DICTIONNAIRE
DE L'ANCIENNE LANGUE FRANÇAISE
ET DE TOUS SES DIALECTES
DU IX^ AU XV' SIÈCLE
ACbEVILI.E.
lYP. ET STÉIl. A. RETADX.
>t^/dL
DICTIONNAmE
L ANCIENNE LANGUE FRANÇAISE
ET DE TOUS SES DIALECTES
DU IX^ AU XV^ SIÈCLE
COMPOSlî; D'APRÈS LE DÉPOUIIJ.EMIÎNT DE TOUS ];HS PLUS IMPOUTANTS DOCUMENTS
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FRÉDÉRIC GODEFROY
fL'ULU: sous LES AUSPICES DU M1NISTÈHE UE L'INSTRUCTION PUBLIQUK
KT IlûNORÉ PAU l'institut DU i^nAN'D l'HIX GOIIERT
TOME TROISIÈME
K — FILDROI^;
mîcroformêdIy
PR.ESER.VAnUi'4
SERVICES
MM 0 8 1987
DATE.
PARIS
F. VIEWEG, LIBRAIRE-ÉDITEUR
; 7 . RUE DE K 1 C II li L 1 E U , l!7
1 8 8 4
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V.3
DICTIONNAIRE
DE
LANGIENNE LANGUE FRANÇAISE
ET DE
TOUS SES DIALECTES
DU IXe AU XVe SIECLE.
1. E, ee, ei, ey, ef, eep, ep, ex, hé, ape, abe,
(rime), s. f., mouche à miel, abeille :
Asseiî i a et foile et flor
DQQt par nature et par dulchor
Vivent les m et funt lo miel.
(Drul, ms. Jlnnich, 2;), VoMm.)
Une moaskes et uns ei tencerent.
(Marie, Ysopel, de la mosche el d'une ee, lxxxvi,
Roq.1
Iciz nule altre chose ne posseoit a son us,
se poi de vaisseaz d'eiz non. (Dial. St
Greg., p. 160, Foerster.)
Ly eys at ausi la doiixor del miel. (S.
liEBN., Serm., Uichel. 27468, f» 8 r».)
Il avirunerent mei si cum efs. {Psalt.
monast. Corb., Richel. 1. 768, C 94 r°.)
Il m'avironnerent aussi com es. (Psau-
tier, Maz. 2o8, f» 143.)
Li es s'asiet desor l'ortie.
{Parlon., 121, Crapelet,)
Li ex s'assiet delez l'ortie.
ili., Richel. 1913-2, f 121=.)
De partout aplouvoient
Li povre a lui, et acouroient.
Si comme gent vienoeat a foire, '
Ensi come es a la calhoire.
(Mir. de St Eloi, p. %i, Peigné.)
Tant douces sont ses très sillabes (Je Marie)
Qu'il m'est avis que se trois aies
Dcsor le col me trabuchoient
Ilenui ne mal ne me fiiroient
Puis que Marie eusse en boche.
(.l/ir. IV.-D., Ricbel. S 18, f» 2».)
T. III.
Nouporquant uns vaisseaus d'es est
essamez, ou les maine a sifflet et a chant,
ne mie porce que les eis l'oient. (Rich.dr
FouRNivAL, Bestiaire d'Amour, les Eis,
Hippeau.)
Se aucuns hom a hes et eles s'essaiment.
{Etabl. de S. Louis, 1, glxxii, p. 316, Viol-
let.)
De mouches de ees perdues.... Ees de
mouches a miel. (Ib., var.)
Les eez sont felonnesses, et laissent lor
aguillonses plaies qu'elosfont; mais nature
a ordené qui li rois des ees n'a point asuil-
lon. (Proo. de Sen., Richel. 2554S, f» 6.)
Le miel qui vient de ses es. (Est. BoiL.,
Liv. des mest., i° p., XSl, U, Lespinasse et
Bonuardot.)
Cil dedenz se defcndoient,gitoient pierres
et feu et chau vive, et besaines toutes
pleines d'ez. (G. de Tyh, i, 237, P. Paris.)
Ilec apes.eez. (Gloss. deGlasgow, Meyer.)
Un nioncelet d'eiz. (Chron. de Fr., ms.
Derne 590, f" 24».)
La multitude de la gent de l'empereor
aloient par lo camp conme li ape quant il
isseut de lor lieu quant il est plein. (Aimé,
Yst. de li Norm., I, 22, Champollion.)
Des eeps qui fout le miel... Les mouches
qui font le miel qu'on appelle eeps. (Bout.,
Somme nu:, 1" p , f» 66^ éd. 1486.)
Les vaisseaux â'eeps. (10 mai 1442, Cart.
de Flinei, dccclv, p. 784, Hautcœur.)
Cellui qui approprie a soy les eeps sans
les estriuer, elles ne feront que picquier
cellui. (Eoang. des quenouilles, p. 40, Bibl.
elz.)
Vaisseaux d'eets. {Coût, du Hainaul, ch.
106, art. dern.)
Si aucuns eps ou mousches a miel s'en-
voUenlhors de leurs vaisseaux, et celuy a
qui ils appartiennent les poursuit tant
qu'ils soient assis, iceux eps luy demeu-
rent. (Coust. d'Artois au bailliage de Saint-
Omer, 42, éd. 1679, Arras.)
Picardie, parlicalièrement Vermandois,
es, ez. Guernesey, aisse. Suisse rom., can-
ton de Fribourg, aa, a, as, es, m. et f.
2. E, voir Es.
3. E, voir En.
EA.GE, aage, aaige, aeage, s. m., âge mùr,
majorité :
Quand enrent lenr aage, san et discrecion.
(J. Bod.. Sa.v.. m, Michel.)
Moru ains k'il peuist d'cage
Celé damoisiele espouser.
(Mousk., Citron., ISUSn, ReilT.)
Par quoi a Roume fu jngiet
Et esgardet et otriiet
K'il orent fourfait, en eat/e.
Leur père, liere et iretage.
(iD., i*., 140G.) "^
Apries chou que mes fius ara son aeage.
(.luin 1268, Flines, Cod. B, f» 150 r», Arch.
Nord.)
1.
EAG
EAU
EAV
Li enfant demorent en le saisine, et H
pies en Testât ou il estoit quant li peres
inorut, dusqu'a \'aa;^e des enfans. (Beaum.,
Cout.de Beaiw.,&9, Beugnot.)
Selonc le aeneral constiime de Pontieu,
de Viœeu et de le baillie d'Amiens, (pii-
conques preut bail de desaasié, il doit faire
seur par devers le signeur de qui li fies
est tenus, et par deverz les ami.» communs
du de.-ai!iet, qu'il rendra l'enfant a sen
aage desalié de toutes alianchcs, se par
les amis communs n'est alies. (Anc. cou-
tiim. de Pic , p. 6, Marnier.)
Li baus n'emportera mie les pourfes de
le terre chensieve comme sienz, mais il les
ara par boine seurlé a rendre u tamps de
Vaage a l'enfant. (Ib., p. 8.)
Se nous leur voulons donner aage, par
quoi que il fussent bors de tutirie. (1322,
Arcb. JJ61, pièce 437 )
— Etre en eage, venir en eage, être ma-
jeur, devenir majeur :
Cb'est tout cler que li sires tenist le moi-
tié du conquest dnsqu'a tant que li enfes
venist en aage. (Beaum., Coût, de Beaicv.,
XII, 10, Beugnot.)
Quant li orfelin ou les orfeliuez snnt en
eage il sunt délivra de la sarde. {Instilules,
Richel 1064, f° 11''.)
Toutefoiz qu'il plaira au dit Oaurri. lui
venu en aaige. ou a son tuteur ou cureur.
(13S3, Arcb.JJ 84, pièce 306.)
— Etre dedens cage, être mineur :
C\\ qm sunt dedcnz aage ne puent paz
recevoir beritage ne demander la possez-
sionz des bienz ne prendre beritape par
causez d'ellez sanz l'autorité a celui qui lez
a en garde. (/Hs(i7«(«. Ricbel. 1064, f" 11'.)
Ganle est finee se cil qui .':nnt fledenz
aage suntfet fil adoplif. (Ib., i" If.)
— Le temps d'eage, l'ancien temps :
Lors a sarJé sordestre. vit .i. t\n hermitage
Dedesnr one roce kl fu drl tanz d'aaigi:
(Quai, fils Aijmon, Richel. 213S7, f» 3G» )
La locution être en âge, pour signifier
être majeur, s'emploie encore dans la
Ilaule-Xormandie.
E.\GEME\"T, nagcment, s. m., majorité :
L'an de grâce mil trois cens seiitantc
cinq, le vint uniesmc jour de may, fu la
loy que le roy Charles, lors roy de France,
avoit faite sur rangement de "son ainsné
fils et des autres ainsues fils des roys de
France qui seroient a venir. (Gr. Chr. de
Fr., Cbarles V, XLIV, P. Paris )
Et si tost comme nostre dit ainsné fils
entrera ou quatorziesme an de son aage,
nous voulons et ordenons que touz noz
oncles, frère, et vassaux, soient tenuz de
lui faire bommase senz contredit ou dila-
cioa aucune, selon que plus a plain est
contenu en la loy et constitucion faictes
par nostre dict seigneur et père, et par
nous approuvées, toucbant Testât et aagc-
ment des aiusnez fils de lui, de nous et de
noz successeurs roys de France. (1393,
Ord., VII, 332.)
EAGIER, aiigier, aaigier, v. a., déclarer
majeur :
Apres que nous pusmes emancippé et
eof/e' nostre filz. (1331. Leit. de PMI. de
Val., Dupuy cxLvm, 102, Richel.)
Pour ce que le dit Philippe est meneur
d'ease et en uoslre poissance paternel.
nous avons eaqié et eaigeons le dit Philippe
de nostre plainne poissance et auctorité
royal. (1344, Arch. K 44, pièce i''''.)
Nous avons aaigié et aaigeons. (Ib., Arcb.
K47, pièce 1.)
Et aussi Tortffea (le dauphin) et suppléa
toutes choses qui par deftaute d'aage pou-
voient donner empeschemeut au dit dal-
phin pour ses grâces et gouvernemens
obtenir. {Chron. de S.-Den., Charles V, Ri-
chel. 2813, f" 479'' )
Il émancipa et aaga Nosseigneurs les
ducs de Guienne son ainsné fils, et de
Touraine son second fils. (Juv. des Ursixs,
ap. Godefroy, Hist. de Ch. YI, p. 729.)
— Réfl., prendre de l'âge :
11 seroyt bien fait a luy de faire son tes-
tament, car il se ooge fort. (Palsgr., Es-
clairc, p. 691, Génin.)
— Eagié, part, passé et adj., majeur :
Li hoirs malles est aagiez quand il a
quinze ans acomplis. (Beaum., Coût, de
Bemv., XV, 14, Beugnot.)
Aagiee et bors de toute garde. (1343,
Arch. J.I 74, 1° 117 v».)
Eudeliue, aaîgiee fille dudit feu Pierre.
(1347, ib., ï' 27 r'.)
Nobles personnes messire .lehan de
Ilodenc chevalier, dame Marie de Surcamp
sa femme, et Martin de Hodenc escuyer
leur fils aisné et aagié. (1389, Arch. JJ 138,
pièce 36.)
Ordonnons que a faire le dict guet, le
fils aai/ié soit receu pour le père. (25 mai
1413, Ord. de Charl. VI.)
Item, sera faite secrettement, par nosdits
quatre seigneurs, inventaire de la finance
et des joyaux du roy, et seront gardez au
profit du roy, jusques il soit aagiez. (Acte
de l'iSO, ap,'Le Laboureur, Hist. de Ch. VI,
introd., p. 38, éd. 1373 )
Lesdiz enfans et nepveux seront aagiez
aussitost qu'ilz auront vint ans acompliz,
et, se plus tost de vint ans ilz sont m^iriez,
soient filz. soient filles, ilz seront tenuz et
reputez pour aagiez aussi tost qu'ilz seront
mariez. (1431, Arch. JJ 173, pièce 303.)
Nous les laissons (les terres) aux enffans
dudit d'Alençon, pour en jouir par lesdits
enfîans soulïz nostre main jusques a ce
qu'ilz et chacun d'eulx soient en aage; et
après ce qu'ilz seront aagiez, par leurs
mains comme de leur propre chose. (J.
Chartier, Chroniq. de Charl. Vil, c. 28b,
Bibl. elz.)
Sont les enfans nobles reputez aagez,
c'est a sçavoir les enfans masles a vingt
ans et un jour, et les filles a quinze ans
et un jour. (Coût, de Valois, Nouv. Coût,
gén., t, 393)
EASMEMENT, VOif AESMEMENT.
EASMER, voir Ae.smer.
EAU, eaul, voir .\igue,
EAUAGE, voir AlGUAGE.
EAUBEXOISTIER, VOif EAUEBEXOISTIER.
EAUEBENoisTiEit, eaubenoislier, - oi-
Ver, - oilUer, s, m,, bénitier :
Un eaubcnoilier d'argent. (1332, Compt.
de La Font., ap. Douët d'Arcq, Compt. de
l'argent., p. 126.)
Un eaubenoislier a tout l'asperges. (1372,
Compt du test, de la Boyne, ap. Laborde,
EmaiLV.)
Ung eauebenoistier et son asperges, d'or,
que Ton mect au chevet du roy, ile nuyt
(1380. Inv. de Ch. V, 2S4, Labarlhe.)
Un eaubenoislier et csparges d'arsent
doré.... fait d'un viez eaubenoislier. (1387.
Nouv. Comptes de l'argent., p. 190, Douet
d'Arcq.)
Un eaubenoillier d'argent et Tesperge
d'argent. (1389. Invent, de Rich. Picque,
p. U, Bibliopb, de Reims.)
Eaubenilier s'est longtemps conservé.
On le rencontre dans des textes de pro-
vince de la seconde moitié du xvn= siècle :
Un eaubenilier d'argent. (1663, Tesl. de
P. Anllionard. .Mém, de la Soc. éduenue,
1881, p. 418.)
11 est encore usité en Lorraine, com-
mune de Fillières, et dans la Suisse ro-
mande, canton de Fribourg.
EAUDiE, voir Eavie.
EAUGE, s. m., lit d'une rivière :
Au passaige des fleuves souventesfois
advient gros trouble et molestation aux
negligcns. Car si quelque eaue est plus
violente, on Veauge et fossé plus large,
aucunesfois elle engloutit et submerge les
bagaiges. (Fluve Vegece, m, 7, ms. Univ.
E 1. 107.)
Pour laquelle nécessité en l'une et l'autre
rive sont niys les delTenseurs et gardes
armez, atfin que Veauge et courrant du
fleuve entrevenanl ainsi divisez ne soient
oppressez des ennemis. (Ib.)
EAUis, eauys, yauys, s. m., lieu placé
sur les bords de l'eau ; n'a été rencontré
que coMime nom de lieu :
Les Eauys. L'i^lise des Yauys. (Jurés de
S.-Ouen, f» 268 r», Arch. S.-Inf.)
EUANE, S. f., sorte de racine :
Il avieut souvent que chiens sont enfun-
dus, et rongneux : pour les garir, prems
une herbe, et sa racine qui est dite eauiie.
(Modus et Racio, f G0^ ap. Ste-Pal.)
EAuviE, voir Eavie.
EAtiTERuiER, S. m.. Serpent d'eau, le
La nature diverse de Veaulerrier a faict
qu'il a esté nonmé de divers noms, c'est
a dire de nature aquatique et terrienne.
(Ghevin, des Venins, I, Ib, éd. 1568.)
EAUVE, voir AlGCE.
EALVEUX, voir AlGOS.
E.AUWETTE, yauwetle, s. i., sorte de
digue :
Les i/amoetles et autres ostis servant aa
rabbat (d'une rivière). (1431, Lille, ap. Lu
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Les eauwelles et autres abillemeus ser-
vans a la closlure d'une estanque. (1463,
ib.)
.XII. pies d'aisselin a faire eamcettes uu
rabbat de Wanebrechier. (1478, ib.)
E.AVAGE, voir AlGAGE.
E.VVE, voir AlGUE.
E.AViE, eaudie, eaurie, s. f., droit C\i
seigneur sur le produit de la pèche un
jour par semaine :
EBD
EBO
ECG
Lfis seiaaeurs de la Mailleraie étaient en
possession de « eavyes et pesqiieries en la
rivière de Seine depuis l'endroit du lieu
nommé le Rou<;e Saulx jusques a l'endroit
du lieu nommé la Rue an Masurier. • (1435,
Aveu de ^farg. de la Heze, Arch. P 30b,
pièiîe 244.)
Chaque semaine, au jour qu'il plaisait au
seigneur de leur désigner, les pêcheurs lui
devaient une marée, connue dans les an-
ciens litres sous le nom de marée die ou
d'eaiidie. (E. de Beaurei'AIRe, Vicairie de
l'eau de Rouen, p. 17-2.)
Un arrêt du conseil d'Etat, du 30 mars
1780, conlirme le sieur de Montmorency,
comte de Tanearville, dans le droit ex-
clusif de pêche, de franc poisson, et
A'eaudtje ou marée die.
—District dans l'étendue diviuols'exorce
ce droit :
Dans cette partie de la Seine, désignée
.sous le nom d'eauries de Taucarville, le
seipneur du fief du Marais-Vernier et les
moines de Gressain jouissaient de droits
.issez considérables. (E de Beaurepaire,
Vicaivie de l'eau de Rouen, p.)74.J
E.VVO.S, voir AiGOS.
E.vz, voir Le.
EBAEURE, voir ESBAEURE.
ED.\HISS.\.\CE, voir ESBAHISSAXCE.
EB.vLLiR, V. a., écarquiller :
Et a regarder les yeux eballissoient. (Seb.
MoREAU, Prinse et délier, de Franc, prem.,
Cimber et Danjon.)
EBAN, s. m., nom d'arbre :
Gaiaqz ou eban — tlie pocke tre. (Du
GuEZ, An Introd. for to lerne ta spekefrench
Irewly, à la suite de Palsgrave, éd. Génin,
p. 914.)
EBAXOYEU, voir ESBANOIEfi.
EB.VRGERIE, VOir HERBERGERIE.
EBARLUER, VOir ESBERLUER.
■ EB.VUDIR, voir ESBAUDIR.
EBAUDISSE, voir ESBAUDISSE.
EBBARDER, V. 3., enlever la sraisse à?
Si aucun se veut entremectre de bouche-
rie, il ne doit tuer beste qu'elles ne soyent
bonnes et loyaux, ne les mettre a estât
sans avoir eslê ebbardé. {Coût. loc. de la
ville de Pernes, xxv, Nouv. Coût, gén., I,
388\)
EBBE, voir Ebe.
EBBEXiTj voir Eben'it.
EBDOJi.ADAL, adj., hebdomadaire :
Solennités ebdomadales. (Fossetier ,
■Chron. Marg., vas. Brux., I, f" 139 r».)
EBDOMADE, S. t., prièrcs qui se font
pendant tout une semaine :
Sur les deniers qui pourroient venir aus-
dits absens s'ils estoient presens, lesdits
du chapitre seront tenus préalablement
faire faire les eb lomades et dire les messes
que devroient faire lesdits absens s'ils es-
toient presens. (1482, Ord., xix, 27.)
EBDOM.viRE, - moire, edomoire, s. m.,
moine chargé d'un service pendant une
semaine :
Li edomoires. {Règle de S. Ben., ms.
Sens, p. loi, ap. Ste-Pal.)
EBE, ebbe, s. f., le reflux de la mer,
le jusant; il est opposé au flot et au mon-
tant :
Le peissoa doit estre prisiez par le dit
de .II. homes leaumeut dediens un flo e
une ebe. (xiii" s.. Franchise de Guernerie,
Arch. Manche, Mont S. .Michel.)
Quant il auront passé le punt de Lon-
dres, e il serunt veauz a rive, si atendrunt
<leus ebbes e un flod. {Lois de la cité de
Lond-, ms. Brit. Mus. add. 14232.)
Nous ne voulons mye que la absence do
temps lour soit prejudiciele, pourquoy y
soient riens endaniagé; et si le diweisi eit
esté en la terre sainte en pèlerinage, adon-
ques soit acounté un an et un jour, et un
ebbe. et un flot, pour les delays de la mer...
Si deceu la mer de Grèce, adonques soient
aucountes .un. moys, et unebbe,el un flot,
et .XV. jours, et quatre jours : et si en
.Vngleterre adonques soient acountes .xv.
jours et .iiii. jours. (Britt., Loys d'Angle-
terre, f° 113 v°, ap. Ste-Pal.)
Tout ce qui vient d'ebe s'en retournera
de flot. {CoTGU. ,Dict., et .MoENS DE Brieux,
Orig. de coût, anc, p. 78 )
On dit proverbialement en Normandie :
Tout ce qui vient de flot s'en retourne
d'ebe, en parlant des biens mal acquis et
mal assurés. {Dict. de Trévoux.)
Cet ancien terme de marine est encore
usité en quelques provinces, notamment
en Picardie et dans l'île de Gucrnesey.
Cf. Webe.
EBEE, S. f., vanne, écluse :
Icellui llenriet ala sur la chaussée du-
dit estang pour lever l'une des ebees ou
vannes du moulin. (1444, Arch. JJ 176,
pièce 142.)
EREN'iT, ebb , s. m., couleur noire
comme l'ébène :
Unes armes ot d'arrabit,
Sor un ceval sisl i'elibenit.
(Bex., Traies, Riche!. 373. f^ Si''.)
EBENUs, î6., 2/6., s. m., ébène :
... En .1. Ut i'ibeims.
(Veux dou paon, Uichel. 1351, fJlSS r\)
Quar ele (la nef) est tonte i'ybenus
.1. fiisl que jamais n'i bet nus
Qne il porrisse ne qu'il arde.
(Florianl, 798, Michel.)
EBERLUER, VOir ESBERLUER.
EBESTo, S. m , sorte de pierre pré-
Ebeslo tro'ODS en Archide,
l'ierre est, paires ne nos aide.
{Lapidaire àe Berne, 5G1, Panoier.)
Ebeslo, jacinte, celidoine. {Lapid. d'un
roi d'Arrabie, ms. Berne 6i6.)
EBiL, s. m., ellébore :
Elleborus, ebil. (J. de Garlande, ms.
Bruges 546, Scheler, Lear., p. o7.)
EBOIR, voir ESBAHIR.
EBOLISS.WT, voir ESBOULLISSANT.
EBONDIE, voir ESBO.XDIE.
EBOSCilER, voir ESBOSCHIER.
EBOUFFER, VOir ESBOUFFER.
EBOULANCE, voir ESBOILLAXÛE.
EBOULIR, voir ESBOILLIR.
EBRANCHER, VOir ESBRANCHIER.
EBRAXDiR, V. a., brandir :
Dedans son poin nerrenx ebrandissani sa picque.
(G. BouîiiN, r.Aleclriom., éd. 1,'JS6.)
— Ebrandi, part, passé, répandu et com-
muniqué, en parlant du feu:
Quant le feu est ebrandy en plusieurs
maisons, on peut abbattre les maisons
prochaines. {Coût, de Brelaijne, art. 643,
Nouv. Coût, géu., IV, 402».)
EBREY, voir Hebré.
EBULIR, voir ESBOILLIR.
EC, voir 0.
EcvcHER, voir Escachier.
ECARBOUCLEE, VOir ESCARBOUCLEK.
ECAVAGE, voir ESCADWAGE.
Eccisiox, excicion, s. f., arrachement,
destruction :
Nous fumes certains des rasures qui sont
< ne- y lieux chapellaius eccision >> et de
iuterlinaire, et donné conme dessus. (1340,
Arch JJ 72, f° 142 r°.)
Et estoit certain envers tous que c'estoil
aucune excicion et destruction de hommes
et Testât du monde tout perturbé. (BouR-
GOIXG, Bat. Jud., IV, 23, éd. 1530.)
ECCLEsiAL, eclesial, adj., ecclésias
tique :
Espee ecclesial.
(Gabnier, Yte de S. Tlwm.. Ricbel. 13SI3,
1° 54 v°.)
Gieres soit envoiez, si ce vos plaist, ki
za celui presentet, par ke il conoisset
queiz soit li vigors ecclesiauz. {Dial. St
Greg., p. 21, Foerster.)
Des eclesiaus iustitucions. (Trad. de
Belelh, Hichel. 1. 993, f» 7 r°.)
Tant comme il appartient aus choses des
persones ecclesiaus. (xili" siècle, Arch. K
28, n» 17.)
Nule autre justice ecelesialz ne seculeire.
(1303, Cart. de Ste Gloss. de Metz, Richel.
I. 10024, f" 13 r".)
Par justice ecclesial ou laie. (1311, Arch.
JJ 46, ï- 108 V".)
Par devant juge séculier ou ecclesial.
(1312, Arch. H.-Saone, H 466, Corneur.)
Primes en ecclesiaus personnes
Qui deussent avoir taches bonnes...
{Fauiel, KicUel. 146, f 4'.)
Car eus principaumeat receurent
l.'ccclesial gonveroement.
(/'-., (0 'S:)
Prostrés et clercs qui tenez telz mDnceanl»
De chapelles, tous autres cui'iaul.\ ;
Des povres clercs aiîz compassion,
Ne partez leur ces biens ecclesiau.r.
Afin que Dieu vous soit propiciaus ;
Vous les t'huez a vo dampnaciou.
(E. Dtscii.. PoN., Richel. SiO, f» 337 r°.)
Personnes ecclesiaus. {Coût, de Paris,
Uicliel. 20048, f» 38=.)
4 EGE
Avecquez dévotes processions et suffrages
ecclesiaiilx. (J. d'Auton, C/iroii, Kicbel.
3081, f 52 V».)
ECCLESiASTRE, - ziaslre, - ssiastre,
- siaislre, - siaste, adj., ecclésiastique :
Personnes ecdesiaslres. {Confirmatio» de
la créât, des Amans, par PhU. de Suabe,
Uist. de Melz, 111, 167.)
El mainlendrai les persones eclêsiosfes en
leur franchises. (Liv. de J. d'IbeUn, c. 7,
Beugnot.)
Devant queil juge que ce soit, ecclesiaste
ou temporel. (1284, Coll. de Lorraine, Ui,
n» 2, Richel.)
Les prestres et les ecclesiaslrez soufizanz
a servir le temple. (Chron. de Fr., ms.
Berne 590, f» 13^)
Par le juge ordineire eccîesiasfe on secu-
leir. (1" mars 1300, Cart. de iletz, Bibl.
.Metz 731, f 2 r».)
Justice ecclesiaslre ou mondaine. (1302.
Arch. L 733, 15» liasse.)
A nulle personne, queille qu'elle soit.
ecclesiaslre ne seculeire. (1306, Hist. de
Mets, 111, 281.)
En toutes cours ecdesiaslres ou secu-
1ers. (1307, D. Grenier 305, n» 24, Richel.)
En toutes cors ecclessiastres et seculeres-
(1309, Gendrey, Arch. Doubs.)
Persones ecclesiasles . (1311, Lell. des
échev. de Maub., 2^ cart. de Haïu., f» 5 r»,
Arch. Nord.)
Toutes autres cours ecclesiasles et secu-
leres. (16 déc. 1314. Offic. de Besanç.,
Arch. Montbéliard.)
Par devant queil justice c"om l'an plai-
dicet, ecclesiaistre ou seculieire. (1316,
Terrier de S.-Vincent de Metz, Richel.
8711. f 18 V».)
Personnes ecclesiasles. (6 fév. 1339, Lell.
de Ph. VI au sénéch. de Saint., Chartrier
de Thouars.)
Par nulle justice ecclesiaslre ne seculeire.
1 1343 Cart. de Ste Gloss. de Melz, Richel.
i. 10024, f»46 v°.)
Les histoires ecclesiasles. (J de Vign'AY,
Mir. hist., Val. Chr. 538, f » 2 r»)
Les cours ecdesiaslres du Mets et de Toul.
(1430. Uist. de Metz, V, 600.)
Personnes ecdesiaslres. (Coût, de la vie.
de l'eau de Rouen, prol., Arch. S.-lnf.)
_ S. m., ecclésiastique :
Ecdesiaslres fa verais
Qui les granz coveoz tint en paîz.
(Ben., ». de IVon»., 11, '29733, Michel. ;>
liccLOSEL, S. m., petite écluse :
Ou toutes fois telles innondations ad-
viendroyent a la faute et coulpe de celuy
nui auroit conduit et surchargé ledit ruys-
seau et mesmes pour n'enlever les ecclo-
seaux ou chirietes, lors qu'il devoit les
serrer ou enlever, sera tenu de tous les
dommages qui en adviendront. (Coiist.
d'Aouste, p. 389, éd. 1388.)
ECESSANCE, S. f., Hiot douteux, p.-ê.
excédant, accroissement, selon Sainte-
Palaye :
Prannons dou noble baron Hugon duc de
Bourgoigne... Neblans et les appartenances
en tele mauiere cum l'on les tient, nés en
ecessance dou fey de Dole. {Tit. de 1270,
ap. Gérard, Hist. de Bourg., p. 519.)
ECH
ECETTE, voir AlSSETE 2.
ECU, voir Es.
ECIIAER, voir ESCUAER.
ECIIAETE, voir ESCHEETE.
ECHAIC, voir ESCHEC.
ECHAiNÉ,adj., paré de chaînes de luxe :
Du séquelle de ce duc Valentinois es- '
toient archevesqiies, evesqucs, médecins,
a»trologiens et autres grand personnaiges,
bleu echainez, et de grant monstre, tenant
gravité magnifiquement. (J. .MoUXET ,
Chron., ch. ceci, Buchon.)
ECHAIHGUET, VOir ESCHARGIET.
ECHANGEMENT, VOir ESCBANGEMEKT.
ECH.\.NTILLAGE, VOir ESCHAKTILLAGE.
ECH.APOIR, voir ESCHAPOIR.
ECHARGAYT. VOir ESCHARGCET.
ECHARNIR, voir ESCHARXIR.
ECU.VRNISSANT, VOir ESCHARKISSAN'T.
ECHARVAITIER, VOir ESCHARGAITIER.
ECHAS, voir ESCHARS.
ECHASSEMENT, VOif ESCHARSEMENT.
ECHASSER, voir ESCHACIER.
ECHAUDEUR, VOir ESCHAUDEEUR.
ECH.AUFITURE, ^ Oir ESCHAUFETURE.
ECHAUGUETTE, VOir ESCHARGAITE.
ECHAUMAIGE, VOir ESCHAUMAGE.
ECHE, voir Esche.
ECHEAU, voir ESCHEAU.
ECHEDE, voir ESCHARDE.
ECHEETE, voir ESCUEETE.
ECHELER, voir ESCHELER.
ECHEQUETÉ, VOir ESCHEQUETÉ.
ECHETIVER, VOir ESCHAITIVBR.
1. ECHEVER, voir ESCHEVER.
2. ECHEVER, voir ESCHIVER.
ECHIER, voir ESCHIER.
ECHiNEis, S. m., sorte de poisson, la
rémora :
Echineis. poisson tant imbecille arreste
contre tous les vens et retient en plein
fortunal les plus fortes navires qui soient
sus mer. (Rab., iv, 62, t» 131 r», éd. 1552.)
Cf. Ecuixus.
ECHINIERE, voir ESCHINIERE.
ECUiNUS, S. m., sorte de poisson, la ré-
mora :
Cn poisson i ra (dans l'Inde) echinus
Menor d'un pié, qu'a tel vérins
Que la nef a quoi il se prenl
.Ne peiU aler n'arrinr ne avant.
(.Gautier de Mes, Ymag. du monde, ms. S.-Brieuc.
f 23''.)
Cf. Echineis.
ECO
ECHisïE, echile, s. m., sorte de piorn'
précieuse :
Echues lienent des plus chiercs
Nomree entre les altres pieres.
(Lap. de ilarbode, 539, Pannier.)
Cristals, iris, echisle. (Autres lapid., ms
Berne 646.)
ECHIVAIN, voir ESCHIVAIN.
ECHOIR, voir ESCHEOIR.
ECHOISON, voir ACHOISON.
ECHL-AXCE, voir ESCHIVANXE.
ECi, voir Issi.
ECLACHIER, VOir ESCLARCIER.
ECLAPHER, voir ESCLAFER.
ECLARCIR, voir ESCLAIRCIR.
ECLARDIR, voir ESCLARDIB.
ECLATURE, VOir ESCLATURE.
ECbESIAL, voir ECCLESIAL.
ECLESIASTE, VOir ECCLESIASTRE.
ECLIGIER, voir ESCLIGIER.
ECLirsiN, S. f., éclipse :
E or veez raisnn
Qa'eclipsin apeinm.
(P. DE Th.\iis, li Ciimpoz, 2G93, Mail.»
lit ço est eclipsin.
Si cum dient divin.
(iD., !» , -2713.)
ECbISSETE, voir ESCLICETE.
ECLISSOYRE, VOif ESCLISSOIRE.
ECLISTRE, voir ESCLISTRE.
ECLISTHER, VOlr ESCLISTRER.
ECO, voir ICE.
ECOFER, S. m., sorte de monnaie :
Tuyt li ovrour deis Porta Frou de pele-
ters, deus ecofers, de sellers, de freners...
chacons .II. d. Aussi o deyvont li ban.;
deuz ecofers a la testa Saut Michel. (TarU.
1277-1315, Cart. mun. de Lyon, p. 40i,
Guigne.)
Cf. EsconFLE avec lequel ce mot a peut-
être du rapport.
ECOiNssox, voir Escoinson.
ECOL.\TRIE, voir ESCOLATRIK.
ECOLLAGE, VOir ESCOLAGE.
ECOLPER, voir ESCOUPER.
ECOMBRER, VOir ESCOMBRER.
ECONOMiEN, yconomien, s. m., écono-
miste :
Pour ce plusieurs yconomiens cuydeul
que il couviengne sauver et garder ou ac-
croistre la substance de monnoye sans
terme et sans fin. (Oresme, PoUtiq.,
f»20r°, éd. 1489.)
Touz yconomiens accressent leur mounoi.-
pour avoir les choses nécessaires a leur
usage. (ID., ib; ms. Avranches 223, f° 21'.)
ECONOMIQUE, t/coiî., S. m., cconome :
EDE
EDE
EDE
A celluy qui est ycoiiomlcqne et gouver-
neur d'ostel ou de maison sont nécessaires
certains instrumeus. (Ouesme, Politiq.,
i' &■, éd. 1489.)
Celui qui est yconomique et gouverneur
d'ostel ou de maison. (Id., ib-, ms. Avran-
ches223, f»9».)
Tel juste qui est du mari a la femme est
dit juste yconomique. (Id., Elh., Richel.
204, f» 451'=.)
ECORCHOIR, voir ESCORCHOIR.
ECOT, voir EscoT.
ECOTIER, voir ESCOTIER.
ECOUER, voir ESCOER.
ECOUMENIEMEXT,V0ir ESCOMENIEMEriT.
ECOURONNER, VOir ESCORONER.
ECOUSTE, voir ESCOUTE.
ECQUEB.^NT, S. m., iiièche ou torche de
résine :
Coralerie de chandelles de suyf et A'ec-
quebant. (Cs. et anc. coust. de la conlé de
Guysnes, p. 20.)
ECRACIER, voir ESCR.\CHIER.
ECRAVENTER, VOif ESCRA VANTER.
ECREER, voir ESCREER.
ECRi, voir EsCRi.
ECRICTOIRE, voir ESCRITOIRË.
ECRIER, voir ESCRIER.
ECRITISUR, voir ESCRITOR.
ECRUissE, S. f., Chenille :
Eruca, ecruisse. {Gloss. de Douai, Escal-
Uer.)
ECULEE, escnleo, s. m., chevalet sur le-
quel on mettait à la question, instrument
de torture :
Pendez 1-a en esculeo et metez li lay fue
deçai et delay, et ardez la. {Vie sainte Eu-
taire virge, Richel. 423, f° 23".)
Et quant on la posit en esculeo, un l'es-
tandit et lormenlit et flagellit, etlimenbro
li furent si estendu que sos cors creissit a
la peina. {Ib.)
Vincent fut tendu el tourment qui est dit
eculee et est fait ausi conme une crois de
travers, dont les deu.'i bous sont fichiez en
terre. (Légende dorée, Maz. 1333, f» 46».)
Le juge commanda a le prandre en ung
autre tourment qui est dit eculee, aussi
comme une croix de travers, et pièces de
fer chaudes a ses mamelles, et lampes
ardans a ses costez. (Miroir historial, Maz.
S57, r 236 r°.)
Le juge fist mettre S. Cosme et S. Damien
en eculee; c'est ung tourment qui est fait
ainssi comne en crois. (Acte du XV s.,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Uibl.
Amiens.)
ECUREL, voir ESCUREL.
EDDEFICE, voir EDEFICE.
EDDIFIEMEXT, VOif EDEI'IEMENT.
EDÉ, voir EÉ.
EDED, voir EÉ.
EDEFi, edelf., edif., edtjf., yedefi, s. m.,
édifice :
S'aves gaslé mes riches eJepx.
{les Loh., ms. MoDtp., f 171'.)
Les sales arJenl et tôt li eûefis.
(.KiiMBERT. Ogier, 6"o", Birrois.)
ComiQJez vostre fl.
Qui me face habilaot
De son boo cdefi.
(Le Conlenz don monde, Kichel. la'J3, f 1 IS'.)
Des edefiz. (ilor. des phil., ms. Chartres
620, f» ^S\)
Tenir en bon eslet touz les ediffiz de la-
dite maison. (1281, Suint Vivant, pièce 8,
Arch. Douhs.)
Les edifiz qui sont en iceiles (places), se
nuls iuchi ha amortis audiz frères.
(Janv. 1294, Tabul. Franciscan. Autiss.,
Lebeuf, Hist. d'Auxerre.)
Sus a perdre leur terre et tous leur edefjls.
(II. r.apel, 4151, A. P.)
Mais li ducs, qui voloit user a son advis,
Volt de Itesnes veoir Irestous les edc/is.
(t'.uv., du Guescim, l'J.'il, Cbarriére.)
Du pont Sainte Masscnsce wardoil les yedefis.
(Chron. des ducs de Bourg., 9679, Chron. belg.)
EDEFiAGE, S. m., coustruction :
Car li édifices construit et parfais s'est
li fais d'édifier, dont il apert ke li biens
d'edeftage n'est mie ou faisant mais en la
chose faite. (Li Ars d'Amour, II, 147,
Petit.)
EDEFiAN'CE, cdifîance, adepance, s. f.,
construction :
L'uevre fu chiere de parage
Faite par sens et par barnage
Que Damedeus signe fasoit
El les aposlres envoioil
Qui voient celé edifiance
N'eust de Dieu seneûancc...
(Alhis, Ars. 331-2, l" SSK)
Itiens n'ot a celé adejlauce.
(Var. indiquée dans la copie de Ste-Palaye.)
EDEFicABLE, csd., adj., édifiant :
Des bones paroles et saintes et esdefica-
blés. [Riule S. Ileneit, Richel. 24960, l'« 12 r».)
EDEFICE, - illce, - ifjice, eddeff., s. m.,
action d'édifier, de réparer, réparation :
Deivent fere la maison deu moulin Je
carpcnterie et de closture, de couverture
et de toutes autres eddeffices. (Jurés de S.
Ouen, f» 15 r°, Arch. S.-lnf.)
En oultre leur commanda qu'ilz donnas-
sent a Vedilfice du temple chincquantc
besans. {Ancienn. des Juifs, Ars. 5082,
f" 278''.)
Reparacions et ediffices de chaussées de
moulins. (1426, JJcnombr. dubaill.de Cons-
(enfin, Arch. P 304, 1° 72 v .)
Les améliorations que fait un détenteur
sur un fond qu'il tient a bail congeable sont
appelées édifices, et superflces, et plus com-
munément droits convenanciers, ou droits
reparatoires. Le bailleur s'appelle seigneor
foncier, et celuy qui reçoit domauier, con-
venancier, ou superfîciaire. (Cout. de Bre-
tagne, Nouv. Cout. gén., IV, 414".)
— Plantation :
Ne riens lever des édifices ne des plantiz.
(1388, Arch. M.M 31, f»81 r».)
— Feuillage :
Destrier harnaché de velours azuré a
grands édifices (c'esl-a-dire ramage ou
feuillage). (Favy.n, O/fîc. de la Cour de
tr., 3^ race, p. 293, éd. 1613 )
EDEFicEAL, S. m., édifice :
Nos comencerons uoslre edeficeal qui
senefie foi par la verdour qui conforte et
rarde les eu.'c de l'arme esperitual. (Li x
Comm., Richel. 423, f" 143»)
EDEFiEMENT, ede/jf., hed., esd., edifie-
ment, ediff., eddiff., s. m., action de bâtir,
de construire, la bâtisse, la conslructioiî
même :
Et nostre sires li dist : Bien fais de ço
que tu as en proposeuieut de faire a mun
ues edeftemeut. {Rois, p. 260, Ler. de
Lincy.)
t^t tant a edefwmens
Que moult i puel avoir grans gens.
(l'arlon., 1663, Crapelet.)
Seli edi/iemenz ou la maisons de quoi
l'on crient avoir damaige est a celui a cui
l'on plaide. (Ordin. Tancrei, ms. de Salis
i" 46".)
Edefiemenz da Jherusalem. (Brun. L\t
Très., p. 60, Chabaille.) " '
Une masure et tous les edeffiemens qui
issont. (Cil. de 1283, oct. de la Ghandel.
S. Wandiille, Arch. Seine-Inf.)
Une masure que je avoie au .Mesni!
Alart, ove le gardin et Vedifiement. {1292.
Cart. de S. ■Michel du Tréport, p. 266
Laffleur de Kermaingant.) '
Un masage oveques les edefiemens (Cli.
de 1298, mardi apr. l'Epipb., S. Wandrilli-
Arch. Seine-Inf.) '
Si ardent lor maissons elsesesdefiemenz.
(Dou Diciple et dou mestre, Richel 423
f» 87'.)
Masure avecques tous les edefiemens
(|ui sont desus. (Cli. de 1304, Jumies
Arch. S.-Inf.)
Tous les hedefiemens. (Ib.)
Les edeffiemenz et le fonz de l'erilage
(Ch. de 1330, le Bec, Arch. Eure.)
Pour aucuns edifiemenz nouveaus. (1333.
Compte de Odarl de Laigny, Arch. KK. 3»,
f» 271 r».)
L'eâiffiimenli'aa hoslel. (1337, Arch. J,l
68, 1« 21 V )
Et ycelle maison avec tous les edifie-
mens si comme elle se coniportoit. (1344
Arch. JJ 75, f« 101 r».)
Une pièce de terre avec tous les edifie-
mens dessus assis. (Ib.)
Au cas que il n'y vouldroit faire autr.'
edefflement. (1374, Arch. MM 30, f» 15 r» ,
Ediffiemeiit. (Ib.)
Vede/fiement de l'église. (28 mai 1379,
Tahell. de bernay, Arch. mun. Bernay.)
— Fig., comme édiûcation :
Vers le saint homme (St Eloi) se traioit (Dagoberl)
Pour parler de Vedeflemenl,
Ou d'aucuQ sens secreemeot.
(ilir. de SI Eloi. p. 36, Peigné.)
El a donner par tout bon edefîeaenl.
(Jeh. de Meu.sc, Tesl., 28, Méon; ms. Corsini
f» 145».)
Au bon eddiffiement et instruction de
mov et d'aulruy. (Met. d'Oi\, Vat. Cbr
1086, f 2 r».)
Pour nionslrer ediftemeiil
De bien, puisqu'il esl esleu.
(J. Le Fevre, la Vieille, 1. Il, ï. 2432, Cocheris.»
EDE
EDI
EE
Dont la simple piroln vaille un sraat serment ; j
Si do::ras a p'usieurs bon edilfieinciit. \
(1500, L'Art el science de bien parler, Poés. fr. |
des xv° el xvi' s., t. X.) j
Donner aux lecteurs joye, plaisir, et bon
ediUiement. (Bourdignh, Hyst. d'Anjou,
f» 1 vo, éd. 15-29.)
EDEPiER, edif., ediff., edisf., verhe.
— Act., planter, greffer :
Aiisi cnm l'cale edefiee
Oui del bui-n arbre fu trenchee
Creist e foillist e rent sa flor
E son rher fruit de bon odor,
Aulresi fist li dameiseaus.
(Ben., D. de yorm., II, li'ôl, Michel.)
Les sauUes se plantriil coramuneinent
a distance de quatrr. cinq ou six piedz
l'un de l'autre, en pici.i.inl, la terre jus-
ques a deux piedz de parlond, pour mettre
le plautalz de sanlle <\ii«a veult édifier.
(GoRGOLE, Traité d'agric, c.xvil, l'il.lôjl)
Flarpalus désirant y orner et embellir
les jardins du palais royal, et les allée?
d'iceulx de toutes les plantes de la Grèce,
vint bien a bout d'y édifier toutes les
autres, excepté le lierre seulement, que la
terre ne voulut jamais endurer. (Amyot,
Vies, Alex, le Grand.)
— Installer : [
Afin de ediffisr en iceluy toutes bonnes |
gens qui ace se voudroient instruire. (Cft. j
de 1410, Fellb.,tf(st. de Par., 111, 523''.) j
— Instituer, fonder :
Ensi fu la teste de saint George ens ou
cbastiel de Windesore edefye et commen-
cbie, et la capelle des douse cbauounes
tantos pourjettee. (Froiss., Chron., lY,
205, Kerv.)
— Munir :
Nous prendrons
Ceste coste et Vedi/lrons
De char et d'ame inlelleclive.
(Greein-, Mis:, de la pass., S'Jli, G. Paris.)
— Enseigner, instruire :
De li Fisiqne m'edefle ;
Fox est qui en tel art se fie.
(GuiOT. Bible, '2590, Wolfart.)
Felt venir, de toutes les parties du monde,
gens instruits pour édifier la jeunesse en
bonnes mœurs et sciences. (Dr Bell.W,
Mém., liv. X, f° 350'', éd. 1569.)
— RéQ., flg., s'appuyer :
Et prendray le principal fondement sur
lequelpnrtie adverse s'est erf«^(;,assavoir...
(1521, Prcc. des eonfér. de Calais, dans les
Papiers du card. de Granvelle, 1. 1, p. 163,
Doc. inéd.)
— Act., exalter, gloriûer :
Bien doit esire ton nom partout edefiez.
Et de sains el de saintes estre glorefiez.
(Patenostrc. Ricbel. 837, f 227».)
EDEFiEUR, edifieur, - iffieur, edyfyeur,
s. m., celui qui construit, qui édiûe, édi-
Ticateur :
Li edefieur du temple. [Bib. hist., Jlaz.
532, f" 109^.)
Estre bon edifieur ou bon paintre.
(ORES.ME, Eth., Ricbel. 204, f» 347'.)
Nous aprenons.... a estre edifieurs en
édifiant et a estre vielleurs en viellant.
(iD., ib., fses».)
Les tixerrans, les cultiveurs des terres,
et les edi/fieurs. (Id., Potitig., f 129", éd.
1489.)
Memnon edifieur de la cité de Suse.
(FossETiER, Citron. Marg., ms. Brux., I,
1» 222 r".)
Yceuls edyfyeurs... (In., ib.. 2= p., sec.
copie, f 30 r°.)
Et en estoit le edifieur (de la bastille) et
deviseur aux ouvricis,ungcbevaliernommé
luessire Baudo de Noyelle. (Monstrelet,
Cliron., 11,221. Soc. de l'H. de Fr.)
— Fig., edifi.eur en mœurs, exemple,
modèle de vertu :
Suivant le slille des primerains et devan-
ciers, noz ediffieurs en meurs redevables.
(Chr. dePisan, Cliarles F, prol., Michaud.)
— Fém., ediffierresse :
Ha ! dame, lu qui jnslidles
Les cuers qui sont par pechies bnjles.
Et enlumines les avugles.
Et qui es edi/fierresse
Des verluz, et dissiperresse
Des vices, ma prière enlens.
(ilir. de Nolre-Damr, I, 8.731, G. Paris.)
EDEjjT, voir Adexz.
EDEQuiNEs, S. pi., assisBs :
Tous les subjets du bailliage et cbastel-
lenie de Saint Orner, demeurans sur les
manoirs amassez ou amassabics estans sur
les fronts des rues, sont tenus estre com-
paroir a la franche vérité de edequines qui
se tiennent de sept ans en sept aus. (Const.
d'Artois au baillinge de S. Orner, 39, Nouv.
Coût, géu., II, 877.)
EDET, voir EÉ.
EDiFi, voir Edefi.
EDiFijvNCE, voir Edefunce.
EDiFi-\NT, S. m., constructeur :
Tout ainsi qu'en une ville les premiers
edifians ont pris place communément
quarree a leur commodité, (b. Palissy,
p. 3H, France.)
EDiFiCACiON, -Vion, edifficalioii, s. f., bâ-
timent, maison :
Que il achatoit heritai^es.
Terres ani champs et pastnraiges.
Bois et autres possessions.
Et moult gronî edi/icacions
De belles maisons faisoit faire.
(J. LE Fevre, la Vieille, 1. I, t. 107!, Cocheris.)
A ma dame supplication.
Que li plaise moy tant faire d'onnour.
Qu'en sa nouTelle edi//icalioii
Soye logiez.
(EusT. Descb., Pocs.. liichel. SIO, f» 214'.)
Des maislres et architecleurs
Bien subtilz et bons inventeurs
Pour faire edi/pcations.
(.Ici. des .\posl., vol. 1^ i" 85'', éd. 1537.)
— Institution :
En celle édification de feste qui fu em-
prise sus la fourme que je vous di, ot ou
cbastiel de Windesore joustes solempueles.
(Froiss., Cliron., III, 252, Luce, ms. Rome,
f 9o.)
EDiFic.vTuuE, uediff., s. f., construc-
tion :
Pour parachever Vaediffieature d'icelle
ville, et pour la tenir réparée et en point.
(1449, Ord., xiv, 56.)
EDIFICE, voir Edefice.
EDiPiciE.VT, adj., édifiant :
Sainte et seule Trinité, edificienl bonté,
soyes, si te plaist, présent a mes suppli-
cations. (Chasse de Gaston Phœbus, ms.,
p. 357, ap. Sle-Pal.)
EDiFiciER, v. a., bâtir, construire :
Corn vaillanz dame prenz et sage
Edipcia un hermilage.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Soiss., f« 206''.)
Pour ed(^i;Jer,soustenir et raparlier toutes
leurs maisons et édifices. (1322, Arch. JJ
61, pièce 181.)
EDIFIEMENT, VOir EDEFIEMENT.
EDiFiEK, voir Edefier.
EDIFIEUR, voir Edefieur.
EDiitE, voir Esdire.
EDIRElt, voir ESDIRER.
EDisFiER, voir Edefier.
EDiT, voir Esdit.
EDITION, S. i., diction :
Seloncq dont la vulgaire edilion, Lavus,
roy de Thebes, eut de sa femme Jocasta
ung très beau fliz. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux., I, f'' 171 v».)
EDOMOIRE, voir Ebdomaire.
EDOR.\BLE, voir Odorable.
EDORSSER, v. 3., rompre le dos :
EJorso, edorsser, rompre le dos ou cou-
per. (Catlwlicon, Ricbel. 1. 17881.)
EDRE, voir Iere.
EDRER, v. n., siéger :
Quandins al suo consiel edral,
Incontra Deu beu si garda.
(Vie de S. Lég., ms. Clerm., st. 12.)
EDREs, S. m., plumes d'eider, édredon :
La peae d'edres fu bendee,
D'ermine de gris geronee.
(Ren. de Beaojeu, li Biaus Descoiineiis, 131'i,
Hippeau.)
EDUBSCER, voir Esdrecier.
EDuiRE, voir Esduire.
EDYFYEUR, VOir EOEFIEUR.
1. EÉ, heé, eié, eei, eeit, eded, edet, cilié,
aé, haé, aet, aei, aey, ayé, aihé, aiei, s. m.
et f., âge :
.x°'. estoient en la première heé.
(Les Loh., ms. Monlp., 1° 19l''.)
.uu ^^- ans ait il moult bien d'ailtê.
(Ib.. Ricbel. 19160, f» 8'.)
En s'ee', a ele fu plus bêle.
Ont de son seignor treis cnfanz.
(Ben., D. de Norm., H, 27086, Michel.)
D'aighe ai jo vescu anz .lx.,
.XXX. a poisson, ce sont nouante.
Et ens el mont foi ans cinquante.
Mes ees est .c. el .xl.
(S. Brattdan, Ars. 3316, f» 103=.)
Miz elkez est cent e quarante.
(/*., 1393, Michel.)
Ne sui pas si envlelli, ço sevent gent asez,
Ke deive terre perdre ne pur mes granz lieez,
(Chron. de Jord. Fantasme, 136, dans les Ducs de
Norm., t. ai, Michel.)
EE
EFF
EFF
y'\ ad nnl ea la Tile ki seit de Ici eé
Ki puisse porter armes, ne scil très bien armé.
(ID., il>., 1606.)
Hely esteit lores de grant eded. {Bois,
p. 8, Ler. de Liacy.)
Huem es de grant eded. (J6., p. 26.)
En Ireslnt snn er.
(Car»., ne des. Tlwm., l'.ichel. 13ui:), f IS v».)
Qnant ele vienl en tel eé
Que nature furnie beauté,
En Bretaine ne fu si bêle,
Ne lantcurleise dameisele.
(Marie, Lai de! l'rrisiic, 235, Roq.)
De lute manière de kec
I aveit gent trop gr.int plentee.
(Id., Pure/, de S. Patrice, 103", Roq )
Quant est en ae de .xv. anz.
(Rom. de riielics. Hichel. 00, t' 13")
ËDChois serai en Acre au roy de joue ayé.
(Li Liemre du roi Charlem., dans la préface des
Travels of Charlem., p. cxiii, Michel.)
Quant li bons muert en son premier ae',
Et en sa fùrre et en sa poesté,
Adont est il et plains et rejretes,
!Soo cis qui niuert dedans son viel aé.
(De Guillaume au cort iiex, Rirliel. 14 19, f 83 t°.^
II est hom anciens et de moolt grant aei.
(Parise. 54-2, A. P.)
De Sarra lor raraenbrede sa sterilitet,
CniDieus dona on fil en son derain arl.
(De Si Alexis. 47, Herz.)
De Gaufroi ot .ni. fils de joene aé.
(Enf. Osier, -i'JS, Scheler.)
De joenes et de vieus et de plusors edez.
(Serm. de Giiich. de Beculieti, p. 20, Techener.)
Quant vos sereiz en vieil aei.
(Rlteb., la Chans. de Pfiille, Jabinal.)
.1. prendomme i Irova qui fu de grani aez.
(Gaul. d'Aupaia, p. 23, Michel.)
— Par extension, vie, temps :
N'i ad Fraticeis, s'il a loi vienl jaster,
Voeillet o non n'i perdet snn edct.
(lioland, 31C9, Muller.)
Cis iert prodom se dure ses aez.
(Les Loh., Ars. 3143. r° SI''.)
>'e serai povres jamais en ton actj.
(II/., Richel. 19160, f° 30''.)
Tôt mon eeit vos honorrai.
(B:>it, ms. Municb, 1191, Vollm.)
Vos serviront tôt lor eei.
(Ib., 1194.)
Veistes mais îceles en trestons vos acs !
(Roum. d'Ali.r., t" 54'', Michelant.i
En icest siècle sni si malenres
C'ainc ne fis ben nului en mes haes
C'au daarrain ne me volsist grever.
(Rauib., Ogier, 6236, Barrois.)
Eo icel leu dont ai parle!
Soient moine par toi eié.
(G. nE S. Pair, il. S. Michel, 2260, Michel.)
De son aé
Ne vit onques si bel armé.
(Flaire et Blance/lor, V vers., 1007, du Méril.)
Mais onqnes ne la vit a jor de son aiei.
(Gar. de UoVQlanc, Vat. Cbr. 1517, f M^.)
?<'an partiront jamais, an treslot lor aez.
(l'anse, 2254, .V. P.)
Tant est biaus e si bien creus.
Qu'il n'ol tant grant en la silé
De son tens ne de son heé.
(rie du pape Grég., p. 41, Lnzarche.)
Jamais ne l'amerai oui jonr de mon aé.
(Berte. 435, Scheler.)
Od mei viverai tut sun eé.
(Le Lai del Désiré, p. 35, Michel.)
Itel n'erl mais trové en tut nostre eez.
(Hom, 3632, Michel.)
— Par eé, un long âge, longtemps :
Preudoos sera se il vil par aé.
(Garin le Loh., 1° chans , xsi. P. Paris.)
Il serait fiers se il vit par aez.
(Gir. deViatte, Richel. 11 iS. F 11'.)
Vos i anreî grant pron, si je vi por aé.
(Parise. 2843. A. P.)
2. EE, voir E.
EEDRE, voir lEHE.
EEI, voir EÉ.
EEi>s, plur. de E, voir E.
EESMER, voir Aesmer.
EEULXIER, voir AOUILLIER.
EF, voir E.
EFEITIEI!, VOirEFFAITIER.
EFESTLER, VOir EfFESTLER.
EFFABLE, adj., qui se peut dire :
Dieu est substance incorporée, simple
et non conmuiible, immense qui desif;ne
autant comme loule cliose concluant et
contenant et qui de nulli n'est coulenu,
éternelle, inconiprchensible et non effable,
non pas comme dit Ysidore qu'il ne se
puisse dire, mais il ne se puet par sens ne i
entendement nullement diffinir. (Citron, et
hist. saint, etprof., Ars. 3515, 1° 1 r°.)
Effable ; spealiable ; -wbich may be nt-
tered, or speciiied, in words. (Cotghave.)
EFFACE, s. f., vestiges d'une bete
fauve ; I
Des lions connoist bien les traces.
Et lor lesches et lor effaces. \
(Parlon., Richel. 19152, f° 145'' ; v. 5753, Cra- '
pelet.)
EFFACENCE, S, f., sction d'effâCBr :
Effac.ence ou effacement, 1. abolutio, lit-
tura. (C'a(/(0/., Quimper.)
EFFACEOR, - ccitr, S. m., celui qui
efface :
Agnaus de Den, fis dou seinl Peire,
Qui les pechies ies eff'aicere.
(Caiil. Mariae, Lib. Psalm., p. 300, Michel.)
Le miel de leur saincte docceor.
Leur miel des tourmens eff'acettr.j
(0. DE Magny, tes Caijetez, à s'Amie, éd. 1554.)
Effacevr, deletor. (Monet, Parallèle des
langues, Rouen 1632.)
— On trouve au xvi« siècle le fe'minin
effaceresse :
Leurs livres avortes par presse
Merileroient d'endnrer l'esponge effacetessc.
(A. OE RivAUDEAn, OEuv. poél., éd. 1859, p. 2Î9.)
Et au commencement du wn" siècle,
effaceuse :
Effaceuse, delotrix. (Monet, Parallèle
des langues, Rouen 1632.)
EFFACER, V. 3., montrer sa face à :
Et adjousta le Seigneur : Je monteray
ung joui' au milieu de toy et Ceffacerny,
c'est a dire je me m.'iniresteray a tov.
(FossETiEB, Chron. Martj., ms. Briix.
10509, 1» 138 r".)
EFFACEURE, S. f , ratUTc :
Sans nule cffaceiire. (Acte de 1238, Hôtc!-
Dieu de Soissous, v» Diacby.)
Avec celle decoclion on peut enlever
une raclure et p/T'flCCîO'e d'encre. (Du Pikei',
Pline, XXVIII, 6, éd. 1566.)
En lisant cesie epislrc aycs en ta pensée
Si toslque lu verras quelque Iclire effacée
Que de l'eau de mes pleurs telle effaeenre vient.
(Jamyn, Poés., II, 2S0, Ch. Bronet.)
Effaeenre, litura, deletio, induclio. obli-
teratio. (Monet, Parallèle des langues.
Rouen 1632.)
EFFADi, adj., affadi, lâchej mou :
Les bons n'orenl pas les cners rffadis.
Dont le renom yert pardurablemeol.
Qui conquirent terres, villes et pais.
(E. Deschamp-s, Poés., Richel. 840, f" 115V;
EFF.\É, effaijé, adj., magique, comme ce
qui est fait par une fée :
Ainsi me va, par le divin vouloir.
Qu'a ce banquet je nie suis enibalne,
"Venant de loing par effa/jé pouvoir.
Cherchant les liens on cœurs sont a mouvoir
A secours, moy doulente el éperdue.
(0. DE LA Marche, llém., I, 29. Michand.)
Cf. Faé.
EFFAiLLiR, \. II., manquer:
Absit a te domine, non erit boc. Ha ! Sire,
fist sainz Pères, ce ne te i^ljaitle il ja, ja ce
ne feras. Seinz Pères volt que Criz ne mo-
reust ja. {Comm. s. les Ps., Ricbel. 963,
p. ^03^)
EFFAiNTiF, adj., défaillant :
Perdirent force, sens et entendement,
par l'air qui leur estoit changé autre qu'eu
l'isle de vie. Si devindrent ainsi comme
tous effainlifz. [Perceforest, vol. VI, f» 126".
éd. 1528.)
EFFAiTESON, es/^., s. f., façon, manière:
Vostre prevoz Irovai de mal esfaileson.
Assez me rarapona, ne me dil se mal non.
(7iii»i. de la vavjar.ce Va>,pas., Ars. 5201, p. 148*'.^
Cf. Afaitaison.
EFFAiTiER, cffaictier, efeitier, effautier,
V. a., comme afailier, façonner :
Pour effaitier une erche. {Compte de 1341.
(Ch. descompt. de Dôle, — , Arcb. Doubs.
404
— Effailié, part, passé et adj., façonné :
Sang d'armes esmolues, de pierre ou de
baston non effaulié, fait a quelque per-
sonne que ce soit, devera soixante sol.^
d'amende. (1323, Franck, de Montmire>j.
Arcb. Doubs, Nouv. Cb. des ccmpt., jl.
308, Terrier de Montniirey de 1461.)
— Instruit, habile, .<age, prudent :
C'est la vie es lins amans, es cuers geu-
tis elefeitiez. (Lal'R., Somvte, Richel. 938,
f» 3b y.)
— Concerté :
Et ne s'en gardoit on en riens, et dob-
toit on que se fut une chose e/faictie el
que les dits Lorains n'en sccusseut aucune
chose. (J. .4UBRI0.\, Jour»., 1493, Larcbeyi.
EFF
EFF
EFF
Cf. Afaitier-
EFFAME, S. f., famine ; mettre en elJame,
affamer :
L'autre partie de nostre armée demeure
liour sousteiiir nos loyaulx sucjecls de
]iar deçà clmellre en cffame ledit Padoue.
(Corresp. de l'emp. Maiimilien 1" et de
Marg. d'AiUr., t. I, p. 192, Soc. de l'H. de
Fr.)
EFFAMER, esfamer, esfemer, verbe.
— Act., affamer :
Et effamerenl la gent. (Serm., ms. Metz
262, f» 5>.)
Une partie des genz furent effamè. (/b.)
Les esfemerent. [Ib., 14=.)
- Neutr., mourir de faim :
Ne vos diroie mon cuer, fors
Par chaaler ;
Ançois morir me larroie
Et de merci elfamer
Par consirrer.
<Ad. li Boi.us, Chans.. Richel. 816, f 46 v".)
— Effamé, part, passé, qui meurt de
faim :
En .1. crelins d'une roiche la Rist tonte esfamce.
(DU (le Giiill. d'Aiigh-l., Brit. Mus. add. 15606,
f» lli-^.)
EFFANT, S m., objet de mercerie dilH-
cile à déterminer :
.111. paires de viez ejfam. (1392, Invent,
des biens d'E. Marchant, mercier, Inv. de
meubles de la mairie de Dijon, Areb.
Côte-d'Or.)
EFF.\NTiL, voir Enfantil.
EFFAULISSEMENT, S. m. ?
Icellui seigneur de Calcedonne visita
les ossements de la dicte teste, lesquelz
furent trouvez entiers, saufs que et sur la
partie de devant du teez ou crennion de
l'ung des cotez, y avoit certaine petite fis-
sure sans quelque effaiilissement, et do
l'aultre lez, aussy sur le devant, apparois-
soit auculnement y avoir certaine petitte
ebaeure sans bonnement pooir estre jugié
se ce cstoit procédé de bleschure ou par
pourriture dudict telz audict endroit. (A.
DE Be.\ulaincourt, Rapp. du Cons. d'Etat
de Ch.-Quinl. Bull, de la Soc. d'arcbéol.
lorraine, V, 71.)
EFFAUssiÉ, adj., terme de chasse se
dit d'un chien qui heurte sa jambe de der-
rière avec son genou :
Avient aux chiens qu'ilz heurtent du
genoil devant de la jambe derrière, et leur
seiche la cuisse, et s'en perdent : cieulx
chiens appelle l'en estruffez ou effaussiez.
(Chasse de Gaston Phebus, ms., p. 111, ap.
Ste-Pal.)
EFFAUTiEn, voir Effaitier.
EFFAYÉ, voir Effaé.
EFFECTUEL, adj., elTcctif, qui a son
effet :
En la meilleure, plus seure et effecluele
manière qui faire se pourra. (1373, de trac-
tando cum Beg. Nav. sup. Allig., Kym.,
2- éd., t. Vil, p. 63.)
Ils s'en vinrent sans response effectuelle.
(Juv. DES Urs., Hist. de Charles VI, an 1397,
Micbaud.)
D'une vraye et effectuelle paix. (12 janv.
lS8i, Lelt. miss, de Henri lY, t. 1, p. 629,
Uerger de Xivrey.)
EFFECTUELEMENT,- uellemenl, - ualle-
ment, adv., effectivement :
Nous promettons en boue foi tenir et
garder effectuelement les pais et accord
faitz entre les rois de France et les rois
d'Engleterre, ducs de Gyenne, et lour pre-
decessours rois de France. {Lett. sur
Vhomm. du Roi d'Angl , 30 mars 1331.)
Chascuu effecluelement congnoistra que
nous avons entier vouloir a la conclusion
de la dite matière. (C/i. VU d la comm. de
Lond., Delpit, Doc. fr. en Angleterre,
p. 263.)
Pour garder une femme en chasteté hoa-
neste, luy convient monstrer signes de
grant ani'our effecluellement. (J. Bouchet,
JVo6/e Dame, C 7 r", éd. 1336.)
Qu'ilz fussent condempnez a restablir
elfcctuallement (ledit dégât). (1530, Charte
de Ponthieu, Grenier 301, u° 333, Richel.)
Il trouva que sa veuë estoit effecluelle-
ment perdue soubs ce masque. (Mont.,
Ess., 1. II, c. 23, f» 294 r», éd. 1383.)
Il tenoit pour amis tous ceux qui ne
hougeoient et qui ne s'armoyent effecluel-
lement contre luy. (lo., ib., c. 33, f" 313 r".)
EFFECTUER, VOir EfFESTUER.
EFFECTUEUSEMENT, adv., effective-
ment :
Toutes les choses dessusdites promet-
tons tenir, garder et effectueu sèment aem-
plir audit Henri. (1320, Arch. JJ 60,f''29v».)
Pour se vouloir ja effectueusement mons-
trer seigneur. (BouRGOiNO, Bat. Jud , II, 3,
éd. 1330.)
— Vivement, chaleureusement :
Et les priera e/feclueusement, et si a
j certes qu'il pourra, qu'ilz veuillent avancer
ladite armée en toute célérité. (Iiî9, Instr.,
etc., Rym., 2° éd., X, 432.)
EFFECTURE, S. f., Créature :
Se penses la pnant sentnre
Qui des corporel?, effeciure
Nuit et jour et bas et hault yssent
De la charongQc ou se nourrissent.
(Tr aidé de Salem, ms. Genève 165, f° 171 ï°.)
EFFELLÈ, voir ESFELÉ.
EFFEMMÉ, adj., efféminé :
Tant qu'il désirèrent vaillamment la
mort qu'ilz avoientcremueconmep/T'emmes.
(Sym. de Hesdin, Trad. de Val. Max.,
r 134'», éd. 1433.)
EFFERÉ, adj, féroce, cruel, lier :
PreiiJom qui si les e/feres
Soies en dieu preus et seacs.
(J. BoD., li Jus de saint Hicliolai, ïh. fr. an m. à.,
p. ne.)
De toute mémoire n'a esté prince ny
ligue tant efferee, ou superbe, qui ait auzé
courir sus, je ne dis poinct voz terres, mais
celles de voz confederez. (Rab., Gargantua,
c. 31, f» 86 v", éd. 1S42.)
Les plus efferees nations du monde.
(Du Bellay, Mém., t. V, p. 340, éd. 1369.)
EFFERENCE, S. f., manque de retenue,
d'égards :
Que si c'estoit aussi bien a moy que
vous feussiez attachée eu égard a vostre
efference et indiscrète continue, il y a un
quart d'heure que vous eusse abatu celle
folle teste de dessus les espaulles. (J. Mau-
GiN, Noble Trist. de Leonn., c. lxix, éd
1386.)
EFFERiR, esf., V. n., appartenir :
Ne porroie en nule raeniere
De tes nons combien que pansasse
Tant dire que plus n'i esfiere
Se lole ma vie usasse.
(Àiisîompcion N.-D., Ars. 5-201, p. li-2''.)
Les choses tôles qui efferenl a la dicte
r
mairie. (1261, Ch. des compt. de Dôle, —,
64
Arch. Doubs.)
Volons et comandons que tuit nostre
anfant, cliescuns de quant que a luy effe-
rnij. de me berietaige ou auray, soient sui
home lige herietahlement. (1263, Ch. deJ.
de Bourg., Arch. J 247, pièce 37(-30).)
Les apendises qui effierent a la ditte
maison. (1270, Bouconville, i, Arch. Meur-
lie.)
Les apertenances et les apandises effe-
ranz esdiz mex. (1290, Richel. Moreau 210,
f» 93.)
Et renonçoy per ma foy donee a béné-
fice de douaire, de don fait pour noces, et
de mariage, qui por ces causes ou por ces
fais me porroent efferir por venir contre
ceste essise. (1293, Richel. Moreau 870,
f 551 v«.)
Tant corne a nos en effiert. (1304, S. Paul,
Bcsanç., 89, cart. 19, Arch. Doubs.)
Et de telle semance comme il elfera et
appertenra esdites terres. (1326, Richel.
Moreau 223, f» 73.)
Cf. Aferir.
EFFESTur.ATioN, .S. f., déguerpissc-
ment, abandon, proprement l'action de
déguerpir un héritage chargé de cens el
rentes en tenant une paille à la main.
Chez les Ciulois, dit Tuet, et h leur
exemple, chez les Romain;, la prise de
possession des terres se faisait par la déli-
vrance d'une houssine d'aulne, ou en
donnant un fétu ou brin de paille; ce qui
s'appelait infeslucation générale. Au con-
traire, le déguerpissement ou dessaisisse-
ment, qu'on nommait exfeslucalion, se
faisait en rompant quelques brins de
paille. (Malin, sénonoises, p. 139.)
Par tradition, guerpissemeut et effestuca-
lion de ces meismes biens. (Trad. du
XIII» s. d'une charte de 12l51, Cart. du Val
SI Lambert, Richel. 1. 10176, f" 43''.)
Par devant les eschevins de la ville de
Bruxelles, sont toujours passez, et se pas-
sent encore aujourdhuy tous les contracts
légitimes, cornue d'eraphyteure, effestuca-
lions, des permutations, donations, etc.
(Coût, de Bruxelles, Nouv. Coût, géu.,
t. I, p. 1243».)
EFFESTUEU, efesluer, effectuer, v. a.,
déguerpir, céder en toute propriété :
Guerpirent et effestaarent et quitte cla-
marent. (Trad. du xili" s. d'une charte
de 1227, Cari, du Val St Lambert, Richel.
1. 10176, f° 30=)
Et ilh devant ses pères cest fiez reportât
en no mains a oez le gliese del Vau Sain
Lambert, et le werpist de tout en tout et
EFF
efestuat et promist ke jamais de ce fiez
ne travelhernit le gliese devant dicte. (Trad.
du xiir s. d'une cli. de 1229, 16., f" S"»''.)
Ambedoi Veffesluarent et le clamarent
quitte. (Trad. du xili' s. d'une ch. de 1245,
ib.. f° 8».)
Uh les -werpit et les effesluat a l'ensen-
gnement des hommes. (Trad. du XIU' s.
d'une ch. de 1285, 16., f° 14».)
Nous, pour nous, nos hoirs et succes-
seurs, avons heritablement et a tous jours
vendu, effectueil et delivreit, vendons,
effectuons et délivrons (1370, Arch. de
l'anc. Chambre des comptes de Bar, ap.
Servais, Ann. histor. du Barrais, I, 448.)
Cf. Effestuquer et Festuer.
EFFESTUQUEMENT, - kemetit, S. m.,
déguerpissement, abandon :
Liquel werp, rapport et effeslukemenl
lidis sires de Dampierre, tantost en nostre
présence, en le main no sei^'neur le devant
dit conte, fist bien selonc no jugement, a
loy, selonc l'usage et le coustume de le
terre de Flandres^ (ilil , Charlrier de Nam. ,
fo 7 r»^ ap. Duc, Effestucaiio.)
Cf. Effestccation.
EFFESTUQUER, effcstukier, evestuquer
V. a., quitter, abandonner, déguerpir ; ce
qui se faisait en jetant une paille qu'on
tenait à la main :
Geste prouve et monstrance souffisau-
ment et bien faite sour cbe, de no seigneur
le conte devant dit, sour le foit ke nous li
deviens conjurei, disimes par jugement ke
lidis sires de Dampiere, pour lui, pour ses
hoirs et successeurs, Bailleul et toutes les
appartenances,... rapportast, werpisist et
eveslucast poir le dit Guyot de Namur
aireter en le main nodit seigneur le conte
de Flandres. (1287, Cart. de Namur, Vente
de la terre et seign. de Bailleul.)
Lequeil jugement rendut, li devantdite
dame et ses fins devantdis, par avoweis
donneis par jugement et par loy a cascun
d'eaus, raporterent, werpirent et effestu-
kierenl en le main doudil Adam toutes les
chozes devant dites, et tout le droit k'il i
avoient ou avoir pooient. (1290, Chartrier
de Namur, Transport.)
Nous Otton, s' de Kuyck et de Heverlé,
faisons sçavoir a tous, tant presens conme
advenir, que nous avons de nostre propre
et franche volonté porté nostre ville de
Grave, avec tous les droits, fonds, atte-
nances, appartenances ou regardans a la
dite ville, par quelconque manière que ce
soit, qui estoit nostre vray alloes, es mains
de noble prince et puissant Jehan, par la
grâce de Dieu duc de Lothringe. de Bra-
bantet de Lembourg, nostre amé seigneur,
et luy avons donné, au prouffit de luy et
de ses hoirs, tout ce que nous y aviemmes
et y avons eu, et, en effestucant, c'est a dire
en gettant le festu. y renonchons en per-
pétuité. (J. Vauquelin, Trad. de la Chron.
d'E. de Dynter, v, 28, Xav. de Ram.)
Cf. Effestuer.
EFFETARDi, adj., afétardi, devenu
lâche :
Haro ! que je suis endormis.
Paresseux cl e/j'elardis,
Que pieça ne sois appreslé.
' l.a Vie ri Vhisl. du Mauls. Riche, Ane. Th. h.
III, 271.)
EFPEUiLLiR, V. n., s'eiIeuiUer :
EFF
Las, helas ! chaque hyver les ronces elfenillissent.
(Baif, Poés, choisies, p. 178, Becq. de Fonquières.)
EFFEuii.LU, voir Effueillu.
EFFEULETER, V. a., effeuiller ;
Le ix" jour d'aoust pour les journées de
Pierre Belesme... pour chacun une journée 1
qu'ils ont vacqué le dit jour a elfeiileterles
dictes vignes qui sont quatre journées a
II s. VIII d. parisis pour chacune journée,
valent .x. s. .viii. d. parisis. (1470, £/at de
dépense de façon de vigne. Titres des fiefs
de la chastell. d'Orléans, vignes de l'Orme-
Grenier, paroisse St-Marceau, ap. Le Clerc
de Douy, I, f» 227 r», Arch. Loiret.)
EFFEUTRÉ, adj., gami, couvert, pro-
prement garni de feutre :
Apres les armes des haches, issirent te-
nantslesespees es mains lesquelles esloient
effeutrees atout fortes et grosses rondelles
sur la main. (S.-Remy, Mëm., ch. lu. Bu-
chou.)
EFFiANCER, V. a., flancPr :
Et non seulement effianté, espousé, et
marié, mais en oultre que habiterez, et
serez bien avant de feste. (Rab., III, 20,
f» 67 v», éd. 15S2.)
EFFioAciEUSEMENT, adv., d'une ma-
nière efiBcace :
Celle eau efficadeusement resoude les .
plaies. (Evonime, Trésor, p. IGô, éd. ISoS.)
Il disputa si efficadeusement du mariage.
(Chos. mem., escr. p. F. Richer, p. 118,
Cayon.)
Ulcérant efficadeusement jusques aubrus-
1er. (0. DK Serr., Th. d'agr., vi, IS, éd.
1605.)
11 y disposa plus efficadeusement les
affaires du dedans du royaume. (SuLLY,
(Mcon. roy., ch. xcvili, Michaud.J
EFFicAciEux, adj., efficace :
Sa seule herbe portée a la main a aussi
semblable propriété, tant est elle effica-
cieuse en cest endroit. (Oliv. de Serr.,
Th. d'Agric, vi, 15, éd. 1605.)
EFFicAL, adj., efficace :
Ou autre juste el efficaux cause. i(1341,
Arch. JJ 72, f 271 v».)
Par donaison efflcal et nient repalable
faite entre.vis. (1342, Arch. JJ 74, f° 1 r".)
Pour ces causes dessus dictes et pour
plusours autres efficaux et roisenables.
(1348, Affranch. de Gy, Arch. commun, de
Oy.)
Il est bien voir que ses estoilez y font
bien aucune chose selonc ce qu'elles sont
conjointes au soleil ou séparées, ou
qu'elles ont aucuns regars efficaus a li en
adjoustant ou eu diminuant aucune chose
a 1 influence du soleil. (Evrart de Conty,
Probl. d'Arist., Richel. 210, {'8 v«.)
EFFicALMENT, - olemeut, - aument,
- amment, adv., efficacement :
Se ne procure loyanment
La besongne et eficanmeM.
(J. LE Fevbe, la Vieille, 1. II, v. 2947, Cocheris.)
Qui a vous es dites chozes obéissent et
entendent efficaument. (1350^ Roism, ms.
Lille 206, f» 340.)
La dicte dame en a obligez et souzmis
efficaument pour obligez elle, ses hoirs,
etc. (1358, Cart. de Pantoise, Richel. I.
8657. f» 13 r».)
EFF
9
Elle se montre a la veue mieuls et plus
efficaument en l'air. (Evrart de Comtt
Probl. d'Arist.. Richel. 210, 1° 207\)
Car délectation est pour la présence de
la chose désirée, et trislece est pour l'ab-
sence. Et checune chose œuvre plus p/^ca-
lement et plus fort présente que absente.
(Oresme, EUi., f» 60'', éd. 1488.)
Et ad ce sont efficaument oblicez aux
termes assifinez. (13C4, Heg. du Chap. de
S. J. de Jerus., Arch. M.M 28, f° 135 v».)
Entendent f^cawmeiit a la seurté et sau-
venient d'iceux. (1.377, Ord., vi, 262)
Et acomplist efpcamment ce qu'il pro-
met. {Ancienn. des Juifs, Are. 5083, f 160^)
Adonc sira ma volenté toute ma puis-
sance comme déifiée, car tout ce que vou-
drai sera faict, car je ne vouldroye fors ce
que veulx efficamment : auquel vouloir nul
ne peut contredire. (J. Gerson, l'Aiguillon
d'amour, f° 14 r», éd. 1488.)
Encores dit après ledict Gaufrion que
sans nulle doubte Dieu le père te veult
efpcamment donner les sept peticions
d icelle souveraine oroison. (lD.,î6.,f'>20r<'.)
EFFicHE, voir Afiche.
1. EFFicHiER, - cher, effischer, verbe.
— Act., ficher, enfoncer:
Effis:her ung baston en terre. (1509, Pé-
ronne , ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
— Fig., fixer :
Lors elle effichait un pou son vis et ensi
com elle se recuillist dedens l'estroit siège
de sa pencee rommensait a dire. . [^Cons.
de Boece, ms. Moutp. 1443, f° 9''.)
— • Réfl., s'assurer, s'affermir :
Beau douz amis, bien me puis e/ftcher,
Que j'ainj; don mont toute la mieux vaillant,
La plus courioise, et la mieuz avenant.
(Thieb. de INav., Poët. ms. av. 1300, t. I,
p. 400, Ars.)
Le roy mesmes disoit, en luy effichant
en ses estriers ; Or se gardent désormais
tous chevaliers trespassans. car ilz auront
la jousie a moy, (Perceforest, vol. III,
f° 119^ éd. 1528.)
2. EFFICHIER, voir Afichier.
EFFiciAL, adj., efficace :
Il me semble que l'effect des paroles
Merlin en grant douleur aujourd'huy sor-
tissent leur efficiale vérité. (Wavrin, Chron.
et anc. ist., p. 282, W. Hardy.)
Cf. Effical.
EFFiENTER, V. A., faire sortir les
boyaux à quelqu'un :
Dieu guerroient et envaissent.
Et se ans poins tenir le poissent
Par enU fusl mors et effientez.
(Fabl. dOv.. Ars. .^069, f 98''.)
EFFiER, voir Afier.
EFFiGAiTEi, s. f., efficacité :
Voulons qu'il soit de tele valeur et effi-
gailei comme se nous meismes eus-
siens estez présents en personnes avec
eulx a la ditte journée. (1438, Hist. de
Metz, V, 353.)
I EFFiGiER, V. a., faire le portrait, re-
I présenter, peindre, au propre et an fig. :
10
EFK
EFF
EFF
Effi^io, elfigier, c'est faire a la feniblance.
{CathoUcon, Richel. 1. 17881.)
Le mesme roy est encore effigie en plate
peinture. (Gilles Corrozet, les Antiqnitez
de Paris, p. 34, éd. 1608.)
Fut trouvé de mon temps le ponrtraict
d'un gras crapault ou grenouille, au cueur
et mitan d'une pierre, qui fut fendue et
brisée par les barbares du pais, aussi
STOsse qu'une teste d'homme, si bien effi-
gie, que chacun jugeait estre le vray na-
iurel. (Thevet, Cosmogr., m, 1, éd. 1538 )
Un more blanc me donna deux raedalles
de Marc Antoine : auxquelles estait effigie
un temple a l'honneur de tous les dieux,
représentez autour dudit temple. (ID.,
ib., m, b.)
Mesnies leurs dits characteres, qui sont
quarante sept en nombre, je vous ay bien
voulu représenter et effigier. (Id., ib., iv,
10.)
Pour avoii' effigiee une si belle figure.
(Belle-Forest, Secr. de l'agrie , p. 367,
éd. 1571.)
Quoy que plusieurs nous ayent peint ce
pays voisin de la merJIajour, el effigie les
peuples Cymmeriens. (ID., Chron. et Ann.
de France, de l'Orig. des Franc., f° iv, éd.
1631.)
Ce sont les peintres qui les nous ont
effigie. (Cholieres, .4presdinees,vi, faiiv»,
éd. 1587.)
Dans la langue moderne, effigier n'a que
le sens d'exécuter en ef&gie.
EFFiGURER, V. a., représenter la figure
de :
Demeures en ce que tu as apris, et que
tu entendes les sainctes escritures des ton
enfance qui te peuvent enseigner a repren-
dre et a arguer el effigurer pour justice
qui soit parfaicte. (P. Fekget, Nouv. test.,
fo 202 r", impr. Maz.)
EFFiLANDRÉ, adj., dont on a retiré les
filandres ou fibres :
Chairs de bœuf recuites et effilandrees.
(Déclar. de Henri II, 18 mars 1550.)
EFFiLOiRE, S. f., affiloir, instrument
pour afliler :
Une couroie de cur ou il pend une effi-
loire ou il a ung mordant d'argent, .ii.
lancetes en .1. esteul de cur et deux cou-
teaulx. (Dec. 1390, Inv. de meubles de la
mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
1. EFFiMERE, ephimere, adj., sujet à la
fièvre éphé[nère :
Celui qui est malade de pleurésie et aussi
celluy qui est ephimere le odore (le saffren)
affin qu'il dorme. {Jard. de santé, l, 145,
impr. la Minerve.)
2. EFFiMERE, S. f., flèvre éphémère ;
.\ucune fois se fait effimera. (Frag. d'un
liv, de médecine, ms. Berne, A 95, f° 9 r".)
Fait effimere continue. (Ib., f° 9 y".)
KFFniEuiE, S. f., fièvre éphémère :
Qu'est ce que dittes de vo bouche !
Que vous estes ore malade
De maladie grant et rade!
Ma suer ne vous esbaissiez.
El telz paroles délaissiez.
Ce n'est que une effimerie.
Que vous avez, ma suer Marie.
(Hiit. des Trois Maries, Richel. 1-2168, p. 121.)
EFFiNAr.K, S. m., circonscription, terri-
toire :
Et en toutes autres choses quiconques a
paier au jour et aus termes que les lieux
et effinages ou celuy est assis paient. (1352,
Reg. du Chap. de S. J. de Jerus., Arch. MM
28, f<'o2v».)
EFFiNER, V. a., affiner, rendre pur,
pins fin :
Celui qui espure et effiiie
Toz çans qui l'aiment d'amor flne.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Brui., f 172''.)
— Apurerun compte,lc mettre au clair ;
compter :
Avoient si grant estoire de gent que l'en
ne puet les milliers effiner. {Artur, Richel.
337, f» 133».)
EFFis.\NCE, S. f., réalisation :
Li queiz mânes fut remeneiz el cors, et
Stevenes li ferriers, ki deleiz lui manoit, en
celé meisme bore morut, et ensi fut prou-
veit ke vraies furent les paroles cui il oit
quant la effisanee de la mort Stevenon les
demostrat. (Dial. de S. Greg., liv. IV, ch.
37. p. 245, Foerster.)
EFFiscHER, voir Effichier.
EFFLAMBER, VOir ESFLAMBER.
EFFLATioN, eflatiou, S. f., action de
souffler dehors :
L'efflation ou soufflement faite par
quelque personne qui ayt l'haleine douce.
(Paré, CEvv., XV, xxi, Malgaigne.)
Qui est cause que nous ne faisons nulle
efflation et expulsion. (Id., ib., l, XI.)
— Gonflement :
On a dit que la cause pour laquelle
l'usage des fèves estoit défendu aux Pytha-
goriciens estoit que ceste viande avoit
grande eftation, chose contraire a la tran-
quillité nécessaire a l'esprit qui cherche
vérité. [L'am. ressuscité, p. 325, ap. Ste-
Pal.)
EFFLECHiR, - cir, vcrhe
— Act.. ébranler, affaiblir :
Et ja estoit si eslochie (l'hérésie)
Que presque toute esl ef/lechie
Rome de chele pusnaisie
Et de la pusnaise hiresie.
(Mir. de S. Eloi, p. 59, Peigné.)
— RéO., fléchir :
Des que Bucifaus vit Alisandre venir
Encontre lui s'abaisse, prist soi a efftecir.
Ulex., Richel. 789, f» 8».)
EFFLEURÉ, VOir E.NFLEL'RK.
EFFLOQUER (s'), V. réfl., sc débander :
Les Saxons, qui s'estaient effioquez, se
rejoignirent a Hengistus, qui mirent Aure-
lius en grande nécessité. (Bouchard, Chran.
de Bref., f» 38% éd. 1532.)
EFFLUATioN, S. f., action de découler,
d'émaner :
Le filz procéda du père par manière de
geueracion,qui estune emauacionou«/^Ma-
tion très parfaitte. (Chron. et hist. saint, et
prof., Ars. 3515, f» 2 r°.)
EFFLUEMENT, S m., écoulement :
Abondance de toz biens et effluemenz
de totes grâces. (Li Complaignemant de
Vanne, Ricliel. 423, C 91^)
EFFLL'ENCE, S. f., influence :
Si comme l'ange de fait met cogitacion
en l'ame de l'homme sans ce qu'il mani-
feste a l'omme sa substance, ainsi se pou-
roit "faire que l'ange par son vouloir se
muçast meismes a aultre en manifestant
son vouloir par celle meisme effluence
mucee par quoy il manifeste a la dicte
ame ce qu'il veut qu'il face. (Eximines,
Liv. des s. anges, l" 92 v°, éd. 1478.)
EFFLUENCiEL'x, adj., abondant, qui
coule avec abondance ;
Quelle oraison sera ce qui puisse déplo-
rer ou exprimer par nulle effiuencieuse lar-
gesse ou habondance de larmes digne-
ment cest horrible et énorme pecbiel et
criesme. (Monstrelet, Chran , II, 238,
Soc. de l'H. de Fr.)
EFFLUENT, adj., qui découle :
La sanie efflliente par l'oriHce du phleg-
mon. (ToLET, des Tumeurs outre le couslu-
mier de nalurs, p. 10, éd. 1542.)
— Fig., abondant :
Flairant espargne, effluani Iresorio,
Dont Salomon par noble druerie
Tira avant les précieuses herbes...
(G. Chastellain, Lonenge a la très glor. Vierge,
THI, 273, Kervyn.)
EFFLUER, V. a., produire :
Perfecte bonté effluant tous biens. (Chr.
DB PiSAN, Charles V, III, 67, Michaud.)
EFFLUXION, S. f., flUX :
iezabel note elflu.Tion
De sanc ou de pollucion.
(\Ucé de la Charité, Bille, Richel. 101,f° 179'.)
EFFOCQUER, V. a., étouffer :
Apres ce feist mener ses enfans en la
cité de Sebaste et conmanda qu'ilz/'ussent
effiocques, et, conme dit Egesippus, furent
estrangles et pendus au gibet. (BOUHGOING,
Bat. Jud., 1, 45, éd. 1530.)
EFFOEiL, voir Efpoil.
EFFOiBLiR, verbe.
— Act., affaiblir :
Effoiblir, énerver. (Cathol., Quimper.)
Alors qu'ils voyent que les vieux sont
las du rut, et eff'aiblis de leur force. (Du
FouiLLOUx, Yen., o. xvii, éd. 1585.)
— Neutr., s'affaiblir :
Se li pacianz n'est fors, li chies en effoi-
blist moult. (Cyrurgie Albugasis, ms. de
Salis, t" 10.3=.)
EFFoiL, - oeil, -oneil, - ouil, s. m., aug-
mentation du bétail dans la bergerie ; pro-
fit qui en résulte :
Le seigneur de fief... peut prendre et
lever Veffoueil, revenu et escroist du bes-
tail nourry du domaine et mestairie tenuz
de luy a toy et hommage. (Cout. du Maine,
Nouv. Cout. gén., II, 127.)
Lever l'effoil. (Coutume d'Anjou, art. 103,
ap. Ménage, Dict. étym., verbo effoeil.) Var.,
effoueil. (Nouv. Cout. gén., IV, 539.):
Lever l'effouil. (Cout. de Paris, art. 48,
n° 6, ap. Ménage, ib.)
EFFOiR, voir Effuir.
EFFOiRER, esf., - oyreT (s'), v. réfl.,
enlever la foire dont on est couvert :
EFf
... Mais Iny bailla de la loyre a travers
De son raaseau. Vous escripre ea trois vers.
Non pas en cent, je ne sçaurois, la honte
Que eut le regenl, pour faire fin de compte.
Car pour certain il fat sy empesché
A s'effoyrer, que Faifeu despeché
S'en est allé.
(BouBDio.NÉ, Lcy. de P. Faif., p. 31, Jouaust.)
— Effoiré, part, passé, employé lig. pour
désigner quelque chose de lâche, de flas-
que :
C'est un langage brode, traînant, esfoiré.
(Mont., Ess., 1. II, c. 17, p. 473, éd. 1595.)
EFFOL.MGER (s'),v. réfl., s'eniporter de
colère, se conduire follement :
Se tu te fais cortois, ne saiges,
Envers vilain ne Ceffolaiges.
(Ovide de Arle, Richel. 1915-2, f» 95=.)
EFFOLDRE, VOir ESFOLDRE.
EPFOLDRER, VOlr ESFOLDRER.
1. EPFOLER (s'), V. réfl., devenir In-
sensé :
Au loig s'clfole et se destruit
Qui foie compaignie suit.
(Vie des Pères, Ars. 3041, 1° 33'.)
D'avarice s'est eff'olez,
Jemais de ce n'ert mais garis.
(Rots. iieBois, Poés., Ars. 5201, p. 32''.)
2. EFFOLER, voir Afoler.
EFFOLiR, V. a., rendre insensé :
Hebeto, rebrunchier, effolir, obscureir.
(Gloss. de Salins.)
EFFON'CE, adj. f., défoncée, entamée :
Tu es la vive orientale con^e
La ou dedans la perle esloit absconce.
Qui oncq n'y prit entrée par enfore. ...
Mais remanoil entière et non e//'onee
Et parmaindra sans fin et jusqu'à ore.
(G. CH.4STELLA1N, Loucnge a la très glor. Vierge,
vin, 2S2, Kervyn)
EPFONciER, - sier, - cer, - sser, efoncer,
esf., verbe.
— Act., défoncer :
Le remeiguant (des tonneaux) fut efoncé
par vos gens. (Lett. du 18 nov. 1341, ap.
Lobin., II, 488.)
Pour refaire pliiis. des seaus de quir de
le ville qui furenl enfonsset et depechietau
feu qui... {Consaus de TournayjlSSTjn" Vf,
Arcb. mun. Tournay.)
Ou tables furenl mises, et aussi les
queues dé vin efjonsees sur les bous. (J. Le
Fevre, Chron., I, 181, Soc. de l'H. deFr.)
— E/foncier les vins, les répandre après
avoir défoncé les tonneaux :
Sur ce que les echevins disoient qu'ils
avoient le jugement des vins, toutefois
que doute y chiet s'ilz sont souffisans de
estre vendus ou de estre comme mauvais
effonsies et esp'andus... (1359, Accord, etc.,
Arch. admin. de Reims, t. III, p. 153.)
Effonçoientles vins après ce que tout leur
saoul en avoient beu. (Jtrv. desUrs., Hist.
de Cliarles VI, an 1382, Michaud.)
— Réfl., se défoncer :
Le tounel chiet et s'esfonce a un autre
sur quoy il chiet. {Cout. de Dieppe, f'Z v°,
Arch. Seine-Iuf.)
Le tonnel detfraude et chiet et se pert et
s'effonce sur ung aultre. (Coiist. de Bret..
f» 210 v°.) .
EFF
— Effoncié, part, passé, défoncé :
Queues de vin effoncees. (S.-Remy, Mém.,
~ch. XLiv, Buchon.)
Morvan bourguignon, Saint-Martin-de-
la-Mer, tonneau effoncé, tonneau défoncé.
2. EFFONciER, voir Enfoncier.
EFFONDEMENT, - undement, adv., lar-
gement, avec abondance, profusion :
Dont ils le remercièrent huml)lemeut,
en baisant la terre, et pleurant effonde-
ment. (Juv. des Urs., Hist. de Charles VI,
an 1394, Michaud.)
Les yeulx luy ploroient tant effundemenl
qu'il en avoit la poictrine toute mouillée.
(Perceforest, vol. VI, ch. 8, éd. 1528.)
EFFONDER, - drer, effronder. effimder,
verbe.
— Act., couler à fond, submerger, au
^propre et au figuré :
Orguez ocist, orguez effronde.
Orgnez fait que nus biens n'abonde.
(17c des Pères, Ars. 36il, f l.Sl''.)
Et s'file (la nef) est effundee do tôt, iloe
ne convient point de prove, fors le parent.
(Liv. de josl. el de plet, vu, 3. § 2, Rapetli.)
Car il avoit bien huit cens personnes en
la nef qui tuit fussent sailli es galles pour
Innr cors garantir, et ainsi les eussent
eff ondées. (Joinville, cxxii, Wailly.)
Pour leur paine de pluiseurs des siaus
de quir repeskier en l'eawe qui effondrel
estaient. {Compte de 1372, Arch. mun. Va-
lenciennes.)
Ungbatteauc/T'ondeet perillé en la rivière
de Loire. (Mai 1390, Bibl. Rlois, joursanv..
Rôles, Lxxix.)
— Renverser :
De lances on de glaives tantost i'e/londeront.
(,Gir. de Ross., 431, Mignard.)
Chil qui les sommiers effondrèrent et
reversèrent trois de leurs mules tout char-
gies. (Froiss., Chron., II, 404, Kerv.)
— Neutr., couler à fond, être englouti :
Ausi effondra sains Pieres en la mer
sitost comme il ot paor. [Arlur, ms. Gre-
noble 378, f» ^4^)
EFFONDRE, effundre, esf., verbe.
— Act., répandre ;
Es quarfoui's des rues, especiallement,
estoient bestes ïaulvages de diverses ma-
nières, dont les unes incessanment effon-
doienl vin, et les autres claré, et les autres
ypocras ou let. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., t. Il, p. 372, Soc. de l'H. de Fr.)
Sur toute cliar qui vivera
Dit Joël, qui de nous le prit,
i'eU'onderay mon esperit.
(GiiEBAN, Mist. de lapass., 3ill2, G. Paris.)
Sa mère effundoit larmes irrémédiables,
disant... (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brtix. lOSll, V, V, 12.)
11 ordonne plusieurs et divers medica-
nieus tousfrais estre digérez au bain Marie,
par quatre jours tousjours eu y effondanl
eau de vie. (EyoNiME, Trésor, c. xxx, éd.
1555.)
— Disperser, dissiper : |
Dieu ne veult pas que les richesses j
soient effondues, c'est a dire en tout temps
dispersées. (Traicl. de Salem., ms. Genève
165, f 234 r«.)
EFF
11
I — Neutr., s'écrouler :
Les estages (des tours) qui estoient près
I des couvertures, estoient de fortes pierres,
qui ne povoient effondre pour jet de pierres
' d'engins ne d'espringales. (Froiss., Chron..
XII, 204, Kerv.)
— Effondu, part, passé, amaigri :
Maigre et remis et despané,
Frieleux, pale et effondu.
{D'un Vilain quitte dont, escumen., Ars. 332",
f» 148».)
De garir chiens effondus et fongueulx.
(Modus, ms. Valenciennes 602, f" 208''.)
Et estoient leur cheval mort de froit et
effondu de povreté et de faim. (Froiss.,
Chron., X, 399, Kerv.)
Qui estoient si fouUel et afammet, si
esfondut de froit et de pleuve, et si des-
froissiet de leurs povrez selles. (Id., ib., I,
279, Luce, ms. Amiens, f» 11.)
EFFONDREEMENT , adv., impétUBuse-
ment :
Des lors vous ne courouciez vostre es-
previer, et que rien ne l'approuche sou-
dainement, effondreement ne tempesteuse-
meut. (ilénagier, II, 306, Bihlioph. fr.)
1. EFFONDRER, verbS.
— Act., répandre ;
Tu es benoist. Sire Dieu, qui as délivré
Israël qu'ils neffondrast mye mon sang.
(Perceforest. vol. VI, f- 124', éd. 1528.)
— Neutr., se répandre :
Les testes se destranchent et e/fondrent boiai.
(J. BoDEL, Sax., CMxvui, Michel.)
Et le froidure grande nous va tout engelant,
Li membres nous effondrent et derrière et devant.
(Vœu du Hairon, 366, éd. Mons.)
— Se jeter, se précipiter sur :
Mist sus les gens du pays et s'en alla,
par nuyt, effondrer sur leur logis, et les
rua jus. (J. Le Fevhe, Chron., I, 296, Soc.
de l'H. de Fr.)
Quand je serai en lieu ou en place que
je pourrai veoir lesdits infldelles, je met-
trai peine d'estre avec la première ensei-
gne de ma nation qui sera a effondrer de-
dans eux. (M. DE Coossy, Chron., ch.
Lxxxviii, Buchon.)
Et lors les gens d'icellui conneslable,
tant hommes d'armes comme archers, en
eslevaut grans cris, commencèrent de
toutes pars a ferir et effondrer en eulx, et
les navrer et occire cruelement. (MoNS-
trelet, Chron., I, 89, Soc. de l'H. de Fr.)
Les dessusdiz Anglois ce voians. de hardi
courage effondrèrent en eux, et finable-
ment les mirent en desroy. (Id., ib., I, 201.)
Philippe fut le premier qui effondra sur
la sacrée compagnie des Thebains. [Tri.
des 9 preux, p. 708 , ap. Ste-Pal.)
2. EFFONDRER, Voif EFFONDER.
EFFONDRERiE, S. f., démolition, ren-
versement :
Quant est d'engins, canons, artillerie.
De bombardes et telle droguerie.
Moult largement en eussiez veu fiuer.
Pour desmollir, et faire effondrcrie
De murs, carneaulx, et grunt tempesterie
Tant qu'on n'eust pas oy du ciel tonner.
(IMartial, Vig. de Cliarles 17/, C m v», éd. 14'j:i.)
EFFONDREUK, S. 111., quî fait plier :
12
EFF
Effondreur de destriers. (Monstrelet,
Chron., U, 45, Soc. de l'H. de Fr.)
EFFONDRiEUE, S. f., fondrière :
Le cheval, par b.itre et flageller, et le
beuf, par force d'anuillonner diirevuent,
tirent liors leurs voiclures des ellondriei es
et mauvais passâmes iAl. Cuart-, Quadr.
invect-, p. 437, éd. 1617.)
EFFONDREUUE, S. f-, effondrement :
Plusieurs ruisseaux avoieiit souvent de-
couru, tellement qu'ilz avoient fait grans
effondreures et cavernes et cave le chemin
bien profond. {Q. Curse, iv, 8, éd. 1534.)
EFFONDROiEK, V. n., couler à fond,
être englouti :
Mes la croiz on Jhesns livra
Son cors, de lui me délivra,
Qoe aler le tî tornoiant.
Parmi la mer etfondroianl.
( Percerai , ms. Moolpellier H 219. t° 268°.)
Cf. Effonder, effondrer.
1. EFFONSER, V. a. •?
11 meist sa flèche, commença a effonser
l'arc pour tirer. (Le Maire, IHustr., 1. III,
f» 23 r».)
2. EFFONSER, VOif EFFONCIER.''
3. EFFONSER, VOlf ENFONCIER.
EFFONSiER, adj., foncier : '
Renies effonsiercs. (1507, Prév. de Mon-
treuil, Coût. loe. du baiU. d'Amieus, II,
680, Boutliors.)
EFFORAIGE, VOir AFORAGE.
EFFORCE, voir ESFORCE.
EFFORCEMENT, VOlr ESFORCEMBNT.
EFFORCEOR, VOlr ESFORCKOR.
EFFORCHAGE, VOir ESFORÇAGE.
EFFORCi, voir Esforci.
EFFORCIDLE, VOir EsFORCIBLE.
EFFOaCIDLEMENT, VOir ESFORCIBLE-
MENT.
EFFORCIEMENT, VOif ESFORCIEMENT.
EFFORCIER, VOif ESFORCIER.
EFFORCiLLONS, S., m. pi., sorte de
pépie :
A cause de la douleur provenant du
rhume froid, le plus souvent les oiseaux
ne peuvent honnemeut ouvrir les yeux, ne
les tenir ouvers, et de ce mal renaissent
quelquefois plusieurs autres maladies,
comme la tave en lœil.... et parfois leur
en vient la pp"|iie en la langue qui s'appelle
les efforcillons. (Du Kodilloux, Faucon-
nerie, f 15, et Franchieres, il, 7.)
Ponr osier des naseaux milles et barbillons,
La pépie en la langue, ou les e/J'urcitlons,
Use d'huile de lin.
(Dd Chesne, Six. lin. du grand miroir du monde,
p. 87, éd. 1588.)
EFFORCES, S. f. pl.,tenaillcs, pincettes :
Une barre de fer pour rostir, des efforges,
un gofrier, un garde feu de fer pour les
enfans. (Coût, de Valenc, Nouv. Coût.
gén., t. Il, p. 237.)
EFF
EFFORT, \oir ESFOUT.
EFFOSSER, enf., V. a., creuser, arra-
cher :
Force que li oste corroient muchier lor
cozes et dire : « J'ai ce perdu», por eus
oster du damace, ou pour embler les cozes
a lor ostes meismes, il convient que ce
soit prové par meson effossee, ou par -wis
ou par huce brisies, la u les cozes estoient.
(Beaum., Coût, du Beauv., c. xxxvi, 7,
I3eugnot.)
S'on le trueve de malvese renommée, il
ne doit estre creus ne por meson enfosses,
ne por huce brisie. (Id., ib.)
Plusieurs d'iceuls effosserent leurs yeulx. I
(Fossetier, Chron. Marq., ms.Brux. 10512,
Vlll, II, 25.)
Puis eut les yeuls effosses, et arain fondu
en ses oreilles le priva de vie. (iD., ib-,
23.)
EFFOssEL'R, S. m., cclul quî creuse :
Convoiteux de sang et effosseurs de
plaies. (Chron. et hist. saint, et prof., Ars.
3515, f» 152 r.)
EFFOUAGE, effouhoige, s. m., af-
fouage ; droit de prendre dans une foret la
quantité de bois nécessaire pour se chauf-
fer :
Marrenage, effouage et closure des terres
; gaignables. (1383, Ord., Vll, 32.)
A moi competer et apartenir plein usage
et effouage en bois de Touche. (Ch. de 1505,
Preuv. de l'Hist. de Bourg., II, cCLXXXtiI.)
Et en icpulx (bois) pourront prendre et
enmener tout mort boys pour leurs né-
cessitez et effouhaige. (1510, Affranchisse-
ment des habitants d'Amoncourt ; Rev. des
Sociétés savantes, T série, t. III, 2' livr.)
— Redevance due par chaque feu ou
chaque famille :
Sans ce qu'il fut jamais travaillé d'aul-
cunes affouages, gabelles, emprunts. (J.
MoLîNF.T, Chron., ch. xxxviii, Buchon.)
— Ce qui sert à chauffer :
S'il le Toil (l'arbre) an retour sans fiieille langnis-
[sant,
Desnué de rameans, VefTouage etla proye ^
Du bûcheron panlhois, en soy-mesrae il s'effroye,
Plaignant l'iufirraité du monde périssant.
ICuASSicxET, ilespris de la vie, cxxsi, éd. ISOi.)
EFFOUAG1ER, - uoger, Tf. n., prendre du
bois de chauffage :
La dicte dame Margarite ha receu grant
quantité d'avoinne appartenant a la dicte
confesse laquelle dévoient plusours des ha-
bitants de Soudry et des leux voisins pour
cause de ce quU'effuagent es bois et fores
de Nuefehastel. (1378, Ch. d'Isab. C'"' de
Neuchdlel, Arcli. du Prince, D9, n» 4.)
EFFOUCHERBR, vcrbe pris subst., droit
de prendre du bois de chauffage ;
Le pasturage et Veffoucherer. (1247,
Rougeou, Arch. S 5019, suppl. n" 10.)
Cf. Afouer.
EFFOUDRE, VOiF ESFOLDRE.
EFFOUDRER, VOir ESFOLDRER.
EFFOUiL, voir Effoil.
EFFOUiR, V. a., creuser :
EFF
Effouir les puis. (Chron. et hist. saint,
et prof., Ars. 3518, f" 226 r».)
Ils effouoient caves en terres esqueles ils
muchoient euls, leurs femmes et leurs
enfans. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux. 10312, IX, m, 10.)
EFFOUEIL, voir Effoil.
EFFOURCHER, V., t. de vëncrie :
Metz les cuisses d'ung cerf contre terre,
jointes lune a l'autre, si que la queue du
cerf soit contremont ; puis effourche les
deux jambes du cerf pardevers la queue.
(Modus et Racio, f 16 r», ap. Ste-Palaye.)
EFFRAAIMCE, VOIF ESFHEANCE.
EFFRAEEMMENT, VOir ESFREAMMENT.
EFFRAEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFRAER, VOir ESFREKR.
EFFR.\IEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFRAIEURE, VOir ESERAIBURB.
EFFRAIN, VOirESFRAIN.
EFFRAINDRE, VOIF ESFRAINDRE.
EFFRAINTE, VOir ESFRAINTB.
EFFRAis, S. m., frais :
Les effrais des nopces. (Compte de 1582,
Arch. Cossonoy.)
A Mons. le banderet pour les effrais par
lui soustenus a la venue de messeigneurs.
(yl(/oca(., juin 1587, ib.)
EFFRAISSEJIEiNT, VOir ESFRBISSBMBNT.
EFFRANGE, VOir ESFREANCE.
EFFRANCHE, S. f., ridelle, pièce de
bois qui règne le long des côtés d'un cha-
riot OU d'une charrette :
Print un bastou appelle egranche, ou ri-
delle de charrecte. (Lett. de Cit. YI, Arch.
JJ 172, pièce 12.)
EFFRANCHIR, VOlr ESFRANCHIR.
EFFRAOUR, VOir ESFREOR.
EFFRATRER, VOir AFEUTRER.
EFFRAUDiR, V. a., donner avec parci-
monie :
Ainsois eurent de riches dons du noble
conte, qui ne effraudi oncques les termes
de largesse a toutes gens qui le vouloyent.
(Le chevalereux Cte d'Artois, p. 19, Bar-
rois.)
1. EFFRAY, voir ESFROI.
2. EFFRAY, S. m., infraction :
En effray del peas. {Stat. d'Edouard III,
an II, impr. goth., Bibl. Louvre.)
EFFRAYEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFREAGE, S. m., chose effrayante :
Ne mandeii a .G. leii etfreage.
(Gér. de Rossill , p. 311, Michel.)
EFFREANCE, VOir ESFREANCE.
EFFREEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFREER, VOir ESFBEER.
EFFREINTE, VOir ESFRAINTB.
EFF
BFFREINDRE, Voir ESFRAINDRK.
EFFREIK, voir ESFREIR.
EFFREISON, VOir ESFREISON.
EFFREMIR, VOir ESFREMIB.
EFFRENER, VOif ESFRE.NER.
EFFRESLEK, V. a., mettre en mor-
ceaux :
La grans cloche de no clochier
Qni ne se degne mie lochipr,
Se n'esl pour fii on pour meslee,
Brisie fu et efreslée.
(G. DE Coi.NCi, Uir., ap. Duc. Efrangere.)
Morvan. e/fràler.
EFFHEsoi-RE, S. {., instrument à cha-
peler le fromage :
Une effresoure de fromaipe. (5 fév. 1394,
Inv. de meubles de la mairie de Dijon. Arch.
Côte-d'Or.)
EFFRESSURER, VOir EfFROISSUHER.
EFFRETER, effriter, efriter, v. a., ef-
frayer, effaroucher :
Adouc quant les Anglois la vireat.
Et qu'ilz en scenrent la vérité.
Par despil tantost s'en fouyrent.
Et fui chascua bien eljrelé.
(MiRCiAL, yig. de Ch. 17/. f" 6^^ éd. 1493.)
Slyge, Acheroû, songes d'hommes creinlifs,
Pieça plus n'efritent personne
Que quelques eofans bien petis.
(J. Doublet, Poés., p. 37, Jouaust.)
Lequel (cliien barbet) vint courir après
une coTiip.iguie de boiires qu'il trouva sur
le fumier, lesquelles effrita si bien qu'une
d'entre elles en Yolant alla tomber dans
ledit puits. (iVouu. Fabriq. des excell. traits
de vérité, p. 46, Bibl. elz.)
Le passant qui n'estoit facile a effriter
mit a l'instant la main a l'espee. ilb.. o.
70.) ' ^
Dont ledit de Forpst se trouva d'abord
tout effrité. {Ib., p. 173.)
On rencontre encore effriter en plein
xvii° siècle, au moins dans des textes
normands :
Grand bande effrittée. (Ferband, Inv.
gén. de la Muse norm., 16ob, p. 79.)
En Bretagne, Côtes du-Nord, canton de
.Matignon, on a gardé le mot effruler, pour
signifier effrayer. H.-Norm., vallée d'Yères,
effriter, être affreux.
EFFREUR, voir ESFREOR.
EFFRIj voir ESFROI.
EFFRicHER, V. B., défficher; flg., grat-
ter ;
Il a l'orifice du fondement constipé, et
^lui deult, a ceste cause il effriclie avec le
bec, tant qu'il en fait saillir saui;, et l'es-
corcbe. (Tardif, Fauc, I, 142, E. JuUien.)
— Effriché, part, passé, défriché :
Nos pastis effriches, aux boys haute fulayes.
Nos près sans reverdeur.
(L. Papo», Paslor., 1, i, éd. 1857.)
EFFRIOUAN, voir AUFRICAN.
EFFRISER, voir ESFRISER.
EFF
1. EFFRITER, Voir Effreter.
t. EFFRITER, VOlr EFFRUITIER.
1. EFFROI, S. m., sorte de vaisseau de
guerre :
Tout droit a port de mer Turent prestz lez liarDois.
Navires et callans, galees et e/frois.
(Ciperis. Richel. 1637, f° 58 t».)
2. EFFROI, voir Esfroi.
EFFROiABLE, adj , au scns actif, celui
j qui jette l'effroi, la terreur :
Je vis tomber l'effroi dessus les elfroiahles.
(A. d'Adbigne, OEuv., 1. I.)
EFFROTCEMENT, VOir ESFORCIEMENT.
EFFRoiDiER, V. a., refroidir, rafralchif :
A .1. arpant se tint por son cors e/froidier.
(Gutleclins deSass-, Riche!. 368, f 136''.)
EFFRoiDiR, - oydir, verbe.
— Act., refroidir :
Li ors est rouge, et est plus tost effroidis
que li fers. (Cyrurgie Albugasys, ms. de
Salis, f» 102'.)
Il estoit aussi chault que une tostee, mays
I je l'ay effroydy, or rel'roydy bien asses.
I (Palsgb., Esclairc. p. 498, Génin.)
! — Réfl., se refroidir:
L'esprevier.. se effroidixt et attardist,
quant il est foulé ou firi'vé par les oiseaulx.
(Ménagier, II, 282, Biblioph. fr.)
' EFFROIEMENT, VOir ESFREEMENT.
EFFROIOUR, voir ESFREOR.
EFFROissuRER, effrcssurer, v. a., arra-
cher la: fressure, les entrailles à :
lUec tu verras tu très amee femme Ce-
sonia, laquelle tu feiz occire et effroissurer
par l'espee d'ungtien centurion. (Boccacë,
Nobles malheureux, vu, 3, f" 173 v", éd.
1515.)
Mettez vos mains aux plommeaux, ef-
froissurez les honmes inaocens... (Id., ib.,
f» 228 v°.)
— Fig. :
Ils ont sublimé, effressnré, et hypocon-
drillé la jurisprudence. {Moyen de parvenir,
p. 120, éd. s 1. n. d.)
EFFRONCHIER, VOif ESFRONCHIER.
EFFRONDER, VOir EfFONDER.
EFFRONTABLE, adj.. Impudent :
Une (chose) outrepasse des aullres, ef-
frontable et hideuse eu presenlacion, se
vient présenter a ma plume. (G. i^hastell.,
Cliron. des D. de Bourg., 11, 1, Buchon.)
EFFRONTEMENT, S. m., ïmpudence,
effronterie :
Procacitas, effrontément, ^ eshontement.
(R. Est., Dictionariolum.)
Impudence et effrontément. (ID., ib.)
Si tes semblables te rcsemblent en si-
mulation, tu les surpasses en ['effrontément
de ton visa-ie, n'ayaut lionte de te présen-
ter devant les femmes de bien. (Lariv., la
Veuve, IV, 6, Bibl. elz.)
Tellement que je m'esbay fort de quel
effrontément et impudence osent dire a
Dieu telle gens : Pardonne nous nozpecbes.
(Pahadin, Bist. de Lyon, p. 385, éd. 1S73. )
EFF
13
EFFRONTER, VOir ESFRONTBR
EFFRONTEUx, adj., impudent :
Garde toi des laides paroles, car qui s'i
abandonne il en devient vergoingneux et
effronteux. (Laurent, Somme, ms. Sois-
sons 20S, f» 132''.)
EFFROUER. Verbe.
— Act., réduire en miettes, en pondre,
: émietter, égruger :
Puis mettre et effrouer un peu de sel
broie sur la plaie. (Cotereau, Colum., viii,
S, éd. 1555. J
En jectant un peu de vinaigre dessus,
ou du verd de gris esmié eieffroué dessui.
(Id., ib., VII, 5.)
— Réfl., s'émietter :
Le quatrième cinnamome est spongieux
enflé et bossu ; il n'est de grand pris, et
s'effroue ou brise aisément. (Du Pinet
Dioscoride, i, 13, éd. 1605.)
Il était encore usité dans la première
partie du xvii" siècle :
Effrouer, ou esmier. - Effrouer dedans
ou parmy. (Duez, Dict.-fr. allem.-lat.)
Il est aussi consigné dans le Diction-
naire étymologique de Ménage.
Effrouer, pour dire émietter, s'est con-
servé en Picardie et dans la H.-Norm., val-
lée d'Yères.
Cf. Afrouer.
EFFROYEMENT, VOlr ESFREEMENT.
1. EFFROYER, VOir ESFREER.
2. EFFROYER, VOir ESFROIER.
EFFROYEIJR, VOlr ESFREOR.
EFFROYSSEMENT, Voir ESFREISSE.MENT.
EFFROYSSON, VOir ESFREISON.
EFFRUiTiF.R, effructier. effritier, v. a.,
rendre stérile, épuiser, amaigrir, en par-
lant d'une terre :
Gel vent (du midi) effruite la terre et
nuist as Hors. (Psaut., Maz. 258, f» 94 r«.)
— Cueillir les fruits de ;
Effruicter, to take or galber Ihe fruit of.
(COTGR.)
— Par extens., épuiser :
Nuls n'y pescha. fors le seignear tondis,
A plaine eaue, sanz rompre le rivaige:
Estât mriien en lenoit d'omme saige,
Sanz le vouloir par eices f/l'ruili/T.
(E. Desch., Poés., Richel. 840, f '292 r°.)
C. effructé, c. balafré. (Rab., m, 28,
f" 103 r», éd. loo2.)
— Détruire, ravager ;
Quar c'est et fu la frotefianz ente
Qui enfer a cUntctié par son fruit.
(G. DE Coi.vci, Chans., Poquet, p. 15, var.)
11 convint petit a petit que li communs
soustenist les vices de son magestire qui
commença a aler mainte fois par empire-
nient, si ques maintefois avint que l'en
trouvoit a paines un vaillant homme en
la cité de Romme, aussi comme se la cité
fusl effruictee ne n'en peust mes jecter nul
preudomme. {Rom. de J. Ces., Ars. 6186,
f° gj.)
14
EFF
EFF
EGA
— Consommer inutilement :
Mes jours y ai loiiz eZ/ritez,
Et perda mon temps et m'enlenle.
(G. DE Coi.NCl, itir., ms. Soiss., f 8-2'.)
Maint jor j'ai tous effruites
El perdu mon tans et m'entente.
(iD., a.. Ars. 3527, f° 152».)
EFFU.\GiER, voir Effocagier.
EFFUBLEB, VOif AFUBI.ER.
EFFUEiLLU, cffeuiUu, sà']., qui est sans
feuilles :
Arbre effeuillé ou effeuilln. (La Porte,
Epilh.)
Branche^ fueillue ou effeuillue. (1d., ib.)
EFFUiR, - vyr, - oir, v. a., fuir, éviter :
Qui les péchiez vient e/foir.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Brnx., f° ISS"^.)
Et croy certainement qu'ilz ne effuyront
liasîa très firande lumière de Dieu. (BouR-
GOING, Bat. Jvd., I, 32, éd. 1530.)
Effuyr quelque mal. (R. Est., Thés.,
Vite.)
EFFUiTiÉ, e/'Mîtie, adj., fugitif :
Effugus, efuilié. {Catholieon, Richel. 1.
17881.)"
EFFUMACiON, - Uoii, S. f., actlon de
jeter de la fumée :
Pource appert il que la pluie ne doit
pas astre grande trop ne trop petite ausi,
pource que trop grande humidité confun-
droit la chaleur dessusdite et ausi conme
toute l'estaindroit, et par cousequens la
soubtille tumee ne se porroit former et la
Irop petite n'y souffîroit mye a exciter
souftisamment la chaleur dessusdite, ou
elle en pourroit estre soubdainement toute
absorbée et consumée sans effumacion no-
table, et par ainsi la bonne odeur ne se
iiioustreroit point. (Evrart de Conty,
Probl. d'Arisl., Richel. 210, f» 188'.)
— Évaporation, vapeur :
Le vin les blesse (les enfants).... par pé-
nétration très facile, et par effumaUon co-
pieuse. {Régime de santé, f° 2S r». Robinet.)
EFFUMANT, adj., qui produit des fu-
mées, des vapeurs :
Les œufz fris... fout en l'estomac longue
demeure et effumantes vapeurs en la teste.
{Régime de sanlé, f» 13 v. Robinet.)
EFFUMEii, efumer (s'), v. réfl., s'évapo-
rer ; au fig. :
Ainsy verroit on eslever, et avoir lieu la
franchise de parler a un chaqu'uu, plu-
sieurs s'effumeroient en paroles libres.
(MONTBOUUCH., Gages de hatailte, f''38r°.)
Courroux s'efume sans vaillance.
(J.-A. DE Baif, les Urnes, 1. 1. f 6 v°, éd. 1619.)
Selon Pomey, on a aussi employé effu-
mer, pour dire esquisser, peindre légère-
ment.
EFFUMOUEit, affumouer, s. m., lieu
pour le passage de la fumée :
Faire eu chascune desdictes voultes
uug effumoue7' de haulteur de ludicte
plateforme qui sera sur ledict doujon.
(26 mars 1392, Marché, Arch. Maine-et-
Loire, E, not. Grudé.)
Y sera faict des affumouers et mis des |
grilles. (/6.) ■
EFFUNDEMENT, VOir EFFONDEMENT. i
EPFUNDER, voir EFFONDER. ]
EFFUNDRE, VOir EFFONDRE.
EFFURiÉ, adj., furieux :
Se vint présenter l'autre toute effuriee
en samblaut. (G. Chastell., Vérité mal
prise, p. 517, Buchon.)
Menace effuriee. (1d., ib.)
La mer effuriee, soubs la tranquilité
d'ung douxventelet s'alrampe et se pacifie.
(ID., ih., p. 53o.)
EFFUS, part, passé, répandu, dispersé :
Comme elle (Nynive) seroit confondue
et destruicte par feu, effuse et du tout
aggravée. (CouRCV, Hist. de Grèce, Ars.
3689, 1° 144''.)
Furent les maisons brullees et tant de
sang effus que... (D'Auton, Chron., Ri-
cheU 5081, t" 18 v".)
Ne vueillez parmettre que aujourd'uy le
sang des chrestiens, pour querelle des
biens temporelz, soit cruellement effus.
(ID., ib., Richel. 5082, f° 167 r°.)
Et soit mis petit a petit au croiset ou
est lor effus. {Ciel des philos., c. 28, éd.
1547.)
Par la vertu de son sang effus et es-
pandu. [Violier des Hist. rom., c. cxxix,
Moralis., Bibl. elz.)
EFFUSANT, adj., dégouttaut :
Les maius effusantes du sang des inno-
cens. (CouRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689,
f» 189''.)
EFFL'SEMENT, adv., avBC abondauce,
profusion, largement :
11 est plus honnorable de ne bailler rien
du tout, que d'oster pour donner, et vou-
loir par moyens obliques remplacer ce
qu'une libéral prodigalité luy a fait effuse-
ment prostituer. (N. Pasq.", le Gentilh.,
p. 104, éd. 1611.)
EFFUSER, V. a., verser, répandre. On a
dit, en parlant des couleurs que répand le
soleil à son coucher ;
Luist le sonleil et nuit et jour.
En sa chaleur, en sa clarté ;
Mais il est vray que l'obscurté
Des montaignes, et la hautesce
Du firmament, et la rondesce
Que le souleii va pourprenant.
Des terres le va ejfmanl.
Quant il vient aox oc identaulx.
(E. Deschamps, du mauvais Gouvernement de ce
roi/aume, Richel. 840. f 4"0=.)
EFFLSEUR, S. 111., calomniateuT, celui
qui se répand en mensonges ou en in-
jures :
Ne soions criminelz ne deceveurs en
doubles paroles, ne effuseurs nostre pro-
chain. (CouRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689,
fo 32\)
EFFUSTUMENT, S. m., échafaudage:
A peine voyoit l'en a célébrer et faire le
divin service en aucune des chappelles et
oratoires d'icelle église par les effustumens
des édifices des maisons. (1385, Arch. JJ
127, pièce 242.)
EFFUTAGE, - oige, s. m., bienvenue que
paie un garçon charpentier à ses nouveaux
camarades :
Lesquelz compaignons conclurent aller
veoir ung autre charpentier... pour lui de-
mander son effutaige, comme ilz disoient
estre lacoustume entre les charpentiers de
par de la, quant ilz changent atelier nouvel.
(1471, Arch. JJ 195, pièce 843.)
EFFUYE, S. f. ?
François Gauceu, valadier, s'engage a
faire un estev d'effuye au moulin de...
(9 nov. 1531," Arch. Gironde, Not., Bon-
temps. 51-1. f» 133.)
EFiDiQUE, voir Afidique.
EFLATioN, voir Efplation.
EPONGER, voir Effoxcieh.
EFREANCE, VOir ESFREANCE.
EFROIR, voir ESFREIB.
EFUMER, voir EFFUMER.
EGAIL, voir IVEL.
EGAILLER, voir ESGAILLER.
1. EGAL, voir IVEL.
2. EGAL, S. m., terrain uni :
Qnar li uns vers le bois se tindrent,
Li autre devers la mer viodrent,
Li tiers se mistreut eu Vegal,
Et li quart furent en nu val.
(CHRE.'iT., Cligel, Richel. 1420, f° 37''.)
Il point le bon destrer qui plus tôt cort par vais
E par tertres agnz que al très par egah.
(Th. de Kest, Ges(e d'.ilis., Richel. 24364,
f» 19 v".)
Cf. IVEL.
EGALABLE, ygaloble, adj., égal :
Car la deité est semblable
A Dieu le père et ygallahle.
(Macé de la Charité, Biile, Richel. 401, f°156'',)
EGALATioN, S. f., vérification :
Que la solidité pour le payement des
rentes seigneuriales soit supprimée ou or-
donner une egalation a frais communs.
(Cah. des par. comm. du bailliage d'Autun,
Mém. de la Soc. édueune, 1874, p. 248.)
egale:iient, csgallement, - aillement,
S. m., action d'égaler, d'égaliser :
.(Equalio, aplanissement, également. {C.k-
LEPTN, Dict. des lang. lat., ital., etc., éd.
1509.)
— Vérification :
Esgallement des mesures. (1545, Liv.
noir, 1° 34, Arch. mun. L'ssel.)
A Vesgallement particulier et gênerai qui
sera faict dez mesures desdictz grains, le-
quel esgallement desdictes anciannes me-
sures de pierre se fera par le juge. {Ib.,,
15 nov. 1599.)
— Répartition d'impôts :
Vous feictes par vos gens et officiers
prier et requérir de par vous vos honmes
de personne a personne de nous prester ou
donner pour le bien de ladite paix ce qu'il
leur plaira ; et ce que de leur franc vouloir
ils en voudront faire, sans nulle contrainte,
fouage, ne esgaillement, le faictes lever et
I prandre d'elx, et autrement non, car pour
EGE
EGO
EGR
IS
nulle chose nous ue Toudrion? qu'il en
fust fait esgaillemenl ni fouage. (i42i,
Aides imposées par le D. de BreL, ap. Lob.,
Il, 1001.)
Pour faire nouvel esgallement sur les six
bailliages du duchez de Bourpongne. (1544,
Reg. des délib. de l'hôtel de ville â'Autun,
Bild. Troyes, n» 711, f 63.)
EGAi^ER, esgaler, v. n., vérifier :
Est permis a ceux de ladite religion pré-
tendue reformée eux assembler par de-
vant le juge royal, et par son aulhorité,
esgaler, et lever sur eux telle somme de
deniers qu'il sera arbitré estre nécessaire
pour estre employée pour l'entretenement
de ceux qui ont charges pour l'exercice
de leur dite religion. {Art. de la Confér. de
Nerac, 28 fév. 1S79, m.)
Cf. Egalement.
EGALiii, esgalir, v. a., rendre égal, uni,
aplatir :
D'an cuir de cerf avoit son chief vesti
D'un chapelet, onques nieillor ne vi,
D'nn vici Inilon bien serré et bouilli.
Deus ne list home, se .i. cop fust fcri.
Que braz et poioz n'ait trestoz esgaïi,
!Ne renpirast jusqu'au jor du juys.
(.«0». Renuarl. Richel. 368, C 252'.)
Esgallir deux des parquetz dudict jar-
din. (15S7, Compt. de Diane de Poitiers,
p. 219, Chevalier.)
Et selon que les dictes semences crois-
tronl et aggrandiront, tond les,..., afin que
la haye en soit plus espesse et esgalye ou
unye. (Palissy, Œuv., p. 49, France.)
EGALLEMENT, VOif IVELMENT.
EGALLETÉ, VOir IVELTÉ.
EGALMENT, VOir IVELMEKT.
EGALTÉ, voir IVELTÉ.
EGANCE, esgance, s. f., égalité de senti-
ment, juste retour ;
Mais en altre sens m'en yir
Quant en vos non truis egance
(SvMoKs D'AuTiE, Clians., Poët. ms. av. laOO,
t. 111, p. 1230, Ars.)
— Egalisation :
Exequations de lief. vulgairement appel-
lees esgances. {Coust. d'Aouste, p. 127, éd.
1388.) •
Bas-Valais, Vionnaz, éganse, part qui
revient à chacun dans un partage.
EGAUDAGE, VOif ESGARDAGE.
EGARDEMENT, VOlr ESGARDEMENT.
EGARDER, VOJr ESGABDEH.
EGARONNER, V. a., éculer :
Egaronner un soulier, to tread a schooe
ilowne at the heeles. (Cotgr.)
EGASSER, V. a., émousser :
Egasser, obtundere, egassé, obtusus. (Ca-
tliol., Quimper.)
EGAULTÉ, voir IVELTÉ.
EGENER, voir ESGENEH.
KGENT, adj., dénué ;
L'n antre y a qui est gentis.
Courtois, larges et eatentis
A honneurer la bonne gent.
Mes a l'ostel est si cgeiit
Qu'il n'i a si froit comme l'astre.
{Faune/, Richel. U6, !" 23''.)
Il est comun a tontez gens.
Tant aux riches comme aux ege}is.
Et si va tout le droit chemin,
Sans ce qu'il soit a nul enclin.
(Cmcf, de la Bk;ne, des Déduis, ras. Lyon()07,
f° 12M
EGESTioN, S. f., déjection :
Se ce est as boiaus Vegestions en ist fors.
(Brun de Long Borc, Cyrurgie, ms. de
Salis, fo 14''.)
Ne pers sens, los, bien, temps, pour vile
egestion. (Gerson, Dial. av. ses sœurs,
œuv., III, 828'', éd. i706.)
Geste vile egestion, [c'est a dire fiens et
ordure. Jb.)
Le jus de la bete est moyennement
abstersif, lequel excite le ventre a egestion
et évacuation. {Jard. de santé, p. 70, impr.
la Minerve.)
(La bete appelée duran) lasche son
ventre et fiente contre les chiens qui la
suyvent et les retarde pour l'odeur de sa
fiente et egestion qui put si fort. {Ib., II, 53.)
Le polmon (de bœuf) est de legiere di-
gestion et de facile egestion a cause que
de sa nature il est mol. {Régime de santé,
f» 46 vo, Robinet.)
Les entrailles de poule, avec les plumes,
dilatent le boyau qui vuide la digestion de
l'oiseau, et sèchent l'humidité superflue, la-
quelle ne peut saillir par la egestion et es-
mutissement de l'oyseau. (GuiL. Tardif,
l'Art de faulconnerie, I, 35, E. Jullien.)
EGETiR, voir Esgeter.
EGHISLETEUR, VOir AlGUILLETEUR.
EGiPTER, voir Ejecter.
EGLESSE, voir AiGLESSE.
EGLiPER, V. n., glisser :
Lequel coup vint en eglipant sur le bras,
et le entama jusques a los. (1385, Arch.
JJ 128, pièce 176.)
EGLiSETE, S. f., petite église :
Petite eglisete. {Vie S. Magloire, Ars.
5122, f» 97 V».)
Nom de lieu, les Eglisottes, dans l'An-
gûumois.
EGLisiER, S. m., celui qui fréquente
les églises ; n'a été rencontré que comme
nom de lieu :
Le chemin qui maisne aux Eglisiers.
{Acte de 1578, Lens, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Il s'est conservé en Champagne, diocèse
de Troyes : « Sont-ils pieux dans ce pays 1
— Ils sont encore eglisiers. »
EGLissERON, S. m., le capricorne :
L'autre manière de licornes est appellee
eglisseron, qui est a dire chievre cornue.
{Quinte Curce, Richel. 15468, 1. IX, f» 363i'.)
EGOHUER, V. n., lier les gerbes :
Les tenanciers a domaine congeable,
qui sont les fermiers de la Bretaigne, doi-
vent acquitter les chef-rentes, et autres,
charges deues au seigneur du fief, ou
autre, s'il n'est au contraire conditionné
par leur bail a domaine, et doivent le
droit de champart et de terrage, quand ils
egobneni a la cinquième gerbe communé-
ment, s'il n'y a paction expresse de plus ou
de moins. {Coût, de Bret , Nouv. Coût,
g'-n., IV, 410.)
Les paysans lyonnais emploient encore
égobuer dans le même sens.
EGORGETER, VOir ESGORGETEB.
EGOUTTIERE, VOir ESGOUTTIERE,
EGRAIGNER, VOir ESGHENER.
EGRAissER, V. a., gTaisser :
Qu'ilz ne soient bien tannes et egraissez
de bonnes graisses. {Ordon. de Salins,
1492-1549, Bern. Prost, Doc. relat. d l'hist.
de la Franche-Comlé, p. 26.)
EGRAPHINER, VOir ESGRAFIGNER.
EGR.ATKR, VOlr ESGRATER.
EGREGE, adj., excellent, distingué,
respectable :
Libelles diffamatoires contre les officiers
du roy, et personnes- egreges. {Grand Cou-
tiimier de France, p. 25, éd. 1633.)
L'an mil vcxliin, pour l'an mil vc .xlv.,
furent élus en Consuls : egrege personne,
maistre Raymond Bassout, doucteur en
medeciue;sieurBernardI\oux,ditlePucraon-
toys, marchand ; Jehan Marti, dit Rosset,
pour aludiers ; Jehan Reynal, pour labou-
reurs ; et Guygon Boyer, sabatier. (1544,
Mercier, Chron. consul, de Beziers, BuUet.
de la Soc. arch. de Beziers, t. 111 , p. 143.)
Autant en fut résolu faire par Vegrege,
très sage et docte collège de messieurs les
docteurs et regens, assemblé pur l'aucto-
rité du révérend et egrege seigneur Barte-
lemi Serre, son primicier. (1362, Disc, des
guerres de Prov. Arch. cur., 1" sér., t. IV,
p. 448.)
Les Dictionnaires de Cotgrave et de
Nicot donnent egrege.
— On trouve, au féni. :
Intervient egregie et gaillarde personne
maistre Pierre du Four L'Evesque. (L'Es-
TOlLE, Mém., l'' p., p. 196, ChampoUion.)
Ce mot se rencontre au xvii» siècle
dans un texte de la Suisse romande où ce
mot s'est très longtemps conservé :
Contrat receu par egrege Olivier secré-
taire ballival. (1623, Arch. Lausanne, Ro-
mainmostier, V^ 637.)
Sainte-Palaye remarque que les notaires
du Dauphiné et de la Savoie donnent le
titre à'égrège aux personnes les plus quali-
tiées de la bourgeoisie.
EGREGiEi'x, adj., excellent, distingué,
respectable :
Le petit oiselet qui s'amonstra au navire
du Voy, avant ceste oultrageante tempeste,
s'apparut de rechiet audit navire, et chanta
avec les autres pour letifîer ceste egre-
gieuse société. (J. Molinet, Chron., ch.
cccxxxiv, Buchon.)
Se nous voilons mettre en avant ses
très utile et bienheureux fruict et semence
egregietise de propagation. (In., ib.)
EGRES, s. m., sortie :
16
EGR
Dans les Tenures de Littleton.dit Sainte-
Palaye, les mots frank entrée, egres et re-
grès paraissent signiûer franche entrée,
sortie et retour, la liberté de passage, la
liberté d'aller et de venir, soit pour l'en-
trée, la sortie et le retour. Dans le cha-
pitre intitulé. Tenant a volunt, on lit :
Si le lessee emblea la terre, et le lessor
après l'einbleer et devant <]ae es blees
sont matures, Iny ousta, uncore le lessee
avéra les blees, et avéra franck entrée, egres
et re^res, et de carier les blees, pour coo
qu'il ne sçavoit a quel temps le Jessor vo-
loit ent sur luy.(Ten. de Littl, f° W», ap.
Ste-Pal.) 1
Si un mese soit cessée a un homme a
teulr a volunt, par force de ce que le les-
see eust en le mese, deins quel mese U
porta ses uteusiles de meason. et puis le
lessor luy ousta, uncore il avéra frank en-
trie, egres et regres en mi le m.es^Pf je^"
sonable temps de carier ses biens et uten-
siles si corne home seisie d'un mese m
fee simple, fee taile, ou por terme de vie
lequel ad certain biens deins lu le mese et
faïf; ses executors, et dévies quecunque,
après sa mort, ad le mese, uncore les
executors averont frank entrée, egres et
régies de carier hors de mi le mese
les biens lour testator, per reasonable
temps. (76.)
EGRESSE, adj. f., aigûe :
Pins près (te nons ses cours appronche,
Et plus fort quant vers Tangien louche.
Le cercle et la lune ronde
EsloiDgnent le centre du monde.
Et trait son nom de pointe egressr.
(Le Fevre, la rieille, m, 4461. Cocheris.)
EGRESSioN, S. t., Sortie :
Anres Vcqression et vssue d'Egipte. {Mer
' deshystoires.t.hf 151". éd. 1488.)
— État de ce qui est saillant :
Rougeur et egressions des ieuz. (Brun
i)K Long Bobc, Cyrurgie, ms. de balis,
f» 39'.)
EGRET, S. m., nom d'oiseau :
Auquel aunoy couvent et ponnent les
hérons, buthoereaux, egres, vales et moult
d'autres oyesseaus. (1366, Coutances, Arch.
J 223, pièce 18.)
EGREVÉ, adj., fatigué, excédé :
Us sont désormais las, egrevez, épuisez
( HOLIERES, Contes, f 197, éd. 1610, iu-i2.)
En Touraine, remarque Sainte-Palaye,
on dit egravé, pour désigner un bœuf
outré de fatigue.
EGRiNGAON, s. m., engin de pèche :
Toute manière de gent qui maignent es
bournes de l'eaue peuest aller en toutes
manières d engins dedens les herbes que
on apeUe bourde, et doit on faire les
eqringaons de telle manière d'engins d aus-
be espiue, et les doit en corder de soie de
cheval. (Coût, du /iffde l'eau, transcr. au
xV s. dans le Lir. des Jures de S. Ouen,
f» 138 r°, Arch. Seine-Inf.)
EGRiPE, S. t, griffon :
Egripe, s. f. — Grvpe, a beest. ( PalsgrAVE,
• Esclairc. de la tang. franc, p. 228, Génin.)
l. EGROT, engrot, s. m., maladie :
Dont mainte sjent i'cngrot morul.
^Wace, Krul, -21 '4, Ler. de Lincy.j
EGR
t. EGROT.Tangrout, adj., malade:
Je ai Tesqni longuement, foibles sni et angrout.
(Bible, Richel. 763, f° 241''.)
La forme d'envye estoit layde et plus
hideuse que descripre ne scauroye, chetive
et egrote comme femme maladive. (C.
Mansion, Bibliolh. des Poet. de metam.,
f» 20 r», éd. 1493.)
Dans le langage rémois on dit encore
egrot, pour signifier malade, languissant.
EGROTACioN, - tion, S. f., maladie ;
Il morront de mort d'egrotacions. {Bible,
Maz. 684, f 129»'.)
Pestiféré egrotation. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10312, IX, i, 6.)
EGROT ANT, adj., malade :
Baston des membres egrotans. (Oct. de
S. Gel., Séj. d'fcon»., 1° 77 v, éd. lo2Cj
EGROTE, engroute, s. f.,f maladie :
0 sa parole senlemeot
Gnerissnit toni commnnalment
De qaelqa' engroule qu'il eussent,
S'avngle on sourt ou liepre fussent.
(Fttbl. d'Ov., Ars. S069, P 242".)
EGROTEMENT, cngrotement, engrute- ^
ment, angrolement, encroûtement, s. f., ma- i
ladie : 1
Mult poit aler seguremeot, I
Ja mal creindra engrutement.
(Marb., Lapid., Richel. 1. 14410, f" 15 r".)
... Engrolement.
(lo., iJ., 'ar. du ms. Richel. Î25241.)
Or puet maogier senreracnt ;
Car n'i a point A'encroutemenl ;
Car nus hom de mangier n'eneronte
Qui de la coupe boive goûte.
Parlcn.. 103T, Crapelet.) Alias angrolement.
Que nos giteim lors par la boche le ve-
iiiu et Vengrotemenl de uoz péchiez. (Comm.
s. les PS., Richel. 963, p. 282'.)
E repleciun fet e engrulemenl,
E fièvres engendre ensement.
(P. D'ABERHi'ii. Secr. des secrez. RicheL 25407,
fo 195».)
EGROTER, engroler, angroler, engrouter,
engruter, encroûter, eucrousler, encrulter,
agroler, verbe.
— Neutr., être malade, tomber malade ;
Engruta si murut, si remest sa bobance.
(Roii. 2' p., 3553, Andresen.)
Mais il engrula e mnrnt.
(/*., 3° p., 2274.) Var., encroûta.
Dans I
l'fu tels, pois egrola.
(/J., 4751.) Var., engrola.
la n'i porreï mnrir ne engruter (dans le Paradis).
(Adam, p. 8, Luzarche.)
Car nus hom de mangier n'encroûte.
(Parton.. 1039, Crapelet.)
— Act., rendre malade :
Ensement com ordes viandes engrotent
cors e quer del home. [Sarmons en prose,
Richel. 19525, f 160 r».)
— Egroté, part, passé et adj., attaqué
par la maladie, malade, au propre et an
flg. :
Engroules eri. longement jut.
Qu'il ne gari ne ne mourut.
(Wacb, Brut, 84-25, Ler. de Lincy.)
EGU
Encrvtlez est, lonsoement iul,
Qui ne gari, ne n'i mourut.
(Id., i*., f ns", ap. Ste-Pal.') Var. du ms. de
Bombarde : engroler.
Meint palacion, et meint conlreit,
Meint fevrus, et meint engroté.
Récent par cel oile sanité.
(In., Liv. de S. NicMay, 1394, Delins.)
Nostre sire est mult engrotez,
Mult malade, mult enlermei.
(Ben., 0. de Norm., I, 1465, Michel.)
Qui tant soit encroustes d'enfremeté mortal
S'il i puet sejorner .1. seul jor a journal,
Qui la tous tans ne soit en mcismes Testai.
(Boum. d'Alix., f 44», Michelant.)
Li mescreant seront engroté et périront
de ta face. {Psaut., Maz. 2S8, f» 13 v».)
Oste lo peichié de lui par quoi il est an-
grotez et tant a la mort pardurable. (Mau-
rice, Serm., Richel. 24838, f 69 v.)
Qui de mal sera agrole'
Bien en revendra a santé.
{Le Lunaire que Salemons fist, 349, Méon, Nouv.
B«.. I. 375.)
Bien est li peuples asotez
Qui de tel vice est engrotez.
j (Macé de la Chabité, Bible, Richel. 401, fM77''.)
I Gent engroutee et enferme.
I (Fat;. d-Ov., Ars. 5069, t» 226=.)
I Par quoi tel couleur engrolee
Puisse estre changie et muée.
! (Clef d-amour, p. 94, Tross.)
Guernesey, agroutài, egroutaï, part.
passé,malade, affligé,dégoiité ; s'agro«teir,
s'egroutair, tomber malade, s'affliger,
languir.
! EGROTi, engruti, adj., malade :
Cume bevanz engruliz de vin. {Lib.
Psaltn., Oxf., Lxxvii, Michel.) Lat. : Tan-
quam potens crapulatus a vino.
EGUABLE, egwabfe, eugable, adj., égal,
pareil :
Equabilis, eugables. (Catholicon, Richel.
1. 17881 et Gloss. de Salins.)
Mille lemmeleltes ont vescu au village
une vie plus equable, plus douce, et plus
constante que ue fust la sienne. (MONT.,
Ess., 1. II, c. 12, f 204 r», éd. 1588.)
■Voulant essaier si le mouvement de
cete rivière, qui est eguable et uniforme,
atendu que des chevaux tirent ce bateau,
Voffenceroit. (iD., Voyag.,\>. 93, éd. m-4».)
EGUAL, voir IVEL.
BGUARDEMENT, VOÎr ESGARDEMEMT.
EGUARER, voir ESGARER.
1. EGUE,s. f., digue:
Y eust aussi un grand déluge d'eaue, a
cause de la mer qui se desborda, et ce a
cause que les egues qui estoient du long de
la mer furent rompues. (Journ. o«n fiourji.
de Par. s. le règne de Fr. I, p. 422, Mi-
chaud.)
2. EGUE, voir IVE.
EGUER, verbe.
— Act., égaliser :
Et les equera au meoz qu'il porra. (Cft.
de 1267, Fonleueau, xxil, 29è, Bibl.Poitiers.)
— Neutr., devenir égal:
EIN
I.ors besseront II tertre
Et li Tal IcTeront,
Le chamo H 1**^ moataigaes
Et la mer equeront.
(Fabl. d'Ov.. Ars. ;;0fi9. f 203=.)
Les paysans du Poitou l'emploient encore
dans le même sens; ils disent : Eguer un
bâton, pour signifier l'égaliser en faisant
disparaître les aspérités et les nœuds à
l'aide d'un couteau.
EGUERRET, VOir AVGRERET.
EGUiEÉ, S. f , équité :
Qui decet Veguieé en [est] maux reno-
mez. (De Jostice et de plet, xix, 49, $ 2, Ra-
petti.)
EGUILANLEU, VOir AOUILANNECK.
EGUILLEE, voir ESGUILLEE.
EHEM, interjection :
Ehem I dit le bon homme, je ne trompay
jamais personne. (Despbriers, Nouv., xhix,
Lacour.)
EHO, interjection :
Eho nng petit
Homme de fol appétit.
(Therence en franc., 1° 140", Verard.)
El, voir E.
EICETTE, voir AlSSETE 2.
EiÉ, voir EÉ.
EiEBROU, S. m., sorte d'arbre ;
Eiebrou — houysocle ira. (Du GuEZ, An
Introd. for to lerne to speke french trewiy,
à la suite de Palsgrave, éd. Géuiu,p.9i4.)
EiENSi, voir Issi.
EIGASSADOUR, VOir AlGASSADOUR.
EiGEUR, S. m., celui qui creuse la terre
pour trouver l'eau :
Il sera foueur ou eigeur. IHagins le Juif,
Richel. 24276. f» 93 r".)
EiGiER, v. a., fouiller la terre pour y
oiiercher l'eau, pour faire un puits ;
Il eige terres, et trait le buef pour arer et
semer. {Hagins le Juif, Richel. 24276,
f» 7 r».)
A laborer la terre et a eigier, et a traire
les métaux. (Jb., f" 35 v».)
EiGNE, egne, voir Aisne i.
EIGN'ELIN, voir AGNELIM.
EIGNION, voir EiNON.
EiGRAT, voir Aigret.
EiL, voir El.
EIL.UER, voir Oeillier.
EiM, voir Ain.
EiMANT, voir Aimant au supplément.
EiME, voir Ain 2.
1. EiN, voir Aine.
2. EIN, voir Ain 2.
EiNCES, eincies, einchieus, voir Ainçois.
EIN
EiNOEGRË, eynderé, s. m., propre mou-
vement, mouvement spontané :
Li qaens par son eindegré
Al rei rend! la cité.
Al reis rcndi Walerfori
Par SUD gré e par sud cord.
(Conq. of Ireland, 2613, IVlichel.) Imprimé,
eiudegré.
Quel est le eve apelé, par amonrs?
L'em ne l'apele pas, eynz vient tous jours
Volenters par son ejjmlerè
Qe ja n"estûvera esire apelee.
{Du jongleur d'Ely, p. 30, Michel.)
Lors le roy par son ehidegré, eaunz nul
acoupement,ousl.i ledit Hamon de s'amei-
rauté. (Chron. de Lond., p. 45, Aunger.)
Lire ici deux exemples des Chroniques
d'Angleterre (ms. Barberini) inscrits sous
la forme Ayndegré, t. I, p. 543, col. 2.
EINDNEZ, VOirJAiNSNÉ.
EiNE, voir Aine.
EINÉ, voir AiNSNÉ.
EINION, voir El.NOX.
EINNED, voir AiNSNÉ.
EiNNEECE, einnesce, «!/., voirAiNSNEECE
EINON, eynon, heynon, eynung, einion,
eignon, eygnon, eignion, enon, s. m.,
amende :
Et ce deyt segre li burgermeister in
tottes Ihs formes et la manière que uu ha
acustumei de reoovrar les enons soit per
clame ou quant il vient a notesce. (1368,
Arch. Fribourg, i" Coll. de lois, n" 29,
f° 12 v°.)
Doné quant liessus, a seigre per lou bur-
germeister corn les aultres eynons. (1369,
ib., n" 34, t° 12 v».)
A recovreir et requérir per lo burger-
meister corne lo favt deis autres eynons.
(1369, i6.,n«41, f» 13 v°.)
Quale persone que cel soyt qui offendie
et l'are haut ou eynons que a cellye un ne
fasce grâce de termeynos ou de argent,
mais payet et facze lu terme sellou ce qu'il
avra ofleiidu einsi quau il contient en la
lettre deis eynons seins doneir autre res-
piet. (1373, ib., n» 64, f» 17 v".)
Avons ordonei que se nyou fist eynon
sus celluy ne deyt on prendre tesmoguyage
ne provede persone qui non avroyl puis-
sance de payer eynon. Cum bieu que un
fareyt bant ou eynon contre celluy qui non
avroyl puissance de payer eynon, et ausy
cil qui non ha puissance de payer eynon
pout iucorre eynon. Hem li quez qui yert
provey de eynon per un soûl tesmognyage
est pordimie eynon de l'argent. ( 1374, Arch.
Fribourg, Aff. delà ville, n» 117.)
Et li quelle feme qui navreroyt l'autre,
est por .Ix. sols lausauueis. Et cilly qui non
avroyt la puissance de payer doit jureir
furs de la vile et les termeynos et ne doit
retorneir tanque aie aporteit son einon.
(Ib.)
Li quez qui avra offendu ou incorruz
aucous deis einons dessus dit, cil deil fian-
cier iucontinant de payer dedaut .vill. jor
lu dit einon. (Ib.)
Révoquons accordablement et annulions
le point qui est contenu in nostre lettre
deis eignions, lequel contient que... 1387,
Rec. diplom.de Fribourg, v, 12.)
EIS
17
Il est condampnez ad la ville ou banc de
cent solz lausann. et ung an furs de la
ville et des termines a recouvrar per le
burgermeistre comme les heynons. (1400
Bégl. p. tes bouch., copie Arch. Fribourg'
cart. !'■'•.) ^'
Sus la poyne contenue ou rôle deis
eygnons. (1408, Arch. Fribourg, 1" Qoll
de lois, n» 151, f" 37 v».)
Doit chascon donneir et paier .x. libres
losannei per nnm de ban et de emuna
(1410, ib., n» 173, f» 44.)
Per la magniere que li burgermeister
rent compte deis bans et deis einions.
(1410. ib., n» 188, f» 52 v».)
EiNs, vo'r Le.
EiNsi, voir Issi.
EiNsiNC, voir Issi.
EiNsiNouES, voir Issi.
EiNzcEis, voir AiNçois au supplément.
EiNsiT, voir Issi.
EiPE, subst., troupeau :
Dame des alowez, eipe des berbyi.
(Fragm. du iiii" s., dans Vllisl. lin. de la
France, t. XVII, p. 631.)
EiH, voir Erre.
EiRAL, s. m., aire; maison rustique
avec ses dépendances :
Onze eireaux assis a Tillerusche, ou les
esta^iersqui y demeurent... Item l'eireau
qui fut Perrin Chenau. {Acte de 1366, Duc,
111, 637, éd. Didot.)
Ce mot, dans quelques provinces, dési-
gnait le lieu propre à battre le grain.
EIRALSIENT, VOlr ERRAUMENT.
1. EiRE, voir 1ère.
2. EiRE, voir Erre.
EiRER, voir Errer.
EiRRE, voir Erre.
Eis, voir Le.
EiscHiR, voir Eissir.
EISEMENT, voir ElSSEMENT.
Eisi, voir Issi.
EisiL,, voir AisiL.
EIS&IER, voir Esmer.
Eiso, voir ICE.
EissADE, voir Aissade.
eissage, s. m., droit de sortie :
Item il a esdites fermes brebiage de tiers
an en tiers an, services de seonueeurs, en
aoust, services de berces et de charues,
et la court et Veissage qui sont prisiez e»
dites fermes 40. sols. (Charte de 1310, ap.
Duc, 114, 652, éd. Didot.)
EissEis, voir ASEZ.
EISSELE, voir AlSSELE.
ElSSEMENT, cisement, isscment, i*si-
îiienf, S. m., sortie :
18
EIS
De lii suvrenitet del ciel li eisemenz Je
iiii. {Liv. des Ps., Cambridge, xvni, 6, Mi-
.■liel.)
Les issemenz matinals et del vespre
chanteut. (/b., LXiv, 8.)
Les eissemenz de matin e el vespre tu
déliteras. (Lib. Psalm., Oxford, lxiv, 8, Mi-
chel.) Var., issimenz. Lat. : Exitus matu-
liiii.
Posud flums en désert, e eissemenz d'e-
wes en seid. (Ib., cvi, 33.) Var., eissement.
Lat. : Exitus aquarum.
En Veissement Israël d'Egypte, {[b., cxin.)
\ar., issement. Lat. : In exitu.
EissiE, s. f., issue :
TaQl unt Tamise amunt poiee
Que il BDl Londres assegfe ;
N'i Iroverenl pas granz eissies
Ne qui feist granz envaies.
(Ben., D. de Norm.. H, 2198fi, Michel.)
EissiERE, S. f., voie chemin :
Les tabernacles de ceos lii se combatent
ans eissieres est an l'ost nostre Signor. (L»
Kpistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f" 76 v°.) ,
EissiN, voir AissiN. j
EissiR, eischir, essir, escir, esir, exsir,
exir, hexir, ensir, oissir, oisir, ossir, aissir,
ussir, tixir, issir, isir, yssir, ixir, iessir,
jjessir, v. n., sortir :
Si escit foers de la civitate. {Frag. de
Val V» 1. 8, Bartscb, Chrest., col. S,
3» él)
Imd lo dii le poples lez.
{Passion, 40, Diez )
Si ussil fuers devant la cort. {Fr. de la
Pass., Lorr., Méoi. de l'Acad. des inscr.,
XVII, 725.)
Qae de laiens a'isil.
(Girbert, fragm., arch. Anbe.)
Et Fancones U quens esl de la -ville issi.
{Les Loh., ms. Montp. H 213, f 33°.)
nue lute la graat ewe fait isir de son bied.
{Ckarlem., 775. Michel.)
Bien pnet. se loi vient a plaisir
A aueme mois de virge oissir,
(Wace, Concept, tlostre Dame, p. 4S, Mancel et
Trébulien )
Ne pooit frnii de terre eissir.
{Brut, ms. Munich, 27-48. Vollm.)
Soit icil poples fors eissir.
Por les granz règnes envair.
(Ben,, D. de Norm-, l, 3i3, Michel.)
Col jor est Aliiandres de la cite isçus.
{Roim. d'Alix-, fil"', Michelant.)
Diimne tu, Deus, ki dejetas nus ? e ne
eistras, Deus, en nos oz '.' (Liv. des Psalm.,
Cambridge, CVII, 11, Micbel.)
De ce ke si sovent de nostre voie essomes.
{Vie de S. Thaïs, ms. Oxf.. Canon, mise. 74,
f 45 r».)
Qui sunf ixu de Mez. (1214, Paix de
Metz, Arch. mun. Metz.)
Cel aer qni s'efforce a exir.
(Gautier de Mes, Ymage du monde, ms. St-
Brienc, f 30'.)
Si soit li sondant desarmez
Avant qne nos isson des prez.
(Parton., Richel. 11115-2, 1° 162''.)
Biel filz, fait il, beneit sis tn
Que tel parole vos erl de boce ensu
De prender Frani;e. Pnille e Montayc.
(Aspremont, ms. Venise, Romv., p, 3.)
EIS
G'is(ri»'!'doa sens, ains qu'il soit ajorné.
(Huon de Bord., 5696, A. P.)
Du brnillet est esu Prillent de Monmiré.
(Fierairas, Vat. Chr. 1616, f» 22».)
Plaive et vent, air tenebros
N'en font noisse si granl n'elTors
Ccm s'arme ûst a ensir del cors.
(Hercule el Phileminis, Richel. 821, t» 8''.)
Doil ont de la prison don il n'iVron/jemais.
{Floot'., 1300, A. P.^
Ne pniz soffrir n'en «.te fuer.
{Paraplir. du ps. Eructavit, Brit. Mus. add.
15C06. t° la'.)
D'une ante esirent dui cinn.
{Dou pechic d'oryueil lamier, Brit. Mui. addit.
15606, i" IIO'.)
Tant qui lavoit escrit on cuor.
Ne nnques n'an he..xit defuer.
H3*.)
Quant li abes ot entendu
Qu'ensi erent moine et rendu
Oissu.
(Mir. de S. Eloi, p. 110, Peigné.)
Si fu si enserrez de .mi. parz que nus
n'i pot ne entrer ne ossir. (j4rtMr, Richel.
337, 1» 76".)
Lors prennent les batailles a aissir de la
vile, l'une après l'autre. (Ib., f 138*.)
En tel manière que ele n'/froif jamais de
l'isle en tote sa vie. (76., f» 258".)
Un randon de sanc li comença a oissir
parmi la destre uarille. (Ms. Richel. 1.
17509, f" 9S.)
Que dui enfant puisent issi{e)r ensamble
deu ventre. (Digestes, ms. iMontpellier H
47, f 6».)
L'eu n'i pooit entrer ne eissir. {Est. de
Eracl. Emp., xxiii, 17, Hist. des crois.)
Essirent d'Aire. (Chron. Godefr. de
Buill., Vat. Chr. 737, 1° 393».)
Entrer et exir. (23 août 1276, Ch. de Gir.
Chabot, Arch. Thouars.)
Et pour ce dist on quant aucun est a
meschief d'avoir : Il est plus povres que
pucele qui ist de baing. {Discipl. des quatre
âges, Richel. 24431, f ISC.)
Sitost comme nous issimes de l'ost, les
Sarrazins (Joinv., St Louis, p. 168,
Michel.)
Porquoi il estoit esu de la prison. (Arch.
J 1024, pièce 80.)
Il oisireni hors en mi le quemin. {Enq.,
Arch. J 1031, pièce 20.)
Toutez fois que il essaient hors de leur
meson. (1312, Arch. S 296, pièce 6.)
Cil avenoit qu'il y eust nulz ne nullez
an nul de ces leus ne de ces covens davant
dis qui en uxissent fucrs. (1304, Cart. de
Metz, Bibl. Metz 751, t° 28 r«.)
De ceulx qui ne pueenl uxir de l'ordre.
(1322, (6., f 28 V.)
Ains itxoient fuers de leur abbaye. (Ib.)
A mesure qu'on isteroit auz champz hors
de la ville, chascun endroit soy se meist
eu ordonnance de belle bataille. (Wavhin,
Anchienn Chron. d'Englet., I, 291, Soc. de
l'H. de Fr.)
() ame lasche et meschante, ys du corps
et suis Brisaida. {Troilus, Nouv. fr. du
XIV» s., p. 208.)
Le prevost yssoil de la ville a moult grant
foyson de gens. (Liv. du Chev. de La Tour,
c. cxxv, Bibl. elz.)
EIS
Et eseeirent sus le logeis le conte de Qen-
fort et conmenchierent a abatre et a nieha-
gnier gens. (Froiss., Chron., III, 278,
Luce, ms. Rome, f» 92 v».)
J'ai vu les dieux de terre issans et mon-
tans. (J. DE Salisb., PoUcrat., Richel.
2'»287, f OS"!.)
Dessoivre de ton cors ton esperit. /s hors
de cesl monde morant. (Liv. de vraie sap..
niB. Nancy 274, f» 5 r».)
En ce temps, par une miyt Saint Martin
d'yver, le duc Jehan yessy de Paris a grant
puissance et s'en alla a Saint Clau. (Mém-
de Pierre de Fenin, au 1410, Soc de l'H
de Fr.)
Ja pour vostre crier ne braire
Ti'isires encor de noz prisons.
(La Naliv. IS.-S. J.-C, Jub., ilyst., II, 44.)
Qu lui lortroit
Ung peu le nez, il en ystroit
Plus de Iroys chopines de vin.
(Faire iloralisee. Ane. Th. fr., 1, 161.)
Les deniers qui en proviendront et
istront. (1485, Don fait par Ch. VIII, Féli-
bien, Hist. de Paris, III, 278.)
Feu aspre tjssoit de sa bouche allumée. .
(Cl. Mab., Psalm., 18, p. 180, éd. 1544.)
La manlvaise herbe, il fanll qu'elle périsse.
Et la brebis malsain^, fault qu'elle ysss
Hors des tronppeauli.
(Id., Elég., XIX, D m, éd. 1538.)
— Eissir fuers, en parlant des plantes,
bourgeonner :
Le froit vint au mey mars ; et duret
jusques a la S. Georges, tellement que les
vignes et les arbres se tinrent dedant sans
yssir fuers. (J. Acbrion, Journ., 1483,
Larchey.)
— Fig. :
Se ne m'en venge j'en coit des sens issir.
(Les Loh., ms. Berne 113, f" 20'.)
Li Saine font tant dolant du roy Caelem-
qu'il ont perdu que u poi que iL n'isent de
lor sens. (S. Graal, Vat. Chr. 1687, f» 125=.)
Si grant douleor en a a poi du sens a'iessi.
(Gaufreij, 6426, A. P.)
A petit que du sens
N'is quant je voy que renommée
Cnert de moy, dont sni diffamée.
i (Un Mir. de N.-D., comm. Ostes roy d'Esp. perdi
' sa terre. Th. fr. au m. à., p. 455.)
.
; — Echapper :
Tu istras et eschapperas de ce péril.
(Froiss., Chron., 1. 4, c. 44, Buchon.)
— Provenir, être produit :
Moult en islra maie parole.
(floire et Blance/lor, i'' vers., 2730, du Méril,»
Les damoiseles del caslel
Maincnt gnnt joie et grant revel ;
Ne mais qne bêle Persewis :
De celi n'isl ne gins ne ris.
(Parlon., 10101, Crapelet.)
C'ainsi vonst cest monde establir
Qne tel chose en peust exir
Oni peast entendre e avoir
La noblesce de son pooir.
(Gadt. oe Mes, Ym. du monde, œs. S. Brieuc,
t" 3».)
Donnons... a nostre dit frère toutes
icelles finances, admortissements et tous
les proffiz qui en pourront issir desdiz ac-
quez. (1379, Ord., vi, 432.)
EIS
EIS
EIS
19
Non que j'eusse opinion qu'il pust issir
de moy chose qui meritast d'estre mise
devant vos yeux. (Amyot, Œuv., epistre,
éd. Vascosan, 1567.)
— Eissir de, enfraindre :
Ne feroie si grant folie.
Que de- vo cominandement issf,
Ne jamais anui vos fesisse.
(Ren. de Beaujeo, h Diaus Desconneus, 4928,
Hlppeiu.)
— Il s'emploie souvent au fig., comme
sortir, pour dire être issu, descendre de :
Di li qae de lai doit oissir
Uo oir malle, qui dait venir.
(S. Graal, 3091, Michel.)
Tote la progenie ki issus en est et ancor
issera. (1229, Cart. S. Yinc, Richel. 1.
10023, f« 33.)
Et tuit li hoir qui sunt eissu de son corp
et eisteront encor. (1239, Ch. de Gaucher,
sire de Nanteuil en Brie, Cartul. de S.
liemy, Arch. mun. Reims.)
Et u'avoit nul her de luy yessant. (1332,
Cart. de S. Taurin, lxv, .ïrch. Eure.)
Sanz hoirs exuz de li en mariage. (13il,
hett. de Ph.de Val., Arch. JJ 72, f° 349 v".)
Et a ses hers yessant de lui. (19 nov.
-1394, Ch. du garde du sceau de Cherbourg,
S.-Laurent, Arch. Manche.)
Qui de noslre ligniee ystront.
(NativUéH.-S.. Jub., Myst., H, 2-2.)
Si de toy yealx que frnictz odorans yssent
Fuyr ne faolt la nnict tant désirée.
(Cl.. Mar., Chants, Ch. nnpt. de Renée, p. 251.
éd. iaU.)
Comment d'iceulx par lignes directes
yssit Gargantua, père de Pantagruel. (Rab.,
Gargantua, f° 6 r», éd. lo42.)
Aucuns disent que de luy issil Hugues
Capet. (Kauchet. Antiq. gaul., vol. Il, 1. II,
ih. I, éd. 1611.)
— Dépendre :
Et trestot l'aluet ki apent et lotes les
droitures ki en issent. (1212, Cab. Du
Kresne, Metz.)
Apres la mort a la famé 11 doeres re-
vaudra ans plus prouchiens oirs a celui de
qui héritage il oissi. {Coût, de Norm., ms.
Sle-Gcn.^ f° 2, Marnier, p. 7.)
— Réfl., sortir :
Et de ses croix fors s'en exit.
(Vie de S. Lég., ms. Clerm., st. 25.)
Paieo d'Arabe des nefs se sunt eissut.
{Roi., 2810, Mûller.)
hsons nos ent armé et fervesti.
(Les Loh., ms. Berne 113, f 22^J
Ist s'en liasté et a desrei.
(Den., D. de Nom., Il, 761, Michel.)
Lievc tost sus et si ('en eis.
(G. de s. P.tiR. Mont S. Michel, 2610, Michel.)
Des herberges s'en visent, n'i volent demorer.
(Destr. de Rome, 1220, Kroeber.)
Lors s'en csent François des loges et des trez.
(rirrahras, Vat. Chr. ICIG, f» W.)
Devers l'autel s'encline, puis s'en isl erranment.
{Berle, 2631, Scbeler.)
Tantost se oisse hors. (Voy. de Marc Pal,
'-■. cxvli, Houx.)
— Se dessaisir :
Desques coses vendues devant dites je
iii'en sui issus, dessaisis et desvestus en le
main mon seigneur l'abbé. (1283, Cart.
noir de Corb., Richel. I. 17758, f° 185 r».)
— Acl., sortir de :
11 yssy voluutairement la cité. (FosSK-
TiER, Chron. Marg., ms. Brux. 10511, VI,
IV.)
— Fig., passer, dépasser :
En quoy faisant, je ne puis encourir a
deshonneur, puis qu'il m'en a baillié la
licence, mais que je ne ysse les termes de
la promesse que j'ay faicte. (Louis XI,
Nouv., c, Jacob.)
— Infinitif pris substantivement, sortie :
Soie ert Bapaumes et Artois aulresi.
Et li treus des entrer», des issirs.
(Les Loh., Richel. 4988, C 182 r».)
Tuit li marchant aient sauf et leur eis-
sir d'Engleterre et venir en Engleterre.
{Gr. charte de Jean s. terre, Cart. de Pont-
Audemer, f° 83 v», Bibl. Rouen.)
A vo issir feres .xii. eskievins a vo
poùir pour le mius ke vous sares pour le vile
warder, et cil .xll. feront .xil. autres a leur
issir sous leur sierement. (Bans d'Hénin-
Lîc'terd, Serment des échevins, §3,Tailliar.)
— Eissant, part, prés., sortant :
Le premier hnis de tontes fleurs vermeilles
Estoit coostruict et de boulons yssans.
(Cl. Marot, Temple de Cup., C 11 v°, éd. 1538.)
— Locut., aoust issant, de la sortie
d'août :
A la feste Noslre Dame awast yssant.
(1284, Hist. de Metz, m, 230.)
Cis escris fuit fais le mardi devant feste
nostre dame awost yssant. (Août 1317,
Celestins, Maison, 1* 1., Arch. Mes.)
— Eissit, part.. passé, sorti :
Par poi qu'il n'est del sen eissia.
(Ben., D. de Norm., I, 1798, Michel.)
Berbiz tondues
Ki del lavoir sunt eischues.
(fiant, des canl., ms. du Mans 173, f° 72 v».)
Crie, a poi n'est del sen esue.
(Tristan, II, 632, Michel.)
— S. m., descendant :
Sans ce que ledit Henry ne nul des exus
des devant diz monsour Rolland de Quoet-
bual le jeune et Henry de Quoetbual, qui
sont essus et qui pouroient nasquir, en
puissent faire demande audit vicomte.
(i315. Sentence, Morice, Pr. de l'H. de Bret.,
I, 1259.)
Issir se disait encore au milieu du
xvii= s. :
Issir, oriri. (Duez, Compmd. gramm.
gall., p. 80, éd. 1663.)
Furetière l'enregistre avec cette re-
marque : « Vieux mot qui signifloit au-
trefois sortir, qui n'est plus en usage. »
EissuE, essue, esue, esseue, exue, iessue,
oissue, issue, isue, uxuwe, ensuwe, s. f.,
sortie, lieu par où l'on sort :
E si'n ont fait une devise
E rais en un enbuscbement
Al esseue toi sagement.
(Be.n., d. de Xorm., II, 41338, Michel.)
Parmi la forest s'achemine,
Trestotejor d'errer ne fine
Tant qu'il est venu a l'oissae.
{Renaît, 23633, Méon.)
Tant qu'il a trové un marois
A l'oissue doB bois ramé.
(W., Î5920.)
A Vesue de Persie. [Voy. de Marc Poi,
c. xxxiii. Roux.)
A chascune essue de la dite ville. (Ch. de
1339, Prieuré de Bonue-Nouv., Arch. Loi-
ret, H.)
— Action de sortir, sortie :
Les contrées seront troblees et douteront
por tes signes, a la fin du mont : la leu.:
oissue sera du matin. (Psaut., Maz. 258,
fo 74 V».}
Ne souffri mie que Pharaon leur fist mal
a Voissue d'Egipte. (Ib., 1° 126 v".)
Dieus garde et t'enlree et Voissue.
{Psaut., ms. Berne 697, f 42 r".)
Le secont an après s'oissue fu Aaron
establiz le premiers prestres des Ebreus.
(Chron. de Fr., ms. Berne 390, f° 9'.)
Florence fu lors si gardée.
Que Vessue en fu deveee
A celz qui par deiiens esloieut.
(GoDEFROT Dï Paris, Chron., 4233, Buchon.)
Au troiziesme mois après Vissue de Israël
de la terre d'Egypte. (Le Fevrk d'Est.,
Bible, Ex., xix, éd. 1334.)
— Fin :
As ensuwe de mardi. (Mars 1332, Dorp.,
abb. de Heiglissem, Arch. du roy. de Belg.)
— Congé :
Et en prenant issue demanda au roy
si c'estoit pas ce qu'il luy avoit enchargé.
(Juv. DES Uhs., Hist. de Charles VI, 1382,
Michaud.)
— Rentes ;
Ne pregne de la terre de l'eir fors rei-
gnables eissues. (Gr. Charte de Jean sans
terre, Cart. de Pont-Audemer, f» 81 v»,
Bibl. Rouen.)
Et se tant n'en i avoit (de vendange)
d'asi boen, et ce doit fraier lou droit de
toutes les uxuwes, et la vuudange de ceste
vigne doit il mètre au chakeur. (1244, Cart.
de S. Vinc. de Metz, Richel. 1. 10023,
f" 91 r".)
Les entrées et les isues del vendage. {Ch.
de mai 1230, S. Aubert, Arch. Nord.)
E les rentes et les esues e les aparte-
nances. (Ch. de 1238, S. Aubin d'Ang.,
Cab. Grille, Arch. Maine-et-Loire.)
0 totes les esues e les rentes e les apar-
tenances e toutes les choses que il avoient
e poeient avoir outre Leire. (Avril 1238 ou
1239. Beaugé. Rev. de l'Anjou, t. II, 1» part.,
p. 204.)
De moitiés de toutes les rentes, des
profiz et des eissues de toute la conté de
Bologne. (1261, Arch. J 1124, pièce 2.)
La moitié de toutes les rentes et des
profiz et des essties. (Accord, Boulogne,
1263, Arch. J 1123,3.)
Et ce lor doit lou disme de toutes les
uxuwes des frus de ceu kil au vanderont.
(1263, Cart. de S. Vinc, Richel. 1. 10023,
1° 118 y.)
An rantes, en isues. (1263, Cart. de
Cliamp., Richel. 1. 5993, f 209^)
H doit avar son rai et ses exues par toz
nos bois. (1276, Charmes, 2, Arch. Meurthe.)
Et prendront les fruiz et les essues de
nos terres et de nos reules. (1276, Richel.
Coll. Bl.-Mant., 73», 1° 244 r°.)
2a
EJE
Tonz les fruiz et les essues. (1284. la
Couture, Arch. Sarlhe.)
Envoiies lui quanques niestiers 11 est ;
au moins les issues de son patrimoine I
{Chron. de Rains, c. xx, L. Paris.)
Les fruiz, les levées et les iessnes du pré
et du jardin. (Fév. 1304, Ch. du vie. de
Caen, La Trinité, Arcb. Calvados.)
Tous les fruiz. prouffiz et essues de la
dite metaerie. (1314, Vieux Bellesme, Arch.
Orne.)
Les fruiz et les exues et les eraolumens
d'icellui four. (4 fév. 1323, Cart. du S. Es-
prit de Gray, n» 30, Arcli. Gray.)
— Extrémités et entrailles de quelques
animaux :
Pour iceulx pourceaux langoier, tuer,
faller, appareiller, et pour le salaire des
Irippieres qui ont appareillé et lavé les
essues et fait les boudins, 4 1. (1389, Compl.
de l'hôt. des B. de Fr., p. 258, Douet d'Arcq.)
La langue moderne a conservé quelques
significations de ce mot sons la forme
issue.
BISTRE, islre, yslre, v. n., sortir :
La mere mot ne savoit
Qai entendoil sa teille a teislre,
N'avoit pas veu sa fille eistre
De sa meson dont ert eissne.
(J. Le March., Mir. de S.-D., ms. Chartres,
f» W.)
Toutesvoies en (des .ix. eielx ou espères
et lumières) faut il istre tous aucune foiz.
(J. DE Salisb., Policrat.. Richel. 24287,
h 83^)
Jamais n'eassent (certain en soya)
Pensé de luy bailler ce lillre
Dnqnel ne peult que bon loz yslre.
(Epist. à Slarol. à Sagon, el à la lliielerie , dans les
Œuvres de llarol, éd. ITSl, t. VI, p. 139.)
EISTREINDRE, VOlr ESTREINDHB.
EITRE, voir AlTRE.
EivE, voir AiGUE.
EIWALITEIT, voir IVEI.TÈ.
EiWALMENT, eiwament, voir Ivelment.
EJAMDER, voir ESJAMBER.
EJECT, part, passé, rejeté, repoussé :
Si tiel tenant pcr le custome payant ses
jîervices soit eject par le seigaior, que il
.ivera action de trépasse vers luy. (LlTTL.,
Instit., 77, Houard.)
EJECTEMENT, S. m., dépossesslonj
en termes de coutumes, on appelait brève
de ejeclemenl un bref de rejeltement de
réclusion :
L'on d ux teignont le gard des terres, ou
lenements, durant le non âge d'un enfant,
si l'un oustn l'autre de son possession, il
que est ousté avcra brève de ejeclement de
gard de la moitié. (Tenur de Lillel., f» 73 1°,
ap. Ste-Pal.)
EJECTER, egipter, verbe.
— Act., chasser :
Membres perclas de leur lien ejeelet.
iMarcial, Louanges de Marie, f° 99 r", éii. 1-49Î.)
— Réfl., s'élancer :
EL
Le saillir est dit de l'elevacion que fait
de soy la personne en saillant ou par loing I
soy egipter. {Chron. et liisl. saint, el prof., ^
Ars. 351o, f° 23 v».) '
EJECTION, s. f., action de chasser :
De le seconde éjection des acatansct des
vendans el temple. (Bit. hist., Maz. 533,
f» lll^)
Laquelle chose cogneue par Sarra elle
requist Abraham de le geter hors. Apres
ceste éjection, Hismael devint homme sau-
vaige. (La Mer des hystoir., t. I, f" 127'",
éd. 1488.)
— Ejection des meubles, ordre porté par
le parlement de Metz en 1334, de vider
une maison, ou d'en sortir, sous peine de
voir ses meubles jetés dehors.
Ejection appartient à la langue moderne
dans le sens particulier de déjection.
EJouiR, voir EsjoiR.
EJOUISSANCE, voir ESJOISSANCE.
EJUNCTiON, s. f., terme de coûtâmes :
Que par stil, une cause principale qui
seroit intentée pour fons d'héritage d'entre
le prétendant droict en iceluy, et l'occu-
peur, et possesseur, doit surceoir, durant
la cause d'ejunction et évocation de garand.
{Coût, de Tourn., Nouv. Cout. géu., t. II,
p. 935.)
EJUNER, VOir.ESJEUNER.
1. EL, eil, al, aul, au, eu, adj., autre :
Cnm al avogle fist \'au jnr.
(Est. de S. Aedw. le rei. 2819, Lnard.)
E s'eo vent cum fist l'au jnr.
(/*., 2868.)
— Neutralement, autre chose :
Si Tunt ferir, qae fereient il el f
(Roi., 118S, Mûller.)
Ferei, païen, pur el venod n'i estes.
(/*., 3397.)
Si's nnt laissiei : qn'en fereient il el f
(/*., 2961.)
E tôt por Ini, onqnes nient por el.
(.ilexis, st. 49°. xi= s.. G. Paris.)
Mais je désir plus l'nn que Val,
Por çou me fait mes cuers prant mal.
^Ben., Troies, Richel. 375, f» 102'.)
Ke vos i sai et aconter.
(1d., ». de Norm., II, 5107, Michel.)
Sire, dit Carlemaigne, [ne] serat ja mais el f
(Voij. de Charlentigne, 396, Koschwilz.)
Tox jorz ai guerroie, que onqnes ne fis al;
Longnement ai chose, mes ne por avoir al
Qae ci trais .i. geot plus dnre que métal.
(J. BoD., Sax.y CLvni, Michel.)
Qnant il voit qu'il n'i fera al
Toarne le chief de son cheval.
(Rom. de Tiebes, Richel. 60, t" 7^.)
Li nns dist nn, li autres eil.
(Florimoni, Richel. 792, f» 8*.)
S'a plaisir vos venoit, si parlerions à'el,
(Gui de Bourg., 1631, A. P.)
Qnant je fui en vos las
Et je gisoie entre vos bras
Dolans n'i Telles al.
(Chans., ms. Montp. H 196, (' 4S y°.)
Toat el ai empensé.
(Clumt. dWnlioclie, iv, t. 1138. P. Pari».)
EL
Garde qu'il n'ait ne d'nn ne i'el
Besoig.
(Vie de S. Aleii, 478, Rom. VIII, p. 178.)
Il dient an et pensent el
Li traîtres felou mortel.
(Rose. Richel. 1.Ï73, f" 21'.)
Menti m'en ont, il n'i a el.
(Dolop.. 4177, Bibl. elr)
N'ai pas ancor .i. mois, vos parlâtes tôt i'aut.
(.Floov., 656, A. P.)
Dame, ce dit Richiers, il ne ponst or aul estre.
(Ib., 901.)
Desoz .1. arbre ala prendre
Son hostel, qnant n'en pot dut faire.
(Pean Gatinead, rie de S. Marlin, p. 104,
Bourrasse.)
Mes failli aveit de sna espeir,
Kar le seignur tut el pensa.
((7n Chival. e sa dame, ms. Cambr., Corpus 50,
r 93''.)
Quant li bourgois virent que li evesques
ne lor en feroit el, si le misent fors de le
vile. (Chron. de Rains, c. xvi, L. Parie.)
CierteSj dist 11 rois, pour el ne Bui jou
venus chi. (Ib., c. xxili.)
Li asniers une chose pensse.
Et li asnes pensse tout el.
{De la Borgoise d'Orliens, 104, Héon, Fabliau.T,
III, 164.)
Atant s'en tat et A'el parla,
(Couci, 4145, Crapelot.)
Car mes caers et me» désirs tons
Ne pense a et ne jonr ne nuit.
Ne ne tent a antre déduit.
(Ib., 3076.)
E Bertran li respont n'atendre al.
(Ger. de Rossill., p. 383, Michel.)
— Il peut aussi être suivi de que, comme
autre :
N'i atendam eil qae la mort.
(Brui, ms. Munich, 1016, Vollm.)
Puis redemande se esleit
Avenu rien el que soleit.
(G. DE S. Pair, M. S. Micliel, 2839, Michel.)
Bien set se uns d'ens le tenoit,
Que il li donroit el que pain.
(Renan, 5530, Méon.)
— Un elel, une chose et une autre, tout:
N'i voldreot rien leissier, un et el enporterent.
(Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f» 94 r".)
Tant alerent parlant andni
D'uns et d'autres, et d'un et d'el.
Qu'il sont venu a lor oslel.
(Gauvain, 3654, Hippeaa.)
La ot main riche garnement.
Maint drap de soie et de cendel.
Assez i ot et d'un el d'el.
Or et argent, et .lutre avoir.
(Dolop., 2777, Bibl. eli.)
Jal fnt la neiT apareillie ;
Li sergent l'orent jai chargie
Et de tables, et d'un el d'el.
Et de cea ke fat a l'ostel.
(Ib.. 10941.)
D'un el d'el tout ades pensa.
{Couci, 4934, Crapelet.)
— Ne un ne el, ni une chose ni l'autre,
rien :
Ja mar dires ne un ne el.
(Renan, Richel. 371, f» 130.)
— Adv., autrement :
ELA
ELA
ELE
Mesire Thiebaus le vit bien, et molt en
lu dolan?, mais ci n'en pot faire. (Comtesse
de Ponlhieu, Nouv. fr. du xiii' s., p. 177.)
Mere, je D'en puis et faire :
Nicolete est de boin airo ;
Ses gPQS cors el son viaire.
Sa biaotes le cuer m'esclaire.
(Auc. el A'ic, p. 5, Suchier.)
— Dans un autre lieu :
Puis el demain el soi galiz.
(S. Brandan, 1360, Michel.)
2. EL, voir Le.
ELABORBMENT, S. m., Objet travaillé,
ouvré :
Qui conduisoit devant soi un char em-
belli de toute manière de singularités
d'antiques feuillages, molures et riches
elaboremeiis. (Xûguier, Hist. Tolos., p. 17,
éd. 1S36.)
EL.ACION, - tion, eUacion, elaction, s. t.
action d'élever, de s'élever, de soulever ;
Par tel seigaear soDt en elaclion.
(EisT. Desch., Poh., II, 155. A. T.)
Par la grand fonlle esmeiie
Des combaiaos qui font en plein joor soardre
Obscnrilé i'elalion de ponldre.
(La BoRDERiE, Voy. de Constanlinople, p. '2i, Lyon
l5i-2.)
— Augmentation :
Mais après par ellaeton
Et par mnlliplicacion
De deniers vindrent frainz dorez.
(Le Chape! des trois fleurs de lis. ms. Berne -217,
f" 76".)
— Au sens mor., exaltation desol-mème,
gonflement de vanité, enorgueillissement,
orgueil :
Par tant ke il vit l'omme de si grande
vertut, si désenflât envers lui celé crueile
pense del orguelh de sa elation. (Dial. SI
Greg., p. 120, Foerster.) Lat. : Erga illum
illa mens eliera ab elationis fastu detumuit.
Mais tant voi en plusenr envie, elation,
Qn'il ne tiennent de l'ordre fors l'abit et le non.
(ROTEB., de la Vie doit monde, I, 238, Jnb.)
Et met haraililé en lieu A'elacion.
(Des -y. joies JV.-O., Richel. 23111, f 327".)
Eschive orguel et elaction. (Guide spirit.,
ms. Angers 233, f° 17''.)
Quant li dyables lou tamptoit d'eiaifOft il
couroit a ces piciiieis. (Homélie, xiv s., ms.
Metz 264, p. 39'.)
Aussi est a fuir abjection et sote humi-
lité comme elacion d'orgueil desmesuré.
(J. DE S.\LISB., Policratiqûe, Richel. 24287,
f 107».)
Concorde se acquiert plus en humilité
que en sa propre exnltacion ou elacion.
(Intern. Consol., II, lviii, Bibl. elz.)
Je ne vueil point la consolacion laquelle
oste de moy componction, ne je ne désire
pasconteœplacion de laquelle vient etado»
(16., I, 10.)
En elacion'de cuer. (G. de Ch.^stell.,
Chron. des D. de Bourg., II, 19, Buohon.)
Toute elation de soy mesmes est une
manière d'orgueil. (Guy Juvenal, laReigle
monseigneur sainct Benoisl, f" 23 v».)
NuUi'ment ne se fuult eslever par etof/on.
(Le Repos de conscience, c. m, Jeh. Treppe-
rel.)
Pnis l'aj cnidé mettre en la loire
H^elacion et vaine gloire.
(Greb.an, Mi.sl. de la pass., 10691, G. Paris.)
Ypocrisie, discorde, oullrecaidance,
Elation et inobedience
Se mettent sas avec déception.
(Gringobe, Folles Enirepr., p. 16, Bibl. elz.)
Mais depuis il entra en telle elation si
orgueilleuse et fist tant d'iusolences que...
(Triumph. de Pelrarq., f» 126 r», éd. 1531.)
— Exhalaison :
Aussi, par l'attraccion du deable, orgueil
qui est mauvaise planette a eslevé tant de
fumées et d'elacions corrompues au
royaume de France, que... (Uod. et Rac,
ms., t° 319 V", ap. Ste-Pal.)
ELACTION, voir Elacion.
ELAiSE, S. {., terme de serrurerie :
Pour deux elaises aus deux bous par
manière de guichet qui remplissent l'entre-
deux. (1417, Arch. hospit. de Paris, II,
p. 153, Bordier.)
ELAISIER, voir ESLAISIER.
ELAisoY, S. m., polissoir :
Se retira en France ou il apporta ce vieil
livre françoys, pensant que par le lire et
relire souvent il apprendroit plutost la
langue du pais ou il deliberoit vivre et
mourir et parce qu'il y avait desja mis
grand peine, et qu'il n'y pouvoit rien com-
prendre, ny entendre, pour estre le parler
de ce ciecle heureux passé par Velaisoy et
polisseure des langues plus disertes et
retirées du brusqencien me pria que le
voulsisse lire. (D. Flores de Grèce, p. 4, ap.
Ste-Pal.)
ELAISSIER, voir EsLAISIER.
ELASii, interj., malheureux que je suis I
Et bien s'em puent si ami
Désormais clamer : Elami.
(W.4TRIQ0ET, /( Dis du Connestùble, 305, Scheler.)
BLANCHE, voir ElENCHE.
ELANGOURIR, VOir ESLANGOURIR.
ELANGUÉ, voir ESLANGUÉ.
ELANGUIR, voir ESLANGUIR.
ELAPSER, verbe.
— Réfl., s'échapper :
Je me elapse, I scape or slyppe thorowe
a narowe place. Quelle vermine est ce que
de ce regnart que s'est elupsé par ce petit
trou. (Palsgrave, Esclairc, p. 699,Génin.)
Qui eust jamays pencé quil se fust elapsé
hors de ce petit trou ? (Id., ib., p. 721.)
— Neutr., s'écouler :
Si exploitèrent tant en celui edifPice que
avant qu'il fust long temps elapsé ourent
sur icelle roche une ville bastie. (CoURCï,
Hist de Grèce, Ars. 3689, f° 102''.)
Avant que le temps fust gaires elapsé lui
convint il du siècle partir. (Id., ib., f" 107''.)
— Elapsé, part, passé, échappé, écoulé :
Quelque temps elapsé après l'edict pu-
blié de reparer le temple. (Carion, Chron.,
f» 79 r», éd. 1548.)
ELARGATioN, S. f., élargissement :
Si est inscisions ou apertions d'extre-
mitez ou elargations des porres d'iceles.
(Brun pe Long Borc, Cyriirgie, ms. de
Salis, f 22'».)
ELARMER, VOir ESL ARMER.
ELASCHEMENT, VOir ESLACHEMENT.
ELASCHIR, voir ESLACHIR.
ELAT, adj., orgueilleux :
Tu seras en tes moeurs et beaux exemples
comme déifié des hommes, entreteneur de
ton throne, non dissipeur, non elat, ne
enflery en ton exaltation. (G. Chastellain,
Advertissement au duc ChoD-les, vu, 316,
Kervyn.)
ELATURE, S. f., élévatiou, hauteur :
Thirrus alors durant celle advenlure
Fendoit un chesne de moult grande elature.
(0. DE S. Gel., Eneid., Richel. 801. f» 73'.)
EL.WAssE, voir Eslavasse.
ELAVER, voir Eslaver.
ELAYER, voir ALOIEH.
ELBRIGIER, VOir HERBERGIER.
ELE, voir Elle.
ELEc, voir Iluec.
ELECToiRE, S. ui., nom de plante;
M. Adolphe Brongniart pense que c'est
Vactea ou l'ellébore noire (vulg. rose de
Noël, parce qu'elle fleurit h cette époque)
qui a la fleur blanche et croit dans le
midi de l'Europe, ou plutôt Vaclea spicata,
plus commune dans tonte l'Europe, dési-
gnée quelquefois sons le nom d'ellébore
noire :
La racine d'electoire de canarade (c'est
Velectoire qui fait fleur de couleurblanche.)
iMénagier, II, 3, Biblioph. franc.) Impr., de
Vectoire, ectoire.
Prenez la racine de l'herbe d'electoire qui
fait fleur de couleur d'azur. (Ib., S.)
ELECTRE, eleutre, s. m., composition
de plusieurs métaux :
Un autre grant vaissel d'eleutre. (Chron.
de S.-Den., ms. Ste-Gen., f 20P.)
L'en traist hors de leurs lieux les trois
vaisseaux d'eleutre, en quoy le glorieux
martir monsieur saint Denys et ses com-
paignons reposoient. (Grand. Chron. de
Fr., Bon roy Phelippe, I, xvii, P. Paris.)
Fu Irait le précieux corps monseigneur
saint Denys, hors de la ou il repose en-
clos et enseellé en riches vaisseaux d'eieuire.
[Ib-, II, 6.)
Jupiter... a color de electre et de cler
laton. (Introd. d'astron., Richel. 1353,
f 35».)
Sans elle (l'herbe dite Pantagrueliou)
seroient les cuisines infâmes..., quoy que
y feust en abondance or, argent, electre,
ivoyre et porphyre. (Rabel.,iii,61,1'°164v'>,
éd. 1532.)
D'un bracelet i'eleclre a la façon jolie.
(S,-Am.4nt, Moijse sauvé, xu, Bibl. elz.)
Voir VEleclrun des anciens était-il de
l'émail ? Dissertation sous forme de ré-
ponse à M. Jules Labarte, par Ferdinand de
Lasteyrie. — Paris, Didot, in-S".
ELECTRiN, adj., de l'électre :
Nez en tens, faiz de sei mostrance
A electrine resemblance.
(Ben., d. de mrm.. II, 21023, Michel.)
22
ELE
ELE
ELI
— s. m., composition de plusieurs mé-
taux :
En SitUie... croist une manière de métal
nommé electrin, et croy que c'est quelque
manière de cuivre ou ce que nous appe-
lons charlemaigne dont les fondeurs de
laiton usent a donner couleur a leur ou-
vrage. [Chron. et hisl. saint, et prof., Ars.
3blo. f» 86 v°.)
ELEESSÉ, adj., terme de blason, comme
alezé; la croix eleessée est celle dont les
quatre extrémités ne touchent pas le bord
de l'écu :
Le seigneur de Manny, [portoit] de sable
a une croix d'argent eleessée. {Petit Jelian
de Saintré, ch. lviii, éd. 1539.)
Le conte de Liste portoyt de gueuUes a
la croix e/eessee et plommeè. (76., ch. LViii.)
Cf. EsLAisiER, élargir.
ELEESSIER, VOir ESLEECIER.
ELEFANTIE, VOir ELEPHANTIE.
ELEGiT, S. m., sorte de tenare ; tenir
par elegit, c'était probablement, dit Sainte-
Palaye, tenir un héritage d'un seigneur,
et le relever par droits et devoirs de con-
vention autres que ceux que prescrivait
la coutume ;
Plus sera dit de tenant en common en
le chapter de releases, et tenant par elegit
et confirmations. (Tenur. de Liillet., i" 73 v»,
ap. Ste-l'al.)
Tenaunt per elegit, tenaunt per statute
marchant, ou teuauut per statute d'Ie
Stapl'. {Ib., (' 157 r».)
ELEIS, voir ËSLÀIS.
ELEISSIER, voir ESLÂISSIEK.
ELEMENT, S. Ul., fOFCe :
EM'ent adunet lo saoa elemenl.
{Canlil. de SIe Eiilalie, iS, Meyer. Rec, p. 191.)
ELEMENTABLE, adj., élémentaire :
De nesune elemenlable matière. (Le roi
René. Morlifiement de vaine plaisance,
OEuv., t. IV, p. 3, Quatrebarbes.)
ELEMENTATiF, adj., élémentaire :
Soubz uoe essence primiiive,
Laquelle est Vflemeiilalive.
(,1eh. de Meu.nc, les Rcmonsir. de Nal., 35",
Méon.)
ELEMENTÉ, elleitienlé, adj., qui appar-
tient à l'élément, qui constitue l'élément;
Il est toiU vray et sans mentir.
Se sans vérité divertir.
Que toute chose elementee
Est d'elemens alimentée.
(Jeh. de Melnc, Resp. de V Alchymiste à liai..
Toi, Méon.)
La chose elementee est nourrie de l'élé-
ment souverain. (Cftron, et hist. saint, et
prof., .'Vrs. 3515, 1° 177 r».)
Choses elementees. (P. Ferget, Mirouer
de la vie hum., f° 120 v», éd. 1482.)
Touttes choses créez de Dieu soubz le
globe lunaire sont ou ellementees seulle-
ment, coine pierres précieuses et aultres
avec tous metaulz, ou sont ellementees et
vegetables comme herbes, arbres, et touttes
manières de plantes, ou sont elementees,
vegetables et sensitives, come sont touttes
bestes , oiseaulz , poissons, reptiles se
mouvant de lieu a aultre, ou sont elemen-
tees, vegetables, sensitives et racionelles,
come sont les hommes lesquelz ont en
eulz touttes les quatre propriétés dessus
dictes. (Du GuEZ, An Inlrod. for to lerne
ta speke french trewly, à la suite de Pals-
grave, éd. Génin, p. 1053.)
Toutes les choses qui sont corporelles
en ce monde, sont elementees pour l'utilité
des corps, ou composées des éléments.
(Ant. du Moulin, de la quinte Essence, p.
)4, éd. 1581.)
ELEMENTEL, adj., qui appartient à
l'élément, qui constitue l'élément :
Est terre corporel, elementel. (Evast et
Blag., Richel. 24402, 1» 97 r».)
ELEMENTiQUE. adj., de l'élément :
Ce royaume etemeniigiie (la mer).
(OcT. DE s. Gel., Sej. d'honn., f 34 r'.éd. 1526.)
ELEMOSiNACioN, S. t., auniônc :
Approuvons le devant dite concession
et elemosinacion. {Ch. de 1266, Clerm., Ri-
chel. 4663, f» 98 V».)
ELEMOsiN.AYRK, s. 111., aumôuier :
L'abey de Tornoel, elemosinayre dou pape.
(1418, Arch. Fribourg, Comptes des tréso-
riers, n» 31.)
ELENCHE, elanche, s. m., preuve, argu-
ment :
tVepourquant nuls n'i sel respondre,
Tant sache haut se leste loadre.
Voire rere au rasoir de eleiiches
Qui baral tranche en .xiu. branches.
(Rose, Val. OU. 1-212, f" SI' . ;
Au rasoir i'elanches.
(Ib., Chr. 1322. f° Ti".)
Au rasoir A'elenches.
(Ib.. Val. Chr. 1858, f 93''.)
.... Au rasoir de elanches.
{Ib., Itichel. 1573. f»93''.)
Je songe festes et dimenches
Pour lirre aucunes fois elenchei.
Pour menchonges emmanteler
Et faire les voirs ressambler.
(Deguilleville, /"f/e/in., ap. Duc, Elenchus.^
Dedens soyes misericors
Ouelconque tu sois par dehors
Et fallace de elenches faire
Feui bien ycy sans toy meffaire.
(Id., ib., f T, irapr. Instit.)
Qui est un droict paralogisme et elenche
sophistique. (Boom, Oemoii., 1° 243 v.)
— Commentaire :
Par ses elenches Jastinien
Mange les labeurs de Galien.
(Adages français, xvi" siècle, ap. Leroux de Lincy,
Prov.)
ELEPHANCE, S. f., elephautiasls, lèpre
du moyen âge :
Les fueilles du blanc pavot pilees et
beues avec du vin guérissent une maladie
appellee elephance. {Platine de honneste Vo-
lupté, i- 30 r°, éd. 1528.)
Cf. ELEPHANTIE.
ELEPHANGUE, adj. ?
Et de sçavoir les médicaments qui pro-
viennent des animaux..., de discerner les
sophistiques; de cognoistre les elephangues
et aromatiques. (1576, Règlem. pour l'obten-
tion de la maîtrise dans l'état d'apothicaire,
ap. Aug. Thierry, Doc. pour servir d l'hist.
du tiers état, li, 839.)
ELEPHANTIE,- faillie, S. f., elephau-
tiasis ;
Ge conu... Antoine lo noble baron ki di-
soit lo serjant son père estre ferut del mal
d'elefantie. (Dial. SI Greg., p. 93, Foerster.)
Geste elephantie, lèpre ou ladrerie, n'est
qu'une véhémence de galle. (Amyot, ÛEuu.
meslees de Plutarque, l" 182 v», éd. 1574.)
Contre elephantie et alopecia, cirop di-
gestif, précédant la médecine luxatine.
(Arnoul de Ville-Nove, le Trésor des
pauvres, f" 101 r", éd. 1581.)
ELEPHANTIE, adj ., éléphantlque, affecté
d'éléphantiasis :
Il n'y a rien de meilleur pour les ele-
phantiez que le jus d'uue jeune poule,
encoresqu'ellen'ait esté nourrie de vipère.*,
(G. Bouchet, Serees, xxxvi, f 255 r», éd.
1608.)
ELESCE, s. f., élan; a elesee, à toutes
jambes ;
Moult isnelement se leva
Tautôut que riens ne la greva
>e ue retarda point d'eslece.
Au provoire vint a elesee
0 foi e 0 devocion.
(J. Le Marchim, Mir., ms. Chartres, r> S0=.)
Cf. ESLAls.
ELESEMENT, VOir ESLAISEMENT.
ELETE, - elle, voir Ailete.
BLEUTRE, voir ELECTRE.
ELEVAXCE, voir ESLEV.\NCE.
ELEVASSE, voir ESLAVASSE.
ELEVE, voir ESLEVE.
ELEVEURE, VOir ESLEVEURE.
ELEz, voir EsLAIS.
ELGAL, voir IVEL.
ELicER, V. a., tirer :
Estant extraicte la quinte essence, par la
quelle la vertu de la terre est elicee ou
tirée. {Ciel des philos., c. 9, éd. 1547.)
Cf. ESLAISIER.
ELIDER, voir ESLOIDER.
ELIEVEMENT, VOlr ESLEVEMENT.
EUGEMENT, VOir ESLIGEMEM.
1. ELIGIER, voir ESLIGIER.
2 ELIGIER, voir ESLEGIER.
ELiGiTÉ, S. f., ténuité:
Li fens a plus eligilé
En la plus hante extrémité.
Et plus est legiers et mourables.
Plus soulils, plus resplendissables
En sa plus basse extrémité.
(Fables d'Ov., Ars. 3069, f» 236'.)
ELINGUE, voir ESLINGUE.
ELISABLE, voir ESLISABLK.
ELISER, voir ESLISEB.
BLisERESSE, S. f., ouvrière qui ten-
dait l'étoffe :
Esboueresses, eliseresses, tonderesses,
pigneresses. (1270, Reg. aux bon», Arch.
S.-Omer, AB xvill, 16, n» 90.)
ELM
ELS
EMA
23
ELiSEun, voir Esliseok.
ELIZER, voir ESLISER.
ELLACioN, voir Elacion
ELLAVASSE, ^0i^ ESLAVASSE.
ELLE, ele, s. !; forme à'aile, pour dési-
i;ner des rideaux dont on parait les côtés
lie l'autel :
Une paire d'elles pour les solennez dou-
bles, cascun de deux draps coppez par
barres de lonc, a oysiaux ouvres de soye.
(1371, Invent, de Cambray, ap. Duc.)
— Flanc d'un navire :
Cele fealére) ou l'amiraul est, costoie
De tel air an trespasser
Qn'ele ea esmie et fait qnasser
Dn lonc de l'an costé les fîfs.
(Gl'iart, Roy. lign., 19211, W. et D.)
— Limite d'un pays :
Lors n'avoies tn nale gnerre
Es eles d'environ la terre
N'antre partie.
({7b Dilé de verilé, lab.. Noue. Rec. II, 86.)
ELLEBORE, adj., mêlé d'ellébore :
Einz k'il venist a cnrt deslrempa uns herbez,
Li venims fu moalt fort. Il vins elleioret.
(Th. de Kent, Ceste d'Alis., Richel. 24364,
f° 79 v°.)
BLLEBRATTE, VOir AlABASTRE.
ELLEC, voir ILUEC.
ELLEECEMENT, VOir ESLEECEMENT.
ELLEESCIER, VOir ESLEECIER.
ELLEMENTÉ, VOir ELEMENTÉ.
ELLESSIER, VOlr ESLAISSIER.
ELLETER, VOir ESLECTER.
ELLEUPER, V. a., duper, tromper :
Si serions nons tost elleupes.
Par cen devon nons esloîgoes.
{Clef d'amour, p. 8i, Tross.)
ELLEUT, voir ESLEU.
ELLEVEMENT, Voir ESLEVEMENT.
ELLEVER, voir ESLEVER.
ELLIERE, voir HOLIER.
1. ELLiGiER, V. a., diminuer l'épaisseur
d'une pièce de bois, élégir :
La planche Iraient de btier,
Des dons parz la font elliffier.
Si feront en croiz cheviilier.
(Pass. D. N., ms. S.-Brienc, t° 5**.)
2. ELLIGIER, voir ESLIGIER.
ELLINDER, VOir ESLIDER.
ELLISSEMENT, Vûlr ESLISBMENT.
ELLIT, voir ESLIT.
ELLONGIER, VOir ESLONGIER.
ELME, esme, s. m., mesure équivalant à
un muid :
A Henritdu Fosseiz,eschevin de Luscen-
boureh 32 elmes de vin de Trievres, ['esme,
60 sols. Se sont .iili»»xvi. libvres, dont ij
at lettres dou prevost et dou cellerier, 1=
queil 32 elmes font au meu de Lonvoy,
40 meus. (1318, Prév. de Longtvy, Arch.
Meuse B 1847, f» 5 v.)
ELMET, voir Heaumet.
ELNOL, voir Arnol.
ELoc, voir Iluec.
ELOCHER, voir ESLOCHIER.
ELOCHEUR, voir Eslocheur.
ELOEC, voir Iluec.
ELOGNE, voir ESLOIGNE.
ELOIGNANCE, VOIF ESLOIGNANCE.
ELOIRE, voir ESLOIDE.
ELOISE, voir ESLOIDE.
ELONGATION, VOir ESLONGACION.
ELONGIER, voir ESLONGIER.
ELONGIR, voir ESLONGIR.
ELOPiEjj, S. m., sorte de serpent :
Elopien. A kind of barmelesse serpeut.
(COTGR.)
ELOQUENCE, S. t., volx, parole :
De fait il devint plus fort et plus puis-
sant de corps qu'il n'avoit oncques esté,
et ce procedoil de jeunesse qui desiroit a
soy former et a issir d'enfance tant qu'il
se haulsa moult fort en peu de temps, et'
son éloquence luy devint grosse et dure, et
son visage fut couvert de barbe. {Percefo-
rest, vol. 111, ch. 36, éd. 1S28.)
— Terme liturgique ;
Et depuis dispensa et divisa les élo-
quences et les degrés de l'église. (FossB-
TIER, Chron. Marg., ms. Brux., I, f» 97 r».)
ÉLOQL'iNÉ, adj., qui parle facilement,
éloquemment :
Elogutnee fu e sage
Pins ke pncele de snn âge.
(S. Edward le con/'., U67, Luard.)
ELORES, adv., sur l'heure, sur-le-
champ :
Deus fist toutes choses qui estre dévoient
a .1. fois, et toutes les fist eusemble, car
il est escrip que il fist elores toutes choses
qui estoient avenir, mes il les devisa puis
de diverses samblances. (Sî/drac, Ars. 2320,
I xci.)
ELOUCHÉ, adj., qui louche :
Volant Phœbns ja vieil elouché comme bide.
(G. BouNiN. Satyre au roy, f» 27 r», éd. 1586.)
ELOUCHER, voir ESLOCHIER.
ELOURDER, VOlr ESLOURDER.
ELOURDIR, voir ESLOURDIR.
ELOURDISSEMENT, VOlr ESLOURDISSE-
MENT.
ELS, voir Le.
ELSCHOUWE, S. f., nom populaire de
l'ortie de mer ;
Les esponges et les urties de mer, que
nos gens appellent elschoutve. (J. G. P.,
Occult. merc. de Nal., p. Bl, éd. 1567.)
ELUEc, voir Iluec.
ELUEQUES, voir Ilueqces.
ELUic, voir Iluec.
ELUMINEUR, VOlr ENLUMINEOR.
ELUSER, esl., verbe.
— Act., se jouer de :
Mais cnidiers qui souvent t'slii\e
A&sez de gens et les amuse.
(RiCH. DE FouBNivAL, lu Panthère d'aiiiors, Richel.
24432. f 169*.)
— Réfl., se jouer, s'amuser :
Amours, il esl fol qui le croit
Ne qui a toy servir s'amuse.
Car qui raienlx le sert pins reçoit
De grans annuys, et sa vie use
A granl meschief, qui s'i esluse
Grant faissel lui fault souslenir.
(Christ, de Pis., Poés., Richel. ti04, f 9»; et
ms. llarl. 4131, f» 10'.)
Mais joieuse com dit voua ay,
Tant y fui, lanl m'y eslusay
Tanl y gaitay bien enlentis
Que puis m'en suy bien repentis.
(Pastorale! , ms. Brni., f 4 v".)
— Neutr., dans le même sens :
Cheminoient tirant, musant
Ly paslonrel, et eslusant
0 la pasloure par la pree.
U'aslaialel, ms. Brux., (• 50 r°.)
ELUsioN, s. f., tromperie, dérision :
Ont fait plusieurs appiaux frustatoires
eneliision et eu contempt de justice. (1332,
Arch. JJ 68, f 3 v».)
Faire par art magique ou par elusions
que gens peussenl estre en bestes muées.
(CouRCY, Hist. de Grèce, Ars, 3689, f 91^)
Nous ne pouvons discerner la grande
vanité, tromperie, et etusion de la pure et
solide raison de vérité. (BuDÉ, Instit. du
Pr., ch. I, éd. 1S47.)
ELX, voir Le.
ELZ, voir E.
EM, voir Ain 2.
EMAGE, s. m., ancien droit qui se levait
sur le sel en quelques endroits de Bre-
tagne, particulièrement, dit Savary des
Bruslons, dans les bureaux de la prévôté
de Nantes :
La pancarte de ladite prévôté porte que
le roi et duc prend sur les sels de Poitou le
sixième denier du prix que se monte l'an-
cienne coutume appelée emage. {Diet. de
commerce.)
EMAIGIER, voir ESMANGIER.
EMAiNT, adv., beaucoup, fortement :
Amis, fait il, en lui cancele
Manfes, qui emainl loi esploile.
{Du Prestre et du Chevalier. Monlaiglon et Ray-
naud. Fabliaux, II, 83.)
EMANCHEUR, VOlr ES.MANCHEUR.
EMANciPEMENT , S. m., possesslon
d'une chose et droit de propriété ; en lat.
mancipium :
Tôles les chères choses que il li poet
trovar en sos trésors il li donet por Deu as
povres, or et argent et do maintes manières
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vestiiuenz el peres precioses, possessions,
emancipement et sers. (Pass. S. Marcel,
Richel. 818, f» 198 v».) j
EMANDE, voir ESMEKDE, |
EMANER, V. a., dépouiller :
Dolenz fn de sa terre dnnt il fu emanet,
Doleni fn de ses Iinraes ki li fn controblcz.
(Rôti, 2' p., 2825, var., Andresen-I
Cf. Desmaner au Supplément.
• EMANQUER, voir ESMANCHIKR.
EMARMELLER (s'), V. réfl., s'effraver :
Si on tire avec les mains la barbe d'une
chèvre rangée au troupeau d'autres, tout
iceluy s'arrestera, et lairra sa pasture : et
toutes deviendront cstonnees, et ne cesse-
ront de s'emarmelley jusqnes a ce qu'on
l'aye laissée. (Pake, Liv. des Anim., c.
XXI, Malgaigne.)
EMASPILLERYÉ, adj.?
Le tabel, ou cadran de l'horloge, doit
fstre emaspilleryé de cœur de quesne de
.1111. poulx de largeur (1462, Trav. pour
le beffroi de Bêlhnne, ap. La Fons, Art. du
Nord, p. 101.)
EM ASTIQUE, S. JD., mastic :
Emaslique blanc, mvne borroiz. (13S1.
Ord., 11,425.)
EMAYER, voir ESMAIER.
EMRABiR (s'), V. réfl., s'étonncr, se
déconcerter, s'effrayer :
En l'engarder s'i'ml'aUssoil.
(Athis. Ars. 3312, P61''.)
Cf. Abaubir.
EMBACiNER, - ssùier, - cMner, v. a.,
mettre un bassin sur; en particulier, aveu-
gler par l'apposition d'un bassin brûlant :
L'empereordes Grecs si Vavoitemhachinf
les yeux (Liv. de la Conq. de ta Morée,
p. 7, Buchon.)
— Embaciné, part, passé, armé d'un bas-
sinet, qui a un bassinet sur la tête :
Jehan de Verruyes de Trevins, qui estoit
embacinez, et Pierre Cliiveau prindrent
leurs lances. (1378, Arch. JJ 113, pièce 331.)
Et premièrement vient l'appellant a la
table ou est le livre et le président, et
vient a pied tout embassiné, sa visière
abattue. (Oliv- de la Marche, des Gaiges
de bataille, p. 36, Prost.)
Vient a pied tout embaciné, sa visière
abattue. (La Colombiebe, Th. d'Honn.,
t. îl, p 89, éd. 1648.)
EMBACLER,v. a., embarrasscr, tromper:
Por geus embacler y abit, (dans les convenls)
.le (Faux semblant) n'en quier sans plus quel'abit.
(.Rosf, Vat. Chr. 1522, f° 72^)
Embacler. (Oudin, Dict.)
Cf. Enblouchir.
EMBAiGNER, V. a., baigner:
Et li fols, li lilz de deable
Qui font les i,Tanz péchiez mortetts,
Qui des rentes esperiteus
Les embaignenl et les norrissent,
Knsi le deable enrichissent
Et Dieu metent hors de son droit.
(Vie des Pères, Richel. 23111, f* 23'.)
EMBAiLLER, V. a., bailler:
Pour fere paiement., embaillerent par
nostre dile court, obligeient, octreyerent
et assignèrent es diz religioux... tout
quanque de dreit. (Sept. 129S, S. Magloire
de Lebon, Arch. Côtes-du-Nord.)
EMBAiR, - hir, - hyr, enb., verbe.
— Act., rendre ébahi, slupide :
Bien m'ont lez diables ftibahy :
J'ay le sanc du juste trahy.
(Pass. Nosire Seigneur, Jnbin., Mysl., Il, 204)
— Réfl., être ébahi :
An Irabuchier que cil dut faire
Trestnit li autre s'eiiliaiaire.
Ne puis en ens défense n'ol.
(.A/his, Ars. 3312, f» «''.)
— Embahi, parL passé, ébahi :
Et les puceles anlresi
ISe le truevent pas enl/ahi
Mais molt sage el raolt bien parlant.
(Durmars le Gallois, 6307, Stengel.)
An roy fn recordé, s'en fn mont enbakis.
(Geste des ducs de Bourg., 4473, Chron. belg.)
EMBAisiER, embesier, v. a., baiser :
Clerc conbalant, moine plaidant,
Nonnain embesee, beghine tariant.
(Aiithol. pic., p. 9, Boucherie,)
BMBAissiER, embcsser, enb., verbe.
— Act., abaisser, baisser, faire baisser :
Bien soffeist a salveteit si tu humiement
et senz aucune boisie wels embaissier lo
cuer de ton prelait a ceu ke lu desires.
(S. Bern., Serm., Richel. 24768, î" 135 r».)
Mais moult li dist ce mot en sonzploiant
Li rois Corsables et la chiere embaissanl.
(Adenez, Enfanc. Og., Ars. 3142, (° 96''.)
Le roussin met les pieds de devant sur
les espaules de l'argoulet, embesse la ju-
ment. (D AuBiGNÉ, Faenesle, 1. 4, c. l3,Bilil.
elz.)
— Neutr., décliner, dégénérer .
Si ne soit on après de qui
Fere pape ; si enfessa
Longtemps l'acorl, et enbessa
La court par temporel seingnors,
Qui mouU li firent deshcnnor-.
j (GoDEFROv DE PiRis, ChroH., 2232, Bnchon.)
EMBALANCHiER, enb., v. a., lancer :
Les pieches fors eiibalancha.
(MoosK., Cliron., 155S7, ReifT.)
EMBALDER, etubealder, v. a., ranimer,
I ragaillardir :
Et pur ceo que les peynes contenues et
especifîes eu l'estatut avant dit sont sy ri-
gorous envers les lyeges et subgitez du
roy, et eux si streytement lient que les
1 adversaries ennemys du roy de faire
guerre devers eux sont graundement em-
healdees et confortes... (Stat. de Henri Vil,
an XXIII, impr. gotb., Bibl. Louvre.)
Cf. Embaudir.
EMBALÉ, part, passé, embarrassé :
Atant s'en est ly qnens aies.
Mais il a'esloit pas emiales
De sa femme qui laisse arrière.
Dont il ne scet en quel manière
De sou enfant sera deliïre.
(Alard, Conlesse d'Anjou, Richel. 765, f 18 r'.)
EMBALESTRÉ, eub., adj., exprime la va-
nité dans la parure et dans le maintien :
An prodome, c'est voirs, covient
Qu'il ne soit mie enbaleslret....
Bon est selonc la vérité
C'en gart ses ienz de vanité.
(G. BE Comci ilir.. ms. Bnu., f° -200''.)
Cf. Arbalestré.
EMBALSAMiR, enb., V. a., embaumer :
La miens enbalsamie.
(Chans., ms. Berne 389, i" 5.)
EsiBALSEMENT, enbalsement, embaus-
sèment, enhassement,s. m.,en)banmemenl.
action d'embaumer :
Acaié ont chiers ongemens
Et moult vaillans enbaheynens.
{La Passion Dieu, Ars. 3327, C 196'."'
Achaté ont chiers oignemeoz
Et moult vaillanz enbassemenz
Ans plaies leur raestres saner.
(Geff., .vu. est. du »wii</e,Richel. l.o25, f° 186°.)
Sufîumigacio,onis, embaiissemcnt. (Gloss.
lat.-fr., Richel. 1. 76/9, f» 252 r».)
EMBALSEMENTÉ, embosmenté, part,
passé, embaumé :
Qni leenz entre, avis est de verlé
Qa'il ait le cuer treslout embasmenté.
(Aim. de Nari., Richel, 24369, f» 58 r».)
EMBALSEMER,e)i6aî(Sfwer,cn6aMsMmer,
enbaussiimer , enbausemmier, v. a., embau-
mer :
Mais aine k'Il fnst si acesmes,
F» tous ses cors enbausemes.
(Mousk., Cliron., 11926. Reiff.)
Ou sépulcre fu mis ou on Venbaussuma.
IBasI. de Bidllon, 3247, Scheler.)
Suffumigo, gas, enbausiimer. (Gloss.
lat.-fr., Richel, 1. 7679, C 2.32 r".)
Je sui toute enbausumee de votre douche
alaine. (Compos. de la s. escripl., t. I,
fo 120 r", ms. Slonnerqué.)
Se li fist tautost donner .c. esous el
deffourer les os de son père et enbausem-
mier et mettre en un bel sarqu. (FroisS-,
Chron., IV, 294, Kerv.)
EMBALTE, S. m., vent d'est qui souffle
pendant la canicule :
Emballes, the easterly winds -which or-
dinarily raigne aboat the Dog-daies.
(COTGR.)
EMBANDÊ, enb., part, passé, entouré :
Une vieille selle de roucin, couverte, en-
bandee de veluiau vermeil et noir. (1420,
Pièces relat. au régne de Ch. VJ, t. II,
p. 393, Douet d'Arcq.)
Suisse rom., embander un enfant, l'en-
I tourer d'une bande. Littré inscrit ce
mot avec la même signification en l'ap-
puyant d'un exemple de J.-J. Rousseau.
EMBANiE, amb-, s. f., ban pour la clô-
ture des murailles ou des prés, réserve
de terres sujettes à la vaine pâture, sur
lesquelles on la défend pour un certain
temps :
Sont réputées vaines pastures les terres
non ensemencées, el les prez non clos, ny
mis en embanie, ou regain, après la des-
peuille.les terres vacantes, non labourées,
les rapailles, chomins, et buissons. (Coul.
de Metz, Nouv. Coût, gén., II, 407'.)
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Les communautez, ni les particuliers d'i-
celles, ne peuvent vendre, ou louer leurs
tmbannies, ni autrement en user, que
pour leur propre usage, a la nourriture de
leur bestail, et de celuy qu'ils tiennent a
l'air communément dit hostre. (Coilt. des
Prois bailliages de Lorraine, Nouv. Coût,
gén.. II, 1074.)
Lesdits habitants des villes ou villages
ont droit (ïembanie, et mettre en espargne
unepartie de leur bau,soit en terres labou-
rables, ou autres héritages : pendant quoy
il ne sera loisible aux villages voisins,
après qu'il leur aura esté signifié y vain
pasturer, que l'embanie ne soit rompue.
ICout. de l'Ev. de Metz, xvi, 4, Nouv.
Coût, gén., II, 422.)
EMBANiER, V. a., eiivelopper dans une
banne :
Ils estoient enis six on sept,
ChascuD un beaa manteau de sacque,
Pour lear jeunesse cmbanier.
Dedans lesiiuels ils furent nyei.
(Chron. de la noble cité de ileli, Pr. de l'II de
Lorr. , II, cxLi.j
EMBANiK, - annir, enb., v. a , mettre en
ban, ou sous le ban.
— Embanir une terre, y interdire pour
un temps la vaine pâture, c'est-à-dire en
défendre le parcours pour la vaine pâture
par application du droit de ban.
Nonobstant le droict de parcours dessus
déclaré, chacune communauté a faculté
d'embannir et faire cschermie pour l'ali-
ment de leurs bestes trayans, sans fraude,
et sans empescher l'entrée sur leurs baus,
et jouissance du droict de parcours, en
vaine pasture sur le reste du dit lan.
{Coût, de S. Mihiel, Nouv. Coût, gén., II,
10476.)
— Embannir une terre signiliait aussi,
comme croiser une terre, la mettre en sai-
sie, ce qui se faisait des terres dont les
redevances restaient impayées ; dans ce
cas, la pièce de terre saisie était marquée
par la plantation d'une croix ; de là, croi-
ser une terre, c'est-à-dire la saisir ; de là
aussi l'équiTalence de croiser et embannir :
Et se li amende essoit por la rente de
la terre li maires en doit rendre terre em-
banie.{Transact.ent. l'abbé de S. Vinc. et
le sieur d'Aspi-emont, déc. 1255, S. Vinc.
Arch. Mos.) ''
Ce aucuns des quartiers servans estoit
demeneis et enbannis por droiture ke il
deust a l'abbasse et a covant. (Jeudi av. St
Etienne, Transact. entr. l'abb. de Ste Glos-
sinde et W. de Lozes, Arcli. Mos.)
Et doit li doiens leveir tous ses chaiteiz
et en doit rendre compe aux terres emba-
nies au vintisme jour de Noeil. (Drois de la
vowerie de Montigny, ms. Metz 46, p. 124.)
Tuitli heritaigesdoubanmaidame doient
estre demeneies par droit par son maiour
et par cez eschavins, si com de punre
waiges et de faire estaulx, de creu.xier et
d'embanir, de soiugnier droit et de toutes
autres chouzes. (1321, Cart. de Metz, ms.
Richel. 10027, f 60 r°.)
EMBANissEMENT, - aunissement, s. m.,
syn. d'embanie :
Pendant lequel embannissement n'est
loisible a leurs voisins deuement signifiez,
non plus qu'a eux mesmes, d'envoyer
T. III.
leurs bestiaux vain pasturer en tels lieux
que l'embanie ne soit rompue. (Cout. de
Gorze, XVI, 6, Nouv. Cout. gén., II, 1095.)
EMBANNis, s. m. pi., lieux dans les-
quels la vaine pâture est interdite :
Je Joll'rois sires de Aspremont... com je
tenisse en franc alluef Ausauille et ce que
messires Gérard de Bouc i tient de moi, la
foret de Wriure et lez embannis dessus
Aunoy (Cft. de 1295, Cartul. de Bar,
t. I, f» 57 v«, coll. de Lorr., 718, Richel.)
EMBANOIER, VOlr ESBANOIER.
EMB.\PTuuER, enb-, V. a., battre à
coups redoublés ;
Il fut desvestu pour estre mis au pilier
auquel il fut environné de ses ennemys et
enbaptures. {Le Trésor de l'ame, f" 17 r°,
éd. 1494.)
EMBARBELEiî, eub., V. a., gamir une
flèche de plumes :
Car elles (les flèches) furent enqnarrelees
De ilouretle et embarbelees.
{Knse, ms. Corsini, f 8".)
Saielles d'or enbarbelees.
{Ib., ms. Brnj.,f° 8''.)
Car c'est saiete enbarbelee,
N'en pnet la plaie estre curée.
(Ce la Tremonlaine, Richel. 378, t° 7 r».j
EMBARGiER, cnb-, V. a., attacher à la
potence :
Ou il senstj
Hommes as fourches encroues,
Ou enbargii'S ou enroues,
On en aucun palible mors.
Des patibles ostast les cors
Et des fourches les descroast
Et desbarjast et desroast.
{Mir. de S. Eloi, p. 55, Peigné.) Imprimé, en
EMBAR.NiR, enbamir, enbargnir, enber-
nir, - yr, verbe.
— Neulr., devenir fort, croître, grossir,
devenir gros, prendre de l'embonpoint :
Dame Alais voit son fil enbamir
Et voit qu'il puet ses garnemeos soufrir.
(Haoul de Cambrai, Richel. 2i93, f° 5 v°.)
Gannr li Arabiz fet bien norrir l'enfanl.
Et croist et enbernisl. moult est de bel semblant.
{Aye d-Avign., !!551, A. P.)
Lors veoit que li arbres qui de li issoit
enbarnissoit et engroissoit tant fièrement
que par .i. petit que elle ne partoit tote
outre. (S. Graal, Richel. 2455,f» 214 r°.)
Valeo, es, enbargnir. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f" 260 v».)
La mère d'icelle Magnon s'aperceut que
sa fille embarnissoit et engrossissoit de
corps. (1447, Arch. JJ 176, pièce 581.)
— Réfl., se remplir :
A l'entrée estoit l'estatne
Et l'image deffigurue
Du dieu Baccus qui les gens tue.
Car il fait la bonne pnree
De la grape meure et parée
Donl les yvrongnes s' embarnissent ,
Pour laquelle a bourse escuree
Du cabaret sanstabart yssent.
(Lefranc, Champ, des Dames, Ars. 31-21, f° 13''.)
— Act., rendre courageux :
La Traie achate s'est tenue
Qu'ele conforte la vene 5Ï
Soif estanche et home gamist
El li croist force, et l'embamist.
{Lapidaire, 503, Pannier.)
L'achate conforte veillesceet croist force
et enbarnist. {Li Livres des pierres, Riche).
12786, f» 30=.)
— Embarni, part, passé, devenu gros,
fort, qui a pris de l'embonpoint :
Ele i va de toz biens garnie
Comme refete et enbarnie
De la viande esperitel
(EvRAT, Genèse, Richel. 12437, f» 46 r°.)
Que le roi Richart d'En,2leterre
Faisoit enfanz endoctriner
Pour lui ocire et aOner,
Qui ja ierent touz embarniz
Et de tele aprison garniz
Que chascun d'eus homme ocîst
Tel con son mestre li deist.
(GuiABT, Roy. lign.. Richel. 5608, f° 39 r": éd.
Buchon, 1800.)
Seroit si grans et si enbarnis (le dragon)
qu'il auroit .XXX. lestes toutes d'or. (Ar-
iur, ms. Grenoble 378, 1° 12=.)
La femme estoit devenue grande et em-
barnie. {Livre de Griseldis, ms. Chartres
411, f 6b V».)
Il semble ja qu'il ait vingt aus.
Tant est il grans et embarnis!
{Miracles de Noire Dame, I, 1,656, G. Paris.)
Le roy le regarde moult volentiers et se
il avoit semblé beau eu souvenir, encores
le voit il et trouve plus beau, et luy est
adviz qu'il soit crtu et embarni. {Lancelot
du Lac, i'' p., c. XX, éd. 1488.)
Apres ce que Artius et Tarquin furen
embarnys et parcreuz, la royne Tanasqui
les maria a deux filles qu'elle avovt. (Bocc.
Nobles malh.. 111, 3, 1° 55 r°, éd. 1515.)
Mais pourtant je ne lairray myc
A batailler, car Dieu raercy
J'ay asses la chiere enbernye
El suis ja refait et fourny.
(Jaco- Millet, Destrucl. de Troye, C 58'', éd.
1544.)
EMBARRER, Bubarrcr, cmbarer, enbarer,
amb-, verbe.
— Act., pousser, enfoncer, planter
comme une barre :
Es cscnz les ont enbarrees (les lances).
• {Perceval, ms. Montpellier H 249, f ~0'.)
De son tinel fiert Renoarl le ber,
Desoz la longe fet le tinel aler.
Que el coslé li a fet enbarrer.
{Mon. Renuart, Richel. 368, f 240'^.)
Il tint l'espee en la main, se le fiert par-
mi le liiaume si qui li enbare el cief.
{Auc. et Nie, p. 13, Suchier.)
Et le flert grant cop sour son heaume,
si k'illiabatile ciercle, et li enbara juske s
en la coiffe de fier, et li treucha tout.
{Flore el la Bielle Jeliane, Nouv. fr. du
XIII* s., p. 135.)
Parmi le haterel li embarra le branc.
{Baui. de Seb., i\, 257, Bocca.)
Entoise et trait un quarrel et assenne ce
portier de droite visée en la teste et luy
embarre tout dedans. (Froiss., Chron.,
Richel. 2660, l" 31 v°.)
Adonc s'avisa li dis chevaliers d'un cou-
tiel de plates qu'il portoit a son chaint :
si le trait et feri tant ce dit Martin ou dos
et ens es costes, que il li embara ou corps.
(ID., ib., éd. Luce, VII, 38.)
4
36
EMB
EMB
EMB
— Fendre, fausser :
Mes hianmes est si ambarrez
Par Tostre branc et destreinchiez
Que ja par moi n'ierl maïs laciez,
(Bf,n.. Troie. Ars. 33U, f° 82''.)
Tels cops se donent des espees
Que totes les ont cnliarrees.
(Pcrceval, ms. Berne 113, P 93''.'>
Si se donnenl .i. copx sigranz
De sor les liiatimes flanibeanz
One moull parlonl les cmharrercnl .
{Ib., ms. Montpellier H 219, f 12S^)
De lor espees font esprener l'acier.
Et les vers elmcs enbarer et Irencliicr.
(B. de Cambrai, ce. Le Glay.)
N'i a celui n'ait son escn percié.
L'auberc deront et ens el cor plalé,
E le terl elme embarrr en son cief.
(R.UMB., Ogier, 68o, Barrois.)
Tôt li ont amharré son vert heaume d'acier.
(J. BoDEt., Sax., CC1.X1V. éd. Michel.)
Li elmes dont aves le leste armée
Si m'a gari de mort en prant mellee :
Ains ne fu enbares por caup d'espee.
(Mol, 52-, A. ■{.)
Kt li Turs feri lai, an pooir que il a.
Amont desns son hianme, que tôt li enharra.
(Gui de Bourg., 253*, A. P.)
Parmi le hiaumc li vail granl cop donner,
Que tout li fait embarrer et qoasser.
Uori. de Blates, Richel. 860, f 132 r°.)
En tel puise venir le voient
Que ses elmes fu enhares
Et ses escus frais el iroes.
(Durmars le Gallois, 5088, Stengel.)
Moult sont vasal, fier caple font,
Lor elme lot embaré sont
Et lor escu lot decopé.
(Ren. de Béai jeu, /i Biaun De.iconneiis, 1416, Hip-
pean.)
nsseur le heaume amont si pranl coup li donna
(lacl chercle en fet voler, Irestoul li embarra.
(Doon de ilaience, 21i6, A. P.)
De le mâche de fer le feri li marchis
Par dessus le hianme :....
Tons li fu embarret.
(B. de Seb., iv, 158, Bocca.)
Et lor hianmes ont embarrez,
El lor hanbersont desmailliez,
Et aux dedens les cors plaiez.
(Floriam, 178i, Michel.)
Mais quaut ilz visrent Geuffroy avoir le
bassinet embarré par force de coups, et
ijue son harnovs estoit desrompu, ilz n'eu-
rent tallent de" rire. (J. d'Ahras, ifeitts.,
p. 410, Bibl. elz.)
Son heaume fut tout fendu et enbarré
et les cercles eu pendent aval. {Lancelot
du Lac, i'" p., ch. 51, éd. 1488.)
Bien paroit aux escnz el heaumes
Fanduz, embarrez el ployez.
iGoHOBY, Comment, sur la font, perill., éd. 1572.)
— Neutr., an sens passif :
El li hiaume embarrent et ploieDl,
El des haubers les mailles TOlent.
(li Chevaliers dou leon, Vat. Chr. 1725, Bumv.,
p. 543.)
Il n'i a hiaume si puissant
Que il ne facenl enbarer.
(Gautiers. J's/fs (!/ Galeron. Richel. 375, 1*3275.)
— Act., enfermer entre des barres :
Me suy delicté, en les regardant noer
en la nasse ou ilz sont si bien embarras, a
escripre icelles Quinze joyes de mariage a
leur consolacion. {Quinzejoyis de mariage,
prol., Bibl. elz.)
Encor (pour vray) mettre on n'y peut le] ordre.
Que lonsjonrs l'un l'autre ne vueille mordre.
Dont raison veult qu'ainsi on les embarre.
Et qu'entre deux soit roys distance et barre.
Comme aux cbevanx. en l'eslable barpnenx.
(Cl. Marot, Enfer, p. 46, éd. 1544.)
En Bretagne, Côtes-dii-Nord, particu-
lièrement dans l'arrondissement de Dinan,
on dit être embarré, pour signifier être en-
fermé en dedans d'une barre, d'une bar-
rière : « Je n'aime pas élre embarré. >
EMBASMENTÉ, VOir EMBALSEMENTÉ.
EMBASSÉ, part, passé, qui a un emba-
sement :
Pour tailler et polir Tantel avec le devant
et ung bout, et ce qui s'en pourra mons-
trer par darriere, et tout de marbre noir ot
embassé de meismes. (31 août 1450, Compt.
du B. René, p. 48, Lecoy.)
Deux basses embassees de une ogive et
d'un lioncbeau. (1511, Lille, ap. La Fons,
Gloss. rtis., Bibl. Amiens.)
EMBAST.\RDERj cnb., V. 3., tendre^
déclarer bâtard :
Home ne puet mie enbastardcr un home
après sa mort. {Year books of the reign of
Edw. the firsl, years xxx-xxxi, p. 289, Rer.
bril. script.)
EMBASTARDiR, eiibolardir, v. a., désho-
norer, violer :
A droit u tort chastens seisist,
Gentil: femmes enbasiardisl.
(S. Eduiard le conf., 4460, Luard.)
— Embastardi, part, passé, dégénéré :
Tout ce que jevoz ai contes sunt le vies
et les costumes des droit Tartars ; mes je
\-iiz di qe orendroit sunt moût enbatardi,
car celz que usent au Cata se mantienent
al les vies et a la manière et as costumes
des ydres. (Yoy. de Marc Pol, c. lxx,
Rous.)
L'éd. Pauthier, c. LXIX, porte : sont
moult abastardi.
EMBASTONEMENT, - owiement, s. ra.,
arme offensive :
Iceulx compaignons garnis de gros le-
viers de eharreles, de grosses reboules et
autres embastonnemens. (1310, Arch. 3i 164,
pièce 241.)
EMBASTONER, - onjîcc, embott., verbe.
— Act., frapper à coups de bâton :
Frappons sur ce villain infâme.
Et je te supply par ton ame
Qu'il soU ung peu embasloime.
(Grebas. llijsi. de la Pass., ms. Troycs, 3' j.,
f° 21 r».)
— Réfl., s'armer :
Et qu'il n'y ayt ici personne
Qui ne se arme et enbastonne.
i.Mist. du viel test., 8041, A. T.)
Sus, compaignons, chascun se peine
De soy très bien embasionner.
(Greban, Slysl. de la Pass., Ars. 6431, P 152^)
Si s'armèrent ung soir et s' embastonne-
renl tout du mieulx qu'ilz peurent. (Le
Maire, lUustr., i, 23, éd. 1548.)
— Embastoné, part, passé, armé :
Armez et embastonnez d'espees, arba-
lestes et autres habillemens de guerre.
(1447, Arch. JJ 178, pièce 161.)
Embastonné. (1472, Procès-verb- de signif.
d'un jugevi-, S. Cyprien, Montreuil B'",
Arch. Vienne.)
Et furent ordonnes deux cens soudoyers,
par ceux de la vile, tous armes et embat-
tonnes. (Olivier de la Marche, Mém.., I,
14, Michaud.)
Sur celle requeste saillirent de leurs pa-
villons les champions armf-s, embaltonnes
de haches, de lances, d'espees et de
dagues. (1d., ib., 1, 17.)
Et estoit embattonné de lance et de
hache, et aidé d'un targon d'acier. (Id., ib.,
1, 17.)
Et a tant fut veu Jason, qui se prome-
noit très richement embattonné. (Id., ib.,
I, XXIX.)
Embastonnees des lances et aultres bas-
ions. (J. BoucHET, Triumpkes de la noble
Damcf 125 r», éd. 1536.)
Le duc ne ses gens n'estoieot aucune-
ment armez ne embatonnez. (Bouchard,
Chron. de Bret., (" 154», ■éd. 1532.)
Armé jusques au collet et bien embas-
tonné. (G. Boucuet, Serees, iv, 105, Rov-
bet.)
EMBATAGE, - aige, s. m., placement,
pose :
Pour une paire de roues neulves, eu
senble pour Vembataige d'icelles que pour
quinze livres de fer. (1556, Compt. deDiane
de Poitiers, p. 211, Chevalier.)
EMBATAiLLiER, cnb., vcrbe.
— Act., préparer pour la bataille :
Le fort moit envitaillié
El moult très bien embataillié
Pour les recepvre a lie chiere.
(GriLi.. DE Si A^DRÉ, le Libvre du bon Jehan,
3418, Charrière.)
Si se Irayrent devers le port et encrèrent
leurs nerz,"et les enchaynerent moult bien
et embataillcrent si comme il estoit mastin.
(L'isioire de Troye la grant, ms. Lyon
823, r» 10=.)
— Réfl., se préparer pour la bataille :
Ordonnance a honneur tost vient
Qui ja en l'estrier le pie tient,
Si lay prie qu'il s'cnbalaille
Et de poursuir ne Iny chaille
Ces gens dont a eu victoire
Car il aura afaire encore.
(Gaces, Rom. des Deduiz, Ars. 3332, f 29 t°.)
— Nentr., s'acharner à la bataille :
Lors viissiez Sarrazins enbatailter de
arant manière, et toutesfois ilz furent sou-
prins tant qu'il y en eust plus de .vu. m.
mors. {Ponlhus, ms. Gand, f» 32 v».)
EMBATANT, embastant,aà)., vif, ardent:
Feme bien embatans est plus tost envaie.
(Li Prière rAfo/i/i., Zeilschriade Grober,!, 251,81.)
Or y a enfans esbalans.
Gais, gens, jolis, et embastans,
Amourenli, doulx et amiables.
(G. DE MACn., Poés.. Richel. 9221, f» eg''.)
Et sui jolis et esbalans,
Lies, envoisies et embatans
En tous déduis, en tons depors.
(VRtiMS., Prison amoureuse, Richel. SSO.flSSr".)
— Dans un sens défavorable :
Orguillense n'estes ne fiere,
Embatans ne de folz ator.
(Salut d'Amour, Rich»!. 837, t° 18-2
EMB
— Embatanl en, adonné k :
Nus ne doit estre embalam
En bordel ne fil lekeiie.
(Poël. ms. av. 1300, t. IV, p. ISÎS, Ars.)
EMBATE5IENT, enbatcment, s. m., ac-
tion de pousser, d'enfoncer, de plonger,
d'entrer :
Cil ijni sont batu a le roi
Se gardent miens de fol enl/alemml
Que li niais.
(Chnns.. Vat. Chr. lt!lil, 1° 173».)
— Arrivée :
Quant les piicelles apperceurent le che-
valier sur elles enibatu qui se hoctoyoit de
son suubdaiu embatement, tantost se dres-
sèrent sur piedz... {Perceforest, vol. V,
ch. 33, éd. 1528.)
EMBATEOR, - teour,s. m., assaillant :
Sire, dist li valiez, tous les dieus en aour
Que il ne cuident mie que vous aiez estour
Ne que cis de Fezon soient embatcoîir.
Trop sont petit de gcnl, si ont fait prant folour.
(Yeus don paon, Uichol. 155i, f° 12 r°.)
EMBATisiER,- zier, V. 3., Iwptiser :
Quant cil virent de Rome lor sire embaliziei
Saint Clément apelereut, de .m. pars fii bûchez :
Sire, b iptisez nos et si nos enseignez.
(Prise de Jérus., Richel. 137i, f° 89=.)
EMB.\TRE, emballre, enbalre, ambatre,
anbalre, ambaptre, verbe.
.— Act., enfoncer, plonger, planter, pré-
cipiter :
Sun bon espiel enz el cors li enhat.
(Roi.. 12G6. Muller.)
En la cervele le branc li embati.
(Garin te Loh.,'!" cbans., xxvi.)
Il l'a ben terse (l'épée), el foerre Vembatié.
(Raimb., Oçiier, 8.351, Bai-rois.)
t'ntames est en maint liu vos escus;
Cil trox de lance i sont rault embalua.
(Id., ib., 12210.)
Delez le cuer li enbat l'alemele.
(Li Covcnans Vivien, 1596, an. Jouckbl., Gain.
d'Or.)
Parmi le cors l'espié li anbali.
(Gir. de \iane, Richel. Ui8, f 21''.)
N'i porriez la dent embatre.
Et vos briserees les deaz.
(Renan. 16G10, Martin.)
Qno le trenchant de l'alemelle
Li embat tout en la cervelle.
(Rom. de rkebei, Richel. 60, C S'.)
Kt fiert Fromont en travers el visaige,
Qnc tout l'acier li embat en la face.
(Joitrd. de Btaivies, 1003, Hoffmann.)
Les nés ont embntues par force li jonvens
En la parfoode mer plus de xuii. arpens.
(Guy de Camb., Richel. 21366, p. 227».)
Plus de paume et demie ii embat le taillant.
(Baud. de Seb., IX, 258. Bocca.)
— Avec un rég. de pers., pour dire
pousser, chasser :
Les murs vouloit fraiudro et abalre;
lit Sarrasins dedenz enbatre.
(G. DE CoiNCi, itir., ms. Soiss., !" 154"'.)
Le roy de France et les barons passèrent
tout ouitre parmi les teutes aux Sarrasins,
et les chaciereut tant qu'il les embatirent
tous es moutagnes. (Grand. Chron. de
France, l'Istoire au roy Phelippe, fils Mgr.
Saint Loys, v, P. Paris.)
EMB
— On a dit encore dans le sens de faire
entrer, sans idée de violence :
Prist Penevaire par le frain d'or bâta.
Tôt bêlement l'a el gué embatu ;
L'eve trespassent qi rade et corans fu.
(R.viMB., Ogier, 12337, Barrois.)
Que nus ne doit en sa meson
Nul hoiu receler ae enbatre.
S'il ne veult tencier ou combatre.
(RuTEB., Voie de Parad., Il, 33, Job.)
— Au sens moral, faire entrer profondé-
ment, insinuer :
11 donne et embat sa grâce es choses
devant dictes. (VioNAY, Mir. hist., Vat.
Chr. 538, f" Z'.)
L'estude de tels livres engendre ou embat
ou acroist es cuers de ceulx qui y enten-
dent. . (Oresme, Elh., Richel. 204,' f° 348''.)
— Rén., en parlant de pers., se plonger,
s'enfoncer, se précipiter, fondre :
El port se sunt et enbattu el mis.
(Garin le Loh., 2" chans., xxxv, P. Paris.)
An la presse s'ambat de la gent paienie.
(J. BoD.. Sax., CLXxix, Michel.)
Dedens l'agait senhati li frans bon.
(Raimii., Ogier, 6484, Barrois.)
Cil est fos ki en lia s'enbal
A ensient u on le bat.
(Ste Thais. Ars. 3327, f 13'.)
Si serré trouve le passage
Qu'il ne se puet dedenz enbatre.
(G. BE Coi."(Ci, Mir., ms. Soiss., f 194''.)
Se vous une autre fois vous embates en
autel péril, nous vous rendons chi oreu-
droit tout chou ke nos tenons de vous.
(H. DE VAL., 512, Wailly.)
Ec nne fosse s'embati
Si que del cheval l'abali
Li auwe, qui le sousprist par force.
(Phil. de Remi, Jean el Blonde, 2707, Bordier,
p. 241.)
Mais qui se melle de toas dis
Recorder on qne il s'enbache
11 a deservi c'on le bâche.
(De la Brebis dérobée, Richel. 378, f 11 t°.)
Var. du ma. Richel. 25516 : s'embace.
Sur l'ermitage s'enbati
Ou li geinz bermile maneit. ..
(Le lai del Désiré, p. 16, Michel.)
Entreus qu'il meugoient, etNicolete s'es-
veille au cri des oisiax et des pastoriax, si
s'enbati sor aus. (Auc. et Nie, p. 22, Su-
chier.)
Et de tel cas avons noz veu escaper plu-
sors persones qui avoient cix ocis, qui en
cestc manière s'estoient embatu en lor ma-
noir. (Beaum., Coit,t. de Beauv., ch. xxxix,
48, Beugnot.)
Li rois des Abrodiciens s'estoit enbatuz
en un embuschement que li Saine li avoient
basti. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Genev.,
f» 118".)
Qu'il ne s'embache mie a foUie faire en
triuwes. (RoisiN, Franck., lois et coût, de
Lille, ms. Lille 266.)
l'^t le faites bien aaisier
Priveement c'on ne le sache.
En un lieu ou on ne s'embache.
(Coiici, 3116, Crapelet.)
Mes dites nous ou nous porons
Ensamhie estre quant nous vorrous
Celeemeiit c'on ne le sache
En nn lieu ou nulz ne s'embate.
(Ib., 5586.)
EMB
V
C'est qu'il se fâche estroit beoder,
Et son chief si enveloper,
Que nul connoistre ne le sache,
Et ainsi a l'ostel s'embache.
(Ib., 6032.)
Dont 3'apense que tnit mercier
Portent en tous lii^us leur panier.
Et en salles et eu maisons
S'embatent en toutes saisons.
(Ib., 6520.)
Regarde bien et bault et bas
Le grant péril ou tu t'embas.
(Remédia amoris, 4S, Koerting.)
. Se nous nous etnbalons en la forest de
ceste matière. (J. de Salisb., Polierat., Ri-
chel. 24287, f 61".)
Si lor couru seure, et s'embati trop fole-
ment en eus. (Hist. des ducs de Nortn. et des
rois d'Anglet., p. 143, Michel.)
Si vint que ce jour le temps estoit noir,
chargé d'une grande bruine : dont ils s'em-
battirent au danger de l'einbusche, avant
qu'ils s'en sceussent percevoir. (0. de la
Mahcue, Mém., 1,26, Michaud.)
Une bande de gentilz hommes espai-
gnolz se va embattre jusque près de la
garnison du bon chevalier. {Le loyal Ser-
viteur, m, J. Roman.)
Edo'wich s'ambatit dans les gens de pied
romains. (Fauchet, Antiq. gaul., U, 8, éd.
1610.)
Le soleil estant extrêmement aspre,
je m'embatis sur une caverne cachée et
inaccessible, et me jetlav dedans. (Mont.,
Ess., 1. II, c. 12, p. 308, éd. 159.5.)
— Neutre, dans un sens analogue :
Embatu somes el cuer de lor pais.
(Les Loli., ms. Montp., f 98')
Tant a Vairons erré q'as Irez est ambaluz.
(J. BoD., Sa.T., CLV, Michel.;
Qu'un chevaliers grigois est entr'euli embatus.
(Yeus du Paon, ms. Brnx. 11191, f" 93 r".
Ens el bosquet est embatus.
Et passa tant qu'a l'uisset vint
En tastant. ..
(Couci, 3378, Crapelet.)
Mon cuer avez repus.,
II est avoec le vostre vraiemeut embatus.
(B. de Seb., Il, 484, Bocca.)
Le doux Jesu Crist
Te doint bon jour, fille. Ou es tu ?
Touz sommes ccens embatu.
(Mir. de St Jean Ghrys., 25D, Wahinnd.)
— Réfl., en parlant de choses morales,
fondre sur :
L'autre débat
Qu'elle est plus triste et hors d'esbal :
Car double et paour la combat,
Et désir en elle s' embat.
(A. Chaktier, Liv. des quatre dames, p. 647,
éd. 1617.)
Et sans débattre.
Pour les raisons toutes abalre.
En mon cueur se viennent embatre,
Playes, dont j'ay contre une (lualre.
U»-. ib., p. 649.)
Et qui plus est, quand daeil sur moy s'embat.
Par fortune qui souvent si se fume,
Vostre doulx œil sa malice ralial.
(Villon, Grant Test., Bail, à un gont. nouv,
marié, Jouaust, p. 90.)
- Act., battre :
Comme lesdiz Colin et Simonnet eussent
esteruy du blé en la grange dudit Raouliu
I et enbatu. il378, Arch. JJ 113, pièce 216.)
EMB
ËiMB
EMB
— Rén., en parlant du jour, se lever :
Al quint jur si cam l'aube crevé
l.e jiir s'nilial, le soleil levé.
(La Vir de S. Gile, 915, A. T.)
— Act., employé d'une manière particu-
lière pour dire mettre au-dessous :
Les uns et les autres estoient vestus des
\estemen? aux femmes, et n'avoient pas
i''S chevaliers honte d'embatre les cotes de
rhevalerie ans cotes des femmes. (Légende
dorée, Mnz. 1333, f 32''.)
— Techn., poser :
Pro duobus paris rotarnm embatre et
aliis. (Compt. de l'H.-D. d'Orl., 1369-70.)
Pour avoir embatu le maillet fait pour
balre les aguylles dudit pont de Lovre.
(1406, Compi. de Nevers, CC 15, f" 15 v».)
A Guillaume et Mathuriu les Vaslins,
marcliaulx demourans a Chenonceau,
pour avoir ambaptti une paire de roues.
(1556, Compt. de Diane de Poitiers, p. 206,
Chevalier.)
— Embalu, part, passé, dépouillé :
Ne demeure mie longuement en un giste
pour ce que le pays ou il a esté est tan-
tost embatu, et va en un autre lieu demeu-
rer et pescher. (Mod. et Racio, ms., f» 57",
ap. Ste-Pal.)
2. EMBATRE, VOlf ESBATRB.
EMBATU, S. m., domaine, propriété,
p.-è. terre où le gibier s'embat, s'abat :
Damoiselle, dist il, se je sny venus chi
Sur le Tostre emhala, bielle, taut vous en di :
Se la lierre est a vous, vous le tenes de my.
(Chev. au cygne, 0^, Reiff.^
EMBAUCHIER, - quicr, embocher, enb.,
V. a., dégrossir :
Enhauquier les .ii. loges des eschevins
au behourd. C1389, Lille, ap. La Fons,
Gtoss. ms., Bibl. Amiens.)
Un charpenlicr embatique a le maison
Jehan Rondet. (1397. ib.}
Et telles œuvres tant plus grossemeut
seront emboché, tant mieux garderont le
décore de la fortresse. (P. Van Ablst,
Arch. sel. Yitr., f» ô"", éd. 1S45.)
On lit dans Monet : Embaucher, faire
bauche on enduison de chaux, mortier ou
piastre.
Cf. Bauch et Bauche.
EMBAUCHURE, enb., s. {., semble dési-
gner une dépendance grossière :
Seront tenus de recoveronner une en-
bauchure de la grange d'ieelle censé. (1421,
Cart. de Corbie. aj). Duc, V, 559.)
I. EMBAUDiR, enb., verbe.
— Neutr., prendre de la hardiesse :
Les lor voieat le cbamp gnerpir,
Lès autres croistre et embaudir.
(Alhis, Ars. 3312, 1° 81".)
— Réfl., s'enhardir :
Pluis s'enbaudissent de maufere. {Lib.
Custum., 1, 282, Rer. brit. script.)
— Ejnftaud!, part, passé, rempli d'ardeur:
Si que la voslre baronie
De la soie soit enbaitdie.
(Alhis, Ars. 331Î, f» 39'.)
Par cens anrei chevalerie,
Aina le vespre, bien embaudie.
(Ib., f» 7*''.)
Cf. ESBAUDIU.
2. EMBAUDIR, ««6., embadir, v. a., pu-
blier, proclamer, promulguer, signifier :
Mais cbes traities ne furent mie adonc
parfais ne accomplis, enssi que les trai-
tieurs Yai^oient enbaudit. (J. de Stavriot,
Chron., p. 103, Borgnet.)
Perchivant que li duk de Brabant ne leur
faisoit nule expédition de chu que embadit
leuravojf. (1d., ib., p. 112.)
Que nulz vendans vins de la citeit de
Liège ne porat faire nonchier vins tenant
coleur, ne enssi embadier tenant coleur se
celi vin enssi noncbies et embaudis ne
tient coleur .xil. heures entiers. (Id., t6.,
p. 218.)
EMBAVER, verbe.
Act., pris au fîg., embaver quelqu'un,
l'abreuver de discours. Un poète du xv"
siècle a dit, en parlant des moines :
Les rois en vostre main aves,
Sy saintement les embares,
tant do choses leur faites faire
Qu'ilz cnident tous estre sanlves.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. 3121, 1° iW.)
— Réfl. , s'emplir de bave :
Comme un chien enragé sa bouche elle s'embave.
(De BoissiEUES, Sizains des humeurs de la femme.)
— Embavé, part, passé, plein de bave :
Ja si n'iert orz ne si tachiez
Ne d'orz péchiez si enbavei
Par Ini (la vierge) ne soit lost eslavez.
(G. DE CoiNCi. llir., Uichel. 2163, f 18'.)
Jangleurs embavez.
(Le Mir. Mme Ste Genei)., Jub., ilyst., 1, 239.)
Boache embavee.
(D'AUBIGN., Trag.)
EMBEALDER, VOir E.MBALDER.
EMBECHONEit, - conner, - coner, enb.,
enbieconer, enpechouner, verbe.
— Act., charger, embarrasser :
Quand ensi fu embeconnes
De cbele enfernieté soudaine.
(ilir. de S. Eloi, p. 113, Peigné.)
Car quant il se sot cnlechié
D'une petite menchoignele,
Ne vaut pas lonces de tel dete
Embeconner sa conscience.
(Ib., p. 39.)
Uns diacres, en un autre tans,
Fu de si grans maus et de tans
Enpechouiies de toutes pars...
(Ib., p. 103.)
— Nentr., être embarrassé, empêtré,
faire un faux pas :
Se Dex salve Prinsaut sous moi â'enbeconer,
A l'ost vos ramenrai, qui qu'en doie peser.
(Conq. de Jérus., 3677, Hippeau.)
Li cevals u il sist fu las et tressues,
Del destre pie le hurte, si est eitbiecones,
Li vasaus cai jus, si est mal asenes.
(Ettf. God., Richel. 12558, f» 30''.)
— Act., cacher :
Car ne \'ot pas enbechonee
Sour son cheves, ni embnschie.
N'en parfoade terre muchie.
(Mir. de S. Eloi. p. 112, Peigné.)
EMBECOUNEU, VOir E.UBECHONER.
EMBEDOs, voir Andui.
EMBEGARE, adj., souillé :
El celle dont li estât est plus gens
Que d'un porcel orî et embegarr
M'a, en soudain, telement regardé...
(Froiss., />oA., Uichel. 830, f 300 v°.)
EMBEGUiNÉ, enb., adj., ivre :
Gillet Grasset commença a dire que le
suppliant csioil enbeguiné, qui esloit a dire
qu'il estoit y vre. (1456, Arch. J j 183, pièce
145)
EMBEISEILLER, VOir EMBESEILLEB.
EMBELETER, V. 3., embellir :
Tant ont ly compteonr compté.
Et ly fableour tant fable.
Pour leurs comptes embeleler.
Que tout ont fait fable sembler.
(Rom. du Brut, ms., F 7.5'\ ap. Ste-Pal.)
EMBELiNER, V. a., tromper en flattant,
capter, embarrasser :
Ce maistre homme sceut si bien embe-
liner ceste fllle, qu'elle le creut. (Tabou-
rot, Escraignes dijonnoises, p. 25, Rouen
1648.)
On dit encore dans le centre de la
France emberliner.
EMBELLIR, embeliT , anbelir, embielir,
verbe.
— Neutr., plaire, être agréable, être
avenant :
S'il e.weoit honors en cesl pais
Qni me seist ne deust enbrlir.
Que je l'aroie sans nesun contredit.
(Les Loh., ms. Berne 113, Cl^.)
L'aveir que chascun d'eus amasse
Lor enbeitsl.
(Ben., D. de Norm., II, 22737, Michel.^
Dieus doinst qu'elle i soit retenue
Tant que li lieus li embielisse.
(Cligel, ms. Turin, f° 108^)
Si li plot mout et anbeli ce que il ot ol
dire. (S. Graal, ms. Tours 91S, f" 203\)
Dei! tant m'enbeli
Quant seule la vi !
(J. Erars, Mot. et Pastour. du xm° s.. Th. fr. au
m. âge, p. 42.)
Comme le larron qui entre par l'uis der-
rière et emble les biens, coppe les gorges,
et ne scet l'en quant il vient, et après
celluy larron luy embelisl de jour en jour
a embler et persévère tant que il est prins
et le destruit l'en ! (Liv. du Chev. de La
Tour, 0. xLiv, Bibl. elz.)
Je m'en yray sy Venbeltit,
Et se il ne l'enbeltit mie
S'en porteray de ma partie
Le chappon cras.^
(Vie Mans. S. Fiacre, Jub., Myst., I, 337.)
Joseph, moult rae doit embellir
La parole que m'avez dicle.
(Pass. Noslre Seigneur, lab., Myst., U, 273.)
Regardant ententivementles fais d'armes
du chevalier incogneu. qui moult luy plai-
soient et embellissoient. {Le chevaïereux
Conte d'Artois, p. 14, Barrois.)
— Act., donner des agréments, des
chances de succès :
C'est une chose qui moult grandement
embelHst et resjouist vostre querelle.
(Froiss., Chron.,'Xl, 306, Kerv.)
— Justifier :
Et tout pour embellir et veriffier nostre
matière. (IfROiss., Chron., XIU, 3, Kerv.)
EMB
EMB
EMB
— Embelli, pari, passée qui ost dans im
état plus favorable :
Et sa querelle est grandement embellie,
puis que li seqours d'Engleterre li sera
venus. (Froiss.^ Chron., II, 375, Luce, ms.
Rome.)
EMBENESTEu, V. a., mettre les pains
de sel dans les benastes :
Le benastier les embeiiesto' par douzaines.
{Texte de Valenciennes, tiollut. Mém. hist.
de la républ. séquanoise, p. 160, éd. 1846.)
EMBERCiER, enbierchier, v. a., mettre
autour :
Prist le blason de foy, a son col Venbiercha.
(Geste des ducs de Bourg., 2041, Chron. belg.)
EMBESEiLLEMENT, embesilement,s. m.,
destruction :
Et en outre de loutz les fyns queux sont
ore tarde embeseilles en la tresorie nostre
seignour le roy par gents viscontes que les
notez et briefs de coveuant des dites fyns
embeseilles demurrantz eu la garde de
cirographer sipurrount estre troverque ala
partie ruonstrant partie des dites fyns
embeseilles tiels notes et briefs de cove-
nant demurgent de recorde si avant corne
ceux fynes eussent esté si nul embeseille-
ment d'iceux n'eust esté fait. (stat. de
Henri IV d'Englet., an v, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
Sans (ruade, embesilement ousubtraccion.
(Stat. de Henri VI, an xxiii, ib.)
Cf. Besillement.
EMBESEiLLER, emheiseUler , embeseiler,
\ . a., détruire .
Au fyu que si les notes en la garde de
le cyrographerou les fyns soient embeseilles
que home avéra recours au dit rolle pur
avoir ent execucioa come il averoit si les
fyns ne ['eussent point embeseilles. {Stat. de
Henri IV d'Englet., an v, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
Et que nul tiel frère de nul des dites
ordres amesue, embeseile, n'esloigne ne
l'ace acaesaeT, embeseiler n'esloigner per luy
ne peraullre ascuu tiel enfant hors de lieu
ou il serra ensy premirement prise ou
receux tanqz al autre lieu per un an entier
proschein ensuant tiel prise ou receit en le
dit ordre, llb-}
Pur embeiseiller les briefs du roy. {Stat.
de Henri VI, an iv,j6.)
Cf. Besillier.
EMBESIER, voir EjIBAlSIEB.
EMBESILEMENT, VOlrEMBESEILLEMENT.
1. EJiBEsoiGN'EMENT, embesongnemcnt,
embessongnement, s. m., occupation, em-
pêchement, embarras :
Ses bras sont endurcis en continuel la-
bour, elle sent que son embesongnement
est bon, et pouree le continue. (Christ, de
Pis., Cité, Ars. 2686, f" 48".)
Entre les estudes de l'esperituel embe-
saignement sur toutes choses, ceste est la
plus nécessaire. {De vita Christi, Richel.
181, f» 6».)
L'espirituel exercite et embesoianement.
{Ib., f» 53".)
Kens grâces a Dieu qui t'a amené a tel
embesoignement et proufit avoir que tu
poeulz icy de uns seul eaingnier cent, llb.,
f»90\)
Je hay quasi a pareille mesure vne oysi-
veté croupie et endormie, comme un embe-
songnement espineux et pénible. (Mont.,
Ess., 1. III, c. 5, f 390 v, éd. 1588.)
Le principal effect de la grandeur et de
l'emiuence, c'est de vous jecter eu butte a
l'iniportunité etemftesoJîffJiemeni des affaires
d'autruy. {Lett. de Montaigne à M. de Faix,
ap. Feugère, CEuv. de la Boétie.)
Embessongnement, a businesse, or busie
worke ; also, an imploying, or busyingj.
(COTGH.)
2. EMBESOIGNEMENT, embesong., adv.,
en causant beaucoup de besogne, d'occu-
pation :
Ce qui nous empeschoit bien embeson-
gnement. (Pont, de Tyard, Disc, philos.,
(" 135 v°, éd. 1587.)
EMBKsoiGNiER, - songnier, - souigner,
- ssoigner, enb., v. a., employer, occuper,
embaucher, engager, empêcher :
Et toutesvoies le dit roy d'Ang'.eterre ne
aussi le dit prince n'avoient ne depuis
n'eurent aucune guerre pour laquelle il
embesognassenl ceux que le roy de France
requeroit a avoir en son service a ses des-
pens. {Gr. Chron. de Fr., Charles V, xx,
P. Paris.)
Allons nous ent a l'adventure en Portin-
gal, nous trouverons la qui nous recepvera
et embesoingnera. (Froiss., Cftron., Richel.
2645, f" 52 v«.)
Pour ce que le suppliant ne trouvoit per-
sonne qui en son mestier le voulsist embe-
songner. (1404, Arch. JJ 139, pièce 99.)
0 cher Nysus, tcuIx lu hor esloingnier
Ton compaignon san5 plus Vembesoulijner
A hanltes choses conme faire souloyes.
(0. DE S. Gel., Eneid., Richel. 861, t° 90''.)
Lesquels em6cso>ignere»t tant lesAnglois,
qu'ils ne peureut plus entendre a eux or-
donner et mettre en bataille. (CODSINOT,
Chron. de la Pue, c. 53, Vallet.)
A aucuns autres labouieux
Disant : Qu'estes vous cy oyseux
Tous jour en perJant vostre temps?
Ceulï disent : Nons sommes restans.
Car ame ne nous enbesonyne,
(Greba.v, Mijil. de la Pass.. Ars. 6431, f 139=.)
Il étojt lors en propos d'exploicter l'espee
et embesoigner le cheval si mestier en estoit.
(U'AuTON, Chron., Richel. 5082, f» 81 v».)
Aussi nous suffise d'embesongner en ces
commoditez nostres ces corps illustres,
sans les asservir ordinairement a nous.
(Pont, de Tyard, Disc, philos., f» 147 v»,
éd. 1587.)
— Réfl., s'entremettre :
Combien que il se feust embesoingnié eu
espèce de bien pour mettre paix et cou-
cordo entre Castille et Porlingal. (Froiss.,
Chron., XI, 259, Kerv.)
_ Embesoingnié, part, passé, occupé,
affairé, empressé :
Poi estoieut enbessoignez.
{Rose, ms. Florence Rie. '27S5. f» 9''.)
N'estoille on ciel n'a, sanz doubter.
Planète ne souleil ne lune
Ne intelligence nesuae
Qoi celle part n'ait sa maigniee
Qui pour elle est embesoigmee.
(Christ, he Pis., Liv. du chemin de long esluie,
210(1, Pùschel.)
La veissiez les dames embesoingnees de
courir aux armes. (Id., Cilé, Ars. 2686
fo 24".) •"'
Et meismement dix ou douze de leurs
gens saillirent en l'eaue, qui faisoient sem-
blant de vouloir bouter ycelui batel par
force du lieu ou il estoit assis. Si faisoient
moult fort i' embesoingnié. (.Monsthelet,
Cftron., II, 206, Soc. de l'H. de Fr.)
Alors le cœur n'est point embesoigné a
fournir d'esprits aux sens. (G. BonCHBT,
Serees, I, p. xxv, Roybet.)
— Qui est dans le besoin :
Cote ot d'un riche vert de Gans
Cousue a lignel tout entour,
Il paroit bien a sou atonr
Qu'ele iere poi embesoignie.
{Rose, 366, Méon.)
EMBESONGNEMENT, VOIF EMBESOIGNE-
MENT.
EMBESONGNIER, VOir E.VBESOIGNIER.
EMBESOUIGNER, Voir E.MBESOIGNIER.
E.MBESSER, VOir EiMBAISSIER.
EMBESSOIGNIER, VOir E.MBESOIGNIER.
EMBESSONGNEMENT, VOir EMBESOIGNE-
MENT.
EMBESSONNÉ, part., attaché, collé en-
semble, comme des bessons :
Il fut trouvé en l'église sur une femme
emhessonné et ne se povoien' départir l'un
des-us l'autre. yLiv. du Chen. de la Tour,
Richel. 1190, f''40».)
Cf. Entrebesso.nner.
EMBESTER, V. a., réduire à l'état des
bêtes, abrutir ;
Quant ils sont mariez je les regarde em-
brider et embester mieux que les autres.
{Quinze joyes, p. 203, éd. 1734.)
Cf. Abestêr.
EMBETUMÉ, adj., couiposé de béton :
Au uioien des puissans betums, ou mor-
tiers embetumes. (Noguier, Hist. Tolos., I,
p. 69, éd. 1556.)
Une pierre a la rustique entaillée, et em-
betumee. (Id., ib.j II, p. 169.)
EMBEu, enbeu, enbu, esbeu. adj., ivre :
E 11 moines ivre e enbeu
■Vers le mostier s'est esmeu.
(Adcir. Mtr. de JV. D., Brit. Mus., Egerton 61-2,
f° li".)
Dormant tout yvre et enbeu.
{Fables d'Ov., Ars. 5069, f° 2=.)
Aalips la Maucuverte vint toute yvre et
embeue en l'ostel d'iceux mariez. (1382,
Arch. JJ 120, pièce 193.)
Lesquelz estans yvres et esbeux... (1432,
Arch. JJ 175, pièce 208)
Comme homme embeii, qui chancelle et trepi^'ne.
L'ai veu souvent quand il s'alloil coucher.
(ViLLO.N, p. 81, Bibl. elz.)
Semelle estoit embeue de vin. (C. Man-
sioN, biblioth. des Poél. de metam., f° 26 v»,
éd. 1493.)
Estant enbu. (1555, Lille, ap. La Fons,
Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
— Fig., enivré:
30
EMB
EMB
EMB
Dont par ierl si decens
Et por Tostre or si emheus 1
. Qae de joie a vos pies carra |
Rt homage vons olterra.
(rioire ri B'anc, 1919, Du Méril.)
EMBEULLE, S. f., iiombril :
Et fit si grande seicheresse qu'au plus
profond endroit du Doub un en£fant y pas-
soit sans se mouiller jusques a VemheuUe. \
{Aucunes choses memor. lesquelles se sont
passées ancienn. riere la cilé de Besançon,
Méui. pour serv. à l'iiist. de Fr.-Comle,
VII, 261.)
1. EMUEVRÉR, enb., enbeverer, enbei-
vrer, embuvrer, enbeuvr'er, embreuver, em-
hruver,.\erbe.
— Act., abreuver ;
Escliaufé les oui e vesluz, !
SovcQt eiihcvrez e pjux. i
(Elucidarium, ras. Florence, Lanr., ConTenli sop- j
pressi, 99, P U9'.)
Le lianap ad descoverclé,
Del Tiu Va primes eiilieivré.
(Le IM del Désiré, p. 29, Michel.)
Seifavei, \os m'eiibefera\les.
iTraâ. de Rob. deLincoln, Kichel. 902, f 107 r».)
Enyvre la terre et Vembreuve. (I.e
Fevre d'Est., Bible, Esaïe, lv, éd. 1S34.) 1
Je embruveray mes flèches de sang. (Id.,
(il., Deuteronomo, xxxil, éd. 1530.)
-Fig. :
11 avoil eslé de s'effance embevrez de la
loi devine. {Vie des Pères, Riche!. 23111,
f" 182".)
— Enivrer : I
Si bel VcnboivfC
Et afole, que...
Umadas et Ydoine. Richel. 375, f 3-22'.)
— Imbiber :
D'aisil 0 fiel meslé une esponge enbevra.
(Herîian,B(*;c Richel. 14U, fol V».)
Que tu preignes litargire poudre, etl'en-
bevreras avec oile rosat. (Bbun de Long
UOHC, Cyrurgie, ms. de Salis, f» 28''.)
Je perdrai franchement la vie, et n^es-
iiargnerai non plus mon sang, que si c'es-
ioit de l'eau dont je voulusse embreuver la
terre. ( .yre Foucault, Trad. d'Aristenel,
[K 46, Liseux.)
— Réfl., s'imbiber :
Et après on y peut mettre sou huylle
seurement,carle vaissel ne s'en enbeuvrera
point (P. des Crescens, ProtiUitz champ.,
r 56 r», éd. 1516.)
— Embevré, part, passé, abreuvé :
11 est ausi taint et embevrez du precious
sanc que Jhesucrist espandi por lui
comme est une soupe de pain chaut quant
(jU la boute el vin. (L.iURENT, Somme, ms.
•■^oiss. 210, r» 66''.)
— Fig., imbu ;
Moult se pena de mètre le peuple a
droite voie, mais il estoieut si embuvré en
leur fause créance qu'il esploita peu. {La
Stcccess. des Evéq. de Liège, Richel. 1634,
f" 103 V».)
Dans le Poitou et la Saintonge, embrever
s'emploie pour dire tremper un linge, un
morceau de bois, un objet quelconque
dans l'eau ; exposer quelque chose à une
grande pluie, le saturer. Dans ces pro-
vinces on dit aussi s'embrever, pour signi-
fier être mouillé jusqu'aux os.
2. EMBEvuEit, V. a., faire entrer une
pièce de bois dans une autre :
Et se Bauduins Fantosmes voloit se
maziere haucier, sor le bourt del nohe
puet macener, et si puet embevrer en le
maziere le bourt del nohe, et plus (iries
ne le puet il aproisniier. (Pièce de 1223, ap
d'Herbomez. Etude sur le Dialecte du Tour-
naisîs, p. 12.)
Littré donne embrever avec la même signi-
fication, sans exemple et sans historique.
3. EMBEVRER, VOir EMBRIEVER.
EMBiAiRE, adj., peut-être qui va parles
chemins :
Se hom va an moustier la n'aveiz vos que faire ;
N'est pas toaz d'une pièce, tosl vos porroil luaufaire ;
A cenx qui i vonl dites qu'ailleurs aveiz a faire :
Sans oir messe sunt maint biau serf embiaire.
(RuTEB., HDiz de la voie de Tunes, l, 141, Jabinal.)
EMBiERHER, V. 3., mettre dans la bière :
La dame s'est dedens l'escring
Jordains U anies a tel dolor menée
Con s'elle fiisl devant Ini embierree.
(Joid. de niares, Richel. 860, I» 122 v°.)
Car Amboyns et Forques ont porté
Devant le roi Haguenon embierré.
{Gaydott, 1736, A. P.)
On en embiere plus de milliers qu'on
n'en guérit de demyes douzaines. (Cho-
lieres, Matinées, i, 85, P. Lacroix.)
EMBiis'oriR, enb., v. a., biner :
.XIII. journeulx desdites terres qui sont
preseutemeut plains de blé, et six jour-
neulx qui sont enbinotis. (1387, Arch. MiVl
31, f° 45 r».)
Cf. BlNOQUIER.
EMBLABLE, adj., qui peut être ense
mencé :
Lesquelles terres estoient et encores
sont emblables. (1417, Arch. JJ 170; pièce
77.)
EMBLAEMENT, - aiemeiit, - ayement,
-avement, s. m., récolte de blé ;
Nous verront tout soudain des nuages descendre
Une grasse rosée, une humeur douce et tendre
Parmy ces bas vallons.
Qui germant à souhait viendront bien-lost estendre
Leur riche eml/lavemenl sur les jaunes sellions.
(Chassign., Ps., Liiv, éd. 1613.)
— Fig., embarras, désordre :
A le fin que nul em emblaiement de
guerre ne se remesist en Escoce. (Froiss.,
Chron., X, 293, var., Kerv.)
Emblayement, a trouble, cumber^ pes-
termeiit. (COTGR.)
EMBLADER, VOir EMBLAEB.
EMBLAER, emblaier,-ayer, -oiev, -oyer,
embleer, anbl., emblader, anblaver, - eir,
verbe.
— Act., ensemencer en blé :
.11. jornals de ierrc anblaveis. (1242, Ca>'(.
de S. Yinc. de Metz, Richel. 1. 10023,
fo 97 r°.)
Es terres qui sont a présent embtaies a
blés. (1355. Reg. du Chap. de S.-J.deJerus.,
Arch. MM 28, f 7 r".)
Terres emblees. (13Sb, Reg. du Chap. de
S.-J., de Jer., Arch. MM 82, f» 16 v».)
Terres embloiees. (1376, Arch. MM 30,
r 38 v».)
Si le lessee emblea la terre et le lessor
après Vembleer, et devant que les blees
sont mature luy ousta, encore le lessee
avéra les blees. (LiTTL.,J»isfJt., 68,Houard.)
Si aucunes oyes sont trouvées ez prcz,
ou en vignes, en quelque temps que ce
soit, ou terres embladees, ou semées, pour
ce qu'elles font grant dommaige, elles
peuvent estre menées en justice. (Cout. de
Berry, p. 366, La Thaumassière.)
En terres embloyees ou semées. {Cout.
de Bourges, x, 5, Nouv. Cout. gén., III,
913.)
— Fig., embarrasser, charger, empê-
cher, occuper :
Et dites au roi Daire qu? trop sui enconbres,
A garder ai ma tiere et trop .w/i cnblars.
(Ronm. d'Alix., 1° il', Michelant.)
Ne puis je faire herbergaige, ne ostise
doneir, ne emblaeir par quoi ly hommes
devant dis soient dcstorbez de leurs aaise-
mens. (1247, Cart. Esdras de Corbie, Ri-
chel. 1. 17760, {'• 95.)
Dam**, t'es grosse, s'as le cors enblaé.
(G. d'Hanstone, Richel. 25516, f» 49 r")
Lors veiisiez maint bel conroi.
Et maint ohcvalx de grant desroi.
Mainte cnsegne, mainte baniere :
Assez plas d'une lieoe entière
En sont tuit li champ emblaé.
(G. de Dole. Vat. Chr. 1725, P 82». )
Mais d'antre cose erl emblaes.
On il ne pot en nule manière
Xe respiter, ue mètre arrière.
(Uir. de S. Elai, p. 60, Peigné.)
Et por ceu que li cielz et li ars et li
terre et li ague avoient esteit en une masse,
iai soit ceu que li uns soit contraires a
l'altre, si ne pooit il mies estre que li uns
ne fuist envolepeiz eu l'altre et embloieiz
de diverses colors qui en chascuns estoit.
(S. Graal, Richel. 2455, f» 109 r".)
Cil estoient tuit emblaé de garder leur
fortresces. {Cont. de G. de Tyr, ch. xli,
Ilist. des crois.)
Sire, ne vos doutes mie de moi, car del
menour escuier que vous aves séries vous
plus emblees que de moi. {Comtesse de Pon-
tftieu, Nouv. fr. duxiii°s.,p. 168.)
Li chevaliers i ala et trouva .ii. femmes,
ki nukes estaient enblavees d'atirer la famé
ki iert acoucie. (Li contes du roi Constant
l'empereur, Nouv. fr. du xiii' s., p. 8)
Ces glontons sont lassus an mengier emblavé.
(Doun de Maience, 5617, A. P.)
Adont ot Cipeiis ses gens bien ordonnes.
En .XVII. batailles lez fist en vérités,
Chascun en donna une de sez enfans chameiz.
La bauiere de France ot Ciperis le ber.
Bien dit qa'anUre de lui n'en seroil emblaies.
(Cipeiis, Richel. 1637, i" 108 v°.)
Us n'avoient que faire de la tenir leurs
chevaux, puisqu ilsaroient le siège et qu'ils
en seraient trop emblaies. (Froiss., Chron.,
XIV, 175, Kerv.
Qui l'endemain. si tost que jour fu, eust
veu tentes abatre, charioz charger, gens
forhaster, emblaver, et entoaillier , bien
peust dire : Je voy un nouvel siècle. ilD.,
ib., Riohel. 2641, 1» 68 r».)
Et regardèrent que Hz n'avoient que
faire de la tenir leurs chevaulx puis que
ilz aurovent le siège, et que ilz en seroyent
trop emhlaiez. (Id., i6., Richel. 2646, f»66''.)
EMB
El s'ils(!es flotz et flégards) sont trouves
emblaies ou empescbez de bos ou autres
emblays et empescheraens durant ladite
fesle, le bois on eniblay demoiirra con-
Ksqiiié. (1S07, Prév. de Doullens, Coat. loc.
du bail!. d'Amiens, II, 77, Bouthors.)
— Réfl., s'embarrasser, se charger :
Que ja d'omme conart ne me qnier emilaier.
(.Gaufreij, .•;304, A. P.)
Emblaier, avec le sens d'embarrasser,
occuper, éiail usité dans le langage popu-
laire au xvii" s. On lit dans le Diction'
naire de Richelet:
Emblaier (intricare). Etre occupé de
plusieurs soins difficiles. Cette femme est
assez emilaiée de son enfant. Ce mot est
bas, et point en usage.
Emblaié, ée, adj. (Terra consita). Ce mot
est vieux, et ne se dit guère que par les
laboureurs d'autour de Paris ; il signifie
ensemencé de blé. — Terre emblaiee, ou
idutôt terre ensemencée. Ou dit aussi em-
blaier une terre, uu cliamp.
L'Académie enregistre emblaver, comme
terme d'agriculture, signiOant semer une
terre en blé.
Picardie et Morvan, emblaiver, ensemen-
cer, cultiver un champ.
H. Norm., vallée d'Yères, et pays de
Ttray, emblaier, gêner^ embarrasser ; s'ap-
plique aux personnes et aux choses.
Dans le langage rémois, on appelle em-
lilaveur, un homme qui fait ses embarras.
EMBLAEURE, - aure, - eure, emblure,
I .liblaveure, - ure, amb., s. f., réculte de
blé et autres fruits pendants par les ra-
cines ; blés ou grains provenant des
terres emblavées et ensemencées ; terre
chargée de blé :
Vamblaure de la terre. (Etabl. (le S.
Louis, 11, XIX, p. 399, var., Viollet.)
Doivent lesdis preneurs labourer et en-
semancier chascun an a leurs coux la terre
du colombier et la terre du clos a moitié
de ambleure pour nous et l'autre moitié
pour eulx. (1353, Reg. du Chap. de S.-J. de
Jerus., Arch. MM 58, 1» 16 r°.)
Faire labourer et cultiver lesdites terres
a blés et a avoines et autres semences...
au tiers d'ambleure chascun, c'est assavoir
les .II. pars des grains qui en ystront.
ilb.)
La despeuille ou emblaure de l'une des
.11. pièces. (1357, ib., f» 74 r».)
Douze arpens de terre assis es ambleures
tenant a Estiennot. {Ch. de 1372, Arch. S
129, pièce 70.)
Et si pourra lever les embltcres des terres
emblavées par le vassal trespassé. (Coul.
d'Auxerre, lxiv, Nouv. Coût, gén., III,
597.)
Les emhlaveures et gaignages non coup-
pez ne sepnrez du fous sont reputez
meubles. (Coiit. de Meaux, lxx, Nouv.
Coût, gén., 111, ,387.)
— Par extens., emblaeure s'est appliqué
à la récolte d'une vigne :
Panre ]'ambleure de ladicte vigne. (1377,
Arch. MM 30, 1° 75 v».) Plus haut enbleure.
La langue moderne a gardé emblavure,
champ ensemencé de blé.
EMB
EMBLAGE, S. m., actlon de se dérober :
Et n'avoit peur autre au monde fors que
sievy fust d'aucun qui le pust avoir cognu
ou qui se fust perçu de son emblage. (G.
DE Chastellain, Cliron., III, 241, Kervyn )
EMDLAIEMENT, VOir E.\IBLAEMENT.
EMBLAIER, VOlr E.MBLAER.
EMBL.\NCHER, eiiiblauncher, v. a., don-
ner une certaine façon aux cuirs ;
De ceux qui emblaunchent quirs a escient
de bestes embles, de redubbours ache-
tauntz ascient dras embles, et les attirent
a autre forme. (Bkitt., Loix d'Angl.,
I» 71 V, ap. Ste-Pal.)
EMBLANCHiR, - «r, enb., enblencir, em-
blamchir, verbe.
— Act., rendre blanc, blanchir :
Candidare, enblanchir. {Gloss. de Con-
ches.)
La saulge nettoyé l'ordure des dens,
conferme icelles et emblanchist. {Platine
de Honneste volupté, i" 32 v», éd. 1528.)
Emblaiichissanl la face. (Aretin, Gen.,
p. 92, éd. 1542.)
— Réfl., se couvrir de blanc :
Ti'l se fait moult resg.\rder
Par s' enblanchir , par s'enfarder,
Qui plus est laide et plus est pesme
Que pecliiez mortelx eo quaresme.
(G. DE CoïKCi, ilir., liï. I, ap. Roq.)
— Neutr., devenir blanc :
I£t plus que nois enblanchvai,
{Lih. Psalm., l, p. 296, Michel.)
Et plus que nois emhlanchirai.
(ilême psaume, ms. Berne 697, f° T.ï r".)
Alberc, enblenchir. {Catholicon, Ricbel. I.
17881.)
— Emblanchi, part, passé, devenu blanc,
blanchi :
Par neif est enf/tenc/tie en Selmon. {Liv.
des Ps., Cambridge, lxvii, 15, Michel.)
Sur neif serai emblanchiz. {Ib., l, 8.)
Laveras mei, et sur nief serai embla[n]-
chil. {Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, f» 53 v».)
Laveras mei. e sur neif serai emblancit-
{Lib- Psalm., Oxf., l, Michel.)
De neif serunt enbtancit en Selmon. {Ib.,
Lxvil.) Var., emblamchit.
E par la confession de la bûche sunt.del
bien enblanchi devant Deu. (Maurice,
Serm., ms. Florence Laur. conventi sop-
pressi 99, f» &■)
... Sont enblanci. (Id., ib., Richel. 13314,
fo 32 v».)
Si serai emblanchis plus que nois. {Mise-
rie. N.-S., ms. Amiens 412, f° 114 r".)
Puis si furent hastivement tresJigurez et
enblancliiz. (Légende de Pilate. Richel.
19525, f» 59 r».)
Les espis estoient meurs com por soier,
quar ja tuit enblanchi estoient. {Estories
Roijier, Richel. 20123, f° 67''.)
Vous estes semblables aux sépulcres
ejfifctanc/a's qui apparent par dehors beaulx...
(P. Ferget, Nom, test, f 33 r».)
— Habillé, couvert de blanc :
Tci loe li enblanehiz ost des martyrs.
(Te Dcum, Lib. Psalm., p. 250, var., Mi-
chel.)
EMB
31
Et, trespasseit lo pont, astoient li deli-
table preit et verdoiant, aorneit de bien
flairantes flors des herbes, es queiz astoient
veues estre assembleies d'enblanchiz hom-
mes. {Dial. St Greg., p. 246, Foerster.)
EMBLASMER, V. 3., blâmer :
Li empereres qui estoit glorefiex selonc
l'us de sa terre, le fist estre devant lui une
pièce en tel point, si que maint en i ot qui
grant desdaing en orent et molt emblasme-
renl le prince quant il ne se leva lors. (G.
DE Tyr, xviii, 23, liist. des crois.)
EMBLAURE, VOir EmRLAEURE.
EMBLAVEMENT, VOir EMBLAEMENT.
EMBLAVEMENTE, S. f., embarras :
Si se disimuloient ce qu'il pooient et
faissoient disimuler leurs amis a le fin que
nulle emblavemente de guerre ne se reme-
sist en Escoce. (FR0IS3., Chron., X, 293.
Kerv.j
Cf. Emblaement.
EMBLAVEXCE, S. f., les fruits sBmés et
pendants par les racines :
Apres lesquels jours passez, sont lesdits
advestures et emblavences reputez meubles.
{Coût. gén. de Boulenois, cvi, Nouv. Coût.
gvn., I, 56^)
Emblavence de bled, corne sprung, or
put np, a pretty height above ground ; or,
Ihe springing, or pulting up of corne.
(COTGR.)
EMBL.WER, voir EMBLAER.
EMBLAVEIRE, VOir EMBLAEURE.
1. EMBLAY, amb., s. m., terre semée en
blé :
Celuy a qui ledit bos ou amblay appar-
tiendra est vers lesdits religieux en amende
de Lx solsparisis. (1307, Prév. de Doullens,
Coût. loc. du baill. d'Amiens, 11, 77, Bou-
thors.)
H. -Norm., vallée d'Yères, em6/a/, embar-
ras, au propre et au figuré.
2. EMBLAY, s. m., instrument pour
faire tourner la vis d'un pressoir :
Grosse cheville de bois, qui est mise
parmi la viz du pressoir, et en quoy l'en
mettoit Vemblay ou grant thiguel a faire
tourner ladite viz d'icellui pressoir. (1441,
Arch. JJ 176, pièce 78.)
EMBL.VYEMENT, VOir EjIBLAEMENT.
EMBLE, enbte, s. m., en emble, a emble,
loc., furtivement :
Es vus Satlian qui l'un sosduit,
Mist li talent Je prandre en enble
Del or que illuec vit ensamble.
{S.Brandan, .Vrs. 3516, f° 102'.)
Se ce ne fu coiemeut et en emble. {Artur,
Richel. 337, 1° 113'.)
Il se doutoit que il ne s'en fuisissent en
emble. (Chron. de S.-Ven., ms. Ste-Gen.,
C 309'.) H. Paris : a emble.
EMBLÉ, S. m., en emblé, loc, furtive-
ment:
Si sont la tuit quatre assemblé
Ucpostement et en emblé.
(.Rose, 129Stl, Marteau.')
EMBLE DENIER, S. 111., celui qui vole
les deniers :
32
EMB
EMB
EMB
Sud[1] larroncias emlile deniers.
(Rose. Vat. Chr. 1522, f i8^.)
EMBLEE, enblee, s. f., vol ;
Et sur tout vous gardes d'emblée ea
ayant l'oeil au boys.' (Cft. d'Yolande de
Sav., 13 jauv., aux seynd., Arch. mun.
Cliambéry,AA 1,3= dossier.)
— En emblée, en emblees, furtivement, à
la dérobée, en cachette, en secret :
En larecia u en enblee
M'en irai nne matinée. |
(.Cbrestie.\, du Rui Guill., 1598, Michel.)
Je ne movre des semaine
En larrtcin ne en emblée. \
(U Chevaliers dou leon, Vat. Chr. 1725, RomT.,
p. 565.) !
U trestorne et gaeocist, car plus tos va Ferrans
Qne qaarrians en enblee envoies par serjans.
(Roum. d'Alix., f° 21'', Michelaat.)
Ce ne fu pas fait en enblee^ i
Quêtait cil del paisi furent.
(GnuDain, 5728, Hippeau,) 1
Si la covoita tant por sa grant biauté j
qu'il l'en fist mener en embfee etjut a lui. i
(Lancelot, ms. Fribourg, f» 15''.) I
Ge vois fermer la porte et le pont que
nus ne se mete en emblée. {Artur, Riche!.
337, f° 382'.)
Pur quel te unt mened ces de Juda, en
emblees ultre le tlum e tes cumpaignuus
senz nus ? {Rois, p. 196, Ler. de Lincy.)
Et g'irai contre l'emperiere
En apert, non pas en emblees,
Qai si granz geoz a assemblées.
(GuiART, Roy. lujn., 6320, Buchon.)
— De jiième, a emblée, a emblees, a l'em-
blee :
En la maison Ion père as estel a enblee
Que un povres paumiers qui fust d'autre contrée.)
(De SI Alexis, 1016, Herz.)
Quant mesires Durmars ti ber
Voit le tornoiemeut liner
Tôt a enblees s'en parti.
(Durmars te Gallois, 892St, Stenjel.)
..... A i emblée
Ma lieu secret et en couvert.
(GfiEBiN, MiM. de lapass.. 15552, G. Paris.)
Par ce que es conventz des femmes ne
entroient les hommes, sinon a l'emblee, et
clandestinement... (Rab.,i,52, f° 14ir°, éd.
1842.)
— De même, par emblée :
Mallebouche et les mesdisans campi-
"eoieut et tenoieut les champs sur les pais
du dieu d'Amours et se.= subgiez, alliez et
bien vueiUans. uon pas hâtivement, mais
comme par emblée. (,Roi René, Œuv., m,
71, Quatreharbes.)
La langue moderne a gardé la locution
d'emblée, du premier coup, du premier
effort.
EMBLEEMENT, cmblemeut, adv., furti-
vement, à la dérobée, rapidement :
Piecha s'en fuissent fui embleement .
^Anseis, Ricliel. "93, f 25°.)
S'en estoit allé emblement vers l'empe-
reur. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., II, 72, fiuchon.)
E!tIBL,EER, VOlr EMBLAER.
EMBLEis, embleys, embliz, s. m., vol,
fraude :
En après avons ordoney que se nulle
persone soyt feme ou home ehust imbla
lana ovraye ou non ovraye ou filar, que
cilly persone soyt condampnee por .Ix. s.
laus. et soyt inteuuz de rendre l'embleys.
(1372, Ord. en fav. de lafabric. des draps,
Arch. Frihotirn, 1'"' Coll. des lois, n« 67,
f» 18.)
Deis lannes et deis filar,qui secretemant
et per maulvestié s'emblont et per mantes
foi se portent ver les Jueif de gage, en
emprontent argent sus teil embliz, et de
cillour embliz ploiisour Jueif drappallont.
(1412, Arch. Fribourg, 1" Coll. des lois, n»
709, f» 39 V.)
Suisse roni.. Fribourg, emblai, amblai,
vol, larcin.
EMBLEMENT, anft., S. ni., vol, rapt:
La fracture des églises, croix, images tt
autres lieax sacres, l'emtjement des veste-
mens et joyaulx précieux. ( 1562, fli'sc. des
guerres de Provence, Arch. cur., l" sér.,
t. IV, p. 40b.)
— En emblement, comme d emblée, fur-
tivement :
Pieça s'iin fusent foi an aublement,
Mas .1. roi ont de trop grant hardemant.
(An.tets, Richel. 368, f 279».)
EUBLEMi, -y, enh., part, passé, rendu
blême, livide :
Ledit Thomas fuist horriblement batus,
naufres, emblemys et maheynies par Johau
Salage. (Stai. de Henri IV 'd'Englet., an v,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
— Fig., altéré, troublé :
U James puis n'crt dolent ne irrez
Ne de nul mal enblemiz ne tucbez.
(Petite philosophie, ms. Cambridge, S. John's I,
u, Meyer, Romania, VIII, p. 340.)
Et les duement punir au fyn que le
people ne soyt per tielx riotours troublé
n'endamagé, ne la peas emblemy. (Stat.
d'Edouard II, an xxxiv, impr. goth., Bibl.
Louvre.^
Si le seigneur avéra damage encurrue,
ou sa fraunchise soit emblemy. (Bhitt.,
Loix d'Anglet., f» 223 v», ap. Ste-Pal.)
EMBLEJiissEMENT, - ysemeul, s. m.,
altération, violation :
Que il ne chiet en préjudice des sei-
gneours ne emblemysement de lour fraun-
chise, et que le statut de seynt eglys soit
toutez jours sauve. (Stat. d'Edouard III,
an-i, impr. goth., Bibl. Louvre.)
En emblemissement de la fraunchise de
seint esglys. (Ib., aiin. xviil.) Imprimé,
emblissemenl.
EMBLEMURE, S. f., altération, viola-
tion :
Au fyn que cest ordinance quant al price
et usage des draps soit maintenus et gardes
as toutz point sans emb/emure est ordeigné
que... (Stal. d'Edouard III, an xxxvii,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
E»iBLER, enbler, anbler, ambler, embrer,
verbe.
— Act., dérober, voler :
Gardes i met, non sin emblez.
(Passion, 360, Diej.)
Se diron de son fil qui fu el bois aublex.
(Parise, vn, A. P.)
Dirai que mon cner amblé m'a
Li ris et li bel oil qu'ele a.
(Thib. IV, Chans., p. 11, Tarbé.)
Les .11. pucielles s'aprociereut dou var-
let et li enblerent ses lajtres. (Li Contes
dou roi Constant l'Emper., Nouv. fr. du
xni' s., p. 22.)
On faire signe ce me semble
A la belle qui ton cner emble
(Clé d'amour, p. 17, Tross.)
De.iiii. paires de solers que.i. lions o»oit
■ anblez. (1332, Compte d'Odart de Laigny,
Arch. KK 3% f« 121 v".)
Le serviteur Agrippe... embra aucuns
joyaulx a son seigneur et s'enfuy. (Hist,
des Emp.,ATs. 5089, f°4 v».)
Commande, se il te plait, que le sepul-
chre soit gardé jusques au tiers jour, affîn
que ses disciples ne Vemblent. (O. Mail-
lard, Hist. de la passion, p. 70, Crapelet.)
i'aij eslê emblée.
En chambre enfermée.
Et puis viollee
Comme manlgré moy.
(Uoral. d'ung Emper., Ane. Tb. fr., III, 150.)
Pour recouvrer cette première liberté
que César luy avoit emblée. (Pasq., Rech.,
I, IV.)
— Réfl., et fig., se dérober, s'esquiver,
s'enfuir :
Rigans s'en enhle, des antres est partis.
(Garin le Lah., 3° chans., x, p. 255, P. Paris.)
De la cort cel evesqne eissi s'en est enblez.
(Garmeb, lie de S. Thom., Richel. 13513,
f 35 T°.)
Moult parfu Sansadoines et sages et membres.
Par une vies posterne s'en est des Turs embtes.
(Chans. d'Anlioche, v, v. 551, P. Paris.)
Quant li grant lornois fu fines
Et li Galois s'en fu enbles.
(.Durmars le Gallois, 8901, Stengel.)
Et que de nous se part et emble.
(Rose, ms. Corsini, f° 4".)
Lors ot Jouhan la guerre chiere.
Qui au grant besoing s'en embla.
(G. GuiART, Roi), lign., 3100, BucUon.)
Et ele s'enbla !a nuit, si vint au port de
mer. (Auc. et Nie, p. 39, Suchier.)
Et s'estoient amblei le soir de nuit de
l'est. (S. Graal, Richel. 2455, 1'° 228 vo.)
Se ala et pas[sa]a tant de l'uu a l'autre
que il s'embiaet feri ceval des esporons.
(Froiss., Chron., II, 24S,Luce, ms. Rome,
f 66 v.)
■Vous vos emblastez de my et sans con-
giet, et sus me deffensce vous partesistes.
(ID., ib.. Il, 317, Luce, ms. Amiens.)
Li Jones contes de Flandres, qant il xe
fu ensi embtes, s'en vint a Saint Venant.
(ID., ib., IV, 256, Luce, ms. Rome.)
Et au bout de trois jours ensuivans,
semblèrent et s'en alerent secrètement
grand partie d'yceulx compaignons de
guerre, sans le congié de leurs capitaines.
(MONSTRELET, ChroH., Il, 119, Soc. de l'H.
de Fr.)
Pour rien que je face on labeure
Mon cnenr de vous ne s'emblera.
(Actes des Apost., vol. I, i° 145=, éd. 1537.)
Vostre gent corps de moy se part et emble.
(Cl. Mak. ,£/«!;., iv, p. 69, éd. 1544.)
— Emblant, part. prés, et adj., furtif :
EMB
EMB
E.MB
33
El la lont bellement 11 di je,
Ensi qae par paroUe enibhnl.
'l'r.oiss., l'Espin. amour., 1109, Scheler.)
— En emblant, à la dLM-obée :
Car je ne m'osole avancier
Ne on ma dame esloit lancier.
Se ce n'estoil lonl en emblanl.
(Piioi^s., rEsp. amour., 3G08, Scheler.)
— Emblé. part, passé ; regard embléj
coup (l'œil à la dérobée :
Li penser amonrens et 11 regart emblé
It'uas vers yeali et rlans par dcbonnairelé.
',!«'"' rf" paon. ms. Brus. 11101, f° 10a r°.)
Embler a été employé par quelques au-
teurs modernes , tel que Saint-Simon,
pour dire ravir avec violence ou par sur-
prise. 11 est encore usité en Normandie.
emblehie, s. f., vol :
Par graut emblerie hors des leyus et
peal.x laulz noucusturaes. (&fa(. (le Henri
VI, an XXV, iiupr. golh., Bibl. Louvre.)
EMDLEun, - our, s. m., celui qui en-
lève, voleur :
Tiel emblour, emportour, relreihour, et
avoidour. {Stat. de Henri VI, an vm, impr.
KOlh., Bibl. Louvre.)
EMULISON, S. f., vol :
Tant tost ont ele snspeccion
Qui de son fii le rmblison
Par jus fel et par treison.
(Hug. de Liitcoln. Richel. 90-2, f° 135\)
EMBLiz, voir Embleis.
EMBLOIEU, voir E.MBL.iER.
EJiBLOQUiER, - qiier, v. a., couvrir
d'un bloc ; se disait particulièrement des
cadavres d'excommuniés qu'il était inter-
dit d'enterrer dans un sol quelconque, et
sur lesquels, pour se soustraire à la puan-
teur et à l'borreur du spectacle, on jetait
quelque peu de terre ou des pierres qui, en
s'amoncelant, formaient un bloc.
(E.icemple égaré.)
Consulter Du Cange, Imblocatus.
— Fig , cacher, dissimuler :
Mes cist siècles si cort nos tient
Que de l'autre ne nos sovient,
Tant covoUons, et clerc et lai.
Que nos enblocons noslre loi.
O'ie lies Pères, Richel. 23111, f° 81' ; du Filz au
seneschal, 11, Méon, A'. Rec, II, 331.)
— Au seizième siècle ce mot se présente
avec diverses acceptions flgurées.
Act., comprendre, renferiner.coinpter
au nombre, mettre au rang :
Sous le nom desquels j'einWo^îte le reste
de messieurs de la pratique. (Chol., Mati-
nées, p. 75, éd. lo8o.)
— Neutr. et réfl , se joindre pour le
plaisir :
D'autant que les allechemens sont plus
grans il'embloquer avec la beauté. (Chol
Matinées, p. l.«7, éd. 1383.)
C'estoient des gens désespérez, ennemis
d'honnesteté et qui avoient perdu toute
honte, de sorte que de mesmes que les
i bestes brutes ils ne se hontoyoieni point
' de s'embloquer a la cupidique les uns de-
vant les autres. (Id., Apresdinees, vr,
f" 214 r", éd. I387.J
EMBLOuciiiR, enb., V. a., tromper ;
Pour gens enb/auehir i abil, Mans les couvents)
Je ne qniers sen plus que l'abit.
(Ro.w, Val. Chr. 1858, f° 9G''.)
Cf. Emdacher.
EMBLOYER, VOir E.MBLAER.
1. EMRLURE, S. f., allure :
J'en vois nng peu plus grant emblure,
(Gredax, ilisl. de la pass.. Ii361, G. Paris.)
2. EMBLURE, voir E.MaL.\EURE.
EMBOBÉ, adj., attifé;
Mais le pool getté sus l'oreille
Ne fait pas d'armes la merveille.
Et peut bien estre que bobez
Est de ce qu'est ci embobez.
(Ms. Genève l';9 ''"S liitler, Poés. des xiv" et
sV s , p. 17.)
EMBOCER, v. a., relever en bosse. Pals-
grave dit : " 1 booce or to boce out, as
■w'orkemcn do a holo'we thynge to niaUeit
semé more apparent to the eye. >
Ce brodeur a enbocé ceste piecR d'ouve-
raicp fort bien. (Palsgrave, Esclalrc,
p. 459, Génin.)
EMBOCii.\iz, s. m , embuscade :
Ou que tu wez embochniz
Faire por doner poingnaîz
A rens qui apies t'ensnerront.
(.1 DF. Priorat, Yegece, Richel. 160i, f .ït''.)
Que l'on le prant par sorvenues (l'ennemi)
Et ausi par emboehaiz.
(Id., ib., f 52^)
1. EJiBociiER, voir Embaucher.
2. EMBOciiER, voir Embdschier.
EMBOÉ, emboué, adj., ensemencé :
.1,. journeu.v embolies en blés. (137G,
Grand-Seive, ap. Manuier, Commanderies,
p. 609.)
EMBOELÉ, -'^oulé, adj., éventré :
La furent niiins cbevaulx renverses et
emboiiles. (Girarl de Rossillon, rm. de
Ceaune,. éd. L. de Montille, p. 283.)
Cf. ESBOELEn.
EMBOER, enboer, anboer, v. a., couvrir
de boue ;
Tous ses membres ot dotroies,
Mersuîllies iert et cnboes
Ades de tai et de la boe.
(Mir. de Si Eloi, p. 103, 'reigné. )
Icellui enfant et son chapperon estoieut
bonni de boe, et lui demanda pourquoi il
pluroit, et qui \'avoil ainsi emboé. (13S3,
Arcb. JJ 123, pièce 212.)
— Fig., souiller, déshonorer :
Li bien ne sont mie plaisant a Deu, ki
devant ses oez enboeit sunt de la mellance
des malz. (Dial. de Greq. lo pap., Jloral.
sur Job, p 300, Foerster.)
Se plusieurs gen* me voient, ma bianté erl loee;
Mes se phisors m'atouchent, j'en serai emboee.
KDe la Foie el de la Sage, ap. Jub., Nauv. Rec,
II, 75.)
— Emboé, pari, passé, couvert de houe :
Quant les gens venoient al Temple et il
avoient les pies emboes. il les terdoient
illuec. (Cliron. d'Ernoul, p. 204, Mas La-
trie.) Var., anboes.
EJIBOFFISSEMEXT , VOir EjIBOL'FlSE-
ME.NT.
i. EMBOiER, V. a., percer de part en
part:
Bon Wathier de Donchcry geta de sa
ditte pspee contre ledit exfiosant si arand
cop, qu'il emhoia un boucler, que ycellui
exposant tendi contre! le cop, et lui creva
un det de sa main. (1377, Arch. JJ ^'>3
pièce 4.)
2. EMBOIER, voir EJIBUIER.
EMBOiETÉ, adj., ivre :
Icelle femme qui esloit emboielee et pleine
de vin. (1468, Arcb. JJ 197, pièce 48.)
EMBOiRE, - boivre, enb., verbe.
— Act., absorber, être pénétré par:
Ung nouveau vaisselet emboil par nature
la première liqueur qui y est coneeue.
(G. Chastell., Vérité mal prise, p. 528
Buchon.) '
t:elte terre emboit et attire grandes
quantités d'eaux. {Descr. du Ml, p. 277.
ap. Léon, Descr. de l'Afr., éd. 1336.)
— Imprégner:
Le beurre par sa unctuosité et humidité
a a emboire et profonder les corps lesquelz
il alouche. {Jard. de santé, p. Si, impr. la
Minerve.)
— Fig., absorber, s'assimiler :
Esloient la contournées et enbutes toutes
les rentes et revenues d'Eugleterre.(KROiSS.,
Chron., 11, 236, Luci', ms. Rome.)
Les Flamens habitans en Saxe, embeu-
rent les meurs et contradictions des
Saxons. (Rab., 1. III, c. 1, f» 13 r'^éd. 1532 -
— Plonger :
11 faut avant toutes choses calciner la
terre noire l'espace de vingt et un jour, tous
les jours une fois, dans un four des ver-
riers, ou de réverbération, et a cliasque
fois, l'emboire dans sou eaue. (A. Du Jlou-
I.IX, Quinte ess. de tout, chos., p. 40, éd.
1549.)
— Réfl., s'imprégner:
Estendant de laine a l'environ du navire,
elle s'emfeo/ra des vapeurs de la mer. (De
l'INET, Ptine, XXXI, 6, éd. 1366.)
— S'inflllrer :
Celle eau.... se absorbe et em6oi( en la
terre. (Descr. du Nil, p. 293, ap. Léon,
Descr. de l'Afr., éd. 1336.)
Les eaux amcres sont tenues pour mau-
vaises, aussi sont celles qui comblent et
remplissent incontinent un creux , par
faute de s'emboire. (Du Pi.net, P/ine, xxxi,
3, éd. 1366.)
— S'enivrer, se laisser entraîner comme
par une sorte d'ivresse :
En ceste ardeur se 1! s'emboit.
Froiss., le Joli buisson de jonece, 3311, Scheler.))
— Embeu, part, passé, imprégné :
Qaant Jicob la cote a vehne
Tainte de saoc el embchue.
(M*cÉ delaCharité, Bible, Uich^l. iOI, P 13'.)
3
3^1 EMB
Cete toyson, fet il. senz donle
S«ra demain an malin tote
Bien embekue de ronsee.
(Id., !*-.
— Embeu en, absorbé dans la contem- ^
plation de :
Comment en son doulc viaire j
Je sui tous emius. ,„ <> u i ^
(Froiss., le Joli buisson de jonece, 31-10, SchelerJ |
Centre de la FranccsVmboire, s'imbiber,
et tremper; se dit principalement de l'ac-
tion de l'eau ; embu, imbibé : ■ Ces terres
sont bien embues. • Se disait autrefois de
tout antre liquide, notamment du \m.
(Jaubert.) Suisse rom., emhoire : « Le pa-
pier brouillard emboit l'encre. Les terres
légères emboivent la pluie. » On dit d'une
manière analogue dans la Drôme, « la
soupe est trop épaisse, le pain a embu tout
le bouillon ; cette soupe est embue d'avoir
trop attendu. «
EJiBOisÉ, adj., boisé :
Que j'aye encor une abbaye emboisee
Pour rendre aussi ma maison plus aisee.
(.VavC!., Sa/., m, a M- de la Serre.)
EMBoisiER, -oissi»-, cnb., V. a., mettr.>
dans ujie entrave :
Bien fust resons que banis fnst
Deseur destrier estriers de fust...
Moines qai a piez emioisicz
S'orgueilleus est bien est boisiez.
(G. DE Coixci, Doul. de la mort, Richel. 231H,
i" 298''.)
Enboissiez.
(ID., ii-, ms. Brus., t° '213'.)
EMBOissoNNÉ, oib., part, passé et adj.,
plein de buissons :
Mes tant estoit (la cité) agastiee et en-
boissonnee que nos ne poions a la \oio
assener. {Comm. s. les Ps., Richel. 9W,
p. 227^)
EMBOIVBE, voir E.MB0IRE.
EMBOLisMAiRE, amboUsmcre, iâ]., em-
bolismique :
L'an est appelle ambolismere quant i
chiet une lunaison de .xxx. Jow^.q"' «f,
rpcneillie de .X. jours en quoy l an du
oU^'surmonte l'^n de la '""«■ (Co«bi-
CHON, Propriet. des choses, Richel. 22o33,
f 137''.)
EMBOLisMEL, - al, adj . , embolismiqne :
Lors dois tu prendre celui joretles XI.
de reraanant, et joindre sor .xviil., et font
vvx ce est une lune embolismel qui doit
ostre mise en l'année disennevisme. (BRtN.
Lat., Très., p. 143, Chabaillc.)
Embolismalis, ans emboUsmal, qui ay
.XIII. lunesons. {Gloss. de Sahns.)
Je snyve enfin a mon extrême mal
Ce roy d'Escosse avec ces troys éclipses
Snirantz encor cest an emboli^mal.
(SCEVE, Délie, ccccxxv.)
A Eleutheres, année embolisviale pour
la papauté, 1609. (L'Est., Mem., 2= v->
p. S59, ChnmpoUion.)
EMBOLisMEisoN, - cisun, - uisun, -eis-
sun, s. m., embolisme :
Dont faimes par raisnns V embolismeisuns.
(P. I.E TH.ic.f, liv. des créât., 1385, Wright.)
EMB
\ Dedenz sont par raisnns les embolismeissuns.
1 Oae nus jrnarder devums les embotismeisms.
\ (Id., ib.. 1399.)
f° 'iS°.) Dont dirrnm a présent.
Se Dens le uns cunsent.
Quant nus demusterruns
Des embolismaisuns.
(iD., Cumpoz, 2323, Mail.)
EMBONNER, anbounelr, v. a., comme
aboner, borner, limiter :
Dou preit Hanrit et île dame Jehenne sa
suer, ancoste la Venue, par sus 1 awe, toni
ensi com il duret per devers Nict, ausi coui
il esl anbonneis de paulx ke Burtadons ai t
fait fichier ou preit. (1284, Cari, de S. Vtnc.
de Metz, Richel. 1. 10023, f» 126 r».)
Et ses .II. danrees de preit davant ditos
doit on anbonneir et justicier tout ade>
par lou maiour S. Vincent. (1310, lO.,
f 132 vo.)
EMBONXiu, V. a., rendre bon :
Mais comme faut il faire pour conserver
les chiens d'oyseau en leur bonté, et si
tant est qu'ils s'appesantissent, comme
doit on procéder pour les embonntr. (Uf.s-
PARRON, Vise, de chasse, p. 93.)
EMBORDER, Éiib., verbe.
— Act., border, parer :
Bien fii enbordee et jonchie
La chambre ou ele just (la dame).
(fEscou/pe, Ars. 3319, P 15 y .)
— Réil., s'embarrasser :
N'a cure de miséricorde,
Ne d'alesne pas ne s'enbordr,
Ne cure n'a de bcsague.
(Parlon., 2987, Crapelet.)
EMBORER, - ourer, enb., (s'), v. rén.,
s'appliquer à :
Cil qui de mentir ne s'enbore,
Car de vérité est fontaine. -,-,,«•, \
(Reclcs DEMotiENs. Miserere, Ars. 3U2, f^ilO'.;
C'on se doit adies enbourer
De Dien servir et aonrer. ^
(B. DE CoNDÉ, H Contes don pellican. Aïs. io.>,
fo 9* ; Scheler, t. 235.)
Labonrere, enlens, qui laboures
De teil œvre que tu t'emboiires.
Soit as cans. a ville u aillonrs.
Dont vivre convient les meilleurs.
(J. DE CosDÉ, li Dis des estas don monde, 20 i,
Scheler.)
EMBORGNE, adj., qui louche, qui a l'air
menaçant :
Et sembloit bien a la contenance hom
hardi et corajous et de grant deffense, et
ot les oilz eniborgnes et gros enlummeis
de grant orguel. (S. Graal, ms du Mans,
Hucîier, m, 383, et ms. Richel. 245a,
f 194 v.)
EMB
Apres les Danois queurt dolens et eoibosmcs.''
(Doon de ilaience, 9117, A. P.)
EMBOSSOiR, ambossoiier, s. m., enton-
noir :
Deux ambossouers pour entonner vin
{Vente des biens de Jacques Coeur, Arch.Klv
328,1° 272 r».)
Fr.-Comté, emboiissou, entonnoir en fer
blanc. Bas- valais, Vionnaz, éboxô, enton-
noir.
EMBOT, voir ElIIilllT.
1. EMBOTiîR, enb., V. a., mettre dans
EMBORNEUR, S. m., celui qul placB des
bornes, arpenteur :
Lorsque les parties veulent avoir des
bornes et marquer ensemble 1 endroict
ou ils les veulent avoir, les emborneurs les
p aceront au lieu designé. [Coût de Brus-
ïelles, Stat. coucern. les partag., xcvii,
Nouv. Coût, gén., I, 1273^)
EMBOSCHIER, VOlr EMBUSCHIEB.
EMBOSMÉ, adj., comme abosmé, abîmé
dans la douleur :
une botte, dans des bottes :
Cloistriers, n'est pas croies tes fros
Ti pié largement enboté
N'ont caires par les llos trolé.
(RF.Ci.r^ de'Moliens, Dit de Charité, Ars. ..142,
{' 221'.)
2. EMBOTER, - otler, V. a., mettre en
botte, en paquet :
Les pierreries et enrichissemens estoienl
enlevez, que facilement on emboursoit ou
embottoit. {Disc, sur le saccag. des egl..
[0 66 r», éd. 1362.)
EMBOTUM, s. m., ustensile large par en
bas et étroit par en haut :
Emhotum esl ung ^1^*™"',^°* \f£„rf ;
soubz et gresie dessus, et est ainsi figuré a
ce le fin que la fumée de ce qui est mis
chault voise au lieu ou l'on veut qu'elle
voise .{Le grant Herbier, 1° il v .)
EMBOL-CEMENT, VOiT EMBOUSHEMEST.
EMBOUCHE, S. f., abouchcmeiit ; étr.-
d'une bonne embotwhe, être agréable k dire
et il entendre :
Nous venons vers vous, cœur et bouche.
Pour cas qui hautement vous touche,
' Voire touche et touchament fiert.
Par quoy, selon que au cas afliert
Et qu'il est d'une bonne embouche,
Preslez y voslre oreille douche.
(G. de CHASTEiEAm, la Paix de Paonne, vu, 4-1,
Kervyn.)
EMBOUCHEMENT, - cemcnl, - quemeni,
enb., s. m., bouche, entrée, embouchure :
Encontre tendi son escn
i;t cil i a si bien fern
Que 1res parmi le tranche et fent
Enlresqu'a son enboiichement. ,
{Perceeal. ms. Montpellier H 2i9, 1 i-t 1
A Vembomuement de le fo"'?'^"';- (^f /'
Lille, ap. LaFons, Gloss.ms., Bibl.Amiens.,
AVemboucementdeceBle isle^(G. ^ Chas-
1 TELL., Chron. des D. de Bourg., Il, o.>,
I Buchon.)
I Et doibt avoir une buse commenchant -i
1 P^rlv de S.-Biquier, (^out. loc. du baill
j d'Amiens, I, 489, Bouthors.)
On estouppe les emboMCftmens d'un vi-
vier. (lS34,S.-Omer, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Deux ou trois fois ayant donné a W»-
ehPment du havre, autant de fois il tut rc-
t eltfen la mer. (Mart. DU Bellay, Mem.,
I 1 X, f 238 v», éd. 1569.)
' _ caparaçonnement de la tête d'un cbe-
i val:
EMB
EMB
EMB
35
Montes sur chevauii couverts et pares de
leurs arineSj, dont les saœbues et VeinbOll-
chement aloiént jusques en terre. (Faoïss.,
Chron., Richel. 264i, f» 100 v».)
— Abouchement :
L' emboucltement de nostre sainct père le
pape, l'empereur et le roy, faict a Nice.
Avec les articles de la Irefve, et lettres du
roy a monsieur le scui'^'erneur de Lyon.
MD .XXXVIII. (Acte dêlS38. Arch. cur. delà
France, 1" sér., t. lU, p. 20.)
Voyla le sommaire de cest embouche-
menl, lequel demeurant du tout infruc-
tueux, s'estans obliges la royne et le roy
de Navarre devant que partir "de Monlehery
de n'outrepasser la resolution prinse en
leur conseil. (Beze, Hist. eccles., t. II,
p. 81, éd. 1580.)
Dans la langue moderne, embouchemenl
signifie action d'emboucber.
KMBOUCHEUR, S. m., diseur de fables :
Einboucheur, taletellar. (Palsgrave, Es-
claire., p. 279, Génin.)
EMBOUcnEURE, ombouschure, embou-
quem-e, s. f., désigne une marchandise far-
dée qu'on a essayé de faire paraître plus
belle qu'elle n'était, en mettant le meil-
leur dessus :
Quiconques amènera aucune d'icelles
marchandises esdittes places et marchez,
ou il y ait aucune ambottschure : c'est as-
savoir qu'ilz ne soient aussi bonnes et
souffisantes dessoubz comme en la montre
il forl'era icelles denrées. (1415, Bégt. yen.
pourlajurid. du prév. desmarch., Arcb.
JJ 170, pièce 4.)
Le mesureur qui mesurera blez, farines
ou grains ou il y ait amboiischure... {Ib.)
Si lesdiz jurez et gardes diidit mestier
treuvent aucunes denrées, comme seing
blanc ou noir, sieuf et oint, ou il ait em-
bouqueiire ou autre liqueur adjoustee, de
quoy l'un Taille pis que l'autre, teles den-
rées seront forfaictes. (1424, Ord., xill,
83.)
Dans une reproduction postérieure de
soixante-trois ans, de l'Ordonnance de
1424, emboiigueure a été altéré en embro-
queure :
Et se l'on trouve sain blanc ou noir suif
•ou oingt, ou il y ait embroqueure ou li-
queur, dont l'une vaille pis que l'autre,
icelles denrées seront forfaictes. (1487,
Ord., XX, p. SI.)
Selon Roquefort , en Franche-Comté,
embouchure désigne un biseau de pain, la
baisure.
1. EMBOUCHIER, euboucker, -oclœr,en-
bouqider, verbe.
— Act., boucher :
Et puis reclost l'en la porte et Venboucha
l'eu la bien. (JoLNV., S. Louis, xxviii,
Wailly.)
Eiiiottcfeereldesboucher le pertuis quant
mestiers sera. (1328, Compte de Odart de
Laigny, Arch. IvK 3% 1» 14 r°.)
— Entretenir bouche à bouche :
Et aucunement embouchèrent le cappi-
tame de Crathor touchant la charge qu'il
vouloit baillier au jouvencel. (J. de Heuil
le Jouvencel, f 238 v, ms. Université ) '
Pour scavoir si riea de nouveau
Est advenu en four ne cave
.\tEn qu'a l'yssir de conclave
Un? peu vons en puisse emboucher.
^.^ct. des Aposl., vol. I, f> 3,'i<:, éd. i:;S7.1
Ouy avez par ci devant l'oppiaiou de
ehascuu reste de vostre intencion, a vostre
plaisir sur ce nous emboucher. (D'Auton,
Ghron., Richel. 5081, f» 30 v».)
C'est a dire que celuy que elle nommera
de son plein gré pour son seigneur et
mary ce soitsans contradiction quelconque.
Protestant toutesvoyes... que de lun ne de
l'autre je ne l'a// embouchée, ains luy en
laisse et permets totallement son franc
arbitre. (Le Maire, lUuslr., lî, 3, éd. 1.548.)
— Réfl., s'aboucher :
Mais s'estant embouchez ensemble et
Bourbon et le visce roy, Hourbon tira
outre sans attaquer Florance. (Brant.,
Grands Capit. estrang.,\. 1, cxi, Ribl. elz.)
— Faire emboucher, faire paraître ;
Se je ne te faifi emboucher
Tout maintenant devant le juge.
Je prie a Dieu que le delngc
Courre sur moy et l:i tenipeste.
(Paîhel., p. Si, Jacob.)
— Embouchié, part, et adj., la bouche
remplie :
D'un parler sainct, plein de déception
Le faui parjure est toujours embouché.
(Cl. M.vnoT, OEau., IV, 245, éd. 1731.)
— Fort embouchié, en parlant d'un che-
val, qui a la bouche fort dure :
Le cliiefz des Bourguignons csloit mon-
tes susung cheval /"orf embouchiez , lequel
se effrayt, et emportait le dit s' d'Autel
dedant leurs ennemis. (J. Aubrion, Journ.,
1481, Larcliey.)
— Mal embouché, qui ne cède pas à l'im-
pression du mors :
Sus un coursier mallenbouquié . (Fhoiss.,
Chron., 11,39, Kerv.)
Liquels (coursier) estoit fors et rades et
mal enbouquies. (Id., ib., "V, 229.)
Wallon, Mons, embouquier, introduire.
2. EMBOUCHIER, embonqiier, - cqner,
- ier, V. a., parer à l'extérieur, farder une
marchandise, essayer de la faire paraître
plus belle qu'elle n'est, en mettant le meil-
leur ou le plus avantageux par dessus :
Se blez emboukiez venoit el marquié
nous devons jugier l'amende du mesfait a
nostre volenté.f 1273, Cari, de Ponthieu,
Richel. 1. 10112, f" 159 v.)
Pour garder que nulles denrées embou-
cheez ne mal fresches ne soient vendues
en ladite ville. (1309, Ord., v, 254.)
Nuls ne face fere nulle confiture en
boistes ne en bouteilles embouchié que
elles ne soient de telle matire dessoubz
comme dessus. (1321, Arch. JJ 61, f° 1 r».)
Qui vendera blés eiibouchies, ne autre
grain, il paiera .XL. s. {Ordonn. de la ville
de Reims, Arch. admin. de Reims, t. III,
p. 491, Doc. inéd.)
Uus colers doit estre aemplis de tel cm-
plage et de aussy bon par dedans qu'il est
embouquies par dehors. (1352, Ordomumce
de l'écheoinage d'Amiens sur le métier de gor-
relsrie, an. A. Thierry, Monum. de ihisl.
du tiers êlat', I, 558.)
Que canvre emboucqnié ne canvre mouillé
ne soient vendues a paine de .v. solz. (Sla-
tuts des cordiers d'Amiens, ib., II, 39.)
Que le laigne qui vient en navel ne soit
admenusie ne enbouquie. (Ch. de la fin du
xiv° siècle, Mon. de l'uist. du tiers étal, IV,
24.)
Que nul n'ait waide qu'il soit embouquié,
et qu'il ne soit aussi bon dessoubs que
dessus. (Stat. des marchands de gnéde, xv"
s., ap. A. Thierry, ib., 111, 588.)
Pignolat emboucliié. (Ord. concern. la
vente des denrées au poids, Isambert t. III,
p. 32.)
3. EMBOUCHIER, VOir E.MBnSCHIER.
EMBOUCLER, verbc.
— Act. , attacher, serrer avec une boucle :
4 braiers de cendal, pour façon de
ehascun, et pour les emhoueler en argent,
G s. p. pièce. (1352, Compt. de La Font.,
Uouët d'Arcq, Compt. de l'argent., p. 137.)
.11. grans flacons dorez et esmaiilies.
penduz de tissuz de soye embouclez et fer-
rez d'argent. (1353, Invent, du garde-m. de
l'argent., ib., p. 320.)
Chascun preuoit son cheval de lance
royde, aovnee de penoncel joly, qui incon-
tinent fut emôOMCie sur ceux qui attendoient
qu'ilz feussent receuz. {Perceforest, vol. IV,
ch. 19, éd. 1528.)
— Réfl., au fig. :
Le canal, qui, venant de la graud'mer,
s'emboucle dans ce lieu, est si grand, si
large et si net qu'il suffît pour recevoir
toutes sortes de navires. (La vraije hist.
des troubles, t' 498 v», éd. 1574.)
EMR0ucLEiTRE,em6t(Êfteî(re,s.f., boucle:
En le large a fin or, desous Vcmboucleure.
(Roum. d'Allv.. f° 24'", Michelant.)
Caigne sani cotel e bnele sani ceinture,
A trop vieus espérons e sanz enbugleure.
(Th. de Kf.xt. Gc'sle d'.ilis., Rictiel. 24364,
f» 18 r».)
— Fig., obstacle, embarras :
Train, court, amour, telle cmbouclure
m'ont gendre mainte afîlstolure.
(CoQiiiLL., nias, des ami. et des dam., II, 16 i,
Bibl. elî.)
EMBOUER, voir E.MDORR.
EMBOUFFER (s'j, v. réfl., s'amortir :
Ne voyez vous pas qu'un bonlet de ca-
non donnant dans une balle de laine, de
cotton, de mousse, de plumes, etc., s'em-
b07iffe la dedans, et perd coup, parce qu'il
u'y a résistance. (Cuolieres, Apres dinees,
VI, f» 205 r°, éd. loS7.)
ESiBouFi, adJ., bouffi :
Les despensiers emboufis de bonbance.
(Ross., te Poèmes, 1. 1. p. 57, la Lyre, Bibl. cli.)
EMROUFissEMEXT, cmboff., cnb., s. m.,
bouffissure, gonflement, orgueil :
Paor saut toute plaine d'ire,
^ui trop soloit estre foarde ;
Honte sa cousine regarde,
lit quant si la vit entreprise,
S'a la main a l'espee mise
Oui trop en trenchant œalement :
Souspeçon i'eiKbolJissenietit.
OL nom.
yRose. 15713, Iléon.)
36 EMB
S'a (Honte) la raain a Tespee mise
Qui trop iert Irenchans malemeal,
Soupeçoa i'embmilfissemenl |
(/*.. Vit. Chr. add. la-2-2, f° lU» •) 1
Souspechon i' enbdfissnnevl ■ ,
(U , Val. OU. 1-21Î. f 11. -^
Souspeçoa dVmfto#s.«mfn/. _ ,„ ,„,b-, 1
(M., ms. Corsitii, (° 101 .) I
EMDOUGER, V. a., mettre des poches îi l
un habit : . '
avûit donné un pourpoint et -i' ^ «h»«\*^^
n fiire que la coustunere a\oil cousu
toute matinée pour embouger sa houppe-
lande. (1468, Arch. JJ 200. pièce 117.)
EMBOUGLER, V. 3., dupei" :
Onil, dessus la draperie.
Vrayement, tous avez bien fait peslre
Joceaulme? Qa'esles vous, bon nieslre,
D'emi'oîMifr gens, sainte Marie !
(Palhcl'm, ms. Bigot.)
KMBOULi, part, passé, emhrasé :
Por Tardant midi d'esté
Dont touie terre est emboulic.
{Fables d'Ov.. Ars. SOtlO, f° l'l°-'
EMBOULLEMENT, cnb., S. 111., suhite ar-
rivée :
Il îivoit en voUenté de atTianchier et de-
taicher les cences que ladite abaiee dob-
Yoit, laquelle en dobvoit p "x de llll-" Ibz
chacun an se le dit enboullement des dits
eneubaxade ne fuit venus. (J. AUBRlO.N,
Journ., 1463, Larcbey.)
EMBOULLEB, V. 11., ténioisncr du n.é-
coiiteuteiiient :
Tons se prin.lrent a embonlU'r,
Grongner. hngncr et rebeller.
Quand veircnt la chose ainsy mal duitle :
Sans dire adieu prindrent la fuitle.
(Chrm. de la mhle cite de Metz. Pr. de 1 H. de
Lorr., II, cxsxvu.)
EMBOUQUEMENT, VOir E.MDODCUEMENT.
EMBOUQL-EURE, VOiC EMBOUCHEURE.
EMBOUQUIEU. \ûir ElIBOUCHIER. j
EMBOUu, voir E.yaouRG.
EMBOURDÉ,.adj., menteur, trompeur:
Chis service de miseralion estoit si com
il affermoil plus acceptables au père de
miséricorde... se on i labouroit plus par
exemple que par parole, et plus parproiere
avoec larmes ke par parole emboiirdee.
(Vie de S. Franc. d'Ass., Maz. 1331, f» 33''.)
EMBOURDER, enb., V. n., pousser des
bourdes :
El pour eles soulacier quierent eles cui
que soit en qui ele se fient a cui eles eii-
iourdent. {Li Bestiaires , Richel. 12786,
fo 41 r».)
EMBOURG, embour, s. m., membre do
la fabrique d'une église :
Veruier de Corenol, emboiirg ou fabri-
queur en celuy temps, et gourdoner de
la fabrique de l'église parauchiaul dudit
Pouireutru. (1404, Rôle de S. Pierre de
Porretitruy, Mou. de l'évôché de Bàle,
Vj 197, Trouillat et Vautrey.)
Lequel doyen requis et amatey ledits
embour et es'chevins. (/b.)
EMB
EMBOURGHEBiER, S. HL, bière de Ham-
bourg :
Anres leur premier escot fait et paie,
firent venir cerldns potz de keute et de
Surglebicrs. (1463, Arch. JJ 199, p.ece
396.)
EMBOURRELER, V. a., reinhourror :
Pour faire appareiller la celle de malle
de ladicte ville et y mectre de la toi le,
embotm-eller icelle «t.'"f'=l^,<;P\f '^"^^ %
reure'î pour ce qu elle estoit quassee.
' Tclmpl^de P. Mareau 1408 1410, Com-
mune, xix, Arch. mun. Orléans. )
j EMBOURUEMENT, S. ffl., Ce qUi Sert à
' rembourrer .
' Embourrement ou garniture dont les
femmes usent en leurs habits qu«"? eUes
ont une espaule plus V"'^'„'ï"m fTt '
pour n'apparoir estre bossues. iK. tST.,
DicUonarioliim .)
EMBOURRER, - ower, enb., v. a., rem-
bourrer :
C'est contre Diu de deTourer
S-ame, por le cors emhourer.
(Vers de le mort, Richel. 375. r 33b .;
Pour bourraz achetez pour enbourrer
les fers des moulinsquant en bâties moles.
(1328 Comple de Odart de Laigmj, Arch.
KIC 3S f» 14 r».)
Femme pour embourrer son bas
Perdra plaineraent la i;ranl messe.
(Coacui-. Il"'""- ^'^' Perntq., H, -ne, Bibl. eh.)
D'Asl se partirent Suyces
Quant curent rasibus
Embonrré leurs pellices
De melons et cabus.
{rocs. fr. de G. Mhme. Chans. sur ta bat. de
Marignan.)
Le capitaine Bernardin et ses estradiotz, j
vovans leurs jacquez embourrez en danger
d'é^stre percez, n'actendirent le choc. [\i AU-
TON, Chron., Richel. 3081, f° 27 v.) |
Si avoyent pour deffendre leur fort grans i
basions embourez et l'espee trancbant sans
poincte. (ID., ib., Richel. 3083, 1» 113 v«.)
Pourpoint emboiirré. (Ou 1*'ail, Cont. ,
d'ËHd-., XXXV, Bibl. elz.)
î Au lieu qu'on pense avoir du drap de
pareille laine par dedans qu'on la voit par
dehors, on trouve, après l'avoir un_ peu
porté, qu'on ha du drap embourre.jn.
EsTiEN-NE, Apol.p. Herod., c. 16, éd. 1566.)
; Les marchands de drap embourrent le
1 drap. (ID., ib.)
\ Les hommes qui veulent apparoislre
I "aillards et se veulent marier embourrent
' feur ventre de cinq ou six livres de coton.
(G. BoucBET, Serees, xxvi, éd. 1608)
Embourrer et restablir ses selles. (Lie-
j B.VULT, il/a/s. rust., p. 134, éd. 1597.)
— Embourrer le dos, le pourpoint, battre :
Le Tin. se Dien joye me doint,
Eut peur qa'emhonrrast son porpoinl,
! Et dit qu'el seroit adjournee.
{Débat de Veau et dn vin. var., Toés. fr. des xv' et
XVI» s., IV, 118.)
— Réfl., se rembourrer :
Dames, petit vous honeres
Qui d'antrui kies vom emhoures.
(l'ers de le mort, Uichel. 37.ï, strophe 210.)
EMBOURREUR, emboureur, s. m., qui
earnit de bourre :
EMB
Embourreur, a stutfer, bumbaster, or
putfer np of things with flockes, haire, etc.
(COTGRAVE.)
— Fig.. embourreur de santé, médecin :
Venons a nos embourreurs de santé, par
Dieu si je sçavov au vray quelqu'un qui
me deust délivrer d'une maladie de laquelle
je me sentisse foulé, tiens toy asseure
qu'au lieu de le mespriser il ne tiendroit
point a le caresser, révérer, et en faire
î.rand cas qu'il ne me guenst bientost.
('T\hureau, Prem. dial. du Democritic,
p. i95, éd. 1602.)
_ Fig., embourreur de bât, embourreur
de bas, par un jeu de mots grivois, celui
qui a commerce avec les femmes :
Embourcurs de bastz. (R.^.BEI,., Pantagr
Prognosl. pour l'an 1323, c. 5, éd. s. 1. n. u.j
-Embourreur de bas. (Brant., Dam. gai,
t. I, p. 193, ap. Ste-l'al.)
EMBOL'RUEURE, - ure, - euse, s. f., 0»-
qui sert à rembourrer :
Pour suvdes, ferreuses, ung reslriulif.
emmiole'usês et embourreuses de 1 a ce c
de son dit cheval. il449, Comple de S- Sauv.
de mois, Richel. 6213, f 18 v°.)
Ypocrisie en pomperie...
Kaindra d'avoir belle fourrnre.
Et c n'est que vieille emboarrure. ^
(Eloy Damf.iix.4I., le Livre de la dcablerie. (» .17 '
éd. 1507.)
Pins de bourre et plus de co'.ton
Qu'il ne faudroit pour Vembouncurc
De cent lodiers. „
(R. Belleau, CEiiv.poét., le Mulet, t. 11, 1 bb > .
éd. 1578.)
Ceux qui ont le corps gresle le grossis-
sent d'embourrures. (Mo.nt., tss., i. i,
c. 23, p. 87, éd. 1395.)
' Les eHiftoMTeum de mon pourpoint ne
me servent plus que de garbe : ce ue^i
rien, si je n'y adjouste une peau de lievrc
ou de vautour. (ID., ib., 1. 111, c. 13,
f°491 r», éd. 1388.)
EMBOURREUSE, voir Embourreure.
EMBOURROL'MER, enb., (s't. V. l'éfl., se
tuniéOer :
Laquelle plaie s'enbourrouma ou apos-
tuma! (1453, Arch. JJ 1^7, pièce la3.)
EMBOURSEMENT, mauvaïse lecture,
voir E.\IBOUSEXIE.ST.
EMBOURSER, uiauvaise lecture, vuif
Embouser.
EMBOUSCHER, VOir EMBOStiHIER.
I EMBOUSEME.s-T, enbousemeut, s. m.,
vernis, enduit :
Item que nulz ne puisse enhouser pos.
ne recuïe pos que de tel façon corne i
sont faU car i'enbousement est fais d oes
et de châus ; et quiconques mespenra i
naie?a V s. au roy, et .v. s. a la çonfra-
?fe (Es-r BoiL., Beg. des mesl. elmar-
i chand, i" p., lit- LXXIV, var., Depp.ng.)
Vembou^emenl est fait de cliaux et d,eu.z.
citsA irfh .1.1 187, pièce 193. L eaueui
il'eto'rdonnances:xV413, écrit emboursc-
ment.
EMBOUSER, embouzer, enbouser. ambou-
ser, V. a., couvrir de bouse, de lange, n
boue, salir, souiller :
EMB
EMB
EMU
Li clers maintenant se porvoit
Qui les veut aler ambouinnl.
(Des trtiis Amgles de Compieiijiu; 39, Montaiglon et
Raynaud, Fabl., II, '279.)
— Enduire, crépir :
Niilz ne luiissi' eiibouser pos, ne recuire
pos que do. |p| fiK'on coaiue i sont fais.
{Addition d l'ex. du Liv. des mest. et mar-
chand., 1" p., Lxxiv, p. 157, Lespinasse
et lionnardot.)
Ne pourront (li's potiers) icelles denrées,
ouvrages et marchandises dudit meetier
emboiiser, calniiner ne e.<touper. (14fi6,
Arch. JJ 187, pièce 193.) L'éditeur des
Ord., XIV, il'6, écrit embourser.
— Embousé, part, passé, couvert de
bouse, de fange :
Cria tout liaiilt : Tiers, par grâce pesclie
le ; car sa barl)e est presque toute einbou-
see. (Rab., Gargantua, c. 2, f" 2 r», éd.
1342.)
Le lescher se prévient avec fiente de
beuf, de laquelle le beuf est frotté par tous
les lieux de son corps ou il peut attaiudre
avec la langue ; car ainsi embousé, lamer-
tume qu'il y trouve le garde de se lescher.
{0. DE Serres, Th d'agi-., iv, 9, éd. 1603.)
— Fig. :
Qui (le tel vice est cnhoiises
Se devant mort n'est desbouses
Il mnert comme buef en sa bouse.
(Reclus de Mol., Miserere, Ans. 3I1'2, P •21-2'^.)
Pour laver sa gent et sa geste,
Qui par leur coulpe manifeste
Esloient partout si housé.
Et si ort, et si emhoitsê . . .
(Jeu. de Mebsg, Trésor, 310, .Méon.)
EMBOUTEMENT, enb.,s. Hi., iiUroduclion
forcée, intrusion.
Intrusio, enboutemens. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
EMBOUTEn, enb., verbe.
— Act., embouter de, jeter dans :
S'en infer estoit cent mil ans,
N'ert por ç-oa II tormens mains grans
Dont pecié Toat fait enbjfder.
(Vers de le mort. Richel. S'ir,, f» 311"'.)
— Réfl., s'engager, s'afQlier :
Il furent si rice et si puissant que toutes
manières de gens estrainguiers s'en vc-
Doient deviers yaux et senbouloient de
leurs routes. (Faoïss., Cliron., VI, 94,
Kerv.)
EMBRAim.E, adj., à large tète :
Embrabile, brodeheeded. (P.\lsgr.\ve,
Esclairc, p. 307, Génin.)
EMBR.\CE, - asse, s. f., embrassement :
Ainpiexus, einbrace, vel embracement.
{Gloss. de Couches.)
.Mais s'enlreOrent mainte embrasse
Par souvenir de douleur lasse,
Quand leur mal les poignoit ainsi.
(G. CavsTELLiis. l'OiMrc d'amour, VI, 91, Kervyn.)
La langue moderne a le mot embrasse,
bande d'etolTe, ou ganse de soie, qui est
attachée à une patère, et qui sert à tenir
les rideaux drapés.
EMBRACEOU, VOlr E.\IDR.\SEOa.
EMBR.vcEuuE, - assewe, enb., s. f., le
haut du corps que les bras étroignent :
Grelle est parmi la ceinture,
Biaiis bras, belle cmbraceure,
A acoler.
(Bruxead de Toi;rs, Clians., ras. de Cangé, a' 6:;.)
Eiibracrtire.
(Poët. fr. av. 1300, t, II, p. TOO.)
— Sorte de cage qui entoure les roues
d'un moulin :
Cosper es bois .un. chasnes dout l'en
fist eubrasseiiros pour les roes . (I3ÏS,
Compte de Odart de Laigny, ArcU. KK 3^,
f» 38 r".)
Une tronce de cbasue dont l'en fist unes
embrasseures pour le moulin Adam. {Ib.,
f 74 V».)
Refaire le pout, l'eiibraceure et auves dou
moulin. (/6., I» 278 r».)
Pour faire auves aus cmbraceures des
dictes roes. {Ib.)
EJiBRACiER, -chier, en., an., v.a., pas-
ser au bras, entourer avec les bras :
Puis hurlent les escuz des cotes,
S'ont les enarines enbraciees.
(Dou Cheml. de la ekarete, Richel. 12dG0, f 03"".)
Ke li veust son escu manoier,
Par les enarmes lever et aitbracier.
(Gir. de Vianc. Richel. U-iS. f" l ■;''.)
Il saut en piez, si enbrace l'escu,
Et trait l'espee.
(Ib., f» 18''.)
L'espee a traite fors el l'escu enbracha.
(Guide Bourg., 1185, A. P.)
Mais tant estoient hault montez au vrai jugier
Que uulz ne les povoit par les corps eiiibraclûer.
(Cipcris, Iticbel. 1G37, fSl v°.)
Cilz s'en ala au conte, se l'ala embrathier.
Par tel force l'estraint qu'il l'a fait baaillier.
(Ib.)
EMBiiACLERj V. a., garnir de ridelles :
Pour corde a embracler le Icarete. (1309,
Revenus des terres de l'Art., .\rcli. KK 391,
f« 19.)
EMBRAiDi, pari, passé, embrasé :
Mil foys eu ont le jor la roe si charchie (d'àmes) ;
Saint Pol vit ch:iscune flambant et embradic.
(Des l'oines d'enfer, Richel. 24432, f 93 r°.)
Ce mot est très douteux ; c'est peut être
une faute pour embrandi.
EMBRAiDiR, V. a., revêtif, paver :
Et parferra sou fossé ainsi que il l'a
commericié a ourdir, et porra ce fossé
embraidir de pierre. (1223, Cartul. de
Guise, Richel. 1. 17777, f» 46 v.) Lai. ;
coriare lapidibiis.
EMBRAIER, VOir E.MBROIER.
EMBRAiGNEu, V. a., désifer avidement;
Vers lui s'adrecent qui raies miex,
Li uns devant l'autre s'avance.
Tant veut chascuas sa délivrance, (de leur
[seigneur)
Tant le goulonsent, tant Vembraignent,
Ja i parra se de riens l'aiment,
M'i redoutent péril ne mort,
Poignent par ire et brochent fort.
(r,. de Païenne, Ars. 3319, f 95 v" ; ■• I .Miche-
laot, V. 2282.)
BMBRAMiR, - usmir, enb., v. a., enflam-
mer :
Or entendez, ne vos anuit.
Quel mais terres fisl la nuit
Par l'escitement l'anerai
Qui espris Vot et embrami :
Coiement vint nu lit la tiame
(G. DE Coi.vci, de l'Emper. qui i/arda
Richel. 23111, f° 261''.)
Embrasmi,
iMs. Bruï., r 120».)
— Embrami, \)M-l. et adj., ennauimé,
ardent, avide:
Le destrier broiche, de grant ire embramis.
(R. de Cambrai, Richel. 2193, f° 40 v».)
Li larron, li Dieu anemi,
Qui d'ire sont tuit embrami.
(C. DBCoisf.r, (fe l'Emper., Kichel. 23111,
f» 20fi\)
embrasmi.
(Ms. Bruf., f» 122''.)
Ades résout tout enbrami
De décevoir nos et tenter.
(Id., ib., Richel. 23111, F 273^)
Joie ot illoeques tramis
Une espie qui embramis
Fa de tout ior conseil aprendre.
Et si tost com il pot entendre
Le conseil qu'il orent eu
Es le vous ariere venu
À joie...
(Phil.'de Rejii, Manekine, 04', Bordier, p. 18(1. '>
Le .1. est dessus l'autre engres et embramis.
(Doon de Haience, 7163, A. P.)
EiiBRASABLE, adj-, qul peut s'embra-
ser :
Incentivus, embrasablez. {Catholicon, Ri-
chel. 1. 17881, et Gloss. de Salins.)
Incentivus, embrasable. (l'oc. lat.-fr.,
1487.)
EMBR.vsANT, adj., qui s'embrase, in-
flammable :
Et les fist mettre sur chariots de fer et
emplir de choses de legier embrasantes.
(CouRCV, Hist. de Grèce, Ars. 36S9, f''2ll«.)
EMBR.xNCHiER, - (juier, Y. a., suspendre
aux branches, pendre :
El voult que iceux prestres ou clercs
soient embranquies. {10 déc. 1444, Testam.,
Liasse de contrats isolés, aun. 1439-1444,
Arch. Douai.)
— Embranchié, part, passé, placé sur les
branches, et, par extension, placé au som-
met, pourvu, muni :
Eulx doncques les derreuiers despouillies
et les plus haulx embranclies di5 gloire et
desnucs de leur 1res ancien victorieux
règne, sont venus les François, restifs ja
longuement paravant et rebelles a leur
empire, el es parties d'Europe, portant sur
toutes provinces le ceplre de cremeur. (G.
Chastell., Chron. du n. Phil., Proesme,
Buchon )
II.-Norm., vallée d'Yères, être, rester
embranquié, être embarrassé, comme un
homme pris dans les branches ou dans les
broussailles.
EMBRASÉ, - zé, adj., iiui a des embra-
sures :
Les feneslres et Uimicres que on doit
donner aux gardemauger doivent estre
estroictes de cinq ou six pouces de large,
embrazees par le dedans et par le dehors.
(DELOR.ME, Archil., m, 7, éd. 1S68.)
38
EMB
EMB
EMB
EMBHASEEMENT, enibrassement, adv.,
(Ui éprouvant une chaleur brûlante :
Cuers très enibrassement et aniantmenl et
tiovicement enyvres. (Li Complaignemant de
Vanne, Richel. 423, f» 90'.)
Aucuns l'ont mise (la lauréole) en eui-
plastre avec ses fueilles sans les fleurs a
ceulx qui labouroient embraseement en
chaleur. {Jard. de santé, I, 247. impr. la Mi-
nerv.!.)
EMBit.vsKMENT, S. m., action de percer
des embrasures :
Pour l'embrasement de six croysees eu la
chambre haulte du roy. (1403, Compte de
la gr. command. de S.-Denis, Arch. LL.)
EMBR.VSEOU, - aceor, - eur, - asour,
- asseur, s. m,, celui qui embrase, qui
met le feu à :
ïn<:eBsoT,embrasciir.{Gloss. de Conches.)
lucentor, embraseur. {Gloss. de Salins.)
Incentor, embrasseur, boute feu, ou qui
par maie signification duyt aultrui a mal
l'aire. (J. LAGDAEtJCj CatiioUc., Quimper.)
Embraseurs de maisons. (Coût, de Lo-
dunois, cb. xxxix, art. 13, Nouv. Coût,
gén., IV, 737.)
Vemhraseur, le fléau de sa doace patrie ?
(Hardï, Achille, I, i.)
— Fig., au sens mor., celui qui allume,
((ui excite, qui provoque :
Lî embraserres de luxure.
(G. DE CoiNCi. de l'Emper. gui garda sa cliaslec,
Richel. 231H, f iG'2».)
Autresi comme il l'eut esmeu a ce dire,
et comme il eust esté embracierres de ces
maus. (GuiART,BiÈ/e, Sec. liv. desMachab.,
IV, ms. Ste-Gen.)
Comme se il eust esté embrasîerres do
ces maus. (le, ib., Maz. 684, f 76''.)
Coutrouveur de malice et mauvais em-
braseur de pecbié. (J. VauquelIiV, Trad.
de la Chron. d'E. de Dynler, iv, 9, Xav. de
Ram.)
— Embraseor de (infln.), celvii qui s'ap-
plique ardemment à :
Et que toutz les embrasours d'amener
ou procurer tielï eaquesles en palis pur
saigne ou profit prendre soient punis eu
mesme le maner et fourme corne les jur-
rours. Et li jurroiir ou embrasour issint
atteint neit dount taire grée eu maner
suisdit eit la prison d'un an. (Stat. d'E-
douard UI, an XXXVIII, impr. gotb., Bibl.
Louvre.)
EMBRASEuuE, - we, S. f .,embrasement:
C'est bien feu d'enfer que loiure
Quant gloutonnie est l'embrasure
Et orgueil est flamme d'icelle.
(J. BoncHET, les Regnars traiiersanl, C 96 r",
éd. tS2â.)
Les fueilles et l'escorce de mespile broy-
ées et mises sur cmbraseures de chaleur
y prouffiteut et subviennent moult. (Jard
de santé, I, 294, impr. la Miuerve.)
EMBRAsioN, S. f., inflammation :
L'escorce du pin guerist Yemhrasion
quant elle est mise dessus icelle en façon
pt manière d'emplastre. [Jard. de santé I
S83, impr. la Minerve.) '
EMBRASMIR, voir EMBRAMIR.
EMBR.vssEE, omb., embracite, embra-
chie, s. f., enibrassement :
Molt leneez douce braciee,
Unques le ne fu rmbraeiee
Quant vos Deu enfant teneez.
(De .T. gaad. B. .V., ms. lîeims I^^ , C 133'".)
La ou ilz firent leurs embrassées et fes-
timens, qui furent moult joyeux a ung
cliascun. (Relat. df l'entrevue de Charles le
Témér. et de Loui.'^ .Vf, a Péronne. dans les
3/m. de Ph. de Commynes, t. III, p. 228j
Soc. de l'H. de Fr.)
Et la se firent les embrassées et les hon-
neurs a cheval de l'ung a l'autre. (G.
Chastëll.. Chron. des J). de Bourg., III,
16, Buehon.)
Quant... a son col, par donlces embrassées,
Gecté se fat..
(0. DE S. Gel., Enéide, Richel. 861, f» 13''.)
Amhrassees redoublées, sans en eslre lasses.
Par tant de divers lieux, que plus fusraes lassez
Que n'est lierre au mur. qui ne laisse rien vayde.
(Poés. du roy Franc. [", p. 132, Champollion-
Figeac.)
Kn te cuidant donner une embrassée.
(Cl. Mar., £»., I. f» 33 V», éd. 153S.)
Embrasse moy d'une lonj^ie embrassée.
(Desport., Bergeries, v, Bibl. gaul.)
Et tenoit sa Junon d'une douce embrassée.
(Jamvn, Iliade, xim, éd lô"7.)
La grande ardpur sera passée,
Apres la première embrassée
CSiDiLET, Coniramour , p. 219, éd. 1581.)
, Apres mainte embrassée.
Lice chande, elle estoit moins soûle que lassée.
(J. Vado-, Sa/., I, a Cl. d'Angennes.)
Comme une tendre vigne a l'ormeau se marie
Kt de mainte embrassée autour de lui se plie.
(Ross., Ed., m, Bibl. elz.)
— Brassée, ce qu'on peut embrasser :
Cresus voyandt l'homme ainsy defformé
luy donna joyeusement, riantet mocqnant,
tout ce qu'il avoit hors portet. combien
qu'il avoit trangresset l'ordre d'une em-
brachie. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux., II, f» 17 r».)
Si pensay que pour l'amour d'elle (la royne des
l-Vnges)
Je lonray les femmes de bien.
En faisaot une œuvre novelle
Vambrassee de viez marrien.
(Bouton, Hiroir des Dames, ap. MicuiDLT, Dance
aux aveugles, p. 1S8, éd. 1718.)
Il faut tenir les bottes grosses d'une
embrassée fraischement, ou en celier, ou
en cave. (LiEBADT, Maison rustique, iv, 7,
éd. 1638.)
Embrassée, pour embrassement, s'est dit
encore au xvii« s. :
Embrasse-moi d'une longue embrassée.
(Sandras, la France Galante, il"' de Main-
tenon.)
Cf. Embrassement.
1. EMBR.\ssE.MENT, - cenient,- chement,
s. m., brassée, ce qu'on peut embrasser :
Tray donc tout Vembrachement entre les
champs, et le bois, et met ton limier de-
vant toi. (Modus et Racio, ms., f- 15, ap.
Ste-Pal.)
Cresus luy offrit prendre ottant d'or en
ses trésors qu'il en pourroit porter d'ung
embrachement. Cil vesti une très grande
ro'.e et chaiute la ploya en large, sain et
chaussié de très larges houseanx se pros-
terna sur le plus graudt des monceaux
d'or qui luy furent monstres. Et quandt il
eust empli ses houseaux et puis son sain,
puis son bonet, ses manches et ses joes il
issi a grandt trnveil. Cresus voyandt
l'homme ainsy defformé luy donna joyeu-
sement riaut et mocquant tout ce qu'il
avoit hors portet, combien qu'il avoit tran-
grcssetl'ordre d'une embracbie. (Fossetieb,
Chron. Marg., ms. Brux., II, f» i'O r«.)
2. EMBR.\SSEME?«T, VOir EMBR.\SEE-
MENT.
EMBRASSEUR, VOir EMBRASEOR.
EJIBR.ASSEURE, VOll' EMBRACEURE.
EMBR.*.Tz, S. m. pi., embrassemenls :
El il, privé des emhrats d'Ascanye
Secours requière a tel qui le luy nye.
(0. DE S. Gelais, Eiieid., Richel. 861. f" 41''.)
Et leurs enlfaus tenuz entre leurs bras
Monlt fort serrovent par curieux embratz.
(1d.. iV'., P -iS''.)
E5IBRAUDE, S. f., sortc d'Ornement :
Et qu'ils eieut draps pour lor vcsture ou
cliauceure dont le drap entier ne passe
deux marcz, et qu'ils ne usent drap de plus
haute price delour achate n'autremeut. ne
nul d'or ne d'argent, n' embraudes ne anelx
d'or ne d'argent ne rions appendantz des
dites choses. (Sta t. d'KdouardJI/, an xxxvu,.
impr. goth., Bibl. Louvre.)
EMBRECHiER, V. a., mot doiiteiTx expri-
mant l'idée de surpasser :
Ne purquant vus di sapieuce,
Nature(le) enbrrehie science,
E mes ke ja n'usse dit ceo k'est avant
Fors sus le sen ke est ensivant.
Enfin vus suflîsera asez
A tuz vos eovres ke ferez.
(P. d'Aber.nl.v, Secrei des secret. Riche!. 23107,
f» ITS»".)
EMBRECONos, - oux, adj., couvert de
broussailles •
Et alire les aspres costes.
Les trabuchaz et les leus rostes,
Embreconou.r, desavniez.
(J. DE Priorai, Iav. de Yegece, Richel. IGOl,
r43=.)
EMBRELiN, S. m., désigne un petit do-
mestique :
En ce temps je n'eslois qu'un petit embreliu.
Goujat suivant la cour, mais pourtant bien malin.
(L. C. Discret, Alizou, i, 3, Ane. Th. fr., VllI,
iOG.)
Le langage rémois appelle emberlin un
petit enfant qui gène.
EMBREOX, s. m., membrane :
Lui donne dessus la cuisse d'une pou-
lette toute chaude, et le cuer, et soit osté
\'em,breon qui est sus la cuisse. (Modtis et
Racio, ms., f» 115, ap. Ste-Pal.)
EUBRER, voir Embler.
EMBRES, voir Empres.
EMBREUVER, VOir E.MBEVRER.
1. EMBREVEMENT, VOir E.MBRIVEMKNT.
2. EMBREVEMENT, VOir E.MBRIEVEMEKT.
EMBREVER, 'VOir ESIBRIEVKK.
EMB
EMB
EMB
39
EMBREVEURE, VOir EUBRIEVEURE.
EMBREVEUSEMENT, VÙIT E-MBRIVEUSE-
MENT,
EMBRicHER, V. 3., mettre dans la cage,
pris au fig. :
Orgueil est trop manveise vuivre.
Mal le fait o soy embricher.
Orgueil fait l'omme trébucher.
'J. Lefebvre, Resp. de la mort, Richel. 99i,f° 1"'.)
EMBRicoxER, - OHiier, verbe.
— Act., corrompre , séduire, rendre
lâche, amollir:
Qui bien veut amour descrire.
Amours est et maie et bonne ;
Le plus mesurable enivre,
Et le plus sage embriconnc.
(Robert la Chievre, m' Chans.)
Et le plus sage embricone.
(Id., Richel. 844 et 1S91.)
Ainsi me sçut amours embriconner
Qui pour ma mort m'a fait ades penser
La ou valours et amours me deffeot.
(Blond, de Neelle. Chans., \u, Tarbé.)
Ceulx contrefont les pulains qui comme
bestes cornues vont les testes levées par
les rues et carrefours pour embriconner et
envelopper ces musartzet folastres portantz
leurs queues entre leurs bras. (C. Mansion,
Bibliolh. des Poet. demetam., f Hi r»j éd.
1493.)
— Nentr., devenir lâche :
Einsi me fait amours t'vtbriconner
Que pour ma mort me fait ades penser
La u valours et raisons me deffent.
(Blond, de Neelle, Ckaiis., Richel. 844, f^^SSr*'.)
E.MBRIDER, enb., verbe.
— Act., brider :
Sera mondit cheval enbritlé d'un frein.
(1386, Procez et duel de Beauman., ap. Lo-
bin., 11, 67o.)
La dame le coursier saisy
Et Yembrida d'un frain doré.
(Lefraxc, Champ, des Dam., Ars. 3121, P 9^)
La manière de bien embridcr, manier,
et ferrer les chevaux. (Sibilet, Contra-
mour, Ep., éd. 1381.)
— Fig. :
Quant Roy Loys embrida Jennevois.
iPocs. fr. de G. Alione, Vers sur les fais des Fran-
çois eu Italye, Brunet.)
— Réfl., tirer sur la bride :
Tant fort s'encoeurt, tant fort s'cmbridc
Qu'il en pert la vene et la voie.
Si lui fault mettre bonne bride
Qui le conduise et le convoie.
(Lefranc, Champ, des Dam.. Ars. 3121, f° 8'.)
Tant il (le cheval) s'embridoit bien, et
fronçoit le col. (Amyot, Tlieag. et Car.,
eh. VII.)
— Embridé, part, passé, bridé ; au fig. :
Estes vous yvro on embridé
Et plain de tout ingratitude
Contre Dieu?
(Farce de Colin qui loue et despile ùiett. Ane. Th.
fr., I, 248.)
Il tient tant d'ennemys enbridez. (Calv.,
Leit., II, 123, Bonnet.)
— Mal embridé, qu'on a peine à tenir en
bride :
Et lors dudit vice il se corrigoit on de-
mouroit obstines et de tous cogneus et
comme mal cmbrides. (Maiz., Songe du viel
peler., III, 56, Ars. 2683.)
EMBRIEFURE, VOir EjIBRlEVEURE.
EMBRIEPVER, VOIT EMBRIEVER.
EMBRIEFVEURE, VOir EMBRIEVEURE.
EMBRIESVER, VOir EMBRIEVEH.
1. EMBRiEVEMENT, cmbrcvement, enb.,
s. m., écrit, lettre, afflch?, ouvrage :
En ses escriptions
E en ses sainz enbrevfmem.
(Ben., D. de Horm., II, 42032, Michel.)
Qui mun non demande, Thomas ai non de Kent,
Et pur ceo nie nom en cest enbrievemenl.
(Th. de Kent, Geste d'Atis., Richel. 24364,
[» 44 v".)
S'il ne faille commandement
Dont vous vees Vembrierement
La deseure en cet marbre escrit.
(blancandin, Ricliel. 373, f° 236".)
Dont vos veoz Vembrevement
La desenre en cel marbre escrit.
(rt., Richel. 19152, I» 178''.)
En la cilé s'espart (l'ean^ et noie tant de gent
Nés poroit on nombrer par nul enbrevement .
(Relias, Richel. 12558, f° 6^)
Et par nostre licence a la requeste dez
dictes parties fu leus uns embrievemens
par escript par la bouche doudit W. con-
tenant la fourme qui s'ensuit. (1327, Cart.
digny, Richel. 1. 9904, f» SS'-.)
2. EMBRIEVEMENT, VOir EMBRIVEMENT.
EMBRiEVER, enb., - iesver, -iefver, em-
brcver, enbrcver, anbrever, embevrer, v.a.,
écrire, mettre par écrit, rédiger, enregis-
trer, inscrire :
Et de l'escole refu bien avisez
Tant que bien sont escrire et enlrieirr.
(Le.i Loh., Ars. 3143, r 2».)
Par dons feiz est cnntez
U sis est enhrevez.
(P. DE Thao.n, Cumpoz, 2103, Mail.)
E li dus fist tôt eiibreiier,
ÎVes fist e chevaliers nombrer.
(Wace, lion, 3" p., dilO, Andreseo.)
Celés (lois) ke firent li saint bnme enbriever.
(Garn., Vie de S. Thom.. Richel. 13513, P 21 r°.)
Li chanoine lut embrevereni ,
Pur édifier antre gent
E k'il ne dntassenl neent.
(Marie, Pnrg. de S. Patrice, 430, Roq.)
En .1. moustier ert Basin enterré.
En .1. sarqu on il estoit poses.
Ses nons estoit par desore enbrieves,
Uidieri, Richel. 24368, F 32».)
.nu", et .vu", en sont de l'ost torné,
Gascoins et Angevins, ains n'an i ot J. d'el.
Et Karles l'emperere les a tous anbrevez.
(Gui de Bourg.. io< A. P.)
Bien sot romani et bien sot lire.
Bien embevrer et bien escrire.
(Mhis, Ars. 3312, f° 122=.)
Et maintes bonnes gens dont li nom ne
sont mie escrit ne embrievé en livre. (Vil-
LEH., Cong. de Constant., xxviii, P. Paris.)
Leissié a nostre visconte o nostre bailli,
atacbier et enbrever les chatels del mort
qui seront trové el lai fié a la vaillance
d'icele dette. (Gr. charte de J. s. terre,
Cart. de Pont-Audemer, f 83 r», Bibl.
Rouen.)
De loles genz tant i Tenoit,
Qai del nonier s'enlrcmettroil,
S'il n'erent einz eiibrevez,
James ne serroient nombrei.
(G. Gaijiar, Chron., ap. F. Michel, Chr. anol-a.
I, 36.) ■
Chea que l'eafaul quémande fet la dame embriever.
(Gaufreij, 3734, A. P.)
Turpins, l'arcevesqes de Rains,
Ki semons i fa premerains,
Nos liesmogne par escritnre
El l'uevre el toule l'avenlnrc ;
Qnar il embrieca de sa main
Et le premier el le darrain.
(Ph. MonsK., Chron., 5150, Reiff.)
Quant la dame ot lot son pencé
As tables mis c enbrevè.
Closes les a.
(Vie du pape Grég., p. 24, Luzarche.)
Quant li convens aura mangié. les nou-
nains ki sunt embrievees au niandé de cel
jour doivent aporter en cloistre le eaue
quee les meesmes doivent avoir chaufee.
[Règle de Citeaitx, ms. Dijon, f» 23 r°.)
Se li chantre n'a espasse de embriever
si devisera par signe celés ki premiers
doivent vellier. (Ib., f° 123 r°.)
Le-viscount face enbrever lour nosmes,
et les nosmes des plegges. (Britt., Loix
d'Anglet., f'er", ap. Ste-Pal.)
Encontre ces fais chi que tous aij embriesves.
(Geste des ducs de Bourg., 4677, Chron. belg.)
- Fig. :
Ce dit Labam cui moult en grieve.
En son cuer leus duels eu enbrieve,
Bieu peu a que toz ne forsaoe.
(Evr.AT, Genèse, Richel. 12437, P 39 T°.)
Ce fist envie qui trop grieve
A celi qu'en son cuer Venbrieve.
(In., ib., P 76 v°.)
— Embriever d Clermont, loc. prover-
biale renfermant une menace dont le sens
nous échappe :
A quoy icellui Regnault dist au sup-
pliant: Je te vois embriefver a Clermont.
(1373, Arch. JJ. 105, pièce 3.)
EJIBRIEVEURE, embriefceure, embrie-
fure, embrevenre, s. f., minute, original
d'un acte :
Pour faire les registres des embrieveui'e.-i
et mémoires et de tout ce qui vient a l'as-
sis de ladite ville. (RoisiN, ms. Lille 266^
p. 36.)
Registre ou embreveure originelle. (Coût,
de Cambrai, tit. m. art. 8.)
Embriefures d'obligations et de contracts.
(Cliart. de Bain., cix, 6, Nouv. Coût, gén.,
U, 131.)
L'embriefveure d'un establissement. (1577,
Valenciennes, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
EMBRiGAXDixÉ, adj., armé d'une bri-
gandine :
Deux bonmes après eux, embrigandinez
et empoint. {Mist. du siège d'Orl., p. 304,
Guessard.)
EJiBRiGUEn, voir E.mbriquer.
EMBRiQUER, cmbrigucr, v. a., embrouil-
ler, embarrasser :
Toute sorte de biens, maisons, terres,
vignes, près, et autres possessions de gens
40
EMB
laies, se trouvent avoir esté chargées par
les ecclésiastiques de tant de nouvelles
censés, pensions, et rentes volantes qu il I
s'en trouvent peu qui n'eu soyent embri- |
guees. (Gentillet, le Bureau du Concile de j
Trente, p. 360, éd. I086.J I
— Réll., s'embrouiller, s'embarrasser :
.... Qui delesse on fnil par wje oblique
Ces quatre poins, qui sonl li vray moyen
De bien parler, on l'un li'eulx il s'eiubrique,
Si comme fait le foui phisicicn
Qui veult ouvrer et n'est praticien
Es corps humains, dont pluseurs sont en biere.
(EusT. Deschamps, Balade, Comment tout liomme
de pratique doit parler selon relhorique, Richel.
8iO, i" 38i^)
EMBUisEURE, c. {., lambris :
Ou en faicl (de l'azur) les voultes et em-
briseures des logis, pnlays et cbasleau.v.
{Blas. des coiil. en armes, f» 30 v% éd.
loll)
Cf. E.MBHISSER.
EMBRisiEii, - briser, - brissier, enb.,
verbe.
— Act., briser, rompre :
Intero, is, eucasser, cnbrisier. {Gloss. de
Salins.)
Mlero,embriser. (J. LAGADEVC,Catholicon,
éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl. Quitn-
per.)
— Fig., rompre, enfreindre, violer :
Les commanz Damrideu convient touz aemplir.
N'en doit nnlz embrisier qui s'anrme vult garir.
(Poème mor., ms. Oxford, Bodl. Canon, mise. H,
f» 60 T" )
S'il les comanz de Deu ne forfait ne emhrise. j
(Ib-, f°Gl ï».)
Por droit faire a cbascun soi doit bien travillier
Par dons ne par promesses ne se laist embrisier.
(Ib., f 4G T°.)
Et fist faire grans fosses tout autour de
son liost, par quoy on ne les peuist enbris-
sier ne destourb'er. (Froiss., Cliron., V,
83, Kerv.)
— Neutr., être enfreint :
Ke nostre donation demoire ferme a
tous jours sens embrisier. (Trad. du xiii'
s d'une ch. de 1184, Cart. du Val S.Lam-
bert, Ricbel. 1. 10176, f° 3 r».)
Ke ceste donation demoire ferme sens
enbrisier. (Trad. du xili' s. d'une ch. de
122b, ib., f° 5\)
Lesquelles franchises... voulons rema-
noir eu leur forche et vertus sans embri-
sier aucunement. (24 fév. 1394, le Nouveau
jet, Arch. Liège.)
Avons faite par manière de status, les or-
dinanches chi après decUrcez a dureir sens
embrisier le spasse de cent ans. (J. de Sta-
VELOT, Chron., p. 33, Borgnet.)
EMBRissER, V. a., recouvrir d'un lam-
bris, et par extension, recouvrir d'un tapis :
Chambre ou, pour faire nn donlî marcher.
On a emtrissé le plancher.
(1538, les Blasons dnmesliques, Vais. fr. des xv'
et XVI s., t. VI.)
Cf. EUBRISECRE.
EMBRivE, enb-, S. f., mouvement impé-
tueux, impétuosité :
Geo dist Plines, sis movcmens
Est de Ven'jrive des granz tenz
Qui es cavernes snnt parfondes.
(Des., 0. de Norm., 1, 41, Mic'ael.)
EMB
EMBRivEJiENT, - brevemetit, - briève-
ment, s. m., impétuosité, course impé-
tueuse, mouvement impétueux :
Li embrivemenz del flul esledeced la cité
Deu. (Lib. Psalm , Oxf., xlv, 4, MiclicL)
Lat. : Flumiuis impetus.
Une fontaine née de veines aflluenz apa-
rut laquele par son emfti-fremeiitvomissanz
un fiueve s'aouvri. (l'ie S. C(m., Richel.
818, f» 295 r'.)
II ont decorement
De Liban par embriremenl.
(Macé de L.i Cn\P.iTÉ, Bible, Richel. 401,
t» M-2\)
Cetes ayvps sont voyreracnt
Menées par embrivemenl.
(lo., ib.)
Vient li monstre la mer fendant
A Vembrietemeiil de son pis.
{Fables d'Ov., Ars. 3069, i° C'I'.)
En ce cruel embrievemeiH
Que Pluto ravi Proserpine
Churent les flours a la meschine.
(/*., f li'-)
En Y embreremeni de lenr yre
Firent aporter leur navie
Pour rescone leur suer ravie.
(Ib-, i" ICI'.)
Mouvement accidentel qui lor vient del
embrivemenl del firmament. (Introd. d'as-
iron., Richel. 1333, f" 23^)
Par tel embrievement comme il avoienl
les aueniis desconfiz et cbaciez il ont leur
lentes occupeez et prises. (Bersiure, ï*.
Liv., ms. Sle-Gen., f» 37».)
1 Cf. ESBRIVE.MENT.
EMBRivER, enb-, verbe.
— Neutr., se précipiter :
Enbriverent en mei li fort. {Lib. Psalm.,
Oxf., Lvm, 3, Michel.) Impr., enbruierent.
Lat. : liTuerunt in me fortes.
Embrive sur els crieme e pour. {Ib.,
Cantic. Moys., 18.)
— Rén., se précipiter, faire quelque
chose avec impétuosité, avec empresse-
ment, s'empresser :
Et s'cmbriva etemprist guearre
Vers celui qui fist .-iel et terre.
(Macé de la Ch.vr;té, Bible, Richel. -101, (° 9o .)
Alant s'enbreie et monte s'en
Seur une roche ou la mer bat.
{Fables d'Or., Ars. 5060, f» 160'.)
Quant cil qui estoient defors les portes
oirent ce, raeintenant il s'embrivenl dedenz
|.or veoir la merveille. (Vie S. Mari., Ri-
chel. 818, f» 289 vo.)
Com li fitz ou prevost la cuida toucher
(Sle-Agnès), la clartez s'embrieva en lui.
■{Vie Ste- Agnes, Richel. 20330, f° 34».)
Bas-Vendômois, embrayer une voilure, la
mettre dans la voie, la faire avancer.
Morvan, s'embruer, se mettre en train.
Jura, embruer, mettre en Irain ; s'embruer,
se disposer à courir, à sauter. Suisse rom.,
s'embrier, s'élancer, se mettre en train.
Cf. ESBRIVER.
EMBRivEUSEMENT, cmbrev-, adv., im-
pétueusement, témérairement :
EMB
Et qui pense qu'en fables ait
Autre sens, autre enlendement
Ne doit trop embrcvemenieiit
Blasmer la fable ne reprendre.
{Fables d'Ov.. Ars. 5069, f° 2-29=.)
EMBUOCHEtiR, S. m., cclui qul embro-
che, pris dans un sens grivois :
Ventre saincl gris, quel gaudisseur,
Et quel embroeheur de cousine !
{Farce de Pernet qui va au vin, Ane. Th. fr., I,
198.)
1. EMBROCHiER, - cquer,-guer, verbe.
— Act., mettre en perce :
Qu'il UH le mellissent point d'aultres
vins, quant il serait embrochiez. (J. Au-
BRIOX, Joitrn., 1481, Larchey.)
— Terme de médecine, arroser :
Et embroque le leu d'aiguë forment
froide. {Cyrurg. Albug., ms. de Salis,
f° 122'.)
S'ilz ohlieut a picer ou a chier frotcs luy
le penil et la veeye et le ventre, et les em-
broques deaue de décoction d'orge. (B. DE
GORD., Praliq.. II, 12, éd. 1486.)
Si une portion de la partie suppuree est
corrompue il la fault iucontineut couper
ou inciser par scarifications qui entrent
bien avant, et après Vembroquer avec eaue
salée, et finablement v appliquer ung em-
plastre. (Tagault, Insl. chir., p. 72, éd.
1349.)
Aucuns embrocquenl la fleur en farine,
de la gentiane avec eau ardent, dans la
corac des besles lesquelles ilz savent, ou
souspeconnent estre attainctes de venir en
pasture. (EvoN., Trésor, c. xxxviil, éd.
1333.)
Le jus de ceste rue, tirée en vinaigre,
est singulier aux frénétiques, le leur distil-
lant et embrochant sur le cerveau et surles
joues. (Du Pi.NET, Pline, xx, 13, éd. 13S6.)
Nous y appliquerons un bendage con-
venable, et jusque^ au troisième jour
l'arrouserons et bacinerons avec d'huile et
de vin. Vul?aireniont on dit cela embro-
quer. (Dalekh., Chir., c. m, éd. 1370.)
2. EMBROCHIER, VOlr E.\1BR0XCHIF.R.
EMBROCQUER, VOlr EmBROCHIER.
EMBRODÉ, adj., brodé, couvert de bro-
deries :
Un fanon et amite tout d'une sieute em-
brodes ove popejaies. (1403, de Jocatib. et
veslim.capellœ Reg., Rym., i" éd.,Vlll, 296.)
Ceste chape est de beaucoup plus riche-
ment embrodfe que je ne pençoye. (Palsgr.,
Esclairc, p. 333, Génin.)
Son habit esloyt tehement embrodé et
embossé qu'il sembloyt beaucoup plus
riche qu'il n'estoyt. (1d., ib.)
EMBROER, voir E.MBROIER.
EMBROi, s. m., arme qu'on enfonce dans
le corps :
Et dist : Je samble le sengler.
Quant voit l'espiel vers lui torner
Droit celé part aqeut sa voie.
Si se ûert dedens et embroie.
Si comme cil qui mort ne doale.
Qui l'entraille li perce toate....
Tôt autresi est il de moi;
Eu l'espiel sui et el embroi,
Si m'oci tôt a essieut.
(G. de Palerme, Ars 3319, T 8T r».)
EMB
EMB
EMB
'il
1. EMBROiEu, - oyer, - oiler, embraier,
embruijer, e jibruer, enb., verbe.
— Act., engager, Oser en perant, en-
foncer, plonger :
Et une espee ot fnhroie
Parmi l'elme eos eo la teste.
(Percerai, ras. Berne ll.'î, f» 91V)
V.a l'esru J'olifanl esl li brancs enbroies : j
l'or nn poi qu'ai relraire n'est par mi peçoies. !
{Rmm. (i'ÀlLv., P 10", Miclielanl.)
La coiffe li a Inle en la teste enbroie.
iConq. de Jerus., 3171. Hippeaa.)
Du Sarrazin a retret son espee
Qu'il li arail enz el cors emhriir.
(Mm. de Narb., Richel. 213G9, P 81 v°.)
Et le branc en Gst enbraler
En l'ianme jusqu'au chapeîer.
(Yiaitt, Uichel. U33, f° -28 r».)
Fiert le viconte d'.\marie
En l'iiuiue suz don branc d'acier,
Qae lot li a fait nnbroier.
(Athis. Ars. 331-2. P 9<i'.)
Sa laoche en l'esca li embroie.
(R'.chars le bkl, ms. Turin, f° 111''.)
U corps, parmi le cuir, ses onglez li emiroie.
Que devers les entraillez li descouvri le foie.
(Dojn de ilaience, 13 U, A. P.)
L'espee li embroie jusqu'en l'escbine.
(Arlur, Richel. 337, f° 22J'.)
Et l'espee i descent par tel ravine que
tote li embroie jusqu'en la bouele. {Ib.,
{" 221=.)
Toutes voies fu li coh si grans que ses
clievaus l'emporta plus d'un trait d armes
(larbastres qu'il ne sot onques ou il fu, et
Lancelots'en passe outre et emporte s'espee
tout enbroie eu son elme. {Artur, ms. Gre-
noble 37S, f« 63=.)
— Abs., comme enfoncer :
Parmi le cors le bon espiel li rant,
Li dux embroie et cil se tient fermant.
Et Grailler brait quant il la plaie sant.
(Raimd., Oijier, 116Ù9, Barrois.)
Si voit celuy qui tenoit le glaive pour
Iny ferir paruiy le corps, et il abaisse son
glaive et met l'escu devant Uiy, et quant il
voyt que il approuclie si s'elïorce tant qu'il
peut, si heurte l'escu et embraye dedens.
(Lancelot du Lac, 1" p., ch. 70, éd. 1488.)
Littré, qui donne ce dernier exemple
sous le mot embrayer, écrit embruyer.
— Rén., s'enfoncer :
Je samhle le sengler.
Quant voit l'espiel vers lui torner.
Droit celé part a(ieut sa voie.
Si se fiert dedans el embroie.
(Guill. de Païenne, Ars. 3319, (' 87''.)
Et cil s'alerent enbrniier.
(Aire per.. Uichel. 2168, f 13=.)
— De mà.nie pour signifler faire l'acte de
la copulation :
Tant qu'un homme peut faire ses dévo-
tions a sainct Guignefort, se remuer et
s'embriier, il peut engendrer. (Choliehes,
Apresdiiiees, vu, f° 230 r», éd. 1387.)
2. EMBRoiER, - oer, - aler, enb., v. a.,
couvrir de boue ; plonger dans la baue,
dans la fange :
Giil lis el braioa enbraier
Oa le triverent trois beroher,
Sil bâtirent con asne a pont.
(Renan, 10769, .Martin.)
T. in.
— Embroie, \>Avl. passé, couvert de boue
ou d'une saleté quelconque :
Et ensi come il entra en la salle a Paris,
il fu appareilles qui le feri d'un froumuge
enlissielé ami le visaue. par le conselgle
conte d'Artois qui onkes ne l'ama. Et li
rois s'en ala devant la roine tout enbroiies
et li dist ensi l'avoit on atourné en son
conduit. {Cliron. de Rains, c. xxv, L.
l'a ri s.)
— Fig. :
Qui don monde exl bien embroez
\ enviz en est remuez.
(Vie des Pères. Ars. 3641, f° -15''.)
EMBRoiLLiR, - outllir, eJib., verbe.
— Neutr., se brouiller, se troubler :
Foudres clieir, fluns sourundoier, e mers
enbroillir. 'Seer. d'Arist., Richel. S71,
f» 128'.)
— Réfl , se salir ;
0 quel malheur et quelle douleur dure
Qnant un haut nom s'emhrouillil en ordure.
fCt. ('hastellain, Miroer des nobles hommes de
France, vi, -212, Kervyn.)
— Embroilli part, passé, sale :
Nape aront orde et embroiiillie.
(E. Deschajips, Poés., Richel. 840, f°3oi'.)
Suisse rom , embrouler, enduire d'une
substance sale.
EMBRoii.oiR, s. m , bàt:in qu'on intro-
duit dans une corde qui entoure un ballot,
et qu'on tourne jusqu'à ce que la corde
soit assez serrée :
Un baston appelle embroiloir de char-
rette. (1412, Aich. JJ 166, pièce 326.)
EMBuoiR, V. a., brûler :
Se rois ou quens tombe a d'argent
Et en enfer embroist l'ame.
Que li valt lors sa riche lame ?
(G. riF. Coixcr, Doul. de la mort, Richel. 23111,
V 300V)
1. EMIIROISSEMENT, VOir E.MBllUISSE-
ME.NT.
2. EMimoissEMENT, - oicemetit, adv.,
impétueusement :
Impeluose, embroissemeiit. (Gloss. lai.-
(jall., Uichel. 1. 7692.J
Impetuose, embroicement. {Gloss. de
Conciles.)
E1IBROIS3ENT, adj., inipétuoux :
\mpetaosus,embroissens. {Gloss. lat.-gall,
Richel. 1. 7692.)
EMBROX, voir E.VIBROXC.
EMBRONC, embrunc, ambrunc, embron,
1 enbronc, enbrunc, enbron, ambron, em-
brong,embront,enbroil (rime^adj, courbé,
i baissé, pe.iché :
Li empsrere en tiit snn chiel enbrunc.
(Roland, 214, Muller.)
Oit le Girbers, si tint le chiaf enbron.
(Les Loh., ms. Montp., t" 218».)
, Plus bel de lui ne convint qu'îrre.
Mais embruns fu un poi vers terre.
(Ben., Troies, Richel. 373, f^ 79"^.)
Mais un poi ert am'irms vers terre.
' (lu., ib., Ars. 3314, f» 3iV)
Il meisme chevaclie. ambrons, l'earae aclin.
(J. BoD , Sa.r., cclwm, Michel.)
Li cops gueani. si a torné enbronc
Les le coslé sus l'anherc fremillon.
(RiiMB., Oijier, 11737, Barrois.)
Au torner que il fist, li fisl le cief enbron.
(Roum. d'Alix., C 8", Michelanl.)
Por çou qu'il fu pensis, a sa compagne raorne.
S'aperçoit bien Porrns que ol le teste anbronc,
Qu'il ot oi tel cose qui a nul preu ne toroe.
(Ib., f ;'G''.) Lnpr.. arbrone. Var., ambrjne.
L'enfes Bernier leooit le chief enhrun.
(Raoul de Cambrai, Richel. 2493, i" 14 r».)
Eq costé s'esgancbisi, Il cox descent enbron.
(Cliev. au cijtjne, I, 127, Ilippeau.)
Les plusors fait fors des arçons
Chaoir a terre tos enbrons.
(Dnrmars le Gallois, 13703, Stengel."
Candace tent le chef enbrunc.
(Prolhcslaus. Richel. 2169, f" 14=.)
Et la bele souspire et tient le chief embron.
(Gaupeij, So4i, A. P.)
Tant vassal charchié d'armeures
Embronc sus l'arçon de la selle.
(GriART, Roy. lign., 16378, W. el D.)
Lors s'assist sor l'esponde et linl le chief enhron :
Lors s'apensse et porpensse. a cui dira son bon ;
Quant tant ot porpensse, si dreça le menton.
(Uc Gaulier d'Aupais, p. 23, .Michel.)
L'esca encontre son pis serra ;
El hiaum enbrinis, la lance en poing.
(I. Bbetex, Town. de Chauvenei, 48J, Delmolle.)
Chascuns tint sa lance enpoingoiee,
El fichiet dessous l'elme emSrons
.Muevent chevaus des espérons.
(Couei, IdGO, Crapelet.»
— Sombre, morne, soucieux :
Quant li cuilverz ol les respuns
>'e fu mie pensis n'embrnnes
Qui haitez e pleins de jotance.
(Ben., d. deNorm., 1, 1609, Michel.)
Mais luz pensis e tuz enbrons
Tint un baston.
(In., (*., II. 7819.)
Ainz toz pensis e toz enbrons
En uni eslé luit li meillor.
Ud., ib.. 11. 9387.)
Li autre s'en tornerent descouDt et enbron.
(Chans. d'Anlioche, m, 815, P. Paris.)
Sire, merci de noz barons
Que ge voi penssis et enbrons !
(Floire et Blanche/lor, V vers., 2167, du Méril.)
Mais tos taisans et tos enbrons
S'estent les li tant co-n est Ions.
(Parlonop., 1281, Crapelet.)
Parlonopeus se siet enbrons
Trestol le jor tant con est Ions.
(/*., 3307.)
Pour U sant li Francheis monlt dolent et embrons.
(ir. de ilonbrans, ras. Montpsllier H 217,
f n7V)
Donc s'en ist de la çanbre coroaçoaz e embronl.
(Prise de Pampel., 3G6. Mnssalia.)
Lourissi de la cambre con nnî embronçe cier
[Ib., 570.
II s'abessa a terre, un pelitet pensoit.
Et Richars l'a veu, en haut si s'escrioit :
Que pensez vos. Renaut, qni estes si enbroil !
(Ren. de Monlaui., p. 332. Michelanl.)
— En parlant du temps, sombre :
Un poi fu amhrnns li malins,
Mais don soloill vindreat li rait
Qni l'oscurté don jor deCfait.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f° 79V)
6
42
EMB
A mieiraU, qnant li tans fn fn»rOT._
(Oi;tn-,ms.Durh.. Bib.de Cos., v. 11, li,l 11.1 .;
_ Embronc signifiait de plus couvert,
enveloppé, affublé :
U Jui chevalier i menèrent
La Reotii pacele honeree,
Embranche et enchipernnee. „ „,, ^
(G. de Dole. Vat. Chr. 17'23, f» 91'-)
Tvonnel chevnuclioit enipres luy tout
arniMe chapeau et de hauberpon comme
clrr-aiit «i se tenoit embruns que nul ne
lecOTaneust. llancelol du Lac, l'" p.,
ch. 51, éd. 1488.)
EMKRONCHEMENT, cmbrunquement, s.
m., embuscade :
La se conchent François raaliciensemenl.
Oni pases et varies, dont ilz orenl fn-anmcnt,
Orent laissiez derrière en un ™*"'"f' '"'„^"'-
(CUT., du r.uesdin, far des v. 'îiaSi-'ia^i,
Charrière.)
EMBRONCHi, - unchi, eïib., part, passé
et adj., penché :
Mais Uiy comme vertueulx chevalier,
mmilt vivement se Recta hors de la selle,
l'espee en la main, le heaulme embrunchy,
son escu avant mis, ^in*/»"'''^/"^ "'J
géant. {Gerardde Nerers, ll.xiii, éd. 1725.)
— Sombre :
En lor chastel entrèrent cnJrnnW/i.
(Girb. de Meti. p. Sii, Stengel.)
Vostreempereresen fui raocltfn>r«'i*s^
(Car. le Loh.. i' chans.. xxxt. p. 131. P. Par.s.)
Normandie, embronchir, devenirsombre,
se rembrunir. Morvan, embrunchi , cou-
vrir, obscurcir, voiler, cacher; fig.,
rendre triste, maussade.
1 EMBRONCHiER,-cer, - cier, - unchier,
-ounchier, -quer, kier, -ter, - gier, -cer,
- ochier, - ucher, - uscher, - cer, - ler, amb.,
enb., anb., verbe.
- Act., baisser, pencher, particulière-
ment en parlant du visage :
Li amiralî en ad le helme enclin,
E enaprea si'n enbrunquet son vis.
ihol., .3501. Millier.)
Quant l'ot Marsilies, vers sa pareil se turnet,
riuret des oilz, tnte sa ehiere ««*';'''"'*''';^ , , .
\lb., Abi*')
Quant oit Froraons qne verilé a dit
Le chief enbronc'ia.
(Les Loh., ras. Montp., T 153 .;
Li rois l'entent, si enbroncke le vis.
(r.arin le Loh., 1» chans . x\il, p- 16, P. Pans.)
Acelin l'^l, s'embroneha le menton.
(Oiroa. Looys, 1796, ap. Jonckb.. Guitl. d'Or.)
Ot le li rois, s'enbronche le visaiae :
Qnant se redrece s'apele son barnaige
Callos l'eatent, s'enbroaça le visage.
(Raimb., Ogier, 866S, Barrois.)
Roltant Tentent, si enbroiichal le vis.
(Girard de Yiane, p. 97, Tarbe.)
Por ce qne Renart ne le voie
Enbronche sa chère et abaisse.
(Ueitarl. 16577, Martin.)
Li itloz l'entent, si emhronche le chief.
(Jourdain» de lîlairies, 55, Hodm ann.)
1 -..s-.u qu'il ot au col li a fet eabrunchier
' Hne d'.ivigii.. 98n, A. P.)
Son chief anoline. sa fâche eitbmche.
(De Josaohat, Richel. 1333, f' ilî r°.)
EMB
De nnle rien mol ne lor sonne.
Son cief a enhrucié en bas.
(Ren. de Beaujeli, h Bittus Desconneits. 45T-,
Hippeau.)
— Faire pencher en avant, renverser en
avant :
La bone coife covinl si enpirier
Qne plaine panme li fent li chevalier.
Tôt Venbnincha sor le col del destrier.
(Le Coronnem. Loeys. Richel 368, P 161».>
Mains pren orames aus cops qu'il jonchent
Sus les cols des chevans eubronehenl.
(GciART, Roy. lign; 10931, ^^ • et 0->
11 met la main a l'espee, et fiert si Pla-
cides parmi lehiaume que tout I enfcronche
desor l'arcon devant. (S. Graat, ms. Tours ;
9iS, t° 233^)
Li caus fu grans, si desehent seur
l'es^auUe senestre. si que il yenbronche 1
tous seur le col du cheval. {Ib., Vat. Chr., 1
1687, f 129=.)
El le tennit si durement que tout l'a»Oj{ .
embrmchiê desus l'arçon de la sele de-
vant. {Artur, Richel. 337. f° SK)
Enbronchié Vol sor l'arçon de la sele.
(Enf. Ogier, 59C3, Scheler.)
Si la point et corbe et emhronche...
Si Vanbrmche bien et enloise.
(Damoisele qui sonjoil, ms. Berne 35i, f° 1 1'-'-) 1
— Renverser, jeter à terre :
Fuies, on vous seres batns.
Que di.-ible vous ont raporté.
Trop vous ai ore déporté,
Qne je ne vons ai embrunkiet.
(A. DE LA Halle, H Jus du Pèlerin., Conssemaker,
p. 417.)
— Act.. saluer en s'inclinant :
Quant il la vit il s'avança.
Et on bien petit Vembronça.
El elle Ini monlt humblement
En saluant conrtoisemeul.
(G. »E Mach., Poés.. Richel. 92-21, f» 19=.)
— Couvrir, voiler, cacher :
Pourquoy son vis et sa façon
Embrimchoil sonbz son chaperon.
(Deceilleville. Rom. des trois pèlerin., f 53',
irapr. Instit.)
.. Une vieille vint a enix
Qui les yeiilx avoit chacienix
El de sa raain les embrunchoil
Pource qu8 pas cler ne veoit.
(lo., ib., f IGS'.)
Elle embrunchoit son visape sonbz son
chaperon. (ID., Pèlerin, de la vte hum.,
Ars. 2323, f» U2 r».)
— Fig., embronchier le visage, assombrir
le visage :
D'autre escole ne partent teles nobles
sciences que de celui qui met toute sa ciire
a vous embronchier le visage et aveuî;ler
l'entendement. (M. Lefram, l Estrif de
Fort., f" 43 r», impr. SteGen.)
— RéQ., se baisser, se courber, se pen-
cher en avant; et souvent baisser la tête
d'un air triste, s'assombrir :
Ne sait commen'i cil cancela
Et sor l'espee s'ambronça.
Desor cai, si se navra.
(Wace, Brut, 4601, Ler. de Lincy.) Impr., ara-
brouça.
.. Vers terre s'enbroncha.
(R. de Cambrai, Richel. "2493. f 3 V.)
EMB
Si s'embroncha ne ne dit mot.
(La Charrette, Vat. Chr. 17-25, f» 17=.)
Qnant li roine l'ot, si rongisl qn'eslincele,
Desfnle son mantiel, reluisl en sa coliele;
1 petit s'eubronça, sa main a sa 1 aisiele.
(Roum. d'Alix., f 70-, Michelant.)
E cnme Amasa vint vers lui, pur lui
saluer cume ami e parent, Joab, par engin
e par felenie se enbrunehad si que la spec
vers terre li esculurgad. (Bois, p. 198, Ler.
de Lincy.)
Dnnc se sunt embrunchié li qnalre forsené,
N'acuillent ses salui, ne ne l'uni salué. ^
(Garnier, Vie de s. r/iom.. Richel. 13513, fsev .>
Li rois sembronce et espreul d'ire.
(Rom. de Thebcs, Richel 60, f» 9''.)
Lors senbrouncha li rois, si commence a penser
(Fierabras. 197, A. P.)
Contre terre s'enbronche et plore. ^
1 (G. DE Comci, >lir., ms. Soiss., I iî .)
j Qnant Renans l'enlendi. si s'embruncha ploranl.
1 (Renaud de ilontauban, Richel. -24387, !° 10 V.)
Sor l'enseiïoe s'embronce, si est moult Irespensee.
(Ib.. t° 13 r°.)
Corne li rois l'aolant print soi a anbrtischier.
(Jean de Lan.son, Richel. 2495, f» 23 r'.)
Moultest dolans. souvent s'cntronAe.
,D<' Josaphat, Ri.bel. 1333, f° 212 r .)
i Et qnant çon entendi li rois,
Monlt s'enbronça et asonpli.
(MousK., Chron., 19948, Reiff.)
La dame s'enbronç.a aval.
Puis dist... .... V
(Rom. du comte de Poil-, 1GS6, Michel.)
El BaudewiDs s'assist, soij prist a embronchier;
Les pncelles li vienent devant aiiennouillier.
: (Baiirf. rffSci., XVI, 858, Bocca.»
Et en dorment «■«( embrunchez
Si maleraent que Irebuchez
Est jus a terre plainement.
(Mace de la Charité, B:l>le. Richel. 401,
f» 169'.)
Ouant Fedris l'enlendi, ver lerre s'enbiunquoit.
(H. Capel, 2503, A. P.)
Pour ce ne doit nnlz homs amer poulain.
Pourqnoy ? pour ce qu'il se cuide et qu'il ront
En traversant d-s grans chevaulx sentiers,
F.t en allant sembrunehe cl lient son front.
Par devant enlx, comme orgueillens et fiers,
':Ê:DrHA:;s.Pa«..RicheL840,f»234..)
Le dnc sembronqua et dit tout bas.
(Trahis, de France, p 49, Chron. belg.)
— Se couvrir, se cacher, s'embusquer :
Et s'il or de cho te cnrncent
Ouil en ces landes si s'embrucenl.
(Brut., ms. Munich, 507. Vollm.i
Defors Nerbone ot .1. vergier petit.
Bien fn fueillnz de loriers et de pins.
Et Vymeri, filz le conte Aymeri,
Dit a ses homes : Enbrunchons nos ;ci.
(Enf. Guill., Richel. 774. f» 12 r».)
Lors s'enbronche li cnens a val,
Ne li respondi bien ne mal.
(Vie du pape Grrg., p. 76, Lniarche.)
Desouz l'ianme c'est embronchiez.
(ROB. DE Blo.s, Poés., Richel. 24301. p. 584".)
De son chapperon s'embruncha h^^l^^xil
la teste contre terre. (Perceval, C 94% ed,
1530.)
Et ainsi qu'il eust eslevé ses yeu^ ^ur
ledit gouverneur pour le "g"'l;;!;î^'/-°^:
vrit sa face et se embrungea. (Chron. ai
Hain.,m, 142, f" 94.)
EMB
EMB
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4:î
— Neutr., se pcncher,être ri^nversé, tom-
ber, être abaissé :
Fait li H coers, li helmes li einbnmchel.
{Roi., 2019, MuUer.)
El il l'en r'a une ilonee
Tel que tôt le fet anlnmchier
Jusque sor le col del destrier.
iChev. an lyon, 4i08, HoUand.)
Une plaie li fisl dont li sans est roies.
Et l'aapatris canccle et si c«( emlimchies .
(Ckev. au cijfjw, II, 3081, Uippeau.)
Si feri Orasoulanl desor l'elme el vergier.
Qu'il le list sor l'arcon une pipce emkroncier.
(Glï de Camb., Met:, llichel. ■2-13i;6, p. 30'.)
Floridas se re Irece. si va a lui ehapler
Et de la pesant inarche -i. si grant cop donner
Que le hianme li fait ans es yeui enbrnccer.
{Vœux du Paon, ms. Brux. H19I, f 6b ï°.)
Dnn pesant coup le convint enhroncUer.
(Enf. Ogier, 3998, Scheler.)
La n il tome son ceval.
Les fait tous eubroncier aval.
(MoLSK., Chron.. 30H1, Reiff.)
Si le feri de l'espee un srant coup sur le
chief, si ques il le èsl emhrunchier a terre.
{Conq. de la Morée, p. 329, Buchon.)
Et adoncques Anthoine commença a
poindre le chevau des esporons par grant
fierté, comme couroussé contre le roy,
l'espee au poiug, et le ferit sur le bassinet
par telle force que il le fist embruncher et
encliner sur le col du chevau. (J. d'Arras,
Melus., p. 226, Bibl. elz.) Imprimé, em-
brancher.
— Se cacber :
.1. porc chassèrent qui le jor i fut prins.
En enbronchanî fu 11 sengleis ocis.
(Cirb. de Metz, p. VU, Slengel.)
Mais teus s'avance qui le çomparra cier,
Miels li venist en sa tente enbronchier.
{Anseis, Richel. 793, f° Se"".)
— Embronchiê , part, passé, couvert,
voilé, caché, enfoncé :
Enbrunchié sont en .1. brullet ramé.
(Les Loh., Ars. 3143, f- 6''.)
Et ne fait nul samblant qu'il en soit esmaies,
Derirre tous s'est mis es estriers aûcies,
D'orgnel et de fierté, sor son elme, embroncies,
Grose lance en son pu;; dont li fiers n'est vies.
(Roum. d'Alix., f 29\ Michelaot.)
Si con Renart se dementoit
Ez vos un vilein qui venoit
Par mi la lande tôt a pié.
En sou cape."on enbronchié.
{Renan, 130il, Martin.)
Le sengler a aconseu
Qui s'en fuioit tôt embruuchie\
Loing des antres plus d'une archié.
{Ib., 2238i )
Li Braiben';on...
S'estoient mis en une rue.
Mais nus dez nos ne lez remue.
Car il sont iluec enhroncié.
(Gilles de Chili, 1982, Reill.)
Etlors l'escuier, qui moult bien sçavoil
le lanerage, priust ung sac aussi, et se mist
devant Geuffroy embrunché sur son fardcl.
(J. d'Arras, Melus., p. 396, Bibl. elz.)
Lesquelz, pour leur faict .accomplir feus-
sent descendus tous embranchiez, et se
fussent mis en es^uet. (4 dec. 1403, Rém.,
an. Douët d'Arcq, Pièces relat. au règ. de
Ch. VI, t. II, p. 39.) Impr., embranchiez.
Et de ses mains me tenoit la teste et les
yeux embrunchez et estoupez, si que je
I n'avoye l'aise de veoir ni oyr. (A. Char-
' TiER, CEuV; p. 263, éd. 1617.)
Le .xxiiil. jour de may, fut amenée
(Jeanne d'Arc) du chastef, le visage em-
bronché, audit lieu ou le feu estnit prest.
(P. DE i^AiGNY, ap. Quiclierat, Procès de
Jeanne d'Arc.)
Et doit avoir (le lépreux) son visaige cou-
vert et embrimchié comme jours de tres-
passes {Drd. de 14bo, ap. Lalore, Ane. dis-
cipl. du dioc. de Troyes, II. 239.)
Embrunché de sa cornette. (1439, Char-
trier de Thouars, p. 207.)
Le blanc cbevalier se tient embronchiê
que ceulx ne le confïneussent, et si avoitle
lieaume lacé. {Lancélot du Lac, l" p., ch,
xxiil, éd. i488.)
Si fut tautost désarmée de ses aourne-
mens ou elle esloit bien enfermée et bien
embrunchee. (Loois XI, Nouv., lui, Jacob.)
Et estoit ledit monseigneur le connes-
table vestu et babillé d'une cappe de ca-
melot, doublée de veloux noir, dans la-
quelle il estoit fort embrunché. (S. de
Troves, Chron. scandaleuse, 1473, p. 272,
éd. 1620.)
Comme le lieu ou avoit esté mis le corps
sainct Hyiaire fust de murailles, voulté de
boys, c'est adiré, embrunché par le dessus.
(J. BoncHET, Ann. d'Aquit.ti" 20 r".)
Le tout basty a six estages comprenent
les caves soubz terre pour un. Le second
estoit voulté a la forme d'une anse de pa-
nier. Le reste estoit embrunché de guy de
Flandres a forme de culz de lampes. (Rab.,
Gargantua, c. 33, f° 142 r», éd. 1342.)
Le feu se print a la paille, et de la paille
au lict, et du lict au solier qui estoit em-
brunché de sapin. (ID., Pantagruel, c. 14,
f» 56 V», éd. ir)42.)
— Enharnaché :
Dy moy premier se tu congnois la con-
dicion bien au vray de tes chevaulx?
Craingnent ils le fouet quant ilz l'oyent son-
ner, sont ilz bien embronciez ? Dy moy
duquel fais tu le lymonnier ?(Le boi René,
Morliliement de vaine plaisance, OEuv., IV,
28, Quatrebarbes.)
— Preslres embrunquiez, prêtres cou-
verts de leur catnail :
Vaulticelui te-tateur quatre prestres ou
clerp qui seront cmpres des candeliers,
pendant sen service, recitant le psautier, et
vault qui iceux prestres soient embrun-
quiez. (Testament, à Douai, ap. Roq., Sup-
pl.)
— Embrunchié, participe passé ou ad-
j'^ctil, avait souvent le sens de sombre,
noir, triste :
Moult vos vois ore enbruncHes et peasis.
(Carin le Loh., 2" chans., ixxv, p. 130, P. Paris.)
Encontre vai -Vudegoas ou cleir vis.
Vit lor gent troubles, embruncliies et pensis.
{Girb. de MeU, 5.12. Stengel.)
Devant lui vit le roi lot embrocldé.
Se il vosist ja li tranchast le chief.
Quant cil li crie et raanaide et pitié.
(Coron. Loo'js, 1238, ap. JonckbI., Guill. d'Or.)
Toat furent eubionciet d'.inoy et de tourment.
(Cliev. au cygne, 1585-i, UeilT.)
Le pui deschent tons enbrunchies.
(Florimont, Richel. iZ'i, i" \'^'.)
.... Enbrunchiez.
(Ib., Richel. 15101, f 6^)
Enbronchiez ont touz tens le vis.
(G. DE Coi.vci, Slir., ms. Soiss., f 28''.)
Por les chieres qu'ont enbrunchies.
(iB., ib., v îo:;\)
Dolent le vit et enbmckié.
(Flaire el Blance/lor, V vers., 287, du Méril.)
Cascuns faisoit ciere embroncie.
(Rlaneand. 6043, Miohelant.)
Je voi ces autres homes qui sont touz couroucîex
Quant leur femmes trespassent et vont tout emlmn
[chiez
Et de la mort la vostre estes joianz el liez.
(Dit de ilenage, 102. Trébutien.)
Embroncher s'est dit jusqu'au commen-
cement du xvm= siècle, avec le sens de
baisser :
Embroncher, ou baisser la tête. — Il le
111 embroncher jusque sur le col du cheval.
(DuEZ, Vict. fr.-allem.-lat., Amsterdam,
1664.)
Et avec le sens d'assombrir :
Le chagrin né pour embroncher
Les esprits simples et crédules.
Comme un traître aime à se cacher
Dans l'obscurité des cellules.
(Senecé, Epist., Uép. au billet à M"" L. C,
Bibl. elz.)
Pic, embrungner, embrugner, couvrir.
Rouchi, embrunqué, enfoncé dans la houe.
Bourg., embrunchai, fâché, de mauvaise
humeur. Parler populaire du Centre et de
plusieurs autres provinces, embruncher,
couvrir trop : « Les larges bords de son
chapeau lui embrunclmient la figure. Ce
chapeau vous embrunché. » Dans le Berry,
le Nivernais et le Bourbonnais, on emploie
encore le verbe embruncher avec le sens
de troubler la vue : t je ne puis voir
jusque-là, ce brouillard, cet arbre m'em-
brunche; avoir la vue embruncliée, avoir
la vue trouble, . (Jaubert) et avec le sens
d'embarrasser, empêtrer « cet homme est
embrunché, • il a de mauvaises aCfaires
pardessus la tête. Bas-Valais, Vionnaz,
efcronti/e, s'assombrir, en parlant du temps.
La langue moderne a gardé embroncher
avec la signification de ranger des tuiles,
des ardoises, de manière qu'elles s'em-
boîtent les unes dans les autres, et avec
celle d'engager des pièces de bois les unei
sur les autres.
2. EMBRONCHiEu, cnb., adj., sombre :
Cn mantel de soie molt cbier,
La penne estoit d'erraine bla(n)che
Sens enbronehieie contenance.
(Durmars le Gallois, 3192. Stengel.)
EMBUONCiER, voir Embro.xchier.
EMBRONGXiÉ, adj , soHibre, /aroucb.' :
Si me dreçai et cil me vint.
Qui fel et embromjnies devint.
(B. DE CoxDÉ, li Contes des kiraus, 581, Scheler.)
EMBRONQUIER, VOIT EMBRONCHIER.
EMBROUILLER, cnb., V. n., s'eufoucer :
Li prestre prant a csgarder,
Si vit lo vit enbrooiller.
(Dame qui conchia le prestre. ras. Berne 351,
f 87\)
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Cf. Embroier.
EMnuoQUE, amb-, s. m., liqueur quel-
conque que l'on fait pleuvoir lentement
ou qu'on applique sur une partie malade :
Item, bon ambroque : Prens farine d'orge
et la confis avec aiguë et miel. Et doiz sa-
voir que avec ces ambroques resolt on au-
cune foiz liou safren pour apaisier la do-
lour. (Brun de Long Borc. Cyrurgie, ms.
de Salis, f» ly.)
Que tu i aministres embroque de farine
de froment, de miel et de jus d'aclie, car
cist ambroques digère la matere. (Id., î6.,
fo 721. )
Cf. Embrocuier 1.
EMBROQUEU, VOir E.MBR0CH1ER 1.
EMBROUER, e:ib., (s'), V. réfl., s'enfuir,
se retirer en désordre, i la hâte :
Plusieurs villains du pais viadrent des-
pouiller les mors, et qu^ind les gens
d'armes s'en retournèrent, icenl.'c villains
s'enbrouerent bien tostponr doubte de mou-
rir, et iceulx qui pourent estre altainz
ourent mauvais payement. (Ilisl. de B. du
Ouescl., p. 118, Ménard.)
B.MBRUCHONXÉ, adj., encapueliouné :
Embruchonnee d'un chaperon (l.'i61-146o,
Procès crimin. de Jeanne Saignant, ap.
J. Garnier, EfwytfS dijonii., p. 41.)
Cf. Embronchier.
EJIBRUCIEU, voir E.MBROXCHIEU.
EMBUUER, voir E.MBROIER.
EMBRUiNÉ, - bruyné, adj., obscurci :
11 fit sa fortune clere et glorieuse, qui en
son venir la trouva la plus embruijnee qui
onques fust. (G. Chastellai.n', Chron., Il,
18b, Kerv.)
Littré donne embruiné comme terme
rural signiûant gâté par la bruine.
EMBRUiR (s'), V. réfl., se précipiter :
Icellui Valerin s'avance et se embruy si
fort et tellement contre ledit prestre que
dudit coutel il le bleça. (1401, Arcb. JJ 156,
pièce lo6.)
Cf. E.MBR1VER.
EMBRiissEMENT, einhroissement, s. m.,
bruit, impétuosité :
Od hidus embrnissemenz
Sur li rechiaierenl lurdenz.
(Marie, Purg. de S. Patrice, 837, Roq.)
Li embruissemens del fluni esleece la cilé
de Deu. [Psalm., Brit. Mus. Ar. 230,
r^ 49 r°.)
■ L'autre raison qui m'esjoy
Fut de la aoise que j'oy.
Quer onc tel embruissement
Ne fut sanz aucun mouvement.
{CW d'autour, p. G, Tross.)
5Par le nli^te^e de Dieu celle arche s'es-
uieut a grant einbruisseinent de la région
d'Arménie avecques .iiil. arches d'autres
martyrs. (Miroirhistorial,Maz.SS7, f^âiSr".)
Adoiic Niciodanius en l'oscurté de la nuit
descent aucunes des gardes romaines en
passant oultre taisiblemeut, et parmi les
iuUres il passa par grant embruissement,
rt leur puissance sormoutee il s'en entra
l'H la cité. (Bersuibe, t. Lio., vas. SteGen.,
1» 39b\)
Et (la pronosticalion) les prépare (les
choses) et ordene a loy moult deboiiiai-
rement et moult simplement, sans eînbrois-
sement, aussi comme se elles fussent pré-
sentes. (Oresme, Quadrip., Richel. 1348,
f 17 v°.)
Car se ce fussent corps qui fussent meus
TpaT embruissement oa inclination de nature,
si comme sunt les .un. elemens, et non
pas par vertu intellective ou voluntaire,
l'en ne peut pas bien assigner cause pour-
quoy leur mouveniens ne fussent autre-
ment ordenes. (lD.,£,iii. du ciel et du monde,
f" 138 r», ms. Université.)
Impetus, embroissement. {Gloss. de Con-
ches.)
EMBRUiT, s. m., attaque impétueuse :
Purpensa soi que il par nuit
Feroit as Grius nn granl embruil.
Va descunfire poroit losl
Lo roi l*andras, lui et sou est.
(Brut., ms. Municli, 081, Vollm.)
Encontre lui cotnbatent toit,
Et il contre els fait sua embruit.
(M., 1489.)
Es Troiens fnnt grant embruit.
(Ib., (1639.)
EMBRUMÉ , part, passé , couvert de
brume :
Encens hi naist asez, mes ne est mie
blance, mes embrumes. (Voy. de Marc Pol,
CLXxxv, Roux.)
Les aers ea sonl de pooldres et famées
Noirs et obscurs, et les eaues embrumées
D'oraiges, veos, naufrages, et terapestcs.
(J. M.iROT, le Yoy. de Venise, P 30 v°, éJ. 1514.)
EMBRL'.v, voir Embronc.
EMBRUXCHIER, VOÎT E.MBR0SCHIER.
EMBRUNER, cnb., V. n., être brun, un
peu sombre :
A l'ajorner, li nuis enbiune.
(Eté oc le et Polin., Ricliel. 37o, f° 5G^)
_ Embruné, part, passé et adj., obscur,
sombre :
Consulter va la forest emlrunee
D'ombrage obscur, sous la haute AIbnnee.
(Des JIascres, Enéide, Vll« livre, éi. 1608.)
EMBRUNGIER, VOir EjIBRONCHiER.
EMBRUNiR, verbe.
— Act., rendre brun, brunir :
Roille, ce voit bien la genl,
Embnnist et l'or et l'argent.
(Mace de la Charité, Bible, Richel. iOl, f° lU».)
— Obscurcir :
Pais, alors que Vesper vient embrunir nos yeu.'C,
Attaché dans le ciel, je contemple les cieux.
(RoNS . Sona. pour Hélène, 11, Lxxiv, Eleg.,
Bibl. eh.)
Quel voile obscur embrunit ce flambeau'?
(Id., Amours, I, CLxxxvm.)
Aucun mallieur aembrunisse vos jours.
(Amadis Jami.n, Poés., f» 2» v°.)
Et la, jamais le manteau de la naict
îiembrunit l'air, ne la voalte des cieuls.
(Macnï, Gaijetez, à s'Amie, p. 91, Blanchemain.)
Je ne fus jamais cousturaiere
D'embrunir la clarté du jour.
(.Fr. Auffraï, la Vie de l'homme, prol.)
Et encore au xvii' siècle :
Mais qui la plaine entbrunit de poussière.
(La Morliere, Souspirs et mort de Daplinc.)
Qu'aucun brouillars a'emlirunisse les jours
De mon ayiné.
(lo., Calliope.)
— Réfl., s'obscurcir :
Combien que desja le jour s'embrunist.
{La vrat/e bist. des troubles, f° ',S r», éd.
1574.)
— Neutr., devenir brun, un peu soiiibre :
Quand jour />! enbrn[n]i.
(Prise de Pampel., 2290, Mnssafla.)
— Embruni, part, passé, bruni, brun :
N'esleil mie sa char embrunie ne oscore.
(Wace, Rott, -206S. Plaquet.)
EMBRUXQUEMEXT , YOir E-MBRÙ-NCHE-
.MENT.
EMBRUSQUIER, VOÎT ElIBUSCHIER.
EMBRUSsEi'RE, S. f., rouille, maladie
qui attaque les blés après de longues
pluies ;
Les blefz furent tous embrussies, et ne
vallout les fromens comme rians, car ilz
estoient si crnity qu'il n'y avoit rien dedaut;
et, pour celle embrusseure, on ne lez van-
doit que .VI. solz la quarte. (J. AuBRION,
Journ.. an 1477, Larchey.)
EMBRUSSIÉ, enbrusié, attaqué de la
rouille :
Et aussv furent les bledz tout enbrusies
ou paiix "de Jletz. (J. AUBRio.»», Journ.,
an 14137, Larchey.)
Furent les froment tous embrussiez. (Id.,
au 1477.)
EMBUCHIER, Vûir E.\IBUSCUIER.
EMBUCQUIER, Voir EMBUSCUIëR.
EMBUFFLER, V. a., mener par le nez,
comme un buffle :
Je ne m'estonne plus de ceux que les
singeries d'Apollonius et de .Mahumedem-
bufflerent (.Mont., Ess., m, 10, p. 138, éd.
1393.)
Embuffler, to deceive, cousen, gull, be-
sot ; lead (as abufle) by the nose.(CûTGR.)
EMBUiER, emboier, enb., verbe.
— Act., mettre dans les ceps, dans les
fers :
Deus sofTre bien, ce n'esl pas dote.
Qu'aucune qui d'orguil est tôle
Estançonee et espinee
Aucune foiz suit enbuiee.
(G. DE Cnixci. Mir., ms. Brux., f° 13S\)
— Réfl., se charger soiinôme de fers, au
flg., s'enchaîner :
Qni s'enjayolent, qui s'embiiient
Es fors cloislres.
(,G. DE CoiNCi, Mir., Richel. 817, f° 6'; v'\l
— Embuié, part, passé, mis dans les
ceps, dans les fers, chargé de fers :
Entred el tuen esguardement li gemis-
seuieuz des embo'iez. (Lib. Psalm., Oxf.,
Lsxviii, 11, -Michel )
Ne li furent pas les puinz liez ne les piez
enbuiez. {Rois, p. 133, Ler. de Lincy )
Par les genz prises, fcrlier?,
Chaenees e embuiees.
Ilokes tenir e guarder.
(Be.v., D. de Norm., I, tO"27, Michel.)
EMB
I.or priDce e luit li plus preisé
En furent as nefs enveié
Enb'iiez e eachaeaez.
(ID., ib., H. -2391.)
Enboit-'i e enchaenez
Fu mis en terre e enfoiz.
(ID., ib., 3390'.)
Devant toi aille li (lemisjemens des em-
buiez, li criz des amprisona^z viegne a la
teue sainte pilié. {Psaut.. Maz. 258, f»97v°.)
Lat. : Geniitus compeditonim.
Il oist les gemissemens des emboiiez.
[Ib., C 121 T'.y
La amenèrent en un hostel tous leurs
prisonniers, loyes, enkainnes et embnies
selonc leur usage. (Froiss., Chron., VIII,
144, Kerv.)
EMBUiGNiEn, -ngnier, embiiisnier, enb.,
unb., verbe.
— Act., bossuer^ bosseler ii force de
coups :
Car qnant sor le hiaume l'ataigneat
Trestout li enlul'jnfnl et fraignent.
(\tain. Richel. U33. P 108 r°.)
Lor baumes embuignenl et quassent.
{Artur, Ricbel. 337, f° 133^.)
— Réfl., se bosseler :
Li hiaume s' embuignenl et ploient,
Et des haubers les mailles volent.
(Le Cheval, au lion, Richel. UoO, f -210 r".)
— Embuignié, part, passé, bossue :
Sengleos esloit ces hiaume a or fin.
Et anbugnies des coz qu'il avoit pris.
'Les Loh., mî. Monlp., f IIS''.)
Sanglaas estoit ses halbers dobleatios.
Et enbarres li hiaumes poitevins.
Et embnigjties des cos qu'il avoit pris.
(La Slorl de Gariii, 3o93, da .Méril.)
11 n'i avoit celui qui n'eust haberc rout
et desmailliet, et le hyame faceit et embu-
gniet. [S. Graal, Ricliel. 2i3o, f» 282 v».)
Et lor hiaume embitisnii' et embarré.
{Arlm; Ricbel. 337, f= 121".)
Cf. Desbugmer et Embcscier.
EMBUISNIER, VOir E.MBUIGXIER.
KMBUISSEMEXT, VOif EMBUSCHEMEXT.
EMBuissiER, voir Embuschier.
EJiBUiT, embut,embot,s. m., entonnoir:
Un embuit a eutonner vin. (Vente des
biens de Jacques Coeur, Arch. KK 328,
f 224 r".)
Puis retiroient le vin avec un embut.
(Rab., Gargantua, cb. 24, f° 72 r°, éd. 1542.)
L'on ne faisoit que luy entonner vin en
aorge avec un embut. (\d., 1. Il, c. 28,
fo 109 r», éd. 1542.)
Quand ils avoient bien a poiuct mascbé
les viandes, ils les luy coulloient par uu
embut d'or lin jusques dedens l'estomach.
Ud., 1. V, c. 22, f' 62 v°, éd. 1544.)
Ainsi la vapeur parl'embotou entonnoir
passant en un autre pot par dessus se es-
pessira, et convertira en une liqueur très
claire et subtile. (EvoN., Trésor, c. xLiiii,
éd. 1553.*
Suffumigation d'iceluy (vin) faicte par
un embut ayde a sourdesse. (Arsoul de
Ville Nove, le Trésor des pauvres, f° 127 r»,
éd. 1581.)
EMBULÉ,-uI(e, enb., part, passé, revêtu
du sceau appelé bulle :
EMB
Quant est oi e cunfermé.
Mis en registre e enbullé
Au cuncil, ki au Laleran,
Cura Deu le voul, sist a cel au,
Li messager grant joie funt.
(S. Edward leconf., -2i7J, Luard.)
EJIBULETER, - ullelBr , - xdiUer , cnb . , v.
a., garnir d'une bulle ; fig., avec un rég.
de personne, donner un bon certificat à :
Rn vo baslon ont mors maint chien,
El maint pais avez fnsié.
Endormi et 'enbulelê
.\iez maint clerc et maint provoire.
(G. DE Coi.\'Ci. de l'Emver. qui garda sa chaslec,
Richel. 23111, i" 263''.)
Endormi et rmbuluté.
(In., ib.. ras. Brus., f» 119^)
— Embuletc, part, passé, qui a reçu le
certificat du serment d'obéissance :
Comme des longtemps a le suppliant ait
esté en l'obéissance de nous et enbulleté.
(1423, Arch. JJ 172, pièce 534.)
Cf. Abuleter.
EMBusf:ii.\i^,-ca/,ei(6. s. m., embûche;
A consoil li a dit le fait et Vembuschal
Des enfans roy Clarus, Canaan et Poral.
(Veus dou paon, Richel. Và'Ji, f° 37 v".)
A conseil li a dit le fait et Yembuscal.
(Ib., ms. Rouen, f 33 r'.^
L'eiibuscal.
(Ib., Richel. 368, f» 96'.)
EMBL'scHEMENT, embiichement. embtis-
cement, embuskement, embussement, em-
buissement, embuisement, - anl, enb , amb.,
anb., s. m., einbûcbe, embuscade ;
Mêles vos homes en .1. embucbement .
(Les Loh., ms. Monlp., f» 16i\)
Et lia convenable troverent
A faire lor emiuissement.
(Wace, Drul, l-2:i-2'J, 1er. de Liucy.)
De'nostre ambuschemenl saudrons.
(Be.n., Troie, Ars. 3311, i" 11''.)
Puis lor muslre V enbuschement
U il se mcltrunlquoiement.
(1d., D. de Horm , 11, 709, Michel.)
Cil clievalchenl eslreitemcnl
Qui s'en vonl en V cmbuôChemenl .
(iD., ib., 11, 73j.)
Ne vnet eslre honiz par !o\ ambuschemenl.
(J. Sud., Sa.r., CLVXvin, Michel.)
La li convint passer ou il vousist ou non
Parmi Vanbuchiment.
(Guilecl. de Sass., Richel. 36S, P 130».)
Tôt droit vonl vers ï' embuschement
Ou ert Trislran qui les aient.
(Trislan, 1, 1197, Michel.)
En cesle bruce verraiment
Lur frez un enbnchement .
(Conq of Irel.. 690, Michel.)
Ou chemin de Cesaire ont fait enbusquement.
(Chev. au ajgne, 17136, Iteill.)
Qu'il s'embati en .i. enbuscement .
(Auberi, Richel. 21368, f» 40''.)
Dates Yenbussement passèrent.
(Mhis, Richel. 37d, i" loQS.)
Leur a fait .i. enbussemenl.
(MoosK., Chron., 16663, Reiff.)
Quant li rois sot qu'il s'en estoient aie
et qu'il n'i avoit point à'enbuissemcnl.
(Chron. d'Ernoul, p. 112, Mas Latrie.)
EMB
4ï
Quant uns embussemens qu'il avoient
deriere en une uioutaigue les enclost et
les desconfist. I[b., p. igi.)
Il se doloit que Sarrasin n'eussent fait
enbuissement. (Ib., p. 338.)
Et gries cose fust, s'il i eust enbussemenl:
de repanrier ariere a le cité. {Ib.)
Il n'i avoit point A' embuisement. (Hisl. de
la terre s., ms. S. -Orner 722, f° 71».)
Si mist ses gens en a-n-ait et fist ses em-
buskemens, et nos gens n'en seurent mot
(Robert de Cl.\ry, p. 33, Riant.)
Si vil Vanloiehemanl
Des auberz et des elmes et des chevaas coranz.
(Flooii., 769, A. P.)-
.... Entre Blois et Prélevai,
Orenl an jour celeeraent
Anglois fait an embuschemenl.
En un for.'st.
(G. GuiART, llaij. lign., Richel. 3698, f 41'.)
D'autre part li rois Tradelinanz et Poli
damas ses mes se conbatoient aus Saisnes-
inolt durement, qui sont venu de lor em-
buschement du chastel. [Artur, Ricbel. 337^
i» 33'.)
En une forest... orent li Gascon basti uir
embuschement. (Chron. de S.-Den., ms Ste-
Gen., f» 112=.)
Et pierçurent Venbuisement. (Hist. de
Tournai/, Hichel. 24430.)
Trouva les anemis en .r. embiichemcnt.
(Cuv., B. du Cucsclin, 3016, Charriére.)
Les prist a un embuschement. (Froiss.,
Chron., Il, ,372, Lu e.)
Li joues bacelers prist par un embusce-
ment qu'il avoit establi le dit Gérard de.
Malain a toute se compagnie. (Id., ib.
IV, 34, Kerv.)
EMBuscHEUx, - biiclieux, aà}., roaipli
d'embùclies :
Puisque je vas périssant
En ceste embucheuse voye.
(B.nr, les .Amours, S" 28 v°, éJ. 1372.)
EMBUSCHIER, -buissier, - buiser, -bue-
Quier, - buchier. - bochier, - boschier, - bou-
chier, - bouscher, - brusquicr, enb., anboi-
chier, verbe.
— Act., placer dans un bois :
Le temps d'embocher porcs en bois
commence a la saint Micbiel et dure jus-
qu'à la saint André, et le recours depuis la
siint André jusrpi'a la niy may. (Coût, de
l'Eo. de Verdun, xv, 6, Nouv. Coût, gén.,
II, 432.)
— Embusquer :
Il embucheroit sa gent es porz d'.ispre.
(Vie Chartem., ms. Rerue 41, f» 11''.)
Le su|jpliaut emboucha son cheval a
l'entrée. (1380, Arch. JJ 113, pièce 293.)
— Réfl., entrer dans un bois :
Quant tu iras entour le buysson, tu dois
prendre garde a deux choses; la première
si est que se toutes les bestes qui s'embos-
Chent au buisson trayent a aler en ua
pays... (Mod. et Rac, t° 63, ap. Ste-Pal.)
— S'embusquer :
Puis s'enbucherent dedens .i. bois ramé.
(Les Loh., krs. 3U3, f 23".)
Ves eut chi au mains deas :
Ch::scuns sii-ul son père drois poins,
.Ne sai qui chics est qui s'embrnsgue.
(Ad.im i.E i.\ Halle, /)" Jus .\dan, p. 330, Cousse-
maker.)
46
EMB
EMl
EMI
Cele nuit s'anboichai a la Inné et an ciel.
[FlDovant, 805, A. P.)
Entor moi ades s^enbuisp
Et me paite por moi sospecdre.
(i. DE Bai<!IEUï. Sor les v lellres de Maria, 154,
Scheler, Trou». Belg., p. ÎIO.)
S'en vinrent sus l'ajournement embus-
chier a?ses pries de Belleperche. (Froiss.,
Chron , VII, 367, l.uce, ms. Amiens,
f° 161 v°.)
— Neutr., dans le même sens :
En .1111. liens les Qst embucquier et aler.
(Ciperis, Richel. tr,3", f 117 f>.)
Incontinent qu'ils eurent embousché, ils
saillirent hors. (Saliat, Herod-, vu, éd.
1536.)
— Act., dresser une embuscade à :
Li rois fist monter .xxx. hommes a cheval
et les flst issir hors pour cerkier le tiera
tout entour pour che qu'il ne fuissent em-
buissié. [Chron. d'Ernoul, p. 111, Mas-
Latrie.)
Car enx. ponr estre exempts du droit des cienx.
Voulurent mesme emlitischer les grands dîenx.
(JoD., Cleop., ad. V, Ane. Th. fr.. IV. 13S.)
— Réil., fig., se cacher :
Car quant booe dame est esprise
De loial ami qui l'onneure,
S'avient a la fois qu'ele neure
Un orgueil! ou ses cner.^ s'enhidse,
Honis soit buissons de tel buise !
(Dou Cerf amour.. Richel. 37S, f 8 r».)
— Embuschié, part, passé, placé dans un
bois :
Dales la forest trovai
Une dame embttissie.
Et chante a vois série
Ne sais descort on lai.
{GuiLL. Li ViNiEBS, Descorl, Dinanx, Trouv. arlcs.,
p. 223.)
Dnlez la forest trovai
Une dame embtt^chie.
(ID-, ib.. dans VHisl. lill., xxiii, 594.)
— Embusqué :
Soubz doulces parolles sont souvent
mucees et embouchées barat et trayson.
(Bozier des guerres, Richel. 442, f» 63 r».)
— Enfoncé, caché :
Vers son content tôt l'ambb'ure
S'en va en l'escnt enbuisies.
(J. DE Baisiecx, des trois Chcv. et del chainse,
226, Scheler, Trouv. Belg., p. 169.)
— Garni d'embuscades :
Ses chemins estoyent espiez et embuschez
de toutes parts. (Saliat, Herod., i, éd.
lSb6.)
— Entravé :
Le suppliant trouva deux chevauls em-
buschez de bris de fer,lesquelz il desbucha,
et furtivement en priut et enmena ung.
(1460, Arch. JJ 189, pièce 49S.)
EMBUSciER, enb., V. a., bosseler :
Escus percier, liaubers fausser,
Elmes enbuscier et troer.
Chevaliers et cevals ocire.
(Bek., Troies, Richel. 375, f 104^)
et. Embuignier.
EMBUT, voir Embcit.
EMBUVRER, voir Embevrbr.
EMCiMBOiRC, voir Encimboire.
EME, voir ES.ME.
EMEISTREMEXT, VOif AJIAISTRIMENT.
EMENDABLE, VOir ESMENDABLE.
EMEXD.VNCE, VOlr ES.MEND-iïiCE.
EMEXDATEUR, VOir ES.\IEN"DATEUR.
EMENDATIF, VOll' ES.ME\D.\TIF.
EMEN'OE, voir ES.MESDE.
EMEMDER, VOir ES.\IliNDEB.
ementÀtion, voir Esmentatios.
EMER, voir ESMER.
emerci.xble, voir Amerciable.
EMERGENCE, S. f., syn. de dépendance:
Que les causes et matières civiles, et cri
minelles. despendances ou émergences d'i-
celles, se relèveront en la cour de amez et
féaux les conseillers de nos aydes. (1498,
Ord., XXI, 136.)
EMERMER, VOir ESMERMER.
EMERUM, S. m., épeautre, blauc :
Farre quod Oalli emerum dicunt. (Gloss.
du x" s., ap. Graff.)
Wallon, amau, orje d'hiver.
EMERVEILLABLE,VOirES.MERVEILLABLE.
EMERVEILLER, VOir ESMERVEILLIER.
EMERVEILLEUSESIENT , VOir ESMER-
VEILLEUSEMENT.
EMEllKE, voir AMORE.
EMEUVEMENT, VOir ES.MOVE.\IENT.
EMI, voir AlMt.
EMICAUT, S. m. ?
Rubens a emicaux, fournis par un mer-
cier; un cent et demi coûte .m. s. .vi.
d. (1490, Hoye, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
E^ii.XAGE, esminage, - aige, emynaige,
eyminaige. aminage, -aige, aménage, s. m ,
portion de grains qui se lève sur la mesure
appelée hémine :
Ce qui' pie avoe ou devoe avoir et pooe
en Vamenage de Dijon. (1245, Preuv. de
l'Hist. de Bourg., t. II, p. xvn.)
Do'j dit aminage. (Ib.)
Se li recevours dou dit eyminaige fai-
soîent point d'outraige ou de meffait en
faisant l'office dou dit emynaige. (1264,
Acey, boite 16, cote 3, -Arch. Jura.)
Et paieront toutes manières de gens
ventes et aminaiges qu'il est accoustumé
a Dole. (132Z, Franch. de Monlmirey, Arch.
Doubs, Nouv. Ch. des compt., M 308, Ter-
rier de Monlmirey de 1461.)
Nous leur avons octroyé et octroyons
qu'ilz soient et demorent perpetuelment
pour leur et pour leurs hoirs franc et quit-
te d'estaulaiges, (yesminaige et de toutes
vantes des choses vendues et eschetees
par leur, en nostre dict ehastel et ville de
Grancey. (134S, Ord., ix, 160.)
L'amiJiage que le ventier demande aus
talemelieis ds bled que il cuient. (1363,
Ord., m, 639.)
Impots de sel, quarts, demi quarts,
quints, demi quints, de pots, mesurages,
pallivages, esminages, regratages. (Solly,
OEcon. roy., ch. clxxxviii, Michaud.)
EMINAL, esminal. aminal amenai, ymi-
nal, s. m., dimin. de hémine :
Un amenai de blé a la mesure de Pesmes.
U298, Arch. H. -Saône, H 12, cote 13.)
Me doyvent loudit aminal soit fromant
ou avoine d.- renlerre. {IZ3S, Acey, Richel.,
Mor. 229, f» 44.)
■ Je donne aux quatre ordres mendians...-
chascun vint yminal de froment. (1407,
Teslam. d'Isabelle, dam. de Bauzemont, ap.
Duc, Hemina.) Impr., ymal.
En l'esmine de grain a deux bichots, ou
bichot deux quartaux ou deux esminaux,
ou il y a quatre boisseaux. (Cout.de Bourg.,
Nouv. Coût, gén.. Il, 1188.)
EMiNETE, emminette, am,enate, s. f..
dimin. d'hémine :
Doze amenâtes de blé et huit amenâtes
d'avoine. (1298, Acey, Arch. H.-Saône H
12, cote 5 )
Emmineltes. (1368, Plaid gén. de Laus.
Doc de la Suisse rom., vu, 401.)
EMINGAUT, voir Amigaut.
EMixiER, amenier,i. m., percepteur de
l'éminage :
Se li recevours dou dit eyminaige fai-
soient point d'outraige ou de meffait en
faisant l'office dou dit emynaise, de quoi
emende de sexante sols lu doné, li diz
ameniers et recevours saroient quitte de la
dite amende quant a roy, mes il emende-
roient lo meffait ou l'outraige a celui cui
il seroit fait. (1264, Acey, boite 16, cote 3,
Arch. Jura.)
EMiNOTE, esminotte, aminole, amenolc,
s. {., petite hémine :
Trante amenâtes de blanc fromant. (1273,
Aumouieres, Arch. H.-Saône H 27.)
Deus bicliez et trois aminotes de froment.
(Jeudi av. S. Hil. 1283, Qtiilt. de la ch. des
compt. de Dole, Arch. Doubs.)
Amenote. (1297, Luxeuil, Arch. H.-Saône,
H 708.)
Item onze aminotes par moitié blet et
avene. (1339, Gart. de Langres, Richel. I.
3188, f» 279 v».)
.XX. amenotes de bief, .vu. amenotes
d'orge. (1348, Compte, Ch. des compt. de
Dole, — , Arch Doubs.)
82'
En l'esmine de grain, mesure d'illec
(Pontarlier) a deux bichots, ou bichot a
deux quartaux, ou quartault a trois esmi-
noltes, en Vesminotle deux boisseaux.
(Coiit. de Bourgogne, Coût, gén.j I, 837,
éd. 1635.)
EMIOUERE, voir ESMIOIRE.
EMIT, voir Amit au Supplément.
EAiiTRiTE, S. f., fièvre demi-tierce :
La parole fait aceptable
A home qni 1 a et qui l'ainme.
Et sel garde d'un raalvais flaimme,
Vemitrite ou maint myres faut.
(Lapidaire, E 240, Pannier.)
EinTRiTEUS, S. m., fièvre demi-tierce :
D'une fevre garist mul fort
Ke a maint urne dune mort.
Si a nnm emitriteus.
(Lapidaire, A 253, Pannier.)
EMM
EMO
EMP
47
KMLERGIER, VOir ENLARGIER.
EMM, voir à Enm les mots qu'on ne
trouve pas ;\Emm.
EMMAIBR, voir ESMAIER.
F.MMALiÉ, part, passé, devenu méchant,
cruel 1
Ocient tant qnant qu'il i treuvent,
Con gens de courrooz ennnaliez.
(G. GuiABT. R»!/. lign., Richel. 56?8, f° 3'22 r".,
EMMANCHOiR, S. m., ceU de l'objet dans
lequel est introduit le manche :
Emmanclioir, the hole, or eyi- of a hat-
chet, etc. whereinlo the handie is put.
(COTGRAVE.)
EMMARER, V. n., tomber ou enfoncer
dans un marais :
Une desdites jumens estoit afondree ou
emmaree par cas d aveulure, tellement
que d'illecques ne se povoit ravoir ne dé-
livrer. (1377, Arch. JJ 111, pièce 64.)
EMJiARRER, v. a , jetcf à la mer :
Et quant il ne vit poynt d'aultre remède,
il emmarra son pacquet de lettres. — He
threwe his packet of lettres into the see.
(Palsgr., Esclttirc, p. 477, Génin.)
Puis qu'il fault que nous soyons prins,
emmarrons Doz lettres. — Sithe we must ne-
des be taken, let us svnke our letters. (Id.,
«6., p. 718.1
EMMASURE, S. f., pallssadc de pieux
pour soutenir la maisiére :
Es boscherons, pour cinq pièces de boys
chacune de cinq toises et de deux dois
de hault ou envoeron pour fere les emma-
sures des esguUes des molins de Loire.
(1447, Compt. de Nevers, CC 39, f» 21 r»,
Arch auin. Nevers.)
EMMATi, part, passé, flétri, desséché :
Apres les pluies de l'automne sera le
vrai poinct de mettre la main a l'œuvre ;
d'autaut que lors aura on bon marché do
rompre les prairies, pour la commune foi-
blesse de Therbe et de la terre, l'une em-
malie et l'autre humectée par l'arrivée des
froidures et humidités. (0. de Serres, Th.
d'agr., ii, 1, éd. 1605.)
On adoucira le vin dans la cuve, si sur
icelui l'on jette des raisins noirs bien
meurs, quelque peu emmatis par la garde
de sept ou huit jours. (Id., ib., m, 10, éd.
1617.)
EMMEDOS, voir Andui.
EMMENDE, VOir ESMENDE.
EivrMENNEVi, voir Amanevi.
EMMENsissuRE, S. f., mot probable-
ment corrompu, signifiant amoindrisse-
ment, altération :
Les maisons... seront tenus de retenir
bien et souflîsamenl de pel, de vergue, de
torque, de couverture sans fonture ne
emmensissure . [Cart. de Corbie, ap. Duc,
111, 437% éd. Didot.)
EMMENUISER, VOif ESMENUISIER.
EMMI,.VOir Enm!.
EMMINETTE, VOir EMINETE.
EMM IGI.EURE, - (llSe, S, f. ?
Pour guydes, ferreuses, unu restrintif,
emmioleuses et embourreuses de la celle de
son dit cheval. (1449, Compte de S. Sauv.
de Blois, Ricliel. 621S, f° 18 v.)
EMMIOLEUSE, VOir EmMIOLEURE.
1. EMMOLER, - ouUer, V. a., mouler :
La foy aux cheveux gris esloil la enlaillee,
Et l'aime pieté au dessons emmouUee.
(G Boums, l'Alectriom., éJ. 1586 )
— Emmolé, part, et adj., fait au moule,
flexible :
Bon pied et creux, courte jointe emmolee.
(P. Dauche. Blas. du Veau cheval.)
— Orné de moulures :
Les pelitz ymatges et autres ouvrages
emmo«(eset toute nienuserie (26 déc. 1S88,
Sto<. (/esor/'p».,dans \eLiv. noir, f» 35, Arch.
mun. Montauban.j
2. EMMOLER, V. 3., démolirî
Abat et emmole les turiaus et les fosses
enlour. (1294. Trav. p. les chdt. des coml.
d'Art., Aruh. KK 393, f» 3 r.)
EMMOLiNER, v. a., faire moudre un
moulin pour la première fois :
A l'hilbi-rt Cordier deux boisseaulx orge
pour emmolinev et essaier ledit molin.
(1438, Compt. de Nevers. CC 40, f» 23 r°,
Arch. muu. Nevers.)
EMMOLiR, emolir, -ollir, verbe.
— Act., amollir, rendre doux :
MoUeo, molles, emmolir. {Voc. at.-{r.,
1487.)
Un vieil formage tout rancide, pisté et
meslé avec décoction d'un jambon salé,
appliqué en forme de cataplasme emollit
toutes duretez des genoux. (Liebault,
Mais. rusL, 1. I, c. xiv, éd. 1597.)
On fait une huile de ses fleurs trempées
en huile, qui a vertu de résoudre, emolir,
d'appaiser les douleurs froides des gouttes.
(JD., ib.,p. 284.)
— RéQ., s'amollir :
Le byacint s'emmollit au feu. (Le Blanc,
Trad. de Cardan, f» 144 v, éd. 1556.)
— Emmoli, part, passé, [amolli :
11 fut homme efféminé et fort emollu.
(Saliat, Hcrod., vu, éd. 1536.)
Roquefort indique de plus les formes
emolUer, emmollier, cmmolier, sans les jus-
tifler d'exemples.
EJiMouiARE, s. f., ce qui est produit
par le broyement :
Emmoulure ou enrougeure de fer ou de
sauge. (B. DE GORD., Pratiq., III, 7, éd.
1495.)
EMMoussÉ, adj., couvert de mousse :
L'espee a par dessus une branche encontree
D'un qnesne vieil et dur, antive et cmmoussce.
(Dooii, iSlS. A. r.)
Regarde es humides cantons
De la marine les Tritons,
Les dieux des coulantes rivières.
Tous n'ont ils pas longues crinières
Tnrtes sur leurs fronts emmoussn ,'
(Remï BELi.EAU. Poés., I. 98, Gouverneur.)
EMOIGNIER, voir ESMOIGNIER.
EMOLIR, voir E.MMOLIR.
EMOLiiMENTER, V. 3., acquitter l'émo-
lument dit pour telle chose
Quant ilz les auront receues et gros-
soyees (les lettres), qu'ilz ne les délivre-
ront aux parties que premier elles ne
soient emolumcntees et scellées des seaulx
royaulx. (AniM 1482, Edil concern. les fonct.
des nol de Lyon, Ord., xix, 32.)
Dans la langue mod(!rne émolumenter
est un verbe neutre vieilli ayant le sens
de tirer quelque émolument ou profit.
EMONGEAU, S. Ml., torchon :
Hem unum emongeau de serico. (Inven-
taire de 1327, Cliartrrs, dans le Bullet dit
Comité de la lang., 1857, p. 311.)
EMOLUMENT, S. m., instruction, édifi-
cation :
Et pour l'umain l'inoimmcn/,
On sépulcre et on monument
Fut couchié (le Christ» comme mortel corps.
{Resurrecl. de N.-S., Jub., Mijsl., 11,315.)
EMORCHE, voir ESMORCHE.
EMOnCHER, voir ESMORCHER.
EMORE, voir Amohe.
EMORHOi, S. m., désigne un aspic qui
fait couler tout le sang :
Aspides est une manière de venimeus
serpent qui ocist home de ses denz. Ja
soit ce que il sont d plusors manières,
toutes voies chascuns a une propriété de
raalfaire ; car cil qui est apelez aspides fait
morir de soif l'ome cui ele mort ; et li
autres qui a non prialis, le fait tant dor-
mir que il muert ; et la tierce, qui est ap-
pelée emorroi, li fait fondre tout son sanc
jusqu'à la mort. (Brcn. Lati.M, Très.,
p. 191, Chabaille.)
EMORROSAGIE, S. f., flux de saug :
l/emorrosagic cessant. (Brun de Long
BORC, Chirurgie, ms. de Salis, f" 5*.)
EMORSSER, voir ES.MORCHER.
EMORTin, voir Esmortir.
EMOUVEMENT, Vûir ESMOVE.MENT.
EMOUVEUR, \0ir ESMOVEOR.
EMovATiox, S. f., excitation, instiga-
tion :
Por le porcache, priier et emovatUms qui
fait avoient esteit par les binvoilbans el
amis dédit Waltier. (J. DE Stavelot,
Chron., p. 327. Larchey.)
ESIOYER, voir ES.MAIER.
EMPACHiER, empaucUier, ampauchier,
empaicier, empaiecier,enp.,v. a., empêcher
le succès de :
Li avocat qui reçoivent mauvaisement el
soutiennent les mauvaises causes a lor es-
cient et les bones empattchent por luier ou
por don que il praingnent a destre et a se-
nestre. (Laurent, Somme, Richel. 938,
f 17 r».)
— Troubler dans la jouissance de :
Et li forestier nostre seigneur le roi li
ampaiichent et torbent de novel sa saisine.
(Req. du vie. de Meliin au roi, Arch. J 1030,
pièce 46.)
EMP
EMP
EMP
— Avec un régime de personne, troubler
faire du tort à :
Car se GoJefrois vient ma lierre kalengier.
Je m'en cniie 1res bien issir sans le dangier
Doa souciant, qui me voet ycliy empaicier.
(Chev. au cijijne, 5371, ReilT.)
S'aucunsborjois est por moi pris ou em-
Jiachiez, je lou doie délivrer dedenz vint
jors, et se je ne lou dolivroie dedenz les
vint jors, li jurei puent panre les premières
Tantes que je aura en la ville por la deli-
%'rance. (1269, i '.bannes, 8, Arcb. Meurthe.)
Tourblee et empauchie. {Jugem. de 1334,
Ord. de Malte, Piéton, Arcb. de l'Etat à
Mous.)
— Particulièrement, mettre en cause
accuser :
De tout çoa que j'ay dit de nnuviel et de vies
Esl ly corps de la dame a droit rmpaiecies
(Chev. au cijniie, ifi9ft, ReilT.)
Mais elle n'ara mal ne nulle vilonnie,
Si vous n-î congnissies, volant la baronnie,
La traison de qnoy elle est empaicie.
(/»., 197-21.)
Et tut senlensse rendue par le gouvre-
neiir et les jures, que ledit Franiel estoit
quittes et délivres, et que a vnaisse cause
on Vavoil enpaiciel et enprisonnet. {Chron.
des Pays-Bas, de France, etc., Rec. des
Cbr. de Klaud., t. III, p. 238.)
Sur ce verbe, consulter Littré qui, dans
son étymologie ^'empêcher, en fait un mot
à part qu'il dérive, avec Diez, A'impactiarc.
ESIP.^ICIER, voir E-\IP.\CHIER.
EMPAiEciER, voir Empachier.
EMP.\iEMENT, cmpoement, s. m., paie-
ment :
Et ce que dit est siiinifie a Jeban le Bègue
demouraut audit liostel de la Cave a sa
personne et a la femme de Jehan Malice, et
leur defendi Vempaement des lieux, et aussi
que se aucune chose il dévoient a ladicte
Eustace a cause d'icelle maison que aucune
«hose ne lui en baillassent... jusques a ce
que paiement feust fait des diz arrérages,
(1380, Arcli. S 9i, pièce 33.)
EMP.xiENÉ, empainè, en/)., adj., attaché
à la religion païenne :
Toulete e.st toute enpaieiiee,
Encor fusl ele el pais née.
(G. DE Coixci, Mir., lib. 1, ap. Duc, Paganhare.)
Tholete esl lote enpainee.
(Id., ib., ms. Rrus,, f° 3-2',)
EMPAiGNE, s. f., voyage, concours :
A la chemise glorieuse,
A Cliirtres, la riche raonlaigne,
Telle allée el telle empaignc
Ot, si corn trois ea cel lempoirc.
Que feite en fut moult belle estoire.
(J. Lem\rchaxt, Mir. de A'. /) , ms. Chartres,
f» ili''.)
EMP.\iGXEMENT, Bup., aupenemetit, en-
pingement, s. m., action de pousser, de re-
pousser :
11 se traine sor la planée a la force de
ses bras et a Venpaignement de ses pies.
(Artur, ms. Grenoble 378, f° 94''.)
De l'anpénement, du repoussement. (xiv*
s., ûarmesteter. Classes et Glossaires hé-
breux français, 1878, 41.)
A anpéiiemenz, à repoussements. (Ib.)
— Impulsion :
Les bestes sont meutes selonc le move-
menl et Vcnpinriemeiil del appétit naturel.
{Li Ars d'Amour, I, 203, Petit.)
EMP.\iGNiER, - aingnier, verbe.
— Act., frapper :
Icelle femme prist une petite espee, la-
quelle elle mist au devant de son mari
qui estoit tout nu levé pour la batre, et
n'avoient point de clarté, et de ladite espee
eusl empaingné son dit mari que il cbey
mort. (1369, Arcb. JJ 100, pièce 335.)
— Réfl., s'élancer :
Adonc drcscha on les voilles et Est on
desancrer la navire, et aprez se empoignè-
rent en la mer a moult noble compaignie.
(J. d'Arr.\s, Melut., p. 199, Uibl. elz.)
EMP.viLLiR, voir Empalir.
EMPAiLi.oLÉ, adj., en paillettes :
Uuec piieent il bien Irover
Toutes choes a achaler
Oui a la mercerie apeat,
I.'or empnilhlé et l'argent.
(Le bit des Marehems, Monlaigloa et Raynaud,
F(M., II, 123.)
EJIPAINAGE, voir EMPaNAGE.
1. EMP.viXDRE, - Indre, - oindre, enp ,
inp., V. a., peindre dans, sur :
En ml le vix se font enpindre d'azur
come un fer de glaives. {Voy. de Marc
Pal, c. CLV, Roux.)
Celés gens font portraire et inpindre
tous lor deu e lor idres noir. {Ib., CLXXVI.)
Portraire, inpoindre. (Ib.)
Son bel visage et ses doulces paroUes
estaient empaintes en son cueur. {Troilus,
Nouv. fr. du XLV° s., p. 233.)
Un petit pan de toille auquel est enpaincte
l'aparicion de plusieurs personnages. (1314,
Inrent. de L. de Courcelles, Arcb. Aube 6,
G 1912, f» 7.1
Uu.' lableau ou est empaincl l'annuncia-
tion. (1328, Inoent, S. Amé, liasse 9, Arcb.
Nord.)
A Jehan Prieur painstre pour avoir en-
painct de bon stil ung drap d'or. (1537.
Lille, ap. La Fons, Ctoss^. 7us., Bibl. Amiens.)
— Fig., reproduire :
Car trop voult, corn simples, empaindre
L'oppinion des jouvenciaulx.
(E. Deschami'S, Poés., U, iO, Tarbè.)
2. EMPAiXDUE, empeindre, empandre,
enp., verbe.
— Act., pousser, jeter avec violence :
A terre Veiisl tosl enpeint.
(Wace, Rou, 3' p., 707-2, Andresea.)
Dune cumandad (Jéhu) qu3 il la (Jezabel)
enpeinsissent aval de cel solier. (Rois,
p. 378, Ler. de Lincy.)
L'aoemi boulent el empaingnent
Moult en sus d'eus et moult arrière
Cil qui usent ceste prière.
(G. DE r.oisci, Mir., ms. Soiss., f° 8-2^.)
Iluec est enpains et botes
Et par deriere el par devant.
(Durmars le Gallois, 1 '23-20, Stengcl.)
Les anpénz, les repoussés. (xiv° s., Dar-
mesteter. Classes et Glossaires hébreux-
français, 1878, p. 41.)
Furet anpenz, furent repoussés. (Ib.,
p. 40.)
— Avec un rég. de chose, pousser, en-
foncer, appliquer :
Si li empeinat un bulTet bon, bien estored.
[Bois, p. 337, Ler. de Lincy.)
Et Renan let chaoîr si fort •
Le covercle, et si Venipainl,
Tyberl en a la qene ataint
Si granl cop que ne fu pas gîens,
(Uenarl, 2808, Méon.)
l.e branc d'achier eus li lancha ;
Par tel vertu li a enpaiiit
Que jusc'au cuer l'aineure ataint.
(Comte de Poitiers, 752, Michel.)
Il li apoia Dnraudal a sa bouline et il
luy empaust si dure que il li bouta ez cors.
{Hem. de Turp., dans le Bec. mss. de Dh
Cange, Ars., Hist. 801, A.)
El usoient de ciiair de poisson endurcis
nu soleil et daulres greigneurs monstres
que les llotz empaignent dehors. {Q. Ciirse,
VIII, 22, éd. 1334.)
— Réfl , se jeter, se précipiter :
Contre les lance-s esmulues
Sunt les forz broines derumpues
Si que 11 coslcz lur seignent
E que morsz des chevals s'enpeignent.
(Be.v., 0. deNorm., II, 507, Michel.)
Jofroiz li Angevins an la presse s'anpaint,
(J. Bon., Sax., cxiv, Michel.)
L'espie Guitedin ne s'i est atargiez,
Antr'as s'ampainl et broche cora s'il fnst anragié.
(ID., ib., cxLvm.)
Quand les chèvres se sentent quelque
iiiHammation ou cataracte es yeux, elles
s'empeignenl sur la pointe du jonc, pour se
descliarger les veux, el les faire saigner.
(Du Pixet, Pline, viii, 30, éd. 1363.)
— Neutr., se jeter, se précipiter, battre:
Enpaint avant et trait arrière
Qiie tout veut abatre el quasser.
(Wace, Concept. Xostre Dame, p. 76, Mancfl et
Trébntien )
Puis ne fina de si qu'il vint
Soz une grant roche de mer;
Lors commença llo a monter :
QuaLl il fu lot hauciê el pleins.
Si enpeint au piez et au mains.
(GuiLL., Besl. div., 2337, Ilippeau.)
Quant li fil voient que lor père ont estrainl
Por lui seoorre sont celle part empaingt.
(Gaydon, 7223, A. P.)
— Act., empaindre en mer, faire prendre
la mer, embarquer :
Ç.o est en mai, al premer jur d'ested,
'Iules ses hoz ad cnipeintes en mer.
(liai., 2G2S, Muller.)
En vetssiaus les empeint en mer :
Or peurent par l'iaue vaguer.
(SI Graal, 2291, Michel.)
— Réfl., s'enipaindre en mer, prendre la
mer :
En mer s'enpaignent Brebus el si baron.
(Raimbekt, Ogier, 9823, Barrois.)
Li v»ns fu boins, l'air orent cler :
Atant .îc -iont empaint en mer,
(Flaire et Blance/lor, l'- vers., 1161, du Méril.)
En mer s'enpagnent.
(Pa. MousK., Chron., 124, ReilT.)
Eu hante mer s'empaignent pour l'ost plus eslcn-
Igier.
(Chans. d'.inlioche, vu, v. 317, P. Paris.)
An matiuet en rai la raer s'enpeignent.
Nagent et siglent et grant joie demeinenl.
(Eaf. Vil'., Richel. 7 74, f 5G=.l
EMP
EMP
EMP
Il s'eiipengnrnl en mer,
(ÀyetfAvii/n., 1867, A. V.)
Si entrent es nés et s'enpeingnenten mer
en si fort seson conme entor la Tozseinz.
{Lancelot, vas. Fribourg, f" 143°.)
Lî mariaîer les voites tendent,
En mer s'empaif/iiciil . pins n'atendent
(RiTEB., la Vie sainte Marie l'Ei/iplianne, II, 110,
Jubinal.)
— Se faire empaindi-e en mer, dans le
même sens :
Tels i ot qui en eiaperent
Et en lor nés fuiaut entrèrent.
Et en mer $e firent empainâre,
(Le roman du Brut.)
Quant Tristant voit le dueil si grant, si
lui anuie trop le demorer; si se fait em-
paindre en mer. (Le roman de Tristan.)
— S'empaindre de la rive, s'empaindre de
la terre, s' élo\gneT du rivage, prendre la
mer :
De la rive s'e!7?paint, si prent a gouverner.
(Dcion de ilaience, 2761, A. P.)
De la terre s'empeint, si prenl a gouverner.
Tant que il Ta bien loins n palagre de mer. '
(/*., 331.)
— Act., empaindre ses ijenx, les fixer :
En leurs saisons sont vertueux
Ou débonnaires ou crneux
Quant aux plaoetles s'acompaîgnenl
Et leurs ieu.v dessus eulx eiipaiyner.t.
(J. Lefeeïre, Resp. de ta mort, Hicbel. 93 i,
f° 6^)
— Act , empaindre quelqu'un, le lieurter,
le frapper, lui porter un coup, principa-
lement avec une arme aiguë :
Enpeint le bien, fait li brandir le cors.
{Roi., l-:03. Millier.)
Enpaint le bien, sa sele en a voidie.
(Les Loti., Vat. Crb. 375, f 10''.)
Jouste la cuisse le gonfanon li misE,
Si bien {'empaiut qu'en terre l'abatit
El les talons en fait amont venir.
(Car. le Loh., V chans., v, p. 173, P. Paris.)
Ele Venpeinst do tel air.
Ne sai a oJ piez u od meins,
Parmi branches c parmi reins
Le Dst haut cnntremunt voler
E el fiirc d'un arbre encroer.
(Bon, 3' p., 5;i8, Andresen.)
Adonc l'a del bastoa empaiut
Durement.
(Renarl, 4-216, Méon.)
Granl est la noise et graos li cris
Des garçons, des enfans petis.
Qui Vempaignent et qui le bâtent.
[Amadas et Ydoine, Ilichel. 375, l" 3-205.)
Ains fierl le chevalier si haut
Et si très roideraent Venpaint
Qu'en la sele pas ne remaint.
(Durm. le Oal., 1680, Stengel.)
Tis li est ke Seint .iedward
Levé, e s'en vent cele part.
Enpeint le serjent e l'esveille.
(S. Edward le conf., i:i87, Luard.)
Qui fust de un glayve au quer enpeint.
{Plante d'à. de Lacy, Oxf., Bodl. Fairf.
-2410, t» 19.)
Qui villainement fu raen^s,
Batus, f/n;jai«5 et delloules.
(De l'Armite que la femiie voulait tempter, Kellcr
Zwei falil-, p. 37.)
L'an enpeint l'au're et hurle et bote
De teste ou d'espaule ou de cote.
(Vie de S. Alej:i, 92.Ï, Roraania, Vlll, 180.)
D'ilec commanda Anthiocus que li es-
comnieuiez fust laissiez cheoir, et tonz
Vempainsissent a mort. (Guiart, B/6^e, Sec.
liv. des .Macliab., xvill, ms. Ste-Gen.)
Dont fu bien sachies et empains.
Assaillis el Irop mal menés.
(Couci, 33-2-2, Crapelel.)
Ains l'empandit si rudement que maistre
et destrier renversa en uns mont. {Le clie-
valereux Cte d'Artois, p IS, Barrois.)
— Fig., act.j empaindre d, pousser à,
exciter :
A bien fere les enpeignoit
Li bons clers par dit et par fait.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., (° 3l''.)
— Réfl., s'appliquer à, s'adonner ;"i :
En toz les biens nns anpaifjnons,
Et en bien faire et en bien dire.
(G. DE C.iixci, Jf/r., ms. Brux., {" 171'.)
— kci., empaindre ur.e plaie, faire une
plaie profonde :
Apres que Clinton eut ainsi dil, il empai-
gnil en sou corps une playe mortelle.
(Bor.cACE, Nobles malheureux, III, i,
f» S8 I», éd. 1315.)
— Infln. pris subst., combat, bataille :
Au bien empaindre et au sachier.
(GiiART, Roij. liijn., -2031, Bnchon.)
— Empnignant, part, prés., syn. de vif :
El seiche i redevient l'olive
Qui doit estre enpeignant et vive.
(Rose, Richel. 1373, f oC.)
— Empaint, part, passé, lancé :
Et me senibloit que Julien fut trespercé
d'uue espee brandie et einpainte par la
miiiu de Dieu. (BoccACE, Nobles malheu-
reux, VIII, 10, t° 200 r", éd. 1513.)
— Appliqué, occupé à :
Tous les jours sont (les laboureurs) aux champs
[empains,
Comme besles, clamez villains.
(EusT. Descu., Poés., II, 228, A. T.)
Cf.E.MPOiNDREaveclequel il semble avoir
été quelquefois confondu.
EMPAiNTE, empeinte, enp., enpente, em-
peincle, s. f.,choc, poussée, attaque, mou-
vement impétueux, impulsion violente,
charge :
Ceo ne vodreie pas ore oir dire
Ke vus maudissez la vie
Par nule empeinte de folie.
(Chardry, Petit Plet, 872, Koch.)
Anchois que jo i muire, i ferai tel empaintr,
Se Dieu plaist et sa mère, dont m'arme sera sainte.
(Conq. de Jtrus., 6116, Hippeau.;
Li enfens enmi la place
Uendi parmi la bocbe hors
L'eive qui li estoit ou cors
Qui entrée ert par lele enpeinte
Que l'ame li erl esleinle.
(J. LE Mailch., iUr. de S.-D., ms. Chartres, f IjK)
Car quant sajele est descochie
Ne puel eslre arrière sachie...
Ainsi[it quant .Vmours est volée
Par mi les ex duakes au cuer
N'en puel issir a nestn fuer
Devant que ele a fuit s'empainte.
(?aiL. DE Kem., htanekine, 1332, Bordicr, p. 186.)
Cellni pastour nng destrier bay avoil
Dont sur les rens tantosl fist nnle] empainte.
(L. DE Beacvau, le Pas de la Bergiere, 323, Cra-
pelet.)
La enpente, la repoussee. (xiv« s., Darme-
steter, Glosses et Glossaires hébreux-fran-
çais, 1878, p. 41.)
Et se tinrent ceste seconde enpainte
moult vaillamment. (Froiss., Chron., IV,
340, Luce, ms. Amiens.)
Ne fesist course, jouste ne empainte. (1d.,
ib., VI, 134, Luce.)
La pourre du ddyé sablon commença a
lever a Vempainte des chevaulx. (Id., !&.,
XII, 308. Ktrv.)
A cel premier empainte ce sont mis tellemant
Que mil en abatirent devant eulx en présent.
(Cuv., du Gueselin, 13614, Charrière.)
Par vigueur d'armes recuUerent leurs
anneniis a celle empainte, ou Mathieu
Gone fu occis. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., t. Il, p. 176, Soc. de l'H. de Fr.)
Et de ceste empeincle se signa de la main
droite, en se recommandant a Dieu. (Des
Periers, iN'owD., XVI, Lacour, p. 77.)
Et de ceste empeinte s'en va enfermer en
son estude pour mettre son nom a l'en-
vers. (Id., ib., Lxxiv, Lacour, p. 237.)
— D'une empainte, d'un coup :
Et aie fois,d'«nc empainte,'\\ descendoieut
et venoient combalre leurs ennemis,
(Froiss., Chron., VII, 24, Luce.)
Tellement que d'une empainte il ruoyent
.II. .III. ou .IV. hommes d'armes par terre.
(.1. Wauq., Merv. d'Inde, 2* p., c. lxvi,
Xav. de Ram.)
Et d une empeinte, bien soudainement
et asprement poursuivie, en ruèrent jus
environ trois ou quatre cens. (G. Chas-
TELLAIN, Chron., I, 230, Kervyn )
— Circonstance, fois :
Bien voit que niiex li vcnist tere
Qu'avoir chanté a cele enpainte.
(Renart, 3462, Méon.)
CoMsin, losl a!ons qnerre tant
Palis, buissons, chaume, pesas,
Qu'elle de mort n'eschappe pas
A ceste empainte.
(Un Mir. de N.-D., Comm. elle garla une femme
d'estrearse. Th. fr. au m i-, p. 354.)
— Tempête, ouragan :
Quant l'onde a faite(s] ses empainles,
.Moult lassement fait ses complaintes.
(S. Brandan, Ars. 3516, P 104'.)
Quant funde ad fait les empeintes.
(Ib , 1238, Michel.)
Mes tuit s'escrient qui miens miens
El si reclaiment sainz et saintes
Quant de mer vjicul les enpaintes.
(G. de CoiNCI, Mir., ms. Soiss., f" 7-2°.)
Nicot donne empeincte qu'il traduit par
impressio, impetus.
Cf. Empoi.nte avec lequel il semble
avoir été quelquefois confondu.
EMPAiNTCKÉ, enpointurè, part, passé et
adj., peint :
Bien sisl l'escui qu'est d'or enpointurez.
(Les Loh., ms. Monlp. H 213, 1" 12'.)
EMPAIREMENT, VOir EMPAREMENT.'
EMPAIRER, voir EMPARER.
m EMP
EMPAisTRAiL, enpestrail, s. m., en-
trave :
De jonrs la laist pestre ha bandon (la vache)
Sans enpestrail el sans l.nndon.
(FM. d-Ov.. Ars. 5069, f 6«.)
EMPAisTREMENT, - aitrement, - estre-
ment, enp., s. m., entrave, empêchement :
Quite et délivres de tote force e de toz
empailremenz. (Fév 1242, A^^l>- »'^'°«-f :
Loire, Fontevr., La Roch., fen. 3, sac ià.)
Ouite« et délivres de toz devers et de toz
empaitroMcnz. (Mai 1250, Charge de Geoffroi
Achefort, Richel. 1. 9231, G. Musset )
Sommes tenu a garir e a deffendre au
davam dit Père la davant d>te pièce de
Ti<.ne franche et quite e de ivre de toz
lèns e de totes costumes, e de toz devers, e
de toz empaitremenz ^'f\ZT' Arc'S'
mand. du Temple de la Roch., Arcb.
Vienne.)
Garir e deffendre la dite vigne., quipte-
«ent e delivrement de toz rteveirs de o es
dentés, de totes obligacions de totes
exactions de toz alienemenz e de toz autre*
Zp%tremenz. [Çh. de nmi 1275, Fontevr
La Rocli., fen. 2, sac l, Arch. Mame-ei
Loire.)
De tout homme e de tote femme qui
rens vodreent demander ne mpailrement
faire. (Fév. 128b, Arch. Thouars, Taille-
bourg.)
■ Et de trestouz autres empaistremenz.
iCh. de 1296, Fontevr., La Roch., fen. 2,
sac 1, Arch. Maine-et-Loire )
Porres n'a point A'enpcstrement
A panser a son saWcmant.
(nom. des trois ermem., Ars. 5201, P- 2G3 .;
Leur table leur soit fête en laz et enpes-
iremenz. (Comm. s. les Ps., Richel. 963,
p. 104.)
Que il ne fussent détenu d'aucun leyal
empamrement. (1430, Ch. de L. dAmboise,
Fonteneau, I, S43, Bibl. Poitiers.)
Le Havre, empêlrement, embarras, obs-
tacle.
EMPAisTRER, empaslwer, - aisturer,
Y. a., mettre des entraves, attacher:
A pié sont dessenda des anterans destriers,
Aiol les enpasture. 11 sentieus cheTaliers,
Li cpval penrent l'erbe et burent ol nivier.
(.Mol, Uichel. 25516, P ISS-" ; 6125. A. T.)
Ses ceïaus enpasture, si a les frains estes.
Si lor lait boire l'aiiine et l'erbe pastuver.
(«.. S-U6. A. T.)
Ele vient an mnl, si deslace
I.e chevestre dont ses amis
Vol empasluré.
(L'Escoufjle, Ars. 3319, !" 10 v .)
Ce ne povoit pas avenir
Que vcns me fesissies venir
A cort issi empaslurc.
iChev. as .n. esp., 11C05, Foersler.)
Et li preslres descenl a terre,
Si enpasture son cheval.
(Du Prestrt et des 2 rib., Richel. 837, t» 235''.)
Qnar .1. pecies .c. en atret
Et met son mestre en tel plel
El si le lie et enpasture
Que de lui relraire n'a cure.
(De fHerm. Ai ala verre sa niece, Ms.Jhll,
Ouar molt enpeslrenl les âmes les esses
del cors. (Comm. s. les Ps., Richel. 163,
p. 107.)
EMP
Li garçons a pié tenoit an mi pré les
deux pal'efroiz qui paissoieut de l'erbe por
refreschir, et les avoit enpaislurez de lor
chevoistres. (Lancelot, Richel. 754, f» 7'.)
De nuit Vempestre et si l'alache (la vache).
(Faut. d-Ov., Ars. 5069, f° 6'.)
Numellare, enpaslurer. (Gloss. de
Couches.)
Lesquels enfans empasluroient les che-
vaux de leurs diz pères ou dit pré. (1404,
Arch. a 159, pièce 14.)
Ces vaches... vont errant par toute la con-
trée la ou elles veulent, sans estre liées ni
empeslrees aucunement. (Amyot, Vies, Lu-
cull.)
— RéQ., se lier:
Et quant enpastures se fii,
11 se lieve et si vait avant.
(ClKV. as .11. esp., 11.581, Foerster.)
Norm., empasiurer, wall., epasturer, en-
traver.
EMP.\isTROS, enp., adj., qui entrave,
gluant, marécageux :
.Mais pur les palnz enpai.'^troscs,
Granz, parfondes e encorabroses...
(Ben.,0- deSorm., II. 66'.13. Michel.)
EMPAITREMENT, VOir EMPAISTREMENT.
EMPAITRIER, YOlP EMPETRER.
EMPALÉ, voir Emparlé.
EMPALEis, adj., pâle :
Vus veiscics mervelles, ces barons amatis,
De duel et de pesance tains et eiupateis.
[Roum. d'Alix., P 80'', Michelanl.)
1. EMPALER, - pailler, enp., v. a., percer
avec un pal ou toute autre arme :
Vit par de fors les lices, sor perces encruees.
Les lestes de ses homes, les a les empalées.
(Hoiim. d'Alix., 1° 35=, Michelant.)
Les testes de ses homes lez a lez enpalees.
(Ib.. Richel. 24364, P 27 r°.)
Hz empailloient et feroient parmi le cors
ou parmi membres gens et chevaulx.
(Froiss., Chron., Richel. 2641, f 132 v°.)
Les archiers englois conmenchierent a
traire moult fort et moult roit, et a enpaller
hommes et cevaus. (Id., ib, IV, 234, Luce,
ms. Rome.)
Tu me feras clouer en croix, ou bien
empaler. (Amyot, Si le vice suffil pour rendre
malheureux, 3.)
Empaler. It. Impalar. (JuN., Nomencl,
p. 150, éd. 1377.)
En son anniversaire ils tuoyent cinquante
chevaux , montez de cinquante pages,
qu'ils avoyent empalé par l'espine du dos
jusques au gozier, et les layssoyent ainsi
■plantez en parade autour de la tumbe.
(Mont., Ess., 1. II, c. 12, P- 296, éd. 1595.)
— Palissader :
De mavestié et de corine
Fu celle maison empalée.
fRcTEB., la Voie de Paradis, Richel. 1634,
P 85 r°.)
2. EMP.\LER, enpailler, v. n., devenir
pâle :
p.illeo, enpailler. (Gloss. lat.-fr., Richel.
1. 7679, f° 223 r.)
EJIP.VLEURE, amp., s. f., palissade :
EMP
De trislece est Vampaleure (de celle maisOD).
(Rdteb., la Voie de Paradis, Richel. 1631,
1" 85 r».)
EMPALIR, - aulir, tnpalir, empailUr,
verbe.
— Act., rendre pâle :
Et quant la mort Vol etipali
.En enfer fu en>eveli.
(DU du Besant. Richel. 195-25, 1° 104 r».)
Mais la dolors qu'ai cuer li tint
Li avait enpali le vis.
(Ren. de Beidjeu, li Biaus Desconneus, 4190,
llippcau.)
— Neutr., devenir pâle :
Li cuers li faut, si empanlit.
(Vaussonpcion N.-D., Ars. 5201, p. 140».)
Adont l'esgarde, si le vit empalir.
(Alexis, 981, Richel. 12471, G. Paris.)
Aussi tainst comme chendre et enpalit le vis.
(De SI Alexis, 939, llerz.)
i Mais quant vient une fièvre ague,
I Qui si le deslraint et arsne,
i'aindre le fait et empalir.
Non par viellece défaillir.
(iloralilés sur six vers, ap. Jub., IVo«i'. Rec., H,
299.)
Mais de paonrlout empali
Quant il vit la lance brunie.
(Comm. le Roi Sounain fu mort, ms. .^.vranches
1682.)
— Empali, part, passé et adj., pâli,
rendu pAle :
Tint l'espee sacie,
De sanc et de .erviele fa ron.ste et empalie.
(Boum. d'Alix.. t°31-\ Michelant.)
Tant a perdu de sanc, tous en est enpalis.
(Fierabras. 913, A. P.)
Et lues que la rose est quillio
Isnielemenl est eapalie.
(G. DE Camdrai, Barlaam, p. 118, Meyer ; ms.
Richel. 1553. i" 219 v°.)
Par Deu, garsons, la vcrtns est faillie
Vostre face est Jurement empaillie.
(Gaydon, 6731, A. P.)
Tel duel ol et lele honte, tote fu enpalie.
(Fragm. du xui' s., cité par Reiff., Chron. de Ph.
Mouskes, t. I, p. 613.)
La 'ace li devinl vermeille,
Puis devint Iresloute empalie.
(Lai de l'Ombre, p. 66, Michel.)
>'e n'iert irez ne empaliz.
(Dou Lion et dou Pastoriau, ms. Chartres 620,
1 f» 134".)
EMPALissEMENT, S. m.,' Caractère de
ce qui est pâle :
Se vos dormez entre lesclers les pennes de
la colombe enargcntees et les derrierete-.
del dos en l'empalissement d or. (^Bible,
Richel. 899, f» 24S'i.)
L'eure que il nasquirenl vous di chertainemeat
Que le soleil rougi en empalissemenl.
Et mua sa fachon et son trescourement.
(Doon de Maience, 6883, A. P.)
EMPALMiER, v. H., sc pavoiser :
Estant les dits galions arrivez e°. Souli-
djrt le navire le Croissent y estoit qui
commença a tirer sa volée et empalmer;
le bateau ou estoit la reine, estoit devant
celu du"oy, bien loin, que le dit Croissant
sa à d'une belle volée de son artillerie^
lEniréedurorj Charles IX dans a in le de
St'mio, Bibl. cur., p. 103, ap. Ste-Pal.)
EMPALUER, enp., verbe.
EMP
EMP
EMP
SI
— Act., souiller, ddtreuiper :
L'ivers-.,-
Qai la terre einpalur et moille.
(Ben., Troie, -riiH. Joly.)
E li dax Tait par la bataille
Tieb;tut cerchant, s'espce nue,
Qai de sanc la terre enpahte.
(ID., D. de Norm., II. iUll, Jlichel.)
Ne Toel mes dras enpaluer.
(Tristan, l, 3881, Michel.)
Parmi le cors H met l'eDscgoe a or batue,
Si que del sans vermol toute l'a empaluc.
(Eiif. God., lUchel. 12358, f 3-2''.)
— Réfl., se salir, s'embourber :
De tay se vat enpaltwr.
<G. DE BiBLEsnoRTH, 16, Meyer, Rrc, p. 361.)
Qui quiert les voies et les seates
Ou l'ea se paet enpaluer,
(Vers de le mort, Itichol. 23111, f SW-.)
Qai qniers les voies et les sentes
Oa l'on se suet empailler.
(//'., Ars. .Ï-2III, p. 22!)''.)
— Neutr., être siniillé, être embourbé :
Fiere escremie ont rendue.
De lor sanc la tere empatite.
(Be.v.. Troies, Richel. 3'?i, f» 09'=.)
La veist bon bataille bien Terne
El mainte tar^'e estroee et fendne,
Del sanc vermoil la poudrière enpalite.
(Herb. Leocc, Fouli;. de Candie, Richel. 23518,
f» 112 r".)
— Empah(e, part, passé, souillé :
Ge habite en mei lo pople ki at empa-
4ueies lèvres. {Dial. S. Greg., p. 141,
Foerster.)
EMPAX.vGE, antpanage, - aiiiage, s. m.,
apanage :
Le duché de 'Valois fut baillé au duc
d'Orléans par empainage. {Coût, de Senlis,
Lxvi, Nouv. Coût, gén., Il, 713.)
L'une des pairries de France qui ont
esté desunies par empanage, alliauces de
maria-es, accords. (Bourgueville, Rech.
de la Neuslrie, I, 3, éd. 1588.)
Vampanage de monseigneur François
frère du roy. (Id., ib., I, 50.)
Empanage, as appenage. (Cotgk.)
EMPAN'ciER, enp., anp., verbe.
— N'eutr., se remplir, en pariant de la
panse ;
Tonz tens i'anpmcier lenr panse art.
(G. DF. Coixr.i, Mir,, ms. Soiss., f" 30''.)
Toi tens à'enpancier la pance art.
(Id., ib., ms. lirnx., f» 29'=.)
— Réfl., entrer dans la panse :
Le passaje se ferme ou les boyanx commencent,
Et ou abaadamment les viandes s'empaneent.
(Grevis, les Œiiv. de méandre, p. 61, éd. 156-7.)
EMP.\N-ELLER, V. 0., Charger d'une
fonction judiciaire :
Encouutre le myschief qui avient as
diverses genlz de roiahiie qui sonnt em-
pnne/te et retournes devanat les justices et
barons de l'escheker. (Stat. de Richard II
an VII, impr. goth,, Bibl. Louvre.)
Et que en les enqueslcs en ceo cas ap-
prendre facent les viscountz et autres of-
ficers as queus il appenl empaneller bones
i-X sufliciaates persones nient suspectes ne
procures, c'est assavoir que tiels eient al
I meyns chescun deux qui serrount ensy
empanelles en tielx enquestes deins le
' roialme .c .s. des terres tenenementes ou
I de rftut per an, sur peine d.' perdre al
I oeps le roy, .x. .II. Et ceux qui serrant
! empanelles en tiels enquestes en Gales
eit cbescun deux al value de .xl. s. per
an. {Stat. de Henri V, an ii, ib.)
1. ElIP.VN'EIl, voir E.MPENN'ER.
2. EMPANEu, V. a., mesurer avec la
main :
Einpanant le visage du patient en forme
de signe de croix. (Carloix, Mem., ms.,
ap. Ste-Pal.)
EMPANERER, V. a., mettre dans un
panier :
Nul marchant ne pourra remuer poisson
de paniers en autres, puis qu'ils seront
empanerez en la mer, ne ne pourra faire
de deux paniers trois. (1330, Ord., Il, 360.)
Empanerer. (Oudi:?.)
EMPANON, voir Empen.xo.v.
EMPAXRRE, voir EMPREXDRE.
E.MPANs, S. m., querelle, contestation ?
En action de meubles peuvent excepter
les témoins par lignage dedans le tiers
desré ou pour estre du conseil ou pour
estre personnes infâmes, mais pour estre
roturier non, et si aucun a eu empans sur
les tesmoins, est il défaut a dire dessus es
autres termes ? Oui, il doit dire dessus et
le gréer s'ils doivent estre témoins en la
cause. (Ord^ du D. Jehan II, 1301, Morice,
Pr. del'H de Brct, l, 1169.)
Eiip.vouRiR, enp., eiiipouryr,enp.,\'. a.,
efifrayer :
Et un mouton de li anemi lui vindrent
encontre, ou la multitude eiipaouri li
chrestien, et o l'arme li tailla l'escut en
main. (Aimé, Yst. de li Norm., vi, 19^
Champollion.)
Pieres fust molt enpourys de la manace.
\Foulq. Fils Warin, Nouv. fr. du xiv» s.,
p. 6.1)
Tous iceux que la furent devyndrenl si
enpourys qu'il ne purreint, pur pour,
mover'pié ne raeyn. (Ib., p. 19.)
Quant sire Water avoyt oy le maunde-
ment molt luat empoury de le maunde-
ment. (Ib., p. 48.)
EMPAPILLOXXÉ, part, passé et adj. 1
brillant d'un éclat pareil h celui des aîles
du papillon : j
Cil trorapoonr et si trompoienl,
Kt les bachelers am«ncieat
D'armes st empapillonnez
Oiie puis l'enre que je fn nez
Ne vi a mon gré tel mervoillesi
(Bretex, Tourn. de Cliaiiv., 4.12, Dclmottc.) j
EMPAPixER, V. a., barbouiller, enduire :
Et hucha les gens et son maistre, qui |
ouvrirent le casier, ou ilz trouvèrent ce
povre prisonnier, doré et empapiné d'oe.uh,
de fromaige et de lait. (Louis XI, Nouv.,
Lxxiii, Jacob.)
Cent œufs a empapiner la caudiere du
brasseur. (Compte de lo72, S. Orner, aii.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EMPAQUER, empacquer, empalcker, v. a.,
mettre en paquet :
Fount trencher tielx draps as petitea
pièces de cj-nk ou sys verges ou de pluis
ou de mej-ns, et ent fount diverses garne-
ments, et'les empalck^nt en lour hostielx,
et en mesmes les paUkes subtielment em-
pakkent leyns lin, or et argent, ou plate.
{Stat. de Henri IV d'Englet, an xi, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
Vingt cinq gros cacques avec la coldre
et visme dans lesquelles a esté empacqué de
la pouidre w canon et harquebuzerie. (13
nov. 157S, Arcb. Gironde, Not., Dorléans,
212-1.)
EMP.AR.Aciox, s. f., fortiflcation :
Pour raison et cause desdiz édifices,
emparaeions, fortifficacions, qu'il a desja
lait faire en' ladite mote. (1403, Arch. JJ
138, f» 17 r».)
EMPARAGE, S. f., parage, appariage :
Celui qui tient fief par hommage ou mn-
parage: {Couslum. de Poictou, cb. 3,
éd. 1499'.)
EMPARAGiER, Bnp., V. a., marier une
011e à un homme égal à elle par la nais-
sance, l'état et la fortune :
Pour le mariage de sa fille emparagee
noblement. {Coût. d'Anjou, 128, f^ouv.
Coût, gén., IV, S41\)
Qu'elle soit mariée et emparagee noble-
ment par le père. (Ib., 241, Nouv. Coût,
gén., IV, 333».)
Emparagé. That hath his due part, or
portion. Fille emparagee suffîsammeut, ou
deuement. Fitly matched, equally maried;
no way disparaged by her match. (CoT-
CUAVE.)
Emparager, apparager, marier avec
partie pareille en condition. (.Monet,, Pa-
rallele des langues, Rouen 1632.)
— Ennoblir :
Denier emparagé vilaine.
(De dan denier, Jub., Jongleurs ri Tivunères,
p. 97.)
— Emparagié, part, passé ; bien empara-
gié, qui a de nobles parents :
Fix est Namon le Kallon consillîer :
N'a home el raond mix soit enparagies.
(riAi.MB., Ogier, 3'J63, Barrois.)
EAiPARANCE, -ence, enp., s. f., fortilîca-
tion, défense :
Il avoit fait enparer les vint (sic) de
Pampelune et mis portiers ^wrX'enparance.
(1323, Arcli. JJ 62, f° 28 r»)
Sur Vemparanee. {Ib., f" 28 v».)
Eniparenee, defeuce. (Cotgr.)
EsiP-ivRCHEiiENT, eniparkement, enp^,
s. m., action de renfermer, de mettre en
parc OU' en lieu clos les bêtes prises en
contravention :
E l'agislement de la comune e le proufit
df.s enparkemenz apeud a luy. {Vear books
of Vie reign ofEdw . Via first, years xss-xsxi,
p. 17, Ker. brit. script.)
Une feme se pleynl qe un Esteven Ro-
beas avoyt pris ces berbj'z etc. en le haut
estre etc., issint qe par force de enparke-
ment tant morirent ea faud'c, e tant après
ladeliverance.( 1303, J6., years- xxxn>xxxiir,
p. 379.)
Lorsque des bêtes ont fait quelque dom-
mage, c< y doit le sei.gnionrd'elsoil mettre
52 EMP
remédie, par emparkement, del outrage de
bestes. » (Britt , Loix d-AngleUrre,
fo 148 V», ap. Sle-Pal.)
Faire ajourner ceulx ou celles qui es
tetDps a venir feront ceulx emparchemens
de be=tes es dits heritaiges. (1467 tem. de
lafor deBrecelien, Cart.de Redon.Esclairc,
ccCLSXxviii, A. deCourson.)
EMPARcHEunE, S. f., action d'enfermer
les bêles prises en contravention
Li siergnnt juré doient estre creu de lor
emparc/ieum et de lor messeries par lor
sairement. (1247. Cari, de Hain Loi des
villes d'Onnaing et de Quaroube, ArcU.
Nord.)
EMPAUCHiER, - cicr, emparquer, enp.,
enparker, verbe.
— Act., enfermer dans un parc :
Pu^e no bestes enparker. (1304, Year
hooks of the reign of Edward ihe firsl
years sxxil XXXlll, p. 65, Rer. bnt. script.)
— Emprisonner, entourer :
Le fiU an conle de Blamont
Fa pris; et o ceus que ^'enparque
Le eu att conle de la Marque.
(Glurt, Roy. liijn., 13S91. W. clD.)
Grant multilude d'eus Yempirchen
Qui sus lui fièrent et descharchent.
(lo., ii., C9"3, Duchon.)
Trop ai en mauves leu marchié,
Li dé m'onl pris et emiarchié.
(UuTEB.. h DU de la Griesche d'ïrer, 1, "27, Ju-
binal.)
— Tenir enfermé dans un lieu retran-
ché :
Dont les logea dedans une vigne près
de la tout a l'entour bien fossoyee et for-
titaee a l'avantage, et illecques, avecques
son artillerye qu'il mit sur le bort des fos-
^ez et quelque nombre de genetaires, les
emparqua. (D'Auton, Chron., Uicbel. 5082,
f 143 !■».)
— Avec un rég. de chose, clôturer, pa-
lissader, retrancher :
i'ay einparqué mou petit parquet. — 1
impale, 1 close a grounde or a parke witli
pales.(PALSGRAVE, Esclairc, p. 590, Géuin.)
Il tire ses navires a terre, et les empar-
que de palliz et fùssez. (Maigret, Polybe,
V, Z, Lyon 1358.)
— Avec un sujet de chose, tenir ren-
fermé, contenir :
Tout ce ou ils pouvoient asseoir les
mains, doigts ou graux estoient riflé et
ranchonné, et en tant grant multitude de
vasselles, joyaulx et chaisnes, que les
coffres u'estoient suffisans de les engloutir
et emparcier. (J . Moliket, Chron., eh. cclix,
Bucbon.)
— Réfl., s'enfermer :
Si s'est enclose et emparchiee
Eo clolstre ou ne voit mes nulai.
(G. DE Comci, de t'Emper., RicheL 231U,
l' i-iS'.)
Emparquer appartient à la langue mo-
derne, quoique peu usité, dans le sens de
mettre dans un parc, et d: circonvenir.
EVPARDEVEus, prép., du coté de :
EMP
Item le chief du clousel séant dessus le
courtil Mons. Jlile empardevers nostre
vigne. (1309, Arch. JJ 41, f 56 r».)
EMPAREMENT, - arremeiit, - airement,
- arament, s. m., fortification :
AuprouBt...desempoi-ceiiie?!S etfortiffica-
cions de ses bonnes villes fermées. (1367,
Arch. K 49, pièce 24.)
Et faites plusieurs fortifications et empa-
remens. (1367, Lett. d' abolit, de Phil. prem.
D. d'Orl., Arch. Loiret.)
1 Faire paier les gardes desdis chasteaux
et forteresses et les emparemens d'iceulx.
I (1380, Cart. de Sens, Uicbel. 1. 9895,
f»159v".)
Demolucions, emparemens et nouveaux
édifices de forteresses par eulx faiz. (21
' mai 1381, Ch. du D. de Bret., î" Bizeul,
Bibl. Nantes.)
Et aviser les fortiffications, emparamens
et réparations qui y seront nécessaires.
(1389, Ord., Pr. de 1 H. de Nim., 111, 98.)
En la fortirficaciou et empairement de
nostre chastel de Sablé. (1394, Ord. du fl.
d'Orl, Arch. Sarthe, E 271, pièce 42.)
Pour faire plusieurs reparacions et em-
paremens en la ville Jd'Orleans. (Letl. de
comm. de J. Bdt. d'Orl, 26 déc. 1428, Arch.
mun. Orléans.)
Facent esdiz fossez plusieurs reparacions,
curaiges, apparfondissemens et autres em-
paremens pour tenir les eaues. (1430, Ord.,
XIII, 158)
... Laquelle pierre a esté emploiee pour
Vemparement de ladite ville a charger les
rateault qui de nouvel se font. (1431,
Comptes de Nevers, CC 32, f" 18 v°, Arch.
mun. Nevers.)
Emparement du pavé qui de présent se
retfail. (Ib., f 20 v°.)
Comptes de l'aide sur le sel octroyé aux ,
habitants pour employer a la repparacion
et emparement du pont de Loire et autres |
fortifficacions et emparemens de lad. ville. ]
(1453, i6., 49.)
Contribuer aux réparations et empare-
mens de la ville. (1469, ib.. CC 64, f° 28 r».)
Pour la fortiffication et emparement de
la dicte ville. {Ib.)
A la reparacion. edifficacion et empare-
ment de ceste ville. (1494, Comple de R. Le-
baud, f° 1», comm. de Quimp., Arch. Fi-
nist )
Employer les deniers qui en provien-
dront es reparacions et emparemens de la-
dicte ville d'Aniyens. (31 août 1520, Actes
relal. d la con/irm. de certains privilèges
accordis pa>- Louis XI d la ville d'Amiens,
ap A. Thierrv, Monum. inéd. du tiers
état, 1. 11, p. 563.)
Des deniers et finances qui seront or-
donnez tant pour le faict d'icehe (ville)
que réparations, fortifications et empare-
mens. (loo7, Lelt. pat. d'Henry II, Ueglem.
du Conseil, ms. Louvre, B 1308^.)
E.MP
Ilaulemenl fa enparentez;
De Troie fa ces pareutez.
(Dolop., 131, Bibl. elz.)
.X. chevaliers en a o lui menés.
De ses barons des miex enpareiUê.
(Iliioit de Bord., 5-4-2, \. P.)
A nne part se traient li vu. des plus aisnez,
De tons les pins lians liomes, du miels anparanlei
(Gui de Bourg., -212, A. P.)
De grans gens fut emparantee.
(Yie Ste Uarg., ras. Troyes.)
El hautement enparentez.
(De la Guerre sainte, Vat. Chr. 1G50, V 13''.)
Mes ne sai dont el est née,
Ne de quej parans ele est emparantee.
(Thibalt de Blazon, Pasiorelle, ap. Tarbé. les
Chansoitn. de Champagne aux xii' et xiu* s.,
p. 20.)
Un baron de Chanpaigne, vaillant che-
valier et prou et de grant cuer et bien en-
parenté. (Est. de Eracl. Evip., xxvii, 14,
llist. des crois. J
Moult estoit bien emparentes et moult
âmes de ses parens. {Hist des ducsdeNorm.
: et des rois d'Anglel., p. 115, .Michel.)
— Reconnu comme parent, rapatrié,
! raccommodé :
Ja bon traîtres n'ert par mol enparenles.
(Atol, 7711, A. T.)
Il y avoyt de l'estrif entre eulx ung long
temps, mâys par sa police ilz esloyent em-
parentes. (Palsgrave, Esclairc, p. 624,
Génin.)
H.-Norm., vallée d'Yères, emparenlé.
EMPARENTi, enp., adj., fortitié :
Ceste ville esl trop grande el Irop enparealie.
(H. Capet, 5S81, A. P.)
EMPARER, amp., verbe.
— Act., s'emparer de, prendre, occuper :
Pour la garde d'icelui bailliage, et de-
molicion des places que ont emparées et
emparent les ennemis. (Lett. and pap.
illustrât, of the wars of the Engl. in Fr.,
dur. the reign of H. VI, p. 132, Rer. bnt.
script.)
Se sont amparees et ont prins, tenu et
i occupé, et encore amparent, détiennent et
occupent plusieurs seigneuries... (1470,
i Proc.-verbal, Cabinet de M. de Lachassai-
1 Et fut emparé le cliastel Saint Cclerin,
I près Alencon, par un escuier nommé Jehan
I Armenge,' de la compaignie de messire
Ambrois sire de Loré, et ung autre gentil-
homme nommé Henry de Villeblanche. (.1.
' Chartier, Chron. de Charl. VU, c. 60,
Bibl. elz.)
Cette année les Anglois emparèrent la
place de St James, combien que par les
trefves eust esté dit que aucunes novalitez
ne se feroient. (S. Gilles, Ann., t. Il,
t» 246 V», éd. 1492.)
EMPARENTÉ, emparante, enparenté,
anparanlê, adj., apparenté, qui a une
parenté :
De .11. pars bien enparentee.
(Wace, Bou, Richel. 375, f° 213°.)
Makalres est forment enparenles.
Il est dus de Losane, le fort chité.
(Mol, 4392, A. T.)
Des miez emparentes.
(.Aleschans, Richel. 1418, f° 215 v°.)
— Mettre en possession :
Car puis qu'il n'y a rien plus propre a
Dieu que son éternité et avoir estre de
sov mesme, ceux qui attrilment cela au
diable, ne Vemparent ilz point aucunement
du titre de Dieu'? (Calv., Instit , i, xini,
éd. 1361.)
— Défendre, fortifler :
Dedenz lequel temps ilz aient leurs ditoz
forteresches empairees (31 m)- »•?";
Léop. Dehslc, Mand. de Charles V, p. 441.)
EMP
EMP
EMP
sr
Comme monseigneur le daulphin régent |
le reaulme eusl commandé et ordonné
aux bourgeois et habitans de la dite ville
que tanlost et sans délai emparassent et j
fortifiassent la dite ville. (30 mai 1419, Ord.
du grand maistre des eaux et forests au titre
du siège d'Orléans par les Anglois, Le Clerc i
de Doûy, Arch. Loiret.)
Iceux habitans des le vivant de feu
nostre oncle Jehan, duc de Berry, que
Dieu absoille, et par son aultorité et li-
cence,encommencerenteî?!;)arer et fortifier
la dilte ville. (Lett. Pat. de Charles Vil,
l'érùmé, p. 137.)
Et au surplus du dit lieu (de Neploy)
tant a l'entretenir et emparer que a faire
les retraits es dits jardins et terres sera
tenu y faire le mieul.x qu'il pourra. {Compte
du domaine pour l'année finie au jour de
St J.B. 1468, L" Clerc de Doûy.)
Le conte de Richemont, connestable de
France, fii\. emparer \a ville de Pontourson
en Normendie et y mist grosse garnison
contre les AngIoiz."(J. Cn.iRTiEn, Chron. de
Charl. VU, c. 31, Bibl. elz.)
A la longue, telles choses tant desmesu-
rees et si violentes nous seroyent insup-
portables, mesmes pour les doléances que
nous en font nosdicts subgectz, lesquelz,
connie bon père, nous sommes obligez
d'emparer e\. soubstenir. (1549, Pap. d'Etat
de Granvelle, t. III, p. 391, Doc. inéd.)
— Garnir :
Emparer d'erbes verdes ledit lombeaul.
(7 oci. ii'9. Fond, d'un annio. par J.
Drouhot, Arch. mun. Autun.)
— Être entouré de :
Un cercle d'or ont sor soq chief,
Qai empare de chief en chief
Color rosiae fresche et blanche.
(Tristan,l, 3S73, Michel.)
— Emparé, part, passé, entouré, envi-
ronné .
En l'an cy dessns declairé (l 131)
Henry, jeune roy d'Englelerre,
En Paris si Tint emparé
De plusieurs seigneurs de sa terre.
(Martial, Yig. de Ch. VU, E III, éJ. I l'j3.)
— Embarrassé, retenu :
Heureux me tiens estre desemparé
Du mocqueur monde, ou j'esloye emparé.
(BOOBDIGNÉ, Ley. de P. Faifeu, p. ", Joaanst.)
Forezien, empara, protéger, défendre,
garantir.
EMPAUEUR, adj., qui s'empare d'une
chose :
De pins grans biens est celny empareur.
Et plus riche est, qnant moins il y aspire
Qu'un cooToiteui, qui en a tant par heur.
(J. BoLCHET, Ep. fam., 1' p., Lvvii, éd. 1345.1
EMP-^RFOXDIR, emperfondir, enp., v.
a., approfondir :
Por ce qu'il corront et enperfondist le
leu par la force de s'abstercion. (Bbcn de
Long Borc, Cyrurgie, vas. de Salis, f° 30'.)
— Enparfondi, part, passé, plongé pro-
fondément :
Et s'ilestoit trop enparfondy ou fort dor-
mir on luy doit tirer les poilz de la barbe
et du penil et les nazilles et estraindre. (B.
DE GoRD., Pratiq., Il, 12, éd. 1495.)
— Profond :
Aucuns sur les fossez qui furent emparfoiidij
Kegardoient le mur el les creneauls aussi.
(Cuv., Chraii. de Duiiiiesclin. II, p. 22i, var-,
19811-19833, Charrière.)
EMPARiLLER, enp. (s'), V. réQ., se pré-
parer :
Vous pri, seignors barons, are vous enpariltez,
Tenez les moult eslreit, sovcnt les assaillez.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 21364,
f° 64 r°.)
EMPARLÉ, enp., anp., empalé, adj., qui
manie avec facilité la parole, habile à s'ex-
primer, qui a la langue déliée, et parfois'
causeur, bavard:
El moult est enrainez, et raoultest empalez.
Nulle rien n'aime tant comme nos deslorber.
(Hermin. Bible, ms. Orléans STl*"».)
Saiges fu et bien empariez.
(Vie des Pères, Ars. 3611, f" 165=.)
Celé respont, ke bien fa anparlee.
iCir. de Viane, Richel. 1448, f" 9''.)
I.ors est a Bel .Vcueil alee
Franchise, la bien emparlee.
(Rose, Richel. 1513, f° 28=.)
Lors prcndes un message qui soit bien enparles.
(Biieves de Comm., 3208, Scheler.)
?»'e se fait pas emportes ne agus,
Ains est taisans con s'il estoit tos mus.
(.Mexis, 305, xui° s., G. Paris.)
Sovent sera blasmez
Qui trop est enparkz.
(Les Proverl/cs au eonte de Brelaiijiie, p. 173, Cra-
pelet.)
Et si sera poi enparles. {.irlur, ms. Gre-
noble 378, f 12^)
Ow vos bénie ! fait li uns qui plus fu en-
parles des autres. {Auc. et Me., p. 22^ Su-
cliier.)
Si empariez et si sages estoit en paroles.
(Chron. de S. Den., ms. Ste-Gen., f» 13l=.)
Tant estoyent beaux langagiers et em-
pariez. (Liv. du Cheval, de La Tour, prol.,
Bibl. elz.)
Et beust bien a tant qu'il fut bien yvre
et fut joyeul.N. et emparlé. (II., cxxv.)
Elle ot tant la langue emparlee et Hater-
resse que... {Met. d'Ov., Vat. Chr. 1686,
f» 45 vo.)
Il est venus a lui fièrement empariez.
(Cov., du Guesclin, 2168, Charrière.)
Sage et avisée,
A point emparlee.
Bien amoderee.
Et endoctrinée.
(pRoiss., Poés-, II, 232,195, Scheler.)
Icellui Macé, qui estoit homme fort noi-
seux, emparlé et moqueux. (1453, Arch. JJ
182, pièce 32.)
Comme il estoit gracieux, courtois etbien
emparlé, la salua bien honnorablement.
(Louis XI, Nouv., XXXI, Jacob.)
Bien enlangagee et emparlee. (N. Gilles,
Ann., f»43 r», éd. 1492.)
Prélat certes subtil et bien emparlé. (Du
ViLLARS, Mém-, VII, an 1556, Michaud.)
Le mieux emparlé et le plus éloquent
homme qui fust alors par toute la Grèce.
(Amyot, Vies, Philippe, c. 15.)
Il fut seigneur fort débonnaire, bien em-
parlé tant en particulier qu'en public.
(Pasu-, Lett., IV, 20.)
— Fig., bruyant:
Sçavez vous point on sont
Les sources emportées
De la source du Mont
La bas en ces valees ?
(J. Vadu., Idill., I, 18, éd. 1612. i
Dans la Sarlhe, environs de Lude, on
dit : • Elle est bien emparlee, » c'est-à-dire,
elle s'exprime facilement. H. -Norm., vallée
d'Yères, emparolé. « II est trop bien empa-
rolai pour être honnête. »
EMPARLEMENTÉ,adj., en conversatioD:
En ces enlrefaictes qu'ils estaient ainsi
emparlementez, ilz aperceurent ung ancien
chevalier. [Perceforest, vol. VI, ch. 3, éd.
1528.)
EMP.VRLEOR, - ai/foxc, amp., s. ni., avo-
cat, intercesseur :
Guis de Borgngne dist sans amparîeor :
S'il le refusse, Deus li doiost deshonor.
(Mseis. Riche!. 793, f" 39''.
Convoitise seult enorler
Ces avocas, ces plaideours
Et ces autres ampalleonrs
Ans maies causes sousteûir.
(Fahl. dOe., Ars. .'i069, {" 22'.)
EMPARLER, aiîp., vcrbe.
— Neutr., parler, plaider, causer, dire,
raisonner, disserter:
Uns chevaliers de Bournont,
Emporta mont resnabletnent.
(nom. de Tielies, Richel. 60.^
Si grondireot et marmurerent
V.i 0 loi* seigneur enparlerent.
(Guillaume, Resl. div., 3500, Hippeau.)
— Réfl.,dans le même sens :
La furent lot ensamble pour combatre rangé.
Mais Savaris s'enparle, que savoit lour pansé .
" Diva, ne vous moves, soies assenré. »
(Desir. de Rome, 657, Krœbor.)
— Act., adresser la parole à, interpeller ;
Bien cuideras avoir mesprîs.
Quant tu n'as la belle emparlee
Ainçois qu'ele s'en fust alee.
(Rose, 2382, Méon.)
Franchise l'a bien anparlee
Et li a dit courtoisement.
(II)., ms. Corsiui, f 23=.)
Ce dont empar(o)lé su .
(Li Noue. Teslam., Poët. fr. av. 1300. t. II,
p. 880, Ars.)
Hz les emparloienl et saluoient courtoisc-
meut. {Le prem. vol. des grans décades de
TH. Liv. t- &, éd. 1530.)
— Parler de, surtout dans un sens dé-
favorable :
Quant cil qu'il emparolé n'est presenz.
(LAURE.NT, Somme, ms. Chartres 371, f° 2 r».)
— Faire parler :
Li vif diable voz ont si emparlé.
(Gaydon, 3635. A. P.)
EMPARLERiE, amp., S. f., foDCtion d'a-
vocat, de défenseur, d'orateur :
Nous lor otroions qu'il aient es que-
relles office à'emparlerie. (t>. de Font.,
Cons., XI, 3, Marnier.)
Ofice à'amparlerie. {De Droit et de Jus-
tice, Richel. 20048, f° 53=.)
Renax de le VaUerie, li chavetiers, n.'
doit estre d'ore eu avant rechus ne oiis en
EMP
EMP
EMP
amparlerie perdevant le maieur et les es- |
kevius, pour che que il dist vilaines pa-
roles du maieur et des eschevins. (1300,
Livre rouge, Arch. mun. Abbeville, dans
les Mon. de l'Itist. du tiers état, IV, 63.)
— Bavardage :
Cil ont pi as le teste hardie
Qi maiaent tel amparlerie
Que n'aie-
(N1VET.0S Amioxs, Chatis.. Vat. Chr. 1490,
f» 129 V».)
EMPAULEUR, S. m., traquet :
nufîuenin de Genay, qui sp teiioit sur
les emparleurs du moulin. (1419, Arcli. JJ
172, pièce 23.)
EMP.VRLEURE, S. T., eloquence :
Biauté, richesce, cmparleure ne prennent
sarde ou il s'assient. ( Hisl. du bon roy Alix.,
Brit. Mus. reg. 19 U t, f" O^)
EMPARLiER, mtip., cmpavler, amparlcr,
enparlier, enparler, s. m., avocat, orateur,
conseiller, intermédiaire chargé de porter
la parole pour un autre :
Enparlier (a sour tous pleiaaas.
{Rom. de Troye, ms. Venise, St Marc 18 ; Romv.,
p. 94.)
Et dist li abes, qni fa ses enparliers.
(Li Coron. Looijs, 1727, Jonckbl., Guill. d'Or.)-
Le jnr ont lut lor plé par emparlers tennz.
<Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f 29 r».)
Mes par le conseil li bier
Morice, ki ert liir enparler,
E par sen e per saver
Les flsl Moiice Int passer.
(Conquesl of Ireland, 1384, Michel.)
Brichemer fn chief de la rote,
A Ini s'encline la cort tote.
Car par coamun asentement
Fu enparliers du parlement.
(Renart, 9093. Méon.)
Mas ae seréja amparliers
De dire qaeas bons il esloit.
(Doit pechié d'orgueil laissier, Brit. Mos. addit.
15606. P ll6°.)
Puis a dit tout sans amparlier :
Or oies, sigaour chevalier...
(GiB. DE Mo.vTR., Violette, 730, Michel.)
Por ce vos pri que sans anle clamor,
Que nos dui cuear soient ea un pensé.
Sans amparlier : s'en vaudra mielz l'amor.
<BRii!siiAU DE ÏOLRS, Ckans., lUchel. 84.5,
r \\i ï°.)
Tens s'estoit a bien faire pris
t't raetoit le cors a bandon,
C'ûo ne prise mie ua boutou ;
Ains sont devenu amparlier.
(Sarrazi.n, Roman de Uam, p. 218, Michel.)
Je lo a Vemparler qu'il ust de plus bries
paroles et de plus cleres qu'il porra. (P.
DEFONT., Gons., XI, Marnier.)
Se aucuns veut estre emparii'ers, il meis-
mes ne soit pas juges et emparUers en une
meisnies chose, ca^ il convient avoir au-
cune différence entre les juges et les am-
parliers. (De .Droit et de Justice, Richel.
20048, f" 53''.}
Ne doit estre juges ne amparliers. (Règle
de Citeaux, ms. Dijon, £" 171 r".)
Droii! dit, et j'en sui emparliers.
Que quiconques est chevaliers
Qu'il ne doit de nelui mcsdire.
(Elabl. de S.Lotds, Wl, prologue, p. 329, Viollet.)
Quant il devoit rcspoadre (,à l'office) et faire Vam-
[parlier.
(B. de Set., xvi, 440. Bocca.;
Comment \\ amparliers doit dire. (RoisiN,
ms. Lille 266, p. 21.)
Joseph parloil ades a aus ausi com par
amparler, ausi com s'il ne seust nient de
lor propre parole. (ÊstoWes Bojtier, Richel.
20123, f 70''.)
Veans leur perdii^ion,
Crioient la destrnccion
A tart de leur emparlier.
(EusT. Desch., Poés., II, 346, A. T.)
— U signifiait quelquefois celui qui
parle bien, qui a la parole facile et insi-
nuante :
El puis d'aventure il ert
Qa'uns emparlers par hardie proiiere
S:;ra oys, et cils remis arrière.
(Froiss., l'oa., Richel. 830. f° 308 v°.)
— Fém.. emparliere, amp. :
Koslre avocaz, noslre emparliere.
(G. BE Coixci, Jl/i>. d£ N.-D., ras. Brai-, P 228».)
... Enparliere.
(IB., it., i" 225'.)
... Amparliere.
(ID., ifr., ras. .Soiss., f^ 101'.)
EMP.^RQUER, voir EUP.iRCHIER.
EMPARQDE, emparcquB, s. f., boiserie
qui entoure, cadre :
Les empircques d'un tableau. — Un es-
crignier lait des emparcques autour d'une
chambre, (xv s., Lille, ap. La Fons, GIoss.
ms., Bibl. Amiens.)
Un escrignier fait des emparques autour
d'une chambre. (1342, Lille, i6.)
EMP-VRQUiER, V. a., étaler :
On dit que plusieurs histoires et alume-
ries estaient emparquiees (à l'entrée de
Charles le Téméraire) depuis le marchié au
wedde jusqu'à la halle, et de la halle a
l'ostel du prince. (1466, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EMP.\RT, s. m., compartiment ?
De grandes aumaires lambrouchies tout
au long des murs ou sont plusieurs em-
pars clos entre deux. (Compte de 1329,
Ouvr. faits par ord. d'eschevins, t» 153 v",
Arcli. mun. Lille.)
KMPARTiMENT, S. m., rempart :
(Jue des dites bastides soient ostez les
esclusses et emparlimentz, et soient mises
en Testât qu'elles estoient avant qu'elles
fuissent enforcez. (1373, Treug., Uvra.,
2' éd., Vil, 73.)
1. EMPARTiR, enparlir, -yr, verbe.
— Réfl., partir, s'éloigner de :
Il se enpartcnt dcl marchaat.
Si ttenent lar chemin avant.
(Lai d'Havelok, 665, Michel.)
Henri de Castele s'en vint au roi Charles,
et demoro avec lui grant pièce, et puis
s'emparti par courout, et s'en ala a Rome.
(B. LE Tbes., Cont. de G. de Tyr, p. 570,
Guizot.)
Si s'empartirent de lui une grande par-
tie, et s'en râlèrent en lor pays. (Chron.de
liains, c. xxx, L. Paris.)
Ne demeura gaires après.
Qu'elle pria a Dieu raercy,
Kt l'ame del corps s'emparti/.
(Couci, 8136, Crapclet.)
Qu'il s'emparcke. (Roisi.\.)
Lors s'empm'tirent a belle baronnie. (J.
d'.\rk.\s, Melus., p 229, Bibl. elz.)
Et encorres avoit li dus de Berri assegiet
le bonne chité de Limo;;es, et disoit qu'il
ne s'enipartiroil jusques a tant qu'il Ta-
roit coucquis. (Froiss., Chran , VI, 420,
Luce, ms. Ami ns.)
ktaals'enpartirent hors de la chambre.
(BriU, Waz. 1309, f» 1''.)
Si: tost qu'elle fust entrée en la dicte
ville, le peuple s'eH/)ar(it d'Orléans du grant
voulloir qu'ilz avoient d'estre hors de la
serviUite desdùs Anglois. (Le HEH.\trLT
Berri, Chron., ap. Quicherat, Procès de
Jeannr d'Arc, IV, 42.)
2. EMPARTiR, enp., impartir, v. a., avec
un rég. de chose, accorder, départir :
Si di as signors et as dames
Qui le bien ont entre lor mains,
Que ja pour çou n'en aront mains
Se- carilaulemenl emparlenl.
(B. DE CoNDE, li Quittes dou prettdome, 158,
Scheler.)
Nous ont humblement fait supplier...
que nous sur ce leur vucillons faire et im-
partir noslre grâce. (1B74, Arch. K 31,
pièce l^''.)
Doublent que aucune chose ne leur en
peust estre demandée ou imputée ou temps
avenir se noslre grâce et provision ne leur
esloient imparliz.' {Xoûl 1449, Convcnt. de
Cil. VII avec Us habit, de Lcsieux powr la
reducL de laville, Arch. mun. Lisieux.)
Se nostre grâce et miséricorde ne luy
cstoil sur ce impartie. (1433, Arch. JJ 182,
f» 78''.)
Se nostre grâce et miséricorde ne leur
est sur ce impartie. (23 mars 1436, Réni.
du D. de B. en fav. de J. de Bauffrem.,
Arch. mun. Dijon.)
Et sor ce leur impartir nostre grâce.
(Dec. 1463, Lelt. de grâce aux hab. de Li-
sieux, iVrch. mun. Lisieux.)
Auquel Dieu veuille impartir sa miséri-
corde, (rraftis. de France, j>. 146, Chron.
belg.)
Se nuz grâce et miséricorde ne luy es-
toient sur ce impartiz,ea nous humblement
re([iierant que actendu ce que dit est et la
manière que ledit cas est parvenu, il nous
plaise sur ce luy impartir noz grâce et mi-
séricorde. (Oct. 1497,Ch. VIII, Bem., Arch.
La Milhal, Dordogne.)
Veuille a noz frères impartir le povoir
n'accomplir ce dévot mislere.
{Act. des Apost., vol. I, t° IS'', éd. 15.i7.)
Noslre bon roi, que Dieu garde puissant.
Bien le consent, au faicl impartissant
Pouvoir récent de son auctorité.
(le Cnj de l'ciitrcpr. dumijst. des .ici. des Apostres.)
Flateurs vous soutenez a plain.
Et leurs impartisses voj biens
Tellement que n'avez plus riens.
(Le Clieval. oui donna sa Femme au Dyable, Abc. Th.
fr.. III, 432.)
PovtT impartir et contribuer grâces, dons,
faveurs et honneurs aux comtes, barons,
vassaulx et subjecls. (.Moliset, Chron.,
ch. cxLix, Buchon.)
Et furent imparties
Tant de douleurs en loy de tontes pars.
(J. BoucHET, Ep. fam., 1° p., éd. 1545.)
Mort ne servant au juste que partir
L'esprit du corps, et salul impartir.
(Cl. Mar., Cant., Mort du Jnst. et du Pechenr,
éd. 1731.)
EMP
J'ai receu a bien grand plaisir d'entendre
vos si frequens voyages et les occasions
d'iceux, comme aussi touts les bons ad"ver-
tissemciits que to'acez imparliz. (.Mabie
Stuart. Lettres, au P. la Kue, 30 juinlS86,
LabaiiulT.)
Je vous ny bien voulu supplier par la
présente, qu'il vous plaise, Madame, en ce
que vostre auctorité et prace y pourra
astre requise, de luy vouloir mparlir... une
augmentation de vos bienfaicts. (1592,
Lettres missices de Henri IV, t. IV, p. S84,
Berger de Xivrey.)
— Avec un régime de personne, grati-
fier :
De ce Vemport
Très grande part
FortDoe a ses propres mains
Et li esparl
Comme a poupart
Devant lui tous ses complarns.
(Ffioiss., Poés., II, 257, 37, Scheler.')
Je ne seroie jamais las
D'esirc enparti de tel aiToi.
(iD., if., II, 37, 1247.)
Voulez TOUS avoyr la pomme tout seul
sans imparlyr d'elle nulluy. (Palsgbave,
Esclairc. de la langue francoyse, p. 564,
Géuin.)
EMPAs, s. m., entrave :
Jlienlx vous seroit cndnrer les empas.
(J. BoiciiET, les Regnars, f° Si», éd. 1S22.)
Et durera ce temps de passe passe
Jusques a tant que Mars ayt les empas.
(Rab., Garg., c. 2, C 10 r", éd. 1542.)
Dans le centre de la 1 rance, on dit em-
pas, pour signifier gonflement inflamma-
toire au pahiis des chevaux : « Ce cheval a
les empas. • (jaubert.)
EMPAssER, amp., enp., verbe.
— Act., passer :
Or li commande sodoihiers a mander
Qui avoec lui enpasseront la mer.
(G. d'Hanstone, Richel. 23516, !" 46 r°.)
— Réfl., passer :
Li duc s'enpasse bêlement,
Les rens issi corleisement.
Des espeirons point le cheval.
OVe du pape Grrij., p. (;i, Luzarcbe.)
Droileraent a Vile Taverne
il/'en commençai a ampasscr .
(Raoul oe Houdainc, Songe d'Enfer, ,Iub. ilmt
II, ;i88.) ^ '
El me laidengent et despissent,
Etsivilment leiz moi s'enpassent.
(Rose. ¥.11. Cbr. 1838, !" 113'.)
S'en menèrent lor prisonniers loies, et
s'empasserent devant Tabarie. {Hist. de la
terre s., ms. S.-Omer 722, t» 32=.)
EMPASTELER, V. a., empâter, engrais-
ser :
Ayez soing cependant de Vempasteler
tous les jours cinq ou six fois. (Liebault,
Mais, rust., p. 823, éd. 1597.)
Vous les empastelerez a chaque heure
une fois ou plus si besoin est. (Id., î6.. vu.
46, éd. 1658.)
Aucuns les empaslelent avee des pelotes
de farine comme les chapons. (Oliv. de
Serres, Th. d'Agr., v, cb. 8, éd. 1617.)
EMPASTEMEXT, S. II)., appât :
EMP
llanibal ne plaignoit pas forment celui
damage pour ce qu'il lui sembla que c'es-
toit .1. empastement pour emixscbcr et
pouralescher la folie du consul. (Bebsuibe,
T. Liv., ms. Ste Gen., f» 200% et Sec. Dec.
de TH. Liv. translat. de lat. en franc, II,
20, éd. 1530.)
EiMPASTER, enp., imp., verhe.
— Act., convertir en pâte :
Faudra demesler ces trochisques en eau
chaude, avec fleur de farine de tourment;
et après qu'on luy aura laissé prendre un
bouillon, faudra le tout mesler avec la
farine qu'on veut empaster : et tient on
que le pain ainsi appareillé est fort bon.
(Du PiNET, PUnej xvui, 11, éd. 1566.)
— Neutr., pétrir :
Les quez .il. s. .Iill. d. li meistre deyt
prendre, et porveir les garzons por porteir
i'aygue et les meiz el ce que besoin sira,
et se per aventure nyon volist faire impas-
tar lo forneir se li fayst tant qu'il voluutier
impasteit, et per tant il ne deyvont prendre
ne farina ne jiastha. (1370, Arch. Fribourg,
1'" Coll. des lois, n° 44, f» 14.)
— Act., mouler ;
Li seliersapele chose empraiute •ou en-
pastee ou ieteicbe d'estaim, quant aucuns
fet euvre par molles, de quelque chose que
li molles soit faiz, et puis celle chose
inoUee atacbe a colle seur l'arçon. (E.BoiL.,
Liv. des mest., l" p., lxxviiÎ, 14, Lespi-
nasse et Bonnardot.)
EMPASTERiE, S. f., cndrolt où l'on
pétrit :
Et les trouve on tousjours (les cloportes)
en lieux humides et reumatiques, comme
es caves, celliers, privez, estuves et em-
pasteries. (Du Pinet, Dioscoride, li, 35,
éd. 1605.)
EMPASTEURE, - oure, enp., s. f., com-
position, pâte faite pour farder le visage :
Mal bailli sont li mercatour
Car il sont mortel peccator
Qui vendent si faite eupastoure.
De la honte sont consente!'.
(Reclus oe Moliens. de Cliarité, Ars. 3527,
i" 123''.)
EMPASTUKE, enp-, S- f-, entiave :
Il a esté as muls les Trains
Et enpastures des chevestres.
(l'Escouljle, Ars. 3319, f 37 v°.)
EMPASTUItER, VOlr EMPAISTRER.
EMPASTUUON, S. Hi., entrave :
>'east esté cest empasturoii
Qui presse mes pieds de si près.
J'eusse mangé a l'environ
Toute l'herbe de ces beaux prez.
(Les Touches du S. Des Accords, !° 64 r", éd.
1S85.)
EMPATiNÉ, part, passé ?
Sus lesditles plattes comble et raius
empathies de piet et demi de point a autre.
(1442, Dev. de carpenterie, Arch. mun. Bé-
thune.)
Avons aussy deffendu a tous carpentiers
de ne faire comble empalinez, pour couvrir
d'esteulle en ceste dicte ville. (1535, Slat.
des charpenl., Reg. des stat., p. 393, Arch.
mun. Abbeville.)
EMPATRONEii, -Onner, v. a , mettre en
possession, rendre maître d'une chose,
EMP
S5
saisir, donner l'investiture et la propriété
de :
Lequel, empatronné de ce désir et brûlant
au feu d'une affescion démesurée d'en avoir
davantage... (J. deCoras, Altère, m forme
de dial, p. 31, éd. 1558.)
EMPAïRONiR, - onnyr (s'), v rell..
s'emparer :
Ces seigrs ont sceu que le G. S.mectoyt
dehors ceste année plus grant armée par
mer, et que sa personne mesme \roit en
Hougrye avec très grant exercile s'empa-
tronnyr dudit royaulme. (Négoc. de la
France dans le Lev.,t. I, p. 496, Doc. inéd.)
André Doria a escript a Jeanetin Doria
qu'il eust a s'empatronir de galleres que
V. M. avoit en Levant. (76., t. I, p. ^00)
EMPAUCHIER, VOir EmPACHIEB.
EMPAiLiR, voir Empalir.
EJiPAuvaiR, voir Empovbik.
EMPAVENTER, V. a., paver :
Plus longe le fist (l'église) et plus lee.
Pins haute et mius empaienlec.
(Wace, Kou, Richel. 373, P 220'.)
EMPAYSER, V. &., accllmater :
Il [le laurier] se laisse aussi empayser
en toutes régions. (LiEBAULT,Jtfaison »-«««.,
m, 43, éd. 1658.)
EMPK, voir Aine.
EMPECHABLE, empeschuble, empes-
cheablc, adj., qui peut être arrêté et re-
tenu en prison :
Parle droit de la liberté dondit conduil,
et de sa digneté, nuns ne estoit, ne est
preiiables, ne arrestables, ne empeehables
ondit conduit, pour depte que ses sires ou
soverains deust. (1294, Uist. de Metz, m.
239.)
Que chescun prisone qui y soient em-
pesché ou empescheables de quelconques
cause por luy mesmes ou per auter per-
sone soit desore receu en dit escheker de
pleindre, suir et avoir son discharge reso-
nable en celle partie. (Stat. de Richard II,
an v, impr. goth., Bibl. Louvre.)
— Au sens actif, gênant, contrariant,
importun :
Parmy le col soient Hz pendns,
Tels gens qui sont si empeschahles.
(Pathelin, p. 61, Jacob.)
EJiPEciiiER, voir Empeechier.
EMPECHOUNER, VOir EjIBECHONEB.
EMPEciER, voir Empeechier.
EJiPEDEciER, voir Empeechieb.
EMPEDEMENT, - iment, imp., s. m.,
empêchement :
Garantir les devant dites chouses quites
et délivres de tote obligacion contraire et
de tôt impedimcnt. (9 nov. 1271, S. Florent.
Arch. Jlaine-ct-Loire.)
Et de toz empedimens. (20 nov. 1271, i6.)
Li Arabi et li Barbare faisoient empedi-
ment a la victoriose bataille de lo duc Ro-
bert. (Aimé, Yst. de li Norm., vn, 1.
Champollion.)
Lo prince vit et regarda que lè'.,dui
avoit a Palerme moult empediment, jlensa
o6
EMP
Je faire commotion contre lo duc. (Id.,
ifc., VII, 2.)
— Torture :
Melz soslcndi-eiet les empedemeniz
Quelle perdesse sa Tirginitet. . .
(Eulalie. 16. Meyer, Rec , p. 19i-)
EMPEECHEOR, - ceur, eupcescheur, em-
pescheur, empoischeur, s. m., celui qui
empêche, qui trouble :
La loi Jhesu Crist iRndront,
Et garderont et dellendront
Contre touz enpeeschmrs.
(Rose, Richel. 15 13. 1° IW )
Contre les empeecheeurs. „ ,
(;*., ms. Corsini, !" SU .
Intenter action contre les «npo/srh.U^.
(1314 Test, de Hug. V, 1 r. de 1 H. oe
Bourg., 11, CLiv.)
Emp«rfteurs elmolesteeurs. (1320, Arch.
JJ 60, 1° 29 v«.)
Se il les refusoient, les reputeroient
pour parjures et ejirpescheicrsôa voyage
d-oultre mer. (Ce. Chron. de Fr.. PUeiip.
le lonc, III, P. Pans.)
Ordenons que parles gardes desdites
foires soient ^delivr.z les d,z chevaux et
les preneurs ou empescheursv»n^z deue-
ment. (1344, Arch. JJ 7o, 1» 2S r».)
En contraignant lesdiz empescheurs et
tous autres qui pour ce feront au cou ra.re
a cesser doresnavaut desdiz troubles et
empe cî.ements. (1426, Con"mss.,tuJioy
pour les relig. de S. flmy,__ .'Irch. lég.sl de
Reims, 2= p., vol. 1, p. 583, Doc. méd.)
A la confusion et reproche des empes-
chfurs de pai. et destruiseurs d^> royaulme.
(J. Le Fevbe, Chron., 1, 303, boc. ne in.
de Fr.)
Par force, puissance et voulenté desdiz
empLheurs de la paix. (Monstrelbt,
Chron., I, 106, Soc. de 1 H. de Fr.)
Saurions nous eslre empescheurs
La mort d'ung homme si ues juste.
(,il!,sl.de /aP»ss.,f°2-21'», .rapr. Maz.)
Point de la foy ne serez empescheurs
Mais de pécheurs vous serei fa,ti preschcnrs
(.ici. des Aposl.. vol. I, f 2'. éd. 1537.)
Lis I nous voyons pen de prelalz prescheurs
Qui résistent ne qui soyent empescheurs
Ceuli qui gastent et Jeslruisenl la foy.
1,Grikcore, FoH. Enirepr ' "'^ "'
Bibl. eU.)
Bien tost après, pour toute erreur abatre.
Furent commis aucuns frères prcscheurs,
Discrelz docteurs qui furent empescheurs
lue on ne oultrageast foy, nostre sauvegarde.
■^ (Id.. ib., p. 1-280
Un opposant, empescheur. (R. Est., Dic-
ionariolum.)
Empêcheur A été employé par P. L. Cou-
rier dans son pamphlet célèbre sur les
Empêcheurs de danser en rond.
EMPEECHiER, empcecicr, plus anc. empc-
decier, empeschier, empescher, empêcher, em-
pegier, empiegier,enp., empigier,empeiscier,
yerbe.
- Act., entraver, mettre aux fers
prendre au piège :
E ocist les cras d'els, e les esliz d'Israël
empedeçad. {Lib. Psalm., Oxf., lxxvii, 3d,
.Michel.) Var., empeisçat.
EMP
Qui pins porte, plus est chargiez,
Plus est por corre empegiez. ^ |
(Poi-me altéij., Brit. Mus. add. liiSOS, fil-) |
Orguens prent tant que poi en laie
Et des clers et de la gent laie,
Quant le prélat a enpiegic
Qui le pueple a vers Dieu plegié j
Tout sont li autre deslogié. i^j'i 1
(Reclus de Mol., Miserere, \rs. 3U2, f -07 ■) \
Roquefort écrit empegie. \
Qaar mont vodroit ccos domager
Oui le cuidient empigier. i
(Macé de la Charité, Bible, Richel. 401, f» 50\) !
Et encore au commencement du xvii«
siècle :
0 astre regorgeans d'influence mauvaise,
Qu'inique vous m avez dans tes lacs empiege.
(Hardy, Procris, acte 11, i.)
— Embarrasser, combler :
Et par devers la mer li a si fait le port
encombrer et empiger k'il ne h puet esca-
ner par mer legierenient. (Jehans DE TuYM,
&is( de J. Ces , Ars. 335S, t» 211".)
Pour loger la valeur de cent escus de
cette moSnoye, il falloit en empescher
tout un grand celier en la maison. (Amyot,
Lycias, 13.)
— Rén., s'embarrasser, se prendre au
piège :
Plusors dienl qu'il trébucha,
En sa cote s'empeecha.
(Wace, Rou, 3' p., 10091, Andresen.)
Un d'iceulz chevaux par les mouches
ou autrement s'empescfea ou entraitta.
(1382, Arch. JJ 121, pièce 43.)
Un œil seulement ne nous domte.
Sous le masrjue d'un beau mainlien,
Mais las! nostre raison trop prompte
S'empiege mesrae en son lien.
Quand l'appétit ou le désir
Guide le frain a son plaisir.
(Cl. Turrin. (Euv. poét., Chans., 1, éd. 15T..)
_ Troubler dans la jouissance de :
Disoit que ledit duc lui empeschoil Sainct
Vallery et autres terres. (CoMM., Mem., m,
1, éd. 1649.)
_ Empeechier un ftef, 'e saisir téodale-
ment :
Oueie ou my successours empaffçssiens
ouoccupassiens plus nuls des diz beire-
tages. (1360, Acey, Ougney, Arch. Jura.)
Etjoyront du bénéfice de Çe présent
traictiè tant au regard de 1 abolicion,
cmnme de recouvrer et avo>r tous leurs
lieritai^es et biens immeubles a eulx em-
pes lis, tant ou ^^'J^T\'-T''"'Z.tt'
phiaé, a l'occasion desdictes divisions.
Fmonstrelet, Chron., II, 187, Soc. de 1 H.
1 de Fr.)
EMP
Soc. de
— Act., mettre en cause, accuser :
Icellui Adrien... au conjureinent des
iurez de nostre ville de Tournay, ainsi qu U
est acoustumé a taire en tel cas, eucoulpa
et empescha ledit exposant et dist que
icellui exposant lui avoit fait lune des
dTt es plaies. (1381, Arch. JJ 121, pièce 43.)
— Occuper, arrêter, retenir :
Li iuges seroil empeecies por le multitude
des par'oles, et seroieut li plet fop lonc
(BEAOM., Coût, du Bcauv., v, 8, Beugnot.)
Mais le duc Charles et le comte d'An-
gouleme furent depuis fort empeschez de
prison. {Mcm. de P. de Fenin, H
l'H. de Fr.)
Ung jour que son mary estoit allé de-
hors de sa maison, empescha si bien les
chamberieres et varletz, qu'elle demeura
seuUe en sa maison. (Marg. d'Ang.. Hept. ,
LXl, Jacob.)
— Embarrasser :
Je vousconteroie bien se je ne doutoie a
enpeeschier ma matière. (JoiNV. , 20,
Wailly.)
I — Occuper, faire perdre :
I Pecherois je pas (comme dit le Pindare
latin) contre le bien public, si par de lon-
gues paroles j'empesc/tois le temps que tu
donnes au service de ton prince. (JoA-
CHI.M DU Bellay, lUuslr. de la langue fr.,
Epistre, éd. 1349.)
— Réfl., s'arrêter, s'occuper longuement
d'une chose :
Le pape Grégoire s'estait si fort empêché
des be^ccnes de France et tant travaiUié
du roi que a peine pouvoit il a lui entendre.
(Fiioiss., Chron., II, ll, 20, Buchon.)
J'apporterois icy un grand nombre
d'exemples d'antiquité que nous fournit
l'authorité de nos pères ; mais, ne me vou-
lant pas empescher longuement, je me con-
tenteray de celuy que ceste ville de Pans
nous fournit aujourd'huy. {Combat et Duel
de deux Demoiselles, Var. Inst. et litt., t. il,
p. 3b8.)
— Empeechié, part, passé, pris au piège :
Par cemoyen demouroit cmpestré comme
la souris empeigee, ou un milan prins au
lasset. (Rab., Pantagruel, c. 3, 1° 13 v ,
éd. 1542.)
Est ainsi qu'un lion dans les bois <'»»?''!/'•'•
(Jacq. de la Taille, Daire, '2, 1, éd. 15. 2.)
Que sans aucun secours je demeure empiegé
Dans le tiisle crolton d'une prison obscufe.
(P. de Cornu, l£iir. poél., p. 50, éd. lo83.;
Morvan, empeigcr, entraver. Bourg, S.-
Martinde-Ia-Mer, empéger. Empeigé est
resté dans le Berry et dans le Bourbonnais.
Dans la Sarthe, surtout au Mans, et dans la
Franche-Comté, on dit empigé pour embar-
rassé : . Comme il a l'air empigé ! . On dit
aussi, dans le Nivernais, empigé pour empê-
tré, et dans le Lyonnais, empiage. II désigne
plusparticulièrement,remarqueiUMM.Bur-
i Uud et Rathery, sur Rabelais, un animal
i ou une personne don t les pieds sont embar-
rassés par un obstacle quelconque.
Cf. Empigier.
I EMPEERnIS, voir E.\IPEKERIS.
EMPEESCHIER, VOir E.MPEECHIER.
EMPEGIER, voir E-MPEECHIER.
EMPEIGER, voir E.MPEECHIER.
EMPEIGEB, voir E.MPIGIER.
EMPEiE, ampeie, part, passé fém., em-
preinte, gravée :
Ki d'aiUors ne sunt mies assambleies anz
sut; natureilmeut an l-,«Xi"(ieS
celé samblance de Deu. (^\,*'J' f,','/,, fi
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun /2, 1
129 v».)
EMP
Ce me semblât que celte cotte soit la
ymageue de Dhu qui ne pnet eslre detren-
chie ne ds-pattie, et qui eu l'onmie l'u empeie
et saeleie en la nature misuie. (S. Bebn.,
Serm., ms., p. 372, ap. Ste-Pal.) Lat., in-
sita.
EMPEINDRE, VOJr EMPAINDRE.
EMPEiNEu, enpainer(s'), v. réfl., peiner,
se donner de la daine :
Car M giiis qui molt s'enpaine
Ou traus l'entrait a qnelqne paine.
(G. DE Coisci, itir., Itichel. -21G3, f T.)
Poit., empciné (emp'nê), embarrassé
Saint., etnpené.
EMPEiNTE, voir Empainte.
EMPEIREMEXT, VOir EMPIREMENT.
EMPEIRIERE, VOif EmPERIERE.
EMPEiSGiER, voir Empeechieh.
EMPELÉ , - elle, enp., adj., dont la
peau est entière, incirconcis:
Incirconcis, enpeté. (Tritim ling. dict.,
éd. 1604.)
Empellé a été employé pour dire incir-
cancis dans la traduction de la Bible de
Séb. Castalio.
EMPELER, V. a., appeler :
' Venu sont a la pucele
Ki eDsemPDt les empete.
{Guy de Warwick, Ricbel. 1669, f» 17 v".)
Se tu le malinpt bien main
K'empeles mon chapelain
A son servise et a s'enenr,
L'ame de toi a deseoeur I
Ainz .xxj. jorz départira. 1
(G. DE Coi.Nci. Mir. de N. D.)
EMPELiçoNNÉ, odj., couvert d'un peli-
<;on :
Lors la prent li homs prias a l'aio,
Li cornebaux. Ii coqu'^bus,
Et a force moale dessus.
Et a grant painc a celle place.
Afin que bonoe paix se face.
Gist a elle li bons eurez,
Li cornus empeUçortiiez.
Dont li déduis ne plaist c'nn po.
(E. Descua.mps, Poès., Ricbel. 840, f° 513=.)
EMPEMENTURE, S. f., plaie :
Et se aucuns cnlr'uus estoieut
Que li antre plus despisoient.
Et k'ele veioit a mescbief
Por le tingne qn'eust el cbief
U por autres emprmeiiliires
Ki fuissent trop pbiines d'ordures,
Iciaus tout espeni.iument
Norisoit on plus dcufemeot.
{De Sainte Ysalel, llichel. 19531, f» 126'.)
EMPENDANT, - eiit, Clip., iiiip., inp., adj.,
pendant, suspendu :
Qui sont plus enfumé que hiereaceiipendanl.
(Chfv. au cygne, IG27S. lieilT.)
Nous avons fait mettre noslre grant seel
mipendent a ces présentes. (8 oct J370
Lett. d'Edio.,princ. de Ga//.. Delpit, Doc!
fr. en Angleterre.)
Le seel de noslre communiley de Fri-
bourg bavons mis inpendanl a cestes pré-
sentes lettres (1392, Arch. Fribourg AIT
de la ville, u» 96.) ' "'
T. III.
EMP
— Fig., qui est suspendu sur, qui me-
nace :
S'il est (le soleil) pasie, ou mascnlé ou
tascliu par la pluye impendanle. (Flave
Vegece, iv, 41 ms. Univ. E I. 107.)
Qui est celluy qui ignore les escriptures
des anciens et le reliions impendint a la
fres misérable cité'? (BOURGOIKG, Bal. Jud.,
VII, 7, éd. 1S30.)
Interprétez, dist Epislemon, 1 inslilulion
de quaresuie a vostre pbanlnsie, cbnscun
abonde en son sens ; mais a la suppression
dicekiy, laquelle me semble estre impen-
rfeHfc,s'opposeronltoiislesmidecins.(RAB.,
1. V, c. 28, r 80 r", éd. 1364.)
EMPENDRE, enp., V. n., être suspendu,
être menacé de tomber :
Si est li bom bien asotez...
Qui par covoilise d'avoir
Pert l'amor de Dieu sanz ravoir.
Si que s'ame en enfer cnpenl.
{Du FiU au senescli-, 41, Méon, Nouv. Rec, II,
33-2.1
EMPENiR, voir Espenoir.
EMPENNÉ, adj,, sarni d'une fourrure
appelée panne ou penne ;
Les habi'Iemens les mieulx fourrez et
empenvez qui ne servoient qu'en l'biver.
(Louis XI, A^o^tu.. c , Jacob.)
1. EMPENNER, -cncr, - auner, - aner,
amp., enp., anp., v. a , garnir de plumes.
— Empenné, part, passé et adj., qui a
des plumes, des ailes, ailé :
Ausi va drnis corn faucon enpené.
(Garin le Lnli,, 1= chans., xxi, P. Paris.)
Et votoir el galiTre et enpenet grifon.
{Hoiim. dWlix.. F 4'2\ Micht-lant.)
Ce ne sont mie gent, ains sont angre anpenê.
(Gui de ttimrg., 475, A. P.)
Il sembloient
Trestout pour voir anfire empenné.
(liose, ms. Corsini, f° C }
Quant ele est mal empenee (la luipe)
jamais ne mueroit a par li seule. (Rich. de
FouKN.. Best, d'amour, ms. Dijon 299,
f" 29''.) Enpance, éd. Ilippeau, p. 43.
Seigneur, or en soiez tnit fi
Que c'est .1. deable enpanez.
(D. Lavesne, Triiberl, Itichel. 2188, f 32 v».)
Quant les oyseleux giclent leurs rayz, ils
ne prennent fors les oysenulx ijui volent bas
près de terre, car les' bien empannez c'est
a dire ceulx qui volent liault. ne peut le
ravz couvrir. {Le Chaslel périlleux, Richel.
1009, f» 45 r'.)
I Qui comme nn sçavant Plolomeo
A de tous costez nniassez
Les livres des siècles passez
Empanez de la renommée.
j (RoNS.,0(/., V, xxni, Bibl. elz.)
— Garni de plumes, en pariant d'un
I trait :
Darz amprnrz.
(Ben., Troi^, Ars. 3314, f° 57=.)
Od gr^DnaPles eiipenees.
(Ben., d. deSorm.. 11.28234, Michel.)
Lancent li lances et tausarz enpni<ez.
{Bal. d'Alesrh.. var. des v. 6291-6501, Jonck.,
Gain. d'Or.. II, 297.)
... Qnarriaus anvaniiez
J. de Lanson, Richel. 2495, f 19 r" )
EMP
o7
Carreaux empennes d'arain. (Froiss.,
Chron., Il, p. 223, éd. 1539.)
.X. flesclies empanvees d'esgle. (1407.
Denombr. du baill. de Rouen, Arch. P. 307.
f''127r°.)
Donix yenlx empanez do sagettes.
(M.1RTIAL, l'Amant rendu Cordelier a l'obsere.
d'amour, cxcv.)
Arcz, virctons, sagettes enipenees.
(Jacq Millet, Destiucl. de Traye, 1° 30', éd.
1544..»
— Empenner s'est employé flg. et poét.,
au XVI» s., pour dire donner des ailes à,
faire voler, rendre promptement célèbre:
De ceux qni ont en m-iin la plome
Plusieurs ont bien reste couslume
Ji'empanner le nom etern- 1
Des hommes dontl'bonnenr notoyro
Faict voler Iny mesme sa gloyre
D'un trait légèrement isnel
(Tahureau, Poès., 2» p., p. 35, éd. 1374.)
— On le trouve, au commencement du
XVI» siècle, avec le sens de frapper d'une
flèche empennée :
De leur part si a point deETendoyent
l'assaultque homme n'approcboit la brèche
pour cuyder enirer qu'il ne fust empenné.
(D'AUTON, Cftron., Ri(rliel. 5081, f» 34 v°.)
Mais eulxa coups de trect furent chargez
de tant que six d'iceulx fvrenl mortelle-
ment cmpennez et nrreslez en la place. (In.,
ib., Richel. 3082, t° 30 v».)
La langue moderne a gardé les expres-
sions empenner une flèche, flèche empen-
née.
2. EMPENNER, cmptener, v. a., saisir,
emporter :
Lesquelz rompirent les serreures de la-
dite prison, prindrent ledit religieux et
l'emportèrent ou empienerent tout enferré
enl'ostel du suppliant. (1402, Arch. JJ 137,
pièce 328.)
Icelluy Gieuffroy dist que s'il trouvoit
plus au jardin son père les pourceaulx d'i-
celui Poitevin, il les empenneroit. (1472,
Arch. JJ 193, pièce 706.)
3. EMPENNER, empanner, v. a., garnir,
munir en général :
Empenner ei garder l-i lournelle sur les
murs llerens. (1338, Compt. de la ville de
Laon, ce 1, Arch. mun. Laon.)
A Petit Perrin, de Dijon, chaudronnier»
pour un quarteron d'arain pour faire et
empanner 200 fu(i')z de caiioijs,4 florins 1/2.
(1358-39, Compl. de l'arlillerie, .Kï-ch. mun.
Dijon, H, alî. milil.)
EMPENNEURE, enpeiieure, s. f., endroit
de la flèche où sont fichées les plumes:
Si traist a lui une saiete qu'il 11 enbati
ou cors trosques a Venpeiieiire. {Eslories
Bogier, Richel. 20123, 1° 141».)
EMPENNON, - fjion, - aniion, - anon,
enp., s f., endroit de la flèche où sont
fichées les plumes :
Il n'i ot rienz qui d'or ne fust
Fors les enpannons et le Inst.
Œose, ms. Lausanne, 1° 8''.)
h^.sempanons du darl relret.
(Conipl. d'amars, Richel. 837, f» 335''.)
58
EMP
EMP
EMP
El ne Tojoil on na'nnpanons
De flesches qui en l'air liroieot.
(Martial, Vig. de Charl. VU, C 31^ éd. 1493.)
Se toute ta ppDsee ne poursuit ton oroi-
son, elle denicuie en cluniin, comme
flèche tirée d'un arc sans evipcnons. (Al.
Chart., l'Esper., p. 381, éd. 1617.)
Celhiy qui cest arc lurquois tenoit luy
a une saiiieclc defcocliee de laquelle Per-
ceval sur la linnclie a liTu qui jusques aux
empanons ioelle flfi-he cmpluie dont le
bois est a force rompu et le 1er en la plaie
demeure. {Percecal, f" 209'', éd. 1330.)
Des iilnmes de cisues et des oyes sou-
vaipes qu'il luoit... il en faisoit les empe-
nons. (Lii Maire, lllustr., ], 23, éd. 1548.)
Sns, amonr, clioisy li.Tns la trousse
Une sageUe au fer doré...
Je voulilray que les empaniinns
Fassent di'ux pannes de pijeons.
(Baif, Poés. choisies, p. 5S, Becq. de Foaquières.)
Quant a leurs fle ches, elles ont environ
ans brasse de longueur .. ; elles n'ont que
deux empennons. (J. de LER\',Voy. au Bré-
sil, 11, 32. Gullarel.)
EMPEN'SEEMENT, adv., uvec réflexion,
avec préniédil.ilion :
Quant on a fait la chose empenseement
et par délibération. (Fabri, Rliet., f» 30 r",
éd. 1521.)
EMPEXSEu, - anscr,enp., anpanser, en-
pencer, v. a., penser, songer :
Crguel el pr.nt fo'ie as faite et enpensee.
(lioum. d'Alix., l' 56', Michelanl.)
Enpenséin treslnl \'meil
Desques si> pères Roii >iveit.
(G. DE Salm-Pair, J/. s. ilicltel, 1539, Michel.)
De Melior li est nicnbié,
IX'aler alla enprn\é.
(l'arlon., 3847, Crapelet.)
Ile ! sire rois, que orez empamé ?
(Gaydon, ôG'25, A. P.)
Ne onkes ne lor dist que il avait em-
pensé a. faire. {Citron, de liains, c. il, L.
l'aris.)
Se aucuns a empensé a aler tuer .i.
home ou une famé (EtuLl. de S. Louis, I,
XL, p. 5(5, var., Viollet.)
Mes tanl a il bien empensé
S'il tenoit on sa poesté
Le chaslelain, si coin souloit.
Jamais \is n'en e>rlia|>eroit.
(Couci, 4SG1, Crapelet.)
Comme je Vai/ en mon cceaT enpencé-
{Ren. de Monlanban, Ars. 5072, f» 57 r».)
Lors dil au unym : Va, si dy a ton sci-
(,'nenr qu'il a tro|i prant follie empevsee
quant il se viiill eoiiibatre a Mons. Gau-
vam. (Lancetol du Lac, 2« p., ch. US. éd
1488.) ' ■
J'avois cnpnisé espron^er
De ma femnii' la rliastelé.
(Farce d'img Mai ij jaL, Ane. Th. fr., I, 143.)
— Réfl., s'empciiscr de, penser à :
Kl je, qni le mort rednnloie.
De maintes choses m'aiipansnie.
(Dulop.. 844j. Bibl. eli.)
— Empensé, part, passé, plonpé dans la
réflexion, qui pense à quelque chose :
Voslre fiere est si nipeiises.
Il ne pnel Bor les pies esler.
(Gauiiaitt, 25-24, Hippcan.)
EMPENsiF, «np., adj., plongé dans ses
pensées :
Le chemin regardoit, qnar il ert enpensis.
(Bille, Ricliel. 763. f 2-29^)
EMPERDRE, enp., V. a., perdre :
La nature del leu si est tele qe qant uns
hom le voit avant qe il voie Ihome, li
leus cmperl lute sa force et son hardi-
ment. (lîicH. DE FouRNiVAL, Bestiaire d'a-
mour, li leus, p. 5, Hippeau.)
A l'amor de cest mnnd vei pinsors atendanz.
Mais cil mar l'acointa qni Dea est eiiperdam.
{Du Slespris du siècle. Itichel. 195-25, f° Cl t°, et
Setm. de Cuich. de Beaul., Techener, p. 9.)
11 luy faillit de convenant, dontRaimon-
din emperdist la dame. (J. d'Arras, Me-
lus., p. 70, Bibl. elz.)
EMPERECiEU, V. n.,devenir paresseux:
Torpere, emperecier. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
EMPEREI.SE, voir E-MPEREItlS.
EMPERER, imperer, verbe.
— Neutr., commander, gouverner, do-
miner :
Cil dui empererent .xv. anz. {Chron. de
Fr., ms. Berne 590, f» 45'=.)
Dont on raconte d'un ki ot non Elius,
que con senaleres eus! esté, ellis fu a im-
perer. {Li Ars d'Amour, 11, 366, Pelit.)
Il impera et domina a tout le monde.
(Chron. et hist. saint, et prof., Ars. 3515,
t. I, f» 87 V».)
Coudes mis sur la marris impere aux
menftrues et aux fleurs des femmes, (lard,
de santé, 1, 137, impr. la Miuerve.)
Dieu a créé toutes besles la teste basse,
pour demonstrer que l'bomme niesme
impere dessus. (Gruget, Div. leç., 1, xiv,
éd. 1526.)
Je n'ay plus ny père, ny mère,
Ny sœur, ny Irere,
Sinon Dieu seul aucpiel j'espère
Qni sur le ciel el terre impere.
{Chanson faicle par ta ÏUiync de Navarre, nng mois
après la mort du Roy.)
Ceulx que fortune a élevez a la puissance
de frouverner et imperer. (Le Plessis,
Eihiq. d'Arist.. f 4 r», éd. IS53.)
Philippique ayant impere un an et
quelques mois, ou liiy crevé les yeux, et le
réduit on a son premier raug.(PASQ., Rech.,
III, 4.)
Et proprement sembloit a lire tout ce
qui en espandoil ça et la que ledit seigneur
empereur fust eu ce moude nay pour im-
perer et coniniander a fortune. (Guill. nu
Bellay, Mém., 1. V, f» li2 v», éd. 1569.)
Il l'oit d'une voix fiere, aox armes imperanle.
Crier : Baisse cornele, et d'arme pénétrante
Ruer ce qui s'oppose.
(L. Papo.i, Pttstor., m, 1, éd. 1857.)
— Act., ordonner, provoquer :
Par forche et par menaches leur impe-
roit construire temples et autels. (FossE-
TIER, Cliron., ms. Brux., I, f" 150 r .)
Camedreos provocque et impere les
menstrues et fleurs. {Jard. de santé, I, 90,
impr. la Minerve.)
EMPERERESSE, VOlr E.MPERERIS.
EMPERERis, - 12, - IX, - {/, emperreriz,
tmpereresse, emperesresce, empeerris, enp.,
empetrrets, emperix, emperies, empereys,
emperice, amperice, emperresse, cmperesse,
empereise, anperaice, eporaice, s. f., impé
ratrice :
Lu suer le roi de France qui avoit esté
empereris. (Vii.leh., 249, Wailly.)
La troverent l'empereor Sursac... et l'em
pereriz sa famé. (lo., 183.)
N'enmena avec lui que l'empereris. (Id.,
186.)
L'cmpereWx. (Td., cxxxviir, Du Cange.)
Ke il soit ensi ke Vemperreis le lot. (H.db
Val., 593, Wailly.)
Ses (leus la Hsl par amor
Enpeerris de son en pire
Et dame de quanqu il esl sire.
(ItECLUS DE MoLiEss, Miserere, Ars. 3460, f 58 v*.)
Il seroit empereres et elle emperreis.
{Chron. d'Ernoul, p. 46, Mas-Latrie.)
Ma mère en est emteerris.
{Rose, Val. Otl. 12t'2, f» 90''.)
Vous m'envoieres Vempereise, car je le
désire luoult a veoir. {Litron, de Bains, c.
XXX, L. Paris.)
Elle sunt apelé eporaices (les femmes du
kan). {Voy. de Marc Pol, c. lxxxii. Roux.)
h'anperaice. {Ib., c. lxxxix.)
L'empereonr Henri emperice l'ad resceu.
{Chron. de P. de Langtoll, ap. Michel, Or. Angl.-
II. , t. 1, p. 162.)
Madite dame Vcmperix. (J. de Vignayj
Enseignem., ms. Brux. 11042, f''3''.l
Imperatrix , emperesresce. (Gloss. de
Conches.)
L'ainsnce esloil empereys.
(J. DE CoKDÉ, Conle Will., ms. Casanal.)
Vampcrice revint a soen per en Engle-
terre. {Cliro». d'Avgl., ms, liarberini, f» 31
v°.) La emperice. {Ib-, f» 32 r».)
Royne ne emperresse qui peut finer au-
tant d'avoir. (J. d'Arras, Èelus., p. 62,
Bibl. elz.)
Empereresse et royne du ciel. {L'Orloge
de sapience, Maz. 1134, 1. I, ch. 16.)
L'empcrery se dessira le visage. (Sept
Sag., p. 68, G. Paris.)
Une riche et ancienne table d'autel de
brodeure que on dit que la première em-
perreriz chrestienne fisl. {Inv.ite 1420, ap.
Laborde, Vues de Bourqoijne, u<>4092.)
L'empereur et Vemperics le saluoient.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg. ,\\,
62, Buchou.)
Je n'obliray point Messatine,
An temps de Glande Vemperesse.
{Le Passe-lemps d'oysiielé de mai^tre Robert Gaguin,
Poés. fr. des xv et xvi° s., VII, 237.)
EMPERESRESCE, VOir EmPERERIS.
EMPERESSE, VOir EMPERERIS.
EMPERERY, VOIT EMPE.'ERIS.
EMPEREUR, voir E.VPIREUR.
EMPEREUSE, S. f., impératrice :
Cité de Dien, des vierges Vempereuse.
(Mabcial, Louanges de Marie, f° 27 t°, éd. 149î.>
EMPEREYS, voir EMPEUERIS.
EMPERICE, voir Empereris.
1. EMPERiER, S. m., chef, souverain :
EMP
EMP
EMP
Apres ceulx y resocrent plusieurs empe-
riers qui ROiivernereut celle seigneurie.
(CouRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689, f» 132».)
î. EMPERiER, adj., impérial :
Extrait de génération emperiere et prin-
ciere. {Chos. mem. escr. par F. Richer,
p. 81, Cayon.)
D'une emperiere main
Et d'nn soc trinmrhal rayoienl le cliamp romain.
(Du Bartas, Semaine, 3* journ., éd. 1579.)
Sa ville emperiere.
(Garn., Corn., ii.)
ConToitenx aspirer ans grandeurs emperieres.
(Id., l'orcie, m.)
— Terme de versification :
Rime emperiere, est espèce de couronnée.
Et est dite en'periere, pour ce qu'elle a
triple couronne. Geste ne se fait que d'une
syllabe répétée deux fois simple après le
mot qu'elle couronne. De cesle n'a point
usé .Marot, ne les célèbres poètes de ce
temps : pour ce suy je contraint de t'en
donner vieil, et j'ay peur que lourd,
exemple :
En grand remorJ, moit, mord
Ceux qni parfais, fais, fais.
Ont par elTorl, fort, fort
De ciers et frais, rais. rês.
(Ta, SiBiLEt, An poeliqne, 1, II, eh. w, éd. 15.5.'>.)
EMPERIERE, cmpeiriere, s. t., impéra-
trice :
Lors fist l'empereres apperellier .lui.
naves armées et iist mettre dedens cou
que mesliers fu ; et fist entrer Vempeiriere
dedens et chevaliers et arhalestriers.
{Chron. de Rains, c. xxx, L. Paris.)
Dame du ciel, regenle terrienne,
Emperiere des iorernanlx paluz.
(Villon. Grand Tes!., pr C3, Jouaust.)
Et toy du Ormament emperiere, Junon, 1
Qui pourroit mieux que luy liaut louer ton renom ?
(Tahureau, Poés., à P. de Pascal, éd. 1574.)
Un empereur et une emperiere de Rome.
(Mont., Ess., m, 5, f» 373 v», éd. lo88.)
Est il possible de rien imaginer si ridi-
cule que cesle misérable et chestive créa-
ture.... se ilie maistresse et emperiere de
l'univers ? (Id., ib., ii, 12, f» 181 v».)
Qu'elle ne fasse de la femme emperiere.
(Brant., Vies des Dames gai., p. lOi, Ja-
cob.)
On trouve encore au dix-septième
siècle :
Il n'y eut jamais petite fille d'emperiere
ai mal meublée. (Tai.lem., Historiettes,
CLXXV, Monmerqué.)
EMPERiEs, voir Empereris.
EMPERiQUB, S. t., savoir, doctrine :
Modus a tontes emperiqnes.
Par quoy scet les ars mécaniques ;
U n'est riens c'ùn face de matn
Qq'U n'ait apris d'uy a demain.
(ilodus el Racio, Richel. 1-297, f» il".)
BMPERiR,eïip.(s'),v. réfl., périr dans:
Quant yaus se partent de Dieu yaus des-
sendent jusques en abisme, e leur arme
se enperit en tous maus. iPsaut., Richel.
1761, 1" i28\)
BUPERIX, voir E.MPERERIS.
EMPERNANT, VOir ElIPRENANT.
EMPERNEMENT, S. m., actioH d'être
transformé, transformation :
Uns adecertes, nient par le tresturne-
ment de la divinitet en carn, mais par
Vempernement del humanitet en Deu.
(S. Alh. Credo, Lib. Psalm., p. 253, Mi-
chel.)
EJIPERNOUR, voir E.\IPRE.\EECR.
EMPERREis, voir Empereris.
EMPERREMENT, VOir EMPIREMENT.
EMPERRERIZ, VOi E.MPERERIS.
EMPERSON.AGE, S. m., personnage re-
vêtu d'une haute dignité ecclésiastique :
Prélat, moine, reclus et maint emp[ers\onnarie.
(Garn.. Vie de S. Thom., Uicbel. 13513, r»'97 v».)
M. Hippeau (v. 5799) imprime enpounage,
conforinément au manuscrit, qui porte
évidemment une faute en cet endroit.
Cf. E.MPEHSONÉ et PERSON'AGE.
EMPERSONÉ, - arsoné,enp., adj., revêtu
d'une dignité ecclésiastique, chargé d'une
cure ; ecclésiastique, d'ecclésiastique :
Taz les en fist ohascier, et hommes et muîllers.
Les clers eapersonez, bnrgcis et chevaliers.
(Gars., Vie de S. Thom., Richel. 3513, f -43 r°.)
Vus dites qe vous estes persone cnper-
soné. (1304, Year books oftlie reign oj Ed-
ward the flrst, years xxxii-xxxiii, p. 107,
Rer. brit. script.)
Il vus dist q'il est persone de l'esglise de
Mamcestre enpersoné. {Ib.}
Lequel clerk morust persone enparsonee.
(Ib., years xxx-xxxi, p. 269.)
EMPESANTiR, verbe.
— Neulr., devenir pesant, s'appesantir :
Legiereté empesantist par espace de
temps. (Oresme, Trad. des Re>ii. de fort, de
Petr. ,Avs. 2671, f» 15 v«.)
Tout le train de derrière empesantit, se
contraint et accourcit. (Liebaclt, Mais,
rust., p. 127, éd. 1597.)
— Réfl., dans le même sens :
Or cependant non pas moins la forest
S'empesantit des biens qu'elle produit.
(Le Blanc, Georgiques, f* 67 v", éd. 1608.)
EMPESCAL, voir E.\IPESCHAL.
EMPESCHAL, - cûl, S. m., empêchement,
obstacle :
Bon temps avoienl cilz ot celle.
Et moult fussent benenré,
[ Si leur eust longuement duré
! Se ne lust leur empeschal.
(ilélam. d'Oc, p. -48. Tarbé.)
Bons tans avoit et cils et'celle
Et moult feussent beneuré,
Si leur eust longues duré
Et si n'eussent empescal.
(«., Ars. 5069, f 51'.)
j 1. EMPESCHE, s. f., empêchement, obs-
tacle, embarras :
; Se fut le ravitaillement puissamment
fait et fort honnestemout, sans quelque
hasard, dangier, ne fiere empesche. (J.
MoLiNET, Chron., cb. cli, Bucbon.)
Tant se monstrerenl Françoys gens de
I bien a ceste besoigne que pour les coups
d'artillerie du dedans ne l'empesclie des
fossez ne demeura que a viveforce d'ag-
sault ne fnst emporté. (D'.VuiO.v, Chron.,
Richel. SOSI, f» 7 r».)
Pour Vempcsche de la rivière de Po. (lo.,
ib., f» 21 r» )
Si Vemprsehe lollue
N'e.st du haiilt Dieu par pnissaace absolue.
(J. BouciiET, Ep. mor.. '1" p., II, éJ. 1315.)
Pour a son bien mettre empeaehc et delTonce.
(Cl. Marot. Deploralion de Flor. Robertel, p. 504,
éd. 1596.)
Au pied du mur je me voy sans eschelle.
Plus je ne sçay de quel boys faire flèches,
l'aulle d'argent m'en donne les enipeschea.
(R. DE CoLLEr.YE. Itond., L. Bibl. elz.)
Devant la Charité
Voulant sans nulle empesche
Aller d'une équité
Recongnoislre la bresche.
f^Chans. à la nol^lease de France, ap. Ler. de Lincy,
Ch. hist. fr., II, 365.)
Tout cela ne sert que à'empesche dam
l'estomac. (P. Braillier Decl. des abus el
ignor. des Medec.)
Ainsy qu'il l'eust faict, .sans /es empes-
ches que je luy ny données. (lo93, Lelt.
miss. deHenrilV, \\',kOS, Berger do Xivrey.)
Qui m'estoit une grande charge et em-
pesche de pouvoir dormir a mon aise.
(1612, Lettre du gênerai des crocheteurs,
Var. hist. et litt., t. IV, p. 243.)
On voit par le dernier exemple que ce
mot était encore employé au commence-
ment du xvii" siècle.
2. EMPESCHE, s. f., sorts de pèche :
Icellui Hiigue Gros meueroit ledit Jaquet
eu un autre Heu ou ilz Irouveroient de
bonnes pescbes ou empesches. (1409, Arch.
JJ 163, pièce 316.)
EMPESCHEMENT, S. m., obstacle, dé-
fense de passer :
4 perches il'cmpeschement. (1437, Amend.
et exploiz des eaux et ['orests pour la visit-
de la Ferlé-.Vaceij, Arcb. Urne.)
— Condamnation qui entraîne le ban-
nissement :
Et par vertu dudit empescliement... ont
esté et sont enregistrez es registres (de
Tournay) comme avoir perdu a tousjours
l'abitation d'icelle sans rappel. (1381,
Arch. JJ 121. pièce 43.)
— Restes, résidus de cuisine, ordures ;
choses qui sont devenues inutiles. (Voc.
d'O. de Serres, éd. 1813.)
EMPESCHEUR, VOir E.MPEECHEOR.
1. EMPEscHiER, - kicr, enp., v. a.
exprime l'aclion de demander, d'interro-
ger dans un jeu de mot :
Quant cil don gait oent les cris,
A lui vienent, si l'î rapeskenl
Don fossé, el puis li cnveskent
Dont il vient et qu'il quieit si tart.
(lien, le uouv., llG-2, Méon.)
2. EMPESCHIER, VOir É.MPEECHIER.
1. EMPESER, Clip., V. a.,syn. de fourbir:
Que nus ne nulle du meslier ne puisse
ouvrer après l'euredesus dite sus la paiune
de .v. s., se ce n'est de l'orbir ou d'enpeser.
(E. BoiL., Liv. des mest., 1" p., lx, 7,
Lespinasse et Bonnardot.)
60
wy
Que nulz ne nulle du mestier d'espin-
^lerie no puisse ouvrer après l'eure des-
irnsdite. . se ce n'e?l de l'ourbir ou d'em-
peser. (1336,Aicb. JJ 70, fM4 v°.)
— Dégrossir :
Pour avoir empesez cincq seulles de l'i-
mage N. Dame. (15o9. Arcli. de Vendin,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
2 EMPESEFi, V. a., peser sur, pressurer:
De l'nne dos miins est corloise (Fortone)
A p.irdonnpr, de l'.Tntre empoise,
Quar de l'une tout reliMioit
Qaanques !i une mains donnoit.
(Ami Claudianus, Richel. 1G34, f° 39 r°.)
EMPESsiR, enp., verbe.
— Act., rendre épais :
lucreppsco, enpe<'sir. {Gloss. lat.-fr., Ri-
cbel. 1. 41-20, i'° 123 v-o.)
Empessir, entasser. (R. Est., Thés., Con-
fercio.)
— Réfl., s'épaissir :
Quand l'air s'empessH. (Le Blanc, Trad.
de Cardan, f° 23 r", éd. io56.)
EMPESTnAIL, voir E.MPAISTRAI,.
EMPESTREMENT, VOir EmPAISTREMENT.
EMPESTREn, voir Empaistrer.
EMPESTRoiRE, s. m., entrave:
Ainsi Boccid lirnnt après soy telle em-
pestroire s'embrouilloil de plus en plus, la
peurluy servant d'esperon. (Hist. maccar.
de Merttn Coccaie, t. Il, p. 156, éd. 1606.)
EMPETn.^iouR, voir Empetreob.
EMPETREMKNT, cvipielr., S. m., action
d'obtenir, olitention :
Empetremeiit de pardon. (Légende dorée,
Maz. 1333, 1" 18''.)
— Réclamation :
Toutes letlros et empctremenz contraires.
(1312, Arch. JJ 48, I» 4 r».)
S'on li rescowroit ou ostoit (son liéri-
tage) par for.^lie du roy ou \iavemplelrement
d'autres créditeurs u par occoison meute
ou a mouvoir par le fait de uous, parquoy
Souveruer. lever et avoir ne le peust, il a
fait protestation que recourre pourra ans
lettres qu'il a de nous qui font mention de
sa rente. (1323, Arcb JJ 61, f» 100 r».)
Par forclie du roy, ou par empetrement
d'autres créditeurs. [Ib., f° 163 v".)
— Requête, demande de secours :
Et aToienl tons .ii. voleolé et talent
Qn'cn Tost du ber Beitnin on pnit saver comment
Ll rois Pielres avoil fat son empielrement
Au roi de Bel Jl^irin et ans siens ensement.
(Cuv., (lu Guesclin, 15415, Charrière.J
EMPETREOR, - ouv, cmpetraiour, enp.,
s. m., impétrant :
Li reis dit que coni li empetreres ait iet
fraude, il doit perdre le luolist des unes
lelres et des autres. {Liv. de lostice et de
plet, I, 4, I 5, Rapetti.)
11 randerout as empelraiours desdites
lettres dùuiagp, pries et despens. (1315,
Ordonn. de Louis X, Nouv. Coût, cén , III,
225.)
As enpelrou[r]s d'icelles. (Ib.)
EMP
Pour ce est il que la partie monseîRneur
le iluc de Normendie vous signifion que le
présentes ou empetreour sus les diz relipieus
vous retenes n la dicle eslise. (1.336, Cart.
de Troarn, Ricbel. I. 10086, f° 159 v».)
EMPETRER, -ter, -eir,enp.,anp., empai-
trier, empietrcr, empiirer, v. a., obtenir :
Quiqonques a enpeiré le eonaié de mesu-
rer, il convient qu il jure peur sains avant
que il puisse mesurer. (Est. Bon,., Liv des
mesl., l'' p., IV, 2, Lespinasse et Bonnar-
dot.)
Convenables a anpeirer pardon. (J de
Aluet, Serm., Richel. 1. 14961. t" 143 v».)
La roine prist la cause por lui. et empl-
irai cnnsoil a Auiile par itel covenant que...
{Li Amiliez de Ami et Amile, Nouv. fr. du
XIII» s., p. S4.)
Renuncanz.. a toute craice donnée, em-
paitriee et a empnitricr de nostre selcjnenr
l'apostoile. (1264, Livre blanc, ms. du
Mans.)
Autre priviliege empetrié ou a empetrier.
(1286, Bon-Port, liasse 6o, n» 8, Arch.
Eure.)
A tout privilège empelreil n om poroit
empetreir. (Trad. du \ni' s. d'une ebarle
de 1261, Cart. du Val SI Lambert, Richel.
1. 10176, f''43''.)
L'ausnionne empêtrer. {Serm. lat.-fr.,
xiv" s., nis. de Salis, f» 17 r».)
Il fait bon faire prier et faire dire messe
pour son père et pour sa niere et pour ses
autres amis : car aussy ilz prient et em-
pêtrent praces iiour les vifs qui bien font
pour eulx. (Ut\ dn Chev. de La Tour,
c. XXXIV, p. 79, Bibl. elz.)
T.nnt ronme je pnîs, je vons pri,
Dnn'ee penl, pour nnpelrcr RracR.
(Miraclea de Noti-f-Dûme, I, 2,5i, G. Paris )
Nonobstant quelconques letlres snbrep-
iicps empplrees ou a empelrer. (26 nov. 1/|33,
Cart. de Flines, dcccxwvi, p. 772, Haut-
coeur.)
— Réclamer :
Qner de ;rant bien t'ez apensee,
Qnnnt tel prniere a.ï empêtrée.
(Wace. Vie de Sle Marj/ue'., p. 11
Joly.)
Pour empietr.er secours a le payenne frent.
(Chev. au e'jgne, 15I12G, Reiff.)
Se aucun empêtre an cort contre aucun,
et il Iet celi droit qui use, de celi droit
doit l'en hufs]er contre celi qui l'a empê-
tré ; mes si ne l'a empetrié, il n'asl pas
tenuz. (Liv. de jost. et de plet, II, n, § 8,
Rapetti.)
— Causer :
Bien cuidoit li roi Piètres empieirer vilonnie
Au noble roi Henri et a sa litironnie.
(Cuv., du Guesclin, 16.581, Cliarrière.)
EMPEVRÉ, enp., anp., anpcvré, adj.,
assaisonné de poivre :
Et ces pooos rosliz toz anpeirez.
(Les Loi., Richel. 16-2-2, f 2-22 ï».)
Asez unt venaisun de cerf e de sengler,
E unt srues et parues e pouns enpevrez.
(t'oij. de Cltarlemagiie, 410, Kosclivitz.)
Grues et jantes et pa-^ns empevrez.
(Charr. de li'ymes. 814, ap. Jonck., Cuitl. d'O'.)
lu deus plnviers tôt chans et enpevres.
(La Vrise d'Orange, Richel. 1448, f° 100 v".)
Vivieos sert de l'eve d'Algemont l'alosez
Et Ogiers li Denois des gasiel anpmrez.
(Simon de Pouille, Richel. 368, f° 141».)
EMP
Les TJandes bien empevrees.
(G. DE CorNci, bout, de la mort, Richel. 23111,
i" 299''.)
Les viandes bien enpevree.t.
(ID., ib., ms Brnx., P 214''.)
U voit porter ses cignns eitpevres.
(Auieri, p. G-2, Tobler.)
Plus aiment cbar de Turc que ponn? empevres.
(Ch. d-Aiil., V. 79, P. Paris.)
OuB il n'ait chevalier la dpsu= au disner
Ki n'ait .I. granl p:ion devant lui eiipevré.
(Reii. de Mont., p. 3t-2, Michelanl.)
EMPHiTHEosÉ, adj., emphitéotique :
Toutes prinses d'beritaipes a surcens
perpétuel, a rente viagère, a tiitre cmphi-
tlieosé de longues années, el a louage, sont
réputées acquetz au preneur seul. {Coût,
de Laon, II, 2, Nouv, Coût, gén., 11, 439.)
EMPHiTEosiTÉ, ampliUeozité , emphi-
tiiosité,s. f., emphitéose, convention par
laquelle un propriétaire cède la jouissance
d'un héritage pour un temps très-long,
ou même k perpétuité, sous la réserve
d'une redevance :
Et par la teneur de ces présentes lettres
preng desdis religieu.v, abbé et couvaul de
S. Lu(-ian a annuelle pension par amphi-
teozité le campart desdiles vint njines de
terre. (Charte de 1364, Grenier 304, n» 30,
Richel.)
Avons baillié... a Girart le Roussartet n
Colote sa femme pour et ou nom de tii-
tre d'asseacissement en emphituosité et a
tousjours et apperpelui'lment.. une mai-
son.., (1379, Arch. iM.M 30, f 108 v».)
Pour la maison du grmt celior, laquelle
ilz tiennent en emphileosilé. (Compl. des
annioers. de S. Pierre, 1387-88, Arch. Aube
G 1656, f" 210 r»,)
Héritage baillé a emphileosilé ou acceasi-
vement. {Ane. Proc. verb. des coût, dt
Troyes, Nouv. Coût gén., 111, 273.)
EMPHiTEOTE, S. L, enipliitéose :
Si les procureurs, ou delenleurs d'aucuns
héritages tenus en emphtteole, ou ascensis-
seiiient sont del'aillaus de payer la charge,
ou pension, par trois ans couiiuui'ls, le sei-
gneur les peut contraindre, parjuslice, a
luy laisser les dits beritages, après somma-
tions duenient faites de payer la dite pen-
si.>n ou charge. {Coût, de Cliaumont eu
Bassigny, Nouv. Coût, gén., 111, p. 376^)
EMPHiTEOTEC.viRE, adj., coustilué en
emphitéose :
Chose empftifeotfcatceouarrenlee. {Coût,
de Tournay, iv, Nouv. Coût, géu., 11, 968.)
EMPHITUOSITÉ, VOIT E.MPHITEOSITÉ.
EMPHYTEURE, S. f., emplilthéosB :
Par devant les eschevius de la ville de
Bruxelles sont toujours passiez, et se pas-
sent encore aiijourd'buy tous les coutracts
légitimes, comue d'emphyleiire, effestuca-
tions, des peruiutatious, donations, etc.
{Coul. de Bruxelles, Nouv. Coût, géu., t. I,
p. 1-245».)
EMPHYTEU.v, adj., emphytéotique :
Taille réelle ou empliyteuse. {Gm Co-
quille , Ins'ilution au droit fraiiçois,
p. 131, éd. 1630.)
EMPiECE, voir Pièce.
EMP
EMPiECER, V. a., mettre en pièces^
briser :
Et avoit trouvé les Espuignolz en be'
soipae, lepqiielz avoyent ja la moylié Je la
porte empiecee, et faicle uramle ouverture.
(D'AUTON, Chron., Richel. 5082, f° 76 r».)
EMPlEGERj voir Empeechier.
EMPIETER, - etter, v. a., fouler aux
pieds, vaincre ;
L'empereur, pour sou premier essay,
certes en fit un très signallé, quand luy
mesQie en personne chassa ce «rand sul-
tan Solimau de la Hongrie, laquelle il
ravageoit et pilloit a son [bel] aise, comme
il luy plaisoit, et l'achevoit de ruiner et
emporter sans l'aigle de l'empereur, qui
Veust empietlé luy niesnie, sans qu'il se mit
ala fuitle ou a la relraicte. (Brant., Grands
Capit. eslrang., 1, i. Bibl. elz.)
— Empiété, part. passé, foulé aux pieds :
Ainsi qu"oQ voit repaistre
Sur le Caucase froid la poitrine empielee.
Et sans fin renaissante a son vieil Piomelhee.
(JoD., Cleop , act. I, Ane. Tli. fr., t. IV.)
— Enfoncé dans le pied :
Griffe ewpielce. (La Porte, Epitk.)
EMPiETEURE, - lire, S. f., encliâssure,
l'action d'enchâsser une chose dans une
autre :
Empieture, the footing, or bottome, of a
thing ; the part -whereby it stands on, or is
setled into anolher tbiug. (Cotgrave.)
— Pied d'une plante :
Le lien luy aura maintenu les racines et
empielure en vigueur (Liebault, Mais,
rusl., p. 47b, éd. 1597.)
EMPIETREMENT, VOir EMPETREMENT.
EMPIETREU, voir EMPETRER.
EMPIEUMENTER, VOir EmPIMENTER.
l. EMPiGiER, empi(ier,enpieger,empeger,
V. a., enduire de poix :
Icellui Cariline detiinura avecques son
frère oudit iiressouer pour lui aidier a gou-
trenner et pmpiger la mette d'icellni pres-
souer. (1457, Arch. JJ 189, pièce 196.)
Vous me sembiez a une souriz empegee :
tant plus elle s'efforce soy depestrer de la
poix, tant uliis el'e s'en ■■mbrene. (Rabel.,
1. m, c. 37, f» 127 V», éd. 1552.)
— Réfl., s'enduire de poix :
Une autre fois ne t'enpiege a ta gins.
(Hardy, Corine, II!, 3.)
Suisse roni., s'empeclger, s'empedzer,
s'enduire d'une substance poisseuse, col-
lante. Je me suis empedgê les mains avec
ce glu.
Il semble qu'à un certain moment il y
ait eu confusion entre empigicr, enduire
de poix, et empigier, prendre au piège,
forme de empeechier. Rabelais emploie em-
peiger et Hardy cmpieger tanlôt dans un
de ces sens et tantôt dans l'autre.
S. EMPIGIER, voir Empeechier.
EMPiGREssER, ««p., V. a.. Fendre pa-
resseux, engourdir :
EMP
Et n'est pas besoinir toutesfois d'arrester
longuement près diidict feu, affin que ce
n'enpigresse le corps et débilite lenlende-
ment. (Platine de honneste Vohiplé, f° 2 r»,
éd. 1528.)
Cf. E.MPERECIER.
EMPILER, V. a., attraper, saisir :
Tant qne Clolo pnrie quenoulle.
Et I.ac^sis ait qne filrr,
Ne me lairay je empilpr
Par Alrnpos la maie Rionle ;
Je ne venl pas qu'elle mVnelonte.
(J. I.EFPiiVRE, Resp. de la mort, Itichel. 99i,
EMPiMENTER, - enp., - iumenter. - ieu-
menler, - igmenter, v. a., embaumer, par-
fumer :
L'ahps a fait le por-^ penlement conreer
.Si que li coraanda Panntins H her :
P'alnes et de mvre le fait mpimenler.
(Sle Eiiphrosyrte. til. Meyer, Rec, p. .S3C.)
Si enpiqmejitr res floretes.
Ses flfurs de lis, ses violeies,
Oni entoar lui vont et repairent.
Oui plus soef qnp: pigment (lairent.
(G. DE CoiNC!, Mir., ms. Soiss.. f \(\W.)
Si empleumriile ses flnrptoç.
(Id., ib.. ap. Dnc, V. 2S0*, éd. nidot.)
Les mes font encortiner
Flors espandre et cnriumfnter.
(Sept Sag?s. 692, Keller.)
— Empimenlé, part, passé et adj., em-
baumé, parfumé :
Pucele pnpîffttientep, tn flaires plus pigment
A cin- rens mile doubles de basmn et de pigment.
(G. DE CoiNCi, Mr., ms. Soiss., f° 104")
Parmi la sale enpiiimenlee
Et de lis et de plai flonree.
De roses fresces et noveles.
(Id., ib., Riehel. 373, f 138''.)
Parmi la salle empimpnîee.
(Id., ib.. Ars. 3312. f° SS''.'»
EMPiPEi.oRÉ, adj., orné, attifé:
Oni aîns .i. poi ert noblement
Vertus et empipehrex.
De dras de soie, dedras dores.
(Mir. de S. Elni. p. 32, Peigné.)
On trouve dans les dictionnaires mo-
dernes drap piinpeloré, drap orné de bro-
deries.
EMPiPODER, en;j., (s'), v. réfl., se parer
avec affectation et recherche :
Qui s'ascement et qui se joignent,
Envolepeot et enpipodent.
(G. DE CoiNci. (le VEmper. qui garda sa chasteé,
Richel. 23111, r'261'"; Méon, A'ow. Bec,
II, 39.)
Cf. Apipoder.
EMPiQUER, V. a., piquer ?
A cens qui sont empiqué doit on faire
tel cautère don cautère reont. (Cyrurgie
Albiig., ms. de Salis, f» 173''.)
EMPiiiANCE, - atiche, - ence, s. f., dété-
rioration, dommage :
N'i puissent faire empiranclie elkeminde
l'iaue en aucune cose. (1268,Ab. du Gard,
Arch. Somme.)
Ke nous n'i puissions faire empiranche e\
keniin de l'iaue. {Cart. de Picnuigny, Arch.
0 19628, f« 421"'.)
E.MP 01
Pour ce que se sont vins tenres et de si
petite garde que si tost comme le temps
: eschauffe il tournent en celle empirance
qui s'en faut délivrer tel fuer telle vente
(13"2, Beg. du Cliap. de S. J. de Jerus '
Arch, JIM 29, f 6j v».) '
Que il ne soit nul ne nulle qui aux dites
cuves facent au. une empiranche. (13 av.
1396, Consausde Tour nay, Arch. Toamuy.)
De faire certaine diminucion, empirance
ou escharceté de poix et de loy en noz
monnoyes. (1405, Ord., ix, 85.)
Pour l'enipirance de son cheval qui fut
blecié au veage <le BInis. (Compt. de Ber-
trand Mignon, 1410-1412, Forteresse, xxiv.
Arch. muu. Orléans-.)
Les grappes vertes, aigres, pourries on
sèches tout trop grant grief et empirance
au vin (P. DES Crescens, ProufRlz champ ,
fo 39 r», éd. 1516.) '
Sans faire ausdiz habillemeus de guerre
et autres choses defl'ensables pour Tadicte
forteres.se, aucun gasi, fraction, ou aucune
empirance de vivres ou autres choses pour
corps humain. (.Monstrelet, Chron., 11,4,
Soc. de l'H. de Fr.)
Car qui vouldroit leurs barques espronvor
Au descouverl, pourroit l'ou bien trouver
Lourde empireiice avec or de touche.
(Crétin, Chants ray., éd. tS27, f 113 v» )
Monuoyeurs qui sont autherisez de faire
la monuoye doihvent obéir aux thresoriers.
affin i|u'ilz ne facent point de monnoye
faulse, et qu'ilzn'y mettent de l'ewipiconce.
(J. LE Blo.vd, Liv. de pal. hum., l» 33 v».)
Lors en renouvelant une vieille empiraitee
Changer tu peui des mots par quelque tolérance.
(Vauq., Art. Poet.. I.)
La langue générale n'employait déjà
plus ce mot au conimencenieiit du xvn*
siècle ; La Moite le Vayer le notait comme
un terme rude chez du Vair.
11 figure dans quelques dictionnaires
modernes comme terme de commerce de
mer, et comme ancien terme de monnaie.
On lit dans Savary des Bruslons ;
Empirance, en termes de comuierce de
nier, se dit du déchet, de la corruption ou
diminution de valeur, qui arrive au.x mar-
chandises qui sont dans un vaisseau, soit
naturellement par leur propre vice, soit
accidentellement par tempête, ou autre-
ment... Est aussi un terme de monnaie,
qui se dit de toutes les diminutions ou
alfaiblissements qui peuvent arriver à la
monnaie, soil pour le litre, le poids, la
taille, le pri.x de l'exposition, etc. (Diction-
naire du commerce.)
D'Aguesseau a dit :
On peut renfermer toutes ces espèces
différentes<raffail)lissementoud'emp/|-ejiC(?,
dans une seule division générale. {Consid.
sur les monnaies, l" p., sect. IV.)
EJiPiRE, ejip., s. m., armée, force mili-
taire, réunion de vassaux :
En petit d"ore en i ot tant d'arm^z.
Nel porroit dire nus riers t.inl soit leirez ;
Bien vos puis ilire, et si est verilez.
Si grant empire ne vit bonis qui soit uez.
Corn en cel champ ot le jor assemblez.
(Bal. (/■.l/c.sr/ian.v, 5250, JonckbI., Giiill. d'Orange.)
Des armes aus païens ert li vans reloisans;
Et ï^olimans de Nique o ses Turs malfaisaus
S'en issi après eux ; li empires fa grans ;
Cent milliers et cinquante i ot des mescreans.
[rMn.i. U'.int., I, 311, P. Paris.)
«2
EMP
EMP
EMP
J'ai eneor ma moUier que je mont aim et prisse;
Jon ai de lui im fil et une bêle fille.
Amenés les moi Itosl], ses verai mes enpirei.
(E. de Si Cille, -25. A. T.)
— Dans les exemples suivants, empire
est employé par jeu de mots dans lesens
d'action d'empirer, d'aller de mal en pis.
Car se nous vivons par enpire
Nous en arons après du pire.
(Ijr S. Slagtoire, Ars. 'ùlit, f'olr .)
Dn roiaume sui en Vempire.
(De Pierre île la Broche, Kichel. 837, t" 138'.)
Bien me doilloi li mons etgaber et despire
Cils qu'ivaacié avoie, a couvenu eslire.
Et les a l'on fors mis du royaume en Vempire.
a*., f»215'=.)
... Tost est entrez en Venpire.
(La Pais am Englois. lUchcI. 83", f HO'.)
... Vons morrez povres et nus,
Quar vous devenez de ['empire.
{La Despnlison de Charlol et du barbier, lUchel. 837.
f» 323''.)
Araors sont de Vempire.
Tuit ïuellent vivre de lober,
Nul HP secl mes voir dire.
iChans-, Poet. ms. av. 1300. t. IV, p. 1191, Ars.)
Ce monde pas n'amende, ainçois vait en Vempire.
(Le VU des Mais. Jubinal. Nouv. Rec, I, in3.)
11 perdirent geu et rire.
Et se trouvèrent en Vempire.
(Geofroi. Cliron., Richel. liC. f 65'.)
Si leur fist apporter la dame a boire une
foiz, en actendant le soupper que fust
prest, d'assez piteux via et de pain qui
sentoil Vempire. (Uoi René, le Livre du
cuer d'amours espris, OEuv., t. 111, p. 47,
Qualrebarbt'S.)
Souvenlcs fois je regrette et sonspire
D'ainsi me veoir povre, meschant. hideux ;
En cheminant je m'en voys a Vempire,
Banny je suis d'armes et de tous jeux.
(Les sept Harchans de Naples, l'oés. fr. des iv° et
XVI' s.. II. 100.)
Pour le présent je o'ay plus de vijuenr :
De jour en jour je suis mys a l'empire.
(Le Monde qui n'a plus que frire. Poés, fr. des
xv' et xvi' s., t. Xll.)
Le monde est ri'duit a cette condition
qu'il va plustosl a Vemjiire qu'au royaume.
[Print. d'hyver, î- 2i v, éd. 1S88.)
Du proverbe qui dit par manière d'équi-
voque que le monde va toujours a l'empire.
(H. EsTiKNNE, Apol. p. Ilerod., 1, 2, éd.
1735.)
EMPiREAL^ adj., empirée :
Cil ciels de rouge couleur est ly cielx
empireal. (Guiart, Bible, Richel. 159, 1" 3.)
EMPiREMKNT, - eireiiient, - erre ment
- oiremeiil, s. m., détérioration :
Celé l'en fera tele amende
Que ses ducs e contes nomez
Li rendra sains et délivrez
Senz empeirement de lur cors.
(Ben., D. deNorm., II. 2780. Michel.)
Unqnor quiert nostre emperrement
Et nostre deseriteraent.
(ID., ib., 11, 1G226.)
C'y meleray la main, se je puis, tellement
Que nuls lieras n'y pora mettre empeirement.
(Cher, au cygne, 28137, ReilT.)
Certes el men empeirement
N'en ert le vostrc amendement.
(Tristan, U, 200. Michel.)
S'il avenoit empirement en la terre. (1261,
Arch. J 1124, pièce 2.J
Se li sers que l'en demandoit fu empoi-
riez par la tricherie a celui qui le porseoit,
et il est aprez morz par autre cause sanz sa
corpe, ii empoircmenz ne sera pas proisiez.
(.Digestes de Just., Richel. 20118, f» 89'' )
Or va tôt par empirement.
(Rose, 8394, Méon.)
Que ilz ne mettent en la chandelle point
d'empirement. (1294^ Arch. JJ 205, pièce
304.)
Si par cas sel monnoye d'Escoce soit
empeiré soit celle monneye issiut empeiré
mys a meyndre priée solouqz la quantité
d'empeirement.{Stat. d' Edouard III,anxi,vil,
impr. gotli., Bibl. Louvre.)
Lequel scel estoit sain et tout entier
sans aucun empirement ny cassement y
avoir. (1397, Cart. de Reseigné, ms. du
Mans.)
Chascun revendra a ses terres et heri-
taiges.coume dit est, sans ce que pour de-
molicion ou empiremens, gardes de place
ou reparacions quelconques, on puist riens
demander l'un a l'autre. (Monstrelet,
Ckron., U, 187, Soc. de l'H. de Fr.)
Celui qui la mauvaise guerre commença
empirera parmy le monde, et fera grant
donmage, mais sou empirement ne sera
pas tout par sa coulpe. (Les Prophecies de
Merlin, f» 6", éd. 1498.)
Nos meurs sont extrêmement corrom-
pues, et paucheut d'une merveilleuse in-
clination vers Vempirement. (Mont., Ess.,
1. Il, c. 17, f» 281 V», éd. 1SS8.)
Quelques Dictionnaires modernes enre-
gistrent empirement, comme terme vieilli,
signifiant état d'une chose qui empire,
aggravation.
EMPiREU, V. a., blâmer :
Jehan Blatier dist au suppliant qu'il les
avoit empirez et les avoit nommez et
baillez par escript, a quoy ledit suppliant
respoudi qu'il ne les avoit point empirez
ne blasmez. (1475, Arch. JJ 193, pièce
1496.)
EMPiREUR, empereur, s. m., celui qui
empire :
Issi (Saladin) se fist empereur,
Mel fist pas, mais empereur,
Car sei meismes empeirot.
(De la Guerre sainte, Vat. Chr. 1G59. P 11".)
Vous vivez comme rois ou bien comme empereurs,
J'entcn comme larrons, brigans et empireurs.
(Imbert, Sonnets exotr., l'° p.. p. 24. éd. 1578.)
EMPissEE, enp., adj. t., ayant bon pis :
Une cherve qui molt bien enpissee estoit
L'enfant prist a ses dens. mie ne le bleçoit,
Par dedens son repaire esramraent le portoit
En une haute roche ou une kave avoit
Grande, lee et parfonde, et la le nourissoit.
Ijiist. de Ger. de Blav., Ars. 3144. t" 145 v°.)
EMPiTivAXT, adj., qui a pitié, qui a
compassion :
Et il ert de nous empitivant si nous
eions gardée et fait tousses comandemens
devant le Seignor nostre Dieu si com il
nous maunda. (Bible, Deuter., ch. 6, vers.
25, Richel. 1.)
EMPiTivER, enp., V. n., avoir pitié,
Otre touché de compassion :
Cil prestes a Nostre Signors, que enp-
Hue al poevre. {Bible, Proverbes, ciiap. 19,
vers. 17, Richel. 1.)
EMPITRER, voir EMPETRER.
EMPLACEMENT, S. m., assignation, do-
nation :
Par ces présentes transportons, livrons,
asseons et assignons audit principal cha-
pelain... a estre di>tribuez par sou ordon-
nance tant pour lui que pour les autres
chapelains qui diront et célébreront les-
dites messes, qui.tre viugt livre? de rente
valantes el levantes par chascun an, a estre
prises et levées... tant sur nos dixmes de
la paroisse de Plouueour que sur nos re-
ceptes... de nostre chaslellenie de Lesne-
ven.., |iar deux termes chascun an, jiar la
main de nostre receveur desdits lieux,
jusqu'à tant que uous eu ayons fait assiette
et emplacement autrement audit chapelain
et gouverneur, (li^i. Fondât, du cliup. de
Folgoct, ap. Lob., Il, 983.)
EMPLACiER, verbe.
— Act., placer, employer :
Pour tourner, convertir et emplacier en
la suslentacion et admendemeut d'icelle
chaussée. (1363, Ord., iv, 729.)
— Réfl., se placer :
Le long de la grande rue a deux rangs
s'emplacerent. (U'.\uton, Cliron., Richel.
5082, 1" 106 r».)
Des corps mal unis, qu'on empoche sans
ordre, treuveut d'eulx mesmes la façon de
se joindre el s'emplacer les uns parmy les
autres. (Mont., Ess., m, 9, Louandre.)
— Emplacié, part, passé, placé :
ISons par la mer travaillez et lassez.
Devant les ïurcz nos sièges emplacei,
(D'Auton, C/iroB., Uichel. 5082, f 205 v'.)
EMPLAGE, amplage, - aiye, enp., s. m.>
action de reinplir,de compléter, ce qui sert
h compléter, à remplir :
Auquel (bois) nous av.ms vendu la ton
ture six livres douze sols tournois jiour
chascune acre, sans emplage. (1310, Arch
JJ 45, pièce 139.)
.XI. arpens et .i. quartier, chiet pour
emplage .u. arpens .m. quartiers de bois.
(1319, Arch. K 40, pièce 28.)
Nous avons fait mesurer es bois du
mont le coule quatre vins et onze acres de
tallis sanz i mplage ou il n'a point de grant
bois. (1321, Arch. JJ 60, 1" 139 V.)
Lesdiz fermiers maintenoienl... que non
contrastaus V emplage fait es cliarretes, ils
estoieut en saisine pour le roy de faire
apporter l'eullage au celier, ou les vins
de la prise sont, par les marchaans pour
les diz vins aeuller et emplir. (1322, Arch.
JJ 61, pièce 439.)
Pour em/)/nffe acheté pour emplir lesdis
vins a eucaver. (1328, Compte d'Odarl de
Laigny, Aich. KK 3\ f" 18 v°.)
De ce chiet pour amplage .xi. arpenz
.liil"» IX. perches. (13:12, l'risie des for.
deJ. de Bourg., Arch. P 26, pièce IIS.)
11 chiet pour amplages. (Ib.)
Pour Venplage de .xilll. queues de viu.
(1333, Compte d-; Odarl de Laigny, Arch.
KK 3^ 1» 236 r".)
Despence de vin beu, pour dechiet et
emplaiges. [Compt. del'hôt.-l). d'Orl., 1392-
1400, f 7 v°.)
Je TOUS feray bien vostre emplage.
(Miracles de Noire Dame, \, 8, 101)5, G. Paris.)
EMP
De chacun jeptier un boisselrt de plus
plu?, et de moins moins au farl'emplaige.
(1430, Cart. de Laigny, Richel. 1. 9902,
f" 148.)
.XLVi. marches qui sont en l'emplaige
d'icelle viz. (1490, Arch. K 272.)
— Fig., remplissage :
La fiiull faire (la narralion) bien dilicudee
snns cmplage. (Fabri, Blict., î" 20 v, éd.
1521.)
— Au feur l'emplage, k proportion ;
C.ir qii.TDl lionis pense qu'il n'est riens
Fors ponrreture et viez nierrieus,
lilt q-i'il lui esliiel ce passaige
Passer cl paier son tmaige.
Et qu'il aura an feur Vemplaige
El trop plus de miuiï que de hiens...
(Jtn. DE Meo.vc, Très., 13-24, Méon.)
Si aucun prend un lieritape censuel, a
rente perpétuelle chacun Iranc de rente
est estimé a treize livres tournois, doit le
preneur quatre sols, et au feur \ empiaige.
ICout. de ilonlargis, Nouv. Coût, cén., I,
916.)
Au feur Vemptage. Ex alicujus rei modo.
HuJHs rei rnliuue habita. Be ad proporlio-
neni et œquilibrium ac éequiiondium con-
stitula deiluclaqLe. Alaraisou, proportion
et correspondunce de quelque chose. (Ni-
COT.)
Le quintal de canelle vaut cinquante
escus et l'once au feur l'emplage ou a pro-
portion. (MoNET, Parallèle des langues,
Kouen 1632.)
EMPLACER, V. a., ouUler, faire l'em-
plage :
Lesquiex (tonneaux de vin) ne furent
touz plains et aoiiillez et touz emplages.
(13b9, Jovrn. de la ilép. du R. Jean, Douet
d'Arcq, Ccvipt. de l'Argent., p. 203.)
EniPLAiDE.MENT, cmpledcmeut, s. ni.,
procès :
Pur enpiedement. (Ms. Bodl. ripbv 86,
i' 28 r».)
En quoy il a forestier qui le doit parder
(celui bois) et respondre di s ewpledewens.
(1413. Venomhr.du baill. de Caux, Arcb. P
303, 1» 101 i°.)
En laqudle il a sergent et forestier pour
garder lesdils bois et en apporter et
rendre les cviplcdemcns dis malluiteurs.
(76., 1° 101 v»)
Et sy avons les pronffiz et revenues des
emplaidtmcns et aultrcs enpiois trouves et
apportes par noz serpens ou loiesliers en
nos bois et Ion stz. (14C0, fieg. de la tem-
por. de l'cv. de bay., 1» 4 v", Ci.apitre de
Bayeux. )
Sans ce que on en puisse faire action ne
poursuite aultrement que par emplaide-
mtnt. (Ib., ^46 v».)
Eiupi.AiDiER, - eider, - edier, - edder,
enpl., V. a., mettre en cause, traduire en
justice, poursuivre, actionner :
.Ne ke noi n'en densent eupleider ne grever.
(Garjiier, Vie de S. Thoiii., Ricliel. 13513,
f° 14 r".)
(Jui une bri-bis emplaida.
Devant jiislise l'amena.
(Fabl. iLiupe, Iticliel. 15213, 1° 59 r«.)
Jojettai voz choses de la nef pur pour
de rriort, il de ço ne me poez enplaider.
(Lois de Guill., xxxvill, Cbevallet.j
EMP
Ke s'il emplaident home ne feme ki soit
habitans en le vile a autre laie justice ke
a celi de celé vite il en est a .ix. lib. de
fourfait. (Bans d'Uénin, Tailliar, p. 402.)
Se jou emplaidoie... et jou devant juge
ment enipresisse deniers. (1237,Arch.k 30,
pièce 210.)
Se aucuns est eniplaidies de larrecbin
devantla loi et il n'aura esté troves a pré-
sent fourfait. (1253, Coul. de la terre de
Merk, Lies d'Artois, 234, Arcli. Pas-de-
Calais.)
Cit ki autrui enpiaide
Et at souQ oues coveile,
ISet deit partout linchir ;
Iceo est 1ère ne rente.
(Les Pioi>. del vilain, ap. Ler. de Lincy, Prov.,
p. 465.)
Por porter garant, doit çascuus laissier
son juge et aler porter garantie de le coze
qu'il bailla ou délivra par devant le juge
ou cil est empledies qui a mestier de son
garant. (Bkaum., Coût. duBeauv., c.xxxiv,
46j Beugnot.)
En la segonde (part), demande l'en se
il a ensint es letres : Ge me plain decestui
et de plusours autres, saver se plusours
autres puent estre somons et enpledié?
(De Joslice et de Plet, I, 4, 1 4, Rapetti.)
Se tu pledes, ou se tu es enplaidiez. (P.
DE Font., Cons., iv, 16, Marnier.)
Se aucuns replegge home, que l'en en-
pteide de meffet, d'estre a droit, en autretel
point com il i ert le jor qu'il le repleja, le
doit rendre jusqu'à la fin du plet. (Id., ib.,
VIII, 1.)
Tu n'as nule reison â'empleidier ta mar-
rastre por le covenant qu'ele fist a ton
père. (Id., il., XV, 14.)
Celui qui est trez en cause ne puet pas
empleidier celui jiar devant l'arbitre qui l'a
trait en cause. (Ort/i». Tancrei, ms. de Salis,
f 1'.)
Li Manicbian n'aient nule poesté d'fin-
plaidier aucuns ne d'eslie avocat por
aucuns. (Code de Just., Ricbel. 20120,
1° 20 r».)
11 averont et trerront hors de la court le
vicount les gentz de lour mester enpledez
de chose qe touche lour mester. (Lib.
Cuslum., 1, 123,28, Edw. I,Rer. brit.script.)
Qu'il su deporche don plait de quoi il
empledde le bourgcis. (KoisiN, ms. Lille
266, p. 32.)
Un siens oncles t'en cmplaidoit ,
ïolir li veut sa teneure.
(Gilles Ile Chin. 4255, Reiff.)
Femmes ne pevent eslre ewplaidees pour
leurs maris. (BouT., Somme rur., 2° p.,
f 54'', éd. 1486.)
Se on les trouve dedens l'an hom les
l>c\M emplaidi'r. (1460, Rfff. delà lempor.
de l'éo. de Bayeux, i" 46 v», Chapitre de
Bayeux.)
Et liels tenants ne emplederont, ne ser-
rant empledes de lour teuements per briefe
le roy. (Littl., Inslit., 76, Houard.)
— Interpeller ;
El li Irailres l'emprenl a emplaidier.
(Aubery le Bvurgoing, p. 7ti, Tarbé.)
— Emplaidié, part, passé, qui a un pro-
cès, plaideur ;
Mors apaise les emplaidies.
(Thib. de Mablt, Vers sur la mon, xixu, Crape-
let.)
EMP
6.3
— Qui aime à chercher querelle, à
parler beaucoup ;
La dame n'erl pas enplaidie,
Ain» fu d'une manière coic.
(.Couci, 470, Crapetel.)
EMPLAiDoiER, - dicr, amp.,\. a., mettre
en cause, traduire en justice, poursuivre,
actionner:
S'il en i a nul ki habitant de le vile
emplaidié se ce n'est par tel devise ki ci
est laite. (Dans d'Hénin, Tailliar, p. 402.)
Amplaidioient ne travilloient nulz de-
ceals (Fenal 1303, Cart. de Metz, Bibl.
Metz 751, 1° 9 r».)
Pur ceste loy peus et dois scavoir que le
père pour le fait de son fils ne peut ne
doit estre emplaidoie, jassoit ce qu'il soit
encore en mamburnye au père. (BouT
Somme rur., 2' p., I» 55", éd. 1486.) ''
EMPLAiEu, enpl., V. a., cou\ rir de plaies:
Li reis li a mande sovent
Qu'il li fail lorl, si li anicDt,
Ne li porte nute manaie.
Ses renies prent, ses genz enplaie.
(Ron, 3° p., 10770, Andresen.)
A coni e plus, ço vus pnis jurer
En i flst Itous les chies voter ;
Il renafrent, si lui enplaient,
Dnnt la sue genl mutl s'esmaienl.
(Ben., D. de Nom., Il, 873, Michel.)
— Emploie, part, passé; mai lien emplaié,
plaie qui n'est pas dangereuse :
Mes cis aient bonne menaie,
(Jui de cete ficiche (de Beau-Semblanli esl plaies.
Ses mans eu esl raielx einplaies:
Car il puel tost santé alendre.
S'en doit eslre sa dolor niendre.
{Rose. 1136, Méon.)
EMPLAiNDiiE, - pleyndrc, (s'j, v. réfl.,
se plaindre, porter plainte en justice :
Il s'empleynt de trespas let si fresche-
ment après le jugement. (1304, Year books
o( tlie reign of Edward the first. ycars
xxxu-xxxtll, p. 7, Rer. brit. sciipt.)
EMPi.AiRE, V. n., plaire :
Car quant plus sueffre li amans painne
pour ses amours, et com plus li sont
constant et plus \' emplaisenl Vi délit et ata-
lentent des]iuis qu'il i puet avenir. (Estoire
Julius César, ms. S. -Orner 722, f 141'.)
EMPLAITE, voir EMPLETE.
EMPLAITRE, VOir EMPLASTRE.
EMPLANTER, c«p., V. a., planter :
Tout le contour de ces rochers esl em-
planlé de bois. (Desrr. de l'Ethiopie, p. 17,
ap. Léon, Descr. de l'Afr., éd. 1556. )
— Fig., implanter:
A ceste cause dirent que ces deux ars et
sciences oroieiif par les Caldeyeiis esté en-
plantees en Egypte, duquel lieu elles vin-
drent aux Créez. (Chron. et hist. saint, et
pro/'.,Ars. 3515, f» 105 r».)
EMPi.AQUER, amplacquer, v. a., plaquer
dans :
Scellé d'ung sceau en cire rouge amplac-
que en cire blanche. (1380, Concess. dl
l'angal aux bourg, de Clerval, Anb. mun.
Jloutbeliurt.)
EMPLASTRATioN, S. f., emplâtre :
94
E.VII'
Emplastrations de fueilles d'acetouse
cuites en vin. (Brun de Long Borc, Cî/rttr-
gie, ms. de Salis, 1» 29S)
Le troisième est aceomply par la réduc-
tion du t)oyau avec la main, olclystere, ft
baina, et ventouses, et emplasiralion de
lenitits. (Jour., Gr. Chir., p. 566, éd. 1598.)
Il faut que le médicament suppuralirsoit
chaud et humide, avec quelque emplasira-
lion et viscosité. (Id. ,ib., p. 660.)
— Action de poser un emplâtre, au fig.:
Cela me faict craindre qu'on veuille l'aire
quelque emplastration qui soit une vaine
apparence, [ilustosl qu'un vray et salutaire
remède. (D'OSSAT, Lelt., 23 avril 1600,
éd. 16-24.)
La langue moderne a gardé emplasiralion
pour désigner une sorte de greffe.
EMPi.ASTitE, -aislre,-aitre, amp.,s.m.,
emplacement, place à bâtir :
C'est assavoir une maison, uns OHip/aslrcs
et les appartenances. (1309, Arcii. JJ 41,
f» 91 vo.)
Avecques le pressour, pranges, meis,
povirprls et euplaislres desdites mesons
ainssi comme elles ce comporteul. (1324,
Arch. JJ 62, f 119 r°.)
Pourpris et cmplailres. (Ib.)
Item Vamplastre d'une viez maison assis
a la bouquelerie. (1336, Arch. JJ 70, f° |
106 r».)
Une pièce d'emplastre acquise de Beatris '
de Coulleges prisiee douze den. de rente.
(Ib.)
Item sur Vemplastre qui fu Roulin, une
grant mine d'avainne... Item sur une am-
plastre et pourpris, qui fu au chemin era-
pres le pressouer. (1330, Arch. JJ 80,
pièce 17.)
Robert, duc de Bar, marchis don Pont,
savoir faisons que lu maison, emplaslre et
ediiiement, que les religieux, abbé et cou-
veut de Saint Benoit en \Veyure ont eu
nostre forteresse de La Chaulcie nous,
désirant de tout nostre cueuer les biens,
prouffls et utilités des églises et le divin
service eslre augmentez, avons, de nostre
certaine grâce especial, admorti et par ces
présentes admortissons, et voulons que
yceulx religieux puissent tenir et possider
iceulz maison, emplaslre et place. (1377,
Arch. de l'anc. abbaye de St-Benoît, np.
Servais, Ann. histor.'du Bn?TO!s, I, 492.)
Emplaistre, amplaslre. {Acle de 1410, ap.
Le Moine, Diptomat.)
L'n emplaslre en S. Père, auquel souloit
avoir une niaisou. (Cft. de 1463, ap. Duc,
V, 293''.)
EMPL.\sTREMEXT, S. m., emplâtre ;
Emplastrements desseichants la matière
qui dellue. (JouB., Gr. Chir., p. 153, éd.
1598.)
F.MiM..\STRUR, V. a., Sceller, insérer:
Nous appelons incerer ou emplastrer,
quand une chose ou plusieurs sont dures
et seiches d'elle mêmes, et n'ont pouvoir
d'entrer aux métaux ne de mesler ne dis-
soudre. {EUX. des Pliilos., p. 14, éd. 1357.)
Pour avoir souldé deux grandes barres de
fer pour les mectre a la pomppe du Murtho-
ret et les avoir emplastrees dans la mu-
raille. (lo62, Dêp. de deux jur., Arch. Gi-
ronde.)
— Coinrlr d'un emplâtre:
EMP
Je Vemplaslreray tant qu'il soit guery.
(Palsgh.we, Esclairc, p. 691, Génin.)
Cf. Emplastrir.
EMPL.\sTRiR, V. 3., Insérer, sceller:
Premièrement la chose que l'on appelle
elixir, purger, sublimer, calciner, distiler,
résoudre, rongeller. incerer ou emplastrir.
{Elix. des Philos., p. U, éd. 15S7.)
EMPLÉ, s. m., le poursuivant en jus-
tice :
Coviendra especifier quant centz des
acres, choses de h'^stes, et en qui seisine,
solon ce que Vempli- déclama especialement
en court. (Britt., Loix d'Angl., f» Ibl, ap.
Ste-Pal.)
ESIPI-EBEMENT, VOir EMPLAIDEMENT.
EMPLEDIER, VOIT EMPLAIDIER.
EMPLEix, S. m., plaine, terre-plain :
Kn un emplein nnt prise lar estage.
(fio/., 3l2a, ïar.,Mûller.)
EMPLEMENT, S. m., action de remplir'
se compléter :
C'est tout vraiement que je face la dis-
position de tout le monde et les vertus del
commencement des elemenz, et X'emple-
menl et la moitié et le restorement des
tens, et les muemenz et les aemplissemenz
des tens. {Bible, Maz. 684, f" 13=, et Richel.
901, f 13''.)
EsiPLER, enpler, impler, verbe.
— Act., remplir, combler :
E emples chesquune beste de beneieun.
(Lib. Psal., Oxf., cxuv, 17, .Michel.)
Tant quierent de vitaille que toute la nef emplenl.
(Ayc d'Avign., 235.^>, A. P.)
Ta vas preeschant atenanr.e.
Voire voir, mes j'emple ina pance.
(Itose, Ricliel. IS'S. f fli"-)
De ilonche oiidonr senti .i. flair
Qui tonte emploit et lai et l'air.
(iiir. de Si Eloi, p. 23. Peisné.)
Que nous tend rouis et empleroms entiere-
i ment les covenaunces. (1278, LcIt. du D. de
lirab., Bym., 2' éd., t. II, p. 102.)
Encor cloes de fnst façoient
Et de pierres si les imploient
Que...
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Ricliel. IGO-l,
1 f° 59M
I Euquel drap y a quatre grans leons em-
plans le champ de ladite chape. (H76 Joy.
j égl. Bay., f° SO'', Chapitre de Bayeux.)
I II prent une couppe d'argent, si Vemple
d'eaue. {Lancelol du Lac, 2' p., ch. 119, éd.
! 1488.)
; S'il y a quelque contention ou division
j en la ville, quelque meurdre ou quelque
larrecin, l'on remect tout au juge et luy
emple l'en toute sa main. {Contred. de
Songecr., f 106, éd. 1330.)
— Réfl., se remplir :
Il s'eschaufe de bon vin et s'emple de
grans viandes. (J. DE Salisb., Policrat.,
Richel. 24287, f'>91''.)
Qui tant de jalousie s'emple.
(Jaloux qui hat sa fem., Poés. fr. des xv' et xvi°
s , III, 16i.)
— Neutr., dans le même sens :
Les rnes impleiU de la gent mescreaot.
(IIerb. Leduc, Foutq. de Candie, Richel. 25518,
f» 121 r°.)
EMP
Et se elle repare an temple
Qui de peuple mainle foiz enple.
(Clé d'amour, p. ifi, Tross.)
— .A.ct., accomplir :
Mon cœnr n'a garde d'estre sain.
IMonnyere, quant je vons contemple.
Jusque se que voslre rœur emple
Et asouvice mon voulloîr.
(Farce de deiilz getitihhoptmes et le nwuntjer, p. ^2.
ap. Ler. de LIncy et Michel, Farces, Moral, et
serm.joij.. t. II.)
EMPLESsiER, enp., (se), V. réfl , se dé-
tourner, changer de vie :
Maintenant ooblienl Inr veu,
Et se rabandonent au feu
Del mont et a la convoitise
Qui a malfaire les .Tlise,
Ja por çou ne s'enplesieront
Ne mal a faire n'en laironl.
(Sle nais, Ars. 3:;27, f» 13".)
EMPLF.TE, - elle, - aile, - oilte, ampl.,
s. t., affaire de guerre,vigueur guerrière :
Anglois sent gens de fait et d'emplaite,
et an cas que vous les ayez vous en ferez
bien vostre emplaite et bèsonsne. (Froiss.,
Chron., liv. IV, p. 222, éd. ig."9.)
A cest assanlt la et amplete
Si furent lors failz chevaliers
Cousinol, Rivière, Fayele.
Et antres vaillans escuiers.
(Martial, Vig. de Cliarl. Vit. K IllI, éJ. 119,3.)
Talehot si estoit monlé
Sur une petite haqnenee.
Et autres près de son coslé
Huit cens ou mil Angloys A'amplelle.
(Id., tO., N I.)
Mnis l'en jetta une bombarde
Contre les murs de telle amplelte
One fist ung pertuys et passade
Ou eust passé une charetle.
(Id., ib., K III.)
— Emploi, place, position :
Vemploilte me sembleroit bien plus
rovale. (.Mont., Ess., 1. III, c. 6, p. 80, éd.
1395.)
.Morvan, emploite, place, position.
EMPLEURER, VOÎT EMPLORER.
EMPLEYKMENT, VOIT EMPLOIEMENT.
EMPLEYXDRE, VOÎT EMPLAINDRE.
1. EMPHER, V. a., remplir :
Conppps et henaps empiler.
(J. Lepevre. la Vieille, 180, Cocheris.)
2. EMPLiER, voir Amplier.
EMPLiQUER, V. a., embarrasser, en-
gluer :
Visco empliquer, engluer. {Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
Guernesey, emplôquer, enlacer, entor-
tiller.
EMPLIR, voir Amplir.
i EMPi.issEMENT, emplijssement, s. m.,
action de remplir, de compléter :
De cuer arnnt emplissemenl
Et joie panlnrablement.
(ttom. de S. Graal, 919, Michel.)
Selonc Vemplissement desjors. (Gdiart,
Bible, Ezec. ms. Ste-Gen.)
EMP
Empllssement, implecio. {Gloss. galt.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
— Accomplissement :
Pour la deffaute de VemplissementeX de la
puarantie des couvenanz. (Dec. 1290, Ch.
du vie. de Baieiix, Trinité de Caen, Arch.
Calv.)
Li emplissemens de ta sainte -rolenté soit
a moi souvraine consolation. (Vie de S.
Franc. d'Ass., Maz. 1351, f°64^)
Mes saches qne se Tenuz sni
Qa'enpiissfment face de lui (de la loi).
(Macé de i\ Chakité, Bible, Ricliel. 101, f° 139''.)
— Paiement complet :
Jusques a planier emplissement d'icelles
(debtes). (1319, Arcli. J.I 58, î" 25 v».)
EMPLOE, S. t., petite cai'afe, burette
dont on se sert à l'église :
Une emploe d'alebastre ou de cristal.
(1387, Arch. JJ 130, f» 116 r».)
EMPLoiAL, S. m., marché :
Du commencement des balances duques
a Vemploial des poissons. {Hagins le Juif,
Richel. 24276, f' 4 r».)
EiiPLOiANCE, S. f., action de ployer :
Implicatio, emploiance. (Gloss. de Cou-
ches. )
EMPLoiEMENT, - oycment, - eyemeiït,
s. m., action d'employer, emploi, usage ;
Voulans que lesdits assiettes et paye-
ments, qui par vostre ordonnance auront
esté laiz en ceste partie, soient d'autel
effect et valeur en toutes choses en em-
ployement et allouement de comptes et
autrement, {Lett. andpap. illustrât, of Ihe
wars of Ihe Eiigl. in Fr., dur. the reign of
H. YI, p. Lxxv, éd. 1861.)
Et ferra chescun des ditz hostes registres
et escrier en un livre de temps en temps
toutz les ditez uiarchandisez que les ditez
marchantez aliens averont et resceyveront,
et toutez les vendes, achates, contractz et
empleyementz qu'ilz feront per lour scieu
et survieu, et le transcript eu ferra porter
devant les tresorer et barons del escheker
du roi deux foitz per an. (Slat. deHenriVI,
an xvill, impr. gotb., Bibl. Louvre.)
Que chescun tiel marchant qui amesne
ou face amesner desore en avant ascuns
marchandises et lez dischargera deins
ascun porte ou lieu dudit roialme les mette
a vendre per survieu des ditz hostes et face
pleyn emploiemenl de toutz mesmes les
marchandises forsprises toutes maners de
draps d'or, d'argent et de soye dedens
seps moys... (76.)
Sans ascun employement du dit or et ar-
gent. (Ib., an XXV.)
Beslowyng, employement. (Palsgrave,
Esclairc, p. 198, Génin.)
Employement et despense. (R. Est., Pet.
Dict. fr.-lat.)
EiiPLOiER, enp., V. a., plier dans,
mettre dans, enfoncer :
Que parmi le 'ors li enploie
Le fer dont la lance ne ploie.
(Perceval, ms. .Montpellier H 249, (" 251".)
El vit de rarm[e]ure son achier li emploie.
(Li Dast. (le Iluitlon, 62i, Scheler.)
— Par extension, placer :
EMP
Apres celui eslurent dont Garin le Poliier ;
Ne sorenl la corono allors miax ampioier.
(J. BOD.. Sax., IV, Michel.)
Et se vous vees que la corone soit mius
emploie en l'un de vous qu'en moi. je m'i
otroi volentiers. (Chron.de Rains, p.i48, L.
Paris.)
Et nous ne veyraes ou li roiauraes de
Jherusalem /"«stmius emploksQne en vous.
{Ib., p. 86.)
— Appliquer, asséner :
Et la beste s'est eslaissie.
Seure [i court, che m'est avis,
Lanchier le cuide en mi le vis;
Î^Iais Gerars son mante] li ploie.
Li serpens son cop i emploie.
Tout le brulle et art et esprenl.
(GiB. DE MoNTB., Violette, lOlS, Michel.)
Qui li veist l'espee manyer
Seurement et ses coups employer
Ne deist pas qu'il eust cuer lanîer.
(Ei!f. Ogier, 6141, Scheler.)
ChascQQS des princes son coup i emploia.
{Ib., 7100.)
— Emploier une faveur, l'adresser, l'of-
frir, l'accorder :
Bien enploiames l'ounour et la douçour
Que li moustrames, je et vous, l'autre jour.
{Eiif. Ogier, 67i4, Scheler.)
EMPLOiEUR, - oyeitr, s. m., celui qui
emploie, qui se sert de :
Ledit Jehan Bardel promist par sa foy
les dites .xxix. 1. .xv. s. de croiz de cenz...
et emploier en ladite melioracion les dites
.V. c. 1. ; pour ce ans prières et mande-
ment dudit Jehan Bardel se hrent et chas-
cun pour le tout et establirpnt en bonne
foy pièges et principaus deteurs et em-
ploieurs, et tant eus comme ledit Jehan
Bardel obligierent pour cest amendement
mettre. (1304, Cftarf. de Ph. le Be(, Richel.
1. 9785, f» 210 V».)
Sept bulles par lesquelles les papes Clé-
ment V, Jean XXII, Clément VI, Urbain V,
et Clément VII, excommunient tous ceux
qui forgent fausses monnoyes, les achep-
teurs et employeurs d'icelle. (Uu Tillet,
Recueil des Roys deFr., p. 44i, éd. 1618.)
EMPLOiTER, -plaider, v. a., employer:
Peu de gloire me semble accroislre a
ceulx qui seulement y emploictent leurs
oeilx, au demeurant y espargnent leurs
forces. (Rab., 1. III, prol., f» 7 v», éd. 1S52.)
Morvan, empiéter, faire des emplettes.
EMPLOiTTE, voir Emplete.
EMPLOAiBER, - plomcr, V. a., garnir de
plomb ; fig., alourdir, appesantir :
Lequel des dieuj enipenna de fureur
Ton dard meurtrier a la pointe dorée?
De quelle main fut la niieu.x enferrée,
Et quelle trampe emplomlia sa vigueur?
(II. Belleau, Poés., I, 148, Gouverneur.)
L'oisiveté qui trahit les desseings,
Emparessoit. sons l'oubly d'ignorance,
L'esprit couard, contente d'apparence,
Qui emplomboit mes pensers les plus sains.
(LoYS LE Caro.\, l'oés., f° 71 V», éd. 15S4.)
— Emplombé , part, passé , garni de
plomb :
Pour pescher en vivier, ou en estang, on
doit avoir des filez qui ateignent de l'une
rive a l'autre, emplomez dessoubz, et non
E.MP
65
pas dessus, afin que le filé aille au fonz de
l'yeaue. (Chasse de Gaston Pheb., ms.
p. 299, ap. Ste-Pal.)
— Fig., alourdi, appesanti :
Ils avoient les oreilles tellement etn-
plombees et sourdes qu'ils n'entendoient
ce que leur disoit le loup. (Lariv., Facet.
Nuicts de Slrap., X, m, Bibl. elz.)
— S. m., sorte d'instrument garni de
plomb :
Ceux qui suans en la carrière
Laissoieut leurs comp.'igaons derrière
Et ceux qui de grands emplombez
Meurtrissoient la cbarr empoullee.
(Ro.is., Od., V. II, Bibl. cli.)
EAIPLOMER, voir E.MPLOMBEH.
EMPLORER, - orrer, - ourer, - eurer,
enpL, anpl., v. a., pleurer :
Ore est ocys
La tlur de pris,
Que taunt savùii de guerre,
Li quens Montfort;
Sa dure mort
Molt enplorra la terre.
(Compt. sur la mort de Sim. Ji .voulforl, Brit.
Mus. Harl. 2â33, V 59.)
— Emploré, part, passé et adj., fondant
en larmes, qui est dans les pleurs, pleu-
rant, larmoyant, éploré :
De pitié et de joie fa checuu enptorez.
(Fierabras, Vat. Chr. 1610, f» 90''.)
Moult faisoit laide chiere, et moult ert emplouree.
(lierte, xvi, P. Paris) Scheler, esploree.
Silènes ot .i. enfançon.
Dont je vos di en cest sarmon,
Qne puis le jor que il fu nez
Fa li enfes ci enplurez
Qu'oaques la mère ea son vivant
JNe pot fere mengier l'en faut.
(Naliu. iV.-S., Reiosch, die Pseitio-Ecangelie»,
p. 57.)
Maintes dames en seront a toz jorz mes
emplores et en larmes. (Voy. de Marc Pot,
0. CGVlli, Roux.)
Tristes, dolens, mas, emploures.
(Rose, 15148, Méon.)
Tristes, dolanz, maz, anploures.
(Ib., Ilichel. 1573, t° 1-25".)
Qui plus haut brait et crie, qui plus est emplourez.
(J. DE Meu.\g, Test., Val. Chr. 367, f» 8''.)
emplorez.
Uu., ib., 417, Méon.)
De dolear, de tourment et d'engouisse enploree.
(Girart de Ross., 5930, Mignard.)
Si ont i] grant compassion
Du peuple triste et emplouré.
Une nuit ot pour euU ouré.
(Comm. le Roi Sounain fu mort, ms. Avrancbes
1682.)
Hz sont tristes et emplourez. (De vita
Chrisli, Richel. 181, f» 114».)
— Avec un nom de chose :
Elle aie visaige tout empleurc;
D'oa lay vient ceste melencolye I
(Greban, Mijsl. de la Pass., Ars. 6431, f 116°)
EMPLovoiR, emplouvoir, enp., verbe.
— Neulr., pleuvoir dedans ou intérieu-
rement :
lmpluere,ejnpioi;oJr. (Gloss. deConcties.)
Impluere, emplovoir. (Gloss. lal.-fr.,
Richel. 1. 7692.)
9
«6
EMP
— Act., arroser de pluie, arroser, au
propre et an fig. :
Et esjois^e foi la (erre, ce est sainte
eplise qui cist cii'l ovt ernjilene et arossee
de la piiiie ries siiinli-s esirilures. {Comm.
s. les Ps., Ridiel. il63. p. 284» )
Et nous nroserl el enpivevent de la doc-
trine df l'evfiufiile. {Jb., p. 287^)
— Emplev, part, passé et adj., mouillé
de la pliile, arrosé, couvert de pluie :
• Cel malin pinl, si (Ist moll lait.
Si fu Gerars mn!t bien niiplus
Et encor li fo de chou plus
K'il aloil a pif. sans clnval.
iGiB. DE MoNTR., Violette, 1358, Michel.)
... A la dame mesaviot,
Qne Sires Ilcrncus ses maris vint,
Toni emplus rt loi inpcleî.
(Df la Dùme qui f^l trois lois entor le moslier. Ri-
che!, l.sgs. f" 6i'.)
Onar souvent ninnilliei el enyilus
Y sui, et rhaul et Iressuez.
(Dits de Bautl. de Condé, Ars. 3524, (" 6».)
Moillies esloil et enpteux.
ySept So(ies, 2567, Relier.'»
DolaDAj mornes, trislres, pensis
Est a Saiul Quenlin reMnns,
Mal aloDrnes, mtillies, etiphis.
(Covri, 2514, Crapelet.)
Toute celle nuit il dcnienloit et disoit :
Quans y en a il d'emboes quans d'emplevs,
et quans qui fslrainf.'i](Dt les dens de Iroit
qui doimeni en nii le marchié. [Légende
dorée, Maz. 1333, f» Bl"-.)
Pollinires qui pnrceue et la lor en et
moDt prnnt joie, qunr trop esloit debalus
et démenés de In priiut Imipeslc. Tant ala
ewplevs et a mal aise qu'il entra en la vile.
(Estories Bogier, Hidiel. S0I25, f° 95=)
Sommes chanlj, frois, mouMlez, emplus,
Nostre vie sur pon se fonde.
(EusT. Deschamps, Poés., Richel. 840, (• 348'.)
— Plein de vin :
Et tant bni qae si fui emplus.
(Watriqoet. rff /a Fontaine d'amours, 174, Scheler.)
— Faire le coc empleu, eslre comme lecoc
enipleu, faire la poule mouillée ; aller timi-
dement et mollement à quelque chose :
Tproopl. Iproupi, bevons hardiement ;
Ne faisons si le coe eviplut.
0. Bon., li Jus de saint Nicholai, Th. fr. an m. à.,
p. 183.)
Molt fttisoil le coc empleu
Li papelarz, li yporrites.
We ilonocho in flumine periclitotn, 152, ap. Mi-
chel, /). de Norm-, t. III.)
Et je las qni sni enrbeus,
Sni comme li cns empitus,
Chiere encline corn afoler
Et comme li maslin fonlez.
(Du vilain Asuier, 14'J, Mcon, Nouv. Hec., II, 240.)
EMPL t;M AILLE, - oîifte , S. t., luse de
chasse pour prendre les oiseaux de rivière;
De cœtero uuUus ausus eril aves ali-
quas caperc cuui quadan: arle vocata em-
plumailhe sive capusier<i, sive cum quibus-
daui aliis artibus anliquis. arte tanien
prœdicta vara dnntaxat excepta. (1311,
Charte tr.érid., Arch. JJ 47, pièce 130.)
EMPLUJiÉ, adj , couvert de plumes T
Prince, on a lis, chambre mal ordonnée,
Gros draps et dors, sanz fenestre fermée.
D'une coule ma couverture y truy.
Sans cuevre chief, on a robe emplumee.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 810, f» 358'.)
EMP
EMPLtJMEOR, - eovr, cvpl., s. m., p.-6.
celui qui se sert de la plume, qui écrit
des caractères magiques, enchanteur :
Or quiert Vevplvvieor Merlin.
(U. DE IIOD., Heratiijis. lus. Vienne, f° 14".)
Merani;is erre, qui va qnerre
Venpiumeor en mainte terre.
(iD., i*., (• 17'.)
Querre V enplumeour Merl
(iD., a., 1M8'.)
Celc respont : Esgardez moi,
Vezci Venpiumeour, jel sni.
(In., ih.)
LI nains me dist, pins a d'un mois.
Si jaraes Irover le dévoie
Nnl jour, que parler en orroie
Ici, a cest nuplumoer ;
Mes je me sui veuuz joer
A la muse par ça delors.
(ID., ib.)
EMPLUMiEii, amp., V. a., flatter, ama-
douer ?
Mes bien sachiez de voir ne vos voil amplumier.
Que an leu de merci vos vodrai dcsfier :
Ne voil que me puissiez de traison reler.
(J. BoD., Su.T., ccLxxiii, Michel.)
EMPLuviÉ, ejï!p;«i/p, enp., adj., mouillé
de la pluie, couvert de pluie :
Pluviatus, enpluviez. (Catftofi'con, Richel.
1. 17881.)
Je Savoie bien que vous venriez tout
mouUié et tout emplvyé. [Ménagier, 1,160,
Biblioph. fr.)
EMPLUYÉ, voir E.MPLUVIÉ.
EMPOENTABLE, adj., épouvantable :
En cel cas paoureus et empoentables,
aucuns escbapent et aucuns sans lésion de
cors meurent. (H. de Mondeville, Richel.
2030, f ^02^)
EMPOKNTER, etip., V. a., épouvanter:
La famé fu enpoenlee.
(J. Lemabchant, ilir. de y.-D., ms. Chartres,
f° 14».)
Deus ! quant crieront ; Outrée!
Sire, aidies a palerin !
Par nui sui enpoenlee
Car felOQ sontSarasin.
(Lai D.4ME dod Fael, Chans.)
EMPOENTiR, enp., V. a., épouvanter :
Si qu'el ne fus! enpoenlie
Tant qne li faillist cors et vie.
(J. Le Marchakt, Mir. de H.-D-, ms. Chartres,
P 24'.)
EMPOiER, v. a., empoisser, enduire de
poix :
Ces nefs clouées ne sont pas empotées, car
ilz n'ont point de pois. {Liv. de Marc Pol,
CLVII, Pauthier.)
EMPoiGNAL,adj., garni d'une poignée :
Les frères fist monter
Li rois sur deus chevaus,
A ctiascun lîst baillier
Une lanpe empoignai.
(Le Jugement Salemon, Kichel. 1593, f 172''.)
EMPOIGNANT, part. prés. et adj., em-
ployé comme adverbe, énergiquement ;
Il dit a celui : N'entens tu pas encore
que je suis philosophes? cil li dist molt
E.MP
empoigvavt : Je l'euse entendu, se lu te
fuses tenus. (HoECB, de Consol., ms.Beme
365, f» 20 vo.)
EMPOiGNEOR, S. m.,celui qui empoigne
une arme, qui la tient dans sa poignée :
Aprei Garsile t'en voit par grant îrour,
A soi mfisrae a dit Veinr-oigneor,
S'il li eschipe, jaraes n'aura honor.
(Olinel, 2002, A. P.)
EMPOiGNEUUE, - «re, enp., s. f ., poignée:
Mont fut bien faite Venpoignure.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 567".)
Concernant les arbres niontans que les
fermiers ont plnntes et cultives, ils doivent
estre hors de \' empoigneure de I honme,au
moins nu dessus de huit pouces de circon-
férence, a la biiiiteur de l'honme. (Cout.de
la seign de Pilgam, rubr. IV, art. II, Nouv.
Coût, pén., I, 542.)
EMPOiLLiF.K, empouiller, v. a., ense-
mencer, garnir une terre :
S'aucuns fait paisire une beste ou plu-
sieurs en aucune terre empouille[e] ou en
aucun jardin ou près qui ne soit encores
despouillé, soit de jour, soit de nuyt, l'a-
mende est arbitraire. (Coust. du xiV s.,
Arch. législ. de R-ims, i' p., vol. I, p.XI.)
Enft emblavée et empoilliee a froment...
une pièce de terre. (1415, Arch. JJ 168, pièce
383.)
Heritnpes empouilles aboutissans sur
chemins publiques aux issues des villes et
villages sont tenus de cloison depuis la S.
Marc, vignes depuis l'Assomption {Coût,
de Gorze, xvi, 20, Nouv. Coût, gén., II,
1093.)
Pendant le temps que les terres sont
emblavées, il est prohibé mener bestes
pasturer aux champs tenants et contiguz
auxherilapes empovillez et emblavez, avant
le poinci du jour, el de les y tenir après le
soleil couché. (Coiit. de S.' Mihiel, Nouv.
Coût, gén., II, 1058.)
Empouiller, v. a., se dit encore pour
signifier semer les blés, dans quelques en-
droits.
EMPOiNDRE, evp., omp., verbe.
— Act., frapper, porter un coup à :
Li bers Vempoint. et li vassanj chai.
(Les Loh.. ras. Montp., C 70".)
L'cscn II coupe et l'aubert 11 rompi.
Empoint le bien et li vassaus chai.
(Garin le Loti., 2' chans., xxxv, p. 174, P. Paris.)
Apres les dos les empoindrons
Et en le", sen les enclorrons.
(Bf.n., Troie, ms. Naples, P 15".)
Li bers X'ampoinI et li corps est chen.
(De Chnrl. et des Pairs, Val. Chr. 13G0, f° 20'.)
Enpoiat le bien de grant vertu.
Contre terre l'a abalu.
(Floire el Blanee/lor. 2' vers., 1069, du Méril.)
Parmi le cors U raist l'espié d'acier,
Enpoint le bien, si l'ait fait trabnchier.
vGfr. de liaiif, 2G9, Bekker.)
Si Vempoint de sa lance qu'a terre mort le rue.
(Girart de Ross., 1950, Mignard.)
— Absolument :
U enpoint de vertu, si l'a mort craventé.
(Fierabras. 4343, A. P.)
Si a tant hnrté et empoint
Que la chose est venue a point.
(Chans., ap. Dinani, Trouv. Brab.,
. 45.)
EMP
K.MP
E.MI»
67
— Act., pousser, lancer avec force :
El Ëreut les royaulx amener charrios
tous charges de buselie seelie et bieu ointe
de saiQ et de graisse pour le feu boutter
dedens et eulx ardoir. Et ainsi les enipoin-
dreni a la porte. {Gr. Cliron. de Fr., Ist.
du gros roy Loys, vil, P. l'aris.)
Se lu abandoQoies Ion voile as vens, lu
n'iroies pas ou tu vorroies, mais ou li
vens l'empoindriiil. (Coiisol. de Hoece, ms.
MoQtp. H 43, f" 5''.)
— Enfoncer :
S'en Toslre escu est la croii pointe
Et ea To cuer p:irfonl enpinnle.
(G. DE Coi.NCE, iUr., ros. Soiss., f 146*.)
— Réfl., s'élancer, comme s'empajndre:
Drescent lear voiles, si s'empnignent en mer.
(Les Loh., Richel. 4U88. f° I9j t".)
Ea mer s'empoignent, pais siglerent.
(Wace, Conception, Bril. .Mus. add. 15606,
r» 37=.)
Les patrons firent leur recommanda-
tion a Dieu, que Uieu par sa bénigne grâce
leur laisse faire et accomplir leur voyage, et
puys s'empoindirent eu la mer. (J. d'Ar-
RAS, Melus., p. 1-28, Bibl. elz.)
— Act., fig., appliquer :
Cui Dens at doneit sens za Inrt vers moi s'oie.
Et enpoinge son cuer a enleadre la vie
De celui...
(Vie lie S. Alex., ms. Oif. , CaaoD. mise, l-i,
f° 1.)
Et Toit et esperanche et commans Dien tenir
Et tôt enpoindre a Dieu son cors et son espir.
(De SI Alexis, 108, Heri.)
— Inf. pris subst., impulsion naturelle,
instinct :
Les bestes... seloac lor conceptions
n'uevrent mie, mais selonc le movemenl
et i'empojiidre de nature. (LiArs d'Amour,
I, 3, Petit.)
Cf. Empaindbe avec lequel il semble
avoir été quelquefois confondu.
1. EMPoiNT, enpoint, s. m., attaque :
A ce premier empoint dont je vous vois parlant,
Alerenl nos FMn(,'ais les Engluis si ponssaot
Oui les font recu'er .xx. pit'z, mon escient.
(Cov., Du Guesclin, 2-2361, Charrière.)
Sy en renforcent lor enpoint
Et lor chaple.
(Pastoralet, ms. Brox., f* 51 v".)
2. EMPOiXT, adj., en bon état, en bonne
disposition, dispos :
Si n'est il que frapper en coing
Et hanler en miintz dl^e^s lii;iix,
Eslre tousjours ;:eiit et empoinct.
Et en tout temps e.tre amoureux.
{Sermon joyeux d'un Depuceileur de nourrices, Poe's.
fr. des lï et xvi" s., VI, -200.)
Pour ie dernier ranc de la bande.
Sommes nous pas promptz et eutpnincti.
Bien emplasirez au bras la banJe,
Par des.'oobz je joly pournoincl ?
(Le Triumphe de dame Yerolte, PocS. fr. des xv° et
ivi" 8., IV, 201.)
— Bien empoint de, bien équipe de :
Le roy monta bien empoint de ses ar-
meures a cbeval. {Percefurest, vol. III, ch.
20, éd. 1528.)
l. EMPoiNTE, s. f., syn. d'enquête :
Li meslre de la chambre des enqueslo,
ne peuvent jugier les causes de héritages
mesmemenl de l'héritage le roy, mesquant
il auront veu les enquesles et empoinles il
les raporleront en la granl chambre. (1316,
Ordm. de l'osl. le roy, Arch. JJ 57, f" 66 v«.)
2. EMPOINTE, anp., enp., s. f., choc,
poussée, attaque, charge :
N'y oust tant hardi ne tant coînte,
Di^s que je ver-; eux fis m'empointe.
Que lors ne s'en tornast fuiant.
(Renart, Suppl.. p. 135, Chabaille.)
A celle empointe les ont moult malbaillis.
(Guijiion, -2166, A. P.)
Li nief Gaydon vont ferant raaicment,
A celle empointe en trebuchierent .c.
a*., 7*87.)
Mesire Y. fu abaitus a icelle anpointe.
{Mort Arlus, Richel. 24367, f» 77''.)
Les maislres des Sarrasins donnèrent a
prant empointe un si Ires grant assaut a
ceux qui gai-doient les murs. [Gr. Clir, de
Fr., Phelip. le Bel, vi, f. Paris.)
Et adonqnes en ceste empointe
Les nostres reculer convint.
(Froiss., Poés., I, 303,2781, Scheler.)
— Entreprise ou circonstance difficile :
Qui n'aidera en ceste empointe,
Qui ci fera le mesacoinle,
Poi priserai tout l'autre afere,
Tant sache le papelart fere.
(ROTEB., la Complainte d'Outre Mer, I, 92, Jnbinal.)
.... A ceste enpointe.
(iD., (*., Richel. 1593, f 59 r°.)
Cf. E.MPAINTE avec lequel il semble y
avoir eu quelquefois confusion.
1. EMPOiNTiER, amp., 7. a., enfoncer
par la pointe, et par extens., enfoncer en
général :
Et desoz chascone memale
Li ampoinliez suz la forcelo
tjne espee.
(Dou pecliié d'orgueil laissier, Brit. Mus. addil.
1560G. f» 112=.)
— Empointié, part, passé et adj., pointu,
aigu :
.... Mais ne sai poindre
Ne mouitrer ne dire les poins.
Qu'assez pire ne soit li poins
D'envie par mesdisans pointe.
Que de nul venin ne de pointe
De coûte!, tant soit empoiuliez.
(Watriquf.t, de l'iraigne et du crapot, 176,
Scheler.)
Les .111. ars empo'ml'iez qui portent le
coslé de la cbappelle devers l'église. (1490,
Arch. K 272.)
Le >cor|iion gresleus et empointe. (Grevik,
CEuv. de tiicandre, p. 13, éd. 1567.)
2. EMPOINTIER, - ter, enp., verbe.
— Act., avec un rég. de chose, préparer :
Geste guerre moult bien apointent.
(Athis, Ars. 3312, (' 91 v», col. 1.)
empointent.
tVar. indiqués dans la copie de Sainte-Palaye.)
— Garnir de ce qui est nécessaire :
Lasse ! quel bliaut me vesti
Amours, quant Ylles m'acointa I
E le coisi, e le enpointa,
De dolor Ost la gtronee
Qui m'a trestote avironee.
De Ions sospirs, de gries espoinles
Fisl les coustures et les pointes.
(Gaoi., Ysleel Gâter., Uichel. 375, (' 309^)
— Avec un rég. de personne, mettre en
bonne situation :
Je vos i cnit si empointier
Qu'il vos fera encore eveske.
(G. deCoi.vci, ilir., Richel. 2163. f "'.)
Je vos i cuit si enpointer
Qu'il vos fera encor evesque
(Id., ib., mi. Brux., P 8''.)
— Réfl., s'arranger, se viitir :
Et ricement bien m'empointai
Le jor que premiers l'acointai.
(Gaut. d'Arra»;, Eracle l'Emp., Dinanx, rrom.
artés., p. 1!):),)
— Empointié, part, passé, soutouu :
Joustes i ot bieu emptiinties,
Escuz perciez, lances froissies.
UMis. Ars. 3312. I" 1-23S var.)
E.MPOINTUUEK, voir E.'tfPAINTURER.
EMPOIREMEXT, VOlr E.MPIREME.\T.
EMPOIS, adj., monté ?
Les ira assaillir a .m, Macedoumis
Pour fere cens descendre qui 1 issni oanc empois.
.....(Geste tl'Àlij.-'. aicnel. 2136J, 1° 15 r».)
EMPOISGHEUa, voir E.MPEECUE0R.
EMPoisE, S. f., poix :
Que l'yawe sort la endroit fors,
l'^nQamee s'en est sortant
Ausi com empuise boillant.
(Gautier de Me<, ilappem., Ars. 3167, f 23 v».)
— Empois :
Que nus feutriers ne soit si hardis qui
niece empoise en feutres. (Uans aux échev.,
00, l" 20 vo, Areb. Douai.)
Nus chapelier ne doit mètre empoise ne
cole en ses chapiaus. (Est. Boil., Liv. des
mest., l'' p., xci, 8, Bouuardol.)
EMPoisEE, s. f., grosse pierre de taille •
A niaislre Gerarl Sinlier pour la façon de
quatre empoisees mises es molius de Loire.
(1438, Compt. de Nevers, CC 4U, f 21 v»,
Arch. muu. Nevers.)
E.MPOISE.MEXT, S. m. 1
Ce bon docteur esloit nommé Pseudon-
nanthauon, 1res sçavant inaisire es ars de
sa profession, qui estoieut uia.:ie, cabale,
falsification de qualilez, poix et mesures...
einpoisement, empuisemeni, empoisonne-
ment. (Aleclor, f° 35'=, éd. 1360.)
EMPOisoxEMENT, enpuisonement,enpui-
seneinent, ampoinsenemeni, s. m., odeur
puante, qui empoisonne, poison :
La sesme (peine) est île pjours et VeiipiL-ienemens
(Des t'oines d'enfer, Richel. 21132, f 9i v".)
... Graoz enpnisonemenz,,
(II/.. (° 96 r".)
Mors fut, venaus de Rome, d'ung ampmn.ienemenl
C'ungs juif li donna au lieu qu'on dii iNautue.
ifitr. de Itoss., 191, Mignard.)
EMPOISONNER, V. a.; estre empoisonné,
avoir bu une potion, un philtre :
Comment Gérard après ce qu'il fut em-
poisonné, fut fiTU de l'amour Engleuliue.
(Ger.de iSecers, I, xxix, p. 138, éd. 1723.)
EMPOisoNEiiESSE, - onneresse, adj. et
s. f., empoisonneuse, qui empoisonne :
Appellant sa mère empoisonneresse. (An-
cienn. des Juifs, Ars. 3081, !• 241».)
68
EMP
EMP
EMP
Une femme venefique et empoisonneresse.
(Mer des hysloir., t. I, f» 65^ éd. Ii88.)
VeneGca, empoisonneresse. (R. Est., Dic-
tionariolum.)
Les lierbes empoisonneresses. (Joachim
DuBELLAY, Illuslr. du laiiQ. fr., 1. II, c. 12,
éd. 1549.)
Alors au moins qu'ils voyoyent son sang
avoir esté empoisonneur, et sa chair em-
poisonneresse.{i\.Es7it.NyE,Apol. p. Herod-,
II, 340, Liseux.)
EMPOLDRER, cmpouldrer, empoudrer,
empourrer, enp.,\. a., couvrir de pondre,
de puu33ièi'fi :
Uae borgoise bien yestue
Qoi enpoudroil loule la rue
De la qaeue de son bliaul.
{Vie des Pères. Richel. 23111, f» 70».)
Que ïoi si laidement rostre robe empoudree.
(G. deSIongl., Vat. Chr. ISIT, f 11''.)
On se sa robe trop empondre
Souilerez la li de la poudre.
(Rose, ms. Corsini, P S3''.)
(Juani cce ymases de pieres sont soillees
et enpoldrees. (Sarmons en prnse, Richel.
19023, f- 163 r».)
Se aucuns euseymoit trop se laine ou
enpourroil ou mettoit ordure pour faire
plus peser son drap, et atains en estoit,
il le doit amender comme de mauvaise-
ment tissu. (1300, Ordonn., Abbeville, Ri-
chel. Grenier 91, f- 144 v» ; Mon. de l'H.
du tiers état, IV, 67.)
Se li dras estoit trop court trouves de nos
wardes, ou mauvaisement tissus, ou qu'il
eust dens, ou que il fust trouves fronchies,
mouillies, rudes ne empourres, ne que il
n'eust sen pois, si comme il est dit, on
prenderoit de chascun mefîait .%'. de pa-
risis. (76., Mon. de l'ilist. du tiers état,
IV, 66.)
On doit oindre le liu d'oile rosat cliaut
et empoudrer de signes de mirte. (Prag.
d'un iiv. de médecine, î" 16 v» ms. Berne
A 93.)
Le visaige moult fort empouldrez. (Per-
ceforest, vol. II, f» 113\ éd. 1328.)
Vos souliers sont empouldrez. (Pals-
liRAVlî, Esclairc, p. 436, Géuiu.)
Vous avez cmpouldré vostre bonnet,
qu'on l'aille nettoyer des verges. (Id., ib.,
V- 530.)
En cependant que le chemin est seur.
D'an pied venteux empondre la carrière.
(Ito.vs., Amours, l'Aut. à son livre, sonn., Bibl.
eli.)
Et mort estendu sur la place
Empoudra sa sanglante face.
(R. Belleau, OEm. poét., l'Escargot, t. Il
r° 38 v°, éd. 1578. )
Il voit de loing les empoitdrez alarmes
Que font les Grecs et les Troyens gendarmes.
(J. DE LA Taille, Œuvres, m, 182, Maulde.)
Son menton pinceté.
Son Tisage de blanc et de rouge empasté.
Son chef tout empondre, nous monstrerent ridée,
Kn la place d'un roy, uni' |i Tardée.
(D'ACBIGKE, Trag., Iiv. Il, p. 94, Itéaume et
Canssade.)
Livres tous empoudrez. (Do Mou.v, des
Contracts, c. 2, éd. 1386.)
— Réfl., se couvrir de poussière :
Oa se sa robe trop s'cnpoudre
Souilevez la li de la poudre.
[Rose, ms. Brus., f» 57^.)
Et en larmes lisent sacrefices de beus et
de moutons, et en prisent le poure, et don-
nèrent as viellars et as virgnes qui s'en
enpourerent selon lor loi. (Hist- de Tour-
nay, Richel. 24430.)
— Act., répandre en poussière :
Toutes ces choses pulverizeras et enpou-
dreras sor le leu habondamment. (Brcnc
DE Long Bonc, Cyrurgie, ms. de Salis,
f» 23=.)
— On a dit au xvi° siècle, dans le sens
de se changer en poussière :
Pensant que soit la citadelle
Dont Encelade foudroyé
S'atterra menu poudroyé.
Comme par l'escUt d'un tonnerre
S'empoudre le bois et la pierre.
(R. Belleau, OEuv. poét., l'Escargot, t. Il,
f 37 v°, éd. 1578.)
Le noble corps qui ci dessous s'empoudre,
François passans, ne rnoortit pas ici,
Ains dans cesle sanglante poudre
Ou fol surpris Montmorenci.
(J. Doublet, Poés., p. 96, Jonausl.)
Un écrivain de la première partie du
XVII» siècle a employé le participe em-
poudre dans le sons de poudré:
Parler des affaires de la cour, comme
feroit le plus fringant dameret, et le plus
frisé et CHipoHdré badin de tous ceux qui
la fréquentent. (G. Naudé, le Mascurat,
p. 270, éd. in-4°.)
EMPOLDREURE, empourrcure, s. f., le
fait d'être couvert de poussière :
En prédication est empourreure de pies
espiritueus, distractions a moût de coses
et laskeiueut de descepline. (Vie de S.
Franc. d'Ass., Waz. 1331, f» 34''.)
EMPOLiE, amp., s. f., poulie :
Girgillus, empolie en quoy tourne la
corde a puysier vaue. {Calho'licon, Richel.
1. 17881.)
A Hugues Vignart serreurer, pour une
empolie mise en la maison de la ville a
descendre et monter la lampe estant en
ladite maison, .ii. sols .vi. den. tourn.
(1421, Compt. de Nerers, CC 27, f» 23 r%
Arch. mun. Nevers.)
A Pierre Molet pour la façon d'une am-
poHe de cuivre pesant .xxxi. livres ou
envoeron, laquelle a esté mise audit engin.
(1434, ib., ce 36, fMOr».)
A Loys charpentier pour le boys de
Vempolie de la tour. (1431, ib., CC 47,
f» 13 V».)
EMPOLiEiii'R, amp., s. m., polisseur :
Ampolieeur. (Taille de Paris, ap. Géraud,
Paris sous Phil. le Del.)
EMPOLU, adj., souillé :
Por oc avoit li Saines sa gra:it broigne veslne.
Mais li fers al baron l'a faussée et rompue,
Si que del sanc verrael est la bansle empolue.
(Citer, au eijgite, I, 4821, Hippean.)
EMPOR, - our, - vr, enp., prép., pour,
en considération de :
Soz ton degret me fai un grabalon
Empor ton lil dont lu as tel dolor.
(.Mexis, st. 44', xi° s., G. Paris.)
Empor tei, Olz, m'en esteie penez.
(/*., st. 81''.)
Ma grant bonor aveie retenude
Empor tei, lilz, mais n'en aveies cure.
(Ib., si. 82>'.)
Empur ice ne resurdent li felun en juise.
(Lib. Psalm., Oxf., 1, 6, Michel.)
Empur ice beneisquit tei Deus en par-
manabletet. (Ib., xliv, 3.)
Enpur ceo dit Davi...
(P. DE Thaus, Best., 54G, Wright.)
— En échange, contre :
Prisonnières ça bas mais princesse la haut.
File (Jane Gray) changea son throsne empour un
[eschafaat.
(n'AuBiCNÉ, Trag., IV, Bibl. elz.)
Aunis, empour, pour, moyennant.
EMPOUISSEMENT, VOir EMPOVERISSE-
EMPORPENSER, eiipourpenscr, v. a..
projeter :
D'Ogier dirai, qni n'ot pas oubliée
Celé besoigne k'acoi/ eiipourpeasee.
(Enf. Ogier, 6773. Tar., Scheler.)
1. EMPORT.s. m., action d'emporter :
Nul ne peult emporter aucune marchan-
dise que, aprez Vemporl par luy fait... il ne
paie a nostre dite dame ou son prevost
les droits pour ce acoustumez. (1307, Prév.
de Beauquesne, Coût. loc. du baill. d'A-
miens, 11, 249, Bouthors.)
Prise, emporl et spoliation desdits biens...
prise et emporta.- l'artillerie. (i2nov.l362,
Sent. crim. rendue par le prév. du Mans,
Arch. du chap. du Mans, B-30.)
Désirant pourvoir ausdits degasts, dom-
mages et emporls desdits bois. {Placard de
l'Emp. Cliarl. V, pour les Bois, Bruxelles.
7 juill. 1347.)
— Faveur, influence :
Quant li Champenois virent la traison et
l'emport de Baudouin d'Avesnes, si s'acor-
derent ans trêves. (MÉN. DE Reims, 452,
Wailly.)
Quant li arcevesques vit qu'il ne porroit
e.schapeir, si prist un jour a dire ses rai-
sons ; et quant vint au jour, il contre-
manda. et ot encore un jour et emport.
[Ib-, 470.)
Pour ce que je n'eusse point d'emport,
je me levai don consoil, et en ting quanque
il raporterent. (Joi.W., 111, Waillv, éd.
1874.)
Ladite sentence donner justement et
loyalment sanz aucune souspecon de fa-
veur, de emport ue de collusion nulle.
(1343, Arch. JJ 74, f° 88 r".)
Liquel quatre ensemble, a nostre com-
maudemeut. lauxeront, gitteront, départi-
ront entre eulx lesdites soixante livres sur
meubles et héritages, sanz nul emport,
excepté les meubles des prestres et des
clers. (133S, Ord., iv, 336.)
La dicte taille faicte et imposée, icelle
cuillez, levez et recevez tantost et sans
delay, sans aucune faveur ou emporl de
nul.\24 août 1363, Ord. des élus du dioc.
d'Auxerre, Arch. Yonne, Doc. hist.)
— Importance :
Quaud nostre dit prevost, ou son lieute-
nant, se trouve absent de la ville, lesditz
jurez peuvent choisir un bourgeois d'icelle,
pour tenir le lieu dudit prevost es cas de
petit emport, comme pour émancipation
d'enfans de famille, afforages de vins, et
chose semblable. {Coût, de Binch, Nouv.
Coût, géu., t. II, p. 208».)
EMP
Chose (le si pelil emport. (Jeann., Negot.,
t. I, p. 283, Micliuuii.)
— Emporl de comptes, reddition de
comptes :
Les dits curateurs ayaut l'adruinistralion
des biens de l'abseùt, sont obligez de
rendre comptes, tous les ans, par devant
les chefs tuteurs, et de consifiuer ou em-
ployer les deniers, avec Vemport des
comptes, et de tout faire en quoy les cura-
teurs et administrateurs sont obligez.
(Covt. de Brux., Nouv. Coût, gén., t. I,
I'. 1260»)
2. EMi'oiiT, part. passé_, emporté :
Uiens e?n/)or/s. {Teimr. de Littlet-it" 113'^°,
iip. Ste-Pal.)
On lit emportes dans une autre édition,
remarque Ste-Palaye.
EMPouTABLE, adj., qui peut être em-
porté ;
Tout m'est conquis ou conqaestable,
Tont eroporlé ou emportable.
(G. Chastellaix, l'OuUrc d'Amour, vi, 119,
Kcrvyn )
EMPORTE, S. l-, enchère :
Si l'un desdits conjoints alloit de vie a
trespas, et eussent plusieurs manoirs, jar-
dins et héritages, le survivant demeurera
en la niecte et manoirs par eschanges
d'autres héritages, et si aura la maison a
fauquiere, et les arbres portans fruits, par
priserie de priseurs sermentez, comme a
Vemporle. (Coût, de Iticlieb. Ladvoye, Nouv.
Coût, gén., t. 1, p. 394" j
EMPOiiTEMEXT, S. m., action d'empor-
ter, le fait d'être emporté, entraîné :
Ne demora gueres que cel granz déluge
cessa. Li amis Dieu escbapa et apparut
sainz sanz bleceure nulle et sanz emporte-
ment de mesou qu'il eust. (Vie etmir. de
plus. s. confess., Maz. 568, î" 208>.)
Depuis q'il uut conu Venporlement de
uostre uiereme. (1304, Year books of the
reign of Edward the first, years xxxn-
XXXIII, p. 41, Rer. brit. script.)
EMPOitTEOR, - our, S. m., celui qui
emporte :
pue si ascunc reeordeou percelle d'icelle
biief soit voluntirmeut emblé, emporté
rutreit ou avoidé per ascune clerk ou auter
persone a cause de quele ascune jugge-
iiient soit reverse, que tiel emblour, empor-
tour, rulreihour et avoidour lour procura-
tours... soient adjugges pur félons. (Sta{.
de Henri VI, an viii, iuipr. goth., Bibl.
Louvre.)
EMPOs, ^oir E-MPOST.
EMPcsEu. enp., amp., verbe.
— Act., placer, donner :
Del duc Koberl Robert eut nno,
Qu'ea fonz li enposa sud uoa.
vBen., D. de yorm., il, 6851, Michel.)
Li a fet son non enposer.
(l'crceval, ms. Montpellier U 2iO, f 7T\)
Uoant Dex primes le monde fist,
lit bornes et bestes i mist,
A treslotes ses créatures
Enposa diverses natures.
(GuiuL., Best, divin, 21, Hippeau.)
Lt le beneiçoQ ot sor lui enposee.
(Ënf. Ood., RicheL l'2,ï5S, l' iV.)
EMP
EMP
69
— Presser :
Nachor, qui n'a soing de tenchier.
Parole raoult raisnableraent;
Devant le roi, devant la gent
A monstre bien toi par raison
.Sa clergîe tout sans tenclion
Vers les Grigoys ki V amposoient
Selonc la loy que il tenoient.
(De Josaphal, Richel. 1553, f° 234 v" ; éd. Meyer,
p. 19G.)
— Réfl., s'appuyer sur :
Par ce point le poons bien baslardo prouver,
Parqnoy nous noz volons a ces pais amposer
Tandant que ceste dame si vous paist deraorer
A faire la justiche c'on voira ordener.
{Cheii. au cygne, 2112, Reiff.)
EMPossEssER, V. a., possédcr :
Et pour le graut affection qu'il veoit que
les bonnes gens de Bruxelles avoientaUiy,
donna a yceulx bourgeois les libertés et
franchises qui s'ensuivent a empossesser
jusques a son plaisir. (J. Vauquelin, Tiad.
de la Citron. d'E. de Dynter, v, 39, Xav. de
Ram.)
E.MPOSSESSIONNEH, - oner, verbe.
— Act., mettre en possession :
Quoy faisant telles personnes se doivent
desaisir de la chose donnée, et en investir
et empossessioner actuellement le dona-
taire. (Coût, de Gorze, lit. viii, art. 2, Nouv.
Coût, gén., II, 1083.)
— Réfl., se mettre en possession :
Lequel seigneur trouvant par ses officiers
ou autres un héritage affecté a telle rente
vuide et sans tenancier il s'en peut empos-
sessionner et saisir. (Coût, de Gorze, tit. xii,
art. 15, Nouv. Coût, gén., II, 1089.)
1. EMPOST, - os, - oz, enp., anp.,
impost ; fém. emposte, amposte, adj., im-
potent :
Japhet ont un fiz mnlt cnpoz
Qui fu nomez Goemagoz.
(Ben., V. de Xonn., I, 369, Micbel.)
Enputres et cnpoi.
(Id,, ib., 11, 7204.)
Puis s'afuble laiz e enpos
D'une viez chape senz manjoz.
(iD., ib.. II. 28528.)
Molt est certes orz et eiipoz.
(G. liE CûiNCi, ilir. de H.-D-, ms. Brux., f BS'.)
Orde a la pensée et anposte.
Et envers Deu trop se mesfait
Cil qui ce voit quant plus n'en fait.
(iD., !i..f''68\)
Ou est espoir maistre de Ion propos
Qui en repos
Te soulloit faire vivre ?
Te trouves tu raaintenant'sî empos
Que mes suppostz.
Sans faire nulz beaux cups.
Pour avoir los
Tu ne quiers plus ensuyvre ?
(OcT. ne S. Gelais, Sej. d'honn., f 11 r", éd.
152G.)
Brief en la dance maintz suppostz
Ont passé jeunesse et vieil aage
Va ja n'ont esté si e/npostz
Qu'a maint heure et a tous propos
^J'avent a ce mis leur courage.
(Id.. il/., f 59 r°.)
Faire au contraire est ung fortuit acci-
dent procédant de malice, et rendant un
homme fort empos. (Uu Guez, An introd.
for to terne to speak french trewly, p. 923,
Génin.) S
Impost de sa personne et ne trouvant
cheval capable de son poids, ayant une que-
relle, marchoit par pays en coche (iMoNT
Ess., 1. III, c. 6, p. 79, éd. 1S9S.)
Outre sa blesseure, il estoit fort estroppié
d un pied, dont la moitié luy avoit esté
emportée d'un canon qui s'esclatta dans la
gallere de M. du Mayne au vovage qu'il fit
en la Moree, en la compaignie "de don Juan
li Austrie, gênerai du roy d'Espaigne ■ et
pour ce estoit il fort impost. (Brant., des.
Duels, p. 738, Buchon.) '
2. EMPOST, enp., adj., trompeur :
Trop par sont lor huevres reposles,
Et lor paroles si rnpnsies,
IN'i a si vilonnie non.
(GiioT, mi/le, 2578, Wolfart.)
., mouiller les pu-
EMPOT.VtiER, V.
tages :
.•Vnrai ge des pois?
La Fem>ie.
Hz sont baynes.
Il ne les fault que empotager.
{Farce du Pont aux Asgnes, Ane. Th. fr.. Il, 40. 1
EMPOTEMENT, cttp., adv., sans soin :
So auquns trete enpotement ou necligen-
ment les garnemenz de l'abaie, il en doit
estre repris. (Begle de S. Ben., ms. Sens.
p. 153% ap. Ste-Pal.)
EMPOTioNNE.MEXT, S. 11]., forme re-
faite de empoisonement, potion médici-
nale :
Et nonpourquant maugré ses boisles
El ses emplasires et ses moistres
Et ses empotionnemens. etc.
(Decuileville, Pèlerin., ap. Duc, liiipotionare.)
E.MPOUDRER, VOir E.MP0LDRER,
EMPOUILLER, VOir ElIPOILLlER.
EMPOURRE.SIER, V. 1)., devenir pauvre :
Comme plusieurs de la seneschaucie de
Tiiolouse et de Albigoys, pource qu'il ont
partie et aucuns le tout de leurs héritages
vendu, aliéné ou transporté... contre droit
et les ordenances royaulx, sont si empour-
reslez qu'il ne puent comme il devroient...
(1339, Arch. ,1.1 72, f" 81 r°.)
Cf. POVRECE.
ESIPOURREIl, voir E.MPOLDRER.
EMPOURREURE, Vùir E.MPOLDREURE.
EMPouRRia, enp., v. n., pourrir :
Tu as vescu eu gloutonnie et ou giron
des femmes etipourrissant en luxure.
(UoccACE, Nobles malheureux. Il, 13, f°30v«
éd. ISlo.)
EMPOURVEU, enpurceii, adj., prévu, dé-
terminé :
Qe nul homme seyt si hardi ne si osé de
meiîere a nul homme qe vodreit sure vers
ascuu de trespas a ly fet, cum a autre qe
seyt conselauut pur ceux trespases swyr,
souz la payue de ce enpurveu. (Year boàks
of the reign of Edw. the first, years xxx-
XXXI, p. 85, Rer. brit. script.)
EMPOURYIt, voir E.MPAOURIR.
empoi;therie, s. f., poutrage :
A llolin Emery boscheron pour .xxviii.
toises de boys quarré pour mettre a Vem-
poulrerie de l'un des molins de Loire. (1437,
Compt. de Nevers, CC 39, f° 28 r», Arch.
mun. Nevers.)
70
EMP
EMP
EMP
.Ini. gratis barres de fer qui soustien-
neul l'empoitirerie des molins de Loire.
(1438, ib., ce 40, f° 23 r».)
EMPOVERER, V. a., appauvrir ;
Pur qnoy les couQtees ont esté sraude-
lueal empoveres.iStal. d'Edouard III, na il,
impr. golh., Bibl. Louvre.)
EMPOVEuissEMENT, emporisseiiient, s.
m., appauvrissement :
A grande iniscliief et empoverisxemente
d'eux. (Slal. d'Edouard III, au xiv, impr.
goth., Ùilil Louvre.)
Au grande damage et cmpoverissement
ae» dites marcUaulz. (fi., au XXV.)
A Ires grande emporissement de son
roialme. (Stat. de Henri IV d'Eiiglet.,aa ix,
ib.)
EMPOvHiu, enpoverir, enpowerir,.em-
pauvrir, eiip., verbe.
— Act., appauvrir :
Tu uie veulx enricliir et je nie veul.t em-
liovrir. (J. Gkrson, l'A'iuHloii d'amour,
1- aa r». éd. 1488.)
Le vray dispensateur du ciel n'a pas
voulu aorner les premiers aages da si
grande splendeur, de paour d'empovrir la
posteri ûre. {Le Peregr. d'Atnour, 1° 144 r",
^ip. Ste-Pal.)
Et si ne iloit marchandise enrichir
Pour sans propos les nobles finpauvrir,
(J. BoDCHET, Ep. mor., 2' p.. I. éd. 15-45.)
Donner poar Diea n'ftipaui'rist homme.
(1525. le Moijrn dr soij enrichir. Poés. fr. des
xV et xvi" s., t X )
— Neutr., devenir pauvre :
Povre monter, li riche enpturir.
(U Rom. des roin.. Richel. 195-25, f» 145 v».)
— Empovri, part, passé, tombé dans la
pauvreté :
Les queux il. soulz serrent coillez par
les gardeyns du niester, a relèvement des
prodeshomes du niester qe sunt enpove-
riz. {Lib. Cuslum., I, 79, 45, Hen. III, Ker.
brit. script.)
Et fust enpoweri. (Cftion. d'Angl., ms.
Barberiui, 1» 10 v°.)
EMl*It.\IGMER, voir ElIPREIG.MER.
EMPRAIGNIR, VOÏr EMPREIGNIR.
EMPR.xiNT, S. m., empreinte :
Eu un suaire lui envoya Vempraint de
son visa-e. (CooHCY, Hist. de Grèce, Ars.
3689,^ I6n'<.)
EMPHAINTER, VOir E-MPRlîINTlîR.
EMPUAiNTL'RE, S. f., empreinte :
L'ymage de Dieu est emprainte en eulx
comme Veiiipraintiire d'un seel demeuré
dedens la cire. (Traicl. de Salem., ms. Ge-
nève 165, 1° ?6 r».)
EMPRANT, s. m., vernis :
Marcbant d'emprant. (1312, Valenciennes,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EMPRECERLÉ, adj., Supérieur, suprême,
en parlant de l'arrêt d'un tribunal exer-
çant la juridiction d'appel :
Acceptant le règlement et ordre de jus-
tice ci dessus publié, conme de leur sei-
gneur et duc dudit Buillon, offrant ressor-
tir par appel audit Sedan, comme lieu de
justice emprecerlee, tl leurs appellations
estre vuidees suivant la coustume dudit
Buillon. (Proc-verb. des Coût, de Sedan.
Nouv. Coût, gén., Il, 839.)
On lit dans le Supplément au Vocab. aus-
trasien, par Baltus :
Lieu de justice empreculé, territoire em-
prunté pour administrer la justice bors du
ressort du juge.
EMPREER (s'), V. réfl., SB Convertir en
pré :
Ces réitères labourages avec la longueur
du temps préparent Ires bien la terre, la
confissent et engraissent, mais non tant
qu'il est de besoin pour le pré, a quoi
suppléant, conviendra la fumer fort en ce
commencement, dont le lieu s'cmpreera
facilement et bien. (0. diî Serres, Th.
d'agir., IV, 3, éd 1G03.)
— Empreé, part, passé, gazonné :
En ceci est utile le parterre du verger
empreé, que d'enganier les fruits de se
froisser cheans de maturité sur l'herbe. (0.
DE Serbes, Th. d'agr., vi, 127, éd. 1617.)
EMPRELiNANT, VOir E.UPRENAXT.
EMPREICNEMENT, enp., S. 111., grOS-
sesse, état de ce qui est fécondé :
Ce est la terre de sainte Eglise, qui de-
sirre la rosée et la pluie del saint esperit,
dons ele reçoit doceur et enpretgnement de
porter le fruit de boues œvres. (Comm. s.
les Ps., KichA. 963, p. 277^)
EMPREiGNiER, - Byner, - aignier, - ain-
gnier, - enier. enp., amp., imp., v. a., fé-
conder :
Tantost corn noslre dame l'oi
De l'ange qui li disl ansi
Fut elle San pins amprenie.
(W.^CE, Conception, Brit. Mus. add. 15G06,
f» 18''.)
De .II. moris fu ma mère empreignee.
(Hf.re. Leijuc, Foulq. de Cand., p. 41, Tarbé.)
Fu ele sempres enpreignee
De la celeslial liguée.
{ilir. N.-D , Richel. 818, f» 10'.)
PregGo, empraingnier . [Gloss. de Salins.)
Comme pieea Pierre le Maire eust séduite
laditte Perrelte, et tant tait par ses cauteles
que il la detlura et l'empreingna, et en ot
un enfant. (1377, Arch. JJ 110, pièce 249.)
Sire, Jehans vos capel.iins,
C'on qnide de tel neteé,
M'a tolue ma casles ;
A premiers le bien m'enseigna
Et au darain m'enpreigna.
(St Jean Bouche d'Or, 160, Weber.)
Qui aurait la fille imprégnée
Que celluy a qui est donnée?
{Therence en franc., ï" 370^, Verard.)
Enpraingner, faire prains. (J. Lagadeuc,
Catholicon, éd. Auffret de Quoetqueueran,
Bibl. (Juimper.)
Pour avoir deux aigneaux en mesme
année, ferons empraigner nos brebis dans
les mois d'avril et d'octobre, dont nais-
tronl les aigneux eu septembre et février.
(0. DE Serres, Th. d'agr., iv, 13, éd. 1605.)
— Neutr., devenir enceinte, devenir
féconde :
Puis conçut ele *t enpreigna.
(Wace, nia S. M. Virg., p. 26, Lniïrche.)
Pois enpreigna, et ci conçot.
(ID., i».)
Anna conçut et enpraingita.
(1d., Concept. N-Dame, p. 28, Mancel et Trébn-
tien.)
Virge conçut, virge enpreinna.
(io.. tb., p. 49.)
Adont asemblent charnelraeni,
La feraele enpregiie errantinent.
(Gerï., Best., Brit. Mus. adJ. -28260, f 90=.)
Li mantes muert, et celé enpreigne.
Od.. il)., ('91*.)
Ançols qu'ele doie emprenier.
(iD , ib., r 90'.)
Quatre vinz anz vesqai S irra,
Puis l'onçut ele et enpreigna.
(G. DE Coi.Nci, Mir., Hi'chel. 818, f» 8''.)
Si comme ta tRrre brehaigne
Par pluie el par rosée emprnigne.
(Vie des Pères, llichel. 23111, P 87''.>
Brehalgne fu longues Rai-hel
Puis enpreigna el si conçut.
(f.EorF.,.vii.cs/M du monde, Richel. 1526, f" 33°.)
Il fait empraignier la terre et croislre
les herbes. {Psaul , Jlaz. 258. f» 177 r°.)
— Réfl., emploi particulier :
Néron, ^e^on, m,al esploitas
Quant oullre droit or C')nvoitas,
Quant ta propre raere tuas.
Quant d'une royne l'empregnas.
Quant home pour fume espousas.
(Martyre de S. Pierre et de S. Paul, Jnb., Myst.,
I, 94.)
— Empreignant, part, prés., fécond :
Et seiche redevient l'olive
Qui doit estre empreignant et vive.
(Rose, 5991, Méon.)
Pregnantc of wytte, m. emprait/nant,
fém. enipraignante. (Palsgrave, Esclaire.,
p. 321, Géuin.)
— Empreigniee, part, passé fém., fé-
condée, enceinte :
Son ppre la rnndi arrière.
Qui sor tolo rien l'avoit chiere,
Despncplee tt ampreigniee.
(Be.i., Troie, Ars. 3314, P \''è*.)
Sire, por vos snl montt iriee.
Car je sut de vos eiipreigniee.
(De Richaut, 332, Méon, Hom. Rec, I.)
Estant la jument empraignee. elle
sera séparée d'avec les antres. (0. DE
Serres, Th. d'agr., iv, 10, éd 1603 )
Ainsi les brebis de la métairie eniprni-
gnees les premières, les premières aussi
aignelent elles. (iD., ib., IV, 13.)
— Emploi particulier, échauffé d'un vif
désir :
Mais II a de bien faire le cner si empregniet
Qu'il ne fait nul semblant d'ourae cunlraliiet,
(Roum. dAliz., f" 30'', Muhelant.)
EMPREIGNIR, - aignir, v. n., au figuré,
grossir :
Du soleil chant et de l'umor
La mirre engroisse et empraigiist ;
Du soleil corain- lionime en isl.
(Fabl. d-Qr., Ars. 5009. f 143'.)
EMPREINDRE, - aiudre, - ayndre, verbe.
— Act., ûg., féconder :
Quels chose est ke plus apraignet la foit
et enforst l'espérance el empraignet la
EMP
EMP
E.Mi'
chariteit cum f.iit li humaniteiz de Deu ?
(S. Hebn., Serm., Richel. 24768, f° 73 r».)
— Emprainle, part, passé fém., enceinte,
pleine :
Il rt-toiirnera le plus tost qu'il pourra a
Bloys de\ers sa fraime, a cause de ce
qu'elle esl empraincle, qu'est la choseque
plus iliiesiioil en ce monde. (ISIO. Néyoc.
enl. la Fr. el l'Antr., t. i, p. 333^ Doc.
iuéd.)
Aulcunes feir elles sont prestes tons les
moys dVslie empriiinctes. (t'ALSGRAVE,
Esclairc, p. 492!, Geniu.)
Agnrdez, cesie Irnye est grosse... Se,
this sowe is f;reat wi b pyK^'e. — Je fraige
que ceste vaclie snyt empraincte : But, if
a slie lieest be but lytie gone, tliey say
empraincle (1d., ib., p. 431.)
Geste jnnirut eH empraynte de poulayn.
— (este vacbe est empraiule de veau. —
Ceste lisse est emproyiife de jmiues cbiens.
— Ceste biche est empraynU de faon. (Id.,
ib.)
Les bestes brutes desqu'elles sont em-
preinles sont exemptes de ces accouples.
(Cholieres, Apresdinees, v, f" 181 r», éd.
1S87.)
EMPREINIER, VOJr EMPREIGKIER.
EMPHEiNTEH, - ainUr, - ienter, enp.,
V. a., tracer l'empreinte, graver :
Nus ne puet mestre en sele ne en escu,
de quelque manuiere que la sele ou li escu
soit, cliose cmprienlee ne eupastee ne je-
teiche d'estam. (E. BoiL., Liv. des mest.,
l' p., LX.\VIII, 13, Lespinasse et Bounar-
dot.)
En son cner prenl a recorder
Le ilous [ualiiïieD et le parler
De s.T ilouce ilanje an rorp* gent,
Vis II < st qii'i! voieemprcsent.
Tant ipar) fj/ en son cufr emprainlee.
Hc ! aihonrs, vous soies loee.
Dist 11 rliastelains liantement.
De voslre gracieus présent.
(.Couci, 3693, Crapelet.)
Des ce qne Tui hors d'ignorance,
Kt c|ui cnnnui qu'estoit honnours,
Empr,enta vo douce sembhince,
Paine, * n nion cuer loial amours.
(Jeh. tie Hesdin, Bail-, Dinanx, Trouv. arlés.,
p. 253.)
Un(|Mel l'emprainte sera mise et emprain-
lee en dru.\ taules de ])lonc ()376, Htalut '
de la Corporation des orfèvres d'Amiens, !
aj). A. 'riiJi-iry, Mon. de ihisl. du liers
étal, I. 683.)
Voslre figire est emprientee
En mon rœr.
it'aslnralel, ms. Brni., r 57 r".)
Par nng sien secrétaire tu tes ung bries fourmes.
On ces fais fist escrire, bien furent evpievies.
{Geste des ducs de Bourg., 4673, Chron. belg.)
— Marquer ds l'empreinte :
Dex ! s'a mon cuer si emprienté
Dou saj"! df^ la prant bianté
Et dnu ris de sa bielle bouce...
Kc lie li ne m'i puis tenser.
(Bacd. oe CoNiiE, li Prisons d'amours, "02,
Scbeler.)
EMPREiNTURE, - icnture, s. f., em-
preinte :
Comme le mireour reçoit tantost toutes
les formes et les emprientures qui li vie-
nent au devant. (Lauk., So7nnie, ms. Soiss.
210, f° 82''.)
— Travail d'ornementation exécuté par
le procédé du moulage :
Qnand fn un peu avant allé.
Je vy un verser long et lé.
Enclos d'un firos mur bastille,
Pourtrait dehors et entaillé
De maintes riches empreintures.
(Rose, 229, Borel.)
Le texte de Méon porte escritures.
EMPRENANT, empervaul, empregnant,
enp., adj., entreprenant :
Mnlt empernnnz. mnlt corajos.
(Ben., fl. de Norm., II, 231, Michel.)
Nuls n'e.'l od armes pins puissanz,
Pltts hardiz ne plus empernani.
(Id., il)., II, 10331.)
Chevalier sage e empernavt.
(Id., î*., II. 3S313.)
Il n'est nns chevaliers esrans
Ne si bians ne si emprenans.
{Cher, as deus esp., 6605, Focrster.)
Mnlt par fnt forz et vertuous
Et enpernani et airons.
(Lai d'Haretok. ISS, Michel.)
11 estoit moult hardis et corageus et em-
pernans. (S. Graal, Richel. 245,'>, f" 203 v.)
Cbascune (bete) est malostrae et de bant cner
[garnie,
Fiere et forte el disparse, empregnans et hardie.
(Doon deilaience, 1602, A. P.)
Avec un
ijidir. :
Merveilles ert pru2 e vaillanz
E de granz ovrcs enpervanz.
(Bek.. D. de JVorm.. Il, 2651, Michel.)
— Suivi d'un infln. :
Que nul i ont as règnes conquérant
Del rei servir si enpernani.
(Vie de S. Thom. de Cant., 220, Bekker.)
EMPRENDANT, enp., adj., entreprenant,,
hardi :
Li plus beans homs qu'aine feist Deus,
Et 11 pins enprendans de tos.
(l'arlon., 2384, Crapelet.)
Mais DUS ne vil tel chevalier
Si hardi ne si emprendant .
(Guill. de Paterne, SOU, A. T.)
EMPRENDEUR, enprendeiir, s. m., celui
qui entreprend :
L'enpreiidenr. il368, Valenciennes, ap.
La Fous, G/oss. ms., Bibl. Amiens.)
Guides tu c'en liengne a cnr
Celi qui emprenl, or le sens.
Un très prant fait devant son sens ?
Nennil, et souvent il avient
Qoe, quant al emprendeur mesvienl.
Il n'en est ne plores oe plains.
(Froiss., Poh., Uichel. 830, p. 35».)
EMPRENDRE, - ondre, enprendre, an-
prendre, empanrre, verbe.
— Act., entreprendre, commencer, en-
gager, s'engager dans :
Emprendre fait nn parlement
U luit seient comniunaument.
(Bek.. 0. de Korm., Il, 17101, Michel.)
Por loi la bataille emprendrai.
(La Charrette, Val. Chr. 1725, f° 22'.)
Pur amislé e pnr franchise
Empernei pnr mei cest servise.
(Tristan, III, p. 50, Michel.)
I Cist ciamples devroienl prendre
Cil qui ades weulenl emprendre
Les mauvestiez el Ips malices.
(llenarl, 29321, Méon.)
.Seignor, besoing fel mnlt aprendre
Et tel chose sovetit enprendre
Dnnl l'en ja ne s'enlremelroil
.Si a besoins si pranl n'estoit.
I (Peler, lienart, p. .129, Martin.)
Oui longue estoire ad a Iraitier...
Mais si la face et si Vempraine
Qu'a droit en maint ço i|u'il en reine.
(Est. de la guerre s.. Val. Cbr. &M, f» 1.)
Mes li doulereus venz rie bise
A contre liiî baiaille anprise
Qui li conlreint par eslovoir
Toutes ses undes esmovoir.
(Rose, Ilichel. 15":;. f° M''.;
Je sai bien qne je Ion ranroie (le frein)
Se çaieoz avoil chevalier
Qui de ce s'csasl afichier
Que vousisl ceste voie emprendre.
(llule sans fiain, ras. Beroe 354, f 27^)
Pou en voi qui s'en amort
A empanrre la sainte voie.
(liuTtB., Nom', eompl. d'Outre Mer, Jah., I. lio.t
Celi qui le servise
Evijrrrnc ilamors.
(R. DE 1.E PiEKRE, t'/wiis., Bichel. 815, f° 286''.)
Et o empris la parole por la roine. {Ar-
lur, ms. Grenoble 378, f" 6'^.)
Sire, s'il vous plaisoit, jou emprendroie
ceste besoigne. (Chron. de Rains, c. xx,
L. Paris.)
Espérance.... nous fait fois et hardis a
enprendre jior lui ce qui pas-e vertu de
home. (Laur., Vie. et vert., Richel. 22932,
f» 52''.)
Demorroit en Testât que il estoit au
point que cis arbitrages fu empris. (31 mai
1332, Cart. de Flines, cccclviii, p. 833,
Hautcœur.)
Il emprind le voiage pour alcr en Guéries.
(Wavbin, Anch. Chron. d'Englet., t. 1,
p. 133, Soc. de l'il. de Fr.)
C'esloient les folz regars et les folz plai-
sirs que vous fireniez en celluy p.ir qui
d'amours vous ewprensisles la voye et le
voyaige. (Liv. du Chev. de La four, e.
XXXIV, Bibl. elz.)
Apres advint que le roi Philippes emprit
et accueillit ce messire Robert en si grand
haine. (Froiss., Chron., 1. I, 1'' p., c. 34,
Buchon.)
Adonc prist a courir et adonc commença
A emprendre proesre, qui Ions jours li dura.
(Ctv., du Cnescl.n, 630, Charrière.)
A il céans chevalier ou baron qui pour
l'amour de moy a le bon droit que je sens
avoir ozé empraïuire le cbamp a rencontre
de Luciou, lequel a tort et sans cause me
mect sus la vilenie que oy présent a pri'fe-
ree. (Hist. de Gilion de Trasignyes, p. ISO,
Wolf.)
Que sans grande et évidente cause je
n'ay point empris ceste querelle et con-
qiieste. (0. DB LA MARCHE, Mém., 1, XI,
Michaud.)
Je suis contente d'emprendre Testât d."
mariage, ou aultre tel qu'il vous plaira.
(Louis XI, JVomb., xxvi, Jacob.)
— Suivi de o et d'un infinitif, dans le
sens d'entreprendre ou de commencer :
Et la pucele a apeler Vemprisl.
(Les Enfances Guillaume, Richel. 774. 1° il r°.)
72 EMP
Si l'ai en mainte cort sirie, !
Puis que loi emprise a amer. j
mre per., Richel. '2168, f 2».;
Quant il VenprisI a souvenir,
De rire ne se pnct tenir.
<I!en. de BeaL'Jeu. ti Biaus Deseonneus, 4780, ]
Hlppeau.)
Enprisl il cesle ouvre a fere. [Chron. de
S.-Den., uis. Ste-Gen., f» 1».)
Au cos que sus les melaus fist
Jubal musique a faire emprist.
(Mace de I.A Charité, Bible, ms. Tours 006,
f» 5^)
La nuit quant repos doivent prendre
M'a fait aviser et emprendre
A tretier de ceslo matière
Si vous dirai en quel manière.
(Clé d'amour, p. 1. Tross.)
Regardez bieu a qui vous emprendrez a
l)arler. {Liv. du Ckev. de La Tour, c. xxii,
liibl. elz.)
Emprendre de, dans le même sens :
Pensez premier que telle cliose empren-
nez de faire; car ja pieça ay oy dire que
cellui ou ceulx qui les loinjjtaias voyaipes
t>Qiprendent sont tenuz pour fols se premier
iian'.-vdviseiitaquelfinilz en pourront venir.
(Hisl. de Gniun de Trnssignyes,p. 95, Wolf.)
Si j'ai emplis en raa simple jeunesse
De vous escrire. o très haulle princesse.
Je vous supply, que par douceur humaine
.Me pardonnez.
(Cl. Mar., Ep., I, le Despourveu a mad. la du-
chesse d'Alençon et de Berri, p. lli, éd. 15.t.t.)
— Suivi d'un infinitif sans préposition :
Très humblement requérant voslre grâce.
De pardonner a raa trop grand' audace,
n'avoir emprins ce sol escril vous faire.
(Cl. Mar., Episl. au Boij pour le délivrer de prison,
p. 171. éd. i:i44.)
— AbsoluMieiit, commencer, entre-
prendre :
Por fol venisles hoi enprendre
Contre me, en champ de bataile.
(Vie du pape Grég., p. 61, Luzarche.)
Je suis céans moult troublé de la mort
d une myenuc taute, et sy empescbé en
mes besouf^nes, que je ne scey par quel
bout enprendre. (Lelt de Ch. de Melun au
comte de Cliarolais et d Guill. Biche, 14
avril 1463, daus les Mém. de Ph. de Com-
munes, éd. de M'"» Dupont.)
— Réfl., faire une entreprise, se lever,
se soulever :
Puis fisent aporter les sains; si jurèrent
tous ensamble celé cbose, et s'emprisent
tout encoutre le roi. (H(s{. des ducs de
Norm. et des rois d'Anglet., p. 146, Michel.)
— Neutr., entreprendre, empiéter :
Que demandoit il, à'cmprendre sus ses
voisins, et de vouloir conquérir le monde
sur autruy ? (La Marche, Mém., introd.,
ch. V, Micbaud.)
Dieu n'emprent jamais sur le droit d'au-
trui. (Evang. des Quen., p. 60, Bibl. elz.)
— Act., prendre, revêtir :
Et pour ceste nature bestial ke les gens
aucune fois emprendent... {LiArs d'Amour,
II, 47, Petit.)
— Act., arranger, conclure :
Ne pus pour lors savoir la vérité comme
la pai-x estûit emprise. (Froiss., Chron., 1.
IV, c. 3.5, Bucbon.)
EMP
— Résoudre :
Si emprennententr'eulx qu'il ne retorne-
ront en leur ville devant ce qu'ilz aient fait
aucun damage a leurs anemis. (G. DR
Charny, Liv. de cheval., ms. Brux.,f°65r».)
— Faire prendre, allumer, enflammer :
Troi cierge ne rendissent mie
Tel claitei c'il fussent empris
De la luor.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 589'.) 1
Il lui empristrentU colierede son cheval '
de feu grejois. (JoiNV., S. Louis, liv,
Wailly.) j
Et doitle varletquisertdehorsemprandre
le feuf esdis novices. (Racionale deS. Claude,
f» 26 r», Arcb. Jura.)
I — Neutr., s'enflammer :
Mais quant je l'esgart,
Trestoz li cors m'emprent et art.
(ROB. DE Blois. Poés.. Riche!. 21301, p. 531».)
Bois qui soit tel qui puisse ligiereraent
emprandre. (Racionale de S. Claude, f'âSv»,
Arch. Jura.)
— Infln. pris subst., action d'entre-
prendre, de commencer, entreprise :
Qu'il lui pleust la recevoir avecaues ly
en sa compagnie en Yemprendre cle son
voyage. (G. DE Chastell., Chron. des D.
de Bourg., II, 40, Buchon.)
Je luy souhaite en tout emprendre
Salut, On bonne et joye prendre.
(1d. , Souhails au duc Charles, vil, 339, Kervyn.)
— Emprenant, pai't. prés, et s. m.,
assaillant :
Les assaillans ou emprenans se reputent
plus fors. (ORES.ME, Eth., Richel. 204,
f" 398'.)
— Empris, part, passé, entrepris :
Qaand maladie extrême luy ha fait
Son œuvre empris demourer imparfait.
(Cl. Mar.. Fpist. au Roi, pour luij recommander
Papillon, p. 230. éd. 1506.)
Fis
pris, saisi :
Ampris de mal talant, nng sopir ha gité.
(Gir. de Ross.. 1678. Mignard.)
La bonne femme, emprinse de joye.
(Louis XI, JVom»., xiv, Jacob.)
— Elre empris d, concevoir la pensée
de :
Quel est celuy tant cbesté,
Cognoissaût voslre graut beauté.
Comme dessus je l'ay comprins.
Qu'a vous aymer seroil emprins ?
(JuLYOT, Elégies, 73, Willem.)
— Empris de feu, enflammé, allumé :
... Et une pierre appellee abeston que
l'en ne peut estaindre depuis qu'elle est
emprinse de feu. (Boccace, Nobles malheu-
reux, I, 19, f° 26 r°, éd. 1515.)
— Emprisen feu, dans le même sens :
Et fut toute la navire qui demoura em-
prise en feu et en flame. (J. d'Arras, Jlfeius.,
p. 187, Bibl. elz.)
— Empris, sans complément, allumé,
enflammé :
Elle duc partist hors de son siège: et le
roy d'armes, en baisant, et s'agenouillant,
luy bailla son cierge, allumé et empris.
(O..DE LA Marche, Mém., l, 15, Michaud.)
EMP
Y avoit ung tabernacle de bois lequel es-
toit tout plain de cierges emprins. (J. Au-
BRIO.'*, Journ., 1498, Larchey.)
— Fig., épris :
Adoncques vit la dame qu'il estoit empris
de son amour. (J. o'Arras, Melus., p. 19,
Bibl. elz.)
Pat. lorr., ampanre, allumer, en parlant
du feu.
EJiPUENEEUii, empreneur, empernour,
s. m., celui qui entreprend :
Moult de contens muevent es bones vi-
les de commune por lor tailles, car il avient
souvent que li rice qui sunt gouverneur des
besougnes de le vile, metent mains qu il
ne doivent, eus et lor parens. et déportent
les autres rices homes, porce qu'il soient
déporté, et ensi quort tous li fres sor le
commun des povres. Et par ce ont esté
maint mal fet, porce que li povre ne le vo-
loient soufrir, ne il ne savoieut pas bien le
droite voie de porcacier lor drois, fora que
i par eus corre sus. Si en ont li aucun esté
ocis, et les viles malmises par les faus em-
preneurs. (Beausi., Coiit. de Beauv., ch.
\ L, 10, Beugnot.) Impr., empruneurs.
Sur tielx maintenours, empernours et
conspiratours. (Slat. d'Edouard lll, au iv,
impr. golh., Bibl. Louvre.)
Mais se séjourner
Vouloit l'ost, fay, pour ton honneur.
Qu'avec le premier empreneur
Ailles sans faire demeurée.
(Liv. des cent bail., ix, S.-Hilaire.)
Metius est celui qui a esté cause, machi-
neeur et empreneeur de ceste bataille. (Ber-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Genev., 1» 18».)
Qui ont esté les principaulx cause et em-
preneurs. (rroufti.de Gand, Append., Chron.
belg., p. 178.)
EMPRENiER, V. a., enduire de vernis:
Pour emprenier le pignon que Pierre de
Bioisfieles pourtraist. (1319-27, Arch. hos-
pit. de Paris, II, p. 66, Bordier.)
ESiPRENT, voir Empreu.
EMPRENTiF, enp., S. m., apprenti :
Cil est emprenlii ravisez.
(J. DE PRIOBAI, Liv. de Yegece, Richel. 1601,
f° 21*'.)
Se Venprentiz se deffuit ou se son maistre
le veut. (1336, Arch. JJ 7U, f» 14 v°.)
EMPRES, enpres,~ez,-eis, ampr., anpr.,
enpries, emprex, emprest, einbres, prép.^
après :
Enpres la messe.
(.Les Loh., Vat. Urb. 375, l" 16''.)
Cil fu quens d'Oa enpres ann père.
(Rou, 3" p., 1031, Andresen.)
Enpres icelz.
(Cant. des Cant., Richel. 1. 2297, fin.)
Aerst la meie aneme empres tei, mei
reçut la tue destre. (Liv. des Ps., Cam-
brîdge, LXII, 9, Michel.)
Empres matines, (xn' s., ms. Charlevilli-
202, bas du feuillet de garde.)
Enpres leur mort. (1261, Arch. J 1124,
pièce 2.)
Enpres lor serement. (1266, la Couture,
Arch. Sarthe.)
Ampres mon deces. (1271,rEau,Tachain
ville, Arch. Eure-et-Loir.)
EMP
Emprei son deces. (1276, Fontevr., ano,
tit., Arch. Maine-et-Loire.)
Empres mont altercations de paroles.
(Ii79, Car t. des Vaux de Cern., Arch.
Seine-et-Oise.)
Empres lor deces. (1279, Barzelle, Arch.
Indre, H 112.)
Enpres la feste seint Julien. (1281, la
('outure, Arch. Sarthe.)
Enpreis la feste. (130i, Fontevr., anc. tit.,
494, Arch. .Maine-et-Loire.)
Empreis la saint Martin. (1321, Cart. de
S. Valm., f» 90 V», Arch. Seine-Inf.)
Adien vous dy. car je m'en voys
Toarner le rost en la cuysine.
Lu 00 je mengeray des poys
Efitpres une bonne gt^line.
(Farce du Gaudisseur. Anc. Tti. fr., II, 302.)
— D'empiYs, après :
Et d'empres icel don fet si sollempne-
ment. .. il estoient entré en sesine...
(Mai 1289, Cart. des Vaux de Cernay, Arch.
Seine-el-Oise.)
— Empres ce que, après que :
Et ampres ce qui fu resuscitez il fii bap-
tizé. (Vita Pair., ms. Chartres 371,^107^.)
— Auprès de :
Un courtil assis eiîîftres le nieson Lorens
Ponchehart. (Cft. de 1270, Beauvillé, Doc.
concern. la Pic, III, 159.)
Si comme qui teudroit une petite chan-
daille alumee empres une grant torche de
cire. {Cours de la lune, Richel. 248D,f''9r<'.)
L'ospital St. Jaques des pèlerins nouve-
lement fondé a Paris emprez la porte Sainct
Denys. (1.326, Archiv. hospit. de Paris, I,
100,"Bordier.)
La tournelle ampres la grant chanbre.
( 1335, Compte de Odart de Laigny, Arch.KK
3", f 274 r°.)
Il s'arrestoit et deniouroit em,pres sa très
saincte mère. {De vita Christi, Richel. 181,
f 46'.)
Fut prins, en son lyt, de nuyt, empres
sa femme. (J. Chartier, Chron. de
Charl. VII, c. 26, Bibl. elz.)
Et menrs de soyf empres le puys.
{Déliai de deux Damoys-, Poés. fr. des XT* et iti's.,
V, 29-2.)
Empesctia de petits enfana,
Qni seront toosjours demandans
Et crians empres nostre oreille.
{Complainte du Nom. Marié, Poe», fr. des \i' el
svi* »., IV, 11.)
— Sur :
Fili Vivien, or praorai de ton poil
Et de la char des ongles de tes dois.
Oui plus sont blans que ermine ne nois :
Empres mon cuerles lierai eslroit.
Ses reverrai as fesles et as mois.
{Effanees Vivien, Richel. 1418, f» 18i t'.j
La haire Test enprei ton cors.
{Vie du Pape Grégoire le Grand, p. 83, Lniarche.)
Et avoit vestu desoz sa robe por l'amor
de Damedeu la haire enpres sa char nue.
{Artur, Richel. 337, f- 250'».)
La haire adea empres sa char. {Vies des
Hermites, ms. Lyon 698, f» 7 t«.)
— D'empres, auprès de :
D'empres la herse du pont. {Compt. de
r.irarl Goussart. 1400-1402, Forteresse,
VIII, Arch. mun. Orléans.)
EMP
Et d'empres eul.x tu voys l'infaœe chien.
(Palsgrave, Esclairc, p. 821, Géniu.)
— Empres de, dans le même sens :
Et vint arriver empres de Coloingne.
(■Palsgrave, Esclairc, p. 821, Génin.)
— Par empres, auprès, du côté de :
En trespassant par emprez le recept
dessusdit ou estoit le chastellaiu. (J. d'AR-
RAS, Melus., p. 104, Bibl. elz.)
— Adv., après, ensuite :
Empres lo Tidren celles duaes.
{Passion, 421, Diei.)
Enpries oi Rrans nslpmens
Si comme d'ours et de serpens.
(MousK., Chron., 8302, Reiff.)
La nuit anpres lor apparut li angeles.
(.Maurice, Serm., Richel. 24838, f» 13 v».)
Troys jours anpres. (15 fév. 1518, Regl.
des cons. d'Agen, Arch. mun. Agen.)
Un an et demy ampres il donna encor un'
autre bataille. (Brant., Grands Capit., 1. I,
c. XXVII, Bibl. elz.)
Que si on se laisse trop aller a sa fiance
(de Mars), et ne fasse on cas de l'advan-
tage qu'il vous a donné une fois, il le vous
oste bien ampres. (1d., des Duels, Buchon.)
— En empres, ensuite :
Et en enpres le dit prior requist. (Arch.
J 1024, pièce 42.)
— Ci empres, ci après :
Si com vos orroiz a délivre
Conter ci ampres an cest livre.
{Prologue d'une hist. de Phil.-Aug., 67, Romania
VI, p. 497.)
Dont cy amprez i!st fait mention, {iett.
de 1396, ap. Lob., II, 672.)
Voulons tenir nos coustumes et droits
cy emprest déclares par la manière que cy
emprest sont escripts. (1427, Bourgeoisie de
Boussac, Coutumes locales, p. 129.)
— Empres, adv., auprès :
En la chambre d'anpres. (1471-72, Compt.
du B. Bené, p. 280, Lecoy.)
— Ici empres, ici près :
Elle demenre icy fmpres.
{Moral, d-ung Emper., Anc. Th. fr.. Ht, 142.)
— Empres, à peu près :
La Porcherece et les apartenances en
vaillance ou emprex de trois cens livrées
de terre a digenois. (1261, Pr. de l'H. de
Bourg., II, p. xxvi.)
Empres, prép. et adv., est encore usité
dans le centre de la France et à Guer-
nesey.
EMPRESENT, adj., présent :
La dame de Fayel ooit
Les parolles dont joie avoit.
Car li chastelams empresent
Veoit, et dedeng son cuer sent
Que plus ne se poet destourner
Qne il ne li convienne amer.
(Couci, 1365, Crapelet.)
Lors estoit ilec empresente
La dame de Han;;est pour voir,
Qni dist qu'elle l'iroit veoir.
(».. 2792.)
EMPRESSE, S. f., presse, calendre :
Cession de une empresse, six paires de
forches, trente quatre estoffie de cardons
EMP
73
et tout ce qui s'ensuit au mestier de ton-
deur. (28 déc. 1534, Arch. Douai, Beg. aux
Actes, f» 209.)
EMPRESSEMENT, S. m., prsssion, serre-
ment, action ;
Que soit en miloenes entre deux estoiles
bones, ou en conjnnction de l'empresse-
ment, ou ensemble le soleil, ou ensemble
son regart. {Hagins le Juif, Richel. 24276.
fo 42 v°.)
EMPRESSER, - ssîer, enp., anp., verbe.
— Act., presser, serrer de près, fouler,
harceler :
Hardres Yempresse qni tint lo brauc a'acier,
Car ïolenliers li toUist il le chief.
(Garin le Loh., i' chans., ii, p. 132, P. Paris.)
Ja ne serai de Turs si enpresset
Que je ja fuie por home qui soit ne».
{Li Covenans Vivien, 22, ap. Jonck., Gtill. d'Or.)
Et ge sni trop de bataille enpressez.
{li.. 36.)
Son seiîjnor vit maternent atirié
Et empresse des envers losengiers.
(Charroi de Urnes, 3S0, Meyor. »i-, P- 251.)
Mee la |ineur point ne li cesse,
Ainz la tient touzjors el enpresse.
(Vie des Pires, Richel. 23111, f 138''.)
Entoar l'enfant ot raoalt grant presse.
Chacun le porsait et empresse.
(J. Le Marcuant, Mr. de N.-D., ms. Chartres,
f» 9'.)
Va si cens dedans empressant
Qu'il se rendent, sans eus escondre.
Et il fait toute la tour fondre.
(GiiART, fioy. tiga., 9290, W. et D.)
Quant Renaut ot receu le chastel, il se
contint laschement et nicemenl ; de quel
li Turc s'aperçurent; si les comencerent a
enpresser au plus que il porent. {Est.
de Eracl. Emp., xxvii, 2, Hist. des crois.)
Li emperere fist faire le feu greignor et
plus ard;int, et le fist o les forches de fer
forment empresser vers le feu. {Vita Patr.,
ms. Chartres 371, f» 99 v».)
Les tourbes remprfssoien{.(GuiART, Bible,
Luc, ms. Ste-Gen.)
Se ta dame se siet en priesse.
Garde que dus trop ne lenpriesse,
Aidy li k'elle en soit hors.
(Jacq. d'Am., Art. d'am., ms. Dresde, Kôrl.,
188.)
Danois empressent Do, la maie gent desvee.
{Doon de Maience, 8869, A. P.)
Les sourcis de ses ieus seront empresses
et ses narines longues. [Hagins le Juif,
Richel. 24276, f 12 r».)
A ce mot le venin aa corps lui estoffa
Si qu'a terre quey et la mort {'empressa.
(Ciperis, Richel. 1637. f 102 ï°.)
Qu'elle (la maison) ne soit pas trop en-
close ne empressée entre maisons. {Probl.
d'Arist., Richel. 210, f» 39^)
Le pois de Ethyope qui estoit soz icele
forsenee calor fu en itel manière enpres-
sez qu'il ne la pout endurer. {Chron. de
Fr., ms. Berne 590, f° 8'.)
Nul n'en povoit approuchier ne les em-
presser. (Grand. Chron. de France, Gestes
du roy Charles V, lx, P. Paris.)
Anpressera moi, tu me presseras, (xiv*
s., Darmesteter, Glosses et Glossaires fte-
breux-français, 1878, p. 38.)
Les bons haubers doivent avoir les
mailles empressiees l'une sur l'autre, affln
10
74
EMP
EMP
lue. sitosl on nfi 1ns piiist percier. (Crist.
dePizan, Charles K, 2«p.,ch.32,Michaud.>
Gayiis Marciis... sn trouva une. fois en
une bataille monlt empresoé de ses anemis.
{\D.,PoUcie,Ars. 2C86, XLIII.)
Car se monlt de pfperilzesloient en ung
lieu, pourtant ne empresseraient \\ aucune-
ment ee lien leqnel tonleffois ne ponroit
contenir sneres de creiilnres. (Citron, et
hisl. saint, elprof., Ars. 3315, f » 5 r».)
Et ocist et delranclia tous ceulx qui
VempressoientAIsInire de Troye la grant,
ms.LyonS23, f» 6o''.)
Se il se sentoit aucunement empressé
desaii= AUpmaus. (.1. de Troyes, Chron.
scand., p. 238. éd. 1020.)
Tntero, is, ivi, ilntn, entasser, empresser,
arrengier. {Voc. lai. fr., 1487.)
Hz sont fi fort empressez ensemble qu'ilz
ne se peuvent poynt séparer. (Palsgrave,
Esclairc, p. 532, fii'^uin.)
— Tourmenter :
Car je sii liren. drst l.i déesse,
Pont vient ti mans qui si l'rmprcsse.
(RiCH. DF, hoiiu>,v.. la Panihcre d'amors, Richel.
24432, I* Ifin'.)
Densl il pslrc iiiorl Ipssié
Tant/"» (te j.'r.inz rops rrtpressié.
(J. Le Marcb.i.vt, ilir. de N.-D., ms. Chartres,
!' 30».)
Par desus lot ce encore estait i\ empres-
sii-z d'un autre mal. {Chron. de S. Den.,
nis. Ste-Gen., f° Soi".)
Onqnes pour ce ne ta lessa
Le deable, mes Vempressa
Et la Iraveilla rterreoliief
El par le bras et par le cliief.
(Dial. de S. Grég.. ms. Evrcnj. f» 20 r°.)
E avaunt ces heures le eussoms nous
fait, ne fcnssent auliunes pentz qe nous
empressèrent ntrajonpenient.(Lî'6. Cuslvm ,
I, 198, 27 Edw. I, Ror. brit. script.)
Attcro, encasser, empresser ou enlirisser.
(,1. I;AGADEt'C, Cnihuliron. éd. Auffret de
Qnoetqueueran, liibl. Quimper.)
Nous devons bien sonlager nos pro-
eliaiiis, quand nous les vovons estre gre-
vez et empressez. (C.ALV.,Serm. s. le Dén-
ier., p. 732'', éd. 1567.)
De tant d'ennais empresse
Ad Seiçne-T je m'.Tdressay.
((".. Dlrant, MeuL, Iniit. du Ps. xvii. éd. 1594.)
— Graver, Imprimer :
Li frère de celui orent fait un pain desoz
les cendres et ohlieit empresseir a lui l'en-
senge de la croix. (Dial. S. Greg., p. 49,
Foersler.)
Coronne d'or fn scur son mitre empressé
de signe de sainteé. (Bible, Richel. 901,
r° o9»:)
Et a droit jngier s'aparelle
El orJonnel a son talent
Les formes qn>lle arnil avant
Empressées en sa mémoire.
iCoiLiol. de Boece, ms. Berne 363, f" 63 r°.)
(Livres) eseriplez on enpressez. (Slat. de
Itichardill, an i.in.pr. gotb., Bibl. Louvre.)
Empresser, enficln-r, imprime. (J. Laga-
DEiR, Cathol ron, éd. Auffret de Quoet-
qncuerau, Bibl. Quimper.)
- Exprimer :
Car, se raensr.nge n'empressons,
Morz ierl a Itains. en celui terme,
Li paslres qui les rois ronfcrme.
(G. r.uuiiT. Roy. lign., II, 30S2, Buchon.)
— Neutr., s'empresser :
Et pool passer fii praot la presse
E la gent nnilt d'aler empresse.
Utou, 1036S, Plnqnct.)
Les bons qui peu volontiers empressent.
(A. CiiABTiER, Quadr. inv., OEuv., p. 414,
éd. 1617.)
— Infin. pris subst., choc, lulte :
La vessiez a Vewfre.'isier
Armes acérées bessi r.
(GuiABT, Roy. lign.. 2244, Bnclion.)
— Empressé, part, p^ssé, qui a beaucoup
de pratiques, auprès duquel il y a pre.i^se :
Ainsi est il de plusieurs qui veulent avoir
des médecins les plus empressez, et qui
ont plus de pratique, et soudain ils se
plaignent de leur courte visite et de les
avoir si peu auprès d'eux. (JouB., Err.
pop., l" p., I, 11, éd. 1387.)
Morvan, empresser, mettre en forme,
dresser en coiiiprimanl ; empressé, op-
pressé par suite de difficulté de respira-
tion.
EMPRESSOR, -onr, s. m., impriineur :
Pur ascun escrivener, alluminour, liour
ou empressour, autrement dit ini|irintour
de tielx livers. {Stat. de Richard lll, au i,
impr. golh.j Bibl. Louvre.)
EMPREST, s. m., emprunt :
Celui de qui la chose est, et a qui l'on
la requiert a emprest, ne la [irestera ja se
il ne viaut. (j4ss. deJér., 1, l'j3, lieuguot.)
EMPRESTANCE, fiîp., S. f., emprunt :
La raison des enpreslanccs et des aveirs
qui vont sur mer. (Ass. de Jér., Il, 42,
Beugnot.)
EMPRESTOR, S. m., emprunteur :
La seureté que l'on peut faire ferme et
estable a celui qui preste, de ce que il
prestra ou fera pre?ter est teil : que l'em-
prestor doue bourgesies tranches et quites,
s'il les a, en guagerie, a lerme nioti. (Liv.
de Phil. de A'ai)., Ass. de Jér., t. I, p. 850,
Beugnot.)
1. EMPRESURE, evp., S. f., syn. d'em-
prise, entreprise :
Car de foie enpresure, ce sachiez vraiement.
S'il en chiet bien a un. il en meschiet a cent.
(J. Bon., Sa.T., lxxv, MicheLl
Quant Anbuîn le voit de de".:l lire sa hure.
Il voit bien que fali a a son evipresnre.
(Hiil. de Cer. de Btat>.. Ars. 3144. f» 254 r» )
2. EMPRESURE, S. f., présure :
Coagularc, mettre empresvre. (Pet. Vo-
cab. làt.-franc. du xiii' s.. Chassant.)
EMPRESURER, V. a., faire cailler au
moyen de la présure :
Le laict que nous nommons cmpresitré,
est le laict auquel de nouveau on a meslé
la présure, et lequel est mangé avant qu'il
soit caillé. (Grevi.n, des Venins, li, 12, éd.
1568.)
EMPREU, - pretif, - preux, - prun, -
prent, - prut, am , adv., en premier lieu :
Je commenclierai voleuliers
Enipren.
(Adau de i.a Halle. U Gieiis de Bob. et llar.,
p. 38", Cousseœaker.)
E.VIP
Empreti, cl deni, et trois, et qnalre,
El cinq, et six.
(falhelin, p. 36, Jacob.)
Vecy pour enipreuf
Le chnpperon deulx escus franc.
(Moralilé des Eiil'aiis de Maiiilenant, Ane. Th. fr.,
III. 54.)
GRIFFON.
Empreu
OnU.LART.
Et deux
BRAYART.
Kl trois
CLAQCEDENT.
Et quatre.
(Greban', itist. de la pass., 2-2844, G. Paris.)
Ma maislresse
Dit veriié : il n'y sçail rien ;
El les antres lesontinenl làcn.
Entendez vous, c'est pour f»j;jrfK.
(Grincore, le Jeu du Prince des Sotz, la Farce,
p. 285, Bibl. elz.)
Emprent, premier, fyrst. (Du Guez, An
Introd. for lo lerne la speke frencb trewly,
à la suite de I'alsgbave, éd. Géniu,p. 928.)
Et ce pour ampreux. Segondement. (Bo-
NivARD, Adv. el dev. des leng., éd. 1819.)
Emprtit, pour eiiprtit, quand on com-
mauce a compter au lieu que plusieurs
disent : El un. (Trippault, Vict. fr.-grec.)
On lient que si celny qui a le hoquet»
conte son premier hoquet, en disant uu ou
empriin, il n'aura que celuy la. (Liebault,
Mais.niisl., I. I, c. XII, éd. 1596.)
Le simple de ce mot, preu, est très em-
ployé en langage d'écolier pour désigner
le premier à jouer dan.s les jeux.
Suisse rcm.,emp)o, en premier lieu, em-
ployé dans une ronde populaire.
Cf. ESPBEU.
EMPREUF, voir Empbeu.
EMPRIENTER, VOir EMPREINTEB.
EMPRIENTURE, VOir E-MPREINTURE.
EMPRiER, emproier, enpreer, v. a., prier:
Sa bone mère
Lor emproia quant s'empartirent
De H, quant il au tornoy vinrent,
Que il fussent carde de lui.
(Gi//cs de Chin, 211, Reiff.)
llluc Vetiprrai pur l'amur
Jobao.
(S. Edward le conf.. 3563, Lnard.)
— Emprier de, rechercher ardemment
telle chose :
Et cil qui volentcs emproie
D'amours et d'armes et d'ounoiir.
(Ph. Mol'sk., Chron., 30160, Reiff.)
1. EMPRiMER, V. a., enduire:
Emprimez par deux foiz les murs dicelle
chapelle du costé des voirrieres, depuis le
siège jusqu a l'enichappement. {Compte
Jeh. Gilon, 1399-1400, Arch. KK 264-266.)
2. EMPRiMER, V. n., dominer, primer :
Par le m.'il c'on voit emp'imer
Piert on la liere d'outre mer.
Et sneffre Diiis qui ti tirant
Mainenl son puepte si tirant.
(Bacd. de Cond., U Contes dou l'el., 141, Schelcr.)
Par mesdit l'envenimé
Sont tout mal au siècle enprimé,
En^'eautet planté et repris.
(1d., /( Contes dou Dragon, 257.)
EMP
EMPRixsK, voir Emprise.
EMPRixToiR, s. m., poinçon, burin :
En pon'îes ou en emprintoirs.
En rigles on eo rigleoirs.
{De la Maaille. Uicliel. 837, f° 176''.)
1. EMPRis, S. m., prisi?, entrée en pos-
session?
Est est.ibli que toutes manières d'oblif;<i-
tions qui se feroii-ut imroouseil ilouuiaistre
et dou covent, et de cominsilioiis, et de
change d'une pocescion a auire, et di; tout^'s
manières dVmpris.et de toutes manières de
procurations qui a riens puissent estre va-
lables, soient huiees de la dessus dite
bulle, {lieijie des liospit., Riebel. 1978,
f»71 r».)
2. EMPRIS, S. m., associé :
Dodequins meismes, qui estoit ses em-
pris, seniout, par la foi et par l'alliance
qu'il U avoit fête, qu'il le secourust. (GniLL.
DE TïR, I, 419, p. Paris.)
EMPRISE, anprise, emprisse, empriiise,
inprise, s. f., entreprise :
Bien et hardieraent ont fourni lor emprise.
(B. de Comman-his, "2S32, Scheler.)
Hz ne mettoient nulle doubtH que bien
ne venist a cliiet de sa besougue et ein-
prinse. (W.wiii.v, Aiicli'eii'i. Citron. d'En-
glel., t. 1, p. 154, Soc. de l'II. de Fr.)
Requeroit leur confort et aide pour
venir au dessus de son emprinse. (Mo.N'S-
TitKLET, Citron. ,1. 1, au 1413, Soc. de l'H.
de Fr.)
En l'an mil quatre cent seize... fut des-
couverte secrètement l'einprinse du sire de
Pois et ses couiplici's au prevost de Paris.
(Cousi.NOT, Geste des nobles, p. 160, Valet.)
Tant tarde on, qu'on fault a Vemprhe.
(Vn.LO.x, Bail, des Prvv., p. U9, Jouaust.)
Leur sera force de tenir bon nombre de
gens de ceste part, que aidera asses a
nostre anprise. tCorrtsp. del'emp.Maximi-
Uen V el de alarg. d'Autr., t. 11, p. 32,
Doc. inéd.)
Car Dieu Cessons sa grand'maiu
Conduisoil tout le dessaiu
Et l'emprùe des fiielleà.
(R. Bf.[,leao, Poés., I, 118, Goaverueur.)
€e n'est le tout de faire graut emprinte.
Mais c'est beaucoup, quant elle est liieu comprinse.
<J0LT0T, Eleg. de la belle fille, p. u2, Willem.)
— En t. de chevalerie, les emprises
étaient des jontes entreprises par quelque
chevalier particulier, qui portait durant
un mois, six mois ou un an, au bras, à la
jambe, sur son chaperon ou en quelque
autre endroit le signe de son emprise, qui
était une écharpe, une manche, un garde-
bras, une chaîne, une étoile ou quelque
autre marque semblable, d'où vint le nom
d'emprises que l'on a donné aux devises.
(Menestrieu, de la Chevalerie anc. et mod.,
p. 236, éd. 1383.)
— Entreprise hostile, attaque, violence,
empièteiiieiit :
Qui fayt inprise sus persone qui soyt.
(13j9, Arch. de Fribour;;, i'' Coll. des lois,
n» 38, f 13 V».)
Nous les garderons, de£fendrons, et les
préserverons de toutes emprises, forces,
violences, outrages ot moleotes, de uostre
EMP
pouvoir. (Placard tonchanl les monnayes,
monopoles, etc., 7 oct. 1.531.)
— Partie, en terme de jeu :
Lesquelz jouèrent une autre emprinse
laquelle di^rreniere emprinte ou passade
iceii.x .Millas l't i:;a.~al qui aï'oieut perdu la
première emprinse gaguereut. (143i, Arch.
JJ191, pièce 49 ) ; j
— Gens d'emprise, hommes bons pour
un coup de main :
Si fut bien merveille que mal n'eu ad-
vint, couime il en.~t f.iit se les anuemis
eussent esté r/ciis d'eniprinse. (W.tvnix,
Anchienn. Citron.. d'Einjlft., t. I, u aoâ,
Soc. de 1 H. de Fr )
Gem de f.iit et d'emprinse. (Faoïss.,
Citron., Uicbel. 2844, f» 303 v».)
Le comtesse de Monlfort qui fu damme
àe grnat emprise. (In., (&., Il, 318, Luce,
ms. Amiens.)
— Empn'ss désignait encore une devise
avec quelquj figure emblématique. Cette
signification est donnée par Duez, Dlc-
tionn. fr.-allem.-lat. On s'en servait parti-
culièrement pour désigner les enseignes
d'une dame que portait un chevalier qui
entreprenait nn voyage, un combat, etc. :
Quant le signeur de Teruaut seeut l'in-
tention dudict G.iliot et veit ce beau per-
sounage, et entemlit la renommée de l'es-
tranger, luy, qui du loui,nieiuaiii avoit
désiré et qiiis de tr.)uver (larli, et sorte
pour f.iire firmes, se délibéra rl'iixecuter, a
icelle fois, ce que tant avoii désiré : et par
le congé du duc de Bourgongue, son si-
gneur et sou mnistre, chargea, pour em-
prise, une maucbetti- de dame, faicte d'un
délié volet, moult geutemeut brodée : el
fit attacher icelle emprise a son bras se-
nestre, a une aigudl.-tte noire et bleue,
ricirement garnie de diamans, de perles, et
d'autres pierreries : i-t Lnoult bien luy seoit
a porter icelle emprise : car il estoit moult
beau chevalier, sa^e, prudmt et bien en-
manieré, et l'uu des plus de son temps.
Prestement qu'il eut son ewprisecliargee,
il envoya le roy d'arim-s de la Toison d'or,
devers ledict (jaliot de Baltasin, pour luy
signifier et dire de [lar luy, qu'il avoit
chargé et elevè une emprise, en intention
de fiiire armes, ei punr luy l'avoit 11 prise
et chargée, eu espHiiint d'estre par luy
accompli de sou di'sir, id que, si son plai-
sir estoit de lever ladicte emprise, il trou-
veroit ledict sigui-ur de 'rei'U.mt, a une
heure après midy, en la salle et en la pré-
sence du duc de Bourjongne, son prince,
son sigueur et maisire, et ipi'il pourroit
toucher et lever ['emprise dudict signeur
de Ternuut. .\I mit joyeux se moustru ledict
Galiot, quaud il entendit qu'il seroit de-
pesché, en la m lisou de li^iurgimgne, de
ce qu'il queniit : et ne f.iillil pas a venir :
et s'ageuouilla devant le duc de Bour-
gongue, luy requi'raut a geuou.t, qu'il luy
donnast congé et licence de toucher il
l'emprise que pcirtnit le sigueur de Ter-
uaut : et le uou duc le Ht lever,et luy donna
le congé.
Lors demanda Galiot aux roys d'armes
et heruux la cousiuuie du |iais : et dit qu'en
son pais, quaud le rei(ueraut arrache
Vemprise de son compaigjiou, c'i'st iiour
la vie de l'un ou de r.uilre : mais, quand
l'on n'y fait que loucher seulemcmt, c'est
pour chevalerie. Sun|iioy luy res(>oudil
Toison d'or, que. Ii; sij:ueur de Teruant
avoit cuargé sou emprise pour chevalerie,
EMP
78
et que la coustume estoit de toucher a
Vemprise, quand on est présent, l.ors
s'avança ledict escuyer, et toucha a Vem-
prise du chevalier, en soy agenouillant
bien bas, et dit : « Noble chevalier je
touche a vostre emprise, et au plaisir de
Dieu vous fourniray et acompliray tout ce
que je saur.iy que désirerez de faire, soit à
pié, soit a cheval. . tU .Marche, Mém., I.
14, Michaud.) '
— Emprise a signifié de plus enceinte :
Que ladicte église dUssel soit de petite
extendue et amprise, tellement que les
paroissiens que a invseut y sont ne y
pouesoat oetro ne contenir . usemble.nic»,
Lclt. deL. XII, Arch. mun. IW<=J.;
Rouchi, emprise, entreprise.
1. EMPRisER, V. a., emprisonner, selon
l'éditeur des OEuvres du roi René :
Si en laissèrent atant le parlement et
dirent bien à eulx mesmes que s'ilz la
pevent trouver que ilz vengeront Bel Acueil
que elle emprisa ainsi faulcement. (Lk roi
Hen-é, Lia. dii citer d'amours espris, OEuv.
111, 141, Quatrebarbes.)
2. EMr>«isER, V. a., allumer :
L'on luy fist grand luminaire de torche»
emprisir. (l>eportem-:ns des François el Alle-
mands, 14o6-l492, .\lém. pour sefv. à Ihist
de la Fr.-Comté. 1876, p. 339.)
EMPRisioN, enp., anp., s. t., entreprise,
projet, engagement .
Eissi les orsuilz des félons
E lor pesineâ eiitpri.\i(ris
Savejt ester e abaissier.
(Be.'J.. D. de Nurm., II, 303U, Michel.)
L'eaprisioii, la covenance
Qu'a fait lluun al rei Je France
Sout tost Bernart.
(Id., il,., II, U498.)
Le fait, l'ovre e l'ententioa
Ne queus ierl Vemprision,
Ce ne li vont pas descovrir
Ne por vivre ne por morir.
(In., il,.. II. 31899.)
Conoistre li feissent la foie anprisioii
Dom il ne s'estoit mie consoillie? a Naimon.
(J. Bon.. Stt.i-., cxxvii, Michel,)
Bien virent qu'il ert chevaliers
Fins, failis, par^ai^ et entiers
El de 1res hante eiip'isioii.
(Ade.net, Cleom , Ars. 3U-2, f° 33''.)
Or verra se vous esl'-s de ^'r.int ctipri.'iion.
(In.. Baev. de Cuiniii., 331S. Scheler.)
EMPROP, enp., enpruef, prép., après :
Ne demora se petit non
Emprof ceste peticioa.
(G. DE S.iist-Pahi, il. S. itichel, 1-20.J, Michel.)
El enpruef li KahTilin
Venqui les aulre^ p ir enïin.
(rriiUn, 11, p. 38, Michel.)
— Adv., ensuite :
Enprof traient abaleslriers
E lur serginz et lur archers.
{ilort du roi Goniiond, 3U, ap. Roiff,, Chron. de
Mau'.k.)
Cf. Aprof.
EMPROFiTABLE, adj., profitable :
Et auxi lou [ler cy devant en h-z occupa-
tions del l'aisance de drap les lahorers
d'icelles ount esté chacez de (irendre
grande part de lour gages en espingez
76
EMP
EMP
EMP
ceinctz et auters emprofitables mercban-
dises desoubz tiel pryce que n'extende
pas al enteut de loiulx pages. {Slat. d'E-
douard IV, an IV, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
EMPROFoxDiR, V. a., creuser, appro-
fondir.
Et aveuc ce doibt emprofondir tous
nœufs graviers, qui lui seroient préjudi-
ciables. (1418, Cartxil. Ezechiel de Corbie,
!" 30, r» ap. Duc., Approfundare.)
EMPROIER, voir E.VPBIER.
EMPRONT, adj., qui est i la diepeaition:
Et vouz uutroei, madame ductrice, o sub-
til euging et sage estude, les chozes de li
sage home cerché, si que a vouz sont
empronl li raisonuable pnrlement de li phi-
losophe et li parole pleinez de gemmez de
li phylosofe et de li poète. {La Èpyslole de
Paul Dtjacone et Monache de Mont de Cas-
sino, a son très excellent et excellente com-
père et commère sieus de Bonivent. ap.
Wailly,E/em. paléogr.^p.-xw.) Lat. : Tibiin
promptu sit.
EMPROPOSER, cnp., v a., projeter :
ToQt si que m'oez deviser
0/ cale chosd etiproposee.
I Adebet, Cleom., Ars. 3142, P 23''.)
En soQ cuer ot enproposé
Que, quant il auroit espousé,
K'en .1. pays divers iroit
La on nus ne le conooistroit.
(ID., ib.)
EMPROVEMENT, - owement, - tiement,
enp., s. m., approbation:
Car le pays fst gaslé, si ne se asseure niant
An roy ne a sa meinie par son empruemenl.
(Fragm., ms. Oxf., Fairf 2i, f» 12 r°.)
E Yenpruement dil wast apend a nous.
[Year books of the reirjn of Edw. the first,
years xxx-.xxxi, p. 19, Rer. brit. script.)
Qu'il i eit une commune huche de lacom-
paignie du Pui, en la quele les reuiem-
braunces et les enproivemenz de la com-
paignie soient mis en sauve garde. {Le
Feste de Pui, Lib. Custum., I, 220, Rer.
brit. script.)
Soit le surpluis paie et restorré a la com-
paignie par le prince, e mis en commune
huche a Yenprouiement de la compaianie.
{Ib., p. 222.)
Ordines est et accordé en le dit parle-
ment que le dit aunage (des draps) purra
estre commys a ferme ou en emproicement
solonqz l'advis de le tresorer d Ei:-k|prre
purle temps esteant. {Stat.de llenr il Y d'En-
glet., an v, impr. golh., 13ibl. Louvre.)
EMPRUEMENT, VOir EmPROVEMENT.
EMPRUN, voir Empreu.
EMPRUNTAii.LE, anp.,s. {., chosB em-
pruntée :
Cellui qui tient hostelz, grans festes,
grant hutin, grans oultrages, grant mes-
nage d'anpruiitaiUes, c'e.'t folle largesse qui
defiuera a honte. (J. Dupin, Merancolies.
Are. 5099, f« 89 r») i
EMPRUNTE, s. f., emprunt :
Dp voir, trop ou peu qui emprunte
Sur son honneur blasme ou reproche,
Ja n'acquittera cette emprunte.
.(Songe doré delà PucelU, Poe», fr. des x»* et -ïti's
III, 2Î0.)
EMPRUNTEMENT, S. m., emprunt :
La dite finance estoit perdue avec elle,
qui estoit levée et cueillie par tailles, par
empnmteme.ns et autres exactions. (Mons-
TRELET, Cliron., vol. I, f» 242% éd. 1516.)
EMPRUNTER, vcrbe.
— Act., prêter :
Li abbes de Vileirs et li covenz enprun-
tarent a Mez dous cens livres de Meceains
lo conte Henri de Dous Pons et sa femme
madame Havy la contesse. (1212, cabinet
Du Fresne, Metz.)
Une granche ou maison en la dite mairie
qu'ilz louent, empruntent ou en font aucu-
nement chevanche. (1396, Champarts de
Beauce, xx, Arch. Loiret, Ste-Croix, 2'
lay., B 9.)
i — Réfl., se donner, en parlant d'une
femme :
Quand voyent jeunes pucellettes
Emprunter elles a requoy.
(ViLLOS, Gr. Test., XLVi, éd. CI. Marol.>
— Se masquer :
S'ai telle fois chantey
Qu'en reçoi
Por moi
Grant ennoi ;
Plorroie de cuer marry ;
Entre genz
Ai jeu et ris '
Démené, j
Ensi m'a[i] de beau semblant
Eiliprunteij.
(Chans., Poët. av. 1300, l. 201, Ars.)
EMPRUT, voir Empreu.
EMPTicE, adj., qui s'achète, acheté : |
Pourtant fut chassé Chamo hors de la i
cité, et s'en allèrent luy et ses gens dont il ,
avoit bien vingt mil, tant de ses parens l
que de ses empUees serviteurs et souldoiers.
{Orose, vol. Il, f» S'', éd. 1491.) I
— En terme de droit, constitué h prix j
d'argent : i
Devrait prouverla qualité desdites rentes !
qu'elles seroient emptices, et constituées I
pour prix d'argent {Ord. et Stat. du pays
de Liège. Nouv. Coût, gén., II, 973.)
Seniblablement tous cens et rentes
emptices en argent, a quelque pris que ce
soit, seront rachetables pour le pris de leur
originelle coiistitution, et en payant le
canuon a la rate du temps. {Ib., p. 974.) I
EMPTiciAi.,adj., qui regarde unhomme
acheté, servile :
Qui ne est point de condition
Serville ne emplicialle.
{Therence en franf., f».240'', 'Verard.)
EMPTiON, - cion, S. f., achat :
Et volons que les empcions etvendicions
que h dit home aront fait ou feront soient
faites par devant nostre castellain. (C'ft de
1259, Clermont, Richel. 4663, f" 103 v«.')
Garandise que les clers appellent empcion '
est de la chose vendue conduire et livrer
par le vendeur a l'acheteur. (Bout., Somme
rur., l' p., f« 56% éd. i486.)
Et de Flandres la grant finance
Fu aportee au conte bon.
A cause de ladicle empcion.
Chron. de VAbb. de Flore/Te. 733, Mon. pour serr.
à l'hist. de Belg., I. VIII.)
I Par cm/)(iO?i, donnation, ou autre trans-
port. {Coust. de S. Quentin, lxxxiv, Nouv.
Coût, gén., II, 528*.)
I Emption et vendicion. (AiiYOT, Œuv.
\ mél., IV, 287, éd. 1820.)
A Ivory, canton de Salins, on dit : à ma
malemption, pour signifier à mes dépens.
J Au Cernans on dit dans le même sens
mésemption.
EMPUANCE, s. f., puanteur :
I Quatre tonneaux de viez vin qui tour-
noient en empaance. (1377, Arch. JJ 111,
I pièce 244.;
1. EMPUER, adv., dehors, en dehors :
Dont s'est anemis en lui mis
U c'est par dellaute de cuer
K'il m'a ensi yetee empuer.
(L'Escouffle, Ars. 3319, f 10 r°.)
I Cf. PCER.
2. EMPUER, verbe.
— Act., empuantir :
Pour la dite place clore et édifier pour
ce qu'elle estoit vacante en reculée, et que
les enfants,autresgens et bestes y faisoient
ordures et punaisies qui empnoient ledit
puits. (1403, Bail d rente d'une place, rue
au Lin d Orléans, ap. Le Clerc de Douy,
t. I, f» 223 r», Arch. Loiret.)
— Neiitr , être empuanti :
Toute l'englouture empuoil
De la fumée k'en issoit.
(De S. Jehan Paulu, Richel. 1353, f 423''.)
EMPUES, ampues, anpues, ampuis, em-
puees, adv., ensuite, après :
Et li viez Clarembaos an fn si adolez
Qu'il ampuis ne lava ainz .[lu. mois passez.
iParise, 733, A. P.)
Anpues fu tiel le coup que cil versa as cemin.
(Prise de Pamp., 1001, Mussafla.)
Mes la lance se brise, ampues fortment se plie.
(Ib., 1H9.)
Je lesse a la famé Jehan mon fils que il
aura la plus grant couronne et le plus
grant cercle que j'aye. Item a Marie ma
fille quatre de mes plus belles couronnes
empuees et six de mes plus beaux ceve-
lets. (1329, Test, de Jeanne de Bourg.,
Mart., Anecd., I, 1377.)
— Conj., après que :
Ampues easent ces trois celé giant trapasee.
(Prise de Pamp., 3628, MnssaBa )
— Cependant, pourtant, néanmoins :
Ampues veut je, dist Zarlle, oir velre latin.
(Prise de Pamp., 2459, Mussafla.)
EMPUGNÉ, adj., impuni :
Lesqueles choses ne voulons demeurer
empugnees. (1332, Arch. JJ 68, f» 3 v°.)
EMPUGNER, V. a.. Combattre :
Toutes les vertus des cieulx, et tous le»
sains ordres des beneures esperis, force
de la seigneurie contraire, reprenes et
empugnes ceulx du ronganl ennemy, puis-
samment me deffendes. (Chasse de Gaston
Pheb., ms., p. 386, ap. Ste-Pal.)
EMPUISEMENT, S. m.?
Empoisement, empuisement, empoison
nemenl. (Alector, f 35'' éd. 1.Ï60,)
EMP
EMP
EMP
Lire l'ex. entier à Empoisement.
EMPULENTER, - ulleuter, - ulanter,
- ullanter, enp., verbe.
— Act., empuantir, rendre puant, in-
/octer :
Par les narines jecloil fen
Qui lout empuUrittoit le lieu.
(Wace, Vie de Sic Margner., p. 107. Joly.)
E sue de si grant pooir
D'une sueur si très puante
Tout le raouslier en enpuUente.
(G. BE CoiNCi, Mir.. ms. Sois»., t" l'O"'.)
Es sentines d'enfer pnllentes
Seras puUens enpullentez
Pour tes pnllentes pullenlez.
(Id., ib.. P 5i', et ms. Brux., f° 52\)
<;ar son corps, qui estoit raoult bel et avenant.
Devint si très niesel et tant forment puant
Que lonz cens d'eotour li aloit enpulentant.
(Dit des Aneles, Jub., .\ow'. Rec, I, 3.)
'- Fig. :
L'arae envenime et enpuUente.
^0. DE CoiNci, ilir. de JV.-C, mi. Brui..
f° 93\)
Luxure l'orde. vil, puUenle,
■ Qui le cors soille et rmpuHente.
(/)« Monacho in /lumine periclitato, 409, ap. Mi-
chel, D. deXorm., t. III.)
— Réfl., se souiller :
De la pullenlé t'enpuUentes.
(G. BE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., i" 52".)
— Empulenlé , part, passé , infecté,
souillé :
De sa bouche ist nue si grant famée,
Trestole l'ot en fn enpullentee.
iBal. d'Aleseh.. var. des v. 6-291-6501, ap.
Jonck., Guill. d-Qr.. II, '29i.)
Tant li promet et tant li done
Qu'il est couchiez el Ut puant
Ou ont conversé li Iruant,
Tant qu'il est toz etipnllantez.
(De quoi lienent li trailor et li mauves, Richel.
1910-2, t» 34 r°.)
Si estoit li cites si empullentee c'orisous
ne pooit amont monter. {Citron. d'Ernoul,
p. 217, Mas-Liilrie.)
Por ce est si empulantee
De Ion feu toute la contre.
(Bible, liichel. 763, f 216''.)
Ne doit passer point les pelis s'iiz ne
sont blans, secs et non empttlentes. (1410,
SI. de la drap, de Chauny, Arcli. de
Chauny.)
EMPULENTiR, V. 3, euipuantif, infecter:
La puenleur qui de leur ventre yssoi
L'aer et les lieux tous empulenlissoil.
(0. DE S. -Gelais, Eneid.. Richel. S6I. t° 27''.)
Boucz vils et puantz qui toute la mon-
tai^ne empulentissoient. (C. Mansion, Bi-
hlioth. des Poet. de mêlant., f» 45 r», éd.
1493.)
... Y moururent grant planti^ de che-
vaulx, dont l'ost estoit moult fort empu-
lenly. (.Monstrelet, Chron., I, 94, Soc. de
l'H. de Fr.) ' ' '
EMPUNAisiER, - oysier, - ter, enp.,
verbe.
— Act., rendre pnant, punais, infecter,
corrompre, souiller :
Et envoioient par leurs engins chevaux
mors et bestes mortes et puans pour euli
empunaisier. (Froiss., Chron., Richel. 2641,
f° 54 v°.)
Mais vouloit que tout fut ars, non pas la
cité empunaisier. (In., ib., Richel. 264S,
f» 103».)
Car aullrement il enissent esté tout mort
et empunaisiet sans merci. (lo., «6., II, 26,
Luce.)
Et fut la repiou toute empunaisee de la
pestilence du fier. (Sym. de Hesdin, Trad.
de Val. Max., f° 81=, éd. 1483.)
Si ouvry la gueule lors (le serpent), et
tant comme ilpeutalener et souffler s^ctn
feu et flambe si que tout fut le rocher etn-
punaisié. {Ren. de Montaub., Ars. S072,
f" 37 V".)
Empunayser le monde des puantes exha-
lations de leurs pèches. (F. de Sales, Au-
torité de S. Pierre, ms. Chigi, f» 21'.)
— Empunaisié. part, passé et adj., in-
fecté, corrompu, infect, puant, punais :
Que lesdites boucheries soient tousjours
corrompuz et empunaisiez. (1391, Arch. JJ
141, pièce 97.)
Ne hantez pas la, car l'ayr est empunaysé,
infecté, or empoysonné. (Palsgbave, Es-
claire., p. 591, Géiiin.)
Troyes, orapunaKer, empester. (Gboslev,
Vocab. Iroyen.)
EMPUNAisiR, - ezir, verbe.
— Act., empuantir, infecter:
Sordido, das,emp«)!«!Sîr, ordoyer. [Gloss.
de Salins.)
Quant a ceux qui sont chancis, je suis
d'opinion que s'ils sont foibles beaucoup,
qu'on les oste du tout du vaisseau, afin
qu'ils ne le pastent et empunaisissent. (Bel-
LE-FoK., Secr. de l'agric, p. 96, éd. 1371.)
Fay l^n vilain, tu m'empJiiiezirûs.
(J. DE Baif, Eclorpies, XII.)
Quelque jour on vous empunaisira. (Cho-
lieres, Apresdinees, p. 161, Lacroix.)
— Au sens moral :
Envieux, les usuriers et les luxurieux qui
aujourd'huy castent et empunaisissent les
maisons, i.î. Bouchet, Begnars traversant.
f» 17, éd. 1522.)
Les Rhodiens se sont effeminez après une
infinité de délicatesses et mipnotises qu'ils
en ont empunaisi\es Siciliens. (Cholieres,
Apresdinees, vi, t° 210 r», éd. 1587.)
— Réfl., se corrompre :
Il faut retrencher la maladie, de peur
que de la puanteur d'icelle l'air s'empunai-
sisse. {Hist. Maccar. de Merlin Cocc, p. 147,
Jacob.)
— Neutr., dans le même sens :
Par ce que ces deux espèces de métaux
sont vénéneuses de leur nature, et font
tourner et empunaisir soudainement l'eau.
(Du Fouilloux, Vénerie, f» 8 v, Favre.)
— Empunaisi, part, passé, infecté, in-
fect :
Duquel l'eau vile, orde, empunaisié,
Gasle l'Europe, Affrique et toute Asie.
(J. LE Maire. Compte 2' sur la naissance de dame
Yerolle. Bibl. elz.)
Vents emptinaisis. (JoD., QEuc. tnesl.,
f» 139 V», éd. 1383.)
— Au sens moral :
La chair humaine tant corrompue et em-
punaisie de péché. (La Ttioison d'or, vol. u
f» 139 r".) '
EMPUR, voir Pur.
EMPURE, s. f., employé dans la loc. S.
Pierre des empiires, S. Pierre-ès-Lieiis :
Devant la Teste Saint Père des empures
(31 juill. 1277, Môt.-Dieu d'Angers, B 24"
f" 11, Arch. llaine-et-Loire.) '
EMPURÉ, adj., qui n'a que sa chemise :
Aussi tost muert uns emmurez
G'tiiis en ST chemise emplirez.
(Watp.iquet, Despit du monde, 163.-Sohcler.)
Ce mot est formé d'une façon barbare
pour la rime. Cf. au mot pur la locution
En pure.
liMPlSTÉ, voir E.'UPCTÉ.
EMPUTÉ,- uslé, adj., empuanti, gâté :
Ce ma bouteille estoit amere
Et que le vin fust empiisle.
{Mysl. de S. Cleiii.^ p- ai, ADel.)
kvi>'«-tkment, s. m., dénonciation, ac-
cusation :
Comme ledit blé estoit ainsi uiussié,
vindrent audit buisson par emputement ou
autrement trois gens de guerre. (1447,
Arch. JJ 179, pièce 137.)
Accusation, ou dénonciation faicte a la
justice ou au magistrat, emputement. (R.
Est., Diciionariolum.)
E.MPUTER, amp., V. a., imputer, accu-
ser :
Amputare, amputer. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
Thibault d'Orenge dit qu'il avoitcongneu
charnelement la famé Jehan Connivet, et
si estoit marié, et que il Vamputeroit d'of-
fice a Sens. (1404, Arch. JJ 159, pièce 27.)
Icelle Ouillemette cmputa aux Anglois...
de Sainte Suzenne le père du suppliant, et
leur dit qu'il leceloit les François et les
entrenoit a son povoir. (1437, Arch. JJ
189, pièce 134.)
— £jnpM<é,part.passé,accusé,calomnié :
Cil prostrés i fut empiileiz.
Qai tant fut riches et monteiz.
(llLTEB., li Testament de fane, I, 27o, Jub.)
EMPUTEUR, S. m., celui qui impute,
délateur, calomniateur :
Icellui conte qui estoit homme très rio-
teux, emptitcur de gens et tribouleur. eust
fait adjourner a ce jour le suppliant. (138Î,
Arch. JJ 122, pièce 177.)
Et quelque ung qui fut la, (ainsi comme
emputeurs souvent rapporleut) luy va dire
qu'il estoit en la cité de Peneste pour s8
sauver. (Orose, vol. II, f» 96^ éd. 1491.)
Guillaume Bernard,.... homme empuleur,
sedicieux et plain de mauvais langaige.
(1480, Arcli. JJ 209, pièce 176.)
Las ! quel dangier de fauli accusatears,
Meschans ijarçons et mauvais emputeurs.
Qui vont dire mensonRHs aux seigneurs.
(Maiitial, \igil. de Ch. VII. i" 03 v°, éd. U93.)
Pcrquisitor,' ung empuleur. (R. Est.,
rhe.<.)
Délateur et dénonciateur a justice. Em-
puleur, mouschart. (ID., Diciionariolum.)
78
EN
EMPUTiNiiR, enp; V. a., souiller :
ne Dieu cioa ciel vous soit il pardooé
De chesl vielart que m'aves asumé
Qui loot arnil mon lil eupiiliiié.
(G. d'IlanMone, llicliel. -2j51R, f" 2 r .)
EMPUTRE, enp , arlj., pourri :
Lorsî e enpnlres e enpo'..
(Bex., D. de Norm., U, T-201, Michel.)
EMQUISON, voir E.NXHOISOX.
EMUNCTioN, S. f , ce qui découle des
narines quand on se mouche:
Les emnnctions ùe- ""^'L^'/f,":?'^ "'
hist. salut, olprof., Ars. Solo, i lo r .)
EMUSEUL, S. m., mouchettes :
Et il fisl septlaiinternesod WnT emuseus,
elles vaspenx dont les lauiUnni.-f esloieiu
mu-sclieps lut (il' très uet or. (Ilible, Exod.,
xxxvii, 23, Ricbel. 1.) Lat. : emuiietonis.
EMUTILER, voir ESMUTILER.
ElIUTULACION, VOir ES.ML-TII..VCION.
EMYilLER, V. a ?
Mareschaus seguians et emyolans clie.
vaulxes mes. (Acl. consul., 1440-56, Arcb.
mun. Lyou, BB 5.)
1. EN, an, em, ein, ain, in, e, préposition.
En marquant le repos, la situation :
1» Le repos dans le lieu, et équivalant
à dans, d, sur :
Ciim leaimns e le Evanaelin. et si cum
diste leEvangelio. {Frarj.de VaUnciennes.)
Suî UD olive est descndui en rumbre.
(fto/., 25" 1, Mùller.)
Reci moi an ta compaignie.
(Wace, Conception, Br.l. Mus. adJ. l.'iGOS,
f° n^.)
Cil conçut Anseys en la fille an vachier.
(J. Boo.. Sax., IV, Michel.)
lerl ja en espérance d'avoir molt riche don.
(Rom. d'Alex., Richel. 79-2, f» 138''.)
Maintes bones genz de Borgoigue dont li
non ne sont mie en escrit. ;Vii,leh., 45,
Wailly.)
Et pioient Dameilien, le roi de majesté
Que il leur lest en eus co.çoivre ei enjen Irer.
(Gui de Uuuro., 4019, A. P.)
Trestnle nue en sa clieinise
Au feu liée la lenoient.
(Chrest., Ckcv. aulyon, 48U, Ilollaud.)
Tant com il fu an celé rage.
(ID.. 1*., 2863.)
En la compaignie des sainz
Soit vostru ame.
(iD., il)., 1293.)
?^e l'ai ore an ma baillie.
Ud., a., 1227.)
Tant qu'il fust anquos en sa force
De U apeier molt s'eslbrce.
(iD.. ib., 3043.)
En son esou l'emporte.
(lo., ib., 4053.)
AnJureit sont an lor malice.
An lor pechicl et an lor vice.
{Dolop., 1338, Bibl. clz.)
Car m:cus me vient user loule ma vie
En raju joli souvenir.
(RicH. DE FouRNivAL./a Panthère d'amors, Richel.
24432. f IGU''.)
EN
Quant je l'cnconlre en la voie an venir.
(iD., th., (° 1641'.)
Ja de fere vostre servise
ÎVe Irovercz rn moi faintise.
{Guill. d'EiujIel., ap. Barisch, Chrest.. col. iSO,
-1' éd.)
A penre cliascun an em molin de Mai-
dlercs (1243, Pont, Fiefs, 1, 73, Arch.
Meurthe.)
Ainz sui loz tens en paine et«« porchas.
(Le CuAîTELAi.v DE Cocci, CAaiw., xi, Crapelet.)
lit an boni dou tertre vit seoir nn roy
plus bel des antres, miex vpstu et miex
paré en un tlirone d'or. (JoiNV., Si Louis,
xciv, Wailly.)
Dieu morut en la croix. (Id., ccxcir.)
Ne ne sera trouvé que li diz religieus
les tenesaient en prison. (1303, Arcb. J
i030, pièce 28.)
Pour rente annuelle que l'église prant
cbasc'an le jour de S. .\Iar; l'evaugellsle...
en et sur les maisons assises ... 1.378,
Compl. (tes annioers. de S. Pierre, f° 90 v»,
Areli. .\»be.)
Il falloit avoir les reins ceints, des pieds
en ses souliers et une main en son baston.
— Il se reprit incontinent. Eli bien ! dit il,
des snuli.Ts en ses pieds et nu baston en
sa main. (.Marg., .Vohw., xi, Jacob.)
Estndier en médecine... en lois. (Rab.,
I. Il, c. S, éd. 1364.)
Jamais je ne me suis alambiqué le cer-
veau a lire en Ronsard, Bail', et autres qui
composent a leur mode. (Lariv., le Laq.,
II, 2, Ane. Th. fr.)
Je vous feray le plus misérable 'homme
qni soit aujourd'huy en Haris. (In., ib., II,
3.)
Ah ! Dieu ! est ce la façon de faire en
Paris ? (lû., le Morf., v, 1.)
<;e?t I spagnol l'i'ust déshonorée et
honnie en Naples. (Fr. dAmbois., les Nea-
pot., m, 11, Ane. Tu. fr.)
Armel en teste. (Amïot, Vies, Pericles.)
Il mescontenta sa noblesse, qui l'alla,
I d'un cœur franc, saluer en Avignon. (Pasq.,
I le»., XIV, 2.)
I Les soldats du seigneur Pierre u'avoient
souliers en pied, pour les avoir usez parmy
les montagnes. (Mart. du Bellav, JUein.,
1. X, f» 332 r», éd. Io09.)
I J ai aussi advis comme lesieurde Brèves,
qui laisoit ey devant mes a£f lires en Con-
stantinople, et auquel j'ay donné charge
I d'y résider pour mon ambassadeur, y a
i esté fort bien reçu de ce seigneur et de
ses minisir.s. (I.Ï73, Lett. miss.de Henri IV,
[ t. 11, p. 832, Berger de Xivrey.)
I Oc alloit, dicl on, aux autres villes de
I Grèce, cliercber des rlietoriciens, des
! peintres et des musiciens; mais e» Lace-
( demone des législateurs, des magistrats et
j empereurs darniee. (.Mont., Ess., I, 24,
f" 53 r», éd. 1388.)
1 Les créoles des Grandes-Antilles disent
I encore eu et non d Haïti.
1 — En aoiron, aux environs ; voir En
AVIRON.
— En derrière, par derrière :
De dire mai en derrière.
(GuiOT, Chans., y, 40, Wolfart.)
— En pardevers, du côté de ; voir Em-
PARDEVEIIS.
EN
— Équivalant à sur dans les emplois
particuliers qui suivent :
En piez se drecet, si li vint contredire.
(Roi., 195, Millier.)
Gagemer s'est en pi^z levez.
(Marie, Lai de Gugemer, 839. Roij.)
Se leva en piez Coenes do Bethunc. (VlL-
LEU., 144, Wailly.)
Li contes de Montfort se mist en ge-
nouls devant le roi. i,Froiss., C/iron., II,
203, Luce, ms. Amiens.)
Qui estoit en jenonlz et a mains jointes
devant le roy son père. Jd., ib., IV, 179,
Luce.)
Mais incontinent ressaillist en piez et
Trovlus retourna sur luy. [hloire de Troye
la grant, ms. Lyon 823, f- 62''.)
2» Le repos dans le temps, la durée,
équivalant à dans, pendant, durant :
En eps ccl di.
(Passion, 417, Diez.)
En orer (vesqni) «t « versillier.
(Perceval, ras. MoUpelliur H 24^, l" 2D5'.)
En la Penlecosle, en eslé,
1 aveit li reis si'jurné.
(.Marie, Lai de Lanval, 11, Roqfc.)
0 les coatiaux qni sont Irenchant
Mou père ocistrent en dormant.
(Rom. de Thel/es, Richel. 60, P 11=.)
Ktn moix de oct''mlire {[i\9. Rentes de
Vecclese de Sainte lloull. Vil, Arcb. Meuse.)
.Ain ma présence estaublie. (1273, ib., X.)
Aint ont les doiz au prendre nuvers et desnoez,
Et en rendre les ont crampis el engluer.
(De Triade et de Yenin. Jub., \n.iP. Hee., I, 36i.)
Mirent six jours en venir a Damiete.
(MÉN. DE REI.MS, 132, W lilly.)
Car il avoit estet haclielers et saudoiiers
en son venir eu Lonibardie . (Froiss. ,
Chron., I, 353, Luce, ms. Amiens.)
Cependant qu'ils e-toient en plaisirs
amoureu.x et propos gr.icieux, le mary ar-
riva. (Lariv., Facet. Nuicts de Strap., iv, 4,
Bibl. elz.)
— En devant, adv., auparavant ; prép.,
avant, antérieurement à; voir Endbvant.
— En es le pas, en es l'ore, aussitôt, sur
le champ ; voir Es.
— En prof, après, ensuite ; voir Emprof
— En la parfin, à la fin ; voir Parfin.
— En un tenant, de suite ; voir Tenant.
— En ce que, pendant que, au moment
où:
Et en ce qu'il vindrent près, si voient une
prant bataille de .m. chevaliers qui molt
durement se conbatoient a plus de .L.
Saisnes. [Artur, Richel. 337, f» 09».)
En ce qu'a se cuidoit relever... (Id., ib.,
f» 276=.)
En ce gn'il estoit en cesie pansée. (Vies
des Hermit , ms. Lyon 698, l" 4 r».)
En ce que li sengliers eiiteudoit a meu-
gler, SI s'endormi. {Sept Sag., ms. Chartres
620, 1° 23\)
En ce gu'il estoit eu la destraignance
de sa pensée. {Estories Rogier, Richel.
20123, f" 42=.)
Ainsi advii-nt en pou d'heure a Achilles
qui en ce qu'd regarda la façon de la pu-
EN
EN
EN
79
celle fut il embrappz de ?on amour. (Istoire '
de Trotje la grant, nis. l.yon 823, f" 74''.)
II
En marquant la direction, le inouve
ment : j
1» Le mouvement dans le lieu, équiva-
lant à dans, d, vers : I
Enlret en sa veie. si sVsi anhiniinez.
Ulol., 3C5, Millier.)
Vers EngletPrre passai il la niprsalsft.
Ad ces seint Père en ciinquist le chevage.
Qne nus requiert ça en la nostre marche ?
(M., 312.)
Cnnqnerrat li les terres d'ici qa>H orient.
(;*., 401.)
Hel'is passe onlre, si est entrez en Tyr.
(Les Loh., Ars. 3113, f° 12=.)
Q'il vînt en Baliilone a l'onzime jornee.
{Rom. d'Alex., Richcl. 25317. P 256>.)
En ceval nionle, prtsl l'escu et l'espié.
(liAiMB., Ogier, 8252. Barrois.)
L'amor qui en lui s'est mise.
(Chrest., Chei<. au hjoii, 1548, HoHand.)
Cis rois nous welt lolir noslre possession
Et cliachier en essil e^t antre rei^ion.
(liom. d'Alex., lUchel. 792, f» 138''.)
Lez princes de la terre meis de haut en bas.
(;*.. Ricbel. loOltl, f» 26T.)
Ensi fil la vile rendue en la merci le duc I
de 'Venise. (Villeh., 86, Wailly.)
One le trenchant de l'alemelle
Li embal tout en la cervelle.
(Rom. de Tlieh-s, [lichel. 60, f» 8'.)
Oni tonl entièrement a mis
Cner et co'ps en voslre baillie.
(RicH. DE ForRMVAL, la l'anlhere d'amors, Richel.
2.il32, 1° 163M
Si descent a pié, il et si compaignon, et '
meteut lor cbevals en loing. (j4r(ur,Richel.
337, f» 89'.)
De prendre damoifele en murtre et en i
rppoft et de meire niaia en lui estre son i
gré. (Lancelot, uis. Fribourj:, 1» 13=.) |
Nous alanips an Ansone. (JoiNV., S. '
Louis, xxvii, Wailly, 1874.)
Poge dit avoir vpii un cheval, qui entra
en (Joustaiice riur.uit qu'on y lenoit le con-
cile. (G. BoL'i.HKT, Serees, xi, éd. 1608.) i
— Enjusqu'à, jusqu'à : !
Kil saiclient ce k'est ke lor fait et an
jo^ç'ai ou il doient e?liindre l'anconiance- .
me\ de lor eshide. (Li F.pislle saint Ber- ,
nard a Mont Veii, ms. Viiduu 7i, l" 69 r°.) ;
Des Poloysie oi j!is9J(C>:n Luccnay.(lï60, 1
Cart. de l'év. d'Aulun, r p., lxvi, A. de
Charmasse.) |
— Cheoir en baston, venir à la portée I
des armes :
Com il manarhe Chariot le fil Kallon
De lui ochire si li chiei en boston. I
(Kaimb., Ogierj 7211', Barrois.)
— En marquant le changement d'élat : [
Si qn'^n pièces Tola ma lance.
(Chrest.. CIhv. au lijm, 530, Holland.)
Et quaot ses plaies ont vcues i
Si relorne la joie en ire.
(Erec, -4197, Zeilschrift de Haapt, t. X.) |
— En lieu de, au lieu de :
En lieu de ces trois nos ont mises.
(GuiOT, DMe, Mil, Wolfart.)
Et la clef soit en leu li'oslages.
(Rose, 2003, Mcon.)
2° Le niou\en]ent dans le temps :
Cnnqnis l'aïrat d'hoi cest jur en nn meis.
(Roi.. 2751, Mûller.)
De cel jor en .\l. ta li respiz ilonncz.
(Rom. d'Alex., Richel. 792, P 138''.)
Souvent, de jor en autre, lor fait asaul livrer.
(II:., Richel. 15093, f 45".)
Il ne cuidoient uiie-que il eussent la vile
vaincue en un mois. (Villeh., 244, Wailly.)
D'ni en .1. an. droit Toslre vole.
Desous ce piu
Si soiez bien malin.
(Le VicoNTE n'AcNOi, le DU de la lande dorée,
Richel. 24432, f" 25''.)
— En aptes, ensuite; voir Apres au
Supplément.
— En avant, dorénavant, à l'avenir,
voir Enavant.
— En des, depuis; voir Des au Supplé-
ment.
— En empres, ensuite ; voirEiiPRES.
— En jusqu'à, jusqu'à ; voir Enjusque.
— Eu esça, jusqu'à ce nioniont même ;
voir Es.
— En que, jusqu'à ce que :
L'eu lye bien le sak enke soit pleyn.
{Proverbes de Fraunce, ap. Ler. de Liucy.)
3» La direction d'intention, le but :
Tote s'enttnte e son pocir
Ert en aquerre or e argent.
<Ben., D. de JVwm., Il, 27S29, Michel.)
En ceste suspirout Locrin,
En ceste out Venus mis sa Un.
En ceste estoit toz ses lalenz,
En ceste aidoit ses cuers dedenz,
En ceste lleiujssoit sa rage,
En cesle ont lerraé siin corage.
(Bfid, ms. Munich, 2i09, Vollm.)
En l'hoonr de vos, nobles reis,
(Marie, iaopel, t. 1, p. 44. Roq.)
Quant nos en son service avons mis nostre entente.
i,Rom. d'Alex., Richel. 15095, 1' 24S r°.)
Car tous ert ses curages en lor bons aemplir.
(lù., Richel. 243tit!, Meyer, Remania XI, p. 269.)
Car je met mon eaige en vos servir.
(PiEREKi.NS, Chans., ms. Berne 389, f" 86 r".)
Maint on[t| mis Itur temps et leurs cures
En fables dire et adventures.
(Alart, (.'"' d'Anjou, Richel. 765, C I r°.)
Et j:e sui celé qui vos otrui et cucr et
cors et vùleulè en votre srrvise et e» votre
comaudemeut. (^((«r, Itichel. 337,1° 218^)
Bien sai qu'e» vous amer n'ai droit.
(Le Chastelais de Cooci, Chans., m, Crapelet.)
Et resemble le lion qui va en proie. (Li
prem. liv. Salemons, ms. Berne 590,1» 986^)
— L'objet :
Rollanz me forfist en or e en aveir.
(Roi., 3758, Mùtler.)
f-il qui tel murtre faisoit n'avoit droit cji
terre tenir. (Villeh., 224, Wailly.)
En la rrgle saint Benooit
Ont il mespris.
(GiaoT, Bible, 13S8, WoUart.)
Et crées en Jhesn,
(Gui de Bourg., 3333, A, P.)
Bien creanz en Dieu, (Mén. de Reims,
7i<, Wailly.)
Car vous ne vous pories niie miens ma-
rier en millor dame ne eh^ en meillor che-
valier. (Arltir, ms. Grenoble 378, f° 71.)
Aut.int a t elle en mes enfants comme
j'en ai. (Fnoiss., Cliron., 11, a, 222, Bu-
chon.)
— Equivalant à en qualité de, comme :
IS'i lessiez la tesle an gagrs.
(Chrest., C'/icr, au lijon, l:i30. Holland.)
Qui as paieos en vail en raessagier.
(Fiernbrtts, lvi, c, 2, Beklier.)
Tenir em fief. (1253, Ch. des Compl. de
Dole, 4 , Arch. Doubs.)
Si avons Dieu en aji:e el il ne l'ont pas.
(Mén. DE Relms, 41, Wailly.)
Il vous en dourout tant comme il vous
venra en grei. (lo., 84.)
Li evesques de Chaalons... beney en
abbei mon signour .lehan de Mimeri.
(Joi.Nv., SI Louis, cxxxvi, Wailly.)
Qui' il avoit pris a rente, en fié, et em
perpétuel héritage. (C/(. de 1321, Estrée,
Areh. Eure.)
En monstrant que l'eelcciltm laicte de
Urbain en r'<i|)e. après la mort de Grégoire
onziesme, lut juste. (Juv. DES UhsINS, //('«{.
de Charles VI, au 1381, Slicbaud.)
Viniirent en armes dir,; qu'ils tueroient
tout, s'ils u'avoieut en pape un Romain.
(iD., i6.)
Et se fit ledit Charles couronner par
l'ordounaiiCe de Urbain en roy de Sicile.
(ID., ib.)
Et le couronna en roy. (Id.,(6., an 1382.)
Aiusi qu'elle (Jeanne 1", reine de Na-
ples) lissoil un cordon de soie, le roi André
lui demanda a quoy estoit bon cet ouvrage?
Pour vous eslrangler, répondit elle en se
souriant: parole que le niury tourna en
risée, qui sortit loutel'ois sou "effet. (Pasq.,
liecli., VI, 27.)
— Avoir en hé, concevoir de la haine
pour :
Li uns de Salesbire, ke li reis oui en lié.
vGarn., Vie S. nom., Riihel. 13513, f° 10 r°.)
— Cueillir en hé, en haine, prendre en
haine ; voir Cueillir.
— Enchargier en /(OiMC, prendre en haine;
voir E.XCHARGIER.
— Melircen défais, mettre en interdit; et
flg., renoncer à, refuser, dédaigner; voir
Defois.
111
En servant à marquer la matière, la ma-
nière, l'instrument, le moyen, etc.
— 1» La matière :
Et letlra fayr en pargamin.
(Alberic, Alex.. 90, Meyer, Rec, p. 283.)
En rentes et in possessions. (Fév. 12.19,
Areh. Vosges, H, Flabemout.)
Une cedule en parchemin. Une cedule en
papier. (5 oct. 1428, Jnvent. des meubl. de
la bastide, Arch. P 1189.)
— 2° La manière, la manière d'être,
l'état :
7/1 figure de colonib volât a ciel.
(Enlalie, 25, Barlsch, Chrest.. col. 6, 3' éd.)
80
EN
EN
ENA
Terre major remaindreU cit repos.
(Roi., 60n, Mùller.1
Mes ce cornant pot avenir
One tu mon seifinor ofeis
Se an traison dpI feîs.
(Chrest., Chee. au lyon. 1-230, Holland.)
Si l'eptrangla en murtre. (Villeh., 223,
Wailly.)
Ce ne îiorroit eslre en nnle manière.
<RiCH. nE FoiiRMVAr., la Panthère d'amon, llichel.
24132, f° ISg".)
F.» lermes et en plors sonvcnt le baiserai.
(Berte, 207, Sclieler.)
Ne le fesoient mie en bonne foi. (MÉN.
DK Reims, 29, Wailly.)
Si luiveiiillicz prier en pitié qu'il veuille
avoir merci de nous. (Froiss., Chron., I,
I, 320, Buchon.)
Ulysses se Labilla en mercier. 11 porte
les clieveulx en Allemant. (Palsgrave,
Esclairc, p. 839, Génin.)
11 l'accoustrera en chien coiirtault. (RoB.
EsTIEN.NE, Lat. ling. Thés., Adnuitilo.)
— Dans des locutions adverbiales for-
mées ai-oo un substantif :
En bourgeoisie, bourgeoiseiurrit -, voir
ROURGEOISIE.
En chevauchons, comme à chevauchons,
jambe deçà, jambe delà, comme si l'on
était à cheval :
Et puis se met desor la planche en che-
vauchons et puis se traîne sus si armes
nnnme il estoit. (Artur, nis. Grenoble 378,
f» Oi-i.)
Eli demussons, en cachette ; voir Demu-
r.ONS.
En désire, en droite ligne ; voir Destre.
En cmble, furtivement; voir Emble.
En emblée, furtivement ; voir Embt.ee.
En foi, fidèlement :
Qni le service en foy maintiennent.
OlicH. nr. Fnor.NivM.. In Panthère â'amms. Itichel.
Îii32, f 161'.)
En pardon, en pardons, en vain, en pure
perte, gratis; voir Pardon.
En pièce, en pièces, dans une phrase
affirmative, dans quelque temps, bientôt;
'Uns une phrase négative, jamais, de long-
'emps, dans beaucoup de temps; voir
l'IECE.
En recelée, en secret, en cachette; voir
liBCELEE.
En recoi, en repos, en paix ; voir Recoi.
En reponiaus, en cachette ; voir Repo-
NAIL.
En lapin, en tapinage, en tapinois, en
cachette; voirTAPiN. Tapinagk, Tapinois.
— Avec un adjectif :
En apert, ouvertement, évidemment ;
voir Apert.
En bas, à voix basse ; voir Bas.
En basset, à voix basse ; voir Basset.
En belif, au travers; voir Belif.
En belin, en beline, de travers; voir Be-
LIN.
En haut, à haute voix; voir Haut.
En humain, sur celte terre; voir Hu-
main.
En recelé, en secret; voir Recelé.
En repost, en cachette ; voir Repost.
En roond, de compte rond, en tout; voir
ROOND.
En seri, tranquillement, en repos; voir
Sert.
En sordois, à la sourdine; voir Sordois.
En subit, subitement :
Lors en subit me prens a regarder au-
tour de mov. (Traict. di Salem,, nis. Ge-
nève 165, f» '262 r°.)
Nous en irons tout en suhit
Luy faire ancune question.
(Greban, ilist. de la pass., 14590, G. Paris.)
En tante, dételle manière; voir Tant.
— Avec un participe présent :
Cler en i
ant l'ad dit a Guene!an.
(Rot.. 619, Millier.)
En enbronr.hant fu li sengleis ocis.
{Girh. de SIeIt, p. 452, Slengel.)
Qne par la ne pnis je venir
A ce qa'en dormant ay veu.
(mCH. iiF. FocRMVAL, ta Panthère d'amors, Ricbel.
24432, f ir,r.)
En ramembrant sa valor a loisir.
(iD., th., f 1C4''.)
En estant, debout; voir Estant.
En oiant, de manière à être bien en-
tendu ; voir Oiant.
— Marquant la multiplication :
Paien s'adabent d'osbercs sarazineis,
Tuit U plusur en snnt dnblez en trcis.
(Rot., 994, Muller.)
— Équivalant à quant d :
Rois deit estre moult dreturiers,
En justice roides et fiers.
(Marie, Ysopel, t. H, p. 134, Roq.)
Simple en regart et de bêle manière.
(RicH. DE FouRNivAL, la Panthère d'amors, Ri-
cbel. 24432, f» 159».)
3" L'instrument :
En harpe, en viele et en gigue
Eu devroit en certes conter.
(Guioi, Bible, 209, Wolfart.'
4° Le moyen :
(Lettre) Et en ebrey et en ermin.
(Alberic, Alex., 91, Meycr, Rec.. p. 283.)
Li boeu fisicien loîal,
Li prodomme, li bien Ictré
Ont maint verai conseil donné ;
Maintes genz qui se desconforlent
En lor conseil se reconfortent.
(GuiOT, Bible, Ï643. Wolfirt.)
En langage grejois.
(Gui de Bourg., 1373, A. P.)
En son sarasinois malt bian l'a salué.
(/»., 2-G3.)
Cil les plaint et regrate an sarazenois gref.
(Floov., 319, A. P.)
5° La condition :
Am pris de dis livres. (1258, Possières,
Arch. Aube.)
Que cudes tu paaignier an ce que tu as
deguerpie la créance de nos deus ? (Li
Livres de Balaam, Richel. 988, f° 23o=.)
— En 0 que, à la condition que :
In 0 quid il mi altresi fazet. (842, Serm.
de Strasbourg, Lidforss, p. 1.)
En quant, en quanque, autant que ; voir
Quant.
En tant que, en tant comme, à proportion
que; voir Tant.
6° En équivalant à sous :
Por ce vos pri et vos comant
En poîne d'escoraengeraant.
(Wace, Conception, Richel. 818, f° 12'.)
7° En équivalant à d, au :
Ceste bataille seit jngiee en sun num.
(Roi.. 3278, Muller.)
La tierce foiz lor at doué
En nom de sainte Trinilié.
(Wace, S. Hicholas, 107, Délias.)
Par cel covent le recevrai
En non del Christ qui servi ai.
(lo., ib.. 315.)
En nom dau père et dau fil et dau saynt
esperit. (1281, Test, de Guy de Lusignan,
Arch. J 270, pièce 19.)
En fondu, avec l'article, sing. ou plnr.,
a donné les formes el, eu, u, eus, es, ez,
ens, ans, ons; voir Le.
Consulter sur la préposition En, G.
Raithel, Die altfranzôsifchen Prepoti-
tionen, i' Abtheilung, Guttingen 187S.
2. EN, voir Aine.
3. EN, voir Ent.
EN.VAGiER, enagier, v. a., déclarer ma-
jeur :
Quant il fu enaagies, il fist homage du
trefTons de l'iretage. (Beaum., Coul. dit
Beauv., c. xii, 11, Beugnot.)
Voulons et outrions que ce que li diz
Loeys fera en ce cas et en ce qui peut
appartenir y soit ferme et estable a touz
jours, aussi bien comme se il avoit vint et
un anz acompliz et passez, ou se il ettoit
du tout enaagiez de aage parfait. (1309,
Arch. JJ4S, f° 93 V».)
Comme bien et souffisaument enaaget.
(1310, Arch. JJ 47, f« 69 v».)
Nous ayt esté soupplié et a grant ins-
tance requis que ladite Polie, laquelle n'est
pas encores venue en son droit et loial
aage, nous vousissiens enaager et soupplir
ce qui li deffaut de son dit aage. Nous
cousiderans ladicte damoysele, laquelle
a passé onze ans, enaagons et volons... que
elle puisse ordrener et faire toutes choses
tout aussi comme se elle fust en l'aage de
quatorze ans. (1321, Arch. JJ 60, f° 140 r».)
— Enaagié, part, passé, âgé :
.xiili. vaches enagies. (1307, Mobil, des
Templ. du baill. de Caen, Arch. J 413,
pièce 29.)
ENA
ENACERÉ, adj., acéré :
En son piing lint le bran enaeerc.
(Adeh., Enfanc Og.. Ars. 3H2, F 79''.)
BNACoiNTEH, V. 3., mettre en rapport
avec :
A Ysenbart biel en esla,
Al roi Gormont Venacointa.
(Mouss., Chron.. Iin9, Reill.)
ENAFFAiRÉ, adj., affairé, occupé :
Qu'ilz ne soient fort erupeschez et enaf-
faires en cest œuvre. (A. Du Moulin,
Quinte ess. de tout, chos., p. 28, éd. 1549.)
ENAGIER, voir ENAAGIER.
ENAGRiER, V. a., aiguilloiiiier, presser,
harceler ;
Et Berars se trait fors, cui la morz enagrie.
(J.BoD., Sttx., ccxLvi, Michel.)
ENAGRIR, voir Enaigkir.
ENAGUiLLiÉ, - iiUiê, adj., en forme
d'aiguille :
Un comble enaguilUé, eschançonné et
vymé a estanchous enaguiliez en leurs
combles et bouques. (1416, Compt. de Bé-
thune, ap. La Fous, Art. du Nord, p. 181.)
ENAiGRER, V. a., irriter :
ChacnD luy nuist, riens ne luy esl alegre.
Tout Iny raessiet, et reconfort l'enaigre.
(A. Chvrtier, Deb. des deux fort, d'amour, p. 57'2,
éd. 1617.)
ENAiGRiR, ennaigrir, enagrir, enegrir,
tnnegrir, verbe.
—Act.,rendreaigre, énergique, emporté,
irriter, envenimer :
On ne porroit faucon si enaigrir
Pour héron prendre, ne vous en quier mentir,
Nefust plus aigres de Karahuel ferir.
(£«/■. Ogier, '2787, Scheler.)
Et encore piur n;iex lober,
Voiz enaigrist (la luxure), iex fait troubler
Et esmaet hayoe et discorde.
(Li Mariaget des fill. au diable, ap. Jiib., îlouv.
Rec, I. 287.)
Por son cliival eschafeir et enagrir.
(Hist. de Joseph. Richel. 2453, f» 294 v-.)
Exacerbo, ennegrir. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
Qui fut chose piteuse, laquelle enaigrit
et irritafort ceux de Paris, (juv. des Uns.,
Hist. de Chartes VI, 1411, IMichaud.)
Dont ils enaigrirent sur eux l'mdignation
de Dieu. (A. Chart., l'ICsper., OEuv.,
p. 320, éd.^617.)
Guerre mortelle s'en ensuyvit, qui, tant
fut enaigrye, que... (D'Auton, Cliron., Ri-
chel. o0>2, f° 77 V».)
S'il a quelque chose trop dure
A digérer, il l'adoucist,
Il Venaigrist, il la farcist
De sucre doui et d'herbi's finps.
(Bet.leac, la Itecuim., 111, 1, Bibl., eli.)
Tous les moyens que j'essaye.
Au lieu de me profiter.
Ne font qu'enaigrir ma playe
Et ces cruels irriter.
(Desport., Diane, I, Lxviii, Bibl gaul.)
Comme il faut donner vent, l'alloDRer, raccourcir,
(du chalumeau)
Le hastcr, Venaigrir, le feindre, l'adoucir.
(J.-A. oE Chavicny, Souspirs et regrets, p. 82,
éd. 1582.)
T. m.
ENA
Et en attendant cest heur, de faire cesser
selon la charité chrétienne toutes invectives
tant de bouche que par escript, qui nefont
Hn'enalgrir la plaie que nous devons
adoulcir par tous moyens, pour en faciliter
la guerison. (Fin de l'année 1o83,£pH. miss,
de Henri IV, l. 1, p. 617, Berger de Xivrey.)
Ta douleur, Cloophon, sera donc incurable.
Et les sages discours
Qu'apporte a l'adoucir un ami seconrable
L'eiiaigrisseul toujours.
(Malherbe, var. de la Consolation à M. Da Perier.)
— Réfl., s'aigrir, s'irriter, s'envenimer:
Plus doucement qne seraine do mer
Chantant trouvai bêle dame a devis
De ses amours, dont me sni enaigris.
(.Reeueil de Motels, 1, 279, Raynaud.)
Le vin vient a s'enaigrir. (A. Du Moulin,
Quinte ess. de tout, chos., p. 30, éd. 1549.)
Les choses s'enaigrissoyent. (Fauchet,
Antig. gaul., iv, 14, éd. 1611.)
Sa femme, je le recognois luy a joué de
très mauvais tours : n'a pas esté a sa vie
qu'elle ne luy ait tendu des embusches :
mais de s'ennaigrir de la façon qu'il fait
contre les femmes, les tenir ainsi sur les
rangs, qu'en voudriez vous dire ? (Cho-
LiERES, Apresdinees, ii, f" 46 v», éd. 1587.)
— Neutr., s'aigrir, s'irriter, s'enveni-
mer, s'acharner :
Trop enegrist moines et torne
Puis qu'il au BÎecIe s'en retorne.
(G. r>E CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f* 59^.)
Amis, dont est engenree
En vo cuer lel volentes
Qu'eslre cuidies refuses.
Pour ce que vous ai monstree
Chiere autre que ne voles ?
Mais se bien savies
Comment on doit retenir
Amant c'on crient de partir.
Entendre porries
One le fis par tel désir
Qu'enaigrir vous feisse en moi"amer.
Fins coers. ne veullies cesser,
Car ailloars que vous chierir ne puis penser.
(Chans.. ms. Montp. H 196, f° 389 r".)
Ilels genz si font enaigrir
Le chant de Dieu et les chançons.
(Ri'TEB.. Voie de Parad., 11, SI, Jubinal.)
Se li vaissiaus n'est purs, quanque tu i
mettras enaigrira. (Brun. Lat., Très.,
p. 370, Chabaille.)
Ce lor fist lor soif enaigrir.
(RoB. DE Blois, Pocs., Ars. 5201, 'p. 37".)
Mais les choses de jour en jour enai-
grissoient et s'enflammoient plus que de-
vant. (Juv. des Urs., Hist. de Charles VI,
1411, Michaud.)
Il leur déclara n'y vouloir pourvoir, que
premièrement l'afaire d'Aquilee ne fut vui-
I dé, et le cardinal Borromeo, en la pro-
I vince duquel est le dit eveché, presse sa
j sainteté de pourvoir au plutost de pasteur a
une Eglise de si grande importance, et
par ce luoyen, sans y penser, fait enai-
I grir S. S. contre ladite seigneurie pour
ledit afaire d'Aquilee. (D'Ossat, Lett. au
I Roy, S nov. 1584, éd. 1624.)
— Enaigri, part, passé, aigri :
Boire vins enaigris.
(Reclus de Mot.., de Charité, Bichel 15212,
f° in;; r".)
Vins enegris.
(lD.,î*., Richel. 23111, C 221».)
ENA
81
Enaigri durement es armes. (G. Chas-
tell., Chron. du D. Phil., proesme. Bu-
chou.)
— Empressé :
I La estoit cascuns enaigris
De mener grant joie et grant iieste.
(J. DE CoNDÉ, don Maring. de Uardem. et de Lar-
gesce, 90, t. 1, p. 281, .Scheler.)
en'aiguer, eneyguar, v. a., arroser :
E vos di qe les arbres qe font le pevre
se plantent e le enaiguent, et sunt arbres
domesces. (Marc Pot, c. clxxx. Roux.)
Pnnr eneyguar.... les tyncs au cellier de
Mous (1383, Compt. de P. Serrer. P'-'^"- ie
Montbrisson, Arch. Loire.)
ENAïQUEs, adv., aussitôt :
En la chiere volt on sovent
Enaiques ce ke li cuers sent.
(ROE. DE Blois, Poés., Riohel. 21301, t" .ïlC.)
enairir, voir Enarir.
1. EN.visE, eneyse, adj., commode, dont
on peut se servir ;
■Voille faire son vull loreyn redubler ou
reporiiiller, pur ceo qe il li semble bon
queyntes ou eneyses. {Lib. Cuslum., i, 78,
4S, Hen. m, Rer. brit. script.)
2. EN.AisE, aneise, anaises, ennaises,
enesses, adv., presque :
Kar snveot par les mains
Des malvais escrivains
Snnt livre corrumpnt
Et aneise perdut.
(Ph. de Tbaon, Cumpoz, 157, Mail.)
Il alsiment la mort, ki anaises a trestoz
est poine, amevet alsi com entreie de vie
et lowier de son travailh. {Dial. S. Greg.,
p. 5, Foerster.) Lat. : paene.
Si estorat en icel lin ki est diz Fundiz
une abie, en cui il estiut pères anaises de
dous cenz moines. {Ib , p. 9.) Lat. : ferme.
Cius Brandaines estoit bons de grant
abstinenche et nobles en vertus, et fu
pères ennaises de trois mile moigues. {De
Saint Brandainne le moine, Jub., p. 37.)
Lat. : fere.
Dont me laidi et fu enesses
Que me preisse a ses templiers.
(.Couronnement Iteaart, 1938, Méon.)
ENAissiER, - esser,\. a., placer sur des
ais pour exposer en vente :
Nul ne pourra enaissier draps tondus a
l'endroit, sur peine de soixante solz, affln
d'eschever toutes fraudes, et que l'en puist
mieux congnoistre quel le drap sera.
(1402, Ord., VIII, 308.)
Ne pourra nul enesser ne entabler drap
retrait, sur paine de cent solz d'amende
pour le drap. (1424, Ord., Xlll. 73.)
ENALEGRiR, enhal.. V. a., égayer :
Urake dit qu'il est ainsi.
Si l'en a moult enhnlegri.
(Parlon., Richel. 19132, f' 119=.)
ENAMAiLLÉ, - Ulé, - elé, esnamaillé,
anamalé, adj., émaillé :
Une double rose esnamaillez . (8 janv,
1375. Mand. de Jean de Lanc, Delpit, Doc.
fr. en Angleterre.)
Ferront tiels escochons et bien propor-
tionnez dudit nietall endorrez, gravez et
anamalez de diverses armes (1393, De
imag. et appar., Rym. vu, 798, i" éd.)
11
st
ENA
ENA
ENA
Portpais d'argent dorrez enamelez de
■vert. (1403, Ce jocaJ. elveslim. capellœReg.,
ib., VIII, 295.)
Une chatice ovec la patvn enamelez ove
la Trinité. (Ib.)
Une mirour d'arjrent enamaillé. (1313,
Invent, de Pierre Gaveston, ap. Laborde,
Emaux, p. 390.)
Une boiste d'argent enamillé. (Ib.) \
ENAMELÉ, voir EN.\M.\ILLÉ.
ENAMEMBRER (S'), V. refl., SB SOUVe-
nir : |
Euiproe ce que li cors fu enterrez, la
faine s'enamembra de son enfant et vint 1
eorant a sou ostel et trova son enfant en
la chaudere. (Vita Pair., ms. Chartres 371,
1» 82 -v».)
ENAMENER, enammeuer, v. a., amener:
Ladite nef fut investie et combatue très
asprement, et de fait par puissance prinse
et enammenee au havre du Crottoy. (G.
Chastell., Chron. du D. PMI., ch. lxix,
BUCUon.)
ENAUER, - eir, enaimer, anumoi-, ina-
mer, V. a., concevoir de l'amour, de l'ami-
tié pour, prendre en afTection :
Cnm il l'andil, si Vinamet.
(l'if de S. Léger, Bartsch, Chresl., p. H.)
Enamal.
(Lecture de .M. G. Paris.)
À enamee nne mescÏDe.
(Brut, ms. Mnnich, 315, Vollm.)
Si l'en a prit a enamrir.
(Ib., 19H.)
Qae Flonrle, sa seor, Godefrois enama.
(Cher, au cygne, i9i;i4, Reiff.)
Li reis Salomuu enamad femmes es-
tranges e de altre pais. (Rois, p. 275, Ler.
de Lincy.)
Trop doremenl Voit enamee.
(Dolop., 11050, Bibl. eh.)
Je Toi conbalre mon freire en celé pree
Kt mon amio ke m'aioit anatnee.
(Gir. de liane, Richel. 1448, f° 31''.)
La fille au roi m'a tant fort enamé
Qu'ele me doone canquc teul demander.
(Huon de Bordeaux, 6166, A. P.)
L'avoit si la roine en son cner enamf.
(Gar. de iloagl.. RLchel. 21403, f 3'.)
Deus ! cnm dnice aronrs est de Den a enameir.
(Poème mor. en quai., ms. Oxf., Canon, mise. 74.
t° -21 r'.)
Dont j'ai fait si cruel marcbié
Qaaot j'at enamé cest vassal t
(Gjb. de Montr., Yiolelte, 22-28. Michel.)
Bien par dedans son cuer le prîst a enamer.
(Brun de la ifonl., Richel. 1-270, f 39 r".)
Qn'une aalre amoit, quant premier i'enomay.
(Agnes de Nav., Bail., p. 20, Tarbé.)
Quant la meillor del monde ai enaimee.
((".UARDON DE Ckoisilles, Ghana., ap. Tarbé. Chan-
sonn. de Champagne aux iii« et xin'' t., p. 32.)
Si l'esgarda et enama.
(nAODE.s DE LA KiKERiE, Bartsc.h, Rom. elpasi.,
III, 46,18.)
Que sombre k'il ait esgardee,
Alors si forment enamee.
Que d'iluec partir ne ce puet.
(RoB. DE Blois, i'ufs., Richel. 24301, p. 548''.)
Ko jo TUS ai forment en mon qneor enamé.
(Horn, S39, Tar., Michel.)
L'ot tant chierie et enamee
C'a sa table la amenée.
(Hichars li biaus, 179, Foerster.)
ENAMERi, part, passé et adj., qui
éprouve un sentiment amer, aigri, irrité :
Li .1. as autres sont si enameris
Copent nasiaus et bras et noielis.
(Les Loh., Richel. 4988. f» 256'.)
Ert Tigereus li esperis
Qui tons tans est enameris.
(ilir. de S. Eloi, p. 21, Peigné.)
Selon M. G. Paris on peut voir dans le
second exemple le participe d'un verbe
enamerir, pour enamorir.
ENAMILLÉ, voir EnAMAILLÉ.
ENAMORÉ, - mouré, adj., aiguisé, aigu :
SoQ plain front, son cbief luisant.
M'ont navré
D'un dart si énamouré.
Que bien croi qu'il m'ocira.
(Recueil de Molets, I, 248, Raynaud.)
Cf. Amoré.
ENAMOURANT, p. prés . et adj., qui
donne de l'amour :
Tu embellis le Tisage
D'un vermeil énamourant (Bacchns).
(Print. d'ïver. p. 278, éd. 1588.)
ENAMouREEMENT, adv., avec amour,
avec passion :
Dont si enamoureement
Point l'amenre amonreusemeot
Que...
(Dils de Baud. de Condé. Ars. 3524, f» IC".)
ENAMOURE.MENT, S. m., passiou d'a-
mour :
Celles femmes parlementèrent ensemble
en elles merveillant comme ung homme si
garny d'aage et de sagesse feust surprins
d'amour de femme... Si tost que de loing
elles adviserent venir maistre Albert par
devers elles toutes ensemble proposèrent
d'icelluy recueillir et honnourer et fînable-
ment de parler avec lui de son énamoure-
ment. (L. dk Premiehf., Decam., Ricbel.
129. f 33 r».)
ENANCRER, verbe.
— Act., mettre k l'ancre, ancrer:
La nef Tristran est arivé,
El port senement est enancré.
(Tristan, t. 11, p. 95, Michel.)
Aucunez (nefs) en i avoit enancreez en
la mer qui s'enfuirent. (Godefroi de Buillon,
Richel. 22495, f° Sf.)
— Réfl., jeter l'ancre :
Les Normans... se enancrerent en port de
Edierne... (1292, Itelat. de die. hostilités,
Lett. de Rois, t. I, p. 398.)
ENANELÉ, part., enchaîné :
Le lîi Eslephene en unt mené
Par devant lui enanelé
j En Waterford la cité.
(Conquesl cfireland, 2631, Michel.)
' ENANGLER, enengler, v. a., resserrer,
mettre dans un coin, serrer de près, tenir
dans un coin pour ôter les moyens d'é-
chapper, acculer ; en t. de jeu d'échecs,
mater :
Li liens le roi fn forment aires
Quant il se voit si forment enangles.
(Raimb., Ogier. Bibl. Cos. Durh. V, ii, 17,f«72'>.>
La furent Saison enanglé,
Porce furent Ënglois clamé;
Issi les Bretons les clamèrent
Quant en Tanet les enanglerent.
(Wace, Brut, "293, Ler. de Lincy.)
Cil ont la tere recoillie
Oui a lor oes l'ont encovie;
Por te linage dont cil furent
Oui la terre primes reçurent.
Et puis estaient enanglé.
Dont il furent Anglois clamé.
Quant Vorliniers les eucauça
Et en Tanet les enangla.
(\b., ib., 14053.)
Toz les paiens a ensemble enenglez ;
Devant la porte, entre pont et le guez,
La les a toz ocis et démembrez.
(Aleschans, 1999, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Si les a prises toutes a orne (les gelines)
La ou il les vit enanglees.
Si les a toutes estranglees.
(Renan, IV, 13.t, Martin.)
Encontre un fust l'a enamjlee,
Ja l'oosl morte et eslranglee.
(/*., !•, 3171, Martin.)
Et a la parfin l'estransloient
En crotes ou il Venangloient.
(GiiART, Roy. lign., 221, Bnchon.)
Tant les chassent et tes enanglent
Qui les deveurent et estranglent.
(J. DE CoNDÉ, Dis des Lus et des bêches, Dinanx,
Trouv. Brab., p. 235.)
Par loups crueux et despilenx
Mes bestes trouvaisse estranglees
Et en grans ronsois enanglees.
(Pastoralet, m. Brux., i° 24 r°.)
Lors aulcuns bergiers envieus de la
royale vie des frères enanglerent Remus
seul et le fourdroiierent de pierres. (Fos-
SETIER, Chron. Marg., ms. Brux. 10511,
V, IV, 9.)
Finablement, Italiens et Picquars furent
enangles en un destroit de l'i.-le, ou ils
furent crueusement rompus et desconfis.
(J. MoLl.NET, Chron., ch ii, Buchon.)
— Réfl., se retirer, se cacher dans un
coin, s'acculer :
Dedenz sa chambre s'enangla.
(G. DE CoiMci, Mir., ms. Soisi., P 42''.)
Les galies ans nés assemblent,
El grantflo se yoal enanglaul .
(GciART, Roy. lign., 19234, W. et D.)
Pour chou est périlleuse chose
D'estre seul en sa maison close
Et de luy en ombre enangler.
{Remédia amoris, 1524, Koerting.)
Por li bien veoir m'enanglai
Delez Pitié en .i. requoi.
(WATRittUET, li itireoirs as dames, 310, Scheler.)
ENANs, euanz, adv., désormais, à partir
de ce moment :
Ne d'autre droit que il peussent enans
reclamer. (1273, Lelt. de J. de Joinu. ,Arch.
H. -Marne, Poisson.)
Eissi com ele dist le (ont enani.
(Ger. de Ross., p. 389, Michel.)
ENAP, voir Hanap.
ENAPROF, loc. prép., après :
Saciez e bien l'entendes ;
Devant les cinc kalendes
De décembre, en vertet.
Ne deil estre guardet ;
ENA
ENA
ENA
88
>'e enaprof le Ireis
Nonei de col si^l raeis.
(P. DE Th»d.v. Cnmpot. 315», Mail.)
1. ENARCHiER, V. 3.,- Cher, -cier.cour-
ber en arc :
De si 1res prant fes me carche,
Que toute l'eschine m'cnnrche.
{La Complainte dnuleuse, Hichel. 837, C 157 r°.)
Arcuare, enarcher. {Gloss. de Conches.)
— Enarcant, part. prés, et adj., courbé
en arc :
Les sourchiei par sanlant avoit
Flnarcaiit.
<A. DE LA Halle, Jeu Adan, Coassemaker, p. 300.)
— Enarchiê, part, passé et adj., courbé
en arc :
Viste ciere ot comme d'orguel (le cheval).
Col ennrcié et large nntroet.
(Amaldaset \d., liichel. 375. f» 3Î38.)
Sonrcilz ot a délié tret,
Ennrchiei, non pas bloi que brun.
(R. DE llOD., MerauyU, ms. VienDe, f l*".)
Le font ot bel et plein, sanz fronce.
Les sorciz brans et enarchiê».
(Rose. Kichel. 1573, f 8'.)
Sorciz enarchies.
Ver» eus qui restancelent.
(Poil. fr. av. 1300, IV, 14-27, Ars.)
Les eux a vers et enarchies sorcis.
a*., p. 1469.)
Que chacun marchant d'espicerie , et
d'autres avoirs de pois ait et tiengne bon
pois et leal, autre que ladite livre soutive,
adjusté au patron dou mestier, et ait
bonnes balences perciees entre le bras et
la langue sans estre enarchiees. (1312,
Ord., 1,512.)
Celle qui est appellee teste rengee, c'est
une teste qui n'est pas crochee, et est une
teste haulte et large enarchee, et n'y sont
nulles perches boeteuses, et sont les en-
doliers bien renges au long des perches,
et les perches sont bien ployees et enar-
chees par mesure sans estre accoutees.
(Modlis. f° 14 r», Blaze.)
2. EN.VRCHIER, V. 3., mettre en arche,
en coffre :
Chil cui richoise a-soashanohié
Et si haut fais a encarchié
De terre bien sera venus ;
Se del chiel a autel marchié
Bon a son avoir enarehié.
(Reclus de Moliens. de Charilé, Ars. 3460,
f° 22 r°.)
ENARDRE, vefbe.
— Act.j brûler :
Les nafrex font garir,
Les mon enardre. e les uns font foir.
(Th. de Kfnt, Geste d'Alis., Riche!. 24364,
f» 47 v°.)
— Réfl., se brûler :
I.i quens Renaus, comme renars,
S'estoit en sa prisson enars
(Ph. Mousk.. Chron., 22295. Reiff.)
— Neutr., brûler, être brûlé :
Turnez sui en ma miserie, cum enarsist
estez parmenablement. (Liv. des Ps., Cam-
bridge, XXXI, 4, Michel.)
Cant li fel hom s'eaorgaillisl
Li piivres enart et briiist.
(Lib. Psalm , u, p. 267, Michel.)
Les bonues choses ki faites sunt de si
ardent amor en celui ki les fist, si enar-
dent tout d'amor. (Ejpitc. sur le Deuler.,
Maz. 1331, f» 97=.)
Le dit chastel, hostel, et donjon dudit
seigneur enardit, et fut bruslé. (Coût, de
Berri, p. 138, La Thaumassière.)
— Être enflammé d'ardeur :
Cascuns de ceaz ki en foant quiert tré-
sor, enard plus enchalceanment al Iravailh,
quant il plus parfont commencet a foir.
{Job, p. 466, Ler. de Lincy.)
ENARGENTÉ , adj., argenté, couleur
d'argent :
Li blans de cet esca estoit enargentes.
(Chev. au cygne, 1, 1198, Hippeau.)
Les pennes de la colombe enargenlees.
(Bible, Richel. 899, f» 248'.)
ENARGUER, V. a., fâcher : 1
Encor y scay je ung point a dire |
(îui me despiesl et m'enargue.
(Grebak. ilist. delapass.. 23828, G. Paris.)
ENARiR, enairir, v. a., sécher :
Areo, seicher, enairir. i^Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679.)
1. ENARMB, S. t., sorte de cordage :
Cordages, appelles enarmas, pour ledit |
trait a oyseaux, sera de quinze fils et de
bon chanvre. (144S, Arch. uiun. Angers,
FF 5, f° 26.) [
î. ENARME, ennarme, anarme, esnarme, j
s. f., courroie qui servait à passer le bras
pour tenir le bouclier dans l'attente du
combat:
Qui ont esca as anarme^ le prent.
(Les Loh.. Vat. Urb. 375, f îi"".)
Par les enarmes joint son esca avant.
(/*., ms. Montp.. P nC*.)
Et se hurterent et de cor et de pis.
Que les enarmes en font des poins sallir.
(tiar. le Loh., 2' chans., xviii, P. Paris.)
Chascuns a Vesvarme saisie.
(Ben., Troie, Ara. 3314, f 60'.)
Tantost par les enarmes prant la tarée llorie.
(J. Bod., Sax.. CXLI, Michel.)
Vestir hauliercs e bruines, lacierces healmes freis,
Prendre par les enarmes ces escuz vianeis.
(Chron. de Jord. Fantasme, 136, ap. Michel, D. de
Norm., l. m.)
Andrones sist armes et galope son frain,_
L'arme droite sor feotre et Venarme en la main.
(Roum. d'Alix., f° 20'', Michelant.)
Son brai a for» des enarmes sachië.
(Coronemenl Loeys. Richel. 368, f° 161*.)
El rejnes et ennarmes lor sont des puins volé.
(Fierabraa, 783, A. P.)
11 tint l'escu par les enarmes
Et chevacha tout a droiture
Vers le» forches grant aleure.
(Dolop., 6112, Bibl. elz.)
Mesire Durmars le paiimoie
Et par les enarmes de soie
A mis son escu en chantel.
(Durmars le Gallois. 1419, Stengel.)
1. ENARMER, vei'be.
— Act., garnir un écu des courroies qui
servaient à le suspendre au col, ou h l'at-
tacher aux bras ; passer le bras dans les
I courroies du bouclier :
Qui dont veist chascnn son bernois aprester.
Ces espees forbir et hauberz roUer,
Chances et covertnres frnier et escorcr,
Cei heaumes rebrnnir, cei escnz enarmer.
(J. Bod., Sax., xxxiv, Michel.)
Hochent çanjles sor sangles ; li antres vuel ferrer.
Et li tierz laz et heaumes, corroies enarmer.
(Ib.)
Qui veist ces haubers relier.
Et ces escus si bien enarmer.
Et ces las de soie lacer.
(Vengeance d'Alex.. Brit. Mus. Bibl. reg. 19, D I,
f» 32 r°.)
— Rén., saisir son bouclier, se préparer
au combat :
Por s'onor croistre m'enarmai,
Combati m'en, si l'encbaçai.
(Tristan, I, 117, Michel J
— Enarmé, part, passé et adj., muni de
Venarme, courroie qui servait 5. passer le
bras pour tenir le bouclier :
Et prent l'escu qui bien fu enarmes.
(n. de Cambrai, cxcv. Le Glay.)
Lor elmes esf-.larris, lor escus enarmes.
(Clinns. d'Ailioche, vu, v. 817, P. Paris.)
Mes cil prennent lances et larges
Entières et bien enarmees.
(GoiAUT, Roy. Itgn., 1901C, W. et D.)
Armez serai de .ii. escus.
Les plus fors, les mielx enarmez
Dont cresliiens puist estre armez.
(J. DE CoNDÉ, li Dis des Jacobins, 334, Scheler.)
2. ENARMER, V. a., gamir, munir:
Pour neuve cordele a enarmer une nueve
soie. (1313, Trav. aiixchât.des C" d'Art.,
Arch. KK 393, i° 49.)
Enarmer les plantes d'espines pour le
broutisch des bestes. (1439, Valenciennes,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Enarmer baques. (1354, Lille, ap. L»
Fons, ib.)
— Fig., emmancher :
L'esloire firent eu pluseurs liens fausser:
D'amours et d'armes et d'onnour mesurer
I Ne sorent pas les poins ne compasser.
Ne les paroles a leur droit enarmer
Qui apartienent a noblement diter.
(Enf. Oi/ier, 15, Scheler.)
— Enarmé, part, passé, enarmé de, qui
porte les armes de :
La niasse enarmfe des armes le roy. (Con-
tin. anon. de la Chron. de J. de S. Victor.
Rec. des Hist., XXI, 680.)
BNARMEURE, - mitre, s. f ., courroie qui
servait k passer le bras pour tenir le bou-
clier dans l'attente du combat :
Car lor escus estoieat perciet et destreu-
chiet et par desus et pur desous, et les
enarmeures routes et dexiriees. (S. Oraal,
m, 448, Hucher.)
Uue enarmure a une sayaire. (Trésor des
histoires, ms. Valenciennes 493 )
ENARMOYÉ, adj., amiorié :
Une aloyere de soye vert enarmoi/ee,
(Prisée des robes apportées d la Chap. du lioi,
Arch. J 1034, pièce 9.)
ENARRAULE, adj., que l'OH peut narrer,
raconter :
Enarrabilis et hoc euarrabile, racontable
enarrable. (Voc. lat.-fr., 1487.)
8&
ENA
ENA
ENA
ENAnRATiON, S. f., mention :
Et pour tant qvie il fu plus Yaillans que
nuls autres, j'eu fai enarralion. (Froiss.,
Chron., III, 60, Kerv.)
ENARRER, 6)1)1., V. a., narrer, raconter:
Ensuite il enarra et déduisit les diverses
guerres qui avoii^nt esté. (Jnv. des Urs.,
Hist. de Charles VI, an 1420, Michaud.)
Et après que mes parens et amys mo
escitoyent a exercer l'office des conseillers,
ma mère anpoiseuse va ennarer les dom-
maiges des conseillers. (Le Mirouer de la
vie humaine, f« 88 v«, éd. i482.)
De ce propos ne -veulx plus ma crouique
cslarpir, supposé que plusieurs autres
bonnes choses soi/enl en la teneur dudit
appel enarrees. (D'Auton, Chron., Richel.
5082, f- 70 V».)
BNARSÉ, - arssé, part, passé et adj.,
brûlé :
IS'i ot coste cnarsre
Fors com petit csl ehascuDe brallee.
{Bal. d'Aleschans. 5037, ap. Jonck., Guill. dOr.)
— Allumé, ardent :
Entre le» Irailors avale uce nnne ;
De celé nne issoil une neulle enarsee.
(Chrv. au cyijne, I, 5539, Hippeau.)
1 auqoes enarsé tisson.
(Ph. Mousk., Chron., fI167. Reiff.) Var., enarssé.
(Ste-Pal., T» Anlisson.)
Capido qni de son tison
Tont enamê m'avoit féru.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f» 96 ï°.)
Bures, pays de Bray, enarser, anarser
un kien, agacer un chien.
ENARTEMENT, S. lii., artiflce, machi-
nation :
Quant Jesucrist par enartement del diable
en croiz fu ptnez, (Sarmons en prose, Ri-
chel. 19525, f» 157 V».)
.Moites manières de vices sont, si com
orpoil. ire, avarisce, luxure, qui ont angles
en ardur de lor malice, qi lor enartement
e le feu de lur esprise par la grâce qu'il
reçut en Vevre de baptisterie ne se peine
d'esteindre. (Ib., f 173 v».)
ENARTER, V. a., machiner, tramer :
Qnens fa e sajc e pruz, bien sont mal enarler.
Bien sout gaerre esmuveir e bien sont paiz trubler.
(ficv, 2' p., lo7i, Andresen.)
E que li quens fu enveiez,
Por ço k'il esteit veziez,
Kn Normendie al Duc parler,
Kar mult saveit mal enarler.
(Id., ib., 3' p., 10389.)
— Enartant, part. prés, et adj., rusé,
habile à machiner ;
Mais tu, qui es si merveillos.
Si sages e si engij^uos.
Si enarlam e sî suptils,
E de lanz afaires apris.
(Bes., 0. de Norm.. Il, 1J.'>96, Michel.)
— Enarlé, part, passé et adj., habile,
ingénieux :
Li jacioctes clers i est il
Od le cristal e od le biril ;
L'on al altre danel clartet,
Chi's asist fud mult enartet.
(S. DranJan, 1G90, Michel.)
Avez vos de nul oi dire,
Qui fust de bonne renommée.
Et ne fnst de mal enarteef
(De Celui qni enferma sa feme, Richel. 19152,
f T.)
— Mal enarlé, qui a de mauvaises dis-
positions, de mauvaises intentions :
La vielle mal enarlee.
(De la maie Vielle, Méon, Rec. 11, 96.)
ENARTos, - ous, anartreus, adj., rasé,
entendu, ingénieux :
Paris fu moult esciautreus,
Visles, cortois et anartreus.
Tôt sot. tôt vit et tôt conut
Son doix samblaut et aperçât.
(Ben., Troie, Ars. 33 U. f° il'.)
De sa besoigne est curios
E saive e vezié e enartos.
(Id., D. de Norm., Il, 6199, Michel.)
Li viens fa grans et fors et de mal enarlous :
U qa'il vit la pacele, vers lui cort les grans cors.
(Aiol, 6282, A. T.)
ENARVATIF, VOir ENERVATIF.
ENARZiLLiÉ, adj., d'argile ; fig., com-
mun, vil :
Ne fareot mie enarzillies
Si parement qui d'or estoienl.
(Bret.. Tourn. de Chawenci, frag. de Reims.)
Enarzillié (Var. du ms. de Mons.)
ENASPRIR, an., verbe.
— Act., irriter, aigrir, enflammer, exci-
ter ardemment :
Li pechierres enaspri Damedieu. {Psaut.,
Maz. 258, f» 15 r°.)
Cil qui Venasprissent, qui le courroucent.
{Ib., f» 75 V».)
Enasprirent Dieu le haut seigneur par
leur uuevres mauveises. (Ib., f 95 v°.)
Très dont ke regardai premièrement
Son doach maintien sage pour enasprir
Cuer d'ounour faire et de visses fuir.
(Servenlois du xiu* s., p. 2, éd. 1827.)
Que vertu soit enasprie, aguisiee et en-
forciee par fureur. (Oresme, Eth., Richel.
204, f° 402'.)
La serpentine enasprit et brusle le gosier.
(Du PiNET, Dioscoride, vi, 7, éd. 1605.)
— Réfl., s'irriter, s'aigrir :
Cil qui s'en{a)asprissente\. deviennent dur
et orgueilleus. (Comment, s. les Ps., Richel.
963, p. 74».)
— Neutr., s'irriter, s'enflammer :
Chi enasprissent ne seient exalcet en
sei medesme. (Lib. Psalm., Oxf., lxv, 6,
Michel.)
Perceval se seigne et beneit et coumande
a Dieu et a sa douce mère, et anaprist
d'ire et de hardement autresinl conme
lions. (Percev. le Gai., i, 199, Potvin.)
Li malades qui n'est obeissans fait enas-
prir sou mire. (Brun. Lat., Très., p. 402,
Chabaiile.)
Car quant li aguillons est espris li cuer
tressaut.. , li œil enasprissent. {Li Ars
d'Amour, I, 469, Petit.)
— Enaspri, part, passé, irrité, aigri ;
Je travaille criauz, enaspriz est mis gui-
truns. (Liv. des Ps., Cambridge, lxviii, 4,
Michel.)
Et assuaget les enaspries consciences.
(S. Bern., Serm., Richel. 24276, f» 114 r».)
Li pins del mont est si a li fiougis
Que de servir luxure est enaspris.
(Auberon, 1790, Graf.)
Por CDU, douce dame, vos pri
Que n'aiies vo cner enaspri.
(B. DE CoNDB, li Prisons d'amour, 1798, Scheler.)
— Fig., ardent :
Tant l'aim d'amour enasprie.
(Jeh. de Renti, Chans., Poët. fr. av. 1300, III.
1194, Ars.)
ENASPRissAXT, adj., qui irrite, qui
aigrit :
. Generatiuns felunesse e enasprissante.
(Lib. Psalm., Oxf., LXXVll, 10, Michel.)
Lat., exasperans.
ENASTELER, an., verbe.
— Act., faire voler en éclats, briser :
Grans cols se donent es escus
Si qu'il les ont frais et fendus
Et les lances enaslelees.
(Perceval, ms. Berne 113, f 92''.)
— Neutr., voler en éclats :
Et de la lance une grant masse
Peçoie et frainl et anastele.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f 70*. >
Ci est teus coraenciez li giens
Que mil lances i enastelent
E que teus cent i desenselent.
(Ben.. D. de Norm., U, 21111, Michel.) Impr.,
chasielent.
Des lances fu si grant le bruil
Al avenir, quant il josterent,
Que mil en i enasteterenl.
Ud . r*., II. 41346.)
— Enaslelé, part, passé, brisé, éclaté :
Et parmi les brognes safrees
Sont les lances enaslelees
Qu'andoi quirent en l'erboi.
(Ben., Troie, Richel. 375, f 87' ; éd. Joly,
V. 10377.)
ENASTRER, V. a. , paver :
En ceste vile toutes les voies en enastra
qe de pieres et de maton tuit, et ausint
toutes les voies et les caucies de toute la
province dou Mangi enastra qe si que l'en
la puet chevaucher toute netemant et a
chevalz et a pies. [Yoy. de Marc Pol,c. CLil,
Roux.)
ENAsuRER, V. a., rassurer :
Joie qui faut, quant doit durer,
Ne fait fors ame enasurer.
(Vers de le mon, Richel. 375. f» 311".)
EN.ATisiER, V. 3., animer, exciter:
A l'aprocher des reos n'ot on parole qnise
De pUiit, de mariaige ne de marcheandise.
Ainçois brochent ensamble et cil les enatise
.Vnquel il doivent tuit obéir par servise.
(Iras dou paon, Richel. 1334, f" 118 r°.)
ENATRiEx, s. !., hydre, serpent d'eau:
Cykalex et enalriex. { Cont. de G. de Tyr,
ch. xLViil, Hist. des crois.) Luc, Phars.,
IX, 720, natrix.
■ENAl'GIER, V. a. ?
S'ele ainz .i. an ne vos fet fere
Et destremper un tel bevrage
Dont vos morrez a flne rage,
fost vos ama si eosaugié
Que vos aurez tout enaugié.
(G. de CoiNCi. de l'Emper. gui garda sa ehasteé,
Richel. 2:illl, f° 239".)
ENB
ENC
ENC
S5
ENAUMUciÉ, part, passé, qui est couvert
d'une aumuce :
Mes d'estre si enanviiiciet
N*en chaperon ades mociez,
We sai je certes que je die,
Guile et barat taat mulleplie.
(G. DE Coinci, Mir.. ms. Soiss., f» 205''.)
ENAVANCiER, V. a., fournlr, approvi-
sionner :
Lonc tans fu puis enavancie
1,'os de vitaille et replenie.
(Ben., Troie, Rictiel- Vi, P 1019.)
EN AVANT, adv., dorénavant, à l'avenir;
Mai» fnavant tos cio aorei.
(S. Lryer. U3, Diez.)
Gesuix tenus dez cest jor enavant. (1250,
Arcli. Meurtlie, H 3134.)
— Après, ensuite, suivant :
D'ist di enaiiant.
(Serin, de Strasbourg.)
Des le dyner cnavanl. (Arlur, ms. Gre-
noble 378, f° 2'.)
Constantin deCfendit que nus ne fust tor-
mentez en croix d'ileuc enavant. {Chron.
de Fr., ms. Berne 590, f 50^)
— De celé hore enavant, loc, doréna-
vant :
Que de celé hore enavant li dus de Bour-
goigne et si hers puissent .. (1279, Ch. de
Rob. et Oth. de Bourg. , Aroh. J 2B8,
pièce 1.}
— D'or enavant, désormais :
Ne qui niant panroit au -n-aigiere dons
d'or anavant. (1308, Cart. de Metz, Bibl.
Metz 751, f»5r°.)
— A enavant, dorénavant :
VoeiU et promet a warder bien et loiau-
ment a enavant. (.Mai 1247, Lett. de J. d'Au-
denarde, Arch. Nord.)
Et partout li usent honnages
Cil ki liere vorrent tenir
A enavant et maiolenir.
OlousK,, Chron., ii'2\, Ileitf.)
— A l'enavant, dorénavant :
Qui voudroil venir encontre a l'enavant.
(Donné à Salins, Samedi av. St André 1297,
Goailles, Arcb. Jura.)
Par quoy ceste permutation porroit estre
rapelee a l'enavant. (Ib.)
ENAVEsTiu, v. a., investir :
Teu cors enaiestis
De la cité de Tiase et de tout le pais.
(Roum. d'Alix., 1" H"", Michelant.)
EN AVIRON, en aveyron, adv., aux envi-
rons :
Chel ten Grelia la région
Els porz de raar en aveyron.
(Alb. de Besançon, Alexandre, 35, Mcjer, Itec,
p. 28-2.)
De la Ggnra en aviron
Beyn resemplet DI de baron.
(II/.. 6i, ib., p. 283.)
ENBANXEER, VOÏr ESBANOIER.
ENBARGNIR, VOlr ElUB.'iRNIR.
ENBASSEMENT, VOir EMBALSEMENT.
ENBATARDIR, VOir E.«BASTARDIR.
ENBATEMENT, VOlr ESBATEMENT.
EMBAUSEMER, enbanscmmier, voir Eia-
BALSEMER.
ENBAUSSE.AIENT, VOir EMBALSEMENT.
ENBAUSUMER, VOir EMBALSEMER.
ENBERNIR, VOÎT E.MBARNIR.
ENBESSIER, VOIT E.MBAISSIER.
ENBEUVRER, VOIF E.MBEVRER.
ENBIECOfflER, VOir EMBECHONER.
EN BLANCIR, VOir EMBLANCHIR.
ENBI.ENCHIR, VOlr E.MBLANCHIR.
ENBLOEiR, V. employé pour esbloir au
neutre avec le sens passif:
Car ansi cum a ous est pries li lumière
meime par cai il doient veoir les autres
choses quant il le premier fiert sor les
oiz lii malade sunt, tôt ansi sunt cist en-
bloett a la primiere lumière de la foet. {Li
Epistle saint liernart a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f» 2.)
ENBORNE,voir Albornb au Supplément.
ENBOUCttUEMENT, VOir E.MB0UCHEMENT.
ENBRAIER, VOif EMBROIBR.
1 ENBREVER, VOir EMBRIVER.
2. ENBREVER, voir Embriever.
ENBROiT (rime), voir E.vbron.
ENBROU.NCHIER, VOir E.MBRONCHIER.
ENBRUCHIER, VOir E.MBRONCHIER.
ENBRUCiER, voir Embronchier.
ENBUUNC, voir E.MBRON
ENBUUNCHIER, VOir EMBRO.NCHIER.
ENBRUNKIEH, VOir EMBRONCHIER.
ENBRLINQUIER, VOir EmBRONCHIER.
iiNBU, voir E.MBEU.
ENBUCHIER, VOir E.MBUSCHIER.
ENBUGLEURE, VOÏr E.MBOUCLEURE.
ENBLiisiEit, voir Embuschier.
ENBUISSEMENT, VOir EMBUSCUEMENT.
ENBUSCEMENT, VOir EmBUSCHEMENT.
KNBUSSEMENT, VOir EMBUSCHEMENT.
ENC, voir Onc.
ENÇA, ensa, anca, enssay, ansai, ansay,
ainsa, adv., alors :
E tuz ses eirs depuis ença
Qoe cpje Ruerre comença
Furent en paine e en ilolur.
(Besant de Dieu, Vil, Martin.)
— En arrière :
Depuis quarante ans ensa. (1327, Arcb. JJ
65, f° 7 r».)
— Ença de, depuis :
Ainsa de vu semaines nos n'avon rien amblé.
(Panse, v», A. P.)
— En ença, en arrière ;
Fuis .XX. ans en ença. (E. Boil., I.iv. des
mest., r p., xxxill, 7, Lespinasse et Bon-
uardot.)
I^uis .xvill. ans en ensa. (1279, Enqneste,
etc., Moreau 203, f° 148 v», Richel.)
Puez ladite feste en ança. (1281, S. Cbe-
ron,Arch. Loiret.)
Des le tens desus dit en ença sanz inter-
ruption duques aores. (1291, Cart del'abb.
StJean en Vallée, Richel. I. H063, f- 75''.>
Depuis trente ans en enca. (23 nov. 1328,
Cart. de Flines, ccccx.xxviii, p. oiz, Haul-
coeur.)
Car du temps d'Ector en ença
Que le gieu premier ■:omraença.
(J. I.E Fevre, la Vieille, I. I, t. t4i.3. Cocheris.)
Puis .XX. ans en enssay. {Chron. dite de
Praillon, t. II, uis. d'Epinal, n» 30.)
— En deçà :
Di' la Porte Serpeuoise en a'^sai (1320,
llisl. de Metz, m, 3U.)
nui aient vigues dez la ville de Wawille
en ansay. (1338, ib., iv, 83.)
1. ENCACHiER, voir Enchaucier.
2. ENCACHIER, VOif E.XCHACIKR.
ExcAciER, voir Enchaucier.
ExcAiEMENT, S. m., chute, amoindris-
sement :
Se borgois dissoit ne faisoit honte as
eswardeurs pour Vencalemenl de l'eswar-
derie. (Jauv. 1237, Arch. Douai, reg. 00,
f° .30''.)
ENCAiLLiEK, inquailUr , v. a., faire
cailler :
Doue ne me moisis tu conie let et tn-
quaillas corne fromage. {Bible, Ilichel. 899,
I» 221».)
ENCAiLLouiR (s'), V. réll., devenir dur
comme le caillou :
Geste terre mouillée estaut dans le trou
s'encaillouist et devient dure. (Liebault,
Mais, rust., p. 478, éd. 1597.)
ENÇAINTER, VOir ENCEfNTER.
ENCAITIVER, VOir E.NCHA1TIVER.
1. ENCAL, s. m., titre de dignité, p.-ê.
faute pour senescal :
Ci gist Vencal Cranclot
Ly fut qui cacha S. Gerbot ;
Sen mal le prit le jour de Paqnes ;
Denpeux sen ventre n'ut relague.
Ab Dieu ! combipn il chia !
Dite por ly Ave .Maria
(Epilavhe de Baijeu.r, ap. Duc, VI, 181, éd. Di-
dot.'j
2. ENCAL, voir Enchaus.
ENCALCIER, VOir ENCHAUCIER.
ENCALÉ, adj., qui a descalus ; flg., en-
durci, invétéré :
Cinq remèdes ou medicines en ma forge
se treuvent, dit la royue, pour curer ceste
playe qui est forte a guérir, car elle est
toute de viellesse encalee. (Maiz., Songe du
viel peler., m, 100. Ars. 2683)
ENC.\MEi.É, adj., embaillonné :
86
ENG
ENG
ENG
Or eslaQt le furon
Fort bien encamelé.
(Gadch., Plais, des Champs, p. 290. éd. 1604.)
ENCAMPi, S. m., jeune étourdi ?
Se jon aïoie palefrois, ne roncis.
Ne mnl. ne mnle, ne destrier arrabi,
Ne Tis .1. homme, qui de mère soit vis.
Fors le gonnele et purs les encampis,
S'iroiej'ou après tous le chemin.
(Aimeri de Narb., ms. Boulogne, Ameiger, V, 18.").)
ENCANBREUj VOir ENCHAMBHER.
ENCANGE, voir Enchange.
ENCANT, voir ENCHANT.
ENCANTERIE, VOlf ENCHANTERIE.
ENCANTEUR, VOIT EN'CHANTEUR.
E\CAPITUI<EMENT, VOIT ENCHAPITULE
MENT.
EXCAPITULER, VOlr ENCHAPITULER.
ENCAPPEMENT, VOir En'OHAPEMENT.
KNCAPPER, voir Enchaper.
ENCARATER, VOir ENCUARATER.
ENCARBONNER, VOir ENCHARBONNER.
ENCARCEMENT, VOir EnCHARGEMENT.
ENCARCniER, voir Enchargier.
ENCARENEH, V. a., pUcer un vaisseau
sur le côté, l'échouer :
f^ncarener uiip npf. To carrip in a ship,
to lay lier au lier side. (Cotgh.)
ENCARGE, voir Encharge.
ENCARGIER, VOir ENCHARQIER.
ENCARIER, voir ENCHARIER.
EXCARiR, voir Enchérir.
EXCARNER, VOlr ENCHARNER.
ENCARQUE, VOir ENCHARGE.
ENCARQUIER, VOir E.WHARGIER.
ENCARRË, encaré, part, passé, engravé,
éctioué :
Nostre iianf est elle encaree. (Rab., 1.
IV, c. 21, f° 49 r», éd. 1352.)
Furent nos naufs enc.arrees panuy les
arpues. (1d., 1. V, e. 17, f» 51 r°, éd. 1564.)
Encarré, nef encarree, gravelled; or, as
eucareué. (Cotgr.)
— Où l'on enfonce :
C'est no chemin moult deslraTe,
Plein de boulions, tout encarré.
(i. BnuYANT, Chem. de Poirelé. var., à la suite du
MénagitT, t. Il, p. 18, Biblioph. fr.)
ENCARRER, enquarrev, v. a. ; encarrer
une arquebuse, l'afûter au niveau :
Desquels les chefs auroyent le mot de
guet de tout ce qu'il leur faudroit faire.
Qui seroit, selon son avis, de charger a
plomb leurs harquebouzes^les encarrer et
tirer droit a l'amiral et a ceux de sa trouppe.
(te Reveille Matin des François, dial. 2,
p. 172, Edimbourg, 1574.)
ENCARRELER, ençuarreler, - quartier,
. quaroller, v. a., garnir de carreaux :
Car el (les flèches) furent encarrelees
De sajetes d'or birbelees.
(Rose, 937. Méon.)
Enqtiaretees.
(Ib., Vat. Chr. H9-2, f» 8'.)
Empener et enquareller l'artilleiie. (1X82,
Arch. Aube, G 1382.)
— Plier en carré :
Cil escriterramioent. qui tôt ot apresté,
Et quant il l'ot escrit si Va enqiiarelé.
Et la dame le prist si l'a enseelé.
(Hetias. Richel. 12558, f 9'.)
ENCARTEMENT, VOir ENCHARTKMENT.
ENCARTERER, VOir ENCHARTRER.
ENCASÉ, part, passé, rendu à la maison:
Son escuyer Oplophor les suivant, qui de
tp|z, et si longz sermons ne se repaissoit
pas voluntiers, et luy tardoit qu'ilz ne
fussent ja encasez : ainsi ilz entrèrent a la
ville. (Àleclor, 1» 110 r», éd. 1560.)
ENCASSEMEXT, S. m., enchâssurs :
Le quief raons. saint Morant très riche-
ment estoffé, auquel faut deux pieres avec
Vencasaement. (Jnvenl. de S. Amé, 1454,
Arch. Nord.)
ENCASSER, VOirENCHACIER.
ENC.\ssiLLER, voir Enchassillier.
ENCASTELER, VOir ENCHASTELER.
ENCASURÉ, voir Enchasuré.
ENCATHKDRER, V. a., asseoir dans une
chaise, comme encliaiser :
Dn croc souvent je tire jus
Aucuns qu'en cest arbre la sus
Ont esté par moy eocronez
Et par honneur encaihedrez,
F.t aucuns que vois en parfond
Aucunesfois je tire amont.
(Deguillf.ville, Trùis pèlerin., f fi"', impr.
Instit.)
ENCAUG, voir Enchaus.
ENCAucEis, voir Enchaugeis.
ENCAUCHIER, voir Enchaucier.
ENCAUcisoN, voir Enchaucison.
ENCAUDER, VOir EnXHAUDER.
ENC.\us, voir Enchaus.
ENCAUSTE, S. m., encre :
Encaustum, encauste, enque a escripre.
{Voc. lat.-fr., 1487.) Impr., encaustl.
ENCAVAGE, S. m., actiou de mettre en
cave, encaveraent :
Chacune queue doit cinq deniers, tant
pour Vencavage que pour l'asseage. {Sta-
tuts de l'échevinage de Méziéres, ap. Duc,
II, 248».)
Lyonnais et Suisse rom., eneavage.
EPfCAVALER, voir Enchevaler.
ENCAVELËR, V. a., creuser des caves,
un souterrain sous, en parlant d'une tour?
Encaveler une tour. (1363, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENCAVER, voir Enchaver.
ENCAVERNER, V. P., entrer dans une
caverne :
C'est le chevalier qui tant suyvit depuis
la pucelle que les deux draanns emportoit,
que luv mesme les veit a plain encnverner.
{Percefor., vol. VI, f° 61", éd. 1323.)
BNCAVEURE, S. f , cavité :
Enr.aveure, enehasseure. (Gloss. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
Que telle cheville ait vers le bout d'eni-
bas deux encavevres en forme d'une poulie.
(Besson, Cosmolabe, p. 295, éd. 1567.)
EXCAViTÉ, s. f., protondeur :
Vous ferez pardemolir et abatre du tout
l'encavité des murs faits a pierre et a
cymens. (28 avr. 1364, Arch. admin. de
lieims, t. III, p. 238, Doc. inéd.)
QupIz ediBces ilz ont, et aussi quelle
enr.avilé a la cité. (P. des Crescens, Prouf-
lilz champ., f» 4 r ', éd. 1316.)
ENCE, voir Enche.
ENCEAU, voir Angkl au Supplément.
ENCEEMENT, VOif EnCHEEMIÎNT.
ENCEiNT, enceinct, ensaint, s. m., en-
ceinte :
Quant je le mesrreus dcslourné
Et demeuré en mon ensaint
A l'assemblée sois retourné.
(Liv. de la Citasse, p. i, Pichon.)
Dedens Veneeinct d'une petite chapelle.
(Selon, Singularitez, II, lxxxv, éd. 1554.)
Dans Venceint des jardinages ou vi-
gnobles. (0. DE Serr., Th. d'agr., v, 8,
éd. 1605.)
Fondant du mur Troyen le merveilleux eneeint.
(Habdt, .icHlle. III. II.I
— Circuit, détour :
Avesques vous plusears preudhomme,
Oui les convoient hors de Rorame,
Et leur enseignent le sentier.
Et le chemin sur et entier.
Et les ensains el les passades
Qae trouveront.
(Hist. des S Maries, Richel. 12168, p. lU.)
Sçachant qu'il trouvera puis après a son aise
En faisant no enceinct, cesle besle mauvaise.
(Cl. Gaochet, Plais, des champs, p. 154, Bibl.
elz.)
EJJCEIXTEÉ, aine, s. {., grossesse :
Joseph moult fort se merveilla...
Et tôt ades le sovenoit
Dont celé ainccinten venoit.
(EvRAT, Bible, llichel. 12157, f» 73 v".)
ENCEiNTEMENT, ensaiuctement, s. m.,
grossesse :
Mes elle cela plainemeot
Par .V. mois cest ensainctement.
(Macé de la Charité, Bible, Richel. 401, P 132'.)
ENCEiNTER, eiiçainter, enchainter, an-
cinter, enseinler, enseynler, enceincter, en-
saincler, encenter, verbe.
— Act., rendri^ enceinte :
Cncndoloene est mcbainlee
Del roi cui ele eirt esposeie.
(Brut, ras. Munich, Î319, Vollm.)
Dou saint esprit pus enceintee.
(ROTEB., les .IX. Joies Nostre Dame, Richel. 12786,
f 91».)
ENC
ENC
ENC
87
Il entra entre les courtines et ençainta la
iille de l'eaipereur. {Liv. du Cheval, de La
Tour, c. 3, Bibl. elz.)
Me fllle as enchainlé.
{H. Capel. 199, A. P.)
Quant ilz veulent (les démons) ilz pren-
nent luiniaine fifiiire dont ilz atouchent les
lenimes charnellement et les eiiceinctent
firosses d'enfant. {Bouchard, Chron. de
Bret., f» ai'', éd. 1532.)
— Neutr., devenir enceinte:
Anne consul et imcinla.
(Wace, Conception, Brit. Mus. add. 1.'>60G, T ie"" )
L'une des Dames enceinta.
(.Marie, Lai del Freisne. 9. Roq.)
Iceste, se sur li l'a feroe,
.la a oui jur a'aicentera
El, s'el est pri'ioz, si l'perdera.
(Lap. de ilarbode, 80t>, Paunier.)
CoDQQt Eve qui ençainta.
(Macé de la Charité, Bii/f,ms. Tours 906, f» 5'.)
Avynt que la Dinne enseynta. {Foulq. FitZ
Warin, Nouv. fr. du xiv" s., p. 29.)
Un jor demanda li cuens a sa fille por
coi elle n'e?!çntH/oi(, et elle respoudi... {Hist.
des ducs de Norm. et des rois d'Anglet., p. 60,
Michel.)
— Réfl., se faire engrosser :
.4dfin de procréer ligniee elles, l'une puis
l'aultre se joindoient charnelement as
homes voisins, et quandt avoieut couchupt
elles repassoient le fleuve de Thermedon,
et aultres se alloient enchainter. (FossE-
TiER, Chron. Mary., ms. Brux. 10509, f°
88 r».)
— Enceintee , part, passé , enceinte ,
grosse :
De denz enrauz est enceintee.
(Mabie, Ltti del Fretsne, 91, Roq.)
La damo est d'nn fiz enseintee.
{Le Lai del Désiré, p. 7, Michel .1
Celui enfant dont elle estoit ensainciee.
(CouRCY, Hisl. de Grèce, Ars. 3689, f" 184=.)
Vallée d'Yères, et département de la
Somme, enceinte, enchainté.
ENCEiNTOiSE, - cinfoise, -anc, s.
grossesse :
Elle commansait moult a engrossier de
Vancintoise dont elle estoit grosse. (S.
Graal, Richel. 2455, f" 238 r».)
ENCEiNTURÉ, enchainlurè , adj., qui
porte une ceinture ;
Son corps gcnl bien enchaintaré.
Ses mains blanches, ses dois traitis.
{Pa^loralel, ms. Brui.. f 'il v°.)
ENCEiNTUREu, ensainlurer, enchaintu-
rer (s'), v. réfl., devenir grosse d'enfant,
être enceinte :
Vierge qui da hanll filz de Dieu t'ensaiaturas,
(J. DE Medsg, Test.. Val. Chr. 3G7, f" ST".)
... T'enceinturas.
2123, Méon.)
— Enceinluree, part, passé, enceinte :
Et voi ta cosiue Elizabeth, elle est en-
chainturee. {Bible, Luc, i, 36, Richel. 1.)
1. ENCELEu, V. a., cacher, enfermer :
Ne fist semblant de son pencé.
Bien encelii sa volenlé.
{Wace, Vtla S. M. Yirg., p. 49, Luzarctie.)
2. ENCELER, voir Enskeler.
ENC.EsiBELER, enkembelcr, - enbeler,
engttanb.,enchamb.,\ . a., lier, enchaîner:
Il II corurcnl sore, si l'ont as mains cobri.
Les ieus li ont loies, si l'on; enkeiil>elr.
(Les Chelifs, UicheL 12538, f" 92'.)
Ainçois la mienuil laiens entrèrent (les larrons),
Les moignes de laiens enkenbelerent,
Lor escrin et lor arces tons deliremerent...
Uiol, Itichel. 25516, f 101'^; A. T., v. 78i.)
Li laron ont les moine enkenbeles
Kl les serjans loies et enconbres.
(/*.; A. T . V. -91.)
Por qa'aves toos ces moines e[n\kenl>eles ?
(II/., !■■ loi'' ; A. T.. V. 821.)
— Bander, en parlant des yeux :
Les puins li ont loiei, les ieus encenbelé.
(Chans. d'Antioche, vi, 787. P. Paris.)
— Fig., tromper, séduire :
Disl l'un a l'antre : ^o sire a mal pensé
Qni si nos cuide avoir e[n]quanbelé
Et si nos veut enfin deseriler.
Et no pais e tolir et rober.
Et nos meissmes honir et vergonder.
(Les Loh., Val. Urt. :37:,, f» 29''.)
Par le vallet qui tant est biaus
Vell deable de ses cembiaus
La bone dame encemlieler
Et guiler s'ame et Iremeler.
(G. DE CoïKCi, de l'Emper. qui garda sa chasleé,
Richel. 23111, f" 255".)
La bone dame encenbeler.
(Id., ib., ms. Brni., f» lll^)
La bonefdame enkembeler.
(ID., ib., ap. Dnc, Cembelliim.)
— EncembcU, part. passé, séduit,
trompé :
Je Toi les paslors abaubis.
Les miens parlans enkembeles
Et les mieus veans aorbis.
(Reclus de Molie.\s, DU de Charité, Ari. 31 42,
f» 221'.)
Les mieus parlanz enchambelez.
(Id., ib.. Richel. 23111, f 222'.)
Les mieus parlans emkembeles.
(Id.. ib., Richel. 15212, V 101 r°.)
ENCENDEMENT, S. m., action de brfller,
faire brûler :
Sacrifises moulez offerrai a tei ot encen-
dement de imûluas. {Lib. Psalm., Oxf., lxv,
14, Michel.) Lat. : Holocausta meduUata
otferam tibi cum incenso arietum.
— Incendie, embrasement :
Tant pour raison de crime de leze ma-
jesté, de murtre, de larcin, d'encendement
et de ravissement,., comme de autres cas.
I (1372, Ord., v, 566.)
ENCENDiR, V. 3., enflammer d'indigna-
tion :
Ma chérîtes m'a encendi,
Qu'oblié t'ont mianeroi.
(Lili. l'saliii., cxvin, p. 345, Michel.) Lat.: Tabes-
cere me fecit.
I
Li pecheor m'rncendissùtent,
Por ce que ta loi ne gardoient.
(Ib.) L^t. ;Vidi praîvaricantes, et labescebara, qnla
eloquia tua non cuslodierunt.
ENGENDRER, verbe.
— Act., convertir en cendres, réduire
en cendres :
Inciuerare, encendrer. (Gloss. de Conches)
Et levans les dépouilles des mors es-
couoient seulement pouidre dehors, car
feu divin les avait encendret sans nuire a
leurs habis. (Fossetieu, Chron. Marg., ms.
Brux. 1C509, 1» 60 r».)
Il commauda que ses os fussent portes a
Salamiue, et illec encendres, et les cendres
semées par toute la proviuce. (In, it., ms.
Brux. 10510, f» 70 r».j
Vos feux a'encendreront que tos propres villages.
(Du Ches.ne, SLi. liv. du grand miroir du monde,
p. 110, éd. 1588.)
— Couvrir de cendres :
Je encendre — I arraye ■nith aashes.
(Palsgrave, Esclairc. de la lang. fi-anç.,
p. 436, Géuin.)
Je encendre — I fyle with asshes. —
Vous avez encendre' 'vos gans. (Id., i6.,
p. 444.)
— Réfl., se convertir en cendres :
He! quelle est la vapeur de ton soulphre qui cuict
Des vergers d'alentour le délectable fruict.
Si beau a l'œil, qu'on veut en lepaislrela bouche:
Qai s' encendre, pourtant, aussi lost qu'on le toucha,
(Du CuESNE, Si.r. liv. du grandmiroir du monde,
p. 12, éd. 1388.)
— Se couvrir de cendres :
Elle ne se fut pas pignee ne parée, ançois
ot ses cheveux dessirez qui lui pandoient
coiitreval sa face mouillée de lermes, et se
fitst encendree et ot vestu un noir veste-
ment. {Rom. deJ. Ces., Ars. 5186, 1" 91^)
— Encendre, part, passé, réduit en
cendres, couvert de cendres :
Qu'il fust d'nn truant engendres
Qui fust au feu touz encendrei.
(Hose, ms, Corsiiii, P 125''.)
— Gris couleur de cendre :
Cheval gris encendrr. (1340, Arcb. K 43,
pièce 14''"'.)
Le loutre... a le poil... de coulleiir noire,
encendre. (Modus et Racio, nis., f" 50 v»,
ap. Ste-Pal.)
L'édition Blaze porte encendree. (F'67 v.)
— Qui a été affiné avec de la cendre, en
parlant de l'argent :
Du comptant qui ystera de ladille vais-
selle et d'autre argent encendre, faictes
payer a nostre dit receveur pour ehascua
marc cent seize sols touruois. (1372, Ord.,
v, 593.)
— S. m., drap couleur de cendre :
Un encendre de 24 aunes, pour son cors.
(1316, Compt. de Geoll. de Fleuri, Douijt
d'Arcq, Compt. de l'Argent., p. 7.)
ENCEXGE, ensenge, - ange, ancenge. an-
sanye. ansenge,s. f., certaine mesure ^igraire
en usage pour les terres labourables, pour
les prés, les vignes et les bois, ainsi appe-
lée parce que ces terres étaient enceintes
de haies, de pallis, de treillis, ou d'autre
clôture.
Dans les lois du Bavarois, il est question
de l'obligation imposée aux colons ou
serfs de l'Eglise, de clore les ansangcs ; et
d'après plusieurs chartes on voit qu'un
certain nombre d'ansanges étaient, dans
certains pays, attachées aux manses.
ENC
ENC
ENC
Vansange en tant que mesure agraire '
était plus faible que le bonuier et peu
différente de l'arpent.
Suivant la loi bavaroise elle avait qua-
rante perches de long sur quatre percbes
de large : elle contenait par conséquent,
cent soixante perches carrées qui font
quatorze ares quarante-sept centiares.
{GvÈKXUD, Prolégomènes dupolyplyqued'Ir-
minon, p. 176-177.)
Vansange, suivant M. Guérard, était le
neuvième environ du bonnier et valait un |
arpent un neuvième. ■ Dans la suite,
ajoute le même auteur, cette mesure s'ac-
crut un peu, et valut à ce qu'il semble, un
arpent et demi aux environs de Paris. >
L'auteur du Dicl. hist. des InslU. de la
France remarque que Vansange est restée
en usage dans les environs de Paris, au
moins jusqu'au xv° siècle, et qu'il en est
:fait mention dans les actes des années
1236, 1236, 1262, 1319 et 1394, SOUS les
noms latins à'encengia, escengia, nscengia,
ailengia, et sous le nom vulgaire à'ansange.
Les deime?, les fierbages et les ansenges.
(1265, S.-Epvre de Toul, Arcb. Meurlhe, 6.)
Pour .1. ancenge et demi quartier de terre.
(1287, Cari, de S. Germ. des prés, Arch.
LL 1027, 1° 119 r».)
D'une encenge de terre en pré court .i.
stier. (1330, Assise du byun de Villeneuve
S. Georges, Arcli. L 765.)
Pour uue encenge de vigne en costerelle,
II. s., .VI. d. (1375, Censierde Thiais, Arch.
S 3082, f" 7 y.)
Pour une encenge de terre au fossé de
l'enlreceiz qui fu Laucellot de Londres.
{Jb., f» 23 V».)
Une encenge de vigne une encenge de
terre arable. (1384, Liv. des pitances de S.
Germain des Prés, t» ISO"".)
Une ensange et un tercel de pré. (1394,
ib.. f° 124''.)
Pour une ensengc de terre... (1454, Cens
dus nn Pilaiici'r de S. Gerih. des Prés,
Arcli. L 754, t" 3 r".)
ENCEN'GLEu, V. a., Bulacer :
Sy ne tieng compte de les jengles.
Car sçay qoe ne sont que menclionges,
Qui que lu iiorras sy encengies.
Pris ne puis eslre de lelz songes.
1 LF.tRA.NC. C/iam/). des Dam., Ars. 31-21, f" 105''.)
ENCENCEMENT, «ns., S. m., euceus :
.l'espère que pour néant vous luy aurez
donné les ensencemens de la mort. (Hist.
maccar. de Merlin Cocc, ix, Bibl. gaul.)
ENCENSEMicNT, ancc, S. lu., bail h cens ;
Accordons Vanccensement que ledit Al-
muury u fait audit Pierre des choses dessus
dites. (1326, ArcU. JJ 64, f- 158 r".)
Cf. ACENSEMISNT.
1. ENCENSER, verbe.
— Act., embaumer :
Joseph demanda le cors Nostre Seigneur,
et quant il l'out il l'encensa et le mist en
sepontnre. (LAURENT, Somme, ms. Soiss.
210, 1" 98>.)
— Neutr.. exhaler une odeur d'encens :
En la marchandant (cette sole) bouche ]
toy, car elle encense. (G. Bouchet, Serees,
I, 120, Roybet.) j
2. ENCENSER, enscncer, ensenser, v. a.,
donner à cens. On a dit au figuré : j
N'est pas drois d'amours qi les biens cnsence '
Chil qi nul des raaus ne vent soustenir.
(Chnns., Val. Clir. 1490, P 89 t».)
3. ENCENSER, VOir ENSENSER.
ENCENSEUR, S. m., eucensolr :
Trovs encen~'<eurs d'argent. (1469, Invent.,
S. Hif. Egl., 287, Arch. Vienne.)
ENCENSiER, -ciev, -sster, - cer, - ser,
- chier, ench., ansancier, s. m., encensoir :
Crois, encensier.i et chandeliers porter.
(Les Loh., ms. Monlp. H 213, f 39'.)
Les encensiers par les rues tenir.
(Gar. le Loh., 2= chans., xin, P. Paris.)
Et d'enceiisirrs d'or amassé.
(.S. Itrmâan, Ars. 3316, f 103».)
El riches encensiers o encens embrasez.
(Fierabras, Val. Chr. 1616. i" 90''.)
En encensier font li fea alnraer.
{.Aubery le Bourgoing, p. 3'ï, Tarbé.,1
11 prennent chasces et crois et enceiusers.
(Amis el Amiles. 2495, Hoffmann.)
Et le preslre et li enchensier.
(Yvain, Richel. 1433, f° 71 r°.)
.III. ansanciers d'or. (S. Graal, Richel.
2455, f 35 r°.)
11 prist le encenser et le emply del feu
del auter. {Apocal.^ ms. de Salis, f» 4 v».)
Crois et enchenssiers d'or. ( Vie S. Mathias,
Richel. 23112, chiir. XXVIII. col. 30.)
Dous ansancier d'argent. (Très, de l'an-
glize S. Saveor, Cart. de S. Sauv. de Jletz,
1 Richel. 1. 10029, r° 67 v».)
! Gomme la fumée de l'encens quant ele
eet misse el fen de Vancensier. (.Maurice,
Serm., Richel. 24838, f» 14 v».)
Plus de .1111°. encencier
Peassies par laiens veoir.
(Floriant, 6120, Michel.)
Uns charbons chei sour les braes d'un
enfant ki tenoil un encensier. (Li Ars
d'Amour, 11, 51, Petit.)
.1. encensier de argent. {Inventaire
del327,BuUet. du Comité de la lang.,1857,
p. 312.)
.11. enchensiers d'argent. (1362, Inv. du
I très, de Fécamp, Arch. S.-lnf.)
Ung petit encencier d'argent. (1380, Inv.
I de Ch. V, 2071,Labarte.)
1 Enchencier. (1386, Invent. deS. Amé,kTch.
, Nord.)
i Que on mette l'ancens en Vancensier. (J.
GouLAiN, Ration., Richel. 437, f" 83 r°.)
Encensier d'argent. (1417,iiy.rfe la Char,
de la Coult., f" Û'', Bernai.)
Deux enehenchiers dargeut. (1469, Invent,
de S. Amé, Arch. Nord.)
. Les aultres prindrent leurs encensiers
qu'ils avoient appareillié et mirent du feu
dedans qui n'estoit pas beneit et de l'en-
cens. (Hist. de l'anc. test, î" 53'', impr.
Maz.)
Encensierz, aubes, chasubles. (Bonivard,
de la Source de l'idolâtrie, p. 17, Fick.)
ENCENsiERE, adj. fém. qualifiant l'en-
censier ou romarin officinal ;
Conyza, f. g. L'herbe encensiere. (R.Est.,
Dictionariolum.)
De l'herbe encensiere. (A. Pierre, Const.
Ces., XVIII. 2, éd. 1543.)
— Qui produit de l'encens :
L'encens eroist en ceste partie d'Arabie
qui est surnommée thurifere ou encensiere.
(Du Pwet, Vioscoride, i, 70, éd. 1605.)
ENCENSION, voir ENSCENSION.
ENCENsiR, V. a., donner à cens :
Baillons et encensissons a frère Regnault
de Cligny nostre maison de Sainct Accare
et tout l'enclos d'icelle. (1395, Arch. MM
31, f" 209 V».)
ENCENSivE, - cive, s. f., fermage :
En ladite court (des Bourgeois) se uze...
(le rentes et encensives desditcs bourgeoi-
sies. (Ass. de Jér., t. U, p. 251, Beugnot.)
Que toutes manières de héritages qui
ont esté dones a encencive qui ont esté
deinaine de la maison soient rapeles. (Règle
del hospit., Richel. 1978, f 73 r».)
ENCENTER, VOir ENCEINTER.
ENCicNTRiQUE, adj., conccntrique :
Cercle encentrique. (HaginskJiiif,Riche\.
24276, f» 3 V".)
ENCEOiR, voir Encheoir.
1. ENCEPER, -cepper, - cheper, verbe.
— Act., emprisonner, mettre dans les
ceps:
Li rois les a fait prendre, loii r et eslreper.
(Aiol, 5170, Foerster.)
Dans les notes, p. 478, et dans le Glossaire
M. Foerster pense qu'il faut lire enceper.
Par si glorieuse manière
Oissi de la carnel laisniere
Et del terrien plourement
Chiile sainte ame, ou loncement
Ot cunversé comme esseilje
Et enehepee et qoevillie.
(Mir. de S. Kloi, p. 120, Peigné.)
Damedieii a juré, qui tout a a jugier.
Qui le voudra jaraez enckeper ne lier.
Tant comme il sera vif, se vendra si très chier.
(Doon de Maience, 9282, A. P.)
Il est enchi'pé et agravé de tourment in-
fini. (M. i.K Franc, l'Estrif de Fort.,
f» IS v% impr. Ste-Geu.)
Les gardant d'esire jugies, condemnes,
liies, enceppes et emprisonnes. (FosSE-
TIER, Chron. Marg., vas. Brux. 10512, VUl,
1,27.)
U soit mis en bonne prison
Par mon conspil très bien serré.
Bien enccppé et bien serré
Tant qu'il n'en saille de ce raoys.
(Greb.ik, Mysl. de la Pass., Ars. G431, T 233".)
Bien encepé, bien enfferré.
(ID., ib., 27884, C. Paris.)
— Réfl., s'enchaîner :
Sonvent s'enceppe en son loien.
(Pttstoralel, ms. Brux., P 46 r".)
Pic, enckeper, mettre aux ceps. Rouchi,
incepé, inchepé, enckepé, prononcez en-
ch'pé, pris, arrêté. Se dit d'un cheval qui
a les jambes embarrassées dans les traits.
(Hécart.) H.-Norm., vallée d'Yères, n'eJre
pas enchepé, se dit de quelqu'un qui est à
ENG
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son aise, dont les affaires vont bien. Une |
fille enckepée est celle qui a des enfants |
avant le mariage. !
ENCERCELEH, V. a., entortiller :
Tant seulemfint un laurier verdoyant
Encerceloit leur cliaste chevelure. ,
(Belleforest, Chasse d'amour, A M°"== Marie et
Marg.)
0 saint rameau, o rameau liaul croissant, '
Qui de mon chef les temples encercdle.
(ID.. ib.)
Si de mes bras le tenant acollét
Comme du lierre est l'arbre encercelc.
(L. Labé, Sonn., xin.)
Et icelle queue fort bien encercelee,
l'emplissantdeces crains de raisin. (Belle-
For., Secr. de l'agric, p. 91, éd. 1571.)
— Encercelé, part, passé, cerclé :
Une charette ou deux... bien garnie de
roues qui soient gentiment encercelees et
clouées. {Maison rust., v, 6, éd. 1638.)
ENCERCHABi.E, cnscrchablc, encher-
chable, encerchavle, adj., qu'on peut pé-
nétrer, scruter, sonder :
Parfous est li cuers de l'orne et niant
encerchavles. (S. Bern., Serm. , Richel.
24768, f" 120 v.)
0 naissauce pleine de sainteit, honoravle
al munde, auiiavle as hommes, por lo
grant bénéfice qu'il receut en ont ; uiant
encerchavle as angeles, por la parfondece
del saint sacrement. (iD., ib-, S" 19 v.)
Ses voies sont néant encei'cftabfes. {Bible,
Maz. 684, f" 308''.)
Mauves est le cuer de l'homme, et n'est
pas encerchables. (J. de Meung, Ep. d'A-
beil. etd'Hel., Richel. 920, f' 91 r°.)
Scrutabiiis , enserchables. {CathoUcon ,
Richel. 1. 17881.)
Scrutabiiis , encerchables. {Gloss. de
Salins.)
Les piez d'elles (les femmes) en mort descendent.
Leurs alers en enfer les rendent,
Leurs péchiez sont innuraerables
Et leurs voies non encherchabli's.
(EosT. Deschamps, Poés., Richel. 8iO, P 530».)
ENCERCHE, enserche, s. f., recherche :
Nul cuer de homme mortel ne pourroit
estre de si cler sens que il vous en peust
dire la vérité, de toutes les enserches que
l'en feroit. {Lancelol du Lac, 1" p., oh. Si,
éd. 1488.)
1. ENCEucHEMENT, euserchement, an-
cerchcinant, enchcrchemenl, encerquement,
encherqueinent, s,, m., recherche :
Vancerchemant de veriteit. {Li Epistle
saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f 88 r».)
Philosophie est verais encerchemenz des
choses naturels et des divines et des hu-
maines. (Brun. Lat., Très., p. 4, Chabaille.)
Var., enchercemens, encherquemens, encer-
quemens.
Continuels acusemenz parsuive l'escom-
menié non de toz les 1*6110162, et li encer-
ehemenz de cest non ne soit feniz en nul
tans. {Code de Just., Richel. 20120, f» 22 r».)
Pour plus plenier encerchement. {Ib.,
f» 26 v°.)
Li encercheinenz de cel crisme ne doit
pas estre Huez en nul tens. (Ordin. Tan-
crei, ms. de Salis, f" 30''.)
C'est li lupars que vous veistes en vostre
soigne et que nous veimes en nostre en-
cerquement. {Arlur, ms. Grenoble 378,
f 11'.)
11 qui les eneerchoient défaillirent a Ven-
cerchement. {Comment, s. les Ps., Richel.
963, p. 63''.)
V encerchement de la conjuroison Cate-
line. {Hist. de Jules César, Richel. 23082,
f 8=.)
El ont faillit li enserchour en lour seru-
tine et enserchemens. {Ps., lxiii, Maz. 798,
f» 150 v».)
Rinior, enserchemens. {CathoUcon, Richel.
1. 17881.)
Rimor, moris, encerchemens, scrutines.
{Gloss. de Salins.)
Indagatio, encerchemanz, inquisicion.
(76.)
Si s'avisa de vouloir imposer fin a toutes
ces doubles, a toutes ces peurs et povretes,
a toutes ces qu estes et encherchemens
qu'on faisoit sur ly. (G. DE Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., I, 53, Buchon.)
— Instigation :
Et li dus se crestienai
Tout de chaut en chaut a celjor.
Et tôt son pooir senz sejor
Fit torner a la loi de Rome
Par Vencerckement au preudomme
Qui les introdnt saigemeat.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f 107*'.)
2. ENCERCHEMENT, adv., en cherchant
avec grand soin :
11 encerchierent iniquité, il défaillirent
en cercbnnt encerchement. (Bible, Richel.
899, f" 248».) Lat. ; Defecerunt scrutantes
scrutinia. (Ps. 63.)
ENCERCHEOR, - eur, enscrcheur, encher-
cheur, enserchour, encerceur, enchercuer,
enchiercuer, s. m., celui qui cherche, qui
s'enquiert, espion :
Si dient qu'il sont eiicerckeor,
(EvRAT, Genèse, Itichel. 124S7, f 99 r".)
Dont envoia Josué deu.v encercheurs de
Sethem pour voir espier la cité de Jherico.
{Bible, Richel 899, l" 142 v".)
Li encerceur au'il envoia encercler la
terre. (.Guiart, Bible, Jos., 1, ms. Ste-Gen.)
Li enchiercuer qu'il envoia enchiercuier
le terre, (.le, ib., Maz. 532, 1» 74''.)
Devant chou que li enchercuer furent
revenu. (Id., ib.)
Qui connoist totes les repostailles et est
encerchierres. (Ms. Ars. 5201, p. 369''.)
Li enserchour. {Ps., Lxni, Maz. 798,
flSOvo.)
Scrutor, enscrcheur, {CathoUcon, Richel.
I. 17881.)
Enchercheur, enquereur. (Gloss. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
— Fig., celui qui recherche, qui s'eiïorce
d'acquérir :
Ce fuit certenne signifience que il seroit
de toutes les vertus curious encerchieres et
vrais cognoscieres. (S. Graa/, Richel. 2455,
f» 102 r°.)
.... Curieus et enchierquieres. (Id., ib.,
II, 406, tlucher.)
— Celui qui fouille, qui scrute, scruta-
teur :
Deus est tesmoins de ses rains et est
verais encerkieres de son cuer. (Bible, Ri-
chel. 901, f» II''.)
Tu qui es encercheur des cuers. (Office
des Ordres, Richel. 994, f» 46».)
- Provocateur :
Adagonista, enchercheur. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7692.)
ENCERCHiER , cnsercliier , ancerchicr,
encerkier, encerker, encierkier, enkierkier,
encerquier, encherchier, emcherchicr, en-
charcier, anquerchier, encergchier, encher-
cuier, verbe.
— Act., parcourir en cherchant, pour
chercher, fouiller, sonder :
Puis vont a lîounie ou en Eslure
Ou vont autre voie cnchergenl.
(RuTEB., Despuliions doti Croizic et don Descroizié,
I, 1-28, Jubinal.)
Quant li .xil. enchiercuer furent revenu
à'enchercuier le terre. (Bib. hisL, Maz. 532,
f» 75».)
Grant cure et grant diligence je mis en
mon temps pour syavoir au vray ces be-
soingnes, et enchârçay maint roiaulme et
maint pavs, pour faire justes enquestes.
(Froiss., 'Chron., XII, 217, Kerv.)
C'est a dire qu'il examinera les cons-
ciences d'ung chascun ; et lors encerchera
Hierusalem a lenternes, c'est a dire qu'il
regardera tout ce qui est es cueurs. {In-
tern. Consol., H, xxxxili, Bibl. elz.)
Maisons furent froissées,... aumaires et
escrius emcherchez... (D'Auton, Chron.,
Richel. 5081, f" 24 r".)
— Rechercher, poursuivre :
Charlos de France ki bien siert de l'espeo,
A la dousime eiicerkie et coubree.
(Raimb., Ogier, var. du v. 126i-2, Barrois.)
Marins par tôt qniert et encerijne.
(f.HREST., du Roi Guill., i"6, Michel.)
Ou ki aillet encherchant la sapiance de
cest munde. {Li Einstle saint Bernart a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f» 3 r».)
Il fist querre et encergchier pertot les
provinces don pais .1. enclianteor. (Vies
des Saints, ms. Epinal, f» 39».)
— Sonder, interroger, avec un rég. de
personne :
Pour lui oir et encierkier.
(Perceval, %i. Potvin.)
Enlr'iaus li demandèrent : Ques nouveles dires?
Bien ai. dist il, vos homes eneerkies et tentes,
SI les trnis de bataille forment enlalenles,
(Godefr. de Bouill., Richel. 12569. f 122''.)
— Scruter, examiner, étudier, s'en-
quérir de, avec un rég. de chose :
Od mun queor p;u-luwe e encerchowe
mun esperit. (Lib. Psalm., Cambridge,
LXXVI, 6, var., Michel.)
Le brief Daire de Perse Alixandre ont baillié.
Et il l'a receu et le saiel brisié.
Et par mult graot eslude lea et encierké.
(Roum. d'Alix., f li", Michelant.)
Cil ki encerchet les cuers. (S. Bern.,
Serm., Richel. 24768, p. 130 r".)
Et vues savoer ke lu doies faire et an
cai tu doies eusonier. Tôt primiers doies
ansonier aucune partie del jor por ta con-
sciance a ancerchier. (Li Epistle saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72. f" 41 v.)
li
90
ENC
ENC
ENC
Qui les esloires d'Angleterre
Voudroit anccrchier el anquierre.
(S. GidU. d'Anglclerrc. ras. Cambridge, S. Jolm's
B 9, f 55".)
Ancerchicr fist decrez et lois:
Mais il ne trueve jiigeniant.
Ne conseil, ne delivremrnt,
Por coi puist délivrer son fil.
^Dolop., 6998, Bibl.elï.)
Li viex encrrke sa devise
De toutes pars en mainte guise.
(G. DE CASiDn.u, Barlaam, p. 101, P. Meyer.)
Quar cil qui les forfcz eitcerquc
Si l'a conté a l'archevesqne.
(De Constant du Hami^l, Montaiglon et Raynand,
Fabliaiu; IV, 173.)
Commença a encierkier les devins se-
eres. {Merlin, Ricliel. 19162, f» 6o'.)
Qui demandera vos oevres et encerkera
vos pensées. [Bible, Ricliel. 901, f'^ 14''.)
S'aucuns prent a .t. autre ses cozes u
ses denrées, s'il plaista celui cuiles cozes
sont, il li puet kerkier sur boene plegene
k'il li rendera a jour noniet u se coze ce
ce ke roizons ert ; et qi ensi ne le vorra
enkierkier il sera coupavles de pais en-
frainte. (1273, Charte de la Paix de Va^
lencicnnes. Cellier.)
Plusieurs cuydent bien conpnoj'sire leur
conscience et n'y scevent advenir a \'en-
cercher bien au vif ou l'examiner. {Intern.
consoL, 111, xiill, Bibl. elz.)
Il enchercha noblement les secretz de
nature. (Boccace, Nobles malh., VI, 5,
l" 145 r», éd. 151o.)
Dieu enserche et congnoist les cueurs de
tous les hommes... (1d., ib., IX, 8, f"22Sv».)
— Absol. :
Il sera lies et bendes
Entour le chlef parmi le vis.
Si que nulz ne ara avis
De counoislre ne A^encherchier.
(Couci. 'Miô. Crapelet.)
Tant ancerclia que ele sot... (Lancel.,
Uicbel. 7,=Î4, f° 27".)
Paissent requérir et enchercer solicite-
nient tous les ans. (La Iresample el vrai/e
expos, de la reigle M. S. lien., 1486, f''138=.)
— Réfl., s'enquérir :
Comme l'espritnaturellement est curieux
de savoir ce qu'il fait, il ne se pourroit
tenir de monstrerses exemples a quelqu'un,
et s'enc.hercher du nom des lettres. (Bigar-
rures du S. Des Accords, cli. i.)
ENCF.nciiiR, ensarchir, v. n., faire des
investigations :
Ensarchir. indagare, investigare. (Gloss.
synon., ms. Lille 369.)
ENCERCLER, V. a., cntourer, renfermer:
Ores vous nous restez, la tierce margnerile.
Des ranses fleur unique, et la perle d'élite.
Encerclant eu un lour leur coronne a trois ranps
El le triple ornement de leurs noms trois fois grands.
(La Boderie, A la R. de Nai:, Eleg.)
— Encerclé, part, passé, cerclé :
Et l'elme .ivoit d'or encercle.
(Bes., Troie, Richel. 375, f 90''.)
— Terme de rhétorique :
Aristote... avoit dit que la démonstra-
tion encerclée se tronvoit quelquefois. (La
BoD., Harmon., p. 46.)
ENCERDRE, V. a., tirer :
Encerst li gablere tute la substance de
lui, 6 départent li estrange les laburs de
lui. (Psalt. monast. Corb., Richel. 1. 768,
f° 89 v°.)
ENCERNER, uncreuer, v. a., entourer,
environner :
Par paroles de liaine m'encernerent et
por néant m'escombatirent. (Psaut., Maz.
238, f» 133 V».)
Du ciel... qui seul encerne et circuit la
seigneurie du siècle. (0. de Chastell.,
Ver. mal prise, p. 317, Bucbon.)
Or sus, Daru. qn'ilz soient tous prins.
Et les encernez a tons lez.
(Act. des Apost., vol. II, f- 20.o"', éd. 1537.)
I.ict. que le fer industrieux
D'un artisan laborieux
A façonné presque d'un égal lour
On'a ce grand monde encerne tout autour.
(Bons., Od., Od. retranch., t. II, p. 409, Bibl.
elz.)
Disant ainsi, de sa belle ceinture
Du lict d'IIyante encerna la clnsture.
(In., Franc., III, p. 162. Bibl. elz.)
Alexandre sembloit aux barbares tout
encerne de flammes de feu. (Bouaystuau,
de l'Excell. de l'homme, f» 21 v, éd. 1360.)
Ils s'estoient empossedez d'un beau mo-
nastère en Plirise, tout encerne d'eau. {La
vratje hist. des troubles, f° 43 r". éd. 1374 )
De nostre ampliithealre au grand lour fenestré.
Duquel le basliment ayant sa forme ovale
Souloit avoir six murs, qui par dislance égale
Encemoient sa rondeur.
(P. DE Brach, Poèm., (' 79 r°, éd. 1576.)
J'ay commencé d'encerner d'un vif et
clairvoyant regard la spacieuse campagne
du Profete. (La Bon., Pref. de J. de La
Mirande, dans les Harmon., p. 831.)
Dans ces horribles monts Iristement enclavé,
Qn'un fort buisson encerne.
(Garn., .4)1(1}., I.)
— Garnir de cerceaux :
Qui auroit ore mil tonneaus ancrenez
Comme cil est que en cel char vefz.
(Li Charr. de riijmes, 941, Jonck., Guill. d'Or.)
— Enchâsser :
Pour un vericle encerner en manière de
lunette... (1372, Le Compte de l'execut. du
Testam., Pièc. rel. à l'Ilist. de Fr.,XlX,130.)
Encerner se disait encore au xvii" s. 11
est donné par Duez.
1. ExcERVELÉ, - elle, adj., qui a la cer-
velle organisée de telle ou telle manière :
Quelque autre nn dira non mieux encrrrellé
Que l'homme vieulx ne peult pour aide estre ap-
Ipellé
Aux affaires communs.
(G. DO BPTS, l'Ame du rieillarâ, éd. 1582.)
On trouve encore encervelté, donné avec
le sens de convaincu, entiché, dans le
Glossaire de Marie Sluart.
2. ENCERVELÉ, adj., qui a la cervelle
brisée :
Si a celé ore, que ores fui ires.
Eusse el poing .i. granl baston quarré,
Parmi le chlef vos en eusse doué.
Que mort fuissies et tos eneerreles.
(Girard de Viane, p. 46, Tarbé.)
Kc mors fuisiez el loi eneerveleiz .
(li., Bichel. 1448, f» iC.)
— Fig., écervelé, évaporé :
Un jeune encervelé prestrean. (Chron. de
la noble cité de Melz, Pr. de 111. de Lorr.,
H, CLXVII.)
ENCERVELERiE, S. f., idée qu'on se met
dans la cervelle :
Icelle gent a pié fesoient par cbeminz
moult de lorz et de grans outragez, si leur
monta es testez une eiicervelerie dont nulz
ne les pooit oster, que il occioient par les
vilez ou il passoient tous les juis... {Gode-
froi de Buillon, Richel 22493, f» 20=.)
EXCESSER, ensesser, v n., cesser :
De Den servir pas D'enxessn.
(\Va(.e, Vila S. }/. Yirj/., p. 3-2, Luzarche.)
ENCESURER, v. a., cnduire de cérusc :
A .lehan Adveline, plommier... pour dix
sept livres el ung quart d'estaing pourauoir
encesuré et souldé les diz pommeaux.
(Compl. de Girart Goussart, 14C0-1402,
Forteresse, xxxvi, Arcb. mun. Orléans.)
ENCEULLYR, VOir ENCUEILLIR.
ENCEVALER, VOir ENCHEVALER.
ENCHAÇABLE, adj., qui doit être chassé
C'est gries domaicbes a nous quant nous
ne fesons bien ne ne pensons bien ainçois
lessons nostre cuer errer par vaines voies
et domacbeuses. Nule chose n'est plus en-
chacable de nostre cnor, car comme il nous
less'e et il pense aus mauveses pensées il
en courouce Dieu. [Le Miroir de l'ame,
Maz. 809, f» 202''.)
ENCHACEMENT, - asscment, s. m., ac-
tion de chasser, expulsion :
Exercitation est conservation de la vie
humaine,... Venchnssement de vices. (Probl.
d'Arist., Richel. 210, f 33 r».)
Musique est la resonnance des cieiix, la
voix des anges, la joie de paradis, l'espoir
de l'air, l'organe de l'Eglise, le chant des
oyselels.la récréation de tous cueurs tristes
et désolés, la persécution et enchâssement
des diables. (J. Molinet, Chron., ch. ix,
Buchou.)
EXCHACHiEU, voir Enchaicier.
1. EXCHACiER. - cer, encasser, enca-
cier, encachier, enchâsser, enchesser, verbe.
— Act., chasser, bannir, expulser :
Di mei, fet de, Ion lingnage,
Et qui te doua poesté
Wenchacer si l'ancele D'.
(Wace, Yie de Ste ilarguer., 136, Joly.)
Nos ïolon son nevo enchast.
(Tristan, I, 565, Michel.)
E hors de duce France enchaciez e jelez.
(Quat. fils Aym., ms. Oxf-, Douce cxxi, f 7-2».)
Ore poez avant passer
E nn autre jofne encasser
De vos paroles, se beau vus est.
(Chaboby, l'dit Plet, -241, Koch.)
Sa soer tantost ad encliacie.
(Un Ctiivat. e sa dame, ms. Cambr., Corpus 50.
f» 94''.)
Par l'orison desquels li dyales fu enra-
chies hors de leur hostel. (Sis. Berne 697,
f» 98 r°.)
Mais pour lui (Renart'» encacier dou règne.
C'est fors descncrs, vous en dirai
Une branke.
{nen. te Nouv., 26C8, Méon.)
ENC
ENC
ENC
91
11 fiicficha la maladie
Du cnier et fui la char guérie.
(Ota/. de S. Grég., ms. Evreux, f° 49'.)
Cilzqiii les enchesseirenl les nommeirent
«nsi. {L'Istoire de Charlemaigne, Richel.
•906, f 276.)
Et Uiy et madame sa mère furent enchâs-
sez dehors eu Frauce coiiiiiie baunis.
(Jehan le Bel, Chron., I, 97, Polain.)
Il enchesse les dyaubles. (Psaut., Maz.
798, f« 1-2 V».)
J'a l'a il enchâssé en sus de luy, et le
veult tenir en ce dangier, et encoires en
plus firanl., se il povoil. (Faoïss., Chron.,
XVI, 140, Kerv.)
Lassibilam l'enchâssa de celle terre.
(Brut, Richel. 12153, 1° 35.)
Se tu y viens, tu seras enchacio des re-
<;ions de sondit royaume et de toutes ses
dominacioas. (.Monstuelet, Cliron., I, 140,
Soc. del'H. deFr.)
Quant elle vit qu'il n'estoit pas homme
pour enchacier par rudes parolles, elle luy
cuida donner con^çié par doulceur. fLouis
XI, Nouv., XXXI, Jacob )
Neutr., se porter avec empressement:
Par la ou la dame passa
ChescïiQ y vlot et enca^sa.
(Advocttcie N.-D., ras. Evreux, f° 151'.)
— Encliaeié, part, passé et s. m., chassé,
banni :
Uememorant la royale parole,
Qui me promet de m'effacer du rôle
Des enchâssez.
(Cl. Marot, Poés., II, 1-2G, d'HéricauU.)
2. ENCH.VCIER, voir F.NCH.^CCIER.
ENCHACILLEIl, VOir ENCHASSILLEK.
ENCHAEITE, VOir ENCHEOITE.
ENCHAENURE, enchoisneure, - ure, en-
chesntire, encheinure, s. (., chaîne, trame :
Destourser va et desloier
D'uD maotel vair unes pastures
Teus dont les enchneneures
Saut d'or, li auiel de cristal.
(Chev. as .H. esp., 404, Foerster.)
Enchaisneures des draps. (1398, S.-Quen-
tin, ap. Lu Fous, Gloss. ins., Biul. Amiens.)
— Fig., enchaînement ;
C'estoitune vraye enchaisnuredes choses
qui s'eniresuiveut et qui prennent leur
commencement de la Hu l'une de l'autre.
(6u YiLLAHS, Méni., IV, an 1533, Michaud.)
Les voyla dans le srauJ cours de l'uni-
vers, et dans \'enclieiiieui e des causes
stoiques. (.Mont., Ess., 1. 111, c. 2, 1» 355 v",
éd. 1388.)
Allégua force graeq et latin, qui n'estoit
qu'une enckesnure de lieux communs.
(L'Est., Mém., 'i' p., p. 661, ChampoUion.)
ENGHAiNE.MENT, S. m.. Chaîne :
Oa sont les eiu'kaïueineiis
Que l'eu porloil >'oii)iue coarroye,
D'argeat et d'or, leurs sonuemeus.
Pour m eulx prendre ces laulx en voie?
(E. Deschaîips, />ue.v., Kicliel. 810, f° 43-2''.)
ENCHAIXTEIl, VOir E.NCEINTER.
EN'CHAI.NTIJKER, VOir ENCKINTURER.
EXciiAiR, enclieir, v. n., tomber :
Li hom dtnroit mnult hair
En foie largece enchair.
(Alabt. Dis des Sag., Ars. 3142, i" 148".)
Dieus ne me laisl ja encheir
En unie vnlenté contraire.
(Froiss., Pocs., Uichel. 830, f° 149 v».)
— Condescendre :
Mes oncques a nulle pes ne se vot des-
cendre ne encheir. (Froiss., Chron., VI,
282, Luce, ms. Amiens.)
ENCHAisEMENT, S. m., action d'asseoir
dan.s une chaise :
Ceu!x aussi qui natureement
Sont eleuz a i'eucliaiseinent.
(Decoillev., Trois pèlerin., f 61^, impr. Instit.)
ENCHAisER, V. a , assBoir dans une
chaise :
Ces nids que tu vois, chaises sont
Qui hauU et bas leur degrez ont
La ou sont enchaisez et rais
Princes et prelalz dessus dictz.
(Degdillev., Trots pèlerin., f" U"'', impr. Inslit.)
ENCH.\ISNEURE, VOir ENCHAENURE.
ENCHAISOU.N, VOir E.NCHOISON.
ENCH.AiTivEMENT, cuchct., S. m., em-
prisonnement :
De laquelle bataille il avient souvent
grans mortalités et enchetivemens de gens.
(J. DE ViGNAY, Enseignem., ms. Brux.
11042, f"5J''.)
ENCHAiTivÉ, enchetivé, enchativé, encai-
tivé, part, passé et adj., captif :
Li filHisrael furent encUaitiveil en Babi-
loine settante ans. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, f 108 r°.)
Ensi nen est mies franche en nos nostre
raisons, anz nos covient de totes parz
Initier a lei, car ele est ensi détenue et
enchaitiveie par une manière de glut ans
terrienes choses. (Id., ib., i' 110 r°.)
Tu encachas Elic de ses hoaors.
Or est en autre tere je ne sai hou
Encaiiives del resne a me seronr.
(Mol, Michel. -25316, f 125''.)
Preudons, or m'entendes !
S'en vos demande, ja mar le celeres.
Que tont ce a fait Aubris Venchatives,
Qui de Borgoigne est a grant tort jetés.
(.\uberi, p. 137, Tobler.) Impr. : enchatinés.
Fu Jherusatem assise de paiens et le pais
environ, et essillies, et li crcstiien encai-
Uvé. (Charlemagne, ms.S.-Omer 722,f° 92\)
Tant ay je au moins compaignie
En cesle doloreuse vie
Ou enckiitirr^r) suis venus
Foibles, escharnez etcbanuz.
(J. DE Meunc, Consol. de Boece, Richel. 1728,
P> 221.)
h'enchetivee chamberiere d'Israël. (Vi-
GNAY, Mir. hist., Vat. Chr. 338, f» 2=.)
L'enchellvé démenant sa chetiveté. (Id.,
ib., Maz. 537, f» 79 v».)
Et retieuent leur anemis enchetlves. (ID.,
Enseignem., ms. Brux. 11042, f" 50''.)
— Fig., perdu de vice :
Mais tant est ore enchailivee
Et en malice enracinée
Qu'il ue 11 chant ne n'a chalu
Ne Je Dieu ne de son salu.
(Fait. d-Ov., Ars. 5069, !" 197'.)
ENCHAI.CIER, VOir ENCHAUCIER.
ENCHALFEH, V. u., s'échauffer, deve-
nir, être chaud :
Le feu en prist, l'evre enchalfa,
Apres commença a lioillir.
(■VVace, h Liv. de S. Sicholaij, lt;9, Delius.)
ENCHALFiii, V. n., s'échauiïer :
La quelle chose cil sentanz en cui astoit
la très teneue alaine, de tant petit efforz
com il pot, ke il poist parleir, enchalfisant
l'espir, colhit la voiz, si rumpit lors en
voiz disanz. {Dial. Greg. lo pap., p. 208,
Foerster.) Lat., infervescente spiritu.
ENciiALi, adj., dur comme le caillou :
Cist soz vilains a corte chape
Qui plus est dors et enchalis
Que pieus de soef ne de palis.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Soiss., V ilZ*.)
Enchaliz.
(iD., ib., ras. Drax., f° 167.)
ENCHALLAssER, V. a., soutenif d'un
appui :
Et fait enchaltasser l'arbre qui devient croche.
(Vauq., Sat., H, a M. de Repich.)
ENCHALOIR, V. n., chaloir, importer :
Il ne va'enchttult d'estre tensee
Poarveu que de mon entreprise
Je sois a jamais dispensée.
(R. DE Coller., Monol., d'une dame fort amou-
reuse d'ung sien amy, p. 79, Bibl. clz.J
ENCHALZ, voir Enchaus.
ENGHAMBELER, VOif ENCEMBELKR.
ENCHAMBRER, encanbrer, t. a., mettre
enfermer dans une chambre , empri.
sonner :
Jai li enst le chief del bu sevré
Quant Biatris prist en haut a crier :
Merci, bian frère, por Deu ne l'adeser;
Cornant qu'il praigne de mon cors vergonder
Je Tuel li siens soit de la mort gardez.
Suer, dist li rois, si com vos commandez.
Lors le list prandre, si le fist enchambrer.
(Les Loh., Richel. 19IC0, P 62».)
Il sont an jugement allé,
Mot sont pensia et esgaré
Del franc home d'antre pais :
Lanvaus est si entrepris,
Encanbrer le veulent plusor.
(De l.anial, Richel. -2163, f 57".)
Avecqnes vous je les lairray (Jeux tigres apprÎToi-
[sés)
Et luy aussi en voz maisons
Enchambrez, et nous en yrons.
(Ad. des .iposl., vol. Il, f 82\ éd. 1537.)
ENCH.VMI.VER, VOir ENCHEMINER.
ENCHANCRER, V. a , ulcérer :
Laquele famé out chaucre en une de ses
mameles qui fu coupée et ainsi ele fu cu-
rée, et puis tantost après l'autre mamele
fiienchancree. (H. de Mondeville, Richel.
2030, f° lOOi-.)
Faisant un cerne a l'entour d'un ulcère
corrosif, ou le garde d'enchancrer davan-
tage Hs parties voisines. (Du Pinet, Phne,
XXVIII, 4, éd. 1566.)
En saupoudrant d'icelle (graine) le? par-
ties enchancrees. (lo., ib., xx, 3.)
ENCHANCE, - chaingc, - cange, s. m.,
échange, troc :
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ENG
ENG
ENG
Comment le gncrit en Athènes
De granl doleur et de grant poine.
Et porce l'en rendit escbange !
(Alhis, Ars. 3312, {» 16''.)
(Var. dans la copie de Sic-Pal. à l'Arsenal.)
Et pour ce que Gisolfe avoit fait cest
mariage sanz lo conseil de Guide son oncle,
pensa Guide de rendre Veiu'hange. (Aimé,
Tst. de H Norm., iv, 22, Champollion.)
Item ont acquis par enchange fait a Gar-
nierCommere deux iourneus de terre. (1336,
Arch. JJ 70, f» i05 v\)
Avet faicte une parson et enchainge.
{Ch. de 1408, Lorraine, Cabin. de M. de
Labri.)
ENCHANGiER, enkangter, anchaingier,
V. a., faire un échange :
Pueent vandre ou anchaingier. (Chart.
mess, du xiii« s., dans les Observ. sec. de
Ferry, t. I, f» 239 v°, Bibl. Metz.)
— Enchangier quelqu'un, être sépare de
lui par un changement de lieu :
Dont dolant soi au cner qu'elle (Florie, dont il est
[séparé* m'est enkangii.
(Cher, au cygne, 24942, Reiff.)
ENCHANi, part, passé, devenu chenu :
Jo sui mult envieilliz e enchaniz. {Rois,
p. 38, Ler. de Lincy.) Lat., incanui,
1. ENCHANT, s. m., montant de porte:
Des eschalers qu'il vut faire an sa maison
li diz Gilez, devant Peschcrie an cete me-
uere que li larges des eschalers seit de
czinc asises que sont ou mur a l'anchanl
de la dicte maison desus lo sopie devers la
rue publique et les asises sont saignié a
on trait. (1320, Arbitrage, Cart. mun. de
Lyon, p. 447, Guigue.)
Li diz Gilez doit faire uns eschalers des
Vanchant dou dit muret an tanques a lay
Vanchant de sa maison devers Sonne. {Ib.}
Le grant enchant devers lachambre Mons.
{Compt. de P. de Serrer, Prév. de Moutbri-
son, répar. du donj., 1382-3, f" 4'°, Arch.
lAiire.)
2. ENCHANT, encant, s. m., enchante-
ment, conjuration:
Telles leur a .m. encans Iresgeté,
Bien le sot Joirres comment il a ouvré.
(Les Loh., Riche!. i988, f 211 v°.)
Tulles leur giete .!. encant par vigour
ICI puis .1. antre et le liere sans laissonr.
De Jeronville ist .loiires par vigonr.
Il y gietta ses sors et ala conjnrant
Les dyables d'infler et par leur fort enchant.
Qu'elle ent le cuer de U courouciet et dolant.
(Chev. att cygne, 3603, Uoill.)
Manière avenans
Et plus li remanans
Ont fait tant i'enchant
Que pris e-t Adaus.
(C/iaiis., ms. Monlp. H 196, 1° 282 r°.)
Chen qoe songei ennait ne semble fors enchant.
(.Doon de Uaience, 8o9ô, A. P.)
Ce fa pecbies qui me fn enchanté.
(Aub. le Bourgoing, p. 2iO. Tobler.)
2. ENCH.\NTÉ, ad]., chanteur:
Li fromi dit : Sire enchanté.
En esté arei bien chanté.
Or poez en l'iver saillir.
(Dou Fromi et dou gresillon, ms. Chartres 620,
f 136=.)
ENCHANTELER, - ellcr, enchaulrer, en-
canterer, v. a., relever sur le côté, en par-
ticulier sur le côté gauche :
Par orgoil fait l'esca enchanteler.
(les Loh.. Vat. Urb. 37.Ï, f» 23*.)
Bandoins fu armez sor le vair de Castele,
L'escu par les enarmes devant lui anchantele.
Et tint l'espee traite don tranche la leraele.
(J. BoD., Sax., cm, Michel.)
L'escn par les enarmes devant lui enehantele.
(Id., !*., Ars. 3142. f» 243».)
Poi a François n'ait l'enarme uoee,
La règne prise, la large enchantelee.
(Herb. Leduc, Foulq. de Candie, Richel. 2.S.Ï18,
r 102 r».)
Li rois poi enchantre l'espee.
(Parlon., Richel. 19152, f" 136*.)
Se vos veissiez le roi démener l'espee
on poing, movoir les braz et enchanteler
l'escn. (L'/irore. de S -Den., ras. Ste-Gen.,
f» 249«.) P. Paris : enchanleller.
— Mettre sur le chantier, en parlant de
pièces de vin :
Pour .Ixr. tonniau de vin chargier a
Roen es liaingnes et pour enchanteler, et
pour clo et pour mairien, .Ixvi. s. torn,
(1295, Compte de Girart le barillier, Arch.
K 36^ pièce 43.)
Les cydres piller, entonner, et les ves-
seaul.x encanterer. (1392, Denombr. du
baill. de Rouen, Arch. f 307, f° 53 v°.)
— Enehantele, part, passé, relevé sur le
côté :
Les escus ont enchanteîes
Et serres devint lor poitrines.
iPerceml, ms. Berne 113, f 96'.)
Li bcrs s'en est issus, la large enchantelee.
(Chev. au cygne, I, 6o29, Hippean.)
Sy leur vint au dos Maulgis la lance en
son poing , l'escn enehantele , et son
heaume lassé. (Ren. de Montaub., Ars.
5072, f 147 r».)
— Placé sur le chantier :
Taudis le vin serré dedans la creuse tonne.
De rang par le celier, enehantele bouillonne.
(Cl. Gauchet, l'oés.. p. 223, Bibl. elz.)
Cf. ACHANTELER.
1. ENCHANTEMENT, S. m , ChaUt, COU-
cert :
La Dissiez les estrumens.
Vicies et enchantemens.
(Floire et Bla/ice/tor. i' vers., 2883, dn Méril.)
2. ENCHANTEMENT, S. m., actiou de
mettre à l'encan, enchère, encan :
De chose vendue a V enchantement. {Ass.
Séduction, entraînement désordonné: de Jér., t. 1, p. 129, Beugnot.)
De heste vendue sanz enchantement qui
n'est restive. (Liv. dej. d'Ibelin, ch. Lxxxi,
Beugnot.)
Pour bobaucer par folz enchans,
J'ay les deniers tous despencez.
{Farce de Folle Bobance, Ane. Tb. fr.. Il, 283.)
1. ENCHANTÉ, part, passé et adj., causé
pir enchantement :
ENCHANTEOn, - eouT , - cur, s. m.,
chanteur :
C'apartiéul a ces jon-gicors
Et a ces bons enchanteors
Que il aient des chevaliers
Les robes, que c'est lor mestiers.
(Du Chevalier a la robe vermeille, Montaiglon et
Raynaud, Fabl., III, 42.)
Il avient aucune fois que jugleours, en-
chanteurs, goliardois et autres manières
de menestriex s'assemblent. [Gr. Chron.
de Fr., Phelip. Aug., xx, P. Paris.)
Pluisseur jongleour et encheanteour en
place ont chanté et riniet les guerres de
Bretagne et corromput. (Froiss., Chron.,
111,323, Kerv.)
ENCHANTERER, VOir ENCHANTELER.
ENCHANTERiE, cnconterie, s. f., enchan-
tement, charme :
fi'encantcrie ne canque ses cors set
Ne me pot onqes ne tant ne qnaut grever.
(Iliton de Bord., 5051, A. P.)
Par art d'enchanterie
Fera croire hérésie.
(Huos DE Meby. Prologus Régine Sibille, à la suite
dn Tornoiement dWnlechrist, p. 106, Tarbé.)
Ta, ta ! Symon. l'amy Néron,
Ton orgueil, Ion enchanterie.
Ta mauvestié, ta simonie.
Te seront bien lost chier vendus.
(Mart. de St Pierre el SI Paul, Jub., Mysl.,
1. 72.)
C'est magique on enchanterie.
(Greban, Mist. de la f ass., 15244, G. Paris.)
Satan esblouit les yeux des incrédules
comme par enchanteries. (Calv., Comm.s.
Iharni. evang., p. 683.)
Par son enchanterie
Circé jadis rendit les hommes porcs.
(J. A. DE Baif, Eclog., v.)
Boutique des onguens, des fards et des
enchanteries. (Lari'v., le Fid., iv, 4, Ane.
Th. fr., VI, 43.)
Enchanteries et sorceleries. {Trag. de
Franc-arbitre, p. 108.)
Se disait encore au commencement du
XVII» siècle :
Les raynes, sauterelles et autres animaux
provenus d'enchanterie et sortilleges.
(1610, Disc, prodigieux et espouvantable de
trois Espaignols, Variét. hist. et litt., t. 1.)
On lit dans Duez : t Les enchanteries
sont descouvertes. . {Dict. fr.all.-lat.,
Amsterdam 1664.)
ENCHANTEUR, encanteur, s. m., celui
qui vend à l'encan, sorte d'offlcierde jus-
tice :
Que la élection et présentation des eou-
raliers, crienrs de vins et autres choses,
et des enchanteurs de ladite ville, leur ap-
parliegne. (1340, Arch. JJ 73, f» 124 r°.)
Que nulz ne vende nulle chose, quelle
quelle soit, qui doit estre vendue a l'en-
quant, sanz licence de Vencanteur ou de
celuy qui pour luy sera. (1373, Ord., y,
682.)
ENCHANTiER, S. m., Compartiment :
L'ng aultre arcbeban du costè devers le
cymetiere ouquel a deux enchanliers a
mettre langes pour ladicte chambre. (loOl,.
Invent, de l'Holel-Dieu de Beaune, Soc.
d'Arrhéol. de Beaune, 1874, p. 157.)
ENCHANTOisoN, - cison, - ison, s. f.,
enchantement :
ENG
ENC
EiNC
93
Benoart portent par grant rnclianloison.
(Guill. d'Orange. Riohel. 2i369, F
\'.)
Oq irez vous, dit il, (iz aa putain gloton,
Cnidez vous eschaper par vostie enchanteison !
{Simon de Pouille, Richel. .■Î68, f US'.)
Monlt orent pain et vin et oisiaus a foison.
Que Maufîis ot conquis par jîrant enchantoisun.
(Maiig. d'Aigr., Richel. TOfi, V 28 r".)
Par niRromaiice et par eiichanlison.
(Àumoiil et Agrav., Richel. -Wrà, f 117 v».)
1. ENCH.vPEi.En, - Hier, enchappeller,
anch., V. a., couvrir d'un chapeau, d'une
couronne :
Et ses rhies fit anchapelez
D'un sebelin noir come raore.
(tiCon;<'rff/Gra(i;,Cartsch,C/ir('s/.,col. 165,3° éd.)
Et doit le duc estre enchappellé d'ung
très riche chappel d'or et de pierres pré-
cieuses par ledit prince. {Gag. de bat.,
p. 46, Crapelel.)
Anchapeler, parer de chapeau de fleurs,
de guirlande. Anchapeler une espousee.
(.MoNET, Invenl.)
— Terme de maçonnerie, pour signifier
faire un revêtement :
Jaquet Fouqui't fait.... toises de mur
allant droit a la rivière, et eslevé tout au-
tour et par dessus ladite bonde ou escluse,
et enchappellé le dit et de aiesme comme
il appartient. {Compte de 1531, Soc. arch.
de Touraine, IV, 116.)
— Enchapelé, part, passé, ijui a un cha-
peau, particulièrement une couronne de
fleurs :
Et pour ce sni enchapelez
Selon la coronne qu'apelez
Et en rommant et en lalin
Alixandre suppelalin.
(Watriqoet, li Dis des .un. Sièges, 3i7, Scheler.
Sertatus, enchapeles. (Gloss. de Salins.)
Une aiguière d'or longue, enchapellee en
.V. lieux de chapeaux, et y faut plusieurs
perles. {Invent, du duc de Norm., ap. La-
borde. Emaux.)
En an bosquet, dessus nue Tontaine,
Trouray Robin le franc enchapelé ;
Chapeaux de flours avoit cilz afublé
Dessus son chief.
(EusT. De.'îchami's, les Chançoiis joyaulx, Richel.
Rio, P 10-2''.)
Pour ce fiert de tel arramie
Sus les testes enchapelees
One les flours en sont jus volées
Dont les chapeaux furent pares.
(Pasloralel, ras. Brux., f» 5Î r".)
— Fig. :
... Ceulx que cnrarannement
Les plus très sages appelles
Sont de cestui enchaaternent
Plus lourdement enchappellea.
<Lefrakc, Champ, des Dam., Ars. 3121, f° 108'.)
2. ENCHAPELEit, V. a., maltraiter :
Il fault qu'il soil enchapelé.
Tant qu'il ait le chef loui pelé.
{Met Test.. Il, p. 381, rar., A. T.)
ENCHAPEMENT, - oppement, emch., en-
cappement, s. m., empâtement :
Pour V enchapement des meurs d'entour
la court. (133!5, Compte de Odart de Laigny,
Arch. KK 9», 1° 293 r».)
En cheant aval ledit plastras cheu sur
un emchapement d'icelle tour(dcVincennes)
qui le fist aler plus loing d'icelle tour que
l'en ne cuidoil. (1379, Arch. JJ 115, pièce
287.)
.Illl. paires de fons de cuir mis as en-
cappeincns des tentes et trefs de le ville a
eus bouter les cordes. (1386, Lille, ap. La
Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Emprimez par deux foiz les murs d'icelle
chapelle de costc des voirrieres depuiz le
siège jusqu'à Vemchappement. (1399-1406,
Compte Jeh. Gilon, Arch. KK 264-266.)
Et sera (le pignon) en haut amorti d'un
enchapement ci de couteaulx.(1404, JWarcfte,
Arch. 8. et-M., H 98.)
P'our .VIII. I. de plomb pour mettre es
jointures et en \'enr.happement ihi pHH arc
boutant dudicl pilier. (1409-10, Coinpl. de
la fabrique de S. Pierre, Arch. Aube, G
1559, f 160 v»)
A Pierre Roland pour .xxiill. quartiers
de pierre pour faire enchappements et ar-
chelelz a lad. tour du havre. (1463, Compl.
de Nevers, CC 58, f° 33 v«, Arch. muu. Ne-
vers.)
Ladicte viz a .VI. toises demi pié de
hault a mesurer depuis le commencement
des foudemens jusques au dessus de l'en-
tablement comprins ens la saillie d'icelui
entablement des enchappemens et du sou-
bassement sur .1111. toises .1111. pieds de
pourtour. (1490, Arch. K 272.)
1. ENcuAPER, - apper, encapper, v. a.,
couvrir d'une chape :
Avant me laisseroie desoiibz plonc enchapper
Que pour rien le laissoie ainssin de moi partir.
(Girart de Ross., 111(1, Mignard.)
Car elle apprist comment de soye
L'en feroit ornements et cappes,
Doubliers, serviettes et nappes
Pour parer palais et moustiers,
Quant tu les tiengs ou les encappes
Tu doibs beneir ly raesliers.
(Lefra.nc, Champ, des Dam., Ars. 3121. r 120".)
Vostre habit tout le monde enchape
Car trop bien tendre le sca'es.
(iD., !*., P Ul=.)
— Enchapé, part, passé, couvert d'une
chape :
Poarqnoy pourras entendre bien
Qaeja soit, bien enmantelee
Soye par dehors et emhapee.
(Degi:ii.lev., Trois pèlerin., (° 61°, impr. Insllt.)
Prebftres encknppes. (1530, Reg. consul,
de Limoges, I, 191, Kuben.)
Evesques enchapez et mitrez. (Lett. de
1574, Kelib., Hist. de Paris, V, 2.)
Je voy venir vers nous une femme en-
cappee que je pense coguoistre. (TouRNEB.,
les Contens, II, 6, Ane. Th. fr., VII, 161.)
2. ENCHAPEu, V. n., échapper :
El, se par mi l'uis Wenchapoie,
N'en escbaperoie antremant.
([)olop.. 8418, Bibl. elz.)
ENCHAPERONNEMENT, S. lu., revête-
ment :
Pour faire couvertures sur les archieres,
enchappemens et enchaperonnemens dessus
les murs de la basse court. (1366. Compt.
de Ph. d'Acy, Richel. 1. 16170, f» 128 vo.)
Et seront les maçons et autres ouvriers
qui entreprendront édifices a faire, tenus
l'aire au.x pans des murs par dehors les
entablemens soubz la couverture, pour
porter l'esgoust, avec les plates bandes,
enchaperonnement et lermiers a l'endroit
des retraites , les appuis des croisées
mesmes les seuls et uiarcheB pour y mon'
ter. {Edit d'Henri II, oct. 1357.)
ENCHAPERO.NN'ER, v. a., couvrir d'un
revêtement appelé chaperon :
Enchaperonner un mur qui est en ladite
maison. (1335, Compte de Odarl de Lainnv,
Arch. KK3", f" 236 r».)
A Pierre le maçon pour avoir fait de
pierre de taille l'entrée de la Barre deçà et
delà, et enchaplerlonnee de taille a l'enlour
de la bassecourt de la Barre. (1416, Compt
de A'evers, CC 22, f 20 r", Arch. mun. Ne-
vers.)
ENCHAPETER, enchurpeler, enchapiter
(s), V. réfl., se couvrir d'une chape:
Il (nn ermite) les regarde, ses a bien avises,
.1. pelitet s'esloit enchapiles.
(Les Loh., ms. Montp., f° 257''.)
Enchapelez se fiirenl li gloulon.
{Mon. Reniiart, Richel. 3G8, t° 232".)
— Enchapetc, part, passé, couvert d'un
chape :
An fevre vet trestoz encharpetez...
Renuart vet vers lui encharpetez-,
Dist Renuart : Quieiis deahle avez.
Par mon noir froc esles si offraez.
(Mon. Renuart, Richel. 368, !" 238''.)
Dones li une gonne et dras enchapeles.
Et unes botes nueves et .r lit estoré.
(Jehan de Lanson, Richel. 24U3, f" 62 r".)
ENCH.\PITER, voir EnCHAPETER.
EXCH.APLEURE, - peieure, anch., s./.,
ce qui sert à former un chapeau de
Heurs :
Anchapeleure, ce qui sert ans chapeaus
de fleurs et a l'anchapeler. (.Monet, In-
vent.)
— Fig., fraude qui consiste à cacher
sous une belle apparence de mauvaises
marchandises :
Que nuls ne vende ne achale pour re-
vendre gimgembral ne piguolat enbou-
chié, et qu'il ne soit autel desous comme
dessus, et sans enchapleures. (1312, Ord.,
I, 513.)
ENCHAPPRE, s. m., petit comparti-
ment :
Deux reliquayres... tenant chescun ung
enchappre en la main. (1542, Inv. du trésor
de la chapelle des D. de Savoie, p. 147,
Fabre.)
ENCHAPITULEMENT, enCOp., S. m.,
chapitre :
Che sont li encapilulement des coses ki
sont en cest livres. (Ad. de LA Halle,
Chans., Richel. 23366, f" 1 r».)
ENCnAPiTui.ER, encop., V. a., distri-
buer par chapitre :
Ci commencent les choses de quoi nos
(liron, et sont briemeut encapitulees par
ordre. {Coût, de la vie. de l'Eau, prol.,
Arch. S.-luf.)
— Chapitrer, morigéner :
El raison te doit esmonvoir
Que gens d'armes com chevaliers
Se bien sont enchapitulez
Et par bons genoulx gouvernez...
(DF.r.iiii.LEV., Trois, pèlerin., f° 133'', impr. In'^lil.)
m
ENC
ENC
ENC
ENCHvuAiEMENT, aucli., S. 111., ensoi'-
ccUeiiient :
Tant lor font par anchaDtemcnt
El par lor ancharaiemant
Que de lor amor les espranneat.
(Bf.n., Troie, Ars. 3314, f" 180».)
ENCH.\RATER, eiicaruter, v. a., ensor-
celer :
Audré Guibretea... couru après une
femme en disant : Pule vielle, tu la'as en-
caralé. (1404, Arcli. JJ 138, pièce 360.)
ENCii.\R.\UDER, V. a., eiisorcelcr ;
leelle femme confessa a son mary que
ledit Tymonnier la mainlenoit, et qu'elle
ne povoit résister ne soy destoyer audit
Tymonnier, et qu'elle cuydoit que il Veust
encliaraudee. (1402, Arcli. JJ 157, pièce 27.)
H.-Norin., vallée d'Yéres, être cncarnudé,
être ensorcelé, avoir le diable au corps.
• Il est encaraudé de ch'lé fille là. •
En Poitou, canton de Chef-Boutonne,
on dit OicftaOarauder pour .planifier ensor-
celer.
ENcii.\REER, V. 3., ensorceler :
Lui dist icelle Jehannele que elle avoit
tant fait que iceul.t trois crapos desquieulx
icelle Gilete le vouloit enchareer estoient
mors, et que icelle Gilete les avoit jetiez
en Saine. {Reg. du Châlelet, II, 288, Biblio-
ph. fr.)
ENCHARBONNER, eîtcarbonnev , v. a.,
couvrir de charbon :
Et soQ visage encarhonna.
{Wislasse le Moine, 1012, Michel.)
— Encharbonné, part. p;!ssé, couvert
de charbon, couleur de charbon :
AdoQC a a chascun l'esclavione aportre.
Et a chascun la face tainte et encharbonnee.
Lors sanble que il vignenl d'outre la mer salée.
Ueh. de Laiisoii, Uichel. -2195, f 30 r».)
Visafie encharbonné. (M. Lefbanc, l'Es'
Irif de Fort., f" 133 r», impr. Ste-Gen.)
EîscHARBOTER, V. a., brouiller, coa.
fondre, embarrasser :
Cela me semble trop encharbolé et confus.
(T.\B0UR0T, Bigarr., p. {ol, ap. Ste-Pal.)
En Franche Comté on dit encore enchar-
boter, entsarboutai, embrouiller du fil.
Victor Hugo a essayé de rajeunir ce mot
sous la forme barbare encharibolté :
MoQsieur, vous avez l'air tout eiicharibotlê.
{Le Hoi s'amuse, i, t.)
Cf. CH.iRBOT.
ENCUARCHIEMENT, VOir ENCHAUQE-
MRNT.
ENCHARGHIER, Vûir ENCHARGIEB.
ENCHARDIR, VOir ENCHIERDIR.
ENCHARDONER, - donner, v. a., mot
factice employé dans un jeu de mots pour
signifier piquer avec des chardons, héris-
ser de chardons, et cardinaliser :
Li cliardnnal tôt eschardonent
Les eschars qui don ecliar donent,
Maint prendom ont enchardoné,
Chardoual sont enchardoné
Por ce poignent comme chardon.
,G. DE Coisci, S/f ipoc, Uichel. 1915-2, f» 29''.)
Les eschars qui don eschars douent
Maint preudomrae ont enchardoné.
fiD., !«., ras. Soiss., f» 26^)
Cf. Eschardonner.
E.NCHARii, part, passé, monté sur un
char :
Bien te tiens, pas n'echaperas.
Puis que tu es cheu en mes laz ;
Se tu es roy d'iniquité
Et ponrce tu es encharez,
Tout aussi bien royoe clamée
Estre doy
(DEGniLLEV., Trois pèlerin., C 115, irapr. lustit.)
ENCHARETER, V. 3., mettre dans une
charrette :
Wistasces /a enchareles.
(Wistasse le Moine, 1729, Michel.)
ENCHARGE, encorge, encarque, s. f.,
charge, fardeau :
Encarge. (Maurice, Serin., Richel. 13314.)
— Fig., charge, obligation:
S'aucuns fet son testament et il nomme
execuiteurs qui n'i sont pas présent, et
muert avant qu'il aient pris l'execussion sor
aus, il est en lor volenté d'enpenre l'en-
carque de l'execussion ou du laissier.
(Beaum., CoiU. du Beauv., c. xii, 27, Beu-
gnot.)
Quiconque désire de passer des emphi-
teuses. transports, permutations, encharges,
ou obligations dos héritages, etc. {Coût, de
Brux., Nouv. Coût, gén,, t. I, p. 1245'".)
La ville at aussi le droit d'issue des alié-
nations, permutations et encharges, qui se
font par des afforains, au regard des
biens, fermes, cens et rentes qui leur sont
acquises par voye de succession. (76.)
ENciiARGEABLE, ^adj., pesaut, lourd :
bepesche toy, pose de chair la charge
Tant cnehargeaUc, el qui si fort te charge.
(Desi'ERIers, Prognost.)
ENCHARGEiiENT, encharchiement, enear-
cement, s. m., commandement, ordre :
Quant cesti deus sajes homes ont le
conjé et {'encharchiement de lor seingnor,
il ne fout deleameut aucun. {Voy. de Marc
Pol, c. ccvi, Roux.)
— Charge :
Pour les encarcemens de la vaussure
d'une tour. (1403, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
ENCHARGiER, anck , enchorjer, enchar-
cier, encarger, -ier, emcargier, encarchier,
eincargier, encherger, encarcher, encliarcher,
encarquier, - hier, enquarquier, enkerkier,
enquerquier, enkierker,enquierkier, emkier-
kier, verbe.
— Act., placer comme une charge :
Les mains li lient et les pies,
Sor .1. ronchi fu encarchies.
iEust. le moine, 1637, Michel.)
— Prendre une charge, un fardeau, se
charger de, charger, au propre et au fig. :
Fais trop mortel as cncargié.
(Athis, Richel. 375, V 146".)
Sons en fait le grand fais enprendre et enkerkier.
{Vœu du ïleron, 315, éd. Mous.)
Ses trois compains a fait devant lui chevancier,
11 remest daerruins p:ur le fais encarchier.
(Ckans. dWntioche, \u, v. 78, P. Paris.)
Trop aves emcargid grant fais.
(Fregus. p. 03, Michel.)
Maintenant la prcnt et Vencarche
Desus son col.
(RiCH. DE LiELE, de Honte et Pulerie, Dinaai,
Trotiv. de la Flandre, p. 360.)
Entre ses dous bras Vemkierka,
Par devant l'abbé remporta.
(De l'Emper. Cousiant, 215. Romania, VI, p. 164.)
Et puis
Venquierkierent et portent a Puis.
(D'un Presire c'om tarte, Richel. 1553. f" 510 r" ;
Mootaigloo et Raynaud. Fabliaii.v, IV, 14.)
A le prestre mort encarkiet.
(Ib., Montaiglon et Raynaud, Fahl, IV, 35.)
C.estui duel deves laier et encargier duel
étire de ce que vous aves perdu honor
que vous ne poes recouvrer. [Artur, ms.
Grenoble 378, f» 33''.)
Et pour çou dou Conte Gnillaame
Qui ceste honor eut encharcie.
Pris mon prologue com Marie
Qui pour lui traita d'izopet.
(Couronnement Rcnart, 3360, Méon.)
J'ai esté sans raison .i. an et .1. yver
Sans armeure nulle vestir ne enchargier.
(Cuv., du G/iMC/i'n, 2931, Charrière.)
Je suis encores trop joues pour encar-
gier si grant fais et tele honneur. (Froiss.,
Chron.,Vl, U8, Luce.)
Et messires Jehans de Hainnau avoit
si fort encargiet ceste guerre et pris en si
grant desplaisance et despit la cevauchie
que li dus de Normendie avoit fait en
Hainnau. (iD., ib.. Il, 233, Luce, ms. Rome,
f» 64.)
— Porter, prendre :
Quant Godefrois fu mors, a pinsonrs anoia,
Roys Baudewins, ses frères, le couronne enquerqtia,
(R. de Seb., xxi, 403, Bocca.)
C'anjourd'ai en bataille veuillez sau detriîer
Lez fleur de lis de France porter et enquerquier,
(H. Capet, 3-248. A. P.)
C'anjourd'ui enquerquici, a ce lournoiement,
Dez fleurs de lis de Franche le blason qni resplent.
(7*., 3232.)
C'est que vous voellies enchargier les
armes de France. (Froiss., Chron., I, iSS,
Luce.)
Que mesires Carlos de Blois se nonmoit
et escripsoit dus de Bretagne, et en avoit
avoecques le tille encarsiell'arnioierie. (Id.,
ib., H, 294-29j, Luce, ms. Rome.)
— Enchargier un ordre, entrer dans un
ordre :
A Chisleauli vint le roy Dagoubert au corps gent,
La trouva il son frère qui tout nouvellement
Ot encarquié l'ordre de Cisliaui proprement.
(Ciperis. Richel. 16a7, 1° 104 r°.)
— Act., se rendre coupable de :
Dames nouains des grises cotes.
De cuer outrageuses et sotes,
Grant outrage areis encharchié.
(J. DE CoNDÉ, la Messe des oisiaus, 803, Scheler.)
— Faire porter une charge, un poids à
quelqu'un :
Ki si gries fais m'ancharja.
(Chans., Richel. '20050, f» 51 r".)
— Fig., comme charger :
Sa viande a ses piez démarche
0 l'ardeur qni son cuer encharche,
(Rose, ms. Corsini, f° 94°.)
ENC
— Charger de, imposer :
Cil dist ceo que li reis M aveit enchargic.
(Itou. -2" p.. 3709, Andresen.)
L'arcevesques lor a pénitence anchargie
D'aler en la bataille sor la genl paienie.
(J. Bon., Sax., cix, Michel.)
Et li encarchames
Que l'escu mon seigneur portast.
iChev.as .11. esp., CriSS. Foersler.)
Et fait son message et s'acnite
Do quanqaes li /'ii encarchic.
(là.. 3935.)
Voz comandemenz m'enchargicz,
Je sni don feire encor;igiez.
(fiose, Richel. I;i73, f° 18'.)
Sus li soient enctwrgies toutes les be-
soignes que (1293, Arcli. ,1 456, pièce
36.)
Le conte d'Eu et le coûte de Tancarville,
qui les lettres du roy... avoient apportées
de Bourdeau.x, et au,\quels le roy omit en-
chargié àe les faire publier. {Gr. Chron. de
Fr., Fais du bon roy .lelian, xxxii, P. Pa-
ris.)
Ensi lour encarga !a roine son message,
et chil -vinrent si coni ele lor coumanda.
(S. Graal, 11. 418, Hucher.)
Pour certaines besoignes a lui enchargees
a faire par Monsieur le Duc. (1348, Compte
deNicol. Bracqiie, Arch. KK 7, 1° 13 v".)
Diverses besoigues secrètes que nous
leur avons enchargees. (1368, Arcb. K 49,
pièce 31.)
Et quant est de ce que il s'estoit parjuré
devers sa femme, le pape luy encharga
telle pénitence comme il luy pleut. (J. d'Ar-
RAS, Melus., p. 375, Bibl. elz.)
Lui dire aussi et e.xposer certaines cboses
a eulx enchargees touchaus ledit fait. (1436,
Pr. de VH. de Nim., III, 256.)
Pnis veistes Anne aller cocclier
Et a ses servants enckarger
Qn'ilz le gardassent.
(Greban, Misl. (le la Pass.. 20107, G. Paris.)
Le vray cbemio qu'a tenir je i'encharge
Va de travers en curvalure large.
(Cl. Marot, Poés., 111, 208, d'Héricault.)
Je leur encharge et recommande, detoute
affection et puissance paternelle, la paix
•a parfaite union entr'eux. (Chevkrky,
Mém., an 1^33, Petitot.)
Pourtant le lonp peur toute penilance
Luy enchargea, qu'il s'abstint volunliers
De meuger chair par trois jours tous entiers.
(GciLL. Haudent, Fables, II, 9.)
Je -vous prie me laisser aller a un affaire
que le roy m'a expressément encharge.
(Tournée., les Conlens, III, 2, Ane. Tb. Ir.,
VII, 169.)
— Confier :
Son talent li encharge et dit.
(Ben., Troie, ms. Naples, f 7''.)
Son talent li anchierqe et dist.
(Id., ib., Kichel. 903, f° 36''.)
Quant la dame lou voit, a son cuer rehaitié ;
Puis li a son voloir et scn hoa encargic.
(AuDEFROY LE Bastaiui, Beclris, P. Paris, Homan-
cero, p. 33.)
— Avec un rég. de pars., charger de faire
quelque chose, donner une charge, une
commission :
Liquel chevalier Vencharcherent a faire a
no et a no requeste. (1325, Arcb. JJ 64,
f» 60 V».)
ENG
Et eu voz consciences le mectons, les-
quelles nous eu enchargeons. (Oct. noel
1328, Ch. d' Eud. D. de Bourg., S. Bénigne,
Privil,, Arcb. Côte d'Or.)
Par le serrement de douze prousdes-
homes du voisiney jurez et enchargiez de
dire la vérité sur ce. (1343, Arcb. JJ 75,
f» 226 v«.)
Cette signification est longtemps restée
dans la langue et mériterait d'être reprise.
Voir dans notre Dictionnaire moderne des
exemples de Sorel, de Molière, de P.-L.
Courier.
— Prescrire :
Ta luy donnas la femme, en beaulez excellente.
Pour liik'le compagne, et non comme servante,
Enchargeant a tous deux un amour mutuel.
(M""' LiEBAULT, les Misères de la Femme mariée,
Var. hist. et lilt., III, 324.)
— Concevoir, commencer à porter, en
parlant d'une femme enceinte :
Tost après celé avision
Encliarja l'enfant la royne.
Et le porta son droit termine.
(GuiART, Rog. lign., G6, Bnrhon.)
Levés tost sas, aies couchier
.\voec le chevalier gentil,
^'enchargeres anuit .1. fil.
(Du Preslre el du Chevalier, Montaiglon et Itay-
naud. Fabliaux, II, 87.)
Qant la mère fu relevée ne demora
mie granmeut que ele encharja un autre
enfant. [Arlur, Uicliel. 337, f 190'.)
— Neutr., dans le même sens, avec un
rég. indir. : j
. ... Et si delTend
Feme que a encharge d'enfant ;
Et s'ele hat ansois enchargié,
La pierre l'a tost deschargié.
(Lapid. de Berne, lOSo, Pannier.)
Elle sent trop souvent le masle ;
Je croy qu'elle encharge d'un Olz.
{Farce des Chanilferieres, Ane. Th. fr., II, 438.)
— Absolument :
Les .11. dames anchargie aroieni,
Chascnne .1. fil porter dévoient.
(Wace, Conception, Brit. Mus. add. 13600,
f» .i9''.)
Cuidies vous que i! peust estre que
feme peust enqiiarquier sans home 1 (S.
Graal, Vat. Cbr. 1687, 1» 84'.)
Se une femme a encharge, s'elle boit de
la saniue elle pert son enfant et le giete
par pièces. {Liv. defisiq., ms. Turin Lxxxvi,
K, IV, f» 3 V.)
En l'orine de le famé ki enkierke apert
tous les .III. mois prumerains .1. meulle.
(Itemedes anc, Kicbel. 2039, f" 4 v».)
Apres lequel mariage ainsi fait et con-
sommé, ladite .Marie, comme on dit, a en-
chargié et est crosse d'enfant. (1398, Arcb.
JJ 153, pièce 424.)
Vitalis vous aprendra qu'une nourrice
enchargea de l'accoinlance qu'elle eut avec
sou uoiirrieon âgé de dix ans. (Cuolieres,
les Apresdinees, vu, f 232 r», éd. 1587.)
— Act., charger, attaquer avec impé-
tuosité :
Se il voit ses compaignons reculleir et
guerpir plaice il les enchergent loz seulz et
recuevrent viporeusement. (S. Graal, Ri-
chel. 2455, f" 56 r».)
E.\C
95
— Enchargier en, prendre en :
Puis que vous \'aves enchargié en haine.
(Froiss., Chron., Kicln'l. 2j44, f° 50 v».)
Qui que elle encargoil en haine, il estoit
mors sans mercbi. (lu., ifc., m, 249, Luce
ms. Rome, f» 94 V.) '
Normandie, Orne, encharger, charger.
Poitou, canton de Chef-Boutoniie, en-
charger, cnsarger, charger quelqu'un de
faire quelque chose, une commission, un
travail quelconque, recon.mander. Morv ,
enchairger, charger quelqu'un de quelque
chose, donner à charge ; « 1 \'é enchairgé
d'vô pairler. »
ENCiiARiER, encarier,-yer, v.a., mettre
dans un chariot, dans une charrette :
Faire messoner, soyer, loyer, encarqer.
(9 août 1447, Flines, Àrch. Nord, Cod A.
r 343 y.) '
NiT peuvent encarter ne emmener les
advestures estans sur iceux heritaigcssans
le congié du seigneur. (1507, Prev. de
Fouiltorj, Coût. loc. du baill. d'Amiens, 1
310, Boutbors.)
Les censiers et laboureurs, sans plus
atteudre, pourront e)ic/iari>rleursdites des-
pouilles. (Placard concernant les Dismes
ecclesiast., 12 jiiill. 1337.)
ENCHARMEU, - ermfr, v.a., charmer,
enchanter :
Aussi vray que Dieu est aux cieulx, il est
enchanté, or enchermé. (Pai.sgbave, Es-
claire, p. 533, Géniu.)
L'âge tousjours apprend, et n'est p.ns qu'ancienne
Tn n'ayes pratiqué l'horreur magicienne;
Donc a l'escarl tournant Irois ou sept on neof
[tonrs.
De Ip.ins vers remâchez eiieharme les amours.
(JoD., Didon, iv, Anc. Th fr., IV, 198.)
Si quelque jeune femme mariée, aiant
un mary de bonne foy. est nue fois ensor-
celée et tiint soit peiï cncharwee des en-
cbanteinens de leur doclriue. '1589, Disc,
véritable, Var. hist. et litt., L 137.)
ENCHARNELÊ, adj., qui s'enfonce :
J'ay des guimples cnsaiïrcnees,
J'ay agnilles enchanielees.
{D'un Mercier, Itichel. I9i;,-:, f» iti.)
Cf. ENCUAiiXER au sens d'enfoncer.
ExciiARXELER, v. a., soutcnlr une
vigne, l'appuyer d'échalas qu'on nomme
charniers dans quelques provinces :
Y en a d'autres (vignes), qui sont envi-
ronnées (le cannes, et destouinees et
courbées a leurs pesseaus. qu aucuns
noiumeut appuyées, ou supportées ou en-
charnelees. (Coïereau, Cohim-, v, 4 éd.
1355.)
Vignes encharnelees ou eschalassees (Id
il)., V, 5.) '
Finalement la lutn encharyieler {]n vinne)
et garuir d'escballas. (Uu Pinet, Pline,
xvil, 22, éd. I066.)
— Enchurnelé, part, passé, composé
d'échalas :
Appui encharnelé. (La Porte, Epil.)
E.NCHAUNEMENT, S. m., appât de chair
destiné à attirer dans un piège les bêtes
fauves:
96
ENC
ENC
ENC
Quanti le veneur verra qu'ils (les loups) ]
ne voudront manger... il doit remuer la !
chair de Vencharnement, comme .!st de
cheval ou de bœuf..., ou de moutons, ou
de brebis, ou de pourceaux, ou asnes,
qu'ils manfrent volontiers. (Gaston Phe-
Bus, Chasse du loup, à la suite de la Vénerie |
de J. du FouiUoux.) 1
ENCH.\R\EHj - erner,ancli., inc, esch.,
verbe.
— Réfl., s'incarner ;
Qnaot D^us fat morz en teire,
Sun sie^e ala reqiierre.
DiiQt il anceis tiiraat,
Quant pur nns s'encharnat.
(Ph. de Thaun, Cumpoz, 1779, Mail.)
— Act., laire recroître la chair, soigner
sa chair :
Cil qui le miens sa char rncharne
Mire soi com mors char descharne.
Si com darrier sont desrharué
Tool cil qui forent de char né
(B. iiF. CosDi;, li Ver de la char, Ars. 31-42.
f» 316=.)
La coustiire ne doit estre descousue de-
vant que elles (les plaies) soK( enc/tanî^es.
(11. DE .MONDEViLLE, Richel. 2130, f» 44».)
Les parties de la plaie puent eslre en-
charnees. (Brun de Long Borc, Ciintnjie,
ms, de Salis, f ■ 7».)
Balaustix incarne et restraint et cure de
la maladie uomniee tenasmon. {Jard. de
santé, p. S9, impr. la Minerve.)
La racine de serapion incarne les ul-
cères, car en icelle est vertus consolida-
tive avecques attrempauce. {Ib., I, 89.)
Réunir la chose séparée comme en
consolidant, eu. incarnant, en compressant,
en bandant les fractures et dislocations.
(.1. R.\cnjL, Fleurs du grand Guydon,
p. 14, éd. 1549.)
Que après l'ouverture, le lieu soit raun-
difié, incarné et consolidé. (Id., ib., p. 70.)
Finalement sera la playe mundiiiee, ih-
carnée pt menée a cicatrice. (Paré, OEuv.,
VI, 16, Malgaigne.)
Uemedes propres pour blanchir, poUir,
affermir et encharner les dents. (La Fbam-
BOisiERE, OEar.,111, 4, éd. 1613.)
— Rén., se coller, devenir adhérent à
la chair :
Et puis y mettes sal et comin mâché,
affin que lu paupière ne s'escharne avec
l'oel, et meuves l'oel et le vires. (B. de
GoRD., Pratiq., 111, 2, éd. 1493.)
Mouves l'oel souvent qu'il ne s'eHC/iarne.
(iD., jft.)
— Act., mettre eu curée :
Et quant li arhre floriront.
Que li prins tens aprochera.
Lors prens les chiens et si l'en Ta
La ou lu cuideras trouver
Mies le serf, pour aus encharner.
(La Chace dou cerf, Jub., Nom. Rec, I, 150.)
— Act., enfoncer, attacher^ plonger :
.Ne mêlent il travail ne paine
Fors aus .leliz, soûlas charnez.
Ou pechies les a encharnez.
( Watriqiet, li Mireoirs aus princes, 871, Scheler.)
Quant fistule est encharnee et aparfondie
eu l'os de la mandible... (B. de Gord.,
Pratiq., III, 27, éd. 1/'9S.)
Est donlear quand nn œil Yencharne dedans l'ame
El que le deshonneur, la honle el le dillame
N'est point de mal au prix dn lorment amoureux.
(Ross., Picc. relranch. des .Amours, Lxxxu, Sonn.
à Cassandrc, Bibl. elz.)
Le ciel, snpnenx de mon amour divine.
Si bien Vencharne au vif en ma poitrine
Qu'elle i sera raesme après mou trespas.
(Cl. Bcttet, Poés., I, 41, Jacob.)
— Rén., s'enfoncer, s'attacher :
Li oslors se débat et sache ;
Li liz le roi la ligne saiche.
Et si jeté vers li l'ostor
Qui de plain v.il. sanz autre tor.
S'i encharnoit dedans les paos.
(Dolop., 7716. Bibl. elz.)
Ou mors s'enchantent
Li ver charoin qui tons descharnent.
(B. DE CosDÉ, li Ver de la char, Ars. 3H-2, f 316'.)
Car le mal qui plus s'encherne
Et moins veut eslre dompté
Les vapues brides gouverne
Du cœur par lui surmonté.
(Ross., Od., IV, x, p. '266, Bibl. eU.)
Poudre, l'honneur de Cypre, actuelle a résoudre
L'uicere qui s'encharne au pins creux de mon seiu.
Depuis telle faveur j'ay senly mon cœur sain.
Ma playe se reprendre et mon mal se dissoudre.
(In., Sonn. pour Iletene, I, xli.)
Un chancre s'encharna sur Uiy... (Léon,
Descr. de l'.Afr., I, 263, éd. 1336.) i
— Encharné, part, passé, synonyme de
nourri :
Mes Clarvns est si riches el si enparentez
Et Alixandres fors et fiers et tedoulez
Et de haute prouece norris et encharnez.
(Tesl. d'Alix., Richel. '21363, f" 163 r«.)
— Qui commence à manger de la chair :
Il y a aucuns loups qui mengeiit des
enfants, et aucunes fois les hommes, et
ne mangent nulle autre chair depuis qu'ils
y sont encharnez. (Du Fouilloux, Vénerie,
h 73 r», Favre.)
— Acharné ;
Lob. poingnent qui furent encarné
Des Sarrasins ocire et decoper.
(Les Loh., ms. Berne 113, P S*».)
Et estoient sienragies et si encharnes en
l'occisiou, que... (Grand. Chron. de France,
IV, 4, P. Paris.)
Or parlons des désirs charnelz
Ou aucuns sont tant encharnez
Que....
(BoECE, de Consolacion, Ars. 2670, f 36 r".)
Il parle aussi comme encharnez
U délit des desiers charnez.
'Dial. de S. Grég., ms. Evreui, f 97".)
Quer lors estoil très encharnez
Es f^us charnelz désirs mondains.
(Ib., f» 113''.)
Enscment l'nm sonr l'antre fa le gent encornée.
(B. de Set>., iv, 78, Bocca.)
Que les chiens qui la chacent (la loutre)
soyent bien encharnez de la chacer. {Mo-
dus, f" 41 V», Blaze.)
Puis que fortune encharnee
Est sur moy,
(Christ, de Pis., Poés., Richel. 601, f° 21'.)
Apres illis soy partirent et alerent avant,
1 tout exiliant et ardant le paiis a diestre et
a seniestre, com gens enchairneis sour
] mescreans et qui riens ne redobtoient. (J.
DK Stavelot, Chron., p. 191, Borgnet.)
Ils estoient tant encharnez les uns sur
les autres. (Belleforests, Chron. et ann. de
France, François I", an 131S.)
Guerre tant Ionique et tant encharnee.
(Saliat, Plethon, ii, éd. 1556.)
— Charnu :
Larges espalles et lo vis ancharnc.
(Les Loh., Richel. 162-2, f° 183 v».)
Larges espaules sor le pis encharnc.
(Ih., ms. Montp., f° 185''.)
Larges espaules et le pis encharné.
(Gaijdon, 602, A. P.)
Le cors ot gent, eschevi et œollé.
Grosses espaulles et le pis encarné.
(Beuv. d'Ilanst., Richel. 12348, P 137=.)
— Enfoncé, logé :
Lalanz en cel celier parfond et ancharné.
(Parise, IX, A. P.)
Ny ce bel or qui frisé s'cntrelasse
En mille nouds crespez (olastremenl,
-Ny ces œillets égalez nniment
Au blanc des lis encharnez dans sa face ;
>'y de ce front le beau ciel esclarcy,
Ny le double arc de ce double sourcy.
N'ont a la mort ma vie abandonnée.
(Itoss., Pièc. relranch. des Amours, vi, Bibl. el«.)
El les Zephirs mollets rodans tout a l'entour
De nos corps enlacez dans les filets d'amour
Poussoieot si snefvement leurs baleines doucette»
Sur les lis encharnez dans les rondes caissettes
De ma belle déesse.
(Les Muses incognues ou la Seille aui bourriers,
la Place verte, éd. 1004.)
— Invétéré :,
Les fiebvres longues et encharnees. (Du
PiNET, Dioscoride, m, 12, éd. 1603 )
ENCHARXEURE, S. f.. Charnière :
Engravadur, encharneure, incastratura.
(J. Lagadeuc, Catholicon, éd. AuEfret de
Quoetqueueran, Bibl. (Juimper.)
ENCHAROiGXiEii, encharoingnier, v. n.,
devenir charogne :
Quant par aucun pechié darapnable
Chiet auscuns es mains au deable
Legierement si encharoingne.
(Des vu rices et des vu vertus, Richel. 837,
!" 188''.)
— Encharoijné, part, pissé, devenu
charogne :
Vers engendres de la pneur
De la vile char encharoignie.
iKelson sur Job, Vat. Chr. 1683, f° 3'.)
1. ENCHARPÉ, part, passé, ceint d'une
écharpe :
Kl qu'aussi je fuz encharpé
Et me fut rendu mon bourdon.
j (Decuillev.. Trois pèlerin., f° 108'', impr. Instlt.
2. ENCHARPÉ, adj., croix encharpee d'un
I rubis, croix dans laquelle un rubis est
enchâssé, si encharpé n'est pas un mot
altéré dans le vers faux que nous avons
essayé de corriger :
Au coslé pendoit son espee,
La croix, pommeau estant tout d'or,
Qu(i) estoil d'un rubis encharpé[e].
(Marcul, Yig. de Charles VII, f 80^ éd. 1493.)
EXCHARPETER, VOlf EXCHAPETER.
ENCHAUTEMiiNT, encartemcnt, enchar-
trement, s. m., charte, titre :
ENC
ENG
ENC
97
Veillent lesdiles parties que tout, c'est
assavoir procès, lettres, enchartremcns,
eecrits, soient en la vertu et estât qu'es-
toient avant que se missent en voye d'ac-
cord. (liSë, Arrêts du Parlement, l. V.)
Fera incontinent bailler et délivrer audit
cardinal tous instruniens, encartemens,
registres, livres et protliocoUes. {Traité
entre Clém. VII et le D. d'Aiij., ap. Le La-
boureur, Hist. de Ch. VI, I, 54, éd. 1663.)
Pource que les lettres, documents,
comptas et enchartrements sont conserves
solemnement tant en archives que ailleurs.
(1404, Ord., IX, 20.)
Les livres, tiltres^ mémoires, eneharte-
mens et autres monumens, qu'il m'a con-
venu avoir au bastiment d'un si grand
ouvrage. (Du Haillan, Hist. de Fr., Ep.
ded., éd. 1584.)
Tiltres el encartemens des églises. (G. db
LuRBE, Chron. bourdeloise.)
ENCHARTER, VOir ENCHARTBER.
1. ENCHARTREMENT, S. m., emprison-
nement, captivité, prison :
L'eir si e lur enehartrement
Deske al jour del jugemeot.
(Pierre, Rom. de Lumere, Bril. Mas., Harl.4390,
f» 8'.)
De l'ordre de l'istoire de cy jusqaes a
Venchnrtrement de Jehan. (Miroir historial,
Maz. o57, !" 55 r».)
Incarceralio, enchartremanz. (Gloss. de
Salins.)
S. ENCHARTREMENT, VOir ENCHABTE-
MENT.
ENCHARTRENER, V. a., emprisonner :
II est âtickarlrenei.
(Herm., Bible, ms. Orléans 371''', !" i*'.)
Et enchartrenpi
Dut esire cd cbartre monlt obscure.
(PEtN Gatineau. Vie de S. Maiiin. p. 21, Bonr-
rassé.)
.\viciens enchartrena
A Tors prisons qu'il amena.
Ud.. ib., p. 67.)
Que sainz Johans H suens baptites
Estoit encharlrenei et pris.
(M»ct DE LA Charité, Bible, Uichel. •401,f"'138''.)
— Enchartriné, part, passé, emprisonné:
Amis, or le noraer. — Josepb \' enchartrené.
(Hermas, Bible, ms. Orléans 3'i'''', f 4''.)
ENCH.\RTRER, encliorter, v. a., jeter
dans une cbartre, dans une prison, em-
prisonner :
Dont l'a comandet enchartrrr.
{Vie Sle llarg., 2" vers., 93, Scheler.)
Euvoia les prelaz encharlrer en la cité
de Naples. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Gen., f» 336».)
Pour lequel fait ledit Perrot /'«pris et
enchartré a Cambray es prisons de l'eves-
que. (1357, Arch. JJ 91, pièce 68.)
Il la fist durement tourmenter, batre et
encharlrer. (' hrist. de Pis., Cité, Ars.
2686, f 122^)
Ils le menèrent par leur piiys et Venckar-
trerent a Gaza. (F'ossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux., I, f» 254 v".)
Les aultres furent encharlres a perpétui-
té. (Louis XI, Nouv., i.xix, Jacoh.)
Il encloist saint Jehan i^t Vencharira. (P.
I'khukt, le fiouv. test., 1" 76 r», iinpr.Maz.)
T. III.
Lequel Aurelie enchartra son oncle qui |
devoit régner après Constantin. (Le Baud,
Hist. de Bret, ch. 9, éd. 1638.)
— Fig., renfermer :
Quar n'ayme nul esrouseraent
De deniers en eus enchartant
IVe en lerre ensevelissant.
(Anti Claudianus, Richel. 163i, i" 50 ï°.)
En cel petit lieu qui sembloitbien chartre
enchartra son cors tant come ele vesqui.
{Vie Se Clare, Richel. 2096, f° 3^)
— Enchartré, part, passé, emprisonné,
renfermé :
Et anceos vos apelez bestes salv.iiges et
anchartreies. (Li Epistle Saint Bernart a
Mont Deu, ms. Verdun 72, î" 10 v».)
Quant te veismes nous avoir faim ou soif,
ou estre deshostelé, ou estre nu ou malade,
ou enchartré, ou nous ne t'aministranies
mie cliou que mestier te fu ? (Bib. hist.,
Maz. 532, f" 22o''.)
Quant porrelure est enchartree en la
plaie. (H. DE .MoN'DEViLLE, Richel. 2030,
mi'.)
— S. m., prisonnier:
As malades, as enchartrez
Esteit II suens toz dis privez.
(Gdill. de St Pair, Rom. du Mt St Michel, t26S,
Michel.)
Vevcs, orfenins conseilla
Et les malades visita.
Les encharlres n'oblia mie.
(Vie des Pères, krs. 3641, f 15».)
Les encharlrei gitez des Chartres.
CJ. Lemarciant, ilir. de N. D., ms. Chartres,
f°4^)
Elle soustenoit du sien propre les povres
prisonniers et les enchartrez. {Chec. de La
Tour, c. Lxxxviii, Bibl. elz.)
Ceulz qui seoient en ténèbres et en
unibre de mort, et les enchartreiz en po-
vreteizet en fers. (Ps., Maz. 798, f 265 r".)
ENCHARTREURE, - trurc, S. f., mor-
taise :
Incastratura, enchartreure. (Catholicon,
Ricbel. 1. 17881.)
Incastratura, encharlrure. (Gloss. de Sa-
lins.)
Incastratura, enchartreure, mortoise,
(Voc. lal.-fr., 1487.)
Inipreparyng, enchartrure. (Palsrrave,
Esclairc, p. 234, Génin,)
ENCHAS, voir Enchaus.
ENCHASEILLEU, VOir ENCHASSILLER.
ENCHASSEMENT, enchacetitenl, s. m.,
châssis, cadre :
Pour yceulx netoyer, oster et remetre
esdiz enchacemenz. (1385, Compt. de l'égl.
de Troyes, p. 41, Gadan.)
ENCHASSER, \oir Enchacier.
ENCHASSEURE, enchassure, s. f., châs-
sis, cadre :
Avoir fait une enchassure de boys dedans
la maison de la ville, dedans la petite
chambre. (1463, Compt. de Nevers, CC 58,
f» 18 v, Arch. mun. Nevers.)
Se disait encore dans la première moitié
du xviP s. :
Pour .1. enchasseure du grand tableau.
{Compte de 1643, reg. S, f» 22 r°, Arch. de
lafabr. de S. Paul d'Orléans.)
ENCHASSiCEURK, enchasiccure, s. f.,
encadrement :
Paindre, dorer et estoffer Venchassiceure
ou bordeure servant a la contretable du
grant maistreauteldudict Saincl Germain...
Item dorer entièrement toute la susdite
enchasiceure de fin or bruny. (Janv. 1557,
Marché pour le maître-autel de S.-Germ. des
Prés, Arch. de l'art franc., II, 136.)
ENCHAssiLLEURE, S. f., chàssis. Cadre:
Entour de Venchassilleure diidil dr.ijouer
y a cinq ruhiz. {Inv. de la duch. de Beauf.,
Arch. K 106, pièce 57.)
Que nul ne face porle ou il y ait point
d'aubier, tant en membrures qui sont en-
chassilleures, comme es ays dont elles sont
enfoncées, ou il porte préjudice. (1467,
Ord., XVI, 610.)
Pour avoir fait en l'hôtel de la prevosté
d'Orléans dedans la chambre aux gaiges
une enchassilleure de bois. (Compte du
domaine du duché d'Orléans pour l'année
finie au jour de SI Jean-Baptiste 1469 au
titre de l hostel de la prévostechaslell. d'Or-
léans, ap. Le Clerc de Douy, t. I, f" 222 v,
Arch. Loiret.)
ENCHASSiLLiER, cnchassitler, enchacil-
ler,enchaseiller, encassiller, encasiKer, v.a.,
entourer d'un châssis, d'un cadre :
Pour enchassillier 2 autelz de marbre
n chanter. (1,'!61, Arch. hospit.de Paris, II.
p. 158, Bordier.)
Audit Lois pour .ii. trouées chacune de
.VI. pies de long, d'ung pié et .m. doyes
de large, pour "mettre et l'nchassiller des
autres bombardes. (1420, Compl.de Nevers,
CC 26, f'Sl r», Arch. mun. Nevers.)
Enchassiller penneau de voirre. (1490,
Arch. K272.)
— Enchassillé, part, passé, qui a un
châssis, qui a un cadre, encadré :
Deux autelz a chanter, de jaspre, enchas-
sillez en boys. (1380, hivent. de Ch. V, La-
barte.)
Deux petits autels benoist de mabre por-
tatifz, enchassilliez en bois d'IUande.
(Compte de 1389, Arch. K 26, f» 63.)
Un petit tableau benoit, enchacillé, pour
dire messe. (Inv. des D. de Bourg., 5717,
Laborde.)
Et y a un reliquaire au bout de ladicle
pierre, etichassillé d'argent doré a lettre de
Damaz d'un costé et d'autre. (1400, Piéc.
relat. au rég. de Ch. VI, t. 11, p. 292,
Douët d'Arcq.)
Deux autres autelz benois, enchassillez
en bois. (Ib.)
Vu petit autel benoit, de jaspre bordé
d'argent doré, enchassillé en cyprès. (/6.,
p. 303.)
Huis encassillez. (1414, Ord., s, 254.)
Huis encassillez. (1416, Arch. JJ 169,
pièce 243.)
Ung mortier a deux bacins enchaseillé
en boys. (1433, Test, de il' G. de Rennes,
Arch. z: 3264.)
A Pierre Thevenin huchier pour avoir
fait l'uvs de ladite husscrie enchassillé et
de trofs doyes d'espes. (1459, Compt. de
Nevers, CC S5, t» 30 v», Arch. mun. Ne-
vers.)
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ENG
ENC
ENG
Que nul ne fucf liuys enehassilliez ne
châssis a voirre ne a feneslre ou il y ait
point d'aulier. (1467, Ord., xvi, 609.)
Deux huys encassiUez. (1483, Conipt. de
L. de Goussij, ArcLi. S.Inf. G 74.)
Neuf huys enchassillez ■ (1490, Arch. K
272.)
Huis evcasillié. (Bétlmne, ap. La Fous,
Art. du Nord, p. 195.)
Deux pièces d'artilleries de fer avec les
boetes bien enchassillees. (17 juill. 1614,
Inv., Arch. Vienne.)
Benoit Mnllet escrifrnier pour avoir livré
deux venteMux enrassilies a onglet a une
fenc'tre. (1.536, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms. Bibl., Amiens.) Al. encaissilies.
Pour avoir livré unj; huys coppé portant
le desenre treilles et venteanx et le des-
soubz encassdlicl de peutaulx et ung hul-
chet ouvrant dedeus, et par deseure ung
cassis portant voire et venteaux. (1541,
ib.)
Feneslre, enchassillee. (La Porte, Epù
tlietes.)
ENCHASTELER, cncasleler, encasteller,
V. a., garnir d'un château :
Qiitinl ils ti-s orpiil arrivées Heors nefs).
Si les nul bien cnchnalrlees.
Par tes tirelpsctifs roctcnl armes.
Haches danesclies d gi'armcs.
(Bes., Troie, 2195, Joly.)
Merrien pour les nés border et enchaste-
1er. (129", Compte de Jehan Arrode, ap.
Jal,ll. 323.)
Etitrues qu'Agamenon parloit as barons
de lor .nfaires et de lor nés apareillier et
enchastcler pour le port a force prendre...
{Eslorics l\0(jier, Itichel. 20123, f» 130''.)
— nëfl., dans le sens passif :
S'enraslellér, to grow incastellaled, or
narrowiieeled. (Cotgr.)
— Enchastclé, part, passé, garni d'un
château ; ijui porte un château, un bâtis
de défense :
Si renvoya aussi grant quantité d'olifans
enchailrllcs avec lui. (Liv. de Marc Pnl,
CLXXXVII, Paulhier.)
En celé (escliiele) dn front prcmerain
A .xv. nés enscmlite jointes.
Devant en sont les mcstres pointes
A cliascnn bout enrhtislflees
El lie lonz costcz crénelées.
(GuiART, Roij. Ugn., Richel. 5698, p. 308''.)
Sa nef est ta plus souveraine,
Grant gon' a la amoncelée.
Eté est si bel encliastflee
Et honrdee orgoeillenseraent
De serjanz plains de liarJement,
'Id., it.. 9-i3S, Buchon.)
Et tout entour la pouppe avoit plusieurs
autres chambres et palais qui estoient
mendres tous enclos en la pouppe qui
pstoit de gransbretecheseiic;ias(e(«e.(MAlz.,
Songe du viel pel., 11, 36, Ars. 2683.)
Si eurent avec eulx .XL. nefs bien appa-
reillées, hault mnstees et enchasteiees-
(CoURCY, Hist. de Grèce, Ars. .3689, f° 69^.)
Suisse rom., eiichdteter, entasser, mettre
en tas. Enchdielcr du bois, des fruits.
ENCH.vsTONTVEK, V. 8-, enchasser :
Les entrecliamps de grosses pelles fines
't de clinslons encha: tonnez en fin or.
(Compte de Robert de Seres, Arch. JJ 5,
f» -.]'.)
KNCHASTRE, cnchatre, s. m., compar-
timent :
.1. grant mait a ii. enchastres. (13 mars
1397, Inveni. de meubl. de la mairie de
Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
Un escrin plat de cuir ferré d'argent, a
dix cncluisires {Journ. d'un bourgeois de
Paris sons Charles VI, t. II, p. 299, an
1418, ap. Ste-Pal.)
A Jehan Bourgoin huicher .vi. liv. t.
pour avoir failles .11. trainnees, les .ii. en-
châtres et .ii. arches des .ii. molins a che-
vaulx de ladite ville. (1421, Compt. de Ne-
vers, ce 27, f 24 r°, Arch. mun. Nevers.)
Cf. E^'CHATIER.
ENCHAsuBLÉ, adj., revètu de la cha-
snble :
Prestre. quant es enchasuhl€%.
N'est hom s'a toi est mesnrei
Ne soit au regart de toi bat.
(Reclus de Moliens, DU de Charité, Richel. 23111,
f° 220''.)
ENCHASURÉ, »ncasuré, adj., revêtu de
la chasuble :
Presires, quant rs enckasures,
N est hom s'a toi est mesures
IVe soil et regart de toi bas.
(Reclus de Moliens, Dit de Charité, Ars. 314Î,
f° 220''.)
Presires, quant In es encaaures.
(Id., ib., Richel. 15212, P 96 T».)
Cf. Chesube, t. II, p. 108, et Cbasule au
Supplément.
ENCHATiER, - atticr, s. m , comparti-
ment :
Une nrmnyre de boys a six enchatiers.
(1.^01, Invent, de l'Hôtel-Dieu de Beaune,
Soc. d'archéol. de Beaune, 1874, p. 133.)
Deux archebans de boys a quatre encha-
tiers fermens a clefz. (Ib., p. 137.)
Ung ratellier de boys a six enchalliers es
quels sont les plalz, escuelles, potz et go-
belles des seurs, tout de terre. {Ib., p. 139.)
Cf. Enchastre.
ENCHATIVER, VOlr ENCHAITIVER.
EN'CHATRE, VOir ENXHASTRK.
ENCHAUC, voir Enchaus.
ENCHAUCEis, onchauceiz, encauceis, s.
m., poursuite, action de poursuivre, pour-
chas, chasse :
ToE tes escios parmi Vevchavceis.
(Les Loh., ms. Montp., f° 151'.)
Moult fu grans li enchauceis.
(Adeset, Cleomades, Ars. 3142, f- 35'.)
Dusqu'es nés fu Vanchaticeii,
El ilueques t'abaleiz.
(Ulanchandin, Richel. 19152, {' 192'.)
Pus qu'as très as Cassidonis
Dura li grans encauceis.
(li., 1921. Michelant.)
ENCHAUCEMENT, - kaucement, - chace-
ment, - chassement, - chaissement, s. m.,
poursuite, action de poursuivre, pourchas,
chasse :
Mais ne peurent pas longement
Sofrir le grant enkaucement.
(Eleoele et Polix., Richel. 375, f 63'.)
Qnanl Atiiandres t'ot qu'il crient dnicement,
Il escrie en hall : Laissez V enchaissement ,
Joe ne voit pas destruire cil qui a moi se renl.
(Th. de Ke.vi, Geste d'Alis., Richel. 2i364,
r 31 r".)
Car derrière a félon enchavceritrnt.
(Gaydon, 37il, A. P.)
Enchaucemenz et balalles. (Introd. d'at-
tron., Bichel. 1333, f" 37''.)
Afin que ilz peussent transférer leurs
copies sanz Venchassement et sauz le tu-
multe des anemis. (Bersuire, T. Liv., ms.
Sle-Gen., f» 185''.)
Ainsi dura le enchâssement des deux ostz
jusqucs a la vespree. (Lancelot du Lac,
l" p., ch. 51, éd. 1488.)
— Poursuite, sollicitation, instance:
Par tote ovre, et force, et art, et raison,
et consel, et engeng, et verluil, et par tôt
enchacvment. (Dial. anime conquerenlis,
Bonnardot, Romania, V, p. 283.)
EN'CHAiJciER, - sicr, cnchaucer, închau-
ser, encauchier, encavcher, encaucer,encal-
cer, enchalcier,- cer. enchalcher, enchalzer,
encalcier, enchacicr, encaceier, -cer, ancha-
cer, enchasser, enchesser encasser, v. a.,
poursuivre vivement, poursuivre l'épée
dans les reins, pourchasser :
Diables enealceran.
(Passion, 160, Diei.)
Par vive force les encacierevt Franc.
(Rul.. 1627, Muller.)
Li cuens Rollanz ne's ad duac encalciei.
(Ib.. 2166.)
Paien s'en fuient, bien les enchalteni Franc;
El Val Ténèbres, la le» vunl aleijn.nut;
Ver» Sarraguce les enchalcent ferant.
(Ib., 2460.)
François eneaveent Normanl et Poilevin.
(Les Loh.. ms. Berne 113, f e'.l
Mais de sa gent trop s'esloingna
Ll les François trop euralça.
(Wace, Brut, 1015, Ler. de Lincy.)
E Norman les vunl enchouçant.
(Hou, 3' p., 2720, AnJresen.) Var., encharhanl.
Li Troiien vunl enchauchant.
(Brut, ms. Munich, 1802, Vollm.)
Paien VencauchenI qi demainent prarl bns.
UiAiMB., Oyier, 12206, Burrois.)
Mai» n'est mie si prnz ne si bons chevaliers
Pdf ferir en balalie ne pur [i] encalnir.
(Charlemagne, 28, Koschwili.)
Mais il ne porent pas veoir ceaz mali^
gnes espirs, les queiz icil enchalzanz a soi
sotfroit griemtnl. (Liai, de S. Greg., p. 252,
Foerster.)
La gens Fromont les enchauce et requiert,
Quatorze vins en ont copez les chies.
(Jourd. de Blairies, 124, Hoffmann.)
Et li autre s'en fnient, moull en sont esmaié ;
Il Hugoes les enchauce et Aotoines li Ders.
(Pariée, 19S9, A. P.)
Par force V encachierent .
i.Gar. de Mongl., Richel. 24403, f» l''.)
L'enperere s'entorne quant it fut desconfi»,
Sarrasin Veucauchierent qui l'orenl envais.
(Etie de St Gille, Rictiet. 25316, 1" 77'.)
Et François les anchauceiit es espees forbies.
(Floov.. 1690, A-. P.)
El Anloria de prêt les enrhausa.
(Gaydon, 2361. A. P.)
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ENC
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Et li Sarrasin lout le pis
Les encauçoient par compis.
(MousK., Chron., 6108, Reiff.)
Et anchacent les cristieas. (S. Graal,
Richel. 24oô, f» 197 i")
11 enchauça ses aaemis jnsques a la so-
Teraine dusconfilure. {Chron. de S.-Den.,
œs. Ste-Gea., f» 20'.)
Inculcare, enchaucer. {Pet. Voc. lat.-fr.
du Xlll* s., Chassant.)
11 les enchausa jusques a im fleuve qui
estapelez Hester. (Cfti'Oii. de S.-Den., Rea.
des Hisl. de Kr., t. 111, p. 161.)
N'aiez pas paoïir de ceus qui enchaucent
nos gens. (JoiNV., S. Louis, p. 262, Cappe-
ronnier.)
Et non failloient li paieu de fouir, ne li
chrestien de encliaufiier les jusque qu'il
vindrent a lo mur de la terre. (AlMÉ, Yst.
de li Norm., v, 23, Chainpolliou.)
Cil de l'ost ont tant enchanciet
Que cilz ilou Vault ont maintes plaies.
{Guerre de UfU, st. lOl*, E. de Boaieiller.)
Quant raessires Gantiers de Mauni se vit
si fort poursuiwis et encackies de ses enne-
mis. (Fitoiss., Chron., 11, 374, Luce, ms.
Amiens, 1° 68.)
Il tous seux encachoit six Flamens qui
portoient lonf^hez pickez. (iD., ib., 1,300,
Luce, ms. Amiens, f° 13 v.)
— Fig., poursuivre de ses prières, de ses
obsessions, presser vivement, rechercher
ardemment :
Quant il tant al enchauciet et travilliet lo
solaz et la suaviteit d'orison. {Li Epistle
Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
{» 91 v«.)
Ciin je vi k'elle s'eliroie
De ceu que la prie.
Plus Vanchauce el plu» la proie
Que s'amor m'otrie.
(Rom. el pasi., Barlsch, II, 31, 28.)
Tant l'a enchaiicié sa nioilier
Qu'il l'otreia a herbergier-
{Yie du pape Greg., p. 87, Luzarche.)
Mes quant les verres courroucies
Ja de ce ne les ent-ftaucies.
(Rose, ms. Corsini, l" 52''.)
Et li Vallès forment enchauce
Et pince et boute la borgoise.
{Des deux Chanyeurs, 222, Barbaz. et Méon, Fabl.,
111, 261.)
Ja soit que la royne de France, sa
femme, et la contesse de Poitiers femme
de son frère... Venchanssassent et proias.
sent que ladite femme fust délivre de mort.
(JOINV., S. Louis, p. 382, Capperonuier.)
Non pourquant elo Vcnchauca tant en la
fin que... (In., ib., p. 349.)
L'omme doit le premier prier
Et encauchier el supplier.
(Clef d'amour, p. 21, Tross.)
— Et aussi poursuivre de ses reproches :
Si clerc l'an/ durement blasmé el enchalcié
Qu'il ne fet pes al rei et qu'il n'a d'els pilié.
<Gab»., Vie de S. Thom., Kichel. 13313, f
70 T°.)
— Neutr., s'empresser :
Dont se sont levé tout eusamble,
La maisnie, si corn moi samble.
Pour lui servir et descauclùer ;
Qui dont le veist encauchier
De lui servir el hnnnoar faire.
Ne li peiist de riens mesplaire.
{Du ['retire el du Chevalier, Monlaiglon et Raynand,
Fabliaux, 11, 51).)
— Inf. pris subst., poursuite :
Mais li boslre baron
Pensent de Yencauehicr a force el a bandon.
{Bast. de Bidllon, 21 IS, .Scheler.)
ENCH.\uDER, encauder, verbe.
— Act., faire chauffer :
Se joa sen cors puis prendre Vencauderat nel buel.
(Roum. d'Alix., f 63'', Micbelaat.)
— Neutr., ('evenir chaud :
Lerme est si fort quant ele enchaudc.
Tout le pechié art et esch.inde.
(G. DE CoiNci, ilir., ms. Soiss., f" M^.)
ENCH.\us, - auz, - aux, anch., enchalz,
-as, encans, -chauc, - cauch, -caicc, -cal,
- caut, s. m., action de poursuivre, pour-
suite, chasse, pourchas :
Ds cels d'Espaigne untiles esclos Iruves,
Tieuent Venchalz.
{Roi., 2ii5, Muller.)
Li enchali duret d'ici qu'en Sarraguce.
(II;., 3635.)
En cest encauc c'ont fait sor Sarrasin.
(LesLok., ms. Berne 113, f 6'.)
Li enchaux faut, Begons s'est départis.
{Gar. le Loh., 1' chans., xxxiv, p. 110, P. Paris.)
En cel anehauz perdi s'espee.
(Wace, BruI, 869. Ler. de Lincy.)
Sun enchauc lur esluel fuir.
(Brul. ms. Munich, 560, Vollm.)
Al repairier del grant enehauz
Fu el vespre cliaeiz li chauz.
(Bes., D. de Norm , II, 2169, Michel.)
Li bers 0;;iers desus un mont monta ;
De la bataille velt savoir con lor va ;
Vit Sarrasin qui maintieneot lencal,
François de.:opeot a dolor el a mal.
tRAïuB., Ogier, 516, Barrois.)
Nus nus fuissums partiz e n'en 'uissums
pas fait enchalz sur nostre frère Israël.
{Rois, p. 127, Ler. de Liucy.)
Li reis Abia fist Venchalz sur Jéroboam,
ki se fuieit. {Ib., p. 299.)
Pranent les règnes, si s'en vont.
Et cil molt grant enehauz lor font.
{Flaire el Blanche/lor. 2° vers., 1933, du Mcril.)
Moult fu grans li eitraus apries Burile et
apries sa i;pul. (H. de V.alen., Contin. de
l'hist. de la conq. de Constant., IX, P.
Paris.)
Et li cers s'enfoi les sauz.
Qui n'est pas bel de lor enehauz.
(Renart, 22.)31, Méon.)
.mil. lieues grans a li encans dures.
{Quatre fils Aymon, ms. Monlp. II 217, f ISl"".)
Car monlt se doule de Vanchaus pir derricr.
(GaydoH, 3826, A. P.)
Ebroins les enchauça et fist d'eus en cel
enehauz trop cruel occisiou. (Chron. de S.-
Den., ms. Ste-Gen., f» 99\)
11 ne povoit eschiver les villes que il
trouvoit en sa voie, ne eschapper de l'en-
chaux de ses ennemis. (Gr. Chron. de Fr.,
Ist. du gros roy Loys, II, P. Paris.)
\\ laissierent Vencauc des Sarrasins.
(Chron. d'Ernoul, p. 49, ftlas-Latric.) Var.,
enehauz.
Atant sns lui luit s'aresterent,
Venchaux lessierent, si emportèrent
Le chaslelain ens el chastel.
(Coud, 7515, Crapelet.)
Il ont lessié Yencam, aricre retournèrent.
(Gaufreij, 8128. A. P.)
Lors sonnèrent trompes etbuisines pour
donner signe de retour a ceux qui encore
enchaçoient, et quaul toutes les compain-
guies furent retournées de \'enchas,\\ s'en
alerent tous aux liebergrs a gr^nl joie et a
grant leesce. {Grand. Chron. de Fr., Phe-
lippe Uieudonué, m, 17, P. Paris.)
Si furent li crestiien si engres au gaaing
et del avoir prendre qu'il laissierent l'en-
cauch des Sarrasins. (Ilist.de la terre sainte,
ms. S.-Omer 722, f° 13''.)
E quant Berlran s'en rail. Venchalz commence.
(Ger. de Rossill., p. 385, Michel.;
La eut grant luile et dur encauch.
(Froiss., Chron., 111,26, Luce.)
La ot grant enchas el dur. (lo., ib., Ri-
chel. 2641, 1" 162 v».)
Et dura Venchauz Ju point du jour jus-
que près d'eure noue. (CAU.MONT, Voy.
d'oullremer, p. 80, La Grange.)
— Fig., poursuite, sollicitation, ins-
tance :
Mais toutesfois l'ancienne amitié du
priuce e\.Venehaus du message le vainquit
et contraint a ce que il disl au message.
{Grand. Chron. de Fr., I, 13, P. Paris.)
Fist mourir Bernabo par l'ennort et encaut
De Phelipe de Masieres le cuviert soudoiant.
(Geste des ducs de Bourg., 236, Chron. belg.)
— Poursuite dans l'intention de séduire
une femme :
Et puis que i'oi pris mon seignor
Me relist il enchaui gtcfnnt.
(Renart, Martin, I, p. 169.)
— Fatigue, souffrance :
La matinée et li grans chaus
M'a hui tant f.iil mal et rnchaus
Que li chies me delt orendrnit.
(VEscouHle. Ars. 3319, f 37 T«.)
— A enchuus, avec empressement :
Et il du demander s'asproie
A enchaus et se Irait avant.
(Chev. as .u. esp., 19i8, Foersler.)
De partout vient a enchaus
Pueples en lanijes el deschaus.
(G. DE CoiNCi.Mir., ms. Soiss., f» lnO^)
Nus clers d'apranre n'est mes chalz ;
Quar li prélat, tout a enchvilz.
Vendent les biens que départir
Doivent a ceux <\w\ sont marlir.
(1d., Sle Lcocade, llichel. 19132, f» 30''.)
ENCHAUcisoN, cncau., s. f., action de
poursuivre, poursuite :
Que vous feroie de lor errer sermon,
Ne de la fuile, ne de Vencaucison t
(Anseis, Richel. 793, P i9*.)
ENCHAussuMEu, v. a., préparer à la
chaux :
Doresenavanttous cmvs seront enchaxissu-
mez et polez au bastou et mis a bastart.
(1407, Ord., IS, 211.)
ENCHAUSCURRER, VOir ESCHAUCIRER.
ENCH.AVER, encaver, v. a., creuser, en-
foncer :
La figure d'ycelle lestre qui estoil enchavee
dedans la pierre. (P. de Vignkullks, Mém.,
III, fo 313, ms. Metz.)
— Fig., mettre, placer :
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Chevalier, congé avez
D'aymer ou il Tons plaisl;
Gardei on vostre ctienr encavez^
Chevalier qai congé avez.
(Perci-foreil. vol. VI, ch. 4C, éd. 1528.)
— Enchavê, part, passé, creusé, creux,
enfoncé :
II s'en ala par ses joroees
Pales et joes encatees^
Si fa megres ne m'en raerveil.
(Vie des Pères, niche!. -23111, C 75».)
Les jambes porte droites, les piez ot encavet (le
cheval).
{Siège de Barbasire, Richel. 24369, V 126 t°.)
Si oil sont fier et durement encavé de-
dans la teste. (Bhun. Lat., H Très., p. 238,
Chabaille.)
Une aiguière courte et grosse, d'ancienne
façon, a .vin. cosles encavees. (Jnv. du duc
d'Anjou, n» 408, Laborde, Emaux.)
Les j-eulz enchaves et coucaves. (P. Veu-
NEY, Presaiges d'Hyppocra.s, 1, éd. 1539.)
On trouve, dans un texte provincial de
la première partie du xvii» siècle, encavé
employé pour signiOer en forme de cave :
Les jurats de celle année commencèrent
à bastir les boutiques encavees, sur les
fossés des pailliers, du costé de la fon-
taine, rue Bousquiere. (1632, Chron. bor-
delaise, II, 174, Delpit.)
EJJCHE, ence, s. f., conduit, canal, gout-
tière, tout ce qui sert à égoutter de l'eau:
Si y avons un gort en Saine et la x'
sepmaine d'acquis de fours a ban, et de
eeulx qui doivent les cnces, et plusieurs
autres forfaitures. (1402, Denombr. du
baiU. de Rouen, Arch. P 307, f» 94 r°.)
.xxiiii. pos de vin et .xxiiii. anches.
(1413, Aveux du bailliage d'Ecreux, Arch.
P 294, reg. 4.)
Forézien, anche, fontaine, robinet en
bois ou en cuivre d'une cuve.
ENCHEEMENT, cnceemenl, s. m., insti-
gation, cause :
Certes, Henri, james lies ne seroie
.S'éle avoit mal par mon encheement.
(Mahieoi de C»i(d, Jeu parti, Dinaux, Trouv. de
la Flandre, p. 3U1, et Scheler, Trouv. belg.,
p. 142.)
Amors grassi, si me lo del oitrage
Que j'ai par son encheement empris.
Si l'en aim molt et pris en mon corage
Del bel voloir qu'en mon caer a assis.
(GciLL. Li ViNiERS. Ckans., Poël. (r. av. 1300,
t. Il, p. 81-2, Ars.)
Las ! pourquoi vi sa beauté, son cors genl,
l^t son cler vis, sa face encoloree,
-Ses dois regars ou pris Yencheement
De ceste mors ki m'est langors nomee.
(Jehans Erars, Clians., ib., III. 1097.)
El hautes dames de Uoraaie le citel
Prisent eiample a ceste haïuililet ;
lUuecques vinrent par sen enccemeitt,
De caste vie fisent proposement.
(.Vie SIe Agnes, Richel. lo53, f» 406 r°.)
Et vous veut mètre a destruction par
Venchele'jinent d'une desliaus feme qui
vous cuide mètre au desous. (Kassidor.,
ms. Turin, f» 3 v".)
EXCHEHOIR, voir Encheoib.
ENCHEINEURE, VOir E.NCHAENURB.
E.vcHEiR, voir Enchaih.
ENCHEISONER, VOir ENCHOISONNER.
ENGHEMINEMENT, S. 111., aCtiOD de
mettre en chemin; fig., acheminement :
Qui desirez le bon encheminement de ses
affaires (1533, Pap. d'El. de Granvelle, IV,
115, Doc. inéd.)
ENCHEMiNER, cnchaminer, enchiminer,
an., verbe.
— Réfl., se mettre en chemin, en route,
prendre tel chemin, telle route :
Lors s'enchemine, arrîer sont retorné.
(Les Loh.. Richel. 19100, f» 36' )
Il et.Thieris se sont enchaminé.
(Ib.. f» 37».)
Tote droite ta voie se suni aitcheminé.
I Simon de Pouille, Richel. 368. f» 110''.)
Droit a Borgoigne se sont anchameney.
(Gir. de Viane, Richel. 1448, f° 11».)
Par desoz terre se sont anehamené.
(.Ib., C38'.)
Quant ce vint a matin Irestuit s'encheminerent.
(Girart de Ross., 4435, Mignard.)
Brief, je ne puis imaginer
Comment je m'en pourray jouyr,
Se n'est qu'ailleurs m'encheminer
En quelque part et m'eofouyr.
(Farce de Colin qn loue et despile Dieu, Ane. Th.
fr . I, 232.)
— Fig., s'enchcminer en, se jeter dans :
Qui n entre jamais si avant en parti qu'il
ne tasche avoir une porte ouverte pour
s'encheminer en nng aultre. (F. de Lor-
raine, iVc'm., p. 191, Jlichaud.)
— Réfl., dans le sens passif, être con-
duit, être mené :
Se pourra encheminer a bonne occasion
la veue d'entre la royne très chre.'=tienne et
lu royne douaigiere d'Hongrie. (1S34, Pa-
piers d'El. de Granvelle, t. Il, p. 126, Doc.
inéd.)
— Neutr., se mettre en route :
Paien sont après ax la rote oncheminé.
(J. BoD., Saj., ccsxsv, Michel.)
Gardes qu'hastiveraent soies encheminé.
(Destr. de Rome, p. 39, Grœber.) Ms., sees encM-
minee.
Si aucun seit encheminé il ne retournera
raie. {Jours perill., Brit.Mus.,AruadeI230.)
Quant il furent anchaminey. (Mort Artus,
Richel. 24367, f° 69".)
Faire encheminer le camp. (1580, Arras,
ap. La Fons, Gioss. jns.,Bibl. Amiens.)
— Act., mettre en chemin, sur le che-
min :
Vin trouble, pain chaud et bois vert
EncheminenI l'homme an désert.
(Gabb. Medrieb, Trésor des Sentences, ap. Ler.
de Lincy, Prov.)
— Fig., mettre en train, embarquer,
engager :
Ledit ss' d'Aromont avoit desja enche-
miné la négociation de ladite paix. (Sec.
Rapp. de J. de Monlluc sur son ambassade,
Négoc. de la France dans le Lev., t. I, p.
613, Doc. inéd.)
— Conduire, faire aboutir :
Dieu sçait nostre intencion, auquel s'en
doibt le principal conte, et ou consiste
nostre espérance, et qu'il encheminera le
tout comme plus conviendra a son sainct
service. (1539, Pap. d'El. de Granvelle, II,
532, Doc. iuéd.)
— Encheminé, part, passé ; encheminé
en, embarqué dans :
Et do'oreux se tenir minez.
D'estre en si long travail encheminn.
(Heroet, la Parfaicle amye, III, éd. 1543.)
ENCHENCHIER, VOir ENCENSIER.
ENCHENi, adj., probablement comme
achienni, qui ressemble au chien, qui a le
caractère d'un mauvais chien, parlant
d'un fils qui refusa la nourriture à son
père :
Li encheni qui s'avilla
A la pape por Dien requist
Que sa confession oist.
(Vie des Pcres, Richel. 23111, f» 75*'.)
ENCHENSIER, VOir ENCE.NSIER.
ENCHEXSEURE, S. f., enchâtre, piècs de
bois servant à encastrer ;
A Millet, le paintre, pour avoir peint le
pommeau et Venchenseure du pilory d'Or-
liens. (1395, Arch. Loiret, A 1091.)
ENCHEOiR, enchehoir, enkeoir, enqueoir,
encaoir, enkaoir, enchooir, encheir, enkeir,
enchair, anchair, inch., verbe.
— Neutr., tomber, succomber :
Qiiaat uns enchiet, lors i a poigneiz.
(Mort de Garin, 4015. Du Méril.)
A poi que au pié ne V enchiet
Lancelot, tant grant joie en a.
(Chrf.st., Chev. de la Charrette, p. 109, Tarbé.,
Que nos vos enchaissiens as piez. (Vil-
leh., Rec. des Hist., XVllI. 436.)
Si s'en alerent tôt droit devant le roi, et
li prièrent mult humblement, etVenchirenl
au pié qu'il pardonast son mautalent au
cuens de Jaffe. (B. le Très., Cont. de G.
de Tyr, p. 4, Guizot.)
En pluie sovent toneirs vieuent
E fudres ausi sovent encheient.
(P. d'Abernun, Secré des secrez, Richel. 25407,
f» 181''.)
Tost férus paroir
Lou droit et le tort encheoir.
(Jugemans d'amors, ms. Berne 389, (° 3 r**.)
Creraé est qu'achiefde Dee
'Vostre rorage si enchee.
(Vie du pape Grég., p. 92, Luzarche.)
Sont enchouz ou pourrnient enchehoir en
lion de servilute. (1316 , Arch. JJ 53,
r 10 V.)
Timophanes en icelle bataille encheut en
lin très soubdain et très grand dangier.
(G. Selve, Timoleon, éd. 1547.)
— Fig., encheoir en, tomber dans, s'a-
bandonner, se laisser aller à :
Ne daigniez consentir james tant me meschiece
K'en nule vilonnie qui vous desplaise enchiece.
(G. DE CoiNCi, Prière Theophilus. Richel. 1Î467.)
Ne me laisse encheoir e» pechié de lainre.
(ID..X>.)
Et encheeni par aventure es autres vices.
(Gr. Chron. de Fr., Charlemaines, V, 1,
P. Paris.)
Quand homme ou femme... enchet en
loi-dure de péché. {Doctrinal de sapienct,
Hz encheurent en grans misères. {An-
cienn. des Juifs, Ars. 5082, f» 10\)
ENG
ENG
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101
Estant encheu en très grant pechié. {Gi-
rarl de Rossillon, ms. de Beaune, éd. L.
de Moutille, p. 363.)
Parquoy les hommes encheent souvent
en perdition. 'BocrACE, Nobles malh., I,
xvm, f 23 v°, éd. 1515.)
— Encheoir en, encourir :
11 enkieroit ou forfait de... (1262, Bans
aux échev., 00, Ass. s. les drap, de Douay,
f» 14 r", Arch. Douai.)
En demander la peinpne de six cens
mars d'argent, en laquelle peiugne li duc
dit que cilx Jehans est enchoois. {Lelt. de
1269, Hist. de Bourg., Il, xxxil.)
Nous seriemes enkeut en le painne de-
seure dite. (1286, Cft. de l'abb. de Boheries,
Arch. L992, pièce 109.)
Nos ne vourriens pas qu'il enchesest en
ladicte peine. (1306, Ch. dit Cte de Sav.,
Ch. des compt. de Dole, ,Arch. Doubs.)
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Il fust dit et déclaré iceluy de Montfort
estre encheu en crime de lèse majesté. (Gr.
Chron. de Fr., Charles V, xcviii, P. Paris.)
Est inchisuz ou bant de x sols. (140S,
Arch. Frih., i" Coll. des lois, n" 143, f- 35.)
Se aucons gangniours non résident in-
Chisoit ou bant dessus dit. (1405, Arch.
Fribourg, 1" Coll. des lois, n" 144, f" 35 V.)
Se tu enchees en l'amende ou en la
peine qui sera mise. (BocfiACE, Nobles
malh., m, 1, f«52v», éd. 1515.)
— Encheoir de, encourir la perte de :
Il seraient encheut de seix vinz livres de
meceains ad la justice. (1214, Paix de
Metz, Arch. mun. Metz.)
Se je ne tenoie ceste convenance, je se-
roie encheus de quinze mile mars d'ar-
gent. (12t;6, Ligny, I, 4, Arch. Meurtlie.)
Se cilz qui appelle ne porsuit son gaige,
il serai ancheoiz. (1294, Coût, de Dijon,
Richel. 1. 9873, f» 31 v».)
Li procureur des diz religieus disoit que
les dites bonnes genz ne fesoient a oir et
dévoient du tout ea loul encheoir du prin-
cipal de la querelle pour ce que il alle-
geoient titre sus longue tenue aUn de pro-
priété acquerre. (10 av. 1296, Cart. des
Vaux de Cernay, Arch. Seine-et-Oise.)
La dite inchut du fié et homaige de
noble et puissant seigneur monseigneur
Hugue de Vienne. (138i, Offic. de la court,
de Besancon, Richel. .Moreau ccxxxix,
f° 105.)
— Encheoir en, obtenir :
Qu'il veuille créer et mettre en moi
sens et entendement si vertueux que ce
livre que j'ai commencé je le puisse con-
tinuer et persévérer en telle manière que
tous ceux et celles qui le liront, verront
et orront, y puissent prendre esljatement
et plaisance, et je encheoir en leur grâce.
(Fuoiss., Chron., prol,, Buchon.)
— Abs., tomber en faute :
S'as comanderaeQz establiz,
Qni par tôt snot criez e diz,
Enchaeie si failement,
Qui m'eo serreil detTendement ï
(Ben., D. de Horm., Il, 7-2-28, Michel.)
Vers DOS suiit primes enchaeit ;
Or lor mostrum que ele nos peise.
(ID., H.. II, 3588.)
Et dist Câlins : Dehé ait qui enquitt !
(Raiubert, Ogier, 1331, Barrois.)
— Encheoir de corps et d'avoir envers
quelqu'un, lui appartenir corps et bien.s :
Se aulcun faisoit playe dont le navré
morroist dans quarante jours, il serait en-
cheuz envers nous de corps et d'avoir.
(Verdun, 1320, Ch. d'affranch. de Fresnes,
Cabin, de M. de Labry.)
— Act., supporter, encourir ;
Por la quel poine, se ansi estoit qu'ele
fust commise ou enchoite. (5 juillet 1289,
Arch. J 254, pièce 11.)
Que la poine fust commise ou enchoyte.
ilb.)
Por raison de la poine qui serait commise
ou enchoite. {Ib.)
Se les devant diz dean et chapistre ou
leur successeurs aveint, feseinl, ou sous-
teneint ou enceieinl couz, mises, despens,
interest, domages, (1314, Arch. Loiret,
Aulnay-la-Riviere, A H.)
Se nulz amant escheoit en la somme
dessnsdilte, on la leveroit maintenant
qu'elle seroit encheule. (1323, Hist.deSIelz,
IV, 2.)
Il enoeurent souvent parleur pechié ma-
ladies, impotences. (Oresme, E(ft.,Pichel.
204, f» 546^)
— Neutr., arriver :
Entre ces batailles et ces rencontres et
les caces et les poursieutes qui furent ce
jour sus les camps, enchei a Monsigneur
Oiidart de Renli ensi que je vous dirai.
(Froiss., Chron., V, 48, Luce.)
— Etre dû :
J'ay icy des gerbes a battre.
De vingt et trois a vingt et quatre;
Baltei les caste relevée.
Et je suis d'acord que je paye
Ce qu'il enchirt bien loyaulmeot.
(Moralité de Charité, Ane. Th. fr., III, 386.)
Impr., ce qui l'eacliiel.
— Encheu, enchaeit, part, passé, tombé :
Et por çou Ue jo ne fusce enkaus en
vostre ire. (ta Vie M. S. Nicholai, Mon-
merqué.)
Je sui en grant enfermeté enkeue. {Com-
tesse de Ponthieu, Nouv. fr. du xm' s.,
p. 216.)
— En ruine :
Estoit (le puits) enkeus et emplis. (Chron.
d'Ernoul, p. 1 22, M as-Latrie.) Var., encheuz,
enschaus.
— Encheu de, renvoyé de :
Se li apeleres fust enqueus de son apel.
li compaignon ne partissent pas as frais
ne as damaces. (Beaum., Coût, du Beauv.,
LXi, 69, Beugnot.)
— Tombé en faute :
Kaus, encfiaaii, vient al eslor
Od tote sa granl deshooor.
IBen., D. de Norm., Il, 37-2"6. Michel.)
Ne sûmes pas si enchaeit,
Nu n'avom mie tant mesfail
Cuoi vos dites de la meilié.
(Id., ib., II, 5583.)
— Échu :
Des bestes vives alfermees et encheues a
pierre de Plaisence. (1360, Rançon du roi
Jean, Arch. KK 10% f 55 r«.)
ENCHiîoiTE, - eoitte, - oite, - aeite, s. t.,
échéance :
En non d'obligation et d'encheoite. (1293,
Ch. de J. de Chalon, Ch. des coropt. de
B
Dole, —, Arch. Doubs.)
Lequel marchié, après pluiseurs ofTres et
enchieres. ledit Jehan d'Anneville, après le
temps de Vencheoile, fist une crehue de xx
1. (1360, Rançon du roi Jean, Arch. KK 10«.
f» 121 V».)
Encheoitte. Ub., f» 137 r».)
— Adjudication :
Tantost le vendage oultré et Venchoitt
d'icelli faicte. (1385, Original, comm. aux
Arch. de la .Meuse par M. Pirsenot, curé
de Louppy le Chiilean.)
— Peine encourue, châtiment :
Laide chose i nnt vers mei faite ;
Trop i sereit grant Venchaeite
Qui le voadrell a ce mener.
(Ben., d. de florin., II. 13I,",3, Michel.)
ENCHEiiCEK, voir Ekcebchier.
ENCHERCHAHLE, VOir ENCEUCHABLE.
ENGHERCHEMENT, VOirEiNREBCHEMENT.
ENCIIERCHEUK, VOir ENCERCHEOR.
ENCHERCHIER, VOir E.NCEIll'.li IE11.
EXCHERCUER, VOir E.N'CERCMKOR.
ENCHERCUIER, VOir ENCERCHIEB.
ENCHERcm, encharcir, v. a., enchérir :
Se aucuns a aucuns roarchie qui soit a
enclierissement, et aucuns vigne a lui, si
li dit qu'il li enchercira son uiurchié. [Liv.
de jost. etdeplet, m, 4, 5 3, liainiii.)
Le même ouvrage offre la /orme enchar.
cir.
EKCHEREME'ST,enchieremenl,enchierre-
ment, enchirement. s. m., enchère, suren.
chère :
Des quieus .xxxv. livres li diz Jehan de
Morlens ot .xxv. sols, par ieiicherement.
(1259, Baillies de Xaintomje. Arch. J 1030,
pièce 10.)
Le premier achatevour ont por sa part
de Vencherement .xvi. livres. (1259, Compt.
df Poitou, Hicliel. I. 9019, I» 14 r°.)
ISe nou doner {votre cœur), ne ne prêtez.
Mes vendez le bien chiereraenl.
Et tozjorz par cnchieremerit.
(Rose, Richel. 1573, f 109'', et ms. Vat. Ott.
1-212, f» 99'.)
Il haudront les fermes nou helîees, et le»
prevostes a oves de paroisse et par enchi-
rement. (1309; Ord., I, 460.)
Item a l'eu paie a Jehan de Tormont
pour lou tirer de son enchirement de .XLlil.
livres desquels il enclora par pluseurs foi»
sur Willemin son moisonueim ut de la dite
prevosté pour deus années. (1310, Compt.
du dom. de Mahaut d'Artois, Richel. 8551.)
Bailliez les exploits par soy a diverses
personnes, qui soient convenables de les
tenir par enchierrement et au plus a nostre
proufit que vous pourrez. (1311, Ord-, I,
483.)
ENCHERER, cnchirer, enchirier, v. a.,
enchérir, augmenter le prix, offrir un
prix plus fort :
Dunt il aureit la quarte jiarlie se il uve-
neit que ele fut encheree dedenz le premer
i02
ENC
ENC
ENC
paiement. fl2o9, Baillies de Saintonge,
Arch. J 1030, pièce 10.)
En après Piere Boncil et Willelme Clie-
veoy enchérirent ladite b.iillie de c libre?;
des ques c libres li diz WiHclmes Bi-ifaiit
deit XXV libres par le quart de l'eu.here :
et issi eu remaint a mon seignor le coûte
si ele n'est mchiree dedenz le paiement de
la Cbandelor xxiil cenz Lxxv libres. (Ib.)
Pol en après Willelmes Ateliu enchera
lesdites choses de .LX. libres. {Ib.)
r.niUeluies Poinz afferma premièrement
ladite baiUie por mil et L libres a L libres
d'enchère ; eu après Willelme Poinz dessus
nomez enchera ladite baillie sus sei de .LX.
libres, et issi valut ladite baillie .XF.
libres; en après Guillelmes Atelin et Wil-
lelmes de Saint Aubin enchererent ladite
baillie de lx libres sus le dit \V. Poinz;
des ques LX libres li diz W. Poinz et por le
quart de l'eucliere xv libres ; derrechef
enchererent sus eaus li diz W. Atelins et li
diz W. de Saint Aubin sus eaus ladite
baillie de LX libres. (16.)
Que qui plus y voudroit ilonner ne ledit
marchié en rien encherer. (1314, Arch. JJ
52, f» 24 r».)
— Adjuger à l'enchère :
Feismes crier et savoir publiement en
ladite audience par ledit Symon de la
Morllerie que tout estait enchinee et vendue
la propriété dudit moulin. (1310, Arch. S
45, pièce 26.)
1. ENCHERiMENT, S. lu., renchérisse-
ment :
Encheriment du blé. (1329, Reg. cons. de
Lim., I, 268, Ruben.)
2. ENCHERiMKNT, S. m., carcsse :
Ces encheriments deshontez, que la cha-
leur première nous suggère en ce jeu sont
non indécemment seulemeut. mais dom-
mageablemet employez envers nozfemmes.
(Mont., Ess., 1. I, c. 29, p. 115, éd. 1593.)
ENCHERIR, enchierir, encierir, encarir,
V. a., chérir, tenir cher :
Bien deil l'en la dame sertir
E honorer e enchérir
Ki rent as snens si gi-anz luiers.
(Adur, iUr. de y.-U., Brît. Mas. Egerlon 012,
I» 4''.)
Et la tonrtenielle est comparé a Florie,
C'ans aullres chevaliers Vara sy encierie.
(Cheii. au cijgnc, «Tugfl, Reiff.)
Sacies que c'est nns mans dons
De jalousie en amant.
Si vient de trop enchierir.
(A. DELA Halle, Chans., Kichel. 1109, f» Sïl^)
Car la pucele avait tant enchierie
Pour la biaalé dont ele ert raemplie
Qu'il l'amoit si d'amours très enragie.
(Adenet, Enfanc. Oijier, Ars. 3142, f" 81'.)
INon ponrqnant je me delTri
Sonlelte et gémi
Souvent a face csplouree.
Quant loingtaine suy de li
Qa'aij tant enchieri.
Que sans li riens ne m'agrée.
(Acxes de Nav., «a//., p. -2'J, Tarbé.)
Et moy guerpir ponr un autre enchierir.
(G. DE Macs.. Poés., Richel. 9-2-21, f 4''.')
Trop aont de vous, dame, enchieri
Les trois valles par leur fiengler.
(.Froiss., Poés., II, 1-23, 41o3, Scheler.)
— Elever en dignité, en honneur :
Communément leur dnc en firent
Et sur els tuz mult Vencherireni.
(Brut. ras. Munich, 4'29, Vollm.)
Qnant il les ont el mand muntez e enchérit
Mal uni encontre Deu lur mestiers acorapliz.
(Th. le mar!., 75, Bekker.)
Se l'a Karles li rnis de nouvel enciery
Plus que moy qui l'ai bien .xi ans a servy.
(Hist. deGer. de Dlav.. Ars. 3144, f -264 v".)
Gentillaice l'avoit nouri
Kt largaice l'ot encari.
(MousK., Chron.. -2S74I, Ileifl.)
Et la gentil chevalerie
Que Dins avoil si cncherie.
(B. DE Co.NDÉ, li Contes dou pel., 229, Sche'er.)
Lui volez ci enchérir por vus iloeques
enpoverir. (Sarmons e)iprose,Richel. 19323, 1
f» 163 v».)
En ce Solder n'avoit sens ne prudence
qui a recorder fâche, fors la folle plaisance
du seigneur qui ainsy Vavoit anchiery.
(Knoiss , Chron , Ricliel. 2646, (' 140\)
— Réfl., parvenir k un rang plus élevé,
à une considération plus grande :
Si volnil que il s'avançast
Et enchierist et alosast.
Et coni^uesist pris et hnnor
Par !;rant proece et par valor.
(Parton., 9533, Crapelet.)
— Enchéri, part, passé ; faire de l'en-
cherie, faire la renchérie, demander un
trop haut prix :
La vieille le mena au logis et luy moustra
le lict, el l'ayant loué en toutes ses qua-
lités, dist qu'elle ne faisait de l'encherie, si
en demandoit cinq sols. (Rab., v, 13, Bur-
gaud.)
ENCHERISSANT, part. prés. et s., en-
chérisseur :
Nous les bailleriesmes au plus offrant et
derrain enchérissant- (1386, Bail, Arch.
M.M 31, t" 12 r».)
ENCHERissEMENT, enchierissement, s.
m., enchère :
Summa de totes lesdites fermes ob les
encherissemenz viii iM .iii"^. un libres.
(12.Ï9, Fermes des baillages de Sainlonge,
Arch. J 1030, pièce 10, p. 9, G. Musset.)
Item .LXV. s. t. de rente par an assis
sus terres labourables qui sont baillies par
enchierissement a fié ferme a Jehan de
Raalli, retenuz au roy les enchierissemenz
qui porroient estre mis dessus. (1308,C/ia)'(.
de Ph. le Bel, Richel. 9783, r 80 v°.)
Et la mist (la propriété) par enchérisse-
ment a trente et une livres de parisis.(l3l0,
Arch. S 45, pièce 26.)
Et ledit encherissement eussions fait
crier. (1313, Arch. .IJ 52, f» 80 r°.)
Il (les tisserans) firent compilation, ta-
quehans, mauveses moutees et enchierisse-
inens a leurs volentez de leurs euvres,
(1319, Arch. JJ 59, pièce 414.)
ENCHEUE, ancheutte, s. f., ce qui échoit
par succession :
Houdrois et Hawions douent et aquitent
pour Deu et en aumosne a la gleise de
S. Pierre lour meaandies davant dites, et
tous lour preis et toutes lonr terres ou
qu'illes ont, et Vencheue qu'il doivent avoir
après la mort la maraistre Hawiou. (1279,
Cart. de S. Pierremont, ap. Duc'
— Ce qui a été donné, concession :
Qu'il vous plaise le laisser et faire joyr
dudit office de maistres de Hey, ainsy et
selon Vancheutle que lui a esté faicte. (1504,
Ordon., Lamarque53t)3, f» 23 r», Richel.)
EXCHEUMER, voir Encharuer.
ENCHERNER, VOif ENCBARNER.
ENCHESNURE, VOir ENCHAENURE.
ENCHESON, voir Enchoison.
ENCHi:SON'ER, voir E.VCH0IS0NNBR.
ENCHESSER, VOJT ENCHACIER.
EXCHETIVEMENT, VOir EXCHAITIVB-
ENCHETIVER, VOir ENCHAITIVER.
ENCHEVALCHiÉ, - vauchié, part, passé,
monté à cheval, muni d'un cheval :
Auvec li furent .x. serjant
Que Jud s li avoit baillies
Bien armé et enchcvalchies.
(Belleperche, Hachai., l'.ichel. 19176, t° SI t«.)
Mes il n'orent gères erré
Que demie liue sanz dote.
Quant il ont oie la rote
De gent montt bien encheimnchié.
(Renan. -22654, Méon.)
Moult furent bien apareillié
Et richement enchevauchié .
(G. de Palerme, Ars. 3319, f° 98 t'.)
ENCHEVALER, - aller, encecaler, encava-
ler, V. a., mettre sur un cheval ;
Or vos ont H diaule si bien encevatê,
(Cheii. au cyijne, I, 2214, Hippean.)
Isneleraeol el lost a la corde aporlé
Et si a ens on cief .1. baston traversé;
Aval enmi la carlre l'a li Tnrs avalé.
No baron ont la curde et le baston trouTé
Olivier tout premier ont sus encevalé.
(Fierabras, '2135, A. P.)
— Placer sur un chevalet :
Li tonneliers aura de son salaire de
muer une dueve, .vill. d. p. ; et se il livre la
dueve, il en avéra .xn. d. ; et de la pièce
loier. barrer, enchevaler, auguier, .xii. ob.
(Ordonn. de la ville de Rebns, Arch. admin.
de Reims, t. 111, p. 437, Doc. inéd.)
— Synon. d'étayer :
Tout est en dangier de cheoir. Et, pour
ad ce pourveoir, fault estaier et enchevaler
les pilers. (Fév. 1439, Deo. p. la reconstr.
de la cath. de yoyon, Arch. Oise, chap. de
Noyon.)
— Croiser :
Apres qu'il scaura bien enchevaller les
bras l'un sur l'autre. (L'Ecuirie de Fred.
Grison, p. 67, éd. 1598.)
— Enchevalé, part, passé, monté à che-
val :
Je despite Mahom, si, sans vous peiner,
vous n'eussiez incagné toute la mantique
compagnie des aslroloaues encuirassez,
encavalez , enconleiacez , emboubelinez,
entintimbraillez etc. (Cholieres, les Apres-
dinees, viii, f° 295, v», éd. 1587.)
— Placé sur un chevalet :
Ung gros veuglaire de fer garny, a
double chasse et enchevalé de son chevalet
ENG
ENC
EXG
103
«le bois. (7 décenilire MO. Invent, de Hugties
Girard, }»Tch. mun. Dijon, H, Aff. milit.)
L'ug petit vouglaire de fondue enchevalé.
(Ib-)
ENCHEVELÉ, adj., qui a beaucoup de
cheveux :
Une ancienne damoiselle enchevelceà'oT.
iPonlhus, ms. Gand, f" 40 v».)
La leste encherelee.
(J. A. DE Baif, Egl., xvi. cd. 1573.)
ENCHEVESTRER, - Ur, V. a., mettre
siius le joug :
Mes convoi tese en son chevestre
Si les enrherntre et enlace.
(G. DE Coisci, Nir., ras. Soiss , f 2G''.)
— Encheveslrc, part., qui porte le li-
cou, le joug :
Et ot esté s,;rs et cnrlicresles lonc tans.
(S. Graal, Vat. Cbr. 1687, f° 48''.)
ENCHEYSOUN, YOJr EnCUOISON.
ENCHIERCUER, VOir ENCF.UCHIEB.
ENCHiERDiE, S. f., enchère :
Subliastolinns, enchierdies . 'et autres
choses. (1341, Aich. JJ 72, f« 187 r».)
ENCiiiERDiR, enchardir, verbe.
— Act., enchérir^ mettre à un plus
haut prix :
Les lui baillera sans les lui evrhardir,
ne mettre autres cliarges sur lesdits mou-
lins. (An 1436, ms. du Poitou.)
— Neutr., devenir plus cher :
Qaant le bled mchieràit.
(Ei,OT Damerkal, Livre de la deallerie, f 68°,
éd. 1507.)
— Avoir disette :
Carz davanl Ini maie Irossee
Ne rob e d'ermine orée.
Ne sisamiis, ne Rris ne ver
Ne veslisl ja n'esté n'iver.
Fors comme moine robe neire
Ja por lui n'pnchnrdist la feire
De chevaus ne de vesleare.
(Peas Catineau, Vie de S. hlarlin, p. 126. Bonr-
rissé.)
Vienne.Deux-Sèvres, enchardi, enchérir.
ENCHIEREMENT , VOÏr EnCHEBEMENT.
ENCHIERIR, voir E^■CHERIR.
ENCHIERISSEMENT, VOir ENCHERISSE-
MENT.
te:
ief, prëp., auprès,
ENCIIIES,
cliez :
Por norrir l'envoia la dame
Tout mainlenanl enchies la famé
D'un chevalier.
(IliiTEB., la Vie Sle Elijsabel, 1557, Jubinal.)
Par foi, si seroit or granz bontés.
S'il n'avoient aa re viande
Que lesniplure ne demande ;
El ele n'i mel riens ne este
Que ce qn'on trouve enchies son osle.
(italaille des vicei contre les verluz, Richel. 837,
I" 327«.)
Si p.irti d'enc/ues les vavasor. {Mort
Arlus, Richel. 24:167, f» 3'i.)
Mes pères ki encore vit fu frères a Mel-
cliium, celui qui taut jor siervi vous et
vostre lion père, et fui mandes enchies lui
por f^nrder vostre serour Kassidorc et
vosire frère Dorum, quant li traiteur des-
loial les en firent ravir a Rome. Si m'en
repairai courecliié enchies mon père u jou
ai eut maint courous despuis. {Kassidor.,
nis. Turin, f" 181 v».)
Issirent hors d'cnrftip/' ledit maislre Re-
naît. (1408, Ilisl. de Mets, iv, 643.)
Sans ce que elle soit point venue en-
chiez niy. (1421, ib., IV, 760.)
ENCHIFRENÉ, an., part, passé, qui est
retenu comme par un chanfrein, asservi :
Ja de foi ne leur sonveoist.
Se nus en privé me lenist,
Se ne fust aucuns forsenez
Qui fu d'amors anchifrrnez.
^Hiise. liichel. 1573, f 1I'J\)
Qui fust d'amors enchifrenés.
(Iti-, 143411. Méon.)
ENCHIMINEU, VOlr ENCHEMINER.
ENCHiNE, S. f., établissement :
N'est permis a aulcuns tenir enc/iine de
taverne, ou cabaret, ne y mectre vin, ou
cervoise, pour vendre et distribuer a dé-
tail, bouter enseipne hors, estaller mar-
chandises,... sans grâce dudict sieur, son
bailly. ou officiers... {Coul. de la seigneu-
rie de Sanlly, Nouv. Coût, aéu., t. I,
p. 407».)
ENCHIREMENT, VOir ENCHEBEMENT.
ENCHiRER, - ier, voir Encherer.
ENCHOisoN, anch., - coison, - caisson,
- couson, emfjiiisoii, enchaison, - oun, enche-
son, -oun, encheysovn, uncheson, s. f., rai-
son, cause, motif, prétexte:
Sans anlre enchnisnn.
(Ruse, Val. Cbr. 1858, f 130''.)
Pour Vanchoison des paitures dou finaige
de Buionville (27 juill. 1264, Ch. deJoinv.,
."îichel. I. 9036.)
Et je lour promet en bone foi que je les
menrai ne ferai mener en ost ne en che-
vaiicbies par faulx enchoi.ton. (1266, Chart.
d'alfr.de Moiiticr, Arch. Montier-s.-Saulx.)
Pour aucune emquison ou de guerre ou
lie autre cboze. (1295, Lell. de J. de Joinv.,
Ecnrey, Arch. Meuse.)
Anlrefois sans ancoison
Me fait semblant de crnanle.
(liiiB. DE LE Pierre, Chans., Vat. Cbr. 1-l'JO,
1° 78 V».)
Si elo fnst encheson de sa mort.
(Un Chival. e sa dame, ms. Cambr. Corpus 50,
f» 93».)
Vencoisson de la siste joie.
(Les w joes N.-D-, ras. Troyes.)
Ne congé u'eyt sanz especial enchesoun.
{Tr. d'écon. rur. du xiir" s., c.34, Lacour.)
Et le seigneur resceivre nul damage par
enchesoun d'eaux queux il y met. (Ib.,
c. 7.)
Soient destorbez par mort, ou par ma-
lade, ou resnable encheson. (1310, De pers.
elig., Rymer, t. 111, p. 204, 2" éd.)
Ou par autre enchesoun. (Lib. Cuslum.,
I, 20, Hen. 11, Rer. biit. script.)
A qui sont plaies sans enchaisomi'! [Bible,
Prov. de Salomon.c. xxill,v. 29, Richel. 1.)
Santz assent de vostre barnngo, e sanz
endiesons. {Lib. Cuslum., 1, 199, 3 Edw.
II, Rer. brit. script.)
Quant oui demande Vencheysoun de cel
coruz. {Chron. d'Anal., ms. Barberini
f SI r«.)
Détint Robert Courtheose en prisone
tote sa vye : Vencheson ne vus serra ore
dyte. (Foulq. Filz Warin, Nouv. fr. du
XIV s., p. 24.)
V&v encheson de la guerre. (24 oct. 1360,
Tr. de Bretigni, Liv. des Bouill., XI, Arch.
mun. Bordeaux.)
Se taut est que per uncheson de celé
persone li vila est intredicte per magniere
que soyt. (1369, Arch. Fribourg, 1"= Coll.
des lois, n" 34, f 12 v.)
Par cause de l'esploit du traitié avant-
dit, ou par ascun autre encheson quelcon-
que. {iZlS, Tractalus pacis, Uym., 2' éd.,
Vil, 91, 2' éd.)
Pur certeyns enchesons est ordé... {Stat-
do Richard IJ, an vu, impr. goth., Bibl-
Louvre.)
— Poursuite judiciaire, accusation :
Cenz encoison et cenz contredit. (Mai
1255, Ch. de Ferri, D. de Lorr., Arch.
.Meurtbe, H 3004.)
Puent faire au dit molin un bator ou .i.
follour... sens encouson. (1274, Theuley,
Arch. H.-Saône, 11 814.)
Prandre et faire prandre, vendre et des-
pendre sen encoisoîi jusques a plain paie-
ment et entière salislaclion. (.lanv. 1354,
Reconnais, d'une obligal., ap. Servais, An-
nales du Barrais, 1, 36'J.)
ENCHOisoNNER, eucheisoner, encheso-
ncr, ancoisener, v. a., accuser, blâmer,
faire des reproches, gronder, reprendre ;
Que il n'en soient de riens ancoisené.
(1264, Lelt. deJ. de Joinv., Arch. M 1.)
H me commenciereut a rire, et me dis-
trent en riant, que il li remariroient sa
femme, et je les enchoisonnai et leur dis
i|ue tiex paroles n'estoient ne bones ne
bêles. (JoiKV., S. Louis, p. 64, Capperon-
nier.)
Et ai'enchoisonna et me dit que je n'avoie
pa.-ï bien fet. (ID., î6., p. 86.)
Qui de nous porra monter el ciel que il
le porte a nous, et que nous le oions et
aconiplions par œuvre, ne mismes outre
la me'èr, que tu encheisones et die ? {Bible,
Ui'utérou., XXX, 12, Itichel. 1.)
Pur ceo qu'ils ne dévoient estre encheso-
nez de bien pleder devant eux. {Stat.
d'Edouard III, an ll, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
ENCHOisoxos, ancuissunons, encoisson-
neux, adj., qui a peur, qui prend des pré-
cautions au sujet de quelque mal ;
Le cors et le venlrail durement freiz aveil,
li de 6un mal del flanc ancuissonoiis esteil.
(GiBN., Vie de S. Tliom., Richel. 13513, f° 05 i°.)
Au f» 25 v° du même texte on trouve la
fonne altérée acensunous, qu'il faut peut-
être lire ancesunous :
Li mans del llaunc le prist, jur et nuil li dura,
Acensunous en ert, ot souvent le greva.
— Qui expose h he.iucoup de périls :
L'ardor de luxure, lequel est un encoi-
sonneux pechié. (Laurent, Somme, ms.
Troyes, f" 129 v».)
104
ENC
ENCHOisTRE, aiichoistre, encoistre.aài-,
exprime l'idée de grossier, de laid, de
mauvais :
Lors porent les lignices croislre.
L'une fil bone, l'autre enchnisire.
(EvBAT, Bible, Richel. 12i3", f U r°.)
De sor les .-vu. cherans ot torsees les testes,
Celcs as Sarrasins sont encoixires et laides,
Mais celé as crestiens fa tonte la pins bêle.
(Mol, Riche!. 2551G, P IW.)
Cel Tilain ivre, cel enchoistre.
(G. DE CoiNci, Mir.. ms. Brnx., T 182*.l
Tant lordarz filain, tant rncoislre
El tant tolart avoit en Ini
Que poi amez ert de nului.
(ID., ili.. f° ISfi''.)
Tant lonrdas vilain, tant enchmstre.
(iD., il:, ms. Soiss.. f° nî"».)
Botes la hors ce fol vilain.
Cel vilain yvre, cel anclioislre. ,
a. Lem\kchant, Mir. de N.-C, ms. Chartres, i
f° i9^)
Uns conrtois, nos de boio afnire
■Vaut miels ke .c. vilain enenislre.
(Du Vilain n'en gouste, Richel. 1-21"1, f 13 r".)
Si ot de mors si grant plenlé
Des paiens ki furent encoisire
C'on n'i pot crestiien connoisire.
OlousK., Chron., 8609, Kciff.)
Mais toi le virent si encoixlre
Que ne la porent reconnoislre.
Et li bobierl et li vilain
Disent que c'iert li qoens a phin. !
(ID., ib., 21769.)
Car cil niesdiroient d'un roi, \
Tant sont fol et nin.he et eneoislre. 1
(BinD. DE CoND.. li Cmles dou dragon. 200,
Scheler.)
Se cil sel nalnre conoislre
De vilain félon et eneoislre,
El lont çou k'il doit par nature
Faire cl dire.
CId., li Dit des hiraus, 381.)
Ne set nient de celé afairc.
Quer plus est euturle et enchoisire
Qne n'est moijne norri en cloistre.
(Chasloirm. d'un père, coule xvii, Biblioph. fr.)
KNCHOiTE, voir Encheoite.
BN'f.HOMKn, - ommer, verbe.
_ Act , frapper, blesser :
Le siippliaul frapa d'un petit coustfl
Hobert le Quien Aenx coups en batereau,
- et Veiichoma a plaie ouverte et sanc cou-
rant. (1430, Arcb. JJ 184, pièce 96.)
— Réfl., être frappé, s'affaisser :
Comme le soldat, lequel yvre s'cncliomme
Sous les vapeurs du vin qui l'abbal et l'as-
[somme.
(CuASSiGN., Ps., i.ixvn, éd. 1613.)
r.Nc.HooiR, voir Encheoir.
KNCHOPER (s'), V. réfl., broncher :
Hz avoient flecbi les tendres branches
des bois, le bout d'eu haiilt fiché eu terre
fermement, la tige dehors deux piez, par
tele façon qu'impossible estoit a aucun
cheval y traverser, sans soy enchoper et
chenir. [Tri. des 9 preux, p. 34% ap. Ste-
Pal.)
ENCHOSER, encoser, v. a., blâmer :
Et chascuns le pape eiieosa
Quant tant de bons clers desposa.
(A. DE LA Halle, li Jus Adan, Coussemaker,
p. 314.)
ENC
Pour ce se li raestre m'enehose
We lairai mie que ne face.
(,G. DE Coisci, ilir., ms. Soiss., f iS''.)
Mes se nn\s m'enehose
Je direi que jou fis a force.
(Pe\n GATl^■EAD, Vie de S. Martin, Prol-, Bour-
rasse.)
Et li poeples Venchosoil e li disoit k'il se
teust. (Maurice, Serm., ms. Florence Laur.,
conventi soppressi 99, f" 14° )
El tex darriers Venchose
Qui devant parler n'ose.
(Poet. fr. av. 1300, t. I, p. 261, Ars.)
Moult le ledeoge et moult Venebose.
(Fabl. d'Ov., Ars. S069. f G6'.)
ENciiosTE, voir Encoste.
ENCHOTURE, S. f. ?
Esmundons noz cuers et noz corages de
tote enchotlire, et si aurons lo saint esperit.
(.Maurice, Serm., ms. Poitiers 124, f» 26 r».)
EXCHOUMECHIER, VOir E.NCOMMENCIER.
ENCHRESMER, cncremer, v. a., oindre
du saint chrême :
Une colombe vint qui aporta une am-
poule en son bec de laqnel li arcevesqucs
encrema le roi. (Vies des saints, Richel.
20330, f» 27''.)
ENCi, voir Issi.
ENCIERKIER, VOir ENCERCHIER.
EXCIERYR, voir ENCHERIR.
ExciES, encieux, ences, enchies, encheus,
voir AiNçois.
ENCiJiBOiRE, emc, s. m., boite, écrin
qui renferme la crosse :
Pour avoir fait traire une grant crosse
en papier selon celle du Sépulcre avec
Vemcimboiie. (1410, Arch. hospit. de Paris,
II, 163, Bordier.)
ENCiR.'ViLLiER, v. 3., couper en mor-
ceaux :
Lesquelles escuelles le suppliant enci-
railla et mist a pièces. (1438, Arch. J.I 187,
pièce 177.)
ENCIRE, ansire, s. f.. toile imbibée de
cire :
Item pour la venue de madame la du-
chesse de Berry pour aller a .Montpensier,
faire faire certains chassitz aux fenais-
trages dudit chastel pour les ansires de
toilles sirees par defanlt de verrerie. (1-113,
j Compte de Jean Avin, reneoeur général
i d'Auvergne, ap. Lahorde, Emaux.)
1. ENCis, ancis, anchis, s. m., meurtre :
Et les guerres et les encis.
(Parton., Richel. 19152, f° 127''.)
i — 11 désignait spécialement le meurtre
j d'une femme enceinte ou de l'enfant
qu'elle porte :
De traison ou de ancis. {Etabl. de S.
Louis, I, CLXXV, p. 324, var., VioUet.)
Ne en murire, ne en traison, ne en rat,
ne en encis. (Ib., II, viii, p. 343.)
D'arsure l'en prant mort, et d'encis. (De
jost. et deplel, xvili, 24, § 20, Rapetti.)
Encis si est quant l'en fiert femme en-
ceinte, et elle et l'enfant se meureut. {An-
cienne coutume d'Anjou.)
ENC
Qui frappe femme enchainte, si que le
fruit de son ventre en soit péri, que les
saiges appellent crime de anchis, telz doi-
vent estre ti aisnez et pendus, tant que mors
soient et estranglez. (Bout., Somme rurale,
2' p., f» 67\ éd. 1486.)
2. EXCI.S, emcis, - iz, - incis, part, passé,
.taillé, coupé :
Que, a huit jours d'icy, circnncis
Il soit en son prépuce incis.
(Mi.il. du viel lest., 92.Ï3. A. T.)
Lesquelles entrées sont faictes artifîcieu-
sement en roch emciz. (D'AUTON, Chron.,
Richel. 5082, f» iOS r».)
Entre le rochier enciz de la niontaigne
et le bort de la mer. (Id., t6.)
On voit à Lyon le rocher de Pierre
Encize.
ENCisEiiENT, S. m., incision :
Si l'un en l'autre entièrement
Que n'i aperl enciscmenl.
We jointure, n'ovrai{;ne feite
Qui vos peiist estre retraite.
(Ben., l). de tiorm., 11, 24027, Michel.)
ENCisER, ensiser, \. a., couper :
Lequel Aymeri en tirant a lui ensisa le
petit dov d'icelle Jehanne Dupont de ladite
serpe. (1399, Arch. JJ 154, pièce 163.)
Le dit prevost... disoit qu'il auoit bastu
et ensisé les dois de Guillemet le Maire,
(1406, Justice de la Chastetlenie deJanville
ap. Le Clerc de Douy, Arcb. Loiret.)
— Encisé, part, passé, découpé :
Moult en sa robe desguisee,
El fu moult riche et encisee,
El decopee par coinlise.
(Rose, 849, Marteau.)
I ENCisEUR, S. m., celui qui taille, qui
émonde :
I Esbrancbeur, enciseitr. (Trium Ung.dict.,
1604.)
ENCISEURE, -Mre.enc/i.. s. f., incision,
entaille :
Bien i perenl les mailles (du samit) très parmi
H'encisure.
(Th. de Kent, G«(<" iM/w., Richel. 2436.1, r>17r».)
U y a arbres ainsi comme sapins petiz,
et les encisent d'un coustel en pkiseurs
liens ; si que par celle enniseure giettent
l'encens. (Liv. de Marc Pol, cxc, Pauthier.)
lUec il Irova Venchiseure de la bosse.
(L. DE Premierf., Decam., Richel. 129,
f 153 vo.)
Puis le pourfens (le cerf) par dessus la
jambe tout au long, depuis ton encisure
jusques a la hampe. {Modus, f" 21 v»,
Blaze.)
Et le doit pourfendre ou la pointe du
coustel par dessus la jambe tout au long,
depuis son enciseure jusques a la hampe
on poitrine. {Le bon Varletde chiens, p. 40,
Jouaust.)
ENCiTEJiENT, encMU, s. m., action
d'inciter :
Perrece si fait molt de maus; car ele
esveille les enchitemens des visces. (Li Ars
d'Amour, II, 51, Petit.)
ENCizELÉ, - elle, ensizelé, part, passé,
orné de ciselures ;
ENG
ENC
ENG
105
D'argent (ioni et cnsizelê. (1360, Invent,
du D. d'Anjou, Laborde.)
Deux flncnns d'arsent, dorez, en façon
de rozes demy encizellees a iinij esniail de
Nosire Seianeiir qui s'iippariit a la Mapda-
lene. (1380, Jnv. de Charles V, 1284, La-
barte.)
Une autre petite coupe dont le pié est
cizellé et U'hinnap plain pardehors et en-
cizellé par dedans. (6 mars 1383, Compt.
du R. René, p. 192, Lecoy.)
ENCLAïKciR, voir En'clarcir.
EXcLARCiK, anclarsiet, part, passé,
éclairci, écl.iiré, au propre et au flg. :
Se pprt Gir. ne Ge. Ion seoeit
Jamais mon cner ne verrai anclaraift.
(Les Loh., Richel. 162-2, f° 188 v».)
r.NCLARCiUj - sir, enclaircir. enclersir,
ancl-, verbe.
— Act., éclairer, éclaircir :
Fiçons dont nos oils en no propre nature
ki a vraie lumière, et iloiit nos enclnrcira
li soleus de nostre entendement. {Li Ars
d'Amour, II, 311, Petit.)
Ainsi en avient il au cbanieleon : caries
parties semblables a la couleur attirent a
soi l'humeur aqneus et clair, dont les
autres couleurs sont enclairciex. (Le Blanc,
Trad. de Cardan, (" 201 v», éd. 1336.)
— Fig., faire briller la joie, la consola-
tion dans :
Serenet et auienet, enrUircit et embellit.
(Gloss. de Nerk. ms. Bruyes, Scbeler, Lex.,
p. 91.) Var., endersilh.
Et plus enbelist et enclarsit mon cuer et
enlumine. {L'Orloge de sapience, Maz. 1134,
1. I, cil. 8.)
— Fig., expliquer, débrouiller :
Cest mot, succession, emporte tout, et
enclarcist ladicte renonciation. {Coût, de
Berry, p. 303. LaTbaumassière.)
— Neutr., s'éclaircir :
Vit le tempz embelir et enclarsir. (S.
Graal, Richel. 2433, l'" 129 r».)
En cest tens suntli jur e la nuit d'une
lonpur ovels, li cors d'ome encla[r]cist,
l'air enbelist .. Secr. d'i4riS(., Richel. 517,
f» 131=.)
ENCLARiR, V. a., rendre brillant, illus-
trer:
Ances a si le nin s'amie
EaluniiDë et cticlari...
(G. DE Coi.NCi, Mir., ras. Bruï-.r'lOO''.)
ENCL.ARSiR, voir Enclaiicir.
ENCLASTRE, VOlr ENCLOISTRE.
ïTNCLAVEMENT, S. m., enclave :
Ouquel lieu viudrent pareillement ledit
duc de Brabaul et la dauie de Haycnau
etPhelippe de Bourgonpne, conie deChar-
rolois, et nobles et [jrelalz, avecques ceulx
de Gand et autres bonnes villes de toute
la conté de Flandres, des appartenances
et enclavemens. (Monstrelet, Cliron., 1,
137, Soc. de l'H. de Fr.)
ENCLAVENERox, S. m., cheville :
Plancque et seuiilet portant doumielle
et chanfrain, y compris .xxci. enciavene-
rons. (1310, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
ENCLAVEURE. - vuve, S. f., enclave :
Respondenl que la terre de la tombe
n'est point enclavée et... ainsi ne venra
pas en Venclavctire. ^1398, Gravas jours de
Troyes, Arch. X 1> 9183, f° 26 v°.)
Pais d'Aucerrois et Tonnerrois et encla-
ticî/re.s d'icenl.x. (Saortt 1436, Décl.du D.rte
Bourg., Cart. de S. Germ., ms. Au.xerre
140.)
Les nobles et bonnes villes de tonte la
conté d'Artois, et aveequesles ressors et
enrtnveures dicelles. (Monstrelet, Cftron.,
I, 137, Soc. de l'H. de Fr.)
Consnoistre de tous cas rovaulx et anl-
tres choses procedans des bailla<;es, pays,
lieux et enclacures dessusdiz. (Id., ib., II,
187.)
Quant a l'agencement, les uns ont Ven-
clavenre et queue du fer avec son arrest
plentee dans l'ente ou haste du bois. (Da-
lesch., Chir., p. 347, éd. 1370.)
— Droit de passage pour aller à une
enclave :
Vues, egouts, cloaques, entrées, issues
et enclaveures, et autres droits de servi-
tude, ne s'ajquerent par longue jouis-
sance. (CoMt. lie Calais, clxxii, Nouv.
Coût, gén., I, 12\)
— Enchaînement, état réel des choses
dans leur rapport de cause à effet :
A la iîn que par celuy on peust savoir
la vérité et Venclavnre de leur convenant.
(Frciss., Chron., XIV, 230, Kerv.)
ExcLAviERE, S. f., enclave :
Le duc avoit ja aulcunes difficultés pen-
dans en question entre le roy et ly, tou-
chant enclavieres de terres el de seigneu-
ries. (G. Chastell.. Chron. des D. de
Bourg., III, 44, Buchon.)
EXCLAviNNÉ, adj., recouvert d'un cla-
vain, d'un plastron, d'un matelas de cui-
rasse :
Cote ot mnull bonne, plus bêle ne verrez,
D'un drap tnutynde qni fu a or frezez
A .1. lyoa vermeil enclaimné.
(Gajrfon, GiSS, A. P.)
EXCLEXCQ, voir Esclenc.
ENCLEXGEMEXT, VOir E.XCLI.NEMENT.
ENCLEnsni, voir E.nxlarcir.
ENCLEVE, S. L ?
El saint Bon on l'en fiert enclrve.
(1270, ErjUs. cl moiiast. de Pari:,, Bordier, p. 21.)
L'éditeur écrit en cleve, qui n'est pas
plus clair.
EXCLIGXER, voir ENCLIiNER.
ENCLiGNiER, v. a., fouiUer, examiner:
La maison ont bien enctif/uiec,
One lor oil inles p:irz voloient.
(De llaimel et de Barat. Richel. 191j2, f» 52 ï°.)
1. ENCLIN, -yn, S. m., inclination;
action de saluer en s'incllnant :
Cil l'en mercient et font parfont enclin.
(Les l.nh., ms. Berne 113, f IT; ms. Montp.,
1» 'M'.)
Gentilz homs estes, chascun d'ans li a dit ;
Helvis l'oi, chascun list .i. enclin.
(II,., Ars. 3U3, i" 12'.)
Il lo salnenl, si li firent enclin.
(III., Vat. Urb 373, f 19=.)
Les îjnnz enclins et les sainz.
(G. DE CoiNCt. Mil ., ms. ."^oiss,, f° 30».)
.S'un vilain fait nne arroupie
On an enclin devant s'ynini;e...
(th.. ih , l'on'.)
Anbcris l'oit, si l'en n f.lit enclin.
(Auii. le ni'urg.. p. 120, Tobler.)
Si prist cnnjîîet de Bnliin,
Et Dlarol me fisl enclin
De mer fin.
(1. DE Cambrai, Bartsch, Itom. et past.. III,
48,73.)
Si li foit bel enclin.
(Rnin. d'AsprcmonI, Romv., p. 8.)
Enclijn de moyne.
{Prov. dcl rilain, Bnl. Mus. Arundel 229, F 303.)
r.eu'lues et nnnnains. Filles Dien el Béguines,
Font mains diiers enclins en plolant !enr>i eschines.
(Dtl des Mais, Jub., Ntnir. Rc, 1, 185.)
.lordain vint a Karlnn, et parfont l'enelina.
Et aprez rel enclin te conKict deuiamla.
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 31 H, f" 189 r».)
Lui lit un grant eviiin. {l.iv. de la Conq.
de la Marée, p. 371, Buihon.)
Envers .Ihesus oit feit nn biel enclins.
{PaMon. Itoiuv.. p. 2fi.'>
Puis iront avec liiunilité devant le con-
fesseur, liiy feront un enclin fort b.is, les
mains jointes, et les yeux en terre. (Fa. DE
Sal., Directuir., art. xi.)
— Disposition :
Je feray pour conclusion cette remarque,
qui ne desplaira, conme j'espère, a ceux
qui sont touchez d'un nuillfur enclin en-
vers l'Eglise culholique. (l'ASQ., Rich., ni,
2.)
2. ENCLIN, fliic//»,, ailj., incliné, baissé,
bas, qui penche, qui s'incline :
Li cmpereres en tnt snn chicf enclin.
asol.. 139, Muller.)
Demain veres les grans rôles venir.
Les grans coupajines sor les hianies enclins.
(Les Loh., ms. Berne 113. f° i'i'.')
Fromons les voit, si tint le cliicf enclin.
(Car. te Loh., 2'chans., v, p. 148. P. Paris.)
Lors sospire don cuer, la chiere Unlancline.
(1. Boi>., Sa.v.. CXLV, iMicliel.)
S(l Oert amnnt al belme enclin.
(Slorl du roi Cormond, 18:i, Schcler.)
El vint .«or frain le heaiune enclin
Por miex mettre Or.-nil a ■lei-iin.
(IlnoN DE SIert, Toinoiement de l'Antechrisl, p.iS,
Tarbé.)
Tint lou chief anclin. (Lancelot, Richel.
734, f» 21>.)
Devant li me vois enclin mell'e.
(Un Mir. de N.-D., de la fille du roy de Hongrie,
Th. fr. au m. d., p. 508.)
Et n'y avoit celuy des saintz Thebeiens
qui ne se presenlasl le chef enclin pour
fouflrir la mort. (Iîoucuaru, Chron. de
Brel., f» 23", éd. i532.)
Et semble le créateur nous avoir donné
celle forme droicte que u.uis avons, tout
ex|ires pour plus facileni>nl re;;iuiler au
citi, laissant lu plusiuiit des autres bestes
courbes et enclines a la terre. (.\Ikl. DE
Painct Gelays, OEuv , m, 208, Bibl. elz.)
— Renversé par terre :
Parmi son hiiume va ferir llnseetin.
Que Hors et pieres en lait avnl anclin.
(Les Loh., r.icbel. IG 2, f 157 V.)
14
d06
ENC
ENC
ENC
— Triste :
N'osent parler por la roine
Qne tant voient morne et encline.
(Parlon., 5089, Crapelel.)
— Soumis, assujetti :
0 loi .XX. mille Tnrs qn'a lai furent enclin.
(CheiK au cyi/ne, '30%, Reiff.)
Femme aveit bêle a celé feis,
La fille al rei Malathlin
A ki Mithe esteit enclin.
(Conq. of Irel., 11, Michel.)
An roi fit la cilé encline.
(Siège dcjerm.. Brit. Mus. addit. 15606, f° fi^)
Onqups ne fut rois plus doté
Ke fu cesl rei de ses vaisins,
Trestuz les fist vers soi enclins.
(G. Gaimau, Chron , ap. Michel, Chr. ani/l.-n.,
I, 49.)
La terre avomes encline.
Dunt ne savoms le noum dire.
Ne si nnqes avoit sire.
(Des Graunz jaianz, Jnb., Nouv. Bec, II, 365.)
— S. m., sujet, vassal :
ftne dans Gaillanmes tient tel terre de mi
Por qu'il doit estre mes hom et mes enclins.
(Les Loh., ms. Montp., f° Hî'.)
ENCLiNABLE, adj., enclin, disposé :
Ainsiue otroi ge destinée.
Que ce soit tlisposicion
Sous la predestinacion
Ajoustee as choses raovables,
Selonc ce qn'el sunt enclinables,
'Rase, l'/740, Méou.)
Com les bercliiers soient plus enclinables
a entendre par resons que par antoritez.
{Evastet Blag., Richel. 24402, f" 52 v.)
— Qui prête l'oreille :
La pieté des .ini. tribuns et l'engin de
Ortensius qui lu tant enclinable a leur
justes prières furent moult agréables aus
pères et au plèbe. (Bersuibe, T. Liv., ms.
Ste-Gen., f°81''.)
ENCLINANCE, S. f., Inclination, pen-
chant :
Et parce apert ke ceste enclinance natu-
rele suppose k'amour par amours est faite.
(Li Ars d'Amour, 11, 150. Petit.)
Venclinance de malle a femiele. (Fb., I,
168.)
ENCLiNANT, adj., enclin, disposé :
Me promet le grant foison
De graus déduis dont je sni desirans ;
Bien i doi estre encUnans
Et faire chanson.
(Chans., ras. Montp. H 196, f° 364 t«.)
ENCLiNAT, enclenat, s. m., enclume:
Omnes opperantes ad martellum supra
incudam seu enclinaz. (1368, Plaid gen.
de Lausanne, Doc. de la Suisse rom., VII,
360.) Commentaire : enclenaz.
BNCLiNEE, s. f., Inclination, action de
saluer en s'inclinant :
Lors regarda le ciel et fist Dien enclinee.
{Cher, au cijgne, 20891, Reifl.)
Se gent vont contre luy et sy font enclinee.
(U., 12670.)
Borguignon l'oient, si 11 font enclinee.
(ÀumonI et Agrav., Richel. 2495, f° 118 v».)
A Ini s'en sont venuz, se 11 font enclinee.
(Ihsi. de Ger. de Blav., Ars. .S144, P» 152 r».)
A le pucelle fist une douche enclinee.
(B de Set., ni, 543, Bocca.)
Et quant Gaufrois le voit, si li fist enclinee.
(li., I, 476.)
Qnant Bertran le choisi, si li &st enclinee.
(Cuv., du Guesclin, 424, Charrière.)
1. ENCLiNEMENT, adv., en inclinant,
obliquement :
Oh\iqne, enclinemeni. {Gloss. de Couches.)
2. ENCLiNEMENT, euclengement, s. m.,
action de s'incliner :
Que est la pensé del juste se li arche
non del Testament ki s'encliuet cant li
boef ki la portent scancilhent ? Car a la foiz
mimes cil ki bien est desor les altres, cant
la confusion des sogez poples lo hurtet,
soi commuet solement del amor al des-
cendement de pieleit. Mais eu ce ke li
sage piement fout, quident li mal sage
Venclengement de force estre trebuchè-
ment. (Job, Ler. de Lincy, p. 475.)
— Action de saluer en s'inclinant :
Si lit le chevalier un enctinement , et
puis se présenta devant les juges. (0. de
LA Marche, Mém., 11, 4, Michaud.)
— Fig., inclination :
C'est naturex enclinemens.
(Rose, 5794, Méon.)
Enclinement, pronitas. (Gluss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
Faire ne se peult aullrement,
Dienl ilz, car rnclinement
INalure donne a pf'chié faire.
(I.EFiiANC, Champ, des Dam., Ars. 3121, f 64°.)
ENCLiNEu, - yner, - ignei; and., verbe.
— Act., abaisser :
Et sera corbee et anclinee la hautesce
des hommes. (Ms. Ars. 52U1, p. 336».)
— Réfl., baisser :
Le jour s'enclinant desja. {Sexte J. Fron-
tin. II, 1, ms. Luiv. 1, 1. 1, 107.)
— Se soumettre :
D'amors sospris m'en vais vers la tonsete
Et se li dix : Aineis moy, suer doncete,
A vos m' enclin,
Lotaul amin entPrin
Aureis en moy, suer doucete.
(F'asior., Belle Aelis, ms. Berne 389.)
— Fig., condescendre, acquiescer :
Li rois s'enclina a celle prière. (Froiss.,
Chron., 11, 351, Luce, ms. Rome, f» 78.)
— Neutr., baisser :
Jai estoit li jors endigneiz. (S. Bkrn.,
Serm., Richel. 24768, f» 5 r».)
— Pencher, tendre :
Le roy des Parthes estoit en double de
se resouldre en quelle part il debvoit plus-
tost encliner. (Amyot, Vies, Lucullus.)
Et encore au commencement du xvii"
siècle :
Tes mutineries n'endinent qu'ata cheute.
(1622, la grande Division arrivée entre les
femmes et les filles de Montpellier, Variét.
hist. et ait., t. Vil.)
— Condescendre, acquiescer :
EncUnans as supplications et prières des
parties. (1313, Sent, du bailli d'Amiens,
Ab. du Gard, Arch. Somme.)
En inclinant a la dicte requeste. (1382,
Prieuré S. Samson, Arch. Loiret.)
— Se diriger vers :
Nous, ballis dessus nommes, enclinas-
mes et alasmes es lieus dessus diz. (1308,
Arch. JJ 40, f» 55 r-.)
— Act., saluer :
Li reis païens parfundement Venclinet,
{Hol., 974, MuUer.)
Et un des bues ki la fu pasturant
Vous enclina parfont et douchement.
(Raimb., Ogier, 10965, Barrois.)
L'eniperere le baise, et li valles Y encline.
(J. Bon., Sac, lxxiv, Michel.)
L'amirail humblement encline.
(Flaire et Blanceflor, 1° vers., 2808, du Méiil.)
Ou que il voit Guion, parfont l's encline.
(Gui de Bourg., 27fi2, A. P.)
Et qnant Guis l'entandi, forment l'an enclina.
(Ib., 2219.)
Corloisement le roi salue
Et les barons et la reine
Et desq'en terre les encline.
(Dolop., 6514, Bibl. eh.)
Si no le salue a'encbjne.
(Sarrazin, Rom. de FFam, ap. Michel, Flisl. des
ducs de Norm., p. 326.)
Il voit enmi lieu de la carole .i. molt
biau pin, et a cel pin pendoit .i. escu, et
tout cil de la carole enclinoient chel escu
quant il encontre venoient tout ausi come
il feissent .i. cors saint. (Artur, ms. Gre-
noble 378, f 71''.)
Li abes Venclina et li dist.... (Li Contes
dou roi Coustanl l'Emper., Nouv, fr. du
XIII» s., p. 13)
D'iex D del clef ['encline adies.
(Jacq. d'Amiens, Art. d'Am., ms. Dresde, 1091,
Kôrting.)
Messe oient la, le saint enclinent.
(GuiART, Roij. lign., jOlS, Buchon.)
Mesîre Durmars al partir
IVe se pot de plorer tenir.
Plus de cent fois le lieu encline.
(Durm. le Gai., 5195, Stengel.)
Pois viennent a Doonj si Vont bel salufi.
Comme leur droit sepnor bonnement encline.
{Doon de Mnience, 597^, A. P.)
— Neutr., s'incliner profondément, sa-
Li menus pueple a eulz encline.
(Rose, ms. Corsini, f» 78'.)
Bien quidoit tôt li monde li devoit encliner.
(Desir. de Rome, 84, Groeber.)
Si n'i ot onques celui n'enclignest a la
baniere. (Hist. de Joseph, Richel. 2485,
f • 204 r».)
— Encline, part, passé, qui penche :
Et tost chiet on en ce a quoi naturement
on est encline. {Li Ars d'Amour, I, 167,
Petit.)
ENCLiNEUS, adj., enclin, disposé :
Et Nostres Sires, qui savoit
Que fragilitei d'omrae estoit
Trop mauveîse et trop périlleuse
Et a pechié trop enclineuse —
{Rom. du S. Graal, 179, Michel.)
ENCLiNouER, S. m., la miséricorde, le
support en forme de cul-de-lampe pra-
tiqué dans une stalle de chœur, au-des-
sous du siège, et se relevant avec lui :
ENC
ENC
ENG
107
EncUnouer, incliuatoriura. {Gtoss. gall.-
lal., Richel. 1. 7684.)
ENCLOANT, euclowant, s. m., enclos :
Mais li acille ne doit mi estre enclqivanz
de Decessiteit, inaix maisimz de paix. (Li
Espistle saint Bernard a Monl Deu, tas.
Verdun 72, f» 16 v.)
ENCLOEMENT, S. iH., coutenu, sens
caché :
Les peres l'ot, mes n'entent mie
Que la parole seuefie,
CuiJe que le die por bien.
Monlt le loe, mais ne set rien
Que celle enclôt a la parole
Mirra qui set Yenclofiiient
N'ose son père reginier ;
Ouanl de pttié le vit plorer.
De son meiïet se tient curpable.
(Fa»;. d'Ov., Ars. 5069, 1° 131^.)
Lors Myrra qui de pylié ouyt son père
parler entendit V encloerhent de ses paroles;
si ne l'osa plus regarder, et se tint de son
meffaict eoulpalile. (C. .Mansion, Bihlioth.
des Poet. de melam., f' 106 v», éd. 1493.)
ENCLOER.v.a., attacher avec desclous:
Les mains li lient par devant.
A corroies en sont nouées
En .1. baston bien encloees.
(Geff., .VII. est. du monde, Richel. 1526,f»103''.)
— Eiicloé, part, passé, garni de clous,
ferré :
Des bastons encioes.
(LesPass. du roi Jhesu, Ars. 5201, p. lîi"».)
ENCLOEi'R, encloour, encloueur, s. m.,
celui qui ferme d'une clôture ;
Inclusor, qui puclost, encloeur. (Catholi-
con, Richel. 1. 17881.)
Inclusor, inclusorius, encfoottr. (Gloss.de
Salins.)
Inclusor, cris, encloueur, celui qui clôt.
(Voc. lat.-fr.. 1487.)
ENCLOISTRE, aiicloislre, encloystre, en-
closlre, enclastre, eiiclatre, s. m., enclos,
lieu fermé.ce qui sert à fermer :
De treis altres murs fud li temples avi-
runez, e après chescuu devers le temple
ert uns apenliz cume enc.loistres sur co-
lumpnes levez. {Rois, p. 281, Ler. de
Lincy.)
Ja meismes les enclostres de la char
trespassoil par contemplation. {Dial. St
Grey., p. o, Foersler.)
E dient que cpo ne puet estre
Que Den volsist de femme oestre
Ne qne il tant s'uiuiliast
Qu'eu tel encloistre se musçast.
(Joies Nostre Dame, Hicliel. 19523, «"89.)
Chapel fonnt lever, encloyslre carpenter.
(Chron. de P. Langtoft, ap. Michel, Chr. angl.-
norm-, 1, lit.)
Une caiere a enclastre bien viese. (1424,
Bouai, ap. Mannier, Commanderies, p. 683.)
— Enclos d'un monaslére, le mon'astère
même :
Dedanz Vencloistre s'est U abes assis.
(A/or/ de Garni. 20, du Méril.)
Si funt processiun deJenz en cel encloistre.
(Charlemagne, 821, Koschwilj.)
Les encloistres, les religions,
Les saintei" habitations
Des evesquiez.
(Ben., D. de Norm., I, 835, Michel.)
Ivre s'en eissi del celier
Par Venclois/re vers le raostier.
(Adgaii, Mir. de N.-D., Brit. Mus., Egerton 61Î,
f» 14^)
En encloistre ou on crient luxure.
(Thib. de Marlt, Vers sur la mort, xxxi, Cra-
pelet.)
Et cascnos s'en ala fuiaot
En Venctoslre de maintenant.
(MousK., Cftron., 1102, Reiff.)
Par offecines et par ancloislres
f.nnrda pur tout et sus et jus.
(Don Tumtienr, Richel. 1801, f" U2 v".)
En Vencloslre Saint Amé. (1264, Acte dev.
les échev., Arch. mun. Douai.)
Dedens Vencloistre estoit une voie ou
estoit li sepulcrez saint Jeroime. {Cont. de
G. de Tyr, ch. xi, var., Hist. des crois.)
Hors des pareys del muster et del en-
cloystre entur. (Chron. d'Angl., ms. Bar-
beriui, f» 36 r».)
A celle court ot bien li roys vi° cheva-
liers seans en salle et en l'enclostre (de la
maison des frères Mineurs). (Froiss.,
Chron., Il, 115, Kerv.)
L'église Saincte Wandrut, qui est église
de damoiselles d'eneloistre. (Mathieu n'Es-
COUCHY, Chron., 1, 347, Soc. de l'H. de Fr.)
— .Sans nul encloistre, sans respecter
nul enclos, sans que rien n'arrête :
Se Panalois se sont compris
De gaster le roial pourpris
Tout a bandou sans tml enclastre
En defoulaut joncs et mentastre.
(Pasioralet, ms. Brux., f° 48 r°.)
— Compartiment :
Ung dressoir a ciel a deux enclatres.
(1521. Inv. de Franchois de Meleun, Société
des Ant. de Morinie, 102' liv., 1877.)
ENCLOisTREMENT, S. m., actiou de
cloîtrer :
Ces deux cncloistremens firent mal vou-
loir les moynes ;> Bourdeaux, et mesdire
d'eux. (Chron. bordelaise, ii, 126, J.Delpit.)
ENCLORE (s'), V. réfl.. S'engager :
Allas I cum laidement s'encloent
Dedenz si pesme traisun !
(Ben., D. de Norm-, II, 660, Michel.)
ENCLOS, enclouz, adj., inclus :
Ainssint monte li premiers mois encloses
les armeures, 18 liv. par. (1314, Ord., xi,
429.)
Compris et enclouz les salaires et des-
pens des hommes... (1522, Trav. exécutés
d Brou, ap. Baux, Hist. de l'Eglise de Brou,
2» éd., p. 420.)
Cf. Enclus.
1. EXCLOSE, eselose, s. f., cercle dans
lequel on enveloppe ;
Les .T. batailles ont estroites ;
We portent p.as lor lances droites
Ne de droit front ne s'encontrerent,
Mi'S tôt par sens les encontrereot
Tant c'une enclose lor ont faite
Don de maint cors ont l'arme traite.
Ulhts, Ars. 3312, f» 100\)
Deci a euls resne ne tienent,
A une enclose les sorpreunent.
Ub., f 104''.)
A une eselose les souprendent.
(Var. indiquée dans la copie de Ste-Pal.)
Saiutonge, enclouse, enclos.
2. ENCLOSE, s. f., recluse^ nonne :
Tous les collèges et religieux de la dite
ville^ tant de chanoines comme de moines,
de mendians et de encloses. (Gr. Chr. de
Fr., Chari. V, cv, P. Paris.)
Cf. Enclus et Enclusk.
ENCLOSEMENT, adv., inclusivement :
Lequel temps l'église représente de
l'advent jusques a la nativité Nostre Sei-
gneur enclosement. (Légende dorée, Maz.
1333, f» 15''.)
Jusques en le fin du mois de février der-
rain passé enclosement. (Accord passé entre
l'échevinage d'Amiens et l'Evéque, ap. A.
Thierry, Monum. de l'hist. du tiers état, I,
727.)
ENCLOSEL, encloziel, s. ni., dimin.
d'enclos :
Le quemin de Vencloziel. (1555, Lille,ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENCLOSEURE, - ure, s. f., enclos, en-
ceinte, clôture :
Saciez bien qu'il voroit estre a son enchsure.
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f 254 r".)
Nus ne gete ordure dedens les enclosures
des masieres de le vile. (1270, Beg. aux
bans, Arch. S. -Orner AB xvili, 16, ni>138.)
Si devons livrer le manoir... bien rete-
nu de couverture et d'enclosure. (1318,
Arch. JJ 56, f» 219 r°.)
Il rentra dedans Vencloseure as sains
arbres. {Estories Rogier, Richel. 20125,
f" 247''.)
Mercnrius, cedist ii escriptnre.
Trouva premier
La belle flonr que j'aim onltre mesure ;
Car en menant son beslail en pasture.
Il s'embati dessus la sépulture
De Cephey, de quoy je vous figure ;
Et la cuesi dedens Vencloseure
La doulce flour dont je fai si grant cure.
(Froiss., la Flour de la manjhente. Ricbel. 830,
f 72» ; Scheler, v. 87.)
— Terme de droit féodal :
Enclosure est, si les terres ou les tene-
ments sont issent encloses que le seignior
ne poyt vener deius les terres ou tene-
ments pur distreyne. (Littl., Instit., 237,
Houard.)
ENCLOsiN, s. m., petite clôture :
.XVL piez d aisselle de blancq bos pour
un enclosin au devant de l'orloge. (1419,
Trav. pour lebeffr. de i}etft«jie,ap.LaFons,
Art. du Nord, p. 103.)
ENCLOSTHE, voir Encloisïrk.
ENCLOSTURE, encloture, englouture, s.
f., enclos, enceinte, clôture :
Et Tout souvent par Venclosture
Ki molt estoit laide et oscure,
K'il sont venu a une goufe
U chascuns son nés i estoupe;
Tonte Venglouture empuoit
De la fumée k'en issoit.
(De S. Jehan Pauhi, Richel. 1S53. f 423 t".)
Les enclostures de la cervele. (Secr. d'A-
rist., Richel. 571, f 130*.)
Lesquels sont teuanz au uianoirde ladite
église et en Vencloture d'icelui manoir.
(1344, Arch. JJ 75, 1° 103 v».)
108
ENG
ENG
ENG
Le coniipstnble de France faisoit ouvrer
et cliarpcnter en Bretai^me Venclostuie
d'une ville et lout de liojs prant et pros
pour apseioir en Angleterre on il leur plai-
roit quant ilz auroieut prinse terre pour
les seigneurs louier et retraire. (FROIbS.,
Chroit., Riihel. 2ii4.ï, f» 126».)
L'abbeesse et eouvenlde l'ealise du Pa"
raclit tiennent aduiorty soubz le roynostre
sire leur esplise et abbaye, jardins, vingne,
près, eaues et aulnnis contenans .lvi.
journelx de terre, et toute Venclolttre.
\Denombr. des baill. d'Am., Arch. P 137,
f» 129 C.)
Item a esté faict reparer au lieu de Soii-
vigne uns beau logis neuf, tous les murs
et enclostures avecqucs les granges. (1473,
Doc. inedils sur Comynes, p. 187, Fierville.)
En Venr.lolvre duquel (temple) il entra.
(FossiîTiEH, Citron. Marg., ms.Brux. 10510,
f» 170 r».)
Au corps et endosture de ladite ville.
(1498, Ord., xxi, 139.)
Et eussent en borreur de avoir seuUe-
meut regardé de loing le circuit et enclos-
ture des choses saiuctes, (Boubgoing, Bat.
Jud., IV, 17, éd. 1530.)
Laissans leurs clievaulx hors Yenclosture,
le gentil homme feit entrer le duc au jar-
din parle petit huys. (.Marg. D'Atia.,Hept.,
Lxx, Jacob.)
Apres que César eut achevé son enclos-
tlire et eut faict en sorte que on ne povoit
gecter dardz dans la ville, tortifia son
camp. (E. de Laigue, Comm. de J. Ces.,
P 17S r°, éd. 1539.)
La pierreuse enclosinre
Qui remparoit li-s naus.
<Ja»iï.\, Iliade, xvi, éd. 1S7".)
,1e me trouve en une encloslure de mu-
railles, au dessus d'une moutaigne exposée
atousventzet injures du ciel. (Lett. de
Marie Sluart. à .M. de Muuvissiùre, 6 sept.
1583. Labauoff.)
ENCLOTER, verbe.
— Rdfl , s'enfoncer dans un trou :
Les juineus en celle nois et glace pourrie
se tooiUoieut et aucune foys y perdoieut
les iex, et aucune foys se enclotoient si
parfondement qu il y demoroient. (Ber-
SUIRE, T. L'w., ms. Ste-Geu., f 182''.)
— Neutr., dans le même sens :
Qui veut avoir bonne gareune de con-
uilz, il les doit cbascier deux ou trois
lois la sepmaiuuc, elles faire encloter, car
autrement ilz vuident le pays. (Citasse de
Gast. Phebus, p. 49, ap. Ste-Pul.)
On trouve dans Monet anclolir, cnclolir,
sa jeter, se cacher dans son terrier/ dans
son caveau.
EXCLOTURE, voir Enclosture.
ENCLoucHEn, V. 3., exclter, pousser :
Si tu i'encloaclies, or si tu le embouches,
il te vauldroyt mieulx aller une lieue a
mes all'aires. — 1 ])rompte one, as scolers
do truandes, or whan they tell Ibem wliat
they bhulde suy. Je eiiclouclie, prim. couj.
If tliou prompt bym thon were better go
a myle on myne errande. (PalSGR.WE, Es-
clairc, p. 6B7, Géuin.)
ENCLOUÉ, part, passé, enclavé :
Leurs héritages eiic/owez et situez au fi-
nage de S. Bris. (12 jauv. 1393, Cli- de
Ck. VI, ap. Lebeuf, Hisl. d'Auxerre, uouv.
éd.)
— Emprisonné ;
J'euz a Paris prison fort înliamaine,
A Ctiarlres fuz rioiicerneiit eiicloné.
(Cl. Marot, l'oés., II, 166, Cli. d'Hérlcanlt.)
ENCI..OUSTUÉ, part, passé, encastré :
Lequelle espine estoyt enclouslree en
ung beau vessel d'or. (Cabm-, Voy. d'oul-
tremer, p. Si, La Grange.)
Une grant pierre carrée enclouslree ou
mur. (1d., ib., y. 10b.)
ENCLOWANT, voir Encloant.
EXCLOYER, V. H., devenir grosse :
Le commun peuplt; ciiydoit qu'elles (les
fées) fussent fei-s, et ne mourussent pas,...
et qu'elles encloijoieiU de pur air, parleurs
conjurations et par leurs enchantemens.
(Perccforest, vol. I, 1'° 97'', éd. 1528.)
EXCbmiEL, endumeau, englemeau,&.m.,
dirain. d'enclume :
Ung englemeau et trois pondions barré
pour les bourgeteurs .Ix*. (Les lablelles,
les jetons, les poinçons, les marques, li-s en-
seignes et les mesures des éclu-vins et des
corps de méliers de la ville de Lille aux
\\\", xv et xvi° siècles, Bullet. du comité
de la lang. et de l'Iiist. de la France, 111,
633.)
Souffre quand tii seras eticluiiicuu
Et frappe quand seras inartPau.
(Gabr. Meubier, Seul., ap. Ler. de Linc.y, Prov.)
— Fig., frapper sur les endumeaus,
pratiquer l'amour :
Car je ne puis martel lever
Pour les excès, et pour l'ardure
Que j'ay eu de trop marteler
Un jeune temps, prins m'a froidure.
IN'olz ne scet les maux que j'endure,
ISo fraper sur tes enclrtmiaux,
Tant cora j'ay fiit, doulx jouvenciaux.
CE. Desohamps, Balade des hommes anciens regret-
tans leur pouvoir de fo-itier perdu par vieillesse,
Uicbel. S40. f" 4S3\)
EXCLUS, S. m., reclus :
Tôt sont encltts et herraite.
I Vers de le mort, Richel. 3"5, f 335''.)
Cf. E.NCL0S.
EXCLUSE, S. f., couvent de reclus ou
de recluses :
Elle donne a l'endMse Nostre Dame trois
sols. (Août 1328, Test., Arch. Douai.)
Le biel livre qui fu Venduse de nostre
dame, le livre de le Roze et le livre du
Trésor de science. (17 août 1382, Test, chi-
rog., Arch. Douai.)
Cf. Enclose.
ENCLUsio.x, S. L, obstruction :
Comme mociou devant mausier attrait
chalur a l'estomach, ausint est ele après
mangier unissante, car donc descent la
viande besquite as parties foreines del es-
lomach, e de ce naissent enclusions e
autres maus. (Secr. d'xlnsf., Richel. 571,
f 131».)
ExcocHEURE, S. f., manière de gref-
fer :
La seconde manière (d'enter) est quand
deux ceps de vigne se touchent : car lors
il faut encocher de biais et a mode de
pied de chèvre les deux sarments qu'on
veut joindre du coslé qu'ils se regardent
l'un l'autre, et que Vencocheure soit jus-
ques a la moelle, a la charge que les tailles
soient faites au contraire l'une de l'autre.
(Du PiKET, Pline, xvii, 15, éd. 1366.)
ExoocHiÉ, part., dressé, habitué :
Atant la vielle s'est courhie
Qui de mal faire est encochie.
(GiB. DE MoNTR., la Yiotette, 613, Michol.)
ENCOEUH, voir Encceur.
ExcoFKixER, V. a., enfermer dans un
coffre :
Cest exploit friid il priot tout a conp fin.
En son rolin mort si l'eiu-o/lina.
(Jeh. Mol.net, l'airt et dicli. p. 163, éd. 1311.)
ENCOFREURE, S. f., faculté d'enfermer:
l.e cornet en prend fdes cornes) sa rondeur,
Et l'escritoire sa lonpupur.
Et les plj.'nes tour denteleure.
Et leurs estuils leur en.nfienre.
(Remï Belleau, Poés.. 1, 99, Gouverneur.)
EXCoGNOiss.^NCE, S. f., mécoHnais-
sance :
Adjoustez a tout cecy l'imper-feclion des
instruments sur lesijuels est fondé le
commencement de l'astrologie ludiciaire,
ainsi que Ptolomee le nous apprend, es-
tant malaisé que tels instrumens ne soient
imparfaits en quelque chose, si que de la
moindre faute qu'on trouve en eux s'en-
suit une très grande encognoissance du
cours du ciel. (CnouT.KVs, les Apresdinees,
VIII, f" 306 v, éd. 1387.)
ENCoiGNiERj-coJiijne'.-foiiffner, verbe.
— Act., placer dans un coin :
Mais si seront ilz encoignez
En quelque coiUi.'.
(Mgst. de la Pass., t° 81 r°, Paris, Alain Lotrain,
s. d.)
— Placer sur la corde de l'arc, en par-
lant d'une flèche :
Puis misirent les mains a les ars, et
encongnenl les sajetis. (Voy. de Marc Pot,
c. cxxiii, Rou.x.)
— Réfl., se jeter dans, se précipiter
sur :
Hues de Troies en mi les Turs s'encoigne,
Fiert .1. piien estrait de Cateloii-'ne.
(Ade.vet, Enfanc. Ogier, Ars. 314-2, f° lOi".)
— Aboutir en angle :
Y asseaut quelques pièces d'artillerie,
et faisant batterie par le costé dont la
ceinture ou courtine se venoit encoingner
avecques celle qui est au dessous d'icelle
moutaigne. (Du Bell-^y, ilém., liv. VII,
1" 226 vo, éd. 1569.)
— Enco:gnié, part, passé, pourvu aux
angles :
Un" autel de pierre de liaiz encbassillé
en bois rouge et ennoigné de cuivre doré.
(1488, Malrol. de S. Germ. VAux., Arch.
LL 728, 1° 67 v».)
Encoingné de cuivre doré. (/6., f" 81 r".)
.... Et feuitleux clnpiteau
Gentement eueongné d'helique volutean.
(ScEVE, ihcrocosme, m, éd. 1362.)
ExcoixçoN, voir ESCOISÇON.
ExcoiNT, enq., adj., lié de connais-
sance :
ENC
ENG
ENC
109
J'ai malere
Qni si pries me tnoce et me joint
Que pour ce di qn'e'lo me point.
Que nous sommes plus pries qa'etiqiioinl.
C'est chose rlere.
(Froiss., Poés., I, 3U.315*, Scheler.)
Cf. ACOINT.
ENÇois, ensois, voir Ainçois.
ENCoisiEU (s'), V. réQ., se tenir coi '
Or de cel olroi moiilt li poise,
Et li rois dist que il s'encnisc,
Car ee que en ronvent leur a
Ce disl loianmenl leur lenra.
(Ade.net, Cleom., Ars., 311-2, f° 8'.)
ENcoissoN, voir Enchoisox.
ENCOISSONNEUX, VOIT ENCHOISONOS.
ENCOisTRE, voir Enchoistre.
ENCOisuRE, S. f. , sorte de redevance,
dont la nature est expliquée dans le pas-
sage suivant :
Sont ti'uus payer chacun manant d'i-
celle terre, et paroisse, ausdils religieux
de Saint Waast, chacun an, une poulie^
et deniy sros, que on a dit encoisure, dont
sont quiets ceu.^ qui ont héritages charges
de terraiges et tous les eschevins regnans;
et ceux qui n'ont nulles bestes allrntes
au inaretz sont quiclz du demy gros d'en-
coism-e, et ainsi en est usé. {Coul. d'En-
neulin, Nouv. Coût, gén., I, 437''.)
1. ENCOLER, - oUer, V. a., accoler :
De joie Vencole et cnbrace,
(Chrest., Eree et En., Richel. 375, f° 1"'.)
Toz les osles roche e solace,
E tuz les encolf e enbiace.
(Dit (luBesaut. liichel. 19o'2ii. f 110 ï°.)
— Passer autour du col :
Bien lesenchauce Hervis li baichelers,
El poÎD» le branc et l'escu encolé.
I.Les Lùh., Uichel. 19160, f 38=.)
El poing le branc et l'escut encollé.
(Ib., f 7I^)
Je TOUS prie, aydez a m'encoller ceste
louaille. — I pray you, helpe lo put the
towell aboute niy necke. (Palsgrave,
Esclairc.,p. 676, Génin.)
— Fig., entourer :
Et a aus deux bouts de la dite nef, a
chacun, un paon assiz sur une terrasse de
vert, encolez autour d'une couronne d'ar-
gent doré. (1120, Pièces relut- au régne de
Ch. VI, t. II, p. 364, Dùuël d'Arcq.)
De colonne plus grande, et aossi encolee.
(ScEVE, ilkrocosme, ni, éd. 1S62.)
2. ENCOLER, V. a., coller ?
Ledit compaignon (peintre) sera tenu
achecter et avoir agréable ce que les mi-
nistres lui ordonneront par escrint pour
faire son dit chef d'œuvre; et fera faire
son tableau de bon boys bien sec, et sera
encolé et blauchy bien et deuement, et
puis pourlraict et esbauchéde coulleurs a
hi.yle. (1496, Ord., xx, 564.)
ExcoLEURE, eucouleure, encolure, s.
f., isthme, détroit :
C'est comme une langue ou une encou-
leure de terre assez raisonnablement large.
(Amyot, Vies, Alex, le Grand.)
Il se nieit a vouloir fermer de muraille
Vencouleure de ceste demie isle. (1d., ib.,
Crassus.)
Vouloient tous que l'on se retiras! au
Peloponese, et que l'on assemblas! toutes
les forces de la Grèce au dedans de Ven-
coleine d'iceluy. (In., (6., Themistocles.)
Vencoleure de ceste péninsule. (Langue,
D/sc, Bâle 1387, p. 433.)
Se disait encore au dix-septième siècle :
Eacolure, istlimi', détroit de terre. (Mo-
NET, l'arallele des langues, Rouen 1632.)
Encoleure de terre ou de pais. (Duez,
Dict. fr. all.-lat., Amsterdam 1664 )
Encolure, isthmus. (Fr. Po.mev, Dict.
fr.-lal., 1664.)
ENCoi^LECTuuE, S. f., coUet ;
Faire une encollecture au col et plusieurs
aultres pièces qu'il convient faire et res-
souldre. (Procès de condamnation et de ré-
habilitation de Jeanne d'Arc, publ. par J.
Quicherat, t. V, p. 223.)
ENCOLORER, -ourer, encoul., anc, v.a.,
colorer, relever la couleur de :
Si vil .XXX. galies isnelement noer.
D'une voiles moult blances, nus hommes ne vit
(sa per,
A une crois vermeille por raex encolorer.
(Chev. au cyr/ne, 1, 2530, Hippean.)
— Fig., présenter sous un aspect favo-
rable :
Si escripsi la comtesse au roy engles
lettrez moult alleclueuses. ensi que bien le
seult faire, et messires Gantiers de iMauny
ossi pour mieux aprouver et eticoulourer
les besoingnes de la damme. (Fboiss.,
Chron., Il, 402, Luce, ms. Amiens.)
Ces cappittainnes, pour encoitlourer et
enbellir leur guerre, euvoiierent de par
yaulx tous certains messaiges deviers le
roy dan Piere d'Espainyne, que il volsist
ouvrir les pas de son royaumme et aminis-
trer vivrez et pourveances as pèlerins de
Dieu. (1d., ib., VI, 336, Luce^ ms. Amiens.)
— Encoloré, part, passé, coloré, qui a
de vives couleurs :
Plus fresche, plus encoloree
Que n'est la rose quant est née.
(Ben., Traie, vas. .Naples, t° S'-)
Et si ert pins encoloree
tjue n'est en mai la matinée
Uose de novel espanie
Quant la ro>ee l'a moillie.
(Perceval, ras. Berne 113, f 993.)
Li plnsors sont si enfumées (taiges)
Que toutes nont enculorees.
(Eteocle et Potin , Kichel. 375, f° 50''.)
Une puciele i vint qui ert encoloree.
(.Itoum. d-.Ui.c, l" 5iS .Michelant.)
Et ce li avenoit moult bien
Qu'ele iert .1. petit esploree ;
S'en fu plus bel encoloree.
(Dohp., 944. Bibl. elz.)
Le vis et encoloré.
(Je,in Erart, Chans., Richel. 844.)
Abat sa guinple de son nés, si li pert li
vis qui moult ert fres et encolures. (Arlur,
ms. Grenoble 378, f» 93^)
Roze ancohree.
(Les .XV. Joes N.-D., ms. Troyes.)
ENcoLORiR, encoulorir, encoulourir,
v. n., se colorer :
As chiefs des r.-iims cressent blez, rever-
dissent prez,flurissent e enrolorisscnt fliirs
{Secr. d'Arist., Richel. 571, f° 131=.)
— Encolori, part, passé, coloré, qui a
de vives couleurs :
Maint hranc d'acier de sanc encolnris.
(Lei Loli., ms. Berne 113, f 24».)
Sor le vert herbe enalorie.
(Perceval, ms. Berne 113, i" 110*'.)
Targe a or encoutorie.
(Raum. ifMi.i-.. C 31^ Slicheiant.)
Blanche a la char, clere et encotorie.
(IIerb. Leduc, Foiilq. de Candie, Hichel. 25518,
f» 128 t".)
Au bien hasler fiert Auberi el vis,
Del sanc vermeil fu tons encoulniiris.
(.\uberi, p. 9, Tobler.)
ENCOLPAMENT, VOir ENCOLPE.MENT.
ExcoLPEMENT, - olpamenl , - orpe-
mer.l, - oupemenl, s. m., accusation, faute,
crime, tort :
Et qui puet penre jugement
Sens respon»i del enconpemrnt.
(l'ionmcnl, Richel. 792, f» 45'.)
Sens re.-^pondre à'encorpement.
(Ib.. Richel. 15101, C 10G^)
Et qui puet faire jugement ?
Sanz responJre lYcncntpamenl.
(Ib., Richel. 333, f" 38».)
E.MCOLPER, - oulpcr, - iilper, encorper,
- eir, - ourper, - urper, - oper, - ouper,
- uper,- onpper, anc, verbe.
— Act., accuser, inculper :
Que nuls uem ne puscet esire encolpet,
si cil non chi dreit i ad. (Connu, du xil° s..
Cérémonial d'une épreuve judiciaire, Bibl.
de l'Ec. des chartes, 4» sér., t. 111, p. 236.)
Ki de forfait fust enculpeiz.
(Brut, ms. Munich, 4163, Vollm.)
Por ce ne doit nus hom blasmer
Autrui alTaire a'encolper.
(Marie, Ysopet, Richel. 19132, 1° 18''.)
Et il en eut puis apellez
iNe de traison encovpez.
(Flurimonl, Richel. 792, f^ 45'.)
En cort en seroie hiasmez
Et de traison encorpe^.
(Ib., Richel. 137i;, f -li''.)
Hoc Venciipa li reis gentils
De quantque il aveil mcspris
Envers lui.
(Conguest of Ireland, 2637, Michel.)
Cui eschevin encouperout par droit en-
coupes sera et cui il en delivn ront par
droit délivres sera. (1211 , Chartre de
Louis , fils aine de Pli. Aug., pour les
Bourg. d'Arras, TaiUiar.)
Et Vsengrins a droit Vencope.
(lienart, I, p. 183, Marlin.)
N'ariies garde de ce jour en av.int.
Se traissoos ne vous va encouponl.
(Iluon de Bord., 1211, A. P.)
Ore poez avant passer
E un autre jovcue encasser
De vos paroles, se beau vus est:
Del encHper estes tut prest.
(CuAHURV, Petit plct, 241, Kocb.)
Mains gentiz bon est a tort eacorpez.
(Caijdon, 381, A. P.)
Me voles d'un blasme encoper
Dont je me sai bien descoper.
(Durmars le Gallois, 14315, Stengel.)
110
ENC
ENC
EiN'C
Bian frère, a toi me faz coafes,
Encorpé sui d'uo aalel fes,
Taot ai ea teotation
Que j'ai lait fornication.
(Kt« des Pères, Richel. iSlll. f -l'.)
Encorpez siti d'un autel fes.
(là., Ars. 3641, f» 2=.)
Ainsi par sa folie enconrpe
Celé qui n'a el meffet conrpe.
(Compl. d'amour, Richel. 8,37, f" 362'.)
Quatre viex hommes debrisies
Que défaut de force encoupoit.
(GuuiiT, Roij. lign., yoil. W. et D.)
Des faus cas dont 1: mauvais envieus
l'encorpoient sauz raison. {Chron. de b.-
Den., ms. Ste-Gen., f» 33".)
De quel larrecin m'encorpes tu donques?
(16., f° 45".) P. Paris : m'encoulpes tu. ?
J'ainme trop mieus estre encoupee
Que ma Jam e en fost diffamée.
(Couci. 3639, Crapelet.)
El prie pour ma coupe
Qui encor me griere et enconpe.
(mal. de S. Greg., ms. ETrenx, r> 130''.)
Mais qui bien se gardast à'estre plus encoupee.
\Ch. du Honssigneut, f 4'', ms, Avranches 241.)
Elle estoit encbainte; et en encoupoit on
plus de ce fait le sif;nHur de Morteuier que
nul autre. (Froiss., Ckron., I, 83, Luce.)
Me pourroyeut encourperàt: vice. (C'îist.
DB Piz., Charl. V, 2° p., ch. 18, Michaud.)
Ne soit nuls qui encoulpe autruy que
moy. {Trahis, de France, p. 22, Chron.
belg.)
L'iniquité des vicieux prestresn'encouipg
en rien l'iuiuiunité des saincts temples.
(A. Chart., l'Esper., OEuv., p. 308, éd.
1617.)
En enculpant la pucelle. {Hist. de Gilion
de Trasignyes, p. 151, Woll.J
— Réfl., se rendre coupable ;
£t celle qui ne s'encouppa
Le mond coupable descouppa.
(Anii Clauiianus, Kichel. 1634, P -21 y".)
- Encolpé, part, passé, accusé, et covi-
pable, trouvé coupable, en faute :
Mes cil doit estre moult hais
Qui est de tel blasme encoupet.
(GoiLL. i,F. VitiiER, Andrieu Contredis, ap. Maetiner,
Allfr. Lieder, p. S5, et Romv., p. 383.)
Il ne se deffendit mie,
Car il se sent encopes.
(HUET nE \.\ Fr.RTÉ, Poët. fr. av. 1300, III,
1135, Ars)
Enco'ipes.
(Id., Richel. 12613.)
.... Quant el se sentent
De quexque forfait encolpees.
(Rose. 18338, MéoD.)
Entouppees.
(M., Vat. Ott. 1212, f» 135".)
Furent trouvez aucuns qui estoient en-
curpez de ces choses qui erent défendues.
(G. DE Tyr, IV, 22, Hist. des crois.)
Por demostrance qu'il n'estoit pas an-
carpez dou pechié. {Vie saint Brece, Ri-
chel. 988, f» 237".)
Et celui cui on troveroit encorpeit li
treze le doient faire ajourneir dedans brief
jor. (Mai 1.3U0, Cart. de Metz, Bibl. Metz
751, f» 4 r«.)
Encoupes de fausseté et de trahison
(Froiss., Chron., III, 38, Luce.
Et seroye joyeux que du fait ne feussiez
encoulpee, dont Lucion vous mect sus.
{Hist. de Gilion de Trasignyes,^. 152, Wolf.)
A tort estoit encoulpee. (Gérard de Ne-
vers, II, XVII, p. 82, éd. 1723.)
— S. m., l'accusé:
Li amis de Vencoupé volt son ami excu-
ser. (Kassidor., ms. Turin G II, 17, f''35 v».)
ENCOLPEUR, - upeur, s. m., celui qui
accuse :
Si plai funt en la curt le rei, ço est a
saveir en Hustenj;, et Vencupeur nu me
testemonies devant défense, ices testemo-
nies sant perduz par la lei de Luudres.
{Lois de la cité de Lond., Brit. Mus. add.
14232.)
ENCOLPOIER, - pier, encoup., v. a.,
accuser :
l't celle s'esbahist, un poy se hontoie.
De la honte qu'elle ot tout le vis l> rougoie.
Et con plus s'esbahist, el on plus Vencoupoie.
(Rester du Paon, ms. Rouen, f° 44 v°.)
Et pour ce qu'il mescreoit sa femme,
pour li piirgier ou encoupier, li fist bouter
le bras en la fontaine. (Compas, de la
sainte Escriture, Richel. 425, f" 153.)
ENCOMBATRE, euconbalre, anc, (s'), v.
rén., combattre :
Mes li seintisme ber
S'enconbati ades et par lui délivrer.
(Garnier, Yie de s. T/iom., Richel. 13313,
f 39 v'.)
Veant moi en a .il. ocis.
Ht demain ocira les quatre,
Se je ne truis qui s'anconbale
A lui por mes filz délivrer.
(Chev. au lyon, 3858, HoUand.)
Cors a cors vos enconbatistes.
(Parlon., 9246, Crapelet.)
ENCOMBLER, V. a., combler :
Et kant .\îois et Symeus ses peire virent
qu'il furent sor la chemise monteis, si se
redotereut moult durement que s'il afon-
doient qu'il n'afondexent en la mer, et ne-
pourquant a quilque poinne il passèrent
avant et monterereut sorlacostured'un des
pans de la chemise, et lors fu si encom-
fc[i]ee, que plus n'en i pot chavoir. (Si Groa/,
III, 363, Hucher.) Impr., ancombee.
— Enterrer:
Portez le corps (d'une femme morte en
accouchant) et l'enfant en celle mon-
taifîue si que elle v puisse estre encomblee.
{Miroir hislorial, Maz. 337, f» 247 v».)
ENCoMBR.\GE, - aigc, s. m., difficulté,
obstacle, empêchement :
La glorieuse Dame, ou Dix prist aombrage,
Ele me puist veiigier de ce mal encombrage !
[Chev. au cijgne, I, 933, Hippeaa.)
Forment doute ses homes que n'en ait encombrage.
(Enf. God., Richel. 12338, f« 45".)
Puis que son corps en propre personnaige
Fnl destourbé par ung fauli encombraige
De bault esploit de EVaples se chevir.
(Le Maire, Plaincle du Désiré, ç. 403, éd. 1348.)
ENCOMBHAXCE, - ancke, s. f., difficulté,
obstacle, empêchement :
Gardez moi A'encombrance.
(V A B C N.-D.. Richel. 837, f» ITO*».)
Sire, Dieus vous gart d'encombranche.
(J. DE CoNDÉ, dou Cheval, a le manche, ms. Turin,
f 34''.)
Qui dolent est ne sert que A' encombrance .
(Ch. d'Orlea.ss, Poé»., 1, 58, d'Héricaolt.)
Ja n'auroie an cner ire n' encombrance.
Se je a vostre amour poroie venir.
(Blond, se IVeelle, Chans., Il, ms. Berne 389.)
— Emprisonnement :
Que il alassent avant en ladicte enquesle
a la délivrance ou encombrance dudit Je-
han. (1349, Arch. JJ 78, fST v».)
ENCOMBRE,-«m6)-«, s. 01., lleu couvert;
représenté par un nom de lieu :
E tui i portent pels e croces
En la lande, suz Bel Encumbre.
La sailent e juent en le ambre.
(Tristan, t. II, p. 100, Michel.)
Cet ancien nom de lieu est mentionné
dans XeJoitrn. des Yisit. d'E. Rigaud, p. 17,
Bonnin.
ENCOMBREMENT, - cumbremcnt, - kun-
brement,engonbrament, angombremant, in-
gombremant, s. m., embarras, empêche-
ment, difficulté, inconvénient, mal, dom-
mage :
As Flamens croist .i. grans encombremens.
(Les Loh., Richel. 4988, f" ÎSO''.)
Ja n'i aarez encumbrement.
(.Marie, Lai d'Eliduc, 196, Roq.)
Quant li plusiir eotendentk'untquisl'^Hfrunér^ffieH/
L'arcevesques Thomas, mut en furent dolent.
(Garn., Vie de s. Thom., Kichel. 13513, f 30 r".)
Estroite est la voie, et cil qui esteir
welt est a encombrement a ceos ki welent
aleir avant et ki désirent esploitier. (S.
Bern., Serm., p. 567, Ler. de Lincy.)
Hai ! laisse, fait elle, com dur encombrement/
Tant por mon cheti cors sont eu tel mariment.
{Garin de ilongl., Vat. Chr. 1517, 1° 4".)
Li rois respont ; Signor, veez
Mon duel et mon encombrement .
(Dolop., 3367, Bibl. eli.)
Mes oignemenz est bons... por clapoirre,
por ru d'oreille, por encombrement de piz.
(RuTEB., l'Erberie, Richel 19132, f 89'.)
Ne puissent james mètre empeeschement
ne encombrement en nulle manière. (1296,
S. Vinc, n" 64, Arch. Sarthe.)
Tous autres encombremenz et empesche-
menz. (1317, Arch. JJ 53, f' 77 r».)
Sans nul engonbrament. {Voy. de Marc
Pol, c. IV, Roux.)
Por ce se gart chascun tiran
De non faire angombreman
A nus homs meudre de soi.
{Hercule el Phiicminis, Richel. 821, f 2''.)
Qe il le gart de ingombremaul.
(/*., r'3'=.)
— Emprisonnement :
Comme Perrot Queveron de la petite
pree eust esté pris et mis en prison nostre
très chier et très redoublé seigneur Mons,
de Valois a Gaillefontaines pour la soupe-
çon de la mort et de l'occision Mons.
Jourdain le Françoys, prestre de la pree.
Et sur ce nous,vouîans garder la coustume
du pais, a nostre entente eussiens entendu
a la délivrance ou encombrement faire du-
dit Perrot Queveron. (1320, Arch. JJ 60,
1» 5 r«.;
ENCOMBRER, - cir, - umbrcr, - onbrer,
ancombi cr, ancumbrer, ingombrer, verbe.
ENC
EN G
ENC
Hi
— Act., charger, embarrasser, gêner ;
Se li diables nos viielt encombrer par
pecié. (Maurice, Serm., Richel. 13314,
f» 15 r°.)
Il se délivra ainsi et de sa femme et de
sa mesnie et des choses qui encombrer le
peussent, pour passer plus delivrement
par la terre que li Turc tenoient. {Trad.
fr. de Guill. de Tyr, ms., 1» lOO.ap. Cappe-
rounier, Gloss. de S. Lotiis.)
Et d'iceux cent souz de mançois de rente
il chargent et encombrent celé dite pièce de
vigne. (1292, l'Epau. Arch. Sarthe.)
Et chiescune (chose) por le tout le dit
vendors charce et encombre a touz jourz mes
de la dite rente. (1324, Beaulieu, ib.)
Tant iron aprez li que il li mesquerra
On que aucun nieffet son cors enc^mberra.
{Doon de Maîence, 3419, A. P.)
— Absol. ou neutr., paraître lourd,
peser :
A haute montée le fai.x encombre. (H.
Est., Prec. du long, franc., p. 304, Feu-
Sère.)
— Act., en parlant de choses morales,
gêner, charger, souiller, entacher :
Par nul aveir ne volt estre encombrez.
{Alexis, st. 19**, xi* s., G. Paris.)
Las, malfeJnt, com esnies encumhret.
{16., st. 124".)
Si cum pecchiez Vencumbretf
L'anme de lui as vifs diables dunet.
(Roi., 36iG, Mûller.)
Mes tôt ades a sei les lire
La vaine gloire et le délit
De cest mnn'le, qni les ocit,
Et qni les plus sages enconbre.
(Gdill., Besl. div., 300, de .\ptalos. Hippean.)
Li hom sages eschive délit por ce que
il encombre et eœpesche l'intellect. (Brun.
Lat., Très., Il, 37, Chabaille.)
Quai peçé nos ingombre.
{Honcev., ms. de Venise, Romv., p. 12.)
Les biens vons dirai et le nombre
S'a nombrer Sathan ne m'encombre.
(Eglis. et monast. de Paris, p. 27, Bordier.
Las, trop ay esté foie fanie,
Dont j'a^ monlt enconbree ra'ame.
(Pass. N.-S., Jub., Uijst., Il, 145.)
L'omme encombre le mariage de sa
femme quant il fait en quelque manière
qu'elle en est dessaisie. {Coust. de Norm
f° 192 r», éd. 1483.)
— Empêcher, faire obstacle à :
.V ton service faire nnle riens ne va' enconbre ;
Mius aira jon ten service que par la calor orabre.
(Roum. d'Alix., t° ■19'', Michelanl.)
Ke ceste devise n'an soit de niant ancom-
bree ne ampechiee. (Mars 1288, Testam.,
S. Sauveur, Arch. Mos.)
Se aucun en après vodra encombrer ou
aler encontre cest saint commandement.
(1294, Stat. de S.-J. de Jér., rouleau, Arch.
Bouches-du-Rhôue.)
— Réfl., se charger :
D'iceste honor ne m revoil encombrer.
{Alexis, st. 38', xi' s., G. Paris.)
Mes pnr ço ke nus péchâmes
E de pechié nus encombrâmes
Le nos estut espenir.
(MiBiE, Pury. de S. Patrice, Richel. 25407
I» 117^)
Qai se aqnite ne se encumhre.
(Prov. det Vilain, ap. Ler. de Lincy, Pror.)
— Act., en t. de coût., hypothéquer :
Cestui dons et transpors des héritages et
censés dessus warantir a tous jours maix,
se nous les aviens aillours encombreit.
{1409, Hist. de Metz, iv, 665.)
Des ce que la femme est en la poosté
de sou mary il peut faire a sa volunté
d'elle et de ses choses et de son héritage.
Et ne peut riens vendre tant comme il
vive ne encombrer en derrière de luy que
il ne puisse rappeller. {Coust. de Norm.,
f° 192 V", éd. 1483.)
— Passer avant, être prélevé sur :
Et nulles nultres sommes ne puent sa
somme devant dite encombrer, ne n'en de-
vons, par nous serment, hommes ne
femme entreporteir. (1282, Hist. de Metz,
m, 226.)
Il seroit enchaus en la somme ke li Treze
desus dis i aroit mis, et en seroit cil Treze
creus, et la leveroient et doubleroient, par
lour sairemens, li maistres eschavius, et li
Treze, et li conte juriet de Mes, tout ades
de jour en jour a la requeste dou dit Treze,
tant ke les cens seroient paiees de cens
qui aroient delaillit de paiement, ne autres
sommes ne poroient les ancombreir. (1287)
ib., III, 232.)
Ne autre sommes ne porroient ceste en-
combreir. (1294, ib., p. 238.)
Se nulz des eschevins ou li maistres
eschevigz eschoient en nullez de ces
sommes dessus dittes, li trezes les doient
leveir tantost qu'il y seront escheus... que
.nutres sommes ne autres choses nullez ne
puient ne ne doient ces sommez encom-
breir. (Vend. av. S. Sim. S. Jude 1315,
Cart. de Metz, Bibl. Metz 751, f» 13 v«.)
Ne autre somme ne autre damaigez ne
porroient ces sommes ne ces damaigez
encombreir. (1388, ib., f» 20 r».)
Autres sommes ne aultrez dompmaiges
ne pouroient celles sommes encombreir.
(1431, //(Sf. de Metz, V, 235.)
— Encomfcr^ part, passé et adj.; marmgc
encombré, dot que le mari a aliénée, hypo-
théquée ou non du consentement de sa
femme. (Brus., Vs. des Fiefs, p. 932.)
Le bref de mariage encombré avait pour
objet de remettre les femmes en posses-
sion de leurs biens ; assimilé aux actions
possessoires, il devait être intenté par la
femme ou ses héritiers, dans l'an et jour
de la dissolution du mariage.
E jura ladite Juliane, que en ladite pièce
de terre aucune chose ne reclamera jaines,
ne ne fera réclamer ne demander par li ne
par autre por reson de doaire, de mariage
encombré, ne de don por noces. (1286,
Abb. de S. Georg. de Rocherville, Arch.
Seine-Inf.)
Renoncha a tout douaire et mariage en-
combré. (1318, S. Taurin, Périers, Arch.
Eure.)
La dicte dame renoncha a tout douaire
ou de mariage encombrez. (1316, ib.)
— Encombré se disait au sens mor. pour
signifier embarrassé, indécis:
Lors s'asist l'empereres pensis et encombres.
(Fierabras. 1863, A. P.)
— Et fatigué, ennuyé :
Car g'en seroie toute lasse.
Et vous d'oir tous encombres,
Aios qae ges eusse nombres.
(Bo.se, 14108, Méon.)
1. ENCOMBRiER, enconb-, ancomb., an-
conb., encombrer, encvmbrer, engombrier,
s. m., lieu obstrué, de passage difficile, et,
par extension, difficulté, embarras, mal,
'nconvénient, donjinage :
Jhesns lor doinst et mal et enconbrier.
{Les Lob., ms. Berne 113, f° e"".)
A son chevet trouva nn branr d'irier.
Li glous le prent, Diei li doinl encomhrier!
(Car. le Loh., T chans., II, P. Paris.)
Tel fais a suffrir li estnet.
Ne Iruis lisant c'nnc chevaler
Peost passer tel eiicrmltrer
Suz cet senz eslre mort u pris.
(Ben., D. de Norm., II, 85?, Michel.)
Des lor doinst encumbrcrs.'
(P. HE Thaun, Resl, 488, Wright.) Impr. encum-
breres.
Si grant e si plener, si mortel encnmbrer.
(ID., i*., 963.)
Maegans crei les lansengiers,
>e sont qui fust ses encumbriers.
{Brul. ms. Munich. 3657, Vollm.)
Ki Deu doinst ni mal(e| aventure
Va dur encnmbrer de sa vie !
(Tristan, t. II, v. 11, Michel.)
Ci vient li rois Kallemainne au vis fier
Por vos jeter de cest grant enconbrier.
(Raimb., Ogier, 10'231, Barrois.)
Pèlerin, frère, Diecs te gart A'ancombrier.
(R. de Cambrai, Richel. 2493, f° H8 v°.)
Aprez cel jor li crut grans encombriers.
(Joiird. de Blanies, 32, Hoffm.)
Ancor destruira il Hardré et Beranger,
f't ceuz de Morillon cui Dex doint enconbrer !
(Partie, xiii, Martonne. )
Et prie Damedien, le verai justicier,
Qu'il lor enfans garisse de mort et A' ancomhrier ,
{Gni de Bourg., 604, A. P.)
Et puis l'ai commandé a Den le droiturier,
Qn'i desfande son cors de honte et i'anconbrier.
U'ioov., 174, A. P.)
Pour trelonl le engombrier
Che aie de mien cuisin.
(Prise de Pampel., 304, Mnssafia.)
Qne cîz maux et ciz encombriers
M'est venuz par enchantement.
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, i' 94'.)
La peine e le grant encombrer.
(Un Cbir. e sa dame, ms. Cambridge Corpus 50,
f» 92'>.)
Tu vairas Innlancombriers et tant anuis...
(S. Graal, Richel. 2455, 1° 90 v».)
Fist faire un pont de nés pour passer
et rapasser sanz enconbrier. (Chron. de
S. Den., ms. Ste-Geo., 1» ^18^) P. Paris,
encombrer.
Plus de mil Turs, Dex lDrdoi[n]8l engombrier/
(Roi., ms. Chàteanroni, f° 66 r", Meyer, Rec,
p. 232.)
E Irnhent molt mais pas e encombriers
De ronces e d'espines e d'aiglentiers.
(Ger. de Rossill., p. 3.S7, Michel.)
Car se te conseilloie que tu preisses femme.
Et il l'en avenoit encombrier ne diffame.
Bien sai que maudiroies souvent mon cors e
Im'ame
(Dit de Ménage, 78, Trébntien.)
Et estoit avis au peuple que il estoient
quitte d'un encombrier et délivre d'un
pesant faix. (Fhoiss., Chron., 11, 91, Kerv.)
112
ENC
ENC
ENC
Je dois bien maldire le jour de ma na-
tivité quand par mnv receve? aninnrd luiy
si mortel encombrier. {Girnrl rie BossiUon
ms. de Beauue, éd. L. de Montille, p. 113.)
Il ne venu pas que périssiez
Ne que point A'euconkrier aiez.
(g™ des Trois Boyi. Jnb., Mysl-, II, Hl)
Car on doit maudire la bonclie
Qui fait a son corps encomhrier.
(Greban, Hhjsl. de la Pass., 2-25I.10, G. Paris.)
Venus sommes du Vau de Vire
En pellerinase a Saincl Gire.
Jésus nous Rard d'ciicomlirier !
(Chans. tiorm., éd. l. du Bois.)
Entre bouche et ciiillier vient souvent
encombrier. l'our encombrier, aucuns disent
destourbier. (H. Est., Precell., p 22b, Feu-
gère.)
L'ame bien préparée contre la mort, la
superstition, les douleurs et autres encom-
fcWers de riiuniaine nécessité. (Mont., Bss.,
1. III, c. 7, p. 91, éd. 1595.)
Ils s'assujelliront a un million d'encom-
briers pour se farcir la panse. (Cholieres,
Matinées, p. Si, P. Lacroix.)
2. ENCOMBniER, adj., qui embarrasse,
qui gêne :
De fin cristal, de bericle céleste.
Toutes en toy se treuvent les verrières,
La on prossenr de maliere terrestre
Ne paratlaiut pour y faire moleste.
Ne pour y raeltre cmpraintes eucomhrirres.
(C. CHASTF.LLA1N, EpiMrc à Mail Oisli-l. VI, 140,
Kervyn.)
ENCOMunisiEn, V. a., briser, fatiguer
extrêmement :
Je ne pris pas u. rini-ereles
Vos siaumca ne vos misereles,
Nés li parler tout m'encomhrise.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f» 83'.)
ENCOMBROisoN, onc, engonbrcson,^. f.,
ciiipôchement, obstacle, embarras:
Le conduiront qu'il n'ait aiicoml'rnison.
{Us Loh.. Ricliel. 16-22, f 285 T».)
Relonrnies ver la ville, che plus cngovbresoti
Ne vous ve list di>s plaies.
(Prise de Pampcl., 12-2o, Mnssafia.)
ENCOMBUos, - ons, - cus, - eux, - us,
cmc, adj., qui embarrasse, qui arrête par
les difflcullés qu'il présente, fâcheux :
Mais pur les paluz enpaistros'-s,
Granz, parfundos e enconihrnips .
(Ben., D. de ^nrm.. 11, GG93, Michel.)
Uns dccevanz, uas faus, uns reis.
Cil qui est sire des Pane s,
Nos a mult malement bailliz.
Si en signiez e si tiaiz
Od aventure dnlerose
Qui trop nos par tu encoml/nise.
Que dol rcsne nos a sevrez
E mortelment descriiez.
(lD.,i*., 11, 1G91.)
E je qui nuit ne jor ne fin,
Qui si trois eucomhros latin.
Se je i inesTaz n'est pas merveille.
(lD.,i*., II, 26530.)
S'est ore mult encombras l'afaire.
(Id., ib.. 29061.)
A Estanfort fu son repaire
Apres cest encomhros afaire.
(Id., ib., II, 39063.)
Lors va tout pendre a nng crochet,
El vest sa robe séculière
Qui mains encomhreme li erc.
Si cum il alast karoler.
(Hose. 19G3i, Méon.)
Mais quant perte s'avient on d'-slroit encomhrous
N'en plort pas, ainz penl bien comment il soit res-
[cons.
{Parlait.. Richel. 19152, f» 173°.)
Mnlt ot el parlement quereies
Mnll de vielz et mull de noveles,
Mnlt en mannit de eiic'imbroses
E de fli'res et de orjoilinses.
{Esloire de la guerre sainte, Wl. Chr. 16S9,r2».\
Ton hurlement et ta voix enrambreu'te.
(Ad. des ApasI., vol. I, P 3^, éd l'iST.)
Et occyrent deux des archiers du seigneur
de Chaùmont lesqiielz s'estojent mis a
pied pour entrer dedans une place emcom-
breuse ou esloyent lesdits Suyces. (J.
D'AUTON, Chron , liichel. S08I, f°'38 v.)
Chemins encombrevlx.{li>., ib., f° 121 r".
Yoslre Pallas devoit helijqnense déesse
Pestourner ce meschef de vous, sa forteresse:
El calme vous parder d'^wrow/'rf?/.r accidens.
Puis qu'elle a bien dai.ré se relir( r dedans.
(R"B. Gar.s., Hippol.. I, 1.)
— En parlant de personne, gênant, fâ-
cheux :
Je vous treuve si pnramWeuse,
Si grevainne et si ennniense.
(Rase, ms. Corsini, 1° GO''.)
Je la treuve si enconhrense.
(Ib , Richel. 15T3, f ni"".)
— Emb.irrassé, gêne :
Face portoit triste, palle el nmhrense.
Sa contenance esloit foute enenwbrejise.
(J. BoucHET. KMe Dame, f» 2 r», éd. t53fi.)
ENCOMMENÇAILI.E, -Saille, cnconi ., cn-
cotim., s. f., commencement :
Encoumensailles de los leurs travaills en-
sera en les lahernacles de Cham et prist
son peuple corne berbis. (Psaut., Ricliel.
1761, f» 09 r".)
Rois Feliloe d'Anlîoche
Qui a destrier qui pis ne cloche
Conduist la première bataille;
Estre veut a Vencammençailte.
(FtonanI, 3029, Michel.)
Comment se fait encommensnille a estre
dicte f)iromm('nso(/(e et non autrement?
(G. DE Char.vy, Lie. de checal., ms. Brux.,
f 49 r».)
ENCOMMENCE , - omence, anc, s. f.,
commencement :
A'Innc i ol cstor, n'ot tel jnsqn'en Valance;
Maint barons i chait toi mors sans penitance.
Et Franc viendrenl poignant .il. m. a Vaneomence.
(Ren. de Monlanb., p. 370, Michelanl.)
ENCOMMEXCEJIBNT, encomencement, en-
commancemenl,encommansemant, encoman-
ccmenl, enrommensement, encoiim., encou-
menssemenl. ancoii,m., ancom., s. m., com-
mencement :
Nos faisons ui, chier freire, Vencommen-
cernent de lavent. (S. Berx., Serm., Com-
m. de l'Av.)
Ci ol mal ancomaneemani .
(Dolap., 8172, Bibl. elz.)
La veriteit li aitconleie.
Si cora la chose fut aleie,
La fin et i'ancomancemenl.
(Ib., 1O007.)
Davaut Vencovvv an semant de tpz les
eaiges. (S. Craal, Ricljel. 2453, f» 25 v«.)
Le saint esperit est eternal et sans en-
coumensement. (PsaMf., Richel. 1761, f" 186».)
Sans enconmenssemcnt. {Ib.)
Prierai li a l'encnmmeneement
De ma chanson qu'a ami me retiengne.
(.Chans., Poel. fr. av. 1300, t. 1, p. 83, Ars.)
C'est li anromancemens don Caton. (Ms-
Berne !I8. 1»83'.)
En Vencommencement du monde. (Joinv.,
SI Louis, xc, Wailly.)
Ta vois a Vencammenrement
De l'enfant, quant au monde vient
En vie, monlllie en devient
Premiers la mère et puis li pcres.
(Watriquet, li Tournais des Dames, 292, Scheler.)
A \'ancommencempnt de leur création.
(1.144, Areh. JJ 75, f" 34 r».)
Quailre moles pour les diz molins que
nous metous a Vencomenceirenl d'iceix.
Q
(1360, Ch. des compt. de Dole,- , Arch.
Doubs )
En Voneommencement. (i's.,xxxviii,Maz.
798, r» 102 V».)
Depuis Vcnrommencement de vendenges.
(1379, Ord., vi. 378.)
Sera tenus de rendre en la fin desdites
années autant de pièces des vignes bien
laides .. comme nous lui en baillons a
Vencommencement et entrée de ladicte
ferme. (1380, Bail d ferme, Arch. MM 30,
f» 172 r".)
Premièrement je feray homme
A ['encommancement, c'est la somme.
(hesurr. N.-S.. Jub., Mysl., H, 317.)
A IViiromtieMeiwrwtde ladite foire. (Coust.
des foires de Champ., ms. Caill., Bibl. Pro-
vins.)
Pourtant que Herode des son encom-
rnenccment lui avoit eslé grant amy. i^An-
cienn. des Juifs, Ars. 5i 83, I» 1''.)
Le moix d'octobre fut be', des l'nncom-
mencement jusques a la fin. (J. Aubrion,
Journ , an lij'i, Larch.y.)
En Vencommencement de mars. (Id., ib.,
an 1482.)
Depuis Vencommencement de ceste guerre
jusques aiijourd liuv. (1.52.'î, Néyoc. ent. la
Fr. etl'Aulr., t. ll,"p. 617, Doc. inéd.)
ENcoMMENCiER, encoivencier. encom-
manrer, anromancier, enromecier, enchou-
mechier, encommencer, verbe.
— Neulr., commencer, prendre nais-
sance, prendre origine ;
Qpçte est li perfections de l'animal home
en Sun eslaiire ou del novice enromereant.
(ij E/iistlesiiini liernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, 1° 47 r".)
l,i rois li fisl faire silance.
Et li saiges bons aneomanee.
{Dolop., 7981, Bibl. elz.)
Qui ancomanse an tel manière, (ilerlin,
Richel. 7344, l»81.)
Jusque a nuef anz cncomancanz en la
fesie de la Maurieloine. (Venil. av. Sim. et
.lude apost., 1280, Oesans, Ch. des compt.
de Dole, cail. 44, paq. 44, Arch. Doubs.)
Des quelrs lettres les unes encommen-
cenf ; N.ius... (Offlc. de Toul, mardi av.
Divis. des apost. 1295, Arch. Mos.)
C'estnil alor< quand, les cbalenrs passées.
Le sale automne auj cuves va lonlant
Le raisin gras dessous le pied contant.
Que mes uoii'iurs ftireni enrommencres.
(l.A lioi.TiE, Sonnets, iv. Feugère.)
ENC
E\C
ENC
— Act., commencer :
Por ce puis bien la fraerre encommencier,
Uourd. de Blaines, 79, Hoffmann.)
L'en doit en son bon point le bien encommencier.
(La Chanlepleure, 46, Jubinil.)
L'uevre qu'il eurent enchoumechie. (Rom.
de Kanor, Ricliel 1446, f» 13 r'.)
Mais a temps m'en tairay, pour tourner
au premier propos, c'est a sçavoir de ce-
Iny de qui nostre matière est encommencee.
(Le Liv.des faicls du maresc. de Boucicaut,
1" p., ch. 8, Buclion.)
A Iheure que i'ay ceste matière encom-
mencee, j'aproche quarante cinq ans. (0.
DE LA Marche, Mém., préf., Michaud.)
Finir Ion œuvre ne.
(("l. Mar.. Opusc. à Kr. de Boarb., t. I, p. 238,
éd. 1731.)
Ils insistent en telle rage qu'ils ont ac-
coutumé, pour abattre la paroi qu'ils ont
ja ébranlée, et parfaire la ruine qu'ils ont
encommencee. (Calv., Instit., préf., éd.
1S61.)
Détestables bourreaux, parachevez eu
nioy ce qa'aeez cruellement encommencé
contre ce grand personnage. (Pasq., Lett.,
XVII, 2.)
Jamais n'eurent œnvre laissée,
Depuis que fiisl encommancee
Ceste malheureuse alliance.
(Grevis, les Esbahis, II, 4, Ane. Th. fr.)
Cela n'pmpeschera pas que nous n'ache-
vions ce que nous avons desja si bien en-
commencé. (TouRKEB., les Conlens, iv, 0,
Ane. Tb. fr.)
Les exécutions encommencees contre les
condamnez par lesdits juge et consuls se-
ront parachevées contre leurs héritiers.
{Edit du roy, nov. 1563.)
Par la depesche que Monsieur vous fait
présentement, vous cognoistrez comme
nous travaillons a parachever les choses
encommencees. (1=' fév. 1581, Lett. Miss, de
Henri IV, t. I, p. 354, Berger de Xivrey.)
Ce qu'entendons avoir lieu tant pour les
procès encommenrez qu'a encommencer.
(31 oct. 1587, Edft de Philippe II sur la
modération des rentes, xvi.)
Il poursuivit l'entreprise si bien encom-
mancee sur Rome. (Bhant., Grands Capit.
cslrang., I, x, liibl. elz.)
Est ce mal avancé la chose encommencee.
(DAcBiGjtÉ, Trag., IV, Bibl. elz.)
Le verbe encomynencer a été employé
par quelques ailleurs des xvil= et xviii=s.;
11 est vray (respond celle-l.i qui avoil en-
commencé ^e discours). (CagMefs de l'.lccou-
chée, 3" journ., Bibl. elz.)
On poursuivît la chose i
(La Fo-vt., Conl., le Faiseur d'oreilles.)
Il y en a eu de secondes (lettres), qui
désignaient mon père nommément, et qui
portaient que le procès encommencé serait
continué, fait et parfait et jugé, tant contre
ledit sieur de Lally, que contre ses com-
plices. (Lally-Tollendal, ifém. au Cons.
d'Etat, 2» p.J
11 est encore d'un usage habituel dansle
centre de la France.
ENCOMP.viGNiEu, cncump., V. a., ac-
compagner :
E od quels il seienl encumpaignié en l'ost.
(Rois, p. 63, Ler. de Lincy.)
Et doit la bannière du moins clouer
cincq blasons pour la encompaignier, et le
pennon troys. (Trajie des tournois, Richel.
1997, f 16 vo.)
— Hncompnignié, part, passé, accompa-
gné :
Garuis et encompaignes de grand mul-
titude de «enz. (1373, Reg. delà Gréneterie
du Chapitre, Arch. mun. Autun.)
— Qui est mis dans la compagnie :
Compains estes, car entresait
Estes a rani eneompaignies.
i&. DE Cambrai, Barlaam, p. 2S5, Meyer.)
ENCOMPLiR, - onplir, anc , v. a., ac-
complir :
Ce li doua grant vasselage.
Et mult granment en son corage
En sa vie vont encomplir.
(Wace, Brul, 8621. Leronx de Linc;.)
Quant son voloir n'tt enconpUst.
(Sle Thais, Ars. 3527, 1° 13'.)
Et autres pluseurs choses faire et ancom-
plir. (1385-86, Compt. des annivers. de S.
Pierre, Arch. Aube G 1656. f° 187 v°.)
— Infin. pris subst, faculté d'accomplir:
La vouleuté est en moy, mais Venconi-
plir je ne puis trouver. {Gast. Phebus, ms.,
p. 411, ap. Ste-Pal.)
ENCOiMPTER, V. a., tenir compte de,
prendre garde à :
Toute triste esloil en alant
Et a nul honneur acoulaut,
Ceste ci trop peu ^ncoiiiptjil.
(Anii Claudianm, Richel. 1637, T 42 r°.)
S'ilz monstroient semblant de tenir peu
compte d'elles, elles monstroient tout ap-
pertement de riens y encomp'er. (Louis XI,
Nouv., LViii, Jacob.)
ENCOMUNER, tnc, V. 3., avoir en com-
mun :
Ilest eslraungepurchasour, evus [diomz]
que ly ne les terres tenans unkes incomu-
nerent si noun de lour propres bestis.
( Year books of the reign of Edw. the first,
years xxx xxxi, p. 427, Rer. brit. script.)
ENGONCER, voir Enconser.
ENCONCHER, V. 3., équiper, arranger,
parer :
Enconché, tiemmed, drest, arrayed. Nous
voila bien enconché ; vre are fairly drest ;
we are even well bandied. (COTGR.)
ENGONCHiER,enc«nc/aêr, v. a., souiller:
Moult des bons juis ochioienl,
Et les Bains liens encuncbioient.
(Gaut. de Bellep. , J/ac/io*., Richel. 19179, f I2r°.)
— Enconchié, part, passé, souillé, cor-
rompu :
Il 11 donnèrent un buvrage enconchié de
poison, qui aveugloit tous ceulx qui en
bevoient. (J. de Vignay, Légende dorée,
Maz.1333, f'^ 73'.)
ENCONDUIRE, V. a.. Conduire :
Li jovencels les encondiiil
Dos c'a la nef, si entrent tult.
(S. Brandon, Ars. 3.t16, f lO.ïB.)
Piritheus tous uns et uns
Les enconduisi et enconvoie.
{Alhis, Richel. 375, f° 149'.)
Et Maugis li cortois les enconduil et guie.
(Ren. de Uonlaub., p. 97, Miohelant.)
ENCONGiNER, VOlr ENCOIGNIER.
ENcoNoisTRE, V. a., reconnaître,
connaître ;
Hoc troterenl dan Alexis sedant.
Mais a'enconnrent son vis ne sou semblant.
(.ileii.i, st. 23'', II' s., G. Paris.)
N'a gaires c'nn tel enconntii.
(Jac(j. d'Am., Art d'Amour., ms. Dresde, Kort.,
1760.)
ENCONREER, v. a., arranger, disposer :
Si enconreoit si Merlin totes les ores
qu'il venoit a li parler que... (Lancelot,
Richel. 734, f" 13».)
enconseilTjER, v. a., conseiller :
Et Dieus nos enconseiîîeroit .
(De Sainte Y^ahel. Richel. 19531, f° 117'.)
ENCONSER, - cer (s'), v. réfl., se ca-
cher :
Et declinoit très fort le soleil pour soy
enconser en Occident. (Fleur des hist., Maz .
530, f 40'.)
Le soleil ne se doit pas enconcer sur
vostre couroux ne yre. (/. de Saintré,
p. 37, éd. 1724.)
Cf. ESCONSER.
ENCONsiR (s'), V. réfl., se cacher :
Li espee entra ens es cuissieus et percha
le premier et le quisse ossi, et s'enconsi
en l'autre cuisse bien une puignie.(FROiss.,
Chron., V, 277, Luce, ms. Amiens, f° 10''.)
ENcoNsivRE, v.a., atteindre :
Li nostre les sivireut occiant ce qu'il
enconsivoient. (G . de Tyr, xviii, 21, Hist.
des crois.)
ENCONTENANCÉ, adj., qul a telle con-
tenance, telle prestance :
Une très débonnaire eibien encontenancee
damoiselle. (A. Chart., l'Esper., OEuv.,
p. 279, éd. 1617.)
EXCONTEOR, - eur, s. m., conteur :
Des espies ki i sn[n]t n'ert enconleur.
(Hnm, 2712, Michel. 1
ENCONTRAiRE, encontroric, adj.. ad-
versaire :
Trestnz i ferrunt communal.
Cent a pé e a cheval.
Sur la gent de Osserie
Ke nus furent enconirarie.
(Congiiesl of treland, 678, Michel.)
ENCONTRAL, S. 111., chose qu'ou ren-
contre devant soi, obstacle :
Lors si trueve si sa voie si mervilleuse-
ment délivre qu'il n'i trueve encontral ne
acopement. (S. Graal, Richel. 24394,
f» 59".)
— Rencontre, abordée :
Et fiert Gandin devant a lencontral.
(Auberi, p. 219, Tobler.)
ENCONTRANT, adj., quî Vient à la ren-
contre :
Obvians, enconlrans. (Gloss. de Salins.)
Tout plein de fureur, (il) dressa son che-
min tant qu'il pouvoit vers le bois, a l'in-
tention de venger son yre au premier en-
contrant. (G. Chastellaik, Chron., I, 248,
Kervyn.)
114
ENC
ENC
ENC
ENXOXTRARIE, VOlr ENCONTRAinF..
1. ENCONTRE, S. 111. ct f., rciicontre,
combat :
La Teissics fier encontre venir.
(Girh. de ileli, p. 48j, Slengel.)
?ious l'avons chy Ironvé, ponrlanl dist on soavenl,
Otte pis Taalt uns eneonires c'nns ajais qniatenl
(Chev. au ajane. 1-2883, licifT.)
Or, ont trouvé encontre mcrvelens et pesant
Tont sommes descoufy ly petit et ly prant
(/*., l-,3ï4.)
De .111. batailles fu l'nne outre,
Et les .H- souslinrent ['encontre.
(MocsK., Ckrott.. 21309, Iteiff.)
Car i'eneonireie Renj moult forment se dootoient
Wt de Cmll. d'Anglet., 215, Michel.)
Lors proia Dieu que d'encombrier
Et Je Vciic.onire a l'aversier
Gardast son frère el carJast lui.
(Yiedes l'rres, Ri.hel. 23111, f i''-)
Et fist un encontre si dur
Que les dames desour le mur
QuiJiereot Jiien qu'il fuissent mort.
{Rom. de Uam, ap. Michel, llut. des D. de Korm.,
p. 28i.)
Aler a ses encontre. (1337. Compl. de Va-
lenciennes, n» 8, p. 31, Arcli. muû. Valen-
ciennes.)
En Venconire, obviam. {Gloss. yall.-lat.,
Riche). 1. 768''.)
Entre cez deus os y avoil souvent dez
enœntrez. des Imstiuset des escarmuches.
(FROlSS.,C/ii'on.,llI,243 Luce.ms. Amiens.)
La ot de première encontre forte jouste.
(Id,, ib., V, 424, Luce, ms. Amiens, f» 122.)
Qui maine telle vie comme son estât le
requiert... tel sera asseuré de toutes malles
encontres. {Jnlern. Consol. ,11, iv, Bibl.elz.)
11 luy vint a Venconire a tout grant
gent. {Istoire de Troye la grant, ms. Lyon
823, f loi».)
Quant on les trouve c'est bonne en-
contre. [Lw. du nob. chev. J. de Mandemlle,
impr. à Paris, f» 39 V.)
Vous deussiez aller a ['encontre.
(Grebas, Uisl. de la pass., U1)3J, G. Paris.)
D'une telle fureur nous irons a Venconire
Qu'il sera mis en route.
(Biir, l'oemes, 1. VU, ilar. de Fr. roy daufin,
Lemerre, p. 321.)
— Chance, succéSj événement, aven-
ture, traverse :
Cist Hercules ot moult i'enconlrei.
Illose, Val. Chr. 1522, f" S9''.)
Et y aveuoil souvent tout ])lain d'aveu-
tures'et û'enconires aveutureulx. (Froiss.,
Chron., IV, 202, Luce, ms. .\miens.)
— Bon encontre, olianee favorable ; sorte
de salut pour souhailer du bonheur :
Sire, fait ele, bon e-icontre
Vons doint Diex et tôt lo deJuil
Qu'on puet avoir etjor et nuit.
(Mute sans frain, ms. Beriie 354, f» 35''.)
Dieu v.'us doyul bon encontre. — God
seude vou yood coiupauv. (l-'ALSGiliVE,
Esclairc.. p. 867, Géuiu.)
Encontre, bon encontre, sorte de salut. —
Good meeting'. (Du Liiez, An Introd. for
to lerne to speke frcnch trewiy, à la suite de
PALSGRAVE, éd. Géuiu, p. 918.)
— Mal encontre, mauvaise chance,
malheur :
El lo roy dist que mal encontre eust tele
moquerie." (.loïKV., 230, \\ nilly.)
l'ensant vous faire service, j'.iy Irouvé
mon mal encontre. (Lariv.. le jlo'rf., V, i.
Ane. Th. fr.)
Mai? le pauvre lourdaut laissa de mal
cnronlrc Innilier une de ses p.intoutles
(l'airain. (Taiutiieau, Second dial. du De-
inocritic, p. 333, éd 1602.)
— Put encontre, souhait do malheur ;
peut encontre figure parmi les injures per-
sonnelles que punissaient les coutumes de
Franclie-Conité.
— Conjonction des astres :
Astrologie, geonianee, ydromance, py-
roniance, experimens, supersiilions, aus-
pices, encontres. (Oresme, Divination, Ri-
chel. 19931.)
La science des presaipes et des encontres.
(EvRART nE Co.NTV, Probl. d'Arist., Richel.
210, f' 159''.)
La langue moderne a g.irdé le substantif
composé malencontre.
Nom de lien, Don-Encontrc.
2. ENCONTRE, - unlvc, unc, incontra,
prép., contre, envers :
Incontra Den biea si garda.
(S. Léger. 70, Diei.)
Li prince traiteruut pcrment encuntrc
le Seiguor. (/,ti;. des Ps., Cambridge, il ,
2, Michel.)
Encontre l'abé sus salit»
(.Percerai, ms. Mons, p. lo', Polvin.)
Ja n'en iré encontre vos.
(Renaît, 4051, Méon.)
Se je aloie anr.onire cez covenances.
(1239, Ch. de J. de Joinv., Arch., Mus.,
vit. 42, u'^ 230.)
S'om entreprant encontre cest chartre.
(1233, Cbup. de Metz, Sancy, 1, 2, Arch.
Meurtlie.)
Envie el haine sont nées avecques Fran-
çois encontre ta maison. (G. Chastellain,
Àdo. au duc Charles, vu, 308, Kervyn.)
Mais Memmius eu ayant despit tourna
sou courroux encontre luy uiesme irritant
le peuple. (Amyot, Vies, Lueullus.)
Tu mesprisois les bommes dont l'audace
Est trop cruelle encontre nostre race.
(Uo.<s*nD, l'oés. cit., p. 196, Bccq de l'ouquières )
— Être encontre de quelque chose, s'y
opposer :
Se mon règne fust de ci mi ministre
fussent encontre de ce que je ne fusse livré
a la poêlé desjuis. (La Passion, ms. Dijon
298, i" 177.)
— Adv., en face, à l'encontre :
Encontre voit li LoUerens Garins,
Mais la roine onques mot ue li dist.
(Les Luh.. ms. Berne 113, i^ 210''.)
tlt la reiae li estant
Ses bras encontre, si l'embrace.
(La Charrette, Vat. CLr. 1725,
f° i\^.)
Quant li haus cm sot la noviele
Des reliques, moult li fu biele.
Son 01 lîst encontre poi'ter
Par créance et pour coulorter.
(.MoDSK., Citron., 11316, ReifT.)
Il fu encontre molt durement, (ia 'Vie S.
Nicholai, .Monmerqué.)
Sein? plus faire encuntre. (1237, Para-
clet, Arcli. Somme.)
Est il rien c'on penst avoir
Qoi peu^t encontre valoir
Et voD^ pirir ?
(Mir. d'Amis. Tb. fr. au m. à., p. 2S9.)
Morvàn, encontre, contre, malgré.
ENCONTRECOREMENT , cncuntrecure-
ment, s. m., course :
De la suvreuitet del ciel li eisemenz de
lui, e li encuntrecuremenz de lui desque a
la suvreinitet de lui. (Liv. des Ps., Cam-
bridge, xviii, 6, Michel.)
ENCONTREDIRE, eiici/tifre., V. a., con-
tredire :
ÎV'en aveit nul de snn empire
Ki les osast encnntredire.
(CuARORV, Set dormans, 225, Koch.)
ENCo.NTREDiT, encuntrc., s. m., con-
tradiclion :
Seni nul encnntrcdit
Pur voir est espruvel.
(P. DE iHAiN, Cumpot, 2502, Mail.)
1. ENCONTREE, S. f., rencontrs :
Bessa le cbief a icele encontree.
(Li Coronn. Looys, 1074, Jonck., Gtiif;. d'Or.)
Car il avoient arser d'oumes
Por tos les Turs d'une contrée
Faire une si dure encontree
C'on em parlast mil ans apries.
(B. DE CoNDÉ, li Contes dou Pel., 262, SchelerJ
Eut très grant joye de ma venue et de
ma encontree. (Caum., Voy. d'oultr., p. 107,
Lu Grange.)
De première encontree fendit a Fromont
la teste. (Les Sept Sages, p. 32, G. Paris.)
— A Vencontree de, en face de :
Prisent terre en l'isle de Grenesee, a
Vencontree deNormendie. (Froiss., Chron.,
IV, 137, Luce.)
2. ENCONTREE, S. f., COUtréB :
El tens antis esteit un conte.
En Aquitaine roiron/rcf...
U'ti; dit pape Grég., p. 4, Luiarche.)
E si n'aveit nus des eufanz.
Fors une lille mariée.
Qui esteit loins de i'encontree.
(Ib.. p. 38.)
E li bons veas les a droit mis
En celé encontree, tôt droit,
De quel sa mère dame estoit.
(Ib.. p. 52.)
Molt de miracles ffureut ffaitz en celé
eiicojitree. (Les Chem. et les Pèlerin, de la
terre Sainte, H. .Miebelant et G. Raynaud,
Itinéraires d Jérusalem, p. 188.)
ENCONTREis, S. in., rencoiitre :
Grant lumulle. grant corneis
Ot al premier encontreis.
OVace, Brut, 2281, Ler. de Lincy.)
Çou erl un durs encontreis,
C'ert uns estrauges capleis.
{.itttis, Ricbel. 375, f" 152'.)
ENCONTREissiR, V. U-, sorlir à la ren-
contre :
A grand honor encontraxirenl.
(Passion, ms. Clerraont, v. 36, Diei.)
ENCONTREGAGE, S. m., gage donué en
retour d'un autre
ENC
ENC
ENC
iir;
Livres qui parole des gaigieres et des
enconlreqaqes. {DigesUs, nis Montpellier H
47, f° 24ii''.)
ENCONT REMENT, encuTitr., S. m., ren-
contre :
Emeniilns esganle le fler enconlrement
Qae Belis lor a fait isi har.liempnl.
thonm. d'AUi., 1° •2r,'', Michelanl.)
Eljo pri a nos Dieus et prieray souvent
Qu'il garl tonz nos amis ilo voslre cnconiremeni
, (Hcstor du Paon, ms. Rouen, C "i" r°.)
Un jonr iasi fors J'one lanJe
Ysengrins por querre viande,
El dans Renars tôt ensement ;
Par temps feront encontremetU.
(Renan, Snppl.. p. 127. Chnbaille.)
El de cors et de pis ont lait enconlrement.
(Basl. de liuillon. iiioU, Scheler.)
Si m'en pusse venger en nul encunlrement
Pins murreie plus suef e plus lesticreraenl.
(//ont, nsS, Michel.)
Quant cil fors emontremens est des nues
et des veus, et despiecemeuz de tonnerre,
nature eu fait issir feu qui giete grandisme
clarté. (Brun. Lat., Très., p. 120, Clia-
baille.)
Enconlrement, obviacio. (Gloss. gall.-lat.,
Richel. I. 7684.)
Mal sont aparlies ; ils ont ent enconlrement.
iGeste des ducs de Bourg., -il'i, Chron. be\g.)
ExcoNTREMETTiiE, V. a., mettre ù
rencontre de, objecter, opposer à :
Obicere, encontremeltre. (Gloss. de Douai,
Escullier.)
ENCONTREMONT, adv., en haut, en
l'air :
Se voiez ore le pales principel.
Comme il est bauz et lotentor fermez,
Enconlremont a il que regarder.
[Prise U'Drenge, iii, ap. Jonck., Gui//. d'Or.)
Impr., encunlrement,
Encontremont hall l'engella.
(Conlia. au Brut de Wace, ap. Micliul, Chron.
anglo-norm., t. I, p. 8.)
Et pluàtobt Seine enconlremont ira,
Que mou aiuour de toy so paitir.i.
(Cl. .Mar., E/ejf., XV. 1, 360, éd. 1731.;
ENCONTREPLEGER, V. a., donner cau-
tion :
Especialement enconlreplegeons toute
uostre terre de uostre coutree de Forays
tout pour vendre, aliéner et eslrangier a
tel fuer, tel vente pour droite gurenlie
porter. (13U), Livre rouge de ta Ch. des
Comples, 1" IST-, ap. Due.)
ENCONTRER, - uiitrer, aiic, v. a., ren-
contrer :
Jésus las a iempr'enconlradas.
(Passion, il4, Diez.)
Vait par les rues dont il ja bieu fut coinles,
.\ltre pois allre. mais son pedre i encontret.
(Alexis, st. iS"*, xi's., G. Paris.)
Moi est avis c'est Ogiers li membres ;
S'il nos perchoit, mal nos est enconlres.
(.Raisb.. Ogier, 9201, Barrois.)
Li prenz Lucimieo encontre
Lu reme, ki vient encontre.
(Dolop., 3051, Bibl. elz.)
Âtant k'il ala encuntrant
Un vasiet ki li vint devant.
(CnARDUv, Sel dormans,i\0'.i, Koch.)
Et proie Damredieu qui tôt a a sauver
Qu'il li laist le saint home conoistre et enconirer.
(De St Aleris, 350, Herz.)
En la terre de France nous est mnl encontre.
(Age d'Avignon, 3130, A. P.)
Si com II voirres tresparans
Ou li ray s'en passent parans,
Oui par dedens ne par derrière
IN'a riens pspes qui les rffiere.
Ne puel les figures mouslrer
Quant riens n'i purent enconirer
Li ray des yçns qui les reliengne
Pour quoy ta fourme as ycus reviengno.
(liose, mi. Corsini, f^ 112'.)
Et ne doiiloit chevalier .i enconirer tant
fust de grant proesce. (Lancelot, ms. l'ri-
bour^', f" 126''.)
Tant clievanclierent les deux frères en-
semble qn'i\s enconlrerenl Uainiondin et le
bienveiguerent moult courtoisement. (J.
d'Arr.\s, Melus., p. 81, Bibl. elz.)
Et occiroient tout ce qn'W enconlerroient.
(Bersuire, t. Liv., ms. Ste-Geu., f 232».)
Vous les enconlerrez, jo le vous agréant.
(Cuv., dn Gucsclin, 1312, (".barrière.)
— Réfl., se rencontrer :
A l'oire porte s^encontrerenl.
(Wace. Conception Xoaire Dame, p. 2", Mancel
et Trébulieu.)
Les batailles qui se desiroieut a trouver
s' enconlrerenl. (Eboiss., Ckron., IV, 23,
Liice.)
— Infln. pris subst., rencontre, choc :
Mais la liuchoise li vait a l'ancontrer.
(Gir. de Viane. Uicl.fl. 1 11^ f 8''.)
Li vint a Vancontrirr.
(De ChnrI. et des pairs, Vat. Clir. 13G0, 1° 80^)
Tout li baron contre lui vinrent ;
A Vencontrer gran; joe firent.
(Flaire et Blance/lor, l' veis., 2933, du Méril.)
Si brisèrent a l'enconlrer toz leur glaives,
si en i ot niolt de bleeiez au premier
poindre, qar assez estoieut desirrant d'en-
contrer les uns les autres. (Lancelot, ms.
Fribourg, f" 123\)
A Vencontrer des lances le chevalier au
noir escu porta le chevalier a la fumée
versé par lerre. (Perceforest, vol. VI,ch.37,
éd. 1528.)
ENcoNTKESEEL, S. ni., contre-scel :
Nous avûusseellees cez présentes lettres
dou seel de la dicte baillie et dou uostre
enconlreseel. (1327, Cart. de Monlier-Ra-
mey, Itichel 1. 3i32. f» 11 v».)
ENCONTUESTEK, eUCUnt., V. II., s'op-
poser, résister :
Roboam fud mult pourus des paroles
que li prophètes Semeia li out dit, et ne li
pout encunlresler. (liais, p. 298, Ler. de
Lincy.)
Si li encuntreslurcnt, e dislreut que ço
ne li upendeit pas a faire. (Jft., p. 392.)
Li Ueu az geuz de par la terre ne pourent
encunlresler a mes ancestres. (,1b., p. 412.)
Cil ki sor lui la portera
Trestoz ses enemis vaintra,
îNel purront pas encontresicr.
(Lap. de Caml/ndge, 093, Panuier.)
Pour estre désirant, pourvoyant et pro-
curant la pais, la tranquillité, le proUt, la
sûreté des subjeets, eu encontreslanl, eu
toutes bonnes manières, aux griefs, op-
pressions et dommages d'iceux. (1327,
Ord., II, 2.)
Il est resté très longleinps usité comme
terme de jurisprudence.
E.NCO.NTREURE, S. f.,ce qu'on ren-
contre , chose contre laquelle on se
heurte :
Des bras et des jenoas prist tele enconireure.
Tous les a escorcies, tant corne liere mesure.
(Boum. d'Alix., f 21'', Michelanl.^
ExcoNTREVAL, adv., en bas :
Li co\ encotilrevat desi eut.
Qui fu férus de grant ravine.
(Guill. de Piderne, 6886, A. T.)
ENcoNTHiERK (A l'), locut , à la reu-
contre ; selon iiu'il se rencontre :
Point Folatise qui plus rort de levriere,
Fiert Desrcé devant a ['encontriere.
(Aleschans, ltl8,3, Jonck., Guill. d'Or)
Iluedon son once en ficrl a V encontriere.
(.iuberi, p. 187, Tobler.)
Vait ferir Olivier devant, a ï'enconlriere.
(Fieraliras, 1239, A. P.)
.1. Alemant devant a ['encontriere
Ala ferir cbescun par vertu fiere.
(Aim, de Narl/., K.chel. 24369, P 10 ï°.)
Gerars et Guis li ïinrenl devant a ['encontriere.
(Adenet, Buer. de Com., Ars. 3U2, f° 197".)
Et du son de sa queue la chingle a Vencoiilriere
Qu'il la gela scuvin les une caslegnicre.
{Doon de htaience, 1633, A. P )
— Dans le même sens, en l'enconlriere :
Berlran fori devant eu V encontriere.
LUeschans, 6303, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
E.N'C.ONVEX.vxciER , enconvenanchier ,
encocenancier, encuv.,encouv.,\cthe.
— Neutr., faire une convention, pro-
mettre :
Le matin Jonalhas vint as cliauips, si
cume encuvenancied out a David. {Rois.
p. 81, Ler. de Liucy.)
— Act., contracter tel engagement, pro
mettre, engager :
La dite vente teuir, entériner et acom-
plir en la manière qui est Jésus encou-
oenenciee. (1287, Cart. de Ponloise, Kiuhel.
I. S657, f" 33 r».)
Nous a juré, promis et enconvenanchiet
les dites maisons et uiaisieres faire ref-
faire. (13S8, Reg. du Chap. de S. J. de Je-
rus., Arch. .MM 2S, i" 78 r».)
Promeclauz et enconienaiicenz les diz
vendeurs par devant uous. ^13t<l, Arc'u.
Loiret, Ste Croix, S. Paterne.)
P.icisci,É)icoiJe(iaK«r. (Gloss.de Conckes.)
Prens doncques en toy fermeté,
Vertu, force et establuté
A bien tenir les coavenances
Que je vueil que m'enconienances.
(J. Beiuïam, Cliem. de Poirrlé, à la suite Ja
Htnagier, t. Il, p. 29, Biblioph. fr.)
Les aulcuns disoyeut puis que les armes
esloyent entrepriusês et enconvenanclUes de
leur costé. trop grant blasme seroit de les
brisier. (Froiss., Chron., Richel. 2640,
f 91''.)
Et ja fut elle (la paix) du roy nostre
père et de uostre frère le prince de Galles
et les autres jurée et accordée au roi
Jean et a tous ses suceeeseurs, et de leur
costé jurée, obligée et enconvenancee sur
peine et sentence du pape. (lu., ib., 1. IV,
c. 44, Buchon )
Je vous Tueil enionvenancier
Que jamais en jour de ma vie
N'aray de plus pecbier envie.
(Miracles de tiolrc Dame, I, 2, 815, G. Paris.)
116
ENC
ENC
ENC
Car ainsi Y encomenanfay
A Floires mon seigneur le roy.
(Ib.. V, 211, 1665.)
faire ce que je luy ay enconvenanchié
(P. CocH., Citron., c. 8, Vallet.)
Comment peuU on, de très pure franchise,
Cuer. volenté, foy, enconvenancier
A sa damo, qni de ce ne s'avise.
Et rci-nler an premier vent de bise
One l'on dira : A la mort ! a l'assault !
iBaude, Df liai de la Dame et de l'Ësctii/er, Poés.
fr. des xv" et xvi° s., IV, 173.)
Car, dist il, aux ennemys n'avpz vous
riens convenance, puisque vous ne con-
venançastes a aucun qu'il eiicoin^enançast
pour vous, doucques n'avez vous que faire
avec les Samuciens ne eulx avec vous.
[Prem. vol. des grans dcc. de Tit.Liv.,
f° 142\ éd. 1530.)
— Enconvenancier à, promettre de :
Quaut il ot encouvenencié a Ciffrenal a
estre l'un des .x. il s'en retourna a son
logis. {Froiss. ,Chron., Richel. 2646, 1'° 90''.)
— Promettre en mariage, fiancer :
Quant monseigneur Aymon... se fu party
du royaume de Portinsal et monté en mer
a Lisscbonne avoec ses gens, quoyqii'il
eust enconvenenchié Jeban son fils que il
avoit de madame Ysabel d'Espaigne .. a la
ji-une fille du roy Ferrant de Portingal.
(Froiss., Cliron., XI, 4, Kerv.)
ENCONVENANCiR, - chir, w a., pro-
mettre par un engagement :
Des livres de torneis que lo dit chanoine
ha enconvenancM a rendre. (Mars 1298, Ch.
du vie. de Bayeux, Chap. de Bay., Arch.
Calvados.)
EA'coNVENcioNNER, V. n., faire une
convention, une promesse :
Et fist tant le roy de France au duc de
Breban, qu'il luy enconvencionna qu'il fe-
iûit vuidier messire Robert d'Artois hors
(le sa terre et de son pays. [Grand. Chron.
lie Fr., Phelippe de Valois, xi, P. Paris.)
ENCONVENiR, verbe.
— Act., promettre, s'engager à :
Mesmement enconvenons a tenir ferme-
ment les chartes et lettres que ladicte ville
a de nos prédécesseurs. (1222, Charte de
Jean d'Avesnes, TaiUiar.)
— Circonvenir:
Avoir esté deceuz, enconvenuz, enginiez,
fraudez ou barétez. (1346, Arch. JJ 76.
f S9 r».)
— Enconvenir, s'employait aussi im-
personnellement comme convenir, dans le
sens de falloir :
Malquin, Haqnin, tantost Tenir
Avec nous vous enconvieitl.
{Pass. IV. S., Jub.. llyst.. II, 184.)
ENCONVERTiR, V. n., SB Convertir :
Li saint homme, a la foii, de ce dont il
solirent amenuissomcnt de lur deseiers,
ont plus granz guains parmei ce ke li altre
enconvertissent. {Job, Ler. de Lincy, p. 466.)
ENcoNvoiER, awc, V. a., accompagner,
suivre, poursuivre ;
Mervoilles i flst Achillcs,
.c. an i a ocis et mes ;
Moult fiereœant les anconvoie,
Autresinc fuient de sa Toie
l'.nm fait li cers devant les chiens.
(Ben., Troie, Ars. .331.4, f» 47".)
L'espee el pnig les enconvoie.
(iD., il'; Richel.375, f» 89''.)
Pirilhens Ions uns a uns
Les enconduist et enconvoie.
{Alhis, Richel. 375, f li9'.)
1. ENCOPER, V. a., couper :
Si aviut chose que uns bom entra laiens,
qui avoit tantost le pong encopé en une
mellee. (S. Graal, il, 289, Hucher.)
2. ENCOPER, voir E^coLPEn.
ENCopi^ER, encovppler, encoiipUer, v. a.,
accoupler, lier ensemble, unir, joindre :
D'one pari lui el d'autre a .ii. ciens encoples.
[Les Chelifs, Richel. 12j58. f° 91'.)
Li dus Boves d'Aygremont ne se vout atarf^ier,
'Vistement avoit fait .il. chevaus encouplier.
(Quatre fils .\ijmon, ms. Oxf., Douce 121, f» 2 r".)
Dont voit venir parmi ces près
Muetes de chiens tos encoples.
(Parton., 1817, Crapelet.)
Les autres estans encoupples comme
chiens en lesse en une corde. (Chroniq. des
quatre prem. Valois, p. 235, Luce.)
ENCOQUELUCHÉ, part., qui porte une
coqueluche, employé par plaisanterie
comme le mot moderne coiffé :
Soyez joyeux d'estre encogitelitchei.
(Gei.ncobe, la Coqueluche, t. I, p. 195, Bibl. eli.)
ENCOR, encore, conj., quoique :
Encor n'aient il grant avoir.
Si porront il asses avoir.
(J>u Yaltel gui se met a ilalaise, Montaiglon el
Raynand, Fabl., Il, 159.)
Espoir que Dieus viaut que ge soie
prestres, encor n'en soie ge pas dignes.
{Pluseurs miracles, Richel. 423, f» 93=.)
— Encore dont, cependant, toutefois,
pourtant :
Columbe le boyteuse s'en ala tenchant
de chi, pour cbe que je le voldré baisier,
encore dont n'en avoie je nul talent. (Dia-
log. fr.-flam., f» 13", Michelant.)
ENcoRBEMENT, S. m., encorbellement:
Encorbement. (1509, Péronne, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EN'CORACHIER, VOÏr E.\CORACIER.
UNConAGUMENT, ancoraigement, s. m.,
excitation, indignation ;
Et si praignet ancoraigement et air en-
contre la costume de sa chair. {Li Epistle
Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun
72, f»46v».)
ENCORAGIEEMENT, adv., avec cœur,
avec ardeur :
Ge voi, fait il, .n. chevaliers
Venir mielz qne cel autre gent
lît plus eneoragieemeni.
{Parlon., Richel. 19132, f" 153''.)
11 commenta plus encoragieement a amer
son créateur. {Vie et mir. de plus. s. con-
/•«ss., Maz. 568, t» 195'".}
ENCORAGIER, -oigier,- achier, encour.,
ancor., v. a., avoir à cœur :
Et d'autre part, j'ai si ceste œvre encoragie.
Que je croi, qui men cuer lenderoit a moitié.
Du bon prinche i veroit le figure entaillie.
(Arn)i DE [.E H.iLLK, du lîoi de Seiile, "7, Cousse-
maker, p. 283.)
— Rendre vaillant :
Cuers devient an tant cum il bien anco-
raigei et parlait sun nirme par l'acraisse-
ment de la délivrance ou il est anfrunchis.
(Li Epistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f" 100 r°.)
— Rendre maître, en parlant du cœur ;
Se vos dous cuers, dame, ne s'uraelie,
Pour moi mètre en volonté dejehir
Mon cuer, dont je vous ai encouragie.
(Adams li Boçus, PoiJl. ms. av. 1300, t. IV,
p. 137, Ars.)
-- Encoragie, part, passé et adj., coura-
geux :
Et rendoie le pueple fort et encorachié
vers païens. {Vie Charlem., ms. Berne 41,
f 7'.)
— Désireux :
Renart voit Ysengrin irié
Et Je maufere encoragie.
(Itenarl, 20071, Méon.)
Mais, tant com famé est pUis gaitie.
Elle est plus ancoraigie
De mal et de follie a faire.
{Dolop., 11073, Bibl. eh.)
Vos commandemens m'enchargies,
Ge suis a'aus faire encoragies.
(Rose, 2035, Méon.)
Ensi li dis princes, meus et encoragies
de voloir aidier et conforter ce roy dam
Piètre en son grautbesoing, avoit respondu
a cbiaus de son conseil. (Froiss., Chron.,
VI, 203, Luce.)
— Mal encoragie, cruel, qui a un cœur
impitoyable :
Sy voeullent nos dieux aidier a Maniais
par leur saincte grâce, car, s'il ne conquiert
le jaiant, sa vie et la mienne sont a la vou-
lenté du roy de Perce qui plus est criminel
et mal encouraigié sans couqjarison nulle
que n'est le jaiant Escorl'ault. {Ren. de
Montaub., Ars. S072, f 117 r°.)
ENcoRAGiR, cncour., V. n., prendir
courage :
La parole du roy le fist encouragir.
(rioon, 9619. A. P.)
ENCouciEK, - urcier, verbe.
— Réfl., se raccourcir, devenir court :
Et il les tint si hautement (les terres)
Si en paiz e si noblement
Cum de plein pie ne s'encorça.
(Ben., D. de Norm., II. 36468, Michel.)
— Neutr., se raccourcir :
Et Dens acnrcera
Le tens qu'il (l'Anlechrist) régnera,
Li an acurcerunt.
Et come mois sernnl.
Semaines a esters
Encurceruttt en jurs.
(HuoN DE Merï, Liber Régine Siiille, Richel. .
23107, P 109''.)
ENCOiiDELBR, V. 3., lier de cordes,
lier, attacher en général :
Seslettres parmi lesquelles cestes nostres
sont encor delees el euexees.(1338, Liv. noir,
ms. 53.5, f" 4, Arch. Valeuciennes.)
— Fig., lier, enchaîner :
Le deable l'a de sa cordelle
Et fait ce qu'elle luy commande,
El de point en point Vencordele.
(Lefr.a.nc, Champ, des Dam., Ars. 31'21, F 12-'.)
ENG
Telle doncenr de sa voix coule a bas
Que sans l'ouir vraimeal on ne sait pas
Comme en ses rets l'amour nous encordelie.
(Ross-, Amours, I, 38, Bibl. elz.)
Chantons donc sa cheTelure,
De laquelle Amour vainqueur
Noua mille rets a l'heure
Qu'il m'encordela le cœur.
(Id.. Od.. Od. retranchées, t. M, p. 3S9, Bibl.
elz.)
Verrai je point desnoner ces liens
Dequoy .Vraour Ions les senliracns miens
Encordfla pour ma dame ;:enlile 1
(Macny, Amours, f la v°, éd. 1573.)
Plus (je) la Teni fuyr, pins elle m'eacordelle.
{PriiU. d'Yver, p. 32-2, éd. 1588.)
Je mignotl'rois ses cheveux gredillez.
Confusément sur l'onde osparpillez
Dont Cupidon mille cœurs encordelte,
(Gcv UE TocRS, Poés., I, -il, Blaachemain.)
— Encordeié.part. passé, garni de cordes,
cordé :
Balle (de marchandises) encorddee. (La
Porte, Epith.)
ENCORDEMEN'T, S. lu., cofdage, Ueii :
Pour moi est trop gries cis recors,
S'a vous ne me sui acordez
Des péchiez dont sui encordez
De si vilain fucordcment.
(Watrisoei, la Coiifesiion, 46, Scheler.)
ENCORDER, aticorder, v. a., garnir de
cordes :
Dune veisiiez banstes drecier,
Haubers e helmes afaitier,
Estrieus e seles alorner,
Coivros emplir, ars encorder.
(W.4CE, Rou, 'i' p., "343, Aodresen.)
Cil ont la nef apareillie,
El clavelee et chevelie
Et encordée de funains.
(Be.n-., Troie, 907, Joly.)
Son arc encorda et tendit.
(Recl. de .MoLiEss, DU de Charité, Ars. 35tl,
P 133^)
Si ta viele encordera.
(G. DE Coisci, Mir. de N.-D.. ms. Brni., f" 171''.)
Aniour ari-her n'est si sauvage
Qu'il estoit lors qu'il encordoit
Son arc a peine,
(Rémi Belleau, Poéi., I, 134, Gcuvernenr.)
Lsurs chaos, leurs sons par armonîe acordet,
Soet qne le lut, on qae la lire ancordet.
(Jaq. Peletier du Mans, Louanges, p. -21, éd.
1581.)
Et encore au dix-septième siècle :
Soit que l'un encorde
De nerfs haaitins son Inth devotieux...
(La Morliere, A la Vierge mère de Dieu.)
— Arrêter, engager, embarrasser dans
une corde, lier, attacher avec une corde :
Or convient les chevans des cordes encorder.
(.Restor du Paon, ms. Rouen, t 81 V.)
Qai Tons parlera plus devers nous acorder.
Par foi, de maie corde le puiss'oa encorder.
(Girarl de Itoss., 3459, .Mijînard.)
Quant par foie créance au dyahie s'acorda
LUI comme vil esclave en son cep l'encorda.
(.M. LE Franc, l'Estrif de Fort., f 63 r°, ijnpr.
Ste-Gea.)
Oacques corde qui le larron encorde
Eiicores de l'an ne sera si diverse
envers celuy qu'elle e^tranjle ou encorde.
{Farce Moralisee, Ane. Th.fr,, I, 146.)
ENG
Car vostre cas est accordé
Que serez ars, ou encordé
Par le col.
(Ad. desApost., vol. II, f» 194», éd. 1537. i
— Fig. :
Pour ce qu'Eve Adam encorda.
(Advocacie N.-D., ms. Evreux, f» 148''.)
Mnnet donne cette signification.
— Empaqueter, trousser :
Aioz fet les granz trez encorder.
Ses aucabes, ses pavellons.
(Cuilt. de Dole, Vat. Clir. 1725, f 69».)
ENG
117
— Fin
entraver, enfreindre :
Ainssi fut il la acordé.
Mais l'acord fui puis encordé
Hors de saeson, comme les laraproyes.
Car l'en lessa les droicles voyes
Kt si quist l'en peiiz sentiers
Qui n'estoint ne bons ne antiers.
(GniLL. DE St André, Libvre du bon Jehan, 897,
Charrière.)
— Poét., chanter sur les cordes de la
yre :
Dy leur qne moy, d'affaire vuide.
Ayant tes filles pour ma guide,
.\ les hors j'cneorday
Sur la lyre ces odes.
Et aux françoises modes
Preruier les accorday.
(RoNS., Od., Odes retranchées, t. II, p. 426,
Bibl. elz.)
— Encordé, part, passé, garni de cordes:
L'arc Tnrcois encordé d'argent
Tend.
(Hdon de Mery, Tornoiement de l'Antéchrist,
p. 52, Tarbé.)
Une arbaleste d'assier encordée et mon-
tée. (1470, Arch. JJ 196, pièce 293.)
— Fig., entravé, embarrassé :
Nul n'est a Deu tant descordez
-Ne d'orz péchiez tant encorda
Sa douce mère nel racort.
(G. DE CoiNCi, Mir., Richel. 2163, f 18''.)
Fols est cil qui ne s'en descorde
Quant il se sent si encordé
Que de bien fere est descordé.
(DU de Peiece, ap. Jub., Houv. Rec, II, 60.)
ENcoRDEUR, S, Hi., celui Qul mesurB
le bois :
Que les encordeurs de boys séparent le
menu boys qui n'est de grosseur compec-
teute arrière du gros boys. (Pièce de 1558,
ap. A. T liierry. Mon. inéd. pour l'hist. du
Tiers-Elat, ii, 662.)
ENCORE, voir Encor.
ENCOREMENT, cncourement, encurement,
s. m., parcours, espace qu'on parcourt :
Des signes qui sont Ions en leur pas et
encoremens. IHagins le Juif, Richel. 24376,
f" 71 r».)
— Action d'encourir une peine, la peine
encourue ;
El se il avient qu'on appelle de luy ou
de ses seueschaux, ou de leurs lieute-
nans, en quel cas que ce soit, et les
appellans chieent, nous voulons que son
droit soit sauf en forfaiture, en paines,
eu encorement, et en toutes autres choses
qui de ce II devront avenir. (1283, Ord.rl,
311, etArcb. JJ 34, f>'45r°,)
Que nostre prevost de Paris auquel
appartient la cognoissance des cas et
chouses dessusdit, puist modifier et mo-
dérer sur ce et sur Vencouremenl. (1362
Ûrd., iii, 586.)
Surl'eHcoMrement des dites peines. (1371,
Uv. rouge. Arch. Y 2, f" 79 r".)
— Attaque :
De la s.-iiete volant en jur, de mestier
alant en teuiehres, d'encurement e diable
méridien. {Psalt. inonast. Corb.. Richel. 1.
768, f" 74 v".) Lat. ; ab incarsu et demo-
nio meridiano.
ENCORESNUIT, VOlr EiNCORNUlT.
ENCORNEiiEN r, S. m., forme de corne :
Evesqaes sages es nommes
Quant tu es de ton hiauines armes.
Car par le double encornement
Dou mittre dont tu es mitres
Monstre que tu es bien letres.
(Reclus de Moliens, DU de CharUé, Ars. 3142
r 220'.)
ENCORNER, verhe.
— Act., terme de chasse, en parlant d'un
cerf, le renverser sur le dos la tête sous
les deux épaules, de façon que son corp.s
soit entre les deux cornes :
Qu'a valles fasses retorner
Ton cerf, puis le fai encorner ;
Et lors dois sachier ton coutel,
Les coulles lieve bien et bel.
(La Chace dou cerf, p. 23, Pichon.)
— Enivrer :
Chertés moult pau leur a valut
Chils calipses de Babylone
Qui eoyvre fort et encorne
Les fols caitis pekeurs de terre.
(l'ers de Job, Ars. 31 12, f° 174".)
— Recommander, insinuer :
Trop plus aras qu'il ne le fault
Se tu faiz ce que je l'encorne.
(G. DE Mach., Poés.. Richel. 9221, f» 103''.)
Ung point luy avoge encorné.
Que tous les enfançons petiz
De Bethleen et des partis
Par mort destruisist et eiillast.
(Greban, Mtjst. de ta Pass., Ars. 6341, f 49'.)
— Souffler dans, en parlant d'un cor :
Quelqu'un voulut corner
La mort du cerf ; les aulres p.ir fainlise
Cornèrent lors en oyant sa devise ;
Lors voulurent tous leurs cors encorner.
(Gringore. la Chasse du cerf des cerfs, p. 163, Bibl.
elz.)
— Encorné, part, passé, cornu, muni de
cornes :
Et cras mouton cornus et encornes.
(G. d'Hanstone, Richel. 25516. f° 37 r».),
Ochirre me voules, bien soi vostre pensée.
Ou mener en lien comme chievre encornée.
Woon de Maience, B455, A. P.)
De faire de bons arcs de bon bois d'if,
et qu'ils soient bien encornez. [Arr. du
prév. de Paris, 1443.)
Leurs basions esloieut encornez de fer rt
brochiez au milieu de acier. (Lancelot du
lac, V p., ch. 62, éd. 1488.)
On porte des verges encornées devant !.•.
judges. (Palsghave, Esclairc. de la lam/
franc, [i. 7o«, (.eiiiu.)
— Hautain, arrogant :
118
ENG
ENC
ENG
Et maudite leur présomption et encorné
orgueil, ((i. Chastei-l., Cliron. des D. de
Bourg., III, 54, Buclion.)
Plaisenrs de vin hault encornas
Oallrageui sont el orgnilleax.
{Lepranc, Clmmp. des Dam.. Ars. 3121, f° l.i>'.)
— Placé dans un coin :
Et, quant je fnz la eneornr,
Dien sel comme il y ent houlsé.
(Sermon joijeui d'un Ramonm- de cheminées,
Poés. fr. Je; xv et xvi° s., 1, '238. )
ENcoRNij adj., dur comme la corne :
Et sont qnarrey et bien forniz, (les paysans)
Les membres durz et encortiiz
Por soffrir tresloles menieres
De travaz el de poinnes (iercs.
(J. CE Priorat, Liv. de Vegece, Uichel. 1604,
C 3'.)
Bas-ValaiSj Vionnaz, ckorni, dur^ rassis.
ENCORNUiT, - miyt, encoresnuit, loc.
formée prolialjlement par confusion avec
la forme anquenuil :
Si lui demandoit : Hé sire, qui me paiera
de mes juppons ? Il me faut bien .xxx.
mars. — Appaises toy. respondit Tliieulier,
tu seras liipu paie encornuyt, tien t'eu a
moy. (Fnoiss., Chron., Richel. 2660,
f» 121 r°.)
Par ma foy il y a ung chevalier a unes
armes blanches, "uug dyable, ung enragié
qui plus occiroit encoresnuit de gens qu'il
ne pourroitd'liommesmors en deux arpens
de terre {Lancelol du Lac, ¥ p., ch. 121,
éd. 1488.)
Cf. Anquenuit.
ENCOiiNiinE, S. f., morceau de corne
<jai f jrme le bout d'un arc ;
Mais (malheur) vnl.inl dans ce parr
De branche en branche, de son arc
Rompt le boni, et perd Veneonmre.
<R. Bellciu, OEiiv. poél., la Cornaline, éd. Id'S.)
Dans la H.-Norm., vallée d'Yôres, on
;ippelle encornure les cornes des bœufs^
des vaches ; il en est de même dans le
Berry :
Deu.i jeunes taures, l'une desquelles
avance le front pour folâtrer, tandis que
l'autre, défiante et déjà malicieuse de son
encornure, l'attend pour la heurter trai-
treusement. (G. Sand, les Mailres sonneurs,
p. 149, Lévy.)
ENCouoNË, part, passé et adj., cou-
ronné :
Ains se gard bien Reliant
Da mot en cescnn lieu ; car je di aperlemant
Cho se je pois long vivre, qu'il sera malemant
Encoroné d'Espagne selong mien escianl.
(.Prise de VampeL, 6(54, Massafia.)
Vostre olifant, se il esloît sonez.
Charités l'orroit. li rois eticoronez.
{Roncisi., p. 40, BourJillon.t
Encoroné estoit de spins marîç.
(Pass. da Christ, 397. Boucherie.)
EXCOROXEMENT, encorounemeni,%. m.,
couronnement :
Rendre ly la i&rx^oniVeiieorounement.
(Chron. de I'. de Lanutoft, ap. Michel, Chr.
ani/l.-n., t. I, p. 1Î7.)
Treis feei Iv fust oflert Vencoroimement.
(Ib., p. 161.)
ENCORPEMEXT, VOÎT EXCOLPBMENT.
ENCORPKR, voir Encolper.
EXCOHPORER, V. a., lucorporer :
Pour accomplir vos lettres es quelles
unes lettres du roy vostre sire sont encor-
poreeset ceste moy relntion ennexee. (1348,
Ch. de J. de Lormel, serg. du Roy, ap.
Harniand, Léproserie de Ti'oyes, p. 204.)
— Encorporê, part, passé et s. m., béné-
flciaire :
Ceulx qui auroient batu ou injurié aucun
des chanoines ou autres bénéficies et en-
corpores de leur église. (1377, Letl. de
Ch V, Cart. mun. de I-yon, p. 183, Guigue.)
EXCORRE, - courre, inc verbe.
— Neutr., courir :
Elle Vencort par amor acoler.
i.iiil/ery le Bourgoing. p. 6, Tarbé.)
— Couler, découler:
Lors en i ot entre deus tant occis que
toutes les rues encouraient de sanc. (G. de
Tyr, xt, 13, Hist. des crois.)
— Réfl., courir, s'enfuir :
Et moult grant planté d'escnreus
Qui par celle herbe s'encouraient.
(Rose, ms. Corsini, P 10^.)
Molt grant aleure s'encourt.
Si n'aient pas son conpaignon.
[Fregiis, p. 17, Michel.)
Vers le noble cilé s'enkeiirent demanois.
(B. de Sel/., iv, 30, Bocca.)
Si le bruit d'une porte ou d'un chien aboyant,
Si le retour soudain d'un homme défiant.
Si quelque bon valet ans autres en devise.
J'appréhende tousjours de m'encourre en chemise.
(Vai'Q. des Vvet., OEiiv. poct.. Mél., à M. l'abbé
de Thiron.)
— Couler :
Et Uea.Trs fuit a grant esploit
Vers uD permis que il savoit
Qui en soubs le mur de la cort.
Parmi la on l'ewe s' encor t
Quant il ha pieu durement.
(Itenarl, Suppl., p. 323, Chabaille.)
— Act., poursuivre une oeuvre^ l'exé-
cuter :
On doit plaindre, el c'est honte a Ions bons Iroa-
[veonrs.
Quant bonne matere est ordenee a rebours ;
Car qni miei sel plus doit mètre paine et secours
A che bien ordener qni mie\ doit esire encours.
(Adam de le Halle, du Roi de Sezile, 1, Cousse-
maker, p. 283.)
— Act., encourir :
Jamais ne partiray de cy
Sam mort encorre.
(Un Mir. de N.-D., de l'empereris de Romme, Th.
fr. au m. a., p. 378.)
Les tribulations sont depuis incourules
et eslevees. (Fhoiss., Chron., I, ii, Luce.)
— S'arrêter à, juger d'après :
Par ce moyen ils s'asseuroient que ce
peuple se fieroit plus d'eux, comme s'il
debvoit encourir le nom et non pas sentir
les effects. (La Boet., Serc. voi., Feugère.)
— Outrager :
Ne pouvoient souffrir leur prince eslre
par luy en ce poinct oultragé et encouru.
{Chron. de J. Ludet Chrét., p. 10.)
— Neutr., être puni :
El prie Jhesn Crist, cni sainte Eglise aore.
Qu'il ne face tel plet dunt envers Deu enrurc.
(Garsier, YiedeS. Thom., Richel. 13:113, r»r.S r")
Que lex ne pèche qui encort.
(Renarl, I, p. 210, Martin.)
— Encours, part, passé, nombreux, fré-
quent :
Ses images, si vieux chasier
Par lot le mont snnt si encors
iS'est mes chapele ne viez fors
Ou il n'en ail on .ni. ou quatre.
(G. DE Coi.vci, Mir., ms. Brui.. V 168'.)
— Exposé il une pénalité :
N'estoit nuls prestres flamens sus estre
encours en sentense esqumenicative, qni
osast canter ne faire le divin office.
(Froiss., Chron., Ill, 211, Kerv.)
ExcoRREOR, tncorreour ,s. m., celui qui
encourt :
Conoisse soi iticorreour la indignation
de Dieu. (Begle del hospit., Richel. 1978,
f" 26 V".)
EXCORS, enkor, s. m., accord :
Ol de la voie d'onlremer
Respit .u. ans, par tel enkor
Qu'il donna .il. mil onces d'or
Outre mer, al siervice Deu.
(MousK., C/iron., 25330, Reiff.)
ExcoRSEMENT, S. m., course, attaque:
Et lotes choses ausiment
Qu'a nostre ost soient nccessaires
Soient gardées des adversaires
Et de lor Tatx\ .encariemeni .
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Richel. 1604,
P 37».)
ENCORSER, verbe.
— Act., mettre sur son corp.s, revêtir :
Chascnn vent anoir encorsee
Chappe v.Tire, chappe fourrée.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Soiss., f° 171'.)
— Réfl., prendre chair :
Et nous. Dieppoys, la féconde pucelle
Ou s'encorsa ce dieu homme ton fils
Elisous matière éternelle
De nos vers et seul but prefis.
(J. Doublet, Poés., p. 91. Jouansl.)
— Neutr., prendre du corps, croître :
U n'ont cure fors d'embourser.
Partout voi le mal encorser.
{Z. DE CoNDE, ti Contes don Pel, 151, Scheler.)
— Pencher par l'effet du poids :
Si com la barge fu devant encorsee,
.1. pelilel la voile a sozclinee.
(LesLoh., ms. Montp., f 184^)
H.-Norm., vallée d'Yères, encorser, man-
ger, boire quelque chose avec répugnance;
€ encorser une médecine; > au flg., sup-
porter : • 11 a bien fallu encorser ces re-
proches. »
ENCORTiNEMENT, encourtinement, s.
m., courtine, tapisserie, tenture en gé-
néral ;
Tout son pales portent
De pailes et de pourpres et i'encorlinemenl.
(Siège de Barbastre, Richel. 24369, T 156 r°.)
En signe qu'au commencement (le soleil)
A vermeil encourtinement.
(Dist de la Flenr de lys, Richel. I. 4120,
f» 158 r°.)
ENC
ENG
ENC
119
Des draps vermeux nchatez pour les en-
courtinemens fais eu la noble maison, a la
feste de lEsloille. (1382, Compl. de La
Font., Douël d'Arcq, Compl. de l'argent.,
p. 150.)
Par co dist lors : Te convient il
Enleûiire que le firmament
IN'estoit que nng encourtinemenl
Leqnel le d<'6t<turnoil de Teoir
Ce qae vois maiotenaDt de voir ?
(Deghillev., Trois pèlerin., !° 137'', inipr.
Instit.)
Bien est vérité qn'ea ung mom ol
Fut relrairt Veneourlinetiinit
El qu'aucune joye m pris
Poui- la clarté que tu y vis.
{iD.. ili., r' 138».)
ENCORTiNER, - iiiner, ancort., encourt.,
engord., engourd., verbe.
— Act., garnir de tapisseries, de ten-
tures, parer :
La veissiez le bon chaslel garnir,
Eneorlitier de dras et de samis.
{Garin leLoli., 2' chans., xlii. P- Paris.)
Constantinoble la mirable rite
EneoTlinnerent et de lonc et de lé.
{Jourdain de Blaivies, 41C7, Iloirniann.)
Si Vancortine l'an et aorne (ri''f;l)se).
(.Maubice, Serm., Kichel. 24838, 1° 76 r».)
Si dame desco\rit tantosl la neif del
drap noir dont elle estait ancortinee. {Hist.
de Joseph, Richel. 24S5, f» 96 r».)
Tu les devras encourtiner
De cesle vermeille courtine.
(Dist de la peur de lys, Richel 1.4120, f°158r°,)
Se son chief mucbe on encorline.
(Clef d'amour, p. 85, Tross.)
Et lors le roy commanda a encourtiner
toute la grande rue, de 1- porte par ou les
frères dévoient venir, JL.ques au palais.
(J. d'Arras, Melns., p. 163, Bibl. elz.)
Et avaient adonc les bourgois encouriinez
les rues jusquesau chastel^de riches draps.
(ID., ib., p. 230.)
El ne debïons pas sonbz courtine
Meure ses œuvres et ses dits,
AflÎD que se mort eneourîine
Le corps, son nom dure tondis.
iLefranc, Champ, des Dam., Ars. i\1\, t» 131'. \
Illec lui font ses escuiers une littiere
moult gentement et Veiicourlinent d'ung
beau drap de soye. {Lancelot du Lac,l" p.,
c. xxvil, éd. 1488.)
Pois, quand la nuicl brnnelle a rangé les estoilles.
Eneourtinant le ciel et la terre de voiles.
Sans soucy je me couche.
(RoKS., Réponse à quelque llinistre.)
LentuluB Spinter fut le premier qui ten-
dit et encourtina les théâtres de toile fine
teinte en pourpre. (Du l^lNET, Pline, xix,
1, éd. 1566.)
— Couvrir de voiles :
Se tu as belle poitrine
El biau col ne Venciiurline.
(Clef d'amour, p. 87, Tross.)
— Entourer en général :
Celuy qui premier mist bornes aux
champs, celui qui encourtina de murs les
bourgades. (E. Pasqdikr, Pourparler de la
Loy.)
— Réfl., se parer ;
Apres ce que nous avons lessié le mal,
encortinons et enbelissons nous meismes
en l'onor de Dieu... par bien penser, par
bien dire. [Vita Pair., ms. Chartres 371,
f° 113 r».)
— Se cacher derrière des tentures:
Pleust a Dieu que je fusse une souris, ou
que je me puisse encourtiner la, j'orroys
mayntes choses. (Palsgrave, Esclairc. de
la lang. franc., p. 500, fiéniu.)
— Encortiné, part, passé, garni de ten-
tures, de tapisseries:
Et la roine qui prous est et senee
Entre on la cliambre de soie encorlinee.
(Les Loh.. ms. Monlp.. P 183''.)
Trop riche apareil i Iroverent:
Loges foillees et ranipcs
Jonchées et encorttneea.
(Bf..\., /). de Norm., Il, 23328. Michel.)
Cascuiis ara maisons ft lis engourdines.
(Cliev. au Cligne, 207S3, Reill.)
Les rues sont cngordinees
De riccs kentes coulourees.
(Percev. le Gai., 16723, Potvia.)
Ainz n'i ot rue ne fusl eneortinnee
Encontre euls est toute la peut alee.
(.Jourdain de Blawies, .4228. Hoffmann.)
Dedens sa cambre le mena
Qui toute fu engordinee.
(D'un Herm., etc., Ars. 3527, t" 29». )
Le cambre roiaus engourdinee.
(B. de Seli., v, 152, Bocca.)
Et furent les rues et le pont par ou il
(le roy) passa, encourtinees. {Cliron. de S.-
Den., Richel. 2813, 1° 436^.)
Le dit escbafaut encourtiné a manière
d'une chambre. (Froiss., Chron., 1. IV, c. i,
Buchon.)
En my la rue toute tendue de draps de
soye et toute encourtinee. {Lancelot du Lac,
2« p., ch. 119, éd. 1488.)
Beau lict eneourîine' de soye.
(G. CORROSET. les Blasoîis domest , Blas. du Lict,
Poés. fr. des iV et wi" s., VI, 246.)
— Par extension, entouré en général :
Avec l'autel construit de mesme pierre
Eneourîine de laurier et de l'hierre.
(JOACU. BU Bellay, Ch. triomph. sur le toyage de
Boulogne.)
D'estre aux bords des cLiirs ruisseaux
Encourtines d'arbrisseaux.
(P. UE Brach, Poem., 1" 'JO v", éd. 157i;.)
Mais bien les foutaines vives
bières des petits ruisseaux
Autour de leurs verdes rives
LneouTlmez d'arbrisseaux.
(G. DD Buïs, Ode, a Bouju, éd. 1582.)
— M'estre pas en chambre encorlinee,
être dans une position désagréable :
Trébuché a le moine al pas.
En l'eve gist adeuz li las :
.N'est mie en clianilirc encorlinee.
(Ben., D. de Norm., Il, 25570, Michel.)
Dune n'ont el conle que e^maier ;
Sovent maudil celé joruee ;
-^'ert pas en chambre encorlinee.
(In., 10., Il, 28.171.)
Encourtiner se disait encore au xvii° s. :
L'aprèsdisnée elles se coucheul et s'ac-
comodent, se peignans, frisans el entourti-
nans ?uperbement dans leur lict. {Caquets
de l'AccûUCli., V jouin., liibl. elz.)
Encourtiner. garnir de courtiues : en-
courlmer uu lit. Entourer de courtines :
encourtiner uu malade au lit. (MoNET, Pa-
rallèle, lioueu 1632.)
Encourtiner, garnir de courtines ; om-
brager. (DuBZ, Dict. fr. ail. lat., Amster-
dam 1664.)
Il est également enregistré dans le Dic-
tionnaire de Richelet et dans la première
édition de rAeadéinie.
ENCORYKH, VOirE.NCUIRER.
ENcosEU, voir Enchoseb.
ENCOSSEMENT, S. ui., cosse :
Li fruis est plains i'encossemenl.
(De Josaphat, Richel. 1553, l''2ll r°.)
ENCossEK, V. a., garder dans la cosse;
fig., garder soigneusement :
Car justice est eu ces pays fort par les
grands adossée, el rapiueuse convoitise
encossee et en( oû'ree. (Fossetier, Chron.
Marg., me. Brux. 10509, 1" 54 v.)
ENCOSTE, ancosle, encousle, enchoste,
prép., i cùté de, près de :
S'il avieut kc aucuns hom pasl encoste
lui. (liiCH. DE FoUKNiVAL, Beat, d'amour,
ms. Uijùu 299, 1» 23\)
SeschiTrs flsl afailer et bien encorliacr,
Et l'un encosle l'aulre charoier et errer.
(Gui de Bourg., 283, A. P.)
11 avoit leue la Bible et les livrez qui vont
encosle\a Bible. i,Joinv., Hist. de St Louis,
p. 207, Michel )
Je meurs de soif «icoa,s(f la fonlainc.
(Gilles des Ourmes, Bail., ap. CbampoUion, Poés.
de Charles dUrl., p. 433.)
— D encoste, loc. prép., à côté de :
Au coveut de Bel Lyu d'encosle Douay.
(1231, N.-D. de Siu, Arch. Nord.)
Au couiiiencement don sentier qui est
rf'aJiCOSfeBiauval. (Juin 1266, Beauvais, Doc.
pic, p 27.)
Tanlost d'encosle li s'avance.
(Couci, 1024, Crapelet.)
Si s'est d'encosle l'uis assis.
(lù., 2446.)
A tant vint le roy qu'il arriva d'encosle
la dame comme se il ne l'avoit oucques
veue. (J. D'ARRAS, Melus., p. 18, Bibl. elz }
Et Gst le roy Oetes asstir d'encosle luy
Jasou et Hercules. {Hist. de Troye, Val.
Chr. 967, 1» P.)
Et lors il manda sa fille qui vintvolcu-
tiers a son ui^mdemeut et s'assisl d'encoife
luy. (II,., 1° i\)
— Par encoste, loc. prép., à cùté de :
Et cent fois |iasseroit 11 hom par encosie
le lion, et ja li lious ne se uioveroit, pour
tant que li hom ue le regurdasl. (RlCU. DE
FouBîiiVAL, le Uesliaire d'amour, li Lion^,
Hippeaii.) Impr., en costê.
— On disait quelquefois, dans le inèine
sens, par d'encosle :
Vois tu la cUelle piere par d'enchoste cbe bos?
(B. de Sel/., xv, 453, Bocca.)
— Encûsle, adv., à cOté, auprès ;
Sor l'autre maison eiifOilt;.. XV. sols. (1234,
Arch.jMus., vitrine 42, u" 233.)
— D'encosle, par encoste, dans le même
sens :
Hues i vint, d'encosle est areslcs.
{UuoH de Bord.. 5516, A. P.)
De meimes l'euvaissenl
E derere e d'encosle. ^
(Prov. del ciluin, ap. Ltr. de Lincy, Prou.,
130
ENC
ENG
ENG
Il avoitune poterne par encoste, que l'en
apeloit la Porte de .losaplias. (Contin. de
Guill. de Tyr, H. Michelant et G. Raynaud,
Itinéraires d Jérusalem, p. 1S2.)
— Selon Ste-Palaye, Beaumanoir, dans
ses Coût, de Beaun., a employé encoste
pour dire de côté, collatéralement.
Cf. COSTE.
ENCOSTE, adj-, dcmt los eûtes .ilTrent
des aspérités :
Des cailliex lor ont tant contreval rné
Et tante grès oornne et tant_^.a.~.^^^
Cf. CosTÉ et CosTU.
ENcouAN, ancouan, -en, oncoum, adv.,
aujourd'hui, maintenant :
Qai plus la moilleroit oaan.
Tant seroil plus ser.lie encoan
<Itenarl, -28349. Méon.)
Bien le puel oncoucti pronver.
(G. DE CoiNci, S Uocadr. Richel. 19l..2.t»-M .)
Ancouan. en cesl an
Ert decoars on croissan.
Gnillaumes et Landris
Sera on mors on tis.
{De VEschacier, ap. Jiibinal, Jongleurs ri Trou-
vères, p. ISS.)
Pn lormeot qu'il fera semer
Me fera ancouan llamiche. ,
(RUTEB.. de Rrichemer, I, 209. Jabinal.J
C'est coiistnme qni n'est nouvelle,
A Toulouse, et dedens Roaen,
Bien pert et perra encouen. „ esb -,
(GODEFROY DE PARIS, C/ifO»., Richel. lib, 1 b5 .;
ENCouciiiER, encuchier, encucier, v. a.,
coucher avec, avoir commerce avec :
Une .lohane trova seurté de siwre uu
appel de rap -s-ers W. qe fut présent ; 1 a-
vnndite J. conta vers luy q'il \ encoucha
V m trentime ; e ne parla de nul rap. (reor
Ijuoks of the reign of Edw. the first, years
xxx-xxxi, p. 52J, Rer. brit. script.)
— Neutr., se coucher, s'appesantir :
Encucad la crieme d'icel? sur elf. (Lib.
Psa(m.,Oxf.,civ,36, Michel. )Impr.,encM«od.
Var., encuchat. Lat. : Incubuit timor.
ENCOUDRE, enqueudre, enkeudre, v. a.,
coudre h, en, attacher, enfermer en cou-
sant :
Si avoil encousu. par lin».
Les l'or de son cief, nn caval.
(Chrest., CUijcl, Richel. 37S. f» 269^.)
Si le cors eut lavé et corerl qu'il ne pne ;
Pedens .i. dras de soie out la char encosue.
(Chev. au ciigne, I, 5603, Hippean.)
Ccle a prise la menor pel
Par le coramant an Jamoisel,
Sor Melinr l'a cstendne,
Ensi comme cle estoit veslue
De ses garnemens les millors
L'a encousue en la pian d ors.
(G. de Palerme, Ars. 3319. (' 102 r°.)
Tiens iert li escbequiers, onques miendres ne (n,
Les listes .son/ d'or fin a Irifoire encousu.
(ic,« Vœu.t du Paon, Ricbel. 368, f° 97'.)
Se aucuns a encoissu eu sa robe autrui
porpre. (G. de Lkngr., Instit. de Just., ms.
S. -Orner, f» 11''.)
•l'ai robe enlire d'amours, de joie encousue.
(Jacbcemar'; Giei.ee. Chans-, ap. Dinaui, Trouv.
de la Flandre, p. 216.)
Portera on le cors laver, si doitli prieuse
porveir ki ce face et cornent, et del en-
coudre. (Règle de Citeaux, ms. Dijon,
f°H8 r».)
Intuere, enkeudre. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
Enqueudre des cordes en quir. (Compte
de 1339, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Li varies prist la lettre que li chevalier
li baillierent, qui estoit scellée de leurs
trois seaulz ; et li encousirent en ses draps.
(Froiss., Chron., lU, 64, Luce.)
Vencousit tout parmy les cuisses jusques
au hault. (Id., ib., V, 279, Luce.)
— Fig., enfoncer :
Messire Regnault lui encousi si roide-
ment (son espée) ou costé qu'il lui perça
tout outre les plates. (Froiss., Chron., Ri-
chel. 2641, f" 211 r°.)
— Réfl., fig., s'enfoncer :
A derrains ma peUje] vesti ;
Maei ke je pou m'i encoin.
(Dolop., 8491, Bibl. elz.)
L'espee qui estoit roiJe et bien aceree
et envoiee de fort bras et de grant voulenté
entra es cuissiens et s'encousi tout parmi
les cuisses jusquns aux hanches. (FROISS.,
Chron., Richel. 2641, f" 173 r°.)
Le li entra li fiers la dedens, qui s'encousi
jusques ou eerviel. (iD., ib., VU, 203, Luce.)
ENCOULPER, voir Encolper.
ENCOUI^OURIR, voir E.NCOLORIR.
ENCOULOURER, voir Encolorer.
ENCOui^EURE, voir Encoledre.
ENCOUMENSAILLE, VOir ENCOMMEN-
ÇAILLE.
ENCOL'MENSiaiENT, voir Encommence-
MENT.
ENCOUPEMEXT, voir Encolpement.
ExcouPER, voir Encolper.
EXCOUPIER, VOirENCOLPOIER.
EXCOUPLIER, voir Encopler.
EXCOUPOiER, voir Encolpoier.
ENCOUPPLER, voir Encopler.
ENCOURAGIER, VOlr ENCORAGIEU.
ENcouRAGiR, voir Encoragir.
EXcouR.\NCE, S. f., actloE d'encourir :
Encourance de peine. (Coul. d'Aix, vni,
S, Coût, gén., Il, 677.)
ENCOURBÉ, adj., courbé :
Doibvent eslre ordonnées les poinctes
des liburues non directes, comme en plain
cliamp, mais encourbees et ployees a la
semblance de la lune. [Flave V'egece, iv,
4S, ms. Univ. E 1. 107.)
ENCOURBi, adj., courbé:
Et seroient les genoulx fonrbis.
Que vous avez enz encourais,
A vons faire honnenr.
(Farce d'un Mary j al., Ane. Th. fr., I, 129.)
ENCOUREMENT, VOir ENCOREMENT.
ENCOURPER, voir Encolper.
ENCOURRE, voir Encorre.
ENCOURS, in , s. m., action d'encourir,
risque ;
Défendons a tous nos féaux et subgiez
de quelque condition ou estiit qu'ils soient,
sus la foy en quoy ils sont tenus a nous,
et sus Vencours de nostre indignation, et
toute la peine que nous leur pourriens
enjoindre, que... (1312, Ord., I, 507.)
— En terme de coutume, revenus des
biens confisqués pour crime d'hérésie :
Rentes, leudes, rêves, peaiges, incours,
notaireries. (1477, Ord., xviil,353.)
ENCOURSER (s'), V. réfl., se hâter, s'ac-
tiver à faire une chose :
Ainsi s'enforce
De raal faire et tant s"\ encourse
Qu'il a remplie sa bourse.
(Baud. ue Condé. don Preu avarie, Ars. 3112,
f 320».)
ENCOURTINEMENT , VOir ENCORTINE-
MENT.
ENCOURTINER, VOir ENCORTIMER.
ENCOUSON, voir Enchoison.
ENCOUSTE, voir EN'COSTE.
EXcou.sTUMÉ, pari., accmitnmé :
Elle prist .xil. chandelles ou non des
.xil. aposlres si conme il est encoustumé
en ceste terre la... (Vies et mart.desbeneur.
virges, Maz. 568, f»302i'.)
EXCOUTER, ancoiter, (s'), v. réfl.,
s'appuyer :
Lez une estaiche m'ancoitai.
(J. Bretex, Toartt. de Chauvenei, 1047, Delmotte.i
Quant les dames oit parler
Je m'enconlai lez un piler
Pour escouter qu'elles disoient.
(ID., ih., 1747.)
EXcouvEXExciER, voir Enconvenan-
cier.
ENCOUVER, V. a., saillir :
— Or sus tost, cheminez, paillarde,
Maux loups vous poissent dévorer !
— Que ne la (ait on encouver
Ainsi qu'on fait une génisse T
Ofyst. de Ste Barbe, Ars. 3496, p. 789.)
ENCouvERTÉ, adj., caparaçonné :
Sur leurs destriers encouvertez et ai--
moyez do leurs armes. (Roi René, Œuv.,
II, 24, Quatrebarbes.)
ENCOUViR, voir Encovir.
EXCOVENANCER. voir Encovenancier.
ENcoviER (s'), V. réfl., concevoir un
grand désir :
Rois Adraslas moult l'en mercie
Et de lui servir s'encovie.
(Eleoele et Polin., Richel. 375, f» 44».)
ENCOVIR, encouvir, encuvir, verbe.
— Act., désirer ardemment, convoiter,
regarder avec envie, au propre et au fig.:
Li empereres a l'avoir encovi,
Toi otroia ce que Gnillaumes dist.
(Mon de Garin, p. 102, dn Méril.)
Li empereres ol l'avoir encovi.
(Les Lok.. ms. Montp., P 105''.)
ENC
ENG
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Et lot ceu c'um piiet encuvir el munde
est assi cum uns niauz envers ceste glore.
(S. Bern., Serni., Richel. 24768, f» 4 v".)
Se doiens pi'imiers savoer ke li sapiance
si ciim nos au suu livre leisons davancet
ceos ki 1 ancovissent et se lor vient an-
■coDtre. {Li Epislle Saint Bernard a Mont
Deu, ms. Verdun 72, f» 96 v».)
Cilz ont la terre recueillie
Qui Vavoient raoult encouvie.
(Rom. du Bnil. ms., P 10 i% ap. Ste-Pal.)
Se il bien vnet, el laîra son mai-i,
0 lui ira, taal fort l'a encouvi.
(Aub. le Bourg., p. 123, Tobler.)
Molt a encovi le vallet ;
En lui esgarder paine met.
{Parlon., 399'J, Crapelet.)
Eosi par le bras depecié
Gari Dieux Cliarlon de pecié.
Et la Donnain qa'ol encouvie,
Ki nostre Daine avoit servie.
(MousK., Citron., iiH. Reiff.)
Sor tous homes l'ai encori.
Wancand-, 199D, Michelanl.)
Par foi ! fait elle, je radote
Quant jou ai chelui encoei
Conques de mes deus iex ne vi
Fors que Uni en l'eslour armé.
{G. DE MoMR., la Yiolelle, 31Uo, Michel.)
Molt cuidai bien avoir flné,
Que la dame une nuit ravi
Pour l'avoir que jou encovi.
(ID., ib.. 3282.)
Vrai DIeus, quant je premiers la vi,
Merveil moi cornent Vencoii,
Car tant par ert dolente
K'en sa face revente
Faisoient larmes sente.
<Gdill. li ViMERS, Chans., Poët. fr. av. 1300,
t. II, p. 933, Ars.)
Ne porqaant s'amer me voulez
Et tout sagement me celez,
Je vos garantirai la vie,
Car pieça vos ai encouvie.
(De la Royne gui ocist son seneschal, 487, Méon,
Nom. Hec, II.)
Li Den sers qui la joie del ciel ot encovie.
(Poème mor. en quai-, ms. Oxf., Canon, mise.
■74. f° 21 r°.)
Puis s'en istreit
Et parlereit a son ami
Que ele areil tant encouvi.
(Chastoiem. d'un père, conte XII, v. 66, Biblioph.
fr.)
Por sa biaalé est ses cors encovis.
(Bible, Richel. 763, f 226''.)
— Absolument, concevoir des désirs,
des desseins :
Li chars ancuvist d'altre part encuntre
lui et li mundes li ainoeuet davant celés
choses ke fuut a encuvir. (Li Epistle Saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f» 40 r°.)
— Chercher à s'emparer de, attaquer :
Onques si bel pais ne vi,
Jo l'ai a ton oes encovi.
(W.4CE, Brul, C056, Ler. de Liacy.)
Si ert la tere desgarnie
El cil dui roi l'ont encovie,
Si l'ont par Escoce envaie.
(Id., !*., 6233.)
M'en sai pren qne jugier, toz nos a encovi.
U'arton., Ilicbel. 191c>2, f"> 170».)
— Choisir, élire :
T. m.
Ains siervi tant et desiervi
Que Dieux l'ama et encouvi
Pour son peule garder en droit.
(MousK., Chron., 38"2, Reiff.)
ENCOvnin, encouvrir, verbe.
— Act., couvrir :
0 dur tombeau, de ce que tu encœuvres.
Contente toy, avoir n'en penlx les oeuvres.
(Cl. Mahot. Cimetière, de Guillaume Crétin,
p. 431, éd. 1311.)
Au vieil autel d'IIecate Perseide
Qu'un bois ombreuï et segret encouvroil.
(Baif, Poèmes, I. VI, l'.lmoar de Medee, Lemerre,
p. 302.)
— Réfl , fig., se cacher, dissimuler :
it que vos âmes,
oi vos encôvres.
(Parton., 7013, Crapelet.)
Bien sai el sent que vos âmes.
Et que vers moi vos encovr
ENCRA.IÉ, voir Encreé.
ENCRAissABLE, encraissuvle, adj. f.,
ennuyeuse, déplaisante, onéreuse :
Cil ki ensi vit ke sa conversations est
plaisanz a toz et a neluy encraissavle. (S.
Bebn., Serm., Richel. 24768, f» 68 v».) Lat.,
onerosa.
ENCU.\MPELi, adj., engourdi :
Quant il ot donné son mantel a .1. povre,
il eucontra .i. autre qui estoit tout encram-
peli de froit, il li donna sa cote. {Légende
dorée, Maz. 1333, f^ 51=.)
Cf. ACRAMPI.
ExcRAMPEii, encremper, v. a., fixer
avec des crampons :
Pour avoir mis deux contrepoys sur led.
pont, et pour Vavoir encrempé. (1454,
Compt. de Nevers, CC 50, f 17 r°, Arch.
mun. Nevers.)
ENCUAMPONNEii, eucrup., V. a., fixer
avec des crampons ;
Pour asseoir, soder et encramponner les
clercs voyes de l'ostiau uuef. (1409-10,
Compt. de la fabrique de S.-Pierre, Arch.
Aube G 1559, I" 127 v».)
Encraponner les cleres voyes dessus
ledit ostiau. (1409-10, Arch. Aube, reg. 3 G
345.)
Serrure encramponnee en mur mise en
la porte de Nyevre. (1414, Comptes de
Neoers, CC 19, ï" 18 r", Arch. muu. Ne-
vers.)
ENCIIAPONNER, VOir EiNCRAMPONNER.
ENCRAUÉ, adj., augmenté :
Par qei le service Dieux et la foy cris-
tiene hissent honourez, encrauez et enbe-
lis. (1343, Cil. d'Eil. III, Avesb., p. 111.)
ENCRÉ, adj., couleur d'encre, foncé :
Que on ue mete en un drap que trois los
de seyni, fors que es pers encres, es blancs
et es mesles. (1300, Ordoint., Grenier 91,
1° 144 v», Richel.)
A Volent quatre pièces de vert encré.
13H, Test. deMar. de Haiii , Arch. P1370.)
Chappe de ve-rt encré. (Ib.}
Deux petites escroes de drap, l'uue de
pers encré, et l'autre de pers asuré. (1361,
Arch. P 1359', cote 633.)
E.NCREABi.E, adj , qui ne croit pas :
Et qui plus e.>t vers eus souTrables.
El eus plus fous et encreobles.
(Vie St Alexi, 501, Remania VIII, p. 17S.)
ENCREAXCE, S. f., croyaucB :
Plus en croisa envie f\vCencrcance.
(Qdesne de Bethi-.ne, p. Paris, Bomanccro fran-
(ois, p. 97.)
ENCRE.\s, voir Encresse.
ENcuECE, voir Encresse.
ENCREÉ, encraiê, adj., p.-ê. qui a encore
son apprêt, ce qui donne le lustre k une
étoffe :
Chascun de mal fere recroie
Ainz que de lui chiee la croie ;
Robe novele et encre\r]e
Est plus prisiee et plus amee
Que n'est la vielle et la remese.
(G. DE CoïKci, Dont, delà mort, Richel. 23111.
1° SOS''.)
Robe novele el encraiee.
(Id., ib., ms. Brux.. f» 220'.)
Donnons nos a iNoslre Seigneur
Que que nos sons en pleine fleur,
Que que nos sommes encreé.
(Id., ib., Richel. ililU, f 305''.)
EN'CREis, voir Enores.
ENCREJiENT, adv , extrêmement:
E de eyicremctit hele flur set muis e demi.
{Rois, p. 98, Ler. de Lincy.)
E truverent Abisag de Sunaui, une en-
crement bêle pulcele. {Ib., p. 220.)
ENCREMER, VOir E.NCHRESMER.
ENCREMETÉ, adj. î
M. Tritain d'Ailli. — De gueules a .i chief
encremeté d'argent et d'azur. (Armor. de
Fr. de la fm duxi^° s., Cab. hist., VI, 226.)
ENCREMPER, VOir ENCRAMPER.
1. ENGRENÉ, adj., enfoncé :
Ccsle peccatrice la voyant approcher
d'elle avec renfort de bezicles encrenez sur
le nez, la récuse, et s'inscrit en faux contre
ses veux de verre. (G. Rouchet, Serees, xix,
f» i38 r», éd. 1608.)
2. ENGRENÉ, adj., entaillé de crans:
Un baston encrenez. (Pièce de 1406, ap.
Duc, V, 690.)
Bas-Valais, Vionnaz, ékrena, faire une
entaille.
encrenelé, adj., crénelé :
Mur encrcnelé. (Trium linrj. d'ici., éd.
1604.)
ENCREPATivEMENT, adv., avec des re-
proches:
Comme Saint Paul qui se demonstroyt
aux pécheurs encrepalivement, car il pro-
mectoit aux pécheurs qui estoient en pé-
chez pour laisser leurs péchez gloire, et
aux bons promectoil peine pardurable se
ilz se delaissoient cl)eoir de leurs bonnes
œuvres. (Lég. des saints, f" 71", éd. 1477.)
ENCREPEMEiVCE, i. f.,reproche, blâme:
De ta main jo défailli eu encrepemencc.
(Psalm., lirit. Mus. Ar. 230, 1" 43 r».)
ENCREPEMENT, S. lu., l'eproclie mena-
çant :
IC
122
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ENC
Del tun encrepement. Sire, del aspire-
ment del espirit de la tue ire. {Lib. Psalm.,
Oxf., XVII, 18, Michel.) Lat. : Ab increpa-
tione tua.
Del tuen encrepement fuirunt. (Ib.j cm,
8.)
Esprise par fu e desramee, del encrepe-
ment de la tue face périssent. {Liv.des Ps.,
Cambridge, Lxxix, 16, llichel.)
Del tuen encrepement, Deus 'de Jacob,
dormirent qui munterent clievals. (Psall.,
monasi. Corb., Ricliel. 1. 768, f 61 v.)
ENCREPER, V. 3., réprimander, re-
prendre avec rigueur, avec menace :
Tu enerepas les genz. (Lib. Psalm.. Oxf.,
IX, 5, Michel.)
E cncrepa la mer Ruge, e assechede est.
(Ib., cv, 9)
Encrepe la beste del chalemel la concre-
gatiuns des forz. [Liv. des Ps., Cambridge,
LXVIi, 31, Michel.)
N'i ad parole dunt te estuce curecher,
ne mei si encreper. {Rois, p. 65, Ler. de
Lincy.)
Tu enerepas les malfaiturs. (J6., p. 207.)
ENCRER, V. a., tacher d'encre :
Qui a encré la manche de vostre che-
mise? (Palsghave, Esclairc. de la lang.
franc., p. 729, Génin.)
ENCRES, voir Engres.
ENCRESMÉ, voir Encriesmé.
ENCRESSE,- ece, encreas, s. m., accrois-
sement :
Pur meulfz parder or et arpent deins le
roialme d'Enslelerre, et pur Vencrece de les
comoditeesduditroialme.(S(n<. de Henri IV
d'Englet., anv, impr. goth.,Bibl. Louvre.)
Item que les leyns en cbescun counté
soient coilles par bonez gentz du paiis et
soient liveres as resceyvours le roy saks
es countes ou ils serront coilles soloncqz
le pois ordcigné par estatut, c'est assavoir
.XIIII. li. pur la piere et .xxvi. piers pur
le sali, sans auter encreas. {Stat. d'E-
douard m, an XV, ib.)
ENCRESTÉ, encreté, adj., qui a une
crête, une crinière redressée comme une
crête :
Crans fa e gras et fornis et molles.
Fiers ses repars con lions encreteis.
(Raimbebt, Ogier, 10384, Earrois.)
- Fig. :
Vray Dien. il csloil si gentil,
Et si genlemenL encresté.
(.Farce de frère Cuillebert. Ane. Th. fr., I, 316.)
La haut, encresté, le duc de Vendaome
Ardent se montre tuteur du royaume.
(Cl. Bbttet, Poés., II, 113, Jacob.)
Aunis etSaintonge, encrêter, donner un
premier labour qui ouvre seulement la
crête du sillon.
ENCRETÉ, voir ENCRESTÉ.
ENCREUSER, voir Encroser.
ENCRiciER, V. D., s'accroître :
... La conqneste commença
Qui tousjours depuis encrifa,
A duré el encore dure.
(Fboiss., Poù., III. m, tlG5, Scheler.)
ENCRiEME, encrime, adj., criminel,
scélérat :
Or set qu'il sont encrieme que Itens s'en vengera.
(Hermax, ISil'le, Ilichcl. '2162, f 15 v».)
.Se je vos fas tin coule bref
Del traitor félon encrime
Con il concia moi meîme.
(Renarl, Martin. I, p. \'l.)
Que TOUS feroîe longue rime ?
La gent felonesse et encrime
Mist eotor li. la boue osta.
(RuTEB., Vie de Sle Elysab., Il, 198, Jnb.)
Ki bien aime, il est en crieme
D'airer çou qu'il aime. Encrieme
Et félon me sont mi travail.
(Badd. de Co.vdé. li Contes de la rose, 189,
Scheler.)
Li dierves, qui ot vie encrieme,
S'embali en une vies voie.
(J. DE CoNOÉ, li Dis don Icrrier, 9in, Scheler.)
Aten je donc que en sa main
Me tiengne cis (els rois encriemes.
(Fergus. 5634, Martin.)
ENCRiEAiÉ, voir Enxriesmé.
ENCRiEMETÉ, S. f., action, conduite
criminelle :
Laissies tresloule vilonnie,
Encriemeté, toute esloutie.
(Amadas et Ydoine. Itichel. 375, f° 317'.)
ENCRIESMÉ, encrismé, ancrismé, encres-
mé, encrieme, encriemmé, engriemé, encrime,
ancrijne, adj . et subst., criminel, scélérat :
Suz ciel nen al pins encrismé felnn.
(Roi., 1216, Mûller.)
Et Bordeloîs li encrieme laron.
(Les Loti., ms. Berne 113,1" 20''.)
Tiebalt en fa tenu[2] pur encrismé felun.
(Itou, 2» p., 3660. Andresen.)
Mais d'Alain Vencrcsmê félon
Ne veut nue parole escuter.
(Ben-., D. de Norm., II, 8823, Michel.)
Sire rois Cniteclins, dit V ancrismé fe\oji ,
Je estoie ier matin an la tante Karlon.
(J. Bon., Sax., cxxxvi, Michel.)
Et je sni tant mauvais et ancrimc félon
Que de son bien li vael randre mal gnerredon.
(Id., il., cLvi.)
Et il si lisent li encrime felom.
(Raijib , Ogier, 50-2, Earrois.)
Jesu ont pris li engriemé felom.
(Id., ib., 239.) Var., Encrieme.
Il n'en a mie mort de ['encrieme félon.
Mais il l'a abatu de l'auferant gascon.
(Aiol, 900-2, A. T.)
Aies vons adouber, antre pais n'en feron :
Tais si lor corons sus, les encrieme[s] felon[s].
(M., 10682.)
A .1. conseil alerent li encrime félon.
(Paris,-, 23, A. P.)
Al lor osteui s'an vont li eln]criemé félon.
(Ib., 55.)
Que Turc ne nous sourprenent, li encriesmé félon.
(C/ians. d'Antioclie, II, y. 604, P. Paris.)
Car Franc sont en ma terre, li encriesmé félon.
(/*., V, T. 489.)
IS'i dcerûDt François, li encrieme félon.
(Fierabras, 3730, A. P.)
En une tour se fiertnl li encrime mesel.
(Gaufrey, 4385, A. P.)
Paicn s'en fuient, li encresmé félon.
(Enf. riv-, Richel. 774, f o."-'".)
Vers Reniers viennent li encriemmé (e\on.
(Jord. deBlaves, Richel. 860, f° 113 r».)
Osiez Jhesu de sa haschie
On li encrime l'ont posé.
(Boni, du S. Graal, 504, Michel.)
Il l'en ont hors gelé cil encrismé félon.
(Yie et mir. de la Y., Richel. 22528, f» 28^)
ENCRIME, voir Encrieme.
1. ENCRi.MÉ, s. m., accusé, condamné :
Faire les exécutions des encrimez .{Debv .
deuz au D. de Bret., à cause des ferm. de
Lesneven, xv° s., Arch. l'inist.)
2. ENCRIME, voir Encriesmé.
ENCRISMÉ, voir Encriesmé.
ENCROCHEMENTE, S. f., extotsion :
Pur grandes myschiefs et importables
oppressions faitz de jour en jour a les
loial.^ lièges du roy deins le countee de
Hereford per encrocUemenlez et extorcions
faites par lez viscountes. {Stat. de Henri VJ,
an IX, impr. goth., Bibl. Louvre.)
ENCROCHiER, - cicr, - ckcr, encruchier,
- quier, encrocqtier, verbe.
— Act., accrocher, percher, saisir :
La vois tout maintenant 11 vint
Qui desor .1. arbre se tint.
Si li dist : r,a sui encrocies
Qn'a poi ke ne sai escacies
De ton ceval des pies devant.
(D'un Yilain qui fu ricties et fuis poires, Ars.
3527. f»84''.)
Si li dist : Ça sui encrochiez.
(Du Yilain asnier, 445, Méon, Nouv. Rec, II.)
Car sus nu de ses piez chei
Tout don trenchant une coiguiee
Qui ert sur le char encruckiee.
(J. Le Marchakt, Mir. de N. D-, ms. Chartres,
r 23^)
Je ne le pouvoye poynt encrocher, le 61 de
l'eave l'avalloyt si fort. (Palsgrave, Es-
clairc-, p. 478, Génin )
Hz dressent deux poultres, hautes comme
un mas de navire, qu'ilz fischent droictes
en la mer, de distance l'une de l'autre en-
viron de quarante a cinquante pas : sur la
summité desquelles l'on faict des logettes,
afin qu'un homme ou deux aient lieu a se
tenir dessus en taisant le guet au poisson.
Ces poultres ont des basions hschez au
travers pour monter et pour descendre.
Les logettes leur servent pour les défendre
de la chaleur du soleil et des pluyes. Es-
tant la hault encruchez, font comme ceux
qui font le guet aux vignes. {\iKLOy,Singu-
laritez, I, 73, éd. 1S34.)
Celuy qui conduit le bateau, ne pourroit
veoir son chemin, s'il n estait encriiché bien
bault. (Id., i6.. Il, xxx.)
Un ramier bastist son nid mal propre-
ment, non trop mal aysé a trouver : car
communément il ne Vencruche gueres
hault. (ID., Nat. desoys., VI, 19, éd. l.=5bS.)
En luy ostant le pas, le poulmon, et la
peau, (au lièvre) lesquels il encruch?ra en
quelque arbre, de peur que les chiens eu
mangent, (Do FouiLi.oux, Ve>i.,ch. lix, éd.
1383.)
— Dans un sens grivois :
Chascuu venll faire tricque. trocqne ;
Chascun qniert s'araye encrocquer.
(AnDRÉ DE LA ViGNE, Yergicr d'honneur, Poés. fr.
des xv' et xvi" s., X, 152.)
ENC
— RéQ., s'accrocher, se percher :
Kn hant es clochiers des yslises
Ko r'a ancnns qui la sencruchent.
Aus sainz tirer aide huchent.
^GciART, Roy. lign., 117-8, W. et D.)
Aussi li pecherres s'encruiehe
Par orguil, puis verse et trabruche.
(Macé de la Charité, BMe, Ricliel. 401 , f»-20T=.)
Et m'estoil avis qu'il voloit
Seur .1. mont, dessus s'encrocba
Et contreval se Irebuscha.
(FaW. d-Oi:. Ars. 50B9, f 153».)
Kt sans ateudre
S'encrocha sur le soumerOQ
Du haut mont.
(/«.. t° HI5''.)
Quar qui plus hautement s'encruche.
S'il avient qu'il chiee ou trebuscbe.
Tant est li cheoirs plus doutables.
(;*., f -231'.)
On verra au Supplément, à l'art. Cro-
CHiERjle verbe réfléchi se c?"ucfter employé
par Rémi Belleau dans le même sens de
se percher.
— Neutr., se percher, grimper :
Sus pope monte et se prent garde
De quel part le vent nous regarde.
Les marooniers escrie et huche.
Sas la geôle aucuns encruche
Pnur viser se de terre estions
Prouchaias.
(Chb. dePis., Poes., Richel. 601. t» 108 r°.)
— Être crochu :
Espaaies qui point u'encruquoienl,
Dont li loue bras adevaloient
Gros et graille ou il alleroit.
(A. DE LA Halle, H Jus Adan, Richel. 2.S566,
t° 41 r°.)
îi'encruçoient.
(ID.. «*., Vat. Chr. 1490, t" 132 v».)
— Encrochié, part, passé, perché :
Les Françoys ayants un petit oysillon
de la corpulence d'un pigeon, haull encru-
che dessus ses jambes, quasi comme estant
a cheval, l'ont nommé chevalier. (Belon,
Nat. des Oys.,i, xv, éd. 1553.)
Saintonge et Orne, encrucher, accro-
cher. H.-Norm., vallée d'Yères, encrou-
quier : rester encrouguié dans un arbre, être
pris dans les branches ; s'encrouquer, mon-
ter sur.
2. ENCRocHiER, voir Encrocier.
1. ENCROciEU, - chier, v. a., revêtir
d'une crosse :
Abbes qui t'osas eslochier
Du cloistre por toi encrocifr,
Croce n'est pas a fol maçne.
(Reclus de .Moliens, de Charilé, Richel. 23111,
pour toi racrocAier.
(Id., ib., Richel. 15212, (" 97 7°.)
2. ENCROCIER, voir Engrochieh.
ENGROER, ancroer, encrouer, eneruer,
encroier, v. a., accrocher, pendre au croc,
pendre :
Enz ke desus vus encroitiis,
Aperlement vus mosleruns
Cum feit forment cil chaitif sunt
Qui a la roue pendu sunt.
(Marie, Purg. de S. Palrice, Richel. 25407,
f 112».)
ENC
Et il lu'euist peudu et encroel au vent.
(Chev. au cygne, 6722, Reiff.)
Qui nos fera touz pendre i an ant encroer.
(Parise, 179, A. P.)
Que ja ne fust pendnz, o o vent ancroes.
(li., 222.)
Car jel feroie a fonrqes eneruer.
(Huon de Uordeaui. 23C1, A. P.)
Et Richier et Urbam au vaut nncroerai.
{Ftoov., 092, A. P.)
Pendus serai et encroues.
(Sept Sages, 2273, Keller.)
Aura si grant paour d'estre au vent eiicroé
Qu'il n'ot mes si très grant puis l'enre qu'il fu né.
(ilcugis dWigrem., ms. Montpellier H 2i7,
P 163''.)
A Moutfaucon le firent sus au vent encroer.
Ulerle, 2309, Scheler.)
Devant vo porte voz ferai encroier.
(Gaydon. 7410, A. P.)
Si fu encroez et liez toz envers sor une
haute roue. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Gen., 1'» 260".)
A un gibet de Pontoise pour eux nou-
vellement fait furent traînes, et en celuy
gibet pendus et encroes. {Gr. Chron. de
Fr., Phelip. le Bel, lxx, P. Paris.)
Sa fortune vous a encroé sur sa roe.
(Jeh. de Meung, Test-, 653, Méon.)
Ardoir u eneruer au vent.
(Fregus, p, 127, Michel.)
Certes, se je suis pris de ses vilains lardez.
Pour or ne pour argent ne seré respitez
Que je ne soie tost aux fourches encroez.
(Cuv., Bertran du CuescUn, 3171, Charrière.)
Avant que il feust demain pas.sé je le
feroye si hault encrouer au vent que tous
ses amis en aiiroient honte et vergongne.
{Girart de Rossillon, ms. de Beaune, éd.
L de Montille, p. 270.)
— Attacher, en général :
Desor son elme .1. chapel encroia
D'un capadouce que merveilles ama.
(Mon. Renuart, Richel. 368, f° 240'.)
Si flst sa chapele enmaler
Et dessus son asne encroer.
(Pean Gatineau, Vie de S. Martin, p. 151, Bour-
rasse.)
— Réfl., s'attacher, s'accrocher :
Qant il virent qu'il n'i a pins,
A queilque peines sus montèrent,
Desus dous branches sV/ic/'Ocrt^»/.
(Renart, Martin, I, p. 276.)
Que ta ne seras rien loues
Qui Vestoies haut encroes.
^Ysopet-.^vionn., fab. viii, du P.ion et de la Grue,
Robert.)
— Neutr., dans le même sens :
Parmi branches e parmi reins
Le fist haut cuntremunl voler,
E el furc d'un arbre encroer.
(Rou, S' p., 600, Andresen.)
— Réfl., en parlant d'arbres, s'engager,
s'embarrasser, en tombant dans les bran-
ches d'un autre arbre :
Pource que moult de fois on a veu
qu'aucuns coustumiers ou acheteurs qui
un arbre ou plusieurs avoient a prendre
en nos forests le faisoieut abattre telle-
ment qu'il s'encroiioit sur un autre meil-
leur pour eu.x, et plus dommageable a
nous que le premier et tel qu'iceluy ne
ENC
d23
cheust en eoustume uy en veute ; et puis
par prix avoient celuy en estant, non sans
fraude et grand dommage pour nous, pour
la convoitise des marcliands ou coustu-
miers, ou par la malice des abatteurs, les-
quels selon leur industrie feroient l'arbre
cheoir de quel costé qu'ils voudroient sans
encrouer sur un autre : ordonné est que
cbascun se garde doresnavant d'abattre ou
faire abattre si follement son arbre qu'il
s'eneroue sur un autre a nous appartenant,
tellement qu'il ne puisse estre osté, sans
le nostre abattre ; car, s'il le fait, il perdra
ce sien arbre et sera a nous acquis. {Ord.
de Fr. I" sur la chasse des for., etc., mars
1515.)
— Fig., se coller, rester accroché ;
S'on s'eneroue sur vos mamelettes.
Et qu'on vous chatouille le bas.
N'en sonnez mot, ce sont esbas.
{Farce de Frère Guillebert, Ane. Th. fr., I, 306.)
— Au sens mor., s'attacher à, embras-
ser :
Mes s'il ont en eulz ensreslié.
Orgueil ou quelque mauvestié,
Le grant estât ou il ^'encroenl
Plus tost le monstrenl et descloent.
(Rose. Vat. Chr. 1322. f^ 11*".)
— Encroé, part, passé, accroché :
Vit par defors les lices, sor perces encruees.
Les testes de ses homes, les a les empalées.
(Roum. d'Ati.t., P 35", Miclielant.)
Et fu sus son asoe encroiez
Dom la celle n'ert pas dorée.
(Pea!) Gatineau, Vie de S. Martin, p. 140, Bour-
rasse.)
Li chastiaus fu moult fors, si fu haut cncroc.
Et l'eve d'envirou li cort par le chané.
(Qaat. lits .\ym.. p. 8, Tarbé.)
— Enfoncé profondément :
Si en i ont .v. (saietes) bien encroees.
(Rose, Vat. Chr. 1492, f 14».)
— Arbre encroé, arbre qui, étant tombé
sur un autre, demeure engagé ou embar-
rassé dans ses branches :
Que sûubs umble de caable ne autre-
me"nt, l'on ne face ventes de cbesnes ne
autres arbres en estant, sur lesquels autres
abbatus par caables ou autrement soient
encroez; mais soient ou marchié du caable,
les encroes lessiez et exceptez, se les mar-
cbans ne les peuvent abattre, sans celuy
en estant copper. (1376, Ord., VI, 231.)
... seroient encrouez. (1515, Ord. de
Franc. I" s. la chasse des for.)
Arbre encroué se dit encore en terme
d'eaux et forêts.
— Voûté :
N'ot pas espaoles ancroees,
M'ierent trop corbes ne trop lees.
(Ben., rroic, Ars. 3311, 1° 34''.)
N'ot pas espanles encroees,
M'ereut trop longes ne trop lees.
(Id., tl>. Richel. 375, f° 79\)
Norm., eitcroHfr ; Morvan, eiicroui, ac-
crocher, suspendre.
Cf. Encroser et Encroûter.
ENCROIER, voir ENCROER.
ENCRoiRU, anc, verbe.
— Act., croire :
124
ENC
La dame flsl ancroire et dire por verte, _
Se remanoiz sans oir. ja n'auroit le régné.
(Panse, 231. A. P.)
— Rén., s'encroire d, s'en rapporter à :
Il n'est déduis ne renbians
Fors que d'avoir ciier loians :
Ce dit Colins do Chanpians,
]e m'enrro en li.
(Col. bf. Ch.isp., Bartsch, Rom.el pasl.,l, ■/2,11.)
KNCROis, S. m., endroit où deux che-
mins se croisent, croisière :
Et Ganor s'en lorna, s'entra en .T. encrois
0 Ini de ses barons fplusl de .lx. et trois.
(Aije d'4ny».,2-2'25, A. P.)
ENCROISEMENT, VOir ENXROISSKMENT.
ENCROisiER, yerbe.
— Act., croiser :
Aux unps encroiserent les bras et esta-
clierent. (D'AdtoNj Chron., Ricliel. S083,
f» 41 v°.)
— Réfl., se croiser, prendre la croix :
Enqui après sencroisa li quens Joffrois
del Perche. (Villeh., § 10, Wailly.)
— Neutr., s'entrecroiser :
Mais les dames qui dedans sont
N'est mervelle se paor ont :
Les nues voient eiicruisier.
Les nés lever et abaissier;
De la mer sont espoentees.
(Mhis, Richel. :M'6. P 139'.)
— Encroisic, part, passé, croisé :
Ses mainz encrozees sor son piz. (Chron.
de Tnrpin, Richel. 5714, f» 76S Auracher.)
El baisèrent la terre, les braz emcroisez.
(D'Adton, Chron., Richel. 5083, f 76 v».)
Les bras encroiscz. (In., ib., (<• 100 r«.)
1. ENCROissEMENT, eocroJsemeîiijS. m.,
accroissement, augmentation :
Sire, fait il, or li dones,
Car seur nos faire le deves,
De la part Deu, encroisemeni
De bien et de vie ensement.
(Parlon., lOilS, Crapelet.l
En faveur du devin service, V encroisse-
ment duquel nous desirons tousjours. (1336,
Arch. S 80, pièce 27.)
2. ENCROissEMENT, S. m., grincement :
lUiec sera plor et encroisscment de denz.
(Bible, Maz. 684, f" 232''.)
1. ENCRoissiER, V. n., croître :
Einsin fu celé rose en ce rosier .IX.
jours, et encore crut et encroissa et embeli.
(S. Graal.,ms. Tours 915, f" 121=.)
2. ENCROissiER, voir Engrossier.
ENCROISTRE, VCrbC.
— Neutr., croître, s'accroître, au sens
■mater, et au sens mor. :
Encunlre mei revelernnt li Saisne,
E Hnngre, e Bugre, e tante gent averse...
Puis encrernint mes peines e sufraites.
(Kol. 29-21, Muller.)
Si grant damage nos encreisl
Oae la danesche gent cbaitive
N'a dunt i seit ne de quel vive.
(Bcs., D. de Norm., II, 120, Michel.)
Et li bourdeur sont cncroissanl ,
Les vertus encroissent et vivent.
Et vices vertus devienenl.
(Lfl Prise amoureuse de Joiiesie, tlichel. 24432,
f 338''.)
ENC
Sun los encresl par tut
(ffoni, 402, Micbcl.)
Si la force de ascun flot court a un vei-
siD en partie de sou soil, par quoy le soil
l'auter veisin encresl de aultre part de
l'ewe. (Britt., Trouv., c. 33, Houard.)
De niesme encressenl les seignorages et
les fées des seisniours. (ID., ib., c. 33 ) i
1
— Act., faire croître, augmenter :
U encroistre, amenrir, u changier, u os-
teir, toute u en partie, aucunes coustutnes
u assises. (1265, Etabl. d'une fêle, Tailliar,
p. 266.)
Et encresse votz biens. (Lelt. de }. Tra-
vers d H. le Despencer, 16 oct. 132b, Delpit,
Doc. franc, en Anglet., p. 50.)
Nous le nourrissons (notre sang) et en-
croissons des viandes. (Dn GuEZ, An Inlro-
ductoriefor to lerne to speke french irewly,
à la suite de Palsgrave, p. 1074, Génin.)
— EncreM, part, passé, accru, augmenté:
Dcmostenes avoit la teste bien channe.
Les grenons conlremont et la barbe encreiie.
(Th. of. Kent, Gale dWlis., Richel. 24364,
f» o7 ï».)
Si ot large la crope el le piz anereu.
(J. Bon., Sajr., ixxin, Michel.)
El s'ot large la crape et le pis encreu.
(iD., iS, Ars. 3142, f 240".)
Les amendes qui enclieirout pour les
forfez es arbres pourtauz fruit et en bestes
encreues. (fleg. de la Ch. des Compl. de
Paris, sign. Bel, i" 148 r», ap. Duc.,111, 804.)
ENCROLER, - oulcr, V. a., envaser :
Et sachez quicunque estoit encroulé, il
trouvoit a grand paine qui luy aidast.(JEH.
LE Bel, Chron., I, 52, Polaiu.)
Sachiez que qui feust encroi«Z en ces
crolieres il eust trouvé a mal aise qui lui
aidast. (Froiss., Chron., Richel. 2641,
f 14 T'.)
Qui fust encroles en ces crolieres il trou-
vas! a malaise qui li aidast. (ID., tft., I,
S6, Luce.)
ENXROi.LER, V. S , mettre entrain :
Pomponius escrit que se ge ai cstablé la
besoigne que tu as fête, jaçoit ce que cle
est nullement fête, tu n'es pas tenuz a moi
par action de besoignes fêles. Jles se il est
en dote, savoir mon se ge lai establé, il
covient veoir se l'action de besoignes felcs
est encrollé, quar des que cle estoit corn-
nienciee, cornent sera ele ostee par seule
voleuté? (Digestes de Jiist., Richel. 20118,
f" 44».)
Jugemenz ne puet pas estre encrollé ne
estrefez des choses qui sont a avenir au-
tresi corne plevine puet. (ID., ib., f° 73'*.)
ENCROSER. - ouser, - euser, verbe.
— Réll., s'enfoncer :
Delis de char en cuer s'encrouse,
11 n'en est pas lost descrouses.
De vilain ver est cuers crouses.
Ou teus delis s'est enciouses.
(Reclus de Moliess, iliserere, .\rs. 3142,
f 212'.)
— Act., enfoncer, planter :
Le matelot sur la mer poissonneuse
Conduisant ses vaisseaux.
Pour reposer, l'ancre mordant encreuse
Aa pins profond des eaux.
(P. DE COBKU, (Xuv. poel., p. 36, éd. 1383.)
II encreiisoH soigneux des amandes, des nois.
Des pignets, des marrons recueillis par les bois.
(Du BART.4S, les Arli/lces, p. 273, éd. ICIO.)
ENC
— Encrosé, part, passé, enfoncé :
Mais la saiete est eus remesse
Qui ont esté de nouvel resse;
Si en i ont .v. bien encrosees
Qui ne ponrenl estre oslees.
(Rose, Vat. Chr. 1S58, f° 17''.)
Cf. Ekcroer et Encroûter.
1. ENCROTER, encroiistcr, encrutter,
voir Egroter.
2. ENCROTER, VOif ENCROUTER.
ENCROUE, S. f., écrou, petite fossette
pratiquée d.ins le canon de l'arquebuse :
J'ente le tireplomb dedans Vencroae, adn
De recharger de qnoy tirer au marcassin.
(Gaccb., Plais, des Champs, p. 229. éd. 1601.)
ENCROUER, voir Encroer.
ENCROUPELÉ, adj., qui a une large
croupe :
Mais par especianté je pris
Un très grant destrier pomelé
Large de piz, encronpelc.
(Fauvel, llichel. 146, f° 38'.)
ENCROUSER, voir E.ncroser.
ENCROCSTER, VOir ENCROUTER.
1. ENCROUTER, encrolcr, encrouster,
verbe.
— Act., cacher dans une grotte, dans
une caverne, dans un trou :
Mors, petit ou nient te redoutent
Cil qui l'or et l'arpent encroulcnt.
Dont maint preudons va mendiant.
( Vers de le ilorl, llichel. 373, f 335'.)
Que n'ont il quant l'ame leur part?
.1. seul suaire qui leur part.
Et tant comme il sont looc, de terre.
Ou bien les encrouste et enserre.
(Fabl. d'Oc, Ars. 5069, f^ 67'.)
— Cacher, en général :
De desus les raisins se voûte (le heriçon).
En ses espines les encrote.
Quant chargiez est alot s'enfuit.
(Gerv., Besl., Brit. Mus. add. 28260, f° 94=.)
— Réfl., se cacher dans une grotte, dans
une caverne, dans un trou :
Mors, si te ses entrebouter
Que nus ne se puet encroûter
En liu que reponrcs li vaille.
(l'ers de le Mort. Richel. 373, f" 333».)
Ainsi se vait tout encrolanl
Erasinns uns grauz Dons larges
Qui puis vait et resourt en Arges.
(Fabl. d'Ov.. Ars. 5069, f 223\)
Bien près de Troyanne Emphilé
Ot jadis nne large plaigne
Qui ore est une grant montaigne.
Ce furent vent qui s'encrouterenl
Ans sousterriencs et boutèrent.
Et quant se furent encroulé
Souz les cavernes et bouté.
Issir vondrent, mais il ne porent.
(Ib., f 223"=.)
— Encrotité, part, passé, enfoncé pro-
fondément :
Si en i ont .v. (saletés) bien encrotees.
(Rose, Vat. Cbr. 1522, f» ISi-.)
Morvan, Franche-Comté el Suisse rora.,
encroler, encrotd, etc., enterrer. Bas-"Va-
lais, Vionnaz, ékrola. Dans le Nivernais,
ENG
on dit encrotler un animal mort, pour
signifier riMifouii^ le metlre dans un crot.
Cf. Encrokr et EiN'cnosER.
2. ENCROUTEit, voir EonoTER.
ENCROZEU, voir E.NCROISIER.
ENCRUCHiKii, - guier, voir Encrochier.
ENCRUciER, V. a., lourinentor :
Dorement sercil encrticiez.
(Marie, Lai de! Freisne, 284, Roq.)
ENcïsuDELiR, - elUr, encruellir, verbe.
— Act., rendre cruel, irriter el pousser
à la vengeance :
Le peuple félon a encrudeli ton nom par
leuryniquites. (Psauî. , Richel. 1761, f° 93''.)
Yaus temptereut e encrudellirent le Dieu
haut. ilb.,i° 9a vo.)
... Car In ne prens qn'a gloire
^'encruellir ton cœar en ta victoire.
(P. DE Brach, les Poem.. S° 23 r", éJ. 1576.)
— Réfl., se soulever :
Quant le peuple se encrudelissoit contre
moy. {Psaitt., ELcliel. 1761, 1» 41^)
EiNCRUELER, - eller, verbe.
— Neutr., se montrer cruel :
Si vus voslre estai veillez bien garder,
Ne dfivrez Irop encnieler
Re trop cslre simple vers la gent.
(Le Jonijlcur d'Eltj, Monlaigloa el Raynaud, h'a-
btiaux, II, 2o6.)
— Act., rendre cruel :
Or si la es pour nous, qui seroit cesl haulaia
Qui Toudroil coalre nous encruellcr sa maia i
(Chassig.n., Slcspris de la rie, p. 3'J5, éd. 1594.)
ENCRUELLIR, VOlr En'CRUDELIR.
ENCRUENTÉ, adj., ensanglanté :
Et de cruour
Est Ion jnpel eneruentes.
U'asloralel, ms. Brnî., C 62 y".)
ENCRUER, voir EN'CROER.
ENCRUQuiER, voir Encrochjer.
ENCRUTTERj VOlr EGROTER.
ENCucHiER, encucier, voir Encouchier.
ENCUEiLLiR, eiiceulUr, enquoillir, an-
qillii; V. a., prendre, en général :
Si l'a:j enceullij a lié.
(L'Ysloire du Chevalier au Signe, in fine.;
Errant que li hons eut chou dit, nous
angillimes uo voie. {De Saint Brandainne
le Moine, Jubinal, p. o9.)
Li pucelp oip&rlerde lui et desaproeche,
si VenquoiUi en prant amer. (Sept sag. de
Home, Ars. 3334, f" 47=.)
— Cueillir avant le temps, avant la ma-
turité :
L'homme ou la femme survivant sa par-
tie [leut prendre et lever tous les fruicts et
chastels franchement, dessus les héritages
du deffuut, tant d'anciens que d'acquetz,
dedans les quarante jours après la mort du
deffunt ; pourveu qu'ils soient en bonne
maturité, sans les eticueilUr. (Coût, de l'E-
veche de Metz, Nouv. Cuut. géu., 11 424'' )
ENC
ENCUEUR, encoeur, s. m., charbon ou
anthrax au poitrail des chevaux ou des
bœufs :
Le mal de Vencceur est celuy qui des-
peche et fait tost mourir les chevaux, et
par ainsi fanlt que des aussi tost que la
glande s'enfle en la poitrine on l'arrache
sans rien tarder. (Belle-For., Secr. de l'a-
gric, p. 267, éd. 1571.)
Vencueur du bœuf, autrement appelle
maillet ou marteau, se cognoist quand la
beste est hérissée par tout le corps, moins
gaye que de coustume, ayant les yeux
slupides et hebetez, le col panché , la
bouche saliveuse, le pas paresseux, l'es-
pine et tout le train du dos roide, du tout
desgousté, et ne ruminant gueres. (Lie-
DAULT, Mais, rust., p. 120, éd. 1597.)
Vencueur est un autre mal qui despesche
tost le cheval ; de mesme qu'au précèdent,
convient recourir au mareschal, pour arra-
cher avec ferremens la glande qui s'enfle
eu la poiclrine.(0. de Serres, Th. d'agric.,
viir, 6, éd. 1605.)
Encueur, the scithie, a disease of horses
and cattell. (Cotgr.)
EN'cuGNiER, incugner,\. a., battre, en
parlant de la monnaie :
Slouetam cudere, vel encugnier, facere
seu battre. (1368, Plaid général de Lau-
sanne, Doc. de la Suiss. rom., VII, 375.)
Cudere seu battre et incugner (mone-
lava).(Comment.sur leplaict gener.de Laus.,
ib., 319.)
— Cogner l'un contre l'autre :
lu donl le veist Iressailhir
¥A les oelz ovrir et clugnier
Et les puins easamble encuijnier,
Il desist bieo, selonc mon sens :
Cesle puel bien perdre soq sens.
(G. LE Long, la Veuve, 36, var., Mootaiglon el
Raynaud, fai;.,',Il,Ç339.)
Lorr., encueugnc, se dit de linge sale
qu'on laisse en tas dans le grenier sans
l'étendre et qui peut contracter quelque
altération.
ENCUI, voirEKQUi.
ENcuiDiER, V. a., penser, résondre :
Se vous ce faites qpe je ai encuidié,
A tousjors mais auries m'amislié.
(Auberi, p. 217. Toblcr.)
Sire, dist il, bien avons esploilié,
Moult aurons gent, si com j'ai encuidié.
(Aumont et Agrav., liichel. 2495, f 79 v".)
ENCUIERER, VOir E.NCDIEER.
ENCuiRE, V. a., faire cuire :
Par nuit en a le corps emblé,
Encuit l'en a et balsemé,
A grant honor l'ensevelirent.
(Vies des Saints, Ricliel. 23J12, chiffre LX, col.
— Encuit, part, passé, "et adj., très cuit,
ti'op cuit :
Matière fécale encw'cfe. (Nicot, Tliresor.)
Il est enregistré en ce sens dans plu-
sieurs dictionnaires du commencement et
du milieu du xvii« siècle :
Encuit, adust, trop cuit. Excremens en-
cuits. (MoKET, Parallèle des langues, Rouen
1632.)
ENG
12S
Encuit, consumé de cuire. (Duez Dict
fr.-all -lat., Amsterdam 1664.)
— Mal cuit :
Encnict, raw, undisgested, not yet con-
cocted, no fuliy boyled, not throuiilily ha-
ked, also hardened through heat. (Cotgr.)
ENCUiRiER, -quirer, -quierer,-cuierer,
encoryer, v. a., recouvrir de cuir :
Et dessus cliascun sépulcre a une mai-
son quarree moult bien enquieree dessus.
(Liv. de Marc Pal, xxx, Pauthier.)
Et si ont grandisme quantité d'ydoles,
et si grans que bien sont longues dix pas ;
et telles y a qui sont plus petites ; et
telles y a qui sont de fust ; et telles de
terre, et telles de pierre. Et sont toutes
bien eKgitirees,et puis couvertes d'or, llb
LXI.)
Trois coulombes de fust de pièces moult
bien encuierees de beau cuir de lyon. (Ib.,
xcil.)
Jehan de l'Escluse demande. v. gros pour
chaque pavais qu'il encorye; il eii avait en-
coryet .xx. moyennant c. s. (13S6, Lille,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibî. Amiens.)
ENCUISANÇON, VOir ENCnSAWjON.
ENCuisiNER, V. a., entraîner dans la
cuisine :
Par le nés fa Merlins menés
Au flair de la crasse cuisine.
Moult a de cuers encuisines
Et après soi achemines.
(Reclus de Moliens, Miserere, .\rs. 3.j2",f°127''.)
ENcuissoNos, ancuissunous, adj., qui
soufl're d'un mal cuisant :
Le cors et le ventrail durement freiz aveit
Et do Sun mal de flanc ancuissunous endl.
(Gars., Vie de SI Thom., Richel. 13513, (» 05 v».)
ENCuiTER, voir Enquiter.
ENCuiTEUR, S. m., uiot probablement
altéré, qui, dans l'exemple suivant, semble
signifier sacrificateur :
Par le porte recevant sacreCse eutroient
li encuiteur et cil ki le loi -n-ardoient caut il
avoient fait lor sacrelise au diable, {llist.
de Tournay, Richel. 24430.)
EJicuivitiER, - oier, v. a., vexer :
Ne l'enciiivroierons ne molesterons par
nous ne par autrui. (1259, Cart. S.Medart,
f° 34", Arch. Aisne.)
ENCULER, V. a., placer en arrière :
Et enculer lesdis crestiaux a le montée
desdis avantpis, afin qu'un homme y puist
veir et estre a se deffense. (1416, Béthune,
ap. La Fons, Art. du Nord, p. 148.)
— Mettre au fond :
Aucuns dressent des pépinières des-
dites espèces d'arbres les semans en mars :
ils veulent aussi dire qu'ils viennent de
bouteure fichée dans petits rayons, ou en-
culee dans paniers, et qu'on en greffe et
ente sur tige assez près de la racine,
(Liebault, Maison rustique, m, 26, p. 363,
éd. 1658.)
ENCULPER, voir Encolper.
EXCULTivER, V. a., houoref :
Cet meis li encullivouent païens et onurouenl.
(P. DE TuAUN, Liv. des créai., 341, Wright.)
126
ENC
ExcL'MUENT. iiicumbent. s. m, bénéfi-
cier, prêtre pourvu d'un bénéfice, curé, eu
Angleterre :
En meane le maner en lou un yillein
purchase un advowson d'un Esglise plein
â'un incumbent, le Seinnur del villein poit
veneral dit Esi^lise, et claim ledit advowson,
et pour cel claim l'advowson est en luy :
car s'il doit attendre tanque après le mort
Venciimbenl, et adonq a présent son clercJi
a le dit esfjlise dont eu le meane temps le
villeine poit aliéner l'advowson, et issmt
ouste le Seinuur de son présentement.
(Tenur. de Liltlelon, f» 40, ap. bte-Pal.)
ENCIJMBRE, voir ENCOMBRE.
EXCUMBiiEH, voir Encombrer.
EXCUMBRIER, VOir ENCO.MBRIER.
ENCUMBROS, Voir Enccmbuos.
ENCUJIPAIGNIER, VOir E.NCOMP.\IGNIER.
ENCUXTRE, voir ENCONTRE.
EXCUNTRECUREMEXT, VOir ENCONTRE-
CORBME>"T.
ENGUNTREDIRE, VOlr ENCONTREDIRE.
EXCUXTREDIT, voir Encontredit.
ENCUXTREMENT, VOir ESCONTREMENT.
EXCUXTRER, voir Encontrer.
EXCUXTRESTER, VOir ENCONTRESTER.
EXCUPER, voir Encolper.
ENCUPEUR, voir Encolpeur.
ENCUR.\T, voir Excuré.
EXCUUciER, voir E.ncorcier.
ENCURE, VoirENCORRE.
ENtuRÉ, encurat, s. ni., celui qui est
chargé d'une cure :
Nos avons baillé ces letres selees do seel
de Garner nostre encuré de Germeigné et
Uo seel de Jahan encuré de Mont Flour.
(1263, eu. des compt. de Dole, — , Arch.
Doubs.)
Fer les diz encuraz ou vicayres. (1319,
.Vrch. Fribourg, A/f. eccL, u» 2.)
A la castigacion de mous l'encuraz ou de
son vicayre. (1403, Arch. Fribourg, V Coll.
Ces lois, n» 145, 1° 33 v».)
Bas-Valais, Vionnaz, ékoera, curé.
ENCUREMEXT, VOir EN'COREMENT.
EXCURVER, V. a., courber :
Laz apresterent a mes piez, e encurve-
renl la meie aueme. {Lib- Psalm., Oxf.,
LVI, 8, Michel.)
Encurvé sunt M tertre del mont, des
eires de la parmanableted de lui. (Cant.
ffabac.,10,Lib.Psalm., Oxf.,p.239, Michel.)
Gierres la forsenerie de Deu muntadsur
eals, e si ocist les cr;is d'eals, e les esliz
d'Israël encurvad. {Lie. des Ps., Cambridge,
LXXVII, 31, Michel.)
EXCusAXçox, anc, encuisancon, s. f.,
souci, chagrin :
Quant ge n'i pais trover qn'encuisaiifon
Je le defi.
/Li Coron. Looijs, 1819, ap. JoQckb., Giiill. d Or.)
ENC
Sire, fait il, de la teoçon
N'ai mie grant ancusançon.
(Crest., le Cheealier au lijon, ap. Tarbé, Toum.
de l'Antechr., p. 117.)
Cf. CnSAXÇON.
ENcus.vxçoxxEUx, adj., soucieux :
Je scay certainement que tu n'es point
nuit et jour encusançonneux du gouverne-
ment de la chose 'pubiicque. (Laur. du
Premierfait, Traiclié consolalif de la vieil-
lesse, Richel. i009, f» 87 r».)
ExcusEMEXT, anc, s. ra., accusation,
dénonciation, trahison :
E que mut li aveit pesé
De ceo qu'il ot sun CQDgié :
Par encusement l'aveit fait.
(Marie, Lai du cl>evre/oil, 99, Roq.)
l'n poi TUS esteit ici lesser.
Al le rei île Englelerre repérer
E a sa geat.
Kl a l'apostoille vuot enveier
Ses sages hommes, a sei deliverer
De encaseinent .
(Yie Je S. Thomas, ap. Michel, D.lde'yorm.,
III, 0-20.>
Que l'ung quanqn'il ose penser
Puisse a soa ami recenser
Cam a soi seul seuremeut.
Sans soupeçon i'encusemciil.
iltose, 4713, Méon.)
Enaisemenl e fausclé
Tienent les plaiz de sa cité.
(Dit du Besani, Ricliel. 195-2o, P 111 r°.)
D'ancusement de larron. (Elabl. de S.
Louis, I, XXXVII, p. 53, var., VioUet.)
De cens qui seront ataiuz pour bataille
en la court l'evesque ferons nous joustice
et aurons leur meubles sanz ancusement.
{Coul. de Paris, Richel. 20048, f» 3S^.}
Ge temps durant Coronis s'acointa celee-
meut d'uug aultre amoureux, laquelle
chose Phebus sceut par l'encusemeut d'ung
sien serviteur.fC.MAXsiON,Bi()(ioJ. des Poel.
demetam., f» 17 r-, éd. 1493.)
ENCUSEOR, - eour, - eeur, - eur, - ur,
encuzeour, - sseor, encuiseor, s. m., accu-
sateur, dénonciateur, calomniateur :
Unqnes a son consoil n'emma encusseor.
(Hermax, Bilile, ras. Orléans 374''", 1» 4".)
Or se tairont li vanteor
Et 11 couart encuseour,
(Ben., Troies, Richel. 370,'!° S4=.)
.\. gr.int marlire et a dolor
SuDt issu li encuseor
Du taier defors.
(Tristan, I, 3823, Michel.)
Ke mut fa grant
Li encusiir cum un géant.
(S. Edward le conf., S20, Luard.)
Faus encuserres.
(Reclus de Moliexs, Miserere, Kk. 3460, f° 47'.)
Seront dorénavant plus chier
Encuseor et losengier.
(GoioT. Bille, 186, 'Wolfart.)
Encuseor, mal plaidif et losenger.
(Boni, des Romans, Richel. 25407, f 144 r».)
Se aucuns accuse un autre de murtre
ou de traison, li encusierres doit fere sa
plainte par devant la justice. (Estahliss. de
S. Louis, II, XI, St-.Martin.)
Li encuserres doivent toz jors croistre la
demande. (Ordin.Tancrei, ms. Salis, f" 9=.)
Li encuseors. {Ib.j
ENC
I.i enevseur ki encnsoient.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. 14, Mejer.)
Encuiseors et m.aldisanz. (Ms. Ars. 5201,
p. 168».)
Les encuseor furent ataint de lor fauseté.
(Chron.de Fr., ms. Berne 390, f 24'.)
— Enquêteur, commissaire :
Et pour ce il doit avoir entour luy d'une
gent encuzeours et enquereours, jusques il
li feront assavoir les dessus dites males-
faites. [Ass.deJér., II, 243, Beugnot.)
— Inspecteurs chargés d'examiner le
vin avant qu'il soit mis en vente :
Li crierres est tenuz de requerre sa ta-
verne avant qu'il soit eure de crier, pour ce
que il doit encuser le vin qu'i doit crier
avant qu'il crit ; et se encuseeurs vont, li
tavernier li puêt veer sa taverne, et dire
qu'il n'est mie tens de requerre mestre, car
encuseeur vont. Et li crierres li puet de-
mander sa taverne a l'endemaiu. (Est.
BoiL., Liv. des mest., 1" p., v, 11, Lespi-
nasse et Bonnardot.)
EXCUSER, anc, enk., encusser, v. a.,
blâmer, accuser, et quelquefois trahir :
Qui Venensat ab Chielpering.
(Vie de S. Lèg-, ms. Clerm., st. 13.)
Moull fut de toute part la chative enmssee.
(HERMiN, Bible, ms. Orléans 374"'.)
Idunc qniderent estre lut pris u enliusé.
(Garmer, Vie de S. Tkom., lUchel. 13513,
f» 35 r».)
Que ja par moi n'en seras ensuses.
(llAiMB., Ogier, 8780, Barrois.)
Par grant humilité s'escuse
De ce dont ses pères Vencuse.
(Dolop., 3421. Bibl. elz.)
A l'orgailleus géant \'a encusé.
(.ittleron. 2287, Graf.)
Se ta me tcus plevir ta foi
Que tu ja ne m'encuseras
D'une rien que dire m'orras.
(Des Trois boçus, Montaiglon, Fahl., I, 17.)
U encusa Quinton Ligarion par devant
l'empereeur. (Digestes, ms. Montpellier H
47, f» 4'.)
U encusa ses familiers. (Chron. de S.-
Den., ms. Ste-Gen., l" 51''.)
V ancttsaienl si anemi.
(Pass. D. N., ms. S.-Brieuc, f° 32''.)
Seigneurs, j'ay trop grant marrison
De celle abesse qa'encusee
Wont ces nonnains.
(Miracles de Nostre Dame, I, 2,682, G. Paris.)
Dieu mette en mal an l'orde beste qui
m'a encusé. (Louis XI, Nouv., xxxi, Jacob.)
Estant en la prison il encusa ses. compa-
gnons. (Des Periers, Nouv., lxxxi, La
Monnoye.)
Sans aler encore a son père
Encuser le pauvre garçon.
(J. A. DE Baif, l'Eunuque, V, 7.)
Ils pensoient avoir faict beaucoup pour
luy de tant se hasarder seulement que de
ne Vencuser aux geus de l'empereur ou du
roy Ferdinand son frère, et de luy conseil-
ler qu'il se retirast en diligence sans pas-
ser outre. (GuiLL. du Bellay, Mém., l.'VI,
fo 176 V, éd. 1369.)
— Faire connaître, manifester, révéler,
avouer :
ENG
END
END
127
Tait encusfnt ci lor pensé,
Fors 11 sage bien apensé.
(Rose, 10877, Méon.)
Ce n'est pas sens que jon celer li voel,
K'encor ne die jou m.i aeseslance.
Si m'encusent mi samlilant et mi oel,
(SïMOS d'Altie, ap. Dinaux. Trouv. arli'S.,p. 418.)
Devant ce qu'il dut Irespaser
Vout Dei son trésor nicuser.
{Vie de S. Mexi, 59', Romauia, VIII, p. 177.)
Toutes ces choses cy celle femme eitcîfsa
par force de tourmens. [Anàenn. des Juifs,
Ars. 5083, f° 198'.)
— Réfl., s'accuser, se dénoncer, se trahir:
Proisie sui reine, mais d'une riens ni'encus
une n'a si bêle famé dusc'as bones Artus.
(Roiim. d'AlU.. f° 50'', Michelanl )
Apres Ua my aoust les cerfz musent et
quierent les biclies, et hurlent tellement
les ungs aux autres qu'ilz sont ouys de
bien loing, et par celle cause se encitsent.
{Moins, f" 58 r", Blaze.)
— InQn. pris subst., accusation :
K'issî vus e li a fait del rei esloigner
Par ses granz mençunges e par sun encttser.
(llorn. 3708, Michel.)
— Encuser le vin, le goûter, le dégus-
ter :
Li crierres est tenuz de requerre sa ta-
verne avant qu'il 'soit eure de crier, pour
ce qu'il doit encuser le vin qu'i doit crier,
avant qu'il crit. (E. BoiL., Liv. des mest.,
1" p., V, 11, Lespinasse et Bonuardot.)
Comtois, Montbéliard, ancusai, ancvjai,
accuser. Saintonge, encuser.
ENCUSSEOR, voir EîfCUSEOR.
ENCussER, voir Encuser.
ExcuvABLE, - vavle, adj., convoiteux,
désireux :
Je ne cuiz mies ke tu soies si encuvavles
de glore a avoir ou d'onor que tu ne re-
ceusses bien ceste çrlore d'aucuen altre
homme ki purs hom fust si cum tu, s'il
doneir la poist. (S. Bern., Serm., Ricliel.
24768, f 4i V».)
— Désirable :
Asseiz est et bien puet soffeire ke nos
vitailles soient mainjavles, c'est telles c'uni
en puist maingier, et ne m\es, encuvavles on
deleitavles. (Li Epistle Saint Bernard a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f» 66 r°.)
ENcuvELLER , anc. (s) , s'aïuasser
comme dans une cuve :
Et ton envier a la vaisselle
On l'eaue d'un mois s'ancuvelle.
Et put comme pucianx en rue :
Homme n'est qui pain ne mangue.
Va dormir, si despureras.
(K. Deschasips, Poés., Richel. 8i0, f° 377''.)
Pat. lorr., ankeuvelé, arranger le linge
dans un cuveau pour le lessiver.
ENCUVENANCIER , VOir ENXOKVENAN-
CIEB.
ExcuvER (s'j, v.réfl., s'enfoncer comme
dans une cuve :
Da cnl de robbe, qui leur chiet
Contre val, comme un fonds de cuve.
Bien focrré, ou elle n'enciive.
(E. Desch.imps. Poés., llichcl. 840, f .i'J',^.)
Fr,-Comté, enctaer, faire la lessive.
ENCuvirt, voir EiNxoviu.
ENDA, anda. semble avoir été un subst.
Il s'employait couiine un juron de femme,
en guise d'exclamation affirmative. On
disait, par mon enda, par m'enda :
Par mon enda, je voudrois qu'il fust
desja de retour. (LarIV., les Escol., IV, 3,
Anc. Th. fr.)
Par mon anda, les maistresses de ces
escoUiers ont meilleur temps que les
roynes et grandes princesses. (Id., ib., m,
Oy, par mon enda. (Id., la Vefve, i, 5.)
Par ni'anda I j'en jure la bonne feste de
madame la Saint Jean. (Ber. de Berville,
Moy. de parv., p. 34, Jacob.)
— Par enda, dans le même sens :
Par enda, c'est nostre maistre ;
.le croy qu'il se double du jeu.
(Farce de Frère Guilleiert, Anc. Th. fr., I, 314.)
— En enda, dans le même sens :
Ainsi se tindrent plus d'un grand quart
d'heure, et jusques a ce que Mabile se
souzriant dist a Oriane : lia dame, au
moins avant que mon cousin trespasse,
que nous le voyons, s'il vous plaist. En
enda, respondit Oriane, vous me le laisse
rez, et puis vous l'aurez a vostre aise
(Herbebay, Sec. liv. d'Amad., c. xiv, éd
1555.)
Et quoy ! que veult dire cecy ? Les corn
pères se jouent ils ainsi avec leurs corn
mères? En enda t c'est un trop grand
péché. (Lahiv., Facel. Auicls de Slrap., vi,
i, Bibl. elz.)
Vous estes un beau ^aiidissenr.
An anda je m'y recommande.
(Jacq. Grevin, ta Thresor., III, m, éd. 1561.)
— Enda, dans le même sens :
Anda je ne veux point vous servir de jacqnet.
{R. BELLEAti, (Eiiv. pocl., d'une Dame, t. II,
f» 82 ï", éd, 1578.)
Enda ouy : enda voire Jlonsieur, vous
nous en voulez conter, vous venez de
Blays. (Tahurkau, Prem. dial. du Démo-
critic, p. 59, éd. 1602.)
On lit dans la Liste alphahéiique des
anciens termes de Marot, a la suite de l'éd.
1731 :
Enda, sorte d'exclamation populaire, qui
se dit encore en quelques provinces.
Cf. Manenda.
endable, voir Endeble.
ENDABLETÉ, VOir ENDEBLETÉ.
ENDABTÉ, voir ENDATÉ.
ENDAiGNEMENT, S. Di., indignation :
Damedeus... les gita hors de lor terre en
son ire et en son grant endaignement.
[Bible, Riohel. 899, f° 93''.)
ENDAiGNiER (s'), V. réfl., s'indlguer :
Sire, ne t'endaigne pas, tu sez bien que
cist pneples est enclin a mal. (Bible, Ri-
chel. 899, f« 48«.)
ENDAN, voir ANJ)AIN
ENDANSÉ, - anssé, adj., paré pour la
danse :
Adont fu Bertran chiez un mire portez
Et loi (n snr son chief le noble pris posez;
C'estoit nn beau chappel d'or et d'argent ouvrez,
lié Diex ! ce dit Bertran, pour Dieu de majelez !
Ostez moy ce chappel, point ne suy endanssez.
(Ccv., du Cuesclin , -Rat . des v. 2"Jl-260, Charrière.)
ENDANTER, VOir ENDENTER.
ENDARDiR, V. a., darder :
Si luy sembloil a l'eplise aler.
Ce n'esioit donc que pour déambuler
Et eiidardtr ses yenh pour entretien
Sur tny, voyant ta grâce et ton maintien.
(1525, Epistre du lion frère gui rend les armes
d'amour, Poés. fr. des w' et xvi' s., t. XI.)
ENDARREAiNNEMENT, aud., adv., fina-
lement :
Il est bien voir, et s'el dit on sovent,
Qui traison porquîert et entreprent
On'il est honiz andarreainnement.
(Mon. Renuart, Richel. 368, f 245'.)
ENDART, adv., inutilement :
Leur karongne et leur estandart
I orenl amenée endort.
(MocsK., Citron., 29560, Reiff.)
Un son compaingnon ad occis.
Par mer s'est fuiz del pais.
Mais ne s'en ala pas endort
Ke il en ad trop ben sa part.
(Proitteslaus, Richel. 2169, f 19'.)
Nous avons présenté cetti^ locution,
écrite en deux mots, t. 11, p. 422, à l'ar-
ticle Dar.
ENDATÉ, - abté, part, passé, daté :
Les deux contralz y ciidabtes. (1580,
Compt. de tut., f» 115», Barbier de Lescoet,
Arch. Fiuist.)
ENDEAIN, voir ANDAIN.
ENDEBLE, eudieblc, endeible, endaible,
endoible, endoivle, endable, endevle. and.,
adj., faible, affaibli, infirme, caduc, exposé
à périr :
Jonathas le fiz Saul ont un fiz ki fu en-
dieble des piez (Rois, p. 135, Ler. de Lincy.)
Si est endicble des piedz. (Ib., p. 149.)
Ki feble
Sunt par lur veillesce e endebte.
(Marie, Vurij. de S Patrice. Richel. 25407,
f 105'' : ï. 3'JI, Boq.)
Quant viel et endelle se sent.
(GuiLL., Best, div., 2.^.52, Hippeau.)
Moult est fol cil qui est endeible
S'a pins fort de lui veut initier.
(l'al/l., ms. Chartres 261, C 139 i°.)
Mes tant est li mondes eitdables.
Qu'il ont faites amors vendables.
(Rose, 516.'), Méon ; ms. Corsini, f° 36"^.)
Mes tant est li mondes endebles.
(Ib , Val. Chr. 1522, f 33''.)
.Mais tant est li mondes cndevies
Qu'il ont faites amours vendavles.
(Ib.. Vat. Ott. 1212, f 40».)
La seigneurie (de l'Eglise) est molt endable,
Se cil s'efforcent de la prendre
Cui lu la bailles a delTendre.
(Ib., Bichel. 1573, f° 93''.)
Car no cars par est trop endevle
Et Irop malade et trop fevle.
(De Ste Ysaiel, Richel. 19531, t° 119''.)
Quant la fores amenuise etideble sunt li
os. (Ptaut., Miiz. 2o8, f 37 v».)
128
KND
END
END
As emiers et as endoibles de cors. [In-
trod. d'aslron., Richel. 1333, f» 24».)
Car anchiens estoit et foibics,
Maladieui et moult endaibles.
(Bisl. des Trois Maries. Richel. 12168. p. 152.)
Pois dit que mon fait est enieible.
(J. Lefebvre, Resp. de la mort, Richel. 1191,
r» 4\)
Icellui exposant fist mettre ledit Bodart
en geyue, eu laquelle il qui estoit andaple
de frofs'e maladie, si comme on d:st,
expira. (1376, Arch JJ 109, pièce 145.)
Et horas qui vit en tel raeschief
A par droit dolerous le chief;
Je l'avoic lors si endouie
Et le coer si mat et si foible
Qu'a paines pooie parler.
(Fkoiss.. Poés., Richel. 830, f° 107 r°.) i
Elle disoit que elle n'y (lourroit aler
pour ce que c'estoit moult loing dudit j
palais et qu'elle estoit endable d'une de ses
jambes. (1423, Arch. JJ 173, pièce 303.)
— Avec a et un inûn. :
Moult foible et fort endeble a vaincre les
autres vices. {De vita Christi, Richel. 181,
f° 57».)
ENDEBLKTK, ciidableté, s. f., faiblesse,
infirmité :
L'enfermeté et Vendablelé des genz.
(Régie de S. Ben., ms. Sens, p. Ia5\ ap.
Ste-Pal.)
ENDEBRETER (s'I, V. rt'tl., s'affaïWir :
Mes cuers par mainte fois regrcte
Le grant perle de Damiele
Que receuns par le le?at ;
Crcstientes trop s'eudebrele.
Molt le Irast d'ague siiele
Et navra de cruel baral.
(Cfimpt. de Jérusalem, ms. Berne 113, f^ l'JO''.')
Cf. Endeble.
EXDEBTER, VOir EiNDKTER.
ENUECEVoiu, V. a., tromper:
Il en i ot .in. moult vallans
Ki furent eskievin esliut ;
Or oies corn ont endeeiiit
Le siècle, et si ont femes prises.
(MousK., Chron., 28951. ReilT.)
ENDEDEN.S, - dans, prép., dans, d'ici à :
Endedens trois ans. (12 sept. 1421, Flines,
Arch. Nord, Cod. A, f» 38 v».)
Les ville et cliastoaulx de Montbeliart
estans présentement en nos mains seroient
baillées et délivrées es maius de nostre
très chier et amé cousin, le conte de Saint
Pol endedans la lin de ce présent mois.
(24 juin 1443, Ch. des compt. de Dijon, B
119Ô6, Arch. Côte-d'Or.)
Lorsque tels bourgeois ou manaus sont
prisonniers, leur doibt estre administrée
loy endedens le tiers jour ensuivant ladite
ap'prehention. {Coust. de Sainct Amand
(Flandre), ms. apparten. à M. Baligand,
p. 69.) ■
Endedens l'an dudit coni|iaruit. {CoHSt.
de Morlaigne (Flandre), ib., [i. 113.)
EXDEIBLE, voir ENDEBLE.
ENDELissÉ, part, et adj., qui goûte les
délices, qui est attiré ou retenu par des
délices :
Deliciari, estre endellssi'S. [Gloss. de
Douai, Escallier.)
ENDEMAGE, S. m., dommage, tort : ]
Sachez que Vendeniage de Tabarié est !
miens, et sur moi torne. (Est. de Eracl. '
Emp., XXIII, 33, Hist. des crois.)
ENDE.M.\iN, - mein, and., ond., s. m.,
lendemain :
A Vendemain de feste Saint Denis.
(Gar. le Loh., 2° chans.. xx, p. 287, P. Paris.)
Vondemain lues ke l'aube rrieve.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, f 543 T».)
A recevoir chacun an a tousjourz Vende
mein des octaves de Noël. {Ch. de 1281,
Arch. L 1033.)
Eu Vandemain de l'Assunpcion. (1291,
Cart. de N.-D. de Beaug., Arch. Loiret,
f» 22 V».)
A Vandemein de Noël. (1293, Vente, Arch.
Loiret, Ste-Croix.)
'Vendem{en'\ain do le Division des apos-
tles saint Piere et saint Pol. (!301, Cart.
de l'Abb. de Flines, p. 499, llautcœur.)
Aucuns commencent des Vandemain de
Panthecouste. (J. GoDLAiN, Ration., Ri-
chel. 437, 1» 360 r°.)
De ce que ta pues faire au main
N'attens le soir ne Vendemaui.
{Quatrains morait.1-, 2" sér., xvii, tirés d'no ms.
du xv'' s.)
ENDEM.\NDRES, VOir ENDEME.NTRES.
ENDEMANÉ, VOir E.NDEMENÉ.
ENDEJi.ANiER, adj., expérimenté :
Mais tous li plus eiidentanier
Ne li soreot que consillier.
(MousK., Chron., 21557, Reiff.)
ENDEMISNDRES, VOir ENDEMENTRES.
ENDEMEXÉ, endemaué, andemné, adj.,
qui ne peut pas rester en place, qui bouge
toujours, qui a besoin de se remuer sans
cesse, léger, écervelé :
Voy le gentil esservelé
Comme folle amoar l'appareille.
Portant le bonnet sur roreillc.
Sans r.iison trop endemané.
(Rot Re.né, IWliizé en court, Œav.. t. IV, p. IIU,
Quatrebarbes.)
Je me suis trouvée tant lasse et foible
■ pour la douleur d'espaule qui m'a tenue
par les chemins, que j'ay bon besoing de
repous, ce que je voys prendre hors
d'avecques ma fille, car elle est si ende-
menee, que je ne sauroys repouzer auprès
d'elle. {Lett. de Marg. d'Ang., lett. lxvii, à
M. le Grant-.Maistre, 13^9.)
Lascivus, va, vum, sémillant, saffre, en-
joué, endemené, rageux, qui ne peult
arrester sans lolastrer. (R. Est., Dictiona-
riolum.)
Pois, s'eslançant hors la porte des cieus,
Endemené, frétillant et joyeux
Se rue en l'air.
(RoKSAi-.D, Poés., 111, 111, Blanchemain.)
C'est bien dit, car desja moa ame endemenee
Voile d'y aller jtost.
(Jacq. de la Taille, Alex., 3, éd. 1572.)
Tout le jour mesme il ne pouvoit de-
mourer en un lieu, et les dames le blas-
moient fort d'inconstance et légèreté de
ce qu'il estoit si endemené qu'il ne se fai-
soit que mouver et remuer. (G. Rouchet,
Serees, iv.)
Hé Dieu, que vous estes endemené-
(Tahureau, Prem. dial. du Democrilic,
p. 60, éd. 1602.)
Estant la, je farele aux recoins plus cachez.
Ou le bon Dieu voulut que. pour mes vieux péchez.
Je sceusse le despit dont l'ame est forcenée.
Lorsque, trop curieuse, ou trop endemenee,
Raudant de tous costez. et tournant haut et bas.
Elle noas fait trouver ce qu'on ne cherche pas.
(Recmier, Sal., XI, Lacoar, p. 111.)
— Endemené à, qui s'agite pour :
Cest fleur d'aage est fort chatouilleuse
et endemenee a prendre tous ses plaisirs.
(Amvot, OEuv. mor.. Comment on nourrit
les enfants, éd. 1819.)
Endemené, entémené, se dit encore en
Normandie, parliculièremont dans le dé-
partement de l'Orne. 11 signifie évaporé,
espiègle, turbulent, qui ne tient pas en
place, en parlant d'un enfant : « 11 n'est
pas méchant, mais il est endemené. » Dans
le Haut-Maine, on dit endemené pour agité,
tourmenté, emporté; en Bourg., endemone' ;
dans le Val de Saire (Manche) endemono,
excité, entêté.
ENDEMENGNE, S. m. ?
En teil manière que li endemengnes, du
cours ki vient au moelin desous etdeseure
est li vidanie en demengne. (Cart. de
Picquigmj. Arch. 0 19628, f» 63 r°.)
ENDEMENTiERS, - meulers, - mantiers,
-mentirs, undem., endrementiers, endemes-
liers, adv., pendant ce temps, alors :
Et molt doucement li prièrent
C'un poi de respit lor donast,
Endementiers s'apareillast.
{Floire et Blanclu, 2° vers., 1780, du Méril.)
Mais il avint andemantiers
Que...
(lienarl, Richel. 1G30, f» 128''.)
Or te tai donc endemesliers.
{Rose, Vat. Chr. 1858, f» 49'.)
Mais endementiers Melusine pensoit a
l'estat de ses deux fi'z. (J. d'Arras, Me-
lus., p. 208, Bibl. elz.)
Endementiers voicy (présage merveilleux)
On apperçoit en l'air vingt milans famcilleax.
(Jan de ViTEL, la Prinse du mont S' hlichel, 8.
de Beaurepairc.)
Se mussa endemantiers en une isle. (Le
Baud, Hist. de Bret., ch. xxi, éd. 1638.)
Si Dst ilec demeure Artur dix ans entiers.
Et son armée acrent de gent endementiers.
(In., te Bréviaire des Bretons.)
— Endementiers que, conj., pendant
que :
Endementers qu'il vont dotant
Lequel consel praodront avant.
(Wace, Brut, SU, Ler. de Lincy.)
Endementiers que il aUi parler as contes
et as barons. (Villeh., 81, Wailly.)
Andemantiers he il escoute,
L'aofant vers la riame regarde.
(Dolop., 9930, Bibl. elz.)
Et end\em'\enlirs que il les beneissoit, il
se parti d'eulx. (Guiart, Bible, Luc, ms.
Ste-Gen.) ■
Endementiers que Challes chevauchoit li
vindreat au devant uns oz de Saines.
{Cliron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 11b".)
END
END
END
1-2!)
Endemetiers que nous serons en nos
présentes guerres. (1338, Ord., xil, 45.)
Endremenliers que... {Sr/dran, Ars. 2320.
S XLI.)
Endementiers que il sist la list il faire .i.
fossé tout entor Castel Gaillart. {Hist. des
dues de Norm. et des rois d'Anglet., p. 96,
Michel.)
Ce mot cessa d'être en usage dans la
seconde moitié du xvi° siècle :
On trouve ordinairement endementiers
es rommans. (H. Est., Precell., p. 331,
Feugère.)
Endementiers avoit eu votjue jusques au
temps de Jean le Jlaire de Belges, car il en i
use fort souvent, pour ce que nous disons
par une périphrase, en ce pendant ; io^ch\m
du Bellay dans sa traduction des quart et
sixiesme livres de Virgile le voulut re-
mettre sus, mais il n'y peut jamais parve-
nir. (Pasquier, Rech., viii, 3.)
Les paysans du Haut-Maine disent en-
core endemintiers, ademintier, pour tandis
que, en attendant.
Cf. Menthe et Dementiers.
ENDEMENTiERES, - tires, - trieres, en.
4eman., endemestiere, adv., pendant ce
temps, alors :
Endemenlieres tote voie
Ddmeoez grant feste et grant joie.
(Dolop., 3608, Bibl. elr.)
Nos endemantieres mandâmes... (1230,
Lett. du Cte de Poit. d S. Louis, Arch. J
«90.)
Il at endemestiere prise
Une autre Heiche.
(Rose, Vat. Chr. lSo8. f° i:=.)
Se autre chose endementrieres n'estoit
ordonné. {Traité, 1299, Dupuy ccxiv, 3,
Richel.)
Endemenlieres fut Jhesus introduit en la
mavson de Cavphus. (Pass. de J.-C, Maz.
13l'3, f" 41 r».)"
— Endementieres que, conj., pendant
que :
Endementieres que le comte de Cham-
paingne venait. (JoiNV., S. Louis, xvni,
Wailly.)
Endementieres que il oevre. . (Sijdrac,
Ars. 2320, § XLi.)
Endementires que chil de le cbité de
Rennes se coussilloieot entre yaui.
(Froiss., C/iron., II, 278, Luce, ms. Amiens.)
Si seras pendu endementires qu'il est
grant jour attin que de chascun soyes veu.
{Hist. de Gilion de Trasigmies, p. 186,
Wolf.)
ENDEMENTIRES, VOir ENDEMENTIERES.
ENDEMENTREs, - entrez, - entre, an-
demantres, endemeintres, endomentre, en-
demendres, - andres, adv., cependant, pen-
dant ce temps-là, sur ces entrefaites :
Endementres lu li temps si avant aies
que Noël fu passes. (Villeh., de la Conq.
de Constant., clxviii, P. Paris.)
Endementres grant murmures et grans
souspeçoDs mut contre euls. (G. de N.^ng.,
Vie de S. L., Rec. des Hist., XX, 443.)
Endemeintres il ne furent mie oiseus.
/G. de Tyr. XV, 9, Hist. des crois.)
T. lU,
Endomentre lu première me ri. {Liv. de
jost. et de plet, x, 7, § 2, Rapetti.)
Et Gaufrey et sa genl fmtonfn/r« s'armèrent.
{Gauf-eij. 8148, A. P.)
— Lûcut. conjonct., pendant que, tandis
que :
Endementre ça'ele pensoit
Qae cet salu senafioit.
I W.icE, Conceplion Nostre Dame, p. 3S, Maacel et
Trjbalien.)
Endementres que li empereres Baudoins
estoit vers Saleuique. (Villeh., Conq. de
Constant., cxvili, P. Paris.)
Endementres fc'il entendoieut au furrer.
(Henri de Valenc, de l'Empereur Henri,
518, Wailly.)
Andemantres que... (Maurice, Serm.,
Richel. 21838, f» 94 r°.)
Et andemantres que te.x juridiction est
escrite. {Liv. de jost. et de plet, 11, i, § 4,
Rapetti.)
Endomentres q.u'W est avoez par conchie-
ment. {Ib-, H, IV, § 8.)
Endemendres que... {Vita Patr., ms.
Chartres 371, f 74 rM
Endemandres que l'on flst l'ouvrage de
maçonnerie oudit piler. (1332, Compte de
Ouiarl de Laigny, Arch. KK 3', f" 171 r°.)
En cest temps endementre que Gisolfe
persequtoit cil de Amalfe. (AlMÉ, Yst. de
U Normant, vill, 3.)
Endementre que lo prince Richart estoit
en cest acquester. (76., VI, 9.)
ENDEMENTRIERES, VOir ENDEMEN-
TIERES.
ENDEMENTRUES, - ocs, adv., pendant
ce temps, alors :
Endementrues i eut maint» jouste.
(FROlss.,C/iron., 11, 326,Luce,m3. Amiens.)
Endementroes vint messires Robiers de
Verssi a Paris. (ID., ib., il, 328. Luce, ms.
; Amiens.)
— Endementrues que, pendant que :
Endemenlroes que li roix d'Engleterre
sejouruoita Wesmoustier. (Fhoiss., Chron. ,
I I, .377, Luce, ms. Amiens.)
I Endementrues que cilz rois se traioit par
devers le cité d'Evruich. (lu., ib., H, 124,
Luce.)
ENDEMESTIERE, Vûir ENDEMENTIERES.
ENDEMESTIERS, VOlf ENDEMENTIERS.
ENDE.METIERS, VOlr ENDEMENTIERS.
ENDEN, voir Andain.
ENDENs,jadv., comme adens, suv les
dents, k plat ventre :
Chai endens emmi la pree.
(Perceval, ms. Berne 113, f 90'.)
Or est souvins, or est endens.
(G. DE Camebai, Darlaam, p. 29. Meyer.)
Pais manda .1. fasselon d'ierbe.
Si lia l'enfançon dedens,
Jon ne sai souvin ou endens.
(MocsK., Chron., 145-20, Reiff.)
Si chiet a terre tout endens,
A poi qu'il n'a froé les dens.
(Richars le Hel, mi. Turin, f 129'.)
Et lui desclique un cop entre le col et
les espaules si très durement qu'il le ren-
versa tout endens sur le col de son cheval.
(Faoïss., Chron., Richel. 2641, f 336 r».)
1. ENDENT, adj., authentique :
Sinon que le leus soit fait per fait endent.
(hlTTL., Instit., 58, Houard.)
Cedule endente. {Acte d'Henri V, 1 août
1416.)
Bille endente. (/6.,30 août 1416, coll. Bre-
quigny, XLI, Richel.)
2. ENDENT, voir ANDAIN.
ENDENTEE, S. f., action de tomber :
Lors hauce le baston, tele li a donnée
Que sas l'arçon devant a fait une endenlee.
(lieslor du Paon, ms. Rouen, f 23 r".)
ENDENTELÉ, adj., syu. de endente :
Avecques amples, larges, et horrificques
maschoueres bieu endentelees taot au des-
sus comme au dessoubs. (Rabel., 1. IV,
c. 59, f» 123 V», éd. 1332.)
ENDENTELEURE, S. f., partie dentelée:
Si le cuir de la teste... n'a point ses
hocties et endenteleure a travers de laquelle
s'évaporent les fumées plus subtiles.
(Damp.\iart., Merv. du monde, î' 31 v°, éd.
1383.)
1. ENDENTER, - ouler, verbe.
— Act., accrocher:
Si serré les ont endentees (les nefs)
Sanz ce qu'aucune en fraigne et qnasii)
Qa'eles sont comme en une lasse.
(Guiaut, Roy. lion., Uicbel. u69S. P 311 t\)
— Régler, fixer, déterminer :
Les gens du roy ne voulaus riens des-
mordre de ce qu'ils avoyenl endente, ïeirenl
tant de résistances que, beaucoup d'an-
nées consommées par longueurs de pré-
tendue justice, le rov Charles VllI vmt .i
mourir. (S.-JULIEN, 3Iél. histor., p. 43/,
éd. 1388.)
— Neutr., faire un traité, une conven-
tion :
L'en lui fera prest promptement de la
somme de trois mil livres tournois, afin
d'en faire prest aux capitaines avec les-
quelx il endentera pour le dit fait et siège.
(1427, CUron. du 31ontSt Michel, Pièces di-
verses, 1. 1, p. 23i, A. T.)
A la supplication de les seigneurs et ca-
pitains qui sont eu vie (qui) ount endenics
ovesqzle gracious roy Henry pierauroyqui
ore est en toutes ses guerres, etlesexecu-
tours auxi de ceux qui sont a Dieu com-
mandes quiauOi'eilteHdenfMOvesqzleditroy
le pier. (Stat. de Henri VI, an l, impr. gotb..
Bibl. Louvre.)
_ Endente, part, passé, dentelé :
Et U atours que il vestoit
A une crois d'or endenlee.
(J. Bretex, lourn. de Chamenci, 1738, Dalmotle.)
Ses armes estoient d'argent.
Si ot une fasse endenlee
De geuUes qui fa diaspree.
{Couci, 1601, Crapelet.)
Lour banieres estoient vermeilles et
estoient eniiantosjuesques vers les lances.
(JoiNV., St Louis, S37, "Wailly, éd. 1874.)
Un autre grant drapouer, dont la bor-
deure est cndanfec. (1360, Invent, du duc
d'Anjou, n° 633, Laborde.)
— Acharné, rongeur :
17
130
END
END
END
Tandis, de la Morl eseraplez.
Puissent nos deux noms et ce livre.
Contre les siècles enitrnlez,
Tousjoors d'aape en aage revivre.
(G. Dorant, Od., I, i. éd. 1594.)
Et que je voy de tous costez '
Mes vielz ennerays ciidaiilez I
Se paitre en vain de leur envie.
(MiGKï, GayrI., à D. Durand, td. l.'ioi.)
Arrachant de leurs pensée?.
Offensées,
Les sonciz plus endciilrz.
(Id., ili-, les Marlinales.)
— Authentiqué :
Ount mis lour seaus a ces escriz enden-
tez. (1273, De siihmiss. D. de Tornon, Ry-
mer, II, p. 12, 2= éd.)
— Renversé ;
Lors est a icel mot pasmee
Par desus la table nidfnicf.
[Couci, 8089, Crapelet.)
Bas-Valais, Vionnaz, èdèla, fournir un
râteau de dénis.
ENDENTEURE, -we, S. t, denture, as-
semblage de dents :
Bonche ot de si belle feinre.
Et si très belle endenleiire...
(Mhis, Ars. 331^2, f° e'*.)
Blaoce cndi-nlure, jointe et close.
(A. DE LA Hai.i.f,, Jeu Adan. Vat. Chr. 1490.)
Un grand tliiplienie, dont les hors sont
pointuz, esmaiiliez a doubles esmaux azu-
rez,esquelz esmaux a seipenleles et ciselés
vers et mourez, et dedens sont faiz en ma-
nière de endenteiire. (1360, Jnvent. du D.
d'Avjou, n» C47, Laborde.)
Le Dictionnaire de la langue moderne
a gardé endeiiHire, t. de diplomatie, cliarte
dont la marge détachée de la souche est
dentelée et non coupée en ligne droite.
ENDENTi, adj., authentiqué :
Et les front enbrever et mettre en roule
endentie lui ]ile\uement. {Lib- Cvstvm., I.
194,7 Edw. II, lier. brit. script.)
ENDEHCE, endersse, s. !., dartre lai-
teuse des veaux :
Plusieurs guérissent les enderces dudit
huile (de tartre), parce quil est corrosif.
(Palissv, Recopie, Cap.)
Laquelle (huile) a une vertu entre autres
spécifique qui est de suerir incontinent le
mal des dans en appliquant d'icelle sur la
dent dolente; outre, elle desseiche toutes
sortes à'endersses surfureuse et crouteuse.
(La Turbe des philosophes, ms. Sle-Gen.
EF S, 1» 38 v".)
Il est encore employé dans le centre de
la France sous les formes endarde, en-
darce : « Une endarde vive, avoir des en-
dardes. » (Jaubert.) Et dans la Vendée et
le Poitou (Vienne, Deux-Sèvres) sous les
formes enderce, enderde, endarde.
ENUEREIT, voir ENDROIT 3.
ENDEisENiEU, cndemier (a l'), loc.
adv., à la fin, finalement :
Ainsi s'excusoit Othon, mais a l'endere-
nier le roy luy déclara que tel estoit son
plaisir. (Lie. du Boy Raimhaux, Ars. 31S0,
f 13 V».)
Rien ne me profiteroit de poser un fon-
dement sur l'observation et preuve de
plusieurs (vieillards) qui ont eu des fils a
l'endernier, et que leurs femmes ont tous-
jours vescu en bonne réputation. (JouB.,
Err. pop., Il" p., u, 9, éd. 1587.)
De fuit, on en voit assez qui en jeunesse
et es premiers ans de leur mariage ne fai-
soyent que des filles, et a l'endernier font
des fils. (Id., ib.)
ENDERiER (a l'), loc. adv., en dernier
lieu :
Tesmoing le légat qu'il fit a sa mort a
M. l'admirai d'Anbaut son grant favory, a
Venderier enchargea a son fils de le luy
laisser et donner et entretenir. (Brant.,
Capit. fr.. Franc. I, Bibl. elz.)
ENDERNIER, VOir ENDERENIEB.
ENDERSSE, voir Enderce.
ENDESiRÉ, adj., plein de désir :
Et cbilz esTonge son désir.
Voire ce qu'il a désiré.
Car le désir n'a il osté,
Ains s'en va si endrsires
Qu'a peu n'en est descientes.
(Sones de Nansay, ms. Turin, P 3T.)
ENDESTRÊ, adj., dressé :
Boin cheval endesiré vous donrai et
boines armes. {Vies des saints, ms. Lyon
697, f» 80".)
ENDESTRER, V. a., niarchcr &u côté,
comme adestrer :
.nu. contes Vcndeslrent qui sunt de sa contrée.
(Gui de mm., 761, A. P.)
ENDESTROiER, V. a., être placé à la
droite de :
Et s'en va seir en son siège et les prelaz
V en deslr oient. (Liv. de J. d'Ibelin, c. 7,
var., Beugnol.)
ENDETENiR, ond., V. a., détenir :
Mes se cil qui a la restilulion est dedenz
aage, l'actions, c'est la resons de deman-
der, dois eslre eslablie a Vandetenir. (P.
de Font.,Co71S., XIV, 30, Marnier.)
ENDETEOR, - ceiir, - cur, s. ni., débi-
teur :
Mes se cil qui a la restitution est dedenz
aage, l'actions, c'est la resons de demander,
dois eslre eslablie a Yendeteiur. (P. de
Fo.NT., Cens., XIV, 30, var., Marnier.) Autre
var., restublie a Vendeteiir.
ENDETER, endetter, verbe.
— Act., charger de dettes, engager :
Il doit laissier lesdiles maisons quittez
et lièges de toutes débites, ne ne les puesl
ne pourra par vertu de ces présentes
lettres engajer ne endebler en aucune
manière. (1368, lieg. du Chap. de S.J. de
Jerus., Arch. MM 29, f- 19 r».)
— Fig., exposer au danger, mettre en
péril, comprometlre :
0 ! resgardez a quel escil,
j Dames, cis cbevalier se metent :
Terres et cors pour vos endctent.
Et or sont en péril de mort.
(.1. Bretex, Tourn. de Chauveiici, 9i6, Delmolle.)
i — Réfl., s'exposer au danger :
Cis chiet qui n'est vains ne faiUiz,
Mes toflt est en piez resailtiz.
Pour paour de soi endeter,
Prent environ lui a geter
Roidement. de plaine venue,
A la trenchant espee nue.
(G. GuiART, Roy. lign.. 1. 1, p. 300, Bnchon.)
ENDEVALER, - aller, verbe.
— Act., descendre :
Il endevalleni les roarberios degrez.
(Les Loh., Richel. 191fi0, f» 41».)
— Réfl., descendre :
Si s'endevallet dou solier jus aval et re-
verchiet la neif sus et jus. (Hist. de Joseph,
Richel. 245S, 1» 183 v».)
ENDEVANT, CH devant, adv., auparavant:
Et joirent cescune des parties asses pai-
sieuvlemenl de ce que il lenoit eii devant.
(Froiss., Chron., IV, 38, Luce.)
— Prép., avant, antérieurement à :
Et aussi naturelement donnoit bon con-
sel que onques fait il avoit en devant sa
maladie. (Froiss., Chron., I, 376, Luce,
ms. Rome, f» 38.)
— Mettre d Vendevant, manifester pu-
bliquement :
Tu deusses avoir honte de mettre a l'cn-
devant tes gestes doshonnestes. {Intern,
consol., II, VI, éd. 1498.)
ENDEVENiR, endvenir, v. n., devenir.
Soit endevenu eu grant povrelé. (22 mars
1394, Livre des Bouillons, lxxxiii, p. 263,
Bordeaux 1867.)
Nous sommes preslz d'acomnlir vostre
edict quoy qu'il endviegne. (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux., II, f" 161 v».)
ENDEViN, endcvi, endivi, s. m., devin :
Adonc convient que les parens dou mort
les tegneut en lor maison tant com je vos
ai dit, car il ne firoient james ardoir
jusque a tant que les endevins lor dient
qu'il soit bien ardoir. (Voy. de Marc Pol,
c. Lviil, Roux.)
Cesli cndevi. (Ib.)
Con aslroniqe et con endivis qe sevent
moût de encanlemant. (Ib., CLXXIV.)
ENDEvix.\iLLE, - aile, s. f., divination,
prédiction :
•Jl fait sez endevinaile par arz diabolique.
{Voy. de Marc Pot, c. lviii. Roux.)
ENDEViNER, - oviuer, V. 3., deviuer,
prédire :
Mes le cner me endevinc que bataille e reraour
.\urons boy d'antre part.
(Prise de Pampel., p. 119, MussaOa.)
Qui endovine les aventures des hommes
par sort. (JuN., JVoïnencL, p. 370, éd. 1S77.)
ENDEViNEDR, cndoDînear, s. m., devin:
Metoposcopus. i'n endovineur hors la
face. Ital. Un indovino per la faccia. {No-
mencl. octil, éd. 1619.)
Un chiromancien ou endovinenr hors la
main. {Ib)
ENDEVLE, voir Endeble.
ENDiABLi, endyabli, adj., endiablé :
END
END
E.M)
131
Com cealx qui sont a ce faire eslablys
SoDt si pervers, rorranpus et enâijablis.
(Ms. Genève 179'^", Hitter, /"dm. des xiv» et iv' s.,
p. 35.)
ENDi.VDESMÉ, adj., omé d'un diadème:
Coulpes de jaspe a couronnes d'or en-
■dladesmees de perles et rubits. (Doc. du
temps di Ch. V, cité dans le Dict. gên. de la
cuis, franc., p. 531.)
ENDiciox, s. f., indiction :
En l'an de l'incarnation de nostre sei'
fineur mil .ii. c. XLVii, endicion disnie-
{Rentes de te Prév. de Clerm., Ricliel. 4663,
f» 94 V».)
ENDIEBLE, VOif ENDEBLE.
ENDiRE, endierre, indire, v. a., parler
de :
Ne sai qu'est avenu, ne comment il en va.
Mais onkes tel meskies personne n'endira.
(B. de Sei., iv, 239, Bocca.)
— Imposer, taxer, édicter :
Et de endierre, tauxer et assoir entre
■eulx et sur eulx. {Ch. de 1390, Pr. de l'H.
de Nim., III, 103.)
Il escheera es peines indictes. (Charl.-
QuiNT, Ordonn. de la Chambre du conseil
d'Artois, 31 juin. 1531 dans les Coustumes
générales du comté d'Artois, Arras 1679.)
Lesdits archevesques et evesques procé-
deront soigneusement et sévèrement, sans
dissimulation ne exception de personne,
contre les personnes ecclésiastiques qui
auront commis le crime de simonie, par
les peines indictes et portées par les saincts
décrets et constitutions canoniques. (Or-
donn. de Henry III, Blois, mai 1579, xxi.)
Sur les peines qui avoient esté indieles
et apposées. (Le Baud, Chron. de Vitré,
c. LXXII.)
— Déclarer :
Le dictateur... doffia les Crites et leur
indist guerre. (Prem. vol. des grans décades
de TH. Liv., f» 117^ éd. 1530.)
Le peuple commanda que l'en indist
guerre aux Samuciens. (Ib., f" 139'.)
— Convoquer :
On avait déjà indict l'assemblée de con-
seil pour desliberer des articles et capitu-
lations soubz lesquelles on accorderoit
avecques Nicias. (Amyot, Vies, Nicias.)
Qu'estant le concilie gênerai sur pied, il
voulsist présumer d'en indire nag natio-
nal. {1331, Pap. d'Et. de Granvelle, III,
526, Doc. inéd.)
Lequel (concile) ne peult après qu'il
sera indict estre assemblé en moindre
espace de temps que d'un an ou plus.
(Mart. du Bellay, Mém., 1. IV, f» 106 r»'
éd. 1369.)
Ne pouvant obtenir du primat ecclésias-
tique a qui, en vostre absence appartient
convoquer les estais du pays, de les indire
et_ signifier suivant la coustume. (1573,
Negoc. de la France dans le Lev., t. III,
p. 614, Doc. inéd.)
EXDiRER, V. a., perdre :
Altersi de aver endirez et de altre tro-
Teure. (Lois de GuilL, 7, Cbevallet.)
Cf. Adirer.
EXDisciPLiNEu, V. 3., instruire :
C'est celluy la mesme que Lycurgus a
nourry et endiscipliné. (Selve, Vie d'Alci-
biade, éd. 1547.)
ENDiSELER, - izeUr, - eller, v. a ,
mettre par dizeaux :
Pour sover ung arpent de blé, lier et
endiseler. fl447, Compt. du Temple, Arch.
M.\l 134, f» 190 V».)
Apres que li-sdits ablais sont liez et en-
dizellez. (Coût, de Ponthieti, cv, Nouv.
Coût, gén., I, 94'.)
Endizeler les gerbes. To stonke, or shock
up sheaves of corn ; to set, or niake them
up in (ten sUeaved) balf tbraves. (CoT-
GRAVE.)
Endiseler se dit encore dans la H.-Norm.,
pays de Bray et vallée d'Yères.
ENDiTEMENT, eniictemeut, s. ra., sug-
gestion, instigation :
Ne sai par quel eudilernent
Ne qui les mut preuiiereraent.
(Wace, Rou, lUchel. 373, f" -2-20" ; éd. AaJre-
sen, 3' p., V. 821, var.)
Par l'amonnestement et enditement
Cbarles le conte de Valois. (Grand. Chron.
de France, L'istoire du roy Phelippe-le-Bel,
Lxxiv, P. Paris.)
Par telle manière qu'elle fnst chassée et
envoyée par Vendictement des parens du
roy (Lio. du Clieo. de La Tour, c. lxiii,
Bibl. elz.)
Les gens du duc de Bourgongue alerent
par Vendilement d'aucunes femmes de la
ville au lieu ou estoit enterré le duc Jehan
de Bourgongue. (.Monsthelet, Chron., I,
228, Soc. de l'H. de Fr.)
ENDiTER, - lier, anditer, enditter, v. a.,
indiquer, faire connaître, exposer :
Vint nue voiz qui lor ad enditet :
En la maison Eufemieu quereiz.
(Alexis, st. 63', xi* s., G. Paris.) Ms.. andilet.
La roine a tant demandée
Qu'asses li fit près endilee.
(Wace, Briil, 2i)-23, Lor. de Lincy.)
As guardes ving de la cité.
Cil le m'eurent tost eniité.
(Cant. des Cant.. ms. du Mias 173, f 39 t°.)
Li moines qui dota l'orage
Prist l'esloi ou esloit l'ymage ;
Si la ïoleit delors geler
Quant del ciel li vint endiler
Uns angeles qu'il ne le getast.
{Miraele de Siirdenai, 169, G. Raynaud, Roma-
nia, XI, p. 534.)
11 fu qui bien li endita
Que une de ses glises tenoit
Uns preslres qui se contenoit
Assez desordenement.
(ilir.de S. Eloi, p. 99, Peigné.)
Eiidites li fu uns vassaus
Grans et hardis et fors et bians.
(Eust. le iloine, 3iS, Michel.)
Quaut il les voit, s'est moût espoentes,
Que par pecié ne lor soil endité.
(Alexis, 831, Kichel. 12171.)
Si li fu enditié Estienne Boiliaue, lequel
maintint et garda si la prevoslè, que...
(JoiNV., St Louis, p. 228, Michel.)
Nuls bons plus douce chose ne nous put endtier
Que nous avec les nostresdoiens resusciter.
(J. DE Meuxo, Test., ms. Corsini, f 158".)
Et toute la response li ont bien endité.
(Chron. des ducs de Bourg., 9007, Chron. belg.)
— Dicter, suggérer :
Morice Regan iert celui,
Bûche a bûche parla a lui,
Ki cest jesl endita,
L'estorie de lui me mostra.
(Conq. of Irel., i, Michel.)
Puisse je commencier a dire
Ce que mes cuers m'a endité.
(RuTEB., les Ordres de Paris, I, 138, Jnbinal.)
— Écrire, rédiger :
Tens lettres li devise li rois que il voloit.
Et li clers fu soulius qui mult bien Venditoit.
(Boum. d'Alix., f° 7T, Michelant.)
Tost vus aurai conté
Que il ouÊ en cel brief escril et endité.
(Gafinier, Vie de S. Ttiom., Kichel. 13313,
f» 50 V».)
Noa done al livere k'il endité
La philosophie petite.
(Petite philosophie, ms. Cambridge, S. Jobn's I.
11, f 152».)
— Avec un ré.t;. de pers., informer, ins-
truire, renseigner :
Quant ly roys Orians ot de chou sentement,
La royne enhay adout moult ;,'randement.
Et par ces fais ichy et par l'euorlement
Dont il fu endites tous les jours grandement.
(Ckeo. au cijnne, 1016, UeilT.)
Son baron a moult enditié
Que son hostel ne refust mie
A madame Sainte .Marie.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Soiss., f° 103''.)
Et si fu moult bien endites
Comment il iert dcsiretes.
(MousK., Citron., 20111, Ueifl.)
Cil, si comme on m'a endité,
Garda le port de la cité
Qu'aucun n'i feist traison.
(GoiïRT, Boij.lii/n., 13139, W. et D.)
Il prist un biraut et Veildila et enfourma,
et l'envoia dedens llainbou parler a la
cmtesse de .Moutl'ort. (Kroiss., Citron., Il,
373, Luce, ms. Rome.) Impr., endica.
Et, avoecq les lettres, il emfourmerent
et (;tt(i(((ereiU Camlùs le hiraul d'aucune
cose dont il devoit parler au prinche. (Id.,
ib.. Vil, 358, Luce, ms. Amiens.)
Aimerigot, avant son département, Ven-
ditta trop bien et informa en disant ainsy...
(Id., ib., Richel. 2646, f» 6S\)
Il peut estre enté en soy mesme, ou en
poirier, ou pomiuieij, ou en coingnier et
pour bien estre endité aux bonnes greffes,
il faut 1 adresser a celles qui sont yssans
du milieu du néflier. (Liebaolt, Mais.
rust., p. 457, éd. 1397.)
— Neutr., donner une indication:
Que si loing de gens habitoit
Que nul rien ne li enditoit
De Pasques.
(Dial. de S. Grei/., ms. Evreui, f* 27^.)
— Act., pousser, exciter :
En l'ille de Corcoil, dont on a moult parlé,
La ou Jasoa ala, la u fa endité
Por l'ocoison d'or flu, ce dient U letré.
(l'ieraliras, 2031, A. P.)
Deables templa
Evaiu, le femme AJaiu, et tant li endita
Qu'elle fist avaler le fruit qu'.\dans mengi.
(Bas», de Buillon, 3230, Scheler.)
*32
END
END
END
Si Toeil donler
Et endiller
Mon petit coer si Ires fort,
Par tel effoi t
Que pour raporl
Qu'on Ji raporl
.Ne pnist goûter
Ne savourer,
(Froiss., Poés., II, 2-3,121, Schsler.)
Pour enhorter rt endiller le roy que il
Tolsift prendre la vermeille crois. (Id.,
Chron., VI, 00, I-nce )
ENDiuEE, aclj. t.. qui est toute en Dieu,
qui ne fait pour ainsi dire qu'un avec
Dieu :
Et dist li sapes qu'ele n'avoit mie son
cuer, ains l'avoit Jbesucrif, et qu'ele esloit
si de Diu endiuee qu'ele ne parloit ne
faisoit œvres tors espirilueiis. [La Vie la
Magdelaine, }Viche\. 15212, f» 163 v°.)
ENDIVI, YOir Endevin.
ENDOARER, VOir ENDOUAIRER.
ENDOCTRINEOR, VOir EKnOTRIKEOB.
ENDOCTRINER, VOir ENDOTRINER.
ENDOER, \oir Endover.
ENDOIRLE, voir EKDEBLE.
ENDOIRIER, voir Endouairer.
ENDOITÉ, adj., divisé en doigts :
Il y a une espèce de cygne qui a le pied
droit endoité et façonné en serres ou griffes
d'oiseau de proye. (Liebault, Maison 7~us-
lique, I, 17, p. 78, éd. 1638.)
ENDOivLE, voir Endeble.
ENDOLÉ, adj., affligé:
Tout pour le dame en sont maint endolé.
(Hiwtt de Dard., 100S9, A. P.)
Quant Lenburc oi les moz, mnt fu cndolee.
(Ilorii, 2513, Michel.)
— En parlant de chose, endolori :
Tote la meia ol endoice
Por l'espee qu'il ol portée.
(Floire et Ulanche/hr, 2» vers., 30G';, dn Méril.)
ENDOLoiR, \erbe.
— Neutr., faire mal :
Si grant clarté ist de son vis
Que vr.ii(:ineot leur est avis
Se devant li ne s'enfiiioient
Que tout li oel l'en eitdouroient.
(G. DE CoiNCi, ilir., ms. Soiss., f° 18''.)
— Réfl., s'endolorir:
Celidee de qui les playes envenimées &'es-
toient bouffies et endolues de façon qu'elle
en avoit la fièvre. (D'Urfé, Astrée, 1\, xi.)
— Endolu, part, et adj., endolori :
La ou l'espoir peut seulement lécher
nostre playe, elle n'est aussi test plus en-
dolue. (D'Ûrfe, Aslrée, I, 12.)
ENDOLOSER, V. n., 86 passcr dans la
douleur :
Sans rayson et sans équité
M'a tormenté
Et fait endoloser ma vie.
(Conplainle, ms. Genève 179'''% Ritter, Poés. des
xiV et %\" s., p. 50.)
ENDOMENEURE, S. f ., biens que le prieur
tenait à ses mains, et qui n'étaient pas in-
féodés ou acensés :
Sauves les endomeneures et les fies si
aucuns en tenons. (ii'/O, Ch. de H. de Bourg .,
Arcl). J 247, pièce 37 (29).)
Les endomeneures et les fies. (1286, Ch.
des cowpt. de Dole, —, Arch. Donbs.l
ENDOMENTRE, VOir ENDEMBNTBES.
lîNDOMESCHiER, V. n., s'apprivoisBr, se
plier à l'obéissance:
Par droiture est édifiée la terre, e rois
sunt establiz, et li subjest obeisent e endo-
meschent. (Secr. d'Arislot., liicbcl. 571,
f 137».)
Cf. Adomeschier.
EXDOJiMACEi'x, adj., dommageable, fâ-
cheux :
Ez lieux moins endommageux. {Lell. de
1423, ap. Lob., II, 993.)
ENDOJUiAiGEUR, S. m., celui qui cause
un dommage:
De noz os puisse naislre quelque vengeur
Qui tant leur soit pervers endommaigeur
Qu'iceuh Troyens par feu, par fer efface.
(0. DE S. Gelais, Enéide. Richel. 861, f» 42''.)
ENDORER, endorrer, v. a., dorer :
Les sept pi anettes dont les aucuns anciens
cyidoroyentlcms noms. {Le Blason de toutes
armes elesciitz.)
— Endoré, part, passé et adj., doré :
Trois fois se pasme sor la selle endoree.
(Roncisv., p. 91, BourdiUon.)
Un gran palais qui est tout de cbannes,
mes est endores tout dedens. (Voy. de Marc
Pol, c. Lxxv, Houx.)
Une boiste d'argent endorré pur porter
eynz un anel entour le col de un homme.
(1313, Invenl. de P. Gaveslon, ap. Laborde,
Emaux, p. 168.)
Laton endorres. (1395, De imag. et appar.,
Rym., VII, 796.)
Melall endorrez. {Ib., p. 798.)
Pur ceo que les orpheours d'Engleterre
de lour covyne et ordinance ne voillent
mye vendreles choses de lour mestier en-
dorré sinoun a double pris de le pois d'ar-
gent d'icelle, le quele semble au roy trop
outrageons et trop excessive price..."(SIat.
de Henri V, an li, impr. gotb.,Bibl.Louvre.)
ENDOREUR, S. m., dopeur :
Doradeur, endoreur. 11. indoralore.Esp.,
dorador. (Jl'n., Aomencl., p. 349,éd. 1577.)
E.VDOREURE, - omire, s. f., dorure :
Pur Vendorrure desJitz roes et autres
parcelles, Lin s., iv d. (1428, De strenis,
liber, et expens., Rym., 2« éd., X, 388.)
ENDORM.iBLE, adj., qul peut endormir,
ou être endormi :
Et li serpens d'estran;;e terre
Qui portoit V cndormahlc oublie.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f» 130=.)
Sopibilis, endormables. (Catholicon, Hi-
chel. 1. 17381.)
Sopilus, endormable. {Gloss. lal.-fr., Iti-
chel. 1. 7679, f 247 v.)
Sopibilis, et hoc le, endormable. {Voc.
lal.-fr., 1487.)
1. ENDORMEMENT, S. m., somiiieil, as-
soupissement, torpeur :
Si commença a occuper les membres de
chascun aussi comme une stupeur, .1. en-
dormement non accoustumé. (Bersuire, T.
Liv., ms. Ste-Gen., I» 140=.)
Ainsi comme une vapeur, stupeur ou
endormement non accoustumé. {Prem. vol.
des grans dec.de TU. Liv., f» 139',éd.l530.)
Soy relevant de son CHdo)'?nementvicieux.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg.. II,
41, Buchon.)
Ce mot a été repris par un écrivain du
XIX' siècle :
C'étaient de longs repas où ces bourgeois
riches s'attardaieul avec des lenteurs, des
lassitudes, des endormements de paysans.
(Alph. Daudet, Fromont jeune et liisler
aine, I, 5.)
2. ENDORMEMENT, adv., en dormant :
Soporabiliter, endormement. {Calholicon,
Richel. 1. 17881.)
Soporabiliter, vel sopobiliter, endorme-
ment. {Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7679,
i" 247 V».)
ENnoRMERESSE, S. f., cello qui endort:
0 Vendormeresse des t'ois ! (G. Chastel-
LA1N, Deprecation potir Pierre de Brezé.
VII, 49, Kervyn.)
ENDORMIE, -ye, s. f., engourdissement:
... Et n'attendre pas a ce faire, jusques
a ce que nous sentions des cruditez uy
(les flux de ventre, ny des inflammations,
ou refroidissemens et endormies de mem-
bres. (Amyot, ÛEîiî). mor., t. V, p. 76, éd.
1819.)
Catalepsis, 1' endormie. (JUN., Nomencl.,
p. 297, éd lb77.)
— Potion soporative :
S'ilz ne sont ou bonnes ou belles.
Au fort, mon cueur endurera,
Eq attendant d'avoir de celles
Que Bon Eur lui apportera,
Et de Vendormije beuvra
De nonclialoir.
(€h. d'Orléans, Poés., 1, 122. d'HéricauU.)
Avez vous beu de Yendormye
Qui dormez si grant mâtine; ?
(Acl. desAposL, vol. I, f 39'', éd. 1537-)
— Endormie était le nom d'une sonne-
rie qu'on sonnait k Noyon pendant la
nuit, aux fêtes annuelles :
Les sonneurs, aux grands annuels, doi-
vent commencer rendonn;ye uug quart de-
vant trois heures du matiu. (1572, Noyon,
aj.. Lapons, GlOSS.ms., Bibl. Amiens.)
ENDORMiER, V. a., endormir :
Ouaut il est si asourdis, si n'a garde
cou rendormie. (RiCH. deFournival, Best.
d'amour, li Serpens aspis, llippeau.)
ENDORMISSEMENT, S. m., soiumeil,
assoupissement, torpeur :
Paresse est endormissement de pensée
ncligeute de couuneucer a bien faire. (R.
GoBiN, le Livre des loups ravissans, ch. vu,
éd. 1525.)
Un endormissement letargigue. (Du Vil-
i.ARS, Mém., IX, an 1558, Michaud.)
END
END
END
Dieu ne nous a t il pas assez frappez les
uns et les autres,pour nous l'aire revenir de
uostre endormissement "! (Cayet, Chron.
nov., p. 114, Michaud.)
Torpor, endormissement des membres.
(Jdn., Nomencl., p. 296, éd. 1577.)
Les signes du venin froid sont stupeur
ou endormissement, froidure et iiiflanima-
tion molle a la partie blessée. (Paré,ÛEm«.,
IX, XXIV, Malgaigne.)
L'ont délaissé au lict avec un endormis-
sement qu'ils ont prins pour iudice du re-
tour de sa sauté. {Advert. des cathol. fr.
aux cath. angl., 1586, p. 23.)
Dissoudre cet endormissement. (Damp-
MAitT., Merv. du monde, i" 127 v», éd. 1587.)
De membres et d'esprit un nidormisscment
En délices la tient.
(Vauq., Sat., T, a Berlant.)
Assoupis en un profond endormissement
d'esprit. {Sat. Mén., Har. de d'Aubray.)
Cet endormissement amoureux de vostre
esprit entre les bras du Sauveur. (Fr. de
Sales, CEtiv., ii, 114, Vives.)
Endormissement, torpor. (Nicot.)
ENDORJiissoN, S. m., engourdissement:
Endormisson de membres, numnesse,
unsensiblenesse, benumming, astonisb-
meut or stupidity of the members. (Cotgr.)
Endormisson et estounement de mem-
bres. (NicOT, Thresor.)
ENUoRjiiTiF, adj., qui endort :
Médecines endormiUves. (B. de Gord.,
Praiiq., 1, 17, éd. 1495.)
ENDORMOiRii, adj., qui endort, assou-
pissant :
Le sommeil doux et lent sous sa plame endor-
[moire
Tenoit les bords coasns, paupière sur paupière.
Des beanï yeoï de Cypris.
(H. Belleau, Œuv. poél., L'Onyce.)
ENDORSEIR, VOir ENDOSSER.
ENDORTE, and., S. f., lien de fagot :
Deux cens et demy de endortes pour
faire le forneau , pour faire fondre les
pièces de artillerye. (1562, Dép. de deux
jur., Arch. Gir.) "
Pour aller quérir des andortes au tail-
his du procureur du roy, (Ib.)
ENDOSE, s. t., compensation :
11 y enst en au moins a prendre
Quelque endose pour les dépens.
(Citation de Parfait, Hist. du Tli. fr., t. I, p. iOb.)
ENDOSER, voir ENDOSSER.
ENDOSSE, endoce, andosse, s. f., vête-
ment qu'on met sur le dos :
Il n'a tirandcs ny endoce.
Haubert, temple, ne pain, no pouce.
Le marmonyu est lent a sec.
(Myst. de la Pass., I" 146'', Paris, Alain Lotrain,
s. d.)
Sans chausser ponrpoint ne endosse.
(Les secreli et loix de Mariage, Poés. Ir. des xv"
et xïi' s., t. III.)
Il a eu le sabre sur son andosse. (G. Gou-
CHET, Serees,iu, 130, Roybet.)
ENDOSSER, - oser, endorseir, verbe.
— Act., appuyer :
Le soncretain a endossé
j Tôt en estant a fuis deriere
Et la dame tôt en tremblant
Se fu levée pour prssier,
A Puis Tint droit ou l'avercier
Fn apuiez...
(Dou SoHcrclain, 332, Méon, Jioiw. Rec, I, 328.)
Indorso, endorseir. {Gloss. de Salins.)
— Réfl., se charger le dos :
E tut dis s'encombre e endosse
Tant qu'il vient sor l'or de la fosse.
(Dit du Besant. Richel. 19525, (° 103 r».)
— S'eng.iger:
Gilles s'endosa el faire qu'il tenroit qanke
cil preudonie en diroient. (1246, Exposé
de griefs, Tailliar, p. 137.)
— Neutr., des qu'il endosse, dès le com-
n.encement du dos :
Le col a lonc des qu'il endosse
Tresqu'a la teste qu'il a grose.
(Parlon., 5U39, Crapelel.)
— Endossé, part, passé, h dos :
Quand ils veirent la grande puissance,
ils prinrent place la place la plus avanta-
geuse qu'ils peurent pour eulx, laquelle
estoit de grans buissons et haies, que ils
avoient endosses. (S. Remy, Mem., ch.
CLXXL),
ENDOSSEURE, -oifssetire, s. f., ce qu'on
met sur le dos :
Et vi qu'a cesle resteure
N'aaroie pain n' endosseure.
(KuTEB., Dit d'Ypocriiie, II, 74, Jnbinal.)
— Dos d'un toit, couverture de telle
chose que ce soit :
Le dessus couvert d'ardoize fine, avec
Vendoussetire de plomb a figures de petitz
manequins. (Rab., Gargantua, c. 53,
f° 142 r", éd. 1542.)
ENDOTRiNEOR, endoct., S. m., doc-
teur :
Tait li saint endoctrineor
Soint doctor saint.
(Macé DE LA Cbarité, Bii/e, Iticbel.401,
f»_82\)
— Fém., endotrineresse :
Grèce, qui est endoctrineresse de science.
(J. Goulain, Ration., Kicbel. 437, f° 306 r°.)
ENDOTRiNER, - doclriner, - doutriner,
- douctriner, v. a., instruire, enseigner :
Ses ai norries et bien endouclrinees.
(Auberi. Uichel. 2.i3(i8, f 55''.)
Et ses subjeus endolriner.
(i. DE Joi'RNi, Disme de penil., Brit. Mas. add.
10015, f 73 r».)
Et feirent loix et louables slalulz
Endoclrinans loules sens a verluz,
(J. BOUCHET, Opusc, p.' iG.)
Sainct Paul au rebours endoctrine
I Que qui est frauc s'y doibt tenir,
Sans point vouloir serf devenir.
(Cf.. Mau., Coll. d'Erasme, la vierge mesprisant
maiiage, D III v°.)
— Endotriné, part, passé,
vant :
instruit, sa-
Larges fn et cortois et bien endolrineis.
(Garinde Montjl., Val. Cbr. 151", f" l^)
Li une prisl ses gans et l'autre prist s'espee;
ne ce estoit bien chascune endoulrinee.
(.Ubenj le Bourg., p. 74, Tarbé.)
Quant m'nparlas, lu fesis que senes.
Tu en ouvras ron bien endolrines.
(Huon de Bord., 3o6G, A. P.)
Pour ce qu'on ne croit pas aux hommes
excellens et eiîrfocfrines en médecine, mais
plus tost on croit a ceulx qui en abusr^nt.
(P. Ferget, Mirouer de la vie hum., f» 113
r°, éd. 1482.)
ENDOL'AiRER, endoarer, endoitai/rer, in-
douairer, endoirier, v. a., pourvoir d'un
douaire :
Et ledit Monsieur Ollivicr... a vollii que
ladite Amice soit endoaree en ses terres en
tant comme elle devra estre a la coustume.
(1343, Art. de mar., Morice, Pr. de l'H. de
Bret., I, 1439.)
Ledit Duc de Bretaigne demamle que le
jour des espousaiUcs ladite Marie soit in-
douairee pleinement desdits 2000 marcs de
renie. (1395. AU. ent. les D. de Lanc. el de
Bret., Lobin., II, 793.)
Que je feray ?
Arbitres vous que indouairê
.le soije : pulron des pucelles
J'ay coustame d'estre entre elles
Douaire bien el richement.
(Therence en franc., f 341', Verard.)
Et si telle estoit endouairee et l'en luy
eust baillé terres ou maisons ou boys qui
portent fruictz, estangz, moulins ou aultres
choses, et celle lessast les choses despecer
et deschoir ou aulcunes d'icelles, par quoy
l'eritaige fut mal mis et empiré et moins
vallant, elle debvroit eslre dessaisie et des-
vestue du douaire. (Coût, de Bret., (" Ib v°.)
— Fig., doter :
Eulre les dons, grâces et prérogatives
desquelles le souvrain plasmateur Dieu
tout puissant lia endoiiayré et aorné l'hu-
maine nature a son couimencement, celle
me semble singulière et excellente, par lii-
quelle elle peut en estât mortel acquérir
espèce de immortalité. (Rab., II, 8, f" 30 r»,
éd. 1542.)
— Endouairé, part, passé, doté :
Afin que l'on te vist endouairee de ci?
visage ridé et flestri, ensemble des autres
apennaiges de la vieillesse (Cyre Fou-
cault, Trad. d'Aristenel, p. 73, Liseux.)
— Riche :
Il sont moult plus endoirié et de liant
lingnage. (Lancelot, ms. Fribourg, f» l"".)
ENDOUBLER, V. n., redoubler :
Tant fut joyeuse toute la compagnie,
quant le chevalier fut cougneu estre de si
liaulte venue que la teste endoubla en joye.
(Perceforest, vol. 'V, ch. 42, éd. 152S.)
ENDOticiR, - chir, enducyr, endoukir,
endulcir, verbe.
— Act., adoucir, rendre plus doux, au
sens matériel et au sens moral ;
Ce est la douce parole qui multeplie
amis et endoucil les enemis. (Brun. Lat.,
Très., p. 356, Ghabaille.)
Lors commence auques a entloucir les
cuers des oians. (Id., iô., !>. 501.)
Le quers se délite en oygnemens et de
diverses odours, l'aime est ent/H/c'i par bon
consails d'amis. (Bible, Prov., ch. xxvil,
vers. 9, Uichel. 1.)
Dulcioratus, enUûulcis. {Gloss.de Salins.)
Dulcorutus, eii(/0H/C(. (Voc. lat.-fr. .liST.)
134
END
— Kéfl., s'adoucir, devenir plus doux :
Et quant le inaresclal oy monseignor
Guillaume parler ainxi cortoisement et par
raison, si s'enducyl et enclina que la chose
alast droit et par acort. {Liv. de la Conq.
de la Morée, p. 403, Buchon.)
Si s'endouchisl le marescUal. (76., p. 43S.)
— Neutr., être doux, avoir de la dou-
ceur :
Corne miel endoulcist en toute bouce.
(FossETiER, Chron.Marg., ms. Brux. 10511,
V, VI, 7.)
ENDOUCTRINER, VOir ENDOTRINER.
ENDOUEMENT, endoipiiient, endowement,
s. m., action d'assigner un douaire, de
faire une dotation :
Item ordines est et establis que Testât
de l'appropriacion des esglises et de la en-
doioement des vicaires en icelles fait
l'an XV le roy Richarde second, soit ferme-
ment tenus et gardes et mys en due exe-
cuciou. (Slal. de Henri IV d'Englet., an iv,
impr. goth-, Bibl. Louvre.)
Prouvaut son assent et consent de cel
endotomenl. (Littl., Insiii., 40, Houard.)
ENDOUER, endower, v. a., pourvoir d'un
douaire :
Il endowe la terne de sa entier terre ou
de la moitié, ou d'auter meindre parcel.
(LiTTL., Inslit., 39, Houard.)
— Endouc, part, passé, qui a un douaire,
une dot :
Ceste femme attent a estre haultement
remariée, car elle est richement endouee.
Forshe is rychelyendo-wed.(PALSGRAVE,
Ksclairc, p. 534, Génin.)
— Loti :
ne cestoy cy sais fndauee.
(p. DE Gri.\gore, Allant au Chai, d'amour.)
ENDOULENTi, adj., endolori :
Partie endoulentie. (Joue., Gr. chir.>
p. 100, éd. 1598.)
ENDOUSSEunE, voir Endosseure.
ENDOUTUiXER, voir Endotrinf.b.
ENDOUVER, V. a., garnir de douves :
Endouver .lxiii. toises de fossé contre
l.'B Diurs neufs. (13.")9, Compt. mun. de
Tours, p. 171, Delaville.)
ENDovER. - ocr, V. 3., exprime l'idée
de prendre une femme de force :
La dame .1. jor en riche alor
Tout esbalant vient vers sa tor.
Apres li va li damoisians
Tout sanlelant com nns oisians,
Bien cnide aroir borse trovee,
Krainte la dame et endovee,
Mos s'il savoît bien son corage
Plus la fuiroit que vcnz n'orage.
(G. DF. CoiNCi, de l'Emppr. qui garda sa chasteé,
Richel. 23111, F 257\)
... Endoee.
(ID., a., ms. Brnx., f° llS*.)
Si me consant saint Martinez,
Mainte en ont frainte et endovee
Et s'en ont faite aucune ovee ;
Pipelardiaus et papelardeles
Ont a la fois papelart d'eles.
{[b., ib-, ms. Soiss , f° 20:i'.)
END
ENDOVINER, VOir ESDEVINER.
ENDOVINEUR, VOir ENDEVINELR.
ENDOZ, voir Andeus.
ENDRA.GÉ, adj., excessif:
... L'a engagée.
Et de ses biens du tout gagée.
Est la vonlenté enragée
Qui a dueil et joye endragec.
(Ai,. Chart., Livre des quatre Dames, p. 635, éd.
Ifin.;
Cf. Druge 1, Drugier 2, et Endrugir.
ENDR.\PELER, V. a., couvrif d'uu linge :
Ses piez ert bien endrapelet.
(G. nE CoiNCi, Mir. deN.-D., ms. Soiss., f° 186*,
ms. Brux., f" 180'; et J- Lemarchant, Mir.
de N.-D., ms. Chartres, f° i6''.)
ENDRAPEu, v.a., couvrir d'un drap :
lETT.
Prophétise qai l'a fera.
CAOO.
Devine qui c'est qui t'endrappe.
(Le Yiel Testament, H, p. 377, var., A. T.)
— Endrapé, part, passé, fourni de linge :
Qnant j'issi de l'ostel mon père
Je en issi bien endrapee ;
Je aportai moût boine pliee
Et boin sercot et sonscanie.
(Du Vttllet qui se met d malaise, Monlaiglon et
Raynaud, Fabliaux, II, 169.)
ENDRECEMENT, S. m., drolture :
Endrecemenl de cuer. (J. de Vignay, le
Direct., Brit. Mus. reg. 19, D I, f 165*.)
ENDRECiER, - drescier, - dresser, - dre- I
chier, V. a., mettre dans le droit chemin :
Et endrscera noz piez en voie de pes.
(Cif/(e, Maz. 684, f»2o9''.)
— Envoyer :
Nous avez faict service d'avoir endressê
riiuissier Anlhouio de Bedia pour le re-
couvrement de noz subjectz detenuz es
fialeres de France, et entendons que con-
tiuuez a luy assister jusques a l'entière dé-
livrance et recouvrement de nosdits sub-
ji'clz. (1534, Papiers d'Et. de Granvelle, II,
174, Doc. inéd.)
— Redresser, corriger :
Si aucunes chouses ge ay obmis ou errié
en bailhaut mondit fyé, qu'il me vueilhent
enseigner et endresser. (1337, S. Hil., Ar-
çay, Arch. Vienne.)
— Diriger, conseiller :
De toutes les choses dont vos serez en-
combrez, vos conseilliez a lui et li vous
eiidrecera. (S. Graal, i, 329, Hucher.)
— Relever, redresser :
Li dus le prist, si Vendrecha.
(flou, 3° p., 7601, var., Andresen.)
L'empercres Vendraiche, ou il volsist on non,
Et dist...
(.Chcv. au cygne, 2863, Reill.)
— Présenter :
Mon orisous, dist il, soit davant ti en-
drescieie si cum encens. (S. Bern., Serin.,
Itichel. 24768, f" 84 v».)
.... endresseice. (Id., ib., Richel. nouv.
acq. 342, p. 350.)
EiND
— Fig., préparer, ménager, disposer
former, macjiiner :
Cel home estoit en la place et crioit se-
lonc que le cardinal avoit ordené, et
maintz homes i avoit qui por ce que li
ooient dire endreçoient leur volenté a ser-
vir la volenté Dieu. {Evast. et Blaq., Richel.
24402, f» 71 V».)
Naturel chose est que de tant com
l'umain entendement est mieuz endrecié a
entendre Dieu, de taut est la volenté plus
apareiUiée a amer Dieu. {Ib., (" 72 r'.)
Que pooir, par loue usage, puet endre-
cier et amener a fin ce que l'apostole veust
des hommes de Jorgie. {Ib., i" 73 v».)
Pour promovoir, tenir main et endresser
la graudeur de sesdits eufans en tout ce
que sera convenablement conduysable,
(1534, Papiers d'Et. de Granvelle, II, 137.
Hoc. inéd.)
Pourra t on bien encores encheminer
que ladite royne en aye une particulière
(déclaration), comme chose provenant du
propre mouvement de sa dite majesté; et
en ce je tiendray aussi le soin pour l'en-
dresser, selon que l'on verra le progrès
des affaires principaux. (1544, ib., III, 60.)
Par especial, il s'informera s'il endres-
sera aulcunes praticques en Gènes. (1549,
ib., III, 342.)
ENDREIT, voir ENDROIT.
ENDREMENT, VOir ONDREMENT.
ENDRESs.\.NCE, S. f., actlon de mettre
dans le droit chemin, de diriger :
Directio, endcessance. {Gloss. de Conches.)
EXDROET, voir ENDROIT.
1. ENDROIT, S. m., cause :
Cil, ki ne sot de coi covrir,
Li dist ke, c'elle l'uis ovioit.
Jamais nul jor, por nul endroit.
Ne seroit par lui enfermeie
Ne jai n'aa seroit ancusee.
(Dolop., 1120i, Bibl. eli.)
— Genre, valeur, caractère :
Jamais jor ne melrai ma cure
En fere raison ne mesure
Se n'est por celui qui tôt voit;
Car s'amoars est ferme et seuro.
Sages est qu'en li s'aseare :
Toit li autre sunt d'un endroit.
(RuiEB., la Par. de Ruteb., I, 22, Jub.)
De l'orgoillense daraoisele
Qui estoit de si mal endroit.
(Fabl., ms. Berne 351. T SS*".)
2. ENDROIT, endroict, endroet, androit,
endreit, endereit, undreit, undreyt, adv.,
s'emploie avec ça, la, ci, ici, illuec, pour
mieux préciser le lieu :
Por recorder .i. dit sui ci endroit vennz.
(Dit de Guill. d'Angl., Brit. Mus. addit. 1360G,
f UO".)
Un moult vaillant chevalier de l'ost a
Normans vint illeuc endroit. (Cont. de G.
de Tijr, Florence, Laur. 10, III.)
Mais or nos tairons d'eus ichi endroit, si
vous dirons... (Comfesscde Ponfftieii, Nouv.
I fr. du xill*s., p. 222.)
[ Si ad entendu que le roy Henré est de-
nioraunt a Gloueestre, e s'en va la undreit.
(Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr. du xiv* s.,
p. 47.}
END
END
END
133
Fouke visl une grosse fourche de fer. si
la prent en s.i nipyn, e dresse sa undreyt
e la undreit ces coupons. (Ib., p. 93.)
Il in'eft pris volonté de nieitre iciendroit
aucuns de ses fais esperiluelz. (J. de Vi-
GNAY, Trad. de la Cliron. de Primat, Brit.
Mus. reg. 19, D. 1, f» 224\)
Cy endroit dit le compte que... (Isfoirc
de Troye la grant, ms. Lyon 82.3, f» 142=.)
— Prép., auprès de :
£t tienge od soi bele maisnie
Endroit la sae seinorîe.
(Brut, ms. Munich, 3360, Vollm.)
Li renc clairoient endroit lui.
(Parton., 2201, Crapelel.')
En .1. isie l'empereor,
Ed Sardoigne endroit Loinbardîp.
(/*.. Kichel. UI152, 1° 166=.)
Endroit la ville de Fossez. (1284, Cart
de S. Maur, Arch. LL U4, f 48 r».)
Nous gisiens si a estroit, que un pié
estoient endroit le bon conte Cerron de
Bretainçne, et li sien estoient endroit le
mien visaige. (JoiNViLLE, St Louis, lxx,
Wailly.)
— Au moment de :
Li charrois passe Loire endroit miedi.
{Gar. le Loh., 2° cbans., xxxT, p. 115, P. Paris)
Endroit ore de mienutt.
(Ben., Troie, ms. Naplcs, f° 2=.)
R. i Tint endroit prime sonnant.
(Raoul de Cambrai, RicheL 2493, f 19 r".)
La bataille Tanqirent androit none sonant.
(J. BOD., Sai., cxcv, Michel.)
Endroit prime leva li rois.
(Percerai, ms. Montpellier H 219, i" 60''.)
.luslies endroet lou meis. (1230, Cath. de
Metz, Boucherie, Arch. Mos.)
Des le lundi al main entrosc'al semeJi
Endroit le cok cantaot.
(Li Ver del Juisc, ms. Oif. Canon, mise, 'i,
r> 133 r°.)
Si vos voil dire que vos faciez a savoir
par toute l'ost que nus ne soit desgarniz de
ses armes, aiuz soient tuit monté endroit
le premier somme. (Artur, Richel. 337,
f» 146^)
De la forest issi endroit midi sonnant.
(Doon de Maience, 2649, A. P.)
— En ce qui regnrde, quant à :
Lores li reis endreit sei e li poples firent
granz sacrefises e oblatiuns a noslre Sei-
gnur. (Bois, p. 265, Ler. deLincy.)
En Eaglelere un sul n'aveit
Qui plos donot ne pins feseit
Endereit sei.
(Vie de S. Tliom. de Cant., 187, ap. Michel, D.
de Norm., t. III.)
Missires Johan de RoTrei
Dist : « Sire je di, endreit mei.
Que ce fu treslut li plus sages
Clievalier qui en nos eages
Faist nuques de nului venz. f
(llist. de Gtiill. le Maréchal, 191.^.1, P. Meyer,
Romania, XI, 72.)
Chaseun androit soi. (1312, Arch. JJ 48,
f 33 v:)
Jadis nn asne, nn regnard et un loup
En qnelque lien se trouvèrent un coup
Tous trois ensemble, on promisrent leor foy
L'uD envers l'autre et chacun rndroict soy
C'est a sçavoir de leur accompaigner
Pour les pardons a Homme aller gaigoer.
(GuiLL. Haudent, Fables, II, 9.)
Et se vanteroient et tiendroint fiers,
chaseun endroivX soy, de leur rendre
obéissance. (La Boetie, la Mesnag. de
Xcnophon, Feugère.)
— Endroit de, à l'ëgard de, envers,
quant à :
Ke chescnn bon fust endreit de sei
E endreit f/f^ autres en bone fei...
(Pierre d'Aberkun, Sccré des serrez, Richel.
25407, f°t73''.)
Quatre i-eis sunt ; li prenicr rei
Larges est a snens et a sei,
Li autre est aver endreit li
Et endreit de ces sngez ausi.
(ID., ib., f 17o».)
Cum discorde fust entre... à'androil de
la grange de Viel Moustier (1271, Compro-
mis, Lebeuf, Preuv. de l'Hist. d'Auxerre.)
Mais endroit de moy, ne me souvenoit
ouques de pechié que j'eusse fait. (JoiN-
VILLE, Saint Louis, lxx, Wailly.)
Envoiierent casquns endroit de soi a la
journée euls escuser souffissanment.
(Froiss., Chron., I, 421, Luce, ms. Rome,
{' 43.)
Car endroit de moy je n'ay cure de grant
demeure faire. (L'istoire de Troye la grant,
ms, Lyon 823, f 4'.)
Centre de la France, endret de, à l'égard
de, envers. Morv., endreit In, vers lui, sur
lui. Bresse, St-Julien-sur-Yeyle, à Vendra
de yo, à leur égard. Bombes, Thoissey, à
Vendro de yo.
ENDROITES, adv., à côté, auprès :
.Vins que gaires de jour la endroites apere
S'en départ la roioe, car la lune luist clere.
(Berte, 1072, Scbeler.)
ENDROiTURE, S. /., droite, côté droit :
Une ville qui est en V endroiture d'Acre
qui a a non Cayphas. (Chron. d'Ernovl,
p. 265, Mas-Latrie.)
A Vendroiture de la porte estoit li mo-
numenz. (Confin. de G. de Tyr, ch. iv, var.,
llist. des crois.)
ENDRUGiR (s'), v. réfl., devcnh' fort,
robuste :
Qui s^endiugist trop et engraisse
\ pechié faire trop s'eslaisse.
(G. DE CoïKCi, de l'Emper., ms. Brux., f 133=.)
ENDRUiR, verbe.
— Act., rendre fort, engraisser :
Por ce sa char fet bon lessier
A endruir, a eugressier ;
Par trop forz vins, par trop cras mors
A pechié s'est mains bons amors,
(G. DE Coisci, de l'Emper,, Richel. 23111,
C 278».)
La char covient desendruir
Qui les péchiez veU. ilefuir ;
Qui Vcndriiist trop et encresse,
A pechié fere lost s'eslesse.
(1d., «., 3675, Méon, Nonv. Rec, II, 110.)
— Réfl., s'engraisser :
Qui s'endruist trop et encresse
A pechié fere tost s'eslesse.
(G. DE CoiNci, de l'Emper., Itichel. 23111,
C 278^)
Qui s'rndruit.
(Id., ib., ap. Duc, Druda.)
— Endrui, part, passé et adj., fort :
Qnant il ot bot, as rains cot endruis,
l'rent Branchant, del pallais est partis.
(Auberon, 492, Graf.)
ENDUCYR, voir Ekdoucir.
ENDUELLETÉ, S. f., deuil :
Onques ne senti eofrelé
Seur son cors ne enduelleté.
(GiLE., Lucid., Ricbel. 25427, f" 65 T».)
ENDUIRE, induire, indure, verbe.
— Act., conduire, amener, inciter:
Car je ne sai quel pari aler ;
Ta vertus me soioit enduire.
Or te ïoellent juif destruire.
(I)ou Regret de le crois, Richel. 1553, f° 420 r°.)
Lesdites choses délivrerons de touz em-
pesehemens, et les diz doyen et chapitre,
ou aucun autre en leur nom mettron en
corporelle possession franche et quicte de
toutes les choses dessus dites, ou par autre
les feron mettre et enduire en ycelle. (1337,
Arch. JJ 70, f» 135 r».)
Nous, desirans mettre et amener lesdites
parties par voie de traictié amiable a bon
accort, les enduisismes par toutes les voies
et raisons que nous peusmes afin qu'il se
vousissent accorder. (1346, Arch. JJ 77 f»
10 V».)
Ung ange qui les conduysoit
De par Dieu la lemiiie indmjsoit
Que plus illec ne sejournast.
(J. Le Fevre, Maiheolus, II, v. 1407, Tricotel.)
Nous ne enduirons ou ferons enduire au-
cuns des allies ou subgiez dudit adversaire
a laisser son partie ou son alliance. (1375,
Treug., Rym., 2= éd., VII, 73.)
Pour enduire ses bons stibjets en bien.
(Oresme, Eth., Richel. 204, f" 338'.)
Herode blandissoit et flatoit Aristobolus
le jeuvenceau, et Venduisoit a boire oultra-
geusement. {Ancienn. des Juifs, Ars. 5083,
f» 49\)
Aussy le Pape est Grec de nacion, et doc-
teur excellent en théologie, si devront eslre
les Grecs plus induis dessubz lui et par lui.
(.1. Gerson, Sermon sur le retour des Grecs
d l'unité, Galitzin, p. 45.)
Il parla pluiseurs foiz au duc de Bour-
goingne et l'amonesta et induit bien a certes
qu'il vaulsist aller devers le daulphin. (J.
Le Fevre, Chron., I, 371. Soc. de l'H. de
Fr.)
— Introduire :
Usaiges ou nouvelles costumes indure
contre ceste devant dicte liberté. (Franck.
de Monnet, trad. du xv= s., Ch. des compt.
de Dijon, 122, Arch. Doubs.)
— Réfl., s'introduire :
Li serpent des desers por le paor s'enfuient ,
Es crues et es crevices se mncent cl enduieiil.
(Boum. d'Ali.r.. f» 47'\ Michelant.)
— Act., a\aler, digérer :
Li fu si la langue acropie,
El la gorges si escandee.
Et si mal mise la coree,
K'il ne pot ne racier a'enduire.
(Li Vilains de Farbii, Richel. 2108, f" 45>'.)
Dedalus li dist qu'il meslast poil et pois
ensamble si l'aportast avec lui. et quant il
venroit au mostre se li getast devant, et il
tantost le voudroittot mangier mais ne le
poroit tant maseher qu'il le peust avaler ne
enduire. [Estories Bogier, liichel. 20125,
f» 15S=.)
i:j6
END
END
ENE
— Neut., digérer :
Aiusi font les fauconniers : quand ils ont
repeu leurs oiseaux, ils ne les font voler
sur leurs gorges; ils les laissent enduire
sur la perche. (Kab., III, IS, éd. 1626.)
Enduisoienl comme hommes. (Id., V, 2.)
— Enduit, part, passé, introduit :
Resceu, institut et induct come priour.
(18 acr. 1397, coll. Brequigny, IV, Richel.)
— Appliqué :
L'arroche enduicte avec maulve appaise
toutes inflammations. {Trad. de l'Hyst. des
plant, de L. Fousch, c. xli.)
La racine du dent de chien broyée et en-
duicte referme les playes. {Ib., c. XLVm.)
— Couvert :
A pié comme marcheant pris
.S'en ïODl lout droit a Clavejjris,
-Les chiefs enduis molt simplement
S'en vont tout areement.
(Florimont, Richel. 333. f° 38'.)
EXDi'iSEUR, endouiseur, s. m., celui
qui enduit, badigeonneur :
De Bourjoise, femme Raoul Venduiseur.
(1337, Arch. admin. de Reims, ll, 766, Doc.
inéd.)
A R. Faussart, endouiseur. (1340, ib., ii,
826.) Impr., endoinseur.
Blanchisseurs et enduiseurs de maisons.
(Du PiNET, Pline, xxviil, 17, éd. 1S66.)
Enduiseurs avecques mortier. (L.\ Bon.,
Harmon., p. 67.)
ENuuisox, endiHsson, s. f., action d'en-
duire :
La chaux d'une pierre trouée est meil-
leure aux enduissons et rembouchemens
que celle des pierres blanches. (Du Pinet,
Pline, xxxvi, 23, éd. 1566.)
ENDUisuRE, S. f., badigeonnago :
De inavestié et de corine
Fu celifi maison empalée,
\.'enduis»re fn enselee.
KuTEB , la Voie de Parad., Richel. ir.:U,
r ° 85 r».)
ENDUIT, S. m., appétit :
Jusqu'à midi estes ou lit bouté ;
Lors vous levez, et avez mal eiidiiU.
(EusT. Deschamps, Pocs., II. 133, A. T.)
Kt a cette cause manda incontinent a
celle qui avoit la garde des grillous, qu'elle
ne les repeust pour ce jour, aliu qu'ils
eussent meilleur enduit quand il viendroit
au besoin. (Des Essabs, Amadis, v, 50.)
ExnuiTE, s. f., sorte de pierre pré-
cieuse'?
Que dii-oie plus del mantel %
Moult fu riches et bons et biaus ;
Quatre pieres i ot es tasseaus.
De l'une part andels enduites^
Et de l'autre deui amatistes.
Qui furent asises en or.
(Chrest., Erec et En., Richel. 375. f° 28°)
ENDULcia, voir E.\doucir.
ENDim.vMMENT, adv., patiemment :
N'a il porté sa première perte patiem-
ment et constamment, sa seconde repul-
sion soubmise au divin plaisir, et autrui
force qui prevaloit sur la sienne portée
i>nduramment...f (G. Chastellain, le Temple
de Boccace, vu, 120, Kervyu.)
ENDURANCE, S. f., patience à endurer :
La espérance de Jacob, la endurance de
Moysi. {Secr. d'Arist., Richel. 571, f» 124».)
Vendée, endurance, douleur, souffrance.
ENDURCiER, V. a., endurclr :
DemoUio, desamollir ou endurcier. {Gloss.
de Salins.)
ENDURÉ, and., adj.j endurci aux fa-
tigues, courageux, vaillant :
Fiert ea la presse eom vasalz endurez.
(Les Loh., Richel. 19160. F 58=.)
L'anfes Hervis an coraige andiiré.
(Ib.. P ii^.)
Cil damoîselz est fiers et andureij.
(Gir. de Viane. Uichel. 1418. P 11"".)
ENDUREMENT, anduremaut, s. m., en-
durcissement :
Cist très horribles enduremenz de cuer.
(S. Bern., Serm., Ler. de Lincy, p. 562.)
Ceu nen iert mies humaine temptacions
nen humains péchiez, anz iert enduremenz
de diavle. (ID., ib., Richel. 24768, f° 3 v».)
.Mais a la maie enfarmeteit est sorvenuz
li anduremanz ki peix valt. (ii Epistle
Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
r» 50 V".)
— Action d'endurer, de souffrir, et ce
qu'on endure :
Trop y a dor eudurement.
(G. BE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f" 30*.)
.le l'aime de si bon cuer, tout dur endwfmetU
Por lui a endurer me sont douz durement.
(Vie SU Christ., Richel. 817, f 183 v°.)
Le suppliant moienuant son labour et
travail et le grant endurement et patience
qu'il a eu., (1416, Arch. JJ 169, pièce 131.)
Ses chevalereuses labeurs et enduremens.
(G. Chastellain, l'Entrée du roij Loys en
nouveau règne, vu, 11, Kerv.)
ENDUREOR, - cour, - eur, s. m., celui
qui supporte courageusement .
Endureour d'estour, vassal sans couardie.
(Guï de Cambraï, Veng. d'Alex., Richel. '24366,
p. •2-23'.)
Que voulez % souvent Vendureur,
En souffrant, il est procureur
De son propre grant bien et joye.
(G. Cfiastellais, la Pair de Peronne, vn, i3i,
Kei'ï.)
ENDURER, verbe.
— Act., endurcir, rendre dur, au sens
matériel et au sens moral :
Ne voilliez endurer voz cuers. [Comm.
s. les Ps., Richel. 963, p. 278''.)
— Réfl., s'endurcir :
Li reis vers lor gent s'endura.
{Ilisl. de Cuill. le itarechal. 427, P. Meyer,
Romania, t. XI, p. 52.)
— Enduré, part, passé, endurci :
Mervelle est qne li cu^rs vos est si endureiz
Ke si a escient vos et altrui perdeiz.
(Vie Ste l'hais, 170, Meyer, Rec, p. 329.)
Ostinalion, c'est durté de cuer quant li
lions est si endurez en sa malice que l'en
ne le puet fléchir. (Laurent, Somme, Maz.
809, f 17''.)
Tes cuers est endurez. (Vies des Saints,
ms. Epinal, f" 57'.)
ENDURETÉ, - esté, adj., endurci :
M'a si mauvais vilain
Ne si enduresté.
Se il avoit bianx dras,
Chascuns ne l'apelast
Et diroit : Achetez.
(Des Tisseranz, ras. Berne 354, ap. Jub.)
Et m'a juré sur Dieu qui maint en trioitez
Que il ne scet on monde nul si endurelez
A qui fust mieulx séant l'espee en veritcz
Qu'a Bertran du Guesclm qui de nous est amez.
(Cov. , B. du Guesclin, 17836, Charrière.)
ENDURin, verbe.
— Act., endurcir, durcir :
En ses contes et en ses genoz solunc la
coustume des chamoz fut troveiz li cuirs
enduriz avoir sorcriut. (Dial. de St Greg.,
p. 217, Foerster.)
Endurir devons nos corages et des
blaudissemens des delis soustraire. [Li
Ars d'.lmour, I, 143, Petit.)
— Réfl., devenir dur, durcir :
Et de tant qu'on les cuyt (les champi-
gnons) plus s'endurissent. (Platine de hon-
neste Volupté, f» 91 r», éd. 1328.;
— Neutr., dans le même sens :
Ansi k'il des biens nostre Segnor nen
amandent mies, anz an endurissent. (Li
Epistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f 921 r».)
Ocaleo, endurir. (Gloss. lat.-fr.. Richel.
1. 7679, f° 222 v».)
Aulcunes choses se fondent et amolis-
sent par la chaleur comme la glace et
cire, et aultres choses y endurissent comme
terre et la fange. (J. Gerson, l'Aiguillon
d'amour, [' il r», éd. 1488.)
ENDURissER, V. a., eudurcir :
Mais jeo endurisseroi son quer. (Bible,
Exode, chap. vu, vers. 3, Richel. 1.)
ENDUVERiE, S. f., état de celui qui est
couvert de duvet :
Damoiselle. n'ay pas apris
Veoir d'autres ainsi emplumees
Gomme vous estes et duvees,
II semble que s'aviez désir
Voleriez a voslre plaisir;
Si vous pry par ullection
Que saiche comment avez non :
De quoy sert et que signifie
Icelle grande enduiterie.
(Degliluev., Trois pèlerin., f ■49'', impr. lustit.)
ENDVENiR, voir Endevenir.
EXEGRiR, voir EXAIGRla.
EXEiLLE, voir Anille.
ENEKB, voir Esnesche.
ENEMi, anemi, s. m., ennemi des âmes,
diable :
L'ame emportent H anemi,
(Wace, Brut, 13100, Ler. de Lincy.)
Seint Gire, aiez de nns merci ;
Depreie Deu, tun cher ami,
K'il nus défont de Venemi.
(Vie ûf St Gile, 460, A. T.)
Trestot a sou commandement
Faisoit venir apertement
Les anemis et les diables.
(G. BE Coisci, de Theophil., Richel. 375. V 310°.)
Et croient es sors et es respons dou
mauvais, c'est de Vanemi. (Li Contes dou
roi Constant, Nouv. fr. du xiii° s., p; 4.)
ENE
Car pechié et anemi avoieut les cuers
d'aucuDS si aveugles que tout eussent il
pères et mères et frères en la partie le
roy, il ne laissoient pas pour ce a com-
batre pourpnour de Dieu. (Grand- Chron.
de Fr , Phelippe Dieud.,iii, 10, P. Paris.)
ENEMiABLE, ««»., 0»., adj., ennemi :
Parole feleuesse fera le cuer estre ane-
miable. {Bible, Richel. 901, f» o2^)
Et si recevez de toute vostre pensée ce
qui est contraire au salut du cors et ane-
miable aus joies de ce monde. (Vies et
mart. des beneur.virges, Maz. 568, f" 348''.)
Hosticus, ennemiahlez. (Gloss. de Salins.)
Hosticus, ca, cuni, ennemiable. [Voc.
lat.-fr., liSl )
Inimicabilis ennemiablez- (S- Lagadeuc,
Catholir.on, éd. Auffret de Quoetqueueran,
Bibl. Quimper.)
— En parlant de choses, d'ennemi, hos-
tile, fâcheux, funeste :
Quar cant nos tornons les vitiouses pen-
ses es vertuz, si chaons nos parmi lo sa-
crefice de le enlencion les anemiables
batailhes des temptacions, et si en faisons
alsi com cuers de noz amis. {Job, Ler. de
Lincy, p. 4S5.)
Onqaes de don anemiabîe
Nus a l'amour Dieu ne s'alraist.
(Reclos DE MoLiENs, Miierere, Ars. 3U"2, t° 206°.)
Et c'est bieo cose anemiabîe
De ciaus qui sont si desvoyié.
S'en la fin no sont ravoyié.
(J. DE CoNDÉ, ilagnif., ms. Casan., v. 46-2, Tobler.)
EXEMiABLEMENT, enii., ail., adv., en
ennemi :
Car li aguaitant vlsce prendent la face
•des vertuz, mais anemiablement nos
fièrent. (Job, Ler. de Lincy, p. 453.)
Li Madinians nos sera toz jors anemis,
ferez icels, car ensement il firent contre
nos anemiablement et nos ont deceu par
aguez. (bible, Uichel. 899, f 68''.)
Hostiliter, ennemiablement. (Gloss. de
Salins.)
Inimicabiliter, ennemiablement. (J. Laga-
deuc, Calltolicon, éd. Auffret de Quoet-
queueran, Bibl. Quimper.)
ENEMiABLETÉ, «Jin., an., S. f., ini-
mitié, hostilité :
Entre vous et Salhan anemiabletez
Naislroit.
(ta Bible N.-D. en fr., Ars. 3142, f 298'.)
Qci'entre vons et Sathaa ennemiabletes
Uetroit.
(Ib., Richel. 24432, f 88 r".)
Inimicitié , enemiableliez . (MAimiCE,
Serm., ms. Oxf., BodI. Douce 270, f 11 r°.)
Inimicabilitas,eranemia6/e(e. ( Voc. lat.-fr.,
1487 et J. Lagadeuc, Cntholicon, éd. Auf-
fret de Quoetqueueran, Bibl. Quimper.)
ENEMiciADLE, cnn., adj., hostile :
Hosticus, ennemiciables. (Catliolicon, Ri-
chel. 1. 17881.)
ENEMiciABLEME.VT, emi., adv., 60 en-
nemi :
Hostiliter, eyinemiciablement. (Calbolicon,
Richel. 1. 17881, et Voc. lat.-fr., 1487.)
ENEMIEMENT, ennemtement, ennemye-
ment, anemiement, adv., en ennemi ;
T. in.
ENE
Et conmanderent plus hospitalement que
hostilement, et plus debonnairement que
anemiement. (Bersuihe, T. Liv., ms. Ste-
Gen., f 108".)
Ennemijemenl, hostiliter. (Gloss. gall'
lat.. Richel. 1. 7684.)
Les Ephesiens les envayrent ennemie-
ment. (Fossetier, Cftrore. Marg., ms. Brus.
lOoU, IV, VI, 13.)
Hz leur prioient que a leurs renduz et ha-
bandonnez ilz ne voulsissent pas employer
leurs armes ennemyement. (Prem. vol. des
grans dec. de TU. Liv., f 121^ éd. 1530.)
EMEMiER, enn., v. a., rendre ennemi :
Inimico, ennemier. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
ENESiiEux, enn., adj., ennemi :
De plus fort en mieulx s'essoient les che-
valiers par une manière félonne et enne-
mieuse, tellement que... (Duquesne, //jsf. de
J. d'Acesn., Ars. 5208, f 64 v.)
ENEMisTANCE, an., S. f., inimitié, hos-
tilité, disposition hostile :
Li légat denoncierent que toutes choses
estoient plaines tVanemistance, et que Sa-
gunce estoit destruicte. (Bersuirk, T. Liv.,
ms. Ste-Geu., f 177"=.)
ENEMiTÉ, ennemilê, s. f., inimitié :
Inimicabilitas, ennemilez. {Gloss. de Sa-
lins.)
ENENGiER, V. n., avoif souci :
Ne pnet nus faire sa besoigne
Se il ne le sert de losenge :
Qui sa besoigne a faire enenge
Ait la losonge toute preste,
Ou se ce non point ne conqueste.
(ALiRi, Dis des Sag., Ars. 3142, f" 153'.)
ENENGLER, VOir ENANGLER.
ENENTRER, v. H., entrer :
En .1. désert enenlre o ot mnlt grant arson.
(Roitm. d'.ilij-., fo 4-2», Michelant.)
ENEP, voir Hanap.
ENEQUE, voir ESNESCHE.
ENERBER, VOlP EnHERBER.
ENERMIXER, VOir ENHERMINER,
ENERMiR, voir Enhebmir.
ENERRER, - crer, - esrer, verbe.
, — Neutr., donner des arrhes :
Il met main a bourse pour enerer. (Serm.
lat.-fr., xiv' s., ms. de Salis, f» 157 v°.)
Subarrare, enesrer. {Gloss. de Douai, Es-
callier.)
— Act., avec un rég. de personne, don-
ner des arrhes à :
Et bien ot esté enerrez.
Quant l'arcevesqiie il donerent.
(Pe4N Gatikeau, Vie de S. Martin, p. 168, Bour-
rasse.)
Par mandement du X-Xlli aoust MCCCCXIX
3 certains capitaines qui ont pris retenue
de gens d'armes, pour venir servir le Duc
toutes fois qu'il leur fera assavoir; et fut
ordonné pour chaque homme d'armes, pour
l'enerrer iv liv. (1414, Exlr. du Compte de
J. Mauleon, ap. Lob., Il, 964.)
ENE
137
— Avec un rég. de chose, donner des
arrhes sur :
Hautement m'a assené
Amors la douce plaisant.
Je li ai fait feauté.
Ses bous sui d'un fié tenant ;
De grant dolor m'a fievé
Qai aa cuer me va poignant;
Helas ! je Vai enerrec
Par mes qui porchaçant
Vont ma mort a esciant.
(Poèt. fr. av. 1300, t. I, p. 344, Ars.)
Que cuideroit il fere s'il ne paioit la bee ?
11 la puet bien paier, qu'il l'a ja enerree.
(Gant. d-Aup., p. 18, Michel.)
Nicostrates ala la ou li dui frère estoient
et les deslia, et lor pria que il s'en alessent
luit délivre ; mais cil distrent qu'il ne vo-
loient pas perdre la coroune de paradis que
il avoiont ia. enerree. {Vies des Saints, ms.
Epinal, f» 19'.)
Que doresenavant ils ne voisent ne en-
voyeut en appart ne clandestinement au
devant des denrées et marchandises que
l'eu amènera, et qui seront ordonnées estre
conduites ou envoyées pour vendre en la-
dicte foire du Lendit, pour ycelles bargui-
gner, enerrer ne acbetter, soubz quelque
forme de parole que ce soit. (1399, Ord.,
VIII, 324.)
— Fig., faire. des avances à :
D'on doz regart l'a enerree,
Ele lui d'un autre en riant.
(La Charrelle. Vat. Chr. 1"25, f 21».)
Et cil qui ot sa femme bêle.
Simplete, joene sanz mamele,
Entre ses braz s'ala conchier ;
Si com a li volt atouchier
Et de ses braz Vot enerree,
L'ymage qu'il ot espousee
Par son gieu li fist tel annl
Qu'a tra-vers se coucha sus lui.
(Vie des Pérès, Richel. 23111, f 76'. >
— Avec un rég. de chose, mettre en
train, mettre en mouvement, commencer:
Atant sont toutes enerrees
Les eschielles et assemblées.
(Athis. Ars. 3312, f 125'.)
Qui que m'ai( ce plait enerré,
J'en veul bien tout vostre plaisir.
(Watbiooet, li Mireoirs aus princes, 388, Scheler.)
La se rendent les galans, qui avoient a
l'aventure aucun d'entreulx enerré leur be-
songne a l'autre feste qui fu davant, et
l'attendent a conclure la leurs besougnes.
(Quinze joyes de mariage, ii, Bibl. elz.)
— Réfl., se mettre en train, commencer :
Le remanant de l'ost serré
S'est d'aler après enerré.
(GuiART, Roi/, lign., 9397, W. et D.)
— Enerré, part, passé, pourvu ;
D'armes garniz et enerrez.
(GuiART, Roij. lign.. 3177, W. et D.)
Il vonldroft alors ta richesse
Et que tes corps fust enterrez
Dez qu'il est de femme enerrez.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 840. f 303'".)
— Mis en train :
De bataille tnit enerré.
(GoiART, Roy. lign., Richel. 5698, f° 279 r".)
ENERVATIF, enavi'., adj., qui énerve :
Disans lesdictes ordonnances estre plei-
nement derogans et totalement enarvalives
de leur juridîcion, drois et anciens usaiges.
(1457, Ord., xiv, 430 )
18
138
ENE
ENF
ENF
Et si estoient (ces ordonnances) totale-
ment enervaiivcs de leur loy, estât et juri-
dicion. (76., p. 458.)
Mais tout le jeu lequel est permis prendre
Doit estre brief, hocneste et sans mesprendre,
Tont modéré, donlx et consolalif,
Qae de verluz ne soit enervatif.
(J. BODCHF.T, Ep. fam., \' p., il, éd. loiS.)
ENERVELLET, S. m., les petites ara-
besques qui ornaient la fin des alinéas dans
certains livres de luxe :
Pour .iiii. m. verses et enervellez d'or
moulu au pris de .v. solz le cent, valent
.XI. 1. V. s. {Compte de Verard, BuUet. du
Bibliopb., t. XXU.)
ENESGHiER, V. a., auiorcer :
Ja si bien ne fnst entfichié
Se d'amor ne fut nieschi^,
Alais paramorsama et fist
Ce qne M droiz d'araors reqnist.
(Vie des Pèm. Ars. 3611, C 3'.)
Fi de hantece et d'amor d'omme,
Voslre compaipnie et la pomme,
La pomme qui m'a enesctiiê
De Dieu, qui m'a si atecitié
La bouche, ces deus voit avoir,
(.Du Fitz au lyenescJial, 7*Î3, Méon, Souv. Rec,
II, 3o5.)
ENESGuii.LE, S. f., niortâise :
Enesguillies pour nsseir des verpues.
(Acte de 1456, Bétliunc, ap. La Fous, G/oss.
ms., Bibl. Amiens.)
ENESBEn, voir Enerreh.
ENESSER, voir Enaissier.
ENESSES, voir Enaise.
ENESsiLiER, v. n., s'cxiler, être exilé ;
ExuUare, enessilier. (Gloss. de Douai, Hs-
callier.)
ENESWiLLER (s'), v. réfl., s'enCler
dans les raortaises,en parlant des tenons :
Et sera le pino de deux pièces qui s'en-
esioilleront dedens icelluy esliel et aussi
reneswiller les ]iosliaulx cl coulombes des
foueslres eu celé piiie. (8 aoust 1404, Chi-
rogr., Arcb. muu. Douai.)
ENEUT, voir Anuit.
ENEvois, ennevois, adv., à l'instant:
Baron, or lost as armes, enevois i para
Qui preudom vaura estre : grans mesliers H sera.
(.Aïol, 733i, A. T.)
X toi congié praing, doce dame,
Et le commant mjn cors et m'ame,
Porter m'en feroi ennrvois.
(G. deCoinci, Mir., ms. Brui., f 181''.)
ENEWAUNCE, s. f. î
Auxi que chescuu drap appelle kersev
estre faites ou mises al vende puis le dit
fcste après le pleyu encwaunce pristes al
vende teigne et conteisue en longure xvill
verges et les poucez. [Slal. de Richard III,
an I, impr. golb., Bibl. Louvre.)
ENEWER, v. a. ?
Que uul tondeur n'autre persone quele
que soit... tonde ne cancelle ascuns draps
sinon le drop soit avant pleinement enewé
sur peine de forfait .xi. s. {Stat. de Ri-
chard III, an I, impr. gotb., Bibl. Louvre.)
ENEXESER, voir Ennexer.
ENExsKR, voir Ennexer.
ENEYGUAR, VOir ENAIGUER.
ENEYSE, voir Enaise.
ENFACHiNER, V. a., entourer de
bandes :
Il n'est point envelopé pour estre guery,
ne pour estre lyé de drappeaux, ou enfa-
chiné de linge. (Le Fevre d'Est., Bible,
Ezecb., XXX, éd. l.ïSi.)
ENFAÇONNÉ, adj., qui a de bonnes
façons :
N'ouques Helaiue ne Lavine
Ne furent de color si fine,
Ne de si bêle façon nées.
Tant fussent bien enfaconnees.
(Itose, •ÎIOST, Méon.)
ENFA1LL0LER, V. 3., couvrif de bran-
chages :
Que la charetle soit bien enfaillolee de
branches verdes, affin que les archers s'af-
fustent mieux au couvert de la cbarette.
{Modvs, fS7 r», Blaze.)
ENFAISSELER, v. a., mettre en fais-
ceau :
Adonc fera Dieux congreger
Les pécheurs et eïifahseter.
Par les sains angles glorieus,
Et on dampuable feu getter.
(E. Deschamps, Poés.. Richel. 840, f° 91'' ; II,
296, A. T.)
ENFAissiER, v. a., lier avec des ban-
delettes :
Pont descovri 11 sires le cors sainte Marie,
La çainlnre en a pris et si l'a desloie
Dont li ewangelistcs Jchans Vot evfaissie.
(Herman, mille, Ilicbcl. 1444, f» 70 r°.)
Car choD est la caintnre, bien l'ai apercbeue.
Dont Yenfttissai le cors quant l'ame en fn issue.
(ID., ib., P 70 r°.)
ENFAiT, adj., infecté :
11 envoiat al serf del lot poissant sanior
un pain qui fut enfaiz de venin. (Dial. St
Greg., p. 69, Foerster.) Lat. : Inleclus.
ENFAiTiÉ, adj., habile, inslruil, sage,
prudent :
N'est il envoisies Wcnfoilies
Li sens dcl gentil chevalier.
{Li Lots de t\iml>re, Richel. 1553, f° i'Jl^.)
Cf. Afaitier et Efaitié.
ENFAiTi'REMENT, S. 111., action de
faire revenir à son état naturel une per-
sonne transformée par un charme :
Comment fu la hom devenus
Par dame Brande la roine
Qui en avoit fait la mecine,
Les sors et Veiifailtirement.
(G. de l'alcnne, Ars. 3319, f» 153 T^)
ENFAMÉ, adj., qui a de la réputation :
Par tout le monde fu âmes,
El de boine famé enfantes.
(MousK., Chron., 2680, Reill.)
ENFAMER, V. a., diffamer, déshonorer :
Yostre aime volez cnfamer por lui en
cest siècle eugresser. {Sarmons en prose,
\ Richel. 19325, 1» 168 v.)
1
1 ENFANCE, - anclic, (nif., cnif., s. f., jeu-
! nesse :
Quant les chevaliers et les bourgeois et
tout le peuple virent les œuvres du roy si
merveilleuses, et que il estoit jeune et de
bonne ên/'a)îce,ils rendirent grâces a nostre
Seigneur. {Chron. de S.-I)enys,t. Il, fis r».
Bec. des hist.)
— Actes d'un enfant ou d'un jeune
homme, en particulier exploits d'un jeune
guerrier :
Les vers que vus dirrai si sunt
Des enfances de seint Edmunt.
{Vie de S. Edmond, Michel, Rapport au minisire.)
Les enfances de Jhesn Crist
Leur aconta toute? et dist.
{Si Graal, p. 55, Michel.)
Ci vous lairons des enfances Ogier.
{Enf. Ogier, 8215, Scheler.)
Or poez oir des bêles emfances vostre
fill. (Maie marastre, ms. Berue 41, f» 1'.)
Sire, che dist Ganfer, car façons bone enfanche.
(B. de Seb., XX, 656, Bocca.)
Un certain nombre de poèmes du moyen
âge, racontant les exploits de jeunes guer-
riers, portent le nom d'Enfances : les En-
fances Charlemagne, les Enfances Ogier, les
Enfances Vivien.
— Parole d'enfant:
Trop set bêles enfances dire.
{Ilisl. de Cuill. le ilaréchal. SGO, P. Meyer,
Ilomania, XI, 54.)
Quant li reis oi ceste enfance,
Por ttestot l'or qui est en France
Nel laissa[s]t il pendre cel jor.
(7*., 531.)
— Légèreté digne d'un enfant, folie :
E hnni seint ki par enfance
Nus vcelent mettre en autre créance.
(CuAiiDRï, Sel dormons, 1595, Koch.)
Mes cum pins entrai en âge
Tant tnrnai plus a grant folage
Mes enfances e m'cnveisure.
(Id., l'eut Plel, 125, Koch.)
Bone famé, tu dis enfance.
Fait li rois.
(.Dolopathos, 77i;i;, Bibl. elz.)
Mais grans follie est et anfance
De dire lot en audiance
Et a gent ki raison n'antandent.
(Ib., 11577.)
Biaus amis, folie et enfance
T'ont mis en poiuc et en esmai.
(Rose, 3010, Méon.)
ENFANCE.\u, enff., S. m., petit enfant :
11 vit amener en prison un enffanceau
qui avoit emblé une escuelle d'estain.
(1399, Enq., la Coulure, Arch. Sarthe.)
Si que Dieu pour flambeau
Voiant Phoebusja vieil clouclié comme bicle
De .Salnrne et Juppin an dessus l'cpicicle
A mis et arrangé ce petit cnfanceau.
(G. BouKi.N, Salijre eu roy, F 27 r», éd. 1580.)
ENFANCEGNON, S. m.,tout petit eufant,
petit enfançon :
Lai otrovcrcnt un enfancegnon envolepeit
eu povrcs dras. (S. Bern., Servi., Ler. de
l.incy, p. 550.)
ENFANCiABLEMEKT, enfcn., adv., en
enfant :
Les premières paroUes que elle Uiy ap-
jirist fu son Ave .Maria, et par elle fu si
duit que c'estoil doulcette chose luy oyr
dire enfenciaUemenl a genoulz, ses petites
ENF
ENF
ENF
139
mains joinctes devant l'image Nostre-
Dame. (Crist. De. Pizax, Charles V, T p.,
ch. 16, Michaud.)
ENFANCiAL, enffencial, adj., d'enfant,
enfantin :
Et faisoyps les sisnes enffenciaulx les-
quelz soufoieiit faire les petis enffans pour
monstrer l'amour qu'ilz ont a leur mères.
(L'Orloge de sapience, Maz. 1134, 1. I, ch.
16.)
ENFANCiBLE, elfanchiblc, adj., de l'en-
fance, d'enfant, puéril :
Et se tenist louz jours peisible
Sans giea legier ne f/fanchièle.
(Dial. de S. Grer/., ms. Evreui, f 105''.)
Ce me samble une grant folie et ung dit
très enfancible. (Orïssme, Eth,., 1. X, ch. ii,
éd. 1488.)
Nous raportons le nom de desaltrem-
pance aus peehies enfancibles. (ID-, ib.,
Richel. 204, f- 410'=.)
Deffaultes enfancibles. (Id., ib)
L'Escripture dit de Thobie qu'il estoit
bien jeune mais il ne tist nulle euvre en-
fancible. (iD., Politiq., f 111% éd. 1489.)
En brief temps il aprisl toute la science
de la loy et des propbetez, et doubtoit joli-
veté, et vainquait par bonnes meurs les
ans enfancibles. (Légende dorée, Maz. 1333,
t'IZ''.}
— Et qu'est ce ? — Ce n'est que chose
enfancible. — Quelle chose est ce î — Ce
n'est rien. (Therence en franc., i° 29 r°,
Verard.)
ENF.\NciBLEMENT, iuf., adv., 8n en-
fant :
Non infanciblcmenl.
(Vie S. Uagloire, Ars. 5122, f 3-i v».)
ENFANCiBLETÉ, S. f., action d'enfant :
Attens la joie greigneur quant tu auras
osté l'ouvrage enfancible et tu te seras
transporté es hommes de sagesse, et
adoncques enfance ne demeura pas, raaiz
enfanciblete qui est plus griefve. (Miroir
historial, Maz. So7, f 190 r'.)
Quant celle piicelle nourrie en délices
royaux renoncoit a toutes enfancibletez et
se mettoit du tout ou service de Dieu.
(Légende dorée, Hlaz. 1333, f" 291'.)
EXFANçoN, - son, - sson, - chon, anf.,
^nfenson, enfeçon, enfezon, enfechon, s. m.,
petit enfant :
De bêles dames i oissies le criz,
Et de puceles et à'enfansons petis.
(Les Loh., ms. .Montp., f° 113'.)
Uns noirs enfezons lo traoit fors par la
fringe de son vestiment. (Dial. St Greg.,
p. 63, Foerster.)
Aotemble lui Rolandin Vaiifatiçon.
(De Charlem.eldes Pairs, Vat. Chr. 1360, P 9 r°.)
Or entandez, fait il, franc chevalier baron.
Qui estes home lige l'empereor Karloa,
Et plus aves de sens que a'ont cil enfançon.
Por ce vos di a tous que me dites raison.
(Gai de Bourg., 2918, A. P.)
Car je ai l'autre del tout mis en oubli.
Les rnistes painnes et les autres periz
Que me feistez en la charlre soaffrir
Moi et ma (arae por l'aiifanson petit.
(Jotird. de Blaivies, 780, Hoffmann.)
Il manjae tons nos enfanssons.
(Vsopet, I, fab. lxii, Robert.)
Qaant ot ce dit Venfanchon embracha.
(Auberon, 1412, Graf.)
Ses enfançfinnes.
(Thib. IV, Chatis..
■p. 120, Tarbé.)
I Et pnis fors del bos s'apara
Tant qu'uns enfeçons l'a ven.
(Mou<K., Chron.. 21603, Reiff.)
Loes Dien. signonrs enfamons.
(Lib. Psalm., au, p. 338, Michel.)
Et li enfechons 11 rescrie.
(De S. Jehan Paulit, Richel. 1553, P 431 r'>.)
Uns enfcchons de vm ans. (Vie de S.
1 Franc. d'Ass., .Maz. 1331, f« 73''.)
■ Mon père, le boen quens, qu'en apeloit Guion,
A Maience la grant, en son mestre donjon,
T'a nourri si souef des petit enjauchon.
(Doon de Maience, 406, .i. P.)
Vesla Vcnfenson baptisa.
(G. Mach., Poês., Richel. 9221, f» 213».)
Deux petits enfancons estans de la ville
I de Courcelles. (1389, Arch.JJ 138, pièce 23.)
Et n'a qn'un po que Venfen(on
Senti mouvoir.
(Miracles de Notre Dame, \, 2, 440, G. Paris.)
Hé! c'est parole i' enfançon.
Ui.. I. 5, 721.)
Crois, 0 royal enfançon.
Pour escouter la ch:inson
De l'humble Lyre Angevine.
(JOACH. DU Bellay, Od. s. la naiss. du D. de
Beaum.)
D'oa viens la, mauvais frarcoo.
Qui devroies eslre mes joies?
Mais, faux petit enfançon.
Tout le rebours tu m'envoyes.
(Baif, Poés. ch., p. 29, Becq de Fonqaières.)
Enfançon est un des mots vieillis que La
Fontaine aimait à employer ;
Arrivant le deces
De Venfanron
(Contes, le Fancon.)
Un néologue de la fin du xviii" siècle a
essayé de le faire rentrer dans l'usage :
Oh! combien tous ces enfancons, deve-
nus grands, vont se divertir à nos dépens !
(Mercier, !^éolog., préf.)
ENF.\NçoN.\EAU, S. m., petit enfant :
Mes mignons, mes enfançonnenuîx ,
(R. GoBi.v, Loups ravissans, cb. v, éd. 1525.)
ENFANCONNET, - sonncl, - sonel, - chon-
net, -çunet, -chunel, s. m., dim. â'enfançon:
Son pié li tret hors de la main
Venfançonnet
(Perceval, ms. Montpellier H 249, f° 126'.)
Et les enfanchunez pendre as mères as piz.
I (Gaunier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
I f»43v°.)
Et nostre Sires ferid le enfançuntt que
I David out eagendred de la femtne Urie.
(Rois, p. 160, Ler. de Lincy.)
L'enfanchonnet. (Dial. de S. Greg., ms.
Evreux, f» 86'.)
Jovene enfansonet- (Estories Rogier, Ri-
chel. 20123, f» 179=.)
Ce tendre enfanchonnet. (De vita Christi,
Richel. 181, f" 28\)
Qnant n'ont assez fait dodo
Ces petiz enfanchonnes
Us portent soubz leurs bonnes
Visaiges pleins de bobo.
(Cb. d'Orle.us, Poés., I, 70, d'Héricault.)
Infâme, tyran, inhumain.
Que te nuysoit Venfansonnel ?
(Mist. du viel Test., 22523. A. T.)
Donli et piteux en/fanionnrl.
(Grbban, Mist. de la Pass., 5621, G. Paris.)
Amonr n'a non plus de manière
Qu'ung fol ou ung enfansonnet.
(La Fontaine d'.Amours.Poés. fr. des xv° et xvi' s.
IV, 18.)
ENFANçoxNETE, - cite, S. f. , petite
mie-
Venfanfonneite en fnt desireite.
(J. Lemarchast, Mir.de N.-D., ms. Chartres
f°12^.)
ENFANGERiE, S. f., bourbier, cloaque :
Car ses grâces (de la fortune), quant les despent,
Rn despendant si les espent,
Que les giete en leu de poties
Par putiaos et enfanijenes.
(Rose, 6587, Méon.)
ENPANGiER, - ger, verbe.
— Act., plonger dans la fange, dans la
boue, embourber, couvrir de boue, lai.sser
traîner dans la fange, crotter :
Par tens le cuidons enfangier
Et traîner a cros de fer
Ou puis et on borbier d'enfer.
(G. DE CoiNCi, de Monacho in flumine periclUato,
112, ap. Michel, D. de Nom,., t. III, et ms.
Brui., f° 90^)
Levez en hault mon mantel, car vous le
enfangies a merveilles, (llisl. des Emp
Ars. 5090, f» 38 r».)
Ils trouvèrent au devant d'eulx ungrand
trouppeau de pourceaux fort serrez tous
pleins de fange et de villenie... ils portè-
rent aucuns de ces jeunes hommes par
terre, et enfangcreiit tous les autres.
(Amyot, CEuv. mél., t. III, p. 201, éd. 1820.)
Enfanger ses roses (les rosettes des
chaussures qui traînaient à terre). (D'Aub.,
Fœnesle, I, 2.) Ecrit enfanyer, par pronon-
ciation gasconne.
— Fig. :
Voila le desespoir ou les raoynes reniez
les ont voulu attirer et eii/"(Uî3Cr, atin que
se voyans coulpahles et contaminez de
leur péché, ne reviennent a santé et ne se
retournent. (Condé, Méin., p. 642, .Michaud.)
— Fig., pour dire attacher d'une ma-
nière honteuse ;
A la pucele on enfangié
Ai'oit son courage et son cner
S'en repatra.
(G. DE Coi.'ici, Mir., Richel. 817, f 71 v».)
— Réfl., s'embourber :
Le chien se pert, le faulconnier s'enfange.
(A. Chartier, Poéi., Débat des deax fort, d'am.,
p. 565, éd. 1617.)
S'en errenr de fny ne l'enfanges.
(Jeh. de Meu.vg, Très., 144, Méon.)
— N'eutr., s'enfoncer dinsla boue :
... El destroit vint d'une rue.
Ses cevaus ciet, et si enfange,
Ne pot resordre, si esl:ince,
El tai gist sor lo Jestre les.
(Eteocle et Po'.in., Richel. 375, f 52''.)
Quant se cuida arrière traire
11 enfanga si durenn^nt
Ens es piarres du pavement
Que...
(G. de Colnci, Mir., liichel.Sn, P 55''.)
uo
ENF
ENF
ENF
Mais li mares est prans, n'ofcnt por afTontirer,
Ne porqnanl si i vont Xï. lejier baceler
Tant que il porent si dure terre troTer
Qne lor ceval les puissent s-ms en fan gier çorler.
(Hclias. Richel. 12558, f» 6».)
— Enfangié, part, passé, enfoncé dans
la fange, dans la boue :
Le lieu ordonné ou la gendarmerie de-
voit combatre cstoit en un maraiz ou les
chevaux estoient enfanges jusques au
genoil. (Mabt. du Bellay, Mém., 1. I,
f» 3 T», éd. lo69.)
lit les chiens cnfangcz de leurs voix menassantes
Le tiennent en aboy (le loup).
(Gacch., Plais, des Champs, p. 279, éd. 1604.)
— Couvert de boue :
Et pour en tirer le dit jus, ils enduisent
de boue lesdits prains, et les mettent
eschauffer ainsi cnfangez au four. (Du
PiNET, Pline, xxvil, 10, éd. 1566.)
— Fig. :
Et est tout le monde si enfangié de ceste
maudicte avarice, que... (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., 111, 106, Buchon.)
Tout enfangié. d'autres povretes corpo-
relles. (iD., les 12 Dames de Rhélor., vri,
160, Kervyn.)
ENFANONNER, cnphanonner, verbe.
— Act., garnir d'un fanon, d'un dra-
peau :
Une lance vermeille toute enfanonnee de
soie. (Feoiss., i^hron., XV, 40, Kerv.)
— Réfl., se couvrir d'un fanon, mettre
le manipule :
En priant Dieu et nuit et jour
Qne de ton fanon ne fanssonnes,
Car sacbes bien tantes coronnes
Te donra Dieus quantes personnes
Tu conquerras par ta suour ;
Prestres. s'ainsi ne C enphanonnes^
Dont qniers un lien ou te reponnes
Que Dieus ne sache en un destour.
(Reci. de Moliens, du de Charité, Ars. 31-12,
l' 219'.)
ENFANSET, anf., S. m., petit enfant :
Deci que li anfanses estoit noz. [Serm.,
ms. Metz 262, f''6o''.)
ENFANSON, VOIT EXFANÇON.
EXFANSONXET, VOir EXFANÇONNET.
ENFANT, S. m., jeune homme noble non
encore adoubé chevalier :
Ensembl'od els .xv. milie de Francs
De bac.belers que Cavles cleimet enfanz.
(Roi., 319G, Muller.)
Sire, dist Ycnfes, nobile chevalier.
(Raimb., Oi^ier, 131, Barrois.)
Rollandins ot sivi le roi...
El tant li enles s'i prova
Que d'un tronçon ocist Janmont.
(MousK., Chron., .1482, Reill.)
.Lx. ans ay passé
El Tons estes .1. enfes d'entour .xxx. ans d'aé.
Waiifiey, 5759, A. P.)
— Enfant de pied, fantassin :
Nons vous baillons légionnaires,
Enffans de pied, centarions.
(Vie et Pais, de Mur s. Didier, p. 122, Carnan-
del.)
— Enfant de l'église, comme enfant de
chœur :
Ce mesme jour le pape dit la messe en
solennité ou le roy assista et servit le pape
comme premier enfant de l'église. (N.
Gilles, Ann., t. II, f 304 v°. éd. 1492.)
— Bel enfant, en pointe de vin :
Et s'estant departiz par les cabarets, y
demeuroient a boire jusques sur les trois
heures après niidy, qu'ils sortoient beaux
enfans, pour retourner en leurs loiîis, fai-
sant faire saults et voiles a leurs chevaux
sur le pavé, dont quelquefois ils prenoient
la mesure. (J. de Mergey, Mém., an 1562.)
EXFANTANCE, enfauntauncB, s. f., en-
fance :
Dnnt les âges de munde par nature
As âges de humeine créature
Respunent. tut en vérité,
Pnr qnei le munde Tust lut crié.
Le primere âge saunz doutaunce
De l'homme est nommé enfauntaunre.
(Pierre de Peckam. Rom. de Lumere, Bril. Mng.
Ilarl. 4390, f» 27».)
ENFANTANTR, S. f., femme en couches:
0 Juno Inçine
Qui présides aux enfantantes.
Donne ayde a mon enfantement.
(Therencc en fran(., t° 250', Verard.)
ENFANTARESSE, VOir ENFANTEBESSE.
EXFANTEEMENT, adv., d'uue manière
enfantine :
Pueriliter, enfantcemenl. (Voe. lat.-fr.,
1487.)
1. ENFANTEL, - teau, S. m., petit enfant:
Et vit que .i. noir enfantel tiroit hors ce
moine parl'orlede son vestement. {Légende
dorée, Maz. 1333, f» 80=.)
Mais Venfanteaii, en moins de dire pic.
D'une grand croix luy donna si grant choc
Qu'il l'abbatit et lui cassa le sac.
(Cl. Marot, Œuv., II, 74, Jannet.)
Son petit enfantean qui cache tost la teste
Au sein de sa nourrice, effrayé de la creste
De l'armet de son père....
(Jan de Vitel, la Prinse du mont St Michel,
p. 16, Beanrepaire.)
2. ENFANTEL, adj., enfantin :
Ne fostes pas enfant ne i'enfantel h[c]é.
(JORD. Famosme, Chron., 1392, var., ap. Michel,
D. de Norm., l. III.)
ENFANTELET, S. m., petit enfant :
Enfantelet très net et munie.
774
(De V gaud. B. M., ms. Reims ^. , fo 133»)
Petis enfantelets. (Ancienri. des Juifs, Ars.
5083, t" 52=.)
L'escriture les appelle petits
qu'il faloit porter. (Calvin, Inst. Chrest.,
IV, 16.)
Bien qu'enfantekt
Ta sois mingrelel.
Tu ne vaux pas mieux.
(Baif, Poés. ch., p. 241, Becq de Fonqnières.)
Achetant et ravissant plusieurs enfante-
lets pour leur ostentation. (G. BosQ., Hist.
des ti'oubles de Tolose, ch. xvi, éd. 1S95.J
Un écrivain célèbre du xix« siècle a
essayé de rajeunir ce mot :
Ce sont de pareils lions sans mâchoires,
de pareilles lionnes sans ongles, de pa-
reilles e?!/'aM(eJeWes tétant ou fiançant, que
doivent suivre des hommes faits dans celte
ère d'incrédulité ! (Chateaubriand, Mém.,
xi" V., Concl., dans la Presse.)
ENFANTELiN, adj., enfantin :
Ces jeux en/'an(e!«îs estoyent communé-
ment de choses qui peuvent signifier faicls
de chevalerie. (Le Livre des faicts du ma-
resch. de Boucicaut,l'' p., ch. iv, Buchon.)
1. ENFANTEMENT, S. m., pHs dans le
sens d'enfant :
Elle dist : C'est mes enfantemens, c'est
mes fieux. [Bib. hist., Maz. 532 f»220".)
2. ENFANTEMENT, s. m., encbantemeiit*
Onques el monde maaislire,
^'enfantement que on pnist dire.
Dont on eust déduit ne joie.
Que ne trooTaissenl cil de Troie.
(Ben., Troies, Richel. 375, f 74'.)
En la ville un Juis avoit
Ki tant d'engieng el d'art sa voit,
D'enlregent et d'enfantement.
De barat et d'encantement.
(G. DE CoiNCi, Mir., ap. Duc, V, 234", éd. Didot.)
Cf. Enfantos.me.ment.
ENFANTERE.ssE, -erresse,enfentarresse,
s. f., accouchée, femme en couches, femme
en travail d'enfant :
Et Peluse se tenra comme enfanteresse.
(Guiaet, Bible, Ezech., ms. Ste-Gen.)
Enfentarresse, puerpera. (Gloss. gall.-
lal., Richel, 1. 7684.)
Puerpera, re, enfanterresse de premier
enfant. (Toc. lat.-fr., 1487.)
Lorsviendrasoubdaineraentmort comme
la doleur a V enfanteresse. (P. Ferget ,
Nouv. test., f" 196 v, impr. Maz.)
ENFANTESME, VOir ENFANTOSME.
ENFANTESMER, VOir ENFANTOSMER.
ENFANTERiE, enfcnterijc, enff., s. f., in-
fanterie :
El si en armes el a cheval sont prestz,
Dy luy qu'il vieigne, et son enffanterie.
(0. DE S- Gel., Enéide, Richel. SOI, f 50\)
Sur Venfenterye fut faict tel chapliz...
fD'AUTON, Chron., Richel. 5081, f» 23 v°.)
ENFANTET, S. m., petit enfant :
Une pucele qui seeit
La desns en cet air amonl,
La Ires plus bêle del mond.
Un enfante: en snn devant.
Uoies ^^ostre Dame, Richel. 19325, P 87».)
Un enfantet de grenior eage
Virent juer sor la gravele.
(WiLL., de Ste Marie Magd., Richel. 19523,
f 71 r°.)
ENFANTETÉ, - entêté, s. f., enfance ;
Enfentelé, infantilitas. {Gloss. gall.-lat.,
Richel. 1. 76S4.J
ENFANTEURE, - «rc, - aure, S. t., en-
fantement, et le fruit de l'enfantement :
En tritece et en doiilours enfanteras
l'enfanieure. (S. Graal, ms. Tours 913,
f» 74'.)
La mpre morust de enfantaure. {Brut,
Maz. 1309, f° 2''.)
— Imagination ?
ENF
ENF
ENF
lU
L'une couschera de monsieur.
Et l'autre d'une créature
Qui a cul de bonne grosseur.
Mais il ne vient pas de nature :
L'une dit que c'est enfanture^
L'autre dira qu'il n'i'n est rien.
(CoQUiLL., Droits iiouv.. De injuriis, I, 1S3, Bibl.
elz.)
ENFANTioLi'., enfeti., adj., enfantin,
puéril :
Cil roy Phelippe amoit moult le déduit de
chacier en bois et inout i aloit volentiers.
Et fu grant pièce moiit enfaiitibles en sa
jonesce. {Gr. Chr. de Fr., Phelip, III, 16.
note, ms. 2813, P. Paris.)
Son amour estoit encore nisse et enfen-
tible. (L'Orloge de sapience, Maz. 1134, 1. I,
Prol.)
Si estoit avenant joyeux et courtois en
tous ses enfantibles faicts. {Liv. des faicts
du Maresch. de Boucicaut, l" p., c. 3, Bu-
chon.)
Sotie enlanUble. (B. de Gord., Pratiq.,
11, 18, éd. 1495.J
ENFANTIEUMENT, VOir ENFANTILMENT.
ENFAKTiEUSEMENT, adv., en enfant :
Enfant ieusemcnt parles.
{Chans., Val. Chr. 1490, F 193 v°.)
ENFANTiF, anfuntif, enfentif, eff., adj.,
d'enfance, enfantin :
Si fu li enfantis amours
K'il orent maintenu lousjonrs.
(Marie, Lai de l'Espine, 49, Roq.)
E/fantiz est, ses bes est jaunes.
(G. DE CoiNCi. de VEmper. qui garda sa chasteé,
Richel. 23111, f 262''.)
En son aape cnfantif. (Yie S. Mart., Ri-
chel. 818, f» 287 r».)
Jeux enfanliz. (Bersuire, T. Liv., ms.
Ste-Gen., 1» 383=.)
Enfenlive chûse. [Gloss. gall.-lat., Richel.
1. 7684.)
— Fig., puéril, sot, niais :
S'il nos reqiert costume ne le chevage ensi,
Consoil aura creu molt fol et an fautif,
(J. Bon., Sai., xxiv, Michel.)
Moult par est sos et moalt est enfantis
Qui ne la sert,
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Brnx., f G^.)
Et la roine li dist que voulentiers i me-
teroit conseil ; et le retint une grant pièce
avec lui, et le trouva enfanlif en ses pa-
roles. (MÉN. DE Reims, 438, W'ailly.)
Un pelitet ert eufanlis.
(Rose, Vat. Otl. 1212, 1° US'' ; ms. Corsini,
f» 105''.)
II devient eufanlis de paroi-- et de fes.
(J. DE Meung, Tesl., ms. Corsini, f 146''.)
.... eufanliz.
(1d., ib., 177. Méon.)
II devient enfanlif de parole et de fait.
(ID., ib., Vat. Cbr. 367. fi"'.)
Il sont aucun si anfantif et si de nice
manière que il se l'ont tenir por fous.
(Laurent, Somme, Maz. 809, 1° 189».)
Enlantif,-paen\. {Trium ling. dict.,1604.)
ENFANTiL, - iu, esfanlU, adj., enfantin,
d'enfance :
En la quelle vile ses ahaneires ot un filh
Honoreit par nom, ki des enfanttlz ans
arst par abstinence al ainor del céleste
pais. (Dial. St. Greg., p. 8, Foerster.)
Li tenrors de Venfanlil cas. (S. Bern.,
Serm., Richel. 24768, f" 54 v».)
Aige enfantil. (In., ib.)
Chars enfantis. (Id.. ib)
>'e fustes pas enfant ne A'eufanltl eé.
(JoRD. Fastosme, Chrou., 1392, ap. Michel, D.de
Norm., t. 111.)
Et fu baus de Costantinoble tant corne
il vesqui por sen genre qui jouenes estoit
et enfantins. {Chron. de Bains, c. xviii, L.
Paris.)
L'empereres Bauduins estoit jouenes et
enfantins. {Ib., c. xxx.)
Infantilis, enfantius, {Glnss. de Douai, Es-
callier.)
Face enfantile. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux., 1, f 100 v».}
Enfantine condition. {La tresample et
vraye expos, de la reigle M. S. Ben., 1486,
f» 85'-.)
Enfantine conversation. {Ib., f" 114''.)
— Fig., enfantin, puéril, sot, niais :
Tos i devenres sos, enfantieus et savages.
(Aiol, Richel. 2.Ï316, f 96''.)
Celé qui n'est pas effantih.
(G. DE Coi.NCi, de l'Emper. qui (farda sa chasteé,
Richel. 23111, f 262''; Méon, Nouv. liée, II,
42.)
Et le retint une grant pieche avoec
li et le trouva enfantin en ses paroles.
{Chron. de Bains, c. xxx, L. Paris.)
Mère de Dieu digne et gentieuT,
Très grant amour monstra vo fleux
Aux roys quant lenrs dons recueilli.
Pas ne se monstra enfantieui.
{Trésor N.-O., Richel. 994, f 54''.)
Sire Jehan, trop estes enfantieus.
Quant vous cuidiez qu'il soit si faitement
C'on ne puist estre en amours trop lardiens.
(Chans., Vat. Chr. 1522, f» 163.)
Sire Jehans, trop estes esfanlieus.
{Ib.. Vat. Chr. 1490, f 147 r».)
Paroles enfantiles. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10512, IX, m, 30.)
Une si sotte glose et si enfanlile.{CAL\.,
Predest., p. 13, éd. 15S2.)
ENFANTiLLER, verbe.
— Act., jouer, duper :
Quant le gupilz s'est reguardez
Mont par se tient enfantine.
(Marie de Coiipiegne, Evangile as famés, p.iSO,
Constans.)
— Neutr., agir en enfant :
Estant jeunes et petits, ils folastrent,
enfanlillent et bégayent et gazouillent.
(BoAYSTUAU, Theat. du monde, 11, éd. 1S67.)
ENF.^NTiLLON, S. ui., petit enfant :
Voy comme un escadron de ces eufantiUons
Chasse folastrement les dorez papillons.
(Du Barias, ta Magnificence, p. 505, éd. 1610.)
ENFANTiLLONAGE, S. m., enfantillage:
On ne doit mie entendre que tuit puis-
sent estre encloz dedenz celé valee, car ce
^RToiienfantHlonage.(Vies des samJs,Richel.
20330, f» 4 r».)
ENFANTILMENT, - icumetit, ailv., en
enfant :
Aucun Ilebrieu exposent caste cose eJl-
fantieument. {Bib. /list., Maz. 532, f" 70''.)
ENFANTIN, S. m., petit enfant :
Per regardar lur petit enfantin.
{Noël du xvi" .s., Rcï. savoisienne, 28 fév. 1879.)
La terre donc, gracieux enfantin.
Te produira serpolet et plantain.
(Cl. Marot, ilEur., I, 6.'l, Jannet.)
Le petit enfantin de laict
Inconlin'.'nt commence a croistre.
(Tahoreau, I'oi's., II, 222, Jonanst.;
-Nymphe qui as la bouche allaittee
De l'eperija enfantin gracieux...
(Cl. Butlt, Poés., I, 8, Jacob.)
ENFANTiNET, cuff., S. Ht., petit enfant;
Pour ung petit en/fanlinel.
{Farce de la pippee, p. 43, ap. Michel, t'aés.
goth.)
ENFANTiVEMENT, - tievemeut, enfent.,
adv., en enfant :
Et se juoit des pumeletes et des jueles
aveuc aus moût enfanlievement. (S. Graal,
Vat. Chr. 1687, f 99''.)
Aucuns Hebrieux exposent ceste chose
enfantivement, et dient... (Guiart, Bible,
Deut., XV, ms. Ste-Gen.)
Enfentivemenl, infautiliier. {Gloss. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
ENFANTON, S. m., petit enfant :
■Voulentiers, madame, fait \ enfanlon.
[Quinze joyes de mar., xi, Bibl. elz.)
Ouyans les cris de-s enfantons. (Aretin,
Gen., p. 231, éd. 1542.)
Un vray embryon, on enfanlon. (RousSET,
Hysterotom., p. 190, éd. 1581.)
ENFANTOSME, enfontesme, s. m., fan-
tôme, illusion produite par un songe, es-
prit lutin, revenant ;
L'n enfanlesme la nuit lur vint
Que chescun a vers le tint.
(Conquesl of Ireland, 970, Michel.)
ENF.\NrosJiEMENT, enfantomemeut, en-
faumenternent, s. m., évocation de fan-
tôme, ensorcellement, maléflce, sortilège :
Qui tant d'engien et d'art savoit,
D'entreget, i' enfant ouiemenl.
De barat et d'eucantement...
(De Theophil., Ars. 3327. C 107".)
Se tu hes toi et ton ar;,'ent.
Croi d'avDcas l'enortement,
Quant du plait ert, si aten bel
(Jue por loi aras jugement :
S'ert çou par enfaumentemeut.
(Vers de te Slort, Kichel. 375, f° 339'.)
ENFANTOsjiEoii, - oii)', eiifantom., en-
fanlomm., enfaniomour, atifant-, enfau-
menteor, s. m., sorcier, enchanteur, celui
qui ensorcelle :
Et s'uns sages d'amors parole
A une demoisele foie,...
iNe pensez ja qu'il i aviegne...
Qn'el cuide qu'il soit.i. lobieres.
.1. renarz, uns anfantosmieres.
(Rose, Kichel. 1573. f 65''.)
Qu'el cuide qu'il soit uns lohierres.
Uns regnarz, nns enfantosmicres.
{Ib.. 7795, Méon.)
Qu'ele cuide qu'il soit .i. lerres.
.1. renars, .i. eufantomeires.
(Ib., Val. Chr. 1S5S, f OS"».)
.... Enfantomieres.
(Ib.. Vat. OU. 1212. t" 59*.)
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ENF
ENF
ENF
Je ne sai mie enfanlomcrres
Ne ne chant pas corne jonglerres.
iVila J.-C, ms. Berne 63i, f 1.)
Cascuns de moi s'eskeut et tert
Con se je fuisse enfaumeiitere.
(Li Coitgié Baude Fastoul d'Aras, 6-24, Méon.)
FaiiUsticus , enfantomour . {Gloss. de
Conches.)
ENFANTOSMER, enfaniesnw, enfanto-
mer, - oumer, - ommer, enfenl., enfaumen-
ler, enfonienUr, v. a., ensorceler, troubler
le sens, faire perdre la mémoire, l'es-
prit, etc. :
Hai Ernulf de Flandres, tant m'as enfanlosmé .'
{Rou, 2° p., 3312. Andresen.)
Les pramesses lo rei vus uiU enfanlosmé.
(Ib., 2' p.. 2517.)
Li doi viellart respondcnt. qa'eieot de grant aé,
Que Ilercul et Libis par lor grant deité
Entoscierent le liu et l'on/ enfanlosmé.
(Rom. d-Alix., f SS'', Michelanl.)
Atanl cz .i. garçon qui d'errer ne s'alente,
Guileclins, (ail il. sire, ne sai que je le mente.
Cil a cui lu paroles t'enchante et enfomente,
Il a mort Oahanin le flU de ta parente.
(Giiil. de Sass., Ars. 3U2. P -2-i'''.)
Deable .vnn/ enfomenlé
Deable sont lot tormi'nté.
(G. deCoinci, Mir., Richel. 2163, f° l"".)
l'ces, ceo quit, m'unt encnntré,
Ki issi m'unt enfanlosmé.
(Chaudky, Sii dormans, 1121, Koch.)
La tavreniere enfawnenla.
OVilasse le Moine, 65, Michel.) Irapr., enfanmenla.
Issi les a B. treslouz enfantomez.
(.;. de Lanson, Richel. 2195. f 63 r".)
lous jors se paine d'encanler
lit de la gent cnfautosmer.
(Amadas el Ydoine, Kichel. 375, r 329'J.)
Car il cnide que soit oevre enfanlommee
Qui por lui décevoir se soit la arivee.
{nht. de Gei: de Blav., Ars. 3U-1, f lii v».)
Los sersans voit juer et rire
De çù que il orent vcu ;
Bien sot qu'il enfaumanles fu.
(Uen. de Be.iujeu, li Biaus Desconneus, 4508,
Hippeau.)
En l'un a une pierre, ja qui la portera
Atienii ne maufé ne Veafanlosmera.
(ilaug. d'Aii/r., ms. Montp. H 247, f 154".)
Sovenles fez as tu doté
Ke io te eu^se cnfanlesmé ;
N'aies tu ja regard,
Ne sui m:e de maie part.
(Lai del Désiré, p. 21, Michel.)
Cil se muoieDl ea diverses {ormes et
cnfantosmoient les genz. (De S. Mathiu,
ms. Sle-Gen. DI 21, p. 93.)
Il furent si enfantosmé qu'il leur estoit
aviz queuulle plus suiute gent ne porroient
estre. IChron. de S.-Den., ms. Ste-Geu.)
Je vous proi por Dieu que vous moi
eonsellies que joii puis faire car tous stii
enfantoumé. (Aassidor., ms. Turin, f''42 r».)
Je cuit que vous aves le sens enfanlosmé !
(Doon de Maience, 3976. A. P.)
Bien paroit a sa contenance
Que de riens nule n'ot doutance,
Car d'yyresce esl enfantosmez.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f 3r,\)
Et disent li pluiseur qu'il avaient esté
enfantosmet. (Fboiss. , Chron. , II, 79,
Luce.)
Que peut c'eslre ? Ay je sens desvé
Ou j'ay eslé enfanlosmee%
(Miraoies de yolre Dame, I, 7, 390. G. Paris.) j
Tellement Venfanlosma et endormi que
malgré lui paracheva son vovaige. (Ren.
de Montaub., Ars. 5072, f" 33 v"».)
Certes, enfantosmez nous ha.
(Pass. N.-S., Jub., Mijst., Il, 232.)
— Pervertir par ses sorcelleries :
Du grant diable le messaige
Partout il (Luther) est renommé ; i
A gasté, enfenlommé \
La très vraye loi chrestienne.
(1525, le Resveitr arec ses resveries, Poés. fr. des
xv' et ïvi" s , t. XI.)
— Enfantosmé, part, passé, ensorcelé :
Mais il jura Dieux que ainsi ne s'en
iroient mie, et qu'il verroit se c'estoit jeu,
gabois ou chose enfanlosmee. (Voy. de
Charlem. a Jêrus., p. 64, Koschwitz.)
Se disait encore dans la première moi-
tié du xvii" s. :
Elle fut enfantomie et conduicte auxdites
Planches par un homme noir qui luy de-
clairat qu'il estoit le diable. (1626-1630,
Arch. H.-Saône, B. 5,119.)
Norm., Cotentin, et Bessin, arr. de
Bayeux, enfantante, ensorcelé, qui voit des
fantômes ; tiomine qui, égaré dans l'obs-
curité, est supposé avoir marché sur une
herbe malfaisante. Besançon (anciens
Noels), aifantouma, ensorcelé.
Cf. Fantosmer.
ENF.\NTosMERiE, - lomerie, enfaumen-
lerie, enfeumenterie, enfoumenterie, s. i.,
sortilège, enchantement :
En la vile un Jius aroît
Qui tant d'engien et d'art savoit.
De barat et d'encanterie.
De trait et d'enfanlomerie,
Trestot a son commandement
Faisoit venir apertement
Les anemis et les diables.
(G. DE Coisci, de Théophile. Richel. 373, f° 310=.)
En la vile un Gin avoit
Ki tant d'eniîing et d'art savoit.
De trei et à'cnfeumenlerie,
Debaratet d'enchanterie.
(Id., ib., Richel. 2163, f» 6^)
Urban tout ce qu'il voit tient a enchanterie,
Mestîer ne t'a ta guile ne Venfoiimenlerie.
(Vie Sle Chrisl., Richel. 817, f 176 v».)
Vous sares bien preecier oujever d'en-
faumenterie se vous m'escapes. (Froiss.,
Chron., IV, 178, Luce.)
Il n'est joueur d'enchanterie
Qui sache plus de maies ars,
Femme use d'enfautnenlerie.
Pendre on le deust a maies hars.
(Lefrakc, Champ, des Dam., Ars. 3121, f° 38''.)
EXFAXTOSMi, - tomi, adj., qui perd le
sens :
Si sui enfantomie toute.
(Li Chevaliers dou leon, RomT., p. 5S4.)
ENFANTRix, anfantrix, s. t., celle qui
a enfanté, mère :
Belle dame, très pie empereris.
Qui de Den fnstes mère et anfanlrix.
(Les XV joes N.-D., ms. Troyes.)
E^F.\STOUILLER, VOir ENFATROUILLER.
ENF.VTROuiLLER, Biufatrouller, enfas-
toin'//er, V. a., embarrasser pour surprendre,
tromper :
Certes les loups trop bien espient
On les brebis sont mal baillics.
Et pour ce souvent les tonppient
Ou de legier sont assaillies ;
Que se gardées et veillies
Fussent de notables pastours
,Ia ne fnssenl enifalroullees
De ce Sathan en divers tours.
(Lefranc, Cluimp. des Dam., Ars. 3121, F 125*.)
De quoy m'nves enfaslouillet.
(lli/st. de la Pass., ras. Arras 625, f° 21.)
Ge ne crois pas ton papier, tu m'en as
autrefois enfatrouillé ; mais tu ne m'en
enfatrouilleras plus. (1433, Arch. JJ 183,
pièce 71.)
ENF.vRCiu, V. a., farcir, remplir :
Infertio, enfarcir, emplir. (Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
Infertio, enfarcir, remplir. (Voc. lal.-fr.,
1487.)
ENFARDELER, anfordeUr, - délier, v.
a_, mettre en fardel, lier, empaqueter, en-
velopper, lier comme un paquet, entortil-
ler :
Prinrent tout et enfarielerent.
(Deguillev., Trois pèlerin., f 172'', impr. Instit.)
Item pour une flossoye pour enfardeler
la selle dessus dile. (1332, Coinpt. de Rob.
de Ser., reg. 5, t° o r-, ap.Duc, Fardellus.)
Pour les despans de ceulx qui la lièrent
et enfardelerent (la malle). (1360, Rançon
du roi Jean, Arch. KK 10», f' 33 r'>.)
Ils chercierent partout et firent trousser
et enfardeler draps, toiUes, robes, pennes
et toutes choses dont ils pensoient a
prendre prouflit. (Froiss., Cliron., XIll, 74,
Kerv.)
Lequel Boussart et icelle femme prinrent
et enfardelerent tout l'or, argent, vaisselle,
etc. (1411, Arch. JJ 163, pièce 396.)
Enfardeler et saquier amont le tente et
pavillon. (1419, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
A paie et délivré pour mettre, lyer, enfar-
deler, couvrir, porter, meuer et conduire,,
de la ville d'.Avignou jusques par devers
nous, certaines drogueries. (26 juin 1431,
Cab. généal., Laborde, Ducs deBourr/., \V.)
Et son harnois troussa dessus bien en-
fardelé. {Ren. de Montaub., Ars. 5072, f"
193 ro.)
Il les bouta en l'estable des chevaulx,
bien enfardelees dedans du foing, en ung
gros monceau de fiens. (Lonis XI, Nom,,
LXIII, Jacob.)
Le duc de Bretagne envoia acheter a Mi-
lan certaine quantité de harnois,... qui
furent enfardelez eu fardeaux en façon de
draps de soye et aultres marchandises. (J.
DE Troyes, Chron. scand., p. 322, éd. 1620.)
Les femmes doncques dont les maris
avoient esté bannis prinrent et enfarde-
lerent leurs joyaulx et autres précieuses
choses habilles a porter avec elles. (Boc-
C-\CE, Nobles miltt., IV, 18, f» 106 v, éd.
1313.)
Comme cuyrasses, salades, et aultres ar-
meures qui furent enfardelees en fardeaulx
de draps. (Bouchard, Chron. de Brel.,
f 138", éd. 1532.)
Faire son pacquet, enfardeler. (H. Est.,
Thés., Sarciuo.)
ENF
ENFARDELiEn, S. m., sans doute, en-
droit où l'on portait les marchandises
pour les mettre en ballots; tel peut-être à
présent la douane, dit Secousse :
Voulons et ordonnons que toutes choses
enfardellees a Paris, pour porter hors,
foyeut en enfardelier veues et visitées par
lieux au moins des personnes des six prin-
cipaux maistres des mestiers de Paris, et
liar autres, s'il est mestier, a ce deppulez.
(1359, Ord.,lV, 357.)
1. ENFARDER (s'), V. réfl., sc couvrir
de fard :
Tel se fait monlt resgarder
Par s'enblanchir, par s'enfardcr.
(G. iiE CoiNCi, iiir., liv. I, ap. Roq.)
2. ENFARDER, V. a., mettre en paquet :
Tonneaulx jionr enfarder lesdits ou-
vrages. (Cli. de 1484, Arch. de l'Art fran-
çais, V, 324.)
Va apprester vivres et antres bardes
Qoe proprement en vaisseani les enfaries.
(rELETiER, Odiss., II, éd. 1577.)
ENFARGIER, VOir ENFERGIER.
ENFARMETEIT, VOir EKFERMETÉ.
ENFARS, cas sujet, voir Enferm.
ENFASINER, VOir ENFAXCIGNEH.
ENFATRER, VOir ENFKUTRER.
ENFATREURE, VOir ENFEUTREURE.
ENFAUCELER, enfocclcr, V. ,1 , enve-
lopper ?
Qae sera donrques don focel
Dont ele fii enfociier.
Toute sera deilocelee
L'ame de ce! porri mesel.
(Recl. de MoLiENS, Miserere, Ars. :îl'l2, f°21-i^)
Cf. Faucel et Desfauceler.
ENF.\UMEN'TEMENT, VOir ENFANTOSME-
MENT.
ENFAUMENTEOR, VOir EiNFANTOSMEOR.
ENFAL'MEXTER, VOir ENFANTOSMEB.
ENFAUMENTERIE, VOir EnFANTOSMERIE.
ENFAXJNTAUNCE, VOir EnFANTANCE.
ENPAUTREURE, VOlr ENFEUTREURE.
ENFAXciGNER, enfosiner, v. a., ensor-
celer :
Le mari de la suppliant lui dist qu'elle
Vavoit enfaxcigné. (1461, Arch. JJ 198, pièce
294.) '
— Enfaxcigné, part, passé, qui a produit
un effet de fascination : |
Encores n'est seurement asfisnee !
La tienne amour ne bien enfasinee : !
La longne attente et ung peu de deraenre '
Te pourra mieulz valoir a une aullre heure. (
(0. DE S. Gel., Ep. d'Oi:, Ars. ;;I0.S, f» liG v».)
ENFEBLiER, eii/lebier, v. a., affaiblir : }
Que l'en ne enfleliie la loy. (Ohesme,
Poliliq., f» 186% éd. 1489.)
ENFEBLiR, - eiblir, - ieblir, - oiblir,
verbe.
— Act., affaiblir :
ENF
E pur ceo est mut evfiebli
L'estomac, saciez le de fi.
(P. d'Abernun, Secrc des secrez, Riche!. 2:1407,
f 131>.)
Pour contrefaire ou eiifeblir le draperie.
(1270, Beg. aux bans, Arcb. S.-Onier AU
XVlll, 16, n» 128.)
Par inobedience des subjez est enfeblie
et souzmise. {Secr. d'Arisi., Kicbel. 571,
f» 12S''.)
L'ame sensitive, laquelle est corporelle
et phfsible et enfeblie en vieillesse.
(Oresme, Polit., f» ST'', éd. 1489.)
— Réfl., s'affaiblir :
De lor force s'evfoihliroient.
(J. DE Priobat, Liv. de Yegece, Riche). 1604,
f" 12».)
— Neutr., s'affaiblir :
Por ce que il a'cnfoiHissessent
De lor cors ne de lor usalge.
(J. DE Priorat. Liv. de Yegece, Richel. 1604,
f» 24".)
Ënfebli sui par maladie.
Ne puis garir en ceste vie,
Le cors vet mut enfebhsanl.
(Req. de F. Sim., Brit. Mus. Cott. Cland. D, m.)
Le cerveil enfeblist. (Ms. Bodl. Diphy 86,
f 26 r«.)
Bestes tremblent, verluz des cors enfîe-
blissent. (Secr.d'Arist., Richel. 571, f° 132».)
Autant de temps que l'omme est a venir
a force, vigueur et beaulté, autant eu doit
inertre pour enveillir, enfeiblir et aler a
néant. (Kalend. des berg., p. 1, éd. 1493.)
ENFEBLissEMENT, enfie., S. D)., affai-
blissement :
EnfieUissement des genitaires. [Secr.
d'Arist., Richel. 571, f" 133'.)
ENFECHON, VOlr ENFAKÇON.
ENFEÇON, voir Enfançon.
ENFEFFEMENT, S. m., inféodatiou :
En cas que soit demandez aucun en feffe-
ment de terre pour l'avantdile Isabelle.
(1395, Insiruct., etc., Rym., 2» éd , Vil,
804.)
ENFEFFER, eiifeofcr, enfeuder, y. a.,
donner en fief :
Et ioelles (maisons) enfeudar et bailler
de feu a certaines melioracions et cens.
(28 oct. 1392, Cil. de J. de Lanc, Liv. des
Bouill., Lxxvtll, Arch. mun. Bordeaux.)
— Investir :
Celé Alice enfeffa cesly Henri de une
acre de tere a tenir des chifs seignurs.
(1304, Year boolcs of Vie reign of Edward
the first, years xxxiixxxiii, p. xi, Rer.
brit. script.)
Nous voulons que vous accordez pour
ele etlfeffer en .x. milles mures d'annuel
rente. (1395, Insiruct., etc., Rym., 2» éd .
Vil, 804.)
Et tous autres lieux, qui sont du royaume
d'Italie, duquel il veut enfeuder M. (Trailé
entre Clém. ¥11 et le D. d'Anj., ap. Le La-
boureur, Hist. de Ch. VI, 1, 54.)
— Enterrer :
Ce est itam cura vos savez
Ou l'on. Venfelle ^oX envers.
Ou nienjucent laisarde e vers.
(Ben., d. de
ENF
143
— Enfeffé, part, passé, \assal :
Item ordinez est et assentus que les sei-
gneours et autres qui fuerent forjupget
en le dit parlement tenus le dit an vinz
premier, ou per auctorité d'icelle qui ore
sont en vie, et lez terres des seigneours et
autres qui sont mortz soient enlierment
restorez et restituez a lours nouniz heri-
lage et possession.';, revercions, fées, ad-
vouesons, offices, libertees et fraunchises
quelconiques, auxi entièrement conme les
dites seigneours et autres qui ore sounten
vie, ou les seiguconrs et autres qui sont
niorlz ancestres de les heyres suisdytes, ou
les enfeofes desdites seignours et de les
autres suisdites, ou autres enfeoffes, a lour
oeps, fuereut al temps de jugement deveis
eux rendus le dit an vint premier parenlre,
sauns autre pursuite ent luire ou livere
avoir d'icelle. (Stat. de Henri IV d'Englel.,
an I, impr. golh., Bibl. Louvre.)
EN'FEIBLIR, \o\V ENFEBLIR.
ENFEiM.ER, V. a., greffer à petite cou-
ronne :
Le moyen d'enter a pelite couronne, ou
comme autres dient, a enfeiller les enles.
(Belle-For., Secr. de l'agric, p. 108,
éd. 1577.)
ENFEissEsiENï, S. m., poids, induence,
autorité ;
Sa parole cl son preescbemcnt
Ot tantûut tel eii/eis^etnetU
Que a touz les auditenrs pleisoit.
U. Le Marchamt, Mit: de jV.-O., ms. Chartres,
F 50^)
ENFELKMENT, eufell., adv., avec co-
lère :
Enfellement est indiqué par Sto-Palaye
comme une variante fournie par le ms.
de Bombarde de ce vers de Wace :
Si parla mult enfleement.
(Brui, 1381, Ler. de Lincy.)
ENFELER (s'), V. réfl., se remplir de
fiel, de venin :
Et quant ils les touchoient (les chenilles)
de leurs mains, elles s'enfeloi'.nt et veny-
moient par telle lachou que jusques au
quatriesme jour ensuivant ne s'en povoient
ayder. (J. 11oli.net, CAron., ch. cccxxviii,
Buchon.)
ENFELLÉ, part, passé, devenu fort î
La noif abat de la scie dorée
T.I la grésille qui iert enz avalée,
Qui la nuit iert choelte et eiifellee.
(Agolam, 618, Bekker.)
Cf. Enfelir. Mais p. ô. enfellee est-il
une faute pour eiigellee.
ENFELiR, - ellir, verbe.
— Act., irriter, envenimer :
Vaine gloire y est grant raaisiresse
Et couvoitise y est princesse ;
Envie y enfe4iit les cneurs
Et les lait languir en douleurs.
(Froiss., l'oés.. III, 33,1087, Scheler.)
— Neutr., s'animer, s'enflammer, s'é-
chauffer, s'irriter :
Avec ce que nature l'avoit forgié homme
animeux et a sang, si luy enfelissoit son
courage cent fois double en sa fortune.
(G. Chastell., Chron. du D. Phil. oh. ii,
Buchon.)
l'ii
EM'
ENF
ENF
— Réfl., dans le même sens :
Les matières de douleur se enfelissoient
et croissoient (G. Chastell., Chron. du D.
Phil., ch. CII, Buchon.)
Estoit morigiaé assez et sobre a table ;
mais de nul n"y pouvoit estre regardé,
souverainement de gens non cognus ; car
de cestuy la jamais ne se bougeoient ses
yeux, et en perdoit contenance et mangier;
et enfin s'en enfelly. (Id., Chron., 11, 18b,
Kerv.)
— En/'e/i, part, passé, plein d'une ardeur
furieuse :
Soudainement et sans ordonnance de
leur chief, tout enfellis. partirent a tout
escbielles. (G. Chastell., Chron. du D.
Phil., ch. XXXIX, Buchon.)
Uug caer enfelly de ire. (Id., ib-, ch.vi.)
ENFELLENIR. VOir EnFELON.NIR.
ENFELONNER, cnfellonner, verbe.
— Act., remplir d'ardeur, exciter le
courage, animer, enflammer, échauffer :
Lesquels il combatit tellement qu'il n'y
out celuy a qu'il ne trayt le sang oultre
leur gré, et tant les enfehnna que nonobs-
tant la honte tous trois se prindrenta ferir
sur luy de toute leur force. {Perceforest,
vol. V, ch. 21, éd. 1S28.)
Grant fut le coup et fort enfelonna
Exille ; mais pour soy vengier plein de
courroux laissa l'espee, et saisit Morgal
parle bras dextre... {Ib.)
Ore ce qui jadis eschaufoit moD conrage
Et mes sens les meilleurs cnfelonvoil de rage
Je sens en moy esteiot...
(G. DO Bdïs, l'Ame du vieillard, éd. 1582.)
Misérables François, hc ! qne voules vous faire?
Hé ! pourquoi voules vous, enyvres de courrous,
Ettfelonaant vos cœnrs, vous occire entre vous ?
(P. DK Brach, Poem., m, 3, Dezeimeris.)
— Réfl., s'animer, s'enflammer, devenir
acharné :
Ainsi se enfellonna ceste guerre et mul-
tiplia... (Fhoiss., Chron., Richel. 2644,
f° 89 r».)
Tons ceux lesquels ces bourrelles
Touchenl de leurs mains cruelles,
EnQelees de venin,
S'enfelonnent a l'injure.
Enr.or que de leur nature
Leur cœur fut dons et bénin.
(P. DE Brach, Poem., f 110 y", éd. 15"6.)
— S'irriter :
Le premier (tableau) vous présente une aveugle
[Belonne
Qui s'irrite de soy, contre soy .•i'enfelonne,
.Ne souffre rien d'entier, veut tout voir a mor-
[ceanx.
(D'AOB., Trag., T, Bibl. el».)
— Enfetonné, part, passé, irrité :
Telle fu la substance de la responsce
que li sn-es de Labretb fist adont au
princbe, de quoy li prinches fu tous me-
rancolieux et un temps enfellonné sus le
dit seigneur de Labreth. (Froiss., Chron.,
Vil, 236, Kerv.)
Les sprpens se voyans de betoine cernes.
Lèvent contre le ciel leurs chefs enfelones.
(Du Bartas, la Semaine, III, éd. 1379.)
— Qui se déchaîne avec fureur :
Le nocher terapeslé de la brusque algarade
Du vent enfelonné a long cris murmurant.
(Chassign., ilespr. de la vie, clxxxii, éd. 1394.)
Les sons de ces flots mulinez
Encontre d'autres flots, jappans, enfeloimez
Pour le trouble de l'air et le bruit de tempesle.
(D'AoBic, Trag., V, Bibl. eh.)
KNPELONNiER, enfeU.,-yer, (s'), v. réfl.,
s'irriter :
Qant le chapitainne de ces Flamens,
qui se nonmoit Clais Dennequins, entendi
que li rois de France, en sa nouvelleté,
avoit juré que jamais il n'enteroit en Paris,
De entenderoit a aultre cose si averoit re-
mis en Flandres le conte Lois et confon-
dus tous ses ennemis et nuisans, si s'en
enfellonnia grandement et dist que chils
rois poroit bien fallir a ses pourpos.
(Fboiss., Chron., I, 298-299, Luce, ms.
Rome, f" 2o v°.)
Durant le temps que les besongnes des-
susdictes se comencerent fort a enfelonnier
et animer entre les deux parties d'Angle-
terre et de Bourgongne. (Monstrelet,
Chron., II, 196, Soc. de l'H. de Fr.)
— Enfelonnié, part, passé, irrité :
Il avoit le coer si dur et si enfellonniet
de grans courous, que il ne pot parler.
IFroiss., Cferon.,IV, 291, Luce, ms.Rome.)
Var., enfellonnyet. (Kii. Kerv., v, 214.)
ENFELONNiR, enfelL, enfellenir, verbe.
— Act., remplir d'ardeur :
Ceste parole enfelonni et encouraga gran-
dement le cuer du prince. (Froiss., Chron.
Richel. 2641, f» 168 r» ; éd. Luce, V, 30,
enfelleni.
— Réfl., s'emporter avec fureur, se dé-
clarer violemment contre quelqu'un, se
montrer ennemi furieux :
Mais tant f:e fu enorguilliz
E si vers lui enfeloniz
, W'iert mais qu'il ne li seit noisant.
(Bf.n.. d. de Korm., II, 32170, Michel.)
rSe s'en est pas enfeloniz
Ne envers Deu enorguilliz.
(Id., ib., 37817.)
Si s'enfellcni et fu moult couroucies.
(Froiss., Chron., VI, 161, Luce.) Var.,
s'enfelonnit.
Le suppliant se apperceu que icellui
Nicaise par trop avoir beu ou autrement
se enfelonnissoil. (1413, Arch. JJ 167, pièce
142.)
Ains est plus racine d'ayr qui après se
peut enfellonnir tout au parfait. (G. Chas-
tell., Ver. mal prise, p. 547, Buchon.)
Et quant il fut approché auprès du
mouton, il se cnfelonist sur luy. (Lepevre
d'Etaples, Bible, Daniel, viii, éd. 1330.)
— Neutr., dans le même sens :
Colin le tamisier dist aux diz hommes
armez, qui veoil enfelonnir sur luy et dé-
mener oultrageusement. (1385, Arch. JJ
127, pièce 137.)
— Act., en parlant d'une chose, aggra-
ver, envenimer :
Et la monstra les bleschies pour plus la
chose enfelonir. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms.Brux. 10311, V, vi.)
— Enfelonni, part, passé, irrité, en-
flammé de colère, farouche, cruel :
Mais Raol alerent noneier
Cum li dus ert vers lui marriz
E mortelraent enfeloniz.
(Bes., d. de JVorm., Il, 17490, Michel.)
Fureur de sang, amertume de rage,
Enfelonny, injurié courage.
(G. CiiASTELLAm, Complainte d'Hector, vi, 191,
Kervyn.)
Cela sur toutes choses abbatit et amortit
le cueur des capitaines et des gens de
bien, pour ce qu'ils veirent que les soldats
ayant tels outrages et tels reproches faits
par les ennemis ne s'en montroient en
rien enfelonnis et esmeus pour en faire la
vengeance, ainsi qu'ilz avoient accoustumé
de faire autrefois, ains les voyoit tous gé-
néralement espouvantezet esbranlez.(SEYS-
SEL, Appian Alex., f» 100 v», éd. 1560.)
Les bestes farouches ne sont si enfelon.
nies ou dommageables contre nostre genre
que nous mesmes le sommes. (D.iMP-
mart., Merv. du monde, f° 32 v, éd. 1587.)
— Acharné :
Ils se defendoient non moins vigoreu-
sement, que fait le sanglier enfelonni a
rencontre des chiens acharnes sur lui.
(NOGUIER, Hist. Tolos., p. 265, éd. 1556.)
Pic, Vermand., infelni, vif, empressé,
infelnie, éveillée, enflammée, amoureuse:
ENFE.MiNER, V. u., être efféminé :
Il respondit qu'il honoroit les amys du
roy et non pas les chastrez, et que en la
coustume des Persans n'estoientpasreputez
gens de bien ceulx qui souffroient enfemi-
ner par adultère. ((). Curse, ix, 3, éd.
1334.)
ENPENCIABLEMEXT, VOIT ENFANCIA-
BLE.MENT.
ENFENDRE, V. n., SB fendre :
Le soloil perdit sa clartey, et les pierres
enfendirent a l'oure de la mort Jhesucrist.
(Laurent, Somme, ms. Troyes, f» 108 v.)
ENFENSON, VOIT ENFANÇON.
ENFENTERYE, VOir E.\F.\NTERIE.
ENFENTETÉ, VOir ENFANTETÉ.
ENFENTIBLE, VOir ENFANCIBLE.
ENFENTIF, VOir ENFANTIF.
ENFEOFER, VOir ENFEFFER.
ENFEORM, voir ENFERM.
ENFEORMETHE, VOir ENFERMER 1.
ENFEREMENT, enferrement,s.m., action
d'enchaîner, de mettre dans les fers :
Tous cbeaus que vous encontreres qui
diroient qu'il seroient lié de mon enferre-
menl. (Artur, ms. Grenoble 378, f° 123M
ENFERER, - errer, - ierer, verbe.
— Act., garnir de fers, mettre dans les
fers :
Qui lor veist d'une part et d'autre hau-
biers roUer, glaives enfierer, pourpoius et
quiries et escus enarmer. (Chron. de
Rains, c. x, L. Paris.)
Le fasl doré, pi'i et plain
Ot enferé d'un si dons fer...
(HooN DE Mery, Tornoiement de l'Antéchrist,
p. 52, Tarbé.)
Adonc ont pris Garin, qu'en ot fet enferer.
(Gaufrey, 1611, A. P.)
Item, se enferrer convient pour aucun
esploit fait pur la justice, dudit mestrc
ENF
ENF
ENF
lio
Raoul et Jehnnne, il sera fait pur nous,
luaieur et jures, en la manière accous-
tumee. (1311, Areli. JJ 46, !<• 103 r».)
Pour fret a eafierer Cateline de Chisoing
le sote. (1345, Dépenses, etc., Auu. de la
Soc. de l'hist. de Fr., 1864.)
Pour uns fiers d'Espaingne a enfierer
une sote as frères mineurs. (Ib., 13S7.)
A Cubains de Rains pour son droit
•d'auoi'r enfferré et delîerré ledit Jehan
Mareschal. (1433-39, Compt., Arch. mun.
Autun.)
Et l'enmena dedens le chastel de Galli-
poly,.... auquel lieu il l'emferma et enferra.
(Wavrin, Anchienn. Chron. d'Englet.,t. II,
p. 14, Soc. de l'H. de Fr.)
— Au sens moral, enchaîner :
Vers vous qaasi serf il se reod,
Son propre vouloir enferrant
Prisonnier pour le vostre suyvre.
(JOD., Eu}., V, 3, Ane. Th. fr., IV, 10 )
— Enferré, part, passé, garni de fer,
enchaîné :
Car la moie (lance) est plus roide et enferee.
(Aiol, 750, Foerster.)
Darz et lances enferrées.
(J.dePrior.vt, Liv. de Vc(7«f,Richel. 1604, C 74=.)
Et chil n'orent baslon, branc ne glesve enferé.
(Doon de Uaience, 11129, A. P.)
Il le tint longue espace enferré des deux
jambes. (Wavrin, Anchienn. Chron. d'En-
glet., t. II, p. 139, Soc. de l'H. de Fr.)
11 porta ce fier enfieret bien trente deus
ans. (Froiss., Chron., IV, 236, Luce, ms.
Rome.)
Lequel estoit enferré par les piez d'une
père de fers si pesans qu'il ne povoit aller.
(J. Chartieh, Chron. de Charl. VU, c. 39,
Bibl. elz.)
Et fut ceste exécution faicte huict jours
après avoir esté amené de Bourges par
l'huissier Bachelier, accompaigué de dix
ou douze hommes, tout enferré et lié.
{Journ. d'un bourg, de Paris de 1513 a
1S36, Soc. de l'H. de Fr.)
Je fuz es prisons du chasteau, ou j'en-
tendis que le concierge dit ausdicts prison-
niers des Isles qu'on lui avoit commandé
les faire disner a sa table dix ensemble, et
les autres dix après. Et n'estoient plus en-
ferrez, ne liez, ne es lieux viles et salles,
mais es meilleures chambres desdites pri-
sons. (1542, Voyage de Franc. I'' d la Ro-
chelle, Arch. cur. de l'hist. de France,
1« sér., t. m, p. 57.)
— Couvert de fer :
Ainsi s'en vint tout ainsi enferrez comme
il estoit contre Panthasillee. (Istoire de
Troye la grant, ms. Lyon 823, f" 118».)
ENFERGE, S. f.. Chaîne, fers, menottes :
Le suppliant donna a icellui Pirou ung
coup des mailles des cnferges, dont il vou-
loit enlerger et lyer ladite jument. (147^
Arch. JJ 195, pièce 337 ) '
Il avoit troussé son habit sur ses espaules,
et avoit attaché son enferge en une de ses
jambes. (Bernard de Palissy.)
Enferges, shackles, fetters, irons for the
legs. (Cotgr.)
Le tourangeau et le berrichon ont gardé
enfarges, enferges, s. f. pi., entraves en
fer avec cadenas qu'on met aux pieds des
■chevaux au pâturage :
Une jeune pouliche blanche... s'enfuit
épouvantée en traînant ses enferges sur
les dalles de la chapelle. (G. Sand, André,
p. 183.)
La vieille grise approche de la haie en
faisant sonner ses enfarges. (Id., La Mare
au diable.)
Le poitevin et le canadien emploient de
même enfarges pour désigner les entraves
que l'on met aux pieds de devant des ju-
ments poulinières quand elles sont au pâ-
turage. Aunis et Saint., enfarges, enferges.
ENFERGiER, enfargicv, enforgier, enfre.
gier, anf., v. a., charger d'entraves, de
de fers, chaînes :
Ce sachez q'unes ferges ai.
Se vos volez bien enfermer,
Jel vos otrei a cel raeslier.
(Vie du pape Grég., p. 94, Luzarclie.)
Si pri ge vostre Majesté,
Dame, et la virginité
Ou li fiuz Dieu se herberga,
Par quoi mort d'enfer enferja.
Que vous pour moi l'apaiez si.
Si que ci Iruisse sa merci.
(Du elerc Golias, 213, Méon, Nom, Rec., II, 454.)
Mes il la lient et enfer gent.
(Rose, 4340, Méon ; ms. Corsini, f° 32".)
Ez lais qu'il out d'arrien forgiez
Les tenoit andous anforijiez.
(Ib., Vat. Chr. 1838, f 120''.)
Soultimcnt nous enferge li Iraitre^ hideux.
(J. DE MtiN, Test., 1699, Méon.)
En ta prison l'as enfregie,
ii! Lais de la Rose, Poét. fr. av. 1300, t. II,
p. 884, Ars.)
Euferger, to shackle or_fetter. (Cotgr.)
— Fig., renfermer, retenir :
Por ce doi l'en tenir a fol et a bregier
Qui Tuelt Diex et pechié en son cuer enfergier.
(Jeh. de Mednc, Tesl., 1330, Méon.)
Mais ceux qui foibles de corps ont l'es-
prit grand, fort et puissant, est ce pas
grand dommage de les enferger et garotter
a la chair et au mariage? (Charron, Sa-
gesse, I, 42.)
— Enfergié, part, passé, ayant les fers
aux pieds :
Argon remest pris et enferjes. {Voy. de
Marc Pal, c. ccviii, Roux.)
Entre en ton esgardement II gemisse-
menz de tes enfergiez, de cens qui furent
mis en fers. (Conim. s. les Ps., Ricliel. 963,
p. 189».)
Li plours et li gémissement des enfer-
gieiz et enprisonneiz. {PS., LXXVIII, Maz.
798, f» 198 v°.)
Le dit malfaictour estoit enforgies des
pieds, car aultrement il leur heust fait
quelque grant outraige, veu le couraige
c'ons disoit qu'il avoit. (Contin. du Journ.
de J. Aubrion, par P. Aubrion, 1507, Lar-
chey.)
Enfergies, mis aux fers. (D.-J. Fr., Voc.
auslras.)
— En parlant d'un cheval, à qui on a
rais des entraves :
Il y a un honneste homme qui avoit mis
sa cavale enfargee en ses foussez. (Bk-
roalde de Verville, Moyen de parvenir.)
Le patois manceau et le berrichon
disent encore enferger, enfarger, pour si-
gnifier mettre des fers, des entraves aux
pieds. Canada, enfarger, entraver.
ENFERM, - arm, enfeorm,-erme, -arme,
enfer, ~ ier, emf., anf., amf., adj. et s., in-
firme, malade, valétudinaire :
Tjt soi enferms, si m' pais por soe amor.
{.ilexis, s», i't', xi° s., G. Paris.) Var. enfers.
(Richel. 12471.)
Ne vint amferm de nul amfermetet.
(Ib., str. 112% Mùlier.) G. Paris, cnferms.
Durement (ni enfers li rois Pépias,
Chargies de mal et durement souspris.
(Garin le Lok., i° chans., xxvui, P. Paris.)
Aies merci de mei, Sire, kar jo sui en-
ferm. (Liv. des Ps., Cambridge, vi, 2, .Mi-
chel.)
Li enfeorm sunt ceinz de force. (Ib.,
Canticum Anne, p. 266.)
Pur les enferms saner.
(Garnier, Vie de S. Jhom., Richel. 13313,
f» 97 V».)
Autres enfers i ont assez.
De diverses dolors sanez.
(GoiLL. DE St Pair, hlonl SI Michel, 941, Michel.)
La voie nekedent de lur franchise des
enfers en exemple ne doit pas estre traite.
(Dial. St Greg., p. 10, Fôrster.) Lat. : infir-
uius.
Ke tu me délivres, car je suys enfars.
(S. Bern., Serm., Richel. 24768, f" 3 v».)
Emfarm. (Id., ib-, f» S r».)
0 vertuz de Deu, et sapience de Deu !
cum longement seras tu receleit el peule
si cum uns altres hom enfars et non sa-
chanz. (Id., ib., Ler. de Lincy, p. 532.)
S'il n'i remest pour estre em fiers.
(Mousk., Chron., 21987, Reitf.)
Je sui enfers, sane moi. (Psaiit., Maz.
258, f° U r°.)
Uns enfers bons qui avoit mal dedens le
cors... (Rob. de Clary, p. 68, Riant.)
Aies merci de moy, bianz Sire :
C'anfer snix el plaia de mertyre.
(Lib. Psalm., vi, p. 263, Michel.)
Lor demandon qui estoit cil enfers ma-
laides qu'il portoieut. (Li Amiliez de Ami
cl Amile, Nouv. fr. du xiii» s., p. 60.)
Malade et enferme de corps. (Lett. de
1406, ap. Lob., II, 1026.)
Povres et meschans et enfermes. (Intern.
consol., I, 9, Bibl. elz.)
Car sans sa grâce, pis que enfers
M'en voys es ténébreux enfers.
(La Cumplaincle de faine iampnee, Poés. fr. des
xV et xvi° s., VII, 95.)
— En parlant de choses :
Elle vous sera dicte (la cause)
Si je n'ay l'engin trop enferme.
(.ici. des Aposl., I, f" 132^ éd. 1537.)
Entre toutes les parties du corps celle du
ventre est la plus molle et la plus enferme.
(J. Bouchet, la noble Dame, î" 43 r», éd.
1536.)
— Mauvais, malsain :
Lipreud'ome du meslier dient que teuz
choses ne sont pas boues ne leaus a mètre
en cervoise, quar elles sont enfermes et
mauveises au chief et au cors. tEsT.BoiL.,
Liv. des mest., l" p., vill, 3, Lespinasse et
Bonnardot.)
Les aiguës en devinrent enfermes et
ameres. (Estories Rogier, Richel. 20123,
f» 5".)
19
146
ENF
ENF
ENF
— Au sens moral, qui souffre, qui est
malade d'une passion :
Amans enfermes.
(Villon, Crant Test., p. 113, Jonansl.)
— Corrompu, pervers :
Se Dienx fiisl en tiere venns
Ke fusl il pas mions recens
D'abes, de moines el de clers,
Quar 11 pais iert monlt enifers.
(MousK., Ckron., 24833, Reiff.)
1. ENFERAiEMEXT, S. m., actiou d'en-
fermer :
Enfermement, incliisio. (R. Est., Pet.
Dkt. fr.-liit., et DvEZ,Dict. fr.-oll.-lat.)
2. ENFERMEMENT, S. m., fOrCB :
Les qnalre Terluî i' en fermement,
Ke nomai au comencement.
K dnnt est en cesl livre Ireitez,
Profilent, s'il seient acoplez
A fei e espérance e cherilé.
(Pierre d'Aberkcn, le Secré des secrez, Richel.
2o40:, f° l'Jo'i.)
3. ENFERMEMENT, adv., Sûrement,
certainement :
Afin qu'ils puissent plus enfermement
avoir leur poiement. (1318, Ord., I, 664.)
4. ENFERMEMENT, adv., faiblement :
II m'est avis qne pas ne croient
Si fait larron Ires fermement,
Ainz croient molt eiifermemenl.
(G. DE Coi.NCi, }lir., ms. Brui., f 191^.)
1. ENFERMER, enfvemer, v. n., tomber
malade, devenir infirme :
Hoel ot mal, si enferma.
Et après hnit jnrs dévia.
(Wace, Brul, 57T0, Ler. de Lincy.)
Puis amainent le mes avant.
Et celé demande en plorant
Comment ses frères enferma
Et par quel jor il dévia.
(Vie S. Grtg., Ars. 3527, P 158''.)
Li dona Biens si mal destin
One li siens cors toz enferma.
{Rom. de r.iniumc, Ars. 5201, p. 100''.)
Qnant Carlemaînne afebli
De son eape et emferma.
(MousK., Chron., 11507, Reiff.)
Se il meujoit de celui qui est apelf fruit
de -vie jamais ne s'esvelliroit ne n'enfreme-
roH. (Sydrac, Ars. 2120, | 111.)
— Enfermé, part, passé, malade, Infirme:
E iople cl:i mult filz aveit, enfeormethe
est. {Liv. des Ps., Cambridge, Canticum
Anue, p. 266, Michel.)
Il est malade, si est moult enfremes.
(.Iffxù-, 632, Ricbel. 12471.)
2. ENFERMER, fJ!/"re7?7er,v. a., affermir:
Pource que ma vertu a esté enfermée en
la pourté ense que je ne demostre pas bien
ma force quant je vins as tourmens, et
mes os se troublèrent tous. (Psaut., Eichel.
1761, f° 40''.)
Pour toi plus enfremer et enfichier en
la sainte créance. (S. Graal, ii, 378, Ha-
cher.)
Plus est grant chose quant home est si
enfermez en l'anior Dieu et abuvrez de
l'amor Deu que nul solaz ne nul confort
on ne reçoit se de li non. (Laurent,
Somme, ms. Chartres 371, f° 30 v°.)
— Affirmer:
Les diz relijrieus enfermaient et disoient
que... (1324, Arch. JJ 62, f» 157 r».)
ENFERMERiE, - î/P, enff., enfrcmerie,
s. t., maladie :
DeTenns est malades et plains i'enfremerie-
(Les Chelifs, Richel. 12558. f> eS*».)
— Temps pendant lequel il était permis
aux religieux de l'ordre de Cluny de se
faire saigner :
Ledit convent doyt faj're quinze jours des
enfermerye devant Nouel et quinze jours
devant le dimanche de circiimdederunt, et
fornist le toute pitance ondit convent du-
rant lesdits enfermeryez, excepté les ven-
dredi que monsieur l'abbé doibt. (1403,
Stat. de Montiernevf, p. 1, Arch. Vienne.)
Et aussy doit le boys es enffermerye
pour les mallades et toutes choses néces-
saire ausdits mallades, et l'ccffermier en
doibt avoyr la sollicitude. (76., p. 23.)
Consulter Ducange, à l'article Infirma-
riae générales.
ENFERMERiER, onf., S. ni., infirmier :
Et anfermerier i anra.
Savez de quel servira.
Ses malades doit visiter,
Por lor maladies asoagier
Qui joir ne porront d'amor.
(L'Ordre d'aniors, Richel. 12786, P 87''.)
1. ENFERMETÉ, - ei, - et, amf., anff.,
inf., enfermté, enfarmeteil,enfermitc, enfor
meté, enfremelé, s. f., infirmité, maladie :
MoIt li en^ieget la soe enfermetet.
(Me.xis, st. 56% \\° s., G. Pails.)
Sejo t'sousse la jns soz le degret
On as geut de longe enfermetet.
{li., st. 98'.)
Ne Tint anferm de nul amfermelet.
(ll>., str. 117, Mûller.)
E en la meie enfermetet s'esleeçowent-
{Liv. des Ps., Cambridge, sxxiv, 16, Mi-
chel.)
Ewart en enfermté geseit
Del mal donc il morir deveil.
(Roii, 3" p., 5753. Andrescn.)
En mnlt très grant enfermetei.
(Marie, le Dit i'Ysopet, xxxvni, Roq.)
Li un furent mort de Venfermeté de la
terre, li autre tornerent en lor pais arrière.
(ViLLEH., 229, Wailly.) Enfermité. (Richel.
4972.)
Li un morurent pour les infermetes de
la terre, et li autre retornerent en leur
pais. (1d., p. Paris, c.)
Tonstans Tenrai a vous pour mes enfremeles.
(Li Prière neo;;/;., Zeitschriftde Grober, 1, 249,22.)
Qni Tet avoir homilité
Remembrer doit s'enfermete' :
D'orguel nos garde, de vaine gloire,
De nostre anferlé la mémoire.
(Poème allég., Brit. Mus. add. 15606, f° 8'.)
De long pèlerinage, de grant enfemieté
Voit on pou de gens amender.
(Ane. prov , xiii" siècle, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Doue moi la mort, ou tu me done aide
de ïn'enfermeté. {Li Amiticz de Ami et
Amile, Nouv. fr. du xiii« s., p. 61.)
Pour ce que ccle enfermeté coroit plus
en celé vile que- aileurs. {Chron. de S.-
iJcn., ms. Ste-Gen., f« Sl^)
Toutes manières d'enfermitez. {Secr.
d'Arist., Richel. 571, f» 130»,)
Et puis fui ele senee de ceste enformeté.
{Vie sainte Geneviève, Richel. 988, f» Se*".)
Il chei an enformeté. (Vie saint Hilaire,
ib., {'•39'.)
Venfermeté que il avoit commença a
croistre forment. (JoiNV., S. Louis, p. 240,
Michel.)
Nos sûmes au grief an/fermeté de nostre
cors. (1315, Sec. cod. de Bug. de Bourg.,
Ch. des compt. de Dijon, Arch. C.-d'Or.)
En telle enfermeité de son corps. {Stat.
de la confr. N.-B., Coût., xxi. Bernai.)
Plein de jours, chargé et fourni de di-
verses enfermeles, et persécuté de débile
vieillesse. (0. DE La M-iRCHE, ilWm., introd.,
Michaud.)
Qne nul enfermeté ne prent.
{Débat de Nat. et de Jeun., Poés. fr. des Xï'
et xvi' s., III, 91.)
— Au sens moral :
Par nonsachance ou par enfarmeteit.
(S. Bebn.. Serm., Richel. 24768, f'-3 v».)
Ayes tousjours les yeulx sur toy, c'est a
dire a tes péchez, deflaultes et enfermetez.
{Intern. Consol., 111, xiiii, Bibl. elz.)
2. ENFERMETÉ, S. f., enceinte fortifiée :
Dit aussi que se aucun fourfait ou de-
linque ou ban de Saint Remy, tant en
Venfermeté comme dehors dont il soit tenu
d'amende de .lx. solz. (1431, Engiieste
afuture, Arch. légis. de Reims, 1" série,
1, 489, Doc. inéd.)
ENFEBMETURE, S. f., lieu fermé, pri-
son :
Joseph est des prisons sailly...
Et est hors de V enfermeture.
(ilijsi. de la Resurr., P 19', Paris, Alain Loiraia,
s. d.)
1. ENFERMEURE, cnframeure, s. f.,lieit
fermé et fortifié :
Se vous avez de moi tel cnre
ÎSe vous tendra Venfermeure
Que ne viegoiez ici segure.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5060, f 41''.)
— Porte fortifiée :
La foille Tonseise(e) pent desoz Yenframeure,
(Th. de Ke.nt, Geste d'.ilis.. Richel. 24364,
P 48 r°.)
— La contenance, ce qui est renfermé-
dans une chose :
Une escuielle ataint d'argent.
Le mps atout le brief i met
Et a la vielle le tramel
Et dist bien siervie l'avoit...
Mais je vous dirai une rien
Se on scenst Venfermeure
Ja n'avenist chelle aventure.
(GAnT. d'Arr., Eracl., ms. Tarin, P 15''.)
2. ENFERMEi'RE, S. f., infirmerie :
Enfermeure, infirmaria, s. domus infir-
morum. {Gloss. gall.-lat., Richel. 1. 7684.)
ENFERMiN, evfremin, adj., malade :
Monlt estoit a mcssaize, s'ot le cors enfremin.
(Florenee de Rome, Richel. nonv. acq. 4192,
f» 85 r")
1. ENFERMiR, - yr, verbe.
— Act., affermir, consolider :
tjiyt
Confermer ou enfermir, (Voe. lat.-fr.,
1487.)
L'aloes solide et e»/ermisf les plaies. (Jacd.
ée santé, I, 18, impr. la Minerve.)
Goiutne arable enfennist et rejoinct les
os froisses. (/6., 220.)
La racine de peonia enfermist et constipe
les rains. {Ib., 338.)
Conviendra qu'il ayt sur lesdicts rem-
parts deux nianouvriers ordinairement,
pour respandre lesdites terres et les mouil-
ler souvent d'eaue, pour les enfermyr.
(1542, Mém. pour les fortif. de Troyes,
Grosley, Ephêm., 1,53.)
— RéQ., s'affermir :
Quant le boys de cèdre est mys en poul-
tres es temples il se enfermist de impéné-
trable fermeté. [Jard. de santé, I, 119,
impr. la Minerve.)
— Neutr., dans le même sens :
Quant le frommage commencera a en-
fermir et consolider. {Jard. de santé, I,
133, impr. la Minerve.)
2. EXFEUMiR, voir Enfremir.
ENFERMITÉ, VOir ENFERMETÉ.
ENFERMOYÉ, cuff., S. m., prisonnier :
Ce mot, certainement ancien, n'a été
rencontré que dans un texte du commen-
cement du xvu° siècle :
5 sous pour un gros verrou et deux
crampuns a chascung des prison des enffer-
moyes. (1633, Men. dép. de l'ab. de S.-Denis,
ms. S.-Denis.)
Pour la couverture des combles des
■enffermoyes. (Ib.)
ENFERNE, adj., infernal:
Uai toz DOS a pelé
De diiel et de vilté
Et à'enferne pala.
(Rdteb., Miracle de Théophile, II, 08, Jabioal.)
ENFERNER, VOÎr ENFRENER.
ENFERNiN, adj.. Infernal :
De tei eit hoî seisine
Belzebnc en eofer od sa gent enfernine î
(ttorn, 1670, Michel.)
Feissant miracles por yertnç enfernine.
(Pass. du Christ, 188, Boucherie.)
ENFERREUR, S. m., celui qul enfonce le
ier :
Les plus hardis enferreurs, les plus
braves et courageux soldats. (CholiereSj
Matinées, p. 47, Lacroix.)
ENFERRURE, S. t., fers, Chaîne :
Or sçavez vous la raison de ma venue
et la cause de Venferrure dont je suis en-
ferré. {Perceforest, vol. I, c. 68, éd. 1528.)
ENFERTÉ, - ei, enfierté, enfrelê, emf.,
s. t., infirmité, maladie:
Kar el chief la valar
DDoet force e vigiir ;
IVe ja n'ierl biea senet
Ki la at enferlé.
(P. DE Tbadn, Cumpoz, 1487, Mail.)
Uns hom qni ont cesle enferlé
Si n'en poeit aveir sauté.
(Wace, Vie de si Nichol., 1170, Delins.)
Une enferlé la li avint.
Ud., rtou, a' p., 9083, Andresen.)
Qne i'enferlei moslre semblant.
(Briil. ms. Munich, 33G6, Vollm.)
Mais a pi ui jours vient enfreles,
El par l'enfermeté ki naist
Lor vient mains nians ki lor desplaist.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. '20, Meyer.)
Pour I
nferté et pour besogne.
(MousK., Citron., lliO"
Ueitr.)
Plusor lui ont enquis
Qnele enferlé il a qui ainsi est palis.
(De Gautier d'Àupais, p. 11, .Michel.)
S'en morut asses de famine
Et de moult d'antres enfretes.
(Baud. de Co.idê, Dis de Tunes, Ars. 3142, !"
310''.)
Celé cui enfiertes est apierte. (Règle de
Cileaux, ms. Dijon, f» 114 v°.)
Enferlé, poverté et nécessité. {Li .irs
d'Amour, I, 379, Petit.) Impr., enferce.
Une manière de maladie et d'enfreté.
[Ib., II, 329.)
ENPERTUMBE, VOir ENFERTUME.
EîSFERTUME, -umbe, S. f., infirmité :
En s'amor (du monde) a tant i'enferlume
Toz ses amanz en enfer tume.
(G. DE CoiNCi, Cliasleè as nonn.. Uichel. ^Sltl,
l" 283^)
Tout antre amor est dolentez
Envers la toue et enferlumhe.
Bien sai qne s'ame en enfer tumbd
Qui ne faimiiie de tout son cuer.
(1d., Uir., ms. Soiss., f» 34''.)
Tote autre amor est dolentez
Envers la toe et enferlume.
(Id., ib., ms. Brni., f 33^)
ENFESSiER, V. u., s'aflalsser, pris au
flg. :
Si ne soit on après de qui
Fere pape : si enfessa
Longtemps l'acort. et enbessa
La rourt par teraporex seinguors.
Qui moult !i firent deshonnors.
(GoDEFROY DE Paris, Chrou. , 2-232, Bnchon.)
EXFESTE, s. f., extrémité, liu de la vie ?
Le servi si bonnement,
A l'amor de tote sa gent.
Si qu'an Venfrsle son seignor.
Si qu'il jat neis en langor.
(l'arlon., Kicbel. 19152, f 165^)
ENFESTÉ,' adj., qui aime les fêtes f
Mais soit tousjours près de ma coste.
Si non pour aler an moustier.
Quant aux jours qu'il sera mestier.
Et qui ne soit pas enfestee.
Ni de saillir a la volée.
(E. Descuajips, Poés., Comment franc vouloir
pense aux besoins de mariage, Richel. 840,
f» 492'.)
ENPESTEL, - tau, S. m., faîte, comble :
Pour ung enfestau a mectre sur le petit
mur du gardefol. (Compt. de J. Asset. 1402-
1404, Forteresse, xvill, Arch. mun. Orléans.)
ENFESTER, eufetler, v. a., garnir d'un
faîte :
Et mis ung poi de tielle par lieux sur les
mesons du dit lieu et enfester la sale. (1392-
1400, Compt. de l'hdt.-D., f» 33 r°. Hôpital
général Orléans.)
Pour construire et baslir, el si haat enfeller
Cn fort a double mur, que...
(.G. BoDNiN, l'Aleclriom., éd. 1586.)
ENPESTucE, s. f., maladie de clijval
déûnie dans l'exemple suivant :
Il advient une maladie au cheval quant
il est trop escbaulfé ou il a sué et on le
met en lieu froid ou plain de vent si que
par les conduiz de la sueur qui sont cou-
vers ou par la boucbe le vent entre dedans,
dont il s'ensuyt que les nerfz se retraieut
et enflent ung peu et seulfrent grant dou-
leur et ne peuvent allnr. Et est ceste ma-
ladie appellee enfestuce, et la congnoist on
a ce que le clieval semble avoir le cuir
ung peu estendu par dehors si que a peine
on le peut pincer au dos, et semble estre
empesché d'aller comme s'il fust enfondu,
et luy pleurent les yeulx. (P. des (^res-
CENS, ProuIJilz champ., 1'^ 99 r", éd. 1316.)
E.NFESTUQUER, v. a., mettre en pos-
session :
Par l'enseignement et le jugement des
hommes devant dis, nous fumes adheri-
tez, et li dis Hues déshéritez: et en-werpi et
enfesluca une tie, autre et la tierche, si
que n'i en eut, ni retient, et nus en fumes
enherilez bien et a loi. (1300, Hist. de
Guines, ap. Duc, III, 248'', éd. Didot.)
ENFETTER, VOir EN'FESTER.
ENFEUCHiER, verbfl.
— Act., mettre en fosse, enterrer :
Tu tueras un veel et le porteras a la
maison de ton ami par nuit, et diras :
Amis, vechy ung homme que j'uy tué, je
te prie que tu Venfeuches priveement, nul
ne t'en aura souppeçon de ce fait. {Discipl.
de Clergie, l, Biblioph. fr.)
— Neutr., enfoncer :
Icellui Robert enfeucha d'un piet ou chey
dedens un fumier. (1410, Arch. .IJ 163,
pièce 333.)
ENFEUDER, VOir E.NFEFFER.
ENFEUDRE, V. a., Miot douteux, verser
d'un vase dans un autre :
Infusoriuui, dont on enfeut. {Gloss. de
Douai, Escallier.)
ENFEUMENTERIE, voir EnFANTOSMERIE .
1. ENFEUUREU, enfuerrcr, v. a., mettre
dans le fourreau :
L'espee prist a terre, moult Ires tosl Venfeurra,
Puis l'a chainte a son les.
(Doon de Maier.ce, 2191, A. P.)
Tnit se tiennent en pes et lessen' le coûtent,
El furent enfuerré li branc monln trenchant.
(/*., 1116.)
2. EXFEURRER, V. 3., mettre dans de
la paille :
Vert Janet ressemble a Beurré :
Fui il en migoe eiifcurré,
Jamais ne vaut rien, car pon larde.
(1S37, le Discours de trespas de Yerl-Janel, Poés.
fr. des XV' et xvi° s., t. 1.)
ENFEUST, S. m., affiit :
Ung veuglaire ou crapaudeaul de envi-
ron trois pieds demy de long, garny de
deux chambres, eufu-té sur son enfeust de
bois d'une pièce, (liilt, Incent de l'Artil-
lerie, Arch. mun. Dijon, H., Aff. milit.)
ENFEUTREMENT, S. lU., Objet reiU-
bourré, en particulier pièce rembouirée
dont on se garnissait le dos :
r^nr
Qnarli tiere sous aus croie sorans et feni,
El U ceval i entrent dusc'a Venfeutrement.
{Roum. d'Alix., f 53", Michelant.)
ENFEUTRER, - attirer, - atrer, anf.,
V. a., appuyer sur le fellre :
Loor enfenîra sa lance.
(Prise de Pampel., 98i, MnssaCa.)
— Enfeutré, part, passé, appuyé sur le
feltre :
Les lances cnfeutrees, vont rers lor anemis.
{Chev. an cygne, I, 2239, Hippeau.)
— Garni de feutre :
Et u chapiax qa'ot el chié enfeutré.
(Alesckans, GOUl, Jonck., Guill. d'Or.)
— Couvert d'une couverture de feutre :
Puis montent as rauloi qui bien sunt anfautré.
(Simon de Pomlle. Uichel. 308, f U3'.)
.1. messaigier ai pris H rois de sa contrée,
Gardez que vostre mule soit très bien enfatree.
Le matin en iroiz sanz noie demoree.
(/*., S" 142\)
Li seneschaz vint la sor la mnle anfaulree.
(Rom. de la Yanjance Yaspas., Ars. 5201, p. M"".)
— Fig., recouvert d'une enveloppe :
Une excresciînce fort eitfeutree et enra-
cinée. {Tagault, Inst. dur., p. 133, éd.
1349.)
Enfeulrec est expliqué plus loin par ces
mots : enveloppée d'une propre tunique.
ENFEUTREunE, eiifaulreure, enfalreure,
enfletreure, enfreutriise, s. f., pièce de
feutre, coussin rembourré :
Certes joe ne vail mie nne poire meure
Très puis qne li men corps siet sor enfletreure.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., liichel. 24364,
f IS t'.)
Trosqu'en Venfaulrenre.
(Herb. Ledcc, Foulq. de Candie, Richel. 25318,
1° 29 r».)
Trenche le col de son cheval
Très par devant Yenfautreure.
(Gact. d'Arr., Eracl., ms. Turin, f° 19''.)
Li arson des sel'es davant et Venfatreure.
(S. Graal, Richel. 24bS, f° 243 v°; III, 318,
Hucher.)
Les uns qui sont prins comme aides
pour certaine Iieure, a un besoing hastif,
comme porteurs a l'enfetilreure,hToaelieTs,
lieurs de fardeaul.x et les semblables
(^Ménagier, II, 53, liiblioph. fr.)
Une salière en façon d'un porteur d'en-
freutruse, et sur son enfreutruse a une
salière de cristail. (1400, Pièces relat. au
règ. de Ch. VI, t. Il, p. 293, Douët d'Arcq.)
ENFEZON, voir Enfançon.
ENFFENCIAL, VOir ENFANCIAL.
ENFFEUSTER, VOlr ENFUSTER.
ENFFROI, voir ESFKOI.
EiVFiANSAiLLEs, S. f. pi., fiançallles :
Enfiansailles, espousailles. (Rab., V, 17.)
ENFiBRÉ, part, passé, lié :
La pluspart du temps ne mangeoit que
biscuit, et la moictié de ses gens enclies-
nez et enftbrez, sans que ledit prince
le voulsist veoir. (G. de Villen., il/m.,
1493.)
EXFir.HEiiENT, S. m., actiou de liclier :
Li enfichement des fais n'est fors que pro-
fondes pensées du sacrement meisnie.
(Miseric.N.-S., ms. Amien5412, f 101 v".)
Enfichement, infixio. (Gloss. gall.lal.,
Richel. 1. 7684.)
ENFicHiER, enficier, enfixer, anfichier
infichier, - yer, inpcquier, verbe.
— Act., ficher, enfoncer, plonger :
Kar tes saietes enfichées sunt a mei. (Liv.
desPs., Cambridge, xxxvil, 2, Michel.)
La les ont fait en la terre enfichier
En deus sarcus de marbre mult très chier.
(RiiMB., Ogier, 8119, Barrois.)
Od clous de fer e meins e piez
A la terre sunt enfichiez.
(Marie, Piirij. de S. Patrice, Richel. 25407,
1° 110=; V. 947, Roq.)
Il enfichierenl une hache en son cervel.
(.Bial. SI Greg., p. 169, Foerster.)
Maint pavillon i ont le jor drescié.
Maint très i fit a maint pel anftchies.
(Jord. de Blaves, Richel. 800, C 119 v".)
Jlort en loz leas ses denz enfiche.
(,G. DE Coi.Nci, Mir., ms. Brnx., l" 79'' )
La mort plus volenliers enfiche
Ses denz en nne dame riche
Qui la gorge a blanche et polie
Qu'en une vielle grezelie.
(Id., il)., ms. Soiss., f" 80".)
Par devers la posterne del plus maistre dongon
Ettftca Arisloles son maistre gonfanon.
(Guï BE Camb., .■!;«■., Richel. 24366, p. 28''.)
Este mei del fane que jo n'i seie enfiehies.
(Psalt. mon. Corb., ap. Cocberis, Doc. sur
la Pic, t. I, p. 661.) Lat. : ut non infigar.
Car tes saietes seront enfichiees en moi
{Psaut, Maz. 238, f'' 47 r".)
Li mistrent sor son chief une moult
aspre coronne d'aubes espiues et li anfi-
cherent en son chief. (Bible, Richel. 20039,
f» 113 r°.)
Ses portes (de Syon) sont enfiehies eu
terre, et il destruist ses gons. IBib. hist.,
Maz. 532, f» 2oO^)
Turnus fist prendre les testes de Nisus
et de Erialus, si les fist enfichier sor.ii.
glaives. {Estories Rogier, Richel. 20123,
f» 166".)
Infigere, enfichier. {Gloss.lal.-fr., Richel.
1. 4120, f» 123 v°.)
Ainsy qu'il le regardoit, luy comme
plein du diable luy inficlia la pointe d'une
lanche très ague en la joe. (J. VauQUELIX,
Chron. d'E. de Dynter, V, 29, Xav. de
Ram.)
- Flg. :
Esrachant l'affectiou de carnelle concu-
piscence as inficquiet en son ceur la ra-
cine de ta dilection. (J. Vauquelin, Chron.
d'E. de Dynter, I, 23, Xav. de Ram.)
— Attacher :
Par de devant la porte vous ferai enfichier
Entreci que au ceint dedens .1. grant fnraier.
(Siège de Barhastre, Richel. 24369, f° 128 r".)
Tote la nuit fist granz peas treucher
Et de .u. parz bien aguisser.
Les homes morz i enfichèrent.
(Lai d'Uavelok, 1053. Michel.)
Esqueles (lettres) ces présentes sont enfi-
ches. (1330, Cart. de Guise, Richel. 1. 17777,
f 103 r».)
Esqueles ces . présentes sont enficiiees,
{Ib., f 113 V».)
Esqueles lettres cestes présentes sont an-
nexées et enfichiees. {Charte de 1342, Gre-
nier 297, n" 221, Richel.)
Ensi qu'il est contenut es crys sour ce
fais lesqueils sont dedens ces présentes
infichyez et annexeis. (13 avr. 1433, Lett.
des allianc. des met. de Liège, Anul. leod.)
— En partie, attacher la vigne aux
échalas :
Faire labourer et cultiver soixante six
hommees de vignes et laissier bien la-
bourées et bien cultivées en la fin de leurs
années et enfichées. (1376, Bail, Arcb. MM
30, f» 40 v°.)
— Fig., attacher, appliquer :
Cil qui haut cner a tant et riche
Que tout le plante et tout Venfiche
En ma Dame sainte Marie.
(G. DE Coisci, ilir., ms. Soiss., f 205''.)
— Imprimer :
Empresser, enficher, imprimo. (J. Laga-
DEUC, Catholic, éd. Auffret de (juoetqueue-
ran, Bibl. Quimper.)
— Percer :
Et ses cevaus fu reslancies,
Qaar de lances iert enficies.
(MousK., Ctiron., 7260, Reitf.)
Ains le fiert on de toutes parts ausi com
de dars et de saietes et de quarriaus, si
que tous ses cors en est enficies. (Jehax
DE TtTYM, Hist. de J. Ces., Ars. 3333,.
i" 223''.)
— Réfl. et fig., se plonger :
Chascun s'embat, chascnn s'enfiche
Es granz délices de cest mont.
(G. DE Coiîici, Dont, de la mort, Richel. 23111,
f 299'.)
De son neveu qoi si s'enfiche
En vanité et en luxure.
(Vie des Pères, Richel. 23111, f» 66».)
— Fig., s'enfichier de, entamer, aborder r
Et (i'une antre parole me voel ore enficier.
(Roum. d'Alix., f 19°, Michelant.)
— Enficha, part, passé, fiché, enfoncé,,
fixé, attaché, appliqué :
Quant Brehns fn aprestes et garnis.
Devant lui fu ses bons escus ^oltis
Et ses espius qi fu gros et foibis.
Sa grant baniere enficic i ot mis.
(Raimc, Ogier, 11264, Barrois.)
Por les brainches desns anbroichiez.'an/îcftieî.
(Des Poignes d'enfer, Brit. Mus. add. 15606,
f» SI''.)
rS'i avoit mas, neis verge entallee,
0 ne ust cerge ou lanterne enficce.
(Roncisv.,p. lis, Bourdillon.)
Derrière le chevît de l'église, enfixez
entre les pilliers d'icelle, a plusieurs es-
t.iulx ou bouticles a merciers et libraires.
(1384, Déclar. du temporel du couv. de
Clermarès, Arcb. admin. de Reims, t. 111,
p. 377, Doc. inéd.)
Une croix enficlioe au mur d'ung jardin.
(1431, Enqueste afuture, Arcb. législ. de
Reims, t. 1, p. 486, Doc. inéd.)
La esloient parmy ces corps ces cleres
espees, tranchans et affilées, boutées et
enfichées. (Girart de RossiUon, ms. de-
Beaune, éd. L. de Montille, p. 283.)
— Fig., attaché, fixé :
t. M'
14»
Les yeos tint oi/(cA/fs en terre. ,
(FaU. d'Ov., Ars. o069, t» 18G''.) !
H.-Norra., vallée d'Yères, en/iquier, j
ficher.
ENFICIER, voir ENFICHIER.
ENFIEBLISSEMEXT, VOir ENFEBLISSE-
MENT. l
1. ENFiER, eii/T-, V. a., donner en fief?
Cinquante solz torn. que les lioirs Nicolas
de ViUars doivent chascua an pour la terre
de la tieulerie a eus si enffiee, a paier aus
termes que il ont acoustumes a paier au
roy. (1310, Arch. JJ 47, f» 16 r».)
2. ENFiEu (s'), V. réll., se fier :
Je ne serais esmeu pardurablement cant
je m'enflerais en Dieu qui m'aura reseu en
sa maison. [PsmU., Richel. 1761, f" 38 v».)
Se Ganfrois s'i enfle, il en sera chelis.
(B. de Seb., viii, 119-2, Bocca.)
1. ENFiERER (s'), V. féQ., devenir fier:
La beauté ensorcelle tellement les femmes
que les moins mal conditionnées s'enfiereni
au préjudice de leur devoir. (Cholieres,
Matinées, p. 210, P. Lacroi.x.)
2. ENFIERER, VOif EnFERER.
ENFiERiR, - yr, verbe.
— Réfl., devenir fier, avoir de la hau-
teur :
Mes il fat mort si soQiiement
Qa'il lessa son assemblenient
Et tonz ses bilans sans tonchier y.
Ponr nient s'esloit si enfienj,
Qoer 0 sey n'en pont bien porter.
{Dial. de S. Grég., ms. Evreux, f li!9\)
Sa femme comme ly s'estoil moult en-
fyerie en sa fortune. (G. Chastell., Chron.
des D. de Bourg., U, i, Buchon.)
S'enfierir et s'enorgueillir. (R. Est., Pet.
Dict. fr.-lat.)
L'homme s'enfierit souvent tant de son
bonheur, qu'il perd modération et tempé-
rance. (J. Le Blanc, Val. Max., f" 417 v,
éd. 1379.)
— Plus ancienn., s'enfierir avait un
sens plus énergique, comme l'adj. fier, et
exprimait l'idée de s'obstiner au combat
avec une mâle ardeur :
Mes en vain s'enf/erist lenr troche.
Car Onrri l'.Vlemant approche.
Lai et sa compaingnie entière.
(GuiART, Roy. lign., 16685, W. et D.)
— Enfierl, part, passé, rendu fier :
Sans estre plus enfiery sur la gloire de
sa fortune. \G. Chastell., Chron. du D.
Phil., ch. Lxxix, Buchon.)
Chran, roy des Bulgares, enfiery pour
ses victoires, assiégea par deux ans Cons-
tantinople. {Fahchet, Antlq. gaul., 2* vol.,
II, 17, éd. 1611.)
ENFIERTÉ, voir EXFERTÉ.
ENFiERTREu, V. a., mettre dans une
châsse, dans un cercueil :
En cest an fust levez le corps saint Loys,
et fut moult seignouriement enjiertré a
Saint Denis. (Chron. anon., Rec. des Ilist.,
XXI, 133.)
EXFiGuuER, V. 3., figurcr, retracer,
peindre :
El voit nno baniero blanche com fleur d'esté.
On l'ymage saint Jorge esloit enfîgiire'.
(Gaufrey. 10058. A. P.)
— Enfigurè, part, passé, qui a telle fi-
gure, telle mine :
Henris ot a non li ainsnes,
Povrement erl enfignrei.
Et si povre personne estoit
Que cascuns s'en esmerveilloit.
(Sones de Nansay, ms. Turin, f» 3fi^)
Veis ta mes en cest mund hom melz enfigurei
iNe de tûtes beltez fust si eninminet?
(Uorn, 1234, Michel.) 1
— Qui représente une figure :
Lor voiles entaillies par pans et par girons
Et bien enfigurecs a testes de dragon.
t\yed'Avign., 1710.)
ENFiLEMENT, cnifill., S. m., action de
filer :
Netus, emfillement. {Gloss. lat.-fr., Richel.
1. 7679, f» 220 V».)
ENFiNCEUX,' adj., libertin, débauché :
Enfinceux, lascivious, pétulant. (Cotgr.)
ENFissELEU, V. a., mettre dans le
panier d'osier qui sert à presser ou à
égoutter le fromage :
Ansi com lais amoncelés
Quant a droit est enfisseles
Prent de fromage le façon.
(Vers de le Mort, Richel. 375. f 340?.)
Et ensi come il entra en la salle a Paris,
il fu appareilles qui le feri d'un froumage
enfisslelé ami le visage. {Chron. de Rains,
c. XXV, L. Paris.)
M. de Wailly (Mén. de Rems, .^■>8) écrit
en folssele.
Cf. Fissele.
ENFisTULÉ, adj., qui présente une
fistule :
Si que li leus soit enfistulez. (Brun de
Long Borc, Cyrurgie, ms. de Salis, t° 70''.)
Pource que la ulcère est ja ej)/îs(Mte' par-
font. (B. DE GoBD.j Pratiq..iy, S, éd. 1493.)
Si la playe est enfistulee. (Arthel. de
I Alag., Fauc.)
EXFixER, voir Enfichier.
ENFL.vBEn, voir Enflamber.
ENFL.VISTKIR, VOir ENFLESTRIR.
E-NFL.VMBEJiENT, S. m., acliou d'en-
flammer :
I Et feis la divinité
I Vestir de nostre humanité
En la vierge, en enflamlemenl.
Sans ce que nul corrumpement
Eb sentist la vierge honnoaree.
(Alart, C"-° d'Anjou, Richel. "65, f° 5 v".)
Le enflanibement du sang est cause de
ire. (H. DE GiUNcm, Trad. du Gmiv. des
Princ. de Gille Colonne, Ars. 5062, f' 119 v».)
Pour V enjambement qu'il avoit de la
honte des paroUes de sa mère se combati
se viguereusement que... (Christ, de Pis.,
Cité, Ars. 2686, f» 30^)
Un enflanibement d'ardeur et de désir.
(G. Chastellain, Chron., I, 287, Kervyn.)
Mesmement que le voyons (le vin) dé-
fendu par S. llierosiDe ala jeunes3e,comme
fêtant avec clleun enpambement deluxure.
{Devis sur la vigne et vend. d'Orl. de Suave.)
Quoi qui! la putréfaction soit la voie a
Venflambement. (Le Blanc, Trad. de Car-
dan, f 186 V, éd. 1556)
ENFLAMBER,en/!'abec,;n/;am//er, plus an-
ciennement enflambler, enflembler, verbe-
— Act., enflammer, au propre et au
fîg. :
Car jonece si les en(lemtle
Qae de fea les emple et de Oemhle.
(Rose, ms. Rrux., f° 68". I
Dardanas est malt eschall'ez
Et de grant coruz enflambez.
(Prolheslaus, Richel. 2169, f" 1*.)
Fol atouchement eschauffe le cuer et
enflambe le corps. {Liv. du Chev. de La
Tour,c. XLil, Bibl. elz.)
Garde bien toutes voies que tu ne mons-
tres chose qui enflambe les yeu.\ du prince.
(J. DE Salisb., Poto-ai., Richel. 24287, f» 6".)
Pantagruel priut nouveau courage, et
feutenflàmbé a proftiter plus que jamais.
(Rab., 1. 11, c. 8, f» 33 r», éd. 15i2.)
C'est le cueur, lequel par ces mouve-
mens diastolicques et systolicques le sub-
tilie (le sang) et enflambe. (Id., 1. III, c. 4,
f" 24 V, éd. 1352.)
Dont vous connoissiez quelle est la doc-
trine contre laquelle d'une telle rage fu-
rieusement sont enflambez ceux qui par
feu et par glaive troublent aujourd'huv
vostre royaume. (Calv., Inslit-, prêt., éd.
1561.)
11 suscite haines, et enflambe contentions
et noises. (Id., Ib., 1. I, c. xiiii.)
1 Le chant a grande force et vigueur d'es-
mouvoir et enflamber le cœur des hommes.
(iD., Pref. des psaum. de Cl. Marot.)
Las! il est mort, pleurez le, damoiselles.
Le passereau de la jeune Maupas.
Un autre oyseau qui n'a plumes qu'aux esles
L'a dévoré, le cognoîssez vous pas ?
C'est ce fascheux amour, qui sans compas
Avecques luy se jeltoit au giron
De la pucelle, et voloit environ,
VonvVenlîamber et tenir en destresse.
(Cl. Mar.. Epigr. du Passereau de Maupas, m, 33,
éd. 1731.)
Et avec leurs finesses etruses taschoient
continuellement d'emflamber plus fort la
mère al'enconlre d'elle. (Lariv., Nuicts de
Strap., IV, 3, Bibl. elz.)
— Réfl., s'enflammer :
Et ne se advisoit pas que, tant plus la
veoit. se enflambloit son dolent cueur.
{Troilus, Nouv. fr. du xiv" s., p. 131.)
Le mont Athos s'enfîambe.
(Cl. Mar., Met. d'Oe., I. II. p. 90, éJ. 1511.)
— Neutr., dans le même sens :
Mous et vais, mer et montaiancs.
Ciel et terre en/Iamberunl.
a'rad. de Rob. de Lincoln, Richel. 902, f» 107 r°.)
Quant li murdrier l'entent lui prist a esgarder,
Et sembla de son vis qu'il deust enflambler.
\ (Brm de la Mont., Richel. 1270, f-' 6 v».)
— Enflambant, part. prés. , qui en-
flamme ;
Toute chose enflambante el nourrissante.
Fomes. (NicoT, Thresor.)
Enflambe, part, passé, enflammé, ar-
dent
EM
Et jiitûit feu et flambe en l'air parmi la
gole, et si gr.int foison que tuit li airs en
devenoit roges et enflambez. {Arlur, Ri-
chel. 337, f» 63\)
Le roy fu tuoult escliauffé et enflambé de
prendre vengence de tel fait. (Grand. Chron.
de France, la Vie Mgr Saint Loys, vi, P.
Paris.)
Ensamble grant viguenr decaiJier eii/labee.
(Gir. de Ross., 38, Migaard.)
Son corps ardant. l'nflambé de nature,
11 a tout niid, saos quelque couverture.
(Cl. MAR.,CAa/i/5, Aiuoar fogit., p. 27, éd. 15-14.)
Ulcères inflambees. (Tagault, Inst. chir.,
p. 632, éd. 1349.)
La femme qu'il print estoit une jeune
fille grande et puissante de tous ses
membres, d'un poil roux, et enflamblee,
(Ant. Le AIaçon, Decameron, m, 169, Dil-
laye,)
Pour le traiter selon que son félon cou-
rage enflambé d'un extrême désir de ven-
geance luy conseilloit, (H. KsTlEHHE, Apul.
p. Herod.', c. 19, éd. 1566.)
Et avec tonneaux et cuvettes plaines de
poix et graisses enflambees, brusloient les
engins. (Faucuet, .intiq. yaul., 1. IV,cb. 9,
éd. 1611.)
Les yeux enflambez. (Charron, Sag., 1.
I, e. 27.)
Berry, s'enflamber, s'enflammer :
Quand il était comme çà tout enflambé
de vin et de folie... (G. Sand, François le
Champi, I, xiv.)
ENFLAMBEURE, S. f., liiflaramatioa :
Si at sapliir(s) qui enfleore
Oste(nO et [de] dent Veii/lambeure.
(Gautier de Mes, Mappem., Ars. 3167, f 18 r°.)
Cf. Enflameube.
ENi''LAMBiR, verbe.
— Act., enflamiuer :
Granz dens ol et la langue en mi
Qui les oilz li enllamlnssuit
Ue la lueur qui en issoit.
(Vie des l>cres, Uichel. 23111, f» 'V^^.)
— Réfl., s'enflammer, s'irriter :
Et estoit la manière du faire si estrauge
qu'il ne povoit qu'il ne s'en enfiambisl. (G.
Chastell., Cliron. des D. de Bourg., I, 72,
Buclion.)
EXFLAUBLEU, VOlr ENFLAMBER.
ENFL.AMDOIEU, V. a., enflammer:
Pour l'iimour de la dame qui luy avoil
enflamboié le cueur. (Duques.ne, ifist. de J.
d'Avesn., Ars. 5208, f» 49 r».)
ENFL.\jiEMENT, enflammemcnt, s. m.,
action d'enflammer, d'allumer, au propre
et au flg. ; inflammation :
Les enflammemenz de ceos ki encontre
lui ont receut parmenant bataille. {Li
Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms. Ver-
dun 72, f» 66 r-.)
Por le graut enflamement de sa pensée.
(Lit), des Machab., Maz. 70, f" 183''.)
Il s'est eslevé dans le corps quelque
grand enflammement. (Gkevin, des Venins,
I, 1, éd. 1568,)
Enflammement des gencives. (Id., ib-,
I, 12.)
ENFLAJiEunE, S. {., inflammation :
Si a safirs qui enfleare
Ostent d'iaus et enflameuTe.
(Gadtier de Mes, ;' Ymage du monde, Maz. 602,
f 50 Y».)
Si a saphir qui eofleures
Oste(nt) e de denz enpameure[s].
(Id., ib.. ms. S.-Briouo, f 23''.)
ENFLAMMEUR, S. m., désigne celui qui
enflamme une querelle, un différend :
Nos brouillears sont de la querelle
Par icelle epians leur pris
Mesme ainsi que maint enflammeur
Aspre et plein de pédanterie
Retenant dosa vieille humeur
D'eschole ou bien de moynerie.
(JOD., OEuv. mesl., f» 284 ï°, éd. 1583.)
ENFLANCE, S. f., euflure :
Infl.itus, enflement, suflatio, enflance.
(J. Lagadeuc, Cathol., éd. Auffret de
Quoetqueueran, Bibl. Quimper.)
ENPLATioN, S. f., enflure, gonflement:
Li pacianz doit user de choses genera-
tives d'eufleure tant que il soit bien enflez
ou ventre, car celé enflations doit bouter
fors labriseure. (Brun de Long Borc, Cy-
rurgie, ms. de Salis, f» 49''.)
1. ENFLE, emfle, s. f., enflure, gonfle-
ment :
(.Saphyrs) Boches et en/tes rasonage.
(Lap. en vers, 361, Pannier.)
Le mal rancle d'entor cbet,
L'em/Ie dà totes parz asec.
{Prolheslaus, Richel. 2169, !" 20'.)
Estoit avenue grant doleur a ladite Clé-
mence, pour ladite enfle qui estoit creue
li'une part et d'autre que ele ne pooit neis
veoir. (Les Mir. S. Loys, Rec. des Hist.,
XX, 146.)
La dite enfle creva a la senestre partie.
(Ib., p. 148.)
Se trop grant enfle ne va devant. (H. de
MONDEVILLE, Ricliel. 2030, f» 67".)
De jour en jour li princes agrevoit d'enflé ,
et de maladie, laquelle il avoit conçut en
Espagne. (Froiss., Chron., VU, 296, Kerv.)
Une enfle. (0. de Serr., Th. d'agr.)
Enfle, pour enflure, se dit encore en
Normandie, département de l'Orne.
2. ENFLE, adj., enflé, boursouflé :
Enfle. ^0. de Serr., Th. d'agr.)
Enfle est resté avec le même sens dans
la Saintonge, le Lyonnais' et la Suisse ro-
mande : « A la suite d'un coup, son
genou devint tout enfle. »
ENFLÉ, adj., gonflé de colère :
Quant il l'ot despoodu e les vos esfrees,
Por .1. poi qu'il ne partenl, tant tu cascnns enfles.
(Rom. d^Alex., Richel. 15095, f 247 ï°.)
ENFLEBIER, VOir ENFEBUrR.
ENFLECHEURE, S. f., l'échelle de corde
au moyen de laquelle les matelots grim-
pent aux mâts :
Enflecheures, t., the ratlings ; the cordy
steps wliereby mariners climbe up to the
top of a mast. (Cotgr.)
ENFLECHIER, -flescher, -flequier, v. a.,
percer, se planter dans, en parlant d'une
flèche :
Qui en/tesche nos caeurs de plus certe visée,
(L. Papon, Disc, à M. Panfile, p. 30, éd. 1857.)
Enflescher, to pierce, or shoot into with
arrowes. (Cotgr.)
— Garnir comme d'une flèche :
.1. baston dont on enflequa le fourque
dont on œuvre a le fontaine dou bieque-
riel. (xvi» s., Lille, ap. La Fous, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
— Enflechié, part, passé, planté, fiché,
en parlant d'une flèche :
Lors porsui taut et chassa Paris par la
bataille a tote la saiete qu'il ou cors avoit
enflechee qu'il l'atainst. {Estories Bogier,
Ricliel 20125, f 141".)
ENFLECHiR, - cir (s'), V. réfl., se dé-
tourner :
Et verras en Policralique
Qu'il s'en/leclii de la malire (Altaalus)
Et des nombres devoit escrîpre.
Ou ce biau geu jolis trova (les échecs)
Que par demonsirance prova.
(Rose, 6718, Méon ; Vat. Cbr. 1192, f° 47'=.)
Et s'enfleci de la matière.
(«.. Vat. Chr. 1858, f 58'».)
ENFLECiR, voir Enflechir.
ENFLEEMENT, adv., avec enflure, avec
ua gonflement d'orgueil :
Devant li vint ireement.
Si parla malt enlicement.
(W.icE, Brut, 1381, Ler. de Lincy.)
Içon les fîst amesurer
D'iloec tencter et ramprosner
Fors tant disent par mal talent
Et par orgoel enlicement.
(Cligel, Richel. 1420, f 132".)
Apius comencha parler tant enfleement
qu'il acquist a la cause des nobles plus de
conlredicts que Quintius n'avoit acqui de
faveur. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux. 10511, VI, VI.)
Tumide, grossement, enfleement. (J. La-
gadeuc, Catliolic, éd. Aullret de Quoet-
queueran, Bibl. Quimper.)
ENFLEisoN, emf., s. f., enflure :
Quant tiel manière de vin est douz il
voist al estomach e engendre veutositez i
emfleisons. [Secr. d'Arist., Richel. 571,
f» 133«.)
ENFLEITUIRj VOir ENFLESTHIR.
ENFLEMBLER, VOir ENFLAMBER.
ENFLEQUEH, VOlr ENFLECHIER.
ENFLESCHIER, VOir ENFLECHIER.
ENFLESTRiR, enflaistrir, enfleitrir, v.
n., se flétrir :
L'aneme d'els en mais eiiflaistrisseil.{Lib.
Psalm., Oxf., cvi, 26, Michel.) Var., enflais-
triseit. Lat. : in malis tabescebat.
E muntent desqu'as ciels e descendent
as abysmes, l'anme d'els en mais enflei-
triseit. {Psalt. monast. Co'rb., Richel. 1.
768, f^ 88 r».)
Le temps d'estee est chaud et les fyms
sont chauldz, et le sabloun est chaud, et
qant les .m. chalyns vignent ensemble,
pur le grant chalour si enflcstrent lez bleez
après la Seint Jehan, (rr. (i'ÉcoiWHi. rur.
du xill° s., c. 19, Lacour.)
ENF
ENFLETREURE, VOir ENPEUTREURE.
ENFLEUMÉ, - vmé, ad}., enflé :
Les uns avaient disseutere, les autres
avoient fièvre, les autres estoient enflumez,
les autres mouroient de mort soudaine.
{Chron. deS.-Den., t. II, 1" 96 v», ap. Ste-
Palaye.)
ENFLEURÉ , effleuré, adj., poudré de
flenr de farine :
La (loche) cuite en l'eaue a la mous-
tarde soit menjîee, et au frire soit effleurée
celle qui sera frite. (Ménagier, 11, 192, Bi-
blioph. fr.)
Aussi sont eschaudees celles que l'en
doit frire, et doivent esire enfiévrées, puis
trites, mengees a la sausse vert. Ilb., Il
203.)
ENFLEURER, VOlr E.\FLORER.
ENFLEURIR, VOir ENFLORIR.
ENFLEURONN'ER, V. 3., couvrir de
fleurs :
Eiifleuronner, as enfleurir. (Cotgr.)
ENFLORER, - ourer, - eurer, v. a., or-
ner, parer de fleurs :
En paradis ses violetes
Fera de vous et ses flonreles
Por eii/lourer par grant délit
Sa bêle chambre et son biau lit.
(G. DE CoiNCi, Mir., ras. Soiss., f° 14G''.)
Des floreles de mon pra"l,
S'ele santé me done et livre,
Toot enflorpr verrai mon livre.
(De la ilere au roi de Paradis, Ars. 3527,
f° 103».)
Qu*on enfieure la terre
De roses et de lys, de lavande et de jonc.
(RONS., Amours, II, xi, Bibl. elz.)
Lors de bouqnels evflcnra ses chevenx.
(A. Jamyn, (Eut', jioel., f" 116 r°, éd. 1579.)
Je n'ai/ pour honorer la feste noptiale
En[lenré le lambris de la maison royale.
(Garn-., Aniig., II.1
— Enflorê, part, passé, paré de fleurs ;
Mes ceste doit esire aouree
Oai tant est douce et enfloree
Que chascun prie et tente et baste.
(G. DE Col^•Cl, de l'Emper. gui garda sa chasteé,
Richel. 23111, f 26-2''.)
Les Hors quiert aval la pree
Qai tote est verte et eii/loree.
(Id., !«., ms. Brnx., f° 159".)
Jamays je ne vis homme tant aymer
d'avoyr sa conppe enficuree. (Palsgrave,
Esclairc, p. 666, Géniu.)
— En/!eMré s'est employé pour dire qui
exhale un parfum très-odorant :
Ce sunt .n. fleurs si enfleurees
Qae qui les a bien odorees
Plaisant li sunt seur toutes choses.
(G. DE Coi.Nci, Mir., ms. Soiss., f 145''.)
ENFLORIR, enfleurir, v. a,, parer de
fleurs :
Maintenant une triste pinye
D'un air larmoyant nous eonnye ;
Maintenant les astres jumeaux
D'email en/lnirisseut les plaines.
(UoNs., Od., IV, XXI, Bibl. elz.)
ENFLOURER, VOir EiNFLORER.
ENFLUMÉ, voir EXFLEUMÉ.
ENF
ENFOANCE, S. t., actîon de réchaufi'er :
Suffotio, enfoance. {Gloss. de Couches.)
ENFOCELER, VOir EnFAUCELER.
ENFOEMENT, VOlr EXFOOEMENT.
ENFOIBLIR, voir EXFEBLIR.
ENFoiLLiR, - tiellir, V. a., couvrir de
feuilles, enfeuiller :
Les paintores, les dras de soie
Dont la cambre fii enbelie,
Encortinee et enfueltie.
(Chbest., Erecel En., Richel, 375, i" 292*!.)
Enmî le vergier ot nne ante
De flors chargie et enfoillue.
(Uom. d'Alix., Richel. 1374, f G2^.)
ENFOiRER, V. a., sallr, souiller ;
Ce ne seroit jamais fait (en consciencel
toupjours vous vous enfoireriez les babine-5
au babil des femmes. (Cholieres, Apres-
dinees, v, f» 160 r", éd. 1387.)
ENFoiRiR, V. a., salir, souiller :
Enfoirir, to besquirt, besqiiatter, beray,
besbite. (i-otgr.)
ENFOLATiR, - ollatîr, verbe.
— Act., affoler, ensorceler, étourdir,
attraper :
Ton seignnr poz, fait il. nnntier
Que ne nos pnet mais rien offrir
Par qu'il nos puisse enfolatir.
(Ben., D. de tiorm.. Il, 91SI, Michel.)
— Réfl., s'affoler :
Les hommes qui se sont enfotlaiiz de
l'amour désordonnée des femmes. (.1. BoD-
CHET, Noble Dame, f° 126 r», éd. 1536.)
ENFOLER, V. n , s'écaiter :
Et de tes cumandemenz nient enfolai.
{Psalm , Brit. Mus. Ar. 230, f° 125 v°.)
ENFOMEXTER, VOlr EiN'FANTOSMER.
ENFON'CEE, an., s. f., renfoncement :
Unes aunioires neusfves, de bois d'Ir-
lande, de .vu. pies et de deux de bault et
de .VI. piez de' long, a .iir. estapes, de deux
an foncées. (1396, Comptes royaux, ap. La-
borde. Emaux.) Impr., aufoncees.
ENFONCEURE, -o?isse!(re, -osseure, s. f .,
fond d'un meuble ou d'un tonneau :
Pro .1. .c. de enfosseure et pour le doler.
(Compl. de iH -D. d'Orl, 1363-64, e.\p.
comm. dom., Hôpit. géu. Orléans.)
Pour 50 pièces d'enfonsseure a thonneau
viez. (Ib., 1395-96, esp. comm. dom.)
.i"T. enfonceures de noel (noyer) pour les
estoules d'un escrin. (1392, lundi, an l'an
nouf, Invent, de menbles de la mairie de
Dijon, Arcb. Côte-d'Or.)
ENFONCiER, - ser, - cer, - cher, eff.,
verbe.
— Act., faire le fond de :
Un cent de fous pour enfoncer la grant
lucanne de la porte Ûourgoigne. (Compt. de
Girarl Gonssarl, 1400-1402, Forteresse, li,
Arcb. mun. Orléans.)
— Fig., approfondir:
Conlinuelment ilz entendirent a diverses
sciences acquérir... lesquelles sciences ilz
ENF
loi
n'eussent seu effonser se ilz ne resquissent
du moins .vi=. aus. {.incienn. des Juifs
Ars. 5082, f° gi.) ' '
Pour e/fo?icAer la vérité. (Troubl.de Gand
Append., Cbrou. belg., p. 216.) '
Il fauldra que nons y labinrons
Cy après toujours pour penser
De mieux la matière effonccr.
(Greban, Mijst. de la pass., Ars. 6131, t° 70^)
— Faire couler bas :
Il y avoit .vi. gallees que galliottes que les
Tureqz avoienteffonsees en l'eaue. (Wavri.n
.Anchienn. Chron. d'Englet., t. II, p. 145'
Soc. de l'H. de Fr.) '
— Neutr., s'enfoncer, s'engloutir :
La terre fondit en plusieurs lieux, et y
effonserent quarante neuf grosses maisons
si porfond que l'on n'y scavoit trouver fond.
(S.-IiEjiY, Mém., ch. cxLl.x, Buchon.)
Que les flots ne feissent suronder et effon-
ser vostre navire. (C. .Maksion, Biblioth des
Poet. de metam., f° 154 r», éd. 1493.)
— Enfoncié, part, passé, garni de fonds:
Cinq tonniaux vuis enfonciez de deux
bous, et .VIII. tonniaux qui ne sont enfon-
ciez que d'un bout. (1390, Arch. MM 31
Les sièges seront enfonciez bien et nec-
tement. (1415-16, Ouvr. fais a Dole, Ch. des
Compt., B 1,586, Arch. Cote-d Or.)
Pour l'achat de quarante huit tonneaux
vuides achatez pour mettre ledit sel, ren-
diiz enfoncez. (Nov. 1439, Compt., Arch.
n.un. Orl.)
— Chargé :
Et cil la est venus de loing.
Qui si est magres et halles;
Et cil la est moût enfonces
De car : je croi qu'il soit mont mous.
(SARE^ZI^•, Boni de Hnm, ap. Michel, llisl. des
ducs de Norm., p. "268.)
ENFONDER, - drcr, enfundrer, verbe.
— Act., enfoncer, engloutir, faire cou-
ler à fond :
Por trésor enfnudrer.
{Quatre fils Aijmon, ms. Oîf. Hatt. 59, f 91 r».)
L'enfant vit enfondree en l'eive
Qui n'en paroit fors qoe seul tant
La robe qui aloit flotant.
(J. Le M.iRCH., ilir., ms. Chartres, r 14».)
Cappitaioe Pregent les a si hyea frottez
Qu'ils ont esté en terre et en mer enfondrez.
(Chansons normandes, ap. L. du Bois, (Euv. de Bas-
selin, p. 173 )
Par la cruanlté de Herodes il fut enfon-
dré et noyé en soy baignant dedans une
tontaiiic. iBoccACE, Nobles mnlh., VII, 3,
1° 170 r».)
Ceste vague de Dieu enfondrera nostre
nauf. (Rab., 1. IV, c. 19, f» 44 v», éd. 1332.)
Les gens sont enfondrez en la fosse
[qu'ils] ont faicte. (BuDÉ, Pseaum., ix, éd.
1351.)
La médecine commenceant a estre mais-
tresse chassa et enfondra, par manière de
dire, jusques au fond du corps la vigueur
et force naturelle. (Amyot, Vies, Alex, le
Grand.)
Dedans le vin enfondrons la mémoire
De nos soucis passez.
(A. Jamyn, Œuv poet.. f 28 r°, éd. 1579.)
— Réfl., s'enfoncer, couler à fond :
152
ENF
La barge se vouloit enfondrer. (JoiNV.,
S. Louis, XXXIII, Wailly.)
— Neutr., s'enfoncer, périr, couler à
fond :
Ceval n'aroient que mengier
Et si enfonderoient de froit.
(Bellei'.. Mâchai)., Richel. 191"9. f° 56 V.)
Le batel enfundra. {Chroii. d'Anglei.,
ins. Barberini, f° 32 v».)
Hz s'entredonneut grans coups sur les
heaumes et les font enfondrer sur leurs
testes. [Lancelotdu, Lac, i" p., ch. 33, éd.
1488.)
Et la maistresse cité de celle province
enfondrera avant que le dragon vienne
{Les PropUecies de Merlin, f» 9^ éd. 1498.)
Ils entrèrent en des sablons ou leurs \
pieds eiifondroient bien avant. (Amyot,
Vies, Crass.)
11 print quand et quand des préceptes
d'Attalus, de ne se coucher plus sur des ,
loudiers qui enfondrent, et employa jusqu a
la vieillesse ceux qui ne cèdent point au
corps. (Mont., Ess., 1. m, c. 13, p. 206,
éd. 1593.)
l'enfondre tonsjours plus en la bourbe mondaine.
(0. DE La Noue. Poés., p. 81. éd. i59i.)
— Act-, renverser, répandre, briser :
11 (cels enemis) pernent la cité.
Le mur uni enfundrel.
Fait i unt giant baee.
(P. DE Thain, Cumpoz, 77, Mail.)
Dont nous aions ces murs piercies et enfonires.
(Chev. au cyijne, 163-27, Reiff.)
Quant trouvent femme gros[se), le corps U ont
[crevé,
Et son petit enfant ont mort et enfondré.
(Deslr. de Rome, 472, Grœber.)
Qui ne donte castel ne mur a enfondrer.
«Qiialre fils Aijmon, ms. Montpellier H 247,
f» 198".)
Des engins tos dirons le nonbre
Par r.'oB les murs ront et enfondré.
(J. DE PiiiORAT, Liv. de Yegece, Ricliel. 1604,
f° 56^)
Et perce on les murs et enfondré.
(ID., il,.. f° 56'.)
El s'on le trovast (le vin) ruellei, on Ven-
fonderoit. (1270, Reg. aux fcoHS, Arch. S-
Omer AB xvill, 16, n° 21.)
Y eut .1. tonuel qui fit enfondrez et
tous li vins perdus. (1346, Revenus des terres
de l'Art., Arch. KK 394, f» 56.)
Ce fust ung coup horrible, agardez com-
ment il a enfondré son barnoys. (Pals-
GHAVE, Esclairc, p. bil, Génin.)
Plus fort recommencèrent
En enfondant maisons ; mais aucuns ne blesche-
[rent.
(A. MOREX. Siège de Boulogne, quatr. 33, Morand.)
D'une grand playe enfondranl sa poitrine.
(ROKS., Franc, iv, p. 231, Bibl. elz.)
Et si le père au gent Telemachus
Enfondrera cuirasses et cscus.
(Salel, Iliade, IV, éd. 1377.)
Doibt eslre la futaille enfondree sur les
ruis. {Coust. de Sainct Amand (Flandre),
ms. apparten. à M. Baligand, p. 97.)
— Neutr., fig., se jeter, se précipiter
sur :
Affin que les ennemys ne puissent enfun-
drer sur eulx ne les départir. (H. de
Granchi, Tract du Gouv. des Princ. de
Gille Colonne, Ars. 5062, f° 214 r".)
ENF
— Enfondé, part, passé, enfoncé, cave :
Li malades ki a les narriles agues, les
oilz enfundrel. (Petit traité de SIédeicne du
X1V° s., p. 8, Boucherie.)
Wallon de .Mons, enfondrer, enfoncer,
embourber, crever ; s'enfondrer, s'ouvrir ;
se dit surtout des abcès.
ENFONDR.'VNT, adj,, daus lequel on
enfonce, qui s'éboule :
Terres grasses, argilleuses et enfon-
dranles. (Dl- Villars, Mém., IV, an 1353,
Michaud.)
Terre molle elcnfondranle. (F. IIotoman,
la Gaule Franc., p. 41, éd. 1374.)
C'estoit une campagne rase, longue et
large infiniment, qui n'estoit ni trop en- \
fondrante, ni trop ferme ni trop dure.
(A.MYOT, Vies, Eumenes.) '
Et me jette dans le (chemin) battu, le i
plus boueux et enfondrant. (MoNT., Ess.,
1. II, c. 17, f» 276 r», éd. 1388.)
1. ENFO.vDnE, e«/?'., s. m., foudre, orage:
Un jor fu que un enfondré et un grésil
(lu ciel descendy si prant et si froit que
Ions les mouscherons furent mors. (FrOISS.,
Chron., Bichel. 2646, f» 88^) ,
Adont sambloit il que ce fuist ung enf- \
fondre de veir ces bestes comment elles se
demenoient quant elles sentirent le trait.
(J. Wauq., Merv. d'Inde, 2= p., c. lv.)
Cf. ESFOLDRE.
2. ENFONDRE, -widrc, - oundre, emf.,
v. n., être morfondu, gelé :
Kt lu qui es. a qui il me convient respondre.
Qui es ainsi velu ? Va, si te fais retondre ;
.le croy que c'est du froit; tu pourras bien enfondré;
Aussi grant feu te fault qu'a une clocbe fondre.
(x\' s.. Déliât de l'ijver et de l'esté, Poés. fr. des
xv* et xïi' s., t. X.)
— Enfondu , part, passé , mouillé ,
trempé, glacé :
• Por ce sunt il tout enfondu,
Flestri, froncié, fade et fondu.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., P SS"".)
Les frieleus, les enfundnz. ■
(ID., ib., ms. Brus., l" 36'.)
Povres, megres, et enfonduz,
Entrepelej et haut tonduz.
(Vie des Pères. Richel. 23111, f 96" et Ars.
; 3641, f 100''.)
Icelle Gervesote pour se évader de la
voye se mist en une mare, ou il y avoit |
beaucoup d'eaue, ils allumèrent du feu
]]Our lui seicher ses babillemens, qui es- ;
toient tous enfondus d'eaue. (1473, Arch.
JJ 194, pièce 339.)
Gelez, mennlriz et enfonduz.
(Villon, Petit Test., xxx, p. IT.Jouausl.)
Mais tant en fut estandu par les che-
mins que de leur sang estoyent tous em-
fondus. (D'AUTON, Cliron., Richel. 5081,
f" 16 V».)
Caillou Venfondu, par la grâce d'yver
roy de glace, duc de geslee, conte de
nesge et de grésil, amiral de froidure.
(Lel.mis. en man.d'un mendemenl joieux,
Vat. Chr. 1323, f» 236''.)
Les couilles enfonducs. {Ib.)
— Attaqué de la maladie appelée en-
fonture :
ENF
Qui a enûeure entre cuir et char, corne
home enfoundu. (.Marb., Lapid., Richel.
23247, f» 107 V».)
Relivrereut li Hainuier leurs chevaus,
qui tout et par especial des signeurs estoient
enfondut et afolet. (Froiss., Chron., II,
183, Kerv.)
Quand le cheval cloche d'ung pied, de
deux ou de plus, et il meult les cuisses
griefvement et en soy retournant il s'en
gaste, ce sont signes que il est enfondu.
(P. DES Crescens, Prouffitz champ., l"98 v,
éd. 1516.)
A tous les rongneux, riffleurs, roffleurs,
chaheux, ligneux, morveux, cratheurs,
goûteux, langoureux, plazineux, roupieux,
enrouez, enreumes, enfondus. (Ms. d'Epinal
189, f° 71 V», n" 59, dans le Bullet. de la
Soc. des anc. textes, 1876, p. 103.)
Aussi si chien enfondu ou roigneux y
avoit, il le doit traire hors des aultres du
chenil. (Le bon Varlet de Chiens, p. 13,
Jullien et P. Lacroix.)
— Truie enfondue?
pins sevent de truie enfondue
Dni pappelart, c'en est la some,
Et dui begins que cent preudome.
(G. DE CoiNCi, Ste Leoc., 1500, Méon. Fabl. et
conl-, 1, 319.)
Viellarz esloit auqnes li prestres.
Ne fu onqucs de letres mestres;
Plos savoit de truie enfondue
Que de lelre desporvcue.
iRenart, 7389, Méon.)
Centre de la France, enfondré, mor-
fondre ; s'enfondre, se mouiller à la pluie
de manière à avoir ses habits imbibés,
transpercés ; enfondu, morfondu, trempé
par la pluie, mouillé jusqu'aux os. Poitou,
Vienne, arr. de Civray, Deux-Sèvres, arr.
de Bressuire et de Parthenay, effondre ou
enfondré, pénétrer en parlant de la pluie:
• Mon frère est arrivé tout enfondu. » « Le
terrain est tout effondu. > S'enfondre, se
mouiller, être trempé, avoir ses vête-
ments traversés, transpercés par la pluie.
Aunis et Saintonge, enfondré, pénétrer, tra-
verser ; enfondu, pénétré par l'eau.
ENFONDRER, VOir EnFOXDER.
ENFONTDREURE, S. L, eudioit 011 l'on
enfonce :
Sloughe a myre — bourbier, s. m.;
fange, s. f. ; enfondreure, s. f. (Palsghave,
Esclairc, p. 271, Génin.)
ENFONDRiR, - foundrir, v. n., s'enfon-
cer, s'engloutir :
I Atant perist e enfoundry l'autre neef.
i (Foulques Fitz Warin, INouv. fr. du xiv»
i s., p. 84.)
' ENFONSEURE, VOir ENFONXEURE.
EXFONSOIRE, S. f., éboulcment :
Le 14= juillet 94, fut une enfonsoire de
telle façon que la plus grande partie de la
' terre dés vignes de la coste St Michel vint
' a la vallée. (Enquesteurs de Tout, 1594.)
ENFONTURE, unfoudeure, s. f., sorte de
maladie produite par excès de nourriture :
ENF
ENF
ENF
1S3
D'enfonture est (cette pierre) grant saineinen.
(Lap. de }tarliode, 433, Paanier.)
Le temps passé a tons sonloye plaire,
Maint m'offroient et honneur et service,
Ouant ma mère la donice et liebonnaire
Me nonrrissoit, or fault que tout tarisse
El qu'a meschief et a douleur périsse
Plain de malons et de povre cnfontnre^
Puis qn*ay perdu ma doulce nourriture.
(Christ, de Pis., Voés., Ricliel 604, r 4=.)
Comment on giiarit les chiens de enfon-
dure. {Moduset Racio, f»44 v°, Blaze,)
Du mal d'anfondeure. (Traité de faucon.,
Richel. 12581, f« 83 -y".)
De infusion ou enfonture. Geste maladie
■vient au cheval de trop manger ou boire a
superfluité, dont le sang se croist trop et
puis descend aux cuisses et espand par
les jambes et ne peut aller, et si advient
de trop grant labeur qui fait descendre le
sang aux cuisses et aux pieds et l'em-
pesche a aller, et aulcunesfois les ongles
en cheent qui ne les secourt ; et cette ma-
ladie est appellee enfonture. (P. des Cres-
CENS, Prouffitz champ., 1» 98 v, éd. 1516.)
EPJF0RÇ.\D, voir Enforchié.
■ENFORç.\DE, infossade, s. f., inforciat,
seconde partie du Digeste :
Une infossade, qui se commence au
second feuillet, en teuste : Partum et oves
tonssas, prisié .XLVili. s. (1389, Inv. de
Bich. Picqiie, p. 152, Biblioph. de Reims;
Arch. adm. de Reims, III, 473, Doc. inéd.)
Enforcade. (Inv. des livres de Ch. VI,
art. 328,' ap. Ste-Pal.)
1. ENFORÇA.T, S. m., infofciat, seconde
partie du Digeste :
Enforcat. (Inv. des liv. de Charles VI,
art. 46, âp. Ste-Pal.)
2. ENFORÇAT, S. m., nom d'une mon-
naie forte :
Enforzati numnii, denarii n solidi enfor-
catorum. (1178, Montazai, coll. Fonteneau,
t. XVIII, p. 505, Bibl. Poitiers.)
Denarii enforzati. (Vers 1180, ib., p. S39.)
Numnii d'en/orçat. (Vers 1180, ib., p. 541.)
Voir Lecointre, Dissertation sur des
monnaies portant les noms de Charles roi
et de la ville de Mette vulgairement attri-
buées d Charles le Simple, p. 15.
ENFORCEiz, s. m., croissance :
Asez l'avole dist a Bernart vos amîz,
Ke ja ne seriez hom par eiiforcciz.
(Wace, Hou, 3144, Pluqnet.)
L'éd. Andresen, 2° p., v. 2404, porte es-
forceiz.
ENFORCELÉ, enfow., adj., recouvert,
masqué :
Enfourcelé et couvert de drap. (Modus
■et Racio, ms., f» 180 r% ap. Ste-Pal.)
— Fig., enfoncé dans :
Que ceux qui brouilloyent pour la reli-
gion estoyent enforcelez et envyvrez de la
Ligue. (1593, le Propos tenu ent. le Roy de
Fr. et le Gard., Rym., XVI, 211.)
1. EN'FORCEMENT, S. m., actiou de
rendre plus fort :
A Venforcemenl dadil empire. (J. de Vi-
GNAV, Enseignem., ms. Brux. U042, f' S*.)
Et l'envoya au chastel de Saint Celerin,
lequel avoit esté de nouvel emparé ; le-
quel mareschal Qst dilliganment labourer
a V enf or cément d'iceluy, et le fist garnir de
vivres et d'artillerie. (J. Chartier, Chron.
de Charl. VII, c. G9, Bibl. elz.)
— FortiDcation, rempart :
Pour certains enforcemens et réparations
que uostre dit père fist faire audit chastel,
par la doubtance de messire Jehan de
Vernny, quand il se tourna -ennemi du
royaume ; lesquels enforcemens cousterent
bien deux mille livres parisis a nostre
père. (1361, Lett. d'Anl. de Beaujeu, Méui.,
D, f" 27>, ap. Ste-Pal,, éd. Favre.)
Les Galles par especial se devroient
lever a armes, lesquelz nature a chains de
tant d' enforcemens. (Ancienn. des Juifs,
Ars. 5083, f» 230''.)
— Ce qui rend plus lourd :
Esdiz pois et balances ne mettront aucun
enforcement ne adjousteront soudure qui
ne soit de la loy du métal dont sera le
poix. (1415, Ord., x, 354.)
— Forces, en parlant de troupes :
N'a si lontain ami, ne si proçaio parent.
Se il ne vient a lui a grant etiforcemenl ,
Que il ne face pendre et présenter au vent.
(Roum. dWlix., f» 56=, Miehelanl.)
Et le roy Dagonbers et Oiperis le gent
Partirent de Beanvais a grant enforchemml.
(Ciperis, Richel. 1G37, r° 53 t°.)
— Force, pouvoir, puissance, autorité,
en général :
Nos avons ceste présente cartre confre-
mee del enforcement de nos saials. (1232,
Auchin, Arch. Nord.)
V enforcement au juge ne vaut riens la
ou il n'a point de juridiction. {Liv. de jost.
et de plet. Il, ii, |'6, Rapetti.)
Li rois havoit grant tort par l'amonestement
Du deable et des siens senz autre enforct'mc:it ■
(Girarl de Ross., 31-23, Mignard.)
— Augmentation, accroissement, tout ce
qui sert à fortifier, à augmenter :
En enforcement dau davant dit cens,
(.lanv. 1229, Arch. M.-et-L., Fontev., La
Uoch., fen. 3, sac 8.)
E por iceaus cent et .x. sols de cens li
oguisse en convenent a assire .LX. sols de
cens d' enforcement dedenz la vile de la Ro-
chele, en luec soceant. (Janv. 1231, Arch.
M.-et-L., Fontev., La Roch., fen. 3, sac 8.)
Si le roy se fust marié a la fille d'un
roy ou d'un prince voisin, estoit moyen
d'ênforcement d'avoir et d'alliance pour le
roy et pour le royaume. (La Marche, il/e'/n.,
I, '20, Michaud.)
Fleur est viande des âmes et enforcement
des sens. (Fossetieb, Chron. Marg., ms.
Brux., II, f» 22 r».)
— Force, violence, action de forcer, de
prendre de force :
La a elle s'estordera
V enforcement moll amera.
Honteuses snnt del olroier,
Por çoa les doit en ellorcier.
(Jacq. d'Am., An d'Am., ms. Dresde, l'20fi,
Korting.)
S'en allèrent parmy la ville deffeudre
et destourber la grande Décision qu'on y
faisoit, et préserver bourgoyses et puchelles
d'ênforcement et de villainie. (J. Le Bel,
Chron., II, 73, Polain.)
En frais pour l'apel que lidite demisielle
fist encontre le sentence et pour enforche-
ment dont elle fut traveillie. (19 juin 132î
Fliues, Arch. Nord, God. A, f» 13i v".) '
Enforcement de pucelles ou de femmes.
(1461, Rôle de la préo. de Moutier-Grandoal,
.Mou. de l'év. de Bâle, V, 43S, Trouillat et
Vutrey.)
Elle bailloit assez a conguoistre a Paris
que ce qu'il luy vouloit bailler par amours,
elle aimoit mieulx y estre contraincte par
force : car communément toutes femmes
ont ceste nature appropriée que l'enforce-
ment leur est plus agréable que n'est de
ce bailler de plein gré a leur partie. (Le
Maire, Illustr., II, 7, éd. 1548.)
— Effort :
Nixus, enforcemens. (Gloss. de Salins.)
2. ENFORCEMENT, VOir E.NFOflCHEME.VT.
ENFORCENER, VOir E.XFORSENER.
ENFORGEOR, - ceur, - cheuT, enfour.,
S. m., celui qui fortifie :
Enforceur de vigoeur. (Senn. lat.-fr.,
XIV' s., ms. de Salis, f» 93 v».)
— Violateur :
Bougres, coupeurs de bourses et enfour-
cheurs de femes. (Dialog. fr.-flam., f" 17".
Michelant.)
De pucelles enforcheurs. (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux., II, f° 137 r».)
Il estoit meurdrier,combat[eur, houillier,
enforeheur de femmes. (J. du CLERCQ,.Vm.,
an 1462, liv. IV, ch. XLII, t. III, p. 207.)
Meurtrier et enforceur de femmes. {Coût,
de France, f" 151 v°, éd. 1517.)
1. EXFORCEURE, enfour., s. f., ce qui
sert à fortifier :
Pour avoir fait les manteauï de boys qui
sont en la dicte tour et pour avoir fait les
enfourceures des quarrez et trappe. (Compt.
de Girarl Goussart, 1400-1402, Fortification,
XLVii, Arch. mun. Orléans.)
2. ENFORCEURE, VOir ENFOHGHEURE.
ENFORCHEMENT, enforccment, enfour-
qiiement, s. m., enfourchure :
Ung autre bourne sera assis a Venfour-
quement dudit rieu. (Fragm. d'un accord
conclu entre l'échev. et l'Évéque d'.imiens,
ap. A. Thierr\', Monum. du Tiers Etat, II,
251.)
— La partie de la poitrine nommée
fourchette ou bréchet :
Fiert Canemont sor l'elme a orpiument.
Aine de nnl arme n'ot garandissemeut :
Tout li trencha jusqu'en {'enforcement.
(.\nseis, Uichel. 793. f 42'.)
ENFORCHEURE, - cciire, cufourc, en-
forc, s. f., la partie do la poitrine nommé
fourchette ou bréchet, ou la bifurcation
des jambes :
Bele bonce a (Médée) et dons regars,
Bel menton, bel cors, et bel bras.
Large et grande Venforceure.
(Ben., Traies, Uicbel. 375. f° 70'".)
S'ot large enforceure et le cors par raison,
(ftoura. i\K.lii., f» 23'', var., Michelant.)
21)
Ia4
ENF
EMF
ENF
II ot Venfourceure graol et plenîer le bn.
(Fierabras, 579, A. P.;
Aa cors de 1res bêle failure,
A la bien large enforcetire.
(Alhis. Richel. 375, f US».)
Venforcheure ot grosse.
(Aye i'Atdgn.. il27. A. P.)
L'enforceure ot longne. bien resemble bricon.
(Siège de Barbasire, Richel. 24369, f» 121 r°.)
Vez qnele enfonrcenre, qnels cors de bacbelers.
(«., f° 126 ï°.)
Grant cors et grant enforcenre.
(Dx tianlel mou/aillé, Montaiglon et Raynand,
Fabl., III, 6.)
Ot enforcheure lee et jambes droites et
longues. {St Graol, m, 541, Hucher.)
— La distance entre les deiixpartiesd'un
objet recourbé :
Il ot en Thessale .i. rivage
De la mer une crevenre
D'un arc de longue enforcenre.
{Fabl. d-Ov., Ars. 50ti9, f U9"'.)
ENFORCHiÉ, enforcad, adj., fourchu:
Lo corps d'aval beyn enforcad.
(Alb. de Besakçon, Alex., 71, Meyer, Rec, p. 283.)
ENFORCiBLEMENT, adv., avec force :
Li reis O'Brien e li cnntnr
S'en vint enforciblement
En Osserie od sa gent.
(Conqaest of Ireland, 20i6, Michel.)
ENFORCiEMENT, - cMement, - ant, an-
fovrcieement, adv., avec force, de toute sa
force, avec toutes ses forces :
On tient le siège monlt anforciement.
(Les Loh., Richel. 1622, f 153 r°.)
Si li a dit molt eiiforciemeiU :
Se ne me dites mon bon et mon talent.
Vos morroiz ja, n'en iroiz en avant.
(Mon de Garitt, 3920, du Méril.)
Son elme li erraichent qui de clarté respleot.
Et l'espee li uslent moult eiiforciement.
(Veus don paon, Richel. 1554, f" 61 v°.)
Quant verront ceus qu'as ont ahiz
Oui si enforciemant sorveiognent
Sus ans...
(J. IF. Priorat, Lie. de Yegece, Richel. 1604,
P 42».)
Li légat furent prudhome et boin clerc
et bien croisierent enforciement. {Chron.
de Bains, c. vi, L. Paris.)
Li rois d'Aragoune i fu très enforciement.
{Rom. de Kanor, Richel. 1446, f° 18 v».)
Si la courut sus il et sa iient moult en-
forchiement. (Kassidor.,ms. Turin,f»210 v".)
Lors peignent AUemans moult enforchiement.
(Ciperis, Richel. 1637, 1° 80 ï°.)
Pour faire kuire et moulre, si enforcie-
ment con on porroit. (1318, Prév. de Long-
■wy, Arch. Meuse B 1847.)
.LX. sestieres de -nayn et .xL. d. tramoi.\
qui bien valoient .xv. de messains, que li
prevos enmeuet aiifourcieement. (1337,
Coll. de Lorr., III, f» 41, Richel.)
Comment les Engles enforchiement ve-
noient pour lever le siège. (Froiss., Chron.,
XVII, S21, Kerv.)
ENFORCIER, - r/i/cr, a»/'., emf.,\. a.,
rendre plus fort, fortilier :
Le chastel firent durement cnforcier.
(Les Loh., ms. Montp., P SO'.)
'Son chastel fait durement enforcier.
(Garin le Loh., 2"chans., xxvn, P. Paris.)
Le devant dit chastel n'enforcerai ne
enforcer ne ferai par neguue manere.
(1243, Ch. de Marg. de Rochef., Arch. J
192, pièce 9.)
Li sains corporieus soustient et en/brcde
cors. (Laurent, Somme, ms. Alencon 27,
f° 19 r».)
Pristrent Maule sur Maudre etVenforcie-
reni et pluseurs autres forteresses. {Chron.
de S.-Den., Richel. 2813, f° 496''.)
Pour enforcier de gens d'armes monsei-
gneur le connestable. {Rançon du roi Jean,
p. 121, Dessoles.)
— Rendre plus fort, augmenter, redou-
bler, aggraver :
Dedanz Boorges sont li cri enforcié.
(Mort de Garin, 1553, Du Méril.)
Li traiter desrangent, s'est anforcez li cris.
(Parise, 1964, A. P.)
De ces davant dites fiances et de ces d.i-
vant diz tenuz, ge li dei enforcer a mou
poeir de mes homes. (1243, Ch. de Marg.
de Rochef., Arch. J 192, pièce 9.)
Ki onques enforce mellee il est a autel
fourfait. (1247, li Bries des frankises de
Cand'n, Fliues, Arclj. Nord.;
Celé enforce son dorenlot...
(E. Caopins, Chans., ninaax, Trouv. brab.,
p. 255.)
Celui qui a fait la loi a puissance de en-
forcier la loi ou de la actremper et amesu-
rer. (J. DE S.VLISB., PoUcrat., Richel. 24287,
f» 60».)
Il conviengne ce qui at esleit ordonneit
par les saiges, selonc la disposision du
lemps et des personnes muer et modérer
ou de plus grandes paines enforcier et cor-
roborer. {Le Nouv. jet, 24 fév. 1394, Arch.
Liège.)
— Donner force à, soutenir :
Nous l'avons enforchiet par le subscrip-
tion de tesmoins. (Trad. du xill' s. d'une
charte de 1194, Cart. du Val St Lambert,
Richel. I. 10176, f» 3'.)
— Prendre de force, forcer :
Et ke les wardcs des bleis aporclient les
wages k'il prendent a le haie, ot s'on leur
enforche, k'il monstrent le forche. (1270,
Reg. aux bans, Arch. mua. S.-Omer AB
xvill, 16, n» 234.)
Rendez les clefz a la Pucelle de toutes les
bonnes villes que vous avez enforcees.
(CousiNOT, Chron. de la Pue, c. 44, Valet.)
La royne craignante que le peuple n'en-
forchast le palais. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux., II, f 88 v».)
II enforçoit les damoiseles.
(Percerai, ms. Mons, p. 2, Potvin.)
Cens qe enforcent les puceles. {Lib. Cus-
tum., ï, 22, Rer. brit. script.)
Son proesme murdrir, la mère et la seur,
ou la femme ou la tille enforchier, les
maisons brisier et l'avoir rober. (Jehan le
Bel, Chron., \\, 74, Polain.)
Et tuil la ravirent et enforcerent. (1373,
Inform. i)ar l'off. d'Auiun, Arch. mun.
Autun.)
Tarquinus avoil enforce Lucresse. (Sym.
de Hesdin, Val. Max., f» 7^ éd. 148b.)
Violer et enforcer. {Chron. de la noble
cité de Metz, Hisl. de Metz, II, cxxxiv.)
Ainsy comme sy Joseph l'eust volu en-
forchier maugré elle. 'Fleur des hist., Maz.
530, f» 16".)
Qu'il avoit esté a enforchier une femme.
(0. DE La MarchEj Mém., IV, 42, Michaud.)
— Presser, forcer :
Li reis l'enforre mut sovent
Ke de lui prenge alkun présent.
{Vie de St Gile, 2159, A. T.)
— Chasser :
De nulz autres biens meublez ni heri-
taiges dont nulz de Mes ne femmes ne-
furent panis ne anforcies de lour heritaige.
(Dim. ap. Chand. 1304, Cart. de Metz, Bibl.
Metz 751, f» 15 r°.)
— Activer :
Si dit as enfans que il enforchasent leur
oirre. (S. Graal, Vat. Chr. 1687, f 132».)
— Réfl., se fortifier, devenir plus fort,
augmenter :
Et la se garny et enforca. (Chron. de S.-
Den., Richel. 2813, f» 394" v».)
Et la s'enforcha la feste uioult fort. (J.
d'Arras, Melus-, p. 104, Bibl. elz.)
En vraye amour nng cuenr s'enforce.
En vraye amour on le soulage.
(R. DE CoLLERïE. Blaz. des bain., p. 132, Bibl.
elz.)
— S'efforcer, appliquer toute sa force,,
tout son pouvoir :
Ne vos atargiez mie,
Enforçon nos, por Dieu le fiz Marie.
(Les Loh., Vat. Urb. 375, P 26'.)
Por ceu se nos enforceons de tant cum
nos pouns ke nos les voiens. {Li Epistle-
Saint Bernard a MontDeu, ms. Verdun 72,
f» 96 r».)
Li rois d'Alemaigne s'enforce meut de
grever le conte de Savoie. (1278, Lett. d^
Marg. d Edouard J, Letl. de Rois, etc.,
l. I, p. 209.)
Cil c'enforça tant k'il parla.
(UOB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 53S'.)
De tost errer mont o'enforsoit.
(Id., ib., p. 566».;
Et si s'enforça de bien faire.
(J. DE Co.NDÉ, Magnif., ms. Casan., 430, Tobler.)-
Chascun s'est vouUu enforchier d'en avoir
le gouvernement. (Wavri.n, Anchienn.
Chron., II, 282, Soc. de l'H. de Fr.)
Et s'enforcent a venir en ladite assem-
blée. (J. de Vign-VY, Enseignem., ms. Brux.
11042, f» 45''.)
Si s'enforcent de chacier et de prendre-
les dis auemis. (ID., ib., I" 47».)
Tu t'enforceras de bien faire a celuy qm-
tu reputois ton ennemy. {Traité de Iribu-
lacion, Richel. 1009, f 32 r».)
Tous les autres chacun endroit soy s'en-
forcèrent de offrir beufz et moutons a
grant largesse. {Fleur des hyst., Maz. 330^
f° 73=.)
Lesdits bailli et esfhevin... s'esloient cn-
forchié et enforchoient de coeullier ou faire
coeullier lesdites aides. (1389, Cart. de
l'église de Térouane, p. 272, Duchet et
Giry.)
Et Saul s'enforcea de atachier David de
la lance en la paroit. (Lef. D'ETAPLES,Bi6/e,
Rois, I, 19, éd. 1330.)
ENF
ENF
ENF
15o
— Neutr., devenir plus fort, plus im-
portant, augmenter, s'augmenter :
Duel oissies en la ville enforeier.
(Girb. de Melz, p. 467, Stengel.)
Il chai mors ; dont enforce II cris.
(Car. le ioh., '2" chaos., xxsv, P. Paris. >
Or commance chançons raoll bone a anforcier,
Qai bieo an set les vers et le chant desrainier.
(J. BOD., Sax., IV, p. 173. Michel.)
Kar ja par mei n'enforcera (le soleil en ayant
[ligoée).
(Marie, DU d'Ysopct, vi, Roq.)
La noise enforce, et le doel, et li cris.
(.Aulierij le Boiirgoing, p. 122, Tarbé.)
Croist cliascim jor et enforce. {Artiir,
Richel. 337, f° 34^)
Il Bsent sor le flun, la ou 11 eve enforce,
ua pont. (Chron. d'Ernoul, p. 441, var.,
Mas-Latrie.)
Or enforche canchon, qui oir la voudra,
Ainsi comme Gaufre! les règnes conqnesta.
{Gaufrey, 1-268, A. P.)
Monseigneur, voslre honor enforce.
(Miracle d'Amis et d'Amille, Th. fr. au m. à.,
p. 22S.)
Tant pour les grosses guerres que plu-
sours de uos aneiuis, grans et poissans,
nous ont fait et meney ja de piessa, les-
quelles ne sont mye puoore cessées, mais
se appareillent de enforeier. (1406, Hist. de
Metz, IV, 601.)
— Enforeier de, faire une chose avec
plus de force, redoubler :
Dais doulz regairt, cleir vis et biaut semblant
Puet bien mon cuer enforeier de chanleir.
(Baoo. des .VisLANS, Clians., Dinaux, Troue, brab.,
p. 59.)
— Enforcié, part. passé,rendu plus fort,
forliûé, fort, puissant :
Fromons li qnens est enforcies d'amis.
(Gann, -2= chaos., V, p. 154, P- Paris.)
Huon de Troies et VenforcMé Sanson.
\Ogier, ms. Dnrh., bib. de Cos.,V, il, 17, f» 36".)
Puis vait vers le foresl les sans
Et les grans galos enforcies.
{Aire per., Richel. 2168, P 3'».)
A Penteconste, le haut jor enforcié.
(Huon de Bord., '239, A. P.)
Riches de terre et enforckies d'amis.
(Anseis, Richel. 793, f° 2'.)
Avons baillié cheste présente chartre de
chou enforchie de nostre seel. (Oct. 1211,
Livre blanc, f» 8 r», Arch. mun. Abbeville.)
Mont est li chastiaus enforciez.
(RoB. DE Blois, Poés-, Richel. 24301, p. 588".)
Sni compaignon sont tant engrez,
Et tant enforcié de fierlei,
Qa'il ne sont tant ne qnant grerei.
(ID.. ib., p. 595\)
Hz s'entreaiment de très grant et enfor-
ciee amour. (Christ, de Pis., Cité, Ars.
2686, f» 103^)
Il veirent le pooir le dame si grant et si
enforciet. (Fhoiss., Chron., ï, 29, Luce.)
— Qui subit une attaque :
Tellement qu'elle leur rendoit sang et
vertu et coraige, et encorageoit les resveil-
lez, resveilloit les deffendans, deffendoit
les enforchez, renforclioit les bataillans. (J.
MOLINET, Chron., ch. ccxvil, Buchon.)
Cf. Enfohcir.
ENFORciLLÉ, adj., recouvert, masqué :
.le racontré en mon chemin ung grant
vilain mal façonné rébarbatif et enforcillé,
qui en sa main tenoit ung baston. (Degdil-
LEV., Pèlerin, de la vie hum., Ars. 2328,
I'>,Ï3 r».)
Cf. Enforcelé.
ENPORCiR, - chir, emf., verbe.
— Act., fortifier, autoriser, confirmer :
La cité prent et reçoit de Garin,
Et puis le fist moult richement garnir,
Les fosses faire et la tor enforcir.
(Les Loli., ms. Berne 113. f° 7'.)
Nous avons fait emforchir ceste présente
charte dou garuissement de nostre seel.
(Ch. de 1224, Clermont, Richel. 4663,
f- 103 v.)
Nous avons chez présentez lettrez enfor-
ckies dou garnissement de nostre seel. {Ch.
de 1253, ib., f»100r°.)
Nous avons fait emforchir cheste pré-
sente de... (Ib., f» 103 vo.)
— Réfl., se fortifier :
pue il entendoit a soy enforchir de con-
seil... {Ch. du bailli de Cotentin, Arch.
Manche.)
— Neutr., devenir fort :
Et s'il en use (de ce remède) tous les
jours, il enforcira, et ce le fera longue-
ment vivre. {Le Bastiment de receptes,
f" 143 vo, éd. 1570.)
— Act., violer :
La ravit et enforcit. (1373, Inform. par
l'off. d'Autun, Arch. mun. Autun.)
— Contraindre :
C'estoit trop d'oultrecuidance enmoy de
vouloir amer en si hault lieu, mais mon
cieur m'enforcissoil, voulseise ou non.
{Hist. du chev. Paris et de la belle Vienne,
p. 33, éd. 1835.)
— Enforci, part, passé, fortifié, rendu
plus fort, fort, puissant :
Fromons li quens i vint molt enforci.
{Les Loli., ms. Montp., f 57'.)
Del parage est, del lignage enforcié.
(Aleschans, 3156, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Fierabras d'Alixandre fu preus et enforcis.
(Fierabras, 898, A. P.)
Guillaume le convers et Bertrans ['enforcis.
(Herd. Leddc, Foulq. de Cand., p. 105., Tarbé.)
Sans dus, sans contes, sans marcis.
Sans rois, sans princes enforcis.
(Moosk., Chron., 2588, Reitf.)
Castelain et prince et marcis.
Et li baron plus enforcis.
(Id., ib., 19r08.)
Milon s'en va en Puille, a la chiere hardie.
Et Renier droit a Jeanez, sa chité enforchie.
(Gaufrey, 10457, A. P.)
De ce corps enterrer dedens une abbaye
Ou de le renvoier a Paris Venforchie,
(Ciperis, Richel. 1637, f° 87 v°.)
Des chevalers dedins plus enforcuis.
{Ger. de Itossill., p. 329, Michel.)
Moustiers enforcis et emparez. (15 mai
1360, Vid. des tell, de Ch. rég., Arch. S.-
Umer, boite CXLVI, 4.)
— Violé :
De la femme enforcié. (1265, S.-Epvre de
Tout, Arch. Meurthe, H 6.)
H.-NoriH.. vallée d'Yères, enforcir, en-
forchir, devenir plus fort, plus vigoureux.
ENFORCUIR, voir E.NFORCIB.
E?JF0RE, adv., dehors :
Tu es la vive orientale conce
l.a ou dedens la perle esloit absconce.
Qui oncq n'y prit entrée par enfore.
(G. CuASTELLAiN, Loueugc a la très glorieuse
Vierge, viii, 2S2, Kerv.)
ENFORER, V. H., percer, perforer :
11 Venfora avec telle douleur en l'espaule
droite que la playe nu fut moins grande
que dangereuse. {Dom Flor. de Grèce,
f° 147 r», ap. Ste-Pal.)
ENFORESTÉ, adj., (înfoncé dans une
forêt :
Quant bien furent cnfnresté.
Tant ont chevaucié et erré
Par montagnes et par valees.
(Percerai, ms. Berne 113, !" 105', et ms. Jlontp.
Il 249, !" 19,;".)
Est vous Erec enforesié.
Et li autre sont aresté
Sor cels qu'en mi le champ jurent.
(Chrest., Erec et Eu., Richel. 375, f> 15".)
AI cbief d'une forest le virent
Ainz qu'il feust enforeslez.
(In., ib., f 15^)
Et tant avoit Keus cheminé.
Estes K' vos enforesié
En une forest h lute et grant.
(La Mule sans frain, 129, Méon, Nom. Rec, I.)
ENFORGER, V. a., forger, préparer :
Et tout pour tousjours mieulx son fait
couvrir et aveugler les jaloux yeulx qui
pas tant ne se doubtoient que ou luy en-
forgeoit bien la matière... (Louis XI, Nouv.,
XIII, Jacob.)
ENFORGIER, VOir E.XFERGIER.
ENFORMEEME.N'T, adv., avec de belles
formes :
Ja n'ert cors qui tant soit deiïais mennemeat.
Ne tant gise porris ue tant esparsement.
Qui dont ne se reliiive tout enformeniienl .
(Herma.v, Bible, Richel. 1414, f» 61 v».)
ENFORME.MEXT, eufourmement, enfour-
nement, s. m., formation :
Les choses qui aparlieuent a l'euseigne-
ment des mors et a V enf armement des
vertuz. {Trad. de Beleth , Richel. 1. 995,
f" 16 v».)
— Information, enquête :
Secont les enformemenz feiz. {Ch. de
1290, Cunaud, t. 1, ch. 99, Arcli. Maine-et-
Loire.)
Estre faite enqueste, aprise ou enforme-
ment. (1291, Batif. de la C"'" de Blois,
Arch. Loiret, Ste-Croix, Nouan sur Loire,
A4.)
De recevoir et oir Venformement du
droit, de la saisine et possession de la rente
que li diz luonsegnieur Pierre demande
sus nostre terre. (1309, Commiss., Arch. J
509, pièce 10 ter.)
Selon l'e»/'on)ieme)i( qu'avoit failli arbi-
tre devant dit. (1325, Arch. JJ 64, f" 59 r».)
A certaines ordonnances faisant mention
qu'on ne reçoive aucuns enformemens a
part, adjoustons et ordonnons peine d'a-
mende arbitraire contre les iufracteurs d'i-
celles. (1446, Ord.,xili, 473.)
156
ENF
ENF
ENF
— Réclamation : |
Et comme cet enfournemenl soit pour le
droit, Tounor et le pourfit de voftre
royaume. (1292, Mém. des dépnt. de Va-
lenc. àPh. Avg., Arch. JJ 21.)
Ez qui molt d'autres enfourmemens du
droit et du pourfit de vostre royaume
meissent avant. (/6.)
ENFORMEOR, S. ra.,celiii qui s'in/ornie,
qui recherche :
Et il corne bons governerres
Esloil tliligPDz cnformnres.
(J. DE Pbiobat, L'w. de Yegece, Richel. tf,04,
C 19'-.)
ENFORMER, - fourmer, emf., anf., inf.,
verbe.
— Act., former, conformer :
Qant li cuers panset la semblance de
lui et de Deu si doit toi priraiers eu ceu
avformeir et afl'aitier sa panse. {Li Epistle
Saivt Bernard a Mont I)cu, ms. Verdun
72, t» 135 r».)
Bon jonr ait hni sa bele (orme
El 11 formiers qui Cst la forme
Oa cil sonlliers fit enformez.
(G. BE CciKci, Mir., ms. Soiss., f° 100^)
Et buer fit fait et enfourniez
Le pié que celé enfoorma
Ed qui sainz flans cil se fourma.
(ID., ib.-)
Li .IIII. élément qui sont aussi comme
sostenemens dou monde sont enformez de
ces .im. complexions. (Bkun. Lat., Très.,
p. 103, Chabaille.)
Por moi, las ! doleureus, por moi,
Mans gans de mes mains etifonnoi.
Et crueusement me deçni
Quant onques vostre foi reçui
I.e jor de noslre mariage.
(Rose, 8533, Méon.)
De mainte onde eslancee
Enformen! un haut mont.
(Hist. maccar. de Merlin Cocc, x\n, Bibl. gaul.)
— Donner une mauvaise forme, dé-
former :
Lors Teissiez espiens brandir
Kl sor hyaumes des mains ferir
Pour plus forleuient enforvier
Le hiaume. ou pour venir plus cler.
(Adenet, Cleom., Ars. 31i2, t" Si"".)
Les deux autres compaignons coururent
sus audit Jeban, et en le bâtent forment
sanz coutel ou espee que on veist lui en-
foitrmerent son chaperon et bessierent
jusques près de terre. (1348, Arch. JJ 77,
f" 134.)
— Réfl., prendre forme :
Dieus doucement te renforma
Qnant en ta forme s'eiiforma,
(Reclus de Moliens, iliserere, Ars. 3142, f 212'.)
— S'habiller, se vêtir :
Et en autel abit s'enforme
Come celé qui s'en desforma.
(De le Soucretaine, Richel. 375, P 346".)
— Act., instruire :
Pour enfourner nos consciences sur le
dit fait contenu es dictes lettres. (1335,
Cart. de Sl-Quentin, Richel. 1. 11070,
f» 49 r°.)
Espérance qui de tons bien m'ev fourme
El qui me fait souvent ouvrir la bouche.
(Froiss., Pois., I, 83,1058, Secherl.)
Les Gothois, lors payens et incrédules,
avoient supplié et requis a l'empereur
Valens qu'il leur envoyast aulcuns evesques
et docteurs instruitz en la foy creslienne,
affin de les informer et aprendre. (Boccace,
mWes malh., VllI, 13, f- 203 r», éd. 1515.)
Par ainsi les Golhois cuidans estre infor-
mez en la foy catholique... (ID., ib.)
Et premièrement senties gentilz a infor-
mer et instruire a la foy catholique. (Prem.
vol. des expos, des Ép. et Ev. de Mr.,
f°169v». éd. 1519.)
— Prévenir défavorablement :
Li roys de France fu trop mallement
dur enfourmes contre lui (le roy de Na-
varre). (Froiss., Chron., V, 354, Kerv.)
Ha I monsigneur, pour Dieu merci, qui
vous a si dur enfourmé sur moy ? (Id., t6.,
359.)
— Enseigner, apprendre :
Comme tu m'emformoies les mours de
nostre vie a l'exaniple de l'ordre du ciel, j
{Consol. de Boece, ms. Berne 365, f° 4 r».) j
Et crois bien que s'il vous plaist a oyr [
monseigneur mon mari enses excusations,
que vous trouverez que ceulx qui vous ont
informé le contraire n'ont pas dit vérité. !
(J. d'Arras, Melus., p. 290, Bibl. elz.) '
— Enfermant, part, près., qui a la vertu |
de créer, de former ■
Et dont les œvres des puissances viris- 1
sant et sentant sunt faites en la vertu del |
ame raisonable, ki par devant estoient
par la poissance de la vertu enformant. (Li
Ars d'Amour, 1, 194, Petit.)
— Enformé, part, passé, formé, taillé :
Avoit une autre cappelline affublée et
bien enfourmee. (1420, Arch. JJ 171,
f 141 r°.)
— De pareille forme :
Furent tous vestuz de noir: c'est assavoir
de robes longues, manteaux noirs dessus,
aveuc chaprons noirs enfourniez. (Mathieu
d'Escouchy. Chron., I, 354, Soc. de l'H. de
Fr.) Impr., enfourniez.
— Instruit :
Entendement soit infourmé et enseigné.
(Rusltcan du labour des champs, Ars. 5064,
fM.)
Par un religieux informé et dévot. (1508,
Test, de Marg. d'Autr., ap. J. Baux, Hist.
de l'église de Brou, i' éd., p. 349.)
ENFORMETÉ, VOir ENFERMETÉ.
ENFORMiER, V. n., foumiiller :
De la gent qu'il amaine la cites enformie.
(Chant. d'Attlioche, i, v. 299, P. Paris.)
ENFORMOiR, ettfourmoir, s. m., forme
de soulier :
Girardin l'AIemant cordonnier prins en
son ouvroir Venfourmoir d'un housiau.
(1350, Arch. JJ 78, pièce 177.)
ENFORNiR, V. a., fortifler :
Ains me fis sonr la place sbarier e enfornir.
Pour ne me poust nul pain souvenir.
(Prise de Pampet., 216, Mnssafia.)
ENFORRER, VOir EnFOURRER.
En fnie toment, a enforz de destrier.
(Li coron. Looys, 1867, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Et cil sont fors de lor pais,
N'erilez sont en ceste terre
On nul enfors prennent de guerre.
(.Mhis. Ars. 3312, f» 42'.)
Cf. Enfort.
ENFORSENER, - cener (s'), V. réfl., de-
venir forcené, furieux :
Ce fu la mort que il raar virent.
Car Troilus tes s'enforseue
Oui a s'espee les assené.
(Ben., Traies, Richel. 315, f 88'.)
— Enforsené, part, passé et adj.,forcené,
furieux :
Ceulx qui sont enforcenez d'ire. (J. d'Ar-
ras, Melus., p. 352, Bibl. elz.)
Le discord oïlieni
Enforcené de rage...
(G. DC Buïs, Elégie à M. de Loquelan, éd. 1582.>
ENFORT, enff., s. m., force, dans les
divers sens de ce mot:
Li reiz en fa mnlt lié, si manda son enfort ;
A sis baronz parla...
(Wace, Roti, 847, Ploquet.)
L'éd. Andresen, 2= p., 97, porte esforz.
— Violence, assaut, lutte :
Brebis du nombre de six, prinses en
dommage, doivent .i. denier, et se tout le
four y est, il doit .ii. solz, se ce n'est cour-
sie ou enffort. (1507, Prév. de Fouitloy,
Coût. loc. du baiU. d'Amiens, I, 282, Bou-
thors.)
Cf. Enfors.
ENFORTECE, S. f., force :
La tue destre. Sire, magnifiethe est eu
enforteee. (Cant. Motjsi, 6, Liv. des Ps.,
Cambridge, p. 268, Michel.)
ENFORTissEMENT, S. m., accroisse-
ment:
La augmentacion, emendecnent et enfor-
lissement dudit Oisellarl et du fied de
nostredit seigneur. (1429, Affranchis. d'Oi-
E
selay, Arch. H.-Saône— .)
ENFORTUNÉ, adj., fortuné :
De tant comme tu es plus enfortunes
(Alexandre), de tant es tu pyre. (J. de Vi-
gnay. Jeu des échecs moral., Ars. 3254,
f» 17 r".)
ENFOSER, voir Enfosser.
ENFossEMENT, S. m., action de crea-
] ser:
Suffossio, enfossemens. {Gloss. de Salins.}
I ENFOSSER, - oser, anf., v. a., jeter dans
I une fosse, enterrer :
I Ce qu'il esloit mors desconfes
Hors de Chartres en un fossé
Com nn larron Vont enfossé.
I (G. DE CoiNci, ilir., ms. Soiss., l°38',etms.Brnx.,
I f se'.)
Et l'avoit veudt rononchier a son règne,
esrachier ses veuls, et enfossé par ses deux,
filz misérablement morir.(FossETlER, ChrO)».
Marg., ms. Brux., I, f 181 r°.)
ENFORS, - orz, s. m., force, violence : i — Enfossé, part, et adj., cave, creux :
EN F
ENF
ENF
157
Le front cl plat e( la venc
Enfossee et la cbiere ossue.
(.Pfrceval, ms. Montpellier H 249, f IOj''.)
La teste cl gros et le» les enfoses.
(Iliion de Bord., i931, A. P.)
Les oreilles mossues et les eus fnfassfs.
{Gui de Bourg., 1719, A. P.)
Yeus eiifosses, apu le né.
(De Josaphat, Richel. 1353, f° 202 t".)
Si Tair oil forent anfosseit.
(Dolop., 951i, BibL elz.)
lens enfossez et nez camus.
(Adenet, Cleom., Ars. 3142, f 6\)
CEil petit, povre corage ; œil durement
enfosset, malicieus. (Li Ars d'Amour, II,
194, Petit.)
Les yeux sont concavez et enfossez. (B.
DE GORD., Praliq., I, 2, éd. 1493.)
Groîng de pnnrcel, long coal comme une grne.
Bosses derrier, et enfossez devant.
(Eusi. Desch., Poés., Richel. 840, t» 221'^.)
ENFOssEUR, anf., s. m., destructeur :
Koubeeur de moustiers et anfosseur de
maisons. (Proc. verb., 1289, Grenier XCI,
147, Mon. de ihist. du Tiers Elat, IV, S3.)
ENFOSSELRE, \Oir ENFONXEURE.
ENFOUEMENT, - focvieut, anf., s. m.,
impôt payé par feu :
Et sont et demoiirront li dessus diz Tho»'
mas et Marie des maintenant plenement
quitte et exempt de l'aji/bemeHfqu'il avoient
fait a nous a certaines années qui ne sont
mie encore escbeves ; duquel enfoement
nous les quittons des maintenant en bonne
foy. (1324, Arch. JJ 62, f° 63 r°.)
Cf. Afouement.
1. ENFOUER, - fuer, - foiccir, verbe.
— Neutr., exciter, fomenter la révolte :
Et covient ilh, por le fureur de peuple
et por les maies conselbies qui estoienl
entre eaux por enfowelr, que tantoist on
alust queire le coufire la [ou] les franchieses
del citeit sont elle tressorie. (J. de Stave-
LOT, Chron-, p. 286, Borgnet.)
— Enfoité, part, passé, enflammé, flam-
boyant :
Quar mânes seuircnt celés espawentables
enseuges el ciel, ke banstes et enfoueies
compangies asioient veues de la partie
d'aquilon. {Dial. Greg. lo pap., p. 187,
Foerster.) Lat., Acies igneae.
Et quant en ceslei (Galla, fille de Sym-
maque) astoit moult enfoueie nature del
cors, li meide comencierent a dire... (Id.,
ib., p. 210.) Lat., Ignea conspersio corpo-
ris.
Il at jai dambleit son espoie enfueye.
(S. Bern., Serm , p. 126, ap. Ste-Pal.) Lat. :
jam vibrabat gladium ignitum.
Wallon, Liège, efowcir.
2. ENFOUER, enfuer, anf., v. a., enfouir,
enterrer :
A S. Fremin Venfeuenl on monstier.
(Les Loh., Richel. 4988, C 192 t».) Plus haut :
enfouer.
Le cors anportent, si l'anfueent.
Et tant ont qnis el tribolé
Qne de querre sont saoté.
(Chev. au lyon, 1246, Holland.)
Puis ensevelissent Druas ^iVenfueenlea
une chapele qui en la tour estoit. (Rom.
d'Agrav., Ricbel. 333, f» 3^)
Achetons en ung champ de terre
Auquel on eiifoue et enterre
Les povrts pèlerins passans.
(Greban, ilisl. de la pass., 21709, G. Paris.)
ENFOiELR, S. m., enfouissBur, celui
qui enfouit, qui enterre :
Enfotieiirs de mors. (Hagins le Juif, Ri-
cbel. 24276, f» 98 v.)
ENFOuiLLÉ, adj., enveloppé :
Un materas, et coissin couvert, et en-
fouillé de drap d'or frisé. (G. Du Bellay,
Mém., 1. V!, p. 145, éd. 1569.)
ENFOULER, verbe.
— Act, fouler, refouler, enfoncer :
Quant ses yeulx seront tournez et enfou-
lez en la teste. {Le Chasiel périlleux, Kiche\.
1009, f« 48 r.)
Noblesse enfouie et ternist ses natures.
(G. Chastellain, iliroer des nobles hommes de
France, vi, 208, KerTyn.)
— Neutr., se presser en foule sur, fou-
ler, presser :
Tons les plus mestres rens fet partir et sevrer.
Et si homme après 11 ne fjnent i'enfouler.
Par Ireslont on il tourne font la presse tourner.
(Boon de ilaience, 4689, A. P.)
ENFOfLiîRE, S. f., toumient :
Car pour repos j'ay enfoulure.
(CoQUiLL., Blason des Armes et des Da?iies, p. 1G4,
Bibl. elz.)
ENFOLIMENTERIE, VOir EKFANTOSMERIE.
Eis'FOURCELÉ, voir Enforcelé.
1 ENFOURCEURE, VOir EKFORCHEURE.
2. ENFOURCEIRE, VOir ENFORCEUBE.
ENFOtRCHi, adj., qui a la forme d'une
fourcbe :
Toutes testes portans deux amont, ou
que les espois doublent efl la manière
qu'ils sont icy pourtraits, se doivent
nommer teste enfotirchie, d'autant que les
espois sont plantez en la sommité de la
percbe, en forme d'une fourcbe. (Du
Focilloux, Yen., c. xxi, éd. 1585.)
ENFOL"RCIEE3IIENT,V0irE.NF0RClEMENT.
ENFOURCQ, enff., S. m. ?
Que ceulx duditmestierqui feront aucuns
ouvrages et ediffices de maisons ou autres
en laditte ville feront et seront tenus faire
lesdits ouvrages bien et souffisamment a
ploncq et a lingne, portans leurs enffours
souffisans selon l'ouvrage qu'ils feront, sur
paine de .xx. solz d'amende. (1464, Statuts
des charpentiers d'Amiens, ap. A. Tbierry,
Monum. de l'hisl. du Tiers Etat. II, 289.)
Tous carpentiers lairront ung pauches
de terre, en faisant nouvelle ediifice contre
le voisin d'icelluy qui les mectera en
œuvre pour les enfourcqs et ablocqs. (1533.
Stat. des charpent.,Reg. des stat., p. 374,
Arcb. mun. Abbeville, ap. A. Tbierry, IV,
392.)
ENFOURMEMENT, VOir ENFOR.MEMENT.
ENFOURMER, VOir ENFORMER.
ENFOURMOIR, VOÎT EKFGRMOIU-
ENFoiRNoiER, V. 3., enfoumer :
Car li sains homs qui n'avoit cure
De boursier si bien l'emploioit
Que de rien nel'enfournoioil.
(Mir. de S. Eloi, p. 23, Peigné.)
ENFOl'RQL'EMENT, VOirENFORCHE.MENT.
ENFOURRELER, V. 3., diniin. de enfour-
rer :
Et celuy aura deux petis basions en se:'
mains, enfourrelez et couvers du drap
meismes. (Modus, i° 132 r», Blaze.)
1. ENFOL'RRER, - orrer, v. a., garnir de
fourrures :
Desoz sa coule li fist si enforrer.
Que l'en ne puet defors maille mirer.
(.ilesclians, 4818, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Le manlel li a aporté
Et le bliaut qne jusqu'aux manches
Enferrez d'ermioeles blanches.
(Cebest., Erec el Eu., Ilichel. 1420, C 7=.)
— Garnir d'un fourreau :
Cinq grandes espees enfourrees de four-
reaux de cuir. (1420,i'iéces 7-elcit. au régne
de Ch. VI, t. II, p. 399, Douét d'Arcq.)
— Fig., cacher, déguiser :
Li droiz nous est un peu vilains.
Si Venfurrai por les vilains
En fleurs vermeilles et en roses.
(G. DE Comxi, Uir., ms. Soiss., f» 107''.)
— Enfoncer :
Mais un laquais de l'arcbevesque, que
estoit sur le Ibeatre, voyant ofl'enser le
gentilbomme qui estoit domestique de la
maison qu il servoit, enfoure de bault en
bas une grande estocade dans-le cœur de
Tarneau. (Chron. bord., II, 204, Delpit.)
2. ENFOURRER, V. a., donner du four-
rage à:
Ainsi deux fois le jour, de son troppean soiguense,
EU* Venfûurre elle mesme.
(Gaich., Plais, des Champs, p. 2G0, éd. 1604.)
ENFOURVOYER, V. a., fourvoyer, éga-
rer :
Afin que les mesdisans ne vous puissent
enfoiirvpyer du contraire. (Perceforest,
vol. IV, 1» 45S éd. 1528.)
ENFOWEIR, voir EiNFOUER.
ENFRACTi'RE, S. f., infraction :
Apres que on auroit commencé a les en-
tamer (nos ordonnances), elles pourroient
legierement tomber en conséquence de en-
fracttire et totale confusion. (1499, Ord..
XXI, 248.)
ENFRAELER (s'), V. léfl., 86 parer :
llasars dist : Mors a la pucele
Qui si «aonille et enfraele
Que on le convoit en regart.
(Recl. de MoLiE.vs, Miserere, Ars. 332", (° 132'.)
Cf. Orfroisf.ler.
ENFRAGNIEUR, VOir ENFRAIGNEUR.
ENFRAiÉ, voir Enfboié.
ENFRAiGNANCE, enfrainnance, s. f., in-
fraction :
Pour ce que ceste pais fermement et es-
tablement sans nulle enfraignance foit te-
nue a tous jours. (1259, Traité de paùr,
Dupuy ccxiv, 2, Ricbel.)
158
ENF
Sanz na\eenfi-ainnaHee. {Copiedelaméme j
pièce, Arch. JJ 34, i" 30 v».) j
ENFRAiGXEMENT, S. M. , action de
rompre, de briser, de violer, infraction :
Dn feu il'enfer scronl luit ars el cil brui
Qui ne croieul qu'en toi pnst Dieiis humanité
Sans uul enfraii/ttemcitl de la virginité. ;
(G. DE Coi\c[, Sal. N. D., ms. Sjiss.. f° -i^O", et
Richel. 23111, t" 325».) |
Et s'aucuns le faisoit, on eu feroit jus-
tice si comme d'enfraigneiimnt de com- ,
muue. (1209, Charte comm. d'Amiens, ap.
A. Thierry, Mon. du Tiers Etal, l, 181.)
ENPu vicjNEUu, enfreignitr, - eeur, en-
fraingneur, enfragnieur, enfrengiieiir, -
eoitr, s. m., qui rompt, qui viole, infrac-
teur :
Pais a tenir caraande a saint Ijjlise,
Des enfreigimrs ea fait cruel juslise.
(JORD. Fantosme. Chron., 6S-2, ap. Michel, D. de
Nonn., t. m.)
Nuls n'eatrepreague ad destourber
homme qui maiagne dedens le commune
ne marclieaut qu'il viengne ad la chité a
toute marcliaudise dedens le banlieue de
la chité; et s'auquns le faisoit, la com-
iimne en feroit justice si comme d'enfreiyi-
gneour de commune. (1209, Coût. loc. du
baill. d'Amiens, t. I, p. 63, Bouthors.)
Enfreigneeur de commune. (1317, Arch.
.IJ 53, f- 118 v«.)
Gile le grant de Surlains enfraingneiir
de ladicte prison. (1346 , Arch. JJ 75,
f" 238 v°.)
Prevaricator, oris, enfragnieur. {Gloss.
lat.-fr., Richel. 1. 7679, t" 232 v°.)
Prevaricator, prévaricateur, trespasseur,
enfrengneur. {Calholic, Richel. 1. 17881.)
Rompeurs et enfraigneurs de foy et de
seremeut. (1409, De cuii/irm. Hier, de re-
pris., Ryra., 2' éd., VIU, 606.)
Violeurs et enfraigneurs de paix. (Mons-
thel., Chron., l, &ti, Soc. de l'Il. de Fr.)
— Féin., enfraigneresse , enfreneresse ,
celle qui enfraint :
Prevaricatrix, enfreneresse. (Calholicon,
Richel. 1. 17881.)
KXi'RAiNDUE, verbe.
— Act., renverser, détruire, mettre au
pillage :
Ne trove bore ne castel q'il n'enpraigne.
Ne mur tant aul q'a la terre a'enfraigne.
(Roncisv., p. 1, Bonrdillon.)
Pourquoy il disoit que ilz avoient allé et
erré contre leur sierement et enfraint et
brisié le pais saus nul title de raison.
(Froiss., Chron., VII , 344, Luce, ms.
Amiens.)
— Réfl., se retirer :
Porras de la batalle n'a talent que s'enfragne.
(Romn. d'Ali.v., t» iT, Michelanl.)
EXFR.viNER, voir ENI'HENER.
ENFRAINNANCE, VOir ENFRAIGNANCE.
ENFRAiNTE, - einte, -ainclc, emfraincte,
s. f., infraction :
Par cause de l'enfreinte des trewes sus-
dites. (1307, Plaintes des suj. du roi d'An-
ylet., Lett. de Rois, etc., t. H, p. 21.)
Par cause de la enfreinte d'icelles. {Ib.)
ENF
Désobéissance et enfrainte. (1340, Arch.
JJ 73, f» 54 V».)
Sauz préjudice el sanz enfrainle a leurs
libertés. (1347, Arch. adm. de la ville de
Reims, ii, U48, Uoc. inéd.)
Les anchiennes haynes raeues contre
luv pour les enfraintes des lois... furent du
tout estaintes. Uncienn. des Juifs, Ars.
5083, f° 21».)
Prendra garde que par quelque manière
ou façon que ce soit aucun abus, enfrainle
ou ro'inpture ne soit faicle contre el ou
préjudice des estatuz et constitucions dudit
ordre. {Ord. de Louis X[ pour l'Ordre S.
Michel, ms. Bibl. du Louvre, E 1444,
f° 34 r».)
Veu la roupture de la Iriefve et emfraincte
de la paix par eulx faictes. (D'AuTON,
Chron., Richel. 5082, f» 82 v».)
Eumenes qui a sou roy Alexandre avoyt
gardé entier et loyal seriueut esprouva eu
son dommaiae Venfraincie du serment des
Arispides ses hommes et parjures envers
luy. (BoccAGE, Nobles math., IV, xi, f'94v»,
éd. 1515.)
— Invasion, tumulte :
Le suppliant estant en son hostel ou il
faisoit son meslier de lisseranderie, en-
\iton'<iespTes,oy enfrainle de gens d'armes.
(1368, Arch. JJ 99, pièce 279.)
Cf. Enfraindre.
ENFRAiNTURE, enfreinture, -eure, anf.,
enfraincture, anfromture, enfraiture, s. f.,
action de briser ;
Fors à' enfraiture. {Cari, blanc de S.
Corn, de Compiegne, f° 13o v», ap. Duc.)
— Intraction ; atteinte portée aux lois
ou aux droits de quelqu'un :
Quiconques ara fait dedens le pais de le
chité enfrainture de rat u de larrechin u
de plaie a banliue, nostre justice le doit
arester. (1211, Charte de Louis, fils aine de
Ph. Aug.pour les bourgeois d'Arras, TaU-
liar.)
De clains, d'enfr allures. (Ch. de 1230,
Arch. de KEtat à Gand, 40.)
Toutes les enfraintures qui avenront
dedens le pais. (1235, Lett. du Cte d'Art.,
Ctes d'Artois, 248, Arch. Pas-de-Calais.)
Et leur avoie fait pluseurs autres injures
et enfrainctures. (1264, Chap. Moyon, Tliie-
courl, Arch. Oise, G 1910.)
Quant aucuns demeude aucune chose de
palremoine, si comme chose qui ne move
[las, et l'en li met devant longue posses-
sion et longue tenue pesible de sept anz
ou de di.x, et l'en la nie et enfraint, et l'en
offre a prover Venfreinlure par gage : en
tel chose ne doit pas avoir bataille, mes
li juiges doit voer par l'euquest de bones
geuz se Venfrainture a esté resonahlement.
(Liv. de jost. et deplet, xvi, 2, %Z, Rapetti.)
Et de toutes autres enfrailwres. (1286,
fxtt. de J. de Joinv., Richecourt, Arch.
Meuse.)
I Se aucuns enfraint l'asseurement donné
' ou le pais, li maires poet enquerre de
Venfrainture. {Us. d'Amiens, Maruier, Ane.
Coût, de Pic, p. 135.)
I Sans nule enfrainieure.
(Li Lais de la Rose, Poët. fr. av. 1300, t. II,
p. 885, Ars.)
L'anfrointure des lois. (Ils. Ars. 5201,
\ p. 396».)
ENF
Et que che ne aporte préjudice, amenu-
sement n'enfrainture a aux, a lor privi-
lèges, Chartres ne loy. (I3I1, Cart. de Pon-
thieu, Richel. 1. 10112, f» 33 r».)
Pour raison de l'anfrainture du ban.
(1313, Arch. JJ 53, f°20v°.)
Et se l'en leur a riens enfraint des cous-
tumes ne des usages du temps de lors,
que Venfrainture et la nouvelleté en soient
du tout ostees. (1313, Ord., xi, 432.)
ENFRAITURE, VOir E.NFRiINTURE.
ENFRAMEURE, VOif ENFERMEURE.
ENFRANCuiER, enfrauucher, v. a., af-
franchir :
E ren ne mostrez qe ces tenementz
seyonl enfraunchez . (Year boolcs of the reign
of Edw. the flrst, years xxx-xxxi, p. 21,
lier. brit. script.)
Jugement si celé translacion la pusse
enfrauncher. {Ib., p. 169.)
ENFRANCHiR, - Ci")', - quir, - kir, anf.,
enfraunchir, eff., v. a., affranchir, rendre
libre :
Je l'aeata a serf, mais or Venfranquison.
(Herman, Bible, Richel. iii4, P 18 v».)
Cuers devient autant cum il bien anco-
raiget et parfait sun airme par l'aeraisse-
met de la délivrance ou il est anfranchis.
(Li Epistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f° 100 r°.)
Enfranci l'a et tout son parenté.
{Anseis, Richel. 793, f 69».)
Je quit e enfraunchi... louz les pèlerins
Engleys, alauz e veuaunz par mon poer, ou
que seit, et voille que il soient frans et de-
livres de totes maneres de paiage. (1273,
De submiss. D. de Tornon, Rym., II, p. 12,
r éd.)
Jouai effrankit etenfrankis... (1331, Cart.
de Flines, ccccli, Hautcœur.)
Et s'il au deseure en venoit le saint en
devoit porter tout quite, et ciaus enfrankir
qui le cavale paioient. {Sept. sag. de Rome,
Ars. 33.34, i» 149'.)
— EnfranclU, part, passé, affranchi,
libre:
Li linages enfranchis. {Kassidor., ms.
Turiu, f° 65 v.)
ENFRANCHisÉ, fraunchisê, part, passé,
franc, libre;
Auters gentz si bien espirituelx comme
temporels s'enfuient deins cytees, villes et
lieux enfraunchisez, comme de cité de
Loundres et auters semblables. {Stat. de Ri-
chard II, an IX, impr. goth., Bibl. Louvre.)
ENFRANGELÉ, adj ., frangé, bordé :
Les aumosnieres
Avoit tant riches et tant chieres.
D'or et de gemmes bien ouvrées.
De boutons d'or enframjelees.
(ilir. de S- Eloi, p. 31, Peigné.)
ENFRAUDER, V. 3., frauder :
Et en estoient cnfraudei pluxour bonne
gens. (1330, Hist. de Metz, IV, 131.)
ENFREGIER, VOir ENFERGIER.
ENFRECi, voir Enfressi.
ENFREDURER, VOlr ENFROIDURER.
enfrelé, adj. ?
ENF
ENF
ENF
159
Et la nnil fu cheoile et enfrelce.
(De Charl. el des Pairs, Vat. Chr. ISfiO. f 2ll''.)
EXFREiDLin, voir Enfroidib.
EXFREIGN'UR, VOir ENFRAIGNEUR.
ENFREINGNEOUR, VOir ENFRAIGNEUR.
ENFREINXER, VOir ENFRENER.
EXFREINTE, VOir ENFRAINTE.
EXFREINTURE, VOir ENFRAINTURE.
ENPREMER, 'VOir ENFERMER.
1. EXFREMERiE, S. f., lien fermé, for-
tifié, citadelle, forteresse :
Et a dit a Rolbnt : Jlonlt penses grant folie,
Ki me rouTCs remaindre en cesle cnfiemerie.
(.Fiembras. 32-21, A. P.)
Por taol qn'il sont prisons mis en enfremerie.
(Bisl. de Ger. de Blar., Ars. 31H, f° 215 t".)
A Garins fort castel et forte enfremerie ?
(Gaufreij. 17-1. A. P.)
Ne soit s'il est ochis on en enfremerie
On paien l'aient mis, la pnte pent haie.
(/*.. -ITi.)
Dame, nons somez clii en reste enfremerie
On de ïitaille n'a derree ne demye.
(ff. Capet, 4775. A. P.)
2. EXFREMERIE, VOir ENFERMEBIE.
EXFREMETÉ, VOlr ENFERMETÉ.
EXFREMix, voir EN'FERMIN.
ENFREMiR, cnfermir, v. n., frémir :
Et de ses dens enfenniri.
(lii. Psalm.. csi. p. .■^33, Mirhel.) Lat. : denti-
bns suis fremet.
EXFREXAisiR, ciiff. (s'i, V. réfl., s'.a-
bandonner à la frénésie :
Et elle fut foie et seuUe et ne trouva n
qui plus tencer, et s'eriffrenaisist se elle
voult. (Liv. du Cheval, de La Tour, c. 1.^,
Bibl. elz.)
EXFREXER, anf., enfrainer, -einner,-cs-
ner, enferner, v.a., mettre un freina, gar-
nir d'un frein, soumettre au frein, brider :
E mettrai anel en tes orilles, si te enfre-
nerai. {Rois, p. 414, Ler. de Lincy.)
Enselé furent richement
Et enfrené genlement.
(Bes., Traies, Richel. 375, P %V.)
Ja sont li cheval enselé,
Apareillié et enfrené.
(Chrest., la Charete, Richel. 12560, f" 43'.)
A une hranche, par la resne
01 le gringalet aresné,
La sele mise, et enfresné.
(iD., Etec el En., Richel. 375, f 16S.)
Le eberal ensele et enfreigne.
(Id., il,., C G'.l
D'nn riche frein a or esloit il enferné.
(Fierabras, Val. Chr. 1616, f" 61'.)
Son cheval si li enferna.
(G. DE C01.NCI, Mir., ms. Brnx., f° W.)
Freno, enfrener. (Gloss. de Salins.)
— Fig., assujettir, mettre sous le joug;
Co est par le diable ki les a enfrenez et
ki les demaine si cun il volt. (Maurice,
Serin., ms. Florence, Laur., conventi sop-
pressi 99, f 19=.)
Ce est por le deauble qui les a anfrenez.
(Td.,!6., Ricbel. 24838, f» .31 v».)
— Fig., refréner , réprimer , arrêter,
empêcher :
Car li fol conseil furent en Bretaigne forgié
Par ki fut enfrenez e bien près mis a pié.
(Garkier, Vie de S. Thom., App., t. 221, Hip-
pean.)
Certes, dist il, celi qui cestes (délecta-
tions) a dompté et enfrené se puet vanter
qu'il a acquis plus grant gloire et victoire
que nous n'avons en combatant Siphax.
(Bersdire, t. Liv., ms. Ste-Gen., f" 304''.)
— Avec de et un infin. :
En iaus se fiert com en une quintaine.
Ses plus hardis del encancier enfraine.
Qui il ataint li fait maie eslraine.
(.Xnseis. Richel. 793, f° 17''.)
— Enfrené, part, passé, bridé :
Et li frains fu mnlt riches dont il fu enfrenez.
{Gui de Bourg., 2332, A. P.}
.Sns les hauts destriers enfrenez,
S'esmuevent comme forsenez.
(GciART, Roy. lign., 5445, Bnchon.)
Mes li cevaus sor quoi Lancelot seoit
estoit .1. poi tirans, si n'estoit mie bien
enfraines. {Artur, ms. Grenoble 38,
f" 20''.)
Garde a son cheval qu'il n'i faille rieus
et qu'il soit bien enfreinnez. {Lancelot, ms.
Fribourg, f» 52'.)
Chevaus touz enselez et touz enfrenez
en lorains dorez. {Chron. de S.-Den., ms.
Ste-Gen., f- 55'.)
D'nne couleur sunl tuil li cheval enselé ;
Tuit se semblent li frain dont il sont enfrené'.
(Doon de Maience, U4Û3, A. P.)
Li rois Jehans li fist présenter un moult
rice destrier et moult ensielé et enfrené.
{Hist. des ducs de Norm. et des rois d'An-
glet., p. il2, Michel.)
Si fist au soir son commandement que
les genz de cheval tous armez tenissent
les chevaux carniz et enfrenez. (Bersuiee,
T. Liv., ms. 'Ste-Gen., f" 278'.)
Il n'estoit mie bien enfraine (le cheval)
ains estoit de si grant force qu'il ne heur-
loit a nul cheval que il ne le portast a
terre. (Lancelot du Lac, i'' p., ch. 54, éd.
EXFRENGXEUR, VOir EnFRAIGXEUR.
ENFRENERESSE, VOIT ENFRAIGNEUR.
ENFRESci, voir Ekfressi.
ENFRESi, voir Enfressi.
ENFRESXER, VOir EXFRENER.
ENFRESSÉ, ad j, frangé :
Et prist l'ensenge qui fu hien enfressee.
{G. d'Uanstone, Richel. 25516, f" 60 r°.)
EXFRESSELÉ, adj., bordé :
Ele li donna une corone d'or aornee de
dyamanset une [d]almatique bordée d'or et
estelee d'asur etenfresselee de pierres pré-
cieuses. {Hist. du bonroy j4Iej.,Brit. Mus.
Ueg. 19, D 1, f» 35>.)
EXFRESSI, enffressi, enfresci , enfresi,
enfreci, adv., jusque :
Enfresi au castel n'i ot règne tiré.
(GOY DE Cambrai, Vnig. d'.ilex., Richel. 24366,
p. 29».)
Illoec, servi enfreci a set ans.
(.4/f.rts, Richel. 12471, v. 76, G. Pnris.)
— Enfressi que, dans le même sens :
Enfresci que a Blaves ne tirèrent lor resne.
{ilainel, p. 13, G. Paris.)
Enfresci k'a demain a l'aube apparissani .
Ul>: p. 17.)
Enfresci k'a Monfrin ne sont il arresté.
(11,.)
Tôt le porfent enfresi qn'en l'archon.
(Raimb., Ogier, 12675, Barrois.)
Tôt le porfent enfresci que l'arçon.
(Id., ili., 12874.)
Fendu l'eust enfreci qn'el braier.
(/(. de Cambrai, Richel. 2493, f» 73 V.)
>'el porent onqiies tenser ne garandir
Que nel pourfende enfressi que el pis.
iHuon de Bord., 887, A. P.)
Qui ert fendns enfressi ke el pis.
(/*., 959.)
Enfresi c'an paien n'i ot règne tiré.
{Fierabras, 360, A. P.)
Se ne tornast l'espee el poing au pautnnn er.
Enfreci qn'ens es dans n'i lessast que Irench'ier.
{.Age dWvign., 566, A. P.)
Irenchcnt cuisses et bras et coroies et cors
Que il sont ens el sanc enfreci qnes es cols.
(/«., 3378.1
Ainsi s'en vont par'ant les Caldains et les Gris
Knfressi c'au palais entaillié d'azur bis.
(V'œa.c du Paon, ms. Brux. 11191, f 113 r°.)
Et demain parlement ra,7rpss( qu'a midi
La jus en mi cez près.
(Ib., P 98 v".)
Enfressi qn'a Porus n'a son resne tiré.
(/*., f 62 r».)
1. ENFRETÉ, voir EXFEKTÉ.
2. EXFRETÉ, adj., malade, infirme, ce-
lui qui est affecté de l'éléphantiasis :
Elefanintus, enfretes. (Gloss. de Douai,
Escallier.
EÎMFREVTVSE, VOir EXFEt'TREDRE.
EXFRICHÉ, adj., sale, qui a été fripé
par tout le monde :
Car il sçaura toujours si, en telle brigade
De cabas enfrichez, la rongne on In pelade
Auront point délaissé quelques buissons fâcheux
Pour le juste loyer des faicts chevaleureux.
(1559, le Médecin Courlizan, Poés. fr. des xv' et
xvi' s., t. X.)
EXFRiçoxxER, V. a., c.iuser le frisson,
la peur h :
Un des clerçons jouant moult bel
Qni en sa main tint un aael
Qne s'amie li ont donné.
Amours Vont tant enfriçonné,
Por grant chose ne vousist mie
Que li enneaus qui fnt s'amie
Fust ne perduz ne peçoiez.
(G. DE Coisci, 3fir., ms. Soiss., f 51''.)
EXFRiGiER, V. 3., garnir de franges :
Fripinus, niistre a evesque que l'en en-
frige. (Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7679.)
EXFRiGiDiTiF, adj., réfrigérant :
De certaines eaues restrictives et enfri-
qiditives. (30 mars 1393, Déposit. de J. de
Grandville, etc.. Doc. hist., 111, 478.)
KNFROiDiER, V. a., refi'oidir :
Frigido, enfroidier. (Gloss. de Salins.)
EXFUOiDin, enfroijdir, enfreidir, verbe.
160
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— Act., refroidir, rendre froid :
MeJeciaes enfroidissantes et sechaates.
(II. DE MoNDEViLr.E, Ricliel. 2030, f» 77«.)
Frigido, enfroidir. {Gloss. de Salins.)
Chascan corps celestiel a aultre propre
vertu ou de enfroydtr ou sécher. {Mer des
hystoires, t. I, f» S^, éd. 1488)
Ta grand froiiieiir si m'enfroidlst.
(P. Jamec, Debttl du Vin et de l'Eane, Poés. fr,
des XV* et xvi° s., IV, 105.)
— Réfl., devenir froid :
Rigesco, s'enfroidir. (R. Est., Tlies.)
— Neulr., dans le même sens ;
La feie e les entrailles enfreidlissent. (Ms.
Oxf., Hodl. Uigby 86, f» 26 r».)
Si les frères (les testicules) al malade en-
freidissenl... goe signifie la mort. (Petit
Traité de méd. du xiv's., p. 4, Boucherie.)
— Enfroidi, part, passé, refroidi, froid :
Tous ses cors est enfroiâis.
(Fatd. d'Ov., Ars. .1009, f 2i\)
Car elle avoit le cner sechié
Et de felonate euroidi,
Et de mortel froit enfroidi.
(/*., f lii"".)
Le régime et la diette d'estomac enfroidij
et humide. (B. de Gord., Pratiq., V, 3,
éd. 1493.)
Ainsi est l'omme autres six ans enfroiâis
que membres luy tremblent. (Kalend. des
bery., p. 5, éd. i'493.)
Fièvres, colicqiies et enfroiâis caterres.
(15"2r>, Episire du bon frère qui rend les armes
d'Amour, Poés. fr. des iv" cl svi" s., t. XI.)
— Au sens moral :
Si estoit il enfroidy en corage envers ly.
(G. Chasteli,., Chron. des D. de Bourg.,
III, 33, Buchon.)
Il se dit encore dans le Berry :
J'étais enfroidi de cette sorte de crainte
qu'on ne peut pas s'expliquera soi-même,
parce qu'on ne sait pas trop où en est la
cause. (G. Sand, les Maîtres sonneurs,
m" veillée.)
ENFROiniJRÉ, enff., enfreduré, adj.,
saisi de froid :
J'ay nom paresse la gonteuse,
La crampeliere, la boiteuse,
La mehatgnee, l'affolée,
L'enfrediiree et l'engelee.
(Decuillev., Trois pèlerin., CSS', impr. Instit.)
Je suis ung poTre avanturé
Qui suis cy tant en froidure'
Que je ne si;ay comment il m'est.
(Gbeban, Mijsl. de la Pass., An. 6-i.3l, P 160^.)
Enffroiiuré. (lîd G. Paris, T. 19i69.)
Le poivre donne bon confort et ayde
aux nerfz enfroidurez. (La Nef de santé,
f» 16 r% éd. 1507.)
Le feu, réchauffant les animaux enfroi-
durez, leur redonne la vie. (La Bod.,
Harmon., p. 136.)
Le bon homme vieillard ja tout enfroidurê.
(Ci.. GiucHET. Plais, des champs, p. 28S, Bibl.
eU)
En Bret., dépt des Côtes-du-Nord, spé-
cial, dans l'arr.de Matignon, on dit encore
enfreduré pour signifler saisi de froid.
ENFROiii, -oyé, -aie, anf., adj., troublé,
effrayé :
S'an ai esteit si anfraiez,
Com vos ancor veoir poez.
(Dolop., 1079."), Bibl. elï.)
Por tel chose sui enfraiez
Dont ja n'aura mes volentez
(Alhis. .\.rs. 3312, P 39'' .)
Trop en furent enfroyes leurs ennemis.
(Le Clievalereux Cte d'Artois, p. 44, Bar-
rois.)
ENFROiER, V. n., se glacer :
De la paor q'il eit le sang li enfroie.
(Enlr. en Eip , ms. Venise, f "289 v°, Gautier.)
EXFUoisiER, anf.. V. a., border, fran-
ger :
Moult estoit blaus li daraoisians.
Et la cote moult envoisie,
Enror estoil elle anfroisie
D'un riche orfroy monlt noblement.
(Rii-HART DE FouRMVAi-, la Panthère d'amors, Ri-
chel. -2443-2, f° 155'.)
ENFROissiER, V. a., snfraindre :
Il n'enfroisseroil point d'ore eu avant
son sermeul. {J. de Vig.nay, Trad. de la
Chron. de Primat, Brit. Mus., Bibl. Reg.
19, D. I, f» 19S^)
— Endommager :
Quant il veaut en despit de moy
Corrompre et enfroisser l'onor
De Hester et de son seignor.
(Macé de la CuAiiiTÉ, Bible, Richel. 401, P 92^)
ENFROiT, adj., glacé par la mort :
De Jhesu Crist dirons ici
Comment son cors resurrexi;
Encor adonc estoit en croiz
Li cors de loi qui fu enfroiz
Qu'avoit a mort donné Longis-
(Gr:FF.,.VM.fs(. du monde, Richel. 13-26, f» 119^)
ENFRONCIER, V. a., ffODcer :
Miircien regarda, ne peut lessier n'en rie.
Sa main devant son vis, sa chiere enfroncie.
(Restor dou Paon, ms. Rouen, f» 13-2 r°.)
ENFRONTER, - onctcr, V. â., affronter,
braver :
Qui les avoit tons enfrontez,
Ars et bruii en une Dame,
N'en seroit Dieus ne Notre Dame
Vengié a droit 1
(G. DE CoiNCi, Mr.. ms. Soiss., f° 23'.)
^'enfronclez ja le marmiteux.
(Farce de la pippee, p. 44, ap. Michel, Poés. goth.)
(.'aigle ne sceut pas enfronter
Rochepot pins forte que pierre.
(r'.-2l, Gitans, sur le siège de Meiiéres, ap. Ler.
de Lincy, Rec.dech hist., II, 68.)
— Enfronté, part, passé et adj., qui a du
front, effronté :
Femme qi est enfrontee.
(Gitans., Vat. Chr. 1190. > 174 r".)
ENFROQUÉ, adj., qui a pris le froc,
moine :
Survient un quidam enfroqué, ayant la
charge d'esteindre les chandelles et de
chasser les chiens hors l'église. (N. D0
Fail, Cent. d'Eutrapel, xx, Bibl. elz.)
Les règnes d'un Childeric Venfroqué,
Louis le fainéant, Charles le simple.
(Sully, Mém., III, p. 136, ap. Ste-Pal.)
ENFRUCTER, VOir E.NFRUICTER.
ENFRUCTUER, V. 3., ensemeucer ;
Que le suppliant et les autres dessus
nommez eussent icelle pièce de terre
enfructuee et semée en blé. (1469, Arch.
JJ 196, pièce 37.)
ENFRUICTER,- fructer. - fruiter, fruit-
ier, V. a., semer, ensemencer :
Laquelle pièce de terre estoit enfruittee
partie de froment. (1473, Arch. JJ 197,
[lièce 401.)
Terre enfruictee en orge.(lS53,Conipt.
de Diane de Poitiers, p. 125, Chevalier.)
Terres enfructees en bleds et grains.
[Edd d'Henri II, nov. 1354.)
Labourer et enfruicter aucunes terres.
{Coût. loc. de Vallancay, m, Nouv. Coût.
gén., III, 1684.)
Le droit de terrage est tel, que les héri-
tages qui sont tenus audit droict, quand ils
»onl enfruictez en grains ou autres fruicts,
il en est du au seigneur certaine portion.
(Coût, de Blois, cxxx, Nouv. Coût, gén.,
III, 10o6.)
Ceres ayant donc fait les champs acravanter.
Lors de ses grains bladiers les fail tons enfruiter.
(G. BoE.'dN, l'.Aleetriom., éd. 1586.)
ENFRUN, enfrum, anfrum, adj., renfro-
gné, morose:
Car castees est cose avère,
Enfrume et liere od malehere.
(Parton , 6-237, Crapelet.)
Qui aime tel pucele et de si grant parage
Ne doit le cuer avoir ne enfrun ne ombrage.
Bien en doivent si coup eslre fier et volage.
(Bettv. de Gommarchis, 355-2, Scheler.)
L'os mortiers de plume
But tonte l'escnme
Oui estoit en mer.
Ne mais nne enclume
Qui moult ierl enfrume
Si l'en va blâmer.
(Fatrasies, lab., Nouv. Rec, II, 211.)
... Dne dame sai, en cesl pais,
Felonesse est et enfrume.
(Chans., Vat. Chr. 1490, f= 101'».)
Adonc se trait près de mi,
Et je ne fu pas anfrume ;
Il me baixait bien trois fois,
Ausi fix je Ini pins d'une.
(Pastour., XLiii, ms. Oxf., Bodl. Douce 308.)
Voire, ja n'ai en blont n'en braa
Fiance, ki fail chiere enfrume.
(Baud. de Co.vdé, li Contes dou preudome, 126,
Scheler.)
Dont s'il est ancnns ou ancnne
Qai s'en plaint, elle est (la Fortune) a tous nne.
Mes jou aurai, malgré Venfrune,
Le coer loyal.
(Froiss., Poés., I, 14-2, 18S8, Scheler.)
Je ne le voeil estre enfrune ne torte.
Mes justement de mon bon coer t'enorte.
(In., ih., I, 171, 2832.)
Si ai je eu par piniseurs fois
Compassion de vos anois ;
Mes li enfrune
Voelt faire la forest commune.
(ID., ib., I, 311, 3047.)
Et se fortune.
Qui mains estable est ne soit cours de lane.
Est contre vous diverse on trop enfrune,
N'i regardes; m ils prendes la rancune
De Socra'es.
(lu., ib.. Richel. 830, p. 77'.)
Et après tu scez que fortune
M'est si diverse et si enfrune
Que de mes frères proprement
Ay esté fntez laidement.
{Miracle d'Amis et d'.imitle. Th. fr. an m- à.,
p. 252.)
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161
Sa mort fut monll réclamée
Lui vivant, petit amee.
Pour ce qu'il sembloît eiifrun,
(E. Deschamps, Poés.. Uichel. S40, P lOl"-.)
Mais ceste loy est en amour enfrune
Qui par force da loy fait obéir
Cil qai araat vouloit amours servir.
(iD., ib., I, 226, A. T.)
Tant qu'il les puist mettre a la désire
Du Filî Dieu qui n'est pas en/'run.
(Id.. a.. II, 229.)
La femme lui est enfruite
Kt l'enfant plour lui demaioe.
(lu., ib., II, 3i9.)
— Avide, glouton :
Moult est usure enfrune et gloute.
(G. DE Coisci, Mir., tas. Soiss.. f iS'.)
Contre les enfruns panetiers.
<Uecl. de MoLiEXS, ms. Amiens 437, f 144 i".)
Et si gentemenl redoit boivre
Que sor soi n'en cspande goule;
Car por enfnonc ou por trop gloute
L'en porroit bien aucuns tenir
Oui celi verroit avenir.
(Rose. 13624, Méon.)
Un Ica qui fu de maie part,
Glout et enfruns et de mal art.
iYsop. Il, fab. 1, du Leu et de la Grue, Uoberl.)
Moult est richesse enfrume et gloute
Oui les viltoie et chace et boule.
(Ib., ms. Corsini, P 73''.)
Li enfrun de Toi. (Prou., à la suite des
Poel. mss. av. 1300, t. IV, p. 163, Ars.)
D'enfrun mangeour mauvais departeoiir.
(Prui). ruraux et vulgaux, ap. Ler. de
Lincy, Prov.)
Ja pour ce la char ne menjassent,
Ouar ce leur semblast chose enfrume
Pour char enfraindre leur jeune.
(Fail. d'Où.. Ars. 5069, t" 229».)
— Avare, chiche :
lloms enfruns et d'averes mains
Ne peut estre sans anemis.
(Heclus de Mol.. Miserere, ap. Ler. de Liacy,
Prov., I, 399.)
Il n'alliert point c'on soit enfrun
Seur le viande.
<A.DE laHalle, /( Jbs Atoi, Coussemalier, p. 336.)
Des, qui nos forma uns et uns,
On il est fel et enfruns
Au povre. ou il est ses vengerres.
(Thib. de Marlï, Vers sur la mort, xuu. Cra-
pelet.)
Vilains enfruns, fel et estons.
Tant gaingnent cil qui font por vos.
(ij Couronn. Renarl, 5H. Méon.)
Da son corps n'esl pas trop enfrume.
{Renan, Suppl., p. 3o9, ChabaiUe.)
On est mins a .ii. mes assis
Dales lui. c'a cinq ne que sis
Eus en l'ostel d'un hora enfrum.
(B. de Condé, li Contes dou Preudome, 123,
Scheler.)
Honis soit il. car sa couslome
Est trop vilaine et trop enfrune.
(Phil. de Kemi, Salut d'Amour, 233, Bordier,
p. 2-6.)
Mont par a dyverse costume.
A l'un est largue, a l'autre enfrume.
(Id., Comft. d'.imour, 488, Bordier, p. 294.)
.... J ains chaudreliers qui ne sont pas enfrun
De boire sor autrui.
(xiv" a.. Chanson sur les di/ferenls métiers, ap.
Du Méril, Poés. inéd. du moyen âge.)
T. III.
Car li juges royanis,
Qai siet dessus le souleil et la lune,
Congnoist voz faiz et vostre vie enfrune.
(E. Deschamps, Poés., Ricbel. 840, f 357=.)
ENFUBLER, V. a. , affubler , revêtir,
couvrir d'un vêtement :
Nu fu, et vus m'enfublastes.
(Cros<;eteste. Trad. de Rob. de Lincoln, Richel.
U02, f" 107 r°.)
Norra., arr. de Caen, enfluber.
ENFUELLIK, VOif ENFOILLIB.
ENFUEU, voir ESFOUER.
ENFUEUREU, VOir E.NFEURREU.
ENFUMÉ, part, passe et adj., durci au
feu :
Li AUemansli consuiwipar telle manière
de son plaive roide et enfumet qu'il onc-
ques ne brisa ne ne ploya. (Froiss.,
Chron., III, 168, Kerv.)
— Orgueilleux :
Et le clama Brunehaut Venfutnee.
(.iuberon, 415, Graf.)
ENPUMEMENT. S. m., fumigatioii :
Enfumementfi smoaking,orbfisraoakins;
a piM-fiiming -with smoak, or hanging in
Ihe smoak. (CoTGR.)
1. ENFUMER, verbe.
— Act., aveugler :
Il n'i vont raie por conqaerre,
Mais por vaine glore a aquerre
Dont espris est el aluraes
Li siècles et tous enfumes.
(Baud. de Cond., li Contes dou Pel., 177, Scheler.)
2. ENFUMER fs'), V. réfl., s'enorguciUir :
Celuy qui plus sçait moins présume
Et qui moins sçait d'orgueil s'enfume.
(J.-A. DE Baif, Mimes, I, 110, Blanchemain.)
3. ENFUMER, V. a., fumer :
Labourer lesdites terres,... convertir les
ffliirrpB eu tiens et les enfumer. {Titre de
1502, Arch. L 778.)
ENFUNCELER, V. a., offusquer, selon
Scheler :
Car qui s'en lait enfunceler (de la jalousie)
Ne entamer
Ne endebter...
(Froiss., Poés., Richel. 830, f 19 V; Parad.
d'amour, 1190, Scheler.)
ENFUNDRER, VOir ENFONDER.
ENFUNKiÉ, part, passé, enfumé :
Cist saint sont enfnnkiel :
II ont veu maint roy en France.
(A. DF. LA Halle, li Jus du Pèlerin, Coussemaker,
p. 417.)
Le harnois vont toursant que nul ne s'y detrie ;
La veissies querquier mainte large enfunkie,
Et mainte lance oussy qui fn enrunjye,
Caudieres. cauderons, mainte large noircie.
Viandes et besquis. et le boin vin sur lie.
(Godef. de Bouill., 16021, Reiff.)
Rouchi, infunkié, enfumé : infunkié
comm in gambon, enfumé comme un
jambon.
Cf. FUNKIER.
ENPUsci, adj., noirci :
Il vit le duc en la bière gésir.
Les ieus tornes et lenebrous le vis.
Et les bras roides et le cors enfusci.
(Garin le Loh., 3" chans., x, P. Pari».)
ENFUSELER, - le'ir, V. H., mettre du fli
sur un fuseau :
Infuso, enfuseler. (Gloss. lat.-fr., Riche].
1. 7679.)
Infuso, sas, enfuseleir. {Gloss. de Salins.)
Enfuseler, infuso, as. {Gloss. gaîl.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
ENFUSTEMEN'T, S. m., plèce de bois
dans laquelle le canon était encastré et
maintenu au moyen de liens ou cram-
pons, dont le nombre variait avec la Ion
gueur de la volée. (J. Garmer, Gloss. de
l'Artillerie de Dijon.)
A Jehan Maresciiul pour la ferrure des
six veuglaires, laquelle ferrure pesé 282
livres a 3 blancs la livre, laquelle a esté
faite pour asseoir lesdits veuglaires et
iceulx loyer et arrester en leurs cnfuste-
ments. (1432, Compt. de J. Rabustel, Arch.
muu. Dijou, H, Atl'. milit.)
Venfustement d'ung canon, (xv" s.
Lille, ap. La Fons, G/oss. ms.,Bibl. Amiens.)
ENFUSTER, -futer, enffeuster, verbe.
— Act., garnir de boiSj d'affût, emman-
cher :
Unes tenailles enfustees. (1371, Beg. du
Chap. de S. J. de Jêrus-, Arch. M.VI 29,
f 35 v.)
A Jehan Bourgoing et Hugues Raoust
huichiers pour avoir garni el eiifusté de
son boys une petite bombarde. (1410,
Comptes de Nevers, CC 17, f" 23 r», Arch.
mun. Nevers.)
A Jean FerJeal, charpentier, pour avoir
en/"MSié cinq canons de cuivre. (1411, Doc.
cilé par Desmaze, Cur. des anciennes jus-
tices, p. 60.)
Uug mortier enfusté de bois double. {Un
partage mobil. en 1412, St-Germain, p. 23.)
Ung veulglaire neuf a deux chambres
signées au saing de cinq et de six. assis et
enfusté eu bois tout neuf; ung petit canon
assis et C)iA«si(! eu viel bois. {3 juin 1433,
Compt. de l'Artillerie, Arch. mun. Dijon,
H, Alî. milit.)
Deux autres veualaires en façon de ser-
pentines, garny chascun de deux chambres,
enffeusles en affusts de bois. (1469, ib.)
Ancre non enfutee. {Coût, de Dieppe,
f" 30 y, Arch. S.-Iuf.)
— Mettre en futaille :
De ces vins enfuteiz et boteiz. (Ruteb.,
li Diz de Verberie, i, 2j7, Jubiual.)
Fusts neuf a enfusler vin. {lali.Péaçie levé
par le duc d'Orl., ap. Mantellier, Mardi.
fréq.,ni,M.)
— RéO., employé au fig., dans un jeu
de mots, pour signifier s'ingénier et se
frapper soi-même :
A tort cil qui de ce fnst oient
Parler n'aient soing d'aus fuster
De mal por l'aulrui afusler.
Car dou mal qui s'enfustera
Pour mal faire il s'enfustera
La ou mais n'en iert desfusles.
Et la iert fustes des lusles.
(Baud. de Co.'ide, li Dis de Tunes, Ars. 3142,
f» 311°.)
21
162
ENG
— Enfusté, part, passé, fig., engourdi :
11 m'est advis que teste faste ne doit
passer sans aulcun esbanoy d'armes; les
ipuncs clievaliers se tiennent pour tous en-
fusiez du grnnt repos, qu'ilz sont desirans ^
de monstrer leurs torces eu aulcun beau fait
d'armes ou de tournoy. (Perceforest, vol.
Il, f» 11'', éd. 1S28.)
ENFUTER, voir Enfusteh.
EXGAAiGxiER, eiigaigner, enyuaigner,
aiigigner, verbe.
— Ad., labourer, cultiver :
De angigner lor terres et de faire lor
figues. (Vita Pair., ms. Cbartres 371,
I'UBt".)
i'ne feme dona un cbanip a un home qui
n'estoit pas ses mariz, et l'en fist ses lelres,
et puis prist cel meismes champ de lui a
loape ; l'en puet dire que action seur la
chose aparlient a l'ome, quar il aquist par
lui la possession autre.oi comes'ili eustmis
.1. cultiveeur. Et se il estoit el champ qui
ii fu donez quant la chartreli fu envoiee
ce fu assez a avoir cngaaigniéla possession
lacoit ce qu'il ne bailla pas a la feme le
'rh'amp a loage. {Digesles de Just-, Bichel.
20118, f" 92^)
— Neutr., gagner, avoir le gain, l'avan-
lage, profiter :
Quant 1 en pleide de poor, l'en ne de-
mande mie qui fist la poor cil qui l'en
]dedoie ou autres, car il soufist bien que
cil qui se pleiut mostre que la poor ou la
force li ait esté fête, et que cil qui l'en
\i\eiàoiù ait evgaaigne en celé force, encor
n'ait elle pas esté lete par lui. (P. DE Font.,
Cens., xv, 78, Marnier.)
— Engaaignié, part, passé, labouré, cul-
tivé :
Lesdiz acccnseurs doivent laissier en la
fin desdites années les terres d'icelle mai-
son de Viclies en tel estât et enyaignees
tomme elles sont aujourduy. (1390, Dail,
Arch. MM 31, f'' 118 i".)
Ledit frère R. sera tenuz de laissier au-
ilit commaudeur les dictes vignes faictes
lie toutes façons, et les terres labourées et
cngiiaignes en la forme el par la manière
et d'autant de blé et d'autel tourne de
présent ledit frère P. les baille audit
trero R. (1410, Bail d ferme, Le Saussoy,
Riches, Champallcment, Arch. MM 32,
fo 42 v°.)
ENG ACIER, v. a., agaccr, tourmenter :
l.'eofanl dit : Ad il nnl ki sace
Dont maladie les engace,
Tar ki vent, e die duno?
(Chahdry, Jusaphaz, G13, Koch.)
Li deaWe \'ad tant engacee
K'ele ad haulemeat crié.
(ID., ih.. 18G7.)
ENGADROUI.LER, V. a., teindre :
Que on ne puist, eu le juridiction de le
ville d'Auiieus, vendre blans draps enga-
drouUez par croye ne de nulle blancheur
ileciievablc,... sûr .x. solz d'amende
et le drap eslre relavé. (1346, A'owu. or-
donn. relat.aux teintur., tisser., elpareurs
de draps, ap. A. Thierrv, Monwn. de l'hist.
du Tiers Elal, l. 1, p. 523.)
ENGAGE, S. m., engagement :
N'espargnez point ma terre parventene
par engage. (1428, Lett. de Guy XIV, sire
de Laval, ap. Den. Godefrov, Ch. VU,
p. 895.)
ENG
ENGAGERiE, - goigerie, s. f., engage-
ment :
Qui sa maison ou sa chose... mouvant '
de nous engaigeroit, nous... n'en devons j
avoir vente, ne autre prouffit, se la engai- \
gerie n'estoit oultre cinq ans. (1374, Arch.
JJ 198, pièce 360.)
EXGAGEURE, - geeure, - jure, s. t., en- j
gageaient, chose engagée :
Celé fnjajxrc n'estoit nule. {Digestes, ms.
Montpellier H 47, f° 87=.)
Se une chose est engagiee a pluiseurs
ensamble, tuit sont ingal a Vengageure.
Ub., f» 175'.)
11 samble qu'il aient fet convenance
à'cngageeure. (/(*., f" 249^)
Sur engajure il n'y aura point de près- j
criplion. (Coul. de Namur, XL, Nouv. Coût,
gén., Il, 305.) I
L'an., mille cent nouante trois., l'église
de Lvon engagea aux citoyens de la ville
de Lyon certain tretiu, laquelle se levoit
par 1 archevesque et le chapitre sur l'achapt
des victuailles, pour la somme de vingt
mille sols monnoye de Lyon... L'instru- j
ment de ceste engageure est scellé de deux
seaux en cire. (PÀradin, Hist. de Lyon, .
p. 133, éd. 157S.) |
Ceux que je voy si familièrement em-
plover tout chacun et s'y engager, ne le
leroient pas s'ils sçavourôient comme moy
la douceur d'une pure liberté et s'ils poi-
soieut autant que doit poiser a un sage
homme Vengageure d'une obligation.
(,MoNT., Ess., 1. m, c. 9, p. 127, éd. 1595.)
ENGAGiERE, - gère, s. f., engagement
d'un immeuble qui retourne à son pro-
priétaire après que ce dernier s'est libéré
de la somme pour laquelle il a engagé le
dit immeuble :
Les vieilles cngageres venans de plus
haut que du dcfuuct, constituées sur biens
féodaux, ou francs et allodiaux. sont
tenues pour anciens héritages. (Coût, de
Luxemb., xii, 19, Nouv. Coût, gén., 11,350.)
Ce mot s'est conservé dans certaines
provinces; on en trouve un exemple du
Rarrois, de 1642. (Arch. Meuse B 652,
f» 153.)
Suisse rom., Neuchàtel, engagère, con-
trat par lequel un débiteur s'engage, en
cas de non-payement, à abandonner une
partie de son avoir à son créancier.
ENGAGNE, VOir EkGAIGNE.
ENGAGNIER, VOlr EKGANER.
1. EKGAIGNE, -Qaingne, -gagne, -gaine,
- gane, - guane, - gueigne, - guengne, ang.,
s. f., habileté, adresse, industrie :
I cnvoia ses cevalicrs
Et des plus preus et des plus tiers,
A .1. casliel que par engagne
Fcrmoient en une montagne.
(Moi-ss., Chion.. 23159, ReilT.)
— Invention, engin, machine :
La fu si dotuse la sort
Que od saetles esmulaes
E od engaignes trenchaaz, agues,
N'i ose rien descovrii l'oil.
(Be.\'., D. de Korrn., 11, 3958, Michel.)
ENG
Maçnes et fausarz et quarriaus anpaooeiz,
Angaignes et pilez, hauberz, hiaumes geracz.
(J. de Lam., Ilichel. îiOo, f 19 r».)
Lancié i ot maint dar, trait mainte engaigne,
(Enf. Ogier, oo99, Scheler.)
Des Unches qui sunt (ors volent li Irons avant
Pins haut en contremont q\i'ciigaigne ne destent.
(,Doon de ilaience. 6869, A. P.)
Les seietes et les enguanes par quoi tra-
oient. {Estories Hogier, Ricliel. 20125, 1» 20'.)
— Ruse, tromperie, fourberie :
Dient que ce lor semble engaine
Que feme règne en Bretaine.
(Bnil, ms. Munich, 3585, Vollm.)
Si prenomes vansence de l'onte et de Vangaigne.
(J. Bon., Sax., xxxvi, Michel.)
... Porce ont mesdisans eitgaingne
Sus fins amans, qu'il sevent bien
Qui por le mal dont il sont plain
ÎS"e pueent avoir cete joie.
(Salut d'amor, Richet. 837, !° 205».)
En entente de vcngier
Leur domages el leurs engaingnes.
(Ib.)
Ja m'a tait cist traîtres maintes pesans angaignes,
(Ren. de ilonl., p. 368, Michelant.)
Car il n'a home de lui servir se (aigne.
Fors Gainelon, q'est tenu por engaigne.
I (Honcisv., p. t, Bourdillon.)
Qui me pnet faire plus i'cngaignes.
(liose, Vat. OU. 1212, I" 65K)
Il estoit frères mainnes
A .u. chevaliers de Campaigne
Moult vaillans, qui par grant engaingne
L'orent caciet de lor pays.
(J. DE CoKD., dou Cheval, a le mance, 40, Scheler .>
Puiz que li conte ot ceste victoire, torna
a Melit par Cataine, et comanda a Hugues
de Brechie son gendre, et lui proia qu'il
se gardast de Vengane et fraude de li Sarra-
zin, et especialmenl de cil de Sarragoce.
(Aimé, Chron. deRob. Viscart, 1,27, Cham-
pollion.)
Quant je voy Iqn'Jil me faict engaigne
Dieu sçait quel profil il y gaigne.
(Serm. joy. de la patience des femmes, Poés. fr.
des XV' etxvi" s., 111, 263.)
— Mécontentement, dépit, chagrin, fâ-
cherie:
Nus ne li fist tort ne engaine.
(Brut, ms. Munich, 25G5, YoUm.)
Mar i chaçasles en ma forest demaine :
Mon porc preistes, dont j'ai moult grant engaigne,
(.ialieri, p. 1S3, Tobler.)
Hnedes de Lengres n'i fait pas demoraigne,
Il et 11 sien i fièrent par engaigne.
(Ib., p. 225.)
Par foi ! or ai je grant engaigne
De vo grande mélancolie.
(A. DE EA Halle, li lus du Pèlerin, Conssemaker,
p. 420.)
Gantier vait atraiant par ire et par engaigne.
(Parton.. Hichel. 19152, f 171».)
S'il voit tenir a sen sorciel
Un cavel. lors en a engaigne.
Il cuide ce soit une araigne.
(Chans.. Poët. ms. av. 1300, t. IV, p. 1307, Ars.>
Dou despit et de Vengueigne que il en
eut, guerpi tout. [Est. de Eracl. Emp.,
XXXIII, 59, Hist. des crois.)
1 II conçurent moult grant enguengne et
grant despit. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
fien., f° 292''.) P. Paris, engaigne.
Qui talent ont de faire a nos engaigne.
(Enf. Ogier, 5620. Scheler.)
ENG
ENG
ENG
163
AJont leva le cry et le noyse el enguengne
Qaaat Galadre peichupt le bon roy d'Alemengne
Qui fat mon a dolour a peu ne morul i'eit-
[guengne.
{Ciperis. Richel. 1G37. f» 60 v".)
Gaillaume le choisi, s'en ot Joeul et eiigaigne.
(Ib.)
Et en ot ire et grant engaingne.
(l. DE CoNDÉ, Blanc chevalier. 639, Scheler.)
Je l'y ferey ja deul et honte,
Qaer a ses dis repliquerey
Si bien qa'eitgaigne li ferey.
{Adiioc. JV.-O., p. -48, Chassant.)
Et lors se trébucha i'engaigiie
Le serpent aval la montaigne.
(Diat. de S. Grég., ms. Evrent, f° 72''.)
J'ai grant engaigne et grant despit
Du joatencel qui me despit.
(ilélam. d'Ov., p. 88, Tarbé.)
Li Engles en eurent sraat engaigne.
<Froiss., Chron., IX, 262, Kerv.)
Et par despit ou engaigne que le duc de
Milan uvoit sur le roy de France. (Id., ib.,
XV, 262.)
Charles fut nommez proprement
Duquel l'en fist dueil et eiigaingae.
Quant le bon marchai de Champaingne
Dit aussi Jehan de Conflaus
Fut d'espees feruz es Uans.
(E. Descuajips, Poés., Richel. 840, C 572''.)
Le vaillant roi de Behaingne...
Eust a son cuer yrant engaingne
S'il veist a sa champaini^'oe
Ses ennemis bouter feux.
(iD., ib.. II, 31-2, AT.)
Dangier, sa meschiue, qui enraigeoit
d'engaigne, avoit eu sa main un cousteau
dont elle neltoyoit sa robbe. (Louis XI,
Nouv., xxxvii, Jacob.)
Lucifer, je crevé tl'eiigaigne
Des fortunes qui nous surviennent.
<Gbebai(, ilisl. de la Pais., 10471), G. Paris.)
Le PiiiciER.
Entant
Qui me souvient de co pasté,
Ne le faicte point apporté
A personne, si n'a enseigne
Certaine.
La Femme.
J'en auroyo engaigne.
(.Farce du Pasté et de la Tarte, Ane. Th. fr., II,
67.)
Pour loy faire plus grande engaigne,
Araigne, araigne, araigne, araigne.
iFarce des cinq sens, Sac. Th. fr., III, 316.)
Sur les f[rIontieres d'AUemaigne.
Près Clavier, est l'empereur eslonné.
Tout remply de hayne et A'engaigne
De voir son cas mal ordonné.
(La Deffaicle des Bourguignons et Xllemans, Pocs.
fr. des xv° et .^vi* s., VI, 215.)
— Incertitude, embarras :
J'en ai mont grant engaigne,
Conment donroient une estraigne
De leur blé, ne de leur argent.
{Poel. ms. av. 1300, t. IV, p. 1356, Ars.)
Suivant Ste-Palaye, engaigne dans le
sens de préjudice, inquiétude, incertitude,
chagrin, se dit parmi le peuple de quel-
ques cantons de Normandie.
Suisse rom. , angaina , eingaina, ruse,
fraude, subterfuge, moyen d'écbapper.
2. ENGAIGNE, voir Gaigne (en).
ENGAIGNEMENT, VOir ENGANEMENT.
ENGAIGNIEn, Vùir EN'GA.tIGXIER.
ENGAIOMEIt, voir E.N'O.INER.
ENGAii.L.vRDEU (s'),v. réfl., s'agaillar-
dir :
Or endementier començarent
A s'engaillardt'r tant et plus.
Et en grant chiere s'enb.iillarent
Por fester le novel vegnu.
(\i\8. Semililudel'en/fanl proudigue, éd. A. Anbry.)
ENGAINE, voir ENGAIGNE.
ENGAING, voir ENGAN.
ENGAIOLEU, VOir E.NJ.VOLF.R.
engaiue, s. m., sorte d'impôt :
Touttes tailles, e.tactions, tonaiges, en-
gaires, impositions. (17 fév. 137 i, Franck.
d'Hehcourt, Arcb. luun. .Montbéliard.)
Cf. Angarie.
engjVJUre, voir E.\gageure.
1. ENG<Ui, Voir IVEL.
2. ENG.\L, voir Angal au Supplément ;
ENGALEn, voir Engeler.
engalonné, enguelloHé,a.d}., galonné :
Belle fut et bien actournee
Et d'un ûl d'or enguellonee.
(Rose, ms. Lausanne, f 8'.)
ENGA5IBE, S. f., jambe :
Sy rosticiez sez engambez
Comme les costez d'un toriaa.
{ilarlijre de S. Denis el de ses compagnons. Job.,
Myst., l. 129.)
e.xgambé, voir Enja-'ubé.
1. engameu, V. a., donner la gamme ;
flg., inspirer :
Car chascnn doit estre eateutis
A toi louer a haulte game.
Selon ce que Dieu les engame.
(Jeb. de .Meong, Très., 1603, 5Iéon.)
2. ENGAMEU (?).
Et d'oQ vient, mon jeune telot,
Que vous engameu ung petiot ï
(Farce de frcre Guilleb., Ane. Th. fr., I, 310.)
ENGAN, enjan, enjenl, engaing, enjain,
etjjan, engen, s. m., ruse, tromperie,
fourberie :
... Nel tenez a engan.
(Garmer, Vie de s. Tkom., Richel. 13513,
f 6 y".)
En che conseil n'a point d'engan.
(S. Bodel, li Jus de saint Nicholai, Th. fr. an m.
â., p. 166.)
Se Daires aidier li voloit,
I Por çou que rois eslre deroit.
Et nomeement de cest an,
1 De traison n'i voi engan.
\ (Rom. de Tkébes, ap. Coûstans, Légende d'CEdipe,
p. 221.)
Tels sont ore vostre ami
Qui seroieut vostre anemi.
Que pour enjain. que pour envie.
(Flonmont. Richel. 353, V 2''.1
Mes li Juis, li mal seué.
Plains de boidie et à'engan
i Cuidoient ce fust Abraham.
(.Gbff., .VII. est. du monde, Richel. 1526,
F 78°.)
Donc s'en ala li son Inianz
Qui fu plains d'engins et d'engam.
(In., ib., f» 03^.)
Sans faintize et sans nuls uienniere d'ei/
jan. (1253, Cli. de J. de Bourg., Arch. S 247,
pièce 37.)
Sans nule manière d'enjan ne de devee-
ment.(JuiUct 1233,Cft. de J. de Bourg., .\icb.
Doubs, Ch. des comptes — .)
73
Dunt il fait sna engan.
(Horn, 3321, Michel.)
Mais gardes qu'il n'i ail engen
Sema promesse n'ai aven.
(G. D'.iRR., Eracl., ras. Turin, fin.)
S'el m'a gnerpi par son engaing
En grant dolor mon cuer empaing.
(G. DE SoiGsiES, Chans., Scheler, Ttouv. lelg..
nouv. sér., p. 9.)
kious engaing S, decevances. (1301, Cori.
de S. Germ. l'.lux., .A.rch. LL 489, foeOr'.j
— Peine, travail :
Des ore comencent les enjanz
El les travaiz e les ahanz
Que il firent par félonie
.\l duc Richart de -Normenlie.
(Be.n., D. de Norm., Il, I2i;i0, Michel.)
Qoi tanz enjanz e tanz d'-sleiz
Aura ja faiz par tantes feiz.
(Id.,î*., II. 19506.)
OJ ces harmes purrat as paens fere ahan.
Cura soleil .\aluf si frat cist enjan.
(liorn, 1 123, Michel.)
E la me voil combalre toi pié estent
Que tort e la boisdie e lot Yenjenl
N'ot .G. chevalier nul si vaillent,
Borgoignoa ne Baivier ne .VIomeal,
Qui en volsist contre mei faire semblent.
(Ger. de Rossill., p. 336, Michel.)
BNG.VNANGB, engenaiice, s. f. , ruse,
tromperie :
De tricherie, de fraude, d'ew/enances.
(1393, Contr. de mariage passé d Nantes,
Arcb. Solesmes.)
ENGANAY, S. m., adi'esse, habileté,
ruse:
Mon mary est Jordain que loialment amay.
Et s'est rois du pais dont je le couionnay.
Et tu es .1. ribaut plain de mal enganag.
(llist. de Ger. de Dlae., Ars. 31 IJ, C 197 r».)
A Bertran fut menez en disant sans esmay
Qu'ilz ont prins un Breton vers .Mausay
Qui Auglois ot esté par villain enganag.
(Cgï , du Cuesclin. var. des v. 22115-22131,
Charrière.)
ENCANE, voir E.\GAIGNE.
EXGAXEJiENT, engaignemeut , s. m.,
ruse, tromperie, fourberie :
Fet avons asaukauz pinson enganemens,
Covenanz Irespassez e feiz e seremenz.
(Wace, Rou, 19.S1, Pluiaet.) Irapr., engai'cmcns.
A cieres pieres, a esmaus
En fu devant tos li [rontaus.
Ne fu pas fait A'enganemenl.
(Mis, Richel. 375, C 131'.)
Si ferireut les pecheors eu leur ire et
les desloiau.'i bornes eu lor engaignement.
(Bible, lUcbel.9ùl,f» 63=.)
Mes a ce qu'il se peust miex garder de
lor enganeinent, commanda que l'ust faite
une maison de pierre dedens l'ost. (.\iMÉ,
R. Vise, l, 22, ChampoUiou.)
164
ENG
ENG
ENG
Robert se prist bien fjfirdo de son enga-
nement, (non) donna adjuloire et despriza
lasoe dissimulation. (Id., Yst. de UNorm.,
IV, 36, ChanipoUion.)
ENGANEOR, - CUV, eiigami., s. m., trom-
peur :
En le main Mahieii VEnganneur. (C/i.
ent. 1290 et 1304, Mon. de l'hist. du Tiers
Etat, IV, Su.)
Pierres VEnganeur. (1311. Cart. de
Ponthieu, Richel. 1. 10U2, f 44 r°.)
EXGAXER, - anner, enjanner, - enner,
engnenner,cngagnier, engaignier,an., v. a.,
tromper :
.Ses enemîs nrl pot onc rttganer.
(Alexis, st. as", xi° s., G. Paris.) Ms. anganer.
Semblant faiseit d'aler chacier
Por les Caameis cngairer.
(Bon, 3° p., 11'211, var., Andresen.)
Entrepris sni et enganm.
(Flaire et Blanc, 1° vers., 1340, Tar., Dn Méril.)
Maidien monte tôt haitié,
Qni le rallet a anganttc.
Ui-, 2» vers., lOSl.)
Li Tint nos pensers de noblece,
Qn'il est pins bel et miols asses.
Se il estre i doit oigaiies.
(Parlon., 924, Crapclet.)
S'or nel pnet enjignier, lient soi a engané.
(itaiigi.i il'Aigrcm., ms. Montpellier H 247,
f 'leS":.)
Par mon chief, ce dist Guis, mal snmes engané.
(nui de Bourg., 2034, A. P.)
S'il Tons escape. tôt sommes engané.
(//«on de Bord., 'm'3% A. P.)
James ne fiist ensorceres
rv"e engignies ne enganes.
(Giiill. de Palerne, 7735, A. T.)
Estes engcnnee.
(Rom. elpast., Bartsch, II, 19,74.)
Je ai la meschine enjannee.
(De nichant, IHi", Méon, A'oai'. Bec., I.)
Et qnant Guion l'entent a pen n'est forsené.
Il a dit a sa gent : Je n'ay point bien onvré.
Je croy par re commnn ponrrai estre enguenné ;
Je n'oseray jamais rentrer en la cité.
(Ciperis, Richel. 1637, P 109 y".)
Et Guillalme, quant il se vit engané de
lamoillier qu'il avoit jurée... (Aimé, Yst. de
li Norm., VI, l, ChampolUon.)
Ponr nos g(>ns engagnirr.
(Geste des ducs de Bourg., 8694, Chron. belg.)
Si a tont mon sens engaigné.
(Contredictz de Songecreux, f 27 t", éd. 1530.)
L'amorce est ce qui engaigné le poisson
et non la ligne. (Prov., ap. Ler. de Lincy,
Prov., t. II, p. 91.)
— Irriter :
La lance brise el pis, qni ronlt Va engané.
(Boum. d'Alix.. t° 22', Michelant.)
— Réfl., s'irriter :
Se Iny dis le tour de l'enseigne.
Si vint, dont je m'en engaigné.
(Farce du Pasté et de la Tarte, Ane. Th. fr..
II. 76.)
La femme a son mari s'engagne
Qni despend son bien sans raison.
(1556, Discours sitr les pions, Poés. fr. des xv° et
XTl" S., t. XI.)
— Neutr., s'irriter :
Moult li feront par temps sa grant ire engaignier.
(Gaufreij, t070S, A. P.)
Enganer, s'est conservé en Normandie
et dans la Beauce, sous la forme éganer,
dans le sens de gêner, ennuyer, faire
souffrir. Les paysans des environs de
Nogent, de Dreux, de Houdan, disent sou-
vent dans le sens d'ennuyer : « Ah I qne
je suis éganél II l'a bien ëgané. » Au Mans,
on dit enganer, pour signifier taquiner,
causer de l'ennui à quelqu'un.
ENGANERiE, engkonerie, s. f ., nom de rue
de plusieurs villes de la Flandre, de la Pi-
cardie et de la Normandie se rattachant pro-
bablement h la famille de engan, enganer :
J'en eusse aussi bon marchiet
Che me sanle, en VEnganerie.
(A. BE LA Halle, li Jus Adan, Conssemaker,
p. 338.)
Gisans en VEngkanerie devant le puchot.
(1409, Valenciennes, ap. La Fous, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Rue de VEnghanerie. (Ib.)
A Caen on trouve maintenant encore
la rue de l'Engannerie.
ENGANERis, S. f.,trompeuse :
Lo pardon qn'il a fait, de Peu maldis,
E clainie la reine enganeris.
(Ger. de Rossill.. p. 3G8, Michel.)
ENGANNiR, V. 3., exprime l'idée de dé-
figurer :
La face en oui mut enlaidie.
Dépecée e engannie.
(S. Edward le conf., 2618, Luard.)
Li emflé e enganni.
(Ib., 4430 )
ENGARAiRE, S. m., sujet à corvée, à un
service manuel :
Et tuit li home de la cité seront tos jors
mais engaraire : c'est assaver qu'il labou-
reront conlinuellement... qui soit de vile
condition, vilain, ne engaraire. (Statuts ms.
de Ch. /"', roij de SiciUe, ap. Duc, Anga-
riarius.)
ENGARB.VRDER, V. a., tromper, se mo-
quer de :
Se pechié de luxure n'est de trop près gardes
L'en puet par tout crier ; Vous ardes, vous ardes :
Presque Irestout li mondes en e.^t engarhardes,
Nuls ne se pert si tost par tables ne par des.
(J. DE Mecsg, Test., 1757, Méon.)
Cf. Enjobarder.
ENGARDE, VOir ANGARDE.
ENGARDER, - cj)', cnwarder, anw., v. a.,
garder :
Et en doy service d'engarder la porte de
Couches par deux jours. (1449, Denombr.
de la vie. de Conches, Arch. P. 308, f° 15 r°.)
— Préserver, prévenir, empêcher, faire
obstacle à :
Qa'engart ses yens de Tanilé.
(G. DE CoiNXi, Mir., ms. Soiss., f° 203*'.)
L'huiUe qui est faicte des olives engarde
et empesche la sueur, (lard, de santé, I,
321, impr. la Minerve.)
Estre engardé des vens d'aller plus
oultre. (R. Est., Thés., Detineri.)
Et envoyoit peu de gens a l'assault pour
engarder seulement les Tyriens de pouvoir
reposer. (Amyot, Vies, Alex, le Grand.)
Ils veulent faire toutes choses pour avoir
des biens ; mais après, quelque maistre
vient au devant qui les engarde. (La
BoETiE, Mesnag., Feugère.)
Car le soin d'acqnerir.
Qui sans repos t'eollarae,
Engarde que ton ame
Ne se puisse gnarir.
(RONs., Od., II, IV, contre les avaricieux, Bibl.
elz.)
Quifonqne chaste et saint se garde
De tout péché, rien ne Vengarde
Qu'il ne se face fils de Dieu.
(J.-A. DE Baif, Mimes, 11, 167, Blanchemain.)
Mais si je puis je t'en engarderay.
(Th. de Beze. Sacrif. d'Abraham.)
Il est aussi peu en la puissance de
toute faculté terrienne d'engarder le peuple
François de parler, que d'enfouir le soleil
en terre ou l'enfermer dedans un trou.
(L'ESTOILE.)
Entre, si tu veux ; personne ne t'en-
garde : nemo prohibet, te impedit.(NicoT.)
Peut être engarde les gens de mentir.
(,Prov., ap. Leroux, Dict. corn., 1. 1, p. 4i9.)
— Regarder :
Engardez grant folie : si forment lace et loie
Ses braz et ses costeizk'a grant paine soi ploie.
(YieSte Thaïs, 91, Meyer, Bec, p. 325.)
Quant l'ot Rerans s'est defobles.
Puis li a dist : Si m' engardez.
(Athis.Ars. 3312, f° l'.)
A engardeir me prist. (Vie S. Andr., ms.
Oxf., Canon, mise. 74, f» 120 v.)
On trouve au dix-huitième siècle :
De mille coups il se sut engarder
Bien à propos.
(Gacon, Anti-Rousseau, p. 137.)
Dans le centre de la France et dans la
Bretagne, notamment dans 'les Côtes-du-
Nord, engarder se dit encore pour signifier
empêcher, défendre, mettre obstacle à
quelque chose. On emploie aussi le réflé-
chi s'engarder, s'abstenir, se garder de.
Morvan, s'engarder, se garer de.
ENGARIER, VOlr AnGARIER.
ENGARMOUSER, enguermeuscr, v. a.,
donner un certain apprêt à une étoffe de
laine :
Nus frepier ne puet ensousfrer lange, ne
nule chause lange engarmouser, ce est a
savoir de fesil de charbon et de huile.
(Est. Boil., Liv. des mest., 1" p-, lxxvi,
6, Lespinasse et Bonnardot.) Var., enguer-
meuser.
ENGARNiR, V. a., garnir :
... Engarnisent les pors et le rivaje.
(Les Loh., Ars. .BL. 180, ap. Victor, Handsckr.
der Geste des Loh.. p. 64.)
Boucles et hardillons engarnies de cuir.
(1.386, Procez et duel de Beawman., ap. Lo-
bin., II, 673.)
ENGASSE, s. f., sorte de lampe :
Lumière ou chandelle a veiller de nuit,
ou chouloil, ou engasse, britannice creu-
seul. {Catholicon armoricum, ap. Duc.)
L'édition du Catholicon de Lagadeuc
donnée par Auffret de Quoetqueueran
porte engresse (verbo DihunafT.)
ENGAULEu, voir Enjaoler.
ENG
ENG
ENG
163
ENGAULT, voir IGAL.
ENGAULTRER, VOIT ENGEAULTRER.
ENGAUMENT, VOir IVELMENT.
ENGE, S. m., engeance, race, famille,
espèce :
Et cil Rogiers, doDljoa vos dis,
Metoit en Brione kalenge.
Pour çoa qu'ele ot esté, par enge,
A Raoul.
(MoESK., Chron.. 180GO. Reilt.)
Et dist : Amis, si ta sçavoies
Qne c'est grant chose de loenge.
Et com prisié en est li enge,
Pins cliier l'anroies a anoir
Qu'en tes colTres nul grant avoir.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f° 3-13 v°.)
Dont pluiseiirs se esbahissoient, disans
entre eulx priveement : Le roi ne Toel
point perdre le penre et enge de traytes,
quand ainsi leur donne p.irdon. {Chron.
des Pays-Bas, de France, etc., Rec. des
Chr. de Fland., t. 111, p. 417.)
Et de faitj tant que Venge des cordon-
niers soit faillie, jamais ils n'auront faute
de telles reliques (le soulier de 8t Jean).
(Calvin, Inst., p. 16o, éd. 1361.)
Il continua tout le temps que son dit
frère Fiacre fut malade, a tuer, raachacrer,
meurdrir, esgorser, rompre, bizcazier et
abbattre oyseaux;et tant en occit.que quasi
Venge en faillit a nostre forest. (la Nonr.
Fabrique des excell. Traits de vérité, p. il7,
Bibl. elz.)
Enge est encore usité en Normandie au
sens d'espèce : Des pigeons de la grande
ou de la petite enge.
ENGEANCE, henganclic, ingence, s. i.,
soin :
Chjl qui n'ont ne cner ne henganehe
De bien leurs rnfnns caslover.
(Vers de Joli, Ars. 31-12, f» ISS^)
De bonté n'ai unie ingence.
(Thib., Chans., ms. Berne 231, f° 6'".)
ENGEANCEMENT, S. m., muItipUcation,
propagation :
N'estant une seule couleur de pigeons
par tout approuvée, faict qu'a l'eslection
des meilleures races pour Vengeancement
du colombier, l'on ne se peut servir de
caste seule addresse. (0. DE Serr., Th.
d'agr., v, 8, éd. 1603.)
ENGEANCER, verbe.
— Act., multiplier, servir à la multi-
plication de :
Les jiimens qui doivent estre choisies
pour engeancer un haras, fault que soyent
de belle grandeur, ayant les flancs et
croupe large, le regard amiable, et plustost
un peu maigres que trop grasses, a cause
qu'ainsi elles retiennent mieux la semence
de l'estallon. (Belle-For., Secr. de l'agric,
p. 252, éd. 1571.)
— Kéfl., se multiplier, se propager :
S'estant engeance le plant en plus grand
nombre, vous les métrez souz terre en
plus grands et double quantité qu'aupara-
vant. (Belle-For., Secr. de l'agri:., p. 71,
éd. 1S71.)
Numilaire d'elle mesme s'engeance en
lieu bas et aquatique, sans aucune culture.
(0. DE Sehr., Th. d'agr., vi, 13, éd. 160S.)
— Se procurer, acquérir une abondance
de plants :
Sanicle, l'on s'engeance de ceste herbe,
par graine, la semant au printemps. (0. DE
Serr., Th. d'Agr., vi, 15, éd. 1603.)
Pour avoir le fonds acquis nouvelles
forces, moyennant la culture, et s'estre en-
geance de jeunes et franches semences. \
(iD., i6.. Il, 1.)
ENGEAULTRER, cngaultrer, v. a., en-
jôler, engluer :
Tousjonrs trompeur anltruy engeauUre.
(Villon, Grant Test., lvii, éd. Jacob 1851.)
Var., engaullre. (Ed. Jacob 18'".)
ENGEE, S. f., engin :
As mnrs mallent et fièrent cescnn jor a engcen.
{Roum. d'Alix., P 16% Michelant.)
ENGEFFÉ, atlj., exprime l'idée d'extra-
vagant :
Tant estoit foie et engeffee. (Liv. du Chev.
delà ToMr, Richel. 1190, f° 68''.)
ENGEGNIER, VOir ENGIGNIER.
ENGEHiR, V. a., confesser, avouer :
A l'evesque Milnn sun conseil engrhi.
(Garnuîr, Vie de S. nom., Richel. 13.S13,
P 35 V».)
ENGEicNE, voir Engigne.
ENGEIGNEMENT, VOir ENGIGNEMENT.
ENGEiGNiE, S. f., Tuse, tromperie, four-
berie :
A .1. sautoir de grans manaces,
A Vengeignie de dangier.
(HuoN DE Mery, Tornoyement de V Antéchrist ,
p. 20, Tarbé.)
C'est li cscn de fans argent,
A une bende d'heresie,
Flouretté de malvaise vie,
A .1. blasme de malvestié,
A Vengeignie de faintié.
Au mireor de fausseté.
(Id., ib., p. 2G.)
ENGEINDREMENT, VOir ENGENDREMENT.
ENGEINGNEOULX, VOir ENGIGNOS.
ENGEINGNERIE, VOir ENGIGXERIE.
ENGEINGNEUS, VOir ENGIGXOS.
ENGEINH, voir ENGIN.
ENGEiNus, voir Engignos.
ENGELANCE, S. f., actiou de se geler :
Congelatio,e)!5rcia?ice. (G/oss. de Concttes.)
ENGELEMENT, angclement, engiclement,
s. m., état de ce qui est gelé, glacé :
Dont li engielemens u li durtcs don cuer
est dispositions contraire a amour. {Li Ars
d'Amour, 1, 160, Petit.)
Engelement, angelement, indisposition de
quelque membre atteint de gelure. (MoNET.)
ENGELER, an., cnjclcr, engeller, engieler,
- ieller, enjaler, engaler, verbe.
— Act., geler:
Et le frodure grande nons va tons engetant.
(Vœ« du lieron, 3GG, éd. Mons.)
Y vint une très fort gelée, laquielle en-
gela en telle manière les vignes par tout
le royaume de France que elle ne porent
oncques venir a meurté. {Grand. Chron.
de Fr., Phelippe de Valois, x, P. Paris.)
Bise qni fort vente
Tout engielle et verdure et ente.
(Anli Ctaudianns, Richel. 1634, T 37 v".)
Les vins furent engetcs es caves (1364,
Enquereurs de Tout.)
Mes cheveux hérissez se dressèrent alors
Et la palle frayeur m'engela tout le corps.
(Cl. Gauchet, Plais, des champs, p. 86, Bibl. elz.)
— Réfl., se geler:
De luy vient très grande froidure par
quoy la moiste nue s'cngetle et se amasse
en l'air. {Le Livre de clergie, c. xv.)
Si aprouchoit la saison que coustumie-
rement la rivière se engelloit. (Wavhin,
Anchienn. Chron. d'Englèt., II, 158, Soc. de
l'H. de Fr.)
— Neutr., geler, se geler, se glacer :
Largecce est herbregie et manvestes anqiele.
(Roum. d'Alix., t" 81'', Michelant.)
.S'or devoil toz vis engeller
N'iroit elle pas l'uis oviir.
U>olop., 11202, Bibl. elz.)
En chartre la fist avaler,
Morir de froit et cnjeler.
(G. DE CoiNCi, Uir.. ras. Brux., f 101''.)
Un eure a chanst et autre engele.
(Gf.ff., .-wi.est. du monde, Richel. 152G, P Ti'.)
Por ce avient il sovent que la moistour,
avant que ele soit engroissee en goûtes,
vient on celui air froit, et engele. (Bru.n.
Lat., Très., p. 119, Chabaille.) Var., an-
giele.
A ! orfenlns, dit elle, pour toi li cuers m'engelle.
J'ai ton père perdnt dont li cuerz me santelle.
(B. de Seb., i, 831, Bocca.)
Qu'il [le vent] feist de froid les vignes engeler.
(.Chant rog., Richel. 1537, f 19 r°.)
— Inf. pris subst., action de geler:
Li religniers si est contraire al engieler.
{Li Ars d'Amour, I, 169, Petit.)
— Engele, part, passé etadj., gelé, glacé,
qui gèle de froid :
Por çon si est ses cors si frois et engieles.
(Roum. d'Alix., P 47'', Michelant.)
Toz nnz esloit el puis alez.
Pour pou n'estoit toz enr/elle:..
(Dolop., 11181. Bibl. elz.'l
Bien est cil froiz et angelcz.
(G. DE Comci, ilir., ms. Soiss., f 107''.)
Perres endormis n'enjale:
N'a pas les dois seur la viele.
Mais si bien chante et si viele.
(ID.. ib., P 166.")
Vnîrcment i a il rimee de froidure
De pechies engetcs, de venin el d'ordure.
(Li Prière Theoph. , Zahsc.h. de Groeber, 1, 2 IS, 12. i
Gel fis seoir en la gelée
Tant qu'il ot la qcne engelce.
(Renart, 10777, Méon.)
On trouva l'aighe si durement engielee
que on pooit bien charier sus. (Henri de
Valexc, Contin. de l'hist. de la conq. de
Constant., xiv, P. Paris.)
El de froit en ce bois sni ennnit engelee.
(Berle, 1181, Scheler.)
D'antre chose qne de faine
Fn celé meson enpalee.
Quar l'endure fu engelce.
UiUTF-D., Voie de Parad., 11, 33, Jub.)
166
ENG
ENG
ENG
Vapors engelees. (Brux. Lat., Très., p.
119, Cliabaille.) Var., vapours angelees.
La moistour.... chiet toute engelee. (Id.,
ib., p. 119.) Var., enjalee.
An cours de la lane anijelee.
(BoECE, de Consol., ms. Berne 3i5o, P 53 t".)
Un viel chevalier tout cngellc, tremblant
de froil. (Le Lio. des Esches, ms. Chartres
411, f" 78 r».)
Si l'ont ens el moulin menée
Tome tremblant et engelee.
(Coud, 6326, Crapelet.)
Eaue congelée ou engelee. (Oresme, Liv.
du ciel et du monde, ms. Univ., L II 7, ("
48 V».)
Gelidus, frois, engelez. {Gloss. de Salins.)
Sus les fosses tous engelles. (Fboiss.,
Chron., I, 191, Luce.)
L'eau des fosses estoit engellee. (J. -Moli-
NET, Chron., ch. CLXIII, Buchon.)
Le pot est engelé auprès du feu. (P.\ls-
GBAVE, Esclairc, p. 426, Géniu.)
La mer est engelee. (Trium ling. dict.,
1604.)
— Fig., qui a le cœur de glace :
Aval l'iaue s'en fiist alez, (le corps de Ste Léocade)
IMais Dieus n'est pas si engalez
Qu'endurer ue soufrir voasist
S'amie l'iaue II lousisl.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Soiss., f° 610°.)
— Engourdi :
Sire engelé.
En quel terre avez esté
Oae n'avez rien conqaesté '
(Colis Muset, Poiit. ms. av. ISOO. t. 11, p. "OS,
Ars.)
Folz Franç.oys, Bretons, Genevoys,
Folz maloslrus et engelez,
Venez vers moy, car je coagnoys
Qu'en folies estes congelez.
(Farce de Folle Bobance , Ane. Th. fr., Il, 265.)
Retournez a votre place,
■Vous m'avez pris sans m'embrassar.
Je dirai a votre mère
Que vous estes un engelé.
Un mangeur de pommes cuites.
Un buveur de lait trutté.
(Chans. norm., ap. Le Iléricher, Gloss. norm., t. 1,
p. 332.)
Au commencement du xvii' s. Nicot et
Descartes emploient encore engeler avec le
sens de geler tout à fait.
L'acception d'engourdi est restée dans la
langue moderne : c'est un engelé, c'est un
jeune homme qui ne se dégourdit pas.
Dans la Flandre et dans la Normandie,
engelé a gardé sa signiflcation de gelé;
dans la H.-Nonn., vallée d'Yères, on ap-
pelle un cul Vengelé un homme qui se
plaint toujours du froid.
ENGEUÉ, adj., mot douteux, p. ô. gémis-
sant :
L'escu li perce ; l'aubert li a faussez ;
Varmi le cors h est l'espee coulez ;
Le gentil queas est du cheval versez,
Et saut en pies, mais moût iert cngemez.
(Herb. Leduc, Foulq. de Cand., p. il3, Tarbé.)
Cf. E.WEMIU.
ENGEMER, VOir ENGERMER.
EMiEMia, aiig., v. n., gémir :
Quant il sospiret et angemist. (Li Epistle
saint Bernard a Mont Deu, vas. Verdun 72,
f° 91 r».)
ENGEMMÉ, part., couvert de pierres pré-
cieuses :
Cruz e fertres e les listes
Bien engemmel de amestistes.
(5. Brandan, 676, Michel.)
ENGENj voir Encan.
ENGENANCE, VOlr ENGANANCE.
ENGENAVE, adj., enclin :
Il estoit mult engenave délie inquerir
coument ilh acqueroit argeus, sans estre
honteux, et a son temps regnoit si grande-
ment symonie en court de Rome, que
quiUoncques qui demandoit benefisches
illi avoit por argent. (J. de Stavelot,
Chron., p. 77, Borgnet.)
EXGExciEii, V. a., ordonner, disposer:
Monlt ai pensé parfondement,
Ainz que j'eusse fondement
De cest ronmanz bel engeiicier.
(G. GuiART, Roi/, lign., Prolog., 311, Buchon.)
ENGENDERRESSE,VOirENGE.\DRERESSE.
ENGENDRABLE, adj., qul peut êtrs en-
gendré :
La chose que l'on seit est nécessaire ne
non engendrable ne non passible. (Brun.
Lat., très., p. 298, Chabaille.)
— Capable d'engendrer :
Car tous jors choses engendrables
Engendreront choses semblables.
(Rose, 17717, Méon.)
Car souvent choses engendrables
Engendreront choses semblables.
(Gages, Deduiz, Ars. 333-2, t° 36 v".)
La semence virile et engendrable de
l'homme. (Jard. de santé, I, 2S1, impr. la
Minerve.)
ENGENDRACiON, - tion, engcnracion,
-sion, s. L, action d'engendrer, génération;
Hz sont .XVII. frères d'nnne engenracion.
(Ciperis, Uichel. 1637, f» 137 v°.)
Se n'ay ne fil ne fille de m'engenrasion.
(H. Capel, 118, A. P.)
A cause de la prime engendration de son
père. (FosSKTiER, Chron. J)fa;'a.,ms.Brux.,
1, f" 148 v.)
ENGENDRANT, S., cBlui, Celle qui en-
gendre :
Pource peut il eslre que cils qui sont
engendres en adultère ou en fornication
peureuse ou doubtable sont pyeurs que li
autres, pource que li engendrans sont es-
meus d'aucune passiou communément.
(Evrart de Conty, Probl. d'Arist., Ri-
cbeL 210, fM33'.)
Le commandement sur les entans est
royal, pour ce que l'engendrant par amitié,
et par la prérogative de l'aage... (LoYS LE
Roy, Polit. d'Arislole, p. 112, éd. 1378.)
1. ENGENDRE, aug., V. a., engendrer :
Eis vos sa meire qui devant lui en vint
Et son chier peire qoe Voui engenui.
(Girb. de Metz, p. 494, Slengel.)
Cax as perdus que tu engenois.
(Mort de Garin, 2G78, du Méril.>
Mors est li père qui vos engenui.
(Les t.oh., ms. Montp., f" 87^.)
Uns rois payens Vengenui.
(Ftoire et Blancefl., V* vers., 14, du Méril.)
Qni est vos pères qui vous engenui ?
(Iluon de Bord., 628, A. P.)
Qui puet bien engendre. (Digestes, ms.
Montp. H 47, f" 256=.)
Puis l'ore que m'angenoi,
(Dame qui concilia le prestre, Berne 354, f SS*".)
— Engenoi, part, passé, engendré :
D'un père fumes andui engenoi
Et d'une mère et porté et norri.
(Garin le Lolt., 3" chans., i, p. 223, P. Paris.)
D aa père soraes andui engenui.
(LesLoh., ms. Berne 113, f 20''.)
Que ja ses frnis ne soit péris.
Puis qu'il sera engenouis
Et concheus dedens son cors.
(Wace, Vie de Ste Marguer., Joly, p. 114.)
.... Saint Denis
Est al siècle mult de grant pris ;
Greu fu, eu Grèce engenoiz.
(Ben., D. de Norm., 11, G945, Michel.)
Il fu nez et engenoiz
En Gales.
(Perceval, ms. Montp. H 240, f" 213'.)
Il fu de ma serour nez et angenois.
(Guide Bourg., 3478, A. P.)
2. ENGENDRE, S. f., acte d'engendrer :
Il (le fils) ne vient pas de mon engendre.
(Greban, Mist. de la pass., 4081, G. Paris.)
Et par pure nécessité.
Puis q\i^engendre est eu elle faicte
Il faut qu'elle se soit meffaicte.
(Id., ib., 4151.)
ENGENDRÉ, S. m., fils, celui qu'on a
engendré ;
Vostre est la terre, si la défendez ;
A tort vus guerroie li vostre engendrez.
(JORD. Fa.mosme, Chron., 152, Michel, D. de
Norm., t. m.)
Elle (l'usure) a esté appelée -coV.o;, c'est a
dire engendrement, attendu que les en-
gendrez ressemblent aus engendrans. (LoYS
leRoy, Polit. d'Arist., p. 98, éd. 1378.)
ENGENDREE, cngenrce, s. f., progéni-
ture, génération, race :
Et vous, roy, veues vir onssy vostro engenree.
(Cliev. au cijgne, 2132, Reiff.)
'e hai perdne la joie de ma lasse engendrée.
(Dit de Guill. d'Aiiglet., Bril. Mus. add. 15606,
f 146'".)
Je ay poy eu de joie de ma lasse engendrée.
(/«., 474, Michel.)
... Cescun Frans breit e hue,
Por la noble engendrée qe Deu nos a rendue.
(La Conquête de l'Espagne par Cliarlem.,Doz. hist.,
t. III, p. 368.)
Tant qu'il euist en vie enfant de s'engenree.
Utist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, F 322 v".)
.ia fort riche Soudan qu'en li fîst engenree.
(B. deSeb., ii, 974, Bocca.)
Entre ses bons amis li fu amour monstres
Sans che c'on le sceast, en lait ni en pensée.
Que cbe fust leur amis par loial engenree.
(Ib., XV, 1316.)
ENGENDREMENT, cngeindrement, engen-
rement,enganrement, s. m., le fait d'engen-
drer ou d'être engendré, naissance :
Lon jor que hot angendremant
Sainte .Marie charneloiant.
(Wace, Conception, Brit .Mus. add. 13606,
rST', et ms. Cimbridge.S. John's B 9, f l' )
ENG
ENG
ENG
167
De ceo nos (lit YsiJorns
Que Tanleor ne fait acreire plus.
Que par si fait engendrrment
Est dit Germaine dreilcment
E d'engendrer Germaine est dite.
(Ben., D. de Norm., I, oSl, Michel.)
Li pères (mnerl) a Vengeindrrmrnl.
(Gebv., Best., Brit. Mns. add. 28i60, f 92".)
Un (enfant) en pnet elle avoir, pour voir vous le
[créant,
Ne ja pins n'en aura en nn etigenrcmant.
(Chev. au cygne, I, 66, Hippean.)
Engendremenz de toutes choses. (Brun.
Lat., Très., p. 133, Chabaille.)
Li diables n'en sot nient
De cest saintisme eiigendrcment,
{Vie du pape Greg., p. 10, l.uzarche.)
Avant VengenremeiH de! piifaut. {Est. de
Merlin, Ricljel. 24394, f» 134''.)
Issirent par engendrcment. .
(.Macé de la Cbabité. Bii-/f, ms. Tours 906, f 8''.)
Et tait chil qui saillirent de lor engcndrement.
(Doon de Maience, 6893, A. P.)
Li enganremens de ceste enfermeté vient
de... {Cyrurgie Albug. ,ms. de Salis, t» 158'".)
N'eust esté Vcngendrement qu'il fist en
luou corps d'un beau damoisel {Ren. de
Montaub., Ars. 5072, f» 143 v°.)
Maudit soit mon eitgendrement.
(Slist. du iiel lesl., 2895
A. T.)
Je suis celle qui vous porlay en mes j
costez neuf moys entiers jiar Vengendre-
7nen( du preux coule de fediuc. (Perce/'o-
m(, vol. iV, ch. 37, éd. 1528.)
Engeiidreinenl. Procréation d'enfants.
(R. Est., Diclionariolum.)
— Extraction :
De grant aigenremenl.
(Chev. au cygne, 21376, Reiff.)
— Race :
Serpens et engendremens de vipères ,
conment escliaperes vous que ne soyes
mis au feu d'enfer? (P. Ferget, (e iVoîil).
Test; f 33 r", impr. Maz.)
— Fig., en parlant de chose, pour dire
ce qui produit, ce qui entraine comme
conséquence telle ou telle cliose :
Les engendremens de porreture. {H. de
MONDEYILLE, Richcl. 2030, 1° 47».)
Stipulaciou est ung engendremeni d'obli-
i^acion et de promesse de couvent qui se
tait par paroles et par responces de l'un
promettant a l'autre, c'est a dire de soy
obligier par paroles de voulenté, sans ce
qu'il y ait cause pourquoy on se oblige
que paravaut ne soit engendré. (Bout.,
Somme rur., 1= p., f» 80^, éd. 1486.)
Un engendrement de larmes aux parens.
(Lanoue, Vise, p. 190, éd. 1587.)
ENGENDUEUESSE, - dcrrcsse, - deresse,
engendresse, subst., (ém. de engendreur :
Ce esloit Vengenderresse du diable qui
de guerre laisoit sambler paix et de paix
guerre. (Gebson , Serm. , ms. Troves ,
t» 8 V.)
Elle (la nature) est comme i'engenderesse
Et comme la commauderesse,
(G. Chastellain, la Mort du duc Philippe, vu,
2o2. Kervjn.)
Epbesion..., engendresse des plus excel-
lents paiulres. (FosSETiER, Clu-on. Mar-
gar., ms. Brux. 10509, 1" 50 r".)
Cesane, engendresse de très bon vin. (Id.,
ib., {" 197 vo.)
Deux choses enqendresses i'honem. (Td.,
ib., ms. Brux. 10512, VllI, II, 19)
ENGENDRESSE, VOif ENGENDBKBESSE.
ENGENDREi-RE, - dmre, - druire, engen-
reure, evgenrnre, engerettre, s. f., progéni-
ture, race, petits :
Monlt fut feil de Chain malle engendreure.
(llEiiMAS. Diile, ms. Orléans 37i'''S t° 1'.)
Se ne me rcns Callot l'engenreure.
Si l'ocirrai a m'espee esmolue.
(Rai.mbebt, Ogier, 10330, Barrois.)
Le mien mesfait, ma grant mesaventnre
Compera cbier la noslre engendreure.
{Adam, p. -43, Luzarche.)
Onant li oisel guerpist arrière
?>' engendrure en la poudrière,
Por ce qui an ciel apartient. ..
(Guillaume, Best, div., 2-li4, de l'OsIrice,
Hippeau.)
Jeo ai par mésaventure
Tnle perdue m'eugendrure.
(CuARDBï, Petit met, 1079, Koch.)
Moult as fait bele engenrenre.
{Dolop., 0465, Bibl. elz.)
Ne fa pas beste par nature,
Ains fu de roi engendreure.
(G. de Palerme, Ars. 3319, f° UT v°.)
Ainsi i dist : Pères, tel parole.
S'il TOUS plaist, poes bien laissier ;
Car ce ne me porroit plaisier
.Nus, que ce me sanlast droiture
Que nus hom peust i'engereure
Espouser...
(Pbil. de Rémi, Maneliine, 548, Bordier, p. 179.)
Ele n'a mie sauiblance qu'ele puist
venir de bone engenrvre. (La Befponse del
Best, mestre Richard de Furnival, p. 66, li
Lions, Hippeau.)
Et fait tant que il i a ymage de vérité et
de bone engenrciire. [Ib.)
Et maudist tote s'aventure
Quant faile a tel eugenreure.
(Vie de Marie fEgijpt., Richel. 23112.)
Et fais mont pute engendreure.
{Poème allég., Brit. Mus. add. 15C06, P ô"".)
Ce est la gregueur grase que les femmes
ont, que de concevoir et de garder leur
engendrure. (Ligesies, ms. Montpellier H
47, 1° 257'.)
Comme chaste engendreure est bele.
(Bible, Kichel. 901, r 12".)
Cili (Jupiter) sceust amenrir le dolcir,
La malice et la cruaullé
De Saturuus plain de durté ;
Quar il U loull Vengendrure
De uoif, grelle et de froidure.
Quant il est près voisins de li.
(Mélam. d'Ov. moral., p. 24, Tarbé.)
Je rent grasces a nostre seigneur qui a
daingniè reçoivre la première engendreure
du huit de mou veutre. [Chroii. des rois
du Fr., ms. Berne 607, 1» 16".)
Pour aider a V engendreure.
(J. Lefebvre, RespU de la mort, Richel. 994,
f» G\)
Pur une fîlie ke il out, kar autre engen-
drure ne out il poynt. {Chron. d'Angl., ms.
Barberini, 1» 39 v.)
Genitalis, pertenan a engendruire. (Gloss.
de Salins.)
Gcuitivus, qui appertient a engendruire.
(Ib.)
— Au plur. :
Pour alaiclier leurs engendrures. (Fcsse-
TiED, Chron. Marg., ms. Brux. 10509,
fSS r°.)
— Action d'engendrer :
En tel sui dejetez del leu d' engendreure,
del ventre ma mère li miens Deus tu les.
(Liv. des Ps., Cambridge, xxi, 10, .Michel.)
Se li uns est frois de nature
Ki moll nuist a engenreure.
(.A. Du PosT, Mahom., 1S23, Michel.)
Es membres fet pur engendrure.
{Rom. de lumere, Brit. Mus. Harl. 4390, 1° 1*.)
Soit par voie d'engendreure
Ou par cure de norreture.
(Rose, Richel. 1573, C 49''.)
Soit par voie A'engenreure,
{Ib., Vat. Chr. 1858, f Si'.)
Dreile engendrure est natarele chose.
{Gilole et Johanne, Jab., Xouv. Rec, II, 32.)
Et a engendreure de poureture. (Frag.
d'un livre de médecine, ms. Berne A 95,
f» 16 v°.)
Et sans fin mauldicte soit l'enre
Que de toy je fis \' engendreure.
(Deguillev., Trois pèlerin., i° 115^ impr. Instit.)
Toute humaine créature qui dedans le
ciel est enclose par naturelle engendreure.
[Perceforest, vol. IV, ch. 26, éd. 1528.)
Quant on oingt de poix liquide la verge
de l'homme a l'houre qu'il habite avecques
la femme elle destruit V engendreure et le
concevement. (Jard. de sanié, 1, 381, impr.
la Minerve.)
Begettyng, engendrxtre. (Palsgrave, Es-
clairc, p. 196, Génin.)
ENGENDRis, (iigenlrix, engerris, subst.
féni. de engendreur :
Bienaurouse engentrix de vie, bienau-
rouse mère de saheteit. (S. Been., Sei'm.,
liichel. 24768, 1" 9 r".)
0 bele dame, très pieue empereis.
Qui de Diu fuites mère et engerris.
{Prière à X.-D., Richel. 15212, 1'^ 126 V.)
ENGENEILLIER, VOir EiNGEKOILLIER.
ENGENER, VOir ENGIGNIER.
EXGENEULLEUR, VOir ENGEKOILLEUR.
EXGENG, voir EXGIX.
ENGENGIER, VOir EXGIGNXER.
en'genhier, voir Ekgignier.
ENGENIER, VOir ENGIGNIER.
engenillier, voir E.ngei\oillier.
ENGENNER, VOir ENGANER.
ENGENOi, part, passé, voir E.ngendre 1.
ENGENOILLEL'R, engeneulktir, adj., qui
s'agenouille :
lugcuicularis, engciieulkur. (Gloss. du
Salins, j
ENGENOiLLiER, - oUcr, - oiUer, - ouller,
- uiilier,- uler, - eillier, - illier, ang., enj.,
anj., enginoiler, enjenoeler, verbe.
— Réfl., s'agenouiller :
ae.s Lo.
ille Hervis li baicheler.
., Richel. rjloo, 1° 42 r°.)
168 ENG
Devant le roi se vont engenolier.
(Gif. de Vianc. Uichel. li4S, f 5 .)
A cest mot c'est eni/fiioillies.
(Diirmars le Gallois. 570-i, Slengel.)
Devant U conl Rollanl se veit anjenuillier.
En plorant de ses eulï U veit merci crier.
(Enlr. en Esp., ms. Venise, f 6 V, Gautier.)
Impr., amenuillier.
Tantost s'engiiwila
Davanl lu. ,, , ,
(Prise de Pampel.. 3i3. Mussafia.)
El quant je plux m'engenoille
Davant la belle a cleir vis,
Lors me Irais si esbahit,
Ke ne U sai raiwn randre
Dont elle me vculle enleiidrc.
(J0.N.1S Li CuARPEXiiER, Chans., Dinaux, Trom:
arlés., r- 339.)
Et Josepbes s'engcnoillait. (S. Graal, Va-
chel. 2453, f 40 v».)
Le zabater s'enjenoele devant la crois.
{Voy. de Jilarc Pol, c. xxx, Roux.)
Se tu fengenoitles et m'aore. (Ms. Berne
365, f" 120 r".)
Lors s'engenoullail le lyon. (Laurent,
Somme, ms. Troyes, !■> 120 r'.)
Qant fu a lui il s'amjenoille
Davant ses riez. a) ea \
{Hercule el Phileminis, Richel. S21. r 5 .)
E s'engenoillereni al roy a Westmoster.
{Foulques Fitz JJ'ariM, Nouv. fr. du xiv* s.,
p. 109.) j
S'engenulerenl. prièrent mercy e pardon
de vyè. (Ib., p. 42.)
Devant lui s'enclineront et s'engeneille-
ront. (Ps., Maz. 798, f" 172 v".)
S'engcnilla devant le roy. (Fbo.ss.,
Chron., I, 379, Luce, ms. Amiens.)
Ne place ia a Dieu que la royue face ce
ne ait empeusel a faire que de lieimml-
lier devant son chevalier. (1d., ib., 1, --,
Luce.)
Se cngenoullerent devant le rov. (h Le
Fevre, Chron., I, 14, Soc. de l'H. de Fr.)
Je m'engenoulle — I knole. (Du Guez, An
Introd. for to lerne to .ywte french trewly
a la suite de Palsgrave, éd.Genm, p. 1009.,
Pleusl a Dieu que je m'cngenoullasse, que
lu t'enqenoullasse, qu'il ou qu'elle s enge-
iiouUast, que nous novs engenotillissions,
que vous vous engenoulUssiez, quilz ou
qu'elles sengenoullassent. (In., ï6.,p. 1010.)
— Xeutr., dans le même sens :
0 Toille ou non l'estnet etii/eiwillter.
(Les Loh., Kichel. 16-2-2. f" '221 v".)
Et tût par force les font engenoilier.
(Girard de Yiatie, p. 135, Tarbé.)
Ne venist tantost après angenoilUer.
{Car. de Mongl, Yat, Chr. 1517, 1° 2^)
E trestous qe servvrent leynz engemile-
mU devant sire Pierep,e le apelerent lur
seisnur sire Foute. {Foulques Fitz Wartn,
isoîàv. fr. du xiv" s., p. 65.)
_ Engenoillié, part, passé, agenouillé :
La nuit veillant ^a ureisoas,
Engeniilez en aiflictions.
(Wace, Il Liv. de S. Nicholag, 202, Delius.)
Ki U chief nnt beisié
Et sont emiemillié.
{Liier Régine Sihlle, Richel. 25i07, f 110=.)
— Fig., en t. d'archit., courbé, profilé,
suivant une courbe dont le profil fait un
jarret :
ENG
Por chu tail om vosure engenolie. {.Al-
bum de VUl. de Bonnec.,^. 164, Lassus.)
ENGENOiLLiK, V. îi., s'agepouiUer :
Engenoillir, suffraginari. (J. Lagadeuc,
CathoL, éd. Aulïret de Quoetqueueran,
Bibl. Quimper.)
EN'GEXomm, V. a., engendrer :
Et que sa mei-e engenoiri.
(W'xct, Concept., Bril. Mus. add. 13606, P 3''.)
ENGENOLIER, VOir ENGESOILLIER.
E.NGENOULLER, VOlr EXGE.\OILLIER.
ENGENR.VCION, VOlr E.NGEXDRACIOX.
ENGENREE, VOir EXGEXDREE.
ENGENREllENT.VOir E.NGENDREMENT .
ENGENREURE, VOlr EXGENDREURE.
ENGENTRIX, VOlr ESGESDRIS.
ENGENLi, part, passé, voir Engendre 1.
ENGENLLER, VOir EXGE.XOILLIER.
! ENGERciER, V. a., coupcr les jarrets :
Quant ilz eurent mis a mort telle mul-
titude de f;pns. si engercerent tous leurs
i-lievaulx. {Hisl. de fane, test., f-69'.) Lat. :
Equos eoruui subnervavil. (Jos., xl, 9.)
j Cf. Agercier.
ENGEREURE, VOir EXGENDREURE.
ENGERMER, enigmier, verbe.
— Xeutr., germer :
Car il n'est nul, s'il atent tel salaire
Comme je faiz, douce dame honnouree,
Qui ne doie sanz faire nul outrage
Servir amours, quant elle est engemee
Dedeos son cuer.
(G. M.vca.. Poés-, Richel. 9221, f '7'.)
— Act., ensenaencer :
De la terre poudreuse on eugerme le sein
Pour en tirer l'usure et redoubler le grain,
ili. Belleai', (Muv. poél., Hyacinthe et Chryso-
lilhe.)
ENGERONNER, VOir EXGIROXER.
ENGERRIS, voir EXGENDRIS.
ENGEsiR, V. n., gésir, être étendu,
être couché :
Es le vous engisant deles lui, a costo.
(Roum. dWlix., 1" 40'', Michelant.)
ENGETEMENT, - etlement, eiijetlement,
enjeslement, s. m., expulsion :
Un bref de engHtement, etc., fut abattu...
(Yearbooks uf ihe reign of Edw. Vie first,
years xxx-xxxi, p. 5, Rer. bnt. script.)
Bref de enjettement. {Ib., p. 147.)
Que responez vus a\enjestemenl? {Ib.)
ENGETER, - elter, - ister, enj., v. a., je-
ter, chasser, déposséder :
E de Egypte les engetad. {Bois, p- 39,
Ler. de Liucy.)
E cumaudad que la meschine enjetast,
e après lui l'us fermast. (/(/., p. 164.)
Dune enjetad li reis Salomun Abiathar
que il ne fust mais pruveire Nostre bei-
gnur. (Jb., p. 230.)
ENG
E nostre Sires se curuchad vers Jérusa-
lem e Judam, si que desur sei les enjetad-
{Ib., p. 434.)
Encontremont ba.UVengetta (sa lauce).
(G. Caimar, Chron., ap. F.Michel, Clir. angl. n..
t. 1, p. 8.)
La pureture ela dulur
Enguta si grant puur...
(S. Edward le conf., 2620, Luard.)
Kar cil reis par sa guerre
Dermod etijela de Leynistere.
(Conquesl of Ireland, 2U7, Michel.)
Ore est .\dam engeté
De parais deserité.
(Trad. de Robert de Lincoln, Richel. 902, V 99".)
Ou furent il engetlez (les anges rebelles).
(Pierre de Peckam. Rom. de Lumere, Bril. Mus.
Harl. 4390, f 8».)
Trente serjans por lui alerent
Qui de la charte Vengeterent.
(Othevien, ms. Gif.. BodI. Ilatton 100. f" ' V.)
De France vos cnide engeler.
(Ib.. f" 43 r".)
Pnr ly de peynes engeler.
{De Pèches, ms. Cambridge, Univ. E e. I, 20,
r i'i'.)
Par queuz lees il fut seisy ben quatre so-
maynes taunt com une Maud vynt, e ly
enghla. {Year bocks of the reign of Edw.
the first, years xxx-xxxi, p. 143, Ker. bnt.
script.)
Si jeo vus venke une tere, e oblige uiey
e mes heyrs a la garrantie. e vus seez
engetté par un home de peuple, jeo ne vus
sum pas tenuz a garrantir. (Ib., p. 145.)
Le rev Harald fust enterré a Westmuster.
mes pus fust il engeté e ensevely a eglyse
Sehyn ClemenL {Chron. d'Angl., ms. Bar-
berini, f» 18 v.)
ENGEULER, VOir ENGOULEH.
EXGEir.\É, adj., à jeun :
Alainz les a, si les asalt
Comme lions qui a proie sait,
FaineiUeus et engeunez.
(Cligct. Richel. 1420, T 45'.)
ENGHANERIE, VOir ENGANERIE.
ENGHIEN, voir EXGIS.
E.NGiBER, V. a., enfermer dans une
malle :
Engiber et enfardeler une tapisserie.
(xV s., Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
plain
L. V.
ENGiEL, S. m., gelée, glace :
Es ténèbres d'enfer, en lieu chault,
d'engiel. (Trad. du Dante, ms. Turin,
33, ch. III.)
ENGIELER, VOir E.XGELEH.
ENGIENG, voir E-NGI.X.
ENGiER,angie>", ongier,\. a., augmenter;
par extension, au sens moral, élever,
exalter :
Mais Jhesuchrist si venja par lui (Vespa-
«ien) et ce fu por essample demostrer dn
la desloiauté as Jiiis, quer cil que il avoit
apelé chien si furent li païen, et cil li farenl
plus d'ennuis que cil qu'il avoit apelé fiz,
ce furent li juif, quer li juif le crucefierent,
et li paien Venqierent. (R. de Borr., Queste
du S. Graal, Richel. 12582, f» 6 r».)
— Presser, activer :
ENG
ENG
ENG
169
S'irons lornoier moi el vos;
Quo l'en oe vos apiaut jalos
Or ne devez vos pas soQgier,
Mes les tornoieraenz oiujicr
El anpanre, et tôt fors giler.
(Chrest., Chei). au lijon, 2')01, Ilollaad.)
— Ongier une femme, l'étreindre, avoir
commerce avec elle :
Ongier feme. {Akbrant, Richel. 20"21,
I» 27, ap. Littré, Enger.)
— Fréquenter, dans le sens général ;
L'une (souris) en un bois ot sa maison,
La manoil en tonte saison,
La sa garnison aunoit.
Par sa peine a vie se meaoit ;
De bief, de noiz garnie yere ;
Bien fu garnie sa closere.
Po TOUloit autre geat angier :
Rondement vivoit sanz dangier ;
Paonr n'avoit qu'on l'occist.
Ne que l'hom sus li mal meist.
(Renard coiilrefail, 'l'arbé, Pocl. de Champ, anl. à
Fr. l. p. lo-2.)
— Neutr., habiter, commercer :
Demoaroit beste par le bois ;
Avec autres béates inijoU
Et char de beste crue manjoit.
(Renard contrefail, Tarbé, Poét. de Champ, anl. à
Fr. 1. p. 1390
— S'aviser :
Que ja soit ce qne nus ne puisse.
Pour médecine que l'en triiisse,
Ne pour riens donc l'en sache onijUr^
La vie du cors alongier.
(fiose, ms. Corsini, P 113'; Méon, 17187.1
— Engeant, part, prés., croissant :
Lais pechies est de mesdire;
Car par mesdit l'envenimé
Sont tout mal au siècle enprimé,
Engeant et planté et repris.
<B. DE Co.NDÉ, /( Conles dju dragon, 236, Scheler.)
Troyes, enger, communiquer : mal qui
s'enge, maladie contagieuse. (Grosley,
Vocab. troyen.) Beauce, aticher, affubler.
De quelle marchandise nous avez-vous
anches là ? »
ENGIG, voir E.NGIX.
ENGiGXANCE, S. /., troiuperie :
Qaar il en firent plait e engignance.
(Ger. de Rossill., p. 327, Michel.)
ENGiGNANT, adj., trompeur :
Si traître, si engignanz.
(Guillaume, Best, divin, 38S3, Hippean.)
Nacor a non, molt est sachans
Et sor tous autres engignans.
(Guy de Cambrai, Bartaam, p. 130, Meyer.)
ENGiGN.\ouR, voir Engig.neor.
ENGiGNAiiT, engmgnart, angignart, an-
gingnart, adj., trompeur :
D'Ugon, dnc d'Agiane, e de Berart
Qui me caident confondre dui engignarl.
(Ger. de Ross., p. 323, Michel.)
— Est employé pour désigner un
diable :
Angignars bien faire saura
Ceci.
(ilysl. de la venue de l'Antéchrist, ms. Besançon,
P S''.)
T m.
Engingnart, vous seroiz mon mestre.
(th.. V y.)
Angingnars sais.
(»., f» 4''.)
ENGiGNE, enjinne, engsigne, s. f., trom-
perie :
Ça keli hermites me dit
Et les enjinnes qa'il m'aprit,
A voslre pleisir le lerrai,
E vos comanlemenz l[elrai.
(Le Lai del Désiré, p. 18, Michel.)
— Machine de guerre :
Darz et engeignes empeaees.
(Ben., Troie, 7120,_Joly.)
Qui traient engeignes agues
Et granz saieles esmolues.
(lD.,i*.. 17277.)
ENGiGNEMEXT, enguignemenl, enginne-
ment, enginimenl, engeigneinent,ang., s. m.,
invention, engin, machine :
Enginiment, uiachina. (The treatise de
utensUibus of Alexandcr Necliam, p. 109,
Wright.)
— Moyen quelconque qu'on imagine
pour arriver à un but, avec l'idée d'habi-
leté, d'adresse, et, dans un sens défavo-
rable, ruse, perfidie, tromperie :
Fait avez as alquanz plusars engignemenz.
(Rou, -l" p., 4210, Andresen.)
A Leniii fn 11 reis, ki ont graat marreraeat
De Richart, qu'il perdi par tel enginnemenl.
(U.. 2162.J
Comment i monteres I dites Vengignemenl.
(Rouitt. d'Alix-, f 60°, Michelant.)
Qu'il me sosprist par son engignement.
(Auberi le Bourg., Richel. 839, f 110^)
Par ses malvais anglgnemens. (S. Graal,
Richel. 24ÏS, l" 93 v».)
Si les déçoit deaubles par son anginemenl.
(l'oignes d'enfer, Brit. Mas. add. 13606, F S6<'.)
Moult fu lié l'ennemi quant .par eng'mgnement
Ot deceu l'enfant.
(Dit de la Borjoise de Narbonne, Jub., Nom. Rec,
I, 37.)
A teil feme doit baieir
Uns eogingûieres de geat
Ki par son engingnement
La saiche a son droit moaeir.
(Chaas., m;. Berne 389, f 81 »".)
Car, par aucun engingnement,
Com apiers et vigreas et fors
Fait tant qu'il ist par dehors.
(B. DE Co.\DÉ, li Prisons d'amour, 1737, Scheler.)
Pour faire entfigiiemcnl greigneur.
(G. Mach., Pods., Richel. 9221, f T)''.)
AucuQs engirineinens ou sortilèges.
(ORES.ME, Etk., Richel. 204, f» SOS"".)
Cilz avisa .j. jour par quel engingnement
Porroit entrer a M lote, qui prez de la s'estent.
(Cdv., da Guesdm, 3719, Charriera.)
Et vuillons qui foQceut ou facent foncer
fausses, chergeoul, tendre cordes et aultres
engeignemens. (1407, Droit de chasse de
l'abb. de liellelai), .Mon. de l'év. de Bàle, 'V,
217, TrouiUal et Vaulrey.)
ENGiGNEOR, - eour,- aour, - eeur, - or ,
- eur, - ur, aag., sngiagneur, eng'mior, en.
ghigneour, s. m., inijénieur, faiseur d'en-
gins, de machines; mécanicien.architecte,
celui qui fait le plan d'an travail, en di.
rige l'exécution :
Fromons manda Vengigneor Maurî.
(Les Loh., ms. Montp., F 149*'.)
E fud cil David del lignage Beseleel, le
boa enginur, le boa ménestrel ki Bst les
auruemeaz e la riche vaisseleal taberaacle.
(Rois, p. 204, Ler. de Liacy.)
Carpentiers e engigneors,
Boens fevres e boens ferreors.
(Wace, Rou, 3' p., 6191, .\adresen.)
Engignierres estoit provez (Argus),
Li plus tressages qui fust nez.
(Ben., Troie, ms. Naples, V 6'.)
Engignieres.
(Ed. Joly, T. 881.)
Karles s'est porpaasez et si angignear
Qu'autrement lor covient afaiter lor ator.
(J. BoD., Sa.r., CLXXI, .Michel.)
Faites Tostre periere venir hastivement ;
Ja pescera la porte, si \'en<]ignur ne ment.
(JoRD. Fasto^me, Ckron., 1210, Michel, D. de
Norm., t. 111.)
Li engignieres fa moalt sage.
(Floire et Blanceflor, 1° vers., 163G, da Mêril.)
Vassal, es ta engtgneor.
Qui ci mesures uoslre tor î
(Ib., 2* vers., 2601.)
L'engignierres a fait ses engiens aprester.
(Fierabras, 3733, A. P.)
Li engignieres prent raoult haut a escrier.
(/*., 3739.)
L'amirans list venir l'en'/igneow .Maboa.
(tb., 3733)
Engignaours et charpantiers.
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Richel. 1601, f"* j-*.)
Engigneeurs drecent perrieres
Et mingonoians pour tout confondre.
(CuiART, Rog. lign., 7910, Buchon.)
Fu gitiez li t'eus par lor enijinaors.{Chroii.
de S.-Den., lus. Ste-Gea., 1" 259'.)
Eugius dont Jocelin de Coruaut estoit
uiesire engiagneur. (Joi.w., S. Louis, xli,
Wailly.)
Doyraaistreertjft/gneour.fFaoïss., Chron-,
m, 348, Luce, ms. Amiens, f" 88.)
Et manda querre Argus qui estoit le sou-
verain engigneiir do Grèce, et lui commanda
que uue uef fut faicte hastivement et ap-
pareillée de toutes choses qui y seroieul
neccessaires. (Istoire de Troye la grant,
ms. Lyon 823, f" 4".)
— Adj., habile :
Et si sanblent bon chevalier,
D'armes engignur et manier.
(Parlon., Uichel. 19152, f 153=.)
— Subst. et adj., trompeur :
Si deving lerres merveiUeus por embler.
Et engignierres.
(Charr. de Nymes. 1220, ap. Jonck., Gnill. d'Or.)
Si est il et raison et drois
Del engingneur qu'en l'engint.
(Renan, 16438, Martin.)
Cil ki a les ieus eufosses et pelis doit
estre malicieu.x et enginieres. (Alebbant,
Reg. de santé, Richel. 2021, t" 69.)
— Subst., le trompeur suprême, le
I diable :
! Les aguaiz del maltime engiiUor. (Job,
p. 462, Ler. de Liucy.)
Ensi serons délivres don mal engigneor^
(De St Ale.cis, 1237, llerz.)
j ENGIGNEU, voir ENGEIGN 1ER.
ENGIGKEaESSE,
qui trompe ;
■ gineresse, s. f., celle
170
ENG
ENG
ENG
Qni soDt ainsi qn'enginerresses.
Sorcières el eochanlerresses.
(SIélûm. d'Ov. moral., p. 112, Tarbé.)
Subtille oigineresse a trouver art et engin
[loiir le monde décevoir. (N. Gilles, Ann.,
f" 68 y", éd. 1492.)
ENGiGNEHiE, eiigeingnerie, s. f., trom-
perie :
Tant leur ferons à'engcingnerie
Pour la roere Dien courrocier.
(L'Enfant donné au diable, 82, Mir. de Notre Dame,
1, A. T.)
ENGiGNEUSEMENT, engingneusevietil, en-
gineusement, adv., avec esprit, avec habi-
leté, ingénieusement, subtilement :
Comme porpre de roi jointe engingneute-
ment. {Bible, Maz. 684, f" 10\)
La font piigijHCJ/semenfentaillies de pierre
les imapcs "des trois vifz et trois mors.
(GuiLLEB. DE Metz. Vescr. de Paris, xxiv,
dans Paris et ses hist., 1867.)
Sapio, gis, engineusement ouvrer. {Gloss.
de Salins.)
Artificiose, engineusement. (Gloss. de
Couches.)
Comment les hommes pevent prendre
toutes manières d'oiseaax engingneusement.
{Modiis et Racio, f» 189, r=>, ap. Ste-Pal.J
Et les cscripsoit (les lettres grecques) si
très enginelisemenl que grant admiracion l
estoit a veoir. (Cheist. DE Pis., Cité, Ars. |
2686, f° 47".) I
1. ENGicNiEn, S. m., ingénieur, méca-
nicien, architecte :
Mes feiles chi venir vostre mestre engignier.
Si haut pont voas fera, a petit de targier.
(Doon de Maience, 3'G;>, A. P.)
2. ENGiGNiER, - ginguiev, - ginnier, - gi-
vier,ang., eiigyneer, -gyner,enginner,ang.,
engegner, - genier, - genhier, - gêner, - gen-
lier, -gengier, ingénier, verbe.
— Act., fabriquer avec art, imaginer,
inventer, machiner :
Ta lungue engiiinat chant de trecherie.
{Liv.des Ps., Crinibridge,XLlx, 19, Michel.)
Compasser les Inreles, c le marbre tailler,
ICnvauser les arches e les uiz enginner.
(Th. de Kent, Gesle d'Alis., Richel. 2i365,
f» •74 r°.)
Comment pères jor de sa vie
Pot engignier tel félonie?
(Flaire el Hlanchcflor, 2° vers., 1751, dn Méril.)
Comment osas tu chen engignier et baslir
Conques osas ma niere en sa chambre servir ?
(Doon de Maience, 1303, A. P.)
— Susciter :
Si aucun defailloit le clein engigné. (1301,
Ordonn. du D. Jehan II, Morice, Pr. de l'H.
de Brel., I, 1169.)
Ains doit faire sa prfuve dedans dix
sept jours après que le clein seraa[n]gigné.
(Ib., col. 1170.)
Quiconque? engigne cleins ou contredilz
dont il eschet que la querelle principale
relardege, ceux qui les engignent sont
lenuz a les poursieuldre. (Coîist. de Bret.,
1- 77 r».)
— Engignier que, employer tout son
esprit, tous ses moyens pour que, trouver
h force d'habileté le moyen défaire quelque
chose :
Car se erent tuil assemblé
Cil qni or lont et seront né,
Ne porroient il engignier
Ne pnrquerre ne porchacier
Que il la poissent avoir (la toison d'or).
iBEN., Troie, ms. Naples, f S*".)
Ne porreient mie engingnier.
(ID., ih., 1327, Joly.)
Et se il nnl offre ne font,
i'engegnerai qu'iX le feront.
(Parlon., 2511, Crapelet.)
— Act., tromper, enjôler :
S'il nocs eschappe mal sommes engignies.
(Garin le Loh., 3° chans., v, p. 234, P. Paris.)
Malt par est deble enginnus,
Mult se peine de enginner nus.
(Wace. Vie S. Kicholatj, 1241, Delins.)
Dex ! dist li rois, com sui or engingnies.
(Raimd., Ogier, 186, Barrois.)
Celé nnit/uli abes Henris
Mal engenez et nialement sorpris.
Olon. Eenuarl, Richel. 368, f 250'=.)
Tost pnel estre engeniez qni en beateit s'alîe.
(Me Sie Thais, 1S, Meyer, Rec, p. 322.)
Par la flambe de cest pechié
A maint home esté enginnié.
(GiiLL., Best, div., 381, Hippcan.)
Tant par me tenc enginné
Ke n'i jostai oi premier
Tôt cors a cors al aversier,
Ja est il rei et rei sui jeo.
(Mort du Roi Gormond, 362, ap. Reiff., Chron. de
Housket.)
An non Den, Clarembans, mal somes anginné.
(Parise, 1614, A. P.)
Et Bneves an manja, don mal fu enginiez.
(Ib., 2863.)
Tbeophiins li radotez
Ki engivgniez et assolez
Fu si com vos avez oi.
(G. OE CoiNCi, ilir., Richel. 2163, f 6'.)
Mnt sui sages de mal tracier
Et de bons omes engenier.
(Vie de Sle Miane, ms. Gif., BodI., Canon,
mise. 74, f° 70 r°.)
Et si serez touz jors mi conseillier.
Que voz Girart m'aidiez a engingnier,
Ucurd. de Blailies, 91, Hoffmann.)
... Ne m'en pvel engingnier.
(Auberi, Richel. 860, f 74".)
Tant s'est li enfes mervellies
Qni cnide moult esire engenies.
(Parlon., 903, Crapelet.)
Ne me tieng pas a engenii
Se vos de moi aves pitié.
(Ib., 10193.)
Alas ! com sûmes morz, trei et anginez.'
(Floov., 321, A. P.)
S'on Vengine une fois, ele engignera .vu.
foiz. (RicH. de Foupmval, Bestiaire d'A-
mour, l'Ydre, p. 37, Hippeau.)
Or est venus por engengier
Tos cens qe il porront prendre.
(Poème s. la fin du m., Ars. 36.15, i° 6 v".)
Estroite la faites assez Oa fenêtre)
Que vos ne soifz engennez.
(Cliasloiem. d'un père, Richel. 19152, f» 6».)
Elle dira : Je vous la engingnier.
(Chans., ms. Berne 231, f° 2.)
Si pensa en son quer k'il Vengegneroit.
(Li Contes dou roi Constant l'Emper.,
Nouv. Ir. du XIII' s., p. 18.)
Par maintes fois avient que on aime
celuy dont on est engingnié. (Artur, ms.
Grenoble 378, f» 34''.)
Certes molt m'atraisistes
Juene a cel mestier.
N'ains nnlui n'i vausistes
Fors moi ingénier.
(Blond, de Neelle, Chans., xi, Tarbé )
A l'okison d'un achat dont sires Werris,
damme Jehanne et 'Werris devant nomeit
se disoient engenhiel. (1290, Cart. du Val
St-Lambert, Richel. 1. 10178, f» 15".)
La cent anginier. [Serm., ms. Metz 262,
fie».)
Que en l'assiette dudit bois a li baillié
pour rayson dudit eschange il estait
griefment deceuz et engenez. (1318, Arch.
JJ 56, f» 109 V».)
A esté decea et engené. (Ib.)
Pieres e ces compaignouns se tindrent
engyneez. (Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr.
du xiv s., p. 65.)
Si fu receux de part le duc a grant ho-
neur, et plus pour engignier que pour autre
chose. (Lit), de la Conq. de la Storée, p. 61,
lîuchon.)
Quant j'ai l'on engigniel, l'autre vois barétant,
(xiv' s., Chans. salirilique sur les di/férents métiers,
ap. Du Méril, Poés. inéd. du moy. âge, p. 343.)
Amour, qui gens engigne.
(Villon, Grant Tesl., Bail, et Orais., p. 82,
Jonanst.)
Une gracieuse mignonne
Qui ne me veult point engigner ?
(R. DE CoLLERYE, Episl., I, Bibl . elz.)
— Fig., comme on dit aujourd'hui trom-
per, au sens de faire oublier :
Pont buverez ce bon pieument,
S'engignerez plus soutitment
Le mal qui si trambler vous fait,
Tont oublieres entresait.
(Rich. li biaus, 283, Foerster.)
— En parlant d'une femme, tromper,
séduire :
S'yl poeit oyr de nulle bêle dame ou da-
moiselc, femme ou fyle de counte ou de
baron e d'autre, yl la voleyt a sa volenté
aver, ou par promesse ou par don en-
gyner, ou par force ravjr. {Foulq. Fitz Wa-
I rin, Nouv. fr. du xiv s., p. 72.)
I — En engingnier, en remontrer :
Or chanterai pour voz esbanoier :
Je sai de geste les chansons commencier
Que nus jongleres ne m'en puel engingnier.
(.\uberi. Richel. 859, f° 74 r°.)
— Réfl., se tromper soi-même :
Cil de defors bien s'aperçoivent
Que trop s'eiigignent et déçoivent
Quant il pris ont a celi guerre
Qni dame est de ciel el de terre.
(G. DE CoïKCi, ilir., ms. Brui., f° 71".)
11 nous vuet engingnier, il engingne soi
meismes. (S. Graal, i, 319, Hucher.)
La Fontaine (Fables. IV, H) a employé
engeigner dans le sens de tromper.
Engigner est resté en Bretagne. Dans le
dépt des Côtes-du-Nord, arr. de Matignon,
on dit engigner de l'argent. Le normand
dit encore engignier, le picard engingner,
engeigner, tromper, séduire par de fausses
1 promesses.
ENGiGNOisoN, S. f., génération, race:
I Voloit savoir l'estracion
Des femes et Vengignoison.
fChasIoiem. d'un père, Richel. 19152, r 6'.)
ENG
ENG
ENG
17i
ENGiGN'OS, engigiipus, enfjingneus, en-
gingnous, engeingneus, eiigigneuls, enginos,
- îts, - ous, enginneus, engijnoiis, engineus,
enginnos, enginnns, engeiniis, adj., ingé-
nieux, industrieux, adroit, liabile, avisé :
N'en avoît mie millors trois
Plus sages ne plus enginos.
(Beh., Troiei, Richel. 375, (• 82=.)
Cam engignos e cume sages
Prent de els seurtez e ostajes.
(Id., 0. de Norm., II. 2611, Michel.)
Cil rois fa forment engeiiius
Et do totes arz scientus.
(Brul, ms. Munich, 27U, Vollm.)
Fa moDlt soulils et engigneuls.
(Chrest., Erec et En., Richel. 375, f 27S.)
Et moul estoit sajes et engigneus. (Vil-
les.,Conî. de Constant., cxxxv, P. Paris.)
Hardiz estoit e conquerranz, sages e enginus.
(Th. de Kest, Ge'He d'.ilis., ras. Darham, Bibl.
du chap,, c. lï, 27. B, C 7.)
Un home sage qui senes
Soit et soutias et enginneus.
(Couronn. Renart, 1318. Méoa.)
Soutilset engeingneus. (L.\urent, Somme,
ms. Chartres 371, f»45r»,)
Ce dist li fii : Iceste espose
Esteit veirement enginnose :
Par grant eugien fa délivrée
De ce donc el ert encombrée.
(Chastoiem. d'un père, conle Vil, 71, Biblioph. fr.)
Impr., enginuose.
Force qu'il es\.o'\i en gineux. (Hist. de Jules
César, Ricliel. 23082,' f" 3''.)
Engignieus. (Ib., Ricliel. 23083.)
Yl fust sages e engynoits. (Foulq. Fitz
Warin, Nouv. fr. du xiv» s., p. 66.)
Li Grec, qui ades sout soutil et engi-
gnoux. (Lie. de la Conq. de la Morée,
p. 429, Buchon.)
Et quant ceste poissance engigneuse est
de bien, dont fait ele a loer et puet estre
apelee prudence. Et quant mauvaise est,
si fait a blasmer, et dont puet estre apelee
astuce u une manière de malisce engigneuse
u soutillece. {Li Ars d'Amour, il, 173,
Petit.)
Engeingneux ou soutifz, bret. ingingus,
lat. ingeuiosus. (J. Lagadeuc, Catholicon,
éd. Auffret de Quoelqueueran, Bibl. Quim-
per.)
— Avec un rég. indir. , ingénieux à
faire, à imaginer telle chose :
Et de plaiz iert saiges et enginoux.
(De Charl. el des Pairs, Vat. Chr. 1360, f° 21».)
Fel fn et enginnus de guerre.
(Prolheslaus. Richel. 2169, !' i'.)
Qui engingneus estoieut de toute mala-
veulure. (Vie M. S. Nioholai, Monmerqué.)
— En parlant de choses, qui demande
une grande habileté : I
Les Homaias trait a aae part
Qui moult sont plain i'engineus art.
(.Alhis, Richel. 375, f 132'.)
La coïreture et li crelel
Furent molt engigneus et bel.
(Blancand., 833, Michelant.)
Jasoit ce que ledit art d'armes soit si
engingneus et uon comprenable. (J. de Vi-
GNAY, Enseignent., ms. Brux. 11042, f» 8^.)
Les trois frères enlumineurs et autres
d'engigneux mestiers. (Goilleb. de Metz,
Descr. de Par., xxx.)
— Mal engignos, rusé, artificieux :
Ileuc cl .1. paiea fel et mal engignous,
Tapineas espie moult fu let et hidoas.
{i[mgis d'Axgrem., ms. Montpellier H 247,
f 154=.)
I — Il se prenait souvent, comme adj. ou
subst., dans un sens défavorable, et signi-
fiait rusé, artiQcieux, trompeur, séduc-
teur :
Que vengiez soit des félons traitors
Et de Lambert, qni est si engingnous.
(.Xuliery le Bourg., p. 102, Tarbé.)
Engingneus est sor tote rien (le renard).
(Renart, 22694, Méon.)
— S. m., ingénieur :
Eiigeingneoulx, et teille manière d'ovriers
et d'artillerie. (1391, Hist. de Metz, IV, 416.)
H.-\orra., vallée d'Yères, ingignens, lin,
malicieux.
ENGIN, angin, amgin, enging, engeinh,
engeng, enginh, engien, engieng, enghien, en-
gig, s. m., habileté, adresse, ruse, fraude,
tromperie, artifice, expédient :
Par quel art? par quel consel? par quel
engeng f iDialog. anime conquerenlis, ms.
Epinal, Boniiardot. lîomania, V, 283.)
La vaut engins on force fait.
(Wace, Brul, 8264, Ler. de Lincy.)
En lai n'avoit engien ne art
Qu'il seust terre gaverner.
(Brul, ms. Munich, 325, Vollm.)
Ne voit engien del recunqaerre
Por la chartre a el est mise.
(Ib.. 3618.)
Jamais Franceis ne doteras
Que vers tei facent raesprison
^'enging n'agait ne traison.
(Bex., D. de iVon»., II, G386, Michel.)
S'engiens ne nos aide, force n'i a mestier.
(Roum. dWlix.. i" 77=. Michelant.)
Ne porent l'apostolie par engin deceveir.
(GiRN., Th. le mari, 36, Bekker.)
Mais A'engig garder ne se sot.
(Flaire et Blancejlor. 2° vers., 790, da Méril.;
Les pieres gielent grant clartez,
Qaar a compas furent assises
Et par engig i farent mises.
(Ib., 702.)
Dons roches ont en mie leissié.
Que il ne poent fors geter
Par nal engieng oe remuer.
(GuiL. DE Saint-Pair, Mont Saint ilichel, 258,
Michel.)
Qai li aprist Venghien et l'arll
Qui tout le moQt déchoit et art. I
(Wilasse le Moine, 13, Michel.)
Vinrent clerc astrenomiieo
Ki molt sorent d'art et d'enghien.
(GuT DE Cambbai, Barlaam, p. 11, Meyer.)
Mius vaut engins que ne fait forche.
(Couronn. Renart, 1354, .Méon.)
Mes se il tant i'enging savoit...
(Rose. ms. Corsiai, F 80». )
Tu as bien veu et oui par mainte manière
la paine que il ont misse en i'engieng.
(S. Graal, Vat. Chr. 1687, f» 88'.)
Seignor, cis siècles ne vant rien.
Plains est de baral el i'engien.
(Li Mariages des filles au Dijable, Ars. 3142,
f» 292=.)
Trop set feme i'engin, de barat et de lobe.
(Chaslie-Musart, ap. Jub., Poés. de Ruleh., H, 481.)
I Sans enghien. (Août 1256, Flines, Arch
I Nord.)
J Ne querrai art ne engien par moi ne par
autrui en nule manière par coi le devant
dite aumosne ne soit rapelee. (1259, Chap.
Noyon, Arch. Oise, G 1702.)
A tous enginz et a toutes decevances
(128S, Cart. de S. Germ. l'Aux., Arch. LL
489, f» 82 r».)
Ont renoncié les devant diz vendeurs a
tous amgins, baraz, eauteles. (1296, Cart.
des Vaux de Cernay, Arch. S.-et-O.)
Se li demanderes fu empeesohies d.-
venier a jor par l'engin Tice. (Digestes, ms
Montpellier H 47, f» 19''.)
Por ceu devons nos estre curios de vos
mostrer ses engingz. (.Maurice, Serm., ms.
Poitiers 124, f» 21 v».)
Li maronnier fraisent cele part u li tou-
niaus estoit et lisent tant, que par engien
que par force, que che touuiel misent
dedens lor nef. (Comtesse de Ponthieu,
Nouv. fr. du xill" s., p. 190.)
La dame pense engiens el ars,
El moult en est en grant angoisse.
Comment celai retenir paisse.
(Rem. de Beidieh, li Biaus Deseonneus, 2262,
Hippeaa.)
Se tu vies estre em pais et hom sages
sour toutes choses, te garde d'engien de
femme. (S. Graal, il, 480, llucher.^
A tous engins, barres, decevances. (1301,
Cart. de S. Germ. l'.iux., Arch. LL 489,
f» 61 r».)
Que U homs est mesqaans
Qui trop se Se en femmes ; car leurz engiens est
Igrans.
(B, de Seb., v, 682, Bocca.)
Renoncha.. a toutes baires, fraudes, ma-
lices, engins et decevances. (1331, Cart. de
S. Taurin, cclxiii, Arch. Eure.)
Sans mal engeinh, sans mal enginh.
(24 oct. 1360, Tr. de Bretigni, Liv. des
Bouillons, XI, Arch. mun. Bordeaux.)
Et pour ce est il neccessaires que le
cyrurgien soit garni et resplendissant
d'engin naturel. (H. de Mondeville, Ri-
chel. 2030, f» 34«.)
Par Venging d'eulz. (J. db Vig.^ay, En-
seignent., ms. Brux. 11042, (' 3*.)
Par Vengeing d'eulx. (Id., ib., ms. Brux.
9467, f 2 r-.)
N'est pas saige qui telles choses cuide
comprendre en son engin. (J. D'.iRRAS,
Melus., p. U, Bibl. elz.)
Des Irlandois, qui sont très dures gens,
rudes et hautains, de gros engin et de di-
verse fréquentation et acointance. (Froiss.,
Chron., 1. IV, c. 44, Buciiou.)
Moy meue de désir d'accomplir son bon
vouloir, selon l'estendue de mou foible en-
gin. (Christ, de Pisan, Charles V, i, 2,
Michaud.)
A un escollier du pays de Rennes pour
lui aider a se tenir es escolles a Paris pour
le bon rapport fait au duc de son engin.
(1433, Chambre des Comptes de Nantes, aii
Laljorde, Emau.v.)
A Ilerode ne faaidrons mie
Qiiej'ay tant fait pour mon angin
Qu'il vendra tantost a sa fin.
(Geu des Trois Rogs. Jub., Mgst., 11, 134.)
Mes paroUes sont espérance et vie, c'e.-;!
a dire espirituelles. et qui ne se doibveul
pas peser ou estimer selon le seus ou engin
humain. (Intern. Consol., Il, 3, Bibl. eu.)
172
ENG
ENG
ENG
Ne te plorifie pas en toy de ton habililé j
ou de ton engin. (16., III, 7.) |
Et n'e?loitpas, croiez, son evgin oyicvK.
(Louis XI, Konv., xxvii, 3acob.) ]
Ainsi que avez oiiy, fui le bon cbevalier
deceu par le Fubtil engin de sa femme. ;
(Id., ib., Lxxviil.)
Je m'eslaliys en moy très grandement
Pu grant rnnin et Rrant enlendement,
Tlu graDt sçavoir, fantasîe et mémoire
Qni sont en nioy, et m'eshahys comment
t!ng seul eniiin peult faire sûrement
Tant de choses comme je sçny bien faire.
{Dilz <le viaisire AUhorum, Poés. fr. des w* et
XYl' s., t. I.)
Mais ledit Appius si comme il estoit de
fier et de aspre engin a dit ainsi. {Prem.
vol. des grans dec. de TH. Liv., f° ST, éd.
1530.)
Au meilleur drap et plus fin
Git le dol cl mal engin.
(Gjcr. MEtBinn. Trésor des Semences, ap. Ler.
de Lincy, Prov.)
Mais quand je pense, Toirement
Elle a de Vengin laryement,
D'iuTenter la science et l'art
De crier sur moi hautement :
Prenez le. il a mangé le lard.
(Cl.. Marot, Ballade contre Isali., 152S.)
Engin ne s'en) ploie plus au sens d'adresse,
industrie, que dans le proverbe : Mieux
vaut engin que force ; pro\crlie qui était,
déjà vieilli auxvi= s., puisque H. Estienne,
qni le cite (Precellence, p. 235, éd. Feugère),
fait cette remarque : • Aujourd'buy nous
disons: Adresse vaut mieux que force; ou
dextérité vaut mieux que force. >
ENGiNABLE, Bdj., qui a beaucoup de ta-
lent:
Du cheval dcssendy dont ly frains fn de sable,
Poins gracieusement d'un ouvrier enginalle.
(H. Capel, 5-39, A. P.)
— Qu'on peut tromper :
Engineuse non enginalAe.
(E. Deschamps, Poés., lUchel. 810, f° 17'.)
ENGiNAOR, voir Engigneor.
ENGINERESSE, VOir ENGIGNEBESSE.
ENGiNERiE, S. f., partie de l'hospice oii
étaient recueillis et élevés les enfants or-
phelins ou abandonnés à Orléans :
Pour une fille que l'on norissoil, a l'o!-
ginerie, paie tant por la norrir que pour
faire ses offerences... 10 s. [Compt. de l'H.-
D. d'Orléans, 1416 17, esp. pro salar. fa-
mul., Hôpit. gén. Orléans.)
ENGiNETiÉ, S. t., tromperie, fausseté :
S'il ont en eulx eni/ineties,
Orguioulz ou quelques manvelies.
{Itose, ms. Brux., 1° 46''.)
ENGIKEUSEiMENT , VOir EKGIGNEUSE-
MENT.
ENGiNG, voir Engin.
ENGiNiMENT, voir Ekgignement.
ENGINNEMENT, VOir EnGIGNEMEKT.
ENGINNER, VOir ENGIOKIEB.
ENGiNNEUS, voir Engignos.
EXGIXOILER, voir E.NGENOILLIEU.
ENGiNos, voir Engignos.
ENGiNUR, voir Engigneor.
ENGiRONnn, - onner, engeronner, v. a.,
mettre sur son giron, sur ses genoux:
Gremio, as, avi, are, tngivonner, on
mettre en son sein. {Catholicon, Richel. 1.
17881.)
Gremio, mias, engeronner, mellTe en son
geron. {Voc. lat.-fr., 1487.)
Ne crie pas tant que je revienpne, et je
te engeronneray . (Palsgbave, Esctairc,
p. K06, Génin.)
Engeronner, to dandle upon Ihe lap, as
a nurse, or mother, her child. (Cotge.)
ENGis, adj. î
Mais trop par fn désespères
Que li fel tant ne s'avanci
K'it enisl criée mierci
Al signour l<i l'avoil formé
Kt comme son disciple amé.
Kl si l'ot haissié Iniaumenl,
Et il l'cuisl tout voirement
Toi autres! com cl Longis,
Ki de] cop ne fu pas ens/is
Dent li ot perciel le coslé ;
Kt quant il ot te sanc taslé
Ki parmi la lance conloil,
Ensi comme Dieux le voloit,
A ses ious del sanc atouça
El tout lues qu'il i apro(a
Si ot et lumière et clarlé.
(Mocsk., Chron., G"79, Ileill.)
ENGisTEMENT, S. hi., action st droit
de faire giter :
L'abbé de Swynesheved est seipniir de
meisme la vile, e estre ceo, il ad Venqii'-
tement de.ii. ceut bestis en meisme In vile,
par my e par lut. (1304, Yéar bocks of tlie
reign of Edicard the flrst, years xxxii-
xxxill, p. 23, Rer. brit. script.)
Cf. AGISTE.MENT.
ENGISTER, VOirENGETER.
ENGITH, S. m.î
Qui csl trouves en autrui courtil u gar-
din par nuit damage fnisaul, il est a cinq
sols, et se c'est par jour il est a deux sols,
et s'il rend le damage, li capileles oste
Vcngith as us et as couslumcs detlaynnau.
(1247, Cart. de Hainaut. Loi des vill. d'On-
naing et de Quaroube, ReifT )
ENGLACEURE, S. f., glaCB :
Or ces deux choses ensemble, c'est assa-
voir eau et englacenre ne se peuvent faire
en hyver en mesme instant. \Descr du Nil,
p. 304, ap. Léon, Descr. de l Afrique, éd.
15o6.)
ENGLACIER, - Cf)', verbe.
— Act., glacer, geler :
Quand la froidure de la nuict est tant
grande que elle a force d'eng/arer lesdictes
vapeurs et les congeler. (Gkugkt, Div.
leç., Dial. des Météores, éd 1S83.)
Adieu le bel ohjecl de mon plaisani martyre,
Adien, M opil divin qui m'eiii/lace et m'enllame.
(RONS., Amours, II, xxxni. Madrigal, Bibl. elz.)
Veu que je suis en un feu qui m'englace.
(Gi'ï iiE ToiBS, Poés., 1, 4G, Biaurhemain.)
Est ce le chaud qni vous lldilrist,
Od la bise qui vous englace ?
(II. Beileac, Poés., I, 181, ConTemenr.)
Je te snpply imaginer cnt^ore
Ce qui mon cœur brnle, eiiglacc et dévore.
UoACH. M' Bellay, Otiv., LI.)
Helas, voyez que c'est qui mes poumons em
[pierre
Qui englace mon sang, cl mes entrailles serre?
Uacq. de la Taille, Alex., 4, éd. 1572.)
— Réfl., se glacer:
Ma chère neige et mon cher et doux fen.
Voyez comment je m'englace et m'eatlame.
(Bons., Amours. I, cxvii, Bibl. elz.)
— Neutr., dans le même sens :
y englace au feu, je brnsle dedans l'eau.
(Magny, Soiisp., cm, éd. 1557.)
— Englacié, part, passé, glacé, gelé :
Neges englaciies. (Vision de fondai, Ars.
3622, f» S V».)
Et furent les eaues englacees pour le
froit. {Rom. de J. Ces., Ars. 5186, f" 104''.)
N'estez pas en cest erreur englacié. (M.
LE Franc, Estrif de Fort., f» 7 v, impr.
Ste-Gen.)
Vîmes dens englacez dens ung trou monlt eatrange
Si que l'ung des deux chiefi a l'autre estoit chap-
[pean.
(Trad. du Danle, ms. Turin LV, 33, Ep. d'Ugolin.i
Plus tost on verroit la mer englacee.
{Percevat, f" 39'', éd. 1530.)
ENGLAciR, -glassir,(s'),\. réfl., se gla-
cer :
Le sang qui enluy se englassilp&Ttoale^
les veines le priva des sentimentz.(ARETlN.
Gen., p. 189, éd. 1542.)
— Englaci, part, passé, glacé :
Aer englacy. neyges sur moi fondans.
(1525, Epist. du bon frère qui rend les armes
d'Amour, Poés. fr. des xv" et xvi' s., t. XI.)
ENGLAIGNE, VOir EnGRAIGNE.
ENGLAioLER, - yoUr, englagoUr, v. a.,
couvrir de glaïeuls, de verdure en général :
Gardes que ceste sale soit Ires bien acesmee.
De cendaus et de porpres snit tonte encortinee.
De jonc et de mentastre soit bien euglagolee.
(Enf. God.. nicliel. -l'iSaS, f 55^)
De chendax el de porpres moult bien encortinee.
De jonc et de menlastre moult bien evglaiolee.
{Chcti. au cygne, II, 3169, Hippean.)
La sale pourlendue e bien enconrtineâ
De jonc et de menlastre fn bien englaiolee.
(Gui de mm., 435, A. P.)
Quant nous fumes esmayolé
Et de vers glays emjlayolé.
(Pastoralet, ms. Brnx., f» 49 v°.)
ENGLANTiNE, englentiric, s. f., sorte
d'étoffe :
Une bouppellande sur drap t\'engle[n]Une
fourrée de connins. (Reg. du Chat., I, 5,
Biblioph. fr.)
De englanline, deux aulnes. (1474, Inv.
des bagues de Gabrielle de Lalour, Ann. de
la Soc. d'bist. de Fr., 1S80, p. 295.)
ENGLANDÉ, adj., couvert de glands :
Les chesnes evglandez.
(G. Boi'MN, rAlerlriom.,éà. 1586.)
La langue du blason a le mot englanté :
chêne englanté, chêne portant des glands
d'un autre émail que l'arbre.
ENGLECHERiE, - f/f, cnglescherie, s. f.,
loi élablie sous la domination des Danois,
d'après laquelle les Anglo-Saxons de
ENG
ENG
ENG
173
chaque hundred (centaine) étaient respon-
sables du meurtre d'un Danois, et devaient
produire le coupable ou payer une amende;
Guillaume appliqua aux Normands ou
Français le bénéfice de cette loi :
Et de chescun es, face le coroner -vener
un parent al mort, ou plusurs, de part le
piere, ou de mère, devnunt luy, en tes-
moynaunce de engleclierie et selon l'usage
du pays. (Bbitt., Loix d'Angl., f» V', ap.
Ste-Par.)
Nous voloms saver de vous cornent vous
présentez englecherye en ceo conté. {Year
books of the reign of Edw. the firsl, years
xxx-xxxi, p. 241, Rer. brit. script.)
Hom ne présente nul englecherye en ceo
conté. (Ib.)
— Race anglaise :
Si est tout le mains qu'affaire ait, que
destruire Vengleachehe. (Christ, de Pisan,
ap. Quicherat, Procès de Jeanne d'Arc, V,
16.)
ENGI.EME,\U, voir ENXLUMEL.
ENGLESCHE, oiigL, &à}., anglais :
Du parlement de Paris, qui lors suyvoit
le parti anglesche. (E. Pasquieb, Bech., ix,
28.;
engleschiau, s. m.. Anglais :
Ice pourpil , tricherre Engleschiau.
(Chron. fr. ms. de Nangis, sous l'an 1302,
ap. Ste-Pal.)
ENGLESQUÉ, part, passé, occupé par les
Anglais :
L'abbaye du Bec fu englesqnee merqnedi
6' jour de moy 141S,etpovoieut chevaucher
par tout que nul ne leur contredisoit. (P.
CocH., Chron., c. 32, Valet.)
ENGLOUTEiMEXT, S. m., cmbouchure :
Ne porra tendre ledit fermier nulz harnaz
depuis le penne de Cherisy jusques a ledit
englonlemenl du fossé de" l'église. (1513,
Cart. de Corbie, 13, f» 168'', ap. Duc.)
ENGLouTER, V. a., engloutlr :
Ahi terre, qnar œvre, si me va etigloulant.
(RCTEBEUF, Mir. de Théophile, 398, t. II, p. 252,
Jabinal, 2' rdit.)
ENGi.ouTEUu, S. m., glouton :
Glouton, englontcnr ou cngloulisseur,(LA
Porte, Epilh.)
ENGLOLTTissABi.E, enghiUssahle, adj.,
que l'on peut manger, engloutir:
Sorbilis, sorbissable, humable, rnglutis-
sable, si conie euf mollet. {Catholicon.Ki-
chel, 1. 17881.)
ENGLouTissEUR, S. m., gourmaud,
glouton :
Glouton, englouteur ou engloutisseur.
(La Porte, Epilh.)
— Fém., engloulisseresse :
Langue d'aspic et denture de tygre,
louve engloulisseresse de l'honneur des
Françoys. (G. Chastellain, Verilé mal
prise, VI, 254, Kerv.)
ENGLOUTURE, VOlr ENCLOSTURE.
ENGLU, - MS, S. f., glu:
Noslre appliquant se senlit pris
Comme les oyseanx a Vengtus.
(Les Drois noue, l'ial/iis s. les fem.. Vois. fr. des
xv° et xvi" s., Il, 128.)
L'on prent a l'engin mochelons.
{Le Teslam. de Monseigneur des Barres, Poés. fr.
des xv" el xvi's., VI, 107, var.)
Voire vrayement je suis celny
Qui pren.; les mouches a l'englu.
(1500, les menus Propos, Poés. fr. des xv" el
xvi' s., t. XI.)
Et peut on avoir le plaisir a les prendre
a petits engins, pipee, filets. (Liebault,
Maison rustique, vu, 13, p. 616, éd. 16S8.)
ENGi.uEus,- euls, adj., qui estde lana-
ture de la glu, qui prend comme la glu:
Viscosus, sa, su m, englueuls. {Gloss. lat.-
fr., Richel. 1. 7679, f» 264 v«.)
Amour englueus. (La Porte, Epilh.)
ENGbuivE, angluve, adj., glouton, qui
engloutit, avide :
Mors envieuse, mors engluiie.
Mors, In es pire de deluive.
(Chrest., Cligel, Richel. 3"5, f" il^^.)
Ne soies pas anghwes en nule viande.
(Ms. Ars. 5201, p. 348>.)
Les deliz desirre li angluves. {Ib.,
p. 351''.)
ENGLUivER, V. a., engloutir :
Cil leiis on biens ne pnet fenir
Est si haut c'onques avenir
N'i pot l'eve du granl deluive
Qui la malvese gent engluive.
(EvRAT, Bible, Richel. 12157, f° 6 v".)
ENGLUivETÉ, engluvcté, s. f., glouton-
nerie :
Engluvelez ne set mesure . Gulositez
passe roisou. (Ms. Ars. 5201, p. 348".)
ENGLUMELLE, S. f., petite enclunie :
Englumelles pour ferrer les cbangeans
sur les liostilles, a vii= pieche. (1562, les
Tablelles, les jetons, les poinçons, les marques,
les enseignes et les mesurés des échevins et
des corps de métiers de la ville de Lille, aiix
Xiv'.xv'et xvi" siècles, Bullet.du Comité de
la langue et de l'bist. de la France, t. 111,
p. 632.)
Cf. Enclumel.
ENCi.uMER, V. a., fixer aussi solidement
que sur une enclume :
Ainz li avoit pifça noncié et enfoBrmé_
Que l'iuume de son chief auroit outre son gré
S'a son chief ne \'aroit poisié et euglumè.
(fies/, dou paon, Richel. looi, I" 146 v°.)
ENGLUON, s. m., engin pour prendre à
la glu :
Y a plusieurs oiseleurs qui ont cages et
tendeut retz et engluons pour y décevoir
lesditz oiseles. (Mer des hystoir., t. I, f 98»,
éd. 1488.)
ENGLUTiNii, adj., coagulé:
Le sanc du mouton demoura la tout en-
glutiné. {Légende dorée, Maz. 1333, f" 145M
ENGLUTISSABLE, VOir E:(GLOUTISSABLE.
ENGLUVETÉ, VOir EnGLUIVETÉ.
ENCNELIN, voir AiGNELIN.
ENGOIR, voir E.NJOIR.
ENGOLÉ, angolé, engoulé, engulé, en-
gourlé, - eit, adj., orné d'une goule on
collet :
Ilelvis li doue son hermin engoulé
El li jOBgleres l'a forment mercié.
(Les Loh.. Ars. 3113, V 18'.)
Et vair et gris et hermins engnlrz.
(Ib.. f» 19''.)
Mandoil ses homes de parlot le régné
Cui li donoit les hermins engotet.
(Ib.. ras. Monip., f» 201».)
Li covertors d'un ermin engolé.
(Raisib., Ogier, 8918, Barrois.)
Il prist le roi par l'ermine engolé.
(Id., ib., 890.)
Et bons bilans, el hermins engourlez.
{Bal. d-.ilesch., Richel. 2i.69, f» 218 v°.)
Mainte pelice grise d'ermines engoulee.
{Rom. i'.Vtx., Val. Chr. I3H4, f 2'.)
El vairs el ermins engouiez.
(Florimonl, Richel. 792. P 29'.)
Mai> bien vos semblet. sanior et dammes,
ke manteaz ne vos siel s'il n'est aligoteiz ;
pelice n'est pas clialde s'ele n'est engoleie.
(St Greg., Sapientia, p. 291, Foerster.)
Et les pelices engulees.
{Mort du Roi Gormond, i9l, ap. Reitf., Chron. de
Mousket.)
.S'ot vesln nn ronge fuslaingne...
Ënlor le col erl engouiez
D'nna liste treslote blanche.
{Renan, 7620, Méon.)
Vestne estoit la donzelle....
En un blanc chainse ridé,
pjeolé,
El pelisson engolé.
(CoLiss Pansace, Clians., Barlsch, Rom. el pail.,
lit, 50,10.)
Tost el isnelemant se sont bien acesmé
De riches dras de soie et d'ermins engoles.
{Gui de Bourg., 3831, A. P.)
Telz i a qni nous chantent de la Ronde Table,
Des manleanlx angoles de samin el de sable.
(L'Ystoire du chevalier au Signe, in fine.)
Et vest une pelice tKhemnal engolee.
{De Yaspa.iien, Richel. 1553, f» 281 r°.)
Pelizon engoleit.
{Poème mor. en quai., ms. Oxf., Canon, mise. "1,
f» 57.)
— Par extension, avec un nom de per-
sonne, pour dire paré, orné :
Dame bien engulee
Quant ele v'eut sanleo
A table soun feiL-nonr
Demeine j^raunt J:.UDger.
{Proc. del vilain, ap. Ler. de Lincy, Piov., p. .169.)
El ne fust hui si engoulee.
Si acesmee ne si coinle
Roine, s'ele n'eiist acointe.
(Sarrazi.v, Rom de llam, ap. .Michel, //ij(. des
ducs de Hiirm-, p. 288.)
Cf. Agolé et GoLE.
EjjGOLEL'RE, cngoulure, s. f., collet :
Soibans li maislres saisi le valetoa
Par Vengoulure del heriuin peliçon.
{Beuves d'Ilanslone, Richel. 12518, P 83''.)
ENGOLSIER, V. U. ?
I.i flos monta au port, prist mer a engoh[i\er
Moult [par] auront hou vent, dieal li nolooliler.
{Deslr. de Rame. 302, Grœber.)
Do l'aBgoisse des nefs ci,l la mer engohie.
{Ib., 320.)
17i
ENG
ENG
ENG
EXGOMURIER, Vûif EiNCOMBRIER. j
ENGONBRAMENT, VOir ENCOMBREMENT.
ENGOXBKESON, VOir ENCOMBBOISON.
1. ENGOKDELi, eiigour., adj., engourdi:
La pensée ont vers Diea si froide
Qu'il suDt eiKjordeli ei roide
Plus que ne soat pcus ca fouace.
(G. deCoisci, Ifir., ms. Soiss., f° 95''.)
... Engouràeli.
(Id., ii., Richel. 817, P 67».)
Ne soions froit a'engordcii.
(iD.. i*., Richel. 817, f 67 = .)
Laisse le chevalier reposer jnsc'al lie-
maiu que ses plaies soient refroidies et il
ert cngordelis. (Artur, ms. Grenoble 378,
{' 95'.}
Et ne feussent lasches ne engourdelis.
Mais fors et preui et a chiere hardie.
(E. Descuasips, Poés., Richel. «iO, f '25''; I,
223, A. T.)
2. ENGOUDELi, adj., mot d'origine dou-
teuse qui se présente comme variante
â'enorgoilli dans le texte suivant ;
Et dist Guillauraes : Malvais afaire a ci;
Li Lohereos est trop cngordelis,
Qui sa demeiae et destruit dos amins.
(Car. leLoh., 2° cbans., xxxv, p. 130, P. Paris.)
Li Loherans est trop engordeli.
(;«., ms. Monlp., f 6Î''.)
Le ms. Uichel. 1461 porte : enorgoiUis.
ENGOKDINEU, VOir E^'CORTINER.
ENGOKGANT, adj., qui avale, qui en-
gloutit :
Bien doit hair s'engorgani gorge
Qui tant eu englout et engorge. ^
(t'ns Oiatis Sliracles de A'.-C, Ars. 3527, f° 1^6'.)
ENGOUGEMENT, S. Hi., action d'avaler,
d'engloutir :
Oultra^euz boire et mendier ou engorge-
ment du corps vault peu. (De vita Cliristi,
Richel. 181, 1° So'.)
Iniiiioderespiiffoivyemens de vins. {FosSE-
TiER, Cliron. Marg., ms. Brus. 10S12, IX,
m, 2.)
ENGOKGEOR, - geiir, S. et adj., qui
avale, qui dévore, qui engloutit :
Vengorgierres qui engorge
Si grans gorcies et englout.
(G. «E Coi.\ci, 3Jir., Richel. 817, f 56=, et ms.
Brui., P 74=.)
Grans engorgeiirs de vins. (Cftron. et
Itist. saint, et prof., Ars. 351S, f» 152 r'.)
Engorgeur de vins et de brouelz. (Août
1465, Chron. de Louis XI, ms. Clairamb.,
et Lhermite, Cab. de Louis XI, p. 9.)
Claudius qui est noble engorgeur de
viandes et de vins. (BoccACE, Nobles malh.,
Vil, 3, 1" 170 v>, éd. 1515.)
Littré dit : engorgeur de pigeons, celui
qui, avec les lèvres, donne du grain aux
pigeons.
Fém., engorgeuse :
Fournaise engorgeuse. (La Porte, £;>i(;i.)
ENGORGERiE, S. t., action d'engorger :
Ce sont meugeries, buveries. gourmeu-
dises et engorgeries. (Okes.me, Trad. des
Revi. de fort, de felr., Ars. 2671, f" 33 r°.)
ENGORGEURE, S. f., gofge, poitrine :
Lait ot le cors et laide engorgeure.
(G. de Hanstone, Richel. 25516, f 29 t".»
Quel dos et quele engorgeure /
(Renan, Snppl., t. 229, p. 9, Chabaille.t
ENGORGETER, V. a., fréquentatif de
engorgier, dévorer :
Engorgeter, dévorer ou emplir. {Gloss.
gaU.-lat., Richel. 1. 7684.)
ENGORGiÉ, adj., qui fait le glorieux,
qui aime à se parer :
Li bon clerc solunc lur escient.
Qui pins verruut cuntenir leaument,
Icelui deivent il eslire dignement,
Ment Vengorgic qui se mire sovent.
{Rom. des Romans, Richel. 2.';i07, P 116 t'-I
ENGORGiEMENT, engorgecment, engro-
giement, adv., gloutonnement :
Qui a grant mestier de prendre grant
quantité de ewe si le prenge quant il aura
assez mangié, elle doit prendre deliement,
ne mie trop engrogiement. (Alebrant, Reg.
de santé, Richel. 2021, f" 10''.)
Qui en vouldroyt beaucop boire (de
l'eaue) si le face quant aura beaucop
niengé, et la boyve deliement et non pas
engorgeement. {Platine de honneste Volupté,
f" 110 r', éd. 1528.)
ENGORGIER, verbe.
— Act., avaler, dévorer, engloutir ;
Li fol, li glout
Qui tant engorge et tant englout.
(RF.CL. DE M0L1E>'S, Miserere, Ars. 3527, T 120=. i
Li Huart crient qu'il ne \*engorge.
(Renarl, 28526, Méon.)
Tant avoit de l'elvc engorgiee
Que esleinz estoient ses esperis.
(J. Le March., Slir., ms. Chartres, f" H''.)
Preux gendarmes, saige, sotz. hommes, femmes
Il engorgoit. comme sucre par dragmes.
(Grincore. les folles Entrepr., p. 47, Bibl. elz.)
Il l'engorgea sans le mâcher. (Palsgrave,
Esclairc, p. 744, Géniu.)
Et ton œil espion s'employe
Sur le hazard de quelque proye
A celle tin de Vengorger.
(R. Belleal', Œnv. poét., la pierre d'Aigle.)
— Enfoncer dans la gorge :
Au cheval qui va léger a la main et se
veut poiut appuyer sur sa bride, et qui
fuit et engorge sa langue, vous donnerez
aussi des voltee au galop. {L'Ecuirie de
Fed. Grison.p.ST, éd. 1598.)
Si le cheval est dur de la langue et se
défend contre la bride ou la fuit, et l'eii-
gorge. (ft., p. 76.)
— Faire avaler :
Hz fondireut or, et icelui fondu lui en-
gorgèrent au corps. {Decamer. de J. Bocace,
Uichel. 129, f» 30'' )
— Gorger, au propre et au flg. :
Et si tu la welz (la nature) engorgier de
superfluetei, ou elle te nuirait ou elle te
mettrait en mesaise. (Consul, de Boece, ms.
Montp. H 43, f 7^)
Se riches estait engorgiez d'or et de
gemmes touz chergiez. (Ib., f° 10''.)
11 n'avoit point d'envie de s'approcher de
Paris ny le saccager, de peur, par le sac
si grand et si opulent, enrichir et engorger
si fort ses soldats, qu'après, devenus
riches, ils ne voulussent plus tenir le rang
de soldats, mais de princes. (Brant.,
Capit. (r.. Franc. I, Buchon.)
Peu et souvent, convient donner a
manger a ceux (vers) qui par famine, sont
devenus langoureux, pour les remettre et
saouler, sans les engorger. (0. de Serr.,
T'A. d'agr., v, 15, éd. 1605.)
— Écouter, recueillir avidement :
Jehan de Gbistelle y estoit qui notoit et
engorgoit toutes ces paroles du chevalier,
et faut que finahlemeut il ne se peut taire
pourtant qu'il lui sembloit qu'il parloit
trop avant. (Froiss., Chron., Richel. 2644,
f» SI r°.)
— Réfl., se gorger :
Et s'engorgent de gros pain noir.
(J.-A. deBaif, l'Eun., r. A.)
Le reste des Indiens... s'eragorgoient d'une
yvrongnerie continuelle. (Po.NT. de "rvARD,
Disc, philos., f° 163 v», éd. 1387.)
S'il est bon que le soldat s'enrichisse
tant et s'eiigorgede biens par sac de grande
ville. (Bramt., Capit. fr., Franc. I, Bu-
chon.)
S'engorgeant de viandes et de vin. (Ta-
hureau, Prem. dial. du Democritic, p. 48,
éd. 16U2.)
— Se couvrir la gorge :
Il se arma et engorga de la gorgiere-
(Dkguillev. , Pèlerin, de la vie hum., Ars.
2323, f»42 v«.)
Morv., engorzer, embourber.
ENGORSETÉ, S. f., gourmandisB :
Ce li fit faire, avuec folie,
Engorseteij et lecherie.
{hou Chien qui porte la pece de char, ms. Lyon,
Palais.St-Pierre, 57,r'7,ap.Mey8r, Rec, p. 359.)
ENGOUER, v. n., se gaver :
Encores d'abondant en eussent il engoué,
car il avoient grand fain. (Froiss., Chron.,
XI, 242, Kerv.)
ENGOUFFiR, V. n., devenir gofle, d'ap-
parence grossière et sale :
Engouffir commence et ronpper.
De courrons estoit ropiens
Qui voult estre delicieus.
{Ysop. I, fab. LX, du Loup qui trouva une Teste
paincte, Robert.)
ENGOULÉ, voir Engolé.
ENGOULE AOUST, qualific, qui com-
mence le mois d'août ; c'est la fête de
Saint-Pierre-aux-liens, appelée aussi en-
trant aoust :
En la feste S. Père engoule aoust. (E.
BoiL.,Z,(B. des Mest., 1° p., I, 23, Lespinasse
et Bonnardot.)
Le jour de feste saint Père engoule aoust.
(1281, Cart. de St-Denis, Richel. 1. 5415,
p. 435''.)
Le mercredi devant feste Saint Pierre
engoule aoust. (1314, Arch. JJ 50, f' 69 v».)
Le juedi devant feste saint Piere engoule
aoust. (1315, Ch. du Ole de Bar, S.-Ma.x,
Arch. Meuse.)
P.-être vaut-il mieux lire eu trois mots
en goule aoust.
Cf. Goule.
ENG
ENG
ENG
ENGOi'LEE, ang., s. f., chose qu'on
avale :
Et abstinence .1. dart trenchant,
Qnantele cl froissie sa lance.
Très parmi la goenle li lance.
Et en haut s'escrie : Biaa mestre,
D'on tel morsel Tons sai jo pestre.
Or en^'oules cesle enyoulee.
(Hi'0.1 DE Meky, le Tornoiement Aniicmt, Richel.
25407, r 233».)
— Nom d'un blanc-manger :
Si mêlez cuire ris entier ovec l'eve de la
geline ou ovec let d'alemandes, si aura
nom angoulee. (Ens. p. apareil. viand.,
Richel. 1. 7131, f» 100».)
ENGOULEMENT, S. m., actiou d'en-
gloutir :
Engotilement.mguTg\làlio,yoral'w.(Trium
ling. dict., 1604.)
— Large gueule :
Ung poissou qui a ung grand engoute-
ment et large. (G. Chastell., Chron. du
D. Phil., ch. LXiil, Buchon.)
ENGOULER, eiigoler, angoler, angouler,
enguler, engueler, enguoler, engueuler,
- euller, engeulcr, angoiller, \. a., mettre
précipitaniiiient ou avideniont dans la
gueule, dans la bouche, enfoncer, plonger
dans la gueule, dans la bouche, engloutir,
avaler :
Mesire ïder a trait l'espee
Por Ini desreodie et il Icngucle,
Et il li enpaint en la gnele,
L'espee est fors et il le boute.
Waiivain, 5C10, Hippeau.)
.1. ors i Tint corant gonle baee;
De si aa conte moût la main engoulee,
Por .1. pelil qn'il ne la m'ol conpee.
{Aubenj le Bourgoituj. p. S", Tarbé.)
Enfer ne set qu'il puist mais dire
Quant perdue a la grant guolee
Qn'ûïoi/ ja prise et eitguolee.
(G. DE CoI^■cl, Mir., Richel. 2163, f° 13''.)
Qui li oist uller et braire
Et les pies ensemble détordre
Et la terre etigcnler et mordre (à la bêle).
(G. de Palerme, Ars. 3310, t" 78''.)
Le bort du baoap trop a'engoulë
Si conme font maintes norrices.
(Rose, Richel. 1^:3, f" 113»; Méon, 13616.)
Mes nos ne toit qui ne enivre,
Ne nos de soif ne s'i délivre.
Car la douceur si fort les bole
Qu'il n'est nus qui tant en engole
Qn'il n'eo teulle plus engoler.
f/*., Richel. i;i73, F 51».) \'&i.. aigtde, cngoleir.
(Vat. Chr. ISoS. C 33'.) .ingoule, angouler.
(Vat. Chr. U92, f 42'.)
Qn'il n'est nus qui tant en evgoule
Qui n'en vueille plus engouler.
Ul'., ms. Corsini, f i-2».)
GloDtement les pièces engoule,
(Ib., ms. Corsini. V 107».)
Ez Tos celui goule baee.
A bien près l'ai loule angolee.
(Vie Ste Starg., ms. Troyes.)
Li dragons.... engoula la teste de son
cheval. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
fo 227«.)
Quant li poissons angoille la viande que
voit.(Ser7?iOJi,Brit. Mus.udd. 15606, f» 90''.)
Aucuns, ponr leur soif oublier.
Qui grant esloit a desmesure,
Et pour querre un poi de froidure
Le fer a leur denz engouloient.
(Gdiart, Roy. lign., 208.'i2. \V. et D.)
Qnarpes, brenes, roches et tenches
Ont bien rendues leursentenches
Quant les prent, quar parmi sa geale
Passent, quar toutes les engeule.
(J. DE CoHDÈ. Il Dis des Lus el des ieches, 35.
Scheler.)
Un grant gobelet doré, cizelé, séant
sur III serpenteles qui engoulent les
(liez qui sont de lion. (1360, Invent, du duc
d'Anjou, n» U7, Laborde, Emaux.)
Le suppliant vouloittout avoir et angou-
ler. (1416, Arch. JJ 169, pièce 277.)
Tant se combatirent le lévrier et le ser-
pent que en combatant le lévrier engoule le
serpent par la teste, et si fort le tint et
eslraigny que le serpent fut vaincu et
mourût eu la place. (Sepl Sag., p. 7, G.
Paris.)
Le traître loup vient qui l'agrafe (la brebis)]
Et lost engloutist et engueule.
(LEFU.4KC, Champ, des Dam., Ars. 3121, T 125''.)
Le fin et rusé mastin, ayant bien fait ses
approches, tout d'un coup bape, engoule.
(Du Fail, Conl. d'Eutr., xx, Bibl. elz.)
Les gens de Marius eussent aussi tué le
noble Romain Catullus s'il n'eusl engoule
la flambe et soy lancé en ung feu. (Bon-
CACE, îtobles malh., VI, 2, f" 141 v", éd.
1513.)
Gargantua les niist avecques ses lectues
dedans un plat de la maison, grand comme
la tonne de Cisteaulx, et avecques huile,
et vinaigre, et sel, les mangeoit pour soy
refraischir davant souper, et avoit ja en-
gouUé cinq des pèlerins. (Rabel., Gargan-
tua, c. 38, éd. 1S42.)
Cela pourtant n'avoit force
De m'aliecher, sans avoir
Premier engoule l'amorce
Qui pendoit de ton sçavoir.
(RONS., Od., V, X. à Nie. Denisol, Bibl. elz.)
Le gros turbot sans qu'il s'eforce
Engoule le mouge léger.
(J.-A. DE Baif, Les ilimes. 1. II, f° Cl v".
éd. 1619.)
Je ne ponrroy rien engonler
Si je fermoy toujours la bouche.
(Godard, les Desguis, I, 3. .\nc. Th. fr.)
Et jaçoit qu'on peut dire que le butin
de la France estoit certain, il portoil quant
et soy un hameçon, lequel retieudroit ceux
qui Vengouleroyênt. (Fauchet, Antiq. gant.,
vol. 11, 1. I, ch. 15, éd. 1611.)
Sus donc, mon estomacb, engoule ceste lame.
(Garkier. Porcie, y, éd. 1568.)
Quand j'e«//ou/(? tont goulu
Ce blanc telon pommelu.
(Tahureau, Poés., I"-' part., p. 102, éd. I,ï7-1.)
— Fig., en parlant[de chose morale:
Tout désir i'engouler honneur
Et d'eslre appelle Monseigneur.
(Eloy Damernal. Lare de la deablerie, P S'', éd.
1507.)
— Faire entrer une chose dans une
autre, par la gueule, par l'ouverture :
Prenez bois sainct taillé en menus qua-
drats, d'iceux emply un pot de terre tout
neuf, qui sera eslouppé d'un couvercle de
terre perse a menus pertuys : et soit ren-
versé et engueuUé avec bonne lutation dans
un autre pot enfoncé en terre jusques a la
gueule. [Le Trésor d'Evonme, cb.Lxil, éd.
1553.)
— Engouler la patience, prendre pa-
tience :
Et d'engoulerU dessus la patience, il n'y
a ordre. (Du ViLLARS, Jlfe'm., XI, an 1359
.Michaud.) '
— Engouler s'est employé plaisamment
d'une manière absolue, pour signifier
faire l'amour :
.le m'en vay respond le seigneur Pantha-
leon, a ceste heure aux e.vem'ples de celles
qui ont esté si saffres d'engouler, que j'ay
horreur et frémis lorsqu'elles me re-
viennent devant les yeux. [Les Apretdinees
du S' de Cholieres, II, C 57 v», éd. 1587.)
— Engoule, part, passé, terme de cuisine :
Oiseaulx de rivière a la dodine, ris en-
gotilé. (lUénagier, II, 91, Bibliopb. fr.)
Aisne, engouler, manger avec avidité.
Langage populacier, engueuler, accabler
d'injures.
Cf. E.N'GOULEE.
ENGouLEUK, S. TH., et adj., engloutis-
seur, qui engloutit, glouton :
L'ung contend a tout engouler, et l'aiiltre
a faire estrangler les engouleurs. (G. Chas-
tell., Chron. du D. Phil., cb. lxiii, Bu-
chon.)
Lion engouleur ou engloutisseur. (La.
Porte, Epith.)
Gosier engouleur. (In., ib.)
Gueule engouleuse. (lo., ib.)
ENGOULEVENT, subst. composé, qui
aspire ou avale le vent :
Jehan Engoulevent. (Liv. de la Taille de
Paris ponr 1292, ap. Géraud, Paris sous
Phil. le Bel.)
Envoyèrent trois cens chevaux legiers
sons la conduite du capitaine Engoulevent.
(Rab., I, 26.)
Engoulevent est le nom d'une rue di^
Langres :
Un autre pré séant dessous Engoulevent
(1336, Arch. JJ 70, f 103 r».)
Dans la langue moderne engoulevent est
le nom d'une espèce d'oiseau.
1. ENGouLURE, S. t, balser ;
Voy, comme d'uu doux murmnre
El' se Hâtent doucement
Parray si doace engoulure.
(J.-A. DE Baif. les Amours, f 133 r", éd. 1378. ;>
2. EXGOULL'REj VOir EXGOLEUUE.
ENGOURDELI, VOlr E-NGORUELI.
ENGOURDINEIl, VOir E.\COnTIXER.
ENGOLRDissoN, S. f., engourdissenieut
La mort, engourdisson , impuissance de
faire. (Préf. de J. de La Mirande, ap. La
Bon., Harmonie, p. 863, éd. 1578.)
ENGOURDissuRE , S. f., eugourdisse-
ment:
Lors(iae dedans la main des hommes tout glasses
La nice engourdissure est firoidement cachée.
(Gbevin. les Œuv. deHicandre, p. 31, éd. 1."167.)
ENGOURLÉ, voir E.NGOLÉ.
ENGOunjiELii, adj., chargé do gru-
meaux :
170
ENG
Si le laict est engourmelé saus que le te-
tin soit beaucoup eunamnié, appliquez un
cataplasme. (Liebault, Mais, rusl., 1- 1,
c. XII, éd. 1S97.)
ENGOURSÉ,a)i30!/rsp, engorsé, angorsé,
engoussé, adj , bien muni :
Si r'iert molt d'armes aiigoursez
Li tilains fel el aoursez.
{Rose. Uichel. IdIS, i" V^'J"-)
Si r'ierl moult d'armes cagoursez.
,74., Val. Chr. lt;-22, f 99^)
Si r'est des armes angorscs.
(«.. Val. Chr. 185S, C° 132=-)
Si r'ierl moult d'armes engorses
Li vilains fel et aorses.
(/J., 13S57, Meon.)
— Gros, gras, bien portant, bien pro-
portionné :
relit pié. gembes eagoussees,
Bieu sarable que lussent de fées.
(Gauik, du Clieialier qui faisoit les c. parler, 503,
Méon, 1-abl., 111, ii'i-)
KNGOl'SSEU, V. a.?
Pour avoir engoussé el fait les cersoirs
outre les coiajïs et les hupes. (Iii2, Bé-
thune, ap. La Fons, Art. du Nord, p. 142.)
ENGOUTÉ, adj., qui a la goutte :
La mère estoit eiigoutee si qu'elle ne
peust bousier qui la touruast. (Ponlhus,
ins. Gand, f" 21 r'^.)
ENGUADOULIE, S f . ?
Que nuls pareurs ne pare blanques saus
eiHivadûulie ol saus croye. {Slal. des pa-
veurs el foulons, -ny s., ap. A. lluerry,
Mon. inéd. de l'hisi. du tiers elal, t. 111,
p. 578.)
1. ENGH VIGNE, eïigraingne, ang., s. f.,
ressentiment, acharnement :
Cil en ont teil dolor et issi grant eïigraingne.
{Rom. (l'Alcvaiidre, 513, P. Meyer, Ilomania,
XI, 2i3.)
Li escrlenl lor genz par mervoillox angraigne,
Isnelemont s'adobent, n'i facent ja barftaigne.
(J. BoD., Sai., ex, Michel.)
Le .xxvni°. enseigne
Comment li juis plains à'engraigne
Devant Pilate le menèrent.
(Geoff., .vu. eslaz du monde, Uichel. 152G,
t" 4''.)
2. ENGU.viGNE, englaigiiB, s. f. ?
Garrou, seectes et engraigne:,
Vouloint avoir en leurs enseignez.
(GniLL. DE St.-Amirf., le Libère dit lion Jehan,
2838, Cbarriere.) Lobineau, II, 730 : eaglai-
gnes.
ENGRAiGNEUEXT , engraitignement, s.
m., grognement, plainte, lamentation :
Et la quinte set plainte, c'est iafernaus sorpens,
Et la siste d'elloudre, de grans mgraigaemens.
{Des Poines d'enfer, Uichel. 24i3-2, V 92 r°.)
Li tans est venus de deslruiement et
d'engraignement. (Bible, RicUel. 901, f" 65''.)
Si ferirent les pescheurs en leur ire et
les desloiaus hommes eu leur engraigne-
menl. (Gui.\rt, Bible, Prem. liv. des Ala-
hab., II, ms. Sle-Geu.)
En leur engraingneiitenz. (lu., ib., Maz.
684, f" 53".)
Cf. Engroin.
ENG
l.E:iGR\ic.-siKR,engreigner,engrainner,
engrainer, engreingner, engregnier, cngri-
gnier, engrenier,engriner, engranner, -ier^
verbe.
— Act., rendre plus grand, agrandir,
augmenter, étendre :
Apres a dit au roi que cailif no se claint.
Que \oel qu'il face dol, ne secort li engrainl.
(Roum. d'Alix., r SI'', Michelant.)
Les mais oste. les biens engreiijne.
(Eipl. du Canl. des canl., ms. du Mans 173,
f 86 r°.)
Li chien ont lor cours engreguié.
(Reiiart, 20SG. Martin.)
Se l'ire jalousie engraigne
Elle est moult fiere et moult griffaine.
(ficHff, 37-27, Méon.)
Por le fumier pas ne meshainne (le soleil)
Ne li iiiosliers ne li engraniie
Ue sa lumière nés .i. point.
(G. DE Camdrai, Barlaam, p. 244, Meyer.)
Et offroituu cierge... lequel il eiigraignoit
cascun au par devocioû d'une ouche. {Vie
de S. Franc. d'Ass., Maz. 1331, f" 80^)
Dieux te pardoint : lu m'as engrigiiid mon lormenl !
(Girarl de Ross., 2926, Mignard.)
Pour le harle et air du temps la ditte playe
porroit estre engrinee. (1401, Arch. JJ 156,
pièce 207.)
Il fist tenpesle et «resla merveilleuse-
ment ce qa'engraingHa de beaucoup le
mal des vipues. {Deporlemens des François
el Allemands, .Mém. pour serv. à l'hist. de
la l'-r -Comté, 1876, p. 381.)
— Réfl., grandir, augmenter, devenir
plus considérable, plus grave :
MerveiUanz furent del oir
E en grant crème de solTrir
E d'endurer si fiere ovraigne
Cume vers eus suri e s'eiigrainc.
(Be.N-, D. de Norm., 11, 385, Michel.)
Bernart le Daneis veil l'ovraigne
E le damage qui s engraigne.
(iD.. ib.. 11, U776.)
— Neutr., dans le même sens :
Li dels des siens croist et engraiiine.
(Ben., Troies, Uichel. 375, f 73''.)
Rous veil la gerre e veil l'ovraigne
Qui si devers Franc[els engraigne.
(1d., D. de Sorm.. Il, 5029, Michel.)
Por l'esjoiance del ovraigne
Qui vers Franceis suri e engraine.
(Id., ili-, II, 15706.)
Guiteclins est iriez, a paines se refraigne,
Qant voit la mescheance sor lui tcirne et engraigne.
(J. Bon., Sax., CLXxxiv, Michel.)
La gentius dame vil le duel eugraigaier.
(fi. de Cambrai, Uichel. 2493, f 57 r".)
Lors enforce moult et engreigne
Le duel que la pucele en fet.
(Perceval, ms. Montpellier II 249, f 17"^.)
Desramez oi la noise qui engraigne.
(LiCovenans Vivien, 1636, ap. Jouck., Guill. d'Or.)
Par ce commence li maus a engreignier .
(li Charr. de Nijmes, 103, ib.)
Et tant creist le feu et engreigne
Qu'il l'sprent tote la montuigne.
(Guillaume, Best, divin, 353, Hippean.)
La noise ala si engringnanl
Li chien m'alerent ataiugnant.
{Renart, 8671, Méon.) Ed. Martin, engrenant.
El sa dolor li engregnoit.
{Ib., 12335.)
ENG
Car la folie ades eïigraingne.
{Rose, ms. Corsini, f" 21'".)
Par qaoi sa foi monteplil et engraigne.
{Eiif. Ogier, 5609, Scheler.)
Car ma dolor croist ades et engiaigne.
(Gasse Brûlez, Clians., ap. Tarbé. Cliansonn. de
Champaigne aux xu* et xni' s., p. 48.)
Quant voi lo douz tens repairier
Que li rosigools chante en mai.
Et je cuiz que doie alegier
Li mais et la dolors que j'ai,
Adonc m'ocient li délai
D'amors qui les font engregnier.
(Ckans.. Uichel. -jdoSO, f 77 r".)
Quant il vist que l'enfermeté engreingna,
et qu'il n'i avoit mes nul recouvrier. ( Vie et
mir. de plus .s. confess., Maz. 568, f" 198'".)
2. ENGRAIGNIER, engraigner, engrei-
gnier, engrignier, ang., verbe.
— Act., mécontenter, irriter :
Ne pot parler tant grant ire Vengraigiie.
(Eiitr. en Esp., ms. Venise, f 217 v", Gautier.)
— Réfl., s'irriter :
Et cil qui les deffendront sachent bien
que nos nosengraignvons contre els. {Code
de Just., Richel. 20120, 1" 13 r".)
— Neutr., dans le même sens :
Li dus l'entent, de maltalent engraigne.
{Auberi, p. 183, Tobler.)
— Devenir plus fâcheux, plus cruel :
Cesle guerre est dure pI ameire,
Onques certes teille ne vy.
Ades engreigne, ades empeire.
(Credo Henri de lleis, 20, ap. E. de Bouteiller,
Guerre de iletz. p. 369.)
— Engraignié, part, passé, irrité, cour-
roucé :
Mes cueurs m'en est tant angrignies que
jamais avant ne porterai mes pies tant
nue vengies en soie. (S. Graal, m, 563,
Hucher.)
Quant seignor et home sont ewjrignies ou
eu bone volonlé li uns vers l'autre. {Ass.
de Jér., I, 400, Beugnot.)
Uans la H. -Norm., vallée d'Yères, en-
grigné se dit de quelqu'un qui a toujours
triste ligure ou d'un enfant pleurnicheur.
Suisse rom., engrlnger, chagriner, rendre
triste, peiner.
Cf. CRAIGNE.
ENGRAiGNiR, - grignijr, v. a., écon-
tenter, irriter :
Et fu une chose qui moult engrigny et
euQama ceulx de Gaud. (Fboiss., Citron.,
Richel. 2641, 1" 115 r".) Engrigni. (Ed.
Luce, m, 10.)
ENGRAIGNER, VOir E.NGRENEU.
1. ENGRAINER, eiigraijner, en, iner,
V. a., teindre, du subsl. graine :
I grayne clothe in the dayeng. J'en-
grayne, priui. coq|, A man raaye grayne a
clothe what colour so ever it be dyed m :
on peult engrayner ung drap en quelque
couleur qu'il soyt taincL (Palsgrave,
! Esclairc, p. 574, Génin.)
2. ENCHAINER, voir Engraignier.
ENGRAiNG, adj., accablé :
ENG
L'exposant qui estoit nouvellemeDt re-
levez d'une grosse maladie... et estoit
encores tout pesant et engraing d'icelle
maladie. (1391, Arch. JJ 141, pièce 5.)
Nom de lieu.Montigny V Engrain (Aisne).
ENGRAIN.\ER, Vûir EXGRAIGNIER.
ENGRAiNTiÉ, S. f., irritation :
Pitiez respoQt : C'est veritez
Qa'engraintir vaint harailitez.
Et qnant trop dure est l'eni/rainliez.
C'est félonie et manvestiez.
(Rose, Richel. 1.573, t" 28'.)
Cf. Engrestié.
ENGRAIS, voir Engres.
ENGRAISSANCE, VOIF ENGRESS.4NCE.
ENGRAissEURE, S. t., Ce qui est propre
à engraisser :
L'herbe zeduor engraisse de engraisseure
convenable. {Jard. de santé I, 524, impr.
la Minerve.)
ENGRAissiER, - essiev, V. a., graisser :
Totes les foiz qne votis tievez,
Vostre boiclie bien essaez.
Que li vins engraissiez ne soit.
<R. DE Blois, Poés., Ars. 5-201, C Ij"", et Richel.
'21301, p. 5"i-^.)
A Regnault Maillart armurier pouraeotr
lourny, engressé et mis en point vint liuit
salades. (1468, Compt. de Nevers, CC 63,
fo 22 r=^ Arch. mun. Nevers.)
Soixante lotz d'oeulle.. pour engressier
les orloges et cloches. (1497, Compt. faits
p. la ville d'Abbev., Richel. 12016, p. 49.)
Huile docyne pour engresser l'ologe du
belfroy. (lSo5, Péronne, ap. La Fons,
Gloss. ms-, Bibl. Amiens.)
— Oindre :
Tu as engressé mun chief d'huyle. (Le
Fevre d'Est., Bible, Ps. xxil, éd. 1534.)
Suisse rom., cant. de Fribonrg, engrais-
ser, graisser.
Engraisser appartient à la langue mo-
derne, mais il ne se dit guère que dans le
sens de rendre gras.
ENGRAissiR, - gressir, verbe.
— Act., engraisser :
E le cors ansi veraiement
Engressist e plas legier rent.
(P. d'Aberndn, Seeré âessecrez, Richel. 25107
f" 192>.)
— Réfl., s'engraisser :
Autres da tout s'en engraississent
Et enlï et leurs gens en noarrissent.
{Christ, de Pis., Liv. du chem. de long eslude,
969, Pûschel.)
— Neutr., dans le même sens :
C,liscere,pinguescere,eK3ra(ssir. (R.EsT.,
Thés. )
— Act., graisser :
Vous sçavez bien qu'il nons fanlt Tivra,
De chair engressir nos moseaulx.
Pour estre de tout mal délivre.
< Il . GoEiN, Livre des loups ravissons, ch. I.
■id. 1325.)
ENGRAIXER, VOir ENGRESSER.
ENGRALLÉ, VOir E.NGBELLÉ.
ENG
ENGRAMiR, engremir, angremir, verbe.
— Réfl., s'attrister, s'affliger, s'exaspé-
rer :
... Dont forment s'engrami.
(Gaydon, 1650, A. P.)
E Gnerarz qnant l'oist, si s'engremis.
(Ger. de RossilL, p. 357, Michel.)
— Neutr., dans le même sens :
Et se cist maus tous dore tant qn'en bière Tons
[maint
Ma dolor engramist et ma joie remaint.
(Gaut. d'Aup.,p. 15, Michel ; Richel. 837. f» 316=.)
— Eagrami, part, passé et adj., chagrin,
triste, fâche, courroucé, colère :
Li prevos l'oit, molt en fn engramis,
Avec la paame si va ferir Hervis.
(Les Loh..An. 3113, f» î»".)
Et qnant Chariot l'entent, si en est engramis.
(Le Livre Oger de Dannemarche, Mort Bandoninet,
Brit. Mns. reg. 15 E vi.)
Qnant Harepois entendent que Charles au ûer vis
Lear a mandé tel mant, cbascnns fu enqramis.
(i. BoD., Sa.r., xxvi, var., Michel.)
Tant par est seur moi engramis.
(Id., /( Jus Si Sielwlai, Th. fr. au m. à., p. 204.)
Et cil li vient tous engramis
Tont a eslais pour lui ferir.
(Perceval, 12188, Potvin.)
Ez voz les ondes maintenant engramies
Froissent cil masl et cil voile descirrent.
(Jourdain de Blaivies, 2187, Hoffmann.)
Senre li corent irié et engrami.
(Prise d'Orenge, 1206, Jonck., Gai//. d'Or.)
Moranz brocha, iriez et angremis.
(^Anseis, lUchcl. 368, f° 273''.)
Mes dons sires, mes dos amis,
Vos estes pour chou engramis
Que plus tost ne sai revenne.
(Da Preslre qu'on porle, Montaiglon et Raynand,
Faèl., IV, 6.)
Pensis, car trop sont engrami
Sa gent dont Uens a plus a faire.
(Dis da Croisiet, ms. Tarin LV 3-2, F 227.)
Sarrasin l'ont vea, moult en sont engramis.
(Gaufrey, 491, A. P.)
Cascnns engramis et hastans
De faire ^ant bruit et grant noise.
(J. deCo.ndé, Poés., I. 284,100, Scheler.)
ENGRAMOi, adj., irrité, courroucé :
Comme Rollans l'oi, s'en fn engramois,
(Ren. de Montaub., p. 217, Michelant.)
Cf. Engramir.
ENGRANDiR, - yr, verbe.
— Act., agrandir, augmenter :
.1. raessagier vit qui le trot
Venoit a pie. grant aleure.
Et engrandi mont s'amblenre
Apres lui.
(Chev. as deiis esp-, 10256, Foerster.)
Ne (sera) la justice et seigneurie du dit
vidame engrandie ne enmerie. (1314, Lett.
de Ph. le Bel, Arch. JJ 50, f 33 r».)
Pour ce que li bienfais ne puet estre si
bien fais sans compaignie, engrandisl ele
l'amisté et le conferme. (Li Ars d'Amour,
I, 34, Petit.)
Il a engrandy le cloystre de son esglise
de plus de quarante piedz. (Palsgrave,
Esclairc, p. 428, Génin.)
Que son couraige n'estoit point encore
anioUy pour ce qu'il avoit esté bany, mas
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plustost en estoit il engrandy. {Sec. dec de
Tit. Liv., II, 23, éd. 1330.)
— Fig., rendre fier, orgueilleux :
Car il lui avoient tant donné du leur
qu'ilz Vavoient sy engrandy et enorgueiUy
quil ne faisoit compte d'eulx. (Fhoiss
Chron., Richel. 264.5, f» 88'.)
— Réfl., augmenter, s'aggraver :
Mùult de malaidies se conferment et en-
grandissent por ce que ou ne les secort
pas au comencement. (Cyrurgie Albua
ms. de Salis, f» 107'.)
— Neutr., augmenter :
Si engrandirenl ab savoir.
(Brut, ms. Munich, 4093, Vollm.)
Et de tant plus engrandist la nuit. (Bru.n
Lat., Très., p. 133, var., Chabaille.)
Par ainsi la humidité de la teste n'est
pas si degastee, ains y croist et habonde,
et par consequens les cornes en engran-
dissent. (Evrart de Conty, Probl. d'Arist
Kichel. 210, f« 163''.)
L'apostume engrandiroit. (B. de Gord
Pratiq., IV, 2, éd. 1495.)
ENGRANDissEMEXT, S. m., agrandisse-
ment :
Et par ce samble il ke li estres trop
souvent ensamble soit plus amenuisemens
que engrandissemens d'amitié. (Li Ars
d'Amoicr, I, 141, Petit.)
Lesquels estaux ont esté hostes et de"
molis pour l'amieudrisseinent de ladicte
ville et engrandissemenl du marquié. (Con-
trat du 27 avr. 1377, Arch. mun. Abbe -
ville, DD 6.)
ENGRAXGEMEXT, S. m. , agrandisse -
ment :
Quant chis Bellus... fu mors, Ninus ses
fieus tint toute .4ssyrie et engranga le
chité .III. journées, et l'apela Ninivien de
sen nom, et de chou est il ensi que au-
cuns hystoires dient que li règnes des As-
syriens commencha a l'anchieu Belum, et
c'est voirs tant com au commenchement ;
et li autre dient qu'il commencha a Ni-
num ; et c'est voirs taut coin a Vengrange-
ment. {Bib. hist., Maz. 532, î" U».)
Le plus sovent celé vertus a engrange-
ment et naissence par doctrine et par apre-
sure. (Li Ars d'Amour, I, 219, Petit.)
Nostre doleurs a la dolour du dolousant
doit estre jointe : par quoi, par atempre-
ment, la grieté dou dolosaut relieve, et ne
mie par engrangement le grieve. (Ib., I,
127.)
Dieux lait bien les malvais grant pieche
régner, par quoi li mondes soit prives de
la vie des bons, u pour cou k'en ces biens
del monde il aient toute lor boneurté ki
est espérée en la vie pardurable, u que ois
bien lor soient engrangemens de lor tour-
ment. (/6., H, 127.)
1. ENGRANGiER, V. a., loger :
Et encore le nourrit celui qui la mère
engrangea eu l'absence de notre gentil-
homme. (Lonis XI, youv., XXII, Jacob.)
2. ENGR.WGiER, verbe.
— Act., augmenter, agrandir :
Ravis deseur lui meisme fu tresportes
en une merveilleuse lumière et engrangic
le contenance de sa pensée : vit chou ki
li estoit a avenir et a ses frères, et leur
23
178
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dist : Confortes -vous et soies joiant en
nostre signeur, ne ne soies mie dolant se
vous estes petit, ne ne tous cspoente mie
ma fimpliee et la -voslre, car ausi com il
m'est demonstré en -vérité de par nostre
Sipneur, Dieus nous fera croistre en prant
multitude et nous engravgera en plenté
par la beneicon de sa grasse. {Yie de S.
Franc. d'Ass.', Maz. 1351, f" 12^)
Et engendra de Iny ung fil qui en-
granga Babjlone. (Bible, Maz. S32, f" 16".)
Delis est çou par quoi l'uevre delilable
est enpenree ; et li propre œvre de la chose
engrange le délit. (Li Ars d'Amour, 1, 145,
Petit.)
— Nentr., s'agrandir, augmenter :
Qnuit Tit les rens frémir et le noise engrangier.
(Roum. d'Alix.. V 24», Michelanl.)
Ne faîtes pas vo damage engrangier.
(AnrNKT, Enfanr. Ogier, Ars. 3142, 1° SS'; éd.
Scheler, v. 2l5i.)
Mais goerredons de cner vaut miens,
Car qae tons plus en esterez
ToDSJoiirs plus en i trouTerez
Qoe plus avez de mon cner pris ...
Ponrce ne fanlt ne amenuise
Se on souvent i prenl et pnise.
Car del puisier croist et engrange.
(AiART, Dis des Sag.. Ars. 3142, f" 159''.)
Qae de lianleur ne pnet plus engrangier.
(Anberon, 1573, Graf.)
Lors commencent li cri, li plor
A engrangier el la dolors.
{LEscouflle, Ars. 3319, f° 21 i".)
I.e gen croist toz dis el engrange.
(Du Presire el des .il. riiaiis, Montaiglon et
Raynand, FaM., III. 63.)
Moult li croi.«t le cner el engrange.
{Des .n. Cheraus, ib., I. 159.1
Confient il a donc les jors croistre et eiî-
grangier. {Brcn. Lat., Très., p. 133, var.
Chabaille.)
Puiske jovence soit niovemens a devenir
plus gract et viellece plus petite, il covient
un moien eage, ki soit ausi con repos la u
on n'engrange ne n'apetice. (Li Ars d'Am.,
I, 47, Petit.)
— Eiigravjanl, part. prés, et adj., qui
rend plus grand ;
L'ame virissans si a trois puissances,
c'est l'engenrnnt. le nourissant et l'engran-
jant. (Li Ars d'Amour, l, 193, Petit.)
1. ENGRANIER (s'), V. Téù., s'irriter :
Gaivains li crie qn'il se rende
El envers i.nus plus ne défende.
Perchevans l'ot, si s'engranie ;
Gaivain ferit par si granl ire...
(Perceval, ms. Berne 113, f» 10'3.)
Cf. Ekgkaignier 2 et Engbaignir.
2. ENGRANIER, VOir ENGEAIGNIER.
ENGRANNER, VOJr EnGRAIGNIKR.
1. ENCRANT, engrand, adj., désireux,
soucieux :
Et monltpar sont engrant d'anqnerre
Dont il vienenl et de quel terre.
(Ben., Troie, ms. Naples, f» &^.)
Pus que d'oir estes engrant.
{Pereeval, ms. Montpellier H 249, f"> 264''.)
Et qn'envoisiez fu et engranz
Du siècle cognoistre et user.
(G. DP. CoiNCi, ilir., ms. Soiss., f 41".)
De Tespouser fut moult engrant.
(ID., il?., P 93*.)
Soions engres, soions engrant, î
Soions ardanz, soions espris
De la pucele de baat pris.
(ID., ib., !° H*'.)
Quant miens me fait amnrs et pins m'ngree.
Et miens la ser et pins m'en trnis engrant.
(Duc OF. Brabant, Chans., ap. Scheler, Tronv.
Belg., p. 50.)
Et veissiez maint crestien engrant
De servir Dieu et d'ounour désirant.
" ' (Adenet, Enf. Ogier, 806, Scheler.)
Bîaus nies, dit il, com v-os esi convenant ?
Dites le moi, qtiar j'en sni mnnll engrant.
{Otinel, 604, A. P.)
On ne voit ne petit ne grant
Qui n'en soient trestuit engrant.
(Renart le floniel, 37, Méon.)
Ce soir fu moult Piliez engram
De moi gentement osleler.
(Rdteb., Voie de Parad., II, 54, Jub.)
El du lire fn trop engrant.
(Cotisai, de Boece, ms. Orléans 357, P I r°.)
Encontre li vint Engherrans
De Bove, qui moul est engrans
De melre son corsa hcneur.
(Sakrazin, Rom. de Ilcm, ap. Michel, Bist. des
ducs deNorm., p. 345.)
Sont or (les cheTaliers) plus engrant de rober
Que li autre.
{Bible du Ckastelain de Bersi, 214, Méon, Fabl.,
II. 400.)
Ma dame, or approche le temps
De croisier dont je fui engrans
D'acomplir ce que j'ai voué.
(Couci, 6588, Crapelet.)
OnquPs mais ne vî homme qui Tu si desirans
De faire la bataille, tous jours en est engrans.
(Cuv., du Guescitn, 2475, Charrière.)
Plusieurs François y ot qui estoicnl engrans
D'aler aventurer.
(Id., ib., var. des v. 4591-4607.)
Qui moult engrans estoit de combalre.
(Froiss., Chron., Vl, 123, Luce.)
Repentance ay si grant
Que ne puis ne ne suis engrant
De riens roengier.
(ilir. de Nosire-Pame de Bebert le dyaile, p. 65,
Soc. des antiq. de Norm.)
Amis, as lu mais cucr engrant
De vivre au monde?
(ilir. d'Ami et Amille, Th. fr. au m. à., p. 254.)
Pour »ler a Paris, mont en estoit engrant.
(Geste des ducs de Bourg., 2626, Chron. belg.)
Que nnl ne fust plus si engrant
De vouloir faire telle fallasse.
(Mist. du siège d'Orl., 54SI, Guessard.)
Tout le seie féminin soit engrant
De l'adourer (la vierge) par vraye atïection.
{La Voye de Paradis, Poés. fr. des xv" et xvi* s.,
III, 160.)
Tu es bien engrand de troller. (NicOT,
MONET.)
Cf. Grant, substantif. L'adjectif engrant
a été formé par confusion avec la locution
en grant, et plusieurs des exemples que
nous avons placés comme justification de
l'adj. engrant auraient pu être mis au
subst. grant.
2. ENGRANT, S. m., empressement, dé-
sir vif :
Et moult estoit en engrant àe trouver le
roy anglois ou aultrui ou il peust sa honte
veogier. (Grand. Chron. de Fr., Gros rojs
Loys, XIV, P. Paris.)
ENGRAS, voir Engbks.
ENGRASSIER, VOir EnGRESSER.
ENGR.\TiE, S. f., ingratitude :
Engratie, ingratitude. (Palsgrave, Es-
clairc., p. 234, Génin.)
ENGRATiNER, V. H., égratiguer :
A deus poînz se Ihopine el sa face engratine.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 243G4,
r> 85 v°.)
Leurs faces engralinent et esrachenl leur
lomplez. (Vie Sle Christ., Richel. 817,
1° 174 r«.)
ENGRAVELÉ, adj. ?
Peaiis engravelees. (Coul. de la vie. de
l'eau, II, Arch. S.-Iat.)
ENGRAVEMENT, S. m.,tort, dommage:
Viegne par mer al dnc, des qu'il aura le vent.
Tut Sun navie ameitt. si n'i demurt nient ;
Al rei purchacerunl alcun engrarement.
(Bon, i' p., 2876, Aodresen.)
Cf. Engbegement et I^■GRAVA^•c.E.
ENGRAVER, V. a., graver :
Un plancbier d'aiz cngravees et deux
chassiz. (Compt. de G. Charvot, 1438-39,
Arch. Côte d'Or, B 2392.)
Tout le genre humain a confessé qu'il y
avoit quelque sentiment de divinité en-
gravé en leurs coeurs. (Calv., Connaiss. de
Dieu.)
Le roi luy monstra son image qui y
estoil engravee. (Amvot, Vies, Lucullus.)
I a engravé en pierre de nouvel du costé
de la dicte ruche de Getfe une marque de
la dicte borne. (1579, Arch. S. Hil., Bourg,
n» 1465.)
S'engrara sur le front un reproche éternel.
(JOACH. DU Bellay, les Fureurs cent, les infract.
de foy.)
Puis engravons ces mots sur son vide tombeau.
(P.vssEUAT, Poés., I, 57, Blanchemain.)
ENGRAVEUR, S. m., gravcuT :
Un engraveur. (Calv., Lelt., t. I, p. 229,
Bonnet.)
Engraveurs et fondeurs, imagers et tailleurs.
(RoNS., Ed.. I, Bibl. eli.)
r L'ingénieux engraveur.
(JOACH. DO Bell., Od., 12, el G. do Buvs, Ode, a
Caries.)
Encores te veux je advcrtir de hanler..
mariniers, fondeurs, peintres, engraveurs
(Du Bellay, Leif. etllliisl.,^. 147, Person.
ENGRAVEURE, - vwe, anQ., S. f., action
de graver, d'empreindre ; gravure, chose
gravée :
Maistres de orfaverie, e de puitrailure,
e de engravure, e de altres enginz. (Bois,
p. 252, Ler. de Lincy.)
Et sera escriple toute autour, en engra-
veure, ce qu'il plaira a madicte dame (de
la Tremoille) ordonner. Laquelle tombe
sera remplye en Vangravetire de syment
noir. (6 av. 1521, Marché, Arch. Serrant,
chartr. de Thouars.)
Sculptura, taillure, engravure. (R. Est.,
Thés.)
Les artistes dois
De ce gentil ouvrier qui tailla Vengraveure.
(Rem. Belleac, Poés., II, 155, Gouverneur.)
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Vengraveure du seel dont il le seelloil
estoit la figure d'un lion. (Amyot, Vies,
Alex, le Grand.)
V engraveure estoit le roy Bocchus qui
livroil, et Sylla qui recepvoit Jugurtha pri-
sonnier. (1d., ib., Syll.)
Ce n'est pas chose moderne de veoir les
daulpUins retirez en painclurn et en ar-
moyries et autres engraveures. (Belon,
Poiss. mar., I, 27, éd. lool.)
Tous les bastimpns des chevaliers de
Rhodes, tant fraaçois que d'autre nation
sont encor partout en leur entier : car les
Turcs n'ont rien osté des armoiries, peinc-
tures, sculptures, et engraveures et escri-
teaux qu'ils y ont trouvé. (iD., Singulari-
tez. II, 13, éd. 1534.)
Et Vengraveure d'un cachet feut ce pas
la première et maistresse cause du plus
horrible croulement que cette machine aye
oncques souffert î (.MoxT., Ess., m, 10.)
EXGRAviR, V. n., s'aggraver ;
Et en après, engravissant lo mal, fut
morz. {Dial. St Greg., p. 226, Foerster.)
ENGRE, s. f., race :
A hante ïois s'escrie le qaiTer[s] de mal engre.
(Aiol, 9091, A. T.)
ENGREEH, V. a., agréer :
Cnm il engrfent mua voleir,
Asoagié covieat qu'il seieot.
Qu'a eeste ovre De nos desTeient.
(Ben., D. de Norm., II. 23088, Michel.)
ENGREGEMENT, - ieçemant, s. m., tort
dommage :
Por Vengriegemant de la cité oster. (Trad.
d'une lelt. de Louis VII de 1137, Ord., xi,
188.)
Quant ilz ont relaté les déceptions et
engregemens qu'ilz ont commis oultre cela.
(CoRROZET, Prison d'amour, éd. 1326.)
— Aggrave, seconde fulmination d'un
inonitoire avec menace des dernières cen-
sures de l'Eglise ;
Deux engregemens, deux rengregeniens.
{Compl. de Severs. 1400-1401, CG 9, f» 14 v,
Arch. muu. Nevers.)
Mais cela leur est tout a faict impossible,
quelque monitoire, engregement, ren^Tege-
ment et excommunication qu'ils facent
fulminer. {Chron. bordelaise, ii, 12, Delpit.)
Cf. ENGR.iVEMENT.
ENGREGiER, -jer, - grigier, - greigier,
ang., verbe.
— Act., avec un rég. de personne, faire
du tort à, accabler :
Alas ! cnm ierent malbailli
De ce que ham les Tel guetier.
Par euiz trair et engregier.
(Marie, Lai d'Ywenec, '238, Roq.)
Li chans et li travaas lù'engriege.
(Fail. d'Ov., Ars. 5069, f» 101=.)
— Frapper d'une aggrave, c'est à dire
de la seconde fulmination d'un monitoire
avec menace des dernières censures de
l'Eglise :
Bodoia Ht excommenier et engregier ledit
vigneron. (1389, Arch. J.I 137, pièce 58)
Or aviendra que après l'excommunie-
ment il sera engregié. doni conviendra a la
dame demeurera l'oustel. {Quinze joyes
de mariage, i, Jacob.)
— Avec un rég. de chose, aggraver :
Les circonstances qui pueent engregier le
pechié. (Laurent, Somme, ms, Soiss. 210,
1° 88'».)
Toutes les circonstances qui engrigent
es pechies. (lo., î6., ms. Soiss. 208,t'"> 93''.)
— Rén., se rendre plus grand :
Nul ne se peult augmenter or engreger,
or accroystre nr fayre plus grant que Uii'u
ne l'a fait. (Palsghave, Esdairc, p 626,
Génin.)
— Neutr., empirer, s'aggraver .
Mult li angregel la sue anferraetet.
(Chans. d'Alexis, str. 56, Mûller.) G. Paris.
engrieget.
Mais quant ce fa qa'il engreja.
Si Osl ses evesqnes venir
E ses barons, por départir
Sa terre e ses trésors gisanz.
(Ees., D. de Norm., II, 39.326, Michel.)
11 senti sa maladie engregier. {Chron. de
S. Den., ms. Ste-Gen., 1» 94'.)
Celle langonr le tenist
Qni dejonr en jour eng;'ejasf.
(Dial. de S. Greg., ms. Evreai, C SS"".)
Poyne toy d'acorl a lui fere
Que tes afferes si a'engriege
Qu'il te mêle en main de mege.
(MiCÉ DE L4 Charité. BMe, Itichel. 401, f» U0\)
Et tant engrige
Celle grief peine
Qu'il n'a repoz nul jonr de la sepraaine.
(Chr. de.Pis., Poés., Richel. 601, f SO'".)
Je sens que mon mal point n'allège.
Mes tant plus va et plus engrege.
(Grkbas, Misl. de la Pass , 1.jo9, G. Paris.)
En ce sommeil, pour abreigier.
Eus lors maintes menues pensées
Pour adoulsir et erigreigier.
Do riz et Je plours enlacées.
(Dell, de la Dam. et de la Bourg., Poés. fr. des
iv' et xvi" s., V, 5.)
Au resveiller engregenl les donlenrs.
(Cretis, Chants Toy., P 17 r", éd. 1527.)
A la Sainct Vincent se l'yver s'engrige si
l'attends. [Prov. gallic, ap. Ler. de Lincy,
Prov.)
Quant le mal engrege, il ronûe par en-
goisse qu'il a d'avoir son alcine. (GciLL.
Tardif, l'Art de faulconnerie, i, 129, Jul-
lien.)
ENGREGNIER, VOir ENGRAIGNIER.
ENGREIGEMANT, VOir ENGREGEMENT.
ENGREIGIER, VOir E.XGREGIER.
ENGREIGNIER, VOlr ENGRAIGNIEH.
ENGREiLLiER, V. a., griller:
Si troverent le signor de Karabel mort
de la foudre qui cheoite fu sor lui, et fu
tous ars et engreillié. (S. Graal, Richel.
24394, f 73^)
EN'GRBIXER, VOir ENGRAIGNIER.
ENGREis, voir Engres.
EXGRELLË, engralU, part, passé, ravagé
par la grêle :
Fist grant temppst de tonnoire et de
gralle ; et furent belcop de vigue engrallee
oultre Saille. (J. AuHRioN, Journ., 1469,
Larchey.)
— Changé en grêle :
Et par ce naist la froidure
Qui engele celé moisture.
Tantost corne ele est coramotee
Chiet aval tote engrellee.
(Gauib. de Mes, Ymage du monde, Maz. 602, P
66 i°.) Les ms. Ricliel. 1,ïd3, V 183 v», et
23107, r 80=, portent engelee.)
ENGRELLi, cngresli, adj , grêle:
Les pez ont tortz. nerfz cngurdiz,
Gaml)es sanz brahnn eigre^Hz.
(.S. Edward te conf., 1937, Luard.)
Mais ore est laide et enviellie.
Sole, flestrie et engrellie.
(Fabl. d'Ov.. Ars. S069, r^ 200'.)
EN'GREMiÉ, adj., irrité, courroucé :
Diex Sire, adresse le tien vis
Envers les moriez aneinis
Qui sor moy sunt monteplié
El de lor haine engremié.
(Lib. Psalm., xxiv, p. 277, Michel.)
Cf. Engramir.
ENGREAIIR, voir E.N'GRAMIR.
ENGRENER, Bugraiguer, y. a., renfer-
mer du grain dans un grenier, dans une
grange :
Et li set espi bien grené
Par qui Joseph nt engrené'
Le blé es greniers et es granges.
(Evrat, Genèse. Richel. 1-2137, f» 108 r°.)
Etpoiirront charrier leurs ditsblez quand
bon leur samblera, sans ce toutes voyes
queiceulx habitans puissent lier leurs dits
blez par nuit ; ouquel disme le curé de -Ma-
noix prent, quant ils sont engraignez, la
sixième partie. (1461, Ord., iv, 96.)
— Inf. pris subst., action de commencer:
Car puis qae sainte Eglise apaire
Dens gens, che n'est mie a refaire :
Garde estnet prendre a l'engrener.
(Adam de la Halle, li Jus Adan, Th. fr. an
moy. âge, p. 57.)
Morv., engheurner, présenter le grain
avec la paille à U machine. Saint., engre-
ner, ensemencer. En Bourg., angueurnai
est un terme d'écoliers pour commencer
le jeu : « Y â moé l'preu, y angueurne. »
ENGRENIR, - cnnyr, v. n., mettre le
grain dans la trémie du moulin, et par
extension, commencer un travail , se
mettre en mouvement :
Je feroie tons ceali recroire
Qu'encontre Mets sont engrenny,
(Credo Henri de Heis, 8, ap. E. de Bonteiller,
Guerre de Metz, p. 368.)
1. ENGRES, engrais, engrais, engrees,
angres, engries, engras, ancres, adj., diffi-
cile, f.îcheux, contraire, rude, violent,
acharné, opiniâtre, ardent, vif ; avec un
nom de chose :
Me combatrai par la grant presse
Ou la bataille ierl plus engresse.
(Wace, Rou, 3° p., 7687, .\adresen.)
La pensé est a la foiz greveie à.'engressi'
temptacion es prosperileiz. (Liv. de Job..
Ler. de Lincy, p. 431.)
Fu li tornoieraens engres.
(Blancand., 1918, Michelanl.)
Par oroison engoisseuse et engresse.
(.Riule S. Bensil, Richel. 24960, f» 1 r°.)
180
ENG
Par orison engreisse et enguiseuse. (76.,
ms. Angers 390, 1" ^^)
Or escoutez cooment irez
Jusqu'à la mesoQ de confesse,
Car la voie est .i. poi enf/ressâ.
(La Voie de Paradis. Richel. 831, 1*
310''.)
Et sachiez que quatre ans après.
Revint nn vent grans et ear/res
Qui esrachierent les noiers
El depicierent les clochiers.
(Chron. de France pour l'année )?S4. ap. Lebœuf,
Disserta!., t. I, p. CI.)
Car com plus est uns maus engres
Plus est douce saintez après...
(R. DE Blois, Poés-, Ars. 5-201, f» IG''.)
Tant est li maus fors et engres,
C'an lit le met, ne ce remne.
(ID., ib., Richel. '2i301, p. 535''.)
Qui souffrirent les grans martires
Por Dieu et les paines engriesses. \
(Dits de Baud. de Cmidé, Ars. 3521, f T=.)
— Avec un nom de personne ou d'être
.animé, fâcheux, importun, gênant, diffl- ;
cile, acharné, entêté, opiniâtre, ardent,
courroucé, violent :
En la bataille sunt felun et engres. [
(Roi., 3-251, Millier.)
Frans chevaliers coraijons et hardis,
Fel et angres contre vos anemis.
(Les Lo/i., ms. Montp., f 85''.)
Cil sunt bon cevalier et en eslor engres. \
(lioum. d'Alix., P T", Michelant.) i
Li uns vers l'autre pnint lo destrier engras.
Olaccttli., ms. Berne 113, Stengel, t. 203, Ki-
rista di filoloi/ia romaiiza, 1875.)
Mal aient il, trop sont engres.
(Tristan, 1, 4856, Michel.)
El li veneors vint après,
Si descouple les ciens engres.
(Henart, 8089, Martin.)
Mais homes hardiz et angres.
(Patton., 5"82, Crapelet.)
Por ses anfans c'on li a mors gietei
Est il sor noz engrez et airez.
(Gagdon, 2476, A. P.)
GuiUaumes, ses flus, tint la tiere,
Asses i ot et pais et gierre.
Sages fu et preus et engries.
(HousK., Chron., H007, Reiff.)
Si ne se tint pas si angres com il avoit
devant esté. (Lancelot, Richel. 7S4, f" 1B\)
Autrement doit l'en amonester cels qui
sont engres, et de trop grant bobam, et
cuident mieus valoir qu'il ne vallent, et au-
trement ceuls qui sont de simple corage.
Les engres porce qu'il cuident trop valoir
ledangent les autres gens, et les ont en
desdaing. Cil qui sont debascoragechieent
a la foiee en desesperation par la foiblesce
qu'il sevent eu euls, Li engres cuident que
tout soit bien quanque il font. D'autre
part li autre cuident que tout soit mauves
quanque il font. (Vie et mir.de plus. s. con-
fess , le Pastouriau S. Gringoire, Maz.
968, M65''.)
De l'uis est voslre lis si près.
Gardes ne soies tant engres
Que en ma cambre entres a nuit.
(Ren. de Beabjeu, /( Biaus Desconneus, U\3,
Hippeau.)
n est hardis et engres. (Laurent,
Somme, Richel. 22932, f" 69=.)
Et se li semons est si engries que, por
nul daniache qu'il ail, ne vieil avant venir...
(P. DE Font., Cous., xxi, 9, Marnier.)
ENG
Et trop félon» et trop engres.
(Sept. Sag., 1122, Keller.)
Et fel et fier et fort et foui et orgnilleuj.
Hardi et couraigeux, ancres et artoilleni.
(Girart de Ross., G-l'S, Mignard.)
împortunus, engrees. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
— Engres de, avide de, vivement préoc-
cupé de, zélé pour :
Et mult sunt de ferir engres.
(Wace, Brul, 13003, Ler. de Lincy.)
J)'ans ocire fu mult engres.
(Brul, ms. Munich, 1472, VoIIm.)
Et François furent del encaucier engres.
(Raimb., Osier, 90-21, Barrois.)
Tholomes voit dant Clin qui d'aler n'est engrais.
(Boum, d'.ilix., f 63'", Michelant.)
Se mon conseil eust creu
De cest mois ne de l'autre après
Ne fust de la bataille engres.
(La Charete. Richel. 12560, r 02''.)
Ja de proie n'iert trop engres.
(Mabie, Ysopet, \\\i, 64, Hoq.)
Sont or plus ancres de rober.
(Bible de Hugue de Berzi, Brit. Mus. add. 15606,
f 102>.)
Et puis de par l'empereonr
Et de l'apostole en apries.
Qui de leur besoing est engries.
(MoBSK., Chron., 10-219, Reiff.)
Adont si fist Karles li Caus,
Qui de biens fu engries et caus.
(ID.. ib.. 12713.)
Et Procidas est molt engres
fl'eaz damagier et rf'eaz destruire.
(Dnrmars le Gallois, 12344, Stengel.)
L'un des parens Alimodes
Se fis! del tornoier engres
Por la pncele qui l'esgarde. i
(Blancand., 1245, Michelant.) j
Qui moult m'aura servi a gré.
Si soit engres de lui servir.
(Ren. de Beaujeu, li Biaus Desconneus 4952,
Hippeau.)
Or sace Nobles que '^'engries
Sui de lui desposer et faire
Chose cui li iert a contraire.
(Le Couronnemens Renart, 236, Méon.)
Cil deux sont de bien faire engres.
(J. Bretex, Tourn. de Chauvenci, 4078, Delmotte.)
Quant Reniers vit qu'il .sont si près
Si lor dist ; Moût estrs engres
De savoir a cui eles sont ;
Par celui Dieu qui fist le mont,
Moies sont et ce qui est enz.
(De pleine Bourse de sens, Montaiglon et Raynand ,
Fabl., m, 379.)
Du preu Hector et d'Achilles
Qui tant furent rf'arraes engres.
{Du Con, Richel. 19152, f« 63''.)
Chastoiez l'amant lot ades,
Et pins cera rf'amors engres.
(Roe. de Blois, Poés., Itichel. 21301, p. 564''.)
Fu li emperaire forment esmeuz et si
engres de ceste honte venchier qu'il envola
tantost ses corsiers par toutes les provinces.
(Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 126'.)
Le siècle est si engres de demander
que... (JoiNV., Hisl. de St Louis, p. 208,
Michel.)
— Engres est quelquefois pris dans un
sens tout à fait défavorable, et signifie
méchant, cruel, scélérat, impie :
EP*G
Despit li oilz de lui les engres. (Liv. (ie<
Ps., Cambridge, xiv, 4, Michel.)
Si ot moult grant feule et grant presse
De genz felenesse et engresse.
(Chrestien, li Chevaliers don leun, Romv., p. 550 J
De Pirru», le fil Acilles,
Qui asses fu fel et enqres.
(Be.v., Troies. Richel. 375, f» 69''.)
Ne deit estre orguelus vers nnlui ne engres.
(Garn., Vie de S. Thom., Richel. 13513, f 21 v'>.>
Tôt autres! est du mahes,
Et du félon et del engres.
(Marie, Ysopet, Richel. 19152, (» 17''.;
Mais tu es si angresc et foie.
(ID., ib., f» -24».)
Cnm li juge vindrenl après
Qui jugèrent le pueple engres.
(Guillaume, Besl. dit'., 71, Hippeau.)
Et ensi comme les engresses
Les Taurent mordrir as coutiaus.
(Lai d'Ignaures, p. 21, Michel.)
Et chou que no François veoient que i
se travelloient de leur proies mener en
Cristople, les refesoit auques crueus et en-
gries envers les Lombars. (H. DE Val.,
Conlin. de l'hist. de la conq. de Constant.,
XXV, P. Paris.)
La gent sauvage et barbarine,
La fiere et la leopardine,
Wequedent chil pôles engres,
Plus fel que leus, plus durs que fers.
(Jfir. de SI Elai. p. 80, Peigné.)
Melancolieus ou engres ou boçus. (Di-
gestes, ms. Montpellier H 47, 1° 2S6''.)
Le ventre des engrees ne poel estre as-
sacié. {Bible. Prov., xili, 25, Richel. I.)
Lat. : Venter autem impiorum insatura-
bilis.
Gent pins aspre et plus combatant.
Plus cruelle et plus felounesse,
Plus anieuse et plus engresse.
(Mélam. d'Ov., p. 34, Tarbé.)
Norm., angré, irrité : « 11 est angrr
conte me. »
Noms propres, Langrés, Langreis, Lan-
grais, Lengrais.
2. ENGRES, engreis, engrais, encreis,
s. m., acharnement, attaque, vivacité,
empressement :
Quant ceux qui au siège du chastel
estoient demeures virent que le roy s'en
fu parti et Vengres de leurs ennemis, ils
cueillirent toutes leurs tentes et tous leur
paveillons au plus tost qu'il porent pour
aler après le roy. {Grand. Chron. de
France, Gestes au bon roy Phelippe, II, xi,
P. Paris.)
Et a de pensement perdu Vengrais.
(Ger. de RossilL, p. 382, Michel.)
A guerre muet reis .K. e a encreis.
(Ib.. p. 338.)
— A engres, rudement, et avec instance :
Mais or, soffrez .i. pou ici,
G'irai lassus, venez après,
L'ostel me querroz s engres
El ge vos en escoodirai ;
Et s'ele l'ot, très bien le sai
Que vos serez bien ostelez
Por ce que vous aurai veez.
(De la Dame escolliee, Itichel. 19152, f° 43 v°.)
ENGIIESCEMENT, VOir E.NGRESSE.MENT.
ENGRESLE, adj., hargneux :
ENG
ENG
ENG
181
Tont antresi com li chiens reille.
Voit on li manves riche eni/rcsle.
Si doivent estre compaignoa
Li manves riche el li gaignoa.
(Rois de Cambuay, la Senefiancc de VA. B.C.,
Richel. 837, f 127''.)
ENGRESLi, voir Engrelli.
ENGRESLURE, S. f., grêle :
Car ponr repos, j'ay enfoUare.
Pour le beau temps, j'ay eiu/reslure.
(CoQUiLL., Blason des armes et des dames, ap.
Dnc, Birotiim.)
ENGRESSANCE, - aissauce, s. f., peine,
ennui :
Se li amis ne violt doner a l'ami por
amislié, si li donera il por Vengraissance
et por l'ennui de longuement prier. {Trad.
de Belelh, Richel. 1. 995, f» 63 r".)
1. ENGREssE, S. f., revêtement :
Faire sur una muret de brique engresse
de pierres. (Chirographe du 9 mai 1437,
Arcli. Douai.)
2. EXGRESSE, s. f., sorte de lampe :
Lucibrum, chouloil ou engresse. (J. La-
GAnEUC, Cathol.. éd. Auffret de Quoet-
queueran, Bibl. Quimper.)
ENGREssEEJiENT, - semenl,ang., adv.,
avec emportement, immodérément :
Uns noirs oiseaz et petiz ki del pople est
apeleiz merle comenzat a Toleir entor sa
face et engressement enchaleier a son \iaire.
{Dial. St'Greg., p. 59, Foerster.)
Engressement l'ad envai,
Tnz les cops comence a jeter.
(Protheslaus, Richel. 2169, f° 26».)
Molt propose engressement li deman-
derres qui dist que li contremans n'est
mie loiax qui fu fez por la mort de .i. en-
fant qui fu morz ainz qu'il fust nez. (P. de
Font., Cons., iv, 6, Marnier.)
Il avint une fois c'uns siens frères res-
pondoit durement a un poïre ki deman-
doit aumosne engresseement, et quant li
sains ameres des povres l'eutendi, il con-
menda au frère k'il s'estendist tous nus
as pies dou povre et rendist sa coupe. {Vie
de S. Franc. d'Ass., Maz. 1351, f" 36=.)
Tontesfois respondit très fonlenessement,
Très deputaircment et très angressement.
{Cirart de Boss., 1425, Mignard.)
Importune, engressement. {Gloss. de
Conciles.)
Demandassent ceste chose Irop evgressee-
ment. (Chron. d'Angl., ms. Barberini 1°
19 v.)
1. ENGRESSEMENT, eugrescemeut, s. m.,
désir immodéré, emportement passionné,
criminel :
Richesce croist engrescement, et touzjors
tant aucune chose. (Brdn. Lat., Très ,
p. 446, ChabaiUe.)
Quant li angele virent le grant engresse-
ment de ceaus de la cité tôt comuuemenl
«t la grant folie il distrent a Loth... (Es-
tories Rogier, Richel. 20125, f° 30".)
2. ENGRESSEMENT, VOir EnGBESSEE-
.MENT.
ENGRESSER,engrass!er,e«3rMîse)',verbe.
— Act., presser, exciter, animer :
Enide estoit en grant esmai.
Coques son doel ne recessoit.
Et H quens toz jors l'eitgressoit
Par prier et par menacier.
(Chbest., Erec et En., liichel. U-20, f" 20\)
Elyos le semont et prent a engresser :
Bian sire, cestai vea ne devez refuser.
{Les Ya:u.r du Paon, Richel. 368, f 102^)
Cens que je puis apercevoir
Qui s'entreraestenl de luxure
Cens engingne je et tieog près.
Et nuit et jour tant les engres
Que je les e mis ea mez laz.
(Vie Ste Marg., ms. Chartres 620, f -15''.)
Femme n'est mie gengleresse ;
Ne por cose que on Vengresse,
On ne le poroit mètre en ire.
(Li Epysttes des Femmes, Jub., Jongleurs et Trou-
rires, p. 2i.)
Paour de mort me fait le cner frémir.
Non pas pour tant que je dont a mourir.
Mais pour ice qu'il m'estouvra cesser
De vos amer, et un autre engresser.
(Cbans. anon., Stockholm, ms. fr. 46, v. 46, Ro-
mania. Vil, p. S'J.)
Que diroit Jnuo ma mestresse
Qui si me sient et si m'engresse
Que ses brebisettes je garde î
(Froiss., Poés., II, 31,1042, Scheler.)
Riens n'y ot oublié, mais mys et adjousté
de nouvel assez, pour la besoingne engras-
sier et plus exaulcier le mal que le bien.
(ID., Chron., Richel. 2646, f- %':)
Se prindrent a engresser les chiens sur
les porcs. {Perceforest, vol. II, i" 9', éd.
1528.)
— Avec un rég. de chose, mettre de l'a-
nimosité, de la chaleur dans :
Dit que partie engresse ses griefs en ses
répliques. (1402, Grands jours de Troyes,
Arch. xi» 9187-88, f" 7 r».)
— Avec un rég. de personne, molester :
Et en doit li davant dis Jehans porter
bone warantie as davaut dis chanoines
envers ces hers et envers touz cals qui les
engruiseroent. (1251, Ch. de l'Ev. de Tout,
Mureau, Arch. Meuse )
— Réfl., devenir plus fort, plus violent :
Le assaut se engressa, car ilz comraen-
chierent a traire. (Chron. des Pays-Bas,
de France, etc., Rec. des Chr. de Fland.,
t. m, p. 322.)
— S'empresser, se presser :
Chacun d'aller avant s'engresse.
(Bou, 3° p., 5244, var-, Andresen.)
Chascnn del demander s'engresse
Quel doel c'est, el quel merveille.
(Chbest., Erec el En., Richel. 37o, f 109.)
Com plus d'entrer leenz s'engresse
Et plus la recule la presse.
(Rutee., Vie Sainte ilarie l'Egiptianne,' Il ,113,
Jubinal.)
De'vistemenl courre s'engressenl.
(GoiART, Rotj. lign., 14259, W. et D.)
Au passer outre molt s'engressenl.
(Gilles de Chin, 2490, ReilT.)
De plus eu plus s'engresse et enforce de
nous niectre au dessoubs. {Girarl de Uos-
sillon, ms. de Beaune, éd. L. de Montille,
p. 261.)
— S'animer, s'irriter :
Contre les félons s' engressa
Et vers les humbles se plessa.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f 64''.)
Tant se courroucent, tant s'engressenl.
(Base, ms. Corsini, 1° 68''.)
Tant se courrocent et engressenl.
(Ib., Vat. Chr. 1858, f 86''.)
— Se livrer à l'affliction :
Monlt fel grant dnci et si s'engresse
De son compaignon que mort voit.
(La Mule sanz frain, v. 722, Méon, iVour. Rec.
t. I ; ms. Berne 354, 1" 32''.)
— Neut., s'animer, devenir acharne :
Tant estoit grant entr'euli la presse.
Et la bataille si engresse.
(Brut, ms., f 98 v", col. 2, ap. Sle-Pal.)
Turc et paien moult les apriesent,
Glalisent, cornent et engriesent.
(MousK., Chron., 7432, Reiff.)
— Engresse, part, passé, attristé :
Mais j'entent bien a ses sonapirs
Pour vostre amour sera raartirs.
Car il est ja si engresses
Que près de mort est appresses.
(Phil. be Rémi, Jean el Blonde, 1161, Bordier,
p. 230.)
ENGRESSERiE, angraisscrie, s. t., ar-
deur, impétuosité :
Li saint homme ne cessent de mortifiii'r
soi mimes parl'espeie de la sainte parole,
en sus del engresserie des temporeiz de-
siers. (Job, Ler. de Lincy, p. 468.)
Maintes foiz cil ki en posteit sont sail-
hent en ramponnes de lur sogez, et ce ke
il volanment servoient al governement
perdent par Vengresserie de lur lengiie.
{Ib., p. 472.)
Lai ou li angraisserie de l'animaliteit
retrait. {Li Epislle saint Bernard a Mont
Deu, ms. Verdun 72, f» 33 v".)
ENGRESSETÉ, engrecsté, ang., engresté,
engrestié, angrestié, engressité, engrielé, s. f.,
méchanceté, chose pénible, rigueur, im-
portunité :
Melons frain a lor angreslé.
Se destruions lor poésie.
(Wace, Brut, 12916, Ler. de Lincy.1
Par lor engresselé e hatie.
Par lor orgoille e sorquiderte.
(Conlin. du Brut de Wace, Michel, Citron, anglo-
norm., I, 75.)
Li lox respunt, riens nel détint
Forz i'engresles de son cnraige.
(Mabie, du d'Ysopel, uï, Roq.)
Quant vels mesire ta parole
La moie velz faire remaîndre.
Par angrestié me vels ateimlre.
(Id., il>.. Richel. 19152, f° 24».'>
Engrestié vaint humilités,
ICI quant plus dure Vengreslies
Che est folie el mauvaislies.
{I{ose, Vat. Oit. 1212, f 26".)
Et quant trop dure Vangreslie::.
(II/., ms. Florence, Rie. 2755, f" 22'.)
Engrielé vaint humilités :
Et quant trop dure Vengreslié,
C'est felonnie et maveslié.
{Ib., 3298, Méon.'
Mes s'il ont en eulz engreslez
Orgueil ou quelque mauvestez.
(/*., ms. Corsini, f" 43''.)
En qui l'en trueve mauvestiez,
Vilanies et engresliez.
(Ib., f 124^.^
Se jalousie est vers vons dure.
Et vous fait anui et laidure.
Fêles li en'/reslié eacoaive.
(Ib., 4027, Méon.)
18:.'
EN G
ENG
E\G
Orgilleus fo H ahaoiers,
Et par sa folle engresselé
Despit la desbooaireté.
(Mir. de SI Eloi, p. 101, Peigné.)
Trop estoit bamle et hardie a fere en-
iirestez et félonies. (Chron. de S.-Den.,
lus. SteGen., f° 36'.)
Quaut il virent que U rois s'en fupartiz
et Vengresseté de leur aneinis. (Ib-, !" 302''.) i
— Instance, importunilé, avidité, ar-
deur : 1
Li ploisor qui conseil H donent
De famme prendre le seraonnent.
Si li enhorlent et ra^ressent,
Chascnos jors d'cnhorler no cessent.
Que par lor granl eiigressrlé
L'ont de sa fiance gelé.
Et lor voloir lor acreanle.
(Chre^t.. Cligel, Ricliel. 1420, f 40'.)
Et doivent fere que les peticions as genz
soient oies justement, que endementres
qu'il ot aucun par sa richelé, ou aucun par
i^aengrestié, li povre ne seront pas oi. (Oc
Jost.'el de plel, I, xxi,4, Rapetti.)
Comme li ungs me demandast par grant
engresseli qui m'est advis de ceste descor-
dance...(.I. deMeung, Ep.d'Abeil. etd'Hel-,
Kicliel. 920, f 34 v«.)
Importunitas, engressetes. {Gloss. de
Douai, Escallier.)
Improbitas , eiigressetez , importunitez.
(Gloss. de Salins.)
Importunitas, eiigressetc. (Gloss. de Cou-
ches. )
Improbitas , importunitez , engressitez.
iCatholicon, Richel. 1. 17881.)
ENGRESSEUR, S. ui., celui qul provo-
que, agresseur :
Que icellui Pierresson Roucellet fut en-
gressenr eu tant qu'il but ledit vin a la
table dudit esculer oultre son gré, et par
manière de despitlui regetta la dite tasse...
(1419, Arch. JJ 171, f» 12 r°.)
ENGRESSIER, VOir ENGRAISSIER.
ENGRESSIR, VOlr ENGBAISSIR.
ENGRESSITÉ, VOir ENGRESSETÉ.
ENGRESTÉ, VOir ENGRESSETÉ.
ENGRESTIÉ, VOir E.NGRESSETÉ.
ENGRESTiRE, S. f., méchanccté :
Que il encontre ceste présente doneison
no vendra ne ne la rapelera par resou
iVengresiiye ne par autre reson. (I fév.
1288, Hùt.-Dieu d'.\ugers B21,Arcb. Maine-
et-Loire.)
Cf. ENGRESSETÉ.
ENGREUTURE, S. f., maladie ;
K'il soit sanz tecche d'engreideure e
d'iveresce, {Secr. d'Arist., Richel. S71,
f» 139'.)
ENGREVER, Verbe.
— Act., avec un rég. de personne, faire
du tort à :
Que il son honte vengeroit
V il encor Vfiigrevcroit.
(Chrest.. Erec et Eiiide, Richel. 37a, f ■283''.)
Ne ce ne Vengrevera mie que ses aver-
saires s'abandonna a ce graut péril, et fu
.1 son jor. (P. DE Font., Cons., vi, S, Mar-
uier.)
-~ Avec un nom de chose, aggraver :
Por ce estoit auques la chose eschaufoe
et plus engrevee. (Eslories Bogier, Richel.
20123, f« m''.)
— Neutr., s'aggraver :
Vostre maladie tousjours engriefve.
[Prônes d'tmg curé de Cisoing, xv° s., ms.
Lille 100.)
Champ., Troyes, s'engrever, se grever,
travailler fortement. (Grosley, Vocab.
troyen.) ^,»^
ENGREVANCE, S. f., charge, ennui pe-
sant :
Fille sage est iretages a son baron, et
celé ki desliooneur li fait est engrevance au
père. {Li Ars d'Amour, I, 113, Petit.)
ENGREviR, V. n., s'aggraver :
Par cascun jor li langors engrevissoil.
(Dial. St Greg., p. 106, Foerster.)
ENGRIEKVER, VOir ENGREVER.
ENGRIEGEMEÎVT, VOÎr ENGREGEMENT.
ENGRIEMÉ, voir ENCRIESMÉ.
ENGRiEs, voir Engres.
ENGRIETÉ, voir ENGRESSETÉ.
KNGRIGIER, VOir ENGREGIER.
ENGRIGNIER, VOir ENGHAIGNIER.
ENGRIGNYR, VOir EXGRAIGNIR.
ENGRiLLONNÉ, esgrilloiiné, adj., ayant
les poucettes ou les grillons, petites cordes
avec lesquelles on serrait les pouces des
criminels :
Ung homs, nommé Diomedes.
Devant loy on lay amena,
Eiignlloniié ponices et dett.
Comme nng larron.
(Villon, Gront Test-, 17, Joaaust, p. 27.)
Var. de plusieurs manascrits, esgriUonné.
ENGRINER, VOlr ENGRAIGNIER 1.
ENGRINGNIER, VOir ENGRAIGNIER.
ENGROGIEMENT, VOir ENGORGIEMENT.
ENGROGNE, - ougne,- oingne,- osne, s. t,
sorte de monnaie :
Trois engrognes valaient un blanc, quatre
blancs ou douze engrognes valaient un
groSj dont douze faisaient Je franc qui va-
lait en monnaie française treize sols quatre
deniers. (J. Garnier, Gloss. de l'Arlitlerie
de Dijon.)
Imposer sur une chacune channede vin...
un denier, c'est assavoir demye engrongne
j d avance. (1441, Cft. de la C'^'° Henr. aux
bourg, de Montbéliard, Arcb. Montbéliard.)
Ung florin d'or et quatre engrognes. (4
iiov. 1444, Inform. par Hug. Belverne,
f° 21 r°, Ch. des compt. de Dijon, B 11881,
Arch. Côte-d'Or.)
Paieront pour chascune esmine une en-
grogne. (1431, Chron. anon. de Besançon,
1 iMém, pour servir à l'Iiist. de la Franche-
Comté, 1876, p. 323.)
Payé a maisfre Benoist Bonvalet, canon-
nier, la somme de "37 francs 11 gros 10 en-
grognes. (1471, Compt. de l'.irtiUerie, Arch.
uiun. Dijon, 11, AU', niilit.)
Dois le quinziesme jour d'avril jusques
au XV' jour d'aoust suiguaut, lesd. ouvriers
auront cinq petitz blans et trois chaveaulx
de boire, et les femmes, sept engroingnes.
(Ordon.de Salins, 1492-1349, Prost, p. 31.)
Une engroigne. (Ib., p. 3o.)
La somme de vingt et deux francs, trois
gros, dix engrongnes. (l.'ilO, Affranchisse-
ment des habilans d'Amoncourt, Rev. des
Soc. savantes, 7° série, 1. 111, 2' livraison.)
Paver huict engrosnes monnoie. (1584,
Dênomb. de J. d'Aumont, (" 5, E 29, E 1490,
Arch. Doubs.)
ENGROGNÉ, VOir ENGROIGNÉ.
ENGROIGNE, - ongnc, s. f., taloche sur
le groin, sur la bouche :
Car je ly bandray tel engroigne,
Foy que je doy saint Andrieu le Scol,
Qne je bevray a son escot
On je fanrray a faire lente.
(ilir. Mme Sle Geiiei:, Jub., %.!(., I, -l'.lî.)
Eocores le Tillain srongne.
Bien lay donray d'une engrongne
Sur les dentz.
(Act. des Aposl., vol. II, f" 96, éd. 1537«.)
ENGROIGNÉ, - ongnié, - ongnê, - ognê,
adj., de mauvaise humeur, grognon :
Et fut de trois acompaignié
Le yillain lourt mal engrongnié,
Deus femmes et ung langarl homme.
(Rose, 2871, Lantin de Damerey.)
— Est il bien fort embesongné ?
— Nenny, mais il est engrongne
Tant qu'a peu qu'il ne crevé d'ire.
(ilysl. de la Pass., T 230, Paris, Alain Lo-
Irain, s. d.)
... Morne, taciturne et tout engrongne.
(Amvot, Prop. de table, IX, v.)
Dieu sçait comment ils s'y accommodent,
et s'ils font ripaille le plus souvent aux
despens de leurs engroignees niesnageres.
(Choi.ieres, Apresdinees, 111, f" 98 v», éd.
1587.)
Un mesnage engroigne. (Id., Mat., p. 212>
Lacroix.)
Une mine engroignee. (Id., tb., p. 214.)
■Vous vous estes levée le cul le premier,
vous estes bien engrognee. (Cte de Cra-
mail, Com. des Prov., I, v, Ane. Th. fr.)
L'autre plus engroigne' invite raille morts.
(Le Doct. amour., ap. Leroux, Dicl. comique.)
Rouchi, malengrogné, de mauvaise hu-
meur, qui parle en rechignant.
ENGROiNG, - om, s. m., s'emploie avec
l'adj. mal, pour signifier mauvaise hu-
meur, courroux :
Hé ! Clarians, vons avez fet folage
Qui a Guillanrae mon ami afiastes
Que de ra'araour le feriez connestable,
De vostre part mal engroing li mostrastes.
(Aim. de Narb.. llichel. 24369, f 40 ï°.)
Par mal engroin de la Parce félonne
Je feuz occis, et du filz de Latotine.
(Rabel.. 1. ni, c. 10, r 37 ï°, éd. 15.i2.)
ENGROINGNE, VOir ENGROGNE.
ENGROissE, S. f., grosscsse :
La paine de Vengroisse ou de l'enfante-
ment. (Quinze joyes de mar., vu, Bibl.
elz.)
Craignant que celle engraisse ne leur en.
gendrast une vergongne perpétuelle, deli.
ENG
ENG
ENG
18;;
liererententr'enx la faire mourir. (Labivey,
les Xuicts de Strap., ii, 71, Bibl. elz.)
ENGROISSIER, VOif EKGROSSIER.
ENGROissuRE, S. /., gi'ossesse :
D'une jeune femme a qui on fit enten-
dant qu'elle avoit engroiffé son mari, et
comme il remist sou engroissiire a sa
ohamberiere. (Nie. DE Troyes, le grand
Parangon, p. 141, Bibl. elz.)
ENGRONDER, V. a.; engroiider ses sour-
cils, les froncer par l'effet du méconten-
tement ;
Lieve et engronde ses sorcils. (Brun.
Lat., Trésor, p. 403, var., Chabaille.)
ENGRONDiR, V. H., gronder, être de
mauvaise humeur :
11 engrondiront et se corroceront. {Com-
ment, s. les Ps., Ricbel. 963, p. 42'.)
1. ENGRONGNE, VOir ENGROIGNE.
2. ENGRONGNEj VOir EKGflOGNE.
ENGRONGNE, \Oir ENGROIGNÉ.
ENGRONGNEURE, S. t., groin ;
Tournez icy voz enf/roitgneitres
Et escoulez bondir la cloche.
{Ad. deiApost., Tol. 1, 1° 155', éd. 153".)
ENGRONDELi, adj., mot d'origiiie dou-
teuse qui se présente comme variante
à'enorgoilli dans le texle suivant :
Por la roine est trop engrondelis.
(Les Loh.. Uichel. 4988. ap. I>. Paris, Carin le
Loherain, 2' chans., xxsv, Tar. du vers ; Li
Loherens est trop engordelis.)
Le ms. Ricbel. 1461 porte : enorgoillis.
ENGROs, adj. ?
Villein engros est lors un home seisie
d'un maner a que un villein est regardant.
{Ten. deLilti, ^40', ap. £te-Pal.)
ENGROSNE, VOir EnGROGNE.
ENGROSSEMENT, engroisscment, s. ni.,
accroissement, grossissement :
Si a très grand nombre de chevaliers
qui sont venus pour honneur acquerre a
la feste, meniez sur leurs chevaulz, qu'il
n'est plus li'engrossenient de cueuT a. che-
valier qui a honneur tend. (Perceforesl,
vol. Il, fllS^ éd. 1528.)
Vengrossemeni de la mer. (/6., vol. 111,
ch, 46.)
— Grossesse :
Et qne les ventres virginans
Du merveilleus concevement
Sentit le douz engroissement.
(Prière à N.-D., Richel. 23111, f 205''.)
ENGROSSiER, - oissier, - oisier, - oixier,
ang., enc, verbe.
— Act., grossir, agrandir :
Kar la force del engrossier
Fesoit les premer ans fruissier.
(Gactier de Mes, l'Image du monde, Richel.
25107, I» 61'.)
Et de tant comme il (le coq) chante plus
près de la mie nuit, chante il plus efl'orcie-
ment et plus engraisse se vois. (Bich. de
FouRN., Best, damotir, ms. Dijon 299,
^•21».)
N'e lairons mie por l'iaue de son estant
a retenir noz chaucies et amender a nostre
volenlei en lever et engrossier ou en re-
faire, s'il avenoit par aventure que elles
rumpaissent. (1270, S. Pierrem,, 12, Arch.
Meurthe.)
Cuers ejigroisse, lalans atise,
Proesce espreot. qui tout justise.
(J. Bretei, Tourn. de Chauvenci, 1823, Deiraolle.)
Sa mère qui estoit moult bonne dame et
sage congncut tantost que son filz estoit
uit'U a rencontre d'elle, si ne voult pas la
chose engrossier, ainchois oltroia que le
roiaulme fust party. {Hist. des Emp., Ars.
5090, f 41 v°.)
11 n'avoitq\ielque congnoissance de Sorus
pour sa voix qu'il engrossait en parlant.
[Perceforest. vol. VI, ch. 15, éd. 1528 )
— Bendre enceinte :
11 Vengrossa du divin Sarpedon.
(HuG. Salel, Iliade, vi, éd. 160fi.)
Et sans le masie elles sont bien souvent
(Merveille a dire) engrossées de vent.
(Le Blakc, Georgiques, V 81 ï°, éd. 1608.)
— Amplifier :
Quant une fin est engrossé em ne resor-
tira James a bref ne a note chalanger ; qar
par Vevgrosser sei anentissent e bref e
note. (1S04, Ycar books of the regn of Ed-
ward tlie first, .\ears xxxii-xxxtii, p. 315,
Rer. brit. script.)
— Augmenter :
Quant fors furent, dont e.sploilierent,
Lor ambleores engroisierent ;
Tant ont aie et chevachié
C'a l'ost as Grieus sont repairié.
(Ben., Traies, Richel. 375, f" 81».)
Quant il le vit venir si engrossa s'aleure
si comme il pot. (S. Graal, ms. Bourg,
f 53=.)
Si engraissa s'aleure. (Ib., Vat. Cbr.
1687, f» 22 V».)
— Rendre vif, emporté :
Monll engrotssierenl lor paroles,
Ja en i eust auqnes de foies.
(Bek., Troies, Richel. 375, f° 81'.)
Et tant engrossierent leurs paroles que
Antipas reprocha Agripe que il eust esté
mort de faim s'il né fust. {Hist. des Emp.,
Ars. 5089, f» 4 v«.)
— Chagriner :
Queil chose engroixe tant lou cuer de
celui qui y pancel ? (Ms. Berne 365,f»141r».)
— Réfl., s'irriter, s'emporter :
Seigneurs, dist le chevalier a la fumée,
ne vous engrosses ja tant par voz haulz
parlers, allendez le jugement de l'espee,
car tel parle a présent hault qui aura la
parole cassée. {Perceforest, vol. 'Vl,ch.49,
éd. 1528.)
— Neutr., devenir gros, grossir ;
Quant il vit le ventre aiigrotssier.
(EïBAT, Genèse, Richel. 12457, f° 73 v°.)
Car li ventre m'est jai grosses,
Et ades me vail angrois.sant.
(liom. etpasl., Barlsch, I, 43, 33. '>
Veissez si Flagoz engrosser et emfler.
(Fierairas, Vat. Chr. 1G16, f" 04''.)
Quar ne Dncrent tresqu'a ore
De creistre en char e d'engroisser
Ses menieles e espesser.
{iliracle de Sardenai, 344, G. Raynaud, Romania,
XI, p. 536.)
Cel marine est tel que la mer y engraisse
plus et est plus fort près de terre que
loins. {Est, de Eracl. Emp., xxxiii, 60,
Hist. des crois.)
Quant li fruis engrosse. (Alebrant, Reg.
de santé, Richel. 2021, 1° 32'.)
Ensi fu celé rose en chel rosier .rx. moys,
et tousjours crut et amenda et engraissa
et embielli. (S. Graal, m, 151, Hucher.)
Les vins font engroissier les vaines.
{Clé d'amour, p. y, Tross.)
— Devenir enceinte :
Tant qu'elle engraissa d'un beau fils.
(Rab , Gargantua, c. 3, t» 11 r», éd. 1542.)
— Fig., devenir gros (en parlant du
cœur), s'attrister :
A dant Gnillanme vet le cner engraissant.
(Ateschans, 2978, Jonck., Guill. d'Or.)
Aymeri vet li cuers encroUsant.
(Alesehans, var., ap. Jonck., Guill. d'Or., t. II,
p. 261.)
De tant li angroissa plus li cuers de fierté
et d'orguel. {Cliran. de S-Den., ms. Ste-
tien., 1» 233».) P. Paris : engraissa.
Li coers li commença a engrossier.
(Froiss., Chran., 1, 258, Luce, ms. Rome,
1» 14.)
Si lui engrossa le cuer et le sang lui
monta au vis. {L'Istoire de Traye la grant,
m s. L) on 823, 1» 66'.)
Lorsque il le veit venir le cueur luy en-
grossa et dist a soy mesmes qu'il joustera
a ce chevalier venant. {Perceforest, vol. VI.
ch. 37, éd. 1528.)
— On trouve engrossier avec un nom
de personne comme sujet, au sens (h>
s'attrister :
Bele Aiglentine, q'avez a erapirier
Que si vos voi pâlir et engroissier /
(Rom. et past.. Barlsch, I, 2,17.)
— Engrossiê, part, passé, grossi :
Si comj'oy la rose aprochiee
.1. poi la trouvai engroisniee,
Et vi qu'elle esloil Uien creue.
Ulose, ms. Corsini, f 23*.»
I'd pou la irouvay enqroissie.
(li., Vat. Cbr. 1492. f° 21''.)
— Devenu épais :
Se cil feus trueve la amont ces vapors
inoutees et engrossées, il les enflamme et
les fait ardoir. (Brun. Lat., Très., p. 119,
Chabaille.)
— Accablé :
D'aiiltre part le roy fut si très fort en-
grossé de ses eunerais qu'il se parti tout
ijadandonné de ses gens. (Monstrelet,
Cliran., Il, 39, Soc. de l'H. de Fr.)
Un très vaillant capitaine subtil et en-
trepreuant, nommé Musebacque, tout en-
grossiê de horions et de soutenir sièges
endurci. (J. .Molinet, Chron., cb. i, Bu-
chon.)
Engrosser était encore de quelque usage
au XVII' s. :
De la pourriture de leur tronc qui, sans
doute, avait engrossé la terre, ou vit ger-
mer... deux jeunes arbrisseaux. (Cyr. dk
Bergerac, liist. corn, de la lune et du soleil,
['■ 236, Jacob.)
Bas-Valais, Vionnaz, égrâxé, devenir
gros.
184
ENG
ENGROSSiR, verbe.
— Act., grossir, agrandir, augmenter :
Pour attirer la nourriture a la teste et
Vengrossir. (G. Bouchkt, Serees, iv, 7o,
Roybet.)
Quand il sera assuré de l'aposteme,
qu'on engrossisse sa manière de vivre, et
qu'il retourne de peu a peu a sa coustume.
(JOUB., Gr. chir., p. 226, éd. 1598.)
— RéO., grossir, devenir gros :
La mer s'emirossit et sunuouta. (Le
Baud, Hist. de Bret.. c xli, éd. 1638.)
Car sache que sitost que la personne est
corrompue, le Rosier s'engrossit, et la teste
accorsit. (Le Bastiment de receples, p. 10,
éd. 1570.)
— Neutr., grossir :
A ce"! motz luy print la voix a engrossir
tellement que point ne sembloit de femme
mais de homme. (G. Maxsion, BiMlot/i. des
Poet. de metam., f° 131 v», éd. 1493.)
— Devenir enceinte :
Incontinent au vcul de Dieu,
Tont ainsi comme un subtil fen.
S'en -vint ça bas une ame belle,
Et dedans le ventre s'assit
De ta mère, qui riigrossil
De loi, lors sa cbarge nonvelle
(Cl. Buttet, l'oés.. 11.
y, Jacob.'l
— Terme militaire :
Les ennemis font tout effort et diligence
de "ai"npr les devantz l't de engrossir de
touz costez. (lSb4, Négoc. de la France
daiis le Lev., t. 11, p. 314, Doc. med.)
— Fig., devenir gros, se chagriner :
Le cueur luy prent a engrossir. {Percefo-
rest, vol. I, c. 52, éd. 1528.)
— Avec un nom de personne comme
sujet, s'irriter :
Si se vont entredonuer si grans coupz
■sur leurs escus a ce qu'ilz esloient engrossis
de cueur les ungs a rencontre des autres
qu'ilz se vont tous quatre ruer par terre.
(Perceforest, vol. VI, ch. 51, éd. 1528.)
ENGROSSissEMENT, S. m., grossisse-
ment : 1
A mesure de Vengrossissement des arbres, i
(0 DE Serbes, Tft. d'agi'., vr, 30, éd.
1605.) I
ENGROTE, voir EGHOTE. |
ENGROTEMENT, VOlr EGROTEMENT.
ENGROTER, VOif EGROTEU.
ENGROUÉ, adj., qui a la gravelle :
Couillon engroué. (Rab., m, 28.)
ENGROUTER, VOir EOROTER.
ENGRUISER, VOif EXGRESSER.
ENGRUMÉ, part, passé, qui rend des
fientes mêlées de grume :
Se li pors ou la truye estoyent prins es
vignes par le temps de venenges. ou i
feust trouvé engrumez, cilz a cm û seroit
ne naieroit que trois solz tournois toute
rannee pour une fois. (1374, Ord., vi,
62.)
KNGRUNER, V. a., mettre en pièces,
écraser, briser :
ENG
Cela kl la blance fait brone.
Celé ki les plus fiers enqrune. |
(Recl. de Moliens, Miserere., Ar3.3527, P 123 .) |
Cf. ESGRUNER. I
EXGRUTER, voir Egroter.
ENGRUTi, voir Egroti.
ENGUEIGNE, VOif ENGAIGNE.
ENGUEIL, voir IVEL.
ENGUEILETEIT, VOir IVELTÉ.
ENGUEILMENT, VOir IVEI.MENT .
ENGUELER, voir E.NGOULER.
ENGUELET, VOir ANGELET.
ENGUELLONÉ, VOir ENGALONNÉ.
ENGUENGNE, VOir E.NGAIGNE.
ENGUENNER, VOir ENGANER.
ENGUERMEUSER , VOlr ENGARMOUSEH
ENGUERPiR, enw., V. a., mettre en
possession :
Par l'enseignement et le jugement des
hommes devant dis, nous fumes adhentez,
et li dis Hues deslieritez ; et enioerpi et
enfestuca nue fie, autre et la tierche, si
que n'i en eut, ni retient, et nus en fumes
enheritez bien et a loi. (1300, Hist. de
Guines, ap. Duc, III, 248^ éd. Uidot.)
EXGUERRi, adj., aguerri :
Hommes bien enguerris. (J. Vaultier,
Hist.des choses faites en ce roy.. Mon. méd.,
I p. 279.)
ENGUERROiER, V. a., faire la guerre
à:
Ethienenguerreoieroitles ennemis Nostre
Seigneur. (G. DE Tyr, xvii, 7, Hist. des
crois.)
ENGUEULER, VOir EnGOHLER.
ENGUicHEURE, - guischeure, s. f., cour-
roie plus ou moins ornée par laquelle le
bouclier se suspendait au cou, anse d'un
bouclier : ]
Oultre tout ce y aura pour s'en aider (i |
l'écu) deux paires d'enguischeures , une j
pour prendre au coul a cheval et autre ;
pour mettre le braz pour combatre a pié. j
j {Habits des gens de guerre, Richel. 1997,
j f'>84 V».)
ENGUicHiÉ, enguigié, enguygié, part.
' passé, garni d'une guiche, ou guige, c'est-
à-dire d'une courroie par laquelle le bou-
; clier se suspendait au cou :
; Escu enguigié de soie. (1313, Trav. aux
I chat, des C" d'Art., Arch. KK 393, f» 44.)
Escu engmigié de soie. (1316, Damages
\ fait à Mad. 'd'Artois, Arch. Pas-de-Calais.)
Le sire de Grenville. — D'azur a un chief
'• d'aroent a un demi lion rampant de gueules
en cliief et en pié desoubz trois brie d'or
I enguigiez d'argent. {Armor. de Fr. de la
fin du xiv' s., Cab. hist., VI, 33.)
' ENGUiER, ang., v. a., guider, conduire,
mener :
' Tlon ceval a il sist a le règne saisie,
Cni qu'en poist ne qni non, de le prese Ymqi'ie-
(Rown. d-Ali:i., t" i9'\ Michekint.l
ENG
L'antre gens s'en relort et Porrns les mgrnl-
(;»., r- 55=.)
Par deriere l'ester tôt bêlement Vetiguie.
(ib., t° ^^^)
Et li dus les enguie
Ensamble o lai mengier avec sa compaignie.
(Chev. au cygne. II, 2109, Hippeaa.)
Ki fors d'Egypte les enguie.
(Delivr. dupcup. d'Isr., ms. du Mans ITS, f 3 r .)
Buiement l'apela, a une part Venguie.
(Les Chelifs. Richel. 123a8, f» 81=.)
Saint Michins prist les armes, devant Deu les enguie.
(Conq. de Jerus., 425", Hippeau.)
Or s'en vont crestien par moult grant aatie ;
Et li Turs beneois contreval les enguie.
(.Clians. d-.intioche, vi, v. 158, P. Paris.)
Regarde devant lui desorz une sapine.
Se vit une pucclle que Sarrazins anguient.
(Flooi:, 238, A. P.)
Il la prist por Ion poin, ansanble ou li l'anguie.
(Ib.. 1698.)
En la mer sunt entres par dedens la galie.
Et le veni vient deriere, qui moult bel les enguie.
(tiaufrey. 7841. A. P.)
— Réfl., diriger son chemin, s'achemi-
ner, s'avancer :
Le pas vers l'ost des Grius s'enguient.
(Ben., Troies. Richel. 375. f» lOO''.)
Onqnes n'i arestut, sanpres outre s'anguie.
(Simon de Pouille, Richel. 368, f° 151'.)
ENGUIGIÉ, voir ENGniCHIÉ.
1. ENGUiGNiER, enguijngner, verbe.
— Netttr., faire signe de l'œil :
Li dos moult bien s'apercevoit
Qu'il ert ausi com il le dit :
A cenz em/uif/ne, si lor rit.
lUIUs, Ars. 3312, f» 84=.)
— Act., troubler la vue :
Il n'y a nul en Engleterre qui le scayl
mieulx enguijngner que moy. (Palsgrave,
Esclairc, p. 457, Génin.)
Rouchi, engtiigner, viser, ajuster. « H a
ben enguigné s'co. > (Hécart.)
ENGUiNAiLLE, S. f., aine :
Laquelle pestilence il apelent enguinaire,
pp pst aoostume sans enOeure en la engm-
na«L. {nesdTs saint s, Richel 20330,t» 119..)
ENGUINAIRE, adj., de l'aine :
Laquelle pestilence il apelent enguinaire.
{Vies des saints, Richel. 20330, f» 119'.)
ENGUisARMÉ, adj., armé d'une gui-
sarrae :
Vous n'entreres porte fermée.
Dieu propre garde le passage.
Pour main qu'il ait enguisarmee
Qui Dieu ne craint il n'est pas sage.
(Lefranc, Champ, des Dam.. Ars. 3121, P 70».)
ENGUISCHEURE, VOlf ENGDICHEURE.
ENGUISSE, s. f. î
Ab omni steurarum et petilionum iu
1 Gallico dictorum evguisse...... et actionious
quibuscumque exempti sint. (1404, Ui.
I d'Humhert, évêgue de Baie, Ann. des Pré-
' montrés, I, col. 229.)
ENGULÉ, voir ENGOLÉ.
ENGULER, voir ENGOULER.
ENH
ENH
ENH
185
ENGUN, voir Enjun.
ENGUOLER, VOir ENGOULER.
ENGURGiTEMENT, S. m., ingurgitation :
Le vin et Vengiirgilenient
Font faire des maulx a foison.
es. DB LA Chesnaïe, Comdaim. de Bancquet,
p. S'il, Jacob.)
ENGUTER, voir EN'GETER.
ENGirvGNOuERE,er!3MJ/noHere, adj., qui
cligne de l'œil :
Pour ce les ay je nommez (les hypocrites)
enguygnoueres, qui est un mot qui vient
de fruynor de l'œil. (Le Plessis, Ethig.
d'Arist.,f 70 v», éd. 1533.)
Sont appeliez contrefaisans les saiges,
enguynoiieres. (Id., ib.)
ENGLTi'NGNER, VOir EXGUIGNIER.
ENGUYNOUERE, VOir ENGUYGNOUERK.
ENGYNER, VOir EXGIGNIER.
ENGYNOUS, voir Engignos.
ENHABiT.\BLE, adj., habitant, qui ha-
bite :
Et cornent lesdites marchauntes aliens
ne sont niye communs jurrours ne enha-
bitables dèins le dit roialme ne purront
purchacer ne enjoier ascunes terres ou
tenementes en icelle sans especiall licence
du roy. (Slat. de Henri VI, an viii, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
ENHABiTAcioN, S. f., habitation :
Pur Venhahitacion deins le dit roialme.
{Stal. de Richard III, an i, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
ENH.XBiTER, inhabiter, verbe.
— Act-, habiter :
Li sire diluvie fait enhabiter. (Lib. Psalm.,
Oxf., xxvili, 9, Michel.)
Tuit 11 enhabilant le cercle. {Ib., xxxii,
8.)
Kar saciez bien veraiemenl
Ke par fei sont anniz gent,
E par fei sunt en veritez
Les citez enhibitez
Des homes de bone corapaignie.
<PiERRE d'Aiîerm'N, le Secrc de iecrez, Richel.
2340-1, f° ISS»".)
Cest pais est inhabitée de Bedewins et
de vileius muutains. {Itin. de Lond. d Je-
rus. attribué d Malth. Paris, 11. Michelant
et G. Raynaud, Itinéraires d Jérus., p. 129.)
Tous les barons, nobles, et autres subsis
et enhabilantz lesdites provinces. (1362,
De Aquitaniaa Pâtre tenenda, Kym.,2' éd.,
t. VI, p. 388.)
— Neutr., habiter :
Ire que inhabile en seiptnorie est sem-
blable a foudre. (Lib. Custum., 1, 18, Rer.
brit. script.)
Vuellantz demeurer et enhabiter. (1417,
Appoint de la ville de Falaise, Lechaudé,
Grands rôles des échiquiers de Normandie,
p. 273.)
ENHACHEii, V. a., enclaver, rentrer
l'un dans l'autre, tenir contre, être atta-
ché :
Quatre arpens et demy qui se enhachent
par le bout.... Item cinq arpens trois
quartiers de terre en une pièce enhachee
aux deux bouz. {Cart. de Lagny, Richel. 1.
9902, f» 2o9\)
ENHADIR, voir ENHAIR.
ENHAiER, V. a., clore, fermer d'une
haie :
Si sembla bien voie enhaie,
Onar d'arabes pars ert enhaie
De ronches et d'espines telles
Que ne vous diroie hui quelles.
(B. DE CoNDÉ, Voie de Paradis, 133, Scheler.)
ENHAiNTi, voir Enhansti.
ENii.iiR, enhayr, enhadir, verbe.
— Act., prendre en haine :
E fliz, dist ele, cam m'o!ts enhadide.
(Clians. d'Alexis, str. 87', xi* s., G. Paris.)
Ja estes vns sis hom; vus a il enhai ?
(Wace, Rou, •2' p., 1828, Andresen.)
Ne fait a demander si Deas ea est marris
E si il ad le rei Willame enhaiz.
(JoRD. Fanto>;>ie, Citron., cxcvii, ap. Michel, D. de
Non»., t. IIL)
Et li fet enhair ço ke plus amer sont.
(Garn., Vie de S. Thom., Richel. 13513. f» 12 v».)
Por qnoi m'avez si enhai f
(Renarl, 21593, Mêon.)
Mais de ce sui morte et trahie
One mes sire m'a enahie,
Enhaije m'a, bion le voi,
Qoant il ne vnet parler a moi.
(Erec, 2-74, Haupl's Zeitschrifl, t. X.)
Pallas et Jnno s'en marirent
Et cens de Troie en enhairrnt.
(Eneas, ms. Montpellier II -2.51, V 149'.)
Ta li a[s) fait asses d'anui sonsfrir
Et a sa femme l'as ta fait enhair.
{.\uberi, p. 1-25, Tobler.)
Car mainte dame a souvent enhai
Sen hoin ami par li trop anuiier.
(J. Ferri, à Grievil., ms. Sienne H. X. 36, f SO"".)
Li Grieu les commencierent a enhair et
a porter mauvais cuer. (Villeh., Conq. de
Constantinoble, cxxvi, P. Paris.)
Gis a mes hommes enhais.
(MoosR., Chron., 12343, ReiOT.)
Tant enhai Dieu et baptesme,
Qa'il menjoit cher chascun quarosme.
(GoiART, Roij. lign., 3638, Bncbon.)
Dolent, mort somes et trai ;
Li Bien nos ont trop enhai.
(Dolop., 2608, Bibl. elz.)
Quant encontre la volenté
Mon père ovrai, bien fn trai.
Bien est dreiz qu'il m'ail enhai.
(Besanl de Dieu, 3398, Martin.)
Le maingier li fait enhair.
(ROB. deBlois, Poés., Richel. 24301, p. 543".)
Et qne déshonneur enhair
Ne vneille et tous vices fuir.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, f» 18'.)
Li contes de Moofort laroit monlt enhay,
Ponr tant que maintes foiz il lui avoit nuisi.
(Cdv., du Guesclin, 2829, Charrière.)
Qne monsegnenr le roy ait vo cors enhaij.
(Gesle des ducs de Bourg., 4221, Chron. belg.)
Et pour ces causes tous ses propres su-
jets Venhayrent. (Chron. de Norra. de nou-
veau corrigées, f" 76 r".)
— Réfl., se haïr soi-même :
Si s'est si forment hesbaiz
Qu'il meesmes s'est enhaiz.
(Rose, Richel. 1574, f 51''. >
Haut-Maine, enhair quelqu'un, le haïr,
le bouder. Dans la Haute-Normandie, pays
de Bray, et dans le Haut-Maine on dit
qu'un oiseau enhaït son nid, quand il cesse
d'y revenir parce qu'on l'a dérangé en
touchant aux œufs ou aux petits.
ENHAiT, enhet, s. m., santé, bonne dis-
position :
Assez em pert de bon enhet.
(Athis. Ars. 3312, f» 101 v', col. 1.)
Cf. Ahait et Eshait.
ENHAiTiER, - ter, enhciticr, enhetier,
- er, emhettier, enhatier, verbe.
— Act., exciter, animer, donner de l'ar-
deur, réjouir :
Sire cumpainz, pur Den, qne vos enhaitet,
Tanz bons vassals veez gésir par terre!
(Roi., 1693. Millier.)
Nequedant, qant vos oi de parage plaidier,
Molt vos en apanrai por vos miaz anhaitier,
(J. BoD.. Sa.r., cclxxxi, Michel.)
Si en devon Deo gracier
E Doz conrs a bien enhatier.
(Gadt. de Mes, Ym. du monde, ms. S.-Brienc,
f" lO'.)
Monlt Yenhaiteni et aliegrissent.
(Parton., 6202, Crapelet.,
Vons avez la bataille par orgueil enheitie
Ponr Gaion de Mantueil.
(Gui de Mnt., 692, A. P.)
C'est folie qui vous cnhete.
(RuTEB., Vie Sainte Eli/xabel, }ah'iail, II, 166.)
Cil qui tout le mont het avoit sa seson faite
Et ver esloil entré, qui tonte chose enhaite.
(Delà Foie et de la sage, Jab., JVouu. rec., II, 73.»
Biautes de feme enhaite et enleece la
face de son mari. (Bible, Richel. 901,
f» 51''.)
A l'encocher molt lez enhaite.
(Gilles de Chin. 2470, Reiff.)
— Neutr., se réjouir :
Cele parole fist nos barons enhaitier.
(Fierabras, 3283, A. P.)
— Agréer, plaire :
Or me dites que vos enhaite.
(Ben., d. de Norm., II, 10360, Michel.)
Et quant ele s'est bien refaite
De penser qaanque lui enhaite.
Lors s'estent, lors se retorne.
(Cliget, Richel. 1420, f° 33''.)
Moult durement plaist et enhaite
As chevaliers de Normendie
Ke que chascuns face ne die.
(L'Escouffle, Ars. 3319, F S r».)
— Enhailié, part, passé, animé, trans-
porté d'ardeur ou de joie :
Celle nuit fa le Boargoins molt lies.
Et a sa jent rians et enheitiez.
(Aubenj le Bonrgoing, p. 112, Tarbé.)
Adonques Gui de Namur enhetié de la
victoire des siens et lors sou courage em-
brasé de l'orgueil de occuper toute
Flandres, s'elforca de tendre a greigueurs
choses. (Grand. Chron. de France, Phelippe
le Bel, XLli, P. Paris.)
— Excité, appliqué :
ÎSe se fie en chien aiïaitiet
Qni en court demnurer désire.
Ung chacan y est emhetlié
A espier, veoir et dire.
(Lefrasc, Champ, des Dam., Ars. 3121, P 82'. I
24
186
ENH
H-Norm., vallée d'Yères, enhaiter, exci-
ter, animer.
ENUALCER, voir Enhaucieb.
ENHALEGRIK, VOif E:<ALEGR1R.
ENHALTIR, VOir ENHEUDIR. |
ENHANCER, V. 3., mût obscur, employé i
comme synonyme à'apareillier, préparer :
Dolereus jors, pesans semainnes
Lor aparelle et lor enhance.
(.De Josaphat. Richel. 1333. f» 198 r°: Meyer,
p. 5.)
ENHAN, enhen, anhain, s. m., souffrance,
douleur, angoisse :
E soffert orpnt maint cnhartx.
(Rou, 3' p.. S9"8, var., Andresen.)
Si li est souvenu de sa mère parlant,
Qui estoit en prison o doulerens enlutn.
(Doon de ilaience. 4173, A. P.)
La sueur leur couroil parmi le corps de
la naine et de Venhan qu'ils avoient souf-
fert. (J. DE Meung, Art de cheval., Ars.
2915, f 4 r».)
Pour Venhan que ta as en.
(J. Broyant, Chem. de Povrelc. à la suite du Né-
nagier, t. II. p. 3',l, Biblioph. fr.)
Chasoun se plainct que j'ay perdu Milan
En srant enlum par guerre mal menée.
(J. Mabot, Resp. de France el des Estais, aux
escriv. sedicieux, p. 44, éd. 1532.)
Je croy qu'il le vanidroit myenlx
Adïiser quelque anlre moyen
Que de soullrir ung tel enhen.
(Dadouv., Les Moyens d'eviler Merencolie. Poés.
fr. des xv" etxvi° s.. Il, 67.)
Il y en a-voit beaucoup qui à'anhan et 1
lasseté se ielloienl par terre. (Mabt. du j
Bellay, iV'cm., 1. VUl, f 244 v°, éd. 1569.) j
La plus grande uierveille fut que cela se
rerauoit souveutesfois le lonp du jour avec i
tant d'enhan, que du long de la pierre il ,
en couloit de grosses gouttes de ce qui |
snoit. (Palma Cayet, Cliron. novenmre,
V, 589, Buchon.)
— Effort pénible :
Un coffrel qui s'ouvre avecq enhan.
(REGNIER, Sal., SI ; Lacour, p. 112.)
— Labour, semailles :
On amenoit vendre a Metz devant le
nioustiez ung cher tout chargiez de grues
c'ons avoit prins au pannel aux anhain des
avoinnes. (J. AuBRiON, Journ., an 1484,
Larchey.)
Cf. Han et Ahan.
ENHANABLE, cnhennoW, adj., labou-
rable :
.XV.'"' mencaudcps de terres enhennahks.
[Denombr. des Baitl. d'Amiens, Arch. P
137, f» 41 V».)
ENHANAGE, enhann., s. m., labourage,
culture, et produit de la culture :
Sont tenuz de amener d'an en an ledit
temps durant ou dit hostel touz les enhan-
naqez qui es diz héritages croistronl.(1377,
nail, Arch. MM 30, f° 88 v.)
Cf. Hanage et Ahanage.
ENHANER, tiihaneir , enbanner, enhen-
ner, enhayner, verbe.
ENH
— Act., essouffler, fatiguer, harasser,
tourmenter :
Souvent sui par toi eithané.
(Chamcel. de Par., Chans., Richel. 817. f 181.)
LE PELLETIER.
Bien ; porlei donc voslre paquet !
Mais c'est peine et lionte.
PATHELIN.
Rien, rien,
Chascnn emportera le sien.
Pensez vous que cecy m'enkenne T
(Xouv. Pathelin, p. 149. Jacob.)
— Réfl., s'essoufler, s'efforcer :
Chascnn tant s'enhana
Oue paiens desconflsmes.
(Gaufrey. S019, A. P.)
_ Neulr., être essoufflé, s'essouffler,
respirer avec peine, haleter, gémir :
11 fut porté a Rouen (un oiseau miracu-
leux) pour nionstrer a Messieurs, et con-
vint un chariot et seize chevaux pour le
traisner, qui enhennoye.nl sous le fais. (La
Nouv. Fabrique des excell. tratts de verile,
p. 83, Bibl. elz.)
Les autres, afGn qu'elles se monslrent a
leurs amoureux plus gresles et le corps
mieulx al'espaignole, s'estreignent siforl.
de leurs baudriers et ceinctures, qu elles
'i enhennent beaucoup. (J. le Blond, Liv. de
pol. hum., f° 62 r°.)
Lorsque la pranje esl granment enhannee
Des grains qui sont recueillis en l'année.
(Le Blanx, Georgiques. f° 76 r». éd. 1608i>
— Act., labourer :
Alcune art voirement ne sai ge mie, mais
bien sai enhaneir un cortil. fDial. de S.
Greg , liv. 111, ch. I, p. M2, Foerster.)
Dont fait que terre «( enhartee.
(Anli Claudianns, Richel. 1634, f 17 r .)
Adonc des terres enhaner
Ung rhescnin homs forment se poinne
(Guerre de ilelz. st. 56% E. de Bouteiller.)
Je les pourray refaire ou enhaner (les
terres). {Charte de 1364, Grenier 304, n»30,
Richel.)
— Cultiver :
Le buef obeist a la courroie qui le tient
n la charue en enhennant le fourmentdont
il
escript..
a charue en ennennani le lumuirui u^^^
n'a que la paille. {Compas, de la s.
•,ript., ms. Monmerqué, t. I, f° 5'.)
— De même absolument :
Par celui Dieu qoi maint en paradis.
Avant iroie enhaner ou foir
Ou labourer, que je onques n'apris,
Oue du pain n'aient voslre enlançou petit.
(les loh., Ars. 3143, f» 2».)
Or la plus grande pitié que fat.
C'est qu'ils meltoient par loul le feu.
Tout fondu el lont miné,
Et (si) n'ai'0!( on rien enhanné.
{Chron. de la noble cilé de ilelz, Hisl. de Lorr.,
II, raxvii.)
Et ne polt on enhanner par le temps
qu'estoit trop most. (J. Aubbion, Journ.,
an 1468, Larchey.)
Sy oit poc de blefz et d'avoinne, et ven-
doit on la q. de blefz, la meilleure ix s.,
et l'avoinne .im. s. ; et touteffois ons
enhaynoil très bien (7b., an 1481.)
Ad cause des dites plue, on ne polt
enhenner en beaucop de Heu. (76., an 1491.)
-- Enhané, part, passé, harassé, fatigué :
ENH
Or sont la si fort enhanez.
Que cilz qui mains y est penei
Guident avoir des maulx le graindre.
(Jeh. de Meokc, Très., 146-2, Méon )
!Ne de toute une année
Ne fensse de dancer tannée,
Lasse, mate, ne enhannee.
(K. Chariier, Liv. desqnalre dames, p. 63-2, éd.
1017.)
Ilelas ! il est bien enhanné
De la grant douleur que j'avoye.
\.Chnns. norm. du seiz. siècle, VI, Jacob.)
On trouve au xvii' s. enhanner avec le
sens d'être essoufflé :
Il faut dire de toi comme l'on faisoit de
Cognetestu, qui se tuoit à ne rien faire,
car après avoir bien sué et enhanné a
montrer que le cardinal n'a point d'argent,
tu ne conclus pas pourtant qu'il n'ait une
infinité de choses qui valent mieux que de
l'argent, et desquelles il en pourra faire
quand il voudra. (Naudé, il7ast:«ra(, p. 263,
1 éd. in-4''.)
Cf. Haner et Ahaneb.
ENH.ANSER, enhausser, v. a., enchâsser,
enclaver :
Le suppliant tenant en ses mains un
; baston auquel il avoil enhanssé trois aguz
clouxcfe fer. (1423, Arch. JJ 172, pièce 348.)
1. ENHANSTER, euauster, enhanler,an'
hanter, enaster, v. a , gainir d'une hante,
d'un manche :
Cez ferz de ces espiez an fraisnes anhanter.
(J. BoD., Sax., xxxiv, Michel.)
Son escn de bataille fisl devant lui porter
Et le fer de l'espee qu'il fera enhansler.
\ (Chec. au cygne, l. 3799, Hippean.)
! El le fer de l'espiel qu'il fera enaster.
(11/., Richel. 12od8, r 26°.)
Le sarcel enhanler
Por les chardons oster.
(VOuMIem. au Vilain, Montaiglon et Raynand.
Fabl.. Il, 153.)
_ Enhansté, part, passé, garni d'un
bois, d'un manche, emmanché :
Portent picois el grans mnrs enhansles.
(Raimb., Ogter, 6148, Barrois.)
Le paien ot deux boces et doux nés.
Et s'ot quatre elx en la teste plantes.
Et quatre bras et quatre poins quares.
En cascun tint un granl mail enasié.
Un n'en porlast un chevalier "«="•
(Id., tl>., lïolb.;
Un mail d'acier porte grant enhanlé.
(Aleschan^. 6102, Jonck., GuiU. d Or.) Impr..
enhanlé.
Et li carpentier facent max de fraisne e«ft«s(«.
(CoH?. de Jerus., 1728, Ilippeao.)
D'espiel qui soit bumis
Erbien fort enan..tes «fl jo eslre garnis
(Helias, Richel. l2oo8, f" 19 .)
S'il fDSt garni de branc ou d'ejpié enhansté,
a nel poussent prendre des qu'il fe^P"^'*-
(Doon de Maience, o301, A. V.}
Une coigneeanhanfee en guise de hache.
(1427, Arch. JJ 173, pièce 705.)
— Par extension :
Adam ne !Noé ne chaussa
Ne iioz pères d'antiquité,
Telz solers comme on trouvera.
Qui une aulne ont de bec anté
De denz de balaine cnAaiijf .
(E. Deschawps, Poes., III, 195. *■ '•'
ENH
— Enhanté en, einiuanclié dans, atta-
ché à :
Et doivent avoir chacuQ en sa main une
fourche qui doit estre enhantee en une
lance. {Modus, f 42 v, Blaze.)
— Enhanté s'est encore pris pour signi-
fier monté, enchâssé :
Un saphir plat, enhanté en une verge
d'or. (1400, Pièces relat. au rég. de Ch. VI,
t. H, p. 347, Douët d'Arcq.)
Cf. Enh.\ster 2.
2. ENHANSTER, VOir ENHASTER 2.
ENHA.NSTI, - hainti, part, passé, garni
d'un manche :
Un Eagleis od nne coigaie
Que il aveit lonc enhainlie
L'a si fera parmi le dos
Qa8 toz li fait croissir les os.
{Rou, 3' p.. 8i-27, var., Aodreseii.)
ENHANTÉ, part, passé, fréquenté :
Tant doint dol sien, tant l'cnorl,
E de sez rentes tant accort,
Ke toz tanz niez seit enhantez
Et el non Saint Pierre enorez.
(Wacf., Ron, lOGi,!, Plnirnel.)
ENHANTER, VOir E.N'H.\NSTER .
ENHAPER, V. a., saisir avec force:
Dont li Ta la coille eiihaper
Qne il avolt au cul paadue.
(De Conneberl, iiï, Méon, fiom. Rec. I.)
Comme aucune de leurs nefz si fut en-
hapee et enclavée pour sov comhalre a
une romaine... (la sec. dec' de TU. Liv., I,
28, éd. 1S30.)
ENHARDEMENT , anh. , S. m. , har-
diesse :
Et il ceu funt ne mies par anharde-
ment d'orgoil mais par pie amor an la
poverteit de lor esperit. (Li Epistle saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f 95 r».)
Cis est vrais fors ki garde le moiien es
cremeurs et enhardement. (Li Ars d'Amour,
1,353, Petit)
ENHARDER, V. a., attacher avec une
corde :
Que soies maintenant escorchiee et lardée.
Et après d'une hart soit ta gueule enhardee.
(Vie Sle Christ., Richel. 817, P 18i vM
ENHARDiEMENT, S. m., hardiesse :
Il ne loise doue dou tout en tout a nul
homme enfraindre ceste page de nostre
octroi ou aler encontre par fol enhardie-
meni. (1325, Cart. de Guise, Richel. 1. 17777
f» 59 v°.)
EXHARDiER, - î/er, vprbe.
— Act., enhardir :
Encourager, enhardier. [Gloss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
Et a ce moustrerent les cappitaines et
lieutenans et autres Françoys plus exti-
mez la valeur de leur personnes, sans rien
y espargner, ce qui de plus enhardua les
autres. (J. d'Auton, Chron., Richel. 5082,
— Réfl., s'enhardir :
Et combien que l'escoutete avoit ordon-
nence expresse de le faire mourir a onze
ENH
heures du matin, encore sursist le temps,
et s'enhardia de le différer jusques a trois
heures après midi. (G. Chastellain, Chron.,
V, 402, Kervyn.)
.Morvan, enharder, exciter, provoquer à
une lutte. •
ENHARDissEMENT, S. m., hardiessB :
Par fol enhardissement. (1323, Cari, de
Guise, Richel. 1. 17777, f" 107 v°.)
Par le fait et enhardissement seulement
de quatre cites et villes. (Froiss., Chron.,
I. UI, p. 81, éd. 1539.)
Ce fut a son frère et a tous les aultres
ung grant enhardissement. (Bouhgoing,
Bat. Jud., I, 3, éd. 1530.)
ENHARDOiER, V. a., harceler :
Maint lor en a le jor ocis.
Qu'a l'arc tnrcois les enhardoir.
(Be»., Troies, Richel. 37.5, f» 89^.)
ENHARDRE, VOir ENHERDRE.
ENHARNACHEus, eiiharneceus, s. m.,
harnacheur :
Aux enharneceulx qui lièrent les ton-
neaus sur les harnas. (Compte de 1480,
Arch. législ. de Reims, I, 671, i" partie.
Doc. inéd.)
ENHARNACHURE, S. f., harnachement :
Pour les enharnachures de ses chevaux.
(ISSO, Compte d'A. de Beaulainc, liull. de
la Soc. d'Arcli. lorr., V, 78.)
ENHAS, voir Hanap.
ENHASER, v. a., maltraiter?
Et par charbons arJens qui bruient
Grant part de la cité desLruient,
Si malement l'on/ enhasee
Qu'assez tost fu toute embrasée.
(G. Gdiart, Roy. lign.. 12-223, W. et D.)
EiVHASTELER, VOlrlESASTELEB.
i. ENHASTiîu (s'), V. réfl., 86 liâtcr :
Bien est besoins que vous vous enhantez.
(Ade.net, Enfances Ogier, Richel. 1632, i" i v".)
2. ENH.ASTER, cnhanster, an., enhater,
anhater, v. a., embrocher, percer d'une
broche, d'une lance, empaler :
Encor i a fier jugement
Qui après vient d'autres chetis,
Enhastez les at on tons vis.
Et les met on en feu roslir.
[Le Purgatoire de S. Patrice, ap. Roq.)
La roine fist la meschine prendre et
tormenter de divers tormeuz et puis la
fist enhaster en un pel et fichier en terre.
[Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 51^)
Vanhasterent en un pel. {Ib., f" 246".) P.
Paris, enhasterent.
.1. des lévriers parmi la boache
L'ataint et par les flans Venhaste.
(Fabl. d'Or., Ars. 5069, f 112°. )
L'antre vielle en sa main tenoit
Un glave qui tous plains estoit
D'orelles d'ommes trefforees
Qui y estaient enhanstees.
(Deguilleville. Pèlerin, du genre humain, ap. Doc,
111, 633''.) Impr., enchanstees.
Puis les enhastez en une broche bien
déliée. (Ménagier, II, 214, Bibliopli. fr.)
Les supplians prindrent en l'ostel d'icel-
lui Mosnier... trois pièces de chair, qu'ilz
ENH
187
I enhasterent en un baston. (1471, Arch Jj
193, pièce 608.)
I Les antres sont de picqnes enhastez
I Gisans envers.
(J. Marot, Yoy. de Venise, f 72 v», éd. 1532.)
— Par extension, ficher, placer :
Entre ses poinz un bastonet enhaste.
(Li Coron. Looys, 23.Ï9, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Il se disait encore au commencement
du xvri» siècle :
! Anhater, ambrocher, mettre en broche.
Anhater un levraut. (iMo.net, Invent. }
Cf. Enhanster.
ENHASTiE, S. f., malhcur, accident,
peine :
Le roys ne sot arrier n'avant.
Conseil ne sot ne sanvement
Qa'a Fredegonde seulement.
Elledist : Roys, ne t'esmaier !
Lai moi mun i onsoil essaier.
Le rois dist ; Dame, or enpensez
Gommant puissions estre tensez
A honneur de ceste enha^tie.
(Renard contrefait, ap. Tarbé, Poet. de Champ,
ant. à Fr. I, p. 119.)
ENH vsTiR, anh., enhalir, verbe .
— Act., presser, pousser vivement ;
Desconfit sont cil don chastel,
IS'an orenl mie le plus bel,
Jusqu'as portes les anhasitrent.
(Ben., Troie, Ars. 33U, f 28=.)
— Fig. :
Par Mahomet folie dites grant
Qui d'un g.arçon m'alez enhastiiant
Qui onques n'ot de terre plain .[. gant.
(Enf. Guill., Richel. 774, P 9 ï°.)
— Avec un rég. de chose, poursuivre,
rechercher, tâcher d'atteindre, d'acquérir :
Qui vorra enhaslir porlitable chose, a
honeste se taigne. [Moral., Richel. 12381,
1° 386 v». j
— Réfl., se hâter, se presser :
Mult s'enhasti que il iroit dessegier .\u-
drenople. (Villeh., 289, Wailly.)
Car tous cil qui sorent et virent
Le miracle plus s'enhiilirent
A porter qoant que ert mestier
A fere l'oevre et le monslier.
(J. Le Marcua.nt, Uir. de .\. D., ms. Chartres,
f» 11''.)
De tost descendre s'enhasiissent.
(GuiART, Roij. lign., 17123, W. et D.l
— S'enhalir d'une chose, s'y livrer avec
ardeur :
Tes se pnet or de la guerre enhati',
Ja au besoin n'en iert ses escus pris.
(itort de G.trin, 2691, dn Méril.)
— S'enhastir d, être en opposition îi '■
Mainshomes i a qui aimment miaus gran'
cors que richesces. Einsis s'anhaslissenl I'
don de fortune as boutez dou cors, et des
boutez dou cors valent miens li nus que li
autre. (Moral., Richel. 12581, f» 383 v.)
— Enhasli, part, passé, qui a hâte :
Puis issent de Tremoigne, de combatre anhasti.
(Ren. de iîontaub., p. 367, Michelant.)
ENHASTisoN, S. f., hâte, ardeur :
188
ENH
ENH
ENH
La mace liCTe par grant enhasiison.
{Mon. Guill., Richel. 368, i° îeS*».)
ENHATIER, VOir ENHAITIER.
ENHATiR, voir Enhastir.
ENHAUCEj enhaunce, s. /., action d'é-
lever :
Par Venhaunce de sorlz, molyns, estan-
kes... {Stai. de. liichard II, an xxi, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
ENHAUciEit, - ser, enhalcer, enhauncer,
enhaunsier, verbe.
— Act., élever, rehausser :
Pois lonr berfrois etihûiicetil, si les ont bien fiché.
{Desir. de Rome, 9i8, Grœber.)
Ne li sovenoit mais de sa cité fermer ne
de ses grandes tors enhaucier vers les
nues. {Estories liogier, Richel. 20125,
f» lb5^)
— Fig., élever en honneur, relever la
situation de :
Ne la devez james faillir (l'Eglise),
Mes enhak-cr et meiotenir
A Tostre poeir.
{Yie de S. Thom., 3'i2, -var., Michel, D. de Norm.,
t. III.)
Si de mei feiles rei, grant honnr en anrez,
Kar vos serrez por mcî enhaucé et amez.
(Gui de Bourg., p. 136, var.. A. P.)
Les nns assaie trop enhattcer.
Les autres trop grevement abeiser.
(Pierre iie Peckam. Rom. de Lumere, Brit. Mus.
Harl. 4390, f iO'*.)
Nostre sire soefre as deables de tormen-
ter corsejntz en aseun temps pur les ai-
mes enhauscr. (Apocal., ms. de Salis,
t" 18 V».)
Ne amisties n'abaisse mie le plus haut,
mes le bas enliauce. (Li Ars d'Amour, l,
78, Petit.)
Dont vous soiez enhavciez et honorez.
(G. DE Chaeny, Liv. de Cheval., ms. Brux.,
f° 107 r».)
— Accroître:
liir bon amour, joly desport et curtais
scias, joie et douçour entre peut norir et
enhauncer. (LeFesïe de Pui, Lib. Custum.,
1,219, Rer. brit. script.)
— Hausser le prix de :
Qe genz qi vendent vitaille unt outrajou-
sement enhaucez lour darrees. (Lib. Cus-
tum., I, 192, 28, Edw, I, Rer. brit. script.)
— Relever, en parlant de chose :
Quant la matière est vil et petite, et que
li oierres ne bee pas a ce se po non, lors
convient il que tes prologues soit aornez
de tels paroles qui li douent talent d'oir et
qui enkaucenl ta matière et l'ostent de sa
viltance. (Brun. Lat., Très., p. 493, Clia-
baille.)
— Relever, exalter, célébrer:
La feste roiale du Pui, de ci cum ele est
par chansoun honorée e enhaunsiee. {Le
Feste de Pui, Lib. Custum., I, 224, Rer.brit.
script.)
— Réfl., s'élever, s'enorgueillir:
K'il tant se voelent enhaucier.
(Marie. Dit d'Ysopel, xvi, Roq.)
Si que on ne s'enhauce trop en prospé-
rité, et que on ne soit trop troblez en ad-
versité. (Brun. Lat., Très., p. 400, Cha-
baille.)
ENHAUDISSEMENT, VOif EnHKUDISSE-
MENT.
ENHAUNCE, Voir Enhauce.
ENHAUNCER,' eiihaunsier, voir Enhau-
cier.
ENHAUSER, VOir ENHAUCIER.
ENHAVER, V. a., prendre plein la main :
Une bavee de chandelles de cire tant
comme moy ou mon prevost en peult en-
haver a deux mains desdites chandelles
qui ont esté oO'ertes a la dite messe. (14S4,
Aveux du bailliage d'Evreux, Aroh. P. 294,
reg. 1.)
Grosley, dans son Vocabulaire troyen,
donne enhaver comme un terme de mois-
ENHAYNER, VOir ENHANER.
ENHEAUJiEU, enhyaumcT, v. a., armer
d'un casque :
Ga\eo, enhyaumer. {Gloss. lat.-fr.,K\che\.
1. 7679.)
— Enheaimé, part, passé, armé d'un
casque :
Venheaumê, ou garny de casquet. (La
Bon., Harmon., p. b47, éd. 1578.)
ENHEITIER, VOir ENHAITIEH.
ENHEL, voir ISNEL.
ENHELDER, VOir ENHEUDER.
ENHELDIR, VOir EnHEUDIR.
ENHELUEMENT, VOir ISNELEMENT.
ENHEM, voir Enhenc.
1. ENHEN, voir Enhan.
2. ENHEN, voir Enhenc.
ENHENC, enhencq, emhencq, enhem, en-
hen, exclamation, hein ! hein I hé, hé I :
Enhenc, Diens ! je Savoie bien
Comment li besoigne en aloit.
(A. de la Halle, U Jus Adan, p. 307, Cousse-
maker.)
Enhenc .' bian seigneur, je sni rois.
(Id., li Gieus de Roiin et de Marion, p. 388.)
Semprone seroit mise en rencq,
Car elle fut grande clfrgesse.
Mais tantost diroiez : Emhencç,
Elle ne ressambla Lucrèce.
(Lbfranc, Champ, des Dam., Ars. 3121, f» 129''.)
— Qui est cest honme qui parle a moy î
— Enhem, mon seigneur.— Je suis joyeulx
que tu es venu sain et sauf. [Therence en
franc., f° 146 r°, Verard.)
— En après l'en dit que tu veulx aller
en Cypre. — Enhem. — Tu as ja achapté
beaucoup de choses pour y mener, et as
loué une nef. — Je le sçay bien. (/&.,
f» 241 V».)
Enhen ! sire !
Nous avons fait, Dieu soit loué.
(Myst. de S. Clem., p. 130, Abel.)
ENHENNABLE, VOir ENHANABLE.
ENHENNEU, VOir ENHANER.
ENHERBEMENT, encrb . , enhicrb . , s. m.,
poison fourni par une herbe vénéneuse,
empoisonnement :
Ja ont porqnis Y enherbement
Dont il andoi mort recevront.
(G. de Paterme, Ars. 3319, f 77 r°.)
Mais Dieu merci li enherbemenz ne fu
mie a mort. (Mén. de Relms, 60, Wailly.)
Sour lequel cas dou dit enerbement ou
empusonnenient, li dis lieutenens avoit
fait faire une information. (1349, Arch.
adm. de la ville de Reims, ii, 1186, Doc.
inéd.)
En fait de sorcberie on par enhierlement.
(Geste des ducs de Bourg., -1818, Chron. belg.)
ENHERBER, auherbcr, enerber, anarber,
enyerber, verbe.
— Act., empoisonner à l'aide de plantes
ou herbes vénéneuses :
Car nn beuvrage leur fait boivre
Qu'il destrempe de vaine gloire
Dont toz les enivre et enerhe.
(G. DE CoïKCi, j;ir., Richel. 2103, P 16''.)
Et l'ocist orguel et enherbe.
(Id., ib.)
Car faisons nue chose : nostre dame anherbon.
(Parise, 33, A. P.)
Anarber vos cuidai et vos cors vergoinier.
(/*., 2865.)
Certes je Yanherbai, je ne lo puis noier.
(Ib., 2868.)
Cil ki enherber le voaloicnt
Respondent ke il semoudroient
Volontiers lor mestre Virgile
Et des compaignons de la vile.
(Dolop., 1598, Bibl. elz.)
Ou tons .M les fera par poisons enerber.
(Hisl. de Ger. de Blav.. Ars. 3144, i" 178 r".)
Laissiez aler la garce, Dieu li puist mal donner t
Bien vous peust encore ocire ou enherber.
(Berte, 531, Scheler.)
Ci gist li frois serpens en l'erbe :
Fuies, enfans, car il enherbe
Et empoisonne et envenime
Tout homme qui de li s'aprime.
(Rose, 16793, Méon; ms. Corsini, f 111^.)
Foiez, enfant, car il anherhe,
Et anpoisone et anvenime
Tout borne qui de lui s'aprime.
(/*., Richel. 1573, f" ISg*".)
Lesquels marcanderent à'enyerber l'em-
pereur, pour le pris de .L. mille ducas.
(Chron. des Pays-Bas, de France, etc., Rec.
des Chr. de Fland., t. 111, p. 13S.)
Se cheus vous cspousoit qui vo père eiierba.
(H. Capel, 683, A. P.)
Lequel de Cluny jamais ne retourna de-
puis, car fut enherbe piteusement, et dont
ce fut un damuiage. (G. Chastell., Chron.,
111, 337, Kerv.)
Enherber aussi est un beau mot, pour
ensorceler par certaines herbes ou empoi-
sonner. (H. EsTiENNE, PrecelL, p. 195,
Feugère.)
- Fig. :
Enherbe m'as de ta parole
Ki molt me samble ville et foie.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. 10, Meyer.)
Biaus doux fiz. quant ge ne t'ay creu
pieça mes, c'a esté por mon cuer qui est
encombré et toz enherbez de péchiez. (Vie
saint Josaphat et Balaara, Richel. 423,
1° 17''.)
ENII
ENH
ENH
189
— Absolument :
C'om doit a son œil mettre l'erbe
Corn congnoist et qui pas a'enherlie.
(VOrotoge de la mort, Ricliel. 'J91, f" 40'.)
— Réfl., se couvrir d'herbe :
Ja la terre s'enherbe.
(Chassign., Mesfr. de la vie, p. 255, éd. 1594.)
Bourbonnais, enherber, panser avec des
herbes. En ronchi, enheibcr veut dire gar-
nir d'herbe. • Ces blés sont enhetbés ; cette
prairie s'est enherbée en peu de temps. »
ENHERBEURE, eticrb., S. f., polson vé-
gétal :
Vers li ne vaut enerbcure,
Venins, ne carmes, ne conjare.
(Lapidaire de Modènc, G57, Pannier.)
ConToitise est el monde molt maie enerbeure.
{Rom. d'Alex , Richel. 792, t» 13T=.)
ENHERBi, ad]., couvert d'herbe, mis en
herbe :
Petit estoil ces hnis envers.
S'il ne l'ovroit por ces berbis
Qui par mi les leus enherbis
Aloient paislre chascun jor.
(holop., 84-22, Bibl. elz.)
Les gncz Irespasse et la lande evherbie-
(Heeb. Leduc, ho:it(i. de Candie, p. 139, Tarbé.)
ENHERDANT, part. prés. et subst., ad-
hérent :
Ses subgitz et enherdanlz. (13S7, Inden-
iura convention., Rjiii.,2'' éd., t. VI, p. 47.)
ENHERDiR, verbe.
— Neutr., se hérisser d'horreur, éprou-
ver de l'horreur, de la terreur :
Et quant li efpirs moi présent trespasse-
vet, si enherdirenl li poil de ma char. {Mo-
ral, sur Jobj dans les Dial. SI Greg., p. 336,
Foerster.) liât., inhorrueruut pili caruis
meae.
Enherdid de la tue crieme la meie charn,
e tes jiigemenz je criems. {Liv. des Ps.,
Cambridge, cxvill, 120, Michel.) Lat., hor-
ripilavit.
— Act., avoir horreur de :
Tu a délivrer, a sosceivre le home, ne
enherdis de la virgene le ventre. {Te Deum,
dans le Psalt. monasl. Corb., Ricliel. 1. 768,
fo 121 V»; Michel, p. 251.) Lat. : Non hor-
ruisti virginis uterum.
1. ETiHEKBRE, enhardre,enerdre, verbe.
— Act., s'attacher, s'accrocher à, saisir :
Or me fault tout laisser et perdre.
Puis qae la mort me vient eiikardre.
ijie du maulmis Riche, Ane. Tb. fr., 111. 293.)
— Réfl., s'attacher, s'accrocher, s'ar-
rêter :
L'ymage de victoire qui estoit en la sou-
veraine hautesse du temple fust férue de
foudre et chut bas jusques ans autres
ymages de victoire qui esloient yleques
flchiees devant le temple, et yleques s'en-
herdist sanz descendre plus bas. (Ber-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Geu., f» 230''.)
— Se prendre, s'attaquer :
Vous aves grant tort, qui vous enherdes
a ce chevalier. (Froiss., Chron., Richel.
2644, f°33Svo.)
— Neutr., consentir, adhérer:
Nous sommes enhers, adheriz, adherdons,
et adherissons aux appellations faictes
par ledit M. le coule, au roy de France
nostredit seigneur et a sa court de parle-
ment, contre M. le duc de Guienne dessus-
dit et ses officiers. (1371, Ord., v, 39S,)
— Entiers, part, passé, attaché :
... Quant nus autres mon raartire
Ne set qae vous, se aillors mire
Qerroie du mal qu'est enars
En moy, bien seroye mnsars.
(ifl Complainte donleuse, Richel. 837, C 13»;'.)
ENHERiTABLE, adj., qui peut hériter:
Auxint sur la peticion mys en parlement
par la commune, supplianlz que les en-
fantz neez par delà deinz les seignories de
Caleis et aillours deins les terres et sei-
gnories qui apparteignent a nostre sei-
gneour le roy par delà soyent si avant
ables et enherilables de lour héritage en
Englelerre comme auters enfantz neez
deins le royalme d'Engleterre, est accordé
que la commune ley et l'estatut sur ceo
point aulerl'oitz fait soient tenus. (.Steî.
d'Edouard III, an XIII, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
— Subst. :
Eient et ejoent mesme les bénéfices et
avauntages d'avoir et porter héritage dans
ledit ligeaunce comme les autres enheri-
tables avauntdits averount en temps ave-
nir. (Dèclar. d'Edouard III, Morice, Pr. de
VH. de Bret., I, 1477.)
ENHERiTANCE, - awicc, S. f., action
d'hériter :
Tenant en fee simple est celuy que ad
terres ou tenements a tener a luy et a ses
heyres a tous jours... En son purchase...
ceux parolx (ses beires) font l'estute d'en-
herilance. (Bhitt., Lois d'Angleterre, f» 1",
ap. Ste-Pal.)
Dont les ditz supplianlz se doutent estre
grevez et enipesches de lour enheritaunce.
{Stat. de Henri VI, an ix, impr. golh.,
Bibl. Louvre.)
ENHERiTEMENT, inheritemcnt, s. m.,
action d'hériter de, d'être mis en posses-
sion d'un héritage :
Avec ce contendoit a avoir sa fille et
Venheritement de la couronne de France
pour luy et les siens a jamais. (G. Chas-
TELL., Chron. du D. Phil., ch. xxxv, Bu-
chon.)
— Héritage :
Toutes les terres, tenemenlz, et posses-
sions et libertees et toutes autres inherite-
mentz. {Stat. de Richard II, an xxi, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
ENiiERiTER, cnkireler, enyerler, v. a.,
mettre en possession d'un héritage :
Dont cil soffrirent le martyre
Por droiture et por vérité.
Dont il seront enherilé.
(Gadth. de Mes, Ym. du monde, Richel. 2021,
f" 85''.)
Si faisoit debonairelez
Dont ses cuers est enkeritez.
(Hekhi d'AiNdeli, du Chancel. Phil., ms. llarl.
4333, i" 98''.)
Et toutes les coses devant dictes et tout
le droit que je y avoie ou pooie avoir ra-
porlai je et rendi au dien et au capille
devant dis pouryaus enliireter a tous jours
mais. (1281, Cart. de SI Quentin, lii(ihe\. 1.
11070, f° SI v.)
Pykenot fut enherilé de ces tenementz.
(1304, Year twoks of the reign of Edivard
the flrst, years xxxil-xxxill, p. 105, Rer.
brit. script.)
Cely Thorand fevt enherilé en la terre de
Nor-wey. {Le Petit Bruit, Bibl. Arl.,n°902,
f° 6 vo.)
Enyerler. (xv* s., Estaires, ap. LaFons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENHERiTRix, adj. f., héritière, femme
qui a succédé à des iii.meubles :
Feme enheritrix de terre en fee simple.
(LiTTL., 7ns(i(., 4, Houard.)
Si terne enheritrix prent baron. (Id., ib.,
636.)
ENHERMÉ, eniermé, adj., solitaire :
Or giras, cors, en le liere eniermee.
(Alexis, 232, xin' s , G. Paris.)
Cf. Enhermi.
ENHERMi, enhiermi, enermi, ennermi,
- ie, adj., tranquille, solitaire, réduit en
solitude, sauvage, agreste, désolé, ravagé :
Et tant granz mons et tant val enhermis.
(Les Loh.. Vat. Urb. 373, (• 8^)
Sul fn (le lieu) aprps e ennermiz,
Gaslé lune lens e degerpiz,
N'i repeirout si bestes nnn
(Bën., D. de Norm., 1, 977, Michel.)
Nul n'osoul aler par chemin.
Ne marcheant, ne peleriu ;
Par tel erent si rnermi.
Si poi erré, si relenqui.
Que sut n'ert mais aparissant
La n orent esté plus grant.
(ID., ib., 1, lui.)
Qne la terre que il li done
N'i a bestes, blé ne annone,
Gast est e povre e cnnennie,
K si tornee e si deserlie.
Si sale e une e si sauvage
Qu'il n'i a Tait gaaignage.
(Id., ib., IL 6617.)
Lonc tens après fn enermie (l'abbaye de Giœèges)
Si gasle chose e deguerpie,
Qui n'i avelt conversion.
Repaire ne habitation.
Home vivant ne créature.
(Id., ib., II, 10835.;
En mainte grant chartre enermie
Furent dévalé a dolor.
(ID., ib., II, 35942.)
Oevre cele poslerne, veras le praerie;
Puis trouveras \n voie qui est toute enhermie.
(Roum. d'Àli.t., f" 52", Michelant.)
le message as tn fait, je l'an port garantie:
Mes ci ne voi sergent ne garçon ne espie
Qui li cont corn t'as fait an la lande «icrmic.
(.1. BoD., Sa.r., cxli, Michel.)
Franc issent de la vile par mi la praierie,
Et regardent errier vers la combe enermie.
(Id., ib., ccxïiii.)
Sanz viande ne maint il mie
En ceste lande enhermie.
(Pcrceval, ms. Montpellier II 249, P Ilfi''.)
Et bien sachiez que il trova
Une forest grant enermie.
(Ib., r ISl^)
Que Gascelin a Bourgoigne saisie
Et Jenevois, cele terre enhermie.
Utibenj, p. 85, Tarbé.)
Mesire Gauvains et s'amie
Parmi .i. lande enherviie
Ccvaucbiertnt la matiuce.
(Couvain, 1477, Hippeau,)
l'JO
ENII
La fories fa grans, enMermie.
(MousK.. Ctiroii., 10311, Keilf.)
Tote le despoulierent comme lio enermit.
(De S( Alexis, 13". Herz.)
La forest ert enhermie,
C'on ne Teoit la clarté raie.
(Du tair Palefroi, Riche!. 83', f 333°.)
Fors seulcmeat d'nne partie
Avoit nne voie enermie
Ki la montagne compassa.
(Fregus, p. 'i. Michel.)
Par mi nne voie enhermie.
(ib., p. un.)
Dedans la foresl enhermie.
(Ib.. p. 129.)
Par nne vies voie enermie.
(Ib., p. 186.)
— En parlant Je persoan?, solitairfi,
iombre^ triste :
>e li caloit de soi, tous estoit enhermis ;■.
Barbe ot el longe et lee et le poil retortis,
lit le «ief deslavé et velus les sorcis.
(Ronm. d'Alix., f» 81", Michelant.)
ne Maugis parleron, qui mult est enhermi.
Tele entente a vers Dex qu'il a de cuer servi.
Kenant a oblié, son bon charnel ami.
{Ren. de Montaub., p. 371, Michelant. i
— Sauvage :
La mains Dieu Bst chele mnanche.
En blé roua la jarserie
Quant ichele gent enermie.
Sauvage et Dere flst privée.
(iUr. de S. Eloi, p. 81, Peigné.)
ENHERMiN, adj., Solitaire :
Vois cesl pais tôt enhermin et gast.
(Les Loli., ms. Montp., f" 179''.)
Cf. Enhermi.
ENHERMiXER, eiurminé, v. a., couvrir
d'hermine :
Achètent les chiers sehelins
lit les robes enerminees.
(G. DE Coisci, Doul. de la mort, Richel. -23111,
f» 301''.)
Lui et ses gens enermines. (Mathieu
D'EsconcHY, Chron., II, d30, Soc. de l'H.
de Fr.)
El ces femmes ou que je soye
Que je voy cy adominer
Leurs testes et enherminer.
(J BoucHET, les Reijnan Iracersans, (° lOS V, éd.
132-2.)
ENHERS, S. m. pl., toute espèce de
fruits que produit une terre labourée :
Le suppliant bailla a labourer... plusieurs
pièces de terres a moitié des blez et autres
enhers qui v croistroient. (1468, Arcb. JJ
194, pièce 301.)
ENiiERTiR, V. a., tirer ?
Car François le lardoient de lances et
d'espiex esmolus et tranchans dont ilz lui
faisoient le sang yssir du corps, et les
nepveux Fouques, Gerbet, Seguin et Boos,
qui veirent clerement que toute leur puis-
sance estoit ainsi que alee a fin mortelle,
le enherlirent et le tirèrent a force hors de
la presse. {Girart de Rossillon, ms. de
Reaune, éd. L. do Montille, p. 142.)
ENHET, voir Enhait.
ENHETIER, VOlr EKHAITIER.
ENHEUDELEU, v. ,1., tromper :
ENH
Enheudelant et barétant. {Corpus Chro-
nie. Flandriae, 111, 373.)
ENHEUDER, eHheldev , enkouder, v. a.,
emmancher, garnir d'une poignée :
Ceioeat espees enheldees d'or mier.
{Roi., 38G6. Millier.)
De cez espees enheldees d'or mier
Fièrent e caplent sur cez helmes d'acier.
(/*., 3837.)
Li amiranz li ceint l'espee.
Qui de (in or fu enheudee.
(Floire et Blanreflor. l" vers., p. 117, du
Méril.)
Et le poifç d'or dont el fu enhondee (l'cpée).
(,Gir. de Yiane, Richel. 1371, f 32M
Avec lui porta .II. espees
Qui cointement sonl enheudees.
(Dolop., ms. Chartres 6'20, f" -28''.)
Avec lui porta trois espees.
Richement furent enheudees.
(Sept Saaes, 211i), Keller.)
C'est Florence la bêle qui d'or est enhendee.
(Gar. de Mongl., Richel. 21103, !" -2''.)
- Fig. :
Justlse li porte c'espee
De lois et de drois enhondee.
(ROB. DE Blois, l'oés., Richel. 21301. p. "SlT".)
ENHEUDÉ, part, passé, qui est attaché
par des heudes. Bêles enheudees, bêtes re-
tenues par des heudes, qui sont des liens
qu'elles ont aux pieds de devant. (Tré-
voux.)
Les domaines qui se gouvernent noble-
ment sont en defence toute l'année, s'ils
sont clos, pour les défendre d'un cheval
enheudé. (D'Argentré, Coust. de Bret.,
p. 1332, éd. 1582.)
D'un cheval enheudé. Aliidicunt entravé.
Sunt vero heudes pedicee quée anterioribus
equorum pedibus injiciuntur ut numell;e
quîe uni tantum pedi ils appellent sepeaux.
[Yu., ib., p. 1334.)
Enheuder est encore usité dans le Haut-
Maine et la Bretagne, pour dire mettre
des entraves aux pieds d'un animal.
ENHEUDEURE, cnhoudeure, enhoudure,
anh., enholdeure, inoldeure, s. f., poignée
d'épée, anneau, et tout ce qui sert h ac-
crocher :
L'espee trait sanglente dnsqu'en Venheudeure.
(Roum. d'Alix., P 21'', Michelant.)
Desns Venholdenre.
(Herb. Ledoc, Fo'ilq. de Candie, Richel. 25518,
f» 29 r°.)
Venheudeure de l'espee. (S. Graal, Vat.
Cbr. 1687, f» 23°.)
Vanhoudeure. (Ib., Richel. 2433, f» 114 v°.)
Ensi disoient les letres de X'enheudeure.
(Ib., Il, 448, Hucher.)
Enheudeure (d'épée) entresegnie de croiz.
(Chron. de S.-Den , ms. Ste-Gen., f» 153''.)
1". Paris : enhoudure.
Un escu a son col, l'espee ceinte ;
Venheudeure en estoit vermeille. (Gr.
Chron. de Fr., Charlemaines, m, 4, P. Pa-
ris.)
Puis trast l'espee, d or est Vinoldeure.
(Roncisc, p. 61, Bonrdillon.)
Dont li ponz et Venheudeure
lerent d'or fin a couleur pure.
(r.DiART, Roy. hin-, t. I, P- 330, Bn-hon.)
ENH
Les ans font faire enheudeures
Es espees tontes nonveles.
(1d., ib-, 19311, W. et D.) Irapr., enhendeure.
EXHEUDIR, - eldir, - heulir, - haltir,
verbe.
— Act. , emmancher , garnir d'une
poignée :
Veez m'espee ki d'or est enheldie.
(Roi., 966, Millier.)
Puis tret l'espee qai d'or esl enheudie.
(Aleschans, 499, Jonck., Guill. d'Or.)
Veez m'espee qi d'or est enhaltie.
(Roncisv., p. 13, BoordilloQ.)
— Enheudir un voyage, l'entreprendre,
le commencer, à peu près comme on dit
vulg., emmancher une affaire :
.V». ans avoit passez tous acomplis
Que cis volages fu par aus enheudis.
(Adenet, Enfanc. Ogier, Ars. 3142, P Ti^' ; Sche-
ler. V. 763.)
— Réfl., se préparer à un voyage :
Et dist Gauvain que moult volentiers
iroit parmy (la forest) cerchant deuK jours
ou trois pour savoir se elle est si merveil-
leuse conme l'en dist. Et dist que il se
mouvera sitost conme la penthecoste sera
passée ; et Lancelot se enheutist et dist
qu'il partira au matin si tost comme il verra
le jour. (Lancelot du Lac, l" p., ch. So, éd.
1488.)
— Act., exciter, animer :
>'e porquant del deffendre esl chascuns enheudis.
(Conij. de Jerus., 2180. Hippeau.)
Meliadns vait par l'estor
Enheudissait les siens as lor.
Tant cop i a leru li ber
Que maint des lor en fist verser.
(G. de Païenne, Ars. 3319, f 132 v".)
Tout mal faire 11 enhendissent
Et enortent, puis se périssent
/ On malice et es grans forfais
Qu'il ont ou nombre de lui fais.
(Watriqcet, Tournoi des dames, 1219, Scheler.)
Certes, frères, ce sont les âmes
Des chaitis qui vaincre se laissent
A lenrs charoignes et se paissent
Des deliz et des vanitez.
Dont nuit et jour sont eucitez,
Temptez du monde et enhendiz.
■ (iD., ib., 348.)
ENHEUDissEMENT, enkaud., s. m.,
connivence, trahison, tromperie :
1 Et se nos âmes et fiauls li sires de Coucy,
' a souffert ou par sa négligence ou enhau-
dissemenl [per suam conniventiam] a sous-
tenu que Jehans, diz de Cramailles, che-
valiers, fieves dou dit sigueur de Coucy,
ait fait une forteresse a Estrees en son fiel
en venant contre l'ordenance devant dicte,
tu contraingnes les devant diz nostre âmes
et feauls le signeur de Coucy et Jehan,
son flevé. (1294, Carlul. de Guise, Richel.
1. 17777, f 77.)
Gaufrois prist les traîtres, qai scevent son convent,
Avoec les Sarrasins se tourna esvomeot,
La coramenche bataille et orrible content,
Mis forent crislien a Joël et a tourment.
N'ierent point ordenet, par Venheudissement
De Gaufioit le félon, qui par mal essient
Ot vendu son signour et trai faussement.
(B. de Seb., i. 626, Bocca.)
EN'HEUsEïiEXT, S. m., couroniiement
de la lucarne :
ENH
ENH
ENJ
191
Douze vins chevilles de fer... mises aux
chevrons des espoiutements des deux de
la dicte porte et aux enlieusemens. {Compt.
de Girarl Goussart, 1400-1402, xui, Arcli.
njun. Orléans.)
Sept vins chevilles de fer pour queudre
les champlates et l'enhen sèment de la dicle
tour. {Compt. de P. Mareau, 1408-1410,
Forteresse, xxxill, Arch. niuu. Orléans.)
ENHEusEi'RE, - sttre, - sscure, s. i.,
couronnement d'une lucarne :
L'e)îftP!(sse!'re du !.'rant pomrueau. (Compt.
de Girart Goussart. 1400-1402, Forteresse,
XLVIl, Arch. mun. Orléans.)
A Estienne Aqueniin, charpentier, pour
faire Venhettsui'e de la dicte tour. {Compt,
de J. Asset, 1402-1404, Forteresse, xvil,
Arch. mun. Orléans.)
Pour avoir plommé la lucarme du comble
de ladicte chiippelle,, c'est assavoir les pos-
leaux, l'appuj'e, le licteau de dessus, le
haut des corbeaux, le front de ladicte lu-
carme, les wirnberges et Venheitseure du
poinçon, de dessus ycelle lucarme. (1490,
Arch. K 272.)
Pour avoir plombé Venheuseure du poin-
çon qui est sur la viz d'icelle cliappelle.
ilb.)
Cf. EiNHEUDEUEE.
ENHEUTiR, voir Ekheddir.
ENHiciER, V. a., exciter :
F'nr rnhjcier
Cels qni Liions si inahuis sunt.
(Cher, as .u. esp., û60-i, Foerster.)
ENHiDÉ, part, passé, épouvanté :
La eut grant encaucli et maint homme
reversé et jetlé par terre, et cheoienl a
mons I un sus l'aultre, tant estoient il fort
enhidé. (Frotss., Chrou., IV, 410, Kerv.)
ENHIERBEMENT, VOlr EiNHEllBEMENT.
ENHIERMIR, VOÎT ENHEBMIR.
ENHIRETER, VOir ENHF.RITEB.
ENHiTER, V. a., exciter :
Les preus clairae couars, l'un \ihol, l'autre erile,
Ensi com ses voloirs pour plaire li endite.
De parler s'apresla, car cbascuns li enhtie.
( Rest. (lu paon, Richel. 1554, f° 141 '".)
ENHOINDRE, VOir EnOINDRE.
ENHOLDEURE, VOlr ENUEUDEURE.
ENHONOR, S. f., honneur :
Pour l'anor et l'enlionor de mon ehier
seifinor. (1273, Lelt. d'Aeliz, C"'' de Bloia,
Marmout., Arch. Indre-et-Loire.)
ENHONORER, V. a., honorer :
Les ydies ne deif^ooit Domer,
Ains nés servit u'enltonorail.
{Dolop., 12565, Bibl. elz.)
ENHONTiER (s'), V. réfl., avoir honte :
Et ce apert en ciaus c'on a delivret de
mort u de grant blasme, k'il eskivent a lor
pooir ciaus ki bien lor ont fait, si ke cil
ki s'enhonlient et se tienent rendable nient
volentiers du paier, pour ce k'il se tienent
a abaissiet par ciaus ki bien lor ont fait.
(Li Ars d'amour, 1, 110, Petit.)
ENHORBETÉ, VOIP EKORDETÉ.
ENHORDIR, voir EKORDIR.
EXHORDOYER, VOir E.NORDIER.
EMioRRiR, V. a., avoir horreur de :
Tui me enhorrissent cumme lipros de
liens e de boes. (Dial. anime conquereniis,
ms. Epinal, Bonnardot, Remania "VI, 142.)
Lat. : ut leprosum tangere honcnt.
ENuoRT, voir Ekort.
ENHORT.\BLE, VOir EXORTABLK.
ENHORTANCE, VOir EkORTANCE.
ENHORT.VTOIRE, VOir ENORTATOIRE.
ENHORTEiz, voir Enorteis.
ENHORTEMENT, VOir EKORTEMENT.
ENHORTEOR, VOir EnORTEOH.
EXHORTER, voir Enorter.
ENHORTiR, voir Enortir.
ENHOSTER, V. a., mettre dans la hotte:
Li manfez sa part enhosle.
(De Brichemer, Richel. 1593, i° 72*.)
ENHOUDER, VOif ENHEUDER.
ENHOUDURE, VOif ENHEUDEURE.
EXHOULDRË, adj., mis à la broche ?
Et pnis a pris .1. chapon enhouldré,
A .HT. raorsiaus l'a mangié et pasté.
(Mon. Itcmarl, Richel. 368, P -248=.)
ENHOi^ssÉ, part, passé, qui porte des
housses :
Un bonhomme, coiffé eienhoussé, tenaoz
ses ganz eu sa main. (1360, Invent, du D.
d'Anjou, Laborde, Emaux.)
ENHUCHELER, V. 3., enfermer :
Qnant aras tn desnionchelé
Le mal que as enhuchelé?
Vels tn tout melre en .1. vessel ?
(Reclus de Moliens, Miserere, Ars. 3460, f 54 r°.)
ENHL'cniER, - uschcr, - ussyer, verbe.
— Act., enfermer, mettre dans un coffre,
dans une huche :
La pecnne que tu ninchas.
Et que par folie enhuchas.
(Dial. de S. Grég., ms. Evrenx, f ISli^.)
Et sy ont le droit à'enhussyer les lettres
quy se font en double chirogi apbe. (1507,
Prév. de Fouilloy, Coût. loc. du baill. d'A-
miens, I, 298, Bouthors )
— Réfl., être enfermé ;
Dont se font lettres en forme de chiro-
graphe qui se mettent et enhuchent en
ferme dudit eschevinage. (Coût, de Berne-
ville, IV, Nouv. Coût, gén., I, 413».)
Qui se mettent et enhuschent... (1,W7,
Prév. de Fouilloy, Coût. loc. du baill. d'A-
miens, I, 276, Boulhors.)
EXHLiLïER, voir Enolier.
EMIIJ.MU1.IR, v. n., devenir humble :
(Exemple égaré.)
ENHLiMiLiER (s'), V. léfl., s'huiuilier :
E crieme en eus e enhumilied le as devant
lui. {Rois, p. 42S, Ler. de Lincy.)
Si tient boem a grant vilenie
Quant dame trop s'enhuviilie.
(Ancek, Dial. de S. Crég., 21,'), Meyer, Ree.,
p. 313.)
EXHUPELANDER, v. a.. Couvrir d'une
houppelande ou coimue d'une houppe-
lande :
Tout dis aies este' montes
Et d'abis enhupelaudes.
(.Fkoiss., le DU don Ikinn, 2:j.3, Schelcr.)
EXHUSCUIER, voir EiNHUCHIER.
ExuussYER, voir Enhuchier.
ENHUVETÉ, part, qui porte une huve ;
Médecine Venhuvelee.
(Degdillev , Trois pèlerin., f" 89', impr. Instit.)
EXHUY, voir A.VUIT.
EXHYAUMER, VOir EiNHËAUHER.
ExiERMÉ, voir Enhermé.
ENiGiER, voir Ennichier.
ExiEuz, voir Enoios.
ExiGMAT, s. in., énigme :
Que soobz enigmal ou semblance.
(J. Le Fevre. la Vieille,]. [U. v. 53(11, Cocheris.)
EXIXAAGE, voir AiNSNEAGE.
EXioz, voir Enoios.
ExiQUE, s. 1., nom de plante potagère ;
Lieus ou il a plenté de malvaises herbes,
coujme chous et eniqiies. (Evrart de
CoNTY, Probl. d'Jr., Richel. 210, f" 16 v».)
ENiRER (s'), V. réfl., s'irriter :
Vers la roine monlt s'entrent.
(Gilles de Chin. 3680, Reiff.)
EXIUDEMMER, V. a. î
Et bien se doient aviser
Cbeauï qui vuelent es cienx monter
Et qui sont encors cha jus ;
Car li ars est tondis tendus
Et ly saielle est mise en coche
Por traire a cheli qui vescoche
Et ne veult les commans tenir ;
Exemple en poies cbi veir
A cbil homme qui ces .x. ars (les dix com-
[maudem. de Dieu)
Eniudemment de tontes pars.
(J. DE Stavelot, Citron., p. 380, Borgnet.)
ExivREiiRE, s. f., propriété enivrante
Mult est de bere nature
Quant al vin toit s'enivreure.
(Lapid. de Cambridge, 1319, Pannier.)
EXJAiN, voir Engan.
ENJALER, voir ENGELEB.
EXJABLER, v. a., munlr d'un jable :
Que nul ne puist mettre en tonueaulx
merrien qui soit vermoulu ne pertuisié,
niaiz soit de bon et soufhsaut merrien, et
les fons enjables et entailliez, et bien souf-
hsamment. (1400, Ord., VIII, 370.)
ExjAioLER, voir Enjagler.
EXJ.\MBÉ, engambé, adj., alerte, in-
gambe :
L'office de sergent major, ny de mestre
de camp gênerai, ne se pouvoit bien exer-
cer, qui ne se peut jamais bien faire a
pied, quelque bien engambé qu'il soit.
(Brant., Capit. franc, t. IV, p. 216, Bu-
chon.)
— Aflourché :
192
ENJ
ENJ
ENJ
Nonobstant que pour elle plus haster
a venir, chevauchèrent engambees sur che-
vaux. (MONSTR., Chron., vol. I, f» 22 r", éd.
1S16.)
ENJAN, voir Engan.
EN.IANNER, VOIF ENGANER.
EN.IANGLÉ, enjenglé, engenglé, adj., babil-
lard, railleur, qui parle avec beaucoup
d'assurance :
Qiiar pais qa"araor est enjanglee
Doit el bien Mtre desjujjlee.
(Perceval. ms. Montpellier n 219, P 101''.)
Onqnes nos hom . a mon avis.
Ne fil mes ansi desjonglez :
Or n'est il pas si enjcnglez
Comme il fn, l'antrier, en sa chambre ;
Ains li frémissent tuit li membre.
(Des .n. Changeurs, Richel. 837, f 266''.)
Dame, fet Herchembant, trop estez engenglee, |
Ne m'escaperez pas, si seres embrasée.
(Doon, 69G, A. P.)
Esgar conrae il est enjaiiglé: I
Tons jonrs parle de son croysy.
(Martyre de S. Denis, Jub-, Mysl.. I, 136.)
ENJAOLER, - jaouler,- joler, enjaioler,
- ayoter, engaioler, angeoler, verbe. j
— Act., mettre dans une prison, enipri- I
sonner :
Dcns l'enprisone et Venjaole.
(G. BE CoïKci, ilir., ms. Brnî., (" 203''.)
... Engaioîe.
(Id., ib., ap. Duc, Gaiola.)
... Enjttiole.
(Id., ib.. ms. Soiss., f° 208''.)
Kt trop a le cner enjôlé
Quant contre Dien a tant aie.
(lo., ib.)
Enjaoulez eiit en fort raie
Et a donlenr tout son tens nse
Qui tout ades en cloistre muse.
(Id., ib.. r 91'.)
Enjayolez est en fort jaye.
(Id., il>.. Richel. 817, f 66 r°.)
Ceuls (les oiseaux) qni ont des champs le conduit
Vivent frans ; franchise les duit.
Et Yangeolé pas ne vole
Qui pour yssir hors se dernit.
(E. Descbamps, l'oés.. Kichel. 810, f 19»; I,
183, A. T.)
Engauler. (Oudin.)
— Réfl., s'emprisonner :
Qui s'enjaoient, qui s'enbuient
Ou fons du cloistre.
(G. DE CoiNCi, ilir., ms. Soiss., f 96^.)
Cil qui en cloistre s'enjayole.
(lo., ib., Richel. 817, f» 67 v".)
Cil qui en terre s'enjaole.
(Id., ib., ms. Brax., f» 96^)
Un ancien quartier de Verdun s'appelait
Saint-Pierre VAngcU, c'est-à-dire Saint
Pierre dans la prison, Saint Pierre aux
liens.
ENJAOULER, VOir ENJAOLER.
ENJAUNiR (s'), V. réfl., devenir jaune ;
Les lards ne s'enrancissent et enjau-
nissent. (0. de Serr., Th. d'agric, viii, 1,
éd. 160b.)
EX.IAYOLEU, voir EnI.VOT.ER.
EXJELER, voir Engeleb.
ENJENGLÉ, voir E.NJANGLÉ.
ENJENOELER, VOlT EnGENOILLIER.
EXJEXT, voir E.\'G.A..\.
EN.IESC, voir Esjdsqok.
ENJESTEJIEXT, VOir E.NGETEMENT.
ENJETER, voir ENGETER.
ENJETTEMENT, VOir ENGETEMENT.
ENJiNNE, voir Engigxe.
ENJOBARDER, enjombarder, v. a., trom-
per, se moquer de :
Onqnes miens gens ne soureut prela[sl enjobarder
Quecilz font qui leurs œuvres veulent bien es?a[r]der.
(J. de Meu.nc. Test., ms. Corsini, f» ISl"*.)
Onqnes genz niieus ne sorent prelas enjombarder.
(Id., ib., Vat. Clir. 367, P lo'' ; Méon, 818.)
Le pechié de luxure n'est de trop près gardez,
On pnet par tout crier : Vous ardez, vous ardez.
Presque treslout le monde en e^l enjobardei.
(Id., i*., ms. Corsini, f" 166".)
... Enjombardez.
(Id.. ib., Vat. Chr. 367, f 32»)
ENJOBELiNER, V. a., abuser par des
paroles flatteuses :
Vous sçavez bien pateliner.
Mais, pour mieulx Venjobeliner.
Dictes luy ce qu'il ne fui onc.
{Farce de Calbain, Ane. Th. fr.. 11, 118.)
Se disait encore au commencement du
xvn' siècle :
Ne m'enjobetine plus de ces comptes à
dormir debout. (Drachierd'.A.morny, le Ca-
rabinageetmatoiserie soldatesque, éd. 1616.)
ENJOELEn, - ocller,- oueller,- ouailler,
-ouUer, - oiller, - oyller, v. a., doter,
parer, enrichir de joyaux :
Qu'elle (la robe) soit brodée et enjouellee
et aournee de telz joj'aux. (G, de Charny,
Liv. de Cheval., ms. Brux., f" 133 v".)
Parez, aournez, enjoyllez. (Id., ib.)
Dames, damoiselles asses
Y ot, richenieot, ce penses
Moult noblement enjouellces
Etjoliement affublées.
(Chk. de Pk.. Poés., Richel. 60i, T 166 r".)
Item que son dit cousin de France sera
tenu de vestir, enjoeler, et faire mesme
accompagner a ses frais et despens la
dite dame. (1393, Trailé de mariage de Ri-
chard Il d'Angleterre, ap. Godefroy, Annol.
iur l'Hist. de Charles VI, p. 583, éd. 1653.)
Par les rues de la ville furent ces pare-
uiens de toutes pars hault et bas tendus,
si furent enjoullees de très grandes riches-
ces, comme de vaisseaux d'or, de joyaux
et deymages tant comme onques a nul
jour n en avoit on plus veu. (CouRCY, Hisl.
de Grèce, Ars. 3689, f» 41'=.)
Sera tenuz de la enjouailler bien et
deuement. (1433, Arch. P 1364, pièce 1388.)
Avec ce la vestiront et enjouailleront
ainsi que a fille de tels seigneurs que sont
lesdits roy et royne appartient. (ioOl,Traité
de mar. du duc de Luxemb. el de M" Cl.
de France, Négoc. ent. la Fr. et l'Autr.,
t. 1, p. 32, Doc. inéd.)
Et que madicte dame soit meublée ou
enjouaillee ainsi que a son estât appartient.
{lîi[i,Snpplém.d'inslruct. auxambass., ib.,
t. II, p. 32.)
ENJOENiR, voir Enjovenir.
ENjoER, voir Enjoier.
ENJOiER, anj., enjoer, verbe.
— Act., donner de la joie, accueillir
avec joie ; témoigner de la joie à quel-
qu'un, le recevoir avec plaisir :
Jamais en tel tin ne vendres,
Que tos li mons ne vos enjoie ;
Et chascnn fera de vos joie.
(Du Chevalier qui fisl les cons parler, Richel.
19152, f'S8''.)
— Réfl., se réjouir :
De doner es enemis voe
De foir. por ce qu'on s'anjoie
De lor, par itele meniere.
(J. DE Priorat, Lii'. de Yegecc. Richel. 1601,
f» 26'=.)
— Act., entrer en jouissance, en pro-
priété :
Soient desore ables d'avoir et enjoier
lour héritage après la mort lour ancestres.
{Stat. d'Edouard III, an xxv, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
Eient et enjoent mesme les bénéfices et
avauntages d'avoir et porter héritage dans
ledit ligeaunce comme les autres enheri-
tables avauntdils averount en temps
avenir. {Même déclar., ap. Morice, Pr. de
l'H. de Bret., I, 1477.) Impr., emoent.
ENJOiNCTE, S. f., injonction, comman-
dement :
J'ay esté cause de la première enjoincte
a vous faicte. (Perceforest, vol. V, ch. 16"'
éd. 1528.)
ENJOINCTE, part, passé, réglé :
Autres debtes jugées ou enjoinctees par
sentences. (1481, Coutumes de Reims, ap.
Varin, Arch. lêgisl., I, 78a, l" série, Doc.
inéd.)
ENJOINDRE, verbe.
— Act., joindre :
Jeu fui enjointe a toi par loial mariage.
{Arlur, ms. Grenoble 378, f° 5''.)
— Réfl., se joindre ;
Les Henoyers, remplis d'oultrecuydance.
Se sont enjoinctz avec les Fiamans.
(IS21, Clians. sur le siège de iléùéres, Ler. de
Lincy, Ch. hist.. t. II, p. U.)
— Enjoint, part, passé, joint :
Femmes bien fessues, et a grosses co-
lomnes de cuisses bien enjointes. (Joub.,
Err.pop., 1" p., III, I, éd. 1S87.)
ENJoiNTiÉ, - té, - oincté, adj., qui a des
jointures :
Très bien taillies
Avoit les jambes et antressi les pies
Vollis, grasses, bien el bel enjoinlies,
Et par maislrie mignoUement chanssies.
(G. i»lACB., Poés., Richel. 9221, f» 38'.)
Deloueure est cheute et issue de l'os en-
joincte hors de sa propre cavité en un lieu
inacoustumé. (Dalesch., Chir., p. 798, éd.
1 1570.)
I Les jambes grosses, et non hault enjoin-
\ tees. (Belle-For., Sec. de l'agric, p. 248,
éd. 1571.)
Les jambes (du cheval) grosses en ses
ossemens, peu chargées de chair, mais
fort nerveuses, droites et bas enjoinctees.
ENJ
ENJ
ENJ
193
causons grosses joinctiires. (0. de Serres,
Th. d'agi:, iv, 10, éd. 1605.)
EN.ioiNTURE, S. f., Ce quï Sert à joindre,
à lier :
Pour cousper ou bois .cl. pièces de gros
merrien a faire pieus et enjoinlures. (132S,
Compte de Odart de Laiqnv, Arch. KK 3',
f° 12 v«.)
ENJOin, - jouir, - goir, verbe.
— Act., jouir de :
Est assenlus et establis que la seint
esglise eil et enjoise toutes ses droitures,
libertees et frnuucliises entiermeat. {Slat.
de Richard II, an ii, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
— Réfl., se réjouir, jouir :
M'an vois lors tôt sol esbataat
Et les oiseletz escoutaDt
Oai déchanter moh s'engHs^oient.
(Rose, Richel. 1573, f° 1''.)
Prolheslans rault a'enjoit
Quant le burgeis si parler oit.
{Protheslaits, Richel. 21C9, f° aS'.)
Li déduis et li solas si gist plus ens ou
veir li'en el, et selon ce veir s'enjouissent
plus cil amaut sovrainement. {Li Ars d'A-
mour, I, 156, Petit.)
— Enjoissant, part, prés., qui se ré-
jouit :
Et entre les enjûissans
Joie faire el estre joians
De lor solas et de lor Tie.
CR. DE HoiD., Rom. des Etes, 321, Scheler.)
ENJOissEME.NT, S. m., réjouissancB,
joie :
Li voiz li' enjoissement et de salveit. (S.
Bern., Serm., Richel. 24768, f° 19 v°.)
ENJOLER, voir Enjaoler.
ENJOLiER, - yer (s'), v. réfl., s'égayer,
devenir gai :
Les oyseletz brnyent.
Les cerfz au boys rayent.
Les champs s'enjohjent.
(Le Ma.re, Temple i'hoim. el de verl., éd. 1548.)
ENJOLIVER, - yver (s'), v. réfl.,s'égayer,
devenir gai :
Et les cuers de chescune gent, pur la
beauté du temps e la sesone, mountent en
haut et s'enjoltjEenl. (Foulq. Filz Warin,
Nouv. fr. du xiV s., p 13.)
Johan de Rampaigne fust moU richement
atyree e bien mountee ; e si avoit un molt
riche tabour, e fery le tabour al entré des
renks, dont les montz e les vais rebondy-
rente les chyvals s'enjolyverent. (Ib., p. 80.)
ENJOMB.\RDER, VOir E.\JOBARDER.
ENJONCiER, V. n., être jonché :
De» mors et des navres tes li vaus enjonça.
(Chans. d'Ant.. i. 541, P. Paris.)
ENJORNANT, anj., S. m., matin, point
du jour ;
El quant ce vint a Yanjornanl.
(Ben.. Troie, ms. Jiaples, f» 11».)
La nnit fa coie et la Inné leva,
A Yanjornanl an petit espessa.
(Aleschans, 100-2, Joack., Guill. d'Or.)
Et Tenderna D a Venjornanl
Li chevaliers leva avant.
(De Berangier, Richel. 19152, P 54=.)
ENJORNEE, - urnee, - ournee, anj., s. f.
point du jour :
.\ Venjornee oissiez cors tentir.
Ulorl de Carin, 1013, Da Méril.)
Lendemain près de Venjornee
Refu la gent toale assemblée.
(CHREST.,C/i«vt/i>r de la charrelle, p. 155, Tarbé.)
Imprimé, lennornée.
Prent le congé a le enjiimee.
{Trislan, 11. 725, Michel.)
L'aotrier par une anjornee
Chivachoie raoa chamin.
(Rom. el pasl., Bartsch, I, 45,4.)
Quant ce vint a Venjornee. {Artur, Ri-
chel. 337, f» 46'.)
Ains chivauchait a la froideur, tant qu'il
vint a l'enjournee droitement az Egyptiens.
(S( Graal, m, 529, Hucher.)
Et murant trois liues devant le jour,
el vinrent a Venjournee a. Cesaire. (Mén.
DE Reims, 210, Wailly.)
Par matinet, a Venjornee,
Cil a sa nef apareilee.
(Yie du pape Grég., p. 104, Luzareho.)
ENJORNEMENT, - ant, OTij., S. m., point
du jour :
Vers Vanjornemant. {Mort Arlus, Richel.
24367, f" 61''.)
— Ajournement :
Sans de riens les y apeler par enjorne-
ment ne par autre " voie. {Acte de 1317,
Arch. Solesmes.)
ENJORNER, enjourner, anj., verbe.
— Neutr., commencer à faire jour ; pris
subst., pour signifler point du jour, dans
les exemples suivants :
La nuit sejorne deci a Yenjorner.
(Mon de Garin, 1502, Du Méril.)
El l'endemain, qaantvi.it a Yenjorner...
{Aumonl et Agrav., Richel. 2495, 1° 88 V.)
— Act., éclairer :
Si vostre trop dur sommeil
Pouvoit dessiller sa nne
Et voyr le luisant soleil
Qui anjonrne nostre veue.
(Tahcread, Poés.. 2' p., p. 23, éd. 1574.)
ENJOSK, voir Enjusqcje.
ENJOTER, voir E.NJOUTER.
ENJOUAILLER, VOir EN'JOELER.
ENJOUELLER, VOir ENJOELER.
ENJOULLER, voir Enjoeler.
ENJOURNEE, VOir ENJORNEE.
ENJOUSTE, prép., près de :
Vil les fourkes if
ries d'enjousle le fessier,
(Fierabras, 3483, A. P )
ENJOUTER, - oter, - uter, verbe.
— Act., enlever, renverser:
Certes, certes viens desloiaus :
Donz me souloit estre el loiaas;
Mais U ie m'as si enjonté.
Qu'en sas de moi l'as si bouté,
Qae il ne m'aimrae ne ne prise.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., {" 70".)
Le prestre avoil si enjoulé.
Si a envers du sac boulé
Par son dit^et par sa favele
Qo'aulani l'amoit 'la vieille hideuse) comme la bêle.
(Id.. ib., f» 204^) Var., enjôlé. (Us. Brui.,
f 199^)
— Réfl., se renverser :
IIou qui s'enivre ne qui s'enjote
Gent enbes fait en une rote.
(G. iiE CoiNCi, ilir., ms. Brui., f 74''.)
— Act., placer:
Par la sue seinle pilé
Nus enjula de mort en vie.
(Chabdrï, Sel dormans, SIO, Koch.)
ENJOUVENIR, voir E.NJOVENIR.
EivjovENiR, enjouvenir,enjoenir, verbe .
— Réfl., rajeunir:
II s'enjoenist et renovele.
(G. DE Comci, Dout. de la mon, Richel. 23111,
f» 307=.)
— Neutr., dans le même sens :
Et hora croist et enjovenist.
(De Josaphal, Richel. 1553, P 231 v"; Meyer,
p. 181.)
Apres que ils eurent veu les choses de ce
monde et enjouvenir et envieillir par neuf
cens et .xxxii. ans. (Bocgace, Nobles malh.,
1, I, f»12r»,éd. lois.)
ENJOYLLER, VOir ENJOELER.
ENJUiNG, voir Enjdn.
ENJUN, engun, angun, enjuing, adj., à
jeun :
Ke porfite porter le ventre enjun .u. jors
u .m. se on le farsist trop a une fois? {Ex-
plie, sur le Deuter., Muz. 1351, f" 117'.)
L'an .XXIX. on mois de juing
Si m'en aloie tout enjuing
Parmi un vergier vert jouant.
(Watriqoet, Dit de l'iraigne, 3, Scheler.)
Encore estoient il tout enjun. (Fhoiss.
Chron., VI, 119, Luce.)
— A enjun, à jeun :
Feis tu orine a engun ?
(a. de la Halle, li Jus Adam, Coussemaker,
p. 305.) Var., angun.
Boire aiguë a enjun. {Calendrier du xiir
siècle.)
ENJUNCTioNs, S. f. pi., joiutures :
Par aposteme des enjunclions des mem-
bres principaulx. (B. DE Gord., Pratiq., I,
2, éd. 1493.)
ENJUPER, enjiipper, v. a., donner on
mettre une jupe :
Cil grant seigneur ceaus avant traient.
Et ceaus encappent el enjnppent
Qui les aulrupes lor antrtipenl;
Cil en enfer vont enjupant
Qai vont teiis jupes enjupant.
(G. DE CoiNLi, Mir., ms. Soiss., prol. du 1. IL)
El ceaus encbapent et enjupenl.
(la., ib., ms. Brux., f" 106''.)
Qui vont ces juppes enjuppant.
(lu., ib., Richel. 2311, f» 289».)
ENJURE, s. f., substance sur laquelle
on a fait une opération magique :
Et s'on va avant en le querele, le jus-
tiche fera jurer as avoez espresseement, et
lor esclaira que il n'ont broches ne cou-
tiaus sor aus, ne autres armeures, fors lor
basions, et lor escus, et lor armes, qui
chi sont em présent, et que par droit et par
loi doivent avoir ; et que il n'ont herbe, ne
enjure, ne autre cliose beue ne maugie. {Li
usages de le cité d'Amiens de coi on plaide
devant te Maieur, dans A. Thierrv, Monum.
inéd. de l'hist. du Tiers Etat, l.'\, \>. 138.)
194
ENL
ENJURER, V. a., ensorceler :
Amors est et maie et bone,
Lo pins mcsnrable enjure 1
El lo pins sase abricone.
( Chanson, ap. Lcr. de Lincy, I{ec. àe ch. hisl.,
t. I, p. XLVIII.)
ENJURiE, S. f., injure, affront :
Grant enjurie aveit (le diable) qne hom aver de-
[veit
Le lin lionl Irebnchat par orgnil qn'il pensât.
(P. DE Tbabn, Best., 128, Wright.)
ENJiTsQiiE, - es, anj., enjosque, enjoske,
enjesc, prép., jusque :
Des la plante del piet enjosk' ni chief.(S.
Bern., Serm., Richel. 24768, f° 97».)
Enjesc' as nues. (In., ib., f° 149».)
Lo fil de prace et lo frut de sun vantre
nurist li celle et anbrescet et enjosc' ai la
planteit de perfection la permoenet en lei
s'il porveuz ne fut a \\e. {Li Eptstle saint
Bernard a Mont Den, ms. Verdun 72,
f» 18 y°.)
11 li fist plus de .XX. mailles entreir de-
dens la chair anjvsqu'a test. {Hisl. de Jo-
seph, Richel. 24S5, f° 245 r».)
Einsi enlr'ens grant plet menèrent
Enjusque an soir a la Tespree.
(Pean Gatineau, Vie de S. Martin, p. 168, Boor- i
rassé.) I
^'os ne tolons nule prueve qui ait esté I
receue en cort laie enjusques a ors. {Etabl. j
de S. Louis, I, IV, p. 11. Viollet.)
Et bien des antres meilors enjusque. .c.
(Enlr. en Esp.. ms. Venise, f 215, Gantier.)
Doiz le flnve de Rone enjusquex a Beone.
(Girarf de Ross., 36G7, Mignard.) ^
■ — Enjosk' a tant ke, jusqu'à ce que : j
Enjosk-atant ke... (S. Bern., Serm., Ri-
chel. 24768, f" 28 v°.)
Seix livrées de terre a tornois chascun |
an a panre en mes premiers chaiteilz de
Ducuey en jusc'a tant que je h averoie ,
aillors assenet a son greit. (Mai 1282, Cft.
de Joffroi d'Aspremont, S. Vmc, Arch. |
Mos.)
ENJUTER, voir EXJOUTER.
ENKARNANCE, S. f., incamatioii :
Li enkarnance ieius Christ. (1133, Test,
conjoncl. de Renaud, etc., TaïUiar.)
ENKAUNEE, S. f., incarnation :
0 li an de li enkarnee Jésus Christ mil
cent terente terois. (Cft. de Ben.d'Haucourt,
Pr. de ni. de Cambrai, 18.)
ENKAUCESIENT, VOir ENCHAUCEMENT.
ENKEXBELER, VOÏr EXCESIBELER.
ENIvEOIR, voir E.XCHEOIR.
ENKERKIER, VOir ENCHARGIER.
ENKi, voir EXQUI.
ENKIERKIER, VOif ENCHARGIER.
ENKOR, voir Encors.
ENKUMBREMENT, VOil ENCOMBREMENT.
ENuusER, voir Excuser,
ENL, voir Le.
ENLA, enlai, adv., au delà, d'ici là, en
parlant du temps :
ENL
Des la saint Luc qui vient enlai. (1302,
Lett. de J. de Joinv., Coll. de Lorr,, vol. 397, |
pièce 15, Richel.)
— En parlant de lieu :
Celle cy qui me semble plus aagee c'est
la sage Placidie, fille du grand Theodose, I
sœur d'Arcadius et d'Honorius, femme de
Constance, et mère de Valentinian, qui
tous cinq ont esté empereurs, et desquels ,
vous pouvez voir les portraits un peu en la.
(D'Urfé, Astree, II, xi.)
Plus en la. nous rencontrasmes un antre i
Temple dédié a la Déesse Astree. (ID., ib.) ]
Ces monts qui nous séparent de l'Au-
vergne, et ceux qui sont plus en la a la
main gauche. (In., ib., 1, 2.)
Cette locution est encore fréquemment
usitée dans la Suisse romande.
ENLAÇABLE, enlaxabU, inlassable, adj.,
qu'on peut enlacer :
Nexillis,«!7ossa()/e. {Gtoss. !a«.-/'r., Richel.
1. 7679, f»220 V».)
Enlaxable, nexibilis. {Gloss. gall.-lat,
Richel. 1. 7684.)
ENLACEEMENT, adv., en enlaçant :
Enlaceement, nexim. (Gloss. gall.-lat.,
I Richel. 1. 7684.)
ENLACEURE, -usseure, -açnre, -achure,
j s. f., enlacement :
Et le trelle et Venlaceure
Fist monlt sonlive par figure.
{Parton.. 10309, Crapelel.)
Nodus, enlachure. (Gloss. lal.-fr., Richel.
1, 7679, f 221 r°.)
Deux pintes d'argent doré, taillées en
j deux lieux a enlassewes, et sur les cou-
vescles a ung esmail ront des armes do
France, pesant .viii. marcs. (1380, Inven-
taire de Charles Y, n° 1337, Labarte.)
ENLACHiR, V. 8., ralentir :
Dist qe meisme cely William avoyt levé
un gors amount le niolin le priour, par
quey qe le evve fut enlachi e ne corust.pas
si reddement cum ele soloit fere. {Year {
boots of the reign of Edw. the first, years
xxx-xxxi, p. 407, Rer. brit. script.)
ENLACHURE, VOir ENLACEDRE.
ENLAGANÉ, adj., exposé à une perte
certaine :
Il est en prison, si est pris.
Aussi c'as Tnrs enlaganes.
(Sones de Nansay, ms. Turin, f° 70'.)
Cf. Lagan.
ENLAI, voir Enla.
ENLAIDIR, - eidir, v. a., outrager :
Jo serai pris et esoharniz et escopiz et
enleidiz. (Maurice, Serm., ms. Oxf. Douce
270, f 23 V».)
— Enlaidi, part, passé, honteux :
I Ses jonrs seront de petite durée.
Son règne obscur, sa mort tost désirée.
Et fera fin confuse et enlaidie.
(G. Chastellain, le Prince, vu, 45T, Kervyn.)
ENLAIER, voir ENLIER.
ENLAiNiER, V. 3., outrager :
S'il y a (dans une mêlée) bourgois ki
enlainie le deforain, il n'iert jamais bour-
ENL
gois de ceste vile. (Bans d'Hénin-liélard,
p. 394, Tailliar.)
Cf. Lanier.
ENLAissiER, - oisieT, - eissier, ■ essier,
verbe.
— Act., laisser, abandonner, délaisser :
Li borgeis snnt rensé, e I! champ enlaissez,
K la cité est arse e les mars dépeciez.
(ÏH. DE Kent, Geste d'Alis., Richel. 213G4,f6r°.>
Aine les roava bien enlaisier.
Et com tens pris a mort laisier.
(MousK., Chron., '23765, Reitt.)
Si les despoillierent et bâtirent et firent
trop grant honte, puis les enlesserent aler.
(G. DE Tyr, I, 18, Hist. des crois.)
Et li taverniers enleisse aler sa maisnie
après le mesfet. (P. DE Font., Cons., xx,
11, Marnier.)
Quant midis fn lor chiens enlaissent
Ly bergier, et la chasse laissent.
(Pasloralet, ms. Bruj., P 36 r°.)
— Neutr., s'élancer :
Et uns chevaus aussi, encore ait il ver-
tut, par lequele il est chevaus, ne le tient
mie a bon, s'il ne fait bien les œvres ki
apertienent a se bontet, aussi con S'il en-
laisse bien, u keure bien, u amble bien, u
porte bien, u ne soit mie estaieus. (Li Ars
dAm., I, 229, Petit.)
— Enlaiisié, part, passé, comme eslais-
sié, qui s'élance, qui se précipite, à bride
abattue :'
Kymenidos recoeuvre sos l'escu enbnschez,
En sa main une lance dont li fer n'en pas viez.
Un chevalier de Cadres feri tout enlessez
K'ambedoBS les estrius li a toln des pez.
(Th de Kent, Geste i'Alis., Richel. 24364,
f» 16 ï".)
Celle pari vint tout enlaissiez.
Par sus les murs saillit joins piez.
(.\lhis, Ars. 3312, P 1=.)
Atys i vint touz enlessiez.
(Ib.. f» 52'.)
ENLAMER, V. a., tramer :
Ainsi ai ra'amonr en l'amee
Mal ourdie et pis enlamee.
Car je sui en trop basse lame
Envers li.
(B4DD. DE CoNDÉ, Dis de la Rose, Ars. 3142,
f» 315''.)
ENLANDONNER, V. a., assujettif uu ani-
mal par le cou au moyen d'un morceau
de bois, d'un billot, d'un landon :
Si ne peuvent les habitans et demeu-
rans es mettes d'icelle tenir chiens en
leurs maisons, s'ils ne sont enlandonnes
ou afîolles. (Coust. particul. de Hesdin,
concernant les droits, preem.. etc., 8, dans
les Coust. gen. du comté d'Artois, Arras
1679.) Impr., enlarnonnés.
— Fig., lier, engager, asservir :
Ces granz seigneurs et ces gr^nz dames
Qni por les cors perdent les âmes
Et en enfer les enlandonneni .
(G DE Coisci,rfe VEmpereris qui garda sa chasteé,
'RicheL23Ul. f" 254S et 817, f» 75 t°.)
ENLANGAGiÉ, - Quagié, - gaigé, adj.,
beau parleur, loquace, éloquent :
Donc ne porroit nuizdire, tant fust eiilangagiez,
! En com grant redevance homs estoit engagiez.
' (Jeh. de Meong, Test., 133, Méon.)
ENL
ENL
ENL
139
Lequel Andrieu avoit en nouvelles par
iinp messajje secret du duc de Sombresset,
moult bien enlanguafiié. (Wavrin, An-
chienn. Citron. d'Englèt., t. II, p. 194, Soc.
de 111. de Fr.)
Dares ne foreat ne eslontes,
Mes doucement eataiigagies
Et de jone eage ea?ies.
(Froiss., Poés., II. 56,1907, Scheler.)
Si estoit elle très belle dame et féminine
et doucement enlangagie. (Id., Chron., I,
2in, ms. Rome, f" 3, Luce.)
Sasement estoit enlangagies. (Id., ib.,
IV, 287, Luce.)
Il estoit sages sirez et bien enlangagies.
(Id., ib., VI, 282, Luce, ms. Amiens.)
Un clercb de droit bien enlangagiet.
(Id., ib., VII, 9i, Luce.)
Ces .II. chevaliers comme saiges et bien
enlangagiez exploitèrent si bien que.. (Id.,
ib., Ricliel. 2641, f 269 r«.)
Il estoit sages et bien enlangagiez et de
belle parlure. (Id., ib., Ricbel. 2646, f° 30'.)
Levez sns aussi, maistre Pol,
Qui estes sy entengagié.
(Martyr, de SI Pier. et St Paul, ap. Jub., ilyst.,
I, 79.)
Ce cordelier plus enlangagé que docte,
n'ayaut quelquesfois de quoy parler pour
achever son heure, s'amusoit a faire des
comptes qui satisfaisoient aucunement a
ces bonnes gens de village. (Marg. d'Ang.,
Hept., XI, Grugei.)
^îir je te dy pour sentence flnalle
One l'homme faalx et bel enlaiigaigé
Vaalt pis que fauU es mains d'ung enraigé.
(J. Makot. boctr. des Prmcess., m" Rond., p. 6,
éd. 1534.)
Les jeunes veuves qui sont trop enlan-
gagees, et legieres a aller de lieu en aultre.
(Yie de Mons. S. Hier., ch. xxxi, éd. 1341.)
Les deux les mieux enlangagees, et qui
avoieut le plus d'apparence. (Cholieres,
Apresdinees, p. 202, Lacroix.)
ENLANOAGiER, verbe.
- Ac' , enseigner à parler, donner la
faculté de parler à (en parlant des oi-
seaux) :
Oiseau contraire a ceux qu'on enlangagé.
(Vauq., Sat., m, a M. Tillier.)
— Neutr., dire des grivoiseries :
Si aucun en enlangagé, trois jours (de
pénitence). (1396, Traduct. des Staluts de
i'Eglise de Tours, Riche!. 1237, ch. 77.)
Lat. : Si quis lingua lascivus fuerit, tridua-
na pœnitentia capietur.
ENLANGiER, V. a., couvrir d'étoffe de
laine :
Li nuef de lor dos enlangier
N'ont cure, mes bien enlingier
Et servir comme chastelain.
(Reclus de Moliess, A- Charité, Richel. 23111
f» 224'=.)
Suisse rom., enlanger, entourer d'un
lange.
E.\LANGORÉ, VOir E.\LANG0URÉ.
ENLANGOURÉ, - oré, aulangoré, adj.,
langoureux, languissant :
Tant par esloit descoloree,
Qn'el sembloil estre enlangoree.
Utose. 201, Méon.)
On mener vie enlangoree.
(»., 9i4S et ms. Val. Chr. 1858, f 80*.)
Et mener vie antangoree.
Ub., Vat. Clir. U92, f» 65'.)
Enlangouree.
Ub., Vat. Ott., f» 71'' et ms. Corsini, 64".)
Pour gnerir
Toutes bestes anlanqorees.
{Ib.. liictiel. 1573. f ITT.)
Lors sont amours enlangonrees.
(Clef d'amour, p. 65, Tross.)
Mesmes les povres, les iinpotens, les
maladifs ou enlangoures... preignent et
quierent plaisir et joye. {Ménagier, I, 134,
Biblioph. fr.)
Dont j'ay le cueur enlangouré.
CK. Chart.. Liv. des qmt. dames, OEuv., p. 031,
éd. len.)
Amours, amours, joye ennayeuse.
Amours, liesse enlangouree.
Amours, charité envieuse.
Espérance désespérée.
(Lefranc, Champion des Dames, V 63, ap. Le
Duchat, Noies sur Clément Marot.)
Et matne vie enlangouree.
(Pastoralet, ms. Brux., f'flG r".)
Mener vie enlanifouree.
(JaloiLV gui bat sa femme, Poés. fr. des sv' et
ïvi' s., III, ICA.)
Morne maintien et cbiere enlangoree.
(II. Baode, Del>at de la Dame et de l'Escuijer, Poés.
fr. des XV' et xvi" s., IV, 160.)
Et de cela ilz faisoyent du pain bis.
Que bien aimoyent leurs séduites brebia :
Mais de maigreur estoyent enlangorees.
(Cl. Mar , Sera. rf« bon Past., p. 537, éd. 1596.)
— Fig., faible, débile, mauvais :
Mainte cause enlangouree
Avez pour l'or savourée
Et plaidé de grant acueil
Contre raison et mon vneil.
(E. Desch., Poés., II, 181, A. T.)
EXLANGouRER, V. H., être languissant :
Tant que, moy mort, mon ame ayt recouvrée
Celle qui fait ma vie enlangourer.
(E. Desch., Poés., Richel. 8i0, P U4''.)
ENLANGouRiR, V. H., tomber en lan-
gueur :
Le roy Leyr commença a enlangourir
par viellesse". (Hist. s. et prof., Ars. 3079,
f" 13».)
ENLAOIER, voir ENLIER.
ENLARDER, V. a., embrochep :
Par art et par coujureison
Ont cil enlardé lo mouton (de Colchos).
(Bex., Traies, ms. Naples, t" 'j''.)
Sur le franc roy sallirent
Cornans conme vachiers.
François les recoeillirent
A guise de bouchiers,
Landsknects aventuriers
Si bien les enlarderent
Que le moins deuli entiers
A Milan retournèrent.
(Poés. fr. de G. .ilinne. Chaos, sur la bat. de
Mariguau, E m v", J.-C. Brunet.)
— Enlardé, part, passé, entrelardé :
.1. bourjois de la cité envoia .i. paon
cuit et bien enlardé a l'evesque. (Evast et
Blaq., Richel. 24402, f» 13 r".)
ENLARGiEu, - ger, emlergier, v. a.,
élargir, augmenter, améliorer, prolonger :
Tu ne destruies falonie, mais ['emlerges.
(Dial. anime conquerentis, ms. Epinal, Ro-
mania, VI, 143.)
Cesti Aleyn fist enlarger moût le chastel.
{Foulques Fitz Warin, Nouv. fr. du xiv s ,
p. 23.)
De proroger, proloigner et enlarger les
trieves. (1373, Tract, de pace, Rym., '2' éd.,
t. VII, p. 59.)
Releases solonque le matler en fait
ascun foits ont lour effect per force d'en-
larger l'estate celuy a que le release est
fait. (Littl., Instil., 463, Houard.)
Son estate n'est my enlargé. (Id., ib.)
La navie des subgitez et amys du roy
(sera) encressé et enlargé. {Stat. de Henri
VI, an XX, impr. goth., Bibl. Louvre.)
e;«largir, - guir, verbe.
— Act., élargir, augmenter :
Pur enlargir snn déduit
Un grant pais ad destruit.
(Continuât, du Brut. ap. Michel. Chron. angl.-
norm., I, 78.)
Tu os enlargi mes voies. (Psaut., Richel.
1761, f•23^)
Enlargir la plaie. (Bru.v de Long Borc,
Cyrtirgie, ms. de Salis, f» 24'=.)
Il a enlargy le passage de l'eaue de dix
piedz. (Palsgrave, Esclairc, p. 428, Gé-
nin.)
— Réfl., se laisser aller k un mouve-
ment de largesse :
Et se enlargit de donner plus qu'il n'avoit
de coustuuie. [Lancelot du Lac, i'° p.,
ch. 38, éd. 1488.)
— Neutr., s'élargir :
Et l'entrée de paradis
Au premier est estroite et dure.
Mais celle estrelé petit dure,
Com plus dure plus enlargit.
(Vie des Pères, Ars. 3611, fo 105'.)
— Faire des largesses :
Cest riqueche en tresorrie
Qui ne sert fors de gésir,
Et n'en voles enlarguir.
(A. DE LA Halle, Chans., Richel. 25566, C 7 v».)
ENLARGUIR, VOil' E.N'LARGIR.
ENLARMÉ, adj., plein de larmes :
Si eul estoient enlarmé,
Cai' longuement ploré avoit.
KDolop., 3549, Bibl. elz.)
ENLASSEURE, VOir ENLACEURE.
ENLATIMER, VOir ENLATINER.
ENLATiNER, enlatimer, anl., v. a., ins-
truire dans le latin, instruire, en général:
Langue, por gens envenimer.
Font (les avocats) de IrulTes enlatimer.
(Vers de le mort, Richel. 375, f» 339°.)
— Enlatiné, part, passé et adj., instruit
dans les langues, qui parle bien, qui
s'exprime avec facilité :
Li mes parolent qui sunt enlatimé.
Le duc Garin en ont araisonue.
(Garittle Loh., 2" chans., xxxi, p. 97, P. Paris,)
Impr., enlatinié.
Un moine enlatimé e sage.
Bien conen e enseignié.
(Rou, 3° p., 7136, var., Andresen.'
196
ENL
ENL
ENL
Datiris li respondi a loi d'orne scné :
C'est la genl d'Alixandre le fort roi coronné.
Jou oi ier soir dire Florent Venlatimc
Qu'il gisoit a .VII. Hues pries de cesle chité.
(Roiim. d'Alix., i° 71', Michelant.) Var.. Venlaliné.
Va, gioz, dit l'ampereres. trop es anlatincz,
De totes tes paroles es losengiers privez.
(Simon de Pouille, Ricbel. 3G8. f 1 iO'*.)
Kle parla, bien fii enlalimee.
(G. ifllansloiie, Itichel. 25516, f 68 r».)
Sïes loas sont sage et bien enlalimè.
{.Mm. de Karb., Itichel. 2-l36'J, f» 10 r».)
Oil, ce dist Rollant, moolt est prens et senes,
Et sages et corlois et bien eiilatinies.
(Quai, fils Aymon, Richel. 21387, f° 16'.)
Au roi parole, bien fu enlalimes.
(Anseis, Richel. "93, V 39^.)
Por chou qu'il erent si bien enlalimes.
De tous langages apris et enparles.
(»., f» 57*.)
James vos n'orrez famé si bien enlatinee.
Uije d-Avign.. 1556. A. P.)
Li traite respondent qui sont enlatinè.
(Florence de Rome, Kichel. nooT. acq. il92,
f 43 r°.)
— Avec un rég. indir. :
De tos langages iert bien enlalines.
(Alesclians. Richel. 1448, f 225 t".)
De toz langages ert bien enlatinez.
(Ib., 1597, ap. Jonck., Guill. dOr.)
ENLAXABLE, VOIF EKLAÇABLE.
ENLEÇONNÉ, cnlocltontié, enloçonné,enlo-
çoné, enloçHnné,enlouçuné,aLà}., endoctriné,
instruit, bien eniliouché, beau parleur,
éloquent, proprement qui a eu des leçons,
ou à qui on a lait la leçon :
Paiens ert. de Saxonne nez.
Qui moult estoit enfuchomiez.
De médecine se faisoit sage,
Si savoit jiarler maint langaige.
(Bom. du Brut, ms-, f" 63'', ap. Sle-Pal.)
Bien fu enlo(onnez-, et de bêle raison.
(Wace, Bou, 2' p., 2320, Andresen.)
Mult ert tennlz] pur sage e pur enloçonné.
(Id., ib., 2" p., 4268.)
Par nn vaslet enloronè.
(,Id., ib., Z" p., G293.)
Par un vaslet enlonnnr.
(Id., ib., var., Andresen.) Impr., en locun ne.
Un moine enlouçiiné e sage.
Rien cooeu e enseignié.
(Id., ib., y p., 7130, var.) Irapr., cnloncimé.
Onqaes ne fu ne sages ne senez
Com .1. autre homme, ne si enloçonez.
(Mon. Benuarl, Richel. 368, f 234*.)
ENLEECiER, ciihjetscr, V. a., réjouir :
Biautes de feme enhaite et enleece la
face son mari. {Bible, Richel. 901, f» SI''.)
— Enleecié, part, passé et adj., comblé
de joie :
J'avoye grant avoir amassé ;
J'esloye en honneur enlyessé.
Et n'ay cessé
De dissiper tout par follie.
(Le Chevalier qui donna sa femme au Duable, Ane
Th. fr., IH, 451.)
ENLEER, voir EnLIER.
ENLEGACioN, S. f., allégation :
C'est li cscn a .il. envers.
Tort et bochuz et contrefez,
A la torlue de cors fé,
Pourtraile de desliaulé.
Al faus esgard de fauseté.
D'une fausse enlegaciun
A langues de avoc:tciun.
De geôles a plaidenrs traites.
(HooN DE Meri, le Tornoiement Anticrist, Richel.
254U7, f''219'=.)
ENLEGUER, V. 3., alléguer :
En enleganl aucune instruction qui n'a
pas esté gardée ne tenue d'ancienneté en
ce cas. (13%, Ord., viii, 123.)
EXLEHER, VOirENLIER.
ENLEIDIR, voir E.N'LAIDIR.
ENLEIER, voir EiNLIER.
ENLEIGER, VOlr ENLIER.
ENXEissiER, voir Enlaissier.
ENLES, voir ESLAIS.
ENLESSIER, VOir ENLAISSIER
ENLEURER, V. a., attirer comme par
un leurre :
Dont la gloute envieuse esrage
Que le deable a remplie
Et enleuree d'envie.
(Fabl. d-Ov., Ars. .=i069, f» 2.o«.)
ENLEVER, V. a., élever:
Li fessez que pe i hai fait faire ou enle-
ver et clôt vers les autres vipnes qui sunt
au dessus. (Mars 1343, Vente par Isoré
Daure, fac-similé à la biblioth. de l'Ecole
des chartes, p. 4, G. Musset.)
— Enlevé, part, passé, en relief :
Toute euvre enlevée doit estre faite de
plâtre a pincel et sur la sele et seur l'escu.
(E. BoiL., Liv. des mest, i" p., lxsviii,
14, Lespinusse et Bonnardot.)
Et sont quarante huit evesque en quatre
costeiz de la tombe, enleoei et figurei
comme evesque. (MÉN. de Reims, 307,
Wailly.)
Ung autre tableau d'or plat, a ung cru-
cifi.x enlevé ou mylieu. (1380, Invent, de
Ch. V, 184, Labarte.)
Morvan, enlever, élever.
ENLEVEURE, S. f., relief :
Les billetes d'orfaverie de haute enleveure
dorez a fleur. (Arch. JJ 5, 1° 3», ap. Ste-
Pal., éd. Favre.)
— Récolte :
Tout ainsi que la terre, quand elle a
esté sejournee et engraissée, par aucunes
années, rapporte puis a la première enle-
veure le double. (Claude de Seyssel,
Louis Xn, p. 136, éd. 1508.)
ENLiANCE, enloiance, enloyence, s. f.,
lien, obligation ;
Et tole voies acordance
l est remise et enloiance
Por garder iceste meniere.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1601,
f» 23''.)
Par sa plus forte enloiance,
(Id., a., f 56».)
Je promet... les allcgences faictes entre
nous garder et tenir fermement selon la
lenour des lettres faictes sur lesdites en-
loyences. (Veille S. Hilaire 1333, Cart. de
Neuchdtcl, appartenant au marquis de
Durfort-Civrac.)
ENLiciER (s'), V. réfl., être renversé :
Les lances froissent et esclicent.
Mais il des selles ne s'entivenl.
(Alhis, Ars. 3312, f 96"'.)
ENLiEFF, S. m., enlèvement. Ce mot
certainement ancien n'a été rencontré
que dans un texte provincial du xvii'
siècle :
Défenses d'ouvrir aucun clos de vignes
ni couper bleds et enlever leurs gerbes,
qu'au préalable ils n'aient averti ledit ex-
posaut 24 heures avant VenUelJ' de leurs
gerbes l't vendanges. {Arr. du parlent, de
Bret., 22 mai 1688, Arr. conc. les par., J,
113.)
ENLiEGER, V. a., défler, appeler en
duel :
Et a dit Bue ; Vous i avez menti
Com félon traitor anemis.
Conques mes frères sa parole mesdist,
Com traitor vos enîiege deci,
Eins qui soit vespres ne soluel a déclin
Vos en ferai l'ame del corps partir.
(Garin, ap. Duc, Inlegiare.)
ENLiEMENT, - loiement, - loyemmt,
- loyment, - loement, - louement, - ani,
anl., s. m., engagement, obligation, hypo
thèque :
Et que il vous sovegne de vo enloiement
Comment somes ensamble par le saint sacrement.
(De St Alexis, 228. Herz.)
Sus Venloiemanl et la especiaul obligation
de touz ses biens. (Lundi ap. S. J.-Bapt.
1277, Arch. C.-d'Or.)
Sor \' enloiement de toz nos biens movi-
bles et noumovibles. (Sept. 1280, Ch. de
Guill., sire de Pontarlier, Arch. Côte-d'Or,
B 493.)
Et renonçons en cest fait por nos et por
nos beirs sus la vertu de nostre saireraant
et sus ['enloiement dessusdiz a tous droits.
(1281, Pr. del'Hisl. de Bourg., II, L.)
A promis par Yanloirmant de li et de ses
hers. (1283, Ch. de l'évéch. de Langres,
Vaux-sous-Aubigny, Arch. Haute-Marne,
689.)
Sus le enliemant de nôtres biens. (1286,
Ch. des compt. de Dole, -^ , Arch.
Doubs.)
Ces covenances et cest enloement devant
dittenray et guarderay.(S juillet 1289, Arch.
J 234, pièce 11.)
Nos nos sûmes enloyé et nos enloyons
et fait avons enloyement entre nos encontre
honourable prince Raliour, par la grâce
de Deu roy d'Alemaigne, et contre toz ses
aydanz. {Ib.)
Prometons sor l'enloiement de toz nos
biens que nos n'irons encontre. (1291, S.
Bénigne, Chaignay, 1. 4, c. 2, Arch Côte-
d'Or.)
Sus Venlouement de tous mes biens.
(.Mai 1297. Arch. Jura, Baume, Terrier I,
tilanues, 1486. f 123.)
Sux Venloijement de touz ses biens.
(Mai 1307, Gevrey, Ch. des compt. de Dole,
cart. 44, paq. 44, Arch. Doubs.)
Laquelle quittance de ladite mortemain
Icsdiz Perrins et Ysabiau promistreut et
ENL
ont promis par Venloiement Je eus et de
leurs hoirs et de tous leurs beos... tenir
et avoir ferme. (1323, Arcb. JJ 61, f° 171 v°.)
Doresnavantnul ne sera receu a alléguer
compromis eu dissimulant et retardant la
cause commencée et intimée si celuy qui
allègue compromis ne monstre présente-
ment compromis vallable par lettre passée
et scellée de seau portant foy et qui soit
vallable a l'esgart du juge ou aultrement
enloyment de serment de partie sans jour
changer. {Coust. de Bret., 1" 154 r°.)
1. ENLiEn (s'), V. réfl., se réjouir :
Compaignie de dames et de damoiselles
qui s'en vont entier en ung preau. {Perce-
forest, vol. II, 1° T?*", éd. 1S28.)
2. ENLiER, - yer, - oier, - oyer, eml.,
anl., enleier,enlaier,emlier,enleer, enleher,
enlaoier, anlaoier, enleiger, verbe.
— Actif, lier :
Il sunt enliet, e cbairent. {Lib. Psalm.,
Oxf,, XIX, 9, Michel.)
Qne tu les faces bien lier (les tonneans)
Kt de bon ciment éviter.
(Dial. de S. Grég., ms. ETreox, F 16 »°.)
— De même, au sens moral :
La paienie (ut en laut plus enloié des
visces ke ele n'ont la conissance de son
l'aiteor. {Liv. de Job, Bicbel. 24764, f» 1 v°,
éd. Ler. de Lincy, p. 441 )
— Engager, obliger, lier par un serment,
hypothéquer :
Et que ces choses que il ont vendu ne
sunt enliees a oui autre home ne famé par
gaigerie ne |'ar autre manière. (1239, St-
Loup, Arcb. Aube.)
Et en'ievns a ce garder. (1246, Arcb. Jura,
G, n» 419.)
Por les queus trois mile livres nos lor
avons emloye et mis en guage quant que
nos aviens a Chamlite. (1253, Ch. des
C
cojnpt. de Dole,-— , Arcb. Doubs.)
44
Et ajiÎ0îe?!( toz lor biens mobles et non
mobles de porter garantie sor ceste chose
a ladite madame Helie. (1262, Lib. feod.
episc. Hngon., ms. Langres E 405, l»112v».)
Et an ount anloiez louz lors biens que il
ount jiur [iorter garantie. (Aoïit 1266,
Cray, Ch. des compt. de Lole, cart. 4b, paq.
48, Aich. Doubs.)
i'ai obligié et enloiè en la main a la dite
Lore ma dame dix livrées de terre. (1271,
Arcb. Doubs, E 1318. pièce 513.)
Je hay enlaiez et engaygiez en la main
Symou voslre juyf porune soumme de dé-
nies... mes molins de Roches. (1274, Ch.
des ccmpt. de Dole,- — , Aicb. Doubs.)
Et por plus grant seurlbc avons hobli-
gié el enloié en )a main audit Parenin une
vigne qui siet... (Nov. 1282, Ch. des compt.
de Dole, ■— - , Arbois, Arch. Doubs.)
Ait mis elenloyé en nostre mein le fyé
que mes sires Jebans de Chalon tient de
luy. (1293, Ch. de J. de Chalon, Arch. J i
234, pièce 22.)
Se Yillames enliois moy et touz mes
biens. (13C0, Ch. des compt. de Dole, !
C
— , Arch. Doubs.)
87
ENL
Donc fu joios li enemis
Qui autre chose n'aveit quis,
Tos les cuida aveir sorpris
E enlies a tos [lor] dis.
Qu'en enfer les peust lacier.
{Vie de Grég. le gr., p. 0, Luzarche.)
Et ne peult l'un et l'autre enloyer ne
mettre a serment, {l'.oust. de Bret., t" 63 v».)
— Réfl., se lier :
En la folie se lia
Si ke de! tout s'en enîia.
(D'un llerm. et d'une Sarrai.., Ars. 3527, C S=.)
— S'engager, se lier par un serment :
Et nous strnies enloyé, nous et nous
terres, en la main l'arcevesque, en telle
menere que se nous brissiens aucune foiz
celz convanz... il nous pourroit esconi-
menier. (1229, Cout. ace. aux hab. d'.ilix.,
Arcb. J 252.)
Pour que ceste aulmosne soit ferme et
estable, nous en anlyons nous et noz hoirs
en la ntain l'arcevesque de Besançon. (1255,
Cart. de JVewcAâ(e(, appartenant aîi marquis
de Durfort-Civrac, f" 75 v».)
A totes ces covenances garder en boine
foi et leaument a toz jorz, sens noz tor
faire, a il enloié luy et ses hoirs par son
sairement, et nos aussi nos somes enloiees
par nos sairemenz a tenir a davant dit dus
et a ses hoirs a toz jors ceste compaifinie.
(Av. 1266, Remirem., hôp. de Mari., Arch.
Vosges.)
Entions nous par ces présentes lettres
nous et noz hoirs. (Mai 1266, ib.)
De ce fere et tenir en(ions nos et les nos
(1266, Ch. d'Alis de Savoie, Arch. J 247
pièce 37 (33).)
Et an anlaoi moi et les miens. (1274,
Acey, Arch. II. -Saône, H 12.)
Et a la dicte garantie porter ge enloi as
diz abbé et au couvant moi et mes hoirs
et touz mes biens. (Août 1274, Ch. de
Jeh. sire de Trichart, S. Bénigne, Flacery,
Arch. Cole-d'Or.)
Et an enlaoi moi et les miens. (1274,
Moreau 198, 1° 80, Richel.)
Li dit vendour ont enloié tour et lour
choses. (Mardi ap. S. Mart. d'hiv. 1278,
Ch. des compt. de Dole, — , Arch. Doubs.)
'60 '
Nos enlehons nos et nos choses. (Janv.
1280, ib.)
Nos enleons et nos choses. (Av. 1287, ib.)
Nos nos sûmes enloyé et nos enloyons et
tait avons enlojement entre nos encontre
licnouriible prince Rahour. (5 juillet 1289,
Traité d alliance, Arcb. J 254, pièce li.)
No en enleigons nos et nos choses. (Août
1290, Ch. des compt. deEole,~ , Arbois ,
60
Arcb. Doubs.)
Et por ceste chose tenir et garandir nos
nos enleons en la juridition de la cort du
conte deBergoigne. (Ji'iH- 1292,(6.)
Emlions nos et touz nos biens. (1296,
Chap.de "Vesoul, Arch. Haute-Saône, G 67.)
Et pour toute la tenour de cex lettres
leimemcnt lenir et gueider nos enleions
nos nox chousts et nox hoirs. {1300, Ch.
\
des compt. de Dole, — , Arch. Doubs.)
61
— Neutr., se lier :
La lange li veit enliaiil ;
Vein oui le quor, le cors pesant.
(rie de S( Cile, 358", A. T.)
ENL
Enlié, part, passé, lié :
197
Gésir en haires enloiez. (Dial. SI Greg.,
p. 168, Foerster.)
— Fig., complice :
Lours haidanz, enloiez, complices et
bien voillanz estans présentement oudil
contey de Bourgoingne. (Janv. 1363, Ch.
des compt. de Dole, —, Arch. Doubs.)
ENLiGNAGiEn, - uigicr, enlinagier (s'),
v. réfl., prouver sa descendance, sa pa-
renté :
Et come je soie le plus prochains hoirs,
et de celé part dont li héritage muet, et cil
tienne a tort les dites choses, dont je re-
quier a avoir la sesine, bien m'en enli-
gnageray envers luy, se il le me nie. (1270,
Ord., I, 249.)
(Lesdits biens) escharront et advenront
ans diz hommes et famés de nostredite
ville de Poille, et a leurs hoirs qui se pour-
ront enifanaffierestre plus prochain de ceuls
de qui ledit héritage seroit venu. (1343,
Arch. JJ 74, f» 39 v".)
— Enlignagié, part, passé, qui est de tel
lignage :
Non pas pour ce que ne soiez
lîiches et bien eulignagiez.
(Cleomai.. 1.333, Van Hasselt.)
Coi que je soie povres et mal enliiiagiez.
(II. de Seb., III. 914, Bocca.)
Robert d'Artoys, qui estoit ung des plu.-
haults barons de France et des mielx enli-
gnagié, et estrait des royaulx. (Jehan le
Bel, Chron., I, 93, Polaiu.)
Le preniierpresident de Parlement nonmé
Jlaistre Henry de Marlj, et Messire Jean
Juvcnel, advocat du roy oudil parlement,
lesquels estoient grandement enlignagiez
et auctorisiez en la ville de Paris. (Je.in
Chartier, Hist. de Charl. VII, p. 27, ap.
Ste-Pal.)
Les plus riches, nobles et niieulx enli-
nagies de leur peuple. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10512, X, v, 9.)
Je suis femme de hault parage et gran-
dement héritée et enlignagee. (Sept Sag.,
p. 3, G. Paris.)
— Allié, apparenté :
En ce temps avoit ung comte a Corbueil,
ung autre aMonllehery, et ung autre aChas-
teaufort près Paris : îesquelz estoient pro-
chains parens et (oTlenlignagez. (N.Gilles,
Ann., I» 193 v», éd. 1492.)
ENLiGNiEH, enliner, v. a., faire entrer
dans un lignage, une famille :
('ar la as toute ta li^oie
Deslipnie de droite lia:ne
Et eitliftitie en maie ligne.
(KiXLUS DE MoLiENS, Miserere, Ars. 3oi7, 1° 129"-)
— Enlignié, part, passé et adj., qui l'si
de tel lignage :
Asez avez ben eiiliiiees dames.
I. Roland, v, 720, Génin.)
— Qui est traversé par une ligne :
Par la conl'ederacion de l'arc en ciel enh-
i/nié des blanches flours dorées. (.\Iaiz.,
Songe du viet pet., III, 1, Ars. 2683.)
EM.iMKU, V. 11., limer ?
198
ENL
ENL
ENL
Les escnz enlimez.
(Tragédie de Jeanne d'Arqués, à Rouen, 1600,
Act. II. s. 1.)
ENLINAGIER, VOir ENLIGNAGIER.
ENLiXER, voir Enlignier.
ENLiNGiER, V. S.., revêlir de lin, de
linge :
Li nnef de lor dos enlangier
N'ont cnre, mes bien enlingier
Et servir comme chastelain.
(Recl. de MoUE^•s. de Charité, Richel. 23H1,
f» 224=.)
ENLiRE verbe.
— Act., élire, choisir :
Disl k'il faisoieol grant folie
One si très perilloose vie
Et si.doleroase enlisaient.
(Dolop., ap. Leroux de Lincy, Rom. des Sept
Sages de Home, p. 234.)
— Rén., .se rendre eslit, distingué :
S'il est Ic'amurs cortois le truisse
Cortois le fait plus que devant ;
S'il est larges, Iar;;es avant,
Kt en toutes bonteis s'enlist.
(R. DE HooDENC, les Etes. 624. Scheler.)
ENLOCHOXNÉ, VOir ENLEÇO>fNÉ.
ENLOçoNNÊ, voir Enleçonné.
ENLOÇUNNÉ, voir Enleçonné.
EXLODER, voir ESLOIDER.
E.VLOEMENT, VOir ENLIEME.\T.
ENLOIANCE, VOlf ENLIANCE.
ENLOIEMENT, VOlr EnLIEMENT.
EiVLOINGXIER, VOir ESLOIGNIER.
ENLOISSELER, VOir ENLOISSELER
EXLONGIER, voir ESLONGIER.
ENLOQUEXCÉ, adj., qui s'exprime bien
et aisément, éloquemment :
Deu donna tele vertu a celé pierre que
cil qui la porte est bien parlant et bien
enloguencé, et si plaide contre homme qui
a tort. (Sydrac, Ars. 2320, | 282.)
ENLOQUiNÉ, - yné, anl., adj., quia une
grande facilité de parole :
Car de mançoinges dire est trop anlorjuinez.
{Jeh. de Lanson. Richel. 219r>, f» 22 v».)
Et quant visl Gilote, si la salua,
E counsail e aye ly deraauuda.
Et dit qe un chivaler ly avoit counté
Qe Gilote fust femme bien enloquyné.
(Gilote eljohane, Jub., Nouv. Ree., II, 35.)
ENLORi, adj., entouré de lauriers :
Vois tu celle place flourie
De ces haulz arbres enlorie ^
(Chr. de Pisan, Liv. du chemin de long estude
1015, Piischel.)
ENLoiiBÉ, adj., Changé en loup :
Les loups sommes tout ravissans
On les ravisseurs enloitbez.
Les biens d'aultruy appetissans :
Les loups ne sont jamais saouliez.
(Le Monde qu'on achevé de peindre, Poés. fr. des
XT° et xvi° s., t. XII.)
ENLOUÇUNÉ, voir E.\LEÇON'NÉ.
EXLOUEMEXT, VOlr ENLIEMEXT
ENLouRDi, adj., lourd, pesant, chargé :
Qui sont d'orgnil si enlourdis.
(Vie S. Greg., ms. Evreui, P ISgl.)
Ou il seroît trop enlourdis.
{li , C 95».)
Car des tardifz vault mieulx eslre tousdiz
Qn'estre enlourdiz, n'avoir la pel hnussee.
(Poés. fr. de G. .Mione, Voy. et conq. de Ch. VIII.
J.-C. Brunet.)
— Fig., étourdi :
Duquel cop icellui Havis cbeu a terre
ioul enl ourdi. (1409, Arcb. JJ 368.)
Bourbonnais, cnlourdi, appesanti.
ENLoviR, V. a., désirer avec ardeur :
Tant enlori, tant aama
De son cner la damoisele
Oui tant estoit bone pncele
Ouil ne savoit qne deust faire.
(G. DE CuiNci, ilir., ms. Soiss., f" 93°.)
Cf. ALOuvr.
ENLOYDER, VOlr ESLOIDER.
ENLUER, V. a., enduire, oindre :
Graos portes i fist fere e fortes barres cloer,
Del butçmai les list trestutes ealuer.
(Tb. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 24354,
f 65 ï°.)
Tant fu de ses pecies en fors larmes fondue
Qne vos pies en lava, des cevels les reseue.
De ce saint ongement les enoinst et enlue.
(Enf. God., Richel. 12558. f» 32=.)
— Enliié, part, passé, enduit :
E dune sui en peiz mez.
Pur plus ardeir enluez.
(S. Brandon, 1382. Michel.)
ENLULMIXEMENT, VOir ENLn.MINK5IBNT.
ENLuissELER, cnluiceler, enlotsseler,
enliceler, v. a., mettre en peloton, arron-
dir, amasser, rendre solide :
Globo, enluisseler, arrondir, amasser.
(CathoUcon, Ricliel. 1. 17881.)
Glomcro, enliceler fil. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
Globo, eramonceler, arrondir, cnluiceler.
(Voc. lat.-fr., 1487.) Impr., enlinceler.
Glomero, enluiceler, assembler, arronde-
ler. (Ib.)
— Envelopper :
Car suposé que l'omme voye quant le
soleil entre en ses signes, quelle planète il
regarde, et quele non : je vous afferme
que tout ne puet savoir certainement ne le
neu des choses apercevoir, car il est enlois-
selé de mile choses trop ou toutes obs-
cures. (M. Franc, l'Estrif de Fort., f" 42
v», impr. Ste-Gen.)
ENLui.ssELURE, S. f., qualité de ce qui
est formé en peloton, rondeur :
Globositas. roudesse, enluisseleure, amas-
semens. (CathoUcon, Richel. 1. 17881.)
ENLU.MER, V. a., allumer, enflammer :
Ce dieot cil qui de son nom
Font veraie exposicion
Que de charbon est son non pris
Qui est enlumes et espris.
(Lap. de Berne, 875, Pannier.)
Chascune trait la langue qu'est de feu enlumee.
(Des Poines d'rnfer, isichel. 24432, f" 93 v°.)
ENLUMiERER, V. a., rendre la vue à :
Diex delloie les encheines,
S'enlumiere les avenles.
(ti«. Psalm.. p. 3oB, Michel.)
ENHJMINA.BLE, adj., éclalré, illuminé :
Fontaine tonsjours permanable.
Oeil d'avengles enluminable .
'•Mijsl. de Sle Barbe, Ars. 3496, p. 821.)
ENLUMiN.\cioN, S. f., action de rendre
ou de recouvrer la lumière :
Se l'enfant veult. il vous dira
De son enluminacion.
^Greban, Mijst. de la Pass., Ars. 6431, P 119''.)
ENLUiiixEMENT, Uni., euluiminement,
s. m., lumière, clarté :
Plont li que fust li iirmamenz
Clarlez e enliiminemenz
Al monde e as créations.
(Des., D. de Norm., I, 5, Michel.)
là enltiminemens de ton volt. (Bible, Ri-
chel. 899, f» 243'.)
Ele (la lune) est clere en tel manière
que ele puet recovrer enluminement d'au-
trui. (Brun. Lat., Très., p. 137, Chabaille.)
La terre ne pourroit fruit porter sans le
enluminement qui lui vient du soleil.
(CocRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689, f" 2291.)
- Fig. :
Li sire est le mien enluminement e la
meie salut. (Lib. Psalin., Oxf., xxvi, var.,
.Michel.)
Ti dit snnt enluiminrmenl.
Et as petis entendement.
(Psautier, cxviii, p. 344, Michel.)
Qui apartenent a salut e a \'anlumine-
mant des armes. (Vie de St Denis, Brit.
.Mus. add. 15606, f 134'.)
Je veillai a toi de jor, ce est de Venlu-
minemenl de reson que lu m'as donee por
toi conoistre. {Comment s. les ps., Richel.
963, p. 57'>.)
Acboison est ce qui a regart aus choses
qui sont a venir, selonc que reson et dis-
cretiou le conuoissent par enluminé en-
tendement, ou par enluminement de foi.
(Evast et Blaq., Richel. 24402, f 34 r».)
Et comme remembrer, entendre et vou-
loir souvent soient enluminement par le-
quel chevalier peut suivre la voie et la
règle de l'ordre de chevalerie. (Ordre de
chevalerie, Ars. 3240. f» 17 r».)
Ame est une substance nient corporele,
entendans. enluminement de Dieu reche-
vans. (Li Ars d'. Amour, I, 188, Petit )
0 tn vray enluminement,
Vray père et vray doctour.
(Slyst. de S. Clém., p. 144. Abel.)
— Action de rendre la lumière :
L'enluminement de l'avugle. (J. GoULAlx,
Ration., Richel. 437, f" 233 v.)
ENLU.MiNEOR, - BUT, S. m., celui qui
éclaire, qui donne la lumière :
Le Saint Esperit... vrais enlumineres et
vrais comfors. (fio/u. du S. Graal, lUchel.
24394, f» 1'.)
Nostre Sires est enlumineur de l'un et
de l'autre. (Bible, Maz. 684, f'' 1'.)
Se dont li non sachant le foit divine
aient esté tel ens es œvres de justice pour
l'amour de grasce et covoitise de gloire
temporele, quel dolent dont estre li enlu-
ENL
mineur de foit et en charitet ordenet î {Li
Ars d'Am., I, 369, Petit.)
Mon Seigneur mon Dieu, inspirateur,
c'est a dire enseigneur et enlumineur, des
prophètes. (Intern. Consol., II, 2, IJibl.
elz.)
— Celui qui glorifie, qui met en lumière:
Si j'estoy grant enlumineur de mes ac-
tions, al'adventure rembarrerois je bien ces
reproches. (.Mont., Ess., i, 2S.)
— Fém., enluminerresse, celle qui éclaire:
Marie Tault autant a dire comme mer
aniere ou enluminerresse ou enluminée.
(Légende dorée, Maz. 1333, f» lo9=.)
— Enlumineuse :
Enlumineresse. (Taille en 1298, Arch. KK
283, l" 214.1
Enlumineresse de livres. (Arch. JJ 90,
r 2.)
ENLiniiNER, anl., elluminer, v. a., éclai-
rer, illuminer :
La nuit sicume li jurz sera elluminede.
(Lib. Psabn., Oxf., cxxxviii, 11, Michel.)
Var., enluminée.
De sens et de clergie est si enluminée,
Qu'el moQl n'a sapience qni la ne fust trovce.
{Roum. d'Alix., P lO'i, Michelanl.)
Vous y aves raenli, dist Bandouin le ber ;
Ma mère n'est point pute, se Dieux me puist sauver !
Car n'est putain c'omrae ne fait tuer ;
;\Iais s'amonr par sa grâce le fîst enluminer.
Et par sa grant vertu 0?ier mon père amer,
Et da surplus lessa les fais d'amour ouvrer.
Pour ce ne la deves desprisier ne blasmer.
(Le Livre Oger de Dannemarche. Mort Baadoninel,
Bril. Mus. Bibl. dn Roi, 15 E vi.)
Et de bêle clarté le monde enluminas.
(Gui de Bourg., -2508, A. P.)
De la mervoilouse clarté
uni aniumine la cité.
(Siège de Jérus., Brit. .Mus. addit. 13606, f° 61».)
Dieus les a par vos délivrez
Et de to" uiens enluminez.
(Mule sans frain, ms. Berne 331, P 35''.)
Li diex d'amors soit avoec vous
Qni fet les besoîngnes a tous,
Et si vons puist enluminer
Que ne me puissiez oublier.
(Salut d'amours, Jnb,, Jonyl. et Trouv., p. 48.)
A la clarté qui lont enlumina
Kostre srant tenebror.
(Recueil de Motels, I, 167, Raynand.)
La nuit esloil aussi enluminée comme le
jour. (Grand. Chron. de France, Des Gestes
le roy Phelippe Dieudonné, ]ii^20, P. Paris.)
Celui qui la chartre avoit enluminée du
sa clerté. (Vie sainte Restoree, Richel. 988,
f" SS"'.)
Li prestrez voit le belle, li sans li est muez.
De la bianté de loi fu tons enlumines.
{B. de Seb., v, 60-i, Bocca.)
Sentences... par quoi les cuers de ceus
qui ores vivent sunt enluminé. (Obesme,
Quadrip., Richel. 1349, f» 3^)
Detant que aulcun se sera plus uny en
soy et reduyt par dedens, delant con-
gnoistra-il et sçaura de Dieu plus baulte-
ment et parfondement ; car il reçoyt la
lumière souveraine qui enlumine son en-
tendement. (Intern. consol., m, 3, Bibl.
elz.)
■Vous enseignez et enluminez les cueurs.
(Ih.. II, 2.) I
ENL
Luy, entrepreneur, garde et deffendeur
d'icel'iiy noble pas, enluminoit et eslevoit
si haut la renommée dudict pas, qu'il de-
siroit, sur tous les biens qu'il ponvoit
jamais acquérir, donner confort a la dame
de Plours. (0. de la Mabchk, Mém., I, 21,
Michaud.)
Avecques France, Angleterre enlumine.
Disant : Il faut qu'en ce camp je domine.
(Cl. Mab., Ballad. Iriumph. d'Ardr. et Guign.,
p. 239, éd. 1544.)
— Neutr., dans le même sens :
Li esclairemenz de tes paroles enlumined.
(Lib. Psalm., Oxf.,cxviil,130,Michel.)Lat.:
Declaratio verborum tuorum illuminât.
Devant moy un rondeau ou estoit assise
une lampe d'oile pour enluminer sur mon
euvre. (Les Evang. des ÔnenouilL, p. 13,
Bibl. elz.)
— Être éclairé, briller :
Ja no fera si nuit c'on n'i voie si cler
Com se Dius ensl fait le jour enluminer.
(Cher, au cygne, I, 1012, Hippeau.)
Quant fu venue la meschine
Tous li palais en enlumine.
(Florimont, Richel. 792. t° 24°.)
— Act., rendre la vue :
Enlumine les oilz, que jo unches ne
dorme en mort. (Liv. des Ps., Cambridge,
XII, 3, Jlichel.)
Une mullilude ainsi comme sans nombre
d'aveugles y furent enlumines. (Grand.
Chron. de France, des Fais et des Gestes
Cliarlem., 111, XI, P. Paris.)
Saint .\lbins, qui avoit ja relevez mors,
et maintz avugles enluminez. (Amitiez rie
Ami et Amile, Noiiv. fr. du xiii" s., p. 81.)
Le veugle que Jbesu Crist enlumina.
(Caum., Votj. d'Oultr., p. 73, Lagrange.)
Celuy qni fut aveugle né
Et qui en la crois fa pené,
Resnscita, monta es cieuls.
Te vueille enluminer les yeulz !
(La Convers. S. Denis, Jnb., MijsL, I, 33.)
Celuy Judocus... faisoit plusieurs miracles
comme de ressusciter mors, enluminer
aveugles, guérir malades. (Bouchard,
Chron. de Bret., f» 49'', éd. 1532.)
Enluminer \es aveugles, guérir les ladres.
(N'OEL DU Fail, Cont. d'Eutrapel, p. 390,
Guichard)
— Enluminé, part, passé, éclairé :
Par lo saut de X'anlumineie amor. (Li
Epislle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f» 136 r».)
Virge pucele henoree...
Par voz est enluminée
Toute créature.
(Chans., ap. Raynaud, Rec. de Melels, I, 136.)
Car li possanche Dieu est si ellummee
Que sa volentcs est (ornie par pensfe.
(B. de Seb., \\n, 102, Bocca.)
Raison l'enluminée. (Desput.del'ameel du
corps, Vat. Chr. 367, f W.)
— Propre, nettoyé :
.III. voitures de feurre pour faire lictiere
aux chevaulx nette et bien e«/Mmwiee. (1392,
Bail, Arch. MM 31, f° 160 v»,)
— Éclatant :
Hnimes orrez bataille enluminée.
Et cbançon fere, s'ele est bien escoutee.
(Aleschans, 5414, Jonck., Guill. d'Or.)
ENM 199
Huimes orroiz chançon enluminée.
Con Anberi ala querre .«oudee.
(Aubery, p. 24, Tarbé.)
L'ospital vi jeja doté
El de bêle hnevre enluminé.
(Gliot, Bible, 1916, Wolfart.)
— Enluminé de, illustré par :
Sire Rollant, ço dit Opierli ber.
Fort estes e fiers hardis e redutez
I E de bataille mult bien enluminez.
(Olinel, 916, A. P.)
ENLUMiNEUs, adj., qui jette de la lu-
mière :
Esmeraudes enlumineuses.
(Jacq. Millet, Ccs/rert. de Troye, f 24'', éd. 1344.)
ENLUNIER, voir ESLOIGNER.
ENLYESSER, VOir EnLEECIER.
ENMACRELÉ, adj., qui a mal à la mA-
choire :
Qui est enmacreles preigne figues et vsope
et les cuise en via. et dont melle du miel
et puis mêle en sa bouche el gorgete en sa
gorge, si garira et desrora s'il est enroues.
(Liv. de fisiq., ms. Turin lxxxvi, K, IV,
37, f° 13 r».)
Cf. Macerel.
ENiiAER, voir Emmaier.
1. ENMAiER, - aer, v. a., joncher de
fleurs :
May pour enmaier l'oglise. (1489, Roye,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Fig. :
Bien doit ses nons cner adocir.
Boche enmaer, boche ensocir.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Brux., f 2'.)
Eve est amere et entielee,
Marie douce et enmaiee.
(Id., »*., r 2».)
Mes tant est donz et enmaiez
Li nons de la donce Marie.
(Ib.)
2. enmaier, fffi»!., (s'). v.réU., s'effrayer
Joianz s'en veit, mes cil l'aient
Qui moult a'emmaie durement.
(Alhis, Ars. 3312, f 30''.)
Moult li prie qu'il ne s'enmait.
Mouvoir li cuide .i. antre plait.
(Ib , P 32''.)
La vois lor respondit : Ne vos caut ettmaier.
(De SI Alexis, 777, var. dn ms. GxL, Rerz.)
Cf. ESMAIER.
ENMAILLEURE, ei/iwi , S. f., gâmiture de
mailles:
Et saiches bien que ceste armeure
Contient en soy double enmailleure.
(Df-iuilleville, Trois pelerinaiges, f° 39', impr.
lustil.)
ENMAILLII5',- ef,fn!7nfl//)>',adj., émaillé:
.II. pelis candelers cmmallics tous deux
d'une fachon. (Invent, de la fin du xiVs.,
S. Amé, XII' liasse, Arch. Nord.)
XJng lyon d'or enmailliet de blancq. (Dr-
QUKSNE, Hist. de J. d'Aresn., Ars. 5208,
1° 90 r».)
ENMAii.LocHER, emm., V. a., enimail-
lotter :
200
ENM
ENM
ENM
C'est ung dieu qui souvent veult estreem-
maillochez ei liez. (Degdillev., Pèlerin, de
la vie hum., Ars. 2323, t° lU r- )
ENMAiLLOLER, cmmailoUr , anmaloler,
V. a., emmaillotter :
La lepresimes trestot emmnillolel (l'enfant),
(fi. de Cambrai. Richel. -2493, f" 135 y".)
A lot s'anlorne quant Vot enmniUolé.
(Bat. Loijuifer, Uichel. 3C8, V ii'^.)
Lai troverent l'anlfant trestot anmatolc.
(l'arisr, 8fii, A. P.)
Cil fu emmailolez
Par cui li monz est governez.
(Dclivr. dupeup. d'Isr., ms. dn Mans 113, f° lGv°.)
ENMAiLi.ENTÉ, adj., taché :
Cele (Cornaline) qni samble cnmailletUee,
Comme de sanc fust esprohce,
Restancc sanc.
(Lapidaire de ilodcne. X'\, Pannier.)
ENMAiLLENTi, enmailenU, adj., tacbé :
Et de sang, de chcrvele esloit (Pt-pée) enmailenlic.
(Conq. de Jeriis.. '2382, Hippeau.)
Ei^MMO\.Kn,enmayoler,emm.,esmayoler,
' aller, v. a., gratifier d'un bouquot de
mai :
De quoi que soit se doit renouveler
Uns jolis cuers, le premier jour de may,
Voires s'il aimme. ou s'il pense a amer :
Pour ce vous voeil. ma dame, rmmaijoler.
En lien de may, d'au loyal cuer que j'ay.
(Krobs., Pops , Richel. 830. f 332
r°.)
La seurveille du premier jour de may,
iceulx supiiliaus voulaus aler eninaioler
les dittes filles. (1375, Arch. JJ 107, pièce
140.)
— Garnir de bouquets de mai :
Pour herbe et may achetés pour enmoj/oî-
ler la halle d'eschevius, coume l'eschoppe
du rewart, a la joyeuse entrée du duc de
Bourpogoe. (14o3, Lille, ap. La Fons,
Gloss'. nis., Bibl. Amiens.)
— Enmaiolé, part, passé, orné de mais,
el en général orné :
Au départir du bel esté
Qui a jjaiz et joliz esté,
De fleurs, de feuiles fenllolez.
Et d'abrissiaux emmaiolez.
(G. M.iCH., Poés., Uicbel. 9221, P 45'.)
De fleurs, de fueilles faillolez,
Et d'arbrissiaus emnaillolez.
(iD., ib., Ricbel. 1584, f 22.)
Quant nous fumes exmayolé
Et de vers slays englayolé.
(Pastoralet, ms. Brui., f° 49 v».)
Esmayollé de may. (Acte de 1534, Bé-
thuue, ap. La Fons , Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ENMAisoNÉ, adj., renfermé dans sa
maison :
Car entres de nuit en la cité entrèrent en
silence (eu) leurs maisons et plusieurs
jours se abstinrent de se monstrer en pu-
blique. Mesme les consulz enmaisones ne
osoient user de leurs offices. (FossETlEU,
Chron. Marg., ms. Brux. 10512, IX, m,
30.)
La terre est le mesme corps terrien et
fraisle ou nous sommes emmaisonnez. (Ni-
colas DE LA BoDERiE, l'Heptople de Jean
Pic de la Mirandole, à la suite de l'Har-
monie du monde, éd. 1S78.)
ENMAisTREu, - mestrer, emm., v. a.,
tisser, corder?
Et doit estre (le trebucliet) si grant eu
ront point comme toute l'estendue de la
verge d'un tumberel, et doit estre parfond
ou milieu, et doit estre emmaistres en une
déliée cordelle, mais qu'elle soit si forte
qu'elle puisse soffrir le tirer que le che-
vreul fera quant il sera prins. Et emmaistre
en ung lonsr laz a cerfz quant il seraprins,
fors qu'il n'y aura que ung maistre, ou il
V aura une fermeliere, comme en ung
chevestre. (Modus, î" 71 r», Blaze.)
Et doivent estre (les poches) emmaistrees
de cordelles... {Ib., f° 75 r».)
Le paveillon, pour prendre les perdris a
l'amorse, doit estre lachié de fil qui ne
soit mie trop délié,... doit uvoir cinq pies,
ou plus par dedans de lé et de long, et ne
doit mie estre trop hault, et doit estre en-
meslré du cordel assez fort par dessoubz,
ou il ait chevilles qui seront fichies en
terre tout entour. [Ib., ms., f" 177 v, ap.
Ste-Pal.)
EiwiALADER, V. a., rendre malade :
Oa pour estre malade
Du mal d'amonr, on pour enmalader
Ceux qui venoient leurs beautés regarder.
(P. oE Bu.icH, Poem., f 42 v», éd. 1376.)
ENMALADiR, emm., verbe.
— Act., rendre malade :
L'ombrage <lu noyer emmaladissant et
hommes et bestes. (0. de Serr., Th.
d'agr., vi, 26, éd. 1603.)
— Neutr., devenir malade :
Li reis Robert t-nmaJadi.
(Rou, 3° p., 2528, Andresen.)
D'ire, de dol e de pesance
Enmaladi li reis de France.
(Ben., D. de Norm.. II, 20078, Michel.)
Le enfancunet que D.avid out engendred
lie la femme Urie, enii.aladid e fud déses-
pérez. {Bois, p. 160, Ler. de Lincy.)
,Ia B'enmaladireil ne n'afeblireit. {Le
Pater Nosler, Richel. 19323, f° 81 v.)
Ama tant ke il enmaladi.
(Un Chii'al. e sa dame, ms. Cambr., Corpns, 50,
f» 91''.)
Le verbe enmaladir est resté dans le
patois normand.
ENMALEMENT, S. m., actioH de mettre
dans une malle :
Cil qni porte si pesant maie
Trop i a mal enmalemenl.
(G. DE CoiNCi. Mir., ms. Bmx., f ^4^)
ENMALER, - aller, emm., amm., anm.,
V. a., mettre dans une malle :
La doDzele flst anmaler
Les chiers avoirs et atoraer.
(Ben., Troie, Ars. 3311, f 83''.)
Cum le Tî, tendeit un banap de or ;
Plus ricbe n'i at en un trésor.
Cil levet sus, prendre l'alat
E en repost lut Vennialat.
(S. hrandan, 315, Micbel.)
Or repoez bien enmaler
Vostre harnois.
(EvEAT, Genèse. Richel. 12457, f 104 r".)
Qui lors veist dras enmaler.
(Perceval, ms. Montp. H 249, l" 27"'.)
Ja sont lor robes enmalees.
Et seur les fors somiers levées.
(bolop.. 2121. Bibl. elz.)
Certes, molt fait mal enmaler
Maie chose dedenz sa malo.
'G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Brai-, f 215''.)
Cil qni si maternent enmalent
A envis !or caoces avalent.
(Uns mir. N.-D., Ars. 3527, f 146'^.)
II a fait emmaler
Tout son harnois pour fors aler.
(Rose. Vat. Chr. 1522, f» 94'.)
Ele a fait emmaller.
(Ib.. 14853, Méon.)
Et si n'a cure ^'enmaler
Le gaaing, car point n'i entent.
(B. DE CoNDÉ, li Dis don Bicbeler, Ars. 3142.
f» 303''; v. 326. Scheler.)
Certaine declaracion
Oa sont les disiemes alez
Que l'en a pris et emmalex
Longuement des biens de l'Eglise.
(Li Chapel des trois fleurs de lis, ms. Berne 217,
f» 80^)
Mais montes tos, si en alons.
Toutes nos coses enmalons.
(Rickars li biins, 37'il, Foerster.)
Ainssi puis faire itesmaler
Bien et mal, mais cil le mal a
Qui la voie esclenche va la
Ou tout li mal sont enmalez.
(Watbiq., li Mireoirs as dam., 104, Scheler.)
Li lointain du paiis fait tresser, ammaler.
(Girarl de Ross.. 4249, Mignard.)
Tantost coramande a emmaler
Tout son bernois.
(Faurel, Richel. 146, f 16''.)
El fist enmaler et trousser son riche
trésor. (L'Istoire de Troye la grant, ms.
Lyon 823, f» .53''.)
Parquoy Arnoul eut paour et fit emmal-
ler et trousser ses harnois... (Chron. di'
Norm. de nouveau corrigées, f" 25 r".)
Voyia le pacquet emmalé.
Mon maistre peult bien dire a Dieu.
(Grevin, Trésor., II, ii, Ane. Th. fr.)
EPOiALEURE. emm., s. f., action de
mettre dans une malle :
Car Dieus qui h't mal malement
Maudit tout mal emmalement ;
Plnsenrs leur maie emmaleure
Maine en enfer maie aleurc.
(G. DE CoiNci, Bout, de la mort. Riche!. 2:HU,
f= 300'.)
Enmaleure.
(\b., ib., ms. Brux., f 215''.)
ENMALi, emm., part, passé, perverti,
rendu méchant, mauvais :
Ocient tout quant qu'il i treuvent,
Con genz de courrouz emmalies.
Puis se reQerenl es galles.
(G. GciART, Roy. liijn., 19102, W. et D.)
ENMALVEsiÉ, adj., msé :
Trop estoit enmalveùee
Et de respondre enseigniee.
(Bible, Richel. 763, f 217'.)
Cf. Malvoisie.
EXMAMBRER, V. a., entailler ?
Une mollure de deux boucel enmambree
tout en l'cntour. (P. de Vigneulles, Chron.,
m, f" 315, ms. Metz 840.)
ENMAXAGiER, V. a., ménager :
E cil, qui al n'en porent faire.
Virent la honte e le contraire
Qae li Longebart lor fereient.
Ne plus nés enmanajereient,
Cel d'ous ou plus soreut valor
Firent lor prince e lor seignor.
(Bek.. D. de Norm., II, 36U8, Michel.)
KNMANAXTm, emananUr, verbe.
— Act., enrichir :
Quens fu li lens, e quil basti»
De s'aveir cum Venmanauti,
De quels sainz e Je quel mérite,
Tote l'ovre li unt descrite.
(Bem., D. de Norm.. 11, 10919, Michel.)
.VIdz que de lui fussent partiz.
Les ont d'aveir enmanantiz.
(Ib., 20-23i.)
— Réfl., s'enricllir :
Qu'en Beissin e en Oismeis
Porras t:int prendre e tant saisir
Que, se le vous enmanantir,
INe remaindra si en tei non.
(Be.v., d. de Noim., II, 3i8:jO, Michel.)
— Enmananti, part, passé, enrichi :
Tost en seroie enmanantia
Et sor tos autres enrichis.
(Be.\., Tioies. P.icbel. 3"3, f» 102''.)
... De treslotes les bontez
Oui en humain cors sunt eues
Ne esprovees ne veues
Fn il comblez e enrichiz
E sur anties ejimannntis.
(Id., d. de Xorm.. Il, 8033, Michel.)
Mnll fu li dux emnnantiz.
(ID., ib.. II, 20072.)
Sus ciel n'est aveir delitns,
Beal ne riche ne precius.
Dont si ne senm repleni,
Cumhlé e si en,iiaitaiUi,
(lo., ib.. I. ligi.")
ENJiANCHEEi'R, S. m., faiscur de
manches de couteaux :
Enmancheeurs de coutiaus. (E. Boil.,
Liv. des mest, 1° p., XVII, ^, Lespinasse et
Boanardot.)
EN5IANEVI, cmmennevi, adj., préparé,
disposé :
La bataille fust esbaldie.
Et del ferir enmanevie.
(Mort du roi Gormond, 131. Reiff., Chron. de
Moualiet.)
Qni a sauldees voeulent gaisner Dourins massis
Soient tost a cheval prest et emmennevis
Pour eslre en la qninsaine: en la cité de pris.
!.Cipe,is, Richel. 1637, f" 74 r\)
Cf. A.M.\NEVIR.
EXJiAxiERÉ, emm., adj., qui a telles ou
telles manières :
On ne doit dame reprochier
Qu'elle ne soit tontdls trouvée
Courtoisement emmanieree .
(Froiss., le Temple d'onnour, Richel. 830, f 40 t"-
Scheler, y. 806.) '
On ne vit oncqnes gent si bien enmanieree.
(Cov., du CuescUn, var. des v. 4492-4496,
Charrière.)
Il estoit moult beau chevalier, sage
prudent, pt bien enmanieré. (0 de lÀ
Marche, Mcm., 1, 14, .Michaud.)
Tout a ce derraia, et comme en queue
^py je venir avant encore un personnage
^ homme froidement emmanieré et de
bonne mode. (G. Chastell.un, Adv. au
duc Charles, VII, 310, Kerv.) '
T. lîl.
ENM
— Avec un nom de chose :
Ossi si regarl et si maintien qui sont
bel et plaisant et bien enmanieret. (Froiss.,
Prison amour., I, 233, Scheler.)
H.-Norm., vallée d'YèTeSjbienemmanic'rê,
adroit; mal emmanieré, maladroit.
ENJiANTELEE, s. f.,manteaude verdure:
Apres yver, que sa volée
Refait delà Ventua'itelee.
Et l'aroode revient decha.
(Pastoralel, ms. Bruî., f° 50 y°.)
EN'AIANTELER, emm., - cller, emnient.,
ammatil., emanteler, verbe.
— Act., couvrir d'un manteau, couvrir
comme d'un manteau :
Ne devoit il suffire a la haute mer
d'avoir emmantelé et circuit toute la terre,
et englouty eu ses gouffres une grande
I)artie d'icelle ■? (Du PlNET, Peine, VI, I,
éd. 1.^66.)
La terre adooq* s'ammantelle la face.
Le vert email des campaignes s'efface.
(Mac.nt, Amours, f 26 r°, éd. 1S73.)
La palpable noirceur des ombres Méphitiques,
L'aer tristement epes des brouillars Cirameriques,
La grossière vapeur de l'infernal manoir.
Et si rien s'imagine au monde de plus noir.
De ce profond abyme enmunteïoit la face.
(Du Bartas, la Semaine, i, éd. 1579.)
Nous ammantelons en France, contre le
froid, les citrouiers, grenadiers, etc. (Mo-
NET, Dicl.)
— Terme de fortification :
Il fit fortifier et emmanteller plusieurs
autres villes. (Du Pi.\et, Pline, XXIX, i,
éd. 1366.)
— Déguiser, voiler :
Or te diray de mon mantel
Qui est nng habit assez bel.
Et de luy je suis bien parée
Ainsy qne voys et afublee,
11 a très longtemps qu'il est fait
Pour couvrir ce que j'ay de lait.
Pour mes faultes emmanteler.
(Decdillf.t., Trois pèlerin., {" 61"^, impr. Instit.)
Il s'advisa encore d'une grande ruse
pourmieulx couvrir son dessein &\. emman-
teler son entreprise. (Carloix, Mém. de
Vieilleville, vi, 4S, éd. 1757.)
... L'un par nostre France
Ammantele son ignorance
D'un vestement tout rapiécé,
S'egayant en l'antrui plumage.
(J.-A, DE Baif, (lEm., f" 34 r°, éd. 1373.)
ENM
201
Si seul i'emmanteloy vos trésors précieux.
Dessous le voile ingrat d'un silence oïlieux.
(BiRAGDE<;, ilesL, Sonn. si.)
— Enmantelé, part, passé, couvert d'un
manteau :
Un pot a eaue d'un lyon sur quoy un
houme enmantellé siet. (1333, Invent, du
garde-m. de l'argent., Douët d'Arcq, Compl.
de l'argent., p. 312.)
Et est ladite dame enmanlelee d'un petit
mantel fendu a deus costes. (1360, Invent,
du due d'Anjou, n» 78, Laborde.)
Une royne enmanlelee d'un mantel fendu
devant. (Ib , n" 90.)
— Couvert comme d'un maiiteau :
Une nef dorée, semée d'esmauz aus
armes de Valoys, a 2 lyons aus 2 bous en-
mantellez desdictes armes. (1333, Invenl
du garde-m. de l'argent., Douët d'Arcq'
Compt. de l'argent., p. 307.)
Un lyon, d'argent doré, faisant aiguière,
emantelé d'un mantel esmaillié de vert par
(luartiers. {1360, Invent, du duc d'Anjou,
n" 80, Laborde.)
Ung lion emmantellé des arme" de
France. (1380, Inv. de Ch. V, 12S0,Labarte.)
Un chandelier d'argent doré, vssant d'un
liz, lequel liz est assez sur un pïé en façon
d'une terrasse, sur qui sont assis de'ux
oiseaux emmantelez de France et de Na-
varre. (1400, Pièces relat. au rég. de Cfi. VI.
t. II, p. 316, Douët d'Arcq.)
Item un doussellet ou sout oies et cynes
emmentelez des armes de monseigneur, et
de son mot : le temps viendra. (1416,
Inv. du duc de Berry, Arch.)
Graculus, primum genus Monedularii
une graille emmantelee'. (C. Est., De lat. et
grœc. nomtjiibus aviiim, p. 98, éd. 1347.)
Les poissons emmantelei d'escailles.
(Garnier. Porcie. m, éd. 1568.)
La corneille emmantelee. (Belon, JVa(. des
oys., 6, un, éd. 1333.)
Tout le dos, le dessus du col, les costez
par dessus les aelles, les cuisses, et le des-
sous du ventre sont de couleur cendiee.
C'est de la qu'elle a gaigné son appellation
françoyse : car il semble qu'elle est em-
mantelee de couleur cendrée dessus le noir
(ID., ib.)
Je me trouvay emmantelé en ceste pom-
peuse robe de palais. (Du Fail, Cont.
d'Eutrap., xviii, Bibl. elz.)
Les beufs emmenteles de noir craigaenl
plus les raoïK^hes qu'estans d'autre cou-
leur. (0. DE Serres, Th. d'agr., iv, 7, éd.
1603.)
Le bay, le fauve, le grison, le moreau,
sont les chevaux les plus prises, comme
emmenteles des quatre principales couleurs
(iD., ib., IV, 10.)
Tousjours les aigneaux ne sont emman-
teles de la couleur de leurs pères et mères,
car souventesfois aviont que les béliers el
brebis engendrent des petits autrement
colores qu'eux. (Id., ib., iv, 13.)
Les (chiens) blancs pour la conformité
de la couleur conversent facilement avec-,
les moutons et brebis : ce que ne font les
noirs, qui espouvantent ce timide besta'',
cuidant que ce soyent loups qui I approche: :,
estans tousjours ces bestes ravissantes
obscurément emmanletees. (Id., ib., iv, 16.)
Le moins qu'on peut tenir emmentelee;
ces plantes ci, est le meilleur, par aucune-
ment leur nuire tel embarras. (Id., ib.,
VI, 6.)
Dans ce jardin lembrissé
Du maint pampre entrelacé
Est une gentille allée
De treilles emmenletlee
Dont les costez sont flanquez
De grands rosiers enmusquez.
(Les Muses inconnues ou la Seille aux bourri .
le Jeu de boule, éd. 1604.)
1. ENM.ARGiER, eniM., V. a., entourer :
A, douce très large aumoniere,
Grant mestier est que ta main large
As povres sa pitié esparge.
Car uostre vie est près de marge
Qui mont est maie d'en arrière ;
Dame, de bone fin Venmarge,
Que Sathan tonz ne nos sozmarge.
(Recl. dp. Molie.is, Miserere, Richel. 23111,
f 253».)
26
202
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ENM
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Mais il De puet ciians sousmarcier j
Qoi Tie la vens emmargier
De la donçonr de ton service. '
(Id., it., nichel. 15212, f° 73 t»)
Mais il (Satani ne imet céans sormargier
Cui vie ta Tcas enmargier
De la donçonr de ton service. I
(iD., ib., Ars. 3U2, P 216'>.) [
2. ENMAnGiER, v. a., prendre à sonser- j
vice, embaucher;
Nus déifier ne puet ne ne doit enmar-
ijier ne fortrere li aprentiz li un a l'autre
devant que il ait fetson terme. (Est. Boil.,
Reg. des mest et marchand., l" p., lxxi, 6,
Lespinasse et Bonnaidot.)
ENSiASER, V. a., encaquer :
Que tous herens en masse demeurent en
le masure de quoy il sont enmasé du lieu
dont ils viennent, soit blanc ou roux, sans
remuer des mases la u il ont esté enmasé.
(1394, Reg. des slat., p. 39, Aroh. niun. Ab-
beville; Mon. de l'bist. du Tiers Etat, IV,
191.)
ENMASSKR, V. 3., amasser, mettre en-
semble, entasser :
Aacnne chose aij trespassé.
Et aucune antre emiias'ié.
(Ysop.-Avioim., Epil., Robert.)
Se laissay les troubles pensées
Qui PU moy fttrr'tit enm/j.t.trpfi
Par moy tenir trop soulitaire.
(G. Mach., roé.i., Rirhel. 9221, f» TT^.)
ENMAUVEisiR, V. A., rendre mauvais :
A vos 1res bien enmauveinr
Ne coveniireit pas jîranz leisir.
(Ben.. D. de Norm.. Il, 7212, Michel.)
E70IEDOS, voir Andeus.
ENMEDRIER, VOir E.\.yiEDDRER.
ENiMEGiiiR, - aigrir, emm., verbe.
— Act., amaigrir:
E norac' ment le cors fnmegri.
(Pierre d'Abernus, le Secré de secrez, Ricbel.
23407, f° 192^)
Les eaux par le vice de leur froidure et
des sablons qu'elles charrient Yemmai-
grissent pins lo^^t qn'enjiraissent. (Oliv.
DE Serres, Tlieal. dagric, iv, 3, éd. 1617.)
— Réa., maigrir :
R'euvïifiigrisfimît et suant sous la peine
De cultiver ses vipnes et sa plaine.
(RoN^., />(/(■.■.-., VI, 131, Bibl. elz.)
— Neutr., dans le même sens :
Li envieus enmaigrit tozjors des grosses
choses as autres. (Bhcn. Latini, Très.,
p. 370, Chabaille.)
ENJiEGRissEMENT, emmeigrissement,
s. m., amaigrissement :
Car il faut que V emmeigrissement soit
commencé loneteni|is devant que la rage
soit venue (Charles IX, Chasse royale,
p. 69 éd. 1857.)
ENMEILLEURIR, VOir ENMEILLORIR.
ENJiEiLLORER. - ovrer, emm., emme-
Uorer, enmelhorer, ennieilletirer, verbe.
— Act., améliorer, rendre meilleur :
Nen al Rlise en la vilhe ne suit enmelhoree.
(Ste Eiiphrosyne, 103, Meyer, Rec, p. 337.)
A la mue, ou il muent et enmeUlorenl |
pennes et habiz. (Brun. Lat., Très., p. 198,
Chabaille.)
Chascuns deliz acroist et enmeilloure ses
œvres. (Id., ib., p. 326.)
Dont se la chose alast ainsi, dont la
peussiez dont enmeilleurer. {Rom. de J.
Ces., Ars. 5186, f° 9 r°.) (
Afin de emmeliorer et peupler ledit pays.
(1492, Ord., xx, 330.)
Un mauvais naturel est emmeliorc par
une bonne instruction. (Le Tocsain contre
les massacretirs, p. 35, éd. 1579.)
— Réfl., s'améliorer :
Aussi s'agencera et s'emmeliorera il tant
mieux que plus souvent le maistre visitera
son terroir. (Oliv. de Serres, Theat. d'a-
gric, V, éd. 1617.)
E?]MEiLLORiR, -citrir, enmeliorir, emm.,
verbe.
— Act., améliorer :
Paroles bones et creables profitent a la
conscience de celui qui les dit et emmeil-
leurissent les mours de sa vie. (Brun.Lat.,
Très., p. ,S24, var., Chabaille.)
Plus de gent enmeillenrissoient
Par leur sens et par leur doctrine.
{Fabl. d'Ov.. Ars. ,Ï0G9, f» 147''.)
— Neutr., s'améliorer :
(Geste besle) engraisse et emmeliorisl.
(Brun. Lat., Très., p. 254, var., Chabaille.)
ENMEiRER, V. n., devenir mère :
Hé Diex ! ce fu grant joie quant la dAme enmeira ;
En icele leesce saint Josep l'espousa.
{Gui de Bourg., 2343, A. P.)
ENJIELDRER, VOir EXMIEUDRER.
ENSIELHORER, VOir ENMEILLORER.
ENMELioRAcioN, emm., S. f., améliora-
tion :
Possessions., a posseoir.. paisiblement o
tout Vemmelioracion. (1305. Chart. de Pli.
le Bel, Richel. 1. 9783, f° 138 r».)
ENMELLÉ, - elé, enmerllé, part, passé,
mêlé, aux prises :
Li dus Richars s'en part quant les vit ettmerllez.
(Fierairas. 4036, A. P.)
Et voit les batailles an plain
Et les conipaignes enmellees.
(Blancand., 4334, Michelant.)
— Fig., brouillé, troublé :
.... D'autre cose n'a envie.
Fors de faire Brunel mellee ;
Sovent li fait leste enniellee.
Bien est mesliers que il soit durs.
{Chans., Poët. mss. av. 1300, t. IV, p. 1346,
Ars.)
Eux toutesvoies en tel estât ou tel usage
croissans et esclarcissans leur seigneurie
par semblables a eux ou pires en nature,
«près très longs ans enmeles, finablement
Dieu les a fait trébucher en glaive sanglant.
(G. Chastell., Chron., Prol., i, 5, Kerv.)
ENMENAIGEMENT, Vûir E.N.MESNAGE-
MENT.
ENMENAXCE, S. f., actiou d'emmener :
Inductio, enmenance. {Gtoss. de Conches.)
ENMENDE, emm., s. [., amende, action
de s'amender :
Aprof li firent tel enmende
Qu'o els beiveit puis e manjonl
As loz les jorz que il li plout.
(G. DE S. Pair, Rom. du M. S. Michel., 2166.
Michel.)
Prénes Vemmende et je vos baiserai.
(Bêle EremboTs. P. Paris, Romancero françois,
p. 30, Richel. 20O3O, t" 66.)
A cui nos sûmes tenue faire enmende et
restitucion. (1275, Jacobins de Poligny, A
S, Arch. Jura.)
Soit en rentes, soit en enmendes. (1290,
Cart. év. LaoD, 1» 40'', Arch. Aisne.)
Parmi le demage rendant, sanz autre
emmende. (1322, Arch. JJ 61, f 33 v».)
Sus paine de \' enmende. (1324, Arch. JJ
62, f» 211 r°.)
EN.MENDEMENT, emm., S. m., amende-
ment:
En ce fait chiet emmendemeni .
{ta Joiirn. d'onn. et de prouesse, Richel. 1997,
t" 54 v°.)
Pour douze livres de parisis que il ont
promis a mètre et a emploier en enmende-
ment de la meson devant dite. (1296, Arch.
S 1S14, pièce 13.)
Par paier les plais au chastel d'Abbe-
ville toutes fois que ledit chevalier y est
souffisaument adjnurné, et baillie chest
escript par enmeridement. (Charte de 1362,
Grenier 299, n" 174, Richel.)
ENMENDER, cmm., inmcndeir, verbe.
— Act., amender, réparer :
Mais de qnan ke j'en ai mespris
Je Venmenderai en tel gnise
K'il ira a vostre devise.
{Chev. as .ii. esp., 11632, Foersler.)
Qui bien li feissent emHîender. (Villeh..
285, var., Wailly.)
Et lo damage qui vindreyt por cel aber-
gemant il doyt inmendeir de cors ou d'a-
veir. (1369, Arch.Fribourg,!''" Coll. des lois,
w 38, f° 13 v°.)
Cumme li dit maseliers soyent venuz
ver nos, et nos ayent preyé que nos lour
volissions inmendeir auco'ns puenz, qui ne
sont continuz in la dite lettre deis quez il
sont besognyens de porveir que un lour
inmendeyt et corrigevt. (1378, ib., n" 697,
f" 245.)
— RéQ., s'amender :
Il ne s'en enmandn de riens.
(Gabth. de Mes. 1';». du monde, ras. S.-Brienc,
r 2».)
N'en î et un qui s^emmendast.
{Pass. D. N., ms. S.-Brieuc. f 55''.)
El s'il estoit mauves il s'en enmenderoit.
(J. DE Mec.ig, Test., ms. Corsini, P 169''.)
Et estude àe t' emmender àe cy en avant.
(Sept Sag., p. 112, G. Paris.)
— Neutr., s'améliorer, être dans uii
meilleur état :
Polens est, si fait ^rant dangier
Gant ses voisins a que mangier ;
Et cant il le voit enmender
Mielz li araeroit remender
Dous cinces a une coslnre
K'ensi li aporle nature
(EvBAT, r.enese, Richel. 12436, F 12 v".)
ENMEXEMENT, emm., S. m., action d'eiii-
uiener, de mener en exil, en captivité
ENM
ENM
ENM
203
Enmenement de cité. {Bible, Maz. 684,
P 36=.)
Laquelle dame par paroles expresses ap-
prouva, ratiffia et accepta que la prinse et
eminenement que ledit chevalier avoit fait
de elle, se avoit esté de son boQ gré et
volenté. (1366, Arch. JJ 97, pièce 618.)
ENAiENUiit, enimoindrir, v. a., amoin-
drir :
La poiQQe an oste et finmoindrit.
•(J. DE Pbior,vt, Lit. de Yi'gecc, Rlchel. IGOl,
r» 10'.)
Si en fa le nombre enmenri.
(Geoff., Chron., Kicliel. 14G, P 79''.)
Ne sera le justice et seigneurie dudit
vidame eagraudie ne enmenrie es lieux
Uessusdiz. (1314, Arch. JJ 50, 1° 33 r".)
EN'MENTONXÉ, - oné, adj., dont le
menton est saillant :
Mentatus, enmentotines. (Calholicon, Ri-
chel. 1. 17881.)
Mentatus, enmentonez. {Gloss. de Salins.)
Mentatus, eiimentonné. {Gloss. lat.-fr.)
Bichel. 1. 7579, f" 217 r".)
EN.MENUisiiB, emm., verbe.
— Act., diminuer, amoindrir :
Hameine cors devez saver
K'est vessel de beivre e mangier,
Enmenusez est e remeuez
Ea la maiire, bien le saciez.
•(Pierre d'Aber.nun, le Secré de secrez, Kichel.
25i07, 1" 188\)
— Neutr., devenir plus menu, diminuer:
Li cuers avaricieu.x ne puet estre assasies
d'avoir; et eu tele manière de cuers ne se
puet loyauté herbergier, et souvent voit on
que il amasse d'une part avoir, et d'autre
part emmenuisse l'or, si que, quant la roe
de fortune leur tourne, ils deschendent plus
en une eure, que il ne sont montes en dix
ans. (Beaum., Coiit. de Beauv., p. 9, ap.
Ste-Pal.j
L'air attanuy et enmenuise au Sen. {Chron.
ethist. s. et prof., Ars. 3315, f» 7 v-.)
ENMERCiEB, V. a., remercier :
Si tost com ele le voit, si joint ses mains
envers le ciel, et enmercie notre Segnor du
secors que li a envoie. {Artur, liichel. 337,
1° 54''.)
ENMERDER, V. a., couvrir de merde :
Merdo, das, enmerder. {Gloss. de Salins.)
ENMERLLÉ, VOir EN.MELLÉ.
ENAiERTEiiR, volr A.MERTOR au Supplé-
ment.
ENJIESNAGEMENT, enmenaigement, s.
m., tout ce qui sert de meubles :
Comme les dites choses auront esté
mises et livrées en nosdites chappelle et
maison d'Amboise, avecques les quittances
des persoiJUHs particulières qui auront
fourni ledit enmenaigement et autres parties
deppendaus d'icelluy. (1493, Arch. KK 332.)
ENMESNAGiER, - Qer, v. a., aménager :
Le bon père de famille rustique cherche
les meilleures bestes, les arbres et herbes
plus prouflitaliles pour l'usage de sa mai-
son et enmesnager sa terre. (Belle-For.,
Secr. de l'ugric, p. 47, éd. 1377.)
Cf. Amesnagier.
ENMESSURE, einnussure, - eure, emes-
sure, s. f., imputation, inculpation,
charge :
Que li dit maistre se pooient purger de
cette entmessure par son seul sairement.
(1278, Jugem. du prév., Arch. admin. de
Reims, II, 962, Doc. inéd.)
Jehans Pépins devoit estre absoutz et
délivrez des souspecons, emnwssures et
cas dessus diz. (1318, Arch. JJ 01, pièce
344.)
Sur ce délibération eue a plain..., sen-
tenciasmes et deismes par jugement que
li diz Jehans de "Vignoy te aloit délivrer
du cas de la souppeçon et de la emessure
devant dite et pour laquelle il estoit lenuz
en prison. (1323, Arch. JJ 61, f" 149 r».)
Comme li cas dessus diz n'estoit notaire
ne manifes contre ledit Jehan, ançois es-
toit, si comme il disoit, une pure emmes-
sure de laquelle il s'ofl'roit a purgier...
(1324, Arch. JJ 62,f'' 186 v».)
Il les creoient du tout innocenz et sanz
coupes des enmessures dessus dites. (1325,
ib., f 131 r».)
De faire droit on dit Jehan Pépin de la
souspecon des cas et emmesseures dessus-
diz. (1335, Arch. JJ 69, f" 80 r°.)
Toutes les enmessures que ou leur en
poroit ou woroit enmettre ou opposer pour
le cause dessus dite. (Juin 1358, Lett. de
la C'"' de Hain., Liv. noir, Arch. mun.
Valenciennes.)
ENMESTRER, VOlr ENMAISTRER.
ENMESURER, V. a., mesurer :
Et li fil Israël enmesurcrenl la terre de
promission de loue et de lé. {Hist. Carol.,
Ars. 5201, p. 223''.)
ENMET, voir EXMI.
ENMETAXT, adv., pendant ce temps,
dans cet intervalle :
Aussi dedens .m. mois ilh ordenroit .i.
lieu compétent et ydonne aux ambdeuxpar-
tiies, por acomplire chil devant dit beson-
gne, et que enmelantne li une ne li altre
ne feroit n'en ne creeroit uoveaz cardinals.
(J. DE Stavelot, Chron., p. 7, Borgnet.)
ENMETTRE, emiH., vcrbe.
— Act., charger de, imputer :
Soi meismes en corpe met.
Le blasme ce done et rmnet.
(.Dolop., 3133, var., Bibl. elj.)
Ou il se purge de la coulpe que on li
enmestra, ou il l'amende ensi que il li sera
jugié. (Trad. d'uue charte de 1198, Cartul.
de Guise, Richel. 1. 17777, f" 141 v«.}
Et leur emmelloit que... (1278, Jug. du
pr«u.,Arch. admin. de Reims, II, 962, Doc.
inéd.)
Pour aucunes ordonnances faire seur le
fait que on enmet a l'ordre des Templiers.
(1308, Arch. JJ 414, pièce 3.)
Ou il se purge de la coulpe que on li
enmetera. (1327, Cart. de Guise, Richel. I.
17777, f» 209 r'.)
De tout chou ossi que on leur voroit ou
poroit em)!e{(ce ou opposer. (1338, Lett. de
la C"" de //aiJi., Arch. mun. 'Valenciennes.)
— Accuser :
L'empereeur Qton, qui enmetoit le roi
Phelipe qu'il li avoit donnei (Jrliens et Es-
tempes. (MÉN. DE Reims, 274, Wailly.)
— Rén., s'entremettre, s'engager :
Cest nvre est fjrant : si covient mais
Que vos ims emmeleit a fais.
Que vos conoissiez e savez bien
Vostre pru ert corne le mien.
(Ben., 0. deXorm., II. 18131, Michel.)
Car ne m'est vis qa'ea aies tort
Quant ci i^os enmeles si fort.
{Parton., 3,S6o, Crapelet.)
ENMEUBLEMENT, emm., S. m., ameu.
blâment :
L'emmeubtement de deuil de la chambre
et cabinet du roy. (Oct.-déc. 1383, Dép. du
R. de Nav., Arch. B.-Pyr., B 82.)
II se disait encore au commencement
du xvii» s. :
Cet emmeublement est bien imaginé-
(SoMAizE, Gr. Dict. hist. des Préc, 1, Bibl.
elz.)
La richesse des emmeublements. (Jour-
née des madrigaux, ms. de Courart, Ars.)
1. ENMEL'BLER, emm., v. a., garnir de
pieubles, meubler; ûg., garnir en général:
Si fu toute la maison einmeublce de hé-
las, percée de clameurs et abismee de
plours. (G. Chastell., Chron. du D. Phil.,
ch. II, Buchon.)
Bas- Valais, Vionnaz, émôbda, meubler.
2. EN'.MEUBLER, emm., V. a., rendre
meuble :
Il faut emmeubler la terre tout autour du
trou ou les voudrez replanter. (Liebault,
Maison rust., III, ch. 19, éd. 1638.)
ENMEUBLiB, emm., V. a., rendre meuble,
convertir en chose meuble :
Si ledit seigneur de lief ayant saisi les
estangs, fait lever la bonde d'iceux en
l'année, et saison de pescher, il emmeublit
le poisson trouvé esdits estangs. {Coût.
d'Orléans, commentées par J. Delalande,
art. LXXiv.)
EXMEUDBEB, VOir E.X.MIEUDRER.
ENiiEULONNER , enmulonner , v. a.,
mettre en meule :
Il y a partie des honmes qui doivent fe-
ner les l'aius, enmulonner et tasser a la
granche.(l456, Denoinbr. delà Vie. d'Orbec,
Arch. P 308, 1° 18 r».)
Quatre acres de prez, ausquelz fener et
enmeullonner et acharier sont tenu? plu-
sieurs de mes honmes (1437, Den'jinbr. de
la chastell. d Andely, Arch. P 307, f° 20 v».)
EN.MEUBiR, V. n., Hiûrir :
Les blez en cressent e arbres ansi,
Les fniz en suiU enmenri.
(Pierre d'Abebnun, le Secrc de secrez, Itichel.
25107, 1» iS-i».)
EXMEUTE, S. f., émotion :
Nen est il dons cil qui parmei les paroiz
del ventre de sa raere et de la teie te re-
cûuut, et ki a moens te fist conissans a sa
mère par Venmeule de son esjoyssement î
(S. Bern , Serm., Richel. 24768, ï» 78 r°.)
EN.MEY, voir Enmi.
ENMi, an))!!, en mi, an mi, emmi, emme,
enmei, enmey, en mei, en meij, enmy, enmet,
prép., au milieu de :
204
ENM
ENM
ENM
Jésus estet enmet Irestoz.
(Passion, 432, Diez.)
E de la terre qn'est erntne Celicie.
(Ep. de S. El., lv^ Slengel.i i
Se trois Rollaot le prnz enmi ma Teie.
(Roi., 986, MuUer.i
Enmeila malvaise et perverse genz. {Jnh, i
Ler. de Lincy, p. 441.)
Lou champ ke gist en mey les vignes ]
dou Mont S. Quentin. (Cens, de S. Paul,
I" 9 -v», sans date, xill" s., Arch. Mos.)
Ll princes fa tous droîs en mi sa baronnie.
(Cuv., B. in Guesclin, 13488, Charnière.)
Si ordonnèrent li seigneur entre yaux
i]ue leurs ,iii. batailles fuissent rengies en
.111. lieux devant leurs logeis, et que on
fesist grans feux enmy chacune place, par
quoy on veist plus cler li uns l'autre par
nuit. (Froiss., Ckron., Il, 173, Kerv.)
Et par ce semble qu'il ne fauldroit
Qu'abbatre femmes en my les rues.
(CoûCiLLART, Playd., II, 49, Bibl. elz.)
Il y avoit une grosse buge, assise enviei/
la grant esglise. (J. Aubrion, Journ., 14s6,
Larchey.)
— Adv., au milieu :
La but lie l'iave et se coucha enmi.
(Car. le Loh., t" chans., III, P. Paris.)
Maintenant fut el feu lancie
Et ces pucelles i lanciereut.
Onkes por elles ne prièrent
Père, ne mère, ne ami,
Ains les geletrent tôt anmi.
(Dolop., 113'26, Bibl. elz.)
Messin, annii. Wallon, emé, émi, éméie.
Centre de la France, enmi.
Emmi se rencontre encore dans quelques
écrivains du xix" siècle qui ont tracé des
scènes de province :
Ils passent, et tantôt emmi les néfliers
Ils s'enfoncent tous deux.
(A. Tbeukuît, Sylvine, vin.)
Emmi les prés et les hois. (J. Massic,
Thibaud, H.)
Il y avait autrefois ;"i Verdun la rue
Emmi-Ponts.
Cf. Ml.
ENMiEUDRAxcE, - udrauce, - iedrance,
s. f., amélioration, perfectionnement, ré-
paration, avantage :
Li angele n'erent mie morteil, et Deus ne
volt por Venmiedrance del pechiet se la
mort non. (Dial. Greg. iopap., de Sapientia,
II, p. 289, Foersler.)
S'il a en ceste cartre aucune cose dou-
tavle, li capiteles doit esclairier celé dou-
lance en boine foi, et s'il i a amender pour
l'emTi' drance et le pourflt des hommes
des villes, li capitelcs le doit faire a bone
foi. (1247, Cart. de Hain., Loi des vill.
d'Onnaing et de Quaroube, Arch. Nord.J
Pour sen assenne et Veninieudrance àf.
sen mariage. (1384, Valenciennes, ap. Lu
Fons, Glnss. ms., Bibl. Amiens.)
enmieudre:iient, - iudrement, eniieu-
drement, s. m., amélioration, perfectionne-
ment, avantage :
Le valant .i,xx. sols doit il laisser a
i'emmludrement de la maison. (Cft. Je 1233,
ap. Duc, III, 35S éd. Didot.)
Pour \'enm iudrement de nodite ville.
(1295, Cart. de Hain., Lett. de J. d'A-
vesnes, Arch. Nord.)
Pour Vemieudrement et enforchissement
de nostre ville de Bovingne. (2 .iuill. 1383,
Cft. du Cte de Namur, Arch. com. de Bou-
vignes.)
ENJiiEunRER, enmiudrer, emmiudrer,
enmeudrer, enmieldrer, emmioldrer, enme-
drier, enmeldrer, verbe.
— Act., améliorer, rendre meilleur |
augmenter : I
Por emmioldrer lui et sa vie.
(G. DE CuiDRAi, Barlaam, p. 2, Meyer.)
Et fu soignens
Plus que devant d'anmosnes faire
Et d'eiimindrer tout son afaire.
(Mir. de S. Eloi. p. 68, Peigné.)
Chançons, Phelippe salue
Le conte séné.
Qui a France mainteane,
Proesce enmeudrt\
Chevalerie hoaeré.
'Gautier u'Epinal, Chans., Richel. 844.)
Ne ne sait (.Satan) mais tant de maldire
N'en doie eslre miedres ne pire,
Ne ke Deas pnet estre enmedriez
Ne pais je mais estre empiriez.
i\ie Ste Jutiane, ms. Oxf., BodI. canon, mise. 74,
f° 73 V".)
Si comme est clergie et science et ces
autres choses qui nos enmietidrent l'ame
par nécessité. (Brun. Lat., Très., p. 339,
var., Cbabaille.)
Dont nous veons ke les gens sont parfait
et enmieudret par l'amour de ce ki est
bien et enpiret par l'amour de mal et de
! pechiet. (li Ars d'an., I, 170, Petit.)
— Amender, réparer :
Mult grauz droiz est, ki altrui toit la sue
chose, ke ce ke il li at tolut li rendet, et
se li enmieldret lo torfait. {Dial. Greg. lo
pap., de Sapientia, n, p. 296, Foerster.)
Tant que li excès soit aile avenant del
bannissement, ou enmiudreis suffisamment
al correxion del loy de paiis. (J. de St.\-
VELOT, Chron., p. 48, Borgnet.)
— Réfl., devenir meilleur, s'améliorer :
Amours me tient envoisié
Souvent et mi fait chanter,
Car je li ai otroié
Quunques je la puis donner
Pour moi enmiudrer de sa signourie.
(Chans., ms. Sienne H. X. 36, !' 21'.)
Belle et bonne est celle por qui je chant
S'en doie[nt1 bien mes chansons enmieudrer.
(Tbibadlt IV, Chans., p. 9, Tarbé.)
— Neutr., dans le même sens :
Selonc ce que Deus ert il ne pooit pechier.
Ne croistre, ne desco'stre, n'enmeldrer, n'enpirier.
(Heijian, Bible, Ilichel. 243S7, f" ^3^)
! J'aim lealment senz trechier et senz faindre,
Cen dient cil qui en vuelent parler
La lor merci kant ce me font entendre
Don fine amors puet ades enmeldeer.
(Chans., Richel. 20030, I» 19 v" )
Et pour ce croissent les vertus et en-
mieudrent et enbelissent. (Li Ars d'Amour,
I, 428, Petit.)
ENMiTRER, v. 3., décorer de la mitre :
Mes s'il fussent garnis de meurs et bien letrez,
James par symonie ne fusaient enmilrez.
(Jeh. de Meung, Test., 537, Méon.)
ENMIUDREMBNT, VOir ENMIEUDBEMBNT.
ENJIIUDRER, voir EnMIEUDRER.
ENMOI.\N'CE, voir ES.WAIAXCE.
ENMOiER, enmoihier, v. a., mettre ea
meule, en tas :
Ausi les destrencboit comme fait li faaquiers
Les espis en aoust, que on doit enmoihier.
(Chev. au eygne, I, 5679, Hippeau.)
De blé escous faire soier
N'a nul conqnest a l'enmoier.
(.Vers de le mort, Richel. 375, f'' 342'.)
Pour enmoier les .v. mille et vu. chent
de fagos qui sont enoore ou bos. (1340,
Trav. aux chat. d'Art , Arch. KK 393,.
f» 89.)
ENMoisoNNER, anmaisonnùr , v. a.^
prendre à ferme :
Ke de chescuu .xxv. pies de terre k'il
anmaisonnereit lor doit il doneir chasc'an
.II. chappons de cens. (1263 Cart. de S.
Vinc. de Metz, Richel. 1. 10023, f'' 118 v°.)
Cf. Amoison.\eu.
ENMoisTiR, emoistir, verbe.
— Act., humecter, rendre moite, hu-
mide, mouiller, pénétrer d'humidité:
Celés (choses) k'engressissent e enmx)is-
tissent sont repos de cors, leesce de cu-
rage... {Secr. d'^rtsf., Richel. 571, f 134».;
Humectare, enmoistir. {Gloss. de Douaiy
Escallier.)
— Réfl., devenir moite, humide :
Car la char de dehors lors se retrait et
endurcist et deseche. combien que par
dedens le corps s'enmoistisse. (Probt.
d'Arist., Richel. 210, f" 39».)
— Neutr., dans le même sens :
Qnl lors tanroit sa main desus.
Celle vapor il seceroit.
Et sa main li emoistiroit.
(Gauth. de Mes, r»i. dit monde, Richel. 1669,
f» 84 r°.)
La terre enmoistira par suour. (De Seneke^
Richel. 375. f» 28''.)
Enmoitir est encore usité dans les pays
wallons, pour dire mouiller légèrement,,
amollir quelque chose en rimprégnant
d'humidité.
ENMOLER, - oitler, emm., v. a., garnir
un moulin de tout ce qui est nécessaire
pour bien moudre :
Seront tenuz de reffaire et reediffier a
leurs coutz un des moulins qui encores
est en estant, et yceulz emmoler bien et
soufQsamment et faire tornant et molant.
(1376, Bail, Arch. MM 30, f" 36 v».)
Et le moulin enmouler, se tous deux
sont reediiûez laissier et rendre bien en-
moles, et tous les ai'Lres molages laissier
en bon et souflisant estât tournans et
moulans. (Ib.)
EN.MOLU, part, passé et adj., émoulu :
Une hace enmolue.
(GiB. DE MoNTR., Molelte, 1542, Michel.)
ENMONCELEMENT, emm., S. m., amon-
cellement :
Entre delx emmoncelemenz de celé gra-
vele si estoit la mer plus parfonde. (Cont.
de G. de Tyr, ch. xi.vi, Hist. des crois.)
ENM
Emmoncelement de pravier par le flotte-
ment de la mer. (Triiim Ung. dict-, 1604.)
ENMONCELER, emm.,-eUer, v. a., amon-
celer :
Par nient traTailtium
E enmuncf'lums
E l'or e l'afiieat.
(Sermon, 13, Meyer, Rec, p. 330.)
Li sablonz et la gravelle estait si emmon-
celee de leuz en leuz qu:i... {Cont. de G. de
Tyr, ch. xlvi, Hist. des crois.)
Ton sépulcre bien et lentement emmon-
celé sera tousjours la chose que première-
ment salueront les urrivans. (G. Selve,
Theviistocle, éd. 1547.;
Les montagnes emmonceiies.
(JoACB. DD Bell, MusaynaeoinaclUe, Marty-Lareani,
I. 151.)
Passeot la toat l'byver toutes emmoncelees (les
[arondelles).
(D0 Chesne, Six. liv. du grand miroir du monde,
p. 105, éd. 1388.)
Si la fortune eust laissé emmonceler cinq
ou six telles advantures, elles estoient
capables de mettre ce miracle en nature.
(.Mont., Ess., 1. III, c. xi, f 455 r»,
éd. 1588.)
Plus on moins demeurent ces fruits ci
emmonceles selon les saisons. (Oliv. ije
Serres, Tlieat. d'Afjr., m, 15, éd. 1617.)
ENMONDER, Verbe.
— Act., avoir ou inspirer de rattache-
ment pour le siècle, pour les biens de ce
inonde :
Mais il sunt si souvent tenté
Des delisses ki les enmondenl.
{Renarl le nouvel, 7438, Méon.)
Tous est li mondes enmondes,
?te savons nus i soit mondes.
(/«., 1-271.)
— RéQ. , concevoir de l'attachement
pour les biens de ce monde :
S'ans se desmonde, mil s'enmondent
En cest monde, ei quaot il se mondent,
Tost reso.nt par nous enmondé.
Si qae puis ne sont remondé.
(Renarl le nouvel, 1277, Méon.)
ENMONESTER, V. a., avertir, prévenir .
Item il doit le x"" toutes fois qu'il en
est enmonnestes. (1374, Papier de l'office
de la Cène de S. Germ. des prez, Arch. 1.
771, f» 2S r».)
ENMONTER, verbe.
— Act., monter, gravir :
Et cil enmonte les degrez.
Qui a merveille s'est basiez.
(Flaire et Bluncheflor, -2.' vers., 2875, du Méril.)
— Réfl., monter :
Si s'enmonla l'arcevesque soi le mur en
haut. (Artur, Richel. 337, l'° 2''.)
S'emnonta sus une haulte montaigne.
(Caum., Voy. d'ouUr., p. 20, La Grange.)
— Neutr., dans le même sens :
Ains a pris les destriers, arrière est relornez,
Vint a son escuier, sel preot a apeler :
Gerars, bians dons amis, desor l'un enmonlez.
(Les Loti., Kicbel. 19160, 1» 23''.)
Ej«ioRTiR, V. a., amortir :
Les leur avons enmortiz et amortisons.
(Fév. 1375, .Moulins, Arch. P 13oo.)
ENM
! Bas-Valais, Vionnaz, émoerti, engourdi.
EN'jiouFLÉ, - oufflé, - oflé, eiiim., anm.,
adj., ganté :
N'ayez pas les braz anmou/lez.
Martelez, forgiez et souflez.
(Rose, Itichel. 1373, f ICC.)
Emmollex.
j (Ib., 19995, Méon.)
Enmouflei.
I (Ib., ms. Corsini, 1" 131*.)
Chat emmou/te' ue prend souris.
(J.-A. DE Baif, les ilimes, I. I, f 48 v», éd. 1619.)
j — Par extens., emmitouflé :
Si m'endorray, tout enmou/le'.
(VILI.O.N, l'elit Tesl , XXXIX, Jacob.)
Il est si trestant emmoufflé d'hahillemens
qu'il ne se peult cont-iurner. (Palsgrave,
Esclairc, p. 489, Génin.)
Il est si emmoufflé que je ne le puys
conynoystre. (In., ib., p. 642.)
j ENMOULEU, voir En.moler.
E.NMOussÉ. adj., Couvert de mousse:
L'espee a par dessus one branche encontree
D'un quesne viel et dnr, anlive et emmoussee.
(Doon de ilaience, 4376, A. P.)
Aux rochers caverneus, aux antres emmotmez.
(R- Belleau, Œuv. poét., la Pierre d'aymant.)
... Sur le champ emmoussé.
(Jehan de la Taille, Morl de P. Alex., éd. 1572.)
ENMOVEMENT, inmovemant, s. m., mou-
vement, excitation ;
Li enmovemen: d'impacience ou d'envie.
(S. Bern., Serm., ftichel. 24768, f" 108 v".)
Se nyon volist destorbeir les dites choses
ne de fayt ne de dit, ou volist nyon in-
movemant de cel fayt porchascier que il et
tuyt cil qui les segrant ou imparerant iu
secreyt ou in paleys permaneyre qui soyt,
soyent seins totta marcy por C sols lau-
saïineis. (1379, Arch. Fribourg, 1" Coll.
des lois, n" 86, f" 24.)
ENMOvoiR, - mouvoir, emm., anm.,
verbe.
— Act., émouvoir, exciter, soulever :
Car Deus ajuei par sun viaire et anmitet
f't moenet avant ceos ki l'eswardeut. (Li
Epistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, 1° 96 v".)
Davant ke lo cuer del novice anmuet a
l'amor de Deu et a despeit de lui meimes.
{Ib., f'Sov".)
Quant li cuers est enmeuz et a l'amor de
pénitence et a la haine del pechiet. (S.
Bern., Serm., Richol. 24768, f» 71 v».)
— Irriter :
Encore fu mesires emmus encontre nous
[lour aucunes laides paroles ki moulent a
iTime. (1293, Cliurtr. de Namur, Justifie,
de la comm. de Namur, Borgnet.)
Encore fu mesires emmus sour nous de
ce que... (Ib.)
— Mouvoir, susciter :
Pourquoi nous as guerre enmeue?
(Mlus, Ars. 3312, f 8i">.)
Vous aves enmut le plus grant folie que
ouquesfeme émeut. (Arlur, ms. Grenoble,
f" 6=.)
— Réfl., partir :
ENM
205
Congé lor doua, cil s'enmurent.
Que onqaes puis veu ne furent.
(Vie S. George.)
— Neutr., s'ébranler pour le combat ;
A Venmovoir .i. graille sonnent.
Tût de plain front les vont ferir.
I (A(Ai5, Ars. 3312, f 98».)
' ENMOYIHE, s. f. ■?
Une autre couppe cizellee dedans a un
esmail à'enmoyrie. (6 mars 1385, Compl
duR. René, p. 191, Lecoy.)
EN.MUUELIER, VOir E.T'UUUUELIER.
[ EN.MUGLER, V. H., perdre la raison ?
E damesele tut eamugle
Qui ad s'amour fonlement doné.
(PiERiiE DF. Peckam, Rom. de Lumere, Brit. Mus
Harl. 4390. P K^.)
! ENMUGUELiER, enmiiijsUer, v. a., par-
fumer de muguet ;
Deus ! tant doné muget li as
Qu'ausi est enmugeliee
Con s'iert lote en range liée.
(G. DE Coi.Nci, >hr., ms. Erux., f" lii2=.)
Deus ! tant donné mugue li as
Qu'aussi est enmiigueàee
Con s'el fust en rnugue lice.
(1d., ib., ms. Soi.ss., f 110'.)
Dieus doint tous nous enmuguelU.
(Id., ib.)
— Réfl., se parfumer de muguet :
Mes tuit cil bien s'enmuguelieat
Qui entor ans son mugue lient.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Brux., C 102=.)
Mais tuit cil bien s'enmugetient.
(Id., ib., ms. Soiss., !" 110».)
ENMUGUER, - ger, verbe.
— Act., parfumer de muguet :
Enmugucz esl de maavez mugue.
(G. DE Coi.Nci, j;ir., ms. Soiss., i" im'.<
— Réfl., se parfumer de muguet :
Qui ne s'enmuge de son muge
Enmuguez est de mauvez mugue.
(G. DE Coi.NCi, Mu., ms. Brux., V 102°.)
ENMuiR, V. n., devenir muet :
Il esloit de dnel enmuis
Por sa mère ki morte esloit .
(Votopollios, 7633, Eibl. elz.)
E^^IULER, emmuler, - uller, - urler,
v. a., mettre en meule, en monceau, amon-
celer :
.1111. arpeuz de pré qu'en li doit fauchier,
fener, enmuler a moitié. (1277, Cart. de
■Jouurre, Richel. 11571, f" 53 r°.)
Fenner, enmurler et mettre eu tas l'erbe
ou foing de touz lesdiz prez. (1331, Compte
de Odarl de Laitjny, Arch. KK 3% f» 103 r».)
Enmuller le foing. (1335, ib., f° 276 r".)
Faucher, faner et enmuler. (1447, Compt.
du Temple, Aich. .M.M 134, 1» 183 r°.)
Mais cil qui venlt tout emmuler
Et d'avoir faire un trop grant mule.
Se puet de legier acuier.
Se largesce ne le descule :
Face adonc que nulz ne l'acule.
(E. Deschami'S, Pocs., Uichel. 840, T 222''.)
— Dans l'ex. suiv., si le manuscrit n'est
pas fautif, enmuler présente le sens d'en-
tasser dans son estomac :
206 ENN
Saves qui nos fait avuler ?
Li vairs, li gris a l'affuler,
Li boitt morsel a Venmuler.
(Vers de le mort, Richel. 375. f ii' ■)
— Enmulc, part, passé, mis en meule ;
partie, qui forme comme une petite
meule :
Or vos dirai de sa senblance ;
Il a desore la char blanche,
S"a la booche rose el vermeille
Tant rom il dort et com il veille ;
. Si est plus Ions qu'il ne soit lez
Et est loi entor cumulez.
(D« Coll. Richel. 1915-i, f° fii''-)
ENMULONNERj VOif ENMEULONNKR.
ENMURLER, VOÎr ENM0LER.
ENMUSELER (s'), V. réfl., s'amuser :
Qui s'enmiisetenl, chiflent. godent
As chevaliers aval ces sales.
iG. DB CoiNCi. de VEmper. qui garda sa chastec,
Richel. 23111, P 281''.)
ENMUTELER, V. a., mutiler :
Si comme de tuer LommeSj femmes, en-
fans, les enmutekr. (1410, Hist. de Metz,
IV, 670.)
ENMUTESCE, S. f., luimectation, action
d'humecter, de rendre moite, état de ce
qui est humecté :
Humectalio, enmulesce. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
ENNAiER, - aiier, v. a., garnir d'étoupe,
bondonncr ; pris au fig. :
Desnaie ici, hom eniiaiies.
(Recl. nE JIOLIENS, Miserere, Ars. 3142,^ 2U'.)
Cf. Naier et Desxaier.
ENNAiXNES, enaiiies, adv., tranquille-
ment, facilement :
Une nuit entor luienuit que li boim'
estoient aler reposer et il gesoit tonz
cnnainnes emiin.?. {Vie etmir. déplus, s.
confess., Maz. 568, 1° 243=.)
Puis vit .1. vieil lionme chenu, ne mie
de grant eslature, monter de la bessece de
la terre par veable aleure tout enaines vers
la croiz. (Ib., 1° 243''.)
ENNAisEs, voir EXAISE.
EXXASSER, V. a., mettre, jeter dans
la nasse, dans le filet :
Diens r'a déjà tendues ses nasses
On li autre ierenl eimassc'.
(G. DE Coixci, Mir.. ms. Soiss., f° lOT.)
Sans se laisser ennasser eu infinis et
inexplicables discours. (St-Iul., Mesl.
hisL, p. 197, ap. Ste-Pal.)
Vous en estes donc la logé, seigneur
Gamarin, répliqua le seigneur Postorelli.
que vous voila gentiment eiinassé en la
fondrière du seigneur Alphonse. (Cho-
LiERES, Apresdinees, viii, f» 303 r°, éd.
1587.)
EXNAUMENT, VOir ÂNXALMENT.
ENNAVRER, enavrei', inavrer, v. a.,
blesser :
Ciaus qui seront batut et ennavreit.
(1298, Réglem. des monnaies d Namur,
-Mon. pour servir à l'hist. des prov. belges,
I, 52.)
ENN
Il traient lor tantes sagites qe mervoile,
et furent les leofans ennavres duremaut.
{Yoy. de Marc Pal c. cxxill, Roux.)
Il en avoit de mors e des enavres a mort.
[Ib., c. cxcviii.)
Chevaliers cheoir a la tere mors et î«a-
vres. {Ib., c. ccxxxi.)
Car iluec ne leirent Saracin aprocier,
Che ne fust enavré ou mort sens recobrier.
(Prise de Pampel., 1956. Mossafia.)
ENNE, enné, particule affirmative, par
ma foi, certes, assurément :
Enne porroit bien avenir
Que li rois perdus revenroit.
(Chrest., Roi Guillaume, 2211, Michel.)
Quoy que vie meinenl estroicte,
Si ont ilz largement entre eulx.
Dont povres filles ont souffrette :
Tesmoing Jaqneline et Perrette,
Et Isabean, qui dit : Enné f
(Villon, Granl Tes!., cxxxix, Jonaust, p. 101.)
Enne, le mien fait le marry
Quant a luy je me vneil jouer.
(J. d'Ivrt, Secr. et Loix. de Mar., Poés. ff. de.»
xV et xvi" s., m, 180.)
Suivant Cl. Marot, " enné est un juron de
ûUes. .
— C'était aussi une forme d'interroga-
tion, qui s'employait dans une phrase né-
gative, et qui équivalait à est-ce que,
n'est-ce pas :
Enne disjou che fn pour nient?
(J. RoDEL, li Jus de saint Nicholai, Th. fr. au m. à.,
p. 189.)
Enne vont il Dieu par barat
Tolir a jeu et faire mat ?
(G. DE CoLNXI, Mir., ms. Soiss., f° 3''.)
Douce dame, o misericors,
Enne vois lu comment mes cors
Est confondus et depecies ?
(D'un Clerc, Richel. 3'5, f 313''.)
Enne, sont ce pas .xxxvi..
(ini sont ja deseur mi assis ?
Une petite cauchemente,
Qae je chauce le diemence.
Celé me cousta .nu. sans;
Enne, sont ce .xl. sans?
I Du Yallet qui se met a malaise, Montaiglon el Ray-
naud. Fabliaux, II, 163.)
Enne doi cil por cni c'est fait
Celle folie u ce mesfait
Aidier a son pooir celui
Qai folyer osa pour lui ?
{[ÎAL'D. DE CoxDÉ, U Prisoiis d'amours, 130(!,
Scheler.)
Enne connissiez vos Gomer ?
(G. Le Long, la Veuve, 293, Scheler.)
.M'amie, enne ai je bien et parfaitement
fait cest chançon? (La Manière de langage,
p. 391, Meyer.)
— L'exemple suivant réunit les deux
emplois :
Hé ! malvais chaitif, c'aves vous fait ?
Enne, saves vous que jo estois la u vos fe-
sistes cest mal et ceste félonie ? Enne vos
regardoient mi oel quant vos tolistes etro-
basles ces choses et autres. (Vie M. S. Ni-
cholai, Monmerqné.)
ENNE, voir Ain 2.
ENXE.\NCE, enneence, eneence, ennence,
s. f., aînesse, droit d'ainesse :
ENN
Entre femeles n'a point de enneence. (Lie.
de jost. et de plet, xii, 6, § 14, Rapetti.)
Se aucuns a eu Venneence de la terre son
père, et la mère remet seisie de son héri-
tage enpres la mort son seignor, et li
einznez fiz mort, li einznez fiz, qui vindra
après, aura Venneance de la terre a la mère.
(Ib., § 33.)
Les avenues qui vienent do premier ma-
riage ou do segont, sont parties iveement
au fiez, saus l'eneence. {Ib., xii, 6, | 2.)
Les venues seront au premiers et au der-
reniers, sauf Vennence. {Ib., | 39.)
En escheeste de costé n'a point de en-
neence, tuit sout ivel. {Ib., Xll, vi, 15.)
Et s'il i a enfanz de deus femes, ou de
trois, en ce qui sera commun prendra il
Venneance? {Ib., Xll, vi, § 30.)
Cf. AINSSEAGE, AINSNEECE, GtC.
EXNEANTER, V. a., anéantir :
Enneanter, nuUare. (.1. Lagadedc, Cch
Ihol., éd. Auffret de Quoetqueuaran, Bibl.
Quimper.)
ENNEE, voir AlNSNEE.
ENXEENCE, VOir ENNE.^NCE.
EXNEGiÉ, - neigé, part, passé et adj.,
couvert de neige :
Et vint droit vers la praerie
Qui fu gelée cl ennegie.
(Perceval, ms. Montpellier H 249, f" 27=.)
Son afaire a trop agregié
Qai por un femier ennegié
Et por un vioz buisson flori
Perl paradis et champ flori.
(G. DE Coi.NCE, de Monacho in flumine periclitalo,
519, Michel, D. de Norm., t. III, el ms. Richel.
23111, f° 68°.)
Uns beaus cors n'est que uns blanc sac
plein de fiens puant et ausi come li fumiers
ennegiez. (Laure.nt, Somme, Maz. 809, f"
51'», el ms. Troyes, f° 24 v».)
Entre les monts enneigez, (Joach. du Bell.,
Ode s. la uaiss. du D. de Beaum.)
Alpes enneigi'es. (La Porte, Epith.)
Enneigé, fuU of snow. (Cotgr.)
EXNEGRiR, voir Enaigrir.
ENXEiGÉ, voir Ennbgié.
EXXEMENT, emiemen, adv., par ma foi,
vraiment, assurément :
On vient a l'hostel, c'est bleu dit;
Jenyn dit : Vous mettez assez !
Ma bourgoise sans contredit
Respondra ; Tousjours vous lenses ;
Enneinent, que bien le sachez.
De travail le front me degolte ;
Je viens de sainct Mor des Fossez.
Pour eslre alegee de la goutte.
(CoQUiLLART, Monol. des Perruq., p. 281, Bibl.
elz.1
Et puis, et puis on est ma dame?
Que fait elle? y a il ame?
Ennement, elle est sur le licl,
Elle repose hul; petit ;
Ce me dit lors la rharaberiere.
(Id., Mimol. du Pays, p. 219.)
Ma dame, vous plaisl il dancer?
Et grand mercy, se me dit elle,
Emement je ne puis aller.
(ID., ib., p. 252.)
Ennement, vous n'estes poiul saige.
(Farce de Jolyet, Ane. Th. fr., l, 56.)
ENN
ENN
ENN
207
Raulet.
Venez.
Raoul Macuue.
Eniiemeiit,
C'est a vous a aller.
(Farce de Mimin, Ane. Th. fr.. Il, 34G.)
Ennemen, je me tiens biens Cere
D'eslre aymee d'uoj; tel dorelot.
(R. DE C0L1.ERYE, Monol. de r.esolii, p. 64, Bibl.
elz.)
Cf. Enne.
ENNEMIAIILE, VOIT EnEMIABLE.
ENNEJIIABLEMENT, VOir EnEMIABLE-
MENT.
ENNEMIABLETÉ, VOif ENEMIABLETÉ.
ENNEMICIABLE, VOir ENEMICIABLE.
ENNEMIER, VOir EnEMIER.
ENNEMitux, voir Ene.mieox.
ENNENCE, voir ENiVEANCE.
ENNEovoY, sorte de refrain :
Eniieovoij f
Longtemps y a qn'a hante voix je crie :
Secoarez moy !
D'un peu de vin réconfortez mon cœur.
Ou autrement jt' vay perdre la vie...
Ennroruij !
( Vaux de Vire d'O. Bassetin et de J. le Houx,
xxxvii, Jacob.)
ENNER, V. a., presser :
Toutteffois, qu.'int les gens d'armes se
despartirent de Metz, il s'en allit aveceiilx,
et puis revint, ung poc devant, pour es-
pouser la dite dame Et fîpt tant enner les
ordinaire de l'eplise, qu il oit ces bans et
confies d'aposer quant il li plairoit. (J.
AUBRION, Journ., an 1491, I-archey.)
ENN'EuciR, voir Ennoihcir.
ENNERMI, voir EnHER.MI.
1. EXXETÉ, ennetei, enneteit, ainnetei,
annelei, s. f., équivalent de en aine et en
fond :
Lire ici le.s deux ex. donnés t. I, p. 297s
sous la forme Anneté avec une déflnition
dont il ne faut pas tenir compte.
Et de ce est vestiz li mairez le-; signours
de Vannetei per le niaior et per l'eschevig
dou ban. (1229, Cart. de S. Sauveur, Ri-
chel. 1. 10029, r» 40 v.)
Et si en est vestis Liebert de Vainnetei
per ceulz ki la vestenre an font. (12.55,
Cari, de la cathédrale, Richel. 11846
f" 153 vo.)
Et si en est vestis Wateras de Vennelei
per eeulz ki la vesteure an font. (Ib.)
Et si en est vestis Colin d'Airs de Venne-
feitper lou maiour et per l'eschaving kila
vesteure en font. (125fi, ib., i" 154 r».)
2. ENNETÉ, eennelê, s. f., aînesse, droit
d'aînesse :
El se li frères ainznez est morz, et ai an
Veenneté ... {Lie. de jost. et de plet, x, 23,
§ 2, Rapetti.) ^ . . .
ENXETTiR, V. A., rendre propre :
Kar iceri les denz enneltil.
(Pierre n'ABERxiN, le Secrc des secrez, Richel.
25407, f» IS'J'^.;
ENNEULER, VOir ENNUBLER.
ENNEULIEMENT, VOir ENOLIEMENT.
ENNEULIER, VOir ENOLIER.
ENNEUR, voir HOiNOR.
ENNEVoiRE, Intcrj., n'est-ce pas?
n'est-il pas vrai ?
Bien dis. fait Renars. — Ennevoire?
Fait Ysengrio.
(Couronn. Renart, 612, Méon.)
Nonne, ennevoire. {Gloss. de Douai, Es-
callier.)
Cf. En.\e.
ENNEVois, voir Enevois.
ENNEXER, enexer, enexser, enexeseï;
enaixier, exnesser, v. a., joindre, attacher,
annexer :
Qui tant par grâce s'apressa
De nous, qu'en lai nous enncxa
Sanz jamais faire départie.
(Jtu. DE MuuNG, Très., 12S2, Méon.)
Ces présentes lettres sont enaixiees.
(1325, Tr. de Paix, Hist. de Metz, IV, 24.)
Si comme il appert par le compte dudit
Robert, et la relacion dudit N., ennexees
oudit compte. (1352, Compt. de La Font.,
Douët d'Arcq, Compt. de l'argent., p. 159.)
Es lettres par mi lesquelles les présentes
!iontene.vees.{l3S5, Arcli. Loiret, Ste Croi.x,
S. Vincent.)
Es lettres par my lesquelles ces pré-
sentes sont ennexees. (1365, ib.)
Apres le terme défaillant de ces lettres
parmi lesquelles ces mimes lettres sont
exnessees en la forme et manière que elles
devisent. (1377, Baî(, Arcli. MM 30, l''102r°.)
Et laditte exposition ens enclore et ene-
xer. (Froiss., Poés., Richel. 830,t° 221 v.)
Tout chil qui sont enexsé et conclave
ens es terres, qui sont et doient estre te-
nues et relevées de foi et d'onmage de
nostre sigoeur le roi d'Engleterre. (1d.,
Chron., I, 326, Luce, ms. Rome.)
Telle fois estoit qu'il cbevauchoient si
loing, qu'il estoient trouvet et rencontret
des garnisons francboises, qui estoient
enexesees sus le pays. (In., ib., Vil, 337,
Luce, ms. Amiens.)
ENNiCHiER, - cier, enigier (s'), v. réll.,
se nicher, et flg. s'abriter, se réfugier, se
cacher :
En ceus s'eitiiice (la convoitise).
(Reclus de Moliens, Miserere, Ars. 3S27, f°12fi».)
Mes yeulx sont yeulx de basilique qui
occienl ceul.x qui se enigent et habitent
auprès de moy. (Deguillev., Pèlerin, de
la vie hum., Ars. 2323, f° 89 v°.)
L'un (animal) lient l'hostel, l'autre s'ennicke au
[bois.
(OEiiv. mlg. de Fr. Pétrarque mis en franc, far
Vasquui l'Ialieul, p. 29, éd. 1335.)
Des yeulx ausqaelz s'ennicke le soleil.
(ScEVE, Dette, xxx, Lyon 1344.)
Centre de la France, ennielier, cnniyer,
engendrer, créer, produire : » La malpro-
preté enniije la varmine. • (Jaubert , '
Suppl.)
Cf. Anichieh.
ENNICIER, voir E.N'XICUIEH.
ENNiEBLER, V. a., obscurcir, assom-
brir :
0 cœur forligné, autre a ton père, et
tout estrange au noble et très haut sang de
ta mère, qui darrainement nous viens tous
ahonter les premiers, et enniebler notre
ancienne clarté. (G. Chastell., Chron., I,
54, Kerv.)
ENNiELLER, V. u., èlrc atteint de I.1,
nielle :
Le soleil ne cuit jamais ny les vignas,
ny les bleds et moins les faict tresaler nv
ennielier. (Du Pinet, Pline, xviir, 28, éd.
1566.)
ENNiENTiR, V. a., anéantir :
Et de gloire l'onur
Ert ennienti a chief de tnr.
(Pierre d'Aberkiin, le Sccré des secrez, Richel.
25407, f 178''.)
Pus après si frôlerez
Vos denz e gengives asez
Od les escorccs tut entur
D'arbre chaad, sec, amer de savnr,
Kar iceo les denz enneltit
E vice de bûche tut enmentil.
(In., ib; f» 189''.)
E a l'estomac chaline rent
E les jnncturcs lie, e ennienlil
Los humurs nusantes e tul défit.
(iD., ib., C 189''.)
ENNiuLE, adj., dont l'esprit est obscur:
Siècles fait bien de flor d'aveine
As nonsachanz et aus enniules
Bons cheneslriaus et bones niules;
Pain d'orge vent por pain .1 braie.
(G- DE Coi.NCi, Mir., ms. Brux., f 159''.)
Cf. NiULE au sens de nuage.
1 ENNOCQUEJiENT, S. m., place de la
gouttière :
Un charpentier fait ung nouvel rain al
endroit de Vennocqnemenl. (1449, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., bibl. Amiens.)
ENNOER, enoer, ennouer, cnnoycr,
verbe.
— Act., nouer, lier, mettre dans les
liens ; au propre et au lig. :
Les ennoya du lien d'excommunication.
{Chr fr. ms. de Nangis, sous l'an 1216,
ap. Ste-Pal.) Lat., Innodavit.
Certaine quantité de grosses perles enoel
de drapelet. (1372, Compte de l'execut. du
Teslam., Fiée, relat. à l'Hist. de Fr., XIX,
138.)
Et, quand par fois la mort
Veut deslacer le lien de ma peine.
Amour tonsjours, pour Vennouer plus fort,
Flatte mon coeur d'une espérance vaine.
(RoNS., Amours, I, cxxvil, Bibl. elz.)
Il s'enlaça fortuitement et ennoua le?
jambes aux courroies et liaces de l'attelle-
meut. (RoB. Gaun., Ilippol., Suj. de cette
trag., éd. 1373.)
— Fig., pour dire embarrasser :
HicnoDES.
Jhesu, ne te doiz csbaliir :
De parler a moy n'aiez honte.
Vien près de moy et sy me conte
De quelz euvres tu veulz jouer.
Et n'aiez paour de m'ennoner :
Respon moy ce que tu vourras.
(Pass. N.-S., Jub., Mysl., II, 212.)
208
ENX
— Rén., au fis., so lier, s'enchaîner :
Les parties de ce monde comme membres
d'un animal deppendenttoutes d'un amour,
s'emwvcnt et lient ensemblement par com-
munion de nature. (L\ Boderie, de l'honn .
Amour, p. 236, éd. 1378.)
— Ennoé, part, passé, noué, lié :
Ces choses sont ennouees ensemble —
Thèse thynges be combyned tosylber.
(Palsgrave, Esclaivc, p. 489, Génin.)
— Fig., difficile, qui offre comme des
nœuds difficiles à délier :
Le haut brait de ton sçavoir
Evidemment nous fait Toir
Que tu brises l'ignorance.
Renommé parmy la France,
Comme un oracle des dieux.
Pour desnouer aux plus sages
Les plus ennouez passages
Des livres laborieux.
(RoNS., Od., I, xm, Bibl. elz.1
ENîS'oiEU, V. a., noyer :
On informe contre une fille ayant ennoir
ung enfant. (1334, Enqnesle, Bêthune, ap.
La Fons, Gloss. ms.. Bibl. Amiens.)
ENNOILLEMENT, VOir ENOLIEMENT.
ENNOiRCiR, cnnoyrcir, ennercir, entiir-
cir, esnercir, verbe.
— Act., rendre noir, rendre sombre, an
propre et au flg. :
Ço est li deables ki esnercist e fait oscurs
les' curages par pecchied. (Rois, p. 206,
Ler. de Lincy.)
La beauté don cors ai sovant
L'arme cnnrrcie duremant.
(Poëme allé:!., Brit. Mus. add, 15606, f 14*.)
La demeure du donnant ennoirdst la
mérite du don. (J. DE Salisb., Policrat.,
Richel. 24287, t° SV.)
Décoction de saulge ennoircist les cbo-
veulx. {Platine de honneste Volupté,(°3^^" ,
éd. 1328.)
Lesquelles (images) sont atournees d.;
ces vers, dont j'ai voulu ennoircir cette
charte, eh faveur de l'antiquité. (NoguIEB,
Hist. Tolos., p. 60, éd. loa6,)
— Réfl,, devenir noir :
Vostre niayn se ennoyrcyra, or se aoyr-
cyra après ce coup. (Palsgrave, Esclairc,
p", 773, Génin.)
— Neutr., dans le même sens :
Velle, gemist, soupire et pleure,
Qu'ele cimerchl tôle et palist.
(G. DE i:oiNCi. Mit., ms. Brux., f» 134'^.)
— Ennoirci, part, passé, noirci, assom-
bri :
Perdirent la clarté et si sunt ennercis (les anges re-
[belles).
(Hebman, Bible, ms. Orl. 374'''', f° 1».)
Ele li descoevre le vis
Qui ja estoit mont ennoircis.
(Eleocle et Polin.. Richel. 37S, P 53Ï.)
Que le pain que l'en y mettra n'en soil
plus ennoircy. (P. des Crescens, Prouffltz
champ., i" 43 r% éd. 1316.)
La estoyent les capitaines d'embas tous
ennoircis et barboiUez de fange. (D'Auton,
Chron., Richel. 5083, f" 114 v.)
— Fig, :
ENN
Et je vous rent donques l'anel
Par covent que vous l'en faciez,
N'ert enjiirsi:i ne esfaciez
Li sens del Rentil chevalier.
(Lai de l'Ombre, p. 76, Michel.)
ENNoisiEU, V. a., engager dans une
querelle, jeter dans le tracas :
Mort acoise les enitoisirz.
Mort tontes les roi'llees fine.
(Vers de le Mort, Richel. 23111, f 316'',)
Raimondin se marie et ne scet quelle
femme il prent, ne de quel lignage. Mon-
seigneur, dist Raimondin, puisqu'il me
souffist, il vous doit bien souffire, car je
ne prens pas femme pour vous ennoisier,
mais pour moy; si en porteray le dueil ou
la joye, lequel Dieu plaira." (J, d'Arras,
Meiukne, p. 57, Bibl. elz.; '
ENNOITIER, ennoit^r, ennuyter, ennnic-
ter, ann., verbe.
— Neutr., commencer à faire nuit :
Ne n'i leit l'en nul homme entrer.
Des qu'il ennnile, por ovrer. j
(G. DE Sai»t-Pair, m. s. Michel, 2356, Michel.)
En iceluy assault, la Pucelle fut blessée
de chausse trapes en l'un des pieds ; et a
cause qu'il enmiictoit fut rammenee a Or-
léans. (Chron. de la Pucelle, ap. ,1, Qiii-
cherat, Proc, de Jeanne d'Arc, IV, 227,)
Et quand il annnictoit
Le fier Enee en songe l'afiitoît,
(J. nu Bellay, IV° lie. de l'Enéide.)
D'une entre suyvante fuyte
Il ajourne, et puis ennmjle.
(lo., Compl. du désespère.)
— Act,, mettre h l'abri pour la nuit :
Faitez ennoiler vostre faulde, solonc ceo
qe vous avez berbys plus ou meyns, (Tr.
d'Econom. rur., xni» s., c. 19, Lacour.)
Berry, annuiter, ennuiler, passer la nuit.
Morvan, .s'ennewfer, s'attarder dans la nuit,
Lorr,, s'ennniter.
ENN'OMBRER, ennumbrcr, v, a., mettre
au nombre de, compter parmi :
Lequel Eligius fut ennumbré au catha-
logue des saints. (Le Baud, Hist. de Bret.,
ch, XII, éd. 1633.)
La Muse l'enfer desfie,
Seule nous esleve aux cieui.
Seule nous béatifie
Ennombres an rang des dienx.
(RoNS., Od., t. Il, p. 433, Bibl. elz.)
Entre ces deux temps s'escoulent les
quatre premiers princes que nous ennom-
brons entre les anciens rois de France,
Pharamond , Clodion, Merovee et Chil-
deric. (Pasq., Jiech., 1, vu.)
Qui est la cause pour laquelle en ceste
générale division et aristocratie des Pairs
leur duc n'y lut ennombrê. (1d., ib., I, xi.)
Ces drolesses sont indignes d'estre en-
nombrees avec le reste des autres dames
d'honneur. (Choliebes, Apresdinees, v,
» 173 v», éd. 1587.)
f
ENNOJiER, ennommer, enomer, v. a.,
nommer :
Ne jo ne voil longue ovre faire
Ne ennommer toz les barons.
(Rou, 3° p,, 8fi82, var., Andresen.)
Li firmamenz cens est enomez-,
(Ben., D. de Norm., I, 0, Michel.)
ENN
E^'No^ci ER, - ser, ennuncier, v. a. .an-
noncer, publier :
Et dit k'il le fera en sa cnrt adrescer,
Voille li reis u nun. la l'estot ermuncier,
(Garnier, ViedeS. TAom., Richel. 13513, f 14'',)
Au seigneur l'ala ennoncîer
Qu'en la vile a ,i. charpentier.
(D. Lavesne, Truberl. Richel. 2188, f» 8 v».)
Et la raine fist prière...
Que novel escrit ennonsast.
(Macé de la Charité, Bible, Richel, 401, f° 92'.)
Ce sont les messagiers qui portent et
ennuncenl vérité, (Liv. duChev.de LaTour,
c. cil, Bibl. elz.)
Que une estoille doit apparoir
A la naliviié joyeuse
De la sainte fleur précieuse
Que Ysaie nous a ennonciè.
(Creban, Myst. de la Pans., Ars. 6431. f° 62M
ENNOR, voir Honor.
ENNORIÎEMENT, VOif HONOREEMENT.
ENNORT, voir Enort.
ENNOSQUIER, VOÏr EnOSCHISR.
ENNOUER, voir Ennoer.
ENNOURER (s), V. réfl., SB uourrir ?
En esté doivent labourer
Pour eus en yver ennonrrr
Que la meseise ne les blesce.
(Fable, ras, Chait, 6-20, V 136''.)
ENNOTER, V. n,, notsr, observer :
Du royaulme de Jérusalem yci endroit je
lesse a ennoter et a plus entituler, (Chron.
fr. ms. de Kangis, sous l'an 1224, ap, Ste-
Pal.)
ENNovELLER, V. n., commcncer une
chose nouvelle :
Ce fureur commencba quant le rov
précipité de vaine gloire se fist appellei
filz de Jupiter Ammou de ceuls qui cognois
soient son géniteur, et etinovella a la mu
talion de ses meurs. (Fossetier, Ckron
Marg., ms, Brux. 10312^ IX, m, 19.)
ENNOYEMIiXT, VOir ENOIEMENT.
ENNOYER, voir ENNOER.
EXNUBLE, esnuble, ennuyvie, adj., né-
buleux, couvert de nuages :
Desous ce roce n il erl
Bâtait la mers noire et ennubte.
(Gaavain, 4S84, Hippean,)
Je vis le temps noir et ennuble
Et plain d'obscurité moult horrible.
(Pass. N. S., Jub., ilijsl., 11, 279.)
— Fig., sombre, obscur, obscurci :
La sale ne fu mie ennuble,
Si i luisent ja les chandeles.
(Dou Cheval, delà charete, Richel. 12360, t« 48'.)
Al jor estavlilvintli veriteitpar lo comun
atornement, "' --«c'as nues montât ne
1 mies ancor ^ . .ment cleire, mais
I ancor auques oscure et ennuyrle del como-
vement de sa flerteit. (S. Uern., Serm.,
Richel. 24768, f° 149 r°).
Mantel ennuble.
(Rose, ms. Florence, Rie. 2735, f» 32'.)
— Fig., en parlant d'un aveugle :
Jadis a Rome ot dens avngles
Compaignons, povres et ennubles.
(Renard eonlrefait, Tarbé, Poet. de Champ, antrr.
à Fr. I, p. 91'..)
ENN
ENN
ENO
209
— Fig., au sens moral, sombre, triste :
Lors n'ot mie la car e^nuhle.
<Chbest., E'eo cl En., Ricbel. 37o, f SSl'.)
ENNUBLER, eitiieuler, ennuller, - uler,
verbe.
— Act., couvrir d'un nuage, de nuages,
au propre et au lîg. :
Car alsi coin la fumeie obscuret pur la
nullouse assciubleie lo jor az enfers oez,
alsi ennullet lo cuer la confusions par ses
desturbeiz penseirs. (Job, Ler. de Lincy,
p. 459.)
Et s'esclipse corne la lone
Oue la terre enuulde et encombre.
QnaDt la lune chiet eu sou ombre.
(Rose, ms. Floreoce, Rie. 2753, P 32^)
■Quatre jumens souple-jarrets, qui marchent
Du'd brave lrai:i. qui fil tourbillonueux
Ennublcr l'air d'uu poudrier sablonneuj.
(Bons., Franc, iv, Bibl. clz.)
Somme, que je te hais, vray frère de la mort.
Qui mes seus assoupis ennubles de ta one.
(J.-A. DE BiiF, tes Amours, i° 61 ï°, éd. 157"2.)
... Et qui dans le nuage
Connoist la vérité qn'fnimJ/oiV un ombrage.
vVauq. de la Freskaïe, Sat., nu, à Fr. Vanq.)
— Réfl., se dérober, se dissimuler :
Le cardinal d'Amboise estant lors a Rome
logé a la vichancellerye, le cardinal As-
caigne, qui au roy avoit promis de bien
besoigner, s'enmiloit tousjours en parolles
fainctes et motz couverts, continuer pro-
pos, voyre de bouche, mais d'effet besoi-
gnant pour le cardinal de Seine. (J. d'Au-
TON, Ann. de Louis XII, de 1503-4-3, ms.,
f» 57 V», ap. Ste-Pal.)
— Enntiblé, part, passé, couvert d'un
nuage, de nuages, au propre et au flg. :
Un poi fn li jors ennubles.
(CuREST., Cligel, Ricbel. 375, ("273''.)
Donc ne lèveras tu tavoiz enneulee. {Bible,
Richel. 899, f" aSl''.) Lat. : N'umquid eleva-
bis ia nebula vocem tuam ? (Job, xsxvill,
34.)
Et sous l'erreur de mon sans ennublé
Je fus surpris sans m'en prendre de garde.
lOi.. TuiiRiN. Œuv. poét., Soua., il, éd. 1572.)
Bas-Yalais, Vionnaz, enebda, devenir
nébuleux.
i;nnublir, - yr, v. a., couvrir d'un
nuage :
si li font hnmblement prière
Qu'il ne voeille ennublir le monde.
(Fabl. ifOv., Ars. o069. f W.)
Quant l'iglise a Dieus eslablie
Soz la loi premere, ennublie
Fu jailis tôt premeremeot.
> Macé de la Charité, Bible, Richel. 401, t° 118''.)
— Ennubli, part, passé, couvert d'un
nuage, obscurci :
Dieus gart vostre cors de torment
Et d'ennemi et de fantosme ;
Sire, voes vos a Vendosme
Que li oeil vos sont ennubli.
(Des Tresces. Richel. 19132, f^ 123* ; Mcnlaiglon
et Raynaud, Fabliaux, IV, 80.)
Cel jor, ce dit li contes, fist un tempz
enubli. (St Graai, m, 610, Hucher.)
Tant a le visage ennubli
Qu'il ne se voit pas ou conduire.
{Fabt.d'Ov., Ars. 3069, f° 11'.)
Le soleil s'ennua pour ne voir telle mort.
(RoKS., Ed., I, Bibl. elz.)
Por la fraude, por les malices
Diint oreslien sont aniibli
Dieus Ips met, ce semble, en obli.
(M.1CÉDE LA Charité, Bible, Riche'. 40t, f''203=.)
Ainsy ont le cuer ennublij
Et mucbiet par mondains delis.
(Pasloralel, ms. Brai.. f» 7 t".)
ENNUÉ, part., couvert de nuages :
Li rai de lui (soleil) sont esconsé
Quant il se sent si cnnué.
Et se vertus la se desnue
Quant psnues est de la nue.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. 118, .Meyer.)
Il a iluec des estoiles ennuees de .i. duques
■1 .xiir. degrés. {Hagins le Juif, Richel.
24276, f° 26 r°.)
ENNUELIER, VOIF ENOLIER.
ENNUER, verbe.
— Act., couvrir d'un nuage :
I.a coarriere aux beaux doigts qui, mi morte de
[deuil,
l'nnue par despit le cercle de son œil.
(Cl. DE MoRENKE, Poés., p. 82, Duhamel.)
— Réfl., se couvrir d'un nuage :
Le soleil s'ennua pour ne i
(RoKS., Ec.
ENNUEUR, voir HONOR.
ENNuiCTER, voir Ennoitier.
ENNUILLER, VOir E.NOLIER.
EXNCiosETE, voir Enoiosete.
ENxuiRE, V. a., nuire à :
Jofnes, qu'il n'ierl pas chevalier,
Ne s'en pont vostre père aidier,
Deseriter, forcer a'ennuire
Que toz jorz n'en fust suen le piie.
{1:f.n., D. de Norm.. 11, 21038, Michel.)
ENNUios, voir Enoios.
ENNULE, enule, s. f., nom de plante :
L'on semé la ennuie environ février, en
y a de deux sortes, l'une croist es jardins,
i'aultre es champs, et ceste est de plus
firant vertu que celle des jardins, elles ont
toutes graus racines et de bonne odeur,
saveur ague et couleur sur le rouge. {Pla-
tine de lionneste Volupté, f'>36 v», éd. 1328.)
Ertt«(e, campane, herbe et racine. (JotJB.,
Gr. chir., p. 693, éd. 1398.)
ENNULIEJIENT, VOir ENOLIEMENT.
ENNULiER, voir Enolier.
ENNULLER, VOir ENNODLER.
ENNUMBRER, VOir ENNOMBRER.
ENNUMER, voir Ennomer.
ENNUNCiER, voir Ennoncier.
ENNURRiER, V. n., mot doutcux, très
net au manuscrit, mais p.-ê., faute pour
eiipurrie qui représenterait enpurhl, pour-
rit; voir plus haut E-mpourrir :
Les viandes se corrumpent primiere-
ment par chalur naturel k'ensecchist la
moisture del corps et de meismes la mois-
lure ennurrie e pue. {Secr. d'Arisl., Richel.
S71, C ^30^)
ENNUYABLE, VOir EN0I.\BLE.
ENNUYANCE, VOir ENOIANCE.
ENNijYRE, V. a., ennuyer :
0 ennuyre par quaqueter. {Kalend. des
berg., p. 49, éd. 1493.)
EiVNinrvLE, voir E\nuble.
ENOBSCURCIR, voir Exoscurcir.
ENOBSCURER, VOlr ENOSCURER.
ENOBSCURIR, voir E.»(OSCnRIR.
ENOCHIER, voir E.TOSCHIER.
ENOCIER, voir E.NOSCHIER.
ENDIABLE, ennoiable, aniable, anoiable,
ennuyable, adj., pénible, fâcheux, en-
nuyeux, en parlant de personnes ou de
choses :
Dieus n'est mie anoiables ne anieus. (Li
.irs d'Amour, I, 60, Petit.)
Ce fu une très graut désolation et en-
miyable pour toutes manières de gens.
(Fituiss., CkrOH., V, 71, var., éd. Luee, et
ms. Richel. 2641, f" 177 v».)
Anoiable pour touttes mannierres de
gens. (iD., (6., V, 293, ms. Amiens, f" 107 v.)
Enoiable pour toutes manières de gens.
CId., (6., VI, 3, Kerv.)
A veoir cas si piloiable,
L'oir dire en ost anoiable.
(Pasloralel, ms. Brui., f 16 v".)
A les racompter, chacun a par soy, il
seroiltroploni.etciuiui/fifc/e. (.MonstrÊlet,
Ghron., 1, f" 310, éd. 1316.)
Il se complaignit et se doulousa tant que
trop long et trop ennuyable seroit a le ra-
compter. (C. .Mansion, Biblioth. des Poètes
de metam., f» 101 v», éd. 1493.)
Le mal (est) fuyable, ennuyable, miséra-
ble et rejetlable. (Cholieres, Apresdisneei,
IV, p. 136, éd. 1387.)
— Ennuyé :
Li apostole en fu moult ennoiable.
(..Uni. de Narb., Richel. 21369, f 77 r".)
.iniables et lost torues
Est li ïiellars.
(A. Du Po.VT, Slalwm., 144, Michel.)
ENOiAGE, enuiage, s. m., ennui :
Ja ne vos en raovez por enuiage.
(Ger. de Rossill., p 312, Michel.)
ENOIANCE, ennuyance, anoianche, a-
nuiance, anuianche, annuanche, s. f., cha-
grin, ennui :
Jel sivi jusc'al jor (le cerf) si que par anuianee
ISe me senc de dormir, ains sui en grant balance
Ke ors, ïeu u lion n'en prpsiscent ve:;jaace.
(Uelias, Ricbel. 12358. 1° 2".)
Chevauchant vint devant la porte
Don preu chevalier a le manche
Qui ert issus par anoianche
De sa porle.
(J. DE CoNDÉ, don Clieval. a le manche, ms.
Turin, f" 32''.)
Plains de grant ire et i'annuanche
S'en est venus sans arieslance
En la cambre u li vesques dort.
(D'an Preslre c'om porle, Richel. 1533, 1" 513 r".)
Montepliances de paroles engendrent
anuianche au cuer. {Le Gieu des eskies, lii-
chel. 1173, f» 4.)
J'ai bien sen par m'anuiance
Que trop ont herbes giant puissance.
(Fabl. U'Ov., Ars. 3069, l" 196''.)
27
210
ENO
ENO
ENO
Qui pourroit oauFer erivvyavce a vous,
et aux lifans. (0. DE la M'aeche, Slem.,
inirod., Micliaud.)
Anoiance, pour eniiui, se dit encore dans
le patois lorrain et messin.
ENOIANMENT, avnuianiiient, adv., a\ec
peine, de mauvaise grâce :
.1. peliz donz vant mieDs, se Diens me voie,
C'on fait coni'loiseinent,
Qne .C. greignfnr c'on fet atinuinumcnt.
(Cliciis., Ricliel. 76S, 1° 63 y°.)
ENOiANT, adj., ennuyeux, /âcteux :
Ce qe dil Daiies c Dilis
I aTODS si reiret p mis
Qe sil pleisoit as jogleors,
Oi de ce sont acnsiors
Qu'anlies ont fel e reprenans
E a tresloz bien evoiansy
Ne qe ja riens n'aura anor
Qn'il n'aient ire e dollor.
(Bek., Treye, ms. Venise, S. Marc, fr. n, f» 233.)
ENOiE, ennoie, eni(ie,annoie, s. i., ennui,
chagrin, contrariété :
Ne fost jam.iis hom tant poissant,
Itois, amperier, ne amirant
Qi pensl mit plie jnie
Un jor avoir, n'eiist avnoie.
(Hercule et Phileminis, Ricliel. 821. f 1'.)
De lonc part sui mis en voie
Por vos et moi garir i'ennoie.
(/*., t»3>.)
Pour ce qu'il nVust evnie de ceulx qui
ceste hifloire liroient. (Chr. de S. -Denis,
t. II, f» 63, ap. Kte-Pal.)
ENOiEsiENT, evïioyemevt, eniiiement,
anuiemeni, s. m., contrariété, ennui :
En tote celc voie n'orent omiirmevl.
(Hebbaii, Bille, Richel. 1444, f 55 r°.)
Petit de cose fait graul emiirment.
(G. d'Hamlone, Richel. 25516, C ii f'.)
Ilecques est l'en sanulez de tous biens
SPDZ nul amuiment. (Le Mnoir de lame,
Maz. 809, f 193".)
Ce ne scroit s'evuiemens non et alon-
gance. {Estories Itogier, Richel. 201i5,
f« 180".)
Ennoyerneni, attediamentum. (J. Laga-
DEUC, Calliol., éd. Auffret de Quoelqueue-
ran, Bibl. Quiiuper.)
— Par enoicment, en pressant jusqu'à
ennuyer :
Jehanel, par anniement
Eusses eut que que ce soit.
(Du Gerç. et de l'areugle, Richel. 243C6,
p. 243».)
ENOiGNEMENT, enouingiremcnt, s. m.,
action d'oindre, onction :
Sel sacrenien? soiint.... enouingnement.
(Ms. Bodl. Diyby 86, f° 6 v».)
ENOINCTER, VOir EKOINTEB.
ENOiNDRE, enoyndre, enhoindre, enuing-
dre, enwindre, v. a., oindre, sacrer :
Herant qui fo mananz e forz
Se fist cnoivàre e coroner.
(fioa, 3° p., 5858, Andrcsen.)
Enoiîiz seras d'oile e de cresme
E si recCTcras faint haplesme.
(Ben., D. de J\(-ri».. Il, 1029, Michel.)
Vaveit etiwint a rei.
(Garkieb, Vies. Thom.. Riche). 13513, ^45^.)
La grâce Den tbs fist eituindre et coroner.
(Id., i*., f° 51 r°.)
Et pcr ço qne tus estes et eiiwinz et sacrez.
(In., ib.)
Aprof rcqniert qne il seit enoiWz,
Quer sa mort seit qne n'est pas loi[n](rz.
(GciLL. DE St P,iir, iloiit SI iUchel, 1201, Michel.)
E si Venilivgderas que ducs seit siirmim
pople de Israël, (iîois, p. 30, Ler. de Lincy.)
Que jo Vennignsisse rei sur sun pople de
Israël. (/6., p. 63.)
Deuste envignsla rei.(J6., p. SS.)
Ki Tout fait cnvivgdre a rei. (Ib., p. 85.)
Li barnnpes de Juda \int e eniiingst
David qu'il reçnasi. (Ib., p. 124.)
Si Vemtined iloc li prestres Sadoc a rei
sur Israël. (/fc.,p. 224.)
Quant il fu enoins, se li recousi on le
cote as boutons d'or, et puis se li revesti
on le pâlies. (Robert de Clary, p. 75,
Riant.)
Et li apostoles diet qu'il le sacreroit
Toleiiliers; et le sacra et enoinsl avesques.
{Chron. de nains, c. xiv, L. Paris.)
Ooqnes rois ne fist dnel tant fort ;
La dame fait de bannie enoinire;
A noe glise le fait joindre
Pries d'un aulel, et fait sns faire
.1. biel tombiel.
(flicft. li Uaus. 116, Foerster.)
Par nnit en a le cors emblé,
Krioiiil l'en a et balsemé.
(Vif Ste Kalenne. Richel. 23112, f 60'',)
E quant Snoul fn mort, un autre lois fu
enhûiiit. {Psaut., Richel. 1761, f» 34''.)
Purpiez fu et enbasniez e enoinz. (Chron.
deS.-Ven., ms. Ste-Gen., f» 158».)
Comment Charles.... fu sacré et enoinl a
roy de France. (Ib., Richel. 2813, f» 439».)
Icil Pi pins fu enoinz a Soisons. (Chron.
des rois de Fr., ms. Berne 607, t» 71''.)
H fvsl enoynt en rey. (Chron. d'Angl.,
ms. Baibcriui, 1» 9 r°.)
Et pus li cnoygnes de gleyr des eufs.
{Queniyses,aé\. libr., Edimb., 18,4;9.)
Que li Jones Edouwars serait rois enoins
et sacres. (Fnoiss., Cftro»., 1, 233, Luce,
ms. Rome, f° 12.)
Ftil a la messe sacrée et enointe, ainsi
comme roiue de France le doit estre. (ID.,
ib., 1. 4, c. 1, Buchon.)
La sainte ampoule de quoy les roys de
France sont enoings fu envoiee a saint
Reiiiy par un anpe du ciel. (^Debat des He-
raulx d'armes, 12, A. T.)
Cnqiiel fouRncment) son saint corps précieux
Sera aloucbé et enoinct.
(Gbebah, Uist. de la pass., 138G0, G. Paris.)
El fusl il (l'ongnement) pnnr eiioingdre ung roy.
S'est il bien precieoix et digne.
(ID., ii., 28420.)
Ton Dieu Va enoivgt dhuylle de liesse.
(Bible, St Paul, Ep. aux Hébreux, ch. i,
éd. 1543.)
— Graisser :
Qnant je vicnk (c'est l'été qui parle), je porte assez
Chars noTelcs e deintez
Pur mei servyr :
Le bnef freysbe e veneyson
Donnt ja ne emind<es Ion gernoun
Si n'est salée.
(De l'Yver et de i'Edé, ap. Job., tfoiiv. Rec.
Il, 44.)
— Enoint. part, passé, oint, sacré:
Roine enointe et ancresmee.
(Paraphr. du Ps. Eruct., Brit. Mus add. 13606,
f° 30''.)
Celé Genièvre chi fu loiale espouse et
enointe a li roi Artu. (Arlur, ms. (jrenoble
378, f- 26''.)
En ses ongles enoins de je ne sçai quelle
oille ou autre crpsme. (J. DE SalISB., Po/î-
crat., Richel. 24287, f 69'».)
— Fig., fourni, pourvu :
Le peuple gras tout enoingt de richesses
et boussoufflé d'orgueil. (D'Auton, Chron.,
Richel. 5083, f« 22 r».)
ENOiNTERj - oincler, V. a., oindre:
Nous y avons esté sacres et enoinctez de
la saincle empoule. (149o, Cft. de Charles
nu, Arch. Aube G 2594.)
ENoiNTURE, s. f., onction :
Les nuveles sont bien certes
E les enseinpnes apertes
Des dnze croiz les enointures.
(S. Edtvard le conf.. 2222, Lnard.)
ENOios, - oris, - eus, enoyos, - oyeus,
ennios, - ous, - eus, enieus, enioz, enn.,
hen., esn., an., ann., adj., au sens actif,
nuisible, malfaisant, incommode, désa-
gréable, importun, fâcheux, pénible, en
parlant de personnes:
Mes un vallel galois i ot,
Anietts et vilain et sot.
(Perceeal, ms. Montpellier H 249, i" 6".)
Il estoienlbien laieus sept cent, qui asses
estoient fol et aiiious se ils eussent pooir.
(H. DE Valencieinnf.s, Contin. de Ihist. de
la conq. de Constant., xxxi, P. Paris.)
Gars anieus, fons assoties.
(Amadas et Ydoine, Richel. 375, f 316".)
Se li prestre fut enuiona.
Si fn laidangiez et batus.
(D'Estula, Richel. 19152, f 51''.)
Et est plas entiieus que ronce.
(Falit., ms. Berne 354, f 80"'.)
Madame me lient pour anieus,
Quant je li proi, ponr Dieu, qne ne m'ocie.
(Chans., Vat. Cbr. 1490, f» 26 v".)
De dnel moront medixant anoious.
(Chms., ms. Berne 389. part. III, f 26 r*.)
Telz gens sont tristes et enieiis a eulx
meismes et a leurs amis. (Oresme, Eth.,
129, éd. 1488.)
— Avec un nom de chose :
Puis li conte sa poinne
Qu'il a eue et (tiiievise et vainne.
(De Clmrlem. et des Pairs, Romv., p. 168.)
Monlt li fu Ions et amiiots.
(Ben., Traies, Richel. 375, f 103'»,)
Un point ne lest k'il ne li die
Del esiiiuse maladie...
(S. Edward te conf., 4213, Lnard.) Impr., «-
nuise.
Ses frniz est gries et enmdus.
(Detivr. du peiip. d'Isr., ms. du Mans 173,
f° 14 r».)
Soirs anuious,
(Ste Leoc, Richel. 19152, f 164'".)
One l'uns (bivcri est frois et plnviens
Pins que lanlres et anieus.
(Gadth. de Mes, )'«i. dou monde, Richel. 155:1,
f 189 V.)
Ne porqnant monlt i ot paroles
Dites tieniuses et foies.
\F.st. de la g. s.. Val. Chr. 1659, I» 7».)
ENO
ENO
ENO
i>Il
Moalt est ma peine aniouse.
{Poil. ms. av. 1300. t. H. p. 1031, Ars.)
... Entre amie et ami
Anieus sont a cheler
Li mans d'amer.
(/«., Il, 93. Ars.)
C'est anieuse coze quant nostre cous-
tume suefre que uns petis lions de poesté
pot ferir home vaillant. (Beaum., Cout.
de Beauv., xxx, 19, Beuguot )
Ala en Frise, .i. pays anieus, et le vot
prendre par force. {Cliron. de Rains, c,
XXIX, L. Paris.)
La navie le roy passa tout outre les
anieus pas de la mer. (G. de Nang., Vie de
S. L., Rec. des Hist. XX, 389.)
Paroles annieuses et dissolues. (Id., «6.,
XX, 401.)
Moût estoit li chemins eiiioz et rudes de
roches et de moutaignes. {Ksi. de Eracl.
Evip., XXIV, 22 , Hist. des crois.) Var.,
anuious, amtieus.
Quant on se part de celle cité deCreman
on treuve bien sept journées de moult
aniouse voie. (Liv. de M. Pol, xxxvii, Pau-
Ihier.)
Ils se descorderent et jetèrent paroles
ennieuses. (JoiNV., S. Louis, p. 249, Cappe-
ronnier.)
De si faites paroles et encore de plus
anuiouses et plus laides les araisnoient.
(Eslories Ror/ier, Richel. 2012o, f» 73".)
Anoyeuses nouvelles. (Fossh,tier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10309, l" 217 r» )
— Au sens passif, souffrant, inquiet,
/àché, ennuyé, en parlant de personnes :
Li clers qui si aimieus iere.
(Reaart. RicUel. 1630, f» ISg".)
Bien seiveat kani eles la voient
Qu'ele iett doleote cl ennuienae.
(Dolop., 410", Bibl. elz.)
Se aucuns est si negligenz et annuieus
nue il ne veuille ou ne puisl lire ou penser,
si U face en faire aucun labor. [Règle de S.
Ben., ms. Bouhier, p. 68, ap. Ste-Pal.)
Si ne foi j'onqaes tint joieux
Pour rien qu'ore siii anoieux.
{Pasloralet, ms. Brax., f* 2t r°.)
Lequel duc de Bethfort, oyant ces maies
nouvelles, fut moult anoyeux et desplai-
sanl. (MoNSTRELET, Chron., U, 60, Soc. de
IH. de Fr.)
Pour la mort duquel, ledit Guillaume fut
moult troublé et anoyeux. (Id.^ ib., II, 88.)
Les Flamens qui s'estoient mis en bataille
se retrairent moult troubles et enoyeux,
pour leurs gens qu'ilz veirent ainsy estre
occis. {Id., ib., II, 203.)
— Enoios de, lassé, dégoûté, ennuyé de :
Mais devenu anoiieux de sa vie présente
se donna a superûuité de boire et de
mengier. (Fossetikh, Cliron. Marg. ms.
Brux. 10312, X, i, 8.)
Ennuyeux, dans la langue moderne, n'a
plus qu'un sens affaibli.
ENOiosEMENT, cuH., On., OHM., anolous.,
amyeus., ennoyeus., annuieus., enuious.,
enious., ennious., -eusemeiit, adv., au sens
act., en causant du clmgrin, de la peine,
avec offense, injurieusement:
Anoiousement. (Clians., ms. Berne 389,
part. 1", f» 57 v».)
Aniousement. {Ib., 2' p., f» 33 r».)
Certes, sire, toqs vous proves
Molt anietisement enviers moi.
(D'un Presire c'om porte, Richel. 1553, t° 510 r'.)
Li sancs de lor vies plaies lor raioit moult
anieusement. {Kassidor., ms. Turin, f»
211 r".)
Uns petiz biens vant mieui, se Dei rae voie
Q'on fait cortoisement.
Que cent grei^nor fais ennititsirment ,
{Chans., Poët. fr. av. 1300. t. I, p. 312, Ars.)
Il doibt meritoirement, non ennoyeuse-
œenf.eslre veude ses citoiiens. (Fossetier,
Cfiron. Marg., ms. Brux. IQ.ïll, Vil, ii, 12.)
— Au sens passif, avec souffrance, avec
peine, avec chagrin, avec ennui, impa-
tiemment:
Cil remaint eninmement
De cni amors s'est partie.
(Chans., Poët. fr. av. 1300, t.
Enniousement.
I, p. 157, Ars.)
(/*.. p. 312.)
Cil remaint annîfusemfnt
De qai amnnrs est partie.
(Chans., Richel. 765, f» 49"
'.)
Il ne furent mie la trop anuiomement.
f.lEHANS DE ToYM, Hist. de J. Ces., Ars.
33.» , f» 246»'.)
Voyant anoiieusfment les crudelites du
roy. (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux.,
Il.f- 110 V».)
Annuieuscmcnt. (Monet, Dict.)
ENOiosETE,e)tn"(ose((;, ennuieusele, adj.
f ., diniin. d'ennuyeuse :
... Sner doucete,
Dist li jalos,
Ennuieusele,
Oui araez vos?
(rMns.. Poët. fr. av. 1300, IV, 1507, Ars.)
Foie ennuhsete.
Qui amez vos?
{Mol. et Paslour. du xiu° s.. Th. fr. an m. âge,
p. 47.)
ENOiR, V. a., entendre :
Je ne di raie qa'aussi bel (conte)
]N'ai7 enoi par raaintez fois.
{Uou Tmnheur, Richel. 1807, P 142 r".)
ExoisELLEMEN'T, enoy., s. ra., chasse
aux oiseaux :
Et de costé furent envoyés environ
cent archers, qui tirèrent tous a une fois
sur cosliere ; et commença le bu et le cry
de toutes pars ; et prestement se romnirent
les dicts liandois et se mirent en fuitte ;
et certes il en mourut bien, a celle ren-
contre, quinze cens: et fut un droit enoy-
sellement et un gibier pour les jeunes et
noiiveau.t chevaliers. (Ol. de l.\ Marche,
Mém., 1. I, ch. XXV, Michaud.)
EN'OisELEu, enoizeler, enoyseler, enoy-
seller, enoseler, v. a., dresser, en parlant
d'un oiseau, et par extension instruire,
exciter, en général :
Li gonfenoos de soye snr l'plrae li ventele,
L'araours de la royoe l'afaile &lenoisete.
(Guiteclitis de Sassaigae, Ars. 3142, f" -243'.)
Qui dame ama, ne damoisiele.
Sou cuer de bien faire eaoisiele.
(Moossbs. Citron.. 30091, ReilT.)
On a raoult lart enoiselé
Va niais plaia de folour.
{Chans.. Vat. Chr. 1522. C 163 i°.)
D'un dons baisier m'enoselai.
(Grant chant, Lxxxviii, ras. Oxf, Douce 308.)
Ci se taist li contes a parler des oisiaus
chaceors, et comment om les doit norrir et
enoispler et enseigner n prendre proie.
(Bku.n. Lat., Très., p. 204, Cbabaille.)
A l'esprevier sor nnoiseler convient il
qnaille u mauvis. (L' A 'nciilnre des oiseaux
de proie, ms. Lyon 697, f^ 217'.)
Si vous voulez enoyseler ua oyseau agart,
ne le cliarnez point de jeune proie. (Akthel.
DE AL\r,., Fane.)
Dont le seii;nenr estoit
Ponr l'heure aux champs, alBn de prendre l'air
Et ses oyseiux veoir faire einviieller.
(Crétin, Chants roij., (<• 51 v", éd. 1327.)
— Enoiselé, part, passé, dressé :
Cette armée, mal enoizelee de ses pre-
miers coups, trouva du rafiaicbissement a
Chasteau Vilain. (D'AuB., Hist., m, 62.)
ENOIT, voir Anuit.
ENOiTEMENT, eiin., S. m., accroisse-
ment :
Car ele (Marie) est verrei encheisun
De hameinesauvacioo,
E si est auxi ennoitement
De joiedtîs angles eosement.
(PiERBE or. Peck.vm, liiim. de Lumere, Brit. Mus.,
llarl. 4390, f» 3!>".)
De temporeaus bieus enoitement.
(Id.. ib., C &i*'.)
Iceste ^race de Dieu est ennoité
En cesle veie q'est vie nomé,
Issi que par cesle ennniteineni
Qui va tut par amendeineol
En cest q'<'st nostre pais dit
Serra en glorie tut parût.
(Id.. ib.. f» 34".)
ENOiTiER, enoyler, verbe.
— Act., accroître, augmenter :
Ki mut eve beit en vérité
E la seifen seit plus enoité.
(Pierre d'Adep.nun, le Secré de secrez, Richel.
25407, f 194''.)
Jeo te orroy adecertes sour Ismael ; voy
jco le benesquieroy et jeo lui enoyleroy et
multiplieroy trope. [Bible, Genèse, chap.
17. vers. 20, Richel. 1.)
Beservantz a nous expresse et especialle
poissauee d'accroistre et enoyler la dite
impo?iciou (1362, De Aquittnia a Pain
tenemla, Kym., 2" éd.. t. Vi, p. 389.)
— Neutr., augmenter :
Mes mut veiller en<cnr seez
Ke la chaline ennile en veritez
E led romrne e m*»^re rent
E eosecchit le cors eosement,
E colre russe engenJre ausi
E noineem'^nt le cors cnmegri.
(Pierre o'Abernu.v, le Secré de secrez, Richel.
25107, r im".)
EiNOiTES, enoyles, adv., cette nuit,
maintenant :
Ju si l'eswart enoyles lai ou il en vait.
(S. Bër.n., Senn., KicUel. 24768, f" o6 v».)
Mais venuit soines enoyles as sacremenz
de la passion ensi cocu nos parliens des
sacrem^mz de la uativiteit, (Id., ib., Ler. de
Liuoy, p. oiO.)
Cf. Anuit.
ENOLiEMENT, enoulieinsnt, ennoitement,
enneuliement, ennuUeinent, anuHiement
212
ENO
ENO
ENO
ennoHlement, s. m, onction, action d'oindre
avec de l'huile :
A dire fet ore del sacrement
Qui est le derein ennoillemenl
DuDtles malades snnt enoint
Quant de miirir sont près del point.
(Pierre de Peckam, Rom. de Lumere, Bril. Mns.,
Harl. i390, 1° 6-2\)
Del ennolkmcnl des malades, (nigl. de
Citeavx, nis. Dijon, 1» 5 v» )
Del enoliemenl. {Ib., (" 115 v°.;
Dire vous irnrl da sacrement
C'on appelle ennuliemnit.
i^Poéme du Riche et du Ladre, Doc, Iiwleare.)
Le jour que je scrav anullié,je vueil que
on face disiribucion à tous cenlz de l'église
(lai seront a mon dit anullinnent .il. soiz
iiarisis. (1.394, Test, de Pierre du Chalel,
.Mél. hist., III, 273.)
Ponr Dieu prier et reqocrre
De trez bon cuer piteusement
Qui m'envoil W-iinolirmeiit
De l'uille de miséricorde.
(Naliv. N. S., Job., Slysl., U, l'-)
Qni me requiert pitcosement
Pour son père enouliemenl
De l'aile de miséricorde.
Donnez ly X'enoliemenl
De l'uille de miséricorde.
(Ib., p. IS.)
(Ib.. p. 18.1
— Ce avec quoi on fait l'onction :
Uns vessel d'argent ouquel est l'uille
saincte, le cresnie et Venneuliement. (1488,
Matrol. de S. Genn. l'Aux., Arcb. LL 728,
f» 66 r°.)
Le crisme et Vennuliemenl. {Ib., f" 79 t'.)
ENOLiER, enoUier, enoUicr, ennolier,
enoilier, eiinuelier, ennuUer, emilier, anu-
lier, anmtlier, admllier, emetilier, enneii-
liier,enniiHier, eunuilUer, enUuilier, enlmll-
lier, esnoUer, verbe.
— Act., liuiler, oindre, administrer les
saintes huiles, l'extrème-onction à:
Vont eiwiHési rnm il dorent.
(GuiLL. deSt Pair, ilonl SI Michel, 1204, Michel.)
Tant que je .«0!> amiliez.
(Percerai, ms. Montpellier H 249, C 45'.)
Messe li cante et enolie.
(Ste nais, Ars. 3527. f IS"".)
Ne dois aonrer haute ouroison,
Ke faire commeodalion,
Baplesraes, visilalion.
Sans estole, n'eiiolier.
(Reclus de Moliens, Miserere, Uichel. 15212,
t" •!4.)
L'ame en est, font plusors, alee ;
iNon est encor, li aulre dient;
A grant doulaoce Venolient.
(G. de Coi.\ci, Mir., lif. I, ch. 31. i
Et apries fu cumeniics.
Et lues einiDt eiwliies.
(MocsK., Lhroii., 24013, Reiff.)
EnneuUié li clerc Vont.
(Amadas et Ydoine, Uichel. 375, f 326».)
Et de reeevoii- la unction dnrreniere,
coiubieu que auUe loiz il ail estes cnnulies.
(1263, Coiislit. de la ilais.-D. ds rroyes^LV,
Arch. Aube.)
Si comme le preslre Venolioit, une volée
d'eiseaux vint de devers le ciel aussi blans
comme noil'. {Gr. Chron. de Fr., Saint
Loys, X, P. Paris.)
Quant l'en enhuilioit. (Joinv., S. Louis,
cxLvr, Wailly.)
Et enoliez du sainct crcsrae.
(Deglillev., Trois pèlerin., 1° 5», impr. luslit.)
Aussi ta doulcenr tt pitié
Dont tout ton cuer est enolié.
(1d., ib., f 171'.)
Jehan Guillon aconcba malades de Rrieve
maladie..., par telle manière que d'icelle
maladie il fu confessé, commenié au lit et
annuité. (1383, Arch. JJ 123, pièce 260.)
Apres ce laditte femme fut confessée et i
adrecee..et encores depuis, quaut elle {ii
adniiUiee. (1392, Arcb. JJ 143, pièce 142.) 1
La fille dudit Yvonnet avoit esté si très i
fort malade au lit que elle avoit esté enolie [
et confessée. (1398, Arch. JJ 153, pièce 530.) '
Mienlx Tault enviné qa'eahuile'.
(Gabb. Meurier, Très. des Sent., Ler. de Lincy,
Prov.)
Car il alloit enoilier
Uog malade et commenier.
(J. Bolchet, les Reijnars travers., f° 68'', éd.
1522.)
Veult eslre ennulié
En espérant qu'en Paradis ait part.
(Id., ib; r C8 r\)
— Réfl., s'oindre :
Le roy lui niesmes, selons sa foiblece,
s'aida a s'enulier. (Crist. de Pizan, Charles
V, 3° p., ch. 71, Michaud.)
— Act., Cg-, charmer, ensorceler :
Cist siècles si les eaolie
Que petit pensent a la mort.
(G. DE CoiNCi, 3/ir., ms. Bras., f° 211°.)
Et mauvestiez si i'enolic
Que tu m'es tez qui plus eu faces.
Ne tu ne l'eslrainz ne l'enbrices.
Un., ib., ms. Soiss., t» 203\)
Mes lors que veut revient folie,
Si le deçoii, si Venolie.
(Id., de t'Emper. qui garda sa chasteé. Richel
23111, f° 255\)
Amours n'est fors meoestraudie
Qui fait estre en grant baarie
Cbascun qui se eslrumens ot,
Mais tout li mondes ne set mie
Con bêlement ele emuelie,
Carele fait d'un sage un sol.
(Chans., Vat. Chr. 1490, f» 130 v».)
— Allumer :
Et sa lanterne ardant el chemin esnolie.
(Vie S. Alexis, ms. Osf., Canon, mise. 74, f 1.)
— Enolié, part, passé, mêlé d'huile, hui-
leux :
Se l'en meurist les semences par trois
jours eu eau ennuillee. (Fbère Nicole,
Trad. des Pro/its cliamp. de P. des Crescens,
l»51r", éd. 1516.)
Il se faut bien garder de semer les
graines qui seroienl enhtiytees, engressees
(ui euipoissees. (Du Pi.neï, Pline, xvill,
17, éd. 1566.)
Wall., eiio'ii, oindre. Bas-Yalais,Vionnaz,
enolier, tacher d'huile.
ENOMBRAGER, v. a., couvrir d'ombre :
Obumbro, enombrager, offusquer, obs-
curcir. {Calepini Blet., Bâie 1384.)
ENOMBREMENT, a«., S. m. , Incarnation :
Qui en la sainte virge presis anombrement-
{Quatre fils Aymon, ms. Gif. Douce 121, f 1 v".)
ENOMBRER, enoubrer, ennombrer, enum-
brer, anonbrer, verbe.
— Act., couvrir d'ombre, obscurcir,
couvrir de ténèbres :
C'est l'amor qui Tient de fortune,
Qui s'esclipse corne la lune
Qui la terre obouble et eiionbre.
(.Rose. Richel. 1573. f 4P, et Vat. Chr. 15-22,
f 31''.)
Que la terre obnnble et enumbre.
(Ib., 4799, Méon, el ras. Vat. Oit. 1212, t» 37''. •
Apres Ion eoleil enumbras
Et sa grant ardeur atempras.
774
(De V gaui. B. M., ms. Reims ;j^ , f 135')
Mesme la fumée qui de eulx et de leurs
chevaul.i yssoit les enumbroil tellement
qu'il sembloit, qu'ilz fussent en une nuée.
(l'erceforest, vol. V, cb. 5, éd. 1528.)
— Réfl., se couvrir d'ombre :
Ainsi la fontainne s'enombre.
(Rose, ms Corsini, 1" 135".)
— Act., en lang. biblique, couvrir de son
ombre, pour parler de l'opération du St-
Esprit lors de la conception du Sauveur :
Le Sainct Esprit surviendra en toy, et la
verlu du Souverain Venombrera. (Calv.
Cotnm. s. l'Iiarm. évavg., p. 18.)
A'i mot d enombrer (Luc, i, 35) il y a une
métaphore fort élégante. La vertu de Dieu,
par laquelle il maiulieut etdefendles siens,
est souvent comparée en l'Escrilure a une
ombre : touleslois icy il semble qu'il y ait
une raison ppculiere de ce mot, asçàvoir
pour monstrer que l'opernlion de l'Esprit
sera secrele et cachée, corne s'il y avoit
une nuée au devant pour enipescher que
l'œil humain n'y puisse pénétrer. (Id., ib.)
La Vulgate dit: virtus Altissimi obumbrabit
tibi.
— On a dit aussi enombrer le St-Esprit
en, pour signifier faire descendre la vertu
du St-Esprit dans :
11 est napqui sans delict, sans briseure,
sans semeuce de homme, mais tant seule-
ment par la voulenté de Dieu le père qui
a ennombré son sainct esperit en ung
ventre virginal. {Le prem. vol. de Merlin,
i" 1".)
— Réfl., s'incarner :
La Virgine en que Deus s'anonbra.
(Ben., D. de Norm., 11, 17308, Michel.)
Qui pour le salut des âmes descend! du
ciel, par l'ordonnement de Dieu le père et
s'enoinbra au sacré ventre de la vierge
: .Marie, ou il prist vraye chair et vraye
' forme d'homme. {Grand. Chron. de Fr.,
j Gros roys Loys, xxiv, P. Paris.)
1 Ou il li plaisoit soy ennombrer en la
vierge Marie. (JIakdiîv.", ms. Uidol, f» 1 r».)
CeUiy qui est venu du sein du père en
ton précieux ventre pour se emanbrer en
toy sera appelle filz de Dieu. {Le Repos de
conscience, c. v, Trepperel.)
ENON, voir EiNON.
ENONCTioN, enunction, enunctiun , -
eiun, enn.,inunclion, s. f., action d'oindre,
onction :
Quant li reis snnt enoint, ço devez bien saveir.
Cil lur met en treis lins ï'eiiuncliun, pur veir.
(Garh., Vie de S. Thoin., Richel. 13513. f" 51 r».
ENO
ENO
ENO
213
... A Tostre eiianclioii.
(ID., I*.. r 52 r".)
N'crt prélat en la reginn
Ki Tos face la cmincciim.
(S. Edward le conf., 3919, Lnard.J
Que il ont veue la sninctfi ennoncHon
que je ai mis sor toi. (S. Graal, Richcl.
24BS, f» 36 r°.)
Pource les crestiens prement double
inoncUon, l'une en la poitrine, l'autre
entre les espaules. (J. GooLAiN, Ralion., Ri-
chel. 437, f kO'.)
A l'uns et al'auUre (cas) conipete bains
et initnction de populeon ou de unç;uent
cilrin. (B. de Gord., Pialiq., I, 2i, éd.
1493.)
Selon ce doit on faire fricacions, et
hmrictions et estuves et baings. (1d., ib.,
VI, 3.)
ENONDANT, - undatit, adj., débordant :
De ce est ke cant Job ot son rujemcut
apeleit si com les aiwes enundanz. {Job,
p. 471, Ler. de Lincy.)
ENONDERj ononder, v. a., inonder, em-
ployé fig., dans le sens de rassasier, satis-
faire :
D'avoir sont convoilonz n'en ne pent anonâer.
([ton, ms., p. 133, ap. Ste-Pal.)
— Enondé, part, passé et adj., en af-
lluence, en grand nombre :
Car a tons rois et dos et contes.
S'il estoienl chi enondé,
Dist bien Bindnins de Condé,
En son dit, que cascuns le doit.
'B. DE Condé, ii tomes don manliel, 336, Scheler.)
ENONCLEu^ V. 3., accrocbcr avec Jes
ongles ; pris au lig., comme on dit tenir
sous sa griffe ;
Tenoit une grand part du royaulme
enonglee et Cunqnise par armes, a ly Irans-
porlee depuis par don du roy ; laquelle,
qui i'eust vohi ravoir, elle eust esté dan-
gereuse a lui esrachier des njaius. (G.
Chastell., Ckron. des D. de Bourg., 111,
145, Buchon.)
Retourne arrière a l'alliance faite avec le
roy Lancelot en son contraire, de qui
main encore vous, François, tenez enonglee
la querelle de Luxembourg. (1d., Vérité mal
prise^ VI, 389, Kerv.)
ENOR, voir HONOR.
ENORANCE, VOir HONOHANCE.
ENORBE, S. f., privation :
Avoit esté repose et en graut enorbes eslé.
(Geste des dncs de Bourg., 1124, Chron. belg.)
ENORBETÉ, gnfi., part, passé et adj.,
aveuglé, aveugle :
Et que il meismes se guart de l'anenii,
([ui ne soit ja en si grant ire ne enorUetes
que il ne voie cler. (Si Graal, l, 326, llu-
cher.)
Ne li oblie pas a dire
Qu'il se gart de couronz et d'ire,
Que il enhorbetez ne soit :
Maubailliz est qui bien ne Toit.
(S. Graal, 3063, Michel.)
ENORDER, verbe.
— Act., salir, souiller :
C'est celle qui toutes lava
Les taches dont nous enorda
Eve par sa iuobedience.
Unti Clttudiams, Richel. 1634, f" 22 r».)
— Réfl., se salir, se souiller :
Se Diei m'a doné don, bien m'en doi recorder,
Qj'a nieu dont Ii dons vient me doi si a<-ordor
Que ses dons et ra'onor face cnsamble acorder ;
Por ce ne me doi pas en pechié enorder.
(De ta Foie cl de la sage, ap. Jttb., Nouv. ree.,
II, 79.)
Poi voi gent qni si tost s'acordent
A enls monder quant il s'eiiordeiit
De pechié ne de vilain vice.
(Watriqcet, li Dis de la ùjgoione, 191, Scheler.)
Tout ypocrite, quant par le netetet de
cbaesté s'eslieve, sovent par l'ordure d'ava-
risce s'enorde. {Li Ars d'Amour, II, 494,
Petit.)
ENORDiER, - oi/er, enh., v. a., salir,
souiller :
Par Iny ainsi suis je sooîllee
Enfangee et enhnrdoijee.
(Deguillev., Trois pèlerin., P 36^ irapr. Instit.^
ENORDiNAT, adj., désordonné :
Pur l'entroduction et accoraplisshement
de lour rancour et enordinate covetise.
(Stat. de Henri VI, an xxxix, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
ENOUDiR, enhordir, verbe.
— Act., salir, noircir, rendre sale,
souiller, au propre et au ilg. ;
Tn enordis qnanqnes ta tiens.
(Recudsde Mol., iUserere, Richel. 13212, f» 20 r°.)
Donc les granz ordnrcs norrissent
Qui lo cors et l'arae etioi dissent.
(GciLL., Best, div., 1307, Ilippean.)
11 n'est si don cheval, si bone draperie
On n'ait quelque senros et trairame mal bastie.
Si bons blez on il n'ait oo chardons ou ortie;
Ce mait chascims raeslier etiordil et conchie.
(DU des Hais, Jub., Houe. Rec, I, 192.)
Que le dyable, chascun jor empeeche.
deslourbe et enordist les cuers des hommes
par oiseuse. (Guiart, Bible, ms. Ste-Gen.,
Prol., et ms. Genève 2, f" 1\)
Que le trop grant désir de belle et nette
robe ne soit cause de enordir vos cons-
ciences. {Begle S. Aug., ms. Reims, f°17r''.)
— Réfl., se souiller :
Quant j'ay fait mes foies entreprises et
me suis forlaicte et enordie avec ses enne-
mis et les myens. (J. Gerson, Mendicité
spiril., f 21 V", éd. i488.)
— Enordi, part, passé, sali, souillé :
Moalt ai esté de pute afere
Pins qoe li abes de Corbie
Dont toulle] l'ordre est enordie.
(Renan, 28486, Méon.)
Tons noirs devindrent et saliz,
Vilz et pnans et cnhordiz.
(Deguillev., Trois pèlerin., f 16°, impr. Instit.)
(Le pain) qui estoit de la sueur dou
cheval tout enordi. (Jehan le Bel, Cliron..
I, 64, Polaiu.)
Qui n'est de pechié enordis.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. 3121, !" H'i'.)
ENORDissEMENT, S. m., souillupe :
Si comme le ray du soleil passant sur le
fumier puant ne preut pource nul enordis-
sèment. (J. Goulain, Ballon., Richel. 437,
1» 147 v».)
ENORDURER, V. a , souillcr, déshono-
rer :
Je ne sui pas si fauvoîee
Qoe por poor d'estre noiee
Mon Creator m'ame renoit
El enordurer mon cors voit»
(G. DE Coi.NCi, de l'Emperer. qui gard. sa chast.,
1863, Méon, Nouv. rec, II, 60.)
ENORÉ, enorré, adj., doré:
Un chalice d'argent enorrez. (1403, De
jocal. et vestim. capellœ Rcg., Rym., 2= éd.,
VllI, 293.)
ENOREEMEXT, VOir IIONOREEMENT.
ENORFRisiER, V. 3., franger, border :
Sa pliçon lonc et lé d'envie,
EnorfiiUe de loberie,
A .1. boulnncel de toeil.
(De Dame Guile, Jiib., Jongleurs et Trouvères,
p. 63.)
ENORGELLIER, VOir E.NOBGOILLIER.
ENORGOiLLiER, -go>jler,-gellier, -gueil-
ler, verbe.
— Act., enorgueillir:
Enorgoiller. {Chron. d'Angl., ms. Bar-
beriui, 1" 3o v.)
— Réfl., s'enfler, se gonfler:
La mer contre loy s^enorgueille.
(t'n Mir. de .V.-O., du roy Thierry, Th. (r. au m. & .
p. 573.)
— EHorso(7((', part, passé, enorgueilli.
Cailif d'eslrange tere enorgellies.
(Aiot, 3333, Foerster.)
Homme enorgoylez. {Apocal-, Ars. 5214.)
ENORGUEILLIR, V. n., SB gonflef :
Il y a aucuns goûteux qui désirent gran-
dement le coit pendant leurs douleurs,
parce qu'ils sentent une grande chaleur
estrange au dedans du corps, laquelle ne se
résout et dissipe point en exhalations
comme l'ardeur fébrile, mais fait fondre
l'humidité séminale, qui courant aval vers
les parties génitales, les fait euUer et enor-
gueillir.{l'Ai\É,CEuv., XXI,xii,Malgaigne.)
ENORMAL, enn., adj., contre la règle,
énorme, excessif:
Par exceptions ennormales.
(Rose, ms. Corsini, f° 130''.)
Par ung meurtre ennormal.
(Mabtml, Vig. de Chartes VU, H I, éd. 1493.)
En coram*^ttant occultemenl
VergoDi^ne et choses enormalles.
(N. DE LA Chesnaye, Condamu. de Bancquet, p. 3.35,
Jacob.)
Et atlroxilez enormalles.
(ID., ib., p. 391.)
Je viens devers ton tribunal
Pc/ur monslrer le cas enormal
Ou ta folle plaisance tend.
(Greban, ilijsl. de la t'ass., f 20^, impr. Instit.'
Lors nne nymphe enlour l'arc enormal
El la sitj;eue enveloppe (eo) oog tappiz.
Et le tout geue au loiug, de peur de piz,
P.ir la feueslre es fossez du ciiaslel.
(J. Le Maiiie, Compte V :iur la naissance de dame
Vervlle, Poés. fr. des xv° et ivi" s., IV, 233.)
D'empruulz et tourments enormaux.
(1337, Cari., Arch. uiuu. Albi, 3^ v.)
Soulagez nostre mal.
Qui depuis seize années
D'un malheur enormal
On faict leur destinée.
(1378, Clums. a la noùless. de Fr., ap. Ler. de
Lincy, Ch. liist. fr.. Il, 366.)
214
ENO
E^ORT, ennort, enhort, s. m., conseil,
l'xhortation, suggestion, instigation, ex-
citation :
Mais par \'enhoi-t de madame Berte, il
se départit. {Girarl de Rossillon, tas. de
Beaune, éd. L. de Montille, p. 156.)
Et pour ce avoit le roy dccliacié laroyne
de luy, et par sou ennort. (Froiss., Chron.,
Richel. 2611, f 9 r».)
Par le conseil et Vennort d'un mauvais
chevalier. (Id., ib., 1" p., I^ 5.)
Par rinstigacion et enhort de mes dictes
compaignes. (Louis .XI, Nom., lx, .lacob.)
Monicions et douls enhorls.
(P. M1C1IADI.T, Dance mis mrugt., p. 98, éJ. 1748.)
Pourtant ne venlt pas Dieu ma mort.
Mais convertisse et vive en bien.
Mienlî tout autre que péché mord.
Soye vraye voulenlé ou cnhorf.
(ViLi.ON, Gravd Test., 14, Jacob.)
Par enhort et conseil d'anltriiy. (Mat-
thieu d'Escouchy, Chron., 11, 342, Soc.
de l'H. de Fr ) I
Les enhorts et secours d'argent que l'on
faisoit a ceux d'Amsterdam. (Marnix,
Ecrits polit, et historiques, p. 36, Lacroi.x.,i
ENORTABLE, enhort., adj., persuasif :
Suabilis, enhortables. {ûloss. de Salins )
Suasibilis, cnftorlaMe. {Voc. lat.-fr.,iiS7.)
— Susceptible d'être persuadé :
Se dont li appetis n'est mie bien enlior- l
tables ne bien sougis a raison, il eugrau- !
géra plus et plus. {Li Ars d'Amour, l, 364,
Petit.)
ENORTAGE, S. 111., conseil :
El pais lor demanda s'il aura gnionage
D'aleralroi soudans, qui'st de mal eiiortaçn'-
(Chev. au ajijnc, II, 49G1, Hippeau.)
ENORTANCE, cnh., S. f., conseil, exhor-
tation :
Par ta bêle enorlaiici'-
<Adans le Boçu. Chans., Vat. Chr. 1400,
f 128 r".)
Revint li cuens Thiebaus a Lobier et si li
dist par moult mauvaises enorlances que
il fesist le duc venir a soi par force. {Hist.
des ducs de Norm. et des rois d'Anglet.,
p. 40, Michel.)
Fut enfin par diverses prédications et
enhorlances de prcbstres remis en tran-
quillité de cœur. (G. Chastell., Chron. des
D. de Bourg., I, 86, Buciiou.)
ENORTATioN, - cioii, cnn., euh., inh.,
inn., s. f., conseil, exhortation :
Par Veiiorlation du deable. {Grand.
Chron. de Fr., Phel. de Val., xxxii, P. Pa-
ris.)
Par Vennortacion dndit Thevenin. {Reg.
du Chat., Il, 57, Biblioph. fr.)
Par Vinnorlacion d'un nommé Jehannin.
(/6., Il, 417.)
Soubs la fiance de son gracieux support
et a vostre enhortalion, je me suy mis a
descouvrir ma témérité et fol cuider. (Bo-
BERTET, ap. G. Chastell., 12 dames de rhc-
toriq., Vil, 145, Kerv.)
Nous ne présumons point de faire nostre
pétition ou inhortation, sinon en humilité.
(La tresample et vraye expos, de la reigle
M. S. Ben., 1486, f" 74».)
ENORTATOiUE, enk., adj., d'exhorta-
tion, fait pour exhorter :
ENO
Epistre enhortatoire. (Maum., Euv. de S.
Mst., f- 6 V, éd. 159i.)
ENORTEiz, enh., s. m., exhortation :
Rural enhortnz.
(OcT. DE S. Gel., Se;, d'honn., V 131 r", éd.
1526)
ENORTEMEXT, ««II., cuh-, in., an.,
s. m , conseil, exhortation :
Par le diable enorlemenl.
(M.iRiE. Piirg. de Si Patrice, Richel. 2S401,
f» 121''.)
Icest corner fud signe de victorie et
il'enhortement. {Rois, p. 42, Ler. de Lincy.)
Par le gré et ennortcment
De ses deuK enfanz vraiement
Pource a laissié la parole.
(Yieetmir. delà Y.. Richel. 22928, f 2''.)
A Vanorlemenl de l'anemi. (Renier, des
.1111. Aag. d'ome, Richel. 125bl, f 389 v.;
Comment par le enorlement de ses allez
fu fait capitain. {Chron. de S.-Den., Richel.
2813, t°415''.)
Et ce fist il par Venortement du deable. |
{Citron, des rois de Fr., vas. Berne 607, I
f» 66 v».) j
Suasio, enhortemens. {Gloss. de Salins.)
Et entre eulx estoit le très vaillant ma-
reschal comme preux chevetaine qui les
mettoit en ordonnance, et par ses bons et
chevaleureux enhortemens les admonestoit
<|u'ils se portassent comme vaillans. {Faicts
du mareschal de Boucicaut, 2» p., ch. 15, {
Buchon.) I
Pren de ce fruit ysnellement.
Et en f.iy tost incontiuant
Mendiera Adam, et p:is ne double
Qu'il en mengera sanz nulle double
Par Venitrlement que ly feras.
(Ri-Mrr. JV.-S., Jub., Hy^t., II, 321.)
Guy, c'est de nostre congié.
Et non pas seulement de nous.
Mes par Venhorlement de tous
Les scribes et pharisiens.
(GiiEB*N, Misl. de la pass., 28168, G. Paris.)
Par Vinhortement et induction d'aucuns-
(1472, Ord., XVII, 489.)
Instigation ou inhortement (J. Lagadeuc,
CathoUcon, éd. Auffret de Quoetqueueran,
Bibl. Quimper.)
' Deiuetrius... luy envoioit aulcunes fois
enhortemens et enseignemens en forme
I de livres. (BoDÉ, Inst. du Prince, p. 103,
' éd. 1547.)
i Ses discours et enhortemens accompa-
I gnez plus de bon zèle et de vérité que
d'au une exquise suffisance. (MoNT., Ess.,
I 1. 11, c 10, f 176 r», éd. 1588.)
i Dans le Vocab. austras. de D. J. Fran-
çois, on trouve : Anhortement, exhorta-
I tion, instance.
Rouchi, enhorlement, exhortation, exci-
tation au vice.
ENORTEOR, - Bur, 6(1)1., S. m., celui qui
conseille, qui excite, instigateur :
I Cil connut lautost toute la vérité, et lui
uomnacellui par cui enorlement il avoit
cliou lait. Lors rist moult li empereres et
puis fist ochirrerenorfeur. {Bible, Maz. 532,
i" 19SK)
\ Que se li frères ou la suer ou li amis
ennortastaucunHebrieu aaourerles ydoles,
qu'il ne le celast mie, ains l'accusast, et
se li ennorteres le connust ou il en fust te-
ENO
nus, tout li peuples le lapidast. (GuiART,
Bible, Deut., iv, ms. Sle-Gen.)
Suasor, enhortiere. (Gloss. de Salins.)
Kar parchouiers est dou crierae ki cause
est k'autres melîace; au moins est il enor-
teres d'autrui malvaislet. {Li Ars d'Amour,
II, 36S, Petit.)
Rouchi, inhorteur, instigateur, celui
qui excite au mal.
ENORTER, ennorter, enhorler, ainorter,
verbe.
— Act., conseiller, exhorter, exciter :
Li miens amis, que Dex l'enortl
(Tristan. I, 2797, Michel.)
Nus ne me porroit enorler.
Par promelre, ne pour losange,
Qne je n'en aille en terre estrange.
(CnREST., Cligel, Richel. 375, f 2673.)
Quant Caries, qui on Venorta,
Les saiotnains aporta,
Teus com jou les vous nommerai.
(MoosK., Chron., 12693, Reiff.)
C'est la choze dont pins i'ennorle.
(Chans., 'Vat. Ou. 1212, Romv., p. 644.)
L'en les ainortera des articles de la foi.
(1307, Arch. J 413, pièce 20.)
Je sni des an^es l;i deesce.
Qui ci te vieng reconforter
El ton cuer de grâce enorler.
(Mir. de S. Jean Chrys., 661, Wahlund.)
Tant consilla et enhorta le roy engles
que... (Fuoisîs.. Chron., 111, 351, Luce,
ms. Amiens, f» 88.)
Tant de gens enortè avoit
Dii croire cez diz et cez euvres.
Car j'ay double qu'en ne desqnenvre
Le tumliel pour l'emporter.
Ute^urr. K.-S.. Jub., blysl., II. 330.)
Apres les avoir preschez et enhorlez de
bien faire. (Amyot, Vies, Sj'Ua.)
Lors tontefois les nuPS il enhorte.
Ouvre du ciel la flamboyante porte,
El (ail pleuvoir la m:ione de sur eax.
(Baïf, Pues, ch., p. 344, Beoq de Fouqaières.)
Ayant presclié et enhorlé les siens a l'u-
nion et a la p.iix. (Mont., Ess., 1. II, c. 3,
148 r», éd. 1588.)
— Neutr.
El li enortel, dont lei nonqne chieit,
Qned elle fiiiet lo nom christiien,
(Enlaiie, 13, Meyer, Rec. p. 193.)
Li prevos des marchans et cil de sa
sectelienftor(o(en«a faire. (Fboiss., Chron.,
y, 98. Luce.)
— Act., dans un sens défavorable, sé-
duire, tromper :
Car lez gens enorle et déçoit.
(Remrr. ff.-S., Jub., hipt.. II. 329.)
Point de mon feu n'enporteras
S'en Ion niantel lu ne l'eiiportes.
Ne sçay pas se Ihz gens enurtes.
Car point n'en auras autrement.
{Haliv. N. S., ib., p. 61.)
— On trouve enorler avec le sens de dé-
couvrir, en manquant à un ordre reçu :
Bleu voi, s'il V .us pliist. je sni morte.
Se la vérité vons enorte
El la vons cuvre.
(Un Mir. de «.-!)., du roy Thierry, Th. f- ««
m. à., p. 589.)
— Enorlant, part, prés., qui exhorte :
ENO
Apres les plaies del bieneurous Job
vinrent les paroles de la mal enhortani
femme ki dist... {Job, p. 4SI, Ler. de Lincy.)
Rouchi, inlwrler, enhorter, exhorterj
conseiller, exciter, pousser au vice.
ENORTiER, V. a., piquer avec des
orties :
El lenr donne cti.-ipian d'ortie
Deal]les qui les enortie.
(Rose, ms. Corsini, f 137''.)
Il faut choisir un cbappon sain et puis-
sent, le plumer sous le veutre, eiVenortier
avec orties des plus fortes et piquautes.
(LiEBABLT, Maison rust., 1. I, c. xv, éd.
1897.)
Enortier, to nettle, or benettle ; to sting,
prick, rub over ■witb nettles. (Cotgb.)
ENORTiLLEMENT, S. 111., aiuas d'orties :
Geste semence peut bien eslre nettoyée
par deux fois, car Venorliltement et le po-
dagre du lin dont il est euveloppé si l'es-
taint et pource on le doit arracher et bien
extirper avant qu'il s'enveloppe cutour le
lin. (Frère iN'icoLE, Trad des Profils champ,
de P. des Crescens, f» 27 y, éd. 1516.)
ENORTiR, enh., v.a., exhorter:
Et enhortirent chacun d'eux les siens de
bien faire. (Le Baud, Hisl. de Bret., c.
XXXVIII, éd. 1635.)
EXORTissEMENT, cnu., S. i]i., couseil,
exhortation :
Par Vennortissemenl dou deable. {Psaut.,
Richel. 1761, f 23 v».)
ENOSCHIER, enoscier, enocher, enocier,
ennosquier, v. a., faire une hoche à, en-
tailler, entamer, fendre :
Et mains brans enoscies et frais et tronçones.
(fioiim. d'Alix., P 2G'', Michelant.)
Brans enocies.
Ub.)
Et ces espees fendre et tordre et enoscirr. \
(Ib., P 27=.)
Branz enoschiez. \
(Th. de Kemt, Geste â'Alis., Richel. 243i;i, i
P 18 v°.) j
Ains est l'estoor si fort d'enls .ii. recommencies \
C'en Toist en peu d'enre leur brans tous enoschies, \
Leur haubers sus leur bras fauces el drtreuchles.
{Restor du Faon, ms. Houen, P 108 T°.)
En snn poin tint le brant d'acier;
Tôt fui sanglant et enoché.
(La MorI du hoi Gormond, 334. ap. Reiff., Chroii.
de Mouskel.)
Armes estoil li rois, tint l'espee fcrbie.
Des COI qn'en ot dones /« lainle et enoschie.
(Coitq. de Jériis., 2380, llippean.)
Lor espees sont tories et cnocliiees. iS.
Graal, Kichel. 2435, 1» 243 v» ; 111, 518, Hu-
cher.)
Et me porres faire entamer |
l.e teste, ou les quisses brisier,
Ou les espaules enoscier.
{Rose, Vat. OU. 1212, f 70'.)
— Enoschié, part, passé, fixé par l'en-
taille : t
Icellui Vilet tenté d'anemi retourna son
arc tendu, la sayette ennosquiee, et diux
sayestes en la bouche. (1373, Arch. JJ lOS,
pièce 212.)
ENOSCIER, \oir Enoschikr.
ENO
ENOscuRCiR, enobscurcir, verbe.
— Act., obscurcir :
Li soleus sera enobscurcis et la lune ne
doura mie sa clarté. {Bible, Maz. 684,
f 2S3".)
Cil qui regardent par les pertruis seront
enoscurci. {Bible, Itichel. SOI, i» 7''.)
Fu la lune .m. foiz enoscurnie. {Chron.
de S.-Den., ms. fcte-Gen., f» 124».)
Celé fumée enoscurctst le solayl e le eyr.
{Apocal., nis. de halis, f° 6 r».)
— Neutr., s'obscurcir :
Li tans encomenca tantost enoscurcir.
{Artur, Richel. 337, 'P 184".)
Si anublist li soleuz et enoscurcisl. {Ih.,
t" ni'.)
ENOscuRER, - obscurer,\. n., s'obscur-
cir :
Li tens commença a changieret merveil-
leusement a enobicurer. (S. Graal, ms.
Tours 915, 1» 82".)
ENOscuRiR, - yr, enob:iCurir, verbe.
— Act., obscurcir :
La fumée... enoscnryt le solayl. \Ar)OC.,
Ars. 5214, 1" 12 v°.)
Car les ténèbres ne seront pas enobscuries
par toi. {Psaul., Slaz. 25b, f" 168 r°.)
— Neutr., s'obscurcir, devenir obscur :
La funiee k'en issoyt e enoscuryt le
solayl siguilie la laus doctrine ke let enos-
curyr la ley eu plusours. {Apocal., An.
5214, f» 12 V".)
Deux envola ténèbres eu Egipte et enos-
curi le tens si que nus ne vitgoule.(/'sa!t(.,
Maz. 258, 1" 127 v«.)
ENOSELER, voir Ekoiseler.
ENOSSE, adj., pesant, et p.-ê. qui a de
gros os :
Et li ont tant batu lo dos
C'OLques li boens vilains .Mados
û'ele Itooit por Curoin
!Ne feri laut sor Baudoin
Qanl il tiaisl Djiau de Ja fosse
(îni tant est visible et enosse.
{De Conuebeil, lUl, Méou, N. Rec., 1.)
ENossEMENT, S. Di., étranglement :
Metz peu a peu en la gueule du chien
huile en eau tiède, qui mollilirale ennosse-
ment, et l'os eburia. (CuiLL. Takdif, l'Art
de jaulc, il, 28, Jullieu.)
Enossemenl, m., faucium ab osse obs-
tructio, vel oppilatio, et strangulatio.
(UUEZ, Dict. fr.-aU.-lat.)
EKOSSER, ennosser, enoisser, anosser,
verbe.
— Act., étrangler, particulièrement en
parlant d'un os qui s'airêledans la gorge:
Qni rnogoit .i. os fierrnienl, 1
Tant fisl que il /u ci/Mjfî.
{Voti Loii cl des aistùiis, ms. Chartres 620, P 129''.) 1
Quar pleost ore an vrai cors Dé
Que un ibien en /vsl cnussé.
{Du Pescheur de Voiil-scur-Same, Montaigloo el
llayuaud, laùl., 111, "O.J
Il esioyt qansi ennossé liyer d'ung os, or
d'une ai este en disnant. (Palsgrave,
Esclairc, p. 484, Génin.)
— Fig., étouffer, tuer :
ENO
215
I.'anemi mit al bien ennossenl
Oui le siècle et sa gloire adossent.
(g. de CoiBcr, Mir., ms. Soiss., P 98'.)
.... Enossent.
(Id., ib., Richel. 23111, f» 2:12''.)
AinsÎDc chevirent de leur oste.
Ne Vont autrement cnossé :
Pnii le tumbenl en .i. fosse.
(Rose, Kichel. lo73, f» tU-l''.)
Et se la maie mort Venosse,
Bien le convoi jusqu'à la fosse.
«/A., Vat. Cbr. 1322, f 73^)
.... Venoisse,
(Ib., Vat. Chr. 1858, 1»97''.)
— Réfl., s'étoufler par un os arrêté dan^
la gueule :
S'eiwssa par mésaventure
De l'os d'une chievre moult dore.
(Vsop. Il, fab. l, du Leu el de la Grne, Robert.,'
Ce lyon, pour avoir esté trop goulu,
s'estoil enosié. (Du Piket, Pline, vin, 16,
éd. 1566.)
— Act., faire entrer dans les os :
De fer, de fnst, oa de fièvre i'eaosse.
(E. Descbaups, Pues., llichel. 840, P 253'.)
— Enossé, part, passé, qui est entré,
qui a pénétré dans les os :
Une dolors euossee
Est dedaus mon cors
Que je ne puis geler hors
Por nule riens qui soit née.
O'uiB. IV. Chans., p. 71, Tarbé.)
Goutte enossee a poine est curée. (Proc.
gallic, ap. Ler. de Liucy, Prov.)
V.a mes jambes les goaltes sont enflées.
Qui dilformeut de tout en tout la grefve ;
Les aulcunes on les nomme eitossees.
Dont nuyt et jour par icelles je resve.
{Les sepl Marchons de Xaples, Poés. fr. des xv' et
Xïi" s., 11, 108.)
Fistule enossee et envieillie. (JouB.. Cr.
ckir., p. 335, éd. 1598.)
— Qui a un os dans la gueule :
Si me tendrez por rnossê.
Uleiiarl, 898 i, Marlm.)
Les chiens qui l'ont (la rage noue) ne
veuleut pas manger, et ont lousjours la
geule ouverte, nictlaus la palle dedans,
comme s'ils estoient enossez. (Du Fouill.,
Rec. pour guarir les chiens.)
— Dont les os paraissent, décharné :
Le vis ot paile et anosseit.
(Dohp., 0543, Bibl. elz.)
Ces emplois étaient encore usuels au
xvii" s. :
Enosser, boucher le gosier d'un os. —
S'éi(usser, s'estrangler d'un os, ou se bou-
cher le gosier d'un os. Le loup s'enosse
souvent. (Duez, Dict. fr.-all.-lal., Amster-
dam 1664.)
Enosser; ce mot se dit d'un chien qui a
le gosier embarrassé d'un os. (Ménage,
Dicl. élymol., éd. 17.^0.)
Norm., s'enosser, avaler un os. Champ.,
énossé, qui a un os dans la gorge. Morvau,
ennossé, se dit d'une personne qui a le
cou très court et comme enfoncé dans les
épaules. Ennosser se dit encore dans quel-
qites provinces du centre pour signifier
gêner la respiration, étrangler, engouer :
" Quand cet enfant telle il s'ennosse. »
216
ENP
ENQ
ENQ
(Jaubeht.) Bourbonnais, enosser, enous-
ser. Suisse rom., Neuchâtel, s'ennousser,
s'engouer, perdre la respiration en buvant
ou en mangeant trop vile; canton de
Vaud, s'anosser, dans le môme sens ; Ge"
nève, s'ennosser.
ENOUINGNEMENT, VOif ENOIGNEMENT.
ENOULER, V. a., Ater le noyau; émuler
des noix, séparer le noyau de la coquille :
T.'hyver vient il ? les noix lors on eno'ile,
VX l'haile ctreint hors de la presse cnnie.
(Baïf, miiv., f> 24 r". éd. 1373.)
Ce mot subsiste dans la Touraine et
dans le Bas-Vendômois.
ENOULIEMENT, VOir EXOLIEMENT.
ENOUVRER, voir Enovrer.
ENOVRER, v. n., travailler, agir :
Apres la mort.
De leur avoir (les hommes) n'ont nul confort
Se lor bienfais ne les rTuevre :
Pour ce est sa^es qui bien entrvre.
{Moral, sur six vers, ap. Jub., Nouv. rec. 11, 298.)
— Enovré, part, passé et adj., occupé,
appliqué à un ouvrage :
Car grant oonforlement raportent
As enovrez et as oispus,
<0« Chevalier Qui faisoil les cons parler, Ilichel.
19152, f» 58'.)
Et interrosiiies se les dames d'illec
estoieut toutes comme e.oWe enovvrees. res-
pondirent que onv. (Fo<!SETIER, Chron.
Marg., ms. Brus. iOoll, VI, iv, 9.)
— En parlant de chose, travaillé :
Bracent areblastes et anarreals ennmrez.
{Quat. fils Aym.. ms. Oxf., Donce cxsi, f° 11.)
Pat. lorr., annovré, occupé.
ENOYEUX, voir Enoios.
ENPAILLER, VOir EmPALER.
ENPAiNÉ, voir Emp.ueké.
ENPARKEMENT, VOif EMPARCHEMENT.
ENPARKER, VOir EMPARCHIER.
ENPARQUIER, VOir EUPARCHIER.
ENPARSONÉ, voir Empersoné.
ENPEERRIS, voir E-MPERERIS.
ENPENTE, voir Empainte.
ENPERFONDIR, VOir EMPARFONDIR.
ENPEVERÉ, voir EMPEVRÉ.
ENPHANONNER, VOif EnFANONNER.
ENPiEGER, voir Empigier.
ENPiEGiER, voir Empeechier.
ENPIGMENTER, VOir EMPIMENTER.
ENPINDRE, voir ElIPAINDRE.
KNPINGEMENT, VOir ESIPAIGNEMENT.
ENPIUMEXTER, VOlf EMPISIENTER.
EXPOUDRER, voir Empoldrer.
ENPOUNAGE, forme altérée pour Ein-
persoiiage, voir ce mot.
EXPOURYR, voir Empaourih.
EXPRAixGXER, voir Empreignier.
ENPHEER, voir Emproier.
ENPREGNER, VOir EMPREIGNIER.
ENPROVVEMENT, VOir EMPROVEMENT.
ENPRUEMENT, VOÎr E.MPROVEMEXT.
EXPUisEXEMEXT, voir Empoiso.nement.
EXPUISOXEMEXT, VOirEMPOISONEMENT.
EXQUAXBELER, VOir ENCEMBELER.
ENftUARELER, VOir ENCARRELER.
ENQUAROLLER, VOir ENCARRELER.
ENOUARQUIER, VOÏr ENCHARGIEU.
EXQUARTAXÉ, enquavlené, adj., qui a
la fièvre quarte :
Pourtant les lois n'escnsent point ceux cy
Enqiiartanez a comparoistre ainsi
Devant le juge.
(Blason de la quarte, éd. 1347. 1
0 gens enguarlenes f
ai>-)
EXQUARTEXE, VOir ENQUART.\NÉ.
EXQu.ARTERÉ, adj., brisé eu morceaux :
La veissiei tant cnp d'espee
Et tante lance enqiiarleree.
(Mon du roi Gormond, i'J7, ap. Ueiff., Chron. de
Uouskel.)
Cf. Escarterer.
EXQUERABLE, adj., qu'ou peut cher-
clier, rechercher, trouver :
Scrulabilis, enserchables, enquerables.
(Calkolicon, Richel. 1. 17881.)
Scrulabilis, encerchables, enquerables.
( Gtoss. de Salins.)
Et se oiul d'uille non enquerable. (De
l'ysloire Asseneth, Nouv. fr. du xiv* s.,
p. 6.)
Et comment que les voies de ceste chose
soient nou enquerables, si demandes tu
comment je sai que c'est voir. {Légende
dorée, Maz. 1333, 1» 128''.)
Je suis seul Dieu parfait non enquerable.
(}lyst. de la Concept., i" 'ii", Paris, Alain Lotrain,
s. d.)
EXQUERAXT, adj., qui recherche, qui
s'enquiert, questionneur :
Li plus enqueravt en Normandie, ou
aliax? que queriax î dont veniax ? (Prov.
normand, ap. Crapelet, Prov. et dicl.pop.)
V ba il dame citquerante ou songneose
Qui ait raison d'estre plus amoureuse î
(IIeboet, la parfaicte Annje, ii, éd. 1543.)
Veu la nature des barbiers, qui est ex-
trêmement babillarde, jazardin et enque-
ranle. (^Le prem. acte du Synode noct.,xv.)
EXQUERELLÉ, adj., querellsur :
Quar s'uns garçon d'une quisine
Coschoit anvec une roine.
Qui fust mauvais, eiiquerelez.
Ses fruis en seroit pire assez.
(De quai viennent li trailor, Kicbel. 19152, f" 34'.)
EXQUERELLER, V. a., quereller :
Ne vout home enquereller a.\oT\.. {Chron.
des rois de Fr., ms. Berne 607, f" 80V)
ENQUEREMEXT, - errement, s. m., en-
quête , recherche , demande ; la chose
qu'on recherche :
Eisi e par tel jugement
En fust tant fait V enquerement
Que li furs fust aconseuz
E trovez e aperceuz.
(Ben., D. de Norm., H, 727C, Michel.)
La mer li^ a ses areines.
Qu'il li doua tôles di-raaines,
Eissi e si faitiercment,
Ou n'a meslier enquerement .
(ID., ii., II. 23903.)
Qui ci a tuz demandemenz
E as grevons enqueremenz
Que l'om porreit ici faire
Saureit mostrer...
(ID., it.. 1,239.)
Assez li funt enqueremenz.
(ID., ib., II, 77U.)
Quant voi que par enquerement
Chose n'rn ot qui li soufise...
(G. DE CoiiNci, ilir., ms. Soiss., P> igO*".)
L' enquerement des sainz, le fondement
de religion. (S. Graal, ms.Tours 915, f 46'' )
Venquerrement des grans savoirs. (16.,
Ricliel. 24.ÏS, f" 73 r».)
Venquerement des grans savoirs. {Ib.,
Vat. Chr. 1687, f" ^2^)
ENQUEREOR, - eour, - eur, enqiiyrour,
s. m., celui qui recherche, qui s'enquiert,
questionneur :
Des faos félons enguereors
Qui eninierenl d'autrui amors.
(De Castelaine de Yeriji, liichel. 375, f 332 v°.)
Mes li fans enquereour
Font œuvre maleuree,
Engin de mainte coulnnr
Pour tourner joie en tristour.
{Couci, 400, Crapelet.)
11 sera enquerieres de praclike et de
phisike. (Inlrod. d'aslron., Richel. 1353,
1» m\)
Et hante principalement avec hommes
psprouves cl est 1res sage enquerreur de
leurs besonanes. (L. DE PremIERFAIT, de
CaiUlir., Richel. 132, prol.)
L'enquereur i\e la majesté sera acravanté
de gloire de Dieu. {J. de Salisb., Poli-
crat., Richel. 24287, (' SoK)
— Enquêteur ; en particulier à Tonl,
nom de cinq magistrats choisis par la jus-
tice, suivant le règlement de l'année
1283, pour enqucrre les faits par serment :
Clerk de justice d'eschetour, ou d'en-
qnyrour. {Carta magna, 1° 34 r% ap. Ste-
fal.)
E se auqun descorl i avoil en aucune
des recreauces feire devant dites entre
levesque et li borjois, li evesque, corne
sires en sa cort, requerroil ce que li dui
preudoume enquercor de par la roine li
coiiseill roieut ce que a recreire feroit.
(1230, Beg. du Pari, Arch. J 1033.)
Qui de leur droit et office doivent de ce
estre justes et diligeus enquereurs, bien
insiruis et vrais relateurs. (Moxstrklkt,
Citron., an 1400, I, 4, Soc. de l'H. de Fr.)
Que enquereurs fensmes de la cité
INommee ïoul, pour ceste année présente.
De la garder cliacuns s'est incité,
La nuyl, le jour, sans d'autre avoir actente,
ISostre an finy, nous fanldra nostre rente.
(Enquereurs de Tout, 1496-1497.)
ENQ
Furent eslenx cinq bons bonrgeois,
Saiges, prodans et gracieni.
Pour éstre ledit an enquereux.
(Ib., an 1503.)
ENQUERQUIER, VOir ENCHARGIER.
ENQUERRE, verbe.
— Act., rechercher, demander :
Forment \'enqaer[l] a tnz ses ménestrels.
(Alexis, st. 6j'', Stengel.)
Enquis ai mnlt la lei de salvetet.
(Roi., 126, Muller.)
Sa mère pins ne li enqnist
Et li valles plos ne li dist.
{Percev., ms. Jlons, p. 151, Potïin.)
A enguerre et osier les malveises cos-
tumes des viscontes. (Gr. charte de J. s.
terre, Cart. de Pont-Audemer, f» 87 r»,
Bibl. Rouen.)
Très bien m'encuist comment j'avoie onvré.
Demanda moi comment par amisLé
Se joQ avoie a Gandise parlé.
(Hiion de Bord., 9786, A. P.)
D'aler enguerre les noveles
Du cberalier as damoiseles.
(R. iiE HoD., Mcraugis, ms. Vienne, f 9''.)
Cil qi m'ont repris
De ma kanchon couronnée
^'onl pas bien enkuis
Que je senc.
(ROB. DE LE Pierre, Chans., Vat. Chr. 1490,
f 79.)
Nos oissains et enguaissains la vérité des
choses desus dites, et la vérité enquise et
oies leurs ressons. (Sent, de 1283, Prieuré
de Bonne-Nouv., M C A, Arch. Loiret.)
ENQUERRIER?
S'il est Prouvencel, (eslj enguerrier. (Ms.
189 de la bibl. d'Epinal, dans le Bullet. de
la Soc. des anc. textes, 1876, p. 86.)
ENQUESiTOR,-o!(r, - tsitour, S. m.,celui
qui est chargé de faire une enquête :
Les devant diz enquesilours doivent faire
enquérir des Porches de Cran qui sont
mises par les jans Monsi Loys. (1300, Tr.
ent. le sire de Vaud et i'ré. de Laus., Bibl.
Lausanne, ms. Ruchat, III, 21".)
Li autours est bons de grant noblesse,
enguisilorirs et amerres de sapience. (Ms.
Richel. 12400, f» 3 r».)
ENQUESTEMENT, S. m., enquête :
Percuuctatio. enquestemens. (Catholicon,
Richel. 1. 17S81.)
ENQUESTioN, S. f., enquêlB, recherche :
Se il avenist que le seigneur ou baill de
seigneur merme d'aage lust de noveau
dessaisi d'aucune choze petite, en teil point
que il ne trovast recort de court de la sai-
sine de son père ou de lui, et il vausist
que enqiiestion en fu faite de la novele des-
saisiue, si com il est usé; j'enten, por ce,
que ceaus qui seront estubli a Venguestion
faire sont a l'onie tenu corne ses pers ; que
l'on ne porroit mie defîendre que Vengues-
tion ne fust de la novelle dessaisine : car
mains d'avantage ne doit mie avec le sei-
gnor que ses bornes, et chascun doit
garder sa fei. (liv. de Phil. de Nav., Ass.
de Jér., I, 53a, Beuguot.)
Por ce que il n'estoit venus respondre,
en avoit il t'ait enqueslion sur lui, et avoit
il trové que il estoil vérité ce que l'en
avoit esté mis sus. (Est. de Eracl- Emp.,
sxxill, 33, var., Hist. des crois.)
ENQ
Celle enquestions et celle gens mettre
hors dura du solel levant dusque a solel
couçant. (Chron. d'Ernoul, p. 228, Mas-
Latrie.)
ENQUETUME, - Uume, S. f., inquiétude :
Et ot toutes les enquctumes
K'il <n camores tout por voir
(Chev. as .M. esp., 614C, Foerster.)
Chele doloors. chele enquitume
Le flst gésir par .xv. mois.
(ilir. de S. Eloi, p. 103, Peigné.)
ENQUEUDRE, VOir ENCOUDRE.
ENQUEURE, S. t., rallonge 1
Un escringnier met une engueure d'ane-
uiarcbe a une table. (1450, Lille, ap. La
Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENQUEURER, V. a., mettre au cœur, en-
seigner :
Et se je ne me pnis estordre
Qu'aucun ne me venlle remordre
Par enïje qui tout devenre.
Je prie a Dieu qui luy eiiqueure
Le mandiçon d'un acteur sage
Qui dit aiusy...
(Alard, C'^" d'Anjou, Richel. 765, f» Ai ï°.)
ENQui, anqui, enki, aingui, encui, en-
quoi, encoi, encoy, adv., là :
Lor mangier laissent, si s'en toruent i'enqui.
(Les loh., ms. Berne 113, f° 10'.)
Puis saillit sus et s'en lorna d'enqui.
(Garin le Loh., 3° chans., x, p. 25", P. Paris.)
Ceval li baillent, si l'enmainent i'enki.
(Rauib., Ogier, 7551, Barrois.)
Ez Tos a tant grant alenre
Le chastelain, par avantare.
Qui toz sonz par anqui venoit.
(Dolop., 9991, Bibl. elz.)
Vers le palais en snnt venu ;
Ainqui ne truevent nulle gent.
(Renarl, Snppl., var. des T. 22022-24341, p. 330,
Chabaille.)
D'ainyui trayner me valra
Pour garnison en son recel.
(/*., p. 192.) Irapr., ainqui.
Mais li paixant à'enqui entor s'en esloient
tuit foit. (S. Graal, Richel. 2455, t» 213 v».)
Que auquns nel en vaulut emporter ne
remuer à'enki. (Ib., ms. du Mans 334, dern.
f», V».)
Vous ne fûtes onques asseviz d'or ne
d'argent; mais je vous en assevirai encore
encui. (Mén. de Reims, 211, Wailly.)
Atant se parti li rois Ricars à'enki atout
ses prisons. (Chron. de Rains, c. viii, L.
Paris.)
Tuit li escorpion qui seroient enqui près
s'assembleroient as cancres. (Brun. Lat.,
Très., p. 183, Chabaille.)
Et enqrii il trovai un noble home. (Li
Amiliez de Ami et Amile, Nouv. fr. du
xili° s., p. 37.)
Douèrent en consoil a roi et a la roiue
que on sevelissest les uiors, et feist on en-
qui englise. {Ib., p. 79.)
Les bones por ce enqui mises. (1271,
Carlul. de Fonlenay, f» 81 v», Arch. Côle-
d'Or.)
A lonr conseille il demandirent
Se plux enqid sejorneront.
(Guerre de ilelz, st. 88', E. do BouleiUer.i
— Maintenant :
ENQ
217
Encoi perdrai France dulce sun los.
(Roi., 1194, Muller.) Var., enquoi.
Si hom les desdit d'enki en avant. (1231,
C'A. de Morv.-s.-Seille, Arch. Meurthe.)
Et dois enqui en avant nous les devons
iiourir. (1346, Franck. d'Arguel , Droz,
bibl. Besançon.)
A gênons me mellray cy encoy.
{La Naliv. N. S. J.-C. Jnb., iUjst., II, 31.)
ENQuiEF-vETURE, S. t., couvcrcle :
Pour avoir remis a point l'enquiefvelure
du puch... qui estoit uzé a deux boutz et
deux quevilles. (1498, Compt. faits p. la
ville d'Abbev., Richel. 1. 12016, p. 131.)
Cf. Enquieveure.
ENQUIERER, VOir ENCUIRER.
ENQUIERKIER, VOir ENCHARGIER.
ENQUiEVER, V. a., garnir de couvercle:
A Jehan Miette, carpentier, pour .vill.
enquiewures de baques a lui accalé pour
enquiever les baques waghoirs. (1424, Lille,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENQUIEVEURE, - cwitre, S. f., chsf dune
pièce de drap oii le fabricant mettait sa
marque :
Pigneres5es ne porroni Imre enquieveures
ou queues a leurs draps, plus hault que
de une aulne et demie. (1410, St. de la
drap, de Chauny, Arch. Chauny.)
— Couvercle :
A Jehan Miette, carpentier, pour .vill.
enquietvures de baques a lui accaté pour
enquiever les baques waghoirs... (1424,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Cf. E.NQCIEFVETURE.
ENQUiGNiÉ, part, passé î
Il ont mis lor lances en lor lius,et fièrent
les cevaus tant aigrement qu'on ne sot
s'il furent ensanle enquignié. (Sept Sag. de
Rome, Ars. 3354, f» 107».)
P.-ê. forme d.'encoignic, au sens de serré
l'un contre l'autre.
ENQUIRER, voir ENCUIRER.
ENQUiN, adj., sale ?
Evrurt li enguin.(Liv. de la taille de Paris
pour 1292, ap. Géraud, Paris sous Phil. le
Bel.)
ENQUISE, s. f., enquête :
Doivent estre quittes de toute tailles,
enquises, courvaubt et aultres servitutes.
(1402, Ch. de Reinal de ifaleray. Mon. de
l'év. de Bâle, V, 186, Trouillat et Vautrey.)
ENQuisicioN, - tion, s. f., action d'en-
querre, recherche, information :
Il avoit fait engiiisition sor lui. (Contiu-
de G. de Tyr, Martene, t. V, col. 726.)
Enguisicion, encherchement. (Gloss.galL-
lat., Richel. 1. 7684.)
ENQUisioN, s. f., recherche ;
Gelé enquisions de ces gens mettre for»
dura de soleil levant jusques a soleil cou-
cant. (Hist. de la terre s., ms. S.-Omer
722, f» 46''.)
I ENQUisiTOUR, voir Enquesitor.
1 EXQuiTER, - Hier, eneuiter, - ter, verbe
218
ENR
ENn
ENR
— Acl., rendre quitte, libre :
De lai tenrois vos fiez enquiltes.
Herb. Leddc. l'oulq. de Cand., p. -46, Tarbé.)
Et les enquitons del amende entirement.
{Ch. de 1204, Roism, ms. Lille 266, f» 335.)
— Réfl., s'acquitter :
Ne retenes autrui calel,
M-^s encjtitiey vous eui partont.
(Chbest., Guill. J'A'igt., Richel. 375. P» 240''.)
ENQUITUIIE, voir ESQUETUME.
ENQuocARDER, V. 3., duper, SU impo-
ser à :
Pol, bien nons vas enriuocarianl.
Ton Diea fera il les mors revivre ?
(ilart. de St Pierre et de SI Paul, lab., Mijst.,
I, 8-2.)
ENQUOi, voir ESQUI.
BNQUOiNT, voir Encoint.
ENQuoisELEU, - zekr , V. a., mettre en
tas, en meule :
Soier, loier, enquoizeler et entasser bled
et marcbaioe. (1376, Lille, ap. La Fous.
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Cf. COISEL.
ENQUouÉ, enkoué, adj., qui a une queue,
dont la queue est placée de telle ou telle
manière :
Et ot basse la cronpe et iert haut enkoiiei.
{Siège de Barbasire, Kichel. 2i369, f 126 t".)
— Attaché à la queue :
Je porte si peu de respect a ce bougre
de pape que je voudroy qu'il fust enquoué
avec mon lévrier. (Beze, Bist. eccl., I,
350, éd. 1S80.)
EXQUYROUR, voir Enquereob.
ENRAD.\ssEL'R, adj., fou, lurieux, im.
pu dent :
Icelhii de la Tare disoit.... que le dit
Jehan Madone estoit faulx, traite, enrabas-
seur. (1472, Arch. JJ 197, pièce 345.)
ENRABi, adj., enragé :
Che est ce que voas feiles? Estes tous enraUP
(Prise de Pampel., 151, Mttssafia.)
Pour les garder des maulx lonps enraèis.
{Banquet du l/ûijs, Porlef. de l'Ami des livres.)
ENRACHEURE, VOir ESRACHEDRE.
ENRACHiER, VOir ESRjVCHIER.
ENRACLER (s'), V. réfl., s'enfoRcer^dans
une ornière :
Icellui chariot se feust enraclé tellement
que les roues d'icellui cheurent en une
charriere, par telle manière que les che-
vaulx qui le menoient ne le pouvoient
avoir d'icelle charriere. (1406, .\rch. JJ
160, pièce 324.)
Cf. Enrasquier.
ENRAG.ABLE, adj., enragé, furieux ;
Soyez a jamais misérables^
Besouguez, dyables enragables.
(ilgst. de la Pass., f 193'', Paris, Alain Lolraiu,
s. d.)
ENRAGEMENT, S. m., rage :
Or est dont li commencetnens
De qaoy vient (i enragetjiens.
(G. Mach , Poés., Richel. 92-21. C 52''.)
Tre, enrngpment, hayne. (Plntine de hon-
nesle volupté, f» 111 r", éd. 1.528.)
Enragement. (Oudin, IHcl.)
ENR.AGERiE, S. f., fage, furpur, folie :
iS'ara beste ceens ne soit toute mengie.
Nous mengerooi l'un l'antre par droite enragerie.
Ou Piètres sera mors et tolue la vie.
(Cdï., du Guesclin, U488, Charriera.)
Enragerie est d'ensemeni
Procurer si diligemment
Tant de besoigaes pour ton hoir.
(Chr. de Pisis, Liv. du chemin de long estude,
4661, Pûschel.)
Contendre a plus fort, c'est enragerie.
{Ménagier, I, 217, Biblioph. fr.)
Enragerie, rabiditas. {Gloss. gaU.-lal.,
Richel. 1. 7684.)
C'est une grande enragerie
Du mal qu'ils nous fout endorer.
(Farce de deux jeunes femmes, 226, Picot ft
Kyrop, .\owJ. Bec. de farces, p. 109.)
ENRAGEsoN, - eson, S. f., rage :
Folie en denx sortes s'avance :
L'une, je l'appelle ignorance.
L'autre je nomme enragczon.
(J. A. deB.mf, les Mimes, 1. II. l" 68 v", éd.
1619.)
L'humain et divin elle brouille :
Les plushenreui elle dépouille
Par ses fortes cnragezons.
(Id., a., II, 136, Blanchemain.)
ENRAGEux, adj-, enragé, furieux :
Rabiosus, enrageux, forceneux. {Gloss.
de Salins.)
... Rage enrageuse.
(Act. des Apost., vol. 1, 1° 1 iS"", éd. 1531.)
ENR.AGiE, S. f., rage, fureur :
Dyablerie,
Enragie
Trop endure.
(Jl/isr du viel tesl., IGIT, A. T.)
ENRAGIEMENT, - geeiuent,
adv., avec rage, avec fureur, avec ardeur :
Venus est vers Garnier moult enragiement.
(Aye d'Avign., 618, A. P.>
S'il n'amast enragiement.
(GuiLE. Veacx, Chans., Poët. fr. av. 1300, t. II,
p. 774, Ars.)
Dont fu Cayn enragiement courroucié.
(GuiART, Bible, Gen., xill, ms. Ste-Gen.)
Mieulx et plus sagement aiment les as-
seurez, et mieulx sçavent garder la paix
ft honneur de ce qu'ilz ayment, que ne
font ceulx qui ayment enrageement. (Perce-
forest, vol. VI, f» 99\ éd. 1528.)
Autant que son mary l'aime plus enra-
geement, follement," deshonnestement.
(Raoul de Montfiquet, Traité du ma-
riage.)
Me rendant odieni, fonlant ma renommée
D'avoir enragement ma Cleopatre aymee.
(JOD., Cleop., Ane. Th. fr., t. IV.)
Quelle horrible Megere, enragement cruelle.
(ROB. Garnier, Marc Antoine, II, éd. 1578.)
De quoi les prédicateurs se formalisèrent
fort, principalement Guarinus, qui en cria
enragement. (Lestoile, Mém.,'i' p., p. 203,
ChampoUiou.)
ENRAGIER, voir ESRACHIER.
ENRAICHIER, VOir ESRACHIER.
ENRAIDERIE, VOir ENREDEHIE.
ENRAIER, voir ENROIER.
EXR.AIGNIER, VOlr E.NRAISNIER.
EXRAiLLER, V. a., écarqulller :
Earailler, as esrailler, to stare. (Cotgr
— Enraillé, part., écarquillé, grand
ouvert :
Le becq ouvert, l'neil enraillé.
Pour bien chasser a la pipee.
(CoQOiLLART. Enqueste, II, 98, Bibl. eli.)
Ses yeulxsonte»rai(/e3, or esquarquillez
de force de boyre. (Palsgrave, Esclairc,
p. 457, Génin.)
ENRAISER, voir EPTRASER.
ENRAISONNER, VOlr EnRAISNIER.
ENRAiSNiER, enresuier, enraigner, enra-
nier, enraisonner, enresoner, v. a., adresser
la parole à ;
Il commanda au médecin que par son
art il restoupast les trous dont venoit le
■sangaffin qu'il cessast de courir, non point
pour bien qu'il luy volsist, mais affin qu'elle
ne iînast point si tost sa vie, car il la voloit
encore enraisonner et ses painnes renou-
veler. {Vie Ste Febronne, Richel. 2096,
f» 42 V.)
Willam la enresona, et pria qe ele se
descovereit a ly, s'yl y avoit en la terre
nul chevaler qe elevoleit prendre a baroun.
{Hist. de Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr. du
xiv» s., p. 24.)
— Enraisnié, part, passé et adj., qui sait
bien s'exprimer, beau parleur, éloquent :
El moult est enraniez et moult est empalez.
Nulle rien n'aime tant comme nos destorber.
(Herba.x, Biile, ms. Orléans 374''''.)
A lai se sunt acanipagnié
Qatre clerc saive et enraisnié.
(Wace, Brul, 14135, Ler. de Lincy.)
Dont se lieve Antenor en pies.
Qui sages fu et enraisnies.
(Ben., Troyes, Richel. 375, f 108=.)
De leau qoor est e vassans,
Kstable, large e comnnans,
Sachanz e sor toz enraisniez,
Sar toz joios e eoveisiez.
(Id., D. de yorm., II, 6173, Michel.)
N'I a nnl tant soit enraisnies
Par cui soit hni a mort jngies.
(Eleocle et Polin , Richel. 3"5, f 60=.)
La contesse preus et vaillans.
Bien enraisnié et bien parlans.
{Amadas et Ydoine, Richel. 375, f 329''.)
Qui s'aie pnet deservir
Sa querele a tost deraisuie.
Devant Deu est si enraisnié
Teus plaiderresse et teus plaidiere
Que qui de lui fait s'enparliere
Il a le corl, il a le plait.
(G. DE CoiNCi, Mir , ms. Brux., C 225''.)
Devant Dieu est si enretniee.
(Id., iJ., Richel. 23111, f 293=)
Klle fu sage et enresniee.
{Vie des Pères, Richel 23111, f 73''.)
Il savoit ja si bel porter
Ses bras as cols des chevaliers.
As serjanz et as escuiers
Se venoit baus et enraisnies.
{l.'Escou/fîe, Ars. 3319, f lô''.)
ENR
Aparcevanl voas voie forment enraignez.
(Tn. DE Kent, Geste d'Alis., Richel. 24361,
P m T°.)
Il fist .1. varlet preu et bien enraisnié
monter sour .1. destrier et aier par toutes
les boines viles. {Chron. de Bains, c. xv,
L. Paris.)
— Avec un nom de chose :
Li riches bons le vit recuit,
Biau varlet et langue enresniee.
Si te detiut de sa mesuiee.
(G. DE CoiNxi, Itir., ms. Soiss., P 81'.)
— Plein de raison :
Dame Raison
Qai doucement m'araisonna
Et .11. des poins qu'en raison a
M'aprist des miex cnraisonncz..
(Watriqcet, Mireoirs as dames, 24o, Scheler.)
EXRALER, voir RALER.
ENRAMEMENT, S. m., actïon de monter
pour filer, en parlant des vers à soie :
En cest enramement, les magniaux ont
a choisir de place, pour fermement y atta-
cher leur riche matière. (0. de Serres,
Th. d'agr., liv. V, ch. 15, éd. 1803.)
ENR AMER, Verbe.
— Act., garnir de rames, conduire à la
rame :
Cum li Looreng vendrunt a la riwere, si
enramerunt lequel veisseil que il vodront,
e lerrunt lor enseigne. (Lois de la cité de
Lond., Brit. Mus. add. 14232.)
— Neutr., avoir des branches :
Enramer, to lay , sticke, or spread
boughes. (COTGR.)
— Réfl., grimper, monter pour filer:
Vous commeuceres a diminuer leur or-
dinaire, jour après aulre, pour ensuite ne
leur bailler du tout rien, quand, afin de
s'eiiramer, toute la troupe aura abandonné
la table, ou peu s'en faudra. (0. de Serres,
Th. d'agric, liv. V, ch. IS, éd. 1605.)
S'enratner, to pearch, or take a stand in
a bough ; to lape, munt, or climbe upou
boughes. (CoTGR.)
— Act , engager :
Tn pues si le lien enramer
Que quant In le vauras clamer
N'i troveras auques ne poi.
(Vers de te muri, Richel. 375, f° 341'.)
— Réfl., s'engager :
Dont se doivent ninsart clamer
Cil qui tosjors l'ont corecié.
Par aus en Inxore entiumer.
Et de pis en pis enramer
Ea amei'Iame de pechié.
(Yers de le mort, Richel. 375, C 3356.)
— Enramé, part, passé, attaqué, saisi :
.Se pour moi prent conglé a cians
Ki me compaigoie ont amee,
Ains que ma cars fusi enramee
Du mal ki n'est pleisans ne biaus.
(Le Cojigié Daude d'An as, -231, Méon.)
ENRAMi, adj., ardent :
Tôt autres! com li leus la berbiz
Le Bert Turganz de grant ire enramiz.
(Mon. lieiiiiart, Richel. 368, f 239=.)
Cf. ARAillR.
Ei\R
ENRAMMENT, VOir ERR.4NMENT.
ENRANciR (s'), v. réfl., devenir rance :
Quelque diligence qu'on mette a saler
les chairs de pourceau.^, si leur reste il
tousjours quelque humidité naturelle de-
dans, leur causant mauvais appareil, dont
(■lies s'eiirancissent. (Ouv. de Serres,
Theat. d'Agric, VIII, ch. i, éd. 1617.)
ENRANGIÉ, voir ENRENGIÉ.
ENRARiE, S. f., violence, injure :
Que dia ne face a nescium Frances en-
ravie ne villanie. {Ass. deJér., t. Il, p. 357,
Beugnot.)
ENRANIER, VOlr ENRAISNIER.
ENRAQUIER, VOir ENRASQUIER.
ENRASEMENT, S. m., actloD de raser :
A cause de la demoUtion et enrazetnent
des places de Watronville et Lendres.
(1455, Arch. Meuse B 501, f° 198 v°.)
ESRXSER, enraiser, y. a., remplir aras:
Aies lost a cele iane, vos botelles emples,
Quant seres revenu vos hanas enrases,
Devant Archedecliu .1. granl en asees.
(Hebman, Bible, Richel. 1444, f" 34 r°.)
— Enrasé, part, passé et adj., rempli :
Dient que plus est vils d'un cien.
De tous hontes, et de toz viels
Est il enraisé li caitis.
(Ben., Traies, Richel. 375, f» 92°.)
ENRASKIER, VOir ENRASQUIER.
ENRASQUIER, - Hier, enraquier, enrac-
quier, v. réfl., s'enfoncer dans la vase,
s'embourber :
Une raske trouvèrent grant ;
Trestont cairent en la raske,
Cascnns laidement s'i enraske,
Li cheval i sont dnsc'au ventre.
(Wislasse te Haine, 2002, Michel.)
11 s'i enfeut, et s'i cnraque.
(r.ciLL. d'Amieks, Chans., Vat. Chr. 1490, f» 130.)
— Enrasquié, part, passé, enfoncé dans
une ornière, embourbé :
Or fa Cados molt bien déchus
Qu int en la rasque fu keus
Lui .xv""". fu enraskies.
(Wistasse le Moine, 2013, Michel.)
La eut des chevaiis enrasquies qui ne se
purent ravoir, qui y lurent mort, et leurs
maistres ossi. ^FROISS., Chron., X, 109,
Rerv.)
Et est une croliere ou cent contre ung il
demourra enraquié. (G. i hastell.. Venté
mat prise, p. 55U, Buchon.)
Afin que l'acteur ne demeure enraquié en
ses propres escripts. (Id., ib , p. 576)
Son cheval estoit enracquiê des deux
pieds de derrière, et estoit en grand dan-
gter de y demorer. (J. MoLiNET, Citron.,
ch. CCXXIV, Buchon.)
H.-Norm.. vallée d'Yères, s'enraquier,
s'embourber.
Cf. Rasque et Enracler.
ENUAYoïR, s. m., sabot d'enrayage :
Sulfliuiicn, enrayoir, une pièce de bois
de ([uoy ou arretle les roues en une des-
cente trop roide. (Calepini Dict., Bâle
1584.)
Suin.imino, accoustrer les roues d'un
1 enrayoir. (Ib.)
ENR 219
ENREDDIR, VOir EXROIDIR.
EXREDE, - eddc, voir Ekresde.
ENREDERiE, - aiderie, - oiderie, anroi-
derie, errederie, erredrie, esrederie, s. f.,
opiniâtreté, fureur, extravagance :
Li pueples et la foie geut ne se tenoient
mie apuiez de lor paroles, einz avoient fait
un cheveteine qui avoit non Godcfroiz
Buriaux, qui moût les metoit en cele enre-
derie. (G. de Tvr, i, 24. Hist. des crois.)
Li quens de Toulouse, par une enroi-
derie ou il estoit entrez, disoit que sa part
ne quiteroit ja anului. (lo., v, 17.)
Se li njuliera ne pot retenier Venraiderie
des mules celui qui ne pot retenier
Venrederie deu cheval. {Digestes, ms. Mont-
pellier H 47, f» 116''.)
Mas j'auroie grant deni se pour Vanr oiderie
D'ung seul bons a mon temps tant gens perdoient
[la vie.
(Gir. de Ross.. 939, Mignard.)
Vehementia, esrederie. {Gloss. de Douai )
Et seoient la plus par erredrie que pour
cose que li chastiaus vausist quatre fois.
(FROisSi, Chron., 111, 347, Luce, ms.Rome.)
Se il euissent abatu les errederies, de-
mandes, requestes, calenges dou roi d En-
gleterre. (iD., ib., l, 488, Luce, ms. Rome.)
Cf. Enresdie.
ENREDiE, voir Enresdie.
ENREDiRj voir Enroidir.
ENREER, v. a,, mériter ?
Leons qui les tous ot crevas
Dont il estoit moult agreves,
Et si ot la langue trencie :
Pour souffrir plus grande hascie,
Ensi l'eurent cil conraé.
Et si ne i'ot pas enrer.
(.MOOSK., Chrott., 4300, Reiff.)
ENREGISTREUR, S. lu., cclul qui enre-
gistre :
Notaires, escrivens, enregistreurs, gar-
deeurs de registres. (1310, Arch. JJ 42,
1» 118 r" ; Ord., 1,477.)
Et ne furent que .v., c'est assavoir le con-
fessant, les .111. frères et ledit Perrin, clerc
de Venregislreur. (1332, Mand. du roi au
bailli de Vermand., Arch. adm. de Reims,
t. 11, 2" part., p. 653, Uoc. inéd.)
ENREIDE, voir ENRESDE.
ENREIER, voir ENROIER.
ENREIGNER, VOir ENRESNER.
ENREM.ANCIER, VOir ENROMAKCIER.
ENRENGEURE, S. f., dragoiiue :
Damoisele, s'il vous plaisoil,
J 'essaii-Toie volentiers,
Disi il, puis que sui chevaliers,
Seje ja deslacier poroie
Ces enrengeui es de soie.
(Cliev. as .11. esp., 1612. Foerster.)
ENRENGIÉ. - angié, part, passé, orné
d'une dragonne, d'une renge :
Lez lui sur l'erbe esleit s'espee
Bien emengee e aturnee.
(/io«, 3" p., 535, Andresen.) Var., enrengie.
Bien enrenniee...
(11)., ib., ;>liU3, Pluquet.)
Î20
ENR
ENR
Si ol une robe d'erraine,
Et par desns ceinle une espee,
Dont pnis ol la teste coopee,
Enrangiee de soie fine.
(Perceval, ms. Montpellier H 2i9, f 19'.)
KNRENTÉ, part., qui jouit de beaucoup
de revenus :
Si nous sommes tous deux hors, noz
hostelz bien enreniez se pourront perdre.
(Troilus, Nouv. fr. du xiv° s., p. 234.)
ENRESDE, - ede, - eide, - edde, errede,
eroide, adj., violent, furieux, extravagant,
insensé :
MoBlt fn enresdes et monlt fiers.
(Bes., Traies, Kichel. 375, i" "5".)
Enrndes fnst lonc tens et fonz.
(G. v^ CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f° 75°.)
Le moigne Toil enrede et sot.
(Id., «*., Ricliel. 25532, f° 166 r°.)
6e li Yalles ou li aide qui a amende faite
au mestre, est si errede et si fouz que il ne
voille obéir au conmendement le mestre,
ou s'amende paier. (Est. Boil., Liv. des
mest., i" part., i, 48, Lespinasse et Bon-
nardot.)
Li mestre qui fjarde le mestier ne puet
lever que une amende de une querele. El
se cil qui l'amende a faite est si eroides et
si foz que il ne voille obéir au conmende-
ment le mestre. ou s'amende paier, le
mestre li puet delTendre le mestier. (Id.,
ib., l'° p., XLViii, 19.)
Tousjours fustes vous félon et enrede
envers chiaus ki bien vous ont fait. {Vies
des saints, ms. Lyon 697, f° 26'.)
Et voie s'il est conseillables ne mie
enredes en son sens. (Miseric. N.-S., ms.
Amiens 412, f 94 r".)
Pertinax, enredes. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
Pertinax, enredde. (Gloss. de Conches.)
Et si aussi estoit que l'une des parties
feust trop enresde et loing de bon appoinc-
tement, ledit seifineur juge doit entendre
en quoy gist le différent. (1483, IIardouin
DE i,A .UiLLE, Formulaire des gaiges de ba-
taille, p. 171, Prost.)
ENRESDiE, enredie, enreidie, enreddie,
enroidie, anr., aiiradie, esresdie, s. f., opi-
niâtreté, rage, fureur, extravagance :
Filz, monlt feriez qne corlois
Se ceste enredie lessiez.
(Chresiien, la Charrette. Val. Chr. 1725, f» 13''.)
Vesresdie, l'iopacience
Don moine soufre en pacieoce.
(G. HE CoiNCi, Mir., dis. Brnx., f 170''.)
Venresdie, l'impatience.
(Id., li., Itichel. 25532, f 166 r».)
Onqnes por famé ne feiles enroidie.
(Auberi, llicbel. 24368, f° 22'.)
Car monlt es[l] fox, se Dies me beneie
Qoi son seisoeur vuet mener enreddie.
Klb.,f. 235, Tohler.)
L'autrier par nne anjornee
Cbivacboie mon chamin,
Novelelte mariée
Trovai lois un gai foilli,
Batae de son mari ;
Si en ol lott cner donlaut
Et por cen aloit disant
Cest motet par anradie :
?(e me bâtes mie,
Maleuroz maris,
Vos ne m'aveis pas norrie.
'liom. et pasl., Bartsch, l, 45, à.) lùifT.,aurailir,
mauvaise lecture que nous avoos reproduite t. I .
.■;ni,
ol.
Drineourt fist il par enresdie.
(MocSK., Chron., 18275. ReilT.)
El fn fais dus de Normcodie
Li fius Mehant, par enresdie.
(Id., ib.. 18611.'»
Meis trop fevie fa la joustice,
Dont mont de seigneur sont en vice.
Et force n'i vousl meslre mie,
Ainz vonsl soufrir leur enreidie.
(S/ Graal, 409, Michel.)
Sire, fcl ele, or Toi je bien
Que ce vons fet fere enresdie.
(lai de l'Ombre, p. 75, Michel.)
Et disl : Oste de toi, amis,
La convoitise qui t'a mis
En cheste mauvaise enresdie.
(ilir. de S. Eloi, p. 94. Peigné.)
Ne vuilz pas qu'on l'occie, je le vnilz ainssois
[pendre.
Sa 1res granl anraidie li vnilz chiercment vendre.
(Giror/ de Ross.. 5061, Mignard.)
ENUESER, v. n., conter, raconter:
Ne donna pas aiguë de puis
A boivre a l'ostel as valles.
Mais boins vins clers, sones et nés ;
Si lor conte et chante et enroise.
Si fist eocor plus que cortoise
K'el lor dona de sesjoiaus
An départir et bons et biaus.
(.L'Escouffte, Ars. 3319, f» 49 r°.)
ENRESKi, adj., pierreux :
Si comme d'un camp enresH
Et sec fnst née grant braaille
Plaine de grains a poi de paille.
(ilir. de S. Eloi, p. 81, Peigné.)
ENRESNER, an)'., enreigner, v. a.,
mettre la rêne à :
Et mon cheval enreignez.
(Tristan, 1, 3554, Michel )
Habeno, enresnei: {Gloss. de Salins.)
— Fig., enresner à, venir aax mains,
aux prises avec :
Li bais Guillanmes fut as François aotrez,
.XX. chevaliers corrent a Vanrener,
Desor les routes fut li chaples mortez.
(Les Loh., Richel. 1622, f 194 r°.)
— Enresné, part, passé, qui a une rêne:
Habenatus, enresnez. {Gloss- de Salins.)
ENRESNiER, voir Enraissieh.
ENRESONER, VOif ENRAISNIER.
ENRETER, envettcr , enrether , enrlie-
ler, enrellher, enrester, verbe.
— Act., prendre dans un rets, dans un
filet, au propre et .au fig., captiver, en-
chaîner :
Car Iny, de pins en plus aimant
Les beaux yeux qui Vont enreté
Semble du tout au diamant.
Qui, pour garder sa fermeté.
Se rompt plnstost sous le marteau
Que se voir tailler de nouveau.
(Bons., Amours, I, cxlii, Bibl. elz.)
Et dans ses laz sulils les plus fins enretc.
(Du Bartas, la Semaine, I, éd. 1579.)
AilîD de s'eschapper des périlleux dangers
On il est enreihé.
(J. DE ViTEL.'PrCT». e.rerc. poH., Prinse du Mont
S.-Michel.)
Et croy qu'aux champs n'y a une fleur nouvelette
Qni n'ait ouy le nom de Cassandrete,
Qui par tant de soleils au nœud de ses cheveux
.1 enreté mon ame, et mon cœur, et mes vœux.
(P. DE Biii,ir.UES, Berg., l'err. et Flam., éd. -1581.)
ENR
Tu te viens (moineau) reposer sur le chef de la
(belle,
T'empcstrant au fil d'or on je .<»!.« enreté.
(Passerat, Œuv., p. 205, éd. 1606.)
La d'un ré d'or chacun est enreté.
(VACfi. DE LA Fresn., Sttl., XI, à F. Malh., éd. 1G12.)
Celuy de qui l'éloquence plus qu'admi-
rable peut enrether les plus beaux esprits
de la France. {Invent, tinio. de Tabarin,
Epist., Bibl. elz.)
— Fig., retenir captif :
Qui a borné Ceres, et qni dedans son poin
A enrellé les vents.
(G. BooNiN, l'AlecIriom., éd. 1586.)
— Réfl., se prendre comme dans des
filets :
Heureusement mon cœur s'est enrellé
Dans ta beaulé d'un libre œil regardée.
(Pont, de Tïabd, Xuv. poet., p. 115, éd. 1573.')
Ores dans les cheveux, d'une façon gentille,
(Mon àme) s'empestre, enrhele, enlasse, ennoue
[et entortille.
(G. Dorant, Prem. amours, Stanc, éd. 1594.)
— Enreté, part, passé, retenu par des
filets ; et par extension, retenu captif^
enchaîné :
Amoureux enrheié. (La Porte, Epith.)
Dans les laçons de la mort enretthez.
(Chassicn., Mespr. de la vie, p. 318, éd. 1594.)
Sanglier enrellé.
(Gaicb., Plais, des Champs, p. 200, éd. 1604.)
ENREVERDiR, v. n., reverdir :
La sécheresse des rainsiaux enreverdist.
(J DE Salisb., Policrat., Richel. 24287,
f» 74^)
ENREVERSE, S. f., reuverse :
Lors sortira ung canon d'une tour, qui
viendra le (Sallebry) frapper parmi la
raoiclié de la teste, en la joue, et lui crè-
vera un oeil ; puis cherra tout a Venreverse.
{ilist. du siège d'Orl, p. 121, Guessard.)
ENREVERTÉ, VOIF ENRIEVRETÉ.
ENREVRB, voir Enrievre.
EXREVRETÉ, VOir ENRIEVRETÉ.
ENRHETER, VOir ENBETER.
ENRICHEER, aw., V. a., enrichir :
Ausi cum triste et ades Joiant, si cum
besi"nous et meinte jant anricheant. {Li
Episile saint Bernard a Mont Deu, ms. Ver-
dun 72, f° 104 V».)
ENRicHiER, - cher, V. a., enrichir :
Nous ki n'avons cure d'enrichier uostre
e"Use en le grevance d'autrui. (xill° s.,
Cart. du Val St Lambert, Richel. 1. 10176,
1» 31'.)
Pour six papiers d'or fin a faire or bruni;
pour meclre et emploier a enricher uny
tabernacle de boys. (Pièce de 1478, Arcli.
(if l'art, français, 'VU, 3.)
Ceste chasse est enrichee, despuis que y
a congnus premier, de la moytié. (Pals-
GRAVE, Esclairc, p. b37, Génin.)
ENRiGuiMENT, s. m., enrichissement :
Ton treshaul vœu m'est tel enrichimeni
Qu'il me semble que je suis clerement
De ton; mes maux a pleine délivrance.
(0. DE i,A Marche, ilém.,f. -29, MichauJ.'
ENR
ENRiCHissKUR, S. m., celui qui enri-
chit :
Devoz enrichissieres et fonderes d'abaies.
{Chron. de S.-Denis, Dom Bouquet, t. III,
p. 298.)
Dévot enrichisseiir et fondeur d'abaies.
{Grand. Chron. de France, V, 17, P. Paris.)
ENRiDELER, - eller, V. a., garnir de
ridelles :
Avoir rapparillé la petite charrete de la
ville, assavoir la fonsser, enrideller et fréter
les roues. (1435, Compl. de Nevers, CC 37,
f" 41 V», Arch. mun. Nevers.)
ENRiEULEMENT, S. m., ce qul est selon
la règle :
Erarnentum, enrieidement. (Glofs. lai.
gall., Richel. 1. 7692 )
ENRIEVETÉ, VOir ENRIEVRETÉ.
ENRiEVRE, enrevre, enreve, anr , ai].,
méchant, malicieux, opiniâtre, extrava-
gant, insensé :
Li Gepidien snnt empres.
Félon, enrievre e eogres.
(Ben., D. de Xorm., I, 293, Michel.)
Mal se conoist qoi aulroi croit
De cose qai en lui ne soit ;
Car qnant il est fel et enrievres,
Malvais et coars, comme lièvres.
Riches et fols et contrefais.
Et vilains en dis et en fais,
La prise par devant et loe
Cil qni derrier li fait la raoe.
(Cdrest., Cligcl, nichel. 375, f" 2765.)
Na te fé tenir por enrievre,
Na por fol, ne por angoisseus.
(Id., Cheval, de la charele, Richel. 12560,
r 6^^)
Atant let Renart la ganglar
Qai a l'nis vit abocler
Un fol ïileia fet et enrievres
HiTdiz antresi con nn lièvres.
(Renart, 21703, Méon.)
Li fol avnglai, li anrievre.
{Vie des Pères, Ars. 3641, C W.)
L'espns l'antre est feinn e enrevre.
(Chardry, Peut Plet, 1400. Koch.)
Mais Gnenelons an cner enrievre,
Li dist : Sire, c'est ponr .i. lièvre
Qne Rollans corne, n ponr .i. cierf.
(MocSK., Cliron., "824, Reiff.)
Qni snnt enrievres et vilains
Et porvers et de mal afere.
(ViedeS. Aleii. 498, Rom. VIII, p. 175.)
Qnar cil connins est ci enrievres
Qu'il ne pnet faire bêle chère
Cil n'a fuiron en sa tesniere.
(Da Presire et de la dame, Mootaiglon et Raynand.
Fabliaux, II, 239 ; ms. Richel. 19152, f" 65=.)
Se li uns et li autres est si enreves qu'il
n'eu demandent nul amesurement. (P. de
Font., Cons., xv, 27, Marnier.) Var.,
enrievres.
— Désordonné, dissolu, adonné au plai-
sir :
A ce que ilz ne deviennent enrievrez et
lubricques. (Gilles, Goût;, des Princ, Ars.
3062, f° 127 r».)
S'en cellny temps je fn jenne et enrievre,
Servant dames a Tours u Itleun sur Yevre
(1. Meschi.noi, Lunettes des princes, f° 6 v°, éd.
1493)
ENRIEVRETÉ, enrievelé, enrevrelê, en-
reverlé, s. f., obstination, opiniâtreté :
ENR
Tota la gant qni iloec esleîant
Por la dolar de lui ploreient.
Si li diseieiit a un cri :
Marsarcle, fai tun ami
Dr ccst provost, e tun seignor.
Si vivcras n raolt grant henor;
Molt nos peise de ta bianlé
Que lu perz par la enreverté.
{Vie Ste Marguerite. Richel. 19525, P 142 v».)
Que tu pers par Venrevrete'.
(il/., 2° vers., 132, Scheler.)
— Désordre, dissolution :
Euvie engendre detraction , detraction
baenge, haenge injurie et enrevrelê, enre-
vrelê ire... (Secr. d'Arist., Richel. 571,
f" 126=.)
A raison apartient refraindre les concu-
piscences et enrievelez de la char. (H. de
Cranchi, Trad. du Gouv. des Princ. de Gilk
Colonne, Ars. 5062, f- 112 r°.)
Pource que les enfants sont moulz et
ductilles, se ilz ensuivent lascivité ou dis-
solue enrievelé sans frain de raison, incon-
tinent en eulz sont imprimez babiz vi-
cieulx. (Id., ib., f 112 v».)
ENRiGOLER, V. 3., SB moquer de :
i'eiirigolai la mère, qui loyaument m'ama.
(B. de Seb., sxiv, 471, Bocca.)
ENRisÉ, adj., riant, qui aime à rire :
Un regart enrisé.
(Chans., Vat. Chr. 1490. i" 169 v°.)
Toutes gentils femmes et nobles pu-
celles... doivent estre de doulce manière...
et n'estre pas trop enrisees. {Liv. du Chev.
de la Tour., f» 8", ap. Sle-Pal.)
ENRivER, enrr., verbe.
— Réfl., rentrer dans ses rives, dans
son lit :
Eaue desrivant s'est tantost enrrivee.
(E. Deschajips, Poés., Kichel. 840, f 48^)
— Act., animer, exciter î
Et cil, oui flno amors enrive.
Saut avant.
(Dolop; 9250, Bibl. elz.)
ENROBER, verbe.
— Act., fournir de rohes:
Je ne trnis pas ponr avoir robe.
Mais por la dame qni m'enrobe.
Quant anemis m'a desrobé.
(G. DE CoiNCi, Uir., ms. Soiss., C 35'.)
Encor ne sui pas enrobez,
Qnar par le dé sni desrobei.
(l'HELUTOT, DU des Uarcheans, Uichel. 837, f» 283'' ;
Montaiglon et Raynaud. Fabl., Il, 128.)
— Revêtir :
Trop par est fons hom qui trop bee
A enrober trop riches robes.
(G.'DE CotNci, bout, de la mort, Richel. 23111,
f» 300*.)
— Rén., se donner, revêtir des habits:
Se Diei plest. je m'enroberai.
(PHELiri'OT. DU des Marcheans, Richel.' 837,
1» 283''.)
ENROCHIEH, V. a. î
Pour avoir enroché quatre tonneaux de
vin. (14GS, Compt. de l'aumosn. de S. 3er-
Ihomé, f 100 1", Bibl. la Rochelle.)
1. ENROEu, enrouer, v. a , mettre sur
une ioui> :
ENR
221
Si tost com fortune l'a mis
Et enroé senr sa roele.
(G. nE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f° 168''.)
— Attacher un criminel sur la roue ;
anciennement on l'y perçait de flèches:
El raa char fusl demain boulie et enroee.
O'eus dou paon, Richel. 1534, f 83 r".)
Mais pois furent cil enroet,
Boulit, penjntet trainet.
(MocsK., Chron., 17900, Reiff.)
Hommes as fourches encrones
Ou enbargies ou enroues.
Ou en aucun patible mors.
(Mir. de SI Eloi, p. 53, Peigné.)
Sire Evrard Clavs fut mené a Mons en
Haynau, et la le "fit le conte trayner par
les rues jusques au gibet, et par grandes
pierres la luy Ut la leste copper sans en-
roer. (J. le Bel, Chron., I, 193, Polain.)
Le chastellain fist drescber une roe sur
le marchié pour y enroer Bouchart. (Hist.
des emper., Ars. 5089, !'> 362 r'>.)
Pendre, trainner,ardoir et enroer. (rraftis.
de France, p.20o, Chron. belg.)
Il empêtra devers le roy que toz les corps
qui estoyent conderapnes a mort qu'il trou-
veroit es villes et es citez, feussenl pendus
ou enrouez, que il les peust osier et ensep-
velir. {Lég. des saints, f 2'', éd. 1477.)
— Enroé, part, passé et adj., qui est
formé en roue :
Tourbillon enroué. (La Porte, Epilh.)
2. ENROER, V. a., faire rouir :
Il poent leur lins et leur canvres enroer
sanz nul roage paier en lotes les iawes de
bruel. (1279, Cart. de Ponlhieu, Richel. 1.
10112, r 330 r».)
ENROi, s. m., voyage, entreprise :
Lors si veist l'en biau convine
Ue cels qni France ont en sesine.
Ou il n'a mesure ne roi ;
Sel savoient gent tartarine,
Ja por paor de la marine
Ne losseroient cest enroi.
(RiiTEB., la Complainte de Conslanlinoble, l, 108.
Jubinal.)
EROiDE, voir Enresde.
ENROiDER, V. n., devenir raide :
Plus li prie, pins enroide.
Kl quant il plus le trueve froide,
T.intesl il plus boillans et chans.
(G. DE CoiNCi, un Chev. qui amoil une dame, 45,
Méon, Fabl., I, 348.)
11 enroide de froidure et de fain. (De S.
Pierre et de S. Paul, ms. Alem^^on 27,
f» 80 V».)
ENROIDERIE, VOiP ENREDERIE.
ENHoiDiE, voir Enresdie.
EXitoiDiR, eïîrediV, -eddir, verbe.
— Réfl., devenir raide, se raidir :
Trop se sont vers moy enredi.
(Dittl. de S. Grég., ms. Evrcux, f 66'^ )
Le heriçon se clost et enroidist eutre ses
iiguillons et espines. (]ard. de santé, II, 71.
impr. la Minerve.)
Et s'enroidist en corps soli'le (celle herbe)
Si tost que dn séjour humide
Aux bords elle peut s'eslancer.
(R. BtLLE.u', Œuv.poél., le Coral, t. II. f^ 33 r°,
éd. 1378.)
ENR
ENR
ENR
— Dessécher de chagrin :
Tramblement est venu sus les robustes
de Moab. Tous les habitans de Chanaan
se sont enroidis. (Le Fevre d'Est., Bible,
Ex., XV, éd. 1S34.)
— Neufr., devenir raide :
Toz li cors en eles enroidissoit. {Dial. St
Greg., p. 215, Foerster.)
Toz li cors enroidist. (S. Bern., Serin-,
Richel. 24768, f° 17 v.)
Ne vous lessies pas refroidir
Ne trop vos membres enroidir.
(Rose. 19897, Mcon.)
Si se despoilla et se baigna en celir'
flun, et maintenant il enroidi touz {Hist.
du bon roy Alex., Brit. Mus., Reg. 19, D. 1,
f» IfiJ.)
Rigeo, enredir. {Gloss. lat.-fr., Richel. 1.
7679, f 239 r°.)
— Se dessécher de chagrin :
Enredirenttwi li habitedur de Chanaan.
(Cant. Moijs., Lib. Psalm., p. 238, Michel.)
Var., enreddirent. Lat. : obriguerunt.
Et feis l'ame de lui enredir ausi comme
iragne que quanqu'ele labore repaire a
nient. {Psaut., Maz. 238, f° 49 v°.) Lat. :
tabescere.
Don ne haoie ge, sire Dieux, ceux qui te
hairent et seur touz tes ennemis enredis-
soie. (li)., f» 169 r".) Lat. : tabescebam.
— Enroidi, part, passé, devenu raide,
dur :
Oui derier ens s'est mis o le lance enroidi/-.
(Roum. d'Alix., f° 21% Miohelant.)
Que do froil fasmes enrroidis.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 810, i" -itl")
— Endurci :
Doicnt es armes eslre espars
Et enroidis par Rrant pratique.
(Christ, de Pisan, Lw. du chemin de long estude,
4450, Pûschel.)
Morvan, enroidi, devenir raide. Suisse
rom., avoir les membres enraidis.
ENROiDissEMENT, enroyd., s. m., état
de ce qui est raidi, contracté :
DilEculté de mouvement de membres et
enroidissement. {H. de Mondeville, Richel.
2030, f» 66 r«.)
11 se faut garder de froit quant la bise
court, dont viennent contractions de nerfz
cl enroydissemens {Platine de honneste Vo-
lupté, i" 2 r», éd. 1528.)
Cette maladie commençoit par les geni-
toires... faisant défaillir par je ne scny
quel enroidissement les nerfs. (Du Verdier,
Prosograpliie, p. 2328, éd. 1B03.)
ENROiDURE, onr., s. f ., raideur :
Garde mesure an decipline, anroidure en
debonaireté. (Ms. Ars. 5201, p. 322'>.)
E.NROiEU, - oiier, - oijer, enreier, en-
raicr, v. a., mettre dans la raie, enfoncer ;
Ta as en dure terre eiiroié ton arere.
(De Gaut. d'Auvais, p. 12. Michel.)
— Mettre dans le chemin, dans le droit
chemin :
Ches .11. dames bien Venroicermt
Kn bonne foi et l'avoierent
A che trouver qoe il queroit.
(JWir. de S. EIni. p. 76, Peigné)
— Commencer, entreprendre :
Celé qui plas s'orsneille et qui pins se desroie.
Qu'il sanble chastelaine de Peronue ou de Roie,
Ne li chant qui el mate ou enprenl ou enraie
Por .1. taissn d'argent ou por one corroie.
(CMslie Miisarl, Richel. 19152, f 106''. >
Orguel desobeist, orgnel fiert et desroie,
Orguel vuet achever qnanqu'il pense et enroie.
(Ses. de Mel'ng, Tesl., 1703, Méon.)
— Avec un rég. de chose, enseigner :
Lia et jour vons voel assener.
Et Des nous i voelle mener !
Ou je vous puisse descoiivrir
l.e Toloir Diu et aonvrir
Comment le fait velt m'enroiier
De la loy.
(A. Db Pont, Rom.de Mahom., 13(;5, Michel.)
— Neutr., s'arrêter dans le chemin, s'ar- !
rêter en général, et, dans l'ex. suiv., s'ar- |
rcter pour résister, s'opposer :
Devers nos ert li rois d'Arcaie,
Et cil d'Almene u nus n'enraie.
(Parton.. 7211, Crapelet.)
— Enrôlé, part, passé, qui sert de che
min :
Une cerne fait (le lion) en terre, quant volt praie
[conquere,
Si laisse une baee, que içeo seil enreiee
As bestes qu'il désire, dunt volt faire sa prise.
(P. DE Tbaun, Rest., 48. Wright.)
— Qui est en train de, qui a com-
mencé de :
Qant li aprentiz est enrôlez a aprendre,
et il s'enfuist un mois ou deux, il oublie
quant que il a apris. (Est. Boil., Liv. des
mest., 1" p., XVII, 4, Lespinasse et Bonnar-
dot.)
■EynoiL,i.Evi\E,,enrouiU?iire.enrouillure,
enrouUeure, s. f., enronillement, rouille :
Le fer est enroillé ou pource qu'il n'est
pas pur ou pource qu'il est près de la
terre ou pource qu'il a totché du sang,
et c'est la plus mauvaise enrouilleure qui
soit et qui plus mengue le fer. (Corbichon,
Propriel. des choses, Richel. -22.Ï33, f° 247=.)
EnrouUeure de fer. (B. de Gord., Pratiq.,
III, 10, éd. 1493.)
Par Venrotilleure des armes. (Christ, de
Pis., Cité, Ars. 2686, f» 70\)
Car il les venoit embraser et degaster
en eulz et en aultres Venroulleure depcchié.
{De viia Christi, Richel. 181, f» SZ'.)
Le fer qui est mis au feu pert Venrouil-
lèvre. (Iniern. Consol., T, 4, Bibl. elz.)
EnrouUeure et rougeure. {Jard. de santé,
I, 440, impr. la Minerve.)
Le seigneur te frappera de disette, de
lièvre... et d'air corrompu et d'enrouillure.
(Lef. d'Etaples, Bible, Ueutéronome, ch.
28, éd. 1330.)
Enrouilleure de fer prinse en beuvmge.
(Les Proprlelez des simples, p. 143, éil. 1569.)
Les fièvres adviennent au.'c animaulx, la
nielle aux bledz..., l'enroilleure a l'airain
et au fer. (I-OYs le Roy, Polit. d'Arist-,
p. SU, éd. 1378.)
Couleur ferruginee, c'est a dire pareille a
eM-ouiU"re. (Trad. de l'Hyst. des plant, de
Fousch, ch. cccxxLiv.)
ENROiLLiR, - ouillir. - owjllir, - oullir,
verbe.
— Neutr., se rouiller :
Huile pure garde le fer de enroillir. (Cor-
bichon, Propriet. des choses, xvii, 110, éd.
1483.)
Enrouyllir. (Fossetier, Chron. Marg..
ms. Brux., 2' p., sec. copie, f» U r".)
Car elles (les cités) enrouillissent en la
paix, ny plus ne moins que le fer. (Lovs
LE Roy, Polit. d'Arist, p. 239, éd. 1578.)
— Réfl., dans le même sens :
Come ung harnois s'enroullisl par humi-
dité de pluye ou aultre moisteur. (Du
GuEZ, An Inlrod. to learne to speak french
trewlij, à la suite de Palsgrave. p. 1057,
Génin.)
ENROiR, enrouir, v. n., s'enrouer :
Lnr criz et Inr grant noise forent fel enroir.
(Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f» 60 r".)
Calcofannm hat color noire ;
Noslre maistre nos font acroire
One la vois esclaire et conforta
De celui qui sor lui le porte,
^fe ja ne porra enrouir.
(Lapidaire de Renie, 1129, Pannier.)
ENROisELEU, v. a., tortiller :
Et doit on mettre celles dons escrowes
enroiseleez en ung chapperon. (1358, Hisl.
de Metz, IV, 175.)
1. ENROISER, V. a., rouir :
En mettant le dit lin en la roise, ledit
Jehan vint audit Charreton et lui dist qu'il
n'enroisat point ledit lin oudit vivier. (1397,
Arch. JJ 131, pièce 283.)
2. ENROISER, voir Enrouser.
ENROMAXCIER, - cMer, - encier, - en-
chier, enromm., enroumancer, - cier, -chier,
enromauncer, enremancier, enrumancer,
anr., v. a., traduire tel langage que ce
soit en français ; et dans un sens plus
général, mettre par récit en langue vul-
gaire :
Il ne savoit chanter ne lire.
Enromancier charlre ne bri"f.
(G. DE CoiNxi, ilir., ms. Brui., f° 36'.)
Ce miracle n'enromanfai
Se pour ce non que ja orrez.
(iD., !*., I. II, ch. 10, ap. Capperonnier, Gloss.
de S. L.1
La lelre dit. qui Yenromanee,
Oui lit, qni eure. qni verseille,
A Dien parole, a Dieu conseille.
(ID., de fEmper.. Richel. 23111, f° 278=.)
Por s'onnor enoomencerai ;
Geste estoire enromancerai.
(Dolop., 33, Bibl. elz.)
Prist lo sael, sel prist a depecier,
Lo parchemin rendie an chancelier.
Cil lo reçoit qu'il sot enromoncier.
(Herd. Ledoc. Foulq. de Candie, Richel. 23318,
P 83 r».)
Don l.ipidaire a rommancier
S'est entrerais; Jou coraraencier
L'ancien latin enrommance :
Le rommans îles pierres commenre.
(Lapidaire en vers, 5, Pannier.)
Vuel un romans ancomancier,
El del latin anroinaucier.
(CvL.vsDRE, lliit. des Empereurs de Rome, Hisl.
litt., XVIII, 772.')
Chascuns devroil a son messire
Fere conooistre et enseignier
El honement enromancier
Les aventures qui avieneat.
(ta Hoiice partie, Richel. 837, f 150'.)
ENR
En primitive iglise estoit deveé que
aucuns nu parlast en laingnige si cil ne
fust qui 1 cnromançasl : car que proBtast li
purlers s'il ne l'ust entendus? (Trad. de
Betetli, Richel. 1. 993 f° 7 r.)
I aij a l'aide de Dieu enrottiancie z tous
les ewani,'iles des doniees de tout l'an.
(Evangiles des Domees el des Saints de toute
l'année, Uichel. 908, f° 1 r".)
Uns clers qni auroit romraant chîer
Et le Torroit enrommanchier (ce fait)
Âuroit bien matière de qaoy.
(Pastoralet, ms. Brni., f° 54 r°.)
— Enromancier à, traduire telle langue
en français à, lui servir d'interprète :
II avoit gens illec qui savoient le sarra-
zinois et le françois, que l'en appelle dru-
gemens, qui enromançoient le sarrazinuois
au conte Perron. (JoiNV., Hist.de S. Louis,
p. toi, .Micbel.)
— Dans un sens plus général, expli-
quer :
Qne j'esponge et qne yenromaiwhe
Da songe la seneûanche.
(Rose, Vat. Oit. 1-212, S° l'\)
Qne je espon et enromence.
(/*., Val. Clir. 1858. F tS''.)
Qne g'espoigne et que g'enromance.
(»., -2081, Méon.)
— Enromancié, part, passé et adj., élu-
quent, disert :
Bastars, dist il, mnlt es outreqnidies,
Fel el quvers el trop enremancies.
(Raimb., Ogier, 3170, Barrois )
Dirrat ses patentez
Sil Tolel demander : Cen est enrumancez.
(Horn, '2319, Michel.) Var., enromauncrz.
Sabine a langhe enroumanchie
A Henri a tonte acoinlie
La dolonr que chii doi senloient
Qui coste a cosle se seoienl.
{Sortes de Nansay, ms. Tnrin, S° 61'.)
ENRim.vTisER, V. 3., embaumer :
Aine n'enlaidi ne n'empira.
Car cil qni \'enromalisa
L'en gardasl bien jusqu'al juise.
(Ben., Troies, Richel. 375, f 101''.)
ENRONciEH, - chier, - cher, v. a., dé-
chirer par les ronces :
Car puisqu'il parle de percer la haye
pour toy radrecer, tu peuz bien ■veoir qu'il
ne quiert mie son déduit ne son soûlas,.,
car il sera enronchiez, espinez et ensan-
glantez. (Deguilleville, Pèlerin, de la vie
hum., Ars. 2323, f 72 v.)
.. S'il y estait bien espiné et enroncé. (Id.,
il)., f° 73 r».)
Soit en guise de mojne on de marchant
Se massera.
Et en bayssons de jonr s'embnschera :
Visage, mains et nez enronchera.
Ou en fosses de nnyl Iresbnchera.
(A. Chirt., Deb. des deux fort, d'amour, p. 5T:'i.
éd. 161-.)
— Enroncié, part, passé et adj., mêlé de
ronces :
... Du foin enroncé.
(RONS., Elet/., II, Bibl. elz.)
H.-Norm., vallée d'ières, s'enroncher, !
entrer dans les ronces. '
ENROOLLUHE, S. t., enrôlement :
ENR
Que suivant l'ancienne ordonnance, on
ne puisse enrooUer aucuns homuif-s d'ar-
mes ny archers, entre deux monstres,
sinon en temps de guerre, et d'avantage,
qu'il ne se face aucunes enroollures, en
qni'lque temps que ce soit, que les person-
nages ne soient présentez par les capi-
t:iines ou leurs lieutennns. {Arrêt du cons.
concern. la compas, des compagnies des
archers, etc., 12 f'év. 1534.)
EXROORTER, eurooter, anrouorler, en-
rosier, v. a., lier, attacher, entortiller ;
Une corone li boni faite...
Car d'espines fat lole ovree,
Menuement anrouortee.
(Wace. Pass. J.-C, Bril. Mus. add. 15006,
f ' 66 v".)
Car a espines fu ouvrée
Menuemenl enrootee.
(Id., ib.. Ars. 3527, f» 188''.)
Li diables les fait devenir malades par
son art et si les enroste pour cou qu'il
aourent les fausses ydoles u il' abitent.
(Fies des saints, ms. Lyon 697, f" 14''.)
Morvan et Bourg., Saulieu, enrouler, en-
velopper. Champ., enrôler.
ENuooTER, voir Enroorter.
ENROSÉ, adj., de couleur rose'?
S'eust miex le liz enrosé
Selonc nature ouvré a rose.
Le prix de hianté et la rose
Pour son cors gracieus et gent
Enst conquis veu toute gent.
(Watriquet, li Dis de la [este du comte de
l'iandre, 68, Scheler.)
liNROsER, voir Enrouser.
ENROsiNÉ, anr., adj., couvert de rosée :
Et son cheval paistre lairoit
L'erbe qui ert enrosinee.
{Perceval, ras. Berne 113, f 109".)
Et cbev auche la matinée
Par la forest anrosinee.
(II/., ms. Montpellier H 2i9, f> 229''.^
ENROsiR, V. n.j devenir rose :
Dist : Entendet cum enblauncbist
Le piz e de saunk enrosist.
iPiERRE DE Peckam, Kom. de Lumere, Bril. Mus.
Harl. 4390, f 33'=.)
ENRossiNER (s'), V. réd., sc piquer
avec des ronces :
Lequel Hue fery le dit Jehan de la pointe
lie son espee en la joue, jusques a bien
letit d'effusion de sang, ainsi comme s'il
.ie feust enrossiné d'une ronsse tant seule-
ment. (1403^ Arch. JJ 158, pièce 206.)
ENROSTEll, voir ENROORTER.
ENHOTULER, in., v. a., inscrire sur un
rôle, comprendre dans un rôle :
Pour ce faire et accomplir , certaiue
sonme d'argent seroit levée sur chacun in-
rolulê ou dit roole. (1395, Ord., vill, 222.)
Au préjudice des assignacious, nomina-
cions ou collocacions des dessusdis cnro-
tulez. (1411, Ord., ix, 643.)
Pour avoir plus grant certitude de tous
ceul.\ qui sont souspet;onuez en ceste ma-
tière, seront prins et enrotulez par lesdits
commissaires et ministres de lustice les
noms et surnoms de tous lesdiz prison-
niers. (1419, Ord., XII, 272.)
ENft
223
1 ENROUEMENT, adv., d'uHe voix en-
' rouée :
Enrouement, rauce. (Gloss. gall.lat.. Ri-
iliel. 1. 7684.)
.Mais, quand en sa distance égale
El le soleil, et la cigale
Enrouement espanJ sa vois.
, (lio.Ns., Od., Od. reiranch., II, 416, Bibl. elz.)
j Ou parle enrouement. (Paré, Briefve
Collection, f" 41 r".)
Ta chantes enrouement.
(P. DE Brach, l'oem., S" 62 r", éd. 1576.)
ENROUER, voir Enroer.
ENRouEURE, S. f., eurouement ;
Et tant y souiîri qu'il luy prist une grant
enroueure qui longuement luy dura. {Gr.
Chron. de Fr., Phelippe I, iv, P. Paris.)
lîaucitas, enroueure. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679, f 236 r».)
Seicheresse fait les artères aspres par
la ou la voix passe, et de celle aspreté
vient Yenroueure. (Corbichox, Propriet.
des choses, vu, 27, éd. 1485.)
Avec tout le mal devant dit, on avoit la
toux si fort et la rume et Venroueure.
(1413, Journ. d'un bourg, de Paris, ap.
Ler. de Lincy, Ch. hist. Fr., 1, Préf., p.
XLII.)
Enroueure ou enrumeure. (J. Lagadeuc,
Catholic, éd. Auffret de Quoetqueueran,
Bibl. Quimper.)
On s'imaginoit que l'hipocras ou entroit
le squinanthi causoit l'esquinancie ou du
moins une enroueure, si on le buvoit au
soir. (Rabel., I. 111, c. 32.)
Quant aux enroueures de la gorge, les
escargots les modèrent fort. (Du Pinet,
Pline, XXX, 4, éd. 1566.)
Enroueure de voix. (Paré, CEuo., XXI 1,
r, Malgaigne.)
L'apertion des veines guidez est néces-
saire a la forte enroueure et quand on
craint la suffocation. (JouB., Annot. s. la
chir. de Guy de Chaut., p. 240, éd. 1598.)
Venroueure, qui contraint de parler
bas, et a peine et difficulté. (0. de Serr.,
Th. d'agr., viil, 5, éd. 1605.)
Ce mot était encore d'un usage fréquen t
au xvH' s.; il n'est plus usité que dans
quelques provinces et dans la Suisse ro-
mande.
ENRouGETÉ, part, pass., rougi :
Alais li frère ki les lavoient u qui li trai-
oient sa cote pour escoure, a la pour ce tro-
voient eurougetees de sanc conneurent
sans doutance le vérité de la plaie. (Vie de
S. Franc. d'Ass., Maz. 1351, f» 62'=.)
ENROUGEURE, S. f., infusion rouge :
Enimoulu re ou enrougeure de fer ou de
sauge. (B. de Gord., Pralig., III, 7, éd.
1495.)
ExuouGiER, v. II., devenir rouge :
11 li vieut, l'espee traite, et li doue grant
cop sor son escu, si qu'il il tant très c'u
miieu la ou la teste del dragon estoit, el
la llaube saust si ardant en l'espee, si en-
rouga et enflanba autrcsint coume l'espee
au chevalier estoit. [Percev. le gai., i, 200,
Potvin.)
ENROUGLR, emrougir, enrogir, verba.
— Acl., rougir ;
ENR
ENR
ENR
Li sans de son fil li avoit enrougi la
bouce. (Vies des Saints, ms. Lyon 697,
f» 37«.)
— Neutr., 6tre rougi, rougir :
Cil qui se vergoigne por toutes choses
enrongist. (Brun. Lat., Très., p. 292, var.,
Chabaille.)
Tu enrogis el Tisaige porce que tu avoies
colpe en ce meffait. (Id., ib., p. Sol.)
Ja verres de nos sans enrougir lor cspees.
(Gaufrey, 9027, A. P.)
Et les damoiseles qui les chivaliers ne
conoissoient enrougirent. {Eslories Rogier,
Richel. 20123, f- 97».)
Le vadlet, pur la repreose que ele avoit
dyt tôt enroulg]y de yre e de maltalent.
{Foulq. Filz Warin, Nouv. fr. du xiV s.,
p. 32.)
liubeo, bes, enrougir. {Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679, i" 239 v° et Gloss. de Salins.)
— Enrougi, part, passé et adj., rougi :
Abandonnèrent la muraille toute enrougie
de leur sang. (J. d'Auton, Ann. de Louis
XII, de 1505 et 1507, p. 79, ap. Ste-Pal.)
De sang humain cstoit la terre taincte et
emrotigie: (ID., ib., Richel. 5081, f" 33 t".)
Enrougi pour signifier rouge, rougi, se
dit encore en Berry :
Brulette montra une mine tout enrougie
d'aise à Huriel. (G. Sand, les Maîtres son-
neurs, xxv° veillée.)
ENROUILI.EURE, VOir EnROILLEURE.
ENROUIR, voir Enroir.
ENROULEMENT, S. m., chosB roulée,
rôle :
Nous avons trouvez es roules des assises
d'Evreux... un enroulement en la forme
qui ensuit. (1283, Cart. de S. Taurin, lv,
Arch. Eure.)
ENROULER, V. a., inscrire sur un rôle,
comprendre dans un rôle :
Qe cil clers enroule les nouns de ceux qui
frunt defaute a teles assemble-iz. (Le Fesle
de Pui, Lib. Custum., I, 221, Rer. bril.
script.)
ENROULLEURE, VOlr ENROILLEURE.
ENROULLiR, voir Enroillir.
E.VROU.MA-NCHIER, VOir ENROMANCIER
ENRoupiÉ, adj., roupieux :
Enrotipié, snotty, besnivellel. dropping
ut the nose. (Cotgr.)
ENROusABLE, adj., qu'oii peut arroser,
qui est arrosé :
Iriguus, enrousable. (Gloss. lal.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
ENROUSEMENT, S. m., arrosement :
Aspercio, enroîtsement. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679.)
ENROUSER, enroser, enrozer, enroiser.
verbe.
— Act., arroser, asperger :
Aspergo, enrouser. (Gloss. lat.fr., Richel.
1. 7679.)
Le suppliant, par manière d'esbatement,
vestu d'un surpeliz ou roquet de toile.
prinst un pot d'arain, en quoy il avoit de
l'eaue et un vipillon, dont il enrosoit en
alant par le chemin les gens qu'il trouvoit.
(1416, Arch. JJ 169, pièce 143.)
Le russeau qui enroisoit le champ par
dessus. (Crainte amour, et bealit., ms.
Ars., fo 70 r».)
De l'enrouser asseï je m'en acqnite
Et mesraement le soir et matinet.
(R. DE CoLLERïE, Rondeaux, vu, Bibl. elz.)
Une urne propre a enroser jardins. (En-
trée de Henry II à Paris, 1» 8 r», éd. 1S49.)
— Neutr., faire de la rosée :
Roro, as, enrouser, faire rousee. (Voc.
lat.-fr., 1487.)
— Enrousé, part, passé, arrosé :
Encore venra la bonne heure
Qae de la très douice roasee
De mercy sera eitrousee
Sa très {^rant ardeur et estainte.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, f» 190'.)
En apvril il fait beau veoyr comment les
herbeltes sont enrousees. (Palsgrave,
Esclairc, p. 445, Génin.)
Y a plusieurs jardins enrousez de l'eaue
du fleuve prochain. (Mer. des Chron.,
f" 70 ro, éd. 1532.)
Estoit le pays d'environ bien peuplé
d'arbres et d'arbrisseaux, avec belles prai-
ries enrosees d'uue infinité de canaulx. (D.
Florès de Grèce, f" 127, ap. Ste-Pal.)
Est enrosé des grâces et visitations
célestes en plus grande abondance. (Est.
DE CVPHE, Basil. Pkilact., f» 36 v».)
Mon paonre œil s'esblonyl, an parterre inégal,
De ce teint de lignslre, enrozé de coiiral.
tL. Papon, Disc, à M. Panfile, p. 2S, éd. 1857.)
Centre de la France, enrouser, arroser.
ENROUSEUR, s. m., arroseur :
Rigor, oris, enrouseur. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f° 239 r°.)
ENROusiLLÉ, adj., couvert de rosée :
Et se print (Lyonnel) a estendre au ray
du soleil, qui estoit bel et cler : car il estoit
tout enrousillé de la moisteur des arbres.
(Perceforest.)
ENROusoiR, enrozoer, s. ni., arrosoir :
A Simonnet Vvare, portier de terre, pour
.XI. cônes et enrozoez pour le jardin,
.VII. s. .VI. d. (Compl. de dép. du chat, de
Gaillon, xvi' s., p. 368, Deville.)
ENROussiR, v. a., roussir:
La coraille li va emplir
De veniQ pnant enroussi.
Et son cuer cmple de soassi.
(Fatl. d'Oi)., Ars. S069, f 21'.)
La fnmee est de noir sonssi
Qai tout a son cuer enroussi.
(Ib., P 25=.)
ENROUYLLIR, VOir ENROILLIR.
ENROZOER, voir Enrousoir.
ENRUDiR, verbe.
— Act., rendre rude, grossier :
La fève enrudist le sens de cestuy qui en
mengue souvent. (Corbichon, Propriet. des
clioses, Richel. 22333, 1° 272».)
Aussi trop peu de viande affeublist nature,
obscure la vue, enrudtst les sens, faicl tum-
ber les cheveux du chief. (J. Bodchet, la
Noble Dame, f° 51 v», éd. 1536.)
Elle (cette boisson) enrudit la langue.
(Grevin, (Euv. de Nicandre, p. 63, éd.
1567.)
— Neutr., devenir rude, grossier:
Rudeo, enrudir. (Catholicon, Richel. I.
17881.)
Rudesco, commencier a enrudir. (Gloss.
de Salins.)
— Enrudi, part, passé et adj., rude,
grossier :
Pense donc a cen que tu dis.
Et ne soies pas enrndis
Qaer tonzjonrs fel il bon aprendre.
(Diat. de S. Grég., ms. Evreni, f° 17'.)
Quer pas ne te puis bien entendre
Ou je par suy trop enrudis.
Ul>.. f il».)
Je seroie trop enruiis,
Dist Sathau, se je la bailloie (la copie)
Devant que ma partie voie.
{L'Advocacie N.-D., p. 24, Chassant.)
ENRUER, v. a., jeter :
Les quarens de la toor enrue.
(Lai d'Uavelok. 729, Michel.)
ENRUGNiR, voir Enrungir.
ENRUHiR, V. a., rendre rogne, arrogant:
Che les a hui si enruhis que il nous trou-
vèrent ier un poi travaillies. (H. de Valenc,
Contin. de l hist. de la conq. de Constant.,
VII, P. Paris.)
ENRunvÉ, part, passé et adj., ruiné:
Dont la maison de Chalon a esté fort en-
ruinee, diminuée, rompue et adommagee.
(0. de la Marche, Mêm., I, 21, Michaud.'
ENRuissELER (s), V. réfl., sc diviser en
ruisseaux :
S'enruisseter, to run ont in, or to divide
it selfe into Utile streames, broolies, chan-
nels. (CoTGR.)
ENRUSIANCER, voir Enromancieb.
ENRUMEURE, S. f., l'hume :
Enroueure ou enrumeure. (J. Lagadeuc,
Calhol., éd.Auffret de Quoetqueueran,Bibl.
Quimper.)
Aunis, enrhumure, rhume.
ENRU5IJURE, S. f., rouille :
Eramenfum, enrumjure. [Gloss. de Douai,
Escalliur.) Impr., enrumiure.
Erago, enrumjure. (Ib.) Impr., enrumiure.
ENRUNcrER, verbB.
— Act., rouiller :
.^e arraenre ne le pnet empirier
Pour cop qui soit nil ne puet ennngier.
(Aaberon. 1593. Graff.)
— Neut., se rouiller :
Ses ors enrunge, quels ert fers !
(Roman de charité, ap. Roq.)
— Enrungié, part, passé, rouillé, cou-
vert de rouille :
Moyses li hermites l'ot aportee (l'espee),
Qui .XV. ans tous entiers l'avoit gardée,
Soveot l'avoit forbie et ressuee
Qu'el ne (a enrmjie ne lre[s]salee.
{Aiol, 314, A. P.
Remembre vos encore del bel mescin
A le lancbe enfumée, a l'escn bis
Et a l'elme enrungié.
(Ib., 3774.)
ENS
ENS
ENS
La veissies querqnier maiole large enfunkie
Et mainte lance onssy qni fn enrunjye.
^God. de Bouill., 16022, Reiff.) Impr., en rumije.
ENRUNGiR, enrugnir, v. n., se rouiller :
Li iawe par cstre coie pourist, et li fers
enrungisl. {Li Ars d'Amour, II, 50, Petit.)
— Enrungi, part, passé, roiiillé :
Les aucuns estoient armes de cuir et les
autres de haubergeons tout enrugnis.
(Troiss., Chron., XV, 290, Kerv.)
On dit encore éruni k Naraur.
1. ENS, enz, ans, anz, ins, adv., dedans,
à l'intérieur :
La nef est presto on il dOTeit entrer,
Donet son pris, et ens est aloez.
(Alexis, st. i6'', xi" s.. G. Paris.)
Si li depreient qne la citet ne fondet
Ne ne périssent la gent qui ein fregondenl.
(»., st. GO".)
Ço nos dirat qnVns troverat escrit.
(M., st. 74''.)
A tant s'en toment li franc home gentil,
Ens chiei lor oste tinrent a Valentin.
(Car. le Loh., 3" chans., x, p. 234, P. Paris.)
A son genoil a l'arc tendu.
Une sajete a ens cocbié
K'il ot Je la torqne sakié.
(Rou, Richel. 375, 1° 222°.)
Il entrent enz, siglent avant.
(BnU, ms. Munich, 1241, Vollm.)
Overt l'nis de la meson voit,
S'entre em.
(Chrest., dou Cheval, de la ckarete, Richel.
12560, f" 74».)
Ce serai ens et vos defors.
Un., ib., Vat. Chr. 1725, f 20'^.)
Sa meire antre ans.
Ulom. elpast., Bartsch, I, 8,25.)
La roine point et s'i abert
Si fort qn'eavis se desahert
Nal, qui ens se soit embatus.
(RiCH. DE FocnKivAL, la Panthère d'amort, Ri-
chel. 24432, f> 157''.)
Tout ce Ironveras a délivre
Mais qne tn veilles lire on livre
Qu'on apele en françois Gautier,
Miens ens qu'en bible n'en psaltier.
(Id., ib., 1° 1G5'.)
Par les le crot est ens chenwe.
(G.\UTa. d'Arr., Eracles, ms. Tarin, (° 15''.)
Ens entrent par la maistre porte.
(Renart le nouvel, 1765, Méon.)
Et fu li baias en la canbre et la bielle
dame entra ens. (Flore et la bielle Jehane,
Nouv. fr. du xin= s., p. 104.)
Henri si fist garnir le castiel et mist
kieuvetain ens, preudome et sage. {Chron.
de Rains, c. xxxi, L. Paris.)
Laissons le ens, si ferons bien,
Dist la dame. Ce ne vaut rien;
En ccste nuit n'i enterra.
(Couci, 2481, Crapelet.)
Mon lit estoit fait en mon paveillon en
tel manière que nul ne pooil entrer ens,
que il ne me veist gésir en mon lit. (JoiNV.,
Hist. de St Louis, p. 153, Michel.)
IVlais Ermignas furent desconfis et re-
boutes ens. (Mém. de P. de Fenin., p. 27,
Soc. de l'H. de Fr.)
A saincte Agathe
Entre eus.
(Farce du pasté et de la larte. Ane. Th. fr.. Il,
11.)
T. III.
Je ne scay s' elle est ens ou hors. (Pals-
grave, Esclairc, p. 819, Génin.)
Dont le tout se pourra monter a grosses
sommes de deniers qu'il est besoing de
recouvrer et faire venir ens. (Ord. de Fr.
I" sur le faict de la just, f" Ùl r'>.)
Ens, se dit pour dedans : comme ci ens,
le maistre de ci ens, je vay ci ens, je viens
de ci ejis, je passeray par ci ens, pour ci
dedens. Et parlant d'ung lieu plus loing,
nous disons : Il est li ens. Va li ens. Je
viens de li ens. Et ne faut pas escrire
leans, non plus que Céans a bon inn, mais
liens, ciens. (Eob. Est., Gramm. franc,
p. 78.)
— Hors et ens, dehors et dedans :
Nnz esteient e li freiz venz
Les tnrmentont e hors e enz-.
(Marie, Pitra. de St Patrice, Richel. 25407,
r iii\)
Quicunques s'aidera par sarment ne
fors ne enz. (1214, Paix de Metz, Arch.
mun. Metz.)
Bien l'esgardait et fors et ans.
(Dolop., 10830, Bibl. elz.)
Par hors et par ens.
(Ad. des Apost., vol. Il, f» 11", éd. 1537.)
Barques couvertes de tapisserie hors et
ens. (P. Coche, Vuy. d'Anne de Foix, Richel.
90, f» 6.)
Dont, quant a moy, je lien qne c'est grand sens
D'avoir a court ung pyé hors et l'autre ens.
{La Doctrine des princes, Poés. fr. des xv^ et xvi"
s., t. IV, p. 33.)
Ens et dehors par subtile practiqne
Despaincte estoit la victoire auctentique
De ce hault roy, puissant et magnifique.
(J. Marot, Voij. de Venise, la Prinse du chasteau
de l'esquiere, f 98 v°, éd. 1332.)
Joye prenons comme vous ens et hors.
(Jacq. Boochet, le Chappelet. des Princes.)
— Ens se place souvent devant en pour
renforcer l'idée exprimée parla préposi-
tion :
Enz enl fou la getterent, com arde tost.
(Eulalie, 19, Meyer, Rec, p. 194.)
Em en Inr mains portent branches d'olive.
(Roi., 93, MûUer.)
Ens es mostiers font lor cevans gésir.
(Les Loh-, ms. Berne 113, f° 1".)
Ens en sa chambre toute plorant en vint.
(Gar. le Loh., 2' chans., xxxv, p. 110, P. Paris.)
Impr., eus.
Il dit ens en sua livre
Et enz el tierz chapille.
(P. BE THAns, li Cam;ioî,'.2953, Mail.)
Moult l'en ama anz an son cuer.
(Be.\., Troie, ms. Maples, f S''.)
Salemons nos ansaigne et dit.
Et si lîst anz an son escrit.
(ID., ib., P ^^)
Uns chevaliers s'en est sevrés des nos,
Qui d'un espiel fu navres ens el cors.
(Raimbebt, Ogicr, 1225, Barrois.)
Tant esperone que il ne s'i atarge.
Qu'il est venus a Rome ens en la place.
(iD., ib.. 1630.)
Ja fumes nons né en un jor
Et en une nuit engendré.
Si com nos mères ont conté :
[Nonri avons esté ensamble ;
Bien denssions, si com moi samble,
Ens en un jor issir de vie.
Se la mors fust a droit partie.
(Floire et Ulanceftor, 1" vers., 714, du Méril.)
Je me Go tant ens en ma bone foi
Et en icea k'onkes ne li menti.
(GcioT, Chans., IV, 7, Wolfarl.)
Ens cl non del père et del fis.
(Blancand., 3211, Michelanl.)
Ens es bonces les a baisies.
(De VEmper. Constant, 595, Romania, VI, p. 169.)
Enz an l'eve se fièrent li Sarazins puant.
{Floovanl, 214S, A. P.)
Molt dolans et abosmes ens en mon cuer.
(Comtesse de Pontliieu,iion\ . fr. du xiix's ,
p. 18S.)
Pour .H. voitures d'estrain amener ens
es halles. {Compt. du Massart, 1348-82,
Arch. mun. Vaienciennes.)
Si ne pooit y estre que baynne, mauta-
lens et dissentions ne s'esmeuissent entre
leurs gens, ens en cas que chacuns voroit
faire partie pour son amy. (Froiss., Cftron.,
VI, 331, Luce, ms. Amiens.)
— De même devant la préposition d ;
Qu'il en gesoit .ccc. enz ou laris.
{Les Loh., Vat. Urb. 373, f" 10".)
Je ne lairoie mie por .c. livres d'or mier
Ne por home vivant qi m'an seust proier,
S'aa puis venir an leu, ne te face ploier
Les costez anz on vanlre, cui q'an doie ennier.
(J. BoD., Sax., cxLix, Michel.)
Li apostoiles fist bien forbir l'espee,
Enz ou trésor S. Pierre l'at gardée.
(Ger. de Viane, 2674, Bekkcr.)
Iluidelon l'orgnillens est ens on tref assis.
(Gui de Bourg., 2769, A. P.)
Anz ou fonz de la chartre lai le fait trabnchier.
(Floovant, 844, A. P.)
Esposerent lor fanmes Richiers et Floovanz,
Puis an firent lor noces anz ou palais plus grant.
(/*., 2261.)
Et ces coses... sui je tenus de warandir
et de faire venir ens ad devant dits l'ab-
beesse et le couvent. (1270, Paraelet, Arch.
Somme.)
A warandir et a faire venir ens au devant
monseigneur l'abbé. (1295, ib.)
Par oui Jhemsalem soit mise
Ens ou pooir de sainte Eglise.
(J. DE JouRNi, Disme de penit., Brit. Mus. add.
10015, f 78 v".)
Mais c'estoit la plus sage et la mieulx doclrinee
Qui fust ens ou pais n'en toute la contrée.
(Cdv., du Guesclin, 2329, Charrière.)
— Ens, prép., dans, en ;
Ens celé canbre, bians dons nies, enteres :
Ens le première troveres le vin cler ;
Ens l'autre après vair et gris a ases,
lit ens le tierce les .nu. Dix verres.
Et ens le quarte l'Orgilens troveres.
(Iluondc Bord.,i&m. A. P.)
Vanter s'en puet le pren conte Rollant
Que ins sa vie ne trouva si poissant.
(Olinel, 412, A. P.)
Et si ara il et ses oirs ens le tierage ke
li glize i avoit. (1235, Lett. deSobier, o§cial
(le Cambrai, N.-D. de Cambrai, Arch. Nord.)
Enz tesmoignage de totes les choses
devantdites. (1261, Ch. des compt. de Dole,
— , Arch. Doubs.)
64
Le venredi'ens darrien jour dudit mois,
(1397, Arch. Meuse B 1043, f 57 r».J
Or advenist une famine
Molt griesve ens cilz loinglalns lieui.
(1418, Semililude f enfant proudigue, A. .\nbry.)
29
226 ENS
Tien moy pyrement lu en prye
Corne varlet ens ton logis.
(Semitilude l'enfant proudigue, A. Aubry.)
Sy yoire dial ens sa cervelle.
Soy meot le jnvencel ens voye.
Adont son père ens sa lyesse
Semond a ly nng sien serfvanl.
(li.)
Ub.)
— Ens, prép., est quelquefois précédé |
de ens adverbe :
Enz enz le milen vi Haine
Qui de courez et d'alaine
Sembla bien estre meneresse. |
(Rose. Richel. 1573. f 2».)
Il l'ocist d'une saiete anz anz une jïrant
voie ferrée. {Lancelot, Ricliel. 754, f" 21».)
Norm., ians, adv.
2. ENS, voir Le.
3. ENS, voir Ent.
ENSACHEMENT, - sacqucmenl, s. m.,
action de mettre dans un sac :
Ensacquemens on emboursemens de de-
niers. (Trag. de Franc-arbitre, p. 299.)
l. ENSACHiER, vepbe.
— Act., mettre dans un sac, signiflca-
lion conservée.
- Fig. :
Et cil qui mant pois qu'il loa saiche
De biens se vuide et mani ensaiche.
(rie des Pères, Ars. 3fi'il, f° 'l''.)
Moult est folz qui son nrabre chace,
Maiz celuy qui le vent ensache
N'est mie plus garny de santé.
(La Vie saincle ilarine, Vat. Chr. 1728, f° 105=.)
Pour ce dit qne le vent ensache
Cil qui l'amor du monde embrache.
(Ib.)
Vous ensachez le mal en le remuant:
comme les pals s'enfoncent plus avant, et
s'affermissent en les branslaut et secouant.
(Mont., Ess., 1. I, c. 38.)
— Couvrir dans un sac :
Kt cil sont de sas ensachic,
Et dieot que il ont sachié
Lor ordre des fez aus apostres.
(RoTEB., Voie de Paradis, H, 52, Jub.)
— Réfl., se couvrir comme d'un sac:
Ensachez vous de hayres.
(L. Papon, Paslor.. II, 2, éd. 1857.)
2. ENSACHIER, -aichier, - acier, ans.,\,
a., tirer, attirer :
Si com le fer li aymanz
Ensache a lui, Iret et atache,
Ausi s'amor mou cuer ensache.
(G. DE CoiNci, de rEmper-, mctiû. 23111, f 27ti''.)
Josc'a la maison ra'ansachierent
Par cbaTox, par piez, et par malus.
(Dohp.. S841, Bibl. eli.)
Le brant ensace isnelement.
(Parlon., 9841, Crapelel.)
— Arracher :
Quant il vint sur le bort du fossé, il vit
les assaillans qui la muraille avaient percée
en deux lieux, et ensaiche mainte pierre.
{Du Guescl., p. 493, Mesuard.)
ExsAr.iKR, voir Ens.^chier ?.
ENS
ENSACQUEMENT, VOir ENS ACHEMENT.
ENSADMENER, V. a., pousser dans : ]
Inigo, cnsadmener. (Gloss. de Salins.)
ENSAELER, VOir ENSEELER.
ENSAFRAXER,- aincr, voir Ensafreneb.
ENSAFRENER, - aner, - anner, - ainer,
ensajf., verbe.
— Act., parfumer de safran :
Car il pensoit que ce tonnerre eust amené
une pluye, qui eust ensafrané sa chemise.
(iVlEHLiN CocCAYE, Hisl. Mac.,p. 84, Jacob.)
Le bon Crocoma^ma se cognoist en ce
qu'il ensafranne les dents. (Du Pinet, Pline,
XXI, 6, éd. 1566.)
— Réa., être planté en oignons de sa-
fran :
A ce que sans interruption ayes tousjours
du safl'ran a suffisance, diviseres le lieu
destiné en satfraniere en ouatre ou cinq
portions, pour l'une estre desensaffranee,
lors que l'autre s'ensaffranera, faisant ainsi
chacun an, sans interruption: par lequel
i ordre, en mesme estât demeurera conti-
nuellement vostre safTraniere. (0. DE Serr.,
Th. d'agr., vi, 28, éd. 1603. 1
— Ensafrené, part, passé, avec un nom
de personne ou de chose, parfumé de
safran :
Aussi sont mais ensafrenees
Comlme] s'estoient en safren nées.
(G. DE CoiNCi, de Monacho in /Inmine periclitalo,
487, Michel, D. de Norm., t. 111.)
Ainsi sont mes ensafrainees
Comme s'estoient en safran nées.
(1d., ib., ms. Soiss., f 92'',)
Ne seront pas si ceintes
Pie si ensafrenees
Les dames qui se sont
Folemeut démenées.
(Le Conlenz don monde, Richel. 1593, f° 143''.)
J'ai les gaimples ensa/l'renees.
(D'un Mercier, Crapelet, Prov. el dicl. popuL.
p. 149.)
Et si ot gnimple ensafrenee
De sole qui fn desgnisee.
(Sept Sages. 4468, Keller.)
Tousjonrs de celle me souvyn
Oui a la teste cnvelopat,
D'in covrechef ensa/frenal.
(Chans. du xv» s., n° 96, v. 1, G. Paris.)
(Les Hylandman) parlent, et se vestent
tout ainsi qu'Hirlandois, portans leurs che-
mises ensa If r années. (Thevet, Cosmogr.,
XVI, 6, éd. 1538.)
— Couleur de safran :
Incontinent que l'aube ensoffranee
Eut du beau jour la clarté ramenée.
(RoNS., Poés., 111, 65, Blanchemain.)
Arrivé sur !e soir
Vensa/frené malin de revoit ne t'assure.
(CeassiciN., Slespr. de la vie, ccxxiiii, éd. 1594.)
L'anrore ensafranee.
(Passerai, OEus., p. 139, éd. 1606.)
Scarron a dit encore :
Lorsque la rive basanée
Fu d'elle d'aurore) toute ensafranee.
— Plaisamment, syn. d'endetté :
Finalement ceux qui sont endebtez et
ensaffrenez sont dits oh,Trati, en latin,
ENS
c'est a dire pressez et chargez d'erein. (Du
Pinet, Pline, xxxiv, 1, éd. 1666.)
ENSAGiR, - aigir, verbe.
— Act., rendre sage :
Si fet la saige cmpererii.
Si VcnsaigisI sainz Esperiz
O'nmaine gloire tant desdaigne
Que ses cueurs nés penser n'i daigne.
(G. DE CoiNci, de rEmperer. qni ffard. sa cliasl..
3887, Méon, Nouv. liée. 11, 123.)
— Neutr., devenir sage :
Le monde donc ensagissant plus ne
i craindra la fleur des febves en la prime
I vere. (Rabel., 1. V, Prologue.)
I — Ensagi, part, passé et adj., devenu
I sage :
Ensagiz es en assolant.
(G. DE CoiNCi, llir., ms. Bini., f° 'S'.)
Ensagis les en asotant.
(ID., ib.. Ars. 3527, f» 149''.)
ENSAGNE, voir ENSEIGNE.
ENSAGNIER, VOir ENSEIGNIER.
ENSAi, ensay, enssay, s. m., essai,
épreuve :
Laquelle monnoie fut mise a Vensay.
(Maiz., Songe du viel pel., i, 17, Ars. 2682.)
Du pastel bon et marchand a Venssay
de seys marcs d'esterlings de garanthia.
(14 fév. 1505, Arch. Gir., Not., Senechault,
477-1, f 75.)
Le pastel de l'aloy el garenthie de vingt
quatre florins de i'enssay de Tholose. (15
j.inv. 1331, tb-, Brunet, 67-7.)
ENSAiE, s. f., essai, épreuve :
Il font du gros relief ensaie
Dontja povres n'ensaiera ;
Bien se gart qui le paiera ;
Chier sera cis escoz paiez.
(Watriobet, de Raison et de mesure. 76. Scheler.)
ENSAIELER, VOlî EKSEELEB.
ENSAiER, - ayer, ■ aiier, verbe.
— Act., essayer, éprouver :
11 est venus an serf, sa bone espee ensaie.
(Chev. au cygne, l, 1625, Hippeau.i
Jndas Jlachabens moult greva
One tant le firent delaier,
Par tans les fera ensaier
Son hardemcut et sa proece.
(Bellep., Machab., Richel. 19179, f 17 r°.)
Nus ne set les maus d'amours
S'il ne les a ensaies-
(Th. Heriers, Chans., Vat. Chr. 1490, f» 105=.)
Et que ja ne vouz délaies
O'ensaier la (l'image enchantée) quant vous plaira.
(Du Clieval de fust, ms. Florence Rie. 2757,
Romv., p. 111)
Si dota moult por quei il vost ensay er
son poeir au lor. (Est. de Eracl. Emp.,
XXXII, 4, var., Hist. des crois.)
Pource quierent ils autre chemin pour
ensaier s'il en porroieut mieuls venir a
léu? entente. (EvRART de Conty, Probl.
d'Arist., Richel. 210, f° 96^)
— Avec un rég. de personne, mettre à
l'épreuve :
Et puis que fine nmors m'ensaie
Et ele m'a trovee vraie.
Dont me doit ele bien doner
Ce qu'ele me fait désirer.
(Dnimars le Gallois, 11491, Slengcl.)
ENS
ENS
ENS
227
Coume cliil qui bien suvoit qup il npl
faisoient ne mais por li ensaier. (S. Graal,
Vat. Chr. 1687, f 2:2''.)
— Absolument :
Il voloit cnsaiier a la moitié de sa gent.
(S. ûraal, Val. Chr. 1687, f» o-".)
— Neutr. :
Ne seit nais hom s'il n'en ensale.
(Délivr. du peup. d'Isr., ms. da Mans 173,
f» 17 V".)
Il font du gros relief ensaie
Dont ja povres D'ensaiera.
(Watriquf.t, de Raison et de mesure, 76, Sclieler.)
H.-Norm., pays de Bray, ensaier, essayer.
ENSAiGiR, voir Ensagib.
ENS.\iGNABLE, enseigimble, adj., taché
de sang :
Li premiers qni nasqai de mère
Martri par trayson son freie,
ËQCor a il mains enseignables.
(Fabl. d'Ov., Ars. 3069, f" iG*:)
ENSAiGNAL, voir Enseignal.
ENSAIGNE, voir ENSEIGNE.
ENSAIGNEMENT, VOir ENSEIGNEMENT.
ENSAiGXEOR, voir Enseigneor.
1. ENSAiGNiER, enseignier, v. a., en-
sanglanter :
Le sano qui en isl les dras enseigne.
(Tristan, I, 696, Michel.)
Qne ja desja Décime en sa gorge frapee
IV'alloDS nous courageux ensaigner aostre espee ?
(Garn., Corn., nii, éd. 1374.)
Je ne te taxe point i'avoir par trop avare
Ensaignè mes autels duo sacrifice rare.
(Chassicn., Ps.. xlix, éd. 1613.)
— Saigner :
Item selon la loy escriple, qui delinque
en cas pourquoy il doive eslre enseignié au
visaige, si come de flastrir par la cous-
tiirae localle. (Bout., Somme, rur., 2° p.,
f" 68\ éd. 1486.)
— Ensaignic, part, passé, teint de sang,
ensanglanté :
A quelque agraffe ou esptngle ensaignce
Elle a un peu sa main egratigoee.
(Amtot, Prnp. de table, ix. 4.)
Sur la playe ensaignee.
(Passerai, OEuv., p. 8, éd. 1606.)
Morv., ensangner, ensanglanter. Bourg.,
Saulieu, s'ensaignei; se tacher de sang.
2. ENSAIGNIER, VOif ENSEIGNIER.
ENSAiLLiR, V. a., assaiUîr :
Et ta chité est ensaillie.
(Rose, Vat. Chr. 1858, f» 85».)
ENSAisiER,- aymmer, - eymer,-ainner,
enss., V. a., graisser, engraisser :
Encraissiez, enssaUnez, essampliz. {Cant.
Moys. ad fil. Isr., Oxt, Lib. Psalm., p.
244, Michel.) Lat., impinguatus.
Se aucuns enseymoit trop se laine ou en-
pourrùit ou mettoit ordure pour faire plus
peser son drap, et atains en estoit, il li;
doit amender comme de mauvaisemeni,
tissu. iCh. de 1300, Livre rouge, Areh. muu.
Abbeville; Mon. du Tiers Etat, IV, 67.)
Se li draps qui sera trouves ors ou en-
saymmes soit reboures et depuis rapportes
as wardes, etc. {Stat. des drapiers. Livre
rouge d'Abbeville, art. 4, ap. Duc, VI, 30'.)
Doivent estre les laines ensainnees de
sain cler ou de beurre. (1378, Ord., vi,
36o)
Et doivent estre toutes icelles laines en-
saymees de clair saing ou burre, sans y
mettre autres gresses. (1424, Ord., xili, 69.)
Impr., ensayniees.
La langue moderne a gardé ensimer,
terme de manufacture.
Wallon, arr. de Charleroi, ansenne, fu-
mier.
EN.SAINCTEMENT, VOif ENCEINTEMENT.
ENSAINCTER, VOir ENCEINTER.
ENSAINGNABLE, VOir EnSEIGNABLE.
ENSAINNER, voir ENS AIMER.
ENSAiNT, voir Enceint.
ENSAiNTiR, v. n., se sanctifier, devenir
saint :
Li plusurs d'els ensaintirent
Par la vertud qu'en lui virent.
(S. Brandan, 1828, Michel.)
Maint saint a l'en ven morir
Et maintes saintes glorieuses.
Dévotes et religieuses.
Qui draps corarauns tons jors veslîrent
N'onques pour ce mains u'ensaintirent.
{Rose, 1186. Marteau.)
ENSAINTIIRER, VOir ENCEINTURER.
ENSAisiR,en.5emr, v. a., mettre en pos-
session :
Devant l'empereor l'ont mené (sa fiancée) par les
Idois :
La fn fait a Witasse de Bâillon li otrois :
Par .1. rain d'olivier l'a ensaisi li rois.
(Chev. au cygne, II, 197, Hippeau.)
E Den sun règne li abandune.
De sa grant gloire Venseisi.
(S. Edward le conf., 3939, Luard.)
Se dessaisirent du tout en tout en la main
des diz clers jurez, en ensaisirent les diz
Gieffroi et sa famé, et des maintenant les
en tist procureurs. (1302, Donat., Arch. L
762, pièce 2.)
Et en ay envesti et ensaisi ledit Jehan.
(1335, .4^rch. JJ 69, f" 61 r<>.)
ENSAL, adj., qui coupe des deux côtés :
Cultelaire ensal, ou qui cou])pe des deux
costez. (JouB., Gr. Chir., p. 638, éd. 1598.)
ENSALCIER, VOlr ENSACCIER.
ENSALER, voir Enseler.
EN.sALiR, - allir, V. a., salir, infecter :
Alee en est sanz plus attendre
Tout droit a la maison d'envie
Qni fn fumeuse et ensalie.
(Fabl. d'Ov., Ars. 50G9, f» ÎS*.)
Ce n'est pas tout que de faire un bon
office, il ne faut puis après le desfaire ny
Vensallir par un autre mauvais. (Brant.,
Cap. fr., Biron, Bibl. elz.)
RNSAi.issEMENT, S. m., action de de-
venir sale :
Ne faut oublier de sarcler le nouveau
pié en son commencement..., prévenant
par diligence et curiosité Vensalissement
d'icelui. (Ouv. de Serres, l'heat. d'Agr.,
IV, 3, éd. 1617.)
Par la est la maison préservée de Vensa-
lissement. (Id., ib., IV, 8.)
ENs.ALUER, V. a., saluer :
La très douce dame ensalue.
(RuTEB., Vie SU Marie l'Egipl., II, 144, Jub.)
ENSALVECIR, VOÏr ENSAUVAGIR.
ENSAMANT, VOir ENSEMENT.
ENSAMBLEEMENT , VOir ENSEMBLEE-
MENT.
ENSAMBLER, voir ENSEMBLER.
ENSAMPLE, voir ESSAMPLE.
ENSAMPLIR, voir ESSAMPLIR.
ENSAN, voir Enseing.
ENSANER, V. a., guérir, comme saner :
Et aînsinc en faire miracles,
Com ensaner demoniacles
Et avugles faire veoir.
(Vie S. ilagloire, Ars. 5122, f» 91 v".)
ENSANGE, voir Encenge.
ENSANGLANTEMENT, S. m., aCtiOU de
couvrir de sang, le sang dont une chose
est couverte :
La lance tout aval decort del fier sanglent,
A celui mains parvient qui la frescor en sent,
Taintes en sunt un poi mais nel voi nequedent.
Mist ses mains a ses ens o l'ensanglentement.
(Herman, Bible, Richel. 1 iii, f° 5-2 r".)
Finablement le tuèrent et de son sang
fut ainsi l'escharpe goutec, mais elle eu
fut en icelluy temps plus belle que par
avant,... car après ledit ensangl[ant]emcnt
fut elle moult plus désirée et portée que de-
vant. (Degoillev., Pèlerin, de la vie hum ,
Ars. 2323, f» 37 r°.)
ENSANGLENTiR (s'), V. réfl., SB couvrir
de sang :
Il vainqui sans soy ensanglenlir. (Fosse-
TiEB, Chron. Marg., ms. Brux. 11052, xi,
111,27.)
ENSARCHiR, voir Encerchir.
ENSARMONNÉ, VOir ENSERMONNÉ.
ENSARPELLIER, VOir ENSERPILLIER.
ENSARPILLER, VOir ENSERPILLIER.
ENSARRER, VOiP ENSERRER.
ENsARTiER, V. 3., abfeuver, faire
boire, rassasier :
Pur seif estancher ke vus avez
Un pelitet adunc en bevez.
Mes ne mie ke seez ensartiez.
(Pierre d'Abernom, te Secré de secrex, Richel.
•2.3407, f° 194'.)
Cf. ASARTIER.
ENSARZiit, V. a.j rassasier ;
Kar mieuz vaut ke gent eient désir
La éloquence de lui (du roi) oir
K'eslre, saciez de vérité.
De ses paroles trop asarcié ;
Kar des oiailles la saullé
Le corage cnsarzit, en vérité.
(Pierre d'Abernum, le Secré. de srcra, Richel.
-23107, f» 179».)
ENS
ENS
ENS
ENSAUCEMENT , ensaiilcement, s. m.,
exhaussement, au propre et au fig. :
Ce- que la femme done a son mari por
aquerre aucune dignité e?t estable... car
li empereres Antouihsestabli que la femme
poust doner a sou mari por son ensmice-
meni. (Digestes, ms. Montp. Il 47, f" 300».)
Mais j'appelle an commencement
Nostre Dien Pan, car nullement
Sans lai par beaa racontement
Ne pois avoir ensaukcmcnt.
(l'asloralel, ras. Brnx., f 32 r°.)
ENSAUCHiER, voir Ensaucier.
ENSAuciER, - chier, ensalcier,-saulcier,
ans-, verbe.
— Act., élever, relever, protéger, ho-
norer :
Cil qni Dalre ont ocis m'ont mis en granl repos
Et ont craie m'ounor et cnsaucié mon les.
(Houm. d'Alix., f 41*, Michelanl.)
S'esloie de mes plaies garis et respasses,
Encor ensauceroic sainte creitienté.
(Fierabras, 1802, A. P.)
Par coi sainte église ensaucierenl
lit a nient lour loy cachierent.
{Des Juis qui bat. le crucefts, Richel. 1S212,
C 149 f.)
Por la loy qa'eiisauctiier vololent.
(G. DE Mes, Mappem., Ars. 31C7, f° 6 r".)
Et d'onnourer et d'avancier
El de garder et i' ensaucier.
(MocsK., Citron., 23831, Reiff.)
Qaant del roi Daire me sovient
Oai les chevaliers avilla
Et les vlUains tes ensaucha.
(btirmars le Gallois, 8166. Stcngel.)
Poar boinc amoar et ma dame bonnerer
De ma cançon voel le pui ensaucier.
(3. DE Grievil., Chans., Val. Chr. 1490, f° 83».)
... Plus courchies est cil c'on veut despire
Que cil n'est lies qu'on veut ensauchier,
(Chans., Val. Chr. 14U0, f» 171 r".)
Il aloienl le lor despendre
Pour la loi Dieu a ensauchier
Et por lu foi croistre et haucier.
(Baud. de Co.\di;, dou Pel, IS8, Scheler.)
Mais grâce avoit il trop grant. qui Y ensauchoit ,
S'estoit riquez d'avoir et graut plenté donnoit
A barons et a princhez.
(//. Capel, 633, A. P.)
A le draperie ensauchier. (1401, Ord. de
la draper., f° 1 r», Arch. comm. de lions.)
Gaultier dist que n'est pas droiture
De ceux ensaukier que nature
Abaisse.
{Pasloralet, ms. Braï., f° 62 r".)
— Réfl., s'élever :
Bien vous devez lever et ensaucier.
(Car. le Loh., 2' chans., n, p. 138, P. Paris.)
Cil ki s'ensalce, il serai abaissiez. (St
G BEC, Sapientia, p. 293, Foerster.)
— Neutr., dans le même sens :
Fortune qui l'a fait desor la roe drecier
Et el plus mailre siège monter et ensaucier.
(Itom. d'.Mcx., Kichel. 1.^095, f 247 v°.)
— Ensaucié, part, passé, élevé, protégé'
honoré :
Et comment se gentius liguie
Fu honorée et ensauchie.
(Rou, Richel. 375, f» 221'.)
Tant oom or sont plus ansaueiez fles artf >,
Fussent elles plus avilliez.
n)olop., ll-iO.5, Bibl. c-lz.1
Pour la noble chevalerie
Oui jadis fu si ensauchie
En France et en toute Brelaigne,
En Engleterre, en Alemaigne...
(Couronn. Renan, i, Méon.)
Ke li vrais bumles est ensauchies a le
1res bauUe gloire. (Vie de S. Franc. d'Ass.,
Maz. 1351, f" 27=.)
ENSAUGiER , V. fi.. Semble signifier
faire boire des potions de sauge :
S'ele ainz .i. an ne vos fet fere
Et deslremper .i. tel bevrage
Dont vos morrcz a fine rage,
Tost vos aura si ensaugié
Que vos aurez tout enangié.
(G. DE CoiNCi, de l'Emper, qui garda sa chasleê,
Richel. 23111, f 2S9».)
ENSAuvAGiR,e»sa»ejtr,ensaJoÉCir,v.n.,
devenir sauvage :
Tut estov(e)reit fraternelé guerpir
E comme beste la gent ensamagir.
(Li Rom. des tom., Richel. 19525, f 151 r».)
— Ensauvagi, part, passé, rendu sau-
vage, sauvage :
Commandes a bierser ces ours ensavegis.
(Chev. au Cygne, Richel. 795, f° 81''.)
Conmandes a bcter ces ors ensaliecis.
(Ib., II, 3038, Hippeau.)
Kar raisun plus n'orreint ke tigre ensauvagi.
(Vie de Seinl Alban, 470, Atkinsou.)
ENSAVEGin, voir Ensauvagir.
ENSAvoiu, V. a., apprécier :
Un roy devroit visitier sa chambre des
comptes aucunes foiz, pour savoir de son
estât, et le trésor de ses Chartres, et ensa-
voir la manière de la garde d'icelles. (Adv.
d Is. de Bav., Richel. 1223, f 9\)
ENSAVONER, v. &., farder :
Quant la dame sera parée,
Ensavonee et atifee.
Si se mctra en mi la rue.
(Yie des Pires, Richel. 23111, f 148';.)
ENSAvotjRER, - uver, y. a., procurer
un adoucissement:
Reficit, ensaviiret. (Gl. de Neck., ms.
Bruges, Scheler, Lex., p. 93.)
ENSAYELLER, VOlr ENSEELEH.
ENSBOiAE, V. a., absorber, être pénétré
par:
Imbuo, ensmaller, ensboire. (CathoUcon,
Richel. 1. 17881.)
ENSBOKTANCE, S. f., action de pousser
dans:
iutT\issio,enshoutance.{Gloss. de Couches.)
ENSBOUTER, V. a., pousser dans :
Trudo, ensbouter. (Gloss. de Salins.)
— Ensbouté, part, passé, poussé dans :
Impulsus, ensboutes. (CathoUcon, Richel.
1. 17881 et Gloss. de Salins.)
ENSBRisiER, V. a., briscr, rompre :
Intero, ensbrisier. (CathoUcon, Richel. 1.
17881.)
EXSCELEIl, voir E.NSELLER.
ENSCE.vsioN, - (ton, - cion, - inn, anc,
ans., eus., s. f., ascension :
Tanqne an jor de l'ancension.
(Wace, Conception, Brit. Mns. add. 15606, f 76' .>
Le honur de sa ensenciun. (Apocal, Ars.
b214, f° 6 r«.)
Apres ['ansancion.
(Gir. de Yiane, Richel. 1448, P 10".)
Ainz que venist la encensinn
De la sainte croix aoree.
(De Sie Marie VEgipl., Richel. 19525, f 17 v°.)
Ansansion. (1267, Chap, cath. Metz, Mai'
sonnerie, Arch. Mos.)
L'ancention nostre signer. (Mai 1273;
S. Maur de Verd., Arch. Meuse.)
Ancension. (Vies des Saints, ms. Epinal
f 7 r».)
L'ondemain de Vansansion. (1308, S. Li
vier, Arch. Mos. G 2189, n° 1.)
A l'ensencion nostre Seigneur. (1374, Reg
de S. J. de 1er., Douay, Arch. MM 29
f 2 V».)
Ansantion. (1376, S. Mihiel, I, 3, Arch
Meurthe.)
A Venscencion nostre Seigneur. (1377
Arch. MM 30, f» 87 r°.)
Le jour de Venscencion. (Racionale de
S. Claude, Arch. Jura, t" 28 r°,)
ENSCEVOIR, voir Ensevoir.
ENsciENCE, - ance, s. f., science :
Et reJisoies d'espérance
Qu'il n'iert pas certaine ensciancc.
Et pour fol nice me tenoies.
(Rofe, Vat. Chr. 1522, f 66''.)
1. ENSCIENT, ensient, - cient, - tient,
- ant, s. m., entendement, idée, pensée,
avis :
Alixandres fu prcas et de bon entient.
(Roum. d'.ilix., P> 5», Michelant.)
Moult par eûmes .i. très povre ensient
Quand nous geumes en ce pré verdoianl.
(Huo« de Bord., 4653. A. P.)
Moalt est vaillans et de bon ensianl.
(Ib., 4684.)
De nostre bon gré et de nostre bon ens-
ciant. (1270, Ch. de Hug. de Bourg., Ch.
des compt. de Dole, — - , Arch. Doubs.)
325
Sire, vo sjaa se repont.
Ou vous changez amendent.
(Bretel, Chans., à Greviler. Anc. chans. fr. av.
1300, t. 2, Ars.)
Cius Robiers estoit de petit enscient, ne
riens ne savoit. (Chron. de Bains, c. l,
L. Paris.)
Moût estes de fol ensient.
Quant nule parole esmoves.
(Du Presire qu'on porte, 348, Montaiglon el Ray-
naud, Fabl., IV, 13.)
Tu fesis toi cest mnnd par ton grant encient.
(Adieux de J.-C. à N.-D., Richel. 19525, f» 10 v».)
Sanses vint a l'estour a csperon brochant,
Loiaus bons estoit moult et de bon entient.
(Doon de Maience, 1105, A. P.)
r. udour fut appellee, moult avoit d'enscient.
(Ciperis, Richel. 1637, P 120 r°.)
— A mon, d son, à leur enscient, etc., à
mon, à son, à leur escient :
La ou il se sont tant pené
De moi nuire a leur entient.
(Casse. Chans., ap. Maetzuer, Allfr. Lieder,
p. 4.)
ENS
ENS
ENS
Se il presta gregneur pois a son ensient
qu'il ne devoit. (Digestes, ms. Montp. H 47,
— De môme sans à :
Elas ! fait il, ne sai que dire
Quels mais ça est, qui si enpiro 1
Ço est amors, mien enscient.
(Ren. de Beaujeu, li Biatis Desconncus, 3616,
Hippean.)
Lequel fait le mieux, vosire eiicient,
Ou de celer ce que li reqnist.
On si tonte la yerilé me dist ?
(GASS/ini DE Rains, Jeu parti, ap. Tarl)é, Chansonn.
de Champagne aux xw' et xm" s., p. 43.)
Mes maas est telz que se mengoie,
Mien ensiant, que pis aroie.
(Coud, 6"76, Crapelet.)
Il Tonsist bien, mien ensient,
Qu'il fuissent trestout endormy.
(Ib.. 6789.)
— A enscient, h. escient, sciemment :
Mais bien voit et conuoist et set a encient,
Qae plus le convient faire que dire seulement.
(Roum. d'Àlu:, f li'^, Michelant.)
A ensient a ton enfant ochis.
(Huon de llord., 13;i'2, A. P.)
A ensiant le tua et ocist.
ilb., 1612.)
Ke aucuns liom enfruinsist trives a en-
sient. {Bans aux échevins, QQ, f" 22 ■v",
Arch. Douai.)
Tose ki bant bome refuse,
Vilain pastorel amuse,
A enlient prent le pionr.
(Pastourelle, dans les Mot. et Pastour. du xiil° s..
Th. fr. au m. à., p. 4C.)
2. ENSCIENT, encient, encyent, adj.j qui
a le désir de :
Et n'y avoyt cuer si dur qui ne fust
encyent de plourer la veanl ainsi. (Vie de
Loyse de Sav., ch. i.)
ENSCIENTE, ensientrCy-untre, ans., s.m.,
idée, pensée, sentiment, comme enscient :
Que il n'a home de si qn'ans pors d'Outrente
Si plaîn d'engin ne de mal ensciente,
(Auberi, p. 161, Tobler.)
— ' Mon ensciente, à mon avis :
Mais li rois ot mellor confort,
Qnar d'Englois ot plus de .lx..
Et lendemain mon ensiantre
Ot il Saintes a son voloir.
{.MoBSK.., Chron., 31061, lleifl.)
— Ensiente, abs., à escient :
Car luit péchâmes en Adam ansiantre.
(S. Bern., Serm., Richel. 24768, ^"89 r».)
ENSCIENTOS, ensiantos, ensienteus, ens.
cienteoz, adj., savant, liabile, avisé :
Omers, li clers, fu merveilos,
E sajes et ensiantos.
(Be.v., Troyes, Richel. 7,S2, f» 1 r".)
En lui avoit cuer merveiloz
Et de set ars enscienteoz.
(1d., ib., Romv., p. 90.)
11 n'est mie de grant savoir,
Cou sachies, ne aisienteus.
(Fregus, p. 81, Michel.)
ENSCOMBREMENT, anscombremunt, s.
m., empêchement, embarras :
Estroite est li voie, et cil qui esteir -welt
est a enscombrement a ceos qui welent aleir
avant et ki désirent esploitier. (S. Ber-
N-\RD, Serm., Richel. 24768, f" 13i i".)
Dons sommes nos eu une manière des-
vuidiet des deforains anscombremanz. (Li
Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, i" o6 r».)
ENscoMDRER, ansc, v. a., empêcher,
embarrasser :
Car autre travail sunt de cors ki grant
mestier unt, si cum sunt les vailles, les
junes et autre travail semblant a cez Ui
uen anscombrent mies les espiriteis, anz les
ajueut s'on les fait par raison. (Li Epislk
saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f» 62 V".)
ENscRUTERjV. u., faire des recherches:
Pourquoy la royne diligentementeriscruta
pour sçavoir la cause du desplaisir de
l'empereur. (L'Yst. des Sept Sages, p. 99,
G. Paris.)
ENSEALER, VOir ENSEELER.
ENSEALURE, S. f., action de marquer
du sceau :
(Etaient) iceux aulneours poair et auc-
torité.. d'ensealer ove le seal al office
suisdit assigné toutes les draps et duszeins
suisdites teignantes lour longure et laeure
d'assise, perensy que le people sauns doute
purroit que per le grant d'icelle ensealure
les draps et duszeins susdites teignerenl
lour longure et laeure... (Stat. de Henri IV
d'Englet., an xi, impr. goth., Bibl. Louvre.)
ENSEANs, adv., céans, là :
Païens et Sarrazins ont enseans trouves.
(Fierabras, 2971, A. P.)
ENSECCHIR, voir Ensechir.
ENSECUiER, enseichier, v. a., dessécher,
rendre sec ;
Furent tuit ars et ensechc.
(M.VCE DE LA Chakiie, Bible, Richel. 401, f° 192».)
— Neutr., sécher, devenir sec :
E manaçad a la ruge mer, e ensechad.
{Liv. des P's., Cambridge, cv, 9, Michel.)
Kanat vosire lyn est roez.
Pur ensecher au solayl le mettet-
(The Trealise of Walter de Uiblesworth, p. li)6,
Wright.)
Et la terre perose ensechera issint qe au
peine enracinera le hlé. (Tr.d' Econom. rur.
du xiil» s., c. Id, Lacour.)
Mais ung vent est venu si fier
Qui eu a ahatu la tleur.
Et a fait l'arbre tresbucher
Et enseicher toute l'humeur.
(Jacq. Millet, Dcslruct. de Troije, P 80'',
éd. 1544.)
ENSECHIR, - secchir, verbe :
— Act., dessécher, rendre sec :
Par chalino ke l'umar ensecchist
Laquele le cors pest e norrist.
(Pierre d'Abernuh, le Secré de secrei, Richel.
25407, i" 188".)
Wensecchiisent trestut l'umnr.
(ID., ib.)
Dormir devant (manger) rend cors d'orne
megre e ensecchist ses humours. (Secr.
d'Arist., Richel. S71, f 131''.)
— Neutr., se dessécher :
Les membres estendu(e)s ensecchissent
(Pierre de Peckam, Rom. de Lumcrc, Biit. Mus-,
Harl. 4390, 1» 33".)
Car sicam les braunches eusechirunt
Quant les racines vertu(e) n'avemnt.
(Id., ib.yi" .35".)
Qant un des membres de home ensechist
e se pert. (Moralit. des philos., Richel.
23407, f° 126=.)
— Ensechi, part, passé, desséché :
Ledit Denys estoit, par sa maladie, en
corps et en tous ses membres, tant descru,
anienti, ensecchi et enfebli que a peine
purroit il recoverir nul jour de sa vie.
(1360, De notificat. stat. Dion, de Morbek,
Kym., 2° éd., t. VI, p. ISo.)
ENSEELER, BnceeUr, enseler, ensceler,
enceler, - eller, ensaeler, ensaieler, - ayeler,
- eller, ensealer, ans., v. a., revêtir du
sceau, sceller :
Le non i fait escrire et bien enseeler.
(Heriian, Bilile, Richel. 1441, P 23 v".)
L'amor des Herupois an son cuer anseele.
(.1. BoD., Sax-, XLi, Michel.)
En romanz devise un brief, d'un anel Venseele.
(Chron. de Jord. Fantasme, 246, ap. Michel, D. de
Non»., t. 111.)
Un brief li baille enscelé.
(Marie, Lai de Milun, 515, Roq.)
Al rei de Lymerich ad mandé
Par ces brefs encelé
Que il venist en Osserie
Od trestut sa baronie.
(Conquest of Iretani, 2035, Michel.)
Olriasmes a eus citains tout de nouviel
le loi par le quele li cites doit estre gou-
vernée, si comme ele est escrite et enseelee.
(1228, Lett. de Godefroi, év. de Camb., vig.
S. Luc, N.-D. de Camb., Arch. Nord.)
Nos avons cest présent esaril tàH enseeler
de nos seelz. (Ch. de 1234, Arch., .Musée,
vitrine 42, n° 233.)
Nous avons ensaeleit les letres de no
saiel. (Cft. de 1236, Cart. rouge, pièce 81,
Arch. Nord.)
Ai baillié ces lettres enseelees et confre-
mees de mon seel. (1233, Arch. S 5061,
n" 4, Suppl.)
J'ay fait ces lettres ensaieler del sayel
Aelis. (1254, Homm. de J. d Avesn., Arch.
B.-Pyr., E 120.)
Son propre nom li rnselent :
En baptesme Robert l'apelent.
(liom. de Rob. le D., Richel. 24405, f" 174=.)
Avoit il en Jérusalem en trois lues cuves
de marbre enceelees en masieres. (Est.
d'Eracl. empereur, xxiii, 6, var., Hist. des
crois.)
La cbartre lira ensayellee.
(Sones de Nansaij, ms. Turin, f 64''.)
Vo gent cors
De faiture et d'ator.
Enluminé de pitié, de doçor.
Est ciicelé de promesse d'amor.
iChans., ap. Raynaud, Recueil de motets, I, 8.)
Dusques adont qu'il trovascent le tombe
Il li cors saint gisoit et estoit enseeles.
(Vie M. S. Nicholai, .Moumerqué.)
Et ensement, sour tous les caucheteiir.*
ki cauches font u vendent, k'il fâchent eii-
seeleir les dras, (1282, Reg. aux 6ans, Arch.
S. -Orner AB xvili, 16, u» 940.)
E granta qe quanqe Alorys voleyt fere
escrivre, yl le enselereyt. (Foulques Fitz
Warin, Nouv. fr. du xiv' s., p. 52.)
— Enseeté, part, passé, gravé dans la
mémoire :
230
ENS
ENS
ENS
Li bons rois Charles ot le cner si doaté
De courtoisie et de sens apensé
K'ades aTOit en lai ensaielé
Le fait des bons, ne l'east onblié.
En -c. .M. ans, se tant enst doré.
(Enf. Ogier, nSo. Scbcler; Ars. 314'i, f in''.)
ENSEELEUR, - elkiir, s. m., celui qui
marque du sceau :
Ne porront li enseelleur de le vile d'A-
miens mettre le seel ou les seaux dessus-
ditz a aucun drapz faiz hors de le jurisdi-
cion desdis maieur et esolievins, jusques a
ce... (Ordonn. relat. aux teinlur., ap. A.
Thierry, Mon. du Tiers Etat, I, 523.)
ENSEGANT, VOir ENSUIVANT.
ENSEG.\UMENT, VOlr ENSUIVAMMENT.
ENSEGGER, voir Ensegier.
ENSEGiER, enseger, - egger, v. a., assié-
ger, cerner :
II ont ensrgié Rome.
(DesIr. de Rome, 1393, Grœber.)
Obsideatur, seyt ensegé. {Gloss. de Neck.,
ms. Bruges, Scheler, Lex-, p. 9o.)
Ensegerent le cUastel de Tikhil. (Chron.
d'Angl., ms. Barberini, focar».) Plus haut:
ensegierent.
Enseggerent tote la foreste tôt entour.
(Foulgues Fitz Warin, Nouv. fr. du xiv° s.,
p. 59.)
ENSEGiR, V. a., assiéger :
Le cbastel fu ensegi. (Chron. d'.ingl.,
ms. Barberini, (» C3 v».)
ENSEGNE, voir Enseigne.
ENSEGNEMENT, VOir ENSEIGNEMENT.
ENSEGNEOR, VOir EnSEIGNEOR.
ENSEGNIER, VOif ENSEIGNIER.
ENSEGRE, voir ENSUIVRE.
ENSEGUiR, voir Ensievir.
ENSEicHER, voir Ensechier
1. ENSEiGNAHLE, -emgnable,-aingnable,
- ennatfe, adj., docile à l'enseignement;
Salemons dit : Je te pri. Dieu, que tu
me done? cuer enseignable. (Brun. Lat.,
Très., p. 367, Chabaill'e.)
Docibilis, enseignablez. {Calholicon, Bi-
chel. 1. 17881.)
Indocilis, qui ne puet riens apranre, non
ensaingnablez. (Ib.)
Indoctibilis, non enseignable. (Gloss. de
Couches.)
Docibilis, enscnnable. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
Trois membres principanix notablez
D'escience 1res enseintjnablez
A prouver les vrayes raisons
Des .ni. causes que devisons.
(Chr. de Pis., Poés.. Richel. 601, f» 207 t°.)
11 ne convient mie pledoier le sergeni
nostre seigneur, mais estre débonnaire a
tous, enseignable, souffrant avec atrem-
pance. (P. Ferget, Nouv. lest., i" 201 v".
impr. Muz.)
2. ENSEIGNABLE, VoIt ENSAIGNABLE.
ENSEiGNABLEMENT, adv., docilpment :
Si desciple enseignablement
l.e congnnrent et le suivirent.
(Fabl. d'Ov.. Ars. .SOfiO, f° îiS'.i
Enseignablement, docibiliter. (Gloss. gall.'
lat., Richel. 1. 7684.)
ENsEiGNAnLET*:, S. 1., docilité :
Enseignableté, docibilitas. (Gloss. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
ENSEiG-VAi>, S. m., signal :
A braire et a Initier commence li escans,
Et cil dedens sont coy, qui ont bons eiiseignaus.
(Reslor du Paon. ms. Rouen, f" 16 v".)
Or menace Clarvus, mes il i a tout al,
.iinz qne il soit midis verra tel emcignal
Qu'il revandroit estre en son palais Tyndal.
(les Vœux du Paon, Richel. 368, f 91".)
Et des k'il sont ensi obéissant
Je lor ferai .1. si bel emeifjnttl
Ke cbascuns d'eaus gairo bien son ostanl.
(Ancdses de Maiiveros, Chans., ms. Berne 389,
f 92 r°.)
— Médaille :
Item une pasternostre ou il a sis ensai-
gnaux a fason de tablier,'=. {Invent, de
1393, Richel. 4628, f» 366 r».)
ENSEIGNE, ensengne, enseingne, enseinge,
ensenie, ensinge, ensaigne, ensenne, ensagne,
ansangne, ansigne, ansoigne, s. f., marque,
tache :
Et la doit on clore (cette maison) ansi
corn les ansignes des clos ki sont férus ou
mur sont faites. (1286, Cart. Gr. Egl. de
.Metz, Richel. 11846, f" 137.)
Pour le fachon d'une boiste de Vensengne
de le ville... (Compt. de 1369, Arch. mun.
Valenciennes.)
Sur moy a telle enseigne, qu'il n'est
homme ne femme au monde, tant me
soient prochains parens, que jamais l'ai-
veue. (Gérard de Nevers, I, m, éd. 1725.)
— Banderolle de la lance, et par exten-
sion, lance :
Et en sa lance ot grant ettsaît/ne.
Les lances li bâtent as poiuz.
(Ben-. Troie, ms. Naples, f° IG'.)
Par mi le gros del ceur li mist Veasiiir/e nue.
Tonte plaine sa lancbe del ceval mort le rue.
(Aiol, 4992, A. T.)
Grant colp li done sur sun esca de peis,
Ultre l'en passe l'enseniie de cicleis.
De l'balberc trenche mailles [bien) trente treis.
(Olinel, 826, A. P.)
Veiisenie met tut dreit el cors devant.
(Ib.. 815.")
— Signe, signal, indication :
Judas li vel ensemia feire.
(Passion, l-i:î, Diez.^
Mes toutevoiz...
Conmant je que tu leur enseignes.
Au mains par generaus enseignes.
En quel leu mieuz te troveroient
Se du trover mestier avoient.
(Rose, Richel. I5-3, f 92''.)
Ensengnes.
(Ib., Vat. Oit. 1212, !" W.)
Pais a fait .1. timbre sonner.
C'en fu ensagne de laver.
(Rom. du conte de Poil., 133, Michel.)
11 resplendi de granz enseignes de vertu.
(Brun. Lat., Très., p. 53, Chabaille.)
Il comense de sa main acener et a faire
enseigne a ses homes qu'il ariere se trai-
sisseut. (Estories Rogier, Richel. 20125,
1° 173'.)
— Cri de ralliement :
Guillaume crie : Dex ave ;
C'est Venseingne de Sormendie.
(Hou, p. 239, ap. Ste-Pal.)
Lors escrie &'ansoigne, ses compaignons ralie
Qui estaient espars aval la praierie.
(J. BoD., Sax., CLii. Michel.)
El cors li mist l'espiel entre les .11. mameles.
Tonte plaine sa lancbe l'abati mort sor Terbe,
Puis escrie s'enseinge, Monjoie, aute et bêle.
(Aiol. 4982, A. T.)
Vint a l'eslour, cria s'ensagne.
Si leur a fait guerpir la plague.
(MooSK., aron., 17116, Reiff.)
— Preuve :
Quant mesire Gaovains l'oi.
Sel crut el bien sut qu'il dist voir,
Por ce que le dnt mult savoir,
Que boues ensaignes conta.
(Mess. Gauvain, 3870, Hippeaa.)
N'y preu exemple fors eu France,
Et pense bien très grant enseigne
Des faiz notables de Bretaigne.
(GniEL. DE Si-André, Libère du boa Jehan. 62,
Cbarrière.)
Lors fnt prins Jehan de Bretaigne
Et en prinson mis pour enseigne
Que le roy avoit en puissance
De luy porter très grant nuisance.
(lD.,iJ., 181.)
— Nouvelle :
Et se clamoit de son signor que il li
avoient toUut, ne oncques puis ansangnes
n'en avoit oies. (Hist. de Joseph, Richel.
2453, fie r».)
— Enseignement :
Fy de l'enseigne.
Puis qne l'ouvrage est si commun !
(Villon, Grant Test., cxn, p. lOi. Jouaust.)
— Statue :
Or parlerai a vos qui bien entendez rai-
son, et qui béez a avoir viles et maisons et
enseignes et tables d'or et d'argent. (Brun.
Lat., Très., p. 511, Chabaille.)
— Monnaie, médailles, patenôtres :
Icellui Symon rompi une huche, prist et
osta une enseigne d'argent et .xvil. solz et
.VI. den. tournois. (1363, Arch. JJ 93,
pièce 2.)
Lors ledit Toustaineutsachié de sabourse
une ensaigne d'argent, qui bien povoit va-
loir deux solz ou environ. (1397, Arch. JJ
153, pièce 129.)
D'iceulx coffres ilz emportèrent certaines
mailles ou enseignes, qui estoient du curé
d'icelle église. (1407, Arch. JJ 162, pièce
152.)
Lequel mareschal fist deux ferremensen
façon d'estrilles... cuidant que ce fut pour
faire des enseignes d'argent ou mahelins.
(1470, Arch. JJ 196, pièce 163.)
— Oultre l'enseigne, loc, plus qu'on ne
peut dire :
La matinée ra'enfonrmoit
Qu'il feroit bel oultre Vensengne.
(Froiss., Poés.. Richel. 830, p. 357».)
Riches estoit oultre l'ensengne.
(lo., I*., p. 31'.)
Uns siens escuiers d'onneur que il amoil
oiitlre l'ensengne. (\o., Chron., VUl, 195,
Kerv.)
El leurz envoya bons chevaus etarmeures
oultre l'ensengne. (In., ib., Xll, 31.)
ENS
ENS
ENS
231
Morvan, ensoueyue, indice, indication,
symptôme.
1. ENSEIGNEMENT, ciiscygn., ensaign.,
ansaign., ensengn., ensegn.,ensen., ensign.,
ansign., essengn., s. m., renseignement
qu'on a eu sur une cliose, connaissance ;
preuve ;
Outre pourront passer senremenl.
Il et Charlos, par leur ensaiyiiement.
Car il y orenl ce joar passé souvent.
{Enf. Ogier, 2643, Scheler.)
Sera creu partout par son simple ser-
mentj sans autre preuve ne enseignement
taire. (1499, Trans. entre le bar. de Ferr.
et ta lepros. de S. Symph., Arcb. hosp.
Bernay.)
— Avis, conseil, instigation :
Et jo estai celé tere de mon fief par
Vensegnemeul de mes homes. (1232, Chap.
de S. Amé de Douai, Arch. Nord.)
Se alcuns home u feme soit mis en le
prison le castelain de le vile par ensegne-
ment d'eskevins. {Bans aux échevins, L,
f" 1 \", Arch. Douai.)
Je Heuris esvekes et abbes de Stavelot,
al essengnemenl de mes homes ki la pré-
sent astoient, rendi a Gilet le fiez devant
dit. (1271, Cart. de S. Vinc. de Metz, Ki-
chel. 1. 10176, f° 49 r».)
Par Vensegnement de nos tournes en
avons saisis et airetes le dien et le capille
devant noumes. (Juill. 1272, Ch. de Joinv.,
Arch. S. -Orner.)
Par Vensevgnement de la ditte court.
(1281, ielt. de Vente, Mon. pour servir à
l'hist. des prov. belg., t. 1, p. 21.)
Li oirs devant nommes raporterent par
Vensignement des hommes devant nommes
les fruis et les pourfis oblipies devant dis
en le main de celui Baudewin de le Couit
comme en main de signeur; et après cil
Baudewins par Vensignement devant dit
les raporta en no main comme en main de
signeur de souvrain; et après nous par
Vensignement des hommes nous le rapor-
tames en le main du doien devant dit.
(6 déc. 1290, Ch. de J. de Joinv., Wailly,
Chart. d'Aire.)
Par ensegnement des hommes chi après
nommes. il293, iô.)
Selon l'usage et le coustume du pais et
de le court de celui Baudevviu de Jlasures,
ki comme sires rechut par ensignemenl
d'ommes, el nom et avoeques le doien et
le capitle d'Aire et de lor yglise, de mi et
de men oir, le werp de toutes les choses
devant dites. (30 déc. 1293, ib.)
Dame, par mon eiïseijnemetît
Loe le prendre au commencement.
(Jjcu. d'Ajiieks, Art d'Amour, ms. Dresde, 2183,
Korting.)
Pour cou, par ensegnement de loy, jour-
née fut baille[e] et donnée audit procureur.
(Avr. 1336, Flines, Cod. A, 1" 43 r", Arch.
Nord.)
A Venseygnemenl le counte de Lcycestie.
(Chron. d'Angl. ,ins. Barberini, I" 42 v.)
— Charte, acte, titre, pièce authentique:
Que tout ledit fief et marquiet il devoit
et doit acquitier, délivrer et desquerquier
de touz douaires, de touz ensenemens, de
toutes quierques. (1336, Arcb. JJ 70, 1" 9v».)
Les seigneurs dud. [leage n'eu ont ne
lettres ne ensaignement, mais en ont ainsi
usé par force. {Ch. du 13 nov. 1438, Arcb.
mun. Orléans.)
J'ay perdu a l'occasion des guerres la
pluspart des enseignemens el escriplures de
mes dittes terres et seigneuries. (14Sb,
Arcb. P 303, 3' p., orig., cote 482.)
Faites mettre brandons ou aultres ensei-
gnemens de par nous en icelle tour. (Janv.
1459, Ch. de l'év. d'Anx., ex Tabul. Episc.
Autiss., Lebœuf, Bist. d'Alix.)
Plusieurs livres, Chartres et aultres ensei-
gnemens dn temporel dudit evescbié fu-
ientars. {lk&0,Temporel de Bayeux, 1<'43 v°.
Chapitre de Bayeux.)
Pour que les dits hommes manans et
habitans en la dicte paroisse ont, par la
fortune des guerres, perdu les Chartres et
enseignemens àe leurs franchises et libériez.
[Ch. de 1460, Chartrier du château d'Acon.)
Iceuls chartrier et ensignemens veus.
(1463, Cart. de Bolleville, Brit. Mus. add.
13307.)
Et bailles ausdiz acbateurs tous les con-
traz. lettres et autres enseignements qai\ a.
{Charte de 1471, Arch. Solesme, 82.)
Sera icelluy trésorier tenu de faire deux
livres des chartes, privilèges, fondacions,
augmentacions, acqueslz, lectres et etisei-
gnemens dudit ordre. {Ord. de Louis XI
pour l'Ordre S. Michel,rus. Bibl. du Louvre,
E 1444, f° 15 V».)
Voulons et ordonnons que tous crédi-
teurs tant ecclésiastiques que séculiers pré-
tendant rentes en grains ou autres espèces
que dessus, seront tenus, a la requeste du
débiteur, d'exhiber les lettres de constilu-
tion qu'ils ont d'icelles rentes avec tous
autres enseignemens a ce servans, si au-
cuns en ont. (5 mars 1S71, Placard de
Philippe II touchant les rentes constituées
en grains, Bruxelles.)
Interdisons très expressément a tous nos
vassaux, de quelque estât ou qualité ils
soient, de s'arroger, usurper, ny appro-
prier, et a tous autres de donner, ny attii-
buer en parlant, ou par escrit a qui que
ce soit, ledit titre et qualité de baron ou
autre semblable, ou plus grand, s'ils ne
font premièrement apparoir en forme deue
par enseignemens, ou litres autentiques et
valables, que les terres, fiefs, et seigneuries
qu'ils possèdent en nosdits Pays Bas et
de Bourgogne, soient eslevees et décrétées
en lél degré et titre, et qu'ils ayent sur ce
lettres patentes de nosdits prédécesseurs,
ou de nous. (23 sept. 1595, Edit de Phi-
lippe II, touchant les Armoiries.)
— En particulier, passeport :
Ne souffres passer es mettes de vostre
bailliage quelconque personne du royaulme
d'Angleterre... s'il n'a bulletle ou ensaigne-
ment de nous. (Acte de 1424, dans la
Chron. du Mont St Michel, p. 145, A. T.)
— Assignation :
Nus ne lor doit amender ne enpirier lor
armes, ne ansignemenz fere, ne parler a
ans, fors de la pez. {Liv. de jost. et de
plet, XIX, 33, § 4, tiapelli.)
Se on fait record ou ensegnement sour
aucun bourgois, et il se trait u warant
hors de l'esquevinage pour le record, et
qu'il ne viegne mie avant pour faire chou
que escheviu out ensigniet sour lui, se
chius qui on ara fait sen record ou son
ensignement s'en trait a eschevius, esclie-
viu doivent envoyer le vallet de le ville a
chelui sour cui on ara fait sou record et lui
faire savoir qu'il viegne avant pour faire le
dit d'eschevius dedeus .vil. jours et .vu.
nuis. (KoisiN, nis. Lille 266, p. 38.;
Le bourgois sour cui li enseqnemens seroit
fais. (Ib.)
— Insigne :
L'empereur revestu de ses habits et en-
seignements impériaux. {Chr. de S. Den
111, f" 33, ap. Ste-Pal.)
— Sagesse :
Dame, plainne A'aiisaigvement,
De sen, de cortoisie.
Cor m'olroies corloisement
La Tostre drncrie.
(Jaikes D'AmEss, Chatis. ,ms. Berne 389, TOI r".)
2. ENSEIGNEMENT, VOir ENSEIGNIEMEKT.
ENSEiGNEOu, cnsuign., ensoign., en-
soingn., enseingn.,- eour,-our, - eur,ans.,
enc, ensigneur, s. m., celui qui enseigne :
Veneiz, filh, oiez moi, ge vos aprenderai
lo cremor de Deu, car il est aprenderes et
ensengiercs de toz les biens. (St Grec, Sa-
pientia, p. 283, Foerster.)
Par nalnre bien se provoil
Locemiens et bien trovoit
Bon mestre et bon etiseigneor.
(Dotop., 1379, Bibl. elz.)
Ne mes anseignierres n'estoit il pas.
{Lancelot, Richel. 754, f" 23».)
Celui que ge vos avoie baillié por maislre
et por anseigneor. (Ib.)
Tozjors va devant les autres comme cbe-
vetaine et ensenynieres. (Bbon. Lat., Très.,
p. 192, var., Chabaille.)
Apren ce que tu sels, si que tu soies en-
seignierres profitables. (Id., ib., p. 367.)
S'aprenJre voes les médecines
(iu'en tait d'erbes e de racines,
Macres l'en iert bon enceigniere.
(Dits moraus, ap. Luzarche, Adam, p. xixv, Intr.l
Qui en lonc lans fu ensoignieres
Des autres gens.
(Ms. Ars. 5201, p. 173=.;
Et bien garde que ta lor metes
A ceus ensoingïteonrs bien saiges.
(J. DE Priorat, Vegece, itichel. 1604, f" 8^.)
Qui estoit roys et enseingnerrez de tous
ses commandemens. {Godefroi de Builloii,
Itichel. 22495, 1° 9'.)
Homar qui estoit prince d'Arrabe, le tiers
après Mahomet, rois et enseignieres de ces
commaudemenz. (Cent, de G. de Tyr, Flor.,
B. Laur. lxi, 10, L)
Maistres Zacbvas, ensaignieres de la lov.
(^«/■fljiCêS A'. -C," Richel. 1553, 1° S80 r».)
U vous a baillez enseipieitrs, par quoy
vous congnoissies quant vous faites le bieïi
et quantvousfaites lemal.(JoiNV., S. Louis,
Lxxxviii, Wailly.)
Ensegniere. (i'assî(/or.,ms. Turin, fi>39 v.)
Il li dist que il estoit venus de loingpour
çou que il estre peust edefies par lour ensei-
gneur et par lour boine vie. {Vies des saints,
uis. Lyon 697, 1° 72'.)
Ansoignieires. { Vies des Saints, ms. Epi-
uai, t" 22 v.)
Apres lui alout Cenekes li sages, ensei-
gneres de moralilez. {Moralité des philos.,
Itichel. 25407, f» 123'.)
Il bien savoit que sans lor evesque qui
estoit lor maistres et lor ensegneres ne dé-
voient mie aler en si gruut aluue. {Estories
Rogier, Richel. 20125, !" 107'.)
Tous vieillars sont bien eureux qui sont
maistres et euseigneurs de bonnes euvres
S32
ENS
et de proCtribles scieuces. (Laub. du Pre-
MiEBFAiT, Ti-aictié consolait f de vieillesse,
Richel. i009, f" 99 r».)
Il fu apostre noslre Seinpnor et aiisotrî-
gnerres de genz. (La Convers. Saint Paul,
Richel. 988, 1° 48''.)
Doctor, enseignoiir. [Gloss. de Conches.)
Estes mon maistre et enseigneur.
(K. deCollerye, Complaiiicte que faict le serviteur
de la mon de son maistre, p. IGl, Bibl. eli.)
Des choses perdues on le tenoit yray
enseigneur, et de toute science aussi le
parlait docteur. (Louis XI, Nom., lxxix,
Jacob.)
Courroux si est leur seigneur.
Droit cappitaine et enseigneur.
(lloi René, (Muv., m. 33, Qnatrebarbes.)
Noslre saulveur, signcur et ensigneur.
(FossETiEU, Chron. Margarit., njs. Brux.,
1, f" 14 r».)
Il a esté de verla enseignrnr.
(Crétin, Chants roy., P 35 v°.)
Bien soyez vous Tenus, sages seigneurs,
Des antres rois l'esemple, et enseignetirs
Dn snr chemin qni an vrai salut mené.
(Marg. de Nav., Corn, de l'ador. des trois rois à
J.-C.)
Helas, seigneurs,
Si la sça-vez, soyez m'en enseignetirs.
(Cb. Mab., Templ. de Cup., p. 8, éd. lliU.)
Soiez joyenli. gentilz hommes, seigneurs,
Gens de pratique en tons lieni enseigneurs.
(CoRROZET, Cry de joye des Franc, pour la deljvr.
du pape Clément Yll, Poés.rr. des xv' et xvi s.,
VI, 290.)
Outrecnidee en ses fautes se plaist.
Hait Vcnseigneur, l'ignorante qu'ell'est
De toute discipline !
(RoNS., Oi., Od. retranch., t. II, p. 453, Bibl.
elz.)
Ces rhetoriclens, maistres et enseigneurs
d'un babil affeté, gagnèrent petit a petit
crédit dedans Rome. (Pasq., Becft., Ht, 44.)
Un tas d'autres lourdaus superstitieus et
philosophes renfrongnes, qui veulent con-
trefaire les sages et graves enseigneurs.
(Tahureau, Dial., p. 45, Lemcrro.)
Enseigneur de toutes belles choses et
saiuctes. (La BoET.,Regl.de mor. de Plut.,
Feugère.)
— P.-ê. ofûcier de justice chargé de
porter les accusations :
Touchans plusieurs meffais fais desdis
portans pour maire et pour eskevins et
seur les accusations de suspecte adminis-
tracion que li ensigneur de ledite vile
avoicnt lait contre aux. (1309, Cft. du
Ponlhieu, A. Thierry, Mon. du Tiers Etat,
IV, 84.)
Deux desdites persones qui seront ensi-
gneur avoec les autres ensigneurs de la vile
avant dite. (Cft. de 1311-1312, ib., IV, 93.)
— Sorte d'agent voyer :
Mais d'où vient la faute, sinon de la né-
gligence de ceux qui se veulent immiscer
et sont introduits a la charge des maistres
voyers et enseigneurs ? (1600, Jehan Pus-
sot Traité sur les difficultés des servitudes
Arch. législ. de Reims, 1, 1022, Doc. inéd.)
— Index :
Quand la mensale (ligne qui traverse le
milieu de la main) coupe le tubercle de
l'enseigneur, c'est signe de cruauté. (Mont. ,
Ess., II, 12.)
ENS
— Fém., enseigneresse, - erresse :
Ele (sapience) est enseignerresse de la
descipline de Dieu. {Bible, Maz. 684,^13".)
Ele est ensegneresse de la descepline de
Deu. {Ib., Richel. 901,1° 15*.)
Histoire enseigneresse et maistre d'escole
a nostre vie. (G. Tory, Chron., ép., éd.
1544.)
ENSEiGXEURiER, verbe.
— Act., rendre maître :
En si haulte part fut mis l'homme par le
grand Dieu, affin qu'il la cultivast et gar-
dast. Et soubdain qu'il V enseigneur ia.
(Aeetin, Gen., p. 13, éd. 1542.)
— Réfl., se rendre maître :
Vouloit peu a peu s' enseigneur ier du
rovaume. (A. DE LA Sale, la Salade,
f» 42'.)
Capet s'estant enseigneurié de la France.
(l'ASQ., Rech., m, 13.)
ENSEiGNEus, adj. ; mal- enseigueus, de
mauvais exemple :
Pour rien n'eust voulu souffrir que sour
son jugement nulle chose mal enseigneuse,
ou de fraude, eust esté faicte. (0. DE LA
.^lARCHE, Mém., I, 17, Michaud.)
ENSEiGNiEMENT, -gneevient, -gnement,
adv., doctement, sagement:
Chantez enseignement. {Liv. des Ps.,
Cambridge, XLVi, 7, Michel.) Var., ensei-
gneement.
Li messagers parla mnlt enseigniemeni .
(Garn., Vie de S. Thom.. Richel. 13513, PSOr".
Cil parla mnlt enseignement.
(Vespasianus, Brit. Mus., A vu, f° 40'.)
1. ENSEiGNiER, eusegn., enssegn., en-
sengn., essegn., ensagn., ensign., ensingn.,
ensein., enseinn., ensen., ensoingn., ansoi-
gnier, verbe.
— Act., marquer :
Nus teliers ne soit si hardis qui tisse
sor ostille qui ne soit ensegnie del ensegne
de le vile. (1262, Bans aux échev., 00, Ass.
s. les drap, de Douay, f» 4 v", Arch. mun.
Douai.)
A tant k'il (les draps) seroient enseignié
de l'enseigne de le vile. (1270, Reg. aux
bans, Arcb. mun. S.-Omer AB xvili, 16,
n° 199.)
Enseigner des nappes et touailles. (1403,
Lille, ap. La Pons, GÎoss.ms., Bibl. Amiens.)
— Montrer :
Et si mena
Li rois le conte de Canpagne,
Que tous II mons al doit ensagne.
(MoDSK.. Chron., 27980, Reiff.)
— Neutr., faire signe :
Lors les soigna (les lions) et ensoingna a
la main qu'il s'en aulessent. {Vies des Her-
mites, ms. Lyon 698, f° 4 r».)
— Faire la preuve :
Et a conforter leur dicte seisine et pos-
session, et enssegner plus a plain de leur
droit, exiberent unes lettres. (Cft. de 1351,
N.-D. la Gr., l. I, Arch. Vienne.)
— Réfl., s'instruire :
Tote pais ait e el qnitance
(Ju'il en face sa peneance :
Eissi l'esgart e e'en enseing,
Kar deu mieuz dire ne m'i feing.
(Ben., I) de Norm., II, 25784, Michel.)
ENS
Par exemples de créatures
Lt par regarder leur natures
Se poet on ensengnier et dnire.
(1. DE CoNDÉ, Dis iou chien, ms. Casan., Scheler.)
— Ou il n'a qu'enseignier, loc, qui a
toutes les qualités, parfait :
S'entrait une pucelle ou il n'ot qu'ensignier.
(Garin de Monglanne, Vat. Chr. 1517, f° 7=.)
Ses .lu. fies a trouvez avoec le chevalier
Et avoec le pncelle, ou il n'ot qu'ensingnier.
(B. de Sel)., m, 83, Bocca.)
— Enseignié, part, passé, marqué :
Ce que feroient en la peine de deux
cens mil escuz d'or du coing forgé et en-
seigné du roy de France. (MoNSTREf.ET,
Chron., I, 47, Soc. de l'H. de Fr.)
— Armorié :
Les estranieres armoyees et enseignies
de leurs enseignes. (Froiss., Chron., V,
239, Kerv.)
— Instruit :
Li nient enseinniez perirunt. {Liv. des
Ps., Cambridge, XLVIII, 10, Michel.)
Dune kommença a estre enscines et cortcis.
(Garnier, Yiede S. Thom., Richel. 13513, f°5r°.)
Car il est pruz e ensengné.
(Tristan, II, 458, Michel.)
Moriz a dist a sa meyné :
Montez, chevalers enseigné.
(Conquest of heland, 2113, Michel.)
Gentis est et bien ensengnies.
(Flormoni, Richel. 792, P 22''.)
Li enToisiet li demandoient
Pour coi il n'amoit par amonr
A"ucune dame de valonr.
Ou aucune gentil pncele
Qui fust frauce, ensegnie et bêle.
(Amadas et Yd., Richel. 375, f SL^"-.)
Li damoisians bien ensengnies.
Comme courtois et afaities
De cest message se fist prest.
(Ib., f 315''.)
Gavain le pren et Vensegnié.
(Atre per., Richel. 2168, f° 22"".)
Vos aves une nièce bêle,
IS'a plus vaillant dusqn'a Tndele,
Plus sage ne pins ensegnie.
Plus gente ne plus envoisie.
(Parton., 3953, Crapelet.)
Sarrazenois parole, bem an fut ansoigniez.
(Floovant. 2392, A. P.)
Il apela Rolland e Naimes Vensenes.
(Prise de Pampel., 2475, Mussafia.)
Trop par avez dit grant ontraige
Qui si solez estre ensaigniez.
(Des Tresces. Richel. 19132, f° 123=)
Ja ai ge la plus bêle fille qui soit en
terre et la plus sage et la mielz ensaignie
qui onques naquist. {Artur, Richel. 337,
f 59\)
Comme fel chevaliers et mal ensengniez
que vos estes. {Ib., f° 255'.)
Et la dame respont qni bien fn ensignie.
(B. de Seb., xy, 1042, Bocca.)
Katherine l'enseignie,
(Liv. des cent bail., xm, S.-Hil.)
2. ENSEIGNIER, VOirENSAIGNtER-
ENSEiGNiR, ensenhir, essegnir, v. a.,
instruire :
Mon estre et mon pe'nser, mon vivre et mon parler
l'uist li spirs de science ensenhir et donteir.
(Prière à la Yierge, Richel. 1. 1077, f 9.)
ENS
ENS
ENS
233
Adonc li dist et Vessegnist :
MaDgies ardieniant dou fruit.
(BMe, Richel. 763, f° 215».)
— Enseignij part, passé, instruit :
(Amor) si fet hardi sage
Et enseigni large.
{Chans., ms. Montp. H 196. F 29 y°.)
EXSEiGNOuiR^ - oufif, Verbe.
— Neutr., devenir seigneur, régner,
dominer :
Kar poples coTeitos e fens
Vienent enseignorir sor eus.
(Bes., D. deNorm., II, 14772. Michel.)
— Réfl., se rendre maître, s'emparer de :
A Rome lo que nos anjuiu,,
E si nos eiiseignorissum
De li e de si faite honur
Qu'ai siècle n'est nule greignnr.
(Ben., D. de ISorm., I, 1-249. Michel.)
Lidit enfant ne aucun d'iceuls ne se
pouTToit enseignoiirir deTuffruildu manoir.
(i32o, Arch. JJ 64, V 37 v».)
ENSEIGRE, voir ENSUIVRE.
ENSEILLEURE, S. f., Seuil?
Pour avoir fait le dit évier et la dicte
enseillevre de la dicte tour au villain.
{Compt. de Girart Goussart, 1400-1402, For-
teresse, XXII, Arch. mun. Orléans.)
ENSEiNER, voir Enseignier.
1. ENSEiNG, ensan, s. m., signe, trace :
La dame vont qoerant ades
Mais n'en trovereot nul eisaii.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f° 147''.)
2. ENSEING, voir Ensoing.
ENSEINGE, voir ENSEIGNE.
ENSEINGNABLE, VOif ENSEIGNAELE.
ENSEINGNEOR, VOif ENSEIGNEOR.
ENSErNxiER, voir Enseignier.
ENSEINTER, VOir ENCEINTER.
ENSEisiR, voir Eksaisir.
ENSEJouRNER, v. n., séj oumer, tarder :
Sainct Mathurin, pour paix y mettre,
Aui ambassades fist promettre
Sur le sacrement de la messe
Que, ains qn'il partist, feroieut promesses
Vif ou mort de le ramener
A Larchant sans t'iL^cjownrr.
(1490. la Vie de St Malhurin. Poés. fr. des x\' et
XTI* S., t. XII.)
ENSELAGE, S. m., fonctiou de celui qui
marque du sceau :
Ne porront li enseelleur de le vile d'A-
miens ne aucuns d'eulz mettre le seel ou
les seaux dessusditz a aucuns drapz faiz
hors de le jurisdiciou desdis maieur et
eschevins, jusques a ce que souffisaiment
leur sera tesmongnié par lesdis es-wars
lesdis draps avoir esté par eulx veux et
estre souffisaus pour avoir ledit seel, sur
paine de perdre ledit mestier d'enselage.
{Nouv. Ordonn. relat. aux teintur., tisser,
et pareurs de draps, ap. A. Thierry, Mon.
de l'hist. du Tiers Etat, I, 523.)
1. ENSELER, - eller, enss., enc, ans.,
anc, ensieller, ensealer, ensaler, inseler,
V. a., seller :
La veissies maint cier Liaume lacler
Et enseler maint bon corant destrier.
{Les Loh., ms. Berne 113, (" 14».)
El cheval monte qui estait enselez.
Ub.. Ars. 3143, f° 6'.)
Cil cheval sont covcrt et enselé.
(Ib., i" 20K)
El cheval monte qui bien fu encelez.
(Ib., V 23'.)
Ancellez fu cel estelez roncin.
(».. Richel. 191C0. f 26*.)
Et enseler maint auferrant destrier.
(Ib., ms. Montp . f" 101».)
La veissiez enseler maint destrier.
(Gar. le Loh., 1' chans., vit. P.' Paris.)
La veissiez tant blans hanbers veslir,
Et tant cheval enseler et covrir.
(/{.. 2° chans., xvi, p. 252.)
Es chevaus montent c'on ent fait ensaler.
(De Charlem. et des Pairs, Vat. Chr. 1360,
!° 3^)
On li amaine Broiefort ensele'.
(RAisiiiEET, Ogier, 2410, Barrois.)
D'ooe malvaise sielo se jument ensielé.
(Roum. d'Alix., f 47', Michelant.)
C'on face enselter son cheval
Et ses armes lost aporter.
(Florimont, Richel. 792. P V.)
Huidelon li a fait le cheval amener.
Et par devant l'enfant l'a fait bien anseler.
(Gui de Bourg.. 2204. A. P.)
Amis, dist Bneves, or enten mon pensé,
Ensele moi Arondel le mué.
(Beuv. d'Banst., Richel. 12S48. f" 155''.)
Fai ensaler les chevaus.
(De morte, Ars. 5201, p. 231».)
Son cheval trova apresté
Ensellé et appareillé .
(J. LcMARCHAM, Mir., ms. Chartres, f 36».)
Il a fait Baielart sin cheval inseler.
(Poet. ms. av. 1300, IV, 1363, Ars.)
La dame fet enseler deus chevaus. (Lan-
celot, ms. Fribourg, f» 35''.)
E serra le chival ensealé de une seale
des armes le dit Robert. (Lib. Custnni., I,
148, ISer. brit. script.)
Et ensiellerenl leurs chevaus. (Froiss.,
Chron., III, 90, Luce.)
Tout furent armet, et li chevaux enssellet.
(ID., ib., III, 264, Luce, uis. Amiens.)
Mener fist .ii. chevaux en celle région
Tous les mienlx encellez que trouver pooit ou.
(Ci-v.. B. du Guesclin, 2906. Chabaille.)
Que l'en ne puet cnseifer, insellabilis. (Gl.
gall.-lat., Richel. 1. 7684.)
Ensellé, insellatus. (Ib.)
Monté sur un moult bon cheval, bien
armé et bien ensellé. (0. de la IMabche,
le Livre de l'adois de gaige de bataille,
p. 87, Prdst.)
Lors eussiez veu enseller bien deus mille
chevdulx. {Perceval, f» 68», éd. t530.)
Enseller chevaulx. (J. Lagadeuc, Ca-
thol., éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl.
(^uimper.)
2. ENSELER, voir Enseeler.
ENSELLEUR, S. m., cclui qui chevauche
assis sur une selle :
Stradites, enselleur. {Gloss. lal.-fr., Ri-
chel. 1. 7679, {° 250 V».)
Strator, ensellettr. (Gloss. de Salins.)
ENSEMBLABLE, adj., Semblable, pareil;
ensemblable que, loc. conj ., de même que :
Lesdits seigneurs vassaux pour les pri-
sonniers chargez des crimes pourront ad-
ministrer justice, et un sergeant pour par-
tie, ensemblable que nos oKciers ordinaires.
(Charl. de Hain,, lxiv, 8, Nouv. Coût, gén..
Il, 96.)
ENSEMBLABLEMENT, ensonib., adv.,
pareillement :
Jusques a soixante soulz et un denier, et
au dessous ensamblablement. (1341, Arch.
JJ 73, f» 272 V».)
ENSEMBLE, ansambU, prép., avec :
Se doit an warde doneir quels c'il soit
cui om receoit por habiteir ansarnble lui.
Mais li mais om nen habitet onkes seure-
mant ansarnble lui, car il habitet ansanible
un mal home. {Li Epistle Saiyit Bernard a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 71 v».)
Ou il est ansanible les homes. [Ib.,
(' 74 r".)
Sainz Germains ala ou palais ansarnble
ses compaignons. (Vie saint Germain d'Au-
ceurre, Richel. 988, f° 149"'.)
ENSEMBLEDEMENT, VOif ENSEMBLEE-
MENT.
EXSEMBLEE, ensanb., amsamb., s. f., as-
semblée :
En ceste ensanblee de Wincestre. (Mort
Artus, Richel. 24367, f» 3-'.)
A ceste amsaniblee. {Ib., t" 10».)
Or vons ai je conteit et dit
Pourquoy ont faite l'ensemblee.
(Guerre de Metz, st. 137», E. de Boateiller.)
ENSEMBLEEMENT, ensamblecment, ens-
sambleement, emssembleement, ensemblede-
ment, ensenbleyement, ensambleyement, e)i-
semblement, adv., ensemble, tout à la fois :
Tuit se desevrerent, ensembleement en-
gluet sunt. (Liv. des Ps., Cambridge, xili,
4, ]\lichel.)
Ensembledement 11 nunsaives e li fols
perirunt. {Lib. Psalm., Oxf., xlviii, 9, Mi-
chel.)
Nabal, en hébreu, ço est fol ; e folie est
ensemblement od lui. {Rois, p. 99, Ler. de
Liucy.)
Ensenbleement o cest escrit. (1260, Vente,
Ste-Croix, Arch. Vienne.)
Ensambleement o le seau de... (1260,
Acquisition, Ste-Crois , Ste-Radegonde ,
Arch. Vienne.)
Eu testimoyne de vérité je y ay mis
mon seyau emssembleement ob les seyaus
lou davunt dit mon sire Hugues... (1281,
Test, de Guy de Lusignan, Arch. J 270,
pièce 19.)
Fu mis en saisine de la dite terre de
Gailefontaines et de ses appartenances en-
sambleement avec les dites autres choses.
(1314, Arch. JJ 52, f 54 v.)
Ensambleyement o le nosire seel. (1326,
Arch. JJ 64, f 92 v.)
Ensenbleyement o le nostre. (16.)
Emssemblement. (1340, Fontevr., anc. tit.
228, Arch. Maine-et-Loire.)
Enssambleement ob tout le droit, le do-
maine, la propriété. (23 juin 1371, S. Ber-
tliomé, Bibl. La Hochelle.)
30
234
ENS
Par lesdits personnaiges de nostredit
parlement ensemblement avecques les gens
Se nostredite court. (ISOO, Ord., ssi, 274.)
Et en yrez tous manger vostre part en-
semblement, comme bons amys. (Des Per.,
Cont, Ll, La Monnoye.)
Les deux frères puisnez ayans pitié du
mauvais traictement que leur père rece-
Toit par Lothaire, se liguent ensemblement
eontre luy. (Pasq., Rech., v, 3.)
De perdre ensemblement le corps et la richesse !
(Lasphrise, Nom. Treijic., Bibl. elz.)
Ensemblement se disait encore au com-
mencement du xvii" s. :
Les ofeciers s'allient avec les comptables,
et meslent leur gain ensemblement. (Caquets
de l'Accouch., 1" journ., Bibl. elz.)
Ils ont ensemblement conjuré votre honte.
(BoiSROB., Folle Gageure, ii, 1.)
1. ENSEMBLEMENT, S. m., rassemble-
ment :
Ne sevent la covino de nostre ensemblement.
(Th. de Kent. Geste i'Alis., Kichel. 2i36i,
f° 19 r".)
2. ENSEMBLEMENT, VOir ENSEMBLEE-
MENT.
ENSEMBLER, ensambUr, ensenWer, ens-
sanller, verbe.
— Act., rassembler :
Seygnurs, fet il, or entendez,
Par grant liosoinne estes ensemblez.
{Guy de \yarwick, Richel. 166'J, f 20 v°.)
K'il passol de grandur tn? ki sitnl ensembles.
{Ilorn. 2312, Michel.)
Toutez manières de cent seront d'une
fov ensemblez en la maison et l'obediance
de S'» église dont Jhesucrist sera pasteur.
(1347, Arch. M 105.)
Enssanller. (13S9, Péronne, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Bian seigneurs, que qnerez vous ore
(Ju'a ceste heure estei ensamblé f
(Pass. S. S., Jub., ilijst., 11, 186.)
— Mettre ensemble, mêler :
Pour double que ceux qui charioient ne
ensemblassenl les gerbes de leurs voisins
ou d'autres. (1404, Ord., ix, 31.)
— Fig., confondre :
Tous droictz humains sont ensembles el
meslez. (E. de Laigue, Comm. de J. Ces.,
î" 4 r», éd. 1539.)
— Neutr., se rassembler :
Mes li Flammenc, quant cco virent,
Ensemblerent tost et faillirent.
(G. Gauiar, Chron., ap. F. Michel, Chr. angl.-n.,
I. 3.)
— S'unir par mariage :
Qui enfanz lest ensembler
Avaunt lor agee légitimer.
(De Pèches, ms. Cambridge, Univ. E e, 1, 20,
f» 13=.)
— Infln. pris subst., rencontre, choc,
combat :
A Vensenbler font les lances croisir.
(Les loh.. Vat. Urh. S'iS, f '!''.)
A Vensenbler 1 ol tel froisseis.
(/*.. f" lOV)
— Ensemble, part, passé, entremêlé :
ENS
Une bacgue ou il a trois roses ensem-
blees de blanc et d'autres diverses con-
leurs. (24 sept. 1447, Coynpt. du R. René,
p. 204, Lecoy.)
ENSEMBLOisON , msanbloison , s. f.,
assemblée^ assemblage, union :
A cele ansanbloison.
(Les Loh., Richel. -1622, f "9 r°.)
ENSESiELÉ, part, passé, dont la semelle
est garnie :
Gros sonilliers ensemelez de clondz.
(Gaocbet, Plais, des Champs, p. iS. éd. 160i.)
ENSEMENT, encmneul, ancement, ensa-
manl, enssament, ensiment, enchement, esse-
mcnt, adv., pareillement, ainsi, de telle
manière, également :
Car ne voleit beisier clerc ne lai ensement.
(Gark., Vie de S. Thom., Richel. 13513, P 70 r°.)
L'elme 11 trainche et la coiffe ancement.
(Raoul de Cambrai, cccxxxv. Le Glay.)
Cho est almosne esperitens,
E essement le corporeus.
(Ej:pl. du Cant. des cant., ms. du Mans 113,
f n r°.)
Les altres membres essement.
(Ib., P 78 V'.)
Si com Venus,
Pallas et Juno ensement
Vinrent oir le jugement
De Paris.
(Floire el Blanceflor, l' vers., 4S2, du Méril.)
Çou m'est a vis, se voir recort,
Une pucele o eus avoit |
Qui ensement se contenoit.
(Ib., 1246.)
Car sens alrait avoir et amis ensement. '
(Ad. de la Halle, du Roi de Sezile, 92, Jubinal.) i
Si tant est que il ne la prcnget pucelle, |
enssament aura li maris oscle, cum la famé.
{Coût, de Charroux, 18, coll. Fonteneau, 1
Bibl. Poitiers.) i
Essement a tierce et a midi et au vespre \
aloia uostre sires ovriers en sa vigne. |
(Maurice, Serm., Richel. 24838, f" 20 v».)
Ceste vie tout ensement n'est fors que uns
trespassenienz. (Traité des vertus, Richel.
22932, f" 26''.)
A chely enchement. (Rentes de la Prév. de
Clenn., Ùichel. 4663, f" 93 r».)
Crans et petiz tôt ensamant.
(Hercule et Phileminis, Richel. 821, F 1''.)
— Ensement comme, tout comme :
' Li amiralz bien resemlilet barun.
1 Blanche ad la barbe ensement cume flnr.
(Roi., 3172, MUller.)
Cil sunt seiet ensement cume porc.
I (Ib., 3223.)
E iert ensement cume fust tresplantet de-
juste les ruisals des ewes. (Liv. des Ps.,
Cambridge, i, 3, Michel.)
— Ensement que, tout comme, exacte-
ment comme :
Mes mon cors vous dira
Toute la vérité ensement ?a'ele va. ^
(Jeh. de Lanson, Ars. 3U5, f 15i r .)
— Placé en tête de la phrase, sans rela-
tion directe avec ce qui suit, ensement a
signifié de même, outre :
Encement, autel raison est ce la mère qui
tient le baillage dou ûé... [Ass. de 1er., l,
628, Beugnot.)
ENS
Haut-Maine, ensement, ens'ment, en-
semble, en même temps. Aunis, Sain-
tonge, Vendée, et Poitou, Deux-Sèvres,
ensement, ens'rement, seulement.
ENSEMS, adv., ensemble :
Crident Pilai trestuit ensems.
(Passion, 228, Diei.)
Ensems crident tuit li fellnn.
(Ib., 233.)
ENSENCioN, voir Enscension.
ENSENDRER, VOÏr ENGENDRER.
ENSENEMENT, VOir ENSEIGNEMENT.
1. ENSENER, voir Ensonnier.
2. ExsENEB, voir Enseignier.
ENSENGE, voir Encenge.
1. ENSENGNE, VOir ENSEIGNE.
2. ENSENGNE, volr Encenge au Supplé-
ment.
ENSENGNIER, VOir ENSEIGNIER.
ENSENHIR, voir Enseignir.
ENSENiE, voir Enseigne.
ENSENNABLE, VOir ENSKIGNABLE.
ENSENNE, voir ENSEIGNE.
ENSENSEMENT, VOlr ENCENSEMENT.
1. ENSENSER, efic, V. a., éclairer, re-
mettre dans son bon sens :
Li veuz hœm se dresce atant
Pur la resun au josne enfant,
E dist : Beau (iz, U seint esprit
Vus gart le cors en fet, en dit !
Car ben m'aiez ore ensensé ^
En poi d'nre de grant pensé.
(Chardrt, Petit Plel, 543, Koch.)
Longement ont tel penser.
Puis lui fist Deu despenser
Le penser qu'il out pensé,
Et quant Deu Vaut encensé
Si repensât en son qner...
(Yie S. George, Richel. 902, f 109 r".)
2. EXSENSER, voir Encenser.
ENSENTEMENT, essgntemant, essante-
mant, s. m., consentement :
Parle commnn essentemant. {MortArtus,
Richel. 24367, f 14''.)
Per Vessantemant de Estevenet. (1274,
Acey, Arch. Haute-Saône, H 12.)
0 le bon gré et Vensentement devant diz.
(20 juiU. 1359, Regard, Arch. Côtes-du-
Nord.)
Cf. Asentement.
ENSENTiR, V. a., sentir, ressentir :
Bien voit qu'il n'en venroU a chief :
Ne moastra pas tout le meschief
Oue il a on cuer ensenti.
(Cleomad., 8035, Van Hassell.)
Nus ne doit suirre la volenté de son
cuer, ne estriver annui ausiment contre
l'abé de nule chose; et se il ce ff'l- f ''
face ensentir '^ . decephne de la règle
(Riule de S. Beneit, Richel. 24960, f» 8 v .)
ENSEOiR (s'), V. réO., s'asseoir :
ENS
ENS
ENS
235
En real sea aproef vous etiseez.
(Ta. DE Kent, Geste d'AUs., Richel, 2-4364,
f» 76 r°.)
ENSEOR, ans., s. m., celui qui règle
l'assiette de l'impôt :
Et veille et avère que lesdits anseors an-
quergent si je, ho mon peir, avons rens
sorpris ho boes de Bosic. (1262, Preuv.
de l'hist. de Bret., t. I, col. 984.)
Cf. ASSEOR.
ENSEPONXÉ, adj., monté sur un affût :
Une petite bonbarde enseponnee... Troys
petites bonbardes de cuj-vre enseponnees et
un petit canon enseponné. (14t7, Arch.
mun. Angers, CC 3, T 167.)
ENSEPOULTURER.VOirENSEPOUTOUEER.
ENSEPOUTOURER, - oullwer, - ulluver,
V. a., ensevelir :
Ensepoutouret fu en l'eplise saint Denis.
(Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 9S\)
P. Paris, ensepalturé.
C'est la myse feite le jour, de l'obyt de
feue madame de la Vaysonsiere, que Dieu
absolle, qui fut ensepoulturee en l'eglyse
de Myre le mercredi xxill" jour de ottobre
l'an mil cccc et neuf. {Charte de 1409,
Richel. Clairamb. 1090, f» 260.)
Ou le corps de ladicte dame est ensepul-
turé. {Ch. de 1454, ap. J. Quicherat, Hist.
de Ste Barbe, I, 320.J
EnsepuUurer et mectre en terre mondit
cueur. (29 mars 1436, Compt. du R. René,
p. 6S, Lecoy.)
Pour faire enterrer et ensepulturer feu
Guillaume Guillemet. (1498, Reg. de Nant.,
f° 38 r».)
Car déjà quatre jonrs avoit
Qu'il esloit citsepûiiuré,
{Mist. de la Saincle Leniie, Poés. fr. des xv° et
xvi° s., I, 46.)
Inhumé et ensepulturé au cueur et
cbansseau de la dite église. (1315, C'A. de
P. de Dainpierre, Minute de M. Chefdev.,
not. à Evreux.)
Etre«sep«;(Mrcre»iaumoustier de Sainct
Melaine. (Le Baud, Hist. deBrel., ch. xxii,
éd. 1638.)
Vous aviez une tant femme de bien,
vous la devez ensepulturer honorablement.
(G. BoucHET, Serees, xxxiv.)
Se disait encore dans la première moitié
du XVII» s. :
Chapelle en laquelle sont ensepulturez
tous ceux de sa famille. (Ch. Jaulnay, le
Parfaict prélat, Paris, 1648, p. 530.)
Bourbonnais, ensepouturer.
ENSEPULCRER, - clircr, V. a., mettre
dans un sépulcre :
Knfln elle Oa mort) le domte, et peudaut qu'il sora-
[meille
L'ensepidchre aus enfers.
(CsiSsiGH., Uespr, de la lie, cixn, éd. 139i.)
ENSEPULCRiR, V. a., mettre dans un
sépulcre :
Uni li clerc et li lai le cors ensepulcri.
(Rou, 2* p., 1.311, Andresen.)
ENSEPULTURER, VOif EKSEPOUTOUnER.
ENSERCH4BLE, VOir ENCERCHABLE.
ENSERCHE, voir ENCERCHE.
ENSERCHEMENT, VOir E.NCEBCHEMENT.
ENSERCHEUR, VOir ENXERf.UEOR.
ENSERCiON, insercion, s. f., action
d'enter, de greffer :
Aucunesfois ceste chose se fait par enser-
cion, c'est a dire par enter le rainsel
d'aucun arbre ancien et parfait sur l'escot
de I. jone arbre, et ceste manière est la
meilleure qui soit quant ceste insercion se
fait d'un arbre sur un autre bien propor-
cionné a li. (Evraht de Conty, Probl.
d'Arist., Richel. 210, f» 236'.)
ENSERCiR, V. a., remplir :
Insertio, ensercir, reamplir. {Gloss. de
Salins.)
ENSERF"" 5. f., soirée :
Et quant ce vint a l'enseree.
Que li solaus a son droit tome.
(De Cortois d'Artois, RicLel. 19152, f 81'.)
ENSERER, V. H., Commencer à faire
nuit :
Il s'ent tornerent quant il dut enserer.
(LesLoh., ms. Montp., f° 134''.)
ENSERF, adj., serf :
Apartenances donc les unes sont frankes,
les autres enserves. (Britt., Loix d'Angl.,
f" 139 r», ap. Ste-Pal.)
ENSERGIEE, S. f., soirée :
Et Jhesa Crist revint as soes
Ou il Irova megres escroes,
Qui de pechié erent chargiees
Au malin et as cnsergiees.
(EvBAT, Gen., Richel. 12157, f» 90 y°.)
ENSERi, adj., calme, tranquille, doux :
Li pensers amonrous. li regars enseri.
(Yeiis dou paon, Richel. IS.'il, !" 7" r».)
Qui tant est simples et seriz
Ce samble estre saioz anseriz.
(G. DE Coixci, ilir., ms. Soiss., 1° 28'.)
1. ENSERiR, anserir,-sierir, v. impers.,
se faire soir :
Qaant vinrent as ostcns, si fn près i'ensierir.
(Roim. d'Alix., f 71", Michelant.)
Ersoir, an vespre, quant il fu enseri^
Karlos, vos fiex, a l'ostel me requist
Que jou alaisse en gibier aveac Ini.
(Hiion de Bord., 1372. A. P.)
Il n'estoit pas a che point ou castiel ;
anchois estoit aies as Lombars, por chou
ke il presisseut uosti-e «eut quant il seroil
enseri. (II. de Vale.nxiknnes, Hist. del'emp.
Henri, 640, Wailly.)
Parae, ce dit Butor, pnr voir je vous plevi
C'annuit vons le r'aurez ainz qu'il soit anseri.
(Brun de la Mont., Richel. 1270, f° 15 t°.)
— II s'employait aussi comme verbe
neutre, avec les mots vespre, nuit, pour
sujet :
Li jors défaut, vespres fu enseri.
(RAI5IEERT, Or/ier, 8905, Barrois.)
Et jnrait moult très ûeremeut
ïoz ses Dex, son cors et sa vie,
Q'ançois ke nuis soit anserie
INe k'il beust aiguë ne vin,
Seroit la chose traite a lin
Piir raison, si com il savoit,
(Dolop-, 9053, Bibl. elz.) Var., soil nuis enserie.
— Tout est enseri, le soir est tout à fait
arrivé :
Quant vint an vespre, que tout fii enseri.
En an lit coachent la dame et Fromoudin.
(Les Loh., Ars. 3143, l" 53'".)
Ains atent tant qne tout fu ensieri.
(Anscis, Richel. 793, f» 69''.)
Monlt tart, ke lot fn ensieri.
Durement estoit aviespré.
(La Passion Dieu, Ars. 3527, f» 200».)
— Estre enseri, avec un sujet de pers.,
être plongé dans le sommeil :
Tout dorment en la sale, Renaus pas ne dormi,
Qnant il ot enleuJu que toat sont enseri,
Adonques s'est levés...
(Ren. de Montaub., p. 442, Michelant.)
— Infin. pris subst-, le soir tombant :
J'a non Girarl, gaiste, bians dons amins.
De Gironville mui ju a Venserir.
(Girb. de Metz, p. 531, Stengel.)
Aine ne fina de si a Venserir.
(Garin le Loh., 2' chans., ixxv, p. 103.)
La nuit sejornent, tant se lievent matin
Qu'a Blaucafort furent a Venserir.
(Ib., XLU, p. 198.)
As pnis de Maldiant vinrent a Vensierir.
(Roum. d'Alix., f 71^ Michelant.)
An tierc jor, droit a Venserir,
Vint la novele a Galeron.
(Ysles el Galeron, Richel. 375, P 299'.)
A Venserir sor la vespree.
(J. Bretex, Tourn. de Cliauvenci, 3143, Del-
motte.)
Ains ne flnerent de ferir
Dessi qui vint a Venserir.
(Rich. li biaus, ms. Tnrin, f 145'.)
Oisel chantent doucement
A Venserir.
(G. DE SoiiiNiES, Chans., ap. Scheler, Trouv. belg-,
nouT. sér., p. 6.)
— Enseri, part, passé pris substant.,
le soir tombant :
A Vanserit.
(Les Loh., Richel. 1622, f° 217 r°.)
Du main jusqu'en Vanseri.
(EïRAT, Genèse, Richel. 12457, f» 20 T°.)
Tote jor l'ont gaitié desi qu'a Venseri,
(Chev. au cijgne, I, 6305, Hippeaa.)
2. ENSERiR, V. a., insérer :
La dite clause de laquelle la teneur cy
dessoubz est ejiserie. (1469, Arch. P 1391,
cote 626.)
ENSERMENTER, V. n., ramasser du sar-
ment, en faire des fagots :
Icelle femme alabesoigner en une vigne...
et ensermenta en icelle vigne. (1473, Arch.
JJ 193, pièce 844.)
ENSERMONNÉ, ensarmouiié, adj.,. qui
manie bien la parole, à peu près comme
emparlé :
Et respont le paiens : Bien es ensannonncs.
(Gaufrey, 3589, A. P.)
Quant les muets seront ensermonnez.
(La Loijaullé des Femm., Poés. fr. des xv° et xvi'
s., Il, 3C.)
ENSERPiLLiER,ensarpi;(er, ensarpellier, .
V. a., envelopper dans une serpillière :
.xxxvili. aulnes de grosse toille... en
laquelle les nupes ciJessus escriptes ont
236
ENS
ENS
ENS
esté enserpiUees et envelopees. (1389 ,
Compte de G. Bat., Lamarque 4486, f" 29 i",
Richel.)
Pour cordes achetées de lui pour enser-
pillier lesdites napes. (Ib-, i" 29 v».) Plus
loin, ensarpiller.
Grosse toille pour ensarpellier et envo-
leper. (xv° s., Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
ENSERREMENT, ensierrement,s. ni., em-
prisonnement :
L'enserrement de Merlin. (Ms. Richel.
117, f" 50.) Var., ensierrement.
— Prison :
Ne le lendroit prison, anel ne ferrement,
Ne tor ne fermelé ne nul cnserrcmmt.
(Mann. d'Aii/r., Richel. 7G6, f° 12 r».)
ENSERRER, - eir, - erer, - arrer, - ter-
rer, enss., ans., verbe :
— Act., enfermer, renfermer, serrer :
A grant paine a Sébile cel termine anduré,
Molt crient de Baudoin que ne l'ait oblié,
A Helissanl a molt anqis et demandé
Se set an nule fin comment ce est aie
Que lor .ii. ameor sont eusi aiisarrc.
(J. BoD., Snx., cxxxi, Michel.)
En vo cit de Bordiax seres si enseres.
{Ren. de Monlauli.,ii. 116, Michelanl.)
Ci siii pour voslre amour enserrera grant paine.
(AuDIFROY LE Bastard, Bêle Idoine, P. Paris,
Romancero, p. 15.)
Qui en cest mes m'a mise et enserrée.
(Rom. et past., Bartsch, I, 9, 9.)
Li dus Jehanz les a ou palais anserrez.
Qeh. de Lanson, Richel. 2193, f 23 t°.)
Certes je te feroi lier
Et enserrer en une tour.
{Rose, ms. Corsini, f° 2a".)
On enserer en une tour.
(Ib., Vat. Ott. 1212, f» 27'".)
Mar vi enserreir
Dame, vostre cors lou gent.
'Le dcchase de Looraine, Chans., ms. Berne 389,
f 247 r».)
Amis, mar fn mes cors nés
Quant pour vous est enseres
Et autres en a ses volentes.
iChans., ap. Maetzner, Attfr. Lieder, p. 72.)
Au chatel de Loon Vont paiens ansarré.
(Floovant, 2289, A. P.)
Et en tel manière m'a ci mes frères
enserrée. {Artiir, Richel. 337, f» 176^)
Ge porrai un leu fermer par force de pa-
roles etansarrer dedanz ce que ge voldrai.
(Lancelol, Richel. 754, f 12^.)
Cum Aurelienseust fait ensarrer la pucele
en sa chambre por li efforcier. ( Vies sainte
Neree et sainte AchiUee, Richel. 988, i" 92^)
Et quant les homes seront enseres. {Ass.
de Jér., t. II, p. 379, Beugnot.)
Et se il fussent enserres dou conseill ans
deux jours devant dis. (Ib., p. 324.)
L'abbé et le couvent de Raugenoi sont
moût ensserrez et moût destreiz, et ue
puent aler ne venir en leur mesons ue en
leur besoig. (1291, Cart. de N.-D. de Beau -
genci, Arch. Loiret, f» 22 r".)
Quant la dame ot tôt son pensé
Ens es tables bien ensierré,
Ses a recloses pir grant duel.
(Vie S. Grig., Ars. 3527, i" 158'.)
Et sui entre paiens en chest lieu enserres.
(Gaiifrey, 1735, A. P.)
Nons sommes enserres.
Ne nons pourra venir ne pain ne vin ne blés.
(Ib., 2592.)
Ha, mort ! com par toy enserrez
Est mon cuer en dure Iristesce !
(Miracle d'Amis, Th. fr. au m. à., p. 263.)
Si les gens et lansquenets de ce Frains-
berg firent du mal a Rome, ilz en firent
bien autant dans Naples quand ilz y furent
assiégez et ensarrez. (Brant., Grands
Capit. estrang., I, xvil, Bibl. elz.)
C'est une chose merveilleuse des etfects
des eaux enserrées. (Palissy, des Eaux,Ceip.)
— Enfoncer :
Et tendi le glave au cheval.
Si le feri ens el poitral,
Dnsqn'ens el cuer Va ensere'.
(Gauvain, 913, Hippean.)
— Réfl., s'enfermer :
En ses flancs cil s'enserra..
(G. DE Comci, Mir., ms. Brux., (° S"".)
Si s'an vet la roine en sa chanbre et
s'anserre o lai coupaignie d'une pucelle
soulement. (Mort Artus, Richel. 24367,
1» So''.)
Fermèrent les portes desdittes églises et
s'enserrèrent dedans avec lesditz catholic-
ques. (Haton, Mem., an 1562, Bourquelot.)
— Enserré, part, passé, enfermé :
La vielle avoit non Aubree,
.Ta si ne fust feme ensieree
Qu'a sa corde nel atraisist.
(Li Lais de dame Aubree, llichel. 1533, F 502».')
.... Feme anserree.
(D'Auberëe la vielle Maquerelle, ap. Jnb., iVoar.
Rec, I, 203.) Impr., auserrée.
— Peu muni :
Dictes au roy que s'il estoit enserré de
tapisserie, vaisselle d'or et d'argent, nous
en avons assez pour nous et pour luy.
(Rom. de J. de Paris, p. 78, Bibl. elz.)
Morvan et Bourbonnais, ensarrer, ren-
fermer.
La langue moderne a gardé enserrer
avec le sens de serrer dans, enfermer
contenir.
ENSERVE, s. f., servitude '?
Pense il que Dieu le munisse et préserve
A geuUe bee et a dens do Venserre,
Pour mordre en prince et en chevallerie ?
(La Compl. de Dignanl, Analecta leodica, v. 98.)
ENSERVER, V. 3., asservlf, assujettir,
mettre en servitude :
La ou le sank est une feez enfrauuchi
par cely qe pover en ad, cornent qe ascun
après ïet services costumables, ce ne en-
serce pas le sanli. i^Year books of the reign
of Edw. the first, years xxx-xxxi, p. 139,
Rer. brit. script.)
Une feez enfraunchy par toz jors de-
morentfrauuclis, se il ne seyt après enservé
par conusaunce en cort. (Ib.)
ENSERVi, part, passé, tombé en escla-
vage :
Ja fu cleregie (l'Eglise d'Angleterre)
Franche e a desus,
Amee e chérie,
Nule ren pot plus.
Ore est enservie
Et trop envihe
E ahatu jus.
(1256, Cantiq. sur la désolation de l'Eglise d'An-
glet., ap. Ler. de Liocy, Ch. hist., I, 189.)
ENSESSER, voir Encesser.
ENSEUGRE, VOir ENSUIVRE.
ENSEUILLEMENT, VOir ENSUEILLEMENT.
ENSEUR, ensur, adj., sûr, certain :
Mes nus le savom qe Merlyn
Le dit pur Fouke le fllz Waryn :
Quar chescun de vus deit estre ensur
Qe en le temps le roy Arthur
La Blanche Launde fust appelée
Qe ore est Blaunche Vile noraee.
(Hist. de Foulque Fitz Warin, Nouv. fr. du xiv" s.,
p. 113.)
ENSEURANCE, ensw., S. t., assurance :
De ceo aveit le deble ensurance
De dire ceo que aveit en penser.
(Pierre de Peckam, Rom. de lumere, Brit. Mus.
Harl. 4390, f 1°.)
ENSEURE, voir ENSUIVRE.
ENSEUREMENT, adv., avec certitude •
Et de ens aprendre dunke cornent
Kespundre pust enscurement.
(Pierre d'Abernux, le Secré de secrez, Richel.
25407, f 178'.)
Pnr ceo n'en voil ore plus tretter.
Ne cest ne faz for pur adrecer
Cest livre par dreit entendement
A acumplir le enscurement.
(Id., ib., f° 196''.)
ENSEURER, v. a., assurer :
Puv enseurer l'estat Adam. (Year books
ofthe reign of Edw. the first, years xxx-
XXXI, p. 365, Rer. brit. script.)
ENSE.VRTOVT, insoretout, adv., surtout,
principalement :
Promettant /nsoreJottf. (1391, Arch. Frib.,
. l'° Coll. des lois, n» 114, f'^' 30.)
Promettant insoretout.[l592, Arch. Frib.,
Aff. de la ville, n" 96.)
ENSEUTE, S. f., action de suivre, d'i-
miter :
De son enseute ai ju ensemble vos lo
renoyement del munde et la profession de
la reguleir discipline. (S. Bern., Serm.,
Richel. 24768, f» 123 v».) Lat. : De ejus imi-
talione.
Totes lor œvres doient estre perfeites et
dignes anceos de los et à'anseule ke de
reprehensiun. {Li Epistle saint Bernard a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 22 v».)
ENSEVANT, voir ENSUIVANT.
ENSEVANTEMENT, VOir ENSUIVAM-
ENSEVAVLE, VOlr ENSUIVABLE.
ENSEVELissEUR, S. m., cclui qui ense-
velit :
Pollinctor, ensevelisseur. (Gloss. de Sa-
lins.)
ENSEVELLiER, V. a., ensevcUr :
Tu m'as dit cesluy exemple de celhiy
filz qui coupa la teste a son perc et puis
n'eust cure ne non fit devoir pour enseoel-
lier sa leste. (Yst. des sept sages, p. 92,
G. Paris.)
EKSEVEHANCE, S. f., CB qu'on dolt
suivre, modèle :
ENS
ENS
ENS
237
Le fondement de notre créance
E de tuz vertnz W'iiseivrancc
Est JhesQS Crist le saavear.
(Pierre d'Aberncn, le Secré de secres, Richel.
254(17, f> igo"".)
ENSEVoiR, ensc, ensuevoir, v. a.,
suivre :
Enscevoir, insequor. {Gloss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
— Imiter :
Ensuevoir. imitor. {Gloss. gall.-lat., Hi-
chel. 1. 7684.)
ENSEVOR, voir Ensuivor.
ENSEVRE, voir ENSUIVRE.
ENSEYMER, VOir EnSAIMER.
ENSEYNTER, VOir ENCEINTER.
ENSFicHiER, V. a., fictier, planter :
La mors pins volentiers ensftchc
Ses dois en ane dame riche.
(G. DE CoiNci, Mir., liv. 1, ch. xxviii, ap. Bar-
bazao, Gloss. ms., Ars.)
ENSGARDER, ciisioardeir, v. a., regar-
der attentivement :
Enswardeiz por Deu ceu k'est ke nostre
sires respondit a Moisen quant il parfaisi-
vet lo tabernacle. {Li Epistle saint Bernard
a Mont Deu, ms. Verdun 72, f' 73 v».)
ENSGETEMENT, S. ui., aclion de jeter
dans :
Initio, injectio, ensgetement. {Gloss., Ri-
chel. 1. 7692.)
ENSiAME, adv., ensamble :
Quant il sont venut tout ainsi ensianie.
{Liv. de la Très. d'Origny-Ste-Ben., Arch.
mun. St-Quentin.)
Bourg., ansanne. Rouchi, enchen, en-
sanne.
ExsiANTRE, voir Ensciente.
ENSic, voir Issi.
ENSIDUEL, voir AssiDUEL au Supplé-
ment.
ENSiEGE, enss., s. m., siège ;
Deux enssieges de bos a une fenestre
pour soy assoir. (1506, Péronne, ap. Lu
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENSiELER, voir Enseler.
ENsiENT, voir Enscient.
ENSiENTAGE, S. m., sclence, instruc-
tion :
J'estoie jonenes, n'oi point i'ensienlage.
(lUisiB., Oj/ier, 8746, Barrois.)
ENSiEXTos, voir Enscienios.
ENSiERiR, voir Enserir.
PNSIERREMEXT, VOir ENSEBREMEKT.
PNSIERRER, voir ENSERRER.
ENsiEuvABLE, voir Eksuivable.
ENSIEUVANT, VOir ENSUIVANT.
ENSIEUVEMMENT, VOir E.NSUIVAMJIENT.
ENsiEuwER, V. a., continuer :
Si m'ait Dieus, fet ele, paine ares vous
ases se vous voles ensieuwer ce que vous
aves enpris. {Artur, ms. Grenoble 378,
f» S3».)
ENSiEUWiR, voir Ensievir.
ENSiEVANCE, voir Ensuiv.^nce.
ENSIEV.\BLE, VOir ENSHIVABLE.
ENSIEVABLEMEXT, VOir ENSUIYABLE-
MENT.
ENSIEVABLETÉ, VOir ENSUIVABLETÉ.
ENSIEVANT, VOir ENSUIVANT.
ENSIEVIR, - syevir, - suivir, - suyvir,
- sieuwir, - seguir, - suir, - ssuir, - suyr,
verbe.
— Act., suivre, imiter :
Ensievir vie honeste. (Brun. Lat., Très.,
p. 8, var., Chabaille.) Autre var., enseguir.
Ensievir juslise. (Id., ib., p. 403, var.)
Et luy sambloit bien que ilz deveroient
assez ensievyr la condition et meurs et la
manière de leurs frères et leur liaulte
proesse et entreprise. (J. d'Arhas, Metus.,
p. 206, Bibl. elz.)
Nous les devons plus ammirer et loer
que ensieuivir. {La Jovene puchielle de Nt-
vielle, ms. Valenciennes 173, i" 292 r".)
La personne
Qni a en lui tant de savoir
Que biauté d'âme venlt aToir
E Jesucrist veult eiisuir.
Convient les biens mondains fair.
(ilir. de S. Jean Chnjs., 143, Wahlund.)
C'est vanité ensuyr les désirs et plai-
sances de la chair. {Intern. Consul., III, i,
Bibl. elz.)
Si tu ne veulx ensuyr ton humble servi-
teur, tu doiz ensuir ton humble maistre et
seigneur Jhesucrist. (Leghant, Liv. des
bonnes mœurs, Richel. 1030, f» 2 v.)
Les nobles hommes^ a tous costes, par
pitié et compassion, encommencerent a
faire vœus, et ensuyvir mondict signeur le
duc, chacun selon sa faculté, fOL. de la
JIarche, Mém., I, 29, Michaud.)
Mais la vie et les bonnes meurs de ces
cnfaus par ensuivir les traches de leurs
prédécesseurs peuvent bien aporter plu-
sieurs utilitez. (Surse de Pistoye, Contro-
versie de noblesse, impr. Maz.)
Ne se doit faindre en sa jeunesse d'en-
suyvir ces vertus. {Enseign. d'Anne de
France à sa fille, p. 124, Chazaud.)
Cil qui voealt bonté ensui(e)r
Il doit envie moult fuir.
(LoDis XII, le Litre contre tout péché.)
Conjecturant l'issue et catastrophe de son
mal ensuivir. (Rab., 1. IV, Epistre, A Iir°,
éd. 10.32.)
— Continuer :
Est mon intencion A'ensievyr la matière
que le dit feu Engueran laissa des trêves
qui furent prinses et confirmées a Tours.
(.Mathieu d'Escouchy, Cliron., I, 4, Soc.
de ru. de Fr.)
Pour ensuyvir nostre propos. {Enseign.
d'Anne de France d sa fille, p. 4, Chazaud.)
— Réfl., s'ensuivre :
Vous povez bien congnoislre, si telle
chose estoit sceue, ce qui s'en porroit en-
suir. {Troilus, Nouv. fr. du xiv s., p. 172.)
Sur le pleit et litige qui meu estoit et
espoir plus graut se peust mouvoir et
enssuir entre... (1424, Accord entre J. de
Coell. et J. de ilalestr., Cabinet de M. de
Cuverville.)
Pour les charges qui s'en peuvent ensuy-
vir. {Enseign. d'Anne de France d sa fille,
p. 116, Chazaud.)
— Neutr., survenir :
Pour les domages qui eussent peu en-
sievir aus diz m'archans. (1417, Treug.,
Kym., 2" éd., IX, 483.1 Impr., ensieur.
ENSIEVRE, voir ENSUIVRE.
ensigableté, voir Ensuivableté.
ENSIGANMENT, VOIT ENSUIVAMMENT.
ENsiG.\NT, voir Ensuivant.
ensigeant, voir Ensuivant.
ENSIGNEJIENT, VOÎT ENSEIGNEMENT.
ENSIGNEUR, voir Enseigneor.
ENSiGivicioN, S. f., promotion :
El auxi que toutes letters patentz faitz
per ascun de les prêteuses Roies al ascun
personne ou persones del creacion, ensigni-
cion ou ereccion d'ascun d'iceux au ascun
estate, dignité ou prééminence soient a la
dit personne ou personnes et as tielx de
lour heires queux sont contenus en les ditz
letters patentz d'autiel force, value et eti'ect
come touchant tiel creacion, ensignicion
ou ereccion si come mesmez les letters pa-
tentes feussent faitz ou grauntes au ascun
d'eulx per ascun roy loyalment reignant
en cest roialme. {Stat. d'Edouard IV, an i,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
ENSiGxiER, voir Enseignier.
ENSiGRE, voir Ensuivre.
ENSIGUENT, VOir ENSUIVANT.
ENSILER, V. a. 1
Toutes personnes menans leur bestial en
nouveaux compos et esteuUe de blé, aupa-
ravant le troisième jour, quy sont portez
et ensilez encheent chascun... en ameude
de .Lx. solz par. (1307, Prév. de Beauvoisis,
Coût. loc. du baiU. d'Amiens, t. I, p. 170,
Bouthors.)
ENSIXC, voir AiNSINC.
ENSINGNIER, VOir E.NSEIGNIER.
ENSiNGE, voir Enseigne.
ENsiR, voir Eissir.
ENSIR-4.NT, adj . ?
De sinoble et d'azur, de couleurs ensiranl.
(Chev. au cygne, 7-283, Reiff.)
ENsisER, voir Enciser.
ENSivABLE, voir Ensuivable.
ENSivEMEXT, voir Ensuivement.
ENsivEXT, voir Ensuivant.
ExsivEUR, voir Ensuivor.
ExsiwANCE, voir ENSUIVAN'CE.
ENSiwoR, voir Ensuivor.
ENsiwRE, voir Ensuivre.
338
ENS
ENS
ENS
ENSjoiER, V, n., ressentir de la joie,
se réjouir ;
Quant les ot Cassamns toz li ciiers li ensjoie.
(Les Yœux du Paon, Richel. 368, P OS'.)
Cf. Enjoier.
ENSMER, V. a., fendre ?
Sachies de vray que, s'il l'eut altaint, a
<ie que le levier estoit pesant, il eut ensmé
jupques aux dens. (J. d'Abras, Melus.,
p. 36o, Bibl. elz.)
ENSMETTRE, V. a., mettre dedans :
ludo, eiumettre, enmesler. {Calholicon .
Richel. 1. 17881.)
ExsMoiLLER, V. a., tremper :
Imbuo, ens moiHer, ensboire. {Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
ENSOBRETOT, adv., par-dessus tout :
Ensobtetot peliz enfao.
{Passion, 47, Diez.)
Ensoiretot si l'escarnissent.
(U., 187.)
Ensobretoz nos dels ladrnns.
(«.. 287.)
ENSociER, V. a., chausser :
Pié de porc nisocié
Eo froit solier.
{La Devise ans techeors, 233, Méon, Nouv. /tec,
t. I.)
ENSociR, V. a., parfumer :
Bien doit ses nous cuer adocir.
Boche enmaer, bocbe ensocir.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Brns., f° 2'.)
Dame enmielee et ensocie.
(iD., a., (' lOG'.)
ENSOCORIR, V. a., secourir :
Mais Dens sa gent ensocoru.
(Parlon., 431, Crapelct.)
ENSODEER, voir Ensoldeer.
ENSODER, voir Ensolder.
ENSOFFiSMER, ensopUmer, v. a.,
tromper par des sophismes, séduire,
duper :
Toi li règnes est suen, tôt le deit gaverner,
Par ço le pensl il trestoz ensopUmer,
E totes les yglises a sun don atoraer.
(Gard., Vie de S. Tliom., Richel. 13513, f° 40 r°.)
Par cel mot le voldra, ço dit, ensoffismer.
(ID., ib., 1° 68 r».)
ENSOiER, - oyer, v. a., t. de cordonnier,
adapter des soies au fil ; faire une ligne
pour pêcher avec de la soie de porc :
Tôt avant en este l'an fors
La soie qu'il a sor lo dox :
Boene est ; si ont grant inestier
A cez qui s'an savent aidier,
Car on en ensoie le fil
Don en qneust et soler et cuir.
{Des Bochiers, ap. Jubin., Lettre sur le ms. de
Berne 354, p. 25.)
Ensoyer, mettre soyes de porc, comme
en ligneul, inseto. (GlOSS. gaU.-lat.,Xiiche\.
1. 7684.)
Saintong., ensayer un claveau, attacher
un hameçon avec un crin.
ENSOiGNANTEu,- ongnaiiter, -oinanter,
V. a., user d'une femme comme d'une
concubine :
Tiebanz d'Arrabe vos a ensoinantee
Et meinte foii comme pntain folee.
(Aleschans, 301!), ap. Jonck., Giiill. d'Oi .)
Pour ichen que Maugis vons a ensongnanlee
{Maugis d'Aiyrem., ms. Monlp. H 247, f 161°.)
Cf. Asoignanter.
ENSOIGNE, VOirENSOINE.
ENSOIGNEOR,' VOif ENSEIGNEOR.
ENSoiGNiER, voir Ensoknier.
ENSOINANTER, VOir ENSOIGNANTEII.
ENSOILLIER, - ouHler, V. a., souillei :
La vanité del monde wai
Qui t'a ensoillié de son tai.
(ItECL. DE MoLiENS, Miserere, Richel. 15212,
f° 66 r".)
La pluspart de France et des marches
adjacentes, tout le souverain sexe s'en
trouva beaucoup ensouillé par ensievir ses
meurs. (G. Chastell., Cliron. des D. de
Bourg., II, 40, Buchon.)
ExsoiNE, ensoigne, enssoigne, ensoingne,
ensongne, ensonne, ensoune, ensomme, s. f.,
empêchement, excuse ;
Cil vindrent cnm a tel bosoigne,
Bien aparailiez, senz ensoigne.
{Hou, 3' p., 1093, Andersen.)
Mnlt volentiers ne herbergaisse ;
Ja por ostel avant n'alaisse,
Se je n'easse grant ensoigne.
(Gaiwain, 1509, Hippeau.)
Et entr'els .ii. tel esgart font,
K'il n'iront a la cort, k'il puissent,
Devant ce k'aventure truissent,
Cascuns la soie, kels qne soit,
S'ancuns ensoingnes n'avenoit.
Qui ceste queste lor tausist.
{Chev. as .ii. esp., 10894, Foerster.)
Avuec chou avoit il encore un autre en-
soune par coi il ne pooit mie aler delivre-
meut. (S. Graal, Vat. Cbr. 1687, f» 22 v".)
Si loons au bailli qu'il ne contremande
pas l'assize qu'il a fête savoir, ne point ne
la mette en respit, s'il n'a ensoine ou res-
nable cause, si comme de maladie ou de
commandement de segneur ou d'autres
grosses besognes qui li sourdent, dont il
ne se donoit garde. (Beaum., Coust. du
Beauv., I, 21, Beugnot.)
Et avant que li jors viengne de l'ajorne-
ment, il a si grant ensoine qu'il n'i pot
aler. (Id., «6., ill, 23.)
Quant il convient a aucun jurer son en-
soine, il doit jurer se Dix li ait et tout li
saint qu'il eut ensoine loial, par quoi il ne
pot estre au jor. (In., ib., III, 29.).
Comme il s'abandonna a ferir Pouthus il
encoutra une pierre de son pié si que il
convint que il chait, et Ponthus lui aide
a soy relever : Sire, se vous feussiez bien
sain je vous courusse sus, mais je voy
bien vostre enssoigne.. .{Ponthus, ms.Gand,
fo 44 V".)
Item par ensoigne de lit mortel, de
guerre mortelle, de iemme euchainte icel-
luy jour. (Boutillier, Somme rur., f» 22'',
éd. 1460.)
Si Dieu le garde d'encombrier, et de
loyale ensongne. (0. de la Marche, Mém.,
I, 21, Michaud.)
Nobstant l'ensonne de son fils. {Trahis.
de France, p. 248, Chron. belg.)
Et aucuns s'envoyèrent excuser, disaus
qu'ilz avoient loyalle ensonne par quoy
ilz n'y povoient venir. (Monstrelet,
Chron., II, 224, Soc. de l'H. de Fr.)
Tous ajournez a comparoir en personne
seront tenus comparoir, et s'ils ne com-
parent, sera donné deifaut : en vertu du-
quel sera ordonné que l'ajourné sera en-
voyé quérir tout prisonnier a ses despens,
si l'ajournement a compris sa personne :
n'estoit que ledit ajourné a comparoir en
personne envoyast quelque ensomme ou
excuse suffisante. (Charl.-Quint, Ordonn.
de la Goiivern. d'Arras, HO.)
— Embarras :
Je le fais souvent,
Sans ïons donner si grant ensonne.
(Gkeban, Misl. de la pass., 17919, G. Paris.)
Ont désiré par grans ensonnes
De voir ce que ja veu avez.
(Id., ib., 12733.)
Je venoys quérir mon chapeau,
Car, vous voyes, le temps se brouille,
Et pnys, vous saves, la pluye mouille ;
Je le veulx porter, pnys qu'i pleust.
LA FEMME.
Et esse tont ce qui vous meust?
Tenes, le voela ; que A'ensongne!
{Farce du Poulier, H, ap. Ler. de Linc. el Michel.,
Farc., moral, et serm. joy., t. III.)
ENSOINGNE, VOir ENSOINE.
ENSOINGNEOUR, VOir ENSEIGNEOR.
ENSoiNG, enseing, s. m., excuse :
Signour. fait il, sans contredit,
M'avez servi a ce besoing,
Onques n'i quesistcs ensoing.
Et li doi cheval seront vostre.
(J. DE CoNDÉ, li Lays dou blanc Chevalier, 1148,
Scheler.)
Com princes puissaus, plains d'onnenr,
Manda lantost son corneenr.
Et cils errant, (la ensoing n'i mand
Vint a lui.
(Watriquet, li Mireoirs atis princes, iiS, Scheler.)
S'il n'est excuseis par loial enseing. (La
Correct, des Liégeois, Analecta leodica.)
Cf. ESSOING.
ENSOINGNIER, VOir ENSEIGNIER.
ENSOLDEER, ensodeer, v. a., enrôler,
prendre à sa solde :
Au duc estoient ensodees cel an.
(Avenl. de Girbert, fragm. inéd. de Gar. le Lo-
herain.)
Ne chevalier n'en ot ensoldeet.
{Li Charr. de Nymes, 457, ap. Jonck., Guill.
d-Or.)
ExsoLDER, ensoder, v. a., prendre à la
solde, enrôler :
Car par tont avoil peut mandées
Par prières et ensodees.
(Adeset, Clcom., Ars. 3142, f° Si"».)
ENSOLEMENT, S. m., nom donné à une
certaine hauteur comprise entre l'appui
d'une fenêtre et le plancher :
Ung larmyer assis dessoubz Vensolement
des vourieres. (Pièce de 1519, Arch. de
l'art français, Vil, 36d.)
Cf. Ensueillement.
ENSOLER, v. a., paver :
Desquelles pierres le suppliant employa
neuf pour en'soler sa maison. (1410, Arch.
JJ 164, pièce 240.)
ENS
ENS
ENS
239
— Ensolé, part, passé, dont le sol est
élevé :
Il (le palais) n'est pas ensolez haut, mais
est a pié plain. {Liv. de Marc Pol, lxxxiii,
Pauthier.)
ENSOLucioN, S. f., absolution :
lilt qoant cil fîert soo compaignon
Et cil (ail ensotucion.
(De Hueline et d'Aiglanline, Méon, Nom. Rec, I,
335.)
ENSOMET, ensommet, ansommet, ensum-
met, s. m., sommet ; loc. adv., au som-
met, tout en haut :
Savaris est montes ensomet en la tour.
(bestr. de Rome, C73, Groeber.)
— Loc. prép., ensomet de, au haut de :
Il fist un dragon lever ensomet d'une
lance. (Arlur, Richel. 337, f» 2''.)
— Par ensomet, par-dessus :
Par ensomet la crope del destrier sejorné,
Chai Kenans a terre.
(Ren. de Montaub., p. 32t, i^lichelant.)
— Surcroît ; loc. adv., par ensomet, de
plus, en outre :
Par ensommet li otrea
Kalles Bretagne.
(G. DE SAI.NT-PAin, SI. S. Michel, 1450, ï»Iichel.)
Par ensitmmet rendu li a
Qaant qne Kalles a Roa donna.
(lo., ib., 16-29.)
En houltre et par ensomet cinquante
soulz de çans. (14 mars 1389, Pont-l'Abbé,
Arch. Finistère.)
— Loc. prép., outre, en surplus de :
Par ensomet les dites sis livres. (1271,
Fontevr., pièces non cotées, Arch. Maine-
et-Loire.)
Si les choses sont tenues en foy comme
seigneur lige, l'omme jurera au seigneur,
par ansominet ce qu'il luv aura fait la foy,
a luy porter foy et loyauté. (Ane. Coût, de
Bret., î" 119 V".)
ENSOUJiE, voir Ensoine.
ENSOMMELER, - omeler, v. a., charger
sur des bêtes de somme :
Li tonneliers aura de son salaire de muer
une duevre .vill. d. p.; et se il livre la
duevre il en avéra .xil. d. ; et de la pièce
loier, enchevaler, auguier, .xii. ob p. ; et
se il plait au marchant de Vensomeler, il en
paiera .vi. ob. (.Milieu du xuv s., Ordonn.
de la prévôté de Waily, Arch. admin. de
Reims, t. 111, p. 487, note. Doc. inéd.)
ENsoMMEiLLiER, V. a.. Charger sur une
bête de somme :
Si se mirent au chemin tous ensamble
en une compaigni«,et firent cbargier, trous-
ser et ensommeilUer tous leurs harnois si
comme s'ilz deussent aller en une journée
de bataille. (Froiss., Chron., Richel. 264o,
t» 115=.)
ENsoMJiER, v. a., charger sur une bête
de somme :
Droit environ six heures ils eurent tout
troussé et ensommé et chargié leurs che-
vaulx. (Feoiss., Chron., XIU, 78, Kerv.)
ENSONGEMENT, S. m., songe, rêve, ima-
gination :
Et a la foiz avicnt ke li hom ne tenget
mie lo munde par pensé, mais li mundes
tient lui par ensongemenz. (Job, p. 46o.
Ler. de Lincy.)
ENSONGNANTER, VOlr ENSOIGNANTIÎR.
ENSONGNE, voir Ensoine.
ENSONIMENT, VOlr ENSONNIEMENT.
ENSOMNE, voir Ensoine.
ENSONNIAN'CE, S. f., soucl, occupation :
Sovent cil ki coi et en repos pooient
estre en contemplation, apriesset des en-
sonniances dou monde sont cheut. (Li Ars
d'Amour, II, 298, Petit.)
Comme doncques on fut quite de ces
nopces, et que V ensonniance en estoit
passée, tout le dur et le grand y restoit a
faire. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., Il, 91, Buchon.)
ENsoNNiEMENT, - oniment, s. m., em-
pêchement juridique, excuse :
Il a grant différence entre contremant et
ensonniement. (Beaum., Coût, du Beauv.,
III, y, Beugnot.)
Qui veut debatre le liu qui li est assi-
gnes, il le doit fere savoir as auditeurs ou
as miseurs, avant que li jors soit, s'il a
tant d'espasse dusqu'au jor ; et s'il n'a
tant d'espasse, bien se pot essonier a le
jornee, et a resnable cause de Vensoniment.
(iD., ib., XLi, 21.)
— Empêchement en général, embarras,
occupation, souci, soin :
Vos, cui li ensoniemenz del seule ne dé-
tient mies, esgardeiz quels soit li speri-
tuels solaz. (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
fo 74 yo,)
De ceu vienent cheske jorli novel enso-
niemant et les noveles coutreveures
d'oevres ou de labors. (Li Epislle samt
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f 34 y.)
Ades nostres ansoniemanz ke ceu soit
parfeitemant an nos assomeit ke li
aposlles dist aceos ki ancor sunt animal
et ancomenceant. (Ib., i" 46 r".)
Sa mémoire d'oisous ansoniemanz. (Ib.,
f 119 V»,)
Lai oit grant ensonniement.
(Guerre de Metz, st. 98", E. de Boateiller.)
Et en faisant ces contes au seigneur de
Boussut, le duc entre deux rioit et disoit
que le roy estoit bien loing de ce qu'il
queroit et n'auroit ja \ ensonniement de
ses affaires tant qu'il porroit. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., II, 58, Buchon.)
ENSONNiER, - ijer, - lier, ensonicr, an-
sonier, ensognier, enssonnier, ensongnier,
ensoingnier, ensoinnier, ensoignier, ensoii-
nier, ançoner, ensener, verbe.
— Act., occuper activement :
Li sages n'est onques oiseus, ains en-
soinnie son corage d'aucune bone chose
tous jours. (Des Prov, Seneke, Ars. 3142,
f»320'=.)
Li saiges n'est onques oiseus, ains en-
sonnie tous jors son coraige d'aucune bone
chose. (Ib., ms. Berne 365, f° 81 r".)
— Réfl., s'occuper, s'inquiéter :
D'ivre et de fol se fait mauvais ensonnyer.
(Chev. au cygne, 1353, lieill.)
Ne d'anlrn guerre ne vos fait ançoner.
(Rom. d'Aspremont, ms. Venise, Romv., p. 4.)
Ne il ne se poel cnsoniier,
Car li chevaliers est venns.
Si requiert k'il soit tenus
Des convens tels comme il estoit.
(Chev. as .i.. esp., 11920, Foerster.)
A le ville assalir tantos s'ensonnia.
(Bist. de Ger. de Blav., Ars. 3143, P 2U v°.)
De tierche dusques a none elle s'enson-
nioil de tistre. {Anfances N.-D. et deJ.-C,
Richel. 1553, f» 273 v».)
Pour aidier a servir forment s'i ensonnie.
(Ciperis, lUchel. 1S37, f> 86 r°.)
Et ch'est tant gratieux, c'en poet bien tesmoogoier
Que puis qu'il se vausist de damme ensonier
Confaite qu'elle fust, ou piichelle on monllier
Mais qa'il dangnast sans plus une dame cluignier
Tout tantost le menoit ou qu'il voloit couchier,
Fust as champs ou au bos, en chambre ou ensolier.
(B. de Se!/., ivi, 3H, Bocca.)
Car ly contez Sauvaigez, qui moult ot signourie,
Apercheu Huon qu'au ferir s'ensonnie.
(H. Capet, 1503, A. P.) Impr., ensonnie.
Nous avons meslier
De sigoenr qui se saiche de guère ensonnier.
(II/., 4121.) Impr., ensonnier.
L'ame orde et ville... ki del tout entent
et se met as choses corporeles et d'elles
s'ensonnie. (Li Ars d'Amour, II, 10, Petit.)
Mesdisaut sont moult hardi
Qui s'ensonnient de mi,
ÎV'e scevent comment.
Et mettent empecemeot
Entre moi et mnn ami.
(Froiss., Poés., Il, 80,2707, Scheler.)
Je me voel ensonniier de l'ordonner et
mettre en prose, (lo., Chron., I, 1, Luce.)
Elle ne trouvoit en France ne aultre
part nul confort ne qui se vosist ensonniier
de ses besongnes. (In., ib., I, 233, Luce,
ms. Rome, f» 6.)
Et avoient ordonné qu'il lairoient les
Escos entrer en leurlogeis elyaux enson-
niier de prendre et de toursser che que
laissiet y avoient. (ID., ib-, I, 333, Luce,
ms. Amiens.)
Il ardoient le pais, sans ce que les ba-
tailles dou duch s'en ensonniassent ne
desroiassent en riens. (Id., ib., II, 198,
Luce, ms. Rome, f» 57 v».)
Avoecques la bonne dame s'ensonnioit
de traitiier et d'aler de l'un a l'autre uns
moult sages chevaliers qui se nonmoit
mesires Lois d'Augimont. (In., ib., II, 259,
Luce, ms. Rome.)
Chil qui dou tretiet s'ensonnioient. (Id.,
ib., 11,344, Luce, ms. Amiens.)
Or fu avisé que on feroit une cose rai-
sonnable, sans ce que li rois s'en enson-
niast en riens. (Id., ib.. Il, 333, Luce, ms.
Rome.)
El vouloit le roy que les autres s'enson-
niassent en chef des besoncnes durovaulme.
(iD., ib., Richel. 2060, f» 81 v».)
Siqnes pour la drechier s'ensonnient forment.
(Geste des ducs de Bourg., 6741, Chron. belg.)
Adont entra ledit marchant en la porte,
avec sa carrelle, laquele il laissa sus le
pont, loings du boUvaircq, se ensonniant
mettre main a sa bourse, de laquele il tira
.11. bretons et une plaque pour le vin dudit
portier, et lui jeta a terre. (Chron. des
Pays-Bas, de France, etc., Rec. des Chr. de
Fland., t. III, p. 423.)
— Neutr., dans le même sens :
240
ENS
Primiers doies ansonier aucune partie del
jor por ta consciance a aucerchier. {Li
Epistle saint Bernard a Mont Dm, œs. Ver-
dun 72, f»41 vo.)
Si se rafrena de son mautalent et laissa
bonnes pens ensonniier et convenir de lui
et dou roy de Navare. (Frwss., Chron., IV,
137, Luce.)
Chil ensongnierent si vaillamment, avoec;
ques l'evesque de le ditte cité, qu'il n i
prisent point de damage. (Id., ib-, 111, 31,
Luce.)
Tout ardoient son pays. Si en convint le
comte Guillaume de Hainaut ensonnier.
(ID., ib., 1. I, 1" p., c. 54, Buchon.)
— Act., tourmenter, causer beaucoup de
soins, de soucis, d'embarras, occuper :
Monll y ot de harnas qni fort les ensonnie.
{Chcv. au cygne, 14273, Reiff.)
Ne ensenez pas, dist il, ceuz innocens,
car les deners que vous querez sont o moi.
{Vita Pair., ms. Chartres 371, f° 90 v».)
Il quidoit que li rois Pbelippes l'eiist si
ensoinniet e que il n'ust pooir de la aler.
{Chron. de Rains, c. x, L. Pans.) Impr.,
ensoumiet.
Et li archevesques de Rains,
K'adont fu hom de raison plains,
Sontint le plait, li plais greva.
Et si le Pape ensounia
C'Acre n'en fa nient seconrne.
(fie», le flom'., 7579, Méon.)
Voit les .II. chevaliers dont ciscnns Yeiissoiniie,
Entre ianx .11. se boula par si grande esraraie
Qu'il a fait en .1. mont flaslrir le compaijinie.
(B. de Seh., m, 't11, Eocca.)
Pour la justice moins ensoingnier, et
pour ce que moins d'awars viguent a laulx.
avons acordeit. (1324, Hist. de Metz, IV, 6.)
A Prague s'en viennent d'air,
Qni forment sont embesoisnies
Et par paiens monlt ensounnies ;
Car forment les vont empressant.
(.Meltisine, 2338, Michel.) Impr., ensommies.
Que de leur partie ilz feissent bonne
guerre aux Enp;lois et les ensoingnassent
telement qu'ilz n'eussent puissance de pas-
ser la mer. (Froiss., Chron., Richel. 2644,
f° 11 V».)
Don conmenchierent arcbier a traire de
fçrant randon et ensonniier pens, et gens
d'armes entre euls a aprocbier pour
prendre terre. (Id., ib., I, 409, Luce, ms.
Rome.)
Chil archier avoient très grant avantage
de traire au lonc et de ensonniier Normans.
(ID., ib., 11, 221-222, Luce, ms. Rome.)
Et faisoit aporter bombardes et pos
plains de vive cauch, pour plu= ensonniier
chiaux de l'ost. (Id., ib., II, 3o8, Luce, ms.
Amiens.)
Or estoit adonc li royaumes et li consaulz
dou roy et dou duch de Normendie dure-
ment chargies et ensonniies. (Id., ib., VI,
87, Luce.)
— Empêcher, comme essonnier :
Car il estoit ensonniies, se n'i pooit aler.
(Chron. d'Ernoul, p. 156, Mas-Latrie.)
Impr., ensonniies. Var., ensognies.
Nus ne soit releisiez de servir a la cui-
sine se il n'est enseigniez de la maladie ou
d'autre grant besoigne. {Riule S. Beneit,
Richel. 24960, f 27 v.)
— Ensonier son jor, s'excuser de ne
pouvoir comparaître à tel jour :
ENS
Quant feme plede ou ele est assalie de
plet, ele pot bien ensonier son jour se ele
est grosse. (Beaum., Coût, du Beauv.,
c. III, 16, Beugnot.)
Plusors ensoiues sont par les quix ou
par aucun des quix on pot ensonier le jor
qu'on a par devant sigueur, si comme en-
fermeté de cors. (Id., ib., m, 2.)
— Réfl., s'excuser :
Si dirons as queles semonses il poenl
contremander par coustume et as queles
il se poeut ensonier. (Beaum., Coût, du
Beaiw., c. 11, 1, Beugnot.)
— Neutr., proposer une excuse en jus-
tice pour faire remettre ou différer une
accusation, porter excuse pour quelqu'un
absent :
Cil qui ensonie no pot pas contremander
après son essoniement. (Beaum., Coût, du
Beauv., m, 8, Beugnot.)
Il est clere coze que s'aucuns a plusors
quereles en une cort, a une jornee, il ne
se pot pas aparoir pour l'une querele et
contremander ou ensonier por l'autre ; car,
puisqu'il vient en cort, il li convient aler
avant en çascune querele qu'il a a fere en
celé cort.'a le jornee ; car maie coze se-
roit qu'il peust contremander ni ensonier,
puis qu'il se seroit aparus ne présentes en
court a celé jornee. (ID., i6., m, 14.)
— Ensonniant, part, prés., troublant :
Les malvaises panses ou les ensonianz
et les oisouses ke de ccu naissent espas-
sement. {Li Epistle saint Bernard a Mont
Deu, ms. Verdun 72, f" 33 r°.)
— Ensonnie, part, passé, occupé :
Se ceu n'enestoit ke ju de maintes choses
suys ensoniez. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, p. 129.)
Il amoiont mius eslre ensonnie de querre
trésor en ciel k'cn terre. (3' p. des Cout.
des Chartreux, ms. Dijon, f» 1 r".)
Li empereres fu ensoines de plusors
affaires. {La Vie M. S. Nicliolai, Monmer-
qué.)
Parmi la conrt passent amont ;
Riens n'enconlrent, car lor mesnie
Estoit ailleurs ensonniie.
(Coiici, 7213, Crapelet)
Sergans d'armes et officiers du roy es-
toyent tous ensonniez a faire voye et
rompre la presse. (Froiss., Cftro»., Richel.
2646, f »>.)
Et quant il sentent que li Engles dolent
venir en leur pays, il requeillent leurs
besles et le leur, dont il ne sont gaires
cnsonniiet, car il ne font compte de grant
meuble. (Id., ib., II, 238, Luce, ms.
Amieus.)
— Embarrassé :
Atant se parti la comtesse de la roine et
trouva le comte a St Germain en Laie et li
monstra sa besoigne et li proia pour Dieu
qu'il i mesist coiiselg. Et li quens fist Ven-
sonniiet et respondi molement. {Chron. de
Bains, c. xxviii, L. Paris )
Et lorsqu'il le senti cbeu.
Si com il l'en fa meschea.
Il flst forment Yensonmjé,
El la a requis et pryé
Que on li voeille aidier a querre.
(Froiss., Poés., II, 86,2881, Scheler.)
Gerars fist Vensonnyet... (Hisl. des Seig.
de Gavres, i" 188 v», Cachet.)
ENS
Il cnide eschapcr de la torche
Pour faire fort Vensongniié.
(Greban, Misl. de la pass., 17355, G. Paris.)
— Chargé :
Li ville de Valenchiennes estoit kierkie
et ensonnie de pluseurs deffautes de rentes
a vue et a hiretage. (1352, Beceptede Gan-
drast d'Andegnies, Arch. mun. Valen-
cieunes, CG 4, f» 93 v°.)
Elle fu doee et assignée sur toute la
conté de Bloix de .v. m. livres monnoye
de France, qui vallent bien .vi. m. frans,
a prendre les flourins, se l'oir de Bloix
aloit de vye a trespas devant sa femme, sy
nettement de la conté de Bloix que toute
la terre seroit ensonniee de les payer.
(Froiss., Chron., Richel. 2646, f° 124"'.)
ENSOPHIMER, VOir EnSOFFISMER.
ENsoRBER, V. a., engloutlr, absorber,
pris au flg. :
Mon cueur adonc est tout ensorbé en
abisme de ta douceur. (J. Gerson, l'Aguil-
lon d'amour, f» U r», éd. 1488.)
Je veulx qu'il l'ait (mon cœur) tellement
qu'il ne soit plus en moy mais qu'il soil
tout ensorbé en son amour. (Id., t6.,
fo 27 r°.)
ENsoRBiR, ensourbir, v. a., engloutir,
absorber :
Et la mellee de la gnivre.
Si com ele est contée el livre
Et com la 1ère Vensourbist.
(Alhis, Richel. 373, f» 131'.)
ENSORCELERRESSE, S. f., sorcière :
Sorcière ou ensorcelerresse de gens. {Beg.
du Chdt., II, 296, Biblioph. fr.)
Je suis ensorcelerresse. {Ib., II, 337.)
ENSORCELLERiE, S. f., sorccUerie, en-
sorcellement :
Vous croyez donc comme le simple et
rude vulgaire qu'il en soit quelque chose
de ces charmes et ensorcelleries des yeux î
(Amyot, Theag. et Car., ch. viii.)
Comme, par l'insinuation de quelqu'iti-
visible sorcière, ils avoient esté liez huit
ans ne faisans que languir, sans pouvoir
faire renaistre leur generationpar le devoir,
une bonne vieille leur avoit donné le
moyen de deslier Vensorcellerie. (1560, Uist.
admir. d'un faux el supposé mari, Var.
hist. et litt., t. VIII, p. 113.)
Il se disait encore au commencement
du XVII» s.
ENSORCERiE, S. f., ensorcellcment :
Facinus, ensorcerie. (R. Est., Thés.)
ENSORCiLLiÉ, ensourcHU, adj., qui a
d'abondants sourcils :
Ung grant vilain mal fassonné,
Ensotircillé et renfrongué.
(Deccillev., Trois pèlerin., f» 47'', impr. Inslit.)
A ungs graos yeulx et esraillez
El laidement ensourcillez.
(Id., ih., r 54=.)
Il estoit bien entrouillié, bien ensorcilliè,
et ot lonc voult et enclin. (Légende dorée,
Maz. 1333, f" 274\)
ENSORDRE, - ourdre, verbe.
— Neutr., sourdre, naître :
ENS
ENS
ENS
241
Si aucuns contenz ensorgoit ou esloit
entre les genz dou dit Jaam et les nôtres.
(1286, Ch. des Compt. de Dole, -^ ,Arch.
Doubs.)
— Réfl., dans le même sens :
Si qae souvent maint homme se qnerelle
A son amy, et grans debatz s'ensourdeiU
Jnsqu'a tuer.
{Les Trêves de Marol et Sagon, à la snite des Œuv.
de Cl. Marol, vi, 220, éd. 1731.)
ENSORE, prép., contre :
Tote est colorée et fine ;
Quant l'en fesgarde ensore jor
D'antre nature est sa color-
(Lapidaire de Cambridge, 1330, Pannier.)
ENsosANGER, V. a., séduire :
Par le fniit tant X'ensosanga,
Qa'Adam le prist. sy en manga.
(Resurr. H. S., Jab., ilysl., II. 313.)
ENSOTiR, V. a., rendre sot :
Je cuidoie assez savoir de ce jeu et en sui
tant ensoti. (S. Graal, l, 439, Hucher.)
ENSouAGiER, V. 3., adoucir :
Li fors du sens, li enragiez
Maintenant est ensouagiez,
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f 180>.)
ENSouciER, V. a., mettre en souci, in-
quiéter :
Heureuse telle jeunesse
Que ny l'effroyable mort,
Ky l'incurable tristesse
De l'amonreui deconfort
Peut ensoucier de crainte.
(LoïS LE Cabon, Poés., V 51 r", ap. Ste-Pal.)
— Ensoticié, part, passé, qui a du souci :
Si Tons estes ensoucié
De riens, je vous vneil advertir
Que tous mes biens Tueil convertir
A tontes vos nécessitez-
{Ad. des Apost., vol. Il, P 169'', éd. 1537.)
ENSOUDRER, V. 3., mot douteux, p.-ê.
faute pour enpoudrer, assaisonner, sau-
poudrer :
Comme Jehan de Saint Germain, escuier,
se feust courouciez que le tavernier leur
avoit mal appareillé et ensoudré leur pois-
son. (1383, Arch. JJ 127, pièce 265.)
ExsouFLER, - ouffler, V. a., sonfQer
dans, gonfler :
Insufflare, ensoiifler. {Gloss. de Couches.)
Si en peuvent estre leurs ciiers plus
grands, leurs natures plus ensoufflees de va-
nité. (G. Chastell., Ver. mal prise, p. 556,
Buchou.)
— Insuffler :
Dn snpresme puissant la prudence éternelle
A l'image de soi ensoufla la raison
Dans ce terrestre corps...
(Cl. BniTET, Poés., I, 127, Jacob.)
ENSOUFRIR, V. a., souffrir, endurer :
Si ne li caloit mie de tons lor dii,
Ains endurer le vient et ensoufrir.
(Aiol, 2761, Foerster.)
ExsouPFRoiÉ, adj., qui est de la natnre
du souffre :
Envie ardent, enJoît^rotee. (G. Chastell.,
Vérité mal prise, p. 380, Buchon.)
1. ExsouiLLiER, V. a., garnir d'une
souille :
La couchete roulleresse fniarnye de
couete, de deux toilles, ensouillee de deux
souilles. (Oct. 1471, Compt. du R. René,
p. 284, Lecoy.)
2. ENSOUILLIER, VOir EXSOILLIER.
ENsouxE, voir Ensoine.
ENsouPLiR, V. a.j assouplir :
La rasteller (la terre) de sillon en sillon
avec des râteaux ferres, afin de l'emme-
nuiser et ensoupUr. (0. de Serr., Th. d'a-
gr., Il, 4, éd. 1603.)
EN'SOURRIRj VOirENSORBIR.
ENsouRciLLÉ, voir Ensorcillé.
ENsouRDiR, V. 3,., rendre sourd :
Le son grave et fort grand ans monta-
gnes de l'isle d'Espagne ensourdit les
hommes. (Le Blanc, Trad. de Cardan,
f° 276 V", éd. 1356.)
Dans la Suisse romande, canton de Neu-
châtel, on dit ensourder.
ENSOURDRE, VOir ENSORDRE.
ENsousFRER, V. a., Bxposer à la vapeur
de soufre :
Nus frepier ne puet ensousfrer lange,
ne nule chause lange engarmouser. (E.
BoiL., Liv. des mest., 1» p., lxxvIj 6, Les-
pinasse et Bonnardot.)
ENsouviNER, voir Ensoviner.
ENsoviNER, - ouviner, v. a., renverser
par terre :
Trestoz li plus bardiz son senblant ensovine.
(Parlon., Richel. 19152, f° 173^)
Si s'enlrevienent de ravine.
Si que li uns l'autre ensouvine
Et li chevaliers tons caucele.
{Fregus, p. 106, Michel.)
ENSPANDRE, VOir ESPANDRE.
ENSPiRATioNj S. f., inspiration :
Par l'enspiration divine. (1283, Cart. du
Val S. Lambert, Richel. 1. 10176, f» 17 r».)
ENSPiRER, ans., V. a., insuffler :
Premiers formel Deus l'ome et après
anspiret en sa faceon espirement de vie.
{Li Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f» 84 r°.)
E.vsPLUvoiR, V. n., pleuvoir :
Impluere, enspluvoir. (Gloss. de Douai.
Escallier.)
ENspRAiNDRE, V. a., allumer :
Por ceu ke cil atraimanz anspraignel an
lui l'amor de chariteit. {Li Epislle saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f» 92 r».)
ENSPRE?JDRE, verbe.
— Act., allumer, enflammer, brûler :
Lo queil el tens lo roi Totyle troverent li
Gothe, si soi penerent de lui ensprendre
avoc sa celé. (Dial. Greg. lo pap., p. 150,
Foerster.) Lat., inceudere.
Le cur de tnn ancelle enspren de la chalnr
Ki descent par set grasces et de par sue ardur.
{Prière à la Vierge, Uichel. 1. 1077, f 9.)
— Neutr., s'enflammer :
Karles l'oi, de maniaient enzprevt.
(Caydon, 3730, A. P.)
Ses pies esgarde, de fin air enzprent.
{li., 6419.)
De fin air ensprent.
(li., 8750.)
— Enspris, part, passé, enflammé :
Ke il alsi sunt enspris de charror de
droiture encontre les culpes des forfaisanz.
{Mor. sur Job, Richel. 24764, f 2 v».)
La bore defors ensprins tt alnmé.
(Gaydon, 47-23, A. P.)
La chambre est clere, qui fn de manbre bis,
Com s'il i eust .xxx. cierges ensprins.
(;*., 10657.)
— Épris :
La digniteit'de l'anrme qui de Deu est msprise.
{Poème mor.,ms. Oit., Bodl. Canon, mise. 74,
f 24 r°.)
ENSRAIGIER, VOir ESRACHIER.
ENSSASiENT, voir Ensement.
ENSSANLLER, voir Ensembler.
ENssAY, voir Ença.
ENSSEGNEB, VOJr ENSEIGNIER.
ENSSEGRE, voir ENSUIVRE.
ENssEVANT, voir Ensotvant.
ENSSIEV.ANT, VOir ENSUIVANT.
ENSSIGANT, voir ENSUIVANT.
ENssiGAUMENT, voir Ensuivammbnt.
ENSsuiENT, voir Ensuivant.
ENSTERNALITÉ, VOir ETERNALITÉ.
ENSTiTuciON, s. f., nomination :
Et retenons a nous et a nos successours
li enstilucion dou maistre de maison Dieu
fondée et a fonder pour nous. (1296, Ch.
de Ph. le Bel, Arch. hospice Tonnerre, Car-
tul., f» 27 v».)
ENSTORMIR, VOir ESTORMIR.
ENSTRArER, voir Estraier 2.
ENsuAGiR, V. a., faciliter :
Ke travail del cors ensuagist
E la digestinn mieuz nurist.
(Pierre d'Abersos, le Secte de secrez, Richel.
25407, P 192\)
ENsuAiRER, ensuerer, v. a., envelop-
per d'un linceul un corps mort, le couvrir,
rhabiller selon l'usage établi dans le pays
où il doit être enterré, comme dit Nicot :
Le saint suaire, ou Nostre Seigneur fnt
ensuairé. (Déb. des hér. d'arm., 107, A. T.)
Une morte qu'il embaumoit et ensueroit.
(Mont., Ess., 111, 5.)
Ensuairer. (Oudin.)
Saintongeais, ensouairer.
ENsucRER, v. a., sucfer :
Pour deux tartres de froumaige bien en-
sucrées et .viil. quartes de vin. (1423,
Compt. de Nevers, CC 29, f" 16 v°, Arch.
mun. Nevers.)
31
242
ENS
ENS
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ENSUEL, ansuel, s. m., ensouple, ron-
leau de bois sur lequel on monte la chaîne
pour faire la toile :
Et si le doit on esgardeir anchois ke ele
(la trame) kieclie de Vanmcl. (1282, Rcg.
aux bans, Arch. S.-Omer AB xviil, 16,
n» 579.)
ExsuEiLLEJiENT, enseuUlement, s. m.,
t. d'archit., nom donné ;Y une certaine
hauteur comprise entre l'appui d'une fe-
nêtre et le plancher:
En entableinens, en enchappetnens et
enseuillemens pour les murs de l'eschive
du pont dormant. (1366, Compt. de Ph.
d'Acy, Richel. 16170, 1° 129 t".)
En tant que touche la haulteur dudit
corps d'ostel il nous semble et est avis qu'il
ne doit point estre plus haut que l'arase-
ment du gros mur qui fait Vensueillement
des fourmes de voirrines. (19 nov. 1457,
Arch. S 26, pièce 3.)
ENSUEB, verbe.
— Réfl., se couvrir de sueur :
Ne kiens poar clopeter,
Ne nul keval pour s'ensuer.
{Anlhol. pic, p. 11, Boucherie.)
— Neutr., être couvert de sueur :
Il n'est pas drois que je desnue
Un honme por autre vestir
Quant de la rien que j'ai toino
An laborenr rui (nis., au) cors ensiie.
De ce dont li faz fain sentir
Vneil au povre la pauce emplir.
(Reclds de MoLiEHS, Miserere, Ars. 3142, 1° 206».)
ENSUERER, voir Ensuairer.
ENSUEVENT, voir Ensuivant.
ENSUEVoiR, voir Ensevoir.
ENSUEVRE, voir Ensuivre.
ENSUGANT, VOir ENSUIVANT.
ENSUGRE, voir ENSUIVRE.
ENSUIABLE, VOir ENSUrVABLE.
ENSUIABLETÉ, VOir ENSUIVABLETÉ.
ENSuiAMMENT, voir Ensuivammekt.
ENSUIANT, voir ENSUIVANT.
ENSUIGABLE, VOif ENSUFVABLE.
ENsuiGANCE, voir Ensuivance.
ENSUIGANT, VOIT ENSUIVANT.
ENSuiGEUR, voir Ensuivor.
ENSUIGRE, voir ENSUIVRE.
ENSUIGUEMENT, VOir ENSUIVEMENT.
ENSuiR, voir Ensievir.
ENSUIRRE, voir ENSUIVRE.
ENsuiTER, V. a., exécuter :
Quant j'eu ensuites ses saintes peregrina-
cions. (Caum., Yoy. d'oultr., p. 58, Lm
Grange.)
ENSuiTEUR, s. m., imitateur:
Ensuiteurs des angelz. (Légende dorée,
Maz. 1333, f 1521».)
ENsuivABLE, eusieuvable, ensievablc,
ensivabie, ensuiable, ensuigable, ensevavle,
adj., qu'on peut suivre, imiter, exemplaire,
digne de servir d'exemple :
Loavle est sahaltesce, ne mies ensevai^le.
(S. Bern., Serm., Riche!. 94768, f» 114 r»)
Pour ce que les mérites de ceste vie si
ensivabie ne puissent par aventure cy
après estre oubliez. {Vie de S. Louis par
le Conf. de la R. Marg., Rec. des Hist., XX,
60.)
Chose ensivavle. (Serm. lat.-fr., xiv' s.,
nis. de Salis, f° 133 v°.)
Les meurs vertueus et ensievables. (Fos-
SETIER, Chron. Marg., ms. Brux. 10510,
f» 66 v».)
— Avec un nom de pers., digne de
servir de modèle :
Il se monstra ensuiable a nous en trois
choses... (Lég. dorée, Maz. 1333, f» 194'.)
— Ensuivable à, qui doit être suivi de :
Corrons songent et ataines,
Et contens o lor aoemis
Qui les ont en haine mis
Es choses a guerre ensivables.
(Rose, 19099, Marteau.)
— An sens actif, qui suit, qui imite :
Sequax, ensievable. {Gloss. de Conches.)
Sequax, cis, ensienvable. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f» 244 r».)
Imitatorius, ensuigables. {Catholic, Ri-
chel. 1. 17881.)
Sequax, ensuigable. (Ib.)
Imitatorius, ensuigable. (Gloss. de Sa-
lins.)
Ensuivable, imitatorius. {Gloss. galL-
lat., Richel. 1. 7684.)
En demonstrant sa jeusne a ce temps
estre aussi comme ensieuvable la jeusne de
Nostre Seigneur. {De vita Christi, Richel.
181, f» 56^)
— Suivant :
En l'année après ensivabie.
(Mage de la Charité, Bilile, Richel. 401. f 138''.')
ENSuivABLEMENT,eȔSietiabJejnejtt,adv.,
en suite, à la suite, consécutivement :
Piritheus fu li plus prez
.4ssi8 delez Ini vers la destre.
Et li Tiens lez Ini a senestre,
Et li antre ensuitablement .
(.Fabl. d'Ov., Ars. 5069. f° 114'.)
Ly jnge lay" premièrement
Et li clerc ensuivahlement
Tuit les escorchent, tait les ploment.
(H., p. 124. Tarbé.)
De quoy pareillement l'euvangile ensieva-
blement contient. {De vita Christi, Richel.
181, f 14;1^)
ENSUIVABLETÉ, ensuiabUté, ensieva-
blelé, ensigableté, s. f., ceux qui suivent ou
ce qui suit, conséquence :
Sequella, le, ensievableté. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, l'° 244 r».)
Au delict sont deux choses, péché qui
hounit l'ame et l'ensuivableté de péché,
c'est obligement de peine, aussi sont deux
choses en contrition, grnce et douleur qui
est ensuivableté de grâce, {le Miroir histo-
rial, Maz. 357, (" 152 r".)
Par ensuiableté. {Légende dorée, Maz.
1333, f» 194".)
— Ceux qui viennent après nous, pos-
térité :
Fillon, fille Régnier le courtilier, et tonte
leur proapnie et ensigableté. (1316, Arch.
JJ 53, f' 44 r».)
Ensuivableté, genre qui s'en suit, pos-
tentas. {Gloss. ffaH.-(ot., Richel. 1. 7684.)
ENSUiVAMiiENT, ensieuvemmeut, ensui-
vantetnent, ensuiamment, ensevantement,
cnsigamment, - anment, enssigaument, ense-
gaument, adv., à la suite, consécutive-
ment, ensuite :
Commencera le premier terme a la feste
de Touz sains, et le second a la feste de
l'Ascension ensiguaut, et ainsin ensigan-
ment ans diz termes annuelment. (1341,
Arch. JJ 72, f» 318 r».)
Laquele rente... tendront de nous... en
la manière que dit est en nostres contez
d'Anjou et du Maine, tout ensegaument
sanz aucun moyen entre deux. (1342, Arch.
K 49, pièce 58.)
Et einssi chascun an enssigaument tant
comme il vivra. (1348, Arch. Loiret, Ste-
Croix, S. Père le Puellier, B, I.)
Et einssi de terme en terme chascun an
enssigaument et continuelment. (/b.)
Pource que les plantes et les bestes de-
sus dites depuis leur couiencement doivent
croislre proporcionelment et estre esten-
dues selonc l'extension première qui est
plus du long que du lé ne du parfont,
pource se fait tous dis ceste desus dite
extension ensieuvemment plus du long
qu'autrement. (Evrart de Conty, Probl.
d'Arist, Richel. 210, t» 218''.)
Satiffation est plus nécessaire ou esta
faire devant restitution, et restitution de-
vant reddition, et ainsi ensuivamment.
(Oresme, Eth., Richel. 204, f 538».)
Or disons doncques ensuivamment des
aultres choses ce que nous avons commencé
en la matière de ire et superhabondance.
(Id., ib., f 32^ éd. 1488.)
Il convient que nous élisions de nuit
primierement la lune et ensuiamment le
solail. (lD.,(Juadrip., Richel. 1348, t« 138 v».)
Ensigamment nos détermine li auctours
de l'aiguë qui descent en l'uel. {Cyrurgie
Albug., ms. de Salis, f" 133^)
Et consequentement de ses huit déesses
et des autres ensuivantement. {Chron. et
hist. saint, etprof., Ars. 3515, f" 144 r".)
Doivent les seigneurs estre serviz de vin,
puis après de bonnes et fines confectures, et
ensevantement de vin. (1415, Arch. Rennes,
ap. Guillotin de Corson, Potiillé de l'Arche-
vêché de Renyies, p. 293.)
Consequeuter, deinceps, continue, ens«i-
vamment. (Trium ling. dict., 1604.)
ENSUIVANCE, ensiwance, ensievance,
ensuigance, s. f ., ceux qui suivent ou ce qui
suit, suite, conséquence :
Dunkes parl'umbre de mort entend l'om
sa ensiwance. {Job, p. 458, Ler. de Lincy.)
Nule contrariété n'ait donc leu en touZ
les menbres de nostre code, einz i ait con-
corde et eiuuivance, si que nus n'i soit
aversaires a autre. {Code de Justin., Richel.
20120, f 26 v«.)
Sequela, ensuigance. (Catftolicon, Richel.
1. 17881.)
Selonc l'opinion de ceulz d'Egypte les
termes n'eosieuvent pas les choses gène-
ENS
ralment pour que ce que il ne inistrent pas
certaine ensievance pour principe et rachine
ne en l'ordi'uance ne eu la quantité de
chescun d'eulz. (Oresme, Quadrip., Ricliel.
1348, f° 49 r».)
ENSUIVANT, ensuivent, ensuevenl, en-
suiant, - ent, enssuient, ensievant, enss..
ensivant, ensevant, enss., ans., enxevant,
enxeuvant, anxuant, ensuigant, ensigant,
enssigant, ansigant, ensiguent, anssiguant,
anssiganl, ensigeant, ensigant, ensugant,
adj., suivant, qui suit, consécutif :
Pour ces anssevans que demoreret lou
conte. (1238, Louppi, I, 2, Arch. Meurthe.)
A la saint Rémi enseganl. (1234, Ch. des
B
Compt. de Dole, -— , Arch. Doubs.)
Et en l'autre année après celé, et en
toutes les autres ensuians. (Est. Boil.,
Lii\ des mest., 1" p., xcix, 2, Lespinasse
et Bonnardot.)
Deanz nuef jours ensuganz pruchiene-
ment après ce que vous lour auroiz lites
ces présentes letres. (S. Bénigne, Moniales
de Larrey, Arcb. Côte-d'Or.)
Per le terme de sex semennes qui doit
comencier chescun an a la feste de la
seint .Michiel et continuelment ensigeanz.
(1283, Franck, de Montbeliard.)
Et ensint chasciin an, cinc cens livres a
ces moismes termes, continuelment ansi-
ganz. (1283, Pr. de l'H. de Uourg., II,
LXII.)
A Vansigant feste de tous Seins. {Ib., II,
LXI.)
A le Toussains après enssievant. (1292,
Boulogne, Arch. J 1123, pièce 10.)
Par doux festes continnemenl enssenanz.
(Sept. 1294, Arch. M.-et-L., B 82, f 42.)
Et seroient li denier paie des leveures
de la première franchise ansigant. (1298,
Lett. de J. de Joinv., Arch. K 1153.)
As trois semaines de Pasques prochienes
ansivans. (Ch. de 1299, f''' Biz., Bibl.
Nantes.)
Quar li signe ensuigant ponr certaia le lesmoignent.
(Girart de Ross., 61-23, Jlignard.) Var. du ms.
de Sens, ensigant. ]
Et des anssiguanz articles... as anssi-
ganz articles. (13ÛS, Arch. J 1030, pièce 1
28.)
A paier aus termes ensiguenz. (1316,
Cuap. Ste-Croix, Arch. Loiret, G II.)
A Vansigant feste de l'ascenssion. (1316,
Arch. JJ 54''", f" 50 v°,)
Davant lai feste S. Martin après enxe-
vant. (1326, Virey, Lorraine, Cabin. de .M.
de Labry.)
As choses ensiciantes. (1331, Ch. du
Garde du sceau de Corentin, S. Sauv., Cats,
Arch. Manche.)
Chascuu an le jour de la uostre Dame
fhandeleur prochene après enssigant la
dite siguifficaciou. (1.348, Arch. Loiret, Ste-
Croix, S. Père le Puellier, B, I.)
Tant alerent nagent et tant vont cheminant,
tant par l'eane de Saine la rivière courant
Comme par terre ensevant en Seine cosliant,
Qa'il ont veu Meullenl dessus Seine séant. I
(Ccv., du Guesclin. ïar. dn v. .3971, Charriera.)
Le venredy enssuiient. (1374, Ste-Croix,
Chautay, Arch. Loiret.)
As prochains plais ensevans. (Mars 1386,
Fiiues, Arch. Nord, Cod. A, 1» 416 r».)
ENS
Et ensi des aulres dous adjournemens
enxeuwant. (1397, Hist. de Metz, IV, 480.)
Au samedi après venant et enssuient.
(1398, Arch. Loiret, la Cour-Dieu.)
Jusques a trois ans ensivens. (Compt. de
Girart Goussart, 1400-1402,1 Commune,
Arch. mun. Orléans.)
Faisant défaut de paier par deux
termes continuez ensegant l'un l'autre.
(Charte de 1409, Arch. Solesmes, 16.)
Peu de temps après ensievant. (Mons-
TRELET, Chron., II, 224, Soc. de l'H. de
Fr.)
Le mois ensievant. (Id., ib.)
Le règne du dict Philippe de Valois et
des quatre rois ensuivans. (Seyssel, Hist
de Louis XII, f» 32 r», éd. 1587.)
— Fig., qui imite :
Ensuevens , imitator. (Gloss. qall.-lat ,
Richel. 1. 7684.)
— S. m., successeur, descendant :
Por nos et por les nos et por nos an-
xuans. (Mai 1287, Ch. du Cte de Detix-
Ponls, Villers Betnach, Arch. Mos.)
— Adv., ensuite :
Puis que Dien fist Adam et ensieuvant Evain,
Ne vit on plas bel homme, prinrhe ne castelain.
(H. Capet, 97-2, A. P.)
Si ala ramembrant
Da viellart Qu.issamas, dez anitrez ensievant.
Comment lez aquievoient en bonour exauchant.
(/«., 1132.)
ENSUIVANTEMENT, VOir ENSDIVAM-
MENT.
ENsuivEMENT, -ivemcnt, ensuiguement,
s. m,, suite:
De toute ceste misère Adam fut le com-
mencement et non Vensuivement par pro-
pagation. (P. D'AiLLY, les sept Degrés de
l'esclielle de penitance, f» 10 r°.)
— Action de suivre, d'imiter, imitation :
En tele manière s'estoit acoustumez as
raciunes des herbes comme se il ne fust
mie houme.. Mes mieus pot estre apelez
bi'Ste sauvage, tout ne fut ce par nature,
si fu ce par estude d' ensivement. (Vie et
mir. déplus, s. confess., Maz. 568, f' 197''.)
Sintagma, matis. ensuiguement. (Calho-
licon, Richel. 1. 1788t.)
Ensuivement, imitacio. (Gl. gall.-lat., Ri-
chel. 1. 7684.)
Ensuivement, imitation. (Trium ling. dict.,
1604.)
ENSUIVEUR, voir Ensdivor.
ENSuiviR, voir Ensievir.
ENsuivoR, - eur, ensiwor, ensevor, en-
suigeur, ensuyveur, s. m., celui qui suit,
imitateur :
En si ample congrégation ne laissât il eu
viTtuz ses ensiworsf (Dial. St Greg., p. 15,
Fiierster.)
Mal homme ki ensiwor sunt de lor
orguilh. {Job, p. 446, Ler. de Lincy.)
Cil lii après vos doient veuir et ki au
cest saint proposemant doieut estie vustre
ensevor. (Li Epislle si liernart a Mont Deu,
DIS. Verdun 72, 1» 12 v».)
Les .VIII. beueu[r]tez que Jhesu Criz
promit es apostres et a lor ensiveus. (Bla-
querne, Richel. 763, f» 108 r°.)
ENS 243
Imitator, ensuigeur. {Gloss. de Salins.)
Comme vray ensuiveur de Nostre Sei-
gneur. (MoNSTRELET, Chrou., I, 44. Soc
de l'H. de Fr.)
Affin qu'il nous racheptast et nectoyast
son peuple acceptable ensuyveur de bonnes
œuvres. (Bible, Ep. de St Paul à Tite
cil. 2, éd. 1543.)
ENSUIVRE, - suyvre, - xuivre, - sieuvre.
- sievre, - sevré, - sueure, - seure, - suigre,
- seugre, - sugre, - sigre, - seigre, - segre,
ans., anss., es., ins., verbe.
— Act., suivre, aller à la suite de :
Mais la matire g'ensurrai.
(Ben., Troie, ms. Naples, P l*.)
Mais ranlt les vont près ensiwant,
Sovent lor fant les fers sentir.
(Id., D. de Norm., Il, 90i. Michel.)
Si nnt après lui chevalcbic,
Ensevi l'unt od granz maisnees.
(Id., ib., II, 8619.)
Venrat li tens, quant li menbre ensevront
10 cliief, ke toz li cors se delciterat en un
esperit. (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
f''58vo.)
Qnant il fu jor et François virent
Païens esebapes si sallirent
Sur les chevans et les ensurent.
(J. Le Marcuact, }hr., ms. Chartres, t" 44'=.)
La trasce ensuient li chien tait.
{Dotop., 9-214. Bibl. elz.)
Il n'ont cnre d'orgnel ensievre,
Tuit se vuellent humblement vivre.
{Rose, Vat. Chr. 1858. P 9."^».)
An moins en.Tui .1. ponr la trace
Par quoi li boen ont los et pris.
(RuTF.B., Despulizon don Croiiié et dou Descroiiié,
I, 131, Jnbinal.)
Ne le promet mie
Tens de lunje vie
Ke desceu ne soies ;
Si tu vas eoz ou hors,
L'umbre ton cors
Ensiut mort tôle voies.
i.Calm, Richel. -25407, f 21t«.)
Qui est mes sergenz si m'ansuigue. (3'p.
des Coiit. des Charlr., ms. Dijon, 1" 20 v».)
Li Gliot avaient les Borguignons ensuiz
et soustenuz contre lui. (Chron. deS.-Den.,
ms. Ste-Gen., f" 13"=.)
Et pansa qu'il les ansuegroit moult vo-
luntiers. (Vie saint Dominique, Richel. 988,
f 166'=.)
Li chans choriques n'ensievent pas ainsi
les paroles. (Evrart de Conty, Probl.
d-A7-ist., Richel. 210, 1° 233'.)
11 cnsuguist 1res bien le bon Cesaire Anguste.
(Girar( de Ross., '2855, Mignard.)
— Poursuivre :
Tant en r'ot de ceos ki la povreteit de
l'espirit ansevirent. {Li Epistle Saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 7 v .)
Car celui que tu as féru
Ont enchaucié et ensru.
(Lib. Psalm., Livui, p. 306, Michel.)
Prosequi, ensiire. (Fragm. d'un gloss.
du xiii" s., Zeitschr. fur roiu. Phil., 1880,
p. 369.)
Comme nous de nostre office enseguis-
sie?is Aymeride Saint Waisse,... et deisBieus
contre li que il avoit tué johan de Gu
serines, pouniuoi nous voulions que se i
244
ENS
ENS
ENS
le confessoit que les biens de li feussent
commis au roy. (1309, Arch. JJ 41, f 113 r°.)
Car de la mort dudit Jolian nous ne
poions ne ne le deviens ensegre. {Ib.)
Comme nous,par la vertu desdites lettres,
enseguissons et trasissons en cause par de-
vant nous Jehen Vigiers. (1313, Arch. JJ
49, f° 9 r».)
Et ainxi fust que le dit mons. Johan
Chasteigner ensseguist et encliaussast le dit
Micbeau, disans que la dite pièce de vigne
ob son ions il li deguerpist. (11 cet. 1368,
S. berthomé, Bibl. la Rochelle.)
— Suivre, imiter :
Kar desque a justise serad returned li ju-
gemenz, e ensiwerunt iceol tuit li dreiturel
par quer. {Liv.des Ps., Cambridge, XCIII, 15,
Michel.)
Ci remaindrnnt mi chevalier
A lot ton bon enseure e faire.
(Ben., D. deNorm., II. 1194S, Michel.)
Ces oiseans ensegre devons.
(Gerv.. Best., Brit. Mns. add. 28260, f 9T\)
N'en ensevez mies, chier freire, ceos ki
maligne sunt. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, f" 10 r».)
Por ansevre lo savoer religions. {Li
Epistle Saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f 70 v».)
Ansevre l'example de la seinte et de la
religiose simpliceteit. (Ib., (" 70 v».)
Henris de Valenchienes dist Ije, puis
que li hom s'entremet de biel dire et de
traitier, et il en est graciles de tes discres
et autorisies, il se doit bien traveillier que
il ensiuce le vou de sa grâce par traite-
mentdeplaine vérité. (H. de Valenciennes,
SOI, Wailly.)
Ce est bestial chose a ensuirre trop le
délit de touchier. (Brun. Lat., Très.,
p. 283, Chabaille.)
A cotes chouses ensuevre et enterigner.
{Ch. de 1272, Bercé et la Hubaudière, 2i'''',
Arch. SartUe.)
Volons ke conute choise soit a tous ke
nous, esiivans les traches de nous ances-
Eors por l'amur nostre Sangnor... (Trad. du
XIII» s. d'une charte de 1243, Cart. du Val
St Lambert, Richel. 1. 10176, i" 18\)
Essiwans les traches de nous ancessors.
(1235, ib., 1' IS»-.)
Tu es ensegu Job et Thobie per patience.
{Li Amiliez de Ami et Amile, Nouv. fr. du
XIII* s., p. 65.)
Ses filles n'ensuivirent mie la luxure de
leur mère. {Grand. Chron. de France, IV,
24, P. Paris.)
Ke il ensiwra mes tnte sa volenté.
{Hom, 4531. Michel.)
Qai charitablement
Ed ce présent du monde ensievirent
Ibesas Crist.
(JMam. d'Ov., p. 13b. Tarbé.)
Nous créons que Girart velt enseugre son père
Qoi a fait en son temps mainte doltote mère.
(Gir. de Ross., 975, Migoard.)
Imitor, ensuigre. [Catholicon, Richel. 1.
17881.)
La dite vençon tenir, actendre, garder,
enseigre feaument, fermement. {Ch.de 1348,
Fontevr., Mespied, Arch. M.-et-Loire.)
En esuivant les œuvres de nostredit sei-
gneur et père. (1383, Ord., vu, 63.)
Plusieurs Vensuyvenl jusques a la frac-
tion de son pain, mais pou jusques a hoir
le calice de sa Passion. {Intern. Consol, I,
XI, Bibl. elz.)
Dont par gros oallraige ensuit
Malheur et dneil qui les instiil.
{La Pileuse désolât, du monast. des Cord. de Maiilx,
Poés. fr. des xv* et xvi° s., I, 143.)
Tous ceui qui sons Jesns Christ vivent
Et ses commandemens ensuivent,
We sont ils point religieux ?
(Cl. M.iR., Coll. d'Erasme, Virgo, ji'.(jOYà|AO;,
p. 19i, éd. 1731.)
Le langage français ensuit les jolies, gen-
tilles et gaillardes façons grecques du plus
près qu'aucun autre. (H. ÈsTiENNE, Precel-
lence du lang. franc., p. 7.)
Le seul désir que j'ay de faire bien con-
noitre et hair les villains par leur villenie,
et les meschants par leur meschanceté,
m'a fait ensuivre la manière des Lacede-
moniens, qui pour instruire leur jeunesse
a sobriété faisoient venir les ivrognes en
leur présence, afin que voyant leurs vi-
lains actes ils apprissent de bonne heure
a détester 1 ivrognerie. (Id., Apol. p. Herod.,
c. 21.)
Mais que me sert i'enmyvre en vers la gloire
Dn grand Ronsard...
(Jean de la Taille, Becq de Fouqnières. Po<'l. fr.
au ivi" «., p. 251.)
— Suivre, exécuter, accomplir, prati-
quer :
Ce que nature nous auroit véritablement
ordonné, nous Vensuivrions sans doute
d'un communconsentement.(CHARR., Sag.,
II, 3.)
— Poursuivre en justice :
Et Pierres disoit encontre qu'il pooit
bien sivjr por le tout lequel qui li pleroit,
et cil qui il ensuirroit quesist ses compai-
gnons, et sor ce se mistrent en droit.
(Beauman., Coût, du Beauv., xliii, 7, Beu-
gnot.)
— Réfl., suivre, venir après :
Cils qui s'enseuguent. (Oct. 1294, Ch. de
Marguerite, femme du seign. de Pontarlicr,
Arch. C.-d'Or, B 493.)
— Neutr., suivre, être à la suite:
En la manière qui ensieult. (xiil° s.,
Chap. de Renn., S. Melaine-le-Petit, Arch.
lUe-et-Vilaine.)
Les choses qui enseguent. (1293, Cart. S.
Levroux, f" 87% Arch. Indre.)
Que bois, que bruiere, que pasture, que
terre guaingnable, assis en la parroisse de
Limoux, en la dyocese de Paris, tenans
d'un bout au bois de Poumereit, et ensuient
a ce meisme bout et a la terre au seigneur
de Lymoux. {Ch. du 9 juin 1300, Arch.
Seine-et-Oise.)
Et ensuieent a la terre Renout le Bestier
et a la pasture. (Ib.)
Les convenances qui enssuient. (1302,
S. Pierre en Pont, Arch. Loiret.)
Pour ouir et recevoir l'otroy et l'acor-
dance des choses qui enssiguent. (1308,
Ste Croix, Mesnilgir., D III, Arch. Loiret.)
Pour oir et recevoir l'otroy et l'acordance
des choses qui anssigant. (1314, Aulnay-la
Rivière, A 11, Arch. Loiret.)
Avons fez les acorz et convenances qui
ensigiient. (1330, Liv. des Priv. de l'Egl. de
C/ia>-(.,Richel. Cart. 28, p. 232.)
Avoir ferme et estable les choses qui
enssigant. {Ch. de 1336, Aulnay-la-Rivière,
B 2, Arch. Loiret.)
Quant a ce que dit est et qui enseull.
(Vend. ap. S. Math. 13SS, S. Melaine, Arch.
lUe-et- Vilaine.)
— Passer à une autre chose :
Nous ensuivons a dire de la somme du
coust. {Ch. de 1293, Arch. Musée, vitrine
50, pièce 298.)
— Ensui, part, passé, conclu :
Selon les transactions et concordats en-
suys entre eux ou leurs dicts prédéces-
seurs. (1452, Letl. duD. Pierre, Arch. Côtes-
du-Nord.)
Ce verbe appartient à la langue mo-
derne, sous la forme ensuivre, comme ré-
fléchi, et comme actif, en terme d'an-
cienne procédure, avec le sens de pour-
suivre.
ENSULLENTER, ensulenlcr, v. a , syn.
de souiller :
Luxure l'orde vil pullente
Qui le cors soille et ensultente.
(G. DE Coisci, ilir., ms. Brux., f 92', et Ki-
chel. 23111, t" 69''.)
Del sanc est tos ensulentes.
{Athis, Richel. 375, f° 123".) Ms. ensalentei.
Si désarment les damoiseles Bohors et li
lèvent le cors et le vis por les armes et le
suor dont il esloit ensuUentes. {Artur, ms.
Grenoble 378, C 126=.)
ENsuLTivEMENT, adv., avec soin,
avec zèle :
Ki ensullivement Dea prie e eschordement.
(P. DE Thaon, Best., 1363, Wright.)
1. ENSUR, prép., au moment de :
Ensur nnil.
{Alexis, st. 15', Stengel.)
2. ENSUR, voir ENSEtJR.
ENSURANCE, voir Enseurance.
ENSURE, voir Ensuivre.
ENSURFURER, V. a., remplir de soufre,
soufrer :
Si ['auront lote ensurfuree (la coraille)
De soufre, de puant ordure.
(Macé de la CsABiTÉ, Bible, Richel. 401, f° 194''.)
ENsuRiR, - yr (s'), V. réfl., devenir
sûr, aigre, aigrir ;
Ce laict se est ensury. (Palsgrave, Es-
claire, p. 777, Génin.)
L'aile s'ensuryt en temps d'esté bien tost.
(ID., ib.)
— Ensuri, part, passé et adj., aigri,
aigre :
Et leur mectz au cueur ung douloureux
emplastre destrempé de vin aigre et en-
suru de poinctures et d'aiguillons de dou-
tes. (P(;rce/-ores(, vol. III, f» 37, éd. 1528.)
ENSus, ansus, adv., au-dessus, à l'é-
cart, loin :
Christns Jesns qai man ensus.
(Passion, 509, nia..)
Ensus an partir del forfait
Se sunl li Aleman retrait
Auques eu loinz de la cité.
(Be.n., d. de Norm., 11, 18972, Michel.]
Erec bote le nein ensus.
(Chresi., Erec et En., Richel. 1420, T l'.)
ENT
ENT
ENT
2io
Ansus te trait por la joste esgarder.
(Gerarl de Viane. 162,'.Bekker.)
Si ne vous avieigne jamais, dit Jehan,
que vous chassiez les povres enms. (JoiNV.,
Hist. de St Louis, p. 136, Michel.)
D'autre part, un petit plus ensus, li ar-
chier d'En^leterre s'estoient recueilliet.
(Froiss., Chron., V, 170, Luce.)
— Ensus de, loc. prép., de dessus, loin
de :
Osteit avons ansus de nos et de nos a-
celles la forme de povreteit et la biauteit
de la seinte simpleciteit (Li Epistle saint
Bernard a Mont Deu , ms. Verdun 72,
f» 73 r°.)
Sire, trailes ensus de moi.
(A. DE n Halle, li Gieus de Robin et de Marion,
p. 353, Conssemaker.)
Et se seroit bannis x ans fuers de Mes,
et a deix lues ansus de Mes. (1306, Hist. de
Metz, III, 282.)
■ — A l'ensus de, loin de :
Qae se deus ans
Ta atoies a t'ensus de moi mes.
Se seroies ta tousjours en moi entes.
(Froiss., l'Esp. am., 2875, Scheler.)
— Estre ensus de, loc, être délivré,
être arraché à :
Tu faces tant qne nous poissons,
Se de ce siècle trespassons.
Venir an repos de lassus
Et de purgatoire eslre ensiis
Et Dieu leoir.
(Un Mir. de ti.-D., du roy Thierry, Th. fr. au.
m. i., p. 597.)
Poitou, Vienne, Deux-Sèvres, Vendée,
Limousin, ensus, ensu, en haut, là haut,
au-dessus.
ENSUYR, voir Ensieyib.
ENsuYviR, voir Ensievir.
ENsuwE, voir Eisstra.
ENSWARDEIR, VOir ENSGARDER.
ENT, end, en, em, an, ens, ind, in, adv.,
de ce lieu, de ces lieux :
Or set il bien qued il s'en deit aler.
(SI Alexis, st. 56, G. Paris.)
Al siège ad Ais en serez amenez.
(Hol., 433, Muller.)
Istons nos ent armé et fervesti.
(Les loh., ms. Berne 113, f° 2-2''.)
Tornes tos enl.
(Raoul de Cambrai. Richel. Îi93, P 131 j".)
Dist qn'il par nuit fors end istra.
(Brut, ms. Munich, 1675, Vollm.)
Uns sols D'end est tIs escapeiz.
(Ib., 568.)
Car j'ai grant volenté pieça
D'aler ent en vostre servise.
[Atreper., Richel. 2168, P 11'.)
Tournoienr, vos qui aleiz
En jTer, et vos en aleiz
Querre places a loiirnoier
Vos ne poeiz mieux foloier.
(RcTEB., Nouvele complainte d'Outre mer, Jab., I,
lli.)
Volentiers, dist li sires : Venes vous
cnl. (Li Contes dou roi Flore et de la bielle
Jehane, Nouv. fr. du xiil° s., p. 143.)
Aies, menés Vent, et en faites vostre vu-
lenté. (Comtesse de Ponthieu, Nouv.' fr. du
XIII' s., p. iOO.)
Ailes yous ens fnyant en Cbipre.
{La Rescepcion maistre Lambelin, 00, ap. E. de
Bouteiller, Guerre de Metz, p. 353.)
Ja pour la mort ne le trespas
Dndit conte, qui estoil le chief.
Les Angloys a'em bougèrent pas,
Ains s'entretiadrent de rechief.
(Martui., Yig.deCh. VU, D III, éd. 1493.)
— D'ent, dans le niême sens :
Si passèrent d'ent en après
Par les columbes Hercules.
(Brut, ms. Munich, 1277, Vollm.)
— Ent s'emploie aussi comme pronom
pour signiûer de cela, et remplacer un
nom de chose :
Jo ne sai veirs nul hume
Ne mais Rollant qn'uncore en avrat honte.
(Rot., 381, Muller.)
Qne que Rollanz Guenelnn forsfesist,
Vostre servise l'en doust bien guarir.
(/«., 3827.)
Antipater respont qui mal fn apensez :
Donnez nons en respit et jour nous en metez.
(llom. d'Alex., Richel. 792, !" 138''.)
Li abbes et li chapitles l'en aquitten.
(1230, Coll. de Lorr., 980, n° 6, Richel.)
De mangier ent mnlt l'en pria.
(Pierre de Peckam, Rom. de lumere, Brit. Mus.
Harl. 4390, f» 1''.)
C'est a saver, pernez ent cure.
(Pierre d'Abernun, le Secré de secrez, Richel.
254U7, f» 188^>
E mangiez ent a tun pleisir.
(ID., ib., f» ISît"".)
Un trop biel temple.
Bien maçonné, couvert d'escaille ;
Dou trop parler ent ne me caille.
(Froiss., le Temple d'onnour, 162, Scheler.)
Or vous diray je la manière
Comment nous nous en cheviron.
(Pass. N.-S., Job., Myst., Il, 279.)
Mais, m'amie, dist il, vous semble il, a
la vérité, et a vostre entendement, que ce
que droit cy vous me dictes ne soit point
fantasie ou illusion? que vous en juge le
cueur î (Louis XI, Nouv., xiv, Jacob.)
— Il signifie encore à cause de cela :
Ell'^nt adnnet lo soon élément.
(Eulalie, 15, Meyer, Rec, p. 194.)
Si end avoit li rois grant ire.
(Brut, ms. Munich, 1338, Vollm.)
I(m)berz l'entent, s'ind out grant ire.
(Ib., 1347.)
Quant il oi la mesestance
Del roi Leir s'ind ot pitié.
(Ib., 3430.)
Car a main amant en meschîet.
(RiCH. DE FouRNiVAL, la Panthère d'amour, Richel.
24432, f° 163''.)
Ta ne i'en dois pas esmoier.
(lo.,
Car grant talent m'en est venus.
(\t>.,ib., t" 161'.)
Il est bien vray ce qu'on dicl communé-
ment, que des choses que l'on tient les
plus chères, ou en a souvent le plus d'uu-
uui. (Fr. d'Amboise, les Neapol., Il, 5,
Ane. Th. fr.)
— Ent remplace également un nom de
personne et peut se traduire par de lui,
d'elle, etc. :
Vengiez m'en sui, mai n'i ad traison.
(Roi., 3778, Muller.)
Pour tant que de li me souvient.
Me plait il a parler ent chi.
(Ju de la Capete, 5(12, Ravnand, Remania, X
p. 381.)
Je me sui longement tenus a parler dou
roy David d'Escoce, mais jusques a main-
tenant je n'ai eu nulle cause de parler ent.
(Fboiss., Chron., IV, 17, Luce.)
— EnJ s'emploie au sens partitif pour
remplacer un nom pluriel :
Dis mil end i a faiz morir,
.viii. mil en mist par force el goeiz.
(Brut, ms. Monich, 566, VoUui.)
Ves ent chi an mains deus.
(A. DE LA Halle, li Jus Adan, p. 330, Consse-
maker.)
Li Granz Caam ne vit onques nul latin
et a grant désir de veoir ent aucun. (Thie-
BAULT DE Cepoy, Voijages en Syrie de Ni-
colo, Maffeo el Marco Polo, H. iMichelant et
G. Raynaud, Itinéraires a Jérusalem, p. 216.)
Mais ceu.x qui en voulurent recevoir, ou
qui en demandèrent, il en donna fort libé-
ralement. (AjiiYOT, Vies, Alex, le Grand.)
— Ent s'emploie parfois aussi au sens
partitif pour remplacer un nom singulier:
Mais il n'en poeent point trouver (Cléomadès que
[l'on cherche partoot.)
(Cleom., 9276, Hasielt.)
Li chevaliers point a'en eusl
Mise 0 la dame (la chambrière).
(J. deCondé, Lai du blanc Chevalier, 196, Scheler.)
Et tel mil qui a'en virent onqoes (l'homme mé
[chant)
En dient mal.
(Id., Pour quels deus coses on vit au monde, 29.)
— Ent est ? loc, qu'en est-il ? qu'en
penses-tu 1
Ho! siogaeur, cbis jeus est trop lais:
Eu est, Perrete ?
(Adam de la Halle, li Gieus de Robin, p. 385,
Coussemaker.)
— Ent s'emploie parfois dans un sens
explétif:
Morz en fud sis père e sa mère,
>'e lui remist sorur ne frère.
(Vie de St Gile, 255, A. T.)
Seignor, dist Berangers, vers moi an antandez.
(Parise, 174, A. P.)
Vos qui ci me jugiez, vers moi an antandez.
(Ib., 653.)
Mais prier t'en vuel d'une cose
Pour chou que nus hom ne t'en cose.
(La Houce Partie, Monlaiglou et Raynaod, Fa-
biiaux, 11, 4.)
ENTABLEU, enluvler, entaveler, verbe.
— Act., planchéier, mettre des planches,
faire un entablement :
Instabulare, entabler. (Gloss. de Conches.)
TabuUo, as, entabler. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679, f 253 v«.)
A Guillaume Jacopin pour 36 tables prises
en sa dite perriere et menées a la porte de
Croe pour le entabler a .xl. s. le cent.
(1395, Compl. de Nevers, CC 3, 1° 6 r°, Arch.
mun. Nevers.)
Sept toises d'entablement de pierre de
taille... pour aschever li'entabler iceulx gros
murs. {Compt. de J. Asset, 1402-1404, For-
teresse, VllI, .Vi'ch. mun. Orléans.)
246
ENT
ENT
ENT
Pour avoir remaçonné dessus ladite
voulte et entablé d'entablement sur icelle
porte. (23 avr. 1465, Compl. du R. René,
p. 16, Lecoy.)
— Placer à table :
Cheli qni plus Tuet honnonrer
Deles loi le fait enlavier,
Entre le conte et bielle Ydain
Se revoDt seir main a main
A la grant table princhipal.
(Soiies (II- Nansay, ms. Tarin, f° 73'.)
— Réfl., se mettre à table :
Asis se sont et entallc,
Eo lenr a le mengier porté.
(D. Lavesne, Trtibert, Richel. 2188, P 48 r°.)
— Act., écrire sur une tablette, écrire
en général, relater :
Et tont ce qu'il dist escoula,
Et si l'a bien enlarri/
Jamais ne l'ara onblié.
(Sones de Nansay, ms. Turin, T 45'.)
Un aultre livre ou se comenche li vie
saint Medart, et est entaveles au premier
foellet des légendes qui sont eus. (Invenl.
de S. Amé, avant 1395, Arch. Nord.)
— Exposer en vente sur une table, un
étal :
Ne pourra nul enesser ne entabler draps
retrait sous paine de cent solz d'amende.
(1424, Arch. JJ 173, pièce 131.)
— Représenter sur un tableau :
Cela donc qui par la destrts
D'nn ouvrier laborieax
Entablé ne pourroit esire.
Par ce peintre industrieux
Si bien exprimé l'on peut lire
Que chacun des Dieux s'en relire.
(JoDELLE, Od. à ilagny, sur ses amours.)
— Infln. pris subst., action de se mettre
à table :
Mez bien garde a l'enlabler
Que cil ne te vielle fabler.
(Clef d'amour, p. 101, Tross.)
— Entablé, pSitt. passé, couvert de pierres
plates :
Quant ces voies sunt volses et entavlees.
(Album de Vill. de Honnec, p. 21S, Lassus.)
— Couvert en général :
Les uns apprennent a escripre
Des greffes entaillez de cire.
(J. Lefedvre, Resp. de la mort, Richel. 901,
f° 15=.)
ENTABLEunE, entavelettre, - lure, s. f.,
entablement :
E de suz les trefs fud fait uns ciels de
cèdre et une entablure. {Rois, p. 248, Ler.
de Lincy.)
11 fist entableurcs de cèdre de .xx. contes
de lonc. (Bible, Richel. 899, f» 165<.)
De riches entableures de precious arbres
(Estories Rogier, Richel. 20125, f» 247''.)
En onze jors a tant ouvré
Qu'a la fenestre a asené ;
Il sousieva Venlableure,
Atant s'en Irestome a droiture.
(Sept Sages, 4356, Keller.)
— Tableau, image :
Gerars de Bourgongne... trouva le place
ou le Magdelaine avoit esté ensevelie com-
bien cougnu par escripture et aussi pour
Ventavelure que de luy il trouva en une
pierre de marbre. (Proues d'ung curé de
Cisoing, xv» s., ms. Lille 102.)
— Terme de tisserand, ourlet, surjet, ou
bordure ;
Nule mestresse ne ouvrière du mestier
desus dit ne pueent fere fausse entaveletire
ourdie ne tissue de hl ne de Douriu. (Est.
BoiL., Liv. des mest. et marchand., ^'' p.,
xxxvill, 3, Lespinasse et Bonnardot.)
Nulle maistresse ou ouvrière du mestier
dessusdit ne puisse faire entaveleure our-
doye, ne tissus de fil ne de flourin. (1425,
Ord., XIII, 108.)
Au XVI' s., on a refait entablature :
Entablature, f. s., an intablature ; or, as
entablement. (Cotgr.)
ENTABLissEMENT, S. m., entablement,
chaperon d'un mur :
Jehan Cornu abati les entablissemens des
murs le roy et en pava ses viviers et
fosses. (1334, Arch. JJ 66, pièce 1461.)
1. ENTACHEMENT, ant., S. m., souil-
lure :
Sanz la tanceon de l'aiherse volonteit ou
sanz Vantachement de l'amor de l'oevre k'il
trait. (Li Epistle saint Bernard a MontDeu,
ms. Verdun 72, f» 42 r».)
Et plus dotent en ous meimes lo talant
des vices k'il ne facent l'essaut des autres,
et plus l'antachemant ke lo malice. (Ib.,
f» 103 v.)
Puis dist le sisiesme commandement :
de Dieu sui doné pour confondre entache-
ment de cuer et de cors. (Evasl et Blaq.,
Richel. 24402, f- 31 r».)
2. EXTACHEMENT, VOlf ENTECHE.MENT.
ENTACHER, V. 3., entailler :
Il les entachent (ces arbres) con coutiaus
en plusors parties, e por celle thache oise
l'encens, e encore en oisse por l'arbre
meisme sans entacher. (Yoy. de Marc Pol,
c. cxcv, Roux.)
ENTACHIER, VOÎT ENTECHrER.
ENTAGE, S. m., action d'enter, de
greffer :
Insitio, entage. (R. Est., Thés.)
ENTAicEMENT, adv., avcc forcc :
Tous tans plouvoit nuit et jour sans
ciesser si fondanmenl et si entaicement que
la force don tans et de la pluie remetoit par
force et faisoit fondre le noif. (Jeh. de
TuYM, Hist. de J. Ces., Ars. 3355, f» 216'=.)
ENTAiCHEMENT, S. m., tâche :
A eulx (les entrepreneurs) ausquels a
efté marchandé et donné enlaichenient de
f:Mre sièges pourseoir... (1413-16, Ouvr.fais
d Dole, Ch. des Compt., B 1386, Arch. C-
d'Or.)
ENTAiER, entaiier, enloier, verbe.
— Aet., couvrir de boue, plonger dans
la boue, embourber ;
On tai d'enfer dusqu'ans mentons
Piungié serons et cntaié.
(.G. DE CoiHci, Mir., ms. Bras., F 22-2")
— Fig., souiller :
El de fuir le hetumier
Qui en l'orl fane et el fumier
Du tai d'enfer enlaie l'ame.
(G. riE CoiNCi, Chasieé as nonn., Michel. 23111,
F 483".)
La vanité dn monde vai
Qui tant t'a soîllié de son tai,
Monlt i as ton caer entaiié.
(Reclds de Moliens, 3/wrerf , Ars. 3142, f 214*.)
— Enfoncer quelque chose de sale :
A tant me vont sanz delaier
Fichier on cors et entaier
Ses aguï cros et ses granz pales.
(G. DE CoïKCi, ilir., ras. Brnx., f° 98'.)
— Réfl., se plonger dans la boue, se
souiller :
Por lui en compieng entaier.
(Vers de le mort. Richel. 375. (° 339'.)
En grant cruanlé s'entaie
Cuers gealis
Qni fait samblant ne dons vis
Qu'il ne toille ne relraie.
(Maist. Vbill., CAaiM., Val. Chr. 1490, r" 38 i«.)
— Neutr., être souillé :
Tant gentil chevaler remist el champ gisant
Del sanc qui corl des morz entaient li combatant.
(Th. de Kent, Cesle d'Alis.. Richel. Î4364,
f° 47 r».)
— Entaié, part, passé, couvert de boue,
embourbé, souillé :
Eissi ont amené le moine,
Qui uncor erl loz entaiei
E loz dolenz e loz moitliez.
(Be.n., d. de florm., Il, 25877, Michel.)
Li marois font desoz lor piez ;
Cbascun qui entre est enlaiei.
(Tristan, 1. 3645. Michel.)
Juste un pilier s'asist a la terre enlaiei ;
N'i fn suz lui lapiz ne oreiliez cnlchiez.
(G.iBN., Tti. le Martyr, Appendice, p. 213, Hippean.)
Destaie toi, hom enlaiea.
(Reclos de Moliens, Miserere, Richel. 15ÎIÎ.
f° 66 V.)
Desloie toi, hom enloies.
(ID.. ib., Ars. 3327, f ISS*».)
Entaiies.
(ID.. ib.. Ars. 3142, f» 214=.)
Ceus ki es délices dou siècle ont lor quers
entaies et emboes. (Jf.h. de Tuym, Hist. de
J. Ces,, Ars. 3333, f" 222».)
ENTAiLLABLE, adj., quc l'ou petit tail-
ler, sculpter :
Sculptilis, entaillables. (Gloss. de Salins.)
Scultile, chose entaillable. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f° 242 v.)
Sculpo, entailler comme ymage ou chose
entaillable. (Voc. lat.-fr., 1487.)
ENTAiLLAGE, S. m., actiou d'entailler:
De soye y fait en tous ouvrages
Broderies et entaillages.
(Chr. de Pis., Poés., Richel. 604, f 185 r°.)
Ce mot ne s'emploie plus que dans le
sens restreint d'opération qui consiste à
enlever, à entailler transversalement et
dans une étendue plus ou moins grande
une partie d'écorce ou d'aubier.
ENTAILLE, - alliB, S. t., cisclure :
En un cbier lit de ciparis
A entaille sarrazinor.
(Ben., Troie, 10176, Jolj.)
Li crelel sont moult bien assis
De marbre vert, vermel et bis :
La veissies lant bêle entaille
N'a nule el monde qui miols vaille.
(Parlon., 195, Crapelet.)
ENT
— Morceau coupé :
Pnis Tont V entaille amesurer,
Li qneos meismes a la rôle
L'entaille de lonc et d'encoste;
Par tôt a mesure le Inieve,
Et ansi fresce et ansi Queve
Con la cote meisme estoit.
(Rom. du comte de l'oit.. iOl, Michel.)
— Ouverture de la fenêtre, la fenêtie
elle-même :
Si s'apoia a une «ies feoeïtres,
Parmy l'entaille a mis defors s.i teste.
(Les Loh., ms. Montp., f° 166'.)
Les dames montent es entailles
Et les pncieles ensement
Pour Teoir le tornoiemeoi.
(CiB. DE MONIR., Violette, 2678, Michel.)
— Ouverture du casque :•
N'ot pins fier chevalier desi en Cornuaille,
Devant en mi le front, pir devant la ventalle,
AToit plain pié de lé. par de devant l'entaille.
(Roum. d'Alix., f 39% Mithelant.)
— Taille :
Vostre cousin se recomande a vous... et
il vous a envolée trois blancs leuvrers si ve-
Inz comme un ours, bien courans et de
boue entaille. {La Manière de langage,
p. 401, P. Meyer.)
— Qualité :
.v". chevalier ot qni sont de grant entalhe.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 27172, Chron.
belg.)
— Façon, manière :
Car en estonr li ot servit de tel entalhe.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 1604. Chron.
belg.)
— Juridiction financière :
Si qne Treit la moytiet astoit de son entalhe.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 5975, Chron.
belg.)
1. ENTAiLLEis, entall. , adj., taillé,
sculpté, gravé :
Par l'entrée qni fn faitice
En la fort piere entailleiee
L'assalirent tôt a un front.
(Eteocle et Polin., Richel. 375, f° 403.)
En la fort pierre entailleise.
(It>.. Richel. 60. f« 8^)
Ma cites S'est pas close de yerge, ne d'eclise.
Ains est de hant mur faite, a piere entalleise.
(Roum. d'.Mix., V 59'', Michelant)
Un porpre entailleis.
(Bataille Loquifer. Richel. 1448, f° 293 v".)
Li piler sunt d'argent massis.
Et a fin or entalleis
lerenl ovrees les maisieres.
(Floritttit. 1309, Michel.)
2. ENTAILLEIS, - eiz, s. ni., ciselure,
gravure, sculpture :
Tu ne feras pas- entailleiz, ne la sem-
blance de toutes les chosi-s qui sont.
{Bible, Richel. 899, f° 80".)
ENTAiLLEMENT, S. m., obJBt taillé :
Nous ne devons mie croire que Dieus soit
fais d'or ne d'entaillement de pierres.
{Bible, Maz. 532, f° 245».)
ENTAILLEOR, - tBUr, - eUT. - UT, BUtel-
heur, s. m., tailleur, sculpteur :
ENT
Entaitlierres nns ne maçons
James recoovrer n'i penst...
(Vif des Pères, Richel. 23111, i" 78".)
Pymalion fn entaillierres,
Poiirtrayans en fust et en pierres.
Eu fer, en os et en cires.
(Rose, ms. Corsini, f 137''.)
Pymalions uns entaillieres.
(li.. 21071, Véon.)
Ovraigne d'entailleor. {Bible, Bichel. 899,
f 46'.;
Lèvre d' entai lleeur. (76.)
Ciellee ert la chambre par art A'enlaillur.
(Horn, 2709, Michel.)
Cielee ert la chambre par art i'entailleor.
(Ib., var.)
Entailleur, cesor, foris iucisor. {Gloss.
lat.-fr., Richel. 1. 7684.)
Tassin Croi.x, Mannequin Godefroy et Je-
han Duffle, entailleurs d'ymages. (1379,
Arch. JJ H5, pièce 199.)
Entelheur de draps.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 36924, Chron.
belg.)
Et on pourrons pareillement
Trouver massons et entailleurs.
(Acl. des Aposl., vol. I, f> 85% éd. 1337.)
ENTAiLLERiE, S. f., métier de l'entail-
leur :
Maistre d'entaillerie et de pointure, (xv"
s., ms. Lille 102.)
ENTAiLLEURE, - talheuve, - tallieure,
- tallure, - tailiire, - lledure, - lure, s. f.,
sculpture, ciselure ;
E en lur entailledures a envidie lui pur-
vocherent. {Lib. Psalm., Oxf., lxxvii, 64,
Michel.) \iir.,entailures. Lat.,in sculptibiis.
E ore les entailleures de li oelment od
haches e od doleures derestrent. {Liv. des
Ps., Cambridge, lxxiii, 6, Michel.)
Le sepnlcre de marbre ot bone enlatheitre.
(Ste Euphrosyne, 92, Meyer, Rec, p. 337.)
Tont par fu rice le tonbel
Qne je n'en os dire le taille.
Car je dont moult que je n'i faille]
A deviser l'entailleure.
(Aire per., Richel. 2168, f° S'.)
La veissies entailleures
D'or et d'argent coverles pures.
(Parton., 851. Crapelet.)
Et en leur entalitires, ce est par leur
ymages que il aorerent. {Psaut., Maz. 258,
f 96 r".)
Celatura, entallieure. {Gloss. de Couches.)
Sculptura, entailleure. {Gloss. de Salins.)
Pour la singularité et grosseur de l'en-
taillure (Amyot, Vies, Paulus Aemilius.j
Entailleures d'or et d'argent. (Du Verd.,
Uisl. d'Alexand., 1. 111.)
ENTAiLLiE, S. f., sorte de vêtement :
Cil et celés qui aiment les orgeilloses
vesteures, les miparties, les enlailUes et
les trains. (Maurice, Serm., Richel. 13314,
1° 80 r", et ms. Florence, Laur. couveuti
soppressi 99, f» 70%)
ENTAiLLiER, etitaller, antaillier, anlai-
gler, verbe.
— Act., sculpter, graver, ciseler :
ENT
S47
Qe desor ma sepnllure
Soit anlaigke tiel flgure
Cum Jupiter le dieu puissant.
(Hercule et Phileminis, Richel. 821, f° 8''.)
11 leur fist entailler en la chapelle toute
nostre créance. (JoiNv., S. Louis, xciii
Wailly.) '
Ils firent entailler plusieurs pierres
creuses. (J. Molinet, Chron., ch. xili
Huchon.)
— RéQ., commencer, se mettre en train,
s'eiiiriiancher :
Ja la chose très bien s'entaille.
Car les bergiers sont divises.
(Pasloralet, ms. Brni., f 20 y».)
— Neutr., se frapper :
La veissiez gens d'armes entailler entre
eux, et frapper, et ferir sur eus (les arba-
étriers génois qui fuyaient à Crécy).
(Fhoiss., Chron., liv. I, p. 152, éd. 15S9.)
— EntaiUié, part, passé, taillé, sculpté,
gravé, ciselé ;
Seient cunfundu tuit cil ki servent a
chose enlailliee, ki se glorient en ideles.
(Liv. des Ps , Cambridge, xcvi, 7, Michel.)
Var., entailee.
— Entaillé a cisiel.
(Roum. d'Alix., V 12% Michelant.)
Sainglant ea ot son hermine del giet.
Et son menlel a fin or cnlailliet.
(R. de Cambrai, ccLxv, Le Glay.) Irapr., cntoilliet
Cinte a Tespee an pont d'or antaillié.
(G. de Mongl., Vat. Chr. 1360, f° 15».)
Par devant la sale enlaillie
Monte Gerars, congié a pris
Comme sages et bien apris.
(GiB. de Mo.ntr.. Violette, 2256, Michel.)
Et pnis li cint l'espee an poin d'or antailiê.
(Floovant, 169, A. P.)
Et riches croces a evesqnes,
A abez et a archevesques,
Crucefiz et ymagerie
D'argent et d'yrnire enlaillie.
(Dict des marcheans, Montaiglon et Raynand
Fabl., H, 123.)
De pera entaillia. {Vie de sainte Eulaire
virge, Richel. 423, f° 25''.)
Vermiculatus, entaillies. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
Poisson, oisel, beste sanvaige.
Ne nulle banlte envre enlaillie.
{li. Desch., Poés., II, 229, A. T.)
Il ne sonnoit pas uug mot, mais se tenoit
comme une droite statue ou une ydole
enlaillie. (Louis XI, Nouv., xxix, Jacob.)
— Fig., taillé, conformé, constitué :
Mais vos taions qui ot a non Ilervis
Fu uns vilains entalles com mastius,
Estrais d'usure et montes en baat pris.
(.inseis, Richel. 4988, f" 171 r°.)
Mon signeur, s'il vous plaist, j'en ai deux
très belles [fllletles] et très bien et gra-
ciousement entaillez du corps, et aussi
gresles que vous les porez empoigner
entre voz deux mains. (La Manière de
langage, p. 390, P. Meyer.)
Gilion fut moult grant et corsu et bien
entailUé de tous membres. (Hist. de Gilion
de Trasignyes, p. 3, Wolf.)
1. ENTAiNDRE, V. a., atteindre, frap-
per :
ENT
ENT
ENT
La r'ot si faite caplerece
Et sor els tel retentereche
Si faite presse et si estraigoe
Que l'uns ponr l'autre s'i enlaigne.
(Ben.. Troies. Richel. 375, S° SS'.)
— Entaint, part, passé, atteint :
Apres la mort de celluy Amaury refurent
autres qui estoient enlàins et corrompus
du renin de sa perverse doctrine. (Grand.
Chron. de France, Gestes le roy Phel. Dieu-
donné, 111, 1, P. Paris.)
Enlaint de maladie. {Chron. fr. ms. de
Nangis. an 1302, ap. Ste-Pal.)
3. ENTAINDRE, VOlf ENTEINDRE.
ENTAisiER, voir Enteskr.
ENTAisNiER, entcsnier (s'), v. réfl., en-
trer dans une tanière :
A icest mot s'fsl eniesniei
Qaant se fn assez deresniez.
(Renarl, 67", Martin.)
— Entaisnié, part, passé, qui est dans
une tanière :
Atant estez vous qae repaire
Dant Ysengrio a sa maisniee
Qui soui la roche est enlesniee.
(Rrnarl, 477, Martin.)
— Fig. :
Tantost se fn d'ilnec sevrée
Tonte la maligne maisnie
Qui dedans ans (les possédés) fn entaisnié.
Olir. de S. Eloi, p. 98, Peigné.)
ENTAisoN, -eison, s. {., action d'enter :
Insitio, enteison. {Gloss. de Couches.)
ENTAIT, ant., adj., appliqué, disposé,
attentif :
Qnant li rois l'a ven, durement se rehaile,
De demander aoveles a mnlt la langbe enlaile.
(Roum. d'Alix., l" 76\ Michelant.)
Qui se porra vengier gariz ert et refaiz.
Bien en doit chascuns eslre volonteos et antaiz.
(Guilecl. de Sass., Richel. 368, C iiî^,)
A çon fn il tonsjors entais
De travellier et de combatre.
(MoDSK., Ckron.. 4039, Reiff.)
Hais se je snis jolis, chantans, nobles et gais
Et des armes snis desirrans et entais.
C'est li prnevesanzplns qu'amours est en moy trais.
(Rest. dou paon, Richel. 15o4, t" 153 v».)
Qui de parler toit saiges et entais.
(Gaydon, 133, A. P.)
Noie riens, Toir, fors d'esgarder me plais.
Et se de chon su! trop entais...
(WiLL. II ViwERs, Chans., ap. Maetzner, Altfr.
Lieder, p. 21.)
Il ne sent angoisse de plaie
Ki li soit a l'espee faite,
Toat ades a la main entaite
De lui al branc asseurer.
(Jacq. de Baisiecx, ap. Scheler, Trouv. belg ,
p. 179.)
De vous servir entais doit estre a tonsjours.
(Poés., Vat. Chr. U90, f° 120 v".)
Et il estoient tuit de bien ouvrer entais.
(.Gant. d'Aup., p. 1, Michel.)
De vos amer sui jon lostans entaite.
(Sonj/es do dm d'am., Richel. lo53, t" 521 v".)
Bone amour tient son homme entait
En bien.
(B. de Cordé, /; Vers de droit, 256, Scheler.)
Toute sa vie fa entais
A gr.int avoir amonceler.
(Cm Trois Bocus, Montaiglon, Fait., I. 14.)
Par grant ironr l'entoise, de bien ferir entaiê.
(Doon de Maience, 7119, A. P.)
SI con font hyranl qui touz dis
Sont entait des bians cops noncier.
(Watriûuet, Tournoi des dames, 354. Scheler.)
— Sans rég., bien disposé, dispos, actif,
appliqué à bien faire :
Les pluisors (cités) snnt encor entaites
Et al servise Deu attraites.
(Brul, ras. Munich, 59, Vollm.)
Nos Franc les vont ferir, irié sont et entais.
Nés pnet garir banbers ne des escus les ais.
(Chanson de Jérusalem, Meyer, Rec, p. 272, var.
du ms. Richel. 1621.)
S'ierent entais s'on les assant.
(MoDSK., Chron., 21580, Reiff.)
En celé triuwe fu pais faite,
Qnar la roine fu entaite.
Mais li qneos de Bologne en ot
Qnan qae demauder sot et pot.
(ID., ib., 28013.)
Joians et lies
De la victore k'il ot faite
Et de sa gent kj fn entaite.
(la., !*., 5731.)
La fn grande la cevancie.
Et si ot gent a piet asses.
Si ot à'entais et de lasses.
(Id., ib., 31050.)
D'aidier son compaignon soit chascun en agait.
Quant nous serons lassé pas ne serons entait.
(Rester du Paon, ms. Rouen, (° 13 r".)
Grans fu la noise et li brullas,
Li plus entais fu assez las
Des graus cous douer et resoivre.
(Bretes, Tourn. de Chauv., 3749, Delmotte.)
Qnar n'est pas courtois, çou lisons,
Qui courtois est par Innisons ;
Courtesie doit estre entaite
Qui ensaigne l'orne et afaite.
(Du vil. n'en gouste. Richel. 12471, l" 11 v°.)
Aies touz jours pensée entaite.
Que de toi soit chantez bons lais.
(Watriqcet, li Dis de l'ortie, 155, Scheler.)
— En pari, de chose, préparé, travaillé ;
De rice soie bien entaite
Fn tos li lis dcsos cordes.
(Bes., Troies, Richel. 375, f 99''.)
— Dans l'ex. suiv. il paraît employé
d'une manière abusive, pour la rime, au
sens d'entier :
Des cevans anferrans ont par l'ost si srant fraite
Con pot oir le son d'une jornee entaite.
(Roum. d'Alix., l" 76», Michelant.)
ENTAiTiER, V. a., pousser :
El cil de France qui les sivent
Les vont ociant endementre,
Li rois Henriz en Saintes entre.
Si con l'ost françois l'i entaite.
(G. GciART, Roy. lign., 9548, W. el D.)
Cf. Entait.
ENTAiTiF, adj., disposé, appliqué :
Biaus sire, je sui la caitive,
Qui tant ai esté entailive
De vos cerqnier de tere eu terre.
(Gaut., Ysle et Gâter., Richel. 375, P 304".)
ENTALEMAscHiER, cntalam., V. a., dé-
guiser, changer :
Lores liad li prophètes sun chief e des-
guisad sei de puldre dont il entalemaschad
sun vis. (Bots, p. 328, Ler. de Lincy.) Lat.,
mutavit aspersione pulveris os et oculos
suos.
— Entalemaschié, part, passé, souillé,
déshonoré :
E poi snnt ki snnt en sege (siège épiscopal)
Ki n'ont le pé ea icest pege,
Ë poi sunt de celé antre gent
K'enlalamaschi' ne se sent.
(Chardrï, Sept dormans, 1871, Kcch.)
Cf. Talemache et Talemaschier.
ENTALENTABLE, adj., désirable :
Appetibilis, entalentable. [Gloss. de
Conches.)
ENTALENTANT, adj., qui platt, agréable:
Pour ce amours qui douce est et acoil-
lans et loiaus est plus entalentans en toutes
manières. (J. de Thon, Est. de Julius César,
ms. S.-Omer 722, f» 142= et ms. Ars.3355,
f» 243'.)
ENTALENTEE, antalantte, s. t., désir,
goût, plaisir :
Beneoit est li bom qoi a
Aide Dien, et avéra
Ascencions et devisees
En son cner. et antalantees.
(Lib. Psalm., ixxxiii, p. 318, Michel,)
ENTALENTEMENT, - ant, ant., entenlcn-
tement, s. m., désir, goût, penchant, ar-
deur :
Del mal et del pechié a l'entalentement.
(Hebman. Bible, Richel. 1444, P 47 r".)
Mars n'est mais entalentemenx
De morz d'ommes e de contenz.
(Bes., D. de Norm., I, 485, Michel.)
Ansi ne sunt mie ades seur tuit li anta-
lanternent de bien. {Li Epistle saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 40 v°.)
En l'ourgueil de leur délices aparut leur
malice. 11 trespasserent en Y anlalentement
de leur cuer. Selonc leur plesir ouvrèrent
a mal. {Psaut., Maz. 238, f» 86 r».)
Il trespasserent outre en affet de cuer,
ce est en entalentement de cuer. {Bible, Ri-
chel. 899, f» 250=.)
Tant ont grant entalentement
D'oir celé sentence lire.
(Rose, 19682, Méon ; ms. Corsini, f" 129».)
Et as hardis redounoit seurté et grei-
gnour entalentement de de bien faire. (J.
DE TncN, Est. de Julius César, ms. S.-
Omer 722, f° iao'.)
Si que son entalentement
A trait don roy tôt plainement.
(Macé de la Cbaritk, Bible, Richel. 401, f 90*.)
Et sentoie sur cela la volenté et l'enta-
lentement des devant dis mes seigneurs.
(J. DE ViGNAY, Enseignem., ms. Brux.
U042, f°9v°.)
Toute la multitude des légions celestielx
vindrent encontre a grant entenlenteinent
de devocion. (Légende dorée, Maz. 1333,
f 199M
En souspirs, en desirriers et en autre
bons entalentemens de cuer. {Miseric. N.-
S., ms. Amiens 412, f» lU r».)
ENTALENTER, entallcnter, ant., enta-
lanler, entallanter, entenlenler, verbe.
— Act., inspirer le désir, exciter, ani-
mer :
De bien faire les entalente,
Grant cure i met e grant entente.
(Ben., d. de Norm., 11. 2355, Michel.)
Mes chieres dames et amies,
Li grant bien et les courtoisies
ENT
ENT
ENT
Dont j'ai en vous tronvé plenté
n'ont semons et fntalenté
De cest œuvre a enlrepreoiire.
(G. DE Coixci, Epislre de S. Gerome de la garde
de virginité.)
Car çoa ne fnst mie par lui
K'il fesisl bien, mais par aatrui
Ki li eust entalentè
A faire et donné voleûté.
(Gaiith. de Mes, Ymage du monde, Ricbel. 2021,
f S 11'.)
Qui l'en eust enlalenté.
(Id., ib.. Maz. 602, F 6 v°.)
Et si sai bien que james nus
Ne m'en poroit entalenler.
(De Josaphat, Richel. 1553, f» 209 v°.)
Pierre, roy d'Arrapon.^M moult enlalenté
des malices sa femme, et la crut de quan-
qiie elle disoit. (Grand. Chron. de Fr.,
Pliel. lils Mgr St Loys, xxx, P. Paris.)
Palamides ordounoit ses batailles et les
entalentoit de bien faire. (Isloire de Trotje
la grant, ms. Lyon 823, f" It'.)
L'amonr du pays m'a fort entallenté
Faire son vaeil.
(Faifeu, p. 28, Jouausl.)
— Donner appétit .\ :
I gyve a mau an appetyteto his meate...
Je entalentè, prim. conj. And you hâve no
stomacke, looke upon me bowe 1 eate,
and I shall syve you an appetyte. Si vous
n'avez poynt d'estommac , regardez sur
uioy quant je mange, et je vous entalen-
teray. (Palsgrave, Esclairc, p. ë64, Gé-
nin.)
— Neutr., être empressé :
Cam voisins ensemble plaisoie.
Comme frères entalenloie.
(Lib. Psalm., s.ww, p. 283, Michel.) Lat.
Quasi proiimum, et qnasi fratrem nostrnm, sic
complacebam.
— Entalentè, part, passé, qui a un vif
désir, qui a envie, plein d'ardeur, d'impa-
tience :
Antttlentes fa de Beroart vengier.
(Les LoL, ms. Monlp., f» lOl'.)
Les glaives tienent acerez,
Coragos e enlalentez
Del rei e des Franceis destriiire.
(Ben., D. de Norm., II, 16144, Michel.)
Vez me ci tôt enlalenté
De fere vostre volenté.
(Dolop., 595, Bibl. elz.)
Lncimiens fnt dnrement
De lui oir entallanteiz.
(Ib., 11590.)
Bien a le cuer entalentè
Qne Lncemien parler faice.
(/*., 3839.)
Et les .II. 08 ont assemblées,
D'arabes .ii. pars enlalentees
De lor honor a ponrcacier.
(Athis, Kichel. 793. f» 117")
La dame de Garadigan
Dist qu'il faice sa volenté.
Car son cner a enlalenté
De faire trestout son plaisir.
(Chev. as deus esp.. 1874, Foerster.)
Tonte ferai ta volenté.
Vois me ci tont enlalenté.
(Josaphat et Barl., ms. Mont-Cassin, f» S^.)
Ceditli rois : Dont iales.
Puis qn'esles si entalentes.
(Re\. de Beadjec, li Biaus besconneus. 219
Hippean.)
T. m.
De bien occirre les païens deffaez
Estoil chascans forment entalanlez.
(Otinel, nii9, A. P.)
Quant la tose entalenlee
Vi lie fere mon voloir.
(HoiTACES DE Fo.NTAisES, Bartsch, Rom. et pas!.,
III, 28,31.)
Tous jors de bien fere et de bien dire
entalentes. (Artur,ms. Grenoble 378,1'» 33''.)
Se partit de le ville courcies et ireis, en-
talentes de prendre le vengance de tel fait.
(t'A. de 1,293, Martenne^ I, 1257.) Impr.,
en latentes.
<:il qui bien estoient entalentè de mal
faire. (Hist. de Jules César, Richel. 23082,
f»6".)
Le cner en ai entenlenté.
a. DE CoNDÉ, dou Blanc Cheml., ms Tnrin, f° 22''.)
Car nnlz n'y a de nous ne soit entalentes
De bien faire en l'estour.
(Ciperis, Richel. 1637, f 74 ï°.)
Mais par amours vous pri que conseil me donniez,
Car de tenir manage soi fort enlalentez.
(I)il de Ménage, 118, Trébutien.)
Puis qu'ainsi sui entalentes.
Ames moi, donce dame, amez.
Et je ferai vouz voleutes.
(Jeh. Lescorel, Clians., Bail, et Rond., xxxiii,
Bibl. elz.)
Car celle avoit or, joyanix a foison.
Et ianguissoit d'acquerre enlalenlee.
(EosT. Deschamps, Poés., I, 319, A. T.)
Or sus ! soyons enlalenté,
Compains, de saisir tost Crespin.
(Myst. de S. Crespin, p.V22, Dessales et Clia-
baille.)
Mais s'ilz ne sont enlalenté
De me croire, je les feray
Mourir.
(/*.. p. 87.)
Et vinrent aux champs enlalentez de
bien combatre et eux faire valoir. (Juv.
DES Urs., Hist. de Charles VI, an 1402, Mi-
chaud.)
Tant j'ey le cœur enlalenté
D'acomplir se que je veuil dire.
(Farce de 2 Gentilzhom.. p. 16. ap. Michel et
Ler. de Lincy. Farces, Moral., Serin, joij.,
t. II )
Demandant manière de uriner, la per-
sonne n'en estant entalentee. (Rab., 1. IV,
c. 63, t° 133 V», éd. 1552.)
— Dévoué :
Amy loial vous ai trouvé.
Coques si loial ne trouvai.
Car de vrai cner enlalenté
Fesistes çou que vous priai.
(Jehan de le Mote, li Regret Guillaume, 3640,
Scheler.)
— En parlant de chose, ardent, impé-
tueux, démesuré :
Apres que Cipion eut a son grand mechef
pillé le trésor des Tolosains, éprouvant les
forces des compagnes aguerries d'iceux
(souz lesquelles print fin son enlalenlee
outrecuidance). (NOGUIER, Hist. Tolos.,
p. 50, éd. 1556.)
Cf. Atalenter.
ENTALENTi, adj., désireux :
De lui aidier sont moult enlalenli.
(Les Loh., m». Berne 113, t» 2''.)
Champenois poi^nent, de bien entalenti. '
(Ib., ms. Blontp. H 243, P 39')
Li vassaul snnt de lor armes garni.
Pour aus défendre sont luit entalenti.
(Girb. de Metz, p. 446. Slengel.)
ENTAI.ENT1F, adj., désireux, qui a
beaucoup d'ardeur de faire une chose, ar-
dent à, empressé, impatient :
Aubprnn. au bien courre soies entatentier.
(J. Bon.. Il Jus de saint Mcholai, Th. fr. au
m. à., p. 168.)
Comme cil qui moult fa peusig
Et de mal faire entalentis.
(Renan, Suppl., p. 188. Chabaille.)
Et soiies de Guion secorre entalemis.
(Buev. de Comm., 3760. Scheler.)
Les cbevaus brochent de corre entalentif.
(Gaydon, 32IG, A. P.)
Le chevalier estoit desirrans et entalentis
coment il les peust délivrer de celé mort
{Est. de Eracl. Emp., xxv, 20, Hist. des
crois.)
Haus bons estoit et moult gentieus
Et d'oanour faire entenlenliens.
(J. de Condé, dou Blanc Chevalier, ms. Turin.
f°22r''.)
Les amis des mors en sont plus contens
et plus entalentifz de continuer a servir le
roy. (Adv. a Is. de Bac, Ricbel. 1223,
f" 14^)
ENTALENTIVEMENT, adV., aVOC Ull
grand désir, ardemment :
Ce que je requier plus entalenlivement.
(Vie Ste Consorce, Richel. 818, f» 506 v».)
BNTALENTos, - ous, adj., désireux :
De sa honte vengier fu mult enlalentous.
(Roum. d'Alix., f 67'', Michelant.)
ENTALHEURE, Voif ENTAILLEURB.
ENTALLEIS, VOif ENTAILLEIS.
ENTALLER, VOir ENTAILLIER.
ENTALLIER, VOir EnTAILLIBR.
ENTALLIEURE, voir ENTAILLEtniE.
ENTALLURE, Vûir ENTAILLEURE.
ENTALONNER, V. 3., garnir d'un talon :
Pour mortoiser des chevestres, entalon-
ner et enchevestrer des chevestres ou pont
de Loyre. ( 1394, Compl. de Nevers, CC 2,
f" 2 v, Arch. mun. Nevers.)
ENTAME, s. f., blessure faite par un
instrument tranchant :
Et sui encor tous certains
Que li tains
Dont mon coer fu très et tains
En uo regart prist ['entame
Dont james ne sera saine.
(Froiss.. Poé.i., Richel. 830. f° 145 v".)
ENTAMEMENT, S. m., actiou d'entamer,
de commencer :
Ce n'est pas entamemens de plet que de
requerrejor de conseil nejor de veue ou
jor davisement, es cas exquix il doivent
estre doné. (Beaum., Coul. du Beauo., ix,
1, Beuguot.)
Entamemenz de plait est recontemenz de
la priûcipaul cause fez de l'une et de l'autre
partie par devant celui qui est lor juges.
(Ordin. Tancrei. ms. de Salis, 1" 48'>.)
Mais après beaucoup de reparemens, ça
et la toujours ont esté renvabis et ramenés,
puis leur premier cnlamemenl, a leur con.
32
250
ENT
linue confusion, sans pouvoir rapaiser
fortune qu'ils ne soient aies plus et plus a
déclin. (G. Chastell., Chron. du D. Phil..
Proesme, Buchon.)
Par la dite coustume. nn louagier d'une
maison, après son louage passé, ayant
paisiblement résidé, par forme d'entame-
ment de nouveau louage, en ladite maison,
por le terme d'un mois, il est tenu de par-
faire ledit louage, au mesme prix que
paravant, pour une année. (,COMt. de Lille,
Nouv. Coût, gén., I, 776.)
Et s'il y a enlamement de procès par
devant autre justice que nostredile court
de Mous, ils pourront décliner le juge.
{Coût, de Hayn., cvi, Nouv. Coût, gén., II,
36.)
ENTAMPONNER, V. A , placer, faite
entrer, en parlant de tampons :
Enlampovner les tampons de bois des
crapaudeaulx. (xv" s., Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
1. ENTANCE, s. f., intention :
Si saDres lor entance.
(Prise de Pampel., 540, MnssaCa.)
2. ENTANCE, voir H.\NTANCE.
ENTANCHON, S. m.?
Venlanclion du porlail. (15S3, La Bassée,
ap. La Fous, Gloss. ms., bibl. Amiens.)
ENTANDIBLETÉ, VOir ENTENDIBLETÉ.
ENTANDis, enten., adv., pendant ce
temps :
Gens d'espcrit. nng petit eslourfliz.
Trop demouiez, car il meurt eutandiz.
iPués. nlliibuées à Villon, p. 19', Jacob.)
Holoferoes, l'ydolastre mauldiz,
Q'occist JaJic ^et dormoit entandiz .')
a*., p. '228.)
— Entandis que, loc. conj., pendant que :
Car d'imposer nouveau servage
IV'e peult pas a la lemiiie plaire.
Et y auioit trop grant dommage
Enlcndis qu'elle a fraiz visaige,
Jeuue, n'est qu'ung eufançon.
(CoQDiLL., Drmtz nom., 1" p., de Jure natnrali,
1,57, Bibl. elz.)
Car enlandis que j'entendoye
Aux juilz, ou je cuoleudoye
A traicler leur destrurlion...
(Actes des apast., vol. 1, f° 31", éd. 1537.)
Allez entandis que vous avez lumière que
ténèbres ne vous comprennent. (Bible,
St Jeban, ch. 12, éd. 1543.)
ENTANDRE, VOir ENTENDRE.
ENTANDRUÉ, VOir ENTENDBIÉ.
ENTANTE, VOir ENTENTE.
ENTAPiNER (s'), V. réfl., se déguiser :
Lor» la devest (l'esclavine), Thibers l'ait endossé.
Ces dras 11 cbainge. Ion chival alretel,
Et Thibers c'est moult bien enlapinez.
(Les Loh., Ricbel. 19160, f» 66''.)
— Entapiné, part, passé, déguisé :
De Corlrai ist par son l'anbe aparant,
Entapines en guise de serjaut.
(Auberi, p. il, Tobler.)
Cf. Atapineh.
ENTAPiR (s'), V. réfl., se cacher:
ENT
Pource veons nous aucunesfois que li |
roigneus quant ilz se baignent en Viaue I
froide leur roigne s'enlapisl et anientist.
(Probl. d'Arist., Kichel. 210, f» 40^)
ENTAPissER, V. a., taplssBr :
N'estoit en mémoire d'omme d'avoir ja-
mais veu plus beaux eschnffaulx, mieulx
compassez, ncoosiTez.entapissez, ne mieulx
proporcionnez qu'ils estoieut. (1496, Repré-
sentation du Myst. de S. Martin, Richel.
24332, ap. Lecoy de la Marche, SI Martin,
].. 700.)
ENTARDiER, V. n., tarder:
La face e la veue esclarsisl.
Le sen ansi eu aforsist,
E entardier fet ensement
Cbaouesce.
CPiERRE d'Aberson, te Secre' de secrez, Richel.
25407, f» ISg*-.)
ENTARGiER (s'), V. réfl., tarder:
E Oliver de ferir ne s'enlarget.
(Rot., 11, 685, Génin.)
ENTARiEMENT, S. m., irritation :
Si cume en enlariement sulunc le jurnde
templaciun el désert. {Lib. Psalm., Oxf.,
xciv, Michel.) Lat., in irnlalione.
ENTARiER, cnlarriei', v. a., irriter:
E je purvocherai els en icelui chi nen
est poples, e en foie peut entarierai els.
{Liv. des Ps., Cambridge, Cant. Moys.,
p. 2i5, Michel.)
Débute icels, kar il cntarierenl tei, Sire.
(Lib. Psalm., Ox(., v, Michel.)
Purquei entariatli fel Deu ? {Ib., ix, 36.)
E enlarierent les muntanz en la mer.
{Ib., cv, 8.) Var., entarrierent.
E le conseil del Altisme entarierent. (Ib.,
cvi, 11.)
E entarrierent lui en Inr truvemenz.
(Psalt. monast. Corb., Richel. 1. 76!<, 1"
86 r».)
ENTASCHIER, entacher, entasser, verbe.
— Act., prendre sur soi, entreprendre,
se charger de :
Quant voit nu preudom qui entache
De sor soi lole une besogne.
(Cbrest., Cher, au Lyon, 3167. var., HoUand.)
— Faire effort contre, presser :
AlODS nos eut en tel manière.
Et reiraiaut loz jors arrière
Qu'il ne nous puisse entasser,
A ces trencies trespasser.
(Atkii, Ars. 3312, f° 110''.)
An bien ferir si les entassent
Qu'il ont te conte délivré.
(Ib., f 106M
Monlt hardiement les requissent.
Par force a la voie les missent
Ferant, ferant en lor venue,
K'onqnes règne n'i ol tenue,
Por nn petit qu'il ne cassèrent.
Outre le p,is les entassèrent
Par force et par armes tous vint.
Si que d'eus tans d'ouor avint
De ce qu'il sont avant venus,
K'il ont .II. des lor retenus.
(Atre per.. Ricbel. 2168, f° Si'.)
Iqui lor covint a gueuchir les testes des
chivalz et recevoir az fers des glaives les
Egyptiens qui les tinrent si cors et entas-
sèrent àa^niit la porte que .M. escus y ot
fendus a l'entreir eus. (Hist. de Joseph, Ri-
chel. 2455, r» 267 r°.)
ENT
Se vous leur tonmesiez les cbieres
Et contre eus vous delTendissiez...
Ja esgarder ne vous osassent,
Grant honte est que si vous entassent.
(G. GiiART, Roy. tign., 3490, Buchon.)
— Entaschier un trait, l'ajuster, le lan-
cer avec effort, avec attention :
Les tourbes des bidanz frémissent.
Qui la endroit sont en estant :
Le premeraiu front dVns estant,
Qu^rriaus et dars et pierres laschent.
Vers ceux qui viennent les entasrbent.
(GciART, Roy. Iign., Ricbel. 5698, p. 3:i6.)
Arbalestiers quarriaos relaschent.
Par pluseurs places les enlaschent.
Et li antres conlr'eus retraient.
(Id., ib., 20873, W. et D.)
— Entaschier de, cribler, accabler de :
Et cil mesmes furent lassé.
De morteus plaies entassé.
(MoDsK., Chron., 7164, Reiff.)
— A l'entaschier, locut., dans l'attaque,
dans la mêlée, dans la presse :
La veissiez a l'enlaschier
Cops de divers basions laschler,
Mans et orribles et ruisanz.
(GciART, Roy. tign., Richel. 5698, p. 314.)
lertja la nuit brune et oscnre;
Par quoi François a l'entasser
Ne voudrent les cbarroiz passer.
(Id., ib.. 2U873, W. et D.)
Tant en ocirent a l'enlasser et al entrer
ens et a la presse qui es toit desœesuree
que par la grant habnndance des abatus
ne pooient avenir as portes. {Eslories Ro-
gier, Richel. 2012S, f" 115^)
Et s'en alerent a la parfin trestous fuiant
a la ville, si que a l'enlasser qu'elles fai-
soient dedens en occirent Gregois sans
nombre. (Isloire de Troye la grant, ms.
Lyon 823, f» 118=.)
Si s'en fuyront es mares bien deux mille
qui tous furent noyés et perys, et ceulx
qui furent devant chassiez se misrent
oultre parmy la chaussée ; mais trop y en
eut de mors o l'entasser, car tant en oc-
cist Lancelot que tout estoit couvert de
sang. {Lancelot du Luc, l'° p., ch. 51, éd.
1488.)
Plusieurs des exemples cités semblent
indiquer qu'il y eut à un certain moment
confusion entre les deux verbes Entas-
chier et Entasser, quant à l'emploi de
cette locution.
— RéQ., s'efforcer :
Ains suefre et s'enclout et s'entaiehe
Qn'envers sa povretei nesaiche.
(Rose, Val. Chr. 1858, f 71'".)
— Se presser, s'empresser :
0 sa giint qui après s'entasse
Isnelement le fossé passe...
(Gdiart, Roy. Iign., Richel. 5698, p. 347.)
ENTAssEis, -eiz, unt., s. II)., tas, mon-
ceau, entassement :
iltuec ot un antasseiz
Et nn si fait abateiz
N'i a Grejois qui bien ne cnit
Que il soient desconût tuit.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f 58''.)
Iqui ot .1. teil entasseis de gens et si
grant chaple et si mortel que li chival es-
toient eu sanc eleir jusqu'az arcos. {Hist.
de Joseph, Richel. 2455, f» 250 v».)
ENT
ENT
ENT
351
. ENTASSELÉ, paît, et .idj., disposé par
tas, en marqueterie :
De sebelïQs noirs ert orlez
Et de safirs entasselez.
(Parlon., Richel. 19152, P H±^.)
ENTASSELEUHE, S. f., tas, amas :
Li njps prent .1. des las de ft'enjauelimrp,
(jDaot i[ l'ol deffié si s'en Tel a droiture.
(Geste d'Alix., Ricbel. 24363, 1° lo r».)
ENTAssEOR, - eour, - eeur, s. m., celui
qui entasse :
Mes lessoDS teus preescheors
Et parlons des enlaiseors.
(Hase. Rjchel. 1573, 1° 43'', et ms. Vat. Chr.
1522, f 33".)
Et parlons des entasseours.
(Ib., nis. Brnx., f" 38', et ms. Val. Ott., f» SS".)
Et parlons des enlasseeum.
(li., ms. Corsini, P 36V)
1. ENTASSER, V. a., jeter sur un tas:
Od son glaive l'a si enpeint
Qae par le gros Jel cors li passe,
Desus les autres inorz Venlaxxe.
(Bes., Ducs de Norm., Il, 18749, Michel.)
— Entassé, part, passé, toulïu, épais :
Pois le soir arriré, je fesoy ma retraite
Dans ce tjois entassé,
Uacomptanl a la nuit, mère d'amour secrette,
Tout le plaisir passé.
(GiLES Dorant, Poés., à la suite de Bonnef.,
p. 1S2. ap. Ste-Pal.)
— Charnu :
... Aucunes fois chars de veauU,
Qui aient pins d'un mois passé,
Qni soient gras et entassé,
Nourriz de li^t de bonne mère.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 840, P 486".)
— Rempli ;
Les autres deux se vont frapper ou ilz
virent le tournoy plus espes et plus entassé
de chevaliers. (Perceforesl, vol. I, f» las"
éd. 1528.)
— Comble :
On vous donnera bonne mesure et bien
pleine et entassée. (Beausport, Monotessa-
ron, p. 83, éd. iS52.)
2. ENT.\ssER, voir Entaschier.
ENTASsoiR, S. m., bâtiment où l'on en-
tasse les grains, grange ?
On vend .i. entassoir et hiretage. (1428,
Valenc, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ENTAVELER, VOir ENTABLER.
ENTAVELEURE, VOir E.NTABLEURE.
ENTAVLER, VOir ENT.4BLEH.
1. ENTE, ante, enthe, anste, empte, s. t.,
greffe, rejeton, arbre nouvellement greffé,
branche :
E vient a Carlemalgne desui l'umbre d'une ente.
(Ctiarlemagne, 793, Koschwilz.)
Molt est Karles cuverz, qi ensi me lormente.
De fel bastart doit bien issir doleirose anle.
(S. Bon., Sax., cxsxiii, Michel.)
Blanche la char, comme la flnr en Vente.
(Prise d'Orenge, 205, ap. Jonck., Giall. d'Or.)
En .1. gardin, soz .i. cnie.
(Tristan, I, 552, Michel.)
Araors li a livré entente .
El cuer li a planté une ente.
(Flaire et Blance/lor, l" vers., 371, du Méril.)
Quant Blauceflor s'ira gésir
Jouste soi et le baisera.
Le fruit de Vente cuellera.
(/>., 378.)
Et li vergiers fu jonenes et li anste florie.
(E. de S. Gilles, Richel. 23516, f 85''.)
Par le jardin on ot mainte ente bien fenillie.
(Berle, 33, Scheler.)
Assis se sont soz sue ante raraee.
(CuENS Gdis, Chans., P. Paris, Romancero, p. 38. J
Pense d'ailleurs enraciner
Les emptes ou ta vealz fruit prendre.
(Rose, ms. Corsini, P 75''.)
Lors porta Vente fleur et fruit.
(RcTEB., Voie de Paradis, 11, 4i, Jub.)
Dp boue enle vient bons frais.
(B. DE CoN'DÉ, li Mantiaus d'onnour, Ars. 3142.
r 303''.)
Très fine et noble dame gente,
Sour toutes antres florie enle.
(Coud, 7671. Crapelet.)
Il y avoit une ente en leur jardin qu'il
ayiiioit sur toutes riens. 'Sept Sages, p. 23,
G. Piiris.)
En un jardin, paré d'arbres et entes.
(G. CoRROZET, Fables d'Esope mises en vers, le
Rossignol, Jouaust, Cabin. du Biblioph., 1832.)
Il arrousoit en son petit verger.
Quelque jeune ente.
(Cl. Mar., Eijl. au Roi, p. 38, éd. 1544.)
Le coq, de grand peur qu'il a.
S'envola
Sur une ente haute et belle.
Disant que maislre renard
N'a pas l'art
De monter dessus icelie.
(Fr. Habert, Fables, du Coq et du Renard.)
'.Ka bastellier qui amena par eaue li-.sd.
di'iix centz antes. (13.53, Compt de Diane, de
Poitiers, p. 138, Chevalier.)
Quant a moy, rien pins je n'attente
Sinon chanter l'honneur de Vente
De la cerise et son beau teint.
(R. Bellead, Œuv. poii., la Cerise, t. II, P 43 r",
éd. 1378.)
— Partie du volant d'un moulin :
Icellui mnnier fist un faulz conduit
appelle une fausse enthe oa dit moulin, par
lequel conduit pouvoit cheoir occultement
blé ou farine. (1391, Arch.JJ 140,pièce281.)
On trouve dans une phrase en patois du
commencement du xvii° s.:
01 en est corne des antes dau compère
.Michea, qui estiant des bêles d'iquele terre ;
o les emundit hors de tans : cordiene, li
mourirant toutes une nuit. (1614, Confé-
rence d'Anlitus, Panurge et Guéridon.
Variét. hist. et litt., Vllf, 300.)
Ente subsiste comme terme d'arboricul-
ture.
2. ENTE, s. f.j peine,chagrin, tristesse .
^'a home si poissant de ci [qu'enlOriente,
Se teus gens le haoit, ne peust estre a enle.
(i. Bon., Sax., Ars. 3142. P 234''.)
Pour moi, sanle que dist voir
Li prenilom; moult m'en est a ente.
(1d., li Jus de saint ^'icholai, Th. fr. au m. à.,
p. 200.;
S'Aiols dort en son lit a ente peut songier.
(Aiol, 4613. A. T.)
-Vssores est en la mer monlt a ente :
Itecloime Dieu ki siet en oriente :
Glorieux sire, pater omnipotente.
Regardes nous, car trop sommes a ente ;
Li quatre vens par devers d'occidenle
Viennent bruiant, cascuns durement vente.
(Anseis, RicbeL 793, P 8'.)
Trnevent la fille Aliraodes
Qni plus ert lie que dolente.
De SaJoine li ert a ente
Qu'ele l'eust a son plaisir.
(Blancand., 3492, Michel.)
Moult est le roi Guillaume a enle
Quant ses compains de lui se part.
(G. de Palerme, Ars. 3319, P 153 r°.)
Le jovencele est moult a enle
Quant .SX. ans use se jovente
Avoec son malostru viellart.
(Chans., Ane. Poët. fr. ms. av. 1300 t. III
p. 1312, Ars.) ■ '
La dame al chanse reploiier
Et al regarder met s'enlente,
Mult en fii a son seigneur ente.
CJacq de Bais[eds, Chans., ap. Scheler, Trour.
belg , p. 174.)
Dist saint Pieres : Moult m'est a enle
Que vous de mon geu me blasmastes
Ke que vous larron m'apelasles.
(De SI Pierre et du Jougleor, 280, Méon, Fabl.
et cont., III, 291.)
Il ne trenve de touz les cors
Ami ne parent ne parente
Cul ne fusl plus griefs et plus ente
I)e Uii deus nuis a berbreger
Qu'il ne seroit d'un ort brecer.
(B. DE CoNDÉ, de Gentillesse, 179, var., p. 473,
Scheler.)
Pierdre amour, pierdre amie,
Pierdre sens, pierdre entente,
Hareu ! Ki seroit chius
Ki n'en seroit a ente !
Por chou fait il ke sages
Ki en Dieu met s'entente.
(Bot vrai Chiment d'am., Ricbel. 1533, P S15 v".)
Et la s'endormi desous l'ente.
11 devoit bien songier a enle :
Plus y dormi que dusc' a nonne.
(De l'Emper. Constant, 333, Romania, VI, p. 167.)
3. ENTE, adj., triste :
Moult se plaint et monlt se démente,
Quar li maus le tenoit monlt ente.
'MoDSK., Chron., 24021, Reiff.)
Et plus celle especiaumeut
De Faiel grant duel demenoit
Et dedens son cner regretoit
La valeur, la manière gente
Le chastelain pour qui est ente.
(Couci, 1766, Crapelet. 1
Ne cnidies que ses cners fust ente
Quant ot veu ce mandement ;
Si sacbies tout certainement
Que nulz avoir joie ne peut
Greingneur que li chastelains eut.
ilb., 3220.1
Lors dist : Trop m'a fait demeurer
Ce que pluet la hors fort et vente.
Aymi ! com je venrai ja ente
U anuit dévoie osteler I
(/»., 6737.)
Tout pour che damolsel me siet li coerz si ente
Que je vauroie o lui estre de liewez trente
Tant qu'eusse des biens d'amonrs eut le rente.
(B. de Seb., m, 624, Bocca.)
4. ENTE, voir Hanste.
ENTECEMENT, VOir ENTECHEMENT.
EKTECHEMENT, entecemcnt, entekement.
entachemant, s. m., qualité en général.
232
ENT
ENT
ENT
marque, sig:ne, et en particulier signe
d'un mal, le mal lui-même, contagion :
Maislres, (ait il, di moi choa qne les cners en
[sent
Se tn de riens en ses en moi Venlekfment.
Dist Jtiesnm : Cheu es tn, ta l'as dit voireraent.
(HER5IAN, Bihle, Ricbel. iAU, F il t".)
S'ele a rnteckmient île mal
Et d'aToltire crirainal.
Hors del lit chiet enscment
Com l'en la botast durement.
(Lapidaire de Cambridge. S09, Pannier.)
Contagium , entechement. {Pelit Vocab.
lat.-franç. duxuv s.. Chassant.)
Entecemens, contagium. (Gloss. de Douai,
Esoallier.)
Et coment ly sains awe les malades non
deivont converseir, ne ly malades awe les
sains, pour eschuir lo péril de Venlache-
mant de celle maladie. (142.^, Arch. Frib.,
1" Coll. de lois, n° 3b0, (" 97.)
— Mauvaise qualité, corruption :
Qne don' mort troverent le cors
Sans pnenr, sans eiilechement.
(J. Lbmakchant, Mir., ms. Chartres, f 45°.)
KNTECHEURE, S. f., tache, Signe,
marque, contagion :
Et cil qni descendre i denssent (dans l'infernal
(prison)
Pour Ventecheure qn'ilseQSseot
Pe mors dont li premiers moururent,
Par lui quite et délivre furent.
(ilêlam. d'Ov., p. 75, Tarbé.)
ENTECHiER, enthecliier, enteichier, ente-
e.ier, enthecier, entessier, entachier, antai-
chier, anlicher, enlequier, entoichier, ant ,
enlencher, verbe.
— Act., munir, garnir, en parlant d'une
qualité morale ; relever par des qualités
morales :
Damediei, selon mon avis.
De cortoisie Ventecha.
(Raoul de Ferrieres, Chans., I, Trébntien.)
En seignorie de hantesse
Le corps convient que l'arme enteche.
(Sur les Vices el les Verliis, ap. Scheler, l'oés. de
B. de Condé, p. 4'5.)
— Béfl., acquérir telle ou telle qualité,
telle ou telle passion :
Mais che seroit trop grans pechies
Se en avant f'en enlechoies (de l'amonr de ri-
(chesses).
(Rose. Vat. Oit. 121-2, f 41*, etVat. Chr. lo-22,
f» 3D^)
Si c'a manveses teches
Touz jours vorts entessiez.
(Doctrin. le Sage, ms. Rennes, f° SS*".)
— Entechié, part, passé et adj., qui a
telle ou telle qualité ; bien enlechié, qui a
de bonnes qualités :
Qne onques son per ne mellor
Ne fu nés en toute Brelaigne :
Des les pors dusqu'en Alemaigne
N'est nus si bien enlecies.
(Aire per., lUchel. 2168, P 12«.)
S'a de proece grant renom,
Pi'onques miez entechié ne vi.
(Durm. le Cal., 324S, Stengel.)
Certes, si fuisl bien enlecUes,
Par toi le mont fuist resoiognies.
(Ik; 8519.)
Moult fu cil roy débonnaire et attrempé,
et l'un des mieux entechies de tous les
rois et des mieux morigènes. (Gr. Chron.
de Fr., Bon roy Rob., i, P. Paris.)
L'un des miex entechez chevaliers, que
je veisse onques. (Jomv., S. Louis, lxvi,
Wiiilly.)
Celle qui plus en seuffre sans en faire
chieriî en recouvre .x. foiz plus de hon-
neur que celle quin'a cause de en souffrir,
el qui a son seisoeur bien entachié. {Liv.
du Chev. de La Tour, c. xcii, Bibl. elz.)
Li jouenes fils Guillaume des Bares, le
lioin chevalier et le bien entechié. (Hist. des
ducs de Noi-m. et des rois d'Anglet., p. 201,
Michel.)
— Mal entechié, qui a de mauvaises
qualités :
Orde home esteil e mal enleché.
(Cnntin. du Brut de Wttcc, Michel, Chron. anglo-
norm., I, 95.)
Cil est trop mal entechies,
Selonc ce que vous m'avez dit.
(Lai du Conseil, p. 93, Michel.)
— Avec un rég. indir. indiquant les
qualités possédées par la personne :
De tous biens fa si entechies
Que n'i failli riens.
(Adenet, Cleom., Ars. 31 i-2, r> 2 r».)
Bele et boine, de tons biens entechié.
(ItoBERT DE Kastel, Chous., ap. Maetiner, Allfr.
Licder, p. 29.)
Car il estoit enlecies de toutes boines
teches. (Chron. de Bains, c. xxiv, L. Paris.)
Tant est france et cortoise el debonaire
et entecie de lotîtes bones teces. {Aucassin
et Nicolette, Nouv. fr. du xiiP s., p. 236.)
Ce duc Charles fut le plus beau cheva-
lier de France et le mieulx enteichié de
vaillance. (Chron. de du Guescl., p. 144,
Michel.)
— Qui a le goût, la passion de :
De cens bouler n'est pas pechies
Qui de bouler sant entechies.
(Rose, 7391, Méon.)
Entechiez.
(/«., ms. Corsini, f° 50^.)
— 11 se disait aussi d'une maladie, d'un
mal quelconque, physique ou moral, dont
on était attaqué, afiecté :
Il est fel et crnel et de mal entequies.
(Reslor du Paon. ms. Rouen, f 83 r°.)
C'est a dire plains de pecies
Dont il a esté enthecies.
(Gadth. de Mes, Ym. du monde, Richel. 2021,
f» 93''.)
Qui blasme home d'ancnn pechié
Dont il esl de voir antaichié.
(Renart, Richel. 1630, f» 161'.)
Car, se Dame Dies me doinst joie.
De la fain dont sui entechies
Ai je tous les boiaus Irenchies.
(Renart, Sappl., var. des t. 22022-24344, p. 271,
Chabaille.)
Ou saelire les péchiez dont on est entechiez.
(Ane. proiK, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
De cel péché fn entenché.
(De Pèches, ms. Cambridge, Univ. Ee 1, f° 23''.)
En espérance de garir de meselerie dont
ilesloil enthechiez. {Chron. de S.-Den., ms.
Ste-Geu., f° 48=.)
Tous les ordres estoient enthecies de ce
méfiait. (Chron. anon., Rec. des Hist,, XXI,
137.)
Cil qui est antoichies de mortel pechié.
(Comment, sur le Miserere, Richel. 98S,
f" 2oo^)
Nas ne fn onques sans peciet,
rieis li ciel sant enteciet.
(Jacq. d'Ahiens, Rem. d'am., ms. Dresde, 25,
Kdrt.)
Bonnes gens, ne vous vueilliez esmerveil-
ler se RaouUet est ainsi cheu de mauvaise
maladie, car il en est entechié, et en chiet
souvent. (Gr. Chron. deFr., Bon roy Jeh.,
LXXV, P. Paris.)
De nulle taiche ne sont entoichiez. (G.
DE Charny, Liv. de Cheval., ms. Brux.,
f» 115 r°.)
Laquelle Guillete estoit entachée de la
fxrant maladie (le mal caduc). (Jurid. de la
Sale de S. Benoit, f» 40 r", Arch. Loiret.)
Fille ! je ne saj, mais m'entente
Est que le cuer as enthechié
Contre Dien d'aucun grant pechié.
(ilir. de S. Jean Chrys., 743, Wahlnnd.)
Messire Pierre est antachez de meselerie.
(1381, Grands jours de Troyes, Arch. X'»
9183, f° 30 V".)
En unç seul moment lui changa la cou-
leur, qui vermeille estoit par avant et
sanguine, en couleur pale, l^i^le et comme
enlaichiee de douleur. (Ren. de Montauban,
Ars. 5072, f" 141 v.)
N'i a celle des antres qui n'en soit entequie.
(Geste des ducs de Bourg., 7499, Chron. belg.)
Aultrement, elle se trouvera en peu d'es-
pace si de mal entechee el surprinse, que
la morlluyserale derrain remède. (LonisXI,
JVoMî)., XXI, Jacob.)
Entachiez et poUuz d'exécrables et mal-
dictes hérésies. (J. MoLiNET, Chron., ch.
ccnxxvii, Buchon.)
L'année fut tant chaulde et saiche que
les arbres portans gros fruicls ne furent
trop bien adressez, et si peu qu'ils en por-
tèrent furent entechez de vermine. (Ib., ib.,
ch. ccoxxvill.)
Comme ces choses se menoyent au camp,
estansja plusieurs entachez de ceste con-
juration, Aristides en sentist le vent.
(Amyot, Vies, Aristides.)
Se disait encore au commencement du
xvii° s. :
Après avoir congratulé l'accouchée, je le
priay me donner ce contentement de ma
cacher à la ruelle du lict aux apresdinées,
pour entendre le discours des femmes qui
la venoienl voir; ce qu'elle m'octroya faci-
lement, a la charge de l'en dispenser si
j'estois antiché de la maladie de la toux,
parce que pour rien elle ne voudroit cela
eslre descouvert. {Caquets de l'Accouch.,
i" journ., Bibl. elz.)
— Gagné, séduit, et souvent le même
que la forme moderne entiché :
Biax niez, nous sommes entechies
D'un malvez tout plein de pechies
Qui est en vostre corapaignie.
(Godefroï de Paris, Chron., 7261, Bnchon.)
Et de cesle manière de gens esl le plus
du monde entechiez et surpris. (Lia. du
Chev. de La Tour, c xxxvil, Bibl. elz.)
Assez prochain de l'oslel d'iceluy che-
valier, père de la pucelle, avoit ung aullre
jeune chevalier, vaillant et preux, riche
nioyennemenl, non pas tant de beaucoup
que l'aullre ancien dont j'ay parlé, qui
estoit très ardantel fort embrasé de l'amour
d'ycelle pucelle. Et pareillement, elle, par
la vertueuse et noble renommée de luy
RNT
ENT
ENT
en estoit très fort entachée. (Louis XI,
Nouv., xcvni, Jacob.)
Forés., endechi, vicié, entaché, taré.
ENTECHIER, VOir ENTICIER.
ENTECIER, voir EiNTECHIER.
ENTEFINER, V. a. ?
A Jehan Tressart, potier d'estaing, pour
la vente de .xvi. livres d'estaiu;; poav enle-
finer le dit pour la dicte tour. {Compl. de
J. Asset, 1402-1404, Forteresse, xvi, Arch.
mua. Orléans.)
ENTEICHIER, VOif ENTECHIER.
ENTEiMES, enlemes, adv , même :
E si ad tnt tens deprié
Ke il gehisse snn pechié.
C'est pur neenl, nel volt ?ehir
^^enteimes pur crem de murrir.
(Vie de St G(/c, 2901, A. T.)
— Surtout :
Ce n'aûert pas a cheTalier
Qu'il s'esmait, por mile aventure...
Entemes cil qui a amor
Ne doit avoir nule paor.
(Ren. de Beaujed, li Dmus Desconneus, 3086,
Hippean.)
ENTEiNDRE, entaindre, v. a., teindre :
C'est que chascuns sa lance enteigne
El cler sanc a ceus d'Aleraaigne.
(Bek.. D. de Norm., Il, 18394, Michel.)
— Enteint, part, passé, teint :
L'auberc vestu, l'espee ceiote.
Don saoc as Troyens anieinle.
(Bes., Tvou; Ars. 3314. f 56=.)
E Rou tint nu le brant d'acer
Enteint de sanc glacié de cors.
(Id., D. de Norm., Il, 3836, Michel.)
Et sa miséricorde a ceinte.
De fres enlouchement enlaïnte.
(Parton., Richel. 19132, f" 133''.)
D'antre part vint Clarns de hardement eniains.
{Reslor du Paon, ms. Rouen, f 103 r°.)
La pierre fn vile et enlainte
De sa pensée fausse et fainte.
(fa*/. d'Ov., Ars. 5069, f° 24\)
ENTEis QUE, loc. conj., pendant que :
Qaer ge sui nnquor asez forz
A conduire une lance armé
Enteia que g'ere désarmé.
(Jlist. de Guilt. le Maréchal, 9330, P. Meyer,
Remania, XI, p. 69.)
ENTEisoN, voir Entaison.
ENTELETTE, S. f., petite ente, petite
greffe :
Feist an millier de perles rondelettes.
Plus qae cristal claires resplendissantes
Puis les pendit autour des entetettes
Sur les rameaux des espineux rosiers.
(Le Maire, Concorde de deu.i: lang., éd. 1518.)
Plusieurs enleletles de pumiers et de
periers. (1565, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Uibl. Amiens.)
ENTELGiR, v. a., Comprendre ;
Cum potestis ore videre et enteUjlr.
(Zonas, Fragm. de Valenciennes, ligne 53.)
ENTEMES, voir Entei.'hes.
ENTEMPESTER, V. a., tourmenter :
Et tant les vait entempestent (le diable)
Que l'un occist et l'autre acore.
(Falil. d'Ov., Ars. 5069, f° 204°.) Le ms. porte
entespestent.
ENTEMPUEEJiENT, adv., modérément :
E mult d'autre mais ja vicnent
K'etilempreeinent pas ne se tienent.
(PiERKE d'Abersun, le Secré de secrez, Richel.
234117, f° 187\)
Chaudes viandes valent veirement
Mes ke chaud seient entcmpreement.
(ID., ib.. f» 188''.)
K'ailez nu petit enlempreement.
(iD., ib; f 189«.)
Ne mie trop mes enlempreement.
(Id., ib., r 190^)
E enlempreement dormez.
(iD., ib., P 190'.)
ENTEMPREURE, - prurc, S. (., tempé-
rance :
E seint Jérôme dit i'entemprure, . .
(Pierre de Pecraîi. Rom. de Lumere, Brit. Mus.,
llarl. 4390, f» 33".)
Avère enlemprure.
(Id., ib., P 39''.)
— Règle, modération :
Snlum ceo ke apent
Par costume bone e par entempreure.
(Pierre d'Aberno», le Secré de secrez, Richel.
2S407, P 195'.)
Sonlom le ordre des cordes dreit
Convient que proporcium seit,
Et soulom le nombre e le espace
Convient que Ventemprure face.
(Liv. as Lais, Bull, du Bibl., II, 240.)
— Température :
Chescun des ymages un vessel d'or teneit.
De diverse enlemprure l'ewe lur verseit,
Solura çoe que icil ki i baigner voleit.
(Ta. DE Kent, Geste d'Alis., Richel. 24304,
f 48 r°.)
ENTEMPTEMENT, VOir ENTENTEMBNT.
ENTENAL, S. m., couduit, entounoir :
Tous tans i suut tempré li baig emperlal
Del baume qui acort par mi .i. entenal
Qui rent itel flairour d'odour espirital...
(Roum. d'Alix., f 44», Michelant.)
ENTENANT, part, prés., qui se tient,
qui se touche, contigu :
Pour son grant jardain, les troys mou-
lins, le pré et troys pièces de terre, tout
entenant... (26 fév. 1448, Compt. duR. René,
p. 131, Lecoy.)
ENTENAVRER, VOir ENTRENAVRER.
ENTENCUER, VOir ENTECHIER.
ENTENciER, V. a., blâmer :
Feme set moult de renart,
Deus cordes a en son arc.
Nus ne la poroit entencier.
(Goiii.-< DE 1UI.\S, Poët. mss. av. 1300, t. 11,
p. 723, Ars.)
ENTENCiEux, voir Ententieux,
ENTENCION,
intention :
ciUH, - lion, - çon, s. /.,
Escotet la pur benne enlencitm.
(Ep. de S. Esl., st. 1'', Steagel.)
D'Ynde et d'Yngleterre nos vient
Une pierre dont me convient
Faire en cest livre meucion
Selon veraie entencion.
(Lapidaire de Berne, 483, Pannier.)
Nostre entencion est a esclairer touz les
mestiers de Paris. (E. BoiL., Liv des mest.,
p. 1, var., Lespinasse et Bonnardot.)
Li dus le pris par enlençon,
A Riiem le mis! en sa prison,
.V. ans le tint tous acomplis.
(MousK., Chron., 13312, Reiff.)
Et monta en mer en entention pour ar-
river en Engleterre. (Froiss., Chron., IV,
120, Kerv.)
Bourbonnais, entencion, intention.
ENTENDABLE, antandable, entendauvle,
entendavle, adj., au cens passif, qu'on
peut entendre, comprendre, facile à en-
tendre, à comprendre :
.lo Marie ai mis en mémoire
Le livre del espurgaloire.
En roraanz k'il seit entendables
A laie genz e covenables.
(Marte. Purg. de S. Patrice, Richel. 25407,
r 122°; éd. Roq. v. 2297.)
E faire sa rime entendable,
Legiere et douce e profitable.
(Ancez, Dial. de S. Greg., ap. Meyer, Recueil,
p. 343.)
Garde que tu ne dies oscures paroles,
mais entendables. (Brun. Lat., Très., p. 356,
Chabaille.)
Et ce est si entendable que li maislres ne
s'entremet de niostrer aucun exemple de
ce. (Id., ib., p. 488.)
Ceu, fait Josephes, est asseis antandable
chose. (S. Graal, Richel. 2435, f» 77 r».)
Selon aucuns très anciens poètes
Faingnans d'oyseauls et do testes leurs fables.
De Protheus, de Ganimedes fectes
Et de pluseurs, qui sont mal entendables
Aux gens communs, sont les diz recitables
Ou le coq doit les Alpes Iransvoler.
(E. Descb., Pocs., Richel. 840, 1° 296''.)
Pour estre bien entendable. {Sept Sag.,
p. 56, G. Paris.)
A aulte voix et bien entendable. (1438,
Sent, du maire de Chevenez. .Mon. d.' l'év.
de Bile, V, 339, Trouillal et Vautrey.)
— Au sens act., en parlant de personnes
ou d'êtres vivants, qui peut entendre,
comprendre, doué d'un grand entende-
ment, intelligent :
Ele est beste entendable (l'élépbant).
(P. DE Thau,v, Best., 693, Wright.)
Qui les enfantez fait raisnablcs
E scientos e entendables.
(Ben., n. de Norm., II, 39811, Michel.)
Rous, seoz demore, lot maneis.
Manda les meillors des Daneis,
Les plus vaillanz, les plus raisnables
E ceus qu'il sont plus entendables.
(Id., ib., II, 6337.)
Et monlt sage et moult entendable.
(GuiLL., Best, div., 18S6, Hippean.)
Sire Dex, por quel ne sovient
A home que Dex fist resnable,
Et quenoissant et entendable.
De guerpir la joie terrestre,
Por aveir la joie celeslre?
(Id., ib., 2147.)
('ors fort et aige entendavle. (S. Bern.,
Serm., Richel. î" 35 v».)
254 ENT
Et sachent tuit homme entendable
Qa'il n'esl mie chose semblable
D'aqnerre sens et genlillece.
(Rose, 19027, Méon.)
Les plus enUnàatwles bestes du monde
sont singes, el ours et chien. (Sydrac, Ars.
2320, § 199.)
Considérons nos grans fragilitez,
Moslre aase brief, U ju;e esperitable.
Les cas soadains, la forlune versable ;
Faisons raison tt jusUce a dix fois :
An bien commun soions lait enlendaUes.
(E. Desch*«ps, Poés., Richel. 840, P 139''.)
— En parlant de personne, qui mérite
d'être entendu, qui est digne de foi :
Se il ne pot derainer per .ii. enlendaUe
hom del plait. (L. de GuilL, § xxvili, Che-
vallet.)
Ne li dit de gens entendables ne doient
eslre refusé.... si con de sains et de pro-
phètes. (Li Ars d'Amour, 11, 9, Petit.)
ENTENDABLEMENT , entendavlemeut ,
adv., de manière à être bien entendu, in-
telligiblement, distinctement :
La vois dira a tous moult entendavlemenl...
(Herman, Bible. Richel. Uli, f 61 vM
Mestro, si 'us vient a talent,
Dites moi enlrndahlnnent
Qe est a dire contemplacinn.
(Pierre de Peckaji, Rom. de iumere, Crit. Mus.,
Harl. 4390, !" 4'2''.)
Li notaire lisent a haute voiz entendable-
ment les ordenemens. (Brun. Lat., Très.,
[1. 398, Chabaille.)
Chll riches hom ot une pie,
El parloil si apenement.
Et si 1res enlendablemeni
Antressi comme che fust famé.
{Sept Sages. 3088, Relier, i
Ke on oie cler et enlendablemeni le son
de le psaumodie. (Règle de Citeaux, ms.
Dijon, f<'26 r".)
Por ce voel je mostrer, au plus enlenda-
blemeni que je porré, la manière el la rai-
son des questions et des demandes. (Intro-
ducloire d'Aslronomie, Richel. ISoSif^ôâ v°.)
— Attentivement ;
L'empereriz le regarda moult enteiidable-
ment. (Sept sages, ms. Chartres 620, f° 21".)
KNTENDAJVIENT, VOir ENTENDANMENT.
ENTENDANCE, Ont., S. f., attention,
application :
Tantaveit vers Deu s'entendanee.
(Ben.. D. de Norm., 11, -26583, Michel.)
— Intelligence :
Ne veilles estre feil sicume chevals e
muls, es quels nen est entendance. (Liv.
des Ps., Cambridge, xxxi, 10, Michel.)
— Attachement :
Car tant connois son sens et sa vaillance
nés qu'ele eost do nului entendance
yue loials cuers no l'en laissas! movoir.
(J. DE CisoiNG. Clians., Richel. 844, f» 15 t".)
— Ce qu'on doit entendre, comprendre,
sens, signiflcation :
Li doiz de Deu lor dit l'esperitel enten-
dance. (Trad. de Belelh, Richel. 1. 995,
f 66 r».)
— Attente, ce qu'on espère :
ENT
Orendroit que elle est ma entendance, et
séries nulle cliosse n'est ma espérance
que tu, sire. (Psaut., Richel. 1761, f» So'.)
En lui soûl avoient tuit li autre lor espee-
rances et lor enlendances de conquerre tôt
Itale. (Estories Rogier, Richel. 20123,
f" 196^)
— Attente, délai :
Cele dist : Dont me fai venjance,
Nel mètre pas en antendanee.
(Dolop., 7783, Bibl. elz.)
ENTENDAN5IENT, - ùmment, - ammant,
- animent, - ament, - aument, - eaument,
- eament. adv., intelligiblement, distincte-
ment, attentivement :
Qui ore veut aprendre el oir
Dont il se porra esjoir
Si lise on oie enlendeament
Tut cesl livre orJineraent.
(Gautier de Mes. Image du monde, liv. 2, Richel.
23407. f° 53''.)
Le bon plaideur deit dire ses paroles tout
haudement et entendanment. (Liv. de J.
d'Ibelin. c. xxvi, Beugaot.) Var., enten-
dantment, enlendaumenl.
Les plus briefves paroles et enlendeau-
ment dites sont meaiis entendues et rete-
nues. (Assises de Jérusalem, ch. 27.)
Le soloil, la poudre solTrir,
El a totes poinnes oHnr,
Entandammant , non pas maser.
(J. DE PiiioRAT, Yegece, Richel. 1604, f Z'.)
Dire li dots bien ptaînement,
Biel et bien et entendanment.
(Jac8. d'Am., Art d'Am., ms. Dresde, Kôrling,
470.)
Celle snbjection
Dont Saint Paul parle enlendammenl.
(Le Franc, Champ, des Dam., Ars. 3121, r 43'.)
Et en disant ce, partit tout murmurant,
en disant enlendammenl a aultres : Je re-
noncerai plustost a tout ce que j'ay vaillant.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg.,
II, 32, liuchon.)
Quant la damoiselle eut chanté, de sa
bouche sus la harpe, le lay si entendament
que tous ceulx el toutes celles de lafesle
avoient les mots ouvs. (Percef., 111, f° 36'',
éd. 1328.)
1. ENTENDANT, - dent, adj., intelligent,
instruit :
Enlendanz fn e de cler sens.
(Ben., d. de Sorm., II. 32665, Michel.)
En doctrine entendons, de meffaire dontiei.
(Adam de la Halle, du Roi de Seule, p. 285,
Cousseraaker.)
Nés bien cognoisl dame entendans et saige
S'on la proie de cuer on faintemant.
(Li Rois Amasis de Creoss, Clians., ms. Berne
389, f° 78 v°.)
Un prudumme e bien sachant
Ke seit de Inr lange entendant.
(Pierre d'-Aberniin, le Secrr de secrez. Richel.
25407, f 182=.)
En Ogier a chevalier très plaisant.
De bonnes lèches, courtois et entendant.
(Enf. Ogier, 2570, Scheler.)
Loeys estoit sages et entendans. (Chron.
de Hains, c. i, L. Paris.)
Et la dame fu tozdis de molt boine
compaignie a la gent, et molt cortoise et
moll eiilendans, et aprist tant k'ele sut
sarrazinois. (Comtesse de Ponthieu, Nouv.
fr. du XIII' s., p. 194.1
ENT
Varies loians et entendans.
(B. de Condé, li Vers de droit, 64, Scheler.)
Et ceulx qui m'appellent ainsy
Sont plus rudes que je no sny,
Ne sont si sagps n'entendans
Comme nioy ne si snlBsaus.
(Decoillev.. Trois pèlerin., f 48''. impr. Instit.)
11 estait bien deceu et mal entendant si
comme il appert parce qu'il adjousta. (J.
DE Salisb., Policrat., Richel. 24287, f» 66'.)
Et cnlendens homs estoit. (Crist. de
Piz., Charles V, 3' p., ch. 21, Michaud.)
— Soumis :
Tuî les reaumcs cnm nn feseit,
A loi entendant le round esteit.
(PiLRRE d'Abernun, te Secré de secret, Richel.
25407. f>173'=.)
— Faire entendant, faire entendre, faire
savoir :
Par ma foi il me font entendant que...
(S. Graal, ir, 21, Hucher.)
Et lors le prisent et levèrent et le mi-
rent en son lit, et firent entendant au
pueple que il estoit morz soudainnement.
(Mén. deRei.ms, 26, Wailly.)
Comment porroil il ainsi estre
Que vous me faites entendant ?
(Froiss., Poés., 11, 211, Scheler.)
D'une jeune femme a qui on fit enten-
dant.... (Nie. DE Troyes, le grand Parangon
des nouvelles, p. 141, Bibl. elz.)
— Faire a entendant, dans le même
sens :
Et comment Guis. li traîtres pnans.
Li avoit dit et fait a entendant
Que mort estoient lait si baron vaillant.
(Gaydon. 10794, A.
— S ni., auditeur :
Bians Gens Guillanmes entendans,
Une balade voel deslendre,
Entendant, vofllies y entendre.
(Jtii. DE LE MOTE, ti Regres Guill . 2691, Scheler.)
2. ENTENDANT, part. prés. el adj., qui
tend, qui vise, désireux :
Bien furent .c. millier cele compaigne granl
Oui tnit sont a K^rlon de bien faire entendant.
(Gui de Bourg., 3443, A. P )
Apres souper, le chef de l'ambassade.
Le bon Phénix, Cst nue bonne œillade
A Ulysses, lequel bien entendant
A quoy estoit ceste œillade entendant.
Prend nue coupe....
(Hcc. Salel, Iliade; ix, f 130 r°. éd. 1606.)
ENTENDAUMENT, VOir ENTENDANMENT.
ENTENDEAUMENT, VOÎT ENTENDAN-
MENT.
ENTENDEEMENT, - dément, adv., de
manière ."i être entendu, intelligiblement :
De ce dit il que ceuls qui ont puissance
de parler, mais il n'ont pas d'oyr encore
tiuissance ne peuvent lors parler au mains
enlendeement, pour la deffaule de l'oye.
(EVRABT DE CONTY, ProbL d'Arist., Richel.
210, f" i'76''.)
Par cesl publique et auctentique estru-
menl a chascuns presens el avenir appa-
roisse entendement que... (8 sept. 1398,
Arch. P 1384.)
Publiquement, haut , et entendement,
mot après autre. (Monstr., Chron., I,
f» 53^ éd. 1516.)
ENT
1. ENTENDEMENT, S. 111., seus, juge-
ment, signiflcation conservée :
La virget fad de boQ entendement.
(.Cttnl. des Canl., 10, Slengel.)
— Interprétation, signiûcation, explica-
tion, mobile, but^ intention :
Toutes les fois que paroles sont dites.,
soit en testament ou hors de testament,
lesqueles paroles ont plusors entend emen s,
on doit penre le œeillor entendement por
celi qui le parole dist. (Beaum., Coût, du
Beauv., c. xii, 44, Beugnot.)
Por ço Tuel ensi espondre les sains atire-
mens de le riiile que li sens et li enhnde-
mens que li sains i eut ne se changera.
(Règle de CUeatix, ms. Dijon 352 ('),
f° 189 r».)
Fera seur lui trésor de science et enten-
dement de justice. (Bible, Richel. 901,
f° 27=.)
Dame, se j'ai mespris a ma parole, li en-
iendemens n'est pas vilains. (Les sept Saq.
de Rome, Ars. 3354, f» 64''.)
E countre l'enter> dément e la fourme del
ordinaunce avauntdite. {Lib. Custum 1
191, 28, Edw. 1, Rer. brit. script.)
Se on pupt savoir par tesmoins et par
leur entendement. (1280, Reg. anx bans,
Arch. S.-Omer AB xvill, 16, n" 420.)
Et quant cil du pais le saroient, il leur
conveudroit porter que ce ne lut pour autre
enlenUemenl. (1293, Arch. J 455, pièce 36 )
C'est li entendemenz de ceste assiete.
(1332, Prisie des fures de J. de Bourg.,
Arch. P 26, reg. 2, pièce 118.)
Il vault mieulx aucunes foys soy taire et
soy tenir plus humblement que estre trop
apperte ne commander paroUes a telz
gens qui ont paroUes a maju et qui n'ont
nulle honte de dire parolles doubles a
plusieurs entendemens. {Liv. du Chev. de La
Tour, c. XXII, Bibl. elz.)
Car a plaseurs at fait cerlaias entendemens
De mull de fais obscors...
(Jeh. des Preis, Ceste de Liège, 11709, ap.
Scheier, Gtoss. philologique.)
Avons nous acordet que se aucuns
tourbles, obscurelé u divers entendemens
eskeoienl en ces dites ordenances. (1380
Instit. de la confr. de S. Georg., Arcii.
Mons.)
Nul de ces Brutons ne savoient enquore
entendre ne parler englois, mez parlèrent
meismes tiel languige comme les Brutons
parlent euquore. Mes un latiniei- dist al
roi l'entendement de Wossail et qu'il devoit
respondre. {Brut, Maz. 1300, f" 20 v".)
— Avis, opinion :
Car en court de baut prince n'est si bons paremens
CoD des bons a veoir, c'est mes entendemens.
(Watriqoet, li Ens. du jone fil de prince, 18,
Scheier.)
— Leçon, enseignement :
DaTi», qni çonla avisa,
h' entendement considéra.
(Jee. de le Mote, li Regres Guill., '2073, Sclieler.)
— Connivence :
Et, pour conduire son faict plus subtile-
ment, avec un peu d'entendement qu'il
avoit en aucuns de la vile de Termoude,
mit sus une douzaine de compaignons de
guerre. (0. de la Marche, Mém., II, xi,
.Michaud.)
La voix couroit que ceulx de la ville
avoient entendement avec les Gueldrois et
ENT
favorisoienl aux François. (J. Molinet,
Chron., ch. Lxxxi, Buchon.)
Morvan, entendement, entente, accord.
2. ENTENDEMENT, VOir ENTENDEEMEXT.
ENTENDENT, VOif ENTENDANT.
ENTENDEOR, - eouT, end., ant., s. m.,
celui qui entend :
La sont li bon enlendeour.
Qui jugeront bien la meilleur
De nos chansons.
(AsDRiEU Contredit, Ckans., Richel. SU.)
Quant la matière est contraire et laide,
et que li corages de Ventendeor est com-
meuz contre lui. (Brun. Lat., Très., p.
500, Chabaille.)
Li entendierres. (Id., ib., p. S02.)
Selonc ce que li bons entenderes porra
savoir et conoistre. (Id., ib., p. 517.)
Quant la matière est vil et petite et que
li antendierres ne bee pas a ce se po non,
lors convient il que tes prologues soit aor-
nez de tels paroles qui li douent talent
d'oir. (Id., ib.,p. 495, var.)
Glorieuse canchon qui doit eslre contée,
Devant, tous endendeur et dite et devisee.
(H. Capet. 3475, A. P.)
Or, n'est il si fort entendeur
Qui ne treuve plus fort vendeur.
(Pathelin, p. 42, Jacob.)
Encore dy je aux entendeurs
Que c'est tout nn des deux labeurs.
(jEBAît DE LA FoNTAiNE, la Fontaitie des amoureu.i
de science, 743, Méon.)
A bons entendeurs pou de langaige souf-
fyt. {Le Chevalereux Cte d'Artois, p. 26,
Barrois.)
Saint a tons bons entendeurs.
(Therence en franc., V SIS**, Verard.)
L'antre un Hoel de sotte grâce,
Leqnel voulut voler la place
De l'absent : mais le demandeur
Eiist affaire a un entendeur.
(Cl. Mar., Fripel. à Sag., Il, 195, éd. 1731.)
Le comte de Nydone cuidant desja avoir
la victoire pour avoir mis en desordre le
conte d'Albon et son avantgarde vint char-
ger le conte Amé de Savoye, duquel il fut
si bien receu et rembarré de telle manière
qu'il congnut qu'il avoit affaire a un enten-
deur. (G. Paradin, Chron. de Sav., p. 117,
éd. 1552.)
Lequel propos je ne poursuivray plus
avani, me contentant d'avoir dict un mot
aux bons entendeurs. (H. Estien., Apol. p.
Herod., c. 17, éd. 1566.)
— Fém., entenderesse, celle qui entend,
qui écoute :
.... 0 sage entenderesse,
Franche empeiris, des cieulx comraanderesse.
(G. Chastellai», Louenge à la 1res glorieuse
Vierge, vin, 285, Kervyn.)
Entendeur ne s'emploie plus guère que
dans la locution : bon entendeur.
ENTENDiBLE, adj ., intelligible, qu'on
peut entendre :
Je useray de parolles et de sentences
tautost et proniptement entendibtes et
clercs aux liseurs. (Laur. de Premikrfait,
Traiclie consotatif de vieillesse, Richel.
1009, f° 87 r».)
Chose mieus provable et plus enievdible.
(Oresme, Eth., Richel. 204, f°353''.)
ENT
âSS
Pour faire la matière et la parolle plus
plaisant et mieulx entendible. (VOrloge de
sapience, Maz. 1134, I. I, Prol.)
Perspicabilis, entendibles. (Gloss. de Sa-
lins.)
En prose clere et entendible a chascun.
(.1. GoLEiN, Trad. de B. Gui, Vat. Chr. 697,
f° 2>.)
Par figure assez entendible. (Traict. de
Salem., ms. Genève 165, f» 29 r».)
Sachez on sa raison se fonde.
Car elle m'est mal entendible.
(Grera.v, Mist. de la Pass., 20568, G. Paris.)
Entendible, intelligible, qu'on peut en-
tendre. (MoNET, Invent.)
— Qui mérite d'être entendu :
Entendible, marvaylous. (PALSGRAvr,£s-
claire, p. 318, Génin.)
— Qui entend, attentif :
Soiez plus em pes et entendible a oroison.
(Vie de S. Louis, par le coui. de laR. Marg.,
dans le Rec. des Hisl., XX, 82 )
Tu as esté vers ton penpie entendible.
(Cbastellain, Episl. au duc de Bourg , vi, 165,
Kervyn.)
ENTENDIBLEMENT, adv., intelligible-
ment, distinctement :
Qui bien tntendiblement les considereroit
il ont assez de proufit. (J. de Vignay, Mir.
hist., Vat. Cbr. 538, f» 3».)
Lesquelz rooles... feurent leuz par bon
loisir et bien entendible ment. (1389, Arch.
JJ 138, pièce 28.)
Une cedule de papier leue aultement et
entendiblement. (1433, Arch. P 1364, pièce
1388.)
Icelle basse ou chamberiere dudit prestre
dist entendiblement : Veez la cy venir. (1450,
Arch. JJ 185, pièce 39.)
Aucunes bestes parlèrent aussi entendi-
blement comme parlent les hommes. (Boc-
CACE, Nobles math., VI, 9, f» 153 r°, éd.
1515.)
Pource que nous sçaurons bonnement
exprimer entendiblement les noms et faictz
des roys de uostre Bretaigue. (BOUCHARD,
Chron. de Bret., f» 32'', éd. 1532.)
Intelligenter, entendiblement. (R. Est.,
Thés.)
Laquelle voiz ne se peut entendre gueres
loin entendiblement. (Bonivard, Advis et
devis des lengues, p. 7, éd. 1849.)
Et déclarer ]^\us. entendiblementlei quatre
pomts que... (GuiLL. DU BELLAY, Mém.,
I. V, I» 155 r», éd. 1569.)
Quant le mallade ne peult parler a 'son
aise et entendiblement. (P. Sutor, la Man.
de faire test., f» 3 r».J
Et moi aussi pour charité de Dieu... le
te reveleray entendiblement. (Ant. du Mou-
lin, Quintess., p. 19, éd. 1581. J
— Avec intelligence :
Cestuy nous a doublez. Vois tu comme
il dissimule entendiblement. (Therence en
franc., t" 308 \', Verard.)
Entendiblement était encore usité au
commencement du xvii» siècle :
Entendiblement, intelligiblement. (.Monet,
Invent.)
ENTENDiBi.ETÉ, cntand., s. f., intelli-
gence, perspicacité :
256 ENT
Et l'anere si rist pour Ventendiblete
Assenelh. {Ce VYstoire Assenelh, Nouv. fr.
du XIV* s., p. 9.)
Perspicabilitas , entendibleles {CalhoU-
con, Richel. 1. 17881, et Gloss. de Salms.)
s'edulitas, eniandibletez- {Gloss. de Sa-
lins.)
■ENTENDiF, adj., attentif :
Tn \oudras moult entendis eslre
A tes yes saouler et pestre.
(Rose. ms. Corsini, f° 1"'-)
Les voslres oreilles soient entendives a.
la vois de la meepreere. {Règle del hospit.
Richel. 1978, f 165 v».)
... De TOoloir en/enrfir. .,.„. n
{Ad. des Apost., vol. I, f° iO=, éd. 1537.)
ENTENDIS, voir Entandis.
ENTENDIT, VOir INTENDIT.
ENTENDivEMENT, adv., attentivement: ]
Entendivemeiit. sagement. {Gloss. gatl.-
iat., Richel. 1. 7684.)
Quand j'en regardé longnenienl
Ceste tonr enleniirement.
(Jacq. Millet. Dcstruct. de Troye, S° 165 , éd.
15U.)
ENTENDOiRE, - ouoire, S. f., intelli-
gence :
.Val assez belle entendouoirc , dit frère
Jean. (Rab., iv, 121.)
Il n'y a rien digne de ton entendoire en
la région pollronesque. (Dbachies d A-
MORNY, le Carabinage et matoiserie solda-
tesque, éd. 1616.)
— Oreille :
Regardez mon doigt a mon front, consi-
dérez"' mou entendoire. (Ber. de Verville,
Moy. de parv., p. 6o, Jacob.)
C'est nourquoy ]c ne vous en veux point
cstourdir les eniendoires. {Le Premier
acte du Synode nocl., xv.)
Que vous sçave? proprement distiler ce
iiue pourquoy vous avez tant de tourment
dans les e7itendoires de vos affldes. (Ib.)
Dans le centre de la France, on dit en-
core enlendouère pour intelligence, com-
préhension.
ENTENDRE, - tandre, ont., verbe.
— Act., tendre, étendre :
Entendiet sun arc desque il seient en-
fermez. {Lib. Psalm., Oxf., lvii, 7, Michel.)
Lat., iutendil.
Et li voile sont bien tendut ;
11 n'i a entendu nul ris.
Car 11 vens siet droit del pais.
(Parton., 732, Crapelel.j
Une bêle loaille prisl.
Si Ventendi en UQ bel lue.
Bien près de lui e près del fné.
(Vie du pape Grrg., p. 88, Luzarcbe.)
— Attendre :
Atant se part la damoselle de l'ost et
s'en vail tant que elle vient el chastel ou
elle estait enlandue. {Mort Artus, Richel.
24367, f»44''.)
Elle vient al avesques qui emmi le pales
VentmdoH. {Ib., t» 49».)
Vers la chaunbre va bêlement
Ou 1.1 dame Venteiidoil.
(Vil Chev. a la Corbeille, p. 41, Michel.)
ENT
— Espérer:
Il en entendait a avoir bon confort.
(Froiss., Chron., II, 332, Kerv.)
— Neutr., être attentif:
La dammoisclle nuit el jur
A la dame lut enlendeit
El son comandement leseit.
(Ch Chtval. e sa dame, ms. Cambr. Corpus 50,
f 9^^)
— Avoir l'intention de, se disposer à :
En la seconde partie entendons nous a
trclier des chaucies. (E. BOIL., Liv. des
mest, p. 2, Lespinasse et Bouuardot.)
Touz jours devez antandre en aucune
bonne huevre. {Miserere mei, Richel. 988,
f» 244".)
Pour la considération du bon service que
tait nous a et entent a faire ou temps a
venir. (1340, Arcb. JJ 73, f° 201 r».)
i — Faire entendre, donner le signal :
! Et traient fors les armes, que de soper fn tans ;
Au mengier font entendre escuiers et serjanz.
(J. Bon., Sai-.. cxvii, var., Michel.) Impr., les
I cuîers.
I — Entendre sur, avoir l'intendance sur :
11 avoit un autre officier appelle Prœpo-
I silus meusœ, Scalco ou Siuiscalco en lan-
\ cai<'e franc theuch, qui entendait sur la
îiande. (Fauchet, de l'Orig. des dignit. et
\ magist. de France, I, 10, éd. 1611.)
— Locut., mal donné entendre, mau-
vaise insinuation :
Oullre lesinflamations et fureurs en quoy
par traysons et mal donne entendre fut mis
Herode contre ses ûlz, Salomé leur tante
qui point ne les aymoit incitoit et afflamoil
superhabondantement sa fureur et criide-
lilé contre eulx. (BocRGOiNG, Bat. Jud-, 1,
43, éd. 1530.)
ENTENDRiÉ, cntandrié, part, passe, at-
tendri :
Lors ol lou cuer entandrié.
(Yie des Pérès, Ars. 36*1, f° 138'.)
ENTENDRiR , cutan., V. n. , devenir
tendre, devenir faible :
Le cuer li entendri.
(Prise de Pampel., 112, Mussafia)
Et li bons qui tant entandril
Qne il ne puet porter ses armes.
On l'ocit.
(.[ DE Priorat, Liv. de Vegece. Richel. 1601,
f 10=.)
ENTENDU, anlandu, adj., attentif :
A ^en dont si frère jnoieut
Estoit la pncele aniandue ;
INe s'en est pas aparcene
Tant ke cil les chaaines prisl.
{Dolop., 9632, Bibl. elz.)
ENTENDUE, ant., S. t., attention, inten-
tion :
Si esgarde Guinebaut la dame moult vo-
leutiers, et tant i met son esgart et s'en-
tendue qu'ele li est si u cuer entrée que il
ue bee fort a lui remirer. (Artur, Richel.
333, f" 71'.)
Et si leur faull encor avoir
Beaux lis, beaui draps, chambres tendues,
Et qu'ils mettent leurs entendues
A belles touailles et nappes.
(ECST. Deschawi's, Poés-, Richel. SIO, f» 49"^)
ENT
Elle n'avoit jamais cogneu meilleur
prince, ny plus obeissans subjectz qu'en
ceste maison (de Lorraine', voire ny meil-
leur pays pour son entendue. (L'Enfer,
d'après le ms. Conrart, p. 56, Ch. Read.)
— Intelligence :
Entendue et créance ont.
(GuioT, Bible. 17, Wolfart.)
Si doit, pnis qn'il a congnoissance,
Avoir ancune differance
Encontre homme et la beste mue,
Qui n'a raison ne entendue.
(Méiam. d'Oi)., p. 14, Tarbé.)
Aus aucuns toulloit la vene.
L'aolre l'oye et Vantendue.
(Ib., p. 26.)
j Morv., entendue, entente, accord préa-
I lable.
ENTENEBRER, VCrbe.
— Act., couvrir de ténèbres, obscurcir,
rendre sombre :
Li hom sages eschive délit, porce que il
encombre et entenebre l'intellect. (Brto.
Lat., Très., p. 308, var., Chabaille.)
Fêle amours qui si les desjngle ;
Si les entenebre el avugle.
Que tout leur toit sens et savoir.
(Fa*;. d'Ov., Ars. 5069, f 52''.)
— Réfl., devenir sombre :
La nuit s'enlenebre et noircist.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, (° 157".)
— Entenebre, part, passé, obscurci :
Cil qui ont longuement demoré en
chartre ont les oelz entenebrez et oscurs
et ne poent veoir clerement. {Vies des
saints, Richel. 203'30, f° 2 r».)
Détester leur mauldite vie toute entene-
bree de confuse laidure. (G. Chastell.,
Cftron. des D. de Bourg., 111, 183, Buchon.)
Plusieurs auteurs, tels que Chateau-
briand {Génie du christianisme), L. Veuil-
lot {Mélanges, 2- série, t. V, p. 284),Miche-
let {l'Oiseau, p. 218), Barbey d'Aurevilly
{Une histoire sans nom, IV) ont essayé de
rajeunir ce mot nécessaire.
ENTENEBRiR, V. n., s'obscurclr :
Li souleus entenebrira
Et ta lune en sanc mnera.
(Gepf., .Tii.es«. du. monrff.Richel. 1526, f° 181 .)
— Avoir les yeux couverts de ténèbres,
être ébloui :
Qui roidement esgarde les rais dou so-
leil, il entencbrit si que il ne voit goûte.
(Brun. Lat., Très., p. 369, Chabaille.)
— Entenebri, part, passé, couvert de
ténèbres, au propre etauflg. :
Li prélat qui deivent illuminer les lays
ke sunt entewebns de ignorances, (^pocai.,
Ars. 5914, f° 2 r».)
ENTENER, V. a. î
Les banstes ont fait entener
Por mius abalre et raius conter.
(.Uhis, Richel. 3'5. f" 137'.)
Les flèches entenerenl el chevillent les bras.
(Conq. de Jerus., 1674, Hippean.)
ENTENIiE, voir ESTANCHE.
ENTENLENTEMENT, VOir ENTALENTE-
MENT.
ENT
ENTENI-ENTER, VOir EnTALENTEH.
ENTENLENTIF, VOif ENTALENTIF.
ENTENsivEMENT, adv., attentivement :
Eulls entensiveincnt ma orisson. {Psaul.,
Richel. 1761, f° 19''.)
ENTENT, S. m., intention, application:
A pere ne a mère n'ara mais son entent.
{De StAkiis, 215. Hen.)
En allre lin or ai m' entent.
(Vie S. Andr., ms. Oif., Canon, mise. 74,
P 120 T°.)
A CCS mos par droit entent
One por li chant seulement.
(Adan de GiEVENCY, Chans.. Dinani, Trour. ai-
tét., p. 49.)
E graut entent avez mis pur cel amur.
(Acte de 1281, Rym., II, 181, 2" éd.)
Pur ce que nous veouis Lieu que vous
estes en entent de persévérer en voslre in-
jurieuse détenue. {Cartel de dcffy d'E-
douard m, 26 juin. 1340.)
ENTENTE, entante, an tente, antante,s. f.,
intention :
Hé I Des pères, dit il. par cni il plnet et vante,
S'an cest point passe Rune qui ne cort mie lante,
A moi porront avoir mi ami maie antanle.
(J. BoD., Sa.r., csxxiii, Micliel.)
Por gaveir m'airme i vois en bone entente.
{Chans., Ricliel. 20050, f" 157 r».)
A ce dois mettre Ventente comment tes
cens et tes sougez vivent eu pez et en
droiture desouz toy. (JoiNV., Hist. de SI
Louis, p. 238, Alichel.)
N'est pas nostre entente que li posses-
seur des liyretages de le ville ne puissent
acroistre leur iieu. (1320, Cop. des Chart.
des R. de Franche, p. 40, Arch. S.-Quent.)
Mais dictes moy se gens qui auroient po-
voir de mener de .xxii. a .xxv. mille
hommes d'armes y pourroientrien faire et
■venir a ses ententes pour secourir a celluy
roy î (J. d'Arras, Melus., p. 120, Bibl. elz.)
Ils ont continuele entente que ils don-
nent a entendre et font acroire que ils
scevent les choses a venir. (J. DE Salisb.,
Polierat., Richel. 24287, f" 62».)
Comme c'estoit nostre entente d'aler ou
envoler en vos boys de Saint Evrol pour
chacier as chers. (1378, Cart. St Evroul,
Richel. 1. use, f" 178 r".)
Il s'en partirent un jour en entente que
pour desconfire le roy et toute sen host.
(Fboiss., Chron., I, 83, Luce.)
11 se logierent sus une rivière, a celle
entente que pour combattre a l'endemain.
(lD.,tb., IV, 41, Luce.)
Tant le regarda Medea et tant y mist
s'entente qu'elle fut si surprise d'amour
qu'elle ne savoit que dire. (L'Istoire de
Troye la grant, ms. Lyon 823, f» 6».)
Ponr ce qne sçait bien mon entente
Jehan de Calays.
(ViLioK, Granl Test., CLx, p. US, Jouansl.)
Croire la tierce est mon entente
Tant et pins.
(Cl. Mar., Rond, de trois alliances, II, 409, éd.
1731.)
Car celle la, vers qni tu as en/ente
De t'adreaser, est pleine de liqneur
D'hamanilé.
(Id., Ep., 2, p. 14.)
— Action de viser :
ENT
Prent l'entente, si tendi l'arc.
(Tristan, l, 4403, Michel.)
— Pensée, désir, effort :
.Sire drois emperercs, molt par as foie entante
Qui manaces tes fiels a ardoir et a pendre.
(hiainet, p. 28, G. Paris.)
A cens qui n'ont lettres appris
Ne lor ententes n'i ont mis.
(Wage. Vie S. Nie., ms. Oïford, Douce 270,
f" 93 v°.)
Près de lui se sont acoulecs
• II. puceles bêles et génies
Qui totes mistrent lor ententes
A lui servir monlt gentemeat.
(Perceval, ms. Montp. 11 249, f" 273'.)
Apres mist Rous tote s'entente
En Vavoreis deslruire e ardeir.
(Ben., D. de Norm., II. 2480, Michel.)
I.i rois einsi ce deraenloil.
Qui toute s'entente meloit
Kn plenr et en duel démener.
{Dolop., 4132, Bibl. clz )
Trestot mon aage et m'entente
Ai jo mis tos jors en aprendre.
(«., 9165, var )
Plus bêle riens ne poisl estre.
Plus acesmee, ne i)lus gente ;
Je croi ke tôle i mist & entante.
Eu li former Dex et sa cure.
Qb., 10488.)
Por çou qu'ele est et bêle et génie
Avoie en li mise m'entente.
{Flaire et Blance/Ior, 1" vers., 2459, dn Méril.)
Moult est et bêle et longe et gente,
En soi vestir a mis s'entente,
{Parton., 3985, Crapelet.)
Les yens ont vairs, la bonche gente.
Et le nés (et par grant entente.
{Rose, ms. Corsini, f° 7».)
Qni en trouver fiche s'entente.
Bien se doit garder qa'il ne mente.
(GmAKT, Roy. lign., prol., 1, Bnchon.)
Les richéces douent ades entente et cu-
sencon a cens qui les gardent. (Vie saint
Jehan, Richel. 423, f" 4'.)
Vous perdez temps de me dire mal d'elle.
Gens qui voub'Z divertir mon entente.
(Cl. Mar., Ctians., xsxv, éd. 1731.)
— But que l'on se propose :
A cette cause, Pompeius craignant de
ne pouvoir parvenir a son entente, n'épar-
gna point de faire les plus deshounestes et
plus violentes choses du monde. (Amyot,
Vies, Crass.)
— Attaque :
Danois troverent encombrer
Qui od François s'erent meslez ;
Si lur livroent grant entente
Que suz eus ert l'erbe sanglentc.
(Ben., D. de Norm., II, 5367, Michel.)
Melianz se santi a mort navrez, si se
trest arriéres, touz dolanz, et autre cheva-
lier corent sus a Lancelot et li livrèrent
antente. (Percev. légal., i, 272, Potvin.)
Mes tant est lasse et mebaingnte
Des uns et des autres la flote.
Et plaine de dure riote,
ïi'ententes et d'assaus estranges
Par Flameus qui ont a changes
Qu'entr'eus se tiennent pour trichiez.
(GciART, Roy. liijn., 18898, W. et D.)
Li sondoier devers Toulouse
Assez granz ententes leur baillent.
(Id., ib.. 20742. 'i
ENT
257
1. ENTENTEMENT, adv., attentivement:
Ki se prist garde de la ciere
Au chevalier ententement.
{Chev. as .ii. esp., 8310, Foersler.)
2. ENTENTEMENT, entempleinent, s. m.,
tentation :
E ne nus meines a entemptement. (Mau-
rice, Serin., ms. Florence, Laur. convenli
soppressi 99, f° 4>.)
3. ENTENTEMENT, S. m., intention,
volonté :
Quant li reis d'Engleterre entent le maniement
De Sun cnsin d'Escosse, de snn ententement.
Dit a snn message qu'il ne fera nient.
(JORD. Fantoche, CItroa., 339, ap. Michel, D. de
Norm., t. III.)
ENTENTER, v. n., avoip l'inteution de :
Laquelle rente il a en propos a deleissier
a une chapellenie qu'il enlentenl a fonder
en l'église de Marcillv. (1340, Arch. JJ 73,
I» 201 r".) - V .
— Attenter :
Benedicite ! Entenler
Ne pnist il ja a ma personne.
(Palhelin, ap. Ste-Pal.) L'éd. Jacob, p. 80, porte
attenter.
ENTENTEUR, adj., qui tente :
De ce jour je venli a mon Rédempteur
Luy faire de mon corps hommaige,
Et si veulx tousjours estre ententeur
A le servir de bon courage.
(1525, le Resveur avec ses resveries, Poés. fr. des
XV» et XVI' s., t. XI.)
ENTENTEVEMENT , VOif ENTENTIVE-
UENT.
ENTENTiBLE, entemtible, intentible, adj.,
qui peut être entendu :
Chose intentible. {Consolacion de Boece,
Ars. 2670, f» 68 r».)
Chose visible est ou regart du voiement
comme chose ententible ou regart d'enten-
dement. (Obesme, Eth., Richel. 204, f"
392".)
— Attentif :
Bieneurez iert qui en la loi Dieu sera en-
tomtibles. (Psaut., Maz. 268, f" 8 r».)
ENTENTiBLEMENT , anlanlivlemcnt ,
adv., attentivement :
Retraitier antantivlement a moens en au-
cune hore del jor les biens ke nostre sires
nos fist an sa paission et au nostre racha-
lemant. (Li Episile Saint Bernard a Mont
Deu, ms. Verdun 72, f" 57 v».)
Florimons enteiitiblement
Esconte.
(Fiorimont, Richel. 15101, f» 24*.)
Consideranz ententiblement que... (1319,
Arch. J3 39, t» 37 v".)
ENTENTIEU, VOif ENTENTIF.
ENTENTIEU.M i:NT, VOir ENTBNTIVEMENT-
ENTENTiEusEMENT, adv., attontlve.
ment :
Ententieusement. {Règle de S. Ben., ms.
de Beauv., ch. 52, ap. Ste-Pal.) Lat., inten-
lione cordis.
KXTENTIEUX,
ciett.r, adj., attentif :
;i3
268
ENT
De caenr entencieuz.
(Jacq. Millet, Deilriict. de Troye, f° 4'', éd. 154S.)
Ce qn'ay Iradnit de enenr ententieux.
(i. BoDCHET, Ep. fam., l' p., cv, éd. 1544.)
ENTENTIEUWEMENT, VOir ENTENTIVE-
MBNT.
ENTENTIEVEMENT, VOir ENTENTIVK-
MENT.
ENTENTiF, - tieu, iiil., adj., attentif, ap-
pliqué, soigneux :
Car cil erl entenliiis a son oncle siervir.
(Roum. d'Alix., V 24'', Michelanl.)
As chiens et as oisians par naturp enleiuiex.
(Adam de la Halle, du Roi de Sezile, Consse-
maker, p. iSo.)
A çou fn loDc tans enlentivs.
(MousK., Chron., 690, Reiff.)
Et Theoderis li courtois
Ses frcre. et Tbeol'icrs, ses fins,
Ki de gierres fu ententius.
(iD., ik., 577.)
A chanteir forent antentia.
(Rose, Vat. Chr. 1858, f" 1^.)
Molt iere a duel fi-irc enlentive.
(li.. llichel. 157Ô, f" 3'.)
A Den servir est anianlis.
(Dou pechié d'orgueil laissier, Brit. Mus. addit.
15606. fllO''.)
Molt orent lor coers eiilfiUif.i-
Les .II. roines en bien faire.
(Dwm. le gai., 1.5434, Stengel.)
Se en cestre besoigne estoit aucuns qui
fust curieuz, diiigenz et enlentis. (Lett.
d'AlpIi. de Poit. au sénéch. de Saint-, Àrcli.
J 307, pièce 55, f» 5 v».)
Il qui fu moult enlenlif ei raoult curions
a mètre le dit roiaunie en bon point et en
bon estât. (Liv. de J. d'Ibelin, c. l, Beu-
gnot.) Var., enlenlis.
11 sunt ententi aus obres terriennes.
(Maubice, Serm., ms. Poitiers 124, f" 18 v».)
Puis servi Dien hnmblcs et pis.
Et fn au bien fere enlentis
Et aus povres fu voleutis.
(.Le Yergier de Parad., ap. Jnb., Noiiv. Rec,
II, 294.)
Qu'il est vigrcns et Tolenlieus
Et a tous biens faire ententieus.
(Sarrazin, Rom. de llam, ap. Michel, Hal. des
ducs de Norm., p. '290.)
Et pour cea qu'ay aperchea
Que es vers moy si enlentis
Et qu'an amers onc ne mentis.
(Clé d'amour, p. 3, Tross.)
Operosus, ententieus. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
Afin que par ce moyen cbascun d'iceulx
chauoiues leust plus intentif a vaquer ou
service divin. (1400, Cari, de St Victor de
Paris, Richel. 1. 15037, f 27 v°.)
Non pas legier ou liatif, non pas ententif
en vanilez. (Intern. Consol., II, v, Bibl.
elz )
Aultant qu'elle avoit aymé les festins,
dances et compaignies, telle estoit enlen-
tive a son mesnaige. (Marg. d'Akg., Hept.,
XXVI, Jacob.)
Sus donc ma plnme, ores soys enlentive
D'entrer en feu U'aigreur vindicative.
(Cl. Mar., Eléj/., 14, p. 81, éd. I.i44.)
Les jeones gens la fais récréatives,
A cbasse, a vol, a tournois enlenlives,
Et esbats maints.
(Id., Chant», Cant. à la Decss. .Santé, n. 28'
éd. 1396.)
ENT
Et pour être enlentive (la nature) a la
production des créatures riiisonnables,
n'oublie pourtant les irraisonnables. (Dn
Bell.. lUustr. de la lang. fr., 1. I, c 10,
éd. 1549.)
Pendant que chacun estoit ententif a
mener guerre... (Pasq., Hech., Il, 13.)
Les gros larrons sont enlenlifs
De poindre et robber los petits.
(La Fabrique des excell. Traits de vérité, p. 55,
Bibl. elz.)
Lors Dieu voyant la malice de l'homme
eslre très grande sur la terre, et tonte la
pensée de son cœur estre enlenlii^e au mal
en tout temps. (Bible de Louvain, Genèse,
VI, 5.)
— Etre ententif d'une chose, y avoir l'es-
prit appliqué, la convoiter :
Lors commanda li rois a gracier ses dieus
Qni tant li ont doné qu'il ne demande miens
Fors que sol Babiloine dont il est ententieus.
(Les Vœui du Paon. Richel. 368, 1° 89".)
— En parlant de chose, attentif :
Par monlt enten/ive cnre.
(Ro.v, ms. Corsini, f» 107'.)
Si ne convient il pas a ceste œuvre user
de beauté de parole, mais il y convient
travail ententif eX loyal, ad ce que les choses
qui sont espandues ou envelopees et celées
es hysloires de diverses auteurs puissent
estre mises en apert. (J. DK Meung, Trad.
de Varl de cheval, de Veg., Ars. 2913,
Et propoz entenlieu de tous maulz lais-
sier. (Devila CItristi, llichel. 181, f» 1''.)
Ce mot était encore de quelque usage
au xvii" siècle :
Les deux autres bourgeois eurent les
oreilles fortement entenlives a la remons-
trance de leur compagnon. (1627, les Plai-
santes ruses et cabales de trois bourgeoises
de Paris, Variét. hist. et litl., VII, 30 )
Ren ton oreille enlentive à la voix sacrée
du filz bien aymé rie Dieu. dSAAC Arnauld,
le Mespris du monde, p. 348, éd. 1661.)
ENTENTIF.MENT, VOir ENTENTIVEMENT.
ENTENTiL, antantU, adj., attentif :
Que nos soiens antanlil a iceles choses.
(Serm., ms. Metz 262, f» 3».)
ENTENTiLMENT, sdv., attentivement :
Oui ne la sert ententilment.
I (G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f° 134».)
ENTENTHIMENT, VOir ENTENTIVEMENT.
I ENTENTIVEMENT, - ifment, ontanti-
vement. • anl, enlentievemenl, - tieuvement,
enlentieument, ententevement, ant., int,
adv., avec application, avec soin, avec
attention :
L'afaire ententifment aprestez. [Rois,
p. 92, Ler. de Lincy.)
Al roi pria enlenlifment...
(Contin. du Rrut . de IVarc, Michel, Chron. anglo-
norm., I, p. 96.)
Pnr ço plus enlenlivement,
Pur amender la simple gent.
Voit desclore ceste escriptnre.
(Marie, Purgatoire de saint Patrice, Richel-
25407, P 102''.)
Forment se ploint del damage,
Mult li reqnisl enlentivemenl
De la meyné e de sa gent
^Cong. of bel.. 1->1, Michel)
ENT
Si i fait entenlevcmeni
Mainte croisete et mainte estoile.
(CiB. DB MosTREtiiL, la Violele. 2303. MicheL)
Si le regarde si enlentieument qu'ele en
pert le boire et le mangier. {Artur, ms.
Grenoble 378, f» 13S°.)
Se il i puet venir anlantivement. (fiisl.
de Joseph, Richel. 2453, 1° 3 v».)
Oioit les ontanlirement.
(Les XV joei N.-D., ms. Troyes.)
Tant l'amoil ententieuwement.
(Sones de Nansag, ms. Turin, T 38=.)
Et escouta la dochor de son chant, et si
enlentievemenl que... (Madrice, Serm., Z'
dim. ap. Pâq., ms. Oxf., Bodl. 270.)
Traities ententiument de... {Règle de Ci-
taux, ms. Dijon, f" 156 v». )
Escoutez antanlivemanl. (Ms. Ars. B201,
p. 342».)
Ces nouvelles faisoient plus enlentieve-
menl gaitier les Engles que nulle autre
cose. (Fboiss., Chron., 1, 278, Luce, ms.
Amiens, f" 10 v".)
Et leur demanda moult enlentievemenl
de leurs aventures. (Id., ib., II, 168, Luce.)
Et méditer enlentieument en ces choses.
(Ce vita Chrisli, Richel. 181, f» 27^)
Servez la Vierge Marie enlentieumenl.
{Hist. des Seig. de Gavres, f» 8 v, Gachet.)
La jeune femme regardoit entenlivement
au service divin. (Marg. D'Ang., Hept.,
LVI, Jacob.)
Chascun appetoit inlenlivemenl la belle
Rosemonde. {Violier des Hist. romaines, c.
Lxxv, Bibl. elz.)
La dame, qui estoit sa mère, le regarda
inlenlivemenl. {Ib., c. lxxix.)
Qu'il me faict peur, tant il me regarde
entenlivement. (Lariv., le Morf. , IV, 7,
Bibl. elz.)
Apres m'avoirplus enfenftuemenf regardé.
(Tahureau, Sec. dial. du Democrilic, p.227,
éd. 1602.)
ENTENTivETÉ, S. f., attention, appli.
cation :
Car as choses eus esqueles nous nous
délitons, nous sommes moult ententifs :
dont se li enlentiveles s'est a aucune chose
delitable fortement ahierse elle oste ensi
con toute autre. {Li Ars d'Am., II, 209,
Petit.)
Quant a çaus parlons u jeuons par Ven-
tentiveté et le yvroigne dont empli sommes,
ne savons nous ke nos faisons ne n'i pen-
sons mie. (Id., ib., I, 93.)
ENTENTU, adj., attentif, appliqué, soi-
gneux :
Si courut l'autre dame au timon lors
pour guider le voyage, et par ainsi l'une
fut entenlue a gouverner la voille. (Roi
René, Livre du cuer d'amour s espris, CEuv.,
t. III, p. 84, Quatrebarbes.)
ENTENU, int., part, passé, tenu, obligé :
Li facoiz les homages et les feautez en
quov vos nos estes entenu. (1289, Cart. de
Savoie, Richel. 1. 10129, f 103 v°.)
Cy n'a nul de merciementbesoing, pour
ce que je suys entenu de faire honneur a
mon cousin. (J. d'Arras, Melus., p. 60,
Bibl. elz.)
Soyt intenuz de rendre l'embleys. (1372,
Ord en fav. de la fabric. des draps, Arch.
Fribouig, 1" Coll. des lois, n» 67, f° 18.)
ENT
ENT
ENT
2S9
La dicte contesse n'est entenue a rendre
ne restituer les lus. (o juin 1378, Neuchâ-
tel, Arch. du Prince, Y, n» 8)
La dicte contesse n'est entenue de délivrer
les diz Gorgier, ne Saint Albin, (Ib.)
Soit inlenuz de faire raison et droit
plenemant (1403, Arch. Fribourg, 1'' Coll.
des lois, n» «33, 1° 34.)
Soit enlenuz de rendre compte. (1410,
ib., n» 188, 1» 52 v».)
Serons nous lesd. habitants et succes-
seurs e/i(erti(3 d esLre obéissants anostred.
seigneur. (Ii82, Franck, de Franquemonl,
Arch. mua. Moulbéliard.)
Par la dis|iosition du droit et raison le
possesseur n'est entenu alléguer, demons-
trerou donner a congnoistre le tiltre de sa
possession. (1521, Préc. des confér. de Ca-
lais, Papiers d'Et. du card. de Granv.,
t. I, p. 200, Doc. inéd.)
1. ENTER, V. a., placer, faire entrer:
Tant l'asailli, tant le tenta
C'une pensée li enta
En son conrage qui tant crat.
(G. DE Comci, Slir., ms. Soiss., f 89''.;
Qui oui enté
En Dieu son cuer et son courage.
(ID., iS., P 93''.)
Car trop griefment ea son cuer fiite
Le mal d'amours qui est entré.
(Couci, 5691, Crapelet.;
— Enlé, part, passé, rapporté, flxé :
Le crucifix... est de .m. pièces, c'est a
savoir: le cors d'une pièce, et les braz en-
tez. (E. BoiL., Liv. des mest., 1' p., lxi, 9,
Lespinasse et Bonuardot.)
— Couvert:
Tantost ara un chipf enté
De cbanure ou d'autre foarenre.
(Clef d'amour, p. 91. Tross.)
— Réuni deux à deux, de manière à ne
pouvoir être séparé sans être rompu :
Hz gettent leurs lumees en diverses ma-
nières selon le temps et selon les viandes
qu'ilz font ore en torche, ore en plateau.x,
ores formées, ores nguiUonnees, ores entées,
ores pressées. (Gast. Feb., Alaz. 514, i" 1".}
— Parvenu, qualIQant un vilain qui
épouse une femme noble :
Li vilains cn'es si est cius ki preut gentil
feme tout ausi corn on ente une poire de
saint en .i. chol, u en .i. perler sauvage,
u en .1. naviel. (Des xxill manières de Vi-
lains, p. 12, Jubinal.)
— Enté de, greffé sur ; flg., qui a telle
chose pour objet :
Maint mot ont dit d'amoars enlé.
(Du Clerc gui fu repus derrière i'escriii, 23, Méon,
Nouv. Rec, I, 166.)
— Ballade entée, motet enté, chanson ter-
minée par un envoi qui reproduisait ses
rimes et son dernier vers :
Nenil, ains savoil caocbons faire,
Partores et motes entes.
(A. DE LA Halle, li }us du Pèlerin, p. ilg, Cons-
semaker.)
Doubles boques, et plusieurs lays,
Moies, rondiaus et virelais.
Qu'on claimœe chansons baladées,
Complaintes, balades entées,
A l'onneur el a la loange
De tontes dames sans losange.
(G. .Macuault, (Eav., Prol., p. 7, Tarbé.;
2. ENTER, V. a., emmancher :
Et les enter de bois neuf, (Iil9, Compte
de P. de la Coudre, Arch. C.-d'Or, B 2332.)
ENTEUAGB, - oige, enterr., s. m., enter-
rement, sépulture :
Apres viennent les Repenties,
Li Bon Enfant, li Jacobin,
Qui menjueDt maint gros lopin.
Dont bifu scevent leurs avantages,
Et porcbacent les enter rages.
(La Requeste des Frères Meneurs, Itichel. ■244:î2,
f 146 r".)
Et a chascun des dis trois enlerrages qui
furent fais, furent donnes a toutes per-
sonnes qui y vouldrent aler, a chascune
personne a chascune fois quatre deniers
parisis. {Grand. ChroH. de Fr., Charles V,,
LXXXll, P. Paris.)
Le jeudy dessus dit furent enterrées les
deux OUes du duc de Normamlie.... et fu
présent le dit duc a Venterrage. {Chron. de
S.-Den., Richel. 2813, f 436''.)
A son enterraige, ou elle ot beau service.
(Lie. du Chev. de La Tour, c. cxxvi, Bibl.
elz.)
Recevoir les profits et emohimens par
leur clers et fossoyeurs, des fossoyages et
enlerrages de tous les corps qui sont en-
terres audit cimetière. (23 déc. 1371, Sent,
du Prév. de Paris, Arch. S 28, pièce 6.)
Je vneil esire a son enlerrage.
{Un Mir. de N.-D., Comm. elle garda nue femme
d'eslre arse, TA. fr. an m. â., p. 311.)
Pour huit oisons aehates et despenses
celuy jour de sou enterraige .x. s., .viil. d.
parisis. (1404, Compte de l'exéatt. du test,
du curé d'Intrecille, cliastelt. d'Yenviile, ap.
Le Clerc de Doiiy, t. I, f» 201 r».)
Feront paier Venlerraige du corps. (1433,
Teslam. de Maislre G. de Bennes, Arch. Z^
3264)
Pour Venlerraige et sépulture du corps
d'uue des niepcesdu suppliant. (1442, Arch.
JJ 176, pièce 164.)
Por enlerrages d'excjmmunies dedens
icelles esglises. (1474, Slat. synod., ap. La-
lore. Ane. discipl. du dioc. de Troyes, H,
122.)
Un jour de ïenlerrage. {Coustumier de
Poiclou, ch. 61, éd. 1499.)
Interrogé s'il vouloit gaigner une pièce
d'argent pour estre des pleureux a un eu
terrage. (Du Fail, Conl. d'Eulrap., xill,
Bibl. elz.;
Un curé.... pour avoir refusé le minis-
tère de son office pour Venterrage d'un
mort. (G. BoucHET, Serees, xxxi, Koybet.)
Enlerrage, as enterrement. (Cotgb.)
— Droit sur les enterrements :
Dist qu'il y a mortuages et enlerrages et
offrendes et mariages. (1393, Grands jours
de Troyes, Arch. X'" 9184, (" 139 r».)
1. ENTERAiN, adj., intérieur :
Leur habitation située au milieu du boys
si estoit fremee de troys murailles. La en-
teraine fremeture contenoit le royal hostel.
L.i seconde avoit les femmes et les concu-
bines des roys... La troisième habitoient
les satellites et gens d'armes. (KossETlER,
Citron. Marg., ms. Brux. 10312, IX, ii, 21.)
2. ENTERAIN, voir Enterin.
i:\TERAiNEMENT, int., adv., Inlérieu-
rement :
Quelque semblant qu'il monstrast defo-
rainement,il avoit interainement. .. {Froiss.,
Cliron., IV, 258, Luce.)
ENTERCEMENT, entiercement, enterche-
ment, entierchement, s. m., saisie en reven-
dication, acte judiciaire par lequel celui
qui trouve une chose mobilière qu'il pré-
tend lui appartenir en la possession d'un
autre, l'arrête pour la mettre en la posses-
sion d'un tiers :
De enteroement de vif aveir. {Lois de
Guill., 23, Chevallet.)
Si le conducteur ou autre que le sei-
gneur de rente foncière enlevé desdits
biens estans en l'hostel baillé a louage,
sans le consentement du locateur, ledit
locateur peut faire appeler le conducteur
ou celuy qui a fait ledit entiercement en
restablissement, pour restablir lesdits
biens audit hostel. {Cout. de Dunois, xcili,
Nouv. Cout. gén , 111, 1076.)
— Droit qu'on payait pour une saisie
en revendication :
S'il avient chose que aucuns claime au-
cune chose qui li ait esté emblée et il
trueve le larron saisi, por tant qu'il s'en
fâche creables, il a le sien sans paier en-
terchement. {Li Us. de le cité d'Amiens, Ri-
chel. 25247, 1» 33 r».)
ENTERCEOR, S. m., celul qui reven-
dique :
Se aucun frepier achate aucun garne-
ment, qu-l que il soit, en foire voisine
séant, c est a savoir a Saint Germain des
Prez, a la Saint Ladre, au leudit, et a la
Saint Denis, et li garnemens, quel qu'il
fust, hors mis le guarnement de service
de sainte Iglise, fust enlercez et prouvez,
li enlercierres r'auroit sou garnement, et li
frepier r'uuroit son argent, pour tant qu'il
peust prouver que il eusi ach'ité en une
des foires devant dites. (Est. Boil.. Liv.
des mest., 1" p., lx.\.vi, 24, Lespinasse et
Bounardot.)
Cf. Entebcier.
ENTERCHEMENT, VOir ENTERCEMENT.
ENTERCHIER, VOir ENTERCIER.
ENTERCiER, enliercier, enlercher, an-
lercer, - ier, enlierclier, entracier, v. a.,
mettre en main tierce, séquestrer, saisir,
en parlant d'un objet mobilier au sujet
duquel une revendication est exercée :
Nus ne semble pas raisoun que l'un face
pruvance sur leslimonie ki conusseut ço
que entercéest, e que nul nel prust devant
le terme de .VI. meis après iço que l'aveir
fu emblé. {L. de Guill., xliv, 'Chevallet.)
Se auquns enlercs le soie chose autruy
et li accuses respont que il ne l'a acaté a
escient a larron, il perJera ce dont il iert
accuses. {Trad. de la charte lai. accordée
en 1209 d la ville d'Amiens, Mém. de la
Soc. des antiq. de Pic, 111, 476.)
Se aucun frepier achate aucun garnement
eu foire voisiue, etii garnemens quel qu'il
fjst... fust enlercez et prouvez, li enter-
eierres r'auroit son garnement et li frepier
r'auroit son argent. (E. BoiL., Liv. des
mest., 1" p., Lxxvi, 24, Lespinasse et Bon-
uardot.)
De chose que l'en enlrace por emblée.
(Lie. dejosl. etdeplel, xix, 35, Rapetti.)
260
ENT
La cbose mobiliaire estant veue a l'œil
peut estre entiercee, sauf le droict d'autrui.
{Coût. d'Orl., lit. XX, art. ccccLiv.Pothier.)
Aucun ne peut entrer, ne faire entrer
sergent, ne autres personnes en la maison
d'autruy, pour faire entiercer et enlever
les biens estans en icelle maison, sais
auctorité de justice. (Id., ib., art. CCCCLV.)
— D'une manière plus générale, rêve i
diquer, réclamer :
Il regarda le ilamoisiel,
Dedens son doit choisi l'aniel.
Lors caide bien che soit li 'saens,
Qui molt estoit et bians et buens ;
Mais ne le volt mie enlerehier
Poar faire honte an chevalier.
(Sept Sages, 438i, Relier.)
Li sires regarda el doi au chevalier, si
connut son anel qu'il avoit doné a sa famé.
Quant il l'ot aperceu, si se merveilla
moult et pensa que ce estoit ses ançaus, et
moult fu esbaliiz. Mes ne le vost mie en-
tercierj car il ne voloit pas fere honte au
chevalier. (Rom. des sept Sages, app., p. 93,
Ler. de Lincy.)
— Rechercher :
Jo's Toeill aler e qnerre e cntercier.
(Roi., '2180, Millier.)
— Mettre h part, démêler, reconnaître,
distinguer, apercevoir ;
Nel reconurent ne nel uni anterciet.
(Chans. d'.Aleiis, str. 25", Millier.)
Nel reconnrent ne nel uni enle[r]cié.
{U., Ilichel. 19o2S, f 27 r°.)
Tant ala sns et jns harpant
Et de la cité aproçant
Qne cil del mur l'onl entercié.
Si l'ont a cordes sus sacié.
(Wace. Briil, 93i8, Ler. de Lincy.)
Puis sont fui de la contrée
Qn'il ne fuissent entercié.
(Id., a., 9222.)
En sa chape s'est enbnschié,
K'il ne ftist pris ne entercié.
(b., Rou. 3" p., 1021, Andresen.)
N'a riens sns cel qui l'esgardast
Qui por chevaler Venterçast.
(Ben., D. de tiorm.. II, 28536, Michel.)
La gentil dame a resgardet Bernier,
Tôt maintecant le prist a entiercier ;
Par nne plaie qui desos l'uel li siet
Bien recognnst c'est son marit premier,
(fi. de Cambrai, lUchel. 2493, f» 124 t».)
N'aveit'hume ki al mnnde fust
Ki pur Tristran le recunust,
No ki Tristran le enterçast
Tant nel veist n escntast.
(Tristan, t. II, p. 99, Michel.)
Folie serroit e engain
A entercer le pur Tristran.
(;*., p. 129.)
Li qex est li nies Karle'don tan parlâmes ier?
Trop par mi sens or bêlement, losangier,
Que de ce granz ne vi m'as mis en desirrier.
— Dame, dist Ilelissanz, ne le pnis anlercier.
(}. BoD., Saj., Lxii, Michel.)
E pur ivre Venlerçad. (Rois, p. 3, Ler.
de Lincy.)
Pnis vient plus près et miols l'avise :
A Ventiercier a paine mise.
Uns hom est, ce li est avis ;
Maisel.n'i puet'trover le vis,
Tant est soillies par les grans dels,
Et si est covers de cevels.
N'est mervelle s'el ne i'enlierce.
Le cief avoit let come nue berce,
ENT
Large a le front et les iols gros,
La face basse ethans les os, |
Les dens blanceles et mennes.
Les lèvres seces et peines.
(Parton-, 5923, Crapelet.)
Sains vos connoistre a'entercier.
(Ib., 6853.)
Certes grant folie pensastes
Quant por novelier m'entcrchastcs.
(Durmars le Gallois, 1859, Stengel.) |
Car tant 'weil le monde cherkier
Que mon père paisse enterchicr.
(Rich. li biauf, 2983, Focrster.)
Est on plus tost perçut et entercié.
(Bretel, Chans., ms. Sienne H X 36, f» 47^)
En chascone eschiele première
Dn conduiseenr la baniere
Entérine non pas percie
Si que bien pent estre entercié
Par les sivanz qui s'en déduisent.
(G. Gbiaiit, Roij. lign., 16701, \V. et D.)
Quant il furent vestus et Do les regarda.
Si s'entresemblent luit que tont s'en merveilla ;
Pour poveir qu'il enst .1. d'autre n'entercha.
Ne ne sol qui il sont, s'il ne les apela.
(Doon de Maience, 11390, A. P.)
ENTERCOMMERCER, VOir ENTaECOM-
MERCER.
ENTEREINNEMENT, VOir ENTERINE-
MENT.
ENTERENEMENT, VOir ENTERINEMENT.
ENTERER, - errer, - ierer, verbe.
— Act., protéger avec de la terre, blo-
quer par des terres :
Les portes fait moult richement garnir,
Qne l'nne enterre et l'antre fait ovrir.
(Car. le Loti-, 2' chans., t. p. 169, P.'Paris.)
Li paien de laiens se sont tont estormi,
Si fissent enterer et portes et postis.
(Aiol, Richel. 23516, f 131'' ; A. T., t. 5060.)
Et fisent chil seigneur enlierer trois des
portes de Cambray qui point n'estoient
nécessaires a l'ouvrir. (Froiss,, Chron.,
Il, 494, Kerv.)
— Neutr., tomber par terre :
Voient ces bianmes enbarer.
Voler de cief et enterer.
(Gaot., Ysle et Caler., Richel. 375, t" 308°.)
— Enteré, part, passé, souillé de terre,
de botie :
A ses piez qn'il ol embonez,
Et de l'arzilliere enterrez.
(Renart, 8107, Méon.)
ENTERESTRE, VOir EnTREESTRE.
ENTERFUCIER, V. ?
Integrare, enterfucier. (Gloss. du P.
Labbe, p. 308, ap. Ste-Pal.)
ENTERGETTEIR, VOlr ENTREGETER.
ENTERIENEMEXT, VOlr ENTERINEMENT.
ENTERIETÉ, voir ENTIERETÉ.
ENTERIGNEMENT, VOir ENTERINEMENT.
ENTERIGXETÉ, VOIT ENTERINTITÉ.
ENTERiMER, V. a-, Combattre :
Platon le philosophe enterimoit et nioit
l'opinion de Eudoxus. (Oresme, Eth., Ri-
: chel. 204, f»560».)
ENT
ENTERIN, - errin, - ain, - ein, ant, en-
tierein, entrin, entrain, entir., inter., adj.,
entier, complet :
Deui mois et pins, los enlirains.
(Ben., Traies, Richel. 375, T 107^)
Le reaime tut enlerin
Avum suzmis nostre seignnr
Par vive force e par vignr.
(Id., D. de?yorm.. I, 1412, Michel.)
Bea! servise e rault entrin
Firent la nnit e le matin.
(St Brandan. 444, Michel.)
Qnl trop heveil giseit enclins
Tel jom, tel dons, tel .m. entrins.
(Ib., 812.)
Desquelz (livres de tournois) nous avons
receu enterain paiement. (1273, Cart. de
Vév. d'Aulun, 2" p., lvii, A. de Charmasse.)
Lors anront en/frin déport.
{Rose, Vat. Chr. 1522, P 92''.)
Tant a illneqnes atendn.
Que son harnas a despendn
Tote nne qninsaine entérine.
(Rbh. nE Beabjec, li Biaus Desconneus, 4088,
Hippean.)
La cortine
Qni estoit fors et entérine
En mi le temple est descendue.
(Macé de la Charité, Bible, Richel. 401, f 155'.)
Vous lessa entiereine vostre corone d'En-
pleterre. (Petilion des Prélats, Contes et
Barons, Lib. Custum., I, 199,3, Edw. II,
Rer. brit. script.)
Jusques a plein enterin acomplissement
de toute la teneur de ces lettres. (1314,
Pontoise, Arch. Seine-et-Oise, A 1334.)
Restitution entérine. (1336, Arch. S 307,
pièce 16.)
Venix m ma doctrine
Tenir entérine.
Sçavoir et garder ?
(Moral, des Enfans de Maintenant, Ane. Th. fr.,
III, 76.)
— Intègre, sincère, loyal, pur :
L'empereris qni cner ot anterrin.
(Les Loti., Richel. 1622, f° 263 r».)
Girbers ot nom si com la chansons dit.
An bon corage et au cner anterin.
(Ib., ms. Montp., P 54'.)
Et dist li dus ; Conseil a anterin.
(Ib., f 8\)
Ce dist li dm : Conseil a enterin.
(Car. le Loh., 1° chans.. xvii, p. 56, P. Paris.)
Girberl ot non, si com la chansons dit.
An bras de fer et au cner enterin,
Qni tantes guerres mena vers Fromondin.
(/*., '2' chans., xxx, p. 74.)
Seum mais nn en araor fine,
Leians, durable e eiiterrine.
(Beîi., D. de yorm., II, 1931, Michel.)
Sor tnt autre dileclion
Seiom conjoint e enterin
Tresloz noz vivani mais seni fin.
(Id., ib.. Il, 10664.)
Et apela o soi son neveu Baudoin,
Duc Naime de Bavière au corage anterin.
(1. BOD., Sax.. L, Michel.)
Hautement s'escria a sa voii anterine :
Baudoin, se tu es leanz an la sapine,
Is l'an fors contre moi, si verras mon covine.
(Id., ib-, cxL.)
Mes prendom pins qu"ors ne qu'argent
Est vrais et purs et enterins.
(G. Dt CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f° 30'.j
ENT
ENT
ENT
261
Sans barat de fause traîne
Dura Dostre amors entraîne.
Ulreper., Richel. 2168, f° 25''.)
Leal ami et enterin. (1265, Arch. J 1024,
pièce 4b.)
Moult est enlerins tes conrages.
(Rose, ms. Corsini, f° 70".)
Tantost comme bons pèlerins,
Hatis, fervens et enterins.
(Ib., 21613, Méon.)
Devant c'en commençait matines.
Ces .II. qu'a Dieu sont entérines,
Ysabiaas, oir le servise.
Et sa dame sont a l'église
Venues.
(RuiEB., \'ie sainte Etysabel, II, 204, Jnb.)
De Normendie estoit, ce est vérité (lue ;
Il avoit une dame loialle et entérine.
(On Dist que on elam. rcspon, ap. .Inb., Nouv.
rec. 1, 174.)
Por quoi m'as tu tollu mon franc povoir
Qn'a ma dame, cui je serf soir et main
Et servirai de fin cuer enterain
Ne puis au moins mou penser regeir 1
(Chans. anon., ms. Stockholm fr. 40, v. 3, Ito-
mania, VU, p. 97.)
Dieu très puissant, que la royne Crotilde
prie et aoure de cuer et de pensée, je te
promet perpétuel servise de foi entérine.
{Gr. Chr. de Fr., I, 18, P. Paris.)
Je t'ai servi de bon cuer et de pensée
enlerrine. {Ib., IV, 3.)
Eicercilez vous au matin.
Se l'air est cler et enterin.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 840, f 4SS'.)
Sans lettre et sans signe.
Sans nulle doctrine
Fors la lumière interine
Tout escript entendra.
(Ad. des Apost., vol. 1, f» ^$^. éd. 1537.)
— S. m., totalité :
Il ne peust estre héritiers en tout Vente-
rin de nostre terre e de toz noz bieus.
(1283, Test, de Hugues XIII, Arcb. J 407,
pièce 5.)
A tout bénéfice et restitucion en enterin.
(1289, N.-D. de Voisins, Arch. Loiret.)
Bénéfice de restitution en enterain. (1306,
Ste-CroiXj S. Paul, Arch. Loiret.)
Guernesey, entrin, opiniâtre.
ENTERiNAGE, eutemage, s. m., action
d'entériner :
En quoy sont comprins les paraffes, pe-
tiz cadeaulx et enternages de la forme des-
dits deux premiers cayers, (Pièce de 1546,
Arch. de l'art français, VU, 398.)
ENTERINANCE, - euce, enth., ant., s. f.,
parfait accomplissement :
E (eil l'anterinance de cestelestre a plain.
(1298, Cart. de S. Aubin, Arch. Côtes-du-
Nord.)
Juques a l'acomplissement et parfaite en-
terinance et assiete des dites .vi°. livres do
rente. (1436, Assise de douaire, Cabinet de
M. de Cuverville.)
Que lesdits supplians joissent entière-
ment du contenu en icelles, et qu'ilz
sortent et aient leur planier euect et ente-
rinance. (1492, Ord., xx, 355.)
Et doibt estre monstre faiete en faveur
de la justice conme de la partie affin que
justice sache de quelle chose elle doit en-
terinance ou que elle debvroit faire si juge-
ment en est fait. {Coust. de Bret., f» 73 v».)
Quant homme ou femme sont condem-
nez par court séculière de corps de terre
ou d'aultres choses, la justice qui a fait la
condemnation doibt faire Venterinence par
elle ou par ses subgetz. {Ib., î" 129 v».)
Il est ordonné que doresnavant a l'enthe-
rinance et vérification des grâces, remission
et abolutions qu'elles seront faictes devant
les juges a qui elles seront addressees.
(1516, Ord. faictes en parlement a Venues,
à la suite des Coust. de Bret.)
Pour la verificacion et enterinance de la-
dicte grâce. (Ib.)
— Caution :
Ne seront tenuz de faire nul gariment ne
enterinance a nous Guillaume L'Arcevesque,
ne a nos hoirs,... mes que des deptes des-
queles i nous doivent acquiter et garir. (Ch.
de 1300, ap. Duc, III, 864.)
ENTERiNEEMENT, entrigneenicnt, adv.,
entièrement :
Se tindrent entrigneement por paiez des
devant diz dis livres et les orent et re-
ceurent entrigneement en peicune nombree.
(1274, Fontaine le Comte, Arch. Vienne.)
Se tiengentenfermeemewJpour.bien paez.
(1316, Lett. du prêv. de la ville de Fontevr.,
Arch. Maine-et-Loire.)
ENTEuiNELMENT, adv., entièrement :
Dont elle se tint abien paiee et agréée.
enterinelment. (1317, Arch. JJ 56, f° 80 r».)
1. ENTERINEMENT, - iunement, - erri-
nement, - ienement, - ignement, - ingnement,
- ainement, - enement, - einement, - ein-
nement, cnterr ienement, enlieregnement,
ant., - ant, adv., entièrement, parfaite-
ment :
Quant nos enterignement dewerpons la
sustance del munde par son nom. (S.
Bern., Serm., Richel. 24768, f" 84 r».)
Foir deivent la compaignie
Des famés enterignement
Et lor charnel aprochement.
(Gdill., Best, div., 360, Hippeau.) Impr., enteri-
gnement.
Enterinnement (Fév. 1239, Arch. Vosges,
H, Flabémont.)
Li moble des bois qui sunt eu ma partie
me remainent mien quite enlerienement
et aynsint li mobles des bos qui sunt en la
partie a cest Archenbaut et a sa famme lor
remainent lor quite cnterienement. (i24H,
Arch. P 1369, pièce 1666.)
Des quaus il se tenguirent davant nos
entérinement por payé. (1260, Ste Croi.\,
Arch. Vienne.)
Les Tatars pensant que les Sarrasio.-i
fussent touz desconflz, corurent au gain
et pristrent les haberges dou Soudan et des
autres Sarrasins entérinement. (1281, Lett.
de J. de Cancy d Ed. I, Lett. de Rois, t. I,
p. 290.)
Paier enterenemant. (Juin' 1290, Arcli.
Côte-d'Or, B 464.)
Haussiens pahie entereinement la devant
dite somme. (1291, Pr. de l'II. de Bourg.,
H, xcix.) Impr., entereineuement.
Et li cners soit a Deu tôt anterainement.
(Doctrinal, Brit. Mus. add. 15606, 1° 121".)
Et est purgé .vil. fois enterrienement des
cliosses mondaigues. (Psailt., Richel, 1761,
1" 15«.)
Que anterinemant fuit gardée virginiteit.
(Hist. de Joseph, Richel. 24do, f" 127 v».)
Que li .X. an seront acoinpli entérinement.
(Est., hoiL., Liv. des mest., i'' p., xxx, 5,
Lespinasse et Bonnardot.)
Que li .viir. anz en so\enl enterinnement
acompliz. (Id., ib., Li, 4.)
Por lui servir anterinement et de bon
cuer. (MA0RICE, Serm., Richel. 24838 f»
38 V".)
Pardoner ontennemenJ. (Renier, rfes .un.
Aag. d'orne, Richel. 12.581 , 1» 404 r».)
Tote la terre enterinemant somist Karles
a Compostelle. (TuKP., Hist. Carol., Ars.
5201, p. 210».)
Que il aient lor rentes tôt enterignement.
(Décrétâtes, ms. Caen, f» a''.)
Se confesser enterignement. (Laurent,
Somme, ms. Alenç.on 27, f» 48 r».)
Li conla moût entérinement les erremenz
del tens trespassé. (G. de Tyr, I, xi, Hist.
des crois.)
De garder entérinement
Virginité et fermement.
(Deguillev., Trois pèlerin., f 164*, impr. Instit.)
Se tint a paie enteringnement. (1310,
Arch. JJ 47, f 64 r«.)
Avoir eu et receu entérinement. (1315,
Pontoise, Arch. Seine-et-Oise, A 1334.)
Soit paiez entereinnement de la somme
de seze cens trente et trois livres... (1323,
Arch. JJ 62, f» 31 r^)
Rem nous voulons que le pavage acous-
tumé a lever a Laou, soit levé et converti
entérinement es réparations et soustene-
ment des chaucies. (1331, Arch. JJ 13,
pièce 35.)
Delaissoient enterenement... (1342, Arch.
JJ 74, f 101 r».)
Tout anterignement. (1346, Arch. S 204,
pièce 20.)
Se tiengne enlieregnement pour bien
paiez. (1373, Arch. S 93, pièce 44.)
Jusques ad ce que le jugement contre
ledit Rubion feust entérinement excecutez.
(Reg. du Chat., I, 301, Biblioph. fr.)
2. ENTERINEMENT, -ignement, s. m.,
parfait accomplissement :
En pourchaçant V enterignement de ce
qui deffaudroit des choses dessus dites.
(1316, Lett. du bailli de Rouen, le Bec,
Arch. Eure.)
Le default y avoit à' enterignement et
d'accomplissement ou contenu de ees
lettres. (Charte de 1381 , Grenier 303,
n» 55, Richel.)
ENTERiNEOR, - ecw, - cur, S. m., ce-
lui qui entérine :
Se flst et establi de son bon gré... envers
le point de ces lettres ou du transcript,
plege et garantisseeur, enterineeiir, feseeur
et acoomplisseeur principal de point en
point. (1326, Arch. S 93, pièce 5.)
S'establirent garantisseurs, enlerineurs et
accomplisseurs de et pour toutes les choses
contenues en ces présentes. (1335, Arch. JJ
09, f 94 r».)
ENTEiiiNEU, - inncr, v. a., acconipWr
entièrement :
Se cil a qui l'en demande quenoist ce
que l'en dira contre lui, li prevost ce que
sera queneu fera tenir et entériner, segont
262
ENT
ENT
ENT
ce qui est acostumé. {EtabUssem. de St
Louis, I, I, ap. Rapelti, Livre de jostice et
de plet, p. 345.)
Enlerinner les convenances envers l'a-
prentiz. (E. BoiL., Lio. des mest., 1'° p., l,
17, Lespiuasse et Bonaardot.)
Et ce que li tesmoing lesmoigneroient,
le mestre le devroit faire tenir et entériner.
(Id., ib., Lxxvi, 11.)
Pour enlerinrr ces besoingnes,
QQ'homrae vivant desbal n'i coete,
Chevaucheol jusqu'à Damiele.
(G. GuiART. Ro'J- lign-, 10-2-26, W. et D.)
Que Dieu voslre plus graut désir
Vous entérine !
(ifir. de S. Jean Chrys.. 917, WahlnuJ.)
Raphaël, commancer m'en vois
De vois doulce et consolative :
Qui voudra de vous si m'eusuyve.
Je voj'S la feste euleriner.
(Gkeban, Mut. de la pass.. 33243, G. Paris.)
U langue judiciaire a gardé intériner.
EXTERiNETÉ, enterinueté, anlerinetey,
enlerrieneté, enlerignelé, entrignité, s. f.,
intégrité :
Franqne e li dux Robert od lui
Cisl viadreol a Rou ambedui,
Reliait li nul l'olreieraent
Que li reis li fait lionemeot
De desus Venlerinelei
De fei que tient creslienlcz.
(Ben.. D. de Nom., Il, 6703, Michel.)
Et tant cum li enlerigneleiz de cest soel
permanust, ne poisl eslre desjoinle celé
uniteiz. (S. Bern., Serm., Ricliel. 24768,
f»52r«,)
Quel pechiet pois tu de lei traire, ke
senz malvestiet te conceut et enfanlat
salve sou enterigneteil? (Id., tb., p. S52,
Ler. de Liucy.)
Les sains presolieours qui sont parseve-
rans en Us voies de sa entrignité. {Psaul.,
Richel. 1761, f» 175> )
Enterinneté de char. {Vieetmir. déplus,
s. confess., le Pastouriau S. Gringoire, Maz.
S68, 1° 183=.)
Eu enlerignelé de cors. {LxvRzm, Somme,
ms. Cliartres 371, f 63 v-,)
Que li estaz de la commune en toutes
choses soit antiers et non cùrrum|iuz ut
demoroit en celé anlenneley et fermetey.
(1294, Commune de Uijon. Kichel. 1. 9873,
fo 14 r».)
En le povreté, li enterrienetes de bones
meurs est gardée. {Li Ars d'Am., U, 371,
Petit.)
Senz nulle double lors tout le corps du
bien commun sera par Venterineté de sa
force ravigoré et conforté. (J. de Salisb.,
Policrat., Richel. 24287, 1° il'^.)
Plusieurs out esté de graut enterineté de
pensée en gardant virginité, simplesse,
chasteté avec constance et autres grans
mérites. (BoccACE, Nobles malh., 1, xviii,
f» 23 r», éd. 1S15.)
Venterineté de sa foy esloyt plus en
fait que en paroUe. (Id., ib., V,3, f° 113 v».)
ENTERiR, enlierir, v. a-, souiller de
terre, de boue :
Tant roidement l'abat enmi le plaseis
Que ses elmes a or en fii tons enlieris.
(Roitm. d'Alix., 1° 28\ Michelanl.)
ENTER.IECTER, VOif ENTREGETEU.
ENTERUNEURE, S. f,, ce qui est écrit
dans les lignes, texte :
Le saint livre tôt maintenant
Qu'ot en sa sainte main tenant
La mère Deu li a overt
Et si li nioslre a descovert
A son AùH ['entlerl]ineure.
(G. DE Coisa. ilir., ms. Brus., f» eG".)
ENTERMARiE, adj. féui., ininiaculée :
Par la loy de Saint Eglise entermarie.
(Tenur. de Littlel., f 5 r% ap. Ste-Pal.)
EXTERMINER, V. a., flxer à une époque
déterminée :
Quant a l'arcevesque ont li reis assez parlé
Un parlement lur ad a Turs entenniné.
(Gars., S. Thomas, Richel. 13513, f 73 r°.)
ENTERNAGE, VOir ENTERINAGE.
ENTERQUER, V. a., enduire :
Ilem avoit sur le dit marchié ung bel
feu et grand,.... ou avoit tonniaux que on
avoil enterques de sien pour les mieux
alumer. (1470, Bécept. de Marg. d'Evreux,
duch. de Bourg, d Douai, Reg. R. de l'Hôtel
de ville, f" lue'', Arch. mun. Douai.)
ENTERRETÉ, VOir ENTIERETÉ.
ENTERS, voir Enterz.
ENTERSAIT, VOir ENTRESAIT.
ENTERTENNEMENT, VOir ENTRETENE-
MENT.
ENTERVE, S. f., finesse, ruse, malice :
Regardez icy, gros satrappe,
Maling esprit et plein {i'eaterve.
{Ad. des Apost., vol. I, f'21=, éd. 1337.)
ENTERVER, V. a., interroger ;
Baron, dist Buienons, .i. petit m'entendes,
Jr.Q p.i nos petis bornes enterrer et lentes,
Ses voi de la balaille forment enlalentes.
(Les Clielifs, Richel. l'2338, (° 101*.)
— Chercher, rechercher :
Noveles va plus entervani
Qu'il n'ait escril el parceinin.
(Gact., Yile et Gâter , Richel. 373, f» 307'.)
Mais li Sarrasin, qui a'enliervent
Fors que mal, Ireslos les enierbenl.
tMocsK., Cliron., 3U631, Reitf.)
— Entendre, comprendre, concevoir :
Oielentcrve que qe Killes a dit.
(Raimbert, Ogier, lOOO, Barrois.)
Meis por mostrer aperlement
A cels qui n'uni entendement
^e rieu ne seivent porpenseir
Esperita! ne enterrer.
Que je sui cil dont Johan dit
Qui au dra^un se combatit.
(G. DE S. Pair, M. S. Michel, 3353, Michel.)
En tiois li a dit, dont il savoit planté.
Si que li enianrhon ne l'on( pas enterré.
(Doon de Maience, 23i, A. P.)
Et sortoit de pechounerie, toutefois en-
tervoil le gourd. (1396, la Vie généreuse des
Mercelots, Gueuz et Boesmiens, Var. hist.
et litt., t. Vlll, p. 130.)
— Aspirer vers :
Ci aura dure verve
S'ainz que la mors u'enerve
En vous ne se marie
iM'ame qui vous enterre.
(Ruteb., le Miracle de Théophile, II, 98, Jub.)
— Le sens A'enterver est douteux dans
la phrase suivante :
De inesme le trou la cheville
Tenir ferme, pour enterver /
(CoaciLL., Monol. des Perrtiq., 11,273, Bibl. eU.)
Argot parisien, enterver, savoir. Haut-
Jura, argot des peigneurs de chanvre, in-
terver, comprendre. Bas- Valais, Vionnaz,
éterva, demander.
ENTERZ, enters, s. m., objet reclamé
comme de provenance suspecte :
Quant aucun enterz est trouvez seur uu
frepier, que il le tesmoigne a estre preu-
dom et loial. (Est. Boil., Liv. des mest..
1" p., LXXVI, 2, Lespinasse et Bonaardot.)
Le mestre qui garde le niestier de par le
mestre chamberier le roy, doit aler par de-
vant le prevost de Paris toutes les fois
qu'il en est requis, pour tesmoignier le
frepier, soit ( ovre soit riche, qui est ares-
lez pour aucun enlerz, qui s'avoe a frepier
délivrer. (Id., ib., 3.)
— Action de reconnaître ; par enters, en
étant reconnu :
Por quant por honte son oief besse,
Et vient a li parmi le presse,
Si r'a peor que par enters
Ne soit ses consaus descovers.
(Parton., 7483, Crapelet,)
Cf. ENTERCIER.
BNTESEE, S. f.; 0 entesee, d'un coup
bien asséné ;
Desus sou hiaame le ûert a entesee.
(Olinel, 549, A. P.)
ENTESER, -ezer, entescier, emteser, en-
toiser, entoyser, enloisser, antoiser, enteiser,
enteyser, entaisier, verbe.
— Act., tendre, en parlant d'un arc :
Enlesa l'arc q'en sa main tint.
(Chron. anglo-iwrm.. t. 1, p. 34, Michel.)
Androines prent chel arc, si enloise, si
cuide ferir Kyrsaac qui corounes estoit,
parmi le cors ; si comme il enlesa, si rumpi
le corde. (Robert de Clary, p. 21, Riant.)
Tanlost une Besche il a prise
Et l'a dessus la corde mise.
Il enle.'^a jusqu'à l'oreille
L'arc qui estoil fiirt a merveille.
(Rose, C 11 r", ap. Ménage, Dicl. étym.)
Ausi com li archiers, de taut com il eil-
toise plus son arc, de tant fert il plus for-
ment. (Laurent, Somme, ms. Chartres
371, f» 30 r».)
11 a son arc tendu et entoisé. (Id., ib.)
Et vit ce clerc qui mist une sayette en
l'oche el entesoit son arc devers le duc,
puis alloil avant, puis arrière, et toujours
entesoit son arc comme s'il vouloit traire
au duc. (Gliron. de Norm., de nouveau
corrigées, f' 37 r".)
U prent une flesche et enteyse sou arc
jusques a l'oreylle. (Palsgrave, Eiclairc,
p. 326, Génin.)
Il enteze son arc.
(Valq., Idill., II, 42, éd. 1605.)
— Il se disait aussi de la flèche :
Mais tant li mostre li reis Ros
Qne cil t'a d'air entesee
Une sajette barbelée...
(Bes., d. dr .Vorm., II, 40808, Michel.)
ENT
ENT
ENT
Un Turs entoise d'un fort nrc une grant
saete. (G. de Tvr, vi, 2, Hist. des crois.)
Qant li repart plus lor agrée,
Lor f.v/ la soiele entezee
D'amors ke par les ieus c'en val.
(ROB. DE Blois, Poés.. Ricliel. 2^301, p. 562».)
— Tendre, ajuster, diriger, dresser, le-
ver pour frapper, parlant de divers ins-
truments, et du bras, du poing :
Guardad vers David, e erranment la
lanchad (une lance), e bien entesat que
par mi le cors le ferist. (Rois, p. 70, Ler.
de LiDcy.)
Et eo après a le branc eiileset.
(R. de Cambrai, Itichel. 2493, f° 79".)
Et mesire Dormara li sache
Son elme si qu'il li fsrache ;
Puis entoise l'espee nue,
La teste li eust tnlue.
(Durmars le Gallois, 4785, Stengel.)
Mahaat d'Aspremont, la crtrloise,
A l'iintre ler son bras entoise.
(J. Bretex, Touni. de Chauvenci. 1-295, Delmolle.)
Impr. , encoise.
Qn'elc 'la mort) a ja enle.ié sz mâche,
Ne JDsqu'aa ferir ne man.Tre.
(Rdteb., Complainte de Conslanlinoble , I, lOi.
Jub.)
Si la tient bien fer enpoingnie O'épée),
Molt justement l'a pauinoie,
Si ai le bras destre entesé.
iUurm. le gai., Ifi97, Stengel.)
Rohastre sa cnignie a pris a enteser.
(Gaufrey, 3468. A. P.)
Cil entoise le poinp et fiert le cheval
entre ii. oreilles. {Sept sag. de Rome,
Ars. 3354, f" 147^)
Et s'en vint au gavant, qui voulut ente-
ser son flaval. (.1. d'Àrras, Melus., p. 339,
Bibl. elz.)
11 entoisa le levier et cuida ferir Geuffroy
sur la teste. (1d., ib., p. 3U5.)
Icellui Jehan persévérant en sa mau-
vaise volenté entesa ledit couslel pour ferir
ledit Colin. (1373, Arch. JJ 105, pièce 241.)
La vire ou boujon dont ledit du Quesnoy
jouoit et que paravant il avoit enteze.
(1396, Arch. JJ 151, pièce 12.)
— Ajuster, en parlant d'un coup :
Et por ferir a le cop enlesé,
{Us Loh., ms. Montp., f» 258=.)
Vers le Sarrazia vient, a plain cop entesé
(Fierai/ras, 13;iO, A. P.)
Li chevaliers le voit venir, si entoise
srant coup et il pete l'escu encontre et li
chevaliers fiert en la pêne devant. (Arlur
uis. Grenoble 378, f" 59'.)
Et cil ot entesé son coup, si ne le pot re-
tenir. (76., f» 59''.)
Et vot ferir si grant cop come il pot en-
teser. {Chron. de Rains, c. xv, L. Paris.)
Li escuier, qui vit l'espee en volant ve-
nir sur lui, se destourna et perdi par celle
voie le cop qu'il avoit entesé au chevalier.
(Froiss., Chron., V, 277, Luce, ms. Amiens,
f" 106.)
— Fig., pour dire ajuster :
Franchise qni monlt est courtoise
Sa vois joliement entouie
Pour chauler a bonne manière.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f" 377 r».i
— Atteindre :
Parmi la porte ont lor genl entesee.
{Les Loh., Val. Urb. 375, f 24=.)
L'elme li fent, la char a eutesee.
(Ib.)
— De même dans une acception gri-
voise :
Si ranbrnnche et entoise.
{Damoisele qui sonjoit, ms. Berne 354. f° 112'.)
— Fig., embrasser, tendre à quelque
chose, s'efforcer d'atteindre à quelque ré-
sultat :
Oai grant ovre embrace et enteise
Si la face si vivement.
Si bien e si proiiseraent
Que pra i ail honor e pris.
(Bes., D. deNorm., II, 3590, Michel.)
En ceste manière prist en sa main la cité
de Manbec et la Chamele, Hanian et celé
qui a nom la grant Cesaire. Il avoit encore
plus emtesé. quar il avoit fait parler as
aniirauz de la terre de Halape que il li de-
voieut rendre la cité et baillier l'enfant qui
ses sires deust estre, mais icele chose ne
fu mil- achevée si com il penssoit. (G. de
Tvr, XXI, 6, Hist. des crois.)
— Réfl., s'enteser d'une chose, s'appli-
quer à la faire :
Al archevesqne molt pesont
Que Rou de mal si s'entesont.
(G. DE Saist-Pair, il. S. Michel, 1437, Michel.)
Qui bien se vorra entaisier
Pou bien faire et dou mal laissier.
(Badd. de Cokdé, Dis de Tunes, Ars. 3142,
f SU''.)
— Act., enjamber par toise, arpenter :
Li bon destrier la terre ertioise.
(G. GciART, Roy. lign., Richel. 5698, f 284 r".)
— Entesé, part, passé, brandi, prêt à
frapper :
Or tint l'enfes Helvis le grant fnst entesé.
(Les Loher., Ars. 3143, f" 10''.)
Il lor cort sus entesé le levier.
(Raijib., Ogier, 8299, Barrois.)
Mult par fu grans li cos, li brans est enlescie^.
{Roum. d'Alix., f lO"', Michclant.)
Vers Hnon vient, le nn brsnc enlesé.
{lluon de Rord., 1900, A. P.)
— En parlant de personnes, prêt à tirer,
l'arc bandé, l'épée haute, etc. :
Et vient tous enteses de grant coup doner.
{Artur, ms. Grenoble 378, 1» 30''.)
Quant il vist venir Lancelot tout enlesé
pour !uy ferir. {Ib., f° 31=.)
Ataut saichet Nabors l'espee dou fuerre
et s'en vient vers le duc antoiseis de grant
cop ferir parmi le chief. (S. Graal, Richel.
2455, f- 177 r».)
Rolanz le suit an dos, de ferir entesez.
{Fierabras, V.il. Cbr. 1616, f 44=.)
Et François les encaucent, de ferir enlesé.
(Ib., 1771, A. p.)
Quant Ferraus vint, de ferir entesez.
{Gaydon. 2493. A. P.)
Si est venus vers lui corant.
Si enloissé por lui ferir
(Ren. de Beadjec, li Biaus Desconneus, 780,
Hippeaa.)
— Enfese de, tendu, appliqué à :
Cil qni ainsi ont lor pensée
De douces amors entesee.
(B. de Condé. li Prisons d'.Amours. "If, Scheler.i
Dans la première partie du xvii" siècle,
on employait encore enloiser, avec le sens
de tendre, de brandir, en parlant d'une
arme :
Comme Ulysses, disoit il, avoit un arc
que personne" ne pouvoit tendre et entoyser
que luv seul. (Garasse, Doctr. cur., p. 59,
éd 1613.)
Enloiser, ou courber. Enloiser un arc.
Enloiser une espée. ou la hausser pour
Irapper. (DuEZ. Dicl. franc.-allem.-lat.,
Amsterdam 1664.)
ENTESKEMENT, VOir ENTOSCHEMENT.
ENTESNIER, voir ENTAISNIER.
ENTESSEn, voir Enteser.
ENTESSIER, VOÎT EnTECHIER.
ENTESTANT, adj., qui entête ;
Et avoec un bnril de vin
Aporla qui crut sur le Rin.
Moalt esloit fors et enieslans.
{Blanche et Jehane. 3838, Michel.)
Leur ordonnez un seul buvrage nourris-
sant et non enteslant. {Ménagier, II, 70,
Biblioph. Ir.)
ENTESTE, an., s. f., bout :
A Vanleste de la dila manlaz. (1363,
Arch. Fribourg, 1"= Coll. des lois, n" 3.)
EXTESTER, Verbe.
— Act., frapper à la tête, blesser, frapper
en général :
Tant dist : Segnenr, vonsalestes
Que Willebans e>t enlestes
Et que il est ocliis et mors.
iMtr. de S. Elai, p, 108, Peigné.)
Et cil qui Irestoz les enleste
Me preot aus braz et si me torne.
Et en cel tor si mal ra'atorne
Que il m'abat euccntre terre.
(R. DE Houdenc, Songe d'enfer, 274, Si-heler,
Trouv. belg., noav. sér., p. 186.)
Lores oisiez noi genz huer
Et desconfire et temppsler,
Blecier, laidir et entester.
(Est. de la g. s., Vat. Chr. 1639. f° 6''.)
Quant li glout voit l'enfant qui si l'a entesté.
Grant merveille a eu, si l'a moult regardé.
(Diion deiiaience, 188, A. P.)
Vent et' foudre et tounoirc qui tout perce et enleste.
<L rE Melwg, Tesl., Vat. Chr. 367, f 3.S'' ;
Méon, V. 1957.)
Malle mort te puist enlesler.
(Greban, Mist. de la pass., 33332, G. Paris.)
— Avec un rég. de personne, mettre
une chose dans la tête de quelqu'un,
l'affermir dans une pensée, dans un des-
sein :
Fait li rois....
Cinq cens arbalesliers baillier
Qui sou vouloir pas ne desdient
A cens qui le navie gnient.
Et de ce le vont enteslant.
(G. Cl-iart, Roy. lign.. 11633, W et D.)
Je ne sai qui vous a de ce fait entesté.
Mars faire vous convient a vosire voulenté.
Œrun de la Mont., Richel. 1270, f 6Î T».)
Et a sa besoi^ne euteudoit
Sagement par fez et par dis.
Comme bon prélat et bardis :
Il vint devant les presidens
Pour i'eio los séries evideus
26&
ENT
ENT
ENT
Qoej'ey ramentens devant.
Bien lonr raloit araentevant
Son titre et sa possession.
Maintenant sans dilacion
Fnt mandé a ses ainemis.
Cenlz qni s'estoient entremis
Da roy soa cela enlestrr.
Qu'enlx vcnissent sans arresler
A lajonrnee qni fnt mise
Ponr bien maintenir lonr emprise.
(Advocaeie N.-D., ms. Evreux, f 1G2'.)
— Avec un rég. de chose, se mettre en
tête de, entreprendre :
Les MetapoDtins, Sibariles et Crotoniates
conjoincts entesterent expulser les aultres
Grigois hors de? fins de Ytalie.{FossETIER.
Chron. Afarf/., ms.Brux. 10312, VIII, ii, 21.)
— Réfl., se mettre une chose dans la
tête :
Qaant li porleres ol tel plct
Fiancié li a volentiers,
Onar il covoitoit les deniers.
Et s'estoil anqnes miestez ;
Le grant cors monta les degrez.
(Ddrand, des S Bopis, 144, Méon, FaW. cl
cont., III, 249.)
— De même au passif, estre entestf d'nne
chose, l'avoir résolue fortement :
Li François cessent de la guerre
De laqnele il sont entestè,
El se séjournent par l'esté.
(G. GciART, Roij. lign., 10016, W. et D.)
Ces dernières signiûcations n'est pas
complètement disparu de la langue mo-
derne et ont été surtout en usage au xvii'
siècle.
ENTESTEURE, S. t., mal de tête :
Entesteure, n troubliug, or making of
tlie bead very heavie a breeding, or brin-
ging, of tbe headacl;. (COTGR.)
— Action de placer la tête dans quelque
chose ou de placer quelque chose sur la
tête :
Entesteure, a putting of the bead inlo,
or putting upon tbe bead. (Cotgb.)
— Capuchon, trou pour passer la tête :
Entesteure. a booding; also, a b'ole to
put tbe bead tbrougb. (Cotgr.)
ENTESTRE, VOÏr ENTISTBE.
ENTETTEMENT, adv., entièrement :
Le bataille et la route qui fu le mieuls
coml)atue et plus enlettement. (Froiss.,
Chron., XII, 2)5, Kerv.)
ENTEUR, s. m., celui qui ente, émon-
deur en général :
Il fault que les enteurs. en ce moys,
entent tout ce qu'ilz vouldront enter. (A.
Pierre, Const. Ces., m, 3, éd. 1543.)
Et porte a son costé la gaaine, qne souvent
Son père bon enteur portoit auparavant.
(Gaixh., Plais, des Champs, p. 227, éd. 1604.)
Les enteurs d'arbres. (0. de Serr., Th.
d'agr., i, 7, éd. 160b.)
A ce que toutes fois ne se pratique au-
jourd'hui tant exactement par les meilleurs
enteurs, qui tronçonnent un long greffe en
deux ou trois pièces. (Id., ib., VI, 22.)
Verileur rampant conpe du haut conpeaa
Un rejeton encor de tendre peau.
(Le Blam, Georgiqites, f o3 r», éd. ICOS.) Lat.,
pntator.
En ceste part au ncud est fait on œil,
Dn réceptacle, un eslroit recueil
Dedans lequel font prendre les enleurs
Quelque. arbre estrange...
(Id., ib., !° 55 v".)
ENTEURE, - ture, 'anture, s. t., action
d'enter :
Ensilio, enteure. (Gloss. de Salins.)
Enlure, insertura. {Gloss. qall.-lat.. Ri-
che!. 1. 7684.)
— Ente, partie entée :
Unis comme deux arbres par l'enlure.
(La Boderie, Harmon. du monde, p. 755,
éd. 1578.)
Vous pourrez bien faire d'une greffe
longue deux ou trois tronçons, dont aussi
bien ferez tousjours bonnes enteures. (Lie-
BAULT, Maison rustique, m, 10, p. 335, éd.
1658.)
Qu'il reçoit toutes sortes d'antures,
comme la Ligue a receu toutes sortes de
gens. {Satire Menippee. p. 276, Labitte.)
Le tronc ou cep enté est aussi couppé
un pied ou environ au dessus de l'en-
teure, afin que toute sa substance par-
vienne au nouveau ente. (0. DE SerR.,
Th. d'agr., m, 5, éd. 160S.)
Or l'arboisier aspre et rude qui pique
Sur le noyer par enture s'applique.
(Le Blanc, Georgiques, f» 54 t°, éd. 1608.)
ENTHECIER, VOlr ENTECHIEH.
ENTHROIVER, VOir EnIROSNER.
ENTiCEMENT, -issement, -ycement, -iche-
ment, ant., s. m., action d'inciter, excita-
tion, instigation, impulsion, suggestion :
Li paisant e li vilain,
Cil del boscbage e cil del plain,
Ne sai par cul entichement,
Ne ki les mut premièrement.
Par vinz, par trentaines, par cenz
Unt tenu plnsnrs parlemenz.
(Wace, Rou, 3<i p.. 819, Audresen.1
Si qne li reis meismes snvent le cuntralie
Par Venticement de ces qu'aiment la folie.
(Chron. de Jord. Fantasme. 388, ap. Michel, D.
de Norm., t. 111.)
Ne vus devez pas fier en fol enticement.
(W., 400.)
Ke par autre anticement
INel perdist si feiterement.
(Chabdrt, Josaphat, 239, Koch.)
Sovent ai oi recunter
Quant femene entre si en amer
E ne pot tôt son voler faire
A celui ferra tut contraire
Et plus qne altre bomne le barra
ISe ja s'ele pot ne finera
Desqu'il par son entissement
Morge u pur eutuchement.
(Protheslaus, Ricbel. 2169, f 14'.)
Par Venticement
Dn mortel serpent
Fa tost déposes.
(Sermon en vers, p. 7, Jubinal.)
Par fcme fnst perdue, par son enticement.
(Desp. du Juif et du Chrestien, Richel. 19152,
f» 109».)
Par leur conseill et par leur enticement.
(G. DE Tyr, III, 23, Hist. des crois.)
Crist, que li juif par Venticement dou
deable le crucefierent. {Psaut., Maz. 258,
fMSr».)
Par leur conseil et par leur anticement.
{Godefroide Buillon, Richel. 22495, t» 34'.)
A si grant forsenerie fu menez par Ven-
ticement Fredegonde... {Chron. deS.-Den.,
ms. Ste-Gen., f» 36''.)
Tout ce fesoit il par Venticement la roine
Fredegonde. {Ib., f» 43'.)
Put Venticement du deable. (J6., f» 159'.)
Par un fol entycement de sa peut malu-
ree. {Fragm., ms. Oxf., Fairf. 24, f 1 r»)
ENTiCEon, -eour,-eur, s. m., flatteur,
séducteur :
Liloial consoillier ont plus de porvoiance
que li fans enticeour de losanges. (Moralit.
des philos.j Ars. 5201, p. 374'.)
Mielz sunt a crere leal conseiller de pur-
veance lie li fans enticeur de losenge. (Ib.,
Richel. 25407, f» 125'.)
ENTicH, s. m., clôture faite avec des
pieux :
Sis moieies (de bois) au easuoi, quinze
moiies a Ventich. (1260, Lett. de Mah. de
Beauvois, Arch. JJ 31, f» 102 v°.)
Nuef moiies as entis. {Ib.)
ENTICHEMENT, VOir ENTICEMENT.
ENTicHiER, voir Enticier.
ENTiciER, - ichier, - echier, ant., v. a.,
piquer, aiguillonner :
Car nus viens senglier bericiez
Quant des cbiens est bien enlicie:
S'est si crueus.
iRose, ms. Corsini, r> 66''.)
— Fig., inciter, pousser,' provoquer :
HdU Ventice, mnlt ragnillone.
En maint sen l'en araisone.
(Ben., d. de Korm., Il, 21028, Michel.)
Rogicrs del Punt l'Evesqne les aveit conveiez
Et, a tere le mal les a mnlt enticiez.
(Garn., YiedeS. Thom., Richel. 13513, f° 84 y".)
C'est U maufé ki les entice
De mettre chescun en divers vice.
(Chardrï, Set dormans, 1869. Koch.)
Sis entiçout encontre lui
Et li feseit asez ennui
Que par aogoise ou par destrece
S'en reperast a sa richece
Et sa sainte vie chanehast.
(Vie de S. Alexi, 553. Koœ. VIII, p. 175.)
Tant noz entice
Angoisse et avarisse.
(Chaus., ms. Montp. H 196, P 263 t'.)
Hayne est ire aduree qui retret hom de
ben fere a soen preme e Ventice de querre
a li mal ou grevaunce. (Ms. Bodl. Digby
86, f" 3 r».)
Kl ne me fine i'entechier
De vous amer.
(GiB. DE MoNTR., Violette, 454, Michel.)
En vient an preste, si Vantice,
iNe li laira croiz ne calice.
Se il la croit.
{De Richant, 508, Méon, Nouv. Rec, I, 54.)
— Enticier quelqu'un que, lui suggérer
de, l'aiguillonner à :
Satbanas se eslevad encuntre Israël, e
entichad David que il feist anurabrer ces
de Israël e ces de Juda. {Rois, p. 215, Ler.
de Lincy.)
ENT
ENT
ENT
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C'est sa char qni tnt dis l'enlice
Que il li face sa délice.
(Besant de Dieu, iil, Marlin.)
— Entirier à quelqu'un que, lui niellre
dans l'esprit l'idée qrj, lui insinuer que,
le pousser à :
Enlieié t'ont e fait entendre
Au rei de France Qu"\\ l'Oet prendre
Normendie, s'il vont, st nz paine.
(Ben., D. de Norm., Il, 35Hiy, Michel.)
A Cantorbire vindrenl parler et conseillier
A Dan Uandulf del Broc, .'l pnr Im enlirier
Qn'i\ deast i'arcevPsqiie et 1rs siens nieslreier.
(Garn., Vie de S. Thom., Uijhel. 13513. P TB v°.)
.1. deables le convei^i
Maintes fuiz, et /: eulic-z
Que toz ses moinnes hors meist.
(Pean Gatimeau, Vie de S. Marlin, p. 41, Bonr-
rassé.)
— Etiticié, part, passé, incité, poussé :
Quant François de guerre enlice'
Arrivèrent soui Cirici;,
Tonz apareilliez de ci n batre.
(GuiART, Roy. lign., Richol. 5638, f» 312 r°.)
ENTicoRNE, S. (., sopte d'animal fabu-
leux, probablement altération pour uni-
corne :
Si r'a nne antre beste encore
Qa'on apiele enticorne ;
Cornes de cerf a en sjn tîs
Et de lion cuisses et pis.
Pies de ceval, orellesg-ans
Kî li croissent en l'oel .ledens,
Bouce ronde et le inusel
Aosi com le cief d'un tnel.
Les oels l'un de l'autre molt près,
Kt te Tois d'on homme 1 ien près.
(Gadth. de Mes, Vm. du monde, Kichel. 20'2l,
P 100*'.)
ENTiCQUis, - iz, esUquich, s. m., sorte
de palissade :
Pelvis et cloiez a faire ung estequich.
(1445, Bélhune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Lesdiz cloeux emploiez a ung pont estant
auprez du molin Farouel, a ung aultre
pont, a ung enticquiz au point de le pointe
a faire une montée a l'oschargiiette. fl497,
Compt. faits p. la ville d'Abbev., Richel.
12016, p. 37.)
Quarante cinq pointes de fer mises aux
estocqz dont l'en a fait enticquis pour fere
caticbes auprez du pont de l'ille. (1498, ib.,
p. 130.)
Ung estrief de fer mis audis enlicquis et
caticbe. {Ib., p 130.)
Cf. Entich et Entisi'.bier.
ENTiEDiR, V. a., atliédir :
Ce sont togre qni le ci ntraire
De l'iglise vnellfnt toi fere.
Et sa resplendor enlaiJir.
El sa grant vjgor entiedir.
(Macé de la Charité, BihU, Kichel. 401, f 90'.)
ENTIENT, voir EnSi'IENT.
ENTIER, eniir, antier, adj , sincère, in-
tègre, loyal, pur, parfait en son genre :
De parler fu fins et enliers.
(Ben., Troie, ms. Monlp., f» i^)
S'alai en un pais on on est si entir
Que on i meurt errant qnaut on i vent mentir.
(A. DE LA Halle, li Jus du Pèlerin, p. 415,
Conssemaker.)
T. lU.
Entirs m'avez esté et (ers,
Ainz voz oslei ne me fn fers,
Sej'oi meslier d'une provende.
(Jeh. Bodel, Congié, -160, Méoo, Fabl., I, 140.)
Ains ère ades courageus et hardis
De li amer Je loinl cuer eiilir.
{Chans., Val. Chr. 1430, f° 127 r°.>
Philippe, encor venra anire saisons ;
Ains qu'en ains conquis les bons respnns.
Me dires vous qn'Araours n'est pas entiers.
(ÏHIB. IV, Clians., p. 96, Tarbé.)
Qni veist Blanchefloar la dame an cuer entier.
(Berle, 3189, Schcler.)
Ans bons estiiez donce, et aus mauves si Acre,
Ainz ne menja de pain pucele plus entière.
(Gant. d'Aup., p. 15, Michel )
Parlont estoit Gilles enliers,
Nos nel veist qin nel amast.
Qui nel servist et bonorast.
{Gilles de Cliin, 2675, R'iff.)
Aussi comme ses devantiers.
Qui furent preudoms et antiers.
(GoDEFROY DE Paris, CAfOB., 6800, BuchoD.)
Item il convenroit passer par la force de
plusieurs seigneurs qui ue sont pas si en-
tiers ne si loyans aux chresliens comme
ils deussent. (lieg. Nosler de la Ch. des
comptes. I" 291 ter.)
Et s'en serai plus lies et plus entiers
En tous mes fes.
(Froiss., Poés., !, 86, 1171, Scheler.)
Mon coer si vrai et si entir
Avoie tout dis en s'amoor.
(iD., ib., 1, 190,3485.)
Qui fu, ce recommendenl li ancteur,
Dos vres amans, acquist moult hanlle honneur.
Quant pour amer par amours, vres martirs,
F^rans et loyans, moru de coer enlirs.
(ID., ii>., I, 85,1121.)
Si avoit la gorgerette moult blanche et
entière. {Percef., V, f° 44^ éd. 1328.)
En une commission si ruineuse et si
odieuse a tout le monde, comme estoit
celle la, il se porta non seulement en
homme droict, entier et net, mais aussi
doulx et humain. (Amyot, Vies, LucuU.)
— Véritable :
De ce n'enssies falli point
De parler a la bonne et belle,
Qni n'est pas ores trop rebelle
De TOUS, ains vous voit volontiers.
Trop plus que ses cousins entiers.
(Froiss., Poés., I, 183,3215, Scheler.)
— S. m., accomplissement :
L'entier ou l'accomplissement de vos
désirs. (Du GuEZ, An Inlrod. for to lerne
to speke french Iretcly. a la suite de Pals-
grave, éd. Génin, p. 919.)
ENTIERCEMENT, VOlr ENTEBCEMENT.
ENTIERCIER, VOlr ENTERCIER.
ENTIEREGNEMENT, VClr ENTERINE-
MENT.
ENTIERER, voir ENTERER.
entiereté, entierretê, entierlé, entier-
teit. entierité, entirelé, enterieté, enterreté,
entierlié, s. S., la totalité, le tout:
Integritas, entiereté. (Gloss. de Couches.)
Integrilus ut integritudo, entierretez.
(Gloss. de Salins.)
Et par custome en ascun ville et burgh
el aura Ventiertié. (Litti-., Instil., 37,
Houard.)
Si le donour nequedent reteigne devers
luy niesme ascun parcele de tout l'entierlé.
(Britt., Loix d'Anal., f° lOo v», ap. Ste-
l'al.)
Integritas, entiereté: (G. dk Villedieu,
Epitlioma vocalmlonim, Caen 1529.)
Innocentia, integritas, cnfierele. (R. Est.,
Thés.)
Il serait plus a propos de gratiffier M. et
madame de Savoye de l'entierelé des
places, que d'y mettre la main et ne le
pouvoir toutes fois achever. (Du Villars,
Mém., X, an 1339, Michaud.)
— Etat d'une chose qui est dans son
entier, dans son intégrité :
La sainte mère Ygliso de seinle Trenilé,
Sire, dunt receustes corone el realté,
Hestablissez del lot en celé dignité
Et en cel mesme estât, et en Venterrelé
Qu'el out as anceisurs et par antiquité.
(Garn., Vie de S. 'thom., Kichel. 13313, f 52 v».)
Ung hanax de madré qui a perdu la
beauté de son enlierité. {Liv. S. Pierre de
Lucemb., ms. Epiual, f° 6 r».)
Toutes choses.... seront realraent et de
fait rendues... especialuient en mesmes
Venlierelé comme ilz furent au roy d'An-
gleterre depuis .Lxx. ans. {Chron. de S.
Den., Richel. 2813, f° 427''.)
Et toutes chouses... renduz audit roy
d'Engleterre.. en meisme Ventierlé come
ils furent... (24 oct. 1360, Lett. d'Ed. III,
Liv. des BouiU., XVI, Arch. mun. Bor-
deaux.)
Et soient demores (les terres et pays) en
telle meismes entiereté et estât com ilz
estoient par avant. (25 av. 1369, Ord. de
L. d'Anj., Liv. arm., 1° 103, Arch. mun.
Montauban.)
Car vous ne povez donner du tout Ven-
tiereté des noms et faillir en la diminucion
d'icelles. (Oresme, des Monnaies, p. 49,
Wolowski.)
Car l'bebraique (la langue) avoit son
siège en Judée, la grecgue en Grèce, et la
latine a Rome et par toute l'Italie, que ne
sont encores demeurées chascune en sa
purité et entiereté. (Bo.nivard, Advis et
devis des lengues, p. 13, éd. 1849.)
L'entierelé, situation et ordre des ele-
raens. (Nie. de la Boderie, Heplaple, p.
838, éd. 1378.)
— Au sens moral, intégrité, pureté :
Illokes alsinient regehissoit il soi avoir
veut un estrange jireste, li queiz venant al
devant dit pont par si grande autoriteit
trespassat parmei lui, par com grande eii-
tiertnt il veskit ici. {Dial. Greg. lo pap.,
p. 246, Foerster.)
Que je parmaicne en enlireté. {Anfances
N.-D., Richel. 1353, t» 276 v».)
Comme le cloistre du ventre de la vierge
fut cloz et seellé par le seel de chasteté
Ventiereté du corps ne pot contrailler a
l'enfantement, ne il n'ot pas besoin d'estre
defermé. {Miroir histor., .Maz. 557, f 124r».)
Parfaite entiereté de char vierginel. {Lé-
gende dorée, -Maz. 1333, 1° 199».)
Oste la corruption et poursuiz l'entierelé
de necteté et de vertus. (J. DE SalISB.,
Policrat., Richel. 24287, f" 67^)
Vecy doncques le point ou je vous vueil
prier : c'est oue gardez nostre mariaige le
plus longuement que vous pourrez en son
puliercté. i Louis XI, Nouo., c, Jacob.)
?4
ENT
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ENT
Si me fist jurer et promettre que, quant
il adviendroye ainsi que ma nature me
forceroye a rompre et briser mon entierete,
je esleusse ung homme saige et de haulte
auctorité, qui couvert et subtil feust a gar-
der nostre secret. (ID., ib.)
Qui avez gardé mon entière chasteté et
ma chaste entierelé. (1d., «6.)
Lucresse estriva pour Yenterieté de son
corps. {Hist. de Floridan et Belise, à la suite
de Jehan de Saintré, p. 525, éd. 1724.)
En toutes choses baille toy mesme
l'exemple en bonnes œuvres, en doctrine,
en entierté, en gravité. (Le Fevre d'Est.,
Bible, S. Paul à Tite, II, éd. 153i.)
Entierete et pureté de jugement. (A. Du
Moulin, Cfticom., p. 212.)
Toutes foys plustost ployer que rornpre,
de peur que, s'il vient a user d'une je ne
soay quelle stoique entierelé, et ne pense
devoir céder a aucune tempeste, poulsé
liors de ce gouvernail il ne laisse la Repu-
blique en troubles, et factions comme une
nave a la tourmente. (Du Verdier, Bibl.,
p. 174, éd. 1580)
Il se disait encore au commencement du
XVII' siècle :
Integritas, tatis, entierelé, pureté, bonne
et entière santé et disposition. (Guillelmi
MoRELLi Thesorusvocum omnium tet., Paris,
1622.) ■
ENTIERIR, voir ENTEUIR.
ENTIERITÉ, voir ENTIERETE.
ENTIERTÉ, voir ENTIERETE.
ENTIEUS, adj., rêveur, soucieux, triste :
S'en sai enlieits
Et très peosieus.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f° 270 r».)
Nonponrquant formenl m'angoissoie
Des sonspirs et des plonrs enlieus
One les jones dames gentieuls
Faisoient.
(1d., ib., P 193 T°.)
Cf. AiNSOS.
ENTiFiER, ant., V. a., enter, planter :
Et doit li dit Moreol le dit désert planter
elantifier. (1295, Goaille, Arch. Jura.)
ENTiLBARDÉ, part., embarrassé :
Gectez vostre lance le premier, si vous
povez, et la suivez de près, et vous trou-
verez vostre homme enlilbardé de sa lance
et de son pavaiz. {Le Jouvencel, ms., p. 359,
ap. Ste-Pal.)
ENTiLLEMENT, S. m., exprime l'idée
d'intelligence :
La première meson si ensegne sur l'arme
elle savoir et Ventillemeiit et la créance et
le cors et la vie de l'orne. {Hagins le Juif,
Richel. 24276, 1° 70 v.)
Adonc ara il ame haute et force pleine
d'entillement et de sens. (Ib., t" 72 \°.)
ENTIR, voir Entier.
ENTIRAIN, voir EnTERIN.
ENTiRER, verbe.
— Act., tirer :
Li TilaÎDs par grant vigor
Son arçon toise et eiitire.
(JosCELin DE Bruges, Clians., ms. Richel. Monchct
8.)
— Fig., fatiguer, oppresser :
Grief accident monlt fort m'entire;
Mon corps plus n'est a demy vis.
(Moral, d'iing Emper., Ane. Th. fr., III, 131.)
— Réfl., se tourmenter, s'inquiéter :
L'ardenr qni me tire
Me vient tire a tire.
Par qiioy Je m'entire
En angoesse dure.
(Moral, d'ung Emper., Ane. Th. fr.. III, 133.)
ENTiRES QUE, loc. conjonct., pendant
que :
Entires que li rois Engles alloit et venoit
et chevauchoit le pays de Bretagne, ses
gens y faisoient tous les jours tamaint
assault. (Froiss., Chron., IV, 175, Kerv.)
Cf. Entrues.
ENTIRETÉ, voir ENTIERETE.
ENTiscHiER, V. a., enfoncer :
Mettre et entischier ung bauch ou sera
atachié ung querquant ou coller de fer.
(1477, Péronne, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
H.-Norm., vallée d'Yères, pays de Bray,
Somme, entiquier, enfoncer un pieu, en-
foncer en général : » On ne peut rien lui
entiquier dans la tête. »
Cf. Entich et Enticquis.
uNTisEMENT, S. TH., excltation :
Par mensn[n)ge de la gent
E par maveise enlisement
Esteit Richard, li quens gentils,
Anqaes mellé al rei Henris.
(Conques! of Ireland, 22io, Michel.)
ENTiSER, V. a., atiser :
Pechié nous tost noslre franchise.
C'est ce qui nostre plaie enlise.
(.1. Lefebïre, Resp. de la. mort, Richel. 994,
l" S'.)
— Exciter :
Sy est cy bon exemple comment l'en^
doit estre piteuse des povres et des ser-
viteurs, et non enliser ne donner mal con-
seil a son seigneur. (Liv. du Chev. de La
Tour, c. Lxvi, Bibl. elz.)
ENTissANCE, S. f ., suggpstion :
Instigatio, enlissance. {Gloss. de Co<i-
ches.)
ENTISSEMENT, VOir ENTICEMENT.
ENTissEUR, s. m., cclui qui tisse, tis-
serand ; fig., celui qui trame, qui ourdit :
Mieus font a croire li loial conseileur, et
plus sont de pourveance que li félon en-
tisseur de losenges. {Liv. de moral., Ri-
chel. 25247, f 62>.)
ENTisTRE, enlestre, v. a., tisser :
Li kente fn rice et parée.
De soie esloit d'oevre menue,
Par lius esloil d'or enlissue.
(Eteocle et Polin., Richel. 315, f 11""-)
D'un bliant fn vestue, qui fn fais en Cartage
A bestes et a flors ; nis li poisson marage
I furent entessu et IL oisel volage.
(CheiK au cygne, I, ûeii.'Hippeau.)
Or entendes, baron, qne Deus vos face aiue,
Cançon moult bien rimee. de bons vers entessue.
(Les Chelifs. Richel. 125S8, V ^0^)
An chief avoit -i. chier offrois
Ent entissu touz a ses doiz.
(Geff., .tu. es(. du mnnie, Richel. 1526, P 120''.)
i'ay entissu mon lict de cordes, et l'ay
entissu et couvert de tapis d'Egypte. {Bible,
Paraboles de Salomon, ch. 9, éd. 1543.)
ENTiTELEMENT , - Utlement , s. m.,
titre, objet :
De cest livre est Venlitlement.
(Pierre de Peckam, Rom. de Lumere, Brit. Mus.,
Harl. 4390, f° i'.)
Ki fut autnr e Vcnlilte]lement,
E la matire e la fnrme ensement,
E la fin, par qnei, ceo est resnn.
Fa fête la composiciun.
(Id., ib., ms. Cambridge, S. John's F 30, f° 4».)
ENTiTELER, - uUr, entitleT, y. a., men-
tionner, rapporter :
Solonc ceo que en le chapitre de lour
office serra tntiilé (Britt., Loix d'Angl.,
f° 2 r", ap. Ste-Pal.)
— Entitlé, part, passé, qui porte une
inscription :
Une bende ot entilulee
Ou piz resonable apelee.
CMacé de la Cbarite, BMe, Richel. -401, f° 24°.)
— Indiqué :
Les anthieuenes des samedis sourMagni-
ficat si com Loquere Domine, Cognoverunt
omnes, et les autres, doit on dire as same-
dis u eles sunt entiieles a_ Magnificat u
apries a commémoration. (fiéffie de Cileaux,
ms. Dijon, f" 40 v".)
— Titulaire :
Cappelains entitules. {Livre clauté des
chapelains de N. D. d'Arras, V de la feuille
de garde et f» 74 v.)
ENTiTELEURE, eiiUtuleure, - ure, enty.,
ant., s. f., titre, inscription :
Por Deu altre nom metteiz a vostre pro-
fessiun et autre antileleure a vostre œvre.
[Li Epistle saint Bernard a Mont Deu, ma.
Verdun 72, f 10 v».)
Le saint livre tout maintenant
La Mère Dieu li a ouvert,
Et si li monstre a desconvert
A son doit Venliluleure.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f° 66'^.)
A son doit Yentiteleure.
(Id., ib., Ars. 3527, f» 136''.)
Ave, de tons les biens est Yenlyluleure.
(Ave Maria, Richel. 23111, f° 319''.)
A cest cantique Ezechie mêlent li entre-
prêteur tele entilulure : li orisons Ezechie
le roy de Judée. {Bible, Maz. 532, f 130«.)
ENTITLER, VOir ENTITELER.
ENTIT13LER, VOir ENTITELER.
ENTITULEURE, VOir ENTITELEURE.
ENTivENT, voir Antivent au Supplé-
ment.
ENTOCE, voir Entosche.
1. ENTOCHiER, - oucher, - ucher, ant.,
verbe.
— Neutr., toucher :
Ce qni jus a la terre entache
Ne dui torner vers vostre boche.
(Ben., D. deNorm., 11,131460. Michel.)
ENT
ENT
ENT
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— Act., toucher :I
Quant LoDgis, qui ne voit gonte,
Voas ot la char du costé route,
Fort vous poigny, pas ne failly.
Tant que Tostre sang en saitly
Sus ses mains ; lors les aprocha
De sez yeulz et les atttouclta
Du sang, par qnoy r'ol sa veue
Qu'il avoit longuement pardue.
(Pass. N. S., lab.. Mijst., II, 275.)
La manière de bien et justement entou-
cher les lues et guiternes. (Desperiers,
Discours non plus mélancoliques que divers,
éd. 1557.)
— Entocfti^, part, passé, touché,atteirt:
Ke tuz les banz de la cuntree
Ed furent ja entuchen del mal.
(Chardry, Set dormans, 896, Kocl ">
2. ENTOCHIER, VOIF ENTOSCHIER.
ENTOICHIER, VOlr EnTECHIER.
ENTOIER, - oyer, - ayer, enlh., \ . a..,
recouvrir d'une taie, d'un linge, d'une
toile ou d'une étoffe quelconque :
Entoiea est d'an drap de soie.
(Pttrton., 1U361, Crapelet.)
Un treillis nuet a entoyer uii lit. (1375,
Arch. JJ 107, pièce 33S.J
Une douzaine de thoyes que de lin que
de cUenosve, pour enllioyer lesdicts oreil-
liers. (1501j Invent, ae l'Hôtel-Dieu de
Beaune, Soc. d'arcliéol. de Beauue, 1874,
p. 173.)
— Entoié, part, passé, recouvert d'une
taie, d'un linge, d'une étuBfe :
Trois oreillies entayes. {Un partage niobil.
en 1412, St-Germain, p. 22.)
Dans la Franche- Comté, notoirement
aux environs de Montbéliard, on emploie
encore le composé rentaier.
ENTOIER, voir EirrAiER.
ENToiREs, s. pi., terme de vénerie, les
nœuds du cerf, morceaux de chair qui se
lèvent aux quatre flancs du cerf :
Quant tu defferas le cerf, oste première-
ment la langue.... puis oste les enloires,
que aucuns appellent les neux du cerf; les
entoires c'est une haute chair qui est ou
cousté du col, et joint es espaules, ensise
au travers celle chair. IModus et Racio.
f» 15 r», ap. Ste-Pal.) '
EXTois, s. in., l'action de tenir son arc
tendu :
Il (l'archer) ne pourroit longuement
tenir son entais, si l'aro estoit trop fort.
(Modus et Racio, ms., f» 76 v, ap. Slo-
Pal.)
Cf. E."<TESEn.
ENTOISCIER, voir EiNTOSCHIER.
ENTOiSE, S. f., embûche :
Car encor il lui tend enloise.
(Wace, Bm, 13647, Ler. de Lincy.)
ENToisER, voir Enteser.
ENTOisiER, v. n., retentir:
11 connut bien le cor qui boudist et entoise.
(Mttugii d'Aigrem., ms. Montp. H '2i7, f» 166-'.)
ENToiTiER, verbe.
— Act., abriter sous un toit, abriter en
général :
Et trop folement esploitristes
Quant en voz cliarabres entoitnstes
Tel ribaade, tele avolee.
(G. DE CoiNci, de fEmper., Richel. 23111, f 261',
ms. Brus., f° 120".)
Et li ciens si sîvoit .i. leu qui el buscier
Erl venus en la haie por les bestes raangier
Que l'ermites faisoit la aa vespres eitloilter.
(Helias, Richel. 12ci5S, i" 8^ )
Et tant vausissent esploitier
Que Diei les vansist entoilier
En la joie de paradis.
(J/jr. St Eloi, p. 80, Peigne )
— Réfl., se fixer sous un toit:
Qui en cloistre tous tens s'entoile,
(G. DE CoiNci, A/(>., Richel. 817, f» 67 v". et ms.
Brux., f 96''.)
EXTOivRE, S. m., appareil, train ;
Vous coDiiuerrons en champ et votre gent entoivre.
Quant partirez de nos tuit serez des chief soivre.
(Rom. d'Ale.t.. Hist. litt., XV, 168.)
Cf. Atoivre.
ENTOLEMENT, S. m., manifestation :
Et endementiers autressi que nous con-
sidérons plus ententievement que vostre
entolement de souverainne devosion et avoir
de grant révérence vers nous et vers l'es-
glise de Roume nostre mère aves porté ça
en arriéres et ne cessies de porter. (1435,
Est. de S. J. de Jér., Arch. H. -Car., f» 4''.)
ENTOLiR, v. a., enlever, ôter :
Cens qui perdent auroient grant envie de
ceus qui gaaignent se droiture n'estoit qui
le mauves coraige leur entoust. (Ms. Chartres
620, î" 2^)
ENTOMBELER, entumuler, v. a., mettre
dans le tombeau, ensevelir :
La fu 11 rois entumnles.
(ilir. de S. Eloi, p. ;;8, Peigné.)
Les .II. corps sains furent entombeles en-
semble. (Légende dorée, Maz. 1333, f" 181''.)
Tonsjours mais seray cy tapis.
Et enlumulez, qui vault pis.
(E. Deschamps, Poes., Richel. 8iO, f 438'".)
1. ENTOMBER, -toumbcr, -tumber,\. a.,
mettre dans la tombe :
Si Ventumbent en .i. fossé.
{Rose, ms. Corsini, f° 84'''.)
Dens annz et demy ly roys demorait....
Vynl aunz et .xi. moys son règne governait.
A Kame en Normendye l'evesqe enioumliait
En l'église Saynt Esteven. Il mesmes la fundait.
(P. DE Langtoft. citron., ap. .Michel, ,hr. angt.
Norm., 1, 145.)
A Seynt Poel de Londre fu le cors entoumbez.
(Id., ib., p. 163.)
11 fut enlombé de pecune publicque.(Fos-
SETIER, Chron. Marg., ms. Brux. 10312.
Vlll, m, 12.)
Les vieux corbeaux leurs corps entomberont.
(RoNS., Franc, IV, llibl. elz.)
.l'atlens l'heure qu'il faille a mon père monia l
l'aire pour Ventomber un convoi lamantable.
(P. DE Bbacii, Poëm., V 15G v», éd. 1576
Les citez maudites
Que le ciel entomba sous les flots aspbaltites.
(Du Bartas, les Trophées, p. 182.)
.... Que l'oubliance
l'enlombe ponr iamais dans l'infernal terroir.
(Marie de Romieu, Poés., p. 96, Blanchemain.»
Ils Veniomherent au cercueil. (Cholieres
Apresdin., 1, f» 24 r", éd. 1587.) '
— Entombé, part, passé, recouvert d'une
tombe, mis dans le tombeau :
Aux Dieux marins victime soit ma teste
Pour sacrifice agréable a la mort.
D'un peu de sable enlombé sur ce bort.
(RoNs., Franc. 111, Bibl. elz.)
liien que j'aye regret de voir qu'obscurément
Boiirdeaux cache entombes aux fons d'un monument
Les effets signales rie sa gloire passée.
(P. DE Brach, Poèm., f» 87 r». éd. 1576.)
Corps entombé.
(Du Bartas, Trimnfe de la foy, II, éd. 1580.)
2. ENTOMBER, eutumber, v. n., em-
piéter :
Et semble audict Schefne que je veuille
enlumber sur sa commission (1553, Pap
d'El. de Granvelle, IV, 101, Doc. inéd.)
ENTOMBiR. voir Entomir.
ENTOMiR, - ommir, - oumir, - umir,
- ombir, - onnir, verbe.
— Act., engourdir, étourdir :
Si fièrement li a la teste martelée.
Les temples entommies et l'oie estonnee.
Que pasmé le gela souvln, gnenle baee.
(Doon, 10734, A. P.)
Geste disposition se fait quant ce somme
est naturel par aucunes douces et souefz
vapeurs qui s'eslievent de dessonbz des
membres de la digestion et montent en
la cervelle,qui ainsi Venlommissent et lient.
(Evhart de Conty, Probl. d'Ar., Richel.
210, f» 6 v.)
Le sel... esmeut et dissolve le humidité
dessusdite qui enlonnissoit les dens. (Id.,
ib., f- 29 V».)
Elle troeve l'autre humidité aigre qui
ainsi les entommissoit (les dens). iId., ib.)
Geste vapeur venteuse raemplist lors la
cervele et ainsi le oppile et entommist et
lie. (ID., ib., f 219''.)
Opium prins dedans le corps a la quan-
tité d'un grain de vesse entotnmist et
mortifBe tous les sens de l'homme. {Le
grant Herbier, (" 79 r», Nyverd.)
Trop long repos... entonnist aulcunes
fois noz membres tellement qu'ilz sem-
blent estre liez. (Boccace, Nobles malh..
Vil, l,f»16S v», éd. 1515.)
— Neutr., être engourdi :
Torpeo, enlumir ou languir, eslre pere-
ceux. {Gloss. de Salins.)
— Enlomi, part passé, engourdi :
Tant ot fern al caple, sa mains fa entombie.
(Les Chetifs, Richel. 12338, V 140''.)
Les membres entommiz et endormiz.
[Mir. S. Loys, Rec. des Hist., XX, 167.)
Ausi com li poissanz, cou li yiches uem,
enlomiz de vin. {Comment, en rom. sur le
Sautier, i" 164 vi>, ps. lxxvh, verset 65,
ap. Capperonnier, Gloss. de l'Hist. de S.
Louis.)
Uns lens a queue d'argent
A si le ventre entonmi
Qu'il n'a c'un oil et .i. dent.
(Watriquet, Fastrasie, 93, Scheler.)
Torpidus, enlumiz. {Gloss. de Salins.)
Et doiz savoir que li pacianz ne sent pas
moult grant dolour, si conme feroit .1.
268
ENT
sains, porce que tous ses cors est ja en-
toumis. {Cyrurgie Albuii., m s. de Salis,
Par quoi touz li cors est entomis. (Id.,
ib-, f° 117".}
Blasraé doibt il eslre et plos ris
Que le vaincn loul enlommy
Qui a des cops les bras porris.
(Lefranc, Champ: des Dam.. An. 3121. f» 35^)
Vraiment je sois tout enthomi
Et s'ay la hanche loiite rente.
(Miist. de SI Clémenl. p. 154, Abel.)
— Étourdi :
Mais quant l'empereres entra en Tebes,
donques peussiez oir un si granl polucrone
de alpas et d'alconles, et de homes et de
femmes, et si prant tumulte de timbres et
de tabours et de trompes que toute la terre
en fut entoniie. (Villf.h., 479, ap. Cappe-
ronnier, Gloss. de l'Iiisl. de SI Louis.)
— Au sens moral, dont les facultés
sont engourdies, hébété :
Enlent, bons mois, bons enlomis,
Se ta vie ne reoonveles
Del îles ns on es endormis,
A grief jngement sera rais.
(Recl. deMoliens, Miserere, Kn. 3i60, f 50r°.)
Moult estoit fols et enlomliis,
De fol sens et de foie chiere.
(DeJouglel. Itichel. 837, P 116".)
Qoi mourra de dueil etuumis
Se briefment ne le destumis.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, f 73''.)
Le picard n conservé enlombi pour en-
gourdi. En rouclii, on dit être élombi,
pour être engourdi par le froid, en par-
lant des mains : . j'ai les mains tout
Hombies. v H.-Norm., vallée d'Yères, pays
de Bray, intombi, même sens. Bourg.,
Yonne, Percey, entourmir, ensommeiller,
alanguir: « La chaleur du feu enlourmil ».
ENTOMissANT, eniomm., adj., assoupis-
sant, engourdissant, stupéflant :
Par chose narcotique, que Aristote ap-
pelle conicum, nous devons entendre toute
chose excédant en froidure tant qu'elle en
est entommissanl et mortificative, comme
opuim.,.. {Probl. d'Arist., Richel, 210,
ENTOMissEMENT, - ommissemetit, entu-
missemcnt, cntonnissemenl, s. m., engour-
dissement, torpeur, au propre et au fig :
Le pourpie ou la pourcelaine guerist la
congélation et VenlonnissemeiH des dens
(EvBAUT DE CoNTY, Probl. d'Ar.. Richel
210, f» 29 v°.)
Pour la horreur que l'ame a de celle
acetosilé qui fait retraire la chaleur nalu-
rele de ces parties, et par consequens li
dens demeurent refroidies, si s'en ensieut'
la dessus dite congelacion ou enlommisse-
ment. (Id., ib., f" 117".)
Du cautère contre entomissemenl. (Cvrur-
gic Albug., ms. de Salis, f» 117=.)
D'cntumissement qui vient as membres
{Ib., t» 117''.)
'Torpor,enlumissemeiis ou paresse, (Gloss
de Satins.)
Torpédo, entomissement, pareche. (GJoss
lat.-fr., Richel. 1, 7679, 1» 2S7 v».)
Torpédo, entumissement ou paresce
Catholicon, Richel, 1. 17881.)
ENT
L' entomissement du somme vain et long,
(Du GuEz, Inlrod. for to terne to sfieke,
french trewh/, à la suite de Palsgrave,
p. 921, Géniu.)
ENTOMMEURE, VOir EnTOUMEÏÏRE.
ENTOMMIR, voir ENTOMIR,
ENTON, S. m., ente, greffe :
La tierce est d'une pipee de bois, ou
l'on met une teille bien parée faicte d'enton
d'esglantier. (Modus, f» 134 v», Blaze.)
Le coutelet ou canivet a enter, pour
coupper et aguiser les greffes, afin que la
peau ne se pelle ou escorche, ce qu'advient
souvent, si Venton est en sève. (Lieba0lt
Mais, rust, p. 412, éd. 1397,) '
ENTONNEEMENT, adv., d'un ton net et
clair :
Sire, puet cel estre je ai pechié lisant
qui pronunçoie entonneement por covetise
d'umaine loenge. (Trad. de Be(f(ft, Richel
1, 995, f' 17 r°.)
ENTONNELEMENT, — ellemcnt, s. m.,
entonnement, action de mettre en tonne :
Le premier jour de leur entonnettement
(des vins), (0. de Serres, Th. d'agr., 111,
XI, éd. 1603.)
Entonnelement, a tunning; or putting of
liquor into caske. (CoTGR.)
ENTONNELER, - oneler,-eller, entuneler,
V. a., entonner :
Nus beverons çacns e piment et clarez,
E bons vins precieus, de viez enimielez.
(Ilorn, 543, Michel.)
0 bons vins precins e vielz e enlunelel.
(Ib., 547.) Var., de viez enlonelc'.
Apres que le vin sera enlonnellé. (A.
Pierre, Const. Ces., vu, 13, éd. 1543.)
Entonneter, to tunne (by a funell)
(COTGR.) ''
1. ENTONNEMENT, S. m., action d'en-
tonner :
Ladite cour permet ausdits questeurs,
après le premier entonnement fait, de jauger
et sonder les cuves. (Arrêt du 30 mars 1540,
Cour des Aides de Rouen.)
î. ENTONNEMENT, S. m., intonation :
Au délaisser me sembla dire ces parolles
par un flateu.x entonnement dens l'oreille.
(Aledor, f» 3 r°, éd. 1360.)
Avec quelles oreilles, tant exercées
fussent elles aux proportions des sons et
des voix, pourroit on prouver qu'elles (les
pies) graillent touies d'un mesme entonne-
ment? (Pont, de Tyard, Disc, phitos.,
f»187 r», éd. 1587.)
1. ENTONNER, -oncr, ant., verbe.
— Act., engouffrer, absorber :
t;il ki la conpe ot aporlee
L'a premier por boirre levée,
Son duel boit et sa mort eiilone.
(Dolop., 1773, Bibl, elz."!
N'an blâmer Ion vin, mas la goule
Qui tant an anionne el anjouie.
(Calon, Bril. Mus. add. 15606, f=' 117».)
... Maiules norrices
Saut si gloules el si niées
Qu'el versent vin en gorge creuse, 1
Tout ausincconme en une heuse,
El lant a granz gorz an anlonenl
Qu'el s'en confondent el eslonent. [
(Rose, Richel. 1573, f 113''.) |
ENT
Vins et viande e.itomer.
(Fabl. i'Ov., Ars. 5060, r 133'.)
Une crouse coqn'lle
Retorse par le boni el larje que souvent
Ainsi qu'ni flngpolet il ailnnne de vent :
Il n'a si tost dedans iitlonni son haleine.
Que...,
(RoNS., Œuv., p. ,S{9, éd. 1623.)
Il n'est nn tel coitentement
Qa'enlonner dn vin eo son ventre.
(Troterel, les Con iv., III, i. Abc. Tli. fr.)
— Réfl., s'engouffrer :
Le vent s'entonne en la voile. (Joinville,
p 24, ap, Ste-Pal,)
Et couvrira le tuya de telle sorte que les
bouffées de vent ne s'y pourront entonner.
(Delorme, ^rc/iiJ., ix, 8, éd. 1568.)
Il sembloit que le rocher se fust retiré
et courbé par le milieu en façon de théâtre,
tellement que la voix des nonnes et tout
son quelqu'il fust, s'entonnans leans re-
doubloit, et se faisoit plus grand et divers
qu'il n'estoit de vray. (Fauchet, Antiq.
gaul., i, 9, éd. 1611.)
On lit dans le Dictionnaire de l'Acadé-
mie : Entonner avec le pronom personnel
se dit du vent loisqu'il entre avec impé-
tuosité dans un lieu étroit.
2. ENTONER, - onner, int., verbe,
— Neutr., résonner :
Et la voix du Père intona, et fut oye
d'en hault disant.., (De vita Christi, Ri-
chel. 181, f» 53=,)
— Act., faire résonner :
Mais mal Iny print certes a cestes fois
Car en sa trompe il rnlonna sa voii
Cnydaiil les dieux marins faire dednyre.
(0. DE S. Gel., Eneii., Richel. 861, f» 56'.)
— Faire retentir ;
Un antre iheaire en après...
Monslroit les troijpes débandées
D'Orphée, le rhanlre des Dieux,
Qui enlonnoit le.'i proihains lieux
De dix mille voix accordées.
(1578. Chiins. de l'KnIree du gr. duc François i
Angiers, ap. Ler. de Lincy, Ch. Itist. fr., II,
36-2.)
— Mettre au ton :
Je entonne — I set in tune, as men do
syngers, or mynsirelles. — Ne povez vous
poynt entonner ces chantres encore? (Pals-
grave, Esclairc., p, 714, Génin.)
1, ENTONNEiirt, S. m., qui entonne :
L'airain enlunnenr des guerres furieuses.
(Gbev., Olimpe, p. 1. éd. 1560.)
2. ENTONNEUR, aut., anth., s. m., en-
tonnoir :
.1. entonneur. (1360 , Inv. de N- des
Barres, Arch. Loiret, G 11.)
.1. petit antltonueur. (23 janv. 1396, In-
vent. de meubles de la mairie de Dijon,
Arch. Côte-dUr.)
.1. anlhoneur de bois. (1398, Invent, de
meubl. de la mairie de Dijon, Arch. Côte-
d'Or.)
Vnf^antonneur. (1438, Compi. de Thevenin
de Liynieres, Arch. mun. Avallon, CC 88.)
En la cave de ladicte Grange sont plu-
sieurs barroti, un gmal aiitonneur et plu-
sieurs pelis antonneurs. (1501, Invent, de
l'Hôlel-Dieu de Heaune, Soc. d'archéol. de
Beauue, 1874, p. 196.)
ENT
ENT
ENT
269
ENTONNiR, voir Entomih.
ENTONNISSEMENT , VOir ENTOMISSE-
MENT.
i. ENTOR, enlour, anlor, autour, entur,
entorn, prép., autour de :
Enleole mist e Doiz e jars
Enliir vertuz de bone mars.
(Pierre d'Aberncn, le Secré de secrez, Richel.
25i07, f° l-;3=.)
Quaat li Espaa;aol virent le grant siège
entor la cité. (Cftroii. de S.-Den., tas. Ste-
Gen., f» 27*.) P. Paris, entour.
Firent procession tout enfor les murs de
la cité. (/6.)
N'avons nons pas belle maison,
Terres, près, vignes a foison.
Tant na'enloitr nons n'y a voysin
Qni en ait plus souflisamment?
(Farce des Femm. qui font refondre leurs mari/s,
Aoc. Th. fr.,I, 64.)
Comme abeilles chassent les freslons
d'entoiir leurs rousclies. (Rab., Gargan-
tua, c. 40, f° 110 y, éd. 1542.)
— Environ :
Entur quinze boniers de terre. (Trad.
du xill' s. d'une charte de 1239, Cart. du
Val SI Lambert, Richel. 1. 10176, f" 36'.)
Sy en occist et raehangna enlour .XV.
hommes. (Isloire de Troye la grant, ms.
Lyon 823, f" 149'^)
Entour le soleil levant. (Palsgrave, Es-
claire, p. 802, Génin.)
— Chez :
Et se il aveuolt que li aprentiz s'en fouist
à'enlour son mestre, li mestres l'atendroit
un an sanz aprentif prendre. (Est. Boii-.,
Lie. des mest., l" p., xxvil, 4, Lespinasse
et Bonnardot.J
Il est ordené et acordé que nule per-
sone dudit mestier ne puist ouvrer enlor
home estrange tant comme il puist trouver
a ouvrer enfoarhome du mestier. (Id., ib.,
XXV, 13.)
— Entor de, auprès de :
Et sy savoit toutes les torses et les che-
mins de autour de Lille. (Froiss., Chron.,
II, 190, Luce.)
— Adv., autour :
II tôt enlom t'arberjaran.
(.Passion, 59, Diez.)
Fist assalir la vile environ et enlour.
(Basl. de Buillon. 1005, Scheler.)
— La entor, loc, à peu près :
Le cens de quatre mars de lighois u la
entur. (Trad. du xili° s. dune charte de
1261, Cart. du Val St Lambert, Richel. 1.
10176, f 43«.)
Un arpent de pré ou la enlour. (1287,
Cart. de Pantoise, Richel. 1. 5657, (■> 32 r».)
Cinquantes acres de terre ou la enlor.
(1289, Cart. S. Sauv.-le-Vic, p. 27, Arch.
Manche.)
Onze journeus ou la entour. (1303, Le
Gard, Arch. Somme.)
Un arpent de vigne ou la entour. (I3(i9,
Par. de Champ., Arch. Seiue-et-Oise, A
1295.)
— Entor, à ce sujet :
Si aukuns oontens monte an la ville
anlor. (1231, Ch. de Morv.:i -Seille, Arch.
.Meurthe.)
— Entor que, conj., au moment où : 1
Anlor que Bandoins ot conqis l'anferrant, |
Ez la rote des Saîsnes a esperon brochant.
(J. Bon., Sa.i- , lxxmt, Michol.'t
— Mettre entor, loc, garnir^ réparer :
Nus chapuiseur ne doit melre enlour
nule viez sele, c'est a dire nule viez sele
rapareillier ne a coutel ne a aisse. (E.
BoiL., Liv. des mest., 1» p., lxxix, 6, Les-
pinasse et Bonnardot.)
Nus ne puet cuirier viez sele mise entour.
(Id., ib., Lxxx, 3.)
— Estre entor de, loc, s'occuper à :
Laidement lor ert reprochié,
Ceo qait jeo, au daerain jor,
Que il Dont pins esté enlor
De délivrer a Danraedieu
Son herit:ige e son dreit fiea.
(Desanl de Dieu, 2830, Martin.)
2. ENTOR, - our, s. m., circuit :
Encontre la mer arenouse, a une manière
de gens ki ont les pies reons ausi coume
kam3l, et la reondecce des pies a .m.
coûtes d'entour{e). {Lettre du prestre Jehan,
np. Jubinal, OEuv. de Ruteb-, m, 360.)
— Entourage ;
De la rompture desdites ordonnances
furent cause ceuls qui cy après seront
nommes, lesquels sont des entours le roy.
(S.-Remy, Mém., ch. lxxviii, Buchon.)
— Ce qui se répand tout' à l'entour :
Ce grand enlour de leurs branches ne
nuit aux terres ensemencées qu'a demy.
(LiEBADLTj Hais, rust., p. 461, éd. 1597.)
ENTORBLIER, VOIT ENTROBLIER.
ENTORCER, VOIT ENTORSER.
ENTORCHENÉ, VOir ENTORCHONNÉ.
ENTORCHIER, VOir ENTOSCHIER.
ENTORCHOXNÉ, - cliené, part, passé,
vêtu de haillons :
Maul vestue et chanchiee et tonte entorehonnee,
Covroit sa granl biaaté la génie fauconaee.
(Girart de Ross., 2373, MignarJ.) Var. du ms.
de Sens, enlorchenee.
ENTORDRE, V. a., lier, entortiller:
Abbes, ce n'est mie pronece
Se ton deciple veis entorire
.En lien donc te vels destordre.
(Reclus de Moliebs, ie Charité, Richel. 23111,
f» 221\)
Première me serre et entord.
(Cl,. Mar., Ballade d'un am. ferme en son amour,
p. 237, éd. loli.)
— Brandir, lancer :
Ce créons nos poruec avoir fait lo tôt
poissant Deu par ke li hom de mult grande
simpliciteit comniouz de com grand dolor
ki soit ne presumast mais enlordre lo dar
de malizou. (Dial. SI Greg., ]i. 139, Foers-
ter.) Lat. : Ne... intorquere ultra prœsume-
ret jaculum maledictionis.
— Enlors, enluers, enlort, part, passé,
tordu :
Et la corde II destoreille
Qui ert entor le truel entorte.
(Renart. Suppl., p. Iti, Chahaille.)
Un gobelet d'or, bien haut et gros, a cou-
vercle, dont le souaige du pié est double
et greneté, et est le dit gobelet enluers, et
est la gueule faite en manière d'un godet
de terre, et ou fons a un grant esmail de
noz armes et est le dit couvercle enluers
aussy comme le corps du gobelet. (1360,
Inveht. du duc d'Anjou, n» 200, Laborde.)
Et est çaint devers le pié de .ii. cordons
dorez enteurs, et le bort du couvercle est
çaint d'un mesmes cordon doré enleurs, et
dessus le dit couvercle a un esmuil de noz
armes garni de soiiages grenetez, et environ
a un cordon enteur, doré. {Ib., n" 29S.)
Une aiguière d'argent blanche, entuerse
de .vn. couroieces cloetees de pommetes
dorées et le couvercle de mesmes. (Ib-,
n» 671.)
Mais l'inférieure (maschoire) par bailler
souvent est luxée en la partie antérieure,
et est pervertie et entorse. (Tagault, Inst.
chirurg., p. 370, éd. 1349.)
Les violes des susdicts Egyptiens n'ont
qu'ne corde tendue, ou deux pour plus^
qui n'est que de soye de cheval, sans estre
entorse. (Belon, des Singularitez, U, XLViii,
éd. 1554.)
Ceux qui ont les genitoires enlorls et
violentement comprimez. (G. Chrestian,
Gêner, de l'homme, p. 78, éd. 1339.)
La colique faite parce que les boyaux
sont enlors et replies. (Paré, Œuv., XV,
LxVj Malgaignc.)
Lny liant le talon a l'envlroa des ners
Avec uae ceinture enlorce de travers.
(Am. Jasiïs, Iliade, xvu" ch., éd. 1GU6.)
Lance sur les pervers sa pronte foudre enlurte.
(Cl. Buttet, l'oés., I, 37, Jacob.)
— Entouré :
De sanc e de paluz snnt sonlllie(z) e enlors.
(Itou, i" p., 3296, Andresen.)
De dolor, d'angoisse enlors.
Sus le plancher se jut adenz.
(Ben-., D. de Norm., Il, 2100, Michel.)
D'araerlor fu sis qners enlors.
an., !«., II, 26113.)
— Fig., tortueux, dépravé, méchant,
malveillant :
Raons vos nies ot molt le caer enlort.
Mais aseiz plus vos vol félon et fort.
(Raoul de Cambrai, clx. Le Glay.)
Li cbiers fa grans, bien sambla besle enlorle.
(Auberon, 191, Graf.)
Je voi Irestout le siècle et félon et enlort :
Nous tessons la droiture, si nous tenons au tort.
(De Triade et de Venin, Richel. 837, f"" 337».)
Se tu dis paroles enlorles.
Ne ni'esmiervel, car la faitnre
Le doit bien, vilains de nature.
(Baiid. de Coudé, des liiraus, 396, Scheler.)
Trop est cuers vilains qui enorte
Riche homme a faire chiere entorte.
(Id.. li Vers de droit, 220.)
Et s'il est que ta haies tort.
N'aies pas le cuer si enlort
Qu'a toutes raisons ne le mettes
El que tort en sus de li geltes.
(Cf. Machault, Confort a'ami, p. 109, Tarbé.)
Dont a cilz bien cuer enlort et esclame
El di^ pule aire
Qui ne s'applique a leur service faire.
(Id.. foes., Richel. 9221, !• 197*'.)
ENTORLACiER, V. a., entrelacer:
Et de paleys qui seit si enlorlac.é de
cordes treillices...(/,iu, deJ.d'lbelin, cli.cili,
var., Beuguol.)
ENTORMIR, voir ESTORMIR.
270
ENT
ENT
ENT
ENTORN, voir Entor.
ENTORNE, adv., à l'entour :
Puis conmanda que fussent fait entorne
de Salerne cité et chastel, et foire et mar-
chié pour vendre et pour achater toutes
choses nécessaires. (Aimé, Yst. de li Norrtl.,
VIII, 13, Champollion.)
1. ENTORNER, verbe.
— Act., tourner sens dessus dessous,
renverser :
Et de celé poindre que Perceval fist,
qant il fust outré, si encontra Key le séné-
chal et le hurta, si qu'il fust entornez que
il ne sot ou il fust jor ou nuit. (S. Graal,
I, 480, Hucher.)
— Réfl., se tourner :
Lors s'entorna devers son Ut.
(Hisl. de Guill. le Maréchal, V. Meyer, Romania,
XI, p. 66.)
2. ENTORNER, entoumer, v. a., entourer :
Une table d'ardoise entornee de bois a
l'environ. (24 mars 1393, Inv. de Regnaut
Chevalier, tailleur du D. de Bourg., Inv. de
meubles de la mairie de Dijon , Arch.
Côte-d'Or.)
Et trouveras, sire, qne sa conronne
Ke celle la qni ton chef environne,
fi'est pins ne miens de gcmmos enlournec
Que son œuvre est de fijures ornée.
(Cl. Mar., Episl. à François 1".)
Il porte un colier de couleur rousse, (la
tadorne) qui luy entourne la poiotrine.
(Belon, JVoi. des ôys., 3, xvii, éd. 1585.)
Son col (du butor) est long d'un pied et
demy, bien entourne de plumes pâlies.
(ID., ib; 4, un, éd. ISSS.)
La bourse de fiel entournee de grasse.
(L. JouB., l'Hyst. despoiss. de Bond., v, 2,
éd. 1658.)
Le temps extrêmement chaud, durant
l'esté, rend pur l'air qui nous entourne.
(ID., Annot. s. la chir. de Guy de Chaul.,
p. 105, éd. 1598.)
Et de laurier enlouma
Tont le beau rond de sa teste.
(RoNS., Ode, V, V, Bibl. elz.)
Un cercle entournant le ciel et mainte-
nant le monde par l'ardeur de la lumière.
(IIONT., Ess., 1. 11, c. 12.)
Disans qu'il y a infinis démons qui nous
entournent. (Dampmart., Merv. du monde,
f» 95 V», éd. 1585.)
La tourbe des scribes et pharisiens l'en-
tourna et assiégea (Jésus Christ). (Maum.,
Euv. de S. Just., f» 115 r", éd. 1594.)
Les chiens m'ont environné.
Les méchans m'ont en-tourné.
(G. Durant, ilesl., Imit. des Ps., XXI, éd. 1594.)
Ilewtottrijatoutela ville de peaux d'asnes.
(Tahureau, Second dial. du Democritic,
p. 251, éd. 1602.)
Les premiers qui le vindrent entoumer
estant en cest estât fut Diego d'Avilla, et
Juan d'Urbieta. (Brant., Capit. Fr., Franc.
I, Buchon.)
Le camp estoit devant le Cheny, très
beau certes et tout entourne de beaux fos-
sez et barrières. (Id., ib., ch. ix.)
— Faire le tour de :
Quand nous eusmes entourne ladicte
montagne, retoumasmes au village de
Rapanidi. (Belon, Singularitez, i, 30, éd.
1354.)
— Enrouler : 1
11 monstre le poing, puis desgaine sa
dague, et entourne son manteau au bras.
(Hist. maccar. de Merlin Cocc, m, Bibl.
gaul.)
Entoumer, au sens d'entourer, était en-
core usité au commencement du xvii° s. :
Ta n'as qu'a l'enloumer la teste de cyprès.
(Hardy, Did., IV, uu)
ENTORSE, S. f.. Chose tordue :
L'un allongeant le chanvre a toute force,
Pli dessus pli, entorse sus entorse.
Menant la main ores haut, ores bas.
Fait le cordage.
(Rons., Franc., I, Bibl. el>.)
. ENTORSER, - cer (s'), V. ré fl., se
tordre :
Si le nez n'est incontinent redressé, par
après il ne le peut estre, ains s'entorce et
pervertit. (Dalesch., Chir., p. 704, éd.
1570.)
— Se donner une entorse :
S'entorser pour quelque mesmarcheure
ou entor^ure. (Paré, de la Mumit, c. ix,
Slalgaigne.)
— £;w(ors^,'part. passé, tordu :
Maladie par laquelle le glan est retiré et
entorcé. (Dalesch., Chir., p. 296, éd. 1570.)
2. ENTORSER, voir Entrosser.
ENTORSEURE, - ceure, - sure, s. f.,
torsade :
Ung goubelet d'or cizellé d'une entor-
seure. (1380, Inv. de Charles V, 345, La-
barte.)
— Manière de tordre :
Ils tiennent ledict peson en Allant con-
tremont, et la queue du fuseau contrebas,
et retordant le fil d'entorsure correspon-
dante a celle de ce pays. (Selon, Singula-
ritez, l, 46, éd. 1554.)
— Entorse :
Enfonceure ou entorseure, contusion, ou
meurdrisseure. (Paré, CEuv., XIII, vi, Mal-
gaigne.)
S'entorser pour quelque mesmarcheure
ou entorsure. (Id., de la Mumie, c. ix.)
Pendant que la contusion se résout, ou
Ventorceure se redresse. (Dalesch., Chir.,
p. 783, éd. 1570.)
ENTORTELIE, VOlr ENTORTILLIE.
ENTORTiLLEURE, entourtUlure, s. f.,
lurtil :
Tantost de sa chevelure
Je fais une entourtUlure,
l'U je m'en vais garrotant.
(fiiL. Durant, à la suite de Bonnefons, p. 103,
éd. 1587.)
E\TORTiLLiE,e»(or(eiie, s. f., coup ci n-
glant, qui fait le tour de la partie qui le
reçoit :
Kiert apries le destrier de l'espee fourbie,
La endroit li donna si grande entortclic
Que li oevaus le fuit, aprocier ne vol mie.
(B. de Sel/., t. Il, p. 361, Bocca.)
De la verge qni molt fui dure
Luy donna une enlortillic
Sur l'espaule qu'ot mal garnie.
(Alard, C"'" d'Anjou, Richel. "63, f° 3o v".)
ENTORTiLLiER, - tHher, V. a., faire
rouler :
Jusqu'en pis le fendit, a terre Yentortilke.
(Jeban des Preis, Geste de Liège, 6161, ap.
Scheler, Gloss. ptiUotogique.)
Si que li vins les at entortitkiet.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 26168, ap.
Scheler, Gloss. philologique.)
ENTORTiLLONXER, V. a., entortiller :
.... D'dd filet gris
Et d'un blanc elle entorlillonne
Tous les bouquetz qu'elle me donne.
(Oliv. de Magny, Odes, n, 60, Courbet.)
Ah, ah, je voy l'horrible Tisiphonne
Qui de son poil rampant ta' entorlillonne.
(Jean de la Taille, le Combat de fortune et de
pauvreté, III, p. cxLiv, De Maulde.)
Auprès d'elles (les Muses) doux bouilloit
La source d'une fontaine
Qui santelant trepilloit,
Entortillonnanl la plaine
De ses cristalins rnisseanx.
(Tahdr.. Poés., 2° p., p. IS, ms. Marguerite,
éd. 1571.)
— Entor tillonné, part, passé, entortillé :
Ses cheveulxestoyent par couples conme
aulcuns les portent entortillonnez ensem-
ble. (La Thoison d'or, vol. I, f" 35 r".)
Els allèrent cueillir dedans un chesne épais
Force faeilles de cbesue, et du lierre après
Qui enlortillonnr le vestoil jusqu'au teste.
(Baif, Poèmes, I. VII, les Bacchantes, Lemerre,
p. 348.)
Garroté, entortillé ou enlortillonné. (La
Porte, Epith., éd. 1571.)
ENTORTissER, V. a., entortiller :
Les boulins faits de terre entorlissee de
paille sont plus au naturel du pigeon que
ceux qui sont faits d'aix ou de tuile quar-
ree. (Liebault, Mais, rustiq., p. 110, éd.
1597.)
ENTOSCHE, entousehe, entoske, entoche,
entoce, entouche, entuche, s. f., poison, ve-
nin :
Enlosche e venim ont mesié.
(Ben., D. de Norm., II, 36941, Michel.)
Mais li sers depnlaire qui ne le pot amer.
Et que li rois pensait forment a onnorer,
Ot aporté Ventoske por lui envenimer.
(Roum. d'Alii-, V 78'', Michelant.)
Ot aporté Ventonsche por lui enpoisonner.
(Significat. de la mort d'Alex., Richel. 368,
f 11 9^)
En l'ongle de ses dois ot Ventousche botee.
(/*., f» 119'.)
Se unie entosche vient a table
On il soit, tout maintenant (le jaspe) sue.
Et une de ses coulors mue.
(Lapii. en vers, 400, Pannier.)
De Ventuche de la vuivre
Par ceste pire est huem délivre.
{Lapid. de Cambridge, 83, Pannier.)
Qui en pechié mortel se couche
Bien est emben de Ventouche
Au maifé qni si le déçoit.
(Vie des Pères, Richel. 23111, f° T^, et ms. Ars.
3641, f 12''.)
Fors qu'en le coupe al damoisel
N'a or, ne argent, ne noe! ;
Car ele est tote d'un saflr.
Entosche i perdroit son air :
Li safirs est anques porprins,
Anqncs oscurs, et si est fins.
ENT
Se nus en boit enlosche frois,
Sacîes ja ne l'en ert sordois.
{l'arlon., 101', Ciapelet.)
Qni tant le gaite et si l'entoce
Qu'il renveaime de s'enloce.
{D'un Hoi d-Ei/ijple, Ars. 35"27, f 93''.)
Lors l'envenime de liiitouche.
Si qae l'ame do cors li tret,
Et a dampnacion la met.
(,De ta Royne gui ocist son senesch., 58, Méon,
Nom. rec, II, 258.)
11 avoit serpens vives pour faire enlosche.
{Est. de Eracl. Emp., xxv, 27, Hist. des
crois.)
Lors a Peliarmenus cuis entoske et venin
lie triade. (Kassidor., ms. Turin, f 133 r».)
ENTOSCHEMENT, - quement, - kement,
entouch., entusch., entuch., antouch.,entesk.,
intosch., s. m., poison, venin :
Mar fn onqnes bastis par ians VeiUosquemeiis.
(Goï DE Caïbrai, Yeng. Alex., Ricbel. 21366,
p. 226''.)
Qai poisson li donnèrent et tel enleskement
Don garis ne pot estre.
(iD., ib., p. sai'.)
Li fmis est plains i'entoschemenl.
(1d., Barlaam, p. 73, P. Meyer.)
Ki en Ini querra bien mar doutera nient
Que d'infer le puant sente Ventosqiiement.
(Les Chetifs, Richel. 12558, P 60^)
Ne ja s'ele pot ne finera
Desqn'il par son entissement
Morge, u par entuchement-
(Prolheslaus, Richel. 2169, P li'.)
Et cil Farans savoit assez de plaies garir,
mes il ne fu mie si soutis qu'il poist eo-
noistre son antouckement. (S. Graal, ms.
Tours 31.9, f° 145''.)
Il ne fu mie si soutix que il conneust,
en celé plaie, Ventosquement dont il tu
esbahis trop durement. {Ib., ili, 242, Hu-
clier.)
Ensaigne del entouchement du venin.
{Vie et mir. de phts. s. confess., Maz. S68,
f» 84''.)
Li mire pristrent conseil! et virent bien
que toute la force de V entouchement mou-
voit de lamein dont le coup avoit esté. (G.
DE Ttb, XV, 22, Hist. des crois.)
Si a coisi un fontenil rovent.
Plein de venin et plein i'inloschement.
(Roi., ms. Cbàteanrouj, f" 63 y", Meyer, Rec.)
Toxicum, entoskemens. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
Et netoie entonchenievi de vermine.
{Sydrac, Ars. 2320, §. 269.)
- Fig. :
Mais puis, par Ventuschement Mahumeth
ki nule honesteté ne enseignera ne reddur
de vertu, mais délices cbarneles e ke plest
au cors, est (cette contrée) ja tute corrum-
peue e pasture au diable. {Itinéraire de
Londres à Jérusalem attribué à Matthieu
Paris, ap. H. Michelant et G. Raynaud, Iti-
néraires à Jérusalem, p. 130.)
ENTOSCHIER, - scier, entochier, entou-
chier, antoucher, - ier, entuschier, enthus-
chier, entuchier, enloichei\ enloiscier, entor-
chier, ani., entoscler, verbe.
— Act., empoisonner:
Li naim redut Triatran navrer
E enlusche[r\ par grant en^iD.
O'rislan, II, S.';il, Michel.)
ENT
Ches armes qne portes sont molt pories,
Por voir les entorchierent gent Sarrasine :
Oui navres en seroit ne poroit vivre.
(Aiol, 2612, A. T.)
Kg' membres espandi U chiez
Le levain dont fu entouehiez
Li cors qui dedenz nos se gaste.
(Reclus de Molieks, Miserere, Richel. 23111.
1'' 233''.)
Le levain' dont fuestoscies.
(Id.. ib., Richel. 15212. 1° 18 v">.)
Lo fruit vos anvoiai qne je fis antoucher.
(Parise, 2862, A. P.)
Li fers fa aceres, bien Tôt fait enloschier.
(Ctians. d'Anlioclie.-.y, 595, P. Paris.)
La chastees beauté entosche ;
La caste soit et noire et losche !
(Parton., 6251, Crapelet.)
... Maie bouche
Qui envenime et qui entouche
l'ous cenlz dont il fait sa matière.
(fiosc, Vat. Chr. 1522, P> 2'î'.)
Entoictie.
(/*., ms. Rrnx., 1° 31^)
— Fig. :
Dampné pour le mescreandise
Dont il entoscoit sainte Eglise.
(Mir. de S. Etoi, p. 63, Peigné.)
— Absolument :
L'air gros et moiste raemplist le pis et
entosque et encline a suffocation. (Evrabt
DE CONTY, Probl. d'Arist., Richel. 210,
f- 199^)
— Neutr., être empoisonné :
De vers ne de bestes sauvages
IN'a qui l'a garde, on d'enloschier.
(Lapid. en vers, 152, Pannier.)
— Entoschié, part, passé, empoisonné :
Et tint nn arc d'aubonrc bien fait et bien séant,
La saiele entoiscie afilee et trancant.
(Mainet, p. 27, G. Paris.)
A mort est navré d'un espé
Dunt li acers est enlusché.
(Tristan, U, 14i7, Michel.)
A mort est naufré d'une espee
Ki de venim fu enlhuschce.
(Ib., III, p. 63.)
Et tint une lance aceree,
Enluschee et envenimée.
(Protheslaus, Richel. 2169, f 16^
De une lance mnlt entuchee.
(Ib., P 16"^.)
Les entouchiees saietes. (Chron. de Fr.,
ms. Berne S90, f 28».)
Tantost li traist une saiette entouchiee.
{Légende dorée, Maz. 1333, f 249''.)
— Fig. :
La mortel parole enloscie
Qni me doit estre reprocie.
(Chbest., Erec. et En., Richel. 375. (" 290''.)
— Souillé :
Les cors ont antoschiez de sanc et de suors
(]. BoD., Sax., cxcii, Michel.)
Anques a lo vis enlochié
Do sanc et d'' la porreture.
(Mule sans frain, ms. Berne 354, f 34''.)
Cil qui sont de sanc entouehiez
Sont entre les autres couchiez
0 les morz.
(GciART, Roy. lign., 18793. W et D.)
ENT
271
ENTOSQUEMENT, VOir ENTOSCHBMENT.
ENTOSQUIER, VOir ENTOSCHIER.
ENTOSCiER, voir Entoschieh.
ENTOUAILLIER, VOir ENTOUEILLIER.
ENTOUCHE, voir Entosche.
ENTOUCHEMENT, VOir EnTOSGHEMENT.
ENTOUCHIER, VOir ENTOSCHIER.
ENTOUEILLIER, - ouelUer, - ouaillier,
- ouiller, - oillier, - ouller, - uillier, verbe.
— Act., embrouiller, enchevêtrer, mê-
ler:
Si mar ont U glonlon la chose entoueitlie
Ni au roy Bandewin le gerre commenchie.
Trop chier l'aqnateront.
(B. de Seb., xxv, 530, Bocca.)
Tant estaient fort entoueilliet li un en
l'autre, et tant se combatoient vaillam-
ment. (Froiss., Chron., V, 6, Luce.)
Troubler, mesler, et entouiller du tout.
(R. Est., Thés., Conturbo.)
— Fig., plonger dans le désordre, souil-
ler :
Car en tant c'on clost "œil et œvre en une fie
En pensant seulement, a souvent desvoiie
Li bons l'ame de lui et si entoueitlie
Que droit eu infer est manans et herbergie.
(C. de Seb., xv, 1078, Bocca.)
— Tromper, attraper:
Et aulcuns de iceulz hommes acatoient
quelque marchandise que ce feust, et, au
paier, baiUoient ung florin, et en recepvant
leur cambge, estoient si abiles de porter
de la main, en entoullant et abusant les
gens, ou voeillans avoir aultre monnoie
que on ne leur bailloit que nul n'en esca-
doit sans perte. {Rec. des Chron. de Flandre,
111, 372, de Sniet.)
— Réfl., se mêler, s'enchevêtrer :
L'une bataille en l'autre c'est ci entouaillie, _
Que la gent du roi Piètre s'en est toute esmaie.
(Cdv., B. du Guesctin, 16240, Charrière.) Var.,
entoittie.
Si veoit on bannierres et pennons par
routtes entrer en l'un l'autre et puis com-
battre et tjaux entoueillier, une heure ren-
versseret l'autre adrechier. (Froiss. ,Gftron.,
VU, 28o, Luce, ms. Amiens, f» 147.)
Ensi et par tele incidense se conmen-
cierent a entouellier li différent en Bre-
tagne. (Id., ib., II, 294, Luce, ms. Rome.)
— S'achoper :
En passant, il s'entouella en son pare-
ment qui estoit sus le plus Ions, tant qu'un
petit il s'abuscha. (Froiss., Chron., VII,
202, Luce.)
— Fig., se plonger :
Tellement s'entoulla en merancolye que
nncques puis ne monslra joye. (G. Chas-
ïELL., Chron. du D. Phil., ch. iv, Buchon.)
— Entoueillé, part, passé, embrouillé,
enchevêtré, empêché, empêtré, embourbé,
confus, en désordre :
La veissies bataille entouitlie
Ki de lonc dure .v. lieues et demie.
(Les Loh., Richel. 4988. P> 255''.)
Ainsi estoient les choses entottillees, et
les seianeurs et chevaliers l'un contre
272
ENT
ENT
ENT
l'autre. (Froiss., Chron. , Richel. 2641,
f» 342 V».)
Et avançoient nimilt fonvent li Hainnuier
sus ceuls de Boliain et de la .Maleni.iison ;
une fois gaegnoient et l'anllre perdoieut :
ensi estoil tous li pais enlouellies. (1d., ib-,
II, 212, Luce, ms. Rome, f" 59 v>.)
Li dus de Normendie et les besonsnes
de France esloient si enlouellies que il ne
pooit riens esploitier. (Id , ib., V, 87, Luce.)
Esloit ja li royaummes si enluillies qu'il
ne pooit y estre oys de nulle aye. (Id., ib-,
V, 303, Luce, ms. Amiens, l" IÔ8.)
En ce temps que le royaume de France
et toutes ses marches, depuis les monts
Saint Bernard et Pirenees jusques a la ri-
vière du Rin, estoyent si enlouilles par
guerres et discords "d'aucuns princes l'un
contre l'autre. (Id., ib., V, 310, Luce.)
Tant estoyent les besonpues du royaume
entouiUees. (Id., ifc., V, 313, Luce.)
Deux corps nnicliies et entouillies en
topes de deuil. (G. Chastellain, le Temple
de Bocace, vu, 83, Kervyn.)
Mon nom l'Honneste Forlnné.
Souvent gourd et bien gnerdonné,
Sonvcnl tool mal assaisonné.
Souvent enlouillé par nieslore.
(CoQuiLL., lilason des Armes et des Dames, II, 163,
Blbl. elz.)
C'est entre les vices et biens mondains
esquelz l'honme esttellement enlouillé qu'il
ne peut trouver trace aulcune pour en yssir.
(C Mansion, Bibl. des Poet. de metam.,
fo 80 r«, éd. 1493.)
Quant leurs ducz seront courus au ta-
bernacle de Holofernes ilz le trouveront
comme ung tronc enlouillé en son sanp.
(Le FEvaE d'Est., Bible, Jud., xiv, éd.
1534.)
Nous estions entouillez en la bourbe du
péché (Macm., Euv. de S. Jusl., f 123 r°,
éd. 1S94.)
Cheveux mal peignes et mal ajustes, em-
brouilles et enlouilles. (Ddez, Dict. fr.-al-
lem.-lal.)
— Il se disait aussi an sens moral,
comme embrouillé :
Ceci est fort enlouillé et meslé. Nec capui,
Dec pedes liabet hn?c res, Est maxima im-
plicata. (NicoT, Thresor.)
l'ne chose enlouillee et embarassee. Cecy
est tort e»!(Oî(!;((; et embrouillé. (DuEZ.DtCt.
fr.-atl.-lat., Amsterdam 1664.)
Enlouillé se dit encore aujourd'hui en
Picardie, pour qualiûer le peloton de fil, de
chanvre ou de lin dont tous les fils sont
mêlés, noués ensemble.
ENTOuiLLEMENT, entouellemeut, entoul-
lement, s. m., confusion, désordre, empê-
chement :
L'entoullement de leurs attours couvrant
leurs viaires. (G. Chastellain, Deprecation
pour Pierre de Brezé, vu, 38, Kervyn.)
Grant enlovellemenl de ceenr. {\T).,Adver-
tissemint au liuc Charles, vu, 304.)
Entouillemenl, a pestering, inconibrance,
impeachment, contusion, inlauglement.
(COTGR)
ENTOUILHER, VOif ENTOUEILLIER.
ENTOuiLus, S. m., langage outrageux
et plein d'orgueil :
Mes en lieu de sens et de révérence print
ung entouillis de fol orgueil en ly mordant
ses dens. (G. ' hastell., Chron.' des D. de
Bourg., III, 106, Buchon.)
ENTOULLER, VOir ENTOUEILLIER.
ENTOUMEIJRE, entommeure, s. f., en-
tonnoir:
Entommeure, as entonnoir. (Cotgr.)
Enloumeure, as entonnoir. (Id.)
ENTOuMiR, voir Entomir.
EXTOURBER (s*), V. réfl., Se jeter au
milieu d'une foule :
Pins tost que cers, biche ne cbievre
Es genz se flert et entourbe.
(G. DE CoiNCi, Uir., ms. Soiss., P ITS'.)
ENTouRELER, - eller, V. a., couvrir de
tours :
Le reste
De ses babils pompeux est digne dn bean corps
De celle qni d'Eiiphrale eilturela les bords.
(Do Bartas. Jiidil, IV.)
Entourellé, turribus nonnullis munitus.
(DuEZ, Dict. fr.-all.-lat.)
ENTOUREMENT, S. M., tour, ce qui
entoure :
Circinatio, entourement, environnement,
tour, circuition de compas. {Calepini Dict.,
Bâle 1584.)
Enlourewent, a compassing, environ-
ning, rouuding, incircling, inclbsing on ail
sides. (Cotgr.)
Entourement d'eaux; a surrounding of
waters. (Id.)
Enlourement,c\rcom\i\exui. Entourement
d'eaux. Entourement de quelques per-
sonnes a l'entour de quelqu'un. (DuEZ,
Dict. fr.-all.-lat.)
ENTOURER, V. a , enfermer dans une
tour:
Acrise sa fille entoura
Afïio que ame ne le dechopt.
(Lefranc, Champ, des Dam., Kts. 3121, f°58''.)
D'une dime il s'enamoara.
De laquelle le bon mary
Emprisonna et entoura.
(ID., ib., C 59''.)
ENTOUREURE, - ure, S. f., tour, ce qui
entoure :
Enloureure, f. Looke entourure. (Cotgr.)
Entoiirure, a compassé, a compassing ;
auy thing that compasseth and inclosetli
anôther ; a go abont. (Id.)
ENTOURNEMENT, S. m., tOUf, CB qUi
entoure :
L'entour nement d'une maison. Ambitus
œdium, circuitus doœus. (Trium ling.
dict., 1604.)
Entournement, oa entournure, cirrus, vel
circulus, circuitus, ambitus. (DoBZ, Dict.
fr.-all.-lat.)
ENTOURNER, VOir ENTORNER.
ENTOURNoiÉ, - oyé, part, passé, en-
touré :
Au milieu de la place pendoient les ar-
moiries de uiondit seigneur d'Orléans...
entournoyees d'un joyeux feston de myrtes,
lierres, lauriers. (Rabel,, la Sciomacliie, II,
560, Burgaud.)
ENToiiRNOY, s. m., entonnoir :
Entournoy, m., as entonnoir, a funnell.
(Cotgr.)
ENTOURNURE, S. f., Fond, cercle, cy-
lindre :
Entournure, a round, a circle, a rundle.
(Cotgr.)
EXTOURSELER, V. a., entortiller :
Kenuevach et cordes pour entourseler les
dras de cambre del ouvre d'Arras. (1367,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ENTOURTILLURE, VOir ENTORTILLEUHE.
ENTOUSCHE, VOir ENTOSCHE.
ENToussÉ, adj., enrhumé, qui tonsse
beaucoup :
Le vent et le froit fut grant, et il estoit
bien joint et bien estroit en celle cote, et
enduroit le grant froit et estoit tout noir
et toulpalle et tout enloussé. {Liv. du Chev.
de La Tour, c. cxxi, Bibl. elz.)
Es mois de février et de mars (1414) se
leva un vent merveilleux, puant et tout
plein de froidures. Pour occasion duquel
plusieurs gens, tant d'église, nobles que
du peuple, furent tellement enreumez et
entoussez que merveilles. (.Idvenal des
iRSiNS, Hist. de Ch. VI, p. 274, éd. 1653.)
Sotz enrnmez, sotz entoiissez.
(itonol. des Solzjoy., Poés. fr. des xv" et ivl' s.,
III, n.)
ENTOUSSIQUE, in., S. m., poison :
Li dona intoii.ssigtie a beirre.
(Be.\., D. de Korm., Il, 31742, Michel.)
ENTOVOIR, voir ESTOVOIR.
ENTOxic.\iRE, - thoxicaire, s. m., em-
poisonneur :
Si n'ose dire que tous (les médecins)
soient larrons, enlhoxicair\e]s et empoison-
neurs, ilz tuent les hommes. (P. Ferget,
Mirouer de la vie humaine, f" 113 r», éd.
1482.)
ENTOxiQUEMENT, S. m., empoisonne-
ment :
Mourant par les poisons et entoxique-
mens. (Tri. des 9 preux, p. 3fe0, ap. Ste-
Pal.)
EXTRABATRE (s'), V. réfl., S'abattre
mutuellement ;
S'entreflerent e entrabatent .
(Hou, 3* p., 3979. var., Andresen.)
Si se douent granz cous sus le hiaume et
sus les escuz, et s'entrabatent a terre molt
felonnessement. (Lancelot, ms. Fribourg,
f» 140'.)
S'entrabalirent li vassal.
(R. DE HoD., Neraugis, ms. Vienne, C î'i^.)
Ambedui s'entrabatent tout sanglant en l'erbier.
(Berte. siivui, P. Pari».>
Par le poing a prise la dame,
D'une pari vont en noo açainte
Desloie l'a, cl desçainle.
Sor le fuerre novian bain
Se sont andoi enirabatu.
(Vu Vilain de Bailluel, Richel. 837, C 243'.)
— Se confondre, se mêler :
ENT
ENT
ENT
Î73
Si (ootilment enlrabalue
S'fst l'nne couleurs dedeos l'entre
Que OD De set de l'une a l'autre
La qocle a la millnur partie.
IPbil. db Rbmi, Jean el Blonde, "iSS. Bordier.
p. ii\.)
ENTRACE, voir ESTRACK 1.
KNTHACIER, VOIF ENTRRCIKH.
ENTRACOCHIER (s'), V. réll., 86 frapper
mutuellement :
As fiers des lancbes s'tmiracorhfnt
Si que les esclices s'ea rralugoeot.
(Cliget. ms. Turin, f" 113*.)
ENTRACOiNTiER, eiitracc, enlreaccoin-
ter, V. réD., s'approcher, avoir rapport ea-
seuible :
En tel manière se doivent hoc chevalier
entracointier. {Arlur, ms. Grenoble 378,
f 103J.)
Si parole li uns a l'autre et s'entracoin-
tent au plus bel q'il puent. {Lancelol, ms.
Fnbourg, f" 14'.)
Or Tieng a tous eo cest Tostre roinn ;
Car il ost drois qoe nous entraco:n1on,
(Aubery le Boiirgoiag, p. 63, Tarbé.)
El par bêles paroles se vool entracoinla'it .
(Buev. de Comm.. 36S4, Scheler.)
Quant tous quatre se furent entreaccoin-
lez, et que les deux damoiseauU euri^nt
apportées leurs armes sur le perron, Fns-
selion appela Ourseau et dist... {Percefo-
rest, vol. IV, ch. 33, éd. iS28.)
— S'approcher, se mêler, en venir aux
prises :
At brans forbiz se vont entracointier.
(Alescltans, 5445. ap. Jonck., Guill. d'Or.)
As boins brans acerins se sont enlrocointié.
merabras, 5808. A. P.)
Des brans entracointier s' ça vont.
(Adehet. Cleom., Ars. 3U2. P 4' )
Et lor sepnor endemenlieres
Si 5'entrevont cntracoinlant.
(G. de Dole. Vat. Chr. i:25, f" 8-2".)
— Avoir commerce ensemble, en par-
lant d'un homme et d'une femme ;
Et Urian fut avecques sa femme, qui
moult doucement se entratxinterent. {i.
d'Abras, Melus., p. 173, Bibl. elz.)
ENTRACOLPERj enfracosper, (s'), v réfl.,
en venir aux prises :
Car li nos d'euls ne pnet coDquerre
Sonr l'antre vaillant un denier,
Mes comme vaillant chevalier
S'entratendent el s'enlracospent.
En la ÙQ depiecent et cospeot
Hyaames. el banbers el escutz.
{Meraugis, m». Vienne, f 5'.)
Michelant, dans son édition, p. 31, change
s'enlracospenltïi s'enlrecopent.
ENTRACOMPAIGNIER (s'), V. réfl., être
compagnon, s'associer :
Lors t'entracompaignerent lai et li ennemis.
iDil de la Korjotse de harbonne, Jnb.. IVouf, Rec,
I. 35.)
ENTRACONTER, V. a., racouter :
A l'abbé demanda errant :
Qai Tons donna cel biel enTanl ?
Cieus qni garde ne s'en donna
Tont le voir tantosl l'en canta,
T. lU.
Comment li portiers l'ot Ironvp
Devant le porte envolepê
D'une vermeille kieute pointe ;
La vérité si l'ent^acotnle
Oue Florijen» sait loul de voir
Que c'est cieus qui devoit avoir
.Sa fille et tout son hiretage.
(Du l'Emper. Constant, ÎG'J, Romania. VI, p. 273.)
KNTRACONTKER, entreacwitrer , antr.,
(s'), verbe.
— Réfl., se rencontrer, se heurter mu-
tuellement :
As hansles roides el as fers asserez
Se sont li conte si . jit anlraconlret...
(LesLoh., Kichel. 1622, f» 193 v°.)
Li dni clieval furent si droit mené
Dne li bnron s'ea son: entracontré.
(Beitv. i'ilanst., Vat. Chr. 1632, f i' .)
— Act., rencontrer :
Mar m auront entreantntrè li traître es chauraeis.
(JoRD. Fantosbe. Chron., lo'J, Micbel, D. de
!\orm., t. III.)
ENTRACOSPER, VOir ENTRACOLPER.
ESTR.\DossER (s'), V. réQ., s'unif :
Et saciesqne ne s' entradossent
Le nnit la dame ne li sire.
N'onqnes. a le vérité dire,
Li DUS a l'antre n'adesa.
(Chrbst. DR Troyes, du Boi Gmll., 1Î91I. Michel.)
ENTRADRECiER (s'), V. réfl., 36 diriger
les uns contre les autres :
A tant se sont entradrccié.
Mais n'i ont gaires gaaignié
Icil defors.
(Guill. de Paterne, 6953, A. T.)
ENTRADVESTIR, VOif ENTRAVESTIR.
ENTRADVESTISSEMENT, VOir E.N'TRA-
VESTISSEUENT.
ENTRAESMER (s'), V. réfl., sp viser
l'un l'autre :
Des espees s'entraesmoient
.Ne antre mal ne «e fesoient.
(Perceval. ms. Montp. H 24'J. f» 12';''.^
ENTRAFiER, enlreaffier, verbe.
— RéQ., se donner mutuellement sa foi,
se faire une promesse mulaelle
Tool maintenant se sont eniraflé
Qu'il garderont la belle en loianlé.
(Us Loh.. Ars. 3143, 1» .■i'.)
Li .X. s'entraflerenl. grant et fort pautonnier.
(Aiol, 4631. A. T.)
Enirafté se sont il dui.
(Tristan, I, 2903, Michel )
Donc inrereol sur saini et enirafié s'unt
K'ea tnz les Uns del siècle, on trover le purrunl.
Par desQz le menton la langue h Irerrnot.
(GiBv.. Vie de S. Tliom., Richel. 13513, r 81 r»)
An départir s'entrafierent
Qu'a cet jor que eslabliroient
'Trestout ensanble reveoroienl.
(Fergjts, 5372, Marl.n.»
— Act., liguer, lier :
Confederare, enlreaffier. (Pet. Vocab. lai.-
franc, du xiii' s.. Chassant.)
KNTRAFOLER, - oller, (s'), v. réfl., se
blesser mutuellement :
Qui s'entrafollent et occient
Laidement s'entrecootralient.
CCbebst., Chei'. au lyon, 3263, Holland.)
Arbalestiers qui en liez festes
Servent d'nn met des trbaleste^,
Tendent vislement el eococbcot :
De tontes parties descochenl
Ponr eus plastost entrafoler.
(G. GuiART. Roy. lign., Î0605. W. el D.)
ENTRA FONDRE
cer :
(s'), v. réfl., s'enfon-
Qn'il entrent en l'yane profonde
Ou le nombre d'eus a'entrafonde.
(GouKT, Roy. lign., 13595, W. el 0.)
La se noient ; la s' entra fondent.
ilD.. ib., 19412.)
ENTRAGE, Mrage, - aige, s. m., entrée,
droit d'entrée :
Donne a Jehan de la Roye, paroisse de
S. Meymy et a ses successeurs les intraiges
en ses forets de Born et de Plaigne,
moienant .xxx. sols par an, et un sestier
de sibade mesure de Scgur, portable au
«renier du donateur, pour aiasinc que
ledit Jehan et les siens y promènent leur
bestail tant gros que menu, ensemble
prendre du bois mort, ou tombé par impé-
tuosité de temps, et des bois pour bastir
maisons et granjres. (1332, Donation faite
par Jehan de Bretagne, comte de Pentkievre
el de Perigord, tome 2 des mss. de Li-
moges.)
Vendes, investicion et intrages. (1333,
Information par J. de Paroi, Richel.
UOiO.}
Le chancelier a voulu que l'on en eust
faict deu.^ lettres, assavoir une pour le sel
seulement et une austre pour les entrages
de vin, charroy de bestes... (22 fév. 14S3,
Lett. de M' J. de Molesme, Doc. hist., t. IV
p. 437.)
La concession perpétuelle de Ventrage
sus le vin. (xv* s., Arch. mun. Dijon, B
23, I, n» 197.)
— Droit qu'on payait en entrant en pos-
session d'un fief ou d'un b?.il à cens :
Retrait coustumier a lieu pour le pro-
chain parent de celuy qui baille son ancien
héritage a censé ou rente perpétuelle, et
qui en prend pris pour Venlrage. {Coût, du
comté de Bourg., xui, Nouv. Coût, gén.,
11, 1200.)
Ne devra le possesseur et tenancier en
recognoissant au seigneur moyen payer
aucun entrage, nv autres charges, ny frais
pour son albergemeut et investiture. (Cousf.
d'Aoustc, p. 223, éd. 1388.]
ENTRAGNE, Vûlr E.NTRAIG.NK.
ENTRAGouciER (s'), V. rell., se harce-
ler, se provoquer :
Ooarriaos qni preaaenl a voler.
Hors des deas zens qui s'entragoucent,
Maintes personnes i conrroucent
(G. GuiARi, Roy. hgn., 13856, W. el D.)
ENTRAGUER (s'). V. Tefl. , s'aiguiâcr
l'espril:
Pour ce le duisent es escollea
El s'entragnent par paroles.
(J. Lefbbvhk, Hesp. de ta mort, Richel. 994,
f ViK)
ENTRAKASTtR (s"), V. réQ., 58 hâter,
s'empresser mutuellement :
Mesdisant se sont enlrahasti;
De moy grever se sont bien asseoli.
(CiBiN DE Rains. Chans , Po»t ms. av. 1300.
l. 1, p. 38-, Ars.)
J6
274
ENT
ENT
ENT
ENTKAHATiR, Ont. (s'), V. réfl.. s'atta-
quer l'un l'autre
El com Hector el Achillei
VoiiDt c. chefalier» et mes
Smlrakaslireni rors a (on.
(Ben., Troie, Art. 33U, f 3''.)
ENTRAHERDRE (s'). V. réd., SB saisir
mntuellement :
Brit a bras ensi s'entraherdrnl.
(GiB. DE Mo.vTB., VioUlle, 1933, Michel.)
Ouant Synador vil chou si ne le refusa
pas, aincois piele jus l'escut el laisse son
branc aier, cl s'enlrahierdenl, de grant
force plain. {Les sept Sag. de Itome, Ars.
3354, f» 74".)
ENTRAIDABLE , adj., qui s'entr'aide :
Que enlraiiabte fe sernot
Vers trestole la geot dcl mnnd.
(Be\.. D. de florm.. II. lOSil. Michel )
ENTRAIGNE, otit. , «itroingne, «ifremgne,
entreigne, eittragnt\ entraîne, entiainne,
enlrane, estraingne, alraigne, s. f., aine,
jointure du ventre et de là cuisse, boyaux,
entrailles :
Loa doc G. a la chiere grifainne
Moi Tont ferir don coolel ao Valruiguf-
lOf Charlem. el des Pairs, Vat. Chr. t36U. f» SK)
Qoe fer et lance li misl parmi Venlragne.
(Raiyi., Ofier, lî^OS, Barrois )
\ maint en a cnpé le Ti«ir8 et Vanlraiane.
(J. BoD., Sttx., cumi, Michel.)
Comment Emcoidns, a la ciere grirji;oe.
Etloil férus el cors, ases près de Veniragne.
(floion. d'Alix., r îi'. Michelant >
EscQS perchier, maint coer et mainte entraigne.
(Auien, p. ÎÎ5, Tobler.)
Li pis li a trenché, el le cner et i'rnlraigne.
(Hekb. Lej)oc, Fmlq. de Cand.. p. 156, Tarbé.)
Je me ferrai de mespee en Venlrainne.
(Atanont el Agrat.. Richel. 2495, f" 88 y")
Fiert le paien ipi"il U perce Venlraine,
.Vort le trebnce del bon dettrirr aniaine.
[AtueU, Richel. 193, r n".)
El cors parmi ootn \'eniretçne
U mest dedeai tonte l'enseigne.
Ulku, kn. 33IÎ, f 49'.)
Trancbié li a l« grant eslrangne.
ilD., flU3''.)
Carcant recereheot environ,
Trové le ront en la champaîgne.
De jonste Ini U gisl t'enlrùgne.
Al arme» l'ont reconnen.
(G. de Paterne. Ars. 3319. T' 12T r".)
Il li perce lote Venlratgue.
(Blancand., ,%9Î9. Michelant.)
Mort ont lierri le proi, le dac d'Ascane.
(Dam Bos de Carpion, qoi tint Jordane,
1 mist tote sa lance par mie Venlrcne.
(Gérard de Rots., p. 300, Michel.)
ENTRAiL, S. m., enveloppe :
Les deux leios dont les illes souiit
couverts et l'entrait du peser od les petiz
reins. {Bible, Levit., ch. m, vers. 4, Ui-
chel. 1.) Lai. : Duos reoes cum adipe quo
Icguntur ilia, et reliculum jecoris cum re-
Dunculis.
ENTRAILLE, S. f., entrée :
De loales para lor toillent les enlrailles
Et les destrois, les fasses et les barres.
(Jcuril. de lîlaivies, 1107, UotJmann.J
La les mainent tos Irois, ni ot qoe nna eiUrailte.
{Us Chelifs. Richel. 12558. f" 18''.)
(11 cul) de Drouin de Mairiau .1. porcel,
quaul il fil le entraille de sa maison (Beg.
du Pari, Arch. J 1024.)
— Fig. :
N'oot la pncele ami feeil
Qni ne reoist a ses nocailles.
Riches en fnrenl trop les en/milles.
^BES., D. deHorm.. II, 20321. Michel.)
1. ENTRAIN, adj. m., intérieur:
Et par aventure, parla saincleté de leurs
cueurs occupes en saincle et dévote niedi-
tacioD, Dieu ne les veult pas occuper en la-
beurs forains el mondains afin que le fo-
rain ne soit de Ventrain labeur empeschant,
ou afin qu'ils ne soyent trop preves de deux
' labeurs ensemble. (J. Gerson. l'.4tgttiilon
[ d'amour, f" 41 r», éd. 1488.)
I Mais cesl erreur 1res périlleux de ainsi
juper o mon ame, c'est assavoir de juger
; l'etitraine conversation par apparence fo-
i raine, (lo., ib.)
2. ENTRAIN, voir Enterin.
' ENTRAINDRE, VOir ESTRAINDRE.
ENTRAINE, VOir ENTRAIGNE.
ENTRAINEMENT, adv., intérieurement :
La seconde inebriaciou est une très «ii-
'■ cessive et vebemenle doulceur resplendis-
I sanl le cueur de la compaipnie divine, et ce
advient par le repos de conlemplacion, et
1 tant excessivement habomle ou cueur icello
I indicible doulceur que elle redonde habon-
d.imment en tous les membres et sens
' corporelz en tant que entraînement et fo-
i raiaement et toute mellIDuant (J. Gerson,
I f^ijuttion d'amour, f» 37 v», éd. 1488.)
I ENTHAIPliU, voir E.NTRAPER.
I BNTRAiRE, V. a., entraîner, attirer
I dans :
I Car li Gins qui molt s'enpaine
1 En trans Venlraù a qoelqae paioe.
<G. DE Coinci, Ifir.. Ricbel. 2163, f ''-^
— Enfermer, couvrir :
j l.ors le Est recnellir la dame o cler viaire (la cendre)
Tont le plos nettement qne on le pooit Taire,
Ft pnis en .I. fort coyr de cierf le 6sl enlrairr
Et pendre a Moofancon poar son Toloir parfaire.
! (Hist. de Ger. de Blai.. Ars. 3141. f 188 r'.)
I — Terme de fabrique , désignant une
I partie du tissage ;
I Qui ne soit nu? si hardis qui commence
a listre le malinnee ne a noer ne a entraire
ne a voer. (1262, Bans auxéchev., 00, ass.
I s. les drap, de Douay, f" 4 v°, Arch. Douai.)
I yue nulle ne tisse ne noe ne enfraie.
ilb.)
Pour entraire et appareiller .viii. pièces
de nappes, 5 sols. (1321, Arch. hospii. de
Paris, II, 87, Bordier.)
Que on ne puist listre, nouer ne entraire
laines aprez le clocque. {Nouo. ordonn.
relal. aux teintur., tisser., et paveurs de
draps, ap. A. Thierry, [iec. de rnonmn.
inéd. de l'hist. du Tiers Etal, I, 519.)
Seront tenus faire chef d'œuvre sufisant,
ourdir, meclre sus, entraire, acoupler el
faire de loutz poinclz une sarge. (1570,
Statuts des sayeteurs dr-apants, ib., ii, 786.;
— Entrait, part, passé, recouvert :
Ses escn fn a or, entrau d'nne conloar.
Fors el canliel deTant, nt asise nne flor.
(Roum. d'Alii.. P> 21^ Michelant.)
Quant les composteurs ne sont congneus
et il vendent leur chauces villes pour
neuves et entraides couverteraent et es-
loCfees de fausses estoffes, et les acheteurs
cuident avoir achesté bonnes denrées et
ne puent trouver leurs vendeurs ou com-
porteurs, et aussi perdent leur argent. (1346,
Arch. JJ 77, r» 16 v ; Ord., xn, 87.)
— Entraîné, possédé :
Adont fist che chant eoToisié
D'amooreuse pensée eilraile.
(Court, 7031. Crapelet.)
ENTRAIT, entraict, entret, ont., s. m.,
bandes de toile enduites de baumes et de li-
niments.à l'aide desquelles on rapprochait
les bords des plaies pour en opérer la gué-
rison; par extension, toute substance
molle ou liquide plaquée sur un objet,
couleur, cataplasme, emplâtre, onguent,
remède en général :
Car a lor plaies resener
Dot mestier de mire et A'antrel.
(Chrcst.. Chep. ait lum, 6488. Rolland.)
Erec a son chemin se tret,
Qai grant mester eust i'enlrel
Por ses plaies mediciner.
(Erec el Enide. Richel. 1120, I' 16''..
[.'entret ta le roi aporté
Qai monlt a Erec conforté.
(/*., r* 18' )
Li rois monlt parfont en sonspire
Et fet aporter on enlret
Que Horgnen sa sner avotl Tel
Que ja plaie qa'eo est ointe.
On fcust sor nerf on feast sor joiole.
Ne fansist qo'eo Que semaine
Ne fenst lote garie el seioe,
Porqaoi le jor nne Gee
Fu5t de t'nlret apareillie.
(«.1
Primea la morte char osterenl.
Pois mistrent snr eTilret et lente,
A lai garir ont mis s'enlenlc.
(/«.. f 21".)
Sovent ses plaies relavoient.
Et lentret remetoieat sns.
(M;
N'i estent oignoment a'enlrel.
(Eneas, ms. Mootp., f* 195' i
A le plaie c'ol faite ranra il mettre entrail.
(Roum. d'Alix., f 68'. Michelant. )
Par entrait li garisl de drancle et d'ardeore.
(,1b.. V 32M
Il fa empoisonex an mois qi a non mais;
EIne ne l'en pot aidier Uloaires ne mirais.
(U., as. Parme 1206, f° 173 V.)
Cil n'aront mes mestier ne A'enirait ne de mire.
(Venj. Alix.. Bril. Mus. Reg. 19. D I, r> ->V'.',
Ses plaies li ont bien lavées
i.t puis après li ont bendoes,
.\ssez i oot mis bon entrait.
(Florimonl. Richel. 792. f» 5'.)
Il furent tnit li nerf reliait ;
Trop li donai (cllon enirail.
(Dolop., 8367, Bibl. clz >
Grant mestier aroie i'enlratt
Et c'en m'eusl mon hauberc trait
(GiB. deMostr., Violelle. 2101. Michel )
Li font emplastres et enlrais
D'nn oijjhemenl ki fn fors Irais
D'une boisle ki soaet oie.
.11,., il,., 2121.;
ENT
Si 11 bïille 1. snritipo
Qui molt sol de plaie et iVenIratl.
(iD., i*.. iasi.)
El j'ai nne flile moall tranche.
Qui tel entrail vo8 i melra
Qae la dolor toos en Iraira.
(Atreper.. Richel. 4168. P H'.)
Tantotl me prisl ooe goule
Qoi me dal l'ame du cors Irere.
S'E^perance la debnnaire
ÎVe fnsl. qui me fisl .i. rntrel.
(HcOK oeMbbï. ïorninrm. dr l'Anleckr.. p. 80,
Tarbé )
El ronpi lesbendes de ses plaies, et G.<la
les entrais. (Est. de Eracl. Emp., xxvii, 10,
Hist. des crois.)
La le IrooTerent iir. fces
ModU cortoises et moiill seoees.
Si 11 donerent tel cntrel
Dont il redrece maint rontrPt :
En eel enirel a nne ree
Que li donna Horgne la fee
Que l'orne fait si esbahir
El si trembler et si Tremir
Com f'il easl Oevre migraigne.
(Du Con. Kichel. l91,".-2. T' fit'= )
r.'esl nne amors qoi bien resamble
Pleke sans fer. car n'a d'enlratl
Mul meslier cil cm on en Irail-
(B*D0. DE Coud , Il Pris i'am . 1917, S heler.i
ic rerongnois bien mon mal Irait •
Elqnau coller j'ay snuvenl Irait
Dont je me densse bien detraire.
Mais se tu veoli tn as Ventratl
Par qnoy tanlost sera rentrait
Le mehain qui t^nl m'e«t rontrairp.
(l)F.r.tiLLEvlLLF, Trois Pfb-nnaigrs. t- 6'J% inipr.
loslil.)
Alraïueutiim, enlrail. (Olla pateUa, p. 23,
Scheler.)
Femme Thomas des Portes, pour la
somme de seuze solz, un anlrait. (1337,
Arch. adm. de la ville de Reims, il, 779,
Doc. iuéd.)
Meslez avec sain de porc les herbes sus-
dites, et les mettez sus les boces, et cela
les fera meurer, et quant elles seront
molles, si les crevez d'une lancette, et
quant elles seront crevées, mettez dessus
e ttret tirant, et sera pari. {Chasse de Gas-
U») Phebus, iiif.. p. 110, ap. Sle-Pal.)
El iiassoient leur temps a la faire revenir
(la bra^'uotle) entre leurs maius, comme
HU<; masdaieon d'enlraici. (Rab., I, XI.)
— Fij,'., baume, joie, consolation :
Quant Mirra la promesse oy
Le cbiel lera. si s'esjoy.
On cuer li a mis an entret,
(Fahl. d'Or . Ars. 50fi9. f 135'.)
ENTRAITE. enlrcle, s. f., mauvais t.iir,
nauviiis traitement :
Amors li a fait une entratle
Dont la rolors snvent li mue.
(Bts.. Troies. Uichel. 31S, V 96' J
).a nuit faissoient escer^a Iles
l'ur ceU dedeni el br entiaïUà.
(Bm, nis. Munich. 6il, Vollm )
Mais dereuz eusl les gnaites
Que ne seossent ses entrniles.
(/*.. 6S1 )
Car dit m'aves tantes ftilmiles.
Kl tant a que mes ne vos vi
Qu'eu Tostre amor de mains me fi.
U'arron., 631-2. Cnpelrt i
N'est il bien laus de moi ^•fni;ier des en-
tidiles k'il m il faites. {Sept sag. de Home,
Ars.33S4, f° 13''.)
ENT
Nous volons qu'ele jure sor sains que de
cesl pas en avant ne fera enviers le senes-
cal malviiise entraile ne cose ki li loiirl a
haine. {Ib., f" 33''.)
D'ane lancete
Me Gst sus la langne nne enirete.
iDial. de S. Grrg.. ms. Etreni. f fl''.i
— Promesse trompeuse, bourde :
Nei tu cely. bien ra en souvient.
Qui es ylel com ta sonloies,
.\a monde enfermer me vonloies.
Quant ta deis que je feis'se
Des pierres pain, se je vousisse
Je les ensse ass. '. lost fêles.
Ta m'as trop fet d'itieus entrelrs.
(Advocarie S.-D., ms Erreui. CUy'.i
— Cataplasme :
Mnlt sovent a la plaie met
Enplaslres el bones enlratfrs
De racines et de herbes faites.
{Prolheslttiis. Rirhel. USB. f" in'.)
1. ENTRAiTiER (s"), V. rpfl , s'ernbar-
rasser dans les traits :
Un d'ieeulz chevaux parles mouclies ou
autrement s'empescha ou entraitia en ses
traits... et ineoiUinenl que ledit exposant
ot despecliié et destraitlié ledit cheval
(1383, Arch. JJ 127, pièce 91.^
2. ENTR.\ITIEIl, verljc.
— Act., entretenir :
Se tn poToies enlrailûr
La damoisell'^ nallemeul.
Si li di tout hardiemeni
(Coun. 2970. Crapel"! >
— Conclare :
i .ivons entraitié délibération el .jceord,
. i-l fail certaines ordonnances. (1361, Ord ,
' ITI. 513)
1 — Neutr., traiter :
I Coment le cardinal cliivacha du io\ de
Fraunce vers l'osl du prince pur entràiter
' d.' l'acorde avant dit. (Chandos, Prince
i yoir, p. 62, Co.ve.)
I
i ENTRAiTL'RE, - traiclwe, s. (., poignée
I de l'épée :
... A s'e»pee a -sa main mise,
' Si l'a par VrntraU'iTe prise.
iParto'.., Richel. 191J*, T 161*.)
— Rentraiture, conture rentrée, cachée :
I Sub bac alla tonsura... latilare pote-
• tant... insiilur.-p, qure sxallice diciintur en
I traiclwe. (13 fev. 1395, Arrêts du Parlement,
j vol. VIII.)
ENTRAJosTEu (s'j, V. réd., se féuiiir :
Comunalm'nt s'enlmjo^lernt
E de par lui s'enlrasumblereut.
IBtN , 0, d,- Sorm.. 11. «1171. Michel 1
KNTRALER (s',) V. réd , aller l'un
contre l'autre :
K cil qui 'a lor ^anz genz s'atendenl.
De tolir lor les gaei contendent.
Od les espees s' entrfsunt .
^BF..^../). df Narm-, II. 'iU^S Michel.)
... Si fort s'entrnan!
Qu'il abatent tout en un lunnl.
Chevals et chevaliers ensemble.
(ilrra'ii/is, p- 30. Michclanl. )
ENTRALIÉ, enlrealié. part, pas-''', lie :
Eissi d'amor enlraîu'
E li uns vers l'autre otreié.
I (Bek., 0. de mrm.. II, 107 1 T. Michel.
ENT 27Ô
Ausi corne confrères entrealiez par lour
foiz (Le Feste de Put, Lib. i.usium., 1,
224, Ker. brit. script.)
ENTRALLEiTE, S. f., p.-è. petite atlB :
.Nos cuers pendent en nous aussi comne
une lampe a petites enlralleiles qui le
soustiennent. (Compas, de la s. escripl.,
ms. .Monmerqué, l. Il, ('3'ir'.)
ENTRALONGIER. VOif ESTaESLOIG.NIF-R.
ENTRALS, voir Entrctes.
ENTRAM.visNiER (s'), V. réQ., sp récon-
cilier:
Eisi se sunt entramaisnië.
(Be.v., d. de Nom.. II. 6817. Michel.)
Cf Amaisoter.
ENTRAMBLER, VOir E.'«TBBUBLER.
ENTRAMIS, voir ENTREMIS.
ENTRANCE, S. f., entrée :
Cuer qui doit faire entrance de cour-
toisie fait oir jolif de douce acoiutance.
{Chans., Richel. 765, f° 55 v°.)
— Droit d'entrée :
René donne quatre entrantes déniaisons
aux halles d'.\nger3 a Etienne Licier, artil-
leur, canonnier, ouvrier d'artillerie, de
forge et d'autres habillemens de guerre, en
considération de ses services, et pour qu'il
puisse plus facilement l'aider de son mes-
lier quand besoin sera. (22fév. 1463, Compl
du R. René, p. 225, Lecoy.)
ENTRANE, VOir E.NTRAIGSE.
1. ENTR.v\T, adv., pendant ce temps :
Entranl ont fait les boori veadier
De saiact Amonlt. de St Clément.
Guerre de MeU, si. 98", E. de Bjuteiller.)
Entrant ont fait noslre citain
Pocr eoix armer Mente sonner.
(/».. 5t. 113'.)
— Conj., pendant que:
Entrant ces gens chescnin assemble.
Qu'il n'y al pas longement mis,
A l'evesqne de Verdun semble
Qu'encor ail Mets poc d'ennemis.
(Guerre de Ui'l:. st 239". E. de Booteiller. )
2. ENTRANT,- ent. Ont., s. m., entrée,
commencement :
A l'entrant de la saison.
!(.. ut SoicsiES, Cka:is., Scbelar, Tron. bel}.
nonv. scr., p. 1.)
.\ Vantranl don tans.
{Estampie, ivi, ms. Ojf. . Douce 308.)
A l'entrant du port. (Bersuire, T. Lie.,
MIS. Stc-Gen., f» 36S'.)
A V entrent du moys de may. (D'Adton,
Chron., U;chel. 5081,' f» 57 r«.)
El eu l'ertlranl de septembre, s'en revint
a Bloys. (iD., tb , Richel. 5081, f» 65 r«.)
En l'entrant du movs d'apvril. (ID., tft ,
Uichel. 5082, f" 211 r».")
U n'y avoil gallere ny navire qui ne cou-
rust grande fortune de se perdre a Venlrant,
si l'on y advisoil bien. (Brant., Rodomnnl.
espaign.. Il, 43, Buchon.)
3 ENTRANT, adj., commençant :
Quant 11 dont tans rasonage
A doui muis d'avril fatriint.
{CItans.. Richel. 20050. f 52 r".)
176
ENT
ENT
ENT
— Entreprenant :
Mais il se monstroit lors plus entrant et
plus bravasche que le duc d'Albe, bien
qu'il fust de belle façon, comme j'ay dict,
et de belle et haute taille. (Br/int., Grands
Capit. eslrang., 1, v, Bibl. elz.)
Je voudrois qu'il ressemblasi un peu Le
Peloux c'une chose, qu'il fust plus entrant
qu'il n'est en compaguie ; car Le Peloux,
il sijait aller. Tenir, et veut entrer partout.
(ID., ib.)
— S. m., commençant :
Artiens et ?ntron« commençarent. (Rab.,
Il, 18.)
4 ENTRANT, S. m., onguont :
Le suppliant se transporta en l'ostel
d'un barbier pour avoir de l'entrant a soy
guérir de certain mal. (1471, Arch. ,'J 197,
pièce 187.)
Cf. Entrait.
ENTRANT AOUST, lOCUt., qUi esl tOUt
près de l'entrée du mois d'août :
La feste S. Pierre entrant aoust. (1253,
Arch. mun. Laon.)
A la feste de sent Père entrant aoust.
(30 juillet 1239, Ck. du Cte de Bourg.,
Cart. de Salins.)
Cf. ï^GonLEAonST.
ENTRAPARTENiR (s'), V. réfl., être Uni
par des liens de parenté :
Ele esloil ja de grant aage, mes bien sol
conter cornent li rois Aniauris et celé Agnes
s'enirapart«noJen(. (Guill. de Tïr, ii, 258,
P. Paris.)
Quant il la prist (pour femme) fu ce bien
contredit par le patriarche Fouchier, pource
qu'il l'entrapartenoieiit en quart, (la . ii
Î57.) ' . .
ENTRAPE, - appe, s. f., embarras :
Enlrappe, ou un empcschement ou em-
barassemeut, qui empesche de bien faire
ses affaires. C'est une grande enlrappe, ou
incommodité. (Dukz, Dict. fr.-all.-lal.)
Troyes, entrape, embarras.
KNTRAPER, - apptr, - oiper, verbe.
— Act., faire tomber dans un piège :
Noches sont por fol entraper
Qoi T«ll aulrai feme haper.
(Reci. dc MoLiEKS, Mùerere, An. 3460, P SI t».)
Qunt de Itrrou est etchapa
Li moines qui fust entrapet
Trop œalenient, si Dieu ne fost...
(C. DE Co'Kci. Mtr., ms. Soiss., f" 207'.)
Et des noies, des eslnnglei
La mort en a woMciilrapez.
(Yte lia Pères, Ars. 3C41, r 1Î8'.)
Hai, biaai maisires, ronsoillier,
Dijt li ermites, me derei ;
Por vos «là je ei ntraipes.
(/*., P ISS»".)
Quant cnido mnei eslre eschapei
Don esl il plos fort erUrapei.
(ROB. Dt Blois, Poéi., Ars. 5Î01, p. 40*.)
Qne ne me pais ostar de la folie
Oo mes fol cuer m'« entrapé et mis.
(G. Macb., Poés., Richel. 9i2l, p lî^.)
Ili penst bien estre frappes.
On mors, ou prias, on entrappei.
<Li À B C maUlre Atselin du Pont, 14» ap E
de Boateiller, Guerre de UeH. p. 3ti;.) '
Monlt est mal bailli
Cellui qa'ils peveot entraper
Et dessoabs leur trappe atrapper.
(J. BRDïvnr. Chemin de Povrelé, k la suite dn
tàènagier, t. Il, p. 12. Bibliopb. fr.)
Prince, hom n'est, ni si fonl, ni si saij^e.
Se femme preot, qu'elle ne l'assonaige.
Et qni ne sott. par son fait, entrëpé.
(Ei;sT. Dc'^HAXPS, Poéi., Uichel. 840, f» 2S6^)
Que si ta Majesté, poor le commun service
Etitrappe ces mescbaos. .
(JoiCH. Dc Bell., les Fanes contre les imlnselevs
defoy, éd. 1561.)
— Retenir comme dans un piège ;
J'ascommcoi de par le pap«
Vilain qni a mazerin lape.
Et qui roisin apeie grape.
Et qni sa bêle famé entrape.
(L'Eseommen. ans j al.. Richel. 831. f» 194*.)
— Entraver, embarrasser :
Messires flauvains vient a Gaadin et le
\ prent par la resue, et descent du gringalet,
I si les lie ensemble ambedeus, et entrape
! de l'un des freins qu'il ne s'en aillent.
Artur, Richel. 337. f° 171M
Quant Lncnlos, ponr festoyer Pompée.
Rendit si fort sa famille entrapee,
I Le caysiDÏer devoit bien estre habille.
a. DP. LA Cbcshate, Comdamn. deboMcquet,
p. 278, Jacob.)
S'en vont aux chambres porter leurs
malles sur les coffres, es lieux qu'elles «n-
trapoient le moins. (Des Accords, Kscr.
Dijonn., p. 40, éd. 1548.)
Ces robes a plaio fonds, a gros bonlToas et manches
Ne feroieot qa'enirapper et vos bras et vos hanches :
Va sac, poar bien coarir, toos sera plus léger.
(Rewunsir. aui femm. et ftll. de la Fr.. Var. hisl.
et litt., IV, 364.)
— Réfl , se laisser tomber dans nn piège :
Car en l'amor oa tn t'enlranes.
Maint i perdent, bien dire l'os.
Sens, teos, chatel, cors, ame. los.
{Rose, Richel. 1.573, f 39'.)
Car en l'arnoor on tu t'entrappes
Maint j perdent...
(/»., ms. Bmx.. f* 34*.)
Car quant il se fait plos debatre
Ponr soi despendre et ealacîer
Plna se seoll pendre et entraper.
(Fatl. dOe., Ars. 50611, f° 80'.)
Quant trop enveloppé
Est es choses on il s'est enirappé.
(Chiii';t. de Pis., Poés., Richel. 604. r 39*.)
Champ., Troyes, entraper, embarrasser.
ENTRA PEUS, adj.. Semé de pièges, de
difiBcultés :
... C'est cele qui s'achemine
A confesse, qni tout netoie :
Moult i a entrapeuse voie
Ainçois c'on i puisse venir
Qoi ne met graot paine ou tenir.
(RCTED., la Voie de Paradis, Richel. 837, f» 3I1«.)
ENTRAPOIER, V. .1., appayer l'un
contre l'autre :
... N'ot pas tant d'escu soostenir
Corn il ont, ainz les ont laissiez,
Des bras s^ sont enlremhraciei.
Par les testes illueques sont
Entrapoiê que il ne font
Riens, ne dient n'ojl ni a.
(R. DE HoD., Merauijis, ms. Vienne, f SO*".)
ENTRAPRisMER (s"), V. réfl., s'appro-
cher l'un de l'autre :
D'ambes deux pars s' entrapri^mrmt
Cil lii par ire se rekierent.
(Ben., rroi«, Richel. 375.1'' 81'.)
Nais de rombalre apareillees
Se tunl les osz entraprismees.
On., D. de Norm., II, 33291. Michel.)
ENTRAPRor.HEMENT,entreaprocftemenl,
s. m., action de s'approcher, d'en venir
aux prises :
Ventreaprochement des deux osts enne-
mis. (TossETlBB, CAron. Marg., ms. Brux.
10512, X, V, 13.)
— Action de se réunir, de se joindre :
CesdeuxQeuves.a leurs entreaprocAemenj
embrachent uog chnmpz en lorme d'une
isic. (FossETiER, Chron. Marg., ms. Brux.
10512, X, v,8)
ENTRAPROCUiER (s'), s'âpprocher l'un
de l'antre :
Et qant il se furent entraprochiet. (S.
Graal.ni, 97, Hucber.)
Par grant air se sont entraproeMé .
(Gai/doa, 67S4. A. P.)
ENTRARMÉ, adj., armé à l'iatérieur :
Sa baniere fa d'un obar.
Bien enlrarmé de verous.
(Bal. de Quaresme, Ricbel. 19152. f 9i\)
ENTRAROTE, S. f., invasion :
Ne reis ne qaons n'i poet faire entrarote.
^Alexis, st. lOJ*, Stengel.)
ENTRASSAILLIR (s"), v. réfl., s'assailMr
nmtuellement :
Et si te sont rnlrassailli
As espees toat de rechief.
{Ueraugu, p. 30, Michelaot.)
ENTRASSEMBLÉ, entreasembU , pari,
passé, assemblé :
IJoques ne fist Tiebaot de Bai?igas
Si mal eschec a cens de France né.
Corn <as ferraot li Surreis aduré
Si vus e tls estes enireasemlilé.
(Joan. FiiiTo'^iiE. CAro»., 7.16. Michel. D. de
Nerm., t. III.)
BNTRASSENRR (s'), v. réfl., SB frapper
réciproquement ;
Sor les escus se soal entratsené.
(Gaydon, 2828, A. P.)
ENTRASSEURER - aseurer, (s'), v. réfl.,
s'assurer mutuellement, convenir en-
semble :
S'entraseurerent ensi
Qu'entr'ans usent roi.
(MousK., Cliron., 13802. Reiff.)
De la compaignie taotost
S'enlratsearenl et aSeot.
(Ueraiigis, p. 254, Michelanl.)
ENTR.vTEiNDRE (s'), V. réfl., S'atteindre
mutuellement :
Thelamon et Pentesilee
Joslerent, et si s'entrateignent
Que des chevaux corrans s'eopaignent.
(Bek., Troie, 23924. Jolj.)
ENTRATENDRE (s'), V. réfl., s'âtleiidre
inatuelicment ;
Car li nnsd'euls ne pnet conquerre
Soar l'antre vaillant an deaier,
Mes comme vaillant chevalier
S'enlratendenl et s'enlracospenl ;
En la Do dipiecent et cospent
lijaumes, et haubers et escuti.
{Ueraugis, ms. Vienne, P S'.)
ENT
ENTRA VAtix, - aulx, - eaux, entrebaux,
s. m., entrait, pièce de charpfiiitn nonirnée
aussi tirant :
Quil rpRarde les entravaulx des lieux
non niip SPiilenient pus uomlire de u:,^
mais repard.' les qnrililez ft foiirnips d, .!
voye?, les adresses et les deslours. (.1. m-
Quatre soupentes enferrées dans quatre
poutres, pour porter et soustenir le plan-
ctiier dicelle nrmeurerie,... garnies di'
poinczons a arcs boutans. de jauilietes en
troMaulx et esseiiers. (23 f6v. 1469, Compt.
du R. René, p. 18, Lecoy.)
Deux estriers et flottes pour mettre n un"
entrebaux d'une ploocquette. {TU. d7i
XV* s., Valenciennes, ap. La Kons, Gloss
ms., Bibl. Amiens.)
L'argentier parle... des estriers et flottes
mis a uuf,' entrebaux. (1463, Bethune, ap.
La Fons, Art. du Nord, p. 138.)
Et y mettre deu.^ entravaux île grosseur
de ciuq poulces eu carri''. (An 1577, D. K.,
EivruAVEii.MER, Verbe.
— Act., retenir par des entraves, qu'on
nppelle aussi dans certains cas des travaiis :
Cilz pensa si la lieroil (la chievre)
Que ja De cners ne cors n'i croit.
I.ors la cili si nlrarnlUee
Par coroes, par masel lice
Qu'el ne povnii conrre ne braire
i.Renard conlrefail. Tarbé, Poet. dr Champ, ani a
Fr. I. p. 13i.)
— Rén., se donner du travail, de la
peine, s'efTorcer :
Mes nostre Sires regarda le pueple par
sa pitié, et moût s'entravetllerent li prélat j
•lu pais cornent la pais i fust mise. (G de i
Tyb, II, ioi, P. Paris.) " j
ENTRAVEMENT, S. 111., entrave: '
Soiir roei jirans, et fors et dures,
OdI eslevees les figures, ;
Les las el les nttravnitrns.
(Bek.. Troies. Kicbel. .iT.'i, V 111».)
ENTRAVExiR, Verbe.
— Refl., se rencontrer :
Duj homme sailloient outre un feu et il
» enlravindrenl cusauible, et li uns fii ars
[Digestes, ms. Moiitp. H 47, f- 121. )
— Se faire bon accueil, se bien con-
venir :
ENT
[>cvant lui a sa tarRo ntravirtee.
Entre dens rens a jousie demandée
(4Bsm, Richel. 7u;i, f \V.)
Devant lui a l'escu enlrairrsé.
(Gai/don, i;iRS. A. PJ
ENT
277
II!
tour d'un
h'.li/il enlrarersrs .1. Irons
Ile caisne, prans et grus et Ions
Umadns cl Ydumr. Ilichi;!. 37.;. !" 3-Jl'.)
Tellement qu'en peu de temps, a lorce
de gros pieu.T. aisses et madriers, qu'ils
enlraoerserent de biais en la IJure, ils li
remirent assez tost en son premier' canal
{La vraye Hist. des troubles, f» 202 r°, i^d
1374.)
— Traverser, passer à tra\ers de, se
placer en travers do ;
Li dus flerbers les va enlraversant .
\Les Loh., Richel. 1113, ap. Vielor, llandschr.
der Ceste des l.oix., p. 81.)
Et vont la terre mtraveraant.
(ItELLEP., ilachab., Richel. 19179, f» 3 v».)
Bien s'fniravmoiriii endui.
^Hose, ms. Florence, Ric. 27,HS, f» f,'.)
— iNeutr., venir à la traverse :
Mains omicides et orribles fais en sohI
nitravenus. (.Maiz., Songe du net 11 n
Ars. 2682.) ' '
ENTRAVERS, prép., à travers :
■Si l'a férue par mtrarers le nés.
(Gaydon, 4256, A. P.)
— Dentravers, de travers :
Adont veissies le viellart
Mull fièrement premlre l'escu
t:t enpiiinjiner le branc moin,
Kt l'escu d'entraifrs leler.
iBiaticand., Hii, Mtchelant.)
E.NTRAVERSER, entreverur, verbe. |
— Act., placer en travers : ,
Fierenbras passe avant, s'a son destrier broché •
Rollans, li mes Karlon, l'i a entracersé :
Crant coup li voit doner snr son escu boucler.
'Iir.ir. de Rome, 117:i, Groeber.)
— Réfl., se placer en travers ;
Envers Hnon se sont eniraversr.
(.Les Loh., ms. Monlp., f 1)8*.)
Il est bien vraj qu'un voile me faict tort.
Kt celle raain. qui souvent s' enlravcrsc
Kntre voz yeoi el les miens, dont renverse
Tout mon d''3ir.
(Vasuci.s PaiLiEOi., Car. vulg. de Fr. Pclrarquc
p 6: . éd. IS.i.-l.)
— Act., soulever avec une traverse :
Icellui Coulin avoil entraversé ledit huys
alin de le faire ebeoir. (1468, Arch. JJ 193.
pièce 121.)
j — Entraversé, part, passé, placé en tra-
! vers, de travers, transversal :
Si la leooit eutrover'iec
I En .[. Iil. toute desrouverle.
'' (Chrest., Ckcv. de la Charrclte, p. 31. Tarbé.)
.1. tref ont prins entraversé de lonc.
I.Gaydon, liSj, .\. P.)
l.e dns Boef s'est la trait quant il l'a reparJee
Kt s'est boulé dedeus la targe cniraiersee.
(HauçK d'.iiprem., ms. Monlp. H. 217, f» ii;o».)
; Par la plache gesoient trestuil enliaversr.
(Doon de Mùtenec, 3960. A. P.)
Hz furent batus très griefvement et mi.-;
' ou touniieiit de eciillee, c'est a dire une
I crois entraversee. {Mirouer historial, .Ma?
1 557, f» 269 r».)
Pons et plaïulics abbatuz, grans arbres
entrarersez en la voye. (D'AUTO.N, Chron.
Ilichel. 3081, f» 18 i-.)
La blanche croix droiote les distingue
des Bourguignons qui la portent entra-
versee. (La vraye Hist. des troubles, f» 161 r°
éd. 1574.)
- Entraversé de, sur quoi telle chose
est placée en travers :
Larges fossez de gros arbres en'raversez
(D'AUTON, Chron., Richel. 3082, f» 32 r».j
Des gobelets de bois entrauersez d'une
barre d'argent. (La vraye Hist. des troubles
I» 129 v», éd. 1574.)
Et pendirent a leurs costes des gobelets
de bois entreverses d'une barre d'argent
qui portoit ces mots : "V'ivent les gue.\ I
(L'Est., Mém., i' p., p. 463, Champollion j
j ENTRAVESTIR, entradv .. y. a , insti-
[ tuer comme héritier, en parlant d'un mari
et d'une femme :
Deux conjoiniz ensemble par mariage
pœyent entravnslir l'un l'autre. (1307,
Préo. de Reauqnesne. Coût. loc. du baill'
; d'Amiens, 11, 276, Boulhors.l
j Le mary et la femme, par la coustume
I localle de la ville, banlieue et eschevinag.-
de Bethune, peuvent e«(rarfoes(ir l'un l'autre
par lettres. {Coust. yen. de B-'thHni'. d.m^
j les Couslumes générales du comié d'Artois
j éd. Arras 1679.) '
Quand deux conjoints par mariage en-
travestissent l'un l'autre par devant esche-
vins d iceluy pays que l'on appelle entra-
vestissement , par lettres, au survivant
compétent et appartiennent tous et cha-
cuns les biens meubles et calheux, de
quelle nature et condition qu'ils soyent dé-
laissez par le trespas du premier mourant
[Coût, de Lalteue, iv, Nouv. Coût «en I
372'.) ' '
Entravestir de sang. Quand deux con-
joints par mariage ont entravesti l'un l'autre
de sang, qu'advient quand il y a un enfant
diidit mariage, ou par lettres au survivant
d'iceulx deux conjoints, compétent et ap-
partiennent tous et chascuns les meuble,*
catheux et héritages situez audit escbevi-'
nage. (Coût, de la ville d» Douait Nouv
Coût, gén., II, 984».)
ENTRA VESTISSE.MENT, entrad., en-
tread., s. m., don entre mari et femme :
Pœuvent deux conjoints, honme et
femme, advantageret donner l'un n l'aultre
par entre vifz, par forme d'entradoestisse'
ment, tous leurs beritaiges patrimoniaux,
pour, par le survivant d'entre eulx, en
joyr et possesser sa vie durant. (1307
Prev. de Beauquesne, Couf. loc du baill'
d'Amiens, 11, 208, Bouthors.)
C'est une coustume que l'on nomme
coustume à' entravesti ssement de sang, ou
par lettres que peuvent acquérir deux
conjoints ensemble par mariage demeurans
en icelle ville, par deux moyens • l'un en
ayans eu enfnns nez et procréez de leuVdit
mariage, es mctes dudit escheviuaige : et
l'autre moyeu, par lettres et recognois-
sance qu'ils font et passent par devant sept
desdits esehe\ins et en la chambre de leur
halle. {Coul. loc. de Béthune, i, Nouv Coul
gén., I, 316M
Par ladite (Mustiime l'on use audit pays
d entravestissemenl pur sang et par lettre,
lequel e/i(rai)î's((ssement par sangs'engendrè
qu.ind deux conjoints par mariage durant
icelle conjonction, ont un ou plusieurs en-
fants : et entravestissemenl par lettres se
fait quand deux conjoints s'entravestissent
1 un l'autre de tous leurs biens par devant
I cchevins dudit pays de Lalleue. {Coût, de
i Lalleue, m, Nouv. Coût, gén., I. 37J\)
Audit lieu l'on use d'enlreadvcslissemeul
: par sang et par lettres. (Coût. loc. de
i Hiiisnes. 11, Nouv. Coût, gén., 1, 403». )
En ladite ville, loy, banlieue, et eschevi-
I nage y a deux manières dentravesUsse-
mens. l'un appelle entravestissemenl de
I sang, qui se cause, quand il y a enfant issu
du mariage, l'un de l'autre, quand deux
conjoints coiniiarent pardevant deux es-
cbevins et reconnoisseut l'amour de ma-
riage qu'ils ont l'un a l'autre, et eu iceluy
demonstrant, la femme va baiser son
mary en la présence desdits escbevins •
lequel enlravestissement ainsi fait est ap-
pelle entraviiUssement par lettres. (Coust.
d Arras, r, Nouv. Coût, gén" I 277' )
278
ENT
ENT
ENT
ENTRA VBURB, entroewe, ont., s. i.,
travée :
E ces treis estages par treble entranure
Jevigad. (Rois, p. »i6. Ler. de Liucy.)
De eaMi* att l'tutrûrrve (da ;>aUii).
Et d« hum» la eoTartore.
(De Bueliae et d'AifltMline, 301 . Méon, Nmv.
Bee.. t. I )
KNTRAViSKR, entreavisev (s'), v. réO.,
s'apercevoir mutuellement ;
Sont le» ODS derant lea antrae,
Cliucoiu reot de prêt t'nirarue.
L'aepue d'an champ lea defise.
iGduiit, «0». Uf., Richel. 5698. f li3^)
Adonc lee deax combalans t'intreavite-
rent l'ung l'aullre, si couchèrent leurs
laDces pur l'arrest et brochèrent les che-
vaulx. (Perceval, f» 54«, éd. 1530.)
Bretagne, Côlesda-Nord, cant. de Mali-
anon, entreviser, entrevoir.
ENTRA voir(8'),v. réfl.,vivre ensemble,
s'accorder ;
Li siècles aimiue glootoDoie,
Loiare, orjoel et félonie :
Dont ne le poeent enlrûioir
Dieat et li siècles, coi c'oD die.
(F<Tf de IriHorl, Richel. 375, f 33S'.)
1. ENTRE, entra, antre, intre, enter.
préposition.
1» Dans l'espace qui sépare deux ou
plusieurs objets:
E»lre eels dos peodeot Jeeoo.
(Pûtntm. ma. Clermont, '283. Koichwiti.)
Falrr ses poifsi tient sa haoste fraiinine.
{Roi.. ItO. Millier.)
Il avoient tant de lor aaeniis entre al!>
que li uns ne pooit venir a l'autre. (Vil-
LBH., 495, Wailly.)
E*tre le martel et leoclame
Sont cil deno.
(Ciiot. BiWf. 2369. ■Wolfarl.)
I.a dachoisa aa imr entre aea bras la prent.
(Berle, ÎU. Scbeler.)
Et dist entre denz trois moz en françois.
(.Men. db Keims, 212, Wailly.)
Une pièce qui siet entre Vilers et le bois
au[sj Cordelières. (1270. Cour-Notre-Dame,
St Helier, Arch. Yonne H 803.)
Ortea par cfTect je sça;
C* Tieil proterbe estre rray.
Qa'eMtte la boDche et le Terre
La Tio sonreot tombe a terre.
Bt ne tant qae l'homme hamain
S'aaaeore de nolle cbote,
SI ja ne la tieol eocloae
Eatroiltemeol dans la maio.
(Ron., Od., Od. Retraoch.. t. Il, p. liO Bibl
eli.)
— An milieu de, parmi, chez :
Zo panaent il qne ester el|sl
Latpiritos aparefoes.
(P«i«t«». 439, Diei.)
e«fr* lai porras se list dans Alexis.
(AlexU. st. ÎC, Steofel.)
£t qn'il m'avienl sourent
Qoe je m'oabli penaant entre la gent.
(Coca. C»4«i.. XVI. Crapelel.)
... Ce fD la flort des barons
L,a outra entre les Gascons.
(GoiOT, Biile. 378. Wolfart.)
Qnant sa iiiesnie virent que li roi? n'es-
toit mie entr'eus, si le quirent partout.
(Mxif. OB Rkims, 2ô, Wailly.)
Demeura monseigneur de Hainaut «ntre
les Anglois. (Pboiss.. Cliron., 1, l, 15, Bu-
cbon.)
Que si j'eusse esté entre ces nations.
(Mont., Est., au lecteur, p. m, éd. 1803.)
— En ;
Si me pris on poo a soosrire
Et eture mo; meiame* a dire.
(Can. DB PuAji. Lu. du ekemi* de long estude.
un, Pasehel.)
— Entre ces affaires, sur ces entrefaites :
Entre osi affaires li reis David a un jur
levad après meriene. {Rois, p. 154, Ler. de
Lincy.)
— Entre txs choses, dans le même sens:
Antre ces choses i\ avoient acostumé...(Kte
saint Ueneoit, Richel. 988, f 73''.)
— Entre cela, dans le même sens : I
Mais, madame, toute la chreslienté |
attend, entre cela, de vostre prudence et i
nulhorité, que vous reveillies et eihorties
IDUS les princes et estats cbrestieus a leur |
(iebvoir. (1585. Lettres missives de Henri IV, i
t. Il, p. 52, Berger de Xivrey.) j
— Par entre, entre, au iiiilieu de ;
i Si li envoie l'espié par entre le col et '
l'Hspaule. (Xrtur, Richel. 337, f 152^.)
! F.l en peu d'heure se trouvèrent si grand I
i iimiibre, et si serres, qu a erand peine
voyoit on le jour, par entre les picques et
les' claives. 'Olivikb uk La Marche, Mém.,
I, 28, .Michaud.)
— 2" Dans un temps qui suit une époque
I et en précède une autre :
Et lor dist qu'il vcoissent en se meson
' entre quien et leu. (BraUM., Coust. de i
Beaui'., LUX, 16, Beupnot.)
i Et dura ledict assault depuis les entre |
! sept et huict du malin jusques sur les unze
heures. (Do VillaRS, Uém., IV, an ijo3,
! .Michaud.)
j — 3» Fig., entre exprime le rapport que |
des personnes ou deschoses ont l'une avec ]
l'antre : |
i Seignor. par tel manière, ja ons D'en soit doutans. j
Po mena la goerre antre Saisnes et Francs. I
, (J. BOD.. Sas., V. Michel.) |
Pristrent consoil entraus. (Villkh., 14, j
I Wailly.)
£ii<r'uu n'a plos de différence.
{ (CciOT, Biite, 1616. Woltart.) |
Cum descors fust intre .. (Février 1239, i
î Arch. des Vosges, H, Flabémont.)
I Com il aut contenz et descorde entre moi
I d'une part et les moines de Vauluisant
d'autre. (Janv. 1238, Vauluisant, Arch.
I Yonne, H 710.)
Li règnes en porra bien enipirier et j
entre nous naistre granz descorz. (Mém. dk '
[ Heims, 4, Wailly.) 1
I Li pleiz qui ert. est et pant entre les !
dictes parties. (1344, Accord, Pontisny,
Arch. Youne H 1542.)
I — Entre exprime encore le choix :
! Le duc Philippe, lequel entre toutes les
maisons du monde aymoit ceste mai.~on de
Bourhou. (CoMU., ifern., I, 2, Soc. de l'H.
de Fr.) ,
— 4° Entre s'employait devant deux
substantifs pour indiquer un rapport co-
pnlatif, et l'idée d'ensemble, ^ la fois, ou
simplement et :
Enter mirra et aloeo
Qaaai cent hiraa a donad.
(Pution. 347. Diai.)
Tant Toa donrai flilr'arfaat et or fin
Nel porteroient doi destrier arrabi.
(La Lait., nu. Hoalp.. t* lO**.)
Et moi dont et le vair et le gris
Et .111°. mart entre argent et or fin.
(«.. 1° 9i'.)
En son poing destre porte la nef d'or ûa :
Tota fo plaine entre claré et Tin .
(«.. P ÎÎJ'.)
Molt joerenl longuement ce soir entre
la damoisele et mon seigneur Gauvain.
[Artur, Richel. 337, f 173")
Mais or s'en taisi li contes, et dit qu'
molt menèrent grant teste entre Sagremor
et la damoiselle, et molt se deduirent taut
qu'il virent le jor aparoir. (/6., (*> 218'.)
Si se couchèrent sus contre le feu entre
le roi et la pucele. (76., f" 23S\)
5i estoient mais si aquis entre le roi
Vrien et le roi Neutre et le roi Ydier que
a paines pooient mais les braz lever amont.
(76., f» 260-.)
Et Pieres de Braiescuel faisçit auté de
l'autre part, entre lui et Nicholon de Mailli.
(H. DE Valknc, 523, Wailly.)
Atjnt se parti li rois des soudans et en-
tra en une nave entre lui el ses frère».
(Chron. de Rains, c. xxvii, L. Paris.)
Dont s'en veit la famé toute seule entre
li et son garçon et sa garce. (E. BoiL., Liv.
des mesl., 1* p., lxxvi, 34, Lespinasse et
Bonnardot.t
E'-Ire CoJefroi el Robin
Gardoieot béates no chemin,
Dejoste nne riTiere.
(Erîhct Catpaix, Ckana , Scheler. Tron. ielg ,
noDT. sér., p. itl.}
Entre cortoisie el orgoelh
rie poroieat coojoindre josemble.
(R. DE HoLOE«. Rom. dei Etes, ib . p. 259.)
Mais doremeot se desconfortent
Entre ''escoier et le prestre.
(Du Preitre et du Chevalier, Moolaigloo et Ray-
naod. Fabluiiu, II, 77.)
Entre moi et ceste famé demorons en
une meson. (U. pretn. liv. Salemons, vas.
Berne 590, l' 144".)
— o" Entre se place devant deux adjec-
tifs, pour exprimer l'idée de à demi :
Ele le trouva encore someillant et entre
veillant et dormant. (.4rf«r, Richel. 337,
f 173'.)
Le portant entre vif et mort dedans la
cité. (La Laadb, Hisl. de Dictis, f 66 r«,
éd. 1356.)
Cet emploi était encore de quelque
usage au xvii" siècle :
Puis, entre joyeux et morne.
Da temps, entre laid et beao.
Je m'eo alla; Toir à Tboroe
Le coperoique lombeaa.
(St-Aïaht. la Polonoue, Bibl. eli.)
— Locutions. Entre que, pend.iiitque :
Entre que cil assaillent doremeot.
(Auben, p. 212. fobler.)
— Entre ce que, entre le moment oh :
ENT
ENT
KNÏ
i79
On doit regarder la droitun- a l'nir el
Iwnipa que il aquicrl l'erilnp;'-' j''"z 'jui! <""
.1. autre et ia muaiice de la liroiture oui
avient entre ce quj li lestamens a cslé U-i
«l la oiorl u celui qui l'a fait, ou aiiiz que
la condlcions sor cui aucuns fu faiz inr^
soit aconiplie, ne ne nuit poiut a l'oir.
[Inslilules, Ricliel. 1069, f 34''.)
i. ENTRE, S. f.,entr^<'; coniuicnwnient
de jouissance :
Fraunke entre, et frauuke issue. (Khitt.,
Loix d'Anglel., (° 141 r», ap. Sle-Pal.)
Bref de entre. (In., t6., f« 263 v».)
ENTRÉ, part. pa.ssé, enregistré :
Soient les parcelles entrées, et espcci-
fiees en pluseurs escrnwes. (Britt., LoiT
d'Angl., f» 185 v, ap. Ste-l'al.)
Entré en nostre roule. (Id.. ib., (' 24 v«.'
— CDmmencé :
Il est yverz entrez. (Villkh., 86, Wailly.l
Encore? n'estoycnl les trêves entreis ne
ciinfermces. (Fhoiss., liv. III, p. 312, éd.
15S9.)
Cette semaine qui est entrée. (Loncelot
du Lac, t. I, f 31', ap. Ste-Pal.)
KNTREACCOINTER , VOIF ENTHACOIK-
TIëR.
uvrREACONTER {i'), V. réfl., se racon.
ter mutuellemeDl :
Todt mot 1 DOt t'entrearontrml
Ceo qn'cn lour tooge oorcnt teq.
(Dtat. dr S. C.tfg., rat. KTn»ai. f !!;'•>
i-'.NriiEACORDER, T. a., ftccorder deux
persDnnes ensmible :
Puis furent il entreacordcz et sui enlre-
imereut. {Chron de toute Engl., Bibl. arl.,
no 200.)
ENTIIEACIIBII.LIU (s') , V. réû., SC
prendre récipruqueuient :
Si se alloiont veoir nsoult souvent l'un^
l'autre, et s'entreacciiitUrenl en si praul
aiMOur... que a peiue pouvoient cstn; Si-
ensemble non. (fjineelot tin Lac, 3" p ,
< II. Slll, éd. 14«8.)
KNTIlEAnVESTISSEMBNT, voir ENTRA-
VKSTISSKJIENr.
ENTIIKAFPIEII, voir ENTRAFIBR.
KNTUKALie, voir Entr.\liis.
ENTREAPniKiHEMENT , VOir ÙNTBA-
PROCHEME.NT.
EXTitE\ssi':Miii.i:it (s"), V. réfl., s'i'ui-
lirasser pour lutter ;
Le suppliant et ledit battard se entre-
assamblerent et balellerenl eusauible, lele-
lui'iit que leilit baslard deiuoura mon.
(1304, Arcb. JJ 94, pièce 5d.)
ENTHKAT.viNEii, - actainer, - ayner,
(S'), V. réfl, s'attaquer iiiutuelleuient ;
Kt par toute telle viiye s'entrcaf.taynerent
de reproches, de blaspliesiiws et de ma- '
ledictions. (Lu Uaud, Hist. de Dret., cb. 10,
éd. 1638.)
ENTIIEAVISER, VOir EnTRAVI3F.11.
RNTitEBAAiLLBUHE, enlrebuillure, s. f ,
entrebaillemeat :
\-'enlrehaillure et ouverture îles lèvres
I (A.\ivoT, Pcop.rfe (ab/e, iX, 2.)
Par ce moyen le tout conviendra fort
bien ensemble, et nulle rime, enlrebadU-
leure. ou Bssure apparoistra entre les
Commissures et assemblage de deuv es-
eorci-s. I LiKBAfLT, Mo«. rust., p. 422, éd.
1597.)
ENTKKB.VCTE, VOir E.NTBEBATK.
KNTREBAER, V. a., entrebailler :
Si a .1. poi î'uis eHlT^bar.
(f'cler. Rraart, p. 1*7. MirllD.)
ENTREHAlLL:'ilF., Voir E^NTREB-iAIL-
LBDRE.
ENTREBANDE, - tende, S. f., piéce de
bois qui en soutient deux autres :
Ctn trouva icellui delTuut peudu et es-
tran^;lé par le moien d'une jorde mise et
tenant a un baucb ou enlrebenJe dudil bo.s-
lel. (1403, Arch. JJ 160, pièce t30..l
Ordonnons que une balle sera faicle, la-
quelle sera construicte et assise sur lon-
gues entrebandes traversaus Traue de .Mer-
derou,... de longueur et largeur compec-
tautes, pour en icellc halle mectre Icdnt
cujr au s.Mij. (16 sept. 1540, Ordonn. de
Véchecmage d'Amiens relat. d ta cons-
truct. d'une hatle aux cuirs. .tp. A. Thierrv,
.Won. du Tiers t'Mt, II, (>13.)
E\TUEB.\T, S. m., irilerrupliou. repos,
A fesc altr- eo tmtul TiQ.
N'aî nirrbal de inan ih».
(6' Hrfdtu. 1314, Michel.)
EN'TREBATE, - ollt, - acle, S. f., entfe-
liando, le coniniencoinent et la lia d'une
pièce d'etuile :
Iceulz tixeraus s.jut tenus de faire aux
draps qui sont a eulz leurs euseugues a
rliacuunc lisière du premier cbief d iceulz
draps, et avec ce, a Yentrebate du com-
meuceuieut, mettre un duvtes de cbaiivre
tout routieremeut au milieu de la dicte en-
trebate. (1410, Mat. de ta drap, de Chauny,
.\rcli. Lbauuy.)
Item, toutes aultres saies qui seront
trouvées aians tache et autres rompius
par mauvais ouvrage, ne porteront point
le sceau, mais seront les ouvriers coudem-
l'Uez a hoster les enircbacics et en amende
"le .XX. solz parisis. (I4S0, Statuts des sa-
yeteurs d'Amiens, ap. A. Thierry, Mon.
inàd. du tiers état. 11, 381.)
Que iiulz ouvriers diidict mestier ne
puist lueclre jus de l'esliile une pièce de
saie, de satin, d'estadiue ou aultre ou-
vraige de saieterie, que premier et avaut
que le petit sceau y soit mis ilz n'y aïeul
mis et l!ssu sou eiiseif'ne et cntrebatlf.
(1518, A'our. statuts des sayeteurs d'Amiens,
ib , II, 549.)
S il est trouve ijue ladite m.iicbaiidiso
ne soit bonue et lealle par les ditz esg.ird^.
serout justicies iesdiles pièces, c'est assa-
voir de bosler les entrcbatles et ui' [KTTTI'- •
rout ne finie seaul.v de la dilte ville. (1518, .
Stat des sayeteurs, Heg. des stat., p. i34, .
Arch. uniu. AbbcMlle.)
Littré donne ;i\ecU' iiiémesens le subsl.
inasc. Entbebat.
ENTiiiiUATUE (s'), >. retl., se battre
niutuelloiiionl :
l:n enfer nous entrebaton
Pour l'arae qne perdue avoo.
{Df Uttrttn llapart, Montiigloa et UayuauJ. Fahl..
Il, fis 1
I Eolreulz .ii ti» Toot mrcbatre.
I <;« Maille df Prorms. Ilehi!!. 2413», f* :;i*.)
Et si l'honime et ia femme eoa mbii:
S'entrebalevt romra»» gen-i d<ï biens.
I Farce des cns de Pans, Ane. Th. fr , II, 31.3.)
— N'eulr., d.'ins le mêoie sens :
j Jf^ ne les fais point rnirehatre
I >e nulle rieQi faire qui bleee.
I (Chr. de PiSAN. Lu. du cfienun de long estudc.
39i)i;, Pûscbel.^
ENTREBAUX, VOir E.NTRAVAIX
I icNTREBEE, S. f., entrebâillement :
I billni Cotele se efforça de frapper le
' supiliant d'icelle dague par Venlrebee ou
ouverture de l'huis. (1427, Arch. JJ 173,
I pièieT-il.)
EN'TREBENDE, VOir E.NTREBANOB.
I E.vTREBERSER, - ersser (s'), V réfl . v
; lancer des flèches :
A qaarriaas agns t'enlrebers^fnti
' 'GntRr, Roy. Ugn., t. I, p l^iH, Buchoo.)
! ENTREBESSO.VNER (S'), V. réfl.. Se
j coller ; proprement tenir l'un à l'antre
comme deux jumeaux :
Il avint en celle église de Nostre Uame
I qu'un sergent s'y coucha avec une femme
; ^iir lin autel, si avint un miracle qu'ilz
; s'entreprindrent et s'entrebetionmreni
I comme chiens, tellement qu'ilz fuent
I aussv prias de toute jour ajournée, (tir. du
Chev. de La Tour, Ricliel. Ii90, f" 39«.|
', Cf. EUBBSSOXNÉ.
j ENTREBEUVERIE, S. f., action ds plu-
sieurs personnes qui boivent ensemble :
Nul eu Ces entrefaicles à'entrebeucerim
envjv eunemiement l'exercite. (Fossbtier.
Cliron. Marg., ms. Brui. 10512, IX, ;ii, 7.1
ENTREBOTER, - botler, - boutcT , ontre..
verbe.
- Act., placer entre, intercaler :
l'or lii. qiievilies 8 entrebouter. (1304.
7"rar. aux ebdt. des C- d'Art.. Arch. KK
393, r- 16.)
De toutes purs pendoient tentes de cou-
leur d'asur sùusteuues par cordes de
byssus et de pourpre, ausquelles estaient
eiitrelioutez des cercles d'.v: -; (Le Fbvre
u tsT., Bible, llester, i, éd. 1534.)
— Réfl , s'entrebeurter :
Des poitrines t'ealreboloim
Kl des gaïubes loioi «'aforçoieoi
(WA.t, Bi-ul. tiaa. Ler. de Lincï)
Si que 11 uns ne f^ee presse a l'autre, ue
ne (OS antreboutez ne ni visinoiz riant.
(.Maurice. iV/ TH., Richel. 13314.)
Ils senti ebottoien! et csperouuoient l'un
l'-MilIre par eliarile. (Kau . I. V, c. 26, f" 73.
éd. IMi.)
— Eiitreboté, p.irt passé, presse :
Aussi comme brebis sont une p.irt aie
Kt mâchent l'un en raolri.', moult sunt t-n.rebvuU.
{Doon df ilauucf, 11130, A. P.l
ENTREIIOl'ELER, VOIT E.NTRESBOELEII.
ENTitEiiuAs, adv., entre ses bras, sous
sa puissance :
Si liT me tient pechics e<Iroil et eiiIrelTas.
L, Vira, Je Coidoigiie, Hitbfll. ^ilbJ, 1" \oh^.)
380
ENT
ENT
ENT
EP«TREBRASSKn, - braclier. antre, (s'),
V. réfl., s'embrasser :
Apres ceste parole s'antrebrasserent. ( Vie
de St Denit, Uiit. Mus. add. 15006, f" 136'.)
Car fuisoient prant chiere l'un a l'autre,
rioient et devisoient eoscmble, s enlrebra-
choient et s'entraeoloient. (G. Chastellain,
le Livre de paix, \n, ?5i, Kervya.)
Vons ne «isles onqaes griocer
i:hirns, qoaot ili «e lieoneol aux craint,
Cwinrae ili »onl s s'enirriirasser
El enlrelajter par le» rains. ^
{U80, la Hesolulion d'Amours' Pues. fr. des x\
et Xïi= s.. Xii, 31z.>
El après s' estans entrebrassez ensemble...
se esbalireol le deiiiournnl de celle uuict.
(Ant. lk Maçon, le Vecameron, i, 169,
DilLiye )
Les sèches fraient niellant bonchc contre
bouclic, t'entrebrassnns de leurs pieds,
comme de brus. {L. JoUB., Vllist. des poiss.
de Rondelet, xvii, 1, *d- 1KÏ8 )
ENTREBiusiER , V. â., iiitcrromprc,
rompre :
El e'en vous .-ntrebrise vonlrc heure de
dormir longuement il vous en sera trop
mal. (G. DE CiiARNY. Liv. de Cheval., ms.
Brui., f» 101 V.)
Le tilence de tous les assislens ^«t entre-
brisé par unp granl efforccuienl de saii-
(jloux nnpetueux. (Lk Maire, Plaincte du
Vesiré, p. 401, éd. 1348.)
ENTRUBiiocHiEH (s.'), V. rcQ., piciuef
des deux l'un amlre l'autre :
A ice$le parole te «m/ nlrebrochié.
(Fierabrûs, 8:5, A. P.)
KNTREBROUiLLER, V. a., brouiUpr les
uns avec les autres :
Se dar malheor el fortniie rnnemie
^on^ ont jadis enlrrlroHiUet en jnerre,
La sontenance en doibl eslre endormie
(G. CaiSTELi., Vérité mal prue, p. 545, Bur!;ao.)
ENTREBUCUIER, V. II., trébUrUor, iolll-
ber:
N'encuse p<'S le serf a mon seigneur que
ii ne le maudie par aventure, el lu entre-
huches. {Bible, Mai. 684, f 2".)
Les cheminées des maisons entrebu-
cherenl sur les mes. (J. Mollet, Chron.,
cb. cccxzvili, buchoa.)
ENTREBUS, S. Il), f
Accende lamen Mniiboi
Ponr eitre mieoli tolliciles,
(^l'aneio; par grant abns
Noos veull mener comme cntrebut
Har« de toclet félicites.
(La Paix faute a Camtray. p. \k. éd. ISOg.)
Les six entrebus d'une garde robe. (ItiOO,
Lille, ap. La Fous, Gloss. ms., Uibl.
Amiens.)
ENTRECAMBGEEliENT , Voir ENTHE-
CaANGBKMENT.
ENTRECANG.VVLEMENT, VOÎr ENTRE-
CBANGBABLEUENT.
ENTRECASTRE, VOir EKTRECHASTRK.
ENTRECEis, - il, entresseis, s. m. ?
Pour demy quartier de vigne en l'enfre-
ceil qui fii Perrin Bouquet, .vi d. (1375,
C'«n«t«r de Thiais, Arch. S 3082, f* 13 r».)
Demi arpent de terre au fossé de l'entre-
eeiz. {Ib., f» 15 v».)
Au fossé de l'enfresscis de Guill. d'Yssy.
(/6.,f»22 V.)
liNTiiECENS, S m., droit de centii^me,
plus fcrt ou plus faible suivant l'usage des
lieux, que le seigneur hant-juslicler levait
sur les mines fouillées dans l'étendue de
sa baute-justice ; quelquefois c'était le
même droit que les censives :
Droit d'eiifrerens sera Unu pour héritage.
(Cbart. de Hain., cxxil, 14, Nouv. Cont.
gén., Il, 138.)
ENTRECEP, S lu , distance nécessaire
entre cbarue eep :
Premièrement, on se résoudra de la ma-
nière qu'a l'advenir ou eultivcTa la vigne
pour ordonner de ren(recpp.(U. uk s^erhf.s,
Tft. d'agric, liv. III, cb. 4, id. 1803.)
KNTRECESSE,S. f, disconlinustion :
L'on y proeedoil sans disconlinuation el
entrecesse. (I'asq., Lc/(., iv, 7.)
ENTRECESSEMENT, S. Hl-, disCOntiPUa- |
lion :
Par tant ke l'om ne puel conoislre In I
posteit de le divine iror, si est besoins kc |
lom dnlel jenz entreressement en tôles i
choses. [Job, p. 471, Ler. de l.iuoy.i
Onreis sans entrecessement. [Serin, du
XIII* s., ms. Mont-Cassin, f» 97'.)
ENTRECESSER, V. n.. avoir de Tinter- ;
valle, cesser : j
Onqncs a'rtilreceuoil des Urines la valee.
(lie Sir Thtjaes. Richel. Î31tî, chill. ixvii, |
col. 31.)
ENTRECHAAINEMENT, S. m., enchaîne- ;
mcnl : I
Cest enlrecftaainemejif des eause5.(BoBCE, :
de Consol.. ms. Berne 365, f* 57 v.) '
ENTRECHAINJAVLE, VOir EKTRECHAN- '
cearle. I
ENTRECiiANGE, S m. , échange oiutuel i 1
Qnel joye, qnel enToisemenl, i
Oneli chans p.ir joyeui entrechanges '
Mèneront buy anges et arranges.
(CutHK, Ugst. lie la t'aa., Ar». 6431. f iH'.)
ENTitECiiANUEARLE, enirechangable, \
entrechainjarlc, adj., changeant, alternatif, j
mutuel, commun :
par entrechainjarle repos. (S. Bern.,
Scrm., Uiihel. 24768, (° lO»-»".)
Tant est sonvent ntrrchangable
Le monvement et variable.
(J. L« FtvRE. la Vietlle, I. I. t. 1511. Cocheris.)
Amistes est désirs d'avoir compaignie et
usancbe de ce c'on ayrae par enirechangable
bienvoellance piercbeue. {Li Ars d'Am., i,
23, Petit.)
Cesle enirechangable bienvoellance et
compaignie de gens a Dieu esl commenchie
en cesle présente vie par prasce el sera
cbi après parfaite en gloire. {Ib., II, 21.)
Efjouiz de leur entrechangeable vision, et
leurs de la lignée promise. (Ifir hislorial,
Maz. 557, f» 12 r».)
ENTRECHANGEABbEMENT, -jahlement,
enterch., entrechaungeablement, entrecanga-
vlement, aàv ., en entrecbangeant, mutuel-
lement, respectivement, alternativement:
Mais ore est qnestinn,
Pnr qnel chose Iruvum
Km el ireis de jeiivier
Kalendes de février;
Des altres ensement
Entrerhavjahlt'mfnt
(P. m. TmoN. ti Ctimjtoi. W,', Mail.)
Il entrerhanjablement parlevent alcunes
choses. {lUal. St Greg., p. 43, Foersler.)
Avons donet ces lettres présentes entre-
rnngaviement. (1297, Concord., Marlene,
Tlies., I, 1299.)
Deux chenihins en chascun des hau-
lesces del propilialorie les eeles et gover-
mnl le propilialorie. et regardant soy en-
trechaungcablement. {Bible, Exode, cb. 37,
vers. 9, Hicliel. 1 )
Lors se leva ele einsque les homes se
eonniftroient fnfrrcftoungeai/emenf. (fb.,
Hulh, cb. 3, vers. 14.)
En lesmoing de les choses les chivaler»
dessus nommez ont mis enlerchangeable-
ment lours seatil.v a ceste présente cediile.
(1 août 1351, Traité ent. le roid'Anglet. el
Chartes, roi de Nav.)
A cesle endenture enterchanqeablement
ont m7s lour seaix. (1359, Indenturii.
Hym., V éd., t. VI, p. 13i »
En lesmoipne des choses sus ditz le dil
monseigneur le duc el lleliol ont mis leurs
seelz a ces présentes endenlures eBfr?cfcaB-
geablement. (13 janv. 1371, Endent.. Delpit,
Doc. fr.en Angleterre.)
En lesmoing de ce nous avons fait scel-
ler ces lettres entrerhangeahlement de nos
seaux. (Utt. de 1379. ap. Lobin., II, 594.)
A cause que les dilz soulhviscountes.
recejrvours el baillils sount continualmenle
dan en an ovesqz les viscounles entre-
chaungeablemenl d'un office en ni:lre. (,S(o(.
de Henri K, ani, impr. golh., Bibl. Louvre.)
ENTRECHANGEABLETÉ. - gobleté, S. f..
changement, vicissitude, échange :
Vicissitudine, enlrerhnnqfablelè. (Clos.
deNeck., ms. Bruges, Scheler, l.ex., p. 98.)
Car a amitié convient entrechangabletr
des œvres kl sont silonc le nature de li.
(ti Ars d'Amour, 1, 141, Pelit.i
Amisté ajouste sour amour l'etifrerhan-
gablelé de bienvoellance el perchevance
(Ib., I, 23.)
ENTRF.CHANCEANCE, - gCnCC, S. f.,
changement, altémiion :
Alleralio, entrcchangcnee. (J. de Laga-
peuc, CoHio/ifon, éd. AÙffret de (Jaoelqueue-
ran, Bibl. Quiroper.)
ENTRECHANGEEMENT, - Changement,
- chavgiemenl, - cambgeement, adv., par
échange, muiuellement, allernativement.
l'un après l'antre, successivement :
Vieissim. pnr foies, entrechangeement.
{Gloss. de Salins.)
Miituo, entrechangement. {Gloss. lat.-fr.'
Bichel. I. 7679, f 219 v»)
Alternatim, entrechangiement. (Gloss. de
Lahbe, p. 488.)
Ils permirent les compaignies charnelles
entrechangeement de toutes leurs femmes,
esperans que nluslost elles concevroient
.= e chascunc a'jcelles estoil congnene et
habitée de plusieurs hommes. (Hist. saint,
et prof., Ars. 5079, f° 8".)
ENT
ENT
ENT
"281
L'un parloit par signes et l'autre par
paroles, et ainsi parlèrent entrecltangiee-
ment .m. jours que il alerent ensemble.
{Légende dorée, Maz. 1333, f" ISo".)
Dcdens ladite court estoit une linjorgne
lie piere, qui, par le bout de sa corne,
jeltoit ypocnis, malevisee, rnnimeuie, mus-
cadet, et anltres délicieux buvr.ifjes entre-
camligeement. (Citron, des l'ays-Bm:, de
France, etc., Rec. des Chr. de Flaad.,
t. m, p. 415.)
Si renvoyèrent les jouvenceaulx ou pays
de Sparte et leur donnèrent congé de
couclier avec leurs feuiuies entrecliangee
ment: afin, comme ils pensoient. on temps
advenir leurs femmes conceussent plus
tost se elles esloieut esproiivees de plu-
sieurs hommes, (ëoc.cace, Nobles mal., III,
8, f» 67 r, éd. lois.)
Mais il fist une autre desordonnance,
car ceul.t qui paravaut avoient esié en l'of-
flce avoient accousiumé de f.iire porter
devant eul.x l'ung après laultre enlreclian-
geement banieres de leur seigneurie, mais
cesluy Apiiis voulut qu'ilz portassent
banieres ebascun par soy. (Id., ib., 111, 9,
f» 68 r° }
ENTRECHANGEMENT, antrCCh., S. Ul.,
Changement, échan;;e :
Mes ensi l'ail a entendre li entreehanqe-
menz des paroles. {Comm. sur les Ps., Hi-
chel. 963, p. 18o>.)
El tierz an il recevoient ce qui n'estoit
pas baillié de l'un et de l'aulre volume,
ce est des choses ou des jugemenz selonc
Vantrecliangement de l'un et de 1 autre vo-
lume. {Digestes de Just., Richel. 20118,
1» 1'.)
Que se aucun autre testament, un ou
plusieurs, sont trouvé ou monstre par la
main de mes exécuteurs, desquieus mi exe-
cutour se veillent aidier qui soient d'une
mesme date et de samblaas lois, jaçoit ce
qu'il aient aucuns entrecliangemenz de
parolles,,.. je les conferme. (1324, Arcli. JJ
62, f'Sav».)
Chaungyng,en(recfta«gement.(PALSGBAVE,
Esclairc, p. 204, Génin.)
ENTRECHANGiER, -congier, -chningicr,
V. a., changer ;
Se li siers laisse soû sigiior
Dont vient ses sens a grant folie.
Et i'entrecange molt sa vie.
(G. DE Cambrai, Barlaam. p. 59, Meyer.)
Alterno, entrechaingier . (Gloss. de Salins )
— Déguiser :
De la pel del kicvrol li a le col lo'r.
Yest les dras Esau, liien est entrecangié.
(Herma.n-, Bible, Richel. 1411, t° H r°.)
De son seignor ne conot mie
Qiiar sa parole entrechanjoit.
{Le Chevalier confesseur, Montaislon, Falil. I,
18-2.)
ENTRECHANTER, V. n.. Correspondre
par des chants :
Que les animaux entrechantent avec lo
ciel estelé. (La Boderib, U.vm. du monde,
p. 141, éd. 1578 )
ENTRECHANTRIÎ, S. m. 1
Les contrechantres et entrechantres en
la même palinodie. (La Boderie, Harm.
du monde, p. 298, éd. 1378.)
ENTRECHAPINGNIER (s'), V. rëfl., SB
prendre récipruqueinent aux cheveux :
T. lU.
Moult «c sent entrechapvifimè,
Batu, et Tern et sichié.
iDe SI Pierre et du Jm'ileor, 207, ap. Barbaz. et
Méoo. Faut, elconl., III, 291.)
ENTREciiAPLER (s'), V. féfl., ss tail-
lader réciproquement :
Lesquelles parlics se entrechaplerent les
uns aus anlres l't meslerent. (1378, Arch.
•IJ 114, pièce 148.;
ENTRECH.ARNEMENT, S. ni. ?
Adonc quand le veneur verra qu'ils (les
loups) ne voudront manger pour quand
que on leur fait Irains, il doit remuer la
chair de Ventrecliarnemenl, comme est de
cheval ou île bœuf..., qu ils ra;ingent vo-
lontiers. (Du FouiLLOU.K, Vénerie, f° 77 r",
Favre.)
ENTRECHASTRB, - custre, - chaitrc,
antre., s f , planches qu'on met dans une
boite ou une caisse pour y former diffé-
rentes ca.ses :
Trentes cotes aura de hnnt (l'arche),
Ensi vnil qu'en le m'aparaut,
El si feras cinc enfrerhaslres,
Buen seinnl se tnv hien les piastres.
(EvBAT, Genèse, Ridiel. 1-24.57, f° 10 r".)
Un escrineit d'argent et .i. petit escrin
d'argent a .m. anlrechailres, et an l'autre
davant mal on nncense. (Très, de l'anglize
S. Saveor, Cari, de S.-Sauv. de Metz, Ri-
chel. 1. 1U029, f» 67 v«.)
Pour .II. clés faire a .1. escring a entre-
castre ou il a escris de le ville. (1301,
Compt. de Valenc, n° 13, Arch. mun. Va-
lenciennes.)
ENTRECHAiiCHER (s'), V. réfl., s'enlrc-
sailllr :
Les perdris privées ébauchent p ir des-
dain les sauvages, et celles qui sont nou-
vellement prinses ou vaincues s'entre-
chaur.lient l'une l'autre. (De Pinet, Pline,
X, 33, éd. 1S66.)
ENTRECHAUNGEABLEMENT, Vûir EN-
TBECHANGEABLEMENT.
ENTRECHELON, VOir EnTRESCHELON.
ENTRECHEMIN, S. m., chcmin qui par-
tage deux propriétés :
Tous les entrechemins ou intervales sont
communs. (CûMf. rfe Gand, xvui, 22, Nouv.
Coût, gén., I, lOOe»».)
ENTRECHENU, entrekenu, adj., à moitié
chenu :
Un chevalier granz et corsuz,
A cheveus blois, enlreehenm.
(Parton., 7703, Crapelet.)
Li das Elias i refii,
Ki le poil et entrekenu.
(Ren. de Beaujeu, li Biaus Desconnens, 54 U,
Hippeau.)
ENTRECHEOiR, V. n., tombcr parmi,
survenir :
Intercido, entrecheoir. {Gloss. de Salins.)
Entrecheoir, intercido. {Gloss. gall.-lat.,
Ricbel. 1. 7684.)
Par aucune aventure ce point indivi-
sible entrechiet en la génération. (J. de
Salisb., Policrat., Ricbel. 24287, I' 59'.)
Misères et pestilences y enlrechureut.
(li. GuASl'ELLAIN, CItron., ' \, 20. Kervyn.)
— Entrecheti,, part, passé, interrompu :
Que ce ne peut eslre que disci|iline
d'armes dont l'usage est entrrcheiiz puisse
eslre jamais recouvré. (J. DE Meu.ng, Trnd.
de l'Art de cheval, de Veg., Ars. 2913,
f» 31 V.)
Affin qu'il ne semble impossible de pou-
voir réparer la discipline des armes de la-
qnelle l'usaige est enlrechen et remys.
sDVons enseianez et inslruiclz par exem-
ples. {Flave Vegece, III, 10, ms. Univ. E 1.
107.)
ENTRECHEVAUCHIER, V. a., pOUSSCr
ses chevaux dans les rangs de :
Entrues qae Corsoll fis no envayssemenl
ÎNous entrecheianchiereut Sarrazin plus d- cent,
(fl. de Commarchis, 3111, Sclieler.)
RegnauUlin de Meliin .., accompagné de
quarnnte ebevaliers, les poursuivit et en-
Irecheoauclia jusques auprès de iloulon-
gne. (J. MOLINET, Citron., eli. xiii, Bu-
chon.)
— D'une manière analogue, attaquer en
poussant son cheval sur :
Icelui Defraiuc retourna la teste de son
cheval vers ledit Ilennequin, veuillaut le
entrechcoauchier. (1373, Arch. JJ 106, pièce
387.)
ENT«ECHOisiR, - coissir (s'), V. réfl..
s'entre-regarder :
Quant cil des nea s'enlrechnisirent.
(Be.n., Troie, 121.ï, Joljr.)
EnlrecoisH se furent tant
Que devisèrent les batailles
Des cevatiers et des piétailles.
(MousK., Chron., 4157, Reiff.,!
ENTRECi, - Si, antr., adv., jusque :
Et sunl tresloutes nues et lor pert a bandon
Qiian que nature fist enlresi au talon.
(Houm. d'.Mix., i" 52'', Michelant.J
— Entreci que, dans le même sens :
Antreci qn'n Coloigne ne se sont areslé.
(Parise, 2737, A. P.)
Firl .1. roi sarazin qui li est aprnchiez
Que tôt l'ai porfandu entreci gu'e\ braier.
(rivov., 799, A. P.)
Si an Oert Josné, le roi de Piscenie,
Que lot l'ai porfandu antreci que a l'oie.
{Ib., 1668.)
ENTRECIL, antr., s. m., entre-sourcils ;
La partie qui est entre les deux surcilz
sur le nez ou il n'a point de poil est ap-
pellee antrecilz. (Corbichon, Propriet. des
choses, \, 9, éd. 1483.) Le ms. Richel. 22333,
r 52', porte enlreuil.
ENTRECILLER, entressUlcr, v. a., en-
tr'ouvrir les paupières :
Si je la voys d'un sommeil gracieui
A demi morte entressiller les yeni.
(Tahcr., Poés., !'• p., p. 126. éd. 1374.)
ENTRECLiNER (s'), V. féfl., s'incUner
l'un devant l'autre :
Et ledit comte et luy s' enlreclinerenl et
firent bonne chiere l'un a l'autre. (G. Chas-
TELLAIN, Chron., IV, 188, Kervyn.)
ENTRECLoiso.N, - clusion, S. f., actiou
de boucher, de fermer, d'empêcher :
Interclusio, entrecloison. {Calholicon, Ri-
chel. I. 17881, et Gloss. de Salins.)
36
ENT
ENT
ENT
Interclusio, entreclusioli. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679.)
ENTRECLOIRE, VOir ENTRECLORE.
ENTRECLORE, - clovre, - cloirc, (intre.,
anter., v. a., boucher, fermer :
Qui entredosist l'entrée de paradis. (Bib.
hist., Maz. 532, f» 6''.)
Afin que le lieu ne lui fust entreclos.
(ViGNAY, Mir. hist., Vat. Chr. 538, f° 5=.)
Intercludo, entredoire. {Gloss. de Salins.)
Entreclorre, intercludo. (Gloss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
— Enfermer, entourer ;
Or vendrai au monstre devant.
Pais la gorgele en avalant ;
Et premiers au pis camuset,
Dur et court, et de point bel,
Enlrechanl le ruiotel
D'amours, qui chiet en la fonrcbele.
(A. DE LA Halle, li Jus Adan, Richel. 25.ÏG6,
f° 41 r».)
Que César s'en estoit tournez eu sa pro-
vince oultre les Alpes comme cil qui estoit
oultre Loire si entredos qu'il ne poToit
avoir viande. IBom. de J. Ces., Ars. 5186,
f» 70".)
Les autres furent surprins et entredos.
(E. DE Laigue, Comm. de J. Ces., f 138
r», éd. 1539.)
— Entr'ouvrir :
Qu'il a'enlrecloe les Tenestres.
(.Hose, Vat. Chr. 1522, f» 92>.)
... Entrecloue.
(lli., Vat. Chr. 1838, f 123''.)
Kt neporquant encor sommeille.
Et œuvre et eiitreclost son œil.
{Fabl. dOv., Ars. SO(i», f» l.'ig^)
— Entredos, part, passé, bouché, fermé:
Entredoux, interclusus. (Gloss. nall.-lat ,
Richel. 1. 7684.)
— Enfermé, inclus :
Ainsy que verres par ces lettres que je
vous envoie dedans ces présentes anter-
doses. (Lett. de Cosme Sasset, dans les
Mém. de Ph. de Commines, t. III. p. 193
Soc. de l'H, de Fr.)
— Entr'ouvert :'
A l'ois m'en vign, sanz dire mot,
Que la vielle desfermé ra'ot.
Et le tint encore anireclos.
{Rose, Richel. 1373, f» 124''.)
Tenir l'hnis entreclos.
U*., ms. Cotsini, P y9\)
Duquel ostel le suppliant trouva l'uis
entredoz, et n'y avoit personne dedans
(1394, Arch. JJ 146, pièce 173.)
Ung viel coffre entredos. (1412, Lotties
Arch. Grossœuvre.) '
Les paulpieres entredoses. (P. Verney,
Presaiges d'Hyppocras, i, éd. 1639.)
ENTRECLOS, anlr., s. m., cloison, sé-
paration, enclos :
Del travers hst un entredos de tables de
cèdre. (Rois, p. 248, Ler. de Lincy.)
Un entreclos i a petil,
V il ne puet avoir c un lit.
(Parlon., 6911, Crapelet.)
Vesci une legiere poupée d'uns estaus a
.1. entredos a tote le clef. (Album de Vill
de Honnec, p, 193, Lassus.;
Et d'un arpent de pré, sauçoye et cour-
tille, assiz en l'antreclos de ladite maison.
(1350, Arch. 5063, pièce 3, Suppl.)
Ventreclos qui est ou milieu de la cha-
pelle. (25 mars 1336, Trav. de peint, au.
chdl. de Vaudreiiil, Biblioth. de l'Ec. des
Ch., 1844.)
Por celui diable enserrer manda li rois
Minos Dedalus, et si li fist faire une mai-
son merveillouse, a tant d'entredos et de
chambres qu'el mont n'avoit créature,
s'ele la dedens en la moiene fust encloze,
que jamais fnst repairee a l'entrée. (Esto-
ries Rogier, Richel, 20125, f" 157'.)
M'en alay devers le vergier
Qui fu de la rivière enclos.
Tout environ sanz entreclos
Qu'autre fortrcsce n'ol enlour.
(G, Mach., Poés., Richel. 92-21, f 61".)
Faire un cuer de .xxxvi. chaires, que
haultes que basses, a dossiers, garnies a
crosses et entredos. (15 av. 1426, Arch.
-Maine-et-Loire, Hôtel-Dieu d'Angers.)
ENTRECLOSTURE, S. f,, cloison, sépa-
lation :
Entre le cuer ou li chanoinne estoient
et le monument, si avoit un autel la ou li
Grieu chantoient. Mes entredosture avoit
entre ,ii. (Contin. de Guill. de Tyr, H. Mi-
chelant et G, Ravuaud, Itinéraires à Jéru-
salem, p. 148.)
ENTRECLUSION, VOif ENTRECLOISON,
ENTRECOISSIR, VOif ENTBECHOISIR.
ENTRECoiTiER (s'), V. féfl., SB frapper
mutuellement :
As brans d'acier se vont entrecoitier.
Tous les escus font faindre et detrencier,
(Aliscans, 5175, A. P.)
ENTRECOLER (s'), V. réfl., s'eiiibrasser :
Les bras tendus se vont entrecolant.
(Olinel, 595. A. P.)
Et la il a lait la révérence au roy, tous-
jours a teste nue et jusques a terre, en
s'entrecolans. (Relat. de l'entrevue de Louis
XI avec son frère le due de Berry, dans les
Mém. de Ph. de Cornmynes. III, 266, Soc.
de l'H. de Fr.)
ENTRECOLOURÉ, part, passé, bigarré :
Ornoit son cief d'ung diadème de pourpre
enlrecolouré de blanc. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10512, l.\, m, 17.)
ENTRECOMHATRE (s'), V. réfl.. Se Com-
battre réciproquenjent :
Quant je troiay en uns essarz
Tors salvages, ors et lieparz
Qui s'anlreeombatoienl luit.
(Chrest., Cheval, au Lion, 277, HoUand.)
Li vent qui s enlrecombalent si merveil-
leusement. (Bbun. Lat., Très., p. 120, Cha-
baille.)
ENTRECOMBRER (s'), V. réfl., s'embar-
rasser mutuellement :
Mais a l'entrée s'entrecombrerent si qu'il
I orent graut domage. (Guill. de Tyr, i
253, P. Paris.)
ENTRECOMMANDER (s'), V. réfl.. Se re-
commander réciproquement :
Al départir s'entr'acolerent.
Et a Dieu s'enlrecommanderent .
(.■^looss., Chron., H298, Reiff.)
ENTRECOMMERGER , enter., V. n., com-
mercer :
Et paisiblement, par terre et par meer,
entercommercer et enterconverser, passer
et repasser. (1372, Traité, Lob., ii, 685.;
Impr., entercommer.
ENTRECOMMUNER, - comuner, verbe.
— Neutr,, entrecommuniquer :
Issint que noz suggits et noz alliex, et
les suggits et les alliez nos adversaires
puissent cnlrecommuner, et sauvement ve-
nir toutes partes. {Trêve entre l'Anglet. et
la Fr , Mor., Pr. de l'H. de Bret., I, 144).;
Qe durant lesdites trêves touz céans,
d'une part et d'autre, puissent enirecow
muner par terre et par mère. (1337, Inden-
tura convent., Rym., 2° éd., t. VI, p. 47.)
— Réfl., dans le même sens :
Le fraunctenement a quey la comune
est apendant est en Croxtone, e la comune
pasture est en Croxstone, cornent qe les
deuz viles se entrecomunent. M304, Year
books of the reign of Edward the first,
years xxxii-xxxiii, p. 45, Rer. brit. script.)
ENTREcoMPAiGNiER (s'), v, réfl., for-
mer compagnie, s'accompagner, se lier :
Par mariage et par honor
Vous entrecompaignies eusamble.
(Cerest.. Cliget, Richel. 373, C 272>>,)
... Orgueil et yre, pour voir,
S' cUrecompaignent main et soir.
(Gage de la Biche, des Déd., ms., I" 1 v", ap,
Sle-Pal.)
ENTRECOMPTER, VOir ENTBECONTER.
ENTRECONCLUSION, S. f., conclusion :
Interconclusio, entrecondusion. (J. La-
gadeuc, Cathol., éd. Auffret de Quoel-
queueran, Bibl. Quimper.)
ENTRECONJOIR, - ouir (&'), V. réfl., se
féliciter, se fêter réciproquement :
Moult se sont entreconjoi.
(Perceval, ms. Montp. H 249, f 204''.)
Mnlt se sont entreconjoies.
Car mnlt crent bones amies.
{Guill. de Palerne. 8659, A. T.)
Moult s'entreconjouirent l'un frère et
l'autre. (P. de Fenin, Mém. de Ch. VI,
p. 457, ap. Ste-Pal.)
ENTRECONSEILLER (s"), V. l'éfl.. Se
conseiller réciproquement :
Car je scay bien que le conseil de deux
Est plus certain en fait si hazardenx
Que n'est d'un sent : car l'on s' entreconseille.
D'où sort après l'audace nompareille.
(Hue, Salel, Iliade, x, P 149 r°, éd. IGOti.)
ENTRECONSENTIR (s'), V. réfl,, tomber
d'accord :
Quer guerre a entre mal et bien
Si forte que pour nule rien
A un acort ne se teudroient,
Ne ne s'enlreconsentiroient.
(Chastoiement d'un père à son fils, v. 11, Bibliopli.
fr.)
ENTRECONTER, - Compter, V. a., se
compter réciproquement :
Et s'entreconterent lor vie.
{Cher, as ,n, esp., 12059. Foerster.)
liée s'entrecomptoient comme advenu fut
de la cruele bataille. (CoURCY, Hist. de
Grèce, Ars, 3689, f" 60'^.)
ENT
ENT
ENT
283
Et alors nous serons de relour, nous
entreconterons des nouvelles l'un a l'autre.
(Tahureac. Prem. dial. du Democritic,
p. 213, éd. 1602.)
KXTRECONTRALIER (s'), V. réfl., être
en désaccord, se quereller :
Si furent de lors en avant les régions du
monde en seigneuries diverses, et merveil-
leusement s entrecontralierent, parquoy
moult de praus peuples en furent exilliez.
(CoDRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689, f» 130».)
ENTRECONTREDIRE (s'), V. réfl., SB
contredire mutnellenient :
Escriptures diverses qui s' entrecontre-
dient. (Ordin. Tancrei, rr,?. de Salis, f» 71''.)
EN'TRECONTRER fs'), V. féfl., 86 ren-
contrer :
11 s'enireeonireni, grans fa H pogneis.
(Les Loh., ras. Berne 113, f 10°.)
Qui s'entrecmtrenl d'armes volenteis.
(;*., f» 13'.)
Fièrement s'entrecontrent a la première estraine.
(Roum. d'AlU., P 8^ Michelant.)
As fiers de lor espies se suni entreconlré.
(Ib.. (° 43=.)
Li cheval s' entrecontrent.
(Gdy de C4MB., Alex.. Richel. 243G6, p. 30'.)
Lances baisies, se sont enlreconfré.
(Uuon de Bordeaux, 8058, A. P.)
Mais si se sont entreconlré
Des pis, des ceraas, des escas.
C'a la terre caireat jas.
{Rom. du comte de Poit.. 1150. Michel.)
Miséricorde etveritei se sontentrecontrees,
(Ps , Lsxxiv, .Maz. 793, f° 209 v°.)
Les deus os s'entrecontrerent a Nichole.
(Hist. des ducs de Norm. et des rois d'An-
glet., p. 77, .Michel.)
ENTRECorrv'ENiR (s'), V. réfl., se con-
venir mutuellement :
Le x° que les personnent s entreconvien-
nent bien. (J. de S alub., Policrat., Richel.
24287, f" 71''.)
ENTRECONVERSER , eiitcrconverser ,
y. n., avoir des relations :
Et paisiblement, par terre et par meer,
entercommer[cer] et enterconverser, passer
et repasser. (1372, Traité, Lob., ii, 58b.)
ENTRECONVOITIER (s'), V. réfl., 56 COU-
voiter réciproquement :
Si jurent ensemble charnelment cora
cil qui mnlt s'entramoient et qui molt s'en-
treconvoitoient. (Artur, Richel. 337, f» 188'".)
ENTREçoR, antre., s. m., tresse, frange :
Quatre espees y ot a or,
Que poDg, que heut, que entreçor.
(Rom. du Brut, ms., f li)'', ap. Ste-Pal.)
Que pom, que helt. que anlreç.or.
(Ib.. Richel. liI6.)
Sa granl espee d'Aleraaigue
U oQt sis livres de tia or
Eolre le heut e Vcntreçor.
(Ben., D. de ^orm.. Il, lOiin, Michel.)
A a l'on d'eus doué s'espee
U aveit quatre livres d'or
Entre le pont e Ventreçor.
(ID., ib., II, 20788.)
Phelippe tint l'espee, qui fu reis dreiluners,
Ventreçor (ii d'un jaspe, le helt de fin or miers.
Cïa. DE Kent. Geste d'Alis.. Richel. 243C4,
f -1 r».)
Mais ains qu'il l'enst a sei traite
Fu l'espee les le heut fraito
Si que li puins et Venireror
Ki esloiî adoubes a or
Li reniest en la maio sans plus.
(Atre per.. Richel. 216R. f 37''. >
Veez vos cel branc qui la pent
Qui a cel entreçor d'argent,
(fin Chevalier a l'Espee. Méon, A'oct. Rec, I, U3.)
EXTRECOROCiER, - corrccier, (s'), v.
réfl., se courroucer l'un contre l'autre :
Et tant nous entrecorreçames,
.xx'°. hialmes en laçasraes.
(Ben., Troie, 26861. Joly.)
ENTRECORRE, - courrc, verbe.
— Réfl., courir l'un sur l'autre :
Eneslepas qu'il se conurent
De maintenant s'entreeoururenf.
(Ben., Troie, 10629, Joly)
Sus s'entreçneurent sans parler,
(Floire et Blanceflor, 1° vers., 2155, dn Méril.)
Et lors nous enirecorrous seure
Comme dui anerai de mort.
{Meraugis, p. 155, Michelant.)
Parmi la sale s'enirrcorl.
En la chambre entre.
(Vie du pape Gré;/., p. 7 1, Luzarche.)
— Neutr., courir à travers :
Li frère et li parent se vont desiretant,
Ne fois ne cariles n'i vait entrecormu.
(Herman, Bible, Richel. UU, f" 59 v».)
Intercurso, entrecourre. (Gloss. de Sa-
lins.)
— Act., parcourir, traverser :
Une rivière entrecourt ce que nous de-
vons passer : laquelle si nous traversons
sans faulte nous porterons nos armes en
Europe. {Q. Curse, VI, 23, éd. 1534.)
ENTRECORREMENT , antrecoTremant ,
s. m., entrechoc :
Car ces dous choses unt en aies la plan-
teit de totes virtuz quant aies parfeitemant
consantent an un et ke tôt a fait pueient
sanz toz antrecorremanz de vices. (Li
Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f" 110 v°.)
ENTRECORS, - cours, - court, antre.,
inter., s. m., échange, communication :
Sain/, esperis sera l'amors,
Li solois et U entrecors,
Qui de par toi au roi ira.
(Paraphr. du Ps. Eruct., Brit. Mns. add. 15606,
!• 29''.)
Sicome de Ventrecours son cens prant.
(1235, S. -Maurice de Verdun, Arch. Meuse.)
Des lestamens ont hui ces denï ordres le cours,
Et si s'en enti-emetent par commun entrecours.
(Jf.h. de Meunc, Test., 905, Méon.)
Communication et intercoiirs de mar-
chandise. (1477, Ord., xvili, 272.)
Entrecours de raarchandie. (1490, Ap-
point, av. la D. Anne, Rvm , 2' éd., XII,
393.)
En quoy lesd. marchaas et toute la chose
publique de nostre royaume, ensemble
Ventrecours de la marchandise, sont srap-
dement intéressez et endommagez.... (Juil-
let 1498, Arch. mun. Orléans.)
Pour ce que c'est retarder et empescher
Ventrecours de lu marchandise do nostre
dit royaulme et la venue des marchans
tant des pays de noz confederez et allez
que de plusieurs autres nacions. {Proc-
verh. des séanc. du Cons. de régne de Charl.
VIII, p. 93, Bernier.)
Et oultre ce. avons voulu et permis la
communication et entrecours de la mar-
chandise entre noz subgectz et les vostres.
(16., p. 98.)
Offrans sauf conduit tant a ceulx de
(;and conme de Bruges, entrenours de
marchandises et abstinence de guerre. (J.
MoLiNET, Chron-, ch. clxxii, Buchon.)
Aussi est Ventrecours de la marchandise,
tant par mer que par terre, fort multiplié.
(Seyssel, Loueng. de Loui: XII, p. 113,
éd. 1308.)
L'enlrecours et négociation de la mar-
chandise de laquelle proviennent les plus
clers deniers. (1378, Actes des Etats-géné-
raux des Pays-Bas, II, 444, Gachard.)
— Convention faite ou contractée entre
deux seigneurs, en vertu de laquelle les
vassaux de chacun d'eux pouvoient libre-
ment et sans danger de perdre leur fran-
chise, aller s'établir et demeurer sur les
terres de l'autre seigneur :
Tuit li borjois ki estoient menant a Mor-
vile, au jor que la vile fu jurée, il puent
aleir a leur entrecors en ban de Chaminel
a tote la terre qu'il tenoient an jor que la
vile fu jurée, lor droiture paiant. (1231,
Ch.de Morville-sur-Seille, Arch. Meurthe. )
Sauf Ventrecors des borgois des villes
franches qui puent aler la ou il welent, et
sauf Ventrecors des mariages de la terre
de Deulowart et de la terre de Moncous.
(1240, Ch. de l'Ev. de Verdun, Bar, Fiefs,
I, 17'''S Arch. Meurthe.)
Et doit hom esclairier les entrecors par
prodommez en tous poins ensi com drois
enlrecors doit estre. (1236, Coll. de Lor-
raine, 194, n" 4, Richel.)
Li davant diz chapistres et li davant diz
cuens acquittent et deffont li uns anvers
l'autre tous les antrecours de lors terres.
(1268, Ace. entre H. comte de Vaudemont et
le chap. de Tout, Arch. Vosges, chap. Tou.,
cart. G I, lay. A onze.)
S'il avenoit par aventure que nuns des
houmes le chapistre alat manoir an autre
leu que dessous le conte ou il eut entre
cours. [Ib.)
Est assavoir que li entrecours qui estoit
des homes et des famés le roy, et des
honmes et des famés l'iglise de Resbais et
de Jorre avant ledit eschange demorront
en la manière que il estoit au temps le roy,
sauf ce que les famés que cils de ceste
franchise prendront de l'iglise de Jorre et
de Rabais seront de ceste franchise. (1308,
Arch. JJ 56, f 140 y.)
Des fammes du rov, de ladicte jurée ou
de Ventrecours, ou i3es villes qui sont de
Ventrecours de ladicte cbastellerie de Chas-
teillon. (1345, Arch. JJ 77, f 4 v».)
Des villes de Vantrecourz. (Ib.)
Tous ceux et toutes celles, de quel lieu
qu'ils soient, qui d'ancienneté ont vray et
leal antrecouri et contremend audit lieu de
Rozieres et pareillement les habitnus dudil
lieu de Rousiere, ont en'.recourt et contre-
mend ez lieuv diceulx, tel entrecourt ei
conlremcnd qui est de droite équité des
ung aux autres, voulons nous et ordon-
nons estre tenus et tardes, selon ce qu'il
en est usé et accoustumé d'ancienneté.
(1392, Hist. de Metz, IV, 426.)
â84
ENT
ENT
ENT
Sur ce que Icsdiz de chapitre dient que
leurs subcip?, manans et habilans en leurs
terres a Reins, ou dehors, ne leurs biens,
ne doibvenl estre prins, ne arrestes, ne
détenus de l'auclorité temporelle dudit ar-
cevesque ; et s'il advient que de fait ilz,
ou aucuns d'iceulz le soient, et ilz s'ad-
vouent subsies duilit chapitre, ilz doivent
pstre rendus et restituez audit chapitre,
sans delay, franchement, et sens despens,
ou 'aucuns frais ; combien que se les offi-
ciers dudit Mtfr l'arcevesque maintiennent
que Hz se soient faulx advoui'', ou que il
ait esté prins en présent meCfait, et après
la restitncion dessusdicte. ilz en informent
ledit chapitre, ou leur bailli, ou son lieu-
tenant, on le doit restituer audit Mgr l'ar-
cevesque, et pareillement est il des subsies
et uiansionnaires dudit Mgr l'arcevesque
envers ledit chapitre; et de ce ont Chartres,
et en sont en possession et saisine, et est
appelle ce entrenours. (12 janv. 1396, Arrêt
d'homologat. d'un accord entre l'archev. et
le chap., Arch. adm. de Reims, 111, 865,
Doc. inéd.)
Respont, se aucune chose en a esté
faicte, ce a esté par vertu d'un enlrecourt
qui est entre monseigneur de Reins et
lesdis religieus, par lequel, quant une des
parties prend un subject de l'autre en fait
présent, il doit esire rendus, ou ses biens
pris, au iuge a qui il est subges. (Response
contre les efchev., Arch. admin. de Reims,
III, 56, note.)
Ledit Jehan Aubrion. par vray contreman
et entrecoiirl, et par autre certaine haul-
teur, apparlenani a Monsieur le Duc (1421,
Hist. de Metz, IV, 764.)
En cas de mariage, par le susdit droit
d'entrecours, 1 homme changeant de rési-
dence doibt a son seigneur... (CoKt. de f.M-
xembourg, Nouv. Coût, gén., 11, 340.)
— Incursion :
Italie n'avoit oncques esté sans grano
entrecoura et foullemcns de leurs enneuiys.
IPrem. vol. îles grans dee. de TU. Liv.,
b 177'', éd 1530)
ENTRECOSSER, Verbe.
— Act., se heurlRr réciproquement :
— Entre le double mnnt
Qni, d'an choc mntud, s'fiilrrrnssoil le front.
(Ahadis Jamin, I'oé.1., f 33 v", éJ. 157'i.)
— Réfl., se heurter réciproquement :
Voir sautelerles agnelels sur la verdure,
et jouer par les (lejirs, pendant que leurs
pères s'entre.cossoyent a coups de cornes.
{Print. d'Yvcr, p. 21 éd. lo88.)
S'enlrecosser, to jur, or butt together, as
rams. (Cotgr.)
ENTREcoucHiER (s'), V. réfl., coucher
ensemble :
Et li temps que ules s' entrecouchent
chainelment dure des kalcndcs de mars
jusques as très grauz jors d'esté. (BflUN
Ut., Très., p. 206, OhabaiUe.)
ENTRECOULER,
intercaler :
V. a., couler parmi.
Source que Tau des Grecs estant accom-
modé aux mois lunaires, souffr.iit d'es-
tranges inconstances, ]iour le reigler au
cours de l'an solaire, il fut besoin "d'entre-
couler non seulement ce mois assemblé
des onze jours, mais encores nn jour
composé de six heures abondantes chacun
an. (Po.NT. DE Tyard, Disc. philos ,f<'.360 x'
éd. 1587.) . "" ,
Annis, entrecouler, intercaler.
ENTRi:coui,EUi\E, S. f., intercalation :
Auquel (mois) Auguste adjousta nn jour,
emprunté de février, qui par ce moyen fut
aceourcy a 28 pour recevoir de quatre ans
en quatre ans Ventrecouleure ou l'enlreget
d'un jouramassé par quatre fois six heures
du cours solaire. (Pont, de Tyard, Disc,
philos., f» 364 r», éd. 1587.)
• EXTRECOUPEURE, - purB, S. f., eutre-
coupement :
E'ilrecoiipeure. (1335, Compte de Odart
de Laigny, Arch. KK 3», f° 248 v°.)
Dit par entrecoiipeure et parentese. (Du
Fail, Cent. d'Eutrap., xix, Bihl. elz.)
D'avantage la dimension parfaicte au
corps est accomplie parle triple accroisse-
ment et par triple enù'ecoupure au droit
angle. ( La Roderie, Harm. du monde, p. 77,
éd. 1578.)
L'archiduc envoya refraischir d'hommes
et de munitions tous lesdicts forts, a quoy
l'accès luy estoit libre, et malaisé au prince
de l'empescber, a cause de Ventrecoupure
des fosses parmy les prairies, qui sont
fréquentes en cepays de Flandre occiden-
tale, aussi bien qu'en Hollande. (Cayet,
Cliron. sept., p. 101, Michaud.)
ENTRECOURAGER (s'), V. réfl., S'eDCOU-
rager mutuellement :
Les Gaulois s'eutrecotirageans l'un l'autre
de ne laisser eschupper de leurs njains une
proye toute évidente. (Vigen., Comm. de
Ces., p. 214, éd. 1576-)
E.NTRECOURRE, VOir ENTRECORRE.
ENTRECOURS, voIr Entrecors.
ENTRECOURSE, - cc, S. f., commcrce,
échange, correspondance :
Accorder, eutrctenir et garder entre les
pais et subgies d une partie et d'autre en-
trecource et communication de marchan-
dise. ( 4o8, Tractât., etc., Rym., 2' éd.,
.\I, 618.)
CL Entrecors.
EXTRECREANCER (s*), V. réfl., 56 pro-
mettre nintuellement :
Si .se entrecreuncerent tous quatre qu'ilz
mouveroui au luudi au matin que ja nul ue
sauia ou ilz iront. (Lancelut du Lac, l" p.,
ch. 55, éd. 1488 )
ENTRECREANTER (s'), V. réfl., SB pro-
mettre mutuellement :
Si s'entrecreanterent de tenir loialle coiu-
paiguie. [Uist. dss Emp., Ars. 5000,1" 2l7v».)
ENTRECROisuRE, S. f., entrecroise-
ment :
Ahn que.... du costé de Lille il veint as-
saillir le fort de l'eiilrecroisure. (XIarnix de
Ste Aldegondë, Ecrits polit, et littéraires,
p. 280, A. Lacroix.)
ENTREDACiER, V. a., donner l'un à
l'autre :
Se vont enlreferir d estais.
Des escus percierpot les ais
El les granz pelâtes d'acier :
Grans cox se vont enireilacier.
(Rom. de Uam, ap. Micliel, Hist. des D- de Norm.,
p. 277.)
ENTUEUAILIER, - doUer, - daylUer (s'),
V. réfl., s'entreréjouir :
Beau dnz seifmors. por vus dednro
Vus conteny un envpysnre
De an vpyllard et de un enfant
Ke s'nilredaiillrrenl tant
De jnvenle et de veyilessce.
De folislé et de peiresse,
Chescun monstra sa jfrevance.
Sa eyse u sa ntesestao'-.e ;
Si fn l'e^lrif mult delitns
Dei veyllard et del juventus.
(Obarory. te Peti plee, Vat. Chr. 165S), P 91».)
Vm cnnierai une enveisnre
r>'nn vcillart e d'un enfant
Ki s'enlredalierent tant
D' jnvenle e de veillesco.
De joliflé e de peresce.
(Id., ib., 2. Koch.)
Ke plus i ad solace, ceo me semble,
Kant deas s' entredailenl ensemide.
(Lumière as lais, ras. Cambridije, S. .lohn's F 30,
C 4".)
ENTREDEBOUTER (s'), V. réfl., s'entre-
heiirter :
L'o«t des piétons s'enlrcdeboule.
Près de mil en ol en leur route,
A cens anouie ii séjours.
(G. GuiART, Hny. lign.. Itichel. 5698, f 58".)
ENTREDECHASSER (s'), V. réfl., SB
chasser mutuellement :
Il s'entredechassent et boutent.
iUEsiOuHle, Ars 331'J. T 18 r .)
ENTREDECOUPER, - OUppCr (s'), V. réfl.,
se meurtrir mutuellement le corps de
coups :
Encommencerent ung estour le plus
terrible qui de long teui|is enst esté veu :
car ilz s'alloient entredecouppant si mer-
veilleuseuieut et si augoiseusemeut que la
place estoit tout enlour eux en-anglautce.
[Perceforest, vol. VI, cU. 44, éd. 1528.)
ENTREOELS, VOir ENTREDF.US.
ENTREDEPAICIER, VOir ENTREDESPE-
CIER.
ENTREDESAIEVER (s'), V. réfl., SB dé-
saiçonuer inutuelleuieiit :
Des lances si s'entracolnlierent
Cun poi a'eiilreile.iaievereiu
Fois de lor l.inccs i|ui brisiereot,
De rien ne s'ecilred.iraigiereal.
(Alhis. llicbet. 375, f° 161».)
ENTREDESARÇONER (S"), V. réfl., Se
désarçonner iiiuluelleinent :
A rencontre fu granlz li frois
D>.3 lauces dont il s'enlredonent
l'iels eux, qu'il s'enlreJesarçonenl
Des cbev^li.
(,ileraugis,p. 173, Michel.inl.i
ENTREDESCONGNOISTRE (s'), V. réfl.,
se méconnaître, ne pas se reconnaître ;
Mesmement les Pers.iins s'entredescon-
gnoissoient et tuoient lu ig l'aultre aucu-
ueslois par descongnoissance. {Orose, vol.
I, f» 175», éd. 1491.)
ENTREDESiRER (s), V. réfl., se désiier
mutuellement :
Si s'eutrefont joie merveilleuse, come
cil qui uiolt s'eniredesirroient. [Artur, Ri-
chel. 337, f» 218".)
Car pieça mais il ne se virent
Et de bon cuer s'eniredesirenl.
(Alhis, Richel. 375, V HOS.)
ENT
Li rois Markps piiit avoec le roine, car
forinent s'entredcxiroient. {Sept. sag. de
Rome, Ars. 3334, f° 182'.)
ENTREDESPEciEU, - (iepccer, - depai-
cer, verbe.
— Réfl., se mettre en pièces l'un el
l'autre, s'entredéchirer :
Souvent veoit on les pierres hurler en
l'air, si que elles s'entredespeçoient, et en-
voloit li feus. (G. de Tyr, vin, 13, Hist.
des crois.)
Il veist chiens et petites bestes qui s'en-
tredespeçoient loules. (Christ, de Pis., (îite',
Ars. 2686, f» 60>.)
— Act., entredéchiri'r :
Et s'entredepainent lor eskus et lor
heaumes et lor haubiers. {Li Contes dou
Roi Flore et de la Bielle Jehane, Nonv. l'r.
du xiii" s., p. 136.)
ENTREDEUS, - deux, -deuls, - dHs, - dos,
-dous, - dots, prép , au milieu de, entre ;
Enz valieies entredous les montaignes
trespesserout les awes. iS. Befun., Serm ,
p. 93, ap. Ste-Pal.)
— Adv., cependant, en attendant, dans
rintervalie :
De loat ce, dist il, ae m'en cant,
Car c'esl si loiag, s'a entrcieus
Tans eorombriers si perilleiis.
(£*«■. as .», esp., 3681, Foerster.)
Et ce promas que je ci entredous ne
prenrai rien en la ville de Ais. (1225, Ch.
de l'éo. de Verd , Arcli. Meuse.)
Neantmains et eniredeus vous tenez si
garni que se necessilé nous survenoit
vous fussiez tous prez de venir. (1319,
Arch. JJ o8, {" 41 r».)
El enlredeuls lui disoit paroles de soupe-
con et de manaces. (Froiss., Chron, , II,
422, Kerv.)
Et enlredeiix lantosl que le duc de Len-
claslre estoit en son chasiel de Poursoy
il envoya... {Trais, de Rich. U, p. 33,
Williams.)
— Sans entredos. express, adv., sans
rien cacher ;
Saiu eiilreiio<, .iperlemeol.
{Roman d'amors, Kicliel. 837, f l^.ï".)
— S. m., terme d'escrime, coup donné
par le milieu de la tête ;
Engi^'neaz est, el s'il n'est fon
.Sun senz valoit on graut esfurz.
De Venlredoas se sel coviir
Et bien taper.
(««!., Il.S.'il, Martin.)
Molt meooeraenl s'entreiloDent
Par bias, par lestes et par cens
RetrLiiles, sorpenes, et cous.
.Sormontees, et eiilreâeux.
iHiiov DF. Merv, Tornoiem. de IWnIfclii. . [t. Tl,
Tarbé.)
A l'escremie se requièrent ;
Es visages grans cols se fièrent.
Et se donnent muult grans testées.
Et entre .n. et soonoonlees.
(G. DE IiloNiR., Yiulelle, 1968, Michel.)
Tout main'eoant seure li court.
Grand cop li done a Ventredeita.
(Id., ih., U4-23.;
Li an juenl a l'escreiuir
A Venlredeux por raies ferir. I
(Comte de Poitiers, 1360, Michel.) )
ENT
One d'un entredels qn'il jeta
Son branc d'acer parmi brisa.
(Fergits, p. 66, Martin.)
Grant pièce dura cesle meslee, et tant
qu'il ennuyoit moult ; lors petla au géant
ung enlrédeux si amèrement qu'il luy
coupa le nez et toute la baulevre en telle
manière que les dens luy apparoissoieiit
de tous costez, et dessus, et dessous.
(Lane. du Lac, t. Il, f" 118S éd. 1488.)
— Clauses qui rendent nul l'effet
d'autres clauses :
Quant Benedich entendit chu, par les
priiers de ses cardinals qui la furent pre-
sens, ilh s'y consentit et l'ottriat, non pas
si purement et nuwement corn Grimoire ;
car ilh y voloit reserveir alcuns conditions
hours des compromes, et mettoit des en-
tredois pluseurs, si que ons veioit et con-
sideroit bien que c'estoit tout barterie et
fiction qu'ilh queroit. (J. de Stavelot,
Chron., p. 8, Borgnet.)
ENTRE DEUS SOURCHIEUX, S. COmpO-
sé, entre-deux des sourcils :
Intercilima, entre deus sourchieux. (Olla
patella, p. 34, Scheler.)
ENTUEDEvisER, v. a., parler intime-
ment de :
... Vint an lit on cil se gisent
Qui lor amor entrederisent.
(D'Auberee, Richel. 19IS2, f° 81''.)
ENTREDOIS,~V0ir Entredeus.
ENTREDON.vcR, - diiuer (s'), V. réfl.,
se donner réciproquement :
.Snr cez escnz mult granz colps s'eniredimeitl.
(Rot., 3o8i, Mullcr.)
Et saillirent sus au plus tost que il po-
renl, et traient les espees nues des fuerres
et s'entredonnenl grauz colees. (.\1én. de
REliis, I 127, Wailly.)
ENTREDOS, VOif ENTREDECFS.
ENTREDOUS, voir Entredeus.
ENTREDOUTER (s'), V. réfl., Se redou-
ter réciproquement :
Tant s'entredouterent qu'il furent en
cesle manière trois mois qu'il s'enlre-
veoienl, ne ne fesoient nul mal... (G. de
Tyr, XII, 6, Hist. des crois.)
ENTREDUIRE, (s') V. rétl., s'exhorkT
mutuellement :
D'eslre vignerens s'enlrediiient.
(GuiAiiT, Roy. tign., 190-23, W. et D.)
ENTREDUISEMEXT, VOir EnTRODUISK-
.MEST.
ENTREDUNER, VOlr E.NTREDO.NNEH.
ENTREEMPIRER, VOlr ENTREMPIRIER.
ENTREESCARMOUCHER (s'), V. réfl.,
s'entrecombattrc :
Se partirent |)lusieurs vaillans et gens
de guerre, et s'enlreescarmousckerent par
diverses foiz. {Hist. et dise, au vrai du siège
qui lut devant la uille d'Orléans, par les
Anglais, ap. Quicherat, Procès de Jeanne
d'Arc, IV, 192.)
ENTREESTRE, eiUereslre, v. n., être
présent, assister :
ENT
285
Li queiz prestes unrriz en son servise
tant puet cascunes dire de lui plus vraie-
ment, en combien lui avint et a ceaz mi-
racles entereslre. (Dial. St Greg., p 33
Foerster.) Lat. : Quanto eis hune con lait
intéresse. '^
0 ni:ustre de vraye daclrine
Jadis a ton eseolle fus
Hanlle discipline
Non pas de relias
Mal y entrefiis.
(Grebvn, ,1/(.ï(. de lapas-!.. 2I1.ÏS, G. Poris.)
EXTIIEEUR, voir ENrREOR.
ENTREFAiRE (s'), V. réfl.. Se faire l'un
à l'autre ;
l'ar les guerres dures, mortelles,
Qu'aies s'enlrefonl sanz cesser. '
(Chr. de Pism, Lie. du chemin de Ion:, e^lude
2643, Piischel.)
C'estoit un singulier plaisir de vcoir le^
caresses et les festes qu'ils s'entrefaisoient
1 un al aultre. (.Mû.\t., Ess., ii, 12, éd. lS9o.)
ENTREFAiTE, - aicte, S. f., entreprise :
Entrefaites que cil de lai conlei ont faitc'^
en lai prevostei de Gondreville. (1337 Coll
deLorr., m, f» 42, Richel.) '
Se aulcuns de nos hommes ou subgis
faisoit aulcuns entrefaicle, panie, ou vyaye-
ment, en alcun leu ou héritage. (1391, Hisl
de Metz, IV, 412.) o v >
Ponrce qu'alors ayans discrétion
Vous vous verrez hors la sabjection
Des infernanix, et de leurs enirefaicles.
(Cl. Mar., Enf., p. 52, éd. 1311.)
— Toutes sortes d'actions :
Quant me souvient des tabourins
Nopces, lestes, harpes, trompeltes
Meneslrelx, doulcines, cl irins
Et des grans chères qnej'ay faiclei:,
Je congnoiz i|ue Iclz entiefaicles
Kii temps de mort n'ont point de lieu.
yDaiise macabre des hommes, éd. USfi.i
— Entremise :
iN'y meslez pins voslre entrefaicle.
Mais concluez qu'en A. B. C.
N'a bonne lettre sinon G.
(Poés. allrib. à Cl. Marot. l'Alphabet dn temps
présent, V. 311, éd. 173 1.^
ENTREFËNDRE, V. a., fendre l'un à
l'autre :
Si f'enlrefendirenl a leur venue les esciis.
{hloirede Troye la yrant, nis. Lvon 823.
f Ho'.)
ENTREFENS, S. 111., .séparation, étage ;
C'estoient chambrettes a trois entrefens.
et n'avoient nulles eolomnes. (Le Fevre
d'Est., Bible, Ezech., XLii, éd. 1S34.) Lai.'
Trislega enim eraut.
Une aumaire.. ayant .xvni. huisseries ■1
entre deu.x entrefens. {Compt. de 154",
Arch. niun. Douai )
ENTREFERIR (s'), V. l'éfl., s'eiltl'e-
f rappel-, s'entre-choquer :
Mesle mesle s'entreferoient.
(Be.i., Troie. 24-219. Joly.)
Li vent s'encoutrent desus les nues i-t
s eulrefierenl. (Brun. L.\t., Très., p. 119,
Chabaiile.)
El, les lances baissiees, s'entreferirent
les unyz les autres. (Wavrin, Anchienn.
Chron. d'Englet., I, 186. Soc. de l'Hist. de
Fr.)
286
ENT
ENTREFERUE, S. f-, coup donné dans
l'intervalle :
Union indissoluble, qui maintenant est
dissolvable par une legiere enlrefente se-
nestre et de mauvais accident. (G. Chas-
TELLAiN, Expos, sur Vérité mal prise, vi,
376, Kervyu.)
ENTREFEssoN, S. ui-, l'eutre-deux des
fesses :
Depuis Ventrefesson le cliemin de la ves-
cie tend contremont. (DaleSCH. , Chir.,
p. 313, éd. 1570.)
Lny racouslrer (à madame) son bilboqnet,
Venlrefesson et le brisqnel.
(Les Ballipux des ordures du monde, Var. hisl. et
litt., m, 189.)
ENTREFESTOYEMENT, S. Hl., aCtlon de
se fêter réciproquement :
Quant les deux parties s'encontrerent, la
noblesse doubla pour les beaux entrefes-
toyemens, et aussy pour aller a l'espou-
saille du noble conte. {Perceforest, vol. 111,
f» 136^ éd. 15-28.)
ENTREFESTOYER (s'), V. réfl., se fêter
réciproquement :
La chevalerie qui la esloit s'enlrefestoya
a merveilles, car plusieurs ne se estoient
veuz puis grant temps. {Perceforest, vol. III,
ch. 49, éd. 1328.)
Ils s'enlrefesioijent eu privé l'espace de
seize jours durant. (Amyot, CEuv. mesl. de
Plut., f» 319 V», éd. 1374.)
Les gens d'entendement sçavent s'entre-
festoyer. (Mont., Ess., m, 3.)
De sorte que nous vivions en toute seu-
reté, et s' entre festoyait on a tour de rôle et
a l'envie. (Carloix, Méin., IX, 9, éd. 1737.)
ENTREFiAXCiER, V. a., promettre l'un
à l'autre :
S'estoient entrefiancié que li riche aide-
roient les povres. (Vies des Saints, ms.
Lyon 697, f" 76'=.)
El nous entrefiancerons
Que du remeuaut nous tairons
A tonz jours mais.
(Mir. de Holre Dame, t. V. p. 183, v. 801, A. T.)
Et s'entrefiancerent et promirent qu'a
tousjours mais seront amys. (Perceval,
î' 88=, éd. 1330.)
ENTREFICHIER, verbe.
— Act., placer entre ;
Kes voie par derrier la sele
Ou ruissiel de la fouleniele ;
La teste avant com tumeonr
Enlrefiche le hianme a llour.
(Fregiis, p. '250, Michel. ,1
— Entrelacer :
11 n'est pas besoin pour l'exercice des
vertus de se tenir toujours actuellement at-
tentive a toutes. Cela de vray entorlilleroit
et enlreficlieroit trop vos pensées et affec-
tions. (Fr. de Sal., Lett-, à Mme de Chant.,
11 févr. 1607.)
— Réfl., se donner sa parole, se jurer :
Anthenor lor respondi et dist qu'il avoit
bien trové en lui meisme qu'il faire de-
vroient sor ce, s'il croire le voloient, et il
faire 1 en voloient fiance, et si lor torueroit
a grant profitance. Tuil fi distrent et li res-
pondirent qu'il le creiroient, et lors s'en-
treficherent sans plus atendre cil qui la
ft.itoii'nl. (Estories Rogier, Richel. 20123,
f» 14^.}
ENT
— Entrepchié, part, passé, entrelacé :
Mais je trouve aujourd'hoy ce beau sentier couvert
De bois entreftché tout plein d'une ombre noire.
(Vaoq., Div. Son., i, éd. 1612.)
EXTREFiER, verbe.
— Act,, assembler, unir par un traité,
confédérer :
Confederare, entrefier. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
— Réfl., faire tel accord :
Tant unt dit, tant unt fait qa'enlrefîe(s) se sunt.
Et jurent seremenz qu'ensemble se leodrunt
Cuntre reis, e cuntre allres, quant le besaing pér-
imât.
(Roii, f p., 60, Andresen.)
Taj li mielz de la cnrt s'en snnl enireflé
De fere et de fnrnir celé grant crnelté.
(G.4RN., Vie de S. Thom.. Richel. 1.3513, f° 84 v°.)
ENTREFILÉ, S. m., étoCfe composée de
fils dont la couleur alterne :
Que nul ne face nul escbiqueté ne entre-
filé qui ne soit d'une lainne tainte en plu-
seurs colors. (1321, Arch. JJ 61, f» 3 v».)
ENTREFLATIR - flUCtyr, (s'), V. Péfl., SB
frapper mutuellement :
El poigoent si qn'a.ii. braciees
Parmi les escoz s' entre patent
Des lances, si qn'eles esclatent
Et esmient corne brandon.
(Chrest., Clieii. de la Charrette, p. 100, Tarbé.)
— Entreflati, part, passé, qui frappe
contre :
Et combien que la multitude de ces eaues
flottast largement sur le pays, toutesvoyes
il entretenoit la roideur de son cours : et
tout ainsi comme se ces rives feussent
assemblées en estroict et descendoit entre-
flacty et decourant ses undes rebondies et
fressaillans monstroyent qu'il y eust
pierres mussees en plusieurs lieux. [Q.
Curse, VII, 28, éd. 1534.)
ENTREFONDRE, - widre, V. a., entrc-
percer :
Dnnc comença lens la bargaisne
Cura de grosses lances fraisuincs,
Qtie pcz e coslez e peilrioes
S'i cntrefundrent senz manaic.
(Ben., D. de Norm., II, 18641, Michel.)
Sont avenu al eskermie.
Les forz escuz s'entrefundrerenf
Tant cnm les lances lor durèrent.
(Chrest., Ctiget, Richel. 1420, f 58'.)
ENTREFORFAiRE (s'), V. réfl., sc faire
du mal mutuellement ;
Mes se les geuz bien s'entramoient,
James ne s'enlreforferoient.
(Rose, Richel. 1573, f» 47'.)
ENTREFOULER (s'), V. réfl.. Se fouler
mutuellement :
Il establira sa bergerie... laquelle sera de
telle longueur que se» bestes a laine y
puissent habiter sans s'entrejouler. [Maison
rustique, l, 25, p. 109, éd. 1638.)
ENTUEFRisii, adj., entrelacé :
Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Qu'une rose de may ; vous avez les cheveux
1)6 couleur de chaslaigoe, entrefrisez de nœuds,
Gentement tortillez tuiu autour de l'oreille.
(Ro.\s., Amours. Il, m, Bibl. elz.)
Ses poils enirefrisei de neuds.
(P. DE Cornu, Œuv- poél., p. 19, éd. 1583.)
ENT
ENTREFROiER (s'), V. réfl., s'entre-
frotter :
Les eilremites des os des jointures qui
sont cartillagineuses s'ent\'efroient mole-
raent. (H. de Mondev., Richel. 2030, f 10".)
ENTRE FROissiER (s'), V. réfl, se frois-
ser mutuellement :
Il s'entredonnoient des espees si forment
qu'il s'entrefi'uissoient iau il seconsivoient.
{Sept sag. de Rome, Ars. 3334, f» 12S'.)
ENTREFRONTER, - trer, (s'), V. féfl., se
heurter front contre front :
Cil de l'est qui ont lear ententes
A euls mal faire les cnconlrenl
Si morlelment qu'il s'entrefrontrent
Ets'entrocient.
(R. DE HoD., iteraugi-s, ms. Vienne, P 28''.)
ENTREFROTTEMENT, S. m., frotte-
ment mutuel :
Que j'en ay veu de ces Lesbiennes, qui,
pour toutes leurs fricarelles et entrefrotle-
ments, n'en laissent d'aller aux hommes.
(Brant., Dam. gai, p. 236, éd. 1666.)
ENTREFusEE, S. f,, le fil enveloppant
un fuseau :
Une paire de draps a lit, quatre entrefu-
sees de file. (1408, Arch. JJ 162, pièce 336.)
ENTiîEGABER (s'), v. réfl., se moquer
l'un de l'autre :
Dont s'alereut entregahant.
(Vie des Pitres, Ars. 3641, f" 93^)
1. ENTREGARDER (s'), v. réfl., 56 re-
garder mutuellement :
Il se coumenchierent maintenant a en-
tregarder. (S. Graal, m, 92, Hucher.)
Et quant çou avint que il s'entregar-
derent et ils se virent nul... {Ib., ii, 453.)
2. ENTREGARDER, V. a., préscrver :
Les très lâches mains ont esté mises sur
ton corps, pour eslever les dépouilles, se
fortune ne Veust enlregardè. {Triomphe des
IX Preux, p. 206'', ap. Ste-Pal.)
ENTREGESANT, VOif ENTREGISANT.
ENTREGET, VOir ENTREGIET.
ENTREGETEMENT, - jslement, S. m.
tour de passe-passe, prestidigitaiion :
Por esgarder lesjuis douchement
De nigromanche et d'entrejelement.
(Vie Sle Agnes, Richel. 1553, f» 404 v".)
ENTREGETEOR, -eur, entrejeteur, -jet-
leur, - jeeleur, s. m., faiseur de tours de
passepasse, bateleur :
Bouteocoroy, entrrgeleres.
(G. DE CoiNCi. Mir., Richel. 22928. P 222''.)
.... Teus eniregeterres.
(Id.. ib., Richel. 25532. f» 166 r".)
Faniz ouvriers et fanlz baretierres,
Entrejeteurs et enchanlerres.
(Ji;/r. Mme Sle Genev.,3ab.. Mijst.. I, 210.)
Cel entrejeteur nous fait peslre.
(Le Martyre de S. Denis et de ses compagnons,
.lub., Mgst.. I, 136.)
Il estoit entrejetteur de gobelez. (Reg. du
Chdt., 1, 110, Biijliûi.h. fr.)
Vostrc besongne est trop ouverte :
Ce n'est pas jhu d'entrejecteurs
Aus esches, s'esles bons joueurs.
{Poés. de Cliarles d'Orl, p 298, Champollion )
ENT
ENT
ENT
287
Comme ce qui serait dit par aucun en-
trejecteur de besongnes par maléfice comme
par larchiii, rapine, dommase et injures.
(1507, Prév. de Fouilloij. Coût. loc. du
baill. d'Amiens, 1, 299, Boutliors.)
ENTREGETER, - gettcr, - gectcr, - jeter,
- jecler, -jelter, enter., vc;rbe.
— Act., intercaler :
Li entey-getteiz silences de la voiz avoit
signetiet un petit espaze de vivre. (Dial.
St Greg., p. 32, Foerster.) Lat., interjectum
vocis silenlium.
Entrejecter et intercaler un mois. (Sa-
LIAT, Her., 2, éd. 1556.)
— Interjeter :
Pour raison de l'amende d'un fol appel
que l'en dit avoir esté entrejeclé par feu
Jehan de Francfort. (23 déc. 1452, les Con-
sent, sur le fait de la jn st. du très, à Paris,
Beauvoir, Arch. Aube.)
Ou par entregecter : on luy a baillé lettre
pour lettre a signer. (Fabri, Rhet., S" 26 v»
éd. 1521.)
— Rëfl., passer successivement :
Qui est chose merveilleuse et hors le
commun cours des choses conquises a
l'espee, qui souvent se seulent rebeller et
entregecter en diverses mains. (Crist. de
PiZAN, te Livre des fais et bonnes meurs du
sage roy Cliarles V, 2» p., cb. 37, iMicbaud.)
— Neutr., parler à bâtons rompus :
Si comme ilueqnes vont parlant
Et de lor gins enlregelanl,
La dame esgarde le dansel.
(Guili. de Paterne, 6299, A. T.)
— Entregeté, part, passé, entremêlé,
veiné :
Par quatre tneanli d'or d'on œnvre eitlregelee
S'en yssoil l'eane hors qui conroit par la pree.
{Le lieuvre du roy Charlemaine, Michel, Charle-
magne, Préf., p. xcm.)
Alebastre, si comme dit Ysidore, est une
blanche pier entrejectee de diverses coleurs.
(Corbichon, Propriet. des clwses, ap. La-
borde, Emaux.)
Apres plusieurs menaces et vantises en-
trejectees a la mode françoise. (J. Moliket,
Chron., ch. un, Buchon.)
Et tellement y fut veu que le nombre
des fynences baillées aux trésoriers, et la
somme d'icelles receues par les gensdarmes
du roy entregectees, de plus de doze cens
mille Irancz de reste furent lesdits tréso-
riers et clercz des hneuLPs envers le roy
endebtez. (D'Auton, Chron., Richel. 5082,
f» 203 r».)
La narration de l'accusateur doit estre
enterjectee de suspicions et esparties de
obscures deffences. (Fabri, Rhet., 1° 27 v°,
éd. 1521.)
Avecqnes un rebec d'ebenne raarqnelé
Et d'yvoire parm; l'ebenne entrejelté.
(,J.-A. DE iiAiF, Eclogues, xi.)
EXTREGETERiE,-;e((en'e,- ffefne, s. f.,
tour de passe-passe, métier de bateleur :
Gieux de dez, de tables, de quartes, d'e-
chez, de boulez, d'entreqetrie et de sou-
plesse. (Degcillev., Pèlerin, de la vie
lium., Ars. 2323, 1° 72 r».)
Gieus de tables et d'eschequiers, de
boulles et de merelliers, de des et A'en-
trejetterie, et de mainte autre muserie (Id
ib., ap. Duc, 111, 54% éd. Didot ) ' "
ENTREGiET, - gct, • gect, ■ jet, ant.,
s. m., coup d'une arme de jet :
Desorle col le vait ferir,
A an enlrejet qa'il jeta
Les las de l'elme li treocha.
(Ren. de Beaojeu, li Biaus Desconneus, 2155,
Hippean. )
— Action de jaillir :
Pourquoy Ventreget des rayons du so-
leil apporte la chaleur. (La Borj. , ffarmon.,
p. 93, éd. 1578.)
— Prestidigitation :
Et si sai meint bean gea de table,
El i'eniregiel et d'arruraaire.
{Les deux Troveors ribanx, la Response de l'an
des denx ribaux, Montaigloo, Fabl., 1, 8.)
Menestrelz qui font les jeux es places de
bateaux ou A'entregietz ou d'autres choses
pour leur proffit ou poar louenge du peu-
ple. (,1. DE Meung, Trad. de l'art de cheval,
de Yeg., Ars. 2915, f » 32 v».)
A trois menesterclx qui avoient joué
à'entregel d'espartie et des basteaus devant
le roy... 64 s. p. (1380, Compt. de l'bot.
des R. de Fr., p. 185, Douét d'Arcq.)
Le suppliant et Marques par esbatement
prindreut des festuz et les mistrent sur le
plat d'un coustel inouUé de leurs salives,
en feignant qu'ilz savaient bien jouer
d'entreget. (1408, Arch. JJ 148, pièce 127.)
— Vicissitude :
Qae souventesfoiz n'en oyst des nou-
velles moult pesans et dures, selons Ven-
tregect de fortune, qui , communément,
gouverne aventures de guerre. (Crist. dk
PizAN, le Livre des fais et bonnes meurs du
sage rog Charles V, 2° p., ch. 29, .Michaud.)
— Proposition dilatoire :
Lucius Slarcius légat des Romains, en
la guerre contre Perseus roy de Macédoine,
voulant gaigner le temps qu'il luy falloit
encore a mettre en poinct son armée, se-
ma des entregels d'accord, desquels le roy
endormi accorda tresve pour quelques
jours. (Mont., Ess., 1. I, c. 5, f' 7 r°, éd.
1588.)
— Intervalle, espace :
Pendant lequel entreget le peuple usoit
des vies des lioumes comme si elles leur
eussent esté baillées a l'abandon. (Pasq.,
Rech., II, 4.)
Tout cet entrejet de temps, jusques
vers l'avènement du roy François l"' de ce
nom, nous enfanta plusieurs rimeurs. (Id.,
ib., VII, 5.)
11 n'est pas qu'eu folastrant il (Ronsard)
ne passe d'un long entreject des poètes
qui voulurent l'aire les sages. (Id., ib.,
VII, 6.)
Clément Alarot fut le premier de sa vo-
lée sous le grand roy François. Lisez Ron-
sard, qui vint sous Henry 11, il le passe
d'un long entrejet. (Id., ib., viii, 3.)
Et se rencontrant la perte outrepasser |
d'un long entreject le prolit, c'est de nostre
sagesse de nous retirer promptement de
ce mauvais pas. (N. Pasq., Lett., 11, 8.)
Nous amusons a la couqueste d'Italie,
que nature a séparée d'avec nous, de
mœurs, de langues et d'un haut entrejet
de montagnes. (Est. Pasq., ib., V, 1.)
ENTREGIEU, S, m,, JBU :
L'autre laisoit an chappellet
Et entregieu et gabelet.
(G. Mach., Poéa.. Richel. 9221, niS'.i
Aussi comme ses hommes vertueux (de
Scipion) souloieut dancier en temps de
restes et d' entregieux . (Oresme, Trad. des
rem. de fort, de Pétrarque, Ars. 2671,
f» 42 r°.) '
ENTREGis.\NT, - gesaut, at)j., situé
entre :
Lieux entregesans dedans les mettes et
bonnes qui s'ensuivent. (Chr. de StDen.,
Jehan le Bon, VI, 178, P. Paris.)
Entregisanls dedenz les mettez. (24 oct
1360, LM. d'Ed. lit, Liv. des Bouillons^
XI, Arch. muu. Bordeaux.)
Et toutes aultres apertenances et lieus
entregisans dedens les metes et bondes
qui s'eusievent. (Faoïss., Chron., VI, 9,
Luce.)
ENTREGisÉ, adj., sltué entre :
Toutes autres appartenances et lieux en-
tregises dedenz les metes et bonnes qui
s'eusiiyvent. (Chron. de S.-Den., Richel.
2813, 1" 427>.)
Cf. ENTREGISA.M.
EXTREGOUSPILLER (s'), V. réfl.. Se
battre l'un l'autre, se houspiller :
Des chiens qui s'entregouspillerent. (Ha-
rasse, Recli. des Rech., p. 62, éd. 1622.)
ENTREGRAPER (s'), V. réfl., s'entr'ac-
crocher :
Le vaisseau ou GeuCfroi estoit se borda
au vaisseau ou le roy Anthenor estoit, et
se entregraperent a bons cros de fer. (J.
d'Arras, Melus., p. 302, Bibl. elz.)
ENTREGREVEit (s'), V. réfl.. Se faire du
niai l'un à l'autre ;
Et allez avant
Sans vous mesroes entregrevant.
(Lefrasc, CUamp. des Dam., Ars. 3121, f° 118'.)
E.\TREGROGi\iiR (s'j, V. réfl., grogiier
l'un contre l'autre :
Et sans craindre ne Dieu ne conscience...,
s'entregrog lient ensemble et tirent l'un ça,
l'autre la. (G. Chastellain, Expos, sur Vé-
rité mat prise, VI, 98, Kervyu.)
(Ils) s'aguisent et s'escharnissent en l'un
l'autre, s entregrognent. (Id., ib., VI, 3S0.)
ENTREGUERRIER- ifuectec, -guerroler,
(s'), V. réfl., se faire mutuellement la
guerre ;
Si home s'entreguerioietit.
(Uiut, lUil, Ler. de Lincy.)
El se nous nous entreguerrions dout
primes seront Grifon lié. (11. de Valen-
CIENNES, 586, Wailly.)
Par ceste raison se sont maintes fois
cntreguerroié. (Guill. de Tyr, 1, 153, P.
Paris.)
ENTREGuiGNiER (s'), V. réfl., s'entre
regarder :
El cil cui les paroles plaisent
S'enireguigneiit et s'entrcboutent,
Alant se taisent et escoulent.
(Rose, 19700, JMéon.)
ENTREHABANDONXER (s'), V.réfl, b'a-
bandonner mutuellement :
Quant ilz se entrelaissent, or entrehaban-
donnent, ilz sont bien d'accort.(PAi,SGRAVE,
Esclairc, p. 5S6, Génin,)
â88
ENT
ENT
ENT
EXTREHAPPEl! (s'), V. létl., SB happer
réciproquement :
Ainsi couinienza la meslee des deux
lyoïis, et dura moult longuement, si s'eii-
Irehapperent aux ongles et aux dents,
iLancelûl, t. III, f» 2, ap. Ste-Pal.)
Et les escrimeurs des poings, encore
qu'ils ne deniand'Uit bien souvent autre
chose que s'enlrehaper, les juges et gou-
verneurs ne leur peruieltent pas de le faire.
(Amyot, CEuv. mesl. de Plut., S" 143 r°, éd.
1574.)
ENTREHASTER (s'), V. réfl., SB déchi-
rer, se meurtrir :
Et dura moult longement la bataille et
tant s'entreliasterenl as ongles et as dens,
ke il n'i ot C'-li ki n'eust dedens le cors
plus de .X. plaies. {Si Graal, m, 307j Hu-
cher. )
ENTUEHATiR, - hasUr (s') V. réfl., s'ex-
citer mutuellement :
Mesdrsant se sorti enlrehatti ;
De niny {grever se ."^rinl bien assenli.
(GOBIN DE KAI^s, C/iaiis., Pcel. av. 1300, p. 387,
Ars.)
Cil defors s'enlrehalissoient et semonoient
de grever leur ennemis. (G. DE Tyr, xv,
y, Ilist. des crois.)
ENTKEHERDOiR (s'), V. réd.jSe joindre
adhérer l'un à l'autre :
Anssi com fers et lest por voir
!Ne se pnent eitlrehertfoir,
Anssi li piiepjps anemis
Ne puel a acort estre mis.
(AIacé de la Charité. Diblc. Richel. 401, f» 93''.)
ENTREHEURTEMENT, - hurtement, -
huertement, s. m., heurt, choc entre plu-
sieurs personnes, entre deux armées, etc. :
Completio, entrehuer tement. (Gloss. de
Couches.)
Collisio, entrehueriement. (Glos.i. lat.-fr.,
Richel. 1. 4120, f- 123 r».)
Par hastil's cntrehurtemens et rencontres
1res vehemens. (Fossf.tier, Chron. Marg.,
ms. Brus. 10510, f» 183 v».)
Par le choc et entrehurlement des na-
vires. (ViGEN.. Comm. de César, p. 163, éd.
Ib76.)
L'entreheurlement d'icelles (nuées),
comme il se fait quand deux grands corps
s'entrefroissent. (Mathieu de Chalvet,
Trad. de Seneque, f» 520 v», éd. 1626.)
ENTREHOURDER, - korcler, Y. 3., gar-
nir, détendre avec des hourds :
Hnis et fenie.slri'S Irestoiit enirehorder .
{Les Lûh., Richel. 4988, P 199 r°.)
ENTREHUERTEMENT, VOlf ENTREHEUR-
TEMENT.
ENTREHURTEMENT, VOir ENTREHEUR-
TEMENT.
ENTREIGNE, VOlf ENTRAIGNE.
ENTREiLbER, V. a., garnir de treillis :
Font des petits fours de cuivre en la ma-
nière d'un pot de terre, entreilles par le
bas estroictement de treillis de fer, a fia
que la cendre puisse choir. (Le 13lanc,
Trad. de Cardan, (•> 27 v", éd. 1556.)
ENTREiLLiER (s'), V. réfl., entrer l'un
dans l'autre :
Snlilment, et par grant merveille
De l'un ciier eo l'autre s'entreille.
(FlorimonI , Richel. 353, (° 20^)
ENTRE iLLissÉ, - isé, - izé, adj., garni
comme d'un treillis :
Au reste, avoit (la jument de Garganl.)
poil d'alezan, loustade, enlrrillizè i\e grises
poramelelles. (Rab., 1, 16, éd. 1711.) Vur.,
enlreillisè. (Ed. Jouaust.)
ENTREIPEITE, VOlT ENTREPETE.
icxTRE.iET, voir Entregiet.
ENTRE.ÎETEMENT , VOir ENTREOKTF,-
MENT.
ENTRE.IETER, VOir ENTREGETER.
ENTRE.IETTERIE, VOir ENTREGETKRIE.
15NTREJETEUR, VOÏr ENTREGETEOR.
ENTRE.ioiNDRE (s'), V. réfl., se joindre :
Destinées les en esloiRoent
Qui n'ont cure qne s'euirpjnigneni
La déesse phinteurense [CeresJ
Et Fain, la lasse doulcreuse.
(Rose. Richel. 1573, f» 86'.)
ENTREJOiNTE, S. f., ouverture :
Longne enlrejoinle a cuisses a.
(Vabl. d'Ov , Ars. .'5069, (° 'CO'.)
ENTREJOTÉ, part. pHssé, qui joute en-
semble :
Quant Frans et Aniemans furent enirejotei,
Onqnes n'i ot ester soutenu des Esclers,
Car Sarazins ne porent sofrir ne andurer.
(Floov., 2483, A. T.)
EXTRE.iURER (s'), V. réfl., SB jurcr mu-
tuellement :
Et s'entrejureni et affient
K'a leur pooir s'entraideront.
(Rose, 15318, Méon.)
— Enlrejurè. part, passé, ayant fait un
serment mutuel :
Andous entrejurees sont
Que por raorir ne le diront.
(ROB. DE Blois, Pocs.. Richel. 24301, p. .Sl.'i'.)
ENTREKENU, VOir ENTRECHENU.
ENTRELACE, - lasse, - lache, s. f., en-
trelacement :
Vers le comte s'en vont par mult fierc entrelache.
(Jeh. des Preis. Geste de Liège, II, 1627, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
Ilzbaslissoient un colosse de bois aiant
les entrelasses de foin, et en iceluy bru-
loient toutes espèces de bestes. (J. de Cas-
telnau. Façons et coust. des anc. GauU.,
f"68 r", éd. '1559.)
1. ENTRELACEURE, - laÇUrC , - lUS-
seure, - lassure. s. f., entrelacement :
Es garneraeni a or batnz
Que cil ont sur leur armenrcs
A bêles enlrelaceures.
(GoiABT, Roy. lign., 20494, 'W. et 0.1
Entrelacure. (1481, Valenciennes, ap.
La Fons, Gloss. ms.. Bibl. Amiens.)
Ils prennent aussi plus de plaisir a
ceux (jeux) ou il y a quelque entrelassure
ou quelque ingénieuse dilficuUé. (Amyot,
Prop. de table, v, 1.)
Il vit un chariot qu'on luy dit estre celuy
su lequel Gordius montoit pour aller
combattre ses ennemis ; il n'estoit pas con-
sidérable par une superbe structure, mais
il esloit si remarquable par un joug si arti-
ficieusement lié d'un merveilleux nombre
à'entrelassures qu'on n'en pouvoit trouver
le commencement nv la fin. (Du Verdier,
Hist d'Alexand., 1. ill, éd. 1371.)
Tairoy je bien V entreïaceure
De cette belle cheveleure.
Qui de mitte tortiz dorez
Si giyement entr'e;;arez
Enserre d;ins ses cordelettes
Le plus doux de nos amourette.^ ?
'Tahireau, PoH., aux Muses, éd. lo"2.)
Il me semble de cette implication et
entrelasseure du langage par ou ils nous
pressent, qu'il en va comme des joueurs
de passe passe. (MoNT., Ess., I. III, c. 8,
éd. 1395.)
Vers le coude il y a grande entreïaceure
de liens et d'os. (JouB., Gr. chir., p. 172,
éd. 1398.)
Elles vindrent marcher soubs l'air de
ces violons, et par une belle cadence sans
en sortir jamais, s'approcher et s'arrester
un peu devant leurs Majestés, et puis
après danser leur ballet si bizarrement in-
venté, et par toni de tours, contours et
destours, d'entrelassures et lueslanges,
affrontements et arrests, qu'aucune dame
jamais ne faillit se trouver a son tour ny n
son rang. (SR\tn., Vies des dames illustres,
Catherine de Médicis, Uuchon.)
2. ENTRELACEURE , VOir ENTRELAS-
SEURE.
ENTRELACHEEMENT, adv., SaUS SUltei
Laquele chose Livius descript obscuré-
ment et entrelachesment, non sans cause,
comme je cuide. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux. 10512, VIII, i,21.)
ENTRELAiDER (s'), V. réfl., se Con-
duire d'une manière honteuse :
Que les parvers JuiTz queroient
Savoir comment .Ihesns tendroient.
Entre lesquel.1 .t'enlreloida
Judas, et a ceulx marchanda
Que...
(Greba.m, ilyst. de la Pass., Ars. 6431, f° 166^)
ENTRELAIER, VOir ENTRELIEH.
ENTRELAis, - laiz, - les, S. 111., délai,
relâche :
Sans enireles si les arole.
(Percev., ms. Berne 113. f" tOS".)
Qui sa valor
Et sa doçor
Tote vauroit des^'rire,
Mar fin:ist mais
Sans eniretavi.
Car trop aroit a dire.
(G. DE SoiGSiES, Chxins.. Scheler, Trouv. kelg.,
nouv. sér., p. 53.)
— Emplacement entre deux chambres
ou logis :
Uu entrelaiz de chambres aux halles
d'Angers a Pierre Jarriel. (4 mars 1471.
Compt. du fi. René, p. 338, Lecoy.)
ENTRELAissANCE, - aisauce, s. f., re-
lâche, interruption :
Et avoit tel acotumance
Que senz mile enlielaisonce
CUascun Jor por amor île lit
Tant ave Maria disii.
(ilir. N.-O., Hicbel.SlS, C 6UK)
ENT
ENT
ENT
à89
BNTRELAissE, entrellaisse, s. m., re-
lâche, interruption ;
Et faisaut entrellaisse a lo dire, si con-
terons de la libéralité de lo filz de lo duc,
et la pitié de lo duc son père. (Aimé, ¥sl.
de li Xorm., vu, 18, Cliampollion.)
ENTRELAissEMF.NT, - matil, -essemeitt,
- assement, antre-, s. m., discontinuation,
discontinuité, relâche, interruption :
Alsi com il vivanz avoit acconstumeil a
faire, seuz entrelaissement, ensi perseveret
a ses mortes osses. {Dial. St Greg., p. 49,
Foerster.) Lat., indesiueuter.
Li orisons sanz anirelaissemant. Sans an-
trelaissenifint oreiz. (Li Epistle Saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 90,
r\)
Sanz entrelessement orez. [Comment, s.
les Ps., Richel. 963, p. 78^'
Sanz nul entrelessement. (P. de Font.,
Cons., XXVII, 1, Marnier.)
Despis est mauvais entrelaissemens de
droit maintenir. (Moral, des philos., Richel.
23-247, f" 79 r».)
Mauves entrelessement. {Ib., ms. Chartres
620, 1" 9'.)
Despit si est antrelessemanz de droit
maintenir. (76., Ars. 5201, p. 384''.)
La sapience de nostre seigneur est grans
et fors en puissance et voit tout sans en-
trelaissement. {Bible, Richel. 90i, f'35''.)
Entrelessement. {Ib., Maz. 6845, f" 29''.)
Ly livres en quoy nous devons especia-
lement lire sans nul entrelaissement. (La-
ment. Mons. S. Bern., Richel. 916, f» 1 r».)
Sans nul entrelassement. llb., Richel.
966, f 9S r«.)
Pour ce rendons nous grâces sans entre-
lassement, car vous receutes de nous la
parole de Dieu. (P. Ferget, Kouv. Test.,
f" 195 r", impr. Maz.)
L' entrelaissement de la fièvre. (Jun No-
mencl., p. 350, éd. 1577.)
ENTRELAissiER, - leissier, - lessier,
-laiscer,-laisier, antre., enter. ,intra., verbe.
— Act., interrompre, laisser, omettre :
.vii[. jors onc ne Ventrelaisserent.
(Bem., Troie, ms. Montp,, f" \' .)
Mais n'a cuer que por ce antretait son labor.
(J. BoD., Sai.. CLXxi. MiclielJ
Por çon qu'en Ini vit tel hiauté
Tonte entrelaist sa crnanté.
(Floirt et Bianceftor, 1" vers., 1949, du Méril-J
Ceu qne ta sez n'entreiaisier.
(Disl. de Calon. Brit. Mas. adil. 1S606. ^ 117''.)
Ne vaeil pas ci enlreïaissier
L'alian qn'il ot aa pourcacliier.
(Gaut. d'Arr., EracL, ms. Toiin, f" 1(1'^. i
Tant ai mon cliant enirelaissié
Qa'a grant anui le recoraens.
(G. DE SoiGNiEs, Chans., Scheler, Trmiv. liely.,
nonv. sér., p. S6.)
Enlrelaissier boivrc et maingier.
(RuB. DB Blois. Poés., Richel. 24301. p. 590''.)
Tout fors le penser enlrelail,
Del penser soulement ce past.
(Id.. ib., p. 535''.)
Il avient aucune foiz qu'en entreleisse la
question citoene por juaer premièrement
de la criminel. (P. de Font., Cons., xxiv
7, Marnier.) '
Se li juges entrelaisse ce a faire par ne-
gligeuce aucuns periz en vient puis. {Li
ordin. maistre Tancrei, Richel. 25540, f"
1 v».)
Retourner nous convient a nostre ma-
tière que uous avons un petit entrelessee
pour aucunes incidences qui sont bêles a
raconter. {Gr. Clir. de Fr., I, 15, P. Paris.)
Nous couvieut un petit entrelaiscer nostre
maliere, pour raconter aucunes cho.ses de
ceste cité. {Ib., Il, 23.)
Si aucune chose ait esté obmise ou en-
trelessee. (1360, Pro Principe Walliœ, etc.,
Rym.,2» éd., t. VI, p. 210.)
... Einz refusauntz et enterlessavntz tout
procès de ley chivachent en grande routz
es plusours parties d'Ensleterre. {Stat. de
Richard //, an ii,impr. goth., Bihl. Louvre.)
Tons entreîaissent Ipurs parnlles.
(ÀLART, €""• d'Anjou, Riche!. ~^o, 1° 15 r".)
Que ly quel non voudra intralaissier sa
contrepart dou seremaut qui havra esta
adjugié de faire. (1421. Arch. Fribourg,
1" Coi;, de lois, n» 303, f» 89 v°.)
— Sans enlrelaissier, sans interruption,
sans relâche :
Tôt le chief et les lèvres trembloient sanz
entrelessier. {Mir. S. Loys, Rec. des Hist.,
XX, 148.)
Des Pasques jusqu'à la Penlecouste die
on seus enlrelaissier alléluia. {RiuleS. Ben.,
ms. Angers, f" 8" V.)
Et le roy Loys ardoit tandis la terre et
la destruisoit, et gastoit tout le pays sans
enlrelaissier. {Gr. Chr. de Fr., Ist. du gros
roy Loys, III, P. Paris.)
Priez sans enlrelaissier. (P. Ferget.
Nouv. Test, i° 196 v», impr. Maz.)
— JVe pas enlrelaissier que, ne pas lais-
ser de :
Lors n'entrelaissa pas l'empereur gu'i\
ne pensast du pruuffit de la chose com-
nmne.(fir. Chron. de Fr., Louis le Debonn.,
XX, P. Paris.)
— Réfl., se laisser réciproquement, se
séparer ;
Contiaas rompent, gantelez croissent,
Frrmçois et Anglois s entreloiasent
Kt par parties se raonent.
(G. Gdiart, Roy. liqn., 4672, Bucbou.;
ENTREi.ANCiEft, - chier, verbe.
— Réfl., se lancer entre ;
Li loaps est qui tout tue, tout mort et tout dévore,
Es tas les plus espes s'erabat et s'enlrelance.
(Girart de Ros»., 1(;81, .Mignard.)
— Act., s'asséner mutuellement :
Si s'entrelançoient de merveilleux coups.
{Le Livre des f'aicts du mareschal de Bouci-
caut, i" p., ch. 24, Buchou.)
— Neutr., frapper, lancer dans une mul-
titude :
A l'espee d'achier de qnoy entrelanchoit
De forme et de mesure.
Ueh. des Preis, Gesie de Liège, 30813, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
ENTRELARDER (s'), V. réfl.. Se mêler
à, se glisser entre, se faufiler :
Plusieurs moyens mauvais et fanlx
Que les pervers Juifz queroient.
Sçavoir comment Jhesus teudroient ;
Entre lesquelz s'entrelarda
Jadas et a euli marchanda
(Grebar, ilist. delapass., 20068, G. Pans '
ENTRELASSE, VOÎr ENTRELACE.
ENTRELASSEMENT, VOlT ENTRELAISSE-
MENT.
1. ENTRELASSEURE, - laceure, S. f,
interruption, entrecoupement :
Quant la voix et le mot sont par entre
laceures, petites pauses et intervales rom-
pus. (Du Fail, Cont. d'Eutrap., xix, Bibl.
elz.)
D'autrefois il (le rossignol) coupe son
chant court, tantost il assemble sa voix
comme de crochets musicaux et d'entrelas-
seiires. (Du Pinet, Pline, x, 29, éd. 1S66.I
Aux spectacles de Rome, il se voyoil
ordinairement des eiephaus dressez a se
mouvoir et dancer au son de la voix, des
dances a plusi.;urseH(retasse«res,coupeures
et diverses cadences diiliciles a apprendre.
(Mont., Ess., I. II, c. 12, éd. 1593.)
2. ENTRELASSEURE, VOir E.NTRELA-
CEUHE.
EXTRELES, VOir ENTRELAIS.
ENTRELESSEMENT, VOlr ENTRELAISSE-
MENT.
ENTRELESSER, VOir ENTRELAISSIER.
ENTRELIAISON, S. {., mélange, entrela-
cement :
V entreliaison des espines et ronces.
(Coton, Serm., p. 722, éd. 1617.)
ENTRELIER, - lakr, verbe :
— Act., lier ensemble ;
Ensi les .vu. ars devisèrent
Cil qai de premiers les trovereot.
Et sont ensi entrelaies
Qu'il ne puent estre sor pies
L'ane sans l'autre entirement.
(Gaoth.de Mes, \m. du monde, Richel. -2021,
f" 87'.)
Se trousiaus n'est enirelies de cordes, li
premier trousiaus donra .un. d. (E. BoiL.,
Liv. des mest., 2° p., II, 6, Lespinasse et
Bonnardot.)
L'amour dont leurs cœurs estoient entre-
lies et enlaces. (LoDis XI, A'ûuu., xcviii,
Jacob.)
Toute la cage sera tissue et entreliee si
bien et dru qu'elle puisse asseurement
contenir les connins. (0. DE Serr., Th.
d'agr., v, 11, éd. 1603.)
— Réfl., se lier, s'assembler :
Le roiUenl ensemble en graundes routz
et s'entrelienl per tiel confederacie que
chescun eidera autre a countreesteer lours
seignours. (Stat. de Richard II, an ii, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
ENTRELIGNE, S. m., Intercalation :
Quant aux ducs qu'on nous a mis parmy
nos roys en entreligne, il n'est pas hors
propos de penser que ce qui donna vogue
a ceste opinion fut.. (Pasq., Rech., l, 15.)
ENTRELIGNEURE, - Hncure, - lire, in-
terlineure, s. f ., l'écriture qui est contenue
entre les lignes, mots intercalés dans un
acte :
Encore pot estre letre faussée en autre
ni.iuiere. si comme quand il y a enlreli-
gmtre. (Beaum., Coust. de Beaur.. xxxv,
12, lieugnol.)
a?
390
ENT
ENT
ENT
Et nous ledit garde, a la requeste dudit
enquesteuT en ces présentes avons mis le-
dit seel en signe de vérité, en tout et par-
tout, le droit de monseigneur et d'aulrui
gardé ; nous sommes certains de l'entreli-
neure. (1321, Arch. JJ 61, f° 9 r°.)
A la relacion dudit tnbellion juré, avons
scellé ces présentes lettres dudit scel_ de la
prevosté d'Auceurre, en approuvant Vinter-
lineure faite de ce mot, grâce, laquelle in-
terlineure a esté faite par erreur de l'es-
cripvain. (1364, Ord., iv, 529.)
Et approuvons les rasures et entreligneu-
res cy dessus en ces présentes faictes et
rescriptes. (1397, Ord., VIII, 152.)
ENTRELINEURE, VOlr ENTRELIGNEURE.
ENTRELONGNE, S. f., incident, action
qui retarde l'issue d'une affaire, tergiver-
sation ;
.... Et Basin qni resongne
Qn'ilh posist escapeir par alcnnne enlrelongne.
(J. DES Pbeis, Geste de Liège, 14503. ap. Scheler,
Gloss. philol.)
Peut-être faut-il lire entresongne.
ENTRELUISANT, adj., Qui brille parmi :
L'erain de Cvpre naturel a des macules
d'or entreluisântes. (Le Blanc, Trad. de
Cardan, f» 128 r% éd. 1556.)
ENTREMAIGNE, S. f. T
Des escus tranchent cair et es,
Fausenl habers par enlremaigne,
D'abatns cnevrent la cbampaiae.
(Alhis, Ars. 3312, f» 76'.)
Cf. Entbemain.
ENTREMAIN, S. f., partie d'uue armure:
Que nul doresuavant ne puist faire cote
gamboisiee ou il n'ait .m. livres de coton
tout net, se elles ne sont faites enfremes ;
et au dessous soient faites entremains, et
que il y ait un ply de vieil linge enprez
l'endroit de demie aulne et demy quartier
devant, et autant derrière. {Statuts de 1296,
ap. Duc, Gambiso.)
ENTREMANDER (s'), V. It'tl., Se ConVO.
quer réciproquement :
Maint autre haut baron que je ne puis
pas toz noumer, quant il oirent ces nou-
vielos, il s'entremanderent de toutes pars,
et assemblèrent graut ost. {Hist. des D. de
Norm., p. 102, Michel.)
ENTKEMARCHANDER, V. n., exercer le
commerce :
Qu'ils puissent franchement et paisible-
ment converser marchandaument, et en-
tremarchander l'un avec l'autre. (1370,
Confirm. tractatus Flandriœ, Rym,, 2° éd.,
t. VI, p. 659.)
ENTREMARCHiER (s'), V. réfl., terme
de vénerie :
Quuud le cerf va le pas et il s'entre-
marche, c'est signe qu'il soit maigre et
qu'il ait les cuisses plattes et les flans
gresles et costes maigres, et qu'il ait eu a
souffrir. {Modus, f» 11 v°, Blaze.)
ENTREJiATER (s'), V. réfl., s'entre-
vaincre :
Denx maulx qai en moy se combateat
Et pour mon ciieur gaigner s'embatent,
A celle fin qu'ilz bentrematent.
(A. Chaut., les Quatre dames, Œot., p. t;51, éd,
161-.)
ENTREMAURRE, V. u., lutter d'acuité :
El si fa si bien doctrines,
Et si sa;;es et si saclians.
Et de paroles si trenchans.
Que nus n'i ppost entremaurre :
Puis qu'il vonsisl sa langue esmanrre
Il ne doutast .H. avocas.
(De le vielle Truande. Richel. '2108, f» ^39''.)
ENTREMBLÉ, - amblé, agité conime par
un tremblement :
Trop est la forest entraml'lee
Par ceste mortel assamblee.
iPasIoralel, ms. Brui., f° 54 r».)
ENTREMBRACiER (s"), V. féfl., Se prendre
à bras-le-corps, en parlant de combat-
tants :
Des braz se sont enlrembraciez,
(R. DE HoD., ileraugis, ms. Vienne, f 30'' :
Michelant, p. 196.)
ENTREMEiNE, S. t., Compartiment:
Geste pierre est une sépulture a double
e«(remeîne, pour mettre deux corps. (Pa-
RADIN, Eist. de Lyon, p. 431, éd. 1573.)
ENTREMELLE, VOlf ENTREMESLE.
ENTREMELLEEMENT, VOir ENTREMES-
LEEMENT.
ENTREMELLEURE, VOlr ENTREMES-
LEURE.
ENTREMENACER (s'), V. réfl., Se mena-
cer réciproquement :
(Ils) s'aguisent et s'escharnent en l'une
l'autre, s'entregroupent et s' entremenacent
ensemble pour privées affections. (G. Chas-
TELLAIN, Exp. sur Vérité mal prise, VI, 550,
Kervyn.)
ENTREMENER, V. a., mener ensemble :
Et que dit, qne il l'amenra
Seoir avec la soe amie ;
Si s'enlremeiiront compaisnie.
yplonmont, Richel. 353, P 43''.)
1. ENTREMENT, S. m., entrée, action
d'entrer :
Li sires guardet tun eissement e le tuen
entrement. (Liv. des Ps., Cambridge, cxx,
8, Michel.)
Li sire guart le tuen entrement e le tuen
eissement. (Psalt. monast. Corb.. Richel. 1.
768, f» 102 r°.)
Qni ne lor tondra plainement
Secors, vitaille e entrement
Tôt, si ne nos preiseront gaire
Hiens que nos ja lor puissum faire.
(Ben., D. de Norm., II, 19286, .Michpl.i
Et pource sont aucune fois les enlremens
des estoilles el ciel. (Sydrac, .\rs. 2320,
SV.)
2. ENTREMEXT, adv., pendant ce temps:
Tout entrement s'est embatas
Entre sept mil Grieus fervestus.
(Bes., Traies, Richel. 37?, T ST.I
Galatea quida saisir,
Mais miiult s'en peust bien sofrir.
Entrement l'en fist pecies.
(ID., ib., f 88'.)
— Enlrement que, conj., pendant que :
Entrement qu'il demourra desous le
mont de Synai {Bib hist., Maz. 532,
f» 51 V".)
Entremenl que on disne. (1487, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ENTREMENTES, VOir ENTRE.MENTRES.
ENTREMENTIERES QUE, lOC. COnj.,
pendant que :
Nous vous mandons que vous fachies
avoir au maieur de Clermonl en nostre
forest en Hes une cartee de bos par se-
maine, quar nous avons entendu par nos
enquesteurs que ainsinc avoient si ances-
seuricelleenfremenli'eresgu'il demeurassent
illuec. {Ch. de 1255, au reg. du comté de
Clermont.)
ENTREMENTiERs, - lier, endre., adv.,
pendant ce temps :
Entremenliers leur soufQoit celé douche
oudeurs en tel manière. {De saint Bran-
dainne le moine, Jubinal, p. 89.)
Entremcntier sont an degré
Li riche palefroi venn.
(L-Escou/lle, Ars. :î319, f° 67 r".)
Boys qni Toell guerroyer doit payer vollentiers :
Autrement ne poet il les cœurs avoir entiers.
Aviser se poet bien, s'il volt, entremenliers ;
Cent li venront asses par voies, par sentiers.
(Gilles li Muisis, li Estas des princes et des
nobles, t. 1. p. 296, Kervyn.)
— Entremenliers que, conj ., pendant que :
Endremenlier qu'i\ le lavoit,
Vist le clerc sanc qni decouroit
De ses plaies.
(Rom. du S. Graal, 535, Michel.)
ENTREMENTION, S. f., mention, propo-
sition :
Lors fut par aulcuns faicte quelque en-
Iremention de le créer roy. (Fossetier,
Cliron. Marg , ms. Brux. 10510, f» 106 r«.)
ENTREMENTREs, - meutes, - montre,
an., adv.; enlrementres que, loc. conj.,
pendant que :
.intremantre qu'il soient a disner...
(Les Loh., Richel. 19160. f 18".)
Entrementes qu'il portoient sus l'autel
tels sacrefices que Dieu u'avoit mie cou-
mandé, ils furent soudainement ars et en-
flambes. (GuiART, Bible, Lév., xjll, ms.
Ste-Gen.)
Enlrementres que il somelloit. (S. Graal,
Vat. Chr. 1687, f 17».)
Entrementes que ces batailles s'ordon-
nolL-nt et metloient en arroi. (Froiss.,
Citron., V, 20, var., Luce.)
Entrementes que les prestres faisoient
leurs oroisons à Dieu. (Brochart, des
quatre Molifz pour faire le passage d'oultre-
mer, (" 15 r».)
ENTREMES, - melz, S. m., entremise :
11 avinl que par Venlremes d'un poisson
qui avoit receu en sa bouche ycelui anel
et qui avoit esté pris incontinent et mis
devant ce tyrant a sa table luy restitua
son anel. (Oresme, Trad. des Rem. de fort.
dePefr., Ars.2671, f» 60 v°.)
— Démêlé, altercation :
Qar j'ai eu un entremes
Da vilain qui gardoit l'anmaille.
(Renart, 5974, Méon.)
— Diversion, divertissement :
A Preney fist ung entremes
De fen ardanl, quant il fut ans.
(.Guerre de Metz, «t. 15IS E. de Bouteiller.)
ENT
ENT
ENT
291
Car par Lowis nnz enlreiielz
Aurez avant la de>pai-lie.
(ta Reacepcion maistre Lambetin, 173, ap. E. de
Bouteiller, Guerre de ilelz. p. 3.')6 )
ENTREMESCORDEii (s'), V. réfl., n'être
pas d'accord en chantant :
Ces chaalres s'entremescordent tousjours.
— Thèse syngyng men dis^ree ever. (Pals-
GRAVE, Esdairc, p. 519, Génin,)
ENTREMESFAiRE, V. 3., SB faire du Dial
réciproquement :
Les personnes qui s'entretnesfaisoient.
(Trad. de l'ord. de Louis IX, cet. 124S, Ord.,
I, 57.)
Lesquels traicties conclus et scelles
d'eulx et d'aulcuns de leurs plus feables
consilhers, pardonnèrent l'un a l'autre
tout ce qu'ilz se povoient estre entremesfais.
(MoNSTRELET, Chron., II, 131, Soc. de l'H
de Fr.)
EXTREMESLANGE, S. f., mélange:
Par les entremeslanges d'icelles choses.
(La Bod., Hannon., p. 173, éd. 1578.)
EXTREMESLANGiER, - cngier. V. a.,
entremêler :
Si fait (amonr) souvent amer le plus eslrange
Et delaissier le privé ea eschanse,
Estrangement les cners eniremesleage.
(Chr. de Pis., Poés., Richel. G04, f° i4=.)
ENTREMESLE, etilreinelle, s. m., ce
qu'on entremêle :
Siffler en son chant sans mettre orl eniremelle.
(Ch. du rmssigneu!, ms. Avranches 241, !" l'.]
ENTREJiESLEEME.\T, entremelleement,
adv., en mêlant, en confondant :
Lors nous fierl de sept vices mortiei parfonde-
. [ment,
Pois de i'ong, pnis de fantre enlremesleement.
CJeh. db Meong, Test., 1691, Méon.)
Entremelleement.
(Id., !«., Vat. Chr. 3S7, P 30''.)
L'onziesme légion mist par derrière
avec le charroy entremesleement. (Rom. de
J. Ces., Ars. 5186, f» 7B=.)
Le roy Peleon et la royne estoient au-
près d'elle, en après chevaliers et dames
entremesleement. (Perceforest, vol. m ch
20, éd. 1528.) '
ENTREMESLEMENT , antremallemant ,
s, m., action d'entremêler, mélange :
Ces estudes ne sunt mie de letreure ne
d'antremallemant de paroles, ne sunt mie
de desputesons ne de jangleries. (Li Epis-
tle saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun
72, f° 103 v«.)
Comme en croteîqne on voit par entremeskmenl
De bestes et d'oyseaui divers acconplemens.
iy. DE LA Fres.saïe, .irl poct.. p. IC, Gentï.)
ENTREMESLEURE, entremelleure, - ure,
s. f., mélange :
Les antienes entremellees signifient les
enlremelleures de charité qui doivent estre
eu toutes nos œuvres. (J. Go0LAli\, Ra-
tion., Richel. 437, f 193 \«.j
Par la force de Ventremesleure de l'en-
nuy avec la joye. (J. Maugi.m, Noble Tris-
tan de Leonn., c. x.\x, éd. 1586.)
Sans interposition ny entremeslure (S -
JULIKN, Mesl. histor., p. 447, éd. 1589.)
ENTREJiEssAGE, - aige, s. m., message,
messager ■
Et faisait par ses entreme^saiges deman-
der audit evesque une grande somme de
deniers. (J. Vauquelin, Chron. d'E. deDyn-
ter, IV, 1, Xav. de Ram.) Lat. ; per inter-
nuncios.
Si respoudit celle fille par entremessage
a son père que elle ne sçavoit et soavoir
ne pouvoit la vérité de la chose que son
père luy demandoit. (Boccace , Nobles
malh., 111, 5, f» 36 r", éd. 1515.)
ENTREMET.\BLE, - mettable, - mectable,
adj., qui s'occupe d'une chose, capable ;
Or fnz je vrays homs, ce n'est pas fable,
De nefs mener entremecînble.
(Can. DE Pis., Poés.. Richel. 604, f».lG9 ;■".)
... Veez, je raect la table.
Oa ! je vueil estre entremettable
De li servir.
{Mir. de Holre Dame, V, p. 41, t. 1163, A. T.)
ENTREMETANT, entremettant, adj., en-
treprenant, hardi, habile, ardent :
l^t coragons et flers et rices et poisans,
Et larges cnslumiers et l>ien entremctans.
(Hoiim. d'.mx., f° 32'', Michelant.)
Sans proesce ne pnet monter
!Vus chevaliers très bien avant.
Qui d'armes soit entremêlant.
(Pierre, duc de Bretagne, Chans., Richel. 845
f» 128.)
Cil estoient plus preu et Jplus entremê-
lant de guerre que la gent de la vile qui
n'avoient onques apris tele chose. (G. de
Tyr, XIll, 7, Hist. des crois.)
Uns princes alors la tenoit (Trêves),
Que Gilles nommez en estoil.
Le roys Clovis a celai temps
Estoit mont fort entremêlons
Par lai et par maint soudoier
De sainte Yglise gaerroier.
(Renard contrefait, Tarbé, Poet. de Champ, anl.
à Fr. l. p. 109.)
— S. ni., entremetteur :
Nous voulons que toutes les personnes,
ou les entremettans du dit mestier, qui
par fraude ou autrement malicieusement
prendroient ou achcteroient desdits ven-
deurs lesdites denrées.... nous voulons
que tels poissonniers ainsi repris dudit
maléfice soient privez dudit mestier. (1343,
Ord., II, 591.)
ENTREMETEUENT, - mectement, s. m.,
exploitation :
Y a plusieurs mines d'or et d'argent, de
cuivre, de plomb, estain, pottin, azur et
aultres mestauxet matières, lesquelles par
deffaut de conduite d'ouvriers et d'autres
gens expers et connoissans en telles ma-
tières, et des edits et constitutions et or-
donnances convenables pour Ventremecte-
ment d'iceulx, sont et demoureut en chom-
mage et de nul effect et valeur. (1471, Edit
(le Louis XI, sur l'exploitation des mines,
Ord., XVII, 446.)
EXTREMETEUR, - mellcur, s. m., mé-
tayer qui fait valoir un terrain sous la
condition d'avoir la moitié du rapport :
Messire Gui de Craon, seigneur de. Monte-
reau et de Laleubeloys, Colin Pinyuet son
entremetteur et garde de la justice dudit
lieu. (Cft. de 1387, ap. Le Clerc de Douy,
Arch. Loiret.)
EXTREMETEUx, - metleux, adj., qui se
mêle de beaucoup de choses :
Je suis trop entrcmetteux. — I am husye,
I am quarellyng or fallyng ont with folkes.
— Il est entremetlenx. - He liis a busye
bofly. (PALSGRAVE,£si,7air(;., p. 423, Génin.)
EN'TREMETiER, S. m., traducteur :
Et saint Jeroime fnt le tiers,
Qui fut très sage entremetiers
Et très loyal et 1res pesible
Pour translater toute la bible
D'ebrieu e de grec en latin
(Dial. SI Greg.. ms. EiTCni 8, v. 119, Romania
VIII, p. 513.)
— Souffleur, au théâtre :
Le mystère par onze jours
Dura, sans y faire recours;
Moy portant le second papier
Pour aider a V entremelier .
(CoiLL. le DorEiN, Annal., an 1.Ï34, E. de Certain.)
ENTREMETRE, - mettre, ardre., inter.,
V. a., placer au milieu :
Quant ilz (les chiens) sont contretenus
ou entremiz, ilz suyvent les autres qu'ilz
voyent chacer. (Modus, !' 17 r", Blaze.)
Entremettre, intromittere. (J. LAG.\DBnc,
Catbol., éd. Auffret de Quoetqueueran, BihI.
Quimper.)
— Remettre :
S'espee on fuerre entremettre.
(GoDEFROT DE P.iRis, Chron., 20, Bnchon.)
— Ajourner, interrompre ;
Entremettre la besongne, la laisser pour
un temps. (R. Est., Pet. Dict. fr.-lat.)
Comme un docte artisan, s'il n'entremet l'ouvrage
Sent éblouir ses yeni, sent étourdir ses sens.
(JOD., OEuv. mesl., i" 104 r", éd. 1583.)
— Entremêler :
Pour tant dit bien Chaton, entremez a
tes œuvres aucunesfoiz esbatemens.
(Christ, de Pis., Policie, Ars, 2681, § Llx.i
— Composer :
Je diz c'ans enz li geteroie
.1. i"o!îre ke je feroie.
Ou grant poine covenoit mètre.
Il me priait de Vantremeire
Et del faire bastiveraant.
(Dolop., 8309, Bibl. elz.)
— Presser :
Del bien teuir sa cort a droit
Fn porcacies et entremis.
tGauvain, 4796, Hippean.)
— Réfl., s'occuper :
Icil sostiennent lot le fes
-Ne ne s'eniremetent de rien.
(Gdiot, Bible. 1321, Wolfarl.)
Comme eu Paris soient aucun et aucunes
qui s'entremêlent de cyrurgie qui n'en suut
pas digne. (E. BoiL., Liv. des mesl., 1' p.,
xcvi, 4, Lespinasse et Bonnardot.)
Cil s'entremet de lui servir.
(Unie sans frain. ms. Berne 354, P 31')
Soz ta cortine se sont mis.
Et cil s'est tantost entremis
De ce jeu c'amors li demande.
(Dame qui fisl balre son mari, ms. Berne 354.
f" vr.)
Ele n'en vialt nul escoter
Qui de li se vialt enlrcmelre.
(Dame qui concilia le prestre. ms. Berne 354,
r 8 fi.)
Bien doit garder qn'il soit net
Qui de mal dire s'entremet.
(Prov.. Il, 248, Ler. de Lincy.)
J92
ENT
ENT
ENT
Si se Touldrent mettre
Ani armes, dont bieo entremellre
Hz se sorent en petit d'eure.
(Chr. de Pi5«I(. Liv. du chemin de long estuie,
3301. Pûschel.)
Tay toy. bPan sire, je t'en prie.
De leur venue n'ay je cure ;
Man gré Jupiter et iilercnre.
Quant oncques je m'entremis d'enlï !
(Greban. Mut. de la pans-, 27268. G. Paris. ^
— Entremis, part, passé, entremêlé :
Entremis i sont a rrislal
D'or et d'argent tout li esmal.
(FI. et Blanceflor, 557, Dn Méril.)
— Transporté :
Et il les vit d'ire antramis
Et oulrageus et arrarais.
(J/(r. de S. Eloi, p. 80. Peigné.) Impr., dire au
It amis.
— Privé, éloigné :
Le repos et eloniîation perpétuel, cons-
tant etintermiz de ioule tumultuation inte-
riore et exteriore. {La tresample et vraye
Expos, de la reigle M. S. Ben., 1486, M07''.)
Nantes et environs, entremis, entêté.
ENTREMi, - y, - te, intremiez, prép.^
au milieu de, parmi, entre :
Iriez e aogoissos e feus
L'ont si enclos entremi eus
Que je ne sai par quea manière
S'en repont puis toiner arere.
(Ben., 0. de Horm.. Il, 18790. Michel.)
Se se lance très entremi ses aueiuis.
{Auc. et Nie. p. 12, Suchier.)
Pour leor donner entremy enli,
Kscns telz que priure les donne.
(ViLi.ON, Pet. Test., xxsiv, Jacob.)
Pour ce qu'il pleuvoit dessus l'aultier
entremy lesjoinctz de hays de sapin. (1472,
Compt de Ncvers, CC 66, f° 12 r», ArcU.
mun. Nevers.)
Grande est l'astuce qu'a la perdris pour
l'aire son nyd occullenient serré entremy
les espines et buissons aflin que nulle
beste y puisse enirer. (Platine de honneate
volupté, l" 59 r», éd. 1528.)
La mer occidentalle qu'est entremy En-
gleterre et Germaoie. (Ib., !" 96 r».)
Les diverses diaphanilez et transparences
de divers moyens qui sont enlremy uoslre
veue et les corps célestes. (Cholieres, les
Apres-dinees, viil, f° 306 v", éd. 1587.)
— Entremi de, dans le même sens :
Por bien de paix et de bone trauquillitey
a dureir intremiez de nos. (1406. Arch. Fri-
hourg, 1'= Coll. de lois, n" 152, f" 38.)
— Par entremi, dans le même sens :
Et toutesfois tel qu il est, vient sans dé-
licat entretien, tanlost au pied des mu-
railles, tantost par enlremy un monceau
de pierres. {Mais, rustique, m, 39, p. 383,
éd. 1658.)
— Adv., au milieu :
Lo chimin entremis. (1341, Molissolle,
Arch. Rhône.)
Une petite vie, la vie publique entremi.
(1412, Arch. JJ 166, pièce 272.)
On dit encore enlremi,entermi, enteurmi,
dans le Berry, dans le Bourbonnais, dans
la Bourgogne, dans la Bresse et au Canada,
pour signifier au milieu de, e.ilre deux.
parmi, préposition et adverbe. Bas-Valais, ,
Vionnaz, étremi, entre. Aunis, enlremi,
jusqu'à.
ENTREMIS, s. f., entremise :
Par Ventremie des amis des deuz partis.
(15 mai 1276, Ginois, Invent, des chart. des
comt. de Fland. à Gand.)
ENTREMisABLE, adj., OÙ l'on peut
passer :
lulermisilis, entrepassable, vel entremi-
sable. {Gloss. lat.-gall., Richel. 1. 7692.)
ENTREMISE, S f., OCCUpatioU, SOlp,
charge :
Considéré la charge et entremise qu'il a
pour les faiz et affaires du roy. (1469,
Monstres gen. des nobles, Arch. Eure.)
Item, quant aux plaintes ou requestes
qui se font en la court a Mons, pour con-
traindre sergens, receveurs ou entremet-
teurs a rendre compte des biens dont ils
auront eu l'eufremise, telles plaintes ou re-
questes se devront signifier a partie. {Coitt.
de Haynault, Nouv. Coût, gén., I, 789.)
— Habileté, hardiesse pour entre-
prendre :
Ung des vaillans chevaliers du monde,
et de plus grand entremise. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., l" p., Proesme,
Buchon.)
1. ENTREMOiEN, - oyen, enlromoiew
adj., intermédiaire :
Et ainsiut soit que entre nous et la per-
sonne qui aliène icelles choses soint trois
seigneurs entromoiens ou plus, ils payeront
pour finance l'estimation de quatre ans.
(1328, Ord., 1,24.)
Donnèrent et oltroyerent a nostredit sei-
gneur une imposition de six deniers pour
livre, de quinze sols quatre deniers et
maille, de dix sols trois deniers,... et des
sommes entremoyennes, au prix que des-
sus est dit. (1330, Ord., Il, 403.)
En choscun de ces mouvemens nous
voions que transmutacion est faite de
ternies contraires a termes contraires, et
par les entremoiens, et non pas de de chose
contingente en autre contingente. (Oresme,
Liv. du ciel et du monde, ms. Université,
1» 211 v°.)
L'air est un entremoyen conciliateur
enire l'humidité de l'eau... et la chaleur
du feu. (H. ViuENRRE, Traicté du feu et du
sel, p. 187, éd. 1E42.)
Des choses qu'on appelle resplendis-
santes, les unes de jour, les autres de nuict,
les autres de jour et de nuict ; car il y en
a d'illustres et claires, d'autres sombres et
mattes, et d'autres entremoyennes, (lu.,
ib., p. 179.)
Veu donc que ces choses sont très claires,
la ou la lumière est receue quasi sous la
propre quantité, si quelque chose est en-
tremoienne il est porté avec l'ombre. (Le
Blanc, Trad. de Cardan, f» 86 v», éd.
1336.)
Vents collatéraux et entremoiens. (De-
LOBME, ArchiL, 1, 7, éd. 1568.)
Geste espace d'estroisseur entremoyenne
est le lieu qu'il faut lier alors qu'on veut
extirper la matrice précipitée et gangre-
née. (RonssET, Hyslerotom., p. 133, éd.
1.381.)
2. ENTREAIOIEN, S. m., cloiSOIl :
Le suppliant rompit de plain jour Ven-
tremoien du grenier, et illec print furtive-
ment deux sextiers de seigle. (1460, Arch.
JJ 190, pièce 69.)
ENTREMONDE, S. m.. Ce qul est entre
les mondes :
... Il n'y a point d'eau estrangere, ny de
peregrine nourriture, dont noz prédéces-
seurs n'aient jamais gous té, qui de quelque
monde nouveau, ou bien d'aucuns entre-
mondes soit en noz jours tout freschement
icv descoulee (Amyot, Prop. de table, VllI,
IX.)
A ses dieus fainéants le resveor Epicnre
Ne devoit souhaiter qu'âne telle nature;
S'il les enst dit cornus, c'estoil un argament
Pour prouver qu'ils estoieot heoreus parfaitement
Et non pas relègues es places vagabondes
Qu'il leur a conlroové parmi les entremondes.
(Passerai, OEuik, p. 1.34, éd. Ifi06.)
ENTREMOSTRER, v. 3 , montrer mu-
tuellement:
Mult s'entremosirent bel senblant.
(Ben.. D. de Norm., II, 10513, Michel.)
ENTREMOT, S. m., parole, discours :
Ensiment seirat fait qoe sont vos entremos
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 2771, ap. Scheler,
Gloss. philologique.)
Quant la damme entendit si crneux entremos.
(ID.. ib., 9067.)
ENTREMOUVOIR (s'), V. réfl., se mou-
voir réciproquement, aller l'un contre
l'autre :
Lors s'entremenvent l'ung contre l'autre,
tant que les chevaulx peurent venir, et
s'entreferirent sur leurs escus. (Percef., \,
I f" 28N éd. 1328.
I ENTREMOYELNNEUR, S. m., Intermé-
I diaire :
Nous les prions (les saints) comme en-
tremoyenneurs pour nous envers Dieu. (La
Bon., Harmon., p. 196, éd. 1578.)
' ENTREMPiRiER, eutreempircr (s'), v.
réfl., se faire mutuellement du mal, s'a-
bimer :
Laidement a cel antre assant
i"enlre sont moult entrempirié.
(R. de Hod., tferaiigii. ms. Vienne, t" 29M
Si se entredonnent grans coups et pe-
saus, et derompeut les liaubers sur leurs
bras et sur leurs hanches, et se entreem-
pirent a leur povoir. (Lancetnt du Luc, 2' p.,
ch. 90, éd. 1488.)
ENTREMUÉ, adj., terme de fauconnerie,
à moitié mué :
Hz sont faulcons de deux manières ; le^
uogs sont mues de bois, les autres sont
sors, les autres sont entremues et tienneni
du sor. (Modus, f" 77 r», Blaze.)
ENTREMUIE, - muye, - mueye, s. f.,
trémie, lieu où elle est placée dans le
moulin :
Par faute de monnier art bien par Yentremnie
Uns moolins, se convient qoe li monaiers s'enfaye.
(Gilles li Mmsis, li Maintiens des ordenes men-
dians, I, 250, Kervyn.)
Farricaptias, enlremuies. (Gloss. de Garl.,
ms. Lille, Scheler, Lex., p. 60.)
Le suppliant geta le blé dedens le uio-
lage du molin, et puis descendit de ladite
entremuye. (1498, Arch. JJ 201, pièce 193.
ENT
ENT
ENT
233
Par une petite fente laissée au long de
l'angle inférieur, vuide le blé (a la manière
des entremueyes de moulin dans le trou de
la meule). (0. de Sers., Th. d'agr., v, 8, éd.
1605.)
Bourbonnais, entremaye, trémie. Bas Va-
lais, Vionnaz, êtirnmdyé, engrenage.
ENTREN.WREi:, enUiiavrer, (s'), verbe.
— Act., blesser :
Tout ea tel point di île la lose
Amoars, de ce -[ae je n'avré,
El si m'a si ent.iiavré
De irenchant aj lour qni bien taille.
(B. DE CoNDÉ, /! Contes de la rose, 98, Scheler.)
— Réfl., s'entriblesser :
Quant les deux chevaliers se furent ainsi
entrenavrez, ilz mirent pied a terre sans
tumber. {Perceforest, vol. HT, ch. 51, éd.
1528.)
S'entrenavrans de façon fort eslrange.
(Cl. .Mar.. Ep.. 3.)
— Entre7iavré part, passé, blessé:
Dont fist Blanrars desprisonner
Et par devant Ini amener,
Entreaavre' paimi le cors.
(Remrl h' nouvel, -Î9!f7, Méon.)
ENTRENCHiER, V. n., être tranchant:
Poi parolent et simplement
Et cel si Ires veraieraent
Qae cascnn m'it entrence et rot.
Et ne jurent, fors Deus le sel.
(Parlon., 80-23, CrapeleLj
EXTRENCiÉ, part, passé, vêtu :
Paris se r'est mis a la voie
Erttrencies de dras de soie.
(Ben., Iroies, Richel. 375, r 94''.)
ENTRENCOMMANDER (s'), V. réfl.. Se
recommander léciproquement :
A tant s'enlrenconmanàenî -à. Dameldé delciel.
(Aiol, .5697. Foerster.)
ENTRENC0^TRER (s'), V. réfl., SB ren-
contrer mutuellement :
El TDS Be. elYsores li gris.
Il s^entrenconfreut d'armes volentiers.
(LesLoh.. DIS. Monlp. H 243, 1» 38 t'\>
Estrange joie démenèrent
La ou primes s'entrencoiitrerent.
(Ben., Troie, ms. Monlp., f l'.)
Se par aventure caretes s'entrencon-
troient. (1238, '.lart.de Beaupré, Richel. 1.
9973, f» 42".)
Eusi se sont tiitrencontré.
Mollit ont entr'iai grant amisté.
(Gilles de Ctiin. 766, Reiff.)
Gens d'armes s'entrencontrent et se
combatent. (G. de Charny, IAv. de Cheval.,
ras. Brux., f 76 r».)
Si s'entrenco itrerent les deux roys. (/s-
toire de Troije la grant, ms. Lyon 823,
f" 72=.)
ENTREXCUSER (s'), V. réfl., s'accuspr
inuluellement :
S'entrencusoient a ia feie de moût laides
paroles. {Vie des saints, ms. Lyon 697,
f» 279".)
ENTREN'Ho iTER (s'), V. réfl., s'exhor-
l.n- nmtuellenient :
Les plus notables personnafies du Sénat,
criant que c'estoit uue grande houte.
s'entrenhortoyenl l'un l'autre de refréner
l'audace et l'insolence de ces gens de
guerre. (Amyot, Vies, Paul, ^myl.)
ENTRENLUMINER fs'), V. réfl., s'éclai-
rer réciproquement :
C'est (la voi.ic lactée) la splendeur de plu-
sieurs petites estoiles près les unes des
autres qui s' entrenluminent a cause de leur
espesseur. (Amvot, QEuv. meslées de Plu-
turque, f» 232 v», éd. 1574.)
ENTiiENoiR, adj., mêlé de noir :
luternigrans, entrenoir, entresemé de
noir. (Calepini Dict., Bâle 1584.)
ENTREXQUEHiR, V. a., demander l'un
à l'autre :
^'entrengneroient nonvelles.
(Un !\onge, Richel. 146. f" 'iî r".)
ENTHENsuivANT, adj., consécutif :
En trois années entrensuivants. ('29 oct.
1431, Mand. du D. Charl.. Cab. hist., 111,
ENTRENT. VOir KNTR.INT.
ENTRENTENDRE (s'), V. réfl., S'en-
tendre l'un l'autre :
N'ous découvrons bien évidemment
que entre elles (les bestes) il y a une pleine
et entière communication, et qu'elles s'en-
trentendent. (Mont., Ess., ii, 12, éd. 1588.)
11 y a des conditions qui s'entrecherchent,
et pour ne s' entrentendre, laissent les
hommes en extrême nécessité. (Id., ib.,
1, 34, éd. 1595.)
ENTRENUEU, S. m., mût obscur dési-
gnant une partie du bas de l'escalier :
A Jehan Laurent charpentier pour avoir
l'ait le balet du bout des degrés de la tour
dessus et l'enirenweu au bot desoubz. —
A Philibert du Ruau pour avoir baillé .xvi.
toises de boys quarré a fere ledit balot et
entreniieu de ladite descendue des degrés
du hault solier. (1437, Compt. de Nevers,
ce 39, f 36 V», Arch. mun. Nevers.)
A Thibaut le charpentier pour faire ung
enlrenueu de boys en la chambre derrière
les molins, audit Thibaut pour paliçonner
ledit enlrenueu. (1438, ib., CG 40, f» 35 v.)
Au petit Gerart tonnelier pour marché
fait de deux huys volans pour le balet et
e«t)'e«!(eit de la descendue du hault solier
de la tour de la Censuere. [Ib., i" 39 v".)
ENTRENVENiR (s'), V. réfl., Venir à la
rencontre l'un de l'autre :
Si s'entrennennenl anbedui.
IRen. de BEiUJEi;, li Biaus Desconiieiis, •Si;'i-2,
Hippeau.)
ENTREOCIRE, VOir ENTROCIRE.
ENTKEOEIL, VOir ENTROEIL.
ENTREOR, - eeur, antraour, s. m., celui
qui entre :
Li entreeur se trestrent arrière et par
ce cop remest II assauz qu'il apareilloient
si lierement. (G. de Tyr, xxii, 18, Hist. des
crois.)
Por ce que li antraour.
C'est cil qni sont essoigeour,
A occise n'a mort ne vienent.
0. DE Priorat, Uv. de Vegece. Rii-hel. 1604,
f» 6e>.)
ENTREOUBLIER, Voir EnTHOBLIER.
ENTREPAIER, VBrbe.
— Neutr., rendre la pareille :
De haches trenchanz enmi lees
Et d'autres armes aQIees
Qu'il deschargent sanz delaier
El prennent a cntrepaier.
(Gij-iart, Roy. lign., Richel. 5698, p. iH'^.)
— Réfl., se rendre la pareille :
Amont parmi ces elmes se vont enirepaiant.
(.Fierabras, 980, A. T.)
Bien s'entrepaienl communal.
(Fergiis, 655.5, Martin.)
De coutiaus trenchanz s'entrepaienl.
(GuiART, Roy. lign., Richel. 5698, p. 130'".)
ENTKEPAiGNON, S. m., celui qui prend
part h une entreprise :
iMoult par furent de granz bonlez
Encore li dui coopaiognnn
Qu'ont tant eslé entrepaignon.
(Perceval, ms. Monlp. H 249, P 87''.)
ENTREPAisiER (s'), V. réfl., falrs la
paix, se réconcilier :
Par mi cesle bataille nous entrepaiseron ;
Se li Deu nos aient, voiremenl le vaincron.
(Roman d'Alix., P SS"", Michelant.)
ENTREPAisTRE (s'), V. réfl.. Se repalti'e
l'un l'autre :
Par les génies qni sont espiai
S'entrepaissoient des morssiax.
^Guill. de Paterne. 3327. A. T.)
Des besiers dont il s'enirepeurent
Vait chascuu la dooçor au cuer.
(Le Lai de l'Ombre, p. 80, Michel. 1
ENTREPAN, S. m., partie du corset près
de la gorge, l'intervalle qui sépare les
deux côtés :
Or convient un large colet
Es robes de nouvelle forge,
Par quoy les leltins el la gorge.
Par la façon des entrepans.
Puissent estre plus apparans.
(E. Deschamps, ilirouer de Mariage, p. 213. Cra-
pelel.)
ENTREPANER, VOir ENTREPENER.
EXTUEPANRE, VOir ENTREPRENDRE.
ENTREP.ARLANCE, - launcB, S. f.. Con-
férence :
Soubz tiel colour font lour assemblées,
entreparlaunces et conspiracies pur lever et
disobeir a lour liegeaunce. (Stat. de Bi-
chnrd II, an xill, impr. goth., BibLLouvre.)
i:\Ti(EPARi,ER, verbe.
— Neutr., parler d'une chose entre deux
ou plusieurs personnes :
Il ne respont ne o ne non,
El il en ont entreparlé
lOl antre foiz reconjnré.
(Renart, 21790, Méon.)
— Act., traiter une chose entre deux nu
plusieurs personnes :
Cum jadis une convenance /'«<( traytee et
entreparlee entre mon seygnor Odoart... ■ l
moy... (1281, Te.it. de Guy de Lusignan,
Arch. J 270, pièce 19.)
— Inf. pris sulist., langage qu'on parle
entre soi :
29&
ENT
ENT
ENT
Un petit livre pour enseigner les enfantz
de leur entreparlir cominnn françois.
(Texte dti xiv s., dans la Zeitschrifl fur
neiifranzoesische Sprache und Likralur,
1879, l" fasc.)
ENTREPARLEUR, entre-parleiir, s. m.,
interlocuteur :
Entre-parleurs : le Passant et le Prestre.
(RoNS., Epituphe d'Albert, joueur de luth du
roy Franc. /"'.)
Les entreparleurs esloicnt tous hommes
de noms. (Pasq., liecli. de la Fr., vn, 6.)
Le poète doit faire parler ses acteurs
avec tant d'art qu'il ne soit pas raesme
nécessaire de marquer la distinction des
actes et des scènes, ni mesme de mettre les
noms des entreparleurs. (D'Adbigné, Prat.
du théâtre, 1, vin )
ENTREPARTIE, S. f., part, portïon :
Et cnidasies a la personne
Eiitrepartif de son avoir
A tort et au pechiet avoir.
(Du Prestre et dn Chevalier, Montaiglon et Ray-
nand, Fablianx, H, 8fi.)
ENTREPARTIR, V. a., partager :
Leurs despouilles ilz départent
Egaumcnt et les s'entrepartent.
(Chr. de Piçan, Liv. du chemin de long estiide,
5813. Puschel.)
ENTREPAS, s. m., distance qui doit se
trouver entre les pieds d'un cheval, pour
éviter l'eiitretaillure :
La poitrine et devant (du cheval) large,
haute, et avancée en dehors, laquelle
cause grand entrepas et destourne l'entre-
tailleure. (0. DE Sebres, Th.. d'agr., iv,
10, éd. 1603.)
Dans la langue moderne, entrepas dé-
signe une allure approchant de l'amble.
ENTREPASSABLE, adj., OÙ l'on peut
passer :
Intermisilis, entrepassable. {Gloss. l.-fr.,
Richel. 1. 7692)
ENTREPASSER, verbe.
— Réfl., passer :
Et en çou que il s'entrepassoient parmi
ceste forest plus isuielumeut que soufles
de vent. (S. Graal, m, 2-26, Hucher.)
Seul de tant se tieoent a un (leurs cœnrs)
Que lavolentez de chascon
De l'un a l'autre a'enirepasse.
(Cligel, Richel. iHO, P M^.)
— Neutr., se rencontrer :
Monter en une petite, longue, étroite vis
et montée de degrés, ou deux personnes ne
peuvent entrepasser. : 1477,Ord., xviii, 281.)
— Enti-epassé, part, passé, entrelacé :
Sus ses patins eut mainte riche pierre
Et si esloyeot d'or lyre a grands neuz
Eiilrepassez parray de ee tons bleuz.
{Rom. des deux amans, Ars. 5116, t° 6' r".)
ENTREPASSETEMPS, S. m., pasSe-
temps ;
Mais il est ores, il est temps
De prendre un entrepassetemps.
(Tahureau, Poés., auï Muses, éd. ISSi.)
ENTREPASSEURE, S. f . , trépas :
Que Deus le garl de moit et i'entrepasse.ure.
(Beue. d'Aigrem., Richel. "66, f° 4».)
ENTREPEIGNER, V. a., peigner l'un à
l'autre :
Et de faict, je crois que quand ils se
fussent entrepeignez les barbes, ce n'eust
esté la première fois. (H. Estienne, Ap.
pour Hérodote, n, 37, Liseu.\ )
ENTREPELAUDER (s'), V. réfl., s'arfa-
cher les poils l'un à l'autre :
Les chiens, a ce cri, s'empoignent l'un
l'autre, et s'entrepelaudans s'espoussetent
eux mesmes avec le nez le cul. {Hist. mac-
car, de Merlin Cocc, ix, Bibl. gaul.)
ENTREPELÉ, adj., dégarni de poils ou
de cheveux par endroits :
Che samble verge entrepetee.
(Recl. de Moliens, iliserere, Ars. 3 160, f" 16 v .)
Megres sont et entrepelees (les gelines),
Dures et vielles et crotees.
(Renan, 2881, Méon.^
Por amor Dé or esgardez
Conmeot je sui entrepelez ;
Tôt ensi m'a Collet servi.
(W.. 2,38S1.)
Lors la vers loa chief resgardei,
La teste vit entrepetee.
(Vie des Pères. Ars, 3641, t<"î^.)
Chauves est et entrepelez.
(/*., Richel. 23111, f 90».)
D'une vielle pane forree
De mena vair entrepetee.
(De la mort Larguece, Richel. 837, 1° 280''.)
Un vel entrepelé. (Mènagier, II, 200,
Biblioph. fr.)
ENTREPELER (s'), V. réfl., s'arracher
les poils :
C'est la maisnie Helleqaia,
Ils (les avocats) s'enirepoilent com mastin.
(Li Mariages des filles au dyable, Ars. 3U2,
f» 292''.)
ENTREPENER, - OBer, V. 3., terme de
vénerie, passer sa main entre les plumes
d'un oiseau :
Je ne tien pas a niceté.
Quant il en est nécessité.
Que ïouidras aler en déduit.
De garder s'il aura enduyl,
Mais tout courtoisement regarde
Par dessoubz la plume, et te garde
De ces plumes deshordonner,
Car luy desplaist Veiitrepaner.
(Gages. Dedutz, Ars. 3332, P 13 r».)
Car li desplaist Ventrepener.
(1d., ib., ms., f» 2i r°, ap. Ste-Pal.)
ENTREPETE, entreipeite, s. !., la meiii-
braiie appelée liymen î
Apreoez a mengier joute.
Vous qui ne goustes de pois
.\prenez a mengier joute.
Qu'en son cul ne vous engloute
La marraslre des ni. rois
Qui a Vrntrepete route
Pour une culaine goûte
Qui la tient ou trou brenois.
(Watrlouet, Fasirasie. 1, Schelei )
Membrana, enlrepie. (Gloss. de Lille,
p. 14, Scheler.)
Ton cuir sera mis en pelaia
Pour mielx joner de Ventreipeile.
{Martyre de S. Denis et de ses compagnons, Jab.,
Mgst., I, 131.)
ENTREPEUPLÉ^ adj., rempli, semé :
Dame, la fors a chevaliers armes,
Tous li pays en est entrepeuples.
(Les Loh., Richel. 4988, f° 283°.)
EXTREPiÉ, cntrepiet, entrepied, s. m.,
piédestal, support:
La peust on vooir enire les entrepies
Ou II hardi de cuer sont li plus avancies
Haut monter et descenlie. ceuls ça et la lancier.
(Restor du Paon, jns. Rouen, f» 108 r°.)
Pour un cherton qui amenâtes retailles
d'Ourmes desubz vesle.pour faire pendours
as craux, et pour nu entrepiet a espringale.
(1347, Arch. adm. de la ville de Reims, ii,
1139, Doc. inéd.)
Les entrepies des huisseries et des ar-
cbieres. (1403, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Verrien; estotfee de tabernacle par des-'
seure,et de entrepiez par dessoubz. (14S6 7,
Compt. de Lucheux, Arch. Somme.)
Pour avoir fait le saint Jehan de cuivre
et Ventrepié, qui est assiz sur le pavillon
du jardin, .lxx. 1. [Compt. de dép. du
chat, de Gaillon, xvi» s., p. 347, Deville.)
Aussi sera tenu ledict Bêle de faire des
entrepiedz ausditz ymaiges ainsi qu'il a
faictz par cy devant a autres ymaiges.
{Pièce de 1557, Arch. de l'art français, VII,
400.)
— Train, cortège :
Et joignant celle baquenee
Y avoit nng varlet de pie
Par qui en main estoit menée.
Sans y avoir autre entrepié.
(Martial, Vig. de Charl. VU. P 79', éd. 1493.)
Dans la vallée de Chevreuse, on nomme
entrepié la borne qui sépare deux champs.
ENTREPIED, VOlr ENTREPIÉ.
ENTREPIES, -pi'ez, adv., sous les pieds,
foulé aux pieds, renversé à terre :
Plus de .xnn. en ont copé les chiei,
Li dus Garins est forment entrepiez.
(Les Loh., ms. Montp. H 243. f 19".)
Li dus Garins est forment enlrepies.
(Ib., Ars. 3143. r» 53». I
N'ert pas si entrepiez cheuz
Li aleres com ele pense.
(Etrat, Bible, Richel. 12457, 1° 24 V.)
Se vous gisies .xl. ans entrepies.
Si seres vous cremus et resoignies.
(Iliion de Bord., 69, A. P.)
Tout antre amor mit enlrepies
Ne mes que de son compaignon
Qu'il voloit mestre a guerison.
(Alhis, Ars. 3312. f 16''.)
... Sevrez l'eschaille don notiel,
Le cuer remaint, l'eschaille est entrepiez.
(Gilles Li Viniers, Clians., Vat, Chr. 1522.)
... Si i'araoie abeesse ou prieuse
D'Estruem vers Mont St Eloy
Si me mcnast sans déserte a besloy,
Je vauroie que vanjance honteuse
M'en fesist Dieus : aucune desdaigneuse
I porroit prendre chastoi.
Et s'en seroit mes cuers asonagies;
Trop longuement puet on estre enlrepies.
(Chans.. Vat. Chr. 1490.)
Ores est apparens
Li maus. de lonc tant
Porcacies,
Il y a bien .six. ans
Que li premiers pans
Fu taillies
De le trequeiie
Dont li bourghesie
Gist ore entrepies.
(Chans., ap. Sle-Pal.)
ENT
ENT
ENT
29S
Dont li preTos fn rntrppies
Et defonles est de pluisears.
(Combat de SI Pol, Scheler, Trouv.lbelrj., p. '262.)
De Dovel. lot est bel.
Et de viez, enlrepin.
(Prov. du Vilain. lUchel. 19152, P 75".)
De dnel n'en deves pas rernetre,
Car si le mettrai entrepies
Que del tout ert dessous vos pies.
(Phil. de Rémi, Sa/. d'Am., i26; Bordier, p. 279.)
J'aim mieulx morir ja ne demeure
Pais que fortune oie court seore
Et que la mort pour moi tabeare
Qu'estre entrepies.
(Froiss., Poés.. Richel. S3U, i" lli t°.I
Quant la royne oy ces nouvelles, si fu
plus desconfortee et esbuhie que devant,
car se veoit entrepies et toute arrière dou
comfort et de l'ayde que elle doit avoir dou
roy Carie son frère. (Id., Chron., II, 43,
Kerv.)
Le roi dan Piètre qui se veoit et se
trouvoit au dessous et entrepies, et que
tout sy hommes l'avoientrelenquy. (Id., ib.,
XVII, 427, Kerv.)
ENTREPLAiER (s'), V. rëfl., SB tlesser
mutuellement :
Soveat se sont entreplaié.
(Ben., Troie, 24187, Joly.)
— Entreplaié, part, passé, mutuelle-
ment blessé :
Mais cist sont de fine amistié
Piatareument entreplaté.
(Amad. et Yd-, Ricbel. 373, !" SIT".)
ENTREPLAiRE (s'), V. féû , Se plaire
l'un à l'autre :
Li ami s' entreplaisent et eujoissent en-
sanle moût durement. (Li Ars d'Amour, I,
81, Petit.)
ENTREPLANTER, V. a., planter entre,
et, en particulier, planter dans les espaces
vides d'une vigne :
Et sommes tenuz oster touz les mauvays
ceps de la dicte vigne et la entreplanter et
affier et rendre affiee bien et convenable-
ment. (13 juin 1367, S. Berthomé, Bibl. La
Rochelle.)
Iceulx (arbres) ainsy fleschis et ployez,
les plantoient de rechef dedans terre ; puis
d'illec comme des autres racines nouveaux
trônez commencoient a reverdir si ne les
laissoient croistre la ou nature les eslevoit,
car ilz les entreplantoient comme en ung
lieu près l'une de l'aultre. (Q.Curse, v, 12.
éd. 1S34.)
ENTREPLEViR, - pleuvir, verbe.
— Act., engager l'un à l'autre :
Par lar anels s'entresaisirent,
Lur fiannce s'eiitiep/enrent.
(Marie, Lai d'Eqialan. 181, Roq.)
As fois entreplei'ir se vont enlrebaisier.
(Gtii de Naiiteuil. 359, A. I i
De cner, de foi et de parole
S'entrepletissent coopaifaie
A porter mais toute lor Tie.
{Ren. le nom., 1144, Méon.)
— Réfl., se faire raison l'un à l'autre :
_ Us commanceiit a boire d'autant, et a
s'enlrepleuvir [lar beuveltes mutuelles.
(CVRE FoucAi'LT. Trad. d'Aristenct. p. 95,
Liseuï.)
— Neutr., se promettre mariage l'un à
l'autre :
Se li aucuns font convenanches de ma-
riage entre leurs enfans qui sont soubz-
aagies, et font li enfans entreplevir, quant
li enfans viennent en aage, ils pueent aler
arriéres des plevissailles, se il leur plest.
(Beaum., Cotist. de Beauv., p. 186, ap.
Ste-Pal.)
ENTREpr.iER , antre., v. a., plier à
moitié :
Les .11. genoQz antreplient (les aninian: sauvages).
{.Unie sans frain, ms. Berne S34, f° 29°.)
Les .II genoz antreptoienl.
(Il>., P 35=.)
ENTREPLUJiEu (s'), V. réfl., s'arraclier
mutuellement les plumes :
Les bestes se combateot de par tôt le régné
Et li oisel volant se sont entreplnme'.
(Florence de Rome, Richel. nouv. acq. 4192,
!" 1 y».>
ENTREPOiGNiER (s'), V. réfl. s'cmpoi-
gner mutuellement :
Le suppliant voyant son serviteur et
icellui Janvret prestz a eux entrepoigner
pour eulx oultrager l'un l'autre. (1478,
Arch. JJ20S, pièce 38.)
ENTREPOINDRE (s'), V. réfl., SB frap-
per de la pointe de la lance ;
Convint les lances a croisir,
De si grant force s'entrepoignent
Qu'il trabuchent et elles fraignent.
(Alys et Profitia.t.)
ENTREPORT, S. II]., faveur :
Loiaument et en bonne foy, sanz entre-
port de partie, et la loyal vérité enquise il
en pueent déterminer. (1336, Arch. JJ 70,
f" 79 V».)
Son jugement sera en telle équité qu'il
n'aura acception de quelque personne, ne
faveur ne entreport sera fait a honme ne
a fenme. {La Thoison d'or, vol. II, f» IbSv".)
ENTREPORTER, verbe.
— Act., porter l'un à l'autre :
Lunr grande i' entreportent
Des colurs chi si resortenl.
(S. Brandon, 1094, Michel.)
Ainz vos entreporteroiz foi.
Et ta a li, et il a toi,
(Rose, Ricbel. 1573. f 23'. J
Entre roas poil et félonie
S' entreportent grant compaignie.
(Rom. de Cristal, Ars. 3516, f° 332 v".)
Les pères tuoyeut leurs enfans, pour
éviter l'empeschement qu'ils se peuvent
quelquefois entreporter. (Mont., Ess., i, 28,
éd. 1588.)
— Porter ailleurs :
Et commanda senr moult grant peinne
Qu'il ne soit boms qui Ventreporte.
(MACHAnT, Prise d'Alex., 8371, Mas Latrie)
— Réfl., se porter mutuellement :
A terre s' entreport enl en milieu des herbois.
(Restor du Paon, ms. Rouen, f" 49 v".)
Si s'entrelnirlent des cors et des clievaus
si qu'il s'entreportent a terre luit estordi.
{Laiicelot, ms. Fribourp, f» 129'.)
Ainz s'entrehurtent si roidement qu'il
s'entreportent a terre, les chevals sor les
cors. {Artur, Richel. 337, 1° 61''.)
— Se transporter :
Nous noMs sommes entreportes en ladite
ville de Harfleu. {Stal. des princip. corps de
métiers, etc., Pièc. relat. à l'Hist. de Fr.
XIX, 289.)
— Act., favoriser :
Et nulles aultres sommes ne puent sa
somme devant dite encombrer, ne n'en do-
vons, par nous serment, hommes, ne femme
entreporteir. (1282, Jiist. de Metz, III, 226.)
Sanz nulli entreporter. {Li prem. liv. Sa-
lemon, ms. Berne 590, f° 193*'.)
Et doit on panre les sairemens d'ialz,
qu'il lèveront la malletote bien et loiament',
sans entreporter nellui, ne nulles. (1353
Hist. de Metz, IV, 146.)
Nous aviens priei de faire entreporter le
dit IMessire Jehan. (1449, ib., V, 5S3.)
— Réfl., s'abstenir :
Sy venoient signifier au dit gouverneur
les aliances, luy requérant de luy entrepor-
ter d'entreprendre sus la duchiez de Lu-
cembourg, de Bar et de Lorenne, car il
estoient leurs alliez. (J. Aubrion, Journ.,
au 1480, Larchey.)
ENTKEPos, s. m., intervalle :
Adonc toussirenl et cracharent les deux
vieillars conme par manière à'entrepos, et
puys l'archier reprint sa parolle. (Alector.
1° 34 V», éd. 1560.)
— Intermédiaire, entremise :
L'Jlalie non seulement s'est trouvée
fournie de ceriziers, ains, par son entrepos,
le reste de l'Europe. (0. de Serres, Th.
d'agr., p. 682, éd. 1815.)
ENTREPOSEEMENT, adv., par inter-
valles, dans l'intervalle :
Interpollatim, entreposeement ou entre
rumpeement. {Gloss. de Salitis.)
Interlido, entreposeement blecier. (Gloss.
lat.-fr. .nichai. 1. 13032.)
Interlido, entreposeement b\ecev. (Catholi-
con, Richel. 1. 17881.)
S. Jeroismes trouva es anuelz de Hébreux
.XV. signes qui seront avant le jugement,
mais assavoir s'il seront continuelment ou
entreposeement, ce ne devise il pas. (Lég.
dorée, Maz. 13^3, f» S"".)
Car continuellement les ennemys riblent
et vaguent entreposeement. (Flave Yegece,
lu, 6, ms. Univ. E 1. 107.)
ENTREPOSER, V. a., entremêler, mêler
par intervalles :
De leurs .u. nous entreposes
Estait li aneles lelres.
i.imadas et Ydoine, Richel. 375, f» 31"'.)
Qu'a la foiz fait bon reposer.
Joie et travail entreposer.
(G. deCoisci,J/i>., ms. Soiss.,f''99"' et ms. Richel.
23111, f° 293''.)
Entrepose a la foiz esbatemenz a tes
cures. (J. GouLAiN, Ration., Richel. 437,
f 271 V».)
— Interrompre :
A eu ce crédit de vous faire oublier, ou
pour le moins entreposer le soin continuel
que vous vous vantez d'avoir de vos chiens
et de vostre chasse. {Resp. a la lett. d'un
gentilh. savais., p. 3, éd. 1598.)
— Déposer, poser en attend.mt :
S96
ENT
ENT
ENT
Le? buffets de sales ou on enlreposoit les
viandes. (Du Pinet, Pline, ix, H, éd. 1566.)
— Exposer :
Lue parole qne jeo oi
Vos entreposerai ici.
(Des .III. Enmis de l'homme, Richel. 19o2">,
f» 127 r".)
— Entreposé, part, passé, interposé :
La multitude les eut deschires, se les
consuls entreposes n'eussent adoulchi la
tenchon. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux. JOSll, VI, IV, 16.)
— Intermittent :
Parquoy es corps humains, rumatiques
enfermetez aveeques fièvres fimeres et en-
treposées, causales de mort. (Crist. de
PiZAN, Charles V, 2" p., prol., Michaud.)
ENTREPOSEUR, S. m., celui qui expose,
qui explique, interprète ;
Interpretor, entreposeur, vel exposeur.
(Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7679.)
ENTREPOURCHASSER, V. a., poursuivre
mutuellement, poursuivre, rechercher l'un
contre l'autre :
Ceste grande et plus que brutale cruau-
té, de s' entrepourchasser la mort, (Tahit-
V.F.M3, Prem dial. du Deinocritic, p. 122,
éd. 1602.)
ENTREPOURFENDRE, V. a., SB pOUr-
fendre l'un à l'autre :
De lance aceree ague
S'enlrepourfendenl les cervelles.
(Chr. de Pis., l'oés., Richel. 601, P 231 r».)
ENTREPOURPARLER (s'), V. réfl,, avolr
des pourparlers ;
Sur ce a il pieu auxdits seigneurs de
vostre ambassadde soy entrepourparler
aveeques moy. {Lett. de Blankenlieim d
Ch. VII, Richel., Fontanieu, portef. 119-120,
Ecorch. s. Ch. VII, p. 175.)
ENTREPRENANT, S. m., cplui quî en-
treprend :
Maint: chevaliers et prem entreprenans.
S'y sont Iroovez, recevans et donans
Coups forcennez, comme lonldre qui court.
Pour esprouver les dix entreprenons
Du pas des armes du chaslean Sandricourt,
(Pas d'armes de Sandricourt, p. 70, Peigoé.)
Combien qu'il n'.iit esté chef ne principal
entreprenant en aucune des choses dessus-
. dictes. (1443, Arch. JJ 177, pièce 61.)
ENTREPRENDANT, adj., entreprenant :
Vous aves le bruit d'estre les plus hardis
enlreprendans et deffendans de toute Grèce.
(l'"ossETiER, Chron. Marg., ms. Brux. 10511,
VI, IV, 10.)
— Entreprendant de, qui entreprend
sur :
Cevalier furent mutt vaillant
El de l'altrui entreprendant.
(Brut, ms. .Munich, 3d7o, Vollm.)
ENTREPRENDEMENT. S. m., entreprise
présomption :
Et reconnistres bien sans entreprendement
Que par lui nos estnel requerre amendement.
(Heruam, BiWf, Richel, Uii, C 58 r",)
ENTREPRENDRE, - prundrc, vprbe.
— Act,, saisir, surprendre, envelopper :
I.i rois fut molt de fort mal entrepris.
{Les Loh., ms, Berne 113, f 5'.)
Mont l'aloient ancerchant
Savoir s'il Venireprie.isent.
(Wace. Conception, Brit. Mas, add, 15606, f" 63',)
Sor pecheor ploverait
Lais de coi les entrepanrait.
{LU. Psalm., x, p, 268, Michel,)
,lusuchris savoit bitn que chil le di-
soieut pour li entreprendre se il peussent,
(S, Graal, Vat. Clir. 1687, f» 22 r».)
Quand a ce dit fn si fort exbais
Clie d'un sanglent suor fu lot entrepris.
i.La Passion, ms, Venise, Romv,, p, 25.)
— Prendre ;
Se aucune novisce doute entreprendre
habit de nonaiu et vuelt estre convierse
faire le puet on. {Règle de Citeaux, ms,
Dijon, f» 131 v».)
— RéO., se prendre réciproquement :
Puis s'entreprenàent par les dois,
{GuM. de Paterne. 628'J, A. T.)
Bien leur osoit loer seur s'ame a embe-
deus que il s'entrepreissent par mariage.
(G. DE Tyr, XI, 18, Hist. des crois.)
— Act., fixer, régler :
Et fut entreprins ung jour et lieu, ou
ledict connestable se debvoit trouver pour
povoir parler au roy en bonne seureté.
(CoMMYNES, Mém., 111, XI, Soc. de l'H. de
Fr.)
— Défendre, soutenir :
L'Kglise devez deCfendre,
La vefve aussi, l'orphenin entreprandre.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 840. f° 309''.)
— Neutr., changer :
Ke vostre volenlé sera —
Sans muer et sans entreprendre.
(Ckev. as .II. esp., 2357, Foersler.)
— Entrepris, part, passé, saisi, attaqué :
Outre se passent de grant ire entreprils).
(Auberi, p. 117, Tobler.)
Pour qnoy me dis tant de laidore.
Se je suis povre créature.
Dp. maladie entreprins?
{La Vie et l'hisl. du maulv. Hictie, Ane. Tli, fr,.
m, 277.)
— Attaqué d'une maladie, malade :
Par mainles fois aurai eslé requise
Ouc ne chantai ensi comme je soloie;
Que tant par suis aloignie de joie,
Que je vodroie estre nmels entrepiise.
(M.VBO, DE CiiAMPACSE. Clians.. Tarhé. les Clian-
■voBB, de Champagne, p, 25.)
Si sui bons mires de parole;
>'u3 hom n'iertja si entrepris
Que jou ne soie bien apris
Del consillier en tel endroit
Que ja nus maus ne l'en venroil.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p, 16, Meyer,^
— Entouré :
Haimon son frère et ses autres amis
Vegnent secorre, car mùjltesl, entrepris.
{LesLolt., ms, Derne 113. f" lî\]
Kt a qui estoit le ponrpris,
De tous coslez bien entrepris
D'arbres ri de fleurs oilorantes,
Arrousez des eaues courantes,
^Jehan de la Fontaine, la Fontaine des amoureux
de science, éd. 1547, J
— Epris :
Et ferrai d'un dars amourons
Celle an donz fin cner sav'oarous
Ud tant a de honeur et d i pris.
Pour qui tu es si entreprii.
(Clé d'ami'Ur, p. ,5, iross,1
— Embarrassé, gêné, interdit :
Charles Marliaus fu forment entrepris.
(Garin le Loh., t, I, p, 3. P. Paris,)
Oi' te veons si entrepris
Qu'arrere main gelé tes c )ps,
{La Charrette, Vat. Chr. 1725, f» 16'' )
Si en estoit la roine moult honteuse et
irespensee et entreprise. {Artur, Richel.
337, f» l*.)
Si en furent rauU corechi.!
El entrepris et eshahi.
{Gauiain, 152, Hippeaii.)
Et mesire Gauvains el pié
Remest dotens et entreptis.
(/»., 5524.)
Cil out pcor el fu huntui,
E entrepris e angoissos.
(Hist. de Guill. te Maréchal. 6757, P. Mejer,
Homania, t. XI, p. $'.i.)
De riens ne fu pas entre^^rise
l.a nature qui la fist taoi bêle.
(G. de Dote, Vat. Cl r. 1725, P 72" .'i
Chietjus pa?mee la roinî
On li giete yaue sor le vis,
S'est de maintenant revenue,
Por entreprise s'est tenu >
Moût por ses gens k'ilucques sont.
{Cher, as deus esp., 5963, Foersler.)
Certes, dame, molt est cil entrepris
Qui sans amor cuide monter en pris.
(EcsT, LB Peintre, Chans., Tirbé, les Chanson»,
de Champagne, p. 69.)
La le trouva li rois Ricats.
I,i Tel, hardis comme lup irs
l''l se durent estre entrepi is.
(Pa, Moost,, Chroi , 19526, Keiff,)
V la querole me sui pris.
Si ne fni pas trop entre) ris.
(Rose, Riclel. 1573, f» T=,)
Ainz as esté sanz mot sonner
l.ez lui com foulz et ent -épris.
(.11)., ms. Corsini, f» 17''.)
Si sui dolens el entrepris.
(/*.. f» 71'.)
Tel famé ai prise
Que nus fora moi n'aime ne prise.
Et s'estoit povre et entreprise
Quant je la pris.
A ci mariage de pris.
Cor soi povres et entrepris
Ausi comme ele,
Et si n'est pas génie no bêle.
(RUTEB., le Mariage Rustebeu), Jubiual, 1. 6.)
Ore escoules com je fus f)us.
Et esperdus, et entrepris.
(Hdon DE Merï, le Tornoiemett de l'Antéchrist,
p, 5, Tarbé.)
Le regard bas, la voi? entreprise, et la
lèvre pesant, (A. Chart., l'Esper., OEiiv,,
p. 263, éd, 1617,)
Entrepris se disait encore en ce sens au
XVII» s. :
Il parut tout alarmé et comme entrepris
de cette nouvelle, et demanda à Tavaunes
ce qu'il y avoit à faire. (Tavann., Mém.,
p. 25, Bibl. elz,)
ENTKEPUENEMENT, S. lu,, entreprise :
ENT
ENT
ENT
297
Il vainquit de toz gyous les liarpeors,
les tregeteors, les charretiers par divers
entreprenemeiiz. (Chron. deFr., rus. Berne
590, f" 38".)
ENTREiMiEXEUR, adj., entreprenant :
La fortune ayde aux hardiz et entrepre-
neurs et déboute les couars. (Troilus ,
Nouv. fr. du xrv» s., p. 218.)
Et fut Guillaume Robin mareschal de la
lice, et se présenta le chevalier entrepre-
neur, comme il avait acoustumé. (Olivier
DE LA Marche, Mém., I, 21, Michaud.)
— S. m., celui qui entreprend :
Deriere icelle porte avoil une haulte
tente close et habilliee, pour aidier et aisier
Ventrepreneur. (Oliv. de la Marche, des
Gaiges de bataille, p. 68, Prost.)
ENTREPRESSEURE , VOir ENTREPRE-
SURE.
ENTREPRESURE, entrepressure, ■■ pr.s-
seure, entrepresuire, entreprisure, antre.,
s. f., entreprise :
Qnar jamais
Volroil sa y'ie avoir em pais,
ÎS'e seit des choses la mesure.
Se crient pai- lot entrepresnre.
(Canl. des canl., nis. du Mans 1"3, !" 89''.)
Et por ce di jou que quant jou ne por-
roie plus celer ma foie entrepresure, que je
seroie abaubie comme la serre qui se
plonge jusqu'al fons de la mer. (RiCH. DE
FouRNivAL, li Bestiaires, p. 82, Hippeau.)
Bans des entrepresures des fosses.
(126b, Bans pour les trav. de défense de
Douai, Rec. d'act. des XIP et XIII= s. en
lang. wall., p. 274.)
Lors lor contèrent tote Ventrepresure.
{EsloriesRogier, Eichel. 20125, f° 124''.)
Et ses pères qui roys estoit...
Seust du fil VenlrepmuTc.
(G. Mach., Poès., Riohel. 92-21. (• -214".)
Il te feroit moult grant injure
Se pris tu avoies si grant cure
Pour perfaire son sauvement
VA que plus grant ejtlrrprisnre
Selon que requiert vraye droicture
N'en avoit contre lerapleiiient,
(Decuilleville, Trois pelerinaiges, f 108', impr.
Inslit.)
Li entrepresure ostoit si haute et si pé-
rilleuse. (Fhoiss., Chron., I, 24, Luce.)
A cause de certaines pesqueries et en-
trepresures. (.10 mai 1409, Cari, de Flines,
DCCLXXXV, p. 738, Hautcœur.)
— Entreprise, attaque, vexation :
Des entrepresures faittes d'une part et
d'autre. {Ch. de 1230, Hist. de Lorr., IV,
CCCCLXII.)
Li dux de Loheregne et li cuens de Bar
se misrent sor nos de ces enlreprisures.
(1230, Sentence arbil., Arch. J 681.)
Par qeqz descort ne por qeqz entrepre-
sure. (1252, Barmouv., 6, Arch. Mourthe.)
Fais savoir a tous, que de .H. entrepre-
sures que je avoie faites a madame le
royne de Castele je l'ai amendé a me-
dame a se volenté. (1258, Cart. de Pon-
thieu, Richel. 1. 10112, (' 296 r".)
Sus pluisours entrepresnires que l'une
partie requeroit enver l'autre. (1264, ie (t.
dcj. de Joinv., S. Urb., Arch. H. -Marne.)
Sus plusors antrepresures que li une
partie et li autre disoieut que il avoient
T. m.
entrepris li une partie encontre l'autre.
(Août 1266, ib.)
Que Deus le gart de mort et lYentrepresseure.
(Mttugis d'Atgr., Richel. 16G, f 4 r».)
Qui eussent lait violence ou entrepres-
sures ad dis religieux. (22juill. 1315, Lett.
d'Ed. II, Breq., II, f» 261 r°.)
Avons ordené et enjoint ausdiz jurez a
nous faire sçavoir touz les mesfaits ou en-
trepresures qui seront dis ou faits oudit
mestier. (1326, Ord., xi, 507.)
Pour aucune entrepresure que ilz feissent.
(1484, Ord., XIX, 511.)
— Embarras ;
Et eie sans entrepresure
Li conte quan k'il li avint.
(Chev. as .n. esp., l'250, Foerstcr.)
— Ce qu'un édifice comprend :
Defors les vies entrepresures des courtiex
de le vile de Wasiers. (1224, Sentence ar-
bitr., TaiUiar.)
Révérend père en Dieu monseigneur
Henry de Berghes, eveque de Cambray, ac-
quit et paya une place, maison et entre-
presure gi&aat audict Cambray, appartenant
a messeigneurs des chapitres. (J. MonNET,
Chron., ch. ccLXxxvi, Buchon.)
Si l'héritier propriétaire vouloit redifier
a ses despens, faire le pourra, si le viager
ne le veut, en jouyssant par ledit proprié-
taire seulement de V entrepresure des edi-
iices, et non du jardin et héritages y ap-
pendans. {Chart. de Hain., xxxviil, 9,
Nouv. Coût, gén., II, 7b.)
— Corridor, galerie, promenoir :
Interscapedo, entrepresure. {Gloss. de
Douai, Escallier.)
— Contravention, acte commis contrai-
rement aux us et coutumes :
Nostre intenptions est a esclairer en la
première partie de ceste œuvre au mius
que nous porrons, touz les mestiers de
i^aris, leur ordenances, la manière des en-
trepresures de chascun mestier, et leur
amendes. (Est. Boil., Liv. des mest., p. 1,
Lespinasse et Bounardot.)
Li quel preudome jurent seur sains par
devant le Prévost de Paris que il garderont
bien et loiaument le mestier devant dit, et
que toutes les enpresures que i seront, au
Prévost de Paris ou a son conmendement,
au plustot qu'il porront, par reson le fe-
ront a savoir. (Id., ib., V p., viii, b.)
ENTREPRESTURE, S. f., infractiou :
E luit orent fait conoissances.
Que Normant altre conenst,
Qu'eiilrepreslurt- n'i eust.
iltou. 3" p., '"02, var., Andresen.)
Adan feisles et formastes,
Evain por servir li donnâtes.
Cil firent par entrepreslure
Donc toute humaine criature
Sueffre les dolors et les mans.
(Geff., .vu. est. du monde, Hichel. 1526, f 04''.)
— Sorte de droit :
Senz paier pasuage, feugage, resectuers ,
avaines ou entreprestures. (1337, Arch. .IJ
70, f» 173 v°.)
ENTREPRETEUR, S. m., interprête :
Il sontausi li viel entrepreteur àes choses
en le pieur partie, dont il sont souspece-
neus et soupecenent tousjours le pieur. {Li
Ai's d'am., 1,44, Petit.)
Voycy le entrepreteur des chants des
oysiaux. {L'Yst. des sept Sages, p. 163, G.
Paris.)
— Fém.,entrepreteresse,s. f., celle qui in-
terprète :
Car costume est très bone entrepreteresse
de lois. {Digestes, vas. Montp. H 47, f" 5''.)
ENTREPRETURE, S. f., interprétation,
explication :
Marcolon apelent iceste faltnre,
Çoe est l'esteille Saturne par enireprelure.
(Th. de Kent, Geste d'Atis., Richel. 24364,
f» 61 v°.)
ENTREPRIS, s. m., pourtouT, pourprls,
comme entrepresure :
Item petis viviers desous se maison et
les entrepris des escluzes qui montent en
tout wit jalois ou environ d'entrepresure.
(1335, Cart. de Guise, Richel. 1. 17777,
b 227 r».)
ENTREPRISE, -prinsB, S. f., différence î
N'a lor bianté ot entreprise
Fors tant que plus jovenes estoit
Cil cui on coroner devoit.
(Cher, as .u. esp., 122.-)0, Foerster.)
— Race, famille :
De par Ide sa meire qui fut de l'entreprise
Le chevalier al Chiene.
(Jeh. des Preis. Geste de Liège, 28069, ap.
Scheler, Gloss. pliilol.)
— Assaut amoureux :
Mais elle (Messaline) fournit reelemeut,
en une nuit, a vint et cinq entreprinses .
(Mont., Ess., m, b, éd. 1S88.)
ENTREPRISON, S. f . , entreprise :
Comment ose nng homs donner nom
De viilenie ne renom
A homme ainsi fortuné.
S'il ne voit en lui achoison
De si villainne entreprison
Qu'il s'appere villaiu nommé?
(Ms. Genève Wg'"", Rilter, Poés. des xiv" et xv* s.,
p. 28.)
ENTREPRisoNNEMENT, S. m., empri-
sonnement :
La cause de son entreprisonnement fut
M. d'Orval, qui en fit requeste au roy, a
cause qu'il traictoit très deshounestement
sa femme. {Journ. d'un bourg, de Par. s.
le règne de Fr. I, p. 88, Soc. de l'H. de Fr.)
ENTREPRISURE, VOir ENTREPRESURE.
ENTREPS, voir Entrues.
ENTREQUERIR, VerbC.
— Act., rechercher :
As siens le dist et le conselle
Qu'il garde qu'il soit entretjnis.
Et qu'il ne s'en estorde vis.
(Ben., Troie, Richil. SIS, f» 105'.)
— Réfl., se chercher l'un l'autre, s'atta-
quer :
Par grant ire s'antrequiroient,
Espessement s'anlrocioient.
(Ben.. Troie, Richel. 903, V 6V.)
De grant air se anirequierent.
Des lances redes s'entrefierent.
(l'ic dn pape Gréij., p. r,2, Lniarclie.)
38
298
ENT
ENT
ENT
Et s'eslongierent li uns de l'sutre, et si
s'entrekuisent as fiers des glaves et si s'cn-
treferirent de si grant air k'il s'entrepor-
terent a tiere, lor chevaus sour lor cors.
{Li Conles don roi Flore et de la bielle
Jehane, Nouv. fr. du xill° s., p. 134.)
ENTRER, antrer, intrer, verbe.
— Réfl., s'introduire, entrer :
Ed nne sale riche e grant
S'en entrèrent.
(Ben.,C. deNorm., II, 10514, Michel.)
En ses chambres s'en veit entrer.
(Floire el Blanee/lor, 2' vers , 1310, du Méril.)
Pandaro arriva, a qui l'uys jamais ne se
trouva fermé, et s'en entra en la chambre
la ou elle faisoit ses piteux plains. {Trot-
lus, Nouv. fr. du xiv« s., p. 223.)
Tantoust la norrisse les laissa et s'en
intrat en ung aultre retrait. {Pierre de
Provence, Ars. 3354, f" 73 r».)
Si s'en entrèrent dans la ville et vindrent
devers le palays du roy. {Rom. de Jeh. de
Paris, p. 69, Bibl. elz.)
— Neutr., entrer en vin, commencer à
boire :
Si n'en avez oui parler, de luy vous
veulx présentement une histoire narrer,
pour entrer en vin (beuvez doucques) et
propos (escoutez doncques). (Rab., 1. III,
Prol.)
— Inf. pris subst., entrée :
.III. jornals de vigne a l'antrer de la
riiele de Perte. (1241, Ban de tréfond, Bibl.
Metz.)
ENTRERAiSNiER, - resniev, - renier,
antr., \. réfl., s'entre-parler :
Si apela l'un l'autre et s'antrerenierent
sanz veoir. (S. Graal, ms. Tours 91b,f" 75"^.)
ENTRERAMPROSNER (S'), V. réfl.j SB
faire mutuellement des reproches :
Tant .•:e sont enlreramprosnees
Que andeas se fuissent mellees.
{Blancand., 66", Michelant.;
ENTRERECHIGNIER (S'), V. réfl., SO
montrer les dents, et par extension, se
faire mauvais visage :
Nous sommes comme chien et lou
Qui s'enlrererhigiient es bois.
(Jeh. Le Feïke, ilalheoliis, 1. I,v. 723, Tricotel.)
Le frère du chevalier le dist et en parla
tant que son seigneur le sceut et en eut si
grant dueil que il l'en mescrut toute sa vie,
ne depuis n'en eut vers elle si grant amour
ne si grant plaisance, comme il souloit ;
car il en fut fol et elle folle, et s'entrere-
chignerent. {Liv. du chev. de La Tour, c.
XXV, Bibl. elz.)
ENTREREQUERiR, verbe.
— Réfl., se chercher mutuellement :
Hardiement s'entreretptierent.
(Reii. te tlouvel, 5991, Méon.)
— Act., demander :
Ils ont entrerequis tout d'ung accord a
mon signeur que... {Trahis, de France,
p. 47, Chrou. belg.)
ENTRERESSEMBLER, - ressanller, (s'),
y. réfl., se ressembler :
Et tout soit ce que toutes ces mesures
dessus dites ne s'entreressanllent pas, ne
porquant qui meffet en aucune de ces
mesures il est aussi pusnis. (Beauman.,
Coul. du Beauv., xxvi, 16, Beugnot.)
ENTREREVENIR (s'), V. réfl., revenir
l'un contre lautre :
Les escoz pris, lances bessiees,
S'entrerevienent les mesniees.
(Ben., Troie, 2643, Joly.)
ENTRERiGOi-ER (s'), V. réfl., SB divertip
ensemble :
Quant ainsi ensemble parolent
De leurs fais et s'entrerigolenl.
(A. Chart., Liv. des quat. dames. OEnv., p. 663,
éd. 1617.)
ENTRERIRE (s'), v. réfl., rire l'un à
l'autre ;
A ce soi bien qn'amanz estoienl
Qoi donceraent s'entrebesoient
Et s'entrerioient toz jors.
(Compl. d'amour, Uichel. 837, P 360''.)
Car j'ay bien ven qu'ils n'ont cessé
De s entrerire par la rne,
Des qu'ils vous ont perdu de vue.
(J.-A. DE Baif, le Brave, V. 7.)
Les estoiles s'entrerians par un certain
rapport et concours de rayons. (La Bode-
RiE, Harm. du monde, p. 769, éd. 1378.)
ENTREROMPEEMENT , - ruTtipeement ,
adv., par intervalles, dans l'intervalle :
Interpollatini, entreposeement ou entre-
rumpeement. (Gloss. de Salins.)
ENTREROMPEMENT, - rumpemcnt, an-
tre., s. m., interruption :
Nen est entrermnpemenz e nen est eis-
sue, e nen est plainte en noz places. {Liv.
des Ps., Cambridge, cxliii, 18, Michel.)
Aucune orison ke la leiceon antrerum-
pet et ke tant ne li soit mie ai ancum-
brier per sun antrerumpement. (Li Epistle
saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun
72, f° 61 r».)
Et murmuroient sanz entrerompement.
{Cont. de G. de Tyr, ch. lvi, Hist. des
crois.)
ENTREROMPEUR, S. m., interrupteur :
Interpellalor, destourbeur, entrerompeur
de propos. (Calepini Dict., Bâle 1584.)
ENTREROMPEURE, S. {., interruption :
Le noble gouvernement ancien des
sains et vaillans roys de France, aucune-
ment par force de traveil, et aucunefois
par indiscret conseil, a esté entrerompu
et mains ferme que mestier ne fut a la
nave françoise, pour laquelle enlrerom-
peure et négligence de ce qui estoit a
faire,... tesdiz subgies murmuroient.
(Maiz., Songe du viel pel-, III, 96, Ars.
2683.)
ENTREROMPRE, - rumpi'e, v. a., sépa-
rer, fendre :
Il enlrerumpiet la pierre el désert. {Lib.
Psalm., Oxf., Lxxvii, 18, Michel.)
Il enlrerumpiet la mer, e parmena icels.
{Ib., LXXVII, 16.)
— Interrompre :
Il est drois que on reneut
La corde quant elle est desroute;
Ausi quant aurai entreroute
Ma maliTP. g'i repairrai.
(Baud, de (;o^DE. Il l'ris. dam., 19(i, Scheler.)
Nous defi'endons étroitement que nuls
des maîtres du parlement, soient prési-
dent ou autre, ne empeschent ne entre-
rompent les besoignes ordinaires du par-
lement pour leurs propres besoignes ou
autres. (1344, Ord., il, 223.)
— Entreropt, part, passé, interrompu :
Que sa délectation soit entrerople.
(Oresmb, Etft., f» 216^ éd. 1488.)
Se tel repos n'est entreroupt et empes-
ché par la cure d'aucune estude honneste.
(ID., Trad. des Bem. de fort, de Petr., Ars.
2671, f» 36 r».)
ENTRERosER, - ouser, V. a., entrelacer,
mêler de roses :
Pource li chapeliers eslis
Son chapel li entrerosa,
Le lis mellé o la rose a.
(Reclus de Mol., Miserere, Ars. 3142, P 211'.)
Entrerousa.
(ID., ib., Bichel. 23111, f 247'.)
ENTREROTE, S. f., action de cheminer
à travers :
Parmi les rues en vienent si granz lorbes
Ne reis ne cous n'i pot faire entrerote.
Ne le saint cors ne povrent passer oltre.
(Alexis, st. 103^ xi' s., G. Paris.)
ENTREROY, S. m., celuï qul lait les
fonctions de roi pendant un interrègne :
Créer ung entreroy. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. lOSll, VII, l, 12.)
ENTRERijER (s'), V. réfl., se jeter réci-
proquement quelque chose :
Des puins s'en vont entreferant
Et des pieres entreruaut
Dont il avoit el camp asses.
(MocSK., Chron., 5870, Reitf.)
ENTRERUMPEEMENT, VOir ENTRBROM-
PEEMENT.
ENTRERUMPRE, Vûir ENTREROMPRE.
ENTRES, voir Entrues.
ENTRES.\CHER, - cier, v. a., tirer l'un
à l'autre :
Et îi'entresacent le sanc de lor cors as
espees trencans, (Flore et la Bielle Jehane,
Nouv. fr. du xiir s., p. 136.)
ENTRESAGNE, VOir ENTRESEIGNE.
ENTRESAiE, S. (., peut-être altération
pour enlresaillie, nouvelle attaque :
Par vus est desconfile la pute gens haie
Que ne pooit sonfrir voslre cevalerîe,
Quar eopres vostre cop ne doue entresaie.
(Rnum. d'Alix., f 31*, Michelant.)
ENTRESAIER, VOir ENTRESSAIER.
ENTRESAIGNE, VOir ENTRESEIGKE.
ENTRESAILLE, adv., fomiB d'entresoit
pour la rime , dans cet intervalle de
temps :
Quer depuis le tems Eueas
Qni aïint primes en Ytalle
De roi n'ot onques enlresailte
Qui fu si bons, ne ne sera.
(Alhis, Ars, 3312, f» 36'.)
Cf. Entresait.
ENTRESAINE, VOir EMAESBlfiiNG.
ENT
ENTRESAING, VOir ENTRESEING.
ENTRESAINGXIER , VOir ENTRESEI-
GMER.
ENTRESAIREMENTER, VOif ENTRESE-
BEMENTER.
ENTRESAiT, sntreset, antreset, entrezait,
entrescai, entersait, entreshet, enlreshait,
adv., tout de suite, h l'instant, dans le
même temps, dans le temps, cependant :
Entresait vult primes savoir
U pnet greinncr Danre avoir.
(Brut, ms. Manich. '2786, Volira.)
Ce qaident bien lot entreshet
Que ja coutr'eas o'aiez recet
Ne li'^fense n'arestement.
(Ben., D. de Non».. II, -21348. Michel )
Levez isoelemeet deci
Qui traiz estes antreset.
(Chrest., Erec et Enide, Richel. 1452, f» ^4^)
Por coi je perderai la haltesse et l'onor
Du dus qui entresait veut que l'aie a si^or.
(AODEFROY LE Bastard, Beatris, P. Paris, Roman-
cero, p. 33.)
Jherusalem verres, si l'ares enlresait,
Servjres al Sepucre a hounor, se Diu plaist-
(Chanson de Jérusalem, 196, Meyer, Bec, p. 272.)
C'est la vérité entresait.
(Siège de Jérns., Brit. Mus. addil. 15606, V 6».)
Li rois respout tout entreset.
(Floire et Blanceflor, 1» vers., 312, du Méril.)
Si li crie merci, qu'il ne soient deffait.
Et il li renderont la cité entresait.
(Herb. Ledcc, Fûulij. de Cand., p. 165, Tarbé.)
Diex nostre Sire el cielz a fait
QoecDuiques il vont entersait.
(LU. Psalm.. cxiii. p. 338, Michel.)
Mais al partir de Sornegur,
Li est avis qu'a mal eur
L'avoit acointié ue veu
Quant entresait l'a si perdo.
(Parton., 374S, Crapelet.)
Car toit sanrons qnanqu'avons fait.
Quant vene sni entresait.
(Ib., 4675.)
Qnar li mais li vient sanz arrêt
Et saoz apel tôt entreset.
(Ib., Richel. 19152, F 158''.)
Loial ami a tous jors serai
Sans moi repentir entresait.
(Chans., ms. Montp. H 196, f° 250 r°.)
Ne m oubliez pas s'il vous plest
Quar je vous ai tout entreset
M'amor donee et cner et cors.
(Salut d'amors, Richel. 83", P 272'.)
Moult malvaisement li Tait ;
Car li fans sairemens c'ot fait
L'a le jour houni entresait.
(Bom. du Comt. de Poit., 1201, Michel.)
Li auctors tesmoigne el retrait
Qne bons chevaliers enlresait i
Puet plus faire c'om ne puet croire.
(Durm. le Gai., 5553, Stengel.)
Poar riens encontre vous n'iroie.
Mais commandes et il ert fait ;
Che coramant je tout entresait.
(Bicit. li biaus, 100, Foerster )
Et si TOUS di tout enlresait.
(Ib., 150.
Que c'il le savoit entresait, I
Molt volenliers c'en garderoit.
lIlOB. de Blois, Poés.. Richel. 24301, p. SIO"*.)
.Mes je Toel Irestont entreset
Sans nui si que vou^; demonres.
(Couci, 486, Crapelet.)
ENT
.Nous Tolions savoir entresait
Vo pensée et que vous diries
De ce qu'eus entrer ne poies.
(/*., 3498.)
Lors dist qu'il veut tout entrezait
Plus tost qu'il poet la mer passer.
(/*., 7548.)
Et li quens de Boulongne ala deffier le
conte Thiebault par .ii. chevaliers et li de-
manda entresait la mort son frère. {Chron.
de liains, c. xxv, L. Paris.)
Bailhes le moi tout enlresait.
(Del'Emper. Constant, 182, Remania, VI, p. 164.)
Et il i courut enlresait.
(Sept Sages, 1352, Keller.)
Et se de moi se veit retraire
Tôt entresait m'estuet finer.
(G. DE SoiG.MEs, Chans., Scheler, Trouv. belg.,
nouv. sér., p. 56.)
Chescuns amis se fest,
E dit ben enlreshait :
De tout en vous me met.
(Les Proverbes de! Vilain, Ler. de Lincy. Prov.,
p. 460.;
ENTRESAi.En (s'), V. réfl., s'écliapper :
Mais auqnes tes bien li estet,
Li pensers un poi s'entresret.
Et totes voies en parlant
Vers ceslai se vait atraianl.
(Parton.. 10293, Crapelet.)
ENTHESARDRE (s'), V. réfl., bi'ùler :
Atant s'en vont li jogleor.
Gascons en part par tel vigor
Sa fenestre, quant il s'enpart.
Que li palais tos s'enlresart.
(Re.s. de Beaujeo, li Biaus Desconneus, 3047,
Hippean.)
ENTRE.SAVOIR, V. a., savolf, Connaître :
Fasons entresavoir a toute gent que...
(1266. C/t. d'Hug. deBourg., Ch. des compt.
B
de Dole — , Arch. Doubs.)
935 '
ENTRES.\YN, VOir ENTRESEING.
ENTRESBOELER, entreboueler, entres-
boieler (s'), v. réfl., s'arracher l'un l'autre
les entrailles :
Et as lances s'entresboielent.
(Bellep., Machttb., Richel. 19179, P 6 y".)
Par les crenians s'entresbouelent.
(GuiART, Boy. lign., 18712, W. et D.)
Près des creniaas s'entrebouelent.
(ID.. ib., 19161.)
ENTRESBOIELER, VOlr ENTRESBOELER.
ENTRESCERVELER (S'), V. réfl., SU
faire sauter mutuellement la cervelle :
Et s'entredonent si grans flas
Li ploisor i\\i'\l s'entrescenelenl.
(Belles, Machab., Richel. 19179, f 6 t".)
ENTRESCHANGEEMENT, adv., alterna-
tivement, successivement :
Vicatiiii,dGrue en rae, entreschangeement.
(Catholicon, Richel. 1. 17881.)
ENTRESCHELON, erticecft., S. m., éche-
.ton, intermédiaire :
Entrechelons de eschiele. (J. Lagadeuc,
Catliol.,éd. Auffret deQuoetqueueran, Bibl.
Quimper.)
ENTREScoNDiRE (s'), v.réfl., 86 refuser
mutuellement :
ENT
299
De paiz faire s^entreseondissent.
(GoiART, Boy. lign., t. I, p. 288, Buchon.)
R.NTRESCONDRE (s'), V.réfl., SB cacher
Mauz et orribles et cuisauz
Sus atoorz oscars et luisanz
Ou il les se font entrescondre.
(Gdiart, Boy. lign., 18659, W. et D.)
EXTREScouTER, V. 3., écouter à moi-
tié :
y entrescoulay les amoureulx debas
Dung escuier et de sa belle dame.
(Henki Baudb, le Débat de la dame et de Vescuyer,
Poés. fr des xv° et xvi» s., t. IV.)
EXTRESEC, adj., à moitié sec ;
Leur donnons... l'usage des arbres eshou-
pez et des entresecz de nostre dicte forest
pour ediffier en leur dicte maison. fl336
Arch. JJ 70, f 42 r».)
Deux chartees de bois ou bois mort ou
entresec pour ardoir et édifier. (1322, Arch
JJ 61, pièce 283.)
ENTRESEGNE, VOir ENTRESEIGNE.
ENTRESEGNIER, VOir ENTRESBIGNIER.
EfiTR-ESEiG?iE,-segne,~saigne,-saingne,
- sagne, - saine, - signe, - soigne, antres.,
anlress., antras., s. f., signe, marque, en-
seigne, indice :
Le sanc qui chai de ses plaies
Ce sont entresegnes veraies.
(La Charrette, Vat. Chr. 1725, P 22'.)
Mollit par nous ont vo gent malmise,
Li une est outre l'autre prise,
Jou en aport bien entrrsatne.
Atant se pasme, car moult saine.
(Athis, Ricbel. 375, f° 153^)
N'i a celui qni ne port anlressaigne.
(Herb. Leduc, Foniq. de Candie. Richel. 25518
P 26 v» )
Il meysmes et ses escus et ses habers
sont si toelliet de sanc et de cervelle que il
ne parait sor lui nulle antresaigne. (S
Graal, Richel. 245o, f» 232 r».)
Je dirai que tu as aucune chose faite, et
si métrai sus aucune entreseigne por de-
monstrer que tu l'as faite. (Brun. Lat
Très., p. 476, Chabaille.)
Et se il n'a ces, ou il n'a aucune entre-
seigne par quei il semble que il ait esté
murtri. {Liv. de J. d'Ibetin, ch. lxxxv, Beu-
gnot.) Var., enlresigne.
Si est encore Ventresaigne
De l'arche seur une moataigne
En Ermenie ou elle vint.
(Macé de la Charité, Bible, ms. Tours 906
P T".)
Lana el soleil est sa antrasaigne.
(Hercule et Phileminis, Richel. 821, f° 5'.)
C'il n'y avait ne beufs, ne vache, ne liotj
ne chose au monde, adonc peult le dit
seigneur prendre une geline pour entre-
seigne que on sache que ce cliesal et les
aultres biens sont ung bien chisiint. (1433.
Rôle des colonges de Courchapoix, Mon. dé
l'év. de Bàle, V, 325, Trouillat et Vautrey.)
De la ville de Taurania, qui estoit en
iceux pays, on n'en sçauroit trouver au-
cune entreseigne. (Du Pinet, Ptine, m. S,
éd. 1566.)
— Signal, signe :
Elle li Gsl une entresaingne
Si com fine amor li eusaingne.
(Flormont, Richel. 792. f 36'.)
300
ENT
ENT
ENT
Ensi sonent cist les canpanes eu entre-
seignes as feels N.-S. que il veillent et s'es-
chaugallent contre l'agait do deable. (Trad.
de Beleth, Richel. 1. 99S, f» 9 v".)
— Etendard, bannière :
Mainte manche de damoisele,
Mainte guimple et mainte entresaigne.
(Durmars le Gallois. 1128, Slengel.)
Jamais n'assamblera en bataille grant est
En celles entresoignes que nous avons veu,
En son maistre palais ou nous sûmes hea !
(Girart de Ro.is., 223i, Mignard.) Var. du ms.
de Sens : entresscinnes.
— En parlant d'armure, de blason, d'ar-
moirie :
Un ciiCTalier des lor mult proz
Out saisi le gué avant toz,
Armez cam ûz d'empereor.
One i! toz e snn railsoudor
Esteient covert A' entresaigne.
(Ben.. D.de Norm., H.' 21390, Michel.)
Il fu moult bien armes d'auberc et A'entresagne
Et d'escn et de lance.
iEnf. God., Richel. 125S8, f° 33''.)
En sa baniere ot nns granl bar
A entresaingne de vairons.
{Bat. de Caresm. et de Charnage, 301, Méon,
Fabl. et cont., IV, 90.)
ENTRESEiGNEE, S. f., caparaçon avec
armoiries :
Estoit la marche plaiue, et tendue de
parures a chevaulx,et de testieres tumbees,
et d'entreseigtiees de chevaux dont ils
avoient esté parez. (Perceforest, IV, f 61,
éd. 1528.)
ENTRESEiGNiER, - csseigner, - aigner,
- eingner, - aingner, - egnier, - igner, ant.,
V. a., orner, distinguer :
Tante cointise riche et bêle
Que couleur diverse entreseingne.
(GuiART, Rmj. lign., 13466, W. et D.)
— Montrer par signes :
Entor li a de geiiz granz ilotes
Qni esbabi et esmen
Sont du miracle qn'ont vea.
Tait s'en merveillent, tuit s'en saingnent.
Au doit le cierge s'eniresaingnent
Qui ja deus foiz est avalez.
(G. DE CoiNCi, Mir. de la V., éd. Poq., p. 318.)
— Entreseignié, part, passé, orné, dis-
tingué, armorié, blasonné :
Et tant anseigne desploiee,
Tante bêle arme antreseigniee.
Et tante meinches de bliaut.
(Ben., Troie. Ars. 33U, f° 51''.)
E lor enseignes despleiees
Granz, de fil d'or entreseignees.
(ID., D. de Norm., 11, 41331, Michel.)
Vez ci le rei
.E sa grant est environ sei.
Les escuz pris entreseigniez
E les heaumes es ches laciez.
(Id., U., 11, 21344.)
Enireseigniez de connissances.
(iD., j*.. Il, 18477.)
Furent venu sor le Mal Pas
0 escDS fres, o cbevaus cras.
De lor armes entreseignié.
(Tristan, I, 3671, Michel.)
En son tref s'est la pncelecochiee
Sor une coule de paile antresseigni.ee.
(IIeiîb. Leduc, Foulq. de Candie, Richel. 25518,
f 33 r».)
Cascnns ot rice gonfanon,
A aigle d'or et a dragon
Ert lor bataille entresignie.
(Alliis. Richel. 375, f° 143'.)
Tôt cil a ces escns fassies
De plusors tains entreseignies
Sont 0 lai et de sa mainie.
{Durm. le Gai., 8503, Stengel.)
(Espée) par l'enhoudeure entresegnie de
croiz. {Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
f° 153''.) P. Paris: entresseignee.
Sir est Godefroi de Breban,
A armes bel entreseingnies.
(GuiABT, Roy. lign., Richel. 5698, f» 234''.)
Afin que ils morussent es ornemens qui
estoient signez et entreseingnez de leurs
vertnz et de leurs honneurs et de leur for-
tune primeraine. (Bersuire, T. Liv., ms.
Ste-Gen., f°95''.)
ENTRESEING, - saitig, - sevg, - sayn,
- signe, s. m., signe, insigne, trace, mar-
que, indice :
M'aloent mie iloec Inr entresainz mastrant.
Mais ki plus i pont faire ne s'alout pas Teignant.
(Wace, Rou, 2' p., 3237, Andrcsen.)
Par un entreseing qu'ilec vit
Connut cerlaiaemenl et dit
Qu'il trouva le roi pescheor
En celé eve sanz nul destor.
(Perceval, ms. Montp. H 249, f 156''.)
Li arcevesques, bien le sai.
El Watiers vesques de Tornai,
Et cil d'Arras, et de Noion,
Kiirent a l'enqnisision :
Ausi doi frère de Masteng
Furent ars pour tel entreseng.
(Ph. Modsk., Chron., 28958, Reiff.)
Cil de Lobes et plusior
Disoienl auques a taisor
Que teus entresains ot moslres
Que c'iert li quens en vérités.
(In., ib., 24667.)
Elle peust souffrir estre roy coronné por-
tant les entresaings et joissant de l'empire
de Romulus. (Uersuire, T. Liv., ms. Ste-
Gen., f» 74''.)
Si pensèrent que ces nouvelles estoient
comme ung entreseing de lour fortune.
(Chron. et hist. s. et prof., Ars. 5079,
f» 229».)
Tantost que on le veist (Tytus) on l'ap-
pella empereur, et si luy portereut les aor-
nemens elles entresains a ceappartenans.
[Prem. vol. des grans dec. de T. Liv.,
b 124^ éd. 1530.)
— Signe, signal ;
Tôt ce que j'os voudrai mander
Par entresainz e par message,
Iceo faites cum proz e sages.
(Ben., d. de Norm., II. 14314, Michel.)
Par mines, tetins descouvers.
Machinations, motz couvers,
Faulx entresains et controuvez.
(CoQuiLLART, Plagd., p. 54, Bibl. elz.)
Elle luy fist ung entresigne eu touchant
son doy a sa bouche. Geste enseigne en-
tendy Loys. {Hist. des Seig. de Gavres,
f 149 v", Gachet.)
Etant pressée, elle tendoit la gorge et
demandoit un couteau plutôt que de pro-
noncer un si vilain mot ; enfin, la mais-
tresse, qui avoit besoin de savoir le nom,
n'aiant rien gagné ni par menaces ni par
promesses, lui commanda de le fnire con-
uoistre par entreseings. (D'AuB., Foeneste,
1. 3, c. 12. Bibl. elz.)
— En parlant d'armures, blason, ar-
moiries :
Tint l'espee nue, d'or sont li entresair.s.
(Mang. d'Aigr., Richel. 766, f» 21 r".)
ENTRESENG, VOIF ENTRESEING.
ENTRESELER, V. a., mettre en tré-
seaux :
Et doivent li teneur mener la ciiampart
et la disme en la grange de l'église de Ve-
nili quant li jarbes sunt entreselees, li ser-
jant de l'église prent les quieus tresiaus
que il li plaist pour la disme et pour la
champarf. (1277, Cart. de Jouarre, Richel.
11571, fSSv».)
ENTRESEMBLABLE, adj., qui SB res-
semble entre soi :
N'en la fille ne en la mère
N'y a quelconque chose amere.
Assez entresembtables sont
Par la doulceur qu'en elles ont.
(Decuilleville, Trois pelerinaiges, f 152', impr.
Instit.)
ENTRESEMBLER,- essemMer, - ambler,
- anler, (s'), v. réfl., se ressembler entre
soi :
Bien resemblons ambedul.
Il n'est pas graindre que je sui ;
De parler nos entreseinblons.
{Ollevien, ms. Oxf., Bodl. Halton 100, f» 68 v».)
En autres coses s' entressanloient il bien
comme jumel. (Bib. hist., Mnz. 532, f" 17'.)
Et, pour ce que le langaige d'Escla-
vonye et de Hongrye s' entresemblent aul-
cunement, les Esclavons lui demandèrent
ou il aloit et qu'il queroit. (Wavhin, An-
chienn. Chron. d'Englet., t. 11, p. 43, Soc.
de 1 H. de Fr.)
Nonobstant elle doubtoit de sa per-
sonne, pour ce que les hommes aulcunes
fois s' entresemblent. {Fleur des hist., Rlaz.
330, f° 192''.)
Noblesse et honneur moult fort s'entres-
saniblent. (M. Lefsanc, l'Estrif de Fort ,
f» 135 V", impr. Ste-Gen.)
— S'assembler :
Et les genz et lez escuiers tant d'une
partie comme d'autre s' entresemblent. (.1.
DE ViGNAY, Enseignem., vas. Brux. 11042,
f 45".)
ENTHESEMONDRE (s'), V. réfl., s'aver-
tir, s'exhorter mutuellement :
Il se commencierent a entresemondre àf.
bien fere. (G. de Tyr , v, 5, Hist. des
crois.)
Li combatans s'entresemonenl.
(Guiart, Roy. lign., Richel. 5698, f 131.)
ENTRESEREMENTÉ, - satrementé, part.
passé, qui a juré ensemble, qui a fait un
serment mutuel :
E sunt entreseremenlè,
Ke tuit ensemble se tendrunt
Et ensemble se defeuiirunt.
(Rou, 3° p., 898, Andreseu.)
Et sont entresairementé
Ke tôt ensamble se tenronl.
(Ib., Richel. 375, f 220'^.)
ENTRESERRER (s'), V. réfl., sc Serrer
inutuelleineat :
Le sondart an soudarl
S'entreserre et attend le belliqueux hazard.
(Jamyn, Uiade, xiii, f 198 r", éd. 1606.)
ENT
ENT
ENT
301
ENTRESET, Voir Entresait.
ENTRESGARDER (s'), V. réfl., SB regar-
der mutuellement :
Piteosemeot s'enfre^ijardoient
(Floire et Blance/lor, 1° vers., 2.S63, du Méril.1
Li doi frère s'enlresgnrdoii'nl.
Larmes des ieos lor deschendoient.
(Florimont, Richel. 79-2, f i''.)
ENTRESHAIT, VOir ENTRESAIT.
ENTRESHET, VOIT ENTHESAIT.
ENTRESi, voir Entreci.
ENTRESIEVIR, VOIT ENTRESUIVIR.
1. ENTRESIGNE, VOiP ENTRESEIGNE.
2. ENTRESIGNE, VOir ENTRESEING.
ENTRESIGNER, VOlr ENTRESEIGNIER.
ENTRESLOiGNiER, - loiïigner, - longner.
■longer, entralongier (s'), v.réf!., s'éloigner
mutuellement :
Des6é sont andoi li chevalier,
Il s'entreslongeiU, brocié sont li destrier.
(Baimb., Ogier, 10028, Barrois.)
Si s'cnlreslongcnt .1. arpent mesnré.
(Ùuon de Bord., 7703, A. P.)
Lors s'entresloinijnent .i. arpent et demi.
(Gaijdon, 6599, A. P.)
Qne li dui mur s'entreslongicrcnt
Et se retrairent com aias erent.
(Gaut. d'Arr., EracL, ms. Turin, P 21''.)
Il se sont entralongiet, c.iscuns le lance
empuignie. (Sej)l Sag. de Rome, Ars. 3354,
f» H6=.)
ENTRESLONGIER, VOlP ENTRESLOIGNIEH.
ENTRESOIGNE, VOlr ENTRESEIGNE.
ENTRESOiGNEMENT, - ant, S. m., re-
lâche :
Sainz Pous dit : Euvres sanz enlresoigne-
manz. (Ms. Ars. 5201, p. 298^)
ENTRESOLAciER (s'), V. réfl., se réjouir
ensemble :
E, quant urent mangée, s'enlresolacerent.
(Foulques Fitz Warin, Nouv. fr. du xiv s.,
p. 43.)
ENTRESOLIVE, S. f., solive de traverse,
celle qui est au milieu :
Entresolive, a space or quarter between
two rafters. (Cotgr.)
ENTRESOURCIL, S. lïi., l'espacB compris
entre les deux sourcils :
Interoilium,eHir«sour(;((,entreeuil.(G(oss.
de Salins.)
ENTRESOYVRE, S. m., séparatioii :
Entresoyfi. (S. Bern., Senn., ms.^ p. 71
et 96, ap. Ste-Pal.) Lui., médium, et obstacu-
lum.
ENTRESPAixDRE (s'), V. réfl., SB frap-
per mutuellement :
Il s'entrespaignent bien corne cil qui
assez avoient cuer et force. {Artur, Richel.
337, f" 277M
Si s'entrespaintrent par tel air qu'il se
portèrent a terre, les chevals sus les cors.
{Ib., f» 175''.)
ENTRESPousER (s'), V. réfl., s'épouscr:
Il se entrespouseroienl en face de saincte
église. (1337, Arch. K 42, pièce 37'"».)
ENTRESQUE, eulTeske, adv., jusque :
L'osberc li rumpt entresque a la charn.
(Roi, 1265, Millier.)
Cez vestemenz entresque as cars vives.
(II,., 1613.)
Ki d'nme ad faitnre entresque a la ceinture.
(P. DE Thaon, Best., 540, Mail.)
Des Chanipillons entresc'ai Vigey... et
des lai entresc'ai lo maison. [Ch. de 1235,
Ch. de Metz, n°9.)
Des l'ostel Herbillon de Conflans entres
k'a la grnnt maison.... (Mars 1237, Chap.
cath. Metz, maisonnerie, Arch. Mos.)
E montent chevalier entresqu'a. cent.
(Ger. de Rossill., p. 317, Michel.)
ENTRESSAiER, entresuier (s'J, v. réfl.,
essayer ses forces, lutter :
Entre loi et le duc se vont entresaier.
(Boi'm. d'Alix., f 16°, Michelant.)
Bourbonnais, enlressaier, essayer ses
forces.
ENTRESSANLER, VOÎT ENTRESEMBLEB.
ENTRESSEis, voir Entreceis.
ENTRESSILLER, VOir ENTRECILI.ER.
ENTRESIEVIR, VOir ENTRESUIVIR.
ENTRESTAiNDRE, eutretaitidre (s'), v.
réfl., se tuer mutuellement :
Mais ne peuvent onltre passer
Dont l'un l'aultre si y deffoule
Qu'ils s' entretaingnent en la foule.
(Cbr. de Pis., Poés., Richel. 604, f° 233 r°.)
ENTRESTANT, adv., ti l'Instant, en
même temps :
Et ou et fait apareillier
Tontes les maisons entrestanl.
{Chev. as.n. esp., 8190, Foerster."
Et fn près entrestanl
Tous li mengiers et misses tables.
(Ib., 8612.)
ENTRESTEE, S. (., renconti'e :
Pour estre hors du dangier des courses
et entrestees gu'ilz se font ou cartier de lu
dicte haulte Conté par les gens du prince
d'Orange. {Le Fet de monsieur de Ray, xv« s.,
Richel. 2900.)
ENTUESTER, V. a. ?
Bois echois, arragies, brises, versies.
enlrestes, et aultres bois quijamais ne puent
feuiller ne fructifier. (Compt. de gruerie des
xiV et XV" s., Arch. C.-d'Or, Mém. de la
Soc. éduenne, 1876, p. 161.)
ENTRESTONER, - oïMicr, - oimer (s'),
verbe.
— Réfl., se faire perdre mutuellement le
sentiment :
Lors s'entredonnerent graus cous amont
sor les hiaumes, si que tout se sont entres-
touné. (Artur, ms. Grenoble 378, f 66^)
Al asEanlcr tes caus se doanenl
C'a poi que il ne s'entieslonneni.
(liom. de Ilam, ati. Michel. Hist. des dues de
Narrn., v. 2j,S.)
Mais cascuns ot si ;;rant ahaii
Des grans cox qu'il s'entredoncrent
C'a peu qu'il ne s'enirestonerent.
(16., p. 310.)
— Neutr., dans le même sens :
La roist on armes sonner,
Et veist gens entrestonner.
(GuiART, Roy. lign., Richel. 5R98, f^ \Z0^.)
ENTRESTOQUER (s'), V., SB battre l'un
contre l'autre; propr., se battre à coups
d'estoc ;
Belliers se tirent a part du troupeau,
pour s'entrechoquer, de mesme les François
se mettent a quartier du gras des armées,
pour s'entrestorjuer. (Savar., Contre les
duels, p. 7, ap. Sle-Pal.)
EXTRESTRAiNER (s'), V. réfl., s'atta-
quer l'un l'autre :
Armes la ou il s'enlreslrainetu
Fausent en mainz liens comme piautre.
(Gdiart, Hoij. lign., 13200, W. et D.)
ENTRESUITE, - uitte, S. f., suite inin-
terrompue, continuité :
Voila commeselonl'enîreswiHedes temps,
les maires du palais ont eu premièrement
la vogue. (Pasq., Rech.,u, 12.)
La chaîne et entresuite des clioses. (La
Bon., Harmon., Ep., éd. 1578.)
L'ordre et entresuite des créatures. (1d.,
1-6.)
Laquelle entresuite es choses divines
s'entend selon l'ordre de nature, et es
choses naturelles selon l'intervalle du
temps. (Id., de l'honn. Am., p. 184, éd.
1S78.)
Et ses yeux furent laits deux torrens débordez.
Qui couloient nuit et jour d'une longue entresuile.
(Desport., Angeliq., Bib\. ganl.)
ENTRESUIVIR, - suyvir, - sievir, - si-
vir, verbe.
— Act., suivre :
On ne me saura remonvoir
Q^entresuyi'ir sa compaignie.
(Greban, Mtst. de la pass., 18373. G. Paris.)
Et commenceray premier au nom de
Bourbon, pour mieux entresuyvir ma ma-
tière. (Olivier de la Marche, Mém., In-
trod., ch. v, Michaud.)
— Accomplir :
Ce fut signe assez et preuve qu'il avoit
cuer et voloir a entresievir son veu. (G.
Chastell., Chron. des D. de Bourg., III,
28, Buchon.)
— Réfl., s'entresuivir d, suivre :
Les choses contenues au dit vidimus
s'entresuivent a celles qui sont contenues
es dittes lettres originaux. (1372, Ord., v,
515.)
— Entresuivant, part, prés., suivant,
subséquent, consécutif :
La première vente (des bois) sera de
l'aage de .XL. anz et les autres entresui-
vanz. (Prisie des forets de J. de Bourg.,
Arch. P 26, reg. 2, pièce 120.)
Entressivans. (1408, Compt. H.-D. Soiss.,
V» Givry.)
Le segond paiement dedens huit mois
eiUresuivans. {Pièce de 1425, Bibl. de l'Ec.
desCh., 1877, p. 14.)
302
ENT
Dedens huit mois prochains enlresui-
r,ans. {Pièce de 1434, ib.)
ENTRET, voir EiNTRAlT.
ENTRETAiL, S. lu., écorchure, exco-
riation :
Entretail, escorchure de peau par es-
chauffement. Intertrigo. (JuN., Nomencl.,
p. 308, éd. 1377.)
ENTRETAILLE, - talhc, S. f., ouverlure :
De dras fait oo diverses tailles,
Decopures et eniretailles.
(i. DE CosDÉ, il Dis du Singe, 21, Scheler.)
— Action de frapper de taille :
D'nnne miséricorde li jou-we A'enlrelalhe.
(Jehan des Preis, Gesle de Liège, SJIOS, ap.
Scheler, Gloss. pliUol.)
— Division, article, point :
Qui fut douls et plaisans et savoit l'eiilretalhe
De la philosopliie.
(Jeh. desPreis, Gesle de Liège, 9U3.)
— Manière :
Anchois astoit armeis par si uoble entrelalhe
Que scmbloit miez uoe angle...
(Jeh. des Pbeis, Gesle de Liège, 27187.)
— Comparaison :
(Octaviens) Descoufist a son temps tant de grande
I batalhe
Que nommeis Angnstns fat ilh par enlrelallie.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, luUi.J
ENTRETAILLEUR, S. m., ciseleuf, dé-
coupeur :
Or fait venir drappiers et taillenrs.
Brodeurs, ouvriers, et bons enirelailleurs,
El jouelliers, orfèvres, esmailleurs.
Tous embesoigne.
(Al. Cuart., OEuv-, p. 562, éd. 1617.'»
ENTRETAILLEURE, - UrC, - ieun, S.
f., ciselure :
Tourelles
O'eatretailleure de pierres.
(Chr- de Pis., DU. de Poissy.)
A ung carpentier pour le entretaUlure
du capitle. (1436, S. -Orner, ap. La Fons,
Uloss. ms., Bibl. Amiens.)
Belles entretaillieures en pierre, (xv* s.,
Valenc, ib.)
Pour le bois et entretailleure d'icelluy
tableau. (1531 , Arch. J 690, piéee 124.)
ENTRETAiLHER, verbe.
— Act., ciseler, graver :
Lesdits commis ont fait signer et entre-
tailler es pierres d'icelles metes une
croys. (1444, Cart. mun. de Lyon, p. 302,
Guigue.)
Le gentil Troylus regarda moult l'enfant,
et apperceust qu'il avoit une eusaigne sur
la dextre espauUe, de nouvel guarie, car
sa chair estoit emprainte d'une pierre que
les enfans d'Ysrael entretaillerent en ve-
nant en la terre de promission. [Percefo-
rest, 111, f" 158, éd. 1328.)
Il entretaiUa toutes les paroitz du temple
a l'envirou de diverses formes et entretail-
lures. (Le Kevre d'Est., Bible, Rois, III,
6, éd. 1534.)
— Réfl., Qg., s'enlrelaiUier de, s'écarter
de:
ENT
Et s'il advient que qnelcun on qnelcuDe
En cest endroit de la veue s'eniretaille
Dieu scet comment de cbacun et chacune
Il est mocqné.
(Cbetis, Chants roy., P 58 v°, éd. 1527.)
— Fig., s'entrelaillier, abs., comme se
couper :
Je me suis aperceu qu'elle s'entretailloit
en ses responses. (Lariv., les Jaloux, IV,
VI, Ane. Th. fr.)
La grande confusion de paroles parmi
laquelle on s'eniretaille. (Brant., Cap.
franc., III, 102, Bibl. elz.)
— Enlretaillié, part, passé, ciselé :
Le devant dit sarcu ou tonibeaul leur ap-
parut moult gracieux et moult bien ouvré
de pierres, et très bien entretaillé. {Girart
de Rossillon, ms. de Beaune, éd. L. de
MontiUe, p. 353.)
Nous te ferons des aornamens d'or, di-
versement enlretaillez d'argent. (Lefebv.
d'Etaples, Bible, Gant, des cant., ch. i,
éd. 1S30.)
ENTRETAINDRE, VOir ENTRESTAINDRE.
ENTRETAINER, VOir ENTREATAINER.
ENTRETAIT, S. m. ?
.liii. pièces de zetonnin, pour faire le
ciel dudit paveillon et l'entretait de goii-
tieres. {Pièce de 1342, ap. Douët d Arcq,
Nouv. comptes de l'Argenterie, p. 29.)
EiVTUETAXDis, entretantdis,antr., adv.,
pendant ce temps-là :
Danz Orestes aniretandis
Ot anvoiez .n. saens amis
Apres Pirrns.
(Ben., Troie, Ars. 33U, f 185*. i
Dans Menelans enirrianidis
Polidamas enmenoit pris.
(ID., ib., Richel. 375. f° 8GM
Et li enfant entretandis ont Agravain re-
levé et mis a cheval. {Arlur, Richel. 337,
f» 44=.)
Et entretandis fereit pais a eulx. (1247,
Confirm. des Coût, de Charroux, V, Fonte-
neau, Bibl. Poitiers.)
— Entretandis que, loc. conj., pendant
que:
Entretandis gu'il tenoient lor plait en-
semble approcha li charroiz de la roche.
{Artur, Richel. 337, f» 32''.)
ENTRET.\NT, autr., âdv., pendant ce
temps-là, cependant :
Alïcred s'esmut enlretant
Od grant navire de Wissanl.
(Rou, 3° p., i683, Andresen.) Var., anirelanl.
Puis li a dit que il sejourt.
Encore un an dedeni sa court ;
Enlretant sive les tornois,
ICt gart les pas et les destrnis.
(Marie, Lai de l'Espuie, 121, Roq.)
El si alcuns est qui l'enfregue,
Escumungiez enlretant maigne.
(GoiLL. DE Si Pair, Ht SI Micliel, 2278, Michel.)
Porpensa soi que enlretant
Li vendroient gratis duns offrant.
(Eneas, ms. Montp. H 2SI, F 1 18''.)
A ïostre ostel vous en irez
Et au tiers jor repairerez ;
Jon porpenserai enlretant.
{Finir» et Blance/lor, 1" vers., -2017, du .Méril.)
ENT
Entrelanl este le vas celui qui demandad.
(Horn, 531, var., Michel.)
Entretant, La Mothe va courant a trou-
ver M. de Bourbon. (Brant., Gr. Capit. fr.,
m, 143, Bibl. elz.)
— Entretant que, loc. conj ., pendant que,
dans le temps que :
Enlretant que Raimondia fut en Bre-
taigne, Melusine fist bastir la ville de Lu-
signen. (J. d'Arras, Melus., p. 100, Bibl.
elz.)
Enlretant que le fer est chault, on le doibt
b.itre. (ID., ib., p. 236.)
Ainsi que l'exposant tenoit ledit Jehan,
il dist : Laisse moi aler, il me tuera enlre-
tant que tu me tiens. (1400, Arch. JJ 155,
pièce 204.)
Entretant que madame au musnier devi-
soit... (Louis XI, Nouv., m, Jacob.)
Guernesey, entretant, adv., pendant, en
attendant. Pat. de l'Isère, entretant, en at-
tendant.
ENTRETANTDIS, VOir ENTRETANDIS.
ENTRETASTER (s'), V. réfl., 56 toucher
mutuellement :
Mnlt se flerent e enlrelastenl.
{Rou, 3' p., 31)79, var., Andresen.)
Lors apellai li uns l'altre et s'entretaste-
rent sans veoir. (S. Graal, ii, 460, Hucher.)
Se vont entretaster aux espees un assaut
si grand et font tant en peu d'heures qu'il
n'y eut celluy dont sang n'issist en plu-
sieurs lieux. {Perceforest, I, f» 21", éd.
1328.)
ENTRETATioN, S. f., mot doutcux em-
ployé comme syn. d'entreteneuient :
Eussent esté faictes plusieurs ordon-
nances sur le fait de ïentretation et entre-
tennement des frans archers de nostre
royaume. (1473, Ord., xviii, 110.)
ENTRETE, VOIT ENTEUITE.
ENTRETEiLiER, v. a., arracher :
De ses chaviaas cntrcteilier ,
Deraner et deconseillier.
(De Sainte Ysabel, Richel. iy531. f 120\)
ENTRETEMPESTER (s'), V. réfl., SB
porter des coups en faisant un bruit sem-
blable à celui de la tempête :
Serjanz sont au lonc des espees
Près des deffenses en estant
Qui se vont enirelempestant.
(GuURT, Rny. lign., 19242, W. et D.)
ENTRETE.VANCE, S. L, entretien :
Vous devez aussi une aultre disine aux
devotz religieux du couvent de Sainct Fran-
çois, que nous voulons expressément
qu'elle soit payée ; c'est celle qui plus nous
touche au cueur, et dont nous desirons
plus rentretenance."(Louis XI, Nouv., xxxii,
Jacob.)
A l'entretenance dudit mestier. (1504,
Stat. (les patiss., Reg. des stat., p. 53, Arch.
mun. Abbeville.)
A esté ordonné que Colau Berthould pal-
frenier de l'église, prendera ung josne filz
honeste et propice pour le aidiér a abiller
les chevaulx, et le entretiendra a ses des-
pens; pour laquelle enfreJenance, ses gaiges
qui se montent a .x. livres par an seront
augmentes de .m. livres. (1510, Beg. de
Corbie 13, f» ô9\)
ENT
ENT
ENT
noiî
Disant, en outre, que les Suisses ont pa-
reniement donné journée aux Franchois,
laquelle sera demain, et y doibt estre en
personne le bastard de Savoie, la ou ne se
doubteut que les Franchois leur présente-
ront grande entretenance, et pour par prac-
tiques et autres inventions, mectre payne
les tourner a leur intention. (1518, Négoe.
ent. la Fr. et l'Autr., II, 247, Doc. inéd.)
— Solidité, qualité de ce qui se tient,
de ce qui est compacte :
En telz lieux ou il y a quelconque entre-
tenance ne fermeté ne peut avoir bonne
nourriture. (Frebe Nicole, Trad. du Livre
des Proulfilz champ, de P. des Crescens,
{" 21 r», éd. 1516.)
— Divertissement :
Monseigneur le curé servit amours de
ce qu'il peut, c'est assavoir de oeillades,
et d'aultres telles menues enlrelenances.
(Louis XI, Nouv., lvi, Jacob.)
— Interruption :
La garde du roi, qui sans entretenance
avoit fouUé et mengé le plat pays de Bra-
bant et de Hollande, se tiroit lors vers lui,
estant en Bruges. (J. Molinet, Chron., cb.
CLXII, Bucbon.)
ENTRETENCER (s'), V. réfl., 86 disputer
ensemble :
Nous nous sommes entretences ces deux
heures longues. (Palsgr., Esdairc.,p 483,
Génin.)
ENTRETENEMEXT, - tennement, - tien-
nement, - tyenement, enter., s. m., entre-
tien, maintenue de certaines choses ; en-
tretien de la personne :
Je suis celle en qui pend la conserva-
tion du monde. Venir etenemenl des hommes,
et la paix des v-uurages. (G. Chastellain,
Adv. au duc C'.iarles, vu, 302, Kervyn.)
Pour leur aidier a \' enlerlennement de
nostre dicte ville. (1463, Ord., xvi, 49.)
Faictes tant qu'il n'aist a repprendie
En son doulx enlrelmeinent.
(Greban, Misl. de la pass., 67i4, G. Paris.)
Pour la pension et enlrelennement au
service du roy. (1488, Arcb. KK 7y.)
Quelle chouse sera eiilretyenement de
bonne paix. (19 fév. 1490, Ui. du de de
Gruyère, Doc. de la Suisse rom., XI, 117.)
A la substantation de la vie et eniretien-
nement des frères du Grand Prieuré de
France, tombes eu maladie de lèpre. (1495,
Cerisiers, ap. Jlanuier, Comiiianderies, p.
342.)
Le résidu des amendes se convertit a la
reffeclion et entretiennement des voyes et
cauchies. (1507, Prév. de DouUens, Coût,
loc. du baill. d'Amiens, II, 127, Bouthors )
Pour la nourriture et entretiennement
des invalides. (26 août 1536, Act. du Pari.,
Arch. nat.)
— Conservation, continuation :
Pour l'accomplissemeul et entertenenteut
duquel appointemeut.... (Lett. and pap.
illustrât, of the wars of the Engl. in Fr.,
dur. the reignofH. VI, p. 105.)
Ceux qui espèrent pour guerdon de leur
peine Ventretenement de leur liberté. (La
BoET., Serv. vol., Feugère.)
Ventretejinement et continuation de la
treufve. (Lestoile, Mém., 2« p., p. 169,
Champulliuu.;
— Accomplissement :
Persévérance est une dame par laquelb;
on demeure stablement et jusques a la fin
en l'acompliment et entretiennement final
d'une bonne operacion. (J. Bouchet, la
Noble Dame, f» 16 r», éd. 1536.)
Se disait encore au commencement du
xvn* s. :
Et est mon dit fief chargé de la moitié
des frais des entretenemens des catiches.
(1616, Doc. inéd. sur la Picardie, t. IV,
p. 499.)
ENTRETENERESSE, S. f., CaUSeUSe, qUi
aime à s'entretenir, à converser :
Délaissez voz amoureux trais.
Mes grandes enlrt'teneresses.
(CoQuiLLART, Droitz nouv., p. 34, Bibl. elz.)
ENTRETENEURE, - tcnure, S. f., occupa-
tion, soin :
E dui baronz des suens, k'il août la teneure,
Manda lor k'il sace de son entreteneure.
(Rou, 1228, Plnquet.)
Aussi feront ceulx de son royaume aus-
quelz il semblera comme il a fait du feu
roy sou frère, qu'il n'a assez coraige ou
volenté de poursuir ladicte querelle. Ce
que toutesfois ilz désirent, tant pour le bien
et accroissement du roy, comme pource
que c'est et a par ci devant esté Ventretenure
et occupation de ceulx dudict royaume qui
James ne se sont divisez entre eulx tandiz
qu'ilz ont eu ladite ocupation. (1484,
Instr. de l'Arch. d'Austr., Lett. illustr. of
Rich. 111 aud H. VII, t. 2, p. 40.)
— Entretien :
Brides, testieres, mordz de grande en-
tretenure. (Cl. Gauchet, Œuv., p. 113,
Bibl. elz.)
ENTRETENIR, VerbS.
— Act., retenir :
Le clou qui les entretenoit ensemble (les
lunettes).. (J. Meschinot, Lunettes des
princes, f» 16 r°, éd. 1539.)
— Accomplir :
Et en ferez présentement lettres soubz
vostre sellé de acomplir et entretenir ce que
j'ay dessus dit. (J. d'Arras, Melus., p. 234,
Bibl. elz.)
Et aussi toutes les autres promesses a
luy faites furent entretenues. (J. Cuartier,
Chroniq. de Charl. VII, c. 208, Bibl. elz.)
— Réfl., se tenir ensemble :
Partonopeus et Melior
S'enlrelirnenl con pierre en or.
{Parlon., Richel. 1013-i, f° ll!3=.)
Il brouille de drap, et babille
Puis de brebis, au coup la quille !
Chose qu'il dit ne s'entretient.
{Pathet., p. toi, Jacob.J
— Entretenant, part, prés., entretenu,
conservé :
Je requiers aux dieux humblement
Que mon sens soit entretenant
Ainsy que je l'ay maintenant.
Car saus bon sens homme ne peut.
{Therence en franc , P 255", Verard.)
— Qui se tient, qui se touche, contigu :
E que l'ovraigne en fnst meillor
E plus entr'eus entretenam.
(Brn.. D. de Norm., II, 35670, Michel.)
Ces piex sont si entrelenanz
Que n'i perrons mètre les piez.
Utenarl, 2700, Méon.)
Deus maisons gimelles entrelenanz.
(1285, Pilancier de S. Germ., l" 47^ Bibl.
Auxerre.)
Sis arpens de terre arable en trois pièces
dont il en i a trois arpens entrelenanz.
(1291, Arch. S. 275, pièce 12.)
Et deus arpens ensemble entrelenanz.
ilb.)
Deus pièces de vingues entretenant.
(1315, Evroult, Arch. Orne.)
.L. arpens de boix entrelenanz. (1332,
Prisie des for. de J. de Bourg., Arch. P 26,
reg. 2, pièce 118.)
Seur deus mesons entrelenens. (1339i
Cart. de S. Germ. l'Aux., Arch. LL 489,
f» 92 r°.)
Une meson, la court, le vergier, la terre
entrelenanz, contenanz deux arpens de hé-
ritage. (1348, dim. apr. oct. Chandel., Ch.
du. Garde de la prév. d'Orl., S.-Aignan,
Fleury, Arch. Loiret.)
Deux maisons entretenens^res de laporte
de Bourgoigne. (Av. 1365, Ch. de Ph. d'Orl.,
Ste Croix, Arch. Loiret.)
Ung lit et et .ii. petiz liz entrelenanz.
(1375, Jurid. de la sale de S. Ben., f 8 r»,
Arch. Loiret.)
Es batailles arrengiees et aux assemblées
doivent estre ensemble comme une
chayenne dure, serrée et entretenant,
résistant a la force des adversaires et
ennemis. (Crist. de PlZAN, Charles V, 2° p.,
ch. 4, Michaud.)
Il vint en la forest de Mourman assez
entretenant a la grant forest d'Ardenne.
(Duquesne, Hist. de J. d'Avesn., Ars. 5208,
f° 85 r».)
Deux petites maisons entretenans.
(13 janv. 1429, Ch. de J. de Mornay, Ste-
Croix, Arch. Loiret.)
Deux hostelz, jardins et appartenances
tout entretenans. (1430, Prise a cens, Arch.
S 1509, pièce 9.)
Une maison et grange eiUreteiiOJît. (1578,
Partage, Hospice de Gien, Fonds des Ur-
sulines, série III B, cote III B 3.)
ENTRETENUE, S. L, entretien, main-
tien :
Nous a esté remonstré que c'est le bien
et utilité de nostre dit pays de Languedoc,
tant pour i'enlrelenue de la marchandise
que autrement. (Proc. de J. Cuer, Ars.
2469, f" 163 V».)
Remonstreront lesdis ambassadeurs au
roy que son plaisir soit faire faire restitu-
cion des dites priuses, et faire cesser do-
resnavant telles œuvres, afin que par
Venlretenice d'icelles division ne se mette
entre les subgetz du royaume et ceulx de
uiondit seigneur. (1484, Instr. de l'Arch.
d'Austr., Lett. illustr. of Rich. III and H
Vil, t. II, p. 50.)
— Entretien, conversation :
Et visita le chevalier malade, le mede-
cinant de paroUes et respouses et d'entre-
tenues tant et si honnourablement... que
plus n'en povoit faire. (Oliv. de la
Marche, des Gaiges de bataille, p. 89,
Prost.)
ENTRETERRASSER (s'), V. refl.se ren-
verser par terre, s'atterrer :
304
ENT
ENT
ENT
Non plus que deux luiteurs égaux en
force ne s'entreterrassent ordinairement a
la première secousse. {La vraye Hist. des
troubles, i" 408 r», éd. 1574.)
ENTRETERRER, (s') V. réfl., SB renver-
ser par terre, s'atterrer :
Lequel bourgois happa icellui moineaux
mains et se entreterrerent a terre. (141S,
Arch. JJ 168, pièce 391.)
ENTRETEXU, VOir ENTRETISSn.
ENTRETIESSU, VOir ENTBETISSU.
ENTRETIENNEMENT, VOir ENTRETENE-
ENTRBTiER, - IrelUer, v. a., régler par
un traité :
Edouart, filz de Edouard dit le jeune, roy
d'Engleterre, vint en France, et sur les
choses qui sont de pais enlreUiees et con-
fermees de son père et le roy de France
Cliarles, flst foy et hommage audit roy
Charles. {Chron. anon., Rec. des Hist.,
XXI, 144.)
ENTRETIL, S. ni. ?
Sachez que tous les verbes françois sont
parlez ou par un mot seulement ou par deux
mos ou par pluseurs entretUz... Et se les
verbes françois soient enlretilz, donques ce
sera fait par leur participle présent, et un
de ces deux verbes : je ay ou je suis. (La
Manière de langage, p. 380, Meyer.)
ENTRETISSER, autretixer, verbe.
— Act., former le tissu de, au propre
et au fig. :
Les anlrelixans (les vers) selon leur
plaisir. (Ch. Font., Quinlil Censeur,
p. 225.)
— Réfl., former un tissu :
(Les veines et artères) illuec s'enlretis-
sent ensemble et composent la dure mère.
(H. DE MONDEVILLE, Richel. 2030, t° 14 r°.)
1. ENTRETISSU, - tiessu, - texu, adj.,
tissu :
Ele fist por son vestir une robe entre-
tiessue- (Liprem. liv. Salemons, m s. Berne
590, f» 209''.)
Il avoit ung haubergeon entretexu de
diverses mailles d'or. (BocCACE, Nobles
malh., YI, XI, f" 155 v°, éd. 1515.)
— Joint :
Dunkes misl ele sor la table ses mains
entretissues des doiz, et si abaissât son
chief entre ses mains por proier le tôt
poissant sanior. {Dial. S. Greg., p. 101,
Foerster.)
2. ENTRETISSU, S. Hl., tlSSU :
Contexlim, par enirelissu, par entrela-
cement, tout d'un trait. (Calepini Dict..
Bâle 1584.)
ENTRETOISE,
S. f. î
A Phelippe Lequain, charppentier, pour
tailler une partie des quarreaux des liens
des entretaises qui faillent a la bordeure
du pont. (1401, Compt. de Nevers, CC 10,
f" 38 r», Arch. mun. Nevers.)
Fere les entretoises. (Ib., i" 38 v.)
ENTRETOLin, - olUr, V. a., s'enlever
l'un ."i l'auti'u :
E por ceo qu'il s'rn/rt'ioleicnt.
Soventes feiz s'entreoscieient.
(Ben-.. 0. de Xorm., I, 5i;i, Michel.»
Parmi la vile s'entrebatent
Et ientretolent les ostels.
(HuoN DE Meri, Tornoiemenl AnIecrisI, Richel.
2o407, f° 216''.)
Des rPis, des coDtes e (les dus,
Qui des refrnes ont le desus,
Qui s'enlrelolent e gaerreient.
iBesani de Dieu, 7C7, Marlin.)
ENTRETORS, - lours, S. m., entortille-
ment :
Les jacintes ausy y croissent, lesquelles
l'on espreuve quant on les apporte et sont
celles qui sont semblables a cristal, et si
se obscurcissent par Yenlretours de che-
veulx, c'est assavoir quant les cheveulx y
touchent ou sont représentes a sa face,
ou peut estre qu'il y a en celle pierre petiz
sions de vaines déliez comme cheveux qui
les obscurcissent, et par ce vice leur est
donné ce nom par ceulx qui ont esté co-
gnoissans et expers en pierrerie. (Chron.
et hist. saint, et prof., Ars. 3315, f" 42 r».)
ENTREToucHEMENT, S. ni., état de ce
qui s'entre-touche :
Adhaesio, siônis, f. g. entretouchement
de quelques choses qui sont l'une contre
l'autre. (R. Est., Dictionariolum.)
Adhœsio , entretouchement. {Calepini
Dict., Bâle 1584.)
ENTRETOUEILLER, VOir ENTRETOUIL"
LER.
ENTRETOUILLER, - ouelller, vcrhe.
— Act., brouiller :
En dedens le premier demi an, les par-
ties furent si restives et entretoutkes en-
samble, qu'ilz commencèrent comme de-
vant a démener très forte guerre l'un
contre l'autre. (Monstrelet, Chron., II,
118, Soc. del'H. de Fr.)
C'estoient gens de petit estât, qui ne
desiroient aultre chose que de fort entre-
ioullier les besongnes pour eulx augmen-
ter. (ID., ib., II, 213.)
Entretouiller, permiscere, confundere.
(NiCOT.)
— Réfl., se brouiller, se confondre :
Ainsi que les navieurs acoustroient leurs
nefs, et les gens d'armes leurs armes et
aultres hostieus de guerre, les ungs trou-
bloient et empeschoient les anltres, par-
quoy ils s' entretoiieilloient. (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux. 10512, X, vi.)
— Entretouillé, part, passé, brouillé,
confondu :
Desarroy ou desroy, entouillé ou entre-
touillé. (La Porte, Epith., éd. 1571.)
ENTRETOURS, VOir ENTRETORS.
ENTRETRAiNER (s'), v. réfl., Se traî-
ner, se tirer l'un l'autre :
Ainsi piétons n'osent plus desgayner.
Dont sont contrains au poil s'eiilf'etrahier,
Car sans combatre ilz languissent en vie.
(C. Mar., Ep; du camp d'Attigny, p. 121, éd.
1544.)
ENTRETRAiR (s'), v. réfl., Se trahir
mutuellement :
... Ainçois s'enlretrainsent,
Detraient et portent rancune.
(Chr. de Pisan, hiv. du chem. de long estude,
■2632, Puschel.)
ENTUETRANCHiER, - encMer, verbe.
— Act., couper l'un à l'autre :
Moult fut forte et cruelle la bataille,
moult s'entretrencherent testes, piez, jambes
et bras que tout baignoit en sang. (Mir.
histor., l" 85», éd. 1479.)
— Couper par des tranchées :
11 estouppa aucunes voyes, les aultres il
ferma de paroys,et d'aultres il entretrancha
de fossez. (Sexte J. Frontin, i, 5, ms.
Univ. I 1. 1.107.)
— Couper, traverser par le milieu :
S'il y ha quelque li^ne qui entretrenche
la mensale faisant en la plus haute partie
une petite croix. (A. Du Moulin, Chirom.,
p. 61.)
— Fig., retrancher, retirer :
Ma parolle que je vous fais sera entre-
tranchiee, se paix et sillence n'est de tous
donnée. (Ancienn. des Juifs, Ars. 5083,
f°228''.)
— Réfl., s'entre-couper :
Quatre lignes qui s'cntretrenchent en
forme de croix. (A. Du Moulin, Chirom.,
p. 68.)
ENTRETROVER, - trouver (s'), V. réfl.,
se trouver l'un l'autre, se trouver en-
semble :
Par le champ s'ontrequierent Girart et Anhoin,
Et quant senlrerouverent Ifijerent jusqu'en la fin.
(Aye i'Avign., 2794, A. P.)
Si fet grant joie li uns a l'autre de ce
qu'il se sont cntretrové. (Lancelot, vas.
Fribourg, f" 68'=.)
Bien sai que Des, li nostre père,
ÎNos volt a bone flu mener
Que 7WS a fait enlrelrover.
{Vie du pape Gré//., p. 113, Luzarche ; ms. Ars.
3527, f 169''.)
Rendirent grasses a nostre signeur kl
par sa pitié et par sa grant miséricorde les
avoit fait entretrouver. ( Vies des Saints, ms.
Lyon 697, I» lOOK)
Puis après, ne me chault quiconques
me tue, mais que lui et moy mourons en-
semble, affin que encores en l'autre monde
nous puissions entretrouver. (Troilus,
Nouv. fr. du XIV» s., p. 300.)
Et pluseurs foiz s'entretrouverent l'un
l'autre en ce faisant de villains reprouches.
(Ib., p. 301.)
Quant lesdiz apprentiz s'entretreuvent ilz
boivent et jouent ensamble. (1392, Ord.,
VII, 418.)
— Se trouver, survenir :
Et pour une question qui s'y est entre-
trouvée par accident et venue a tost et a
tost réparable, nature pour tant ne les
pouvoit distraire l'un de l'autre. (G. Chas-
tellain, le Livre de paix, vu, 420, Kervyn.)
ENTRETUANCE, S. f., action ds s'en-
tretuer :
Internecatio, entretuanee. (J. Lagadeuc,
Catholicon, éd. Auflret de Quoetqueueran,
Bibl. Quimper.)
ENTREULS, voir Entrubs.
ENTREUPau, V. a., unir l'un à l'autre :
Doncques, qui est il, qui m'advancera
cest heur, qui moyen entre deux corps,
non enlreunis, tendans chascun a un
ENT
ENT
ENT
305
commun complaire... fasse taire deux
langue? flattices pourciiider sVntrevaincre?
(G. Chastellain, les clause Dames de rhé-
torique, VII, 185, Kervyn.)
ENTREUS, voir Entrues.
ENTREVAINCRE (s'), V. réfl., SB vaincro
réciproquement :
Qui est il... qui fasse laire deux langues
flattices pour cuider s'entrevaincre ■^ (H.
Chastellain, les douze Dames de rhéto-
rique, VII, 185, Kerv.)
Quant les batailles s'entradviserent ilz
s' entrevainquirent, et ne fut pas de mer-
veilles, car ilz estoient belle compaignie.
(J. DE Beuil, le Jouvenc, ms. Univ.,
f° 487 r«.)
ENTREVAiR (s), V. réfl.. s'attaquBr l'un
l'autre :
Sr sont aie eiilrtvair
Et grans colees départir.
(Ben., Troies, Richel. 375, 1° 88'.)
ENTREVAisEMENT, S. 111., action d'al-
ler entre ou contre :
Intervectio, enlrevaisement. (Gloss. lui.-
fr., Richel. 1. 7679.)
ENTREVAL, S. m.. Intervalle, entre-
faite :
En ces enirevaus li desloiaus rois Henriz
ala tant entour la damoisele que il jut
charneument a li. (.Mén. de Reims, 19,
Wailly.)
ENTREVALLE, S. f. ?
Pluiseurs devises et entrevalles eulrent
le roy d'Angleterre et le duc d'Orléans, et
tojsjours exploittoient de chevauchier en
tTes belle ordonnance. (J. Le I'EVBE,
Chron., I, 261, Soc. de l'H. de Fr.)
ENTREVASCIIIER, VOir ENTREVESCHIER.
ENTREVEILLE, S. m., état Intermédiaire
entre la veille etjle sommeil :
Songe, vision, révélation, fantasie et en-
treveille. (Damp.mart., Merv. du monde
f 128 r°, éd. 1585.)
ENTREVENIR, an., verbe.
- Réfl., aller l'un contre l'autre, 'se
rencontrer :
Lors saillent ambedoi sus et metent
mains as espees et s'entrcvienent asses har-
diement. {Artur, ms. Grenoble 378, f°31'.)
Si s'antrevienent de si grant vertu et de
si grant air que ce sanbloit que la tene
croslast. (S. Graal, ms. Potvin, f» 86^)
A ccl cop nos enlretenismes.
Les escnz erabraciez tenîsraes.
ILi Chevaliers don leon, Romv,, p. S>il.)
De qaanque brai poent cstendre
S'enlreiieiienl.
(iîeraugis. Vat. Chr. 1725, f 102''.)
Et qnant s' entreiiinrenl les os,
Robiers Wiskars s'arma monlt tos.
(MousK., Chron., 17146, Reill.)
Monlt bi'n andoi s'entrevenoieiil.
(I.EN. DE Beaujeu, li Ëittiii Descomieus, 41G0,
Hippeau.)
Et s' entreviennent si très durement de
piz et de chevaus qu'il faisoient la terre
bondir. (Mé.n. de Reims, 101, Wailly.)
Lors s'enlrevindrent li dui roy, les escus
avant mis et les espees trenclians. [Hisl.
du bon roy Mis, Brit. Mus., Reg. 19, 1). 1,
T. m.
Avant il dui fier com leupart
S'anlreviriinent lances levées.
(RoB. DE Blois, Poés., Ricbel. 2i30l, p. G02» )
— Neutr., survenir:
De quels droict pourroit il enlrevenir ou
sourdre procès entre elle et mov ? (Amyot,
Theag. et Car., rb, xxvni.)
Sur quoy l.'i paix en(rPî)în(.'(BRANT., Gr.
Cap. fr., iV, 169, Lalanne.)
ENTREVENiEux, S. Hi., sorte d'herbc :
Lupins, ou entrevenieux, est une herbe
aspre, chaulde et moiste , croist voulen-
tiers parmy les hayes et buyssons erapres
des ronces et orties. (Platine de honneste
Volupté, f° 44 r°, éd. 1528.)
ENTREVENUE, S. f., Intervention :
Par te débonnaire entrevenue levé nos
coupes. (Ms. Berne 697, f° 17 r».)
— Chose qui survient :
Or s'estoit il faict un parlement a Noyon
par les députez de la part de l'eleu empe-
reur et du roy, ainsi qu'avez ouy : et de-
puis un autre a Montpellier, lequel n'eut
point de resolution, obstant Ventrevenue
de la mort de messire Artus Gouffïer, sei-
gneur de Roisy, grand maistre de France.
(Mart. du Bellay, Mém., 1. I, f» 18 r\ éd.
1569)
ENTREVERCHIER, VOir ENTREVES-
CHIEB.
ENTREVERD, adj , quI a du blanc mêlé
avec du vert ;
Yeux entrevers, ou ayans un peu de
blanc nieslé avec du verd. (A. Du Moulin,
Chirom., p. 144.)
ENTREVERSER (s'), V. réfl., SB ren-
verser mutuellement :
Tontes plaines lor lances se suiit enlreeersé.
(Roum. d'Alix.. f° 43', Michelant.)
Des chevalz et des fers bruniz
S'entreûerent par mi les piz
Si morleument qu'il s* entreversent.
(R. DE IIoD., Meraugis, ms. Vienne, f° 27".)
— Entreversé, part, passé, controversé :
La matière est grande, sutille, et entre-
versee. (Coût, de France, f° 252 v", éd.
1517.)
ENTREVESCHIER, entrcvaschier, entre-
verchier, verbe.
— Act., mêler des écheveaux, enche-
vêtrer, emmêler, entremêler, embrouil-
ler, brouiller, confondre, au propre et au
Cils qni ne doutoil Dieu n'eiesque,
Et qni bien le sot menacier,
Le (.S. Thomas) fist hors dn pais chacier,
Sans li donner autre reponsse,
Briemcnt après eele sermonsse.
Et fut si fort enlreteschié.
Que perdue s'arceveschié .
Et mis aussi comme au pain querre,
L'ala l'en bannir^d'Engleterre.
(GuiART, Roi/, lign., 124, Buchon.)
Cops dont li uns l'autre chevauche.
Qui font chanter maint mauves chant.
Vont tous les rens entreveschant.
(ID.. ib.. t. I, p. 30-2.)
Intricare, entreveschier. [Gloss. de Douai,
Escallier.)
Intricare, entrevescher. <Gl. l.-g., Richel.
7692.)
Plusieurs docteurs ont subtilié leurs en-
gins a accorder la prédestination de Dieu
avec le franc arbitre de l'omme. Mais ils
ont nagé par dessus, sans trouver le fons,
et volé a l'enlour tant qu'ils n'ont veu en
quoy reposer leurs engins entreverchiez.
(A. Chart., i'Esper., OEuv., p. 377, éd.
1617.)
Comme indiscrets, simples et non saichans,
Plains de caquetz, meslans, enlreceschans
Leur beau babil.
tP. dnmaoRz, ilenus propos,' \\\i, éd. 1521.)
Apres avoir plusieurs fois entrevesché sa
matière, tantost de son drap, tantost de
SCS moutons, le juge luy ayant commandé
de laisser son drap ' en arrière, et revenir
aux moutons, dont il estoit question, le
drapier continue son thème en ceste façon
(Pasq., Rech., 1. VIII, ch. 59.) '
— Réfl., au flg., se confondre :
Et ainsi se\sont enli-evaschiez Mes sages
dos jugemenz. (Hagins le Juif, Richel.
24276, 1- 119 r».)
il se disait encore_au.coniniencenient
du xvii" s. :
Entrevecher, act. ant. Est empescher
les pieds dejchose qui les entortille. '(Ni-
coT, Thresor.)
ENTREVILLIER, V. a. ?
Pour aider a entrevillier le saint neuf.
(1327, Arch. hospit. de Paris, II, 79, Bor-
dier.)
ENTREVOYES, adv., en attendant, dans
l'intervalle :
Grant plenté de ses trésors luy fist livrer
entrevoyes, affin qu'il n'eussent raison de
rien tollir ne de rappiuer aux bonnes gens.
(Gr. Chron. de Fr., Ist. du gros roy Lovs,
XXV, P. Paris.)
ENTREWARPER, VOir. ENTBEWERPER.
ENTREWERP, S. m.'?
.XL. S. pour les entreioerps d-un champ
fait par les frères et soer du vendeur.
(1440, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens. 1
ENTREWERPER, - warper, V. a. ?
A... alueurs de le salle de Lille"pour leur
droit de avoir entrcwarpez led. terre. (1440,
Lille, ap. LaFous,G/oss.;)HS., Bibl. Amiens.)
ENTRiiîouLER, V. 3-, alfliger, désûler,
tourmenter, harceler :
Par ce m'esluel de moi penser
E vus laissier cntribouler.
(Marie, Dit d'ïsopet, xciv, Roq.)
~ Entriboulé, part, passé, troublé,
affligé, désolé, dans la tribulation :
Vous*qni eslcs^enlrilioules,
Sachies que se souffrir voules
Et endurer de bon courage
Du monde pa?seres l'ourage.
i (J. Lefebvke, Resp. de la mort, Richel. 994,
t» 10».)
Ensi estoient chil pays de Guéries et de
JuUers euBonuyet et etitriboulet. (Froiss.,
Chron., VllI, 19, Kerv.)
ENTRIGADE, adj. f., OU 11 y a beaucoup
lie détours :
306
ENT
Dans celle eiitrigade mesoa faite par De-
delus.«(CAUM., - Vo)/. d'otdfo*., p. 42, La
Grange.)
ENTRIGNKEMENT, VOir E.NTERINKE-
MENT.
ENTRIGNITÉ, VOir ENTEBINETÉ.
ENTRiNiTER, V. a.jdouer d'une faculté
triple ;
De laqnel chose je te dy,
Tonl selon qa'Anguslin m'aprist.
Qu'en Irinité Dieu l'homme fîst
En lay sa semblance donnant
Par conveoience altèrent;
Car mémoire qui appartient
An père a qni de tont souvient,
Et entendement qui an RU,
Volenté qui au saint esperit
Appartient, a l'homme donna
Quant a l'ame et Venlrinita.
Pour quoy puissance elle a en soy
De comprendre tout a par soy
Sans nul corporel instrument.
(Deguilleville, Trois Pèlerin,. P 12'i'', imp.
iDStit.)
ENTRioN, entryon, entrejou, s. m., es-
pace pour donner cours à l'eau :
Chacun peut en son héritage par lequel
passe aucun fleuve ou rivière non navigable
ne publique faire édifier moulin, pourveu
que le lieu soit disposé pour ce faire, assa-
voir qu'il }' ait sault et e7itryon. (Cout. de
Berry, xvi, 2, Nouv. Cout. gén., III, 964».)
Var. de Laurière, entrejou.
ENTRiPÉ, adj., qui perd ses tripes :
Et en met a l'instant quatre ou cinq a l'envers
Descousus, enlripez et mi morts sur la place.
(Cl. Gadchet, Pocs., p. 354, Bibl. elz.)
ENTRiQUÉ, - ké, adj., embarrassé, en-
tremêlé :
Une autre herbe est^ qui est appellee
androfivon, ki naist en la terre Syn e est
entrikee, si a foilles sèches e mult petites.
{Secr. d'Arist., Richel. 571, f" 136^)
ENTRisTER, verbe.
— Act., attrister, affliger :
Tristran n'en ost rien atochier
Ne rntrisler ne laidengier.
(Tristan, I, 1-2Î1, Michel.)
— Réfl., s'attrister :
Et en l'absence de mon cors nous con-
vient entrister. (floîiw. d'Evast et de Bla-
qiierne, Richel. 24402, f 7 v».)
ENTRisToiER (s'), V. réfl., s'attristef :
Lors s'entrisloie et a grant dolur en soy.
{Serm., Richel. 423, f" 64=.)
ENTRiTANT, antv., adv., pendant ce
temps :
Aln]lrilanl prist congé e si s'en est turnez.
(Horn, 4921, Michel.)
Cf. Entretant.
ENTRO, antro, adv., jusque :
Entra en cel en van las voz.
(Passion, st. âô', G. Paris.)
Eniro li talia los pez dejos,
Lo corps êtera sempre sus.
(S. Léger, ms. Clermont, st. 39'. Reproduction hé-
liographiqne.)
— Entro que, jusqu'à ce que ;
ENT
Credem nel pot anlro quel vid.
(S. Léger, st. 32'', Reprod. héliograph.)
ENTROBLiER, eutroubUer, entrouvlier,
cntreoublier, entorblier, verbe.
— Act, otiblier pendant quelque temps:
Quanqne a faire a, tôt eniroblic.
(Brut, ms. Munich. 3925, Vollm.)
Quant il oi de Gnillanme parloir,
.\vis li fat que fust entroublies.
(Enfance Guillaume. Richel. 1448, f» 68.)
En tel manière nostre dame
Entroublia la damoisele.
(G, DE CoI^■CI, ilir., ms. Soiss., P 93''.)
Li valles qni d'errer ne fine
N'a pas la voie entrobtiee.
(Durmars le Gallois, 346fi, Stengel.)
Volentiers Ventrouilieroie,
Mes entroublier nel pourroie
(Dolop., 4036, Bibl. elz.)
Or entorblie son anui.
(De Josaphatj Richel. IS33, f» 203 v">.)
S'en avoie tel gnerredon
Qne mes maas en entroblioie
Por le délit et por la joie.
(Rose, 1820, Méon.)
Que mes maus en entroublioie.
(Ib., ms. Corsini, f I3°.)
Et font les mans entrouvlier.
(Ib., Vat. Ott. 1212, ("21*.)
■la por demonree
En longue contrée
^'ert eniroubliee
Ma très douce amie.
(Martin le Begi'in, Citons., Richel. 1S91, f° 59.)
Cilz qni moi ont enirobliè?
(Lib. Psalm , m. p. 264, Michel.)
Quant Daraediens qni m'a criée
A ma joie m'a ramenée
Que jou atoie eniroubliee.
(Vie S. Greg.. Ars. 3327, f° 169^)
Tout a entroublié l'anni
Qu'a li prestres et le hontage.
(Du Prestre et du Chevalier, Montaiglon et Ray-
nand. Fabliaux, II, 76.)
Sa grant dolonr toute entorblie.
(Fregus, p. 137, Michel.)
Le touchier et le bayser esmeuvent le
sanc et la char telement que ils font entro-
blier la crainte de Dieu. (Liv. du Chev. de
La Tour, c. xlii, Bibl. elz.)
Or avons nous entroubliiet a parler dou
secours de Dinant qui venoit devant Fauet.
(Froiss., Cftrov., II, 400, Luce, ms. Amiens,
71.)
Si le commença li rois de France a en-
troublier. (Id., ib., IV, 183, Luce.)
11 fut si joyeulx qu'il eul tout entreoublié
la peine qu'il avoit soufferte. {Percef., I,
f" m',éà. 1528.)
Mais la nouvelle arrivée du roy luy en
avoit faict entroublier le maltalent. (Pasq.,
Rech., VI, 4.)
— Réfl., s'oublier :
Por li sovcnt s' entroublioil
Et parfonderaent sonspiroil.
(Flaire et Blanceflor, 1° vers., 1063, du Méril.)
Li jorz m'a Irovè, hé !
Es jolis braz m'amie :
Il s'i fait bon entroblier.
(Chans., Richel. 1Î786, 1° 81 v".)
Et sur le bord de la dove, si comme il
s'entroublia, la terre du bord de la dove
ENT
fondit soubz la hache. {Cbron. de du
Guescl., p. 382, Michel.)
Sy n'ay je an corps point nue veine
Qoi senfTre que je m' entreoublié .
(G. Chasiellain, iOulIré d'amour, vi, 107, Kerv.)
— Neutr., e«(ro6(ier de, oublier :
Li bianlé la pnchelle tellement l'enflamma
Qne de tous antres fais li bers entroblia.
(B. de Seb., xvii, 646, Bocca.)
1. ENTROBLiR, V. a., Oublier :
Al cief del an s'est porpenses
De soi qui est et dont est nés,
Et qu'il a rais le siècle si
Ariere dos et enirobli.
(Parton., 1885. Crapelet-)
Quant m'e[n] sovient, meut sni en grant haudor;
De maintenant entroubli ma dolor.
(Chans., ap. Raynaud, Rec. de Motets, I, 13.)
2. ENTROBLIR, voir Entroublir.
ENTROciR, - occir, enlreoccir, (s'), v.
réfl., se tuer réciproquement :
Et s'entrocient et mehaigncnt.
(Meraugis, p. 183, MIchelanl.)
Mout avoit d'amis ki l'amoient folement
et ki s' entrocioienl a son huis. ( Vies des
Saints, ms. Lyon 697, f" 113'.)
S'entreoccienI par mortel guerre.
(Chr. de Pisan, Liv. du chemin de long estude, 354,
Pijschel.)
Mieulx nous vault tous deux a enti'occir
l'ung l'autre. {Girart de Rossillon, ms. de
Beaune, éd. L. de Montille, p. 331.)
ENTRonissEMENT, voir Entroduise-
MENT.
ENTRODITEMEXT, introdHemeut, s. m.,
induction, instigation :
Jehan Coste ennorta iceulx Grossin et
Duquesne a aler prendre et admener au-
cuns desdiz porcs, et fist tant par introdi-
tement de sa parole, etc. (1422, Arch. JJ
172, pièce 522.)
ENTRODUCTioN, - duccioti, lutr., S. f.,
instruction, enseignement :
Son père, par grant cure et diligence, fist
nourrir cest enfent, tant en nourriture de
sa personne, comme quant vint l'aage de
cognoistre, de nourritures de meurs propres
a prince, et introduccion de lectres. (Crist.
DE PizAN, Charles V, î" p., ch. 15, Mi-
chaud.)
Le Trésor de la cité des dames, selon
dame Christine, de la cité de Pise, livre
très utile et prouffitable pour l'introduction
des roynes, dames, princesses et autres
femmes de tous estais, auquel elles pour-
ront veoir la grande et saine richesse de
toute prudence, saigesse, sapience, hon-
neur et dignité dedans contenue. — Avec
privilège. — 1536, iu-8.
Seroient a punir comme paganisans en
suivant et exerceant les superstitions et
introductions paganicques. (17 av. 1445,
Lett. pat. de Ch. VII, portant suppress. de
la fête] des foux, Grosley, Ephém., I, 159.)
Et fist plusieurs autres belles escriptures
a Vintroduction des chresliens. (N. Gilles,
Ann., t. I, f»331 r», éd. 1492.)
— Suggestion :
Ce roy avoit ung nepveu, lequel avoit,
par Vintroduction d'aulcuns, envie sur
Henry vostre père. (J. d'Arras, Melus.,
p. 75, Bibl. elz.)
ENT
ENT
ENT
307
EXTRODUiRE, - duijre, - dure, - dire,
anlrod., inirod., entreduire, v. a., avec ua
rég. de personne, instruire, rendre capable,
industrieux, sage, prévoyant :
Issi corn Arisloles Ventroduist et aprist.
(fioum. i^Ali.v., f" 10', Michelant.)
Il vell qa'avec soi le releiogae.
Des ars Ventreduie et (jnseigne.
(bolop., 1271, Bibl. elz.) Impr., entrediue.
Joseph tout ainsi converlisl
Vaspasyea et entroduist.
{Rom. du S. Graal. 2235, Michel.)
Bien nous ont entroduit et montré an-
cesseur. (Psaut., Maz. 258, f» 53.)
Por eiUrodure les juges. (Ordin. Tancrei,
vas. Salis, S" 88".)
Il fu introdîcis es libérales sciences.
(Grand. Chron. de Fr., Charleni., m, 2,
P. Paris.)
Quant le comte de Warewic eut ses gens
introduis en ce que ilz dévoient faire, il fist
marcber son avangarde. (Wavrin, An-
chienn. Chron. d'Englet., t. II, p. 227, Soc.
de rHist. de Fr.)
Et pourtant je vous vueille enseignier et
introduire pour vostre bien et avancement.
(J. d'Arras, Melus., p. 213, Bibl. elz.)
Par quoy nous fussions introduictz de
sçavoir parler diverses langues avecq les
bons, et de diverses choses qui sont pur
les estranges marches et pays qui ne sont
pas communes par decha. (Id., ib., p. 121.)
Lequel ost avoit esté si négligemment in-
(rod«icf,queleur valeur esloit comme toute
amoindrie. {Le Livre des faicts du Mar. de
Boucic, 4*-' p., ch. 4, Buchon.)
Et que bien eniroduis sciiez
Es commaodemens de la loy.
(Mar/. S. Eslienne, 3ab.,ilysl., I, 2.)
L'enfant Alexis fut baillé aux escoUes
pour inlroduyre selon les sept ars liberaulx
et philosophicqucs. {Violier des Hist. rom.,
c. XV, Bibl. elz.)
— Avec un rég. de chose, enseigner ;
Ils ne pourroient diligeamment ne suffi-
sament monstrer ne inlrodiiire ledit mestier
ausdits aprentis. (xv s., Stat. des bonne-
tiers, dp. A. Thierry, Mon. inéd. du Tiers
Etat, t. III, p. 592.)
— Avec un rég. de pers., conseiller,
presser :
Et moult introduisoil le duc de y aller,
en luy admonestant qu'il ne fust point en
double de nulle trahyson. (J. Le Fevre,
Chron., I, 373, Soc. de l'H. de Fr.)
— Entroduit, part, passé, amené, attiré :
Ne par quelconque fraude entroduis ne
amenez a ce.. (1334, Don., Buzay, 1. 9,
u» 24, Arch. S.-Inf.)
— Instruit, industrieux, sage, prudent,
avisé :
Puis fist entendant au roy par personnes
enlroCuites que il maismes s'csloit occis.
{Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» SI'.)
Or porveie li roys un saige home et bien
introduit que il porveie la terre de Egipte.
{bible:, Gen., chap. 41, vers. 32, Richel. 1.)
Orose, homme très introduit. (J. de Vi-
GNAV, Mir. hist., Vat. Chr. 638, f° C.)
Alexandre de Macédoine avoit pour son
maistre docteur le grant et introduyt Aris-
tote. (Violier des hist. Rom., xi, Bibl. elz.)
Le cas advint que en une cité estoient
deux médecins bien introduitz. (Ib., c.
LXXIV.)
— Avec en :
Et par ceu qui estoit an totes sciences
antroduz. (Vie de St Denis, Brit. Mus.
udd. 13606, f- 131'.)
Les eufans des bons et nobles sont nour-
ris plus ordounement et niieulx introduictz
en bonnes accoustumances que les autres.
(Oresme, Politiq., f ll^ éd. 1489.)
— Avec de, et un infln. :
A tant vient .1. garçons de parler anlroduil ;
Piorri l'avoit Sébile, ne sai .vu. anz ou .vm.
(J. Bob., Sax., xci, Michel.)
Qnant le roy vit la gent de mal faire enlrodile,
Les talons leur monstra et se mist en la fuite.
(Uil de Giiill. d'Anglel., 195, Michel.)
Introduire, pour signifier instruire, n'a-
vait pas cessé de se dire au xvii° siècle :
Dogmatiser, ooY[j,aT;Ç£iv, introduire et en-
seigner quelque chose. (Lancelot, Rac.
grecq.)
On dit en fauconnerie : un oiseau intro-
duit au vol, on a introduit au vol ce fau-
con, c'est-à-dire on a commencé à le faire
voler. (Liger, Amusem. de la camp.)
Bourbonnais, entroduire, introduire.
ENTRODUISEMENT, entrodissemtnt, en-
treduisement, s. m., instruction, enseigne-
ment :
Tu et Marife âmes plus vo iil que les en-
troduisemens des viens homes dou peule.
{Anfances N.-D., Richel. 1553, f" 279 v°.)
Que sont ce autres choses que exemples
et entreduisemens de moines bien vivans
I et obediens ? (De Confessione, ms. Angers
390, f» 19'.)
I Je vois que chescune science
A règles an commencement
Ou ancun entrodissement.
{Clé d'amour, p. 3, Tross.)
Pour l'entroduisement des aulres. (Lé-
gende dorée, Maz. 1333, t- 115'.)
ENTRODUiSEUR, - d«i/se!(r, intr.,s. m.,
maître, celui qui instruit :
Tu y aras familliers exemples de vertuz
et privez entroduyseurs et meneurs.
(ORES.yE, Trad. des Rem. de fort, de Petr.,
Ars. 2671, f° 29 r\)
Jhesus fut filz de Dieu le père, et fut
homme faiseur des œuvres merveilleuses,
et introduiseur de toute vérité. (Codrcy,
Hist. de Grèce, Ars. 3689, f° 112'.)
ENTRODUiTOR, entroduteur, iiitc.s. ni.,
mallre, celui qui instruit :
Prendre i aloicnl garde li sage liscor.
Qui deletres aprendre erent iniroduitor.
(Chev. au cygne, I, 3091, Hippeau.)
Vous avez tenu cest empire tout vostre
aage, onques n'eusles tant de mestres ne
taut entroduteurs comme vous avez ores.
(Sept Sag., ms. Chartres 620, f 19''.)
ENTRODURE, VOir ENTRODUIRE.
ENTROEIL, -oel, -oH, -ueil, -uel, anlr.,
entreeuil, s. m., espace qui se trouve entre
les deux yeux, entredeux des sourcils :
Viste ciere ot, comme d'orgnel (le cheval),
Col enarcié et large eniroel. ' ••"^
{Amad. et Id.. llichel. 375, f" 323B.>
Maint bel cors et maint bel enlruet.
Et maint blanc col et maint vair uel.
{Durmars lefiallois, 4i35, Slengel.)
Ses anirieus ne fu pas'petis.
<.nose, ms.^^Coisini, t" 9'.)
Son entrueil ne fa pas petls.
(/*., f" 5^)
Son anlrueil ne fa pas peliz
Ainz ert'assez grant par mesare.
(Ib.. Richel. 15o9, f 5^.)
Son enlroil ne fa pas petis.
{Ib.. 530, Méon.)
Venlrueil sans poil et bien faiti».
(flicA. li biaus, 146, Foerster.)
Intercilium , cntresourcil , entreeuil.
(Gloss. de Salins.)
Grand enlrœil et regard joly.
(Vn.LoN. Grant Tes!., les Regrets de la" belle
Heaumiere, p. 45, Jouaust.)
Entroeil, space bytwene the eves.
(Palsgrave, f^sc/aù-., p. 273, Génin.)
ENTROEi,, voir Entroeil.
ENTROEs, voir Entrhes.
ENTROEUS, voir Entrues.
ENTROIGNE, an., untroiigne, entroHQne,
s. f., moquerie, fable, fadaise :
Tes boins caslois m'esloit anlroigne.
Et tos biens a faire vergoigne.
(l'ers de le mort, Uichel. 375, f 337».)
Si c'om puet faire en une fable.
Ou en antroignes on en songes,
Ou en trufes ou en mençonges.
(Adenet, Cleom., Ar». 3142, f-' 26'.)
Céans qui la foi Dieu tienent a anlroigne.
(Id., Enf. Ogier. Ars. 3142, f 104»; v. 5450,
Scholer.)
Miens aim sonnes et pasloreles
Que je ne face teus antrongnes.
{D'm Clerc. Ars. 3527, i" 153".)
Car ele avoit manuel parti
De losenges contre mençoigne.
Bordé d'un orfrisiel i'anlroigne.
{Ren. le nouvel, GCIO, Méon.)
Or me di : Est il nul qui voye
Ne qui perçoive leur entrongnef
(E. Desch., Pocs., Uichel. 840, f IIP.)
Certes c'est grant domaîge
Qu'en eaz at tant i'untruigne,
dr mult est débonnaire.
{Geste de Liège, p. 58.S, note 9, Borgnet.)
C'est bien dit, mez ûevre me tiengne,
Se vous me servez de Ventroigne,
Se jamais en cesle besoigne
Je frape cop de besague.
{Uir. il"" Sie Genêt., Jub., Sli/sl., 1, 271.)
Ce sont entrongnes
D'y comparer autres besongnes.
Ou il n'a conseil ne atongnes.
(A. Chart., Liv. des quat. dames, OEuv.. p. 674,
éd. 1617.)
ENTROIGXEMENT, CnfcOIHJ., 3. Ul., IIIO-
querie, tromperie :
Sacrilège et simonie,
Entroingnement et tromperie.
{D'un Clerc qui voulut aller eu enfer, ms. Gand,
f 11 t'.)
ENTRoiGNEOR, - eeur, - eour, s. m.,
celui qui se moque, qui se joue de quel-
qu'un, qui le trompe par des falle.s :
308
ENT
ENT
ENT
Lors aras boas légistes et les bons prcscheonrs.
Et bons fîsiciens, et bons cooseilleours ;
Et porras eschiver ces fans entroigneonrs.
Dont corrODs et reproches te viennent et paonrs.
(Jeh. de Meuno, Test-, 617, Méon.)
Et pourras acenser ces fani entroiqn[é\eurs.
(ID., a.. Vat. Chr. 367, f 12'.)
ENTP.oiGNEL'x, - oingueux, s. m., syn.
de entroigneor :
Mesiaa poarry, fanlx, puire et yïroingne,
Menteurs, pervers, de treslons vices plain,
Prevaricat, eiirroinuneu.T de besoingne,
Discordienx, envieni, soir et main
Tu ne penses tonsjours qn'a tricherie.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 840. f 435».)
KNTROiGînER, - ongncf, anlr., verbe.
— Neutr., se moquer, se jouer :
Cascuns de li moke et anlroigne.
{Yen de le mort, Richel. 37.ï. P 33.Ï'.)
Car qui dit chose anlresfois ditle
Je dis qu'en raison a reditte
On sans raison son dit alongne.
Et penll on diro qu'il antrontjne.
(AuRD, C"" (l'Anjou, Richel. 765, f° 34 r°.)
— Act., se moquer de, se jouer de :
Lors a Fanvel lost les mains metent
Et de lui torcher s'entremetent :
H me semble qu'estrilles lien;^nent
Et qu'antour la teste le prengnenl.
Je ne sai conmenl il ['enlroiignenl
Mes sus la teste le roonftnent.
(Fauvel, Richel. 1 ili, r ï''.)
Cest avolé cy nous eutroigne
Que depuis que noslre chiiroigne
Sera aniente et pourrie,
Et que de vers sera mengie
Tout en Testât qu'il est ou micx.
Son crucefix, .son nouvel Diex
La fera de mort retourner.
(Convers. S. Denis, Jnb., Mgsl., I, i3.)
ïens la main au pot, sy saras :
Guides tu que nous i'enlroignnii ?
(Mir. de Ste Genei:. ib.. I, 270.)
Cf. Atroig.\ier.
ENTROIL, voir Entroeil.
ENTnoiLLEURE, entruelleurc, s. f.. dis-
tance qui sépare les deux yeux :
Granl ot l'entroilleure et si ot haut le nés.
(Coiig. de Jcrits., C3S3. Hippeau."!
Grant ot Ventru elleure et le poil tôt ferrant,
De l'un oel ot a l'antre plaine paume tenant.
(Les Chelifs, Riche!. 12558, i" iVi".)
ENTROiNGXART, otitroingnarl, s. m.,
homme d'une simplicité trompeuse.
Un paysan pressé de dire son nom et le
lieu de sa naissance à un avocat qui, en
l'engageant à jouer, se flattait d'en faire
aisément sa dupe, répond avec une sim-
plicité artificieuse qu'il s'appelle Antroin-
gnart, et qu'il est d'Anlroingne, une bonne
ville en Sologne. Enfin, l'avocat Trubert,
après avoir tout joué et tout perdu, fait
cette réflexion :
Li sens eu cuider se vuide ;
Et tel cuide en nice et coquarl
Qui en scet assez : par Entroingnart
Est bien ceste chose avoiree.
Alons humer de la purée
En chantant : Barat et hasarl,
Et faintise avec Antroingnart
Ont maistre Trubert trumelé.
fE. Deschaïm. Poés.. Richel. 81(1, f» 376'.)
Nenil, par ma foy, Entroingnart .
(In., ib.. r 374^)
Ces .1111. prandra Antroingnart.
(ID., ib.. C 375'.)
ENTROINGNEMENT, VOir ENTROIGNE-
MENT.
ENTROis, voir Entrues.
ENTROMOIEN, VOir ENTREMOIEN.
ENTRONGNIER, VOir E.VTROIGNIER.
ENTRONCHiÉ, part, passé, séparé du
tronc :
Sor terre esteieut enlronchié
Li cors partot por le dévié.
(Ben., D. de Norm., II, 30296, Michel.)
EXTRONÇONÉ, part, passé, réduit en
tronçons :
E les helmes trenches e les cercles quassez,
E les branz enoschiez, e frains entronçonez.
(Th. de Kent, Geste d'Alis.. Richel 243SI,
f» 18 ï°.)
1. EXTuoiR, V. n., entrer :
Entroir en batailles. (G. de CH-\RNy,
Liv. de Cheval., ras. Brus., f° 120 v».)
Icelles eaues se continuèrent et deschen-
(lirent par la rivière de Saine jusqiies a la
i!ier,el enh'oirent jusques dedens les portes
de Rouen. (P. Gogh., Chron., c. 45, Val-
let.)
2. ENTROIR, V. a., entendre à moitié ;
Qant cil de la chevanchiee aprochierent
si entroirenl le frois et le bruit de la "enl.
(Ai-tur, Richel. 337, f» 78''.)
EXTRONGNE, AOlr ENTROIC.NK.
EN'TROXQUEMEXT, cntroncquement, s.
m., évanouissement :
Mais Passelion se siet sur le bort de la
fontaine moult dolent de la mort de son
père, et de son cheval qu'il avoit perdu.
Mais il n'eust gueres la esté quant l'aer
venimeul.x de la fontaine Hst le chevalier
amatir. Si que l'ancien preudhomme qui
de loing le regardoit et qui de luy avoit
soing, luy escria et dist : Haa. chevalier,
tu mourras illec se tu ne es mieulx avisé
de ta vie garder : car par telle voye fut
meurdry Ic'conte Estonne. Adonc Passelion
yssit de son enlroncguement, et regardant
entour luy vit venir deu.x chevaliers bien
armes... {Perceforest, vol. IV, ch. 39, éd.
1528.)
EXTROPELER, VOir EiNTROCPELER.
ENTROSNER, cnthroner, verbe.
— Act., placer sur un trône, introniser :
Ainsy que ung roy entrosné.
(DEGLii,LEVit.LE, Trois pèlerin., i" 73°, impr.
In.stit.)
Jamays je ne vis entrosner que ung
esvesque. (Palsgr., Esclairc, p. 732, Gé-
nin.)
Enthroner, to inthroaize, or set in a
tbrone. (Cotgr.)
— Réfl., être placé sur le trône :
Le grand siège des dieux, ,
Ou la pilié s'enthrone. \
(Grev]», Eleg., i, éd. 1360.) I
ENTROSSELER, - oitsseler, V. a., mettre
en paquet, en tas :
Quant auras tu desmoncelé
Les mans qne as entrousseté ?
(Recl. de Moliejs, Miserere, Ars. 3142, f 214'.)
— Pourvoir d'un trousseau ;
Sera ladite future espouse habillée, et en-
trotisselee, par ses dits père et mère, selon
son estât. (Contrat de mariage de 1600, ap.
Ste-Pal.)
EXTROSSER,- oussec, entoTser, verbe.
— .\ct., empaqueter :
Ses cbicrs avoirs Gst enmaler,
Ses draps, ses robes entorser.
(Be.v., Troie, ap. Laborde, Emaux, p. 529.)
— Réfl., se Charger en trousse, ou en
croupe :
Hercules l'en crut et lui trousse
La dame, et cil tosl s'entroiisse.
En mer se 6cbe et si l'emporte.
(Ghr. de Pis., Poés-, Richel. 604, f" 252 v».)
Elles montèrent sur leurs palefrois, et
s'entroussa cbascune de boire, et de viande,
ce qu'elle peut porter. {Perceforest, vol. 1,
f»7or'>, éd. 1528.)
ENTROCBLER, v. a., troubler, entraver
.Mais il sentoit les besoingnes de France
moult entroublees. (Froiss., Chron., Richel.
2641, f" 181 v«.)
Sont grevousment vexes et entroubles
(Stat. de Henri VI, an xv, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
EXTROUBLIER, VOif ENTROBLIER.
ENTROUBLiR, entTobUr, V. a., troubler,
entraver :
Et pour tousjours enlroblir l'administra-
tion et disposition des affaires de la Ger-
manie. (1554, Pap. d'Et. de Granvelle, IV,
324.)
ENTRouÉ, part, passé, où un trou est
pratiqué :
Il conmanda qu'ilz applicquassent les
eschielles au.x parties entrouees du mur.
{Ancienn. des Juifs, Ars. 5083, f" 263\)
EXTROuiLLiÉ, adj., dont l'entrœil est
conformé de telle ou telle façon :
Et est contenu en celle ancienne hystoire
comment celle yraage estoit Hguree (de
N.-S.}. Il estoit bien entrouilliê, bien en-
sorcillié et ot loue voult et enclin qui est
signe de meurte. {Légende dorée, Maz. 1333,
f» 274'.)
EXTROL'PELER, enlropcler, verbe.
— Act., rassembler comme un trou-
peau, réunir en troupe, grouper :
Entroupeler, to twop, heape, lo flock
together ; to gather in coiupanies ; to as-
semble. (Cotgr. )
— Réfl., se rassembler en troupe :
Ainsi disoit Minutius, et les chevaliers
et tribuns romains accordans ses mos
s'entropeloient eulour de luy, plus affectes
a luy que a Fabius. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10512, X, v, 24.)
— Entroupelé, part, passé, réuni en
troupe, groupé :
Les Juifs estoient comme un troupeau
de bestail assemblé et entroupelé par
crainte. (F. de Sal., Aut. de S. P., nis.
Chigi, {■"ÎS''.)
ENT
ENT
ENU
309
ENTnouPER, V. a., rassembler comme
un troupeau ;
Entrouper, as entroupeler. (CoTGR.)
ENTROUSSELER, VOir EnTROSSELER.
ENTROiissER, voir Entrosser.
ENTROUVER, V. a., inventer :
Sur ce, et autres choses eussent esté
faites au liit d'Alecçon plusieurs remon-
trances, par lesquelles eut apparu que
c'estoit chose entrouvee par lui, pour soi
cuider couvrir, et donner couleur a sa
charge. {Arrêt de 1438, ap. Duclos, Hist.de
Louis XI, t. III, p. 173, éd. 1746.)
EXTROuvLiER, voir Entroblier.
ENTROvEHTuitE, s.f., ouvertufe, fente;
Vienent a la porte, si Toient
Par un petit i'enirorerturc
L'angoisse et la mal aventure
Que il faisoient a la dame.
(Chrest., Cli'jet. Richel. 375. P 279^.)
Tant esta de la converluro
Qu'il vit parmi Vcntrorerlure
La famé Travers sommeillier.
(De Barat et de Haimel, 501. var., Monlaiglon et
Raynaud. Fabl., IV, lliK)
EXTRUEF, voir Entrues.
ENTRUEiL,, voir Entroeil.
ENTRUEL, voir ENTROEIL.
ENTRUELLEUBE, VOir ENTBOILLEURE.
ENTRUES, entntef, entroes, entroeus,
entroex, entrueus, etitrueulx, entreus, en-
trais, entroiz, entreps, entrais, adv., pen-
dant ce temps, dans le temps, en ce mo-
ment, cependant :
Li rois respont : Moll poi les donbl.
DevaDt qae il en sauront mot
Les aurai ge toz pris antrepies
Mort, et vaincnz, et afolez.
Se près de moi vienent logier.
Enlreps le irai ge veiller.
iFlorimont. Richel. 353. (" 31«.)
Etitrues li pape s'acouça
D'an mal ki al cuer il toça.
(MoDSK., t'Aron., 2190, Reiff.)
Par ses verlnz dunt sait entruef,
Aseï par raisnn je vus proef.
Des saens reis du Seinl Kspirit
Fa li reis pleners e parCt.
(S. Edward le conf., 3115, Laard.t
Entrues est Berengiers levei.
(Le Fabel d'Aloul, Méon, Fabliaux. III, 351.)
Adont lisi tant seulement
Des foeilles ne sçai deus ou trois ;
Elle l'entendoit bien entrais.
iFroiss., Poés., Richel. 830. C 95 r°.)
— Etihues que, pendant que, tandis
que :
Entrues qu'W ont ensement devisé.
Li pelis bons vint par le gant ramé.
(lluon de Bord., 3'216, A. P.)
Entrues qu'W est en tel csrour.
(Josaphal et Barl., ms. Cassin, f 3*".)
Entrais qii'W se démente eusi,
Li nus des jogleors sailli.
(Ren. de Beadjeu, li Biaus Ucsconneus, "2945, Hip-
peau.)
Entreus que ses barons vivoit,
Ki de mult boue vie estoil.
Je le ïi mult religieuse.
(De Sainte Ysabet, Richel. 19531, f 123''.)
Ne aine service ne hommage
Ne l'en llst entrues qu'il li lut.
(Lai de l'Ombre, p. iS, Michel.)
Apren. entrues qu'i[ m'en souvient,
Quels coinpaignons il te covient
Qui compaignie te tendront.
(Voie de Parai., ap. Jub., CEuvr. de Ruteb..
II. 24G.)
Entroeusque liasaus esloit grans et ple-
niers, et li quens Garins de Biacaire vint
en laicanbre u Aucassins faisoit deul et rc-
gretoil Nicok'te sa très douce amie que
tant amoit. (Auc. et Nie, p. 10, Suchier.)
Entrueus que on chante el moustier.
{Guide spirit., ms. Angers 253, f» 14^)
Li jouenes rois Henris d'EnsIetierre
moru a Martiaus, u il estoit entrues que
il guerrioit son père. {Hist. des ducs de
Norm. et des rois d'Anglet., p. 82, Michel.)
Entrues qu'il sejornoient a Miessines.
ilb., p. 85.)
Et entroiz que le gent de Gant enten-
doienl au fu estaindre, il entreroient es
grandes maisons... (Chrov, attrib. àj. Des-
nouelles, Hist. des Gaules, XXI, 189.)
Entreus que le roy d'Engleterre esloit en
son pays. (Froiss., Chron., I, 487, Luce.)
Entreuls que madame la royne d'Engle-
terre gisoit. (II)., ib., I, 423, Luce.)
Entroex que li roys englez estoit a
E-wruich. (ID., ib., II, 336, Luce, ms.
Amiens.)
Entroes que on seoit par devant Rains.
(Id., ib., V, 405, Luce, ms. Amiens.)
Entroesqu'û estoit en tel pensée. {Chron.
des Pays-Bas, de France, etc., Rec. des
Chr. de Fland., t. III, p. 125.)
Entrueulx que le duc seigaouri
S'en alal es Allemaingnes...
(Chron. de l'Abb. de Flore/Te. 30G5, Rciff., Mon.
pour serv. à l' hist. de Belg., l. VIII.)
— Entrues cou, dans le môme sens :
■Vos orisons dites en pais ou par bouche
ou par pensée, et especiaument enfrues
con li corps nostre signour Jhesu Gris sera
presens a la messe. (Ènseign. de St Louis a
sa fille Isab., à la suite de Joinv., p. 230,
Michel.)
ENTRUEULX, VOir ENTRUES.
ENTUCHE, voir Entoscue.
ENTUCHEMENT, VOir E-NTOSGHEMENT.
1. ENTUCHIEU, voir Entochier.
2. ENTUCHIER, voir Entoschieh.
ENTUERs, voir Entordre.
ENTUILLIER, VOiT ENTOUEILLIER.
ENTULE, - ulle, - urle, ant., adj., fou,
insensé, extravagant, étourdi :
S'encor vivoit Omers ou Tulles,
Qui ne fu ne foi ne entnlles,
La moitié dire n'en porroient
Des ricbesces ki la estoient.
(Dolop., 299i, Bibl. cU.)
Uns vilains cntulrs et riches
Qui moult estoit avers et chiehes.
(Renart, 1963, MéoD.)
N'estoit pas i'entule manière,
De boiz savoit et de rivière.
(Diirmars le Gallois, lil, Stengel.)
Il avient bien que li amant
Doignent don lor plus largement
Que cil vilain entule et sot.
(Rose, Richel. 1573, f» lO»- ; Méon, v. 2223 Z)
Entulle.
(Ib., ms. Conini, C 16'*.)
Intulle.
(Ib., Vat. Chr. 1858, t» 21'.)
Qu'el n'ama oncqnes homme entule.
(Ib., Val. Chr. 1192, P 25''.)
Bien seroie fox et entulles.
Se tex amors voloie querre.
(Ib.. 5136, Méon.)
Qu'il n'est si fox ne si entules,
Qu'il n'ait bien de Rome des bnles.
(Ib., 11319; ms. Corsini, l" 76'.)
Amis, ne r'alez mie
.Vvoec la maie compaignie
Des gloutons ne des lecheors,
Ne des entulles pecheors
Qui ne vuelent a bien entendre.
(R. DE HocDENC, l'oie de Paradis, Richel. 837,
fSS'rM
Ne des enlurles pecheours.
(Id., ib., Scheler, Trom. belq., nouv. sér.,
p. 212.)
Ains fut un maistres c'ot nom Tulles
Qui ne fut ne fouz ne anlnlles.
(Calon, Brit. Mus. add. toGOe, f" lU».)
>'e set nient de celé afaire,
Quer plus est enlurle et tnchoistre
Que n'est moigne norri en cloislre.
(Cliastoiem. d'un pire, conte xvu, Biblioph. fr."
Li primerains est chevaliers
Preus et hardii et bien avant ;
Mes entulle et mal dosuoiant.
Mal afetié et mal apris
L'ai je trové, ce m'est avis.
(Le Lai in Conseil, p. 87, Michel.)
— Entule à, difficile à :
Moult legier suy a conrroncier.
Dur et entulle a appaisier.
[Pritre à N.-D., ms. Cliarlres 111, f 91 v».)
ENTULE, - ullei, - urlé, adj., assolé, in-
sensé :
S'il est pereceus et cntulleiz, il vit a fuer
d'asne. (Consol. de Boece, ms. Montp. H
43, f° 18=.)
Quant aucuns est trop paresseus, entur-
lez, lours et oublieus. {Ib., ap. Duc, IV,
163'", éd. Didot.)
Cf. Entule.
ENTUMIIER, voir ENTOJIBER.
ENTUMIR, voir E.NTO.MIR.
ENTUMISSEMENT , VOir E.NTO.MISSB-
MENT.
ENTUMULER, VOif ENTOMBELER.
EXTUNELER, VOif ENTONNELER.
ENTUR, voir Entor.
ENTURLE, voir ENTULE.
ENTURLÉ, voir Entulé.
ENTURQuiN, S. ui., cspècc d'oiseau :
Si a des milions
It'enturquins et d'alerions.
(Gace de la Signe, des Déduits, ms., C 132 v».
ap. Ste-Pal.)
ENTUSCHEMENT, VOir ENTOSCHE.MEN'T.
ENTUSCHIER, VOiP ENTOSCHIER.
ENUCLEATioN, S. f., action d'expliquer.
de rendre clair, évident :
310
ENV
Et pour le enucleation, c'est a dire pour le
droit n'en sçavoir de l'histoire taillée, il
i;st signaumeut a noter que... (J. Vauque-
i,iN, Trad. de la Chron. d'E. de Dynter, iv,
Prol., Xav. de Ram.)
Avec les dieux et déesses dessusdis sont
autres plusieurs dieux et déesses de la mer
et des ileuves, desquelz nest pas requise
enuckalion ne diffuse déclaration, mais
seulement aulcuue euumeration. {La Mer
des hystoir., t. I, f° 62% éd. 1488.)
ENUiAGE, voir Enoiage.
ENCiE, voir Enoie.
ENUIEMENT, VOir ENOIEMENT.
ENUINGDRE, VOlr EnOINDRE.
ENUios, voir Enoios.
ENuiRSiR, voir Ennoircir.
ENUiT, voir Anoit.
I
ENULiER, voir Enolier. !
ENULLiER, v. a., expriiiie l'idée de
vexer :
Amis, forment m'emllies,
Vous et vos sires a grant tort.
{Du Preslre et du Chevalier, Monlaiglon et Ray-
naud. Fabliaux, II, 8i.)
ENUMBRER, VOir ENOMBRER.
ENUNCTioN, voir Enoxction.
ENURANCE, voir HONORANCE.
ENURER, V. a. ■?
Pur ceo que tiel releas enurera pur- en-
larger l'estate de celuy a que le releas est
fait. (LiTTL., Instil., 268, Ilouard.)
ENUT, voir Ancit.
ENVAHIE, voir Envaie.
ENV AIE, - aye, - eie, - ahie, - ye, - ehie,
s. f., invasion, attaque, course que l'on
fait sur son adversaire :
Au brant d'acliier a fait mainte envaye.
(R.MMB., Ogier, 12032. Barrols.)
Tôt le jour a duré l'eucaus el Venvaie.
Ickev. au cygne, II. iG41, Hippeau.)
Lors li ferai tele envaie
Par paroles et par menace
Que James n'iert tes que il face
Chose qui anuier nos doie.
{henarl. mn, Méon.)
Contre les envaies et les assauz des
estranges nations. {Chron. de S.-Den.,fns.
Ste-Gen., f« laô'.)
Et il fisent grant envaie a l'afiteatre. {Bib.
hist., Maz. 532, t» 243*.)
Pour contraster aus outraigeuses enve-
hies. (1304, Arch. JJ 36, f" 63 v.)
A icheste enveie vint Maprin contre li.
(Gaufrey. 6327, A. P.)
Car il esloit moult bien armes
Quant on debvoil faire entialiies.
(Guerre de Meit, st. 172% E. de Bouteiller.)
Il ne cuidoient nullement
C'en lor denst faire envaiie.
(Ib., st. 51'.)
Et firent uue liere envaye aux Poetevins.
(J. d'Arras, Mdus., p. 224, Bibl. elz.)
Si s'en départirent li desus dit Alemant
qant il orent fait lor envaie. (Froiss.,
Chron., 1, 463, Luce, ms. Uome.)
ENV
Messires Yves de Tigueri dist que il ne
l'en faurroitmies a ce[ste] première encai/e.
(ID., ib., II, 1S2, Luce.)
Pour ce qu'il est nouvelle que les Anglois
font plusieurs envayes. {Cli. de 1449,
Amiens, ap. Corblet, Gloss. j)ic. )
Leur fit tant d'emprises et tant d'enva-
hies. (La Marche, Mém., I, 13, Michaud.)
Courses etencaj/es. (Monstrelet, Chi'on.,
l, 210, Soc. de l'H. de Fr.)
11 feit de l'année grosse envahie au
royaume de France. (G. DU Bellav, Uém.,
1. VI, f 172 v», éd. 1569.)
Il ne pouvoit lors résister a plusieurs
envahies ennemies. (Fauchet, Anttq. gaitl.,
2» vol., IV, 10, éd. 1611.)
ENVAIEMENT, VOir ENVAIMENT.
ENVAiLLiER, voir Enveillier.
ENVAIMENT, - vaymeut, - viement, an-
vaiemant, s. ni., attaque :
... Envaiemenl.
{Les Loh., Itichel. 4988, ap. Vietor, Ilandschr. I
der Gesie des Loh., p. SS.) I
Et lor jant tnit comunement
Prislrent nn anvaiemant
Sor Troyens ou moull perdirent.
(Ben-., Troie, Ars. 33U, f 56^)
Tuil ensemble comniunement
Ont pris sur Crin V envaiemenl .
(ID., ib., 9953, Joly.)
Capaneus lor fil moleste,
CzT del premier tomoiement
Prist desor eus Venriement.
{Eleocle el Polin., liichel. 375, f° 'j\^.)
Tôt s'eslaîssent bardiement,
I Vers eus preadent VenraimenI :
, A cascune porte par soi
Poes oir espes tornoi.
{Ib., r SI".)
11 soustint par aucun pou de temps la
! première tempeste du péril et la plus grant
I temoute de ['envnyment. (Bersuire, T.
I Liv., ms. Ste-Gen., f" 33''.)
! ENVAiR, - eir, anv., verbe.
1 — Act., marcher sur, attaquer :
Tut par seil fel qni]nes vait envair.
I (/îo/., 2062,»Mimer.)
Ki envait Vavnil de guerre.
{Brut, ms. Munich, 455, Vollm.)
Mes sires si ot tort, qui premiers Vantai.
{Floomnl.'M-n. A. P.)
Qnant Ballant voit Doon, si le va enveir.
Et Do le voit venir, qui si se sot couvrir.
(Doon de Maience, 9600, A. P.)
Trop forment sont d'enk envaii.
De jour en jour.
{Va ilir. de N.-D.. du roy Thierry, Th. fr. au
m. a., p. 391.)
Et la très vigoreusement les envayrent.
(Monstrelet, Chron., I, 205, Soc. de l'H.
de Fr.)
— Presser :
Mère, par vostre euortement
M'arcJ tant dit et enray
Qu'il faut que je l'aie hay
Et menée jusqu'à la mort.
(Un Mir. de iV. D., du roy Thierry, TA. fr. au
m. à., p. S69.)
— Entreprendre :
Qui grant cose doit envair
La fia a coi il doit venir
Doit esgarder, se il est sages,
Honte ne viegne ne damages. ^
(Ben., Troies, Richel. 373, 1° ''J .)
ENV
Diex acroisl force a celui qui est
atempré, et si het ceulx qui par lor sor-
cuidance osent envair les grans choses
folement. (Brdn. Lat., Très., p. 391, Cha-
baille.)
Qui si grant faict ouse envair.
Et mettre cors en aventure.
(J. Bretex, Toiirn. de Chauvenci. 3892, Delmotte.)
Très idonc fii l'estor bien envaiz.
(Ger. de Rossill., p. 344, Michel.)
— RéQ., s'attaquer, combattre :
Fieremeat s'envaissent, chascnn y flerl et maille.
(Reslor du Paon, ras. Ronen. f 98 y".)
— Prendre sur soi :
Et pins je ne in'os envair
A ronver, pas ne l'ai apris.
(Du honleus Ménestrel, Richel. 25556. f 231''.)
ENVAisoN, s. t., attaque :
La poissies veoir fieres envaisons.
[Quai, fils Aym., p. 77. Tarbé.)
Si li uns fait vers l'antre envaison
Re en aveir ne en possession.
(Li Rom. des rom., Richel. 19525, f 151 r».)
ENVAissELER, - elUr, envesseler, envas-
seller, v. a., mettre dans un vase, dans un
vaisseau, dans un tonneau :
Six queues de vin de rente de mère
goûte et envaisselez. (1369, Arch. K 49,
pièce 41.)
Apres ce que les vins sont envaissellez.
(1461, Ord., XV, 77.)
Je ne voulais faire essay par des mor-
tiers, jetter cent cacques envaisselees avec
des cercles de fer portant des mèches ter-
minées sur une bresche. (Gasp. db Ta-
vannes, Mém., p. 177, Michaud.)
Ce vin estant esclercy, que soudain on
l'entonne et envaisselle. (Bellefor., Seer.
de Vaijric, p. 86, éd. 1571.)
— Mettre dans une châsse, enchâsser :
Le chief de la Virge a grant fesle,
Ançois qu'il venist a sa fin,
En cler argent et en or fin,
Envessela a ses .ii. mains.
(G. DE CoïKci, Mir., ms. Soiss., (° 108''.)
Je laisse mon saintuere de Saint Jehan
ainsi envaisselle comme il est a Jehan
mon fils. (1324, Arch. JJ 62, f» 51 v».)
La vray croix richement envaisellee.
{Pièce de 1413, ap. Godefroy, Ann. sur
VHist. de Ch. VI, p. 662, éd. 1633.)
Un agnus Dei garni et envassellé en ar-
gent. (1419, Arch. JJ 171, pièce 103.)
Une espine de la digne couronne de
Nostre Seigneur Jhesus Crist... laquelle
digne espine est moult noblement envais-
sellée en argent. (D'Axglore, le St Voy. de
Jérusalem, p. 9, A. T )
Et pource qu'a Sainct Denys estoit l'un
des clouds, dont notre Sauveur fut cru-
cifié, lequel n'estoit pas bien envaisselé
ainsi qu'il appartient, le roy fit faire un
beau et riche reliquaire. (JÙV. DES Urs.,
Hist. de Charles VI, an 1397, Michaud.)
Le chief saint Daniel envaisselé en ung
vaissel de cuivre. (26 aofit 1468, Invent,
des pailles, vestem., ornemens, etc., 115,
St Urbain, Arch. Aube.)
Fist quérir les sainctes reliques qu«
que saincte Helaine mère du grant Cons-
tantin eut (ail envasseler. (Tri. des 9preux,
p. 434S ap. Ste-Pal.)
ENV
ENV
ENV
3H
ENvAissER, V. a., mettre dans un
vase, dans un tonneau :
Cecy fait vous reraettrez dedans le pre-
mier vin tiré foulant de rechef tout très
bien ensemble, i'envaissant et mettant es
muis trois ou quatre jours après ce vin.
(Belle For., Secr. de l'agric, p. 88, éd.
i571.)
ENVAL, adv., syn. d'aval, en bas, à
terre :
Hz se rendoyent a leurs anemis sans
deffense nulle, et geltoyent enval leurs
armeures. (Froiss., Chron.^ Richel. 2646,
fo 120^.)
ENvANCiER, - cer, V. a., avancer :
Il dona eyeschees e abbeis
A clers e a moines de son pais,
Les Eogleis partot fîst reboter
E les Normanz cnrancer.
(Conlin. du Brut de Wace, Michel, Chron. anglo-
norm., I, "5.)
EiWANER (s'), V. réfl., s'évanouir, dis-
paraître :
0 femmes firent miitare (les incabes)
Quant en délit les troverent.
En cel point les pergiserent,
Sovent enfani engendrèrent,
E tost après s'émanèrent.
(Des grauns Jaianz, ap. Job., Nom. rec, II, 367.)
EN^'ANIR, - uir, verbe.
— Neutr., s'évanouir, disparaître, venir
à rien :
Apres la quelle tierce voiz la visions del
martre ki az oez de sa pense aparissoit
envanuit. (Dial. St Greg., p. 187, Foerster.)
Denx, en triboul nous donne aie
Qae santés d'omme est envanie.
(Lib. Psalm., lu, p. 301, Michel.)
Li siècles vait envanissant^
Si corn songes en esveillant.
(Casloiem. d'un père, conte 27, ap. Méon, Fabl.,
II, m.)
Ataunt eniJamst celé clareté. {Foulq. FHz
Warin, Nouv. fr. du xiv s., p. 112.)
Deux jeuvenceauls vestus de ornemens
chevalereus et montes sur blans palefrois
combatirent a deux cornets de la bataille
pour euls, qui après la victoire enva-
iiiiirent incontinent. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10512, VIII, n, 21.)
— Réfl., dans le même sens :
E qoaat snnt del anel seisi
Li seinz s'en va e s'envani.
(S. Edward le conf.. 3.5"3, Luard.)
E s'envanist a celé parole, plus n'estoyt
reu ne voiz oye. (Ms. Harl. 636, f" 201 v».)
— Act., faire évanouir, faire dispa-
raître :
E me voelent vers vns mesier et mal tenir.
Et l'amnr et la pes desfere et envanir.
(Gabn., Vie de S. Thom., Richel. 13313, f° 80 r".)
ENVASER (s'), V. réfl., s'enfoucer dans
la vase :
Il eut bieL de la peine a retirer des vases
le comte Octavio qui s'estoit envasé.
(D'AUB., Hist., III, 204, éd. 1616.)
— Envasé, part, passé ; flg., mal en-
vasé, qui est en mauvais point :
Trop malement est envasez
Qui la corroce et qui l'aire.
'G. DE Coi.sci. J/fr., ms. Bruj., 1" 1"5°.)
ENv.AsiON, envausion, s. f., attaque :
Maintes laides oppressions
R maintes granz envasions
Li firent sovent e mena.
(Ben., 0. de iVorw., II, 10077, Michel.)
Son desdaignement sor ans mist ;
1res et tribulations.
Par maulz angles envansions,
(Lib. l'salm., Lxxvir. p. 3l.i, Michel.) Lat., im-
missiones per angelos malos.
Fuient malvaises sospecîons,
Trislurs, maies envasions.
(Lap. de Cambridge, 365, Pannier.)
ENVASSELER, VOir ENVAISSELER.
ENVAUSER, voir Envolser.
EN-VAUsiON, voir Envasion.
ENVAYEE, s. f., attaque :
Que ce avoit cstet la comtesse de Mont-
fort qui ceste envayee leur avoit fait.
(Froiss., Chron., II, 360, Luce, ms. Rome,
f» 80.)
Cf. Envaie.
ENVEGIR, voir Enviesir.
ENVEHIE, voir Envaie.
ENVEiE, voir Envaie.
ENVEIEMENT, VOir EPiVOIEMENT.
ENVEiLLiER, - eller, - aillier, - oiiler,
anv., verbe.
— Act., éveiller :
Quant li engle corront devant lui, et par
la voix de la busine envailleront de la pou-
siere lo povre cors et porteront encontre
Crist en l'air. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, f'' 18 r«.)
Cil somes est boens dont om puet ligie-
rement après ceu c'um at covenavlement
rcposeit traire les sanz et del cors et del
cuer et ausi cum les serjanz de la maison
cnvaillier et retramatre as oevres ke néces-
saires sunt a l'esperit. {Li Epistle saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 67 V.)
Et vint au lit le roi qui dormoit et Yen-
vella et li dist. (Chron. de Bains, c. i, L.
Paris.)
Or avoit li rois d'Espaigne enceineÉ le
chien qui dormoit. (Ib., c. x.)
Si at orloges qui enveillent les moines a
matines. {L'Abbaye de dévotion, Ars. 3167,
f» 51 v°.)
— Réfl., s'éveiller ;
Vous ki araeis de vraie araor,
Anveillies vous, ne dormeis pais.
{Chans., Richel. 20050, f" 12i.)
Lors se enveilla Fouke, e vist les estoilles
e le firmament. (Foulq. Fitz Warin, Nouv.
fr. du xiv° s., p. 102.)
Envoûte tog, mondain qui dort,
Ilh me semble que tu sois mort.
(J. DE St.ivelot, Citron., p. 389, Bort'net.)
— Neutr., s'éveiller :
Dons andormiras paisivlemant et an
paix te reposeras, ligierement envailleras
et ligiers et esperiz seras. {Li Epistle saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f» 67 r°.)
EXVEIMENT, VOir ENVOIE.MENT.
ENVEiR, voir Envaih.
ENVEiSANT, voir Envoisant.
ENVEISEEMENT, VOir E.NVOISIEEMENT
EX\'EiSEURE, voir Envoisbure.
ENVEisiER, voir Envoisier.
ENVELIMER, VOir ENVENIMER.
ENVELIMEUR, VOir ENVENIMEOR.
ENVELIMEURE, VOir EnVENIMEUHE.
ENVELOPE, S. t., sorte de vêtement :
Deux envelopes de lin. (1400, Arch. J.I
155, pièce 454.)
Lequel jeune homme bailla a icelle sup-
pliant un escu pour avoir et acheter a
ladilte fille des chemises et envelopes.
(1410, Arch. JJ 165, pièce 377.)
ENVELOPEMENT, - oppement, envolepe-
ment, s. m., tout ce qui recouvre, qui en-
veloppe, au propre et au figuré :
Celc qui autrui clainme ne doit mie
querre envolepemens de paroles, mais apier-
tement dire : Celé fist ço. {Régie de Citeaux,
ms. Dijon, f» 79 r°.)
Et qa'apercenrent remuée
Lors la pierre et du tout ostee (du sepalcre).
Et que rien n'y avoit dedens
Fors draps et envelopemens.
(Decuilleville, Trois pèlerin., f> 198'', impr.
Instit.)
Ne de beghine envolrpemenl ,
IVe da moine le veslement.
(Antliol.pic., p. 11, Boucherie.)
Involucrum, envelopemens. (Gloss. de
Douai, Escallier.)
Empescbement ou enveloppement, im-
plicacio. {Goss. gall.-lat., Richel. 1. 7684.)
. .. Quelques vieux ramas
De chroniques, et vieux fatras
Qui doivent servir, ce me semble
li' envelopemens aux merciers.
(JOD., Œuv. mes/.. F 118 r", éd. 1583.)
Hz trouvèrent un petit coffre en un grand
enveloppement de taffetas. (Ant. le .Maçon,
le Decameron, m, 238, Dillaye.)
ENVELOPEUR, S. m., enveloppe, cou-
verture :
Six queuvrechiefs neufs et quatre enve-
lopeurs a teste. (1361, Arch. P 1359', pièce
633.)
ENVELOPEURE, envelopp., S. f., enve-
loppe :
Sa tige est longue d'un espan, et jette a
sa cime un couvercle et enveloppeure de la
longueur de trois doigts. (Du Pinet, Dios-
coride, ir, 162, éd. 1605.)
EXVELOPOiR, - oppoir, envell., envelo-
pouer, s. m., enveloppe, couverture :
.VIII. aunes et demie de toile pour faire
.VI. envelopouers et .un. baignouers. {1348,
Compte de Nicol. Bracque, Arch. KK 7,
fo 24 V».)
Ceulx qui fleurissent en bonnes œuvres,
et ne congaoissent Dieu, dit S. Chrysos-
tome, sont semblables es ossemens des
morts et reliques, lesquelles sont bien et
gentement enveloppées, mais elles ne
sentent ce beau enveloppoir. (N. de Bris,
Institut., f 7 r».)
Involucrum, enveloppoir, couverture. (H.
JuN., Nomencl, p. 4, éd. 1577.)
312
ENV
Linge d'un barbier, envelopoir. (Id., ib.,
l>. 128.)
Envellùpoir, couverture. Involucrum.
{Nomencl. octil.)
Involucrum, envelopoir. {Calepini Dict,
Bâie 1584.)
ENVELOL'STÉ, adj., couvert de ve-
lours :
Uu vilain envelousté. (Du Fail, Cont.
d'Eutr., XI, Bibl. elz.)
ENVENDRE, V. a.. Vendre :
Laquelle femme le print en son amour
désordonnée, et pour l'entretenir, envendit
et engaija de ses bagues et vaisselle de son
dit mary. (.Jean de Thoyes, Chron., nu
1482.)
ENVENGON, S. !., vengeance :
Et li TroUen, par envengo^i,
Iledesposerent Gellon,
Si ont CilJeric lapieié.
(MocsK., Chron., 370, Reiff.) Impr., cnienqon.
ENVENGUT, part, passé, trouvé :
Non fad Irovei ne envengia.
{Passion, 175, Diez.)
ENVENiMABLE, adj., envenimé, em-
poisonné :
Onqaes de main envenimable
Dons d'antrui cner grasce n'atraist.
(Recl. de Moliens, Miserere, Uichel. 15212,
f»32^)
ENVENiMEEMENT, adv., d'uue manière
envenimée :
Elle se donna a convertir son amour en
hayne et son doul.^ regard en fierté sy en-
venimeement que pour le faire mourir elle
l'accusa devant le ro}'. (Fleur des hist.,
Maz. 530, f" 203'».)
ENVENIMEMENT, - ismemcnt, envenine-
wiSHt, a?»;., s. m., empoisonnement, poison :
Kar par an eiweiiismemeiil
ki en ses règnes li fn mis,
Dnnc grant duel fa a ses amis,
Murnt Âlaios en Normendie.
iRoii, 3° p., 2990. Andresen.) \:\t. enveninemenl.
Enienimement .
(lu., lîichel. 37,1, r iU^.)
Od toi ses enienimemenz
Ont autres amonestemenz
De princes de France plusors.
(.Be»., D. dcHorm., II, 12019, Michel.)
Et Jano sa maraslre qui le haoil formenl (Hercnle)
.11. serpens i Iramist por cmenimemenl.
(Boum. d'Alix., t" lî"-. Michelanl.)
(je estoit la pucelle qui Lancelot avoit
gari de l'envenimement qu il avoit pris a la
fonteinne. (^Lancelot, ms. Fribourg, f» 29=.)
>e ja mal a' envenimement
Encontre mon commindement
Wauronl ne vertu ne puissance.
(Geff., .th. esl. du monde, Uichel. 15-26. f" 132''.)
Et an cors lor anbalent les anveninemenl.
(Pùignes d'enfer, Brit. Mus. add. 15606, P 8o''.)
De cel triade c'on fait de ces serpens
garist on de tous enveniniemens. (Chron.
d'Ernoul, p. 77, Mas-Latrie, et ms. S.-Omer
274, f° 20'.)
Li triades norrist le venin longuement.
Mes de ce qu'il s'espurge de V envenimement,
11 le hi;t et eschive si angoissensement
Que ja puis n'i aura, l'il pnet, hahitement.
(De Triade et de venin, Jubi. Nouv. fief., I, 366.)
ENV
L'envenimement de Socrates. (Consol. de
Boèce, ms. Montp. H 43, f» 2^)
Tes diz sont enveniniemens.
(Le Slarlyre de S. Pierre et de S. Paul, lab., ilyst.,
I, 65.)
Coment Lancelot print ['envenimement
a la fontaine, dont a pou qu'il ne mou-
rus!. (Lancelot du Lac, 2« p., cb. 119, éd.
1488.)
ENVENiMEOR, - ceur, - eur, envelimeuv ,
s. m., empoisonneur :
Li envenimeur, qui ocient bornes par
venins ou par enchantemenz. [Liv. de
jost. et deplet, xviii, 25, § 5, Rapetti.)
Homicide, envenimeur, murtrier, larron,
ravisseor, disfamez. (P. de Fontaines,
Conseil, p. 308, Beugnot.)
Et li homicide, et li parjure, et li ravis-
seeur, et li envenimeeur, et li avoutre. (Li
Ordinaires Tancrede, f» 44''.)
Des envenimeors. (G. de Lbngbes, Ins-
lit. de Just., ms. S.-Omer, f° o3«.)
Autres! est il des liomecidez et des en-
velimeurs. (Instilutes, Richel. 1064, f 85'\)
ENVENIMER, auvcnimer, envelimer, an-
velimer, envUmer, anvilimer, enverimer,
evelimer, verbe.
— Act., empoisonner :
Les autres istoires deleitent voerement
quant om les Icist mais aies nen edilient
mes anz anveliment aneeos lo cuer. (Li
Epistle saint Bernard a JfontDeM,ms. Ver-
dun 72, f°85v'>.)
.xsx. pomes ont prises des plus belles del mont,
Ses ont anvenimees, dedanz misent poison.
(Parise, 56, A. P.)
Et si rai je oi conter
C'on trait triade de serpent
Qui molt a graot mestier sovent
.\ cels qui sont envenimé.
(GuiOT, Bible, 2309, Wolfarl.)
Sore li cort, a lui se joint (le dragon).
Trestol l'enverime et point.
(Gerv., Best., Brit. Mas. add. 28250, f° 92''.)
Ausi comme est uns boni c'on vuet envenimer.
On li fet le venin mengier, boivre et humer.
(De Triade et de venin, ap. Jnb., Nouv. Bec, I.
362.)
Cil qui pas ne l'amoient Venvenimerent.
(Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f" 47^.)
De qnoy il les poysons feroit
Dont le roy envenimerait.
(Macé de la Cbarité, Bible, Ricbel. 401, f 90''.)
Fu envenimé de mortel venin. (Rom. d'A-
lex., ms. Tours 9S4, fin.)
Yeueno, envUmer. (Gloss. lat.-fr., Ri-
cbel. 1.7679, f» 261 v.)
Il avoit une petite lancette, qui estoit
comme la tierce partie d'une lance, de la-
quelle il avoit tellement envenimé le fer,
que si en aucune manière celui qui l'avoit
touchoit la robe, chapperon ou vestement
d'un homme, voire encores si une per-
sonne y fichoit fermement son regard, la-
dite personne tantost estoit empoisonnée,
et mouroit. (Juv. des Urs. , Hist. de
Charles VI, an 1382, Michaud.)
— Neutr., jeter du venin, en parlant
d'un serpent :
1 Moult se demenoit horriblement, et en-
venimait, alumoit, et fort escumoyt. (C.
Wansion, Biblioth. des Poet. de metam.,
1 f 23 y, éd. 1493.)
ENV
— Envenimé, part, passé, empoisonné :
Et peires fu de la meuzonge, quant il
Venvelimeie semence de sa falseteit gittat
assi en l'omme. (St Bern., Serm., p. 523,
Ler. de Lincy.)
Car li nature ke nen est mies solement
wasteie mais nés anvilimeie nen at mie
mistiers de petite cure. (Li Epistle saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,f<' 48.)
Et li rainne esl evelimeie.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f 143'.)
Monlt envelimee.
(ID., ib., f> lis'.)
Glaives... envelimez. (Ferget, Mironer
de la vie humaine, 1° 106 v», éd. 1482.)
La langue moderne n*a gardé de ce
verbe que le sens figuré. Il se prend ce-
pendant quelquefois au propre, avec un
régime de chose, pour dire infecter de
venin.
La prononciation envUmer a persisté
dans le langai:e populaire de Paris, et est
encore usuelle dans quelques provinces,
notamment en Normandie, dans le Haut-
Maine et dans le Berry. Wall, evèlemi, en
liégeois évilemer.
ENVENiMEL'RE, enverim., s. f., poison,
venin :
Li cers por Venverimeure
Vait aiguë querre clere et pure.
(Gerv., Best., Bril. Mus. add. 28260, f 98'-.)
Doner ne puet anqnes d'nsure,
Mneble amasser, faire masure.
Que larrecins apers ne soit ;
Dîeas le mandist en l'escriture;
La prist ele envenimeure
Parcoi uns n'i puet avoir droit.
(Vers de le mort, Ilichel. 375, P 342».)
Monlt est douce en sa ventnre
Amoors, mais a l'esprouver
Est con droite envenimeure.
CGrieviler, Chans., Vat. Chr. 1490.)
Venenositas, envelimeure. (Gloss. de Sa-
lins.)
A l'occasion de ces laoustes lesquelles
furent la mortes et amoncellees a si grant
babondauce vint et sourdit si grant morta-
lité et pestilence aussitost qu'elles com-
mencèrent a puyr, une si grande enveni-
meure en yssit que les oyseaux qui estoient
en l'air et les bestes en la terre eu furent
toutes corrompues. (Orose, vol. Il, f° 68'^.
éd. 1491.)
ENVENiMEUS, adj., empoisonné :
Se sent féru et envenimez des pointesen-
venimeuses du serpent d'enfer. (Laurent,
Somme, ms. Chartres 371, f'' 61 r°.)
ENVENIMEUSETÈ, S. f., qualité ds ce
qui est empoisonné :
Envenimeuselé. (Gloss. du P. Lablie,
p. 532, ap. Ste-Pal.)
ENVENiMoisoN, - eisuu, S. I-, cnipoi-
sonnement :
Puis fn ocis a ÎNice par envenimeisun.
(Chron. ascend. des ducs de Norm., 218, Andresen.)
... Par enrenimoison.
(Ib., ap. Dnc, VI, 762, éd. Didot )
ENVENINEMENT, VOir ENVENIMEMENT.
ENVENTER, V. a., éventer :
ENV
ENV
ENV
313
Furs de la presse l'eaporterent.
A Inr chemises Venvenlerent
Tant que il ot .i. pois d'alaine.
(Atkis, Ars. 3312, f 106'.)
— Entente, part, passé, qui a vent de :
Comme doncques le roy estoit «nvenié de
cecy, et qui bien eust voulu estre autre- i
ment la chose, la pesa beaucoup. (Chas-
tell., Chron., ch. 108, t. V, p. 90, Kerv.) j
Dans le pat. lorr., anventê se dit des li- \
queurs qui deviennent âpres ou fades par
l'évaporation.
ENVENTis, adj., étranger :
Issi pleiot l'om les enventis
Plus que ne fet sa mère li fiz.
(Pelit plet, 1687, var.. Koch )
ENVENTRER, VBrbe.
— Acl., dévorer, engloutir, avaler :
Convnilise est tonte esventree,
Ades taat ne set enventrer.
(ItECL. DE MoLiENS. MisercTe, Xts. 31 i"2, P" '213^.)
Car Tomirs de trop enventrer
Fait bouche digne de despit.
(ID., ik.. ^219».)
— Placer dans le ventre :
Vergier fremmé ou tonte est obumbree
La deité entière et enventree.
(G. Chjsteli.ain. Louenge a la 1res glor. vierge,
viii. 291, KerTyn.)
— Nentr., accoucher une femme, pré-
parer le travail de l'accouchement ;
Ne sont pas les Ebreus comme les femmes
Egiptiennes, car celés ont la science de
cnventrer, et enfauntent einz que nous vie-
snons a eles. (Bible, Exode, ch. I, vers. 19,
Hichel. 1.) Lat., obsletricandi habent scien-
tiam.
ENVENTURERj - urrer, verbe.
— Act., mettre à l'aventure, aventurer :
Kt je et tout cil que je porai priier y
eiiventurrons les vies. (Froiss., Chron., 1,
22, Luce.)
— Réfl., s'aventurer :
Et aucun aultre baceler qui se voloient
enventurer. (Froiss., Chron., I, 26, Luce.)
Li pluiseur se aloient souvent enventurer
et escarmucier a cbiaus de le garnison
(ID., ib., VI, 14S.)
ENVENTUREUS, adj., aveutureux:
Dame, voeillios le dire ensi
El vous me veres sans nul si
Gai, joli et envenlureus.
(l'Koiss., te joli Buisson de Jonece, 4549, Scheler.)
ENVERÉ, adj., assuré, confirmé :
Si rao baisa molt dolcemenl.
Et pa- itant d'acointement
Fn l'amnrs enveree.
(Rom. et past., l, 37,68, Barlscbj
ENVERGoiGNiER, - ongwer (s'J, v. reU ,
avoir honte, être embarrassé, timide .
Quant ele i Tint, ne sot qne dire.
Si qne tote s'eiivergoigna ;
A chief de pose, si parla.
(Du Foleor, Richel. 19132, f 49".)
— Enoergoignié, part, passé, honteux :
T. III.
Ils n'osent lever la teste,
Envcrgongiiez de se voir
Recevoir
La perle an lieu de conqneste.
(Garn., Aniig., nu. éd. 1597.)
ENVEUGONDER, V. a., Connaître char-
nellement, violer :
Envergonder. (Hist. de Harcourt, Jacques
le prix etJehan de Carrouges.)
ENVERIMER, VOir ENVENIMER.
ENVERIMEURE, VOir ENVENIMEURE
ENVERMEiLLiER, - ellcr, verbs.
— Act., rendre vermeil :
Del sanc des cors est tnte enermellei .
(Roi.. V, 127, Gënin.)
— Neutr., devenir vermeil :
Dn sanc qni en sailli le pré envermeitla.
(Voon de Maienee, 5204, A. P.)
ENVERMEiLLiR, - milUr, v. 3., rendre
vermeil :
Dont mainte ensaigne en iert envermellie
Et maint prodom ara perdu la vie.
(Raimb., Ogier, 4208, Barrois.)
Kt Gnielins fn navres ens el pis.
Que li hanbers en fu envermillis.
(Id, ib., -730 )
La clartés des rubis engraigne
Si color et envermeillist.
(L'Escouffle, Ars. 3319, f° 70 r».)
Moût s'esmerveilladou sanc qu'ele veoit
entor lui dont l'erbe estait envermeillie.
{Estories Rogier, Richel. 20l2o, f° 103\)
ENVERMER, verbe.
— Neutr., se remplir de vers :
Vostre char convendra porir et envermer.
(Vœu.v du Paon, Richel. 368, P 118°.;
— Act., remplir de vers :
Envermer, to fill witb or grow full of
worms. (CoTGR.)
En Bourgogne, Saulieu, on dit : « les
cerises maintenant sont toutes envermées. »
Morvan, s'enveurmer, se remplir de vers;
enveurmé, attaqué par les vers.
ENVERMILLIR, VOir ENVERMEILLIR.
ENVERNÉ, adj., qui a passé l'hiver :
Cil qui auroit bestes envernees. (1400,
Régi. p. les bouch., copie, Arcb. Fribourg,
cart. i bis.)
ENVERNissiER, -iger, v. a., enduire
de vernis :
Dessus sont les canes envernissies si bien
et si fort que nulle eaue ne les puet pourir.
(Liv. de Marc Pal, Lxxrv, Pauthier.)
Et sont (les trez) envernissié si bien et si
soutilment qu'il sont resplendissanscomme
cristaus. (76., Lxxxill.)
La coveraire (du palais) est ausi toute
de cannes enverniges. {Jb., lxxv. Roux.)
ENVERRÉ, adj., acharné, rempli d'ani-
mosité, de haine :
Si comme en la fin le verrez
Se vous n'estes (pas) trop enverrez.
{Clé d'amour, p. 2, Tross.)
Faut que vous soyez bien despité et en-
verra contre les fenmes que voulez leur
estre plus rigoureux que M. Caton, lequel
on disoit estre l'ennemy juré des femmes.
(Cholieres, les Apresdinees, m, f» 92 v,
éd. 1587.)
Faut que soyez bien enverra contre les
astrologues, Seigneurs Pastorelli, répli-
qua le Seigneur Alphonse, qu'il ne tient a
vous que ne les rendiez justiciables an
fagot comme hérétiques. (Id., ib,, viii,
f°277v».)
ENVERREJIENT, VOlr ENVOIRHEMENT,
1. ENVERRER, V. 3., rendre acharné ?
Mais nul n'achieve
Ne ne met nnle chose a fin.
C'est par defaute de cuer fin
Qni ne se vent meller de guerre ;
Car avarice si Yenverre
nt convoitise sa compaingne :
Si ne voi nul qni ne s'em plaîngne.
(Geffroi de Paris, Chron., 1622, W. el D i
2. ENVERRER, VOir ElNVOIRnEH.
1. ENVERS, anvers, adj., renversé, li la
renverse, à l'envers :
A lotas treis chedenl envers.
(Passion, 140, Diez.)
L'un gist sur l'altre e envers e adenz.
(Roi., 1624, Millier.)
Maint Normanl mit le jor envers.
(Rou, 3= p., 8288, Andresen.)
De tant beanmes rompnz les laz
E tanz homes envers e plaz,
Morz e sanglenz par sns les bos.
(Ben., D. de Norm., II, 2369, Michel.)
Sanglanz, envers, pales e frciz,
E^n i ont mnlt a mort deslreitz.
(Id., ib., II, .S487.)
Maint en abat envers gole baee.
(RArMBERT, Ogicr, 3824, Barrois.)
Justamont trovent Saisne, anvers, goiee baee.
(J. BOD., Sax., eu, Michel.)
La chandeille chei enverse.
(Marie, du Chat qui savait tenir une chandoile, ap.
Robert. Fabl. inéd., 1, 155.)
.\ main enverse la feri durement
Desus le nés.
(Aubery, p. 66, Tarbé.)
Et vit gésir sonr le sablon
Olivier, Ogier et Namlon,
Et tous les autres vit a fin.
L'un envers et l'antre sonvin.
(Ph. Modsk., Chron.. 7914, ReilT.I
Pins de V l'ensivent a haubers.
Ja i aura d'abalus et d'envers,
(fleuves d'Ilanstone, Richel. 12548, t" 114''.)
Geldains li rois abatas ère,
'l'os envers, en une jonciere.
(Ren. de Beaujeu, li Biaus Desconneus, 5749.
llippean.)
Li ceval kaient lot envers.
(Id., ib., 5886.)
Quant me virent desous le roe
De fortune envers abatu.
(Rose, Vat. Ott. 1212, P 61''.)
Envers gisoit, les mains croisiees sur
son pis. {Grand. Chron. de France, Des
Fais et des Gestes Charlem., vi, 4, P.
Paris.)
Dont li mist M. les bras au col et li fist
une fause acolee ; elle jeta sur son bras a
Venvierse main et dist : Ha, sire, por Dieu
merci, je savoie bien qu'il ne vous chaloit
miis que vous fussies de moi partis. (Rom.
de Kanor, Richel. 1446, f° 42 vo.l
40
314
ENV
ENV
ENV
Es penoncians et es banieres
Dont li veDz tient maintes emerses.
(GuiART, noij. lign., 17010, W. et D.)
Li autre le feroient de Y enverse main.
{L'Abbaye de dévotion et de charité, Avs.
3167, f°"4E) r°.)
Si l'a si roidement ferne
Qu'en mer l'a t'jircrssf abatne.
(FaH- i'Ov.. Ars. 5060, f° lO''^.)
,S'an grand porte mante! envrrs.
(H. Bonnet. Apparit. de J. de Meim, P 15 v°,
Biblioph. fr.)
Que tu faces seoir la famé sor un siepe
ausi comme enverse. (Cyrtirgle Albug.,
ms. de Salis, f" 164''.)
Gisant envers, j*ay grant paonr de cheoir.
(Villon, Poés. div.. Ballade, Jonanst, p. li'i.)
Voas voyez bien qne la flenr précieuse
Qn'en son verger elle avoil bien plantée
Gist or enverse et a terre gettee.
(Le Maire, l'iaincle du Désiré, éd. l.'îi'i )
Ci gist envers Claude Roioc de France.
(Cl. Marut, Cimetière, v.)
Cy gist envers la chair de Charmolne.
(Id., ib., XV.)
— Fig., opposé à, ennemi :
S'est drois qu'il soit fel et anvers.
(Marie, du Chat qui savait tenir une chandoile,
ap. Robert, Fabl. inéd., l, ISG.)
2. ENVERS, anvers, enver, evers, prép.,
vers, du côté de ;
Envers Jesam sos olz torned.
(Passion, 293, Diei )
Dns de Bavieres, entendes i m-ers mi.
(Les Loli., ms. Montp., f» 89*.)
Et cil les fièrent si durement qu'il les
portent des chevals a la terre, les plantes
des piez envers les nues. {Artur, Richel.
337, f° 6^)
Ainsi ly connestablez prisoit le baceller.
Dont broche le destrier, enver lai vot aller.
(H. Capet, 1664, A. P )
— Au moment de :
Envers lo vespre.
— A l'égard de
(Passion, 425, Diez.)
Mais une rien vos di por voir
Qu'il ert erers ses anemis
D'autre sanlant et d'autre vis.
(Ben., Troies, Richel. 375, f° 79*.)
— En comparaison de, au prix de :
Or .0. mile foiz esmerez
Et puis aulretant foiz reçu z.
Fnst plus oscurs que n'est la nuiz
Anvers le plus bel jor d'esté.
Qui ait en tout cest tant esté.
(Chrest., Cliev. de la Charrette, p. il, Tarbé.)
Riens ne prise envers seurlé.
(Ysopct I, fab. XII, Robert.)
El ne fu oscare, ne brune,
Ains fu clere comme la Inné.
Envers qui les autres estoiles
Resemblent petites chandoi!''?.
(fiojv, 999, Méon.)
Entre ces boutons en eslui
Ung si très bel qu'envers celui
Nns des antres riens ne prisié.
(/*., 1663.)
Ne qne sont petites chandoiles
Envers la clarté du souleil.
(Chr. de Pisan, Liv. du chem. de long eslude,
2i98, Piischel.)
ENVERS AIN, adj. et S., qualifie et dé-
signe un drap dont l'envers est nettoyé
des bulles qui le rendaient mal uni :
Ung aulfre petit (seel) pour seeler les
enversains, portant de chacun coslé ung
touret en signifiance que lesdilz draps
sont enversains. (1,^ avril 1500, Ordonn.,
Arch. législ. de Reims, 2* p., vol. I, p. 852,
Doc. inéd.)
Cf. Enverser.
ENVERSE, s. f., envers :
De toute sa maisnie n'i ot celuy qui n'ot
sa reube vestue a enverse. {Artur, ms.
Grenoble 378, f» 121".)
— Donner enverse d, au fig., abattre, ren-
verser, ousimplement nuire, faire du mal à :
Quant donques ceste criminelle œuvre
se trouva imputée a messire Guillame, le-
quel durant le haut règne du père avoit
fait mourir piteusement dedens la prison
!e seigneur de Pesmes, parent a tous les
grans de Bourgongne (et qu'onques nul,
tant fust grant, ne s'en estoit osé venger
par cremeur du régnant), maintenant,
quant trouvèrent ce titre pour lui donner
enverse, moult furent aises ses parens.
(Chastell., Chron., IV, 90, t. III, p. 457,
Kerv.)
ENVERSER, envicrser, anverser, verbe.
— Act., renverser :
Enverseit Vait a terre maintenant.
(Les Loh., fragm. Chàlons. v. 100, Bonnardot.)
Jlais autre an a fait inverser.
(Ben., Troie, Ars. 3314, P 54^.)
Le rei enversa tut ariere.
(Id., d. de Sorm., Il, 6791, Michel.)
.vin", et .ïxvii. en a fait envierser.
(Roum. d'Alix., t" 50^ Micbelant.)
Le poing leva, ens el cors le feri.
De devant lui a terre l'abati.
Le glou enverse qui esloit estordi.
(Raimb., Oijier, 585, Barrois.)
Ains en verries mil homes cravanlor.
Et maint prodom des archons cuversrr-
(Id., ib., 9557.)
Ancor n'avomes fait chevalier anverser.
Ne braz sevré de cors, ne boel trainer.
(J. Bon., Sax., ccxxii, Michel.)
Le herçnel enverse avaient.
(Dolop., 5108. Bibl. elz.)
Près d'iluec ont lonc tens esté
Une cnve Ireslote enverse.
Et li sires dedenz enverse
Celui qu'il tient por loheor.
(Des Tresces, Richel. 19152, P 122''.)
La putain parée
Est tost enversee
Quant el voit l'argent.
(Disput. de Salom. et de Marc, ms. Epinal 59.)
Celé qui plus s'orgnelle.
Et qui pins se desroie,
Qui samble chastelaine
De Paris, on de Roie.
Ne li chant qoi Vanverse,
En santier, ne an voie.
Pour un tissu d'argeol.
Ou pour une cooroie.
(Chasiie Musart, Richel. 1593, f 139'^.)
Amours l'endroit souvent enversse-
(J. DE CoNDÉ, li Confors d'amour, 59, Scheler.)
Duquel caillou il le enversa a terre.
(1381, Pièces relat. au rég. de Ch. VI,
t. ]I, p. 1S5, Doutit. d'Arcq.)
Et lui donna tel coup qu'elle luy esta
l'escu du col et Venversa sur la croupe de
son cheval. (Istoire de Troye la grant, ms.
Lyon 823, f'^' 114=.)
Le très vaillant chevalier leur donna
telz coups du pommel de son espee qu'il
enversa incensible sus la terre l'una d'eul.x.
(Perceforest, vol. IV, ch. i, éd. 1528.)
— Fig., détruire :
Cils trois murtriers nous mainent mainte guerre
[diverse.
Qui la paix de nos cuers tnmhe, trouble et enverse.
(Jeh. DE Medng, Test.. 1417, Méon.)
— Tourner à l'envers, nettoyer l'envers
d'un drap des bulles qui le rendent mal
uni :
Et li maistres li doit le drap ançois qu'il
voist as lices bertauder et enverser. (1262,
Hans aux échev., 00, ass. s. les drap, de
Douay, f" 5 v», Arch. Douai.)
S'il avient cose que il leur conviengne
toudre et envierser en .i. jour, se il tondent
plus de dras cel jour qu'il n'enviersent il
puent tant envierser que il aient ataint
leur jornees de tondre. (76., f» 14 v.)
Les tondeurs ne deveront tondre fors a
la clarté du jour, sinon tant seulement en-
verser ou tondre la première voie, pour
mettre le drap a la tainture. (1410, Stat. de
la drap, de Chauny, Arch. Chauny.)
— Réfl., se renverser, tomber à la ren-
verse :
Redracier caide, mas ele s'anverssa.
(De Charl. et des Pairs, Vat. Chr. 1360, f 19'.)
E la s'enversent morz Inz plaz.
(Bi:n., 0. de Norm., II, 3640, Michel.)
Illnec s'enverse per grant bole.
(Gerv., Best., Brit. Mus. add. 28260, F 93°.)
Les voultes se enversent. (Fév. 1459, Ré-
par. à la cath. de Noy., Arch. Oise, Chap.
de Noyon.)
— Enverse, part, passé, renversé, à la
renverse :
Par devant Karlemaine chai mors enverses.
(Ren. deMontaub., p. 76, Michelanti)
Adonc est qnen mort u pales enverses.
(Gaufrey, 2133, A. P.)
Ma dame, sachez, sans cnider.
Que le meseau est trespassé ;
La hors il gist tout enverse'.
(La Yie du maulvais Riche, Ane. Th. fr., III, 289.)
Et voit ung chevalier qui tenoit la da-
moiselle enversee en ung lict. [Lancelot du
Lac, 2» p., ch. 86, éd. 1488.)
Les gens sont troublez et les royaumes
sont enversez. (Le Fevre d'Est., Bible, Ps.
XLV, éd. 1334.)
Chancre ulcéré est ulcère apparent, rond,
horrible, puant, avec lèvres grosses,
dures et nodeuses, enversees, souzlevces
et caverneuses. (J.Raoul, Fleurs du yr.
Guydon, p. 89, éd. 1549.)
— Terme d'astronomie :
Ço dient senz dntance :
Aiez en remembrance.
Que quant (la lune) est enversee
Dune iertVinie apreslee.
(P. DE Thac», Cumpoz, 2005, Mail.)
ENVERsiER, adj., à la renverse :
Et lui et le cheval alialit enversier.
(Fierabras, Vat. Cbr. 1616, f° 57>.)
ENV
ENV
ENV
315
ENVEaisuRE, S. f., revers, versant :
Les bledz... qu'on semé es enversures
des montaignes. (G. Paradin, Chron. de
Sav., p. 17, éd. 1S52.)
ENVEUTRER, VOir ENVOIRRER.
ENVERTUER, oivirtuer, (s'), V. rén., s'é-
vertuer, agir courageusement ;
L'evesqne saias Materne, qui forment s'eiwirliie
De prechier nostre loy entre gens dissolue.
(Jehan des Preis. Geste de Lieije, 29S-i, Chron.
belg.)
Et se envertuoit fort et faisoit de moult
beaulx vaisselages. (J. d'Arras, Melus.,
p. 224, Bibl. elz.)
— Reprendre force :
À dois mains tient la hache, et si pessans cops rae
Qu'il ne consuit persone qui jamais s'eitvirtue.
(Jehan des Preis, Geste de Lie/je, 33633, Chrou.
belg.)
EîJVESiEMENT, voir Envoisieement.
ENVESPRER, V. H., faire soir, pris
subst. ;
Al envesprer lue l'em lejur.
(Chardry, Petit Plel, 16i9, Koch.)
EXVESPRiR, esvesprir, v. n., se faire
soir, être au soir :
Àdont se lieveat sus quant tout envesprissoit.
(Herman, Bible, Richel. 1444, F 55 r°.)
Cant li jors fut aleiz et il fut envespril.
(Li Ver del juise, ms. Oif. Canon, mise. 74,
r» 135 r°.)
Si commensait a esvesprir. (Hist. de Jo-
seph, Ricbel. 2455, t» 20 v».)
ENVESSELER, VOir EnVAISSELER.
ENVESsissuRE, voir Enviesissdre.
ENVESTiER, V. n., faire des recherclies,
des investigations :
Le grant Kan fist puis eiwestier de tuit
celz que avoient esté coupable a tiel trai-
iiient faire, et tuit celz qe hi se troveut
coupable furent mis a mort. (Voy. de Marc
Pol, c. cxxxiv, Roux.)
ENVESTiR, verbe.
— Act., attaquer :
An quatrirae fti de moy envestu
Si fermement que ma lance rompis.
(L. DE Beadvad, le Pas de ta Bergicre, 473,
Crapelet.)
A force de rames vindrent envestir les
deux espérons de la galee. (Hist. des Seig.
de Gavres, f" 71 v», Cachet.)
Sachies que auprès d'icy sont .vi. galees
venissiennes prestes pour nous envestir et
mettre en fons de mer. (Ib., f" 76 v».)
— Réfl., se revêtir :
.... Me suis envestu
De to.' blanc babit aignelîn.
(Degdilleville, Trois Pelerinaiges, f 157Simpr.
Instil.)
ENVESTURE, - liwe, S. f., investiturc :
.lu en faisoie les envestures. JMars 1249,
Abb. de S. Eloi de Noyon, Arch. Oise.)
Et des dites chouses avons mis en pos-
session et envesluire. (1264, Acey, boite 16,
cote 3, Arch. Jura.)
ENVEVER, V. a., rendre veuve :
Kslranges jors lor i ajorne.
Mainte puc3le en sera morne.
Mainte dame ea ert eiwevee
ÂDçois que viegne la vespree.
(Ben., Troies, Richel. 37."), f° SS"".)
1. ENVI, - y, s. m., action de renchérir,
de surpasser :
Voycy trippes de jeu, et guodebillaux
d'emy. (Rab., I, 5, éd. 1342)
— A tous enviz, à qui mieux mieux :
Moiennaus lesquelles loys les femmes
vefves peuvent franchement jouer du ser-
recropiere a tous enviz, et toutes restes,
deux moys après le trespas de leurs mariz.
(Rab., I, 3, éd. 1542.)
2. ENVI, voir Envis.
ENVIABLE, adj., où l'on envie, oii l'on
provoque ?
Li ducs ama gieus enriatiles.
(Rouj 3° p., 2339, Tar., Andresen.)
ENvi.ML, S. m., action d'enchérir sur
le jeu d'un autre :
Moi samble qnp le plus bel ait
Don gieu et la mors le plus lait
Cil a eaviié sagement.
Mais s'il recourt a son meffait
La mors son cnviail refait.
Car il a mestrait malement.
(Reo. de MOLIENS, Miserere, Ars. 3142, f 214».)
— Ruse, tour, finesse ;
Li enviait que je Savoie
M'ont avoié quanques j'avoie.
(UnTEB., /( Diz de la Griesche d'Vver, I, 26,
JabiaaI.)
ENVI4ILLE, s. t., défi, provocation •
Cil nos semont d'amer ades
Et d'entendre i del tôt ases.
Et onit et jor tôt a bataille.
Et jo li tieng ceste enviailte.
(Parton., 35, Crapelet.)
As paiens fist mainte grief emiaille.
(Enf. Ogier, S4I3, Scheler.)
— Gain du jeu, plaisir, joie :
En dnol, en lermes et en plor (Achille)
Est por amor, qui lo destreint ;
Molt est iriez et molt se plaint,
Molt a peine, molt a travaille.
Ne sont pas soen li enviailte.
(Ben., Troie, 207C6, Joly.)
ENviAL, - aul, anv., s. m., action d'en-
chérir sur le jeu d'un autre, pari, défl,
provocation :
Que cascuns soit tous quois, sans monstrer emiaus.
I (Godefr. de Bouill., 34345, Reiff.)
I Et bien fn commandé an fort roy des Ribaus
I Que ja n'y ait TaCfurs qui ja face eiiviaus.
(Ib., 34348.)
Que sour moi sont veau faire lor enviai,
Je croi a mon avis que ce soit pour lor mal.
(Vœux du Paon, ms. Brus lll'Jl, 1° 13 v".)
Ysengrin dist : Maldahez ait
Cil qui cest enviai vos lait.
(Renart, 20079, Méon.)
Bien vuel cest enviai tenir
Se mes mestres i doit venir.
{Dolop., 1583, Bihl. eli.)
Tant sont cler que se Lacifer,
La plus clere estoile qui soit
D'antres estoiles, s'en issoit
De son siège celestial
Por fere as eiiz un enviai.
En vain se porroit traveiUier.
(La Poire, Ricbel. 2186, f 47 r".)
Sour l'eskiekier de convoitise
Enviatts vous fait He démon) J'avarise
Et renvie d'escarsetê.
(Hea. le Nouv., 5913, Méon.)
Orgueil et Convoitise, Avarisce et Envie
Ont bien leur enviaas seur cels qui sont en vie.
(Ruteb., Dist des Jacopins, I, 175. Jnbinal.)
.Te n'en quic pas sans envie laus
Qui sour moi font teus enviant.
(Badd. de Condé, ti Contes d'Envie, 5, p. 107,
Scheler.)
S'il ne sait auques i'enviaus.
S'il n'est remuans et isniaus...
Il iert al matin mal venus.
(Gauthier le Long, la Veiive, Scheler, Trouv. betg.,
p. 237.)
— Le gain du jeu, plaisir, joie :
Maines cevancera par froidure et par caus.
Très bien le conduiront li home as cuers loians
Et sa gent de Snlie en tous ses emiaus.
iilainel, p. 21, G. Paris.)
Or soit armez sor son cheval.
Sel conquerra aucun vassal
Qui pour son cheval gaaingnier
Nel doutera a mehaintrnier :
Tost mort ou mehaingnié l'aura
Qui desfendre ne se saura.
Tant est nices et bestiaus ;
Tost en aura fet ses anviaus.
(Percerai, ms. Montp. H 2i9. f" 9''.)
A. ! biaus doux fies, sees vous cois,
Ou vous ares des enviaus.
(A. DE LA Halle, /( Jus Adan, p. 312, Cousse-
maker. )
Tost monte uns homme comme amiraus,
Et tost recbiet comme arinaus,
Tost a changié cire por siu ;
Comme plus fui en la roe haus
VA j'oi fait toz mes enviaus.
Lors me covint perdre le gieu.
(J. BriD., Congé, Ars. 3142, f» 22T=, et Richel.
837, f° 61''.)
Amors li tent .i. las novel.
Que jai si près del cuer li touche
Que la dousors vient a la bouche,
Et cil cui amors bien aprent
h'enviaul en baisant li reot.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 539''.)
S'a Dieu pleust que je fensse
De madame li |ilus haus.
Certes ben gré l'en seusse.
Mes trop par est communaus,
Moult i a de cens qui deslient (aumonnieres),
Si en font leur enviaus
Et je sui boutez arrière.
iChans., Richel. 765, f° 55 v°.)
— Ruse, tour, finesse :
Li escrimir li est joians
Car il en set toz les enviaus.
(Renart, 14861, Martin..'
— A enviaus, locut., à peu près coiiiine
d l'envi :
A hasart dont li meschai
Qu'a celé cbaance chai
D'itant cume le destrier fn haus
Sus l'escu paint a enviaus.
(HuON DE Meri, le Tornoiement .Anlicrisl, Richel.
25407, f» 232<^.)
Bourbonnais, enviaus, envie.
ENViANMENT, adv., avcc envie :
Envianment, invidenter. (G/oss. (jall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
ENVIANT, adj., cupide :
Les religions mendians
Sont aujourd'iiui trop envions
Pour ce que changent leur nature.
(Roman de Fauvel.)
3t6
ENV
ENV
ENV
ENViciÉ, onOTCî'eS, adj., vicié : ^
Il sunt voerement viez et anviciet de cuer j
ki nule novele chose ne seivent panseir.
(Li Epistle saint Bernart a Mont Deu, ms, \
Verdun 72, f" 6 v».)
ENVIE, s. f., action â'envier, de provo-
quer :
Il y avoit si grant nombre de grans si
gneurs que cascuns par envie voloit li
monstrer sa poissance. (Froiss., Chron.
V, 42, Kerv.)
Cf. Envier 2.
ENviEciR, voir Enviesir.
ENViEGiR, voir Enviesir.
ENViEiLLissEMENT, S. m., action de
vieillir :
Hernies pronoucie et lamente et plaint
la desolacion, misère antique et envieillis-
sement de Egipte. (Oresme, Politiq., 2» p.,
f» 44<i, éd. 1489.)
Venvieillissement apporte et engendre en
celle cy (l'huile) une très bonne disposition.
(Amyot, Œuv. meslees de Plut, t» 139 r°,
éd. 1574.)
Conserve leurs vestemens d'envieillisse-
vient et corrosion. (La Bod., Harmon ,
p. 23, éd. 1578.)
Malgré les injures de l'outrageux et ou-
blieux envieillissement des aages. (Pont, de
Tyard, de la Nat. du monde, f° 2 r", éd.
1578.)
Crainte de son envieillissement. (De la
terre.) (0. de Serr., Th. d'agr., m, 1, éd.
1605.)
ENViEiz, voir Envis.
ENViELLissuRE, S. f., vieillesse, décré-
pitude :
Par fu, ou par guerre, ou par tempeste,
ou par enviellissure. (1311, Cart. de Pon-
thieu, Richel. 1. 10U2, f» 303 v.)
ENviELs, voir Envieus.
1. ENviEMENT, S. II]., envie, haine :
Li dr.aguns snlement
Ki ot i'eiiviement,
Mnlt grand ponr le prent.
(Pb. de Thaun, Besl., Barlsch, Clirest., col. 78,
3» éd.)
2. Eîn'iEMENT, S. m., invitation :
N'i a point de invitatoire a senefiance
que nos eschivain Venviement des gieus.
( Trad. de Beleth, Kichel. 1. 995, f» 43 r°.)
3. EîiviEMENT, voir Envaiement.
1. ENVIER, - oier, anvoer, verbe.
— Act., renvoyer :
Lors l'a mise hors de i'oslé.
Ainsi cil sa feine en i-nvoie.
(Des Tresces, Montaiglon et llaynaud, FaliUaiix,
IV, 72.)
Envoler, exterminare, exulare, relegare.
(Gl. i.-g., Richel. 7692.)
— Plonger :
Parmi l'espaule destre li envoie le fer tôt
oltre. (Artur, Rich. 337, f» 14".)
Si fiert un chevalier si durement que
parmi le cors li envoie son glaive. (Ib.,
f» ^3^)
— Faire savoir, transmettre une nou-
velle :
Et envoia tout le fait devers le prinche.
(Froiss., Chron., XVII, 440, Kerv.)
— Réfl., se mettre en voie :
Kn Jhernsaleai la cité
Ou nos somes tait amoé.
(Poème allég., Brit. Mas. add. 13606, f° U^)
Il partirent de Saint Quentin ; il s'enviè-
rent devers Boucain pour venir vers le
Chastel en Cambresy. (Froiss., Chron., II,
194, Luce.) Impr., s'en vierent.
On doit preiuieremenl penser
Ou on veut aller, qu'on s'envoye.
Vous sçavez que povre est la joye
Qui ne peut durer que deux jours.
(Jacq. Millet, Destncl. de Troije, f° '20'',
éd. 1544.)
— Iiifln. pris subst., envoi :
Car li envoyers nous est coustangcux et
dammageux. (28 mars 1308, Cart. de Flines,
CCCLXXIV, Hautcœur.)
2. ENVIER, anvier, verbe.
— Act., mettre un enjeu plus considé-
rable, enchérir sur, provoquer :
De vos manaces ne sont pas esfreé,
Ainçois vos oui de bataille envie'
El mois de mai, a l'enlree d'esté.
(Raimb., Ogier, 4791, Barrois.J
De juer as esches Venvie.
(Flotre et Blanee/loi . 1° vers., 19S2, du Méril.)
Une chascune folenie
De f.iire lou mal nos aiivie.
(Poème allég.. Brit. Mus. add. 1560G, f° 8^)
De s'amor par grant proiero
Venvi sovent et requier.
(G. DE SoiGNiES, Chans., Scheler, Trom. ieig.,
nouT. sér., p. 18.)
Kt qui bon a, si l'envil d'une :
!Se me chaut qnele, ou blanihe ou brnao.
Dist li jougleres : Je l'otri ;
Et dist saint Pieres : Je ïetiri.
(De saint Pierre et du Jougleor, 172. Méon, Fabl.
et Cont.. III, 288.)
Poinssons, vaisseauh, cela me lient en vye ;
S'en boit a moy, tout sonbdain je Venirye.
(Egl. sur le retour de Bacchus.)
— Appeler devant un tribnnnl :
Je vous envi, sire compère.
Droit a la cort a l'eraperere.
Vos et voz autres conpaignons,
i,a nos départira raissons.
(Ren., 20075, Méon.)
— Réfl., se laisser engager à, dans;
C'est envie :
Celé qui del pior s'envie.
Celé qui loz les mans sortieot.
(R DE HouD., Rom. des Etes, 343, Scheler.)
— Infin. pris subst., enchère :
La teste Godefroy mêlent a Venvier,
Tangré ne Buiemont n'i vourent oblier.
(Chans. i'Ant., vu, 721, P. Paris.)
3. ENVIER, V. a., inviter, engager :
" Li rois, qui tant fu biais et gens.
Molt bielement les conrea.
Apries mangier les enria
Tous ensamble de caroler.
(GiB. DE MoNTREUiL, Violette, 91, Michel.)
ENViERS, voir Envers.
ENviERSER, voir Enverser.
ENVIERSBRIE, S. f. ?
Geste tonderie et ceste envierserie et l'es-
pincerie doivent faire li tondeur bien et
loialment. (i^Qi, Bans aux échev., 00, ass.
s. les drap, de Douay, f" 14 V, Arch.
Douai.)
ENVIESIR, - zir, - cir, - gir, enveyir,
inv., V. n., vieillir, envieillir:
Enviezi entre tuz mes enemis. (Lib.
Psalm., Oxf., VI, 7, Michel.)
Li fil estrange sunt enviegi, e clocerent
de lur sentes. (26., xvii, 49.)
Trestuit sicume vestiment envegirunt.
{Ib., Cl, 27.) 'Var., enviezirunt.
Et leur aide enviecira en enfer por leur
gloire. (Psaut, Maz. 258, f» 59 V.)
Con veslement enviesiront.
(Psaut., ms. Berne 697, f» 79 r».)
La le ferai de tel conroil viestir
Ke nus eaiges ne pora enviesir.
(SI Ale.ris, 284, xiii» s., G. Paris.)
Ci lais ki est boins et loiaus,
. Est fait, por vos, los novians.
Et s'il inriesist si nians
Tosjors plaira mais.
(Li lais du Kievrefoel, ap. Ste-Pal.)
Amours enviesie maintient volentiers ce
qu'elle aime ; mais la nouvelle défaut tost.
[DesProv. Seneke, Ars. 3142, f» 321''.)
Robes qui empire par vers ou par en-
viesir. (Beaxjm., Coût. duBeauv., c. xxxvii,
1, Beugnot.)
Vins novians, amis noviaus ; et quant
enviesis est, s'est bieus par saveur. (Li Ars
d'Amour, I, 96, Petit.)
Et que les choses se pourroient bien
tant enviesir et eslongner que on les met-
troit en oubly. (Froiss., Chron., Richel.
2660, f° 110 V».)
ENviESSURE, voir Enviesore.
ENviESURE, enviessure, s. f., vétusté,
dépérissement par vétusté :
S'aucuns me preste se robe, pour mon
vestir, et il le suefre tant en me baillie que
le robe empire par enviesure, je ne suis
tenus a rendre que le robe tele come elc
est quant on le me demande. (Beaum.,
Coust. deBeauv., c. xxxvii, 4, Beugnot.)
S'eles (les maisons) perissoient par feu,
par ruine, par enviessure, par werre ou par
autre manière. (Cart. de Bucilly, Richel. I.
10121, f 76 V».)
Et laissieren autel point empres le deccs
de eus deus fors de enviessure. (1317,
Arch. JJ 56, f° 68 v°.)
ENviETTE, S. f.,déli, petite jalousie :
Fimes crier au premier jour de may
Desraiu passé joustes a tous venans,
Qui furent tant a pluseurs revenans,
Qu'il en sonrdi aucunes envieltes
rie deux gentilz escuiers avenu ns
Oui puis firent des choses jolieltes.
à. DE Beauvau, Pas de la Bergiere, W.Crapelet.)
ENVIEUS, envius, enviels, adj., cupide :
Mais or cuit a eslrus
Que alcun envius
Le voldral cuntredire.
(P. DE Tbaus, Il Cumpoz, 631, Mail.)
Et disoient : Las ! Jolercns !
.Moult est cis siècles envieus
U nous soumes et si punais,
Et «i ne nos f.inrai jamais.
(Sie nais, Ars. 3527, f IS'.)
KNV
E>e trcstol droit s'en ala
A l'ostel (l'un home einieh.
(De Sainte Ysabe!, Richel. HKHl, C 128'.)
Xe devez, s'il vus plest, creire si Tolemcnl
Ces maaveis envius ki m'eavient forment.
(Horn, 1934. vai-., Michel.)
— Qui excite l'envie, le désir :
Precieas jouaianU aporta
r>*or et de pierres precieus'-s
l-'oryiez, qai moult sont envieuses
A veoir et a regarder.
iJ. I-bFetre, la Vieille, I. II, v. .3120, Cocheiis.)
— Excessif, terrible :
Le cbiercle d'or li a trenchiet ;
Li cor fn enrieus et grans,
l'ont contreval descent li brans.
(Rich. li biam. 1204, Foersler.)
ENviEUSEMENT, adv., avec envie :
Par entreprendre envieusement les choses
delîendues a l'en veu advenir plusieurs
rjriefs maulx sur terre. (CoURCY, Hist. de
Grèce, Ars. 3689, f° aai".)
Et tous les autres jangleurs qui envieuse-
ment et mençongeusement en ont parlé.
(Christ, de Pis., Cité, Ars. 2686, f° 70'.)
Les pères estaindoient envieusement la
Hame des Gaulois. (Fossetier, Ckron.
Marg., ms. Brux. 10512, VIII, m, 18.)
Envieusement, enviously. (Cotgr.)
ENviEUSissuRE, voir Enviesissure.
EN-viGORER, envigower, verbe.
— Réfl., se rendre vigoureux, être vi-
goureux :
Le .1111° mot te semont a toy envigorer.
(Laurent, Somme, vas. Troyes, f» 31 r».)
— Act., donner de la vigueur, de la
force :
A fin qu'iceluy (Saturne) vous envigoure
et conferme tout le corps. (La Bod., Liv.
de la vie, II, 13, éd. in-8°.)
L'ame nous envigoure autant par la vie
comme elle garde l'harmonie de l'esprit
convenante avecques l'ame. (Id., ib., II,
18.)
Les envigourant (les choses inférieures)
et les attirant toutes a soy. (Id., Harmon.,
Ep., éd. 1578.)
Pource que la vivifique et salubre chaleur
de la lune croissante, selon l'accroissement
de lumière, envigoure la nature nourris-
saute des animaux, et végétante des
plantes. (PoNT. DE Tyard, Disc, philos.,
f» 147 V», éd. 1587.)
Et croy qu'encor y fussions nous (en
extase) siluy mesmes, ne sçay je comment,
se ravisant n'eust ressuscité les cordes, et
de peu a peu envigourant d'une douce force
son jeu nous eust remis l'ame et les sen-
liments. (Id., ib., f» 103 v».)
— Envigoré, part, passé, rendu vigou-
reux :
Plein (ie Dieu, et envigoure du S. Esprit.
(La Bod., Harmon., p. 22, éd. 1578.)
ENVIGOURER, VOir ENVIGORER.
ENVii..\NiR, - Unir, envill, verbe.
— Act., traiter comme un vilain, inju
rier, désbonorer :
Joglé m'a e envilani.
Laidement m'a le jen parti.
(Ben., D. ie Horm., Il, 1.Ï240, Michel.)
ENV
Ellii devroit encieux mourir que le laisser
envillenir. {Quinze joyes de mar., xv, éd.
1734.)
Et n'a point esté de fait envilleny. (Ib.,
IX, Jacob.)
La femme qui se sent envillenie ne vault
riens si el ne met paine a en avoir retour.
{Ib., XI.)
— Neutr., être outragé :
Se par toy est prins lieu pour assaillir,
Ne senllres pas de femme envilenir,
Manlgré le sien, a nnl de ta compaifinie.
dite, le Livre Catmont, p. 31, Galy.)
ENviLENER, cnvilL, V. a., déshonorer :
Icellui Perceval s'estoit mis en peine de
envillener la femme dudit Bouher. (1391,
Arch. JJ 141, pièce 145.)
ENVILLENIR, VOIT ENVILANIR.
ENviLLER, V. a., outragsr :
Qoant le torel a ce veu
Que la mouche l'a envillè.
D'ire et d'orgueil s'est esmen.
{Ysop. n. fab. m, Robwl.)
ENviLLiER, V. n., vieillir :
Tant com li ons met a croistre en force,
en biauté et en vigeur, si est a .xxxv. ans ;
et dont convient tant de tans a envillier et
a aler a noient. (Alebrand, Beg. de santé,
Richel. 2021, f» 2 r».)
ENviLLiR, V a. ; faire d envillir, faire
une chose avilissante :
De tant qne vous plorez /'ai/c: a envillir,
C'est fait d'nne commère.
{Hist. de Ger. ie Blav., Ars. 3144, f 93 v".>
ENViNÉ, adj., aviné :
Actalus avoit longtampz devant très
énormément traictiet Pausanias trop en-
viné et puis bailliet aux autres convivaus
qui a son exemple le deshonesterent te
lement que... (Fossetier, Chron. Manj ,
ms. Brux. 10512, VIll, IV, 23.)
Pois joyens, eminez, simples et sans malice.
D'un grant bouc amené faisant le sacrifice.
Ils le mettoient en jen trépignant des ergos.
(Vaoq. DELA Fresnaïe, .irt poet., p. 71, Genty.)
Bourg., Yonne, enviner, se dit d'une
futaille neuve dans laquelle on passe du
vin nouveau ou de la lie avant d'y mettre
du vin vieux.
ENviosET, adj., un peu envieux:
Folle niviosele.
Qui âmes vos *
(Rom. el past., Bartsrh, II, 27, 49.)
ENViREii, V. a., retourner, \irer :
De se m.iin désire l'a trois fois ennré.
Puis lisl crois sus de Dieu de maislé.
(Ilmii de Bordeaux. 3i;5i, A. P.)
Bourg., Yonne, Annay-sur-Serein, envi-
rer, tourner sur soi jusqu'à l'étourdisse-
ment.
ENViROLÉ, - oUé, part, passé, garni
d'une virole :
Une faucille d'ermines enmanchee de
gueuUes et envirotlee d'or. {Traité des
lourn., Richel. 1997, f» 36 v".)
Une paire de cousteaux engainnez, en-
manchez d'ivoere, et envirotez d'argent.
(1406, Arch. JJ 161, pièce 148.)
ENV
.117
Les cornes d'une chievre franche, envi-
roUees d'os de pet. {Nouv. fabriq. des ex-
cell. traits de vérité, p. 88, Bibl. elz.)
Envirollé, whose tope, end, is bouud
about -with a ring of iron. (Cotgr.)
Morvan, enviroler, entourner, envelop-
per en tournant, entortiller.
ENVIRON, - run, enveron, adv., alen-
tour :
Lor f.-'^a/ les plaignent envirun.
(Brut, ms. Munich, 220, Vollm.)
Ses barons mande environ de tos les.
(Huon de Bord., 321, A. P.i
— D'environ, loc, autour, alentour :
Kntor les cuisses d'environ
Fu de serpent et de peisson.
(Florimont, Richel. 353, (° ■;' i
— A l'environ, dans le même sens ;
Adonc en arrachant
Klenrs et boutons de béante très însi^'ne.
Pour te monstrer de vraye amour le ^ÎL-ni-,
.le les jettoys de toy a l'environ,
Puis devisant m'assis sur ton giron.
(Cl. Mar., Ep., 1, éd. 1544.)
— En l'environ, dans le même sens :
Les angelz tout en l'environ
Sonstenoient piez et giron.
(Chb. de PiSAN, Liv. du cliem. de lonij eslude,
2549, Puschel.)
— En environ, à peu près, environ :
Vint arpenz que bois que terre ou iqui
en enveron. (1288, Cour-Notre-Dame, Arch.
Yonne H 798.)
— Prép., autour :
Et fait son tour tout en roiant
Environ le ciel en nu jour.
(Chr. de Pisan, Liv. du chem. de loni) eslude,
1840, Piischel.)
ENVIRONNEEMENT, - nement, adv., à
l'entour :
Bien savoit les destrois envhonneement .
(Cuv., du Guesclin, 1154, Charrière.)
Et adont pour ce fait feisraes seremeni,
Li grant et H petit environneement.
Que jamais au roi Piètre ne fanriens nalle-
l.-nent.
«D., ib.. 14537.)
La estoient les archiers d'Angleterre ar-
restes et renaiez environnement sur les
fosses. (Froiss., Chron., Richel. 2644,
f'^ 179 v.)
Car pour tout assegier environneement
et eulx toUir leurs yssues il y convenist
plus de .VI. mille honmes. (Id., ib., Richel.
2646, f» 68».)
Et y a dedans la ville d'Abbevillc un jardin
très bel, enclos environnement de la belle
rivière de Somme. (Id., ib., 1. IV, c. 3o,
Buchon.)
ENVIRONNEMENT, - cnt, S. m., circuil,
tour, contour, action d'entourer, de faire
le tour, ce qui entoure :
Toutes les maisons dedens le chastel et
dehors, avec tout V environnement dudit
chastel et de la grange du chenil devant
le chastel. (1300," Cari, de S. Germ. des
prés, Arch. LL 1026, f» 248 v\)
Car c'est nng des perilz de mer
Qui Carib^lis se fait nommer.
318
ENV
ENV
ENV
Lequel absorbe mainte gent
Par son grant emironnement .
(Deguilleville, Trois pelerinaiges, f° G7°, irapr.
Instit.)
La dicte ville est de très grant pourpris,
circuité et environnement. [Mi, Ord., ix,
673.)
Le toumoyement et environnement per-
pétuel du soleil. (Cliron. et hist. saint, et
prof., Ars. 3515, f» 156 v».)
11 alla assaillir le lieu ou elles estoient
(les richesses), et de triple environnement
les enclouyt tellement qu'il print le lieu.
(BouRGOiNG, Bat. Jud., l, 10, éd. 1530.)
Luy donneront lieu en la table céleste,
en l'assemblée et environnement des anges
et bien heureux. (N. DE Bbis, Instit.,
fo 124 y.)
Par tout le circuyt et environnement de
leur terre. {Le prem. vol. des exp. des Ep.
et Ev. de Kar., t" 114 r^ éd. 1519.)
Les murs de Hiericho cheureut par foy
par V environnement de sept jours. {Bible,
Epit. aux Hebr., ch. xi, éd. 1543.)
Il te faut commancer la composition
qu'est la circuition et environnemetit. {Se-
cretz dAlquimie, c. xi, éd. 1557.)
Environnement , circundatio , circons-
criplio terrae. (R. Est., Pet. Dict. fr.-lat.)
Entourement et environnement d'eaue.
(ID., Dictionariolum.)
Complexus, m. g., embrassement, envi-
ronnement. {Calepini Dict., Bâle, 1584.)
Toutes choses qui sont contenues soubs
le tour et environnement du ciel. (J. G. P.,
Occult. merv. de nat., p. 2, éd. 1S67.)
Les plates formes sont faites si obliques
qu'il semble que c'est un labyriute... a
cause des environnemens qu'il faut faire
pour en sortir. (B. Palissy, (Muv., p 311,
France.)
— Brigue :
Ambitus. Environnement. (R. Est., Lat.
ling. thés.)
ENVIRONNER, - oner, verbe.
— Act., faire le tour de :
S'il estoit ainsi qu'il n'y eust chose sur
terre qui peust destourner l'homme d'aller
au long et environ la terre, il y pourroit
aller et environner la terre comme une
mouche pourroit environner une ponme.
{Le Livre de clergie, c. x.)
Et au venir que il fist vers le roy, envi-
ronna toute Espaingne, et le convint pas-
ser par les destroiz de Marroch. (JoiNV.,
Hist. de St Louis, p. 149, Michel.)
Et ay veu et environné moult de pays et
maintes diverses régions. (Mandev., ms.
Didot, f» 2 r°.)
Maintenant Labienus est vil, essilié,fuitif,
quant il environne et cerche mer et terres
avec son duc. (J. de Salisb., Policrat,,
Richel. 24287, f» 85».)
Si se leva tout droit et commença a en-
vironner la fontaine et le marbre. (Le noi
René, Livre du cuer d' amours espris, OEuv.
t. m, p. 22, Quatrebarbes.)
— Mettre autour, ceindre :
Fina sa parole baissant la teste pour lire
en un jjetit brevet qu'il avoit environtié a
l'eutour de son doigt. (Guill. du Bellay,
Mém., 1. V, (" 133 r°, éd. 1S69.)
— Neutr., se tenir autour :
Le diable vostre adversaire environne
rugiant comme lion. {Bible, 1° Epit. de St
Pierre, ch. 5, éd. 1543.) Lat., circuit.
— Environné, part, passé, qui envi-
ronne, qui est autour :
Un autre gobelet a .m. pieds imaginez
avec un coc dessus, a trois chevaliers en-
vironnez avec une vigne, pezant 14 mars,
la chaîne environnée entour son col.
{Petit J. deSaintré, p. 320, éd. 1724.)
1. ENvis, enviz, anvis,anviz,envix,envi,
envie, adv., malgré soi, à contre-cœur, de
mauvaise grâce, difficilement:
Enviz le fist, non volantiers.
(S. Léger, M, Diez.)
Sus so leva envis n volentiers.
(Alexis. 116, Richel. 12471, G. Paris.)
El cil le font volontiers, non envis.
(Les Loh., ms. Beroe 113. f 10=.)
Et cil responent : Volentiers, non ainiis.
(Ib., ms. Monlp., f° 39''.)
Et dit U rois : Volentiers. non envis.
{Car. le Loh., V chaos., xx, P. Paris.)
Emis l'otroienl, mais nel porent gnenchir.
(Raoul de Cambrai, ccv, Le Glay.)
Apres mandai Karlemain a fier vis ;
Et il i vint volantiers, non anvis.
(Bertb.hid, Girard de Xiane, p. 51, Tarbé.)
La dame n'oy pas envis
Ne ses parolles ne ses dis.
Car elle y avoil grant plaisance.
(Couci, 591, Crapelet.)
Jou ai fait un pecié si lait et si oskur ke
envis en arai merci. Li capelains li dist k'il
deisf hardiment, et il l'en aideroit a con-
sellier a son pooir; tant ke mesire Raoul
li conta tout ensi ke vous aves devant oi.
Et li pria pour Dieu k'il l'en dounast con-
sel, k'enuis en cuidoit avoir pardon : si
estoit grans li pecies ! {Li Contes don Roi
Flore et de la Bielle Jehane, Nouv. fr. du
XIII» s., p. 116.)
Envis donne qui a appris a panre. (Ane.
prov., ms., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Envix pos je clorre mes huis,
Car j'estoie tont plaia d'ennuis.
(J. Le Fevbf., la Vieille, I. U, v. 3-237, Cocheris.)
Retourne, ou je te occiray en fuyant,
combien que je le fais moult envis. (.1.
d'Arras, Melu's., p. 319, Bibl. elz.)
Et devoit mettre, dedans un certaiu jour
qui nommé y estoit, monseigneur Robert
d'Artois hors de sa terre et de son pouvoir,
si comme il fit moult eriïi. (Froiss., Chron.,
1. 1, 1" p., c. 54, Buchon.)
Trop envi et a dureté y descendit le roi
de France, tant avoit il pris la chose en
graud despit. (Id., ib.)
Et l'induisirent qu'il se consentit a faire
ce que dit est, lequel très envis en fut
d'accord, et feignit qu'il en estoit content.
(Juv. des Urs., Hist. de Charles VI, an
1403, Michaud.)
Lequel disoit que oncques il n'avoit fait
chose si envis et malgré luy. (Id., ib., an
1411.)
Nature envis se mortifie et ne veult point
estre subjecte ou subjuguée de son gré.
{Intern. Consol. ,11, LiinrBibl. elz.)
Je lui promis, que envis que volentiers.
(Evang. des Quen., p. 29, Bibl. elz.)
Singe va envis au monstier.
(J, d'Ivry, Secr. el Loir de Mar , Poés, fr. des
xv' et Xïl» s., 111, 197.)
Que me tayse ? Je vous affl
Que c'est bien anvis, par ma foy.
(Farce de l'Obstination des femm., -inc. Th. fr.,
I, 29.)
Jeune chien envis va en laisse.
{Songe doré de la Pucelle, Poès. fr. des xv° et
XVI» s., m, 227.)
Envie povoit le nouveau roy Loys veoir
ceulx qui avoient servy son feu père et qui
de bon cueur l'avoient aymé. (Bouchard,
Chron de Bret., f° 184% éd. 1532.)
Envi, par force, maulgré soy. (R. Est.,
Thés., Violenter.)
Envis meurt qui appris ne l'a. (H. Es-
TIENNE, Precell., p. 218, Feugère,)
Il leur commanda que ceulx qui auroient
peur se retirassent, et qu'ilz ne se présen-
tassent point envis a la bataille. (Amyot,
Vies, i. Caes.)
Celuy qui respondroit envis et mal vo-
lontiers. (Id., du trop part.)
Me poise tant de poiser a autruy, qu'es
occasions ou le devoir me force d'essayer
la volonté de quelqu'un en chose doubteuse,
et qui hiy couste, je le fais maigrement et
envis. (Mont., Ess., 1. III, c. 5, éd. 1595.)
A escrire, j'accepte plus envis les argu-
ments battus, de peur que je les traicte
aux despens d'autruy. (Id., ib., éd. 1588.)
— Aenvis,a l'envis, malgré soi, à contre
cœur, difficilement :
Biau fiz, ce dit la dame, de vos part a envis.
(i. Bon., Sax., un, Michel.)
Mes a enviz ou volentiers
Sera a la cort ses sentiers.
(Renart, 13593, Méon.)
De toutes autres choses furent si sem-
blanz que a anviz poist en l'une coaoistre
de l'autre. {Arlur, Richel. 337, f»60».)
A entis set son nés monchier.
(Vie des Pères, Richel. 23111, T 123''.)
A envis sent mal, qui ne l'a apris.
Garir t'esluet, on morir, ou remaindre.
(Teic. IV, Chans, d'am., 1, Tarbé.)
Mais d'aler en mon pais je n'en sai ke
dire, car jou ai tant pierdu ke a envis sera
restores mes damages. (Li Contes dou Bai
Flore et de la Bielle Jehane, Nouv. fr. du
xiii" s., p. 130.)
Se autrement esteit, moult a envis poroit
l'on prover nule saizine de fié. (Ass. de Jér.,
t. I, p. 237, Beugnot.)
Ferai ge moût, ce croi, a e«rii.
(Pass. D. N., ms. S.-Brimc, f" IH'.)
U le fist a envis, mes veer ne l'osa.
(Gaufrey, 416, A. P.)
Le pueple par dehors estoit plain de
tourmente si que le cri de la multitude
povoit a envis estre soustenu. (Bersuire,
T. Liv., ms. Ste-Gen., f» 22"i.)
A che respit donner s'acorda li dessus
dis moult a envis. (Froiss., Chron., II,
383, Luce, ms. Amiens.)
Geste resolution communiquée audit sieur
cardinal, il l'approuva, a l'envis toutesfois.
(Gayet, Chron. nov., p. 432, Michaud.)
— Envis de, contre le gré de :
Or je t'aimeray donc, bien qu'émis de mon cœur.
Si c'est quelque amitié que d'aimer par contrainte.
(UoNS., Amours, II, lix, Bibl. elz.)
Bien qa'envis de mon cœur si faut il que je parte.
(G. DuRAKT, Prem. am., Disc.)
ENV
Comtois, Gray, Bourg., Wallon, envi, à
contre-cœur, contre son gré, involontaire-
ment.
2. ENvis, enviz, s. m., mauvaise grâcft,
déplaisir :
Mais mnlt en est l'abé marriz,
Une ne flst rien a tel enviz.
(Ben., D. de JNorm., II, 11315, Michel.)
3. ENVIS, prép., en face de :
Emis les dictes galeries. (1389, la Ve-
nue a Lyon au roy Charles, Cart. mun. de
Lyon, p. 369, Guipue.)
ENVISIEMENT, VOlr ENVOISIEEMENT.
1. ENVisiER, - vizer, v. a., viser, regar-
der :
Rigant envise qui ais crenes se tint.
(Girb. de Meti. p. 541 , Slengel.)
L'estrif remaint et la meslee
Quant il l'a a soe provee.
Mes mont est sovent " esgardee
Et envueei>\. golosee.
{Li Romanz des Franceis, ap. Jnb., iVoai'. Rec,
II. 12.)
2. ENVISIER, voir Envoisier.
ENviTAiLLE, S. f., provision, approvi-
sionnement .
Bien troverai pou d*envitaille,
{Vie des Pères, Ars. 3641, t° U3°.)
ENViTAiLLEMENT, enviluaillement, s.
m., approvisionnement ;
Et aussi de la provision et enviluaille-
ment de Tournay. (1S21, Relal. de la con-
fér. de Calais, Négoc. eut. laFr. et l'Autr.,
t. II, p. 580, Doc. inéd.)
Le dit seigneur d'Annebaud fut aussi
fort estimé a l'envitaillement de Theroua-
nane, qu'il exécuta très bien. (Brant.,
Cap. fr., I, p. 376, éd. 1666.)
ENViTAiLLER, invituailler, verbe.
— Act., approvisionner :
Le fort avoit envilaiUé.
(Le Libvre du bon Jehan, 3418, Charrière.)
EnvUailler de poisson. (1369, Ord., v,
199.)
Lesdits Bourguignons, en se retirant en
Haynault, firent de grandes inhumanitez,
bruslerent une petite ville nommée Au-
benton et quinze ou seize villages du pays
du roy, lequel adverty de ce, délibéra de
les suivre par tout le pais de Haynault et
allçr invituailler Tournay, qui estoit en-
clos dedans le pais du roy catholique.
(1521, Relat. de laconfér. de Calais, Négoc.
entre la Fr. et l'Autr., t. Il, p. 550, Doc.
inéd.)
Car ils estaient asses fors et bien envi-
taillez pour tenir ung an entier la place.
{Journal d'un bourgeois de Paris, p. 175,
Tuetey )
Et n'est celuy voyant ung tel aprest
Qui ne soit prest a combatre et tout prest,
Quand mesmement le coq, sans demonrer,
Veult Landrecy de vivres asseurer.
Tant qu'on pensoit, avant qn'on Venvitaille,
Que l'aigle deust attendre une bataille.
(1543, Cl. Chai'Puis, l'Aigle qui a faicl la poule
devant le Coq, à Landreci, Poés. fr. des xv" et
xvi° s., IV, 67.)
Il voulut une fois, en pleine paix, em-
pescher M. de Villebou d'envilailler The-
ENV
rouanne dont il estoit gouverneur. (Brant.,
Grands Capit. estrang., 1. I, c. xiii, Bibl.
elz.)
— Neutr., commencer à vivre :
Par ma foy, fait la jeune fille, qui n'est
que ung jeune tendron qui ne fait encore
envilailler entre .xv. et .xvii.ans. Madame,
je n'en sceis riens. {Quinze joyes de ma-
riage, XI, Bibl. elz.)
— EnvilaiUé, part, passé, bien nourri,
employé ici dans un jeu de mots obscène :
Car ces maistres frères frappars men-
dians sont tous gens reposes, envitailles.
(Nie. OE Troyes, le Grant Parangon, p. 160,
Bibl. elz.)
ENViTER, V. a.. Inviter, mander :
Apres ce orent conseill li Normant que
la venissent tuit li principe de Normendie,
et les envilerent. (Aimé, Yst. de li Norm., I,
19, Champollion.)
— Provoquer :
Le pechiet yroient plus forment eniitanl
Qui si est en usaige.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 35050, ap.
Scheler, Gloss- philoL)
ENVITUALLEMENT, VOir ENVITAILLE-
MENT.
ENViVRE, V. n., vivre, rester en vie :
Ne place au Dien de paradis.
Se vos mores que je enviir.
Lors se claime lasse chaitive.
(G. de l'alerme, Ars. 3319, f° 90 v".)
Cuidies vous dont ceste chaitive
Se vos mores que ele enriir /
Nenil.
U* , 1" 100 r".)
ENVLiMER, voir Envenimer.
ENVOCHiEK, envucher, eniv., v. a., invo-
quer :
Le Seguur ne envocherent. {Lib. Psalm.,
Oxf., XIII, 9, Michel.)
Loanz envucherai le Segnur. (Ib., xvil, 4.)
Le tuen num emvocherums. {Psalt. mo-
nast. Corb., Bicbel. 1. 768, f" 67 r».)
ENVOGLiR, voir AvEUGLiR au Supplé-
ment.
ENVoiEMENT, envoyement, enveiement,
enveiment, s. m., action d'envoyer, envoi,
transmission :
Enveia en els l'ire de lasue indignatiun;
indignatiun e ire e tribulatiun, enveiemenz
parmals angeles.(it&. Psalm., Oxf.,LXXvn,
54, Michel.)
Enveiment de mais angeles. {Liv. des Ps.,
Cambridge, Lxxvii, 49, Michel.)
Nos comandons que ce soit sagement
gardé es envoiemenz des quereles, que eles
vaillent se cil a qui li envoiz est fez apar-
tient a la juridiction a celui qui le fait. (P.
DE Font., Cons., xxill, 1, Jlaruier.)
Quant li iex voit la biauté
Et l'orelle et la grant bonté
U de dame n de damolselle,
Li envoie au cuer la novelle :
Cins envoiemens est la voie
Ki viers la prison les envoie.
(Baud. i>e Condé, Prison d'amours, 593, Scheler.)
Et eu culuy enveiement du S. Esperit
sont a considérer .m. choses. {Légende
dorée, Maz. 1333, f" 128". )
ENV
319
L'entiOîementdu saint esperit aux apostres.
(Christ, de Pis., Cité, Ars. 2686, f° 36''.)
Immitio, envoiemens. {Gloss. de Douai,
Escallier.) ^
Envoyement, missio. {Gloss. gall.-lat.,
Richel. 1.7684.)
Ung envoiement au pappe Boniface de
par le roy de France. {Béats d'un bourgeois
de Valenciennes, p. 103, Kervyn.)
Missio, envoyement. (R.Est., Thés.)
— Celui qu'on envoie, envoyé :
Que cist mes, cist envoiemenz
Fu nostres droiz avoiemenz.
(EvRAT, Gmese, liichel. 12457, f» 83 r°.)
EiwoiER, voir Envier.
ENvoiEUR, - oyeur, s. m ., celui qui
envoie, expéditeur :
Et l'envoyeur escripvain eu vostre noble
et bonne grâce. (G. Chastellain, Iiistr. au
D. Ch. de Bourg., Richel. 1217, 1» 1 r°.)
Amasis envoya a Cambises ung expert
médecin appelle Ocularius. Cil, indigné
contre son envoyeur, adfin de soy vengier,
conseilla a Cambises requérir la fille d'icelluy
en mariage. (Fossetier, Chron. Marg.,ais.
Brux. 10551, VI, m, 3.)
EiwoiLER (s'), V. réfl., se voiler, se
cacher :
Aussi dedans ceste ombreuse valee
Ma liberté s'est close et envoilee.
(Belleiorest, la Citasse d'amour, !" 14 r°.)
ENVOiLLER, V. 8., garnir de voiles :
Une net d'argent envoillé. (2 déc. 1431,
Entr. de H. VI d Par., Delpit, Doc. jr. en
Anglet.)
ENVoiRiNER, eni)02/., v. a., mettre des
verres, des glaces à :
i'ay envoyrineez toutes les chambres de
ma mayson. (Palsgrave, Esclairc, p. 535,
Géuin.)
Envoyriner, to glase a window. (Cotgr.)
ENvoiRREMENT, enverrement, s. m.,
selon Secousse, état de deux verres collés
ensemble par une gomme résineuse qui les
lie, et leur communique de la couleur, en
sorte que ces deux verres se prêtent de
l'éclat l'un à l'autre :
Nul orfèvre ne peut mettre amatitre avais
balais ne emeraudes, rubis d'Oriant, ne
d'Alixandre, si ce n'est eu manière d'en-
voirrement, servaut comme un crital senz
feuille. (1355, Stat. des Orfév. de la ville de
Paris, Ord., m, il.)
— Verrière :
Chascun coing d'icelle (table) garny de
quatre petites colonnes et de deux pilliers
a fiolle, espy dessus, et entre les pilliers
trois enverremens en bonne forme de ver-
rier. (1532, Coinpt. de la gr. command. de
S.-Den., Arch. LL.)
Enverremens d'azur semés de roys,
roynes, armes de France. {Ib.)
ENVOIRRER, eiivoirer, enverrer, enver-
trer, v. a., garnir de verres, de glaces :
La coverture desoure suut tout vermoile,
et vers, et bloies, et jaunes, et de tous co-
lors, et sunt envertree si bien et si soitil-
mant qu'il sunt respredisant corne cris-
tiaus. ( Voy. de Marc Pot, c. lxxxiv. Roux.
320
ENV
ENV
ENV
Pour faire et forgier la garnison d'une
ceinture d'argent faicte a testes de lions
entour un bousseau, enverrees d'esmail, et
les autres clos sont de boulions rons do
rez. (1331, Comptes royaux, ap. Laborde
Emaux.)
Pour faire et forgier la garnison d'un he
nap de madré dont la pâte est garnie d'or,
a une bordeure de fleurs de lis enlevées, et
sont enverrees d'esmail, et au fons du hen
nap a un esmail de France. (/6.)
Une cuillier d'or, dont le mancbe est es
guartellé de fleurs de lis d'armoierie et de
fleurs de lis après le vif, et sont enverrez
d'azur et de rouge cler, et au bout d'en
hault un chastel. (Ib.)
.VI. onces d'or parti pour envoirer les
pièces d'orfaverie audit faudestueil. (135Î,
Compte d'Est, de Lafontaine, Pièc. rel. à
rbist. de Fr., XIX, 118.)
Et furent toutes ces pièces depercees a
jour et envoirrees d'or brunit. {Ib., p. 119.)
Et doivent estre (les tabernacles a mettre 1
Corpus Domini) envoirez et fermans a clef,
et doit estre le verre assis, et ouvré, et en- |
clavé bien et souffîsamment. (1391, Statuts !
des tailleurs d'ymages , ap. Laborde,
Emaux.} |
Aunls et Saintonge, enverrer, empoison-
ner avec du verre pilé.
ENVOiRRiER, V. a., éclairor ?
Ne croi celui qni Diens mandie
Ta feroie grant ribandie.
Mes soiez sages et loirrez;
Se tn croiz ses diz et ses œnvres
Kl par soQ art toD bais il euvres
Il Vnura taatost envoirriez.
i^Falile, nis. Chartres 261, f" 141 t°.)
ENvoisANCE, S. f., galté emportée :
Petulantia,e«eoisarece. {Gloss.de Conchcs.)
ENvoisANT, enveisant, an., adj., char-
mant, gracieux, qui respire le plaisir et
l'amabilité :
Isoud siirrist e vel avant.
Le cbef covcrte e enveisani,
Ë vet tut dreil a sna ami.
(Tristan, t. II, p. 155, Michel.)
ENvoisiîLER, V. a., mettre à mal 1
Car il ateot iiiolt fort assaut,
Assaut de coi ? de biele femme
lit del dyable ki bien gemme
Le mal, car bien le set semer
Quant il voit femme envoiseler :
Dont envoiseler de luxure
lMaU[ss]e. orgias etdesmesu:e
Truevent en femme tout bostel.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. 224, Meyer.)
ENvoiSEMENT, S. m., plaisir, réjouis-
sance :
Je n'ai talent i'envoisement
Qnaat vanteour voi qni trop ment.
(Soiies de Nansay, ms. Turin, f" 8t'.)
Cbascnne preut .1. chevalier
Pour commeochier Venvoiseinrat.
(GiB. DK MONTR., Violette. 97, Michel.)
Quel joye, quel envoisement !
(Gbeban, ilysl. de la Pass., Ars. 6i.H, f" %-,i'.)
ENvoisBRiE, envoys., s. f., plaisir, ré-
jouissance :
VM biau maingier, cil bian deliz.
Ces bêles robes, cil bian liz.
Cil biau palais et ces masons
Envoiseries (sont) et chançons.
(Vie des Pères. Ars. 3641, f" 135.)
Pouchines fruis au lart et a la gans aillie
Leur apporte le qoen ; si ot envoiserie.
Woon de Maience, 10515, A. P.)
Si tiens qu'a telle envoyserie
Tonte la grant chevallerie
Des hanli cieulx s'i employera.
(Greba.n, iltst. de In Pass., 32859, G. Paris.)
ENVOISEURE, -oisseure, envoisure,anvoi-
seure, envoisur, enveisure, enveysure, em-
veisure, ainvoisure, anvoixeure, anvoseure,
s. t., gaité, joie, ravissement, plaisir, fête :
Chi gesist Baldouins de Grincknr,
Ki triespassat d'envoisur.
(1182, Epilaph. Fland., ap. Rosel.)
Dites li qu'ore M suvenge
Des evivei-wrlels jurs et nui.«
Qu'ornes ensemble a granz dedniz.
(Tristan. II, 1214, Michel.)
Ces grans jeus, ces grans anvoiseures
que tu as eues en cest siècle. (S. Graal,
Richel. 2453, f» 132 v».)
Einsi remeist 11 bohordeiz et les envoi-
seures des noviaus cbevaliers. {Artur, Ri-
cbel. 337, f» 7S\)
11 dit qu'il n'a cure de riens fors de joie
et d'envoisure. (Lancelot, vas. Fribourg,
f» 29^)
Ne il n'est mile joie ne nule envoisseure
que Lancelot n'ait. (Ib., f" 122^.)
Dame, je fni en la foresl.
Et sacies bien que mouU me plest
L'envoiseure et li déduit.
(Perceval, ms. Mons, p. 151, Potvin.)
Por ceu vient ausi a la fieie li vaine tris-
tace enjusc'a Yanvoseure de la cbaire. (Li
Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f» 107 r°.)
Et li jnijne 11 conseilloient
Quelque chose ke il vouloient.
Les folies et les luxures.
Les mai et les envoiseures.
(Dolop., 0635, Bibl elz.)
S"ebaneout par aventure
Pur joye aver e enveysure.
(CHAKDR'i, le peli Plee, Vat, Chr. ir,:;9. f 9i».)
C'ert s't'stuide, c'ert son labor.
Son solaz et s'enveiseure.
(Vie de S. .ilexi, 92, Rom. VIII, p. no.i
Que vous taisies vostre ami
Durer en sa nonretore
El garder s'envoiseure.
(Péris d'Aucicoiirt, Chans., Val. Chr. 1490,
1° 90».)
I"i sens pocnt à'envmxeure.
(In., CImns., ms. Berne 389, f» 99 r°.)
Celle qui par anvoixeure
Aloit chantant cest motet.
(Pastour., Lxvn, ms. Oif., Do'll. Douce 308.)
Bien me toit Venroiseure
Celle qui pas ne se faint
De faire anoi et laidnre
A l'orne, el mont qui mieuz l'aim.
(Jlan df. Locvois. Clians., ap. Tarbé, Chansonn.
de Champagne aux wf et \m' s., p. 72.)
Et cil de Grivelain la foie.
Qui tant lire a envoiseure
Qn'ele ne prent de nnl sens cnre.
(Parlon., 7298, Crapelet.)
Tant i ol fiesle et envoisure.
Qu'il n'en estoit fin ne mesure.
(MousK., Cknm., 24199. Reiff.)
Tous ses cners en envoi^eurr
■îrt de penser a sa faiture
l't a la jolie samblauce
Dont amours l'a navré sans lance.
tCoBri, 109, Crapelet.)
Dont doi je bien estre en envoiseure.
Car bonne estes el de gente faitnre.
dm. Lesccrel, Chans.. Bail, et Rond., xx, Bibl.
elz.)
1.0 dieu d'amours frère a dame Nature
Ri'maiot lassas en plaisant envoisure.
(L'Outré d'amour, ms. Ste-Gen., f» 5 r».)
— Gaité, manières aimables :
Qu'en Bel Acueil n'a autre bnlle.
Se sachiez, n'autre eocloueure
Fors qu'il est plains d' envoiseure.
(Rose, ras. Corsini, f° 25''.)
Bacheler plain d'ainvoisure.
(J. Bbetex, Toum. de Chauvenci, 3217, nelmotte.)
— Plaisanterie :
Li dux li respnnt a dreitnre.
Par gas e par enveisure.
(Ben., Ihics de Norm., Il, 98SG, Michel.)
Dit l'avez per envoiseure.
(Dolop., 1709, Bibl. elz.)
Por toz les granz Dex as paieos.
Ce saicbiez ke ce ne vint pas
D'envoiseure ne de gas.
(II/.. 1712.)
tu ne puis croire
Que ceste requeste soit voire.
Bien sai que c'est envoiseure.
Mais je n'ai de cest gaboi cnre.
(Amaldas el Ydoine, Richel. 375, f° 316".)
Par envoisure et par gabois. (Du Fail,
Contes d'Eulrapel. p. 268^ Guichard.)
— Espièglerie, légèreté de conduite,
étourderie .
Se li aprentis s'en va par sa foleur ou
par s'envoiseure, li mestres ne puet pren-
dre aprentis devant que .xxvi. semaines
soient passées. (Est. Boil., Liv. des mest.,
i'° p., Lxvm. 10, Lespinasse et Bonnar-
dot.)
— Poésie gaie, chanson d'amour :
Chanter chançons, envoiseures.
Tontes les bone» apresures.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. SSO''.)
ENvoiSETÉ, enb., s. f., gaîté :
Lascivia, joliveté, enboiseté. {Gl. l.-g.,
Ricbel. 1. 7692.)
ENVOISEUSEMENT, adv., avec ardeur :
Et Robastre s'efforche et pins et hautement,
Et fiert avec dn pié monlt envoiseusement.
(Doon de Maience, 9957, A. P.)
ENVoiSEUX, adj., ami de la joie, vo-
luptueux :
Le duc de Bourgogne fut de son temps
un prince le plus dameret et le plus en-
voiseuxque l'on sceust. (0. db la Marche,
Mém., I, 13,Micbaud.)
ENvoisiEEMEXT, envoiseemtnt, anvoi-
sieemant, enveiseement, envoisiemenl. envo-
siem^nt, envoyseamant, adv., joyeusement,
avec ardeur :
Li rois Orars moult anvoisieemant
Baisa s'aniie la roine au cors gent.
(Les Loh., Kichel. 1622, f° 259 v».)
Les troverent assis manjant
E enveiseement drincanl.
(Ben., fi. de Nurm.. Il, 39U89. Michel.)
ENV
ENV
ENV
321
Et les trompes commenoeut a sonner
trop merveilleusement et trop envoisiement.
(ViLLEH., Conq. de Conslantinoble, lxx, P.
Paris.)
Chil oiselon cantoient clerement, casciins
selonc se manière, et envoisietnenl. (Id.,
531, Wailly.)
Se veslent moalt aperleraent
Et lacent airoisieement ;
Moalt bien s'aTeleul et atirent.
{Dolop., 3714, Bibl. elz.)
Mnlt par erre nivohiement .
(Amadas et Ydoiiie. liichel. 375. f° 3179.)
Mult errent envoisiement.
(II'.. r> 318''.)
Des oisian;; qui laiens estoient
Qui envoisiement chantoient.
(Rose, ms. Corsini, f°5°.''
Les damoiseles font caroles
Et treschent envoisiement.
(Renart, 27076, Méon.)
Et mangierent mult envoyseamant. {Gir.
le Courf, Vat. Chr. ISOl, f°24''.)
Mais onques si joliement
ISe si très envoisiement
No vy aler hoDmes ne femmes.
(G. Mach., Poés., Richel. 92-21, P 185°.)
— Avec douceur, avec trop d'indulgence :
Uns boni mult conuz a toz ceaz de cest
bore devant lo tens <ie trois ans ot un Blb
de cinc ans, nlsi com ge quide. Lo queil il
amanz trop charneilmeut lo norrissoit en-
visiement. (Dial. Greg. lo pap., p. 218,
Foerster.) Lat., remisse.
— Richement :
Meleandres al temple décent,
Vesloz est envesientcnt.
(Prolheslaus, Richel. 21fl9, f» 90'.)
Ains sont niolt envosiement
Faillolees sor cler argent.
(Diirm. le Cal.. .1647, Stengel.)
ENVoisiER, envoijsier, anv., enveisier,
envisier, anvoiscier, enboiser, verbe.
— RéQ., se divertir, s'amuser, se livrer
au plaisir :
Graigntir fais porlet par gin quant il s'enveisel,
Que .VII. mulet ne fnnl quant il sumeient.
(Roi., 977, Mùller.)
Ne vuil mie dire autre chose.
Dune lioem s'enveise od s'iimie.
(Hou. 3" p., 28.Ï8. Andresea.)
Quant ensantble orenl vellié pose,
Ne Toel mie dire autre cose
Dont home s'envoise o s'amie.
(Ib., Uichel. 375, 1° 224'.)
Celé l'ot, mie ne s'envoise
De ço qu'été li ot conter.
^Percerai, ms. Berne 113, P 102'.)
Et Baudoins relorne an la cité anlie,
Biau s'anvoise el déduit avecques sa niaisnie.
(J. BoD., Sax., ccxvm, Michel.)
La s'enveise et jeue tant.
(GuiLL., Best. &., 248, Hippeau.)
Moult me semnnt amonrs que je m'envoise.
(QuESNE DE Bethu.'<e, P. Paris, Romancero, p. 83.)
Tant boit Bolins que il s'envoise.
(Renart, 13302, Martin.)
Lors s'acist avec les autres chevaliers et
se commence a anvoisier. [Mort Artu.t,
Richel. 24367, f° U^.)
Les chaos des oisealz escollerent
Qui p;ir la foresl s'envoisoient.
(bumi. te Cal.. 2218, Stengd.)
Lors s'esvertue, et lors s'envoise
Li papegîius et la kalaudre.
(Rose, 76, Méon.)
C'est uns leus ou nus no s'envoise,
N'i a fors plains et criz et noise,
Paine et dolor.
(Des Comètes, ap. Jub., Jongl. et Trouv., p. 92.)
Ainsi com li boçn chantoient
Et o la dame s'envoisoient
Ez vos revenu le seignor.
(Des trois Boçus, Montaiglon, FaW., 1, 16.)
Mon cner de liesce s'envoise.
(J. Le Fevre, la Vieille, 1. Il, v. 3118, Cocheris.)
Ce doulz chant me fit envoisier et mon
cuer sy esjoir que... {Liv. du Cheval de la
Tour, prol., Bibl. elz.)
Pour nient en Marie t'envoises.
Car se je maintenant m'envois,
.Si revendray je une antre foiz
Toy honte faire.
(Mir. de S. Jean Chrys., 719, Wahlund.)
Et sachiez nul ne s'y envoyse, -
Mez il demainent trop grand noyse.
(Pass. N. S. J. C. Jnb., Mijsl., II, 172.)
— Neutr., s'amuser, se livrer au plai-
sir, s'abandonner à la joie :
Ecnba fu preuz et cortoise,
As barons rit, jeue et anvoise.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f" Ti^.)
Sur le lit al Seiguur cueherent,
E déduisirent, e enveiserent .
(Marie, lai d'Eqititan, 279, Roq.)
Li uns de l'autre lassa si
Et de joer et d'envoisier,
Et d'acoler et de baisier.
{FI. el Blanetieflor, Richel. 19152, P «OS' ;
2° vers., 2852, du Méril.)
Chantent e enveisent de lur paroles.
(Charorï. Set dormans, 1648, Koch.)
Devant lui dancent et envoisent.
(Dolop., 3730, Bibl. elz.)
Si vont par la sale envoissant
Et parloient de lor déduit.
(Mess. Gauv, 2468, Hippeau.)
Si chantent et envoisent luit
Tant k'il fu saisons de coachier.
(Cher, as deus esp., 2618, Foerster.)
Beaux m'est prinstans an partir île février,
Ke primerole espanit el boscaige :
Adont me vitnl fin talent A'envoisier
Plus k'en iver, au félon tans sauvaige.
(Gilles li Viniers, Clians., ap. Roquefort, Poésie
franc, au xn° siècle, p. 73.)
Un juvencels nomement
Resevera ço nostre présent
Pur enveiser e pnr aprendre.
(Li Donnez des amans, ap. Michel, Tristan, In-
troJ., p. 65.)
Cam il vunt de totes parz jner et enveiser.
(llorn, 412, Michel.)
Lascirc, enboiser. (Gl. l.-g., Richel. 1.
7692.)
— Knvohié, part, passé, gai, de bonne
humeur, l'air ouvert, gaillard, avec un
nom de personne :
Mnt la Irova curteise et sage.
Bêle de cors et de visage ;
De bel semblant e enveisie.
(Marie, Lai d'Equilan, 51, Roq.)
Lors est plus envoisiez et plus empariez
q'il ne selt. {Lancelot, ms. Fribourg, f» 14''.)
Leale f u . bêle e enveisee.
(Chariiry, Petit Plet, 1276, Koch.)
Il est par dedens corecies
Et par defors est envoissies.
(Mess. Gauv., 2449, Hippean.)
Lors seroie joians et envoisies.
Et a pinsors de hone compaignio.
(Jean de Brienne, Chans., P. Paris, Romancero,
p. 142.)
Chantans esloit et envoisié.
Bien parlans et bien enseiï-'nié.
(Durmars le Gallois, 163, Stengel.)
Et par dehors esteit la feste
Grant et planiere et gloriouse.
Si enveisie el si joiouse
Corne il coveneit a tens genz.
(Vie de S. Alexi, 124, Rom. VIII, p. 171.)
Jone, jolis et anvoixies.
(Bret., Toum. de Chauv., ms. Ojford, Douce 308.
fo 107.)
C'en dist que partout est sachans,
Envoisies, jolis et chantans.
(Coiici, 183, Crapelet.)
Oais, amonrens, chantans, jolis
Estoit, et de corps cnvoiùes.
(Ib., 338.)
Lascivus, jolis, enboises. (Gl. l.-g., Richel.
1. 7692, Hoffmaun.)
Lascivus, jolis, envoisé. {Gl. de Conches.)
Ung jour advint que le roi Iloiiel seoit
au menger, si veoit Tristan envoysié plus
que il n'aveit oncques mais fait ; si luy
dist : Sire, s'il vous plaisoit, vous me diriez
vostre nom, car tous ceul.K de céans le dé-
sirent assavoir. {Tristan, f" 131 v», éd.
1S32.)
— En parlant de choses, joli, gai,
agréable :
Ne harpe ni viele lant ait envoisié son.
(Gar. de Mongl., Richel. 24403, f» 3''.)
La chambre bêle et envoisiee.
(G. de Dote, Vat. Clir. 1723, F 90''.)
Et canchons envoisies.
(A. Du Pont, Mahom., 776, Michel.)
Les yex gros et si envoisies
Qu'il rioient tousjours avant
Que la bouchete par couvant.
(Rose, 850, Méon.)
Ma chançonete envisie,
A Sapegnies t'en va.
(Colars li BouTiLLiERS, Clians , Dlnans, Troiiv.
arlés., p. 139.)
Un escu portait envoisiet.
Et d'argent et d'azur faissiet.
(Cûuci, 1581, Crapelet.)
La gracieuseté et courtoisie reposent au
giron françois, au sein de l'envoisee royale
court. (G." Chastei-lain, Exp. sur vérité
mal prise, vi, 291, Kervyn.)
Celle court tint il premièrement pour la
joye de la royne,.. si ue fut oncques veue
si eyivoisiee court. (Lancelot du Lac, 1" p.,
ch. 55, éd. 1488.)
Lors vint a ung chasteau moult beau el
envoisiez. {Ib., ch. 76.)
— Dans un sens défavorable, aban-
donné au plaisir :
Cil forent sot el anvoisiel ;
Ansi ont lor père hiissiet.
(Dolop., 80S9, Bibl. elz )
ENVOISSEUUE, VOir E.NVOISEUllE.
ENvoissiisR, voir Envoisier.
ENvoixEUiiE, voir Envoisf.uhk.
41
322 ENV
ExvoLDRE, V. a., entourer, envelop-
per :
Une puis cel jur n'en fud plait tennz
Fors itant k'al porter sant ses amis coriu
Par li traire del lai. qu'il n'i fiisl i-iirolii^.
(Horn, 4094, var.. Michel.)
— Enfoncer :
Lors vient a celé, si l'a mise
Contre terre par les cheveiis.
El chief li a ses doiz envous.
Lors tire et liert et boute et saiche.
{Des Trcsccs. Richel. 19152, f° 12-2', Montaiglon
et Raynaud. VabL. IV, 73.)
— Envols, part, passée enveloppé, en-
touré :
Cil fiert lai si durement
Que tut l'esco rnvous d'argent
Li perce.
(Ben., Ducs de Nom., II, 18628. Michel.)
... Que des escaz envous d'argent
Ne fassent les forz ais braisées.
(In., il/.. II, 28205.)
Ses lis estoil envols de .ii. rices samis,
A pieres precionses saieles et closis.
{Roum. d'Alix., f° 80'', Michclant.)
El sépulcre vos mistrent, envols d'un cher siglas.
(Gui de Bourg., 2565, A. P.)
Et quant le bras fu hors isça
Ki estoit envous d'un boufu
A merveille l'ont esgardé.
(Aire per.. liichel. 2168, f 3.5'.)
— Enroulé :
Bien fu vestus d'ans dras envaus
Et de garimens principaus.
(Blancani., 167, Michelant.)
icNvoLSER, - oulser, ■ miser, v. a.,
voûter :
Compasser les tnreles e le marbre tailler,
Envauser les arches e les uiz ënginner.
(Th. de Kent, Ge.'ite d'Alis., Richel. 24364,
f» 74 r».)
— S'envelopper, s'entourer de :
D'une lirarae ot envolsé la pel,
Et si avoit en son chié un cljapel.
tilesclians , 6266, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
— Envolsé, part, passé, enveloppé :
Chiute de dum d'alerion
Envolsé d'an blanc siglaton
Ot par desus le cordeis.
Oui fu de soie laceis.
(Parton.. 10323, Crapelet.)
— Voûté, bombé, convexe, qui a une
bosse :
Gros furent et bien hauz e overé a aneaus (les
[poteauj),
Envousé erent li pié en gnise de chalameani.
(Th. de Kent, Geste d'Alis.. Richel. 24364,
r 48 r°.)
E d'une escorce d'arbre furent eln\rausees fies
[nefs)
Ke de cel butemai estoient engluées
E d'une sercle de fer environ bendees.
(Id., ib.. f° 64 r°.)
ENvoLUER, V. a., envelopper :
Aucunes opérations sont eyivoluees en
mal de elles meisuies en telle manière
que elles ne peuvent estre bien faictes
(Oresme, Eth., f" 38°, éd. 1488.)
Je suis tant envolué en matières d'im.
portance que je ne scay que faire. (P^ls-
B-, Esclairc, p. 539', Géoin.)
ENW
ENVOUJMÉ, anv., - ei, part, passé, em-
ployé comme synonyme de souillé:
Or est rorapnz et sanz color (l'auqueton),
De'sanc'glaciez et de suor
Est soilliez et anvolumei.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f 72''.)
Est souillies et envohmes.
(Id.. ii.. Richel. 375, f° 89'.)
Lor vis sunt laint et blecié et quassé.
Et H plusor de sanc envolumé.
(Herb. Leduc, Foulq. de Cand., p. 33, Tarbé.)
Li crin et les testes des cbivalz (sont)
soillies et envolumeis de sanc et de cer-
velle. (S. Graal, Kichel. 24S5, f° 243 v».)
Et tant eoseine d'or brusdee
De vermeil sanc emiolumee.
{Prolheslaus, Richel. 2169, f» 67''.)
ENvouLENTiF, adj., résolu, déterminé,
résigné, décidé, fixé :
Quant icellui André vit que Bufflere es-
toit moult envoulentifs de villener le feu
Potier. (1409, Arcli. JJ 163, pièce .334.)
ENVOULER, voir ENVEILUER.
ENvousTEU, voir Envoûter.
EN\'ouTER, -ouster,\. a., replier:
S'il brise, en surtirant, l'arc, la corde et ses
Itretz,
Il envoûte soudain ses dcni ayles exprès.
(L. Paton. Embl. et Dev. d'am., lanecess. amour.,
éd. 1857.)
— Envoûté, part, passé, placé sous une
voûte :
Une escuelle d'argent doré ou il a plu-
sieurs cristaulx garniz de reliques et cinq
angelz envoûtez, ou milieu esmaillé de
nostre Seigneur et ses appostres faisans la
cenne .xxx. liv. t. (1416, Invent.du duc de
Berry, ap. Laborde, Emaux.)
Le sainct Greal, ensevely et envousté
sous le perron Merlin. (Du Fail, Cont.
d'Eutrap., xxx, Bibl. elz.)
ENVOYSEAMANT, VOir ENVOISIEEMENT.
ENvucHiER, voir Envochier.
ENWALER, voir IVELER.
ENWAN, voir Oan.
ENWARAYE, S. f., titTC d'uu ouvi'age
du commencement du xvu" s. qui con-
tient des propos tenus autour d'une ac-
couchée :
La grosse enwaraye messine ou Devis
amoereux d'un gros vertugay de village à
sa mieus aymée Vazenatte, escript en vray
langage du haut pays me?sin. (Imprimé en
1615, réimprimé par G. Brunet.)
ENWARDER, VOÎT ENGARDER.
ENWAUL, voir Ivel.
ENWEIL, voir IVEL.
ENWELMENT, VOir IVELMENT.
ENWBRPiR, voir Enguerpir.
EPCWEUL, voir IVEL
ExwiL LIER, V. a., arranger, régler :
EPA
AUBERONS.
Ostes, mais quant je revenrai
S'ares pour .i. denier le pinte
I.l TAVRENIERS.
Parfoi ! o'ert a can loille estintc
Pour noient te pues traviltier
ADHERONS.
Ne me puis a vous awiUier
Se nue maille en deus ue caup.
CLIKES.
Qui vent .!• parti a clie caup
Pour es1)anier petit gieu ?
LI TAVRENIERS.
Aves oi. sire courlieu?
Aies enwillier vostre affaire.
(J. Bon., li .lus de S. Nicholai, Th. fr. an m. à.,
p. 169.)
ENWINDRE, voir ENOINDBE.
ENWisEURE, S. f., sorte de tare du
drap :
S'il avenoit a alcun drap mouilliet n il
euist a amander, fust par laner, fust par
fouler, fust par enwiseure, fust par gruiaus.
(1262, Bans aux échev., 00, ass. s. les
drap, de Douay, f° 6 v», Arcb. Douai.)
ENWISIÉ, adj.?
Quiconques soit atains, ou convencus,
ou fâche pais, ou qui en ait fait son gré,
aprez che que li tesmoins sont levé, si doit
.V. sans au roi de wages enwisies. [Li
usages de le cité d'Amiens de coi on plaide
devant le maieur, ap. A. Thierry, Mon.
inéd. du Tiers Etat, 1, 134.)
ENXEUVANT, VOif ENSUIVANT.
ENXEVANT, VOir ENSUIVANT.
ENxuivRE, voir Ensuivre.
EN'ÏERBER, VOIT ENHERBER.
ENYERTER, VOi." ENHERITER.
ENYSsiR, V. n., sortir:
Serpens envenimez de leurs corps emjssoienl.
{Déliât du Corps et de l'Ame, Ane. Th. fr. , III,
334.)
ENYVRous, adj., enivrant :
Enyvrouse chose est vins. (Ms. Ars. 5201,
p. 'ii9\)
EiVYVROusEMENT, adv., avec ivresse,
comme un ivrogne :
Enyvrousement. (S. BERN.,Si'nB. /■/'.»««.,
p. 99, ap. Ste-Pal.) Lat., lemulente.
ENZ, voirENS.
EIMZKAIGIBR, VOlf ESRACHIËR.
EO Eo AE AE oo, refrain :
Eo eo ae ae ! oo dorenlot
D'amors me doinl Dt-X joie !
(J. Erabs, Bartsch, Rom. et past., 111, 20, 8.)
EOLS, voir LE.
1. Eos, voir Ues.
2. EOS, voir Le.
EOURER, voir Aorer.
Eoux, voir Le.
EP, voir E.
EPALLIR, voir ESPALIR.
EPAMER, voir ESPASMEB.
EPI
EPI
EPS
323
EP.VKDllE, voir ESPARDRE.
EPARGNEMAILLE , VOir ESPARGNE-
EPARSEMENT, VOIT ESPARSEMENT.
EPAKTIR, voir ESPARTIR.
EPATiÉ, adj. f
Si lui feras cette médecine, prenes aloes
epatié, aussi gros corume un pois, et soit
broie en une esouelle, et soit destrempé
d'eaue tiède, plaine deniy escaille d'une
nois. {Jfodus et Racio, ras., f» 429 v^, ap.
Stc-Pal.)
EPAULU, voir ESPAULU.
EPAVISSERj voir ESPAVISER.
EPERIR, voir ESPERIR.
EPENNE, voir ESPENNE.
EPENTANCE, VOir ESPOANTANCE.
EPESCHEURE, VOlr ESPESCHEURK.
EPEURER, voir ESPAOURER.
EPHAKMiE, S. f., syn. d'épargne :
Les dits bourgeois, manans et habitans
ont neantmoins droit d'embanir, qu'est a
dire de mettre en epharmie ou épargne,
certaine partie, canton, endroit ou contrée
de leur bien, soit en terre arable ou héri-
tages d'autre nature. (Coût, de Gorze, xvi,
5,'Nouv. Coût, gén., Il, 1093.)
EPHIMERE, voir EFFIMERE.
EPiCAUSTERE, S. m., Cheminée :
Epicaustirus, ri, epicausteres. {Caiholi-
con, Richel. 1. 17881.)
Epicaustrum, epicausteres. cheminée.
[Gloss. l. fr., Richel. 1. 13032.)
EPicENTiiE, episcentre, s m. ?
Du Zodiaqae scet les signes,
Voit episcicle et episcentre.
(Lefranc, Cliamp. des Dam-, Ars. 31"2l, f IIU"*.)
EPiCERCLE, S. m., épicycle :
Saturnes, Jupiter, Mars ont chacun .ii.
cercles, .r. qui enclôt la terre... .i. autre
qui n'enclôt mie la terre, qui est diz epi-
rercles, porce qu'il est sor l'autre cercle.
(Introd. d'astron., Richel. 1353, f" 26=.)
EPICHL'RE, voir EPICURE 2.
EPICIAUTÉ, voir ESPECIALTÉ.
1. EPICURE, S. i., piqûre ?
Quant la fiente de vache est mise
avecques vin aigre dessus les gratelles et
epicures chauldes, elle les guerist. (Jard. de
santé, II, 150, impr. la Minerve.)
2. EPICURE, - chure, adj., épicurien,
qui ne recherche que le plaisir :
Li home qui parsuient lor volenté sont
apelé epicures, ce est a dire qu'il pensent
dou délit dou cors seulement. (Brun. Lat.,
Très., p. 303, Chabaille.) Var., epichures.
EPicuREEMENT, adv., à la manière des
épicuriens :
Voire que Dieu, pour n'estre prouvé par
assez ferme argument et apparence de la
raison sensible, sera annuUé de toute co-
guoissance, et piz f\a"epicureement dejetté
liors de l'entendement humain. (Pont, db
Tyard, Disc, philos., f» 167 i", éd. 1387.)
EPIDEMIAI^, voir EpIDI.VIAL.
EPiDiMiAL, - el, epyd., epidemial, adj.,
d'épidémie, épidémique :
Que li airs soit epidimiaulx et corrom-
pus. (EvRART DE CoNTY, Pvobl. d'Ar., Ri-
chel. 210, f H V».)
Air epidimial. (Id., ib., l" 16 r».)
Maladies pestilencieles ou epydimieles .
(Id., ib., f» 10 r».)
Pestilence epidimial. (BERSUtRE, T. Liv.,
ms. Ste-Gen., f» 149^)
Rectifier l'air epidimial (B. de Gord.,
Prat., IV, 4, éd. 1495.)
Siremigres est une déesse epidimiale et
pestilenciale. {La Mer des hystoir., t. I,
f" 68'', éd. 1488.)
Corruption epidimial. (A. Chart., l'Es-
pér., OEuv., p. 303, éd. 1617.)
Elles restent exemptes d'une paour epi-
demiale entre le sexe féminin. (Rab., 1. ÎV,
prol., éd. 1552.)
Maladies epidemiales. (ParÉjQEmw., XXIV,
III, Malgaigne.)
EPIOI.MIÉ, part, passé, infecté d'épidé-
mie:
Fouir ce brouillas de temps et cesle po-
lice epidimiee. (A. Chart., l'Esper., OEuv.,
p. 271, éd. 1617.)
EPiDiMiEux, adj., épidémique ;
Aussy en yver le pluieu-x
Qni veos et broillars fel lever
L'air d'Amour epidimieu:r
Souvent paruiy se vient bouter.
(Poés. de Charles d'Orl., p. 190, ChampoUion.)
EPiLENCE, S. f., épilepsie :
Epilence c'est une maladie du cervel
officialle qui oste sentement ou sens et
érection a tout le corps. (B. de Gord.,
Pratiq., II, 24, éd. 1493.)
Les signes du haut mal, dit epilence, sont
qui: l'oyseau chiet soudainement, et gist
par aucun temps comme mort. (GuiLL.
Tardif, l'Art de Faulconnerie, i, 94, Jul-
lien.)
EPIL.LIER, voir ESPILLtER.
EPii.oTiQUE, adj , fortuit :
Cette maladie n'estoit pas epilotique,
mais estoit du jugement de Dieu. (Citron,
de S.-Denis, t. jl, f» 158 v», éd. 1493.)
EPINEL, voir ESPINEL.
EPINOCHE, voir ESPINOCHE.
EPISCENTRE, VOirEPICENTRE.
EPINOCHER, voir ESPINOCHER.
EPiscoPALiTÉ, S. f. , revenus d'un
évêché :
Tous les profits et emolumens qui a
nous... appartiennent pour raison du re-
gale de ladite episcopalitê . (1373, Pr. de
l'iiist. de Bretagne, 11, col. 103.)
EPiscop.vuLTÉ, S. f., épiscopat :
Et dévoient succéder a Vepiscopaulté.
(BOURGOING, Bal. Jud: IV, 15, éd. 1530.)
EPISON, voir ESPISON.
EPisTiTE, epi/(/t(s/K, s. m., nom il 'une
pierre précieuse :
Episliles est avenanz.
Bêle e bioa resplendissanz,
Ruige est...
(Lapii., Richel. 1. 14i:0. f 21 v».)
Epythiste, amatiste. (Lapid. d'un roi
d'Arrabe, ms. Berne 646.)
EPisTOLiER, s. m., livre d'épîtres, où
le sous-diacre chante l'épître :
Deux epistoliers de très belles lettres de
forme, contenant ou iV fueillet de l'un
Stabat in tenebris. couvert de deux ais
d'argent dorez. (1409, Compte de A. des
Essarts, Pièc. rel. a l'Hist. de l'r., XIX,
199.)
— Celui qui chante l'épître :
M. Jean Moret, epistolier, c'est a dire
chantant l'epistre au dimanche. (Paré,
OEuv., VI, 13, Malgaigne.)
EPITHEMER, VOir EPITHIMER.
EPiTHiMER, - limer, - Ihemer, v. a., ap-
pliquer un épithème sur :
Et epithimeras le leu d'oile rosat et d'al-
buu d'uef niellez ensamble. (Brun DE Long
BoRC, Cyrurgie, ms. de Salis, f» 9".)
Et puis epithimeras le leu de choses sut-
fisanz. (ID., ib., f» 49'^.)
Puis epitimeras le leu entor de choses
repercussives. (Id., ib., f° 69''.)
Par dehors le foye soit epithemê avec des
sandals, cannelle et roses destrempez en
vin aspre. (JouB., Gr. chir., p. 191, éd.
1398.)
EPLANER, voir ESPLAKi.NlER
EPLETIER, voir ESPLOITIER.
EPLOIT, voir ESPLOIT.
EPLUMER, voir ESPLUMEH.
EPOiN, S. m., gâteau :
Se ne le deseritcs et pois après le poin
N'auras en toi d'oneur la monte d'un epoin.
(Gir. de Ross., "31, Mignard.)
EPOINDRE, voir EsPOrNDRE.
EPOINTE, voir ESPOINTE.
EPOis, voir Espois.
EPORAICE, VOirE.MPERERIS.
EPOSTELLE, S. i. J
On met a des brouettes des epostelles )
palletz, des pieds et des escohons. (1563,
Béthune, La Fons, Gloss.ms., Bibl. Amiens.
EPOURER, voir EsPAOURER.
EPOURRIR, voir ESPAORIR.
EPPARRON, voir ESPARRON.
EPPELER, voir ESPELER.
EPRANURE, S. f., plains :
Epranure, planicies. [Gloss. hebr. fr.,
Oxf. Bodl. 135, .N'eubauer.)
EPRESSEK, voir ESPRESSER.
EPREUVEMENT, Vûir ESPROVEMENT.
EPRISE, voir ESPRISE.
1. EPS, pi ir. de E, voir E.
2. EPS, voir Es.
324
EQU
EQU
EQU
EPULAiRE, ad]., de festin :
Toutes fois ne voulut le roi a ccnvis
epiilaires et féminins blandisses, comme
Snrdanapalus, prester l'oreille, mais seule-
ment donner œuvre a l'ordre politique.
(J. d'Auton, Chron., t. I, p. 61, Jacob.)
EPULATioN, - ullation, s. f., festin :
Vaspasien et tous ses chevalliers s'en al-
lèrent au palays ou estoient les maistres
de l'hostel et ministres des conviz qui
avoient fait appareiller viandes, magnifiques
epullations, et furent assis a tables tous
prans et petiz. (BouRGOiNG, Bat. Jud., VU,
34, éd. 1530.)
EPUS, S. m. ?
Avironnee entor estor
De flors d'epiis et de çenoivre.
(La Utile sanz frain, 220, Méon, Hom. Rec, 1.)
EPUSCHE, S. f., sorte de corbeille :
Le mandelier vend epusches. (1342, S.-
Omer, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
EPYEYKiE, S. f., équité:
Epyeykie est une especial manière de
justice par laquelle est adrecie ou corrisie
en aucun cas justice légal. (Oresme, Eth.,
Richel. 204, f 464>.)
EPYLOGACioN, S. f., épilogue :
Pour avoir epylogacion et recapitulacion
spéciale sus l'euvre présente. {Sept Sag.,
p. 202, G. Paris.)
EPYOUEMARD, S. m., le Hafd :
Clos de girofle et epyquemard et autres
espices bien odorans. (Mandev., ms. Didot,
f 14 v.)
EPYSENCE, S. f., sorte de maladie ;
Uessoubz la langue a deux values les-
quelles on saigne pour une maladie
nommée epysence. (Kalend. des berg., p. 103,
éd. 1493.)
P. ê. est-ce une faute pour epylence ; cf.
Epilence.
EPYTHISTE, voir EPISTITE.
EQUABLE, voir EGUABLE.
EQUAIL, voir IVEL.
EQUALITÉ, voir IVELTÉ.
EQUARE, voir ESCART.
EftUARRER, voir ESCARREB.
EQUAUL, voir IVEL.
EQUEMPERCHE, VOlf ESCHAMPERCHE.
EQUAULMENT, VûiP IVELMENT.
EQUAUMENT, VOir IVELMENT.
EQUE, voir IVE.
EQUELITÉ, voir IVELTÉ.
EQUEST, voir ICEST.
EQUiDisTAMMENT, adv., à égale dis-
tance :
Quant le soleil se lieve en orient il en-
voie ses rais tout droit equidislammenl a la
terre qui samble estre plaine. (Evrart de
CoNTY, Probl d'Arist., Ricbel. 210,f"206».)
La paille s'accommodera en faisseaux,
longs de deux pieds et demi, espes d'uu
pied, lies de la mesnie matière, en trois
divers endroits, equidislamment. {(). de
Serr., Th. d'agr., u, 1, éd. 1605 )
EQUIERDE, S. f. ?
Pour chacune charge equierdes vielles,
XI. s. .vin. d. ; pour chacune charge sau-
vagine .XL. s. (Dec. 1512, Pancarte de la
traite de Nantes, ap. Mantellier, March.
fréq., III, 316.;
EOUIL, voir Icel.
EQUILENCE, voir ESQUINANCE.
EQUIN.ANCEUX, VOir ESQUINA^•CE^S.
EQUiNOCTioN, equinnoctioii , ■ un, equi-
nocium, s. m., équinoxe:
Des eijuinocliutis
E des jejuDaisuns.
(P. DE TiiAux, li Cumpoz, 199, Mail.)
Car 11 livres fait mencioDS
Que il ert Vi'guiiinoctions,
Qui est a l'eissae d'iver.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Bras., f» 17"''.)
Car U livres fait mention
Qu'il ieit li equinoction.
(1d.. it.. ms. Soiss-, f ISS"".)
Apres Veqiànoctiun vernal. (J. Goulain,
Ration., Richel. 437, f" 330 r».)
Entre equinocium et le solstice de esté.
(Oresme, Quadrip., Richel. 1348, f" 61 V.)
Les trefz se couppent avec utilité et
prouffit par le equinoction, que les nuicts
sont esgales es jours. {Flave Vegece, IV,
36, ms. Univ. E 1. 107.)
EQuiPARABLE, adj., '^comparable, égal :
Quels ducs equiparables au roy Alexandre
florissoient a Rome. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10312, IX, m, 27.)
La formosité qui pourroit estre en ma
personne... n'est pas equiparable a la spé-
cieuse beauté dont les dieux et les déesses
sont si amplement garniz. (Lemaire,
Illust. de Gaule, i, 179, Stecher.)
Pour faire choses et mener a fin entre-
prises equiparables a la gloire d'Alexandre.
(Budé,- Insfît. du Prince, ch. xxxiu, éd.
1547.)
Il est impossible que l'eau ail une gran-
deur equiparable a la terre. (Le Blanu,
Trad. de Cardan, f° 64 v», éd. 1336.)
Ne te soit grief de faire a toy semblables
Cenlx qui a toy ne sont equiparables.
(Desper., des quatre Vertus cariin.)
Je luy monstray mon grand cheval Dura,
Hippotame, lequel voyant tant grand, tant
puissant et merveilleux, que cent chevaux
terrestres n'estoient equiparables, il en fut
tout estonué. {Alector, f 104 r% éd. 1560.)
... Celuy qui chante les louanges
De ma belle maistresse equiparable aux anges.
(Goï DETOURS, Poés., I, 64, Blanchemain.)
EQUiPAiR, adj.jégal :
Selonc l'ordenence generaul a tout le
pays, laquelle est equipaire a droit com-
mun. (1337, Ecrit, prod. par les moin, de
Reigny contre ceux de Pontigny, Arch.
Yonne H 1354.)
EQUiPARAisoN, - ation, équiper., s. t.,
égale comparaison :
Monnoie d'argent qui est apte et conve-
nable a faire recompenses et equiparations
par changes et aussi pour achapter petites
marchandises de petit pris. (Ores.me, des
Monnaies, p. It, Wolowski.)
Entant qu'il touche la haulteur de nostre
origine, je croy qu'approchons en équipa-
ration convenable quant a ce. (Le Maire,
Illustr., I, 32, éi. 1545.)
Equiperation, s. f., equalnesse. (Pals-
grave, Esctairc, p. 217, Génin.)
Equiparaison, aequiparalio. (R. Est.,
Pet. Dict. fr.-lat.)
Equiparaison, likeness, resemblance,
matching, equality, comparison. (Cotgr.)
EQUiPARCiAL, adj., partagé également :
Voulurent faire la région equiparcial,
c'est a dire partie entre tous par equal.
(Oresme, Politiq., t° 181S éd. 1489.)
EQuiPARENCE, S. f., comparaison :
Telz envieux ont acoustumé de gecter la
poume de discorde entre iceux , c'est a
dire semer parolles plaines de blasphèmes
et trahysons portantz semblance d'aulcune
equiparence. (C. Mansion. Biblioth. des
Poet. de metam., f° 116 v°, éd. 1493.)
EQuiPARER, verbe.
— Act., comparer :
Reformay pour equiparer
Au déchet comme souverain
De ma main l'homme priraeraio.
(J. Le Fevre. Malheolus, liv. III. 1519, Tricotel.)
Je Vequipare a la maison
Ou l'ouvrouer d'uog apoticaire.
(CoeciLLART, Poés., I, 158, Bibl. elz.)
Les anciens ont equiparé l'armée a une
main, laquelle armée par l'inclination na-
turelle est preste a préserver et garder
son corps. (Mirouer de la vie humaine,
f» 78 v», éd. 1482.)
Nuls bienfaicts ne sont a equiparer a la
bonne police et reigle que les Romains
I gardoient en la guerre. (J. Le Blond, Val.
Max^f 81 r», éd. 1379.)
— Réfl., se comparer :
Par icelle manière ne se povoit bonne-
ment la monnoie equiparer aux marchan-
dises par poix. (Uresme, des Monnaies,
p. 17, Wolowski.)
Y monstrer sa puyssance
Sur les dragons a luy s'equiparans.
(Ch. roy.. Richel. 1537. f° 80 ï°.)
Et neanmoius as eu la présomption de
toy equiparer a la souveraineté des dieux.
( Lem . des Belges, Illust. de Gaule, i, 188,
Stec'ier.)
Elle voulloil a luy s'eqtnpjrer.
(Corrozet, Fabl. esop., sxxi, éd. 1512.)
— Neulr., être égal :
La dernière espèce de democracie qui
equiparé a tyrannie. (Oresme, Politiq.,
f" 203'', éd. 1489.)
La seray comme primerain,
EquiparanI an souverain.
(Greban, Slisl. de la pass., 373, G. Paris.)
EQUiPARiER, V. a., Comparer :
Li Acheien l'equiparierent en gloire et
eu loenge d'armes a Quincius l'empereur
romiiiu. (Bersuibe, T. Liv., ms. Ste-Gen.,
f« 362''.)
Cf. Equiparer.
EftUIPART, voir ESCHIPART.
EQUIPERATION, VOir EQUIPARAISON.
EQUiPiLLON, S. m., probablement
forme altérée de goupillon :
ER
ERA
ERD
325
Une brosfp neufve et .11. equipillons
pour nettoyer les hanaps du roy. (1380,
Compt. de Vhôt. des R. deFr.,p. 71, Douet
il'Arcq.)
EQUiPOL, adj., éfiuivalent :
Disoit oultre que ladite rente ils avoient
este tousjours payes, qui estoit équipai, et
leputé a saisine, et souffisoit pour obtenir
a leurs conclusions. (Procès de Jacq. Cuer,
uis., p. 148, ap. Ste-Pal.)
EQUIPOLLEMMENT, - olemetit, esquipp.,
s. m., valeur équivalente, équipollence :
Chascun journel pour le pris de demie
mine de blé et demie mine d'avoine, et a
Vesquipolement, a paier le grain chascun
an a la feste S. Remy. (1336, Beg. duChap.
de S. J. de Jerus., Arcb. MM 28, f" 37 v°.)
A VesqiiippoUement..., a VesquipoUement.
(Ib.)
EQUiPOLLEJiEN'T, - ammcnt, equlpp.,
adv., d'une valeur égale, d'une manière
équivalente :
Si comme entre innombrables exemples
peult apparoier de ceste très commune
proposition, homo est animal, car homo
figure honme et femme, et nul mot de
français ne signifie e^w/po/emment. (Oresme,
Eth.', Prol., éd. 1488.)
— Equipollemmetit à, en rapport exact
avec, d'une manière égale à :
Pource que l'antiparistase, ou contraire
reflexion, n'est point proportionnée equi-
pollemment aux autres dispositions a faire
pluyes. (.Descr. du Nil, p. 292, ap. Léon,
Descr. de l'Afr., éd. 1536.)
Les rengs de derrière portoient halle-
bardes et pertuisanes poUyes et dorées
equippolamment a la garniture de velours.
(Entr. de Henry II à Rouen, f" 13 r°.)
EQUiTANCE, voir Aquitance.
EQUivocATioN, S. f.. Conformité de
nom, signification équivoque :
Si avoient trovee occasion de li gaber
par V equivocalion de son nom, por ce que
li nous est équivoques a home et achevai.
(Chron. deS.-Den., ms. Ste-Gen., f» 324"^.)
Mais celle controversité est procedee
pour Vequivocation de leur nom, et qu'ils
furent occis en un mesme lieu, pourquoy
les acteurs ont aucunesfois pris l'un pour
l'autre. (Le B.\ud, Uist. de Brel., cli. xvi,
é.l. 1638)
Par ignorance de Vequivocation de ce
mot. (Amyot, Œuv. mêl., t. IV, p. 316, éd.
1820.)
EQuivoQUER, - ocquer, V. a., appeler
également :
Adfin que vous ne querres Dieu illec, je
vous ay faict deuls veauz d'or. Je les
equivocque dieus adfin que vous adores
Nostre Seigneur en euls. (Fossetier, Cliron.
Marg., ms. Brux., II, f» 13 v».)
EQUYE, S. f. f
Des equye d'argent. (1304, Noyon, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ER, s. m. ?
La ville de Paluiau vous donna .LX. livres
de tournois, et Chetiauguion .LXX. livres,
et Mont Boissier, dont vous tenoiz Ver, en
vostre bail, .lx. livres. (1268, Arcb. JJ 24%
f» 121 r».)
EiiACHER, voir Esbachieh.
ERADiCAL, err., adj., qui peut être ar-
raché, détruit :
Car la matière est grosse et viscouse, cor-
rumpue, appareillée a faire une grant ma-
ladie mortelle, et si n'est pas erradicalle a
quelconques medicine. (B. DE GORD., Pra-
tiq., Il, 7, éd. 1493.)
— En parlant des yeux, qui sortent de
leur orbite :
Quant la folie est complète le mouvement
des pies et des mains et de langue se va-
rient et les yeulx sont erradicalz et ne
tient point une voye ne ung ordre. (B. DB
GoRD., Praliq., II, 18, éd. 1493.)
ERADicATiF, adj., qui arrache :
Evacuations eradicaiives. (P. Bocellin,
Practique, f" 17 v», éd. Lyon.)
ERADicATioN, - ciou, S. f., action de
retrancher ;
Tu me meis en eradication et degietement
en mi les pueples. {Bible, Ma?. 684, f° 135°
et Maz. 632, f" 230"^.) Lat., Eradicationem
et abjectionem. (Jer., Thren., III, 4S.)
De Veradicacion des denz. {Cyrurgie Al-
bug., ms. de Salis, f» 13B".)
Por ce qu'il ne pouvoit endurer le mar-
tyre, soit de l'exection, soit de Veradication
et arrachement. (Cholieres, Matinées, p.
144, P. Lacroix.)
ERADIQUER, err., - icquer, v a., arra-
cher :
S'il est putride (le membre) on le doit
erradiquer. (B. de Gord., Praliq., III, 23,
éd. 1493.)
... Phelippes. duc de Bonrgoingne, lors,
Qni l'enduisit a faire telz accors
Pour la secte du tout éradiquer
Des de Vallois.
(1512, Episl. de Henri VU, Poés. fr. des xv° et
XVI' s., t. III.)
On deust telle vermine erradiquer. (J.
Bodchet, Labyr. de fort., Maz. 10832,
f 103 r».)
Leur donnant secours a ouster et total-
lement eradicquer les sectes des Anabap-
tistes et Sacramentaires. (Id., Ann. d'A-
quit., f» 203 v-, éd. 1337.)
ERAGIER, voir ESRAGIER.
ERAiGE, S. f., race, ligne :
Et dict on que en Bourbonnoys encore
dure Veraige. (Rab., II, 1, f°7 v°, éd. 1342.)
Saint lago de Bressuire : en est il encore
de Veraige? (In., III, 32.)
ERAiNciER, V. a., hlesssr, estropier :
Je Toi qu'il m'a si eraincié.
(Raoul de Hoddani:, des Etes de cortoide, Scheler,
Trour. belg., nouv. sér., p. "273.)
ERAINGNE, VOir ARAIGNE.
ERAixrÉ, adj. ■?
.XII. sols tournois pour les despens Jof-
froi clerc le receveur par .x. jours en alant
a la Marche et a Cbastillon pour faire leveir
les amendes des Vaudoix eraixies, et de
aultres qui c'en estoient fouy. (1322, Arch.
Meuse B 492, f° 82.)
ERAiN, voir Arai>" 1, au Supplément.
ERALMENT, Vûlr EltlUU.MENT.
ERA.MiR, voir ESHA-Mln.
EltAMME, voir ARRAMME.
ERANT, voir Errant.
ERARiER. S. m., trésor :
Car de eraîn au conmencement
Fut faicte monnoye sealement.
Et estoient nommez erariers
Les trésors on tons les deniers
fliectoient tons les roys de pieça.
(Decuiilev., Trois Pèlerin., f 133'^, impr. loslit.)
ERAu, voir Hereau.
ERAUMENT, VOir ERRAU.MENT.
ERBAiE, voir Herbaie.
ERBAiL, voir Herbail.
ERBAILLE, VOir IIeRBAILLE.
ERBALESTRIERE, Vûir ARBALESTIERE.
ERBAN, voir Herban.
ERBANOIER, VOir ESBANOIER.
ERBAUL, voir Herbal 3.
ERBEEBj voir Herbeier.
ERBEiE, voir Herbeie.
ERBEILLON, VOir HERBEILLO.N.
ERBELETTE, Vûir HERBELETE.
ERBELON, voir HERBEILLON.
ERBER, voir Herber.
ERBERIE, voir HERBERIE.
ERBESERIE, VOif HERBESERIE.
ERBiER, voir Herbier.
ERBiBitE, voir Herbierb.
ERBIL.LEUR, VOir HeRBILLEHR.
ERBis, voir Herbis.
ERBOiE, voir Herboie.
ERBOiER, voir IIerboier.
ERBOR, erbour, voir Herboh.
ERBU, voir Herbu.
ERCELER, voir Arcelir.
BRCHiE, voir Archie.
ERCOLiN, - ulin, s. 111., sorte de four-
rure -.
Ce sunt gibeline et ermin, et vair et erao-
lin et volpes noires. ( Voy. de Marc Pol,
c. CGxvi, Roux.)
11 ont erculin et vair et voupes noires.
{Ib., c. ccxvii.)
ERCULIN, voir Ercolin.
ERDANCE, S. f., litMi, jonction, atta-
chement :
Inhœrentia, erdance. (1352, Gloss. lai -
gall., Richel. 1. 4120.)
ERDOiR, voir Ardoir.
ERDRE, herdre, verbe.
— Neutr., s'attacher :
ERG
ERL
ERO
Inhaerere, erdre. (1352, Gloss. lat.-gall.,
Richel. 1. 4120.)
Inhaereo, tenir a ou contre, y herdre.
{Calepini Dict., Bftle 1584.)
— Réfl, s'attacher :
Kar li braa fii envenimes ;
L'os de la hanche me entamai.
Et li fors venim esrhansfal.
En le os s'ers(, nercir le fist.
(Tristan, t. Il, p in.S, Michel.)
Prometront et jurront que il uu roy de
France et a ses successors comme a leur
seigneur sanz moen se erdront, obéiront et
entendront. {Paix entre les R. de Fr. et
d'Angl-, Montr.-s.-Mer, Arch. Vat., Ins-
trum.)
— S'accoupler ;
Conment il fist la c... perdre
A Ysengrin qui ne pot s^crdre.
(Rcmrl, 12'J77, Méon.)
1. ERE, S. f., airain ;
Ausi con ses on cres soient.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
f» 59».)
Vestnï est de cners crnz et i'eres
El de choses d'antres meneres
Qni contre le fen se manteingnent.
(ID., ib-, ;° ei''.)
2. ERE, voir Ore.
3. ERE, voir 1ère.
4. ERE, voir Aire 1.
5. ERE, voir Erre.
1. ERE, adj., d'airain :
Car il n'y a comparaison aulcnne
Non pins que d'or a eree pecaoe.
(J. BoLCHET, Ep. (am-, lxxvi, éd. 1545.)
2. ERE, voir Are.
EREJVU, voir Hereau.
ERECTER, v. a., ériger :
Ou licence... de founder ou erecter ascun
fraternitee, frilde, compasnie, ou auter
corps. {Slat. d'Edouard IV, an i, impr.
f^utb., Bilîil. Louvre.)
EKEE, voir Aree.
EREGE, voir Herege.
EREME, voir Herme
ERENER, voir ESRENER.
ERER, voir Arer.
BRESCHIER, VOir ESRACHIER.
ERETIER, voir HERITIER 1.
ERETTE, S. f. î
Bois de quesne soyé a une eretle. [Compte
de 1530, Bétbuue, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens )
EREUCE, voir Areuce.
EREURE, voir Erreure.
EREUSETÉ, voir Heureuseté.
EREUX, voir IHOS.
ERGARDER, VOir AHEGAKDER.
ERGOILLIER, VOir ORGOILLIER.
ERGOLiR, voir Orgoillir.
ERGOTis, s. m., chicane théologique :
Hz ont recea vaine philosophie.
Qui tellement les hommes magniDe,
Que tout l'honneur de Dieu est obscurcy
Et le hanl mnr A'ergotis endnrcy.
(Cl. Mar., Serm. dit ion Pas»., p. 53', éd. 1596.)
ERiGNEE, S. t., toile d'araignée f
(Le petit mouchet) se va tousjours ca-
chant par les buissons et hayes: par quoy
liommes d'authorité, doctes et sages, qui se
sont trouvez tendants l'erignee avec nous,
l'ayants veu si semblable au.\ paisses, luy
ont imposé ce nom latin passer rubi,
comme qui diroit moineau de la haye.
(Belon, Nat. des oys., 7, xxxil, éd. 1535.)
ERisERiE, voir Hereserie.
ERiTAL, voir Herital.
ERiTE, voir Hérite.
ERiTÉ, erithel, voir Hérité.
EKiTEAL, s. m , hérétique :
Hamnez, fait il, ces eritcals,
Ki vont mnchaol par ces bordcals
E suddnient la simple gcnt.
(Csntiiiue des Catiliques, ms. du Mans 173,
P 56 r».)
ERITEMENT, VOif HEItlTEMENT.
ERITEIt, voir HERITER.
ERLENTÉ, part, passé ?
Cy après s'ensuyvent plusieurs pierres
entaillées et erlentees, lesquelles sont ap-
pelées pierres d'Israël, selon les saiges
philosophes, les aucunes sont artificielles,
c'est a dire qu'elles ont esté ouvrées.
(.Mandeville, Lapidaire, ap. Labordc,
Emaux.)
ERLIERE, voir HOLIBR.
ERLUE, S. f., chose frivole, futilité, rê-
verie, hallucination :
Quant Clarvns l'entendi nel tint pas a t^ltie.
Des espérons destrainl la riche besle mae.
(Tesl. d'Alix., Richel. 24365. f° 141 v».)
ERLUiSE, herluise, erluse, s. f., futilité :
Mors, comment que je me dedaisc
En chanter et en mainte herluise,
.le voi bien et sai qui je sni.
Et comment rae vie amenuise.
(U Vers de le Mort, .lub., Woui'. Rcc., II, i'S.)
Aloit erluises respondant.
(Clcom., 6996, Van Hasselt.) Var., crlitses. (Richel.
1456, P 57 r°.)
— Tromperie :
En lui a tant truffe et erluise
El vnidenghe qni l'asougi...
(Poil. fr. av. 1300, t. IV, p. 1335.
Ars.)
— Dans l'ex. suiv. il désigne une enjô-
leuse :
Et sur mon cbemyn rencontrai une erluse
que se moka de moy et me dist : Hé ! mes-
cliant garce, je pri a Dieu que de malle
faucille roillie peus tu avoir le vit coupée.
(La Manière de langage, p. 404, Meyer.)
ERLUisiBR, yerluysier, verbe.
— Neutr., séduire, tromper :
Dechiutes sont les foies (femmes) qni voellent
[ijerltirjitier.
Leur cointises nionstrer, leur habis orfrisier.
(Gilles li Mdisis, li Complainte des dames. II,
174, Kervyn.)
— Act., se laisser séduire par ;
Cil qui vont le siècle erluisant
Perdent et s'acourcent lor vie.
(Vers ae le mort, Richel. 373. f" 342=.)
ERLUSE, voir Erluise.
ERMEFRODis, s. m., hermaphrodite :
L'en demande de Vermefrodis se l'en le
doit avoir por home on por femme. (Di-
gestes, ms. Montp. H 47, (" b''.)
ERME, voir Herme.
ERMi, voir Hermi.
1. ERMiN, voir Hermin.
2. ERMIN, ftecmm, adj., arménien, et par
extension, de l'Orient :
Si s'en fni a la montaine
E sa genl hermine et grifaine.
(De la Guerre sainte. Vat. Chr. 1659, C M")
— S. m., Arménien :
Abbaies A'Ermins. (B. le Très., Cont. de
G. de Tyr, p. 580, (iuizot.)
Il se mist en mer a bien si.\ mille Hermins
et bien trois mille arbalestriers. (J. d'ArraS,
Melus., p. 296, Bibl. elz.)
— Langue arménienne, arménien'
Et lettra fayr en pargamin
Et en ebrey et en ermin.
(Alberic de Besançon. Alexandre, 90, Meyer. Bec,
p. 283.)
ERMiNE, voir Hermine.
ERMITIER, voir HERMITIER.
ERMOFLE, -ou/Ze, ftermo/îc, s. m., hypo-
crite :
Ces provoires et ces chanoines,
Ces papelarz et ces ermou/les.
•'G. DE CoLNCi. de^ilonacho in fiiimine periclilain,
132, ap. Michel, D. de Norm., III, 513. i
Ces papelarz et ces ermofles.
(1d., ib., ms. Brui.. f 90''.;
Trop hair doivent le cors d'eles
Dames qui ont si fais ermofles.
(Id., Mir., œs. Soiss.. f 203'.)
Dames qni ont si faiz hermo/tes.
(Id., it., ms. Brni., f»198'=.i
ERNAUDIE, s., f., p.-ê. COCUagB ?
Car c'est uns paniers ors et vins (la femme In-
[sneuse)
Garnis de povre mercerie ;
La paient li fol Vernaiidie.
(l'iTs de le mori, Richel. 373, f 341^)
Cf. ArnOL.
ERNER, voir ESRENER.
ERNOL, voir Arnol.
ERNUER,v. n., se cabrer :
Li noirs ceval arbre et eimte.
Et Partonopens se remue.
(Parton., 30C5, Crapelel.)
EROi, voir Aroi.
EROIDEjVOir E.NRESDE.
ERR
ERR
ERR
327
EROMNE, erumpne, s. f., cnlaniité :
Par quel pact seuffrent et sonstienni'ul
Les adversités quant ilz viennent,
Comme eromnes, calamités.
Dommages, daagiers, povretes.
(Therence en franc., C 303'', Vcrard.)
Pour éviter erumpnes et malheur. (Les
Passaiies d'oullremer du noble Godefroy de
BuiUon, 1» 12 r», éd. 1492.)
ERdNDE, voir Abonde.
ER( (NIQUE, voir Erronique.
EROUI.LI, voir ESROUILLI.
ERPENTIZ, voir ESPENDIS.
ERRABi, voir Arabi.
ERRABLE, adj., errant ;
Estoiles errables. {Hagins le Jutf, Richel.
24276, fl r°.)
Satarnns est planète errables.
{Métam. d'Or., p. 23, Tarbé.)
Mars est nne planète errables.
(Fabl. d'Ov.. Ars. 5069, f" ii'-)
l,e coars des estoilli s rannvables
l'H des estaus et des errables.
(Chr. de PisiN, Uv. du chem. de long eslude,
18-27, Pùschel.)
Planette errable. (C. Mansion, Bibliolh.
des Poet. de metam., i" 4 v, éd. 1493.)
ERRABONDE, adj., qui erre, qui s'égare:
Préserve de la mort seconde
Les devotz qui te font honneur.
Et s'il y a nul errabonde.
Kay qae tonte grâce y habonde
Pour complaire au donlx créateur.
(.Mysl. de S. Did., p. 436, Carnandot.'»
ERRACEMENT, VOir ESRACilF.MENT.
ERRACHIER, VOir ESRACHIER.
ERRACINER, VOir ESRACINER.
ERRADICAL, VOir ERADICAL.
ERRADIQUER, VOif ERADIQUER.
ERRAGEMENT, VOir ESRAGEMRNT.
ERRAGIEMENT, VOir ESRAGIEMENT.
1. ERRAGIER, VOir ESRACHIER.
2. ERRAGIER, VOir ESRAGIER.
ERRAIGNIER, VOlr ESRAISNIER.
laiRALMBNT, voir Erraument.
1. ERRAMENT, VOir ERBEMENT.
2. ERRAMENT, VOir ErRANMENT.
ERRAMME, VOir ARBAMME.
ERRANMENT, - mant, errantment, er-
ramment, errament, erraniement, esran-
ment, esramment, enramment, anrammenl,
- amanl, arranment, arrammant, aria-
mant, airamani, ierramment, adv.,proiiiple-
ment, en courant, avec impétuosité, aus-
sitôt :
Clievals list demander, tut errammenl munta.
(Hou, i" p., Woi, Andresen.)
ICI se cil sens n'a tant de hardiment
Il m'en envoil dix on douze enramment.
(.Raibb., Ogier, y99S, Barrois.)
Faites faire arramant
Voz Chartres et voz bries a clerz bien escrivanz.
(J. Bon., Sa.r., xxi, Michel.^
A .1111. chevaliers fu livres ierramment.
(Chcv. au cygne, Richel. 795, S" 39 r".)
Et tout si chevalier soal errament armé.
(Clians. d'Ant., III, v. 347, P. Paris.)
.l'entrai leans tôt erranmanl.
(Dolop., 8640, Bibl. elz.)
Et il vait monter erranmenl.
iParton., 1976, Crapelet.)
Et puis si leur a esramment
.II. coutiaus a pointe baillies.
(MoDSK., Chron., 945, Reitf.)
Esranment, fait il, tous arme».
iFloire et Hlance/lor, i° vers., 79, du Méril.)
Erranmenl
Pnet l'en savoir certainement
Que sa promesse est nule chose.
(li. DE HocDENc, Rom. des Etes, 89, Scheler.)
Se vous n'en aies errantment vous seres
mors et travs. {Ckroyi. de Bains, c. vu, L.
Paris.)
Atant s'asistrent anrammenl,
(Dame qui conchia le presire, ms. Berne 3!i4,
f» 82'.;
Mais trestote la vérité
En sot li prestes anramaiil.
(De l'Evesgiie gui benri lo con, ms. Berne 354,
f 89*.) Monlaiglon et Raynaud, Fabl., III,
1S2, Impriment auramant.
Li autre et lor conrois partirent
Esramment.
(Renarl le nouvel, 566, IMéon.)
Autresint con feins sécheront arranment.
(Psaut., Maz. 258, ^44^.)
Ge lor dis arrammant: Qu'est ce que vos
portez? (TuRP., Hist. Carol., Ars. 5201,
p. 217''.)
B'icel pais vinc jo ça trestut erraniement.
(Ilorn, 2261, Michel. J
Escrire errammenl une lettre.
(Coud, 7621, Crapelet.)
La nouvelle leur fut tout esramment contée.
(Doon de Maience, 5673, A. P.)
Cil ala airament et fit lo comaudaïuent
au diable. (Serm., Richel. 423, f" 74''.)
Pais qu'il l'eut conmandé moult arranment fait fu.
(Fie Ste Christ., Richel. 817, f 183 t°.)
— Errammenl que, tout aussitôt que :
Errament que li emperere
Ot lavé...
(G. de Dole, Vat. Cbr. 1725, f» 97 v".)
Cf. ERRAU.MENT .
ERR.^NCE, -ence, - anche, esr., s. f., ac-
tion d'errer :
Ça sui venus a force, sans errance.
(Hebb. Leduc, Foulg. de Cand., p. 62, Tarbé.)
Longement ai esté en cest bos en esrance.
(Helias, Uichel. 125:18. F 2».)
— Égarement, erreur:
Car il n'est si boue science
C'om n'i peust entendre esrance.
(Gauth. de Mes., Ymaije du monde, Maz. 602,
f» 98 r°.)
Je en désir moult l'amendance
De ceste toie foie esranche.
(Vie Sie Kalerine, Richel. 23112, f 60''. >
C'est cil qui me gardera de toute mau-
veise œvre et de toute ta foie errance. ( Vies
et mart. des beiieur.rinjcf, y\rz. uO«, I" 3-^:V'.)
Et si seroit tenu ce que li .IHI. nvoient
jugié, et ainsi puet on perdre par erranche.
(P. DE Font., Cons., xxi, 30, var., Mar-
nier.)
Lues conmencera a penser.
Tes parolles a recorder
Et quant pins elle i pensera
Li pensers et li ramenbrance
Le feroit entrer en esrance.
(Jacq. d'Amiens, Art d'.^mour, ms. Dresde, 1058,
Kôrt.)
— Chemin, voie où l'on se perd, situa-
tion critique, détresse ;
La fille au roi est por vos en errance.
(Les Loh., ms. Montp., f 166'^.)
Peza qu'avez en errance.
(Tristan, II, 377, Michel.)
De la non fei e de V errance
U tu auras mes des t'enfancp,
Des pecchez orribles e mais
Qu'el siècle fis criminaus
Serras mondes e tut asous.
(Ben., D. de Norm., II, 1033, Michel.)
Si te esteras trestot d'errance
E de péril e de dotance.
(\B.,ib., II. 15.136.)
Li sires d'Engleterre ad en snn cuer pesance
Quant Sun fiz le guerreie, qu'il uurri ad d'enfance.
Et veit que cil de Flandres l'unt mis en errance.
(Chron. de Jord. Fantasme, 78, ap. Michel, D. de
Norm., t. III.)
Dens ! fait Richard de Luci, cura sui en granl er-
[rance !
(Ib.. 792.)
Eucor en est il en errance.
(Parton., Richel. 19152, f» 157".)
— Mettre en errance, mettre en déroule:
As branz recnevrent, se muevent tel séquence
Dont il mistrent mil paiens en errcnce.
(Herb. Ledcc, Foulq. de Candie. Richel. 25518,
f° 116 r°.)
Norm., Cotentin, errance, action d'er-
rer.
ERRANDENT, adv., rime pour errant,
rapidement, promptement :
De Paris issent et cheveichent errandent,
K. comiuande qu'a Monlaom l'atendent.
(De Charlem. et des Pairs, Vat. Chr. 1360,
f 7°.)
1. ERRANT, erant, esrant, airant, arrant,
orrant, adv., promptement, avec impétuo-
sité, immédiatement :
D'un ricbe prince erant nos chanterons.
C'est de Hervi qui s'en va vers .Soissons.
(Fragm. des Loher., ms. do Salis, Bartsch, Zeits-
chrift fur rom . Phil., 1880, p. 576.)
A gentis rois ! car li livres eranl.
(Raimb., Ogier, 10819, Barrois.)
Percerai tanlost le salue.
Et celui qui pins n'atendi
Son salu errant U rendi.
(Pcreeval, ms. Montp. H 219, 1° 263''. i
Nous avons cevauciet li et moi tout orrant.
(Cheii. au cygne, ^1968, Reifi'.i
Errant prendenl les crois ; n'i ont plus demoré. ,
(Chans. d'.Anlioche, H, v. 49, P. Paris.)
ÎVostre baron ne sont pas aresté,
Ains sont errant sor les cevax monté.
(Uuon de Bord., 3324, A. P.)
Luceiiiien chevauche errant.
(Dolop.. 2526, iiild. clz.;
328
ERR
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La li apris tont earani
La Dote da virelai.
(J. DE Renti, Barlsch, Rom. et pasi., 111, 41, 52.)
Si vous loons ke vous li envoiies tout ai-
rant. {Li Contes dou roi Constant l'Emper.,
Nouv. fr. du XIII" s., p. 17.)
Joa irai le souper errant
Hasler...
(Coud. 14i, Crapelet.)
Quant ceste jouste fu passée,
Errant fa ane autre aprestee.
(,1b., 1401.)
El ce fu ce pour coi il s'en revint arrant.
(Cdv., du Gnesclin, 4516, Cbarrière.)
Vos gens d'armes prenez errant ;
EnToiez lez incontinant
En Bethléem.
(Le Geu des Trois Roys, Jub., Mi/sl., Il, 121.)
Or ïueil saier mon blé errant,
Cerlainement plus n'atendray.
Ul/., p. 131.)
Et li dus l'a csrant ouvierte et desploie.
{Geste des ducs de Roury., 5370, Chron. belg.)
— Errant que, tout aussitôt que :
Errant lor fêtes sorde oie
Que vous percevez lor mesdit.
(Le Lai du Conseil, p. 100, Michel.)
Et la roine tout errant
C'on eut sonpé, a peu paroles,
A fait çonmencier les caroles.
(Rom. de Ham. ap. Michel, Risl. des D. de
tiorm., p. '269.)
2. EBRANT, ad]'., où l'on marche :
La Toie est longue et mal errante.
(.AdrocacieN.-D.. ms. Evitux, f 149''.)
— Chemin errant, grand chemin, route :
Et fist le passage tant accessible que
gensdarmes a cheval et le charroy de l'ar-
tillerie y povoit passer aussy seurement
que par ung chemin errant. (D'Auton,
Chron., Richel. 5081, f°22 v».)
Quand aucune personne tient et occupe
aucun chemin public et errant, par sa
coulpe empesché, il est amendable de
soixante sols tournois. (Coût, de Vastan,
Nouv. Cûut. gén., II, 281.)
ERRANTEMENT, VOir ERRANMENT.
ERRANTMENT, VOlr ERRANMEKT.
ERRASSIERj VOir ESRACHIER.
ERRATiF, adj., erratique, qui erre :
Les planètes erratift.
(Deguilleville, Trois Peterinaiges, P 34", impr.
lastit.)
ERRAUMENT, eraitmeHt, herraument, he
raument, earaument, erralment, eralmenl^
esraiment, erralement, eralletnent, erroment,
esroment, erroument, eiralmenl, araument.
arroment, aroment, auraument, adv.
proniptement, en courant, avec impétuo
site, aussitôt :
Quant il se virent assaillir
SI se sont araument armé.
(Des., Troie, Ars. 3314, f» 3T.)
Esraiment s'est rais a la voie.
Ud., il)., lîichel. 375, f» 102°.)
Prist son ceval, erroment sailli sus.
(Raimb., Oyier, 12930, Barrois.)
El fea !e jettent erralment.
(Marie, l'ury. de S. Patrice. Ricbel. 23407,
f" 109''.';
Si fud délivres erraument.
(iD., a., f" 111'.)
Et nagent erralement, ne laissent por lancier.
(Th. riE Kent, Geste d'Alis., Richel. 24364,
f» 26 v".)
Tantost et erroument est el palais venus.
(Quat. fils Aim. ms Metz, P 2''.)
Et ne laisse k'il esraument
Tout sou mesaige ne li die.
(C/i'i'. as .II. esp-, 204, Foerster.)
Lors erraument que l'enfant ont
Plus tost le mnrtri qu'ele pont.
(G. DE Coi»ci, Mir., ras. Soiss., f 41''.)
Et resuscita esroment.
(GiLii., Lucid., Ilichel. 25427, f 35 V.)
Or vus dirrai tut eraument.
(Chakdrt, Petit Plet, 1034, Koch.)
Li visrante cumande eraument
Ke se teiseot tute la gent.
(1d-, Set dormans, 1499, Koch.)
Or moTons erralment sans plus de deraorer.
(G. de Rourg., 2689, A. P.)
Ta li eus erroment pardonné
Tous ses melTais.
(//Bon de Bord., 2003, A. P.)
Tôt lor avoir ont erroment torse.
(li., 2833.)
Et se voles eskiever ce torment.
Dont vous faciès hatisier erroment.
Si receves le bantesme avenant.
[Ib.. 5724.)
Kar si li ost de Home n'ait soucours erratmenl
La cité sera prise...
(Destr. de Rome, 403, Grœber.) Ms., erallement.
Il tret sor son chief erroment
Son manlel.
(G. ie Dole, Vat. Chr. 1725, f SS*".)
Vers son frère vient arroment.
(De Haimet et de Rarat, Richel. 19152, f° 53 v».)
La dame se coucha avant.
Et li evesques auraument.
{De t'Evesqne qui benei le con, Montaiglon et Ray-
naud, Fabl., III, 184.)
Araumant vienent a la porte.
(Le pauvre Clerc, 86, Méon, Nouv. Rec, t. 1.)
Rien ne vaut demourer, mez montez erroment.
(Maugis d'Aigrem., ms. Mcntp. H 247, 1° 167''.)
Quant ele a ce let si se couche errau-
ment et s'endort. (Lancelot, ms. Fribourg,
f 33''.)
Si trébuche jus del cheval, et li rois le
fel aroment prendre a ses chevaliers. (Ib.,
f 129'^.)
Mes voz metes heraumenl et toute vostre
gens. {Gir. le Court, Vat. Chr. 1501, f 2'=.)
Le corps de la virge atocberent,
Erraument sain et sauf en erent.
(rie de Ste Uarg., Richel. 19325, v. ',69. Joly.)
E lores mut li dux de Burgoine
Avec le rei en sa besoigne.
Li cuens de Flandres eratment
Mut ne demora pas gianlment.
{Estoire de la guerre sainte, Vat. Chr. 1659,
1» 3''.)
Si dist a ses genz : Armez vous.
Et il si firent eiralment.
(Ib., (0 11»".)
Qu'il gaigna eiralment
Ne sai ou roncio ou jumfnt.
(Ib., !" 12''.)
Si aucuns oiseaus se assesist desus par
aventura, erraument moreit. (Chron. de
Turpin, Richel. S714, f" 44» Auracher.)
Erroument. {Ib., Ilichel. 124, f 2".)
.\inssi amonrs li fait sentir
Ses roaniz si forment, c'obeir
L'estuet a li tont erraument.
(Couci, -'^3, Crapelet.)
Mes a lui levint ejra«men/.
(Ib., 1378.)
Li empereor leur respondy herraument
sans conseil. (Liv. de la conq. de la Morée,
p. 14, Buclion.)
Alons lui conter erraument...
(Myst. de S. Crespin, p. 65, Dessales.)
— Erraument que, aussitôt que :
Et erraument que il naistra
Toute .ludee périra.
{Nativ. N. S., Jub.. Myst., II, 13.)
Cf. Erranment.
ERRAY, esray, s. m., voyage, chemin :
Seigneurs, je Ion que tous ensamble
Nous nous mestions en esray
(Le Geu des Trois Roys, Job., Myst., Il, 91.)
1. ERRE, S. f. ?
El se l'un des deux est getté par terre
Cheval et tout, ou blessié ou en erre.
Que par aucune aventure ou merveille
Rompre ne puist trois lances ou ne vuoille,
La verge pert.
(L. de Beacvic, Pas de la Bergiere, 126, Cra-
pelet.)
2. ERRE, herre, ère, eirre, eire, eyre,
airre, arre, arrhe, harre, oirre, oire, hoire,
orre, oure, ierre, s. m. et f., voyage, che-
min, route :
Vers Saint-Quentin fait son erre adrccier.
Gar. le Loh., 2" chans., ii, p. 137, P. Paris.)
En mer se sunt a bon vent miz,
Leur erre ont vers France priz.
(W.iCE, Rou, ap. Jal, I, 211.)
Bous se merveille estrangement
De ço qu'il ot e qu'il aprent,
Ne set que quider ne que creire ;
Mais des ore volt haster sun eire.
(Ben., D. de Norm., Il, 1033, Michel.)
Et Yeire des feluns perirat. (Psalm.,
Biit. Mus. Ar. 230, f» 7 v» et ms. Cam-
bridge, Trinity Collège, R 17.1, f" 1 r°.)
Cil des pâlies s'en tornerent arriéres en
Costantinoble, et ratornerent lor oirre
vers Andreuople. (Villeh., 479, Wailly.)
Var,, oure. lEd. Duc, 246.)
•un. jorz sejornerent, avant s'an sont aie,
Puis acoillent lor erre tôt lor chemin ferré.
(Parise, 923, A. P.)
Ensi sont ens el port fera.
Qu'en lot cel oire n'a ven
Governeor ne notonier.
(Parton., 4139, Crapelet.)
Lor a conté
Son oirre par mer et par terre.
(Flaire et Blanceflor, 1» vers.. S793, du Méril.)
Et li chevai s'en torne en oire.
Qui avoit esté esfreez.
(Renart, 2600, Méon.)
Vers li ting mon oirre,
Si la saluai.
(Rom. et pas!., Bartsch, II, 97,9.)
Atant li mois de mai fu entres et li rois
Richars entra en mer a tout grant chevale-
rie. Et oreut boin vent, boin oire. {Chron.
de Rains, c. viii, L. Paris.)
Puis acoillent lor airre très parmi la champaigne.
{Florence de Rome, Richel. nonv. acq. 4192,
f 3 V".)
ERR
Et trouva en son oirre (rois navires tnr-
i|iioises chargies de bledz, lesqueles il
prinst. (Wavrin, Anchienn. Chron. d'En-
ijlet., t. Il, p. 93, Soc. de l'H. de Fr.) Impr..
uivre.
Âloas, prenons par ci nostre erre.
(Un Miracle de S. Valentin, Th. fr. an m. à.,
p. 293.)
Tant esploicterent de leur erre, que ils
.irriverent audit pays de Cvpre. (Bo«C«cat({,
'S" p., ch. 17, Buchon.)
Car qoi ne peult aller ung erre,
Il fault le chemin traverser.
(.liCQ. Millet, Deslnicl. de Troiji', f •20'', éd. 1S44.)
S'il rencontre en son erre
Ma (lamoyselle au nez lorln,
Il Iny dira, sans pins enquerre :
Orde paillarde, d'où vieus lu ?
(Villon, Granl Test., Lxxxni, JouauM,, p. G6.)
Sa mère et Iny prindrent chemin et erre
Ponr retourner ou pays d'Angleterre.
{Ef>it. de Henr. VU, Poés. fr. des xv' el xvi« s.,
m, u.)
Droit apparant voulnrenl maintenir
Et par ordre mettre leurs gens en erre.
(J. D'AuTO.x, Chron., Richel. ;i08-2, P 206 r".)
- Course d'une voiture :
Pour une erre de sa voictiire pour mener
de la pierre a la dicte porte. {Com,pt. de
Girart Goussart, 1400-1402, Forteresse, l,
Arch. mun. Orléans.)
Une erre de sablon mené a la fontouere
(/((., LIV)
.VI. blans a Corot de Saint Anthoyne pour
trois herres de sa charrete a beufx qui a
cbarroyé des planches du bot du pont
jusques mige icellui. (1410, Comptes de Ne-
vers, ce 17, f» 2.S v, Arch. mun. Nevers.)
A Bernart du Puy, voicturier, pour trois
arres de sa voicture a amener ledit Ijlé :
.1111. s. p. A Caseau, pour deux arres de
semblable cause ; .ii. s. .vill. d. p.ÇCompt.
de commune, 14 oct. 1429. Arch. mun. Or-
léans.)
A Jehan Frezi, charretier, pour huit herres
de sablont ; — a Guillemin Ilusson pour
avoir charroyé de sa charrette a deux che-
vaulx .XX. herres sablont, des grèves dn
Loire jusques a l'hastellier du paveur
(1437, Compt. de Nevers, CC 39, f- 9 r»,
Arch. mun. Nevers.)
Chacune herre au pris de .vu. deniers
obûl. valent .vi. sols .m. deniers tournois.
(/(/., f" 10 r»)
.XLII. herres de terrasse et ordure du
pavé. {Ib., f° 14 r».)
.xxvm. herres de sablon employet ou dit
ouvraiye. (1439, ib.. CG 42, f» 36 v«.)
II'. .1111'"'. .VI. herres sablon employés
esdiz basteliers. (14S6, ib., CC S2, 1° 30 r-.)
Au charretier Simon Enguerrant pour
.1111. herres par lui faictes a charier ung
quarteron de planches, pour chacune herre
.X. deniers. (1437, ib., CC 33, f° 10 vo.)
.4 Guillaume Audié de Challuy pour une
herre a charrier certaine quantité d'ays
depuis la maison de la ville jusques au
deschargeoir. {Ib., i" 14 r" )
Au charretier pour .xL. herres sablon,
par lui faites avec ses clievaulx a charroyer
sablon, chacune herre .x. deniers ; aud.
charretier pour .un. herres de chetives
terres par lui charroyees jusques es
champs, chacune herré .v. deniers, pour
ce .XX. deniers. {Ib., 1" 15 r".)
Au charretier Bomlesir pourquatre herres
parfaictes avecqiies ses chevaul.x el ciiar-
ERR
retepour avoir amené du viel boys venu et
yssu du pont leveiz Saint Nicolas en l'ostel
de la ville, avoir charrié les haiz neufves
pour faire les pons leveiz de la dicte ville
qui estoient ou rivaige et menées ou dit
hostel, chascune herre .x. den. tournois.
(1467, ib., CC 61, f» 21 r».)
Au charretier Tranoret pour six herres
de ses chevaulx et charrette par lui faictes
pour avoir amené tout le boys des engins
estans dessoubz le pont de Loire et de la
tour du havre. (/6.)
Au charretier Jehan Coustelierpourdeux
herres par lui faictes d'estre allé a la per-
riere. (1471, ib., CC 65, f» 40 v.)
Au charretier Robinet de Mesaugarbe
.XXV. sols tournois pour troys journées a
charroyer planches, .viii. sols .nu. den.
tourn; — a Jehan Courtin pour nen! herres
a charroyer des vieles planches, et d'ac-
cord fait a luy pour ce .v. sols .x. den.
tourn. ; — au charretier Tranoret pour une
herre quinze deniers tournois. {Ib., f» 11 v.)
Au charretier pour avoir charroié le bois
viel desditz pichons jusques en l'ostel de
la ville, ou il a esté trois harres. (1472, ib.,
ce 66, [•' Ht".)
— Espace :
Quant il ot erreit l'oire de demevlue. (S.
Graal, Richel. 2453, f 113 r'.)
— Trace :
Us se mettent sur ses erres, et le vien-
nent charger dans le village de Ruperoux.
(D'AuBiGNÉ, Hisl. univ., 1. III, c. xv, 1'"
éd.)
— Faire bonne erre, aller vite :
Vaz me querre Amille, et Iny dy
Que je II mans qa'il viengne cy ;
Et /■«(/ bonne erre.
(Sliraele d'Amis et d'Amille, Th. fr. an m. à.,
p. 2:i6.)
— De grant erre, prompt à la course,
rapide :
Navires enst Icgiers et de granl erres
Pour passer mer en maintes estranges terres.
(0. riF, S.-Cel., Ep. d'OiK, Ars. 3108, f 108 v».)
— De grant erre, grant erre, de bonne
erre, bonne erre, bel erre, en hâte, promp-
tement, avec empressement :
De Malpertnis s'en issi fors
Grant oire trestont eslessié.
(Itenarl, -iCG8. Méon.)
Atant s'en est venu: as saiaz
Si grant oirre con il pot ainz.
{li.. 3337.)
Seignor, dist il, venez grant oire.
{li., 13383.)
Si se fierst en la forest et s'en vet grant
oirre, quar il ne velt astre arestez de uului.
{Lancelot, ms. Fribourg, f» 8°.)
Li chevaliers qui venoit grant erre le sa-
lue. {II,., f- 15''.)
Et pnis se metent a la voie,
Si cevaucierent a grant joie.
Tôt an grant oirre s'en vont.
(RnN. DE Beaojeu, li Biaus Desconneus, 2-161,
Hippeau.)
Lors s'en vont granl hoire a Mon le lleri.
{Li Contes doit, Roi Flore el de la Bielle Je-
hane, Nouv. fr. du xni" s , p. 1I4.)
Biau lilz ! nions nons eut t/oiiue erre
Au mouslier droit.
iMir. dr S. Jean Chrjs., 131, W.ii.luud.)
ERR
329
Et chevauchait ftlaquemore devant sa
gent si très grant erre contreval la moa-
taigne comme un coursier en plaine
(Trais, de Rich. II, p. 37, Williams.)
Maistresse, a monseigneur, de lionne erre.
Sa fuie tantost admene?.
(ilir. de Nostre Darne, de Hubert le dyable p. 110
Rouen 1836.)
lît les lions li amenez
Tantost bonne ère.
( L'n Miracle de S. Ignace. Th. fr. an m. d.,
p. 2;ifl.)
Or, sus, .seigneurs, orsns, bonne erre .'
Trup fort dormez !
(Miracles de Notre Dame, G. Paris, I, 3, 262.)
Ung don je luy octroyé bonne erre,
{le Cheval, qui donna sa Femme an Diiable, Ane
Th. fr., III, .430.)
Il se mit en chemin granl erre.
(Palhelin, p. lui, Jacob.)
Sy tourna grand erre celle part tant qu'il
y vint. (TraWs. de France, p. 73, Chron
belg.)
Ils s'avisèrent de tirer celle part grant
esre. {Ib., p. 245.)
Lequel roy chevauchoit granl oire pour
trouver ses ennemis. (Monstrelet, Cftro»
11,39, Soc. de l'hist. de Fr.)
Si se deslogerent et chevauchèrent assez
bon erre devers l'ost d'honneur. (Roi René,
le Livre du cuer d'amours espris, OEuv "
t. III, p. 61, Quatrebarbcs.)
Lors Armiragon fiert d'estoc et de taille.
Tant qu'il les misl a la fuite *(■/ erre.
fLE Bahd, Geneal. d'Anne de Hret.)
Tons ensemble feirent Iroter
Les faolx Uenoayns de grand herre.
(1521, Chans. sur le siège de Mczières, .ip. I.er. ■
de Lincy, Rec. de Ch. hisl.. Il, 69.)
Et des lors promptement
La tienne amour si m'incita grand erre
A te chercher en haulte mer el terre.
(Cl. Mvr., Ep., I. p. 113, éd. l.-iit.)
— En erre, en liâte, sur-le-champ :
Mais en ierre l'estnt rnscir.
(G. DR S. P.UR, .1/0»/ S. Michel, 3017, Michfl.)
Si homme l'ont d'ilnec ostee
Et a l'ostel el horc menée.
Pais en resnnt en eirre aie.
(Id., ib.. .30.'il.)
De songe ke songes
Conte ne tien ;
Kar quant home est veillant,
Ceo qu'il covoite espoire,
K pus si vient en eire
Ceo meisme en dormant.
(EVERARD, Distiq. de Dgon. Calo, ap. Ler. de
Lincy, Prov., p. .i-l'J.)
An eires fet apeler avant
Les bachelers de meintenant.
(Chariiry, Sel dormans, 203, Koch.)
Sanz nul snjur si list an eire
Vers Ephese aturner sun eire.
(In., ib., 1637.)
An eires, sanz pins de demurer,
Fisl un paleis hel et plener.
(In., Josaphal, 233.)
Jo vus dirreie tost la veire.
— .\mis, ore le dites an eire.
(Protheslaus. liichel. 2160, F 27''. j
Dont vil an cire e puis si dit.
(/.(! /i«'s»r/-. du Saur., Th. fr. au m. à , p. 1 1 i
— Tout œ qui .sert pour nu voyage ;
330
ERR
ERR
ERR
Son ftlrie apresle ; noanl vint au samedi,
Jusqu'à Amiens ne prinreot onqnes fin.
(Gar. le Loh., 2° clians., v, p. 156, P. Paris.)
Vait s'en par sun ère aprester.
(Tristan, II, 1303, Michel.1
Sun eire apareilla, si se raist en la mer.
(Gabn., ViedeS. Thom., Richel. 13S13, f° 23 r°.)
Li bons dux avuec sa moillier
Firent lor oirre aparcillier ;
A Saint Jasquc vnelenl aler.
(Flaire et Blance/lor, 2" vers., 59, du Méril.)
Et quant il l'ot baisié assez
Et ses erres fu apreslez,
Jamais arrier ne tornera
Tant que sa mie trouvera.
(»., 1805.)
Sa eire fet aparailler.
(Conques) of Ireland, i9G', Michel.)
L'endemain fist Galaliaus apareillier son
oirre por aler a la cort le roi Arlu. (Ar-
tur, ms. Grenoble 378, f° IQ*.)
Dit a ses compeignons : Seignor, avant venez :
Car garnissiez vostre erre, et soiez aprestez.
iParise, 914, A. P.)
Plus tost qn'il onques poreot font lor oirre aprés-
ller;
Chevans, or et argent leur lisl on présenter.
(Berle, 131, Schelcr.)
Apres la messe n'i voudront demeurer,
Li rois o( fet tont son oirre aprester.
(Aym. de ?iarb-, Richel. 243()9, p. 15'.)
A dont alira li marchis sen oirre, et
passa les mous de Mongiu. (Robert de
Clary, p. 6, Riant.)
Si alira li rois Flores d'Ausai son oire et
s'esmut a tout grant gciil pour aler ou
pais a la bielle dame. (Li Contes dou Roi
Flore et de la Bielle Jehane, Nouv. fr. du
xiil° s., p. 153.)
Or faisons vostre oirre atorner
Que nos n'avons ke sejorner.
(ROB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 608».)
Si atorna son herre. {Est. de Eracl.
Emp., XXV, 23, Hisl. des crois.) Var., oirre.
Il appareilla son erre pour aler a Rome.
{Chron.de S.-Den., ms. SIe-Gen., f" lia''.)
Haslivement a fait snn orre apparoillier.
(Bible, Richel. 763, P lil'.)
Quand le comte de Nevers et les autres
seigneurs et barons eurent très bien ap-
prestes leur erre, ils prirent congé du roy,
ae la royne et de nos seigneurs, et de
leurs pères et parens. (Boucicaut, V p.,
ch. 23, Buchon.)
Le conte commanda que on appareillast
son oure pour partir le lendemain matin.
(Ilist. de Gilion de Trasigi>i;es, p. 7, Wolf.)
Quant il vint a son hostel, il trouva son
orre apprestee. (Hist. desSeign. de Ouvres,
f° 202 V, Gacliet.)
— Fig., manière d'agir, conduite, trai-
tement, démarciie :
Vous y pouvez gaigner nn pot
De vin, pour employer vostre erre.
(Noiw. Palhelin, p. UT, Jacob.)
Lequel vous a volii requerr»^.
Que en son pays n'en ses neni
Me luy feissiez aucun mal erre
Et que luy fussiez gracieux,
(Misl. du siège d'Url., 6310, Gnessard.)
Vous estes mien certainement.
Que pris vous ay en bonne guerre.
Si vous garderay soigneusement
Sans que souffrez nule mal erre.
^Il>., 16,;,j6.)
La royne de Navarre
Me donna le bon arrhe
Qu'en passant lu me vei,
Pour mi Isie) faire monter
Et soudain devaller
Les monts jusques icy.
(Michel Marot, Lettre ii Antoine Couitlarl, sei-
gneur de Parillon, p. 213. éd. 1.S96.)
— Affaire :
Si en font les outrages grsns
En lor mangers et en lor boire.
Pie ne cuident ja faire autre oirre.
(Gaut. DE Metz, Mappem., ch. 18.)
— Voie, moyen :
Le gentil homme tantost connut que
toutes ses excusations étaient erres pour
besogner. (Louis XI, Nouv., sviii, Jacob.)
— Propos :
Mais puisque je suis en ces arrhes, en-
cores vous veux je conter... (Paso., Rech.,
II, 15.)
Et pour ne m'esloigner de mes arrhes...
(Id.,. Pourparler du Prince.)
— Assise générale tenue par le roi visi-
tant ses terres ; tribunal ambulant, com-
posé de membres de la cour du roi :
Ne autres attournez generalz ne doivent
estre receux, fors que par dedans nos jus-
tices en eyre, en pleyn court. (Britton,
Loix d'Avglet., f»286S ap. Sle-Pal.)
L'report d'un plee en le eire de Nottin-
gham. (LiTTL., [nstil., 514, Houard.)
— Tourbillon, oura,c:an :
Or cependant qu'ils devisoient entre enli
De leur pouvoir, voicy venir un erre
De vent de bise, aspre et impétueux
Qui faict tomber le chesne sur la terre.
(GuiLL. Hadd., Appologuc.i d'Esope, i, i.)
Erre signifiant train, allure, n'est plus
usité que dans ces locutions : aller grand
erre, aller belle erre.
3. ERRE, s. m., bleu produit par l'ai-
relle, ou myrtille :
Item ung cortinage de couchette de cons-
tance, listades d'erre garnies avec ses ri-
deaux de constance avec d'erre. (29 juill.
1S80, Inventaire, Draguignan, Rev. des
Soc. sav., t. Vlll, p. 120.)
ERRÉ, S. m., erreur :
Jbesucris qui pas ne veut laissier damp-
ner ces qui sa volunté ont faite li aovri les
eus dou cuer et li envola sa grâce en tel
meuiere que il reconut son erré et se donna
garre de sa folie. {Vie saint Benedict, Ri-
chel. 988, f° 69\)
ERREAU, voir Hereau.
ERREDE, voir ENRESDE.
ERREDERIE, VOir ENREDERIE.
ERREE, esree, s. f., voyage, route :
Il entrent u sablon, s'acneillent lor esree.
<r.ui deNanteuil, 1859, A. P.)
ERREEMENT, adv., vlvement, prompte-
ment :
Il s'en parti de la ou li chevalier avoient
mangiéj mais ce ne fu pas si erreement
comme noveaus chevaliers dut aler. (Ar-
tur, ms. Grenoble 378, f' 49''.)
11 en chascera mielx, et pins saigement,
et plus erreement. {Chasse de Gaston Phe-
bus, ms., p. 231, ap. Ste-Pal.)
ERREi, voir Erroi.
ERREIER, voir ERROIER.
ERREis, voir Arrerre.
ERREMANCE, - ence, s. f.. erreur, éga-
rement :
Ains covient estre en alendance
Celny qui par foie errevience
Dit k'il a trop lonc tans servi.
(RoKFiNS DE CoRBiE, Chous., Poèt. fr. av. 1300,
IH, 1241, Ars.)
ERREMENCE, VOir ERREMANCE.
1. ERREJiENT, herremeut, airement,
airremenl, aisrement, arrement. errtiwent,
- ant, s. m., manière, ordre, situation,
conduite, aventure, exploit :
Frère, distli proudons, dirai toi Vaimnenl.
(Boum. d'Alix., f° '!!'.\ Michelant.)
Son errement li conte.
(AiDiFROis LI Bastars, Barlsch, Bot», et pasi.,
I. .'17,65.)
Sire, dist Hues, por Dieu onipotant,
Je vos dirai treslot mon erremant.
(lluon de Bord-, 2974, A. P.)
Or entendes de moi tôt Yerremanl.
Ub-, 2991.)
Merci li quiert, merci li renl.
Toi selon l'oevre et Verremenl.
(Gautier d'Abras, llle et Galeron, Richel. 37.5,
r» 302 v".)
Del chevalier an cisne li conta l'airemenl.
(Enf. Cod., Riobel. 12558, f 24''.)
De chief en rhief lor conte Vaisrement
Si com li mes li dist priveement.
(Caijdon, 8737, A. P.)
Il a bien et vaillamment
Emploie son errement
Puisqu'il la veut a amie.
(Prince du Put, à Bretel, Vat. Chr. 1490, t° 169''.)
Por cou ke preusdom fu, la dame se
confiesa a lui et li dist tout son airement.
{Flore et Jehanne, Nouv. fr. du xin° s.,
p. 119.)
Et li dist de ses frères ou il sunt, et comment
II leur a donné terre par son effors puissant.
Et de son mariage li conte Verremenl,
Comment prist Passe Rose, la puchele vaillaot.
(Gaufre;/, 7501, A. P.)
Et Gaufrey li conta de chascun Verremenl.
Ub., 10247, A. P.)
Je vous prie, pour Die, le père omnipotent,
Qu'en la Ronge Monlaingue me menés vistement
Veoir che paradis et le bêle an corps gent,
Voleuliers le veroie, et le sien airremenl.
(B. de Seb.. xi, 6m, fiocca.)
— Disposition, ordre :
Or est le raessagier retourné sauvemcni.
En la cité entra du tout a son talent.
Vers la cité s'en va ou ly coosaulz l'aient,
La lettre leur bailla et a dit haulteraent :
Tenes de par le roy ou Noyrewegue appent.
Vous trouvères dedens escript tout son talent.
Lez bourgois le rechnprent, puis alerent briefment
En chambre de conseil, s'ont veu Verremenl
Et le mand de Galadre qui tant ot fier talent.
(Ciperis, Richel. li;37. f° 'M r".)
Ne puis pas compter Verremenl
De la fieste ne des barons.
(J. DE Conde. li Lays dou blanc eheralier, 1224,
Scheler.)
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331
— Moyen de droit, procédure, procès :
Et il de sa volenté peiist mou aversaire
conseillier contre moi de ceste carelle après
les diz erremens. (Ass. de Jér., t. I, p. 37,
Beugnot.)
Et li portèrent les herremens dou fait par
cscrit. {ib., t. II, p. 367.)
Jehan de Monteigni disoit que li sires de
le Rosière estoit tenus de paiier ses cous
et ses fres que il avoit eu en ['ervemenl que
li sires de le Rosière et il avoient eu en-
sanle. (Ane. coût, de Picard-, p. 33, Mar-
uier.)
Et seur tous ches erremens nous sommes
prest et appareillies de faire vo plaisir a
nos pooirs. (1260, Noyon, Arch. J 38S, ap.
Dufour, SUuat. financ. de la Pic.)
Apres mont d'erremenz et après la chose
veue les parties se mistreiit eu ju^'ement.
(1282, Lett. du bailli de liouen, Jumièg.,
Buclair, Arch. Seine-Inf.)
S'il naissoit aukuns debas, deseors ou
controversie pour l'occoison des choses
devant dites et pour autres, dont plais et
erremens fust meus. . (1300, Cart. noir de
Corb., Richel. 1. 17758, f" 63 r-.)
Se efforce a mettre les diz religieus sus
les diz boys en autre arrement par devant
vous. (1310, Cart. St-Evruul, Richel. 1.
11056, f» 171=.)
De sa bonne volenté, sans procès sous-
tenir, amenda son errement. (1324, Cart. de
Preau, f» 179 r», Arch. Eure.)
Delessa touz lez herremens pendans en-
tr'euls tant en assize comme en la court de
l'église. (/6.)
Pour aler avant es diz procès et erremens
selon ce qui estoit commencié. (1325, Cop.
des Chart. des B. de Franche, p. 96, Arch.
S -Quentin.)
Sanz procès ne erremens de plaiz. (1327,
Arch. S 158, pièce 8».)
A aler avant sus tous prouces, deffauz et
erramenz. (1334, Seni. de J. de Guiencourt,
Bouruet, Arch. Charente.)
Si ne sont tenus les religieus de re-
pranre ou delesser les arrcmans de ceste
cause. (1381, Grands tours de Troues, Arch.
X'> 9183, 1" 27 r».)
2. ERREMENT, S. Hi., égarement, BrreuF :
Par nuit est buens desfendemens
Encontre tos maus erremens.
(Lapid. de Moiène, 347, Pannier.)
3. ERREMENT, VOlr ARREMENT.
4. ERREMENT, VOir ARO-MENT.
ERREMENTER. VCrbe.
— Xeutr., former en justice uae demande
contre quelqu'un, instrumenter. • Au stile
du pais de Normandie, ce mot signifie
prendre expédition, et procéder en la cause
avec la partie adverse. • (L.\uriêre, Gloss.)
Errementer. (Pièce de 1304, ap. Corblet,
Gloss. pic]
Et Pieres d'Origy, baillius des bos du-
dit Mons.de Bloys'eustplaidiet et errementé
• a le court du roy, comme hoirs dudit feu
Will. d'Avesnes a cause et pour le cause de
demiselle Alis se femme a rencontre de
.\Ions. de Mastaing... (1333, Cart. de Guise,
Richel. 1. 17777, f» 232 v°.)
Depuis que toutes les deux parties auront
une fois ensemble comparu en jugement,
et errementé sur la rl.-mipur, le clamant ne
sera plus subject de soy présenter a chas-
cun siège. (Stille de procéder au Parlement
de Normandie, f» 73'', ap. Ste-Pal.)
— Act., traduire en justice :
Jaquier Girart prist a parler audit Pierre
Martiu teles paroles en eCfect : Pierre Mar-
tin, tu m'as faitsemondre et erremenferde
privilèges par ceulz de chapitre de Reims.
(1378, Arch. JJ 114. pièce 36.)
ERREXCE, voir ERRANCE.
ERHENER, VOir ESRENER.
ERREOR, erreeur, s. m., voyageur :
La lune et les estoiles volt Dieu enlumi-
uer la nuit que ele ne fust trop laide, et
pour ce que cil qui vont par nuit, sicomme
mariniers et autres erreettrs de nuit, eussent
aucune clarté. (GuiART, Bible, Gen., v,
ms. Ste-Gen.)
1. ERRER, herrer, esrer, eirer, heirer,
arer, arrer, verbe.
— Neutr., voyager, se mettre en route,
marcher, aller :
Par lor jornees commencent a esrer.
(Les Loh., ras. Montp., f» 100''.)
Et li mesaiges ait pansé de Varrer.
(li., Kichel. lOItiU, P aS".)
Il oireiil et ceminenl a tont l'enlosquement.
(Roiim. d'.ilix., f 77'', Michelant.)
Li nns d'els l'autre areisnnaa.
En merveillant li demanda
Que ceu deveit que tant esrouenl
Et un sol point ne s'avenchonent.
Ja aveienl molt jorz esré
E tos diz erent retorné.
(G. DE Saint-Pair, Monl St .VicAc/,' 3390, Michel.)
Vers Normandie volt errer
Pur parler al rei Henriz.
(Conquesl oflreland. -211, Michel.)
Floire s'en Ta, s'amie enmaine :
Tant a erré, a quelque paine,
Qu'en son pais est revenas.
{Flnire et Blance/lor, V vers., -29-2!), du Mrril.)
Si laissent le droit ceruin, si entrent en .i.
sentier et oirent tant qu'il vindrent en une
forte maison. {Arlur, ms. Grenoble 378,
f 124''.)
Sens est montes et tos sens nire.
(Parlonop.. il 13, Crapelet.)
Li batcaus oire, et il repose.
(«., 4127.)
ICnsemble oirrent li chevalier.
(Gamain. Ky), llippeau.)
.V. lieues oirent^ moult forent esploitié.
(Hiion de Bord.. 3313. A. P.)
Sesnor, dist Hues, comment porons esrer ?
Taiens [aous| sommes enclos et easeré.
(/*., 84S5.)
\'.\, Gavains suit grant ateure
Le chevalier qui oirre a plain.
(/!/;■« per., Richel. "2168, f» 4^)
Atant es vos esraitt lou oobile Richier
Qui portoit an son col .1. grant pel agusé.
(Flaoi:, 3-23, A. P.)
Toute nnlt oirre a la lune luisant.
(Gaijdon, 4;.-2'.l, A. P. i
Or prions le signnr qui fist vent et tonoire
Kt tere et mer et ciel, et solel ki tant oire
Que...
{De Vaspasien, Richel. i;i63, P 393 V.)
Vérone la corloise do herrer s'aparaille.
(;//., Ari. :;2iii, p. us.)
Ensi oirre par l'ermilaige.
(G. DE Cahbrai, Barlaam. p. 262, Mcyer.)
Et orrerenf par mer .xr. jour.*, et arri-
vereut a Dovre, .r. sien casliel. {Chron. de
Bains, c. x, L. Paris.)
Et fist esrer son ost dusques a .i. castiel
qui estoit le roi Phelippe qu'on apieloit
Loche. (Ib., c. x.)
Tant esra li empereres k'il vint a Bisan-
che. (Li Contes dou Boi Constant, Nouv.
l'r. du xiii" s., p. 30.)
Et se mist en cemin, et esra tant par ses
journées ke en mains de .xv. jours il vint
a Bisanche. {Ib., p. 20.)
Il se hastoit tant que il povoit, et ala
tant qu'il ne cessa d'arer par .xv. jors.
IVie sainte Marie l'Egyptienne, Richel.
988, f» 73'.)
Un matin qu'il dévoient heirer. (Vie
d'Isabelle de France, ap. Roquef.)
Tant esrcrent par leurs journées. {Tra-
his, de France, p. 41, Chron. belg.)
— En parlant de choses, aller :
Mes les espees de lor mains
Esrent et vont plus tost que vent.
(Meraufiis, Vat. Cbr. 172a, f 10-2'' .)
— Fig.,se conduire, agir :
Ses baruns mandet pur suo cunseill floer.
Par cels de France voilt il del tut errer.
(Roi., 166, Muiler.)
Ensement eirereiz
De tuz ces altres raeis.
(P. DE Thaun, Ciimpoi, 3011, Mail.)
Mais nequedent de ce s'est porpenses
Que si baron li dient vérité.
Car vers O^'er a si très mal erré.
(Radib., Ogier, 9567, Barrois.)
Et saurez q'esrerai vers vos par boue amor.
(J. BoD., Sa.r., ccxci, Michel.)
Vos a'arez raie erré certes comme prodom.
(Parise, 2364. A. P.)
Tu os desloiaument erré envers moi et
plus envers toi meesmes. (Artur, ms. Gre-
nobh; 378, f» o\)
Eq Sonnehent n'en ot que çooroucier :
A ses pucelles se prist a conseillier,
Isnelement les prist a aresnier
Comment porra errer et esploitier.
(.\uhery, p. 99, Tarbé.)
Por quoi as tu si cruelmant esré vers
nous?(KîesamU((f.n, Richel. 988, f''123''.)
— Errer que, faire en sorte que :
Frans hom. por Diu, se vous poes errer
Que jou peusse de çaiens escaper,
.le vous reqnier aveuc vous me menés.
(Umn de Bord., 7932, A. P.)
— Réll., s'avancer :
Com plQS Tient la chose et plus s'erre.
(Froiss., Pttsloiir., Dinaux, Troiiv. brab., p. 529 )
— Se conduire :
.lehan de Tornai de legier
Paet veir qui set esgarder
C'uns bons se puel bien empiricr
Par lui trop folement esrer.
(Jeh. de TouR.N'Ai, ap. Scheler. Trouv. belg.,
p. 150.)
— Act., parcourir :
Lor chemin omit tant cil esrei
Que il iesseni d'Avrenchein,
D'Oiesmeis '■ d'Auge e de Liesvin.
(G. DE SAisT-PAin, ilonl Saiitl-ilichel, 338, Mi-
chel.)
332
ERR
ERR
ERR
Li seneschaus oire toutes voies son ce-
min entre luy et son conipaignon tant qu'il
■vindrent au castel de Hongïiefort. (Artur,
ms. Grenoble 378, f» 115''.)
Lors se sont eosanle toroé
Et oiirent une voie plaine.
(Atre per.. Richcl. 2168, f» 2P.)
— Gouverner, administrer :
Celui qui garde et erra li hospiteil (S-
Julien) a cause de la peste. (Ihol, Lille,
ap. La Fùus, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Inf. pris subst., chemin, route :
Lors s*an torna, s'a coilli son arer,
{.Rcnouarl, Richel. 2i9i, P G8 r".')
Et l'osl fu arolee et panse de Yerrer.
(Guide Bourg., 310, A. P.)
— Errant, part, prés., celui qui voyage,
celui qui voyage de pays en pays : Un
chevalier errant.
— Celui qui part, par opposition à celui
qui reste :
Moult se vont enlresalnant
Ly remanant cl ly erranl.
(Rom. du Brut, ms., ap. Sle-Pal.)
— Erré, part, prés., parcouru :
Veissez malt chemins vsrct.
De cels qui de Valoignes vieneal.
(Wace, Ko», 3° p., 376-i, AnJresen.)
Lores furent les voies eirees.
Si reumes bones denrées
Et de chevals et de vilaille.
{Esl. de la g. s., Val. Chr. 16jLI, C S'.)
•i. ERRER, V. a., engager eu donnant
des arrhes :
Est grand enuemys des Suisses, combien
il dissimule assez avec eux, et se vouldroit
rompre une jambe pour leur rompre le
col ; et peultestre c'est pour ce qu'il neles
[leult errer a luy. {Lelt. de Louis XII, t IV,
p. 210.)
3. ERRER, voir Arer.
ERRERRESSEj adj. et s. f., femme qui
erre, vagabonde :
L'en ne puet pledier que ele soit fuitieve
ne errerresse. {Digestes, ms. Montp. H 47,
1° 263'.)
ERRES, voir ESRES.
ERRETTEMENT, VOir ARRKT rE.\lEXT.
ERREUR, S. f., voyage :
Et maintint bien celle erreur de cinq a
si.K ans. (Froiss., Chron., XI, 19S, Kerv.)
^R.n^vlœ.,ere^^re,errure,esreure,esrure,
s f., action d'aller, de marcher, le temps
d'aller, marche, chemin, voyage :
Rncor esl bien luns la cilez.
Bien i puet a\oir a droiture
.xii. journées A'eircure.
(FtorimonI, llicbel. TJ-2, C -2U''.)
Dous granz jornees li'ereure
Poeit tenir tele planure.
(/*., Richel. 353, I" i".)
Bien a (a) consel demoré
Plus de .V. lieues à'ereure.
(Durmars le Gallois, 14690, Slengel.)
Et des ies ne vit nule gote
De Verreure d'une Mue.
i/!ni., 290110, Méon.;
Il demorait bien a la porte Verreure
d'une fort lueansois que cil dedens l'i lais-
sassent entreir {Hist. de Joseph, Richel.
2455, f- 48 T».) Yar., esrure. (S. Graal, ii,
221, Hucher.)
Enci pues veoir qu'entre ci et ta terre
ait Verreure de .xvil. jors. {Hist. de Joseph,
Richel. 2455, f» 90 v».)
Il sera mis en l'eschielle Verreure d'une
luye, en lieu de nostre juslice. (Edil de S.
Louis contre les blasphém.)
En tele manière se combatirent bien Ves-
rure d'une liue. (Beaom., Coût, du Beauv.,
LXI, 63, var., Beugnot.)
Et furent ensi entr'acholé Vesrure de .x.
arpens de tiers ansois lie on les peuust
desasanbler. {Flore et la Bielle Jehane, Nouv.
fr. du xiil' s., p. 143.)
.1. roiame... qui estoit lonc d'iluec .1.
mois à'errure. {Chron. d'Ernoul, p. 54,
Mas-Latrie.)
Cil monz est loing du mont ou elle fu
décollée .xil. journées et plus d'erreure.
{Vies et mart. des beneur. virges, Maz. 568,
f» 280''.)
Niuive estoit grant cité d'erreure de .ni.
jors. {Bible, Maz. 684, f» SOg''.)
Celé mortel bataille dure
Demie lieue d'erreure.
(GuiART, Roy. lign., ISBIa, W. et D.)
Quant il ara ainsi esté a la froidure par
l'espace de Vesreure de trois, ou de quatre
lieues, si tenes vostre lanierpres du feu, et
alez prendre le faucon qui esta la froidure,
et lui mettes le cbapperon. {Modus et Racio,
ms., f» 121'\ ap. Ste-Pal.)
Et jusques a la concaveté de celuy ciel
[a] l'espasse de Verreure de vu. mille et
.VIP. ans se l'en vivoit tant. {Légende dorée,
Maz. 1333, f' 125'.)
Et passâmes Bauduc et toute la terre
oultre \'errure de deux mois. (Hist. des
Emp., Ars. 5090, f" 316 r».)
Je te dy que hier par une sente
Menay mez ponrceanlz et mes truies
Mains de \'erricr}eure de .il. luîes
En pasliire enmy .1. larris.
(leUisl. M'"' SIe Gen.. 3ab..Myst., t. I,p.258.)
1. ERRiER, V. a., gouverner, adminis-
trer :
Qu'il ont Berjoigne trestote a jostisier
Et tout Auverne, Gasqnoinne a errier.
(De Charlem. et des Pairs, Vat. Chr. 1360,
f» 9 V».)
2. ERRIER, esrier, s. m., voyageur :
De che certes ont grant mestier tout
pèlerin et tout esrier qui passent par icelle
liTre. (Deguilleville, Trois Peler., ap.
Duc, III, 70\ éd. Didot.)
Hommes estrauges, pèlerins et erriers.
(J. DE ViGNAY, Ensevinem., ms. Brux.
11042, f« 33=.)
Et donc celuy errier qui aloit avec le
bon homme li moustra ces choses et dist
que il eu goustast un pou et se reposast
yllec. {Légende dorée, Maz. 1333, 1'" SI'.)
3. ERRIER, V. a., abattre :
On donne .LXllli^. a un povre homme
qui avoit errié la porte St Pry, qui cestc
présente année a esté infectée par la mort
Herry a Bricques et ses enffans. (1524,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
PovlT avoir erriet les roix. (1580, S. -Orner,
ERRIERE, voir ARRERE.
ERRIEUR, S. m. î
Pour avoir ferré deux grandes minettes
a l'eau'we pour les errieurs de peste de
deux fort chercque chacune minette. (1595,
Lille, ap. La Fons, Gloss ms., Bibl. Amiens.)
ERRIFLER, VOir ESRIFLER.
ERRISOIR, S. m. ?
Quatre pieches à'errisoir servant pour
batteler les cloches. (1551, La Bassée, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl Amiens.)
ERROER, voir Erroier 1.
ERROi, errei, s. m., erreur :
Fiers cresliens de ferme fei,
Senz snspeçon e senz frrci.
(Ben., D. de JVorra., II, 6865, Michel.)
1. ERROIER, ecre/er, erroer, y. n., errer,
être dans l'erreur :
Eisi foleie
Sen qui treschanpc et qui erreie.
(Ben., D. de Norm., H, 7132, Michel.)
— Erroié, part, passé et adj., qui est
dans l'erreur :
Celuy par est trop erroé
El bien en doit avoir reprouche.
{Dial. de S. Greg., m5. Evreux, 1" 1 r", et Richel.
914. f» 1 r°.)
2. ERROIER, V. a., solliciter :
Bans sor chiaus qui erroient c'on en-
fraigne trives. (1255, Ban, Tailliar, p. 220.)
ERROMENT, VOir EhRAUMENT.
ERRONEUs, - onneit.v, adj., erroiié :
Slille erroneux. (1389, Ord., vu, 281.) •
Confessions erroneiises. (7 oct. 1575,
Arr. du pari, de Bret., p. 144.)
— Qui induit en erreur :
Deffense de jouer sur chariotz ne aultre-
mcnt jeux erronneux, scandaleux, infâmes
ny deshonnestes. (1544, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Ce mot était encore de quelque usage,
particulièrement en Bretagne, au xvu° s. :
Principe faux et erroneux. (13 juill. 1680,
Arr. du pari, de Bret. Arr conc. les par.,
I, 59.)
ERRONiQUE, - icqtie, eron., adj., erroné ;
Teles positions sont erronicques. (FossE-
TiER, Chron. Margarit., ms. Brux., I,
1" 21 v°.)
Ce luy est houleuse reproche,
Ce me semble, et cas erronicquc.
(Gr.EBAS, liijsl. delà Vass., r'ST, impr. Inslit.)
Ce qui est faulx et erronique selon la
voye de charité. (Le prem. vol. des exp. des
Ep. et Ev. de Kar., f» 26 v», éd. 1519.)
En ensuyvant la doctrine eronicque.
(1.Ï25, Enquerettrs de Toul.)
— Sujet à l'erreur :
L'homme obstiné esl erronique.
On le congnolst a peu de panse.
(Grincore. le Jeu du Prince des Solz. Moralité,
p. 267, Bibl. elz.)
Délaisse tost ton rneiu erronicquc.
(In., ib., p. 252.)
ERR
ERS
ERU
333
EanoR,- owr, -ur, -eur,esr.,s. {., désir
ardenfj fureur, perplexité, peine, chagrin :
JasoD, sire bians, amis geoz,
Molt sui por vos en grant c'rror.
Car je vos aim de fine amor.
(Ben., Troie, ms. Naples, C 12''.)
Uepairies est en son signor
Qni rooult estoit en graot erreur
Por savoir que il fait avoit.
(Id., Hk. Richel. 3Ti. i° 10-2».)
Snnt entré Ûsmnnt e son seignur
En crieme, en dote e en error.
(II)., D. de Norm., H, 138'23, Michel.)
Mes il esteit pensif e auqnes en erriit .
(JORD. Fantosme, Citron., 1U45, ap. Miclu'',
D. de Nmin., t. III.)
Mes Dermod, li rei puissant.
Le traître vet tant suant.
Tant ad soi le Iraitur
Que mis l'ad en tel rrrur
Qu'il défendre ne se pont
Encontre le rei Dermod.
(Conq. of bel., 104H. Michel.)
Cil sont remes en grant error,
Tenrenient plorent nuit et jor ;
Forment se doivent esmaier,
Quar lor mort voient aprochier.
iFloire el Blanclieflor, 1' vers., "296", do Méril.)
Lors apela quatre serjanz
Qui alerent por les enfanz.
Cil dévalèrent de la tor.
Qui de la mort sont eu error.
(Ib., 2» vers., o019.)
Es rens vit plorer Blanchellor
Qui de la mort fa en error.
(Ib., Richel. 19152, t" 19T.)
Donc vous deveis estre aiques lasseis et
vostre chivalz ? — Certes, sire, fait Grimas,
idus sui je en grant errour de mon chival
i[ue de moi, car je souffrerai muelz ma
mesaixe et porterai que mes chivalz qui
ist une beste mue. {Bist. de Joseph, Richel.
24So, f° 285 r°.)
Et por vos sui en tel error
Que nos ne puet estre en greigoor.
(AuDEfROis Li Basurs, Barlsch, Hom. el pas!.,
I. 56,10.)
Kouqneres l'ol, si mna la conlor ;
El Amaurri en fu en grant error.
{Aulerij le Bourgoing, p. lOi, Tarbé.J
ISe ne soiez ja de ce en errour
Qu'il vous conviengoe avoir noie paour.
(Enl. Oijier. ClSe, Scheler.)
Mais doo tiers sont en grant errour,
.,N'i a celé n'en ait paour.
^ ' (Cleomades, 2107, Van llasselt. i
Por le dansel fn en error
Qo'ele vit jouster en l'ester.
(Blancand.. 1333, Miohelant.)
l.i rois estoit en grant esrenr
De savoir ki ot ce fait fait.
(flen. le Nouv., 748, Méon.)
l'^o elfroi fu et en errour
De ce que il avoit veu.
(Gilles de Chili, 1716, KeilV.)
Moult est la dame en grant esrour,
Et moult s'avise par quel tour
Pora savoir, sans lonc plait faire,
La vérité de cest affaire.
tCoiiei, 3951, Crapelet.)
Et par quel toor il se venja
De ta dame qui tant mal jour
Lor pourchaça par mal errour.
(Ib., 5889.)
N'i ol celui qui n'eust grant error et
praut elTreor en son cuer. (Cont. de G. de
Tj/i-, Florence, Laur., 10, m.)
Godefrois, Baudoias, qui sont en grant «™»r
De conqucrre la terre qui tant a de valour
La ou Diei conversa.
(B. de Seb., ix, 58, Bocca.)
En 1 a, par le monde, plentet de tel exrour
Qui miex aimmeot a Pasques oser .i. llan de fonr.
(Ib.. IX, 68.)
Comment le duc d'Irlande fut eu grant
erreur devers sa femme, pour l'amour
d'une damoyselle allemande. (Wavrin,
Anchienn. Chron. d'Englet., I, 148, Soc. de
l'H. de Fr.)
EBUOUMENT, voir Ekraumenï.
ERROUTER, VOlr ESROUTEB.
ERKURE, voir Areure.
ERSAiR, voir Ersoir.
ERSEiR, voir Ersoir.
ERSOIR, hersoir, essoir, erseir, ersair,
arsoir, harsoir, arçoir, herser, assoir,
asoir, asseoir, ersoit, essoir, essoier, adv.,
hier au soir :
Li dus se dort qui arsoir l'agait Gst.
(Les Loh., ms. Montp., f» G8^.)
Qui ert il de ce que je arsoir vos dis '
(Ib., f» l.'JS".)
Erseir an fu, enpres manger,
Ainz que fust onre de culcher,
Li lis mainte grant question
E de vos grant inquisition.
(Ben., 0. de Norm., II, 7794, Michel.)
Sire, dist Carlemaines, ersair nus herbergastes.
(Charlemagne, p. 27, W. Pickering, 1836.)
Ersoit le volt empoisoner.
(Floire el Blance/lor, 2° vers., 627, du Méril.)
11 vint le mercredi essoir, après le pre-
mier somme en l'ost au roi ftion. (Artur,
Richel. 337, f 60^)
La dernière parole que vous me déistes
hersoir. (Rom.d'Agrav., Richel. 333,1» g v».)
S'il a chaiens nul rehaignet
Qu'il ait à'essoir repus en mue.
(Jus Adan, Richel. 25366, f° 48 ï°.J
Qui essoir si nos herberja.
(Gefe., .tu. est. du monde, Richel. 1526, i" 79'.)
Et lu, venis tu ci ersoir.'^
(Ren. de Beadjed, li Biaus Desconneus. 5325,
Hippeau.)
Vus enveia herser Florence.
(Protheslaus, Richel. 2169, f 49^)
La fllle an roi
Qui ersoir me dona sa mance.
(Blancand., 1846, Miohelant.)
Erseir o moi se herberga.
(Chasioiem. d'un père, conlexm, 197,Biblioph. fr.)
Il fust cssOiV ivres. (Chron.de S.-Den.,
ms. Ste-Gen., f» 22=.)
Li mirent tans et jor a l'endemain essoir
au temple d'asses parler et d'acointer plu?
eusamble. (Eslories Rogier. Richel. 20123,
f" 127''.)
Je crois que hersoir la respandislez
Quant vous vous allasles conchier.
iPass. N.-S., Jub., Mijst., 11,168.)
Que Nostre Dame de Clery
Fust robee de vos gens asoir.
(Misl. du siège d'Orl., 2176, Guessard.)
Arçoir. (1466, Reg. de la ville, u" 5, p. 66,
Arch. Vienne.)
.lo fu asseoir bien batue pour vous.
(1467, Arch. JJ 200, pièce 67.)
Je party essoier d'Escoaduo,
Ou je prias le dit de chascun.
(Dit (le Chascun, Poés. fr. des xv* et xvi' s.. 1
223.)
Le juste dneil remply de fascherie
Qo'eustes arsoir
(Cl. Mab.. Elég., xii. p. 77. éd. 1.344.)
J'att.achay des booquets de cent mille couleurs.
De mes pleurs arrosez, harsoir dessus ta porte.
(Bons., Sonn. pour Hélène, I, lx, Bibl. eli.)
Hersoir qnand je partis...
(A. DE RIVAHDEA0, CEuv. poel., p. 61, éd. 1859.)
Le vilain d'assoir a planté ses immonda-
nites a vostre porte. (Beroalde, Moy. de
parv., c. 106.)
On lit dans le Dictionnaire élijmologigue
de Ménage : Harsoir ou hersoir, par cor-
ruption pour hier au soir. Ce mot est
usité dans les provinces d'Anjou et du
Maine, et de Normandie.
Saint., asoer, aser ; Poitou, arsoir ,
Vienne, Deux-Sèvres, Vendée, arser;
Vienne, cant. de Mireb., asser ; centre de
la France, Berry , ersoir, arsoir ; Haut-
Maine, arsouer, hersoir; Noria., ersel ;
Ardennes, asso ; Bresse, assai.
ERSOIT, voir Ersoir.
ERUBEscÉ, adj., qui rougit, honteux :
Et après que ces anciens vieillars eurent
parlé a iceulx serviteurs, ils furent moult
grandement honteux et erubescez, car
jamais iiz n'avoient ouy telles parolles de
la bonne Suzame. (Prem. vol. des exp.
des Ep. et Ev. de Kar., f» 199 v», éd. 1,')19.)
ERUBESCENCE, S. f., Tougeuf, hoiite,
pudeur :
Plaine de sainte vergongne et de raiso-
nable enibescence. (Vie S" Febronne, Ri-
chel. 2096, f" 40 r".)
Passion est mouvement de l'apetit...
comme enibescence, admiration, espé-
rance.... (Oresme, Eth., Richel. 204, f» 373''.
Erubescence et honesté humaine ne a
souffert que les hommes eussent voulu
estre samblables aux chiens. (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brus. 10312, VIII, iv,
30.)
Par erubescence (que aucuns nomment
vcrgougue) on l'uyl turpitude et vilennie.
(J. BoucHEï, la 'Noble Dame, 1° 18 r», éd.
1336.)
Erubescence, blushiug. (Cotgr.)
EiuiCER, - usser, err., v. a , égrati-
gner, écorcher ;
En Veruçant (le bois) pour en avoir la
liqueur la 'plus douce et tendre qu'il peut.
^Do FoniLLOUX, Ven., c. xxii, éd. 1385.)
.\ la Bourdaine alors il viandoit,
La jette anssi dans la taille eruçoil.
(.Xdolesc. de J. du Fjuillou.i.)
Sa queue est ronde comme celle des
oiseaux de rivière. Mais la voyant errussee
par le bout, avons eu occasion de penser
qii'il se perche et fait son nid par les ro-
chers et sur les arbres. (Belon, OniitU.,
111, 8, ap. Ménage, Dicl. étym.)
En Anjou, remarque Ménage, on dit
èrusser le ch.invre, pour signifier arracher
la graine du chanvre avec un certain
bâton fendu. Dans le Maine (Sarthe), on
33i
ES
ES
ES
dit encore énicer un arbre, pour signifier
enlever les feuilles et les branches du i
sommet pour en faire un têtard. Au |
Mans, il se dit aussi pour égratigner : « En
descendant l'escnlier, je me suis tout
crusse la main. »
iSRUDiMEXT, s. m., travail de l'esprit,
œuvre, enseignement :
Bien firent ceuli œuvres monlt mrritoires
De nous laisser ce noble erudimcnt
Pour recréer rbnmaia enteademenl.
(OcT. DE S. -Gel.. Sej. d'honn., f» 123 v", éd.
15-26, in-i°.)
ERUoiR, v. a., instruire :
Bien est eureulx celuy ou celle, mon
Dieu, que tu erudiras. (Perfection de la vie.
par St Bonavenlure, Richel. 1833, f" 1 r".)
ERUDiTEUR, S. m., celui qul instruit :
Tasche doue en toutes manières que
nous puissions user de ta compagnie,
ayant ce pour certain que tu ne seras
seulement mon erudileur, mais de tous
les Macédoniens ensemble. {Flave Vegece,
Prol., ms. Univ. El. 107.)
J'ay ven Ion ode et carme de loaange
(-la tu prétends faire de moy lonp ange
Ct de me mettre entre orateurs perfaictz
Dont je n'approche en dictz. et moins par faictz,
Erudileur de celle achademye
Parisienne, ou en tous cas, demye
Kst espérance, etc.
(J. BoucHET, Ep. l'am.. 1, xxi. éd. ISi-S.)
ERUDITION, S. f , notoriété :
Il est common érudition. {Tenur de Lil-
tlelon, f " 83 r", ap. Ste-Pai.)
ERUE, s. f., chenille ;
Hec eruca, erue. (Gloss. de Glasgow>
Meyer.)
ERUINER, voir ESRDINEK.
ERUMPNE, voir Eromne.
1. ES, ez, hes, eis, ais, as, as, é, hé,ey,
liai, a, 0, et, eht, elh, ete, aite, athe, est, este,
ast, aste, aales, estes, ech, eche, eke, eyke,
interj., voici, voilii :
Es me, dist il, qui l'gnard par ton comand.
(Aliwis, st. 46'', II" s., G. Paris.l
£: par le bois .1. bon serjant a pié.
(Les Loh., ms. Montp., P 79^)
A tant ez .i. message qui aFromon en vint.
(;*., f° .36".)
Ei des borjois ne sais ou trente on Tint.
(Garin le Loh., 2' rhans., \\t, P. Paris.)
Ez un mesage qui a Fromont en vint.
(«.. XIV.)
François corent as armes, ez les aparoilliez.
(J. Bon., Sttx., cxxx, Michel.)
E les noz chevaliers en un bruil sunt entré.
(JoRD. Fantosme, Chron., 1759, ap. Michel, D. de
Norm., t. 111.)
Eis lors, quant ot le pas ven
Un poi d'iloec s'est esmen.
(AxCER, Dial. de S. Greij., 25, Meyer, Rcc,
p. 340.)
Ez son ami qui l'a réconfortée.
(Rom. et past.. Barlsch, 1, 9,33.)
Es Auberons qui les a escries.
(//«on de Bord., 3432, A. P.)
Atant es les barons qui descendent el tré.
(Gui de Uaitrg., 2882, A. P.)
Atant es .i. garçon qui es loges anlra.
(/*., 3-;57.)
Lnrs se levèrent, e les acemines.
(Anseis, Richel. 793, f 5'.J
.Vtant as .1. paien qui...
{Fierab., Vat. Chr. Ifil6, f 41 v».)
La croiz li fisl el front devant,
Ez le senr comme devant.
(Rdteb., Vie fainle Marie VEgipliane, Jubinal, II,
137.)
He voirs l'autre sage venu.
(Sept Sag., 1655, Relier.)
A tant es l'archevesque que .Ihesns beueie.
{Gaufrey, 6682. A. P.)
Estes .1. sarpent qui l'envai. (De S. Tho-
mas, ms. Sie-Gen.. DI 21, p. 102.)
Atant ez sa bell'ante qui li vint an devant.
(CovEL., B. du Guescl., var. des v. 1732-1719,
Charrlère.)
Et tant es une espie, qui vint hastivement.
(ID., iJ., 4811.)
— Il est souvent suivi, médiatement o'j
immédiatement, des pronoms toi et vous
employés comme explétifs :
— Suivi de toi :
E je trespassai, e aste tei nen esleil. (Lift.
Psalm.,Oxî., xxxvi, 38, Michel.)
Asie tei mesurables posas les miens jurz.
(,1b., XXXVIII, 7.)
Aste tei acertes en felunies sui concenz.
(Ib., L, 6.)
Aste tei je conui que tu ies li miens
Deus. {Ib., LV, 10.) Lat. : Ecce cognovi.
Aste tei li estrange e Tyre e li poples
des Ethiopiens, icil furent iluec. {Ib.,
Lxxxvi, 4.) Var. du Psalt. Corb. : Este tei.
Car aste toi, sire, que ti anemi, car aste
toi que ti anemi périront, ce que il dit une
chose deus foiz, ce est affermemenz.
{Comm. s. les Ps., Richel. 963, p. 264'".)
Lat.. Quoniam ecce inimici.
Et ete loi il se haste movoir environ toi.
(rie S. Euslace, Richel. 818, f 281 v».)
— Suivi de vous :
As i)a.« Rollant sur son cheval pasmet
E Olivier qui est a mort nafrez.
iRoL, 1989. Millier.)
.iis i«i le caple e dnlurus e pesme.
(Ib., 3103, Millier.)
Kar aste vus li rei sunt assemhlet. (Lib.
Psalm., Oxf., XLVli, 4, Michel.)
Aste vus ore beneissez le Segnor. (76.,
cxxxill, 1.)
Aite vus li oil del Segnur sur les cremanz
lui. (76., xxxii, 18.)
lié vos de Mes les borjois seignoris...
(tirs Loh., Richel. 19160, t» 16=.)
Ez vos Rigant, le nobile escnier.
(/i.,ms. Montp. ,fr 70''.)
Est vos encor li grans orgues coules
Do gros do cner qnl vos i ère entres.
(/*., f'> IS.'i'i.)
A ces parolles estes vous Auberi.
(Car. le Loh., i' cbans., xii, P. Paris.)
Ez vous le vesqne a dix clers revestis.
Ele vos la novele, es vos la renomee
Qne venus est Jacob en icele contrée.
(Hermas, Bible, Richel. 21387, f 60".)
ÎSe demeura q'un pni, aalei vo': marchanz
.Ploient en Egypte leur chemin toz erranz.
(iD., ib., ms. Orl. 374'■'^ C 3'=.)
A vos la goûte fesle le cors li vet perçant.
(ID., ib., P 8 v".)
.4s/ vos ja très curans ades.
(S. Brandon, 188, Miche'.)
A vos l'angle Nnslre Seignor,
0 merveillose resplendor.
Devant li vint.
(Wace, Vila S. M. Yirg., p. 66, Mancel et Tré-
batien.)
Eis vus le poeple triste e dolent.
(Id., flou, 1" p., 433, Andresen.)
Eis vus iloec un dameisel.
(In., ib., 3» p , 2317.)
Eis vos atant le seneschal.
(Id.. ib., .S897.)
Atant ech vous Clyges bâtant
Plus verz que n'est herbe del pré.
(Chrest., Cligel, Richel. 1420, P 49'.)
Atant e vos .i. chevalier.
Qui...
(Id., Cheval, de la Charete, p. 2, Tarbé.)
Este vus de Cesare l'estore premeraine.
(Roum. d'Ali.v.. f» 7'', Michelaat.)
A tant estes vu.i
Alant es vi
.u. des rices compagnons.
(Ib., P 9M
ï le roi venu tout desrees.
(Ib., P 26''.)
E este vus un vassal, Semei le fiz Jera del
parenté Saul, vint d'iloc vers lui. {Rois,
p. 178, Ler. de Lincy.)
Ez les vos assamblez an mi la praierie.
(J. BoD., Sax.. CLUx, Michel.)
A tant ez vos venu le fort roi Mnrgafier.
(Id., ib , CLxvi.)
Ez vous les kiens après venus
(Marie, le Dit d'Ysopet, xxxii, Roq.)
El vous les fieux sondant et Grascyen le fier.
(Chev. aucijgne, 13039, Reiff.)
Es les vos venus an castel.
(Flaire et Blanc., l' vers., 355, du Méril.)
Es vos l'huissier qui l'araisone.
Si roidenient que tout l'estone.
(Ib., V vers., 1939.)
Estes la vos bienearee.
(/*., i° vers., 2965.)
Il me samblevet que ju sains fusse, et
eyke vos c'un trainet lo fil de la Virgine.
(S. BiîRX., Sem., Richel. 2476S, f» 56 v°.)
Eke vos ke li estoile lor aparnt.
(Id., ib-, f 83 V».)
A ices mes que je vous ai ronté,
Hes vous u vient 11 boins provos Hondré.
(Iluon de Bord., 4414, A. P.)
Alanz az vos poignant Rolant.
(Fierabras, Vat. Chr. 1616, P 24 V.)
E vous les .11. barons partis et desevres.
(Ib., 7.H1, A. P.)
Apres le duc Richart e les tous arômes,
«i., 4081.)
Quant li anfant l'entendent, es les vus esfrees.
(Gui de Bourg., 256, A. P.)
Esles les vos ensamble corn lyons abrieves.
(Ib.. 2668.)
Ez vos U rois richement atorné.
(Agolaiit. p. 163, Bekker.)
Ez le l'OS pris et mal bailli.
(Dolop., 3631, Bibl. elz.)
Atant ez vos venir le duo toi ahrivé.
(l'anse, 2984, A P.)
ES
ES
ES
335
Atnnl e uns le dus iioignanl toi abrivé.
(;i., 2174.)
Atant este vous Baudoin.
Son frère, cerqant le cernin.
(MousK., Cliron., 8202, Reiff.)
Estes vous nn garçon trotml.
(Kenarl, 1206, Martin.)
E vous finee ceste guerre.
(Ib.. Snppl., 1i2, Chabaille.)
Hé vous chelni de grant taaulecbe
Por convoitise en grant tristerhe.
(Sept Sag., 1641, Keller.)
Eslf vas la dame est issne.
(Un Cliival. e sa dame, ms. Cambr , Corpus ;jO,
f» 93''.)
Atant ech vos l'enperer corajos.
{Enir. en Esp., f° 31 r°. Gautier.)
Eij vus Jonas qui vent criant.
(Prolheslaus. Richel. 2169, (° 68'=.)
Et enderaentres que il les escoutoit...
este vos doables touz noirs qui avoloient a
grauz cros de fer ardanz. (Chron. de S.-
Den., ms. Ste-Gen., f» 200».)
Si comme il parloient entr'eus de si
granl mervele, allie vos .l. escrois seur li
ausinc comme... {fie Charlem., ms. Berne
41, f 6'=.)
Athe vos Baudoin son frère ilec. (/6.,
f° 12".)
Athe vos Tierri qui seur RolKint commença
a plorer. {Ib.)
Tandis que nous parlions illec, a tant es
vous mestre Getfrov le clerc la royne^ qui
me dit. (JoiNv., Uist. de S. Louis, p. 203,
Michel.)
Estes vos que une grant noise et un
granz effroiz soit en l'ost. (G. de Tyr, i,
21, Hist. des crois.)
Elh vos la barate esraeue.
(Esl. de la g. s., Vat. Chr. 1639, f 6^)
Eth vos la guerre on grant dolance.
(/*., P 8».)
Ekl vos la nef ja oltre passée.
(;*., f 19''.)
Ech vos c'ans messagiers
Veneit a mult granz desirers.
(/*., liomv.. p. 419.)
0 vos, par le cliastel errant.
Un messagier que vait querant,
A grant besoing, la danioisele.
(.Vie du pape Greg., p. 27, Luzarche.)
A vos celui enfin dolent,
As pies li cbiet hastivement.
(IK. p. 46.)
Quant li pcres ot si parlé
lleac. devant lot son barné,
Ait vos le père defeni.
(/*., p. 6.)
Mnnjoie escrient, eis les ms ajustez ;
La i avéra des morz et des navrez.
Wlinel, 924, A. P.)
Hé vous poignant tout abrievé
Fregns, son escu enbrachié.
(Fregus, p. 223, Michel.)
Li assemblers fut raaii. hé les vout amasses
Mas li departirs fut a tonz pires asjes.
{Gir. de Ross., 1983, Mignard.)
As vos par la bataille Ugon assin.
(Ger. de Rossill., p. 346, Michel.)
E vous venu messire Gautier de Mauni
. et les Englois ot les Bretons a l'esporon.
(Froiss., Chron., 11,398, Luce, ms. Rome.)
E vous sonner trompetes et claronchiaus
de retrete, pour retourner en l'oost. (Id.,
ib., 11. 41u, Liici', ms. Home.)
E vous descendu et venu un vaillant
cavalier breton. (Id., ib., IV, 266, Luce,
ms. Rome, i" 138.)
E vous l'enbusce grande et grosse qui
vient en criant leur cry. (Id., ib., I, 384,
Luce, ms. Amiens.)
E vous les François tantost venus. (iD ,
ib., V, 166, Luce.)
Et vous Tiebaut du Pont, qui tant ot hardemenl.
Perçoit le castal, c'on assainit forment.
(Ctv., B. du Guescl., 4780, Charrière.)
A tant el vous Bertran que Jhesn beneie.
Uo., il)., 13490.)
E.it vus nn prestre qui ont a non Levi,
Si ont escrite la lei Mo;si.
(La Resurr. du Sauv., Tb. fr. au moyen âge,
p. 19.)
- Emplois particuliers; avec îe et «ous;
Est les vuz li fiz le rei entrèrent. (Rois,
p. 167, Ler. de Lincy.)
Este le vus li Sires i passed. (76., p. 321.)
El le vos certes or sui hosteiz des iluez
de la grande meir. {Dial. St Greg.. p. 6,
Foerster.)
— Avec me et vous :
liai me vos ke tant vos Iravilliez
C'aie marit, et de ci me chaisiez.
(Rom. el pasi., I, 8,4.';, Barlsch.)
E me vos un prestre qui maine
Une norriche qui. ..
(Couronn. Renart. ;i66, Méon.)
Atant e me vos on venus
Est li loviers.
(Ib., 706.)
E me vos dame lerme,
Femc Renars qui a court vint.
(/*., 1882.)
E me vous le livon... (Rom. de Kanor,
Richel. 1446, 1" 26 v.)
Dans le pat. lorr., e vos est une expres-
sion familière qui tient la place de bon-
jour.
2. ES, eis, eps, is, adj., même :
Chi eps lo mon faisiet revivere.
(Pasiion, 3
Tn eps l'as deit, respon Jhesns.
Diez.)
(«., 181.)
Paschas furent in eps cel di.
{rie de S. Léger, ms. Clerm., sir. 14, G. Paris.)
Ciel eps nnn anret Evrni.
(li., st. 10.)
Quant snn curs at furnit
E de tut aemplit.
Par esse la chariere
S'en repairet ariere.
(P. Di; Thacs, li Cumpoz, 2467, Mail.)
Dévorée fu en eif l'ore,
Quant cist l'osteins li cornt sure.
(Ben., D. de Norm., Il, 36188, Michel.)
Od s'amie vint en es l'eure.
(Marie, Lai de l'Espine, 459, Roq.)
En es l'ore li chevaliers
.Se rest armes de l'autre part.
(.Perceval, ms. Berne 113, f 90'.)
Dont s'acorda en es cel an
Li rois al conte Galeran.
(MoDst., Chroa., 18164, ReilT.)
Dont aquelli en es cel an
l.i rois Kelipes roi .leban.
(Id., ib., 20733.)
— Es In nucore ci, ben frère ?
— Cil sire, mais en eOrei
Ai esté nuit esce.
(S. Edward le conf., 2106, Lnard.)
Ne fist iloec plus atendue.
Anchois montèrent en !s l'ore.
(Atre perilt., Richel. 2168, f iV.)
Atant s'en partent en es l'eure.
(LeFabel d'.iloul, 13I,Meon, Fabl. el conl., t. III.)
La dame la oi, si plenre ;
Et il ala en es l'eure,
Si li demande que el a.
(De la Dame escolHee, Richel. 19152, f» 4.i=.)
— En es ça, jusqu'à ce moment même
Dnnt le règne fu esbancé
Ke tnz jurs en es ça ad duré.
(P. D'ABER^u^, le Secré de secrei, Richel. 2.5407,
f» 184'^.)
— En es le pas, imssHM. sur-le-chamii,
promptement :
Ocis i fust, en es le pas.
(Wace, Bnil, 4i;.7, Ler. de Lincy.)
Endormi s'est en es lo pas.
(Ben., Troie, ms. Naples, f 11'' .t
En es le pas tôt maintenant
Mande ses genz.
(Id., /;. de Norm., l\, 9227, Michel.)
Garde que tu ne soies don lignage Judas,
Qui trai son seignor tantost en es le pas
As félons traitors qui ne l'amoient pas.
(J. Bon., Sa.r., cclxxui, Michel.)
Si li dient en es le pas.
(La Charrette, Vut. Chr. 172.5, f 25\)
Si li a dit en e le pas...
(Ib., Richel. 125G0, f 42''.)
Tel doel en a, ne pot mot dire ;
En es le pas le vent ocirre.
(Flaire el Dlancef., \' vers., 2393, da Méril.)
Quant seint Michiel ont gracié.
En es le pas snnt repairié.
(G. DE S.-Paib, Rom. du M. S. Michel, 3696,
Michel.")
L'angles s'en vait en est le pas.
(iD., ib., 365.)
Quant il forent d'ilnec lorné.
En est le pas trouvent Tabbé.
(Id., ib.. 603.)
En lendemain en es les pas
Lor fait muer trcstoz lor dras.
Hd., ib., 641.)
En es les pas cil mer passèrent.
(Id.. ib., 3384.)
Li rois respont en es le pas.
(Dolop., .518.5, Bibl. eli.)
Et li ostes an es le pas
Comandait les tables a mètre.
(/*., 10758.)
S'il ne ce vange an es le pas,
Por ceu ne lor pardone il pas.
(II., 9953.;
Cil respondit ke bien .savoit
C'ûssis ne les avoit il pas ;
Mais bien cuidoit c'aft es lo pas
Qu'il les laisser raorir deussent.
(/*., 9390.)
.\n premier cop l'a mis a pié.
Tôt corrocié, pansis et mat
Chei a terre annele pas.
(Renart, Suppl., p. 3.38, Chabaille.)
En es le pas li corn seure.
Cent fois le baise en petit d'enre.
(PartoH., 9217, Crapelet.)
E quant fu nés, en icel jor,
En e le pas le fit geter
La mère es ondes de la mer.
iViedu /ape Gieg., p. 22, Luzarche.)
336
ESB
ESB
ESB
Cil li respont en es les pas.
(Ren. DE Beujeli. n Iliaiis Descoiweiis, ÎIS,
Hippeau.)
Puis s'est concies en rs les pas.
([d., ib., 437i.)
Et cil le prie en es le pas.
(Id.. !«., i;)'26.l
Qne m'endormi en es le pas.
(RuTEB., DU d'Ypocrisie, Jabinal. II, 6fi-i
Dens respondi en is le pas.
(nu (lu besanl. Rjchel. 19523, f 111 v".)
— En es le pas qne. tout aussittJt que :
En es le pas gn'i\ se connurent
De maintenant s'entrecornrenl.
(Bes., Traies, Richel. 37S. !' 87'.)
En es le pas que il sauront
Qn'il ert ocis et trespasses.
(Mess. Gant'., 5'26i, Hippean.)
E qne en mer fuissez getez
En el le pas que fnissez nez.
(Fie du pape Grer/., p. 7", Lnzarche.)
3. ES, voir IST.
4. ES, voir Le.
B. ES, voir Ues.
ESAIER, voir ESSAIEB.
ESAiMER, voir Essaimer.
ES.VNCHIER, voir ESSANCIEB.
ESARTERER, VOIt ESSABTKBER.
ESAUCHIER, voir ESSALCIER.
ESAVORER, voir ASSAVOURER.
ESBAAiLi^É, esÈotHe, part. passé, ouvert:
La cueillette des amandes se fait quand
leur escorce est esbaaillee par la force du
soleil. (LiEBACLT, Mais, riist, p. 443, éd.
1S97.) Vnr., esbaiUee (Ed. 1638).
ESBABOYNER, V. 3., tromper en amu-
sant, en faire accroire à :
Icellui Perrin dist au supp'iant que il
n'estoit que un fatrouUeur, et le cnidoit
ainsi esbaboyner, el que tout ce qu'il di-
soit estoit mensonge. (1403, Arcli. JJ 158,
pièce 224.)
ESBADIR, voir ESBAUDIR.
ESBAER, esbaier, v. a., ouvrir ;
Les ns (portes) a il raeesmes overz et esbaez.
(Garn., Vie de S. Thom., Richel. 13313, f 90 t".)
L'asne s'est a l'nis aculé.
Un potitet l'a esbac ;
Li Ions bote la teste avant.
Et cil clôt l'ais de meinteaant.
(.Peler. Renan, p. 427, Martin.)
— Esbaé, part, passé, ouvert, béant :
E de l'igliese fors alez
Par mie la porte, qu'a trovee
Trestote ouverte et esbaiee.
(G. DE S. Pair, M. S. Michel, 2Gi5, Michel.)
ESBAEURE, ebacuve, s. f., ouverture :
Icellui seipueur de Calcedonne en ma
présence visita les ossements de la dicte
teste, lesquelz furent trouvez entiers, sauf
que sur la partie de devant du crennion de
l'ung des costez y avoit certaine petitte fis-
sure sans quelque eCfaulissement et de
l'aultre lez, aussy sur le devant, apparois-
soit aueulnement y avoir certainne petitte
ebacure sans bonnement pooir estre jugié
se ce estoit procédé de blescliure ou par
pourriture audict endroit. (A. DE Beau-
i.AiNC, Rapp. au Cons. d'Et. de Charles-
Quint, Bull, de la Soc. d'archéol. Inrr., V,
71.)
ESBAFOUER, A. .1-, bafouer ;
Afin qu'on les esbafoue.
Autant qu'en pourrez trouver.
Faictes au gibet mener.
Et qne nous les y encroue.
(Chans. norm. du seiz. si(>cle, xvui, Jacob.)
ESBAGIR, V. n. '?
Lors se raqneit a esbagir.
Son cheval fel avant saillir
(Renan, 2102.';, Méon.)
ESBAHIR, voir ESBAIK.
ESBAiEMENT, -bulilemenl, ■ itnent, ad^ ,
avec ébatiissement :
Moult i esgarde e^bahimeai,
Monlt pert qn'il l'aime durement.
{Parlon., Richel. 19132, f» lai''.) Crapelel, v.
7121, écrit esbaliiemenl .
ESBAIEll, voir ESBAER.
ESBAiLLOXNÉ, part, passé, bâillonné :
Un nommé Jean de Baux, sergeant en la
forest de Lyons, rongeant un jour par bon
appétit un gros os de veau, se le mit et
poussi si avant dans la bouche qu'il en de-
meura esbaillonné. (Nouv. fabrique, p. 100.
Bibl. elz.")
ESBAiNoiER, - nier, voir Esb.^koieb.
ESBMR, esbahir, esbaliyr, esboir. eboir,
esbarir, esberir, verbe.
— Act., étonner, effrayer :
Corons lor sus por ans a esbahir.
(Girb. de Melz, p. 320, Stengcl.)
Et les faisoil taire, sans les esbair de ce
que elle les reprenoit ainsi. (Lie. du Chev.
de La Tour, c. cxxvil, Bibl. elz.)
. Et jetloient engien nuit et jour a le for-
terece, pieres et mangouiaus : ce les esba-
hissoit plus c'autre cose. (Froiss., Chron.,
IV, 197, Luce.)
— Rén., s'étonner, s'effrayer, se trou-
bler, trembler :
En pon de tens tant en gnerist
Tout li pueples s'en esbarisl.
(G. DE CoiNCi, de l'Emper. , Richel. 23111 ,
f 2C9^)
Et tanle genz sene et garit
Que tôt li monz s'en esberit.
(Id., Mir., ms. Brni., T 204".)
Ne voelles mie e.*tre moult juste et ne
faces mie plus que mestiers est que tu ne
t'esbahisses, ce est a dire que tu ne kieees
en errour. (Bible, Ricbel. 901, f''4'.)
Li cielz s'esboit touz dn grant vanlelement
D'enseignes, de bannières et du lier bruement.
(Girarl de Ross., 377S, Mignard.)
Et d'entr'eulï ne m'esbahi mie.
(Chr. de PiSAS, Liv. du Chemin de long estude,
423, Puschel.)
Tout homme qui mange aigres grappes,
ses dents s'esbahijront. (Bible, Hieremie,
cb. 39, éd.lS43.)
— Neutr., dans le même sens ;
Je deveeie es guardement de mes oilz, je
esbahisseie e si ne parlowe. (Liv. des Ps.,
Cambridge, lxxvi, 4. .Michel.) Lat., stupe-
bam.
Esbairent e tremblèrent sicume ivres,
{Ib., cvi, 27.)
— Esbaissant, part, prés., étonnant :
Et si précieusement estoit couloures lie
nus hom certainement ne devisast la cou-
lour, tant par estoit soutiex et esbahissans.
(S. Graal, ii, 19, Hucher.)
Juroient et affermoient que plus amou-
reux leur avoient esté les Engloiz que les
Bourguignons, et les Bourguignons plus
amoureux cent fois que ceux de Paris,et de
pilance et de rançon, et de paine de corps
et de prison qui lioult leur estoit esbahis-
sante chose, et a tout bon chrétien doit
être. (Journ. d'un Boxirg. deParis, an 1417,
Michaud.)
Et rompirent portes et barres, et entrè-
rent es prisons dudit palays a minuyl,
heure moult esbahissant a homme sour
prins. (Ib., an 1418.)
— Esbai, part, passé, effrayé :
Ne set li las quel part i tort.
Tant Jurement est esbaris.
(C. DE CoiNCI, Mir.. ms. Soiss., C \:i¥.)
Adonc la lasse. Vesbarie
A madame sainte Marie
Monlt longuement s'est dementee.
'In,, ib.. 1° r.».H=.)
Fille, ne soies esbarie.
Fait madame sainte Marie.
(Id., ib., ms. Brux., C 63^.)
Ne fut conars ne nices ne fist pas Veloi.
(Girarl de Ross., 1,390, Mignard.)
— Transporté :
De fine joie esbarie
Douce dame, sainte Marie.
Fait la lasse tout en plourant,
Com t'ai trouvée secourant
(G. DE Oni.Noi. MÎT., ms. Soiss., f° îio''.)
— Niais, badaud :
El marcié devant noe forge
et nus feuvres .i. eau fer rais
Por les fous et les esbahis
Que mont souvent i decevoit.
(Le Vilain de Farlm, Montaiglon et Ravnaud,
Fabl., IV, 83.)
ESBAIRER, voir ESBARER.
ESBAissABLE, esbah., adj., étonnant :
Se fist la Dieu merveilles bien esbahis-
sables. (Modus, f» 330», ap. Ste-Pal.)
ESBAissAMJiENT, - hyssammenl, ad\
d'une manière étonnante :
Car seicheresse participe et aussi froi
deur, et non pas esbabyssamment. (Jard. de
santé, I, 13-2, impr. la Minerve.)
ESBAiss.ANCE, - hissance, - hyssance
- ence, abaissance, s. f., ébahisseinent ;
Lor tosl l'on par abaifsance
Et lor force et lor puissance.
(J. be Priorat, Liv. de Vegece, Ricliel. 1604,
f» Gl''.)
Ne la tiegnes mie por foie
Ne n'en aies eshaissence.
(Macf. de la Charité, Rible, Richel. 401, I' 58^.1
Et sans faille il n'estoit esbahy d'autre
chose. Et le roy qui le vouloit oster de
celle esbaftî/ssaiice luy dist... (Lanreloldu
Lac, i" p., c. xviil, éd. 1488.)
Or pourrez vous avoir esbahissance
Que tant je qniers venir eu prelalure.
(]. CiSTEL, Plac. (i M. de Gaurimrl. Richel 1721,
f» 43.)
ESB
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337
Anssi ne 'doibt avoir esbahissance
Si on luy fait ou prépare nnysance.
(J. BoucHET, Opusc, l'Epislre de justice. D I t°,
éJ. goth. s. d.)
La vérité or me semont
Croyre qne ressemble a ce mont
Qui jadis s'enfla tellement
Que lors le monde creut vrayment
Qu'il en sorliroit a puissance
Mainte chose tW'sbalii/ssancf :
(0 chose disoe de {iraod ris)
Il n'en sortit qu'une souris.
iC. l'o.vTAl^E. Complaincle et leslani. de F. Sa-
gouijii, dans les (Mm. de Marol, VI, i\)3, éd.
1731.)
Tool mal content, le cerveau evanté,
Snys éveillé en grand esbahissnnce.
(Faifeii, p. "i'i, Joaaust.)
... L'boste et ses gens sont plains
ne fascherie et grande ebayssance.
(Ib., p. 62.)
ESBAissiER, V. a., abaisser :
Il qui estoit de prant voulenté et plain
de hardement esbaissa son glaive et esciia
aux François qu'ils retournassent. (Froiss.,
Chron., Richel. 2641, f» 53 v«.)
ESBAissoR, - aissour, - aissur, - aisur,
- ahiseur, s. f., ébahissement, stupeur ;
.!eo acertes je dis en ma esbaisur. [Liv.
des Ps., Cambridge, xxx, 23, Michel.)
Je dis en ma esbaissur : Cbascuns huem
ment. {Ib., cxv, 2.)
Et soicheront sor terre li home de peor
et de l'eslyaissour qui Tendra au monde.
(Ms. .\rs. 5201, p. 367"'.)
Quant cil voit son rastiel espris
Dou feu, durement est surpris.
Car esbahiseiii- le snrprent.
(J. Le Marchant, J/ir., ms. Chartres, f° 3'.;
ESBAITEMENT, VOir ESBATEMENT.
ESBALAiER, V. a., balayer, empbiyé
comme syn. de éventer :
Dame Aye la ducboise par desor Ini se pasme.
Qui lor veist le duel que demeinne dame Aye !
De la manche d'ermine l'esvenle et esbalaie.
{Aye d'Avign., 3102, A. P.^
ESBALANCiER (s'), V. réfl., SB balancer :
Li valiez jeue et s'esba!ance.
Si va les bras a no gelant
Et va par l'iane sailletant.
(FaW. d'Oe., Ars. 5069, f» 47». i
lîîourg., Yonne, Cuy, s'ébainncer, prendre
son élan pour sauter.
ESBALDIR, voir ESBAUDIR.
ESBALEER, VOir ESBANOIER.
ESBALEIER, VOlr ESBANOIEB.
1. ESBALER (s'), V. réfl.. Se jouer :
Si te suiront en la bataille
Tantost com piniaus ventera
Kt sor les cez s'esbatera.
(Fabt. i-Ov.. .Vrs. ;iOG9, f° 10-2«.)
2. ESBALER, - bauller, v. a., débarras-
ser i
Malqnin, met li tout par despit
Geste graot crois sus ses espaoles.
MALUBIN.
Tien, Jbesa, or|el m'en esbaulles :
Haqnin, maine devant la dance.
(Pass. de U.S.. Jub.. ilysl., II. 236.)
BSBALEVRË, voir ESBAULKVRÉ.
T. lU.
ESBAMER, voir ESBANÛIEH.
ESBALOIER, VOÎT ESBANOIER.
ESBALUFFRÉ, VOir ESBAULEVRÉ.
ESBANAER, VOir ESBANOIER.
ESBANDER, - cndcr, verbe.
— Act., détacher une bande d'hommes
du gros de l'armée :
Les impériaux se voyans hors du danger
de nostre artillerie, et le roy qui les ve-
noit chercher : la teste qu'ils avoient dres-
sée vers Mirabel, la retournèrent vers le
roy, ayans esbendé deux ou trois mille
arcbouziers parmy leur gendarmerie.
(Mart. du Bellay, Mém., 1. II, f 68 r',
éd. 1569.)
Il ordonna l'assault aux deux brèches
tout en un temps, puis esbanda deux ou
trois mille hommes avecques eschelles,
pour par plusieurs cndroicts donner l'as-
sault. (ID., ib., 1. VUl, 1» 266 r».)
— Réfl., se débander :
Ses soldats estans sans chef s'esbende-
rent de sorte qu'ils revindrent a rien.
(Mart. du Bellay, Mém., 1. II, f° 67 v»,
éd. 1569.)
— Esbandé, part, passé, débandé :
Les Albanoys qui estoj^ent logez près
ladicte compagnie, oyans l'alarme, se reti-
rèrent vers Challons tous esbandez. (MAR'r.
DU Bellay, Mém., 1. X, f- 333 r», éd. 1569.)
— Esbandé d, de, appliqué à, en parlant
d'une mauvaise chose :
Esbandes a mesfaire. (Stat. d'Edouard III,
an IV, impr. goth , Bibl. Louvre.)
Les mesfaisours ont estes plus esbandes
de mesfaire. {Ib.)
ESBANEER, VOir ESBASOIER.
ESBANEi, voir Esbanoi.
ESBANEIER, VOir ESBANOIER.
ESBANEOiR, V. n., SB distraire :
... Tant qu'on jor por esbaneoir
S'eotorna ses terres veoir.
(D'un Ilerm. et d'une Sarras.. Ars. 3527, P 11".)
ESBANiABLE, - avle, adj., réjouissant :
Com bonne chose et com esbaniavle est
les frères habiter en un ! (De S. Brandaine,
Richel. 1.Ï53, f» 26S r».)
ESBANIEMENT, VOlr ESBANOIEMENT.
ESBANIER, voir ESBANOIER.
ESBANiR (s'), v. réfl, se livrer à la joie :
Cele nuit voirement a joie s'esbanissent.
(Mol, 10960, Foerster.)
ESBANOI, esbanoy,esbanei, esbenoi, - en-
noi, - ennoy, esbenei, s. m., amusement,
divertissement, réjouissance :
Ueniaigne or mais li esbaneiz,
dardez ne seit mais autre feiz.
(Ben., d. de Norm., Il, 13713, Miche!/
Si menrons par deçà déduit et esbenois.
(S. Bon., Sax., lxiii, Michel.)
Kt ke diroil Gencviere
Ke tu baisas ier trois fois ?
Ce ne fu fors que rsbanoui.
(Rom. etpasl., Bartscb. Il, 47, 12.)
A h reste furent Init .m.,
Les jens virent et Vesba/wi.
(Geff.,.vm. Esl. du monde. Richel. 1526, f 97".)
Se senst li rois Floires conment sa lîlle el bois
Fo, ne en quel manière, ne fast pas esbanois!
(Berle, 1500. Scheler.)
C'est tous esbanois.
(Bretel, Chans., ms. Sienne H .X. 36. f° 47''.)
Plains ert i'esbanoi et de geu
Et de très plesant corapaignie.
(Lai du Cmxeil, 793, Michel.)
Caus lis, grande escuele, ch'est tous leur ^.sianow.
(B. de Seb., xxv. 13. Bocca.)
De gens esbenois et de ris.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, f" "l*".)
En tel esbennoy demourerent... (L. de
Pre.mirrfait, Decamer. de J. Boc, Richel.
129, 1» 13'\)
Vérité est que de tous les esbanoys de ce
momie souverainement il amoit le déduit
des chiens. (Froiss., Chron., Richel. 2646,
f»12o^)
Et y eut plusieurs justes et esbennois.
(Chron. des Pays-Bas,de France, etc., Rec.
des chr. de Fland., t. UI, p. 137.)
De menestrez y fa moult grant li esbanoii.
(Cov., du Cuesdin, 15333, Charriére.)
Amour, déduit, esbanoy.
(E. Desch., /'ofs., Richel. 840, f"> 94' ; II, 312.
A. T.)
Combien que devant loi fist on mont d'e.<!banois.
(Geste des dues de Bourg.. 2614, Chron. belg.)
On faisait danses et esbanois. (Trahis, de
France, p. 41, Chron. belg. )
Esbanoys de joustes. (Pera'/"oresJ,vol.lll,
ch. 41, éd. 1528.)
Joustes et tonrnoys,
Festes, dances et esbanoys.
(Act. des Apost., vol. I, f» 152-', éd. I.'i37.)
Combien que je n'ay pas ouy compter
quelz esbanois ne quelles parolles se fai-
soientou disoient. (Boccace, Nobles malh.,
II, 12, f' 36 V», éd. 1515.)
— Ce qu'il y a de mieux, la fleur :
... Dont a Saint Lambiert fut la flour et l'esbanoi.
(Jeh. des Prei5. Geste de Liège, 32373. ap. Sche-
ler, Gloss. pliilol.)
ESBANOIAGE, S. H)., amusemeut, diver-
tissement :
Et se il esquermiscent por lor esbanoioge.
(Ilelias. Riche!. 1255S. 1° 17''.)
ESBANOIEMENT, esbaniemctit , e^benoie-
ment, esbenniemeiit, abainoiemcnt, abenoie-
ment, s. m., divertissement, amusement ;
Premiers en est isçus par esbaniement.
(Roum. d'Alix.. C 62'', Michelant.)
Mut i out esbaniement .
(Marie. Lai del Freisne, 374, Roq.)
Un jour il doi priveement.
Tout seul, par esijanoiemeni.
S'en issirent de la chité.
(Athis. Richel. 375. f° ^38^)
Mas je irai au siège par esbenniement .
(Simon de Poiiille. Richel. 368, f 148''.)
Si a grant esbaniement.
(Chans., ms. Monlp. H 196, f» 337 v°.)
Qu'en entendist a Vesbenoiemenl del siècle.
(Comm. s. les Ps.. Richel. 963, p. 91».)
Antan fu abainoiemens.
Awan est ilolors et torraens.
(Rciu. DE Blois, Poés.. Richel. 24301, p. o32\)
43
338
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Qn'ades en bois on en rivière
Fil touz ces nbenoiemem-
(Id.,!* , p. 548».)
En SOS d'yans se traist coiemenl,
N'ot cure à'fahaniemrnl.
(J. DE Co.NDÉ. dou l/tanc Cheval., ras. Turin, f° 23'.)
Je voeil lout ea/iotwit'ment
De champ. île rivière, de bois.
{Falil. d'Ov.. Ars. 5069, f° 152''.)
ESBANOiER, - oyer, - oiier, ebanoyer, es-
baneier, esbanier, esbanyer, esbahnnier, es-
baneer, esbanaer. esbaneier, esbainier, esbe-
noier. esbainoier, sbanoier, espanier, esba-
leier, esbaleer, esbalier, esbaloier, esbaloyer^
esbeloier, esbelaiier, esbanoier, abainoier,
abenoier, erbanoier, emb., enb., amb., verbe.
— N8Utr.,se réjouir, se divertir, s'égayer,
s'amuser :
.i.jor alai li rois chacier.
An la forest esbeloier.
(Wace, Conception, Bril. Mas. add. IbGOfi,
1° 42>.)
A Hnitsand est vennz, ala par le graver
Pur esffarder Tore et pnr esbaneier.
(Garn., Vie des. Tliom.. Richel. 13313, F 77 r».)
L'ad resqais, prié e mandé
Qu'a li venist esbaimcr,
E parler, e bien acnnler.
(Marie, Lai d'Eliduc, '27fi, Roq.)
Quant il verra les Sarrazins
Et les genz qui or sunl frarins
En la lei Deu exbaleier.
(GciLi., Best. div.. 18-25, Hippeau.)
Aprps, il avint .i. jour que li baron alerent
esbanier u palais pour veir Kyrsaac. (Ro-
bert DE Clary, p. 44, Riant.)
Faites cbevaus apparillier,
S'irez la (ors embanoier.
i.Alhis, Ars. 3312, f 32=.)
(^hecnn sor son destrier si vait esbaloier,
(Fierabras, Vat. Chr. Ifil6, f 91''.)
Ala ensanble 0 son seignor...
Et vait espanier sor Loire.
{Parlon., 5390. Crapelet.)
Ne le qnidai pas eslongier,
Assi con por esbanoier
M'en parti al solel levant.
(.Dtirmars le Gallois, 3923, Slengel.)
Ambanoiaiil l'-iulre jor m'an aloie.
(Pastor.. Jtxvi, ms. Oxf. Bodl. Douce 308.)
Quant il voloit, s'aloit chacier.
Et es fores erbanoier,
Por traire as bestes et berser.
(Res. iiE BEAnJEtj, li Biaus Desconnem, 5*229,
Bipptau.)
A l'ostel Floovanl s'an vai esbeloier.
(Floov., .503, A. P.)
De dancier et d'esbenoier.
(J. Bretex, Tourn. de Chaitvenci, 78, Delmolio.)
Alons i tost aboinoiant.
(RoB. DE Blois, Poés., Ricbel. 213(11, p. GdO'.)
.1. soir en vont en .1. vcrgier
Soûl a sool pour abenoier.
(ID., ib.. p. .139''.)
Le menèrent li desloial pour esbanier nu
tlefors de la cité. (Chron. <.' • S.-Den., uis.
Ste-Gcn., 1» 299''.)
Mais les mères soloient leur filles caslyer ;
Or les laist on aler partout esbanyer,
Caroler et danser, treskier et leslyer.
(Gilles li Miisi-^, li Estas de tous gens seculets.
II. 32, Kervyn.)
Mes avant a f.iit apeller
La dame et li moult commander
Que le chevalier compaignie
Face, joue et esbanie
Tant qu'il revenra ases tes.
iConei. 501, Crapelet.)
Li rois esloit parmi li'ans
Ou la rayne esbaleans.
Macé de la Charité, Bible, Richel. 401, 1° 74''.)
Spacior, aris, esbenoier, esbatre. (Gloss.
de Salins.)
Spacior, jouer esbaliant. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f» 248 r".)
— RéD., dans le même sens :
As tables jnent pur els esbaneier.
(Roi., 111, Millier.)
Esbenoier se vont en .1. jardin.
(Les Loh., ms. Montp., f° 242".'»
Sa bêle fille estoit en .i. solier
0 ele s'iert alee esbenoier.
(M., f 1B3'.)
Al duc Willeame vindrent pnr els esbaneier.
(Rou, %' p., 1559, Andresen.)
Li qnens esteit aie chacier ;
El bois 5'alout esbanier.
(Ib., 3" p., 1023, Andresen.)
Sel mille chevaliers i troverent seanz
A peliçuns ermines. blialz escariraanz ;
As eschies e as tables se vunt esbaneiant.
(Charlemagne, 336. Koschwitz.)
Sébile la roine par delez le gravier
Fu de sa tante issue por li esbenoier.
(i. BoD., Sa.T., i.\\n, Michel.)
Et s'esbenoient ensemble de divers <»eus.
{Artlir, Richel. 337, f LU».)
Si a choissi an mi la voie
Se igneor Brun l'ours qui s'esbenoie.
(Renan, Richel. KÎSII, P 151'=.)
La s'enbanoient de beaz dis.
(Durmars le Gallois, 9878, Slengel.)
Apres souper .s'en vait Girars esbanoier.
(Jourd. de Blait'ie.i, 63, HoiïmauD.)
Un jor .ç'aloit embannoier
Remns, averq nu chevalier
Entour les murs de la cité.
(Alhis. Ars. 3312. f» 1=.)
Mesire Séjours s'esbanie
Par mi France et fait ses avians.
(.Sarrazin, Rom. de Ham. Michel. His/. des Ducs de
Norm., p. 215.)
Venoient de esbaneer eus des prez. (1278,
Arch. J 1032, pièce 29.)
Ses compaignes apelet pur $ei esbanaer.
(Horn, 1243. Michel.)
Levez estoit matin por sot esbelaiier.
(Floov., 947, A. P.)
Mes pour ce ne t'esbalmnie.
{Clef d'amour, p. 29, Tross,)
Que nuls ne jeunst ne s'esbaniast fors que
de l'arcb a main et des snieltez. (KnoiSS.,
Chron., 1,402, Luce, ms. Amiens.)
Quaud ils se furent assez esbanoies ils
s'en retournèrent a leurs hoslels. (iD., ib..
I.IV, c. 1.)
L'autrier m'aloye esbnloyer
Par devant l'uys de mon voysiu.
(Chans. du xv° s., p. 27, G. IMris.)
L'aultrier în'alove esbuloyent.
(/*.,p. 51.)
Nostre seigneur .Uipmi Christ se délite et
esbanoie a regarder le hou vouloir et le
désir du devost religieu.x. {Le Chapelet de
Virginité, Fréd. Godefroy.)
Adonc les deux jeunes champions s'eu-
tresaluerent conrloyscment, et puis conclu-
rent qu'ilz s'en iroient esbanoyer aux escus. . .
et qui pourroit en avoir l'Iionneur si le
gardast. {Perceforest, vol. V, ch. 3, éd.
1328.)
— En parlant de choses, comme se
jouer :
Et Meauder qui va s'csbanoyant
Dedans son eau ça et la toiirnovant.
(Cl. Mar., ilet. d'Ov., 1. II. p. 91, "éd. 1511.)
En mille tours par la province heureuse
Tes cleres eaux .s'en vont ebanoyant.
(Joach. du Bellat, Prosphon.)
Tes cheveux ondnyans.
Comme tes flots au vent s'ebanoyam.
(1d., Oliv.. 75.)
Le soleil
Dedans l'ether royal se va esbanoyanl.
(La Boderie. Ilarm. du monde, p. 37G, éd. 1578.)
— Act., amuser, divertir, réjouir :
Et puis noovielles lances ponr nous abanoyer.
(Cher, au Cyyne, 27833, Reiff.) Impr., a banoyer.
Por ce bénissent leur seigneurs
Par les couz qu'en eles font.
Et por les granz dangiers les font
Et termoier et nsurer
Por leur charquois eiibanneer.
(Vie des Pères, Richel. 23111. t" 71". ) Ms., eii-
baenner.
Por lor charoinne enbanoier.
(/*., Ars. 3G41, f» 78''.) Ms.. enbaioner.
Gantiers la mnze saisi
Qui les esbanie.
(Rom. et past., Bartscli, II, .30,53.)
Gatiers la mnze saixil
Qui les ambanie.
(tb.. I, ms. Oxf., Bodl. Douce 308.)
Je ne chant pas por eus esbenoier
(Chans., ms. Berne ■'31, 1° 2.)
Je vous esbainoiasses bien
Mais ne ■ hanteroie pour rien.
(Wistasse le Moine, 2209, Michel.)
Je sui celé qui te portai.
Et de mon lait je t'alaitai ;
Je le couchai, je te levai.
Et en mes bras l'esbaniai.
(La Court de Parad., 544, ap. Méon. Fabl. et
conl., 111, 145.)
U ancontrai le roi Prians,
Cora grant genl aloit dehors
Por sbanoier auquaut son cors.
(Hercule et Pftt/OTtnii, Richel. 821, f° 11''.)
U est aussi voir disaus, ne ne ment mie,
se ce n'eft aucune fie ii'il die pour jeu au-
cune bourde pour esbanoiier les gens. {Li
Ars d'Amour, U, 442, Petit.)
ESBAXOIR. V. a., divertir, réjouir :
... Pour vous esbanoir
Nous en yrons o vous.
(Jeh. des Preis, Geste de Lieye, 3791)9, ap. Sche-
ler, Gloss. philol.)
ESBAUBEii, >. a, dépouiller de la
barbe :
Rere les fist et moult bien esbarber.
Leurs chevelx toudre et lours nnglez rogner.
(Rom. d'Aquin. 2315, Jouon des Longrais.)
Tout premier ilz ont condamné
Tous barbuz a esire esbarbez,
Barbariqnemcnt desbarbez.
(Itlason des barbes de maintenanC.)
ESBARE, sbare, s. f., barre, lice :
Cnm fu la sbare overte, le vailant roi Lombart
S'en isi primerain sour un detrier liart.
(l'ri.\e de Pampel., I, Mussafla.)
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ESB
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Toarnerent en la &harr li barons luantiaant.
(Ib.. 6B.)
ESBARÉ, adj., ébahi, effrayé :
D'ane pari se tient orgueilleuse
Por se grant biaulé merveilleuse.
D'autre tranle toute effreee.
Tant se sent seule et eslarfe.
{Rose, Vat. Ott. 121-2, (° il^.)
Quant li mors ot c« dit si s'emparti d'i-
luec.et cil vella tous esbares. (Conq. d'Esp.
par Charlem., Ars. 3324, f° 6 y°.)
ESBARER, esbairer, v. a., déchirer,
mettre en pièces :
Que le beame d'achier trestout li esbairoit.
(Jeh. des Preis, Geste de Lieue, 30802, ap. Sche-
1er, Gloss. philol., qui propose la correction
esbaroit.)
ESBARiER, sbarier,y. a., fortiQer :
Ains me fis sonr la place sbarier e enforlir.
(Prise de Pamp., 216, MnssaRa.)
ESBARIR, voir ESBAIR.
ESBARNi, adj., devenu fort, grand :
D'aucune a l'en bien ce ven.
Qui fn pncele simple et sage.
Tant comme el fu de jone aage
Et qu'ele n'ot conoissance
Dn siècle on trop a decevance,
Qui puis quant se \il esbanUe
Et de bianté se Tit garnie
Si s'orgufcillist et cornes prist.
(Fabl. d'Ov., Ars. 50G9, f 8^)
ESBARTEMENT, VOir ESBATEMENT.
ESBASTONXÉj VOir E.MBASTONNER aU
Supplément.
ESBAT, s. m., coup :
De son grant malh de fier li donne teils esbats
Une 11 beame et la coeffe ne ly valent dois as.
(Jeh. des Preis, la Geste de Liège, 2S128, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
ESBAT ANT, - tcnt, adj., qui s'ébat, qui
aime à s'ébattre :
Pour la délectation que il appelant il
quierent gens qui soient joieux et esba
lens. (Oresme, Eth., Richel. 204, f° 520\)
Elle morut jone et jolie,
Environ de vingt et deux ans ;
Gaie, lie, fricbe, e.^balans,
Donce, simple, d'umble samblance.
(Froiss., Poés., II, 8,2i6, Scheîer.)
Icellui Petitpain qui est homme joyeux
et esbatant. (1399, Arch. JJ 154, pièce 277.)
Qaoy que jeunes et esbatans
Soyent, en rien ne me desplaist.
(ViLLO.N-, Grant Test., cxxii, Jouaust, p. 86.)
Mais, quoy, il te fault endurer
Et rire avec les esbatans.
(1500, le Livre du l'aulcon, Poés. fr. des %v' H
XVI» s., XII, 300.)
— Propre aux ébats, agréable :
Et qu'oyseaulx sont pins deduisables.
Plus esbatans, plus delictables.
Que le dtdait qui vient des chiens.
Olodus, f 108 ï°, Blaze.)
Spaciosus, esbatans. {Gloss. de Salins.)
Ains fn en l'esbalant gracieux mois d'avril.
(Cbr. de Pis., Poés., Richel. 60i, P 70=.)
Spaciosus, esbatant. (V oc. lat.-fr., 1487.)
ESBATEE.MENT, adv., joyeusement :
Que a tous elle parlast esbateemenl,
haultement et hardiement. {Ménagier, 1,
8, Biblioph. fr.)
ESBATEis, S. m., abattis :
A l'abaissicr des lances si ot si grant
brut et si grant esbateis d'ommes et de
chivalz que tuit li preit en estoient covert.
(S. Graal, Richel. 24So, f° 223 v».)
ESBATEMENT, - alternent, - aitement,
s. m., divertissement :
Atanl es Gandifer moult effraeement,
Caldains et Arabis les banieres au vent
Qui oient les grans cops elle martèlement;
Certes, dient li Grieu, a nostre entendement
Encour n'avons veu si bel tournoiement ;
Or les laissons .1. poi en cest esbaitemeiil.
{\'eus dou paon, Riebel. 155-i, (° 61 v».)
Considérez plusieurs bons loyaulx et
agréables services... avec plusieurs bons
esbatemens que nostre amé sergent d'ar-
mes Jehan Musart, dit a'Arras, nous a
faiz. (1358, Arch. JJ 90, pièce 92.)
Cent frans donnez a un appelé le vo-
leur, pour plusieurs esbaltemens qu'il a
faiz devant nous. (26 mai 1378, L. Delisle,
Mand. de Ch. V, p. 851.)
Spaciositas, esbatemens. {Gloss.de Salins.)
— Lieu propre aux ébats, promenade :
Li dit religieus disoient que voirs estoit
que lidiz vidâmes estoit venuz en .i. lieu
ou il n'avoit nul droit de cosper ne de
haier, et la avoit cospé et haie et estoient
sez rois tendues a la haie, et que la estoit
venus li convens d'Igny en .i. esbaitement
que il ont lequel il claiment labeur, et
quant il trouvarent leur bois cospé et la
haie faite moult amiablement, il monstre-
rent audit vidame que mal faisoit. (1337,
Cart. d'Igny, Richel. 1. 9904, f° ISS^.)
En l'isle de Commieres a de pluiseurs
beaulx esbatemens. (Froiss., Chron., XIV,
159, Kerv.)
ESBATEKIT, VOir ESBATANT.
ESBATERESSE, S. f., Celle qui amuse
les autres :
Et partout faisoit ung grant son
D'orgues et de psalteriou
Gomme feust une jougleresse
Et de gens une esbateresse.
(Degoillev., Trois Pèlerin., i" 82'', impr. Inslit.)
ESBATRE, -batlre, emb., verbe.
— Act., battre :
Tost ont nu homme esbatu
Et donné coiffe ou buffet.
(E. Descuamps, Poés., lïichel. 840, f iW'.)
— Agiter :
Si esbati ses eles (l'oiseau) sans plus de delriier.
{Helias, Richel. 12538, P 10\)
— Abattre :
Esbatre la loige des maçous. (14aG,
Conipt. de Nevers, CG 52, f° 14 v», Arch.
mun. Nevers.)
— Réfl., tomber sur :
11 ala tant par la forest qu'il s'esbati sor
la maison son père ou il fust neez. {Si
la maison son père ou
Graal, i, 445, Hucher.)
— Act., amuser, divertir :
Jehan de Verrignas qui avoit esbalii les
bonnes gens de la ville de Foullay, a
jouer d'une cornemuse. (1374, Arch. JJ 105j
pièce 509.)
Pour avoir refait tout de neuf un ho-
chet d'argent, pour jouer et esbattre ma-
dame Jehanne de France. {Compte de 1391,
ap. Laborde, Emaux.)
— Passer joyeusement :
Pour cel pardon faire et esbatre
S'ot a cel jour quarante et ii:i
Q'arceveskes que vesqes la.
(MOBSK., Chron., 11396. Reiff.1
Voicy le temps, Hnranlt, qui joyeux nous convie
Par ï'amoar, par le vin, d'esbatre nostre vie.
(Ross., Eleg., m, Bibl. elz.)
— Réfl., s'amuser, se divertir, être
joyeux :
Puis li ai dit : Or soiez liez,
Embatez rous, se vos dreciez ;
Car je por ceste druerie
De vostre part a voslre amie.
{Mhis, Ars. 3312, f° i'.)'.)
Adont le conte de Warewic et madame
sa femme s'en alerent es6a((re de place en
autre, tant qu'ilz vindrent en ung pelri-
nage qui s'apele Walsinghuem. (Wavrin.
Anchienn. Chron. d'Englet., t. II, 238, Soc.
de l'H. de Fr.)
MesireUstasse, vous estes li chevaliers del
monde ou en armes je me sui jusques a chi
le plus esbalus de l'espee, et je vous ai veu
moult volentiers, et vous tieng pour la
journée pour le mieuls asallanl et requérant
ses ennemis. (Froiss., Chron., IV, 315,
Luce, ms. Rome.)
PATEEIIN.
Ainsi, vous esbatez ?
LE DRAPPIER.
Et voire !
Mais marchans, ce devez vous croire.
Ne font pas toasjours a leur guise.
{Patket., p. 26, Jacob.)
— Neutr., dans le même sens :
Spacior, esbenoier, esbatre. {Gloss. de
Salins.)
ESBAUBELY, adj., ébaubi, étonué :
Par saiucte Marie la gente !
Je me tiens plus esbaubelij
Qu'onques !....
{Pathclin, p. 80, .lacob )
ESBAUBissEMENT, - isemant, esbaubis
niant, s. m., étonnement, stupéfaction :
Li esbaubismanz lecheor. {Fabl., ms.
Berne 354, f 65'.)
Li esbaubisemanz lecheor. {Ib., f" 65''.)
Ebaubissemenl est resté à Paris dans le
parler populaire.
ESBAUcHEis, S. ui., actioH de dégros-
sir le bois, pris au flg. :
Au bois trenchier orres tel chapleis
Des detrenchies et des esbauctieis.
Des oz doter et del charpenteis
Et del ehargier et del charreteis.
{Les Loh., ms. Montp., f» H9=.)
ESBAUDEMENT, S. m., réjouissauce :
Si sonnent graisle por son esbandement.
(Gérard, de Sap. el de folie, Richel. HU,
p-e v".)
ESBAUDiE, S. f., joie vivB et bruyante :
Et démenés tel esbandie.
Que ce semble grant nbaudie.
(Rose, S.';08, Méon.)
— Bataille, tournoi :
340
ESB
ESB
ESB
Cil chevalier d'eslrange teire
Bohorderont por los aqnerre.
Et por l'amor Ysent ra'aniie
I ferai tost .i. esbmiiie.
(Trislaii, I, 35fifi, Michel.)
ESBAUDiEMENT, adv., avBC Brdeur,
avec impétuosité, avec joie :
Vers Elyas s'eo vont moolt eslaudiement .
{Chev. au cygne, Richel. "95, f° 23 v°,)
Cil de l'agait saillirent moalt esbaudiemenl
A .1111 .c. chevauj, les banieres au vent.
{Veas don paon. Richel. 1554, P 54 r".)
ESBAUDiR, esbadir , ebaudir, esbaldir,
abaudir, verbe.
— Act., donner du courage, de l'ardeur,
de la joie, animer, réjouir :
La veissies valles escns tenir.
Ces chalemians, ces vieles taatir,
Et ces charoles puceles esbauàir.
(Les Loh., ms. Berne 113, f" 19".)
Sonnez nn cors por mes gens esbaudir.
(Garin le Loh., V ch., xxxv, p. 118, P. Paris.)
La poissiez labors oir
Et fleustes por abaudir.
(Rob.de Blois, Poés.. Richel. 24301, p. eiS"".)
Ici abaudir est une forme dialectale
conforme aux habitudes de ce texte, pour
esbaudir.
— En parlant de chose, engager avec
ardeur, animer :
La veissiez tant bons santiers tenir.
Chanter ces moines et lor chans esbaudir.
(Garin te Loh., 2' chans., xviii, P. Paris.)
Paien s'armèrent, n'i quisent nul loisir.
Que ja voiront la balalle esbaudir.
(Anseis, Richel. 793, f» 34^)
Et Hasars. qui bien sot corament
Si desciple le sevent fere,
Fu liez et esbaudi l'afere,
Et tuit et tuites firent joie.
(R. DE HouDENC, Songe d'enfer, 210, Scheler,
Trotiv. bel}., nouv. sér., p. 184.)
— Agiter, déployer avec ardeur :
Quant l'amiral Toi, s'eiisegne a esbaudie.
(Rotm. d'Alix., F 62'', Michelant.)
Il s'empaingnent en mer, %'ont lor voille esbaudie.
(Ayed'Avign., 1391, A. P.)
— Réfl., s'animer, s'échauffer, être plein
d'ardeur, s'enhardir :
A icest mot si s' esbal dissent Franc
Cel n'en i ad Munjoiu ne demant.
(Roi., 1481, Millier.)
Si s'esbadissent et lor laissent corre
moult vistement. (S. Graal, Riche!. 2453,
r° 288 r».)
E. G. se commence a esbaldir.
(Ger. de Rossill., p. 32S, Michel.)
Par quoy, regardant a tout, aymoit mieux
procurer (mal) non réparable que attendre
celle aventure, et s'es6aw(()/ mal de machi-
ner sa mort. (Chastell., Chron., IV, 238,
Kerv.)
— Se lever, commencer à briller, en
parlant du jour :
Li jors s'est esbaudiz, belle est la matinée.
(Gui de Nanl., 1561, A. P.)
Li jors s'esbadisl et esclaire.
(Durmars le Gallois, 14934, Stengel )
— Neutr., s'animer :
Quant a vcu Bordelois esbaudir
Prisons mener et bons chevans tenir.
Garni le Loh., 2° ch., xixv, p. 141, P. Paris.)
Dont veissies fier e-tnr esbaudir.
(R. de Cambrai, Rirhel. 2493, !" 50 r°.)
— Briller :
Quant li jors fu auques esbaudiz li s.
bons essi de son oratoire. (Vie et mir. de
plus. s. confess., Uaz. S68, f» 220».)
Puis que li jors fu un pptit esbaudis.
(Estories Rogier, Richel. 20123, f" 138=.)
— Esbaudi, part, passé, plein de har-
diesse, de courage, d'ardeur :
Moult en fu lies, joians et esbaudis.
{Garin le Loh., 2° ch., xxxv, p. 128, P. Paris.)
E Franceis snnt de guerre cuntre Ron esbalài.
ifloa, 2° p., "32, Andresen.)
A iceste pirnle az vos dent ebandie.
(Fierabras, Vat. Chr. 1616. f» 38'.)
Dient François : Cil doit estre esbaudis :
Par lui ert, certes, je quit, li cans conquis.
(nuon de Bord., 1641, A. P.)
— En parlant de chose, ardent, vif,
acharné :
En quatre liens, ou en cinq ou en sis.
Fa li tornois et grans et esbaudis.
(Garin le Loh., 2" chans., xxxv, p. 163, P. Paris.)
Lors commença li eslors esbaudis.
(Girard de Yiane, p. 12, Tarbé.)
La fnt l'estors et fors et esbaudis.
(Ib.,p. 113.)
François escrient Monjoie Vesbaudie.
(Ib., Richel. 1448, T 26^)
La bataille fnst esbatdie
Et del ferir enmanevie.
(ilort du roi Gormond, 134, ap. Reiiï., Chron. de
Slousl^et.)
Grans fu la feste et la joie esbaudie.
(Gaydon, 10858, A. P.)
La veissiez .i. eslor esbaudi.
(Enfances Viviniz, Richel. 368, f 183.)
Et cil a joie esbaudie
Qui est âmes de s'amie.
(Chans., ms. Montp. H 196, f 215 v».)
Joyeuse et esbaudie vint la première au
palais royal sur un chariot, et salua son
mary conme roy. (BoccACE, Nobles malh.,
III, 3, f» SS r», éd. 1513.)
Par humilité les vices sont estraintz et
enserrez, les vertus sont esbaudies et
joyeuses. (Ib., il, 2, f" 28 v».)
Qui se rit et fait Vesbaudie voyant sou
mary pensif. (La Boetie, Règles de mariage.
Feu gère.)
— Brillant :
Li jours fu îirans et esbaudis ançois que
li empereres selcvast. (De Marke le fil bâ-
ton, ms. Lyon 697, f Z''.)
— Dans un sens défavorable, effronté :
Ne tiens propos salles, dont la licence
Couve et nourrit Vesbaudie impudence.
(Desper., des Quatre Xerlus Cardin.)
Morvan, s'ébaudi, s'éclaircir, s'égayer.
Poitou, s'ébaudir, se réjouir bruyamment.
En patois saintongeois, e'fcaudir a la double
acception de réjouir et d'éveiller.
ESBAUDisE, - disse, ebaud., s. f., har-
diesse :
Esbaudisse fet gaaingnier sovent ;
Mais no sai riens, quant je devant lui sui,
Tant ai de mat et de painne et d'annui
Quant me covient dire ; A Dieu vos cornant.
I.Thib., Chans., ms. Berne 231, f 3.)
Ebaudisse fait gaaigner souvent
(1d.. ib.. p. 13. Tarbé.)
ESBAUDisoN, S. f., joie vive et bruyante:
Assez i a autres que je ne sni
Qui la proient de fin cuer baudement.
Esbaudisons m'i fet g:ugnier sovent.
Mais ne sai rien quant je devant li sui.
Tant ai de paine et de mal et d'anui.
(Chans., Richel. 12381, f 230 r».!
ESBAUDissANT, adj., transporté de
joie :
Pour lui sni esbaudissans
Et si l'aing bien sans meffaire.
(Anohieb Contredis, Chans., Dinaui, Trouv. arlés-,
p. 68.)
ESBAUDissEMENT, S. ui., hardiesse,
ardeur :
Par l'enfant prisent grant esbaudissemenl ,
Paien rasaient les Franchois vistement.
(Anseis, Richel. 793, f» 64''. i
— Joie, réjouissance, fête :
Que li rosigneus chante eus el bos hantemenl.
Et menu oiseillon par esbaudissement .
(Ren. de Monlaub., p. 12, Michelant.)
En ces festes et esbaudissemens espousa
il Fedre la seur Adriane. (CooRCY, Hist. de
Grèce, Ars. 3689, f" if.)
Tu as fait cry contre l'eslargissement
di's despenses, et les legieretez et esbau-
dissemens des jeunes nobles hommes. (A.
Chart., Quadril. invect., Œuv., p. 434, éd.
1617.)
Le soleil qui entre lors a recouvrer sa
vertu et puissance donne a toutes gentz
ensemble toutes créatures joye et esbau-
dissement. (C. Mansion, Biblioih. des Poet.
de metam., f» 111 r», éd. 1493.)
— Bruit joyeux :
Y avoit par nombre cent et cinquante
trompettes d'arpent, sans les aullres ins-
truments, qui taisoient moiilt grans esbau-
dissements par la ville. (S.-Remï, Mém.,
ch. CLV, Buchon.)
ESBAULLER, VOlr ESBOIELER.
ESBAULEVRÉ, csbalevré, abaulevré, es-
baluffré, adj., insolent, effronté, sans
vergogne :
Mes or vous oi nomer ci,
Si cum moi semble, une parole
Si esbalerree et si foie.
Que qui vodroit. ce croi, muser
A vous emprendre a acuser.
L'en n'i porroit trover delfenses.
(Rose, 5724. Méon.)
Si abttulevree et si foie.
(Ib., ms. Brux. 11000, f° 42''.)
Qu'eles soient de simple regart, c'est a
dire humbles et vergoigneuses, non mie
etfrontees ne esbatilevrees comme sont ces
foies famés qui vont col eslendu conme
cers de lande. (Laurent, Somme, Maz. 809,
f» 159'=.)
Comme effrontées et esbaluffrees. (Id.,
ib., ms. Soiss. 210, f lOo''.)
Une femme publique, de vie dissolue, et
en effet et substance, toute esbaulevree dist
au suppliant telz motz : Valee, tu as eu
ma compaignie. (1428, Arch. JJ 174,
pièce 233.)
ESBAULEVREEMENT, adv., foUemeut:
Disant qe ses mariz estoit avuglez et
assordiz parce que il volt savoir esbaule-
ESB
ESB
ESB
341
vreement la cure des secrez nostre Seigneur.
(Vie S. Clem., Richel. 818, f» 293 v».)
ESBAULEVRER, abauUverer, v. a.,
conper la balèvre, la lèvre inférieure :
Les preslres et les clers ont ahauliveré.
(Desir. de Rome, 468, ms. Hanovre, n" oIS.)
Grœber, dans son édition critique,
arrange ainsi le vers :
Les prestres et les clers oui bauUvres coapé
(P. is i
ESBAULLER, VOir ESBALER.
ESBAULLOTÉj adj., insolent :
Que elles soient de simple regart, c'est a
dire humbles et vergondeuses, non mie
affrontées ne esbaullotees comme sont les
foies famés qui vont col estandu comme
cerf en lande. (Laur-, Somvie, ms, Soiss.
208, f» 126=,)
Esbaullotees est probablement une alté-
ration pour esbanlevrees.
Cf. ESBA'JLEVRÉ.
ESBEHURER (s'), V. réfl., s'agitef :
Lors leva li vilains la hnre,
Frote ses yei et s'esbehure,
Fronce le nés. les yex rooille.
(Rose, 37-il, Méon.) Impr., ses behure.
Cf. ESBERUKIER.
ESBELAIIERj voir ESBANOIER.
ESBELiR, voir Abeur au Supplément.
ESBELOIER, VOir ESBA.\0IER,
ESBENDELÉ, adj., bridé :
Les ious a chacinens, tout saut esbendelé.
(Roum. d'Alix., t° i"=, Michelant.)
ESBEN'DER, VOÏr ESBANDER.
ESBENIEMEXT, VOir ESBANOIEMENT.
ESIJEXOER, voir ESBANOIER.
ESIIENOI, voir ESBASOI.
ESBENOIEMENT, VOir ESBANOIEMENT.
ESDENOIER, VOir ESBANOIER.
ESKERGIER, VOir HERBERGIER.
ESBERIR, voir ESBAIR.
ESBERLUER, cberluer, ebarluer, verbe.
— Act., éblouir, donner la berlue ;
La clarté tenue,
Beaucoup plus que devant, l'aveugle et Vesberlue.
(Gaoch., Plais, des Champs, p. 271, éd. 1604.)
Goujats, fourbissej ma rondelle :
Qu'on me face qu'elle étincelle,
Kclatant plus grande clarté
Que n'est au plus beau jour d'esté
La clarté du soleil, je dy
Lors que tout Lruie en plein raidy :
Alin que s'il faut que l'on aille
Donner l'assaut on la bataille.
Venant aux mains, elle ebarlne
L'ennemy frappé dans la vue.
(.I.-A. DE Baif, le Braie, I, 1.)
Son col albastrin et sa joue vermeille
éberluait au travers de l'espasseur de ses
cheveux. (Cyre Foucault, Trad. d'Aris-
leuet, p. 35, Liseux.)
,1e sçay bien que le mot latin de caelicola
vous a esberlué vostre imagination. (Cho-
LIBRES, Apresdinees, p. 334, Lacroix.)
— Réfl., s'éblouii-, être ébloui :
Et lenr prunelle esleinte
Devant mes ennemis s'esberluant de crainte.
Au lieu de voir des jours, ne void plus que des
[nuits.
(Ch.vssicn., Ps., VI, éd, 1613.)
— Neutr., être ébloui :
Mes yeulx me esblouyssent tant, or mes
yeulx èsherluent tant qu'il m'est advis que
je voys le soleil en clygnant mes yeulx,
(Pals'grave, Esclairc, p. S07, Génin")
— Esberlué, part, passé, ébloui, ébahi,
ébaubi :
Le pauvre mari en demeure tout eber
lue. (Choliehes, Cont., t. II.)
Bessin, ébéluer, éblouir. Yonne, éberlicer.
ESBERUciER, esbwuchier, esburicier,
esbrucier, esbruseier (s'), v. réfl,, se soule-
ver, s'agiter :
Esbruce Ui, la meie glorie, esbruce ici,
o tu saltier, e o tu, harpe ; je me esbrucei^ai,
par matin. (Liv. des Ps., Cambridge, lvi,
10, Michel.)
E Jéroboam un serf Salomon se esbruçad
e felenessement revelad cucuntre sun sei-
gnur. {Rois, p. 298, Lnr. de Lincy.)
IN'ere pas très bien ensegniez
Cil hom k'ensi fn engegniez
Par une femme solement
K'il trespassa commandement ;
Trop s'osa fors esburicier.
Comment pot si lost corecier
Lo segnor qui l'avoit créé?
(EvRAT, Gen., Richel. 12436, T 8 v".)
L'ame toute s'esburuche
Quand ele sent tel laituaire.
(G. DE Corsci, J/i>.,ap. Duc, III, 22'', éd. Didot.)
Quant li vassax s'estend et il s'esbnice,
Si li enfle le cuer com une puce.
{Rom. iVAudigier, 9, ap. MéoD, Fabl., IV, 217.)
— S'animer, se ranimer, prendre vi-
gueur :
Se tu tant seulement souz l'enr
De son mantel te puet mucier
Et tant te paez esberucier
Que de bon ciier ta bouche die :
Dûiz de douceur, aie, aie.
Sachiez, sachiez, sachiez sanz doute
Que maintenant te fera toute
A son lil t'apaise et t'acorde.
(G. DE Comci, Mil-., ms. Soiss., f 200", cl ms.
Brui., f" l'Jo''.)
Nus nus devons esbruseier e egrement
asaillir e défendre. (Sarmons en prose, Ri-
chel. 19323, f° 169 r».)
— Esberucié, part, passé, ranimé :
Seies esburucied, e veille el misn juge-
ment, mes Deus. (Lit). desPs., Cambridge,
.\xxiv, 24, Michel.) 'Var., esbrucied
ESBETi, adj., abêti :
On les tiendroit comme veaulx esbeliz.
(Coniredictz de Songeereux, f» 124 v", éd. 1.330.)
ESBEu, voir Embeu.
ESBEUILLER, VOir ESBOELEH.
ESBEUVRÉ, adj., ivre :
Tous esmeuz el esbeuvrez de vin, (Lif-G,
Arch. JJ 109, pièce 262 )
KSBiOL'FFER, v. a.. abreuMT :
Quand vous les mettrez (les épcrviers et
les uutours) sur la perche, liez les court,
afin qu'ils ne se puissent descouvrir, et
puis les descouvrez au soir a la chandelle,
et les esbiouffez avec vin fort, (Arthel. de
Alag., Fauc.)
ESBiT, voir Habit.
ESBLAHÉ, adj., exprime la même idée
que bouffi :
11 se faut abstenir des viandes fortfroides
et humides, pour ce qu'elles font le visage
esblaré et bouffi pour la quantité d'humeurs
phlegmatiques qu'elles engendrent. (La
FrA-MBOISIere, CEuo., p. 199, éd. 1631.)
ESBLASMER, fsblamer, v. n., être
blâmé :
Et dist Fromons : Sire, grant tort avez,
Maintes paroles dites dont esblamez ;
Lessiez la cort, car mestier n'i avez.
(Les loh., Ars. 3143, P 51».)
ESBLESTER, Bblestev, v. a., herser :
Occo, eblesler, herser. (Calepini Dict.,
Bâle 1384.)
Bessin, eblleter, écraser des mottes de
terre, jeter des mottes de terre à quel-
qu'un.
Cf. Blester et Blostb.
ESBLOCHiER, V. a., tailler en blocs :
Iceulx charpentiers estans sur une pièce
de bois pour esblocher, doUer et escarrir.
(1467, Arch. J.I 195, pièce 1647.)
ESBLOER, esblouer, v. a., éblouir, trou-
bler, obscurcir :
M'a ja les yeos tonz esbtoez.
(G. DE CoiNci. Mir., ms. Soiss., f 44''. i
Ses pennes art, broist ses eux, (l'aigle')
Qn'esbloez a, coverz el viens.
(Id., Doul. de la mon, Richel. 23111. f" 30"'.i
La flamme en saut si grant que par verlé puis
(dire
Que tout en obscurcist le pais et esbloe.
(Vie Sie Chrisl.. Richel. 817, f» 179 r°.)
La resplendors Va esbloué.
(Fergus. 4223, Martin.)
Je voy faucon, quant il gette sa croe
Et l'anneret que plusenrs sont si mos
Qu'il faillent bien, car le temps les esbloe.
(E. Deschamps, Poés.. Richel. 840, r 229''.)
Bures, pays de Bray, ébleuer, éblouir
« Le soleil m'éblue ou m'ébleue : courir
comme un ébleué, un étourdi.
ESBLoissANT, adj., ëbloui :
La vraie crois tenoit devant lui en estant ;
Bien l'avoit atachie au col de l'anferranl.
Li galant l'esu'arderent, lot vont esbtoissanl.
iConq. de Jerus., 817S, Hippeau.)
ESBLoissEMENT, S. m., engourdisse-
ment ?
'L'esbloissement de la plaie si fret et ef-
face les douleurs, et les plaies qui sont ou
plus secré es parties du ventre efface les
niaus. [Vie et mir. de plus. s. confess., le
Pastouriau S. Gringoire, .Maz. 368, 1" 170''.)
Lat. : Livor vulneris ubsterget mala. (Prov.
XX, 30.)
Li esbloissemimt tert et efface les maus.
(Ib.)
ESBOCHiER, voir Esboschikr.
342
ESB
ESB
ESB
usBOELEK, esliouelec, s. f., action d'ar-
racher les entrailles :
Garin abat .i. autre souvin, gueule baee,
Et Do en rabat .m. a une eshouelee.
(Doon de Maunce, U297, A. P.)
ESUOELEMENT, csboul., S. III., aotion
(l'arracher les entrailles :
Lequel prestement fut pris et esboulé
fie ces Wandeles, par lequel esboulement
lui faillit de la pause le froment qui moult
[jur et net estoit. (Girart de Bossillon, ms.
(le Beaune, éd. L. de Montille, p. 51.)
ESBOELER, - cller, esboieler, esboueler,
esbueler, esbuiUer, eboeler, esbouler, esbouU-
1er, V. a., éventrer, faire sortir les boyaux
du ventre, arracher les entrailles :
Dont li segnor furent esboellé.
(LesLoh., Vat. Urb. 375, f '24M
Enfans em bers eshoeler.
(Wace, Brut, 13S95, Ler. de Lincy J
Tost le eussent escervelé
K as burduDS esbuelé.
(Id., Rou, 3' p., 30-29, Andresen.) Var., esbroclè.
Mianz est que par amour les queillont
Qu'il les ocient et esbeiiillent.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f° m''..)
Meuz volent que tuit les esbnillent
Que jamais un sol en recoillent.
(Id-, D. de Tio'm., 1!, lo722, Michel.)
Voir ! dist Geri, ausi t'atornerai
Com fis ton père Herbert qaeslioetai.
'Baoul de Cambrai, ccxxv. Le Glay. )
Tout ocient et esboelleni.
(Perceval, ms. Montp. H 249, f 74''.)
Quer desoz le ventre le Oert
Si forment qae tôt Vesboete.
(GuiLL., Best, div., 1324, Hippeau.)
Lancelot les enchauce qui les detranche
et esbouele et les va occiant. {Lancelot, ms.
Fribourg, f» 35\)
Si com un chien
Tesbonlerai maugré sien.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Soiss., f° 71'.)
Esboueles fit ses cevaus.
(MoosK., Chron., 22004, Reifl.)
Et le quart que il vit ait tout esbouele.
(Garin de Moni/lanne, Vat. Chr. 1517, f ."i"^.)
Exenterare, esboueler. (Petit Vocab. lai.
franc, du xiil" s., Chassant.)
Turs et Sarrasins eshouelent.
(GiiiART, Roy. lign., 1524, Buchon.)
Et pnis si tirai mon contiel
Et jurai par ce hateriel
Je Vesbouterai, crapeaudeaus.
(Froiss., l'oés., Hichel. S30, f° .425 t".)
Nos ennemis si tost comme ilz le ver-
ront courront après lui et V esbouleronl, et
j espoire quant ilz [V^auront esboulé et ilz
verront le froument qu'il aura en son ventre
qu'ilz ymagineront que nous avons tant
de froument que jamais il ne nous doive
faillir. (Gir. de Rouss., Vat. Chr. 967,
f 133^)
Chevaulx et chevaliers mors et esboulez
par tas et par monceauLx. [Jb., ms. de
Beaune, éd. L. de Montille, p. 312.)
Hz sont plus emQes de boullon
Que n'est uug crapaut esbotité.
(1477, Jeu extraordin. fait par Jek. d'Estrées,
ap. Beauvillé, Doc. concern. la Vie, 1, 150'.)
Chantez comment François furent vaincuz...
Escarlelez, esbouillei, esbaullez.
(1479, MoLiNET, Clianson sur la bataille de Gui-
neiinle, ap. Ler. de Lincy, Ckants historiques
français, l" p., p. 391.)
AfBn que aucune trace ne lignée ne de-
mourast des François en Sicile, les femmes
corrompues et enceintes des Françoys /"«-
rent ouvertes et esboulees toutes vives, et
leurs petiz enfans furent gettez et lancez
contre les murs et rochiers. (BocCACE,
Nobles malh., IX, 19, f° 233 r°, éd. 1315.)
— Absolument :
Dedans sa route li Loherins se mist.
Fierl et detranche, esboiele et ocist.
{Les Loh., ms. Montp., f" 4''.)
Fiert, esboele, et detrenche et ocit.
(Car. le Loh-, 1* chans., xni, P. Paris.)
Cis esbouelle et destranche et ocist.
(ib., 2' chans., xiv.)
Saintong., ébouillé, écraser. Poil., ébouH-
ler, dans le sens d'écraser, et dans le sens
de démolir, Norm., éboéter, écraser, faire
sortir les boyaux, et éboyer, effondrer.
Guernesey, ébouailler, éventrer, ébouailli,
éventré. Bessin, éboiiayer, faire sortir ou
enlever les boyaux du ventre. Lyonn.et
forés., ébollié, ébouUié, éventrer, crever,
écraser. Bourbonnais, esboellev, éventrer,
détruire. Bressan, ébollié, au neutre, dans
le sens de crever.
ESBOEK, v. a., effrayer, tourmenter :
Moult ont le povres esboé.
Devant juslise l'ont mené.
(Chastoiem. d'un père, cont. xv, 95, p. 111,
Biblioph. fr.)
ESBOFiR (s'), v. réfl., pouffer :
Ot le la dame, de rire s'esbofi.
(Mort do Garin, 1475, Du Méril.)
Cf. ESBOUFFER.
ESBOIELER, VOir ESBOELER.
ESBOiLLANCK, eboulatice, s. f., bouil-
lonnement :
Fervor, ehoulance. (Gloss. de Couches.)
ESBOiLL ANT, adj . , houUlant, fort chaud :
Que la freidors est ça si granz
E la la chauz si esboillanz.
(Ben., D. de Norm. .1, 175, Michel.)
ESBOiLLiR, - bouillir, - buillir, - boulir,
- buUr, eboulir, ebulir, verbe.
— Neutr., bouillir :
Entred purreture es miens os, e desuz
mei esbuillissed. (Cant. Habac, 0.\f., Lib.
Psalm., p. 241, Michel.) Var., esboiltisel.
E desuz mei esbuillisset. {Ib., Cambridge,
p. 272, Michel.)
Ainz fait le cuer toi esbulir
De bon amor, de desirrier
De bnenes ovres comencier.
(fiéliv. du peup. d'isr., ms. du Mans 173, f 9 r°.)
Les eaues de Syloe ne sourgent mie
toute jours, ains vienent et croissent et
esboulissent hors en certaines heures. (Bib.
hisL, Maz. 532, f» 130=.)
Esbulio, esbulir. [Gloss. de Salins.)
Hetor monstroit la forte et aspre vertu
de lui par chascune de ses .il. narines par
lesquelles l'en voit le sano esboulir.
(Oresme, Eth., Bichel. 204. f» 402=.)
Par lesquelles l'eu voit le sang esboilUr.
(ID., ib., ï" 57% éd. 1488.)
Se le sang colérique ebouloyl. (B. de
GoRD., Praliq., I, 12, éd. 1493.)
— Réfl., dans le même sens :
Char d'ome en jonesce
S'esbout par delectacion.
(Dial. de S. Greg., ms. Evrcux, t» 28'.l
Ou melieu du fleuve y a fontaines
chaudes qui se esbouillent. (Chron. et hisl.
saint, et prof., Ars. 3515, f» 81 r».)
Se esboulissent les vaines et tressault le
cueur, ou... (Lefranc, Champ, des Dam.,
Ars. 3121, f» 1=.)
Celluy qui le cueille (le jus de tapsia) ne
soit point situé ne mis contre le vent, car
les mains et la face se enfleroient et ebuli-
roient. {Jard. de santé, l, 465, impr. la Mi-
nerve.)
— Act., faire bouillir :
Certes fureur tellement m' esbouillit le
sang, aveugla mes yeux et m'incita a ven-
geance. (G. Chastellain, Complainte d'Hec-
tor, VI, 197, Kervyn.)
— Faire évaporer par l'ébulition :
Ebulissez la par un feu lent le sel des-
dictes matières. (La Turbe de% philos., ms.
Ste-Gen., R.F. 5, f»36 v».)
— Esboillissant, part, prés., bouillant,
brûlant :
Li soleilz
Enz el cumencement
Tnte sa vertut prent ;
Tut est esbuilli.^sanz.
Forment chalz e ardanz.
(Ph. de Th.iun, Cumpoz, 1329, Mail.)
Celé (eau) qui chaude fu et esboullissant
devint froide. (Vie et mir. déplus, s. conf.,
Maz. 668, f° 203'.)
Formus, ebolissant. (Gloss. de Couches.)
Formum, fer chaut; formus, esboulissant.
(Gloss. lat.-gall.,Rhhe[. 1. 7692.)
— EsboiUi, part, passé, qui a bouilli ;
fig., bouleversé, troublé :
Mais il l'en tient porjengleor
De çou qu'il dist qu'il a veuc
L'empeeris trestole nue,
La vile en est tote esboulie ;
Li un le tornent a folie
De cels qui ceste novele oent.
(Cbrest., Cligel, Richel. 375, f° '280''.)
La veissies Picars moût forment esboulis.
(Chron. des ducs de Bourg., 10128, Chron. belg.)
— Qui a cessé de bouillir, au sens mo-
Qu'il ne falloit laisser aucune marque ou
vestige apparent de cholere, ains après
qu'elle estoit esboulue et rassise, effacer
toute racune. (Amyot, Prop. de table, viii,
7.)
Ceux qui voudront en vieillesse estre
sages soyent amoureux jeunes: et quelque
jour se " rassiéront ebouiUis par amour.
(Baif, les Amours, à Monseigneur le duc
d'Anjou, éd. 1572.)
— Qui a poussé, en parlant de végéta-
tion :
Fist coupper tout le bois creu et esboulu
autour dudit buisson. (Charte de Chaalis,
Grenier 315, u° 15, Richel.)
Tous les arbres creus et esbouleus en et
sur les communs pasturages. (Ib.)
Bures, pays de Bray, ébouilli, échauffé-
ESB
ESB
ESB
-.W.i
ESBOiLLissEMENT, esbouHlissement, es-
boulissement, s. m., bouillonnement^ au
propre et au figuré :
Beneissiez tus, fu e esboillissement al se-
snur. {Psalt. monast. Corb., Richel. 1. 768,
Et la mer s'estut de son esboillissement.
(GuiART, Bible, Jon., ras. Sti?-Gen.)
La mer s'estut de son esboulissemenl.
{lD.,ib., Maz. 684, ^209'.)
Com prans esbouillissemens soustint elle
de ma verpoigne, nul ne plaifrnoit de nous
fors ce que il estoit avenu a l'autre. (J. de
Meung, Ep. d'Abeil. et d'Hel., Richel. 920,
f° 13 r».)
Hz prindrent Jonas et le mirent en la
mer, et elle appaisa son esboidUlssement.
{Bible, lonas, ch. l, éd. 1543.)
ESBOiLLissoR, S. f., chaleur, ardeur,
au fig. :
El baptesme est om régénérez et est faiz
filz de grâce. Puis ovre bien, et devient
lignée de justice, quant il par Vesboillissor
dé charité ame Deu et son prisme. (Trad.
deBelelh, Richel. I. 995, f" 27 v-.)
ESBOIR, voir ESBAIR.
ESBOIRE, csboyre, v. a., boire entière-
ment, absorber :
En la playe de la chair soyent mis phima-
ceaus secs ou une pièce d'esponge qui es-
boyve la sanie. (Jodb., Gr. chir., p. 283,
.•d. 1698.)
ESBOiTÉ, adj., boiteux :
Chevaux esboitez et recreuz. fLA Noue,
Disc, polit, et milil., ch. m, Râle 1587.)
ESBOiTEMENT, esboitlemeiit, s. ni., dis-
location :
Esboittements et eslochements. (Mont.,
Ess., n, 31, p. 472, éd. 1595.)
ESBOLONNEE, S. f., action de lancer de
gros traits d'arbalète :
Chascuns abat le suen a celle csbolonnee.
{Florence de Rome, Richel. nouv. acq. 4192,
P .38 r°.)
Cf. RouJON, dont l'une des formes est
BOOLON.
ESBOMi, part, passé et adj., comme
nbosmi, plongé dans la douleur ;
Li reis est e&bomi e la reine mut pis.
(Horu. 3544, Michel.)
ESBONAGE, esbonnage, esborrage, - our-
nage, - ondage, - aige, s. m., droit de plan-
ter des bornes, de borner ; affranchisse-
ment des redevances moyennant une
somme convenue :
Et saichent tous que li Irefons , les
ventes, les vestures, li terrages, li cens, li
forage de le ville, Uesbondage. etli molins
banauvles, li chateis, li sang et tout l'au-
tre justice et tout tel droiture... sont et se-
ront a ciaus de Bucillies. (1270, Cart. de
Bucilly, Richel. 1. 10121, f» 37 v.)
Li enfant devant dit quaut il venront a
aage averout ferme et estaule le devis le
partie et Vesbonnage devant dit a tous jours.
(1276. Cart. de St Quentin, Richel. 1.
11070, f» 15 V».)
Douze deniers d'esbonnage iVuuc bonne
quant on l'esbousne. (1284, ib-, I" 70 v".)
Et aussi le roage desdites mesures avec
lesdites oubliées, ventes et esbonrnages el
fié desus dit. (1287, Cart- de S. Germ. des
prés, Arch. LL 1027, !" 120 r».)
Comme drois esbonnages. (1289, Cart.
d'Igny, Richel. 9904, f» 143=.)
Item quiconque voudra esbonner oudit
terroir par nous ou par uostre comman-
dement, sera fais li esbonnages ; et pour
chascune bonne deux deniers parisis se-
ront paie. (1293, Cart. de S. Corneille de
Compiègnej f" 201.)
Le roage et ['esbornaige. (1322, Arch. S
248. pièce S.)
Et en fu plais du devant dit cerchema-
naige et esbondaiges en la court le roy.
(1325, Arch. ,IJ 64, f» 60 r«.)
.III. den. d'un esbonnage. (1329, Cart. de
Guise, Richel. I. 17777, 1° 92 v».)
Se aucuns bons, ou aucune femme, aient
a faire a un autre, et il viegnent devant
le juge, et requièrent esbonnaige, ne doit
avoir ne fuites, ne barres, se ce n'est que
il querre avoir jour de monstree. {Coiist.
de Troyes, p. 451, Pithou.)
ESBONDAGE, VOir ESBONAGE.
ESBONDER, VOir ESBONER.
ESBONDEMEXT, VOir ESBONEMENT.
ESBONDiE, eb., S. f., bond, fois :
Je sçay rostir perdris, oysons...
[Faire] escu. pavois et talioches,
l'atins a rouelle et galloches.
(lanp a caup. deulx d'une ehondie.
(1510, Watelet de tous mestiers, Poés. fr. des xv*
et xïi" s , XUI, IGl.)
Cette expression est encore en usage
dans le patois picard : tout d'eine ébendie,
tout d'eine esbondie, à la fois, instantané-
ment.
ESBONEMENT, - onnement, - ondement,
s. m., fl.xation de bornes :
Otrie que cil de Foisui aient et tiegnent
paisiblement et quictementatous jours les
terres dont debas estoit, qu'il ont cultivées,
ahanees, et les fruis levés par lonc tant
dusques a la baye et au gart deseur dis
selonc V esbondement qui fais est par com-
mun assent de ciaus de Foisni et de mi.
(1284, Cart. de Foigny, Richel. 1. 18374,
f» 62 r".)
Comme descors fut entre moy d'uue
part et lez diz religieus d'autre seur ce que
je requerroie que il feissent esbonder leur
terroir de Resson... Et seur tel esbonde-
ment entre moy et eus eut si grant débat...
que nous ne pooissiens mie legiereuiput
don devant dit débat accorder.,, (1289,
Cart. d'Igny, Richel. 1. 9904, f» 143''.)
Esbundemens et cercheminemens, (1293,
Arch, K 36, pièce 25.)
— Affranchissement des redevances
moyennant une somme convenue :
Icellui chevalier Ancel sire de Pontmo-
lain franchi et esbonna ses hommes et
femmes de serve condition... 11 estoient
paravant ledit esbonnement audit cheva-
lier, (1378, Arch, JJ 114, pièce 98. i
ESBONER, - onner, - ousner, - onder,
■ eir, V. a,, borner :
Toutes ces terres et ces bois lor ai je fait
mesurer et esbonner. (1256, Cartul. d'Ours-
camp, r» 200», Arch, Oise,)
Nostre seignorie laquele nous requérons
que ele soit devisee et esbonee de lajoutisse
lo roi, (1260, Cart. de Champagne, Richel.
1. 5993, f» 240=,)
Je doins et otroi a le devant dite église
d'Oscans tout un mien bos que jou ai de
men hiretage que on apele le bos Ongnois
tout ensi ooume il est mesurez et esbohnez.
(1266, Cart. d'Ourscamp, f° 140', Arch.
Oise.)
Se aucuns se clamoit a nosfre maieur
d'esbonder ou de cerchemener el il ne
prenoit ce qu'il demanderoit, il seroit n
.XXII. s. de bonne monnoie. (1273, Cart. de
Thenailles, Richel. I. 5649, f" 64 r».)
.ex. arpenz de bois mesurez et esbonez
loiaument. (1279, Cart. de S. Maur, Arch.
LL 112, 1° 171 V».)
Si comme il esf mesurez et esbonez. (Ib.,
f°173v''.)
Et es ois chemins mesures et esbonnes
el limites. (1282, Cart. d'Igny, Richel. i.
9904, f" 119''.)
Aviesmes fait esbonner et ahenner le dite
voie. (1289, Cart. de Fervaques, Bichel. I.
11071,f'26 v.)
Nus ne puet on la vile vin vendre ou
afforeir, chemins tailleir, mesure livreir,
terres esbondeir, ne ces autres choses de-
seur dites faire, se par nous non. {Cart. de
Bucilly, Richel. 1. 10121, f° 86 v».)
Et leur donnons plein poair et autorité
de esbonner, de partir et de deviser el de
faire limitacion selonc ce qu'il verront que
bon sera a faire. (1316, Arch. JJ 53,
f» i9 r°.)
Liquel chemin leur seront de telle lar-
gesce comme dessus est dit bien esbondé,
et dedens les bondes pourront li dit reli-
gieus couper et taillier sans fraude. (1324,
Arch. JJ 62, f» 88 v».)
Requeroit que li terroirs de Rommains
fust cerkemanes et esbondes dou terroir de
Courlandon pour tant comme il touchoit
ledit Mons. Robert et sa gent, el pour tant
comme il touchoit moy el ma gent. (1325,
Arch. JJ 64, f» 60 r».)
— Déplacer, en parlant d'une borne :
Douze deniers d'esbonnage d'une bouue
quant on l'esbousne. (1284, Cart. de SI
Quentin, Richel. I. 11070, f» 70 v».)
— Séparer, distinguer :
0 glorieuse Deilé
Eu souTeraiae majesté.
Qui on Dieu de toutes pars sonaes.
Qui toutes choses feis boaues.
Qui les .uit. elemeus esliomies.
(J . UF. Me(ing, Trea., ms. Turin L .u. 1. fin.)
— Affrancllir sous certaines conditions:
De la taille levée oudit an suzles honmes
du hé dessus dit demouranz a Blaigny,dont
il y en a .vill. qui se dient esbonne chas-
cuns parmi ,ii. chapons, ,ii. poules, ,xil.
parisis, et .iiii. pains. (13.'Î2, Compte de
Odart de Laigny, Arch. KK 3% f" 193 v».)
Que li lieu dessus dit feussent franc et
exempt de toute juridiction temporelle en
la manière que dessus est dit, horsmis et
exceptez les dessus nomez noviaus acquez
esfionnes elesclarciz comme dit est. {Charte
de 1338, Grenier 297, n" 216, Richel.)
Hormis et exceptes les noviaus acques
liquel sont esclarcy et esbonné. {Ib.}
Avons iceulx Jehan Tinet et Pcronelle sa
femme.... esbonné et par ces présentes es-
bonnons, mettons et usions hors de la ser-
344
ESB
ESB
ESB
viliide de mortemain et de formariase.
(1387, Arch. JJ 163. pièce 3o3.)
— D'une manière analogue, «'appliquant
à la redevance :
La disme est bien esbonnee. (1277, Cart.
de Jouarre, Richel. I. H571, f° 45 r°.)
ESBOOTER, V. a., guetter, épier :
Totes hores est sor rivière,
lUuec alaDt et eshoote
La charoigne qoe la mers giete.
(Cerv.. ItesL, Bril. Mas. add. -28200,^ 99».)
Cf. Abaater.
BSBOQTJIER, voir ESBOSCHIKB.
ESBORNAIGE, VOif ESBONAGE.
ESBORXEUR, S. m.", les esbomcttrs jurés
étaient à Montbéliard des magistrats qui
avaient la garde des terrains communaux
et signaient les travaux de délimitation
relatifs à ces mêmes terrains.
ESBOscHiER, - ouchcr, - ockier, - au-
c.hier, - osguer, - oquier, eb-, ab-, verbe.
— Act., dégrossir, affiler, tailler, émon-
der :
Du merrain abatu et abosché ou dit boy?
pour l'edifflce du pont de Loyre. (1389-92,
Compt. de Nevers,CC 1, f» 3 r», Arcb. muu.
Nevers.)
A Guillefflin Regnaut boscheron pour
abatre et aboscher les dictes planches. {Ib.,
f» 40 v.)
A Regnaut le Court charpentier pour
abatre et aboscher ou bois de Ponceul
.XXXil. grans pièces de bois. {lo., f" 41 r°.)
Pour abatre et aboscher les diz chaignes.
(Ib., f»41 V».)
A Regnaut le Court charpentier pour
abatre et abochier ou boys de Ponceul.
{Ib., f» 65 r».)
Haet, preû celle pierre bise.
Sy Vesboche a ton grant martel.
(Le ifist. Mme SIe G^nw., Jub.. M -<l .. 1. '26.") )
Esboquier les quesnes. (1408, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Somme a Huguenot Papperoche, maistrc
carpentier de le ville ouvrant oan a esbos-
quier plusseurs pieches de bois a faire
cindres, courbes, reilles et asselin cou-
vertis aux tours de le ville. (141o-1416, Beg.
des receples de Boulogne-sur-JHer, p. 213,
Ed. Dupont.)
Esbosquer un quesne. (143fi, S. Orner,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Led. seigneur doibt faire tirer lefd.
pierres et toux en lad. seigneurie dud.
vaulx de Francquemont et la esboucher.
(148-2, Franck, de Franquemont, Arch.
Montbéliard.)
Et faict tous les faux mosles, pour porter
a la perriere de Tonnerre pour près yceulx
eboscher les pierres des verrières. (1496-7,
Arch. Aube, reg. 3, G 336.)
— Absolument, donner la façon à une
vigne :
Pour biner, esbochier, et le seurplus des-
dictis vjpnes faire. (1328, Compte de Odart
de I.aigtiy, Arch. KK 3', f" 9 v».)
Pour esbochier ilU'C ou ladicte semaine
par .XXXIII. ouvriers d'un jour, .xxvil. s.
.VI. d. (Ib., f» 71 vo.)
Pour .XX. hommes a esboschier par .i.
jour. (1332, ib., f» 134 r».)
— Réfl., entreprendre :
Avoit aucuns chevaliers jonnes et amou-
reux, qui s'abauchoient ae chevauchier
avant pour veoir le convenant des Fran-
chois. (Froiss., Chron., ap. Polain, Chron.
de Jeh. le Bel, 11, 304.)
Picard, éboker, émonder, tailler un arbre.
ESBOSKEiLLiER, V. a., couper du bois :
Pour coupper et esboskeilUer tronches
de caisne. (1320, Trav. aux chdt. d'Art.,
Arch. KK 393, f» 43.)
ESBOSKER, voir Esboschier.
ESBoucHAiRE, adj., proprc à émonder :
Congnee esbOKchaire. (1464, Arch. J.1 199,
pièce 426.)
ESBOUCHER, voir Esboschier.
ESBOUCLER, V. a., déboucler :
Li dui qui estoit avec l\ii aie avoient ja
coupé les chengles au sommier monse-
gneur Jehan et detoursé,.. et adonc vaut
prendre li fiex Raoul de Flavi une espee
en le présence de lui qui parole pour es-
boucler le sommier monsegneur Jehan,
mais chis témoins ne li laissa. (Reg. du
Parlem., Arch. J 1028.)
ESBOUDRE, verbe.
— Neutr., bouillir :
Et l'yaoe s'espant
Qui s'en va bruiaot a Veshonâre
Vers la vile, pins tost que fondre
(GciART, Ro'j. lign., t I. p. 132, Bnchon.)
— Réfl., se réduire à force de bouillir :
Puis soit vuidié, tronçonné, et mis cuire
en vin et en eaue et que le vin passe ; et
que a la mesure qu'il se esboudra, que l'en
y mette tousjours vin. (Le Ménagier. 11,
199, Biblioph. fr.)
ESBOUELEE, VOlr ESBOELBE.
ESBOUELER, VOlr ESBOELER.
ESBOUERESSE, VOIP ESBOURBSSE.
ESBouFFER, - oufcr, - ofer, - ufer,
ebouffer, aboufer, verbe.
— Neutr., rejaillir, éclabousser :
Lequel frappa telement ledit pot sur la
table qu'il fa rompu, dont la servoise qui
dedans estoit voula et esbouffa sur le sup-
pliant. (1389, Arch. JJ 138, pièce 114.)
— Éclater, pouffer de rire, rire avec con-
vulsion :
Vous esboufferiez de rire. (Cholieres,
Apresdinees, p. 213, Lacroix.)
— Réfl., dans le même sens :
Si OQ les veat bien esconler.
On oit par leurs bouches trotter
Des quiproquo, qu'on ne peut dire
Sans s'esl/ouffer du tout a rire.
(H. EsTIENNE, Dial. du nouveau lang. fr. Ualitt-
nesé, i, 5, Liseai.)
S'esbouffer a rire. (Lestoile, Mém., 2°
p., p. 153, Champollion.)
— Se gonfler, s'essouffler :
Les unes d'elles se ebouffoient
A lacrimer et souspirer.
Les antres par courroux suffloienl
De fine force de plourer.
(Marchl. Louanges de Marie. I ' .S6 r", éd. 1492./
— Esboufé. part, passé, essoufflé :
La borgoise se r'est assise
Lez son seignor bien abnufee.
Dame, monlt estes aTouee
El si avez trop demouré.
Sire, merci, por amor Dé
Ja ai je osté trop travaillie...
(De la Saineresse, Richel. 837, f 211''.)
Certains auteurs du commencement du
xvii» siècle offrent encore des exemples
i'esbouffer. On lit dans le Dict. franc.-al-
lem. de Duez, Amsterdam 1664 :
Esbouffer, s'esbouffer. S'esbouffer de rire.
Sesbouffer de parler.
Guernesey , s'esbouffaïr . crever do
rire. Vendée, être èbuffé, être essoufflé.
CL EsBOFin.
ESBOUGiER, v. a., éloigner :
Et mieux raorir voroie nxi'esiougier
Mon coer de vous.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, f 2'.)
ESBOUILLER, VOir ESBOELER.
ESBOUILLISSEMEIIT, VOir ESBOILLISSR
MENT.
ESBOUILLONNEMENT , esbOUUlOngVI'-
ment,s. m., bouillonnement :
En chaque lieu (du détroit) ou il y a
quelque peu de hauteur il s'y faict un es-
bouillonnement estrange de la force et roi-
deur que va l'eau en le traversant. (Cayet,
Chron. sept., p. 266, Michaud.)
— Plantation désordonnée :
Ou demaine dudit fief de Menilles a et
[puet avoir et appartenir trois cens acres
de terre qui en temps paisible se labou-
roient en vignes et parties en abbes, et
dont deux acres ou environ sont a présent
plantées en esbouillongnement et escrois-
semens de bois et pasturaiges. (1450, I)e-
nombr. du baill. d'Evreux, Arch. P 308,
f 31 r°.)
Cf. au mot EsBOiLLiR la dernière subdi-
vision du participe.
ESBOUiLLONNER, esbuHlonner , v. a.,
arroser de bouillon, d'eau de fumier :
Pour esbuitlonncr des pommiers. (1466.
Compte de l'Hôl.D. de Baieux, f» 140 r».:
ESBOULEMENT, VOir ESBOELE-MENT.
ESBOULER, voir ESBOELER.
ESBOULIA, voir ESBOILLIR.
ESBOULISSEMENT, Vuir ESBOILLISSIÎ
MENT.
ESBOURBELER (s'), v. réfl., s'effoudrer:
Et disoient les aulcuns que s'estoit une
paix a deux visaiges, et qu'elle s'esbourbe-
leroit temprement, et que le conte ne s'es-
toit accordé que pour ravoir la grant foiso'i
des nobles chevaliers et escuiers qui gi-
soienl en grant péril en Audenarde.
(Froiss., Chron., Richel. 2660, f 53 v».)
Cf. BOURBEAU.
ESBOURCER, V. a., débouTser :
En eussent esbourcé et payé le prix.
(Coat. de Bueil, Nouv. Coût, gén., 11,
1239'',
ESB
ESB
ESB
345
ESBouRER, V. a., enlever les nœuds
de :
Clnrisce li esbonrrsse sceit bien son
niPsIiiT Très quant lia elle iipris draps a
eshourer ? {Dialog. fr.-fîam., (° 13', Micbe-
lant.)
Commande a tous drappiers qup bien pt
diligemment ils faiceiit esbmirer et eshiic-
qnier leurs draps. (1464. Staliils des dra-
piers, Méui. des Aul. de la Moiinie,t.XVlI,
1880-81.)
— Consumer :
Pour leor chauffer l'uD mist nne bourrée
Emmy le feu, qui losl fut enhourree.
{Faifeu, p. 91, Jouaust.)
ESBOURESSE, esbouercssc, s. t., celle
qui enlève les nœuds du drap :
Esboueresses, eliseresses, tonderesses,
pigneresses. (1270, Reg. aux bans, Arch.
S.-Omer, AB xvill, 16, n" 90.)
Clarisce li esbouresse sceit bien son mes-
tier. Très quant ha elle apris draps a es-
bourerî {Dialog. fr.-flam., f» 13», Miche-
lant.)
ESBOURJONNER, V. 3., débafrasser des
bourgeons :
Les vignes sont continuellement fouyes,
et les oibourjonne l'en. {Proufficts champ,
et ruraux, vii, o, ap. Sle-Pal., éd. Favre.)
ESBOURNAGE, VOir ESBON.iGE.
ESBOUSNIÎR, voir ESBONER.
ESBOUTÉ, adj., cassé par le bout :
Pour ce que les piedz (d'un tappecul)
esloient rompus et esboutez. (1529, Acquits
de Laon, Arch. mun. Laou.)
ESBouTURE, S. t., broussaiUs :
Lesquelles terres par longue continua-
tion de temps et au moyen de nosdiz bos
se soient abocques ut "peuples en partie
d'aucuns menus bos, que on dit esbou-
lures ou espailles. (14S7, Cart. de Corbie,
ap. Due., 111, :&", éd. Didot.)
ESBRACER, VOlr ESBRASER.
F.sRRAiER, V. a., ôtef la boue, le brai :
Et cel vivier il pourront faire fouir et
esbraier et nettier. (1269, Acte de la C""
Marg., Tailliar, p. 306.)
ESBRAiLLË, part, passé et adj., qui a
ses braies mal attachés, débraillé :
Et qu'un gentilhomme se trouve enlieu
de respect, sans espee a son costé, tout
esbraillé et destaché, comme s'il venoit
de la garderobbe. (MoNT., Ess., 1. I, c. 43,
p. 173, éd. L-igS.)
ESBRAISIER, voir ESBRASER.
ESBRANCEMENT, VOlr ESBRANCHEMEMT.
ESBRANCHE, S. m., action d'ébrancher :
Cet esbranclte se doit faire au decroist
de la lune. (Uaison rustique, m, 46, éd.
1638.)
ESBRANCHEMENT, - ccment, S. m.,
branche, partie :
Il fu jugié que sitnst comme li acusemens
fu les de fausseté, ce lu a. tinn persopele
et esbrancemens de le querele qui devaut es-
toit reele. (Beaum., Coût, du lieauv., c. vi,
34, Beugnot.)
Il fu jugié que si tost coume li acuse-
mens fu fez de fausseté, che fu action per-
sonel, et esbranclieinens de la querele qui
devant estoit réelle. (Id., ib., p. 43, ap.
Ste-Pal.)
ESBRANCHETER, v. a , couper les pe-
tites branches de :
Et porront lesdiz preneurs esbrancheter
ourmes et aultres arbres. (1387, Arch. MM
31, 1° 50 r».)
ESBRANCHIER, - cher, - quier, - hier,
verbe.
— Act., détacher, aliéner une partie
d'un fief :
Et lo osté (cest héritage dou pré) par no
consentement et esbrankiel dou liit ke il
tenoit. (CftarJe de 1286,Moreau 208, f° 221 r°,
Richel.)
Il fu jugié que puisque Pierres avoit
joint aveques son fief ce qui estoit tenu de
li en vilenage, il nel pooit desjoindre ne
eslongier, sans l'otroi de son segneur,
aius pooit li sires penre le liu comme mef-
fiet et comme sou fief esbranquié. Et par
cel jugement pot en veoir que il loist a
cascun a acroistre et amender le fief qu il
tient de son segneur ; mais il ne loist pas,
comment qu'il l'ait acreu, par bone cause,
a aiieticier ne a enpirier son demaine eu
esbranquanl ne en fesant arrière fief.
(Beaum., Coût, du Beauv., ch. xlvii, 9,
Beuguot.)
Noz deismes bien que c'estoit des héri-
tages qui sunt tenu en vilenage, car cil
qui sunt tenu en fief poent en tele manière
eslre estrangié ou esbranquié, qu'il sunt
forfet au signeur. (Id., ib., ch. li, 19)
El ne peusse mie bonnement men fief
esbrancher par manière de veudage sanz
congié du roy. (1326, Arch. JJ 64, 1» 193 r".)
Que il puist esbrancher de sondit fié
jusques a la value de la somme dessus
dite. {Ib.)
Ne son fief ne peut esbrancher ne des-
pecer sans le gré de sou seigneur (Bout.,
Somme rur., 1" p., f» 128', éd. 1486.)
— Réfl., dans le sens passif :
Le sergent a qui l'exécutoire s'adressa,
s'.ivança de vendre deux fortes maisons
que le chevalier avoit tenues lnut d'un fief
et d'un seigneur, et qui esbrancher ne se
pouvoient. (Bout., Somme rur., l" p.,
r» 111'', éd. 1486.)
— Au xvi» siècle, on a employé le ré-
Mchi s' esbrancher pour signifier s'accro-
cher aux branches :
L'un s'ebraitche a un pio, les antres a un chesne.
(Jeban de la Taille, la Famine, IV, éd. 1572.)
... Il volette alentour
De son nid raailienreux, et s' esbranchanl auprès
De son enneiny sourd, gasonille ses regrets.
(Jaco. DELA Taille, baiie, I, l,éd. 1572.)
ESBRANCHURE, eh., S. f., branche cou-
pée ;
Ils (les cerisiers) croissent en bonté, si
on enterre a l'entour de leur pied les
ebranchiires qu'on a coppees. (Du Pinet,
Dioscoride, i, 129, éd. 1605.)
ESBRANDiR, V. a., allumer, embraser,
mettre le feu :
Et le feu fust si esbrandi que nul n'y
peust mettre main sans advanture de péril.
(Consl. de Rret., I» 70 r»)
Cf. Brande.
ESBR.ANKIER, VOir ESBRANXHIER.
ESBR,\N\ER, voir EsBRENER.
rsiiRvoNi'R, - onncr, v. a., éventrer,
mettre en pièces, dépecer, couper par
morceaux :
Mes ainz auré en charbonnees
Treslout et'raoïiuf' le rn.irt
Que nuies des arm"S en port.
(Perceml, ras. Moulpellier H iilO, f° 8''.)
Grauz cops li doooenl et granz flaz
Et si II deslralKnent les braz
A lor durs poioz qu'arde mais feus.
Li sanz li saut en moult de leus
Par mi les ongles fors des mains.
« Certes, let ele, c'est du mains.
Vos ne m'aurez conquise a pièce,
Ainz en tendra cha^cun sa pièce.
Et ainz toute iere esbraonnee
Que je vos soie abandonnée.
(G. DE CoiNCi, de l'Emper. qui qaria sa chasieé,
Richel. '>:î1I1, f ieC".)
eshraonee.
(Id , I*., ms. Brus., f" 116'.)
S'orendroit ne aeures, a grant honte morras.
Et devant et derrière tant l'en ferai douer
Que tout ferai par pièces ton cors eshranner.
(Vie Sle Clirisl., Uichel. 817, f 178 v".)
ESBRASEMENT, csbrassement, s. m.,
embrasement :
Et le feu et \' esbrasement
0 ses propres ialz ot vea.
(J. Leiiarcha.nt, }/(>., ms. Chartres, t" 6''.)
Par les rois de sabbat, qui soue esbras-
sèment, entendez cens qui sunt espris el
alumé de l'amor del siècle. (Comm. s. les
Ps., Richel. 963, p. 124.)
ESBRASER, esbrasscr, esbracer, esbrai
sier, verbe.
— Act., embraser, allumer, enflammer :
Li fus de lui si les esbrase
Com ardant bnsce de fornaise.
(S. Brandan, Ais. 3jl6, f» 103°.)
La cité fait Inte esbraser.
(Ben., D. de Sorm., l, 1846, Michel.)
Le riche musler Saint Denis
Fh esbrasez e tut desfaiz.
(10., 1. S76.)
Ja m'i auront
Les oilz e la chère e le front
A plus il'nn charbon esbninez.
Un., ili.. 11, yi'iO.)
E les charbuns alumad e esbrasad.
{Rois, p. 206, Ler. de Liucy.)
Por l'emperere, qui iert aies couchier.
Ont fait le feu en la chambre esbraisier.
{Girard de Yiane, p. 41, Tarbé.)
Fa l'iglise arse et eabrasee.
{]. Lf.marchant, Mir., ms. Chartres, f S''.)
- Fig. :
E ki enemis de nature...
L'fl ci vencu e e.\bracé
Qui de son lit, ou il esteit,..
S'est levés los ileschans e uns.
(Vie dit pap. Gréii., p. 8, Luzarche.)
Il abunda de si grant pitié qu'il tre>tor-
nat la seue ire que mal ne leur fist, et
n'esbrasa mie toute la seue ire vers eus.
{Psaiil., Maz. 258, f" 94 v».) LaL, et non
accendit oninem iram sunm.
— Rétl., .s'emliraser
44
346
ESB
ESB
ESR
Je requerrai mun veir Deu que il mun
sacrefise od tute la busche faced par sei
esprendre e esbraser. {Rois, p. 316, Ler.
de Lincy.)
— Neutr., dans le même sens :
Tu eshraseras par dreit amvidie.
(S. Alexis, App., C, ap. Stengel, Gloss. de S.
Alexis.)
— Esbrasé, part, passé, embrasé, allumé,
enflammé :
La meson est puanz, de grant feu esbrassee.
(Hermas, Bible, ms. Orl., 374'''", f° 8''.)
— Fig., enflammé de quelque passion :
Hardiz e si d'ire esbrasez.
(Bf.n., C. de Norm.. 11, 33634, Michel.)
Donc esloient leur coers espris
Et replaniz et saolez,
Et del saint espir esbrase::.
(Geff., .vu. est. du inonde, Kicbel. 1526,
f° 133''.)
Iriez est. ce est espris et esbrassez.
(Comm. s. les Ps., Richcl. 963, ii.l36\)
Ou cuei' esbrasé et espris.
(Fabl. d'Ov., Ars. S069, T S».)
— En parlant de chose, comme enflam-
mé :
Jusqu'à qant sera esbrasee si corne feus
ta pelosie et t'envie f (Comm. s. les Ps.,
Richel. 963, p. 187».)
ESBRASSEMENT, VOir ESBRASEMEKT.
ESBRASSER, VOir ESBRASER.
ESBRAYEUR, S. m.. Celui qul Bnlève la
boue :
Ponebiaulx pour les es6ra!/e!«)'« des fosses.
(1414, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ESBREGIER, VOir HEEBERGIEB.
ESBUENÉ, esbranné, part, passé etadj.,
embrené :
.Se elle est vielle et esbrannee
Tien la por sage et avissee.
(Clef, d'amour, p. 7-2, Tross.)
ESBREVEEMENT, VOir ESBBIVEEMENT.
ESBREVER, VOir ESBRIVER.
ESBRIEVE.MENT, VOir ESBRIVEMENT.
ESBRIEVER, VOir ESBRIVER.
ESBRiNGUER, V. a., piquBr, percer :
Geste ronde e;.! hallote
M'a faict desja si très souvent diinguer
Que, si lenoye a cesle heure Charlotte
Au dur teton, au ventre de pelotte.
De mon picquet il fauldroit Vesbrinyuer.
^Calvi de la FoNTAisi:, F.gloij. sur le retour de
Baccliiis, Poés fr. des xv" elxvi's., I, 241.)
ESBBIVEEMENT, csbriveinent, csbrevee-
ment, adv., impétueusement, d'une course
rapide et emportée :
Les Estrusques se sont e&brneemenl em-
batus contre les Anciens. (Bersuike, T.
Liv., ms. Ste-Geu., f° 35''.)
Hz venoient esbreveement pour entrer en
la ville. (Hist. s. et prof., Ars. S079, t» 103\ )
H advint que ung jour la ou il se exer-
citoit a chevaucher et il voulsist tourner
sou cheval qui couroit esbrivement, il cheut
a terre, et a peu qu'il ne mourut en la
place. (Le prem. vol. des grans déc. de fit.
Lw., l» 158S éd. 1530.)
ESBRIVEMENT, esbrievenieiit, s. m.,
course rapide et emportée :
Les famés Sabines... se osèrent hardie-
nient bouter entre les javeloz volans et
vindrent en traversant par grant esbrieve-
ment et se mistrent entre les deux batailles
anémies. (Bersuire, T. Liv., ms. Sle-Gen.,
f° 12».)
Les Albins par grant esbrievement me-
nèrent leur ost en champ romain. (ID., ib.,
i" 15=.)
Les ennemis, par grant esbrievement se
sont efl'orcez de l'opprimer et enclorre.
{Hist. s. et prof., Ars. 5079, f° 103'\)
Tandis que Vulcius crioit et disoit ceste
chose, les hommes du pouple furent si
esnieuz que a pou qu'il ne mourut par
Vesbrievement d'iceux. (Ib., î" 139».)
L'autre multitude des Rommains, com-
bien qu'elle l'ust lasse et grevée commença
a suyvir Vesbrivemenl des chevaucheurs et
a rompre les ordres de leurs ennemys.
(Prem. vol. des gra7is déc. de Tit. Liv.,
f 152'', éd. 1530.)
Et que toute l'espérance de la Romaine
gent lust en leurs chevaucheurs et en Ves-
brivemenl qu'ilz pourroient faire. (Ib.,
fo 159".)
Les banieres des légions furent troublées,
et moult de chevaliers d'environ opprimez
et mors par le bruit et esbrivement des
chevaulx et des charettes courans parmy.
(Ib., f» 164''.)
— Esbrivement de feu, ravage par le feu :
Apres ce qu'il orent fait occisions et
esbrivemens de feux les le fleuve de Avienne.
(Bersuike, T. Liv., ms. Ste-Gen., f» 49'.)
ESBRIVER, esbriever, esbrever, verbe.
— Act., lancer, précipiter :
11 esbrieva et esdreça son cheval contre
lui ataineusement. (Beksuire, T. Liv., ms.
Ste-Gen., f» 36=.)
— Réfl., se précipiter, fondre impétueu-
sement :
11 feri le cheval des espérons et se
esbrieva contre ledict Tarquin. (Bebsuire,
Tit. Ltv., ms. Ste-Gen., f» 36".)
Luy mesmes se bouta en la plus forte
turme des jouvenceaulx, et pria les princes
d'icelle que avec luy ilz se voulsissent
esbriver et embatre impétueusement de-
dans les ennemys. (Prem. vol. des grans
dec. de Tit. Live, 1» 164", éd. 1530.)
Tullius... se print a esbriver contre les
ennemys et tous ceulx qui estoient de sa
bannière le suyvirent si qu'ilz recuUerent
les ennemys du premier assault. (Ib.,
f» 116".)
Mais la ou Hanibal veit qu'ilz se doub-
toient ja et que a peu qu'ilz ne s'esbrivoient
contre les leurs, il les commanda retour-
ner et esbriver contre les Gaulles, aydeurs
des Rommains. (Sec. dec.de Tit. Liv., i,31.)
Si poingnit son cheval des espérons, et
s'esbriva parmy l'espesse tourbe des enne-
mys. (Ib., II, 4.)
— Esbrivé, part passé et adj., qui
marche, qui court rapidement, lancé de
toute force, rapide :
Les Volsques venoient a moult grant ost
esbrevé pour la ville assaillir. (Hist. s. et
prof, Ars. 5079, f» 108».)
Aucunes fois a ost esbrivé se partoit il
devant luv. (Sec déc. de Tit. Liv., ii, 8, éd.
1530.)
Hanibal entra a tout son ost esbrivé es
contrées de Sagonce et gasta les champs
et les villes d'entour. (Ib., i, 7, f° 111».)
Talo qui estoit adonc souverain maistre
des chevaucheurs de Hanibal s'en issit
soubdainement des tentes a chevaulx es-
brivez. (Ib., ii, 10.)
Les autres par cours esbrivez... s'en-
fouirent au dictateur. (Ib., li, 10.)
— Tout esbrivé, en toute hâte, à toute
course :
A ces parolles fut esmeu le couraige du
jouvencel, si que celluy, oublié l'empire
et les mandemens consulaires, courut tout
esbrivé au singulier débat, pensant qu'il
n'estoit pas grant péril s'il estoit vaincu.
(Prem. vol. des grans déc. de TH. Liv.,
f 128», éd. 1530.)
Soubdainement les Latins qui fasoyent
faire voye devant la court par le dictateur
qui tout esbrivé avoit suivy Fabius comme
en raige qu'il estoit party des tentes... (Ib.,
f 136''.)
A unis, s'ébriver, se hâter, se presser.
Cf. Arriver.
ESBRivEUSEMENT, adv., impétueuse-
ment :
Si grant vergoingne les commença a
poindre que il emhatirent eshriveusement
dedenz les javeloz des anemis. (Behsuire,
T. Lice, ms. Ste-Gen., f» 116".)
Cf. ESBRIVEEMENT.
ESBROELER, VOir ESBOELER.
ESBROTiR, V. a., confondre :
Maisjo sai un consoil, sil vos voil descovrir,
A toz cels le dirai quil voudront retenir :
Oez de quei l'en puet le cuvert esbrotir.
(Du Mépris du sieele, Richel. 195-25, f° 65 r" ;
Trébutien, Serin, de Guichard de Beaulieu,
p. 25.)
Cf. Abroti.
ESBROUAGE, - aiçe, s. m., lavage d'une
étoffe :
On visite les ouvroirs des foulions affin
de savoir se ils faisoient leurs esbrouaiges
comme ordonné leur avoit esté. (1463,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms. , Bibl.
Amiens.)
ESBROUAILLER, VOir ESBROITEILUER.
ESBiiouEiLLiER, esbrueilUer, esbroit-
ailler, esbruiller, v. a., ôter, arracher,
faire sortir les entrailles, éventrer :
Adonc li dist li angles : Esbrueille cest
poisson, et met en sauf le cuer, le fiel et
le gisier. (Bible, Richel. 899, f 199'.)
Bedes dist sus Thobie ilec endroit ou il
esbrueille le poisson que li deahles vint a
la passion Nostre Seigneur et s'assist sus
le destre bras de la croiz. (GuiART, Bible,
Luc., ms. Ste-Gen.)
De greveus morsiaus les soingnent.
De tel air a eus se joingnent,
Que des plus vistes en esbnieillent.
(G. Gdiart, Boij. lign.. Il, 9714, Bnchon.)
Impr., Esbruecillent.
ESli
ESB
ESB
347
Oster les entrailles, eventrer, esbroiiail-
1er. (R. Est., Dictionaiiolum.)
Il beguoyoit aucuuemeul en parlant :
dcquoy l'on peusoil l'occasion eslre venue
par un certain venin que l'on luy feit
boire en sa jeunesse, duquel il fut en grand
danger de sa vie : mais il en fut garanti
par se faire mettre souvent autour du corps
des mules ouvertes et esbrouaillees , pen-
dant qu'elles estoient encore chaudes. (D.
Sauvage DE FoNTENAiLLES,//îst.duiio2/aume
de Naples, f"230r».)
ESBuouEiMENT, S. m., premier lavage :
On en trouve pareillement (du plomb) es
mines d'or, et l'appelle on plomb de la-
vaille, pour ce qu'on le lave es mares ou
se fait Vesbrouement de l'or. (Du Pinet,
Pline, XXXIV, 16, éd. 1S66.)
1. ESBRouER, V. a., passer une pièce
d'étoffe à l'eau ;
Ne pourra nul mouiller les draps jusques
a ce qu'ilz soient seellez tous escruz, ou
qu'ilz aient prins congié aux boujonneurs
de les esbrouer seulement. (1434, Arch. JJ
173, pièce 151.)
2. ESBROUER, V. B., pousser, piquer,
stimuler :
S'il advient que le loup ayt passé les
huttes de ceux qui seront a la garde des
filets, on jettera incontinent après ses fesses
un court baston, pour ['esbrouer et baster
d'avantage. (J. de Clamorgan, Chasse du
Loup, p. 39.)
ESBROUIR, voir ESBRUIH.
ESBROULLER, V. a., sallr :
Ainsi est moa bruyt estant
Par ne se quels verdiers tant fins
Et ronge gorge mes voysins
Qai vont esèroutlant la chaussée.
[Farce de la pippee, l" 18, Michel, Poc.s. gullt.)
Cf. E.MBROlLLIli.
ESBRouTER, V. 3., effeuiller :
Pour esbrouter et marcoler lesdites vignes
et tourner les ploiz. (1332, Compte d'Oàart
deLaigny, Arch. KK 3", f» 139 r».)
Bourg., Yonne, ébrousseter, couper, ro-
gner les brosses, le brout, l'extrémité des
branches des taillis.
ESBRUCUER, ebriicher,\. a., éparpiller:
Mais si tu veux semer au printemps,
cbruche ton fumier en liyver. (Du Pinet,
Pline, XVIII, 23, éd. 1556.)
ESBRUCIER, voir ESBEUUCIEH.
ESBRUEILLIER, VOif ESBROUEILLIEK.
ESBRuiER (s'), V. réfl., se troubler, s'é-
pouvanter d'un bruit ou d'un aspect
inaccoutumé :
Lesquelz buefz de ce s'esbruiereni et
fuirent. (1404, Arch. JJ 159, pièce 123.)
Cf. EsBRUiR et EsBRuiMENT. Cependant
il serait possible qu'il fallût lire s'esbrive-
rent.
ESBRIIILLIER, VOir ESBHOUEILLIEK.
ESBRUIMENT, - uyiiienl, S. m., attaque
impétueuse accompagnée de .£,'rand bruit :
Si ne povoient soustcnir les Latins l'es-
bruyinent decealx du chasteauqui venoient
.outre eulx. (Le prem. vol. des grans déc.
de Tit.Liu., f° 107', éd. Ip30.)
ESBRUIR, esbrouir, verbe.
— Neutr., faire beaucoup de bruit :
Celle silence avoit esté contre leur vo-
lenté, si se commencierent a esbruir ferou-
chement et a donner menaces aus tribuns
des chevaliers. (Beusuire,?. Liv., ms. Ste-
Gen., f° 90''.)
— Réfl., se troubler, s'épouvanter d'un
bruit ou d'un aspect inaccoutumé :
Et cil qui venoient fuiant venoient criant
a hâte voix : Tray, tray I Or az armes, franz
Sarrazins, vesci le duc. Li os s'esbruit de
totes pars et corrent az armes petit et grans.
Si levait la criée si grans que l'en les oist
de plus de .ii. lues. (S. Graal, Richel. 2455,
f» 197 ro.)
— Se répandre, s'étendre avec un grand
bruit, avec violence :
Le suppliant bouta le feu en la grange et
escurie d'icellui de Mazeu, qui se esbrouit
telement que ladite grange fut brulee.
(1447, Arch. JJ 179, pièce 59.)
ESBRUiRE, V. n., retentir, en parlant
du bruit de la renommée :
Car c'est icelle (maison de France) qui
seulle anchiennemeut reluist et resplend,
et que les pères des reguans aujourd'huy
ont fait famer et esbruire par la rondesse
du siècle. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., l'° p., Proesme, Buchon.)
0 noble roy, toy qui tant as reçu de ser-
vices de ce chevalier, qui tant l'as congnu
ardant envers toy en toute affection, pour
defîendra ta cause, pour grandir ta faîne,
pour exfolier et faire esbruire ta gloire,
(lu., Deprecal. pour P. de Brezé, vu, 45,
Kerv.)
La gloire de son maistre fit il esbruire en
toutes nations et terres. (lo., le Temple de
Bocaee, vu, 91, Kerv.)
ESBRUissEMENT, S. m., grand bruit :
Si estoit tout certain que pour la tu-
multe et esbruissement fait en deux lieus
et pour la nuit qui acroistroit la paour, il
pourroient faire chose de grant mémoire.
(Bersuire, t. Liv., ms. Ste-Gen., f»395''.)
ESBKUSCIER, voir ESBERUCIER.
ESBUCHE, voir ESBUSCHE.
ESBUCHIER, voir ESBUSCHIER.
ESBUCQUERESSE, VOir ESBUSQUERESSE.
ESBUELER, VOir ESBOELER.
ESBUFFER, V. a., Se jouer de, tromper:
A tant s'en va, si les esbulfe
Par sa malice et par sa bulle.
(/)(■ la Coille noire, lîichel. 837, f 23G''.)
Morvan, s'cbuffer, s'effrayer, s'épou-
vanter.
Cf. Abuffer.
ESBUGNERESSE, S. f. 1
Et que nulz ne puist mètre le filé taint
eu filé avec filé taint en laine, s'il n'est
roiez, sur .XL. solz d'amende et sur estre
burgnié,et que les esbugneresses viengnent
a œuvre a heure que li ouvriers de le drap-
perie viennent, sur .v. solz d'amende.
{Ordonnance de l'échevinage sur la fabrica-
tion et la teinture des draps , ap. A.
Thierry, Mon. inéd. du tiers état, t. 1,
p. 343.)
Cf. BURGHIER f
ESBUILLER, VOlr ESBOELER.
ESBUILLIR, voir ESBOILLIR.
ESBUILLONNER, VOir ESBOUILLONNER.
ESBULIR, voir ESBOILLIR.
ESBUQUE, voir ESBUSOHE.
ESBUQUIER, voir ESBUSUUIER.
ESBURICIER, voir ESBERUCIER.
ESBURRÉ, adj., écrémé, au propre et au
figuré :
Prélat sont mes toat esèitrré.
Leur don ne sunt cras n'enburré-
(G. DE CoiNCi, Mir., ras. Soiss., f° 25''.)
J'avoie du pain d'orge poi cuit et mal levé,
Ort pot et sale nape et lait aigre esbnrré.
(DU de menaijp, 233, Trébulien.)
ESBURUCiER, - chier, voir Esberucier.
ESBUSCHAiLLER, V. a., creuscr :
Si ces choses n'y valent rien, soit (la
dent) esbuschaillee avec un ciseau et lime,
et qu'on luy fasse un passage a ce que la
viande ne s'arreste au trou. (JoUB., Gr.
chir., p. 550, éd. 1598.)
ESBUSCHE, esbuche, csbusque, esbuque,
s. f., embûche :
Entre celle daraine porte des camps et
l'autre devers la ville s'estoit boutes enes-
buche messire Nicolas de Longheville.
(Froiss., Chron., xvii, 488, Kerv.)
Tout ensy qu'il ordonna, il le firent, et
chevauchèrent couvertement et se mirent
en esbuque. {iD., ib., svii, 179.)
Monsigneur Amenion de Pumiers et
monsigneur Petiton de Courton, qui se
mirent yaulx et leurs gens enesbusque. (1d..
ib., xvii, 389.)
Adonc se mirent en esbuque cheux de
Lille et firent trois agais. (Id., ib., 11, 190,
Luce.)
luirent esbuches es bois la ou le consul
debvoit passer. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux. 10511, VI, vi, 1.)
ESBUSCHETER, esbuclicter, V. n., ra-
masser des boisettes :
A quelle heure une vieille sempiternelle
esbuchetoit, et amanoit du bois par la dite
forest. (Rabel., Il, 15.)
ESBUSCHIER , esbuckicr , esbusquer ,
verbe.
— Réfl., se placer en embuscade :
Et que cescuns se voist les le mnr esbusquanl.
(Chev. au cygne, 7713, ReilT.)
— Neutr., dans le même sens :
La puent bien d'ians envoler
V^ devant por esbiicîùer
Qui les destrois lor porprendronl-
[Alliis, Ars. 3312. t» 42".)
ESBUSQUER, VOlr ESBUCHIER.
ESBUSQUERESSE, esbucqucressB, s. f.,
ouvrière chargée d'tsbusquier le drap :
Que toutes esbucqueresses se gardent de
rompre les lillez d'un drap. (1530, StaluU
pour la draperie, Mém. des Aut. de la Mo-
riuie, t. XVII, 1880-81, p. 189.)
348
ESC
ESC
ESC
Cf. ESBUSQUIER.
ESBUSQUIER, V. a., ôter les busqués et
autres ordures qui restent sur les draps
venant de la teinture :
Les maistres foulons esbnqiiier draps par
leurs femmes et uiaisuies. (1410, Slat. de
la drap, de Channy. Arch. Chauuj'.)
11 est onlonné et appointié que doresna-
vfint a IcuDS foulions ou appareilleurs de
drnps ne se iiorront entremettre de esbou-
rer ou esbusqvier draps appartenans a aul-
truy, sur eocourre en l'amende de dix
livres et estre banni de le ville. (xV s.,
Edis corrigiez louchant les draps blancs et
gris que on vend en le basse halle, et pour
les esbourer, Arcb. Douai.)
Tous pareurs seront tenus de bien et
souffisanment parer les draps qui bailles
leur seront et y esbusquier. (Livre Rouge
d'Abbeville, art. 13, up. Duc , 111, 76\ éd.
Didot.)
EscAADi, s. m., titre de dignité reli-
gieuse chez les Musulmans :
Puis apela tout le plus haut des escaadiz
que il avoit. {Est. de Eracl. Emp., xxviii,
1, Hist. des crois.)
ESCAANCE, - anche, voir Escheance.
ESCABBER, VOir ESCADWER.
ESCABER, escaiber, escauber, v. n. f
S'alassent hiraut de Hollande
Oa de Flandres ou de Brabaat
Oa d'aillors. Il un escabant
On clochant a grant deshononr
Et a grant honte qnerre honour.
(BiiiD- DE CoNDÉ, Dis des fliraiis, Ars. 314i.
f .318''.) Var., escaibant, escaubant. (Scheler. t.
i72.)
ESCABORT, adj., trompeur, coquin, fri-
pon :
L'exposant qui est boiteux et mutilez de
ses jambes, tant qu'il le convenoit aler a
une pouteuce, par grant chaleur ledit
Murât lui dist qu'il estoit un faulx mauvaix
boiteux, escabort, avec plusieurs autres
paroles injurieuses. (1400, Arch. JJ 155,
pièce 343.)
ESCABOTE, voir ESCHARBOTE.
ESCABOussEUR, adj., trompeur :
Escabousseur qui vaull a dire au pais
d'Auuis trompeur de gens. (1390, Arch. JJ
140, pièce 22.)
EscACHELLÉ, part, passé, éclaté :
NmIz ne porront enmanchier dapues,
bracquemars.cousleaux ou aultres bastous
de bos escachi-llé, qu'il n'ait cercle de fer
ou de leston. (1494. Stat. des coutelt , Reg.
des stat., p. 12, Arch. mun. Abbeville.)
ESCACHEMENT, escaicheiiient, s. m.,
écrasement :
Et tant les aguillonnerent (le? elephans)
qu'ilz les feireut retourner sur leur ost dont
ilz en feirent illec prnut occision et escai-
chemenl. {Translat. de laprem. guerre pun.,
etc , à la suite du Preni. vnl des grans dec.
de TU. Liv., f" 183'', éd. 1530.)
ESCACHEUHE, - chure, s. f , brisure,
rupture, contusion :
Le loiage et escacliures des arbrieres des
arcs. (1513, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Geste racine est fort bonne aux plaies,
aux escacheures et meurtrissures.(DuPiNET,
Pline, XX, 21, éd. 1566.)
Pour les escachures des ongles. (Les
Proprietez des simples, p. 139, éd. 1569.)
I. ESCACHiER, esquachier, escacier, es-
chachier, esquicher, verbe.
— Act., écraser, briser, au propre et an
figuré :
Esqiiachiei, destruiz e honiz
E desennrez e alliz
Serriinl tuil cens que vos voudreiz
E que vos me coraanderez.
(Ben., D. de Nomi.. II, 1588, Michel.)
Or seiom a ceo eutenlis,
One ne seinm de! lot sopri*
Ne decen par nostre enfance
>ie esquachez par cens de France.
(Id., a., Il, 908-2.) Var..f6ç
Et cil dedenz ont abatne
Une porte sor ceus desouz
Ques escache et esmie toaz
Ceus qu'ele ataint en son cheoir.
(Percerai, ms. Montp. H 249, P 16''.)
Escaçhons les mais corbels
(Delirr. du peiip. d'isr., ms. du Mans 173, P 17 r".)
Ne l'a triblee (l'erbe) n'escachie,
Eaçols la mcuja sanz triblrr.
{Reaarl, 25105, Martin.)
An son poign tint une maçue.
Fièrement la paiiranie et nie...
Qu'escuz s'il n'est trop mervellleus
^o^ peut tenir qu'il non porlande.
Et que cit vaincnz ne se rande
Qui contre lui se met en place....
Ou qu'il non confunde et escache
S'il n'est teus que trop d'armes sache.
(Rnse, Ri.hel. 1573, f" 128''.)
Qu'il ne coufonde et esquache.
(Ib., ms. Corsini, f» 103S)
Qu'il ne pourfende, ou qu'il a'escace.
(/*., éd. Capperounier.)
Ça sui encrochîei
Qu'a pou que ne sui escachiez
De ton chetal des piei devant.
{Du vilain Asnier, 447, ap. MéoD, ^ouv. rec,
II, 250.)
Celé charrete recula ariere et escacha un
garçon. {Digestes, ms. Montp. H 47, f» 121''.)
Il li devoit esqnacher le chief. (JoiNV., S.
Louis, xxxviii, VVailly )
Et esquachenl quatre amendes ou quatre
fèves. (ID., ib., XL.)
Li jovencel montèrent a lor pies sor les
oilz de lor père et si les esquicherent laide-
ment et défoulèrent. (Eslories Rogier,
Ricbel. 20125, f 94«.)
Ung petit camahieu qui a un visage
blanc, et les cheveux noirs et a le visage
loul escachié. (1380, Inv. de Charles V, 312,
Labarte.)
Une pièce de deulx aulnes cramoisy du
large d'un posse escaché. (1430, Arch. JJ
174, pièce 358.)
Iteii, pour ce que lescelleur
I\Iaint estront de mouche a masché.
Donne, car homme est de valleur.
Son sceau davantage craché,
Et qu'il ait le pouce escaché.
(ViLLO.N, Grand Test., cxi, Juuaust, p. 79.'
A la manière de ceulx qui escacheiil et
fouhnt les raisins au pressoir. {Le Sec. vol.
des exp. des Ep. et Ev. de Kar., 1" 303 r",
éd. 1319.)
Par un peu que vous ne avez eschachié
ung chevalierqui est mort ou autant vault.
{Lancelot du Lac, 1" p., ch. 48, éd. 1488.)
Antéchrist avecques ses adherens et sa-
thalites seront escachez et foulez par la
seule puissance et vertu de Jésus (ihrist.
(ID., ib.)
En ceste fouyte fut faicte très grande
occision de Cartagiens, et si en furent plu-
sieurs escaichez et derompuz par les ele-
phans. {Translat. delà prem. guerre pun..
etc. à la suite du Prem. vol. des grans
décades de Tit. Liv. translatées de latin en
françoys, S" IST, éd. 1330.)
Escaches, ou fouUes. (R. Est., Thés.,
Obtero.)
Les malades ont un appétit dépravé
comme les chiens, ne se pouvans saouler,
et esrachent les morceaux si gros, que quel-
quefois ils leur demeurent au milieu de la
gorge. (Paré, ÛEuo., Intr., c. xxi. Mal-
gaigne.)
Us tuent les pouils avec les dents comme
les magots, et trouvent horrible de les voir
escacher soubs les ongles. (Mont., Ess , 1,
22, p. 58, éd. 1593.)
Frênes des raisins hors la grappe et les
escaches en ung pot (Taillevent, Recette
pour l'assaisonnement du porc frais.)
— Neutr., se rompre, se briser :
Hely erranment de la sele u il •sed'^.il,
envers chai, e li kachevels al chair li esqua-
cha. {Rois, p. 16, Ler. de Lincy.)
Poitou, Vienne, Deux-Sèvres, Vendée,
acachai,v. n .appuyer sur une chose pour
lui donner moins de volume; réfl., s'aca-
chai : la paille s'acache. Côtes-du-Nord,
arr. de Dinan, equesser son pantalon, le
déchirer. Norm., ecancher ; Pic, ecoacher ;
Morvan, ecdjer. écarter, disjoindre.
2. ESCACHIER, voir ESCHACIER.
1. ESCACIER, voir ESCACHIER.
2. ESCACIER, voir ESCHACIER.
3- ESCACIER, voir ESCASSER.
ESCADEj S. f., caque :
Escade, cade of heerryng. (Palsgbave,
Esclairc, p. 202, Génin.)
ESCAFAUDER, VOir ESCHABFAOnER.
1. ESCAFE, - affe, scaph?, scauie, s. f.,
chaloupe d'un vaisseau d'une seule pièce
de bois :
La légions ausi pnrtoit,
Por ce que les fluves dotoit.
Autres eslrumenz daguisei.
Cou saiges et bien avisez.
Et ceus estrnmenz apeloienl
Scaufes, que il o lour portoient,
Scaufes sont ausi coa naceles,
Et por ce portoient iceles
Que il ensarable les lioient.
Et par sus les taubles les gitolenl
El llures; bien esloinnt garnies
Ile clicinues de f- r bien (orgies,
O'i de cordes, et les nioient
De loinz. Ainsi outre p^ssoient
A cheval et ausi a pié
Par grant engin, par grant maistrie.
(J.OE Priorat, Liv. de Yegece, Richi-1. 1601,
1° 25''.)
Et alerent en la mer dedons ung balenier
du dit lieu de Chierebourg et une petite
ESC
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349
escaffe de la Polie. (1413, Cliron. du mont
S t Michel, I, 122, A. T.)
Les seaphes et nefz exploratoires (si
comme brinantins) sont joincles aux plus
grandes libiirnes. (Flave Vegece, iv , 37,
ms. Univ. E 1. 107.)
Aulcuns s'enfouyrent dedans la mare
avec scaphes, c'est a dire petites nefz pira-
tiques. (Bouhgoing, Bat. Jud., III, 33, éd.
1530.;
Scaphe, f : A skiffe, or sliip boat (ail of a
pièce) also, as niche. (Cotgr.)
Se disait encore en province an xvii"
et au xviii' s. :
Vaisseau, escaffe ou batteau. (Juillet
1R92, Aroh. ninn. Nnntes, ap. Mantellier,
March. fréq., III, 318.)
130 livres par an du droit d'esco/' et ba-
teau, perçu à la prévôté de Nantes. (177S,
ih., III, 319.)
2. ESCAFE, - affe, escraffe, s. f., co-
quille, cosse :
Le noiel laissiez por Vescraffe
Et paradix pour vainne gloire.
(RuTEB., la nonvele Complainte ri'Oiilre-mer, l.
ll,ï, Jabinal.)
Les escaffes ou coquilles des moules.
iChron. et hist. saint, et prof., Ars. 3513,
fo 62 vt>.)
ESCAFELOTE, eschafelotc, s. f., coquille
de noix :
Prendre frarile a Vescafelote
Ooi grans biens senefie el nette
(,)ui Dons est comparée au cors.
(Watriql'et, du de la nois. lO.ï, Scheler.)
Prendre garde a Veuhn feinte.
(Id., ib., Richel. 24432. V ags*".)
ESCAFETTE, -ccte, S. f., petite coquille :
Une escafecte d'argent a mettre le sel en
faisant le eaue beniste. (1S49, Douai, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESCAFFIN, voir ESCH.IPIN.
ESCAFFER, esquaffer, v. a., déchirer,
meurtrir, écarteler :
Je n'ay Ribant o raoy. ains qn'il soit esgua/fes.
Qu'il ne tienge castiaus et grandes hireles.
(Chev. au cygne, 21453, Reiff.)
Le patois normand dit escafer, tuer.
La langue moderne a le verbe ecaffer,
t. de vannerie; ecaffer l'osier, le fendre en
deux dans le sens de son épaisseur pour
le mettre en oeuvre dans certains ou-
vrages.
Cf. ESCHEPLER.
ESCAFiGNON, escnffignan, escafinon, s.
m., escarpin, chaussure légère :
Le premier jour de juillet 1413 fut ledit
prevost prins dedens le palais, traisné sur
une clayc jusques a la Heaumerie, et puis
assis sur ung ais en la charrette tou.s jus,
une croix de bois en sn main, vostu d'une
houppelande noire, déchiquetée, fourrée
de uiartr«s, unes chausses blanches, ungs
esca/iiions noirs en ses piez. {Jauni, d'un
bourg, de Paris, an 1413, Michaud.)
Le suppliant fust a la place Maubert
chez UHL' cordAiiHunier;... et print .. trois
paires d'escaffignons de cuir. (1439, Arcb.
JJ 188, pièce 139.)
Item que tout ouvrage, tant de chausses
que d'escnflrinons nu chaussons... (1472,
Arch. JJ 197, pièce 3G6.)
Un escaflgnon. (Rab., iv, 9, éd. 1352.)
0 pipd senlant plus qne l'ail on l'oignon.
Plus que semelle, ou vieil esraflgnon.
(Cu. DF. LA Hi:ettebie, Contre-blason du pied.)
l'eneslella estime le nom de MuUus avoir
esté donné au surmulet, pour le rapport
qu'il a a la couleur des escaffignons de
peaux teintes que les enfaus des sénateurs
romains portent. (Du Pinet, Pline, ix, 17,
éd. 1366.)
Suisse romande, Neuchàtel, cafignon,
souliers de lisières : « Une paire de cafi-
gnons. •
Cf. ESCAFILLON 1.
I 1. ESCAFILLON, S. m., escarpiu :
De tons harnois, de bons chançons velus,
D'escafiltons, de sollers d'abbaie.
(E. Deschamps, Poés., Ricliel. 840. f 234''.)
Cf. ESCAFIGNON.
2. ESCAFILLON, cschaflUon, S. m., co-
quille de noix :
La nois que nature desnue
De s'escorche tant qu'elle est nue.
Et Vesehafitlom nés el nus.
(Watriûuet, Dit delà nois, 89, Scheler)
Valenciehnes, écaflion, Mons, skafion,
brou de la noix.
ESCAFINON, voir ESCAFIGNON.
ESCAFOSSE, S. f., coquille, écaille :
Es bestes qui ont escames ou escafosses
ne croissent nulz peilz pour les porres
qui sont trop espes. (B. de Gord., Pratiq.,
II, 1, éd. 1493.)
BSCAFOTE, - otte, escoff-, eschaf., s. f.,
coquille, écaille :
Une conche a en la mer,
Qa'eschaft'le solons clamer.
{Lapid. de Cambridge, 1187. Pannier.)
... Pos juiens aux papeloltes
A faire voler aval vi>nt
Une plume ; et s'ai moult souvent
Tamisit», en une escaf^'tte,
La pnndrelle. parmi ma cotte.
(Fkoiss., Poés., Richel. 830, C 83 v».)
J'avoie dessous nn escame
Wescafeltes nii grant grenier.
(ID.. ib., C 86 !■".)
EscaffoUes de eufz. (B. de Gord., Pra-
ttq.. IV, 9, éd. 1493.)
A manière descafotte. (1481, Valen-
cicnnes, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Escafotes wides. (Ib.)
L'escafolte sans moule. (Ib.)
A pointer le chapeau d un pèlerin d'es-
caffoUes de bourdons. (Ib.)
Picardie, écafotte ou écafetle, une moitié
de coquille bivalve de rivière dont on se
sert pour écrémer le lait. Ecafiotler .se dit
dans le patois picard avec le sens d'écos-
ser. Pays de Bray, écalifoter, retirer des
noisettes de leur enveloppe.
KSCAIBEU, voir ESCABER.
ESCAICUEMENT, VOir ESCACHKMENT.
ESCAICHER, voir ESCACnlER.
ESCAiE, escnye, aiscaie, ascaie, scaie,s. f.,
terme de paiement, échéance :
Quant il averoit essollit lou cens de Vais-
caie lii pessee seroit. (1294, Coll. de Lorr
971, II» 33, Richel.) ''
.XII. s. el demey a chaicune nscaie. (1299.
Hist de Metz, m, 251.) Inipr., aslaie.
A .II. scaies c'on doit venir querre (1300.
Coll. de Lorr., 971, Richel.)
Kant li cens seroit paiies de Vascaie ki
paissee seroit. (1303, (6., n" 63.)
Et lou raichet doit om faire dedans les
eut jors après lou leriuine ke li cens de
Vescaie que passée seroit, seroit paieiz
(1303, Hist. de Metz, m, 260.) Impr., estaie.
Pour lou cens ke li eritaiges doit des
escales trespassees et pour les adras (1307
Ciirl. de S. Vinc. de Metz, Richel. 1. 10023
f» 130 r°.)
Dont il li ait defalli de paiement des .xv-
s. de cens dessusdis de Vaiscaie de Noielz
I qui passée est. (Ib., f» 70 r».)
...III. s. de cens que sont a paier chas-
c'an a .ii. termes, la moitiet lou jour de
feste S. Jehan Baptiste, et 1 autre moitiet
lou jour de feste S. Estene lendemain de
Noël, et se li doit chasc'an porter a Mes en
son hostel. Et por chascune escaie k'il
deffalroit de paiement il deveroit .v. s.
d'amande avant. (1323, Cart. de S. Mart.
de Metz, Richel. 11848, f» 6 r».; Ce mot est
remplacé dans une autre iiièce, par : chas-
cune termine qu'il deffaroit de paiement.
Se tenront pour bien soit et pour bien
payé de toutes les escayes entièrement,
dont on ly averoit deffailly de payement
des trente livrées de terre dezour dite.
(1330,ffis«. de Metz, iv, 130.) Impr., estatjes.
Pour le terme et escaie de la Nativité
Nostre Seigneur. (1408, ib., iv, 642.) Impr.,
estaie.
Si c'est cas de censives, demander ses
escales, amandes, aidras, dommages et in-
terests. (CAron. de M. Praillon, ib.', iv, 22.)
Impr., estâtes.
ESCAIGNE, S. m., écheveau de fil ou de
laine :
Item, est ordonné et deffendu que aucune
femme ou mesquine des gens du dit mes-
tier ne vendent, puissent ou facent vendre
aucun tilé en escaigne ou en loisseaux.
(1334, Ord. de lécltev. d' Amiens sur le mes-
tier des tisserands de /(n9«,a[).Aug. Thierry,
Mon. inéd. du Tiers Etat, i, 369.) '
Le suppliant a prins et a emblé es ysles
de Suresnes et de Puteaux... certaines
escaignes de fil. (1409, Arch. .IJ 163, pièce
467.)
Trois eschevaux ou escaignes de file, qui
povoil valoir huit fraiis ou environ. (1409,
Arch. JJ 164, pièce 184.)
— Sorte de raquette :
Comment monsieur d'Angoulesnie et le
jeune adventureux joiioii-ni a Vescaigne,
qui est uu jru venu d'Italie, de quoi on
n'use point es pays de par deçà ; et se
joue avec une balle pleine de venl. qui est
assez grosse et l'escaigne, qu'on tient dans
la lU-iin, est faict le devaut en uiuniere
d'une petite pscnbelle, dont les deux petits
pieds sont pleius de plomb, afin qu'elle
soit plus pesante, et qu'elle donne plus
grand coup. (Fleurange, Mém., c. m, éd.
1731.)
330
ESC
Il est resté avec le premier sens dans
le patois picard qui dit éeaigne, écagne.
écagnon.
1. ESCAiLLE, escalle, s. f., ardoise :
^e prise le plus granl qn'nn convereur dVsca/fc.
{Cliev. au cygne, 16859, Reiff.)
Cent pies de front de pierre pour faire
escaille qui siet deseur ma bergerie, après
TeTJL hscaille Cou i fait et con i a fait
par tele conditiou et par tele devise ke les
âevant dites églises doiveiit rendre de
chascun millier de a grant fscaille vi.
den. par., de la petite •!"■/• (1260. Cor(.
de Foigny, Richel. 1. 18374, f» 288 r°.)
Environ 800 d'escaiUes neuves. (1389,
Invenl. de Rich. Picque, p. Sa, Biblioph. de
Reims.)
Carees dCescailles pour cuignier une
noefve cauchie. (Compte de 1411, Lille, ap.
La Fons, Glo&s. ms., Bibl. Amiens.)
Pour I cent de clo a escaille. (1412-13,
Compl. de la fabrique de S. Pierre, Arch.
Aube G 1S60, f" 20 r°.)
Pour rebouchier à'escaille plusieurs per-
tuis ou pignon. (Ib.)
Une somme de 10 livres est accordée aux
croisiers pour les aider a couvrir d escaille
leur clocher. (25 fév. 1420, Rég. aux Con-
saux, Arch. Tournai.)
Rouchi, tôt d'écalles, toit couvert d'ar-
doises.
Littré donne écales, s. f. pi., fragments
de grès propres à paver des lieux de peu
d'importance, ou les débords.
Il inscrit aussi écaille, ardoise étroite et
arrondie dans le bout de la partie visible
et servant ;\ la couverture des dômes. Ces
acceptions sont peu usitées et elles ne se
trouvent pas dans le Dictonnaire de l'Aca-
démie.
2. ESCAILLE, voir AlSSELE.
ESCAiLLEOR, escailleur, s. m., couvreur
en ardoises :
Vescaillew; le fevre. (4 sept, 1409, Rég.
aux Consaux, Arch. de Tournai.)
En 1442 Jehan VEscailleur, demeuianl à
Lille, se charge de recouvrir d'ardoises le
beffroi de Bélbune.
A Jacfiuemon de Carneau,esca(H«Mr,pour
ouvraiges de son mestier fais sur le comble
du dortoir, lui a esté payé....... (1525,
Compte de lliospital des Charlners, Arch.
mun. Douai.)
Bessin, écalew; écalou, écailler.
ESCAiLLETEUR, S. m., couvreur d'ar-
doises :
Quelques renseignements sur des titres
con-îervés dans la sacristie [deMonlhermé,
arr. de Rocroi, Ardennes],1468-1783 ; dona-
tions foires, marché, confrérie du St-Esprit
pour les escailleteux .de la ville, ventes
d'immeubles, etc. (Bulletin du Comité de
la langue, IV, année 1857, p. 184.)
Maistre escailleteur et plombier. (1601,
Compte du domaine de la ville de Douai,
Arch. muu. Douai.)
l.ESCAiLLETTE, S. f., petite écaiUe :
Ce couteau a des pailles qui sont petites
escaillettes qui s'eslevenl et crevassent de
l'alumelle d'icelluy. (Nicot, Thresor.)
ESC
— Ardoise; cette acception, certaine-
ment ancienne, n'a été rencontrée que
dans un texte du Nord du commencement
du xviii" s. :
Ecailliette et charbon de terre. (1722,
La Bassée, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
2. EscAiLLETTE, S. f., petite tassc :
A Girard Lieve, voirier, pour l'achat de
lui fait d'ung flacon pour porter vin...
comprins une escaillelte d'estain a donner
a boire. (1S99, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Cf. Escale.
EscAiLLEURE, S. f., écaille :
Leur peau n'est semblable a celle des
iTocodiUes, lesquelles ont leur escailleure
du dos noir. (Du Pinet, Dioscoride, ii, 60.
éd. 1605.)
Bassin, écalure, déchirure et gousse des
pois écalés.
EscAiLLiÉ,-«/<!, adj., couvert d'ardoises:
Parlant d'une aisne faite aux fortifica-
tions on dit : le tout escaillyé et moiUonné
bien et souffisamment. (1506, Béthune,ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— î
Cesle picire est elle taillée?
— Oui et très bien escaiUee.
{Mysl. de S. VÀcm.. p. 96, Abel.)
EscAiLLTERE, S. f., ardoislère :
Com debas et descors fuissent meut
entre mi d'une part et rcligieus hommes
l'abbet et le couvent de Foisny... seur ce
que ie disoie que li dit religieus nepooient
ne ne dévoient leur escailliere séant ou
terroir dou chastelet faire ou front plus
large de .c. pies, et en l'outre plus je leur
empeechasse en levant cens et v^-inaige, et
la voie par laquele lidit religieus widoient
ladite escailliere et menoient fors l'escaille
je leur empeechasse aussi. Et encore seur
ce que je disoie que je avoie toute justice
et toute signerie en la maison, en l'enclos
et ou pourpris que li dit religieus ont a
Bimoigne, les djz religieus disans et aller-
mans le contraire que il pooient le dite
escailliere ouvrir et faire front de la bonde
ki siet devers la bregerie et le sauvoir le
«ioneurdou chastelet dusqu'a la bonde qui
«iet ou champ a le quarele. (1298, Cart. de
Foigny, Richel. 1. 18374, f° 301 r».)
Et ne puis destraindre ladite église de
widier Vescailliere qui est dales Bonnes
Fontaiones se je ne constraing avant ses
autres parchonuiers. (Ib-, f° 303 f.)
1. ESC.AiLLON, escliaillon, s. m.,coquille
de noix :
Li cors que péchiez ne le raorde
Doit aussi durs eslre et seurs
Que li eschaillons meurs.
(.Watwqi'et, Dit ie la nois, Uichel. 2it3-2,
i" 395^)
— Ardoise :
Scandulum, escaillon. (Gloss. de Douai,
Esoallier.)
Bourg., Yonne, échelon, brou, coque
verte de la noix. Champ., comm. d'Auve,
écaillon, noix.
2. ESCAILLON, voir ESCHAILLON.
ESC
ESCAILLONGNE, VOlP ESCHALOIGNE.
ESCAiLS, S. m., nom d'une maladie des
faucons :
11 y a cinq manières de superDuitez : la
première sont larmes et eaux des nerfs ;
la seconde, ventositez ; la tierce, vomisse-
ment ; la quarte, la cheute des pennes
hors de saison ; la quinte Yescails ou es-
mail. (Arthel. de Alag., Faite.)
ESCAiNiÉ, part, passé, fermé étroite-
ment :
Que lidis trenquis ou ovretures ou fos-
ses que il tiegnent si clous et si escainie
par quoy poissons n'i peust venir ni aler
ou dommaige et préjudice desdis religieus,
ou il les tiegnent si ouvers par quoy h dit
relinieus puissent sivir leur poissons et
user de toute manière de peskerie. (1313,
Arch. JJ 83, î" 21 v».)
ESCAiT, s. m., petit morceau, éclat de
bois :
Et ancores, pour plus eslever la flamme,
on y gectoit garbes de fèves et d'avanie,
quy montoient jusques au comble de la
tour qui estoit couverte d'escais de bois.
(Wavrin, Ancftienii. Chron. d'Englet., 1. 11,
p. 118, Soc. de l'H. de Fr.)
ESCAITIVEMENT , VOir ESCHAITIVE-
MENT.
ESCAITIVER, voir ESCHAITIVER.
EscALAGE, S. m., ardoisièrc 1
Les escalages de Dourdan, les fours aux
potiers. (Ordonn., 1298, Dupuy cxxxiv,
46, Richel.)
ESCALAVORGEMENT, VOir ESCOLORGE-
MENT.
ESCALAVORGIER , VOir EsCOLOBGIEB.
ESGALCER, VOlf ESCHAUCIER.
1. ESCALE, eschale, escalle, scalle, s. f.,
tasse, coupe :
Doi de le compaignie de jovenenchiaus
porloient .i. cofin plain d'escalles vermelles.
(De saint Brandainne le moine, Jubinai,
p. 88.) Lat., scalles.
Si prist la toison et empli une eschale de
la rousee. (Bible, Richel. 899, f° 115 r».)
Meslre est des cerveises estales.
Bien les conoisl boues et maies.
Bien est sire des escales.
Des gestinges et des eruales.
(Li Romani des Franceis, ap. Jub., Nouv. Rec,
II, 2)
Or vous falent hanaps d'argent, d'or et
de madère, escales et coupes. (Dial. fr.-
flam., f" 3% Michelaut.)
Je ara de don et courtoisie une dou-
zaine d'escalles de .i. marcq d'argent le
picche. (5 août 1404, Reg. aux Consaux,
Arch. mun. Tournai.)
Six escalles d'ar^ent et .il. hanaps d'ar-
gent. (Test, chirog. du 5 noo. 1412, Arch.
mun. Douai.)
Une escale d'argent blanc a mettre le sel
pour faire l'eau beneste. (1476, Joy. cgi.
Bay., f» 77S Chap. Bayeux.)
Argent blanc a escales. (Ib., f»90».)
Nom propre. Escale.
2. ESCALE, s. f., amende qu'on exigeait
d'un prisonnier :
ESC
ESC
ESC
.î.jl
Leur font payer plusieurs servitudes,
Vescale, prisonage, casteiage et autres
choses. (1345, Ord., il, 230.)
EscALENGiE, S. f., dispute. Contesta-
tion ;
Si aucun ayant fait débat ou meslee en
la terre et seigneurie d'aucun seigneur est
party d'escalengie, il se peut purger dudit
cas en la justice du seigneur, ou il a esté
commis, ou du lieu ou il est couchant et
levant. {Coust. d'Artois au baill.de S. Orner,
8, Arras, 1679.)
Cf. Chalen'ge.
ESCALENGiER, verbe.
— Act., disputer, contester :
Ains que soioDs desireté
L'avons ciereraent comparé,
Auques lor eut cacalfiigie.
Mainte arme en est de cors s.inie.
(Ben., Troies, Richel. 375, f° SV.)
— Neutr., disputer, quereller :
Estoit le roy a frenestre du gouverneur,
et sioit sur l'un des apas de le frenestre, et
ses SOS sur l'aultre apas. Et le conte d'Es-
tampe escalenghoil entre eus deus. (Chron.
des Pays-Bas, de France, etc., Rec. des
Chr. de Fland., t. III, p. 243.) Impr., esta-
lenghoit.
Cf. Chalengier.
EscALERiE, S. f., naturc écailleuse :
Escalerie, scalydnesse. (Palsgrave, Es-
claire, p. 265, Génin.)
ESCALETE, Voif ESCHELETE.
ESCALETTE, VOJr ESCHALETTE.
ESCALGAITE, - QUaitl, VOlr ESCHAR-
GAITE.
ESCALIN, voir ESCARLIN.
ESCALIPPE, S. f. ?
Trois escalippes de Saint Jacques dont
les deux sont encasses d'argent doré.
(1521, Inv.de Franchois de Meleun, évesgue
de Therouenne, Soc. des Ant. de la Mori-
nie, 1877, 102' livraison.)
ESCALL.ATE, VOlr ESCARLATE.
EscALLARDE, S. f., écaillère :
Thomasse Vescallarde. (1327, Arch JJ 64,
f» 308 r».)
ESCALLEUEE, S. t., flÛtB :
Chantres, trompettes, clairons, escal-
lemees... (1489, Journal de Boger Machado,
Rer. brit. script., t. XV, p. 193.)
1. ESCALLE, voir ESCHALLE.
2. ESCALLE, voir ESCALE.
ESCALLiN, S. m., coque d'amande:
Pour eschaller les agmendes et mectre
hors Vescallin. (1557, Compt. de Diane de
Poitiers, p. 277, Chevalier.)
Guernesey, écalin, coquillage,
ESCALLOT, S. m., sorte d'échelle:
Et pourtant falloit porter un autre escal-
lot pour descendre au fossé d'entre la ville
et le chasteau. (D'AuBIGNÉ, Hist. Univ., 1.
m, cvi, 1« éd.)
EscALOi, eschaloi, s. m., ardoise :
Vers la salle s'en vont couverte d^eschaloi.
(P. DE S. Cloot, Tesl. d'Alix., Itichcl. 24365,
f 138 v°.)
ESCALOIGNE, VOir ESCHALOIGNE.
ESCALON, voir ESCHAILLON.
ESCALONE, voir ESCHALOIGNE.
ESCALONGNE, VOif ESCHALOIGNE.
ESCALOPE, eschalope, - lophe, eschapole,
s. U, coquille, cosse, écaille :
Kule autre amour ne pris je mie
Ne tout le monde une eschalope.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f» 205''.)
Ainsi l'esmia et fend
Com Veschapole d'une nois.
(ID , ib., l" 108''.)
Ausi l'esmia et feudi
Comme Vescalophe d'une nois.
(Id., ib., Uichel. 817, P 70 v°.)
La limace gete son cors
De ['escalope tonte fors
Par le biaus tens.
(RuTEB., Vie sainte Elyzabel, Jubinal, II, 215.)
Une petite escalope. {Bible, Jlaz. 332,
f» 42''.)
Quant les gens de celé terre oirent la
venue d'Alixandre sili amenèrent csponges
blanches et porprines moult grandes et
escalopes de joste et dont chascune tenoit
.II. ou. III. sextiers. (Hist.du bon roy Alix.,
Brit. Mus., reg. 19, 0, 1, f 33''.)
Morvan, écalofre, écale de noix. Poitou,
éclialaffe, brou de noix. Fr. -Comté, éco-
roffe.
ESCALOPHE, voir Escalope.
EscALOPTER, S. m., écailler, représenté
par les noms propres Escalopier, Lescalo-
pier.
ESCALORGEMENT , VOir ESCOLORGE-
MENT.
ESCALORGIER, VOir ESCOLORGIEIi.
ESCALOT, S. m. ■?
Or auroie ja escalos,
Fait li preslres, se je voloie.
(Du Preslre et du Chevalier, Montaiglon et Ray-
naud, Fatil., II, 51.)
ESCALOURGIER, Voir ESCOLORGIER.
ESCALRET, VOir ESCARLET.
ESCALUFRÉ, - î/rf, adj-, fougueux,era-
porté :
Cq chevalier avoit i près
Qui un bouvier gros et espes
Avoit qui avoit non Bnesars;
Escalufrez iert et buisnars.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Soiss., 1° 1711''.)
Escalifrez erl et mnsarz.
Ud., ib., ms. Brus., f 173^)
Cil estoit viguereus et hardiz el escalufrez .
(Renier , des .un. Aag. d'orne, Richel.
12381, 1°390 v».)
Li riche ne li povre ne doivent eslre
escalufré, car meniere d'escalufré est trop
périlleuse et niauveise. Et il est bons qui
bien se contient, et qui est ententis a
faire boutez sauzperesse. {lD.,!6.,f'' 399 r".)
Dans les Landes, un escalufat, c'est un
égaré.
ESCALUFREMENT, S. m., fougue, em-
portement :
Car ehascuns et chascune qui tant a
yescu qu'it eschape de l' escaluf rement de
jovant se doit on quenoistre et repantir
vraiement. (Renier, des .iiil. Aage d'orne,
Richel. 12381, f'> 395 v».)
ESCALUINE, voir ESCHALOIGNE.
ESCALURE, S. f., durillon, calus :
Escalure, hardnesse in the hande or
fête bycause of labour or straitsbowyng.
(Palsgiuve, Esclairc, p. 229, Génin.)
EscALv.AiRE, escouvaire, s. m.. Calvaire : t
Sor .1. haut mont l'ont tost fait amonter.
Mont Escalvaire issi l'oi nomer.
(Hebman, Bible, Richel. 2003'J, f" 111 v°.)
Au mont i'Escauvaire.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f° 31^.)
Le leu de mont Escauvaire. (G. de Tyr,
X, 7, Hist. des crois.)
Slont Escalvaire. (Cont. de G. de Tyr,
ch. IV, Hist. des erois.)
L'amoinnent ou mont d' Escauvaire.
(Bible. Richel. 763, f» 273''.)
Pilate, donnez nous congé
D'aler veoir en Escalvaire
S'en ses larrons a mais que faire
Que on nous a fait justicier.
(La Pass. JV. S . lab., Nysl., Il, 254.)
ESCALVASiER, V. a., rouipi'e, écraser :
De grosse gresle et de marteauli
Puissiez avoir prouchainement
Escaliasié totalement
Le cnl, la teste et les boyanix.
{3Ii/st. de S. Did.. p. 343, Carnandet.)
ESCALVER, voir ESCHAUVER.
ESC.AMANC, S. m,, COMlbat ?
Oudart et li sien si se pruevent.
En fesant la maint escamanc.
Que dcsconQt sont li Flamanc.
(GniABT, Roij. Uijn., 15276, W. et D.)
1. ESCAMË, voir ESCHAME.
2. ESCAME, voir ESQUAME.
1. ESCAMEL, S. m., sorte de magistrat:
On dit que li doyens et escamiaus vinrrent
et furent al hospital (St Sauvjui) el v dis-
uerent. (1353, Lille, ap. La Fous, '^Gloss.
ms. ,Bibl. Amiens.)
2. ESCAMEL, voir ESCHAJIEL.
ESCAMELE, - elle, s. f., sorte de tuile :
.xii'^. et .1111, quarterons ù'escamelle a
.XII'. le cent, (xvi' s., Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESCAMELER, V. a., couvrir d'escameles,
de tuiles :
Clûux emploies a escameler, later et
contrelater entre deux rains sur le halle
des vieswariers. (1410, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Escamelé, part, passé, couvert de
tuiles :
Une huge a caryer savelon, escamelee et
estotfee. (1423, Lille, ap. La Fous, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Un individu condamné a .LX'. d'amende
pour avoir porté une makre escamelee
oultre les deffenses sur ce. (1453, «6.)
352
ESC
ESC
ESC
ESCAAlIElt, S. m. ?
Lors souuerenl les Anglois leurs trom-
pptlcs, eL iiiisreut li'Urs |ieliDOns. vX leurs
esramiers aviinl armoi z de S;iiut George.
(Fkoiss., Chron., Uicliei. 2641, 1» 93 v°.)
ESCAMP, voir ESCHAMP.
1. EscAMPE, escampre, s. t. f
Escampes pour les cauons. (xv« s., Lille,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Auueus.)
Pour uue noefve escampre et une aultre
escampre ralongier. (xvi« s., ib.)
2. ESCAMPE, voir ESCHAMPE.
ESCAMPER, voir ESKHAMPER.
ESCAMPRE, voir EsCAMPE.
ESCANBOT, S. FTi., sorte d'instrument
de musique :
Bien sai joner de Vescant/ol
Et faire Tenir l'escharbot
Vif et saillaut dessus la table,
(tes deu.r Troveors nl/aui, îll, Monlaiglon.
Fabl., 1, K.)
ESCANCE, - anche, voir Escheance.
KSCANCHELER, VOir ESCHANCELER.
ESCANCHiER, escangicr, s. m., héritier
collatéral :
Et s'aucuns de teus enfans defalloit, li
uns doit i estre escanchiersAe l'autre. (1296,
Loi de Lille, Tailliar, p. 371.)
Un tesmoing qui seroit trouvé hoir ou
escangier, qui pourra avoir aucune succes-
sion dts biens d'iceluy qui l'auia produit.
{Coût, de Hayn., lxv. Nouv. Coût, gén.,
11, 12.)
ESCANDALÉ, scatidalé, part, passé, ou-
tragé, déshonoré :
De première venue lier Trippa le reguar-
dant en face, dist . Tu as la metaposcopie
et physionomie d'un coqu. Je diz coqu
scandale et diffamé. (Rab., 1. 111, c. 23,
f» 82 v», éd. 15S2.)
KSCANDALiiN, scandalin, adj., de scan-
dale :
Qu'elles sont femmes scandalines. (24
mai 1423, Acte de police, Ste Crois de
Quiniperlé, Arch. Fiuist.)
EscANDALiEus, adj.. scaudalcux :
Chouse escandalieuse. (14 juill. lSb8,
Beg. des delib., Arch. mun. Montauban.)
ESCANDALISATION, SCajld., S. f., SCaU-
dale :
A la sienne très grande confusion, scan-
dalisalion et murmure du jieuple cbres-
lieu. (Le Maire, de la Differ. des scismes.
éd. 1548.)
ESCANDAI..ISEMENT, - izemetit, s. m.,
déshonneur, houle, reproche :
El lo duc, a ce qu'il monde lo principal
de Iciute escandaltzement et liberalment
lo puisse salver, demanda... (Aimé, Yst.
de li Norm., Vlll, 29, Champollion.)
Vous souffrires en moy escandalizement
en cesle nuit, c'est a dire vous desservires
en ceste nuit que vous soyes blusmes de
ce que vous me lesseres seul. (P. 1-krget,
iVouo. l'est., f 38 r», impr. .\l,iz ) Var.,
escanda/tsewent.;i«ifcie,StMallhieu,cli.xxv,
éd. lo4XJ
ESCANDALisEOR,- zeor, -eouv, -eur, es-
chandeliseuur, escandalibeur , s. m., celui
qui scandalise :
Ja ne puissent il estre (les religieux) eschanicli-
[seoitrS'
(}. DE Mecng, Test., ms. Corsini, f° 155'.)
E^candttliieurs.
(iD., î».. Vat. Chr. 367, fie"».)
Escandalizeours.
(ID., ib., 8'6, Méon.)
Scandaliseurs sont pires que larrons,
car larrons n'emblent que la monnaye, et
scandaliseurs loleut et emblent l'ami air.
(TiiiNONV., Dis mor. desphilos., Ars. 2312,
f» 122 V.)
ESCANDALiSEUX, scandoHseiix, adj.,
scandaleux :
E.xces tant scandaliseux et tant perni-
cieux. (MONSTRELET, C/iroM., Il, 238, Soc.
de IH. de Fr.)
ESCANDALisiER, - ser, escaiideliser, es-
chandeliser , scandalisier , scandalizer,
verbe.
- Act , divulguer, ébruiter, en parlant
de choses défavorables :
Ains voelent c'om face tout maintenant
lor volentes ; et quant il le voient targier,
si en sont maintenant si esmari que il par
folie s'en commencent a désespérer et a
escandeliser lor amour et descouvrir. (Jeh.
DE Thuun, Est. deJul. Ces., ms. S.-Omer
722, t" 141'.)
Qaant la chose est apperceac,
Escandatisee et scène.
(J. Lefevre, la Vieille, I. I, v. 447, Cocheris.)
Le fait de la marchandise des draps de
nostre ville a esté grandement scandalisié
entre les marchaos des autres bonues villes
diapieres. (8 lèv. 1383, Ch. de Guy,ab de
S.-Ùen., Reg. aus caus. de Beauv., f" 89,
Arch. du Tribun, civil.)
Car telles aventures sont tantost eschan-
delisees el sçues. (Froiss., Chron., 1. IV, c.
35, Buchon.)
Teles advenues sont tantost escandalisees
el sceues. (In , tb.. XV, 127, Kerv.)
Pour ce que les nouvelles feussent scan-
dalisées partout. (iD., ib., XIII, 127.)
— Accuser d'actes deshonnôtes, outrager,
déshonorer :
Se il muert sur la fourme el estai dont il
est escandalisié, je n'aray jamais joye.
(Froiss., Chron., XV, 94, Kerv.)
Si, après le premier pardon, elle eut
donné le second, elle estoU escandalisee
partout ; el pour saulver son honneur, il
fallut que la justice usasl de son droitt.
(Brant., Vies des Lames illustres, Marie
Stuarl, Buchon.)
Dont bien souvent elle seroit escandalisee.
(1d., Dam. ga ., i" dise.)
Aussy certes n'est il pas beau à'escanda-
liser mie honnesle dame. (lD.,i6.,6' dise.)
— Réfl., se déshonorer :
Et aussy luy ont faicl passer plusieurs
obligations el contraclz par lesquels il se
serotl fort endommaigé, deceu et scandalizé,
au moyen desquelles il a esté longuement
excommunié el come tel publyé el scanda-
lizé par attaches aulx portes de nostre
palais a Paris. (Letl. de rescision prises par
Louis Duc de Nemours conl. J. de Nemours,
Arch. Loiret, A 1239.)
Ce duc en cela fil 1res sagement de se
ranger de son adultère sans s'escandaliser
ny luy ny sa femme. (Brant., Dam. gai.,
Buchon.)
Bourbonnais,escandafoer, scandaliser.
1. ESCA.N'DE, s. f., bateau, nacelle :
Thomas Laignel arriva en une petite
esrande ou balel. (1437, Arch. JJ 189,
pièce 231.)
Le pont de Jehanville doit estre si haut
que une escaiide puisse passer par dessouz.
(Enquéle à Caen, 13° s.)
2. ESCANDE, S. f ., échandole, petit ais de
merrain dont ou couvre les toits ;
Un plain panier de petits couppeaux ou
escandes de bois. (1398, Arch. JJ 153,
pièce 433.)
Nom propre, Escande.
3. ESCANDE, voir ESCANDRE.
ESGANDEL, VOir ESCANDRE.
ESCANDEL.E, VOlr ESCANDRE.
CL ESCANDALISIER.
ESCANOILLIER, VOif ESCHANDILLIER.
ESCANDILLONAGE, VOir ESCUANTILLO-
NAGK.
1. ESCANDiR, V. n., monter, grimper,
gravir :
Quant li aigles est escnndis
Et il est montes en son tour.
vMousK., Chron., 303Î0, Reiff.)
Scando, monter ou escandir. (Gloss. de
Salins.)
2. ESCANDIR, voir ESCHANDIfi.
ESCANDISSEMENT, S. Hl , aCliOU de
monter :
Scansio, escaiidissemenl. {Gloss. de Con-
ches.)
ESCANDiT, adj., diffamé ;
Or parles mains, dans abbes, nous sommes escan-
[dites.
(Gilles li Muisis, Complainte des Dames, u. 183,
Kervyn.J
Prist alliance avec les Engloiz, pour
grever Vannes el Rennes, ou il estoit haiz
el escandit, it conquerre toute la duché.
(WisJ. de Bert. du Guesclin, p. 17, Ménard,
1618.)
ESCANDLE, voir ESCANDRE.
ESCANDLER, VOlf ESCANDRER.
1. ESCANDRE, - chandle, - chandele, ■
cande, - chaude, - candie, - candele, ■
cande, - canle, - canlle, - esclandre, - aun-
dre, esclande, achandre, s. m., scandale :
Ju li durrai pur co que ele li seit a es-
chandele e a mal.' (Rois, p. 71, Ler. de
[ Liucy.)
De teil endroit est avenu en la court un
1 grand eachandle en Surie. {Ass. de Jér., l.
Il, p. 344, Beugnol.)
Et nient est a els escandle. (Psalm., Brit.
Mus. Ar. 230, !• 128 v».)
Sanz tort fere el sans escandre du puis.
; (leH. d'Alf. de Poit., Arch. JJ 24«, f 113 r«.)
ESC
Si l8 convint aler a Cande,
Qn'enlre les cicrs ot un escande,
Dont moult volcnliei-s pniz teist.
(Pf.in GATl^EM•. Vif de S.Maiiin, p. IGI,
Bourrasse.)
Sans eseandic, sans ïilonjiic.
(Satul d'amou-i. Riche!. "OS, f" 6 r».)
Excandels aiijnnrdui petit on mot en double.
iGiLLES L[ Miisis, li Estas drs .vculers. il, 160,
Kervyn.)
Se je voi mon fils, me fille ou me mère,
ou celé qui doit eslre mes oirs, mener si
deshoneste vie que ee soit escanlles a li
et a son lignafre, je ai boue reson de li
osier de mon testament. Et li escanlles, si
est des pecljies de cors, d'ans vilainnement
et honteusement démener, on de mariege
dfsavenant fet par eles contre me vou-
lenlé; ou de si foie larguece c'en voie que
elle qui vient eu lor main est perdu.
(Beaum., Coût, du Beauv., c. xil, 17, Beu-
enol.) Var., et li esclandre, si sont de pi-
quié de cort eschandalizié.
Ponr fuyr escande.
(J. DE Meung, Test., Vat. Chr. 307, P 2-2".)
Par celui remest li escandres
Et la teraoste grant et foie.
iMace de la Charité, B!«/c. Richel. 401, P les'.)
Pour escliiver tous autres escliaiidres et
périls. (1316, Arcli. JJ 5o, f° 5 r°.)
Escanle. (/6., f 7 r".)
Et eust bien voulu ponr celle lieure
avoir de luy son plaisir si elle l'eust peu
faire sans esclandre. (Le Chasiel périlleux,
Richel. 1009, f» 36 r».)
Erreurs, défaites et esclaundres. (1343,
Ch. d'Ed. m, Avesbury, p. 113.)
Et ne voudrons pas assenler a chose
qui fut escande du peuple. (Cft. de 133S.
Mart., Thés., I, 1400.)
Avant que nul mal, péril, ne eschanJe
en puisse venir. (16., p. 1403.) Imprimé es-
ehaude.
Vez ci la vois de lour folie qui lour est
a eschandre et a folie. {Ps. lorr., XLViil
13, Maz. 798.)
Contre Ion fil de ta meire meltois escan-
dre, reproche et blasme. (76., xlix, 21.)
Et ont servi a lour ydoles, et il lour ait
esteit a grant achandr'e et a très grief pe-
chief contre enlz. (76., cv, f • 262 r».)
Nul mal ne eschandre ne lour en vient.
ilb., f 307 r°.)
S'en fuit et partit hors de ma jurisdic-
tion, an très grand esclande et lésion de
madicte justice. (Bout., Somme rur.. l'^
p ,f» 28 r», éd. 1486.)
"ï estoient plusieurs inconvenians adve-
nus et encore adviennent de jour en jour
ou grant péril, esclande et vitupère de
lad. église et hospital. (1383, Arch. hospil.
de Paris, U, 4S, Bordier.)
Ennemis, trop faictes i'escandr,
Lessiez le çheoir. Dieu le commande
Par moy qui suis son apostoie.
(Martyr de SI Pierre et Si Paul, .lub., ilijst., I. 71 .)
En grant escandele de justice. (24 avr.
1436, Cart. de Flines, nr.ccxLi, p. 774, Haut-
cœur.)
Helas ! se on mettoit aussi grant peyne
et diligence a e.\tirper les vices et péchez
et acquérir les vertus que on fait a faire
questions et argumens, ne se feroyent pas
tant de maulx ne tant à'escandes au monde,
ne tant de dissolucions aux religions. {In-
lern. Consol, III, m, Bibl. elz.)
ESC
A ce que celle femme dicte la Pucelle
estantj la mercy Dieu, en vostre subjec-
tion, lut mise es mains de la justice de l'E-
glise pour lui faire son procès deuement
sur les ydolatries et autres matières tou-
chant nostre saincte foy, et les escandes
reparer a l'occasion d'elle survenues en ce
royaume, {f.etl. de l'Univ. de Paris au duc
de Bourg., ap. Quichcrat, Procès de Jeanne
d'Arc, t. I, p. 9.)
k ce que telle escande cesse le plus tost
que faire se pourra, conme besoing est.
{Lell. de l'Univ de Paris, d J. de Luxemb.,
ib., t. I, p. 11.)
Touz vos prisonniers qui la sont
A Orléans et île vostre bande
En fera une grande escande.
(Mist. du siège d'Orl.. llSCi. CiiPssard.)
Ce seroit chose de grand escandle. {Tra-
his, de France, p. 43j Chron. belg.)
— Haine, inimitié :
Guarde mei del laz lequel il establirent
a mei, e des esnindles des ovranz fehinie.
{Lib. Psalm., O.xf., cxl, 10, Michel.) Var ,
escandeles. Lat., a scandalis.
Escandle mist et grant errnr
Entre lui et son seignur
Par boisdie.
(Vie de S. Thom. de Cant., 415, ap. Michel, D. de
Norm., l. 111.)
Ce mot a pa.ssé avec un sens restreint
dans la langue moderne sous la forme
esclandre.
2. ESCANDRE, V. a,, frapper, abattre :
.\ pels e a m:irtels sereit ja escansue.
(Cliarlemagne, 3-28, Kosciraitz.)
KSCANDRER, escandlcr, v. a., blâmer :
Mes, tout seul, pour osier l'escandle
Dont je Toeil ores qu'on m'escandie.
Me mesfis. dont moult rae repeos.
(Froiss., Poés.. II, 3,79, Scheler.)
ESCANDURE, S. f., apdeur brrtlante :
J'endure
Une chaleur qui si ra'enflame
Que j'en sentiray Veacandnre
Tant que j'aray eus ou corps l'aroe.
(Froiss.. Pocs.. III. Lï!, 7. Scheler. i
ESCANER, voir ESCHANER.
ESCANGE, \Oir ESCHANGE.
ESCANGEMENT, VOir ESCHANGKMENT.
ESCANGIER, VOir ESCANCHIER.
ESCANiE, S. f., sanie, pourriture:
Et se pourriture y venoit et cranies et
ainsi que excoriacion,on doit oindrele lieu
de ceste médecine. (B. de Gord., Praliq.,
I, 18, éd. 1493.)
ESCANLE, - anile, voir Escandre.
ESCANPERCHE, VOir ESCHAMPERCHE.
ESCANPiERRE, S. ni,, Bscalier :
Fugit puer ad campanile ; insequilur res
eilera, tandem angustat undique nscenso-
rium, giiUice escanpierre. (Chron. Balduin.
diac, ap. Hugon., Monum. sacr. aniiq., II,
ao.'i.)
ESCANS, S. m., écbaiison :
Stevenes Vescans. (1243, Ctiart. a'.itrr,
B, "W'ailly.)
ESCANTELEU, \oir Eschanteler.
ESC m
ESCANTELIEH, VOif Esr.HANTILLER
ESCANZ, voir .\l.QUANT.
ESCAOIR, voir ESCHEOIR.
Esc.AP, voir Eschap.
EscAPE, adj., déchaux ?
Mors a ses fans trenchans qui soient
Et sek et vert, riens n'en escape,
Ne li cauchié ne li escape.
.^e li paré nés que li nus.
De la mort n"ea escape nns.
(B. DE Co.NDÉ, li Contes d'Envie, 290, Scheler.)
ESCAPERCHE, VOir ESCHAMPERCHE. .
ESCAPiTER, escapp., V. a,, décapiter;
Apres la sentence, il fut escapilé, et partie
de ses biens confisquez. (D'AuTON, Chron.,
Richel. 5083, f" 109 r».)
Le procureur du roy prist conclusion
contre luy tendant a fin qu'il fustescappité.
(ID., t6., Richel. 5082, f» 202 r».)
ESCAPLEIZ, voir ESCHAPLEIS.
ESCAPONNER, VOir ESCHAPO>NER.
ESCAPPE, S. f. ?
Vescappe de la coloninc. (Delorme, Ar-
chit., V, 5, éd. 1568.)
ESCAPPITER, voir ESCAPITER.
ESCAPucHox, - chun, . chin, s. m., ca-
puchon :
Ung manteau de drap noir a escapuchun.
(1471-72, Compt. du R. Bené, p. 237, Lecoy.)
La cappe d'un petit escapuchin de drap
noir. (Jb.)
Escapuclion. (Ib., p. 260.)
ESCAPULAIRE, VOir ESRHAPULAIRE
ESCAPURE, voir ESCHAPULE.
ESCAPURIELLB, S. f. ?
On esloit tout hontens de faire grans ponees ;
Toutes escapurielles faisoit un a celées.
(Gilles li Miiisis, ti Complainte des compaignons,
II, 27a, Kervyn.)
ESCAR, voir ESCHAR.
ESCARAX, voir ESCARRAM.
ESCARBELLiER, V. a., escarbouiUer,
mettre en pièces :
Ains ajiroie par carbonées
Trestout cscarbelliè le mort
(Chrest., Perceial, 2328, Potvin.)
Les ms. Richel. 794, 1430, 1453, 12376, et
Montpellier H 249 portent esbraoné, es-
braonné.
ESCARDERGE, S. f., pourriture qui ter-
nit les dents T
Tel famé se doit acoster
* D'un barbier qui le sache ester
Tel escarberi/es et (el chosses.
{Clef d'amour, p. 87, Tross.)
ESCAUBOITE, VOir ESCHARHOTE.
ESCARBOTE, VOif ESCHARBOTE.
ESCARBOTox, S. lu., dimin. d'escarbot:
L'escarbot au definement de la lune
forme t'il pas une boulette de fiente de
354
ESC
ESC
ESC
bœuf laquelle il enterre, et uyuut de.meuré
vingt huit jours, au renouvelleiueut de la
lune, ne trouve t il pas un esmrboton
formé, animé, né, et renouvelle avec elle î
(N. Pasq., Lelt-, IX, 14.)
ESCAKBOTTER, VOir ESCHAHBOTTER.
ESCARBUNEu, V. II., briller comme du
charbon allumé :
Des helmes clers li fuus en escartunet.
(Roi., 3586, Muller.)
ESCARCELE, csquerchelle, s. m., légat :
Escarcele envoyé en court de Romme.
Tiuillaume Catones, esquerchelle de Caste-
loigne. {TH. du xv° S., Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESCARCEON, VOif ESCHAREÇON.
ESCARCEUR, S. f., Bvarice, mesquine-
Escarceur, scantnesse. (Palsgrave, Es-
claire, p. 263, Génin.)
ESCARCHÉ, adj. et subst., sujet au
droit à'escarts :
Tous lesquels bourgeois, s'allians par
mariage, sont tenuSj après iceluy, compa-
roir devant lesdits advoué et eschevins,
pour relever leur bourgeoisie, a peine de
trois livres parisis. El s'ils sont rel'usans
ou dilayans de ce faire, estant a ce deue-
ment semoncez, a leurs dépens, de la part
dudit advoué, ils seront tenus pour esoar-
chez et condamnez a payer pareil droit que
ceux qui se déportent de ladite bourgeoisie.
{Coût. d'Estaires, art. vil et vill, N'ouv.
Coût, gén., 1, 924».)
ESCARCHON, VOU' ESCHAREÇON.
ESCARCIIER, voir ESCHARSIER.
ESCARCITÉ, voir ESCHARSETÉ.
ESCARD, voir ESGART.
ESCARDE, voir ESCHARDE.
ESCARDER, VOir ESCHARDER.
ESCARDEUR, VOir ESCHARDEUR.
ESCARDiR, - dyr, v. n., mot douteux
qui semble exprimer l'idée de devenir pé-
nible, onéreux :
A Calais a grant frais sejournoient. et
tant y furent que la cbosc leur escardy et
qu'il convint a phiiseurs vendre leur che-
vaul.i et engaigier leur harnas. (FroiSS.,
Chron., XVII, 382, Kerv.)
ESCARDis, S. m., laine cardée :
Deux robes, l'une drap de color et l'autre
d'escardis. {Leqs de Karoles, Arch, Gir
Not., 0. Frapier.)
ESCARDOiLi.É, adj., malade, en parlant
des yeux :
Lequel Regnault dist an suppli.-mt, qu'il
esloit un snuglant vaillart es yeu.\ escar-
doiUes. (1413, Arch. JJ 168, pièce 3Uo.; •
ESCARDONNEMENT, S. m., action de
carder :
Frais ô'escardonnemenl. (1407, Tabell
d'Etbeuf, reg. I, f» 2U8.)
H-Norm., vallée d'Vères, khardonnev,
carder.
ESCARGAITE, Voir ESCHARGAITE
ESCARGE, S. f. ■?
Et tant ly pres(mtat do florins et à'e^.carge.
(Jeu. des Preis OcsW de Liège, 220T2, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
ESCARGETIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESCARGIER, VOir ESGHARGIER.
ESCARI, voir ESCHABI.
ESCVRGNE, VOirESCARNE.
ESCARGAtTiER, - (juaiUer, voir Eschar-
GAITIER.
ESCARIAGE, voir ESCAUWAGE.
ESCARIEMENT, VOir ESCHARIEMENT.
Esc.VRiiiANT, escariman, esquarismant,
escharimant, escarinant, esclarimant, esclai'
mant, adj. et s. m., désignant une sorte
d'étoffe :
La sist 11 eraperere sur on cuissin vaillant,
La plume est d'oiiol. la teie escarimanl.
(.Cliarlemagne, 290, Koschwili.)
Set railie chevaliers i troverent seanz
A peliçuns ermjnes, Llialz escarimanz.
a*., .336.)
Il les a fait vestir d'an pale escarimanl,
(rtotim. d'Alix., f ,').';', Michelant.)
Bien fa vcstns d'un paile escarimanl,
(Raoul de Cambrai, X, Le Giay )
Et la sorcele d'un riche escarimanl.
(Ib., Ricliel. 2493, f (! v".)
El maint chier paile esclarimanl.
(Ben., Troie, Ars. 33U, C 17''.)
Baadaîns ot aaseigne d'un paile esctaimant.
(Simon de Pouille, Ilichel. 368, f^ 141''.)
Ele ot vesta un paile escarimanl,
Kstroit lacié par le cors qu'ele ot gcnt.
(Prise d'Orange, Uichel. 1449, t' iii.)
Cauces de palie escarimml.
Et escapins a or luisant.
(Parlon., 10607, Cvapelet.)
Karles sist en son tref de paile esclarimanl.
(Slaug. d'.Mgr., Richel. 766, f" 35 v».)
Les cropieres en furent de paile esguarismanl.
(Florence de Rome, Richel. nouv. a';q. 4192,
f- 3 v°.)
Sur son lit la seont amdai tutjoianl,
La coil(t)e en ert chiere d'un paile escharimanl.
(Horn, ms. Oxf. BodI. Douce, f» se*".)
ESC.VRLATE, - laite, - letle, escallate, f.s-
kallasle, csquerlate, - aile, aschaltette, s. f.,
sorte de drap de qualité supérieure, dont
la couleur variait beaucoup :
D'or et d'argent, de sahelines,
De dras, i'cscarlales sanguines
Emportent tant cum bon lur est.
(Ben., D. de Norni., Il, 2617. Michel.)
Et m'afubla d'un cort manlel,
Vair d'escarlalc peonace.
(CuRF.ST., Chev. au Lyon, 230, Holland.)
Pus m'afubla .t. cort manlel
VaIr, i'esquerlate poonace.
(lu., ib., liichel. 1450, f» 208''.)
Quant Gerars est venus a court,
Alublesd'uu uiaïuelct court
D'escarlale et de fres ermine.
(Gii.iiERi DE MoNTREuiL, la Viulelle, 3462, Michel.)
Kobe i'eskalla^le vermeille.
(Yrain, Richel. 1433, f° 77 -'',)
Par le manlel le va saisir,
(Ji ert d'ane escarlale blanche.
(Fregiis, p. 214, Michel.)
Robe d'escallale. (1269, Test, de PU ,
femme de P. de la Broce, Arch. J 726,
pièce 3S.)
Roube de pen.
De camelot on de brnneite.
De vert ou de ronje nschallelle.
(Rose, Val. Chr. 1858, f» 78'".)
Un manlel A'escarlelle bon et bel.
(Vn Ctiival. e .va dame, ms. Cambridge, Corpus .^0,
f» 92=.)
D'une cote ert eslreit vestnz
n'escarletle lote yerraeille.
(Le Lai del Désiré, p. 23, Michel.)
Veslu ot une cote blanche
Wescarlate riche ot belle
Qui fu, ce croi, de Brusselle.
(G. Mach.. Poés., p. 46, ap. Littré.)
Une robe d'escarlale vermeille. (1380,
Inv. de Cil. V, 3i6ti, Labarle.)
Et fut ce jour le roi de Portingal vestu
de blanche escarlatle a une vermeille croix
de Saint Georges. (Froiss., Chron., II, III,
41, Buclion.)
Un drap vermeil d'esquerlatle. (Id., ib.,
I, 426, Lnce, ms. Valenciennes.)
Partiront de l'ostcl dudit souverain eu
leurs manteaulx de drap noir sengles et
clia|)perons de mesmes, excepté celfuy du-
dit souverain qui sera d'escarlale noire
moree. {Ord. de Louis XI pour l'ordre S.
Michel, ms. Louvre E 1444, f» 18 v.)
Elle vous avoit puis après
Mancherons d'escarlalle verte,
llolibe de pers large et oaverle.
(Cl. Marot, Dial. de deux amoureux, p. 22, éd.
1544.)
Cf. ESCARLET.
Esc.ARLATTÉ, adj., d'écarlate ;
Chausses bigarees et escarlallees. (1334,
Ord. de la cour de Parlent., Felib., Hisl. de
Paris, m, 649.)
ESCARLET, cscalret, s. m., sorte d'é-
tofïe:
Je vuil que vous en irez a mon draper,
et vous achaterez de lui dousze verges de
tin escarlel. (La Manière de langage, p. 383,
Meyer.)
Les sis vyleinz entrèrent une chambre,
e osterent lur tabertz, e se vestirent de un
escarlel vert e sodlies d'orfreez. (Foulques
Filz Warin, Nouv. fr. du xiv" s., p. 86.)
Drap d'escarlet. (Stat. de Henri IV d'En-
glet. ,aa xi, inipr. goth., Bibl. Amiens.)
Ung bonnet de rouge escalret. (Aubrion,
Journ., an 1492, Larchey.)
Cf. ESCARLATE.
KSCARLETTE, VOir ESCAKLATE.
ESCARLIBUCHE, S. m. ?
Un escarlibuche d'or. (Armor. de Fr. de
la fin du XIV" s., Cab. hist., V.)
ESCARLiN, escalin, eskallin, s. m., sorte
de monnaie :
(}uant 11 rois Ricnrs vit qu'il ot fali, ei
Iraist au conte de Flandres et au coûte de
Campaigne et au (-onte de Blois et tant lor
dona de ses eskallins que il Jurèrent la
mort li roi, et trailierent cornent il en ouve-
roieut. (Chron. de Hains, c. vu, L. Paris.)
ESC
ESC
ESC
335
Et Irois escarlins vies boins pour uug
Kros. (1339, Hist. de Mets, IV, 88.)
Les bastonniers ne sont point tenus
d'observer les susdites formalitez pour les
petites dettes qui n'excedeut pas vingt es-
calins de gros une fois. {Coût, de Bruges,
XXV, 6, Nouv. Coût, géu., 1, o84\)
On trouve au xvii' s. les formes skdlin,
sequelin :
Vu skellin. (1666, Lens, ap. La Fous,
Glos!'. ms , Bibl. Amiens.)
Messes à la rétribution d'un sequelin.
(1676, Béthune, ib.)
ESCARMIE, voir ESCREMIE.
ESCARMiN, S. m., carmin :
Helmes, haubers, escus d'or fin.
De vert, d'aznr, et i'escarmin.
(Ben., Traies. Richel. 375, f Si'^.i
EscAuMOCHERiE, S. f., escamiouche :
Le mardi devant la Toussains
Est arrivé la Germanie,
A la bPlIe croix de Messens.
Faisant ffraade cscarmnchprw.
(1.Ï.S2, Chnns. sur le stége de Nelz, ap. Ler. de
Lincy, Ch. hist. fr., 11. IflO.)
ESCARMOUCHEis, - chis, escormucheiz,
s. m., escarmouche :
Et la ouït ungdur escarmucheiz. (Chron.
des quatre prem. Valois, p. 90, Luce.)
AUi li duc devant Auiburs, moult belle
place, ou estoient bien quatre vingt com-
battans, et a la venue ot grosse escar-
mouche; car ceux de leans issirent, et y ot
bel escarmouchis de lances et d'es[ieps, des
deux costez.(H/s(.de LoysIII, duc de liourb..
p. 112, éd. 1612.)
ESCARMUCHEIZ, VOir ESCARMOUCHEIS.
ESCARNE, escargiie, s. t., coquille, cara-
pace ;
Mais la mors, qui nnlui n'espargne,
Ne ne tient vallant .i. escargae.
Pour l'envie quele ot de loi,
Ne u'ierl envions de nnlui,
L'arjesla et prist par le frain.
(MousK., Cliron.. -linS, lieill.)
La mors, qoi nnle riens n'espargne,
iNe ne crient vallant .i. esca^gne.
(1d., ib., 28567.)
Donnes lui a boire plainne escarne d'uef
de jus de... (Remed. anc, Richel. 2039,
Plainne escargne dues. {Jb., f" 2».)
Tont aulressi comme une escargne
Li a percié l'escu du col.
ISarbazis. Rom. de Ham., ap. Michel, Hisl. des D.
de Norm., p. 333.)
Si com la lorlue est de Vescargne vestue.
(Jeh. des Preis, GeMe de Liège, 11783, ap.
.Solieler, Gloss. philol.)
En l'œf le myœul fu pour le norrisse-
nient du pouchin en Vescargne jusques a
dont qu'il poet plusquier et niengier le
grain (xv= s., Valenc, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Par qnoy, comme escargne ou paille
iN'esl de mesmes, ne de maille
Aux grains qui en sont tirables.
(Chastei-l., Eniree de Loijs en nouveau règne vn,
10, Kerv.)
ESCARNELÉ, - elle, adj., crénelé, fait à
rréneaux comme les forlifications:
Les lournelles escamelees
De marbre bis fait sans paioture.
(.Hom. de la Deslruelion de Troges,d.f. Itoq.)
Regardez aussi les tourne Iles...
Elles sont toutes escarnellees.
(Jaco- Millet, Vesirucl. de Troije, i' 24", éd.
V6U.)
ESCAUNER, voir ESCHARNER.
ESC.\RMR, voir ESCHARNIH.
ESCARNISON, VOfr ESCHARNISOX.
ESC.\RNISSEMENT, VOir ESCHARNISSE-
MENT.
ESCAROUFFLER, V. a., expvinie l'idée
de déchirer, de meurtrir :
Elle nie jelta hors du licl. ou de la
teste d'un clou, je m'escaroufflag toute la
fesse gauche. (Du Fail, Conl. à'Eulrap.,
XXXII, Bibl. elz.)
ESCARPE, s., soulier léger, escarpin :
Ils portent soliers du pays qui ressem-
blent aux escarpes des Béotiens. (Saliat,
Her., I, éd. 15o6.)
Un peu plus avant sont les cordoanniers
qui fout les escarpes des petis en fans.
(Léon, Descr. de t'Afr., 1, 137, éd. 15b6.)
Les escarpes desquels tes pieds sont def-
feodus de peur qu'ils ne chopent et se
blessent. (La Bod., Harvion., p. 798, éd.
1578.)
Tahureau {Prem. dial. du Democritic,
p. 80, éd. 1602), indique ce mot parmi un
certain nombre d'expressions qu'affec-
taient d'employer ceux qui, de son temps,
ambitionnaient « d'estre estimés mieux
parlant».
ESCARPE, voir ESCHARPE.
ESCARPERiE, - tjc, S. f., boutique, ba-
teau de pêcheur pour conserver le pois-
son :
Les Normans si pristrent a Pennarks,
en la costere de Bretaigne, .ii. escarperyes
ove le peysoun et les deners et les autres
biens que lurent dedens des bons genz et
des marchans de Bayoue. (1292, Relat. de
die. hosUlilCi, Lctt. de Rois, etc.,' t. I,
p. 399.)
ESCARPILLER, VOil ESCHARPILLKR.
ESCARPiNÉ, adj., chaussé d'escarpins :
Tes pieds escarplnez.
iSiBiLET, Paradiae contre l'amour, éd. 1581.)
Se disait encore au xvii» s. :
Un certain raconstrenr de bas de soie...
et un escarpiné de l'archevesché se batirnit
si fortement, à coups de poings... (1634,
Chron. bordelaise, ir, 194, Delpit.)
ESCARPIR, voir ESCHARPIH.
EscARPOisE, adj., venant de la ri-
vière Escarpe, aujourd'hui la Scarpe :
Se doit une nef escarpoise, ki seil amaiu-
ue, .vu. solz... li escarpoise ki maiuue
blet n autre grain doit .un. solz. (126.5,
Berenus du comté de llainatit, ap. SIe-l'al..
éd. Favn-.)
ESCARQUAGE, \ûir ESCHAHGAGE.
ESCARRABiN, scavrahin, s. m., per-
sonne chargée d'ense\elir les pestiférés;
Les scarrabins et ceux qui sont commis
a ensevelir les morts de la peste. (25 avril
1.j2I, Deliber. consulaire de Montétimar.
Aivh. miin. Montélimur.) En marge ; les
escarrabis.
Les scarrabins retenus pour ensevelir
les morts de peste. (21 juillet 1521, ib.)
Jullian, escarrabin des pestiférés. (8
mars 1543, ib.)
Deux escarrabinsel une escarrabine. (23
avril 1387, ib.)
Dans une ordonnance de 1629 les mêmes
personnages sont appelés carabins ou cor-
beaux.
ESCARRANT, escaran, esquerant, sca-
ran, s. m., brigand, larron :
A ce qu'il se démente, estes Tons assambles
.X. escarans paiens, quivers et deffaes.
(Epis, des Cliclifx, p. 2ï8, Hippeau.)
Dnsc'aa sépulcre vont errant.
En cost'i lui si escarrant .
(Gilles de Chin, 2213, Keill.) Plus haut, esquerant.
S'ont ennonli-é
.c. escarrans tout a ceval.
Lez .1. bosquet, el fous d'un val ;
Le cemin gaitent pour rober.
(;*., 4139.)
Tous les larrons et les scarans et les
lieres roberent et tuèrent la gent de l'I-
glize. {Ass. de Jér., t. Il, p. 350, Beugnot.)
E suut les greingnor escaran et les
greingnors robeor dou monde. {Voy.de
Marc Pol, c. cxv. Roux.)
Le roman en prose de Gille de Chin, ch.
XXXV, p. 137, substitue au mot escarrant
celui de larrons, qui se lit dans le poème
quelques vers plus bas.
ESCARRER, Bsquarrer, equarrer, v. a.,
équarrir, polir :
Apres ce qu'ilz orent abatu et esquarré
ledit boys. (1409-10, Compi. de la fabrique
de S. Pierre, Arcb. Aube G 1559, 1° 165 r".)
Pour abalre et esquarrer le dit boys.
(lilO-1411, Compl. de l'œuvre de la cathé-
drale de Troyes, Bibl. de l'Ec. des Chartes,
5' sér., t. III, p. 240.)
Et les fist pollir et escarrer par les mas-
.sons (les pierres). (Hist. de l'anc. Test.,
f" 140'', impr Maz.)
Je esquarreray, or je charpenteray ces
chesncs pour en faire du mesrayn. (PALS-
GRAVE, Esclairc., p. 731, Génin.)
Esquarrez cest ayz avant que le sier.
(iD., ib.)
Garde toy bien aussi d'arracher ou d'es-
quarrer un arbre quand il fait rosée. (Di;
PiNET. Pline, xvii, 39, éd. 1566.)
Et coupe tout bois on il fault mettre la
coignee, tousjours la lune estant vieille,
les escarrant et accommodant en ce qu'il
s'en voudra servir pour bastir ou autres
nécessitez. (Bei.le-Foh., Secr. de l'agric,
p. 312, éd. 1577.)
— Rendre carré :
11 fault equarrer la terre et place on il
venll faire li-s loiidemeuts de sou œuvre.
(DEL0R.MK, Archit., II, l, éd. 1568.)
Comme les femmes qui se courbant
jettent un pied en arrière, pour eguorrer
a droit plomb la platte forme de leur der-
rière et entrefessier. (Du Faii-, Cont. d'Eu-
tnip.. XXXI, Bibl. f\7,.\
336
ESC
ESC
ESC
Pour faire le papier, ils l'oucheut les
l'euilles de papirus qu'ils ont séparées avec
une esguille sur la table, et les ayant
estendues de leur long et de leur large
pour les garder de rider, et qu'on les a
rongnees et esquarrees par les bords, on
remet une autre feuille dessus a travers, et
les met on presser. {Du Pinet, Piiiie, xiii,
12, éd. 1566.)
— Escarre, part, passé, équarri, poli:
Gros mairiens de caine escarré. (129S,
Arch. J 785.)
Il feist fere au dehors, près du cbastel.
certaines lices et parlouers de boys escarré
et doleys, pour parlementer secrètement et
accorder avec le duc de Bourgogne. (Iil9,
Fragm. d'une vers, franc, des Grandes
chron. de St-Den., Bibl. elz.)
Un dyamant escarre assis en un anel
d'or. (1424, Compte de J. Mauléon, ap. Lo-
bin., Il, 921.)
Bois esqiiarré droit. (Sceve, ilicrocosme,
m, éd. 1.562.)
Un quadrant aimanté et esquarré par
tous les bordz. (Besson, Cosmolabe, p. 32,
éd. 15G7.)
Sept troncs de boys escarré. (1569,
Comole deJ. Seguenot, Arch. mun. A vallon,
ce 175.)
— Carré ;
Angles escarres. (Oresme, Liv. du ciel et
du monde, ms. Sorb., (" 4 r°.)
Une robe de femme eschancree ou es-
quarree pour la poitrine. (Duez, Dict. fr.-
aU.-lal., Amsterdam 1664.)
Ecarer au sens d'équarrir se disait en-
core au xvii= s. :
Ecarer les chesnes et les sapins. (Racan,
Har. d l'Àcad.)
ESCABREUR, csquarrcur, eskareur, s.
m., ouvrier qui équarrit :
Les scieurs, les esquarreurs et les lal-
teurs. (1371, Ùompt. de Valenciennes, Arch.
muu. Valenciennes.)
Escarreur. (Ib.)
Se disait encore au xvii' s. ;
Eskareur de bois. (P(écerfel642,Kaismes,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESC.\RREURE, csquarreiire, esquarrure,
escarrure, s. f., carrure, forme carrée :
Il y a tout devant un grant mur quarré
qui a lie chascune esquarreure une mille.
{Liv. de Marc Pol, lx,\xiu, Paulhier.)
On a veu des [loultres de cerisiers, qui
neantmoius sont arbres fourchus et lort
branchus, de quarante coudées de long, et
de deux coudées eu toute esquarrure, tout
le long des poullres. (Du Pinet, Pline,
XVI, 30, éd. 1566.)
Son escorce (du liège) est fort espesse
et revient... quelquefois jusques a l'espes-
seur de dix pieds de toute esquarrure. (1d.,
Discoride, l, 121, éd. 1605.)
Icelle ville de Wittemberg est de bien
grande fortification et de façon quarree :
mais elle est en esquarrure beaucoup plus
longue que large. \La vraye Hist. des trou-
bles, l" 98 r°, éd. 1574.)
... Une gorgere (rodronnee
Avecquei l'empoix arreslee
Sur \' escarrure.
I Des Accords, Biijamres, cli. iir, éd. i.'lSi.)
Bessin, écareure, largeur des épaules,
d'une porte.
ESCARRI, voir ESCHAHI.
ESCARKi, adj., carré ;
En tons temps paour et laidure,
Couchier, mangiep comme pourceaolx,
Douze ea nn plat salez morseaulx,
A table ronde on eacarrie.
(E. Desciiasips, Poés., Richel. 810, f 359'.)
ESCARRiE, esquarrie, squarrie, squarie,
s. f., forme carrée, quadrature, carré :
Li reis cumandad que l'um preist pierres
grandes e de gentil grein e de booe quar-
fiere, e que tuz fussent faillie a esquire e a
squarie, pur mètre al fundenient del
temple. (Rois, p. 245, Ler. de Lincy.) Lat,,
Lapides pretiosos et quadrarent eos. (Reg.
UI, V, 17 )
Puis fud ouverte d'or tut a riule e a
squarrie. {Ib., p. 250.)
Et si est de droite esguarrie,
Fors est en chascune partie.
{Poème allcg., Brit. Mas. àdd. 13606, f 10''.)
La chambre estoit faite en escarrie, car
ele estoit aulresi lee corne longue. {Lance-
lot, Richel. 768, f» 155 V.)
En chascune esquarrie a de face six
milles. {Liv. de3/arcPo/, lxxxiv, Pauthier.)
Et y a au bout du dit camp une bourne
cnnteu.iut environ sept paumes d'esquame.
(Délimilalion de la Banlieue d'Amiens, aii.
.\ug Thierry, Doc. inéd., ii, 162.)
Une place de terre contenant environ
neuf piez li'escarrie. (1393, Arch. MiM 31,
f» 163 r».)
Une pièce de bois decoppee a faire les
foeuUuresdu puich etlespuies de Vescarrie
de hault, portans de .xv. a .xvi. piedz de
long. (1497, Compt. faits p. la ville d'Abbev.,
Richel. 12016. p. 112.)
— Bataillon carré :
Apres ce l'en leur doit commander a
doubler leurs batailles soudainement si
que la seconde bataille sache assener jus-
tement a garder telle ordre comme elle doit
et leur doit comœender qu'ils se mettent
en escarrie soudainement, et puis se re-
doivenl mettre en triangle. (J. de -Meung,
Trad. de l'art de cheval, de Veg., Ars.
2915, l" 17 r°.)
ESCARRIR, escharrir, - arir, esquarrir,
verbe.
— Act., quitter, abandonner :
Sus, lO!t, escarrisxez la place.
Il n'est pas saison de prescher,
Le pays il faut depesctier.
(Stynt. de la Re.\urr., f 3'*, impr- Institut.) Var.,
escharrissez. (Ap. Ménage, Gloss. étym.)
Se la chose si près vous monte
Il ne fault qu'escarrir la place.
(Grecin, Misl. de ta pass., '276G2, G. Paris.)
Emilius, se paour tous avez
Il n'y a que de l'esqnarrir.
Car qaant a raoy pour y monrir
Le monument ne laisseray.
Ud., ib., Ars. 6131, f» ■240'-.)
— Neutr., déguerpir :
Quant le Mignon vit rechigner
Kn ce point, sans pins enquérir.
De paoup que on ne le vint eopongaer.
Il fut saigc; et luy i'escarrir.
iCnutii,!.., Enqiiesle, II, 104, Bibl. elz.)
Brief, on les ?it si bien escarrir,
Que ame ne demoura derrière.
(Id., t«.. 11, 120.)
Soyez scenrs qu'il est escarry
SI tost que nous sommes levé ;
Mes se jaraes il est trouvé
Le londier, nous le destrnirODS.
(Grebas, Slist. de la Pass., 14674, G. Paris.) .
1. Esc.vns, voir Eschabs.
j 2. ESCARS, voir ESSART.
ESCARS -.MEXT, VOir ESCHAHSEMENT.
ESCARSERIE, VOir ESCUARSERIE.
ESC.VRSETÉ, voir ESCHARSETÉ.
I
ESCARSIER, voir ESCHARSIER.
1. ESCART, equare, s. m., alignement du
clocher ou du milieu du village, qui borne
le parcours des voisins. (Baltus, Suppl. au
Vocab. Auslras.)
Les habitans des villes ou villages qui
out leurs flnages continus et joignans l'un
de l'autre, sans moyen ny privilège, peuvent
mener leurs bestes grosses et menues l'un
sur l'autre en vaine pasture, jusques aux
equares des clochers des églises. {Coût, de
l'Ev. de Verdun, XI, 1, Nouv. Coul. gén.,
11,431.)
Escarls des clochers. (Coitt. de Clermont,
ch. XX, art. 3, Nouv. Coût, gén., 11, 886*.)
2. ESC.VRT, s. m., sorte de droit qui con-
sistait dans le dixième denier, au profit de
la ville, de tous les objets soumis à cet
( impôt, et était prélevé 1° sur tous les biens
î meubles ou immeubles donnés ou légales
; à des étrangers par des bourgeois, ma-
1 nants et habitants de Tournai ; 2» sur les
meubles de ces derniers qui abandon-
naient la ville, et sur ceux des étrangers
qui venaient y Dxer leur résidence :
Aruould De le Vingne sollicite des con-
saux une modération ou l'exemption du
I droit d'écart, pour les meubles qu'il doit
emporter en quittant Tournai. (16 sept. 1426,
Réy. aux Consaux, Arch. mun. Tournai.)
Et a ladite ville droit d'escarls ou issue
I tel que dix huit deniers de la livre reve-
nant a sept livres dix sols du cent, quand
aucun bourgeois ou bourgeoise a forfait sa
bourgeoisie, ou s'en veut déporter en le
déclarant, et comparant a cet effet par de-
vant la lov. {Coût. d'Estaires, xx, Nouv.
Coût, gén.," I, 924^)
3. ESCART, esquart, s. m. ; virer a l'es-
quart, s'enfuir :
On verra ja qui en ara
S'il nous fault virer a l'esquarl.
iGrebi.v, ilid. de la pass., 2T988, G. Paris..'
4. ESCART, voir ESSART.
ESCARTEL.vGE, - oige, s. m., ce qui est
divisé en quartiers :
Traictz et voies d'escartelaige pour faire
caulalte et winiberge a .m. d. la voie.
{Compt. de 14U7, Béthune, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESC.\nTEL,Eii, esquart., escuart., acart.,
- eller, - elier, verbe.
— Act., fendre par quartiers, partager
en quatre, et, par extension, meltre en
morceaux, briser, en général ;
ESC
I.a boue large eu Craint el esquarlele.
(Raimbert, Oi/ier, 2981, Barrois. i
Ces escas est aa .x\x. lius troez
De tote part fraioz et acartelei
(Aliscarts, Richel. 2jai, t' 13 r'.)
La ot nieint hiatime escariclé.
(Bes., Troie, œs. Naples, !' 15'.)
*Jue de l'espee le cuer li esquariiete.
{Roum. d'Alix., C 43% Michelant.)
Tonte la teste li a esqtiartelee.
Tout li poiTeot le piz et la coree.
(Otinel, 1888, A. P.)
L'escu H fent et escuartele.
{Rom. du comte de Voit., 1163, Michel.)
l'or esquartelier autres niairiens. (1304,
Trav. aux chdl. des C. d'Art., Arcli. KK
393, 1° 17.)
Les murs (de la cilé) furent desrompuz
et les pierres dont ilz esloieut en pouldre
et en cendre esquarlellees. (Orose, vol. II.
f" S/'', éd. 1491.)
Et prestement par force et habondance
de corps fut aliatu jus de sa mule, et sa
teste toute escarlelce, en telle manière que
la cervelle cliey sur la chaussée. (MoNS-
TRKLET, Chron., I, 36, Soc. de 1 H. de Fi.)
Avoir sié, fendu et esquarlelé plusieurs
membreures de bois. (1490, Arch. K 272.)
Et commencèrent a frapper et a marteler
sur luy tellement qu'ilz lui escarteterent la
teste et percèrent en plusieurs lieux. (N.
Gilles, Ann., t. Il, f° 143 r', éd. 1492.)
— Neutr., se briser en quatre parties ;
A l'assanbler font les lances croissir.
Les vous escus escarteler parmi.
{Les Loh., ms. Montp., S" 133*.)
Car il fera et ploToir et venter.
Arbres brisier et fort esqnarteler.
(Huonde Bord., 3173, A. P.)
Les els du chief li fet esquarteler,
A .1. fer chaut fors de soa chief ester.
(.iiiliery, p. 33, Tarbé.)
Tantôt cum il ot la croiz faite, li vais-
seaus ou li venins estoit escartela tôt ausi
cum se on eust «été une pierre. (Vie saint
Benedict, Richel. 988, f» 69'.)
— Escartelé,pa.Tl.paiSsé., Potage escartelé, \
potage composé de quatre ingrédients : !
Rosi, connins, perdris, chappons, etc., j
bars, carpes, et un potage escartelé. (Mena-
gier, II, 91, Biblioph. Ir.)
ESc.\RTELEURE, - urc, S. f., division
d'une chose quelconque par quartiers, par
exemple d'une étoile :
2 aunes et 3 quartiers de veluyau ynde,
a faire la garnison d'un chamfrain, et une
escarteleure de la tunicle. (13S2, Compt. de
La Font, Compt. de l'argent., p. 143,
Douët d'Arcq.)
Son cheval estoit paré, selon mon sou-
venir, d'un demy satin blanc et violet, en
escartelure. (0. de la .M.\rche, Méin., 1,9,
Michttud.)
EscARTEHEis, csquarlerer, v. a., fendre
par quartiers, partager en quatre, mettre
en morceaux :
La veissiez teus cous doner
Que les heaumes lor eftqunrtiere.
(BSN., D. de Horm., Il, ii;;09, Michel,)
Ci smt li eseu découpé,
E li cler heaume esquarteré.
(Id., ib.. Il, t88-22.)
ESC
Fiert II boens dus, flereat >ormaQï,
Que les clers heaumes reluisanz
I-or descerclent e esquarliereiit .
(Id., ili., II, 216U8.)
EscAHTiii, esquartir (s'), v. réfl., se
tenir à l'écart :
Un guidon de chevaulx legiers que ledict
de Thermes avoit ordonrié de s'esquartir
pour cbargier a flanq. (Bataille de Oravel.,
Bullet. envoyé à Ph. II, Arch. gén. de Belg.)
E.scAS, s. m., comme escassement, droit
qu'une ville avait sur les bleus d'un de
ses bourgeois mort sans héritier, lorsque
ces biens étaient achetés par un forain.
La dlfïerence entre Vescas et le boutehors,
c'est que le 1" concernait les successions,
donations, testaments, le 2» les ventes et
ameublissemenls :
Droit d'escas ou boute hors de le ville.
(1431, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Droict d'escas est deu a la dicte ville pour
biens meubles, catheux et héritages repu-
tez pour meubles, succedans de bourgeois
a non bourgeois ou qu'ils sont données
par tel bourgeois enavancement de mariage
a autre bourgeois. {Cout. de Seclin, Nouv.
Coût, gén., U, 917'.)
Quant un non bourgeois succède aux
biens meubles, catheux, etc., délaissez par
un bourgeois, droict d'escas, tel que le
dixiesme denier de l'estimation et valeur
desdits biens est deu au protit de laditte
ville. (Cout. de la Bassée, Nouv. Cout. gén.,
II, 919».)
ESCAssABLE, adj., sujet au droit dVs-
cas :
Un fils marié est tenu, s'il veut jouyr et
profiter du privilège de bourgage, relever
ledit bourgage,presens bailly,ou lieutenans
et eschevins, en dedans l'an ensuivant la
consommation de son mariage, et après
ledit an, il vient a tard pourVelever ledit
bourgage, et sont ses biens meubles repu-
tez pour meubles escassai)/es. {Cout. loc.de
Seclin, xv, Nouv. Cout. gén., II, 917.)
ESCASSADODR, VOir AlGASSADOUR.
1. ESCASSEMENT, S. m., droit qu'une
ville avait sur les biens d'un de ses bour-
geois mort sans héritier, lorsque ces
biens étaient achetés par un forain :
Se femme vefve no bourgoise se marie a
homme defurain li ville doit avoir pour
son escassement de tout son vaillant de
meubles, de cateuls, et de tous ses yre-
tages qu'elle a hors de le ville, le siep-
tisme. (RoisiN, ms. Lille 26(5, p. 12.)
S'il aveuist que aucuns bourgois ou
bourgoise vendist tiere en la franchise de
le vile a un forain, ou uns forain a un
forain, ledit eschevin pour ladite vile en
doivent .avoir escassement. Et se uns bour-
gois alast dévie a trespasseraent, et il eust
hoirs non bourgois, ledit eschevin en aront
escassement, si avant que li avours dudit
bourgois puet esquerir au foraiii ou au
non bourgois. (1361, Ord.. iv, 823.) Impr.,
eslassement.
Et s'aucuns bourgois donnast héritages a
rente a un forain ou non bourgeois, le-
quel héritage fust situez en le franquise de
ledicte ville, et il en convenist faire rabout
de autre héritage, ou sanlablemeiil, les
non bourgeois ou forains donnassent a
ESC
.387
rente aucun héritage situé en ladicte viHe
comme dict est dessus, de yceulz rabous
ladicte ville ara escassement. (1364 Cort-
firtn. des privil. accord, aux habit, de Corn-
mines, Ord. milit., t. III, n» 61.)
! Pour Yescassement des' biens meubles et
cateulx donnes a mariage par lui qui est
bourgois de Lille, a sa fille, unie avoec
uug homme non bourgois. (Jiicqiiemart
Yolens, horloger et serrurier lillois, inven-
teur du Jacquemart de Dijon (Ii08-I438)
Bulletin du Comité de la lang. et de l'hist'
de la France, t. III, p. 719.;
Escassement de Josse Renier chamb-
geur. pour l'escass^ment des biens meubles
cateaiilx et héritages portes a mariage par
ileiiiichelie .Marguerite Hangouarl (1437
Itegtstre des comptes de Lille, dans Wavris!
Ane Chron. d'Engleterre, ni, [i.xLiv Soc
de l'H. de Fr.) ' '
2. ESCASSEMENT, VOir ESCHACEMENT.
1. ESCAssEn, esquasser, esquacer, esca-
cier, esquasier, v.a., casser, rompre :
Tnz lur escuz i frnissent e esquassent.
(Rot.. :i87a, Millier.)
.Nestor reliert lui par vigour
■Si que la large painte a tlor
Li IX fendue et esquassee.
(Be.v., Troies, Richel. inS, f» 73^)
.Se le fiert contre tiere, mors est et escacies
{Roum.d-Atix., r 36", Michelant.) Var., et-
quaisies.
L'espee tint arrière aval
Parmi la crupe dou cheval,
.Si que le hiaume li esqmce.
(i Bretex, Tourn. de Cliaiireiici, 3781, Delmolte.)
Mais li Tenons qui vient de gille
Ne vaut une escassee agille.
(B. DE CoNDE, /( Contes dou pel., 333, Scheler.)
— Fig., comme briser :
Les portes d'emfern brisa.
Le poer al delile esquassa.
(PoMe de Roliert, Itichel. 903, i" 106".)
— ?
Se le degré pois esquasier.
D'avoir ti; fera apaisier
Car ele en est plaine et comblée.
(Watriboet, Mireoir as dames, 487, Scheler.)
Bret., Cùtes-du-Nord, cant. de Mati-
gnon, ccaisser, déchirer.
2. ESCASSER, voir ESCHACIER.
EscAssoTTE, S. f., petite boite, na-
vette :
Une escassotte a mettre le sel a faire
l'yaue bcuoist'^ Uue escassotte a mettre
1 encens a l'autel, {l'ièce de 1423, ap. La-
borde. Emaux.)
ESCAT, S. m. ?
L'escaf, le rat et le murdre et l'arsin et
toutes coses qui a chou appartienent
(1267, Cart. de Ponthieu, Richel. 1. 10112
1° 126 v°.) '
L'esc«(, le rat et le murdre es fies que li
borne tieueut de li et que il tient de moy.
ESCATI.NE, S. f. ?
Une table a quatre jiiedz furnyes d'entre-
toizes et deux escalines servansl (1306 Pé-
ronue, ,ip. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
338
ESC
lieu chaud :
ESCAU, s. m.
Ves le ci n je l'ai torse (le cerf)
Si endroit moult tost
Asses ea escau et eu lost.
{Atreper., RicheU 'il6i
f- 6'.)
1. ESCAUBER, S. m., gaine, étui:
Vaginaf, escavbers. (Gloss. de Garl., ms.
Bruges S46, Schelei-, Lex., H- 46.)
— Poignard :
Dolones, eseaubcrz. (Gloss. de Garl.,
Scheier, Lex., p. 63.)
ESCAUBER, voir ESCABER.
ESCAUCHiEREB, - chiier, - cherer, voir
ESCHAUCIREB.
2. ESCAUCIER, voir ESCDAUCIER.
ESCAUCIRER, VOir ESCHAUCIRER.
ESCAUDER, voir ESCUAUDER.
ESCAUDIS, voir ESCHAUDEIS.
ESCAUDISSEUR, VOir ESCHADDISSEUll.
ESCAUFAILLE, VOir ESCHAUFAILLE.
ESCAUFAïKE, S. m., sorte d'étoffe ;
Chil de Pierone doivent de cbascun drap
en car ou eu carole dusques a .xLilll. d.
del drap, et du keulil .1. d., et del escau-
faire .1. d. (1202, Enquéle faite d Capi,
Tailliar.)
ESCAUFEE, voir ESCHAUFEE.
ESCAUFFERiiE, qualificatif semblable
à la locution triviale brùlc-pavé :
Jakemin Escauffe-rue. (1348-82, Compt.
du Mas.iart, Arcb. Valencieuues.)
ESCAUFFISON, VOU' ESCHAUFOISON.
ESCAUFICHE, S. f. ?
.... Et fair[e] au dit portail une yniage de
saïut Jaques eu l'escauficlte. ( 1319-27, Arc/i.
Iiospil. de Paris, 11, 66, Bordier.)
ESCAUFOIR, voir ESCHAUFOIli.
ESCAUFURE, VOir ESCHAUFEURE.
ESCAUL, S. m. ?
Et Parceval li cuert sus uioult ireement
et le tint si près qu'il li fait escaul et le
feri. (Saint Graal, I, 444, Hucher.)
ESCAULE, voir ESSAULE.
ESCAULERAIGE, VOir ESCAUWAGE.
ESCAULVAIGE, VOir ESCAUWAGE.
ESCAUNE, voir KSSAUNE.
ESCAUPINE, escopinc, s. f., démangeai-
son ; nom d'une maladie, p.-ê. la gale :
Car il ne pooit chevaucbier par deux
prnndes maladies, lune de goutte et l'autre
li'escaupine. (Fboiss., Chron., 1, 269, Luce,
ins. Valeuciennes, f» 17.)
Elle ne povoit durer d'escopine qui la
poinpnoit au dedeus des cuisses. (Evavg.
des Quen., p. 64, Bibl. elz.)
Rouchi, écavpissure, démangeaison
Cf. ESCHARFISON et TSCOPIR 3.
EscAvvEi-, S. m., (■•goul, évier :
ESC
Li escauvaus qui est deseur le pout Setine
ne puel estre estoupes fors de wason et de 1
ramiUe. (Livre rouge, f 3b r", Arcb. muu.
Abbeville.) ,
Roquefort enregistre, sans exemple, la j
forme cscavaus. ;
ESCAUVAIRE, VOir ESCALVAIRE.
ESCAUVER, voir ESCHAUVER.
ESCAUViNGHE, S. f., inspection, visite:
Les escaiiviiighes faites par trois fois l'an,
a .VI. s. cbaque fois dans le seigneurie
d'Àcquin. (1493, S.-Ouier, ap. La Fons,
Gloss. mS; Bibl. Amiens.)
Les escauvinghes failles .m. fois l'an.
(1586, Compte de S. Berlin, Bélhune, ib.)
Cf. ESCAUWAGE.
ESCAUWAGE, - cuvoge, - caulvaige, eca-
vage, cscauleraige, escariage, s. m., inspec-
tion, visite .
Escauwage. (Arcb. S.-Omer, lir. CLXVi.)
Escauwages. (1506, S.-Omer, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Escavaye. (lo2b, ib.)
Lesdits sieurs ont accoustumé cbacunan
de faire par leurs ofBciers chacun en droit
soy les escaulvaiges des cbemins, bayes,
fosses et autres choses nécessaires estre
faites, et pour ce font cbacuu an publier
que chacun ses sujets amendent les che-
mins, cours d'eaux, bayes et aultres choses
nécessaires estre faites et amendées, et
dont l'on a acoustumé faire escaulvage
coutre son tetieiuenl et héritages. (Coul.
géii. de la Cté de Guisnes, viii, Nouv. Coût,
gén., 1, 237».)
Ausdicts courans d'eaux, soit reepdieh
e watergache, ne se pourront faire aucuns
dams, sans le consentement de ceux de la
lov, et au cas de les avoir relevé deubve-
ment, par avant le dit ecavage. (Coust. de
Langle, Nouv. Coût, gén., 1, 312^)
Que les amendes, reliefs, elescanleraige,
droits seigneuriaux, ventes de cbesnes, et
planchons, rentes de fouilles, fermes mua-
bles, actes préjudiciables seront enregis-
trées par le greffier, et qu il soit mis, et
passé a la chandelle. (Coût, de Tourneliem,
Nouv. Coût, gén., I, 458.)
Des visites et escariages de corps morts
homicides. (Traité de droit, ms. Lille 169,
Table.)
•Se disait encore au commencement du
xvii° s. :
Eschavage fut fait du corps de Charles
llereguier, le josue, eagé de quatorze ans,
noyé eu la rivière d'Escarpe. (23juill. 1620,
Reyist. aux mémoires de la ville de Douai,
fo J49 V», Arcb. muu. Douai.)
Escavaige ou Visitation des cbemins. (18
mars 1630, Garl. de Flines, mlxx, p. 904,
Hautcœur.;
ESCAUWEH, - cauver, - cabber, v a.,
examiner, visiter :
Que, avaut mectre en sépulture ladicte
personne decedee, elle soit visitée, escabbee
jiar nostre grand bailly, deux e6che\ins et
ung clercq de uustre dicte ville. (Vroubl. de
Gaiid, Cbron. belg., p. 144.) L'éd. ancienne
iu-8^ écrit escauwee.
Escauver des kennes. (1450, Douai, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESC
EscaiHver une josne fille noiee. (1S06,
S.-Omer, ib.)
Escauwer le ruelle et flegart. (1532, ib.)
ESCAVAGK, voir Escauwage.
ESCAVER, voir ESCHAVKR.
ESCAVi, voir Eschevi.
ESCAWEXGE, VOir ESCHAVISGE.
ESCAYE, voir Escaie.
1. ESCE, esse, s. (., application, disposi-
tion :
Quant de ferir vindrent a cssr
L'iiDs près de l'autre, et il Tu poins,
Andoi (roisereul jusques poins.
(Bretes, Tourn. de Chauv., ol3. Delmolte.)
La chambcriTe cstoit en esie
Del point atendre ne esgarder.
(Couci, 3o90, Crapelet.)
U y en a de moult esloutes (planètes).
De douces et de feleoesses ;
Et pour ce que lu es en esaes
A penser sus cesle matere
Je te dirai de quel mislere
Elles sont selooc l'astrologie.
(Faoïss., Poés.. Richel. 830, 1» 362 ï° ; Scheier,
II. -18,l60y.)
rSe consentis que ja me blece
l'hebus, car je en suis en esce.
Trop m'est enlours.
On., tl>., I, 137,1710, Scheier.)
— En esce, promptement, rapidement
Et celé qui toute a enclose
En li tiiauté, sens et proesce.
Volt l'ele .lonc î iait il en esce.
— Uadamoisele dont vos dites^
Oil, c'est ele.
(L' tscouffle, Ars. 3319, f 31 T».;
Fait ele a sa maisuie en esce
La plus bêle œvre et la mieus faite
Du mont.
(II)., Ci» f.)
2. ESCE, voir Esche.
ESCEC, - ek, voir Escuec.
ESCEFLER, VOir ESCHEFLER.
ESCELLEMENT, VOlf ESCHEUEMENT.
ESCELLER, VOiP ESCHELER.
ESCEJIEIl, voir ESCESMER.
ESCENCE, S. f., sentiment :
Et quant le roy fut mieulx venu recou-
vrer I escence, il vint a Paris. (Bouchard,
Citron, de Brel., i" 141^ éd. 1532.)
ESCENER, voir ACENER.
ESCENsiER, - chensier, v. a., donner à
cens :
Se li homs moroit avant que se femme
le femme tenroit le douaire toute se vie
et seruit tenue au douaire eschensier eX a
retenir sousHssuiiiiiieut. (Ane. coût, de Pic.,
p. 153, .Muruier.)
Cf. ACENSER.
ESCEPER, - epper, v. a., arracher les
ceps de, arracher en général :
E auront d'ore mes eu avant les diz reli-
gioas le boys de lu Broce... en tele manière
que il ne le porroiit esceper ue atorner a
terre gaengnable. il268, Trans., S.Floreul,
Mouliiliert, Arcb. Maiue-et-Loire.)
ESC
ESC
ESC
:i."9
Il jura Dieu, et sa disue puissance, que
(le leurs vigues, il u'i demourroit cep,
branche, ne racine qui ne fut coppee ou
esceppee, tant que jamais ne porleroit subs-
tance. {IHst. de B. Ditguesclin p. 469,
Mtnard, 1618.)
ESCEQUIEH, voir ESCHEQUIER.
ESCERCHABLE, adj., qul peut être
sondé, fouillé :
Défaillirent escerchanz les escerchables
choses. {Liv. des Ps., Cambridge, r.xiil, 6,
Michel.)
EscERCHEMENT, S. RI., action de par-
courir, de fouiller, de scruter, de sonder:
Escercherent iniquitez, defaillireut li
escerchaut par escercliement. (Lib. Psalm.,
Oxf., LXiil, Michel.) Lat., defecerunt scru-
tantes scrutatioues.
Granz est Deus e loables mult, e de sa
srandece nen est escerchement {Liv. des
Ps., Cambridge, cxLiv, 3, Michel.;
ESCERCHEOR, S. m., celui qui scrute,
qui sonde :
Escersl li escerchiere tûtes les choses que
il at. {Lio. des Ps.. Cambridge, r.viii, 12,
-Michel.) Lat., exactor.
ESCERCHIER, escherchier, escherrier, es-
cercler, verbe.
— Act., parcourir, fouiller :
Eschercherent felunies. (Liv. des Ps.,
Cambridge, Lxill, 6, Michel.)
Escerchê ont le repne Ircsqu'al chef d'Aqnilun.
(Ta. DE Ke.vt, Geste d'AUs.. Ilichel. 2i36i
f» 59 v».)
Si eschercherent toz les ostiels as pèle-
rins. {De S. Jehan Bapt., Richel. 19525,
f» 39 r».)
— Scruter, sonder :
Escerchanz les cuers e les rains. (Lib
Psalm.. Oxf., VII, 10, Michel.)
E esteie travailliez, e escercowe le mien
espirit. {Ib., Lxxvi, 6.) Var. éscercoue ; es
^hercuice. Lat., scopebam spirilun'i meu
Od mun quer parlowe, e escercowe mun
espirit. {Liv. des Ps, Cambridge,' lxxvf 6
Michel.) '
Sire, tu escerchas mei e coneus. {Ib
CXXXVIII, 1.)
Dune a mei entendement, ejo escerchera
la tue Ici. {Psalt. monast. Corb., Richel I
768, f» 96 r°.)
En tût mun quer escercerai les tuens eu
mandemenz. {Ib., f» 97 r» )
— Interroger :
Toz les orfèvres ai'im escherchiez et il vos
dient k'il unques si bon or ne si boues
pieres ne virent. (De S. Jehan Bapt., Itichel.
19o2o, f» 32 v.)
— S'informer diligeinnient de, faire des
recherches sur :
^'os te preiom
K dulcemtni [m roqneroni
Que IQ auges ceo e.scerclier,
K puis sll nos saches nnncier.
(Ben., D. de ^orm.. II, 3265, Michel.)
— Neutr., escerchier de, dans le même
sens ;
We nnns homs ne doit escerchier
De la seinte incainalion.
(Cebv.. Besl.. Brit. Mus. add. 28260. P S6 r°.)
ESCEUCIER, voir EsCEliCHIKH.
ESCERDE, voir ESCHABDE.
EscERDRE, V. a., tirer :
Escersl H pablere tute la substance de
lui. {Lib. Psalm., Oxf., CVIII, 10, Michel.)
Cf. E.VCERDRE.
ESCERGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCERGAiTiER, - giialtier , voir Es-
CHARGAITIER.
ESCERGUETIER, VOir ESCHAIIGAITIElî.
ESCERIR, voir ASSERIR 1.
ESCERMIE, voir Esr.RE-MIE.
ESCERNEMENT, S. 111., incision :
Escernement , scariflement , sarificatio.
{Trium ling. Dict , 1604.)
ESCERNER, v. n., faire une incision :
Escerner entour, circumscarilicare. (R.
Est., Pet. Dict. fr.-lat.)
Escerner, scarifier le sang. (Trium ling.
Dict., 1604.)
ESCERPE, voir Escharpe.
ESCERVELEEMEXT, adv., en écervelé :
Et Gnen»^souaîns vient encontre.
A Ras et plains de maniaient,
Issl escerveleement.
Qu'il ne gaencissent. ne ne faillent.
(Gaiivain, 575i, Hippean.)
EscERVELER, - cllcr, eschervelcr, escier-
veler, eschierveler, eskierveler, escerveiller,
esserveler, escharveller, verbe.
— Act., faire sortir la cervelle hors de
la tête brisée, faire sauter la cervelle,
briser la tête :
Rt maint destrier mort el escervelé.
(Les Loh., ms. Montp., f° 98''.)
Le test li froisse, toi Va escervelé.
(Ib.. P 258=.)
Trait a le brnnt, si va Helvi fraper
Amonl el chief por lui escerreler.
(Ib.. Ars. 3l4:t, f 6*.)
D'une huche qa'o Ini porta
Abel son frère ciservela.
(GtOft.. .y\i. estaz du monde. Richel. 1526
f» 12'.)
Tant a féru et tant hurlé
Qne le Ion a eseerrelé.
(Peler. Renart, p. 427, Martin.)
Bien a des pens le roi vint mors.
Kl bien quarante eskierveles.
(fini, le nom., 3988, Mcon.)
Et tant traînèrent Ezechiel qu'il Vescer-
velerent. {Bib. hist., Maz. 332, 1" 222''.)
Tant le lapidèrent de pierres qu'il Vescer-
vêlèrent tout. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Geu,, 1'° 29'.)
l.'escervela d'une cognie. {Ib-, f° 49''.)
Et Irt feri ou chief et Vescervela toul.
(Vie saint Jaques, Richel. 988, f» 83'.)
Uns des lors feri de une perche, si \'es-
cervelai toz. {Serm., tas. Metz 2o2, f" 67''.)
A. M. cous .vu. paicns il eschenele et lue.
(Gaiifrey, 6S1.';. A. 1>.)
Le lieste eschierve\l]ee.
(II. Capel, i,SS3. A. 1'.)
Hz ostoicnt mors et escharvelles tans nul
moien ne remède. (Froiss., Cftron., Richel
2660, f» 157 f.)
Osta a ung sien sergent' d'armes sa
masse et en frappa ung juif tellement qu'il
l'escervelta et l'occist. {Chron. de du Gués-
cl., p. 207, Michel.)
11 le fiert tel coup a l'yssue'de l'uys que
tout Vescervelle. (Lancelot du.Lac'V p ,
ch. 47, éd. 1488.)
— Absolument :
Fiert, esciereiele, oeil et tue.'.
(MousK., Chron., 7611, ReilT.)
— Fig., troubler le cerveau :
N'avoienl pas aprîs le boire
Qui les afole et escenele.
Li uns cloche, l'antre cancele.
(.Fabl. d'OïK. Ars. 5060. f» 35*. i
J'ay la teste
Toute rompue el esservellee
Pour avoir robe.
(Farce de Caliain, Ane. Th fr., II. H7.)
— Réfl., se faire' sauter la cervelle, se
tuer :
Et que je m'escerveleroie tos. {Aucassin
etNicoletle, p. 18, Suchier.)
Et les chevalx si durement se hurlèrent
des poictrinnes et des testes que peu s'en
fault qu'il ne se escervellereni. (Perceval
f» 152'', éd. 1530.)
— Fig., comme se rompre la cervelle :
Ce Osl Peros de Neele
Qni en Irover tos s'e.scervele.
(Branque des ilir. N.-D., 1° Sa'.)
Nous nous escerveillons pour riens. We
brealceourhravnesfornought.(PALSGR\vE
Esclairc, p. 330, Génin.) '
EscERViER, v. a., faire sauter la cer-
velle, briser la tète :
Suz les auters Ips esceriient.
Tut detrenclient e tut o'ccienl.
(Ben., D. de Norm., I, 1731, Michel. i
ESCERVV.AITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCESMER, escerner, verbe.
— Act., parer, ajuster :
Il n'erent fors sul vint de gent ben escemee.
(llorn. 2203, Michel. i
Mail le vei escemet pur ses armes porter.
(/«.. 2232.)
— Réfl., se parer, s'ajuster :
Li .XII. pers s'escesment, moult fu j;rans li elTors.
(Guy de Cambr.h, Alex., Kichel. 24366, f 27''.'
Cf. ACES.MER, avec lequel il ne forme
peut-être qu'un seul mot.
ESCEUL, voir ESCUEIL.
ESCEUPTER, voir ESSIEUTER.
ESCEURE, voir ESCUERRE.
ESCHAAIETE, VOir ESCHEOITE.
ESCHAANCE, VOir ESCHEANCE.
EscuABi.ETER, V. 3., meurtrir, bles-
ser :
Le suppliant frappa de son espee sur la
teste un pou au dessus de l'oreille, en es-
chablelant in coslé dextre. (1409, Arch. JJ
163, pièce 323.)
ENT
ENT
ENT
ESCHAC, voir ESCHEC.
I. ESCHACE, S. f. ?
Le patriarche a fait couiplir tonte Ves-
rhace dou fossé d'entor le cliatiau. {ïnsl. de
Guill. pair, de Jér., Arch. J 456, pièce 363.)
î. ESCHACE, - chesse, s. f. , bAton, écha-
las:
Icellui Hennequin entre en sa maison, et
prist une escliesse et puis issv hors, et en
fery ledit Colart. (137i, Arch. JJ 106, pièce
182.)
— Faire eschace, s'enfuir :
Paien, faites e.vhace;
De mon liDcl avei sentu la raacp.
(But. d'Alesch., var. desv. fi291-Gj01, ap Jonck.,
euill. i'Or.. t. II, p. 281.)
— Faire eschace d quelqu'un, le chasser
devant soi :
Et cil qni seront cnvai
Et charroDl la oq cil cliai
Qni par orgueil perJi sa grâce !
Or du fuir la mort les chace
Qni lor frra de pie eschace.
CRdteb., Compl. de Constant. I, 104. Jnb.)
1. ESCHACEMENT, escassemetit, s. m.,
action d'expulser :
Et qui n'y sera venus manoir dedens le
jour devant dit, se que dit est, on l'escas-
sera et sans nient relnissier de l'escasse-
ment (1287, LoideLille, Tailliar, p. 359.)
2. ESCHACEMENT, S. 111. ?
Pour le mairien a fere eschacemenl pour
les tonniaus. (1295, Arcb. K 36'', n° 43.)
1. ESCHACHIER, VOir ESCACHIEIÎ.
2. ESCHACHIER, voir Esr.HACIER.
1. ESCHACiER, - assicr. escacier, es-
kncier, eschaucier, v. a., cliasser, bannir,
mettre en fuite :
Taraaintes fois fn corecies
Li rois, et si ot eshacies
Fa Sesnes et Lorabars et Huns.
(MousK.. Chron.. WiQ. IteilT.i
Pourront eschacier toules manières de
bouliers et de ribaudes. (1324, Arch. JJ
6Ï, f° 89 r«.)
Ainsi par bataille doivent estre eschas-
sez et occiz les ennemis. (H. beGeanchi,
Trad. du Gouv. des Princ. de Cille Romain,
Ars. 5062, !" 225 v".)
Lesquelz frères, qni estaient eschassez de
la conté de Boulonjine ponr le fait et oc-
casion de nos guerres. (1393, Arch. JJ 145,
pièce 484.)
Le conte d'AquimtTort estait débouté par
anuy et eschassié jiar ses demerittes et dé-
sertés tiors du rovaume. (Fboiss., Chron.,
Richel. 2646, f» 16'.)
Il se veyoit eslongiez et escharhiez de
Tostel de France. (ID., ib., f° 124».)
Li rois dans Pieires nos cousins se com-
plaint grandement dou bastart Henri son
frère, qui li toit de fait son biretage et 1 en
a bouté hors el escaciet. (Id., i6., VU, 103,
Kerv.)
Ces .II. damnies estaient escacbicf el
desbiretees. (In., ib., VIII, 109 )
Ccul.i avaient eschassé les Wisegolhps et
tenu le règne. (Ilisl. des Emp-, Ars. 5089,
I' 149 V».)
Bien me doit le cœur doloir quant ainsy
vous et moj'Dous veons estre exchassies et
deboutlps a bien pou d'occasion hors de
l'ostel de mon père. (Hist. des Seig. de
Gavres, f°7 v». Cachet.)
Souviengne vous comment son père nous
nostre |ipre et noslre niere votre sueur gs-
chassa.lGirart deRossillon, ms. de Beaune,
éd. L. de MontiUe, p. 84.)
Lequel roy vint a bataille contre ledit
Estiene, si le desconfit et escacha de ses
ciles. (J. Vauquelin, Chron. d'E. de Dyn-
ler,Ul, 4, Xav. de Ram.)
Et comme par nostre dict frère et partie
de noslre armée celle dudict Alphonse a
este echassee et mise en fuite. (H sept.
149i, Lett. de Charles VIII, aux haliitans de
Chaalons, Bulletin du Comité de la langue
et de l'bif t. de la France, t. III, p. 603.)
— En parlant de choses morales :
Creraenrs ele est des vérins pnarde.
Les mais e^karhe e les bleus gtiarJe.
(Déliir. du peup. d'Isr., ms. du Mans 113,
f» n r".)
En eschassant hors du lieu toute e.-lrau-
gpté. (J. Vadquei.in, Trad. de la Chron.
d'E. de Dynter, IV, 9, Xav. de Ram.)
— Chasser, poursuivre, en parlant du
gibier :
Laiens entrèrent li archier.
("ar il Toelent besles csrnchier.
(De S. Jehan l'aulu. Richel. 1533. f» 430 r".)
— Dans les pays wallons, escasser, avait
la signification particulière de mettre
hors de la bourgeoisie, de priver des pri-
vilèges de la bourgeoisie. Estre escassé
de son vaillant était une conséquence de
la privation du titre de bourgeois, c'est-
à-dire que les biens de l'individu escassé
payaient un droit en forme d'amende et
cessaient d'être garantis par les privilèges
de la bourgeoisie :
Se vous autrement alies manoir hors de
le vile on ne vous tenroit mais pour bour-
gois et si vos escasseroit on (1235, Serm.
des magistr. de Lille, Tailliar.)
Et se nus eu alloit manoir hors de le
ville, ne hors de le taille de le ville, on
l'escasseroil lantost (1287, loi de Lille, ib.)
Et si serait avant tout œvre escasses.
i.RoiSIN, ms. Lille 266, p. 21.)
Chil qui ainsi es dis offisces de la ville
se seroient mis seraient mis et prives de
leurs bourghesies et apries escasses de
leur vaillant. (Ch.de 1341, ap. Roisin, ms.
Lille 266, f" 324.)
2. ESCHACIER, McAasci'er, escacier, esca-
chier, eskacier, adj. et subst., qui va sur des
échasses, qui marche avec des échasses,
avec une béquille ou une jambe de bois,
boiteux, estropié :
Que par tont la on li plesoit
Le pooit mener cl chacier
Corne hom avugle et eschacier.
(CUREST.. Chet. de la charele, liirhel, liSfiO,
r 64''.)
Il est rîccs II escacirrs
De moult grans rentes et de bêles.
(Perceial, 9032, Folvin.)
Quar tous li plus isnel snnl a Ini escacier.
(Roum. d'Alix.. t° 2"*', Michelanl )
En la cilé n'ot nul si cier.
Car Ters lui sont lot eskacier.
(Eteocle et Polia, Richel. 31b, T 34'. '
Venns est a cet eschacier
Por amprnnter .c. mars d'argent.
(Dolop., 1231, Bibl. e\t.)
Wislasces se fist escachier ;
Sa jambe ot lié a sa nace,
Molt bien sol aler a esoache.
(Eusl. le Moine, 1422, Michel I
11 y a un conte de l'Eschacier, dans les
Jongleurs et Trouvères, publiés par Ju-
binal.
En t. d'hist. nat., échassier désigne nn
ordre d'oiseaux qui semblent, à canse de
leurs jambes longues et dénudées, être
montés sur des échasses.
ESCHACILLIER, VOir EsCHOISELER.
ESCHACIRRER, VOir ESCHAUCIRER.
ESCHAER, - eer, - aler, echaer, v. n.,
arriver, échoir :
Sur les eschaetes que echaer poaient a
lui. {Lell. de 1-267, ap. Lob., 11, 407.)
Ou que ce fnst et quanque il li peust es-
chaier. (10 juin 1294, Cari, des Vaux de
Cernay, .\rch. S.-et-O.)
Avenir, escheer. (1327, Ck. du sire de
Penlhievre, Arch. C.-du-N., E. 1.)
ESCHAETE, VOÎr ESCHEOITE.
ESCHAFELOTE, VOir ESCAFELOTE.
ESCHAFFAUDER, VOir ESCHAUFAUDER.
EscHAFFo, S. H)., squelelte :
Vidt ung escimffo de poisson pourri du-
quel les verchons estoient demores esteu-
aus. (FossETiKR, Chron. Marg., ms. Bnix.
10309, f» 200 r».)
Cf. ESCAFE 2.
ESCHAFILLON, VOir ESCAFILLON.
ESCHAFITURE, VOir EsCHAUFETURE.
ESCHAGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHAGAITIER, VOIf ESCHAKGAITIER.
ESCHAGUETIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESCHAIAGE, S. ni. î
Pour Veschaiage d'une monstre. (Compl.
de 1426-27, Arch. Nord.)
ESCHAIER, voir ESCHAER.
1. ESCHAiLLOx, eschailon, cscaHlon, es-
calon, escheillon, s. m., échelle :
Je ne vos qnier mal faire, avales Veseaillon.
(Rea. de Wonimb.. p. 219, Michelanl.)
Venus est a l'cschiele, si monte contrcmonl,
Et a saisi son frère qni est sns Veseaillon.
(Ih.)
La hair an col cil li ai mise
Qni les anlres lerroos pendoit,
Snr Vesehailnn ja mis esloit.
Ni ol que dou laisier aler.
(Vie des Pères, Ars. 3G4I. f» 148''.)
Buiemont preut Vescheillon et monte su?
jusquez il vint au crenel. (Godefroi dp
Builton, Richel. 22495, f 48''.}
Quant la noil est vengue, li jori rescons,
Poierenl en la sale par escalons.
iGer. de Rossill, p. 304, Michel.)
ESC
ESC
ESC
36i
2. ESCHAILLON, voir ESCAILLON.
KSCHAILLONGNE, VOir ESCHALOIGNE.
ESCHAIN, S. m.?
Et si doit ou ourdir eschains, dras et
estins. (1262, Bans aux échevins, 00, Ass.
s. les drap, de Douay, f" lr°, Arch. Douai.)
ESCHAiNiER, V. a., enchaîner :
Cauchettes pour escfcaîn/er les prisonniers
en prison. (lo83, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
ESCHAIOITE, voir ESCHEOITB.
ESCHAiR, - cair, - kaiv, - keir, v. n.,
arriver, échoir :
Jou ay vendu et escangié... toutes les
justices,.... et tous les services,.... qui
appartiennent a la castellerie devandite,
en toutes issues et en tous pourfis, qui issir
et qui eschair et venir y poent. (1208,
Cart. Alexandre de Corbie, Richel. 24144,
ap. Duc, Castellum.)
Toute l'escaanche ki leur pooit eskair de
par le père. (1262, Cart. d'Auchy, p. 201,
Betencourt.}
Tous les cas ki avenront et eskerront et
avenir et eskair porront dedens le vile de
Bouloigne. (1269, Lett. des Maire et eschev.
de Boulogne, Arch. J 1124, pièce 4.)
Qui nie peust venir ne eskeir. (1294,
Cart. noir de Corb., Richel. 1. 17738,
1» 75 r».)
Se rice ert de par son peic.
De soa aioel, de par sa mère,
Li eshai nne conté
Nouvelemenl, qni ot esté
Coûte de moût rice puissance.
{Amad. cl Yd., Richul. 3-j, f° 3.W.)
Le biec escoust, si fscui
Que li aniaus li rechai
l'ar mi le tfste, eulour son col.
(GiB. DE MosTB., liom. de la Yiolelle, 3919,
Michel.)
Monlt li devez bien obéir.
Encore tous pnet il eschair
De li plus grant reaume assez.
(le DU du Roij, ap. Jub., Nour. Rec, I, 3.i2.)
— Infin. pris siibst., mauvaise chance ;
Tant plus le voy, mains je le prise,
Car il porte sur nous eschair.
(Le l'iel Test., Il, 355, v. 1-2-H, var., A. T.)
ESCHAIRGAITIER, VOir ESCHARGAITIKH.
ESCHAIRIEMENT, VOlr ESGHARIEMENT.
ESCHAiTivEMENT, escailivemeni, s. m.,
esclavage :
La prison et Y escailivement. {Uagins le
Juif, Richel. 24276, f» 39 v».)
EscHAiTiVER, eschcliver, escheticer, es-
caitiver, eskailiver, verbe.
— Act., faire prisonnier, emmener en
captivité, asservir, réduire en esclavage :
Cil passa mer, en Gresse ala.
De cels de Troie iloc Irova
Tote la ligoie Heleoi,
Uns des fils al roi Priami,
Et d'antres lignages asses
Qne l'on avoit e&eaitives.
Et mnlt i ot de son Hnage,
Mais tenn erent en servage.
(Wace, Brul, 149, Ler. de Lincy.)
T. III.
Vers Estampes tienent la rote,
La terre d'entor gastent tnte
E mnlt i eschaitiicnt genz.
(Ben., l). deHorm., II, .smo, Michel.)
Ici forent esckailivez
Et M estrange et li privez.
(EvriAT, Getiese, liichel. 12.i57, C 3f) K".)
Ke les cheilis ke nns tenuns
INe seient par lui hors menez
Dont ans seiiins escheitiiez.
(Passion, ms. Flor. Lnnr. conventi soppressi 99,
f° lOB"^.)
(Ils) firent prisonniers, échélivéret. (xiy°
s., Darmesteter, Glosses et Glossaires hé-
breux-français, 1878, p. 26.)
Li un furent livré a mort, li autres fu-
rent escailivé de par le règne es crestiens.
(Chron. de Twp., Richel. 573, t° 148i.)
— Dépouiller :
Ahi ! Guillaume, com as France gaslee.
De maint prendome Varez eschailivee.
(Hère. Ledcc, Fotilq. de Candie, Richel. 2ool8,
^ 89 v".)
— Neutr., escMiliver de, s'exiler de,
sortir de ;
Estoile en la meson 9°, conme home es-
thaitivanl de son lieu. {Hagins le Juif, Ri-
chel. 24276, f» 57 v°.)
— Eschaiticé, part, passé et adj., captif,
malheureux, misérable :
Et tante dame esehaitivee
E tante puccle honuree
Plurer d'angoisse e grant dol faire !
(Ben., D.de Norm.. I, H55, Michel.)
Car remese est escailivee,
Dolante en estrainge contrée.
^Floire et Blance/lor, p. -122, dn Méril.)
Il fa mordris en France et a tort enherbes,
Et je chacies de France, dolans, eschailives,
En Espaigne en alai.
(Quai, /ils Aijmon, Richel. 2i387, f» 29''.)
Baron, a icel jor que vos dire m'orres,
Estoit en paienisme .i. hom escaitives.
(Epis, des Chélifs, p. 218, Hippeau.)
Y avoil en Rr r.liaux, une cité poissant,
Y aïoit .1. traître, cnïiert et sondoiant,
Fromonl ['eskailivet l'apielleot li auquant.
(Jourdain de lllayes, f 5 v".)
Fors les âmes escheliiees
Des pecheors qni sont dampnees.
(La Yoie de Parades, Richel. 837, f 86.)
On ne sceil qui il est ; venus est des l'anlrier,
Povrez, eschetives, tout seul, sans escnier.
(Doon de Maience, 6067. A. P.)
Si caideront estre arrivé
Li donlerpus eseliailivé
A bonne rive et a bon port.
(Fabl. d-Ov., Ars. 5069, f 208».)
ESCHAi.AciEii, V. 3., garnir d'échalas :
Pour ce que en icelles vignes... failloit
mettre et employer lors environ dix ja-
velles d'esclialas pour icelles du tout es-
chalacier. (1.398, Arch. JJ 131, pièce 131.)
ESCHALASSON, VOir EsCHARKC.ON.
ESCHALCIRRER, VOif ESCHAUCIRER.
ESCHALDEURE, S. f.j'échauiïemenl :
Le puldre est bone sur ardnre
Et sur eschaldeure.
(Lapidaire de W(ir4orfc,'Richel. 1. 14.'i70, arl. 19,
col. 1650.)
ESCHALE, voir HSCALE.
ESCHALEMENT, Voir ESCHELF.MENT.
ESCHALER, VOir ESCHELER.
ESCHALESSON, VOir ESCHAHEÇON.
ESCHALGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHALEI.SNE, TOir ESr.HALOIGNE.
ESCHALETTE, esc/iai/eHe, escalelte, s f.,
échalotte ;
Des eschalletles.
(Le Roi René, Hegnaull et Jeannelon, f£uv., t. II,
p. 121, Quatrebarbes.)
H'eschaletles une poignée.
(Teslam. de Tasle-vin, Poés. fr. des xv° et xvi" s.,
t. III, p. 79, var.) Autre var., i'escaletles.
ESCHALGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHALGAITIER, VOif ESCHARGAITiER.
ESCH.\Lis, S. m., chilit, bois de lit :
Eschalis, sive esponde. (1332, Gloss. lat.-
fjall., Richel. 1. 4120.)
ESCIIALLE, voir ESCHIELE.
E.SCHALLEl'R, VOif EsCHELEUR.
EscHALLON, S. m., sortc d'étolTe :
Mectre sus le faict, art, labour et exer-
cice de drapperie de layue et de soye, de
flassade, escliallons, barragans, chapelle-
ries. (1498, Ord., xxi, 103 )
ESCHALOI, voir ESCALOI.
ESCHALOiGNE, - ogne, - ongne, - oingne,
- uigne, - oinne, - one, - ange, - eisne, es-
rhaillongne, escal., eschar., s. L, échalotte :
iN'en i remaindrat ja pesant une escaluigne.
(Charlemaijne, 575, Koschevilz.J
Services sans eur ne vaut une escalone.
(Houm. d'Ali.r., f° Ci'', Michelanl.)
Il H cuida douner une povre esctiaroigne
por don. {Queste du S. Graal, Richel. 12382,
fo 4 ro.)
Li qnens net prise nne escaloiigne
Quant devant lai le voit passer,
Ains ne le daigna aparler.
(Eiist. le Moine, 1018, Michel.)
Aiiz, oingnons, poiraus, civos, naveaus
ou eschaloingnes. (Est. Boil., Liv. des
mest., 2° p., xxiil, 8, Lespinasse et Bon-
nardot.)
Naviaus ou eschalongnes. (Du Tonlieu du
halage des aus, des oignons, etc., Richel.
20048, f" 122''.)
La charretée d'auz, la charretée d'escha-
loignes et la charretée d'oignons en gerbes
paierai chascune charretée une gerbe de
paaige et une gerbe de vante. (Fin du
xni' s., Cart. de Dijon, Richel. 1. 465 4,
1" 23 r».)
Des oiugnons, des eschaloinnes, dou mielz.
(Péage de Dijon, Richel. 1. 9873, f 2i v.)
Si ne pris ore nue esclmloiiigne
L'aresler la ne l'atargier.
(La Yoie de Paradis, Richel. 837, f» 86.)
Qaer on al noiz entenciera
Ou des escaloignes fera
Franceis a tôt le mains venir
Por sei richement contenir.
U.i rom. des Franceiz, ap. Jub., Noiw. Rec.,
II, 15.)
llinulie, scaluns. (Gl.de Garl.,mf. Brug.
346, Scheier, Lex., p. 76.) Eschaloigne. {Ib.,
ms. Bruges 336.)
40
3f}î
ESC
Hec hinnula, escalone. (Gloss. de Glas-
gow, Meyer.)
N'anrez perle d'une cschaloinuuc.
(Court, Roy. lian., t. I, p. SfiS, Bachon.)
Fai samblaat que rien ne t'en soit
Se dnreoaont blecies n'estoit.
Ne t'en soit ja une escalfligne^
Mais qu'il face bien la besoingne.
(Jaco. d'Am., An i'Am., ms. Dresde, 2079, Kor-
ting.)
Deux denrées à'escaillongnes. (1404, De-
nombr. de la Vie. de Couches, Arch. P 308,
r 117 r°.)
Nulz ne peut estre regratiers a Paris de
fruit ou d'essrin, c'est assavoir d'aulx ou
d'oDgnonz, d'eschaillongnes et de toute ma-
nière de tel esgriu, s'il u'achotte le mestier
du roy. {Stat. de 1412, liv. I, f" 38» ; up.
Duc, III, 16», àil. Didot.)
Ne prisott une escaloingnc
Fort, ville, cbasleau ne terre.
(EusT. Desch., Laij du très lion connestiible, Ri-
chel. 840, f» 98».)
Escalongnes sont de la nature des oi-
pnous. (Fbere Nicole, Trad. de P. des
Crescens, f" 75 v, éd. lol6.)
Se disait encore au commencement du
XVII» s. :
Ail, oignons, et eschaleisne. (xvii° s.,
Décl. des droils du péage d'Aiicenys, ap.
Mantellier, Mardi, frêq., III, 288.)
Ancien nom de lieu, Eschalongne. (Ch.
del'éo. GuîH., 1231, Voisins, Arcli. Loiret.)
ESCHALONGNiE, S. f., éclialotte :
Hinnula, eschalongnie. {Gloss. rom.-lat.
du x\' s., Scheler.)
Cf. ESCHALOIGNE.
ESCHALOPE, voir Escalope.
ESCHALPRE, Bscliople, echople, escopre,
escoppre, s. m., couteau à racler, à gratter,
racloir, grattoir, pointe dont se servent
plusieurs artistes :
Unes tenailles, une eschalpre et des limes
pour soy deseuferrer. (1448, ArcU. JJ 179
pièce 187.)
Une escoppre de fer pour mettre une
moeulle a point. (1476, Béthune, ap. La
Tons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Une escopre de fer pour un moulin
(.\vi" s., ib.)
Eschople, echople, poinson d'orfèvre, ou-
til servant à tailler, réparer, repercer
graver, escliopler. (Monet, Parallèle.) '
La langue moderne a gardé échoppe
avec quelques significations techniques.
EscHAME, escame, escamme, s. m. et f.,
ban, banquette, escabeau :
Et li quens s'est assis selonc,
>Ionlt près desor un bas eschame.
(Cbrest., Eree et En., Richel. 14-20, f 14''.)
Lei li sunt li enfant assis senr nn escame.
(AnoiFROï LE B.iSTARD, ArgeUine, p. Paris Rq.
manccro, p. 26.) '
A la terre entre dcus e.^chame.i
S'asiet, la coue cnlre les janbes.
Uienart, 9961, Martin.)
Por relever les quatre dames
Se levèrent de lor escames.
{16., 10031.)
Et les oreilles lees comme une granl eschame.
(Vit d'avenlurcs, Richel. 837, 1» ny.)
ESC
Un comptoir de chesne, une eschame de
blanc bois. (1389, Invent, de Rich. Picque,
p. 24, Biblioph. de Reims.)
Escammes, tables. (Kroiss., Chron., V,
36"i, Luce, ms. Amiens, f" 115.)
Uns compains estoit assommez
Qni rorofioit dessus une escame.
(Eu.iT. Pesch., Bit du gieu des dcz, Richel. 840,
f» 392''.;
Une escame que on dit ung bancq. {1510,
Reg. aux test., f" 189, Arch. Douai.)
Roquefort donne sans exemple chame
avec le sens de petit banc.
Le Vocab. austras. de D. J. François
donne Escame, prie-Dieu pour s'agenouil-
ler k l'église. Norm., ecame, s. m., bar-
rière de cimetière, qui est ordinairement
fi.xée et précédée de plusieurs marches en
pierres.
1. ESCHAMEL, ec/iflmeJ, escamel,eskamel,
- ici, eschemel, eschemal, scamel, xamel,
eschamer, kamiel, s. m., banc, banquette,
tabouret, escabeau, marchepied:
Desque je pos les tuens enemis Vescamel
de tes piez. {Liv. des Ps., Cambridge, cix
2, Michel.)
Aorez le scamel des piez de lui. (Lib
Psalm., Oxf., xcvili, 5, Michel.)
Et par tant ke il ne trovat pas la verge
dont il poist ferir, il prist un escamel de
dessoz les piez, se li ferit son chief et sa
face. {Dial. de S. Grég., p. 14, Foerster.)
Li eskamiel vont sour karere.
(.■tlOL-SK., Chron., 244ol, Reill.)
.1. eschamcl d'argent ot li rois a ses pies.
(Gui de Bourg., 1S43, A. P.)
Un escamel d'or ot dcTant,
Nol remuasceot dni serjant.
(Parton., 10369, Crapelet.)
Si m'assis de jonste lui sour .i. kamiel.
(St Graal, ii, 35, Hucher.) Var., eschamel,
escamel.
C'est II escameux de ses pies. (Bib. hisl.
Maz. 532, f° 199''.)
Et la terre (est) Vescliam^l de mes piez.
(Bible, Maz. 684, f° 118\)
Ce est li eschamiaus de ses piez. 'Comm
s. les Ps., Richel. 963, p. 295.)
Li ceaus est mes sièges et la terre esr.ha-
viiaus de mes piez. (Ib.)
L'echamel de ses piez. (Ib.)
Un eschamer. ( Vies des Saints, ms. Epi-
nal, f» 66 v.) '
Une enceis ne anad desk'al mestr[e] scumel
V seel rcis Hunlof.
(Horn, 207-2, Michel.)
Ainz ne liaa tresqn'al mestre eschamel.
(Ib., var.)
Vees la vostre escamel mis ;
A mengier asses vous donray.
(Couci. 6759. Crapelet.)
Hoc scabellum, escamel. (Gloss. de Glas-
gow, Meyer.)
Pour reclamer escamiaus pour le castel.
(1304, Trav. aux chdl. des C. d'Art., Arch.
KK 393, f- 23.)
Scabellum, eschemal. (Calhol., Richel. 1.
17881.)
Scnbelliim, biinn, csrhemel. [Gloss. de Sa-
lins.)
ESC
Essauciez et magnifleiz Dieu Nostre Si-
gnour, et aureiz lou scamel desou ses pieiz.
(Ps., xcxviil, Maz. 798, f» 237 v".)
Comme scamel desous tes pieiz. (Ib.,
ps. 109.)
— Etage, rang :
Un charpentier met plusieurs esmjnmu/i;
sur la halle. (1410, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Escameaulx et boutriaux. (Ib.)
A George de Bauduin, Fontaine etNicaise
Donat, machon, pour avoir mis a haulteur
les murs d'empres le tour du duq, qui
estoient par escamiaux (1423, Compte
des ouvi-ages de la ville de Douai, Arch.
mun. Douai.)
— Béquilles :
A uns eschameus feitiz
K'il teoeit cuntre son piz
Se trait li povre frarin.
(S. Edward le conf., 1943, Luard.)
Ses eschameus au mur i peut.
(/*., 2012.)
A Bavai (Nord) on appelle encore csca-
miau une place ou banc que l'on réserve
dans le tas, en engrangeant, à un ouvrier
qui passe les gerbes à ceux qui sont tout
en haut de la grange. Bret., eschameau,
morceau de bois qui supporte la perche de
la charrue et qui ressemble h un petit siège.
Le Neuchâtelois a le diminutif chemelet,
petit banc.
2. ESCH.VMEL, s. m., désIgnc la conte"
nance d'une pièce de terre :
Item le dit fermier aura le pré d'Engle-
terre, la terre delez qui souloit estre vigne,
et l'eschamel de vigne qui est a l'endroit
des salez de nostre dicte maison, conte-
nant environ .vil. quartiers de terre, sanz
aucune chose rendre, fors tant qu'il devra
amener les escliaraz pour toutes les vignes
de nostre dicte maison et de bon fust. Et
nous serons tenuz de faire fere ledit escha-
mel de vigne a nos coulz. (1373, Reg. du
Chap. de S.-J. de Jérus., Arch. MM 29,
i" 91 V».)
Un acte de 1643, de Salin.^, Franche-
Comté, offre le mot echamel avec le sens
de petite vigne.
Centre de la France, échamiau ;
Une fois la plantation de première année
faite, le terrain ne reste poiut à plat; il est
mis en planches appelées échameaux dans
le Cher, razous dans la Loire. {W Jules
GuYOT, Rapport sur la viticulture, 1866.)
3. ESCHAMEL, S. m., chauieau :
Et tout le remanant du cors velu aussi
comme d'un eschamel ou .i. heriçon. (Hisl.
du bon roy Alix., Brit. Mus., Reg'. 19, D. i,
f» 29=.)
4. ESCHAMEL, escltamcy, s. m. ?
Se le bovier pert le vin par le delîuul du
themon ou per la broche de eschamey, il
le doit rendre. (1438, Droits de l'év. de Bile,
Mon. de l'év. de Bâie, V, 352, Trouillat et
Vautrey.)
EscHAMELE, S. f., petit banc :
Scabellum, eschamele. (Gloss. de Neck.,
ms. Bruges, Scheler, Lex.)
ESCH.VMEU, voir Eschamel.
ESC
ESC
ESC
363
ESCHAMEY, VOir ESCHA51KL.
ESCH.VMINER, VOil' ESCIIEMINER.
ESCHAMMATj S. 111., baiic, banquette,
escabean :
Bans, formes et chayeres et enchnmmaz et selez,
Traitiaus, tabh's, bufez. napes, touelles belles.
{Le VU de Ménage, 111, Trébutien.)
ESCHAMP, escamp.s,. m., fuite, échappée,
échappatoire, subterfuge, faux-fuyant,
fraude :
Chevaliers an plain et au champ
Se doit combalre sanz eschamp.
{Rom. des trois Ennem., Ai's. :-H)l, p. '282'.)
Et sachies biea qoe nul escamp
Ne querous de vons hebregier.
(GiB. DE MonTu.. la Violette, 15S2, Michel.)
ESCHA.MPAUT, S. f., champart :
Toute celé eschampart est de l'église
quite. (1277, Cart. de Jouarre, Richel.
11571, f» 39 r°.)
EscHAMPE, escampe, s. f ., échappatoire,
échappée, fuite, faux-fuyant :
Quant le bon plaideor veit son aversaire
qui die bien ce que besoin li est, si que il
cuide bien par cel dit le plait perdre, ou '
que sa raison en seit empiiiee, il deit
mètre peine de geter le de celle vee en
totes les manières que il onques porra, ou
pur lui traverser d'aucunes [laroles, ou par
eschampes querre. {Liu. de J. d'Ibelin, c.
XXVI, Beugnot.)
Quant totes ces manières d'cschampes li
seront faillies, ou il ne vodra plus par tels
eschampes luyr... {Ib., c. 37.)
11 deit aler a la semonce sanz délai et
sanz eschampe querre. {Ib., cb. ccxxvi.)
Et die totes les raisons et les eschampes
que il saura ne porra miaus trouver en
plait esloigner. {Ass. de Jér., t. 1, p. 59,
Beugnot.)
Se borgois u borgoisses faisoient tindre
tels dras par escampe il kieroient el forfait
del tinterier. {Bans aux échevins, 00,
f" 24 v°, Arcb. Douai.)
Et quant tuit d'an acort seront
Du cerf, et que ordonné aront
Leur deffences.riddes, parcours,
Eschampes, hues et secours
Par la manière devisee
Ou chapitre de l'asemblee.
Le veneur faura retourner
0 son liamier.
(Hard., Très, de Vénerie, p. 38, .Mkhelant.)
— Prendre l'eschampe, s'échapper, s'eij-
fuir, prendre la poudre d'escampette :
U eut une fois un lacquais d'Auvergne
qui luy avoit desrobé dix ou douze escus,
et avoit pris l'escampe : dont irrité il dit
que c'estoit un mauvais pays, el qu'il ne
vouloit rien qui vint de la. (Bigarrures du
S. Des Accords, cb. 5, éd. 1584.)
ESCHAMPEE, S. f., échappatoire, fuite,
faux-fuyant :
Quant toutes ces choses et maintes des
escliampees li seront faillies, ou il ne vodra
plus par tels eschampes fuyr. (Liv. de J.
d'Ibelin, c. 37, var., Beugnot.)
11 deit aler a la semonce sanz délai et
sanz eschampees querre. {Ib., c. 226, var.)
ESCHAMPELER, V. a., blesssr légère-
ment, effleurer :
Le suppliant hesma a deux mains ladite
coingnee et en frappa en eschampelant un
seul coup de la teste icellui Hochet en la
teste. (1421, Arch. ,IJ 171, pièce 496.)
ESCH.\]\iPER, escamper, excamper, - an-
per, schamper, schanper, scamper, verlie.
— Neutr., se sauver du champ de ba
taille, et en général, s'échapper, s'enfuir:
Dus Eneas a quelque peine
De la graût occisg escompa.
(Wace, Brut., ms. Séfille, Colombina, f° 1.)
Il fuscent si loiié que ja pics n'en es-
campast de le bataille ou ilaloieut. (Chroa.
d'Ernoul, p. 163, var., Mas Latrie.)
Ne puet eschamper devant li. (Brun. L.\t.,
Très., p. 249, var., Chabaille.)
Si que tuit celz que il trovent en les
pleines ne poeut excanper. {Voy. de Marc
Pol, c. XXX VI, Roux.)
En cel manere eschanipent de cel chaut
vent. {Ib., c. XXXVII.)
Le roi Toctai eschanpe e les deus fils To-
tamagu scftnnpent ausint. {Ib., a. ccxxvii.)
De .11. cent qui estnient venut nul non
escampa vif. (Aimé, Yst. de li Norm., VI,
15, Champollion.)
De li autre covient que disons, senon
ceux qui escampereiit pour la pitié de Ro-
bert et qu'il leissa aler. (Id., ib., VII, 31.)
Escampe, toute frelore, bigot !
(1515, Chans. sur la bat. de Marignan, ap. Ler. de
Lincy, Rec. de ch. hist.. Il, 61.)
(Ils) furent tous tuez, excepté messer Con-
rardo Capeccio, qui escampa et fuit en Si-
cile. (D. Sauvage de Fontenailles., Hist.
du royaume de Naples, f" 166 r».)
Voulant escamper ainsi sans vestemens.
{Hisl. Maccar. de Merlin Cocc, vu, Bibl.
gaul.)
Escampons prestement et perdons la
veue du clocher. (Com. des prov., III, 4,
Ane. ïb. fr., I.\.)
Les conjurateurs scamperent jour et nuicl
qui par la Seine, qui a cheval, qui a pied,
pour se saulver. (Carl., Mém., IX, 25, éd.
1757.)
Voyant le roy qu'elle tournoit ja bride
pour scamper, luy trenche le chemin.
(J. Maugin, Noble Trist. de Leonn., c. xxiii,
éd. 1586.)
— Réfl., s'échapper :
Ceulz la se eschamperent au fort, et tant
firent que ils viudreut jusques au lieu ou
Bertran et le sieu cousin xv se couiba-
toient. {Aymeri de Beaulande, Ricbel. 1497,
f» 368 V».)
Quant partout la roys on estend
Mal se peult la beste escamper.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. 31'21, P i^'.)
— Faire un écart :
Lequel cheval efl'royé et espouvanté a
coup se eschampa de costé ou recula par-
mi de grosses pierres. (1422, Arch. JJ 172,
pièce 47.)
— Act., faire échapper, sauver , pré-
server :
Et eschampe soi et ses Clz qui est mains
âmes, porco qu'il se tient si tornieut der-
rières comme se il l'ust bien lies as reins.
(Brun. Lat., Très., p. 251, var., Chabaille.)
Il ne pooient prendre consoil for que
prier lor segnor Dieu que por sa pieté et
merci les escampe de si cruel mort. ( Voij
lie Marc Pot, c xxviii. Roux.)
La usance ert cil cbi a vos plaira
Schamper de mort et laisser s'estovra.
(Pass. du Christ, SOU, Boucherie.)
' Char mielç ameç scamper un robeor
Che tôt sa vie ne fist bien un sol jor.
! (/*., 330.1
Li autre pour la nuit qui sourvint, fuiant
eu lo haut mont escanperent la nuit lor
vie. (Aimé, Cliron. de Hob. Viscart, I, 18,
Champollion.)
Li autre s'enfoirent par lo camp, et les-
serent l'arme et lo cheval, et se rescons-
trent par les croies et par les fossez pour
escamper la vie. (In., Yst. de li Norm., 1, 32.)
Et li Longobart, liquel porent eschamper
la vie, o grant vergoiugne foirent. (lD.,ib.)
Pour nécessité à'escamper le dangier.
(Adel Matthieu, Devis de la langue franc.,
1" Dev., f> 19 v°, éd. 1559.)
— Éviter, s'exempter de :
Ne face proiere faire ne par lettres ne en
autre manière por escamper le taille ne le
droiture de le vile. {Bans aux échevins, 99,
f° 3 V, Arcb. Douai.)
Pic, s'échamer, se sauver.
ESCHAMPERCHE, eschanperche, escam-
perche, escanperche, escaperche, equem-
perche, escrueperche, escruepierche, s. f.,
cloison, palissade :
.la ont tant fel et tant drecié
Tout environ et bans cl perches.
Seles, eschieles, eschamperche.s.
(Fabel d'Aloul, 620, ap. Barbaz. et Méon, /'aW.
et corn., 111, 345.)
As wardes des pois de V escruepierche de
le sekepierche, des cloies et d'espines
dont il sont .vu. a cascun d'eaus. pour le
tiernie de le saint Rémi, .XL. s. (1333, Lille,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Escrueperche. {Compl. de 1363, Arch.
mun. Lille.)
Pour ung fresne de .xlii. pies de long
dont on a fait une escanperche drechie a le
porte des malades pour avoir les heuses
d'icelle porte. (1423, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Vescapei'chs d'une tour. {Ib.)
Un engin ou estoil lié une escamperche,
(1458, Arcb. JJ 187, pièce 319.)
Pour avoir fondut et fait les candellers
tant du trincq autour du cœur et de ['esca-
perche. {Compt. de 1509-10, S. -Ame, Arcb.
Nord.)
Veschanperche de l'oiselet des archiers.
(1575, Bétbuue, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
S'est conservé en province jusqu'au
xviii" s. :
Un fermier s'oblige à tenir les terres
louées en solles, à taillier les seps de vi-
gne, et les soutenir de pieux, gaulles et
equemperches. (1730, Compiègne, aii. La
Fons.)
ESCiiAMPiE, s. f., combat en champ
clos :
Celluy est riche a qui demeure joye;
non mie celluy qui au trésor assuie, et
double ['eschampie. {Perceforest, vol. S, cb.
42'', éd. 1528.)
ESCHAMPIR, verbe.
364
ESC
_ Nentr., échapper, s'échapper :
Et se les faulcons qui volent sont hieu a
poinct.soit l'oysel de rivière -n-idié, en telle
manière qu'il eschampisse n travers emmy
le pré. (Modus, f" 85 r», Blaze.)
De noz mains ne penlt esehnmpir
Qu'il ne soit bien frollé, le vray.
(Vieil Test., II, 379, 1880. var,, A. T.)
— En parlant de l'écoulement d'une
plaie :
Prendre de la laycelee et triuler et mètre |
sur les ieuls et les plaies qui eschampii-
sent, en laissent a eschampir. {Liv de fi-
siq., ms. Turin lxxxvi, K, iv, 37.)
— Réfl., s'échapper, se dispenser :
L'on deit respondre au raurtre le plus
tost que l'on porra, la ou l'on ne s'en peut
eschampir de respondre y. (Ass. de Jer.,
1. 1, p. 143, Beugnot.)
Et un borne qui requiert devise a un
autre devant seignor ou devant baill, l'autre
ne se peut eschampir que il ne li face de-
vise. {Ib., p. 466.)
Et que il de nul esgart ne s'aerde au
dit de son aversaire, tant corne il se porra
défendre ; ainz se défende et eschampisse
si corne est devant devizé. (Lit', de J. d'I-
belin, c xxxiv, Beuguot.)
Cf. ESCHAMPER.
ESCHA.NAL, VOir ESCHENAL.
ESCHANCE, voir ESCHEANCE.
ESCHANCELER, escanchcler, scancelhcr,
scancilher, v. n., chanceler :
Et ce nos moslrat bien celé arche del
Testament ki s'enclinat cant li buef scan-
celhievent... Que est la pensé del juste se
li arche non del Testament ki s'enclinct
cant liboef ki la portent scancilhent? (Job,
Ler. de Lincy, p. 47o.)
Qnantli rels ot ceste novele
Tbî li enrages l'en eschanciic .
(Trislan, 11, 461, Michel.)
Mais ne mengast par le mien ensiant
Bucves ala trestont escanchelani,
A gênons fu mais il saut en estant.
(G. d'Hanslone, Ricliel. 25516. f'' 42 v».)
ESCHANCHE, voir ESCHEANCE.
ESCHANçoxNER, - sonner, essansoner,
V. a.,goùterd'une boisson avant de 1 offrir:
Je vais boire a niesme le pot.
Il est bon; (mais) j'eusse esté bien sot
Se je ne l'eusse essansoné.
(Farce d'un Genlilli., Ane. Th. fr., I. 256.)
— Fig., essayer, goûter quelque chose
avant d'en user, éprouver :
Si d'aventure il y en ha quelques unes
d'entre vous qui ayent peur de tomber en
quelques passages trop gaillars. je leur
conseille qu'elles se les faccut escliansonner
par leurs pères ou par leurs cousins, aftin
qu'elles mangent peu de ce qui est trop
appétissant. (Desper., Nouv., 1, Lacour.)
ESCHAxçoxNEiiiE, S. f., fonctiou d'é-
chansoa :
Pierre Megret, dit de Nitelles, somuieillier
de nostre escharu'onnerie. {Pièce du 29 mai
1377, ap. Léop. Delisle, Mand. de Ch. V,
p. 708.)
ESCHANCRÉ, adj., Tongé de chancres :
ESC
Gens soubzmis... a 'Venus, comme pu-
tains, maquerelles, mariolelz, bougrins,
bragars, napleux, eschancrez, Tableurs,
rufiens, caisnardiers, chamherieres d'hos-
telerie.' (IUbelais, CEuvres, Pantagruel,
pronostic, c. v, éd. 1353.)
ESCHANDE, VOir ESCANDRE.
ESCHANDELE, VOir ESCANDRE.
ESCHAiNDELISIER, VOir ESCANDAUSIER.
ESCHANDEIXIER, VOir ESCHANTILLIER.
ESCHANDiL, S. m., échantillon, étalon :
Fit aussi prendre de fait les eschandilx
de la ville et porter ausi a Ruanna pour
eschandillerles dictes mesures. (1390, Cari.
mun. de Lyon, p. 371, Guigue.)
Faire confectionner en cuivre les eschan-
diz des bennes pour mesurer la chaux et
le charbon. (1531-32, Arch. mun. Lyon,
BB 73.)
ESCHANDiLE, S. f., niBsurc :
Je n'ay monelle es os. ne san; en veine,
Que tout ne tremble anprez l'ame gentile,
Laquele tient ma mesure et eschandile.
Ma vie et mort avec mon aise et peine.
(Vasqcin Philieul, Eiiv. mlg. de F-. Pétrarque,
p. 122, éd. 1355.)
ESCHANDiLLiATioN, S. f., échantillon-
nage :
La Visitation et la eschandillialion apar-
tienent es maistres des mestiers et jures
de la ville. (1390, Cari. mun. de Lyon,
p. 371, Guigue.)
ESCHANDILLIER,VOir ESCHANTILLIER.
ESCHANDIR, escandir, verbe.
— Acl., allumer :
La ert pour vous li fens et fais et escandis.
(Li l'riere Theopli., st. 100, Scheler, Zeilschrifl, I,
236.)
— Brûler, incendier :
Car il ot vilainement ars et escandit le
contet de Haynnay. (Froiss., Chron., ill,
172, Kervyn.)
— Fig., animer, irriter :
Par confleslon vraie est l'ame ravcrdie.
Ja tant u'ara esté de mal faire escandie.
(Li Prière Theopli., st. 114, Scheler, Zeitsckri/l, I,
257.)
— Réfl., s'animer, s'irriter :
Si se doit chascuns esvilier
El eschandir, et travillier
A faire chose qui pnist plaire
A la très douce débonnaire.
(Bbetex, Tourn. de Chauveiici, 2743, Delmotle.)
Impr., eschandir.
— Neutr., se chauffer :
Ne set ou mucier n'ou gandir
Por eschaufer, por eschandir.
(G. DE CoiNci, ilir., ms. Brui-, V 194''.)
— Eschandit, part, passé et adj., chaud ;
De Liège la cileil ou on boit a godes
Le cervoise et le vin...
Et ou ly borgois ont escandit le coppes.
(Jeh. des Pbeis. Gc\le de Liège, 10489, ap.
Scheler, Gloss. philot.)
ESCHANDLE, VOir ESCANDRE.
ESCHANDRE, voir ESCANDRE.
ESC
ESCHANER, Bscaner, eschener, v. a ,
blanchir, rendre pâle :
Que ne la requerroit ja farae
Damoisele ne nnle dame
Prochainement ne fust sanee
Del inalage qui eschanee
.4 mainte dame et erapalie.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss.. P 107': ms. Ki-
chel. 817, P 70», et ms. Brus., P 100'.)
— Eschané, part, passé, blanchi, pâli :
N'i vol si bel, n'i voi si gent.
S'il est en cloislre sans baillie.
Sa biauté lost ne soit faillie,
Et tost ne soit las et tanez,
N'est pas merveille s'cscanei
Est viais cloistres. pales et megres.
(G. DE CoiNCi, ilv., ms. Soiss., f" OG"".)
La face a teinte, perse et noire,
Eschanez est, pales et megres ;
Que ses mais est amers et egres.
Mont li apert bien en la face.
(Id., de VEmper., Richel. 23111, f» 256''.)
Eschenez est, pales et megres.
tlD.. ib-, ms. Brnx., f 113".)
De joie el lit s'est estenduz
Et dist : Dame, tonz sui sanez,
Megre puis eslre et eschanez
Mes j'ai le cuer el cors tont sain.
(Id., ib., Richel. 2:illl, P 256''.)
Tant par est noirs, tainz el tanez,
Tant megres et tant eschanez
Qu'a peines l'a requeneu.
vId.. th., r 258''.)
Tant par est noirs, tainz et tanez.
Tant maigres et tant escanez.
(Id., ih., ms. Soiss., i° 123'.)
Tant megres et tant eschenez.
(Id., ii., ms. Brus.. P 114'.)
ESCHANGE, cscange, s. in., ce qui est
donné en échange, ce qui remplace :
Dens ! se jo l'pert, ja n'en avrai escange.
(Roi., 840, Muller.)
Quittez la terre qne vostre pères tint.
Moult bon eschange vous en donrai ici.
(Car. le Loh., 2" chans., ïxx, p. 71, P. Paris.)
— Représailles :
Quar li rois ot de Biauves pris
Monlt des bourjois et monll ocis.
Pour .1. sien prouvost k'il ocisent
Asses cruel escange i misent.
(MoiSK., Chron., 29198, ReilT.)
— Changement, vicissitude :
... Qui surmonte l'injure
Et les eschaïujes du temps.
(R. Belleac, Berg., 1" j., f 9 v».)
ESCH AXGEMENT, cck., escangemcnt, s. m. ,
échange, changement ;
Jou meismes comme sires ai volu et
loé et otrié ce meismes escangemant. (Ch.
de 1248, Arch. S 1412, pièce 12.)
Beoit demorer o ledit llerven de Léon
sanz echangement fere. (1262, Morice, Pr.
de l-H. de Bret., I, 984.)
Que tout chil et toutes chelles qui sont
tenuz maintenant de rente escangier, et
pour yretages qu'il aront arentet le puent
racater pour .xvm. mars le marc, soit de-
mi marc ou plus ou moins au cop, ensi
que li escangement eskiera. (1293, Ord. sur
le rachat des renies foncières, Tailliur,
p. 365.)
Qu'il r'arra sa mouiller, sans nul escangement.
\ (B. deSeb.,\i\, 31, Bocca.)
ESC
ESC
ESC
363
Par eschaiigement d'orame, vassour u
seignour. (3 nov. 1313, Thiron, Arch. E.-
et-Loir.)
Nul maistre dudit nipstier, alors qu'il
ouvrera pour soy et en sa besongne, ne
pourra faire autre euvre, ue besoogner en
la besogne des maistrcs dudit uiestier,
pour Veschangement desdits ouvrages qui
pourroient estre faicts, et pour escliever
aux fraudes qui pourroient s'en ensuir.
(1450, Ord., XIV, 127.)
Par piteux eschangement de félicité en
mendicité. (DuQUESNE, Hisl. de J. d'A-
vesn., Ars. 5208,1» 114 r».)
Lorsque des arcs fat faicl Veschangemenl.
(J. Le JUibe, Compte 1' sur !a naissance de dame
Verolle, Bibl. elz.)
Tarquin, l'orgueilleux roy des Rommaius,
qui par eschangement de fortune fut bouté
hors de son royaulme. (BoccACE, Nobles
malh., 1. IV, Prol., f°8l r«. éd. 1315.)
Achetez sans argent, et sans quelque
eschangement, du via et du laict. (Le FtVRE
D'Est., Bible, Esaïe, lv, éd. 1534.)
Pour avoir fait estranj-'emenl
Un si soadaiQ eschangement.
(R. Belleah, Œiiv. poél., A l'amour, t. II.
f» 96 T», éd. 1578.)
RieD ne périt, tant seulement
Par un secret eschangement
Reprend une forme nouvelle.
(Id., il>., la pierre lunaire.)
Pour eschangement de fief. {Coust. de
Mortagne (Flandre), ms. appartenant à
M. Baligand, p. 116.)
Au déparier fut fait Veschangement
De nos deux cœurs.
(Mell[n- de Saisct Gelais. (Env-, 111, 23, Bibl.
elz.)
ESCHAXGEMENT,adv., alternativement:
Ou que la terre solide
Feist eschange au plus liquide
An plus liquide élément
Ou la torche qui nous guide
 la lune eschangement .
(Denis., Prem. Adven. de J.-C-, p- 19.)
ESCH.\NGEOR, eschuung., s. m., celui
qui a fait un échange :
Principal garantisseor, delîendeor et es-
chanyeor. (Sept. 1292, Ch. du vie. deBay.,
Chap. de Bay., n» 231, Arch. Calv.)
— Changeur :
Par davant les eschaungeors. (1358, Ord.
d'Ed. III, Liv. des Bouill., xxv, Arch. mun.
Bordeaux.)
ESCH.\NGIEU, V. II. ?
De cel fort vin ne vos chaut i'e[s]changier.
(Aniieri, p. 171, Tobler.)
ESCHANIH, voir ESCHAHNIR.
ESCHAN'LETTE, S. f., chanlatte ;
Si sur le mur metoyen sont posez che-
naulx, eschanlettes communes a recevoir
les eaux des deux maisons joignantes, et
il arrive que l'un des voisins veuille re-
hausser le mur, l'autre sera tenu de retirer
la chaulette sur luy, pour le port des eaux
des bastiments. (Co!<t. de Gorze, XIII, 27,
N'ouv. Coût, gén., II, 1090.) Impr., eschan-
lettes.
ESCHANSO.NNER, VOir ESCHANÇONNER.
ESCHANTEILLOX, VOir ESCH.\NTILLON.
ESCHANTI31.É, cscantclé, part, passé,
armé de nœuds ou pointes :
Le ditPieretde Baunesfery d'une maequc
escantelee qu'il portoit ledit Du Rost. (1420,
Arch. JJ 171, f" 146 v.)
ESCHANTEi.ER, - ellcr, - escautelcr, es-
quanteler, verbe.
— Act., mettre en pièces, briser :
1 L'escut del col li fraint e escantelet.
(fio/.,1292, Muller.)
Desns l'escu li brans d'achier descienl,
1 Tote la bocle li escantele et fent.
I (Raimbem, Ogier, 11517, Barrois.) Impr.. estan-
I celc.
Tôt son escnt li vet eschanlelant.
(Mise. 5933, A. P.)
S'il (iert sur la large novele
Qu'il la li freint et cschanlelc.
(La Mort du lioi Gormont, 48, ap. Reiff., Citron.
j de iloushet.)
E l'escu de son col li fent et Yeschantele.
(quatre fils Aijmon, ms. Oxf., Hatt. 59, P 77 v".)
I Li cops descent parmi l'escu listé,
I L'une moitié en a esclianlelé.
(Gaydon, 2780, A. P.)
En la peine le fert devant
Si que l'escu, tut eseliantele.
: (Protheslaus, Richel. 2169, f 63'.)
Et ses escuz escanteles
\ En pluisor lins estoit perciez,
I D'un eur eu autre depeeiez.
(Gilles de Chin, 372, Ueifl.)
Et perchoient et esquanteloient eseus.
1 (J. DE Thucn, Est. de Jul. César, ms.
1 S.-Omer 722, f" 155''.)
Si la leva contre mont et en ferit le roy
sur le heaulme, si terriblement que il lui
eschantela et brisa. (Girart de Rossillon, ms.
de Beaune, éd. L. de Montille, p. 395.)
Si bien eschantellerent leurs escus qu'il
n'y en demeura d'entier pour seuUement
une main couvrir. {Perceval, f" 81', éd.
1530.)
— Réfl., se briser :
Si se depiecent les escuz et escanteieitt.
{Artur, Richel. 337, f» 277=.)
— Neutr., se briser:
Se par moi tes escus ne fraint et escantiele.
(Roum. d\Mi.i:. P 32=. Michelanl.)
ESCHANTELLET, S. m., angle, saillie,
coin :
Le suppliant prist un franc qu'il vil sur
Veschantellet ou gueston d'icelle huche.
(1380, Arch. JJ 117, pièce 188.)
ESCHANTiLLEj's. f., bHque de peu d'é-
paisseur :
Pour deux milliers à'eschantUle .xxx. s. ;
pour uug millier de tieulle courbe .xx. s.,
.VI. d., et pour une pipe et demye de chau
.VI. s. m. d. (1464, Compte rendu d Geof-
froy Taveau, Mortemer, Arch. Vienne.)
Cf. CHA.NTILI.E.
ESCH.VNTiLLiER, eschatiUller , - dillcr,
cscandillier, eschandellier, escantelier, v. a.,
échantillonner, comparer les mesures des
marchands sur l'étalon de la ville pour vé-
rilier si elles y sont conformes :
Peuvent et doivent tenir et avoir boia-
seaut et mesure de vinz et de elle, qui
doivent estre escandilliez a la mesure du
soignour. (1282, Ord., iv, 381.)
Chacipolus débet vocare secum duos
burgenses veteres a V eschandellier. (1310,
Franck, de Thoissey,ATch. P 1391, cote 578.)
Fit ausi prandre de fait les eschandilx de
la ville et porter ausi a Ruanna pour es-
chandiller les dictes mesures. (1390, Cart.
mnn. de Lyon, p. 371, Guigne.)
Touchant Narbonne, le sel se tirera par
barques qui seront mesurées et escluin-
tillees. (1300, Ord., xxi, 268.)
Pour examiner et eschandiller l'ouvrage.
(Paradin, Hist. de Lyon, p. 218, éd. 1373.)
— Prendre un échantillon de :
Doivent escantelier la futaille et garder
l'escantilloD. {Coust. de Sainct Amand, ms.
apparten. à .M. Baligand de Mortagne ,
p. 97.)
— Fixer :
Aussi les divinations sont toutes incer-
taines : veu que Mehemet et les siens furent
ceux qui du temps du dit Heracle eschantil-
lerent a bon escient les limites de l'empire.
(Thevet, Cosmogr., VI, 4', éd. 1338.)
ESCHANTiLLON, - eilloii, S. m., pièce
de bois d'un certain calibre :
Un eschanteillon de bois, qui est par ma-
nière de compas, a prendre et faire le tour
de cloches. {Reg. du Chdt., I, 3fi4, Bi-
blioph. fr.)
Dessouz le fondement font la terre ravir,
A fors eschanteiltens la Orent souatenir,
Grans baux, fors et pesans y ont fait establir.
(Cuv., B. du Guesclin, .1022, Charrière.)
— Eschantillon de cuisine, très petite
croûte de pain abandonnée aux gens de
cuisine :
Il est bien heureus qui en fine
Ung eschantillon de cuisine.
(CoQUILL., Droitz noue, l" p., de Stalu llominum,
1, p. 67, Bibl. elz.)
— Bord, lisière :
Tant alammes a ceste fois
Devant nous a Vescautillon
Que droitement en l'asuillon
D'un terne gracieus et cointe
Je perchui...
(Froiss., Poés., Il, li;6,156, Scheler.)
— Etalon de mesure propre aux taie-
meliers :
Se li noviaus talemelier pert son eschan-
tillon une fois ou pluseurs dedans les
quatre années desus dites, il devra, a chas-
cune fois qui le perdra, un chapon ou .xil.
d. por le chapon, (E. BoiL., Liv. des mest.,
l" p., I, 18, Lespinasse 3t Bonnardot.)
— Donner l' eschantillon, accorder des
faveurs ;
I élit musequin esveillé.
Preste a donner l' eschantillon
A quelque grobis esmaillê
Conlrefaisaot l'esmerillon.
(CoQuiLL , Enqursie, II, 98, Bibl. elz.)
ESCHANTiLLO.NAGE, cscandUlonaige, s.
m., droit perçu au prolit des seigneurs
pour la visite, l'ex:imen et l'étalonnage
des mesures :
De i'cschanlillonaoe des tonneaux neufs
faits pour cette année en la ville de Bois-
:m
ESC
ESC
ESC
commun que le dit maistre a eschantilloné.
(1452, Compte du maistre de la garde de
Vitri, ap. Le Clerctir Douy, t. I, 1» 197 r",
Arcli. Loiret.)
Vieulx|tiltres de la dite abbaye esquels il
s'agit des droicls de bichenaige et escan-
dillonaige appartenants au chapitre. (St-
JuLiEN, de l'Origine des Bourgongnons et
antiquité des estais Bourgong., p. 394, Paris
Nie. Ghesueau 1581-82, iu-1».)
ESCHANTILLON.NEMENT, CSCham., - Ol-
lonnement, s. m., droit perçu au profit du
seigneur pour la visite, l'examen et
l'étalonnage des mesures :
J'ay tout le proufHt de tout Veschantillon-
nement, et cougié de mon ol'lice, de tout le
bois qui se preut du rain de la forest pour
aller hors. (1420, Dénombr. du baill.
d'Evreux, Arch. P 308, f" 29 \°.)
Je ay le prouffit de tout Veschantollonne-
menl et cougié de mon office de tout le
bois qui se part du rain de la forest pour
aller hors. {Ib., 1» 39 r».)
Veschantillonnement. {Même aveu, Arch.
i' 294, reg. 4.)
EscHANTiu, V. a., mettre de côté,
mettre dans un coin :
Pour ce faire, lesdiz compaignons estain-
dirent les chandeilles, et les gecterent
derrière l'autel et escliantirent les lampes.
(138S, Arch. JJ 12t), pièce 189; Douët
d'Arcq, Pièces relal. au rég. de Cli. VI, t. U,
p. 238. J
Cf. ChantelI.
ESCHANTOLLONNEMENT, VOir ESCHAN-
TILLONNEMENI.
ESCHANU, scanu, adj., qui a les che-
veux blanchis, chenu :
Joe vous vei eschanuz e barbez.
(Th. de Ke.ni, Gesle d'Alis., Kichei. 24364,
f 70 r".)
Se vostre teste soit despyue
E soit liaQl e scanute.
(Du Jongleur d'Ely. p. 38, Michel.)
ESCHAP, escap, s. m., échappatoire :
iMais aias ne me vausisles croire,
Amcbois teaiez tout a l'aloise
lit a ekcap et a fclie.
(Roman de Italierl le Diable, ap. Dac, 111, 80',
éil. DiJoi.;
ESCHAPE, s. f., plume placée au-dessus
des yeux :
(Le faucon) doit avoir les sourcilz un
peu haultz et grosses eschapes et les yeus
graus et caves. {Modus, 1" 77 v°, Blaze.)
Cf. Chape.
ESCHAPEILLON, S. m., cscapadc :
Et peut bien estre que ses parens l'eus-
sent plus haulleuieut mariée, et ne l'eus-
sent pas baillée au bon homme, si ce ne
lusl uug petit esctiapeillou que elle avoit
fait en sa jeunesse, je ne scey par queUe
malle aventure qui advint par chauue
colle, dont le bon homme u'uvoit rien sceu.
[Quinze joyes de mar., v, Jacob.)
ESCHAPELERIE, VOir ESCHARPELERIE.
ESCHAPELoiRE, - oi/re, S. f.. Vêtement
pour couvrir les épaules :
Scapularia. eschapeloyre. (Gl. de Garl.,
ms. brug. 546, Scheler, Lex., p. 69.)
Cf. ESCHAPULAIRE.
ESCHAPEMENT, -appemeîif, s. m. .action
de s'échapper, fuite :
Duquel département et eschappement
sceut les nouvelles le landemain. (25 mars
1456, Rêm. du D. de B. en fav. de J. de
Baull'rem., Arch. mun. Dijon.)
Fut pratiqué V eschappement du conte de
Dampmartiu, lui estant en la bastide Saint
Anlhoiue. (Chron. de L. XI, Ib oct. 1464,
ms. Clairambaut, Ilichel.)
— Action d'échapper à, d'éviter :
Li escfiapemens de poinne. (Boece, de
Consol., ms. Berne 365, f" 47 v».)
ESCHAPER, V. a., employé abusiv. pour
dire mettre sous la chappe, cacher, garan-
tir :
Pont met sa grâce
Snr tell gens et si les eschape
Kt les mace dessoubz sa chappe.
(G. DE Charny, Liv.de cheval., ms. Drux., P 12r°.)
ESCn.\PiN, escapin,-appin, escaffin, s. m. ,
soulier léger, ancien mot refait au xvi'' s.
sous la forme escarpin :
Salleat des Hz, an eschapins chaciez.
(Les Loh., Richel. 1622, f 202 r°.)
Il sant dn lit en eschapins chaucies.
(II/., ms. MoDtp., f» 201''.)
Tôle dolante fors de la chambre issi
Desafablee, chancie en eschapins.
.'»., f° fiO''.)
Li sanc des piez li sant e raie,
Kar n'a soller ne cschapin.
(Be.i., D. de Norm., H, 28509, Michel.)
Aller sans chausses, en escliappin.
(Villon, Tesl., ap.Littré, Escarpin.)
Lesdits cordouanniers ne pourront faire
souliers ne escafflns a rivetz de basanne
grasse ne eouiroyee, se ce n'est pour petiz
enfans ou pour gens qui auront mal aux
piez. (1486, Ord., xix, 650.)
Osta ses souliers et se mist en eschapin
de chausses. (Loyal Serv., Clir. de Bay.,
L, éd. 1527.)
Les eschapins, the pynson showes. (Du
GvEZ,An Introd.for to lerneto spekefrench
trewly, à la suite de Palsghave, éd.Génin,
p. 907.)
ESCHAPirt, esquapir, eschepir, eskepir,
eschipir, eskiepir, verbe.
— Act., faire éclore :
Li oslors les oes an huan
Avoil couvez et eschapiz
0 les siens oiselez petiz.
(Marie, Ysopel, Richel. 19152, f» 22''.)
Avoit couvez et esquapiz.
(1d., ib., Lxsx, Roq.) Var., eskiepis.
De le piere de l'aigle qui a nom indiose,
l'aigle va en oriant por celé piere, ne ne
puel poure ne escliepir devant que ele ait
celé piere. {Descript. lapid., ms. Berne
113, f" no-".)
— Neutr., éclore :
Quant règle ad ses pacins fez el ni eschepir,
Encnntre le soleil Inr fet les oelz ovrir.
(Gabn., Vie de S. Thom., Kichei. 13513, f" 13 r».)
Quant celle a coves autrui eus, et il sont
eschipi et puis norri a ce qu il puissent
voler, dont vient la vraie mère qui les
aura puns, et si crie en aucun liu u elle
est, et 11 pierlrisot oent leur vraie mère,
(Rom. de Kanor, Richel. 1446, f" 70 r».J
Gardes le jour que il seront esquepi (les
oiseaux) et d'illuec en ix jours aies au ni
bien matin, si les prenes coiement. (L'avi-
culaire des oiseaux de proie, ms. Lyon 697,
f 215".)
Tout ira bien, les Sagonneaui
Sont eschepitz.
(Contre Sagon et les siens, Episl. par nng amy de
Cl. Marot. à la snita des Œuv. de Cl. Uarol,
p. 549, éd. 1731.)
- Fig. :
Li estellin ont fet tapir
Le fen que par lui alnmas.
Et les ns que aconstumas
A novians us font eschepir,
(Reclus db Mol., de Charité, Richel. 23111,
f»2U''.)
Eskepir.
(Id., ib., Richel. 15212
f 80 »•.)
ESCH.\Pi.Eis, eseapleiz, s. m., bataille :
Ore orrez ja dure mellee.
Dur eseapleiz et dur cskermie.
(Protheslaus, Richel. 2169, f 44'.)
ESCHAPLEMENT, S. m., bataille :
Ore commence enlr'els mut dur eschaplcment .
(Ilnrn, 338'J, Michel.)
ESCHAPLER, - uppler, eskapclcr, v. a.,
dégrossir, tailler :
Pi'i ot que lui au linel esckttpler,
A .VII. costieres le fist moult bien doler.
(Bat. d'Alesch , ms. Ar. 3623, var., ap. Jonck.,
Guilt. d'Or., II, i'X.)
La Vont li carpentier drechié et eschaplé ;
Un grant mollon en fisent, si l'ont devant ferré.
(Conq. de Jerus., 4086, Hippeaa.)
— Fig. et absolument, avec une signifi-
cation grivoise :
Grieviler, vous vous aidies
De çon dont poiut ne m'aidasse.
Cil est asses mains quassies
Qi englot chou c'on li maske;
Li premiers n'a fait fors eskapeler,
Li deerrains qi fait Tueuvre asonmer
Clôt l'ois, c'est li miens logies.
(Chans., Vat. Chr. 1490, 1» 156 r".)
— Eschaplé, part, passé, cassé, entamé :
Se il treuvent bois abbatu, soit eschapple
ou entier, ou autres remaisanees, dont
l'en n'ait pas besoing a noz dictes euvres...
(1376, Oi'd.,vi, 221.)
ESCHAPOiR, echapoir, s. m., échappa-
toire :
Sçachant point ledit Algais ne pouvoit
éviter par aucun echapoir le dernier et
juste tencement de son méfait. (Nogcier,
Hist. Tolos., p. 308, éd. 1556.)
EscHAPOLE, voir Escalope.
ESCH.\.poNNER, escaponner, v. a., cha-
ponner :
En se jovenece l'escaponnes, puis le
metes en mue et le paissies de vis oiseles.
[L'Aviculaire des oiseaux de proie, ms.
Lyon 697, f» 221».)
ESCHAPPELER, V. a., couvrir :
Par ce que la première et la deuxième
année il (le cyprès) est fort tendre a l'ar-
deur du soleil el a la rigueur de la nuicl,
il les faut eschappeler pendant le dit temps.
ESC
ESC
ESC
367
ainsi que dit a esté des melons. {Maison ,
rustique, il, 54, p. 270, ^d. 1638.)
ESCUAPPIET, S. m. î I
Cinq eschappielz et une basne. {Comptes
des mines de Jacques Coeur, Arcli. KK 329,
f» ^86^)
ESCHAPiLAiiiE, esco/j., adj., qu'oH met
sur les épaules :
Une cote escapulairc. (1377, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESCHAPULE, escapiire, s. f., vêtement
qu'on met sur les épaules ;
Scapidaria, escapure. (Glnss. de Garl.,
ms. Lille, Sclieler, Lex., p. 69.)
ESCHAQUE, - asque, s. f., teigne :
La racine de porree rouge, bouillie, este
ces rongnes et eschasgues qui viennent en
la teste, et pariny la barbe et les sourcils.
(Dn PiNET, Pline, xx, 8, éd. 1366.)
Rongnes et eschaqucs. (Id., «6., ch. 9.)
J'ay leu que le jus de naslurce alenois
appliqué avec graisse d'oye, guérit les
eschaques etroignes, qui sont par la barbe.
(Choliekes, les Apresdinces, \l. (" 223 r»,
éd. 1587.)
1. ESCHAR, escars, escar, achar, plus an-
ciennement escharn, escarn,s. m., moque-
rie, raillerie, plaisanterie, dérision, honte :
Il per escarn o fan trestot.
{Passion, 284, Dicz.)
Tu nos posas repriiece a nos veisins,
frenchissement e escharn a ces ki esteieut
en nostre aviru[ne]iiient. (Liv. des Ps.,
Cambridge, xliii, 13, Micbel.)
Tu posas nus reproce a uoz veisins,
subsannatiun e escharn a icels cbi en nostre
avirunement sunt. (Lib. Psalm.,Oxt.,\un,
15, Micbel.)
.'^e em parloie par vantanee
Et par eschar et par bobance.
Li esperitfts qne jo sai
De ma bourc se retrairoit.
(Wace, Brut, 8-233, Ler. de Lincy.^
En Delfois vinrent ambedai.
Tôt sans escars faire el sans ris
Entrent el temple Apolinis.
(Ben.. Troie, Uichel. 375, f 80=.)
Bele, fnntil, qn'apercevance
Ne seil de tos ne parlance
^'eschar entre la gent vilaine,
Afublez ça chape de laine,
Qneja nel sachent vos veisins.
(Id., D. deKorm., II. 31308, Michel.)
An départir de son pais
N'i oui eschar ne gens ne ris.
(Id., ii.. Il, 31690.)
Mull par en fu puis tut le meis
Estrange eschar entre Franceis.
(Id., ib.. II, 5909.)
Grant eschar en ont li serjant
Qne la reine vait slvant,
Li un l'empeint, l'autre lu bute,
El sil mêlent ors de la rute.
(Tristan, III, p. 92, Michel.)
IVnl nel deit tenir a eschar.
(GuiLLACME, Best, die, 1147, Ilippeiu.)
Dens aurent omnipotent
Pur eschar de vostre cuuiandement.
(.Chardrv, Sel dormans, 289, Kocb.)
Idoine a la reqaeste oie;
Mull le lient a graut derverie,
A grant escar el a outrage.
Umadas et ïdoine, Richel. 313, t" 316'.^
Las! quel eschar et quel dolors
Qa'el m'acullli en ses auiors!
(Parton., 5191, Crapelel.)
Grant dnel aurai el srant eschar
Se je, por bien norrir ma char
Qui rauerl, en ce monde perdoie
Le gi'ant délit....
(Vie des Pères, Uichel. 23111, P 33''.)
Qui lient mariaige a eschar
Et qui lou desront et devise
Dieu escharnist et saiule Yglise.
(De l'Empercr. gni garda sa chast., SG, ap. Méon,
Nuiw. Rcc, II, 4.)
Ainz dit aucnn ; Ceo est eschar.
Cornent chaslierai ma char î
{Besant de Dieu, 485, Martin. )
Aine n'ama horae qui fust fools ne musars,
.\e outrageas, ne vilains, ne eschars,
N'ainc de sa bouche n'issi vilains eschars.
(Enf. Oijier, 5048, Scheler.)
Ses vilains mos et ses escars
Me dist asses, et remprosna.
(Du Vilain, au hufel, Richel. 1553, f 506 r°.)
E d'espines le corunereot
E par eschar le saluèrent.
(Passion, ms. Flor. Laur. convenli soppressi 99,
P 98''.)
Vous en aves abaln maint.
Dient les dames par escar.
(Sarr,>ein, Rom. de Jlam., ap. Michel, llist. des
dttcs de Xorm,, p. 277.)
Mestre Giefroi de Flavi, phisicien, dist
ausl corne par eschar : Qui vos a guéri ?
{Les Mir. S. Loys, Reo. des Hist., XX, 162.)
Et li saige home en ravoient tel acitar de
ce que tel rescaille osoit parler encontre
eus de tel chose. {Traité de theol, Richel.
12381, f 334 r».)
Et dona a chescun graunt de la tere un
sertein noun en escftar de mokerye. (Cftron.
de Lond., p. 36, Aunger.)
2. ESCHAR, voir ESSABT.
ESCHARALLE, S. f., pUS :
Le sordide ou sale et le pourri ensuit
fort les playes d'arquebusade, et autres
grandement contuses. Dont il en est rejeté
une chair molle, et 1res puante, qu'on
nomme escharalle, avec une vapeur hor-
rible et cadavéreuse. (JouB., Annot. s. la
chir. de Guy de Chaul., p. 214, éd. 1598.)
ESCHARAVEAU, S. m., escarbot :
Les chevaux morts engendrent... les
escharaveaux et fouillemerdes. (Du Pinet,
Pline, XI, 20, éd. 1566.)
Encores se servent ils a cet effet des
escliaraveaux, qui ont certaines cornes re-
courbées, que nous appelons cerfs volans.
{lo., ib., XXX, 11.)
EscH.ARBOTE, escarbotc, escabote,escher-
bote, escarboile, s. (., escarbot, scarabée :
Cambro, escabote. {Olla patulla, p. 23,
Scheler.)
LecabOj onis, escherbote. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 4120, f" 123 r^)
En ce se montre niro et sotte.
Elle ressemble Vescharbotle
Qui guerpi.st l'odeur des llorettes,
El suy le chemin des charrettes.
Es estrons des chevanlx se boute.
(J. Le Fevre, Mathecilus, liv. II, v. 915, Tricolel.)
Aucunes bestcs ont .VI. pies comme les
escarbotes et les mousches. (Evrabt de
CoNTY, Probl. d'Arist., Ricbel. 210, f 146''.)
Scarrabeus, escarboile. (Gloss. rom.-lat.
du xv° s., Scheler.)
Sonbz miel a pastel à'escharbote.
Telz sont simples et samldent sains
Qui mucent serpens en lor sains.
(Pastoralet, ms. Brux., l" 27 r".)
Ce ne leur vault une escharbote.
(ta grant Malice des l'émules, Poés. fr. des xv° et
xvi'» s., V, 313.)
ESCHARBOTTER, Bscarbotler, V. a.,
éparpiller le feu, l'élargir, lui donner de
l'air pour le mettre en état de mieux
flamber :
Escript au foyer avec uu baston brusié
d'un bout, dont on escliarbotle le feu.
(Rabel., Gargantua, ch. 28, éd. 1342.)
Qui fougont et escharbottent. (Id., Pan-
tagruel, eu. 33, éd. 1542.)
Il est encore usité dans ce sens en patois
charentais, poitevin et berrichon.
ESCHARCÉ, adj., faible de poids, en
parlant d'une monnaie :
Que les m aistres particuliers de nosdiles
monnoyes ne puisse faire l'œuvre de noz
doubles dessusditz plus escharcee d'un
grain de la loy que vous leur deviserez.
(1331, Ord., II, 428.)
ESCHARCEMENT, VOir ESCHARSEMENT.
ESCHARCETÉ, VOir ESCHÀUSETÉ.
ESCHARCIIF.MENT, VOir ESCHABSEMENT.
ESCHARÇON, VOir ESCHABEÇON.
ESCH-VRDE, eschardrc, esclierde, escerde.
echede, esc.hierde, esherde, s. L, écaille :
En celé idie ad teles pères ki sant faites en tel
[maneres
Qu'il n'ad bûche ne jointure ne echede ne crevenre.
(P. DE TiiAUN, Be.tl., 1486, Wright)
(Le serpent) ses escherdes herice.
iBes., Troie, ms. Naples, f 12'=.)
... escerdes.
(ID., ib., Richel. 373, f° Vl\)
L'escherde de son dos.
(GuiLLACME, t'es/. i/(ii., 2100, Hippeaa.)
Les eskerdes cheent a val,
Guariz est Dardanus del mal.
(Prothe^laiis, Richel. 2169, f 36\)
Dont maint poisson sont peechans
A grant escharde el grosse teste.
Dont bien scevent oster l'areste.
(In Beguesle des Frères Meneurs, Richel. 24432,
f" 146 r".)
Si lur (aux poissons) traions l'amer de
quor... et les escAerdes de dehors lur os-
tons. (.Maurice, Serm., ms. Flor. Laur.
conventi soppressi 99, f 44''.)
Gels qui ont pennes et escherdes men-
giez. (Bible, Riciiel. 8<9, f'> 85''. J
L'eve remest ausl pleine d'eschardes
corne se l'en i eust escharde grant
plante de poissons. {Vie el mir. déplus, s.
confess., Maz. 568, f''3^)
Poysson qui a eschlerde el noe.
(.JIacéde la Charité, Utlite, Richel. 401. !" 33".)
Squama, esquaille, cschardre. (Gloss.
de Couches.)
— Morceau de bois :
Quiex genz raistrent Rion en cendre.
Ou de fnsl ardi mainte escharde.
iGuiAKT, fioj. lign., prol., v. 458, Buchon.1
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— Carde :
Se il leur survieut autre laine a eschar-
der qu'ilz n'y employent les eschardes dont
ilz auront eùcommeucié la première laine.
(1406, Ord., IX, 173.)
Geta contre le dit Geor{»et unes escardes
qu'il avoit en sa ujaiu. (1450, Arch. JJ 186,
pièce Ib.)
Norra., Haut-Maine, jarde , écaille de
poisson. Morvan bourguignon, Saint-Mar-
tin de la Mer, êcka, arête.
La langue moderne a gardé écharde,
piquant de chardon, et petit corps aigu,
ligneux ou métallique qui s'introduit ac-
cidentellement dans l'épaisseur de la
peau.
ESCH.\iiDÉ, escherdé, part, passé, cou-
vert d'écaillés :
Ven ad les monstres lygris e faunos,
Les serpeas, les dragons escherdez an dos.
(Th. de Ke.m, Geste d'Atis., llichel. 24364,
f SS ï".)
Neir ert pins ke charbons, escherdé ont le vis.
(ID., ib., f° 70 v°.)
1. ESCHAUDER, escarder, escherder, es-
querder, v. a., ôler l'écaillé, écailler :
Corne se l'en i eust esc/wrde graut planté
de poissons. [Vie de plus. s. co»»/'ess., Maz.
S68, t'S".)
Esqtierdez le pesson e dépêchiez par
pieches. (Ens. p. apareil. viand., Richel. 1.
7131, f 100'.)
Perche soit sans esckarder cuite en eaue»
et puis soit pelée. {Ménagier, 11, 187, Bi'
blioph. fr.)
— Absol. ;
Pensons de l'csploitier, car moult forment me
[larde
Que sanc de Sarrazins parmi les chans esparde
A m'espee qui pas de petis cops u'cscarde.
(B. de Commarchis, 3537, Scheler.)
— Eschardé, part, passé, écaillé ;
.1. heuuap de madré a piet d'argent,
douquel li heunas est escardes, et .ii. cue-
vrekies. (13 déc. 13U1, Cart. de Flines,
p. SOI, CCCLXi, llautcœur.j
Pour la livraison d'une cloche devant
servir de wigueroa au beffroi, au lieu de
celle qui s'y trouve et qui est escardee et
non durable. (16 oct. 1429, Uéij. aux Cen-
saux, Arch. Tournai.)
Norm., Haut-Maine, êcharder, écailler.
2. ESCHAUDEU, escardcr, v. a., carder :
Trop sot bien coudre et esckarder,
Cbarpir, pignier et Cler luiue.
(Fail. d'Ov., Ars. 5069, t" IV.)
Que se il leur survient autre laine a es-
ckarder, qu'ilz n'y employent ou mettent
eu besougne les eschardes dont ilz auront
encommeucié ladicte première laine, jus-
ques a ce que elle soit toute achevée, et
■ que lesdictes eschardes soient bien uec-
toyees. (1406, Ord., ix, 173.)
Jehan Girard escardeur de laynes... gain-
gnoit ses journées... a escarder laynes.
(1473, Arch. JJ 194, pièce ;JB6.)
3. ESciiARDEU, escarder, scardeir. verbe
— Act., rompre, briser en éclats :
Ces cspees sont si brisies,
Escardees et cmpiries.
{Eleocle et Polin., Richel. 375, (» ;;5\)
— Fig., piller, dépouiller :
Cardonans si sont dit cardinans com cardons.
Car par eulz lolt el oevre 11 papes ses pardons ;
Mais chardons chardoonaus interprètent chardons,
Car il tschardent gens et prenant ans lardons.
(Dit des Mais, ap. Jub., Nouv. Rcc, l, 18'2.)
Crant sens est d'amis faire, et greignenr du garder;
Mes pon en fait et garde qui les Yuelt escharder.
(Jbh. de Meunc, Test., 817, Méon.)
Tout le pais de biens eschardent.
(GuiABT, Roy. lign., t. I, p. 142, Buchon.)
Ly Engles et les Gascons eulrent villai-
nement escardé le bon pais de Toulouseiu.
(Fhoiss., Chron., IV, 373, Luce.)
— Diviser ;
Liqueis doairs, tant que por la vicarie
del temme ne puet eslre scardeis, vendus
ne amenris, por cheli cas ne por altre, sens
le greis del femme et del plus grant partie
de ses manbours. (J. DE Stavelot, Chron.,
p. 37, Borgnet.)
— Neutr., se briser :
Lances brisent, basions eschardent
(Gui.iRT, Roij. tvjn., 1-170, W. et D.)
■ La repenst on esgarder
Godendaz croistre et escharder.
(11)., ib., 19223.)
Guernesey, écharddir, tourmenter, faire
enrager.
ESCHAJiDEUR, escardeur, s. m., car-
deur :
Colin Manceau, valet escardeur de laine.
(1373, Arch. JJ 103, pièce 240.)
Fouquart, eschardeur de laines, {Reg. du
Chdt., 11, 266, Biblioph. Ir.)
U sera défendu a tous les escliardeiirs,
que sitost qu'ilz auront euconmencié a
escharder la laine d'aucun drap qu'ilz ne
mettent ou mesleut autre laine parmi. (1406,
Slal. des Drap. d'Evreux, Ord., tx, 173.)
Jehan Girard, escardeur de laynes. (1473,
Arch. JJ 194, pièce 366.)
A ceuU qui drappent
En laine, cscardeurs, fiUeurs et fonleurs.
(.J- BoucuET, Ep. mor.. H, i, éd. 1545-)
ESCHARDEus, csckerdous, adj., écail-
leux, et par extens., rugueux, raboteux :
Crestez esteit et escherdous (un serpent)
Ht hericiez.
(G. DE S. Pair, ilf. S. Michel, 3221, Michel.)
Li uns des arcs qui fu hideus,
Et plains de neus, et esckardeus.
(Rose, 977, Méon.)
L'antre flèche carte et noieuse.
Laide et mal faite et eschardeuse.
(Fttbl. d'Ov., Ars. 5069, f° i\)
ESCHARDONNER, V. a., plquer avec des
chardons :
Li chardonal toi eschardonnent
Les eschars qui son echar donnent.
Maint preudom ont <nchardonué,
Chardonal sont cnchardoué,
Por ce poignent comme chardon.
(G. DE Coi.\ci, Sle Leoc, Richel. 19152, f» 29''.)
Cf. Enchardoker.
ESCHARURE, VOir ESCHAKDE.
ESCH.AREÇOx, ssc, ach., - iqon, - isson,
escharr., escharçon, escliarsson, cscarchon,
escarceon, escherson, eschalasson, eschallas-
son, eschalesson, escharisson, s. m., échalas,
pièce :
En sa vigne le lalsa pendre
Et fist de son cors escalr]chon.
(Recl. de Moliens, Dit de Charité, Ars. 3460,
f» 20 r°.)
Escarceon. {Bulle Laonnaise de 1212, ap.
Corblet, Gloss. pic.)
A Thiebaut lou boscheron pour coper
busche pour l'ostel et escharricons pour les
vignes. (1288, Compt. du Paracl., f° 9 v°,
Arch. Aube.)
.III. c. d'eschareçons renduz es vingnes.
(1332, Compte de'Odarl de Laigny, Arch.
KK 3% f» 176 V».) Eschariçons. {Ib., t» 284
V».) .u.c. d'escharissons. {Ib., f" 211 v°.)
Acharissons. {Ib.)
Item d'avoir emblé en la vigne Simone
dou puis de Acy deux faissiaus d'eschars-
sons. (1356, Arch. JJ 85, pièce 119.)
Il auront la moitié du menu ouvrage qui
istera des escharçons qui se feront pour les
vignes. (1357, Re'g. du Chap. de S. J. de Je-
rus., Arch. MM 28, 1» 61 r°.)
Ils menront pour l'Ilospital tous les ans
les escarchons et .l. bariUees d'amende-
ment a .111. chevaux es vignes de la Bo-
velle. (1357, Cerny, ap. Mannier, Comman-
deries, p. 531.)
U faut acheter d'eschersons pour les
dictes vignes. (1375, Etat des revenus de
l'Archev . de Beims, Arch. admin. de
Reims, t. III, p. 426, Doc. inéd.)
Phalanga, escherson. {Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 4120, f 124 V».)
Une quantité d'eschalassons. (1419, Arch.
JJ 171, 1° 11 r».)
Un des eschalessons. {Ib.)
Six jarbes d'escalas ou escharçons. (1419,
Arch. JJ 172, pièce 20.)
Rabanus afferme que le hastou fut par
luy (Bacchus) trouvé et nommé, affin que
les hommes peussent user et avoir les
grains a faire le vin, lequel baston nous
appelons vulgairement escharçon. {Chron.
et hist. saint, et prof., Ars. 3515, 1° 158 r".)
Escarchons de vignes. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux., 'i" p., sec. copie, f
423 r".)
11 faut oster les escharsons des vignes a
deux lieues autour, crainte que l'ennemi
n'en cuise ses vivres, ou n'en remplisse les
fosses. (1493, Rec. d'Ordonn., Arch. législ.
de Reims, 2» p., t. I, p. 148, Doc. inéd.)
Mettans les eschallassons selon le be-
soiug, aUu que le branchage de la vigne y
puisse ramper dessus. (Belle-For., Secr.
de l'Agric, p. 70, éd. 1571.)
ESCHAREÇONNER, escharssonncr, eskar-
choner, v. a., garnir d'ccbalas, écbalasser :
Vigne esluet foir et femer,
Colper, lier, eskarchoner.
(Dclivr. ditpeup. d'isr., ms. du Mans 173, l" 41 r".)
Lessier ladicte vigne bien labourée de
toutes ses royes et lassons, et aussi bien
escharssonnee. (1408, Arch. MM 32, f''21 v.)
ESCHARENiEii, S. m., p.-ê. écorcheur :
Chapuis, escftareniers, chamatours. (1294,
Plait général de Dijon, Richel. 1. 9873,
f 26 v«.)
Cf. Escharoigner.
ESCHARFAUDER, VOir ESCHAUFAUDER.
ESCHARGAGE, escurquagc, s. m. dé-
chargement :
ESC
Mises pour frais de naviaux et d'escar-
quage. (1365, Compt. de P. Lenganeur, Mon.
de l'hist. du tiers état, IV, 161.)
ESCH.\RGAITE, -gtiaite, -ghette, -guete,
- guette, - ghuette, - guette, - guecte; -guite,
- waile, -vaite, escar., esquar., esgar.,es-
guar., eschair., acliar., acliair., escher., es-
cer., ech., esquer., esr.lior.,escor.,escro., es-
crou.,eschal.,escal.,escliel,eschiel.,eschau.,
escho., eschou., eschii., escha., eschargarde,
eschaugourte, s. (., primitivement compa-
gnie de gens de guerre chargés de faire le
guet, et plus tard le guetteurisoléou la senti-
nelle, celui qui fait le guet ; guet, patrouille :
Icele noit n'ont unques escahjuaile.
(Roi.. 2-i93. Millier.)
Les escalgailes chi guardent la citez.
(Cant. des Cant., 43, Slengel.)
Gaite et escorgaites sont sor le mnr monté.
(Roum. d'Alix.. f° 62'', Miclielanl.)
Vacorgaite commande Dans Clins, le fil Caldnit.
(;*.. f» 60^)
Veschegueile est la sns et pinnun de cet mnnt,
Veit les larnns el val.
(Gar.v., Vie de S. TAom. , Ricliel. 13313, f° 13 r°.) ]
Li reis csteit deJenz snu paveillnn,
Li eschielguaile delez e envirun.
(JoRD. Fastosme, Chron., "11, Michel, D. de
Korm., t. 111.) Var., li eschealwaiite.
Mettent lar esehalgaites quant vient a la vespree.
(Th. de Kbst, Ge.ùe d'Mis., Ricbel. 2436i,r' i t".)
Les eschargaites de l'est et de la cité
orent tele paor que... (B. le Très., Cont.
de G. de Tyr, p. 112, Guizot.)
Les escergaites de l'est. {Hist. de la terre
s., ms. S. -Orner 722, f» 44'' )
Mètre et paier vaites et acharvaites. 1
(1283, Franck, de Montbétiart, Arch. mun.
Montbéliard.)
Li rois Etiocles mist les escrouguaites
sor les murs et par les tors.. [Estories Ro-
gier, Ricbel. 2012b, f" 111^)
Turnus comanda Vescrougaite a .xilf. c.
chivaliers. (Ib., t" 154'\)
En tailles, en prises, en ajtaires, en
gaites, en eschargaites, en dyemes, etc.
(1344, Ch. de Louis de Neiichdtel, Arch. du
prince, Neucliâtel, E', W 21.)
.IIII. gentilz hommes qui doivent eschau-
guette ou moys de mars a armes et a cbe-
vaulx aux portes de Blois. (1380, Beven. de
Blois, Arch. KK 300, f° 1 r».)
Si n'avoient noie eschagaile.
(Chr. de Pis., Poés., Richel. 604, P 233 t°.)
Ponr la crainte des eschoguelles.
(llonolog. joy. de la Chamberiere, Poéa. fr. des
xï" el xïi= s., Il, 248.)
Que les evesques estoyent comme Ves-
chauguette qui doit avertir les passans du
danger. (Fauchet, Antiq. gaul., 1. III, ch.
18, éd. 1611.)
— Action de faire le guet :
Fist Yeschargaile a chevaliers mil.
(Les Loh., ms. Montp., f° ii^.)
De Yeschargaile. por Dien, qo'en sera il?
Je la ferai, dist Bègues de Belin,
Par tel convenl com vous porez oir.
(Carin le Loh., 2' chans., xxxv, p. 13", P. Paris.)
La nuit faîssoient escenpailes.
(Brut, ms. Munich, 631, Vollm.)
La nnit flst faire Veschelgaile
À cinc ceaz chevaliers des sons.
(Bbm., C. (fc Norm., 11, 19161, Michel. i
T. lU.
ESC
La nuit fisl esqnargaite tant qu'il fu esclarié.
(Les Chelifs, Richel. 12358, f» 142".)
Que li mainnie le cardenal fisent Vescar-
gaite une nuit pur devers le cité. [Chron.
d'Eriiovl, p. 425, Mas-Latrie.) Var., achar-
gaile.
Et celé qni fait ['eschargarde,
Pnnr faire plus segurement
La garde, fait assemblement
Souz ses piez de pierres menues.
(Fabl. i-Ov., Ars. 5069. P 82''.)
Chascun soit est en etcharguete
La bele en une tour qui guete...
(/*., f 50'.)
Ne porrons faire., ne eschugaite, ne se-
monces en quanque manere que eles fus-
sent. (1430, Ch. de L. d'Amboise, Fonte-
neau, I, 342, Bibl. Poitiers.)
— Guet-apens, trame :
Mais onques n'ns la joysance
De ce plaisant jeu d'amouretes,
Pour la craincie des eschoguetes
Et du danger de maie bouche.
(Serm. joij. de la fille esgaree, p. 30, ap. Fr.
Michel et Ler. de Linc, Farces, Moral, el serm.
joy., l. III.)
On imagina qu'il (Parmenion) avoit
dressé ceste eschoguette au roy par l'entn-
mise de son filz Philotas. (AmïOT, Diod.,
XVII, 17.)
Il dcsiroit tousjours faire eschauguetes
et embusches. (Gruget, Div. lec, II, l, éd.
1583.)
— Petite tour d'observation oii se te-
naient les gens de guerre qui faisaient le
guet, guérite de pierre au haut dune tour
ou d'un clocher, d'où la sentinelle ou le
veilleur inspectait les environs; guérite en
général :
Un val dévale, sont .i. tertre monté,
A Vachairgaite Hervis le baicheler
Ont apersut.
(Les Loh.. Richel. 19160, P 13'.)
Eschauguite de foire. {Liv de jost. et de
plet, xviii, 24, Rapetti.)
Firent aussi aulcun monter en hault sur
le sommet d'une escharguette, dont on
povoit clerement choisir la grosse tour de
lirevent. (Wavrin, Anchienn. chron. d'En-
glet., t. I, p. 230, Soc. de l'H. de Fr.)
Vescharguecte duàil chastel. (1421, Pièces
relat. au rég. de Ch. VI, t. II, p. 112, Douët
d'Arcq.)
Et tantost après que la signeurie fut
assise a table, une guette, estant au dessus
d'icelle tour, eu Veschauguette, sonna un
cornet moult haut. (Ol. de la Marche,
Mém., H, 4, Michaud.)
Une damoiselle de merveilleuse beauté
qui estoit aux fenestres ou esquerguetles de
la porte. (Perceforest, vol. 1, c. 34, éd.
1528.)
Escarghuetles érigées sur les murailles-
(1498, Réthune, ap. La Fons, Art. du Nord.
p. 185.)
Les yeulx sont comme eschoguette du
corps, et pour ceste raison nature l'a logée
hault. (J. BouCHET, la noble Dame, f° 42 v»,
éd. 1536.)
Esgarghette. (1525, S.-Omer, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
De dessus quelque eschoguette. (A.myot,
CEuv. met., t. 11, p. 14, éd. 1820.)
ESC
369
Les guerres civiles ont cela de pire que
les autres guerres, de nous mettre chacun
en echauguette en sa propre maison. (Mont.,
Ess., 1. 111, c. 9, éd. 1595.)
Et a fin de plus aysement estre adverty
des entreprises des ennemis, il dressa des
eschauguetles ioai le long de la rivière, de-
puis son emboucheure eu mer, lesquelles il
garnist de gens. (Faui'.het, Aniiq. gaul.,
¥ vol., IV, S, éd. 1611.)
— Veillée :
Diligemment est escripte l'ardeur de
leur grant devocion, que quant li tabernacle
estoit clos elles s'aherdoienl par dehors
aux portes du tabernacle et celebroient les
eschatigourtes des femmes vieilles, et de-
mouroient neis la nuit en oroison, et ne
cessoient pas du service divin quant li
home dormoient. (J. de Meu.ng, Êp. d'Abeil.
et d'Hel., Richel. 920, 1° 109 r».)
— Fig., signe, preuve :
Prions tuit Dieu d'un corage que il de-
mostre a nos les eschaugueites de son.
martir. Si come li pueples prioit Nostre
Seigneur la mer se concrest en son sein
et se desparti a bien preuf par trois milles.
{Vie S. Clem., Richel. 818, f" 296 v».)
Haut-Maine, echauguette, aguet, espion-
nage.
ESCHARGAiTEJiENT, escliauguelement,
- ettement, s. m., action de faire le guet /
Speculacio,oni5,escftaM(/Me(ewenJ, regait.
[Gtoss. lal.-fr., Richel. 1. 7679, f" 248 v».;
— Guet-apens :
Vestez ses armes, afin que vous puissiez
ester a rencontre des eschauguetemens de
l'ennemi. (CouRCY, Hist. de Grèce, Ars.
3689, f» 221'i.)
— Guet, patrouille :
Ainsi est l'ost du roy devant la roche, et
l'eschauguettement estoit toutes les uuiyls
de deux cent chevaliers pour garder que
l'en enmenast le roy Artus ne ses compai-
gnons. (Lancelol du Lac, l" p., ch. 51,
éd. 1488.)
ESCH.\RGAiTEOR, - cur, - our, - gaic.
teur, - gueteur, - guetteur, - guecteur,
esquar, eschau., s. ni., sentinelle, celui qui
fait le guet :
Galerans de Monbrin, qui fa fel et boisiere,
Ot esté celé nnit de l'ost esiiuargailiere.
(Enf. God., Uichel. 12538, C ii^.)
Et sera ses eschaugaiteettrs de la garde
del saintuaire. [Bible, Richel. 899, f 53".)
Nous qui sommes establi en la maison
nostre seigneur pour gaites et por eschau-
gaiteors. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
f" 44'".) P. Paris : eschargaiteurs.
Jhesus est nostre eschargiietierres,
Nostre tuteur, nostre guetierres
Contre les nocturues assaus.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f» 183''.)
Insidiator, eschauguetour. [Gloss. de
Conches)
Eschargueteur et garde du peuple. (L. de
Première., Decam., Richel. 129, f° 31 v» )
Lors envoia Jonathas eschaugaictews sur
les chasteaux de ses euniuiis. (Codrcy,
Hist. de Grèce, Ars. 5069, f 238".)
Vescliargueteiir les vey et oy, si sonn»
ralarme. (Duquesne, Hist. de J. dAvesn.,
Ars. 5208, f" 61 V.)
V7
370
ESC
1. ESCHARGAiTiER, - gaiUr, - guaitier,
- gueilier, - guetter, - getier, - vaitier, es-
car., achar., achair., acha., exchar., echar.,
escher., escer., esguar., esguer., escov., es-
cro., escrou., eschel., eschiel., eschil., es.
chaù.,eschou., eseha., essar., essor., essour.,
esour., eschargarder, escroaitkr, verbe.
— Neutr., faire le guet, être en senti-
nelle, être au guet, aux aguets :
Que
1 faites sor'Rnne eschargailier ennit.
,(J. BOD., Soi-., xci, Michel.)
Aloient eschergailanl entor le chaste!.
(S. Graal, Vat. Cbr. 1687, f» 130^)
La Tint esehaugailant o grant chevalerie.
(Parton., Richel. 1915-2, f»rni'.)
Trouva escarguailatil Lambert le Berruier.
(Haugis d'Aig/em.. ms. Montp. H 247, P leS»-.)
Mais ne vous covient ja pour moi esourgalier.
Car ici me covieot l'arme del cors voidier.
(Gar. de Slongl.. Vat. Chr. 1317, f° iV.)
Echarvaitier. (1283, Coût, de Montbe-
(tard.)
Et ses fieres les fel la nuit eschenjueiHir.
(Doon de ilaience,.'i'i8, A. P )
Et s'il ont fain de someiller
.1. eslablisseul pour veiller
Qui lousjours garde et eschargarde.
(Fabl. dOiK, Ars. 51169, i° 8-2'=..)
Sor les murs ot grans noises de cors et
de buisines et en l'ost ausi encontre ans de
ceaus qui escrouguaitoient {Estories Rogier,
Richel. 20123, f lll^)
Secilz cul 11 escharguaile sera comtnandee
ne escharguettoit, il devra double eschar-
gailte. (133tj, Franck, de la Chaux du Dom-
bief, Droz, Bibl. Besançon.)
Se celluy a cuy l'excbargait aura esté de-
mandé n'a exchargailié, pour celle fois
qu'il a deffailli à'exchargaitier devra
double exchargait. (Franck, de Monnet,
trad. du XV» s., Cb. des compt. de Dijon,
122, Arch. Doubs.)
Cui eschauguetle a ouyr ce que dit ung
autre. (R. Est., Lai. ling. thés., Auceps
auribus.)
Regarde bien tout a l'entour s'il y a quel-
eun qui eschauguetle pour nous ouyr. (Id.,
ib-, Aucupo.)
— Avec que, veiller attentivement à ce
que :
Od la lone série anait eschilguailiez.
Que Flamei g ne terriea ne seient embuschieî.
(JoRD. Famosme, C/iroii., 138, ap. Michel, D. de
Norm.) Var., ttchameitez-.
Alixandres commande l'est a escorgaitier.
Que cil dedens n'en isceul pot les Grins damager.
(Roum. d'Alix., f 9', Michelant.)
— Act., comme garder, veiller k la sii-
reté de, en faisant une garde attentive :
D'ambedous pars se font eschargailier.
(Les Loh., ms. Montp. f -217=.)
Gels encootra ki ne dormoient
Ki lole l'est escenjuailoienl.
(Briil, ms. Munich, 753. Vollm.)
Desor cel aubre que lai voi verdoier
Je remanrai por vous achargaitier.
(Bat. d'Alesch., Richel. '2491, P 3 v°.).
De Inr plus estiz compaignons
I fnnt la nnit cinc ceoz veiliei,
A qu'il se funt eschelgaitier.
(Ben., D. de Nom., II. 3996, Michel.)
ESC
La nnit fait ses gnaites son ost eschielguaitier. !
iJoRD. Fastossie, Chron., 6-2fi, ap. Michel, D. de
Norm., t. III.) Var., eseheuiailer.
Escroailier se fisent li noble poignor.
(De Yaspasien, Richel. 1553, f° 385 r".)
Et kant les gaites qui l'ost achargaitoient
tout environ que nulz n'i entraist les
virent si lor vinrent a l'eucontre. (S. Graal,
Richel. 2435, t» 221 v».)
Qni l'ost durent eschaiiguelier.
(Rose, ms. Corsini, T 101°.)
Qui l'ost durent escergailier.
ilb., Vat. Chr. 15Î2, C 976.)
Qai les dévoient achargaitier.
(III., Val. Cbr. 1838, P 130^)
Et en doutèrent plus les Sarrasins et se
fisent mius escargaitier. {Chron. de Rains,
c. XII, L. Paris.)
Firent bien eschaguetier l'ost. (G. de Tyh,
IX, 12, Hist. des crois.)
Car cil qui l'ost dévoient la nnit eschairgailier
En ont .VII. detrenchiex qni gisent el gravier.
(Poème de la Croisade, Romania VI, p. 496)
Et i dolent vailier et arhagaitier lour
vile. (1283, Franck, de Montbéliard.)
La nuit après (li rois Gontrans) issi de
ses herberges aussi comme pour son ost
escharguaitier. (Chron. de S.-Den. , ms.
Ste-Gen., f» 34«.)
Il ne se daigna seurement logier ne son
, ost faire esckaugiielier , et pource fut sur-
' prins. (J DE Medng, Trad. de l'art de che-
val, de Veg., Ars. 2913, f" 13 v".)
i Esmerei de Nimaye faisoit par Gloriant
Eicargaiter son ost.
(B. de Seb., iv, 19, Bocca.)
La vile esleit par nnit gnaitee
Et l'ost esteil eschcigaitiee.
(Est. de la g. s., Vat. Chr. 1659, f° 8».)
Devant celui gisoit ses escuiers qui tant
«voit beu que guaires ne li chaloit d'es-
crougaiter son segnor ne sa tente. (EslorUs
Rogier, Richel. 20123, F 165=.) .
j Et fu leur host bien gardée et escargaitie.
(Froiss., Ckron., V, 18, Luce.)
1 Car li hos estoit souffissamment bien
I gardée et escargetie. (ID., ib., I, 109, Luce.)
j Si escargaitierent il celle nuit leur host.
(Id., il)., II, 326, Luce, ms. Amiens.)
En celle nuit firent leur ost esguargueter.
(DuQUESNE, Hist. (le J. d'Avesn.,AT». .5208,
f» 133 i''.} Esguargueter. (ID., ib., f° 136 r».)
I Et que seroyt bon de ne tenir que quatre
portes ouvertes et ycelles bien garder de
nuyct et fere esckaugueter. (3 mai 1336,
Déiib. du Conseil de la ville de Bourg, ap. J .
Baux, Mém. hist. sur la ville de Bourg,
I 1, 27.J
— Guetter, épier :
Derriers ton tref te ving eschargailier.
yCharr. de Nijmes, 2-27. ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Var., eschaugaitier .
Jamais n'anroil talent de lui essargatier.
(Gar. de Mongl., Vat. Chr. 1517, f° 13".)
Nous les escergueta^mes deci a le matin.
(Siège de Barbastre, Rirhel. 2*369, 1° 131 v°.)
Li crestiien qui lor nés esccrgaitoient.
{Hist. de la terre s., ms. S.-Omer 722,
f» sa-".)
Sour un ourme on Yesguergaitoie.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f 18".)
Icelui Denisot escharguetoit et attainnoit
tousjours le suppliant en le injuriant. (1418,
Arch. JJ 170, pièce 267.)
ESC
Et puis monta en diligence au plus bault
d'une montaigne qui près d'illec estoit
pour veoir et eschauguetter les Sarrasins.
(Bouchard, Chron. de Bret., f° SS", éd.
1532.)
Pasteurs de nnict escharguetanis
Loups qn'iri leur font la guerre
Les anges ont ouy chanlanls ;
Gloire a Dieu, paii en terre.
(Neel du xvi° s., dans la Rev. smoisienne, 31 janv.
18-9.)
— Voir si un passage offre de la sûreté :
Chevanchiez durement, i'esehargailiez les guez.
Que Baudoins chevauche sor son destrier armez.
(J. Bon., Sax., cxuii. Michel.)
— Tendre des pièges à :
Dit Salmon en ses paraboles : Filz, se les
pécheurs te veulent décevoir, et ilz te
dient : Vien avec nous pour esckaugueter le
sang de nostre proesme, ne te accorde pas
aux paroles de iceulx. (CocRCY, Hist. de
Grèce, Ars. 3689, f° 48».)
— Réfl., se tenir sur ses gardes, prendre
garde à soi, veiller sur soi :
Qui se doute d'autrui agait
D'un oil voille et de l'autre dort ;
Qni bien panseroit a la mort
Autresi s'escharguaiteroit.
Et don mal fait s'eschiveroit.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f° 11'.)
Autresi s'eschaugueleroit
Et du malfé se gneteroit.
(Ib., Richel. 23111, f» 71'.)
Toute la nuit s'escrougaiterent tuit en-
sanible trosques au cler jnr quar moût
pnnt en grant doutance. (Estories Rogier,
Richel. 20123, f» 131».)
Celle bataille ala par dehors et trouvèrent
les gens de Claudas qui moult bien se
escka guettèrent el deffendirent envers eulz.
I [Lancelot du Lac, l" p., c xiii, éd. 1488.)
. — S'escitargaitier de, prendre garde à :
! N'onques le soir ne s' eschargailerent de
nule rien. {Arlur, Richel. 337, f 145''.)
Rressan, eckarguelti, espionner. (La Pied-
Monloize, coniin. du xvii° s.) Wallon,
scarwaiter, guetterj espionner.
2. ESCHARGAiTiiiR, S. m.. Sentinelle,
celui qui fait le guet :
Eschargailier estoit li riches rois Florant.
(Floov. 1928, A. P.)
ESCH.\UGARDE, VOlT ESCHARGAITE.
ESCHARGARDER, VOir ESCHAR6AITIEH.
KSCHARGENT, S. m. t
La gist couvert, sanz eschargent.
D'une bêle tombe d'ar-'ent.
(GuiART, Boy. Itgn., Richel. 3698, f° ISe»».)
ESCHARGET, VOlr ESCHARGUET.
ESCHARGiEU, escor., V. a., imposer :
Car il li do\i escargier le fait de la grant
penitauchepour koi il soil poius et aguiUies
pour espanir en tri-lrece. (S. Graal, If,
189, Hucher.)
— Mettre à la charge de quelqu'un, im-
puter :
Vous leur povez dire et eschargier ce
qu'il vousplaist. iLiv. du Cliev. de La Tour^
, c. cxxilii, p. 262, Bibl. elz.)
ESC
ESC
ESC
37i
ESCHARGOTER, cscargoter. essargoter,
V. a., éiiionder les branches dëjJi niuUlées
et qui formaient coniine des ergots sur le
tronc :
Leur emondant et escargotant la teste
(Du PiNET, Dioscoride, ii. 143, éd. 1605.)
Estoit bien d'accord que d'un mauvais
arbre ne pouvoit issir nui-un bon fruict,
toulesfois s'il est transplanté, fumé, essar-
golé.... (Du Fail, Cont. d'Eutr., xxx, Bibl.
elz.)
Couppant, tranchant et essargotant mes
jeunes arbrisseaux. (1d., ib., xxw.)
Arbre escharguté. (La Porte, Epilli.)
On leur emonde ou eschargotte les ra-
cines et les feuilles avec des forces. (Lie-
BAULT, Mais, rust, p. 206, éd. 1597.)
Centre de la France, essergoter.
EscHARGUET, - çayt, - tcait, escharget,
echarg., echairg., s. m., guet, garde :
Ne doit point de guet ne d'echairguet.
(1266, Franchise d'Orgelet, Droz, t. 26.) Plus
bas : echiirguet.
De gay, d'echargayt. (1373, Cart. de
Bourg, p. 40, Brossard.)
Franz et quiètes de tous guetz et eschar-
guels. (1380, Ord.,\i, 538.)
Combien que ilz aient esté jusques au-
.jourd'huy de ladicte condicion de main
morte, et paiassent certains aboniages,
mareschaucies, tierces, escliarges, pas et
corvées. (1390, Ord-, vu, 391.)
Hz ont retenu Pierre Barbier pour visiter
le guet, escharguet et œuvres de la ville.
(1418, Reg. consul, de Lyon, i, 115, Guigne.)
Se eelluy a cuy Vexcliargait aura esté
demandé. (Fraiïch. de Monnet, Arch.
Doubs.)
Qui la nuit ensuiant devoit faire Veschar-
guel. (1420, Arch. JJ 171, f° 134 v».)
Exemption du guet et escharguet de la
ville. {Act. consul. 1506-11 , Arch. mun.
Lyon SB 27.)
Fit fere le guet et escharguet iouT et nuit.
{Off. clausl. de S -Oyan, i, Génin.)
La tour de Vescharguet ou est l'artillerie.
(1572, Compt. de Jacq. Sim., Arch. mun.
Avallon, CC 178.)
— Celui qui fait le guet, sentinelle :
Les dos escharwaix dou Bor. (1420, Arch.
Frib., 1" CoH. de lois, n» 236-237, f' 69 v».)
ESCHARGUETEOK, VOlr ESCHARGAITKOR.
ESCHARi, escheri, eschieri, escari, escarri,
adj ., peu considérable, mesquin, peu nom-
breux, peu peuplé :
0(1 mult escharie compaîgae
Passa la mer en Enjlelerre.
(Ben., 0. de tlorm., II, 7663, Michel.)
Od mult escarrie coropaigne
S'ea est partiz dreil vers les bois.
(ID., ib., II, 22435.)
Des ore a sa veic aroillie
Od tôt sa maisaee escharie.
Riche, bêle, biea atoraee.
(b.. ib., n, 31696.)
A loi od maisnie escharie.
(iD., ib., 33149.)
Comme fis! BaudoÎQg, qi par sa lecherie
Assambla anire Saisne a maisnie escherie.
(1. BoD., Sax., ccxiv, Michel.)
Tant Tnst sa grant cort escherie.
(P*reeval, ma. Montp. H 249, P 2Î5'.)
Et fu a maisnie escliierie
Anqnes, car laiens n'avoit mie
De chevaliers plas de .vu. vins.
(Chev. as deus rsp., 1803, Foersler.)
Oue Gasf.elin veut esponser s'amie
Priveement. a raesnie eachnrie.
(Aiihenj If Bfuirgoing, p. 85, Tarbé.)
On est rois Escorfans, a la rhere hardie?
Biaas sire, il est la sus, a mesnie eseliarie ;
N'a que .c. chevaliers o lui en compaignie.
(Gui de Bmrg., 3280. A. P.)
Et bien .c. duc et conte de maisnie escharie.
(Poème de la croisade, Remania VI, p. 491.)
Non pas a foison.
Mes a compaignie esclierie.
(Rase, 201 iO, Méon.)
escharie.
(Id., ib., ms. Corsini, f» 132».)
Or est a mesnie escherie.
(RiJTEB.. la Complamle de Constanlinoble, Jnb.,
I, 106.)
Od ly ne menât guer de gent
For la meinie escherie.
(Guy de Warwick, Richel. 1669, f° 14 r°.)
Lendemain s'en vint a Paris,
Qal lors estoit monlt escharis;
Car trop chiere estoit celle année.
(GooEFROY DE Paris, Oiron., 8135, Bnchon.)
— Il s'employait particulièrement avec
un nom de personne, pour dire qui est
accompagné de peu de monde :
Li cuens Guillaumes an cort nez II marchis
Dedens Orenge remest moult escharis.
(Aleschans, 8013, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Blaus fins, dist la roine, mult veues escaris
Que fait II mludres rois qui onques fust escris.
(Rornn. d'.ilir., f 59". MIchelant.)
IN'est pas raison que fille a roi
Entr'aus soit seule et escarie.
(G. DE Coisci, Mir., ras. Bru»., f° 31''.)
— Avec un rég de pers. ou de chose,
peu accompagné, peu fourni, privé, dénué
de:
Ilec troverenl le riche roi Pépin
U il estoit forment a eschari.
(Les Lah., ms. Berne 113, T C.)
De sa maisnie monta a escarie.
(Ib., r 8».)
Tes règnes est povres et d'argent escheris.
(Garin le Loh., V chans., xxil, p. 77, P. Paris.)
Ne furent pas de jent si escari
Qn'en lor conipeigne n'en aussent trois mil.
{La Mort de Garin, 4621, du Méril.)
— On a dit au sens moral et ironique-
ment :
Saint Père en a jaré, c'en an Pré IVoIron prie,
Q'a Guiteclin fera pais et trive escherie.
Tant q'avera destruite Borgoigne et Lombardie,
Alemaigne et Bavière.
a. Bon., Saj:., clx'.v, Michel.)
— Devant un nom de nombre, comme
nous employons pauvre, petit, quatre jors
escheriz, quatre pauvres jours, quatre pe-
tits jours, quatre jours au plus:
Outreez le mol sire, .un. jorz escheriz.
Tant que cil de la lor soient pris eloniz.
(Simon de Fouille, Hichel. 368, 1» I4S°.)
EscHARiEMENT, esc, Bsk. , Bschair.,
escher., eschaier., eschier., escier., adv.,
mesquinement, pauvrement, en pauvre
équipage, en société peu nombreuse :
Et II rois menda a Hengist
Qn'il escariertient venisl.
(BruI, 74U3, Ler. de Lincy.)
Itou fa al port 'le mer ranlt eschariement.
(Rou, 2° p.. 18:i, Andresen.)
Od duze serjanz snlement
Vint II reis e^cheriement.
(Ib-, 3" p.. 2557.) Var., eschaieriemenl .
Berart de Mondidier, fait ele, alez vos ant,
C'on ne vos truise ci molt escheriemant.
(J. Bon., Sa.c., cxxu. Michel.)
Que ne vous ti'uissent Salsiie si eschariement.
(Id., ;*., var.)
Il ne furent que .xui. toz escheriemenl.
(Simon de Pouille, Richel. 368, f° \i1'.)
LI povres perdns a parlé
Seul a seul eschariement.
(Florimont, Richel. 792, f° 2U'.)
Sol et sol escheriement.
(Ib., Richel. 15101, f° 42''.1
N'i Tiegne mie tant escheriement.
(J. de Lanson, Richel. 2495, f 24 r°.)
Vient en la cambre la mescine
De qui ne puet avoir raecine ;
Molt escieriement la troeve.
Coiiime amors 11 commande et roeve.
(Amadas et Ydoine, Richel. 375, C 315''.)
Mais n'i avoit banberc vesla
Ne nule arme fors son esco
Kl une lance soleraent.
EosI ert eschainement
Qu'il n'ot serjant ni escnier.
(L'Aire perilleu.v, Riche!. 1268, f 39 r".)
Dame Aye est en sa chambre moult escheriement.
IN'avoit que gens privée et .i. sien chambellant.
(.Aije d'Arion., 1203, A. P.)
Ainsi lert eskenement
Qn'il n'ot sergaot ne escnier.
(Yiain. Richel. 1433. f* .52 »".)
Il fist herberger ses gens près de Lime-
çon, et il s'i^n vint escheriement au roi.
[Est. de Eracl. Emp., xxv, 22. Hist. des
crois.)
Quant le maresclial ot esté une pièce a
Baruth,si s'en ala en Acre loi eschierement.
(B. LE TRES., Cont. de G. de Tyr, p. 448,
Guizot.)
Eseariement moût se tint.
(Chasloiem. d'un père, conle.xxvu, Biblloph. fr.)
ESCHARIMANT, VOir ESCARIUANT.
EscHARiR, escheiir, escarir, v. a., assu-
rer, affirmer, déclarer :
E RIchart devant Inl les bornages pris(t) a.
Si cum 11 reis meismes Veschari e rnva.
(fiott. 2" p.. 3063, Andresen.)
Quant llerans sus sa main tendi,
La raain trembla, la char (remi ;
Pois a jnré e arami
SI com uns hoera li eschari.
(Ib., 3° p., 5717, Andresen.)
Cil se doit agenouiller ki prouver (l'en-
soiugue) le veut par sairement, et le jus-
tice le doit eus escherir : Eusi vousaitDix,
et li saint ki chi sunt, et tout li autres, ke
l'ensoingne, etc. (P. de Font., Cons., c. 6,
§ l,ap. Duc.)
— Neutr., afBrmer :
Quant li auditeur sunt venu au liu ou U
tesmong doivent estre oy, il doivent penre
le serement des tesmoins et iscarir en le
manière qui ensuit. (BeAUM., Coût, du
Beauv., c. xl, 6, Beugnot.)
372
ESC
ESC
ESC
— Eschari, part, passé, éclairci, certain :
Quant l'antant l'amirans. tôt en gila .I. ris;
Par Mahomet, dit il, moult es de seoz garaiz,
Quant veriiez me dites tien doi estre escherii.
{Simon de P ouille, liichel. 308, f» \W.)
La jara Bueves, qui Jliesus beneie.
Si com la chose li fu mieus cscherie
K'en toute Frauce ne remanra il mie...
(Beitv d'Hansl., Kicliel. l-iSiS, l" 160».)
ESCHARissEUR, eskerisseeur, s. m., celui
qui affirme :
Chil qui claime doit premiers venir ad
sains devant le visconte et devant lemaieur
et les eskevins, et en leur présence doit
baillier sa vouerie et sen droit de chele a
sen campion, et li autres au suen, et doit
jurer li campions par ledit deVeskerisseeur,
que li vescueus et li maires i mêleront au,
Iour. {Livre Rouge d'Abbeville, i" W, ap.
)uo., Escariare.)
ESCH.\RissoN, - riçon, voir Eschare-
ÇON.
ESCHARN, voir ESCHAR.
ESCH\RNÉ, escarné, part, passé , dé-
charné :
Molt fut li fel m,aigres et ncharné.
(Girard de Yiane, p. 30, Tarbé.)
Aval la vile vit an homme
Nuz, despris et depaiué,
Megre, remis et e^earnê^
Frieleus, pale et effunduz.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Soiss., f 76''.))
Megres, remis et escharné.
(lB.,ib., ms. Brax., f 76''.)
Paile et le vis et escarné.
(Mir. de S. Eloi. p. 21, Peigné.)
Furent plus d'ung mois eu prison, ainz
qu'ilz fussent délivrez, en graut disette de
boire et de manger, tellement qu'ils de-
Yindrent maigres et escharnez. iPercef.,
III, f» 26S éd. 1328.)
— Écorcé :
Puis le lient doucement sans les beau-
coup serrer, avec une oziere fendue et es-
charme. {Liebaclt, Mais, ritst., p. 701,
éd. Ib97.)
ESCH.\RNER (s'J, V. réfl., s'aohamer :
Si a Iny j'ay recours, a fin de m'esloigner
Des limiers, que je sens a ma mort s'escharner.
(G. BoucHET, Compl. du cerf, à M. du Fouill.)
La langue moderne a le verbe êcharner,
terme de corroyeur.
EscHARNER, voir Encharner.
EscHARNiER, verbe.
— Act., se moquer de ;
Com un larron Vont pris et trait,
Laîdengié, eschaniié,
BuUié et escopi.
(Complainle sur la mort du Christ, ms. du Jlans
173, f 111 r°.)
— Neutr., se moquer :
îi'escharniez nnli.
(Catnn, Uichel. 2S407, P 198».)
EscH.\RNi.MENT, S. m., raillerie :
Des lèvres laides, et puantes, et horribles
se monstreront qui souvent par fol cschar-
nimenl s'esleesçoieut a faire dissolution.
{Chasse de Gaston Phebus, ms., p. 390
ap. Ste-Pal.)
ESCHARNiR, cschemir, escarnir, eskar-
nir, eskernir, esquiernir, echarnir, echernir,
escrenir, achernir, acharnir. verbe.
— Alt., railler, se moquer de, se jouer
de, injurier, outrager, honnir :
Ensobrelot si Vescarnissent.
(Passion, 187, Kochwitz.)
Toit Vesckarnissent, s'il tienent por bricon.
(Alexis, st. oi", xi° s., G. Paris.)
S'il nous eschape nos serons escarni.
(Garinle Loh., 3' chans., vni, p. 237, P. Paris.)
Tuit li veant tnei escharnissent mei. {Liv.
des Ps., Cambridge, xxi, 7, Michel.)
Nos en serons gabé et escharni ;
Car vos alez asaiera Geri.
(fi. de Cambrai, ccv, Le Glay.)
Ne li chaloit s'oiseaus l'oist
Ne se nus d'ans Vescharnissist.
(Marie, Ysopel, Richel. l'Jlo2, f° 21*.)
El(e) en menja, si fist folie.
Et quant se trova eseharnie.
(Floire et Blance/!or, 2° vers., 815, du Méril.)
Li portiers l'ot, si s'esmarri ;
Forment se tint a escarni.
(Ib., 1° vers.. 2005.)
Avoi, fait Blaoceflor, Claris,
Por qnoi si griemenl laescamis ?
(W., 2125.)
Et k'il ne se tenussent por escharniz
quant il si grant vilteit et si grant pover-
teit virent. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, f" 77 r°.)
Aine mais de tant de genl ne fusmes eskerni.
(Quat. fils Aym., p. 74. Tarbé.)
Ta as maint prodome gabé
Et escharni el decen.
(Dotop., 3188. Bibl. elz.)
Si li fflonslrent com faitement
0)1/ le conte escarni qui croit
Que leur œvre certaine soit.
(Amadas et Ydoine, Uichel. 375. f 319'J.)
Et furent anques desgarai
Et de traisoa eskarni.
(MoosK., Chron., 7718, Reiff.)
Tait cil quil voient V escharnissent
Et de paroles le honissent.
(Parton., 5119, Crapelet.)
Et dist que moult maie eure est vive
Quant ses beans flis est si trais.
Et par diable escarnis.
{Ib., 302.1.)
Li borne font tôt lor délit,
Et puis lor est de nos petit.
Qaanl uns en a une escarnie,
Molt troeve tost une altre amie.
(/*.,4691.)
Que vos en gardes a tos jors
Que ne soies tant fols ne ors
Que dames vollies escarnir.
(Ren. de Beaujeu, li Biaiis Desconneus, 4832,
Hippeau.)
Sire rois de Persie, com estes escharnii
Des François qui aamalnent vostre file an cler vis.
(Floov., 1820. A. P.)
Uns des tarons qui lo pandit
Nostre seiguor escharnisit.
(La Pass. du roi Jhesu, Ars. 5201, p. 127''.)
Et nostre Sires Jésus Crist les echarnira.
{Psaut., Maz. 238, f» 8'.)
Ancour se tint il plus malemant escreni,
Qnand il vit le quartier d'açur e d'orbrusti.
(Prise de Pampel., 2049, Mussafla.)
Seignors, fait il, por Deu merci.
F quei m'escharnis^ez eosi ?
Ce dites que molt me désirent
Romain qui onques ne me virent ;
Onques nnssolz d'eauz ne me vit.
Celtes merveiles avez dit.
(Vie du pape Grég., p. 105, Lazarche.) Impr.,
eschaiissez.
De boue amor ne vient nus maus.
Mes des félons, fols, desloians
Qui amors vuelent escbarnir.
(Lai du Conseil, p. 94, Michel.)
Et c'en ne t'an puisse achernir.
(}. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
De ce furent moult esbai li mescreant et
le lesserent a acharidr de lors en avant.
(Vies des Saints, ms. Epinal, f» 74=.)
Deridere, escharnir. (Petit, Vocab. lat.-
franç. du xili» s., Chassaul.)
Et autres qui ilecques vindrent l'eschar-
nissoient et disoient que il estoit yvre.
(JoiNV., S. Louis, p. 431, Capperounier.)
Ni poarent riens meffaire, en sont monlt escharni.
(Gir. de Rossillon, 376, Mignard.)
Se vous la vous laissez oster par lâcheté
de vostre cueur, tout le monde vous echer-
nira. (J. d'Arras, Melus., p. 76, Bibl. elz.)
Impr., echervira.
De l'omme ancien escharnir
Nul bien ne t'en poarroit venir.
(La Nativ. N. S.J-C, Jub.. Mijsl., II, 38.)
Et ilz le bailleront aux gens a estMrnir et
a batre et a crucifier. (P. Ferget, Nouv.
Test., {" 27 v°, impr. Maz.)
— Neutr., se moquer, se railler :
Caries, pur quei gabastes de mei e escarnislet t
(Charlemai/ne, 643, Koschwitz.)
Et cil s'en aloient gabant,
Del roi de France escarnissant.
(Parton., 2137.)
Tous les crestiens, par terre et par eaue,
huoient eXescharnissoient merveilleusement
aprez eulz. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., t. II, p. 136, Soc. de l'H. de Fr.)
— Réfl., dans le même sens :
Moult l'ous estes de moi excarnis et gabé.
(Gar. de Mongl., Riche!. 24403, P 4''.)
Et que cil qui estoent criez awoent eis
dit furborg il ne voloent payer les bones
gent mais se eschiernoent de lours in mes-
presant noutre justise. (1397, Arch. Frib.,
1" Coll. des lois, n° 120, f" 31.)
En sot/ tnocquant et escftarmssant d'Hum-
ble-Requeste. (Le roi René, Liv. du cuer
d'amours espris, OEuv., t. III, p. i79, Qua-
trebarbes.)
Bourg., Yonne, echarnir, échernir, achar-
nir, contrefaire les manières, les cris, la
voix, le langage de quelqu'un : « Les écoliers
s'«cftarnissen( sou vent entre eux. » Domecy-
sur-Cure, ésarnir. Forez, écharni, cchargni,
contrefaire, imiter en se moquant; railler,
bafouer. Morvan, écharni. Maine, Bourbon-
nais, echarnir.
EscHARNisoN, escamison, s. f., raille-
rie, moquerie :
En trop de places on diroil
Et en tamainte garnison.
Par manière d'escarnison :
Cils poètes qui lant lu sages
Et qui cognissoit les usages
ESC
Des herbes et des médecines,
Des bois, des pieres. des racines
Et qai savoit sans lai marir
Aullrui cODseiUier et garir
Ne s'est sceut garir li mimes.
(Froiss., Poés.. Richel. 8311, f» 181 r".)
ESCHVRNissANCE, -SBiice, cscher., s. f.,
injure, outrage :
Subsannatio, eschernissance. {Gloss. de
Couches.)
Derisio, eschernisance. {Ib.)
ESCHARNissANT, echamissant, esquier-
nissant, adj., railleur, moqueur :
Cil borsne"; qni esloil janglierres
Et echamissant et bordierres.
(J. Le Marcham, ilir., ms. Chartres, f° iV.)
Parole escharnissant. (GniART, Bible,
Gen., XII, ms. Ste-Genev.)
Parole esquiernissans . (Id., (6., Maz. 532,
f 6».)
EscHARP*issEMENT , escamissement ,
eschernissement, s. m., injure, outrage, in-
sulte :
Trestot soi mervilhierent, et toz icil es-
chernissemenz de son père et de sa mère
cessât. (Dial. SI Greg., p. 9, Foerster.)
Reproches somes fait a noz voisins, et
gabois, et escharnissemens. {Psaut., Maz.
253,^97 T'.)
Reproches, escharnissemanz. {lUst. Ca-
roi, Ars. 5201, p. 2i6».)
^eprosces, escarnissemens. {Ib., ms. S.-
Omer722, f» 103=.)
Les batemenz, les escharnissemenz, les
espines que l'en li mist sur le chief... (Vie
et mir. de plus. s. confess.. le Pastouriau
S. Gringoire, Maz. 568, f° 171'.)
Laquelle chose fu en grand dérision et
despit et escamissement de tout le ro-
yaume de Franche. (G. de Nang., Chron.,
Richel. 5702, f» 47 vo.)
Et les avoit tournez en escharnissement.
{Chron.deS.-Den., ms. Ste-Gen., f» 56'.)
Pour cui j'ai sofert tant cops et tante
plaie, tant de reproches et d'escharnisse-
menz. (lb._, f» iSi^.)
Soustenir les escharnissemens, dérisions
et mocqueries. {De vila Chrisli, Richel.
181, f 66".)
ESCHARNissEOR, - iseor, - our, - eur,
- ur, eschernisseur, esquernisseur, escherne-
sor, s. m., railleur, moqueur, insulteur:
E en la chaere des escharniseurs ne sist.
(Liv. des Ps., Cambridge, 1, 1, Michel.)
Et en la chaere des escharnissu[r]s ne
sist. {Version du ps. Beatus,\n' s.)
Les larmes de Crist ne solacent mies les
eschernesors. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, f» 61 V».)
Garde toi que tu ne paroles a home es-
charnisseor.(BRUN. Lat., Très., p. 360, Cha-
baille.)
Et greisneurs escharnisseurs du mondi'.
(Liv. de Marc Pal, cxiv, Pauthier.)
Va es voies de prudence qui enseigne le
fol. le mocuer et V esquernisseur. {Bib. hist.,
Mnz. 532, f" 136'.)
Escharnisserres de genz sera. (La resom
que list li bons rois Salemons, Richel. 12786,
r 9.^^)
Jugement sont aparaillet as escharnis-
sours. (Bible, Prov., xix, 29, Richel. 1.)
ESC
Derisor, eschernissour. (Gloss. de Conches.)
— Fera., escharnisseresse :
Escharnisseresse et mocqueresse de gens.
(Deguillev., Pèlerin, de la vie hum., Ars.
2323, f 82 r°.)
ESCHARNissEUR, S. M., équarrissBur :
Carniator, escharnisseur . (Gloss. de Sa-
lins.)
ESCHARNURE, S. f., moFceau de chair :
Nul ne jette.... charongnes de bestes,
cornes, escharnures, raclures de peaux....
et autres ordures des rues. (1493, Ord. des
maires et esrhev. de Bourg., de la mairie et
eschev. de Troyes, p. 23.)
ESCHAROGNEUs, escharroqneux, adj.,
qui a l'apparence d'une charogne ; a été
employé au flg. pour dire calomniateur,
querelleur, mauvais garnement :
Comme vilaios escharroijneux
Qui diffament leur voisinance.
(Ane. poésie, dans Leioui, Dict. corn., éd. 1786.)
ESCHAROiER, V. a., amener d'un autre
lieu dans un chariot :
Kar li rois les ont fait de loing escharoier.
(Ta. DE Kent. Gesie d'Alis., Richel. 24364,
P 2t) T».)
1. ESCHAROiGNE, - onia, adj., écorché :
Et avit la faci escharonia et la vois roi, et
no poist on veir sur lui fors plaies. (Pass.
S. Thomas, Richel. 818, f" 176 v».)
2. ESCHAROIGNE, VOir ESCHALOIGNE.
EscHAROiGNER, V. a., écui'cher :
Mordant aux dens la poignée de l'espee
dond la pointe fixe lui douloit, tant la tira
et destordit, par force remplie d'ire, en
agrandissant et escharoignanl lousjours la
playe, que finalement iU'arracha. (Aleclor,
i' 140'. éd. 1560.)
ESCHARPE, escarpe, escherpe, esquerpe,
eskerpe, escerpe, escerppe, escrepe, - eipe,
- eppe, - espe, eschirpe, esquierpe, escheppe,
erquerpe, acharpe, acherpe, s. f., sacoche,
bourse, aumônière :
Mais li dras fat orrez et achevis,
An nne e.icharpc Ion ploiat et lo mist.
(Lei Loh., Richel. 1Ù160, t° 25'.)
Il oranl Vacharpe, si l'ait a son col mis.
(Ib., P iC>^.)
Lors prant acherpe li damoisiaas Hervis
Ou li chiers pailes estoit ploiez et mis.
(/*., f" 28''.)
Pais prist Veskerpe, si l'a a son col mis
Par dedenz est li chiers dras de samis.
(Ib., Ars. 3143, f° 1-2".)
N'i unt escaz ne lances ne espees trenchanz.
Mais fuz ferez de fraisne e escepes pendanz.
(Charlemagne. 79, Koschwitz.)
De Rome Tienent de Dame Din proier,
Escerpe au col corne raillans princiers.
(llAisiB., Ogier, 5887, liarrois.)
La bêle ot le sien (hanepeO d'argent
En s'eskerpe et bel et sent.
iL'Ëscouf.e, Ars. 3310, f° 41 v».!
.... Puis a pris .1. bordon.
Et les paumes au col et l'escrespe euviro i.
(Hen. de Montatib., p. 230, Michelunt.)
Et le bordon an poing et V escrepe an coslé.
'Maug. li'Mg:., Richel. "60. P 28 r°.l
ESC 373
La contesse li a donee
Une escherpe, a le desevree.
Tiesloiite plaine de joiaus,
El de boas fremaas et d'enniaus.
Et .c. besans.
(Gilles de Chin. ms., f° 41.'
E par cesl escreppe ices chances ostrin.
(Horn. 3973. Michel.)
Escepe et bordon prent, si muet,
Si est entres en son chemin,
Jlolt resemble bien pèlerin,
Et bien li sist Vescrepe^a col.
(Renart, 131.Ï2, Martin.)
En &'esquerpe ou en s'anmosniere.
(Jfir. de S. Eloi, p. 28, Peigné.)
Le roy Jehan de Jherusalem prist Ves-
charpe et le bourdon pour aler a Saint-
Jacques en Galice. (Grand- Chron. de
France, les gestes le royLoys, Père au saint
roy Loys, i, P. Paris.)
Li rois de France prenderoit s'escerpe et
sen bourdon a Saint Denise. {Chron. d'Er-
noul, p. 261, .Mas-Lutrie.) Var., eschierpe.
Que le roi de France prendroit a la saint
Johan Vescreipe et le bordon a saint Denis.
(B. LE TRES., Cont. de G. de Tyr, p. 166,
Guizot.)
Quant li rois ot atourué sa voie, si prist
s'eskerpe et son bourdon a Nostri' Dame a
Paris. (Chron. de Bains, c. xxvi, L. Paris.)
Ne avoir escrepes en cliemin. (Guiart,
Bible, S. Math., ms. Ste-Gen.)
Au prenre congié que il fesoit a eulz, il
li mettoient en escharpe grant foison d'or
et d'urgent. (JoiNV., Hist. de S. Louis,
p. 132, Michel.)
Jen vi ore .1. panmier a la porte forree,
Qai de Jérusalem ot Vescreipe apportée.
(Doon de Maience, 509, A. P.)
La crois li met tanlost on il li a rouvé.
Et la lanche ens u poi(n)g pour le bonrdcn feré.
Pour escrepe li tent .i. riche branc letré.
(Ib., 6803.)
Pera, esquerpe, laisse. (CalhoUcon, ms.
Lille 369.)
L'escharpe de vert soie estoit,
El a un vert tissu peudoit
Listée estoit tout cointement
De douze clochettes d'arsent...
Ton poin et toute ta vitaille
Dois en tout temps dedens avoir.
(DEGii[Lt.EviLLE, Pc/fr;«. delà vie hum-, Richel.
82i, !" 24.)
Que nnl n'enlroit en la cité
Q.ii dehors les murs ne laissast
L'escharpe on bourdon que portast.
(Id.. Trois Pelerinaiges, f 3», impr. Inslit.)
Gisolfe prist lo baston et Vescrepe corne
peregrin. (AlME, Yst. de li Norm., IV, 37,
ChampoUion.)
Le eschirpe d'azur que je prins a pourter
au voyaige de Jherusalem. (CaH-M., Voy.
d'oultr., p. 75, La Grange.)
Apres estoit Culant grand maistre d'hos-
tel sur un coursier couvert nobletnent
armé, en son col nue escreppe de lîn or
pendant jusques sur la croupe de son che-
val. (C/tron. de iVorm, de nouveau corrigées,
f» 128 V".)
Le enfant estoit soustenu de ung chaicit
a erquerpe. couvert de flassart ou linchoel.
(Bec. des Chron. de Flandre, t. 111, p. 372,
de Smet.)
Escheppet de fleurs. (1414, Péronne, ap.
La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.) Alias,
esquierpe-
374
ESC
ESC
ESC
L'oriflamme n'estoit point déployé, mais
le portoit un chevalifr en esquierpe. (S.-
Remy, Mém., eh. xli, Biichon.)
La ville de Rouen donna a la dicte royne
une esertppe d'or et ricbe de pierreries qui
cousta 10,000 nobles. (P. Cogh., Chron.,
c. 37, Vallet.)
Ne portes mie avec vous sac ne escarpe
ne chaussement. (P. Ferget, Nonv. Test.,
f° 89 V», inipr. Maz.)
— Sorte d'instrument de musique :
Il ont psallerions et harpes.
Kl cîraphonies et fscharprs.
(1. LEFEBVhE,/!«p. rff la mort, Richel. 994, f° 1-2''.)
ESCHARPELERIE, - elleric, escherp., es-
chap., eschtrpilierie, esserpillerie, s. f., vol,
pillage, brigandage sur les grands chemins,
friponnerie :
Home quant l'en li toult le son en che-
min, ou en bois, ou de jourz ou de nuiz,
cest larrecin est apelé eschapelerie. {Coust.
d'Anjou et dou Maigne, Ars. 2463, | xxii.)
Quant l'en tout a home le sien de nuils,
ou de jours, en clieinin, ou en bois, tel
larcin eft appelé esserpillerie. (/6.,|XLIV.)
Chevalier de murtre, ou de traison ou
d'escharpellerie de chemiu. (Ib., i xcxl.)
Home quant l'en li toust li suen, ou eu
chemin ou en bois, soit d(i jorz, soit de
nuiz, ce est apelé escharpelerie. {Etabl. de
S. Louis, 1, XXVIII, p. 38, Viollet.)
La sixiesme manière si est force faicle,
qu'en Normendie on appelle esclierpelerie,
ou en autres lieux violence, si comme de
toUir a autruy le sien en voye ou en che-
min par les champs, ou en lieu repust
contre son gré, jassoit ce qu'on ne le tue
ou mehaigne de son corps, toutesfois ne
demeure qu'on chee en peine capital et
scerpelerie. (Bout., Somme rur., i° p-,
f" 44^ éd. 1486.)
Escharpilli[tri]e si est quant l'en bat un
homme ou en chemin ou en bois, ou de
jour ou de nuit. (1301, Ordonn. du D.
Jehan II, Mor.,Pr. del'II. deBret., 1,1167.)
Selon Du Méril, escharpelerie appartient
au pat. norm., dans le sens de violence.
ESCHARPEu, escheriier, verbe.
— Act., mettre en écharpe, suspendre
en écharpe :
Sandrin faisaal du brave an milieu de la place,
Escharpanl son msLnie^a, se faict voir pleia d'audace.
(Gauch., Plats, des Champs, p. 49, éd. 1604.)
— Réfl., se ceindre d'une escharpe, d'une
sacoche :
L'escharpe
Dont tout bon pèlerin s escharpe.
(DEGU1LLEVILI.E, Trois Pelerinaii/es, i° 20', impr.
lastlt.)
— Escharpe, part, passé, ceint d'une
écharpe :
Sont de laz blans et de ceintures
Escherpes sur leur armeures.
(GuiART, Roy. lign., -200i.3, W. et D.)
Y a il rien de plus gentil et mirliâque
que voir un homme perruque, escharpe,
botté et esperonné? (1316, la grande Pro-
priété des bottes sans cheval en tout temps,
"Var. hist. et litt., VI, 38.)
ESCHARPETE, eschcrpette, s. f., petite
écharpe :
Ont entr'ens touz sus leur atours
Et les graoz genz et les menues
Escherpelles blanches cousues.
(GuiART. Rmj. lign., 18386, W. et D.)
Escn.vRPiLLER,escarpîWerjV. a., mettre
en pièces :
Baudoin se fery dedens, et a tout une
hace a deux mains les escarp!(iO!f tellement
qu'il n'y avoil paien qui ue le fuist. (Du-
QUESNE," Hist. de J. d'Avesn., Ars. 5208,
f» 133 V».)
Berry et Bourbonnais, Saintonge.,
Champ., Canada, écharpiller, mettre en
pièces. Norm., Cotentin, ccherpiller, couper
par morceaux. Poitou, Vienne, arr. de Poi-
tiers et de Civray, écherpiller, cherpeiller,
mettre les toisons de laine par petits bou-
chons pour les briser, les carder. Ardennes,
écherpiller, voler.
ESCHARPiLLiERE, esscrpilliere, s. f.,
action de dépouiller, vol :
Icellui Hernault doublant cstre mis en
prison pour le cas dessusdil et estre pugny
corporellenient pour ce que autreffoiz il
avoit esté mis es dites prisons d'Angers
pour plusieurs esserpillieres. (1458, Arch.
JJ 187, pièce 441.)
ESCHARPiR, V. a., tailler, découper ;
Gaires de jours après ne passeront que
les chiens ne deterraissent le corps et
escarpissent pièce a pièce. (M. Lefranc,
l'Estrifde Fort., f» 161 v», impr. Ste-Gen.)
La quatriesnie (intention) escharpit et
resoult la matière qui a flué. (JouB., Gr.
chir., p. 458, éd. 1398.)
— Escharpi, part, passé, découpé :
Mettant, un floc de laine ou de couton
eseharpy sur la bouche et narilles. (Jo0B.,
Gr. chir., p. 458, éd. 1398.)
ESCHARPisoN, - isson, s. f., déman-
geaison :
Il estoit vexé d'un costé d'une fiebvre
lente, de l'autre costé il sentoit par tout le
corps et parties extérieures, une escharpi-
son intolierable, et avec ce une douleur
cholique qui bien souvent le tourmentoit.
(C. DE Sevssel, Hist.eccles., 1,8, éd. 1367.)
Un escharpisson intolérable es parties
intérieures. (J. oi' Hesnahlt, l'Estat de
l'Egl., p. 3, éd. 1357.)
Cf. ESCAUPINE.
EscHARRER, V. 3., mener, conduire en
voiture :
Escharrer. (1360, Statuts de Turin, cb.
279, Kicbel. 1. 4622. A.)
Les diz bourgois qui escftarrotentaucunes
denrées ou marchandises pour mener en
ycelles bonnes villes. (1381, Ord., VI, 601.)
ESCUARRIR, voir ESCARRIR.
ESCH.\RRIÇON, Voir ESCHAREÇON.
1. ESCHARS, eschar, eskar, eschard, es-
cars, echars, echas, achars, askair, scars,
adj., avec un nom de personne, qui est
d'une économie excessive, chiche, mes-
quin, avare :
Mes li mauves li eschar, li aver.
Cil qui n'ont cure fors d'avoir amasser,
i De gages prendre et lor deniers prester.
1 {Alesch., »p. Jonck., Guill. d'Or., II, Î7«.)
Mais li achars, li mauves, lî aver.
Cil qui n'ont cure fors d'avoir amasser.
De gages prenre et de deniers presler.
(;«., Richel. 2494, f" 82 t'.)
Avers fu et escars qni les fil eslorer (les poitevines).
(Hiion de Bord.. 4961, A. P.)
Les eschars qui dons eschars douent.
(G. DE Coi.vci. JI/(>., ms. Brux., f» 26''.)
Trop sunt Francheis escars a l'avaine donner.
(Quatre fils Aymon, ms. Montp. H 247, P 200''.)
Ne fu avers ne escharz.
(Gdiot, Bible, 323, Wolfarl.)
Félons, roesdisaus. eschars
Cui avarisse maintient.
(P. DE LE CooPELt, Chaus., Poët. fr. av. 1300,
III, 1081, Ars.)
Vers povres gens n'estiei escharse ne avère.
(Berle, 2;i5-2, Scheler.)
Quant par mariage assemblasmes,
Jhesu Crist, que pas ne trovasmes
De sa grâce aver ne eschar,
Nous fîst deus estre en une char.
iliose, 1663", Méon.)
Âmors fet larges les eschara.
(Castoiement aux Dames, Méon, Fahl., II, 213.)
N'est pas larges don sien doner
Qui est eschars de saluer.
(ROB. DE Elois, l'oés., Richel 24301, p. 551''.)
Biaus hosles, de par Jesu Crist...
Et de par sa Ires douce mère
Qui n'est escarse ne avère.
(Phil. de Rémi, Manekine, 61lj0, Bordier, p. 206.)
Onques princes escars n'avers
A bien ne vient.
(Renart, 2049, Méon.)
11 est moût eschars de son aver, qe un
chapelet de rose ne velt doner a la re-
queste de un chevaler. {Foulques Fitz
Warin, Nouv, fr. du xiv" s., p. 59.)
La famé de bonne abstinence et de bon
ordenement et escharce en sa maison.
(Oresme, (^uadiip., Richel. 1348, f» 194 r°.)
Parcus, echars. (Gloss. de Salins.)
Et fut adonc tant askair et avarichieux,
que... (J. DE Stavelot, Chron., p. 236,
Borgnet.)
Gueres n'y a de temps que je arrivay a
ung marchand qui estoit moult nyce et
lourt, le plus eschars estoit du monde.
{Gérard de Nevers, I, xxvi, éd. 1725.)
Je ne fus oncques eschars de mes béné-
fices a homme qui vesquist. (SufiSE DE
PisiOYE, Controversie de noblesse, impr.
Maz.)
Mal fnt de son avoir eschars
D'ung peu du relief de sa table
Quant il en refusa au Ladre,
(la Vie du maulvais Riche. Ane. Th. fr., III, 295.)
Eschards playdoyeurs est hardy perdeur.
{Prov. comrmms, àp. Ler. de Lincy, Prov.)
Puis la mort vient, la vieille escaree ;
Alors un chacun se repent
Que mieux il n'a joué sa farce.
(RoNS., Od., V, xm, Bibl. elz.)
L'accusateur moyennant qu'il aye apporté
si petite couleur que ce soit s'en va sans
punition, tant est escharse la justice ou
loyer, et reconnoissance du bien, et toute
au chastiment. (Charr., Sag., m, 5.)
La récompense de leurs mérites mal re-
cognuz par les princes, trop eschars a
l'endroit des conservateurs de leur éter-
nité. (Fauchet, Antiq. gaut., vol. Il, 1. 1,
ch. I, éd. 1611.)
1 — Fig. :
ESC
ESC
ESC
37S
Li antres ot niaoiere belle,
Car re fut Jehan de Melle,
Qui d'onnour ne fu mie oscars.
(Couci, 1-203, Crapelet.)
Li plus povre de cufr et le plus sears
d'avoir. (Agnes et Meleus, uis. Flor. Laur.
Plut, n» 79, f" 45 r°.)
— N'être pas eschars de (un infin.), faire
telle chose sans se priver, à cœur joie,
ne pas s'épargner à :
Li asnes ki n'esioil avers
Ne escars de paislre cariions.
{Renan te Nouvel, 102, Méon.)
Cil dedens ne sont mie escai's
De bien deffendre la fortrece.
(Blmcand., ,S118, Michelant.)
EN 'ait ja cner de servir esctiar.
(Rose, 13610, Méon.)
— Avec un nom de chose, petit, faible,
mesquin:
Or li covieut avoir .II. mesures, une
petite et echasse, et une autre bonne. (Lau-
BENT, Somine^ ms. Chartres 371, f" 14 v».)
Mesure eschasse. (Ib.)
Deu.\ tiers et demy eschars de veloux
sur velou.x vert. ( Vente des biens de Jacques
Cœur, Arch. KK 328, 1» 80 r».)
Et se le tanx est trop escitar,
Nous sommes près de l'admender.
(Greban, Slist. de tapass., 31201, G. Paris.)
Quant les navires de César furent toutes
prestes et que le vent luy vint assez
eschars, César entra dedens avec cinq
légions, et misdrent an vent papesil, bo-
nettes et migeunes cornues car peu avoient
de vent. (Bouchard, Chron. de Brel., f" 9=,
éd. 1532.)
Que s'il se treuve quelque mescreanl
qui, par une foy escarse, ne veuille donner
créance aux miracles de Uieu et de nature,
qu'il la contemple seulement. (Brant., flam.
m., Marg. reine de Fr., Buchun.)
Ce traitté semblera peut estre a quelques
un peu trop eschars. (F. de Sal., Autorité
de S. P., ms. Chigi, f» 53'.)
— Peu abondant ;
Si vous estes en pays eschars de bois et
d'herbages, ne vous vienne jamais en
pensée d'en conpper aucun arbre. (0. de
Serr., Th. d'agr., ii, 1, éd. 1605.)
Si la mère de famille est en lieu eschars
en lins et chanvres, force sera que l'argent
supplée a tel défaut, s'acheptanl des liiiges
et toiles. (iD., «6., viil, 3.)
— En t. de monn., fainle de poids; il
s'applique à la tolérance d'un moins sur
le poids voulu :
Se a la délivrance de la boeste le denier
estoit trouvé eschars de loy la monlauce
d'un petiz toiirnoiz, iceux Rechin et Pierre
ne seront tenus de payer fors que la def-
faute dessusdite. (1310, Ord., 1,478.)
Un saphir carré, de flebe couleur, pe-
sant trente hut caraz eschars. (liOO, Pièces
relat. au rég. de Ch. YI, t. H, p. 5S9, Douët
d'Aicq.)
— Étroit, resserré :
Ansois entrait par lui en unechartre que
moult estoit escharse et estroite a herber-
gier. (S. Graal, Kichel. 2455, f° 26 v".)
E le passage fust mont escars, enclos de
boys e marreis, issi qu'il ne [loeit passer
si Doun le haut chemin. (Fonl'/ues FilZ
Warin, Nouv. fr. du xiv° s., p. 71.)
— .1 escfiars, avec épargne :
A graiit pleoté, non a esicar.
• (MousK., Cliron., 11483, Reiff.)
— Tôt a eschars, seulement, en tout :
Et disl a seint Pierre a droitare :
Jooos, or soit en aventure.
Une anie au cop, tôt a escliars.
Mais .11. fait il, trop es coars.
(D'un Jugleor, Ricliel. 1915'2, f» 46 r°.)
La langue de la marine a gardé l'expres-
sion vents eschars, pour signifier des venis
foibles qui changent subitement d'un
rhumb à l'autre. (Pbév., Manuel Lexiq.)
Guernesey, ecars, rare, bourg., echarre,
chiche, avare.
2. ESCHARS, voir ESSART.
EscHAKSEMENT, ech., CSC, ach., - arce-
ment, - archement, - ercement, - iercement, -
assemunl, - esseinent, - aussement, adv.,
chichement, avarement, avec mesure,
petitement, peu, en petite, en mince
quantité, faiblement, h peine, brièvement:
Escharsement aveient vivre.
(Gdil. de Saimt-Pair, Mont Saint-Michel, Tl.
Michel.)
Car en l'ost faut vilaille et li vivre ensement,
Dont furent esbahi tôle menue gent.
Et li prinre et li conto en ont escarsement.
(Clians. d'AntiocIte, iv, v. 537, P. Paris.)
Por endroit la vilaille dont ot escharsement.
(Poème de la Croisade, Romania VI, p. 492.)
Les porvoient plus escarsement en vies-
tures et en viandes. {Règle de Citeaux, ms.
Dijon, f 178 r°.)
En retenir restraignamment, en despen-
dre escharsement. (Laurent, Somwie,Richel.
22932, l" 12''.)
Despeudre echassement. (Id., (6., ms.
Chartres 371, f° 9 r».)
En cellny pais ne ha nuUz vivres ne
eschessemenl de l'eue. (Caum., Voy. d'outtr.,
p. 55, La Grange.)
Pierres si soutilement joyntes que eschas-
semant l'on le puet conoistre. (Id., ib.,
p. 113.)
Leurs nécessitez corporelles prennent
bien escharsement et en tristesse. {Intern.
ConsoL, II, IV, Bibl. elz.)
Bien escharcement prenoyent ce qui fai-
soit besoiug a la vie du corps. {Ib., 111,
xvili.)
Et si avoient vivras bien escharcement.
(Juv. des Urs., Hist. de Charles VI, an
1412, Michaud.)
N'espans plus si largement tes'paroUes
en inoy louant, et aussi ne te loue plus si
escharcement. ( Boccace, Nobles malheureux,
IX, 13, 1° 237 r», éd. 1515.)
Coui-her en haut, dormir escharcement,
l.oing de nKint:er soy tenir neltement.
Fait l'homme riche et vivre longuement.
{Recueil de (irulher, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Mange escharchement . (Gabr. Meuhier,
Très, des sent., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
PATquoy escharchement
Leurs biens tiennent ainsi en serre.
(J. BoucHET, Regnars travers., !" 'jl", éd. 1522.)
Mais pource que c'est une chose qui ne
peult estre passée sous silence, j'en par-
leray le plus escharcement qu'il nie sera
possible. (BoUHDiGNÉ, Hyst. d'Anj.,('>i89v<',
éd. 1529.)
Toutes lesquelles forces ne sont entrete-
nues, que de prests qui leur sont faits de
sepmaine en sepmaine, et qui peuvent a
peine suffire pour les escharcement nourrir.
(Do ViLLARS, Mém., X, an 1559, Michaud.)
Vivant escharcement et de niesnage. (La-
RiVEy, Facet. Nuicts de Strap., XllI, xin,
Bibl. elz.) '
En fournissant argent escharsement, il
estoit cause que toute leur année de mer
s'en alloit en ruine. (Amyot, Nies, Lysand.)
Il lui remontroit qu'il devuit fournir ar-
gent escharsement aux Lacedœmoniens,
pour les laisser miner et consumer petit a
petit. (Id., J6., Alcib.)
Il ne lui demeura sinon une pauvre pe-
tite métairie, du revenu de laquelle il vi-
vait escharcement. (Le Maçon, Trad. de
Boccace, 5» p , 9'= n., éd. 1757.)
Ny aussi ne doivent estre si escarcement
traitées (les familles) que de les rendre souf-
freteuses des choses nécessaires. (Gruget,
Div leç., IV, xiH, éd. 1583.)
Jadis noz pères ont vescu fort escharce-
ment sans cognoistre que c'estoit que d'a-
voir vaisselle d'argent, ny tapisseries, ny
autres meubles exquis, ny sans avoir tant
de friandes viandes. (Disc sur les causes de
l'extresme cherté, attrib. à du Haillan, Var.
hist. et lift., t. VU, p. 179.)
Font plus eschar.iement bien a celuy a
qui ils en sont tenus. (Mont., Ess., III, 9,
éd. 1588.)
Les vaisseaux leur furent fournis eschar-
cement. (ID., «6., 1. I, c. 40, éd. 1.595.)
Luy fornissant escliaussement ses néces-
sites. {Chron. Bordelaise, ii, 191, Delpit.)
La mère de famille meublera sa maison,
s'habillera et tous les siens, honorable-
ment, non escharcement. (O. de Serres,
Th. a'Agric, viii, 3, éd. 1805.)
— A un bas prix, compté au plus bas :
Deux burettes d'or pesant uug marc
escharcement. (1380, Inv. de Charl. Y, 239,
Labarle.)
Deux saphirs pesans escharcement i
marc. (6 mars 1385, Compt. du R. René,
p. 188, Lecoy.)
Item une coupe d'or haute et de plus
ample ouvrage sans pieres, poise cinq
marcs, escarsement prisié le march dix
libres. (1387, Arch. JJ 153, pièce 118.)
— Rarement :
Petit se pueent conjoir
Fors que de parler et d'oir,
Li nns voit l'autie escharsement.
(Du vair Palefroi, Richel. 837, f° 349=.)
— En rechignant :
Et si eu quelque endroit on cognoist que
tu ailles escharcement a faire ce qui te sera
enjoiuct. (La Boetie, Mesnag. de Xenoph.,
Feugère.)
On trouve encore au xvii» siècle quel-
ques exemples de ce mot au sens d'écono-
miquement, chichement :
Les bourgeois et habitants des villes
VI voient escharcement. (1622, Chasse au
vieil Grognard de l'antiquité, Var. hist. et
litt.)
376
ESC
On ne trouve pas mauvais qu'un Italien j
vive écharsement. (Maroll., Slém., t. Il, I
p. 370.)
Beauce, esckarsement, chichement. 1
ESCHARSERiE, cscars., S. f., avarice :
Aucunes gent se rendent et demandent
begins et begiues par sotie u par escarserie.
{Li Riote del monde, p. 4, Michel.)
ESCHARSETÉ, escliarsseté. escharcelé, es-
carcelé, esnarcilé, s. f., épargne excessive,
lésinerie, mesquinerie, avarice, vilenie :
Il dunad dune a els la peliciun d'els
mesmes, e enveiat escharseté en l'aneme
û'els. {Liv. des Ps., Cambridge, cv, 14,
IMichel.)
A^ec félonie et envie
Escharselez est lor amie,
Et escharselez est tel chose
Qne loz tens a la boise close,
Escharaetez est une vice
Qni forment aime avarice.
(Renarl, U'. Jléon.)
De convoitise et d'avarisce
Et A'escanelé, ce let vice.
(Reaart le nouvel, ap. Laborde, Emaux.)
Dont autres unt chierté
Ceo aies a vile
E le vile aies chier,
E ja n'iers blasmé
Por escharseté
Ne pur coveitise.
(Distiq. de Dyan. Calo, ap. Ler. do Lincy, Piov.)
Sor toutes choses garde que tu ne soies
povre de laide povreté et que tu n'aies
abandouee simplesce, ne legiereté non
ferme, ne laide escharseté. (Brun. Latini,
Très., p. 361, Chabaille.)
Echarzele, quorum vita sapiat frugali-
tatem. (The trealise de utensilibus of
Alexander Neckam, p. 105, Wright.)
Et s'elle i trueve escarselé,
Si quidera iestre traie.
(JaCQ. d'Am., Arl d'Am., ras. Dresde, ilS3,
Kort.)
Largesce encontre Escharsseté
Yert une des miex faisans.
OYatriquet, Poés., p. 2.S, Sclieler.)
Escharcelé est a noble inlerdicte.
(Al. Chabtier, (Eiiv., p. 590, éd. 1617.)
— Manque, disette :
De la vitaille ourenl chierté
E de aijue grant escharseté.
(G. DE S Pair, M. S. Uichcl, 32i9, Michel.)
Pur la escarcité qui ad au présent deins
le roialme d'Eugleterre des ni.nilles et fer-
linges d'argent... {Stal. de Henri IV d'En-
glet., an iv, impr. goth,, Bibl. Louvre.)
L'on procure la fain et toute eschareeté.
L'autre la lain decUasse.
(G. DB BuYS, l'.iumosne.)
Défaut d'une pièce qui n'a pas le titre
ordonné :
Un de vos subjects, nommé Jean Bap-
tiste Lazari, s'estanl immiscé desdicles fa-
brications es villes d'Arles et M.irtigues, au-
rait si frauduleusement travaillé en son
ouvrage de monnoye, et en telle quantité,
que du uouibre par luy fabriqué, eu esgard
a Vescharselé et faiblesse d'alloy et faiblesse
du poidz de la besogne, il s'est trouvé re-
devable pour le droict qui m'appartient, de
la somme de cent huit mille escus. {Lett.
miss, de Henri IV, t. V, p. 26, Berger de
Xivrey.)
ESC
Ce mot était encore en usage dans la
première partie du xvii" s. :
Escharcelé, chicheté ; escharseté,]e peu ou
manquement et detfaut d'une chose. (DuEZ,
Dict. fr.-all. lai.)
Droits de monnoye, boettes, monneages,
braspagei:, foiblages, escharcettes de poids,
escharceltes de loy, remèdes, droits de fai-
forts et de forfait. (Sully, ÛEcoii. roy.,
cb. CLXXXVlll, Michaud.)
En terme de monnaie, Echarceté, c'est
la qualité du remède de lois, en bouté in-
térieure, que le Maître en allayantson mé-
tail, a pris sur chaque marc d'or ou d'ar-
gent en œuvre : la valeur de laquelle echar-
ceté il est tenu payer au roi, suivant le ju-
gement qui en est fait par la Cour des
mounaies. C'est la remarque de Poullain,
dans son Glossaire, et de Bouteroue, dans
ses observations. (Ménage, Dict. étym.)
Guernesey, escarsetai, rareté.
ESCHAiiSEUR, escarccur, s. f., syn.
à'escharseté, épargne excessive :
Scantnesse. escarceur. (Palsgrave, Es-
clairc, u, 265, Génin.)
ESCHARSiER, escuTsier, escarciier,-cyer,
V. a., user avec épargne, modérément de :
Tu ne dois pas escarciier
Ce qui te poet agraciier.
Si tu es ables el propisces
D'aucun art el celi guerpisscs,
Envers la nature mcsprens.
(Froiss., Joli buisson de jonece, Richcl. 830,
C 339''.) Var., escarcyer.
— Traiter avec une sévère économie,
mortifier ;
Quant li serghant qne il eut a baillicr
Li apcrtoient le grant relief entier
.1. poi em preol por son fain apaier
Et l'autre renia chiaus ki'n oui mestier,
n'en fait mugot por son cors escarsier.
(Vie S. Alesin, Richel. 1353, f 398 r».)
ESCH.\RSSON, voir ESCHAREÇON.
ESCHARSSONNER, VOir ESCHAREÇONER.
ESCHARTERIE, S. f. ?
S'ancor vet celé ensaigne q'est derer remanue
Ou est la flor a or en celeslre balne
El celé escharterie sor celé lance agne.
(Entr. en Esp-, r fiO v». Gantier.)
ESCHARVELLER, VOir ESCERVELER.
ESCHARWAIT, VOÎr ESCHARGUET.
ESCHARZETÉ, VOlr ESCHARSETÉ.
ESCHASILI-ON, VOir ESCASILLON.
ESCHASQUE, VOir ESCHAQUE.
ESCHASSE, adj. f., voir Eschars.
ESCHASSEE, adj. f., dont le chas, le
trou est bouché, en parlant d'une aiguille:
Mais li renons qui vient de gnile
n'e vaut une eschassee aguille.
(Bald. de Cosdé. Dis de Tunes, Ars. 3U2,
f» 310°.)
ESCIIASSEMANT, VOir ESCHARSEMENT.
ESCHASSER, escosser, v. a., ôter de la
châsse :
Mais ons ne vont solfrir c'on en escasse dois.
(Jeh. des Pbeis, Geste de Liège, 21938, ap. Scheler,
Gloss.philol.t
ESC
ESCHASSIER, VOir ESCHACIER.
ESCHASTRÉ, S. m.. Châtré, eunuque :
Gabatha et Thara, qui estoient des es-
chastrezuu roi. (Bible, Richel. 899, fSlS''.)
ESCHAT, voir ESCHEOIT.
ESCHAu, voir ESSIAU.
EscHAi'CEE, S. f., chaussée :
Les escha^tcees de la dicte ville. (Reg. de
l'hosp. S. J. de Jér., Arch. S S545, f» 40 r».)
ESCHAUCERER, VOir ESCHAUCIRER.
ESCHAUCERTER, V. U., se défendre,
s'esquiver ;
Donc a cinc deniers demandez,
N'i ont nient â'eschaucerter,
Toz cinc U covint a doner.
(Ckasioiem. d'un père, conte V, 68, BIblioph. fr.)
ESCHAUCH ERRER, VOir ESCHACCIRER.
1. EscHAUciER, verbe.
— Réfl., se chausser :
Tu le pues si eslroil cancier
K'a len oes sera li pire ;
Qui par orgoel se veut haucier
Il se puel si mar escancier
Que Dieus ne antres n'erl ses mire.
{Vers de le mort, Richel. 375, f 337'.)
— Neutr., exprime l'idée de hausser sa
chaussure :
Honniz soit cil qui ne s'essauce
Et qui ses piez estroit ne chance,
CbascuQ se veut trop essaucier ;
Celui qui plus se vent haucier,
Li uns a moufle, l'autre chance.
En eschançanl la morl encbauce.
(Geff., .vu. est. du monde , RicheL 1526,
rns".)
2. ESCHAUCIER, escalcsT, (s'), v.réfl., se
déchausser :
De soy mettre a un genouil ou deux a
terre, et soy relever, comme il luy plaira,
de parler a son maistre, si mestier est,
d'estre ouy, se parler veut au juge, ou au
conseil, de soy escalcer, de demander et
avoir a boire. (Bout., Som. rur., p. 883,
éd. 1611.)
3. ESCHAUCIER, - chaussiev, v. a., pour-
suivre :
Ce n'estoit point fait d'un tel seigneur
comme il estoit, de tout seul si chassier et
eschaussier ses ennemis a desroi. (Chron.
du bon duc Loys de Bourbon, p. S8, Cha-
zaud.)
ESCHAUciois, s. m., poursuite :
Jusqu'au Iref des Corsidonois
Dura li granz eschauciois.
Sarrazin sont en granl effroy.
(Blancandin, Richel. 19152. ap. Sle-Pal.) Miche-
lant, V. 19-2-2, écrit encaueeis.
ESCHAUCIERRER , VOir ESCHAUCIHER.
ESCH.\uciRER, cscaucirer , eskaucirer,
esqaucirer, escauchirer, eschaucerrer, es-
chalcirrer, eschacirrer, escaucherer, eschau-
currer, eschucirrer, enchauscurrer, verbe.
—Neutr., regimber, se raidir, s'obstiner:
Pur ço que li bue! eschalcirrouent. (Rois,
p. 140, Ler. de Lincy.)
ESC
ESC
ESC
37?
Deas feiz a treit a plat se point
Oni contre aguillon eschaucire.
(Ben., D. de Korm , 11. 2053-2, Michel.)
Li bnef eschaleirrereiit ; l'arche voleit chair.
(Garmer, Vie de S.-Tliom., Richel. 13513,
r i\> r".)
La mors l'angousse qui est gries,
U escaucire de ses pies.
Les eus du cief a lues tomes,
L'ame s'en Tait, si .est fines.
(Eleocle el Pului.. llichel. 375, f 42".)
Qui contre afnillon esqaucire
Deux fois se point, ci l'ai dire.
(/*., f 50".)
Vers les Dius^veat escaucirer,
Gt leur respons trestous fauser.
(/*., t" 36''.)
Quant nns ne peut contre le mort
Escaucirer.
(.Vers de le mon, Richel. 375, f° 3i0°.)
Ponr nient sake ne ne tire
Qui contre nature escaucire.
(Du Vilainnengousle, dans SI .ilfiis, p. 211, G. Paris.)
Eschaucerrer et roidoier
Ades la char velt contre l'ame,
uni ne l'amegroie et a famé.
(G. DE CoiiNQ, de i'Emper., Richel. 23111,
Eschaucwrer et roidoier.
(Id. ,»■*., ms. Broï., f 133=.)
Ki contre agnillon escaucire
Tierce foies se blece et mort.
(MousK., Chron., 2(3918, Reiff.)
Qui contre agnillon escaucire
.11. fois se point.
On., ib., 30308.)
Contre aiguillon lait mal eschacirrer.
(Gaydon, 3200, A. P.)
Car on dist ke .ii. fois se point
Ki contre aguilion eskaucire.
(Adan le Bocu, Chans.. Val. Chr. Ii90, P 128 r°.)
Qui contre agnillon escaucire
Il s'en pnet destrnire et ocire.
{Poet. (r. av. 1300, t. IV, p. 1339, Ars.)
Qui contre Dieu escauchiroient
Et disoient qu'il m'ochirroient-
(Hir. de S. Eloi, p. 98, Peigné.)
Encressiez est li amis et eschaucirra, en-
cressiez est et engroissiez ; tant couine il
servirent nostre Seigneur orenttantde de-
lit que par druge eschaucirrerent coulre Deu-
cil pueple. [PsauL, Maz. 2S8, f° 187 v°.)
Oza estendi sa main a l'arclie, si la tint,
car un des bues avoit eschaucierré, si l'a-
■voit fait chanceler. (B(6;e,Richel.899,l°149\)
Lat., calcitrabant boves. (Reg., 11, 6, 6.)
Et beussent le très pur sanc de la grape,
li amez est encressiez, et eschucierra, et en-
gressiez et eslesiez. (ib., f° OS''.)
Dure chose est a toi que cschaticirer
contre l'aguillon. {Bible, Maz. 684, f 360'.)
Les bues qui menoient le chariot com-
mencierent a escaucirer, si clina l'arche
d'une part aussi comme pour cheoir.
(GuUBT, Biblt, Sec. liv. des R., ix, ms.
Ste-Gen.)
Dure cose est a toi enchauscurrer contre
aguillon. {Bib. hist., Maz. 53-2, i» 241>.)
Dure cose est a toi escaucherer contre
aguillon. (Ib., t» 246".)
Que tu escauchieres contre aguillon. (ib.,
f 248'-.)
Eschaucirier contre l'aguillon. {Serm.,
ms. Metz 262, f° 65*.)
X. m.
D'angoisse et de labonr li fent le cuer et serre,
El an pie de la crois a la mort eschaucherre
Quant du sang précieux voioit fendre la pierre,
Le soleil obscurcir, trembler tonte lu terre.
(CA. du Honssijjneut, ms. Avranches 24i, f° 6*.)
Mais chens qui ^.st'ûucirri? encontre l'esguillon
Il se point doublement, dont il a quisenchon.
{Chron. des ducs de Bourg., 10282.) Impr. escau-
cine.
— Par extens., se remuer, s'agiter, se
démener, se débattre :
Ki oisl le felun crier
E le veist eschalcirrer.
(.Rou, 1" p., 586, Andresen.) Var., escaucherrer .
(Pluquet, V. 587, impr. escancherer.)
Li enfes tant eschaucierra
Ke en l'estraim s'envoinpa.
{II/., 3° p., 2887.) Var., eschauccra.
Li enles tant escauchira
Que en l'estrain s'envolepa.
(»., Richel. 375, f 221'.)
— Glisser :
Mais li brans d'achiersîest gnencis
Et par desenre escaucira.
(Del C"= de Poil.. Ars. 3327, f 176'.)
— Act., repousser :
Nuitons devient, ses eschaîcire,
Et si fait chandelles de cire,
K'elle offre par us et par nombre,
Ke Dex des enfans le descombre
Et ke la pute mors les prengne.
(Gauthier le Long, ap. Scheler, Trouv. belg,,
p. 232.)
ESCH.\rjCURRER, VOlr ESCHAUCIREU.
ESCHAUDiiEUR , echaiideuT , s. m.,
espèce de pâtissier, marchand d'échaudés.
Eschaudeeurs. [Taille de Paris en 1292,
ap. Géraud, Paris sotis Phil. le Bel.)
Echaudeur, arthocopus. (J. Lagadeuc,
Calliolic, éd. Auffret de Quoetqueueran,
Bibl. (Juimper.)
ESCHAUDEis, cschaudiz, escaiidis, escau-
dich, s. m., échaudé ;
Escaudich, arthocopus. (Gloss. rom.-lat.,
55, Scheler.J
Et leur escaudis et tout autre pain qui est
tournez pour vendre. (1355, 0>d., v, 511.)
Pour vingt eschaudiz et deux cens d'ou-
bliés. (1465, Compt. de l'aumosn. de S. Ber-
thomé, l" 105 r», Bibl. la Rochelle.)
Est encore usité dans l'Aunis.
EscHAUDEEMENT, adv. daiis un mo-
ment de colère :
Item, que ce qui fu dit et fait des dis
ribaus l'u fait eschaudeement, bastivement,
et sens avis et sens délibération. (1327,
Arcb. adm. de Reims, II, 444, Varin.)
■EscHXVDE'ME7iT,eschauldemenl, eschau-
deement, eschaudiement, s. m., lotion avec
de l'eau chaude :
Quant... est faicte de ce (de la fleur de la
vigne sauvage, de l'huile et du vin aigre)
l'omeutacion, c'est a dire eschaudiement.
(Jard. de santé, I, 28, impr. la Minerve.)
Soit faicte fomentacion et eschaitdeement
de eaue de pluye. [Ib., 134.)
Foment et eschauldement. (Ib., 383.)
\ ESCHAUDER, escaudcr, v. a., chauffer,
, réchauffer, faire bouillir :
Lors a la dame une geline
Fait eschauder et nn chapon.
{Dame qui ftst balre son mari, ms. Berne 351,
l' 7'J''.)
Je mangeroie bien .i. pouchin escaudé
En oiie ou en lart.
(Doon de Maience, 1857, A. P.)
Et lors est la terre eschaudee du soleil.
(Chron. de France, ms. Berne 590, l" 136».)
— Brûler, incendier ;
Li pais estoit gastes et la terre escaudee.
(Conq. de Jérus., 3824, Hippeau.)
Lerme est si forz quant el est chaude
Tôt le pecbié art et eschaude.
(G. DE Coi.vci, Mir., Richel. 2163, P 15'.)
Il avoit viUainnement ars et escaudet le
coutet de Haynnau. (Fboiss., Chron., Il,
212, Luce, ms. Amiens, f" 42 V.)
ESCHAUDERIE. S. t., p.-6. liCU OÙ l'OH
vend des échaudées ;
CoUin Mallaquin en Veschauderie. (i328.
Doc. inéd. sur la Pic, II, 497, BeauviUé.)
ESCHAUDET, S. m., échaudéo T
Briques ressemblans à eschaudets en re-
tiennent aussi le nom. (0. de Serres, v,
8, éd. 1617.)
EscHAUDEUR, S. m., abattoir :
h'eschaudeur public ou ou plumoit les
porcs. (Enq. du 28 oct. 1523, sect. C, proc.
crim., Arch. mun. Dijon.)
EscHAUDissEUR, S. m., colul qui fait
et vend des échaudés :
Et ne doivent avoir chil wastelier ne
chil escaudisseur par leur serement chas-
cuns que troys varies crians leur pain.
(Avr. 1335, Ord. s. le boulang., Arch. mun.
Arras.)
Et ne doivent avoir chil vuastilier ne cil
escaudisseur par leur serement, chascuns
que trois varies crians leur pain parmi le
ville. (1372, Ord., V, 511.)
EscHAUDOiR, - douev, s. m., vase à
chauffer ;
Pour sis cent vingt trois livres de fer
pour faire deux paelles, un rouable, un
eschaudouer et les pies des contreroustiers
pour la cuisine, 10 1. 10 s. (1380, Compt.
de l'hot. des Rois de Fr., p. 234, DouiJt
d'Arcq.)
ESCHAUER, voir ESSEVER.
EscHAUF.\GE, - aigc, eschauff., s. ni.,
bois de chauffage :
De restituer arreraiges aux usaigiers ijui
riens n'en aveyent, en eschauffaiges et en
choses semblables qui sont annuelz, tem-
porelz et momeatanez. (1402, Ord., VIII,
528.)
Que les maistres verdiers, gruiers, gardes
et "maistres sergens qui ont esté se soient
eslargis de restituer arreraiges aux iisai-
giers qui riens n'en avoient, en eschauf-
(âges et en choses semblables qui sont an-
nuelz, temporelz et momentanez... (Cous-
tum. de France, 1° 27 v°, éd. 1517.)
ESCHAUFAiLLE, escaufaile, s. f., chauf-
ferette à mains, chauffe-mains, boule de
métal dans laquelle on introduisait de la
braise ardente, et dont se servaient à
l'église les prêtres et les fidèles :
48
378
ESC
ESC
ESC
Se vosYoleis faire .i. escaufaite de mains,
vos fereis ausi corne une punie de keuvre
de .II. moitiés clozeice. Par dedans le pume
de keuvre doit avoir vi ciercles de keuvre :
cascuns des ciercles a ii toreillons et ens,
en mi lieu, doit estre une paelete a ii to-
reillons. Li torillon doivent estre cangiet
en tel manière que li paelete al fu demeurt
ades droite; car li uns des toreillons porte
l'autre ; et se vous le faites a droit si comme
li letre le vos devize et li portraiture,
torner le poes quel part que vos voleis; ja
li fus ne s'espandera. Cis engiens est bons
a vesque. Hardienient puet estre a grant
messe, car ja tant com il tiegne cest en-
giens entre ses mains, froides nés ara,
tant com fus puist durer, i Album de Vill.
de Honnecourt, p. 90, Lassus.)
EscHAUFAUDEEUR, S. m., construc-
teur d'échafaudages :
Eschaufaudeeurs. (Taille de l'î^J'i, ap. Gé-
raud, Paris sous Phil. le Bel.)
ESCHAUFAUDERj escharfauder, eschar-
faulder, escaffnuder, escafauder, escaff., es-
kiefauder, v. a., exposer sur un échafaud :
Lesquels furent pris et emprisonnez, es-
charfaudes, mictrez, et preschez publique-
ment. (Juv. DES Urs., Uist. de Charles VI,
_ an 1408, Michaud.)
Que M. l'inquisiteur de la foye chré-
tienne et aultres s" d'église ont intention
de entendre au fait d'aucuns hérétiques,
telz que Jaquemart de Bleharies et aultres,
et les escaffnuder sur le marchié. (20 déc.
1429, Reg. aux Causaux, Arch. Tournai.)
Fut escharfauldé et presché publique-
ment en la cité d'Evreux, et condamné
perpétuellement es prisons de l'evesque
d'icelle cité, Maistre Guillaume Edeliue,
docteur en théologie. (J. Chartier, Chron.
de Chart. VU, c. 270, Bibl. elz.)
Par arrest du 29 mai 1408 fut ordonné
que la bulle seroit lacérée; Gousalve et
Conseloux porteurs d'icelle seraient eschaf-
faudez, et preschez publiquement. (PaSQ.,
Rech., 111, 18.)
Et parce qu'elle ne voulut jamais des-
mordre ceste créance, elle fut escharfaudee
et preschee le troisiesme de septembre
mil quatre cens trente, et le jour mesme
bruslee. (Id., ib., VI, 5.)
— Servir d'échafaudage à :
Por mener cloies au mares por les pain-
iTis eskiefauder. (1304, Trav. auxchdt. des
C. d'Art., Arch. KK 393, f 18.)
Pour faire cloies pouresca/'aifde)' les mâ-
chons. {Ib., f 28.)
ESCHAUFEDos, eschauffedos.s. m., sorte
de cheminée :
En un murmoitoyen entre deux voisins,
l'un ne peut avoir advantage ne servi-
tude ijuelconque au préjudice de l'autre,
sans juste et exprès tiltre, soit en chemi-
nées, ou eu eschauffedos, ou en fenestres,
ou glaçouers, et privées, ou autrement
que ce soit. (Gr. Coût, de Fr., p. 253. éd.
1633.)
EscHAUFEE, escaufee, s. f., ardeur, co-
lère enflammée :
Et fiert comme desvé de mouU graot escaufee.
(Doon de Maience, 8533, A. P.)
Vee« comme il caploie et fiert d'une escaufee.
(W.. 854U.)
De la perche qu'il tint lor a taule donnée
Qu'il les fent et desclot par moult grant escaufee.
{Ib., 10013.)
— Échaiiffourée :
Li Flamencb se retrairent petit a petit,
qant il orent fait lor escaufee. (Froiss.,
Chran., IV, 273, Luce, ms. Rome.)
liscHAUFEEMENT, - feiHent, eschuuff.,
adv., avec ardeur, avec colère :
Commanda assez eschaufeement a deux
des sergents de ladite prevosté... que il
alassent geler et ruer en my le chemin et
la voie touz les biens dudit Thierri. (1348.
Arch. adm. de Reims, II, 1222, Doc. inéd.)
Icellui Jaquet dist moult ireusement et
eschauffement telles paroles. (1400, Arch.
JJ 163, pièce 316.)
Si vindrent tantost moult eschauffee-
ment a rfscarmouche. 'Froiss., Chran.,
Richel. 2660, f 90 v».)
ESCHAUFELicT, S. m., bassinoire :
Un eschaufelict. (Inv. de F. de Gaing,
seig. d' Oradour-sur-Glane, 21 juill. 1367.)
ESCHAUFERETE, eschuiifferette, s. f.,
réchaud, en particulier chariot de fer h
quatre roues pour se chauffer au chœur :
Le bachiu et Veschauferete. (1360, In-
vent, de l'ostel de N.-D. des Barres, Arch.
Loiret, Ste-Croix G 11.)
Eschaufferette,\a\sseau propre a reschauf-
fer les viandes dans un plat ou escuelle.
(NicoT, Thresor.)
ESCHAUFETE, - etle, esclMuff., s. f., ré-
chaud :
Chafyudysshe, eschauffette. (Palsgrave,
Esclairc, p. 203, Génin.)
Poses le plut escuelle sur une eschau/fele,
avec de la broize. (0. DE Serr., Th. d'a-
gr., VIII, 5, éd. 1605.)
ESCHAUFKTEUR, - ow, eschauff.,s. m.,
foyer, habitation chauffée ;
Maison avecques une cheminée faisant
eschauffetour. (1486, Trinité, Nieuil, ch. 3,
art. I, Arch. Vienne.)
Eschauffeteur de trois travées et un four
y joignant. (1487, ib.)
EscUau/fetourou maison pour la demou-
rance d'un laboureur, de .xx. piez de
long et .XVI. piez en large de muraille,
couvert de tieulle, cheminée et ung four.
(1494, N.-D. la Grande, S. Sauvant, Arch.
Vienne.)
EscHAUFETOiRE, eschauff., s. f., cha-
leur :
Quant vint a V eschauff eloire du jour.
{Chron. altrib. d J. Desnouelles, Rec. des
Hist., XXI, 185, var.)
ESCHAUFETURE, Bschouff., echoufiture,
eschafiture, s. S., échauffeuient, inflamma-
tion, chaleur :
Et tant le atteyna que par eschaufeture
et sans aucune délibération il prist un
tison de huche et en ferist son dit vallet
(1349, Arch. JJ 78, f 64 r".)
Eschafiture, heatyns; or chafyng. (Pals-
grave, Esclairc., p. 231, Génin.)
Pour guarir soudainement l'escorcheure
qui vient sur le membre tant d'hommes
que de femmes, a raison de trop grande
esehauffelure. {Basliin. de récentes, f' 39 v»,
éd. 1548.)
L'usage de ce est bon principallement
en esté, car ces choses sont bonnes aux
eschauffelures de l'estomach. (Arnoul de
ViLLE-NovE. Trésor des pauvres, f» 123 r»,
éd. 1381.)
Les sieurs de justices, comme aussi les
procureurs et eschevins de Provins, firent
ung procès verbal de tout ce que dessus
et de la mort du cheval, qui fut visité par
les mareschanx de la ville, lesquelz décla-
rèrent qu'il n'estoit mort du coup d'arque-
buse qu'on luy avoit porté, ains de Vechau-
fiture qu'il avoit eue au travail que son
maistre luy avoit donné. (Haton, Mém.,
an 1581, Bourquelot.)
ESCH.AUPEUR, eschauff., s. m., réchaud :
Ung eschauffeur a mectre sur table et
deux paelles bassinoires pour eschauffer
les licts des povres. (1501, Invent, de
l'Hôtel-Oien de Beaune, Soc. d'Archéol. de
Beaune, 1874, p. 136.)
ESCHAUFEURE, eschauffeuTB, escaufure,
s. f., échauffement, inflammation, cha-
leur :
Cers est une beste sauvage, de cui li
ancien dient que il n'a eschaufeure de
fièvre en nul jors de sa vie. (Brun. Lat.,
Très., p. 232, Chabaille.)
Se li sans seurhahonde il escaufe tout
le cors il'escaufure, inflament le cuer et le
cors. (Frag. d'un liv. de médecine, f» 8 v»,
ms. Berne A 93.)
Dout quant li uns voit l'autre u del autre
li sovient, se dont li est delitable, il
esehaufe et del escaufure, se forte est, si
rougist, et si sue. {Li Ars d'Amour, I, 168,
Petit.)
Contre eschauffeure de foye. (Frère Ni-
cole, Trad. du Livre des ProuffUz champ,
de P. des Crescens, f» 72 v, éd. 1516.)
ESCHAUFOiR, eschauffoir, eschaufoer,
escaufoir, s. m., réchaud :
Le nuit del Noël doit li celeriere cou-
mander deus convierses a porter del fu en
Vescaufoir u les dames s'escauferont en le
intervalle. {Règl. de Citeaux, ms. Dijon,
f» 8 V».)
.11. eschaufoers et .ii. bacins. (1329, In-
vent, de mad. Ysab. de Mirande, Arch.
Vienne.)
Ung eschauffoir d'argent a eaue. (1520,
Invent, de Marguer. d'Autriche, ap. La-
borde. Emaux.)
ESCHAUFOisoN, eschauffoisou, escho-
foyson, eschaufaison, eschaulfaison, eschau-
feisson,escauffison, s. f., chaleur, échauffe-
ment :
Veschaufeisson don foie. (Li Livres des
pierres, Richel. 12786, f" 28=.)
Eschauffoison du foye. {Le grant Herbier,
(o 27 i-o^ Ny verd.) Eschofaysan. (Ib., f° 33r».)
Eschauffaison de foye. (FRA^'CHIEHES,
Fauc, II, 20, Ars. 2710.)
Quand rbumeur vieille alors des eani laissée.
Fut par l'ardeur du cler soleil pressée
H' eschauffoison.
(Cl. Mar., Mel. d'Ov.. 1. I. éd. 1S44.)
Et pour donner eschauSfoison egalle
A terre et ciel, ne mou te, ne devalle.
(iD., ib., I. 2.)
Platon luy donna (à Timotheus) un
jour a soupper d'un appareil qui n'ap-
porte point de tiehvreuse eschaufaison, ny
d'inflammation. (Amyot, (Muv. mor., VI,
Proeme.)
— Chaleur d'action :
ESC
Puis iert entre lez aoltrez en celle escauffison.
(H. Capet. 1466, A. P.)
— Chaleur d'emportement, colère :
Vef Fedri s'en ala en prande fscan/fîson.
(H. CatrI, 2584, A. P.)
La pnrolle de escMuffaison et de felonnie
luy faillit. (A. Chart., l'Esper., OEuv.,
p. 270, éd. 1617.)
Eschauffoison. stoniacbation, chafyns of
the niynde. (P.^lsgrave, Esclairc, p. 204,
Génin.)
Echauffaisor) est resté dans la langue
vulgaire pour désigner une indisposition
qui se manifeste par quelque éruption à
la peau.
EscHAUFORE, S. !., Miot altéré pour la
rime, chaleur, emportement, colère :
Mes il parla par escliaufore,
Poar ce li clers do Sainte More
Qui n'enteodoit que voloit dire
Li redargna sa malire.
(Fal/I. d'Ov., Ars. 5060, f 167».)
ESCHAUGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCUAKGAITEOR, VOir ESCHARGAITEOR.
ESCHAUGAITIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESCUAUGNE, VOir ESSAUNE.
ESCHAUGOURTE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHAUGUETEMENT, VOir ESCHARGAI-
TEMENT.
ESCHAUGUETIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESCHAUGUETOUR, VOir ESCHARGAlTEOR.
ESCHAUGUETTE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHAUGUETTEUx, qui fait le guet :
Spéculateur. Eschauguetleux. (La Porte,
Epilk., éd. 1571.)
ESCHAUGUITE, VOif ESCHARGAITE.
ESCHAULE, voir ESSAULE.
ESCHAULER, VOir ESSAULER.
ESCHAUMAiGE, eck., S. m., lieu défri-
ché :
En y comprenant aussi au regard des
villes seans sur ladite rivière de Somme
du costé de la France, les banlieues et
echaumaiges d'icelles villes, pour en jouir
par niondit seigueur le duc de Bourgogne.
(Traité d'Arras, 21 sept. 1433.)
Dans la Bourgogne, Yonne, on dit
êchaumer pour défricher.
ESCHAUNEH, VOir ESSAUNER.
ESGHAUNGEOR, VOir ESCHANGEOR.
ESCHAUSSEMENT, VOlr ESCHARSEMENT.
ESCHAUSSIER, VOir ESCHAUCIER.
ESCHAU.STRER (s'), v. réfl., regimber:
Qi countre agnilloua s'eschaustre deux
foiz se ipoyut. (Proverbes de Fraunce, ap.
Ler. de Liucy, Prov.)
C'est le même mot qn'esekaucirer, avec
déplacement d'accent.
EscHAUVER, v. a., luot dorigine obs-
cure, exprimant l'idée de trancher, couper
dans les exemples suivants :
ESC
Por ce l'apeloit l'en mont Escalvaire que
l'en i faisoit les justices, et que l'en i
eschauvoit les uiambres que l'en i jugoit a
perdre aus malfaiteurz. (Cont. de G. de
Tyr, cl). IV, Rec. des bist.)
Pour çou apele on cet mont Mont de Cal-
vaire c'on i faisoit les justices et çou que
li lois apurtoit, et c'on i escauvoit les
Diembresc'onlor jugeoit a perdre. (Chron.
d'Ernoul, p. 19b, Mas-Latrie.) Var., escal-
voit.
ESCHAUVI.SSURE, S. {., Calvitie :
Eschauvissure est le depoillement ou
spumeron du cbief. (Hagins le Jwi/, Richel.
24276, f» S r».)
ESCHAVAGE, VOir ESCAUWAGE.
1. ESCHAVER, escaver, v. a., extraire en
creusant :
En cest règne uaisent les pieres que l'en
apele torchiose, et bi in a engraut habun-
dance, car il les trevent en les montagnes,
car il le «scawnt dedens la roche. (Voy.
de Marc Pal, c. xxxv, Rou.x.)
2. ESCHAVER, voir ESSEVER.
3. ESCHAVER, voir ESCHIVER.
ESCHAVI, voir ESCHEVI
EscHAviGNET, S. m., dimin. d'éehevin:
Lo maior et \esesclmvignes. (Ch. de 1212,
Cab. du Fresne, Metz.)
Nous, le maistres eschevins et li escha-
vignez. (1319, Hist. de Metz, III, 330.)
ESCHAVINE, voir ESCLAVINE.
ESCHAviNiE, S. f., chute, éboulement :
Tous arbres et plantes estans sur les
chemins royaux, et autres flegards ap-
partiennent aux propriétaires des terres y
adjacentes, en entretenant par eux, les
chemins et rives d'iceux, a leur péril d'es-
cltavinies. (Coût, de Lalleue, Nouv. Coût,
géu., I, 378».)
1. ESCHAVIR, voir ESCHEVIR.
2. ESCHAVIR, voir ESCHIVIR.
ESCHAvoiR, S. m., rouet, dévidoir :
Laquelle femme desviiidoit du file en un
escliavoir. (1389, Arch. JJ 138, pièce 3.)
EscHAWixGE, escawetige, s. m., sorte
de droit perçu par les".échevins :
Li Loereng qui en la nef remaincnt, e
lur aveir i vendent, e ne passent la rue de
Tliamise,nele werf, pur altre ostel prendre
en la cité, il ne durrunt altre eschawinge,
fors la costume del vin. (Lois de la cité de
Lond-, ms. Brit. Mus. add. 14252.) Var.,
escawenge. (Lib. Custum., 1,62)
ESCHAYS, adj., cagneux :
Je vas eschays — I shayle, as a man or
horse dothe that gothe croked vvith his
legges. (Palsgr.we, Esclairc, p. 700, Gé-
nin.)
Il est trop tart de le batre pour cela a
cest eure, car il yra eschays tant qu'il vi-
vcra. (Id., ib.)
ESCHAVTE, voir ESCHEOITE.
ESCHE, hesche, eche, esce, asche. aicho,
oiche, s. f., appât, amorce :
ESC
379
Si corne li poissons ki mort
En Vesce qnant bone la sent.
(Uns moult biaua Miracles, Ars. 3527, f 45*.)
Si com li peissoQs qui s'amort
En Voiche, et qnant bone la sent
Tant la vuet que tonte la prent.
Et li ainz qui est desoz mis
L'acroiche tant que il est pris.
</*., r 55'.)
Quant li pechierres veut penre le pois-
son a l'aing, il cuevre lou fer de Yeche.
(JoiNV., Credo, p. 518, Wailly, éd. 1867.)
N'aves vous mie esche, c'est a dire n'aves
vous mie amorsail a mectre es bains?
(P. Ferget, Nouv. Test., f» 143 v», impr.
Maz.)
— Tout ce qui sert à faire prendre ou
alimenter le feu:
Li quens ot hesche, le fn i ot tonchlé
Tant qu'il art mervillens et plenier.
(Les Loh., Ars. BL 180, f» 88 v".)
Si com li feus en Vesche prent.
(Florimonl, Richel. 792. f° 12' )
Si com li feus a Vasche prent.
(Ib-, Richel. 15101. f» 25*.)
Mes tout ausi comme li esche
A mestier au fea alumer.
(Lai du Conseil, p. 90. Michel.)
De matière qui se tient soiche
Et qui por feu est droite aiche.
(J. DE PmoRAT, Liv. de Yegece, Richel. 1601,
f 74''.)
Mes li François les fens aliment
En raainz liens, de chailloz et d'eche.
Et puis gietent enz bniche sèche.
(GoiAiiT, Roy. lign.. 3511. Bachon.)
Se tu veulx faire bonne esche pour alumer
du feu au fusil. (Ménagier, ii, 263, Bibliopb.
fr.)
Et ces hommes, a tout oeile et esche,
mectent le feu dedens. (CnisT. DE Pis.,
Charles V, 2" p., ch. 37, Michaud.)
Pic, éke, éclat de bois.
La langue moderne a gardé aiche ou
éche, ver de terre employé comme appât.
ESCHEABLE, adj., relatif aux escftcoïtei,
aux successions :
Baillons et delessons perpetuelment a
tous jours a coustume escheable et main
mortuble a Jehan Bugnou... une pièce de
désert. (1409, Arch. .M.\l 32, f" 22 v».)
ESCHEAL\VAITE, VOlr ESCHARGAITE.
ESCHEAXCE, - ansc ,eschaance , escaance,
eskaance, eschaance, escheance, eschance,
- anche, esqueance, escance, escanclie, es-
quence,essanche, s. f., succession, héritage,
en particulier héritage en ligne collatérale:
Toutes nous lot nos eschances.
(G. DE Coi.NCI, Mir., ms. Soiss.. i' 58^)
INus n'a paradis d'eskaance.
(Vers de le mort, Richel. 375, f° SSS'.)
Grant eschaance eusl eue
Don mien, se me fust escheae.
(Rom. du S. Graal, 1361, Michel.)
Et font aloianches et fois
Pur autrui mètre en defois
Son irelage ou son eschance
Dont a la fois ont mescheaoce.
<Couronnem. Renart, 1593, Méon.)
Et si xverpirent a signor Henri Wanbe
devant les eskievins tote le escance k'il at
380
ESC
ESC
ESC
tendoient en celé tiere et tôle le droiture
k'il i avoient. (Trad. âuxin" s. d'une letl.
contenant vente d'une rente de 1197, Tail-
liar.)
Se leur venoit cille moitiés de celé mai-
zon de Vetkaance Robert Waille leur frère
{Chirog. de 1234, Arch. S.-Quent ., liasse 24.j
Toutes les escheanses qui escheues li es-
toient de par le devant dit Gilon sen père.
(Juin 12S3, Arch. mun. Laon.)
Par raison d'iretaue, par raison d'es-
chaance, par raison d'aumosne, ne par
autre raison, ne irons a nul jour encontre
toutes ces choses devant dites. (1237, Cart.
de St Michel en Tierache, Richel. 1. 1837S,
p. 2S8.)
Tous caus et toutes escaances. (Brun.
Lat., Très., p. 219, var., Chabaille.)
Etqueance si est quant héritages esquiet
de costé, par le defaute de ce que cil qui
muert n'a nul enfant, ne nul qui de ses
enfans soient issu, si que héritages esquiet
au plus prochain parent, si comme a ses
frères, ou a ses sereurs se il n'i a nul frère,
ou a ses oncles s'il n'i a nul frère ne
sereurs, ou a ses antains s'il n'i a frères ne
sereurs ne oncles, ou a ses cousins ger-
mains ou a ses cousines germaines s'il ni
a nul plus prochain, ou a son plus pro-
chain parent dedens le quart degré de li-
gnage. (Beaum., Coût, du Beauv., c. xrv,
3, Beugnot.)
Se tere esquiet de costé a celi qui est
maries, comme d'oncle ou d'antain, de frère
ou de sereur, ou de plus lointaing degré
de lignage et li hons muert, le feme ni a
nul douaire eu tel manière d'esqueance.
Mais s'aucune tele esqueance est esqueue a
l'omme avant qu'il ait espousé, il est
aperte coze qu'ele en est douée, aussi bien
comme du propre héritage a l'omme. (Id.,
ib., c. XIII, 13.)
Moût de diverses coustunes sont en par-
ties d'eritages qui viennent en descendant
ou par esqueance de costé, par le roiame.
(1d., ib., XIV, 1.)
Et leurestoit ladicte chastelenie de Mont-
meliant descendue par eschanche d'autre
terre fait aus seigneurs de Calelot. (1288,
Charte de Chaalis, Grenier 314, n» 113,
Riche!.)
Par escaanche. (1290, Chap. Noyon, Arch.
Oise, G 1767.)
Les quieus (héritages) leur estoient venus
de Vesqueanche Rogier Banquet. (1300,
Chap, Beauvais, Arch. Oise, G 1300.)
La succession, descendue et escheance
de ladite feu Gile. (1316, Arch. JJ 33, C
42 r°.)
Ciaus ki aquierent richeces par leur tra-
vaus u par dons u par esicaances de parens.
(Li Ars d'amour, I, 112, Petit.) Var., es-
saiiches.
Cil sunt plus volentiers large, ki ri-
checes ont par escheance. {Ib., I, 394.)
J'ay nag onole a bouchier qai a grande tenaace;
S'il se pooit morir j'en aroie Vescanche.
(U. Capel, 449, A. P.)
Ja Toi ge qae fortuoe si est de men aidance
Qui me poroit enOa doaner mùolt ooble escanche.
(16., 141S.)
— Evénement :
Lors m'avint la mescheance
Qui me fa dare escheance.
(Christ, de Pisan, Liv. du chem. de long esliide,
1-25, Puschel.)
EscHE.\NMEXT, adv., par hasard, ino-
pinément, tout à coup :
Evenienter, advenamment esclieamment.
{Yocab. compend. ex summa Januens., ap.
Duc, Evenienter.)
ESCHE.\T, voir ESCHEOIT.
ESCHEA0, ech., s. m., radeau, train de
bois flottant :
Echeau de bois a faire pipes. (Sept. 1S77,
Arr. imp., Orl., Gibier, 1579.)
Tonneaux et escheaulx. (1392, Arr. imp.,
Hotot, 1606.)
Se disait encore'dans la première moitié
du xvii° s. :
Pour chacun escheau de bois carré, tra-
versin, sappin,planches etautres bois. (Juil-
let 1646, ^IT. imp., Orl., Hotot, 1646.)
Cf. ASSEIAULT.
ESCHEC, eschac, ech., ach., escec, esk.,
-eq, -ek, -ac,~aic, -iec, -iek,-iet, echaic,
eslchez, s. m., butin, prise, toute sorte de
bonne aubaine :
MdU grant eschec en nnt si cbevalier
D'or e d'argent e de gaarnemenz chiers.
(fio/., 99, MuUer.)
Cist paien vont grant matirie qnerant :
Eacoi avram an eschec bel e gent.
(/*., 1166.)
Escec en mainent et mervellns et grant.
(Les Loh., Richel 1443, ap. Vietor, Hanischr.
der Geste des loh., p. 81.)
Y. torne que grant eschec ont pris.
(«., ms. Berne 113, P 11 r".)
Moult grant eschac i ot le jor conquis.
(Ib.. ms. Monlp. H 243, f» 30".)
Trestot l'avoir et l' eschac qu'il conqnist.
(«.. f» 2^^)
Cil de Coloigne ont grant eschec conquis.
(/*., f» 218^)
G rans fn Veschas que li dus ot conquis.
(Ib., r> 107=.)
L'escek de la descooGlnre
Ont sempres cargié a droileare.
(Beh., Troies, Richel. 3"5, f° 77°.)
Ke vos saureit nul hom cnnler
L'eschec de la desconBture,
Kar trop fn grant a desmesare.
(iD., U. de Norm.. 11, 560. Michel.)
L'escheq départ a ces barons cortois.
(Raoul de Cambrai, cci.x. Le Glay.)
Mult fu grant li e.^ces qu'il i ont conqueslé.
(Houm. d'AlU., P g*", Michelant.)
Dedens s'en est entres o Veskiet c'ot conqnis.
(/*., f» 40^ Michelant.)
E pristrent grant preie, e firent maint
bon eschec. [Rois, p. 398, Ler. de Lincy.)
Lor esches an menèrent a'ia Nueve Ferlé.
(Parise. 2373, A. P.)
S'arai faite bataille et tel eskiec conqnis
Que porrai bien mostrer al fort roi Loejs.
(Aiol, Richel. 23316, P ISl''.)
Si s'en tornait... atout crant echaic. (S.
Graal, Richel. 2433, f» 273 v«.j
Et noslre crestien se remistrent en la
vallée ou li poigneis avoit esteit, et pris-
trent l'ecftai'cqui grans i fuit.(/6., f'>208r°.)
... Se sont retrait eu lor terres atot moult
riche achec. {Ib., f 208 v».)
Et preueis tout Vachaic a ces laironz et
l'eu meneis. (Ib., P 288 v».)
Lor esciec en remainent, k'il orent coaquesté.
(Quat. fils Ayn., p. 128, Tarb.)
Moult est grans U esciet que avons conqueslé.
(Ib.. p. 129.)
Pais ont \'eskec enlr'ens parti.
(.ilhis. Richel. 373, f 137'.)
Et François ont enlr'aus lor eschec départis.
(Chans. d'Antioche, m, t. 743, P. Paris.)
Prenez de cest achec toi a vostre talant.
(Floov., 491, A. P.)
Gardez ceste pncelle, car grant esch ec ai ci
(/*., 37-2.)
Mont fut granz U eschac que Frans ont conqueslé.
(Ib., 2317.)
Robaslre a pris l'eschec, que terme n'i a quis,
Si l'a tant départi as chevaliers de pris.
(Gaufrey, 2 ' s3, A. P.)
— Par extens., escarmouche, bataille,
attaque furieuse, ravages de la batciille :
Et souvent «stonrmirent ceulz qui lindrenl le siège,
Qaar trop souvent cuiderenl eslre surprins au piège ;
Tant i'eschas y feirent qui ressemblent batailles.
Tant aloieat delroinchant et percent les entrailles,
Nalz ne povoit leurs coups sntTi-ir ne endurer.
(Gir. de Ross., 3S7, Mignard.)
Trop bien estoiot mis hors i'eschac;
Joué avoiut d'une couverte.
(Gdill. de Sr .^NDRË, le Libvre du bon Jehan,
2343, Charrière.)
Tournant sur soy Vestchez il sauva ses
compaignons. (D'Aubigné, Mém., an 1570.)
Il en pourroit faire de mesmes sur les
rei>tres, qui font tant des mauvais, selon
les lieux advantageux qui se rencontre-
roient, ainsin qu'il attrappa ceux de M. de
Thoré en belle campaigne, ou nos mous-
quets leurnuisirentbeaucoup, etaAuineau,
de qui l'harquebuzerie fit si grand eschet
sur les reistres. (Bbant., Grands Capit.
estrang., 1. 1, c. xvi, liibl. elz.)
ESCHEEITE, VOir ESCHEOITE.
ESCHEESTE, VOir ESCHEOITE.
ESCHEETE, VOir ESCHEOITE.
ESCHEER, voir ESCHAER.
ESCHEFFE, VOir ESCHIFE.
EscHEFLER, esceflcr, verbe.
— Act., déchirer, meurtrir :
Et dist le roi : Fêtes en tous vos grès.
De li ocire, ainsi que vous volez .
Dist Piccoles : Il sera escheflei.
Quatre chev-ius a li salons comandez.
Dont fu Bertrans contre terre enversez,
El as chcvaus mains et piez atelez ;
De qualre pars ont les cbevaus hastez.
(Renier, Richel. 24369, P IGO.)
Et apries le fist traîner
E t a cevaus toute esce/ler.
(MocsK., Chron., 1246, RelEf.)
— Réfl., se déchirer, se meurtrir :
Dns chevans vit herbe qu i crut
Dedenz .i. pré. mais n'aperçut
Les ais dont fu enclos li prez ;
Au saillir eas s'est eschi/lez.
(M,4RiE, Vso;i<-(, Richel. 19152, 1° 19^)
Wall., esquefier, squejler, déchirer.
Cf. ESCAFFER.
ESCHEGE.\U, voir ASSEJAULT.
ESCHEGUEITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHEI, voir ESCHOI.
ESCUEIAVER, voir ESSEVER.
ESC
ESCHEIETE, VOir ESCHEOITE.
ESCHEILLIER, VOir ESCHELER.
ESCHEILLON, VOirESCUAILLON.
ESCHEISEAU, voir ASSEJAULT.
ESCHEIT, voir ESCHEOIT.
ESCHEITIVEB, voir ESCHAITIVER.
ESCBEKERË, VOif ESCHEQUERÉ.
ESCHEKIER, voir ESCHEQUIER.
ESCHELAGE, eschellage, s. m., escalade :
Fit ruer es fossis bottes d'eslrain allu-
mée, afiu de perchevoir si quelqu'appa-
rence se faisoitpar eschellageou aultrement.
(J. MoLiNET, Cliron., cb. clii, Bucbon.)
— Terme d'anc. coût., droit d'élever xine
échelle sur le terrain d'autrui pour les
réparations de murs, de maisons, etc. :
La tolérance d'aucun qui a souffert
autruy avoir vue, aiijoust ou eschellage en
sou beritage, ne donne, ne fait acquérir
jouissancecontre luy, sans tiltre exprès.
(Coût, de Mea:ix, lxxv, Nouv. Coût, gén.,
m, 388.)
Il se disait encore au dix-septième
siècle :
La moitié d'une petite grange couverte
de paille partissant avec Pierre Miche-
lin j fond, place, eschellage, cour de-
vant et au pignon. (1626, Becouv. de cens au
Seiijne y de la Mothe-Chailli, chastell. de
Loris. Le Clerc de Douy, I, f" 226 r», Arcb.
Loiret.)
Ecliellage, s. m., lattis. Ce mot signifie
aussi l'extrémité du toit qui déborde sur
l'héritage du voisin. (Baltus, Siippl. au
Vocab. Austras.)
ESCHELATRER, VOir ESCHELETER.
ESCHELE, -elle, - iele,-ielle,esqueHe,est-
queille,eschile,eschille,esquille,esquiere,s.i.,
petite cloche, sonnette, clochette :
Qui me dira se les esckeles
Paent soner? Oil, par eles.
Par l'ateopreare première,
Soaeot par trop bele maaitre.
(KvRiT, Genèse, Richel. 12137, f 66 v°.)
QaaaL Veschete faii soné.
Pais que l'are fud cbanlé,
L'abes del lea fors les meiaet.
(S. Brandan, 'ïl-2, Michel.)
Une eschiele peadue et mise
Orent seur le ciochier assise,
Et qaaot celé cloche sonoil
Chascao a l'église venoit.
(Vie des Pères, Richel. 23111, f aS*.)
Berne est, an voir ordeoer,
De dens vaches en routes peauls
Passans, et a lears hateriani
Ont esquieres d'asur, c'est drois.
(Froiss., Poés., II, 326,73, Scheler.)
A ceulx qui portèrent la chasse du corps
saint monseigneur saint Aigaan, a ceulx.
qui sonnèrent les eschiltes. (Compt. de P.
de Essaye, 1404-1406, Coiumuue, despense
commune, Arch. mun. Orléans.)
Jehan Dagaut print la corde de la cloche
ou eschelle establie sur icelle tour pour
resveiller le guet, et icelle cloche ou es-
chielle eust souné si fort. (lilO, Arcb. JJ
165, pièce 126.)
Ceulx qui sonnent les eschilles. {Compte
de Jeh. Chiefdail, 1412-1414, Commune,
despence, Arch. mun. Orléans.)
ESC
Nuls maistres ne ouvriers dudict mestier
ne pourront commencer a ouvrer jusques
a ce que Vestqueille N'ostre Dame soit
sonuee. (1430, Ord., xiv, 127.)
Lequel Grasseie print l'une des brebis
qui portoit nne esquille au col. (1464, Arcb.
JJ 199, pièce 598.)
Que nulz apprentiz ne puisse estre con-
trainct ouvrer plus avant en la nuyt que
les premières esquelles sonnantes. (1470,
Stat. des Pellet. de Rouen, Ord., xvii,
p. 409.)
Et onc depuis ae sonna son à'esguiîle
Que je n'ouisse en village ou en ville.
(Vasq. PiiiLiEiiL, Euv. vidg. de Fr. Pétrarque,
p. 270, éd. 1533.)
On crioit au médecin de tous costez qu'il
jettast les eschiles. (D'Adb., Faeneste, III,
'7.)
— Son de la cloche :
Que ilz ne puissent ouvrer d'icellui mes-
tier, fors que depuis l'esgaeiie Nostre Dame,
jusques a soleil rescoussant. (1390, Beglem.
pour le mest. des filass. de Rouen, Ord., vu,
358.)
Qa'a vespres, nonne, a l'anbe et a YesquUie,
Seul d'elle pense.
(Vasq. Philiedl, Euv. viilg. deFr. Pétrarque, f. i^,
éd. 1555.)
En Poitou, l'on appelle ^ eschilles de
petites cloches que l'on porte devant les
processions des Rogations, de Saint-Marc,
etc., et que l'on fait sonner de temps à
autre. A Chef-Boutonne, dit M. Beauchet-
Filleau, l'on désigne encore sous ce nom
les instruments en bois dont on se sert
pour avertir les fidèles de l'heure des
offices, les derniers jours de la semaine
sainte, pendant lesquels le son des clo-
ches est interdit.
ESCHELE, voir ESCHIELE.
ESCHELEL,.esc/(îHeI, s. m., échelon :
Pour .Vf. et .III. quarterons de eschillaus
achetés de lui pour faire gâtons pourlesdis
eschaffaux. (Compt. de 1357, Richel. 16149,
f2.)
ESCHELEMENT, eschellement, escelle-
ment,eschielement,escielement,eschiellement,
eschalement, esquellement, s. m., escalade :
Plusieurs bonnes villes, chastiauU et
forteresces estoieut prises tant par esche-
lement comme autrement. (1362, Arch. JJ
91, pièce 377.)
Lequel chastel de Gonzac par l'eschielle-
ment de nos ennemis fu prins.(1373, Arch.
JJ 104, pièce 145.)
Avec ce est icelui chastel moult périlleux
d'eschelement. (1390, Arcb. K 54, pièce 5.)
Icellui fort estoit prenable par eschiele-
ment. (Reg. du Chat., II, 190, Biblioph. l'r.)
Ceux qui estoieut ordonnez pour l'esche-
lement entendirent a faire leur emprise.
(Fhoiss., Chron., Richel. 2641, f° 95 r".)
Prendre par eschiellement la bonne ville
de Vely. (lo., ib., f" 190 v».)
Il fu pris par assaut et par eschellement.
(lD.,i6.,IlI, 91, Luce.)
Pluisseurs prises et escellemens de villes
et de castiaux. (1d., ib., \, 331, Luce, ms.
Amiens.)
ESC
381
Li contes de Kenfortet messires Gautiers
de Mauni, et leurs routtes, qui estoient
ordonné pour l'esciellement. (In., ib., IV
149, Kerv.)
Une haie batiche espinee deseure pour
le double de V esquellement . (1438, Compt.
de l'argentier de Béthune, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Et eschelerent le fossé d'eschelles de
bois qui demeurèrent atachees, et puis fei-
renl leur eschellement. (La Marche ,
Mém., I, 12, .\lichaud.)
Les gens du roy Charles prinrent par
eschiellement la ville de Crespi. (Monstre-
LET. Chron-, II, 143, Soc. de l'U. de Fr.)
Et ne prendront l'un sur l'autre aucune
place soit par siège, assaull, eschellement,
embies, balerie, ou autre manière. (1471,
Tractât., etc., Bym., 2° éd., XI, 683.)
Comme se en temps de trêves on prenoit
une cité ou une ville ou ung chasteau par
telz esclialemens, quelle seureté royalle ce
pourroit estre. (VArbre des batailles,
i" 111 r°, impr. Ste-Gen.)
— Échelles pour escalader :
Le suppliant lui hst ung petit escUalle-
ment de corde. {1443, Arch. JJ 177, pièce
1443.)
Deux eschelemens pour escheler villez,
chacune de .xilll. coupons. (1443, Itislr.,
de Ch. VU, Ecorch. s. Cb. Vll^ p. 117.)
A maistre Laureus Volvic, cannonier
ordinaire dudit seigneur, pour avoir fait
et livré audit seigneur uug eschelement pour
monter sur une muraille... (1481, Compt.
de l'Ilôt, des R.de Fr., p. 394, Douèt d'Arcq.j
Ayant tout son eschiellement prest a
l'eure que le guet fut descendus pour aller
a la premier messe, pour boire au matin,
l'eschielleur hst sa diligence de dreschier
eschielles. (J. Le Fevre, Chron., I, 366,
Soc. de l'H. de Fr.)
ESCHELER, echeler, - eller, -eiler, -ier,
esc, esseler, - eller, escieller, esquL, escha-
ler, - aller, escaler, - aller, skaleir, v. a.,
escalader :
Si vont vers le castel qu'il voelent esseller.
(Quat. fils Ai/mon, Uichel. 24387, f» 37'.)
Et fist tant par esclieller et autrement,
que.. (Chron. de S.-Ven., Richel. 2813,
fnOo")
Si eschelerent la dite ville par devers la
porte de Gligny et entrèrent les dizAuglois
dedens par dessus les murs. (Ib., Richel.
2813, {" 421''.)
Plusieurs obarretes qui menoient es-
chielles au chastel d'Alleux, qui estoient
pour escheller icellui. (1339, Arch. JJ 90,
pièce 500.)
Et y pristrent et eschelerent pluseurs
fortes villes. (Froiss., Chron., Richel.
2641, f» 182 v^)
Pour escheillier fortresses. (Id., ib-,
Richel. 2646, 1" 62=.)
Il avoit aviset d'esquieller et de prendre
par l'ait d'armes, tout eu une nuit, le bonne
chité de Bervich et le castiel de Rosebourcq.
(iD., ib., IV, 359, Luce.)
Car cil qui escellé VaooieHt, vinrent as
portes et copperent les flayaux. (Id., ib.,
214, Luce, ms. Amiens.)
Que c'estoieut Navarois et Engles qui les
venoient escieller et prendre. (Id., ib., V,
364, Luce, ms. Amiens, 1» 115.)
Il vinrent a la Carité sus Loire, et l'es-
chiellerent. (Id , ib., VI, 315, Luce, ms.
Amiens.)
383
ESC
ESC
ESC
Mais se la maladie
Est jusqn'ft mort, ne lai doit pas celer,
Afin qu'il poist de son aime ordener.
Car aatreraent, par le phisicien
Ponrroit la mort corps et ame escheler.
(E. Descb., Pow.,'Richel. 840,^47".)
Et vot skaleir la thour de Montorguelh.
(J. DE Stavelot, Chron.. p. 243, Borgnet.)
Aussi peu leur est de chevaucher, piller,
eschaller ne aussi de fourager le jour de
Pasques conme le jour de karesme pre-
nant. (L'Arbre des batailles, f" 69 r, irapr.
Ste-Gen.)
En mesme heure fut la tour eschellee.
(D'AUTON, Chron., Richel. 5082, f» 51 v°.)
Pour echeler les Tolosaines murailles.
(NoGUiER, Hist. Tolos., p. 76, éd. 1556.)
Ains tout cela luy est suspect et indiffè-
rent, laquelle indifférence de sopçon leur
sert de continuel purgatoire, ruai propre
toutes fois a escheler le paradis. (Du VlL-
LAKS, Mém., Xll, an 1536, llichaud.)
Brisant l'orgueil audacieux.
Qui vooloit escheller les cieux.
(JOACH. DU Bell., Lotiang. de la Fr.)
Ce serait vouloir, comme les outrecuides
géants, escheler les cieus. (Pasq., Lett.,
XX, 7.)
Faisans mine de vouloir escaler la ville
de ce costé la. (Beze, Hist. ecclés., t. II,
p. 266, éd. 1580.)
Au pied de la maison qu'ils vont escheller
ou pelarder, ils font leurs prières, l'inteu-
tion et l'espérance pleine de cruauté, de
luxure et d'avarice. (MoKT. ,Ess., 1. I, c.56,
éd. 1595.)
Escallent la ville, prennent le chasteau
d'effroi. (D'AuBiGNÉ, Hist. univ., 1. IV, c.
VI, 1° éd.)
Ce vice d'envie a si grande authorité,
qu'il n'y a si fort et haut chasteau qu'il
n'echelle, ny muraille qu'il ne mette bas.
(G. Chappuis, Misaule, f» 24 v".)
Se disait encore en ce sens au xvii" s. :
Qui, (les Cyclopes) voulaus escheler les
cieux, se virent en un instant foudroyez
de l'inévitable bras du haut Jupiter. (1613,
Vraye P)-onostic. de M° Gonnin, Var. hist.
et lilt., V, 212.)
Laissez le venir, ce géant qui menace
d'escheller les cieux. (D'Urfé, Astrée,
4» part., liv. 2.)
Soions asseurez que sans vouloir echeler
le ciel devant que d'y estre appeliez, nous
trouverons partout les marques de celuy
qui nous y attend et qui seul est capable
de nous y conduire. (Le Yayer, Hotn.
Acad., 26.)
— Avec un nom de personne, donner
l'assaut à :
Non, quand tes fils Jupiter eschellerent.
Et contre luy serpentins se meslerent.
(JoD., Cléop., act. V, Ane. Th. fr.)
— Exposer un criminel sur une échelle:
St Louis fît eschaller ung orfèvre en
braies et en chemise. (Joinv., S Louis,
p. 120, éd. Du Gange.)
On est escheïîé et mitre-
(Les Ténèbres de mariage, trois, leç., Poés. fr.
de» iv° et xvi° s., I, 22.)
— Eschelé, part, passé, garni d'échelles •
Ung chaer eschalé tout nuef. (4 nov. 1444,
Inforvi. par Hug. Belveme, f» 26 v», Ch.
des Compt. de Dijon, B. il881, Arch.
C.-d'Or.)
ESCHELER, csceller, eschierer, aschierer,
V. a., ranger en bataille :
L'apostoile est devant, le gonfainon levé.
Et Garins de Pavie, H vasals adnrés,
Et Savaris derrière, le frein abandoné.
Bêlement en le champ, pour combatre eschelé.
(De.ilr. de Rome. 826, Groeber.)
Quant il furent tuit eschellé et appareillié.
{Liv. de Marc Pal, lxxviii, Pauthier.)
L'usage des Tatars est si faite que, avant
qu'il entrent en bataille, chascuns chante
et sonne un leur estruraent a deux cordes
moult plesant a ouir. Et demeurent ainssi
escellé chantant, et sonnant moult bien,
jusques a tant que le grant nacaire du sei-
gneur sonne. (76.)
Ses jens estoient tuit eschieré a trente
mille, et environent tout le canp en un
moment, et avech chascun home a cheval
avoit un home a pié derere a la crope dou
cheval c'on lance en main. En tel mainere
con vos aves hoi estoit le grant kaan con
ses jens atiré con sez esceles environ le
canp de Naian por conbatre con elz. (Ib.,
c. Lxxix, Roux.)
Les uzances des Tartars sunt tielz, car
quant il sunt atiré et aschieré por conbatre,
il ne forçoient en la bataille jusque alant
qe les naccar ne sonent. (16.)
EscHELERiE, s. f., escalade, nom d'une
ancienne porte de Verdun ; voir A. Le
Grand, Saints de Bret., p. 411.
1. ESCHELETE, escbe ettc, eschelletle, es-
chielete, eschiellette, s. f., petite échelle :
Monte, monte en Veschellette, nioutez la.
(Prov. Gallic, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
A la prison vont sans ateodre.
Hors la trayent par ['eschiellette.
(Alard. C"" d'Anjou, Richel. 765. f° 43 r°.)
— Sorte d'oiseau grimpeur, le pic de
muraille :
Un pic de muraille, que ceux de Clair-
mont en Auvergne nomment nm: eschelelte.
(Belon, Nat. des Oys., vi, 16, éd. 1353.)
Centre de la t'r., khalette, petit assem-
blage qu'on ajoute à l'avant et à l'arrière
d'une charrette pour augm.enter le char-
gement. Bourg., Yonne, Villemer, éche-
lotles, ridelles d'une voiture.
2. ESCHELETE, eschcllette, eschilelre,
eschillette, eschieleUe, echillette, esgualette,
escalette, escalete, escallete, - ette, achelelte,
s. f., petite clochette, sonnette, crécelle :
As esclielctes font le marbre teatir.
{Les Loh., ms. Montp , i° So*^.)
Cil vont apries le corps leurs paumes débattant ;
Et i'esqualetlcs vont pluiseiir esqualetant.
(Chei,. au cijijne, 10103, Reift.)
Sans Irompette'boodir, n'escalette sonner.
(/*., 16763.)
Et si avoit d'or escaleles
Moult bien sonans et petiteles.
(Percetal le Gai., 3178λ, Potvin.)
.c. escheletes cler sonanz,
Petites d'or, non gaires granz.
(Be.w, Troie, 23373, Joly.)
Estrumens... qui sembloient eschiletres
au soner. {Quesle du S. Graal, Richel.
12382, f" 2 r».) Var., eskaletes (Hucher, II,
16.)
Cele eachielete par delà.
Et Diei, com très bon son ele a !
(Renan, 3353, Méon.)
Li poitraûs fn mnlt riches, oevres i ot asses,
.M. escheletes d'or i pendent les a les.
(Gm de Bourn., 2334. A. P.)
Quant Hnes fait le ceval galoper,
Trente escaleles si acordent si cler
Harpe ne gigle n'est tele a escoter.
(Hum de Bord.. 6483, A. P.)
Desi adont qu'il ajoma.
Que li eschielele sona
Por la mes'e del jor chanter.
(Durm. le Gai., 1S39, Stengel.)
Et od les fiantes faisoient
.II. eschieletes acoper.
(«., 3814.)
Prist i'eschelete, si le sone.
(Cour! de Parad., 88, ap. Méon, Fabl. et conl.,
III, 130.)
Li poitrans fu de mnlt ciere œvre.
Mainte escalete d'or le cœvre.
(Blancand., 67;), Michclant.)
Escaleles d'argent.
(GiE. DE Mo.MR., la Viol., 852, Michel.)
Et li poitrax fn a or estelé
E environ â'eschelettes ouvré-
(Agolant, p. 163, Bekker.)
Quant li bancloke et li escallete sonera.
(1233, Serm. desmagistr, de Lille, Tailliar.)
On doit sonner le bancloque et Vescal-
lette, et aler toute li commugne a armes.
(RoiSiN, ms. Lille 266, p. 4.)
Par leurs mes, comme clicqnettea.
Iront, sonnant leurs escalettes.
(J. MOLLisET, le Kalendrier mis par petis vers,
Poés. fr. des xv' et xvi' s., Vil, 207.)
II était encore usité en province au
xvii' siècle :
Echeletle, ou echillette. On appelle ainsi
l'n plusieurs lieux de France, et particu-
lièrement sur la rivière de Loire, ces
cloches que les crieurs portent aux enter-
remens. (Ménage, Dict. étym., éd. 1750.)
Les Angevins ont gardé eschillette. Dans
les coutumes de Lille, le mot escalete dé-
signe la petite cloche des échevins. Dans
l'Artois, dans le district de Valenciennes
et dans la Picardie, le mot éealette a encore
le sens de cliquette, casiagnette, crécelle.
En rouchi, on disait fréquemment d'une
femme babillarde : « Al a ben ermué
s'n'escaléte >, elle a bien fait aller sa
langue.
ESCHELETEii, csqualcter, eschelatrer,
V. n., agiter une sonnette ou une crécelle :
Cil vont apries le corps leurs paumes debattaut ;
Et d'esqaalettes vont pluiseur esqualetant.
(Chei: au cygne, 10103. Reiff.)
Artois, écaleter, faire aller la crécelle.
ESCHELBUR, - ellcur, eschalleur, s. m,,
soldat, homme habile à monter à l'esca-
lade :
Icellui Gailleteau dist au suppliant que
le sire de Pons avoit fait venir deux des
meilleurs eschalleux de son pays, qui
avoient failli deux fois a le mettre hors,
(1443, Arch. JJ 177, pièce 189.)
Et furent deux escheleurs : dont l'un
estoit au seigneur de Crouy, et se nom-
mait Robert de Bersat, et" l'autre, et le
ESC
principal, se noniDioit Johannes. (0. DE LA
Marche, Mém., I, 12, MicLiaud.)
Le capital de Bœuf, quy avoit avecque
luy ung des bous escheUeurs du monde,
lequel pourjecta la ville. (S.-Hemy, Mém.,
ch. xcv, Buchon.)
Et menèrent un eschelleur des gens de
monseigneur de Hombrecourt, qui subti-
lement dressa une eschelle contre la mu-
raille. (J. AlouNET, Chron., ch. xvi, Bu-
chon.)
Le sires de Ravestain mist en avant ses
escheUeurs, lesquelz approchèrent la tour
batue et la montèrent le plus sutillement
qu'ils peurent. (D'AOTON, Cliron., Richel.
8082, f» 51 r°.)
Qui eust lors veu grans coups de main
donner sur les escheUeurs, emporter testes
et bras, et renverser Genevoys du hault
des eschelles... eust heu horreur de l'af-
faire. (ID., ib., Richel. 5083, f» 54 r".)
Et ne ressemble point ces escheleurs des cieux,
Qui, teadaas aux plus hauts, sont chenz aux plus
[bas lieux.
(Bertacd, Eleg. sttr les Amours de Desportes^ dans
les Œm. de Desport., Bibl. gant.)
— Fig. :
Le prisonnier peut estre malicieu.x
homme, seducieulx, eschalleur, trompeur...
(J. DE Beuil, le Jouvenc, ms. Université,
f» 245 r».)
EscHELEURE, eschell., s. (., hauteur
d'une échelle :
Lors se tourna a l'ung des costez du
temple, et \eit une eschelle dont Veschel-
leure montoit a leur ouvraige, et s'appensa
qu'il la prendrait, et mettroit au pillier.
(Percef., t. II, f» 95", éd. 1528.)
ESCHELGAITE, VOÏr ESCHARGAITE.
ESCHELG.^ITIER, VOir ESCHARdAITIER.
ESCHEMEL, - chemal, voir Escuamel.
ESCHEMiiMER, eschamiiier (s'), v. réfl.,
s'acheminer :
Très par mileu d'Ardaine s'an est escheminez.
(Parise, 1700, A. P.)
Lai ou Naciens et li sien s'eschamiiioient
par aucoste Josephes. (Hist. de Joseph. Ri-
chel. 2455, f° 204 r».)
Lors s'eschaminerent et entrèrent el
roiame de Sarras. {Ib-, i" 239 r".)
ESCHEN.\i,, -enel,- ennal,-enaul, - anal,
- annal, - inal, - eneau, - eno, s. m., canal,
conduit, gouttière, rigole :
Sus ou eschannal eu Vindre, delez la
vigne Plessence. (.Mars 1287, Ch. des Compt.
de Dole, — - , Arbois, Arch. Doubs.)
' 60 ' ' '
Il ouvry une l'enestre qui respondoit au
grant eschanal de Venise et se gecta en
l'eaue de la mer. (L. de Premierf., Decam.,
Richel. 129, 1» 121 v.)
Les aiguës s'ajoutent et veneut cheoiren
Veschenaul qui les conduit dedans la ville.
(13ao, Compte de Nevtrs, CC 3, f 5 v»,
Arch. mun. N'evers.)
Un graut eschenel de bois qu'il doit faire
pour mettre au travers des fousses de Croe.
(1418, ib., CC 24, f» 8 r».)
Rofouler ung poul de l'esclœnal dudit
coulz en la teste des deux paletous. (1418,
Compte de P. de la Couldre, Jlém. de la
Soc. edueune, VI, 259.)
ESC
Icelle Agnes se leva et par une feneste
monta sur un escheno ou gouttière entre
deu.x maisons, pour eschever qu'ils ne la
trouvassent. (Arch. JJ 150, pièce 382.)
Les eschenaulx et gouttières du dit mar-
tinet. (Comptes des mines de Jacques Cœur,
Arch. KK 329, f" 112 v».)
Les dits eschennaulx et gouttières. (Ib.)
En la dite falaise, qlii est bien grande, et
y a plusieurs grands escours et eschenaulx
de mer, est faicte, cbascun an, selon la
disposition du temps, grand quautité de
sel. (14S8, Ord., xiv, 474.)
Ou finissoieut eu grands eschenaulx qui
tous conduisoient en la rivière. (Rab., Gar-
gantua, ch. 53, éd. 1542.)
Les gouttes qui destillent des escheneaux
et couvertures des édifices. (Descr. du Nil,
p. 303, ap. Léon, Descr. de l'Afr., éd. 1556.)
Le vin, quand on le vouloit entonner,
couloit par des escheneaux dedans ces ton-
neaux. (Amyot, Diod-, XIII, 27.)
... Comme il advient es escheneaux et ca-
naux a arroser les jardins. (Id., Prop. de
table, III, II.)
.Marcheiz et eschinaulx. (1586, Aveu et
dénombrem. de Beaupmj, p. 30, Arch.
Vienne.)
Item, les laudes et eschinaulx, terres
frusches et absiues situées auprès du petit
estang du prieuré de Plaisance. {Ib.)
La trompe et le cornel ou long tuyau
courbé, qui procède de l'ulembic, et ce
courbe en bas, s'appelle le nez, le bec, ou
simplement le caual, oa Vescheneau, pource
que, par la cavité d'iceluy, les gouttes amas-
sées par la vapeur amassées en l'alembie,
destillent au vaisseau qui est mis dessouz,
que vulgairement ilz nomment le recep-
toire la matule, ou le pissoir. (EvoN., Tré-
sor, c. vni, éd. 1555.)
Leur corps (des femmes) est plein de
plusieurs conduicts et percé de plusieurs
tuyaux et escheneaux. (.\myot, OEwu. mesl.
de Plut., f» 60 V», éd. 1374.)
Eschenal se trouve encore au coramen-
ceinent du xvii» siècle :
Ensemble toutes sortes d'outils qui peu-
vent servir tant au desseichement des ma-
rais et terres inondées qu'à la construction
des eschenaux, canaux navigables, ponts,
écluses et tous autres édifices et bastimens
qu'ils voudront faire esdits marais concer-
nant le desseichement diceux. (Edil pour
le desséch. des marais, janv. 1607.)
Haut-.Maine, échenau, petit canal, petite
gargouille au bas d'un tuyau de gouttière.
Poitou, achenau. Morvan, échenau. Suisse
roui., escheneau.
ESCHENE, voir ESSAUNE.
ESCHENÉ, S. ni-, canal, gouttière, ri-
gole :
Faire eschené commun pour recevoir et
porter les eaues. (Coût, de Hioernois, X, 1,
Cûut. gèn., III, 1137.)
Cent de pâlies de bois, millier de tran- j
chouers ou escuelles de bois, eschoié, I
charge de sabotz de bois. (Déct. imp., Orl., I
Gibier, 1571.) '
I
ESCHENEis, voir EcHiNEis au Supplé- 1
ment. j
ESCHENET, S. m., canal, gouttière, 1
rigole ;
ESC
31^3
Si sur mur moitoieu sont posez eschenets
et chanlettes communes a recevoir les
eaux de deux maisons joignantes.... (Coût
de Lorr., xiv, 20, Nouv. Coût, gén.. Il'
1114^.) '
En maisons ehascun est tenu de rece-
voir et soustenir sur le sien son eaue par
eschenez ou autres instruments propres
iCoul. de Nicernois, x, 1, Coût, gén., III,
1137.)
Bourg., Yonne, échenet, conduit, gout-
tière.
tscHENETTE, S. f., semble signifier
petite chaîne :
Draps tranictz par eschenettes. (1292,
Jug. des escheo., Arch. admin. de Reim.'^.
II, 1073, Doc. inéd.)
ESCHENIB, voir ESCHARNIR.
ESCHENO, voir Eschenal.
ESCHENSIER, voir ESCE.VSIER.
EscHEOiR, - eir, echeoir, exeh., v. n.,
toiiiber :
Il iert escheuz en tel poine. (Mars 1220,
Cathéd. de .Metz, Arch. Mos.)
Parce que elle (la foire de la mie aoust)
estoit escliouaile en la diziesme semaine.
(1300, Cart. dunense, p. 250, -Mabille.)
Car il escheirent, pour ce fait, en si grant
hayne. (Froiss., Chron., I, 47, Luce.)
Ensi eschei li dis chevaliers en dangier.
(ID., ib., 111, 97.)
S'il escheoit entre leurs mains prisonnier
(ID., ib., V, 290.)
Medicamentez les enfans qui escheent en
maladie. (1545, Reglem., Felib , Pr. de
l'Hist. de Paris, I, 630.)
— Arriver :
Vilonie e honte serait.
Mais malt vos est bien eschaeit.
(Rou, 3» p., 10621, Andreseo.)
Si comme cy après sera declairie ou il
acherra. (Chrisï. de Pis., Policie, Ars
2681, § xLii.)
Es tours et fais qui pevent acheoir en
armes. (Id., ib., § li.)
Dont il escliei que messires Bietremieus
de Bruves couroit devant St Quentin.
(Froiss., Chron., V, 2U, Luce.)
— Escheoir de l'ame^ s'échapper du sou-
venir :
' — Cousin est le mien voisin,
Ou il m'escitaist del'ame.
(Farce lie Peniet qui va au vin. Ane, Th. fr.,
i, ia9.)
— Escheoit, part, passé, tombé :
Bois echois, urragiés, brises. {Compt. de
gruerie du xiv" et du xv« s., ArcU. C.-d'Or,
-Mém. de la Soc. éduenne, 1876, p. 161.)
— Arrivé :
Toutes les autres chouses a moy excheoites
et advenues a cause de la succession
(.Mercr. apr. apparit. N.-S. 1372, Lett. de la
Dame de Vaultouhot, Arch. C.-d'Or, B 490.)
ESCHEOIT, escheat, esclieit, eschat, s. m.,
synon. i'escheoile :
Quant il fu mort senz heir de sei.
Son héritage setsit le rei
E cam esctieit tint en sa main,
Dekes il feolla Robert liz Haim.
(Rom. de Brut, ms. Cotton., Vitell. A.X., C 1-29 ;
Michel, Chron. anglo-norm , l, 71.'
381
ESC
ESC
ESC
Tout li habitant de ladicte poosté et jus-
tice de Tannay et des lieux dessusdiz
auront leur usape en tous boiz,.. excepté
la partie desdiz bois qui sera laissie es diz
seigneurs et dames de Tannay, comme
leurs héritai ges, a cause de Veschat des
franchises présentes. (1374, Ord., \i, 64.)
Donques ile seignior de que la terre est
tenus avéra la terre per escheat. (Littl.,
Instit, 4, Houard.)
Cf. ESCHEOITE.
EscHEOiTE, ech., osck., - eette, - eeste,
- eeite, - eete, - eoictc, - eute, - eiete, - aete,
- aette, - aede, - aiete, - aiote, - oete,
- oiete, - oate, - oesle, - oecte, - oite,
-oaile, - oaisle, - onecte, - ouaisle, - oieste,
eschele, escheyle, eschate, achoeste, s. f.,
succession, héritage collatéral^ en particu-
lier succession d'hérilages ou de rentes
non nobles :
Les cuntez e barnmes,
Eveschees e abbeies,
E autres ^schaett's tûtes
Tant tent ke soient destrutes.
(S. Edward le conf., 4465, Luard.)
Se aucuns tient d'aucune eschaette. (1215,
Gr. Charte de J. s. terre, Cart. de Pont-
Audemer, 1» 84 v».)
U d'autres eschaetes. {Ib.)
Selonc les eschouectes qu'en vendroient.
(1247, Arch. P 1367.)
Comme conteuz fustes de Vescheeite...
(1248, Porhouet, Arch. Morbih.)
Par achat ou par ec/mefc ( 12S7, vlccord,
Ste Marie de Boq.^ Arch. Lutes-du-iNord.)
Il riens n'i reclamera fors ce que li porra
avenir par dreite escheete. (Avril 1258 ou
1259, Chart. Angev., Revue de l'Anjou,
t. II, 1" part., p. 203.)
Escheete qui vient de père au fis. {Liv.
dejust., 231, Rapetli.)
Quant aucuns demende achaeste, et dit
que cil est mort qui tenoit, il doit prover
par devant le seignor do fié, et qu'il est li
plus prés. {Ib., XII, 7.)
Par Veschaioite de madame Mehaut. (1269,
Accord, Boulogne, Arch. J 1123, pièce 4.)
h'eschele de l'un de nos frères, qui mo-
roit sans hoirs de sou cors, escherroit a
l'autre frère. (1272, Preuv. de l'ilisl. de
Bourg., II, xliv.)
Par raison de conquest,d'esc/iOîoife. (1273,
Cart.de St-Denis, Eichel. 1.S415, p. 271».)
Par droit d'eritage, d'eschoate. (1278,
Vente, Bourgm., Arch. Loir-et-Cher.)
Si ce n'estait par eschiiele de lignage.
(1279, Conf. de paix par G. de Chabot,
Buzay, 1. 8, n° 35, Arch. L.-Inf.)
Achoeste. (1280, Arch. S 4263, pièce 38.)
En l'espérance de Veschayte qui nos est
a avenir. (1283, Test, de Cugne li bruns,
Arch. J 407, n" S.)
Encontre la vente et la quitance desus
dites par reson d'eritaige, de conquest,
d'escheoite, de douaire, de don pour noces...
ne vendront par eus ne par autre ou tcns a
venir. (1287, Cart. de Lys, Richel. 1. 13982,
f» 36 r°.)
Il (Guillaume de Miri et sa famé) ven-
dirent et quitereut... au covent dou Lis
Noslre Dame lez Meleun et a leur église
dis livres de parisis qu'il avoient chascun
an de rente a l'ascension en la prevosté de
Moret par reson de l'eritaige a la dite
dame qui li vint de Veschoile feu mon sei-
gneur Jehan de la Bouloye. {Ib., i° 3b v».)
Par reson d'eritage, de descendue, d'o-
choaiste, de conquest. (1287, Arch. S 4261,
pièce 36.)
Par raison d'eritage, d'eschoiete. (Samed.
apr. S. Deu. 1290, Ch. du chdtel. de Chart.,
c. 43, Arch. E.et-L.)
Se il avient forfeiture ou achoeste a la
dite contessc pour cas de crime. (1291,
Arch. Loiret, Ste-Croix, Nouan-sur-Loire.)
Estre en seisine pesible de toute l'es-
chouaiste qui lui estoit eschouaist de feu
Baudouin de Bourcanef... ovesque toute
['eschoitaisle qui li povet estre venue dudit
feu Baudouin. (12 nov. 1292, Chateaufort,
Arch. S.-et-O.)
Par la reson de le eschaete et de la su-
cession Pierre Avignon. (1296, Dolo, Arch.
Côtes-du-Nord.)
Par ravson de Veschoiete et de la succes-
sion de..". (1297, Fonlevr., anc. tit., 228,
Arch. M.-et-Loire.)
En Veschayte qui nos doit avenir de
nostre chiere ante. (1297, Test, de Hugues
le Brun, Arch. J 407, pièce 6.)
Comme cilz a qui li roiaumes est es-
clieoiz par droite escheoile. (Hist. du boti
roy Alix, Brit. Mus., Reg. 19, D 1, f° 9'.)
La conleye est eschoite
De Sens qu'est en Bonrgoigne :
Ci est moult belle eschoite.
(Gir. de Ross., 792, Mignard.)
Pour raison de Vachoete feu Denisot.
(1302, Arch. S 208, pièce 9.)
Pour cause de héritage, de conquest, de
esclieeste. (Charte de 1303, D. Gren., 303,
n» 24, Richel.)
La succession et eschoaile de feu Jaquee.
(1332, Compte de Odart de Laigny, Arch,
KK 3>, f° 173 r».)
Par raison de conquest d'escftaotete.(1340.
Vente, etc., Arch. S 88, pièce 27.)
La succession et eschoeste de... (1344,
Fontevr., Arch. M.-et-L.)
■ A cause de la succession et escheiete de
leur dit feu père. (1353, Contr. d'acquest,
Arch. S 3668, pièce 12.)
Le dit Gillet porra venir a Veschaiete et a
la succession de noz biens. (Cft. de 13..,
Fontevr., Arch. M.-et-L.)
Sur les nouvelles escheoictes. {Denombr.
du Bain, de Constentin, Arch. P 304, 1°
259 r».)
A cause de la succession et eschouette de
feus sesdits seigneurs et dame ses père et
mère. (1480, Ord., xviii, 586.)
Les autres fiefz et les eschaettes qui a
eulx deuEsent venir par droit héritage.
(Coust. de Norm., f° 54 r", éd. 1483.)
Sauf toutes fois et reserve tant seulement
a ladicte dame Elizabeth les escheuttes et
successions coUateralles. (Traicté de paix
de Cateau-Cambresis, ap. du ViLLARS,iUe'«i.,
1. 12, Michaud.)
Le seigneur fait les fruits de la garde
siens, et n'est tenu a la nourriture et en-
tretenement des persouues des fous âges,
s'ils ont escheeles ou autres biens roturiers.
(Coût, de Norm., art. 218, éd. 1583.)
— Fig. :
Dieu est mon partage, et j'ay eu une
bonne escheute, je me contenteray de luy.
(Calv., Serm. s. les Ep. d Tim., p. 287, éd.
1563.)
— Par extens., tout ce qui revient à
quelqu'un, ce qu'il peut s'approprier;
tout ce qui le concerne :
Delez le puis s'est arestez
De penre escheoile aprestez :
Mes Vescheoile li est trop loing.
{Renard conlrefail, ap. Tarbé, Poet. de Champ,
ant. à Fr. I, p. 64.)
Les .inglois avoient esté plus pris pour
prendre leurs eschoiles que pour vengier
l'injure et la vilennie du royaume. (Gr.
Chron de Fr., Fais du roy Charl. le bel,
XIII, P. Paris.)
Protestacion faite que s'il venoit ou non
l'en feroit droit de ses eschoiles. (Grand.
Chron. de France, l'istoire au roy Phelippe
le long, III, P. Paris.) Lat., fierët juslitiae
complementum.
— On trouve au xv siècle , escheoite
avec le sens de chute :
Une partie dudit pont... est cheu et tré-
buché... et par icelle escheoite le chemin de
l'eaue a esté telemeut empeschié, qu'...
(Dec. 1433, Arch. Hôpit. gén. Orléans.)
Bourg,, Yonne, Villeneuve, e'cftoîwffc, ce
qui tombe des fruits d'un arbre chez le
voisin.
ESCHEOiTER, eschoiter, exchoiter, v. n.,
recueillir une escheoite, succéder en ligne
collatérale :
Pourront... franchement succéder et es-
choiter sans aucun obstacle. (20 juin 1382,
(Ch. d'affr. d'Aux., Arch. Yonne, évêché.)
Item qu'ilz puissent exchoiter et succé-
der les ungs es autres, et avoir les biens,
exchoite et succession quelconque les ungs
des autres par droit de succession et hoir-
rerie a eulx appartenans. (1427, Arch. JJ
179, pièce 42.)
11 y a plusieurs serfs au dit pays dont en
y a les aucuns qui doivent quatre deniers,
u canes de servitude, et s'appellent les
quatre deniers de chantelle, et par la cous-
tume, n'cscftoîfcnt point les uns aux autres,
ne leur enl'ans, pourveu qu'ils soient partis
et séparez. (Coût, de Bourbonnais, Nouv.
Coût, gén., II, 383.)
Qu'ils puissent eschoitter et succéder les
uns aux autres, et avoir les biens, es-
choittes et successions quelconques les uns
des autres. (Cout. de Èerry, Nouv. Goût,
gén., III, 1011.)
ESCHEOiTOR, sschoietour, - eteour, es-
chetor, eschetour, s. m., ofScier royal
chargé de décider des successions ?
Come le bailliuf audit duc eust foit saisir
en sa main ladite terre par la raison de la
guarde, les gienz monseignour le roy, ce
est a savoir ses eschoieteours, gieterent
liors de la saisine la gient audit duc, a tort
et senz cause resnable... (1289, iieg. duduc
de Bret. auroid'Anglel., Lett. de rois, etc.,
t. I, p. 332.)
Un Thomas porta sun bref de covenaunt
vers C, et dist qe sun père lessa a luy cer-
teinz tenementz e obliga, etc.; la vient les
eschetors le roy e luy osta; par quey il
vient a luy come a heir sun père, e pria
q'il garantist. (1364, Year books of the reign
of Edward the first, years xxxil-xxxill,
p. 199, Rer. brit. script.)
Dount après la mort Johan, pur ceo q'il
tynt de nostre seignur le roy en chief ces
teres e ces feez furent seisiez eu la maya
ESC
le roy, o puis en la cliauncelerie par bille
e par Veschetour assigné lut en la purpartie
Isabele les services cesti Reynald.' {Ib.,
p. 221.)
ESCHEPIR, voir ESCHAPIR.
EsciiEQUEUÉ, - enr, escheker^, eske-
queré, eskierkerc, eskierqnelé, echkquierré,
ailj., bariolé comme un échiquier, divisé
«■n carrés de diverses couleurs, écartelé,
«chiqueté :
Eschekerez esleil li mnr
Si cura de sinopre e de azur.
(.rm/an, t. 11, p. 'J-i, Michel.)
Si sauler furenl rike. mena eskierieré.
(Fieralras, iOil, A. P.)
La coule fn psche^j'irree
D'orffoi el de veriiiel satnis.
(Durmars le Gallois, 3080, Slenjel.)
Lor baniere est eu haut levée
Blanche et vermelle, cschequerec.
(Ib., 0193.)
Respont as daiaes : Li uns est
Fiei le droit signenr de Han;est.
— Li qoes ? — C'est cis esrltekeres.
<S.\RRAZIN-, liom. de Ilam, ap. Michel, Ilisl. des
ducs de Norm., p. ilS.)
Li escliekereis noblement
Li vient de près, el haat l'avise.
(ID., ib-, p. -2-9.)
Ele esloit d'un sarait veslne
Onques si bele n'ot sons nue.
La pêne en fu moult bien ouvrée
IVermine tôle eschckeree ;
Moult sont bien fait li eschekier.
(Ren. de Beaujeu, li Biaus Desconncus, 2223,
liippeau.)
Un peu a le fen desconvert.
Le cul Galon a descouvert
Qui se .iormoit loz airez ;
Et li eus erl esche'}nerez
Anlresi graot corne un portaus.
(yabledu Sol Chevalier, 273, .Méon, faW., IV, 2GI.)
Tost a l'elrae fermé,
.Sor ÎMorel l'abrievé
Prist l'escu eskrqtieré.
{Li Tornoi<! des Dames Monsegneitr Ilnon i'Oisij.)
Var., eskeqnerré.
Et se doit on oiirder les draps qui sont
eskierkelet. (1401, Ord. de la draper.,
t" 3 r», Arcli. comm. de Moas.)
— S. m., étoffe à carreaux :
Que nul ne face nul echicguierré entre-
filé, qui ne soit toute d'une laine teinte en
plusieurs colours. (1321, Ord., XII, 4o7.)
impr., echkquierré entre file.
ESCHEQuiÉ, esquiquié, eschiqué, adj.,
orné eu échiquier :
EsquiQuiet d'arjent.
(Hiil. de G;r. de Blav., Ars. 3144, S" 78 ï°.)
Qui portoit son escu eschiqué de blanc
et de noir. (Perceforest, vol. III, ch. 3
éd. 1528.)
1. ESCHEQUiER, - ccquier, eschecquer,
eschiquier, ech., eskiekier, v. n., jouer aux
échecs :
Eschequier, jouer aux tables. (Gloss.
yall.-lat., Itichel. 1. 7684.)
— Eschequier à quelqu'un, le faire mat,
le renverser :
N'aconler pas ne lor oublie
De l'aumosniere et des besans
Que li jeta li marceans,
Kt li aigles li eskieka
Si c'a terra le trebuça.
(Chrest., du Roi Guill., 2797, Michel.)
T. III.
ESC
I — Aet., faire éprouver un échec à :
,\insi que brebis et moutons
Furent prins a Wey le Hotton,
Tues, abbatiis, escheeqncs. mactes.
{Chron. de la noble cilé de Metz, Pr. de l'II. de
I Lorr., Il, cxxxix.)
j Nuyt et jour pençoit celuy capitaine
Loys Dars comment il pourroit eschecquer
I ses ennemys et leur donner quoique venue.
(D'AuTON.'CftroJî., Richel. 5082, f" 183 v».)
2. ESCHEQUIER, - kier, - quiet, esce.,
eske., escha., eschi., achequier, s. m., trésor
royal :
Asiascar, seneschal de la œaisun lu rei,
Adoniram fud maistre del eschekier e de
receivre les treuz. {[{ois, p. 238, Ler. de
Lincy.)
— Nom donné au parlement de diverses
provinces :
Et a Yescequier li fut mise
Sa cause au partir de l'assise.
(De la chav. de Baie.r, ras. Evreux, f tel''.)
Lors disl haut en plein eschequier...
(Ib., I» 161''.)
Et pourroit tenir eschequier, deux fois
l'an, se il vouloil, aussi noblement comme
' le duc de Norniendie. {Grand. Cliron. de
; Fr., Fais du bon roy Jehan, v, P. Paris.)
Les genz tenanz a Rouen Vescliaquier de
r^asques. ( 1S91, Cari, du chap. d'Evr., Il,
37H, Arcb. Eure.)
L'hostel de Veskeguist a Haspre. (1419,
Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. ma,,
'• Bibl. Amiens.)
— Temps des séances de ce parlement :
Le premier terme de la solucion iert ou
premier eschequier comnienchant. (1288,
Chartre de l'h. le Bel, Richel 1. 9783,
f 78 V».)
A Vacheqiiier de Saint Michiel. (1303,
Arch. JJ 39, 1» 80 v»)
A Vachequier de Pasques. (76.)
Donné en l'an el eschequier dessus dis.
fl391, Cart. du chap. d'Evr., I, 324, Arcb.
Eure )
Neuf livres tournois de rente qui se
paie par an a deuls eschiquiers de Pasques
et S. Michiel. (1400, Denombr. du baill. de
Caux, Arch. P 303^ i" 42 v".)
— Sorte d'instrument de musique :
Muses de bief c'ora prent en terre,
Trespié, Vesehiquier d'Englelerre,
Chifonie, flajos de saus.
(G. Dt Mach.iut, Poés., Richel. 9221, t° 21G''.)
ESCHERBOTE, VOif ESCHABBOTE.
ESCIIERCHIER, VOir ESCERCHIER.
ESCHERDE, VOir ESCHARDE.
ESCHERDER, VOir ESCHARDER.
ESCHERDOUS, VOir ESCHARDEUS.
ESGHERGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESGIIERGAITIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESCIIERGUEITIER, VOirESCIIARGAITIEK.
ESCHEUI, voir ESCHARI.
liscHEiUE, S. f., aventure:
ESC 385
Par ceste (la Vierfre) sunt femmes chéries,
Ke tôles honçs escheries
Lor sunt jiar ceste eschaues,
K'eo grant dolor fussent chaues
Se ne fust la virgene pucfile.
(EvRAT. Gea., itichel. l'ijC, f» 9 r°.)
ESCHERIEME.XT, VOir ESCHARIEMEKT.
EsciiERiR, verbe.
— Réil., devenir plus cher :
Mes li chelif sarraonnecur
Et li fol large donneenr
Si forment les enorgueillissent
Que leur roses s'en eschie/isseul.
(Rose, ras. Corsiai, f S2'.)
— Neutr., dans le même sens :
Le blé escherit journellement. (13
Arch. muu. Lyon, RB 63.)
ESCHERIR, voir ESCHARIR.
ESCHERMER, VOir ESCREMER.
EsciiERMET, S. m., sortc de denrée :
Le vendredi, .xvir. du moys de dé-
cembre, en eschermez .un. s. ; en une
quarteron de harans, .v. s. {1346,Ste-Croix
tb.)
Eschermetz. (1346, Bèq. de dêp. de l'abb
de Ste-Croix, Arch. Vienne.)
EsciiERMiE, s. f ; mettre en echarmie, ou
echermie, les terres sujettes à la vaine
pâture, c'est les mettre en embanie, eu
réserve. (Baltcs, Suppl. au Vocab. Aus-
tras.)
Nonobstant le droict de parcours des-
sus déclaré, chacune communauté a fa-
culté d'embannir, et faire esckermie pour
l'aliment de leurs bestes trayaus, sans
fraude, et sans empescher l'entrée surleurs
bans, et jouissance du droict de parcours,
en vaine pasture sur le reste du dit ban
(Coût, de S. Mihiel, Nouv. Coût. "en.. Il,
10476.)
ESCHERNESOR, VOir ESCHAR.NISSEOK.
ESCHERNIR, voir ESCHARNIR.
ESCHEuxisswcE, voir Esr.IIARXIS-
SANCE.
ESCHERMSSOUR, VOir ESCHARNISSEOR.
ESCHERPE, voir ESCH\RPE.
ESCIIERPELERIE, VOir ESCHARPELEHIE.
ESCHERPER, VOir ESCHARPER.
ESCIIERPETTE, VOir ESCHAHPETE.
EscHERQUEMENER, Y. a., synou. de
cherquemaner :
Les terres .ahanavles et les appartenances
d'iceli ferons bonner, mesurer, escherque-
mcner bien et loialment. (1312, Arch. JJ
48, f" 61 V.)
ESCHERSOX, voir ESCHAREÇOl».
ESCHERVELEU, VOif ESCERVELBR.
EscHERvis, - ys, eschevis, s. m., cher-
vis, espèce de panais:
Crpspes, pipefarces, eschervis. {Ménagier,
11, 102, Biblioj)h. fr.) Impr., escherois.
Eschervys les plus nouveauls rais hors
de terre et frais tires, cueillis en janvier,
19
■.m
ESC
février, etc.. sont les meilleurs; et sont
les plus frnis conpneiis a ce que au plaier
ils se rompent, et les viels tires hors de
terre se ployent. (Ib., II, 228.) Impr., es-
cheroys.
Poyreaux, porettes, cyvoz, cresson, e.s-
chervys, et quelxcouques autres raeuues
.leurees dVsgrun. (1409, Ord., IX, 486.)
Pour les quelz cuyre et di.i,'erer facille-
meut, viuaige estoit multiplié. Sus la liu
.iffroieut ris, escherviz.... (Uab., Quart
livre, ch. 60, éd. 1332.)
Eschervis. (Trésor de Sanlé, p. 432.)
iisciiESANT, s. m., héritier :
Desqueus je suis hoirs et eschesans. (1298,
Kr.-Comté, Moreau, 870, f 548 v% Richel.)
ESCHESPiE, S. f., ciseau:
Un sizeau appelle au pays eschespie,... a
l'aide duquel sizeau le suppliant entra
.Jedens la chambre. (1409, Arch. JJ 163,
|iiùce 262.)
ESCHESSE, voir f]SCHACE.
ESCHESSEMEXT, VOif ESCH.\RSEMENT.
ESCHET, S. m., peloton, écheveau de
lil:
La suppliante prius.... trois eschez de
fillet. (1397, Arch. JJ 38, pièce 133.)
— Gland en ûl, sorte d'effilé :
A l'entrée au champ, les chevaliers qui
dévoient jouster, cstoieut menez par dames
veslues de robes semées et bordées d'es-
chels. (Juv. DES Urs., Hist. de Charles VI,
au 1389, Michaud.)
ESCHET, voir ESCHEC.
ESCHETE, voir ESCHEOITE.
ESCUETIVER, VOir ESCHAITIVER.
ESCHETOR, voir ESCUEOITOR.
ESCUEU, voir ESCHUI.
ESGHEURE, S. f., aventure ;
Unques puis celé ne vesqai,
Morte fu J'enfant lirreure,
Tôt ce nos lu bone escheure.
(EVRAT. BibU; RicUel. 12157, f 71 T».)
.^.pres cesto bone escheure.
(ID., ib.. r* 108 r".)
ESCIIEURS, voir ESHEUHS.
BSCIIEUTTE, voir ESCHEOITE.
KSGIIEVAIJLE, VOir ESCHIV.\BLE.
ESCHEVE, voir ESSEVE.
liscHEVE.^u, S. m., poutre :
Icelluy trayné après eulx, menacé de
pendre a Vescheceau de sa maison ou au
premier arbre qn ilz trouveroient. {Ordonn.
itejuUklVm, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
ESCHEVEL.AGE, - vcllaçe, S. Ul., ceus,
capital :
Item vint soulx de cens ou environ et de
eschevellages. (1366, Aveu des fiefs du do-
maine de Vieuxpont.)
Cf. Chevelage 1.
1. EscuEVEi.ER, - ellcr, Y. a., coiilei,
arranger les cheveux :
ESC
Do mes joyanix je foï f rnoe.
Et me feist on escheirller
Comme si je m'en deusse aller
En tel eslat propre et ydoyne
I Marier.
(La Fille aihorrant maiiaige, Laeonr.)
2. EscuEVELER, verbe.
— Act., décoiffer :
Elle esclievela ses cheveu.x, et en pleu-
Tt-nt se prist a apeler son espous qui mors
estoit. (Bersuire, r. Liv., ras Ste-Gen.,
1° 16''.)
Elle eschevella ses cheveulx et sa prist a
appeler son espoux qui mort estoit. (llist.
! S. et prof., Ars. 5079, f» 2P.)
— Couper les cheveux de :
Deux evesques menèrent la dame au de-
vant de l'autier, auquel lieu elle fut esch^e-
vellee, sacrée et couronnée. {Mar. d'A. de
Foix, Richel. 90, t»3.)
— Réfl., se décoiffer :
Adont la royne se eschevela et mist nuz
piez. (CuRlST." DE Pis., Cité, Ars. 2686,
f -82=.)
— Eschevelé, part, passé, coupé aussi
fin qu'un cheveu :
E puis charpez la char bien menu esche-
velee. (Ens. p. aptreil. viand., Richel. 1
7131,r"100>.)
ESCHEVEi.EURE, S. f., calvitip :
Calvicies, esclieveleure. {Gloss. de Salins.)
Calvities, eschereleure. (3. Lagadeuc,
Cathol., éd. Auffret de Quoetqueueran,
Bibl. Quimper.)
ESCHEVEMENT, S. m., achèvement :
Es maçons et meneuvres xvi livres
tourn. pour Y eschevemeyit des murs coste
le portant des ardilliers. (1420, Compl. de
Nevers, CC 26, f" 13 v'',Arch. mun. Nevers.)
— Fin, dernière partie :
Item ung autre livre ou est Veschevement
de la Bible, relyé entre deux ays couverts
de cuir blanc, commançant, en texte, ou
premier feuillet escript: Injungat epistola,
et fenissant ou penultime fueillet escript :
Torris Domini. (28 jauv. 1462, Inv. de
l'égl. S. Paul d'Orl., 29, Boucher de Mo-
landon.)
ESCHEVEMENT, VOir ESCHIVEMENT.
1. ESCHEVER, voir ESCHIVER.
2. ESCHEVER, echever, eschiver, verbe.
— Act., achever, finir, accomplir :
S'il i a riens commencié qui soit a es-
chiver au meauz que l'eu porra. (Lio. de
jost. et de plet, I, xxi, % 3, Rapetti.)
Jusques a tant que mon testament e ma
derreniere volante soit entièrement eschevee
e acomplie. (1302, Test, du V. Jean, ap.
Lob., 11,446.)
Us u'oitf pas ec/tere leurs services. (1412-
13, Compt. de l'H.-D. d'Orl., exp. pr. salar.
famul.)
— Neutr., se terminer :
Paix coramancze a renouveller (la Inné)
Quant elle eschete de finer.
(GoiLL. DE St .4»DRÊ, Libvre du bon Jehan, 85,
Cbarrière.)
S'il eschieve conme il commancze,
iNul contre lui plus ne s'a>aocze.
(ID., »*.,6«.(
ESC
Car la gnerre trop lonjacment
Avoit duré par mauvoist'é
Vingt et Iroiz anz, c'csloit pitié t
Si csloit temps qu'ell e.ichieiiaxt
Et qu'on fust hors de ton l de hast.
(iD., ib., 13G-2.)
— Aboutir:
La rivière de Lannay cs(;/ieiian( asmolini
de la Bourcoisnerie. (1349, Cart. de la D.
du Cassel, I, f» 81 r», Arch. Nord.)
Eschevanl au pré. (ft.)
3. ESCHEVER, V. a. î
Eschever le pouldre de canon. (Compte
de 1.^16, Bétbune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Cf. ESCLINER.
ESCHEVETE, -Ccte, S. f., ccheveau :
Deux escheveles de fil. (1401, Arch. JJ
156, pièce 158.)
Item, une eschevecte de fil pers a nappes.
(1482, Inv. du château de Coursan, dans la
Reo. des soc. sav., t. III, 7' sér., 2Miv.)
Suisse roin., Fribourg, khevelte, éche-
veau.
ESCHEVEUR, S. m., celui qui vient i
bout de ses desseins, vainqueur :
Victor, oris, eschevenr, vainqueur. (G?oss.
lat.-fr., Richel. 1. 7679, t» 263 v°.)
ESCHEvi, -ît'id, echevi, eschivi, escUiwid,
eschievi, escevi, eschavi, esravi, eskevi, tes-
chevi, achevy, adj., svelte, allongé, élégant :
Heingre ont le cors e graislc et eschewid.
{no!.. 38-20, Millier.^
La feme Vedon o le cors eachai'L
(Les Loh., ms. Berne 113, f 11".)
Par les cosles fu esrhevis f l larges.
(/«., ms. Montp., f° 147^.)
.\ubris fu biaus, eseheris et moles.
Gros par espaules, praisles par le haudré.
(Garni le Loher., l" chans., xxvi, P. Paris.)
Cent ot le cors, mole et eschevi.
Eu nale terre plus bel de lui ne Ws.
(H., 2° chans., xsir, p. 15.)
Ahî, Ogîer ! si veissies m'amie,
Com ele est bêle e gente et escnvie.
Puis ne feroies por nient ceardie.
(Raimb., Of/ier, 1363, Barrois.)
Grans fu e Ions et biens et escavis.
(lD.,ii., G972.)
De Sébile li membre, la bple, Veschevie.
(3. Bon-, Sax., cxxxvii. Michel.)
Tant la vit graisle e excavie,
Blanche e gente e colorie.
(Marie, toi de Graeleiil, 219, Boq.) Impr., escanie.
Si dislreot qu'il n'a\-oit si fine (heaulé).
Si génie ne si eschenie
D'isi ans porz d'I^sciavnnie.
(Perceval, ms. Montp. 11 219, 1" I7G''.)
Espanles ol et braz fornii
Et les flans grslles cscheriz.
(Ib.. !" 78''.)
De chérubins e de palmes ont desure
riche entaille e bien eschevie. [Rois, p. 230,
Ler. de Lincy.)
Prise a moilier moll genlis, eschecie.
(Girard de Yiaite, p. 2S, Tarbé.)
Avenans fut et eschevie
De br 4 cors et de vis.
(D»hp.. 923G, nih' elz.)
ESC
ESC
ESC
387
Mont pir ot g'-nl li cors, eschri'i el molle.
(Fierabras, Val. Chr. lOlG, f iSK) A. P., T.
200', escevi.
Brnlans, dist l'amirans. (tardes ne me celés,
Ki conqnisl Fierabras, ki tant fu redoutes.
— En la mole foi. Sire, ris damnisiaus armes.
Cil biaus. cil rskrvii cil crueos, cil mPnbres,
Ki la entre ces aut[r!es a bien les ci bendes.
(/«., r.ios, A. P.)
Elles vos la dachesse qui est belle inchevie.
(Parise, 143. A. P.)
La darae fisl un rointe ami,
Granl et corsu et e^chevi.
{Sept Sages, 2131, Keller.)
Ki tant est biele et esehiene,
(;*., 4351.)
.vil. finis avoie, monlt biax et eschevis.
(Gmjdon, '2G30, A. P.)
Qui moult fu biaus et gens et escliavis.
(II/., 3138.)
Granz cri et forz el esrheviz.
IParlon., Richcl. 1913'2. C 165''.)
Hemault ala devant et GauTrei le hardis.
Renier le duc de Jeûnez, et Eeuves t'eschr-tis.
{Gaufrey, 1360, A. P.)
Ber, preu ma fille, Beli'snnl Yechevie.
(Olittcl, 61-2, A. P.)
Ses Ires biaus cors, li (.'ens, li eacheviit.
(OuDART DE Lachem, Chons., Richel. 844.)
Frans roys, ou est ma fille, la blonde, Veschevie.
(Belle, 2160, Scheler.)
Plus belle est cent lans que ne devis ;
Ses 1res biaus cors, li gens, li eschevis,
.Me plaist laiil que,..
(Ane. Pocl. fr. av. 1300, p. 693, Ars.1
k\ tos jorz de mon fin cuer amé
La grant, la génie, la belle, Veschavit!.
(Ib., p. 1129.)
Mes nom ad devers sei sa fille eschmie.
(llorn, 4322, Michel.)
Tant a bean corps et achevy
Conques sa pareille ne vy.
(Alard, C'"' d'Anjou, Uichel. "65, i" 12 v".)
ESCUEVIER, voir ESCHIVER.
ESCHEviNAGE, S. m., mau\ ais lieu,
maison de prostitution :
Femmes tiennent esckevinage
De poules de coocabinage.
(Rebours de Malliiolus, ap. Borel.)
1. ESCHEviR, essevir, essuyr, v. a.,
achever, compléter, exécuter complète-
ment :
Nos tenrons, guerderons, perseuRrons et
essevirons quanque li diz Hugues dirai, or-
denerai et pronuncerai sus les diz descors.
(1292, eu. d'Oth. de Bourg., Cli. des compt.
de Dole, -— , Arch. Doubs.)
874 '
Tant que sy pont soient fait et essevis.
(1312, Wisi.de Metz, III, 299.)
Et qu'il s'an penereit an bonne' foit et
loiamant de Vessevir. (1315, ib., III, 320.)
Ne seroienl-il quites d'essecir les crans
qu'il averoient fait. (1337, ib., IV, 172.)
•Une paire de cussoz de fer non essuys.
(Dec. 1397. Invent, de meubles de la mairie
de Dijon, Arch. Cùte d'Or.)
Le jeudy, ledit darap Jaicque allit devant
justice, et requeril, qu'il beust ung treses
pour essevir le portel'uers dudit uiaislre
escbevin. (J. AuBBlOi\, Jauni., au 1481,
Larchey.)
Eu ycelle année fi;t essevis le clocbié de
Jleulte. (Id., ib., au 1482.)
Et, pour fournir la dite somme. pourtant
que la cité n'avoit point d'argent, furent
mandes plusieurs des bourgeois de la cité.
Et convint que chacun prestait argent
pour essevir la dite somme; et les dits
s" commis donnent bons gaiges a ceulx
qui prestont la dite somme. (Id., ib.,
an 1492.)
Cf. ESCHEVER.
2. ESCHEVIR, eschavir, v. a., syn. de
parer ?
Le hnnepier para el eschavi.
Pois l'a ouvré moult biel a flours de lis.
(Girberl de MeU, ras. Ars. B. L. 180, P 132.)
Cf. ESCUEVl.
3. ESCHEVIR, voir ESCHIVIR.
ESCIIEVIZ, voir ESCHERVIS.
ESCHEVOIR, voir ESCHIVOIR.
1. ESCHiEF, s. ra., chef, Cn, résultat :
Trahison est mauvaise a faire.
Et plus mauvese est a retraire ;
Quar en la queue ou au chief,
En vient l'en tost a mal eschief.
(Flaire el lllance/lor, 2" vers., 1211, du Méril.)
Ne la pnvoil mecire a eschief (la cause)
Le conseil, ne la paiûner.
iCbr. de Pis., Poés., Richel. 604, f 159 r".)
2. ESCHIEF, S. m., écheveau, peloton de
fil:
Le suppliant print six ou huit eschiefs de
fil blanc. (1394, Arch. JJ 147, pièce 93 )
3. ESCHIEF, -eff, cschif, s. m., petite for-
tification flanquante que l'on faisait pour
défendre les approches d'une porte, pour
enfiler un fossé, lorsque les enceintes des
villes consistaienten une simple nuraille.
Souvent les eschifs étaient des ouvrages
en bois que l'on établissait pro^ isoirc-
ment si le temps ou les ressources man-
quaient pour élever des tours. Lebœuf,
dans son Histoire de la ville d'Au.>cerre, dit
qu'à la fin du xiv-"» siècle, on éleva
autour de la ville d'.4.uxerre plusieurs
eschifs. {Mém. concern. l'Iiist. civ. et ecclés.
d'Auxerre pir l'Abbé Lebœuf publié par
MM. Challe et Quantin, Auxerre 1833,
t. ni, p. 279.) :
Les dits habilans doivent fermer leur
bourg de Bouclans de murs pallvs et d'es-
chieffs. (1338, Francli. de Chàstel-Neuf,
Terrier de M. de BauCfremont, et 1346,
Franck. d'Arguel, Droz, Bibl. Besançon.)
3. ESCHIEF, echief, eschié,s. m., sorte de
rente; selon l'éditeur des Ordonnances,
rente établie pour être déchargé de plu-
sieurs autres redevances plus considé-
rables :
Doit rendre cinq soulz d'eschief. (1248,
La Mothe, 6, 10, Arcb. iMeurthe.)
Li borne etli eschevain qui venu sont a
Moustier a eschief desous moi et qui vour-
rout venir a eschief, se justiserout par lou
uiaiour et par les eschevins et ie aurai le?
eschies et les ameudes. (12t;o, Charl. d'affr.
de Moulier, Arch. mun. Mout.-s.-Saulx.)
Sei.\ maignies de homme; et de famés
qui sunt a echief et doieni lour echief
chacun an, la moitié a Pâques, et la moitié
a la S. lîemey. (1293, Acle de vente, Moreau
212, f» 107 r', Richel.)
Chascuns qui ara autres bestes a charrue
porra mettre ses chevaus a !a charrue un
tor ou gayn pour coitier ses sourbees, se
mestier li est, sans paier eschief. (1321,
Arch. JJ 60, f» 137 r».)
Se aucuns de la vile deffaut de paier
eschief ou censive ou rente. {Ib., (' 138 r».)
Sur les eschies de Monteigne. (1339, Cari.
de Langres, Richel. 1. 3188, f" 279 v.)
Quiconques demourra cn ladicte ville de
Perrices, homs ou femme de moy ou de
mes hoirs, chief d'ostel, ou tenans feu et
lieu, il paiera a moy ou a mes hoirs, par
chascun an, cinq suulz tournois de rente
ou eschief. (1383, Ord., vu, 32.)
Paieront lesdiz hommes de Reccourtet
leurs hoirs pour cause de leur eschié a
tous jours chascun an seze livres de tour-
nois. (138i, Arch. JJ 84, pièce 21.)
Ressut de Sehille la Bouironne pour son
eschief qui eschay le venredi après les
octaves des Brandons l'an Li, par lluet
Blancart, .vi. 1. par., .i. escu pour .xill. s.,
valent .ix. escus et .m. s. — ... De Cathe-
line, i'erame feu Jean de la Lobe, qui fu
prinse a esclUef le mardi devant la Peu-
thecousle l'an LU, pour .mi. 1., lesquels
Pierre de Châlon reçut, un escu pour .xvi
p., valent .vi. escus et .ix. s, (13oll3S2.
lieccples d'eschics faites par P. de Clidlon,
Arcli. admiu. de Reims, t. III, p. 20, Doc.
inéd.)
Confessent et recongnoissent lesdicts hu-
bitaus de S. Belin, pour eulx, leurs hoirs
et successeurs, que ung chascim chief
d'hostel, est tenu et doit payer doresena-
vant audit prieur el a ses dits successeurs
prieurs dudit prieuré de S. Belin ou a leurs
commis et députez a ce recevoir, par cha-
cun an, au jour et terme de teste de S.
Rcmy, soit qu'ils ayent bestes trahans a
charrue ou non. eiuq sols tournois par
forme d'eschief. (1461, Ord., xv, 72.)
3. ESCHIEF, voir Essief.
ESCHIEFLE, VOlr ESCIEFLE.
1. ESCHiELE, - ielle, eschele, eschelle,
esciele, esiciek, -ielle, escele, esckille, eschiere,
esciere, esqxiiere, scare, s. f., bataillon, es-
cadron, grand corps de troupes rangées en
bataille, ligne :
Icez eschieles bien les vont ajustant ;
S'il troevent l'host, balaille i ierl mult grant !
(Roi., 3U24, Muller.)
De Franceis sunt les premières eschieles.
(Ib.. 3026.)
Hervis chevauche, li gentis el li ber,
A dis eschieles que il ot devisé.
(Gar. le Loh., 1" chans., su, P. Paris.)
Pristreot les armes, si s'armèrent,
SaDs faire cskiele el sans conroi,
Al caslej vindrent a dcsroi.
(BruI, ap. Capperonnier, Gloss. de l'IIisl. de H.
Louis.)
Tôle sa genl a raloie
El par escieres devise!.
(BruI, ms, Munich, 1532, VoUm.)
Dure escieres si orJioerent.
(!!>.. 11. 16.;
388
ESC
HSC
ESC
Ses eschirrr.i a deriseies
Kt ses batailles orJcDeies.
(li., fCSI.)
De cela font la première esciere.
Si ot deus mile clieraliers.
(Ben . Troies, Richel. 375. r 8i^>
Eslisies .XM. pers qui soient compapion.
Qui menront vop esrcïes, totes par devison.
i^ncttm. à Alix:, t° G'\ Michelanl.)
Voit Saisnes desburbier de la rame foillie :
.v*^. sont en esclnelr, Xoi li prez en ondie.
(J. BoD., Sa.v., CL, Michel.)
A tant ei Bandnin a bêle compaiinie.
Et Berars l'Ardenois qi ses cschieïc$ guîe.
(/}., CLXIS,)
Karles nosire ampereres, li princes nalnrax.
"Voit Tenir par cschicles et Tors et paiens fa\-.
(ib., cxcni.)
.1. tnesage tramet a l'ost
Et fait crier en .un. scoz
Par les etchicln et par les rens.
{Rom. de Tlielies, Richel. GO, C 133''.)
Li reis Asa vint encunlre lui e ordenad
ses eschieles el va! de Saphata. (Tiots, liv.
III, Maz. 70, f" 106.)
Nous n'en vaiirens se miex non se nous
soumez en une escliiele ensaaible.(S. Graal,
Vat. Chr. 1687, f" 128''.)
Machabes ordena six mille que il avoit
od sai, par cscheles. se s'en alla a Timo-
thee por combatre. {Machab., liv. Il, Maz.
70, f» 191.)
Il a sa mesnie ordence,
Apparillie et devisee.
.vu. e\Uicllez en fait sans plus.
(Richars le liiel, ms. Tarin, f 133''.)
Quant Salehedin vit que sa première
esciele se desconfissoil, si en fu uiûult cou-
recies. {Qhroniq. de nains, c. iv, L. Paris.)
Assembla trois eschiUes de Normans, et
mist siège a la cité de Capne. (Aimé, Yst,
de U Norm., m, 4, Charapollion.)
Ce roi (Dagobert) adverti que les Vinides
estoient entrez eu Turinge, parlant de
Mets, mena tout au travers des Ardennes
une grande armée jusques à Mayence, dé-
libéré de passer le Rhin avec luie scare
des plus vaiUans hommes d'Austrazie et
Bourgonanc. (Faucuet, Antig. gaiil., v,
9, éd. 1611.)
A ceste fin assemblez au chasteau de
Saloce, c'est.... la ou Thierry se trouva
avec une scare (c'est-à-dire compagnie) de
dix mille hommes. L'on appelloit ainsi un
nombre de gens de guerre, et s'abusent
ceux qui pensent que scadron en vienne,
car scadron est mot italien, qui signifie
grand carré, nouvellement usurpé comme
assez d'autres par nos guerriers. (Id., ib.,
y, 4.)
Il fut conclud que les roys Louis et Car-
loman assembleroient une scare de gens
de guerre au lieu d'Atiguy pour avec les
gens de Louis de Germanie, conduicls
par Henri et Adelart, courre sus a Hugues
fils de Lothaire. (Id., ib., 2" vol., v, 14.)
La plus ancienne ordonnance et ordre
d'armée estuit divisée en plusieurs com-
pagnies de gens de cheval, appellees
scarres (scadron n'en vient pas, car je croi
qu'il est italien, et signifie un grand carré)
soubs lesdites première et seconde famille;
mais sous la troisiesme l'on appelloit ces
divisions eschetles. (Id., Orig. des cheval.,
arm., el her., 11, i, éd. 1611.)
2. ESCHiELE, eschelle, eschalle, escalle,
esquele, s. f., escalade :
Le sire de Tallebot, Angloiz, print d'es-
chielle la ville de Laval." (J. Chartier,
Chron. de Charl. VII, c. 40, Bibl. clz )
Le dict signeur de Pesmes avoit pris
A'esclielle une des maisons dudict de Clha-
bannes, lavoit pillée... (Ol. de la Marche,
Mém., 1, S, Michaud.)
— Escalier :
Lesquelx supplians arrivez au bout de
Veschalte du dit hostel, par laquelle l'en
monte en la salle d'icellui. (14ûè, Arch. JJ
160, pièce 303.)
Le suppliant donna a icellui prestre d'un
baston en descendant une escalle de
pierre, estant au dit hostel. (1412, Arch. JJ
167, pièce 2.)
Eschalle pour descendre en la cuisine
des pauvres. (1463, Compt. de l'aiimosn.
de S. Bcrthomé, f" 113 r'>, Bibl. la Rochelle.)
Veschalle pour monter au dorteur des
dames. (/&., V 113 v».)
Fait une eschalle de pierre a huit degrez
d'une pièce de quatre piez chascun degré
de long pour descendre en la dicte douhe.
{Ib., f'> 112 r\)
— Pilori :
Qui porte fans tesmoins et en est atains,
il doit estre tenus en longe prison et puis
estre mis en ï'esquele devant le pille, et si
est l'amende a le volente du segneur.
(Beauma!'*., Cotit. du Beauv., xxx, 4S,
Beugnot.)
Cil qui jurent vilainement de Diu et de
Nostre Dame doivent estre mis en l'esqtiele
une bore du jour, en le présence du com-
mun, porce qu'il ait honte. (lD.,i6., I, 39.)
Pillory et csdiellù est signe de haut jus-
ticier. (Coût. d'Auxerre, m, Nouv. Coût,
gén., HI, 569.)
— Emploi particulier :
Lune, lumière replendissant de laquelle
les raiz jusques a ceste heure me ont guidé
comme je vouloye par l'amoureuse eschelle,
or convient que voustre lumière double
conduye mon engin. {Troilus, Nouv. fr.
du XIV" s., p. 173.)
ESCHIELE, voir ESCHELE.
ESCHIELEMENT, VOif ESCHELEMENT.
ESCIIIELGUAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHIELGUAITIER, VOif ESCHARGAI-
TIER.
ESCHIELETE, VOif ESCHELETE.
ESCHIELLER, VOif ESCHELER.
1. EscHiER, echier (s'), v. réfl., semble
signifier s'inquiéter, se tourmeater :
Griemeot le point la jalousie;
Teus est amors et leas sa teche.
Coa dont sa crient tous jors s'en ecke.
{Flaire et Blance/lor, 1" vers., 23S1, du Méril.)
2. ESCHIER, V. a., amorcer :
Nous deffendons que l'en n'esche point
au barbelet. (1317, Ord., Il, 12.)
Nous deffendons que l'en escfte point les
nasses esposses, ne les jonchées de tou-
rere de Chenevis. {Ib.)
Dorile aura en sa bannière torse
Quatre hameçons esches de vive amorce.
(Claude Biset, le Voyage du Printemps.)
Se disait encore au xvii'= s. :
Eclier, V. a., terme de pêcheur d'autour
Pans. Il signifie mettre au bout d'une ligne
quelque chose qui attire le poisson, afin de
le prendre. — Eclier une ligne. (Richelet.)
3. ESCHIER, S. m., briquet ;
Lors m'apparcillay pour couchier
Et mis encosle raoy Vrsrhier
Pour lost alnmer ma chandelle,
Sans moy boogier, dessus ma selle.
(J. Broyant, Chem. dr forreté, à la suite du
Mcnagier, t. 11, p. 42, Biblioph. fr.)
ESCHiERE, voir Eschiele.
ESCHIER, voir HOSCHIER.
ESCHIERDE, VOir ESCHARDE.
ESCHIEREMEXT, VOir ESCHARIEMENT.
ESCHIERIR, voir ESCHERIR.
ESCHIERVELER, VOir ESCERVELER.
ESCHIERXIR, voir ESCHAR.XIR.
ESCHIERPE, voir ESCHARPE.
EscniEU, voir Eschif.
ESCHIEUME.NT, VOir ESCHIVEMEXT.
ESCHIEUTER, VOir ESSIEUTER.
ESCHIEVEJIENT, VOlr ESCHIVEME.NT.
1. EsciiiEVER, V. a., exempter d'une
redevance considérable, moyennant une
moins forte, fl.Ker la redevance d'un»
personne i telle somme :
Sachent tuit que je ay de ma bonne vo-
lente touz mes hommes et famés de la
ville de Cheseaux presenz et futurs babi-
tans en ladite ville eschieoes et aboonnez a
perpétuité en la manière qui s'ensuit. C'est
assavoir que chascun chief d'ostel paiera a
moi devant dit Renart seigneur a présent
de ladicte ville, ou a celui qui pour le temps
en seroit sires, par chascun an, le jour de
la feste S. Renii, deus peuaus de froment
et deus d'avoine, etc.. (1321, Arch. JJ 60,
f» 137 r».)
Et mes diz hommes et femmes de Ser-
rices, avec toute leur postérité, eschieve et
debonne perpetuelment, aux débites et
redevances etservices qui s'eusuient. (1383,
Ord., Vil, 32.)
Cf. ESCHIEF 3.
2. ESCHIEVER, voir ESCHEVER.
3. ESCHIEVER, voir ESCHIVER.
ESCHIEVI, voir ESCHEVI.
ESCHIEVRE, voir ESCHIVRE.
ESCHIEWER, voir ESCHIVER.
1. ESCHIF, eskif, esquif, esc!/',adj., animé
de sentiments hostiles, défavorables, mau-
vais, mécontent, de mauvaise volonté, ré-
tif:
Sucnrez sun seignur, ne li seiei c.iehis.
(Rou, i' p., 3159, Andresen.)
Légers de cors e de curages
E vers Den esclùs e salvages
(Bes., D. de Norm., l, 731, Michel.)
E s'il bien sont cruels e feus,
Faas, décevant, parjur. eschis.
Si' n soient fers oslages pris
Que dés or mais nos portent fei.
(Id., iJ., 11,4669.)
ESC
Ne r trovcret Ters tos irié
Ne fel n'eschif ne orgoillus.
(Id.. ib.. II, ani.)
Moll fa sis «orages escliifs.
(Id.. i!/.. II, 13777.)
L'ovre li prist lole a relraire,
Kt ce que il en voloit faire.
Cil ne j'en fel do rien csc/iis,
Einz dit ; S.ins faille vos pletis
Que j'S serai li prrmeriens
A deslruiie Ips Troiens.
(I»., Troie, ms. Naples, f^ 14^ ; Joly, t. 2151.)
Se ne s'en fait li rois esquis,
Vostre besoitîne ert acievee.
(Id., !«., Richel. 375, f» 102'^.)
Onant la dame se conloie et atorne.
C'est por faire son povre ami dolent ;
La joie en a li riches faas qai ment,
Et a povre se fait eschive et morne.
(QoESES DE Beihu.ie, Scheler, 7iom. iela.,
p. 19.)
Et vos Bernier poignant tont .1. laris.
Le Mancel voit, ne li fu pas eschis,
Ançois li donne granl colp sor l'escn bis.
(R. de Cambrai, liichel. 21U3, f" 9" r».)
Mais cevans est eskius por çou c'on l'a laidi.
(Roum. d'Alix., P li", Michelant.) Var., escis.
Emenidus d'Arcade fu enbrons et pensis,
Quant voit que Je l'mesage h est cescuns eseia.
(Ib., !" 19=.)
Kt durement me poise que de moi ies escis.
(Ib., C 10''.)
Honte et contraire ont tant fait as geutis
Qu'il n'a homœe en sa tiere qui ne li soit escis.
{Ib.. l" 41''.)
Jo peccheriï, jo lasse, jo chaitive.
Por forfet sui jo vers Deu si eschiiel
(Adam, p. 42, Luzarche.)
Donc Tint au pueple des Juis;
Moult les Irova faus et esclUs.
(Cerv., Best., Brit. Mus. add. 282G0, f» 96''.)
Et tant lor sunt fel et eschis.
Que lor père, de Qn corroz.
Les ocit et les tue toz.
(GciLi,.. liesl. div., 536, ilippeau.)
Et se vos Irais de rien eschive
Tote dolors vers moi eslrive.
{Parlon., 10195, Crapelet.)
Li rois l'ama entre mesure.
Mais ele estoit vers loi trop dure :
Il l'aime plus que rien qui vive.
Mais ele estoit vers lui escive.
(EleocU- et Poliii., Richel. 375, î" 61".)
Apres treuvent .i. mont soulif,
Dont ne se pueent faire escltif.
(.Ro.ii. de Thebes, Richel. CO, P IS*.)
Tybert, fet il, ce n'est pas jus,
Vosire cheval est trop eschius,
A réfère est, or repoingniez.
(fl«.,2017, Méon.)
K'ensi doit on esploitier
D'oume qui se fait escMs,
Se bee, se n'est saisis,
C'on li doint congié au premier.
(M. RicuART, à G. d'Argies, 42, ap. Maetzn er,
AUfr. Lieder, p. 75.)
Ses compnins sans nul redout
Li revient moul hardiement.
S'il eust cheval a lalent.
Mais il e»toit un peu eskieus.
S*RBAZi."i, Rom. de Ham, p. 304, Michel.)
Dnsde BraihanI, je fui lavo5tre amis.
Tant cora je fui en délivre poissancs :
Se vos fussiez do rienz unie enlrepriz.
Vous eussiez en moi moult grant Bance.
Por Dieu vos proi. ne me soies eschis.
(SiïOH DE Bo.NCOcar. Chans., coll. Mouchet, n» 8.)
ESC
la ot gen t maintes manières,
El Ires et tentes et banieres
Fichées contreval la rive.
Car la citée lor ert eschive.
(.Est. de la guerre sainte, Vat. Chr. 1659, f 5'.)
Dont je dis que gonte n'i voit
Nient plus qu'a s'anionr olrier
Dame, tant a le cuer legier.
Qui fait le tousete du gicu.
Que chiaus qui sont da giu eskieu
Prent ains qne ohiaas qui le requièrent".
(Ju de ta capete, 13G, RaynauJ, RomanialSSl.
p. .527.)
Bien me resamblez homme esqueus
Ou il n'a sastaoce d'aaimonrs.
(Marguet convertie, ap. Jub., Honv. rec, I. 319.)
Garde que tu sois garny d'un oyselet vif
n lui mettee ou pié, l'endemain au point
du jour, et s'il le prent aspreiuent.... si lui
oste le chnpperon.... et se tu vois qu'il soit
trop eschif, si lui remet le chapperoa. {Mo-
dus, f» 138', ap. Ste-Pul.)
Pour estre a l'ennemy esqnieit
Alons faire noslie devoir.
(Hiracles de Notre Dame, I, 1, 100, G.Paris.)
— Avec à ou de, suivi d'un inflnitif,
mal disposé à, qui refuse de :
Mes de ses offres prendre ne serra mes esekif.
(Garmer. Vie de S. Thom., Richel. 13513.
f 62 r».)
Or vueille li vrais rois des cieus
Estre merciahles et pieus
Vers moi, c'on apele Reclus
De Moilien. que ne soie eschieus
De lui servir, mais enlentiens.
(Reclos de Mouens, Charité, ms. Ars. 3142
f°216.)
Ja ne me Iroveres esquiea
De josloi- a vos orendroît.
(Durm. le Gai., 13060, Slengel.)
Et si ne soiez mie eschiex
De lui monstrer ce que lu vois.
(La Ckace don cerf, lab., Nouv. Rec, I, 161.)
— Exempt :
ot celni jour maint home a chiere lia
Et maint samblant eichieu de couardie.
(i'«A Ogier. 4951, Scheler.)
Baisier loial
Eschieu de folie et de mal.
(Cteomades, 1448 1, Scheler.)
D'amonrs naist fruis vertuens
Plains de grâce et de delis.
Secours as cuers besongneas.
Très honorables prouDs.
Vouloirs de tout vice eschis,
Canse de parfaite joie.
De bone espérance avis.
(Jacques de Dampierke. Chans., ap. Tarbé. Chan-
sonn. de Champagne aux xu" et xm' s., p. 61.)
La preng refeccion
Si gênerai
Qa'esquiex de mal
Ea sni et osié de friçon.
(Un Lay d'amonrs, ap. Jub., Nouv. rec., II, 194.)
— Privé, dépourvu :
Mesagier, com as non ? — Sire, Sanses d'Alis,
El sm nies le roi Daire, mes or en suis escis.'
(Roum. d'Alix., f» 6^, Michelant.)
Mes le chastel no fad del tnt issi esquis
Qa'il n'i ot la deJenz chevaliers plus do sis
(JORD. Fa.vto^se, CAro»., 1478, an. Michel,'», de
Horm., t. 111).
Tant com voires je serai vostre amis.
Et cant Tolres, par loa cors Saint Denis,
Je reserai de vostre amor eschis
(Aimeride Nari.. Richel. 1448 !• 45 >
ESC ,389
Dacien esteil snrpris
Et de conseil mult esquis.
(Vie S. Georges, Richel. 990, fo n;; ^o )
— Qui est au dépourvu, dans l'embar-
ras:
OJ emperians donneiemeoz,
Od servises. od parlemeni,'
Sunt si venu a concordance.
A paij e a teu boen estance
Que cil ne fii de eus plus eschis
Mais quel un altre del pais.
(Be.v., D. deHorm.. 1, 2055, Michel.)
— Avec un nom de cliose, dont on est
privé, interdit :
Se mes cors vous est eskis
Li cners a vous se tient.
(Chrest. de Troves, Pastour., Vat. Chr. 1490,
— Avec un nom de chose, difficile :
mais la rive
Roiste lar ert e escive.
(S. Brandin, 4508. .Michel.)
La droilement si est li Uns
Ki n'en orihies ne eskius
U St Jehans fu et sa raere.
(.MousK., Chron., 10780. Reiff.)
— Avec un nom de personne, banni,
exclu :
Et prist sergans et bons archiers.
Les desiretcs, les fuitis.
Les robeors. et les eskis.
Et cels qui tere nen avoient
Et de l'allrui vivre volnient.
(Wace, Brut, 5523, Ler. de Lincy.)
Maugré félon mesdisant
Qui du douz pais
M'ont fet loue tens estre eschis.
(Gaotier d'Arcies. Chans., Dinaux, Trom: artés..
S'il voloit prover que li barons fust m-
guu; les dix mois dessus dis favant la
naissance d'un eufant},ou plus, p.iV mellee
ou par dele, ou par banissemeut ^ e ne'
vaurroit rieus, car il avieut souvent que
cil qui sunt esciiuu por tele coze vont et
viennent a le fois, l'a u lor femes reperen
couvertement et eu repost. (Be.^lm.. Cou(
du Beauv., xlv, 16, Beuguot.) Var es.
11 serabanis e eskis de le banliue. (Li
Usages de la aie d'Amiens, ap. A Thierrv
Bocum. ined. de Itii.t.dit Tiers Elat.'l,
Il sera banis et eskies Aa le vile et d^ 1,-
banllme. (Ib., p. 132.)
Tant kil seroient eskiu de le terre el il,-
1 eveschiet da Liège. {Ptéca de I2S1. dan^ la
Lhron. de J. van Hiilii, p. 423, Willeins.)
Turor fu occis en traison par les eschis du
F-^'o^J'?'"'''"- ^ S.-Den., ms. Ste-Gen.
I -2i>°.)
Aions vraie creanche, morons en bon arga,
Par coi nous ne soions de paradis eskieu.
(C. de Seb., \ir. 444, Bocca.)
Dious doint que n'en soion eschieia (da ciel).
î'''"''^?'"'^' ""■''• ''' '* """"'. Richel. 994.
— Fig., repoussé, rebuté :
Et pour choa n'esloit il des dames mie eskier
Ams l'en meloit amours des plus bêles a kiex.
(Ad. de la HiLLE, Roi de Sezille, p. 885 Cous-
semaker.) '
Lors si la mandes esranmeat
Cil rois, ki dial esire ses fins,
El il n'en fa de rien eskius.
(Moosi., Chron., 28631, ReilT.i
390
ESC
ESC
ESC
2. ESCHIF, voir ESCHIF.F 3.
ESCHiFE, - chilfe, - chiphe, - chifjle,
- chiffre, excheffe, s. {., sorte de fortifica-
tion flanquante, guérite pour les senti-
nelles :•
Celui qui devoit faire le suet en icelle
eschiphe. (136M, Arch. JJ 463, pièce i360.)
Comme de nouvel en la forteresse de
Montsanion soient cbenz et ruinez deux
pans des murs, ensemble les eschiffes qui
sus estoieul. (Ib.)
Les dits habitons doivent fermer leur
bours de Bouckus de murs poUys et d'es-
chi/fes. (1368, liecueil des chartes de Bour-
gogne, XXVII, Bibl. da Bourgogne.)
Je doy garnir ma maison de tours, de
cbasteaiilx, d'eschifes et autres édifices par
lesquels je me puisse garder et deffendre.
(Ménagiér, I, 209, Bibliopb. fr.)
A Drouet le cordier pour .VI. toises de
corde acheté de lui pour monter des piarres
sur les eschiffes contre les grans vens.
(1397, Compl. de Nev., Arch. mun. Nevers,
ce 5, f° H v°.)
Merren admené pour retenir Veschiffe
qui est au dessus de la maison Ralpon.
(1398, ib., f« 13 r».)
Enchiflcs de la ville. (1400 1401, (6., CC
9, t» 14 v°.)
Portes, barrières, eschaffaux et eschiffes.
(10 juillet 1414, Lelt. de Marg. de Bav. aux
maire et échevins de Dij., Arch. mun. Di-
jon, B 453, n» 46.)
Pour avoir faiz tous les degrez touz les
degrez et garde folz des xxxi eschiffes
neufves, et pour avoir clox les dictes es-
chiffes, et pour avoir fait LXII mant'-aux
pour icelles eschiffes. {Compte de Gilet Bau-
dry, 1406-1418, Despence, x, Arch. mun.
Orléans.)
Que tantost et sans délai emparassent et
fortifiassent leur dicte ville tant de cré-
neaux, à'eschiffres, comme de doubles
batleis de paulx sur les doues des fossez
d'icelle ville. (30 mai 1419, Ord. du grand
maistre des eaux et forests au titre du siège
d'Orléans, ap. Le Clerc de Douy, t. I,
f» 215 r», Arch. Loiret.)
Et alloit chascun deux ou trois fois la i
sepmaine au guet, une fois parmy la ville,
l'autre fois sur les eschifflez. {Journ. d'un
Bourg, de Paris, an 1419.)
Maisons et echiffles qui sont au pourtour
de la closture et fermeture de nostre dicte
ville. (1425, Ord , xiil. 109.)
Pour avoir abatu des eschifres sur les
murs. {Compte de Jaquet Largentier, 1434-
1436, Forteresse, Despence, xill, Arch.
mun. Orléans.)
Pour charier le vielz boys d'une eschiffle
pour fcre plusieurs barrières entremises a
l'entour de la dicte ville. (1439, Compt. de
Nevers, CC 42, f" 10 v°, Arch. mun. Nevers.)
Pour marché fait a lui d'avoir abalu
deux esehiffles et descouvrir l'une au bot
du jardin de l'ostel Dieu. {Ib., f" 12 v".)
D'avoir esbatu une eschiffle ruyneuse.
{Ib., f 13 v.)
Fortifier la dicte ville de Cormery de
murs, tours, fousses, portes, ponlz leviz,
pal, eschiffes, barbecannes. (7 avr. 1443,
Cart. de Cormery, Soc. archéol. de Tou-
raine, t. Xll.)
Engin a lever maisons et oster Veschiffe.
(1444, Arch. mun. Avallon CC 93.)
Au sarrurier pour avoir fait deux huiz
en Veschiffle derrière S. Laurens garniz de
bondes. (1463, Compt. rfe JVei'ers, CC 59,
f" 17 v, Arch. mun. Nevers.)
Maçons qui maçonnent l'alee de la mu-
raille'a l'eudroit'de Icsf/if^e aux asnes.
(76., f- 18 v.)
Lesquels linceux le suppliant lia par les
deux cornets et les attacha a une eschiffe
ou petite maisonette. (1474, Arch. JJ 195,
pièce 1086.)
Doibveut maintenir et garder dedens ce
les murs, les excheffes, et les portes de la
ville. {Ord. et Status de 1492, Arch. Jura.)
Et avons intention de faire sur quatre
paliees deux becs de faulcon, et en chas-
cun bec de faulcon une eschiffe a mettre
quinze hommes d'armes. (Chron. du bon
ducLoys (/e Bourbon, p. 239, Chazaud.)
Cf. ESCHIEP 2.
ESCHIFFLE, VOir ESCHIFE.
ESCIIIFFRE, voir ESCIIIFE.
1. ESCHiFLE, S. m., moquerie : i
Ostez vos eschifles et vos gas. (Laukent, i
Somme, ms. Chartres 371, f" 36 v».) !
2. ESCHIFLE, voir ESCHIFE.
ESCHIFLER, VOir ESCHEFLEU.
EsciiiFLiiîR, cschoifier, s. m., coup, i
meurtrissure :
Je ne sui pas si soteriaus |
Bien ne conoisse leus loiliers ;
.lelor dorroie cnz rîcliipiers
Et nostre dame en vengeroie.
(G. DE Coi.Nci, Mir. de N.-D., ms. Brnx., r 203=.)
Je ne sui pa? si solereaas '
Bien ne conoisse tiens lourdiers.
Je leur dourroie ens rschoifiers,
El Nostre Dame en \engeroie.
(lo., il/., ms. Soiss., r 200''.)
Cf. ESCHEFLER.
EscHiGNEMENT, S. 111., l'isée, moque-
rie :
Mais la dame en avoit trop grant joie,
qui d'eures en autres jeloit grans eschigne-
mens. {Rom. de A'anor, Richel. 1446,f°42r.)
ESCHiGNERiE, csqui., S. f., risée, mo-
querie :
Et qaant leurs langlies vont bauber
Et font cancbiaus et tnraeries
Dont font il grans esqiiigneries
Et plus boivent que mains ont soif.
(Yers de Job, Ars. 3112, f» 169''.)
ESCHiGN'iER, esquignier, hesquignier,es-
kignier, eskingner, esquingnier, eskingier,
verbe.
— Act, grincer :
Lor inachaes lor hochent et hesquigrtent lor dens.
I {Otev. an cygne, Iticbcl. "95, i" 233 v°.)
I Les dens eskiijne, les iei va ronelant.
{Iluon de Bord., 1313, A. P.)
La bouche otrlr et les dens eskingier.
{G. d'Haiislone, Richel. 2531G, P 11 r».)
De grant fierté crike les dens.
Et eskigne con hors don sens.
{Itenarl le nouvel, 3691, Sléon.)
El se vient a parler aux bonrjois vraiement,
Bien lor sarai raonstrer en eschignanl la dent,
S'il ne rendent les clefs a no commandement.
Que lost seront deslruit, hommes, famés et pent.
(Ccï., du Giiesclin, 20918, Charrière.)
Despileusement rechignans
Les yeus es cabothes tuurnoient.
Et leurs dens agus esquignam
A gosier esroé crioient.
(Lr.FRANc, Champ, des Dam., Ars. 3121, P 32".!
— A dens eschignies, dens eschignies, i:n
grinçant les dents :
La troupe des Tafurs...
Tout a dens eskignies sore lui est corne.
{Chans. d'Anl., vui, 1133. P. Paris.)
Le cors voelent tôt desmembrer.
Sus li corent dens esqiiignies,
Ja fust je croi lus despicies,
.Mais c'a force le tant li rois.
{Eleocle cl l'olin., Richel. 375, f 55'.)
Entre François se fiert, dens eskignié,
D'ians damagier est bien encoragié.
(Anseis, Kichel. 793, f 42'^.)
— Neutr., grincer, faire la grimace, et
par extension montrer les dents en riant,
éclater de rire, se railler, se moquer :
La mère du serpent ...
Feu et flame gieitoil, moult menoit laide hure ;
I Nos gens atendoil fort et esquigne d'onlure.
I {Chev. au cggne, 12509, Reiff.)
■ Molt durement rit et esquigne.
(G. DE CoiNCi, Mit., ms. Brux., t° 61'.')
Li lait manfc, li rechinnié
Adonc ont ris et eschinic.
(iD., iJ., t" 161'.)
' Li felou eschignenl et rient,
El dienl que c'est a bon droit.
(iD., it>.. S" 186V.I
Bien sont deable lot bolé,
Li goolaffre, li rechignié,
Assez avaient esquignié.
\ (ID., th., Richel. 21G3, P 15''.) Var., Esquwgmf.
ap. Jubiaal, (£«!'. de huteb., II. 3U.)
Car se vos pais vous plaist et autre vous en hne
Qui plus cler les remire, c'ert grant desconvenue.
Rien ne vault, aios en ert grant blasme receue.
Aucune gcnten vont eschignanl par la rue.
(Reslor du l'aun, ms. Rouen, f U3 ï°.;
Etes vus nn deble vint fort coranl.
Les eih ardanz must roilant
E de sa bûche eschinant.
(Histoire d'un préire de Cautcrbury qui visita t en-
fer et le paradis, Cambridge, Trinity B. 1 1, 391.
f» 63", P. îleyer. Rapport.)
11 eskingnoient malemcnt. „,„, ,
{Du garç. et de f aveugle, Richel.24366, p. 243 .'
Tels esquigne du dent
Si m'ait Diei, qui n'a de rire nul talent.
(Baud. de Seb., xxiv, 137, Bocca.)
Cachinare, esquigner. (Gl. l.-g., Richel.
1. 7692.)
Si tort qu'ilî ne scevenl mol dire.
Fors qa escliignicr, moquer ou rire.
Œ. Desceami'S, Chartre des bons enfans de \erlHs
' eu Champaigne, Richel. 840, P 40->.)
ESCHiGNON.s. m., chiguon :
Un coup de pilon sur l'csc/iiffrtOH du col.
(Amïot, QEuv.mor., V, 215, éd. 1819.)
ESCHIL, voir ESSIL.
1. ESCHiLE, S. m., chyle:
Veschile et les humidités lierses se
peuent bien putréfier. (B. de GoRD., Prolifl..
1, 4, éd. 1495 )
2. ESCHILE, VOirESCHELE.
ESCHILETRE, VOif ESCHELETE.
ESCHILGUAITIER, VOir E9CHARGAIT1E11.
ESC
ESC
ESC
aoi-
1.KSCIIII.LE, voir ESCHELE.
î. ESCHILLE, voir ESCHIELE.
BSCHILLIEIt, voir ESSILIER.
ESCIIINAL., voir ESCUENAL.
EscHixcELiER, S. m., baldaquïii :
Uoe pierre de veride transvace en le
moyenne qui servi au cliiel a .i. eschinee-
Her deseure le firant autel. (Invent, de S.
.imé, vers 1469, Arch. Nord.)
Cf. CiNCELIER.
ESCHixEE,-ini!ee, esquinee, eskinee, s. î.,
«chine, reins, dos :
La bone tar^ie H a parmi copee ;
Dessi en terre est l'espee colee,
Se r coDseusi eo pis n'en eskinee,
Jamais balaille ne Aist par li joslee.
(Raimb., Ogier, 2S18, Barrois.)
Bien ot armé le pi» et Vetchinee.
(Ateschans, '2237, ap. Jonrk., Gtiill. d'Or.)
Tout le colpa li dos très parmi Veschinee,
L'une moitié ilel Tare clict erami la pree,
l'H li autre remaint en la sele dorée.
ICkans. (IWnliochf, IV, "93, P. Paris.)
Li arsûQ valent d'argent nne charree.
Toit furent d'or desci en Veschinnee.
(GaijJon, 1064, A. P.)
Et li debrise Vesquinee.
(Bellep.. ilachali.. Hichel. 19179, f° -2-2 v".)
An Sarrasin pourfenl chervclle ou esquinee.
(B. de Sel/., xvii, 421, Bocca.)
Dans la langue moderne, échinée a le
sens restreint de quartier du dos du
cochon.
ESCHiXEL, esquinel, s. m., eschine,
reins :
Par toi vertu s'estent li vies barbé,
Qae le ceval fait ploier s'esquine!.
(flaott de Bord., 8031, A. P.)
1. ESCHiNER, S. m., échine, dos :
Mes n'en vost avec lui porter
Fors les cosles et Veschiner (tlu cerf).
(Perceval, ms. Monlp. H 219, t° U\.^.)
i. ESCHIXER, voir ESCHIGNIER.
EscHixiERE, echiniere, s. f., sans doute
l)rouette, siège quelconque pour appuyer le
dos, l'échiné :
Il s'agit d'un enfant cul de jatte qui ne
marche qu'au moyen d'une brouete où on
le charrie, et qui, guéri miraculeusement,
s'écrie :
Je doy bien de joye baler,
Car pins n'ay raeslier i'echimere.
(ilir. de Sle Geneo., Jnb., ilijsl., I, 290.)
EscHixoN, s. m., échine, la poitrine
large et grasse :
L'eschiiion larae. (Liebault, Maison rus-
tique, I, 24, p. 106, éd. 1658.
EscHioNxÉ, part, passé ?
De boinne warance et loial et bien
eschionnee. {Bans aux échev., 00, f" 23 v,
Arch. muu. Douai.)
EsciiiPAUDEL, esquip., S. m., dimin.
li'esquipart :
Esquipardiaulx a .xiii. d. ob. (1411
Lille, ap.LaFons, Gioss. ms., Bibl. Amiens.'
ESCHIPART, esquipart, esquippart, es-
kipart, -irpart,-arc, equipart,esquepparl,
s. m., désignait un instrument de fer,
pioche, bêche :
Icellui Andriet tenant un eqnipart de fer
prinst icellui Jehannin par sou mantel,
qu'il avoit veslu, en le cuidant frapper
dudit eqnipart. (1392, Arch. JJ 144, pièce
27.)
Lesquel.t pionniers ou fossoeurs, qui
ouvroient es fondemens d'une des tours
cornières,.... se mirent a défense de leurs
esqueppars et hoyaulx. (140't, Arch. JJ
158, pièce 418.)
A Estienue Vinaut ponr vint cinq esqui-
pars et douze hotereaux par lui achalez
pour faire liesoigne aux fossez de la dicte
ville. {Compl. de Bertrand Mignon, 1410-
1412, Forteresse, Deniers a recouvrer sur
P. de Mereau, Arch. mun. Orléans.)
Deux pelés, deux esquippars et deux
bacques. [Compt.de 1461-62, Arch. Douai.)
Deux esquippars. (1490, Arch. K 272.)
— A Valenciennes, on appelait ainsi des
engins destinés à tirer à bas les murailles,
les toits, les pignons. On s'en servait dans
les abattis de maisons, et le nombre de
maîtres et de compagnons qui les em-
ployaient dans les incendies autorise à
penser qu'il fallait une certaine dépense
de force pour s'en servir. Ce devait être
un énorme croc formé de deux dents ou
bras de fer qui accrochaient le mur ou le
pignon de deux cotés d la fois, et à la
hampe duquel pouvaient s'atteler des che-
vaux pour arracher les murs et pignons
sur rue quand les toits ne pouvaient être
latéralement tirés h bas. La cinquième
compagnie des Francs des cinq o/ftces des
feux de Valencienne était pourvue d'equi-
pars. (CoQuiAU, ms. de lions.)
Et K s eskipare n'ont point de nombre.
(CoQUiAU, ms. .Alons.)
A Hellin l'esculier pour .xvlii. eskipars
accatés a lui. (1338, Consaus de Tournay,
n' 11.)
Eskippars servans au feu de mésaven-
ture. (1367, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Esquippars pour les incendies. (1371, «6.)
Esquippars a geter brai. (1403, ib.)
— On employait Veschipart h charger
les canons :
Ung esquipart a bouter poures dedens
canons. (1476, Céthuue, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
— On s'en ser\ait aussi pour vider
l'eau :
Si d'aventure, vous estes en lieu ou vous
puissies miner, il est de nécessité que vous
ayez ce qui s'ensuit: c'est assavoir besches,
pelés de bois, equipars pour vuider l'eaue,
un bon nombre de pionniers, grands croqs
de fer agus, ayaiis chascun deux boucles,
botes toutes eil'oncees, lanternes, cheviUi-s
de fer, de pié et demy de long, ung miller,
selonce que verrez estre a faire et autant
de pellices. (Le Jouo., f" 83 v°, ap. Ste-
Pal.)
Esquippars aparfondesestinettes.(xv° s.,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,Bibl. Amiens.)
— Et pour pêcher :
Icellui Pierre chaussié d'un gros trous-
seaux a ppscheur, un eschipart de bois en
sa main en entencion d'aler peschier
(1397, Arch. JJ 132, pièce 289 )
Ce mot est resté dans le nom de famille
Léquipart, à Valenciennes.
ESCHIPE, voir ESCHIPRE.
ESCHIPPE, esquippe, s. f., syn. A'esqui-
parl :
.xiir. parfondes esquippes pour servir as
feus de niesquief. (13S8, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESCHIPER, esquiper, - ipper, - iffer, -
epeir, esciper, esk., escUpper, skepeir, aq.,
verbe.
— Act., embarquer, faire embarquer :
Que nul nianer persone de quel estât ou
condicion que il soit de cy en avant soit
soeffres de eskipper ou faire eskipper deins
le roialnie d'Engleterre ascuns herbes launlz
ou tonduz en le dit piiis de Flandres ou
autres parties de perdela la mear s'il ne
soie pur le vitailler de la ville de la Caleys.
{Stat. de Henri VI, an iii,impr. goth., Bibl.
Louvre.)
Et que nulz marcbans del citeit ne puist
seil achateir por eskepeir ne vendre en le
Golfe, mais le doit mettre en sa maison
s'ilh nel maiue amont. (J. de Stavelot,
Chron., p. 218, Borgnet.)Le pavillard n''2ol
porte skepeir.
— Réfl., s'embarquer :
An nn batel s'an est entrez,
De la terre s'est esquipcz.
(Ben.. Troie. Ars. 3314, f 12=)
.... Eskipez,
(ID., iJ., Richel. 375, fTH.)
Lor ancres ont sacies. si se sont escipes.
(Cher, au Cyg., Itichel. 786, f» 132''.)
Si s'escipa sa nés issi,
Tote sole, parmi la mer.
(ilcss. Gaurain, "Jl.'iO, Hippean.)
En mer s' esquippent s'ont lor voille drescie.
(Jord. de Blaves, Richel. 8G0, F 125 r'.)
Et Grimas et si compaignon? s'aquiperent
en meir. (S. Graal, 111, 674, llucber.)
Si s'aquiperent et liverent lor voiles a
vent. (Ib., m, 636.)
Lors s'esquipcnt en mer li courtois marinant.
(Gaufreij, 7327, A. P.)
En le mav s'esquipa perilUuse et salee.
(,«. de Sel/., I, 4;J9, Bocca.)
Et, de fait, fut constraint de soy boul-
ier, lui .111». tant seullemenl, en une barg?,
et se esquipper a Londres jusques au lieu
où estoieul ses chevaulz et parlye de ses
gens. (Wavri.v, Anchienn. Chron. d'En-
glet., 11, 189, Soc. de l'hisL de Fr.)
Puis monta sur le navire qu'il avoit illec
fait apareillier ; si s'esquipa en mer, ou
il eut vent a souhait, par quoi il fut en pou
de jours a Hantoune. (1d , ift, I, 160.)
Et le maistre de Rodes et les aultres se
esquipperent en la mer, et s'en allèrent vers
le port. (J. d'Arras, Melus., p. 133, Bibl.
elz.)
E le roy Loys lui bailla des gens de sa
terre ets'esclippe en mer. (P. Gogh., Chron..
c. 3, Vallet.) Impr., ses clippe.
— S'eschiper de, sortir de, en parlai t.
d'un navire :
392
ESC
ESC
ESC
Anchois que les navires des ducz de
Bourguoigne et de Bretaigne se peuFsent
esQuipper àe leurs havres. (Wavrin, Annh.
Chron. d'Engl., III, 32, Soc. de l'hist. de
Fr.>
— Nentr., s'embarquer :
A Sandvriz cschïpa.
(Garn-., Th. lemart.. 30, Bekker.)
Li rei Henri, qnaiit eskipa,
A la Croiz en mer entra.
(Coiiquesl of Irrland, 2o89, Michel.)
De terre esUpent si s'en vont.
(Blancand., 5CG4, Michelant.)
Tuit sont as niefs venuz, si funt tost eschipez.
(lion, 3922, Michel.)
Kn mer vont esijvjpciit, a l'orage et au venu
(B. de Sfli., XIV, 1399, Bocca.)
Entrèrent an dit vaissel : et singlerent,
et escliperent en mer. (Fboiss., C//ron., liv.
m, p. 89, éd. 1559.) Alias, esqui/fer.
— Eschipé, part, passé, qui prend la
mer :
Mais n'i troverent mile entrée
(j lor nef fusl bien eschipee.
(S. Brandon, Ars. 3S16, C lOl''.)
Quant fut li reis esulè.
A Korkeran eschippé.
(Conq. oflreh, 2'20, Michel.)
ESCHiPESON', esUipeson, eskippeson, -
esson, s. f., équipage, ce qui sert à équiper
un navire, et quelquefois le navire lui-
même; et aussi toutes les choses néces-
saires pour certaines entreprises ou opéra-
tions :
Avéra covenable eskippesson pour ly, ses
peniz. (20 mars 13Ti, Mand. de Jean de
Lanceskr, Delpit, Doc. fr. en Anglet.)
Et aura aussi ledit duc pour luy et
toutes lesdites gens convenable esicipeson
pur leur passage en en la mer. (1379,
Traité ent. le li. d'Angl. el le Duc de Bret.,
ap. Lobin., II, 538.)
Enquel port averont ils alors eskipeson
as coustaces de mesme nostre seigneur le
roy. (26 fev. 1417. Endentnre du C" de
Sarum, mss. coll. Bret., XLI, Ricliel.)
Purcco que novelle eskippeson est
troevé en le peell de Foddray en la countee
de Lancastre de qucle peell et d'autres
crekes deins le roialme plusours leyns
sont amesnes al Ernemothe en Selande et
as plusours autres lieux de par de la sauns
CHstume ou subsidic eut duement paier au
roy. {Stat. de Henri VI, an ii, impr. golh.,
Bibl. Louvre.)
E.scHiPEn, voir Esquiper.
ESCHiPin, voir Esch.\pir.
ESCHIPHE, voir ESCHIFE.
ESCHiPRE, eskipre, eschipe, s. m., ma-
telot, marinier, marin :
N*î ad eschipre qui s'claimt se par Ini nun.
(Roi.. 1S22, Muller.)
Li orage snnt tant creu
Que esliiprexii ot tant preisez
Que il puest eslre sur ses pez.
(Tristan, II, 1610.)
Onques ne veisles roi neer,
Ne jeo n'ierc ja le primer.
Fêles vos rschip^s nager.
(Geoffr. Gaimar, Citron., ap. Michel, Chron-
uniil.-norm., I, 33.)
Et li reis Yram enveiad ses humes lii
eschiprcs furent bon, e mult sourent de
mer. En cel Davirie od les servanz lu rei
Salomun. (Livre des liais, p. 271, Ler. de
Lincy.l Lat., viros nautieos.
eschiqi;eté, voir Eschequeté.
EscHiQUETÉ, S. m., étofïe à carreaux :
Que nul ne face nul eschiquelé ne enlre-
fîlé qui ne soit d'une lainne tainte en plu-
seurs colors. (1321, Arch. JJ 61, f» 3 vo.j
Une cote, sercot et chaperon partiz d'un
eschegiielé et de marbre. IJourn. du très.,
1322-26, Arch. KK 1, f° 934 v.)
Pour la façon de In coste hardie et de
la housse d'eschequeté. que le duc de Lan-
clastre donna a .M J. le Fol. (iZS3,Compt.
deD. Collors, D. d'Auniale, 119.)
ESCHIQUIER, voir ESCHEQUIER.
EscHiQuoTER, v. 3., ôler Ics chicots
du bois :
Le faut bescher a vif en hyver (l'arbre)
et luy oster ce qu'il aura dé danger au
pipd,et l'cic/iiçaofer, et replanter ses scions
ailleurs. (Liebault, Mais, rust., p. 481,
éd. 1597.)
Essicoter se dit encore en Bretagne,
Côtes-du-N., not. dans le cant. de Mati-
gnon.
ESCHIRPE, voir ESCHARPE.
ESCIIISIR, VOirESCHOISIR.
EscHissER, V. n., glisser, couler,
tomber :
Jehan Langlois saicha son badelaire et
lui en donna sur la teste en eschissant,
senz froisseure du lest, fors seulement de
la char entamée. (1390, Arch. JJ 139,
pièce 196.)
Selon Littré le moderne esquicher pour-
rait être le même mot.
ESCHIUVER, voir ESCHIVER.
ESCHiv.\BLE, eschevable, eschuissable,
adj., qu'on peut éviter, évitable :
Vitabilis, eschevable. {Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. I. 7679, f» 264 v».)
Que tu ne vueilles pas empescher le ser-
vice dyvin a qui tu nous as mesmenient
baillées- toutes choses qui n'est pas esche-
vable. (J. DE Meu.ng, Ep. d'Abeil. el d'Hel.,
Richel. 920, f» 81 r».)
La mort non eschivable. (Légende dorée,
Jlaz. 1333, f» 202=.)
ESCHiv.\iN, eck., adj., e.xprime l'idée
d'insensé :
Il est (eus e veins, de mais faiz echivains.
(P. DE Thac.n, Bal., 934. Wright.)
ESCHivANCE, cschuance, s. f., action
d'éviter :
Ad muscarum evitationem, a Vechuance.
(Gloss. de Neck.,ms. Bruges, Scheler, Lea;.,
p. 90.)
Danz Bos de Carpion i mist sa lance,
E por peire e por oncle en prist venjance,
De quel vint pois a K. leil eschivancc
E G. en eissi de sa garance.
(Gérard de RoussilL, p. 103, Michel )
ESCHivEE, eskiiee, s. t., action d'évi-
ter, éloignement ; faire eschivee, s'échap-
per :
Aymonnes li levinl, sans nale demoree,
Ferirle cuide el ventre de la lance aceree.
Mais Rohars se Irestorne, si li fi^l enkiree.
(Ren. de Monlaub., p. 429, Michelant.)
EsciiivEMENT, BscMev., Bsckev., ti-
chieum., esk., s. m., action d'éviter, éloi-
gnement :
Sel char asoyche voyrement
Et fet de vers eschiremcnt.
(Macé de L.i CiUBiTÊ, Bible, Richel. 401, f» 139''.)
Eschivemenl d'avarice et de foie largesce.
(Secr. d'Arist., Richel. 571, f» 126^)
Si est donques ainssi que de la vertu de
noblece de courage ensuivent toutes
bonnes meurs et lais virtueu.v, eschevement
de toutes laides. (Crist. de Fiz., Charles
V, 3» p., ch. 69, Michaud.)
L' eschivemenl de vice. (1d., Policie, Ars.
2681, § LViil.)
Cesie (médecine) est eschivemenl d'occa-
sion de pechies et de mauveses compai-
gnies. (Lég. dorée, Maz. 1333, l" 270''.)
— Exemption d'un droit ou d'une rede-
vance :
Nous avons quitté et délivré, quittons et
délivrons les <lessus diz Johannet et Ma-
riete sa fauime, noz hommes et famés
franz et eschevez si comme dessus est dit
des ores en avant,... ensemble leurs biens
meubles et herilages de toutes autres ser-
vitutes et débites, tailles, corvées, exac-
cions, suliveacions et surprises quelcon-
ques qu'elles soient, jasoit ce que ledit
Johannet et Mariete sa famnie fussent
nostre homme et famme taillable de toute
serve coudicion de main morte, de forroa-
riage avant ce dit affransissement et esche-
vement...., laquelle franchise et escheve-
ment... promelons par nos sernienz bien
et loyauiuent tenir. (1343, Arch. JJ 75,
f» 6 r».)
Lequel affranchissement, eschievement et
debonnement, ensemble louLes les autres
choses et eliascune d'icelles, je promets
en bonne foy, pour moy elpour mes hoirs,
bien el lovalement tenir et garder. (1383,
Ord., YII, '34.)
— Action de séparer, de distinguer :
Eschivemenl est de depariir les vertuz
d'icez vices qui ont seniblauce de bontez.
(Mor. desphil., ms. Chartres 620, f» !'■.)
Ore devons parler d'eskieument. Eschieii-
ment est départir les vertus des vices qui
ont samblant de boutes. (Ib., Richel.
25247, f 62 v«.)
Eschivemenl si est a départir les vertuï
de ces vices ki semblance ont de buntez.
(Ib., Richel. 25407, f» 123».)
Conisance ad suz sei quatre vertuz : pur-
vcance, eseuard, eschevement e enseigne-
ment. (Ift.,^!" 124'-.)
Cointise a quatre vertus de sur soi,
porveance, esgart, eschievement, ensegne-
ment. (Ib., Richel. 23247, f» 28'.)
1. ESCHIVER, eschiwer, esc, esJc, esq.,
asch., - iever, - ever, - iuver, - uvcr, - uer,
- lier, - eer, verbe.
— Act., éviter, fuir, échapper à, en par-
lant de personnes ou de choses, soit ma-
térielles, soit morales; et s'exempter, en
parlant de choses fâcheuses :
Si eschiwa lo colp del dart.
(Bnil, ms. Munich, 1352, V,,llm.)
ESC
Esciveir qaide sua damage.
(là., 4022.)
Ll mors n'est pas tel cose que on dnit esciver.
(.Roum. d'Alix., t" 56'', Michelant.)
Si eschivout la fausseté.
(G. DE S. Pair, tlonl S. Mkkel. 1264, Michel.)
A Corbnel passent SaiDoe. si eschiient Paris.
(J. BuD., Sai., xc, Michel.)
Qa'ea saçoDS viscps fsrhiver.
(Parloit., 11)0, Crapelet.)
El se Toles esïiiever ce lorment.
(Huon de Bord., 57-24, A. P.)
Près est de vespre, solai doit escnnser ;
Il fait malvais boiDae vile esquier.
(Ib.. 3984.)
Poet on, fait il, por nnle chose
Escuer ne mort ne viellerhe î
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. 27, Meyer.)
Et nus mort akiner ne puel.
(iD.. ib.. p. 28.)
Car l'en ne puet mort eskivrr.
(Sept Safff.ï, 3781, Keller.) Impiim. eskuier.
... Mêlez gi-aut eiilcnle a esrlùBer loules
les coses que vous cuiderez qui li doiveut
desplaire. (Enseigiiem. de SI Louis à sa fille
Isab., a la suite de l'Htst. de S. Louin, p.
2oO, Michel )
Por eschuer les persécutions. (Brun.Lat.,
Tre.<!., p. 81, Cliabaille.)
Eschuer le mal. (Id., ib., p. 280.) Var.,
escheoer, escktetuer, esclUecer, escliioer.
Eschiuver, eschieuver. (Id., ib., p. 7, var.)
Por achiver tele aventure.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
f» 32^)
Mais lor trecerie sevent si parer j
K'on ne les set esquier.
(Chans , nis. .Sienne H. X. 3, C H'.)
Ke de bone vie meiieir
Ne de très loalmeut ameir
Ne se repentie mie, t
Ans panst des lelloos esch'teir.
(Re.naot de Trie, ScUel.,r, Trauu. belg., p. 140.) j
Ouques li Grieu ne oser<?iit venir a lui
en liaïuille, aius Vesch verenl louz jorz î
(Esl. de Erad. Emp , x.\.\iil, 15, Uisl. des
crois, J Viii'., l'escweieiU toul jours.
Eseh'wrl llatour ke seet dater.
(The Idéalise of Waller de Uibleswurlh, p. 153,
WrigUl.)
Pour li damiage eschuier qui s'en pooit
cnsuiie. (C'A. de 1293, .Mem. de Vermaud.,
11, 702.) [
Fui et eschiesve la compaingnie des mau-
vez. 1 JoiNV., Uist. de St Louis, p. 237, Mi
chel.)
Pour eschiever greigneurs périls. (Gr.
Chroti. de Fr., Le bon roy Jehan, LViii, P.
Paris.)
Encore un mot dire me plait
Pour eichemer nol el pl.iit.
i.L'Exp*isitiini du sariiwiit le pappegai/, 21'», ,i|i :'.
de Bouteiller, Guerre de Meli, p. 331.)
El pour escliuer malez damages. (Slal.
d'Kduuard JJI, an i, impr. goth., Bihl.
Lou\re.)
Telles fraudes et periuls soient eskiuwes
en la dite ville {Ch.de 13il, Rûisin, ms.
Lille 261, f» 324.)
Pour lielz maies eschuer. (Stat. d'E-
douard m, au XXV, impr. golh., Bibl.
Louvre.)
Eschecer le mal. (Liv. du Cheval, de La
Tour, Cl, Bibl. eli.)
ESC
Comme complaintes doivent estre es-
cAiDees et évitées. (Obesme, Ê(/i., f''20 6'',
éd. 1488.)
Chose qui par nulle diligence ne puet
estre escheve. (J. de Salisb., Policrat., Ri-
chel. 24287, f» ST>.)
Pour tous perilz oster et eschiewer.
(Froiss., Chron., \I, 173, Luce.)
Pour ce péril cscieuwer. (Id., ib., VI,
3S0, Luce, ms. Amiens.)
Eschever le pavé... (1401, Compt. de A'e-
vers, ce 10, f» 91 v, Arch. muu. Nevers.)
Pour esqueer le péril qu'il en poroit ve-
nir {Citron, des Pays lias, de France, elc,
Rec. des chr. de Fland., t. 111, p. Ii2.1
... Esclmez ceulx (les poissons)
De mer qui ont besti.inli: nnms.
(EusT. Orsch., d'un noiabie Enseignement pour
commuer santé, lilcbel. 840, f 485''.)
A paîne pourroit belle famé
Sanz «ranl bonlé eschner blarae.
(Id., Miruuer de Mariage, p. 221, Crapelet.)
Eschever ses grandes tribulacions et ad-
versités. {Intern. Consol.,l, 12, p. 44, Bibl.
elz.)
Elle escheve singularité. (76.. 11. liiii !■.
196.)
Escever la fureur des persécuteurs. (De
! Vita Christi, Richel. 181, 1» 93M
Et tout orgueil doit eschever. |
(Jeh. I.escurel, Chans., Bail, et Rond., 6, Bibl.
eu.)
La bataille ne povoit eschever. (Chron.
de du Guescl., p. 60, Michel )
Eschevez le, c'est uns mal mors.
(Villon, Grani Test., cxlvi, Jouaust, p. 109.)
Et cheiiui lie iVoson par gr.ÉU sens.
Por xhiier les praiis despens,
Desplaisiers, perdre et daniaLîe
Qu'avoir poroient por les fi.rage,
Fisent lanlost vileir ahalre.
(J. DE Stavelot, Chron., p. 37 i, Borgnet.)
Pour escHer effusion de sang. (Fossetifr,
Chron. Murg., ms. Brux. lOoll, V, iv, 6 )
Pour eschever l'effusion du sang humain
et éviter la lotalle destruction du pais de
(iiiyeiine. (J. Chartier, Chroniq. de Charl.
Vil, c. 249, Bibl. elz.)
Pour eschever la mort. (Louis XI, Noiiv.,
XXI, .lacob.)
Pour escherer toute mesrhance.
(Camplainle du Nouv. Marié, Poés. fr. des xv" et
XVI" s., IV, 6.)
Eschever telle tentation.
(Ib.)
Eschever le péril.
(Songe doré de la Pucel., Poés. fr. des iv' et
xvi" s., 111, 226.)
11 escherernit ung grand trouble, qui
pourrciil .dveiiir eu louis les [lays de son
père. (Du Cleucq, Mém., I. V, c'h. ii.)
Pour lesdiclz délais et retardeinens de
justice esciver. (Coust. de Uret., 1° 186 v».) j
Ce daugier ne peult poynl estre eschievè.
(Palsgbave, Esctairc, p. ô41, Géuin.) [
Noos essairons de l'achever
Puisqu'on ne pourroit i'echever.
(J.-A. DE BiiF, Devis des Dieui, il.)
Timon fuyoit el eschevoit la couiiiaanie
de toutes gens. (SbYSSEL, Apiiian Alcx.,
l' 443 r», éd. 1S60.)
Il y a de la consolai ion a eschever tan-
tOBt l'un lautost l'autre des maux qui
ESC
393
nous guignent de suitte. (MoKT., Ess ■
LUI, c. 12, éd. 1595.)
— Eschiver sa voie, s'écarter de son
chemin :
Quant Namlon virent a la chiere menbree
Un petitet ont leur voie eschivee.
(Ade.net, Enf. Ogier, Richel. 1471, f " 4 r° ;
.Scheler, v, 144.)
Au lez senestre on/ la voie eschivee.
(ÎD., ib., 981, Scheler.)
— Avec un rég. de personne, préserver :
Li moigue ont dit lor orison
Que Dex les eskiut de prison
Kt de mal et de vilounie.
( Wislasse le moine, 607, Michel.)
De loz periz Veschive et garde.
(G. DE l;ol^cl, blir., ms. lirux., f» i'^.)
Pour eskiever ami de pcrJre vie.
(Chans., ms. \ut. Uir. UUO, f" 172''.)
Si eskieut Du raya cors de mal,
La jousle fu Ijcic a veir.
(Sarraz,», Rom. de Hmi, ap. Michel, IHst. des
ducs de Norm., p. 311.)
J'ai bien eucores de quoi, mes que tu
m'cschiewes des maius dou baslart Henri.
(Froiss., Chron., VU, 81, Luce.)
— Empêcher:
Jehans de Biaucamp respoudi et res-
cripsi eussi, et dist que il neschievoil nul
homme eu trieuwes et hors Ineuwes a
vendre et acheter maisons, terres et hire-
tages. (Froiss., Chron., V, 307, Kerv.)
— Avec un rég. de chose, faire éviter,
i empêcher :
Ou dûibt Dieu louer de celle prinse : car
elle escheca la guerre, dont graut mal et
uieschel s'en lusl eufuivy. [Le Livre des
faicts Uu mar. de lioucic, 2' p., ch. 29,
Buchou.)
— Mettre en fuite :
Et le xxvi" jour dudict moys de février
le roy a equippe et mis eu l'uyte six galères
bien années pour luy bailler lu cUusse.
[L'Entrée et cuuronnenieat du lioy, en la
l'dic de Maples, laicte le xil' jour de lévrier
1494.)
— Disputer, refuser :
Veillars de maie pars, chier vos sera vendue
l.'aïuor de Kezuuuas, qui ji'est une ch>uue,
Amu est juue el plais^ius el novele crcu..- ;
Ses biaz el ses custet vos ch.iiouge el es. hue,
1 Ne] ja ne la k-udrez desouz couverlrur mie.
(Les Vœux du Paon, Richel. 368, P Vi'.ul Richel.
1.554, I» 17 v.)
— Réil., s'échapper, s'enfuir, s'esquiver:
A l'autre rive .se prist a eschiver.
(Raimberi. Ogier, 90i9, Barrois.)
llanee le front, de laiens s'eskiepa.
(G. d'Hanstone, Kichcl. 25ol6, C 37 v».)
Et quant dehors la porte se trouvèrent,
ceulx qui avoient leurs chevaulx s'esqui-
perent; luais ceul.x qui les leurs ne peui-ent
nccinvrer fureut en daugier. (WaRIN, An-
chienn. Chron. d'Englet., I, 233, Soc. de
1 H. de Fr )
— S'eschicer de quelqu'un, s'écarter de
lui, le fuir:
Toz cels qui l'orionl s'eschiveront de lui.
(Hibte, Maz. 684, f" 34''.)
— Neutr.. fuir, se dérober, échapper :
394
ESC
Pour eschever aux {rrans fraiz et mises.
(17 oet. 1404. Lett. de Ch. VII a P. de Mor-
nav,gouv. du duché d'Orl.. dans le Compte
de Girart Goussart, 1400-1402, Forteresse,
Arch. mun, Orléans.)
Dvomedon... en tamps que tout se
acoùstroit, monté de .XII. nefs, parti pour
secourrir Conon par quelque -voie se pos-
sible esloit, contre lequel Callicratidas en-
voya partie de ses nefs, et celles occu-
pèrent dix des nefs de DIomedon, et les
deux aultres avoec leur duc esquipperent
difficilement. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux. lOSll, VII, V, 13.)
Il faut eschever aux coups que nous ne
sçaurions parer. (Mont., Ess., III, 10, éd.
1S88.)
Non seulement nous ne la suivons (la
nature) mais encores... nons eschivons tous
a elle. (Charr., Sag., II, 3.)
— Glisser de côté :
Si a fernt Ricart, li coz fst esquipes.
Sur li col dn destrier, tont entre fil copeï.
(Hist. de Ger. de Bhr.. .\rs. 31 14, f° "295 v°.)
Le suppliant getta un baston après les
pourceaulx,... en telle manière que en glis-
sant ou esquippant outre, ledit baston ala
cheoir sur le chief d'une jeuue fille. (1469,
Arch. JJ 195, pièce 223.)
2. ESCHivER, voir Eschever.
ESCHIVI, voir ESCHEVI.
lîSCHiviR, eschiwir, eschavir, eschuwir,
eschevir, eschuir, eschoir, exchevir, aschuir,
aehevir, achuir, v. a., éviter :
Saul s'aperceut que pruz fud David, e
vaillanz et de plus i'eschiwid. (Rois, p. 71,
Ler. de Lincy.) Lat., cœpit cavere.
En la connissance de ceste semblance
doit om moût eschuir l'error de dissam-
blance. (Li Epistle saint Bernard a Mont
Deu, ms. Verdun 72, f» 135 r°.)
Se paDsai qui eschanroit '
La mor e que il s'anfuroit.
(Bil/le de Hugue de Berzi, Brit. Mus. add. 15606.
t« 105''.)
Por aschuir ceste mortel pestilance. {Li
.imitiez de Ami et Amile, ^ouv. fr. du
xili" s., p. 62.)
Que il achuissessent avarice. (Vie saint
Thomas, Richel. 988, l" 22'».)
Et que vous a vo pooir eschuissies que
vos besoingnes ne venissent a court.
(1290, Letl. de J. de Bibem., clerc, aumaj.
etauxjur. de S.-Quent., Arch. S.-Quent.,
1. 21, n» l"^)
Pour ce que il puisse aehevir le péril de
aler es villes. (3' p. des cout. des Chartreux,
ms. Dijon, f» 14 r°.)
Contre aroonr ne se poel tenir
ISulz, tant sarlie bien esehuir.
(Cotici, .moi, Crapelel.)
Et luit l'eschuissent. (Serm., ms. Metz
262, f° 11"".)
Vilo, tas, eschoir, fouir. (GInss. de Salins.)
Evito, escheinr. (Jft.)
Quant je puis eschivir l'ennuy d'autrui
et le mien. (Troilus, Nouv. fr. du xiv s.,
p. 165.)
Por excheicir. (1379, Arch. Frib., 1« Coll.
des lois, n» 86, f° 24.)
Pour eschevir le feu. (Froiss., Chron., IV,
23, Buclion.)
ESC
Désirant de eschivir et oster toutes ma- j
nieres de haynnes. (1401, Hist. de Metz,
IV, 521.)
Eschuwir. (1406, Arch. Frib., !• Coll. des
lois, n° 163, f» 42''.) ]
Por eschuir plusour maul. (1412, il).,
n»» 209-211, f° 59 v.) j
Por cen que on eschuisse tôt jor de faire
faucze et maulvaisse robe. {Ord au suj. de
la fab. des draps, 1412-1414, ib., Rec. dipl.,
VII, 33.)
Le moyen d'eschevir tel danger. (0. de
Serres, Th.d'.igr., p. 336, éd. 1815.)
EscHivissABLE, escMiis.mble, esehuys-
sable, eschoissable, adj., qui peut être évité ;
Evitabilis, eschuissables. {CathoUc, Ri-
chel. 1. 18771.)
Vitabilis, eschinjssables. (Ib.)
Vitabilis, eschoissables. {Gloss. de Salins.)
ESCHivissEMENT, S. m ., négligence :
Lequel garson se plaigny d'une jarie, et,
dit on que par eschivissement, mauvaistié
et malice dudit garson, ou autrement, lui
vint une ominade ou bosse en l'ayne,
grosse comme le poing. (1467, Arch. JJ
200, pièce 183.)
ESCHivoiR, eschevoir, v. a., éviter :
A eschevoir et expellir tote ire, invide et
rancoue qui se porroent sordre. (1404,
Constit. de Fribourg, Rec. diplom., VI, 52.)
Sy par vie nele et mande
Paisse eschiroir tel pestilence.
{Mir. Ste Gen., Jub., Myst., I, 202.)
EscHiVRE, eschievre, eschure, v. a.,
éviter :
E pur eschiire la ren del munt
Ki pins le cors d'nme cunfnnt.
(CiuRDRY, Pelit Plet. 25, Koch.)
Ke les pectiez enseigne par exchievre
E les biens k'enseijne deil l'em siwre.
(Lumière as lais, ms. Cambridge, S. John's F .'îO,
(» 4', P. Meyer, Rapport.)
Pnr eschure grant damage.
(Un Chiral. e sa dame, ms. Cambr., Corpus, .10,
r> 91M
Il ne doit pas eschure celé vice. (X,î6.
Cuslum., I, 18, Rer. brit. script.)
Vous veullez eschivre l'indignation du
roy. (6 mai 1381, Mand. du D. de Lanc,
Delpit, Doc. fr. en Anglet)
ESCHIWER, voir ESCHIVEH.
ESCHIWI, voir ESCHEVI.
ESCHOAITE, voir ESCHEOITE.
ESCHOATE, voir ESCHEOITE.
ESCHOESTE, VOir ESCHEOITE.
ESCHOFLE, voir ESCOFLE.
ESCHOGUETTE, VOir ESCHARGAITE.
ESCHOi, eschei, esquoi, escoi, esquei,
eskei, s m., esquif :
.\ mer passèrent a nez et a esgiiois.
(Les Loh., ms. Montp., f» 171''.)
Trestont ea font vnidier escois, calans et nés.
(Slainel, p. ,3'2, G. Paris.)
Daneis mandèrent e Norreis,
Nés parchacierent et escliei^.
(Bou, 1" p.. '238, Andresen.)
ESC
Pain aporlent e char, peissnn salé e freis.
Par la terre a charei, par la mer a eseheis.
(/*., 2" p., 2889.')
A Herolt enveia ses nés e ses eschris.
in.. ï' p.. 41i9.) Pluquet, v. 4890, eschoi:.
Tut soef e sanz noise fist sa gent asembler,
E chalanz et escheis quant qu'il en pout truver.
(III.. ¥ p., 4037.) PInqaet. v. 4779, eakeis.
Chevilles Taire e borz doler,
Nés e esqueis apareillier.
(«., 3' p., 6339, Andresen.)
Il drecierent les voiles, si se prendenl on mer.
Et furent bien .C. es barges et es nés.
En droraont et en nepes et en eseois (êtes.
(Aio!, 10589, A. T.)
Moll a ocis de Tnrs et de Persanz :
Mes ne li monte le pris de .n. besanz,
One tant en ist des nés et des chalans
Kt des dromonz et des escoiz corani,
Ainz tant n'en vil nus hora qui soit vivanz.
(Aleschans. Richel. 368, f 189'. 1
Governal ert en .i. esquoi.
(Tristan, I, 1642, Michel.')
I La ol tante galie et tant escoi courssier.
De vins et de froment les fesoient chargier.
i (Siège de Ilarhasire, Richel. 24369, P 124 v".)
Tant i a plenté de gens,
I De nés, de chalans et d'escois.
Destriers et rauls et palefrois.
; (G dePalerme, Ars. 3319. f» 149 r°.)
ESCHOIAITE, voir ESCHEOITE.
ESCHOICHERESSE, adj. f. ?
La dite aide est tenue a tenir leur lieue
a la boue gent et aider a lever la pierre et
a estouper le four et non autre chose as
dites genz, se eus ne luy font le pourquoy,
et ara la dite aide .n. d. se elle veut seer
a la brie affeterresse, et metra la dite aide
tant d'aides sous lie comme il luy plera et
comme meslier sera as boleuguiers, et
pourra chascun des diz boulenguiers
mètre ou des gens de sa meson ou deus
sanz plus pour luy aidier et servir, mes
eus ne pourront aler fors a la brie eschoi-
cheresse sanz la volenté du fournier ou de
l'aide. (Consiietudines furni de Troamo,
{« 5'', Arch. Calvados.)
ESCHOIETE, voir ESCHEOITE.
ESCHOIETOUR, VOir ESCHEOITOR.
ESCHOIFIER, voir ESCHIFLIEH.
ESCHOILLIER, VOir ESCOII.LIER.
ESCHOIR, voir Eschivir.
EscHoisELER, - ellcr, escois., eschaeil-
lier, V. a., donner une certaine façon aux
vignes ;
Pour .1. vallet a eschoiseler, par deux
jours .xv!!!'. (1328, Compte de Odart de
Laigny, Arch. KK 3», f» 71 v».)
Faire labourer les diz .un. arpens _ de
vinne des façons qui s'ensuiguent, c'est
assavoir de eschoiseller, taillier, fuir et bi-
ner. (1377, Arch. MM 30, f° 79 t\)
Oue tous ceulx dudit estât et mestier
aient fisquié, ployé, mis a mairien et levé
lesdites vingnes en dedens le jour Saint
Jehan Baptiste, et aussy refouy icelles
vingnes en dedens le jour Samt Marlm
d'esté [eschacilliéf] et rejoinct lesdiles vm-
ones en dedens le jour Samt Jean Deco-
lace. (Statuts des vigMrons d' Amiens, nv ■
A Tbierrv, Mon. inéd. de l'hist. du Tiers
Etat, II, 3'l9.)
ESC
ESC
ESC
395
— On a dit aussi en parlant des gerbes
de blé :
Que nuls ne quarie nulle garbe des
camps sans les escoiseller. (1507,' Prév^ de
Beauquesne, Coût. loc. du Baill. d'An;iens,
II, 469, bouthors.)
ESCHOisELOUR, S. m., ouvrier qui es-
choisele les vignes :
Pour .II. eschoiselours .x\i^. (132S,
Compte de Odart de Laianv, Arch. KK 3',
f» 71 v.)
ESCHOisin, eschisir, v. a. , choisir,
élire :
Aelfred of .\edwani son frere
Of le duc sdD ael ère ;
Eschosiz nul de eus a'^t mie
K'il fureut eu >'ormendie.
(S. Edward If conf., 41(1, Luard.)
De Denemarcbe ert reis e sire
Poissanz ; tant fa a Engleis pire,
Ki Veschosirent a rei.
(/*., -154.)
Dens ad eschoisi du hamme,
>"i ad meillar de ci c'a Itnmme...
(rt.. 686.)
Cele par la bnnté de soi
l'ur son seQ e sa doclrine
Eschisie ert beo a reine.
UJ., 1180.)
ESCHOisoN, esquoison, s. f., occasion,
cause, motif :
Et einsin seroit donee eschoison au dea-
ble. (Reg. de S. Ben., ms. Sens, p. 1S7S ap.
Ste-Pal.)
Par le defaute ou par l'esquoison du paie-
ment et des couvenancbes dessusdictes.
(1317, Arch. JJ 53, f» 126 v».)
Ne par aucune autre cause, reson ou
eschoison que ce soit. (1322, Arch. Loiret,
Ste-Croix, S. Hilaire et S. Mesmin.)
Ne par aucune cause, raison, maniera ou
eschoison que ce soit. (1345, Vente, Arch.
Loiret, layette de Gémi^'uy, A II.)
Pour quelque eschoison ou cause que ce
soit. (1363, Ord., m, 638.)
ESCHOISSABLB, VOir ESCHIVISSABLE.
ESCHOITE, voir ESCHEOITE.
ESCHOITER, voir ESCHEOITER.
ESCHOLORGANT, VOir ESCOLOHGANT.
ESCHOPELEURE, S. f., écIat enlevé
avec Veschople :
Il void pareillement comme de eschope
nostre langage déduit eschopeleicre. (H. Es-
TiENNE, Precell., p. 149, Feugère.)
ESCHOPER, V. n., chopper ;
Pour l'eschoison d'un treffouel qu'il
trouva ou il eschopa, il chey a terre. (1399,
Arch. JJ 154, pièce 616.)
ESCHOPERiE, S. f., boutiquc :
Apoteca, eschoperie. {Olla palella, p. 21,
Scheler.)
ESCHOPiER, - oppier, essopier, s. m.,
petit marchand, détaillant qui vend dans
une échoppe :
Cascuns essopiers ou essopiere qui ven-
dent venel pourront avoir en leur maisons
leur halanches et leurs pois, et i porront
peser et vendre et acater, sans ans meffaire
de cose qui touke a venel, mais d'autre
markeandise ke de venel il ne le pour-
roient mie faire. {Seconde coutume de la
cité d'Amiens, ap. A. Thierry, Monum. de
l'hist. du Tiers Etat, 1, 174.)
Cascuns ou cascune eschopiers on eschop-
piere qui vendent venel, porront avoir en
leurs maisons leur pois et leurs balances.
{Ib., ap. Duc, m, 103^ éd. Didot.)
Jacobus dictus l'eschoppier et Johanna
dicta Veschoppiere. {Ch. de 1301, ap. Duc,
III, 88^ éd. Didot.)
Thomas VEssopiers. (1314, Denombr. de
Ligescourt, 2" Terrier de Ponthieu, f- 5 v»,
Arch. mun. Abbeville.)
S'aucun espicier ou essopier veult ache-
ter ladicte chandelle. (1403, Ord., viii,
S99.)
Que nuls des aultres niestiers de ladicte
ville, comme bonnetiers ou aultres, synon
seulement escAo/jpiej's, ne pourront veudre
ne avoir en leurs maisons aucuns cha-
peaux pour les mettre a Testât pour vendre,
sur peine de amende de dix sols parisis,
lesquels eschoppiers ne pourront vendre a
nuls dédits chnpeaux, que premièrement
ils n'aient usle esgardez, sur peine de la-
dicte amende, (xv' s , Stat. des chapelliers,
ap. A. Thierry, Tiers Etat, II, 599.)
Que aucun eschoppier ne vende verjus
de pomme pour verjus de grain. (1482,
Statuts de la ville de Saint -Orner, R,f» 265.)
Tous taverniers, eschopiers, et autres
vendans denrées, ou marchandises. (Cout.
d'Aire, Nouv. Coût, géu., t. I, p. 321.)
Arr. de Béthnne, échopier, épicier.
ESCHOPLE, voir ESGHALPRE.
ESCHOPLER, eschopper, v. n., tailler,
graver avec Veschople :
Tailler, reparer, repercer, graver, escho-
pler. (JloNET, Paraît.)
Eschopler, cœlo incidere, terebrare, po-
lire. (lu., ib.)
Eschopler, buriner. (DuEZ.)
— Faire lever, enlever, arracher :
Le dit duc (de Bourgogne) de sa per-
sonne, se gouverna moult prudentement....
et fut enferré de deux lances de première
venue dont l'une lui perça la selle et lui
eschoppa de son coté sou barnois. (MoNS-
TRELET, Chron., I, 257, éd. 1572.)
La langue moderne a gardé échopper,
travailler avec l'échoppe.
Cf. ESCHALPRE.
ESCHOQUIER, VOlr ESCHEQUIER.
ESCHORDEMENT, VOir ESCORDEMENT.
ESCHORGAITB, VOir ESCHARGAITE.
ESCHOSIR, voir ESCHOISIR.
ESCHOTETE, VOir ESCOUTETE.
ESCHOUAISTE, VOir ESCHEOITE.
ESCIIOUETTE, - eClC, VOÏr ESCHEOITE.
ESCHOYER, voir ESCOHIEB.
ESCHROE, voir ESCROE.
ESCHU, voir EscHui.
ESCIIUCHE, voir ESCOUCHK.
ESCHUCIIOUN, s. m. ?
Par desont est l'orilonn.
Plus amound est Veschiirhoun.
{The Trealise of Walter de Biblesworlh, p. 169
Wrighl.)
Wright traduit par the cheld-brede.
ESCHUCIERRER, VOif ESCHAUCIREB.
ESCHUER, voir ESCHIVER.
ESCHUGAITEj VOir ESCHARGAITE.
EscHui, - uy, - eu, - u, s. m., empê-
chement, excuse, synon. lorrain de es-
soine :
L'assolrunt en bone foi senz eslogne et
senz eschu. (Mars 1220, Cathéd. de Metz,
Arch. Mûs.)
En retranchant et en amainrissant telles
cauteles, teils eschuis et teils dilais qui ne
sont mies raisonnables, et en reboutant le
malice de ceaulz qui encontre veritei, et
justice les vorroient allegueir et porposeir
on temps avenir, par coy les causes aient
dez or en avant plus brief fin. (1352, Hist
de Metz, IV, 138.)
S'il avenoit ensi que cil qui averoit pris
ses trois défenses, vouloit panre et requai-
rir plus de défenses, ne d'eschus, et vocist
dire qu'il fust bien tenans qui Teust a
avoir li Trezes ne dolent mies soffrir qu'il
s'en vancent. {Ib., p. 139.)
Que nulz desdis piaidiours ne prengnet
plux de escheus a plux hait. (1407, ib.. IV
139.) V . > .
Et chacun de nous a ses propres frais,
missions et despens, sans nul escftdv. (1408.
ib., IV, 634.)
Nous promettons, par les fois de noz
corps, de aidier l'un de nous a l'autre,
bonnement et loiaulment, sans faintise, ou
Mc/«(!/ quelconques. {Ib., p. 635.)
Et se avons nous promis a tenir et faire
tenir, loyaleuient et en bonne foy, sans au-
cuns escheu, ou malengin quelconque
(1411, î6., IV, 676.)
A faire et a tenir fermement et entiere-
meut, sans point de default, et sans nuls
escheus. (1419, î6., IV, 750.)
ESCHUIER, S. m. ?
.XL. lez de venoisons et .v. eschuiers que
led. M. le duc li envoioit. (1358, Compt. de
D. Collors, p. 114, Duc d'Aumale.)
EscHuiNE, esquine, s. m., sorte de bois :
Li rois se levé, s'a ses homes mandez.
Sur une table d'eschuine est muntez.
iOlinel, 668, A. P.i
L'éditeur A'Otinel dit que eschuine est
une leçon douteuse.
Quatre livres de bois d'esquine. (Dec.
l.o82, Compt. de la mais, du r. de Nav.,
Arch. B.-Pyr., B. 157.)
EsciiuioiR, voir ESSUIOIK.
ESCHUiR, voir EscmviB.
ESCUtiISSABLE, VOir ESCHIVISSABLE.
ESCHURE, voir ESCHIVRE.
ESCHUVER, voir ESCHIVER.
ESCHUWIR, voir ESCHIVIR.
ESCIANTiVE, voir ESCIENTRE.
ESCIANTREUS, Voir ESCIENTOS.
396
ESC
ESC
ESC
ESCICLE, voir ESCLICE.
ESCIEC, voir ESCHEC.
ESClEFLE, esdeipe, esrliiefle. eschieffe,
escifffe. s. f., nom d'une partie du jatnhon
indiquée dans l'exemple sui\aiU :
QuiiTS uuf joince qui oft a Ve-icie/le du
jnnibiiu, cVfl an devant de la cuisse, de-
vers le corps du sansluT. (Modus, f» 3t) v,
Blaze.) Imprimé esciesle.
— Terme de charpente :
Pour deux quesneaulx et deux houiuie-
les dont on a l'ait escieffles pour le bourt de
le querainee de le liiille. (1397, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl Amiens.)
EschielJles pour uns enanio a saquier
les eutreloises amont. (1400, ib.)
Pour quatre prandes perches employée»
a faire .iiii. eschiefles pour le feu fait de-
vant l'eschoppe du reward. (1418, ib.)
Pour .XXVIII. francaulx dont on a fait
escieffes autour del oscargailte. (16.)
Escufles. (1421, ib.)
ESCIELLEU, voir ESCHELKR.
E3CIEMMENT, essiammeiit. essianment,
iscientement, adv., sciemment :
Essianment la veuz alrere
Toute la rien qui te veut plere.
(Remrt, Itichel. IGSO, P» ISÎ*".)
Pais le Tendent essiammeiit
Ce qn'ont acheté simplement.
(Renard contre/ait, Tarbé, Poit. de Champ, ant.
à Fr. I, p. 53.)
Cil ne muert pas honnestement
Qui se lue escientement.
(GoDEFBOï DE Paris, Chron., 140", Bachon.)
ESCIENCE, S. t., savoir, intelligence :
Une ne fut loee
Escience celée.
(Pbil. de Thaon, Cumpoi, 227, Mali.)
ESCIENT, -ant, ess.,ec ,asc.,ass., scient,
s. m., intelligence, raison, connaissance,
sagesse :
Alixanilres fa prcns et de grant escient.
(.Rom. dAlix., Vat. Cbr. laSi, t" i':)
Les lèvres del prnTeira sanl garde i'escienl.
(Garsier, Vie de S. Thom., Rictiel. 13313,
f 58 T».)
Girart a non, corlois et avenant,
Fiers et hardis, et de graal essiant.
{Girard de Viane, p. 35, Tarbé.)
Ferri, che vient de trop povre escient.
(Bret., à Ferri, Val. Chr. 1490, P 153'.)
Amie, dit Ramel, ben ait voslre scient.
Ulorn, 1041, Michel.) Var., escient.
On nori les enfans tant qu'ils eurent «j-
dent. (Son. deNans., ms. Turin, préamb.)
De Roen la cité issi moult bonne gent.
Et furent bien .x. m. selon mon essient.
(Cuv., du Guesclin, 3ii98, Charriére.)
C'estoit voslre cousine, fille vostre parent
Le bon dao de Bourbon, qui tant ot d'cisiant.
(In., ib., 13548.)
Lambert. Eh ! vous mocquez vous ?
Philippes. Je le dy au meilleur escient
que j'aye. (Lariv., le Mort., V, 3, Ane. Th
fr.)
— Mon escient, par le mien escient, loc,
par ma foi, ma parole :
Ne sont qne .nu., par le mien essiant ;
Bien i poonsjo.-ter seure'uprit.
(Oiinel. -98, A. P.)
El dit a Ini mesmcs : Je croy, men esciant.
Que mon sienr de père va ses feos cnnJuisint.
(Cuv, du Guesdin, var. des v. 989-1002, Cha-
buille.)
— A escient, loc, avec certitude, certai-
nement :
Disl l'empereres . ]el sai a cscianl.
(Lei Lnk., ms. Monlp., t' 154".)
Bien surent cil tut a asrieni,
Qu'ele est nec de haaie gent.
(Marie, Lai del Freisne, 209, Roq )
— A escient, a son escient, le sachant et
le voulant :
E lii liirun encontre, e sanz cri,a acienf,
li leit aler, si l'auiend a la vailaunce de
Inrun. (Lo'« d" 'iuill., XLvill, Chevallet.)
S'il le fai' a ac.ienl, il doit amander le
domaiae et la loy. (1220, Coût. ace. aux
hab. d'Aux., Arch. J 232.)
Ha cciant nos occions. i
Nos qui Daraeilen guerraons. i
(DesXV 'ignei. Brit. Mas. add. 13606, î" 124 r»,
P. Mejer, Rapport.)
Car dnre et mauvaise seroie
S'fl essient je vous moqnoie.
\Couci, 2IS9, Crapelet.) \
Et jurèrent les dessus diz hommes que
il avoient fait le pris dessus dit bien et
loiaument et au plus prant profit dudit
souzaafré a leurassiens. (1309, Arch. JJ 45,
f-ie r».)
Elle le fait actendre tout a essient.
(Quinze joyes de Mar., Jacob.)
De n'offenser a escient personne.
(Laru , la Constanc, I, I, Ane. Th. fr.)
Il e^L or'.iaaire a beaucoup de nations de
nostre temps de se blesser a escient pour
donner foy a leur parole. (Mo.NT., Ess., 1. 1,
ch. 40, éd. 1S93.)
Stilpon aptgravé de vieillesse hasta sa fin
a escient par le breuvage de vin pur. (Id.,
ib., 1. II, ch. 2, éd. 1S93.)
— D'escient, le sachant et le voulant :
Loy n'est rien qo'nn commun décret,
Advis humain, nieuriliscret,
Qoi les crimes punit et lance,
Faits d'escient, ou d'ijïnorance.
(FonciDEL, Eingr., éd. 1531.)
La langue moderne n'a gardé l'emploi
d'escient que dans ces deux locutions, d
mon escient, d son escient, d bon escient.
Suisse rom.. escient, bon sens, sagesse,
prudence : c'est un homme qui n'a pas
d'escient, c'est une tête folle. Les dents
à'escienl, les dents de sagesse.
ESCIENTELS, VOir ESCIENTOS.
ESCIENTEME.VT, VOir ESCIEMMENT.
KsciENTiEusEJiENT,adv.,avec science,
avec connaissance :
Lesquels n'y prendront (dans ces bois)
ne homes, ne famés, ne bestes, escienlieu-
sement sans cause raisonuahle. (1307, Cart.
de PoiUigny, p. 173, ap. Duc.)
ESCIENTOS, - eus, -DUS, - treus, - tels,
essiantreus, scientos, - us, scianlos, scienleus ,
sientous, sientens, escientieux, adj., sage,
ahile, savant :
Omers qni fu clers mervilleus
Et saiges et c^sianlreits.
(Bb.n., Troie. Uichel. 903, f* 54''.)
Et sages et eseient'ms.
(lo., i».. ras. N.iples, f* l*".)
Sciantose erl de graut manière.
(iD., i*., r 8'.)
Home veraî resambla bieu,
Escientels sur tulo ri"n
E qui ^en2 iluie a creire face.
(Id., d. de Sorm., Il, 1307, Michel.)
Cil rois fu forrafnt engeinns
Et de totes arz scienlus.
(Brut, m>. Mnnich, 2714, Vollm.)
Ainmi ! douce sieiitmisse.
(Sotie eli'ins., ms. Gif., Douce 308, P. Meyer,
Rapport.)
Jadis li siècles estoit lens
Que moult Iroviens pni sientewt.
(Cturcmnem. Renart, 1109, Méon.)
Se vous m'en créez vous feres roi de
Lneys qui est sages et scienteus- (Chr de
Haihs, c. 1, L Paris.) L éd. Wailly, $ 4,
porte esci'enlreus.
Li dons de science qni fait homme
apensé et escienleus. (Laurent, Somme,
Maz. 809, f° 76" )
Pur c-e qu'il estoit plus vieus et plus ei-
cienleus de lui. ( Vie et ilir. de plus. s. con-
fess., Muz. 568, f 36".)
Car madame est aienlouse
Et je ne sui sientous.
Amer devroie une louse.
(GONT. DE Soigniez, Ckans., Scheler, Trowi. beli..
nouï. sér., p. 18)
"Vostre rois n'est pas si sienleus ne si
courtois couuie jeicuidoie. (Flore eliehani,
Nouv. fr. du xiu" s., p, 152.)
Dn grant peuple qni la s'assemble
Est couvert le mont el le val ;
Au ciinle oci>-nt son chetal
Aucuns qui l'encloenl entr'eus.
Mes comme bien escienlreus,
L'espee el poing qu'en ne le blece.
De la ou il chiel se redrece.
(Gtnnr, Roy. lign., t. 1, p. 226, Bnchon.)
Le Queux, povre enfant, non mie ^ftn
escientieux. de l'aage de quinze ans ou en-
viron. (1413, Arch. JJ 167, pièce 8o.)
— Avec régime :
Omers qui fu clers merveillens
Et de l'estoire esciantreut.
(BE.V., Troie, Ars. 3314, f 1".)
El fu mervoille esciantren^e (la dame)
Des an el des secrei devins.
(iD., ib., r 3i'.>
An loi avoil clerc mervilleus
Et des .vil. ars esciautreus.
(In., ih-, Kichel. 903, 1° 55».)
Et des .VII. arz acienton.
(Id., !*., ms. Naples. C 1'.)
De parler fn escientose.
(ID., ib., f» 9N)
De parler iert esciantrense.
(Id-, ib., Ricbel. 903, (•59'.)
De parler sage el scienlone.
(Id . ib., Uichel. 375, P 70 v».)
Qu'il seit de parler scientos,
E sage e vezié e enartos.
(ID., D de Horm.. Il, 13301, Michel.\
A ce faire poy scienleux
' Suis, sire.
(Muacies de Notre Dame, U 3. 562, G. Pari»^
ESC
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!. ÊsciENTRE, - antre, ass., s. m.,
bonne foi, sagesse:
Cil Rùberz fsloit de pptit esciantre ne
riens ue eavoil. (.Mén. de Heims, 3, Wuilly.)
— Mon esaenlre, mien esctentre, son es-
cientre, par le mien escientre, au mien es-
cienlre, a son escientre, l,)c., par nja foi, par
sa foi ;
Mien escieittrc, duas cenz anz ail e mieiz.
(«(./.. .■i3',l. Muller.)
Min cscifnlre, plus ad de .H. c. anz.
(/*., 33-2.)
K'i périrai Caries li reis qui l'ranr-e tient,
Viea escientre, palefreid ae destrier.
(li., 753.)
Uien escientre, ne 1' me reproverunl.
(/*., 768.)
Sun escientre, n'en i ont on ciiard.
(/«., 1116.)
Bataille i ad par le mien escientre.
Uli . 1791.)
Uien escientre, nés osent aproisraier.
(/«., 5073.)
Mort as innn fili, par le mien escientre.
(III., 3391.)
Dist a Joionse : Benoîte soies la
Mien esnaiitre onques mieuJre ne fii.
(Atesckans. 13 r2, ap. Jouck., Guill. i'Or.)
L'abes Raols par symonie,
Uun escientre, oui l'abeie.
(G. DE Saint-Pair, Mont S. Michel, 2316. Michel.)
Se je menasse ou moi .w. chevaliers ou .x\x..
Plus an fuisse seurs, par le mien esciantre.
(1. BoD., 5ax.,cxsxin, Michel.)
Au mien escientre.
(Rose, Val. Chr. 1838, P 4=.)
Qui fait contre ces conim.nndeuiens a son
escientre. (Laurent, Somme, ms. Aletz 663,
f° 4».)
2. ESCIENTRE, ossiautre, adj., avisé :
Saiiience qui l'el liome npunsè et escientre.
(Laurent, Somme, ms. Charlres 371,
{" 33 r°.)
— Agissant à bon escient :
-Si vos wardeizdes or mais k'aucuens de
vbs ne tipruet a petit cnm petit k'il as-
siantre forfacet. (S. Ber.n., Serm., Richel.
24768, f- 98 v».)
ESCIENTREU.S, VOif ESCIENTOS.
ESCIERE, voir ESCHIELE.
ESCIBRIEMENT, VOif ESCHARTEMENT,
ESCIERMIR, voir ESCREMIR.
ESCIEUTER, voir ESSIEUTER.
ESCIEUWER, voir ESCHIVEH.
ESCIF, voir ESCHIF.
EsciL, voir EssiL.
EsciLDR.VKE, scU'Jritke, schildrake , s.
m., mot du Hainaut et de la Flandre
wallonne, écuyer du comte de la hanse.
Chaque assemblée de la hanse ou alliance
des dix-sept villes était présidée par
un chef appelé comte de la hanse, lequel
était assisté d'un escildralce.
La hanse de Londres, conféclcration de
marchands, formée au xii" s. entre les
villes d'Ypres, de Bruges, de Lille, et
antres de Flandre et de Brabanl, avait un
comte qui était élu par les marchands de
Bru.i;es, et un e.irildrnke. qui etnit élu par
ceux d'Y|ires, (Hali.ot, Archio. Iiist. et
tilt, du Nord de la France, t 1, p. 179 )
Li scillrake doit estre d'Ypre, et se il n'i
avilit uni il Ypre on cm lii.u.-seroil on de-
vioit prendre un scildrake de Dikenine,
S'il n'en i nvoit nul de Dikemue si en
preuilroit on iiii de Rndenbore. Se il n'en
i avoil nul de Rodenbore si prendroit un
d'Audenbore. Se il avenoit cose ke nus de
ciaiis ni lussent ou ne devrait uiie laissier
pour cou a hauser par easi ke il i eust .i.
de Hruf^es, et on devroil prendre a escil-
drake eelni kl plus |iroçaius en fusl, et ki
seruit scillrake il devroit avoir sa hanse
de Londres. {Li Ordenanre de tenir la
hanse c'on apiele la hanse de Londres, Arch.
du Nord de la France, t. 1, 18-2.)
Escildrake, schildrake. (Roism.)
ESCILLEUR, voir ESSILLEUR.
ESCILLIER, voir ESSIUER.
1. ESCtPiîR, exciper, v. a., enlever,
ôter :
Mais le psalmisle si nous dit
Fn ses vers, ou il n'a mesdit.
Que de sapii'nce el principe.
Qui toiUe maie erreur escipe.
C'est la crainte nostre seisnenr.
(Christ, de Pkan. Lie. du Chemin de long estiide,
5i'27, Puscliel.)
Qni toute maie erreur excipe.
(Id., ib., Richel. 61H, t" 13i v".)
2. ESCIPER,' voir ESCHIPER.
3. ESCiPEi;, voir Eschiper,
ESCIPPE, s. f. ?
.VIII. telles de bos pour menyer ens les
pouvres (de l'hopitai) et .xvi louées et
une esrippe et une niffle. (I3S0, Lille, ap.
La Fous, Gloss ms., Bibl. Amiens.)
EsciR, voir EissiR.
EsciRER, V. a., déchirer :
La reissies mainte temple liree.
Maint chevoil trait, mainte chape e.isiree.
ILesLoh., ras. Monip., !" 171'*.)
Mais la chemise eseire e fent
Df-s le col amunt desqa'as piez.
(Be.v., Ducs de noria., 11, 31 143, Michel.)
Si n'en ert pas li vélos beaus.
Mais escirez e depescez.
ilD., ib., 11, 250133.)
Suisse rom., échirer, déchirer.
EsciscLE, s. m., éclair :
Adout verront effondre et esciscle et tour-
billon. (Comm. N.-S. jugera, Richel. 15212,
f» 138 r".)
EsciTABLE, excitafile , adj., qui a le
pouvoir de ressusciter les morts :
Qu'il me semble, quant j»* m'esvcille.
Que j'oy l'archao;ie esperitable,
La venue Dieu excitable.
Kl la buisine espoventable
Qui les mors snscite et esveille.
(Jeu. de Meonc,', Tres., U6t), Mcoa.)
EsciTEMEXT, exc, S, ID., excitaiion :
Par Vescilement l'anemi.
(G. dkCoixci, Mir., Kichel. 23111, t" •2fi3''.>
Par Yexeitement l'ennemi.
(Id., ib., ras Brui., f» 120'.)
Quant il, par son excitemenl,
La mist en mal consentement
De mangier 1 1 dtiupnahle pomme.
(SIétam. d'Oc. p. Ti, Tarbé.)
En ce dymani'he s'ensuit le iiihortacion
et excilement de l'eplise après celle re|.lec-
tioii a jubilaciiiii. J. GoULAI.N, Ration., Ri-
chel. 437, f» 347 v.)
Se Daniel hastivement
Par le divin excilement
De snn tomb-l s« rel-vast
Le bon L^onet delivrasl.
(Pastoralet, ms. Brnx., ("61 r°.)
EsciTER, e.rciter, exiler, exister, verbe.
— Act , relever, faire sortir :
Les povres de terre snscit"it.
Le b 'soignons de merde esciteit.
(Lib. Psalm., cxn, p. 338, .Michel.) Irapr., exileil.
Tant que avinl que a un seir
S'e.rt cndjrmi Je somme grief.
Quant li vint rani;le dcrechief.
Si Va de son sonne excite'.
Kl par son dreil non applé.
(G. DE Saim-Pair, Mont Saint-Michel, 170,
Micnel.)
Quarante et six ans ont esté employez a
faire ce tem[ile et tu le veulx exciler et
rreditfîer eu trois jours. (Sec. vol. des exp.
des Ep. et Ev. de Kar , f» 218 t», éd. loi9.)
Lat., iu tribus diebus excitabis illud.
Jésus Christ dist encore a ses disciples :
Le Laz.ire nostre amy dort, mais je vois a
luy aftin que je Vexcite de sommeil, (fb,,
t" 243 r».)
— Réfl., se relever :
Ce n'est pas chose appartenante a pure
créature de soy exiler de uiort. {Le Repos
de conscience, c. xxn, Trepperel.)
— Act., soulever, faire monter :
Nautius avoec ses hommes trainoient
fîrands raraeaut de boys aux pieds des
mules, ce exciloit la pouldriere. (FosSR-
TihR, Chron. Marg., ms. Brux. 10S12, IX,
Vlii, 8.)
— Escilé, part, passé, exercé :
Les gens du duc de Bourgongne étaient
tous exercites et exiles en armes et fais de
guerre. (Monstrelkt, Chron., II, 37, Soc.
de ni. de Fr.)
Toutes voies, il y eu avoit la plus grand
partie de rades, vitruereux, et bien existes
en l'ait de guerre. (In., ib., II, 107.)
ESCIVER, voir ESCHIVER.
ESCiviLiTÉ, S. f., grossièreté :
Yvresce et orde gloutonnie
Plaine de honte el de ville.
Sans reliourse escirilité.
(Fait. d'Oc. Ars. 5069. P 172».)
ESCIWEIR, voir ESCHIVEH.
ESCLAiiOTER, -ouler, verbe.
— Act , éclabousser :
Ses mains comence a tooiller
Enz el seel et a frôler,
La merde sent esclabnter
Qui mult li put au nez et flaire.
(De Jouglet. liichel. 837. f» 118»,)
Un dn ses pages qui chevauchoit un
cheval en veiiaut de le mener boire a la
rivière, le cheval esclaboula un escolier,
lequel avecques les autres alloit en pro-
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cession a Ste Katherine. (A. Chart., Hist.
de Charl. VU, p. 6, éd. 1617.)
Il fut. esclahoté du sang. {Perceforest, t. I,
f 89, éd. 1528.)
— Neutr., êtrft éclaboussé :
Tant dnrement le fiert et bonté
Qne li «os toi en esrlnhoute
Xta sanc qui par la plaie saut.
{Du Sol cheralirr. 291, Barbaian et Méon, Conl.
ri fabl., IV, 264.)
ESCLABOTURE, S. f., éclaboussuFe :
Croyez, se c'estoit maladie contagieuse,
vous ne seriez pas seurement si près,
sans avoir des esclaiotures. (Lodis XI,
Nouv., XXVI, Jacob.)
ESCLABOIITER, VOir ESCLABOTER.
EscbACE, esclaehe, s. f., éclat, rejaillis-
senienl, bouillon ;
Encuntre terre en chleent les esclacrs (de sang).
{Roi., 1981, MùUer.l
Si qa'esclacrs de la cervele
Volent el plat de la mamele.
(Ben., Troii-s, Richel 375, f° 9-1''.;
Desns Richicr an volent les csclaces dou vim.
(Floov., lOiS, A. P.)
Des cors lor a del sanc trait maint esclaehe.
(Ger. de Rossilloti, p. 392, Michel.)
Il y a une rue de VEsdache à Clermont-
Ferrand.
ESCLACiiiER, eclachier, verbe.
— Act., briser:
Qni contre lui se met en place
Cel est bien atains de la niace
Ou (]nil nel confonde et esclaclie
Cil n'est tiens qui trop d'armes sache.
{Rose, Vat. Chr. 1858, f° 132'\)
— Neutr., se briser:
A l'iawe va tant lote vjie
Li pos qu'il esclaehe n pechoie.
(Evr.AT, C.en.. Richel. 12136, f 6 ï°-)
— Poindre :
Veans que le jour commenchoit a ecla-
chier. (8 mars 1408, napp. à la duch. de
Bourg., Aun. de la Suc. de l'hist. de Fr.,
1864.)
ESCLAFFAUD, esclapurt, qualilic, bû-
cheron, éclateur de bois.
Au moyen âge on appelait l'Abbé des
Ksrlalfards un abbé burlesque nommé dans
certaines fêtes célébrées vers les calendes
de .janvier et qui, suivant les localités,
portaient les noms de fêtes des calendes,
des sots, de l'âne, des Innocents.
Nom propre, Lesclapart.
ESCLAFFER, Bsclafer, eclapher (s'), v.
réfl., éclater :
Li drap seporrei rompre et intreouvrir
el esclaffer. (1412-1414, Arcli. Frib., 1''
Coll. des lois, Rec. diplom. Vil, 23.)
Puis s'esclaffoient de rire, quand elle le-
voit les aureilles. (Rabel., Gargantua, cli.
11, éd.l5i2.)
Le sophiste n'eut si toust achevé que
Ponocrates et Eudcmon s'esclaffèrent de
rire tant proroiidemeut que eu cuiderent
riHiiUc l'ame a Oien. (lu., ib., ch. 20.)
Tout d'un coup s'esclafoienl de rire si
démesurément. (Du Fail, Cont. d'Eutr., xi,
Bibl. elz.)
Apres lenrs vents, leurs jeux, et la longue risée
Dont leur faveur aveugle en son songe abusée
Si'eclaphoil contre tons, tons blancs, et tons mon-
Irans.
(JOD-, Œuv. mesl., l" 127 v°, éd. 'j3"4.)
Suisse romande, cantons de Vaud et de
Neuchàtel, éclafer, écraser, particnlière-
ment en parlant de fruits ; et au réfl.,
pouffer de rire. Doubs, Jura, s'esclafi, élciafi,
ckiafai, ékiofai, kiafî, etc., éclater de rire.
S'éclafer de rire se dit dans plusieurs pro-
vinces.
ESci>AiDAGE, S, m., impôt sur les mar-
chandises qui étaient transportées sur des
charrettes ou des traîneaux :
Comment la ferme de Vesclaidage se
doit lever. {Statuts de Mézières, ap. Duc,
Esclichium.)
Sont tenus tous fermiers dndil esclaidage
de sougnier toutes fortes cordes, charrios,
esclisses. (76.)
ESCLAniANT, VOir ESCABIMANT.
ESCLAIN, voir ESPI.EN.
EscLAiR, s. m., clarté :
Monta li arbres sor la nne.
Et le somet estent en l'air
Ombroie loins'et lot Vesclair.
(S. Brandan, Ars. 1516, f» 102'.)
Sans On i luist li clers solans.
En nutui n'est issi paraus,
>"i vient nule raie de l'air
Qui a! soleil tnille Vesclair.
(li , f° 105'.)
ESCLAiRANCE, S. f., éclaircissement,
explication :
Si mandai et assamblai les sages homes
de tôt mon roiaumc qu'il de ces visions
me feisseut entendre esclairance. ÇEstories
liogier, Richel. 20123, f» 68».)
ESCLAIRCIE, voir ESCLARCIE.
ESCbAIRCIR, voir ESCLARCIR.
1. ESCLAiRE, esc'.ere, escloire, s. f.,
éclair :
Seur la terre aparurent li esclaire de tes
lonnoires. {Psautier, Maz. 238, f'^ 92.)
Ung tourbillon de feu ou escloires. (1461,
Lég. du Muet, S. Berthomé, Bibl. la Ro-
chelle.)
Fut veu aussi en Tonrraine continuelle
esclaire et fulguration espouventable. {Mer
des Cran., f" 16 r», éd. 1332.)
Véhémente esclere. (G. de Tocrnus,
Pouv. de l'art, éd. 1357.)
— Soupirail :
Que toutes les boiches ou entrées des
celiers et les esclaires d'iceus qui a présent
sont faites... deuiourrout en Testât ou il
sont. (1323, Arcb. JJ 64, f 1 v».)
Et se porra giter la hoiche de la dite es-
claire seur le froc un pié tant seulement.
(Ib.)
— Lucarne :
Esclaires ou capitels, nommes vitz de
quien, fournies par les potiers de terre
placées sur les toits des maisons. (1490,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Norm., ectojre, soupirail.
2. ESCLAIRE, adj., reluisant ;
.... El li achier fsctoVi;
Sa teiste ecervelat.
(Jeh. nES Pnris, Grsie de Liège, II, 7661. ap.
Scheler, Gloss.
1(7.)
ESCLAiREMENT, esctor., esclcr., S. m.,
clarté, lumière, en particulier le point du
jour :
Et dfmain a Ve^clairement
Nos eu irons anilui ensanble.
{Percerai, ms. Berne li:), f 104'.)
Demain atendes jusqu'à Yesclairement.
{Les Chetifs, Richel. 12558, f" W.)
— Éclair :
El fiireut merveilleux tonnerres, corrus-
cations et esclairemens. (Juv. des Urs.,
Hist. de Charles VI, au 1401, Michaud.)
Lueur, cscler, escleremfnt — glymring
of lyght. (Palsgrave, Esclaire, p. 223,
(jéniu.)
— Fig., clarté, lumière :
Li esclairemenz des tues paroles enlu-
minel e entendement donet as petiz. {Psalt.
monast Corb., Richel. 1. 768, f 99 v.)
Lat. : Declaratio sernionum tuorum illu-
minât.
— Déclaration, instruction, éclaircisse-
ment, e.vplication :
Je voil c'on s'en tiegne del tout a) esclai-
rement des teslameuteurs. (27 mars 1259,
Test, de Mah. de Beth., Ch. des compt. de
Lille, .\rch. Nord.)
Si m'en ert bien raisons garans,
Quant fais en ert esclairemens.
IB.DE CosnÉ, li Coules don mantiel, 90, Scheler.)
.1. arceprestres plaidoit contre gentis
hommes el nom de syglise et lor baillai
son libelle en quoi il est contenui que il
n'avoient pas paiié de trois anz et de plus
la pension que il dévoient a s'iglise de lor
possession. Li gentil homme requistrenl
que li arceprestres lor esclairast combien
il enfendoit par ce que il disoit de .m. anz
et de plus. Et li arceprestres dit que il
avoienl laissié a paier la possession par
.vil. anz. Por cel escleremant il vorrent
avoir novel terme a consoillier soi. {Ordin.
Tancrei, ms. de Salis, f" 36''.)
ESCLAIREUR, VOlr ESCLAREOR.
ESCLAiRiEEMENT, - riemeut, - ant,
esclarieiemant, escleriemant, adv., claire-
ment :
Se niostret an voies esclarieiemant assi
bien anz Iraitemanz et ans medilacions si
cum ans exploiz. {Li Epistle saint Bernard
a Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 96 v».)
Li contes vos devisera esclairiement
toutes les choses l'une après l'autre. (.4rtMr,
Richel. 337, f" 61=.)
Car ceu sceit on bien que il ot non Uter
en baptesme. .Mais li ystoire de ccst livre
le dirait sai avant tôt esclairieemant pmir
quoi il fuit enci apelleis. {Hist. de Josepli,
Richel. 2435, 1° 37 r".)
Li dus Gaanors qui fut mervillous de ce
que il disoit comme cil qui n'avoit mies
apris iteilz mervelles a oir fuit toz esbaliis,
se li demandait de rechief ice que est que
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il lor dist : Dites le moi, fait il, plus esclai- i
riement. que je n'entan mies que vous me
dites. {Ib., f»235v».) {
Quiconques fuit quitanclie a qui que soit
sauve droite eskenuche a venir, doit estre
quitanclie entendue, se droite eskeanche
n'i a expresseement ou esclairiement qnitee.
(Li Us. de le cilé d'Am., Richel. 25247,
f° 10 v.)
En tel manière li montra tout esr.lairiee-
ment son leu. {Vie et miv. déplus, s.con-
fess., Maz. S68, f>'227''.)
Je vos proi que vos la me devisez plus
escleriemant. (Vie saint Manmertin, Richel.
988, f»81'>.)
ESCLAIRIEMENT, VOir ESCLAIRIEEMENT.
ESCLAiRiER, esclar., escleir.. escler.,
aiclairier, verbe :
— Act., allumer ;
Li escnîers le fa escïaire.
Corn cliins qni moult sot de raison,
Pour miens veoir par le maison.
{hu Prestre et fin Chevalier, Montaiglon et Ray-
nand, Failiaux, II, 67.)
— Fig., faire briller, manifester:
Vindrenl essaucier ton saint non.... et
esclairier ta foi. (Vie Charlem., ms. Berne
41, I» 12'.)
AI temps de cliesti rois Deu grant miracle esctaire.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, -2966, ap. Scheler,
Gloss. phil.)
— Illustrer :
Ce n'est pas peu, naissant d'un tige
illustre, estre esclairé par ses antecesseurs.
(G. IJoucHET, Se)-ees, iv, U9, Roybet.)
— Neulr., briller :
Cum le matins fud escîairez.
{Passion, 201, Koschwitz.)
La nnit sejornent, jusciu'a l'aube esclarier.
(Gor. le Loli., 1" chans., vu, P. Paris.)
Le malinet quant jorz erl esdaricz.
(Li Covenans Vivien, 812. Jonck., Giiitl. d'Or.)
Et le matin, ains qu'il soit esclairié,
Feres Huon lever sans atarjjier.
(lluon de Bord., 8894, A. P.)
Vont chevauchant tote la nnit,
Tant ke li biaus jors lor esclairé.
(ROB. DE Blois, Pofs., Richel. 24301. p. 581"'.)
— Act., déclarer, expliquer, décider :
Âinz i ferai on poi de legerie
Qae jo a'esctair ceste meie grant ire,
(Roi., 321, MuUen)
Por quoi liecrez en list, qui nous est escleirans
Les fez que Clialles fist.
(GiR. d'Am., Charlem., Richel. 778. f»143''.)
Se le miracle vueil retraire
Si com la letre le m esclairé.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f" 194''.)
S'il avenoit que aucuns hom ou aucune
tame de mes viles ou de mes fiez ou de mes
gardes venient ester en la comuneté de
Troies, et li hom ou li famé qui i venroit
disoit que il ne fiist de mes viles ou de
mes fiez ou de mes gardes, il serait esclai-
rié a ma voleuté do retenir ou do refuser.
(Sept. 1230, Ch. de Thib. de Champ., Arch.
mun. Troyes.)
S'il avenoit que aucuns home ou aucune
feme de mes viles, ou de mes fievez, ou de
mes gardes, venoienl ester en la com-
mune de CoUomiers, et li hom ou la feme
qui venroit ester disoit qu'il ne fut de mes
viles, ou de mes fievez, ou de mes gardes,
il serait esclairié a ma volonté do retenir
ou do refuser. [Ch. de 1237, Hist.deMeaux,
11, 127.)
11 serait esclarié a ma volante do retenir
ou do refuser. (1242, Cart. de Champ.,
Richel. 1. 5993, f» 282«.)
Li nom de cestui qui ceste estoire mist
eu escrit n'est pas noumez au coumence-
mcnt ne esclairiez. (S. Graal, ms. Tours
915, f° 1% et ms. Bourg, f 1>.)
Et la signifîance vos esclarerai après.
(.Maurice, Serm., ms. Poitiers 124, f" 33 V.)
Volez vous que mon songe vous esclere et devise ?
(De la Despiiloison de la Sinagoi/ue et de sainte
Eglise, Richel. 837, f° 341 v°.)
Si que sains Paus le nos csclaire.
(i. DE JouRNf, Disme de penit., Brit. Mns. add.
10015, P 73 r".)
Apres lui alouent autre clers duut li nun
serrunt esclarié en cest escrit. (Maral. des
phil., Richel. 25407, f» 123>.)
Ceste plaie, escolez, or la vos esclarrai,
Ceo snnt mes péchiez, ja nel vos cèlerai.
(Serm. de Guich. de Beaul., p. 27, Trébutien.)
Neporquant poramander ne ]>ot esclairier
lou libelle ne doit pas li deffenderres avoir
plus lonc termine de consoil. (Ordin.
Tancrei, ms. de Salis, f" se"".)
Li gentil homme requistrent que li
arceprestres lor esclairast combien il en-
tendoit par ce que il disoit. {Ib., i° 36''.)
Se li hom muert sans faire devis et sans
esclairier ses muebles, et se feme demeure
vivans aprcz le mort son baron, que il
n'ait dit ne esclairié as enfans lor partie de
ses muebles et de ses biens, la feme qui
demeure vivans, par son sairement, toutes
les choses que elle sara esclairera et mos-
tera avant; et s'autre chose i a que li
enfant puissent prover, aporlees et mises
seront avant et parties souffisamenl. {Li
Us. de le cité d'Am., Richel. 25247, 1° 11 r".)
Et autres griefs qu'il disoient qu'il escia-
raroient en temps et en lieu. (3 déc. 1368,
Lell. de Ch. Y, Liv. arm., f" 69, Arch. mun.
MoDtaub.)
Mon propos esloit tant seulement é'es-
clairier grossement la disposicion en
gênerai de l'espère du monde. (Oresme,
Sphère, Richel. 1350, fin.)
— Réfl., se justifier, se disculper :
Or le pocs apercevoir
De Daire qui s'ofre a deffendre;
A l'un de nos se vairoit prendre
Dont il se peust esclairier.
(Eteocle et Potin., Richel. 375, f° (il'".)
Si dist qu'il voldroit mielz morir qu'il ne
venchast de sa honte une partie ne qu'il ne
s'esclairast de son domache. {Artur ,
Richel. 337, f" 64'=.)
Voire, dist l'empereres, ne m'en puis esclairier.
(Poème de la Croisade, Remania VI, p. 490.)
— Se dédommager :
Seignurs, ceo dist li reis, se me volez aidier,
Del père nus poum sur les filz esclarier :
Morz estki mult soleit mei e vus damagier.
Sur les filz nus devum pur le père vengier.
(Roii, 2° p., 1U3, Andresen.)
— Act., alléger, soulager :
Mais quens Reinouz ne s'asenre.
De la laide desconfllure
Oui si grant li avinl l'autre icr
Voudreit mult sua quor esclairier.
(Ben., D. de Norm., II. 3729, Michel.)
Callot. mors es ; l'ame aient aversier!
De Baudainet ni mna duel esclairié.
Que t'ocesis cnme fel erragies.
(Raimbeiît, Ogier, S982. Barrois.)
Ce vos donst tôt dedoloir.
Que vos, solonc vostre voloir.
Ku esclairercs vostre cner.
(Renart, IfiOlO. M.irlin.l
Que je mon cner paisse esclairier
De çaus qui me mainent tel guerre.
(Ib., Riihel. 371, f* 10 v''.)
Quant le roy qui estoit d'autre part eut
leur voie destruite et eut sou cuer esclarié
de ses messages et de sa gent qu'ils avoieut
occis, il s'en retorna en France. {Grand.
Chran. de France, Des Fais et des Gestes
Charlem., I, xi, P. Paris.)
Car se g'i poisse estre, g'esclairasse mon
cuer d'une partie de mon duel. {Lancelot,
Richel. 754, f 21 v».)
— Neutr., être soulagé:
Par art i fist uns chauz hainz faire,
Por les dolors fors de cors traire ;
Kl s'i baigne toz en esclairé.
Et li enfers sains en repaire.
(Ilrul, ms. Munich, 2704, Vollm.)
— Infin. pris subst., l'aube du jour:
Trêves demandent de ci a Vesclarier.
(Garin le Loh., 2= chans., xxxv[. P. Paris.)
Diex leur vout si bon vent dedens l'iane baillier
Qu'ariverent a Douvre droit a un esclarier.
(Dit de Guillaume, ap. Michel, Chron. angl.-norm.,
III, 203.)
Alez vos huimais herbergier,
Trasque demain a Veselerier.
(Floire et lilanche/lor, 2° vers., 2161, Du Méril.)
Endormiz est, je l'oi or ronfler,
N'esveillera desi a Vesciairier.
(Mon. Renuart, Richel. 368, f 249'.)
Ne en toute le nuit desci a Vaiclairier.
(De Yaspasien, Richel. 1553, f 390 v°.'>
L'endemain se leva si comme a Veselerier.
(Gaufrey, 9613, A. P.)
— Esclairié, part, passé, joyeux :
Rien oureit snnt aussi cil ki or mismes
sunt liet et esclairiet en lor conscience de
justice. {S. Rernahd, Serm., ap. StePal.)
Sauvette fu mult esclairié
Qa.-int sa dame voit repairie.
(Hist. des trois Maries, Richel. 124G8, p. 213.)
C'est la vie de l'envious,
Ja n'iert esclairiez ne joious.
(R. DE Blois, Poés., Ars. 5201, f" 24'.)
ESCLAIRI.MENT, esclarivtent, s. m.,
point du jour :
Grant deul demainent environ lui sa gent
Dusc'al demain endroit Vesclarimeiit.
(G. d'ilanslone, Richel. 25516, 1° 47 v».)
EscLAiRiR, - cleirir, - clarir, verbe.
— Neutr., donner de la lumière :
Per plusors nuiz esclairissoit
La saule ou li bons lions gisoit.
(Rom. des trois Ennem., Ars. 5201, p. 252^.,)
— Etre éclairé ;
De l'or des armes esclarisl li pais.
(Les Loh., Vat. l'rb. 373, f» IS'.i
— Faire jour :
Ja Dieu ne plaise qui ea la crois fut mis
Que tu tant vives que il snil esctairis.
(Car. te Loli., 2* chans., xxxvii, P. Paris.)
400
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Assez i ot joué, gabé et ri,
Jds qa'an demain que li jor esclari.
ail-, 3° chans.)
Quant Tint an main qne il dut esclarir.
(L« Luk., Vat. Urb. 375, (• 5'.)
La nuit sejornent tint que fii esclari.
(Garin, ms. Dijon, P 7^.)
— Act., expliquer, déclarer:
r Qui m'ont mon soisne si bien esclairi.
{Artur, ms. Grenoble 378, f» 17'.)
La mervelle que vous m'oresjdite et es-
clairie. [Ib., f° 9''.)
Pour la dite cause esclarir. (Ch. de 1293,
Arch., Mus., vitrine, 50, fiéce 298.)
Nous vouluns et esclnrissons que pour
«estenoslre ordcnance ne peur ccuvenance
que aieus faite... nous ne teudous a renon-
cier. (1296, Ch. de Ph. le Bel, Archiv.' hos-
pice Tonnerre, CartuJ., 1» 24 et 29.)
— Infln.'pris subst., aube du jour:
Et cant ce >inl al main al eiclaiiir.
(Us Loh., Ars. 3U3, ap. Vielor. Handschr. dcr
GCile des Loh., p. 103.)
À Vauclere^^en iron demain'^a' Vescleirir.
(Gaufre), 1377. A. P.)
— Esclairi, part, passé, éclairé, brillant
de la lumière du jour:
Li os s'arole quant l'aube est esclairie.
(Les Loh., ms. Berne 113, (° 5°.)
A!i mostier tinrent a une aube esrlarie.
(Raiubert, Oyier, 5941, Danois.) Impr., sclarie.
ESCLAiRisoN, esclairoison, s. f ., point
du jour :
Toute nuit l'ont paitié dnsqo'a Vesrtairison.
(£«/•. God., RichcL 12358. f 37".) Var.,.£«cto-
roisoii. (Ed. Hippeau, 1, 206.)
ESCLAlnOIER, voir ESCLAROIER.
ESCLAIROISO.N,' VOir ESCLAIRISON.
ESCLAIT, voir ESCLAT.
ESCLAITE, \OirESCLATE.
EscLAMAssE, >. f., accusatiou, plainte
publique ;
Icelle lluree dist a ladite suppliante que
elle avoit les clioses des>us dites et que
elle les lui rendroit, ou elle leroil telle
esclamasse que elle en auroit boule et
blasme.,(1367, Arcb. JJ 97, pièce 4t)2.)
— Acclamation :
Le roy vous bel pour Ve.'-chimasse du
peuple dont vous estez trop fort acoeiiliez.
(Froids., Chron., RicLel. 2646, f° 28>' ;
Kerv., MV,66.)
1. ESCLAME, adj., défectueux, mauvais,
au sens matériel et au sens moral :
Tôt ûst Dens por bnme et por famé
ïii droit qoe rien n'i ot esclame.
(EvRAT, Genèse. Richd. liiST, f° 7 r».)
Chariot, foi que doi sainte Janm,
Vous avez ouan famé piise :
Est c.f selonc la loi es. Inme j
Que Kayla» vous a ii|inse?
iRuTEB., bespiluison de Chaltut et du barbier,
I, 213, Jub.)
Celé citfi, ce dist li vers.
Est fermée de quatre porles.
Oui ne sont esciumes ne tories.
(V»»< de Paradu, Rictiel. 837, f'' 314 r".)
Dont a cilz bien cuer entoit el esclame
! Et de pute aire
J Qui ne s'applique a leur service faire.
! (G. Mach., Poés., Richel. 9221, f 197'>.)
Ce mot a été souvent employé au xvii"
1 siècle, pour désigner un animal, particu-
lièrement un cerf, un bœuf, dont le corps
! est grêle et menu.
2. ESCLAME, excl., S. f. et m., plainte:
Rt puis leur reraonstre dPs dame»
Les complaintes et les esclomes.
Comment orgoels les contrarie.
(Froiss., roés., Ricbel. 830, ("195 r» ; .Scheler, I,
2'J3,2436.)
— Accusation :
Ensi seres ahers li'esclame
Ou tosl rccèveres grant blâme.
(Froiss., Poés., 1, 294,2iC4, Scheler.)
— Rumeur défavorable :
Le roy avoit accueillie lîetliisacb en
çrant bayne pour Vexclame cruenx et la
lame diverse qui eouroit sur luy. (FrOISS.,
Chron., XIV, 64, Kerv.)
ESCLAMER, V. a., appeler :
Li pons estoit sor l'eve qui a non es
ancianez escriplures Orondez, meisniez on
Vesclamoil le fer el pais. (Godefroi de
Buillon, Kichel. 2249S, 1» 37».)
ESCLAMME, S. f., Cimeterre :
Esdamme, s. f., tuikessworde. (Pals-
GRAVF., Esclairc, p. 284, tiénin.)
EscLAN, esclaoii,s. m., sorte de petite
voiture pour transporter les marcban-
dises, traîneau ;
Et, en cesie propre nuit, Ust aussi des-
cbarpier la bombarde qui estoit en sa
gallep, et sur une esclan le list, a force de
pens, Irainner devant ledit cliastel. (Wa-
VhiN, Anchienn. Chron. d'Enylet., t. II,
p. 130, Soc. de l'H. de Fr.)
Und petit csclaon fait sur quatre roilles.
(1419, Lille, ap. Lapons, 'Gloss.ms., Bibl.
Auiiens.)
Esclan a rouwet. (Ib.) ,
Le corps fu mis sur un esrlnn et trainé '
a Moniaucoii. (Trahis, de France, p. 39,
Chron. belg.)
Un? eschtn a rou-wot. (ISIS, Lille, ap.
La FoDs, Oloss. ms., liibl. Auiiens.)
ESCLANAGE, S. m., transport sur un
esclan :
Pour le sacquage et esctanage d'une
keuwe de vin xil° s. 0385, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.'
Cf. Esclan.
ESCLANC, voir ESCLENC.
ESCLANCHIER, VOir ESCLENCHIER.
ESCLANDE, voir EsCANDRE.
ESCLANDER, VOlr ESCLANDRER.
ESCLANDIR, VOlr ESCLANDRIR.
ESCLANDRE, Voir EsCAKDRB.
ESCLANDRER, csclander, y. a., outra-
ger, déshonorer.
Et aucune li disoieut : Pren une belle
femme, et mue ton babit, .si que tu n'es-
clamlres pas les autres. (Légende dorée,
.Maz., 11333, 1° 50'.)
Laquelle suppliante soy voyant ainsi es-
clandee et deshonnoree.(1452, Arch. JJ 181,
pièce 229.)
j Le pape peut estre jugé par homme
' humain quant son crime est notoire et tel
que loute I église est esclandree pour luy.
(Le Songe du vergier, I, 126.)
Ayez tousjonrs bonne bouche, car c'est
pechié et honle que de esctandrer, or scan-
daliser nuUuy. (Palsgrave, Esclairc,
p. 720, Génin.)
Tel est l'arrest faict a nature humaine
Par l'éternelle essence souveraine
Au ti'mps qu'Adam les humains esetandra.
(E/isl. du Cheval, giis, Poés. fr. des xT° et xvi° s.,
in, 286.)
— Diffamer, divulguer des choses défa-
vorables :
Et comme nouvelles sont tantost esclan-
dres, lui fut comiité coiiinie Hercules avoit
Dijauire a mouillier deuiand^'e. (CoDECT,
llist. de Grèce, Ars. 3689, f'' 19=.)
Ou manière que la chose ne fust es-
clandee. (1438, Arch. JJ 188, pièce 50.)
— Aggraver :
Ou soit mis soufre sur charbons, et le
malade reçoive la lumee a uug luel mis en
sa bouche la leste bas aftin qu'il ne des-
cende en la poitrine, car il pourrnit ei-
clandrer la maladie. {Le grant Herbier,
I" 93 v°, Nyverd.)
ESCLANDREUX, adj-, Outrageant, dés-
honorant, scandaleux :
Ouques en nul temps ladite ville n'avoit
receu oiillruiiie, injure ne violence de vos
subgez ne aussi de vos ennemis aussi es-
clandretix (20 uov. 143.3, Lett. des magist.
de. Dijon ou D. Ph. le lion, Arch. mun.
Dijou, B. 434, u" 18.)
ESCLANDRIR, esclaudir, v. a., outrager
déshonorer :
Dirent en ouUre lesdicts ambassadeurs
que pour encore plus esclandiir le roy et
esuuiviiir le peuple coulie ly, je fis ces
mesnies lauguapes preschier eu la ville de
liriiiies. (I.. Chastki.l., Chion. des D. de
Bourg., 111,33, Buchon.)
De quoy j'avois pris si grand desplaisir
et coiirrou.\ alleucoutie du roy. couuie de
le faire aiusi esclandrir par tels non vé-
ritables rapports. (ID., ib.)
Car il corrompt, ce scay je bien.
Tous cenix de vie et de menrs
Qui vont regardant mes joueurs
El gianilement les esclantlil.
(Elot Dajiebkai,, Litre de la dealilerie. f 20'', éd.
1507.1
Sa promesse n'a pas tenue;
Elu a rompu son maria^'e.
— Rompu? que dis tn, dur c on rage ?
Trop saiDcte parsonne esclnndis.
0 bouflie, garde que tu dis!
(itysl. de la Pass., 4155, C. Paril.)
Et a vou^ tous (les disci|iles) dis et afferme
Que tous reste nuit me l.iirrez
Et par crainte m'eselandirez.
(Ib., 18339.)
— Divulguer, en parlant de choses dé-
favorables :
Ce très deshonneste poinct esclandrit de
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plus en plus sa mauvaise vie. (La MarchEj
Mém., intro;!., c. 4, Michaiul.)
ESCLANEE, - année, esclaniee, - anniee,
s. f., la charge d'un esclan :
Esclanniees de pierre?. (xv« s., Lille, np.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Une esrlannee de hellebucqz fpoissons).
(1523, Lille, ib.)
Esclaniees de pierres. (Bélbune, xvi* s.,
ap. La Fons, Art. du Nord, p. 198.)
Cf. Esclan.
ESCLANER, c^rlenner, v. a., transporter
sur un esclan :
Les bans défendent d'esclaner quesnes
avant les rues de la ville. (1459, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Passer le rouleau sur une terre ?
Hercbier et esclaner une terre semée.
(1385, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Esclenner. (Ib.)
Herctiier et esclaner une terre bénie.
(145S, ib.)
Cf. Esclan.
ESCLANIEE, VOif ESCLANEE.
ESCLAON, voir Esclan.
ESCLAPE, s. f., éclat :
De menues esclapes de bois. (Evoni.me
Très., p. 184, éd. 1.555 )
Et venant au chœur ou estoieut les pau-
vres sœurs, vont descbapeler les belles
imapes devant leurs yeux, faisant voler les
esclapes par dessus elles, qui leur don-
noient de mauvais coups. {Le Levain du
Calvinisme, p. 144, éd. 1611.)
— Taille :
Car il y a des en fans de grand esclappe
et corpulence, qui requièrent plus de sé-
jour pour leur maturité. (JouB., Err. pop ,
l'° p., III, 2, éd. 1587.)
ESCLARAToiRE, adj., destiné à éclairer:
A Allain Sellen vitrier, pour 3 voyerines
esclaratoiref. faite? nu dit chancel." (1523,
Compte de F. Le Conte. Arch. S.-Inf., G 108.)
ESCLAHCHIR, VOir ESCLAHCIR.
ESCLARCIIISSEIIE.XT, VOir ESCLARCIS-
SEMEN'T.
EscLARciE, esclarcye, s. f., moment où
il commence à faire clair :
Un jour, au matin, sur {'esclarcye du
souleil levant. (U'AuTON, Cliron., Iticbel
5083, f» loO V».)
Avant Vesclarcyeda jour. lia., t6., Richel.
5082, f« 38 r».)
EscLARCiER, - sier, V. n., briller,
paraître :
Si conimnnsait tantost la forest a esclar-
sier. (Hisl. de Joseph, Richel. 2455, f» 9 v».)
EscLARciR, - arsir, - archir, eclarcir,
esclaircir, esclercir, verbe.
— Act., faire briller :
Deus ait merci de nus e si beneissed
nus; esclerzisset fil laee sur nus. {Liv. des
T. m.
Ps., Canibridfre, Lxvi, I, .Michel.) Var.,
esclerrisset. Lat., illiistrel.
— Eclairer :
Vien, Dame, rien : Asses as escUrcii
Ces champs tieareuz, ou a preseut sejoame
Ton orieut.
(ScEVE, Délie, cclxxv.)
— Fourbir :
Commencierent a fourbir leurs bachines
et a esclarcliir leurs espees. (Fnoiss ,
Citron., VIII, 183, Kerv.)
— Neutr., faire jour, briller :
Li nais s'en va, li jors est asclarvis.
(Les loh.. ras. Beroe 113. f° ■ï''.)
Jusqn'al demnin que li jors esclarci.
ai>.)
Jnsc'a! demain qae i! fu asclarci.
(II.., f» 23''.)
Li jors apert et li anbe esclami,
(Girb. de iletz, p. 45-2, Stengel.)
Toute en eclaicist ia cnntree
Et la cité toute eu Qamboie.
\D(jlop., -2767, Bibl. elz.)
Et quant il eselarchi et on vil la claries.
Ganfrey et sa gent snnt veslus et alourncs.
(Gaufre!/. 2574, A. P.)
— Faire des éclairs :
Et commença fort a tonner et a esclarcir,
et la terre commença trembler. (Mir.
histor.,['> 188S éd. 1479.) Impr. esclartir.
— Act., expliquer, faire connaître, dé-
clarer :
Por mins faire esetarchir le lettre.
(«ose, Vat. Oit., f° 1-27^)
Si com son bec ouvri
Por esclaircir snD cri.
(Ysopel II, fab. xwi, Robert.)
Que ycelui duc tenist au dit roy les con-
venances que il li avoit, les quelles il ne
esrlarsissoit point.{Cliron.de S .-Den.,ï{.ichit\.
2813, f- 408=.)
Par la teneur de ces présentes lettres
leur déclarons et esclarcissons que toutes
personnes qui par sentence auront deservi
a estre bannies il les puissent bannir par
jugement. (1322, Arch. JJ 61, f» 121 v».)
Comme vous qui avez hors du vulgaire obscur
Esclarci/ vostre nom a tout xage futur.
Ua!» DR LA Taille, San I fur., i, éd. 137-2.)
— Infin. pris subst., aube :
Il enlrfrent eus par detant l'esclarcir.
(Les Lnh., ms. Beroe 113, f» 11''.)
— Esclarci, part, passé, clair, dont les
mailles sont peu serrées, en parlant d'un
haubert :
Il prent trois poi de l'ermin qu'ot Testi
Parmi les mailles de l'anberc esclarci,
Enver Raoul les jeta et j di.
(B. de Cambrai, r.v, Le Glay.)
— S. m., aube :
Sor nos veoi-oat demain a ï'esclarci.
(Les Loh., ms. Bfrne 113, F :•*.)
Si reserai ci
Le matinet u l'esclairci.
(Parton., 7373. Crapelet.)
E.scL.\Rciss.\NT, - tilt, part, prés.,
brillant;
Quant li solans clers et esclarcissans
Le [s] fierl es armes...
(Ilaccab., B7. .Stengel, Ricisla di filologia romarua,
187.Ï. p. 83.)
Et sa face ert resplendissans
Conme solauz esctarcissens.
(Macé de la Charité, Uible, Richel. 401, P 177''.)
EscLARcissEMENT,- ckissemeut,- sisse-
ment, s. m., éclair :
En ceste année en Beauvoisis feurent
merveilleux tonnerres, choruscations, es-
claircissemens. (Juv. des Urs., Hisi. de Cli.
VI, an 1401, éd. 1614.)
— Fig., lumière, clarté:
Qn'a lui alez parler a Y escl»rchissemenl .
(ilaug. d'.Xirjr., Rihel. 76r). f 18 i".)
— Déclaration, explication :
Sus l'article de l'eritement des anfanz
ledit Lnys il est desel.Tirié en ceste manière
que li diz Loys ne sera tenuz de hériter ses
anfanz jnsqnes a ta t que li dit enfant
aient enfant masle ou fumelle né de leurs
cors, et entredeux demoure le comte de
Flandres en poair que elle puisse estre for-
faite, se licas aveuoit que elle puisse estre
forfaite, selonc le forme decest esclarcisse-
vient ci dessus escript. (1315, Arch. JJ 52,
1" 96 V».)
Qui sera obeissans a tenir, garder et
acomplir de point en point le dit et l'or-
dennnee on esclarci s ssmcvn que nous en
ferons. (13-i3, Arch. JJ 61, f» 101 r".)
Ordenance ou e.<!clarsissemens. (Ib.)
Elle feroit plus a plain esclarchissemenl
de son droit. (Juillet 1329, Ch. de Madame
d'Artois, Arch. C.-d'Or, B 486.)
Pour Vesclarchissement du contenu de la-
dite procuration. (1570, Charte de Ponthieu,
Grenier 301, n» 3,")0, Richel.)
— Bruit éclatant :
Sonent cil grasle et cil cor durement;
Grant fa la Doisse et Vaclarci^ivenient ;
Contre paiens vont François Oereraent
(Roncisv., p. 13o, Boardillon.) Imprimé esclarlisse-
menl.
ESCLARDIR, cc!., vPrbe.
— Act., éclairer, rendre plus clair:
Esclardir, allueido,claritico. (liloss.gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
Pour esclardir \u? veniues de la chambre
du maistre. (1409-10, Compt. de l'H.D.
d'OW.,exp. réparât, dom., Arch. mun. Orl.)
Fault repparer et esclardir tontes les
vitres de la cliambre du roy. (4 mai 1474,
Compt. du R. Hené, p. 85, Lccoy.)
— Réfl , devenir plus clair :
Le jour paifjnoit la nuyt forment en soi/
esclardissant. (Uoi Renk, OEhv., ci, 89,
Quatrebarbes.)
— Neutr., faire clair, faire jour:
Esclardir, faire cler, insereno. (Gloss.
qaU.-lal., Richel. 1. 7684.)
— Act., déclarer, expliquer, justifier :
Lejor de Peulecoste empres.
Qui de la Paçque est assez près,
La doace dame debooneire
Qui voloit la chose parfeire
Crut le miracle et ectardi
. Qu'elle avoit fet le mardi
D'emprps la Pasque eu cel enfant.
(J. LemarchaiNT. Slir. de S.-D., m^. Chartres.
P 0'-.)
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ESC
Saufî plus a plain csclardir. (10 mai 1432,
Ste Croix de Quimperlé, Arcli. Fiuist.)
Et puis que uns acteur a fait conveuir
aultre en jugemeut s'il deffauit l'adjourne-
luent rtcordé, il est tenu en l'aniaude de la
court et es despens a la partie adverse...
Et doibvent estn? prejudiciaulx : pour ce
que la somme soil csclardie jouste le .xxvi.
lîhapitre et s ilz ne sont esclardis \e juge
doibt procéder en l'action s"il n'y a aultre
exceplioD. {Coût, de Bret., f" 17 r°.)
Si aucunes cliouses ne sont esclardies.
{Coût, de Bret., ms. S.-Brieuc, in-fol., f° l'-.}
Le esclardir en la meilleure entente. (Ib.)
— Esclardi, part, passé, éclairé :
Bien orenl esploitié par son l'aube esclardie.
{Aye d'Avign., 139-2, A. V.)
EscLAiiDissEMiiNT, S. f., déclaration,
explication, éclaircissement :
Approuvant les conîtihitions aultre^-
l'oys sur ce faicles et en donnant esclardis-
sementel augmentation sur icelles. ..(Coifsf.
de Brel., f" 194 r».)
ESCi.AREOR, esclairetir, s. m., celui qui
éclaire, ce qui éclaire :
Pouns nus bien mettre itel title que
bien pot estre appelé lucidarie, ce est a
dire esclareor. [Lucid., ms. Oxf, Dodl.
Uouce 270, i" 86 r».)
La monnoye faicte a Paris est marquée
d'un A (comme celle de certaines autres \
villes ha d'autres lettres pour sa marque),
et on ha opinion qu'elle soit la meilleure :
laquelle opinion vient de ce qu'où pense
»qu il y ait plus à'esclaireurs. (H. Esxie.nke,
Precell., p. loi, Fcugère.)
EscLAUGiER, V. 8., déclaref :
E Dens, dist Caries, le dreil en rsclargiez.
{Roi.. 3891, Mûller.)
Par ço n'en voil cnnter,
Anceîs voil escUrger
Des epactes truver
Cum Ips devnin guarder.
(P. DE Thaun, Cumpoz, 3123, Mail.)
— Soulager :
Co disl II reis : Seignur, vengiez voz doels,
Si esclargiez vos talenz e voz coers.
{Roi., 3G-27, Millier.)
Ooant l'emperere ad faile sa jnslisa,
E esctargiee est la sue grant ire.
En Bramimnnde ad cUrestientet mise.
(/*., 3988.)
ESCLAUGiR, esclergir, verbe.
— Act., faire briller :
0 Deus des hoz, convertis nus, e escler-
gis lu tue face, e si sérum salf. (Liv. des
Ps., Cambridge, lxxix, 7, Michel.) Lat.,
illustra.
— Éclairer :
En esclargissent nostre entendement.
(C/i. de 1295, Arch. Mus., vit. 50. pièce
298.)
— Déclarer, démontrer :
Je ne fais pas cecy pour avarice, mais
pour garder mon droit heritaige, el pour
esclargir la vilonuie et mauvaise traison
que le faulx Iriste et ses complices firent a
mon père pour le chasser d'entour du roy
et hors de son pays. (J. d'Abras, Meliis.,
p. 90, Bibl. elz.)
Et aussi qu'il soî'f esclargl. {Slat. de Par.,
ms. Yat. OU. 2962, f" 37''.)
— Inf. pris substanliv., point du jour :
Il leva le matin al esclargir.
(Ger. de Rouss., p. 32.S. Michel. 'i
— Esclargi, part, passé, clair, brillant :
Esclnrgiz est !i vespres cum H jnrz.
(Roi., 1807, Millier.)
Quant le jor fu esclargis. {Que.ile du .S.
Giaal, Richel. 12582, f" 32 v».)
La lune raia bêle, le temps fn esclargis.
(Gaufreij, 91SU, A. P.)
EscLARGissEMENT, S. m., Clarté du
jour :
Ainz que viegne le jor ne Vesclargissement.
Qlaiig. d'Aigr., Uichel. 766, f Si V'.i
ESCLARIEIEMANT, VOir EsCLAUltEE-
MENT.
ESCLARIER, VOir ESCLAIRIEB.
ESCL.\RIM.VNT, VOir ESCAllIlIANT.
ESCLARIR, voir ESCLAIRIR.
ESCLARissEMENT, esclan:, escler., s.
m., clarté lumière, point du jour ;
Duc Buef nous assailli ains Vesclairisieinenl.
{Maiigis d'Aigrem., ras. Monlp. H 247, f 164''.) '
Tant qu'il virent le jnr el Yesclerissemcnt. \
(Simon de Potiillr, Uichel. 3fi8, r 145'.)
— Fig. : j
Li esclarissemenz de tes paroles enlu- 1
mine et entendement done aus petiz. I
(Psaut., Maz. 258, f» 153 r».)
ESCLAROIER, escluiroier, aclar., verbe.
— Act., éclaircir, mettre au jour, dé-
voiler :
Sachies raouM bien la précise esclarola,
Car il ferl dn branl qui bien tranch-».
(G. d'Ilanslone, Uichel. -25516, f» 37 v».)
jQni la veist Foulque sor tons aidier,
Destre et seoestre les rens esclairoicr !
(IICRB. Leduc. Foulij. de Cand., p. •23, Tarbé.'i
Por la honte de son cuer esctaroier.
{Chron. de S. Den., ms. Ste-Gen., f'> 242'.)
— Neutr., s'éclaircir :
Il fait les rens esclaroieir lai ou il puet
venir la hache en la main, illist. de Joseph,
Richel. 2455, C 55 v°.)
A ceuls qui premiers et derrains
Sont bien faisant el qui les rains
Font frémir et nclairoier
Par biau jouster et tournoier.
(.■Watriq., Dit de haiile honneur, v. 69, Scheler.)
Oui fait les rains esclaroier.
Qui fait chevaux soubz lui ploier.
(Ms. Genève 179'''», f 8G r".)
ESCEARS, S. m., signe, indice :
De l'onsime (signe) est tels li esclars :
Li vent vendront de toutes pars
Et venteront moult durement...
(Les IV Signes, Uichel. 837, f° 113'.)
ESCLARSIER, VOlf EsCLARCIEB .
ESCEARSIR, voir ESCLARCIH.
ESCLARSISSEME\r, VOir EiCLABCISSE-
MENT.
EscEARziMENT, S. m., déclaration :
Lesqneles ordenances, correccions, es-
clarzimens, rel'orinacions et pronuncia-
cioDs, nous voulons estre tenues et gar-
dées enlerineiuent. (1317, Arch. JJ 56
f 102 v°.)
ESCLASSER, VOir ACL.iSSER.
1. ESCL.VT, esclait, s. m., démc;iibre-
ment, partage d'un bien, d'un héritage :
Cil vesqui jusqu'à tant que Diei le vont avoir;
La mon vint qui le prisl, ne pot plus remanoir,
S'e.vlaiz li convint faire et partir son avoir.
(Le DU du Buef, ap. Jub., Noue. /iiT.,5. 44.)
2. ESCLAT, S. m., caillots :
Puis lur trenche chefs, mains e braz
Que rais e gules e esclaz
Lur eopaot si des cors e raie
Sur la fresohe erbe qui balaie.
^BE».. b. de Horm.. II, 1-267, Michel.)
Cf. ESCLACE.
3. ESCLAT, voir ESCLOI.
ESCLATABLE, adj., qui peut éclater :
Telle bonne culture servira aussi de
corriger aucunement l'aigreur importune
des grenades : non l'adoucir entièrement,
I cela ne se pouvant faire par artifice,
quoique par divers remèdes, aucuns s'en
efforcent, uon plus que dcngarder d'escla-
I ter les esclalabtes. (0. de Sebr., Th. d'agr ,
VI, 26, éd. 1605.)
1. ESCLATE, S. f , éclat :
j ITsclates de gries. (1417, Lille, ap. La
j Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Sorte de bâton :
De quodam baculo, vocuto esclale, in
capite, solo ictu percussit. (1367, Arch. JJ
99, pièce g.)
2. ESCLATE, - aite. aclate, sclale, s. f.,
race, génération, tribu :
Memprities eirt de maie pari.
De pute rsrlote > l de malart.
(Bnl, ms. Mnnicb, 24S6, Vollm.)
Traîtres fol de pute nale,
Trai aves le votre esclale.
(Eleocle et Po/i»., Richel. 375, ("58''.)
Lo queil livre nekedent en après dist
estre overt parmei lo leou de la sclate
Juda. [Dial. St Greg , p. 259, Foerster.^
Lat., per leonem de tribu Juda.
De base esclale. {Dial. anime conqneren-
tis, ms. Epinal, Bonuardot, Bomauia, Vy
p. 277.) Lat., iuiimi geueris.
Et mi homme seur seront
Que seignor après moi auront
De m'esclailo et de mon liiîoaige.
(Dolop., 3307, Bibl. elz.)
Tu es estrais de pute esclale.
(Del Conle de Poil-, Ars. 3527, f" 174».)
Bien trait a Vesclate et al lia
Dont il issi.
(L'EscOtt/lle, Ars. 3319, f° 71 v».)
Entrecriz naistra en Babiloine d'une
malvaisse fenie de Vesclate Dan. {Dou Di-
ciple et dou mestre, Richel. 423, f° 88'.)
Li deciples demande : Pourquoi ne fist il
.1. autre honme, si l'envoiast pour celui
qui perduz estoit. Li mestres respont : Se
Deus eust fait .l. autre home et il l'en-
voiast, adont n'aparlenist pas la reançons
a Vaclate Adam. {Moral, Richel. 12381,
t» 325 r«.)
ESC
Pour ce que l'eu seust que toute csclate
Jovoit estre coupauble de chel uccLié. iSu-
drac, Ars. 2320, §111.)
Les enfans de .x. ans et de mains ne
sont encore acomplis en cel fait, et l'es-
date n'est encore acouiplis ne meure en
euls. (76., § 18i.)
— Au plur., rejetons, petits enfants :
Dunlies comencerent alsim^ut a lui
curre li noble... et doneir lur filz a lui ]ior
norrir al tôt poissant sanior; dunkes alsi-
raent de boue sperance ]ur esclates. {Bial.
de S. Greg., p. 6i, Foerster.) Lat., bouae
spei suas soboles.
ESCLATÉ, esctauté, esclavoté, adj., percé
de coups d'ëpée :
Cy vent nu garsonn eselilé ;
La resonn comfnt vus ert monstre.
{The Trealise o{ Waller de Biblemorih, p. 17.'?.
Wrishl.)
La glose anglaise est :bilagged witswir-
ling : le nis. de Cambridge et la marge du
nis. Arundel portent : esc/aro(e; la pre-
mière glose est: bispirnel (marqué).
AssPt avéra dft eselantez
Ky des chivaus fat esclos.
(The Trenlise o{ Waller de Biblesworth, p. 173,
Wright.)
La glose anglaise est of swirtingges : le
ms. Arundel porte en marge esclavoz.
EscLATEEMENT, adv., franchement,
hautement :
Que a tous elle parlast esdateement, hani- j
tement et bardiement. (Ménagier, I, 184,
Tar., Biblioph fr.)
ESCLATEis, - eiz, - is, vac.irme, tu-
multe :
Grant bruit et grant esdateiz de glaives.
(Citron, de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 240".)
Graut bruit et grant esclatis de lances.
(li., t. I, I" 233», éd. 1493.)
EscLATELER, V. H., vûler en éclats ; !
Sil fierl cd l'c^cn dp Castcle
Que la lanre tote eselatele.
(Parton., Richel. 19152, f» 154'.)
ESCLATER, - aller, v. a., briser, faire '
voler en éclats :
En i"enl fai-in? esclater le long bois.
(ROHS., ilascar., Cart. p. uo combat, Bibl. elz.;
Eclaltez luy la mâchoire. I
(Perri.n, Poès., f 56 t", éd. 1661.) ,
— Esclatant, part, prés., de nature h se
briser :
Jeunes ormeaux pour faire des maucbes
aux maillets de fer dont on frappoit sur les
coings a rompre ladite masse, pour ce que
les manches de cbesne estoient trop
esHalans. (1436, Compl. pour le redifiem. du
pont d'Orl, Arch. mun. Orl., reg. io3o-36,
ap. Mantellier, March. fréq., II, 417.)
— Esclalé, part, passé :
One c8 soiipir le fra d'an flamboyant esclair
Esclalté da tonnerre.
(Ro.vs., FJég., xxiï, Bibl. eU.)
ESCLATEux, a'ij., qui éclate ?
La, si dn bon Chalié une jambe blessée
Par Veselaleuj malheur ne fust si lost cassée,
El Baubetiere n'eust an bras esté blessé,
Pieça La Hunauciaye de la fust dorhassé.
(I.es E/forIs el Assauts faicis et donnez a LUiiijnen,
Poés. fr. des xv° el xvi" s., VI, 328.)
ESC
ESCLAriEK, adj., de haute origine, de
bonne race :
.\'ouf(ue3 mais esprevier ne vy
Plus genl ne plus amé.
Plus joiant ne plus esclalier.
I (G. ïIach., Poés., Riche!, y-221, f» 72^)
— Généreux, franc, confiant :
A cellui qui te aura fait injures exhibe
toy, moustre toy esclatier et privé plus que
a cpllui n qui In te es preseuté suppliable
et honteuz. {De vita Chrisli, Richel. 181,
. f" 47».)
Et comment il les appella affectueuse-
ment et desiramment, en soy rendant a
eulz esclalier. {l'b., f» 62''.)
— Qui a trop de confiance en soi, pré-
I somptueux :
La bonne femme ne doibt pas estre trop
esveillie, esclaliere et h.Tntie. {TU. duxv's.,
Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amien?.)
— En parlant de chose, qui appartient
à un homme de bonne race, noble, géné-
reux :
Cesie OBTre dont je mtult ra'elTirz
Mîelz en valt et pins en est fnrz
El bone et bêle el escinlierc.
(EvRAT, Genèse, Richel. l-2f;7, f» 38 r".)
Je loeroie
Qu'a ses gens faciens bone chiere
Lie, hononrable et esclatiere.
(Machadt, Prise d'Ale.r., 6109, Mas-Latrie.)
EscLATiRREMENT,'adv., franchement,
hautement, ouvertement, pleinement :
Le se commence a aviser
Que puis que il s'en veut aler
Ne ne le porroil relenir
S'en la voie devoil morîr,
Que mieus vaut a sou escient
Qu'il loi doiuît csclalicrement
Le cnnjîé que en reiniant.
(Adf.net, Cleom., Ath. 3Ui. C .U'.i
Monll l'en mercienl li baron
De ce que si enliereraent
Et si Iros est'latiercmciit
Met lui et sa gent a bandon
Pour ans aidier de lor raison.
(Id., ib.,ifAZi.)
ESCLATL'RE, ecldlure, s. f., éclat:
Les exostof PS, caries, et edatures des os.
(Dalesch., Chir., c. i.)
ESCLAUNDRE, VOir ESCANDRE.
esclm;té, voir Esclaté.
ESCLAU.X, voir ESCLOT.
esclave, s. L, syn. d'esclavine, vête-
ment d'élolTe velue :
Par la couslume, les manans et hiibitaas
de la paroisse la ou une l'ersonne eulacliee
de lèpre, a esté née et baptisée, sont tenus,
si ledit entaché le requiert, luy délivrer,
en ladite paroi5se,maison poursa demenrel
un châlit, lict, manteau, esc/ntie, table, pla-
teau, et autres menues utensiles de bois
et terre. (Coût, de la Saille et Bsill. de
Lille, Nouv. Coût, gén.. Il, 922.)
P.-ê. faut-il lire manteau esclave, man-
teau slave.
EscLAVEi.RR, V. u., perdre ses clous ;
L'aubers ne ront ne n'esclavelte.
(Atltii, Ars. 3312, f» 108''.
ESC
403
EscLAVEit, V. a., enclaver :
Comme nous eussions plusieurs fiez et
rerpfiéMr/areïenlacbastpllpriedeDrueps
(i.'ÎO?, Arch. JJ4i, f»58 r».)
ESCI.AVINAGE, S. m. ?
nomus sita in AguvUeria Pictav. in qua
tenetur esclaviuagiui'n Pict., que vocatiir
i esctavinage. (127.5, j\.-D. la arande, S. Di-
dier, Arch. Vienne.)
.VI. s. et .vin. d. de Vesclavinage. (Arch.
J 192% pièce 64.)
ESCLAviNE, eschaviiie, s. f., sorte d'é-
toffe velue, robe faite de cette étoffe :
II vous convient errant alapiner,
Les esclavines et les bordons prenez,
El les hoaziaus el les chaspiaos fenlrez.
(Les Loh., Ars. 3U3, 1° 15''.)
Trove s'esehavine velue.
(Tristan, II, 30, Michel.)
Une ganela aveit veslae
De nn esclavine ben velue.
(là.. Il, p. 98.)
A loy de pèlerin qui de France fast nés,
V esclarine et le palme el les bourdons lieres
A pris Comumarans.
(Clier. an cijgne, 379i, Reiff.)
D'une esclarine ert afflebles.
(barman le Gallois, 1079, Stengel.)
Si prist bourdon, escharpe et esclavine,
•■t s'atapina au mieuz qu'il pot. (Mén. de
Bel-us, 199, Wailly.)
Et plus velaz c'ane esclavine.
(Dame qui conchia le presire, ras. Berne 351
r ST*.)
El plus velas c'une esclarine.
(De Constant Duhamel, S28, Montaiglon et Ray-
nand, Fatil., IV, 193.)
Les geui i sont vcstues de granj faeilles de vigne
Et sont mit pins velu que n'est une esclarine.
(l'a Dit d'arcntnres, Trébulien )
Ilec saraharra, esclavine. {Gloss. de Glas-
gow, llpyer.)
St Joban qui estait vestu &esclavine.
(Mir. du monde, ni s. La Sarra, p. 79
(.^havanues.) '
Esclavine, f. nn capot comme un capu-
chon de marinier. (DuEz, Dict. fr.-all.lat.)
— Sorte de dard ou javelot :
Armez dp diverses armenres et gariiiz
d'ars et saietes ferrées, et d'esclavines vin-
rent de uuit ùudit prieuré,... icellui varlet
fery de sa dite esc/nu/iw Bichart père. (1394
Arch. J.J 146, pièce 338.)
EscLAvoxAssE, S. f., sorle d'étoffe
velue :
Pelleterie de toute bonne robe vaire,
dout la peuur tàiesclavonasse. {Ane f^taluts
du péage de Paris, ap. Duc, Vares.)
Cf. ESCLAVIN'E.
ESCLAVOTÉ, voir ESCLATR.
ESCLECHE, voir ESCLIOE.
ESCLECIIIER, voir ESCLICIER.
ESCf,EIRIER, voir ESCLAIRIEB.
ESGLEIRIR, voir ESCL.ilRIR.
ESGLEii, S. m., ascendant, en terme
d'astronomie :
404
ESC
ESC
ESC
Iço (li Solcih) fait sa charicre,
Ki nen est dreiluriere ;
Anceis vait en rseirm
K par ço prnvel l'em
Que quant il vait de loin,
Ne sont nienl li juro lung.
(P. DE Thaon. li Cimpoz, 381, Mail.')
K c'est zodiacus,
Ki en esclein vait sus.
(ID., ib., 397.")
E s'ele est en esclem,
Saciej dune pruvet i'em,
On'en ccle lunaisun
Avrum bêle saison.
(iD., ;/'., 2G11.I
ESCLEMiR, esclimir, \erlw.
— Réfl., s'assoupir :,
Il semelle tôt en seanl,
Pieça n'ot mais de loisir lant.
Et quant il si- t'est esilniiis
Seil que mestier li aroil lis.
(Parinnop.. WàS. Crapelet.)
Cuit en sa cambre, envis s'est endormis :
D'Aoseis pense, dont milt est esmaris.
Un raoll petit s'est li mis esclemis.
Es Tons on angle que Ficus li a tramis....
(Anseh, Rirbel. "93, ( 58'.)
Qnanl Gondrehnes ot parler l'enfant,
An trel le roi Anseis vait errant;
Par devant lui rael maintenant l'enfant :
Rois Anceis s'aloil cselimissanl,
Uois Gondrebues li ala tout contant
Comment li enfes s'en veaoil acourant...
(W., r 69=.)
— Neutr., dans le même sens :
Et qnanl li dame est esclemie
Pont doit faire si coie noise
Qne nns n'i canle ne n'envoise.
(Poët. fr. av. 1300, t. IV, p. 1339, Ars.)
— Act., fig., calmer :
Faussni, quant en çon ne remir
Que cuers c'oo ne puet escleiiUr
A lonc de Diu s'araonr assise.
(Vas de le moil. Richel. 3'5, f° 337''.)
ESCLENc, esclanc, endencq, ajj. ^
gauche :
Nn firi pas de main esclenclie
Qnar le branc n'i fisi nac arest.
(l'eroevnl. ras. Montp. H 249. f> 89».)
Qui ne la sert d'enliir corage
Ne pnet passer ce hisdeus pont,
Car li deables s'i repont
Qui a loz çaus lieve les planches
Qui la servent a mains esclinclu's.
(.G. DE CoïKCi, ilir., ms. Brux., f° 23''.)
As mains csclanclies.
(Id., a., ms. Soiss., f° 24''.)
Renart se seijne a roein esclenelte.
Bien toU que n'i a mestier genche.
(Itennrt, 14179, Martin. 1 Var., esclenge <iMéon.)
SI fieit le hardel
De la hache a la mein esclanclie
Si grant cop qne le hardel trenche.
(//.., 23-268.)
Ja de main droite ne i'esdeiique
Ke puisse faire tel mescief.
iB« ho«teui Menestercl, Sip. 3ah..Œur. de liuteli.,
1,301.)
Les Hongres et Vallaques chevauclioient
selon ycelle (rivière), avec leur puissance,
a la droite main ; et les Turcqz a Ves-
clenche, a prant efl'oit. (Wavrin, Ancliieiin.
Chron. d'Englet., Il, 132, Soc. de l'H. de
Fr.)
Le suppliant frappa icelni Andicet le
Noir en ['esclanc braz, au dessus du conde,
un cop tant seuleuient, dont mort s'ensuvt.
(1407, ArcU. JJ i62. pièce i6.)
Icellui Manise feust navré au cnsté de
Yesclanche bras. (1413, Arch. JJ 167, pièce
259.)
Le suppliant frappa du raillon sur la
hanche et s,;r le neu de la cuisîe esclanche.
(1413, Arch.JJ 189, pièce H3.)
Le bras esclenc. [Ev. des Quen., p. 147,
Bibl. elz.)
Une porte pièce a Yenclencg costé. (18
août 1347, Cart.de F/i«es, mlx, Hautcœur.)
— Fig., en parlant de chose autre que
les membres :
Celle sites, ce dit li ver?,
Estaçainte de .nu. portes
Qui ne sont u'escliinehes ne lottes.
(RcTEB.jk Voie de Parad., Richel. I634,f° 90 r°.)
Au people distrent li faur preslre
A droit faire esclanche et seneslre :
Envoies nous Susanne querre.
(VOroluge de ta mort, Richel. 994, f 34».)
Onques chose de mère née
Ne fn pn tel point ligaree
Ne de si hideuse fagon
Qu'elle iert a \'escle,tehe parçon.
(Watriqcet, Uireoiras dames. 09, Scheler.)
EscLENCHE, ' S. f., le bras, l'épaule
gauche :
Li brans cole devers l'esclence,
Od le carnail Irence l'orelle.
l Part on.. 9S' -2, Crapelet)
ESCLENCHi, adj., gaucher :
Quant vdus perchevoz une personne
esclencUie, au porter baptisier, il fut pre-
mier couchié sur le bras esclenc, dont il
tient a sou préjudice. El pour tout ne
pœult l'en faillir de premim- eouchier et
porter l'enfant sur le droit lez. {Evaiig. des
Quen., p. 147, Bibl. elz.)
ESCLENCHiER, csclancMer, esclenguier,
esclenkier idj., gaucher :
Willelmus 'Esclanchier. (1237, Cens.
Grand-Beaulieu, p. 142, Arch. E.-et-L.)
h'Esclencliier. {lb.,p. 153.)
Donai mon gaige pour trover
tin chevalier pour loi prnvpr
En la conrt qu'il ne devoit eslre
Droitz chevaliers de sa main désire.
Or fst issi du chevalier
Qne vous l'avez let esclanchier
Et puis qne vons conquis l'avez
A Tons est qne vons me poez
La riens doner que mielz je voil.
(R. DE HoD., ileraugis, ras. Vienne. f°"l6°.)
Ancnn sont esclenkier, s'usent de le seneslre.
(Gilles li Moisis, li Estai ries Cures et des Cape-
lains, I, 368, Kervyn.)
Li esclanckiers n'est mie meshaingnies.
{Bigestss, ms. Monip. H 47, f» 2S6^.)
Sunt esclenqjiier.(Serm. lat.-fr., xiv° ?.,
ms. de Salis, f 29 r».)
Levus, esclenchier. {Gloss. de Conches.)
— N'être pas esclenchier, à peu près
comme nous di.sons ne pas y aller demain
morte, pour dire être plein d'ardeur à :
Pie le trovastes pas de ferir esclenkier;
De lui seul a senr vus l'oi-jcn atargier.
(fioam. d'AliJ., f° 30'", iilichelant.)
D'aid'er les siens n'est esclanchiere .
IG. DF. CoiNci, ilir., ms. Soiss.. P 21'" et ms.
Brnx., f» 23^.)
Hoians s'escrîe comme ber :
Signer, ne soies esclenguier :
Cados, el cil qui iert ses nies
.loreot que siens en est li oies.
Et qu'il i venront mort n vif.
(Gaetier, 'i'sle et Galeron, Richel. 375, f° 296«.)
àMais cil ne sont pas esclenguier,
Ains ireocent lies et pomoos.
at; fSOl'.)
N'aies del bien ferir merchi.
Gardes ne soies esclenguier
Del bien ferir. del detrencier.
(Eteocleet Polin., Richel. 373, t° 345.)
ESCLEXNE, voir ESCLASEB.
ESCLER, ascler, ascUer, s. m., Esclavon,
mot devenu synonyme de païen, infidèle:
Ne se doutaient Sarrasin ne Escler.
(.Gar. te Loh., t" chaus.,sviu, P. Paris.)
U celés (lois) k'establircnt Sarazin et Escler.
(Garn.. ne de S. Thom., 13313. f» 21 r°.)
Tostet isnelement sor mon cheval montez.
Que bien le recnnnnîîsent Sarisio et Escler.
{Guide Bourg., 1313, A. P.)
Le parole entendirent qui fn due as Ascters.
ILes Chelifs, Richel. 12338, T' 66' )
Et Mahon qui no loy vol el fist estorer.
En qui croient paycn, Sarazin et Escler.
(nist. del'.er. de Blav., Ars. 3143, f 126 r».)
Quand la noisse oirenl ceus Saracins .iscliers,
Che eslnient don zaslel isns [h) ors as verziers.
{Prise de Pampel., p. 121, Mnssafia.)
ESCLERCIH, voir ESCLARCIR.
ESCLERE, voir ESCLAIRE.
ESCLEREMENT, VOir ESCLAIRE-MEST.
ESCLERGIR, VOlr ESCLARCIR.
ESCLERIEMANT, VOir ESCLAIRIEEMENT.
ESCLERIER, VOir ESCLAIRÏEK.
ESCLERISSEMENT, VOir ESCLARISSE-
MENT.
ESCLERZIR, voir ESCLARCIR.
ESCLic, voir EscLis.
1. ESCMCE, escUche, escleche, escicle,
s. i., éclat :
Par tel air l'at trnssee e brandie
Qu'envers le ciel en volent les esclices.
(Rot., 722, Muller.; Le ms. porle escicles.
Ch'entro ses pung l'o frait e brisée,
Conlra lo ciel ne fa voler l'esclice.
(.Roi., ch. 11. Teste de Venise.)
Lors li ont la lance baillie ;
Par tel vertn l'a cil brandie.
Qu'il en fait voler les esclices.
(.Flaire el Blance/lor, V vers., 718, du Ménl.)
Lor lances par escliches volent.
(.Cristal el Clarie, Ars. 3316, f 341'.)
Ilec spatula, esclice. {Gloss. de Glasgow,
Meyer.)
Et fery sur le varlet de ce baston qui
fust sec, duquel en sailli une esclice en
î'ueil de sa femme {Liv. du Chev. de La
Tour. c. 6, Bibl. elz.)
— Démembrement, partage d'un héri-
tage :
ESC
ESC
ESC
403
Toutes esc/ic/ips fie fief?, soient esclichees
par veadition, partition, don on porlion de
quiat, doibvent droits de reliefs, et sem-
blables choses. (Coût, de Boulenois,
cxxxvlil, Nouv. Coût, gén., I, 39'.)
En matière de reprinse desdites mai-
sons et lierilages, frareuseté fait a préférer
a proximité, et escleche a frareuseté. (CoiU.
d'Armentières, m, Nouv. Coût, gén., II,
923.)
— Dans les exemples suivants il pré-
sente l'idée d'un objet de parure tailladé,
frangé :
J'ai chaaces de Bruges fattices.
Argent pel por mètre en esclufs.
(Du Mercier, Robert, p. 151.)
Et chnscnn (oiseau) porlnit les ronlears
De sa plnme, senz autre esclice
Porter, fors sa propre pelice,
Sanz contrefaire les Iionours.
(KusT. Descb., Œuv., Il, 32. Tjrbé.)
A Corart Groslé pour deux esmonehoirs
d'esciîsse par manière de bannières. (Comp-
tes royaux, 1403-1423, Arcli.)
Eclisse appartient à la langue moderne
où il a le sens général d'écl.it allongé de
bois et plusieurs acceptions particulières.
Patois normand, édiche, éclat, morceau.
On dit aussi dans ledépartement de l'Aube
esclisce, éclat. Pic, éclecUe.
2. EScucE, esclisce, esquiche, s. f., se-
ringue :
Bugeur d'eaue par lequel les enfans ge-
tent l'eauB Tuu a l'autre de loing, la quele
eaue est en un estrument crues, loue et
roont lequel est apelé esquiche. (H. de
MONDEVILLK, Richel. 2030, f» 79''.)
— Au fig., esclice de venin, celui qui
dégorge le venin :
Fol arrogant, esclisce de xienin, menteur,
injurieux. (G. Chastell.\i.n, l'cr/iJ mal
prise, Kervj'n.)
EscLicEMENT, escUsseiuent , escliche-
ment, esclipsement, s. m., démembrement,
partage d'un bien, d'un héritage :
Non obstant esclicheinent de fief. (Juill.
1329, Cft. de Madame d'Artois, Arch. C
d'Or, B 48d.)
Nous apperccvons très notable desmam-
brance de noz contez dessus diz, terres et
autres noblesses, laquelle samblablement
seroit en grant doniaige de nous, de noz
successeurs, escUchenienl et, perde de nos-
tre heritaige. (1349, Arch. JJ 78, f 14 r".)
Journeulx de terre ou environ, lequel
(Gille Racbine) en a vendu et esclipsé la
moitié..., laquelle vente et esclipsement fu
fait par le conseil de maistre Hue CaiUeu.
(1415, Doc. inéd. sur la Picardie, iv, 114.)
Si c'eftoit en pays ou la couslume souf-
fre que le fief soit esclichié de autant que
le quint peut valoir, saches que l'escli-
chement sera tenu aussy haultement que
le propre fief. (Bout., Somme rur., l" p.,
f° 118>, éd. 1486.)
L'esclissemenl de fief touche et regarde
seulement au seigneur duquel le fief seroit
tenu. {Charl. de Bain., ci, 3, Nouv. Coût,
gén., il, 126.)
EscLiCETE, - chete, - ette, eclisscte, es-
clipseste, s. t., dimin. d'esc/tce, petits mor-
ceaux de bois avec lesquels on faisait des
ouvrages rapportés, des paniers, des cor-
beilles :
Chappeaui de roses en eclisseles.
(Rose, Vat. Ctir. Ii92. f 5-2=.)
En escHceles.
(Ib.. Vat. Chr. 15>2. f i8''.i
En escUchetes.
(Ib., Vat. Otl. 1212. f° SI*".)
Chapiaus de Dors en escHceles.
{11/., 7475, Méon.)
Leur donnes chapians en esclipsestes.
(/*., ras. Corsini, f» 51''.)
Ame dévote, après que par la grâce de
ton loyal amy tu auras cueilly ces belles
fleurs il les te convient arrengcr sur une
belleet gente esclicetle. (Chapelet de la Vir-
ginité, de l'esclicette, Fréd. Godefroy.)
ESCLicEURE, S. f., éclat :
Quant GadiOers la lance qu'il lenoit roide et dore
A fait voler en pièces par mainle escUceure.
(noum. d'Alir. P ■24<', Michelant.)
H.-Norm., vallée d'Yères, éclichure, écla-
boussure.
ESCLicHE, voir Esclice.
ESCLICHEMENT, VOir ESCLICBMKNT.
ESCLICHETE, VOir ESCLICETE.
ESCLICHIER, voir E?CLICIER.
ESCLiCHON, S. m., cordon frangé qui
serre la bourse :
Une bourse de corporal de velours ver-
meil a vers esclichons. (Invent, de S. Amê,
vers 1469, Arch. Nord.)
Cf. la dernière signification de esclice.
1. EscLiciER, -chier, esclissier, esclisier,
eelissier, escligier, ecligier, esclechier, elicier,
éclipser, verbe.
— Act., mettre en éclats, en pièces, faire
voler en éclats :
Les escus treient et escltssrnl.
Ilaumes effondrent t-t dcbrisseut.
(Ren. de Beacjec, /( Biaus Desconneiis, 2134,
Ilippeau.)
Escus fendent, hiauuies escîicent.
(In., ib., 5599.)
Les lances eslicereiu et peçoient par irox.
(S. Bon., Sax-, cclxxxiii, Micliel.)
Mais U ctievaliers a brisie
Sa lance et en trois esclichié.
(Durmars le Gallois, 1677, Stengel.)
Bien se lièrent al aprochier.
Si qu'il font les escus percier.
Les lances escîicent et fraingnent.
Des cors et des cheraz s'enpaignent,
Lor escus fendent al hurler,
Et lor helmes font enbarer.
(Ib.. 7035.)
— Réfl., voler en éclats :
La hanste briset, s'esclicet jnsqn'as pnini.
(Roi., 1359. Mùller.)
— Neutr., dans le même sens :
A Pierctieval grant cop donna
Sor l'escn a 11 ors flamboie,
Mais la lance esclice et peçoie.
(Perceval, ms. Mous, Potvin, p. 123.)
— .\ct., démembrer, partager, en parlant
d'une propriété, ce qu'on appelait autre-
ment esbrauclner :
Requérant en grant instance que ledite
vente je comme sires voulsisse gréer, con-
sentir et accorder, et les onze uiuys de
grelin dessus dits «rWc/iîer. o=ter el séparer
de son dit fief qu'il tient de my. (1371,
Cart. Esdras de Corbie, Richel. 1. 17760,
f» 206«.)
Un fief seaut ou terrouer de Croisetes...
esclichiet du fief dudit de Croisetes. (Vé-
nombr. des bailliages d'Amiens. Arch. P 137,
f» 81 r».)
L'autre raison si estoit que tout estoit
d'un fief, en ung seul corps d'un seul te-
neiueut, car par ce ne s'i pcivoit diviser ne
départir, ne rien n'en povoit estre esclichié.
(Bout., Somme rur., 1» p., f» lUii, éd. i486.)
Ce eust esté dommage et grant perte
pour le temps a venir, si la maison eust
esté ainsy ectisee par partage de maisné.
(Chastellain, Chron., V, 19, Kervyo.)
Par pareil et semblable relief et cham-
bellaige sont tenues aucunes terres desdites
baronuies, lesquelles ont esté ancienne-
ment parties et esclechiees d'ic.'lles ba-
ronuies pour portion de quint ou autre-
ment. {Coût, de Boulenois, lxxxix, Nouv.
Cout. gén., I, 33^)
Terre esclissee de pairie. (Chart. dellain.,
IV, 8, Nouv. Cout. gén., Il, 48'.)
Hnrsmis le cas de partage, le fief ne peut
estre démembré ou éclipse au préjudice du
seigneur féodal, et sans consentement.
(Cout. de Melun, ci, Nouv. Cout. gén..
m, 441.)
On trouve au xvii' s. :
Suivant ce nous avons esclissé et séparé,
esclissons et séparons. [18 mars 1630, Cart.
de Flines, mlxx, p. 906, Hautcœur.)
— Rén., être démembré :
Un fief ne se peut esclicer, ou desmem-
brer, n'est par le consentemeut exprès du
seigneur duquel il est tenu. (Cout. de la
Salle et Baill. de Lille, Nouv. Cout. géu..
Il, 904.)
Frères et sœurs puisuez du succédant fii
fief peuvent a leur frère ou sœur demander
droit de quint, qui est la cinquième partie
du fief, lequel quint se doibt esclicer et
mettre hors de la totalité ou en recevoir
l'estimation. (Coust. de Tournay et Tour-
nesis, p. 13, ms. appartenant à M. Bali-
gand de Mortagne.)
— Neutr., faire des éclairs :
Qui dont veist et plovoir et venter.
Arbres l'roisier et moult fort esclicer.
(lluan de Bord.. 3270, A. P.)
— Neutr., au sens passif, être partagé,
divisé :
A ce jugement faut trois choses, et sont
nécessaires, juges, demandant, et deffen-
daut, et eu ces quas oi il auroit deffan
dant et demandant, li sires seroit querel-
leres, si ne seroit pas la cort ygal, car ju-
gement si ne doit pas ecligier, selon Tu-
bage de cort laie. (1270, Ord., l, p. 275.)
Bourg., Yonne, St Martin sur Ouanne,
éclisser, mettre, poser des éclisses autour
d'un membre fracturé. Yonne, Puysaie,
earicler, faire des écli.<!.':es ; se dit auss de
l'action de tresser des brins d'osier, des
branches flexibles.
2. ESCLTciER, esclisier, esglichier, es-
cUncier, verbe.
406
ESC
— Neutr., glisser, dévier :
Li cols esclise, ne l'ail raie lochié.
(les Loh., fragm. Cliàlons, v. s:;, nonnard.il.')
Li cos esclice, n'en a mie toudiié.
(7J., ms. Montp., F 176'.)
De l'espee tel cop li cinnne
One TyJens loi en csloune :
Mais no l'alaiul noienl el cors,
Car li cols cscliça dehors.
(Eteocle el Polin., Uichel. STi, P 41''.)
Li colps desiis le bianine en escUçant-
{Artur, Kichel. 337, f" 14'.)
Mais la lance ne pol mie aler adrechanl,
Ains passa sonbt i'ai>sielle ainsi qu'en escHstanl.
(Cipcris, Uichel. 1637, f 94 r".)
IcfUui Henry sacha son espee et fery le-
dit baslart un seul cop sur la teste en es-
clinçant sur le costé destre. (1408, Arch.
J.I 162, pièce 359.)
— Réfl., se glisser :
Ceuls qui Perdicas assistoient espoentes
de ces nouvelles s'esul'ichennl de nuyt a
leurs cites. (FossiiTiEK, Chron. Marg , œs.
Brux. 10511, Vil, III, 6.)
3. EscLiciER, esclkhier, escUsser, es-
glisser, esclusier, esclipper, verbe.
— Act., avec un reg. de chose, lancer an
moyen d'une seringue, jeter par petits
coups :
Et luy escUche de IVaue au visage ung
peu. (Modiis, !■> 98 v», Blaze.)
.Mettez le jus de celle herbe en l'ueil de
Tostre faulcon en esclichant dedans. {Ib.,
(' 94 r» )
Et Iny soit esclippê de l'eaue sur le visage
(76., f" "80r».)
Je esclisse - 1 squjTtc wilh a squyrte,
an instrument. (P.^LSGR., EscifTirc, p. 731,
Génin.)
— Avec un rég. de personne, seringuer:
Icellui Souquin oust commencié a ferir
en l'eaue d'un baston qu'il tenoit et euFt
mouillé ledit Pierre,.... persévérant dp
mouillier rt eschisier ledit Pierre. (1303,
Arch. .IJ 143, pièce 269.)
Le suppliant priul de l'eau d'icelle fou-
lerie et en esglissa ung pou icellui Colinet.
(1474, Arch. jj 19S, pièce 1043.)
— Neutr., jaillir, éclaliousser :
Il ne faut attendre que les cocombres
soient du tout meurs : car a les toucher
seulement, ils esclissent contre les yeux,
au grand dunger de la veue. (Du PiNET,
Pline, XX, ch. i, éd. 1366.)
H. -Norm., vallée d'Yères, écUcher, Des
sin, eccHnchier, éclabousser. Poitou, eqclis
ser. Lorr., Meuse, éclincher ; Bomg , Yonne,
éclisser, églisser, églincher.
EscLicQi'iER, V. n., publicp avec la
sonnette :
EscUcqtiier. flo29, Roye, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EscLiçuN, s. f., é^lat :
Des lances funl tosl tronçnns
Dunl loin Tolenl Viesclifuns.
(S. Edward le cimf., 2:,H, Lnard.)
ESCLiEii,v. a., mettre en pièces, briser:
Vait le duc ferir a bandon
Par mi l'e^cn d'or a linn
One la lance froisse e esriie.
(Ben., D. ie Norm., Il, 33664, Michel.)
ESC
I.e tronçon hance de H perche quarree,
Bauduo en flerl sor l'elme tel leslee.
Qu'il a sa perche et fendne el quassee
Dusques es poins li est lote escliee.
{Alcschans, 68 Hî, Jonck., Guill. i'Or.)
Sonbz les escnz si onl grans coups donné,
Les lances brisent, les fois sont esche'.
(Rom. d'Aquin, 2SS6, J. des Longrais.)
ESCLiFE, S. m., appeau :
Tamburs el escUfcs Irawes.
(Froiss-, Pocs . Richel. 830, f» 28-2 r" ; Sdieler,
II. 320, i-2.)
ESCLiFFER, V. a., prendre à la pipée :
Meismes les oiseaus l'onneurent
Et au son de sa voix akenrcnl.
Il les eseliffe. il les appelle.
Il lor esl courtine el chapelle
A la pluie, au vent, a l'orage.
(Fboiss., Poés., Kichel. 830, 1° 354 t" ; Scheler,
II, 32, 1078.)
ESCLIGIER, VOirESCLir.IER.
ESCi.ir.xEMENT, cicUnoiument, s. m.,
perquisition :
Nous avons vendu a Pierron, abbé de
Corbio,... tout ce que nous avons a vile
seur Corbyp... en issues, en entrées, en
ajournemens, en cherquemanemens, en
esclingnemens, en desgren au moelin. etc..
{1262i Cari, noir de Corbie. Richel. 1.
17758, f" 180 r».)
Dans plusieurs pièces analogues, ce mot,
ordinairement précédé de cerquemane-
mens, est remplacé par rlaim, ou clameurs.
Cf. ESCLUNÔ.
ESCLTGNIER, esclugnier, escluigner, es-
clunier, v. a., fermer l'œil i demi :
VahVesrhiirneel reclold'reil) aussi cou s'il sonmelle.
(De Vaspasien, Uichel. 15.H3, f" 281 r".)
— Épier sournoisement :
Dn voir estes mnnlt estoiRuant,
Bien vos alez rsriiijnaiil
Les desgarnissemeoz d'Egypte.
fEvRAT, GcHCiC, Richel. 124o7, t' 99 r".)
Se sonlieument les escIniijTions,
Moull trouverons en lor aiïaire
D'angles de coi Dex n'a que faire.
(G. DE Comci, Mir., ap. Duc, III, 87', éd. Didol.)
! Se solilment les esclignons.
I (Viir., ap. Sle-Pal.)
On vint a son hoslcl ; parlonl e^clingna on
Que des jovanx du roy trouva rn grant foison.
(Geste des ducs de Bourg., 3633, Chron. belg.li
I — Eselignié, part, passé, qui a l'cpil h
! demi fermé :
Travers, qui n'osoit reposer,
Sa femme comence a choser
Qui .1. poi estoil esctijniee :
Dame, fait il, ae dormez mie.
(De Haimel el de barat, Richel. 19152, F 53 r".)
ESCLIMIR, voir ESCLEMIR.
1. EscLiN, adj., transparent à force de
maigreur ■?
j II semble qu'on veuille despitter Dieu et
I nature quand ou prendra ain=i les mères
I sur les petits : car elles sont si maigres
' qu'elles en sont quasi escUnes. (Calv.,
I Serm. s. le Deuler., p. 739% éd. 1567.)
2. ESCLiN, s. m. ; faire esclin de roi/aulx,
faire sauter, danser les écus :
ESC
Pour contenter le feraynin,
ÎSous ferions plus d'ung enclin,
Qu'ung aullre, Je quinze rojaulx.
(Poès. altrib. à Villon, Dial. de Mallepaye et de
Suillevant, Jonaust, p. 209.)
ESCLINCHE, S f. î
Une petite pièce de bois qui siet en ban
et en liuaige de Louppoy le Chastel par
devers Vesclinche Asseliuet ajoiuguaut aus
bois Mons. Appaulart. (1333, Arch. JJ 09,
f» 61 V».)
ESCLIXCIER, voir ESCLICIEH.
i. EscLiNER, V. a., incliner, inspirer
de l'inclination :
Li cerf nul a serpent haine.
Si com nature les escliue.
(Dclirr. du peup. d'isr., ms. du Mans 173.
r 31 v°.J
2. ESCLINER, V. a ?
Une pelle, iing ratel et une fourquette
pour ouvrer a escliner la pouidrc de cinon.
(l.ïfîS, Béihune, ap. La Fons, Gloss.ms.,
Bibl. Amiens.)
ESCLII^IG^EMENT, VOir ESCLIGXEMRN'T.
ESCLTNGNTER, TOir ESCLIGNIER.
1. ESCLIPPER, voir ESCHIVER.
2. ESCLIPPER, voir ESCLICIER 3.
ESCLIPSEMENT, VOir ESCLICEME.NT.
ESCLIPSESTE, VOÎT EsCLlCETE.
ESCLis, esclic, S. m., éclat, tronçon :
Les lances brisent, s'en volent li esctis.
(Les Loh., ms. Montp., C ISl*".)
Sa l.ince brise, si vola par esclls.
(Gar. le Loh., 2° chans,, xu, p. 232, P. Paris.)
Les lances brisent et volent par rsclis.
(Raimb., Ogier, 7138, Barrois.)
La lance al dus peçoie et vole par esclit.
(Th. de Kent, Ges/e d'Àlis.. Richel. 24361,
f° 17 v".)
Les lanches sont brisies, ne porent pins softrir.
Tôt conlreval les chans eu votent li eselis.
IGui de Bourg., 2462, A. P.)
Li esclic conlrcmont volèrent.
(Parlon., 9733, Crapelel )
El se fièrent en mi le pis
Des lances si qne les escUs
En volent en haut el en loins.
(Àlrc per., Uichel. 2168, i" 16'..)
Li faes le feri premier
Del bon espiel en mi le pis
K'il en fist voler les esclls.
(Ib.. r 38''.)
ESCLISSE, S. f., traîneau :
Sont tenus tous fermiers dudit esclai-
d-ige de sougnier toutes fortes cordes,
charries, esdisses. {Slaluts de Méziéres, ap.
Duc, Esclichium.)
ESCLISSBMENT, voir Esr.LICEMENT.
1. EscLissiER, V. a., conduire sur le
traîneau appelé esclisse :
Se aucuns marchons.... vouloienl faire
rouiUier leurs vins, qui seroient près du
rivage, sans porter, esclissier ou charrier,
ils doivent pour chacune queue de vin
.VII. den. comme s'ils estoient esclissiez,
{stal. de Méziéres, ap. Duc, Esclichium.)
ESC
ESC
ESC
407
C'est peul-ètre le mêirie mot que escli-
cier, glisser.
2. ESCLissiER, voir ESCUCIIÎR.
EscussoiRE, - oyre, - çoire, escUs-
souere, eidisoire, s. f., seringue, et en
particulier sorte de pompe à injecter qui
servait en fauconnerie :
11 ne li coïieat pas faire esclicoire,
Oaar en loules saisons avoil la foire.
[Audiijier, Méiin, Fabl., IV, -2-25.) Impr. , «f /iVoire.
Une esclissouere d'argent doré, a getter
eaue, poinsonuee dessus, pesant m onces,
XVIII est. Compt. de 1420. Dues d^' Bour-
gogne, n° 4245, Laborde.)
Clepsedre, que on appelle escUsoire. (B.
DE GoRD., Pratiq., m, 13, éd. 1493.)
Je gayge a toy img gros que je esclis-
seray oullre ce mur la de mon esciiS-
soue're. {Palsgr., Esclairc, p. 731, Génin.)
EscUssoire, il sqiiizzo. (Ounix.)
— Pompe pour lancer l'eau au loin :
Et avoyent la dedans lari.'es tuuneaulx
tous plains d'eau et force eclissoyres et
artillerve a papier. (U'Adtos, C.hron., Ri-
chel. SÛ83, 1- 113 v».j
H.-Norm., \allée d'Yères, esclichoire.
Poitou, Vienne, arr. de Ci\ ray. Deux-Siivres,
ecJmowére, s. f., petite seringue en bois dont
les enfants se ser^ent pour arroser les
passants par espièglerie, ou s'arroser entre
eux comme par jeu.
ECLISTE, voir ESCLISTHE.
escIjIStrant, brillant :
Virent l'espère
ArJuni el eseli.-<tiuul cl cltre.
(Mtr. de S. Eloi, p. 120, Peigné.)
Le voirre qui glare recemhle
Et escHsIrant sonef el plein
Li escouloorza île la main.
Si 11 conla en la gorgele.
(J. Le M.iR.H.iNT, Mir. de X.-D. de Chartres,
p. 50, Duplessis.) Impr., esclingdant.
— Fig., éclatant, retentissant :
Elle (Renommée) a plus de mille basines,
Les anlcnnes basses et sonrdes
Pour deviser a ses voisines,
Les anltres esctislrans et loarJes,
Les nnes a esconter bourdes.
Les aalLres a vérité dire.
(,Lefr.i.nc,C/i3/«;). des Dam., Ars. 31-21, F 19=.)
ESCLisTHii.ecfoire, e$cl)ste,ecliste, s. ni.,
éclair :
Et si oonmence li airs a obscorer,
Et a pIoToir el forment a toner,
Et cil esclhire l'nn après l'autre aler.
(RiIMB., Ojier, 11191, Birrois.)
Danl^es vint si granz farce d'esclistrc ut de
tonoile. (Dial. SI Greg., p. ICI, Foerster.)
Impr., de fcUslre.
Les escUslres et les tonoiles. {Ib.)
Le nuit meesma que AuJroiueà s'en-
l'uioit, leva une si graut tormente en le
mer, et une si grant tempesfp,que de vent,
que de tonnoirre, que ti'esclistre, que il,
ne se gent, ne seareut quel part il aloient.
Robert DE Cl^rv, p. 22, Riant.)
Ses escUslres et ses esparz. (Psaul.. Maz.
23S, f'SS V».) IV. I
Cel jour fisl moolt lait (ans de tonnoirre el à'es-
[eliste. j
(Berle, '22175, Scheler.) >
Celle nnit mauvais temps faisoit
De pluie, d'escthlre el de vent.
(Couci, 2.428, Crapelel.)
Ungs tonnoires et ungs escUslres si mir-
veilleux. (Froiss., Chron., IV, 141, Kerv.)
En l'aultre main lient les escUslres, pour
fouidroyer les orgueilleux gavants. (.Mo-
LiNET, Chron., ch. cxlix, Buch'on.)
AUei, que d'orage el i'eclUlre
Soyez vous tons deux fulminez.
Urt. des Aposl., vol. I, t» 0'', éd. 1537.)
Ce temps par revulutions
Fera les blanches nuées noires ;
Avec grandes impressions
Causant escUslres et tonnoires.
(1527, Prenoslicalion de Songe-Creux, Vues. fr.
des xv' el 5vi' s., t. XII.)
Wallon, édile, ecUslre.
ESCLisTRER, ec/iiid'er, esclilrer, v. u.,
faire des éclairs :
Et souvent ecHstrer et esfondre caoir.
(noum. d'Alix., P 51". Michelanl.)
L'air enUanber, braire et crier
Et esclislrer en maintes pars.
Uiose, Val. Oit. 121-2, !" I3i".>
.1. angro i tramist, devers le cliîef volant ;
En semblanche de feu vint aval descbendant.
Quant il fu entr'eus .il., tel clarté va rendant
Et si grande lueur comme eu eselhbanl,
Qae luit chil qui le virent se vont esbahissant.
(fiooii de itaienee, 7281, A. P.)
11 commença a esclilrer et a tonner.
(Froiss., Chron., V, 51, Kerv.)
Qu'il face toner, esclislrer, gresler et
plouvoir, (Fos«ETiER , Chron. Marg., ms.
Brux. 10509, f» 27 r".)
La lonnoit, plenvoit, escUstroit, et faisoit
le plus impelueulxoraige que jamais avoient
veu. (J. MoLLNET, Chion., ch. CCCXM, Bu-
chon.)
— Fig., pour exprimer la vivacité de
la colère ;
Brutus esclislrant en furieuse ire, escria
a la multitude... (Fossetier., Chron. Marg.,
ms. Brux., II, f" 113 V.)
— Être frappé de la foudre :
On voidl les plus grandes bestes plus
tost tomber, et les pins hauts édifices plus
souvent que les bumbles et bas esclilrer.
(FossETiER, Chron. Marg., ms. Brux. 10310,
1" 177 v.)
— Infin. pris substantiv. :
On double les tonnoîlles el le fort esclislrer.
(Gilles li Muisis, /( &/<is duu Mon. de Si ilar-
lin, I, 123, Kervyn.)
Wallon, éditer.
ESCLITER, V. a., barbouiller A'escloi:
Uengrins lorne son desrier :
Vilains, dist il, de Ion louier
Veil or que l'aies le merile.
Le visage tout li esclite,
Nés cl baulevres et menton.
(lien, coroné, Richel. Iil6, i° 75 r".)
ESCLITRER, VOir ESCLISTRER.
ESCLO, voir ESCLOI.
ESCLODOIRE, VOir ESCLOTOIRE.
EscLOEURE, S. f., éclosion :
Le trentiesme jour ilz se esclorront (les
faisans), et par quinze jours après l'es-
cloeure on les paistra de farine d'orge.
(Frere Nicole, TraJ. du Livre des ProuMtz
champ, de P. des Cresceiis, !« 112 r» éd
1316.) ' ■
ESCLOFLE, voir EsGOI-I.E.
ESCLOI, esdoij, escloit, excloy, esclo, es-
dat, s. m , urine, eau sale :
Nous beverons Veseloi et le sang des roncis.
(Conq. de Jerus., 1001, Ilippean.)
Et si les fcroit tant pissier qu'il icroieut
tou noié en lor esclal. {Chron. d'Ernovl
p. 363, var., Mas-Latrie.) '
Un jour avint k'en un solier durement
se tenchierent (If s deii.v femes à Socrates)
et Socrates de dessous si les desgaboit :
lequel Zaulype de son escloil l'arousa. (Li
Ars d Am., Il, 104, Pelil.)
Que nulz ne soit si hardis ne si oses
que il gette quelque ordure, vaue ou escloy
ne aiiltre cose, quelle que elle soit, hors
de se piaison. {Ch. de la fin du xiv» siècle,
Abbeville, Mon. de t'hist. du Tiers Elai, IV,
Pluiseurs estoient tellement niartiriset
de soil, que il leur couvenuit souveulefoix
l)oireleuresc(0('(. (.1. Wauq., Merv. d'Inde.
2-' P-, <■. XXI, Xi.v. de Haui.)
Cefto bouteille vous prendre
On j'ay laissé de mon excloy ;
l'uis le porterez a maistre Ëloy,
Qui est médecin bien appert,
Ailiu qu'il vous die en espert
Dont se grand mal icy me vient.
(Farce d'un Amour., Ane. Th. tr., I. 219.;
Chacun esclo d'eau estant en chacune
desdiles seulines. (|,:i7l, Décl. du péage dt
Mesves, Mantellier, March. Fréq , m, 93.)
Picard et rouclii, édoi, wallon de Mons,
édo.
ESCLOiE, S. t., urine ;
La femme d'icellui Geraumiu entr
en sou hoslel et y priut un pot de terre
garni à'eseloie el d'autre ordure, et icelle
ordure gelta a la teste dudit Molin, et le
gasta très deshonnestemenl. (1377, Arche
.U 110, pièce 302.)
Jloiiillié de escloie. (Chron. des Paijs-Bas,
de France, etc., Rec. des Chr. de Flaud.
t. 111, p. 528.)
ESCLoixNE, s. f., dispute, colère, em-
portenieat, querelle :
Guillaume Ghoudin, qui estoit homme
de moult dur langaige, dist par manière
d'esdoiane qu'il ne s'en partiroit point.
(1406, Arcb. JJ 161, pièce 176.)
ESCLOIRE, voir ESCLAIRE.
ESci.oiT, voir EscLoi.
ESCLOP, voir ESCLOT.
EscLOPiNÈ, adj., boiteux ;
La sixiesme m:tin appuyée
Dessus sa hanche evclopinee.
(Decoilleville, Tiois pelerinaiges, P G8'', impr.
Inslil.)
ESCLORE, esdoure, esclourre, exdoure,
esclure, verbe.
— Act., mettre dehors, chasser, exclure :
De lotes parz les uni esctos.
Lo champ Inr tolent el lo bos,
De lole-î parz les avironent.
(fini/, ms. Munich, 803, Vollra.)
408
ESC
ESC
ESC
Debole et escloii dolor de ton corage.
(Dial- anime conquerentis, Bonnardot, Ro-
Mania, V, p. 283.)
Por excloure les périls, les mais et les
outruifîes ■\ur i puiiroieut eucor avenir.
(16 déc. 1314, Ofjic. de Besançon, Arcli.
mun. Montbéliarfl.)
Exclos et luers mis de la dicte grâce et
franchise, (/t.)
— Faire éclore :
C'estoit un pigeon prius ou colombier
de Gargantua, esclouanl ses petitz sus l'ins-
tant que le susdiet Celoce departoit. (Ra-
BEL., Quart livre, ch 3, éd. 1552.)
On dit que les poules esclonent leurs
poussins tachetez de la couleur qu'on leur
met au devant des yeux taudis qu'elles
couvent. (G. Boucuet, Serees, x,\ii.j
— Neutr., sortir de l'œuf :
Hz pondent premier, et couvent deux ou
trois eufz, lesquelz ilz couvent l'espace de
quarante jours, et puis esclusent et de-
viennent petits oyseaul.x. (Xouvelletî'S el
diverr.ilés estant entre les bestes, en la terre
de preslre Jehan, ap. Jub , OEuv. de Ruleb.)
— Rén., provenir :
De l'ancien chaos et confusion s'escloyt
la coucurrtu universelle de toutes choses.
(Pasuliusli, Pour/jarler de la Loy.)
— Act., fermer, couper :
Notre an^arde ont aperceue,
Paisaot sont de la montagne
Qui sont descendu dans la plagne
Por esclore noire cemin.
(Eleocle et Polin., Richcl. 373, P 5fAl
— Esclore un moulin, le faire cesser de
'moudre en baissant la pale et en ouvrant
la vanne :
Une vanne a esclourre le moulin, a tout
le treant. (13.35. Compte de OdaH de Lui-
gny, Arch. KK 3% f 242 r».)
Le suppliant dist que le moulin ne mou-
droit a plus de tout le jour, ainsois Vos-
clourroit. (1411, Arch, JJ 165, pièce 268.)
— Fig., révéler :
Si vous pri, dame que j'aim tant,
Qne vous a'rsctoiez tant ne qaant
A nul du monde Tostre amop,
Ainz la celez et nuit et jor.
(Le dit de la Rose, lab.. Jongleurs cl Troueéres,
p. H6,)
— Exposer, développer, expliquer :
Nenil, quar bien savez le voir,
Et de ce, et de l'autre chose,
Si corne le vous ai esclose,
Li reconter me feroit grief.
(Chrest., Erec el En., Ilichel. 14-20, P 26'.)
Or est drois que je vous esche
L'ale^orie que si siet,
Si l'espondrai qu'eust me siet.
{Fal/l. d'Ov., Ars. 3069, f° 107°.)
Car ces dignitez dont nous avons cy
excloses les raisons seront pluslegierement
entendues quant nous en parlerons cy
après. {Rom. de J. Ces., Ars. 5186, (" 1''.)
ESCbORGEMENT, VOir ESCOLORGKMENT.
ESCI.ORGIBK, voir ESCOLORGIEH.
Esr.i.osE, voir Enclose.
F-.scLOsuRE, esclousure, s. f., clôture :
Par toute la forest out il mort bos a
leur esclosures et a eschalaz a leur vignes.
(1213, Arch. K 28, pièce 3.)
Guillaume Largier vint a ladite «sc/ottSM)'e
et s'efforça l'ouvrir oultre le gré et volenlé
du suppliant, lequel déboutant icellui
Largier le hst tutnber dans le besal, ou
rase dudit molio. (1461, Arch. JJ 192,
pièce 25.)
Cf. Encloseure.
ESCLOT, esclou, esclop, s. m., sabot ;
Giraut Germer se party du village île
Fagiole et s'en tira avec ses esclops ou
soulliers de bois. (1457, Arch. JJ 187, pièce
291.)
Jehan Chavet laissa... ses esclos, qu'il
avoit en ses piez. (1466, Arch. JJ 201,
pièce 110.)
Je veidz qu'elle [la vieille] deschaussa un
de ses esi^los (nous les nommons sahotz).
(Rabel., Pantagruel, Tiers livre, ch. 17,
éd. 1552.)
Passasmes risle des Esclots, lesquels ne
vivent que de souppes de merlus. (In.,
Cinquième livre, ch. 26, éd. 1564.)
Hz le firent approcher d'un grand mon-
ceau de souliers de huche, alias des sabots,
qu'ilz disent en ce pays la (Toulouse) des
esclops. (Bon. des Pehieks, Nouv., p. 282,
Jacob.)
— Sabot du cheval, du sanglier, et par
extension la trace, l'empreinte des sabots,
des fers du cheval, des pas du sanglier, et
en général trace, piste :
Les esclos sivent parmi .i. val soutL
(Les Loh., ms. Berne 113, t" 11'.)
Les esclos sivent parmi un pré flori.
(M., ms. Montp. Il 2 13, C 33\)
.c. chevaliers le soient a esclous.
(R. de Cambrai. Richel. 2493, f 37 ¥».)
Il le ferirent en la forest et suirent les
esclos que cil font qui eumainent monse-
gnor Guuvain. yArlur, ms. Grenoble 378,
f»43».)
Et s'en vait celé part ou il cuida que cil
enmenassent la diimoiselc, et siiist mis
escloz queil trouva. (/()., Richel. 337,1'" 212'.)
Chis qni es esclns Nasfien se mit. (S
Graal, Val. Chr. 1687, f" 48J.)
De lui trouver a grant espoir ;
Les escloz- suit jusqu'au bas soir.
Tant que la nuit l'eu toit la trace.
(Parlun., 5719, Crapelet.;
El il enz en \'esclot l'asane.
(;«., Uichel. 19132, f° tîC''.)
Puis est 11 grant cemin entres.
Par u li ctievaliers s'en va.
Devant lui a terre esgarda,
Si en a coisi les esclos.
Ulre per., Uichel. 2168, f> 2^)
De Gerart querre s'entremet.
Apres lui au chemin se met
Tant que ses esclos en trouva.
(GiRB. DE MoNTR., la Violctte, 4419. Michel.)
Or escontez, seisnors, si dirons de Richier,
Qni son seignor sevoit, qu'ainz esclot n'i perdié.
(Floov.. 314, A. P.)
Nicolcte 0 le pent cors,
Por vos soi vpnus en bos.
Je ne cac ne cerf ne porc.
Mais por vos sîu les esclos.
(.iuc.el JVjc, p. 27, Sochier.)
Es esclos entrent dez suiaos.
(Gilles de Chin, 2561, ReilT.)
De la besle vit les esclaux.
(Naliv. N. S., Reinsch, die Pseiido-Evmgelien,
p. 65.)
Le roy e ces countes e harouus les pur-
siwyrent par le esclot des chivals. {Hist. de
Foulq. Fits Warin, Nouv. fr. du xiv= s.,
p. -J9.)
Si entra li rois ou droit esclos des Eu-
gles et des Navarois. (Faoïss., Chron., IV,
188, Luce.)
Perceval party tousjours marchant le
grant gallot, tenant le Irain des escloz d'uul-
cun chevaulcheur. (Percm>aL f 2P éd
1530.)
Telle diligence fist qu'il trova les esclos
de son cheval. (Gérard de Nevers, II, vu,
éd. 1725.)
Esclou, s. m., prlnt of an horse fote.
(PALSGRAVE.Esciairc, p. 258, Génin.)
— A esclos, loc. adv., à la piste ;
Or qniert Jnno son pastourel
Tout a esclos.
(Froiss., Poés., II, 31,1056, Scheler.)
— Changier esclos , se déranger de sa
route :
Li Sarrasin s'entornent isnelement et tnst,
Dessi a lor pertruis ne cangierenl esclos.
(Aiol, Richel. 2! 5 16, t° 133*.)
— Poursuivre ses esclos, continuer sou
sujet, poursuivre sa matière :
Et je poursuivrai mes esclos
Dou haceler : si di encore
Qu'il ne doit amer vaine glore.
(B. Dii CoNDÉ, /; Coules dou Baceler, 19S, Scheler.)
— Esclot a encore désigné la corne d'un
animal :
I) tent Sun arc, si traist a li (la biche).
En Yesclol la feii devaunt,
Ele chai de mainteoaiint.
(Marie, Lai de Gugemer, 96, Roq.)
Li sainglers a l'abai ronpu.
Se li est tost seure coru.
Et il ens en ï'esclul l'asene ;
Li bruns espiols li ret la kene.
(Parlon., 593, Crapelet.)
Fouke leva l'espee, si ly fery le dragoun
en la teste auxi durement couie il poeit. E
le coup ne ly malmist de rien, ne il ne
s'eumaya de rien pur le coup, tant out dur
l'escharde e Vesclol devant. (Hisl. de Foul-
ques Fitz Warin, Nouv. fr. Uu xiv« s.,
p. 92.)
Bourbonnais, .Morvan, Hiuto-Loire,
Lyonn. et Forez., éclot, sabot. Guernesey,
ecclot, trace du pied d'un cheval.
EscLOTOiR, s. m., écluse :
Item fault faire la deschente du tresbu-
cliel, laquelle se vient assembler audit
vaisseau, et l'autre bout audit seul qui
porte Vesclotoir. Item fault deux potilles
pour celuy esclotoir, de .v. pies d« long et
un pié de fornitur-. (3 fév. 1392, Proc.
verb., Arch. S. 22, pièce 1.)
ESCLOTOiRE, escloltoire, esclotouere, es-
cloutoire, esclodoire, s. f., écluse ;
Quant Jupiter vit ensamble
Ses guerriers, ses auemis
Ou fonc d'une valee mis
Ou il faisoient leur atour
Jupiter des hauts roons d'entour
Fist eslans et viviers crever
Et les esclodoires lever,
ESC
Si fist sonr enls tout ha bandon
Les iaves courre île rantloo.
(Fabl. d-Oi:, Ars. ciOSO, P 1'^.)
Jupiter fit emflei' les mers et les rivières,
crever estangs et enlever les escloltoires
<iout vicdrent telles erelim^s d'eaues que...
{Met. d'Ov., Vat. Chr. 1686, f» 16 v°.)
Les portes des esclotoires (1328, Compt.
de Odart de Laigny, Arch. KK 3», f° 86 r».)
Cinnociclotorium, esclotouere. {Gloxx. de
Conches.)
Cinociclotoriura, escloloiiere. {Gloss. lat.-
gall., Richel. 1. 7692.)
Deux chevilles servans a Vesclotouere
(d'un moulin). (1408, Arch. S 29. pièce 8.)
— Sorte (l'engin pour prendre les oi-
seaux :
Un engin nommé escloutoire duquel on
prent les oiseaux a la nuit. (1385, Arch.
JJ 128, pièce 6b.)
Lesquelz prinrent a un harnois appelle
esclotoueres a prendre oiselles de nuit
plusieurs poissons. (1397, Arch. JJ 153,
pièce 14').)
Les tonnelles, esdolouerea, rliets, filets,
pantieres. (Du Fail, Cont. d'Eutr., xxil,
Bibl. elz.)
ESCLOTOURE, VOir ESCLOTURE.
Esci-OTURE, - toure, s. f., écluse :
Quaot il dut en la roue cbair, le chef avaunt,
Li muoers eut muln, mit Vescloltirc a taaat.
(Garn., Vie (II- s. Thom., Richel. 13513, f 4 v".)
Item garennes d'eau que il a des le gué
feu monsieur Gervoise de Menu jusques es
esclolures du moulin de Rigoneau. (13S1,
Aveu de Chaleauvieux, Le Clerc de Doiiy,
t. I, f» 204 V», Arch. Loiret.)
Anoglotitorium... gallice esclotoure vel
escluse... (Gloss. lal.-galL, Richel. 1. 7679.)
ESCLOU, voir ESCLOT.
ESCLOuiR, V. a., ouvrir, faire éclore :
Dien, pour punir l'orgueil, commet une déesse.
Son sein vous esclouit, gardez de l'offenser,
(.to.is., Sonn. pour Uelene, II, xxx, var., Bibl. elz.)
ESCLOURE, voir ESCLORE.
ESCLOUSURE, voir ESCLOSUBE.
ESCLUBART, S. Dl., COUp :
Ilh ne dist mie : Dex vos saut,
Aios le saisi par ses linbars,
Se li dooe des esclubars^
Tant li promet et tant li done,
Ke tous ses dis li gueredone.
(G. Le Long, la Veuve, 1.50, Scheler,)
ESCLUGNIEIt, voir ESCLIGNIER.
ESCLUIGNIER, VOif ESCIIGNIER.
ESCLUNG, S. m., perquisition :
Jehan Capon se plaigny de ce vol a jus-
tice et requist que escluny lui fu adjugié ;
et par icellui escluny fu trové en un fu-
mier en la maison de l'exposante grant
planté des dites pommes. (1401, Arch. JJ
156, pièce 389.)
Cf. ESCLINGNEMENT.
ESCLUNiÉ, adj., qui a les fesses dejetées,
et par extension, contrefait en général
infirme :
Tresluit contrez et escluniez
Me a puis d'ituec aporlez.
iParlun. Richel. lOl.'JÎ, 1» 166''.^
ESC
Trop est boitens et escluniez.
Ce m'est avis, par Nostre Dauie,
A aprochier le prea de s'ame
Oue ce miracle si entent.
Se nionlt ne bee et moull n'entent
A tieus enclins, a tiens ptois.
(G. DE CuiNci, Mir., ms, Soiis., l" '211^, et ms.
Brui., f" 207''.)
ESCLURE, voir ESCLORE.
' EscLusAGE, S, m.. Collectif d'écluse :
Avecques le moulin de Saint Aubin ou
sont moultes vertes et seiches, biez et es-
clusages appartenans audit molin. (1410,
Denombr. du baill. de Caux, Arch. P 303,
2° p., f° 203 v».)
1, ESCLUSE, S. f. ; escluse de Pasques, le
dimanche de Quasimodo :
Données l'an de grâce Nostre Signor
1350, le jour de Vescluse de Pasques. (1350,
Cart. d'Aspremont, t" 4'', ap. Duc., Pasclui
clausum.)
2, ESCLUSE, S. f. ?
Crestes ou escluses reboutz et reforgié.
(1462, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
esglusee, s. f., écluse ; a esclusees, lo-
cut. fig., en cachette :
Les beaux pères sont fort bonnes per-
sonnes, et fuyent la peine pour l'amuur de
Dieu, et avec ce ils u)eulent a esclusees, et
ne le redisent point. (Le Macon, Trad. de
Boccace, Concl.j
EscLusER, excl., vei'be.
— Aci., barrer par une écluse, un bà-
lardeau :
Si fist le flun escluseir et reculeir contre-
mont et issir fors de son chaneil et es-
pandre parmi l'isle ou li legaz et li rois
Jehans et li crestien estoient logié. (.Mén.
DE Reims, 177, Wailly.)
Quant il veulent pescherleur estanc d'Es-
coussaut, il peveut escluser la rivière des-
sus le pont et faire rigolles pour ladite ri-
vière escouler. ( 1339, Cart. de St Jean de
Laon, ap. Duc, Ësclusaijium.)
Pour escluser le fossé de Porte-Checre,
XIX journées de fossiers et d'espuseurs.
(1347, Arch. admin. de Reims, u, 1129, Doc.
inéd.)
Et doivent mes dits hommes tenir et ex-
cluser l'eaue au dessus dudit moulin i|uant
il est mestier de y mectre appareil. (1419,
Denomhr.du Baill. de Constentin, Arch.
P 304, f» 180 r».)
Pour diverlir les caues, les fault excluser
par bastardeaulx (26 av. 1499, Req. Mot.-
de- Ville.) ' "
Wacoyi estoit nécessaire de escluser ou
teurner autre part le bras de mer (0
Curse, m, 9, éd. 1534.) Plus haut : exclu-
ser.
— Fermer comme par des écluses :
Hz passèrent tout oultre le fossé et le pou
d'eaue que la avoit, car en plus de .XL.
lieux il estoit esclusé de mors qui y
csloient versez et couchiez. (FROlss.CAron. ,
Richel. 2645, f» 110'' : Kerv., XI, 315.)
Encore y fut la plus grant presse quant
les meuues gens a piéy arrivèrent, car
sans dili'erer tous chausses et tous vestus
ilz entrèrent en l'eaue tellement qu'elle fut
esclitsee et le cours de l'eaue estoupé, si
que par la force l'eaue sortissoit par dessus
son rivaige. (Orose, vol. I, f» 87», éd. 1491.)
ESC 409
— Fig., boucher, fermer:
Aine n'en poi estre retenus
Nis quant ma vie pertruisai.
Pour chon ma bonclie a'nelasai.
Si en soi poor félons tenus.
(Reclus de Moliess, de Chanté, str. 131. an
Roq.)
— Fig., arrêter le cours de :
Si vous di je qu'il n'est bons né
Qui^Ia fesle povist comprendre ;
.Si s en convient por vaincu rendre.
(Jui nombeiroil la compaiagnie.
Fox est qui i met s'esludie ;
Ce seroit le temps escluser.
(GoDEfROï DE P.IRIS, Cliron., 513G, Bnchon.)
— Neulr., construire une écluse :
Pour ferif et excluser desieres la "ro^se
tour en l'yaue. (1358, Compt. mun. ^de
fours, p. 37, Delaville.)
EscLusETTE, S. f., dimin. d'écluse :
1^'esrlu.^ette qui est encoste leditte navie
(1282, Moreau 206, f" 72 r", Richel.)
EscLu.SEUR, esclusseur, s. m., éclnsier :
Ung esclusseur au moullin de Queon
(1475, Almenéches, Arch. Orne, H 17.)
ESCLUSIER, voir EsCLtCIER.
ESCLUSSEUR, VOir ESCLUSEDR.
EscOBAiER, V. n., glisser :
L'cspee torne, si vet escoliaianl.
(Aliscans, 3961, A. P.)
EscoBER, V. n., échapper :
L'anguille ki se fiche en cel tai, ki ne
vient vûlentiers amont a la clarté, eschape
et escobe de nostre roiz. (.Maurice, Serm ,
f^- Jl?!\°'"^' ^''"■'•> conveuti soppressi
99, 1° 44''.)
EscoBERT, S. m. En escobert, locut.,
couvertement, en cachette ?
Maiz sauve la grâce Robert,
En traonl ou en escobert.
Il parle mal des concubines.
(J. Lefebvre, Resp. de la mort, Richel. 1)94,
i" 4''.)
EscoBicHiER, V. a., cscamoter, enlever
avec adresse :
Certes moull preist volenliers (le renard)
Chose que il peust mengier
S'il la pouist cscubichier.
(Henart, 3924, Mêon.l
ESCOBLE, voir ESCOFLE.
EscocEOR, s. m., mari infidèle :
Issi tormentera Deus le mari escoceor.
(Pass. S. Père, Richel. 818, f» 157 v».J
EscocEREssE, esquoccrcsse, s. f.
femme infidèle :
Liquels ournemens fait les esquoceresses
et les sers amer en pellerinage, et en les
aiguës defundre. (Vie des Saints, Richel.
20330, f» 311'.)
EscocERiE, excocerie, s. f., infldélilé
conjugale :
Or sont en fornication, an avotere au
escocer'ie. {Serm., ms. Metz 262, f" 6'.) '
Délit d' (c excocerie «. (1306, Coutume de
Malthay, art. 8, ap. Perreciot.)
EscocuERiE, s, f., année d'Ecossais ;
53
410
ESC
ESC
ESC
Mais TOUS aves a tort atrait
D'Escoche vost.e escocherie.
Si aves no terre escillie.
(.Sones de Kansay, ras. Tarin, P 50''.)
ESCocERis, S. {., femme infldèle :
Il enseipna as honienz a porter foi a lor?
muiller?, is?i com il volunt qufi les niuil-
lers la lor portant. El issi com tormente li
maris si mulier escoceris, issi tormentera
Deus qui forma tôt le mont lo mari esco-
ceor. (Pass. S. Père, Richel. 818, f" 157 v».)
Cf. ESCOCERESSE.
ESCOCHON, voir ESCOINSON.
ESCOCHONNEMENT, VOir ESCOISSONNE-
MENT.
ESCociER, V. a., décocher :
Or peust veoir escocier sagites, or le
peusl veoir voler ça et la si spessemant
qu'il sembloit qe pluie venist de cel. {Voy.
de Marc Pol, c. ccviil, Roux.)
ESCOCON, s. m. ?
Et avoit pennes semblables e espines et
eicocons. {Miroir historial, Maz. 537,
f" 242 r«.)
ESCODiLLE, S. f., asphodèlB :
Escodille, ou nsfodille, et affrodille. As-
phodelus, herba. (DuEZ, Vicl. fr.-all.-lat )
ESCOEIL, voir ESCUEIL.
ESCOEILLTER, VOir ESCnEILLIER.
ESCOEiLLiR, voir ESCUEILI.ir..
ESCOEL, voir ESCUEIL.
ESCOELLIE, voir ESCDEILLIE.
ESCOER, escouer, ecover, esqueuer, v. a.,
couper la queue à :
Aînz qae luit soient desnoe
.Sont li pinsor tnit escof.
(Heu., 11o6j, Martin.)
Com y ai mon cheval escûé.
{Des Treces, Riehel. 12581, f» 375 r".)
— An renard, au renard cnué.
— An renard, qn'il xoit ecoué.
(J.-A. nE Baif, le Brave, v, G.)
— Escoé, part, passé et adj., ;i qui on
a coupé la qneuc :
Cbiens escoes et espie? av je veu moult
de bons. {Gast. Feb., Maz. 514, f" 37'.)
Singe, difforme, ecoité. (La Porte, Epith.,
éd. 1571.)
Le coq doit avoir la queue grande et
haute, la portant redoublée par dessus la
teste, si toutesfois il a queue : car des
esqueues s'en treuve de fort bons. (0. de
Serr., Th. d'agr , v, 2, éd. 1603.)
— Dans la phrase suivante, il est mis
pour escouillé :
Leurs pauvres testicules estoient coupez
razibus du cul. dont aucuns en mouroient,
les autres eschappoient, comme pauvre
escouez. (Brant., Grands Capil. estrang.,
1. I, c. XI, Bibl. elz.)
ESCOERIE, voir ESCOHERIE.
ESCOETTIER, S. m., fabricant de coëttes :
Simons de Lille, escoetiiers. (1428, Va-
lenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms-, KM.
Amiens.)
ESCOEiriLLIE, voir ESCUEILLIE.
ESCOEULLIR, VOir ESCUEILLIR.
EscoFLE, escoffle, cscoufle, esclofle, esco-
ble, s.ni. et f., sorte de milan, oiseau de proie:
Uns oiseans est qo'est apeles esroii/lei.
(Bestiaire, ms. Monlp. H 431, S" 250 v".)
On escon/îes.
(M*RIE, Ysopel. ni, 73, Roq.)
Li rsehrt/les.
(ID., a.. V, 79.)
Ausi com la genille asamble ses pugins
sor ses elles quant elle voit \ escoble qui li
voit tolir. {Serm., RicheL 423, f<>6i".)
Il mil la char sor soy, et li chien et li
esclofle\e comencerent a asaillir. {Plusieurs
miracles, Richel. 423, i" 94=.)
Li ravissemeuz des escoufles périra.
{Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen , f 243''.)
El tous ceulx de leur complot pendi à
haultes fourches et habandonna leur corps
aux escoufles et aux corbeaux. {Grand.
Chron , Gros roys Loys, xii, P. Paris )
D'an eseoufre grant et corsa.
(Ren. cor., Richel. 1146, f 73 r".) %
Escoufle, escouble. (Gloss. gall.-lat., Ri-
chel. 1. 7684.)
Or respond, teste à'eseott/!e.
(Farce de Giiillerme. Ane. Th. fr., I, 332.J
Procnrears, jeunes advocalz,
EsTeillez ainsi comme escouffles-
(Les Droîs iwitr. establis SJtr les femmes, Poés. fr.
des xv' et xvi' s.. Il, 1-23.)
Vescoufle a emporté voz poucvns. (Pals-
grave, Esclairc, p. 449, Géuin")
^'on redonbtans leurs aigles oy escouffles .
(Cl. Marot, Suite de VEpistre de J. ilarol, à la
Royne Claude, Noblesse parlante à France, V,
233, éd. 1731.)
— Monnaie du poids de douze deniers
qui représentait un escoufle :
IcelUii exposant s'en ala en la ville de
Ailly sur Noyé, et print en la bourse du dit
Nicolas une pièce de moiinoie d'argent,
nommée escoufjle du pois de .xil. deniers.
(1392, Arch. JJ 143, pièce 174.)
Le suppliant presta audit Alexandre
jusques a la somme et valeur de .XLVlll.
solz parisis, un escouffle monnoie de
Flandres pour .xii. deniers par. (1398,
Arch. JJ 133, pièce 483.)
Une pièce de monnoye que l'en dit une
escouffle. (1.399, Arch. JJ 134, pièce 679.)
Le escouffle vaull .ii. gros, le gros .m.
estrellins. [Cartul. de Corbie, f» 260 v», ap.
Duc, Escouffle.)
— Sorte de vêtement de cuir ou de peau:
Vont en bois et en rivières.
Et conportent desor lor moflles
Lor coel«3 et lor escoflles.
(C. DE CoiNci, Sle Leocade, 1002, ap. Méon, Fabl.,
I, 303.)
ESCOFLEL, escouflel, escouffî., s. m , pe-
tit de l'esoufle ;
.1. ni d'escoufle qui est bians,
Dedeos avoit .iiii, escou/liaus.
(Henarl. Ilichel. 1580, f° 128''.)
Et aval desceudie faisoit
Tous les eseou/lean.t .Jes trois nidz.
(Decuillet., Trois Pèlerin., !<• niJ, impr. lnstit.1
Escouffles, ou escouffleaux . (Pièce du
XIV' s., Lille, ap. La l'ons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
En Norm., pays de Caux, on dit icoufe
pour signifier cerf-volant, sens qui a
existé dans l'ancienne laneue.
1. EscoFFRAYE, S. f., établi :
Escoffrayc de cordouannier, bauchetto
di zavntino, tabla de capatero. (OuDIN.
Dicl. franc. -ilal.)
2. EscoFFR.WE, voir Escoffroye.
EscoFFRET, S. m., grosse table on ma-
drier qui sert aux artisans pour travailler :
Qu'ils n'ayent d'ores en avant a mettre
aucunes desdites selles et pilles, tandis.
escoffrets, bancs, chevalets, escabelles,
tronches et autres avances sur rue. (1334,
Arr. du Parlem., Felib., Hist. de Paris, III,
647.)
EScoFFROi, escofrai, s. m., établi :
Les establis ou e!<colfrois ne pourront
estre attachez a fer ni a clou. {Ord. du
prév. de Par. s. la voierie, 22 sept. 1600.)
Escofrai. (Monet.)
EscoFFHOiR, S. iH., établi :
Seront aussi ostez et abattus tous esta-
lages excedans huit pouces après le gros
mur es plus grandes rues, serpilieres,
râteliers, escoffroirs, selles, tonneaux,
billots, troncs et pièces de bois... (Ordonn.
du prév. de Paris pour la pal gén., et
rêglem. sur la voierie, 22 sept. 1600.)
ESCOFFROYE. cscoffraye , esco fraye,
s. f. ?
Et ne doit point avoir l'ouviere (du
faucon) ung bout de Vesco/froye d'aguiUon ;
c'est une pointe qui naist de Vescoffroye.
{Modus, f° 77 v», Rlaze.) Var., escoffrayc,
escofraye. (Ib., î' 59», ap. Ste-Pal.)
ESCOFLEAL, S. m., petit du milan :
Amont regarde, s'a ven
Un ni d'escofle qni ert bani.
Dedenz avoit qnatre escofleax.
(Ren.. 21902, Martin.) Var., cseo/Zia.r. {Ed. Méon.)
ESCOFR.M, voir ESCOFFROI .
ESCOHERIE, escoerie, scoherie, s. f.,
métier de fourreur, de pelletier, de celui
qui travaille le cuir ; ouvrage en cuir, cuir
apprêté :
A Kaam vint, la sejorna,
D'esioherie se menla,
Qnar monlt bien s'en savoil mesler.
(MousK , Chron., 1G251, Ileill.)
Se li avoirs est vendus, u acates eu
fieste, et on le porte a col, se c'est esco-
herie. u cordouaus, u crue oevre, li far-
diaus doit deux deniers. (1263, Revenus du
comlé de Hainaut, Chambre des comptes
de Lille, ap. Duc, Escoeria.)
Chascuns fardeaulx d'escoerie ou de fre-
perie doit .11. den. (CarJ. Esdras de Corbie,
Richel. 1. 17760, f» 343''.)
Que nulz du mestier d'escoherie ne puist
vendre nuefve œuvre en samedi ne en jour
de feste. (20 sept. 1311, Ord. pour le métier
de pelleterie, ap. A Thierry, Mon. inéd. du
Tiers Etat, t. I, p. 349.)
ESCouiER, eschoyer, scohier, s. ni.,
fourreur, pelletier, tanneur, mégissier,
celui qui travaille les cuirs et les peaux ou
qui les vend :
ESC
Rogiers li escohiers de saint Jakeme.
(Acte de 1229, ap. d'Ilerbomez, Etude sur
le dialecte du Tournaisii, p. 24.)
Vibiers li Scohiers {Cart. de 1240 à 1230,
N.-D. de Cambraij Arcli. Nord.)
Fiile estoil iI'dd escohier,
(MoiSK., Ckroti., It)-2i8, Reiff.')
Le cambrelenc manda un escohier pour
uu sien pelichoQ rapareiller. {Chron. de
Bauduin d'Avesnes, liv. VII,cli. lxxvii, ap.
Ste-Pal-, éd. Favre.)
... Synion Veschoyer. (1326, Arcb. J.I 64,
fo 136 r».)
As escohiers pour leur hostage de le halle
as pennes. (1347, Recette de G. de Paulhe-
gnies, Aroh. mun. Valenoiennes, (IC 2,
f» 2 V».)
La coniniunnullé âe? escohiers do la ville
et cité d'Amiens. (Dénombr. de 1390,évèché
d'Amiens, Arch. Somme.)
Esco/iJeraLouvaing. (1478, Valencienaes,
:ip. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Dans le pat. du Lyoïin. esco^er désignait
autrefois un marchand de cuirs, un tan-
neur, un mégissier. On le trouve, dit Ono-
frio, dans le procès- verbal de l'élection
des consuls de Lyon de 1332.
Escohier, Scohier, était un nom propre
très répandu dans plusieurs provinces. Un
généalogiste belge s'appelait Jean Scohier
de BeaumoHt.
EscoHiNE,escoAi«î«, escouyne, ecouenne,
equine, s. f., grosse râpe à deux mains qui
sert à dégrossir la partie supérieure des
gouttes ou reverchures, au moyen des-
quelles on bouche les trous qui existent
sur la pièce une fois qu'elle est sortie du
moule :
Pour une escohine et pour le fer d'un
rabot. (1344. Trav. aux chat. d'Art., Arch.
KK 393, f" 96.)
Une escohime d'assiez. (1471-72, Compt.
du n. René, p. 2o8, Lecoy.)
Quatorze escomjnes, vingt sept crochetz.
[Reg. des not. de Bord., ap. Gaullieur, Pin-
tiers et Estainguiers.) Ecouenne, equine.
(76.)
Littré donne écouane, ecouenne, terme
de monnaie et de tabletier.
Picardie, Somme et Normandie, vallée
d'Yères, escouine, grosse râpe.
F.scoHUNE, voir Escohine.
EScoi, voir EscHOi.
EScoiE, escoye, s. f. ?
Relies, colacions de prouvendes, de
escoyes, patronnages et presentaeions
d'églises. (1317, Arch. JJ S3, f 114 r".)
EscoiEL, s. m., sorte de poutre :
Deux milliers de clou et du gros clou
aux escoiaux. (1559. Compt. d» Diane de
Poitiers, p. 296, Chevalier.)
Cf. COIEL 2.
ESCOIL, voir ESCHEIL.
BScoiLLE, scoille, S. f., cavale :
Pultra gallice scoille. (The Dictionarius
of John de Garlande, p. 132, Wright.)
ESCOII.I.EOU,
châtre ;
ESC
- eeur, s. m., celui qui
ESC
Ut
Ansenrqnelout li escoilliercv,
Tout ne soit il mortriers ne lierres.
Ne n'ait fet nul raorlel pechié,
Au mains a il Je tanl pechié
Qu'il a fel gi-anl tort a nature.
^/!«i(•, Itichel. I:.7:î, f» 168''.)
Li escoiïlierrt's...
Au moins de tanl a il pechié
Qu'il a fait grant tort a nature
De I! tolir l'engendrenre.
(»., ms. Corsini, f Vii^.)
Ains pourroie ma langue user
Que Vfscoillecur escuser.
(;/'.)
... Yescoilleor.
Qb., 20-27y, Méon.)
EScoiLLi, adj., chaire :
Joh. Vescoilli. (1316, Liv. pelu, Bibl.
Bayeux, 1» 46'.)
ESCOILLIE, voir ESCUEILLIE.
EscoiLMER, escouillier, escho'llier, es-
cuillier, escoHier, escoller, eacouller, escu-
lier, acoitlier, acoueiller, v. , ., châtrer:
Le niuslier .Saint Laurenz fud le )or violé,
Treis pre.slres el mustier par forr-e escuillii'.
{Chron. de Jordan Fantasme, 1"02, ap. Michel,
D. de Norm., t. III.)
Par moi aura plus dure fin
Qne ne Dst faire Costentin
A Segoron, qu'il escolla
Quant 0 sa femme le trova.
(Tristan, I, 21-2, Michel.)
Ja n'i oust antre parole
Que de fuster et d'escoitlier.
Des qu'il enforce autrui moiller.
(Renart, 880 i, Martin.)
Grans pechies est d'orame escoillier ;
Ensorqnelout cil qui Vescnilte
Ne 11 toit pas sans pins la coille,
Mes...
{Rose, 20-250, Méon.;
S'ocions les viellars, et les enfans rete-
nons od nous pour nous siervir, et les es-
coullons tous. (Lettre de Prestre-Jehan,
Richel. 4963, ap. Jub., Œuv. de Ruteb )
Laquelle Perrette s'adroçoit tousjours
a prandre le suppliant par déssoubz, et di-
soit que par le sang Dieu elle i'escoulte-
roit. (1389, Arch. JJ 138, pièce 48.)
Si vous Vesco7iyllez il ne engendrera pas
plus de folz. (Palsgr., Esclairc, p. 503,
Génin.)
Escouillez le , affiyn qu'il n'engendre
poynt de folz. (Id., ib., p. 861.)
Le premier mot que dist celluy qui es-
couilloit les moines heurs a Saussignac
ayant escouillé le vrai Cauldaureil, feut :
Aux aultres. (Rab , III, 31, éd. 1332.)
— Escoitlié, part, passé, châtré ;
De la dame escolliee. (.Ms. Richel. 19132.
f» 43".)
Cels qui ne puent engendrer, comme
acoillez. (De Jost. et deplet, I, x, § 1, Ra-
petti.)
Acoillié, si fet d'aucun son er, il le puet
fere, ne son vice de ce qu'il est acoiltiez
ne li est pas empeschement. (Ib., | 9 )
Li cheval sont tuit escollié fors cheuz lii
demoreut el haras. (Fais des Tatars, ms.
Turin L. V 32, f» 198.)
Il (le nay) sera châtres et escoulUez.
(Obesme, Quadrip., Richel. 1348, f" 199 v.)
Aussi ne pourra vendre ne exposer en
vente mouton acoiieillé appelle belin. (1483.
Ord, XIX, 361.)
Les Gais escouillez, prebstres de Cybele.
(Rab., III, 45, éd. 1552.)
— Subst., eunuque :
Li esclioillies n'est mie malades ne me-
haignies. (Digestes , ms. Montp. H 47,
f» 236'.)
Et y viennent les Yndiens querre de leur
escoitles. (Liv. de Marc Pol, cxxv, Pau-
thier.)
Car comme
Veseomllié ne soit femme on homme.
(J. LeFevre, la Vieille, I. II, v. 2175, Cocheris.)
Vous voyez painct Bacchus Dieu des
yvroignes, sans barbe, et en habit de
lemme, comme tout effœminé, comme eu-
nuche et escouillé. (Rab., 111,31, éd. 1332.)
On trouve comme nom propre :
Nichole Vescoille cal. (Jurés de S. Ouen,
f" 23 r», Arch. S.-Inf.)
ESCOILHR, voir ESCUEILLIE.
E.scoiNCEAu, - ça't, S. m., syn. à'es-
coinson :
Pour .xir. d'escoinçaulx employés aux
couvertures de la porte du moliniel. (1411,
Lille, ap. La Fons, Gïoss.ms., Bibl. Amiens.)
EscoiNsoN, - çon, - sson,- escoiiisson,
ecoinsson, escoclion , escouchon, acoinçon,
s. m., coin, angle coupé, pierre ou bois
posé dans un mur et saillant dans l'inté-
rieur pour porter une poutre ou quelque
autre chose. (Baltus, Suppl, au Vocab.
Austras.)
L'en îera escoinssons de taille a paremeut
tant comme l'espoisse du mur se compor-
tera responnant a ladite feuilleure. (1334,
Arch. S 3684, pièce 3.)
,vi. toises d'un acoinçon de la maison.
{l396,Compt.de Nevers, CC 4,^ 26 v», Arch.
mun. Nevers.J
.XIII. pies deniy de beoq et escouchons
a .XII. d. le becq ou le piet (1493, Bé-
thune, ap. La Fons, Art. du tford, p. 143.)
Escouchons a .xii. d. pièce. (Compte de
1310, Béthuue, ap. La Fons, Gloss. »!.<.,
Bibl. Amiens )
Escochons des canonuieres portant chas-
cun trois tas de brique de haull. (1529,
ib )
Pour, par ledit conseiller enclore ladite
portion de lleghart d'un mur de bricques
qui se fera a escoclion pour garder le tour-
nant et voye de kar pour carier vers le
porte de l'eauwe, le point duquel esco-
chon se prendera vers l'errecte d'une fe-
nestre de bricques de ladite maison vers
le temple, et a 63 piez près de l'errecte des
grebions du pont de pierre d'icellui temple.
(Reg. aux Actes, (" 68, Arch. mun. Douai,
ap. Roq., Suppl.)
Peuvent aussi les voisins parsonniers de
tel mur moitoien, iceluy percer tout outre
et y faire trous pour y asseoir somiers,
chevrons et escoinssons de pierres et autres
matériaux servaus a leurs édifices, en re-
bouchant les trous. (Coût, de Lorr., xiv,
7, Nouv. Coût, géû.. Il, 1U3.)
Clievrons, egouts, ecoinssons de pierre.
(Coût. d'Btpinal, x, 9, Nouv. Coût, gén.,
II, 1137.)
iAi
ESC
ESC
ESC
Escoins$ons de grays. {Coût. d'Etampes,
Lxxxn, Nouv. Coût, gén., III, 99.)
Poitou, écoisson, encoinsson, angle, coin
de terre labourée. Vienne, arr. de Civray,
Usant, acoinçon, sillon qui va en dimi-
nuant; Deux-Sèvres, Melle, encoinçon, dans
le même sens Morvan, en écoinçon, de
biais, en travers.
ESGOixsoNNE, escoissoiine, s. f., angle
coupé :
Plus une pièce de terre en escoissonne.
(1599, Les Fosses, Arch. Vienne, ap. La-
lanne, Gloss. du pat. poitev.)
EscoiNSONNEE , escoissoHnee , escous-
sonnee, s. f., angle coupé; ce mot ancien
n'a été rencontré que dans des textes poi-
tevins de la seconde moitié du xvir siècle:
Plus une cscoissonnee de terre de cent
dix seillons. (1661, Les Fosses, ap. Lalanne,
Gloss. du pat. polieo.)
Escoussonnee. {Ms. du Poitou, ib.)
Vienne, canton de Civray, Blanzai, Li-
nazai. Deux-Sèvres, arr. de Melle. En-
coinçounaie et encoincounée, s. f., l'en-
semble des encoinçons.
EscoiNsoN.NEMEXT , escocUonnemenl ,
s. m., angle coupé :
Et en exhibant par le dit Bonnenuict ses
lettres de décret et achapt, se prouvera
davantage n'y avoir eu de deut sur ladite
ruelle ; et ont faict ledit Bonnenuict ou ses
prédécesseurs ledit dent et escochonnement
pour leur plus grande commodité. (24 sept.
lSi3,Response de Jehan de MaiUij,ap. Koq.,
Suppl.)
Cf. ESCOINSON.
EscoiNsoNNiîR, - çounev, V. n., former
un coin, un angle coupé :
En ce bout et coing nostre dicte terre fait
ea escoinconnant une pointe. (1392, Charte
deChaaUs, Grenier 314, n" 111, Ricbel.j
Poit., Vienne, Lizant, acoinçonnai, Ixhe
des acoinçons.
ESCOINTE, voir ACOINTE 1.
EscoiPEL, s. m. t
Aucipula, escoipel. {Gloss. rom.-lat. du
XV" s., Scheler.)
EscoiREOR, S. m., celui qui enlève l'é-
corce :
Escoireres de quesnes. (1442, Valen-
ciennes, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ESCOISELER, VOir ESCUOISELER.
ESCOiSENDRE, escoissendve, eseoncendre,
M. a., déchirer :
Sar son escu li dona grande,
D'nn or antre li flst fendre
La blanche bruine i' eseoncendre.
Mes ne pot mie en le car prendre,
(ia ilort du liai Gormond, 68, ap. Reifl., Ckron.
de Mousk.)
Et vit la filli al rei qui estoit estreiliment
liée de chaînes de fer, quar illi morzie et
escoisendie et ferie toz cens que illi poie
tenir. (Pass. S. Barthol., Richel. 818,
f" 184 V.)
Et opoit esnoisendu sa roba. {Pass. S. Mar-
cel, Richel. 818, f» 200 r».)
Lo seir estoient maintes bones genz qui
veilloient davant l'image et viront l'ymage
mover ausi com si ele vousist aler a autre
leu, et viront que il li escoissendi ses flancs
de ça et de la a ses does mains et outa sa
toaille de sus son piz, encor garentelit li
piz qui toz nus lo miracle, et li vestiment
des dos flancs qui est escoissenduz, et li
feimaus qui estoit estachez d'aubedeus
parz. {Mir. N.-D., Richel. 818, f 2i^.)
Or esgarde sa roba escoissendua as flancs
et son fermail destaché, (/b.)
Sainti Eulali qui ère tota esconsendua des
batemenz que un li avoit fait. (Vie sainte
Eulaire virge, Richel. 423, f" 25'.)
One trastot lo Ihi a frat e fendat (l'ccu)
E son ansberc safrat escmsendiit.
(Ger. de Ross., p. 16. Michel.)
EscoivE, S. f., buisson, touffe de
ronces :
Si aucun arrache une borne ou abbnt
une escoive qui est tenue et réputée pour
borne, il conmet envers le seigneur en
qui jurisdiction lesdites borne ou épine
sont assis et plantez, en amende de soixante
solz parisis. {Coul. de la Prévôté de Mon-
troeul, XXXIV, Nouv. Coût, gén., I, 141».)
EscoLAGE, - olldge, - aige, escholage,
ecollage, s. m., enseignement qu'on reçoit
à l'école, entretien à l'école :
Pour la nourreture et escollage et des-
pcnce du dit enfant. (1424, Chron. du mont
Saint Michel, I, p. 162, A. T.)
A maistre Jehan de Chastellux que ladiote
dame tient aux escoUes a Orléans, pour
don a luy fait pour son escolage et entre-
tenement et aussi pour avoir des livres, la
soume de L f. (1483, Dépens, de la R. Char-
lotte, Pièc. rel. à l'Hist. de Fr , XIX, 251.)
Pour terme et porcion de VescoUage de
Charles de La Chastre. (1493-96, Compte
de P. Mesenge, Arch. S.-Iuf., G 82.)
100 t. pour partie de leur pension, escol-
laige et eutretenement a l'cstude de lad.
dame. (1495-96, Arch. KK 83.)
Il envoya quérir Aristote, le plus re-
nommé et le plus sçavant philosophe de
sou temps, en luy payant un très honorable
salaire pour ['escholage de sou fîlz. (Amyot,
Vies, Alex, le Grand.)
On peut continuer a tout temps l'estude,
non pas ïeschotage. (Mont., Ess., 1. Il,
c. 28, éd. 1593.)
Celle qui est eschappee bagues sauves,
d'un escolage libre, aporte bien plus de
fiance, que celle qui sort saine, d'une
escole severe et prisonnière. (In., ib., 1. UI.
c. 5, éd. 1388.)
La plus-part et les plus grands philo-
sophes payèrent leur escholage, et acquirent
la sagesse par l'entremise et faveur de leur
beauté. (iD., i6., 1. 111, ch. 12, éd. 1593.)
Polignot, Scopas, et Diocle (qu'on croit
trois peintres excellens avoir des leur bas
aage payé soubs Apelles le droit de Vecol-
lage). (Vauq., Art. poet., i, éd. 1612.)
Voyez comme nostre disciple est devenu
scavaut, par sa docilité, et sous Veseolage
d'un tel maistre. (J. P. Camus, Hom. festin.,
p. 91, éd. 1619 )
Dans la Picardie, dans la Lorraine
(Meuse), dans le district de Valenciennes,
etc., Vécolage désigne l'instruction reçue à
l'école. Dans la Haute-Normandie, vallée
d'yère et pays de Bray, on entend par frais
d'écolage la rétribution due aux maîtres
d'école.
EscOLASTRE, - atre, adj., destiné aux
écoles, scolastiqne :
Ci commence la Bible historiaus, ou les
hystoires escolatres sont. (Guiart des-
M'oulins, Richel. 153.)
Les hystores escolastres de Pierre. (Id.,
Richel. 9.)
EscoL.'VSTRiE, «C, scolastric, s. f.,
charge d'écolâtre :
Les dis du chapitre de Therouenne s'es-
toient dolu en cas de uouveleté dudict
monseigneur de Therouenne pour la pré-
sentation et institution du maistre d'es-
colle, vacant Vecolatrie. (1332, Cartulaire
de l'Eglise de Terouanne, p. 230, Duchet et
Giry.)
Et est entendue la vacation de ladicte
escolastrie jusques a ce qu'il y aura esco-
lastre receu eu l'église. (1332, ib-, p. 232.)
— f
Toute le terre erivle de me scolaslrie.
(Trad. du xtll' s. d'une charte de 123S,
Cari, du Val St Lambert, Richel. 1. 10176.
f 48=.)
ESCOLATRERIE, cscollaterie, s. f.,
charge de l'écolâtre :
h'escollaterie, en temporel, nevault pa»
plus de XX 1. (1384, Déclar. du temporel
du couv. de Clermarès, Arch. admin. d«
Reims, t. III, p. 596, Doc. iuéd.)
ESCOLE, - olle, acole, s. f., façon, ma-
nière :
Qaant il le vit si desreé
Et si fonrfait de se parole,
11 parlera ja d'antre e.icêle.
(Eleocle el Point.. Richel. 375, f 61'.)
Mentre qne la langue parole
Et li cuers pense d'antre escole.
(Florimont, Richel. 333, f 39''.)
Ne somes pas tuit d'une acole.
(Ih., Hichel. 13101. f 86''.)
Nous ne soumes pas d'une escole.
(Ib., Richel. '79-2, f 3V.)
— Par escole, habilement, ingénieuse-
ment ;
Mais la gentiex, la debonere,
I.i set bien rendre par escole
llesoQ de qnanqa'il l'aparole,
Qu'ele ert mcult cortoise et monlt sage.
(Lai de l'Ombre, p. 55, Michel.)
— Remontrance, avis, conseil :
S'orroiz comment tient a escole
Le rois son fil et aparole.
(Chrest.. Chevalier de la charrette, p. 89. Tarbé.)
— Cabaret :
Nuls ne doit tenir boullc ne escolle ne
paiUole. (Fév. 1244, Atour, Arch. mun.
Metz, cart. 88.)
1. ESCOLER, escoller, -eir, verbe.
^— Act., accoler, serrer dans ses bras :
'"* ""D'un bel ralet baisier et escoleir.
{Gr.''chant, xit, ms. Gif., Bodl. Doace 308.)
Maintenant \'ti escolee.
{Rom. el past., Bartsch, 11, 32, ii.)
ESC
ESC
ESC
il\
Sa mère Tai ancontre, estroit l'ai escolc.
Doucement Ion baisai, pDis après Ion barné.
{Floov , 2519, A. P.)
La dame o le yis cler
Ait saisis son aoCran, le prist a escollcir,
Bien Til que c'est nng fllz.
(ttissance de Lion de Bourses, Richel. 22555,
f 2 T°.)
Il trait vers loi l'anfent, son prant a escoter.
(BiVIe. Richel. 763, f 228''.)
Icelli Jehan prist et escola Jelian iIp la
Mole et le mena a Mondidier espier Jelian
du Lnniher,.... par l'espie duquel enfant
icelui Jehan de Lunlher fu murdris et
Iraitties a mort. (1330, Arcb. JJ 66, pièce
SIO.)
— Neutr., effleurer le cou ;
Et l'eust a la terre porté se ne fust qu'il
embraça le col de son cheTal, et li fers du
glaive s'en passe outre en escoîant, qu'autre
mal ne li fist. (Artur, Richel. 337, f» 122=.)
— Escolé, part, passé, mis au '.-nu :
As cbivaz montent corrani et abrivez,
Hanste brandie, les escnz esenllez.
{Les Loh., Richel. 19160, f 70''>
— Décolleté :
Emmi de la poitrine esloient escollees.
(Bran de la mont., Richel. 1270, f 21 v".)
2. EscoLER, eskoler, escalier, v. a., ins-
truire, enseigner, former quelqu'un à
quelque chose, l'endoctriner :
Ici Tons pnis je bien de la mort cscolcr.
(nom. (IMii., Roraania, t. XI, p. 238.)
Ja le melra a cele escole
On malement ierl escolez.
(G. DE CoiNci, Mir., Richel. 2163, f "».)
Je le di pour li escolcr.
Par la dexlre enleng biens de flore.
(Vers de Job. Ars. 3U2', f» 178''.)
Bone fa la doctrine dont il Va escotet.
{De SI Alexis, 86, Herz.)
Et de tonl l'apren et escot.
Qu'alors dois tn por ice corner.
Et pnis dois mener abnvrer
Les chiens qni en auront raestier.
(La Chace doit cerf, ap. Jub., Nouv. Rec, I, 166.^
Quant le roy Dasoubert fat de che escolé
Cnida qne Ciperis eust le fait brassé.
iCiperis, Richel. 1637, F 89 r".)
Le jour de leur grant feste, c'est assavoir
des nopces, la mère de cesle fille, pour
garder et entretenir les cerimonies acous-
tummees en tel jour, escola et introduit la
dame des nopces, et lui aprint comment
elle se devoit gouverner pour la première
nuyt avec son mary. (Louis XI, Nouv.,
Lxxxvi, Jacob.)
— Séduire, gagner à ses vues, tromper
par de belles paroles :
Âdonkes la royne si très bel l'alourda
Et de si bian langage le sondant escola
Qu'il s'assenti a chou qn'elle li demanda.
(B. de Sei., xiv, 931, Bocca.)
— Escolé, part, passé et adj., instruit,
formé, bien appris, habile, sa'vant ;
Fu si de la viele apris.
Sages en fu et escoles.
(Ren.. 12518, Martin.)
Et les sermons et les servises
C'um fait de Den en cez églises.
Dont les anrmes sont escoleies
Et pones et resoleies.
(Vie SIe Juliane, ms. Osf. BodI., Canon, mise. 71,
f» 62 r".)
D'amors ne fat mie esholee.
Mais amors qui les siens e&kole
Le mena aprendre a s'eskole.
(J. Madot, Prol. de Btancand., Richel. 373.)
Li latimiers par fu tanl-sages
Que bien l'aprist de tos langages,
D'eskes, des tables et des des.
De lot çou fu bien escoles.
(Blancand.. 39, Michelant.l
Vostre grans tribnlacions
I gist, se vous croire voulez
Sers de mentir si escolez,
(Alart, Bis des Sag., Ars. 3112, f» 117'.)
Chevaliers, dit li hosles qni fu bien escolez.
Ou avez vous laissiez vos espérons dorez?
(Cuv., du Guesclin, 14124, Chabaille.)
Du sens d'astronomie estoit bien escolee
Kt de philozophie estoit sage esprovee.
(Id., ib., 2331.)
Et a parlé en haut, car bien fu escoles.
(Geste des ducs de Bourg., 2736, Chron. belg.)
Rouchi,wco;er, instruire. H.-Norm., val-
lée d'Yères, un éfanl bien, mal écolei, un
enfant bien, mal élevé.
ESCOLEUGIER, VOir ESCOLOIiGlER.
EscoLETER, -eiter,escoUetcr,- elter, es-
cottleter, ecolleler, escalier, v. a., trancher
le cou, décoller .■
Ains serez tnez et escorchiez,
Penduz, neiez, escolefez.
Et mourrez tonz de maie mort.
(Guui,. DE St Andbé, le Libvre du bon Jehan, 31SG,
Charrière.)
Peppin, de la Chese Baudouin.... furent
pour leurs démérites exécutez et penduz,
exeplé le dit Macé le Bas qui fut escolletté.
(1420, Chran. du Mont St Michel, i, 101,
A. T.)
— Décolleter :
S'ele a bian col et gorge blanche,
Gart qne cil qui sa robe trenche.
Si très bien la li escolele.
Que sa char père blanche et nete
Demi pié darriers et devant.
(Rose, 13517, Héon.)
Si Ires bien la li escoleite.
(Ib., ms. Corsini, f° 90^)
Si très bien le li escoleite.
(Ib., Val. Oit. 1212, f 101'.)
— Escolelé, part, passé, qui met la poi-
trine et le cou à découvert, décolleté :
Robe ainsin^es escoletee
Semble le tren d'une privée.
(Des Cnrnfles, Jub., Jongleurs et Trourcres, p. 80.)
5Iez soit ta robe escolletee.
(Clef d'amour, p. 87, Tross.)
Robe Ires bien escoletee
Pour mieulï vene eslre et regardée.
(Deciiei.et., Trois Pèlerin., f" 59'', impr. Instit.)
Je fais porter robes escollelees pour
monstrer les belles poitrines. {\d.. Pèlerin,
de la vie hum., Ars. 2323, f 80 v».)
Ecolleté, as escouleté. (Cotgb.)
— Qui a le cou à découvert :
Pour ce que icelle Philippote estoit ha-
billée en autre façon que ne sont les filles
(les laboureurs, fort escoletee et coulerette
par dessus, culdans que ce fust la chambe-
riere du curé de Borien ou autre fille de
joie. (1468, Arch. JJ 19S pièce 247.)
— Par extens., découvert, en parlant de
chaussure :
Trois paires de souliers de corduan e$-
colletez. (1387, Arch. JJ 1.30, pièce 212.)
Hz avoient souliers escolelez jusques au
soumet du ponlce. (BoncACE, Nobles mal-
heureux, IX, 4, f" 222 r», éd. ISiS.)
Soulier escolté, ou eschicqueté. (Jumug,
Nomencl., p. 129, éd. 1577.)
EScoLiER, adj., scolastique, des écoles:
Ainsi est il dit en l'vsloire escoliere. (Lé-
gende dorée, Maz. 1333, f" 3''.)
L'hystoire escaliere ou ecclesiaste. (Ib.,
!" 221=.)
— Ecrit par un écolier, un savant :
Par dehors escripte et portraicle
Tout a plain devant et derrière
De menue lettre escoliere.
(D'un Estudiant qui apparut a son maistre après sa
mort, Eilraits de plas. pet. poèmes écrits à la
fin du XIV* s. par un prieur du Mool-SlMichel.
p. 25.)
ESCOLLER, voir ESCOILLIER.
ESCOLORABLE, VOir ESCOLORGEABLK.
EscoLORÉ, esculurc, adj., pâle:
Marsilies fut esculurez de l'ire.
(Roi., 485, Miiller.1
ESCOLOUGEABLE, -jablc, escolurçable,
esculorjable, escoulorgable, escoulaurjable,
esculnrjable, escolarjable, escaurlourgable,
escolorable, escoiilarable, escaulourable ,
adj., glissant, où le pied glisse :
Trels perilz i avoit trop grant
Desur le pont as trespassant,
Li premiers erl escolurgables,
Nus n'i tenist ses piez estables.
(.Marie, l'urg, de S. Patrice, Richel. 25407,
f 114^ V. 1281, Roq.)
Seit fait la voie de els tenebruse et escu-
liirjable. [Psalm,, Brit. Mus. Arond. 230.
1» 36 v«.)
— Qui échappe facilement, dont on n'est
pas maître :
Mais li siècle vain e muable.
Fans e a loz escolurjable
Preisa mult poi.
(Ben., 0. deNorm,. U, 8078, Michel.)
Tost fa l'amor de cens mnable.
Fausse e vaine e esculorjable,
(Id., ib.. H, 8914.)
Quant le coqnalrix veit dormir
Et en dormant la gole ovrir,
El tai et el limon se molle.
Et ilec se devoulre et solle
Por eslre plus escolorjable.
(GuiLLADUE, Best, die., 1618, Hippean.)
Autres! come l'aiguë est escolorjable, au-
tresi est cist sectes escolorjables et trespas-
sables. (Maurice, Serm., ms. Poitiers 124,
f» 29 r°.)
Mémoire e?t une chose esculurgable.
(Moralit. des philos., Richol. 23407, f» 123''.)
Les mondains biens qui sont ûnable
Trespassant et escolorable,
(FabI, d'Or.. Ars. 5069, f° 133'.)
Plus escoloijable est d'angnille
Amour d'orame d'eslrange terre.
(/*., f» 163'.)
Chose vaine et escaulourable.
(Ib., P 34''.)
Plas est vaine et escolorjable
D'iaue courant.
(G. Mach., Poés , Richel. 9221, f> 202".)
414
ESC
Puis que créature doit désirer la santé
du corps qui est escourlourgableel trespas-
sable, par plu? forte raison doit il curer de
la noble ame qui e.-t ordonnée a recevoir
le bien perpétuel ou le mal pardurable.
{Ménagier, T, 23, Biblioph. fr.) Inipr., es-
tour loiirgable.)
— Qui se laisse facilement aller à :
Qui pare fu, clere et eslable,
En nul vice eseoulourahle .
(Wace, Concept. Nostre Dame. p. 51, ManccI et
Trébulien.) Impr. couloitrable.
ESCOI.ORGEABLEMENT, CSCOlUrg., .idv. !
pris an fig. , pour dire d'une manière
cliangeanle, variable :
Tant aveit le qner repleni, !
De la dulçnr ke il senti, 1
Qae ço lui esteit bien avis,
Qu'il en poeit vivre tut dis.
En cel champ aJ si granl clarté
Ni pot aveir nul obcnrté ;
La clarté del ciel i resplent
Nient escolurgatlemenl,
(Marie. Piirg. de S. Patrice, Richel. "2,ïl01,
f tlB'-; Roq., v. I.HOl.)
ESCOi.ORGEABLETÉ, cscourjoblelé^ S. f.,
variabilité :
Les fumosites qui sont élevées des hu-
meurs de la terre touiblent la vertu d'i-
celle qui vient de lui a terre avec son es-
pesseté et son escourjableté. (Oresme,
QMadWp., Richel. 1348, f" 137 r».)
Cf. ESCOLORGEABLE.
Escoi.oRGE.vNT, -Qent, -jani,-gant, a-
col, escho., escoul, escoiilour., escouleur-
genl, -guanl, escalourgianl, escalavorgant,
adj., glissant, coulant :
Lor voie soit escolorjans.
(Lib. Psalm-, ixsiv, p. 2S3, Michel.)
Con li ewe est movans et escoulourjans,
est feme par nature, (il Ars d'Àm., I, 48,
Petit.)
— Par extens., qui échappe facilement,
dont on n'est pas maître:
La lengue est uns petis menbres moult
escoulotirgans. {Li Consaus d'amour, Ri-
cbel. 23566, f» 203 v».)
Totes les terriennes choses sont acolor-
genz. (Ms. Ars. 5201, p. 37.3\)
— Qui décline :
Li quins (soleil) estoit oscurs, sanguins
et escoulourgens. {De Seneke, Richel. 375,
f» 27».)
— Fig., changeant, muable, labile :
Ou tote chose est variable.
Escclorganz et trespasabie.
(G. CE Coisci. ilir., ms. Brux., f 193''.)
Por ce que memore sont escoulourjans,
et que fort coze seroit de retenir si grant
plenté de paroles. (Beaum., Cout. du
Beauv., c. vi, 15, Beugnot.)
Par les memores qui sont escolourjans
et par les viez as gens qui sont courtes, ce
qui n'est escrit est tost oublié. (Id., ib.,
prol., p. 14.)
Mémoire d'orne est moult escoulorjant.
{Liv. de Jean d'Ibelin, c. liv, Beugnot.)
llimoire est une choze escholorgant et
toute alee. (Moralium dogma, Bull, des
A. T., p. 77, 1879, n» 3.)
ESC
Uns escoliers qui estoit avant vains et
escalavorgans fu faiz chastes et contenanz.
{Vies des Saints, Richel. 20330, f» IS?»-.)
Mimoire est une choze escholorgant et
toute alee e ne soufist pas a remenbrer i
grant planté de choses. {Trad. du Moralium
dogma, ms. Florence Laur. Plut, lxxvi
n»'79, f» 1 r°.)
Soustenistes la fortune du pueple romain |
escouleurguant et ruineuse. (Berscire, T. j
Liv., ms. Ste-Gen., f» 256'.) {
Escalourgianl voiûealé. (Christ, de Pis.,
Cité, Ars. 2686, f» 7\)
ESCOLonGEsiENT, cscoulergemenl, es- !
corlorgemenl,esculurgement, escalorgement,
esclorgemenl,acolorgement,escalavorgement, !
s. m., action de glisser, de chopper, au
prop. et au fig., occasion de chute : j
Seit faite la veie de els teniebres et 1
esculurgemenl. {Lib. Psalm., Oxf., xxxiv,
7, Michel.)
Tu délivras la meie aneme de mort, e
mes piez de esculurgement. {Ib., lv, 13.)
Seit la veie d'eals teniebres e esculur-
gement. (Liv. des Ps., Cambridge, xxxiv,
7, Michel.)
Il délivrât... mes pipz d'escolurgement.
{Ps. monast. Corft., Richel. 1. 768. f? 93 r».)
Kar il deliverat la moie anemc de mort,
les miens oilz de lermes, les miens piez
del esculurgement. {Psalm., Brit. Mus.
Arond. 230, t» 118 r».)
Li malignes espirs... creoit en tant
grande gaange estre faite a soi, en combien
lo corage de plus saint homme onclinast
al escolorgement de perdition. (Dtai.Sf.Greg'.,
p. 122, Foerster.)
Lor voie soit en teniebres et en escalor-
gement. {Bible, Richel. 899, f° 240''.)
La voie de cens soient ténèbres .et escou-
lorgement. [Psaut., Maz. 258, f»42 r°.) Lat.,
lubricum. (Ps. 36.)
... Et il fuient les cscorlorgemenz de faire
plus granz desloiautez. (Vie et mir. de
plus. s. confess., le Pastouriau S. Grin-
goire, .Maz. 568, f" 182»)
Car la incarnations n'esloit mie faite
tant solemenl pour la réparation de l'hu-
main escalavorgement. {Vies des Saints,
Richel. 20330, f» 76'.)
Si que per VacolorgemenI
Cil engins prant amovement-
(J. DE Priobat. Liv. de Vegece, Richel. ICOi,
f° 62.)
Par esclorgement trebuchable. (Pass. des
XLviii mart., Richel. 818, f 296 r°.)
Et pour che c'on ne les oubliast par es-
coulorgement de tans, le fis mètre et notre
en chest présent escrit. {Trad. d'un acte de
1168, ap. C. Doc. inédits sur la Picardie,
t. IV, p. 4.)
EscoLORGiEU, OC., aq., -jier, escoulur-
gier, esculorgier, escal., escorl., escourlour-
gier, esclorgier, verbe.
— Neutr., couler, glisser, échapper :
Sustien mes pas eu tes sentes, e nient
ne esculurgerunt mes estraces. {Liv. des Ps.,
Cambridge, xvi, 5, Michel.)
E je regueredurra a els en tens, que
esciihtrst li piez d'iceils. {Cant. Moys. ad fil.
Isr., Lib. Psalm., 0}if.,p. 246, Michel. )Var. :
escolorzt.
ESC
Cume l'ewe ki esculurge sur la terre.
{Hais, p. 169, Ler. de Lincy.)
Mais li colp ullre encolorja.
(Roti, ô" p.. 829 i, Andresen.)
En som li hîaume le cuida
Ferlr, Il cols r.tcolorja.
Par dedevant l'arçon coula.
(II/., Richel. 375, t° 231''.)
Yseut se lait eicolorgirr.
(Tristan. I, 3917, Michel.)
Li espée gneochi, si vait eacolorgant .
(Conq. de Jénis., 1512, Hippean.)
Ocis «ust le destrier aufriquanl.
Mes le tinel ala excolorjaiil.
(Alesch., var. des v. 6291-G501, ap. Jonck.,
Guill. d'Or., U, 283.)
Il escolorge sus le marbre (Pyrame).
Qui estoit a la 6n de l'arbre.
(Piramiis et Toisbe, 7-48, ap. Mon, Fabl.et l'.ùiil..
IV, 3 19.)
L'enfant mis en sa bouche ensemble
Le voirre qui glace recemble
Et esclingdanl souef et plein
Li escoulourja de la main
Si li coula en la gorgete.
(J. Le Marchant, Mir. de N.-D., ms. Chartres,
F 12":.)
Ploier les doit l'on et forgier (les arbres)
Por raeuz en bes acolorgier.
(J. DE Priorat, Liv. de Yrgece. Richel. IfiOJ,
f° 60S)
Plusoars roes q'i'aguolorgoient.
(lo., ib.. f» 62 v'>.)
Se aucuns escolorge et il ocist autrui serf
de la charge qu'il porte. {Digestes, ms.
.Montpellier H 47, f 116'^.)
Mes li pié li esclorgent. {Vie Ste Consorce,
Richel. 818, f° 307 v».)
Nos vestemens escorlorgerent. {Bib. hist.,
Maz. 532, f° 251".)
Dyane pour moi fere voie
Rompi la terre et parfondi
Ou ma rivière s'afondi,
Si vois sous terre escouloiirjanl
Sans aparoir a nnlle gent.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f "6''.)
L'ame escoulourge do rechief
A duel, a honte et a meschief.
{Ib., p. '3, Tarbé.)
Quant il est tenté, la tente entre legiere-
ment, sans doulour et sans ce que sanc
courge de celui lieu, et passe l'espreuve
legierement duc a l'os et le treuve aspre
aussi comme se il fust rungié et s'aherc
dessus, ne n'i puet escoulourgier. (H. de
JlONDEVILLE, Richel. 2030, f» 93".)
— Fig., vaciller, succomber :
L'en doit amonester ceuls qui trop pa-
rollent qu'il regardent sagement commeut
il vont hors de droite voie, comment il
périssent et escorlorgent par ce qu'il paroi-
lent trop. (Vie et mir. de plus. s. confess.,
le Pastouriau S. Gringoire, .Maz. 568,
f» 172''.)
— Act., parcourir :
Mais Arethnsa l'ot veue
En eofer, ou elle ert en serro
Quant elle escoulourjoit sa terre.
(Fabl. d'Ilr., Ars. 5069, f IS».)
— Chasser :
Uns prestres qui estoit apelez Florins
esclorgiez de l'eyglise, ovec Blaste son
compaignon de crime. {Vie S. Hyrenei,
Richel. 818, f" 300 r».)
— Réfl., s'échapper, s'enfuhr :
ESC
Que mieux sf puisse rscaiorgier
Et passer outre de lesier.
(Gerv., Best , Brit. Mus. aJd, 282«0, f° 89,
Meyer, Rapport.)
Quant li soleaus s'escoleurge. {Secr.
d'Arist, Richel. 571, f" IZ^^.)
A ses plears a l'iane troublée
Si que riaae eu fu avuglee ;
Quant cils Tit la fourraie penine
Qui pour la fontaine esmeue
S'est reposle et escnulourgie.
Si cria com beste esragie.
(Fait. d'Or., Ars. 5069, P 31''.)
Comme beauté qui s'escourlourge.
(Clef d'amour, p. 51, Tross.)
— Escolorgié, part, passé, écoulé :
Non coulrestaut longue espace de temps
escoulourgié. (Arcb. JJ 64, pièce 481.)
— Perdu, disparu :
Par grande cure fut quis, se eu alcun
liu li cors del escolorgiet enfant poist estre
troveiz. (Dial. St Greg. lo pape, p. 144,
Foerster.)
EscoLORjASTE, adj., d'uiie conduite
légère et scandaleuse :
.1. moine ligier et escolorjaste estoit a
Couioingne la cité ou uionstier de S.Pierre.
Et quant ce moine fu sourpris de soubite
mort les dyables l'accusoifut et li crioient
que il uvoit fait toutes manières de pecbiez.
{Légende dorée, Maz. 1333, f» 180'.)
1. ESCOLPER, escoper, v. a , disculper:
N'a nulle riens forfeit, il en est eseopé.
(Herman, Bible, ms. Orléans 311'''S f" i'.)
2. ESCOLPER, eco(;)cr, escouper, -orper,
V. a., accuser :
£t il en soit puiâ apellez
Ou de traisson escorpez.
(Florimont, Ricliel. 13101, f° 107''.)
Quar ce seroit ^ant vi'anie.
En cort en seroie blasmez,
Oa de traison ecolpez.
(«., Rii-hel. 353, f» 11''.)
Mes cuers doit faire mon service ;
Et il m'ocist et me debrise,
!\e l'en doi ge bien escouper ?
(Ib.. P iV.)
— Fig., tourmenter, épuiser :
Et en mon cuer par unit pensai,
Par travail m'espir escoupai.
{Lib. Psilin., p. 312, Michel.)
ESCOLURGABLE, VOir ESCOLÙRGEABLE.
ESCOLURGABLEMENT, VOir ESCOLOR-
REABLEMENT.
ESCOLURGIER, voir ESCOLORGIER.
EscoMBATRE, - iimbatre. - onhalre,
- attre, verbe.
— Act., combattre ;
Eseumbat les cumbatauz contre mei.
{Lib. Psalm., Oxf., xxxiv, 1, .Micbel.)
E escumbatirent mei en vein. {Lie. des
Ps., Cambridge, cviir, 4, .Micbel.)
Par paroles de haine avironercnt mei e
escumbatirent mei en parduns. {Psalt. mo-
nast. Corb., Richel. 1. 768, f" 89 r».)
Par on li nllages s'embalent
Qui tantefois vous escomhalent.
(Wace, Brut, 6387, Ler. de Lincy.)
— Absol. :
ESC
! Pour ODg pen emmy eseombattre.
(Eloï D.vmerual, Livre de la Deablerie, f° 1."!"^,
éd. 1307.)
— Vaincre en bataille :
Les compaignes le roi ont durement férues,
Ledengies forment et si escombalues
Que ferant les enmainenl...
(Ta. bi Kent, Geste d'Alis.. Richel. 24304,
I f» 15 v".)
Romains escumbalerimt .
- (Lib. regine Sibille, Richel. 25407, f° 160''.)
— Conquérir en combattant :
De la nos plot ça a venir
Por France prendre e pur saisir ;
Celé escombatron veirement,
Se nos poom, de tule gent.
(Ben., D. de Norm., II, 3293, Michel.)
Qui tantes jenz avam vencne
En tante terre eseombalue.
(iD., ib., Il, 8:.82.)
Meinte bataille arez mené
Et meinte terre eseonbatue.
(Id., Troie, ms. Naples, f 15'=.)
Sirie escumbateruut,
Pentapolim prendrunt.
(Liber regine Sibille. Richel. 25407, l" \t,6'.)
— Délivrer en combattant ;
Molt aurons tost esconbatu
Nos et la Tile et lo pais
De toz nos mortai enemis.
(Ceji., Troie, 11782, Joly.)
— Réfl., s'escombatre de, se défendre de :
Tant s'en escombat et estrive
Qu'il l'ont lessié par anui.
(De celé qui se ftst foutre, Kichol. 1593, f" 183'.)
— Empêcher par ses efforts :
Et ne me snis scen escombatre
Qu'il n'aient commis ydolatrie.
(Yiel Teitamenl, 23659, A. T.)
— Escombatu, part, passé, vaincu :
0 .xx". de ses hommes s'en vait csconbalus.
(Roum. d'.Wi., f» 44', Michelant.)
N'est mie de mervelle, ce respondi Porrn,
S'il me lient por mauvais et por esconbatu,
Cacié m'a de balalle et cors a cors vaincu.
(Ib., f''37\j
EScoMBHER.ecomtrer, v. a.* émonder :
11 leur est permis et licite à'ecombrer et
copper lesd. rejetions, les laissans sur le
buisson qu'il ne leur est permis distraire
dud. l)ois. (1S80, Reconn. des droits sei-
gneur, de Ctairvaux, Arch. Jura, Prost,
Doc. inéd. rel. d IHist. de la Fr.-Comté.
l" sér., p. 78.)
ESCOMEGER, VOir ESCOMENGIER.
EscoMENACioN, - ommenocion, - tion,
escumenacion, - tion, - inacion, escommina-
tion, s. f., excomjnuiiication :
J'ai sel mois esté toz entiers
Parjure et escuminiez.
Mes ce n'est mie grant peciez; |
Ja por escuminacion
N'aura m'arme damuaciom.
(Renan, 28142, Martin.) Var., escumenacion. (Ed.
Méon .) I
Par grant consideralion
Et seur e^cumenalion
Li commanda que tout vendist.
(Yie des Pères, Richel. 23111, f» 47'.;
Et sonr escumenation.
(Ib.. Ars. 3527, f M'.)
ESC
Mo
Euguerran ne vout mie demeurer en
escommenation. (B. le Tkes., Cont de G
de Tyr, p. 274, Guizot.)
Morans ne vost mie demorer en Vescom-
menation. (Est. de Eracl. Emp , xxviii
4, var., Ilist. des crois.)
11 ne faisoient conte d'escomeHoton {Ib
XXXII, IS.) Var., escommination. ''
ESCOMEIMCE.MENT, escommencemetit, s.
m., commencement :
N'onqnes n'avoient ensement
Oay tel escommencement.
(Rose, ms. Corsini, f» 136''.)
ESC05IENGE, -mange, escomm.,exc., esco-
minge, - omminge, escumenge, escumeiig, isco-
minge, esgueminche, s. f., excommunication:
,;•,?.!!''""'"'' l"". escumenge. {Ckasloiem.
d un père, ms. Soiss. 210, f° 18=.)
E lie arceveesques, evesques doigent
sentences du graunt escumeng countre
touz ceaux qui counlre les avauit dites
Chartres vendrount. (3 nov 1297 Arfp
d'Edouard L) ■ ' ^"'
Senlence à'esqueminche. {Cliart. de PU.
le Bel, Richel. 1. 9783, f 133 r».)
Les dils frères qui sont en sentence de
excommenge (1307, Slat. de la maladrerie
de Bernay, Arch. hosp. Bernay.)
Anathema, escomminge. (Gloss. de Con-
Sentences à'iscominge. do ocl nsn
Lell. d'Ed. m, Liv. des I3ûuill., XIV Arch
mun. Bordeaux.) ■ - >
xiv'^lsïr '^'''^'^'""'""WS'^- (liSl, Ord.,
Mais pou en y eut qui se Toulsis«ent
accorder a ce tant pour Vexcommiche du
pape que pour la puissance du nouveau
roi. (Chron. de Norm., de nouveau corri-
gées, î' 96 v.)
Sur peine A' excommenge . (D'Auton
Chron., Richel. 5082, f» 63 r».) '
Excomunement, excommenge. (P\ls-
GRAVE, Esclairc, p. 218, Géniu.)
Ce vilain icy, qui n'avoit que le "aiu
devant les yeux, va faire publier a sa par-
roisse une excommange pour des naveaux
quil disoit luy avoir esté desrobez (G
BoncHKT, Serees, xxxii, Rouen 1633.)
EScoJiEXGEABLE, - ûtigeable, escumen-
jable, escomonjable, adj., qui mérite l'ex-
communication, ahominable :
Qui tome s'oreille qu'il n'oe la lei «a
prière sera escomonjable. (.Maurice, Sem
ms. Oxf. Douce 270, f''54 r»)
La prière de celui qui ne vout oir sa voix
si est escomonjable. {Comment, s. le nouv
test., ms. Oxf, Bodl. Douce 270, f" 40 r».)
La prière de celui qui ne veut oir la
sainte loi nostre Seiguor est escomenjable
(Vita Pair., ms. Chartres 371, f- 133 r».)
Orguels fait a liair devant Deu et devant
les homes et tote l'iniquité des gens escu-
menjable. {Bible, Richel. 901, f» SI'.) Lat.,
execrabilis.
Ne tu ne porteras riens en ta mesoncele
que tu ne soie maudit, si com ordure
escomengeable. {Bible, Deutéronome, ch. 7,
vers. 26, Richel. 1.) Lat., ne fias anathema.
Quelcunque adecertes des quatres oiseus
que tant solemeut ad quatre piez ert a vous
escomangeable. (/6.,Lévi!ique. cb. 11, vers.
20.) Lat., abominabile.
U6
ESC
ESCOMENGEABLETÉ, - angeoUctc , s. t.,
chose excommuniée , anathématisée ,
chose souillée, sale, abominable :
Car totes ces escomangeabletes firent les
cultifiours de la terre devant vous et la
defolerent. (Bible, Lévilique, ch. 18, vers.
27, Riche). 1.) Lat., execrationes.
1. ESCOMENGEMENT, CSCODim., «SCOUm.,
escum., escorningement, escuminjement, es-
cumeingement, eseumignhement, escomunge-
ment, esmimigemenl, exe, s. m., excommu-
nication :
Ne fust rais en devé n'en fscomuni/rmeat.
(Gabn., Vie de S. Thom., Richel. 13513, t" 40 v".)
En esciimengement ne volt il pas chair.
(ID., il/.. f° 5fi r».)
Oae l'evesqae avez mis en escumigemcnl .
{la., ib., fU v«.)
Quant le chevalier ot tont son fait raconté
De l'eicnmmingument on il ot tant esté,
Et du prestrc qu'il ot devant l'autel toé,
le pappe le resarde, puis li a demandé.
{Dit des Trois chanoines, Jub., Août'. Kec.,\, i'I.)
Sor paine d'esctimignhemcnt. (127S, Cari,
du V. S. Lamb., Richel. I. 10176, f° S9 v°.)
Et s'il ne le faizoicnt et ne l'amendoient
ensi corn il est desus escris, il prometeat
par lour fois et par poenne iVescuminje-
menl payer a la dite abbaiisse les dites
XL. Ib."il288, Cart. de St-Glossinde de
Metz, Richel. 1. 10024, f" 6 r».)
Sentences d'escomingemenis. {Ch. d'Ed.
JIT, 24 oct. 1360, Liv. des Bouill., xxil,
Arch. nmn. Bordeaux.)
Esfumeinqemenl contre persone dei^
nostres. (1406, Arch. Fribourg, 1" Coll
des lois, u» 163, i" 42.)
— Objet excommunié, interdit :
Les fils adecertes de Israël fauserent le
commandenicat, pristent del escomenge-
ment, car Achan prist aucune chose del
escomengement. {Bible, Josué, cli. 7, vers. 1,
Rîcliel. 1.) Lat., de anathemate.
2. ESCOMENGEMENT, escommichement,
s. m., hostie :
Prenoient les aucuns d'iceul,\ du pain et
le seignoient au nom du saint sacrement,
et a[ires ce qu'ilz estoient confessez l'un a
l'autre de leurs péchiez, le usoient en lieu
d'escommichement, après dirent mainte
oraison. (Hist. de Bertr. dit Guescl., p. 416,
Ménard, 1618.)
1. ESCOMENGIEU, - angier, - ungier,
- ingier, - enchier, - encier, - igier, - ichier,
- egier, escomm., escum., eskum.j verbe.
— Act., e.tcommunier :
E si aucuns le contredit,
11 Vescumenge e maldit.
(G. DE S. Pair, ilonl S Michel, 1843, Michel.)
Les ad Thomas escomcgé
A deshonur.
<Vie de S. Thom. de Cant., 857, ap. Michel, D. de
yorm., t. 111.)
Seinz Ambroses l'evesques, pur veir, escominga
L'empereur Theodose et d'iglise sevra.
(Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f 49 v°.)
E de ço te merveilles que j'osai manascier
Nostre seignur le rei a escmiitneiigier.
(ID., !«., f»56 r°.)
Malt savez ben escumiger.
(.Tristan, t. 11, p. 117, Michel.)
ESC
Si fist on escumencier a .m. evesques
tout cil qui nule chose destourneroient.
{Hist. de la terre s., ms. S. Orner 722,
fo 74b.)
Si Vescumenja et fist escumenchier par
toutes les terres de crestienté. (76., f" 79"'.)
On Yescumenchast en toutes les terres.
(76., f 89 v°.)
E cely Henry escumungerent. ( Year books
of the reign of Edw. the first, years xxx-
xxxi, p. 457, Rer. brit. script.)
Il fu escumigé. (1304, years xxxil-xxxiir,
ib., p. 31.)
Pour escommicher les paroissiens. (1386,
Arch. S 5094, pièce 34 )
— Détester, abhorrer :
Sis choses que Nostre Seipnor haist, et
sa aime escomange le septisrae. (Bible,
Prov., ch. 6, vers. 16, Richel. 1.) Lat., Sex
sunt, qufe odit Doniinus, et seplimum de-
testatur anima ejus.
— Escomengié , part, passé, excom-
munié :
Sor si faite ovre desleiee.
Maudite e escotnungie,
E sur iten légation
U li dns n'entent si bien non,
Fu il deceuz.
(Ben.. D. de Horm.. II, 12137, Michel.)
Icest precept qui ci est dit
E qui par nos ci est escrit.
Od nostre main le confermuns,
D'anel reail le seieluns;
E si alcuos est qui l'enfregne.
Escumcngiez. entretant mai^ue.
(G. DE S. Pair, Mont S. Michel, i-iTi, Michel.)
Les eskume.igcz et loi des boens severa.
(Garn., Yie de S. Thom.. Richel. 13;j13, f» 2-2 T°.)
As mescrennz e as escumegez. (Apocal.,
Ars. 5214, f° 33 r».)
S'il i a ceenz homme qui seit entrediz
ou escumengez. (M.\umcE, Serm., ms. Poi-
tiers 124, f 21 v°.)
Mais aojourd'huy ne t<? sijanroye
Si humblement parolle dire.
Que tu ne soys a me mauldire
Comme se fusse escumengie.
{Moralité de Charité. Auc. Th. fr., III, 345.>
— Abomitiable :
Vos estes ki justifiez vos meismes devant
les hommes, mais Deus conoist voz cuers;
quar ce ke az hommes est halte chose, ce
est esconimengie chose devant Deu. (Dial.
SI Greg., p. 24, Foerster.)
2. EscoMENGiER, - ingicr, - escommin-
Mer, escomrnichier, escmnicher, verbe.
— Act., donner la communion à :
Or entens, va, si Vexcomminge,
Messe lui cbanle et enolie.
(Thags, Richel. 1344, f 34''.)
Lors se mirent tuit a oroisons et prièrent
Dieu que il fist la char revenir a sa propre
nature, puis en fu la dame 'escommichiee.
(Vie et mir. de plus. s. confess., Maz. 368,
f 18».)
Une petite touaille bordée, a escumicher.
(1380, inu.de Ch. 7, u» 1909, Labarte.) Impr.,
escumichez.
U fu confessé et escommingiê, et après
ala de vie a trespassement. (1396, Arch.
JJ 150, pièce 351.)
A mondit seigneur pour offrir avec
.Monseigneur deBourgogne cheuz l'evesque
ESC
de Paris, ou mondit seigneur fu escom-
mengié, le xxiiii' jour dudit mois, veille
de Noël, en disant matines ; en 3 escuz,
67 s. 6 d. t. (1397, Compt. de Ihdl. des R.
de Fr., p. 301, Douet d'Arcq.)
Icelle femme fu confessée et eseommichee .
(1411, Arch. JJ 165, pièce 279.)
TcelUii Jehan se fist confesser et esco-
mincher, et deus jours après ala de vie
a trespassement. (1421 , Arch. JJ 171
pièce 359.)
— Réfl., recevoir la communion, com-
munier :
Et chanta l'en messe niout matin, et li
chevaliers s'escommicha. (Vie et mir. de
plus. s. confess., .Maz. 568, f" 22». )
Le roy... fit chanter messe... devant luy
et s'escommicha. (Fboiss., Chron., Richel.
2641, f 165 r».)
— Escomengeant, part, prés., où Ton
communie :
Le jour de Pasques escommichans. (1398,
Arch. JJ 1.53, pièce 183.)
La veille de Pasques escommichans. (1401,
Compt. de l'hât. des R. de Fr., p. 136, Douët
d'Arcq.)
Pasques escomminchans . {Ib., p. 166.)
EscojiENiE, esquemenie, excommunie,
s. f., excommunication :
Ne pnet avoir, ce est la voire.
Confession ne provoire
Pour Vesquemenie ou estoit.
(G. DE CoiNci, 3/(>., ms. Soiss., f° sa'.)
Nous encourions sentence d'excommunié.
{Lett. de 1435, ap. Lob., II, 1029.)
Peine d'excommunié. (Journ. d'un bourg,
de Paris, an 1444, .Michaud.)
Pour faire une excommunie générale.
(1487, S. iMelaine Morlaix, Arch. Finist.)
Pour la craincte de celle excommunie le
roy Philippe reprint Berte sa femme. (Bou-
chard, Chron. de Bret., f» 78», éd. 1532.)
Condamnation
l)'e.TCommiinie et censure éternelle.
(Cl. Marot, Epigr.. cclx. éd. 1731.^
Esr.oMENiEJiENT, escowm. , escoum.,
escum., escomminiement , escomitniement,
escomm., escoum., escum., escommuniment,
exeominiement, escomcinement, escumenie-
ment, escummeniment, escuminimenl, ascum-
miniement, excom., excum., ecoumeniement,
s. m., excommunication :
De cel escumeniement
Grondillierent Kngleis forment.
(fiov, 3* p., 7243, Andresen.)
Avec Vascumminiement. (1220, Chap. de
la cath. de Metz, Arch. -Mos.) Exeominie-
ment. (Ib.)
Cest dein fist il par davant lo maistre
escheving et les .XIII. juriez de Mez, et si
l'ofrit sus l'autei, et si en fut faiz escumini-
menz par jugement, si cum d'amorne par
io major de porte Moselle. {Ch. de 1228,
Arch. Mos., Chap. de la cathédr.. Cens,
Porte Moselle.)
Se aucuns des .xill. elleuz estoit chauz
en plait ou en guerre ou en escomeniemenl
por lo fait de la vile. (Sept. 1230, Ch. de
Thib. de Champ., Arch. Troyes.)
Par excominiemant. (1235, Coll. deLorr.,
980, n» 7, Richel.)
ESC
ESC
ESC
117
Am plait ou an guerre ou an escomenie-
ment. (1242. Cart. de Champ., Richel. 1.
S993, I» ÎS^J.)
Eussiens geté escumeniement en Rogier
de Vilers. "(Vers lîoH, Arch. mun. S.-
Quentin, I. 186, doss. D.)
Et toute la terre de Bretaipne fu en escu-
mineeinent. {Artur, ms. Grenoble 378,
I» 35^)
Escomminiement. (1274, Coll. de Lorr.,
976, Richel.)
Escotinieniement. (Acte de 1273, Arcli. L
733, II» liasse.)
Sanlance d'escumenicmant. (1280, évêch.
de Langres, Arcli. Haute-Marne G 30.)
Sor poenne d'escumeniemenl. (1288, Cart.
de Ste Gloss. de Melz, RicUcl. 1. 10024,
f» 6 v».)
Parpoenue d'escuminiement. (Ib.)
Sor paine d'escvmmeriiment. (Trad. du
XIII' s. d'une charte de 1211, Cart. du Val
StLambert, Richel. 1. 10176, f° 30\)
Demorer en Vescomeniement. {Est. de
Eracl., xxvill, 4, Hist. des crois.)
Deus hel tout escumeviem ni d'erreur.
(Bible, Richel. 901, f» 35\;
Et après ce je li cornant,
T>eseiir fficommenîement..
(.L'Ordre d'amors. Richel. 12786, f" 8;/.)
Li enlredit et li e.tcumeniemens. (1297,
Arch. L 733, 14» liasse.)
Sentence de excomenieinent. (Ms. Berne
260S f" 30'.)
L'f^cotnmrniemant
Li pre.stes ne prisa riens.
(Fiesaint Ehi, Ricliel. 988. f° IS".)
Sur peinne de e'icommeniement. (.Ioinv.j
S. Louis, XXXVI, Wailly.)
Les evesques de Brelaingne ont tenu le
conte de Bretaingae bien sept ans en ex-
commeniement. (In., (6., cxxxv.)
Sentence de excumuniemenl. (Vend. apr.
Chandeleur 13U4, Fonteny, (Jb. des compt.
de Dole, cart. 44, paq. 44, Arch. Doubs.)
Sus plusieurs paines A'escommuniemenz.
(1314, Arch. J.1 SO, f° 46 t».)
Sentences à' ccoumeniement. (Ib.)
Wescoumeniement. (Ib.)
Tant que as frais peut toucbierdel escu-
meniement u deniisielle Marie de Coustices
fu pour l'ocquoison de le suite que lidite
abbesse fist. (19 juin 1322, Flines, Arch.
Nord, Cod. A, f. 134.)
Sentences à'escoumeniement. (1326. Lett.
de Ch. le Bel, Pr. de l'H. de Nisni., II, S9.)
Par sentence d' escommuniment. (1330,
Hist. de Metz, IV, 77.)
Par sentence d'eseommeniement. (1331,
fête S. -Marc, 0/f. de Tout, Arch. Meurtbe,
H 2964.)
Donnant sentence? gênerais d'escomenie-
mentz. (1360, Renunciatio per Iteg., Filios,
et Magnales Anyliœ, Rvm., 2' éd., t. VI,
p. 271.)
Et sur ce estoit meus certains procès et
pour ce aucun de nos dicts officiers mis
en sentence d'excomuniement (1366, Cart.
de l'église de Terouanne, p. 243, Duchet et
Giry.)
Procès et excommunimcns. (1377, Letl. de
Ch. V, Cart. mun.de Lyon, p. 183, Guigne.)
Vons Tivez en pechié, en escommeniemenl.
(Ci-vF.i.., du Gurvlin,, ni25, Charrière.)
Mais morut misérablement
Et en e.rcominifmenl.
(Citron, de I AH. de Flore/I'e, 1341, .Mon. de l'H.
de Bilg.)
Sour painne et sentence d'escumeniemenl.
(Fboiss., Chron., I, 226, Luce, uis. Amiens,
f3.)
L'archevesque de Rains l'en tint en ex-
communiemenl jusques a ce qu'il fust ah-
soult de par le saint père. {Uist. desEmp.,
Ars. .5090, f" SS v».)
Affiu que s'il y a milz, ne nuUet qui y
sachent lignage, comperage ne affinité au-
cune, si le dye, sus peine d'excommunie-
ment. (1337, Bitiiel de Theronanne, Soc.
des Ant. de Morinie, n" 41 et 42, anu.
1861.)
U porte sur son dos raille excommuni-
ments. (Hist maccar. de Merlin Cocc, iv,
Bibl. gaul.)
Qui vous fait mal, Macee, pour nous faire
une mine pire qu'un excommuniinentf
(C'« DE Cra.\iail, Com. des Prov., I, v.
Ane. Th. fr.)
KSC0.1IEX.IABLE, VOif ESCOMENGE.\BLE.
ESCOMINGEMENT,V0irESC0MENGEMENT.
EscoMMETRE, cscoumetre, v. a., provo-
quer, défier :
De grant folie t'entremes
Quant lu mon signor escoumes
Cors a cors de bataille a toi.
(Florimoni, Richel. 792, f» Li".')
escnmmrs.
(Ib., Richel. 15101, f 28''.)
ESCOJIMICHE, voir ESCO.MENGE.
EscoMMiCHE, S. f., hoslie donnée à la
communion :
Quant S. Grégoire vit ce si li Iret Vescom-
miche de la bouche, et commanda a son
diacre que il li gardast bien tant qui' li
autres fussent escommichiez. (Vie et mir.
déplus, s. confess., Maz. 368, f° 17''.)
ESCOMAIICHEMEXT, VOir ESCOMESGE-
MENT.
ESCOMMICHIER, VOlr ESCO-MENGIER.
ESCOMMINATION, VOlr ESCOMEN.\CION.
ESCOMMINCHIER, VOir ESCOMENGIER.
ESCOMMINGE, VOIP ESCOMEKGE.
ESCOMMINGEMENT, VOir ESCOMENGE-
MENT.
ESCOMMINGIER, VOir ESGOMENGIER.
ESCOMMINIEJIENT, VOir ESCOMENIE-
ESCOJLMUEVE.MENT, VOir ESCOJIOVE-
MENT.
ESCOMONJABLE, VOir ESCO.MENGEABLE.
ESCOMOTEUR, escomm., s. m., celui qui
soulève :
Nous trovasmes cestuy mali'aicteur,
escommoleur et séducteur des juifz, de
tout le monde, et cultiveur des nazeriens,
c'est assavoir des crestiens. (P. I^kiiget,
Nouv. Test., f" 242 r", impr. Maz.)
EscoMOVEMEXT, escominuevement, s.
ni., soulèvement :
La terre sera commeue d'escommueve-
ment. (Bible, .Maz. 684, 1° 97^ )
Esco.MOvoiR, escomouvoir, - ommovoir.
- onmoeoir, esconmoveir, scomovere, verbe.
— Act., remuer, ébranler, émouvoir,
exciter :
E saint Israël escommourent. (Liv. des
Ps., Cambridge, LXXVll, 41, Michel.)
Qui deussent od les bosines a escomovoir
l'est. (Liv. des Machab., .Maz. 70, f 164''.
Poor che qu'il Vont eacommeu
De grant Ire.
(ilir. de SI Elni, p. 101, Peigné.)
Ne ne m'abandonnoie mie tant seule-
ment aux jeunes ne au.\ fous, mes les
chastes et les sages escommovoie et avi-
voie a luxure. (Vies et mart. des beneitr.
virges, .Maz. 368, f''270''.)
Dont fu li prevoz escommeuz a grant ire.
(Ib., (" 321'.)
Parole d'estincele a esconmoveir nosire
cuer. (Bible, Richel. 901, f» IK)
Ker meinte feiz par eoveilisse
Des delez charnaus Vescommiiel.
(Vie des. Alexi, SiO. Rom. VIII. p. 17:i.)
Commovere, escommouvoir. {Gloss. de
Conches.)
Doncques ne seront les yslcs escommues
de ton trebiisohement. {Bible, Ezechiel,
ch. 26, éd. 1343.)
— Repousser :
Abhomiuari, escommovoir. (Gl. l.-g.j Mi-
chel. 1. 7692.)
— RéQ., se soulever :
As barons dist : Paines me sont creues.
Les gens de! règne se sont escorimeiies
i-^nvers la fille Ysoros conbalues.
(.inseis, Richel. 793. 1° 4''.;
— Escomeu, part, passé, ému, excité :
La mer si n'estoit pas paisible, mais
escommeue par les vens. (SI Graal, m, 31,
Hucher.)
Si fu li rois si escommeus d'ire et de mal-
talant que... (Li Liores de Balaam, Richel.
988, f 237".)
Alixandres escommeus en miséricorde.
[Chron. de Fr., ms. Berne 390, f 26".)
Bylhinie fu tote escommeue de terre
mote. (Ib., f" S6'.)
II fn d'amonr tout cscommeu
Quant il a la pncelle ven.
{Prise de Boulogne, ap. Capperoniiier, Ghss. de S.
Louis.)
EscoMPAiGNiER, v. il., aci'ompaguer :
Ou dit priorey abergeutet escompaignent
meuctricrs et genz qui avec aux les moy-
nent. (S. Bénigne, Moniales de Larrey,
Arch. Côte-d'Or.)
— Associer :
Ne doit ledit Jaicomins escompaiyner
avec lui nulz, ne nullez de nostreditte
cileit, on fait de la dessus ditte monnoie.
(1403, Hist. de Metz, IV, 382.)
EscoMRVRriMENT, S. ui., Comparti-
ment :
Bestions d'escomparlimentz. {Enlr. de
Henry II a Bouen, f» 19 r".)
Une table d'escomparlimentz, richi-moiit
dorez, (th., f» 43 r».)
33
41»
ESC
ESCOMPLIR, V. a., accomplir :
Tant que li dairiens dps bnin? escompU-
rait le siège peril'oiis de la Table Heonde.
(S. Graal, m, 708, Hucber.)
En teil manière se doit maintenir qui
vuelt escowplir les œuvres d'umilileit.
[Hist. de Joseph, Richel. 2453, f» 38 V.)
Tut mi peusei sont escompU des que je
voi ce que en toutes choses me plaisl.(i6.,
fo 74 v".)
Pour escompUr si son désir. {Rose, Vat.
Clir. 1858, f" 961)
Jusques a tant que les clioses qui sont
contenues et dessuzdites soient escomplies.
(1270, Test, du comte de Poitiers, Arch.
K33, n»14.)
Toutes ces choses dessus dites escom-
pUr et mètre a exequlion. (1307, Arch. L
762, pièce 33.)
Présentes et escomplies toutes les choses
dessus dictes. (1318, Arch. Meurthe, H
3032.)
Prometons que tout ceu qui jugies en
«l'rait ferons tenir et escomplir loudit si-
guour Gerairt. (1327, Hist. de Metz, IV, 53.)
Ai promis tenir, \rardeir et escomplir.
(1366, Coll. deLorr., 92, n''47, Richel.)
Durans seix ans entiers, coulinuelz et
escompUs. (1391, Hist. de Metz, IV, 412.)
Pour cest mien prosent teslameat escom-
plir. (li. mars 1419. Lelt. de Mess. Demcnge
de Courcelles,Tou\., Arch. Meurthe, H 2976.)
EscoMUNEiviENT, - commutiement, exe,
s. m., excommunication :
Pour dûubte à'excommunement, il s'est
conseillé, et lui a l'en dit que, pour la
descharge de sa conscience il en devoit
dire la verilé. (29 janv. 1484, Informat,
faite contre Pli. de Commines.)
ESCOMUXGEMËNT, VOir ESCCMENGE-
MEKT.
Esco.MrNicATiF, csqumenicatif, excoin-
municatif, adj., d'excommunication :
N'estoit nuls prestres ûamens sus estre
encours en senteuse esqumenicaticc, qui
osast canterne faire le divin office. (Froiss.,
Chron., III, 211, Kerv.)
Obtenir par fraude ces lettres excommu-
nicatives. (Gilles Corrozet, les Anliquitez
de Parti, p. 20, éd. 1608.)
EscoMUNiciiE, - ommwiicUe, s. f., ex-
communication :
Se ilz faisoient aucun crime ou se ilz
estoient en escommuniche . (P. Coch.,
Chron., c. 46, Vallet.)
I3SC0MUNICHIER, esquemunichtcr, ex-
communiquer, v. a., excommunier :
Lo pape pour ceste chose et pour autre
assembla lo consistoire et excomunica lo
duc (Robert), et touz ceux qui lo sequ-
toient. (Almé, Yst. de li \orm , Vlll, 32,
ChampoUioD.)
— Escomunichié, part, passé, excommu-
S'il sout esquemuniches ou clerz. (1372,
Rapp. du Cons. de Paris, Liv. rouge, f» 128,
Arch. mun. Abbeville ; Mon. de l'Hist. du
tiers état, IV, 177.)
CA ESCOMENGIER.
ESC
ESCON, S. m., mut très obscur qui
semble exprimer ici l'idée de libre dispo-
sition :
De inainl bon garnemeot furenl mis a l'escon
Et des clievaus au.^i qu'il pristrent a baadon.
{Aijed'Avign., 2059, A. P.)
ESCONCE, voir ESCOKSE.
ESCONCEXDRE, VOir ESCOISENDRE .
ESCONCER, voir ESCOXSER.
ESCONCERIE, VOlr ESfiONSERIE.
ESCONCHIER, VOir ESCONSER.
ESCoNCis, voir Esconseis.
ESCONDAiLLE, S. f., cachetle, retraite :
Lor sjD.igognes monlt bien cercbent,
Les esconiaille> vont serchani
Ver si ja ren i Irovesanl
Que Jaeu nss^nt esconda.
iilir. ,\.-C., Ricbel. 818, f" 61''.)
ESCONDE, S. f., contredit :
Et quant j'avérai sans cicondr-
La plus bielle ki soit ou monde.
(Richars le Hel, ms. Turin, f» 129'.)
EscoNDEOR, - undur, S. m., celui qui
refuse :
A bon demandeur bon escundiir.
(Prot. de Fraiwce, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
ESCONDiRE, escundire, acondire, aicon-
dire, verbe.
— Act , refuser, dénier, en parlant de
Choses :
Il l'fscondit. cura cil ki nel set.
{Chans. d'Alexis, sir. 65, MuUcr.)
Que la parole oiant Irestoz
Vos a vace et escondile.
(CatiE!>r.,Cltarrelle, Val. Cbr. 17-25. f 18''.)
Car Diens le» a loi en despil
El sa grâce lor escondit.
(Gauth. de Mes, Yin. du monde, Richel. 2021,
f» 8-2=.)
Karlos, vos Oei, son oisel li requist
El li irailres raoull bel li escondi.
(lluon de Bord., 1381, A. P.)
Ha}', sire Guron, fait la dame, que est
ce que vos dites que mcsconddes vostre
amor. Certes il ne a home au munde si
grant ne si jentil que se je li vousisse doner
mou amor q'il le m'escondist. (Gir. le
Court, Vat. Cbr. 1301, f» 40".)
Il n'escondisoit riens que l'en li deman-
dast par resou. (Chron. de Fr., ms. Berne
690, f" 39».)
Certes, je demande une chose
Que vous m'avez bel escondire
Et reTuser par raison, sire.
(Fn Mir. de S.-D., Comm. Ostes roy d'Esp. perdi
sa lerre, Th. fr. au m. â., p. 467.)
Prince, trois jours ne vueillez m' escondire ,
Pour moy pourvoir, et aux miens adieu dire.
(ViLiON, Codic, Reqneste de Villon, Jonaust,
p. 137.)
En brief temps, fut si bien en sa grâce,
que riens ne luy fut escondit de ce qu'il
osa demander. (Louis XI, JVouu., xxxv,
Jacob.)
Le désiré plaisir ne luy /"«(pas escondit.
(ID , ib., XLIII.)
— Absolument :
ESC
Et disoit encore que nul ne pooil estre
bon gouverneur de terre, se il ne savoit
ausi hardienient escondire comme il sauroit
donner. (JoiNV., Hist. de St Louis, p. 208,
Michel.)
Li rois de Navare et li conter de Harcou r
ne li vorrent mies escondire. (Froiss .
Chron., IV, 177, Luce.)
— Escondire à, refuser de :
Je n'escondi mie a fere cest servise.
(Laurent, Somme, ms. Alençon 27, f" 6 \".)
— Avec un rég. de personne, refuser,
rebuter, éconduire :
Par mainte fois a reqnîs Biatris
Milan son père, mais bien fu escondis.
(Les Loh., ms. Monlp., f Sb"-.)
Ja nule chose ne gardast.
S'il fusl ki riens li demandas!;
Il a'esconlissiljs, nnlni.
{Dotup., 4816, Bibl. elz.)
De lui n'aloit nns escondii.
{Ib.. 4863.)
Il avoit dit le jor que la bitaille avoil
esté que ja riens ne li sauroit demander
dont il Vescondesisl. (Arlur, ms. Grenoble
378, f» 34".)
Ne les vueil escondire A& ce qu'il me re-
quistrent. {Lucid., Brit. Mus. add. 28260,
f" 33.)
II n'a en loi sens ne valor.
Robin, ne cortoisie,
Qui d'ura baisier par la folour
As escondit l'amie.
(Chansons, ms. Monlp. Il 196, (° 214 v».)
Ainsinc si ot de la meschine
Qn'il ai'ûil damors escondile
Son guerredon el sa mérite.
(Rose, 1512, Méon.)
Dames, dist il, ge ne vons ose
Escondire de ceste chose.
M., 3331.)
Les plus vaillans li porofrirent
Lors amors et soveot requirent
S'amor, mais cil si 0ers esloit
Que toutes les acondissoil.
(ROB.DE Blois, Poés., Ricliel. 24301, p. 547''.;
A envis homme qui bieao prie
Trueve femme qui Yescondie.
(Clé d'amour, p. 11, Tross.)
Pour Dieu, messeigneurs, ne m'en vueil-
lez escondire, car au'tre chose de vous je
ne vueil. (Jroilus, Nouv. fr. du xiv» s.,
p. 201.)
La charité de la maison aux nonnains
esloit si 1res grande que peu de gens es-
toient escondis de l'amoureuse distnbucion.
(Louis XI, Nouv., xv, Jacob.)
Et je TOUS jure, sur mon ame.
Que point ne vous escondiray.
(Farce d'un Genlith., Ane. Th. fr., I, 263.)
Pourtant que ne soye escondit,
S'il vous plaist, a ceste reqneste.
(Farce de Colin qui loue el despile D., Ane. Th.
fr., I, 236.)
Auras la donc sur moy telle ire et tel dédain.
Que du don de mercy me vouloir escondire >
(Macny, Sousp., cxu, éd. ISâT.)
— Escondire quelqu'un de (un infin.),
l'excuser de, c'est-i-dire lui permettre,
souffrir que :
Ne sai se tous m'escondirez
D'avoec vous en voître nef estre.
(Rdteb., Vie sainte Marie l'Egiplianne, lab., Il,
109.)
ESC
ESC
ESC
419
— Alléguer comme excnse :
Cil entra feiirla seisine l'evesque. De ce
disons nous qu'il li doit amender ou es-
condire qu'il ne savoil qne li evesques en
fust seisiz. (1249, Evêché Senlis, Arcli. Oise,
r. 648.)
— Contredire, s'opposer à, coiubattre :
La reioe a sa reson dite
Ki de nu lui a'csl escondUe ;
Ne linete liome ki la desdie.
{Dolop., 4398, Bibl. elz.)
Li dis monsipneur Loeis n'osa escondire
le commandement del duch son signeur.
(Fboiss., Chron., I, loi, Luce )
Que ïi les autres s'accordent en absti-
nence de puerre_, sa saincteté ne Vexcon-
4ira. (1521, Prec. des confér. de Calais,
Papiers d Et. de Granvelle, t. T, p. 131,
Doc. inéd.)
— Réfl., se refuser :
Mais onkes a offre c'on lor fes isl de par
l'empereour ne respondirent ; ains s'escon-
disent tout adies plus et plus. (H. de Val.,
Contin. de l'hist. de la conq. de Constant.,
880, Wailly.)
François et Angtois esperonnent,
Desquiei .i seul ne s'fscondisl.
(Gci.iRT, Roy. liijn., 13478, W. et D.)
— S'excuser, se justifier, se disculper :
n s'esconàit com ii hom qui nel set.
(Alexis, si. G5S xi« s., G. Paris.)
Emperere, disl ele, mercit par amnr Deo I
Ja snî jo voslre femme, si mecuidai jner;
Jo m^escîindirai jase vus lecumanilez,
A jurer sairemeot n juise a pnrier.
(Charlemagne , 32, KoscbTvilz.)
Ensi nous porrons bien de sa mort escondire.
(Sont. d'Alix., V, 491, Romania, t. XI, p. 243.)
S'en escondirad par plein serment. (lois
de Guillaume, Chevallet.)
.Sire Reynans, je m'en escondirai.
(Bêle Erembors, P. Paris, Komancero françois,
p. 5U.)
N'enver aus ne se daigne amender n'escondire.
(Adam de le Halle, du Roi de Sezile, 266, Coas-
semaker, p. 290.)
Mandes la conlesse sans ire,
K'a P.irîs s'en v egne escondire.
(Rom. du Comte de Poiliers, 36'J, Michel.)
Il manda salus au roi et siervice, et si li
envola .x. livres d'or, et li manda que par
juyse de feu se venroit escondire que il ne
fuparçonniers de la mort le duc. {Hist. des
ducs dé Norw. et des rois d'Englel., p. 27,
Alichel.)
Vons ne vous poTez escondire
Qoe ce ne soit a voslre tort.
(Resurr. .Y. -S., Jnb., ilysl.. II, 368.)
— S'escondire d'une cftose, s'y sousiraire,
y échapper :
Fille, font il andoi, ceste amonr vous empire.
Quant elle pnet parler, si respoot : Voire, sire.
Lasse toute i raorrat, ne m'en pais escondire.
fAnoiFROY LE Bastard, Bêle Idoine, P. Paris,
Romancero, p. 16.)
— Inûn. pris subst., refus :
N'i oui naient del escundire.
(Ben., d. de Norm.. I, 1000, Michel.)
Li reposers, It escondires
Ne me plaisl pas, mais li voirs dires.
(Lapidaire E, 203, Pannier.)
Lors li corrent sus de paroUe ly autre,
et ti dirent : Dame, vostre aicondire ne vos
vaut riens de ceiste chose, ains convient
que vos lai faisois. (Mort Artus, Richel.
24367, f» S4''.)
Je paiperoie ma terre a l'eneontre deluy,
que ainsy s'est vanté devant nous tous,
pourveu qu'il en soit content et que sçavoir
ne fasse ce a sa mie, que avant ce que
.viiT. jours soient passez, feray d'elle tout
mon vouloir, sans en avoir refus ni escon-
dire. (Gérard, de Nevers, t. II, p. 8, éd.
1723.)
Sy ne sçay que dire
D'une que désire ;
Car son escondire.
Si lault que l'endnre.
Me seroit poincture
lit aspre morsure
Pins dure que rage.
(ilorat. d\ii(j Emper., Ane. Th. fr., III, 133.)
II est bien vray que In l'as voalu dire
Poor en ce poinct sonbs no doulx escondire
Honnestement de mny te depescher.
(J. C, Espisl. amour., ap. Ileroet, Opusc. d'Amour.
ESCOXDiss.\NT, - isaul, part, prés., qui
refuse :
De l'aamosne reçoivre n'est mie escoiidisans.
(Clieii. au cygne, I, 511, Hippeaa.)
Nulz n'est tournes en delTaut de jour
comment que on le peust prendre, se def-
faute n'est prise, donnée de jusiiche ou
requise au juiie, de quov li juses soit
e.icondissnnzàe donner. {Coût. dePontliieu
et de Vimeu, Ane. Coût, de Pic, .Marnier,
p. 119.)
EscoNDissEMEXT, S. m., aclion de
refuser, refus :
Apres fault garder les orelles et faire,
comme dist Ysaie, une baye d'espines que
rien ne puisse entrer dédans qui puist
nuire, car a ce qu'on escoute volentiers le
cueur s'eneline. Ces espines sont les refus
et escondissemevs de non vouloir ouir
parler parolles desonnestes ne cliarnelles.
ILe Chapelet de Virginité, de la fleur deliz,
Fréd. Godefroy.)
Si lui dit qu'elle moule, car avec luy
s'en iroit et le nain aussi. Et elle dit que
avec celuy qui son seigneur avoit occis ne
s'en irîi elle pas. Dame, fist il, Veseondisse-
ment n'y vaut riens, car Irop vons ayine.
{Laurelot du Lac, 2' p., ch. 114, éd. 1488.)
EscoNDissEOR, - eur, - iseur, s. m.,
celui qui refuse :
Li escondissieres escondiroit les povres
gens au mangier. (Li Biole del monde, p. 8,
-Michel.)
Car encontre bon demandeur
Appartient bon escondisseur.
(G. Mach., Poés.. Richel. 0221. f° 34'.)
Escondissevr, denyer of a thynge. (P.\ls-
GRAVB, Esctairc. ,11. 212, Génin.)
— Celui qui fait amende honorable :
Escondit par sa main seule se doit fere
soubz ceste forme ou en la fourme qui
s'ensuit : et doit Vescondiseur lever la
main dextre aux saiuclz, et ilire tout liaut,
en jugement... {Coutume du xv" siècle,
Arcb. législ. de Reims, i, 634, 1™ partie.)
1. EscoxDiT, esctindil, escondi/, s. m.,
refus, action de refuser, de rebuter, op-
position, excuse, amende honorable :
Hscondiz en fait granz e nei.
(Be.v., d. detlorm.. II, 20829, Michel.)
I De la sue aie li faz un esctindit.
j {Chron. de Jord. Fanl., o99, ap. Michel, D. de
\ Notm., t. m.)
I Provei estes, ce dist li rois,
j Vostre escondit n'i vaut un pois.
(Tristan, I, 743, Michel.;
Renart, fait il, vos qui devez
I A Ysengrin fere escondit.
(B/■nar^ 9098. Martin.)
j Suspire e plnrt forment e gent,
I Car stm escundit n'i vant nent.
(Chardry, Set dormons, 12-27, Koch.)
) Et puis c'om le set si meffaile,
Ele doit eslre arse n défaite,
Ne crées ja son escondil.
(Durm. le Gai., 14301, Stengel.)
Tant fet de honteuses requestes
' Et a tant de durs escondis.
I (Rose. ms. Corsini, f ai'.)
I Se uns bons dit a un autre injure il
j paierai vu. soulz por li enjure provee,
I et s'il fait après Vescundit, il an paierai
.VII. soulz. (1294, Coutume de Dijon, Richel.
1. 9873, f" 33 r°.)
Ne TOUS Tant rien li escondit,
I Fait li dus, ne point n'eu i a.
<De la Chastcl. de Veriji, Méon, Fabl. et Conl.,
t. IV, p. 302.)
Nulz escondis
Ne pouroit faire départie
De TOUS servir toute ma vie.
(Coud, 224, Crapelet.)
I Plusieurs fois il l'avoit requise qu'elle se
votilsist conseulir de l'avoir a mariage;
mais onques ne s'y voulut assentir, pour
. don ne promesse que luy sceusse faire :
, toujours me disoit pour son escondy, que
I tout son temps avoit esté folle leuime, et
de la plus mauvaise et plus deloyalle vie
que jamais femme peust estre. (Gérard de
Nevers, II, xviii, éd. 1723.)
I On mentionne un coupable, condamné,
j pour ses démérites, a faire escondis et
I voyages. (1453, Lille, ap. La Fous, Gtots.
ms., Bibl. Amiens.)
' Individus condammes a faire escondits et
pelerinaiges. (1317, ib.)
On offre .ix. los de vin a M° Guillaume le
Blauc, conseillier et maistre des comptes
de l'empereur, après qu'il oit travuillié
d'appointierle diQerend d'entre le court de
Tournay veuUans etpretendans empeehier
de faire aucuns escondis es églises parois-
siaux de ceste ville en quoy ceux habitans
avoient esté condemnes par lesdits esche-
vins. (1327, ib.)
2. ESCONDIT, S. m., lieu caché : en
escondit, en cachette :
Prenez en escondit mon enap, et m'an
portez a chastel de Bericum. {Li Âmitiezde
Ami et Amile, Nouv. fr. du xill" s., p. 60.)
EscoNDiTE, S. f., fefns, défaut dc com-
paraître :
Car escondite que le serons face ne li
vaut neent, ce il n estoit essoignies si que
il ne peust alera la semonce. {Ass. deJer.,
l. I, p. 330, Beugnot.)
— Amende, réparation :
Sur peine, pour la première fois, d'estre
punis a vivre de pain et eau, l'espace <le
trois jours, la seconde de l'aire escondite
publique, au lieu ou lesdites parolles au-
ront esté proférées. {Placard de l'Emp.
Cliarl. Y, touchant les paroles infâmes.
Brus., 9 fév. 1333.)
420
ESC
ESC
ESD
1. EscoNDKE, escoundre, v. a., refuser :
Nus ne luy poumes escoundre sa prière.
yLett. de 1281, Kym., II, 183, 2' éd.)
— Empêcher :
Escondre nel pot qn'il ne facR lor srez.
(Ilorn. 275t, Michel.)
— Excepter :
Tontes aiment, sans en escondre
Une, taot soit hanlle priocesse.
(Songe doré de la Pucelle, Poés. fr. des XT« et
xvi' s., III, ilo.)
2. ESCONDRE, scondre (s'), v. réfl., se
Ciicher :
Pais entra a randon, si s'est si esconduz
Eu la presse de la gent qu'il n'est apparceuz.
Ulorn, 4092, Michel.)
En .1. angle la s'escondel. {De Saint Bo-
nel, Richel. 423, f» 102'=.)
— Escons, escondu, part, passé, caché :
Tant dura la bataille qne solens fnsl escons.
(Cil. d'Anlioche, P. Paris, ap. Laborde, Emaiir.)
S'il ne fust escondnr dott solel la lumere.
(.Prise de Pamp., 5a, MussaDa.)
Par l'escondu jugement nosiron Seignor.
(MJr. de ISolre-bame, Richel. 818, f 24>.)
Le vespre venant, quant le soleil fut
escondu... (P. Ferget , le Noiw. Test.,
!" ii T', impr. Maz.)
— Enterré :
E la fu il scondu
Souz terre a grant hooour.
{Prise de Pamp., 1239. Mussafia.)
ESCONDU, -Ut, S. m., cachette ; en es-
condu, en cachette :
Amis repaira en escondu en son liostel.
(fA Amiliez de Ami et Amile, Nouv. fr. du
xiil» s., p. 50.)
En escondut ou en appert. (18 avril 1382
Ck. de Hug. seign. de Gramison, Neucha-
lel, Arch. du Prince, Y ', n "16. )
ESCONDUEMENT, adv., 611 Cachette, en
secret :
Et H bailla le pain esconduement si que
nus nel vil. {Pass. S. Père, Richel. 818,
t 156 V».)
Il se départi esconduement et celeement
de sa meson. {Vie S. Euslace, Richel. 818,
1» 282 r».)
EscoNDL'iRE, V. 3., recoiidulre, accom-
pagner :
Por esconduire et convoier
A lor chivals font envoier.
(Cbrf.st., Erec el En., Richel. 1420, !• 18''.)
EscoNDUis.\.BLE, - uysabU, adj., qui
doit être refusé :
Laquelle (requeste) entre toutes les
autres ilz treuvent et estiment esconduy-
.■table. (G. Selve, Themistocle, éd. 1547.)
EscoNDUisEMENT, S. m., refus :
Mais cil qui sert et qui merci aient.
Cil doit avoir joie line et entière.
Et je, qui n'os vers li faire prière.
Tant parredont son esconduisemrnt.
(Tbibadlt IV, Chans., p. 3, Tarbé.)
Ksr.ONui'isEOR, - eeur, - eur, s. m.,
l'L'Iui qui éconduit :
A bon demandeeur bon esconduiseeur.
(J. DE Aluet, Serm., Bichel. 1. 14961,
f 114 r».)
A bon demandeur bon esconduisetir.
(Prof. communs du xv" s., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
I EscoNDUiT, s.ni., opposition au conduit
, et au ban de tresfond. (B.iLTus, Suppl. au
Vocab. Austras.)
— En esconduit, à découvert.
Promet li dis messire Henris... non mie
venir encontre pour lui ne pour autre, ne
ponrchacier que d'autres y veigne en reca-
ler ne en esconduit (neque occulte neque
aperte). (1333, Pceuo. de l'hisl. de Bourg.,
II, p. 201», ap. Duc, Exconditum.)
EscoNDuiTE, S. {., fefus :
Et lui remontre que depuis Vesconduile
qui lui avoit esté faite s"estoient passes
par sa teste mal a propos quelques ombra-
ges, dont il lui requeroit humblement par-
don. (Pasq., Lett., XVII, 4.)
ESCONDY, voir ESCONDIT.
EscoNFiRE, esconfflre, v. a., déconflre,
défaire :
Que cel s'estoieut ternes en fuie et q'il
estaient esconfit eu tel manière. (Gir. le
Court, Vat. Chr. 1501, f 89\)
Escott/Ist Malgtdant e sa gient en ester.
lEnlr. en Esp., f" 213 t". Gantier.)
ESCONFORT, S. m., déconfort :
Apres la mort Julin Romains, par esconfori.
Ont fait an empereur qui fut de reconfort.
(Jeh. des Pr.Eis, Geste de Luge, \^'a, ap.
Scheler, Gloss. phi!.)
ESCONJURE.MENT, S. m., conjurâtion :
Laquelle sarpent séries n'en ora pas la
vois des henchanteors ne dou esconjure-
ment que il a enchauté sagemjut. {Psaut .,
Richel. 1761, f 76'.)
ESCONNIER, S. m. ?
Les velourdes devront avoir septpaulmes
de cloyure : et en chacune deux lanchars
de neuf pieds de long et escoitnier pour-
suivant a celuy, loyure sans fourrure nul
en ladite veloùrde. {Coul. de Hayn., cv,
Nouv. Coût, gén., II, 35 )
ESCONOiSTRE, V. a., reconnaître :
VoT esconoistre quant li acarre est sainnie
que li sans a l'issir sautiele. (Alebrant,
Beg. de santé, Richel. 2021, i" 11'.)
ESCONS, s. ra., lieu caché, retiré, re-
traite :
La damoisele ama molt le baron,
Mais par sa mère se meintint en escon.-i.
(Les Loh., ras. Montp , f 16B°.)
Galien son nerou apele en on escons.
(Chev. au cygne, I, 437G, Hippean.)
,1. jor s'assemblent sanz lui en .i. escons...
(Moniage Guill., Richel. 36S. f 2C0'.)
En .1. escons de 1 1 selve ramee.
{Auberi, p. 149, Tobler.^ Imprim. escous.
Et nostre gens ierl el bois en escons.
(Gagdon, 10318, A. P.)
— Le coucher du soleil : ,
A escons tornoit li solans. 1
(De la Dame escoUie, Richel. 19132, T 43'.)
Li solaus s'en vail a escons.
(li., f> 43''.)
KSCONs.\BLE, adj., propre à se cacher:
En nne chambre delitable.
Lonc de gent et bien esconsabte.
En a Gnivret o lui mené.
(Chrest., Erec et En., Richel. 375, f" 292».)
EscoNSAiL, S. m., lieu servant à ca-
cher :
Et qu'a TOUS fusse comme abry
Et esconsail et ung lapy.
(DzomLiEw, Trois Pèlerin., f° 157'=, impr. Inslit.)
ESCONS.\NT,
caché :
ssant, exconsant, adj ,
Il pensa qne converlement
Feroit a ï'omrae empeschement.
Et feri ainsi que par derrière
L'omme en e.vconsani manière,
(.liifi Claudianus, Richel. 1631, f"
— S. m., le couchant :
Il tournent devers esconssant
Et vont la terre entraversaot.
(Bellep., Mac/io*., Richel. 19179, C 3 t".)
EscoNSE, - onsse, - once, ezconse, s. f.,
cachette, retraite, lieu oii l'on peut se te-
nir caché :
Il entrent enz et ferment l'uis et il s'ar-
restent en une esconse. {Lancelot , ms.
Fribourg, f" 43'.)
Ne lieu i^esconse de veoir
Ou je me puisse desvestoir.
(Coud, 6332, Crapelet.)
Nostre Seigneur en descendant se em-
paiust en la roche, laquelle au passer lui
I fist lieu aussi comme esconse. {De Vita
Chrisli, Richel. 181, f» 77»'.)
— A son esconse, à part soi :
Dans abbés. Dons avons bien oit vo response.
Se l'estudierons, chescuns à seu esconse.
(Gilles li Muisis, li CoinpI. des compaignons, il,
2G4, Kervyn.)
— Lanterne sourde, bougeoir couvert
et garanti du vent, muni d'un manche
qu'on tenait à la main, distinct en cela
de la lanterne qu'on poitait suspendue
par une chaîne. La cuiller et la palette,
sur lesquelles on mettait des bougies,
différaient de Vesconce, par cela seul que
la lumière restait en liberté. Villars de
Honnecourt nous a coaservé, dans un de
ses dessins, l'une des formes de Vesconce,
disposée de manière à porter des chan-
delles allumées sans craindre de les voir
S'éteindre. (Laborde, Gloss. de la notice
des émaux.)
Absconsum, ezconse. {Gl. de Neclc, ms.
Bruges, Scheler, Lex., p. 117.)
■yesci une esconce qui boue est a mones
por lor candelles porter argans. (Villars
DE HoNNECOURT, Album, ap. Laborde,
Emaux.)
Li beneoiz rois prenoit Vesconsse et la
lumière, et aloit au livre. {Vie de S. Louis,
par le confess. de la R. Marg., dans le Bec.
des Hisl., XX, 75.)
Une esconce d'araent , esmaillee aux
armes du Roy. (1.363, Invent, du duc de
Norm., ap. Laborde, Emaux.)
Item uue autre esconce couverte de
cuir et garnie d'argent [Ib.)
Une esconce d'argent, dorée, hachiee.
(1376, Invent.de la Sainte Chapelle, ib.)
ESC
ESC
ESC
421
Une esconse d'or, dont le fil de dessoubz
est taillié de Deurs de lys. (1380, Inv. de
Ch. V, 788, Labarle.) luipr., escouse.
A Henry des Grez, pijînier, pour une
esconse, par manière de cuiller d'yvoire
blunc, acheté de lui et délivré a Gnillaume
Arode orfèvre, deniouraut a Paris, pour
refaire et mettre la garnison d'argeut doré
d'une autre cuiller de cipres a mettre et
tenir la chandelle devant la royne, quant
elle dit ses heures. (1391, Compt. roy., ap.
Laborde, Emaux.)
Pour un esluy de cuir boully, poinsonné
et armoyé aux armes de France pour
mettre et porter une esconse d'ivoire, gar-
nie d'or, pour tenir la chandelle devant le
roy a dire ses heures. (1396, (6.)
Item il lui donna une esconse d'or, un
coffin pour chandelles, un mouschoir a
chandelier. (Trais, de Rich.II, p. 108, Wil-
liams.)
Une lanterne de laton, altachiee a quatre
doux, qui est en manière à'esconsse, as-
sise en un petit estage près de l'estude,
ou estoit une couche. (1400, Pièces relat.
au rég. de Ch. VI, II, 309, Douét d'Arcq.)
Impr., de scousse.
Une petite esconce d'argent reré. (76.,
p. 319.) Impr., escouce.
Lesquelz conipaignons alumereut la
chandeille et la mirent dedans une esconse
ou lanterne. (1451, Arch. JJ 182, pièce 172.)
Econce, pour lanterne, se dit encore en
rouchi, notamment aux environs de Va-
lenciennes.
EscoNSEEMEXT, adv., 611 secret, en ca-
chette :
Sa cote a armer a pierdne
Arrière, si corn l'a veawe,
AaqDes fu escoiiseenient.
Et pour faire cuidier la gent.
(Sones de Xansay, ms. Tnrin, P 6T.)
EscoNSEis, esconcis, s. m., lien caché,
retiré :
Traiez vos donqnes ça devers cest esconcis.
(Herb. Leddc, Foulque de Candie, Richel. 25518.
r 131 r».)
ESCONSEMENT, S. m., action de se ca-
cher, de se coucher, en parlant des astres:
A l'esconsemenl da soleil.
{Aire per., Richel. 2168, f» 11'.)
Des le neissement au soleil dusque a
l'esconsement est la seue postez. {Psaut.,
Maz. 258, f» 60 v».)
Devant le temps de le élévation et de l'es-
consement de l'estoile. (Evrart de Conty,
Probl. d'Arist, Richel. 210, f» 324».)
Jusques a Vesconsement du soleil. (Fer-
GET, A'ouu. res(., f" 186% impr. Maz.)
A l'esconsement du soleil. (Mer des hys-
toir., t. 1, f" 50'', éd. 1488.)
Il a fait la lune pour le temps : le soleil
a congneu son esconsement. (Le Fevre
d'Est., Bible^ Ps. cm, éd. 1534.)
— Lieu caché :
Kl mostier saint Morisse fist .1. esconsement.
(Chev. au cygne, 1, 3871, Hippeau.)
L'emporeor a trait en .i. esconsement.
(Ib., Il, 1849.)
Pais le mena ea aa esconsement.
Unseis, Richel. 793. f 32^)
I ESCONSE.NDUE, VOir EsCOISENDRE.
EscoNSER, - sser^ - unser, - cer, - cher,
- ier, aconser, tnconsser, sconser, verbe.
— Act., cacher :
Ke plusDrs aimes simt gardées
Par divers lias e escunsees.
(Marie. l'iirg. de St Patrice. Itichel. 25407,
i" 103''.)
icist tarmeat sunt esconse,
A ta geat oe suât pas mustré
Pur ça k'il saol espiritel.
(lo.. ih.)
Je De II mis De chastiaic ne cites.
Fors tant de robe, on je soie esconses.
(Aul/eri, p. 60, 'l'obier.)
QuaDt il ot ensi dit. lors si fu esconses.
(Chans. d'Antioche, VII, v. 513, P. Paris.)
Donc ne vaut riens ceste responsse
Oui la Dieu prescience esconsse
Et repoDt sa graat poarveance
Sons les ténèbres d'iagnorance.
{Rose, ms. Corsini, f 115^)
Ainsi menèrent lor dednit
Tant que joar esconsa la nnil.
(Couci, 6134, Crapelet.)
Et estoit la maison louée a eulx esconser
et musser. (Monstrelet, Chron., I. I, an
1411, Soc. de l'H. de Fr.)
— Réfl., se cacher :
Quar je n'ai tant de tiere n me puise esconser.
{lioum. d'Alix., f° 6', Michelant.)
Sa cape trait, prist soi a esconchier.
(G. d'ilamtone, Richel. 25516, f 17 y°.)
Tant a a l'ois bret et crié
Que par ennui leenz entrèrent,
Dessouz ung degrés s'esconserent.
(De l'ermil. qm s'acompagna a l'ange, 194, ap.
Méon, Nouv. rec. II, 222.)
Je dis, enconssa'nt moy : Sire, aves mercy
de moy. (Psaut., Richel. 1761, f'' 58^)
Les seigneurs avoyent tentes et pavil-
lons et toilles legiersfait venir de Geneves,
et en des?oubz ilz s'esconsoj/enf et logoyent.
(Froiss., Chron., Richel. 2646, f»8i''.)
Pénètre la terre par mines secrètes, ou il
s'csconsse personnellement et se trouve a
la fois soubs les pieds de ses ennemis.
(J. Mor.iNET, Chron., ch. ix, Buchon.)
— Fig., s'esconser de, comme s» cacher
de :
Merci fait qui bien proie.
Il n'est nus, se me semble,
Qoi esconser s' en doie.
{Rose, ms. Corsini, f 143''.)
— En parlant du soleil, se cacher, se
coucher :
Quant il (le soleil) se esconse. (Orksme,
Quadrip., Richel.- 1348, f» 102 r».)
Le soleil se escousera sus les prophètes.
(Le Fevre d'Est., B'Me, Micheas, 5, éd.
1530.)
— En parlant de choses, être caché,
être renfermé :
Apollon, le dien d'éloquence.
En qui toute verln s'esconse.
{Actes desaposl., vol. I, r> 83'=. éi. 1337.)
— Neutr., se cacher ;
En nn valcel font lor gent esconser.
(Raimbert, Ogier, 7882, Darrois.)
Don commence .1. oraiges a lever.
Et en après a plovoir, a venter.
Le roi convint sos -i. cbane esconser.
{Girard de Viane, p. 3i, Tarbé.) Impr. escouser.
Lors s'en tourna ariere M angre en esconsanl.
(Doon de ilaience, 7303, A. P.)
— En parlant du soleil, se cacher, se
coucher :
Mais la nuit vint, solans prist a sconser.
(Raimbert, Ogier, 6190, Barrois.)
Et li solens esconse quant midi fut passé.
(Gai de Bourg., 308, A. P.)
Et ansois qne il voie le soloil esconseir.
(Oar. de Mongl , Val. Chr. 1517, 1° 10".)
Car li solanz ert mot près à'esconser.
{Rot., ms. Châteauroux, f 65 ï", Meyer. Rec.)
Mcz ne li vaut noient son plaiudre ne plourcr.
Que li enfez mourut au soleil esconser.
(Doon de ilaience, 1334, A. P.)
Car trop se tarde d'enconsser (le soleil).
(Fail. d'Ov., An. 3069, 1° 42".)
La ou li soleil esconse en lu coutree de
Mortaigne. (Chron. de Frantx, ms. Berne
590, f- 135'.)
Au soir quant le soleil esconsse. (Le Cha-
pelet de Virginité, Fréd. Godefroy.)
— Esconsant, part, prés., qui se cache,
qui se couche : .
Bien le cuide cooqnerre ainz soloil escaosaut.
(J. Bon., Sax., cclxvui, Michel.)
Que le puisse veoir le soloil aconsant.
(Herb. Leddc, Foulq. de Candie, Richel. 23518
f 146 V».)
Dedens solel enconssant. (Coût. d'Hénin,
TaiUiar, p. 454.)
A heure de soleil esconssant. (Froiss.,
Chron., V, 361, Luce, ms. Amiens, f» 114.)
Et pooient chevaucier quel part qu'il
voloient trois jours hors de Calais, et au
quatrime dedens soleil esconsant revenir.
(ID., ili., VI, 86, Luce.)
— Esconse, part, passé, caché, couché :
Vespres aproche. solans est esconses.
(Les Loh., ms. Berne 113, f" l'.)
J» ne verras le vespre. ne solel esconse.
{Chev. au cygne, 1, 3716. Uippeau.)
Que, ainçois qu'il soit vespres ne solaus esconsez,
N'i voJroit li miendre estre por l'or de .x. cites.
{Gut de bourg., 1826. A. P.)
Li jours s'en va, solaus est esconses.
Huieron, 510, Graf.)
Uos qa'esconssee soit la lune.
(tiLURi. Roy. lign., t. I, p. 151, Bnchon.)
Soleil d'byver tard levé,
Bientost couché et esconse.
{Prov., ap. Ler. de Lincy. I, 103.)
Par devant soleil levant et puis soleil
esconse. (1313, Cart. de Ponthieu, RicheL 1.
10112, f»32o rM
Devant que le soleil de justice soit es-
concé au cueur par totale obteaebratiou de
la lumière eQ'eclueuse de raisoa. (Lt très
ample et vraye Expos- de la reigle M. S. Ben.,
i486, f» 41''.)
Nicot, à l'article absconser, fait cette re-
marque : « Les Picards disent esconser. Le
soleil est esconse, c'est-à-dire caché et
couché. »
Dans les provinces wallonnes, pour ex-
primer que le soleil se cache ou disparait
derrière ce qui lui fait éclipse, on dit : il
s'esconse, ou s'esconche, il est escons.
432
ESC
ESC
ESC
ESCONSERiE, S. f., dctoumement des
preuves, dans une demande judiciaire
formée contre le dt'touinant :
De gaige restorer, .m. solz, se li debte
est cofjneue et d'esconcerie provee, .lxv.
solz (1246, Arch. JtJ 93, pièce 291.)
EScoNSETTE, S. t., dimiii. de esconse,
lanterne sourde :
Absconsa, escomelle. (Gl. de Garl., nis.
Lille, Scheler, Lex., p. 67.)
De feraille, de lanternes et (VesconseVes,
près de .xx. Ib" de parisis. (Dialog. fr.-
(lam., f»20%iMiclielant.)
Kefectionner les eiconselles. (1426, Bé-
thune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
La grande torche allumée je ne porte
pas en ceste nuit obscure, une petite es-
consetle en la main me souffist. (M. Lk-
FRANC, l'Eslrif de Fort., f 90 r», inipr.
Stc-Gen.)
EscoNsisoN, s. f., action de se cacher:
Aioçois qne 11 solaus toit a rsconsison.
(En/: GoJ.. liiihel. 12558, f» 40'.)
EscoNssuRE, S. I., sorte de tare de la
laine :
A peser icelles lainnes le dit sergent le
doit esp:irder et en oster suinp, gars, cro-
tins, esconssures et coteriaulx. (1410, St.
de la drap, de Cliauny, Arch. Chauuy.)
EscoNSUE, s. f., accident :
L'osl Ogier lait a itieslrn, si tourne a l'esconsue.
(Jeh. des Preis, Gesie de Liège, 1941i.)
EscoNTEH, V. a., conter, raconter :
Cil esconlnl qi\e il esteil,
Et en qnel lia veu l'aveit.
(Wace, Lie. de S. mcholmj. 583, Dclins)
Se M lit Tobie parler
Ne m'en loist pins or esconter ;
Car encor sui en haute mer,
Por çou me convient esploilier.
(Bes., Troiex, Ilichel. 375, P 96''.)
Segnor, ce dit dus J(aiwes. or vos ai escoiilé.
Bien le porrieos patire s'il nos est destiné.
(Jehan de Lanson, Richel. 2495, 1° i y"-)
Ensi \'esconte l'estoire. (De l'Aignelet,
Ricbel. 423, .» 131».)
EscoNVENENCE, S. f., conventioM,
accord :
Roliiers Rosiaus qui fu liex Jehan Rosier
escuier, qui j. dis fut ou trailiet et ens
esconvenences dou mariage de lui et de de-
misielle Jehenue de Herin. (1338, Cliart.
de Cambrai, ap. Duc , Convenentia.)
EscoNVENiENT, S. 111., ravage :
Ledit ingenyeur... m'a adverti que, a son
advis, le fondement de la muraille, a l'en-
droit des canonnyercs, n'est assez fort ny
soul'flsant, tant a cause de Vesconvenienl
que y fera l'artillerye, que aussy pour
respect du mur qui doibt séparer lesdites
canonuypres du terre plain de la reste
desdits bolwers. (1540, Lett. de l'Emp. au
C" de Rœulx, Chron. belg., p. 426.)
EscoxvENiu , escovenir , escouvenir,
V. n., convenir, être convenable, falloir :
Un bnsoig li ai a ranstrer,
Si m'escourient a lui parler.
{Rou, 3" p , téy7, var., Andresen.)
?i'î e^convient autre prueve.
f;*., 3» p., 397, var.)
Por qaoi plaiilier vos escovient.
(Baddel de la Quariere, Poel. fr. av. 1300,
t. Il, p. 696, Kti.)
Si Ui'escouvienl ainsi parler.
(Rose, ms. Corsini, !" 102".)
En cas de gages et en cas de crieme, et
en autre cas meisme, quaut tesmoiug snnt
oy en cort, il les escourienl debatrc, avant
qu'il aient fet le seremcnt. (Beaum., Coul.
du, Beauv., c. xl, 28, Beugnot.)
Et se il esconveneit. (Mars 129j, Cli. du
vie. de Bayeiix, Chap. de Bay., Arch.
Calvados.)
Monrir vous eseouvienl, tous seres ja honni.
(Doon de blaience, 387, A. P.)
Tant seullenient comme il esconrendra
pour leur propre veslurp. (1307, S/at. de la
maladrerie de Bernay, Arch. hosp.Uernay.)
Il esconvenoit qu'elle mourist et qu'elle
fust par delà punye de ses pechics. (i/o.
du, Cliev. de La Tour, c. c, Bibl. elz.)
Il esconu/ejiÉ requerre la devine aide. (J.
TE ViGNAY, Enseignem., ms. Brux. 11042,
f» 9".)
Tonte la tuile, clou et late qu'il e.îconven-
dra et sera nécessaire pour covrir la cha-
pelle. (R'g. de S.J. deJér., Arch. MM 34,
1° 113 vo.)
Jaçoit ce qu'il esconvenist les terres...
estre transportez ou temps advenir en
aucun des eufans. (1339, Liv. rouge, Arcb.
V 2, f 31 r».^
Et pour ce te eussions mandé et commis
que tu advisasses quelles repparations il
esconvenoit faire. (10 mars 1369, Léop. De-
lisle, Mandem. de Charles V, p. 329.)
Il ne lui appartient pas (au magnanime)
fuir celui qui le escon«(«H( ou menace, car
il scmbleroit estre paoureux ou couart,
(Ores.\ie, £(/i.., f" 76'', éd. Ii86.)
Et qu'il escouvenoit qu'il se rençonnast
fort a grant somme. {Reg. du Chût', II, 9S,
Biblioph. fr.)
Que je parle a li sans denionr
Il eseonvient.
(Miracle de Nostre Dame, de lîobert le dyable,
p. lit, Itoucn 1836.)
Alons avant, premièrement,
Sire, an temple Dien gracier
L;i dévotement mercier :
Il Vesconvienl.
(.Un ilir. de JV. D., dn roy Thierry, n. fr. an m.
â., p. 602.)
Il Vesconvienl
Qne an petit encore endurez.
{It>., p. 053.)
Quant il esconvenoit armer. (Guilleb. de
Metz, Descr. de Par., x, dans Pans et ses
historiens, Paris 1867.)
A quoy. devant toutes autres choses il a
esconoenu eutoudre. (Lett. and pap. illus-
trât, of the wars of the Engl. in Fr., dur.
the reignof H. VI, p. 280, Rer. brit. script.)
Ce que plus en fauldroit et esconvendroil
soit prins sur uoz autres iiuances. (1428,
Chartrier de Thonars, p. 19.)
Si en faictes laut ceste fois qu'il s'en
doye a nous louer et plus n'en esconviengne
vers nous retourner. (22 mai 1429, C/i. de
Ch. VII, Arcb. mun. Tournai.)
La despense qu'il escouvendroit pour ce
faire, (1433, Arch. S 98, pièce 12.)
Il eseonvient couvrir icelle grosse tour
d'esceulle a clou. (1437, Deois de repara-
cions de couvertures a eslre fatales en la
grosse tour du chastel d'Exmes, Arcb. Orne.)
Ce est ung chevalier navré, qui veoir le
veut il eseonvient essayer a le jecter hors
de ce cofre ou il est. \Lancelot du Lac,
I" p., ch. 38, éd. 1488.)
Itpm sera tenu ledit prieur de faire a ses
dépens sans aucun prouftit tous les arri-
vaiges et chariages qu'il esconviendra faire
pour les réparations dudit lioslel et ferme.
(1301, Cart. de Lagnij, Richel. 1. 9902
f» 163".)
Que pour boire ny pour menger luy
esconvint changer sa voye. (Perceval,
Elucid., éd. 1330.)
EscoNVENUE, S. f., provlslon néces-
saire et suffisante :
Les menus mesnagiers de ladicte ville,
qui ne sont pas aisies de cuire en leurs
hostelz, y prenoient leur eseonvenue de
pain, pour chascune sepmaine. (1365,
Ord., IV, 593.)
— Manque de convenance, discourtoisie:
Maiz de vostre eseonvenue.
Qui est contre dames si grande,
Afferroil bien crneuse amende.
(G. Mach., Poés.. Itichel. 9221, i° 17''.)
Escop.\CE,-asse, etcoiip.,s. f., crachat,
salive :
Un autre aveugle trova S.Cheron en une
place et il moilla a l'aveugle ses euz de
s'escoupace, et par Vescoupace S. Cheron et
fiar ses mérites fu a l'aveugle rendue sa
umiere. i^Vita Pair., ms. Chartres 371,
f" 90 v».)
Tu dois escopir de ta salive a l'entrée
du quarrefour...., et se ne treuves quar-
refour a point, si tends ton reseul sans
quarrefour, et sans faire escopasse.. (Modus,
fo 72 r", Blaze.)
Sputum, escopace. (Gloss. de Conches.)
Norm., pays de Caux, écopache ; • Il a
si peu de chance qui s'naierait din s'éco-
pache. >
EscoPASSE, s. f., souquenille, casaque :
Bernard Grant vesli une escopasse de
toiUe. (1481, Ar;h. JJ 207, pièce 114.)
EscoPATEun, s. m., homme chargé à
Rennes de la repurgalion des immondices
déposées dans les rues et places publiques :
en 1477, ses gages étaient de 5 livres par
an.
ESCOPE, escupe, s. f., crachat :
Screa, escupe, crachat. {Gloss. de Salins.)
ESCOPEL, voir ESCOUPEL.
ESCOPELER, voir ESCOUPELER.
1. ESCOPER, V. a., couvrir de crachats :
Fi I escopez et decrachiez
Doit estre orgnens de touz prendommes.
(Ci. DE CoiNCI, Mir., ms. Soiss., f" 20'. I
Les vielles gens empoingniez et hootez
Ou an visaiges au mains les escopez.
(Gaijdon, 6460, A. P.)
2. ESCOPER, voir ESCOLPER.
ESCOPERCHE, VOir ESCOOBERGE.
EscoPEURE, S. f., salive :
Si prist brai qu'il avoit mellé
En pondre de s'escopenre.
Si en oint par bonne aventure
Mes ieus.
(GEFr., .vu. estai du monde, Ilichel. 1526,
r 59'.)
ESC
ESC
ESC
\ti
ESCOPIK, S. m., bruit, vacarme :
Quant cestes cliantu's finit demores au-
ques en cest grant feu, aiioac se tort et se
fent por mi, et aJouc l'ait ua si grant esco-
pié qe bien se boie dis miles lune de noit.
{Voy. de Marc Pol, c. cxv, Roux.)
ESCOPiER, s. m., bruit, vacarme :
Prenent de ces chanes et en font feu,
porce qe quant elle sunt en feu elle font si
grant escrear et si grant escopier qe les
lions et les orses elles autres fieres liestes
en ont si grant paur qu'il fuient. {Voy. de
Marc Pol, c. cxv. Roux.)
EscopiMENT, escup., S. m., crachat :
De bufes et de batemenz,
D'espiaes et tYfseupimcnz-.
(Gerv., Best., Bril. Mas. adJ. 28-260, t° 88,
P. Meyer.)
ESCOPINE, voir ESCAUPINE.
1. Escopin, escupir, escoupir, escoppir,
soupir, esquepir, aeupir, escrupir, verbe.
— Neutr., cracher, saliver, expectorer :
Dont vint Jhesu Cris, si escopi a liere, si
list .1. poi de boe, se li mist la ou li del
dévoient estre, et se li dist qu'il alast a la
fontaine de Syloe, si se lavasl, et si veroit.
(Chron. d' Ernoul, p. 123, Mas-Latrie.)
Et il s'entorne en fuies hors du paveil-
lou eiescopislel terst sa bouce moult du-
rement. {Artur, ms. Grenoble 378, f» 63".)
Eq despil de Jeshu enz es fons escopi
(.Fierairas, Val. Chr. 1616, f 88''.)
Ou visaige li acnpircnt
Kt batireal el Iraiuereat.
(Yie des Pères, Ars. 3611, P 11''.;
On li esoopiscoit en sa bêle face. {Vie des
Pères, Ricbel. 4â2, i' 122^)
En vis li ont escopi.
(Pass. D.-X., ms. S.-Biieac, 1° Sl^.)
Encommencerent li alquaut soupir en
lui. {Exp. d'Haimon, Lorr., Acad. des lus-
cript., t. XVII, 723.)
Icellui Lambin se prist a escrupir ou
crachier contre terre en injuriant ledit ex-
posant de parole. (1400, Arch. JJ 153, pièce
Contre Iny nons faolt escoppir.
(17f/ Tesl., H, p. 379, var., A. T.)
— Aot., couvrir de crachats, conspuer,
insulter, outrager ;
Ains se lesçai a mort jngier,
El bnfez doQcr et escupir.
(VVacb, Conception, Bril. Mus. adJ. 13606,
t° 49=.)
Quer la deilé ne pnol mie
Estre ballie ne bulae,
Ne escopie ne sentue.
(GuiLL.ïCME, Best, die., 182, Uippeau.)
Comment fai batuz et leidiz,
D'un de mes deciples liahiz,
El escopiz el decrachiez.
Kl a l'eslache fa loiez.
<.St Graal, 30-21, Michel.)
Escopi l'a (Tyberl le chai) enmi le vis,
Pais done un saul, sel ûerl des gris.
{Itenail, -2589, Méon.)
Balaz, escopiz, decrachiez.
(G. DE Coisci, Sle Leocade, 326, Méon Fait. ,
t. I p. 280.)
Si escopit el descrachiez
Doit csfre or^eanz de Ins prealo^nes.
(Id., Mir., Ricliel. -2163, f" 1'''.)
Si le commencent a escopir de qaiit
qu'il porent. {Saint Graal, 11, S9, tlucber.)
Por ce que tu as adosee et escoupie et
refusée ensi sa loy. {Ib., Ricliel. 24394,
f» 18'.)
Si lou prenent et bâtent et esqiiepenl et
guabeut et escharuissent. {Vie de S,
Denis, Brit. Mus. add. 15606, f UO".)
Jo serai pris et escaruis et etcopis et
laidis et livres a mort. (Maurice, Serin.,
Ricbel. 13314, f 19 r«.)
Laidiz et escoiipiz et livrez a mort. (Id.,
ib , Ricbel. 24838, f- 23 v.)
Com il fil baluz et escopiz. {Chron. de
S.-Den , ms. Ste-Gen., f" 12''.)
Por nos sauver p.ir lo baptisme laissa il
sa belle face abandoner as Juis, et il Ves-
cupoenl. {Serin., Ricbel. 423, f" 72'^.)
Damedieu renoia, si Vescopi asses.
(Doon de Maîence, 5101, A. P.)
La langue moderne a gardé escupir, sa-
liver, cracher du bout des lèvres ou en
serrant les lèvres , et quelquefois fig.,
cracher au nez de quelqu'un , l'insul-
ter. Il est donné par Bescherelle et Poi-
tevin, mais Littré et Dochez l'uniettent
comme trop peu usité. 11 s'est pourtant
conservé dans un grand nombre de pa-
tois. En Bretagne, Coles-dn-Nord, on dit
écopier. En Norm., copir et écopir, faire
jaillir de la salive qui s'appelle copisse: il
y a une plante dite Herbe d l'Ecopisse. Ce
que le français dit : « C'est son portrait cra-
ché, • le normand l'exprime par : • Ch'est
li tout recopi. > (Le Héricher.) Le patois
norra.ade plus copissoler. cracher souvent.
Bas-Vendùmois, écopier, ou co/iier, cracher.
Dans les provinces wallonnes, on dit esco-
pir pour vomir, et escopissement pour vo-
missement. Fr.-Comt., Doubs, écupi,
èquepi, dquepa, cracher, crachoter ; Besan-
çon, racopai, rendre en bavant comme les
petits enfants; Besançon, acouperé coperé,
gros crachat.
2. EscopiR, V. a., balayer, nettoyer :
Escopare, escopir. {Gloss. de Douai, Es-
eallier.)
Lyonn. et Forés., couevi, couaivi, coivi,
oouevela, coeveta, balayer, nettoyer ;
3. Escopin, V. n., démanger :
Quant les oreilles escopissenl ou demen-
guent a aucun, sachiez pour vérité et
comme Euvaugile que, se c'est la droicte
oreille, ce seront bonnes nouvelles, el se
c'est la senestre, elles seront mauvaises.
Glose. Ysabel de la Cresle-Rouge di>l sur
ce propos que, quant le nez eseopist, c'est
signe de boire vin vermeil. {Eoang. des
Quen., p. 35, Bibl. elz.)
Quant a une femme lui eseopist la gor-
ge, ce lui sont bonnes nouvelles que brief
yra aux nopces ou a relevée faire grande
chiere. Mais, quant la teste lui eseopist,
c'est sigue contraire, car elle pourra bien
estre batue de son mari. Glose. Perrette
Loagues-Tettes dist que, quant la gorge
eseopist a un homme qui autrelfois a batu
sa femme c'est tout signe de pendre.
{Ib., p. 79.)
Patois de Lille, avoir ou faire acoupi,
sentir ou causer une démangeaison.
Cf. ESCAUPINE.
1. ESCOPISSEMENT, S. 111., actlou de
cracher, crachat, salive :
Jhesus fist boe de son escopissement et
m'en oingt. {Uible, Maz. 684, f 291'.)
11 (Jesus-Christ) fu djgabes d'escopisse-
meut. {Miseric. N.-S., ms. Amiens 412,
f 94 v.)
Escopissement, cracUemenl. {Gloss. gall.-
lat., UicUel. 1. 7G84.}
2. ESCOPISSEMENT, escoiiji., S. m., ba-
lai de bouleau, brindilles de bouleau :
Siiopa, escoupissement. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
ESCOPUE, voir ESCHALPRE.
ESCOR, voir ESCORT.
EscoRABLE, adj., fluide :
L'iaue escoral/le et fuilive.
(Fait. d'Ov., Ar». S069, f'' 133'.)
ESCORBERGB, VOif ESCOUBKRGE.
EscoRBiN, S. m., partie du corps d'un
cerf:
L'escorèm mie n'obliez :
Haut sur un aubie lemetez.
Et le cuer donnez ans mesians.
(ta Cliacc dou cerf, ap. Jab., Nom. Bec, l, 168.)
ESCORC, voir EscoRS.
ESCORCE, s. t., écorce, pris fig. pour
peau :
Or saura il Irop de baial,
Renars, s'il ne nous lel l'escorce.
Uteiiart, SOS, Martin.)
Poor a de perdre %'acorce.
ijb., 1880.1
ESCORCEMENT, S. lu., raccouixisse -
ment, partage :
La segoude penne doyt estre entegrité,
qui cbace hors tout escorcement et divi-
sion. {Psaut., Ricbel. 1761, f 19Û^)
ESCOKCELLE, S. f., baguette, lien
d'osier ou d'écorce :
En recognoissance dudit fié et service,
il feront au roy un lien de limier et une
escorcclle sans escoree. {Chambre des coinpt.
de Paris, C 1&6 v, ap. Duc, Escorça.)
Inipr., escorlelle.
EscoRCERAïc, adj., à tannerie :
Al moulin escorcerai'c, doit li sires avoir
des .v. deniers les trois. {Acte de 1237, ap.
d'Herbomez, Etude sur le dialecte du Tour-
naisis, p. 46 )
EscoRCHAGE, S. lu., prestation payée
pour prendre des écorces dans une forêt :
Nous avons franchi et franchissons les
devants dits et leurs hoirs,.... c'est a sça-
voir de toutes tailles, mortailles fenes-
trage, chevage, escorrhaqe,... et de toutes
autres servitudes. ( 1343, Privilèges accor-
dés par André de CUaucigny, seigneur de
Clidteauroux, et rapportés dans Beauma-
notr, p. 429, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
424
ESC
ESCORCHART, iiualificalif. (■corcli':'nr :
Guillannie Escorrhart. (I2S7, Appoint,
ent. l'ahbé de Blanche Couronne et J. Le
Boy, Blancbp-Cour., Arch. Loire-Inf.)
Esc.oRCHEOR, S. m., coutsau à écor-
cher :
I.P hansarl. et Vescorchfor.
irarton., SI2S, CrnpplPt.l
ESCORCHE-RAIXNE, S. m., écorcheur
de grenouilles :
Jphan Escorr.lie-nninve. (Liv. de la laille
âe Paris pour i292, ap. Géraud, Paris sous
Ph. le Bel.)
ESCORCHERESSE, adj., féiii. d'ccor
chenr :
Ceste main est nscorcheresse et baconne-
res=e des pouvres. (nF.GUii.i.EV.. Pèlerin.
de"la vie hum., Ars. 2323, f° 103 r».)
EscoRCHERiE. S. f., aliattoif :
Que nuls masalliers ne escorclioit ne ne
saipnoit bestes, ne ne lavoit, mais quêtant
seulement en Vescorcherie. (1400. Béglem.
pour tes bouchers, copie, Arch. Fribourg,
cari. 1"'.)
ESCORCHEITI., voir ESCORÇUEL,
ESCORCHEVEL, S. iii., soTte de vent
violent :
Or vient le vent de bise, or vient le vent
â'esr.orchevel, le vent de septentrion et le
périlleux vent d'aquilon. (.M.mz., Song. du
viel pet., II, Si. Ars. 2683.)
Quant le vent d'escorclievel vente. les
femmes saces et bonnes mesnasieres
doivent taillier le debo-it de l'oreille dextre
de leur jone veau, et .jetler celle pièce a
l'encontre du vent.affin que leur veau croisse
et amende. {Emng. des Quenouilles, p. 48,
Bibl. elz.) I
Vent cle bise, vent de esrorchnel.
(.IF.H. DF. Biuf:, le Bon berger, Bfi. Liseni.)
Champagne, vent à' esœr cheville.
Cf. la locution familli^re moderne : vent j
à décorner un bœuf. !
ESCORcniER. v. a., percer:
A Jehan Castitrnarde 1. s, t. pour avoir \
pertuisé et esrnrché environ .xi. toises des
murs de la ville vers les molins de Saint
Troé. {UI9, Comptes de Nevers, CC 2o,
f» 4 V», Arch. niun. Nevers.)
EscoRCHis, S. m., ouverture :
Liquez Evrars disoit que li murs estoit
tout siens.... car il aparoit par un arc et
une fenestre qui sont en ce dit mur par
devers celui Evrart. et par l'c'corc/ii.'! d'une
cheminée qui fii forse. liquez esrorrhis va
el fu parmi l'espoissedou mur. (12flfi. Arch.
adm. de Beims, t. I. 2= partie, p. 1109, Doc.
inéd.)
1. EscoRCHOiR, ecorchoir, s. m., cou-
teau à écorcher :
Avec des ecorchoirs et dechaussoirs on
divise la peau des parties prochaines. (T>.K-
LESCH., Chir.. p. 197, éd. 1570.)
2. ESCORCHOIR, - ouer, s. m., abattoir :
Ne porter par la rue de Gorffuillon. ven-
trailles, boyaux, ny nuire chose tendant fe-
teur ou puanteur, sans les avoir première-
ment viivdé et neltoyé. sus les lieux des
e&cnrchoiicrs . (Par.\din, Hisl. de Lyon .
p. 192, éd. 1573.)
ESC
De tuer en Vescorrhoir ordinaire, vendre !
en la boucherie, non ailleurs, à peyne de
l'amende. (13 mars 1603, DrUbér. du conseil i
de Bourg, ap. .1. Baux, Jlfc'm. hislor. de la
ville de Bourg, i. U\, p. 218.)
ESCORCiE, escourcie, s. f., ce que peut
contenir un tablier :
Cieus avoît Se kalUiaos une franile effmirrie.
(Chevalier im ajane. 9HS, ReilT.) Impr., estmirlie.
Rouchi, escourchée, fCot/rcftîV.-'Wallon de
lions, escourchie, plein un tablier : j
EscoRCiÉ, adj., qui a une écorce :
La fichierent aucun lor lances en terre
devant les tentes, lendemain les troverent
reprises, escorcies et fouillues. {Chron. de I
S.-Den., ms. Ste-Gen., f" IW.) !
1. ESCORCiER, escourcier, escourser, es-
corser. verbe.
— Neutr., courir :
I.a reissies pacieles et dames esenrcier.
Tant en vail après loi nés vos pnii! espris"er.
(Les Chelifx. Rictiel. l»3o8, f° IH'.)
— Réfl., courir, faire des courses, se ré-
pandre:
Apres le roi s'est eseorcie
Tonle dolante et esmarrie.
(Dolop., TTSfl, Cibl. eli.)
Tantost li dolerenT maoUez,
D" forcenerie ptctianlTcz,
De dneîl. de cnnrronx el d'envie,
Onant virent ?ent mener tel vie,
S'escourcerrnl par tontes terres,
Semaos desenrs, cnntens et pnerros.
(Rose, Val. Chr. 1192, 1° 66''.)
... S'esrorcerenl.
(W.. Vat. Chr. iriîî. T fi'2'.")
... S'escoiir.serent.
Ub.. Vat. Chr. l.S'JS. f Si».)
1 a'eseoiirserenl par tnntes terres.
Semant desmrî. cinienj et jnerres.
(n.. Bichel. 1373. f 80'' et ms. Corsini, V G5".")
KesenrserenI par tontes terres,
I Semans descors, contens et jnerres.
itb., niîOt. Méon.)
— Act., lancer :
Et les pentisbommes qui estoient der-
rière escourcerent leurs chevaux droict au
compagnon. (Haton. Mém., Il, 1000, Bour-
quelot.)
— Escorcié, part, passé, fatigué, harassé
de courir :
Et le cerf a la enisse hanlte,
Escourrié de ronrir sanz fanlte.
Portant ses (jrans cornes ramenses
Parmi les ronces espinenses.
(.1. Le Fevbe. la Vieille. 1. 1, v. 869, Cocheris.)
Bourg., Yonne. Bligny en Othe, écourser,
poursuivre.
2. ESCORCIER, escorcer, escourcier, es-
covrcher, eskourcier,escourchier, escouchier,
verbe.
— Act., raccourcir, relever, retrousser,
replier :
Qni l'antre jor devant lî ont fet tel ville
On'il li en' «"" somer de la cône eseurcè.
(Gaun., Vie de S. Thnm.. Richel. lllSlS.f» 82 r".)
Mes hnmes nul batn, mon snramer escurcié.
(ID-, ib.. f 8- v».t
Aine n"i ot nne senle (dame> n'ait sa robe eienrçhi-e.
(Cenij. (le .léns., iîf!. Hippean.)
ESC
Ses dras escourche, si s'avoie
Vers la chapele iffnelement.
(G. DE CoiNCi, Mir.. ras. Soiss., f" 9i*.)
S'esenrce sa cotele.
(J. Erars, Bartsch. B/.m. el past., III, 2i,3b.1
Qnant ot fait sa proiere. son mantel esenwft.
(lierle. 720, Scheler.l
Et eskojircier se sonskanie.
(Puel. fr. av. 1300, IV, 1340, Ars.)
Lors leva sns le quens, et si se rebracha
Et sa robe enlour li bêlement escjurrha.
(Doon de ilaience, 9326, A. P.)
— Raccourcir, en parlant du temps :
Li jupes ne puet escorcier lou terme ou
aloipnier le. (Ordin. Tancrei, ms. de Salis,
r» 23«.)
— Réfl., se retrousser, relever ses vête-
ments afln de mieux courir :
Lais me escoiirchier ,
Je ne ferai fors courre.
(A. DE LA Halib, li Gietis de Robin el de ilarim.
Coussemaker, p. 370.)
Si s'est escortée.
Une pièce a mise
D'ane lorte bise
En sa coite grise.
(nom. el past., Bartsch, II, 19,21.)
Et Robastre se prent forment a engoissier,
A loi de carapion se prisl a escourchier.
(Gaufreij, 3581, A. P.)
Et prist se vesture a l'une main devant
et a l'autre deriere. si s'escorça por le rou-
see qu'ele vit grande sor l'erbe si s'en ala
aval le gardin. (Ane. et Nicoi, p. 16, Su-
cbier.)
Il se leva tautost et s'escourcha et se
mist a la voie sans nulle demoree. {Vie de
S. Franc. d'Ass., .Maz. 1351, f° 53''.)
— Neutr., devenir court :
Et le manlel pins escorça
Qu'a la roine n'avoit fet.
(Du ilanlel maulaillié, 308, var., Monlaislon el
Raynaud, Fabl., 111, 301.)
— Escorcii, part, passé, qui a retroussé
sa robe, son vêlement :
Escorcies e rebracies.
De bier lerir anaraillies.
(Rott, S' p., 1099, Andresen.i
Si com il venoit esrorsez ,
Si a dens sarrazins hnrtez
One il lor Dst voler les enz.
(Ren., 264fi3. Meon.1
Qni a la mort loz escorsez
Coroit come pors forsenez.
(CheiK au lyon, 3313. Ilolland.)
Tontes nns pies, escavelees.
En lor cemin en sont entrées
Por mil aler sont escmirciees.
(Rom. de Tliebes, 11017, ap. Constans. Lég.
d'OEdipc, p. 235.)
La pncele fn forment lie,
A Gillon vient tonte escorcié:
A son osleil l'en a mené.
(.Gilles de Chin. 4352, Reiff.^
De la cambre fnit eseoureHe.
Triste et dolante el courechie.
(GlB. BE MoNTR., la Violelle. 3i»91, Michel.")
Elle, sans pins dire, s'en part.
Car dn repairipr li est lart ;
Comme dolante el couroncie
S'en va de ses dras esemircie
1 Vers son manoir grant alenre.
! (Couci, 3818, Crapelel')
ESC
ESC
ESC
125
Escourciee vait la déesse,
A manière de veoeresse.
Olélam. d'Ov-, p. 78, Tarbé.) Impr., escourliee.
Uns chiens escorchiez
Estoit esconrciez
Por mostiers semer.
(Fatrasies, ap. Jub., Nouv. rec. H, 222.)
— Fig., préparé, en mesure de faire
quelque cbose :
Mal sont por corpe en pechjé.
Car ne sont pas bien escorcié
Qne porront respondre et qnoi dire
Cant lor requerra nostre sire.
(Polme allég.. Brit. Mus. add. 13606, f" IS''.)
Bas-Valais, Vionnaz, s'ékoerxé, relever
les jupons pour ne pas les salir.
3. EsconciER, V. a., arracher :
Cil par lor tribulacions
Eseurcenl les confessions
De tous les mans qu'il onqnes firent
Des icele ore qu'il nasquirent.
(.Rose, 20017, Méon.)
4. EScouciER, S. m., marchand d'écorce :
Escorciers, celliers ou firiuiers payeront,
par an, chacun six deniers de leyde. (1462,
Ord., XV, 821.)
ESCORCiR, escourcir, v. a., raccourcir :
La confession doyt eslre entière et non
escorcié et devisee. {Psaut., Riehel. 1761,
f 190 r".)
ESCORCUEL, escourçuel, escoitrceuil, es-
cours., escourch., - ueil, - eul, - eu, - eux,
- oel, - ol, s. m., tablier :
Et Jhesu chainrent d'un escourçuel devant
lui et une couronne d'espines li mirent en
son chief. (Vies des Saints, ms. Lyon 697,
f"41'.)
Encore vous falent napes et touailles et
doubliers et escorcheuls. [Dialog. fr.-flam.,
f» 3', Michelaut.)
Pour .1. escourchoel pour le keus. (1398,
Compt. duchap. de Maubeuge, ap. Roussel-
Defontaine, Hist. de Tourcoing, p. 310.)
Vag escourçol pour bander les yeux. {Tit.
du XIV" s., Amiens, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Un sac et un escoursueil ou furent envo-
lepez iceulx biens. (1404, Arch. JJ 1S8,
f° 187 y.)
Si tost qu'il estoit nuit, celle traynoit sa
coroie ou son escourceul sur la terre après
elle, et par ainsi n'en povoit estre aprochie.
{Evang. des Quen., p. 153, Bibl. elz.)
Un soir elle se party de sa maison tray-
nant son escourceul "après elle, et lende-
main elle percent entre ses dens aincojres
des pièces du fil dudit escourceul, que le
matin avoit trouvé tout deschiré aux dens.
{Ib., p. 186.)
Mon escourcheux de drap. (1482, Test.,
Arch. de l'égl. de Beuvry.)
Deux escourcheaux de frise, .vi'. .vi''.
Une centelelte et deux escourceulx, .vi'.
(ISO-I-ISOS, Dépenses faites par la ville de
Lille pour les enfants trouvés, ap. J. Des-
noyers, Recherches sur le sort des enfants
trouvés en France, Bulletin du Comité de
la langue et de Ibist. de Fr., 111, 449.)
Que les dites garderesses et filleresses
aient escourcheulx de cuir de la grandeur
d' une peau de mouton. (1S30, Statuts pour
la Draperie, dans les Mém. des Anliq. de la
Morinie, t. XVII, 1880-81.)
Un «coarcewi de soie. (Invent. duSjanv.
1378, ap. Hécart, Dict. rouchi- franc.)
Ung escourceul de plomb. (1587, Lille,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Se disait encore au xvii» siècle :
Escourceouil. (xvii" s., Valenciennes, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Ung escourcheu d'estainette violette.
(Acte de 1614, Béthune, ib.) Escoucheur.
{Ib.) Escourcheur. {Ib.)
Luy donna ordre de reprendre ung man-
teau qu'il avoit, affin de le rendre au petit
clerq de St Géry, lequel elle a prins dans
son escourcheùl. {Informat, du 29 juill.
1697, ap. Hécart, Dict. rouchi-frane.)
Le rouchi moderne dit écourchué, envi-
rons de Lille, écourcenx. En picard, tablier
se dit écorcheu; à Béthune, et dans le
Cambrésis écourceux ; en Champagne
écourchu, (comm. de Possesse) écorsenie,
(comm. de Courtisols).
ESCORDAMENT, VOir ESCORDANMENT.
EscoRDANMENT, escordument, adv.. de
Anfant vont moult simplement
Knsamble et moult escordainenl.
(Ym. du monde, Riehel. 1669. f» 7."> r".)
EscoRDEEMENT, adv-, de tout son
cœur :
Du cner soupira tenreinent
Et dist moult escoràeemeiit :
En cest est ma vie u ma mort.
{De II bons Amis toiaus, Riehel. 19152, f» 2'.)
ESCORDELMENT, adv., de tout son
cœur, du fond du cœur :
Dex reclama le père escordelmenl.
(Prise d'Orenge, 498, var., ap. Jonck.. Gai//.
d'Or.)
La demoisele est tant irie
Qu'ele ne set qne fere doie
Le manlel, si l'a jus jeté;
Le vallet qui l'ot aporté
A mol escordclment maudit.
(Le Manlel mautaillié, Monlaiglon, Fahl. Ml, l'.i.'
Cf. ESCOhDE.MENT.
1. ESCORDEMENT, - on(, esckordemeut,
ascordemant,escortement,excortement,A(l\.,
de tout son cœur, de tout cœur, du fond
du cœur, avec courage, avec ardeur, vive-
ment :
E Deu priet escordemenl.
(S. Brandan, 203, Michel.)
Ki ensultivement prie e eschordement.
(P. iiE Th.vun, Best., 1363, Wright.)
E preia Deu escordement.
(ftoa, 3° p., 3694, var., Andresen.)
Escortemenl a reclamé Jhesn.
(Raimb., Ogier, II353, Barrois.)
Les grans nous Dam le Deu reclame escordemenl,
(Epis des Chelifs, p. 241, Hippcaii . I
Deu depreia escordement
E seint Michiel tôt enseraent.
(GuiLL. St Pair, Mt SI Micliel, IH;, Michi.'l.i
Il en prioit Deu molt escordemani .
ir.ir. de Yiane, Riehel. 1448, f° 28» )
Et Karlemain repris ascordemani .
(II/., [>. 138, Tarbé.)
Lors prenl par l'atache de soe
Le maatel, si le giele en la voie.
Et quant a terre l'ot gité
Le vallet qui l'ot aporté
A molt escordemenl maudit.
(Florimont, Riehel. 333, f» 43''.)
Escortement prist a priier.
(Rom. du comte de Poil., 861. Michel.)
A Dameldin preu a proier
Et a sa raere escortemenl
Qu'il le deffende de lorment.
(Gilles de Chin. 3163, Reiff.)
Diens, con vos estes desloiaus
Qui si jures escortemenl .
(Du Bouchier d'Abevilc. Riehel. 2168, P 213 r».)
R mut escordement U reis l'en a somnn.
(Horn, 3146, var., Michel.)
11 meneroit l'entreprise si escortement
qu'il me les ameneroit tous entre mes
mains. (Montl., Comm., 1,280, éd. 1394)
Encore que je les en recherchasse le
plus escortement que je pourois. (Brant.,
des Duels, Buchon.)
2. ESCORDEMENT, - Ont, S. m., accoi'd
Que cil oisel iirent escordemani
Et pais ensamble.
(Gir. de Viane, Riehel. 1448, f> 28M
ESCORDER, escourder, escorter, verbe.
— Act., régler par un accord:
Çou qui est jugiez et escordez par les diz
citiains. (1290, Arch. mun. Besanç., reg.
I, f 173.)
Nous avons fait atourney (sic) et escor-
deir tout par commun escord. (13 sept.
1300, Cart. de Metz, Bibl. Metz, 731, f°3r°.)
Nous avons atorney et escordei tout par
commun accord. (Ib., f° 3 v.)
Aivons tait, establit et escorleit, par com-
mun escort, que... (1326, Hist. de Metz,
IV, 30.)
Et voulons et escourdons que nostre hoir
ou cil qui de nous auront cause, facent et
soient tenuz de faire le serement (,1348,
Ord., IX, 162.) Impr., estourdons.
— Neutr., s'accorder, faire un accord :
Se li prodomes ne escordent par acune
des trois fois li jugemanz vient a seignour.
(1290, Arch. mun. Besanç., reg. I, f" 173.)
Que vos haussiez bon conseil entre vos
de escorder et de faire pais a lour. (1290,
Ch. du C" de Bourg., ib., f" 168.)
Toutes amendes qui seront faites en
nostre dicte ville de Grancey et ou finaige
se gouverneront par la manière accoustu-
mey cy en aiiez, exceptey que se nostre
honmes habitans de la ville de Grancey
appelloient li uns l'autre de gaige de champ
de bataille, il pourroient escourder li uns
a l'autre, se il leurplaisoit parmi paiant a
nous soixante et sine solz de cellui qui se-
loit trovez en tort. (1348, Ord., IX, 161 )
Impr., estourder.
— Réfl., s'accorder:
Li juges que l'on ai soupecceneus doit
contredire les parties qu'eles s'escordent a
arbitres qui ne soient pas trop lointain.
(Ordin. Tancrei, ms. de Salis, f''27".)
Se sont esrourdeis ansamble. (1314, Cart.
Grande Egl. de Metz, Riehel. 206.)
EscoRDOS, escurdos, adj., qui retire
son cœur d'une pensée, qui oublie, qui
dédaigne.:
426 ESC
Bion sai qne granl blasroe en aroie ;
.Mais ne m'en pni faire escordos,
INe contre les Dieus refusons ;
Ke poi dcsvoloir lor plaisir.
(Ben., Traies, Bichel. 373, f° 91>'.)
Ne se llsl pas d'els escurdos,
Ne malfesant ne hainos;
De ses chiers avoirs lir présente.
an., i«., éJ. Joly, v. 27381.)
EscoRDOSEMENT, escordusemmit, adv.,
de tout son cœur, du fond du cœur :
Ueclairael Deu muU escorditsement .
(Roi., 3099, MûUer.)
BSCORDUSEMENT, VOirEsCORDOSEMENT.
ESCORE, voir ESCOUDRE.
ESCORÉ, adj., qui donne du cœur :
... lert bien guerredoné
Li servira qu'avei fait del bon vin escoré.
(Horn, 4254, Michel.)
KscoREE, S. f., fressure :
Sept escorees ou costes de pourceaulx.
(1419, Arch. JJ 171, pièce 83.)
KscoRFAUT, S. m., BRiployé comme
qualificatif, semble désigner un oiseau de
proie de l'espèce du faucon :
Miels aim le soldoier tout nn en son bliaal
Que leg trente roiaumes a Braiman V escorfaul ■
(ilainel. p. 20, G. Paris.)
EscoRFROiE, S. f., attaque violente :
Qoant CoDslantinoble est perdue.
Et la Moree se r'avoie
A recevoir tele escorfrme
Dont sainte Yglise est esperdue.
(RCTF.B., Complainle de ConstanlinJ'lr, Jub., I,
101 ; Uichel. 837, i" 3-26^,)
ESCORGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCORGAITIER, VOir ESCHARGAITIER.
EscoRGE, esctirge, s. f., courroie île
fouet, étrivière :
Scutica, escurge. {Gloss. rie Glasgoïc,
Meyer.)
ESCORGIER, - jier, escourg'er, - ger,
V- a., battre îi coups d'escourgée :
nr les cnide 11 csraestriier (les l'bevaus)
Par batre et par escorjier.
(Froiss., Poes., Richel. 830, f° 183 v°.)
Les autres le bâtent, les autres Vescor-
gienl. {De vila ChrUli, Riche\. 181, !•> 118'.)
Depuis que nous avons npprins de
fouetter, or de escourger or d^ battre de
escourges les blistres hors de la ville, nous
en avons eu de plus en plus. (Palsgr.,
Esclairc, p. 707, Génin.)
ESCORJABLE, VOir ESCOLORGEABLE.
EscoRjoN, S. m., escourgeon ; employé
pour désigner le membre viril :
Vous ne li porries faire ce qu'elle aroit beson,
Une fie le mois vous s.imbleroit foys-^n ;
Mais le bille a mesticr de plus pesant tiaston ;
Car dame si n'a cure d'omme, tant soit de non.
S'il ne scet bien buleler de son eacorjan.
(B. de Sel>., xxiv, 83, Bocca.)
ESCOULORGEMENT, VOir ESCOLORGK-
HBNT.
BSCORLORUIER, VOir ESCOI.OBGIKR.
ESC
1. EscoRNE, adj., qui montre ses
cornes :
Un félon vilain, en riole,
Plus hardi c'un limac escorne.
{Ren., p. 219, var., Chaliaille.)
2. ESCORNE, S. f., coin, partie d'un do-
maine :
Item pour une escorne de maison. (1S69-
1581, Cerisier de Chanleau, ap. Ste-Pal., éd.
Favre.)
ESCORNEis, s. m.j émondes :
Prandra ledit Thibault les escorneis des
arbres de Saules estans en saison d'escor-
ner. (1581, Arch. des not.de Nevers, minutes
Taillandier.)
1. EscoRNER, V. H., lancpr un trait
d'arbalète :
Sire, par le foi qne vous doi,
N'afiert a roi. s'il ne se het,
K'il voist de bonzon escorner
En tel Ha sens et par si noir.
(Ren. le Nouv., 2792, Meon.)
1. ESCORNER, aœrner, v. a., dépouiller,
priver :
Rois, esgarde lot entonr toi ;
Ga-wains, tes nies est il ceenz ?
Nenil, non. or est ce noientz
De ta court qn'ele soit mes doutée.
>'on, qne la court est escomee
Dn meilleur chevalier du mond.
(Meraugis, ms. Vienne, f 9".)
— Émonder :
A maté Himbaut pour sa peine d'avoir
acorné les saules qui sont au bout du pont
de Loire, lesquelz n'avoyent esté acorné
puis dix ans en ca. (1396, Compt. de Ne-
vers, ce 4, f» 20 r°, Arch. mun. Nevers.)
Acorner s'emploie encore usuellement,
avec le même sens, dans le Nivernais.
2. ESCORNER, v. a., însulter, faire
affront à, se moquer de :
La fortune journalière ne lui avoit encore
joué aucun tour dont elle sait escorner les
plus braves. (Pasq., Lett., IV, 20.)
Ce grand personnage se voyant ainsi
escorne par son client, vient des prières
aux menaces. (lo., Rech., 1. 8, ch. 59.)
— Et avec un rég. de chose :
Dont Valens désirant les chasser, envoya
un grand capitaine, nommé Sebastien, qui
s'empara des plus fortes places, faisant
estât de temporiser encoutr'eux, et escorner
tous leurs desseins par longueur. (Pasq.,
iJecft.,1,8.)
— Escorne, part, passé et adj., honteux,
confus, humilié :
ne telles il advient souvent
Que on le scet, qu'elles sont notées,
Et ne durent pas longuement
Qu'elles ne soyent losl escornees.
(CoQDIi.L»RT. ItruiU nom., 2° part., de Paclis. I,
126, Bibl.eh.)
Un jour je trouvay Panurge qnelcque
peu escorne et taciturne, et me doubtay
bienqu'iln'avoitdeuare. {Rab., Panlagriiel,
ch. 17, éd. 1542.)
Les Bersamasques, comme sages et bien
advispz, s'imaginèrent faire en sorte que
les Florentins demeurassent confuz et
escornez. (Labiv., Facet. Nnicts de Sirap..
IX, V, Bibl. elz.)
ESC
3. ESCORNER, V. a , réveiller ou épou-
vanter par te bruit du cor
Les angelz du ciel corneront
Par UMg terrible cornement.
Tous les humains escorneront.
Certes jamais leur cor ne ment.
(Le Chastean de labour, éd. Ii99.)
— Divulguer :
Dyable, veez cy pour tout destrayre;
Ma tromperie est escornee.
(Viel Test., 18379, A. T.)
ESCORNiR, V. a., corner, appeler par le
son du cor :
Dont parla Kasidorus et dist : Bien vous
troverai manière par coi jou isterai tous
sains sans péril que ja ne le saront, dont
lor dist que il les escorniroienl a. l'une des
portes endroit l'eure de la mienuit, et lors
porroit on bien savoir que tout cil de
l'agait se trairoient celé part, et dont iste-
roit il par la fause postierne tout aseur.
(Kassidor., ms. Turin, f» 41 r».)
1. EscoRONER, V. act., couronner :
llleqnes sera sans doatance
Escoronee vostre espérance.
(J. Lemarchant, Mir. de N. D., ms. Chartres,
f» 42».)
Cf. ACOURONBR.
2. EscoRONER, ecowonner, v. n., dé-
couronner :
Des chesnes emondables plantes sur le
fossé dont le tronc n'excède pas dix pieds
de hauteur et est ecouronné. {Coiil. de
Bret., Nouv. Coût, gén., IV, p. 415.)
Centre de la France, écoronner, élaguer
un arbre.
ESCORPER, voir ESCOLPER.
1. ESCORRE, escourre, v. n., s'élancer
à la course, courir, en parlant de per-
sonnes ou de choses :
Ez vos Perrin escortant.
(Rom. etpasl., Barlsch. II, 53,28.)
Et quant le dit thorel eut jeune trois
jours, ilz lui donnèrent tant de froment a
manger que il ouques peust, et puis le
menèrent hors des barrières de leur for-
teresse, en escowranl et faisant semblant
que il leur esloit eschappé. (Girarl de
liossillon, ms. de Beaune, éd. L. de Mon-
tille, p. 51.)
lïay avant, tost, losl, laissez courre.
Découpiez, laissez les escourre.
(J.-A. DE Baif, les Mimes, I. III, (° 125 v», éd.
1619.)
— Décroître :
Les aignes seront basses, et li gné eseorront.
(J. BOD.. Sax., «[X, Michel.)
— Se dissiper :
Puis peu a peu sa pinir vient a escourre,
Ailleurs s'en va.
(15i3, Cl. Mab , Epigr., diz. au Roy, envoyé Je
Savoye, éd. 1731.)
— Escoru, part, passé, écoulé, dissipé,
passé :
Ains rongist, tous li sans li remue,
El qn:int l'ar lors li fu .1. pelit escourue.
Si mande a .Mixandre que folcraent s'arsue.
(.Roum. d'Alix., f» 41', Michelant.)
ESC
ESC
ESC
427
AiDS qu'a la mer soit pnrvenos
Esl li jors del tôt escorus.
(Parton., 695. Crapelel.)
Apres quelque laps de temps esiouru,
que nous appelions l'espace de la vie.
(Pont, de Tyard, de ta Nat. du monde,
f'Si v. éd. 1578.)
— Estang escoru. étang dont on a fait
courir l'eau dehors, étang vidé :
Lorsque ledit estant' seroit escorreuz et
vuidiee l'yaue. (1325, Arch. JJ (54, f° 44 r».)
Lequel estang widié et escorreu... (Ib.)
— Rivière escorue, rivière dont l'eau a
décru :
Adooq la rivière estant escourue et bais-
sée, passèrent légèrement oultre. (G. Pa-
RADiN, Chron. de Sav., p. 70, éd. lS5à.)
2. ESCORRE, voir ESCOUDRE.
1. ESCORS, s. m.; sans escors, en tapi-
nois, sans bruit, selon Méon :
Pas avant aotre. sanz eacors
S'en Ta Renart le col be^sant.
(Renan, lri38, Méon.)
2. ESCORS, escorz, eszcorz, escorc, es-
eours, escourc, escourch, escuers, escuerz,
scorz, s. m., sein, giron; proprement, l'es-
pace qui est depuis la ceinture jusqu'aux
genoux, et qui forme uq creux lorsque la
personne est assise :
K'aparuit el cors de l'enfant cuy il meire
Virgine nurivet en son nat escors, se li ve-
riteiz non de la char ke receue estoit ? (S.
Bern., Serm., ms., f" 83, ap. Ste-Pal.) Lat.,
in gremio.
Est dons cist enfes Deus ? Deus est en
son saint temple et en ciel en ses sièges,
et vos en un vil estaule, lo quareiz et eu
Vescorz d'une femme ! (Id., ib., Ler. de
Lincy, p 350.)
Fost teus ses cors com est s^escors
Il yaldroit mîelz que nus fîos ors.
(Mabie, Ysopet, Richel. 191.52, f° IT.)
Se délivrait la damoiselle
De .VI. fiU et d'une pncelle
Dedens ['escors sa maie suivre
Qui plus fu desloiax que vnivre.
(Dolop., ;i:i63, Bibl. eh.)
L'enfant tenoit en son esmurs.
Si li tendoit .n. b'aaches llours.
(Rom. de Thebes, Richel. 60, f" 10». )
Apres mangier li dist qu'il baist
Son bloot chief sor sna dolc escors.
(LEscou//le, Ars. 3Hf), 1° 37 r".;
Kn mon escorc.
(Helias, Richel. 12338, f U=.)
Un autre tans aussi fut al home Dieu
aporté uns lièvres, et ja soit ce cose li'il
fust mis délivres a terre si k'il s'en puist
bien fuir a son voloir, quant li sains pères
l'apela, s'acouru il durement el saia de lui ;
et com li lièvres fust mis a terre par plui-
seurs fois, il racouroit adies en Vescoiire
del saint houuie, ausi corne il conueust
par aucun sens secré le pilié dou cuer de
lui. (Vie de S. Franc. d'Ass., Maz. 1331,
f« 38'.)
L'enfant se seoit en Vescnurch se mère.
(Anfances JV. D., Riciiel.. 1533, f° 277 v» )
En Vescourc se mère (Ib., f° 278 r°.)
Des nonveaus ans, don pain et des harens.
Matons et hure, oes et bacon srtié
A en Vescourc de ma dame aporté.
(Froiss., Poés., Richel. 830, (° 301 r^iScheler,
II, 360,50.)
Avoit un sacq plein de livres devant lui,
dont les uns mit en son escours comme
chéris, les autres jetta au loin par despit.
(G. Chastell., Vérité mal prise, vi, 250,
Kerv.)
— Fig., sein, cœur, milieu, centre, giron:
Cil ki soi vult mortefiier s'elleecet mult,
caut il troevet lo paus de contemplation, ke
il morz al munde soi alapisset et si soi
repugoet dedenzl'escwers de la deventriene
amor, eu sus de totes les desturbances
des deforienes choses. [Job, Ler. de Lincy,
p. 408.)
Si soi repnnent par dedenz, devant la
face Deu, el escuerz de la pensé. (Ib.)
N'aiment mie les noises des desturbances
par defors. anz soi repausent en eaz mimes
par dedenz el escuerz de tranquilliteit.
(Ib., p. 473.)
Dunkes lo parmenat a Vescorz de la
sainte glise. (Dial. St Greg., p. 123, Foers-
ter.)
Et il (le juif) sodainement regardanz, vit
la turbe des malignes espirs devant aleir
alsi com en la porsivance d'une grande
poesteit, et celui ki dessore les allres
astoit, soi assir el scorz de cel meisme liu.
{Ib., m, 7, p. 122.) Lat., in ejusdem gremio
loci consedisse.
Je Iny souhaite avoir tonsjours
L'amour de Dieu en son escours.
(G. Ch/Istellain, ftouliails au Duc Ch. de Rnun/.,
TII, 339, Kerv.)
Rouchi écour, écourt: tenir un enfant
sur son écourt.
ESCORSER, voir ESCORCIER.
EscoRSURE, escourçure,s. f.,retronssis,
partie retroussée :
Geste fourure et ceste escourçure et li
faudure de ceste cote fu moult' kiere et
moult précieuse. (Serm. de la douce V. M.,
Richel. 13212, f 178 r».)
Les robbes des amazones ne vont point
tout au long de leur corps : car la senestre
partie est toute descouverte. Les escorsures
de leurs robbes ne descendent point oullre
leurs genoux, et troussent icelles escour-
sures d'uug neu a leur ceinture. (Q. Curse,
V, 13, éd. 1334.)
1. ESCORT, adj., accort, actif, zélé ;
Vigilant et escort. (Trad. de Sleidan, 1.
20, Rép. du Pape à la Protest, de l'ambass.
Mendosse.)
Avecques espoir certain d'estre faiclz es-
cors et preu.x a ladicte lecture. (Rabel.,
Gargantua, prologue, éd. 1342.)
Leurs pères mandèrent les bons gentils-
hommes qui par raisou de leur estai s'e.xer-
çoient a la vollerie, et a la chasse pour
plus estre en temps de guerre escorts et
ja endurcis au travail, (lo., V, 14, éd. 1344.)
2. ESCORT, - ord, - or, s. m., accord,
consentement, convention;
E les vi lot a .i. escort,
Distreot qo'elles avoient lort.
(Yie des Pères, Ars. 36il, P 103'.)
Pais el escord en al eslei faite par davant
moi. (1270, Ch. du C" de Bar, S. Pierrem.,
18, Arcli. .Meurlhe.)
Par escort. (Ib.)
Paix et escors sont faiz entre oulz. (Mars
1295, Cil. de Ferri D. de Lorr., .\Iureau,
Arch. Meuse.)
Avons establi el atnurneit par commun
escort. (.Mardi av. S. Jlart. uiai 1.300, Cart.
de Metz, Bibl. .Metz 731, f 4 r°.)
Lesqueles bonnes par Vescort des parties
sont et seront désormais appelées les
bonnes de Renaut Garl. (1314, Arch. JJ 50,
f» 30 V".)
Que li dis eschevins fuissent et leur pré-
décesseur eschevin de ledile ville eussent
esté noblement fondé en corps et commune
et des prédécesseurs rois de Franche privi-
legiet de tel et si lonc temps en escor que
il n'est mie memore de hommeau contraire.
(13.">3, Ch. de Jehan, R. de Fr., Roisin, ms.
Lille 266, f° 3.30.)
Li roys de terre et li princes se sont
tuit mis ensemble et estoit d'un escort en-
contre Nostre Signour. IPsaul., Maz. 798,
f» 18 r».)
Adoncq desfaillit le maistre eschevin ,
qui se faisoit par escors, sy recommansont
on a faire par les paraiges. (Annales du
doyen de S. Thieb. de Melz, Pr. de l'H. de
Lorr., II, CLXl.x.)
Et y envoient les .ir. dessus dillesquelx
rapporlont leur escord et leur absolution.
(J. AuBRiON, Journ., an 1463, Larchey.)
ESCORTEMENT, VOlr ESCORDEMEXT.
1. ESCORTER (s'), V. réfl., p.-ê. syn.
de s'acorer, se fendre le cceur :
Quant il esloit couchié, il se tournoit si
souvent et s'escortoit et supiroit tousjours.
(Quinze Joyes de mar., xv, Bibl. elz.)
2. ESCORTER, voir ESCORDER.
ESCORTIER, S. m. 1
Ce est a saver ceu que nous y avons, son
usage en la forest, o son chaufaige, el a st- s
ediUces de cil mauaer, eta ses hestes, hors
nos escortiers, si comme la forest a esl.'
accoustumee a deffendre. (1263, Test, de
Guy de Laval, ap. Duchesne, Gen. de 31onl-
morency. Preuves, p. 388.)
EscoRTREMEXT, - inant,adv., de tout
son cœur, du fond du cœur, avec courage,
avec ardeur :
A Den pria escorlrement.
(S. Branian, Ars. 3316, f» 1018.)
Et pria Dieu escorlrement
Qu'il le conduie se Ini plaist.
(Hist. des C" de Bout.. Richel. 373, f 223''.)
Et reclaraoit escortrement
Den et ses sains et lor aie.
(Perceval, ms. Berne 113, f 113''.)
Ains reclaime Jhesu escorlrement .
(Aiol, Richel. 23316, T 1 12=.)
Lors se coumanderenl a nostre Segnor
et li coumenchierenl a proier moull escar-
trement. (S. Graal, m, 136, Hucher.)
Je voi la tour c'Anberoiis li vadiant
^ous delTundi si 1res e.scortremant.
(Hiion de Bord., 4662. .\. P.)
Deu reclamant e^cortrement.
(Parlon., 2904. Crapelet.)
Escortrement l'en aloit rexrelant.
(Gaydon, 2517. A. P.)
Deu reclamma escortrement par non.
(Jourd. de Blaives, 1289, Hoffmann.)
Cf. EscoRDE.uENT, cscorlement.
ESCOSDRE, voir ESCOUDRE.
EscosiERE, S. f., partie d'un moulin
et les dents molaires :
428 ESC
Storiobella, gallice chevilles; et sunt
quidam nodi incloti rotae ; qui movent fu-
sil m motendini aut dentés auxilieires, qui
alio modo dicuntur gioeivi ciDoglosium,
gallice escosieres. Molares dicuntur magni
lapides rotimdi ; et nodus est, quod est
œquivocus ad niagnos Inpides et ad dentés
maxillares, qui alio nomine dicuntur gin-
givi. (J348, Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 4120.)
ESCossE, escousse, hrscousse, escouce,es-
quousse, efqiiensse, esqeiise, s. f., rescousse :
Toz i fnst relennz et pris,
Qnant Erec point a Ifftrojisse.
(Chrest., Erec el En., Richel. U20, f» 9.)
Et que cely qui s'y estoit bouté (en
cette mauvaise alliance) n'estoit point a
avoir ainsi d'escousse de bras, car c'estoit
ung fort et fier passage. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., III, 129, Buchon.)
— Délivrance :
Esqeuse de sergant vet par enqueste.
(Liv. (lejost. et deplet, xix, 44, § S,Rapetti.)
— Sans escousse, sans retour, irrévoca-
blement :
Si qne li premerein des lor
Senz escosse e seoz retor
Perdent les chefs al avenir.
(Ben.. D. deNorm., Il, 18382, Michel.)
— Rencontre :
Si fut fait rapport par chevalliers nota-
bles qu'en ycelle hescousse morurent plus
de xxx" Sarrasins, sans les prisonniers.
'Wavrin, Anchienn. Chron. d'Englet., II,
45, Soc. de l'H. de Fr.)
— Élan :
Desquels il y eut trente des plus vail-
lans de l'avant garde, qui se vindrent
fourrer et jetter de pleine escousse jusques
dedans la basse court. (J. Chartier, Chron.
de Charl. VU, c. 176, Bibl. elz.)
Le lièvre bien rusé ne conrt la droite voye
Ponr tromper le suyvant du désir de la proye :
Il fait, deSait cent ronds, cent retours et des-
[tours,
Afin qne l'ennemi ne prenne escousse an conrs.
l'A. Jamïk, Œhv. pocl., f 67 v°, éd. 1,37:1.)
Tant le désir le poinct de voir qne de s'escousse
Hors sa chambre, le cerf esponvanlé se pousse.
(Cl. Gaucbet, Plaisirs des champs, éd, 1601,)
Et 00 le vent la nue maine et ponice.
Il va, selon qu'on lui baille Vescotisse.
(La Huettebie, Débat du corps et de l'ame.)
— T, de coût., le vassal fait escousse à
son seigneur, quand il persiste à vouloir
spolier son seigneur de ce qu'il a usurpé
injustement sur lui :
Ou se il fait escousse a son seignor ou a
sou prevost aulresinc en paie il ,lx, s, d'a-
mende. {Etabl. de S. Louis, I, clvui,
p. 294, Violiet.) Var., escettsse.
Honi qui fait esquousse a son seignor si
pert ses muebles. (Ib., 1, liv, p. 77,)
Et volons andui ensemble que si acuns
lor faisoit escoiice, que li amende fut de
sine soulz. (1291, Coll. de Lorraine, 971,
n° 33, Richel.)
Wall, escousse, élan, apprêt pour s'é-
lancer. Prendre son escousse, prendre
du champ (District de Lille). Norm., par
escousse, par intervalle. Canada, escousse,
course prise de quelque distance pour |
ESC
mieux sauter.Canadien populaire,escoMsse,
espace de temps : t Je vous ai attendu une
bonne escousse. • Morv., écousse, un peu de
temps, un moment.
EscossER, - ousser, - oucer, verbe.
-"Act-, secouer :
Et Wistasccs li demanda
Combien il porte od Ini d'avoir.
Dist li abbes : .im. mars voir.
J'ai od moi .un. mars d'argent.
Wistasces Vesconce erramment ;
Bien tronva .xxx. mars on pins.
{Wistasse le iloine, 1764, Michel,)
— Réfl,, se secouer :
Si a choisi nne feoestre
Bien haute dij piez et demi.
Il s'escosse, si sant par mi.
{Renan, 3508, Méon.)
— Act., saisir, dépouiller :
Je sug des premiers escossez.
(E. Dfsch., Poés.. Richel. 840, f» ,339''.)
Si une femme veuve ou autre bourgeoise
d'icelle ville se marioit a un bourgeois,
les biens meubles et catbeux qu'elle au-
roit es metez dudit eschevinaige de Pernes,
seroient pareillement escossez, et appar-
tiennent au droit d'icelle ville le quint de-
nier ou au moins a la volonté des maires
et eschevins dudit lieu. (Coût. loc. de la
ville de Pernes, xii, Nouv. Coût gén., I.
ase"-.)
— Escossé, part, passé, débarrassé, dé-
pouillé :
Les Espaignolz font cribles de lin et de
chanvre bien nectoyé et escousse des
chenevotes et ordures. (Jard. de santé, I,
441, impr. la Minerve.)
EscosTANGiER. - eugicr , escoustangier,
- ghier, escoit., v. a., faire, supporter la
dépense de ;
Por le terre que j'ai de le masure Triole
doi faire l'estelee ki sus si et a iretage bonne
et loial... et fa] cest premier, nohe mètre
et escostengier tant corn il durra. (1224,
d'Herbome'z, Etude sur le Dialecte du Tour-
naisis, p. 14.)
Parmy les frais de .ix. kevaus qu'il es-
i coutengha de tant que li ville fu hoers, si
qu'il apparut par les contes qu'il en rendy.
(1367, Compt. de Valenç., n» 27, Arch. mun.
Valencieunes.)
A Jehan le Maieur, pour se tasque de
norir, gouvrener et escoutenghier les .ii.
valles et les ,ii. kevaus des beniaus de le
ville. (^Compt. de 1368, Arch. mun. Valen-
ciennes.)
Watiers Makiaus, bouchier pour le
prix et somme de qu'il a receu, a
promis et encouvent d' escoustenghier et
livrer en se maison puis hors en avant, a
Jacques Caulet, vesve de feu Régnier de
Wasiers, boire, mengier, hostel, fu, et
lumière, bien et souftissament durant le
vie de ladite vesve. (1'' juill. 1380, Chi-
rogr., Arch. mun. Douai.)
Et escoustengier ladite Hanete de boire,
mingier, vestir et cauchier. (l'^avr. 1413,
Chirogr., Arch. mun. Douai.)
EscosTLJiAXCE, escustumeuce, s. i.,
coutume :
Nil ne se povoit pas tenir
Qu'il ne li portast révérence
Pour la force i'escmtumence.
(Rose, Vat. Chr. 1858. f 55"".)
ESC
EscosTiTMER, escous., V. P., avoir cou-
tume :
De quex personnes la taille de nostre
coronnement a ele escoustumee estre levée.
(23 fév. 1289, Lett. de Philipp.. Arch.
admin. de Reims, II, 1033, Doc. inéd.)
Elles (les dignités) n'ont pas escostumei
de malvaistiei osteir. (Boece de Con.fol.,
ms. Berne 363, f' 26 r°.)
Certes elles n'ont pas escoustumei de
mavistié osteir. (J6., ms. Montp. H 43,
f" 11».)
— Escostumé, part, passé, accoutumé :
Par la droiture ancienne paiant escous-
tumee. (1280, Ch. du Cte de Bourg., Belle-
vaux, Arch, H.-Saône, H 73.)
En hore et en meniere escostumees. (S.
Bénigne, Moniales de Larrey Arch, C,
d'Or.)
1. ESCOT, eskaut, s, m,, Écossais :
Foi s'en sunt par ta montaine
Les Norwicheis e par la plaine.
Les Eskauz as nefs tornerent.
(Conquestof Ireland, ilTS, Michel,)
Cnm uns Escoz a son col sa cavette
De palestiaus sa chape remendeie,
i.Chans., Richel. -20030, P 32 v".)
L'oppinion du conte Duglatz. du conte
de Bouhain, connestable de France, et
autres Escoz. estoit tout au contraire, (J,
Chartier, Chron. de Charl. VII, c, 12,
Bibl. elz.)
2. ESCOT, S. m., terme d'orfèvrerie,
bâton de rouet fait en manière de tronc
de chou :
Une cuiller de pierre serpentine, garnie
d'un manche d'argent doré fait en manière
d'escoz et au bout a un petit ours tenant
un petit saphir — Ix s. t. (1416, Inv. du
duc de Berrij, ap. Laborde, Emaux.)
Un escot d'or, garuy d'un ruby, un dya-
mant et une grosse perle et autres pier-
reries. (1445, Chambre des Comptes de
Nantes, Document cité par D. Lobineau,
ib.)
— Provision :
Chier leur convandra acheter,
Ce vos dis jo bien, cest escot.
(De Habile de Provins, Richel. 24432. C 5-2».)
— Butin :
Or prenon chest escot qne chi avon conquis;
S'en feites vo vouloir et a vostre devis.
(Gaufreij, 2480, A. P.)
— Table où sont assis plusieurs con-
vives .
A la table ou escot desquelz exposant
survint Jehan le Veau cv dessus nommé
et se assist a la table. (1420, Arch. JJ 171,
pièce 214.)
Vous diray de Vescot du bon duc au vis fier
Qui avoit fait se court paver et resvoisier.
{Geste des ducs de Bourg., 366"2, Chron. belg.)
Approchez plus tûst le pot
Près de Vecot !
(Yaux-ie-Vire d'O. Basselin, xxxviu, Jacob.)
— Pique -nique :
Hyer a Pire nous estions
Une brigade de garçons
(lui priiumes ensemble complût
De faire anjonrd'huy an ecol.
(J.-A DE Baif, l'Eunuque, II, 4.)
ESC
llani boivre fail a tel acol.
{Vie des Pérès, Ars. 36 il, P 69".)
— A escot, à frais communs :
A escot vivoient andoi
l,i frère,
(foi;., Richel. 19152, ap. Sle-Pal.)
— Conter escot, voler en faisant payer
un autre pour soi :
Ciinepins a esté fustes pour conter es-
quos, et pour œellees, et pour sairemens
trespasses. (1288, Livre rouge d'Abbeville,
f° 93 r°, ap. Duc, Computare.)
— Mettre d grant escot, traiter durement:
II vos ont mis a grant escot,
Batu Tos ont vilainement.
(Tnbert, 1018, ap. Méon. Nom. Rec, I, 22i.)
— Aller à peritleicx escot, être en danger:
Cil a peritleui escot vait
Qai croit (ame qui le ^unchie.
(Chans.. Vat. Chi. 1522, ap. Ste-Pal.)
— Passer au dangier d'un escot, courir
quelque risque :
Ceali la sont mors, des vivans ne dy mot.
Mais il n'y a celuy lequel ne passe
Pas trop soQveal au daogier d'un esquot.
(J. BouCBET, Ep. fam., 1" p., lxvii, éd. 1543.)
— Parler par escot, loc, parler chacun
à son tour :
Elle prouvera
Tous ses fais ; parlons par e:,cût.
(Coai'ii-i.., Plaijd., t. Il, p. 58, Bibl. eli.)
Mais laissons de enquérir la cause pour-
quoy je suys ainsi, et parlons par escolh,
combien que tu ayes le cuyr remply et mol
par force de chair et de graisse. (Boccace,
Nobles vialh., 111, 1, f 52 r», éd. 1513.)
Mais parlons une peu par escot, docteur
subtil. (Rab , Panï.,\, 15.)
Or parlons un peu par escot. (H. Est.,
Dial. du, nouv. lang. Fr. ItaAianisé, p. 549,
Feugère.)
ESCOTE, S. f., écot :
Tout aussi vous revestirai
Corn vons or faites voslre père,
Qai trop acate et trop coopère
La.painne qu'il a en vous mise ;
Ves qu'il n'a cote ne chemise
Or vait trop malement Vescote ;
Je vous ferai d'autel drap cote.
{De la Uoace, Montaiglon et Uaynaud, Fabliaux,
II. 6.)
EscoTER, escotter, verbe.
— Neutr., faire un écot, une dépense
par moitié, payer son écot:
Et si mengerons, ce me semble,
ê Que ce ne poous nos veer
Que ne nos covienge escoter,
Por moi et por vos paierai,
Par tôt vos en aquiterai.
(Henarl. 2560. Méon.')
Qui 0 les Pranceis mengera,
A qnei que seil, escotera.
{Li Rom. des Franceis, ap. Jub., Nour. Rrc,
II, 15.)
Tous lesdicts maistres dudict mestier,
sont et seront tenus et obligez d'escoter,
payer et fournir, chascun par esgalle por-
tion, aux frais, mises et despens qu'il con-
viendra faire. (1468, Ord., xvil, 166.)
ESC
— Fig., souffrir :
Sire, tant que g'i ai durement escoté
Tel foiz avez ben que ge n'en ai goiisté.
(Plait de Dammartin contre Vairon, Jub.. Nom.
Rec., II. 24.)
— Act., donner un écot à :
An despourveu. qui n'a la seulle bnsche.
FauUe d'argent a faict mètre une embusche
Pour l'exempter de bois et cotterez.
Mais espoir a que vous Vescolterez
Par charité, qui jamais ne trebusche.
(R. DE COLLERïE, Rondeaux. lsv, Bibl. elz.)
— Escoté, part, passé, taillé d'une façon
particulière ;
Du long de laquelle toille a ung bâton
blanc escoté. (1471-72, Compt. du R. Ren.,
p. 239, Lecoy.)
1. EscoTiER, ecotier, (s'), v. réfl,, payer
son écot :
Sur lesdits frais et mises ledit seigneur
doit s'ecotier. {Jugem. d'Oleron, XLI, Us et
coût, de la mer, p. 116.)
Le compilateur des Us et coutumes fait
cette note : « S'escotier, c'est a dire payer
son escot, qui est sa part des frais et dé-
pense : c'est un vieil terme du cabaret
que les Anglais prétendent avoir mis en
crédit. > (p. 118.)
2. ESCOTIER, S. m. « Les escaliers sont
de pauvres clercs que l'église recueille,
élève, nourrit et entretient à ses frais. »
(Mém. de la Société des antiq. de la Morinie,
t. VI, catalog. des archiv., p. xxxii.)
ESCOTOIRE, S. f. î
Ung piguacle revestu de feulez et pied
droit unit sur les escotoires, lesquel.K
piedz drois et escotoires sont de molure.
(Compte du rec. du baill. de Dijon, 1448-
49, Arch. C.-d'Or, B 4499, f° 88.)
ESCOTU, adj., qui a des côtes, noueux:
Pierre de Bailleul ayant ung baston
de pommier escotu en sa main. (1472,
Arch. JJ 195, pièce 713.)
Cf.iCosTn.
ESCOUAI, s. m. î
Li borsiers lor doit a Pasques .x. s. d'es-
couai a chascune grant stacion. (Censier
de S Paul, f" 7 r», sans date, xiu* s.,
Arch. Mos.;
ESCOUAILLER, V. 3., couper les
escouailles :
L'article VI du titre xvil de la Coutume
du Berry permet au chetellier d'écûuailler
les bestiaux, c'est-à-dire de prendre la
laine sous le ventre, ou autres endroits,
s'il en est besoin, pour la santé et commo-
dité des ditz bestiaux, en le dénoncjaut au
bailleur, et par sa permission. Et s'il l'ail
le contraire, il est tenu des dommages in-
térêts du bailleur. Les chetelliers abusent
souvent de cet article, écouaiilant les bes-
tiaux, et s'apropriant les éeouailles à l'ius-
çu et sans le consentement du bailleur, ce
que l'on ne doit pas souffrir. (La Thau-
.■«Ass., Coût, du Berry, tit. xvii, art. vi,
p. 516.)
Aunis et centre de la France, écouailler.
ESCOUAILLES, S. f. pi., laine que l'on
coupe sous la cuisse et la queue des mou-
tons, et qui est de basse qualité :
ESC
429
Et d'aultant qu'il est certain que soubz
le gain particulier des escouailles que les
laboureurs et mestayers usurpejit, se com-
mettent plusieurs desloyautez a la vente
des laines, dont les toisons par ce moyen
ne sont entières, est inhibé et deffendu a
tous chepteliers, mestayers et aultres
tenans bestes d'aultruy de n'oster aucunes
escouailles ne laines de dessus le bestial
sans au préalable avoir adverti leurs
maistres. (1377, Ord. sur la police génér.
d'issoudun.)
Un article de la Coutume du Berry (tit.
XVII, art. VI) est intitulé : Des escouailles.
Ce mot est encore usité dans quelques
provinces du centre de la France et dans
l'Aunis.
EscouARDER, - couharder (s'), v. réfl.,
avoir peur :
Quant il lor enemis regardent
Et par lor regart s' escouhardenl .
(S. DE PR10R.4T. Un. de Vegece, Richel. 1604.
f° 42*.)
EScouARDiR (s'), V. réfl., avoir peur,
ne pas oser :
D'aler eu sainte iglise trestouz s'escouardit,
Mas par boue espérance d'y aler s'eoardit.
(Girart de Ross., 5719, Michel.)
EscouBE, voir ESCOUVE.
ESCOUBERGE, cscorbcrge, escoperche,
S. f., petite perche de bois scié :
Lates et escouberges, le millier .x. den.
(1313, Ord. de Louis X, Arch. mun. Rouen,
reg. u, f» 16i.)
Lates et escorberges. (Même acte, dans.
Duc, escoparius.)
Escoperche. (1470, Arch. JJ.)
La langue moderne a gardé écoperche,
t. de maçonnerie, grande perche pour
échafaudage, pièce de la grue ou de la
poulie de tète.
ESCOUBLETTE, S. f., JBU OÙ l'OU SB
heurtait de la tête l'un contre l'autre :
La jouoyt... aux escoublettes enraigees.
(Rabel., Gargantua, ch. 22, éd. 1542.)
ESCoucE, voir Escosse.
ESCOUCER, voir ESCOSSER.
EscoucHE, eschuche, s. f., époussetoir,
instrument à escousser le chanvre :
E.xcudia, esclice, eschuche. (Gl. de Garl.,
ms. Bruges 546, ap. Scheler, Lex., p. 73.)
Var., escouche (ms. de Lille).
Qui porteroit batooirs ou escouches.
{Travers du comm. du xv° s.. Le Gard,
u" 274, Arch. Somme.)
EscoucHiER, V. n., SB coucher :
Tant que ses pères escoucha
Malades.
{Vie des Pires. Ars. 3641, r> S6''.)
Apres que les esloiles, nommées Ver-
giliœ, sont escouchees. (Trad.de l'Hyst. des
plant, de L. Fousch, ch. cci-xiii, éd. 1349.)
— Accoucher ;
Li termines estoit près quelle devoit
escouchier de sou anfaut. ( Vies des Saints,
ms. Epiual, f''9''.)
430
ESC
ESC
ESC
La femme escoiichea d'un fnfant, qui fut
baptisé par ledit barbier. (Haton, ilém.,
an 1580, Bourquelot.)
Si elle escoiichoit d'une fille. [Enq. du
8 oct. lo5o, ap. lioucher de MolandoD, la
Famille de Jeanne d'Arc, p. 74.)
— Escouchiee, part, passé f., accouchée :
Ou quel hospital les femmes eiconchiees
soient gardées et relevées (1305, Tesl. de
Marg. de Bourg., orig., Hospice de Ton-
nerre.)
— Escouchié s'est dit pour couvert,
garni, en parlant d'nn lit ;
En .1. lit l'onl sonef coni-hié
De IJD tout novel escouchié.
(GiB. DE MoMR., la Viol., 2119, Michel.)
ESCOUCHON, voir ESCOINSON. ,
EscouDER (s'), V. réfl., s'accouder :
Et la mère les embraça et les besa, et
après andui s'escouderent sor les cols de
leurfilzeQ ploranl. (Vie S. Eustaoe, Richel.
818,^-283 v°.)
EscouDRE, escadre, esk., esq., escosdre,
escourre, escoure, escorre, verbe.
— Act., secouer, agiter, remuer :
Escuslrent les ewes les nublesces. {Liv.
des Ps., Cambridge, lxxvi, 17, Micbel.)
Ses liras escost, si se tapi.
(Wace, liou. Uidiel. 375, f° 220».)
Mais a cel cop en ilea» froisça
L'espee, dont itionll s'angoissa;
Et cil lantost le hrac eskeni.
De la moitiet a toat le tient
En refiert et si li cmbat
Jasqnes es dens. et mort l'abit.
(Perceiial, ms. Mons. Potvin, p. 12B-)
Escou tes dras de la podriere.
(Paraphr. du Ps. Eriicl., Bril. Mus. add. 15G06,
f» Î'J".)
Malt at Dens aa monde en pou d'ore
Tolu qnanqu'il avoit d'onor,
Escosse en at tote la Qor.
(Rom. el past., Bartscli, I, 11,19.)
Ta vigne et ton pommier escoul.
(GuiLL., Bcsl. div., 110!), Hippeau.)
Quant on fait son manlel escourre
Ne s'en vait pas toute la ponrre.
(RecLus DE Mol , Miserere, Ricbel 13-212,
f n r".)
Il fronce des narines, le cief vait escoant.
(Ren. de Moataub.. p. 130. Michelanl.)
De l'iave cande li a ses pics laves
Et ses drapiaas escns et esgrales.
{Alexis, 753, xni« s., G. Paris.)
Et Ysengrin escoul la lesta
Rechine et fait laide chiere.
(Renart. 1100, Martin.)
Parmi le col qant qne i! pnet
La pel li deront et esijuet.
{II,., l-r,l.)
Li porc escoul la diul d'air.
Si a si le lévrier féru
Que le costé li a fendi; .
{Ib., 22390.)
Car li sanglers se revancha
Con fiere et orgueilleuse liesle ;
Contre Adonys esqueust la leste,
Ses denz en l'aine li flati.
{Rose, Uichel. I.ÏTS, f» 132''.)
L'aiguë fn caude, s'a haucié
Le pie, et le prist a escoure
Fors de l'algue.
(MooSK., Chron., 2423, ReilV.)
Si escovoit sa manche a une feneslre.
{Chron.d'Ernoul, p. 19, Mas-Latrie.) Var.,
escooit.
Li cers escoust la teste de tout son poir.
{Chron. deS.-Den., ms. Sle-Gen., f» 9».)
Li cheval, qn'autre cop ne praingne,
Selone le sens de mue beste,
Esqneut si rorderaent la teste
Que son frain ront.
(GuiART, Roy.liga., t. I. p. 297, Bnchon.)
Fauchons drccier, lances escourre.
Pour pins dures colees rendre.
(Id., ib., U226, W. et D.)
El espees nues escourre
Sus garçons et sus sommeliers.
(In., ib., 13550.)
Et en escouant bras et manches
Gletent a eus d'espees blanche»
(Id., 1*., 17125.)
Escoure dras a le verge. {Règle de Ci-
teaux, ms. Dijon, f" 9S v».)
Les escourre et les nettoyer (vos vête-
ments) que ilz ne soient mengiesdes vers.
(Régi. S. Aug., ms. Reims, f» 15 v°.)
Leur barbes escouant s'en aillent.
{Clef d'amour, p. 18, Tross.)
Tapis escourre.
(G. Machault, Rem. de Fort., p. 86, Tarbé.)
11 s'approucha de luy. et escouist l'ar-
chegaie, et la laissa aller vers le roy par
telle vertu qu'il le percha de part en part.
(J. d'Ahras, Melusine, p. 232, Bibl. elz.)
Quant il fut an pillier, il le pris! a ses
.II. mains et le escoust si très fort que il
abatit la maison sur eux. (Liv. du Cliev. de
La Tour, c. lxxii, Bibl. elz.)
Mes prist sen espee de Bourdiaus, et le
apoigna par les hans, en levant le main,
pourjetter en passant a l'escuier, et Ves-
coui et laissa aler. (Froiss., Chron., V, 30,
Luce.)
La vint nn escuier, par les piez le tiroit.
Tant le tira par force qne de l'eane l'ostoit.
Bertran esquet la teste qui bourbcté avoit.
(Cuv., du Guesclin, var. des v. 3624-370i, Char-
rière.)
Onques froment soubz fléaux ne ulf
mieulx escous et batus que ces Bourgoi-
guons les baloient et poussoient. {Girart
de Rossiilon, ms.de Beaune, éd. L. de Mon-
tille, p. 285.)
Le suppliant commence a hocher ou es-
courre les poires. (1430, Arch. JJ 176,
pièce 774.)
Lors m'en alay a Esconys
Ou tontes mes s,iques 'j'rscouys.
(La Fille bastelierc, p. 13, Michel et Ler. de Lincy,
Rec. de farc., I.)
j Escourre la teste. (Louis XI, Nouv.,
XXVII, J.icob.)
Mais regardes quelle espiciere :
El a escouj sa gibecière
Et puis luy a tourné le dos.
Et Iny a dit : Nescio vos.
(Moralité des Eiifans de Maintenant, Ane. Th. fr.,
111, 71.)
Si tost qu'il tint sa lance, il la commença
I a manier et escourre, comme s'il ne tinst
j qu'une flèche d'archer. (0. de la Marche,
Mêm-, I, 14, Michaud.)
Et doibt le fourrier battre et escourre le
lict, et mettre a poinct la chauibre. (Id.,
Est. de la Mais, de C/t. le Hardy, des fi-
nances.)
Et lors veneur; le cerf .-lux cliipii* hailli'rcnl
Qui ne fut pas sans les jarretz escourre
Car tout le jour ne cessèrent de courre
Par boys, par champ?, par landes, et fustayes.
(CciETiN. Chants roy., P 51 v°, éd. 1327.)
Elle recueillit donq au champ jusques au
vespre, et escouit ce qu'elle avoit recueilli.
(Bible, Bit(/j, ch. 2, éd. 1536.)
Droigt a nng vendredy.
Devant Pasques llories,
Vinsles a Carti;,'ny
A grosse com|iaignie,
Voos n'en r'alastes niye.
Sans e\tre bien escoux ;
Par bataille rengie
Le butin fut escoux.
{Desconfît, des Hennoyers. ap. Ler. de Lincy,
Ch. hist. fr.. Il, 136J
Son filz escouoit et purgeoit les fromentz
au pressoir. (Le Fevre d'Est., Bible, Jug.
VI, éd. 1534.)
Voulant escoure son cbappeau qui estoit
plat en hai>t, ou la pluye estoit demeurée
sans s'écouler. (Noiiv. Faliriq. des excell.
Traits de vérité, p. 61, Bibl. elz.)
— Faire tomber, en secouant :
Se nule boene ovraigne as fête
Le deahie toz jors aguete.
Quant t'a Irai et eoginnié
Et bote en aucun pecbié.
Tant qu'il puisse le fruit escorre.
Qui te deit edier et secnrre.
(GuiLL. , Bfs/. i/iii., 1099, Hippean.)
Se il chiet poudre en son ^;eron
Soit sus robe ou sus caperun,
Escorre la dois sanz oster.
((.'/(■/' d'amour, p. 18, Trots.)
Geufîroy le hasta tellement que il luy
escont le flayal de la main. (J. d'Arras,
MelHS., p. 339, Bibl. elz.)
De voz povres piedz escnucz
La pouldre.
(Ad. des Aposl.. vol. I. f 152'', éd. 1537.1
Ceux qui ne se contentent point de leur
estât, taschent entant qu'en eux est d'es-
courre le joug qui leur est imposé de Dieu.
(Calv., Instit.,\. I, c. 16, éd. 1561.)
Le peuple ne pouvoit quitter la maison
de David, ne s'en alliener sans escourre le
joug de Dieu qui l'avoit assubjeti. (ID., ib.,
1, 17.)
— Chasser :
Le mari scet qu'il est conx.
Peine met que cil O'amant) soit escoux.
(i. Lefevre, la Vieille, 451, Cocheris.)
— Renverser :
Si le fery ou bracelet devers le kente,
duquel cop il fut percié et ung petit uavré
ou bras, tant que la lance se tint dedans
ycelui bracelet. Mais ledit seigneur de
Chargni ï'escoust tantost sur le sablon, et
lors les deux champions approucherent
vigueureusement l'un près de l'autr*.
(Mo.nstrelet, Chron., II, 181, Soc. de l'H.
de Kr.)
— Faire entrer, couler, en secouant
doucement :
Lequel, comme un homme de bon esprit,
emporta doucement ledit ess;iim en son
jardin et joyeusement Vescouyt duns une
ruche bien froltee de piment ou il le laissa
profiter. (Nouo. Fabrique des excell. Traits
de vérité, p. 44, Bibl. elz.)
i — Déployer :
ESC
ESC
ESC
431
Le prince assis, l'escuyer trencliant va
devant luy, puis desveloppe le pain, et baise
la petite serviette qu'il trouve enveloppée,
et le mect entre les mains du prince, et
puis prend celle ou estoit le pain enve-
loppé, il Vescout et la mect sur son col.
{0. DE LA Marche, Estât de ta maison de
Charles le Hardy, dans ses Mém., t. II,
p. 516, éd. Pelitot.)
— Couper, voler, en parlant d'une
bourse :
Un valeton qui avoH escous une bourse.
(1360, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
— Réfl., se secouer :
Le porc se seut navres parfondenient ;
.111. fuis s'esqiieut moll vigooreusement.
(Aubery, p. o4, Tarbé )
Par devant lui s'est li cliiers aiestes,
.m. fois s'esceut, ses cuirs est jus verses,
(Auieron, 783. Graf.)
.Ne pins qne s'il lenoit eu Saiue
Une anguille parmi la queue.
Qu'il n'a pooir qu'el ne a'esquene,
Si que tantost est eschapee.
(Rose, 99-iO, Méon. et Vat. Chr. Wii. f° 68'.J
A mise a terre la geline
Qui tantost se prist a escourre
Kt commença partout a courre.
yUii Cheval de /'usi, llomv., p 107.)
Ses os fait venir a grant haste,
Nese veut pas contre eus escourre.
(GuiART, Hotj. ligii., m, Biichon.)
Quant le cerf sentit le coup, il s'escouyl
pour l'angoisse du coup, en telle manière
qu'il se départit des chiens. (Perceforest,
vol. I, c. 27, éd. 1528.)
La mousche canine... combien que le
petit chien souvent l'escousse de son au-
reille, toutesfois tousjours imporluneement
elle y retourne et vole. Et la ou elle le
treuve paresceux et négligent de soy es-
courre elle le picque... (Jard. de sanlé. Ois.,
30, impr. la Minerve.)
Vous vous pourrez apercevoir de ce mal
d'aiguilles, lorsque vous voirrez vostre
oiseau s'escourre dessus le leurre. (Fran-
CUIERES, t'auc, m, 6, Ars. 2710.)
Le barbet... fouille avec ses pattes comme
un terrier, par telle façon qu'il en jette
hors toutes les escrevices, puis se veau-
traut et rouUaut dessus se prennent, se
meslent et attachent a l'entour et dedans
son poil par telle manière qu'il en revient
tout chargé s'escoure devant son maistre,
{Nouv. Fabrique des excell. Traits de vérité,
p. 124, Bihl. elz.)
— Être secoué :
Comme blé de jarbe s'escout
Au flayau et sault hors de pail[lje,
Ainsy l'endormy sault debout
S'il oyt bruyt un cry de bataille.
(R. Gaguin, l'asse-lemps d'oyswelé^ Poés. fr. des
IT° et ivi° s., VII, ii'à.)
— S'ébranler, s'élancer :
Par quoi quant cil des rens s'escoudrent
Li autre mouvoir ne se voudreot-
(GuuRT, Hoij. Ugn., 11853, W. et D.)
— Se jeter de côté pour esquiver le coup :
Car se Cornumarans ne fust bien engigneux,
Ly Gers 1 y fust passes; mais ly rojss'CAY esqueus.
(Chev. au cygne, 19960, Reill.)
— Act., échapper à, éviter :
Les hommes cuident tousjours eschap-
per et escourre les chastimens de Dieu.
(Calv., Serm. s. le Deuler., p. 980'', éd.
1567.)
— Empêcher, préserver:
La li chaoit jus de sa teste
Une sue bende de laine.
De grant contraire en estoit plaine,
El fu cbaoit, ne en celé bore
Ne la pooit d(e) ardoir escore.
(Brut, ms. Mnnicb, 393i, Vollra )
Cil ki parfitement escouent lur cuer de
tote délectation, ceste chose est seuz do-
tance ke lur habitations ne sont pas alo-
chies de la niuleie de puor. [Dial. St Greg.,
p. 249, Foerster.)
— Réfl., se préserver ;
Si sni com cil qui as eschas voit cler
Kt ki très bien ensaigue l'antre gent.
Et quant il jue, si par pert si son seo
K'il ne se sait escourre del mater.
{QuESNES DK Bethune, Chaiis., Scheler, Trouv.
lirlg , p. 29.)
Et pourtant, Bourguignons,
Se vons venez plus courre.
Couvres bien voz lignons
Qu'on ne les fasse escourre.
Vous vous cuidez escourre
De ce qu'aves perdus.
Tel cuyde aultruy secourre,
Qui lui mesme est perdu.
{Descoii/lture des fiennoyers, ap. Ler. de Linry,
Cil. Iiisl. fr.. Il, 1.38.)
— Fig., s'activer, s'employer dlligeru-
ment :
L'amer venin pst en la queue.
Venus est de plaisant viaire
Et n'y a nul qui ne s'esqueue
A le servir et lui complaire.
(Lefr\nc, Champ, des Dam., Ars. 31 "il,
— Neutr., s'élancer :
De tel randon s'en vont volant
La ou il passent a Vescoudre
Que l'escrois d'eles semble l'oudrc.
(GuiART, Roy. Ugn., 197i, W. et D.)
— Act., attaquer:
Mes adonc assaillir ne voudrent
La mestre tour, qu'aucuns escoudreiil.
(GuiART, Ray. Ugn., 10G8, Bucbon.)
— Neulr., escoudre d, maltraiter ?
L'en dit ci, que se aucuns cqueut a ser-
gantle roy, savoir comment il en sera pro-
vez, et il preigne par prise de sergenterie...
{Liv. de josl. et de plet, xix, 39, Rapetti.)
Et s'il escouoit au seigneur ou s'il le de-
mentoit l'amende est de .lx. s. pour cbas-
cun de ses torfaits. {Cout. de Bret,
f» 30 r».)
Se l'en escouoit ou mesfaisoit au sergent,
au sagueur ou a ceulx qui seroient pour
luy..., celuy qui se fera doibt poyer et
poyra .LX. s. (16.)
— Act., retirer quelque chose des mains
de quelqu'un, recouvrer, recueillir, ra-
masser :
Cil ki aveir escul, u chivalz, u buafs...
(L. de Guill., | VI, Ghevallet.)
David el jurescîisf la preie, e quanque li
Amalechite en eurent ported. (Rois, p. H6,
Ler. de Lincy.) Lat., eruit ergo David om-
nia qua^ tuleruiit Aiiiali'cititc.
Firent tuit cil ki furent jialtunier e felun
e pesmes de ces ki aled furent a escurre la
preie od David. (Ib., p. 117.)
Roger a fait ses geoz armei.
Si qu'a bref terme, senz demore,
Quit qu'il iiout la preie eseorre.
(Ben., Bues de Sorm., 3-2015, Michel.)
Cil qui ne paerunt lor assises dedenz ces
termines doble s'om prent son gage et il
l'escout .V. sol d'amendise. (Mars 1220, Ca-
théd. de .Metz, Arch. .Mos.)
L'escoult. (Double de la même pièce.)
Et de cens qui ferunt lait a segnors a lor
gage escore. {Ib.}
Gentilhomme qui escout a son seigneur
ce que il prend sur luy, il perd ses
meubles. (Cout. d'An]., art. 43.)
— Secourir, protéger :
Et se fe.\ art sa meson. c'est essoines;
se li forfez dure ou tens de l'alie ; car il
doit sa mesou eseorre. (Liv. de jost. et de
plet., XIX, 40, Rapetti.)
Pour ce qu'il esceurt et garentit sa vie.
(Gast. Feb., Maz. 514, f» 7''.)
— Dessaisir:
Que maistres Jehans de Muin, prestres de
Saiut Rémi d'Amiens... est escus de .xil.
buviere de tere peu plus ou peu mains
seans en diverses pieches k'il tenoit de
moi et de mes hommes et a resigné le de-
vant dite tere en me main avec Jehan et
Hostoun ses neveus les queus j'en ai saisis
et ravestus par le consel de mes hommes
a le requeste de devant dit tnaistre Jehan
leur oncle. (1262, Ch. de Manessier, sire de
Muin, Paraclet, Arch. Somme.)
— Détailler :
Doyt tôt lo pesson aporteir ensemble et
I on per parceles et non escosdre en hoslel,
(1366, Arch. Fribourg, i" Coll. des lois.
n° 20, f° 8 V».)
— Escous, part, passé, secoué, malmené,
bouleversé :
E escus sui sicume locuste. (Lib. Psalm.
Oxf., cvill, 22, Michel.) Lat., excussus sum.
Sicume sajeltes en la main de poant, eiss,
faiterement li lil des escus. (Ib., C.N.XVI, 5.)
Que tu seras, a tes cbers const[z],
Prestem''nt aussi bien escou.v
Qu'oncque borame nul sccouist gerbe.
(Farce des cinq Sens, Ane. Tb. fr., III, 317.1
Qui soit bien escoux vivement.
(Farce du l'asté el de la Tarte, .\nc. Tb. fr..
Il, 76.;
Ha, paillardz, vous serez escoux
Si bien au moins, mais qu'on me croye
Qu'il n'y aura gueres de croye
Par dessus vostre pellisson.
(Ad. des aposl., vol. I, t" 26'', éd. 1537.)
Pour resjouyr mon pauvre cneur escoux.
(Est. Damiem, Ep. du Chev. Gris à la Ste Vierge.)
Espèce de var. au lieu d'escouse barbe
que Reifî. interprète ainsi dans une note,
« barbe secouée > « Chevaliers qui ne se
font pas prier pour secouer la barbe de
quelqu'un, c'est-à-dire hardis, querel leurs.»
Prime barbe du v. prccéd. veut dire, selon
Reilï., € mes meilleurs chevaliers. »
— Ecosse, dépouillé de son enveloppe :
battu, en parlant du blé :
Mi cevalier d'e prime barbe
Si n'ont cure d'rvr(iu,îr ^^.rbc
432
ESC
ESC
ESC
Mais armes et cevans désirent
Et les bians dras dont il s'atirent.
(MonsK., Chron., S406, Reiff.)
Sner, je n'ai cure de vieibart,
Et puis qu'il vient a la bescosse
Je n'ai cure de garbe scosse.
(G. Le Long, la Yeuve, 31i, Scheler.)
Plus de vint charrees de foing et atant
d'avenne non cscousse. (4 nov. 1444, In-
form. par Hug. Belverne, f° 10 r°, Ch. des
compt. de Dijon. B U881, Arch. C.-d'Or.)
Et escousse et réfrigérée soit mise (la
fève) en sauf et recouse. {Jard. de santé,
I, 180, impr. la Minerve.)
Mais la vesce sera escousse par la verge,
et le commin au bâton. {Bible, Isaïe, ch. 6,
éd. 1556.)
— C'est mais tôt escos e balé, locut. prov.
pour dire l'urne a été bien remuée, c'est
une chose bien résolue, bien décidée :
Dites Ini bien, c'en est la somme,
Qoe ja ne serora mais si home.
C'est mais tôt escos e balé,
IS'il a nos sire n'avoé.
(BES..C. deSorm., II, 9200, Michel.)
— Agité :
Kar li reis est vers vns en si grant ire esciis.
(Gabn., Vie de S. Thom., Richel. 13513, flO r°.)
— Avoir l'haleine escousse, perdre la res-
piration, à force de s'agiter :
Gnilliaame ot l'alainne escottsse
De dessambler cele bataille.
(VEscouHte, Ars. 3319, f 5-;=.)
— En parlant d'une bourse, vide :
Pnis qne Diex m'a donné engien,
Tans est que jel atnur a bien ;
J'ai obi asses me bourse escouse.
(A. DE LA Haue, Jeu Adan, Coussemaker, p. 298.)
Tant vos amera femme com arez rien en bourse.
Et quant elle saura qu'elle sera escousse.
Anssi la povez prendre comme on lièvre a la morse.
(Jeh. DoRPAiNS, l'Erangile an famés, ap. Jnb.,
Jongleurs et Trouvères, p. 27.)
Tant qne la bource soyt mynPC'
Et qu'elle soit escousse toute.
(J. BoucHET, les Regnars trarersani, P 120 ï°,
éd. 1522.)
— Nappe escousse, nappe pliée :
Nappes escoussez. niappfe plicalae. (Me-
NOT, Serm., i" 43 v», éd. 1530.)
— A escous, d'un mouvement violent :
Adonc a l'espee sachie
Qui esloit bien clere et fdrbie.
Mien escient plus de .c. cous
S'en part de l'escn a escous.
(De Berangier, Richel. 19152, f° Si'.l
Norm., ecourre, escout7'e, secouer, et par
métaphore, repousser. Guernesey, ecourre,
secouer le blé, les tapis, agiter. Doubs,
Jura, Haute-Saône, ecoiire, ekenre, battre
le blé. Bugey, écouaré, battre le blé.
Bresse, escoure, Lyonn. et Forés., ecoure,
battre, secouer, frapper. Cambrésien^
êcoure, secouer : écoure leurs puces. Cham-
pagne, escoure. Bas-Valais, Vionnaz,
ékeure, battre le blé.
EscouEE, s. f., rente d'affouage :
Escouees. (Longny, Villers-la-Monlnaiie,
Arch. Mos., C 245,181,683.)
EscouEOR, - e«r, escoeor, s. m., celui
qui secoue :
Huguenez li Escoerres. (1289, Cart. de
Clairvanx, (•> 224 v". Arch. Aube.)
Il se trouve aussi dans les Censiers du
Paraclet.
— Escoueur de bourses, coupeur de
bourses :
Au prevost le roy des ribaus pour batre
.1. escoiieur de bourses. (1360, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Fém., escoueresse, escveresse, libéra-
trice :
Kar r dist que relever
Deveis treslous les abatns.
Por ce soi a vos enbalns,
Ke vos estes Ves^ueresse
Et entireraent restorresso
Don méfait dont Eve mesprist.
<S.\CQ. DE Baisiecs, ap. Scheler, Trouv. bclg.,
p. 209.)
I.EScouER, V. n., être agité :
De maltalent et d'ire comence a escouer.
(Deslr. de Rome, 133, Groeber.)
2. ESCOUER, voir ESCOER.
EscouEREMENT. S. m., cc (ju'on retire
d'un lieu en récurant :
Chescun .xv"=. facez le eyr de vostre
bercherye marier de terre argillouse, si
vous l'eiez, ou de bone terre à'escouere-
ment dez fosses. (Tr. d'Econom. rur. du
XIII' s., c. 19, Lacour.)
ESCOUFLE, voir ESCOFLE.
ESCOUFLEL, voir ESCOFLEL.
ESCOUHARDER, VOir EsCOUARDER.
ESCOUILLER, VOir ESCOILLIER.
EScouLARLE, adj., Qul coule :
Labilis, glichable, escoulable. (lUoss.
lat.-fr., Bichel. 1. 7679.)
— Qui s'écoule, caduque :
Connue mémoire d'homme soit labile ou
escoulable. (Rebuffi, Bubricque des advo-
cats, f» 36 r", éd. 1547.)
EscouL.ANT, - eco«(., adj., qui coule,
qui glisse :
Feme est pins escoulant que n'est darset en Loire.
(.Cliaslie-ilusart , Richel. 19152, f» lOT.)
Corne la fumée écoulante
Mes beaus jours se vout écouler.
(Baif. Poés. chois., p. 352, iiecq de Fouquières.)
ESCOULETER, VOlr ESCOLETER.
ESCOULEURGENT, VOir ESCOLORGEANT.
EScouLLER, V. a., regarder fixement :
Par la chair bien il ne dit mot
Et se m'escoutle entre deux yeuli.
(Farce d'un Chauldronn., Ane. Th. fr., II. 111.)
EscouLoiR, S. m., couloir :
Puis mettrez dessus une canne et escou-
loir de deux aiz large de demy pied bien
cimentez et joints ensemble. (Belle-
FoREST, Secr. de l'agric, p. 90, éd. 1577.)
Morv., écoulnuc, vase dans lequel on
fait égoutter le petit lait.
ESCOULORABLE, VOir ESCOLORGEABLE.
ESCOULORGEMENT, Voif ESCOLORGB-
MENT.
ESCOULOURABLE, VOir ESCOLORGEARLE.
ESCOULOURGIER, VOir ESCOLORGIER.
ESCOULOUR.IANT, VOir ESCOLORGEANT.
ESCOULT, voir ESCODT.
ESCOUMENIEMENT, VOir EsCOMENIB-
MENT.
ESCOUNDRE, VOif ESCONDHE.
ESCOUOIR, S. m. ?
Ung escouoir. (1600, La Bassée, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EscouPACE, voir Escopace.
EscouPE, s. f., coup, assaut :
Se les vens de temptacions te sourdent,
se les escoupes de tribulacions te vienent.
{Mir. de Noire Dame, ii, 60, G. Paris.)
Escoupiî, adj., poltron, lâche, sans
cœur, insolent, mauvais plaisant :
En portera, se vos le commandes,
iNue sa sele a Paris la cité,
Trestot nns pies, sans chance cl sans soler,
La verge el poing, comme homme escoupè.
(Garin le Loti., ap. Duc, Sella 2.)
ESCOUPEL, - eau, escop., s. m., petit
copeau :
Il se fait (du noyer) des escoupeaux longs
et terves comme papier. (Palissy, Œuv.,
p. 39, France.)
Pren un desdits escoupeaux, et le regarde
contre le jour, et tu verras la un nombre
infini de petits pertuis. (Id., Beceple.)
— Aiguillon à bœufs :
Icellui Andrieu lui rebouta le cop d'un
escopel ou baston qu'il avoit apporlé en
menant ses beufz. (1474, Arch. JJ 195,
pièce 1212.)
Fr. -Comté, écoupeau, copeau de rebut
Canada, écopeau, copeau. Aunis, écoupeau.
l. EscouPELER, escopeler, v. a., tailler
en pièces :
Ne ne se font paires d'anni
Fors ke d'esrus escopeler.
U:hev. as .ii. esp., 10000, Foerster.')
ESCouPELEis, escop., S. m., action de
briser, de couper :
Entor la fontaine coisirent
De chevaus un pesleleis.
Mont graot, el escopeleis
D'escns et roout sanc espandu
Par la terre.
(Chev. as deus esp., 8706, Foerster.)
2 EscouPEi.ER, - eller, v. a., couper le
bout des branches d'un arbre :
Quand le suppliant eut amassé sa lia-
chete, remonta oudit arbre jusques au
coupel d'icellui, et lui estant audit arbre
demanda a laditte Collette s'elle vouloit
que ledit suppliant tranchast les branches,
ou qu'il le escoupelast. et laditte Collette
lui dist fust escoupelé. (1452, Arch. JJ 181,
pièce 151.)
Si vous escoupellez cest arbre, il ne
croystera jamays en amont. (Palsgrave,
Esclairc, y. 759, Génio.)
ESC
ESC
ESC
433
Hz pevent escoupeller un arbre quant il
est vert et sec sans atoucher au vert.
{Cout. des foréls, Roumare, Arch. S.-lnf.)
Se disait encore en province au xviii» s.:
Défeuse d'aller dans les vignes cueillir
de l'herbe et écoupler les ceps. (1724, Baill.
de S. Thomas d'Epernon.)
EscouPELEURE, S. f., action d'enlever
le sommet d'un arbre :
Hz payent pour escoupeleiire six solz.
(Coul. des forêts, Beaumont, Arch. S.-Inf.)
1. EscouPER , V. a. , abuser d'une
femme :
Pins Tolenliers oient nn conte
Ou nne Irnfe c'on l'or conte.
Si com Tardins 11 limeçons
Lut et chanta les trois leçons
Sor la bière dame Coupée
Que Renarz aïoit escoupee,
Qa'il ne feroient, par saint Gîle.
Un bon sermon d'une euvaogile.
(G. DE CoiNCi, Mir.. ms. Brnx.. f 191'.)
— Rendre cocu :
Qant il fa (Renart) an concile oen,
Devant la feste saint .lehen.
De Brun lors, de Tybert le cbat,
Et de moi (le lion.) qui par son barat
Avoil "Ysengrin e^coupé.
{Ren.. H009, Méon.)
2. ESCOUPER, V. a., couper :
Et des ramcls qu'il as braiz escoupoit
Ponr son abit que il fere voloit.
(Mon. Gui/;., Richel. 368. f° -iB'Jf.)
Qui escouperoit vigne ou saussaye ou
autres plantes, il amendera le dommaige
de celluy a qui la chose escoupee sera.
(1462, Ord., XV, 523.)
— Battre, frapper de verges :
Je te jouerai de tel gin,
Espines aporter ferai.
Et cbeste porte escouperai,
Si que puis chest jour en avant
IS'apres ma mort, n'en mon vivant
N'eres en cbe liu honneree
Dame qui soit de mère née.
(Wir. de SI Eloi, p. 53, Peigné.) Lat., Dagellabo.
— Fatiguer, essouffler :
Et en mon caer par nuit pensai,
Par travail m'espir escoupai.
(Lit). Psalm., lxxvi, 6, p. 312, Micbel.)
3. ESCOUPER, voir Escolper.
EscoupiER, escouppier, s. m., houppier:
Les escouppiers desquels bois ils peu-
vent pour leur commodité convertir en
nature d'escliames, et autres menus bois
pour lesdits bastiniens. (Coul. de Sedan,
cccvi, Nouv. Cout. gén., 11, 836.)
Escoupiers, houpiers. (Baltus, Suppl.
au Vocab. Austras., ms. de Sulis.)
ESCoupiR, voir EscopiR.
ESCOUPISSEMENT , VOir ESCOPISSE-
ESCOUPLER, voir ESCOUPELEH.
EScouPLEUR, s. 111., bûcheroii :
Se ilz coupent un chesne vert au dessus
de neuf piez, ilz paient pour l'escoupleur
.XV. solz. {tout, des forêts, Beauuiont,
Arch. S.-lnf.)
EscoupPERONNER, V. a., couper le
sommet, le bout :
Couppez l'arbre et escoupperonnez ses
branches. (Le Fevre d'Est., Bible, Dan.
IV, éd. 1334.) Lat. : Prœcidite ramos ejus.
EScouRC, voir Escors.
ESCOURCE, voir ESCOURSE.
ESCOURCEOUIL, VOir ESCORÇUEL.
ESCOURCEUL, VOlr EsCORÇtTEL.
EscouRGH, voir Escors.
ESCOURCHEUL, VOir ESCORÇHEL.
1. EscouRCHiER, v. 3., enlever :
Escourchier les fiens. (1409, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amieas.)
2. ESCOURCHIER, VOir ESCORCIER.
ESCOURGHOEL, VOir ESCORÇUEL.
ESCOURCIE, voir ESCORCIE.
ESCOURCIER, voir ESCORCIER.
ESCOURCIR, voir ESCORCIR.
ESCOURÇOL, voir ESCORGUEL.
ESCOURÇUEL, voir EsCORÇUEL.
ESCOURÇURE, voir ESCORSURE.
ESCOURDER, VOir ESCORDER.
EScouREUR, S. m., syiioii. de com-
pagnon :
Avez ordonné que les diz feu .Mathijs,
Jaques et Pierre et leurs compaignons et
escoureurs en cbe cas assavoir nostre amé,
et féal chevalier mess. Simon de Brugue-
damme capitaine, Alard de le Brughe re-
ceveur, Ernoul de la Mare et pluseurs
autres bourgois de nostre ville de l'Ecluse
doivent faire restitucion aux diz Alemanz
des dix poisson et sain. (1387, Ch. de PU.
de Bourg., Anzeig., VI, 132.)
ESCOURGER, VOir ESCORGIEH.
EscouRiE, S. f., incursion, expédition?
Se aulcuns est pris en escourie il devra
es seigneurs sexante sols. (1336, Franck,
de la Chaux du Dombief, Droz, Bibl. Be-
sançon.)
ESCOURJABLETÉ, VOir ESCOLORGEA-
BLETÉ.
ESCOURLOURGABLE , VOir ESCOLOR-
GEABLE.
ESCOURLOURGIER, VOir ESCOLORGIEH.
1. ESCOURRE, voir ESCORRE.
2. ESCOURRE, voir ESCOtJDRE.
EscouRROiR, adj., qui coule à travers :
Au dessoubz duquel chemin et devers le
cousté de la rivière, y a ung fossé escour
roir... lequel ruisseau faict la séparation
desdites juridictioi^ (28janv. 1584, Trans.,
Liv. noir, 1» 28 vi>,Çrch. mun. Ussel.)
1. EscouRS, s. m., afflux :
En la dite falaise, qui est bien grande,
et y a plusieurs grands escours et esche-
naulx de mer, est l'aicte, chascuu an, selon
la disposition du temps, graut quantité de
sel. (1458, Ord., xiv, 474.)
2. ESCOURS, s. m., effets personnels ?
Item mariniers se louent avecques leurs
maistres et y en a deux qui s'en yssent
sans congié de leur maistre et s'enyvrent,
et font contemps, debatz et meslees, des-
quelz y en a aucuns qui sont navrez, le
maistre n'est mye tenu a les faire guérir,
ne a les pourvoir en riens : ains le peult
bien mettre dehors la nef, eulx et leurs es-
cours, et se ilz coustent ilz sont tenuz de
paierie plus au maistre. (P. de Garcie, le
granl Routtier de mer, f° 65 v».J
Mariniers se louent a leur maistre.... les
peult bien mettre hors de la nef, eux et
leurs escours, et s'ilz cousterent ilz sont
tenuz a pover le plus au maistre. (Coust.
de Bret., f» 206 v°.)
3. ESCOURS, voir Escors.
ESCOURSE, escource, s. f., course, élan :
Dieux, comme c'est beau desduit de veoir
prendre une alouete a l'escource a ung cs-
pervier. {Modtiset Bacio, f» 76'', ap. Ste-Pal.)
Ledit Eustace recula en la court de lui
qui parle, et d'escourse vint ferir ledit Cris-
lot en la poitriune de ycelle lance, (fies, du
Clidtelet, I, 417, Biblioph. fr.)
Prendre une alouette a Vescourse. (Tar-
dif, Fauc, 1, 13.)
ESCOURSER, voir ESCORCIER.
EscouRSEUSE, S. f., rouct, dévidoir :
Gigilla, gallice gerouwaide (altéra manu
Escourseuse),el diciter agiro, quia vadit in
ginim, dum filum ex ea evolvitur. (1348,
Gloss. lat.-gall., Richel. 1. 4120, ap. Duc.)
ESCOURSOIR, - ouer, escor., s. m., ca-
nal :
Place de terre en la paroisse de S. -Mi-
chel, tenant par le dessus au cours d'eau
qui descend du moulin de la Jasserie,.. et
d'autre costé a ung escorsouer qui est de
présent aux héritiers de feu .Mathurin Lau-
renceau. (1581, Ste-Croix, Pré l'Abbesse,
Arch. Vienne.)
Escoursouer, ou escoursoir, le bec ou pe-
tit canal d'une pompe, par lequel l'eau
coule dehors. (DcEZ, Dict. fr.-all.-lal.)
ESCOURSURE, VOir ESCORSURE.
EscouRTÉ, adj., qui porte un babil
court :
Comment voit on ches gens escourtes, cowetes,
Boutenes et estrois, tant de nouvielleles?
(Gilles li Minsis, li Mainliens des hommes, n,
222, Kervyn.)
EscouRUE, S. f., course errante:
Et qui plus est par fanlte d'avoir bledi
De toutes pars sont pauvres assemblez.
Crians plorans par carrefours et rues.
Mesgresse fait ainsi ses escourues.
(BuLRDiCNii, Lég. de P. Faif., Ep. aui Ange?..
Jouaust, p. 7.)
Escous, s. m. ?
Deux draps d'or vers qui sont de paons...
deux aultres draps Indes a sauuez escous...
(1386, Invent, de S. Amé, p. il, Arch. Nord.)
EscousLON, s. m., partie d'une te-
naille :
Le suppliant rompit le morraille de la-
dite claveure o Vescouslon d'une paire de
fer. (1413, Arch. J.l 167, iii^ce 179.)
E.scousiON. S. f., action de secourir :
3S
434
ESC
ESC
ESC
Tôt environ escontent li baron
Ce que cil dicnl del lou et del lion,
E des vilains et de Vescouxinn.
(Placidas, Richel. 1374, f° 72'.)
ESCoussE, voir Escosse.
EScoussER, voir ESCOSSER.
EscoussiN, s. m., oreiller :
Plnmes plascnrs asambleras
Et en nn mont les mettcras,
S'en fera kienles et conssins,
Des plumes et des excomdns.
(Gil-LKS LI Muisis, les Umentalion.i, i, 36, Kervyn.)
EscotissouR, S. m., fléau à. battre le
blé:
Le suppliant esloit en sa grande ou il
cscoudoil ou batoit des gerbes de seigle....
ayant ung Deau ou escoussour, ainsi que
l'on a accoustumé de faire au pays d'Au-
vergne. (14.59, Arcb. JJ 188, pièce 250.)
Le paysan du Lyonnais dit encore : Un
('cossnu.
1. EscoussuRE, escoumre, s. {., cri-
blure :
Par années communez la grandie peult
valoir .LXVIII. nuiis de blé comptées les
escousures et tout. (1334, Cart. de la con-
sisl. (le Willy, Arch. S 38, pièce 1.)
2. ESCOUSSURE, s. L, terme de cou-
tume expliqué dans l'exemple suivant :
Item Vescoussure de loups, c'est assavoir
quand une beste est eslranglee de loups
et il les Ireuvent, dient qu'il la pevent
prendre. (Beg. forestier du covi lé d'Alençon,
1° 101, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
ESCOUSTANGIER, VOir ESCOSTANGIER.
ESCOUSTE, voir ESCOOTE.
ESCOUSTEMENT, VOir ESCOUTEMENT.
EScousTENGiER, - gliier, voir Escos-
TANGIEB.
ESCOUSTER, v. 3., sBcouev :
Quant l'aloetle eboisitla piLire qui estoit
moult clcre et. luvsant, en son bec le prist,
si Vescousta tant que l'anelet luy gliça
parniy la teste, et cheut autour du col.
{Gérard de Nevers, 11, ii, p. 12, éd. 172S.)
ESCOUSTETTE, VOir ESCOUTETE.
ESCOUSTUMER, VOir ESCOSTUMER.
ESCOUSURE, voir ESCOUSSURE.
1. ESCOUT, escoult,esctit,ayrout, ascoult,
S. m., actiond'écouter, audition, attention:
Cele nnit n'ont gneires dormi,
Car andui ierent en escoiU.
(Chiif.st. de Troyes, du Roi Guill.. ms. Cambridge,
S. Jobn's B 9. f° Sfi'.)
Il est de vus en grant esciil,
Ta venue désire mnt.
(Vif rfc saint Gile, «i81, A. T.)
A monlt bien entendu Flordespine an vis fier.
Qni estoit en escout par deles un bulier.
(,Gaufmj, t7i7, A. P.)
Et qni a l'un coron en fast
Ains oncqnes n'i penst entendre
Tant i volsist grant escou/ prenJre.
(.L'Escouffle, Ars. 3319, f 19 v°.)
Ainsi le crie a haute vois
Cil c'on apiele Corbiois ;
Et Corbiois ot tel escotil
Qu'il fn bien entendus par font.
(Sabrazis. Itom. de Uam, ap. Michel. Hist. des
ducs de Honn., p. 27t.)
Mes doit estre comme bomme qui est
en prison en grant escout et en grant en-
queste quant cil vendra qui tient les
assises. (LAURENT, Sommf, ms. Soiss. 210,
f»4'.)
Biau sire, je vous pry
Qne vous aitcs merci de my.
Et me donnes un poy d'escoul,
Et je vous dirai voir del lont.
(Couci, 79aD, Crapclet.)
Je suys en escouU.
(Les S nafanis, p. 3, ap. Leroux de Lincy, Farces.
momlil., el serm. joij., t. II.)
Livrant o,scow( a toutes paroles perdues,
(fi. Chastell., Chron. des D. de Bourg., I.
69, Bucbon.)
Faire ascoult. {Hist. des Emp., Ars. 5089,
r° 147 r«.)
Et la me tins en agncl et escout.
(P. MicH.,Z)c«x. compl. sur ta mort de ta C. de C.)
Pourprester escoMf a la sienne éloquence.
(Le Maire, Plaincte du Désiré, éd. 1348.)
Que désormais ne prestent nul esccul
Aux envieux pervers et détestables.
(Id., it>., p. 401.)
Que ne donnez vous ententif escout en
vostre quai lier î (J. Mounet, Chron., ch.
VIII, Bucbon.)
Povrcs gens n'ont hny pas i'eseout.
(Gbehan, llisl. de ta pass.. 4518, G. Paris.)
Prières dignes d'escout. (D'Auton,
Chron., Ricbel. 5081, f° 61 v».)
— Avoir escotU, être écoulé :
ÎS'ons voulons,
Sanlves toutes objections.
Que nature humaine ait escout
Et soit repparee de tout.
(Grebas, ilist. de la Pass.. 2857, G. Paris.)
— N'avoir nul escoul, n'être point
écouté :
Escumeniies la par tout.
En la Pape n'ot nul ascnul :
Vesques, abes ostes avoit
Et leur drois a force tenoit,
A Sarrasins avoit couvent.
(MousK., Citron., ms.. p. 833, ap. Sle-Pal.)
— Prendre escout, écouler :
Elfi avoit moût bien pris escout
Oc ce lie li rois avoit dit.
(Chec. as deus esp., 5 18, Foerster.)
La pucele
Ot mont bien escouté trestont;
Pas pour pas a prendant escout.
S'en est derier l'autel venue.
(Greban, hlyst. de la Pass, 808, G. Paris.)
— Se prendre escout de, veiller sur :
Apertement les reveeient
Mainte feiee, cen diseient
Li segrestein qui la geseient.
Quant guarde et escout s'em perneient.
(Gdill. de.St P.mr, Mont SI Michel, 2538, Michel.)
— Audition, organe de l'audition :
Les sensiblelez d'oreilles sunt escutz de
sons. {Secr. d-Arut, RicheL 371, f" 138^)
— Écho :
... Les ascouls en qui leurs clameurs
sonnent, remplis d'ardeur, joyeux s'en
ressuscitent. (G. Chastellain, Èp. d Jeh.
Castel, VI, 141, Kerv.)
Dans le patois de Lille et de ses envi-
rons, on dit encore donner de l'acout, pour
signifier prêter l'oreille à quelqu'un.
2. ESCOUT, s. m., terme de coutume,
syn . à'escousse :
Se il fait escout a son seignor ou a son
prevost, antresinc en paie il .Lx. s. d'a-
mende. {Etabl. de S. Louis, I, CLViii,p. 294,
var., Viollet.)
EscouTABLE, adj., qui peut être en-
tendu :
Les oreilles (sont faites) pour ouir les
choses escoutables et propres a l'onye.
(Pont, de Tyard, Nat. du monde, folOSv,
éd. 1578.)
EscouTANCE, escullaiice, s. f., action
d'écouter, audition :
Seignurs, ore entendet, si fêtes escultance.
(Horn, 1302, Michel.)
ESCOUTE, escoutte, esculte, ecouste, es-
couste, ascoute, s. L, celui qui fait le guet,
sentinelle, garde, surveillant :
Par Den ! ço dist \'esculle. forz estes e merabrez.
iChortemafine. 465, Koschwitz.)
Par Den ! ço dist Vesculte, une ne Inr en suvinl.
(/*., 625.)
Escoute. (1234, Abbeville, ap. Corblet,
Gloss. pic.)
Envoyer aucunes escoutes demye lieue
sus la vile. (Jehan Le Bel, Chron., 1, 42,
Polain.)
Et furent pris par les gardes et ecousles
et amene.s devant le duc. (O.de la Marche,
Mém., I, 14, Michaud.)
L'escouste de la cathédrale de Noyon.
(1372, Arch. Oise.)
— Guet, surveillance :
Si fist faire parmy l'est bon guet et as-
coutes pour doubte des surprinses. (Wa-
vrin, Anchienn. Chron. d'Englet., I, 255,
Soc de l'H. deFr.)
Si fist moult bien guettier et faire bonnes
ascoutes adfin que nul inconvénient n'y
sourvenist. (iD., ib-, I, 269.)
A la pluie et au vent en faisant les es-
coutes. (20 juin 1411, Château-Chinon,
Arch. mun. Dijon, B 433, n° 35.)
Quant les gens du connestable Guil-
lenime quy faisoient les ascoutes veirent
que les louragiers gaignoient ainsi, ilz
cuiderent faire pareillement. {Hist. des
Emp., Ars. 5089, 1° 368 v».)
Celle nuict le noble due ne dormit pas
tousjours, mais mit par escrit les ordon-
nances de ses batailles, et fit faire bon
guet et bonnes escouttes. (La Marchk,
Mém., II, 1, Michaud.)
Faire les escouttes de nuythors des portes
d'une ville. (1496, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
— Attention .
Anx scismaticz ne prestes vouslra escoute.
(J. BoucHET. Ëp. mor.. H, vi, éd. 1545.)
EscouTEEMENT, escoutemeut, adv., de
façon k être entendu, intelligiblement :
Il parole pes a son ami en sa bouche et
escouteement li met il aguet. {Bible, Maz.
684, 1° 12d'>.)
Plusieurs pclils eufans environ ledit
tumberel se jouoient auxquels il dirent
ESC
ESC
ESC
433
bien escoutement que il se partissent et
rouissent d'ilec. (1374, Arclj. JJ lOo, pièce
416.)
KscouTEMENT, escoustemeiit, s. m., ac-
tion d'écouter, le fait d'êlic aux écoutes
pour s'informer :
lnioTmal\o,escoustemens. {Gloss.de Douai,
Escallier.)
Et ne doubtoie point que autruy cruaulté
eust plus grant escoutement devers toy que
ta clémence. {Q. Curse, V, 25, éd. 1534.)
Si eust chascun esté remply de cremenr
si on luy eust commencé donner escoute-
ment. (76.)
Auscultatio, escoutement. (lî. Est., Dic-
lionariolum. )
Théodore... joueur de tragédies.... ne
permettoit jamais a aucun autre joueur de
monter en l'eschaiTault avant luj', comme
si les spectateurs estoyeut gaignez par les
premiers escoiitemens- (Loys lk Roy Polit.
d'Aristote, p. 914, éd. 1578.)
ESCOUTENGHIER, VOir ESCOUST.iNGIER.
EscouTER, V. a., attendre :
En nne lamle s'aresla
Por sa niuete li'il ncoiita.
(Lai de Melton, p. iG, v. 19, Micliel.)
Dans le Loiret, environs de Malesherbes,
dans leBerry et la Champagne, on emploie
écouter avec le sens d'attendre : < Nous
n'écouterons pas Monsieur à midi. »
ESCOUTETE, - ictc, cscholete, - elte,
escoustetle,scouthethe, s.m.,oflicier de jus-
tice, qui tenait dans les villes de Flandre
le premier rang après le grand prévôt ;
Nous escoutietes, nous eschevin, et toute
li communites de le vile d'Anwers. (1287,
Lett. de Godefr. de Brab., Arch. de l'Etat,
àGand,438.)
S'il avenoit chouse ke li eschotetes alast
hors délie ville et délie francise de Matines.
(1299, Bâte, Arch. de l'Etat, à Gand,1046.)
Le baillieu, le scouthethe, le bourgh-
maistre. {Dialog. fr.-ftam., f»8'=,Michelaut.)
Si s'avisa le duc touchant le secret qu'il
avoit gardé en sou corrage envers ce bas-
lard prisonnier, et manda l'escoutete de
Bruges venir devers luy, sans que nul
sceust pourquoy ; et lui venu luy dist :
« Escoutele, je vous commande qu'auuif,
par nuit, vous veniez quérir eu la porte de
cyens, de ma maison, le bastard de Condet,
et le mettez en la prison de la ville ; et
demain matin, a onze heures, sur autant
que me doutez, faites le exécuter dehors
la ville. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., 111, 159, Biichon.)
Les eehevius conuoisseut a la semonce
du prevost, ou escoutette, de toutes les
exécutions civiles. {Coût, de Bailleul, Noav.
Coût, gén., I, 974.)
Dans la ville, le prevost, ou escoutette, a
le droit de visite. {Ib., p. 983'.)
Les premiers, qui marchoyeut par or-
donnance, estoyent le bailly et escoutette
de Bruges. (0. de l.4. Marche, Mém., 11, 4,
.Michaud.)
Et entretant mirent a mort i'escoutetle de
la ville, qui estoit ung des ot'liciers du
priuce. (MoNSTBELET, Chron., Il, 208, Soc.
de l'H. de Fr.)
Peu de temps après, un très mauvais
meutin et hardy langagier, nommé An-
thoine Willemss, escoustette de Bcrghes,
appartenant au sienrde lirederode ... (.Mo-
LiNET, Cliron., c. 246, Buchon.)
Prevost le comte a Valenciennes, escou-
tette de Matines, et a tous autres justiciers,
officiers, et gens de loy. (4 oct. 1540,
Placard de l'Emp. Charl. V, contre les
banquerout. fugitifs, etc., des gens de Loy.)
Ledit comte de Mœurs se saisit du capi-
taine Terlo, escoutete d'Utrecht, et du
bourgmestre de Deventer. (Cayet, Chron.
nov., p. 138, Michaud.)
EscoLiTETERiE, S. f., Charge d'escou-
tete ;
De gaige recours, trois sols, se le debte
est cogneue, d'escouteterie pr'm?.e, soixente
cinq sols. {Pièce de 1246, ap. Perard, Hist.
de Bourg., p. 461.)
Renunchons... a le escouteterie de la ville
de Ardembourch. (1330, Cari. U de Flan-
dres, Ch. des compt. de Lille, ap. Duc,
Escrowetus.)
EscouTETEUR, escoiUlieteur, s. m.,
syn. d'escoutete :
L'amman et escoutheteur font toutes
pandinghes et deswagemens dudit pays,
cliascun en ses mettes, pour debtes et
causes civilles, a requeste de parties. (1507,
Prév. de Montreuil. Coût. loc. du baill.
d Amiens, 11, 688, Bouthors.)
ESCOUTEU.S, s. m., celui qui écoute,
écouteur :
Ha! douce dame débonnaire,
Li maus d'amours est si soutilz
Oui muet dou cuer, non pas de vis,
Kt est escouli'us par oyr.
(Coud, 5G4, Crapelet.)
EscouTiETE, voir Escoutete.
ESCouvB, escoube, s. f., balai :
Une graut escoube ou balay, dont l'en
nettoyé le blé battu en Tarée. (1406, Arcli.
JJ 161, pièce 130.)
Haut Maine, escoube, balai. Forez et
Lyonn., coMeuow, coueyvou, couevo, cuaive.
Bas-Valais, Vionnaz, ékove, torchon avec
lequel on nettoie le four.
Noms de lieux, Escouvemonl, la forêt
i'Ecouve, en Normandie.
EsoouvELiER, V. a., remplir de bran-
dons :
Les petits enfants de Condé se prindrent
a vouloir escouvelier les arbres comme
fout les grandes gens au behourdis. (J.
MOLINET, Chron., ch. xli, Buchon.)
Cf. ESC0UVILLO.\.
ESCOUVENIU, voir ESCOWENIR.
1. EscoLVEii, V. a., balayer :
Or fu a son berchier rendue
I.a brebis qui estoit perdue,
El la drame fu retrouvée
Par cui la dame ot escouvce
Et revertie sa maison.
(Dis des i sereins, Ricbel. 378, f 3 v°.i
Escouver les rues. {Ass. de ta cour aus
liourg-, c. 33, p. 225, impr. Instit.)
— IiUin. pris suhst., balayage :
Ici dit la raison de Vescouver de la ville
et des rues. {.\ss. de Jér., t. II, p. 223,
Beuguot.)
2. ESCOUVER, - over. v. a., dépouiller :
lielas ! com la mort Vescoui'a
Del çrant délit ou il couva.
(Reci.. de Molien^, Miserere, Ars. 3.ï2", f° 121'.)
Li bons, qui n'a point de demain
Et qui ne scet le jour no l'eure
De ([uelle heure mors sus li queure.
Qui de tout çou Vescouvera.
(Iles vices li des irrius, ap. Scheler, Œiw. de U.
de Condé, p. 473.)
QuMnt sa pro;;enie rouva (.lob)
Et de son avoir Veseonva,
.S'en loa il son creatour.
(Watriq., li Dis de l'Orlie, 331, Scheler.)
— Escouvé, part, passé, dépouille, nu,
pauvre :
Et, s'd ot bien defors trouvée
La tiere gasle et escomee,
Dedens riens ne li amenda.
(Percetal, 2911, Polvin.)
Ou'il a une terre trouvée
Qui de tout bien fu escouvee.
iGiB. DE Mo.NTR., la YiolcUe, 464(1, Michel.)
r*or ce, s'en beau nis fus couves.
Et de toz biens est escouvez,
Cuides porce gentil hom eâtre ;
Encor le fussent ti aucestre.
Je ne dis pas que tu le soies.
(De Genlillesce, liichel. 837, f» 244'.)
T;int m'aveis tolut et eiublé,
Ke n'ai mais avaine ne blé;
Bien est ma maison escovee.
(G. Le Long, la Veuve, 437, Scheler.)
EscouvERS, S. m. pL, criblures ba-
layées par l'escouvete :
Item les escouvers et pailles des dimes
qui sont en la dite terre l'abbé et couvent
de S. Ouen de Rouen. {Charte de 1408, ap.
Duc, Scopaticum.)
EscouvET, s. m., cachette; sous escou-
vet, en se cachant, en prenant toutes sortes
de précautions :
Or sont aucun qui prendent les gens soiir escomet ;
Le dit chou k'il ont ou r.oer lonc temps convet.
(G. i.i Mui.sis, Il Estas de Ions i/ens seculers, i, 6,
Kervyn.)
S'ay le clartet des ioex, loes soit Dieus, trouve!;
Warder de renkeir me voel sonr escouvet.
(Id., li Complainte des compagnons.)
E.scoiivETE, escouvette, escov., ecouv.,
ecov.. s. t., balai, brosse :
Plumassiers ou tesaulescouvettes, descro-
tûires, bibloterie et semblables pour mer-
cerie. {Charte des merciers.)
Excudia, escouvette. (1332, Gloss. l.-fr.,
Richel. 1. 4120.)
Mais que ce jeune bachelier
Laissast cps jeunes bacheletles;
Non, et, le deust on vif brusier.
Comme ung chevaucheur d'escovetles.
Plus donices luy sont que civettes.
(Villon, Gronl Tes!., Doubl. Bail., Jouausl, p. 53.)
— Enseigne de taverne :
Nu! ne pœult bouter hors escouvette ou
enseigne sur le flegard, ne vendre vin sans
grâce. (1507, Préo. de Beaxiquesne, Coul.
loc. du bail!. d'Amiens, p. 341, Bouthors.
Ce mot se trouve souvent employé dans
les textes laonnais pour désigner une
longue per.'he entourée de branchages
qu'on fichait en terre afin d'empêcher de
pénétrer dans les villes.
436
ESC
ESC
ESC
Le mot escouvette était particnlièrement
usité en picard pour dire un grand
manche h balai. Rouclii et wallon de
Mons, écoiwelte, plumeau, petit balai.
Perche, écouvelte, petit balai de bruyère
qui sert à nettoyer la vaisselle. En Nor-
mandie, suivant Le Héricher, les sor-
ciers sont encore appelés chevaucheurs
d'écouvettes.
Escouvi, adj., engourdi :
Icellui Raoul leva un grand baston cornu,
et en cuida ferir ledit Robert sur la teste ;
mais le coup descendi sur le bras si grant,
qu'il en fut tout escouvi, et qu'il ne s'en
povoit aidier. (1381, Arcb.,lJ 120, pièce243.)
ESCOuviER, s. m., branche :
Car bonne oevre loe l'oaTrier.
l'ois c'nns preudons geiitilment oevre.
Il est gentilz par ceste esprueve :
De vrai estoc Tert escourier.
(^YATRIQOET, m de l'orlis, 3, Scheler.'»
ESCouviLLON, S. ui., poiguée de paille
tordue que les habitants de Tournai em-
ployaient à faire des brandons :
Comme l'exposant feusl alez par esbate-
ment avec plusieurs autres veoir une as-
semblée d'enfeas qui faisoient certains
gieux appelez les escouvillons, qui se font
chascun le dimanche des brandons, après
vespres, en notre dite ville de Tournay.
(1368, Arcb. JJ 99, pièce 334.)
EscouvoiR^ s. m., - avoir, balai ;
xmi foiz eu la semaine
Demande bien son escncoir ;
Mes il covienl chies li plovoir
Se tant avient que ans chans pleuve.
(ROTEB.. Voie de Parad., Il, 39, Jnb.l
Escoux, S. m., aire sur laquelle on bat
le blé :
Quatre deniers et malhe tournois de
cens pour une escoux et peasons alou-
chans situez aux ayses dudit Gensac...
item plus demie geline de cens pour une
peason et escoux. (Terrier du domaine de
Mereux, Richel. S491-549:», f" 40».)
ESCOUYNE, voir ESCOHINE.
ESCOVENIR, voir ESCONVEXIB.
ESCOVER, voir ESCODVER.
1. ESCOVERER (s'), V. réfl., se décou-
vrir :
A peyn la ose agarder
Ke nul aperceyver le dost
Danc pense cornent il i pust,
Mes ore se vodrcit il teyser
A nul ne se vodroy escoverer.
(G«j/ de Warwick, Richel. 1669, f» 2 r°.)
EscovERTURE, escouv., S. f., ouver-
ture :
Al lier fa la grans barate :
Or est trop haute, or est trop plate,
Or i a trop d'escoverlure.
Or n'est preus ceste lieveure.
(Parlon., lOBfi.S, Crapelet.)
ESCOVETER, V. a., faire jaillir de côté
et d'autre comme en aspergeant :
Ces oyseaus plongies en eaue emplis-
sent leurs eles aussi leurs becqs d'eaue, et
volent audict temple ou ils escovetent celle
eaue, puis se issent comme se ilz eussent
faict leur oblation et purgiet le temple.
(FossETiEB, Chron. Marg., nis. Brus.
10S09, f" 246 V».)
— Mettre en déroute :
Et li eutisme bailelle feroit la riere
garde. Si veudroit Evalach sor ealz quant
il auroient grant pièce souffert l'ester, si
lor corroient; sus si très durement que il
seraient tous escoveteiz. {Hisl. de Joseph,
Richel. 2455, f°S2 r.)
ESCOVETTE, VOir ESCOUVETE.
EscoviLLE, esqueville, escavire, s. f.,
balayure :
Ordinons qu'ils preingnient le bamp de
tuis ces quels qu'ils soyenl qui desorena-
vant getterout ou mettront lavire escovires,
ou qu'ils laisseront gésir fumier devant
leur maison per trois jors intiers. (1387,
Rec. diplom. de Fribourg, V, 7.)
Facent necloyer les rues devant et der-
nier, et les ordures et esguevilles pourler
en la rivière. {Ordon. de Salins, 1492-1549,
Prost, p. 24.)
Lyonnais, ecuevilles, equevilles,egwvilles,
balayure. Bourg., equeville. Fr.-Comté,
esgueville.
EScoviRE, voir EscoviLLE.
EScovRiR, verbe.
— Act., couvrir, cacher :
... Mais sa volenté li escveire.
Temps et point convenable aient.
Celer se veut jnsqnes a tant.
(Fabl. d^Ot•.. Ars. 5069, f° 21i'>.)
— Rëfl., se couvrir :
Il s'escovri de son mantel.
(.Chev. à l'espee, Mcon, JVou!'. Rec.,\, ISO.)
ESCRACHE, s. f ., gale, rogne, farcin :
Toi fierge Nostre Seignor de la plaie de
Egipte, et la partie de ton cors dont les
estrounts sont portez, a escrache et a
mangue, issint que lu ne poes estre garis.
{Bible, Deutéronome, ch. 28, vers. 27,
Richel. 1.) Lat., scabie quoque etprurigine.
ESCRACHEMENT, S. m., crachemcnt :
Des ledenges, des escrachemens des
batemens... qu'il souffri. (Légende dorée,
Maz. 1333, f° 89i\)
ESCRACHIER, - cier, ecracier, escrechier,
verbe.
— Neutr., cracher :
En despit de Jhesu ens es fons ecraça.
(Fierabras. S910, A. P.)
— Act., au fig. :
Lui het tôle riens e escrache.
(Bf.n., D- de Korm.. II. 33129, Michel.)
— Réfl., cracher l'un contre l'autre :
Et li dragon se lievent et s'escrechenl et
estendent moult durement. {Artur, ms.
Grenoble 378, fS?''.)
ESCRACHONNER, v. 3., mcurtrir 1
On retient fréquemment dans les con-
trais que les pommes seront cueillies en
temps de ragou, en cœur de saison, a la
main, sans escraclionner. (Tab. de Bouen,
Arcb. mun. Rouen, reg. I, f» S8, et Arch.
S.-Inf., Compt. de Dieppe.)
ESCRAFFE, voir EsCREFE.
ESCRAGER, V. a., faire jaillir :
Deux mois après un cheval qui rua
De coups de pied l'un de mes gens tua.
Luy escrageant d'une playe cruelle
Bien loin dn test la gluante cervelle.
(Ross , les Puém., 1. l, le Chat, Bibl. eh i
Le morrion massif la blesseure n'arresle,
Tout le tais escraf/é se fend en deax esclats.
(Jamïn, //., svi, éd. 1571.^
Et dn fouldre vangeur
Lny escragea a terre la cervelle.
(J. DE ViTEL, Prem. exerc. poét., Od., Ill, éd.
1588.)
ESCRAiL, s. m., désigne une chose qui
donne de l'ombre :
Ut sit nobisobumbratio, seu esccoit. (Ms,
Richel. I. 17309, f» 95.)
ESCRAINGE, VOif ESCRIENE.
ESCRAMARE, S. m., petit coffret:
Pour ung petit escramare en le cambre
de Ms. (1441, S. -Orner, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amieus.)
EscRVMEixE, - eille, escremelle, s, f,?
Escramelles. (1337, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
A Baudoul le mandelier pour .il. c. es-
crameilles. {Compt. de 1370, Arch. mun.
Valenciennes.)
Une escramelle et le piet servant en le
cambre en le maison du seel. (1404, Lille,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Escramelles d'anemarche a .xviii. s.
pour la chambre d'eschevins. (1436, ib.)
Deux escremelles. (1493, ib.)
Pour les escremmelles en la chambre des
payeurs, pesant .xxilll. liv., a .xvill. s. la
livre. (1534, «6.)
Escremmelles a pendre aux bancs, autres
a pied. {Ib.)
Une verge de fer pour pendre des esara-
melles. (1568, ib.}
ESCRAINGNE, VOir ESCRIENE.
ESGRAINIER, VOir ESCWNIER.
ESCRAMOR, S. m., nom d'un animal
fabuleux :
Caacatri, Inpart, ne lion,
Ne serpent volant, ne dragon,
IN'alerion, ne escramor,
Ne papejai, ne paperaor.
Ne nesune beste sauvage
Qui soit en mer, ne en bocage.
Oui ne fust a fin or portraite.
(Ren. ue Beaiijeo, li Biaus Desconneus, 505.S,
Hippeau.j
ESCRANE, - anne, s. f., écran :
Deux grandes escrannes d'eclice. (1471-
1472, Compt. du R. René, p. 240, Lecoy.)
Une petite escranne d'eclice, qui a le pie
d'un petit torchier. {Ib., p. 242.)
Une escranne d'une aes de boys a deux
crampons de fer. (Ib.)
ESCRANGNE, VOir ESCRIENE.
ESCRANiER, escrunnier, s. m., fabri-
cant d'écrans :
A Noël, Vescrannier, demeurant a Paris,
peur deux petits escraus d'osier achetez
de lui pour la chambre du roy .xil. s. p.
{i3Si,Comples roy., ap. Laborde, Emaux.)
ESC
Arnoul de? Granches, escrannier, pour
II. escrans neufs pour la royne, 16 s. p.
(1401, Compt. de ihôt. des R. de Fr.,
p. 153, Dûuët d'Arcq.)
ESCRAPER, V. a., nettoyer en raclant,
ratisser :
A Pierot Dubus pour escrapsr des briques.
(1460, Compte de l'hospital de S. Jean des
Trouvés, Arch. muu. Douai.)
Escrapoirs a escraper bricques. (1373,
S. Orner, ap. La Fous, Gloss. ms., BibI
Amiens.)
Wall, screper, ratisser. Suisse rom., Fri
bourg, éeraper du linge, essanger ou dé
crasser du linge. Bas-Valais, Vlonnaz
ékrapa, enlever la couche supérieure du
foin qui sèche sur le pré.
ESCRAPOin, s. m., instrument pour
nettoyer en raclant, pour ratisser :
Une acette et escrapoir pour les plom-
miers. (1373, S. Orner, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Escrapoirs a escraper bricques. (1373,
ib.)
ESCRAPOUTiR, V. a., écTabouiller :
Car, en la renversant (la muraille) sur la trouppe
[ennemie.
Il en escrapoiitist nne bende demie,
(tes E/forls et .Assauts faicls et donnez n Lnsignen,
Poés. fr. des sv* et xvi° s., VI, .Sli.)
Canada, écrapoutir, écraser, aplatir
complètement.
ESCRASsiER, V. 3., dégraisser ?
Nuls bouchiers ne porra escrassier mou-
ton, sur l'amende. {Ordonn. de la ville de
Reims, Arch. admin. de Reims, t. 111, p.
486, Doc. inéd.)
ESCRASTRE, VOir ESCROISTRE.
ESCRA VANTER, - veiiter, escrev., excre-
banter, verbe.
— Act., écraser, accabler, renverser,
briser :
Tole plene sa lance l'a; mort escrevnnié.
(Floov., Î337, A. P.)
0 les bons brans d'acier an ont tant anvcrsez
Qne de vis et de morz ont tant escrerantez
Que l'evc ravinonse an ai .v. .c. portez.
(Simon ie Pouille, Richel. 368. f» laSK)
Et sa mein desor ans leva,
Qa'el désert les escrevanla.
(Lib. Psalm., cv. p. 333, Michel.)
Vers Norille ot tant venté
Qn'un arbre aveil escravente'
Li venz.
( Pea» Gatineao, Vie de S. Mnrtin. p. 116.
Bourrasse.)
Li anemis est escravenlez. {Trad. de Be-
(e(ft, Richel. 1. 993, t» 19 v°.)
Les tours et les palais et les murs escrevantenl.
{Gir. de Ross-, 489, Mignard.)
Arches et coulTrcs (forent) eseraeanles.
(Chron. de la noble cité de Metz, Pr. de l'H. de
Lorr., II. CLix.)
Tout en ceste manière que vous veez le
légat des lalins estendu et escravente, es-
craventerai je les légions latines. (Ber-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f» 127''.)
Ecraventer, obruo. {Gloss. gall.-lat., Ri-
ehel. I. 7684.)
ESC
Ecraventé, obrutus. (76 )
— Rén., se renverser, s'abaisser :
De davanl loi tnîl a genolz
Si s'e.rcrebantenf li fellon.
(Passion du Christ, Bartsch, CItresl., col. 11,
3« éd.)
Picardie, ecravinter, écraser de travail.
Centre de la France, écreventer, crever.
Cf. ACRAVANTER.
ESCRAVESSE, VOir Esr.REVASSE.
ESCRAYMEURE, VOir ESCUMEtTRE.
EscRKANCEs, S. f . pi., grains défectueux
que l'on enlève de la cour à battre, ou
qui tombent sous le crible :
Les pailles des dixmes et ferrages de
Roussay, balles, baliers et escreances des-
diles dixmes. (An. 1318, Rossay, nis. du
Poitou, ap. Lalanni', Gfoss. du pat. poitev .)
Vienne, Châtellerault, ecrecances.
ESCRECHIER, VOir ESCRACHIER
1. ESCREER, ecreer (s'), v. réfl., se ré-
créer :
Et si ooit reout volentievs
Aucune eslore a ses man^'iers,
U aucune biele cronike.
Et moult s'ecreoit en fisike.
(MoosK., Chron., 29T2, Reiff.)
2. ESCREER, V. a., gratter :
A Regnault Le Saunier pour rere et es-
créer le dit parchemin des deux pars et
mettre a point. {{iOO, Compte de la très,
fait par N. de Bourc, Arch. S.-Inf., G 13.)
ESOREFE, - elfe, - afl'e, - ofe, s, f ., écaille,
I saleté, ordure :
I An grief mesel en done a boire.
Tout maintenant qu'il l'a beue
Tout ausi losl U est chêne
Sa puant roife, s'orde escre/Je,
Com a poisson quant l'en l'escrefe.
(G. DE Col^•CI, de l'Emper., Richel. 23111,
f> 275^)
Par penitance qui escrelTe
Son vjez pechié, sa viez escreff'e,
Il s'enjoenist et renovelle.
(Id., Dont, de la mort, Richel. 23111, f 3m».)
Ses escra/fes dont il estoit covers estoit
ausi après sor lui com s'il fut covers de
coftiaus. (Vie sainte Marthe, Richel. 423,
f» 33'.)
Li escrofes de qu'il estoit covers estoient
ansi après sor lui cun s'il fust covers de
coûtes. (Ib, Richel. 988, f 129'.)
Des euz au jovancel chai ansi comme
escraffes, et an tel meniere recevra la veue.
{La Conoers. samt Pawi, Richel. 988, f 48'.)
EscREFER, - effer, v. a., nettoyer :
Tout ausi tost li est cheue
Sa puant roife, s'orde escrelTe,
Com a poisson quant l'en l'escrefe.
(G. DE CoiNCi, de t'Emper.. Richel. 23111,
!" 2-5''.)
Par penitance qui escre/fe
Son viez pechié. sa viez escrelle,
Il s'enjoenist et renovele.
(Id., Dont, de la mort. Richel. 23111. ° 307=.)
ESCREGNE, VOir ESCRIENE.
ESCREIPE, voir ESCHARPE.
ESC
i37
EscREis, voir ESCROIS.
ESCREISSEMENT, VOir ESCBOISSEMENT.
ESCREISTRE, VOir ESCROISTRE.
ESCREITRE, VOJr ESCROISTRE.
ESCREMER, eskermev, eschermer, v. n.,
s'exercer à l'escrime, escrimer, s'escrimer,
escarmoucher :
Bien savoit de cheval, eschermer de palestre.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 2436i,
f 3 v".)
D'eskermer ad grant talent.
(Protheslaus. Richel. 2169, f° 2ï'.)
ESCREMiE, eskermie, eskiermie, escer-
mie, eschermie, esqitiermie, escarmie, acre-
mie, s. f., escrime, lutte au bâton on à
i'épée; lutte à pied, escarmouche, joute :
Ghascuns ait trait le boin branc acéré.
De Vacremie fut chascuns doctrine.
(Les Loh., Richel. 19160, P.-;!''.!
Si ont fors trait les fors brans acerei.
De Vescremie savoit chascuns assez,
Grans cos se donnent sor les helrces gemez.
(Ilervis, Ars. 3U3, f» 23.)
De lui vengier ne se faint mie.
Au poing li giete a escremie.
(Percerai, ms. Montp. H 249. f 83=.)
Et jectent A'escennie menueraent.
Et pênes et retraites, sormontees formenl-
(Raimb., Ogier, 11.Ï37. Barrois.)
E plusurs jus comencer funt
Weskermies e de palesles.
(Tristan, II, '<<)i, Michel..!
Dans Clins sot d'escremie, si a premiers féru.
(Roum. d'Alu., f 48'', Michelanl.)
Et Bandnin ly flst maint biel tour à'eskiermie.
(Cher, au ci/gne, 18077, Reiff.)
Or sont li doi chevalier venu aVeskiermie.
(Flore et la Bielle Jehane, Nouv. fr. du
XIII» s., p. 136.)
Bien scet de ce coup escremie.
(Rose, ms. Corsini, f° 104'".)
Escarmie.
(Ib., 1G277, Lantin de Dameray.)
Mout dura Veschermie d'iaus .m. (ffa-s-
sidor., ms. Turin, f» 41 v».)
Mais en non Din je ne di mie.
Car bien peu savoir i'esclr]emie
Les feroit on en descovert.
(Li Epysttes des Femmes, ap. Jubinal, Jongleurs el
Trouvères, p. 23.)
Moult savoit deUe,scftermie. {Gir. le Court,
Vat. Chr. 1301, f» 21'.)
Savoit plus à'escbermie. {Ib., f° 38')
Le chevalier i ont mainte lanche brisie.
Et li fil a bourj;ois jouent a Yesquiennie.
{Baud. de Seb., u. 853, Boccv)
Quant Amauris perçut le cop venir,
L'escu haoça, si l'a encontre mis.
De Vescremie sot Hues al fifr vis.
(lluon de Bordeaux, 2072, A. P.l
Pois recomença Veskermie.
tProtheslaus, Richel. 2169. f* 2^M
Si durement me sent taper
Et si lorl. nel mescreez mie.
Qu'ans colees de Vescremie
Me fisl si chanceler a désire
Qu'a poi lie chei a senestre.
(Raoul de Hoidauig, Songe d'Enfer. Jub-, Hyst..
II. 391.)
438
ESC
La poisies oir un tiel
De sonier olifans e cors a la bondie.
(.Prise de Pampel., 18TJ, < Massafia.) Impr. , es-
tremie.
Et bien est vray que le chevalier de la
tour, quant il trouva Geuffroy si ferme de
Vescremie de l'espee, il bouta l'espee au
foureau et jelta l'escu jjar derrière. (J.
d'Arbas, Melus., p. 409, Bibl. elz.) Impr.,
estremie.
Si sont tous deux venus a pié, a Ves-
cremie de l'espee. {Lancelot du Lac, 1'? p.,
ch. 48, éd. 1488.)
Je ne vous certifie que la chevalerie de
la graut Bretaigne s'est tellement esprou-
vee aux escremies qui ont esté a la fon-
taine aux pastoureaulx, qu'elle en vault de
mieulx la moitié. (Perceforest, vol. V, ch.
13, éd. 15-28.J
Ung jeune chevalier... lequel se nomme
Panthones gaigna le pris de Vescremie tant
que les armes luy furent présentées. (Ib.)
— Fig. :
Ne la graunt eskermie dunt Deus l'aveil gellé.
(G.vRN.. YiedeS. Thom.. Ricliel. 13513, f '23 v».)
Fomes soûl de diverse vie :
L'une est si plaiuue de sotie
Que son tdasme ne set celer;
tt l'autre set tant i'escremie
Que s'on li voit faire folie
ISe li puet nus lioni esprover.
iLi Epijsllcs des /'emes, ap. Jub., Joiigl. et Trouii.,
p. -a.)
— Par extens., en parlant de jeu :
Tousjours ne chiet mie,
Quant on jeue de Vescremie
Des tables, que le nombre viengne
Tel qu'on voadroit.
(J. Le Fetre, la VieilU; 1. I, v. 131", Cocheris.)
— Bataille, querelle :
Par fin despit de bij,'amie
On voyl, on oyt lele escarmie.
(Lefrakc, Champ, des Dam., Ars. 31-21, f 50^)
— Estrapade, ou curde à donner la
question ;
0, tu fais le couait,
Donnez lui lost un tour A'escremie,
(EusT. Deschaups, Pûés., Hichel. 810, f= 162'' )
— Faire le tour de Vescremie, céder, se
donner, en parlant d'une femme :
El quant femme oit sa beauté dire,
Lors rogisl, lors lainl, lors fremie.
Et fait le tour de Vescremie.
(EusT. Descb., ilirouer de Mariage, p. 2-2-2, Cra-
pelel.) Impr.i estremie.
-?
Vin as compaignons arbalestriers qui
rapportèrent escrimie d'une fieste de Sois-
sous. (1363, Lille, ap. La Fons, G(oss. ms.,
Bibl. Amiens.)
EscREMiER, V. n., s'escriruBr, faire de
l'escrime:
Qui le veisl escremwr
De bras, de cors et de i-heval.
Et par amont, et pur aval.
Il n'est nul qui n'eust merveille.
(GoDEFiiOï DE Paris, Chron., p. 113, Bnchon.)
ESCRE.MiR, eschermir, eschemtr, esker-
mir, eskiermir, eskyrmyr, esquermir, es-
quiermir, esciermir, scrimir, verbe.
. — Neutr., s'exercer à l'escrime, escri-
uier, s'escrimer :
ESC
E escremissenl cil bacheler legier.
(Roi., 113, Muller.)
Or Ion laissons es païens escremir.
(De Charlem. cl des Pairs. Romv., p. 176.)
Bien se desfenl et bien sait escremir.
(ilort de Garin, 2337, du Mcrll.)
Richart sont escremir od verge e od baslan.
(Itou, S"' p., 3083, Audresen.)
Cist escremissenl as Normanz
E as Daneis de leu manière
Que d'eaas lor i funt mainte bière.
(Ben., D. de Norm., II,16-16o, Michel.)
Escrieme, si ne t'espoent,
Qu'en un hore e en nn monment
Ne seit passée ta puissance.
(In., il>., II, 40709.)
Dune sai bien eskermir de peL
(Tristan, t. II, p. m. Michel.)
Il convient l'un de nous envers l'antre escremir.
(Roum. d'Alix., f" 30"', Michelanl.)
Com antre campion vont il escienmssanl.
(Ib., f" 69''.)
Chevalcher et eschermir.
(Th. de Kent, Cesle d'Alis., Ricliel. -24361,
El li nn escremissenl et salent par ce.5 près,
Li plnisenr vont as tables cl as escies juer.
(Fieraliras, 2900, A. P.)
De lor espees esqiiermissenl.
Les eslinceles resplendissent.
(Durmars le Gallois, 4719, Stcngel.)
D'eschemir en luz senz n'est a lui communal
Nul ke vest al palais un burel u cendal.
iHorn, 378, Michel.) Var., eskermir.
Ne seit nns hom quant doit fenir,
Noient li vaut savoir scrimir.
(Hercule et Pliiteminis, Richel. 821, f 11».)
Et aseï resai eskermir.
(Prolheslaiis, Richel. 21(59, r il"".)
Furent armez en guise de champions qui
doivent escremir. (Lancelot, ms. Fribourg
f°5o''.) "'
Dimicare, escremir. (Pet. Vocab. lat -
franc, du xiii' s., Chassant.)
Li quens se resvertne, si prent a esçuiermir.
(B. de Sel/., xxn, 970, Bocca.)
An parfont désert le menras
Ou la endroit feray venir
Sathan contre luy escremir.
(DEGrii.LEVin.B, Trois Pelerinaiges, f 171'=,
irapr. Inslil.)
Auquel mot si confus se vit
Salhan, comme mnt rien ne dil
Mais d'autre manière escremir
Voult contre luy.
(In., ib., f» 174''.)
Et soy ferirent en esquermissant entre
ches archiers. (Jehan le Bel, Chron
p. 24.)
— Act., défendre, garantir ;
Diex ! se c'est bien qui me doie avenir.
Donnez le moi, par la vostre merci.
Et de toz maus, se toi plaist, m'escremis.
{Gariu le Loh., 3° chaus., su, P. Paris.)
Souvenl depria Nostre Dame
Qu'ele le gart et escremisse
Si que dn sens par peenr n'isse.
(G. DE Coi.Nci, Mir., ms. Soiss., f 47I'.)
A Damlede prie et aore
Que Renan garisse et secore
Et de mal enfin Vescremissc
Q'eu la balaille ne périsse.
(Ren., 14IJ30, Martin.)
ESC
Le dcslrier broche, droit delez lai s'est mis.
Des coups des antres fu par lui escremis.
(Enf. Ogier, 6474, Scheler.)
Ele set tant de l'escremie
De 105 tes cos ta'escremira
Et par toi me garantira.
(Uns Mir. N.-D., Ars
332
, f» 11-2
— Réfl., se garantir :
Dien douta tant et crenii
Que de toz vices s'escremi
Et tint son cors en neteê.
(G. DE Coi.vci. de l'Emper. qui qarda sa chast.,
63, ap. Méon, Noiiv. rec, 11,3.)
l'.ar Tybers et la vielle, cni Diei pnist maleir !
Queroient tonsdis tours pour aus raienx escremir.
(Berle, 2083, Scheler.)
— Infin. pris subst., escrime :
Al eskiermir furent venu.
(MonsK., Chron., 4480, Reiff.)
De burdure e de eskyrmyr.
(Guy de Warwiek, Richel. 1669, f 1 V.)
ESCUEMissEMENT, S. m., escrimc :
Si est bien temps qu'il doye aprendre
A assaillir et se défendre
Et qu'il saiche premièrement
Tous les tours A' escremissemenl .
(Dechilleville. Trois Pelerinaiges, P 174',
impr. Inslit.)
ESCREMissEOR, escremisscuT, - our, es-
quermisseur, eskermisor, scremisseur, s.
m., joueur d'escrime, maître d'eserirae,
habile à l'escrime, qui sait bien escri-
mer, escarmoucher :
Des escremisseurs. (Bans d'Hénin, Tail-
liar, p. 425.)
Des chiens savoit et des oyslans,
Escremissieres iert moult byans.
[Salies de Nansay, ms. Tarin, f° 36''.)
oient tut cil qui sunt eular :
Veez délivre eskermisor.
(l'rolheslam, Richel. 2169, f 26'.)
Jacques V escremisseeur . (Ordonn. sur les
mesl., XXIII, à la suite du Livre des mest.,
éd. Depping, p. 404.) Var., escremisseur.
Dimicator, escremissuur. (Gloss. de Con-
ches.)
Selon U art de esquermisseur . (Chron.
des Pays-Bas, de France, etc., Uec. des
Cbron. de Fland., t. 111, p. S27.)
Mais son hardement ne s'estendoit sinon
a la manière de Vescremisseur qui marche
et desmarche en son jeu ainsi qu'il est
requis. (Perceforest, vol. V, ch. 6, éd.
1328.)
La damoiselle s'en passe oultre les escre-
misseurs et dit au duc qu il la suyve et il
voyt que les quatre sont appareilliez pour
le domagier s'ilz peuvent. (Lancelot du, Lac,
1" p-, ch. 62, éd. 1488.)
ESCREMMELLE, VOlr ESCRAMELLE.
ESCREMEURE, VOif ESCUJIEURE.
ESCRENIER, VOlr ESCBINIER.
ESCREPE, voir ESCHARPE.
ESCREPi, adj., décrépit :
Une vielle toute escrepie.
(G. DE Coi.'ici, Mir., ms. Soiss., f 201''.)
ESCRESPE, voir ESCHARPE.
ESCRESSEMENTj VOir ESCROISSEMKNT.
ESC
ESCRETTIER, S. m. ?
Colart C.ordier, esmltiev. fl4S8, Valpn-
riennes, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
EscuEUE, excreiie, s. f.. accroissement:
Sur les espaves et escreues de l'eve de
Loire. (1291, Ratif. de la C"" de Blois.
Arch Loiret, Ste-Lroi.\, Nouan sur Loire,
A 4.)
Les escreues, comme bien vaccans, ap-
partiennent au seigneur liaut justicier...,
et sont lesdites escreues lieu de vaine pas-
ture. (Coût. d'Auxerre, ccxii, Nouv. Coût.
pén.,ni,580.)
Fut trouvé le canton des Taules estre
desnué et despourveu de gens ydoines et
capables pour estre esleuz en consulz. Fut
advisé de le croistre de la rue de Font
(iranien, des habitans denieurans du costé
de sire Marcial Donet. Laquelle excreue. le
jour de l'élection fut acreable a tous les
eslisans. (1833^ Beg. cons. de Lim., I, 229,
Ruben.)
Morvan, ccreue, pousse, rejeton d'arbre
ou d'arbuste.
ESCREVANTER, VOir ESCRAVANTEB.
ESCREVASSE, cscravcsse, s. t., cre-
vasse :
Ne face feug de bois, sinon dessoubz
bonnes et seheures chemynees, passant les
toiptz de demye thoizede hault, pour le
moings ; et n'y souffrent aucunes faultes
ne escravesses, pour raison desquelles in-
convenians de feug en peust advenir.
[Ordon. de Salins, 1492-1549, Prost, p. 14.)
EscREVEiCERON, S. m., petit de l'écre-
visse :
Dne antre fable conteron
D'on petit [es]creveiceroTi.
(De VEacrereice et de sa mère, ms. Chartres r.Cn,
f 133^'.)
ESCREVELLE, S. f., sorte de bateau :
Robin Lamyot, maistre d'une petite es-
crevelle, Jehan Huet, maistre du balenier
Guillemin Harenc. {Compte de 1450-14S1.
Arch. S.-Inf. G 311.)
ESCREVEMENT, S. m., action de cre-
ver :
Sembloit estre merancolieuse en ses
manières, grave en parler et tardive, mais
despite mortellement en couvert, jusques
a Vescrevement du sacq, la ou toute se
deslioit. (G. Chastell., Ver. mal prise,
p. 516, Buchon.) Impr., escrenemcnt.
EscREVER, verbe.
— Neutr., crever :
Ses plaies li escreverent .
(Chre<t., Erec et En., Richel. 1420. P t!)''.)
Vers le lit Kes le senpsi-hal
Cirde. et voit ses dras tachiez
De sanc : que la noit. ce sachiez,
Furent ses plaies escreree^-
(In., Chevalier de ta charrette, p. 128, Tarbi-.l
La ciere li escrieie et saigae
D'ane plaie.
(Bes., Troirs, Richel. 31.1, f» 94'.)
Ses plaies escreverent n il ot doloor ifranl.
(Roum. d'Atix., f" 31^ Michelant.)
Sa plaie escrive, forment saine.
(Tristan, \, 093, Michel.)
Ses plaies li esloîenl escrevees, si avoit
asses saignié. (Arlur, ms. Grenoble 378,
1° 100\)
ESC
MeliagantMcriece a sainier. (76., f" 100=.)
Les plaies li escrievent qne il ot oa costé.
(Fierahras, Val. Chr. 1616, f 26*".)
Quant un cheval est seigné du col, l'en
le doit tenir lié hault, et faire petitement
mengier et hault, car le debatement des
mandibules et du col le pourroient faire
escrever. (Ménagier, II, 77, Biblioph. fr.)
S'il estoit ainsi avenu que ses plaies
[eussent escrevees a saignier. (Lancelot du
Lac, V p., ch. 86, éd. 1488.)
— Fig. :
Jonas escreve de plnrcr.
(Protheslaus. Richel. 2169, P 30».)
— Percer, coramencer à paraître, en
parlant du jour :
Quant l'albe primes ad escrevè.
(Poème de Robert, Richel. 902, f° 100^)
— S'exhaler :
Apres qnant cist dnels Ini escriere
Si souspire de plaîn esles.
(R. DE HoD., Meraugis, ms. Vienne, f 23'.)
— Act., faire crever :
Et porce qne trop vos grevastes
Voz plaies sanz doute escrevasiea.
(CHBEsr., Chemt. de la charete, Richel. 12560,
f» 70''.)
Penser li plest ; penser li grieve.
Amors molt sovent li escrieve
Les plaies qne faites l'i a.
(Id., ii., p. 41, Tarbé.)
— Réfl., se crever, rejaillir :
Rt de l'antre (doigt) après s'escreea
La primeraine jointe tonte.
Il.a Charrette, Vat. Chr. 172.-;, f» 21''.)
Chascnns entent tant a marier
Ses cras bouaus, sa crasse pance
Une tonz s'escrieve et toot s'espance.
(G. DE CoiNcr, Mir.. ms. Soi.ss.. f» 30''.)
Icelmi pescheur se fist sainguier d'un
bras, après laquelle saingnie, icellui pes-
cheur s'en ala, la propre nuit du jour
qu'il fu ainsi saingnie, pescher eu la ri- i
viere.... pour laquelle saingnie et mesaise
que icellui pescheur ot sur ladite rivière,
il se escreva moult fort a saingnier de son
dit bras. (1381, Arch. JJ 119, pièce 339.)
Et disent aucuns que le sang du corps
se escreva. (Jnv. des Les., Hisl. de Charles
VI, an 1407, Michaud.)
Les bendes rompent et ses playes se
escrecenf a seigner. {Lancelot du\Lac, l"p.,
c. XXIX, éd. 1488.)
-Fig.:
Si se escreve donc a plnrer.
(Triitan, t. II, p. 133, Michel.)
Si avoil tel paor que il ne s'en alast et
le guerpist que ele s'escrei'Oit si a plorer.
(Ariur, Richel. 337, f" 141^)
Kant il ot anci .i. poc esteit, si s'escrieve
de ploreir si durement que il ne deist .i.
mot por tout le monde. (Hist. de Joseph,
Richel. 2453, f» 279 v».)
Atant s'escreve de plnrer.
(Protheslaiis, Richel. 2169. f 16"'.)
Le preniions en sa chambre va.
Forment a plonrer s^encrera.
(Alart, C"'" d'Anjou, Richel. "63, f" 21 r».)
Quant les citoyens de Rome veyrent
cheoir les grossez larmes des yeulx de
tous les nobles d'Italie et d'AUemaigne ilz
s' escreverent a plourer et a maldire la
ESC
439
maie journée. (Ddquesne. Hist. de J. d'A-
vesn., Ars. 5208, f» 22 v».)
— Fig., s'exhaler :
Mais en la fin qnant escrerre
S'esloil par soy ma donlenr loale
Et qne nature a l'eslrivee
De douleur s'rstoit tant grevée
Par faulte de non dormir coule.
(L'Outre d'amour, ms. Ste-Gen., f 3 r'.)
— Escrcpé, part, passé, crevé, crevassé :
Car mont les (les pieds) avoil escrnez.
(Wace, Conception, Bril. Mus. add. 13606
f° 59».)
ESCREVETTE, S. f., petite crevette :
On leur peust bailler des escreveltes et
des anchois, et autres petits poissonnets
de rivière. (Cotereau, Colum., viir. 13,
éd. 1355.)
Escrecette. • Oudix.)
ESCREVEURE, - vure, s. i., chose, en
particulier plaie, qui a crevé ; crevasse,
fente :
Mais que lot droit a la jointure (de l'espée)
Si avoit une escrevewe
Petitete ne gaires grans.
(Percer., ms. P.erne 113, f° 1143.)
Icellui pescheur se fist saincnier d'un
bras, après laquelle saingnie icellui pes-
cheur s'en ala, la propre nuit du jour qu'il
fu ainsi saingnie, pescher en la rivière,...
pour laquelle saingnie et mesaise que
icellui pescheur ot sur ladite rivière, il se
escreva moult fort a saignier de son dit
bras; après laquelle escrcvure... (1381
Arch. JJ 119, pièce 339.)
EscuEvicE, -f'sse, s. f., cuirasse formée
d'écaillés :
Le suppliant frappa icellui Tarra'se
d'une petite fourchete serrée deux ou
trois coups : mais il ne lui fit quelque
playe, ne ouverture, a l'occasion que le-
dit Tarraise estoit armé soubz son veste-
ment d'une armeure nommée escrevisse.
(1470, Arch. JJ 193, pièce 461.)
EscREViCERET, cscrevisccret, adj., qui
marche à reculons :
Li vilains escreviscerez si est cil qui
vient du bois bien chargiez de busche et
enire en sa maison areculons. (Des .xxill.
Manières devilains. Riche]. 12.581, f"373r°.)
Var., escrcviceres. (Ed. Jubiaal.)
ESCRi, - y, ecri, s. m., cri :
N'oi en l'osl ne noise ne escris.
(Raimb., Ogier, 7821, Barrois.)
La oissiez eseriz- lever
Estrangeet pesme et doleros,
Lel et mortel et angoissos.
(Bes., Troie, ms. Kaples. f iH".)
Sans noise faire et sans escri.
(Id., ii., Richel. 375, f SI'.)
De tel cscri on trop grant joie.
(J. Bretex, Tourn. de Chauvcnci, 1300, Delmollc.')
La caille aussi, li faisans, la perdris ;
La estoit grans de leurs chans li escris.
(EusT. Desch., OEur.. II, 207, A. T.)
Mais est la faulte de l'esprevetcur qui
n'a par avant mis ses chiens en si grant
subjection qu'ils s'arrestassent a son escry.
(Ménagier, 11,282, Biblioph.fr.)
Brayement et escri qu'on fait de dou-
leur et d'ennuv qu'on ha. (lî. F.ST., Petit
Dict. fr.-lat.)
4&0
ESC
ESC
ESC
Et y entendions certaines voix comme
de fleutes et fifres, avec un son de cym-
bales et tabourius, et outre ce, un prand
bruit, avec horribles écris. (Léon, Descr.
de l'Afr., Navig. de Hnuno. éd. 15S6.)
Evoé ou Evœ. Ce furieux escri souven-
iesfois estoit répété aux Bacchanales. (LA
Porte, Epiih., éd. Ib71.)
ExclamatiOj cri, escri. {Calepini Dict.,
Paris 1578.)
Bessin, écri, cri subit.
ESCRiANCE, s. f., action de crier :
Conclamatio, escrianee, {Gloss. de Con-
ches.)
ESCRiciON, escripsion, - tion, s. f., écrit,
(écriture, signature, inscription, enrôle-
ment, recensement :
Quar Tonloit des ligaaiges avoir lescricion.
Va prevost les escrist...
(Herman, Hisl. de la DMe, ms. Orl. 371''", f° T.)
Nous fesimes enforchier ceste présent
pageue par l'escriplion des tesmoins et par
nostre saeal. (Trad. du xiil» s. dune
charte de 1202, Cari, du Val St Lambert,
Richel. 1. 10176, !'-> 55=.)
Lettres, epistles, escriptions, tretties
amoureus, et toutes niauieres de devises.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f» 223 r».)
Sou cousin avait envoie ja de longtemps
lectres et epistres au roy Phelipe et a son
conseil que nullement ilz ne se combatis-
sent contre les Anglois la ou le corps
Edouart l'ust prese"nt , pourquoy ceste
double et les escripsions que le roi de Ce-
cille en faisoit detrioient grandement plu-
seurs seigneurs de ce rcvaume. (iD.,
Chron., Richel. 2641, f» 43 v".)
Pluisseurs personnaiges, auctorites et
escriptions de la saincte escripture. (1503,
Trav. p. l'Iiol. de ville de Bélhune, ap. La
Fons, Art. du Nord, p. 92.)
Aussi avons entendu qui se faisoit es-
criptions et monstres de gens de guerre au
cousté de Narboune. (24 janv. 1634, Pap.
d'Et. de Granvelle, 11, 291, Doc. iuéd.)
— Lettre :
Si trouva li roys en leurs escripsions
salus et amistes et toutes proummesses de
confort. (Froiss., Chron., 1, 369, Luce,
ms. Amiens.)
ESCRiEMENT, escrimcnl, s. m., cri :
Tote nuit escoterent et furent coiemenl
Savoir se ja oiseat neàUD cscriemenl .
(Simait de Pouillc, Richel. 3G8, f» 153''.)
I.ors oisies tel noise et tel escriement
Qne ne les poroit dire nus hom q'"i soit vivant.
{Fierabras, ^►o-i5, A. P.)
Il entendit de la pucelle les escrimens.
(Perceval, f° 81\ éd. 1530.)
Exclamatio.vociferatio escriement.(Trium
ling. dict., 1604.)
EscRiENE, - ienne, escreigne, escregne,
escrenne, escrene, ecraine, ecrene, ecrenne,
ecraigne, ecreigne, screigne, eseraingne, es-
crangne, escrainge, s. l., mnisonnette, ou
hutte faite avec des perches fichées en
rond et recourbées par en haut, qui
étaient recouvertes de paille, de gazon :
Dans Gosselins a pelelier
Veut Lovcl inetre, et si li dist;
Mais cil forment s'en escondist
Et jure i]ue ja n'i ira.
Se Marins ses compainsn'i va.
Et de ceste meîsme cose
Retence dans Foukiers et cose
Mario; mais por rien qui aviegne
Dist que ja n"ira en escrime.
Se Loviax ne va avoec lui.
(Chrest., du liai Guillaume, ap. Micliel, Chron.
angl.-vorm., III, 97.)
De bouter fu en escriene... ki fn bouté
en escrienne. {Bans d'Hénin, Tailliar, p.
401.)
Lour ont abatu lour escrangries suz
lour heritaige et sus lour rui. (1337, Coll.
de Lorr., m, f» 4i, Richel.)
Les escraingnes. (Ib.)
Escrainge. (1520, Péronne, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Les réunions du soir que les femmes
du peuple, et en particulier les fileuses,
faisaient pendant l'hiver dans les chau-
mières. Tabourot a lait un ouvrage des
Ecraignes dijonnaises. On trouve des dé-
tails sur ces réunions dans les Mémoires
de l'Académie de Troyes, attribués à Gros-
ley :
Comme les exposans environ deux
heures de nuit feussent alez en la ville de
Combertrix de costé Chaalons pour eulx
esbatre avec les jeunes filles a marier et
femmes qui filoient es escregnes, comme il
est accoustumé a faire en temps d'iver, en
laditte ville du pavs d'environ (1389,
Arcb. JJ 138, pièce 130.)
Willemer Maillart, sachant que le sup-
pliant estoit de nuit aux escriennes. (1478,
Arch. JJ 206, pièce 189.)
Si se traioit du soir au concistoire, que
l'en dit en France la série, eu Artois la
siete et en Haynau Vescriene. (Epang. de
Quen., p. 103, Bibl. elz.)
Cy commencent les Euvangilles des
Quenoulles, qui, a la tierce série, ou siete,
ou escriene, furent certifiées estre vraies
par les filleresses vielles et autres illec
présentes. {Ib., p. 137.)
Escraigne est encore le nom des veillées
en Bourgogne, en Champagne et dans
quelques parties de la Picardie, En Bourg.,
esr.réne, ou ecraigne, désigne à la fols la
chambre, la grange, la cave où les femmes
se réunissent en hiver pour la veillée et
la veillée elle-même. En Lorraine, ces
veillées se nomment crégnes, crânes, et
celui ou celle qui compose la crègne s'ap-
pelle cregnoiis, cregnouse. A Langres on dit
scrcMna. Dans le wallon de Mons,MA:r(en»)e
signifie veillée. L'eskreme désigne un long
bAton au bout duquel se trouve une
lampe ou crochet que l'on peut faire arri-
ver au milieu d'une chambre pour éclai-
rer toute l'eskrienne.
ESCRiER, verbe.
— Act., appeler par un cri, provoquer:
Franceis escriet, Olivier apclat.
{Roi.. HI2, Millier.)
II escrie les Troiiens,
Mais il ne l'end avint nus biens.
i.Brul, ms. Munich, 583, Vollm.)
A l'anie apparissant fu li os escriee.
Et font soner lor grailles la menée por oir.
(GoY DE Cjmbeai, Yemi. d'Alex.. Richel. 21366,
p. 29'.)
Droit a ore de nonne soit li os escriee.
{Ib.)
El clieval remonta le paien escrianl.
{Chans. d'Antioche, ni, v. 64.'î, P. Paris.)
Quant Tholomez les vit venir fuiant et
chiens aprez qui la estoient, si escrie s'en-
seigne. (S. Graal. Vat. Chr. 1687, f« 9^)
Quant li dus les vit venir, si escrie s'en-
segne et laise corre a eus. (JHeWin, Richel.
19162, f» 201=.)
Qui veist Bel Acneil Irambler
Quant Jalousie Vescria.
{Rose, Val. Chr. 1S22, P 47^.)
11 escria ciaus qui ovec lui estoient et se
feri entre ses anemis. {Chron. de S.-Den.,
ms. Ste-Gen.,f» 21».)
Tanlost trouva un grant porc et Vescria.
(Gr. Chron. de Fr., Gestes du roy Loys,
fils Charl. le Simple, ii, P. Paris.)
Le Dieu des eaux me veit et m'escria.
Et plein d'ardenr de l'ayroer me pria.
(Cl. Mar., ilel. d'Ov., I. II, éd. 1544.)
— Prononcer en criant, faire entendre :
Dormant vaillant la reclam et depri.
Nés en sonjant son nom sovent escri.
(Chans., ms. Berne 389, f 73 r".)
La ot enseignes escriees
Et banieres al vent levées.
(Darm. le Cal., 7395, Stengel.)
Cescuns sires escria son cri et fist se
bauiere hoster. (Fnoiss., Chron., III, 11b,
Luce.)
— Neutr., crier :
Gilles de Cyn est adrecies
A .1. Tnrc qui molt tost venoit:
Molt hautement li escrioil...
{Gilles de Chitt, 39G9, Reifif.)
Si la corneille escrie en se lavant signi-
fiera la pluye estre a venir. (Belon, Portr.
d'oys., f 68 r°, éd. 1557.)
Lors le roy de Navarre escria aceulx qui
les chevaulx des chariots conduisoient.
{Hom. de J. de Paris, p. 80, Bibl. elz.)
Lors Bertier qui autre fois avoit esté son
amy le voyant venir, luy escria qu'il pas-
sast de son costé, l'asseurant de luy sauver
la vie. (FauCHET, Antiq. gauL, v, 12, éd.
1611.)
Hz se mirent tons a escrier d'une allé-
gresse. (Brant., Grands Capit. estrang.,
1. I, c. XVI, Bibl. elz.)
Et a la fin écria tout un jour et toute une
nuit parmi des tranchées imaginaires.
(Fh. Diî Sal,, Lell., Dxci.)
Sylvaudre estoit si près qu'il put ouir
Phylis qui le fit escrier de loing : 0 ma
maistresse, bouchez vos oreilles aux mau-
vaises paroles de mon ennemie. (D'Urfé,
Astrée, i, 8.)
— Act., décrier, accuser :
Li arcevesques de tel leu estoit dure-
ment escricz de symonie. {Ordin. Tancrei,
ms. de Salis, f 66».)
Fut la reyne vileinement escrie et le-
dengé a lo Pouut de Londres. {Cron.
Lond., p. 3, Aunger.)
S'nne femme est jons et jolie
Qui mêle son cors a folie
El soil de mal faire escriee
De li sera plus granl criée,
Que de .xx. hommes ne doisl estre.
(J. DE CoNDE, Pourquoi 011 doil l'emes honorer,
113, Scheler.)
ESC
ESC
ESC
441
Tout :iussi comme demeure voulentiers
le larrou là où l'en le celle et l;i ou l'eu
muce son larrecin, et ne va pas voulentiers
la ou l'en l'escrie et hue, tout aussy est il
de l'ennemy qui emble les anies par ses
templacions, et se muce et reboute es
corps et es lieux ou il n'est pas escrié, ne
hué, ne descovert par conl'ession. (Liv. du
Chev. de La Tour, c. xlxi, Bibl. elz.)
J'avois présentement en la pensée, d'où
nous venoit ceste erreur, de recourir a Dieu
en tous nos desseings... et de escrier son
nom et sa puissance, en quelque estât et
iiclion que nous soyons. (MoKT., Ess., l,
56, Louandre.)
— Réfl., s'escrier à, appeler :
Or. sortez de céans, anirement je vous prie
Que je m'escryeray aux voisios d'ici près.
(Les Amours de Taharin et d'Isabelle, Bibl. gaul.)
— Escrié, part, passé, connu :
Fut la chose tant escriee, que on ne par-
loit par leans que des amours de Girard et
Katherine. (Lolis XI, Nouv., XXVI, Jacob.)
— Décrié :
Et dudit temps (des Vaudois), fut ladite
ville si escriee, que tous ceulx du pays
faisoient granae difficulté de s'y trouver.
(M. DE Cobssy, Cfti'oii., cb. cxxix, Buchon.)
La langue moderne n'emploie plus ce
verbe qu'au réfl., forme qui se rencontre
dès le XII' s., dans l'Epii. de SI Etienne.
ESCRiERE, s. f., crierie :
Il n'a point de langue (la cigogne! ainz reverse
Son bec sonr sa crupe derrière,
Si fait de son bec grant escriere
Et grant noise quant il li plaist.
(Fa*;. d'Ov., Ars. 5069, F 82'.)
ESCRiESON, escriison, s. f., grand cri :
Lors oisez tel doel e tel escrieson
De plus de cinc cenz voiz i oissiez le son.
(Th. de Kent, Gesie d'Alis., Ric.hel. 24361,
f» 83 r».)
Lors oisies tel dol et lele escriison
Que lie plus de c. vois i oisies le son.
(Roum. d'Alii., Ars. 5069, f° 82", éd. Michelanl,
f» 79''.)
ESCRiEU, s. m., baudrier :
Balteus, escrieu. (Gloss. de Conches.)
ESCRiGNERiE, escrincrie, s. f., fabrica-
tion d'écrins, de coffres :
Mestier d'escrinerie. Planche d'escrinerie.
{Dép. p. la chasse de la cath. de Noyon, fin
du xv" s., ap. La Fons, Art. du N., p. 47.)
Une table d'escrignerie laquelle se ridde.
(1S47, Valenciennes, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Pour faire l'estimation prédite, les em-
borneurs prendront par escrit tous les ma-
tériaux trouvez sur le fond et biens, a
sçavoir la massonnerie et toits par verges;
le bois par cents, les pierres de taille, et
vitrées par pieds,le fer et plomb, par livres,
l'escrinerie, et serrures par taux. (Coût, de
Bruxelles, Nouv. Coût, gén , I, 1273.)
ESCRIGNET, VOir ESGRINET.
ESCRIGNIER, VOir ESCRINIER.
ESCRiGNON, S. m., petit écrin :
Ung petit escrignon. (1607, Valenciennes,
ap. Lu Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESCRIISON, voir ESCBIESON.
T. m.
ESCRiLLANT, adj., qui échappe facile-
ment :
Les champions doivent avoir leurs che-
veulx rongnez au dessus des oreides, af-
fin que la longueur des cheveulx ne les
priefve en aucune manière. Et aussi doib-
vent estre oings se ilz veullent affin d'estrc
plus pscn//a«.s et pour mieulx résister au
fait delà bataille. [Cousl.deNorm., f°140 r",
éd. 1483.)
— S. m., lieu glissant :
Mais nequedent en escrillant posas eals.
(Liv. desPs., Cambridge, txxil, 18, Michel.)
Lat., in Uibrico.
ESCRiLLER, cscriler, verbe.
— Neutr., glisser, trébucher :
Ne sai dire, se il s'abuissa,
Il escrilla ii mescbauca.
Mais il cbai. si se neia.
(Rou, 3' p., 376, Andresen.)
Dilabi, glacier et escriller. (Gloss. de
Conches.)
Ainsi que ledit Aubery... s'en ala boire
avec yceulx,/'eusfesm/fz assez près d'une
femme... Il qui estoit courroucié de ce
qu'il estait ainsi escrilez. (1383, Arch. JJ
128, pièce ISl.)
Jehan Boier monta dessus ladite pièce
de bois, et lors il escrilla de dessus pour
ce qu'elle estoit moillee. (1451, Arch. JJ
185, pièce 271.)
La planche estoit moillee et le moyne es-
crilla et cheutenl'eaue et se noya. (Chron.
de Nom., de nouveau corrigées, {" 32 v. )
— Réfl.. s'échapper :
Cil d'eus qui puel de la s'escrille.
(GuiART, Roy. tign.. 13007, W. et D.)
ESCRIME, S. f., sorte d'écran :
Une escrime de boys pour meetre devant
le feu. (1501, Invenl. de l'Hôtel-Dieu de
Beaune, 1874, p. 144.)
Pour .11. douzaines de nottes et deux
douzaines d'escrimes servant a l'orloge du
chasteau de Lille, a cinq gros nottés et
escrimes .VI. 1. (1597, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Douzaines de nottes tant a erochet que
aultres avecq leurs escrimes. (Ib.)
ESCRIMENT, VOir ESCHIEMENT.
ESCRiMERiE, S. f., escrimc :
Tours d'esaimerie. (Duquesne, Hist. de
J. d'Avesn., Ars. 5208, f» 111 v«.)
Il donne coups en l'air a droicte, a
gauche, estocades, estramassons, avec tous
les coups d'escrimerie. (Hist. Maccar. de
Merlin Cocc, m, Bibl. gaul.l
ESCRIMIE, voir ESCREMIE.
EscRiN, s. m., reliquaire :
As Engleis jurèrent en 0n
Sur l'auler e sur Vescrin
Que ja traisnu ne lur frunt
Tant euz od lui serrunt.
(Coitq. of Ire!., 1109, Michel.)
— Écriture, livres, bibliothèque, ar-
chives :
Li queiz (un notaire de l'église de Rome)
desiranz entendre al soûl Deu laissât
Vescrin, il elliut une abie. (Dial. St Greg.,
p. 31, Foerster.)
Il furent bien tros mile, ce lesraoigne ['eserin.
(Ms. Richel. 12613, C 213".)
Tantost y envoia l'empereur Odoaire,
notaire du secont eserin, pour procurer et
pour appareiller les necessitiîs l'apostoile.
(Gr. chron. deFr., Charl. le Chauf, xi, P.
Paris.)
Anastaise, garde des armoires et des es-
crins du Palais. (Gr. Chron. de Fr., c. vi,
P. Paris.)
ESCRiNE, S. f., créneau :
As murs cl as escrines sont li arbelestier.
(Parise, XI, Marlonne.) Var., escrimes (t. 1886,
A. P.)
ESCRINERIE, VOir ESCRIGNERIE.
ESCRiNET, escrinnet, escrignet, escriniet,
escrigniet, s. m., petit écrin, petite cassette:
Près de la rive Vescrinet
Voit que ja est près d'arirer.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Brux., f 161 v".)
Quatre escrigjirs trestous d'nn grant
Fist li rois faire mainlenanl;
Les .n. avoit tous couvers d'or.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. 39, Meycr.)
Et celé claciele guardoit
En .1. escrignet k'il avoit
Quan qu'estevoit a monuiage.
(Mocsk., Chron., 14375, Reiff.)
Qui veult gésir en escrignetz et en an-
gletz, et bien souvent estre mussié en terre
avecques les mulos. (Deguillev., Pèlerin,
de la vie hum., Ars. 2323, f 111 r».)
En cachette, en Ironx et angletz
Venlt gésir et en escrinetz (l'argent).
(Id., Trots pèlerin., f 6i', impr. Instit.)
Ehusse baillié en garde a mon bienchier
seigaour et oncle Mons''. de .Moutbeliart
un eserin feré, ouquel escrinnet estoit une
certaine somme de florins. (1363, Cart.
Chalon, 2, 39, dans les Doc. de la Suisse
rom., V, 1"' liv., p. 365.)
Un petit reliquiaire d'or, en la façon
d'un escrinet carré. (1380, Inv. de Ch. V,
2975, Labartc.)
Item un autre escrinet de broderie de
nouuain, lequel escrinet est petitement
ferré d argent doré. (Incent. de Cliarles V,
ap. Laborde, Emaux.)
Le receveur fait recepte de 8 frans3 gros
qui furent trouvez en argent comptant en
lostel de feu fieguault Mariette en un escri-
gnet en sa tasse. (1383-1383, B 493, I» 11,
Arch. Meuse.)
Comme il ouvert son petit escrinet plain
de joyaulx. (Christ, de Pis., Cilé, Ars.
268e, 1° lOC.)
Un escrinet carré. (1400, Pièces relat. au
régne de Ch. VI, t. II,p.331, Douëtd'Arcq.)
La suppliante print un petit escrinet ou
forcier fermant a ciel',.... ouquel escrinet
ou forcier avoit un escu en or. (1404, Arch.
JJ 158, pièce 425.)
UnpetitescrignieJdeciprez.(1412,IIottier,
Arch. Grossœuvre ; Vn partage mobil.
en 1412, St Germain, p. 26.)
Apres deffernia .Medea ung petit escrinet.
(L'istoire de Troye la grant, ms. Lyon, f» 8''.)
Et luy bailla le las que la dame avoit
fait de ses cheveux, et un petit escriniet ou
il avoit plusieurs anelez et diamans, que
la dame luy avoit donnez. (Chron. du
Chastel. de Ùoucy, cité par Fauchet, Orig.
de la lang. etpoes. fr., p. 123, éd. 1581.)
ESCRINIER, escrignier, escrygnier, escrc-
nier, s. m., menuisier qui fait des écrins,
des petits coffres;
56
442
ESC
Roiripr di" la Ville, escrimer. (Livre de la
Taille de Paris, en 1313, Coquebert.)
lliohfirt Vescrignier. (1327, Arcb. JJ 64,
f» 308 vo.)
Escriniers et faiseurs de fourreaux d'es-
pee. (Réfilem. gén. pour la jurid. du prcv.
des mardi., fév. 1415)
Escrenier. (1490, Roye, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Escrygnier. (lo34, Noyon, ib.)
Nom propre, Escrimer.
ESCRiNOT, s. m., petit écrin :
.1111. grosses de boucles eslans en .1. es-
crinoi. (1392, Inv. des biens d'E. Marchant,
Inv. de meubles de la mair. de Dijon, Arcb.
Côte-d'Or.)
.1. petit escrinot ou il a un poul de feulle
d'estain. (AoiJt 13!)6, Incent. demeubl. de la
mairie de Dijon, Arcb. Côte-d'Or.)
ESCRIPSEUIl, voir ESCRISEOB.
ESCRIPSION, voir ESCRICION.
EsCRiPTEL, - teau, s. m., petit écrit :
Ed mon mcschief ainsi plaigoant
Ravoler vy le coalom blanc
Qui nng escripleau m'apporta
Et puis lantost s'en revola
Je le desploiay et ouvi-y.
(Degitilleville, Trois Pèlerin.. f° fi8\ imprini.
Instit.)
Bosqaaius en cest escriplel
Est pour Taoegliy de Cliastel.
(Pasloralel, ms. Broî., T tU r°.)
L'autre après qui ne se penl taire
Si respondit cest escripleau.
(Vmired. de Songecrmx, i° l'2 t", éd. 1530.)
— Inscription, écriteau, enseigne :
Un reliquaire qui est d'un gros balaye
en façon d'un cuer, qui est soustenu de. ii.
mains a un escriplel : en manière de cercle
on a écrit : De canillis domini nostri J. C.
(14C9, Compte de A. des Essarls, Pit^c rel.
à l'Hist. de Fr., XIX, 201.)
Prévost nous n'entendons pas Iii^n
La cause de cesi e.scnplel.
(Greban, Mysl. de la Pass., Ars. 6431, f° 207''.)
ESCRiPTEMENT, adv., pSF écpit :
A Bonne foy, que" tenez
El nommez
Voslre principal notaire,
Escriplement ordonnez
Et mandez,
Snr peine de vous desplaire,
Qn'il vacille sans delay traire,
Letlre faire.
{Poés. de Charles d'Orl., p. t. 'il, Champollion.)
ESCRIPTION, voir ESCRICION.
1. ESCuiPToiRE, - ouere, s. f., cabinet
d'étude :
Pour faire l'escripiouere Thibaut d'Ostun,
.xxvii. 1. .XI. s. .VI. d. (I3:tô, Compte de
Odart de Laigny, Arcb. KK 3», f» 293 i°.)
Pour faire une escriplouere pour Thibaut
d'Oslun,.. pour faire une chambre néces-
saire... (Ib., 1» 293 V».)
Pour f ire une cloison a une petite che-
minée en ['escriptotre. (Ib., f" 293 r".)
Le suppliant ala dessus le plancher de
i'escriplotre dudit de Lainques, en laquelle
il avoit accoustumé de mettre sa finance.
(1391, Arcb. JJ 141, pièce 139.)
ESC
Un de nos serpens vint adjourner le
boucher a comparoir par devant nostre vi-
conte de Mousiiervillier ou son lieutenant
a son escriploire. (1403, Arcb. JJ 158,
pièce 327.)
Pour avoir assis uns chasseis de boys
vitri^ de verre en la petite escriploire dudit
seipneur. (Oct. 1447, Compt. du B. René,
p. 137, Lecoy.)
En V escriploire du prevost ung petit cbar-
lit. (1485, Inv. du chat, de Bouconville,
Arcb. Meuse B 1565.)
2. EscRiPTOiRE, escricloire, adj., qui
sert à écrire :
Une table escricloire. (9 av. 1572, Arch.
Gir., Not., Dorleans 212-1.)
EscRiPTOR, - leur, - pleur, scriptor,
ecrileur, s. m., écrivain :
Senes l'escrit, scriplor nomes.
(Rom. d'Herc, ms. Oxf., Canon, mise. 450,
r 111''.)
Trop se diiïerenl les ancleurs
Qui des aa^es sont eacripleurs.
(Christ, de Pis., Poés., Richel. 604, f" 214 r°.)
Je m'en raporte aux escriptcurs.
{Le liousierdes Dames, Poés. Ir. des xv° etxvi' s.,
V, 183.)
Ces choses sont autorisées historiale-
ment par un très noble escripteur. (Le
Maire de Belges, Illtist. de Gaule, i, 325,
Stecber.)
Les aucteurs et escripleurs rommain» et
grecz. (Triumph. de Pélrarq., f" 186 v»
éd. 1531.)
Cete faciliié
Les eerileurs a mis a vilité.
(Jao. Peletier dd Mans, Louanges, p. 14, éd.
1581.)
Les doctes eerileurs. {Id., ib., p. 46''.)
ESCRiPTURE, s. t., Cabinet d'étude,
étude de notaire ;
Pour faire une neccessaire a Vescripture
iiiestre Henry. (1333, Compl. de Odarl de
laigny, Arcb. KK 3», f» 293 v°.)
Jehan Foillet notlaire juré du seel et de
Vescripture. (1350, S. Pierre en Pont, Arch.
Loiret.)
Tabellion juré dou seel et de Vescrip-
ture. (1369, Chasteau-Renart, Arch. Loiret.)
En \'escriplure du hault. (1471-72, Compt.
durai René, p. 276, Lecoy.)
— Style, art d'écrire :
Et n'oseray jamais appliquer main après
si noble plume, après si haut bistoiien,
après tel précepteur de totale escriplure.
(ROBERTET A CHASTELLAIN, ap. G. ChAS-
TELLAIN, VII, 181, Kervyn.)
— Caractère :
Michiel Friburgier, Uldarie Quering et
Martin Granetz natifz du pais d'Alle-
maigne sont veuu.s demourer en nostre
royaume puis aucun temps en ça, pour
l'exercice de leurs ars et mestiers'de faire
livres de pluseurs manières d'escriptures
en mois et autrement. (1311, Arch. JJ 143,
pièce 1321.)
Item Vescripture et li seaulx de la pre-
vosté de Maaiay le roy sont prisiés par an
soixante et quinze sols tournois. fl318,
Arch. JJ 112, pièce 6.)
EscRiPTUREUSEMENT, adv., suivant
récriture, sentencieusement :
ESC
Car Dieu disl en parler escriplureusement
Qi.e...
(Du r.ueselin, ap. Barbazan, Gloss. ms., Ars.)
ESCRiPTURiE, scripfMrie, s. f., écriture.
Les vers a establis et mis en scriplurie.
(Jehan de Lansnn, Uichel. 2493, f» 15 i'.)
ESCRiPTURiER, cscrilurier, s. m.,
greffier, écrivain :
Escriturier. (Voc. des mél., ap. Géraud,
Paris sous Phil. le Bel.)
ESCRIPVAINË, voir ESCRIVAINE.
ESCRIPVEINIE, voir ESCRIVAINIE.
ESCRIPVEMEXT, VOÎT ESCR1VE.MENT.
ESCRIPVENT, voir ESCRIVANT.
ESCRIPVEUR, voir ESCRIVEOR.
ESCRIPVINERIE, voir ESCRIVINERIE.
ESCRiRE, V. a., dénombrer, recenser :
Régna rois Au^ustns, qni fa crainz et prendon,
11 voust que fust escril lot li mons environ.
(Herman, Bible, ras. Orl. 3^.4'"^ f° 1'.)
~ Lever, enrôler :
Empres un seul delect il avoient escript
oizetchevauchieespour faire .iiii, guerres,
et enfanz et vieillarz contrains a ce . (Beh-
SUIRB, T. Liv., ms. Ste-Gen., f» 90'.)
— Mander :
Chil qui furent escript et mandé dou
roi. (Froiss., Citron., 11,74, Kerv.)
— Recommander :
Je Froissars fui en Escoce en l'an de
grâce 1365, car la bonne roine, madame
Philippe de Hainnau, m'escripsi deviers le
roi David d'Escoce et au comte de Dou-
glas. (Froiss., Citron., Il, 37, Kerv.)
ESCRisEMENT, S. m., indication par
écrit, annotation :
Mais ja les choses ki parleies sunt miez
demosterrai, se ge les choses ki sont dites
par deir.andise et par responsion devise
par lo soûl devant escrisement des nous.
{Dial. Greg. lo pape, p. 7, Foerster.) Lat.,
pra!uotatione.
ESCRisEoit, - seur, - pseur, s. m., écri-
vaiij :
Li historiographes, c'est a dire li escri-
sierres des ancbienes histoires. (Bible ,
Maz. 532, f" 219'.)
Faus escriseurs. (Ib., f" 233".)
Sera escripseur vanorant, (Ores.me,
Rém. de fort., Ars. 2671, f 69 v«.)
ESCRISSEMENT, VOir ESCROISSEMENT.
ESCRisTALLANCE S. f., cristallisation :
Del rocher k'est dur curt un licur,
Ele est aspre come sel e si ad tel colnr
Quand un poi ad geu encontre la ctialur
Tiel devient come glace en substance savnr,
S\ par ^st escriytillaiice hom n'i puet alersur.
(Th. de Kent, Ceile d'Alis., Richel. 24364,
f"49 T».;
ESCRITURIER, VOir ESr.RIPTURIER.
ESCRivAiNAGE,- ainnage,s. m., charge,
fonction d'écrivain :
Et le seiremeut de ces baillis et de ces
escrivains le seneschau peut et deit rece-
ESC
ESC
ESC
443
voir por lui ; et au seneschau deivent eslre
tenu de ce qui moulerii n son office, tant
come il seront es baillées et es escri-
vainnages. {Lie. de J. d'Ibelin, ch. rxLVi,
Beugnot.)
ESCRivAiNE, - ainne, escripv., fém. de
escrivain :
Je suis mauvaise escripoaine.cotnmcvoui
povez veoir par ceste lettre. (Troilus,
Nouv. fr. du XIV', p. J68.)
Jehanne ['escripvaine. (1396, Arch. S
116, pièce 3 )
ESCRivAiNiE, escripveinie, s. f., greffe :
Plusieurs fermes de Videroyal, comme
la baillie, l'exécutoire et l escripveinie. (iiOl,
Arch. JJ 156, pièce 302.)
ESCRivANT, - ipvant, ■ ivent, - ipvent,
s. m., écrivain :
A ses baillius et a ses escrivens. {Chron.
d'Ernoul, p. 225, Mas-Latrie.)
Escrivenl.
(Gadt. d'Arr., Eracl., ms. Turin, f 15 r".)
Priiez Dieu pour Vescripvent lequel est
celestin a Metz. {Vie de Ste Febronie, Ri-
chel. 2096, f' 57 r».)
CoUart Vescripvent. [Test, de 1438, Arch.
mun. Douai.)
Paie a Malhius de Hurpy escripvant pour
avoir escript l'office de la messe. (Compte
de 1559, S. Amé, liasse XI, Arch. Nord.)
ESCRIVE, s. f., tête de chardon :
De la navee de fruit, de porions, de
oingnons.de escrives, de païens, ou en doit
nient. ( Wienage de mess. Reiniers de S.
Amant, Tailliar, p. 484.)
ESCRIVEMENT, escripvemeut, s. m.,
action d'écrire, écriture ;
Escrivement de Chartres fauses. {Hagins
le Juif, Richel. 24276, f° 41 V.)
Divinemens par metaulz, par cire, par
pain, par escripvemens. (Oresme, contre les
Divinat, llichel. 994, f» 29».)
0 tu homme de Dieu, suis justice, pitié,
foy, charité, passience, debonnaireté et
bon escripvemeut de foy. (P. Ferget,JVomî).
Test., f» 200 V», impr. Maz.)
ESCRivENDE, s. 1., Celle qui écrit :
As celerieres et as escrivendes. (Règle de
Citeaux, ms. Dijon, f" 85 r».)
ESCRIVEOR, - eur, - ur, escripveur,
s. m., écrivain :
Escrivur, scriptor. (The treatise de ulen-
silibus 0/ Alexander Nerkam (ol thetwelfth
century), p. 116, Wright.)
Et des princes lears cnnseilliers,
Leurs escrivfurs, leurs cliaoceliers.
(Chr. de Pis., Poés., Richel. 60i, f 196 r".)
Brief escripveur. (J. Lagadeuc, Cathol ,
éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl. Quim-
per.)
Tant de sortes d'escrineurs. (Disc, de
Gaspar de Colligny, Michaud.)
Voyant entre nous telle foison d'excel-
lents" eacriveurs. (Du Verd., Bibl. fr.,
pref., éd. 1S80.)
Ainsi voit on souvent que beaucoup A*e^criveurs
Descouvrent leurs désirs, descouvrint leurs labeurs.
IVauq.. Art.Poel.. III, éd. 1612.)
Ces escriveurs a journée n'ont chanté
leurs mérites qu'a proportion de l'argent
qu'ils en avoient receu. (Sully, CEcon.
roy., ch. lxxxiv, Michaud.)
EscRiviNERiE,- ipvintrie, s. f., greffe:
Rue de VEscripvinerie. (1543, Pap. de la
cherche d'Orl., (" 62 v, Arch. Loiret, A,
362.)
ESCRO, voir ESCROE.
ESCROAITIER, VOif ESCHARGAITIER.
1. ESCROE, - eue, escro, s. f., écrou :
Pour une viz et escroue au pressouer.
(Compt. de l'host. D. d'Orl , 1392-1400,
f» 127 v, llôpit. gén. Orléans.)
La clon.lie qui point ne se muet
Corn les coDtrepois et les roes.
Qui lous dis vont par leurs ^scroes.
Ko tournant jusqu'à certaine beure.
(EusT. Desch., Pues., Richel. 840.)
L'escroue de la vis. (Besson, Cosmolabe,
p. 303, éd. 1567.)
Par le moyen de la clef la vis tourne
dans une escroae. (Paré, XIV, 7,Malgaigno.)
ESOROE, esckroe, escrohe, s. f., déchi-
rure, lambeau, morceau, bande :
La muele 0ert des pies, si a fait mainte rscroe ;
Mainte pierre en abat, des fers a tôt la hoe-
(lien, de Montaub., p. 402, Michelanl.)
En faiant 11 ont fait les ronces mainte escroe
De sa robe, et la dame entour li la renoe.
(Berte, 844, Scheler.)
Il est bien droiz que en les loe (les bouchers)
Que d'ax vient mainte boene escroe.
(Des Bocliicrs, ap. Jub., Pièces du ms. de lierne
354, p. 24.)
Li mestres du mestier devant dit puet
prandre et arester toutes escrocs, soit de
cuirieii,soit de lange, seurqui il lestruisse,
dessi adonc que cil seur qui elles seront
trouvées ait amené son garantisseur. (E.
BoiL., Liv. des mest., 1° p., lxxvi, 8, Les-
pinasse et Bounardot.)
Nul garnement de ventres, de braieus
ou de creistes, de croupes, de gorges ou
d'escroees ne doivent riens de tonlieu. (1d.,
ib., 2' p., XXX, 16.)
Que nus ne puisse fere cote ne gamboi-
son de tele dont l'envers et l'endroit ne
soit de tele noeve, et dedenz de coton et
de plois de toiles, et se einsiques est qu'il
soient dedenz d'escroes l^'e pour lour sere-
nienz que il n'i metent escroe de tele dont
l'aune n'ait couslé .vill. den. au moins.
(Ordonn. sur les met., xi, à la suite du
Livre des met., éd. Depping, p. 370.)
Il demanda une escroe de parchemin, si
escreissit Joban. (.Maurice, Serm., ms.
Poitiers 124, f° 47 v°.)
Ne doit aucun drapier porter ou faire
porter ses draps ou escrocs tistre, fouler,
ne laver hors de ladicte ville de Rouen.
(1378, Ord., vi, 365.)
Et si n'avoit riens fait fors que travilliet
son corps et ses gens et courut une petite
escroe dou roiaume de France. (Faoïss.,
Chron., III, 380, Kerv.)
— Morceau de parchemin, cédule,
charte, registre :
Mes pères me balla .nu. paire d'escroes
saielees de son saiiel. (Li Contes dou roi
Couatant l'Emper., Nouv. fr. du xiil" s.,
p. 23.)
Li bielle pucielle fille l'Enpereour vint a
ses chofres, et en trait une des escrohes
saielees ke ses pères li avoit laisies. (Ib.,
P- 24.)
Et si est moult tosl retournée
A tout i'e^croe saieli'C.
(De l'Emper. Cousiant, a99, Romania. VI, p. 167.)
Vous avcs
Don volt parcemin saielet
0 le vos pitres vous a donet
Pluiseurs escroes grant pieça :
Et pour çou le vous saiela
Que vos lettres en fesissies
Saucnn besoing en enssies.
(Ib., 38fi.)
Li rois s'en ala vers l'autel et mist de-
sus une escroe ou cil respons estoit escriz.
(Chron. de S.-Den , m?. Ste-Gen., f» 2i0^.)
Var., escro, éd. P. Paris, m, 156.)
Nous avons veu une escroe ou cedule
signée d'un petit signet de cire. (1320,
Arch. K 40, pièce 35.)
Chascun notayre sera tenu chascun mois
a faire .it. escroes des lettres qu'il aura
faites. (1320, Arch. K 40, pièce 23.)
Si comme il appert par cedules ou escroes
bailliees aus créanciers. (1345, Ord. de Ph.
de Val., Arch. mun. Rouen, tir. 2, n" 7.)
Pour quelconques lettres, cedules ou
escroes que le dit prieur en eust ou ait.
(1358, Arch. K 47, pièce 54)
Des escroes de la dicte despense. (1365,
66, Compte de la D. d'Anj., Arch. KK 241,
f» 1 r».)
Plusieurs biens, comme blez, vins et
autres choses pris de plusieurs bonnes
gens, auxquelz pour ce que paiez n'estoient,
eussent esté faites et baillées plusieurs
cedulles ou escroes. (1367, Arch. JJ 97,
pièce 406.)
Une escroe de parchemin. (1399, Cart.
Esdras de Corbie, Richel. 1. 17760, t°78 v».)
Et se plus et par autre voie il est trouvé
que j'en liengne, je le adveue tenir, et en
obeys bailler escroe et dénombrement suf-
fisant. (1402, Denombr. du Baill. de Caux,
Arcn. P 303, f» 62 r°.)
Et ay nommé le premier estât des pane-
tiers, et ensuyvant la reigle des escroes, el
des ordonnances faictes en la maison de
Bourgongne, de plus de cent ans passez,
doibt estre le panetierle premier nommé.
(Ol. de la .Marche, Estât de la maison de
Charles le Hardy, Du premier estai, Mi-
chaud.)
Et un moult honneste escuyer, nommé
Philippe de Sasa, fut mon compaignon en
iceluy estât, par demy an, selon et par la
manière que sont comptes la plus part des
nobles hommes par les escroes, et selon la
coustume de la maison de Bourgongne.
(Id., Mém., I, 33.)
Philinus monstroit par escroues de sa
despense, et papiers journaux de sa mai-
sou, que... (Amyot, Prop. de table, 1. VI.)
— Morceau de diverses choses, provi-
sion :
Viegne tost, ja ne deraort plus,
Sor la charele a quatre roes.
Moult troveroez bones eschroes
En cesle lerre.
(EvRAT. Genèse, Ricliel. 1-2457, i' 105 v».)
Et Jhesn Crist revint as soes
Ou il trova megres escroes.
Qui de pechié erent chargiees.
(Id.. ib., f 91) v°.)
— Por .1. petit d'escroc, pour peu de
chose, facilement :
444
ESC
ESC
ESC
Faire et défaire pnet por .i. petit A'escroe
Atcc ses cardioaus qui sont entor sa roe.
(Dit des Mais, Richel. 21432, f 139 r».)
— Sans escroe, sans difiBculté, sans re-
tard :
Et si doit on tondis dn pot verser
Vin es Taisseanlx, l'un l'autre requérir ;
Les reqnerans y doivent obéir,
Sans refuser tout boire et sans escroe.
(E. Desch., Poés., Richel. 8iO. f» 241 r».)
EScnoELE, escrouelle, s. f., morceau ?
Ele ne pot tenir as mains
Escroele, drape! ne pieche
Qn'ele n'i akeuse et asieche (au mantel).
(De le vielle Truande, liichel. 2168, !' 239 r°.)
Escrouelles de laines. (1336, Arch. admin.
de Reims, u, 743, Doc. inéd.)
escroeiLlier, voir Esbooillieb.
EscuOERiE, escrouerie, s. f., enregistre-
ment :
Ils ne signiffieront a personne niillf de
cour de quelconque estât ou condition
qu'elle soit les adventures qui esclierront
en leurs receptes comme mainmortes, es-
croueries et autres revenues. {Ordonn.
pour l'instruct. des Receo. du Roy., Resist.
du Parlera., 1317-1340, ms. Louvre 12o3\
f 131 r".)
Comme mainmortes, escroeries et autres
revenues. (J6., f° 127 r°.)
ESCROET, escrouet, s. m., rôle, rouleau,
cylindre :
Chescun part del terre soit per soit sole-
ment escript en un petit eserouel, et soit
covert. (LiTTL., Inslit., 246, Houard.j
ESCROETE, escrouetc, - owete, s. f., rôle,
rouleau :
Les quellez personnez ont met en escri
chascun en une escrowele de parchemin.
(Sam. av. divis. des apost. 1322, Cart. de
Metz, ms. Metz 751, f» 10 r».)
— Quartier d'une ville :
De la taille en Vescroetle don Markiet. —
Tout cil et toutes celés ke suut manant eu
VescroeUe dou Markiet. (1235, Ban de Douai,
Tailliar, p. 212.)
Li eschevin qui seront prenront dans les
quatres escroetes de la dicte ville (de
Douai) en chascune quatre hommes et cil
seze hommes qui jurront en haie devant
les eschevins que il feront bien et loia)-
mentleur ofSce au prosfil de la dile ville.
(1310, Lelt. de Ph. le Bel, Lille, Arch. JJ 46,
pièce 130.)
Quatre jours après ce que eschevin seront
renouvelé, li seze homme qui auront esté
l'nnee devant, qui isteront de leur office
esliront es quatre escroeles de la dite ville,
en la fourme dessus dite, autres seze
hommes qui retenront et Kouverneront le
dit office. (1311, Arch. JJ 46 f 79 r», Ord.,
XI, 423.)
— Dépendance iininédiate :
Toutes causes criminelles se demainent
en la terre et seigneurie de Mortaigne par-
devant les bailly, pers et hommes de fiefs
du seigneur ou haults justiciers, n'est
celles de la ville ; eschevinage et escroetle
de Mortaigne, qu'elles se peuvent pareille-
ment démener pardevant justice et esche-
vins. {Coust. de Sainct Amand, ms. ap-
parten. à M. Baligand de Mortagne (Flandre),
p. 110.)
Cette signirication se rencontre encore
dans des actes du xviii" siècle et s'est con-
servée à Mortagne en Flandre jusqu'à la
Révolution :
Il Les villagi's de VEcroiiette de Mortagne
(sont): Flines, Rouillon.Rœux,... • (Lettre
de M. M. de Bernières et Doujat, commis-
saires français aux conférences de Lille en
1716, d Monsieur le Duc de Guiche, citée par
Le Glay, Bulletin de la Commission histo-
rique du département du Nord, V, 53)
ESCROFE, voir ESCREFE.
ESCROGAITE, VOir ESCHARGAITE.
ESCROIER, S. m. f
Ce mot, dit Coquebert, se trouve deux
fois dans le Livre de la Taille de 1313. Si-
gnifle-t-il écrivain f on trouve escroe pour
rôle d'écriture. A-t-il quelque rapport à la
profession de drapier, escroue, pièce de
drap, escrouet, cylindre? ou à la métal-
lurgie, écrouir, battre un métal à froid f
EscuoiRE, V. a., emprunter :
Il me doit, sire, qne d'argent qae d'or fin
Bons mile mars, sire, ce Dex m'aisl,
Qne i'ai escritt par la rairable cit
Dont engagais mon palais signori.
(Les Loh., Richel. 19160, f» 32''.'!
Cf. ACROIRE.
1. ESCROis, - oiz, escreis, s. m., sur-
cens, OU crois de cens, désignait, par op-
position au cens primitif, une seconde
rente, dont le tenancier grevait sa terre
ou sa maison déjà chargées du cens, tan-
tôt au profit dn seigneur, tantôt an pro-
fit d'un étranger :
En escrois. (Reg. pet. M. S. M., f" SOr".)
Par manière à'escroiz. {Cartul. de S. Lô,
p. 613.)
— Escrois de mariage, accroissement de
biens par suite de mariage :
Ne de don pour les noces ne de douaire
ne (\p, escreis àe mariage. (Vend. av. prin.
1287, Chap. de Bay., n» 193, Arch. Calv.)
2. ESCROIS, escroiz, escroix, ecroix, es-
c.rox, s. m., coup de tonnerre, bruit subit
et éclatant, comme celui du tonnerre,
coup retentissant, fracas ;
Tel eserois fist al eaiement
Gomme chaisnes qui ciet par vent.
(Wacb. Urul, 11942, Ler. de Lincy.)
Des lances i est granz V escroiz.
(Chrest., Erec et En., Richel. 1120, f» 9'.)
Et li escQ hurlent ens"mble
El li hiaume, si qu'il resemble.
De Vescrois que it ont doné.
Qu'il enst molt forment toné.
(Id., Chevalier de la Charrelle,p. 100, Tarbé.)
Si qu'il resamble
Des escrois qu'il ont doné
Qu'il eust moult fort tooé,
Qu'il n'i remest estrier ne cenjle.
(Id., ib., Vat. Chr. I'i25, f» 15''.)
.\usi qne s'il deust tonner
Ot .1. escrois et si tressant.
(Du roi Guillaume, ap. Michel, Chron. angl.-norm.,
111. 12.)
Foudres envoie et escrois,
Et tous iceus degasleras.
(Lib. Psalm., Gif., p. 354, Michel.)
Si vint .1. si grant escroir de hait que il
me fuist avis que toz li firmamenz fuist
cheuz. (S. Graal, Richel. 2453, t° 3 v».)
Si vint uns si grans escrois d'en haut.
{Ib., ms. du Mans 334, f» 2' )
Si tonna autresi comme uns escrois de
tonnoire. {Ib., Il, 21, Hucher.)
Li escrois de la vois li ot si la teste es-
tonnee que... {Artur, ms. Grenoble 378,
f" 15^)
Apres Ini vont tontes ensemble (les brebis)
Quant bon li est si les assemble
Eles connoissent bien sa Toiz
Et sa parole et ses escroiz.
(GiFF., .VII. est. du monde, Richel. 1526, f 70M
Renart ont en l'eve lancié,
Au par cheoîr an escroiz tist.
(Renart, 24282. Méon.)
Canes qui font se grans escrois a ardoir,
(Lit), de M. Fol, cxix, Pauthier.)
Ripn samble qu'il eut tonné
Des grant escroit.
(J. Bretel, Tourn. de Chauvenci, 521, Delmotle.)
Li une route l'autre fier
Si rastement, que nuls esciois
?ie poist faire tel e.scrois.
(Id., ib., 4084.)
De lonc pot on oïr Vescrois
Des grans cox k'il donna Dagart.
(Sarrazin, Rom. de Ham, ap. Michel, Hist. des
Ducs de Norm., p. 300.)
Tel voiz et tex escroix oirent
QuQ por pou qu'il ue g'enfoireot.
^Pean Gatineau, Vie de S. Martin, p. 43, Bour-
rasse.)
Grant escrois furent ois par tout le pais
ausi com de fust de granz aubres qui tré-
buchassent par force de vent. [Chron. de
S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 48''.)
Ces alees fondirent tout a un fais et do-
uèrent si grant escrois que tuit cil qui ou
paluis estoient orent a grant paor. (Ib.,
f° 168''.)
Seront en l'air escrois et vois horribles.
{Ib., f 291''.)
Un grant brandon de feu cheut du ciel
tout ardant en grans escrois et en grans
tonnerres. {Grand. Chron. de France, IV,
6, P. Paris.)
Et seront ois en l'air escrois et voix hor-
ribles qui espoventeront les cuers de
ceux qui les orront. {Ib., Gestes au bon roy
Phelippe, I, xxi)
En l'aube du jour apparant se feri sou-
dainemi nt a grant tumulte et a grant es-
crois. {Ib., II, XII.)
Out si grant escrois de foudre que...
{Chron. deFr., ms. Berne 390, f» 28'=.)
Estes vos soudeemant un escrox sor li
en l'air. {Hisl. Carol , Ars. S29I, p. 103» )
l.i navré de tel gnise braient
La ou l'un sue et l'antre tremble
Que Vescrois d'eus tempesle semble.
(GiUART, Roy. lign., 136'2, \V. et D.)
Lors roissiez trompes tentir
Entre la vile et mer salée.
Sus le mont et en la valee.
Et tabourz dont Vescrois grandist.
(Id., ib., 17238.)
Instrumenz liez escrois redonnent
Ans cops espoventables rendre
Comme se le ciel deust fendre.
(Id., ib., t. I, p. 100, Bnchon.l
Lors lor qncuioul luit sus parmi .i. pré licrl'U ;
Monlt i ot grant escrois quant il i sunl venu.
(Ono.i de Maience, 8963, A. P.)
ESC
ESC
ESC
445
Deicent aussi com nns escrois.
(Jeh. de Meunc, Très., 597, Méon.)
Un ecroix de bois.(BELON, Nal. des oys-,
3, XV, éd. ISoS.)
3. ESCROIS, S. m., délour :
Vous leores oesle voie a désire
Tout simplement, sans faire escrois.
(Sarrazin, Rom. de llam, ap. Micliel, Hisl. des
Ducs de Horm., p. 249.)
EscRoissANCE, S. f., accroissement :
En excroissance des aultres Ses. (1277,
Conflans, 163, Arch. Meurthe.)
Avecques le nombre de cent bestes a
laine, lesquelles bestes nous recueildrons
le proufBt et escroissance. [Beg. de S. J. de
Jér., Arch. MM 34, f H3 r°.)
Li délit corporel, pour cou k'engrangiet
et continuel font escroissance del abit et de
le disposition natiirele, sont anuiable. {Li
Ars d'amour, II, 243, Petit.)
En bruieres et en escroissances de mort
boys. (1452, Aveux du bailliage d'Evreux,
Arch. P 294, reg. 4.)
1. ESCRoissEME.NT, cscreissemeut , es-
cressement, s. m., accroissement :
Et il advient tant que il pleuve
Que l'eaue deviengae si fort
Que petit a petit aport
Terre qni a la tienne joipne
Et la tienne croisse et aloin^ne,
VescroissemenI te doit remaindre.
(Liv. des inslit. des drois appelle lastitule, irnnslat.
de lût. en fr., f 21''.)
Consideranz de faire le profit de nos et
de nostre yglise et Vescroissement de nos
hommes et des habitanz de nnsire vile de
Chaigne. (Fév. 1291, Ch. de Hvg. abbé de
S Bénigne, Arch. C.-d'Or, H, St Bénigne,
Chaignay.)
Item les griages de la cbastellenie de
MeuUent excepté Vescressement qui se es-
tant es fiez et arrerefiez et es teneures de
Laroche. (1298, Dupuy, cxxxiv, 46, Ricliel.)
Et donnons a la dicte damoisele pour et
a cause dou dit mariage et en Vescroisse-
ment d'icelui diz mille lib. tourn. (1334,
Cart. de Guise, Richel. 1. 17777, f» 127 v.)
Des loyers d'aucunnes maisonnettes que
madame a fait acheter de nouvel pour es-
croissement faire pour ledit hostel. (133S,
Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3%
f" 287 v°.)
En la faveur et escroissement de sainte
église. (30nov. 1367, Ch. du bailli de Mante,
Celest. de Limay, Cens dus à Tournv,
Arch. S.-et-O.)
A la descharge el escroissement de nostre
domaine. (1386, Ord., vil, 158.)
Escroissement de bi^n. (Courcy, Hist. de
Grèce, Ars. 3689, f» 83\)
Par la congnoissance que il avoit de la
naissance et escroissement des estoilles.
{Chron. et hist. sainte et prof., Ars. 3315,
f» 129 r».)
Car de l'humain escroissement
Certes plus ne m'entremellré.
(ilist. du net Tes!., 3038, A. T.)
Mon royaulme soit maintenu
Et tousjonrs prongne escroissement .
(/*., 7295.)
— Fig., comme gonflement :
La .V. branche d'orguill est vaine gloire,
c'est foie plesance de vaine loenge, quant
l'en sent en son cuer aucun escreissement
de cen qu'il est ou quide estre loez d'au-
cune chose. (Laur., Somme, ms. Soiss. 210,
f40=.)
2. ESCROISSEMENT , escrissemcnl, es-
crousement, s. m., bruit strident, grince-
ment :
Li leon qni est si hardiz
Porte tôle sa force el piz.
Quant alains est do veneor
De son espee a grant poor
Kscrousemenz des roes crient.
(GiiiLLAHME, Best. diiK, 21!), Illppeaii.)
Iqui sera paors et escroissemeitz de dcnz.
(Maurice, Serm., ms. Poitiers 124, f» 38 r".)
Hurlemenz et escroissemenz de denz. (Le
Miroir de iame, Maz. 809, f» 199''.)
Et pran manière
De bien sonslenir la charnière
De l'uis, en tournant saigement,
Sanz noise et sanz escroissement .
{J. Le Fevre, la Vieille, I. II, v. 3031, Cocheris.)
Et sentirent dedens le temple aucuns es-
mouvemens ctescroissemens, et oyrent vois
soudainement disant... (Légende dorée, Maz.
1333, f» 117'.)
Et quant il fut deslié il s'en ala a grant
escroissement ullaut. {Ib., f" 211''.)
Ilec sera pleur et escrissement de dens.
(P. Ff.rget, JVoMi). Test., t" 10 r», impr.
Maz.) Impr., estrissement.
Ilec sera pleur et escroissement de dens.
(Ib., f" 19 r".) Impr., estroissement.
ESCROissEis, escroseis, s. m., fracas,
vacarme :
De buisines, de cors, grans li escroissels.
(Roum. d'.[ti.t., !" 24% var., Michelanl.)
La a si granl escroseis,
Que la noise et les froiseis
Et le hurteis des escos
Ot on une liée el plus.
IDurmnrs le Gallois, 8383, Steogel.)
ESCRoissEUR, S. m.,escroisseresse,excr.,
s. m. et f., celui, celle qni accroît :
Auctor, escroisseur ; auctrix. excroisse-
resse. (Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7679.)
EscRoissiR, verbe.
— Neutr., craquar, pétiller, faire explo-
sion ;
Et grans dragons volans qui font l'air escroissir.
(Roum. d'Mi.r., !" Sf*, var., Michelant. )
— Réfl., grincer :
Hz s'escroissirent spuT moi par leur denz.
(Psaiit., Maz. 238, f" 42 v.)
1. ESCROisTRE, V. n., craquer, faire
un bruit strident, pousser de grands cris :
Venoitnns vens si angoisseus et si fors
que toutes les feneslres et li huis et li
palais pechooienl et escroissoient si dure-
ment... (S. Graal, Vat. Chr. 1687, f 13''.)
La peuis&ies oir grans bruis,
Et femmes escroistre et lencbier,
Et le bon vassal manechier.
(Ois/ d'ignaures, Kichel. 1533. f» 486 V.)
.le escroislrai sus vous comme le char
chargié de fain. (GuiART, Bible, Amos,
ms. Ste-Gen.) Lat. : Stridebo subter vos.
Cruscire, escroislre. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
— Act., faire éclater, briser :
Le mur ont depecies, les qnarrels vont oslant;
Le ciment, le moilon a picois escroisant.
(Conq. de Jerus , 42n3, Hippeau.)
Tant cora haicbe li dure en va sour eus le pis.
Mais li fust est brisiez et li fers escroissis.
(Veus dou paon. Richel. 1534, f 59 v".)
— Inf. pris subst., coup de tonnerre :
Escroistre de tonnoirre.
(Dicl. popul., Richel. 837, f 225''.)
2 ESCROISTRE, escroilre, escreislre, es-
n eitre, escrastre, verbe.
— Act., accroître, augmenter, élever :
Por eus anierai lor parenz
E esereislrai mais a ma vie.
(Bev., D. de Norm., II. 9719, Michel.)
Des noz aveirs senz uni mentir
Les quide escreilre e enrichir.
(In., ib.. II, 89S2.)
Cil que vous i vodreiz amer
E escreitre et alever,
Cil 1 aura joie e honor.
(1d., ib., II, 10703.)
Pour ton non escroislre et essaucier (S
Graal, ms. Tours 915, 1» 19».)
Dont sont les mauvaises ligniees
Escreues el essauciees.
(Btancandin, Richel. 19132, f 174".)
Que on puet escrasire lou vendage d'une
obole. (12fi9, Charte de Charmes, Arch.
Meurthe, Très, des Ch. de Lorr., lay.
Charmes-sur-Mos., n''38.)
Que je ne puis escroilre outre lai tierce
partie. (1294, Commune de Dijon, Richel. I.
9873, f" 4 v.)
D'une aussi graut victoire escreul il son
nom et sa louenge une aultre fois qu'il
vint devant Laigny sur Marne a tout son
ost. {Grand. Chron. de France, l'Istoire du
Gros roys Loys, vui, P. Paris.)
En escreissanl les autres rentes qu'il leur
deveit. (1311, Ch. du garde du sceau de
Yalognes, Cart. aumon. S. Sauv., f» li'',
Arch. Manche.)
Non voulant empeschier les diz don, au-
mosne, ne devocion, mes garder et es-
croislre tout ce qui pour le subside de la
terre sainte seroit. (1318, Arch. MM 1093.
pièce 101.)
En escroisant la franchise et la noblesse
de la citeit. (1345, Hist. de Metz, IV, 104.)
Ampliare, escroilre. {Gloss. de Conches.)
La dicte église quant elle sera augmen-
tée et escrue comme dessus est dict. (Vi-
dim. d'un acte de 1394, Soc. arch. de
Tour., VII, 208.)
Jucques a ce que les entfans furent es-
creuz, nourriz et expérimentez en la guerre.
(J. CHARTiEH, Chi'on. de Charl. VU, c.
147, Bibl. elz.)
Que l'umain genre croist beauroup
Et sera escru lout aroup.
(Mist du fiel test., 202i;.
A. T.)
Et, s'il plaist a Dieu, escroissoa
Nostre postérité humaine.
(/*., 3283.)
Priant Dieu qu'il luy voulsist escroistre
honneur et seigneurie. (Orose, vol. 1,
f° 63'', éd. 1491.)
— Rén., s'accroître, prendre de l'ac-
croissement :
Et lor avoient otrié que il se peussent
escreitre en lors feuz. (1293, tell, du vie.
de Pont- Aude mer, S. Evroult, Arch. Orne.)
446
ESC
ESC
ESC
Quant li prodomne s' escressent en nue
terre li communs puobles en doit eslre
liez et en joie. [Liprem. liv. Salemons, ms.
Berne 390, f» 1S7'.)
Le fleuve qai court a Rome
S'escrul si hors son propre coars
Que... ^,
. (Vie S. Grég., ms. Evrenx, f» 138'=.)
Que ledit Robert et ses hoirs puissent
murchaander en la serjanterie devant dite
eleusescroislre. (13H,Àrch.JJ46, MOI r».)
Quatre acres de bas d'yllos en l'eaue de
Seine jouxte l'isle dudit Jaques pour tout
la ou il se pourroit escroisfre. (1343, Arcli.
JJ7j, fSSr".)
Plusenrs loups et louves et autres bcstes
ravissantes se sont grnundenient eacreus en
nostre duchié. (CA. du 14 déc. 1421, Breq.,
n" 1063.)
Leur corafre s'en eserut de la moitié.
{Chron. du siège d'Orl, Vat. Chr. 891.)
Apres la victoire des Goths, la puissance,
et richesses des Lombars commencereut a
s'escroislre. (Carion, Chron., f 164 V, éd.
1548.)
— Neutr., dans le même sens :
E vos l'enfaDt Garnier escrovsire et i-hier tenir.
{Aije d-Avipi., 2613, A. P.)
Que Dien li vonsist olroier
Que semence et enfant cusl
Par rni le lignage escreiisl.
(Dial. de .S. Grég., ms. Evreux, f° 16 r°.)
Qne les mauvais ne puissent escroislre
ne en richesses ne en puissance. (ObeSiME,
Politiq., f 49S éd. 1489.)
Le jeune fut nommé Jacob, nourris fu-
rent ententivement et endoctrines de leurs
père et mère, grandement multiplièrent et
escreurent. (Orose, vol. I. f» 36'', éd. 1491.)
Quant je re^^iràe escroislre
Noz enlîans que voicy.
(J/isf. du viellest.. 1969, A. T.1
— Infin. pris subst., le bien escroislre, le
bon succès :
Piocheilé, or du bien escroislre !
Je ne t'en donioie .ij. œs.
(J. BoDEL, li Jns de sailli yicholai. Th. fr. an m.
à., p. 196.)
— Esc.reu, part, passé, accru, aug-
menté :
En la tere qui doit estre mouteploiie et
escreue de ma maignie. (S. Graal, Vat.
Chr. 1687, f" 48^)
Sinon que les revenues dudit lieu soient
telement escrues par aucune espace de
temps, que... (Cfe.de 1230, Hist. de Meaux,
II, 154.)
Quant la toison est escreue. (Brun. Lat.,
Il Très., p. 134, Chabaille.)
Li feus est escreuz d'une estincelle.(Bi6Ie,
.Maz. 684, f° 27''.)
En eulz ait esleit ruine et perdition es-
crue et multipliée. (Ps., CV, Maz. 798,
f° 261 V».)
Parquoy honneur estoit escreu en l'avan-
tage d'aucunes personnes. (COURCT, Hist.
de Grèce, Ars. 3a89, t" 185''.)
Bailletant.
Forts.
Mallepaïe.
Graos.
Baillevant.
Gros.
Mallepaye.
Esr.rettz.
{Dial. de Mallepaye et de BaillevanI, dans les
QEuv. de Villon, Jouaust, p. 204.)
De par nous n'est l'hnmain lignage
Escreu.
{Mislere de la Concept., 1540.)
ESCROLLEn, - oler, - ouller, - ousler,
V. a., ébranler, secouer :
Ainçois douloient sur toute rien que la
montagne qui estoit si escrollee par les
martiaus ne cheist sur eus. (GuiLL. de
Tyr, II, P. Paris.)
Et fist lever un grant vent qui escrolla
une maison. {Comm. s. les Ps. ,ms. Richel.
963, p. 176, col. 1.)
11 leur dict que ses gens en estoient
vuides, pour ce que ses engiens avoient
tellement escrolle la muraille., qu'elle tre-
huschoit chacun jour. (Molinet, Chron.,
ch. LVliI, Buchon.)
Et sifflans de sa grieve alaine, escroloil
les gros trônez des hautes forestz. (Le-
maire des Belges, /i/«s(r. de Gaule, i, 193.)
La divinatrice Pythie avant respocdre
par l'oracle escrouHoil son laurier dômes-
ticque. (Rabel., III, 45, éd. 1532.)
La estoit ung sycomore antique : elle
Yescrousla par trois foys. (Id., III, 17, éd.
1532.)
ESCROIT, voir ESCROIS.
ESCROITRE, voir ESCROISTRE.
ESCRONNER, V. a., rognep :
Tôt autrement II ferons enduriT,
Et pies et maius li ferons escronncr.
(Les Loh., ms. Monlp.. f» 183».)
ESCROPiR, voir ESCOPIR.
ESCROSEIS, voir ESCROISSEIS.
ESCROSTER, VOir ESCROUSTER.
1. ESCROTER, - eir, V. n., faire du
bruit :
Astrepo, escroteir. (Gloss. lat.-fr., Richel.
1. 4120, f 122 r».)
2. ESCROTER, - otter, - ouler, - ousler,
V. a., ôter la crotte, décrotter:
La dame luy fist escroler sa robe. (Da-
QUESNE, Hist.' de J. d'Avesn., Ais. 5208,
f 8 v.)
Voulez TOUS qu'ilz soient escrolé
Par manière de passe temps.
(Gbeban, Mi^l. de la pass., 1U51S, G. Paris.)
— Enlever les ordures de :
Vuidera et rafraischira l'auge d'eau claire,
escrouslera l'aire. (Liebault, Mais, rustiq.,
p. 113, éd. 1597.)
— Fig., dérober :
Et li fous raoinnes entendi
A s'abaie desrober;
Wi re.Tiest croiz a escroler
Teste, ne cliasse, ne calice
Vaillant lou pan d'une pelice.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f 29».)
Escrottsler
Texte ne casse ne callisse.
(ll>., Ars. 3o27. f» 49".)
— Fig., battre, défaire :
Chantez, noltez. deschantez, ?ringotez,
Petiiz enfans qui sçavez contrepoinct.
Et nous monstrez par voz chanlz lleuretez
Conment François ont enté escrolez,
Uuez par terre et gallPz mal à point.
(MoLiNET, Chans. sur la journée de Guinegale, ap.
Ler. de Linc, Ch. hist. fr., I, 390.)
Mais les soldats, encor qne par milliers
Soijent eficroltpz. regardant ces figures,
Pas un n'en veis mis en ces ponrtraictures.
(1612, Serin, du Cordel. aux Soldats, Var. hist. et
litl., II, 341.)
— Briser :
Geste beste est impatiente de fermeure,
et escrolle tout ce qui l'empesche de sortir.
(Liebault, Mais, rust, p, 133, éd. 1597.)
ESCROToiR, s. m., brosse:
Une escouvette ou escrotoir. {Coût, de
Valenc, Nouv, Coût, gén., 11, 258.)
ESCROTOiRE, escvout., S. f., brosse :
Sept escrotoires de poil. (1527, Iiivent. Oc
tnerc, Arch. Gir., Not., Brunct, 67-5.)
Petites escrouloires de poil. (Déc. 1571,
Arch. Gir., Not,, Dorléans, 212-1.)
ESCROUE, voir ESCROE.
ESCROUELLEUR, adj., scrofuleux :
La femme qui aura conceu durans ses
fleurs engendrera enfans lépreux, tij^neiix,
goutteus., escrouelleurs. (Paré, ÛEuor., XIX,
III, Malgaigne.)
ESCROUERIE, VOir ESCHOERIB.
ESCROUET, voir ESCROKT.
ESCROUGAITE, VOlr ESCHARGAITE.
ESCROUGUAITIER, VOif ESCHARGAITIER.
ESCROULLBR, VOir ESCROLLER.
ESCROUPER,"]- oupper, escruper, v. a.,
découvrir la croupe de :
Si corn Tardius li limeçons
Lnt et chanta les .m. liçons
Seur la bière dame coupée
Que renard avoit escroupee.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f 196'^.)
Pnis par derîere en escmpant.
(Renarl, Snppl., var. et corr., p. 391, Cha-
baille.)
— Escroupé, part, passé , monté en
cronpe :
Va Corporean bravement se monta
D'uu asne fort qui portoit la poiree ;
Et son varlet d'une pecque escrouppee.
Pour son sommier il print le poulichon.
(Chans. cmtre la milice bourg., 1562.)
ESCROU.SEMENT, VOir ESCnOISSE.MENT.
ESCROUSER, V. a., ciTuser :
Se les ees sont en crous de chesue ou
d'autre arbre, l'aurelleor poent escrouser
l'arbre ou elles seront. (Registre de Châ-
teau du Loir, i" 55, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
ESCROUSLER, VOir ESCROULLER.
■ 1. ESCROUSTER, -oslcr, -out'r,-oter, v.
a., ôter la croûte de, en prenant ce mot
dans ses divers sens :
L'Escriture n'entendent mie,
La croste eu ont et nous la mie ;
N'i voit nient qui ne \'escroule,
Tonz li biens gisl desouz la crouste.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f" 22M
L'escripture n'entendent raie,
La croste en ont et nos la mie,
^'i voit nient qui ne Vcscroste.
(Id., it>.. ms. Brux., f" 21"'.)
ESC
Si a .11. pasler Jevant soi.
De l'uo la croastc .i. pni souslienTe.
Kl tant Yescrousie et tant le lieuve
Que Illettré i pnet le brief esi^ript.
(Gaot. d'Arr., Eracl. ms. Tarin, P IS"».)
Escrouler une playe, cnistam viilneris
ili'trabere vel avellere, et vulnus resolvere.
(Dlez, Dict. fr.-atl.-lat.)
2. ESCROUSTER, VOir ESCROTER.
1. ESCROUTER, V. 11., sp cachep au
fond des grottes :
Ses deciples qai l'atendoient
En terre, et qui tapi s'esloient
Ponr la doute et pour la manace
Des Juis, lors forent de grâce
De joie et de seurté plain.
Si qae tons i furent a plain
Sanz repondre et saoi escrouler.
{Fait. d'Ov.. Ars. 5069, C Sâ^.)
?. ESCROUTER, voir ESCRODSTER.
ESCROUTOIRE, VOir ESCROTOIRE.
ESCROVVETE, voir ESCBOETE.
ESCRUAUDER, V. a., débarpasser des
cruaux, des mauvaises herbes :
Escruauder en le caude rivière. (1446
Lille, ap. La Fons.)
Fermier et escruauder le caude rivière.
(Ib.)
Escruauder en le caude rivière. (1450,
.■6.)
Cf. Cruau.
ESCRUEPIERCIIE, VOlr ESCHAMFERCHE.
EscRUERiE, - ye, S. f., l'espèce de
draps écrus, fabrication de draps écrus :
Tant au regart de Vescruerie comme des
draps parez. (1399 Ord., Vlli, 337.)
De le boiste de ['escruerye, .XL. solz de
renchiere, .xx. solz au vin, mise a pri.\ par
Jehan le Vasseur, tisserant. (1497, Compt.
faits p. la ville d'Abbev., RicUel. 12016,
p. 13.)
ESCRUETTE, S. f., SOUChe ?
Pour obvier au.^ abuz et grandes faultes»
qui par cy devant ont esté commis et per-
pétrez en nos foiestz, a cause des ventes
de rotes, escruettes, buissons, rues, alaires
et toiques.... (Uebuffi, Rubricque des eaux
et forets, f» 168 r», éd. 1347.)
ESCRUPER, voir ESCROUPER.
ESCRUPiR, voir ESCOPIR.
ESCRURE, v. a., briser, fracasser :
Pires jecle et cailheais. et fait mainte elondure
De hyame, et le chief jusqu'à cervel escrure.
(Jeh. des Preis, Gesie de Liège, II, 98i'J, ap.
Scheler, Gtoss. phiîol.)
ESCRUTE.XER, VOir EsCRUTINER.
EscRUTiNABLE, scruttii., adj . ,scrutabie :
Sa sapience (de Dieu) non scrutinable.
{Chron. et liist. saint, et prof., Ars. 3515.
f 1 V.)
EscRUTiNE, scruline, scruptine, s. m.,
examen :
Scruttne n'est autre chose que inquisi-
cion de la foy et de la religion cristlenne,
qui est aussi comme une voie et chemin
a parvenir au baptesme. (J. Goulain, Ra-
tion., Ricbel. 437, f" 274 r".)
ESC
Et non considérant les personnes, qui
ne quelles, j'ai mis mon escrutine en leurs
queslions pour en décider par bien en-
tendre. (G. (;ha,stell., Chron. des D. de
Bourg., m, 74, Buchon.)
— Scrutin :
Et sera faite l'élection par voie d'escru-
I Une. (1326, Arch. JJ 64, t° 212 r».)
i Ce faict, par deue scruttne deuement
publiée, sera pourveu dudit lieu à la per-
sonne qui par le moyen dudit scruline
sera esleue. (1413, Ord., X, 103.)
Pour faire jurer au scruline ceux qui
eliroient. {Pièce de 1413, ap. Godefroy,
Annot. sur l'hist. de Charles YI, p. 662,
éd. 1633.)
Conclud a esté que les officiers seroient
continues en leurs offices ou eslus de nou-
veau par voie [de] scruline. (16 fév. 1512,
Orilonn., Arch. législ. de Reims, 2" p., t. I,
p. 858, Doc. inéd.)
Ont esté nommes pour bailler leurs voix
par voix Aa scruttne, et eslire et nommer
les officiers qui seroient de la ville pour
un an. (27 fév. 1514, ib., p. 860.)
En toutes élections estoient troys voyes
et manières d'eslections ; savoir estoil :
scruptine, compromys et vix Spirilus
sancti. (Titre égaré.)
EsciiuTiNEMENT, S. m., examen, scru-
tin :
Mais ores conment il lui a pieu faire de
luy, cela je l'ignore, et fault laisser a sa
miséricorde et a sa justice ordonner du
cas, et la ne fault nul escrulinement. (li.
C.HASTELL., Chron. des l). de bourg., m,
113, Buchon.)
ESCRUTINER, scrutiticr, V. a., exami-
ner, fouiller, scruter, sonder :
A escrutiner les mystères devins. (Vie de
S. Franc. dAss., Maz. 1351, 1° 4'.)
Qnar raisons scet escrutiner
Les causes et les fins trouver.
{.inli-Claudianus, Kichel. 163i, 1° 7 r".)
Tout bien considéré et bien escrutine
ses besoingnes et soncouraige.il ne povoit
veoir en lui meismes qu'il s'osast fyer sur
celle part. (Fboiss., Chron., Richel. 2644,
f» 334 V".)
Cyrus ainsi instruit commencha snruti-
ner ceste besoigne. (Fossetier, Chron.
Marg., uis. Brux., Il, 1» 93 v".)
Qui bien vouldroit escrutiner le fous.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg.,
II, 69, Buchon.)
Il y a beaucoup de circonstances en paix
lesquelles, si elles ne sont bien regardées
et cscrutinees, beaucoup s'y pourroit Inm-
ver d'abus. (In., le Livre de paix, VII, 390,
Kervyn.)
Ceste chose bien escrutinee par les com-
mis, fut trouvée véritable. (J. Molinet,
Chron., ch. xiv, Buchon.)
Le Seigneur Dieu scruline tous les
cueurs. (Le Fevre d'Est., Bible, Paralip.,
I, 28, éd. 1334.)
— Il paraît employé abusiv., dans cet
exemple, pour dire renfermer dans un
coffre :
Prince qui tout enfosse et escrutine
Et tout applique a privée rai,ine.
(J. MESCtti.soT, Bail., sv, éd. 1539.)
— Neutr., faire des recherches :
ESC
447
Les seigneurs qui der y veoient et qui
telles manières de gens de compai"nes
ressongnoient, escrulenoient sur cest estât
et ces traitties. (Froiss., Chron., Xfl 347
Kerv.) '
Si ne devoit on pas sus escrutiner, ne
laire chose parquoy nulle discention s'es-
meust, ne raesist entre les deusroyaulmes
(ID., ib., XIV, 58.J
EscuAGE, - aige, escuiage, eeuage,s. m.,
service militaire que devaient certains
ûefs ; droit qu'on payait pour s'exempter
du sfer\ice, ou pour faire servir un autre
à sa place :
Par totes les cilez ai rais rann escuage.
De deniers, d'armes, et d'onmes faii taillnge.
(Th. de Ke.nt, GesIe dWlis., liichel. 24361
f 36 V.)
L'en ne mettra nul escuage ne aie eu
nostre règne, fors par commun conseil de
nostre règne. (1213, Gr. Charte de J. sans
lerre, Cart. de Pont-Audemer, f" 82 v»
Bibl. Rouen.)
Item, corne la gient monseigneur le roy
demandent a la gient audit duc sys cenz
livres de Vescuage des trois guerres de
Guales, dont mouseignour le roy le a quité
autrefois, soupplie ledit duc que monsei-
gneur le roy mande a sa gient que il ne
s'en efi'orcent pas e que ils laissent sa
gient en paez, et que desoremes ne les de-
mandent. (1289, Beq. du duc de Bret. au
roi d'Angl , Lett. de Rois, etc., t. I, p. 332.)
Toutz maners de trespasses de la forest
auxi bien d'embleiour corne de vert et de
veneson wast et queiscouques autres tres-
passes faitez dans la forest ajuges ou a
juger reliefz escuages tanquez en temps de
Uùslre passage devers Brabant. (Stat.
d'Edouard lll, an xiv, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
Ne que les seigneurs ou autres de quel
estate ou condicion que ils soient qui
teignent par escuage ou autre service due
au loy ascunes terres ou possessions de-
dens le dit royalme ne soient ascunement
excuses de faire les services et devoirs des
dites terres et possessions dues. (Slal. de
Henri IVd'Englet., au iv, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
Aussi par chascun an paier au roi cinq
solz touru. pour escuaige a terme de Noël.
(1409, Denombr. de la chastell. de Lyons,
Arch. P 307, t° 1 V.)
Et en l'an que il fait garde, il ne doit
point d escuage, et doit ost et chevauchée
a sou cùust. (Rég. des fiefs et services des
monast. anglais, t. 11, p. 1032, ap. Duc,
Scutagium .)
Escuage est appelle en latin Scutagium,
c'est asçavoir,servitium scuti.Et tiel tenant
que tient sa terre per escuage, lient per
service de cbivaler. (Littl., Instit., 93,
Houard.)
Par autoritie de parliament, Vescuage
sera assise et mis en ci naine somme d'ar-
gent, quant chescun, que tient par entier
fee de service de cbivaler, qu'il ne fait ni
per lui mesme, ni per un autre pur lui ové
le roy, paiera a sou seiiinior de que il tient
la terre par escuage (ID., ib., 97.)
ESCUARTELER, VOIT ESCARTELER.
ESCUGEL, - chel, - cial, - ciau, - chial,
escusseau, escousceau, s. m., petit écu,
écusson :
448
ESC
ESC
ESC
Lors prist une semblance d'un garçon
a pié trotanl, et perla unes lettres seelees
rloses en escuciau. {Arlur, Richel. 337,
f 48»-.)
Un garçon raoult bien alorné
Oui porte un escucel doré
A an lion a sa caintnre.
HmaUaset Ji., Richel. 315, f 323°.)
Ll nassiaus l'a choisi, si li lient Vcseiieel.
(Restor dit Paon , ras. Rouen, f 96 r".)
Une ceinturete
Broadee d'or a escuciaus.
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f» 91=.)
II n'avoit pas robe de soie,
Ainz avoit robe de floreites.
Fête par Ones amoreites
A losenges, a esaiCiaus,
A oiselez, a lionciaus.
iRme. Richel. 1573, f° 8^ et Flor., Rie. 2735,
1° 6».)
D'an cendal jausne bien porpointe
Bordes entor a escuchiaus.
(LEscouffle, ras. Ars. 3319, ap. Michel. Récit, s.
te comm., p. a'6 )
A I. faus escuchel en mi
Paint de fausse religion.
{Hl'ON de Mery, Tornoiemeiit de t'Anleehrist,
p. 26, Tarbé.)
A .1. faus escucel lislé.
(In., il/., p. 27.)
rt'oi pas encore bien avises
Des esaiciaus l'une moitié.
(Id., ib., p. 58.)
A escuciaus de riche onvraigne.
(Ade.v., Cleom., Ars. 3U2, f 63".)
ICt con li escucel des sieles
Krains senr oi'ez et compeueles
Et escheleles et lorains.
(Gui.iRT, Roy. tign., 19613, W. et D.)
Sa galle ariva toute peinte, dedens mer
et dehors , a escussiaus de ses armes.
(JOINV., 138, Wailly, 1874.)
Ans espaules desquelles chazubles par
derrière il aura chascune deu.x escotissiaus.
(1329, -Ircftiu. hospit. de Paris, II, p. 28,
Bordier.)
Escus neufs rouges a un escuchel des
armes de France. (1339, Acl. norm. de la
Chamb. des compt., p. 196.)
Plusieurs escusseaux aux armes. (134S,
Trans., Fonteneau, I, 45, Bibl. Poitiers.)
Pour fere les escusiaux dou tref. {Cart.
de Provins, f" 75% Bibl. Provins.)
— Écuelle pour le feu de l'encensoir :
IcelUil Jehaiinin prist en l'esgllse cathe-
dral d'Auceurre un encencier el en
vend! deux chesnez et un escussiau qui
estolt audit encencier. (1389, Arcb. JJ 13S,
pièce 180.)
— Petit écu, monnaie de France :
L'an mil deus cents soixante trois,
Furent abatu li mansois,
Li escuciau, ii angevin ;
Ainsi furent li Poitevin.
(1263, Clir. de S. Mafiloire. Le Benf, Di-serta-
lions, I, p. US.)
— Quartier d'un écu :
Nus ne puel raestre en sele ne en escu
chose emprientee ne enpastee ne jeteiche
d'estain, se ce u'estoit qui couvenist re-
muer a besoing .il. escuciaus ou .m.
d'une sele que aucun preud'uume eust a-
chastee, et pourroit on fere ces escuciaus
d'un estain taint a la requeste de lâche-
teeur. (E. Boa., Liv. des mest., i" p.,
Lxxvill, 13, Lespiuasse et Bonnardot.)
EscuGEHiii, escuchei-ie, s. f., fabrica-
tion d'écus :
Escucherie et quankes il i affiert. (1282,
Heg. aux bans, Arch. S.-Omer AB xvm,
16, n» 903.)
ESCUCHEL, voir Escucel.
ESCUCHERIE, VOir ESCUCERIE.
EscucHiEU, voir ESCUCIER.
EscuciER, - chier, s. m., faiseur d'écus,
de boucliers ; les escuciers fabriquaient
des boucliers couverts de toile, de cuir,
de cuivre, sur lesquels étaient peints des
lions et des fleurs de lis :
Escuciers. {Taille de 1292, ap. Géraud,
Paris sous Phil. le Bel.)
La maison des escuchiers et des guardes
le roy. {Bible, Maz. 532, V 124''.)
EscuDETTEj S. f., nombril de Vénus :
Escudettes. Umbilicus veneris, acetabu-
lum, herba coxendicum Pbn. scatuncellus
Barbaris -/.oiuXrjOtijv, /.ujxSâXiov, oxuTàXtov.
ït. Nanescrunt. it. ombilico diVenere. {No-
mencl. octil.)
1. ESCUEIL, escoil, escoeil, escoel, escuel,
escuil, esquoeil, eskeul, s. m., accueil :
Si feront as paiens .1. dolcros escuiel.
{Mirng. d'Aiijr., Richel. 766, f" 41 r".)
— Elan :
Mult i a gent de fort escuil.
Plein de sorfait e plein d'orgnil.
(Ben., D. de Norm., Il, 13ai9, Michel.)
Va s'cnt Ogiers les plains de Mont Cevroel.
Mil chevalier le sivent a escoel.
(Raijib., Oijier, 9002, Barrois.)
Envie e luxure e raeresce
Sont ui cest jor en tel escoil.
(Besant de Dieu, lo74, Martin.)
Sy s'en vinrent ferir de plain escuel eu
cheïilx qui chevaueoient deriere. (Froiss.,
Cliron., XVII, 123, Kerv.)
Mes tu le saras, se tu voes.
Si en vaurra mieuls tes esquoes.
(Froiss., Voés., Il, 177,343, Scheler.
— Prendre escueil, prendre son élan,
prendre son essor :
E quels peines auront ileoc
Icil feluo qui par prguil
Ja prennent par eols escuil
De gnrrer Den e la lei.
(S. Brandon, 66, Michel.)
Prist son escueil si s'est esvertuez.
(Alisch., 5618, ap. JonckbI., Guill. d'Orange.)
Il prent tornoiemens et deraaine grant brueil,
Quer sachiez de verte, se je dire le weil,
Qu'en tout le premier an a pris Gui tel escueil
Qu'en parole de lui entres! a Corbueil.
(G. deNanteuil, 154, A. P.)
Bien lait l'orçuillous prendre escueil
Et haut monter et gouverner.
(Jeh.in DE CoMDÉ, Poés., H, 154, 88, Scheler.)
— Désir, envie :
Simple et plaisant sont li vair oeil.
Sans fiereté et sans orgueil.
Et si doucement :illr.'\iant
Qu'il me donnent moult grant escueil
D'avoir le bleu que j'en recueil.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f 48 v» ; éd. .Sche-
ler, 11,201.242.)
— Lieu OÙ on se retire, retraite, séjour :
II a pris escueil ailleurs en ses vieux
jours. (G. Chastkll., Chron. des D. de
Bourg., m, 33, Buchon.)
— Fig., chemin, passe :
Hz (mes commandemens) te mellront en droit
[escuein
D'avoir pris de chevalerie.
{Litre des cent ballades, Richel. 2201, f» 10 v".)
Tant l'amerez qu'en droit escueil
Serez de mort..
{Ibid., (° 20 v°.)
— Situation :
Avoirs t'a mis en mal esceul.
(Recl. DE MoLIE.Ns, Miserere, Ars. 3327, P 123''.)
2. ESCUEIL, S. m., espèce de chêne :
Aussi faut il advlser a ce que l'on ne
mette en beson^ne des planches d'escueil
parmy celles de chesne. (Jan Maetin, Vi-
iruve, {« 102 r», éd. 1547.)
EScuEiLLiE, escoellie, escoeuillie, es-
coillie,escuellie,esciullie, escumie,i. L,élan,
course rapide :
Ens en la presse se lièrent d'escrtcltie.
{Les Loher., Richel. 4!I88, f» 253''.)
De loing s'espainl, si a pris a' escueil lie.
(ilon. Renuart, Richel. 368, f 246=.)
II le consieut a plain cors i'escoellie.
(Auberi, Richel. 24368, f" 47>'.)
L'espee fiert a terre de si grant escuillie
Grant demi pié l'orahal dedens la praerie.
(Aye d'Avign., 480, A. P.)
Ii anqnant salent des murs a escoillie.
Mais au caoir froisse tous et esmie.
(.inseis. Richel. 793, !" 69''.)
El no gent sont remez, ne sont point decachié.
Mais en Lusarce entrèrent tout de plain escuetlie...
{Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3144, C 224 v».)
Dont se fiert en l'estor a plains cors i'escuellie.
{Ib., f 276 V».)
Quant que chevax puet oorre d'escoillie
De lui se partent.
{Gaydon, 7804, A. P.)
Point le destrier, qui li corl d'escoillie.
Ub., 8215.)
En els se fiert tout d'escoillie.
(Bellep., ilachab.. Richel. 19179, i" 54 v°.)
De ses gens
Mena od lui quatorze cens
Moult bien armés sour les destriers,
.Sonne li fers et li aciers :
Ou gait a plain cours d'escuellie
Feri Renart et sa raaisnie.
{Renarl le nouvel, 1083, Méon.)
Contre la roche vint de si grant esriuillic
Que parmi le milieu est toute depeohie.
{Gaufrey, 7839, A. P.)
Ens on fossé entra et sailli A'escueitlie.
(Cdt., du Guesclin, 20003, Charnère.J
— D'une escoeuillie, d'une coursi\ à la
fois :
Dix ou douze ruines danser
Y veoit on d'une escoeuillir.
(LefraJX, Champ, des Dam., Ars. 3121, C 7".)
— Atts escueillies, d'une course rapide :
La nef Gui de Namnr première
S'en va le cours aus esmcillies
Et se fiert entre les g;ilies.
(GniART. Roy. Iign., I;i204. W. et D.)
ESCUEiLLiER, esQuelUer, verbe.
ESC
ESC
ESC
449
— Réfl., s'élancer :
Li sires de Biaug;e[u] prist son glaive en
son poing et s'escueilla pour sallir oultre.
(Froiss., Chron., IV, 118, Luce.) Var., s'es-
guellia.
S'escueilla et salli en. (In., ib., IV, 327,
Luce.)
Se mist a deus pies le bort de se nef et
s'esquella tous armes et sailli a terre. (Id.,
ib., 111, 359, Luce, ms. Amiens, (" 89.)
Sy test qu'ilz (les chevaux) sentirent
l'espouron, ilz s'escœillerent a la course.
(iD., ib., Richel. 2646, f» 56''.)
Adont Edouart de Beaujeu, par grant
ayr, prinst son glave, et s'esqtioella ou
sallir oultre le fosset. (Récils d'un bourgeois
de Valenciennes, p. 252, Kervyn.)
— Eseueillié, part, passé, prêt :
Puis que je estoye appareillié et escœil-
liez pour la joustè. (Fboiss., Chron., Ri-
chel. 2646, f° 23».)
EscuEiLLiR, esquoeillir, escoeullir, es-
queillir, esquellir, escoeilUr, escoilUr, escuil-
lir, esk., verbe.
— Act., cueillir :
Les nois et les pomraes cneillir
Et les autres fruiz escueillir.
{habl. d'OïK. Ars. S009, f 2t3=.)
— Consumer, passer :
S'dj ma vie en duel e.vueillie ;
Je n'ai mie verge cnellie
Por moi castoier et donter.
iLi Lais de courtois, Richel. 1553, f" 500 t'.)
— Rassembler toute la force de :
Escuelt le bras, et laist l'espiel aler.
(Raimbert, Ogier, 8968, Barrois.)
— Réfl., se rassembler :
An tref l'empereor se furent esqurlli,
\it quant François les voient, moult en suntesbahi.
(Quat. filsAym., p. 72. Tarbé.)
Saiemon, Joseran, chil se sunt escueilii,
ïrestons les .xi. pers, qui estoient harili.
(Gaufrey, 6321, A. P.)
Et s'acoropaignoient a un pilot .xx. ou
.XXX., et s'escueilloient, et puis boutoient
de grant randon contre le mur. (Fhoiss.,
Chron., Richel. 2641, 1° 64 y.)
Et s'escueillirent celle propre nuit la
somme des gens que le Barrois des Barres
avoit nommes. (Id., ib., Richel. 2644,
f» 116 V».)
— Act., animer, exciter, faire marcher
Parole il asez sovent
Kanl il cner e buce eskell
A annoncier ce ke il vuelt.
IDelivr. du peup.d'Isr.,ms. dn Mansl"3,r60 V.)
.C. dy.'ible ierent enlonr
Ki celé jurant roue e^cwiloienl,
Si durement le tormentoient
Que tous inûers en resonnoit.
(De S. Jehan Paulu, Richel. I.i33, f i22».)
Quant la nef s'en vient de la grant mer
au port, pource qu'elle est fort esmeue et
empainte et i cueilli le vent elle s'en va trop
plus legierei ent pour le impétuosité de son
mouvement le quant ele se part nouvele-
ment du port ource qu'ele est adonc plus
forte a escoe ir et a mettre au chemin.
CEvRART DE Cl TY, Probl. d'Arist., Richel.
210, f" 281',)
Ensi fu il plores des Flamens qui, de-
vant ce, 11 avaient esqueilli a faire ceste
T. m.
emprise. (Fboiss., Chrnn., 1, 301 Luce,
ms. Amiens, f" 14.)
— Lancer :
El drecherent lor voiles ol li vens 1rs m gie.
Plus tost c'une saiete quant ele est esqueillie.
(Conq. de Jerus., 1, 551, Hippean-t
— Renverser :
Jus m'esgueut ; lors m'en prent a batre
Des pies et des peins par tresloul.
(De la Mon Larguece, ap. Roted., OEuv., H. lie,
Jub.)
— Réfl., s'élancer, s'empresser.se hâter:
Et me sire G. s'esqueut
Apres le charetiers poignant.
(Dou Cheval, de la charele, Richel. 12360. f ii''.)
Quant il volt les enfans qui ont les maus saisis,
Il se retrait arrière, si s'est outre esqueltis.
(Roum. d'Alix., f» 5i'', Michelaot.)
Vers sains Denis s'est par ère esquoeltis.
(.Aubery, p. 123. Tarbé.)
Mais il saut outre, bien se set escoillir.
(Ib., Val. Chr. 1441, f° 2 r°.)
Qnant il s'esqeut as chiens et il les fait miser.
(Conq. de Jérus., G'.'.i, Hippeau.)
Li cos s'esqueust, grant joie Dst,
Tantost commença a chauler.
{De l'Ermil. que le diabl. conchia, 182, ap. Méoo,
Nouv. Rec., II, 367.)
Naie voir, tant n'atenderoie je mie, ains
m'esquelderoie de si lonc que je verroie
une maisiere u une bisse pierre, si hurte-
roie si durement me teste que j'en feroie
les ex voler. (Aucassin et Nicoletle, Nouv.
fr. du XIII» s., p. 262.)
Regarde ainçois comment je règne
Que lu mettes le pié avant
Tu ne sces mie, je m'en vant
Corament qu'au mouler lu t'escoeiltes.
Quel voie in prens ne recueilles.
Mes la le saras se tu voels.
Si eu vaudra mieuls tes escoels.
(Froiss.. Poés.. Richel. 830, f» 36 v".) Var. : ta
fesquoelles. (Ed. Scheler. Il, 177,541.)
Le coursier., prist son mors aux dens
par telle manière qu'il s'escueilly et s.;
démena tant qu'il fut maistre du seigneur
qui le chevaucboit. (II)., Chron., Richel.
2641, f» 42 r».)
Lequel coursier, qui cstoit grant et fort,
s'cscueilli a courir et emporta le chevalier
maugré lui. (In., ib., f" 137 r».)
S'escuillir a la course. (Id., ib., t. IV,
c. 12, Buchon.)
Voyant saniepcea cheval qui l'attendoit,
j soubdainement sans mot dire s' escueillit el
monta derrière sa niepce ; et commen-
chierent a trotter parmy les rues. (G. Chas-
tell., Chron. des D. de Bourg., I, 37, Bu-
chon.)
Mais en gardant mon humble el bas
Je m'entreliens et vis de mon acquerre
S'il n'est que force ou ardant faim me serre
De m'escueillir en pins haullaine usance.
(Id.. Louenge a la très glorieuse Vierge, viii, 272,
Kervyn.)
— S'efforcer, s'appliquer :
Doux Père puissant, je m'escueil
A faire tout voslre vouloir.
(ilijst. de S. Crespin, p. 137, Dessales et Cha-
baille.)
— Neutr., s'efl'orcer :
Elle Vesquialt a escondire
Plus qu'ele n'avoit fait devant.
Le Poore Clerc, 37, Méoa, Soiiv. Itec., I, 103.,
— Act., diriger :
Desns le hiatne amont est li hrans descendus
Par si très grant randonr a le cop esculln,
Li cercles ne li vant la monte d'un festn.
(G. de Mongl., Val. Chr. 1317. f 11"".)
— Entonner :
Un lai en escuel.
(Chans., ap. Wackernagel, Altfr. Lieder, p. 19.)
— Réfl., s'attaquer à ;
Trop cuidier, très hardy joasleur. ..
Contre vous tne vœul escoeullir.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. 3121, l" 78'^.)
— Escueilii, part, passé, empressé, ra-
pide :
Si ne fist onques Diens nul dromout si îsnel.
Qui tant fust escueillis aval le vent novel.
(Geste d'Alix., Richel. 24363, f" 18 v».)
Qnanl Auberis les voit si esquoeillis.
Et du ferir les voit si lalenlis...
(Auberi, Richel. 24368, t" 27^)
Mais peu de gens vois escnellie
A recuellir semenche bonne.
(DU du vrai aniel, 28, Tobler.)
Et estoient tous en voulenté et escueillis
de venir piller Villeviciouse. (Froiss.,
Chron., Richel. 2644, f" 191 r".)
Et estoient adont en voulenté et tous es-
queillis de faire guerre au roy de Porlingal.
(Id., ib., Richel. 2660, f» 143 r°.)
Si se encontrerent de grant randon les
deus nefs, car elles estoient grandes et
fortes et bien esquellies. (iD., ib., IV, 324,
Luce, ms. Rome.)
— Agité, emporté :
Grant paine mêlent a sauver leur navie,
Les ondes bruient, li mers est esquellie,
Lievent ces nés et rabaissent a hie.
(Les Loh.. Richel. 4988, f» 272''.)
Par son eslrier i monte de grant ire eseoillois.
(J. BoD.. Sax., cxxvi. var., Michel.)
EscuEiLLOiTE, escuelL, s. f., élan,
course rapide :
Il a bien prise s'escueilloile:
En cho qu'onor aime el covoile,
Li lalsl Deus se voie eoploier.
(Jeh. Bodei., li Conijié, 403, Romania IX, p. 242.)
Gillot .1. escuier si bel
N'a si joitt ne si bien fait,
VA si ara .i. tel con naii
K'a escuelloites sauriens ens.
(Du Garç.et de l'aveugle, Richel. 24366, l" 244^)
ESCUEL, voir ESCUEIL.
ESCUELER , V. a.. Servir dans une
écuelle :
Dame Claresme m'a brasse tel porree
Qui laidement sera escuelee.
(Gaydon, 9216, A. P.)
ESCiiELERiE, csculerie, s. f., fonction
du gardien de la vaisselle ;
Eschanczonnerie , Guillaume Marbré ,
Guillaume Levesque, etc., esculerie, Je-
han de Kerriec. (1459, Exlr. du compte de
Lanoe, Lob., 11, 1258.)
ESCUELETE, csculette, s. f.. dimin. d'é-
cuelle :
Il convenroil mainte escuelete
De poree a emplir son ventre.
(Li Diz dou Bnfet, Richel. 1593, f» 119 v".)
Je faisoie bien une escluse
En un ruissol d'une tieuletle,
El puis prendoie une esculette
Que noer je faisoie aval.
(Froiss., Poés., I, 91,152, Scheler.)
57
450
ESC
ESC
ESC
1. ESCUEMER, escuellier, s. m., vais-
sellier, lieu où l'on serre la vaisselle :
Scutellarium, escuellier. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f° 242 v», et Gloss. de Sa-
lins.)
Ore faut il avoir... un escuellier pour
mettre louclies et escuelles de bos, mais
les louches d'arpent met on en pluseurs
lieux. (Dialog. fr.-flam., f° 3% Michelaut.)
2. ESCUELiER, escuellier, escurillier, es-
cuillier, esciilier, esculer, esquelier, scuiler,
-iere, s. m. et f., marcliand, marchande,
ou fabricant, d'écuelles, de vaisselle de
bois, de poteries :
Quiconques veut estre esqueliers a Paris,
c'est a savoir venderres d'esqueles, de ha-
nas de fusl et de madré, de auges, four-
ches, pelés, beesches, pesteuz et toute
autre fustaille, estre le puet franchement.
(Est. Boil., IAv. des mest., i" p., xux, 1,
Lespinasse et Bonnardot.)
Marcue Vesculiere. (1337, Cart. Alex.
deCorbie, Richel. 24144, f" 59 v».)
Hellin Vesculier. (1361, Compl. deValenc,
a° 14, Arch. mun. Valenciennes.)
A Estienne Maulgarni, esculer, pour 2
pales et 2 grans escuelles de boys acha-
tees de lui. (1395, Compl. de Nevers, CC 3,
f" 5 v", Arch. mun. Nevers.)
— Officier de bouche chargé de la sur-
veillance de la vaisselle :
De la cuisioe le scuiler
Vai par fera suq niester.
(S. Edward k conf., 992, Loard.)
EscuELLEE, esculUe, s. f., mesure poi-
tevine pour les grains qui était à Civray
la 11» partie du boisseau et à Nieuil la
16" partie :
A Nieuil l'Espoir le droit de minage était
d'uue escuellée pour deux boisseaux ; l'e-
cuellée était la 16» partie du boisseau.
( Tarif des foires de Nieuil, Trinité, ch. 2,
art. 5.)
— Mesure de terre :
Un petit morceau de verger contenant
une escueHee,on environ. (1578, Aveu de La
Molhe-Beuvron, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
ESCUELLIE, voir ESCUEILHE.
ESCUELLOITE, VOir ESCUEILLOTE.
1. ESCUER, voir ESCHIVER.
2. ESCUER, voir Escuier.
ESCUERESSE, VOir ESCOUEOR.
ESCUERiE, escuierie. escuyerie, eseuyrie,
esquirie, escurie, s. f., classe des écuyers,
réunion d'écuyers :
Ulueqaes ont trové toute Vescuerie,
Li escuiier ses inaineol, s'ont la foie acoillie.
(£«/'• i^oi- V.Kbe\. 12358, f 36'.)
Hais j'aj bien de cert.iin noble chevalerie.
Et de toute Bretriin^-ne la fleur de Vesmrie
Qui ne daigneroient fuir ne a mort ne a vie.
(La Bataille des IreiUe Eiiglois et des Ireale Bre-
tons, "273, Crapelel.)
Et avoit en la terre de Lucembourg moult
noble et graut foison de chevalerie et
escurie, qui tous firent hommage a la pu-
cflle comme a la droitte héritière. (J.
d'Akras, Melusine, p. 204, Bibl. elz.)
Li roys de France assambloit si grant
gens c'a merveillez, et droite fleur de che-
valerie el esquirie. (Froiss., CAron., V, 237,
Luce, ms. Amiens.)
Autres accoustremens de drap d'or et de
soye servans a Vescuyerie de la dicte dame.
(1498, ms. Richel. Bl.-Mant. 46, f'>22.)
Acoustremens de escuierie. [Ib., f" 53.)
— Charge d'écuyer :
Les escrocs d'eschanconnerie etescuierie.
(1365-66, Compte de lab. d'Aytj., Arch. KK
241, f» 4 V».)
Escroes à'escuyerie. (Ib., f" 15 v».)
Mais dessus tous qu'il fist beau veoir
Le roy armé, acompaigoé des priures
Tant des Françoys qne des aultres provinces.
Faire bondir en l'air leur eseuyrie
Portans sar ealx, monstrant qa'ilz n'estoient
[minces].
Pierres, drap d'or, et riche orfaverie.
(J. Marot, le Voyage de Oéues, éd. 1532.)
EscuERRE, esceure, s. t., charnière ?
.xiiii. escuerres a clauer coffres. (1501,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
.XXXII. tiroirs estamez, a chacun tiroir
deux eulles et deux rosettes pour les layes,
a .II. s. le pièce, .Lxiv. s. — deux paires
de laces joints e estamez a esceure, quatre
esceures el deux clencques a ressort garnies
sur deux platines et deux tiroirs a rosette
servant au porge de ladite chambre. .XL. s.
(Compt. de 1529, Ouvr. faits par ord. d'es-
chevins, f» 151, Arch. mun. Lille.)
Pour avoir ferré une grande garderobbe
pour mectre en la tresaurie de la maison
eschevinalle de liuicl paires de forts laces,
joinctz a escuerre et les escuerre et quattre
fortes ferures, quattre clencques montées
sur platines, quattre tiroirs et huict roset-
tes, .XXII. 1. (1590, XIII' Compte d'AUard
Braem, f 240 v», Arch. mun. Lille.)
EscuERSE, s. f ., course du cerf :
On appelle ruses quant uug cerf fuit et
refuit sur soy, et escuerses aussi pour ce
qu'il esceurt et garentit sa vie. (Gast. Feb.,
Maz. 514, f» 7*.)
EscuERSSER (s'), v. réfl., avoir mal
au cœur, se trouver mal ;
I La suppliante en soy esbatant, elle qui
e toit grosse d'enfant,. .. se /"eust bleciee et
escuerssé tellement qu'il convint qu'elle
partist dudit hôtel. (1405, Arch. JJ 160,
pièce 96.)
ESCUERZ, voir ESCORS.
ESCUIER, escuhier,esciier, s. m., faiseur
d'écus :
A son hostel Vesrtibier trueve;
Ensi que la cootesse raeve.
Sez armez faire li devise.
(Gilles de Cliin, 1287, ReilT.)
Li escuhiers, sans plus de plaît.
En mains d'uit jors l'escu a fait
Et couvrelurez de sez armez.
Cote a armer.
(Ib., 129.5.)
Scutarii, escuers. (Gloss. de Garl., ms.
Bruges, Scheler, Lex., p. 44.)
EscuiERAiLLE, S. f., p.-ê. essuie-uiain :
Quant l'eraperere ot l'eve eue
Et Veseuieraille menue.
(G. de Dole, Vat. Chr. 1723, f° 77*.)
ESCUIERIE, voir ESCUKRIK
ESCUIL, voir ESCtJEIL.
ESCUILLIE, voir ESCUEILLIE.
ESCUILLIER, voir ESCOILLIEB.
EscuiRAiLLE, S. f.,réunion nombreuse
d'écuyers :
Hz sont derrières et devant
Avironnez A'escuirailles,
Pe gens d*armes et de serventailles.
(Boece de Consolacion, Ars. 2670, f° 34 t°.)
ESCUissiER, verbe.
— Act., couper, ou casser la cuisse, les
cuisses :
Ledement t'a ton chapel treit,
Par pon qn'il ne l'a escuissié.
(Renaît. I, 715, Martin.)
Son bon ostor a eseuissié.
(Dolop., 5134, Bibl. elz.)
Il la tenoit eu tel engoisse
Qne par un po qu'il ne Vesctiisse.
(De Conneierl, 167. Méon, tiom. rec, I, M$.)
— Réfl., se briser la cuisse :
Ce ma beste s'espaule ou s'escuisse. (Liv.
au Roi. Ass. de Jér., t. I, p. 614, Michel.)
Dans la langue moderne, écuisser ne si-
gnifie plus que faire éclater le tronc d'un
arbre en l'abattant.
EscuiT, part., tout à fait cuit :
Les pois laissent et la purée.
Viande escuite et espuree
Lor covient querre soir et main.
(G. DE CoiNCi. htir., ms. Broi., f 29''.)
ESCULEO, voir ECULKE.
ESCULER, V. n., aller par secousses :
Li vens tournoit les homes si forment,
quant il esculoit, que a bien petit que il
n'en moroient. {Chron. de St-Ùenis, liv. 3,
ch. 12, ap. Duc, Esculeutn.)
ESCULERIE, voir ESCUELERIE.
ESCULIER, voir ESCUELIER.
ESCULLEE, voir ESCUELLEE.
ESCULLIR, voir ESCOEILLIR.
ESCULORJABLE, VOir ESCOLORGEABLK.
ESCULTANCE, VOir ESCOUTANCE.
ESCULTE, voir ESCOUTE.
ESCULURÉ, voir ESCOLORÉ.
ESCULURGEMKNT , VOir ESCOLORGE-
MENT.
ESCULURGIER, VOir ESCOLORGIER.
ESCULURJABLE, VOlr ESCOLOBGEABLE.
ESCUMBATRE, VOir ESCOMBATRE.
ESCUME, S. î., écumoire :
Item unes escumes faictes en manière
d'uue boule de cagnon. [Dép. pour le châ-
teau de Gaillon, 496, p. DeviUe.;
ESCUMÉ, part, passé et adj., couvert
d'écume :
N'i a si bon cheval n'ait la croupe escitmee.
(Gui de fiant., 1401, A. P.)
ESC
Et il sont chant et e'îcumAe^)
Des bons mangiers el des poirees.
(GuioT. Bible, U'6. Wolfart.)
EscuMEE, S. f., écume :
Par mi la bouche li sant hors l'escumt'f.
{Aleschans, 6837, ap. Jonck.. Guill. d'Or.)
ESCUMEINGEMENT, VOir ESCOMENnK-
MENT.
EscuMEMENT, S. m., écume :
Spumositns, escumemens . {Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
SpuinositaSj escumement. {Voc. laU-fr.,
1487.)
ESCUMENACION, Voif ESCOMKNACION.
ESCUMENCHIER, VOIT ESCOMENGIER.
ESCUMENCIER, VOif ESCOMENGIER.
ESCUMENGE, VOir ESCOMENGE.
ESCUilEXGEMENT, VOir ESCOMENGB-
MENT.
ESCUSIENGIER, VOir ESCOMENGIER.
ESCUMENIEMENT, VOir ESCOMENIEMENT.
ESCUMENJABLE, VOir ESCOMENGEABLE.
EscuMENTEUx, adj., écumeux :
Guttunosus, escumenteux. (Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
EscuMERiE, S. f., piraterie :
Robin Fosse dist au .'suppliant que, se il
le vouloit croire, ilz seroient riches et au-
Toient la finance des compaiguons du pays
de Bretaigne, qui estoient veuuz d'escume-
rie et arrivez avec eulx audit lieu de
Harefûeu. (1407, Arch. JJ 162, pièce 34.)
Ledit Jacquet ala en escumerie deux ou
trois fois seulement ou il a aidié à prendre
aucuns de noz subgez. (1426, pièce cité
dans la Chron. du Mont Saint Michel, i,
244, A. T.)
EscuMETTE, S. f., dimin. d'écume :
Spumula, escumette, petite escume.
(Gloss. de Salins.)
La langue moderne a le mot écumette,
écumoir de fabricant de papier.
EscuMEURE, escremeure, escraymeure,
s. t., écumoire :
Une escumeure de cuyvre. (Comptes des
mines de Jacques Cœur, Arch. KK 329,
f» ^92^)
Une escremeure d'arrain. (S fév. 1394,
Inv. de meubles de la mairie de Dijon,
Arch. Côte-d'Or.)
Paelottes, escraymeure. (Invent, des meu-
bles de la mairie de Dijon, xv s., ap. Gar-
uier, Hist. du quartier du Bourg, p. 7.)
ESCUMICHER, VOir ESCOMENGIER.
ESCUMIGEMENTj VOir ESCO-MENGEMENT.
ESCUMIGER, voir ESCOMENGIER.
ESCUMINEEMENT, VOir ESCO.MENIEMENT.
EscuMiNiEMENT, - uiment, voir Esco-
MENIEMENT.
ESCUMINJEMENT, VOirEsCOMENGE.MENT.
ESC
ESCUMMENIME.VT, VOir ESCO.MENIE-
MENT.
ESCUMUNGIER, VOir ESCOMENGIER.
EscuMOUR, exc, adj., qui sert à écu-
mer :
Duo coclearia ferri et unum coclear
cxcumour. (1419, Compt. de la fabrique de
l' Et/lise de Lyon, Anu. David, vol. 5, n» 4,
f. 24 vo^ Arch. Rhône.)
ESCUNDIRE, voir ESCONDIRE.
ESCUNDIT, voir ESCONDIT.
ESCUNDUR, voir ESCONDEOR.
EscuNEL, S. m., sorte de poisson :
Escunel, poisson, .iiii. d. le neif. (1328,
Tarif de tonlieu, Arch. S.-Onier cxcix, 4,
n» 79, Giry.) Lat., cuissinellus piscis.
EscuNER, - quner, v. a., refuser :
Je li dis oiant tons, haut et cler, sans runer.
Que Dius son paradis li vanrra enqnner.
(Li Prière Theoph., st. 108, Scheler. Zeilschrifl,
I, 257.)
E ! n'est bien drois'^qne Dins son paradis esctme.
(/«., st. 109.)
ESCUNSER, voir ESCONSER.
EscuPE, voir EscoPE.
ESCUPIMENT, voir ESCOPIMENT.
EscupiR, voir EscopiR.
EscuPTELE, S. f., p. ê. petite coupe :
Escupteles de esmail. (1428, Valen-
ciennes, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
E9CUR, voir OSCUR.
ESCURCIER, voir ESCORCIER.
ESCURDOS, voir ESCORDOS.
ESCURÉ, adj., dégagé de soucis ;
Les simples gens asseurees.
De toutes cures escurees
For de meneir jolietez.
(Rose. Vat. Chr. 18S8, f 73*.)
De tontes œuvres escurees.
illi., Val. Chr. 1522, f» 5o».)
Li cuer sont tout deoaturé
Ki solnient estre escurc
Et net et plain de bones teces
(Baud. de Cosd., li Cnnles dou pel, 119, Scheler.)
EscuREL, escuirel, ec, s. m., peau d'é-
cureuil :
Li sire avoil devant son vis
Tome son maolel enchantel
Et sorcol hermine trop bel
De soie en graine et d'esntlrier.
(Lai de l'Ombre, p. 52, Michel.)
Le fais a un homme, de ver ou d'ecu-
renux. (1438, Péage de Chdteauncuf, u[i.
.Miintellier, March. Fréq., III, 126.) Impr.,
de cureaux.
ESCUREMENT, S. m., épreuve :
Le fer s'aiguise et se polit sur la dure
pierre, et le vertueux homme sur les dures
affaires... Ton père ne fut OQcques jusques
a son tout viel eage sans avoir des escu-
remens contre la dure pierre. Toutefois
n'y est oncques succombé. (G. Chastel-
LAIN, Averl. au d. Charl., vu, 309, Kerv.)
ESC m
EscuREOR, S. m., celui qui éclaircit :
Ci a niult oscure curie
Curer la puisse li curieres
Qui des obscurs est esciirieres.
(ROTEB., Poés.. Il, 1-21, Jubinal. 2» édition.)
1. ESCURER, voir OSRURER.
2. E.SCURER, V. n., perdre toute pré-
voyance, n'avoir aucun soin :
Quant il n'ot que despeudre ou n'avoit de li cure,
On le tPuoit por vil ; con garçon qui escure
En folenient despendre avoit mise sa cure.
(DU du Cheval, et de fescuier. Richel. 24432
f° 112 r».)
4. ESCURER (s'), V. réa., se nettoyer, se
laver :
S'il s'en vent Jones escurer (de tous péchés)
Plus legiere est a endurer
La penitance.
(VVatbiqoet, du de la mis, Richel. 24432,
f ags"".)
— S'éclaircir :
Devant la mienuit li tans nn poi s'escure
Et la lune'est levée et bêle et clere et pure.
(Berle, 1020, Scheler.)
Dans le centre de la France, s'écurer se
dit des fruits qui se trient d'eux mêmes,
au moment où ils se nouent, ceu,K qui
sont avortés se détachant spontanément :
Ces poires s'écurent.
EscuRETE, s. f., curftoreille :
Rasoers, forces, guignoeres,
Escureles, et furgoeres.
(Du Mercier, ap. Crapelet, Prov. el Dicl. pop..
p. 153«.)
EscuREUL, S. m., peau d'écureuil :
Pour faire surecos ourers.
Cours et longs, et des menuz vers.
Gris escureulx, fines laitisses.
(Edst. Desch., Mirouer de Mariage, p. 206, Cra-
pelet.)
ESGURGE, voir ESCORGE.
ESCURIE, voir ESCUERIE.
ESCURIR, voir OSCURIR.
E.scuRRiE, S. f., droit de marque pour
le scellage des draps écrus :
Des revenues des boites de ['escurrie et
de le tanerie... (1363, Compte de P. Lenga-
neur, Reg. des argent., Arch. Abbeville.)
EscusAcioN, -lion, - sion, esciiss.,esqu-
sacion, acussacion, excusacion, s. f ., excuse :
Quand Deus par celé demandise lo ra-
peloit a pénitence, si ajoinst il paroles d'es-
cusation, et si dist... (Job, p. 462, Ler. de
Lincy.)
Bian sire, or esconstes
Vraie esqusacioii dont croire me pores.
(Cher, au cijgne, 21418, Reill.)
Une autre foii, quant tu vorras,
Excusacion eu orras.
(Rose, Richel. 1573, f 48'.)
Ta n'as de ingnorance
Nulle escussasiûji.
(II)., ms. Corsini, (» loi''.)
Ilh aroieiitcelle3ej,'CMsaHo)is loeaus que..
(Trad. du x.iii° s. d'une charte de 1242,
Cari, du Val St Lambert, Richel. 1. 10176,
1» 41=.)
ESC
ESC
ESC
Forbenissemanz, qui est fez en généra-
lité, ne porte pas acussacion. {Liv. dejost.
etdeplet, i, 8, § 1, Rapetti.)
Leur excusalion la oie. (Chron. de S.-
Den., ms. Ste-Gen., f" 172".)
Et s'il y puet trouver Traie escusasion.
(II. Capel, 4226, A. P.)
Se il ne s'en puet excuser par maladie,
par viellece ou par autre leial excusaciun.
(1342, Franck, de Chastillon, Chart. orig.
app. à M"« Mornay.)
Et prent chascun s'excusalion et couver-
ture que c'est pour cause dudit alloible-
ment. (1354, Ord.j, li, S60.) Impr., execu-
sation.
Par foy, dist Urian, vostre excusaiion
est bonne et juste. (J. d'Abras, Melus.,
|>. 120, Bibl. elz.)
Ou autrement vous ares assez belle escu-
salion. (Faoïss., Chron., III, 3b0, Kerv.)
Excusatio, excusation, excuse. (H. Est.,
Thés.)
— Exemption :
Il uus a somons par araor
A un convi qu'il a fait grant ;
Mes luit H plusur vunl querant
Escnsanon d'aler i
E se relraienl del convi.
(Bcsant de Dieu. 20, Martin.)
Lettres demandant Vexcusation de la
ville d'Avallon d'aller aux Estais. (1444,
Arch. mun. Avallon CC 93.)
ESCUSANCE, exeusaiice, - anche, escuz.,
s. f ., e.\cuse :
Aboient droite ëscitsance.
(Adass l! Boçcs, Chans., ap. Barbazan, Gloss, nis.,
Ars.)
Si chauce estivaus par nsage
Bauz et lonc de faus tesmoiaguage
Et s'a .1. garde cors sanz mauces
Uni est de fausses esciisances.
{De Dante Guile, ap. Jub., Jongl. et Trouv.,^. 65.)
Se li baillius n'y peulst aler pur loyal
excusance. (Roisin, ms. Lille 2C6, p. 6.)
Quant Moyses oi chou il rechut eu pais
l'escusonce Aaron. (Bible, .Maz. 532, f" 48'')
Nous les dictes escusances avons agréa-
bles. (1320, Arch. JJ 64, t» 91 r».)
Tu m'allègues des ejciisances,
Dist elle, qui de suffisances
N'ont point en soy.
(Deguillevilue, Trois Pelerinaiges, f il'', irapr.
lastit.)
Avoec pluiseurs remonstrances que ils
ont faittes a cause d'escusanche. (1389,
Lett. d'abs. d'Aub. de Bav., ms. Valen-
ciennes 539.)
Considerans leur dittes suplications et
escusances. (J6.)
Aussi la femme mariée,
Nonobstant qu'elle soit liée,
Hardiement sanz excusance^
Y rompisl foy et aliance.
(J. Lefevbe, la Vieille, 317, Cocheris.)
Que onques ne pot venir a excusanche
(Jehan le Bel, Chron., p. 54.)
Sens quérir plus d'escusanchcs. (Id., ib.,
p. 75.)
Il ne querroient nuUe excusance. (Froiss.,
Chron., 1, 145, Luce.)
Li roys qui oy la dammoiselle et v[e]oit
son ainel qu'elle tenoit, et ooit la volleuté
et Vescuzanclie de la comtesse fu tous es-
tonné. (Id. , ib. , II, 342, ms. Amiens,
Luce.)
La ne pooit escusance avoir son lieu ne
estre oye. (Id., ib., IV, 179, Luce.)
Le duc a trouvé Vexcusance de luy et des
princes. (Trahison de France, p. 49, Chron.
belg.)
Apres ung prant tas à'excusances et de
refus. (Louis XI, Nouv., xcv, Jacob.)
Que son excusance ne luy valoit riens.
{Gérard deNevers, I, vill, éd. 1725.)
Haa, gentil chevalier, cornent suis je
maintenant dolent que vous ne sçavez point,
mon excusance, car s'il estoit ainsi que
vous en fussiez adverti vous seriez content
de moy. {Perceforest, vol. III, ch. 26, éd.
1528.)
EscusATEUR, exc, S. m., celui qui
excuse :
Les citeis ne comparurent point par euls,
ne par procureur, ne n'envoyont point
d'excusateur. (1394, Hisl. de Metz, IV, 460.)
ESCUSEL, voir EscncEL.
EscusEMENT, S. m., action de s'excu-
ser, excuse :
Ne Tait esaisemenz vers lui.
(Delivr. du peup. d'isr., ms. du Mans i'3,
P 52 r°.)
Quant Bernier ot V escusemenl ,
Si li a ilit molt bumiemeut...
(G. i)E S.-Pair, MottI S. Michel, 19"3, Michel.)
Chi n'a meslier d'acusement,
Ki tous est plains A'escuscmenl.
(G. DE Cambrai, Barlaam, p. li, Meyer.)
De père a 6\ escusement.
(Parton., Richel. 19152, f 161''.)
Dont vois querre okison dont quiers escusement.
(Li Viens de Couloii/ne, Iticbel. 2162, f I3B'.)
Si vit bien que de demoree
N'i ot point ne d' escusement .
(Pean Gatinead, Vie de S. Martin, p. 133,
Bourrasse.)
Sans nul escusement. {Règle de Citeaux,
ms. Dijon, i" 68 v».)
Et après tous consultemenz escusemens
et assentemens ils firent ledit Pierre (jri-
mouart pappe. (xiv' s., Récits d'un bour-
geois de Valenciennes, p. 314, Kervyn.)
1. EscusEOR, - eur, exc, s. m., celui
qui excuse :
Tu scez aussi qu'en toutes cours
Ne vient nulle foiz ejcuseur
Se appareu n'y est accuseur
Que souspessonneur ne soit fait.
(Decuilleville, Trois Pelerinaiges, !" OU', impr.
Instit.)
2. ESCUSEOR, escussor, s. m., accusa-
teur :
Qui ont estei convoincu en covent juge-
ment que il estoieut senz escuseor. {Ordin.
Tancrei, ms. de Salis, f" 10''.)
Que justise desuis dite ne puist deman-
der senz escussor. (1290, Arch. Besanç ,
reg. mun. I, f» 173.)
1. EscusER, excuser, verbe.
— Act., employer mal, annuler, mettre
hors de concours, exclure de la participa-
tion :
Mais chiens ki sen grant sens escuse
Pour faire aucune Iraison
Donne moult povre livrison
Loiauté.
(Dit du vrai Aniel, 13, Tobler.)
— Chercher à exempter :
Pour excuser la dicte ville et le pais
d'une taille que monseigneur le duc a
faicte demander par ses officiers depuis
deux mois en ça, et que d'icelle taille il
voulsist lesser le peuple en paix. {Compt.
de Bertrand Mignon, 1410-1412, Forteresse,
XXIII, Arch. mun. Orléans.)
— Réfl., se tirer d'affaire :
Les huis et les fenestres très bien estouperons ;
Gesez trestoute coie, car bien arreerons
Que de vous n'iert vens iex, ne nés, ne mentons;
Par iceste manière bien nous escuserons.
(Berle, 1837. Scheler.)
2. ESCUSER, exc, V. a., accuser, dénon-
cer :
Sire, fait il, ce m'estoit avis que je eire
davant .1. moult riche homme semons vers
cui je estoie escuseiz par ne sai queilz
gens ; et quant je dévoie alleir a l'apel je
semonnoie loz mes amis que il me venis-
sent aidier. (Hist. de Joseph, Richel. 2453,
f" 137 v.)
Joseph s'achamine droit celle pairt, et
ades aloit anuusantla sainte créance, si lu
xivoient moult grant planteit de geut qui
volantiers prirent le baptasme. Et non
pourquant si s'en baptisèrent il asseis
coiement et en repost por doutance que il
ne fuixent excuseit a roi Crudel. (16.,
f» 203 r°.)
Jlonstrer que il ne sont pas corpauble
de ce de quoi l'on l'ai escusei. {Ordin. Tan-
crei, ms. de Salis, f» 20''.)
Qui faulcement estoit escuseis. {Boece de
Consol., ms. Berne 363, f°5r».)
A la malvoillance de Cyprien qui l'avoil
escusei. (Ib., f" 5 v.)
ESCusioN, probablement faute pour
escusoison, dans Berte ; voir Escusoison.
EscusoisoN, s. t., excuse :
Par ceste escusion a bien son veu tenu
Conques tant qu'ele pot ne fu par li seu.
(Berte, 1294, Scheler.)
Var. escusoison. Escusion parait être une
faute pour escusoison.
EscusoN, excuson, s. f., excuse :
Se ainsi n'estoit qu'il en fust excusé par
maladie, de laquelle excuson il seroit tenu
a faire prompte foy. (1345, Ord. de Ph. de
Val., Arch. mun. de Rouen, tir. 2, n" 7.)
ESCUSSEL, voir ESCUCEL.
KscussioN, - iun, exc, s. t., récupéra,
tion, recouvrement :
Cil ki aveir escut, u chivalz, u buefs, u
vachez, u porcs, u berbiz, qe est forfeng
en engleis apeled, cil qi l'clamcd durad al
gross al provost aveir, pur Vescussiun, .viii.
deners. (Lois de GuilL, § VI, Chevallet.)
— Saisie :
Les debtes du trespassé se doivent payer
par les héritiers également, sauf que
l'héritier des fiefs y est submis seulement
en subside, après X'excussion d'autres
biens. {Coût, de Lessines, ix, 19, Nouv.
Coût, gén., II, 217.)
Et tournèrent Vexcussion audacieuse de
l'or des balances a facétie et urbanité. (P.
JIart., Rec. des Isles, f" 69 v.)
ESCUSSOR, voir Escuseor.
ESD
ESD
ESD
453
ESCUSTUMENCE, VOir ESCOSTUMANCE.
EscuTE, scute, S. t., cordage attaché au
coin inférieur d'une voile pour servir i la
déployer et à l'étendre :
EsLotns forment e escntes.
Et font tendre les cordes tûtes.
(Wace, Brut, Yar. des v. ll-!8 4-11516. Ler.
de Lincy.)
— Petit bateau :
Abillies de naves. de vaissiaus, de busses,
de seules, de hokebos. (Fboiss., Cliron.,
II, 430, Kerv.)
Suisse rom., Genève, escôle, corde qui
sert à diriger la voile.
EscuTEM.\N, s. m., batelier :
Nus escutemans ne puel deskerkler vin
k'il amaiue de Gravelinghes entre le ville
et Gravelinglies. (1270, Heg. aux bans,
Arch. S. -Orner Ali xviii, 16, n" 87, Giry.)
Cf. ESCUTE.
EscuvE, s. f., cuve, grande jatte :
Il convient a manage pos, chauderons, paeles.
Hâtes selles et auges, esciiivs, escnelles.
(DU de ilcnagc, 146, Trébutien.)
E.SDARNIE, s. f., C.XCès :
Orgilleuse d'amor lî baille
Le confanon de la bataille ;
Apres mult doucement 11 prie
Qae il ne facent e&tlanùe.
Mais par mesure voiseut tuit.
(Blancand., ilG'J, Michelant.)
ESDEFICA.BLE, VOir EdEFICABLE.
ESDEFIEMENT, VOir EdEFIEMENT.
ESDEGXER (s*), V. réfl., dédaigner ;
Le'plus cohars perdra le plail
Se il s'esdegne de ce oir.
{Hercule et nileminis,\KK'ae\. 821, f 5'.)
ESDEMETRE, V. a., laucer :
San bon ceval i ad fait esdemeire.
(Roi., 1567, MûUer.)
ESDENTEu, V. H., se briser les dents :
Et il chei, si que tout esdenta.
(Guion d'Hanslone, Richel. 2.^516, f" 23^)
ESDEULS, voir Andeus.
ESDEVENiR, V. II., arriver, survenir :
Mnlt lez semper en esdevM.
(Passion, 210, Koschwitz.)
Tels esdevenl.
(Vie de S. Leg., ms. Clerm., st. 14.)
Quant celé ire tels esdevint.
(Lecture de M. G. Paris.)
Ne sai qui la chose out parlée
Ne cum ce pout esderntir.
(Bem., D. de Norm.. Il, 26611, Michel.)
Aucun i aura, s'esdeneni.
Qui demandera dont ceo vient.
(Uesant de Dieu, 2663, Martin.)
ESDiRE, edire, v. a., prononcer, dé-
clarer, publier ;
A cui suppli ains qoe me taise
Que ce petit livret li plaise
Qui fu complectemem edis
En l'an mil et cenz trois et dis.
(Faitvel, Itichel. 6S12, l" 10=.)
Que certaines ordonnances aient esté et
soient pieça faictes et édiles par noz pré-
décesseurs et nous. (1400, Ord., viil, 397,J
Luy mesroes nous ^ le s.i bouche
Les propres parollc\ -dicles
Qu'il avoit en la teri escriptes.
(Greban, Mijst. de la Pas\ t" 83'', impr. Instit.)
Croyons ce que l'Esli esdit.
(Noël du xvi" s., Rev. Savoi ;nne, 31janv. 1879.)
— Esdit, part, passé,^ ^ublié ;
De pourveoir sur toutes nouvelles indic-
tions et coustumes édictés, ordcnnees...
(1389, Ord., Pr. de IH. de Nim., 111, 99.)
Si fu rappelée la decretale devant dicte
par une autre édicté au contraire extrava-
cant. (J. GotJLAlN, Ration., Richel. 437,
ESDiRER, éd., verbe.
— Act., égarer, perdre :
Et lors a sa dragme esdiree.
(Macéue la Charité, BiMe, Richel. 401, f 141\)
Considère que par le vymaire des guerres
je aij perdu et ediré mes anciens fieux et
eusei^iiemens desdites chouses . (1473,
Arch. .M.M 109b, u» 5.)
Son espouse fut longtemps toute honteuse
dont tant elle avoit esdiré son esprit, et ne
passoit uug jour que, en considérant le
dangier ou elle s'estoit mise, ne gectast
quelques larmes de desespoir. (J. Bou-
CHET, Mem. de La Tremoille, ch. x, coUect.
l'etitot, t. XIV.)
— Réfl., s'égarer :
Lesdictz teneurs leur doyvent a part dire
Qu'il ne fault pas qu'au jeu tant on s'esdire.
(J. BoucHET, Ep.mor., Il, x, éd. 1513.)
Aux meusongiers on devroit interdire
Oe plus parler, mais chescun se y estlire.
Le peuple voy de mensonge hérité-
(Id., Noble Dame, f» 42 r», éd. 153G.)
— Esdiré, part, passé, égaré, perdu :
Choses esdirees. {De Jost. et de plet,
p. 282, Rapt'tti.)
1. ESDIT, adj., qui a perdu la parole,
interdit, muet :
Tuit sunt csdîl e esbahi.
(Ben., D. deNonn., II, 11426, Michel.)
2. ESDIT, edit, s. m., ordre :
Vous sçavez que Dieu avoit dît
A l'homme, pour certain esdit.
Que du fruict il ne niengeast point.
(ilist. duviellesl., 1378, A. T.)
Que .\bel est mort ! Par quel esdit ?
(li., 2978.)
— Raison :
C'est l'arbre de vye qui produyt
La saincte et divine science.
Si sauroys vouleatiers Vesdit
Pourquoy Diiîu vous en ust desfence.
(Mist- du vielteit., lOSS, A. T.)
— Invention, adresse :
Il eut du pain, par son edit.
Pour fournir sa franche repeue.
(La Repeue de Villon et de ses Coiitpaignoiis, à la
suite des OEuv. de Villon, Jouauat, p. 233.)
J'ay de le savoir appétit;
Dictes le moy par vostre edit.
Pour tous nous en bien advancer.
(Mist. duvieltest., 1081, A. T)
3. ESDIT, S. m., contredit ?
Le roy aui-a recouvrement
Par elle, ainsi que je l'ay dit.
Sans que les François nullement
Y ayent honneur ne esdit.
(Jlisl. du siège i'Ort., 12571, Guessard.)
ESDORMiR, v. a., endormir :
Et cils du flaioler s'esforce
Por lui deçoivre et esdormir.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f 7'.)
ESDos (a), loc, le dos libre î
Or quiert Juno son pastorei.
Tout a esios, sans gehorel.
Sans selle, sans frein et sans bride
Par le monde cevauce et ride.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f 354 r".)
ESDOuciR, v. a., adoucir:
Et leur donna pain d'orpe
Presti de fort lessui pour esdoucir la gorge.
(Girarl de Ross., 2283, Mignard.)
ESDOviEMENT, adv., démesurément ?
Lo mantel mettre sor lo viaire est covrir
la pensé de le considération de sa foible-
teit, ke ele haltes choses n'oset encerchier.
ke ele n'aoevret mie desor soi esdoviiement
les oez de son entendement, mais od révé-
rence cloet ce ke ele ne puet ateindre. (Liv.
de Job, p. 488, Ler. de Lincy.)
ESDRECEMENT, esdroicement, s. m.,
action de redresser, de dresser, de diriger :
L'imne est chantée en estant, porce que
en Vesdrecement des cors mostrain que
nos devons avoir les cuers esdreciez sus a
Deu loer. {Trad. de Belelh, Richel. 1. 99b,
1° 16 r».)
Li juste verront et s'esleeceront, et 11
innocenz les escharnira. Donc n'est lor
esdreceinent trenchies. Et feus dévorera lor
remenanz. (Bible, Itichel. 899, f° 22o=.)
Je regeiré a toi la teue louenge en esdre-
cement de cuer en ce que je apris les juge-
mens de ta droiture. {Psaul., Maz. 2o8,
fo 145 r".) Lat., in directione cordis.
Il ordene le monde et la terre en équité
et en justice et en jugement, en esdrece-
menl de cuer. {Bible, Itichel. 901, f» 16'.)
Car après tote cete espace
De tens esdroicemeus sera
Que Dieus les suens adroicera
A celle joye aute et Une.
(Macé de la Charité, Biùle. Richel. 401, P Hf,^.)
— Ce qui sert à diriger :
loi coumence le Directoire, c'est a dire
Y esdroicement ou voie droituriere a faire
le passage de la terre sainte. (J. de Vignay,
le Direct., Rrit. Mus. reg. 19, D i, f» 16b''.)
ESDRECHIER, VOir ESDRECIER.
ESDRECiER, -e»', -echier, -escer,-esser,
edrescer, verbe.
— Act., dresser, redresser, adresser,
élever, au propre et au fig. :
Liesdreceanz feluu testimonie, les choses
que je ne saveie demandowent mei. {Lib.
Psalni., Oxf., XXXIV, § 13, Michel.) Var., es-
dresçanz.
Sun vis esdrece vers l'image.
(Biul, ms. Munich, 1181, Vollm.)
Et si vus mespriz de ren avez
Vers seinte église, d iesdreseez.
Et qu'ele ne perde ces dignetez.
(Vie S. Tliom., Richel. 902, f" 131 r».)
llom jengleus ne sera ja esdreciez eu
terre. {Riule S. Beneit, Richel. 24960,
I» 16 r«.)
Noz esdrecerons nostre parole as anfanz
et as pères eu qui poesté il sunt. (Institu-
tes, Richel. 1064, f» 79\)
Moyses dist de reohief a Choré : Oez, li fil
Levi, vos semble ce poi de chose que li
454
ESD
ESD
ESF
Deus Israël vos a esdreciez de tout le
pneple et yous a ajoinz a lui que vous le
servez el servisse del tabernacle ? (Bible,
Richel. 899,_ f 62''.)
Nous ne devons pas destruire la maistric
des mariniers en esdrechier les nais pour
l'erreur qui y chiet. (Oresme, Quadrip.,
Richel. 1348, 1° io''.)
E ! trcsdouls Dien misiricors.
En loy amer mon ciier esirexee,
Cur chascun jour voy c'on m'apresce
D'issir de cy et d'ensuyr
Le monde.
(iUr. de iï.-D., II, 9,1031, G. Paris.^
Apres il esdressa ses yeulx au ciel. (P.
Ferget, Nouv. test., f" 139 r«, impr. Maz.)
Et cclluy qui parle droicturiereuient sera
esdressé. {Bihle, Paraboles de Salonion, cli.
16, éd. 1543.)
— Réfl., se dresser, se redresser :
Esdrere tei, sire; salf me fai, li miens Deus.
(liV. des Ps., Cambridge, ni, 7, Michel.')
Quant li abes l'entent, s'estirecha en estant.
iCkev. au cygne. H, 2903, Hippean.)
Quant faites orent lor oreisons,
Sir piez s'csârecent, si s'esturent,
l'uis se sigoierent cora il durent.
(G. DF. Saint-Pair, ilonl Sainl Michel, o7(i,
Michel .)
Maislre, or rus esdrciez-,
A cest busuin m'aidiez !
(Ph. de Thau.n, Cumpoz, 161. Mail.)
— S'élever, se soulever ;
Encontre lui s'esdrcccreni Irestuit.
{Ep. de S. El., si. \\\\ Slengel.)
Quant li rois vint en sa vjellece
Encontre qnoi nns ne s'esdrecr.
(BruI, ms. Munich, 2"76, 'S'ollm.)
Turnus s'csdrecha vers lo rei.
(;*., 1737.)
Tut le pais vers lui s'esdresce.
Tait le gerpeot, tuil le gerreient.
(Ben., D. de Norm.. H, 42SS, Michel.)
Sor Franceis s'eslieve e esdrece,
Que loz l"s a en sa destrece.
(lD.,i4., II. 2011S.)
Et se osle ma pensée el s'esdrece un
petit hors des cogilacious et afl'eclions de
l'ordure de la char. (.1. de Vignay, Mir.
hist., Vat. Chr. S38, f» 3'».)
Et comme les riches feissent sediciou
les ungs contre les autres, adoncques le
peuple se esdreca contre eulx. (Oresme,
Politiq., {" HT-, éd. 1489.)
— Se diriger :
Je m'esdrecai, moy et mes deux cheva-
liiTS. a ceulz qui deffesoient les murs.
(JoiNV., Hist. de SI Louis, p. 178, Michel.)
— Se justifier :
Ele lui demandot surent.
S'il et oi de nule gent
Qu'ele eust meffet u mespris.
Tant cum il fut hors del pais ;
Volenlers s'en ndrescera.
Devant sa genl quant li plaira.
(Marie, Lai d'Eliduc, 721, Roq.)
— Neutr., se dresser, s'élever .
11 esdresça contre sainte Eglise et contre
ses drois. (Brun. Lat., Très., p. 92, Cha-
baille.)
— Esdreçant, part, prés., qui s'adresse ;
Jehan de Bonnehoz me présenta les
patentes lettres du duc nostre seigneur
signées p-ir vous, esireçaKfes a moi. (1340,
Arch. JJ 73, f> 127 v».)
— Esdrecié, part, passé, droit :
La forme du sarpent qui lors
Aloit tout esdreciez de cors.
(Macé de h Charité, Bible, ms. Tours, f> 3".)
ESDRESCIER, VOir ESDRECIER.
ESDRESSIER, VOir ESDRECIER.
ESDROICEMENT, VOir ESDRECEMENT.
ESDi'iRE, eduire, verbe.
— Act., écarter, mener hors :
Quant vos ne volez relorner
ISe a nul bien vos atorner,
Et voz malveistez vos esdiienl,
Alez ! diable vos conduent.
{Hist. de Guill. le Maréchal, «809, P. Meyer,
Remania, XI, 60)
Tirer, arracher :
Que li ferai les oïlz esdiiire,
Ardoir lote vive et larder.
(G. DE CoïKCi, de l'Emverer. gni garda sa chasteé,
Richel. 23111, f» 237''.)
— Fig., faire sortir, produire :
Car sçavez de simplicité
Eduire .Tinltiplicité.
(Jeh. de Melsg, Resp. de VMchjmisIe a Nal.,
C99, M»on.)
— Neutr., fig., sortir :
Si granz clartcz ist de son'vis (de la Vierge)
Que vraiemeot lor est avis
Se devant lui ne s'enfnioient
Que luit li oel lor esduiroient.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Brnx., f \T.)
Por poi li oil ne l'en esdiiissenl.
(ID., th.. ('
— Réfl., s'écarter, s'échapper, s'enfuir :
Sovent s'esduient de sa veie,
Kar la place muîllie e rogeie
U il avient, en petit d'ore.
(Ben , 7). de Sorm-, I!, 2i23, Michel.)
Quant reis Aigrouz, le bon vassal,
Conoist qne Lowis s'en fuit.
Que de la bataille s'esduil.
Ce peise li issi s'en vait.
(ID., ib., II, '16397.)
Li dus, li vassaus, li hardiz.
Tient trait le cler branl peiillos,
Si n'i a nul si orguillos
Qui volentiers ne s'en esduie.
(Io., ib.. II. 2U41.)
Cist enchaucent, U antre fuient
Qui n'unt leisir qne de els s'esduient.
(ID., ib.. Il, 27i5.)
Qne poi s'en areste al estor
Qui aler s'en puisse e esduire,
(Io., îJ.. 11,22113.)
Mes je ne voi, de nule part.
U nos nos peossons esduire,
S'il DOS voloient de rien nuire.
(Cbbest., Erecel En., Richel. 375, f 291'.)
Lors tantost entra en pensée
A cni lairoil celé contrée
Pour le peuple Dieu enlroduire,
El quel part sf porroit esduire.
(Vie S. ilagloire. Ars. 5122, f 13 V.)
Si a mandé par le pais
Genz dermes, a grant compaignie,
Qu'a lui venissent en aie,
Por Ini dedenz Rome conduire ;
Car de la ne «'osoit esduire.
Que il ne fn de François pris.
(Geoff. de Paris, Chron , Richel. U6. f 71''.)
— Esduit, part, passé, égaré, hors dn
vrai chemin :
Aveuglez est et bien esdnit
De loi araer qai bien n'est dniz.
(G. DE CoiNCi, Mir., ras. Brnx., (° 159^)
Bourg., Yonne, eduire, élever, nourrir:
Enfant mal éduit, enfant mal élevé.
1. ESDUIT, s. m., refuge :
Euroine. dist il, je vos amaine serjant
Qui DO ni nns ira au mains ci délitant.
Sire, dist Euroine. n'aies pas çti disant.
Il n'a en tôt cest siècle arme nule vivant
Qui je creisse mie a garder mon enfant.
Mais une nuit n deus li sofer.rons alant.
Voitqaerre sen esduit, al Damedeu comniant
(Helias. Richel. 12558. f 14».)
Si entrèrent es nés et s'en alerent chas-
cuns en son esduit. {Chron. d'Ernoul,
p. 447, var., Mas-Latrie.)
2. ESDUIT, part, passé et adj., réjoui :
Là (dans les bains d'Aii-la-Chapelle) vinent
[par conduys
Chiertains bangne de chaude aive, dont li peule
[est esdu'js.
(Jeh. desPreis, Geste de Liège, 2096, ap. Scheler,
Gloss. philot.)
3. ESDUIT, esdut, s. m., plaisir :
Toy excomangneray fortement par esduit.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 8527, ap. Scheler,
Gloss. philot.)
.... Et la fut esleus
XX fet] n'^'"* evesqne de Tongrc par esdus.
(Id., ib., 9363.)
ESDUiTE, s. f., ruse pour échapper :
Kar ne li vaut engin ne sen,
Esduite ne defension.
S'il n'eschape paresperon.
(Bex., D. de Sorm., II, 19635, Miehel.)
ESDUT, voir EsoniT 3.
ESE, subst., mot douteux, peut-être une
forme à'aisil, esil, vinaigre :
Et se l'en savet generaument, si come
d'ese et de vins et de grosses choses que
chascun vet, ci n'a point de gage qu'an-
queste. {Li Lie. de jost. et de plet, vu, 4,
§ 3, Rapetli.)
ESERCHELÉ, adj., 611 forme dc cercle :
La quehue avoit moult grande et eser-
chelee. {Hist. de Gir. de Nevers, Richel.
24378 f' 59. r")
ESESTRE, V. n., être éloigné :
Esestre, abesse. (J. Lagadeuc, Catholic,
éd. Auffret de Quoetqueuran, Bibl. Quim-
per.)
ESFAÇABLE, adj., qui peut être effacé,
détruit :
Deus créa home noient esfaçable. {Bible,
Richel. 901, f°12''.) Lat., inexte'rminabilem,
ESFAITESON, VOir EFFAITBSON.
ESFAMER, voir Effamer.
ESFANTiL, voir Enfantil.
ESF.\UTRER, voir Afedtrer.
ESFELER, - eller, eff., v. a., fendre,
briser :
La vies cloche de no moastier. ..
Brisée fu et esfellee.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Soiss., t" 32'.)
ESF
ESF
ESF
4o5
... EfTellee.
(ID., ib., Ricliel. 19I.S«. f» 3-2''.)
... E/Telee.
(Id., <*., ms. Brux., 1» :n\)
— Fig., briser, dompter :
Qui ne refraint l.i char et donle
L'ame chevauche et spur lui moute.
Qui ne la fraint, qui ne Vesfelle,
Toz lens reborse est et rebelle.
(G. DE CoiNCi, (fe r£m;ifr., Richel. 23111, f°277.)
ESFEMER, voir Effamer.
ESFERiR, voir Efferir.
ESFL.\MBER, e/f., v.n., flamber, brûler :
Mes meateuaot la main e/flam/>e
Car le feu si près le surprent
Que l'ardeur a la mein se prent.
(J. Le Marchakt, Mtr. de i\'. D., ms. Chartres,
f" 3=.)
ESFLAMER, V. 11., s'enflammer :
Car qni blâme, bien le savez.
Son voloir a home n'a famé.
Plus en art et plus en esPame.
(Dou Cheval, de la charele, liichel. 12560, f» .'ii''.)
ESFLORÉ, part, passé, qui a perdu sa
fleur :
Tote est marcie et es/loree
Sa bele fare colorée.
(G. DE CoïKCi, J/!>., ms. Brui., f l-IS"".)
Li plesanz vis, la plesant face
De la lasse, de l'esploree
Qui ja le tierz est esfioree.
(Id-, de l'Emper. qui garda sa chasleé, Ricbel.
231U, l»261'.>
1. ESFoiR, esfouir, verbe.
— Neutr., creuser :
Esfowed. esfowed juske al fundement de
li. (iit). des Ps., Cambridge, cxxxvi, 7,
Micbel.) Lat., effodite.
— Act., déterrer :
11 commanda d'esfoiiir le chef dudit
maistre Oudart. (J. Molinet, Cliroti., cb.
XL, Bucbon.)
2. ESFOIR, V. n., fuir, se retirer :
Quant Pilale ce dit oi
Trestont le sanc l'en efifoi.
Lors sot que par envie estoit
Jhesus trai que il tenoit.
(Geff., .va. «/. du Moiii^i'.Richel. 1526, f^ 103'.)
ESFoiRER, voir Effoieer.
ESFOLDRE, effoldre, esfoudre, esphoudre,
effondre, effondre, s. m., foudre, tonnerre,
ouragan :
Ses vis resplendissoit autres! clerement
Comme splendors A'effoldre el moien élément.
(Hermak, Bible, Ricbel. 1144, f» 53 v°.)
Del ciel kiet pieres et eijoudres.
(Percerai, ms. Mons, p. 135, Potvin.)
A Dieu me plaif, qui justice m'en face,
Que li esfoldres du ciel le puist abatre
Dessi en terre les meitibres li esrache.
(Raimbert, Onier, 3521, Barrois.) Var., esfoudres.
.Sembloit uns effondres qui ciet sur le caucie.
(Chev. au cygne, 15202, Reiff.; Impr., effondrés.
... Se ne fust Abilant
Qui es noz se tery com effondres bruiant.
(Ib.. 29i96.)
Parmi le pré herbu com effondres brnioit.
(Yœia du Paon, ms. Brni. 11191, f» 5 v».;
Floridas vit le cop com effondre avaler.
(Ib., r 65 T».)
Quant la commune vint, corne effondre corant,
0 haches, o massues, corne gent malveillant.
(Renaud de Uonlanban, Richel. 24387, f" 2.)
Li esfoudres queoit entour lui si menue-
ment que il n'en savoit le conte. (S. Graal,
II, 387, Hucher.)
Estes vous un effondre qui vint deviers
le ciel qui arst et abisuia toute li tiere et
les cites et gens. (Chron. d'Ernoul, p. 74,
Mas- Latrie.)
Qnar effondre ne le tonnoile
Ne crient il tant comme le roi.
(SlousK., Chron., 21944, ReilT.)
Ensi vienent andoi fendant,
Com esfondrcs va vent caçant.
(Ren. de Beacjeii, li BiausDesconnens, 2106, Hip-
peau.)
Si furent les viles arses et destruites en
aucuns lieus par les effondres. {Chron. de
S.-Den., ms. Ste-(;eu., f» 302=.) P. Paris,
Philippe II, XI : effondres.
Si lu terre mote... et vint ausi conme
uns effondres. {Vies des Saints, m s. Lyon
697, f" 42^ )
Je vie Jbesu ausi espris conme lifspftou-
dres. {Jb., l" 43''.)
L'an 1223 chei trop d'effondrés ou roiaume
de France en trop de leus. {Chron. anon.
des R. de Fr., Rec. des Hist., XXI, 98.)
Del coral il est bons encontre totes ma-
ladies et encontre tonoire que li esfoudres
ne puet chair la ou il est. {Descript. lapid.,
ms. Berne 113, f" 70'.)
De VefJ'oudre du chiel, que Diex i envoia
Li gent en leur maisons, qui furent cha et la
S'esveilliereut adont...
(B. de Seb., x, 521, Bocca.)
Lors vinrent bruiant comme effondre
Si qu'il convint en un mont fondre
Les chevaulz el les chevaliers.
(Couci, 1441. Crapelel.)
Et si tonooit si roidcment
Qu'il sambloit pour le ^rant effondre
Que toute terre deuist fondre.
(Ib., 2430.)
Et qni trop poet un coer confondre
Dû le doit cremir comme effondre.
(Kroiss., l'oés., I, 20, Go'J, Scheler.)
Pour le feu de Phetoo confondre
ËQvoia cascnns un effondre
Et commande que riens n'escape.
(Id., ib., I, 274, 1878.)
Uns orages, uns tempes et uns effondres
si grans et si borribles descendi dou ciel
en l'ost. (Id., Chron., VI, 5, Luce.)
— Mugissement de la mer :
Li cevax bruit comme effondres de mer.
(Hnon de Bord., 7714, A. P.)
ESFOLDRER, efloiulrcr, esfoudrer, effol-
drer, verbe.
— Act., frapper de la foudre, foudroyer:
Puis qu'Anlecris esl mors et effoldres.
(Herman, Bible, Richel. 1444, f 01 r".)
— Neutr., faire des éclairs:
Tantost commença a louer et a effoldrer
si dureuieut, que toute la terre en crolloit.
{Vies des Saints, Richel. 20330, î" Z6S v".)
— Réfl., fig., comme tonner, pour dire
se livrer à un violent emportement :
La dolente, la lasse famé.
Quant ot et entent le vidame
Qui si s'aire et si s'effoudre
Plus le redoute que la foudre.
(G. DE CoiNcr, ilir., ms. Soiss., I" 190''.)
S'esfoudre.
(Id., ib., ms. Brux., l" 185''.)
Ce baiilif redoubt comme fouidre
Qui si s'aire el s'esfvudre
CoGtre mcy.
(L'n Mir. de N-D., comm. elle garda nue femme
d'estie arse. Th. fr. au m. d., p. 351.)
— Esfoldrè, part, passé, accompagné de
la foudre
Li destriers li saut qui porprent la terrée.
Plus tost viennent andui que terapeste effondrée.
(Test d'Alix., Richel. 24365, f 164 v» et Richel.
1554, l" 79 r°.)
ESFONCER, voir Effoncier.
ESFONDEER, V. a., vider :
Apres si les fendez (les cygnes et les
paons) pardessus les dos jusques es es-
paulles e les csfondeez, e puis si les metez
eu broche. (Ens. p.apareil. viand., Richel.
1. 731, f» 99J,)
Bourg., 'Vonne, effondrer, vider : Effon-
drer des poissons, des volailles.
ESFONDUT, voir Effondu.
ESFORBi, part, passé, bien fourbi :
U prant sa large, s'ait la guiche saisie.
Tint Hautecleire tranchant el esforhie.
(Gir. de Viane, Richel. 1448, f 33"; Tarbé, v.
2773.)
ESFORÇAGE, efforchatje, s. m., force,
violence :
Et ûerent les cbevax andui par efforchage.
{Caufieg, 2647, A. P.)
ESFORCE, - orse, eff , s. f., viol :
Elle a cause, et mis en faict
Qu'on prouvera l'efforcé assez.
[Moral, i'ung Emper., Ane. Th. fr., III, 157.)
— Effort :
De son povoir enst fait efforse
Avecques ses bons compaignons.
(La Prise el deffaicle des .ingloys par les Bretons,
Poés. fr. des \y' et xyi" s., VU, 203.)
ESFORCEI.\M.\NT, VOir ESFORCIE.MENT.
ESFOKCEis, - eiz, s. i]i., contrainte:
Asez l'aveie dit e Bernart, voslre amis.
Que ju ne seriez hom par esforceiz.
(lion, 2° p.. 24U3, Audresen.)
ESFORCKMENT, - Sèment, - chement,
efforcement, afforcement, aforcement, - ant,
s. m., force, violence :
Por cou sui jeu del pais esloogaos ;
Li rois m'en cace par sou esforcement.
(Huon de Bord., 3035, A. P.)
Nos poons mener les hommes de le
ville en efforcement a tout lor armes. Nos
ne poons mie mener eu efforcement ces
hommes, se ce n'est par nostre api)areute
necessiteit... Faire chevaucie et aler en
efforcement d'armes... (1233, Accord, Ch.
descompt.de Lille, 573, Arch. Nord.)
Nous poons mener les hommes de le
ville en efforcement a toutes les armes.
(Fév. 1249, Ch. de Jchane C"'° de Fland.,
Chart. des comt. de Ilaiu., Arch. de l'Etat
à Mons.)
4S6
ESF
BSF
ESF
AÎDz sont soogit tant soulemant
A nos par nostre aforcemanl
D'armes.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
— Force, puissance :
.11. serours ont ambedoi li parent,
.Meces Constant u tniite Gresce apent.
Dont il liii-n ciiiJent avoir elforcemenl
De retenir verà vos lor cassenaent.
'Les Loh., Hichel. 4988, f° 24.1».')
C.eo dist Ernulf al rei, qu'il seit fait vivement,
Ainjque Richart ait pris graignur 'sforcement .
{Rou, 2* p., 2171, Andersen.)
Ses requerrons a tentes fièrement !
Je voil monstrer de mon efforcemant
A Karleraain, qni douce France apant.
{Gl'-arif de Viaiie, p. 8.^, Tarbé.)
Ainchois vous aideray a mon clftrchement
Tant que Guis le traîtres sera mors a tourment.
(Ciperis, Richel. 163", 1° 104 v".)
Et de tout tou efforchement et povoir eu-
treprens povreté. (De vila ChrisU, Richel.
181, r 7S^)
Et pour tant tous les efforchemens de
mon couraige je présente a lui rendre et
dire louenges. (Ib., i" 19"^.)
— Forces, armée, corps d'armée :
E se cil sont buen chevalier,
Ne lor i vaut esforcemenz
Ne multitudine de lor geoz.
(Bes., Ducs de Norm., H, 9563, .'Michel.)
Et Dei confonde Sarrazins et Persans,
Quant mer ne passent par lor e/forcement f
{Prise i'Oremje. 9", ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Corbarant d'Olifierne et son efforcemrut
Est logies entour ianx.
Et vous feres secours a vostre ef/orchemenl.
(Chev. au cygne, "886, Iteilf.)
Si que li dui roiaunie fureul esuieu li
uns contre l'autre o tout lor efforcement.
(Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,f» 12».)
Petit prise Gaulrey ne son efforchement.
(Gaufrey, 5401, A. P.)
Hé las I ce dist Girars, bien me dois acorer.
Cent mil souloie avoir d'un!.' simple mandemeot.
Or n'ai que .xviu. mil en mon efforcr^nent.
(Girart de Ross., 5038, Mignard.)
— Violence sur une femme, viol :
Alexandre, beau fils, vueilles fuir et es-
chever les efforcemens, cogitations et
occasions des charnelz péchiez et bestiaux
délices. (Secrets d'Arist., Richel. 562,
f« 8 r".)
Dit que il l'accuse à' efforcement et ne
declaire ne le temps ne le mois, ne l'an-
née. (1395, Grands jours de Troyes, Arch.
XI» 9184, 1° 140 r°.)
Plusieurs efforcemens de femmes et filles.
(Chron. de L.XI, août 1467, ms. Clairamb.,
Richel.)
Et le comte (qui moult estoit grand jus-
licier) fut averti que trois archers de sa
compaignie avoyent dérobé une femme, et
qu'ils l'emmenoyent derrière les montai-
gnes. afin qu'elle ne fust ouye par les cris
qu'elle feroit a son efforcement. (0. de la
Marche, 3/e)n., 1,36, Michaud.)
— Lutte, emploi de la force, et par
extension bravoure :
Chançons commence de grant efforcement;
Oqc ne fn raieudre en cest siècle vivant.
(Gari/i le Loh., l' chans., xxxv, p. 126, P. Paris.)
Prisent villes, chastiaus par grant esforcemeut.
(Ba«(. de Buillon. 545", Schelcr.)
— Effort en général :
Ne velt de moi merci avoir.
Ne m'i valt rien esforcemenz.
(Dolop., 4137, Bibl. elz.)
Nisus, efforchement (Pet. Vocab. tat.-
franç. duxiii' s.. Chassant.)
Nisus, efforcemens. (Gloss. de Salins.)
... Si nous soions bien efforcez de nos
gents propres. A quel afforcsment nous
semlile que chescun puissant, qi aime
l'onur de nous et de nostredit royaume,
doit de reson effectuelment mettre la main.
(Secours d'Anglet- en Bret., Morice, Pr. de
IH. de Bret., I, 1434.)
Comme les Romains se fussent essayez a
saillir du péril par maints efforcemens. (Le
prem. vol. des grans décades de TU.
Liv., f« 139\ éd. 1530.)
Efforcement, peine et traveil que on
prent pour parvenir a quelque chose. (R.
Est., Thés., Contentio.)
L'orme est courbé par grant efforcement
Pour faire un manche, el de charme
Prend la forme courbe...
(Le Blanc, Georgiques, f» 40 r°, éd. 1608.)
— Action de renforcer, de fortifier :
Et pour ce fist cel castiel, que se mes-
tiers fust a ses homes qu'il les requellist
dedens cel castiel pour Vesforcement de le
terre qui estoit le roi Tangré. (Chron.
d'Ernoul, p. 269, var., Mas-Latrie.).
Que les dîmes des églises dou reaunie de
Chipre donast a l'aide et a ['esforcement
de la cité (Instr. de Guill., pair, de Jér.,
Arch. J 456, t° 36^.)
— Fortification :
Pour convertir. ..ez reparacions des murs
et ez autres euvres et efforcemens néces-
saires de ladite ville. (1341, Imposition,
etc., Morice, Pr. de iU. de Bret., 1, 1429.1
— Raffermissement, augmentation :
Ce seroit donner aux ennemis efforce-
ment de courage. (D'AuTON, Chron., Ri-
chel. 5082, fa: v».)
— En t. de coutume :
Que home d'autre court ne peuvent
porter recort de court des choses de celle
seigneurie, ni seyr en court, ne faire
esgart de conoissance de court, se le chief
seignor ne les a doues en efforsement de
celle court. (Ass. de Jér., t. I, p. 254, Beu-
gnot.)
— Progéniture :
E se il a efforcement (le soleil)
E compaignie a sun talent
Nulle riens nel porra soQrir.
(.tlARiE, Jjoprf, Richel. 19152, f 15'=.)
ESFORCEOR, cff., S. m., celui QUI prend
quelque chose par force :
« Se phiseur fout force ensemble et li
uns d'eus est trez eu cause, se il rend la
chose de son gré et devant le jugement,
tuit li autre sont délivré. » C'est vôirs par
nostre usage, tant come la chose montet
et non pas de l'amende; car tuit i son,
tenu li efforceeur. (P. de Font., Const. xv,
82, var., Marnier.)
— Celui qui viole :
Icil Cloevi dont nos parlons fu aban-
donez a toute mavestié, luxurieus, effor-
cieres de famés, gloz, ivrooins, trichieres.
(Chron. des rois de France, ms. Berne 607,
f» 60'.)
Efforceur de fillettes. (1431, Enquesle
afuture, Arch. législ. de Reims, I, r^l-l,
Doc. inéd.)
Murtrier et efforceur. (Stat. de Paris,
Vat. Oit. 2962, f» SS".)
Efforceur de femmes et de filles. (La Mer
des /lystoir., t. 2, f» 227'', éd. 1488.)
Ne m'as tu pas grant esmoy.
Quant on peult nommer efforceur
Le lieutenant de l'empereur ?
(Moral, d'ung Empereur, Ane. Th. fr., 111,139.)
ESFoucEusE, eff., adj. fém., forcée,
qui vient par force :
Oncques nulle efforceuse haultesse ne
fut sans grand péril. (Pet. J. de Saintré,
p. 93, éd. 1724.)
ESFORCHIEMEXT, VOir ESFORCIEMENT.
ESFORCHIER, VOir ESFORCIER.
ESFORCi, eff., adj., fort, puissant :
.F. li quens doit molt estre efforcis
Qui molt se paine de nostre roi servir.
(Les Loh.. ms. Berne 113, 1° 17'.)
Mais jo irai de gens bien efforcis.
ai.. V 22\)
Seveot ne sunt si esforcis
Veer lor puissent le pais.
(Bf.n., D. deXorm., I, 1905, Michel.)
N'iert pas li reis si esforcis
Qu'as frères peast granment nuire.
(ID., i*., II, .596.)
Reinier, fait il, duc poestis,
Preisé d'armes e esforcis,
Aspres chevaliers e engres...
(ID, ib., II, 2871.)
Ne seit hauz dui poestifs.
Nobles sor toz e esforcis.
(iD., ii., II, 10593.)
A un conte de gran valor,
Odon, proz e sage e corleîs,
Sirt.' de Chartres e de Bleis
De Tor< e de tôt le pais,
Dnnt malt erent al jor «/om'ï.
(iD.. ib., II. 24931.)
Wase esleit quens d'icel pais.
Riches, mananz e esforcis.
(ID., ib., II, 36284.)
Se as diz porz ne fust trop efforcie ville.
(1293, Arch. J 436, pièce 36.)
ESFORCiBLE, efforciblc, cforcihle, adj.,
redoutable par la force, vaillant, qui a une
grande puissance :
Jo sui Sires esforcibles e puissanz. (Rois,
p. 327, Ler. de Lincy.)
Li reis des Assiriens enveiad Tharthan e
Rapsaris e Rapsacen de Lachis al rei Ezc-
chie od grant e esforcible cumpaignie a
Jérusalem. (Ib., p. 407.)
Un mut riche hume d.l pais.
Mut efforcible e de ^'rant pris.
(.Mabie. Lai de Mlun, 127, Roq.)
Si fiz erent produnie eforcible et vaillant.
(Garn., Vie de S. Thom.. App.. v. 232, Hip-
pean.) Impr. E forcible.
— Fort, vigoureux :
Plus lowe l'em celui qui île fieble parenz
efforcible home devient. (Sarmons en prose,
Richel. 19323, f" 176 r».)
ESFORCiBLEMEiMT, efforciblement,&^\ .,
avec effort, d'une manière forcée :
ESF
ESF
ESF
437
Ris desatrempe s'il est e/forciblementfnW.
ou s'il est feint. {Miroir hist., Muz. 537,
f» 185 r».)
— Avec force :
E il cria esforcibleinent, e diseyt... (Apo-
cal., Ars. 8214, f» 27 r°.)
Amonestoit curieusement et e/forcible-
ment avecques les aultres a fouyr et se-
courir aux hommes dessusdits. {Leg. des
saints, f" UB'', éd. 1477.)
ESFOuciEiiENT, - teement, - chiement,
efforchiement, efforckiment, efforciement,
efforceemenl, efforcement, esforceement. - siee-
ment, esforceiament, ejfroicement, - ant,
adv., en faisant tous ses efforts avec force,
avec violence, de toiUe,> ses forces, de tout
son pouvoir, en toute hâte :
Je me servi molt esforàement.
(Les Xoh., ras. Montp., f° 15-1''.)
N'i remest hom, par le mien essieot,
Qui n'i veuist moult efforciement.
(;j., ms. Berne 113, T 4'.)
Efforciement le servez.
(fioa, 3' p., 609-1, Andresen.)
Et vit Saisnes venir molt efforciemant.
(J. BoD., Sax., ccxxni, Jlichel.)
La fist ces noces molt efforciement.
(R. de Cambrai, Richcl. '2103. (" 112 \'.)
Car vous ares assaut sy effroicement
Ou trestoas y morous a duel et a t(Hirmeut.
(Chev. au cygne, 6597, KeifT.)
Guerre loi monveroit bien effroicement.
{Ib., 5767.)
Car Witasses venoil moult effroicement.
(Ib., '20024.)
Fièrent sur Sarrasins sy effroicement
Qoe tous ly pins hardis s'espoenta forment.
(Ib.. 23i6fi.)
Lors fuirent payen sy eflroicement
C'on passoit desnr iaux eu fuiant laidemeut.
(ib , 3ii)24.)
De eidier i efforcieement.
(J. Le Marchant, Mir. de N. D., ms. Chartres,
f» 6''.)
Si me covient que je paroille plus effor-
ciemenl qe je n'aie fet a totes les autres
fois. (RicH. DE FouRNiVAL, Besl., p. 3,
Hippeau.)
Et de tant com il chante plus prcs de la
mie nuit, si chante il plus efforciement et
plus engroisse sa voix. (iD., ib., li Cocs.)
Si se metent au fuir viers Cristople au
plus efforchiement ke il onkes puent. (H.
DE Val., 629, Wailly.)
Efforceemetit prist Jesu a reclamer.
(Fierabras, Vat. Chr. 161G, f" 73"-.)
Lors brochent efforctijement
Ainssi que an mestier apent.
(Conci. 1243, Crapelet.)
En cel jnnr Gauhs de Moy
Au saÏDgnour de Monmorensy
Jonsla moult efforchiement.
(Ib.. 1569.)
Or sus, or sus, quel gent
Crioit moDit efforciement.
(Ib., 4669.)
Que vous vegniez si efforciement que l'on
vous dont, car se vous venez foihiement,
tieux vous seront contrayres qui seroieut
avec vous se vous veniez efforciement.
(126o, Lett. du Vie. de Cft. d'Anj., Arch. B.-
du-Rh., 365. J
T. III.
Et s'en revint en Normandie au plus tosl
que il pot et au plus efforciement. [Ctiron.
de Rains, c. vill, L, Paris.)
Et lors ot li rois couselg qu'il iroit a
Mante et l'assit et fist gieter aes engiens
efforciement. (Ib., c. xix.)
Et la parlèrent dou roi qui venoit moult
efforchiement sour aus. {Ib., c xxv.)
Cil vindrent sans demeure moult esfor-
cieement. (G. de Tyb, xi, 3, Hist. des crois.)
Cil s'esmureut moût esforcieement. {Ib.,
XV, 10.)
Sepenoient moult esforsieemenl de miner
le mur. {Cont.de G. de Tî/r, Florence, Bibl.
Laur., 10, 111.)
Se li crestien eussent lors point esforcee-
ment, li Turc eussent esté descouiit. (Est.
de Eracl. Emp., xxiii, 40, Hist. des crois.)
Var., esforciement.
La tierce de ses batailles fu en Espaigue
el en Gascogne, en ce meisme temps que
celle de Sassoigne duroit moult efforcie-
ment. {Grand. Chron. de France, Charlem.,
I, II, P. Paris.)
Que ilh vienhant si esforceiament que ce
soit a leur honor, a l'avansament de nostre
service au profit de la besonne. (1299, Pr.
de l'H. de Nism., I, 141.)
Et iront si efforciement que li frère et leur
mesnie ne puissent contrester. (1307, Arch.
J 413, pièce 20.)
Le dit prince... procède contre yceuls par
voie de guerre et de fait le plus efforcee-
ment qu'il puet. {Chron. de S.-Den., Richel.
2813, f» 452=.)
Quar moult l'avoient bien fait et efforcée-
ment avec lui en la bataille. {Estor. Bo-
gier, Richel. 20125, i" 28^)
Pour plus efforceement résister a nosdiz
ennemis. (1388, Ord., vu, 188.)
Il chevauça tantost efforciement sur lui.
(Froiss., Chron., I, 9, Luce.)
Et créons bien que il vienent efforcie-
{m)ment. (Id., ib., 242, ms. Rome.)
Engles et Gascons asses efforchiement
venoient la pour lever le siège. (Id., ib., I,
382, Luce, ms. Amiens.)
Sy aroit veu ses ennemis et combatu le
roy de Franche et sa puissance, qui le sie-
voient moult efforchiement. (Id., ib., I,
468, Luce.)
Quant Robers de Flandres sceust que li
Franchois venoient si efforchiment sur luy
il se parti et ses gens. {Chron. attrib. d
J. Desnouelles, Hist. des Gaules, xxi, 196.)
Hz s'en combateront plus fièrement et
plus efforceement. {Bozier des guerres, Ri-
chel. 442, f» 75 r».)
Et les envola contre lesdis aloyes si
esforchiement qu'il ne se savoient u tenir.
{Chron. des Pays-Bas, de France, etc.,Rec.
des Chr. de Flànd., t. III, p. 141.)
Les François efforcement ferirent sur leur
queue. (G. Chastell., Chron. du D. Phil.,
ch. LXVIII, Rucbon.)
Il a mandé tous ses ostz le plus efforcee-
ment qu'il peut : tant quededens le moys
il fut devant la cité de Ganves. {Lancelot
du Lac, i" p., c. XV, éd. 1488.)
Si vindrent au roy au plus efforceement
qu'ilz peurent. {Ib.. ch. 36.)
Tant que le sang vermeil luy devalla
eff or cernent S.U long delà {a.ce.{Pèrceforest,
vol. V, ch. 3, éd. 1528.)
Et puis le mist en sa duché qu'il gou-
verna puis efforceement. {Ib., vol. VI,
ch. 64.)
Puis qu'ainsy est que les ennemys si
efforceement iiloroient sa mort, peuli on
assez considérer la grande desplaisance
qui en fut par tout le camp des François ?
{Hyst. du bon cliev. sanspaour, ch. lxv.)
— Dans les exemples suivants, il a une
signification particulièrement énergique,
et veut dire par la force, par la violence,
violemment :
Qui ensemble leurs complices resqueus-
drent efforcieement et violenment Henrion
de Maubry. (1332, Compte d Odart de Lai-
gny, Arch. KK 3», f 129 r°.)
Qui ont cmpris a venir seur nous et en-
trer efforciement en nostre royaume. (133S,
Ord., XII, 45.)
Et ilec trouvèrent ladicte meschine d'i-
celui prestre que ilz menèrent jouer aux
champs, et en firent, ou aulcuns d'eux,
leur voulenté, f/?'orceme)i(puet estre. (1382,
Pièces relat. au règ. de Cli. VI, t. II, p. 21,
Douët d'Arcq.)
— Dans laphrase suivante, au contraire,
il ne veut dire que fortement, très-fort :
Il se dormoit moult efforchiement. {Kas-
sidor., ms. Turin, f» 200 r».)
ESFORCiER, - chier, -hier, - lier, - zier,
- cer, - ser, eff., verbe.
— Act., prendre, saisir, s'emparer vio-
lemment :
Mes humes nnt batu, mun summer escurcié,
Mi's tonels et mnn vin tolu et esforcié.
(Garnier, Vie de S. î'ftom., Richel. 13513, f''87 v°.)
Mes symonie a mes tel force
Dieu ses honneurs tout et efforce.
(G. DE CoiiVCi, Mir., ms. Soiss., f° 26''.)
Mais ele en donne et départ a fnison.
Mont en envoie en Espaigne
Et mont en met en efforcier Champaigne.
(Hdon de la Ferté, Serventois,P. Paris, Romancero
français, p. 183.)
Pour le double que cil de l'ost ne effor-
çaissent le porte et entraissent en le cité.
(Froiss., Chron., II, 312, Luce, ms. Amiens.)
Cilz réserva vengence vindioable
Snr tous princes qui efforcent les drois.
(Kust. Dcscuamps, Poés., Richel. 840, I" 104=.)
— Emporter violemment :
Et avint que en celle chasse mon cour-
sier s'efl'rea et m'efforça, voulsisse ou non.
(Froiss., Chron., 1. 4,'c. 42, Buchon.)
— Violer :
E les femmes par tut bunies,
Esforcees e malbaillies.
(BEiN., D. de Norm., I, 861. Michel.)
Et si Tost ma famé esforcier.
(Maie marastre, ms. Berne 41, f 2'.)
Femme efforcier si est quant aucuns
prent a force carnele compaignie a feme
contre le volonté de le feme, et sor ce
qu'ele fet tout sou pooir du deiîeudre soi.
(BEAnM., Coût, du Bea»î).,xxx,7,Beuguot.)
Mes lionrjoises ont efforcie.
(GoDEKROï DE PARIS, C/iroii., 3027, Buchon.)
Et e/forcftofent et violoienttoultesdammes
et pucelles. (K'toiss., Chron., V,317,Luce,
ms. Amiens, f» 109.)
Ils tuoient hommes et efforchoient
femmes. {Trahis, de France, p. 99, Chron.
belg.)
A tant vindrent les deux chevaliers, et
voient que les deux tenoieul les trois da
S8
4S8
ESF
moiselles, et avoit l'unp mis Sebillp a terre,
et la vouloit efforcer. (Perceforest, vol. I,
f» 42'', éd. 1528.)
— Contraindre, forcer :
Par devers iaus n fait la porte ovrir.
Car il les \ml rifoirier et laidir.
(Les Loi:, ms. Berne H3, f 9.)
Deiis n'esfitce nnllni de fere bien u mal.
(GaRNIer, Vie des. TftriM.,P.ichel.l".,S13,f»12 v".)
D'entrer en la cité les enfans esforçn.
(Gui de Doi'rij.. il8G, A. P.)
Et la dame le semonnoit
Et de mangier raolt Ve/I'nrehoil-
(Sept Sni/es, U9i, Relier.)
Les cheTaliers portent garentie de leur
volonté, sanz ce que nul les puisse
esforzier. [Ass. de Jér., t. 1 p. 122, Beu-
gnot.)
Nous ne povons efforcier les diz hommes
de taille fors que des ceut solz desus diz.
(Oct. 1294, Ch. de Afarguerite, femme du
seign. de Pontarlier, Arch. C.-d'Or, B 495.)
Li dit frère de Belveoir ne puent ne
doient efforcier de taille chascun an chas-
cane maisnie des diz hommes et des dites
famés., fors que de cinq sous de tornoiz
petis a paier chascun an a teste saint Rémi.
(Juin 1303, Ch. de Gautier conile de
Brienne et de JJche, Beauvoir, Arch. Aube.)
Elle gardera à'eslre traye ou efforcée par
les temptacions qui entrent en l'ame.
(Gerson, Dial. av. ses sœtirs, OEuv., JII,
819S éd. 1706.)
Lors le bon homme s'en vu et porte son
brouel a la dame, et la efforce et prie tant
que elle en prend une partie pour l'amour
de lui, ce dit elle, en disaut qu'il est très
bon. [Quinze joyes de mariage, m, Jacob.)
Poisqae vous m'efforeez ainsi.
Je la diray.
(Cl. Mar., Coll. d'Erasme, Virgo fitaoYafiOç.)
— Animer, presser, augmenter l'ardeur
de:
Et efforce moult s'amblenre.
(Perceval, ms. Berne 113, f° 89'.)
Quant tu verras qu'il meii^;eravolentiers,
sans ce que ou Vcfforce, si lui donne de la
char lavée. (Modus et Racio, ms., f» 126
r«, ap. Ste-Pal.)
S'il voit que les chiens branlent les
cueues, et flairent a terre, et vont oultre,
pourquant qu'ilz ne crient, il puet bien
penser qu'il fuit la, car pour les raisons
susdites, ilz ne pevent crier, si les doit
efforcier. (Chasse de Gaston Phebus, ms.,
p. 227, ap. Ste-Pal.)
— Faire avancer :
Et dit a l'anmatré : Traiez ce chevalier.
Si esforcez ce roi qui si est rais aries.
(Floovanl. 2393, A. P.)
— Fortifier :
E mis braz esforcad lui. (Liv. des Ps.,
Cambridge, LXXXVlii, 22, Michel) Lat.,
roboravit.
Le castel fit durement efforcier.
(Les Loh.. ms. Berne 113, f» IT».*
E Sun règne fu mult afernied e esfor-
eied. (Rois, p. 228, Ler. de Lincy.)
Et si garnissoit et efforçait ses villes et
chasteaux. (Chron. de S.-Den., Richel.
2813, f» 394 v».)
Por ç.o que li atiremens de l'ordene soit
sovent'recordes et efforcies par auctorité
ESF
des devines escritures ne ptiist de legier
refroidir. (Règle de Citeaux, ms. Dijon,
f 157 r«.)
Efforcer le chatiau de Japhe. (Inslr. de
Guill. pair, de Jér., Arch. J 4.56, f» .Sô'.)
Pour obvier a le maie volenté des aoe-
mis, et noiir la ville garder et efforchier.
(13.59, C'art.noirde Corb., Richel. 1. 17758,
f» 3 vo.)
Et enmenoit avoec soy tous chiaux qui
se pooient aidier, pour efforcher sen host
et avoir plus grant renommée. (Froiss.,
Chron., III, 345, Kerv.)
Ele (la vigne) s'avirona de grant vertu
parmi les flans et ses bras effotcha. (Li
prem. liv. Salemons,ms. Berne 590, l''207J.)
Mais ma promission et espérance en moy
te doit efforcer et réconforter. (Intern.
Consol., 11, xxxxvii, Bihl. elz.)
— Augmenter :
Qui veut son ponvoir effoicier
Aint son ami et liefue chier.
(Ave. jrnv., xi(l° s., ap, Ler. de Lincy, Prou.)
Dou pourfit ki veura de la hanse c'en
gaaigne en Engletiere nous samble bon se
il vous samble ausi bon c'en despendie
la moitié ou la tierce partie et c'on aporte
li rcmanant enlaiiuge pour efforcier le
commun droit de la hanse, (tt Ordenance de
tenir la hanse c'on apiele la hanse de
Londres, et entre cen.T de Bruges, Arch. du
Nord de la France, t. I, p. 185.)
— Réfl., augmenter, grandir :
Cvpres esforcant soi en haut. (Rible,
Richel. 901, f 61'.)
Et la, plus que devant, s'efforça le dit
assault. (iMoNSTHEiET, Chron., 1, 81, Soc.
de l'H. de Fr.)
— Neutr., devenir fort, devenir puis-
sant, augmenter :
Grans fu li daels, si efforce li cris.
(Les Loh., ms. Berne 113, f> 6'.)
Hncs s'en isl, dont efforce li cris
(Ib., C9'.)
A l'asambler font la noise efforcier.
(/>., f° 14».)
Lieve la noise, si efforce li cris.
(«., f» 24V)
La flame saut, dont esfforce li cris.
(/*., ms. Montp., f 98'.)
Se nos les laissom alkes en la terre esforcier.
Ne seront mie puis a destruire legier.
(Rott. i' p., 10", Andresen.)
Li sains fait le granl fen efforcier.
(Raoul de Cambrai. Richel. 219:5, f» 23 r".)
E Samuel crut e esforcha. (Rois, p. 13,
Ler. de Lincy.)
Qant li conpaignon i parvindrent, si
comenea la meslee a efforcier. (Artur,
Richel.' 327, f» 138''.)
ïsaac cruit et esforsa tant qu'il ot .xxv.
ans deage. (Esior ies Bogier,' Richel. 20123,
f 34^)
— Réfl., faire des efforts, s'appliquer :
Del Den servise se volt mnll esforcer.
{Si Alexis, st. 52'', xi° s., Stengel.)
— Neutr., s'efforcer :
Et voient les Danois tout le tertre couvrant.
Parmi eus sont fern a plain cours efforchant.
(Doon. 10294, A. P.)
Veulent efforcer les dessus dis ou au-
cuns d'eulx de contraindre aucuns des
ESF
marcheans de porter leurs denrée? contre
leur volonté a la dicte foire. (1354, PL du
maire de Rouen, Arch. mun. Rouen, Reg.
DD, f 56 r».)
— Act., repousser par la force, battre :
Li Gadrain les esforcent et font grant balislal.
(Romn. d'Alix., f" ï.i'. Michelanl.)
— Empêcher :
Ce seroit painne perdue qui ra'efforceroit
de faire chose dont je fusse moult entn-
lentez. (Mor. des phil., ms. Chartres 620,
f''7''.)
— Neutr., être violent, résister avec
violence :
11 fisent sor le flum, la ou li eve esforche,
un pont. (Curon. d'Ernoul, p. 441, Mas-
Latrie.)
Et se li talemelier li efforce, li mestre
des talemeliers vient au prevost de Paris.
(Est. BoiL., Liv. des mest, i'' p., 1,47,
Lespinasse et Bonuardot.)
Et se cil li voloit efforcier, le mestre le
devroit faire savoir au prevost de Paris, et
li prevost de Paris li devroit abatre la
force. (iD., ib., XLVilI, 20.)
— Act., briser :
Preux estoient les deux chevaliers, si
efforcèrent leurs lances jusques es poings.
(Perceforest, vol. 5, f» 91S éd. 1528.)
— Réfl , tel me de chasse :
Si tu vois que ce soit du cerf que tu
destourues, et il va bellement, sans soy
eff'royer, gette une brisée et te retray; et
s'il s'efforce, et qu'il s'en voyse de toi,
tu le verras par ces signes. (A/odus, f° 13 r»,
Blaze.)
— Esforcié, part, passé, fort, grand,
puissant, considérable :
Jo t'en durrai mnlt esforciet eschange.
(Roi., 3714, Millier.)
Hervis est riches et effmcies d'amis.
(Les Loh., ms. Berne 113, f 3'.i
Grans fn la noise et efforcies li cris.
(/*., f 3«.)
Se est iovenes et efforcies d'amis.
(Ib., rs''.)
Grans fu la noise et esforcies li cris.
(r.AiMCERT. Ogier, TOSl, Barrois.)
Li rois tennit une moult efforciee cort.
(iancdfot, Richel 754, f» 23".)
Or coramance chançons hoeone et efforde.
(Jeh. de Lanson, Richel. 249.Ï, f 15 v".)
. . Esforciee flehesce.
(J. DE Meunc, Test., ms. Corsini, f 163''.)
Li Soudan s tint court molt efforcie et
fist grant joie del jour de sa nativité.
(Comtesse de Pontkieu, îiouv. fr. du xiii's.,
p. 199.)
S'adont fusl a Nimaye, la cilé esforchie.
(ll.de Seb., ii, 8fi2, Bocca.)
C'one fosse veoit, grande et aprofondie,
Obscure, ténébreuse, mâchonnée, efforcie.
(Ib., VI, 88.) Impr., effortie.
Quant il fui venu en sa terre illec sé-
journa .XX. jours : et tous les jours tint
court efforcée. (Lancelot du Lac, 1" p.,
ch. 33, éd. 1488.)
Illec fut la meslee tant pourtant plus
efforcée qu'elle n'y avoit le jour esté. (Ib.,
{" p., ch. 36 )
ÉSF
La voix me conste et nie lasse : car je
l'ay haute et efforcée. (Mont., Ess., 1. III,
c. 13. éd. 1.Ï88.)
ESFOuçois, adj., violent, audacieux :
Milaa, ta voulz prendre nng Lorabart aÎDçois
Que ung bon François, urant dillerence y a.
Franc estre peuz, mal usas de ton choiz,
Or t'appercoiz quelz gens sont efforçais.
(Poés. fr. de G. Alione, Conq. de L. Xll sur Milan,
r°65.)
ESFORiEK, V. a., apprécier :
Plus donc jou Vesfories que les autres ases,
Uuar c'est la îlors de l'ost, sacies par vérité,
{Roiim. d'Alix., f SC", Michelant.)
ESFORMiEU, efformkr, v. n , four-
miller :
Lors veissifiz la cité de Costantinoble
muM esformier des Veuissieas et desPisans
et d'autres geaz qui de mer savoieut.
(ViLLEH., 1 466, Wailly.)
M ult e/T'o-rmj'er. (Id., éd. ViçeQere, Paris,
1383, liv.lX, p. 173, et éd. Du Gange, p. 193.}
ESFORSER, voir ESFOflCIER.
ESFORSIEEJIENT, VOir ESFORCIE.MENT.
ESFORT, - orz, - ors, eff., s. m., force
armée, troupe :
N'asemblereit jamais si grant esforz.
{Roi.. 599, Muller.)
Tel en donai Hainfroi el caon sor le col
Qae pasmé l'abali volant tôt son effort,
{Mainet, p. 16, G. Paris.)
Soit nostre effors ou val Béton menez,
Conroiez d'armes, garnis et aprestez.
{Les Loti., Vat. Urb. 315, f° 9*'.)
L'e/fors le roi ne prise une gfozelle.
i/i., fragm. CUàlons, v. 199, Bonnardot.)
Si manda snn esforz.
(Roii, i' p., OT, Andresen.)
E docement les a requis
Qu'a lui viengent od lor efforz
En Daneiûarctie dreit as porz-
(Be.v , /). de Nom., II, 27897, Michel.)
La nuvele vint a Tou, le rei de Emath,
que David out descunfit tut le esforz Ada-
dezer. {Rois, p. 147, Ler. de Lincy.)
Car n'est mie grant noslre eff'ors,
Tost nos auroieiit les Grieus mors.
{Eaeas, ms. MoQtp. H -231, C US i°.)
Lors dist a ses homes que puisque li
esforz de Rome devoit venir si prochien-
nement, il n'a nule poor que cil de Lo-
fjrgs aient pooir de lui mai fere. (Lance-
lot, ms. Fribourg, Mig*.)
Salehadins estoit defors
El avoec lui tous ses e/fors,
(MousK., C/iroii., 19612, Reill.)
La leur vint au devaul le glorieux prince
Charles et quanques il put avoir d'effort.
{Grand. Chron. de France, V, 26, P. Paris.)
— Force, impétuosité :
Bien paeent mais sigler, car graiis est lor eff'ors.
(Guy de Camb., llicbel. '21306, p. 2-27''.)
Force est efforz de genz don l'eu ne
puet deffendre. {Lio. de jost. et deplet, m,
7, Rapetti.)
Et s'en ala par effort de cheval jusques
a Gysors. {Chron. de Rains, c. vill, L.
Paris.)
— A esfort, loc, avec élan, avec em-
portement, rapidement :
ESF
Sun cheval brochet, laisset cnrre n es/un.
(Roi., 1197, Millier.)
— En grand nombre :
Et ensi que il ceminoient, pourveances
les sievoient a esfort, as soomiers et a
charroi. (Fhoiss., Cnron., 1, 327, Luce, ras.
Rome.)
Gens d'armes et arcier li venoient d'En-
gleterre a effort. (In., i'o., VI, 173, Luce.)
— Par esfort, avec puissance :
Rois seras tu de France se tu \is par eff'orl.
(itainel. p. 17, G. Paris.)
— De nul esfort, quelque résisiance que
l'on oppose :
Que cens sur qui oharra la sorlz,
Oues qu'il seienl, de ,i:il esfo.'z.
S'en islroQt fors senz rêver. ir
Querre altre regoe pur garir.
(Cen., b. de No,;n., II. 155, Michel.)
ESPORTEOR, S. m., celui qui donne,
qui rend des forces :
Qarjo ai mon esforteor mon Seignov
Jhesu Crist. IPass. S. Biaise, Richel. 818,
f" 232 r.)
ESFORZ, voir Esfort.
ESFOSSER, - oser, verbe.
— Act., creuser, fouir ;
Icil qui le piet de la tour
Esfosse tant qu'il en ist fors.
C'est cil cui faillis est confors.
(Baod. de Cosd., li Prisons d'a.ii., 1810, Scheler.)
— Neutr., se creuser ;
Se li esfosent H oel et si n'a ci're de vo-
ler... preades consaude. {L'Avicalaire des
oiseaux de proie, ms. Lyon 697, f° 223".)
ESFOUDRE, voir ESFOLDRE.
ESFOUDRER, VOir ESFOLDRER.
ESFoum, voir Esfoir.
ESFRAER, voir ESFREER.
ESFRAiEUP.E, cff., S. f., bruil, tumulte
occasionné par l'épouvante :
Pleurs, gemissemens, cris, effraieures,
hurlpuieus, maledict'ons, blaspuemes. |J.
hovu,&T, Nob'.eDame, i" 316, ap. Ste-Pal.)
ESFRAix, effrain, adj., sans frein, à
bride abaiiue :
.losep qui raoïUt fîst a loer
A tout le ^raal qu'ot fet fere
Vint esfrnin du mont de Cauvere.
(Peiceml, ms. Montp. H 219, f" 142=.')
Se mans pensers se voet embatre
Ou cner, raisons le doit debatra
Si que li cuers ne soit effraiiix.
(3. DE ConnÉ, li Dis don frain, 43, Scheler.)
ESPRAixDRE, effraitidre, effreindre,
eff rendre, v. a., enfreindre, attentera:
Le couslume de le maison
!Ne vuel esfraindre ne brisier.
iti Lais de C(«(r(ois,Richel. 1353, f" 49:1 v".)
Quar trop seroit chose diverse
Se la loy de Mede et de Perce
Ëstoil pour un seul homme effraiiite.
(G. Macu., Pùds., Richel. 9221, f 96\)
Li roys ne effraindront onqiies en coli
cas la magosté de cesti souverain ordre.
(Behsuiue, ï". Lio., ms. Ste-Gen., f» 67".)
ESF
459
Les Engles avoient les trieves rompues
et effraintes. (Froiss., Citron., XVII, 295,
Kerv.)
Nostre Seigneur fist ces terribilites
quandt il leur voult donner les comman-
dements adfin qu'ils craindissent les ef-
fraindre. (Fossetier, Chron. Mary., ms.
Brux. 10309, f» 126 v».)
— Abs., faire quelque contravention aux
règlements :
Se ly canihieres accroît le pris estably
par eschevins ou effraint en aulcune chose,
au seigneur dehvera .xx. sols. (1238,
Charte de Marquion, Tailliar.)
A wardeir et a tenir a tous jors sens
effrendre. (1290, Cart. du Val SI Lambert,
Richel. 1. 10176, f" IS».)
Selon les privilèges, franchises et liber-
toz a eux par nous octroyez, sans ejfrain-
dre. (1403, Ord., xii, 222.)
Sans effrainrlre, ne aller au contraire.
(1403, Hist. de Metz, IV, 379.)
— Esfraint, csfrait, part, passé, brisé :
Hé Diex, [si] en fn puis tant[e] terme ploree.
Et tante targe effreinte, tante broi^ue fansee.
(Destr. de Rome, 33, Groeber.)
... Soit rompue et perdue comme effrainle
et délaissée la jeusne. (La tresample Ex
pos. de la reigle M. S. Ben., 1486, 1° 108'.)
— Fig., cassé de vieillesse :
Li rois Felis fu vieils effraiz,
Molt ot vescu, granz mauts a traiz.
(FlorimonI, Kichel. 353, V 36''.)
ESFRAINTE, - einte, - aincte, eff., s. f.,
bruit :
S'en vindrent ainsi combatant si près que
le mareschal en ouyt Veffrainte. {Faits du
mar. de Boucicault, 1" p., ch. 31, Buchon.)
— En terme de chasse :
Un cerf qui sera au meismes pays s'en
pourra bien aller de l'espave et effreinte
des chiens. {Chasse de Gaston Phebus, ms.,
p. 218, ap. Ste-Pal.)
S'il avient que lesditz variez sentent au-
cune effraincte de loups ou de maie beste
saillir du bols ou de montaingne, adonc
desllent les chiens et laissent courre.
(Christ, de Pis., Policie, Ars. 2681, § IX.)
ESFR.\NCniER,-(/(«t'r, v.a., affranchir:
Et se uns de ses souges y avoit geté le
main, si ne li pot il demorer, s'il ne proeve
que ce fu de son fief ou de ce qui devoit
estre tenu de !i, qu'il a trové concelé ou
esfranquié. (Be.\um., Coût, de Beauv.,x\w,
5, Beugnot.)
ESFUANCHiu, -Cir, - qitir, - kir, -ckir,
eff., verbe.
— Act., affranchir :
Si tenoit ses cinq muis de tere valence-
nois de le gllze a mieichit ki est esfrankie.
(1233, Lett. de Sobier, officiai de Cambrai,
N.-D. de Cambrai, Arch. Nord.)
Affrancissomes la devant dite abeye et
volons que ele soit effranchie et culte de
toutes exactions, corovees et talles. (1261,
Lett. de la G"" Manj., p. 233, Tailliar.)
Emaucipare, effrancir. (Pet. Vocab. lut.
franc, du xiii" s., Chassaut.)
Jou ai effrankit et eufrankls a tousjours
pei|)eLuelment de taille paier toutes les
tieres et les yretages que lesdittes reli-
460
ESF
gieuses ont en men demaine. (i" déc. 1331,
Cari, de Flines, ccccli, Hautcœur, et
1341, Arch. JJ 73, f° 139 r'.)
— Réfl., s'affranchir :
Parquoi nous nos puissions delivreir ne
effrankir des obligations de%'aut dites.
(1297, Cart. de Hain., Accord, Reiff., et
Martenue, Anecd., 1,1296.) Var., effranckir.
— Act., porter le ravage dans :
Geste beste avoil si la montaigne esfran-
chie par sa cruenté et tote la terre joste
la marine qu'il n'i osoit aler home ne leme
ne autre créature. (Estories Rogier, Richel.
20125, f" 91\)
ESFRANKIR, VOlr ESFRANCHIR.
ESFRANQUIER, VOir ESFBANCHIKR.
ESFRAZELER (s'), V. réfl., Bxprime
l'idée d'avoir une mise et des airs immo-
destes :
Hazart dist mort a la pucele
Qui si s'aville et esfrazele
Qae l'en la covoile et regarl.
(Reclos de Moliens, Miserere, Richel. 23111,
f° 2.19'".)
ESFREASEMENT, e/froeemmerit, adv.,
avec effroi :
Li Espagnol ne peurent ce fais souffrir
ne porter ; mes se commencierent a ouvrir,
a fuir et yaus desconfire, et retraire moult
e/p-aeemment et sans arroi devers la cité
de Nazres. (Froiss., C/icon., VII, 45, Luce.)
Canada, ejfrayammeni.
ESFREANCE, effreaiice, efreance, effra-
ance, esfraanche, s. f., frayenr :
-N'i a nn seul graot ne petit
A cni il n'en prenge e/fraaiice.
(Ben., Troics, Richel. 375. !" 91''.)
Quant gésir Toi en bière de chelui la sanblanche,
Por cni ai por tant an estet <!n esfraanche.
(De SI Alexis, 983, Herz.)
Sonffri pins de mans outremer.
De duel, d'angoisse, et d'e/frevice,
Qn'omme né qui regnast en France.
(G. GuiiRT, Chroii., Richel. 5698, f 53 V.)
Totes voies li cuers qui charneaus estoit
fu un petit en effreunce et por ce s'asegura
il auques en meismes l'are. {Estories Ro-
(jier, Richel. 20125, f 51''.)
En grant efreance. (Ib., (" 60'.)
ESFREDiR, esfreir, v. n., se refroidir :
Ensi offre chaude farine
Qui n'est mie senz amor fine,
Qnar saches s'amor n'i fust mie
La farine /».s( csfreâic.
(Macé DELA CnAiiiTE, hible, Richel. 401, f 32=.)
Quant il (le sucre) est bien cuyt et par-
boilly.... le lessent esfreir jusijuez tant
qu'il se prent. (Caum., Voyage d'oultr.,
p. 117, La Grange.)
ESFHEEDEMENT, VOlr ESFREEMENT.
1. ESFREEMENT, - aement, - ayement,
- oi/ement, eff., s. m., action d'effrayer,
frayeur :
Qu'il ne font noise ne nul effracmrnt.
(/.fsLoAer.,tArs. 3U3, I» 102'.)
Et quant li senescaus le vit
Bêle et de biau conteneuient
Simple et sans nul esfreemenl
Et qa'ele estoit de haut paragc
Si loa moult le mariage.
(C'un Roi d'Enypte, etc., Ars. 3527, f° 91M
ESF
Simple, sanz nul elfreemenl.
(fie la Rtnjne qui ocisi son sciicsrlial, 234, Méon,
Noue. Rec, II ; et ms. Richel. 23111, f» 39''.)
Eslonné de Veffrayement des siens.
(iMaigret, Polybe, v, 29, éd. loi2.)
Quant a Ve/froyement de la lance, il
n'est pas de si grande efficace qu'est l'es-
tonnemeut qu'apporte la pistoUe, quand
on la sent bruire de près. (Langue, Disc,
p. 309, éd. 1587.)
2. ESFREEMENT, effrcement, esfreede-
ment, esfrement, effreiement, - heement,
effraement, effrement, e/fraiement, effraye-
ment, effroiement, adv., avec effroi, avec
la précipitation de la crainte :
Al amiraill en vunt esfreedement.
(Roi., 2767. var., Mûller.)
Porrus soumont ses hommes isi esfrement
Qu'il en jure ses Des et quanqu'il i apent.
(Rotm. d'Alix., f 56°, Michelant)
11 s'en paisset oultre si effreheemenlque...
{Hist. de Joseph, Richel. 2455, f 06 v».)
De son" charnel la mer istra.
Voudra fouir, mes ne porra (l'homme)
Tant istra elfreemenl.
(Geff., .vu. est. du monde, Richel. 1526, C 184''.)
Es vous la feme emmi le piere
Criant moût elfreemenl.
(ilir. de S. Eloi. p. 83, Peigné.)
Et 11 deisse apertement
Por qnoi si esfreemenl
Estoie esveiHiez orendroit.
(La Panthère d'amors. Richel. 24432, f° 163''.)
Effreejnenl sait Jason.
(Prolheslaus, Richel. 2169, f» M*'.)
Cnm il vit le porter venir si effreiemenl
E entrer al paleis, grant merveille l'en prent.
(Ilora, 2962, Michel.) Var.. elfreemenl.
En celle bataille ot moût de gens qui...
s'enfuirent effreement. (Joinv., l, "Wailly.)
■Vint avecques grans brandons de feu
ardant luy enflaniber et bouter en visaige
si effrayement et douleureusement que
l'ermite eu avoit telle paour et hideur qu il
trambloit tout. (iiu. du Chev. de La Tour,
c. LU, Bibl. elz.)
Et la salua moult effreement, car il estoit
si surpris de s'amour qu'il ne sçavoit nulle
contenance faire. (J. d'Arras, Melus.,
p. 18, Bibl. elz.)
Les deux frères firent crieral'arme moult
effroiement parmy l'ost. (1d., ib., p. 216.)
Lors moult effreement il s'en retorna a
leurs gens. (Fleur des hist., Maz. 530,
f" 127'».)
Quand le géant ouy la dame parler, il la
regarda moult effrayement. (0. de la
Marche, Mém., I, 29, Michaud.)
Gectoit ses yeulx effrayement. (A. Chart.,
l'Espér., OEuv., p. 263, éd. 1617.)
Le bastard de la Vieville... vint devant la
chambre et buqua a l'huis effraement. (G.
Chastellain, Ckron., III, 104, Kervyn.)
Apres avoir esté la quatre jours, party et
leva son siège par nuit bien effrayement.
(iD., OEm.,ii, 34, Kerv.)
Sa bonne femme, qui l'ouyt ainsi déme-
ner, respondit effreement, et comme crain-
tivement, faisant l'ignorante : Hemy! qui
est ce la que j'ay ouy crier'? (Louis XI,
J\'oMU., xxvn, Jacob.)
Et demanda aaezeffrement : Qui est la?
(Id., (6., xvni.i
ESF
Adonc s'est la pucelle assez effroiement
esveillee. {Perceval, f» n', éd. 1530.)
Et faisoit les choses plus craintifvement
et effrayement que les jours precedens.
(E. DE Laigue, Comm. de J. Ces., f 10 r»,
éd. 1539.)
Et ceulx qui l'adviserent se prindrent a
escrier et accoururent tout effrayement a
luy. (G. Selve, Alcibiade, éd. 1547.)
El mes troubles espiis
Sont de nouvelle horreur effraiemenl surpris.
(L* Percse, iied., m, éd. 1535.)
Cette cheveleure
Enraiement hérissée.
(Id., ib., IV.)
Les malades, après quelque douze,
quinze et dix huicl heures, retournoient a
l'usage de leurs sens et parloient quelque
peu assez effrement. (Haton, Mém., an
1576, Bonrquelot.)
ESFREER, - oier, - oyer, - aer, eff.,
affraer, affrayer, affreeir, affreheir, verbe.
— Réfl., s'agiter, se troubler, se mettre
en mouvement :
En icelui tens delitens
Que toute rien d'amer s'effroie
Songai une nuit que j'amoie.
(Rose, Richel. 1573, f" 1''; v. 83, Méou.i
S'esfroie.
(Ed. Michel.
Et Mares qui vient si a point
Besse sa lance et si Ini donne
Sor l'escu tel coup qu'il resonne,
Meraugis revient, si s'esfroie.
Lors s'escrie, et Mares peçoie
Sa lance.
(R. DE HoD., Meraugis, ms. Vienne, f 23''.)
— Neutr., s'agiter, se troubler, prendre
l'alarme :
Kant il vit ses gens ici affreheir. (St
Graal, III, 442, Hucher.)
Quant je la vi esfraer
Si durement.
Que ne me daigne esgarder.
(Li ROIS DE Navare, Bartsch. Rom. el pasl., III,
4,25.) Esfreer, Tarbé, p. 89.
Quant ilz cuiderent passer, les Sarrazins
les adviserent et virent qu'ilz n'estoieut
pas de leurs gens ; et adonc commencè-
rent a effrayer et crier a l'arme. (J. d'Ar-
ras, Melus , p. 158, Bibl. elz.)
Tout le cueur durement m'effroye
Quant aproche de ce lien cy.
(Le Cheval, qui donna sa femme au Dyable, Ane.
Th. fr.. m, 472.)
— • Esfreé, part, passé, agité, troublé,
courroucé, bruyant :
Li reis Marsilies en futmnlt esfreez.
(Roi., 438, Muller.)
Al amiraill en vunt tut esfreet.
(Ib., 27(57.)
No gent en est durement esfreee.
(lUiMBERT, Ogier. 12623, Barrois.)
Durement estoit alfraé.
(Contimation du Brut, ap. Michel, Chron. anglo-
norm., I, p- 71-)
Les iNormanz vers le Sea sont taunt affrayet.
(Chron. de P. Langtofl, ib., p. 134.)
11 n'i ot si hnrdit qui toz ne fuist affreeis.
(St Graal, m, 516, Hucher.)
Quant la novele sorent, mnlt furent esfreé.
(Gui de Bourg, 2069. A. P.)
ESF
ESF
ESF
461
Une malt grant ooise effree
Est en la grant rue levée,
(}ni cascon jor est a couslame.
{Amadas et Ydome, Richel. 3'5, f° 320'.)
Le caer ot forment elfraé
Li sires de ce qn'il ot dire.
(Coud, 4191, Crapelei.)
Le mestre dit ces choses au roy. dont
le roy fut forment effraé- (JoiNV., Hist.
de SI Louis, p. 156, Michel.)
C'est voir, ce dit li antres ; n'aiez chiere effraee.
{Cuv., du Guesdin, 3807,.Charrière.)
— Effrayant :
Al pont chaeir fn la criée
Mult dolerose e esfreee.
(Hou, 3" p., 5253, .\ndresen.)
N'a nnle cose si isaele
Gome est esfreee nouvele ;
(Amadas et Ydoine, Richel. 375. f 3'29''.)
ESFRUI, voir ESFROI.
1. ESFREiR, e/T-, efroir, verbe.
— Neutr., faire du bruit :
Ci oissiez noise lever
K genz semnndre e effreir,
Lor communes totes banir.
(Be.n., D. de Norm., 11, l'iaiS, Michel.)
— Act., troubler, effrayer :
Il sone .1. cor et la vile e/frei.
(LesLoh.. ms. Berne 113, PS'.)
Et se, par aucune manière
De forloingnie chasser li faut.
Pour ce ne doit avoir delTauL
Ou venenr, ne soy esbair.
Mais il doit ses chiens efroir
Sans les eslre de rien chargent ;
A eux doit parler bel et geot.
(Hardooi.v. Trésor de Vénerie, p. 4G, J. Pichon.)
— Réfl., s'effrayer :
Si s'esfroi et dreça sa main encontre
mult et list sor lui le signe de la croix. (S.
Graal, i, 443, Hucher.)
— Esfrei, part, passé, effrayé, étourdi :
Quant no baron l'entendent, es les vos esfreis.
(Couq. de Jt'rus., 4180, Hippeau )
Si fort se hurtènt li vassal enjjrami
De cors, de pis, que tuit sont e/fret.
Si qu'a la terre li uns l'autre abati.
En pies resaillent, mais moult sont eff'rei ;
Car luoult petit li ans l'autre choisi.
(Gaydon, 3-221. A. P.)
— Effrayant :
Ci est l'ovre trop perillosc.
Trop e/freie e trop dolose.
(Ben.. D. de Norm., 11, 19802, Michel.)
2. ESFREIR, voir ESPREDIR.
ESFREisoN, - oisson, - oysson, ef[., s. f.,
effroi, frayeur :
La merveillose effreison
Ot e l'eissil e la rapine
Que fait la genz ultremarine
Sor eus od feu e od occise.
(Bes., d. de Norm., 11, '27-208. Michel.)
Qui ce a fait a chaudes esfroissons.
(Bail. p. le card. Baliie, Itichel. 17-21, T 105.)
En celle effroysson ou ilz estoieut de
fuir a garantie chuscuu vint vers le pont
au mieuls qu'il peut. (Oroie, vol. Il, f" 81"^,
éd. 1491.)
ESFREissEMENT, - aisseiiieiit, - aisé-
ment, - oyssement, eff-, s. m., action d'if-
frayer, frayeur éprouvée, bruit qui effraie :
l.'oz de Grcce fnst maubaillic
Par i'ell'raisscment de lui (ilu Sagitaire)
Plus que par la force d'autrni.
(Ses., Troie, Ars. 3314, f> 77''.)
L'ost de Grèce fast malbaillie
Par Vesfreissemenl de lai
Plus que par la force d'altrai.
(1d., ib., 1-2286, Joly.)
L'os des Grigois fa malbailie
Par Ve/fraisemetil de lai
Plus que ..
(iD., ib., Richel. 375, f° 91''.)
Si oit un e/fraissement.
Une noise ot un criement
Grans et estranges et a desroi.
(ID., ib., C 109".)
Od grant temulte, od noisemenz,
E od granz esfrei\semenz.
(iD., D. de Norm., 11, .Ï869, Michel.)
Bien par loisir escouta le conte d'Artois
ce que sa femme luy disoit, et asses en-
tendit l'affliction qu'elle avoit de son
effroyssement ; si songa ung petit en pen-
sant qu'il se descouvreroit a sou Philippot
comme en celluy ou il apparcevoit grant
sens et preudommie. {Le Chevalereux Cte
d'Artois, p. 131, Barrois.)
ESFREMiR, effremir, verbe.
— RéD., Iréniir, s'effrayer :
Quant le vit nostre sires si grant duel démener.
Et chaus ki sont o li vit doucement plorer,
Trestous s'en effremist, li plors le fait muer.
(Herman,,£(i*;«, Richel. 1441. F 43 t°.)
Dit Renoart : Mnlt vous voi effremir.
(Mon. Renuart, Richel. 368. f" 245'.)
Peotalis ad la noise oie
Et ces chevalers aperceut.
Tut s'esfremi, esmaié fut.
Ne se dooa guarde de gait.
KProtheslaus, Richel. 2169. (° 87'.)
Quant Volusien le vit, si dist : Est ceo
l'ymage nostre seignor Jesucrist. An eire
s'esfremi, si l'aora. {Légende de Pilate, Ri-
chel. 1U525, f»60 V».)
— Act., effrayer :
Et tu par exemple de son yssue, effremi-
royes, bien sçay, les vices et les fraudes de
fortune. (G.' Chastellain, Deprec. pour
Pierre de Brezé, vu, 53, Kervyn.)
— Esfremi, part, passé, qui frémit de
terreur :
Est une chose avenue dont soies effremit.
(Hersian. Bible, Richel. 1444, f 70 r°.)
Tost furent effremi et viel et juvencel.
(Gark., Vie de S. Thom., Richel. 13513, f° 95 r".)
Ne sai s'estreit pur lui ke su si esfremie.
(Ilorn, 717, Michel.)
ESFRENER, eff., v. a., faire secouer le
frein :
Et ainsi ceste méchante commune,
prompte a mectre aux champs et aisée a
esfrener, fisl ung insulte. (D'Autox, Chron.,
Richel. 5083, f» 19 r°.)
ESFREOR, - eour, - eur, - eeur, - eeor,
- aour, • oiour, - oyeur, eff., s. f., agita-
tion, frayeur, effroi :
Al caer en a grant esfreor.
(Brut, ms. Munich, 4U17, Vollm.)
Ore est Robert de Vais alque en effreur.
(JORD. Faniosme, Chron., 1508, ap. Michel, D. de
Norm., t. 111, p. 590.)
Demande Robert de Vaus, mar seit en esfreur.
(Id., ib., 1630.)
Or vus mettez pur nient en grant effreeur.
(Tb. de Ke.nt, Geste d'Alis., Richel. 24361.
f° 37 r».)
Il fist esveiller Jalousie
Qui se leva en esfreor.
(Rose, Richel. 1573, f 30''.)
Qui se leva en cffreeor.
(Ib., ms. Corsini, P 25'.)
En effreour.
(Ib., Vat. Chr. 1858, f° 3i'.)
.... En effroiour.
(Ib.. Vat. Chr. 15-22, P 16'.)
Lors s'en tornerent par un val tenebrour.
Eu desfendant sans trop grant esfreour.
(Enf. Ogier, 1730, Scheler.)
Cilz coups ha les Franceois mis en tel effraour
Qu'il n'y ha celui d'eulz qui n'ait de lui paotir.
(Girart de Ross., 5259, Mignard.)
Et tuit furent plain d'eff'reour.
Mais onc Nyobe n'ot peour.
(Falil. d'Oc. Ars. 5069. f» 79M
Avoir grand terreur, grand effroyeur
(J.Lagadeuc, CathoL, éd. AufTret de Quoel-
queueran, Bibl. Quimper.)
ESFREUR, voir ESFREOR.
ESFRI, voir ESFROI.
ESFRISIER, voir ESFROISSIER.
ESFROI, -ei, -ai, -ay, -i, -oit, eff., ef.,
enf., enff., af., s. m., bruit, vacarme, tu-
multe :
si vous deffeut de Dieu de paradis
Que ne faciès mellees ne effris.
(Les Loh., Richel. 4988, f"221 r».)
Idunc n'i out noise ne esfrei.
Paisible se tindrent e quel.
(Ben., d. de Norm., II, 4474, Michel.)
Treske ele (la bisse) out oi l'esfrei
E vit venir les chens vers sei.
Estent le col, cline l'oreille.
E fud ignele a grant merveille.
(Vie de SI Gile, 1723. A. T.)
Eu ûieins Vafroi et la criée. (St Grual,
111, 514, llucher.J
La ot de tabors et de cors
Grant noisse fête et grant esfrois.
i,Rettart, 27478, Méon.)
Garnier ki frestelle
Eu oi Vefroi,
Si vint aa bergier
K'est de grant derol.
(Rom. elpast., Bartsch. II. 27, 83.)
Onant je ne vos ai
Mont m'en esraai.
Car eu e/frai
M'a mis le vostre doz cor» gai.
(Chans., ms. Montp. H 196, f" 188 r» )
A .!. enffroi et a .i. bruit
Li Piucenart i hurtent tuit.
(.«AiS, Ars. 3312, f» 107».)
Des espees d'acier fu si grans li effrois.
D'outre le mont foi li bons dus Codefrois.
(Chans. dWntiocbe, 11. v. 768, P. Paris )
Mut rustalmenl prist a braidir.
Et a Iripeir et assalhir ;
Pur cel enfroit s'en quide aleir
Et la charlre tôle enlondreir.
(Vie de SIe Jnliane, ms. Oxf. BodI., Canon, mise.
74, r 70 r°.)
Li esfroiz des pluies les destreingnoit
moult. (G. deTyr, XXI, 2i, Hist. des crois.)
Sonent mil graille par merveilles esfrig.
Granz fu la unisse, si l'oirent Francis.
(Rondsc, p. 44, Bourdillon.)
462
ESF
ESG
ESG
Comme Guillaume Lanyeux demourant
a Dueilz ait esté comme capitaine avec
plusieurs aiitres du plat pays d'environ,
aus eftroiz qui, derreinement et n'a gaires,
ont esté faiz par les dites gens contre les
nobles duditroyaume.a abatre en plusieurs
lieux forteresses, et dissiper leurs biens et
aucuns mettre a mort. (I008, Arch. JJ 86,
pièce 222.)
Ils oirent grant effroi de gens. (Froiss.,
Chron., m, 250, Kerv.)
Et quant le cas advenoit qu'il avoit en
osl aucun cry ou effray d'armes, elle ve-
noit, fust a pié ou a cbeval, aussy -vaillan-
men't comme cappitaine de la compaignie
eust sceu faire. (.1. Chartier, Chron. de
Charl.'VU, c. m, BiM. e\z.)
— Faire esfroi, loc, donner l'alarme:
Sitost que les premiers furent descendus
de la muraille, ils occirent le guat, avant
qu'il eust loisir de crier, ne de faire effray.
(O. DE LA Marche, Mém., T, 12, Michaud.)
ESFROiER, effrayer (s'), v. réfl., se frot-
ter :
Qu'environ de la Jlagdaleine
Le cerf mnse et tel vie raainoe
One srn'ent anx arbres s'c/l'roijr.
(FosTAiNE GrERis, Trrs. de Yen., ms., p. -41. ap.
Sic-Pal.)
F-SFROis. effrois, effros, s m., bruit,
vacarme, tniiulte :
Par merveillos eff'ros est ses esi-nz percez.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 2i3Gi,
1» 18 V».)
I.a se rengent les François,
Donc si fièrent a on eH'rois.
(Olherirn, ms. Oxford, Bodl. Hatton 100, f 93 r".)
I.anoes baissies lot assenblcnt
Si dnrement a nn effrois.
Que l'on pent oir les escrois
Bien près d'nne line plenîere.
(Dnrm. le Gai., 7762, Stengel.)
Cf. Esfroi.
KSFRoissiER, esfroisicr, effrisier, efri-
sier, V. a., briser :
Se je le Irnîs nos nel pora aidier
Qne ne li fâche Ions les os esfroisier.
(G. d'Hanstotie, Richel. 25516, f° 29 v».)
Por nn poi de science, qne Biens lor a apriso,
F^iit un potiers un pot. puis avîent on'il le brise :
Li potiers pranl la terre, et despiece et effrise.
Puis en refait un pot lot d'anïretele guise ;
Bouc ne fait Biens ce pot et si fait le potier.
(Chanlephtire, Richel. 19152, f 104.)
Li potiers prent la terre et depiece et esfrise.
Puis en refet .1. pot tout d'autretele guise.
(/*., Richel. 837, f" 330.)
Hcrmant li riches dnx. qui tout ront et éprise.
(Gtr. Ile Ross., 224, Mignard.)
Fixus senefie efrisé.
Car li fils Bien /'« eff'risiez
Et Ions derons et debrisiez
Corn li fains en la trcssonnere.
(Fttbl. d'Ov., Ars. 50G9, f 50''.)
ESFROISSON, voir ESFREISOX.
ESFROxcHiER, eff., Yerbe.
— RéD., froncer les sourcils :
Hains tient sa feme par la trece.
Et celé qui de duel esprent.
Son baron par les cheveux prent.
Si le sache qne tout l'embrnnche :
Anpais le voit, en haut s'effrovelie
Pour enhardir dame Aniense.
(De Sire Ilain et dame Anicuse, Richel. 837
f 30^ Mootaiglon, Fabl., I, 107. J
— Neutr., froncer les sourcils, être
tourmenté :
Tant qne ses pères esconch i
Malades, qui moult effroncha
Por la maladie qu'il ot.
(Vie des Pèies. Ars. 3Rtl, f SB''.)
ESFRONTER, effroiiter, verbe.
— Act., casser le front, la tète :
Et fiert parmi le chief le conte.
Que tôt l'escervele et esfronle.
(Chrest., Erec et En.. Ricbel. 1420, f» 20=.)
Fiert Roonnel entre deux eux ;
A peu qu'il ne Vu eff,-o.\té.
(Renarl, Snppl., var. des v. 2202-2-21344, Cha-
baille, p. 324.)
Si fiert del relronx de le lance
Un des autres qu'il encontra,
Si qu'a pen qu'il ne Vesfroiita.
{l'Aire fenll.. Richel. 2168, f 32 r".)
A pou que je ne vous efjionte.
{Rose, ms. Corsini, f» 99''.)
Lança une pierre au visaige du plus fort,
si que tout l'effronta. (Christ, de Pis.,
Policie, Ars. 2681, § XL.)
E/frmte, murdrll, et assomme
Tant de peuple qn'"' n'en est somme.
(EcsT. Besch., Poés.. Richel. 840, f» 12'.1
La gresle, qui les gens esfronte.
{La Lonenge et bearté des Da.nes, Poés. fr. des
XV» et XVI' s., VII, 296.)
— Fi g. :
Nule novretez ne m'eU'ronle,
Tout mon mal oablie et mesconte.
(Jeh. Codô'., Congé, Ars. 3142, P 227''; Richel,
837, f 60''.)
ÎV'nle povretes ne m'esfronte.
(Id., tu., V. tîG, Romania, t. IX, p. 235.)
Mais une remembrance m'espovente et e/fronie,
Qne qui pins tient de Bien plus a a rendre compte,
(J. de Meo.ng, Test-, Val. Chr. 367, f» 6^)
— Réfl., se briser le front, la tête :
Sus ses oreil'es poi t tes cornes
One chiers n"* bens ne nuicornes.
S'il se devoit tous esfroiiter.
Ne lient tels corues sourmooler.
{Rose. Val. OU. 1212, f» 101''.) Var,, effronter.
(Méon, V. 13503.)
Par peu que chascun ne se effronté.
(Palsc.r.vve, Esclairc, p. 880, Génin.)
ESQAAiGNiER, esgaiegiier, v. a., gagner,
conquérir :
Vous esties or trop aseur
Quant yesijaiegnai et conquis
La vielle et le serpent ocis.
{Fregus, p. 164, Michel.)
! ESGABEMENT, esQuabement, s. m., ré-
jouissance, joie :
Pur ço soi jo d'icest en graol esgtiabement
Ke face envers Rigmet d'icest promelemeot.
tHorn, 690, Michel.)
ESGACË, esguassé, part, passé, agacé :
Avoit il les dens esguassees. (Rab , iv,
Nouv. prol., éd. Ib53.)
— Fig., dégoûté :
Poinct esguassez n'estes. (Rab., Gargan-
tua, cb. 54, éd. 1342.)
Egacé, agacé, se dit, au sens de dé-
goûté, dans plusieurs dialectes de l'Ouest.
ESGACER (s'), v. réfl., SB laissûT aller à
une liberté trop grande :
A l'une il fit une Iresiolie garce,
B'ellc pailer jamais je ne m'esgace.
Pour tant qu'Angers de présent ell' fi.it feu.
{BouRDiGSÉ, Fuifeu. Jonanst, p. 128.)
... Be la voslre grâce,
Benignemeut, dont pas je ne m'esgace,
Me teniez plusieurs joyenlx propos.
(iD., ib., p. 18.)
ESGADOUR, voir AlKASSADOUB.
ESGAIEGNIER, VOir ESGAAIGNIER.
ESGAiEMENT, esgay., s. m., action de
s'égayer :
Les corages i'esgaiemenz
Qui malt nuisent a foies genz,
Ne d'icele ovre delitable
Buat l'om est tost vers Ben copable
N'ont il nul desafaitement
Ne si fait abandonement
Bunt trop fnst de la gent repris,
Blasmez, empeiriez ne maurais.
(Bes., D. de Norm., Il, 12753, Michel.)
Par ce libre esgayement de niemens ou
négations a tous propos, et refus des rai-
sons ja receues, périssent toutes les par-
ties de philosophie. (Pont, de Tyard, Disc,
philos., f 167 r», éd. 13S7.)
Ha, bénigne Ceres, nous ne sommes aux jours
Be ces esqayemeats de chants et de liesses.
(L. Papos, Pasior., II, i, éd. 1857.)
ESGAiER (s'), V. réfl., s'écarter, s'épar-
piller :
Fuiant s'en vet lot a délivre,
One ne fina et tant s'esgaie.
Qu'il s'enbati en une haie
Par desns une fosse oscure.
{Renart, 344, Méon.)
ESGAiGNE, S. f., irritation, colère, dé-
pit :
Ysolt resspont par esgaigne :
Tuit diz avez esté huan
Par dire mal de dan Tristran.
{Tristan, III, p. 4:.;, Michel. 1
Cf. Eng.aigne.
ESGAiLL.\.RDiR (s'), V. l'éfl., SB réjouir :
Geste compaignie ne cerche qu'a s'esgail-
lardir. (Cholierbs, Apres Dinees, p. 186,
Lacroix.)
Je suis bien aise quand on prend da
pnssetemps, et qu'on s'esgaillardit. (Id,,
ib., p. 270.)
ESGAILI.EMEMT, VOir EGALEMENT.
ESGAiLLER, égailler, verbe.
— - Act., éparpiller:
Esgailler la terre. (7 mars 1474, Compl.
du R. René, p. 21, Lecoy.)
La ville de Cbâteaubriand fit au D. du
Mercœur en 1593 des fournitures de fro-
ment et de seigle dont le prix fut égaillé
sur touttes et chascune les parouesses des
ressors et juridiction duditChateaubriant...
par suite d'un règlement dudit egail. {Reo.
desprov. de l'Ouest, 1834, p. 223.)
— Réfl., s'étendre :
Entre tout un ormeau qui devant tuy se panche.
Et s'égaille ombrageux de mainte verte branche.
Embellie a l'ealour de pampre et de raisins,
Elluçanl les honneurs de tous arbres voisins'
IB.iiF, OEui:, r 229 r", éd. 1373.)
ESG
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Norni., Orno, Touraine, Maine, Bocage,
Bretagne, llle-et Vilaine, s'égailler, s'évail-
ler, s'éparpiller, s'étendre : « Le jour ou
le Saint-Esprit s'est égaillé sur l's apôtres,
tu n'y étais point, mon pauv'gas. « (Vo-
cab. du Haut- Maine.)
En Normandie, égailler est aussi un v.
a., et signifie déchirer.
ESGAIRDEIR, VOir ESGARDER.
ESGAIRER, voir ESGARER.
ESGAiT, esguait, esguet, eguet, s. m., guet,
veille, attention vigilante, embuscade,
guet-apens :
Et vos metes en esgait qu'il soient pris
ensamble. {Mort Artus, Ricbel. 24367,
î" 33^)
Je suis certaine que mon mary ja ne
yssira de cesle maison, mais il se meclra
en esgvel. (L. de Première., Decam.. Bi-
chel.129, M94 r».)
Le canlicl ont tramis au Chalel ATenant,
Cil de l'esgail lor sailent et daries et deraDt.
(Fhoranl. 536. A. P.)
Lai devant, an ce bois, ont .1. esgait bali.
Qb.. 1865.)
Et ceaus de la cité de Salerne, liqueles-
toientvestut de dras de lin. les secutoient
jusques au lieu ou esloit fait Vesguait ; et
cil qui faisoient Vesgait virent cil de Salerne
il lorcorurent sus. (Atmé, Yst. de HNorm.,
III, 43, ChampoUiou.)
Par les enibuscbes et esguaitz des enne-
mis. {Flave Vegece, I, 9, ms. Univ. E 1.
107.)
Et eulx six armez se misrent en esguel
en ung lieu ou ilz savoient que le sup-
pliant devoit retourner. (1459, Arcb. JJ
189, pièce 322.)
Si firent ceste nnyt grant guet
Au rhasteL snr ponts et porlanlx.
En eulx metlans tons a Veijuet.
Car ja sentoient venir leurs maulx.
(Martial de Paris. Xig. de Charl. VU, f° "iT,
éd. 1493.)
Tousjonrs enst fallu eslre an gnet.
Vivre en crainte, soing et tourment.
En mengant son pain en esguel
Sans ozer dormir senrement.
(ID., ib., N III V».)
Cf. Agait.
ESGAiTANCE, csguet., S. f., action de
guetter, d'être aux aguets ;
Speculatio, esguetanr.e. {Gloss. de Con-
ches.)
ESGAiTEMENT, csguet., S. m., ruse :
Auquel lieu non pas par apperte bataille,
mais par fraulde et par art et par esgue-
temens a peu que Ilauibal ne fut descon-
fit. {Sec. dec. de TH. Liv., 1, 22, éd. 1530.)
ESGAiTiER, - uaitier, - ueitier, - etier,
verbe.
— Act., épier, surveiller :
Il façoient moult de griez persécutions
a ces qui Deu servoieut et a saint Eglise,
et esgaitoient le saint home sovent la ou
ilpansoient qu'il deust au\nT. {Vie saint
Augustin, Ricbel. 988, f' 183''.)
l'.ucontre nos enemis
Qui nos csijiiettml tut dis.
(Le Chasiel d'amour, Ilichel. 902, f° 102''.)
loellui Guicbart s'en ala a tout un b.ip-
ton en les esgailant et espiant. (1511, Ai'b.
JJ 16.5, pièce'l75.)
— Faii-e garder par des sentinelles :
El fut leur ost bien gardé clesgmlié.
(Fr,oiss.,C/('ron., Ricbel. 2641, f 105 r°.)
— Eyptpiner, voir avec soin, considé-
rer atientivenient :
Nule riens tant el mont ne me gerroie
Com sa bianlé qant \'esgml a loisir.
(CoLAKT LE DoLTELi-iEn, Cliiiiis.. Rorav., p. 2S3. 1
Prand-e garde et esg/tilier
Se ce est ben de po-loingnier
La bataille.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. IfiOi,
f ST».)
— Réfl., se faire garder par des senti-
nelles :
Et tendent pavillons et trefs.
Par la plaigne se snnt logges
Et se srnil ben e:n/ufiie.!.
(Prolhe.<^taus, Richel. 21G9, C 8''.1
Guernesey, eguetlier, être sur ses gardes
contre les tentatives de celui qui vous
guette.
ESGAiTOR, esgueteur, s. m., celui qui
guette, qui est aux aguets :
Par esgaitors dois tu entendre l'anemi
qui tousjours gaite a geter home de boine
voie. (S. Graal, Richel. 24394, f» 5S<'.)
Speculor, esgueteur. {Gloss. de Conches)
ESGALE.MENT, VOiV IVELMENT.
ESGALER, voir EGALER.
ESGALiR, voir Egalir.
ESGALLEMENT, VOir EGALEMENT.
ESGALLER (s'), V. réfl., sc livrer à la
joie, au plaisir :
Ma grant mère fut au bordeau
S'esgnllant et menant giant chère.
Ucl. des Apost.. vol. II, f» 78'', éd. ISS'J.)
ESGALOciiE, s. m., sorte de patin :
Deux petiz esgalodies de fer noir pour
aller sur la glace. (1471-72, Compt. du R.
René, p. 258, Lecoy.)
ESGALONER, - ontier, V. a., orner :
Moult Tu riche la noche et de grant renomee,
A botoDS de fin or fu tote esgalonnee.
(Florence de Rome, Richel. nouv. acq. 4192,
r 53 ï».)
ESGAMBEE, VOir ESJAMBEE.
ESGANCHiR (s'), V. réfl., gauchir :
Mais li Saisnes li gete un co!p par contenchon .
Li chevaliers le chisne jeta l'escu amou ;
En costé s'esgonekil, li cox descent enlron.
(Cheti. au cygne, I, 125, Ilippeau.)
ESGANCE, voir Eganxe.
ESGARD, voir ESGART.
ESGARD.\GE, egardage, eswardage, s. m.,
fonction, acte d'inspecteur :
Les fermiers de Veswardage des barens
eu la ville de Maisieres doivent avoir pour
chacune mande de harens deus barens.
1 (Statuts de l'Echevinage de Mézières, ap.
; Duc, Eswardiulor.}
Nuls esgars sur le fait des cuirs et cor-
donniers ne porra peiire pour son salaire
lie esgardage, de la .xii"". de cordouan,
que .II. ob. p. {Ord. de la ville de Reimx,
Arcb. admin. de Reims, III, 489,Doc.inéd.)
Aux égards de poisson pour l'egardage
et l'apposition de leur marque ensemble
un sou trois dejiers. {Régleraenl du marché
au poisson, ap. Hécacl, Dict.rouchi-franç.)
Rouchi, ewardache, egardage.
ESGARDANCE, S. f., action de regarder,
contemplation, vue, regard :
En Vesgardfïtce des enemis.
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece. Richel. 1G04.
f 30''.)
... Ne doit on paindre ne portraire di-
verse forme d'ome ne laide samblance
porce que par aventure n'aviengne que la
dame conçoive en Vesgardunce et eu la
pensée de la figure qu'ele voit laide de-
vant li portraite. {Estories Rogier, Richel.
20123, f 42''.)
Inspectio, esgardance. {Gloss. de Con-
ches.)
— Fig., attention ;
A cest droit dire a nionlt grant esgardance.
'Herb. Ledcc, Foiilq. de Candie, Ilichel. 25518,
f 122 r".)
ESGARDE, eswarde, s. m., inspecteur
municipal :
Lequel sergent au rapport àeseswardes...
y apposera a ses dépens ledit marc au feu
sur chacune tonne ainsi soufflsauient
es-wardee. {Statuts de l'Echevinage de Mé-
zières, ap. Duc, Eswardiator.)
ESGARDEE, S. f. ?
C'est li riches chevax dont on fist Yesqardee.
(Conq. de .leius., 8307, Hippeau )
Pour avoir esgardee
De l'ost des Brabachons.
(Jeh. bes Preis, Geste de Liège, II, 1U43, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
ESG.VRDEMENT, esguordement, eswar-
dement,\egardement, eguard., - ant, s. ni.^
regard :
Nient esterunt li feluo en le eswarde-
ment de tes oilz. {Liv. des Ps., Cambridge,
V, 4, Michel.)
Quant eles entrent el raostier,
Tôt l'en veissies esclairier
Tant portes pieres, tnnt por l'or.
Tant por le beauté Slclior.
Monlt orent grant esgardemeiit
De cevaliers et d'autre gent.
(l'arton., 10723, Crapelet.)
Tuit li renc branlent environ.
Ce semble au droit es^ardement.
(GuMAKT, Rog. tign., t. I, p. 3Ur>. Bnchon.)
Au premerain esgardemeiit
Fremist, souspire, et si esprent.
{Fabl. d'Ov.. Ars. 5069. 1° 41''.)
— Présence :
Scient jugées les cenz el tuen esguar-
dement. {Lib. Psa(m., Oxf., ix, 20, Michel.)
Lat. : In conspectu tuo.
Drece el tuen esgardement la meie veie.
(ib., V, 9.) Lat. : Aute faciem tuam.
En l'eguardemcnl des angles canterai a
Ici. (Psalt. nionasl. Corb., lîichel. I. 768,
1» 107 V».)
464
ESG
ESG
ESG
Entres en son /•sf/drdnufiit
(Psaul., nis. Berne 697, f" 21 r».) Lai. : Introitc
ia r*.ODspectu ejas.
— Garde, guet :
Kt devers St Esteale fu, por esgarâemcnt.
Dans Ricbars de Chaumont, qni n'a pas le ruer lent
De Sarrazins ochirre et de mettre a torment.
(Conq. de Jerus., I4U4, Hippeau.)
— Avis, sentiment, conseil :
Eissi esleit l'oevre dotuse
E d'ambesdous parz perillose
One nul n'i saveit que quider,
Kesfjardt'meiit ne los doner.
(Ben.. D. de Norm., Il, 5327, Michel.)
Biaus sire, car me dites le vostre es§ardement ;
Bon est que je me tiegne a vostre loement.
(Roum. d'Alix., P 61', Mlchelant.)
— Manière d'agir, attention, prudence,
égard :
Par grant sans, [
L'ont il eslit de sor Ans loz.
(Ben., Troie, Ars. :1314, f» 31'".)
A la loi de la terre firent esgardement .
(Cliev. au cygne, II, 1833, Hippean.)
Cette manière d'egardement et sapesse.
(NOGUIER, Hist. Tolos., p. 30, éd. 1556.)
— A l'esgardemeni de, en comparaison
de:
A Vesgardement des mes misères, eus
je les morz estre plus aiiros que les vivantz.
(Dial. anime conquerenlis, Bouuardol, Rom.,
V, p. 281.) Lat. : Ad comparationem
miseriarum mearum felicinres esse puto
inortuos quam viventes.
ESGARDEOR, - eour, - ceur, - our, - or,
- eur, asg., esward., eward., eioerd., s. m.,
celui qui regarde, spectateur :
Dnut ne poeient de pour
Sol iioil estre esgardeor.
(Ben., D. de Nonn., II, 40099, Michel.)
Dunlies soi repairat al liu de la solteit
cui il avoit laissié, et souz ez oez del so-
vrain esgardeor meist avnc soi. (Dial.
Greg. le pape, p. 62, Foerstii-.)
— Inspecteur, surveillant, arbitre :
Le sanlant de l'roi note com s'il fust esgardere.
{Roum. d'.AIix., f° 73", Michelant.)
Ki diroit ne feroit honte ne vilenie as
eswardeitrs il seroit banis. (1245, Ban con-
cern. la fabric. des tiretaines, p, 128, Tail-
liar.)
Simons Picaves ne puet jamais estre es
icarderes del maisiel del pisson. (1246,
Bans aux échevins, QQ, f» 16 r», Arch. mun.
Douai.)
Inspector, esffardoKr. {Gloss. de Conches.)
Li ewerdours. (Mai 1371, Cart. de Metz,
ms. Metz 751, f» 7 r».)
Firent assembler les asgardeurs, et eslire
.II. autres prevostz. (Chron. des Pays-Bas,
de France, etc., Rec. des chron. de Flandr.,
111, 474.)
Lesquels deux prins et ekus sont nom-
mez ewardeurs. (Chron. de M. Praillon,
Hist. de Metz, IV, 22.)
Li atours des ewerdours. (1393, Hist. de
Metz, IV, 442.)
Qiiiconques seroit ewardours, il ne puet
ne ne doit estre Sept de la Guerre. (1402,
ib., IV, 529.)
Ne doit estre ewerdours. (/(/., p. 530.)
Qu'il volcissent prenre et nommer aul-
cuns pour leurs eswardeurs. (1449, ib.,
V, 542.)
Que cbascuu cuisse chair au dire dfs
eswardeurs. (1568, Ord. sur la franche foire
de Audruick, Soc. des Ant. de Morinie,
1863, 47" et 48° liv.)
Rouchi, eswardetir, expert établi pour
juger de la qualité des comestibles sujets
à corruption. Picard esgardeur, garde,
commis, expert, sergent de ville, commis-
saire.
EscAUDEn, - eir, esguarder, esgairdeir,
egarder,esivarder,ewarder,asgarder,\erhe.
— Act., regarder, considérer, voir :
Com Teit le lit, esgnardat la pnlcele.
(Alexis, st. 12". xi» s., G. Paris.)
Il les esguardel, si l'met el consirrer.
(/«., st. 49''.)
Por esgairdeir la bataille et le champ.
[Les Loh., fr.igm. Chàlons, v. 122, Bonnardot.)
Elle Yesgarde devant, enrai le vis.
(Gar. le Loh., 3" chans., X, p. 256, P. Paris.)
Arestut sei, si Vesgarda.
(Rou, 3° p., 4049, Andresen.) Var., asgarda
Quant de tant cieres armes esgardent la luor.
{Roum. d'Alix., f» 24^ Michelam.)
Floires a la coupe esgardee
Qni por Blanceflor fu donee.
(Floire et Itlatice/lor, 1" vers., 1477, du Méril.)
Estes espie ou traitour
Oui si esgardez nostre tour ?
Sire, dist il, naie. par foi;
Mais por ii;on Vesgar et voi
Qu'en mon pais tele feroie,
Se jamais venir i pooie.
(M., 1941.)
Totes celés fieieskeju esîuars ma propre
misère. (S. Bebn., Serm., Richel. 24768,
p. 129.)
Des .u. amis fu bataille adnree.
Et si grant luite, tex ne fu egardee.
(Alesck., ap. Jonck., Guill d'Or., II, 275, tar.)
Es vos la reine montée.
Qui fu plus bêle d'une fee ;
Por esgarder la fist Nature ;
Onkes si bêle criature
Ne virent nnl oil terrien.
(Dolop., 939, Bibl. elz.)
Li enfes a tôt esgardé.
En paradis cuide eslre entré.
(Parlun., 873, Crapelel.)
La presse deront et départ,
N'i a celui qui ne Vesgart.
(Renan, 13017, Méon.)
La dame esgarde son bel vis.
(Rek. de Beadjeu, li Biaus Desconnevs, 4339.
Hippean.)
Ele ne prisa tant mes dis
Qu'ele me deignast esguarder.
(Lamb. li Avoles. Bariscb, Rom. et past., III,
13, 13.)
Veismes et esgardames les letres Gautier
doien de Montfaucon sans rasure et etfa-
ceure. (Vend. dev. S. Luce 1242, Hôtel-
Dieu Soissons, -v» Drachy, ch. 84.)
Toutes ces choses sormonte l'ame qui.
est assise en la maistre forteresce dou chief,
et esgarde par son entendement neis ce
que son cors ne touche. (Brun. Lat., Très.,
p. 22, Chabaille.)
Se tu esgardasses diligemment le tens
que les letres furent douées. (Décrétâtes,
ms. Caen 23, f» 5'^.)
Sis frères s'en isseil. ki nés fOH asgarder.
(Horn. 5147, Michel.)
La plaie qui estoit parfonde
EsgardereiU.
(Couci. 7524. Crapclet.)
Asgardezse vos estes net de cesle lèpre.
(Serin., ms. Metz 262, f» 58'.)
En mon chemin ai esgardee
Dame très digne d'estre araee.
(Jeb. Lesci'REL, Chans., Bail, el Rond., 33,
p. 60, Bibl. elz.)
Point ne scet en qui se fier.
Quant sur son col son maistre esgarde.
(Jaloux qui bat sa femme, Poés. fr. des xv* et
xvi" s., III, 106.)
— Au sens mor., examiner, considérer,
envisager :
Unfe] altre chose ai esgardeie,
Ki n'i doit pas estre ohlieie.
(Brut, ms. Munich, 975, Vollra.)
Je m'en irai la fors, ce est la vérité.
Ne venil que leur afaire soit par moi esgarâes.
(Renaud de ilontauban, Richel. 24387, f 10 v".)
U fu iriez outre mesure ;
fi'e.':garda reson ne droiture.
(Dolop.. 5130, Bibl. elz.)
Et esgardames le value des choses devant
dites. (1248, Paraclet, Arch. Somiue.)
. . Li sires de (-hevreuse
Porta l'oritlambe vermeille.
Par droite semblauce pareille
A celé, se le voir esgarde.
Que l'abes de S. Denis garde.
(GuiART, Roy. lign.. Richel. ;i698, f 344 r",)
Il pagnist trestûuz crimes, faveur point n'i esgarde.
(Girarl de Ross., 1530, Miguard.)
— Esgarder l'esgard d'un message sur
quelqu'un, jeter la vue, les yeux sur lui
pour le charger d'un message :
Por içon que Guene li fel
Estoit de grant cevalerie.
Et s'ot boine bacelerie.
Et moult iert sages et senes,
Rollant et li autres barnes
Esgarderent sor lui l'esyart
Del message...
(Ph. Mousk., Chron., ms., p. 175, ap. Sle-Pal.)
— Neutr., porter ses regards :
Esgarde el cel.
(Ep. de S. Et., st. vn=, Stengel.)
Ewarde en mi. Sire ; et si ayes merciz
de nii. (S. Bern., Sm^m. fr., p. 67, ap. Ste-
Pal.)
Que nus hom fors lui n'i esgarde.
(Dolop.. 51, Bibl. elz.)
Et ele esgarde a la luor
Dn fn, si vit un chevalier.
{.Chev. as .u. esp., 710, Foerster.)
Esgar! Marole ; je voi la,
Che me samble, Robin venant.
(A. DE LA Halle, li Gieus de Robin et de Marion,
p. 405, Coussemaker.)
Kaot ele eswardee] mirur.
(Ilorn, 2886, Michel.)
Egar ! ou j'ay troubles les yex.
Ou je ïoy la Brise Godet.
({/» Miracle de Nostre Dame, de Robert le dijable,
p. 4, Rouen 1836.)
Eqar, Inec! voy une maison.
Ub., p. 35.)
— Act., inspecter les marchandises ou
les marchands :
ESG
ESG
ESG
4(J5
On doit cswardcr les orfevrps trois fies
l'an de quoi il œuvrent. (1260, Régi, des
orfév., Tailliar, p. 243.)
Bouchers qui adnienront bestes blechiez
seront tenus de les nionstrer aux es-war-
deurs et faire eswarder avant qu'ils les
tuent. {Slat. deNoyon, ms. Noyon.)
— Neutr., veiller à, faire attention à :
Celle qui constitue le chef des commu-
nautés egardani aux cas de longue traî-
née. (NOGUIEB, Hist. Tolos., p. 31, éd.
i.S56.)
Les tirer a soi par amour (les brebis).
egarder a l'utilité d'icelles. (Id., ib., p. 61.)
— Act., décider, résoudre, ordonner,
régler, fixer, juger :
Sainz Jehans issi l'olroia
Conme saint Père Vesgarda.
(Wacf,, la Cmicept. Nostr'e Dame, p. "i, Mancel et
Tiébntien.)
Oient qne lur essarrl ne piifit il refuser,
tSe ço qne sainte Eglise en roldra esijardrr,
(G*RN., Vie de S. Thom., Rirhel. 13313. f fiT r°.)
Et li rois raeismes eagarde
K'en doit traiter traluner.
(Athis, Richel. 3-3, P 3.'i9.)
Si fera, dist Rollans, il est tont atgarâë :
l.e matin raooverai ains qn'il soit ndjonrné.
(Fierabras, 3014, A. P.)
Dist Gnillemers l'Escot : .le irai par Terté ;
Mais je, ce dist Berars, se il ext esgarde'.
(Ib., 3950.)
Et qui le pais et le concorde que esche-
vin eswarderont refusera. lx. liv. perdera.
fl2U, Charte de Louis, [ils aine' de Ph.
Aug., pour les Bourg. d'Arras, Tailliar.)
Si li -wardour de la pais nen eswnrdoient
qu'il estoit fait por haine. {Paix de Metz,
1214, Arch. mun. Metz.)
Si eswarderent entr'aus que cascuns
chevaliers douroit .un. mars. (Robert de
ClarY, p. 10, Riant.)
Li maistre des marcheans et li compain-
gnon ont eswardet entr'ous par commun
asens que... (1248, Régi, de la drap., Arch.
mun. Laon.)
Si vos déniant droit de son cors que
vos façoiz autant de li, se li droiz de vostre
cort l'esgarde, coume ele voloit fere de
moi. {Maie viarastre, ms. Berne 41, f» 3''.)
Si comme vostre cort esqardera. {Ib..
f» 3".)
Je esgart qne chascnn l'ait.
(Meraugi^, nis. Vienne, P G*^ )
De levier
Pnet on esgarder et jugier
Laqaele amour pnet mielz valoir.
(Ib., f» -\)
.... Mes tel annni
En ai, que mingré mien por Ini
Ai toDz ionrs ce chastel gardé ;
Einsi la dame a esgarde'
Qne je i serai tant qne pins forti
M'ocie.
(/*., f» 21».)
Fut esgardé par le jugement de notre
dicte court que les diz religions oient.
(1382, Accord, Buzay, 1. 17, n» 1, Arch.
Loire-lnt.)
— Choisir, élire, désigner :
Vesci une glize desquarii; ki fu esgardee
a faire en l'ordene de Cistiaux. {Album de
Yill. de Honnec.yp. 113, Lassus.)
T. lU.
Nostre sire le roy Si^rchert et tous les
princes du royaume" m'avoient eslu et es-
garde que je fusse comte et inaistre du
[lalais, mais j'ai refusé ce don. {Grand.
Chron. de France, II, 23, P. Paris.)
Elle esgarda pour ce faire une heure
que le roy se haignoit. (Ib., IV, 18.)
— In fin. pris subst., regard :
Se je puisse oblier
Sa bianté et ses bons dis
Et son trez donz esgarder,
Bien puisse eslre gariz.
(Thibault IV. Chans., p. 23, Tarbé.)
— Esgardant, part. prés, et s. m., vtie,
regard :
Vi nostre sire Daœpnedieu, en son
esgardaunt, et senbloit feu qe riens ne
porroit soffrir. (Hist. de la Sle-Oroix, ms.,
p. 4, ap. Ste-Pal.)
Le roiichi dit èwarder, dans le sens
d'examiner une denrée pour juger si elle
est bonne et si on peut en permettre la
vente.
KSGARDEuiE, - warderie, s. f., fonction
de l'esgardeur :
Kiconques diroitne feroit as eswardeurs
honte ne vilenie par Veswarderie il en
seroit en forfait de 20 sols d'esterlins,
(Mars 1239, Arch. mun. Douai, cart. 00,
f» 30 : cari. LL, f» 47.)
Ce sunt chi les esivarderies de le vile de
Douai et quans home il doit avoir en cas-
cune eswarderie. (12.53, Surveill. d Douai
des div. br. d'industrie, Tailliar, p. 216.)
Que nus ne soit si hardis qui die lait ne
vilenie as eswardeurs dou sel por l'okison
de leur eswai'derie. (1266, Ban sur le sel,
ib., p. 283.)
Ke nus ne die ne face lait ne vilenie as
eswardeurs por l'oquison de Veswarderie.
(Bans aux échev., 00, f» 19 v», Arch. mun.
Douai.)
ESGAiiDEURE, esguardeure, s. f., aspect,
regard, physionomie :
Fiere ot Veagardeure, le vis et le samblant.
(Guit. de Sass.. Ars. 3142, f US'.)
Tes oilz salve e Vesgardenre ;
Si toilt tenipesté e lasnre.
(Lapid. de Marbode, 261, Pannier.)
Lors vi qu'envie en la paintnre
Avoit trop laide esgardeure.
{Rose, Richel. lo39, l" 3'; Méon, v. 279.)
N'avoit pas foie esgardeure.
Bien sembloit doce créature.
(Durm. le Gai., 1933, Stengel.)
Nés traitis, vermeille bonchete,
Belle esgardeure et donchete.
(Watbiq., /( Mireoirs as dames, 737, Scheler.)
Rnchel estoit très bêle de cors et de
visage et à' esguardeure. (Estories Rogier,
Richel. 24274, i- 46».)
ESGARDiSE, S. f. ; Ce terme s'employait
dans quelques coutumes comme syno-
nyme de jurande ou réunion des syndics
d'une corporation. (Chéruel.)
ESGARDISSON, Voir ESGARDOISON.
ESGARDOi.soN, - isorî, - isson, s. f., at-
tention, égard :
Par mi P;iris ont grant esgardisson,
Dist l'uns a l'antre : Dieus, ki sunt cil baron?
(Les Loh., Richel. 4988, 1» 269''.)
Aîdier li doivent par fine esgardoîsnn.
(Aleselians. 33"9. ap. Jonck., Giiill. d'Or.)
Li rois ot de no gent monlt grant esgardison.
(Crinq. de Jérus., 161.3, Hippeau.)
Cil le doit couronner par droite esgardison.
(Chev. au aigne, Richel. 795, f» 22S r°.)
ESGAREE (d V), Joc, au hasard,. ,'i l'a-
venture :
Chacun s'en ira a l'esgaree. (Calv.,
Serm.s. le Deuter., p. 278\ éd. 1367.)
ESGAREEiiENT, fldv., d'uue manière
égarée, h la façon de gens égarés :
Por conseil prendre qu'il feront.
Ne cornent il se contendront.
S'entreraandent e si s'aserablent ;
Esgareemenl i entendent.
(Be,\., d. de Norm.. II, 13747, Michel.)
Or me dittes ponrquoy est venus enseraent
A pan de corapaignie, sy esgairemetit ?
(Chev. au cijgne, 4033, ReilT.) Il faut probable-
ment lire esgareemenl.
Or s'en vont les puceles, que Densgart detorment,
Seules et effreees, raoult esgareemeril.
(Enf. God., Richel. 12338, f 2T'.)
Que venist esgareemenl, sens ordre de
toute cause. {Boece de Consol.,ms.. Berne
363, f 36 V».)
ESGARER, esgairer, esguarer, esgverer,
esg., v. a., éloigner, écarter, être éloigné
de, avoir perdu :
A ses paroles bien entent
Qn'il est issus de haute gent,
Et Geuz Olheviens de Rome,
Et a la roine esgaree.
(Olhevien, ras. Oxford, Bodl. Ilatton 100, f» 23 y°.)
Les Isolans furent fort diligens d'esgarer
ceste guerre. (Saliat, Plelhon, I, éd. 1356.)
— Esgaré, part, passé, isolé, abandonné,
attristé :
Tule en suî esgnarethe.
(Alexis, 8t. il*, -ai" s., Stengel.)
On In [m] laisas dolente et eguarede.
(Ib., st. 94«.)
Icele nnit demeinement
Qne la trieve fn definee
Dut bien la dame estre esgaree.
(Bf.n., Troie, 13201, Joly.)
Vos en ires molt seus et esgares.
Et molt povre de dras et desnues.
(.iiol. 1268, A. T.)
Or TOUS vaurai conter de no crestienté
Qui sont del'ors, en l'ost ; moult orent grant
[cherté ;
N'orent point Je vitaille, forment sont esgaré.
(Chans. d\int., V, v. 3, P. Paris.)
Pensis m'en vois et esgares
Par le jardin deliciens
(Rose, ras. Corsini, !° 69'.)
Dorlant et esgairei tairons
Ton père, kant tuit .lu. morrons.
(ROB. DE Blois Poés., Richel. 24301. p. 337'.')
Qant l'abeie fn fondée,
Ele fu povre et esgaree.
(De l'Ermite qui s'arompaigna a l'ange, 4S3, Méon,
Nouv. rec, II, 231.)
Vilain esgaré, vilain las.
Vilain qui es et qui n'es pas.
(Du vilain Asnier, 121, Méon. Xouv. rec, II, 210.)
Alors messire Jaques de Harcourt, sa-
ihant la priuse de Noyelle parles Auglois,
luy estant a ceste heure au Crotoy, manda
liastivement ses gens qui estoieut a Rue ;
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ESG
ESG
ESG
lesquelz viudrent en délaissant la TiUc
esgaree, sans qiieleconcqvie ordonnance.
(Wavrin, Ayickienn. Chron. d'Englet., l.l,
p. 216, Soc. de l'H. de Fr.)
Il (V.aé.e) la laissa (Didon) senlele et esgueree.
(Eurialus et Liicr., f" 29 r°. Kichel., Réserve.)
— Dépourvu :
La royne de la royde montaignc m'en-
voye par devers vous comme a celluy ou
tout le conseil, toute l'aide et tout le se-
cours est des dames et des damoiselles
desconseillees, et ou toute la chevalerie
repaire : parquoy personne ne s'en doit
départir esgaré d'ayde. (Perceforest, vol.
III, ch. 30, éd. IS28.)
— Incertain, embarrassé :
Esgaré fa qne il fereit.
Se a SCS faucheors ireit.
A ses vignes ou a ses prez.
Durement esteit esgarez
De ses bestes qui ti moreient.
De ses oes qui par mer coreient ;
De ses molins ert en porpens,
Oue n'aveient eve en toz tens.
(Gbilladme, Best. div.. 2.316, Hippean.)
Ele ne fn pas esgaree
De respondre raisnablement.
(AtreperiL. Richel. 2168, f° 21''.)
ESGARETER, VOir ESJARETEB.
E3GARGATER, VOir ESGUABGUETER.
ESGARGHETER, VOir ESGUARGUETER.
ESGARGHETTE, VOir ESCHARGAITE.
ESGARGUETER, VOir ESRHABGAITIER.
ESGARi, part, passé, éloigné, séparé :
Eseachies suis et esgaris
Arrière de tous mes amys
Par colle peut murdriere.
(14118, Cham. sur la bataille de Tongres, ap. Lcr.
de Lincy, Ch. Iiht., II, 10.1
ESGARIR, esgaryr (s'), v. réfl., se
garer :
•le me esgarys — I set me a syde, as one
dollie that dare not iie seae. (Palsgbave,
Esclairc.,^. 862, Génin.)
Et luy de se esgaryr. — As one dothe
that is iu great feare. (ÎD., ib.)
ESGARiTE, - itte, ag., s. f., guérite :
Specular, agarite. {Olla paiella, p. 47,
Scheler.)
Arbaleslriers, archiers an pas
Chascun regardoit a compas
De tirer a quelque esgarite
Pour mettre de vie a Irespas
Dame Ysabel on Marguerite.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. 3121, T 3''.)
Une esgarille de la muraille. (1479, Pi5-
ronne, La Fons, Art. du Nord, p. 185.)
ESGARM, part, passé, dégarni :
Qnoy que pour le présent nous ayons
trievez au conte de Foys, il est cruel et
haultain chevallier, et ne povons sçavoir a
quoy il pense, ne nostre terre ne peut de-
uiourer esgarnie. (Fhoiss., Chron., Richel.
2646, f» 105*.)
ESGARouiLLÉ, adj., égaré :
L'IInftti> aui yeux esgaromlles.
(nu CiiESNE, Sir. lir. du grand miroir du monde,
p. 10(1. éd. l.'iSS.)
ESGARRADK, S. f., terme d'origine pro-
vençale, balafre:
Une grant esgarrade par le visage, qui
vault autant a dire comme une très grant
plaie. (1411, Arch. JJ 163, pièce 267.)
ESGARREYT, VOir AYGRERET.
ESGART, esgiiai't, escart, eswart, oswart,
ewart, aivairt, - ard, - ar, - er, s. m., vue,
regard :
Junst li oyls de toz curions eswartz, et
de totes envoiseures, ensi k'il humiliez
soit et rastrens en la pénitence. (S. Bern.,
Serm., ms., p. 301, ap. Ste-Pal.) Lat., a
curiosis aspectibus.
Si mist son esgart en la beauté de lui.
(Maurice, Serm., ms. Poitiers 124, f" 23 r».)
On ouvrira (les fenestres) au matin celles
qui ont esgard vers le septentrion et
orient. (Paré, CSEuv., XXIV, vu, Mal-
gaigne.)
— Avoir esgart sur quelqu'un, avoir
l'œil sur quelqu'un :
Lors il fut délibéré qu'aucuns de la
garde le conduiroient en une hostellerie,
et feroient conmandement a son hoste
d'avoir esgard sur luy. (G. Bouchet, Seree s,
xxxiv, Rouen 1635.)
— Te)iir ses yeux d l'esgart, regarder :
A l'amor ne puis venir
De ma dame, et sovent la vni :
Mais ce H siens cuers ne m'est p:us,
Joa tieg mes ieus
A l'esgar, quant jou ne puis miez.
{Chans.. Ane. Poés. fr. ms. av. 1.30O, III, 1186,
Ars.)
— En l'esgart, en face, vis-à-vis :
Avint que la belle dame se fuist assise
en l'esgart l'empereor et Ypocras. (S.
Graal, Richel. 2453, f» 148 v».)
— Objet offert à la vue, sur lequel elle
agit, spectacle, tableau, modèle :
Nos sommes fait un eicars, ne mie sole-
ment a cest niunde, mais nés assi as
•engles et as hommes. (S. Bern., Serm.,
ms., p. 64, ap. Sle-Pal.)
Apres soit cascnne partie
Ariere viers son non vertîe
Dnnt cascune sera II quars,
S'en soit cesle figure exgars
Qui est par de traviers lignie.
(Gautu. pe Mes, Ym. dou monde, Richel. 1553,
f° 174 r".)
S'en soit ceste figure esgarz.
(II/., ms. Tours, P 38 r".)
.... Je ochirre te ferai
Si vilment, com je plus porrai,
Si que lot cil qui te verront
Por cel esgart dolant seront.
{Vie dr Sir Katerine, Richel. 23H2, cliill. LX,
col. G2.)
— Côté :
A tous esgars, Hesbengnons escrioit.
(Rom. d'Aijilin, II, 10620, Jouon des Longrais.)
— Ouverture, en parlant de la visière
d'un heaume :
Typolle le feril snr le heame a esgars.
(Jeu. des Preis, Geste de Liège, 20318, ap.
Sclicler, Gloss. philo!.)
— Attention, réflexion, délibération,
conseil, jugement, arrêt, résolution, arbi-
trage :
Aadrogenm a apelé
Kt sor son fin li a rové
Qu'il li amaint on li envoit
Evelin son nevou a droit,
A sofrir \'esgart de sa cort
Présentement^ ains qu'il s'en tort.
Androgeus se porpansa
S'il li livre qu'il l'ocirra;
Le roi connut a mult gaignart
Et de la cor dota Vesgart.
(Wace, Brut, 446S. Ler. de Lincy.)
Enir'els a fait iteil esgart,
Due l'uos Sun règne ait en sa part,
Ki bien lo gart et sil raaintienge ;
Toz ses muebles a l'altre vienge.
(Brut, ms. Munich, 3820, Vollra.)
Snr ce fn granz li parlemenz,
L'esguarz e li esgaremens.
(Ben., D. de Norm., II, 4873, Michel.)
Par ce que Deu serfs e honores
Sai que tote France seignores,
E par Vesgart de ton conseil
Te sunl tuit ami e feeil.
(Id., ib., II, 12331.)
Mais die e seit bien entenduz
Tut sun esgart c sa manière.
(In., ib., I, 1206.)
La parole est finee, et li consoilz se part,
Au gré dou chevalier ont fine lor esgart.
(J. BoD.. Sax., XXIX, Michel.)
Ad Vesicart des wardours de la pais.
(1214, Paix de Metz, Arch. mun. Metz.)
Ensi ne sai se fais sens on foloi.
Car cist esgars va par son jugement.
(Thib. IV, Chans. d'am., p. 4, Tarbé.)
Vesgart suirai de vostre cort,
Conment qu'a bien n'a mal me tort.
(Parton., 3355, Crapelet.)
A fait Ysengrins sor Renart
Fol jugement et fol esgart.
(Renart, 18029, Méon.)
Je vous offre a servir sans délai, dusqu'n
Vesgart de lor jugement. (Beaum., Coût,
du Beativ., xxviii, 4, Buchon.)
En la fin fu il (Frédéric) desposez de sa
dignité par la sentence dou quart Inno-
cent pape, par le commun esgart dou
gênerai concile. (Brun. Lat., Très., p. 102,
ChabaiUe.)
Dunt nus fumes en grant eswer ke nus
en puissons fere sanz mefîere nus ou vers
lui ou vers vus. (Lett. de 1281, Rym., II,
183, 2' éd.)
Par ]'esiDart l'abbé des Vaus de Sarnai.
(1284, Cart. des Vaux de Cernay, Arch.
Seine-et-Oise.)
Selon le décret et selon Vesgart des
frères jura.. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Gen., i■»50^)
Et en pou de temps après fu le mariage
desjoint par Vesgart de saincte eglysc.
(Grand. Chron. de France, bon roy Phe-
lippe, II, X, P. Paris.)
A mon avis, a mon esgart
Onques nul jor Pierre Brichart
?ve vi aussi bien chevauchier.
(P. Gentias, Tonrnoiem. as dames, Vat. Chr.
1522, Romv., p. 394.)
Et si l'amandcroit ancor SiVawairt de la
justice. (Sam. ap. micar. 1308, Cari, de
Metz, Bibl. Metz 731, f-5 v».)
Sur lequel descort et débat ledit Frère J.
eust ferit appeller ledit frère Thomas par
devant les ireres ordenez a tenir les esgart
en nostre dit chapitre. (1356, Reg. du
Chap. de S. J. de Jerus., Arch. MM 28,
r°47 r°.)
Senz laifsier Vesgart pronuncier ne
jugicr. (Ibid.)
ESG
ESG
ESG
467
Faire une rue... niant a la rivière si'^m''
et souffisaut a nostre plaisir elesgart pour
mener chevaulx boire a In dicte rivière.
(8 cet. 1392, Ch. de Jean de FollevHle,
Chap. de N.-D. d'Amiens, Arch. Somme.)
A Vewar de nostron consul, f 1410, Arch.
Fribourg, i'° Coll. de lois, d» 172, 1'° 43 v».)
Ainssi, par le commun esgart des peuples
universelz, furent commeuciees primiere-
ment propres sifjaouries au siècle ; et
adont un chascun prince, en sa juridicion,
narti son peuple en ordre de plusieurs
parties et Est ses establissemens, selon
son esgart. (Crist. de Pizan, Charles V,
2' p., ch. 2, Michnud.)
— Par esgart, por eagart, avec justice,
d'une manière égale, équitablement ;
Et s'il voas venoit a talent
Qu'en cest pais remansisies
Toi et franc et quite séries;
Si vous donroie por esgart
De ma tere la tierce part.
(W.iCE, Brut, aSfi, Ler. de Lincy.)
Si nos partirent ;)ar esffarl ;
Chascnas en ot .x. en sa part.
(Dolop., 8269, Bibl. elz.)
— Tenir l'esgart, tenir conseil :
Apres ont juré li François
(".0 qu'escarissent li Danois,
Qu'il autresi de la lor part
Lor roi feront tenir l'esgart.
(Parlon., -2931, Crapelet.)
— Se vieltre en l'esgart de, se soumettre
au jugement de :
Alons ja au conte Richart,
Si nos melons en son esgart,
II nos jugera loianmeut.
(Wace, IIoii. Iticliel. 37.Ï, f° aïO"".)
Les dites parties se mistrunt en esguars
et en juîiemenl. (1283, Cli. de Girarz de la
Palu, Arch. P 1366, pièce 1489.)
— Se mettre hors des esgars de, se sous-
traire au jugement de :
Se mettoientou estoient fuers des eioairs
de nostre citeit. (1412, Hist. de Metz, IV,
680.)
Se mettroient fuers des ewairs de nostre
cit^. (1431, tft.,V,233.)
— Jeter hors d'esgart, ne pas admettre
quelqu'un à se faire juger régulièrement :
Que nul frères non puisse estre getté
bors d'esgarl par l'une des parties. (1435,
Est. de S. J. de Jér., Arch. H.-Gar., f» 79''.)
— Poser son esgart, présenter à la cour
dos conclusions relatives au jugement
déûnitif, comme on dit de nos jours poser
des conclusions :
L'une est de respondre au dit de son
nversaire en paroles, et au poser de son
esgart, non aerdre sei a lui d'esgart. {Ass.
de Jér., t. I, p. 57, Beugnot.)
— Prendre esgart, délibérer, aviser :
Mais une chose sai jeo bien
Qu'esgarei snnt a Vcsgart prendre
Cum se poiTunt dol rei défendre.
(Ben., D. (le Norm., II, 1430-2, Michel.)
Puis ont del terme pris esgart.
(Des. de liEArJEO, li Biaus Desconneus, 5211,
Hippeau.)
— Mettre l'esgart sur quelqu'un, confier
à quelqu'un le soin de prononcer sur
quelque chose :
Iliiec, seront n lui assis
Cil snr qui li esgarz ert mis
De dire par voir jugement
Qui vaincra le tornoieraent.
(Parlonop., 6593, Crapelet.)
— Faire esgart, décider, arrêter quelque
chose :
Ne sares vous ja faire eswart
Que je ne tiegne a men pooirî
(Sarbazin. Hom. de Ilam, ap. Michel, Ilist. des
ducs de Norm., p. 221.)
Encore dist nos sires ke 11 eskievin, li
consiaus, li communites de le ville, ne
puissent faire oswart, taille ne assise sour
iauls, se ce n'est par se volenteit. (Ch. de
1293, Martenne, Anecd., I, 12S8.)
— Faire esgart, prendre en considéra-
tion, faire droit :
Dinadares de l'antre part
Rpquiest que l'an li faee esgart
De ce que plevi il avoit.
(Percerai, f 88 v".)
— Juridiction, le ressort juridique d'un
seigneur :
Pierres, vos me direz a dan Guerart
Qn'il me vienne dreit faire ad mun esgart,
A Rains. a Orliens, a .Saint Maart,
Au jugement au conte sire Ricart.
(,Ger. de Pioss., p. 316, Michel.)
— Calcul :
Se je muir par son voloir
Ce sera mauves esgart.
Mains en aura de pooir.
(Gaut. d'Argies, Chans., ap. Dinanx, Trouv. Arles.,
p. 189.)
— Expédient, manière d'agir, conduite :
Par force e par vif esloveir
M'estot a muD uncle aler.
Nul autre eseard n'i sai trover.
•(Bes., d. de Norm., II, 9281, Michel.)
Çou fn li miracles premiers
Que Dieux Gst pour le roi Ewart,
Ki puis fu saius en son eswart.
(Pu. Moist., Chron., 1CC2I, Reitf.)
— Parti, en parlant d'un njariage :
Ma douce fille bêle.
Que dites vous de cest afaire?
Vous plaist il ou est a conlraire
Ceil esgarl du comte Amadas?
(Amadas et Ydoine, Richel. 375, f 331».)
Sire, fait ele, mon dfsir
Est a faire vostre plaisir;
Quant vous le voles, je le voel.
De cest esgart point ne me doel ;
Bien olroi c'.\madas me prenge.
(Id., ib.)
— Règlement, statut :
Que aucun tainturiers ne soient s; hardiz
qu'ilz teindent aucun drap ou draps se
n'est en rouge, en jaune ou en bruuette,
selon le contenu de l'anchien eswart de ce
faisant mention. (1399, Ord., viit, 337.)
Awairt. (1308, Cari, de il/e/:, Bibl. Metz
731, f" 5 V».)
— Gardien, tuteur.
Reanaut le Huaier, tuteur esgairde doudit
Prot. {Ch. de 1330, Fontevr., auc. tit., Arch.
Maine-et-Loire.)
La langue du commerce employait en-
core ce mol au xvii" et même au
xviii» siècle. On lit dans Savary Des Brus-
Ions:
« Esgards. On nomme ainsi à Amiens
ceux qu'on appelle ailleurs maîtres et
gardes, et jurés. Ce sont eux qui ont soin
d'aller en visite chez les fabricans et
foulons, et qui doivent se trouver certains
jours aux balles, pour examiner les étoffes
de laine, ou de laine mêlée da soie, de Hl,
et d'autres matières, qui se font dans la
sayetterie, et voir si elles sont fabriquées
en conformité des réglemens. On appelle
esgards ferreurs ceux qui apposent les
plombs aux étoffes ; ainsi nommés parce
qu'on appelle fers dans la sayetterie d'A-
miens ce qu'on nomme ailleurs des coins
et des poinçons. »
ESGARTER, VOlr ESJARETER.
ESGASSADOUR, VOir AlGASSADOUR.
ESGAUDER, V. 3., mettre du gibier dans
un bois, dans une forêt :
La venaison qui en est esgaudee
ÎN'en set esir, quand elle y est entrée.
(Gariri, ap. Dnc, Gualdus.)
ESGAULTÉ, voir IVELTÉ.
ESG.AYRREYT, VOir AYGRERET.
ESGAUDiR (s'), V. réfl., sc réjouir :
On se desgorge, OQ s'esgaudit.
(CoaciLLART. Œuv., II, 186, Bibl. clz.)
ESGELER, esjaler, v. n., geler :
Maotel ou cote on chape li donnez.
Ne le laissiez cest yver esjaler.
(Amis el Amiles, 2489, Hoffmann.)
Cil Michel tenoyt une verge en sa
main, eles (les eaux) esgelerent aussitost
(Hist. de la Ste Croix, p. 3, ap. Ste-Pal )
— Esgelé, part, passé et adj., gelé,
glacé :
Quant je fui esgeles al fu me rescaufastes.
(IIerman, Biile, Richel. 1444, f" G2 r".)
ESGELONER, esgelouner , v. réfl., gé
mir, se lamenter :
Le suppliant veant ainsi estre destruit
et exillié de son estât et chevance, comme
tout désespéré et courciez se esgelonna en
la rue. (1383, Arch. JJ 128, pièce 206.)
ESGEMBER, VOir ESJA-MBER.
ESGENEMENT, S. m., toumicnt, souf-
france ;
Vesgenement des queles ne les pooit mie
seulement destruire. (Bible, Richel. 901,
f° 18».)
Vous lor donastes soleil dî bon ostel
saus esgenement. {Ib., f> 23''.)
— Trace des tourments, endoramage-
ment :
Si virent en .i. four arder
.1. grant feu qui avoit esté
Pour ciiyre le feu apresté,
La jetèrent en la chaleur
Le saint homme de ijraat valeur ;
Mes l'endemein certeinemenl
Fut trouvé sans esgenement.
(Dial. de S. Gre'g., ms. Evreux, f ";>■=.)
N'en robe ne en vestemenl
N'aprirut nul esgenement.
(;*., f" -5''.)
ESGENER, egener, verbe.
468
ESG
— Act., faire endurer quelque torture,
blesser, faire souffrir, faire tort, préjudice
à, nuire à offenser, léser; se dit des
personnes et des choses :
Kar tu eslevas mai e esgenas mei. {Liv.
des Ps., Cambridge, CI, 10, Michel,) Lat.,
allisisti.
Benpurez chi tendra e esgenera les tues
enfanz a la pierre. (Lib. Psalm., Oxf,,
cxxxvi, 12, Michel.) Lat.j allidet.
Et si se jostenl, ce me samble.
De chevaus, de cors et d'escus
C'a terre se sont abatas.
Si que lot furent esgeiié
Et si malmis el es'.oné
C'une gr.inl pièce tout coi jurent.
(Perceiml, ms. Berne 113, V 101".)
Si que tuit furent eigenc
!£t si maumis et estonné.
(/*., ms. Montp. H 2i9, F 186".)
Et non porquant l'a des archons porté
Jns a la tiere, qae tont l'a esgené.
(Anseis, Richel. 793, f° 48».)
Beneoiz soit qui tendra et esgenera ses
pettiz a la pierre. {Psaut, Maz. 258j
f 166 V».)
La moissine sera esgenee comme vigne
en sa première flor, et comme olive dont la
flor chiel. (Bible, Richel. 899, f» 223».) Lat.,
liudetur quasi viuea.
Pourqaoy m'a l'en si esgeney
Et le mien tolu sans reson ?
[Dial. de S. Greij., ras. Evreus, f° 18 r".)
Eslre deceuz ne esgenez. (Sam. ap.
Epiph. 1328, Cft. du bailli de Chartres,
Filles-Dieu, Arch. Eure-et-Loir.)
Se le bon et vertueux o privé, esgené ou
grevé le malvais. {Ohesme, Eth., Richel.
204, f° 444''.)
Et telz roys ont ja moult esgenee la cité
de Lacedemone. (ID., Polit., t» 62», éd.
1489)
Les corps des jeunes hommes sont
egenez et est faict empeschement a leur
croissance quant ilz font telles choses au
temps qu'ils deussent encores croislre.
(ID., ib., 2» p., i° 84».)
Pugnist toute personne qui esgene injus-
tement aucun office ou personne com-
mune. (Id., ib., f» 139^)
Les polices sont par ce egenees et blc-
ciees. (ID., ib., 2° p., f 91°-)
Et que en ceu le roy a esté grantdement
decheu et son droit' defraudé et esgené.
(Citron, de S. Ouen, p. 60, Michel.)
En quoy le commun de ladicle ville et
du pais d'environ qui achate sel en ladicle
ville a esté et est moult fraudé et egené
par lesdiz vendeurs, qui ce ont fait pour
plus gaigner en la vente dudit sel. (1375,
Ord.,\i, 148,)
Plusieurs gens apportoient du sel en pe-
tiz vaisselez et le mussoient pour nous es-
gêner et tolir nostre droit. (1394, Arch. JJ
146, pièce 215,)
Autrement ilz pourroient estre egenez
pour uue petite partie de l'eritage. (CoMSt,
de Norni., 1° 67 r«, éd. 1483.)
— Par extens., endommager, déranger,
troubler :
Quer le feu u temps anciens
Ardi des eufans les liens,
Sans lour vestemens csgener
Ne corrompre ne malmener.
{Dial. de S. Creg., ms, Evreni, f TC''.)
ESG
Le fleuve si ordcnast
Que nul par son conrs a'csgennst.
{I!,.. fCl».)
Et des lors si bien s'ordena (le fleuve) _
Conques puis chose n'esgena.
(Ib., P G4''.)
— Esgener de, léser dans, priver de :
Je ne me opose point que Ethiocles qui
est mon frère aisné n'ait la plus noble por-
tioQ a cause de sa primogeniture, mais il
me veult totallement abâtardir, egener et
expulser de mon droit, laquelle chose ne
luy appartient. (Orose, vol. I, f" 75», éd.
1491.)
Plusieurs autres cas, par quoy ils di-
soient que les dis religieus s'esloient si
grantdement mesfais envers le roy nostre
sire que c'estoit grande merveille, en li
deffraudent et esgenant des drois que il
disoient ledit segneur avoir. (Chron. de S.
Ouen, p. 52, Michel,)
— • Réfl., se blesser :
Aval la roche est avalez.
Eu la lande s'est esgenez,
A terre met le nés, si crie.
(Tris/an, I, U79, Michel.)
Quant il cherra es péchiez veniaus, s'en
cui nus ne puet estre un jor, il ne s'esge-
nera mie, car li Sires li met sa mein desoz,
qui li aide et garde qu'il ne face les crimi-
naus. (Comment, en rom. sur le Satttier,
f° 79, ps. XXXVI, vers, 24.)
— Esgené, part, passé, blessé :
Li sire esdrecel les esgenez. (Psalt. mo-
nast. Corb., Richel. 1. 768, f 112 v°.) Lat.,
Dominus erigit elisos.
Cum il carrât, ne serat esgenet ; kar li
sire supposet sa main. (Lib. Psalm., Oxf.,
XXXVI, 23, Michel.)
.1. Grins vint a poignant, o sa lance levée.
Si le fiert par les flans que il l'a mort jetée,
.1. tel brait jeta l'orse quant se sent esgenee
C'en le peust oir de demie liuee.
(Uoum. dWlix., f» 45'', Michelant.)
Mais il se sent blecié e forment esgené,
Dul roidement chaoir ot le cors estoné,
(Ta. iiE Kr.x-r, Geste d'Alis., Uicliel. 24364,
F 20 r».)
— Emploi particul., majesté esgenee,
lèse-majesté :
Et jugierent que par droit il dévoient
avoir les chies coupes, coume cil qui es-
toient coupable de la malvestié et deslo-
yauté et de majesté esgenee. (G. de Nang.,
Vie de S. t., Rec. des Hist., XX, 439.)
ESGENoiLLER, - oiter (s'), V, réfl.,
s'agenouiller :
Devant le maislre autel s'esgenoila.
(Gir. de Yiane, Richel. 144S, f" 9».)
Theodora s'esgenoilla devant saiuL Clé-
ment, (Vie de S. Clem., Richel. 818,
t» 293 V».)
ESGENUER, V. a,, renouveler :
11 (les dens) sont rengeudrees et esge-
nuees pluseurs fois es vieulz qui sont dé-
crépites. (H. DE JIONDEVILLE, Richel. 2030,
f" 20".)
ESGERMER, V. n., germer :
L'autre semence chei en terre perreuse
ou ele n'ot mie molt lerre, et esgerma de
maintenant. (Bible, Maz, 684, f" 249''.)
ESGERRETER, VOir ESJARETER.
ESG
ESGEsiu, V. n., être couché :
Desous un ahrebiel est asis li baron;
Enssy com il esjut en consolacion,
Evous une pucelle de raonll bielle fachnn.
(C/iei). au cygne, 69, Reiff.) Impr., esiiil.
ESGETER, cgeler, esgilter, verbe.
— Act., déjeter:
Se lesdiz mesureurs ont aucune mesure
qui soit egetee hors ovens, par quoy elle
ne soit loyalle et souBsant a mesurer, ils
porteronticelle mesure pour adjuster in-
continaut qu'ils l'apparcevront. (1415, Ord.,
X, 263.)
— Réfl., se jeter:
Lesquelles vapeurs soy enflambans par
les parties occultes de ces cavernes tour-
noyent longuement en mugissant et brûlant
entre les entrailles de la terre, ne les glo-
bons des flambes ne s'esgittent et boutent
hors jusques a ce que les mouvementz et
bruitz de dedens soyent faiz et apparuz.
(Chron. el hist. saint, et prof., Ars. 3515,
f» 80 v«.)
Centre de la Fr,, s'éjiter, se déjeter,
ESGEULLER, VOir ESCUEULER.
ESGEUNER, VOir ESJEUNER.
ESGHOIER, voir ESJOIER,
ESGHUILLETEUR, VOir AlGUILLETKUR.
ESGITTER, voir ESGETER.
ESGi.ANDiR (S'), V. réfl., Se glisser, s'é-
chapper :
Chil sali sus haliegrement
Qui la gisoit el pavement,
Tons sains de membres et de cors
S'esglandi de l'église hors.
(ilir. de S. Eloi, p. 31, Peigné,)
ESGLEL, voir AiGLEL.
ESGLiER, V, n., glisser:
Baachans cai, que lî pies 11 esglic,
Tos estendus enmi la praierie.
(Raimbert, Ogier, 1-2333, Barrois.)
ESGUNDEu, V, Ti., glisser, échapper:
Icellui coup esglinda et eschappa devers
le dit Berthelemot, qui esloit assez longuet
decoste hors du tray. (1372, Arch. JJ. 103,
pièce 306.)
ESGLISSIER, ^'0i^ ESCLICIER.
ESGi.ORiER (s'), V. réfl., se glorifier :
Et s'esglorierunt en tel tuit chi aiment le
tueu num. (Lib. Psalm., 0.\f., v, 14, Michel.)
ESGLOUTIR, - yr, V. a,, engloutir:
La mer esgloutissoit quanqu'ilz y gic-
toient. (Rom. de J. Ces., Ars. 5186, i° 95».)
— Etre esglouti, ëlre réjoui par quelque
chose qu'on a avalé :
Mon frère, il voos fault ung petit
Ou de conserve ou de mixtures.
Ou quelques bonnes conlilores
Dont vostre cueur 50^/ esgtouty.
(Grebas, Myst. de la Pass., 1° 102'', impr. Instil.^
ESGOHELER, VOir ESJOIELER.
ESGOIER, voir ESJOIER.
ESGOIR, voir ESJOIR.
ESGOMMER, v. a., dépoulUcr de sa
ESG
ESG
ESG
469
Il y a une sorte de galle qui le prend (le
pouimierj ou pour luy laisser croupir et
envieillir la gomme qu'il jette ou pour la
mousse qu'il accueille ; parce il le faut
esgommer a l'entrée de la froide saison de
l'aunee. (Liebault, Mais, rusl., p. 471, éd.
1397.)
ESGONDUILLEMENT, VOir ESGROXDILLE-
iMENT.
ESGONDRILLIER, VOif ESGRONDILLIER.
ESGOKDiNE, S. f., couFtine :
Deux blance esgordine de toille avecq
de l'ouvraige entre deux. (1S99, La Bassée,
ap. La Fons, Gloss. ins., Bibl. Amiens.)
ESGORGELicR, V. a., égorger :
Il y a en icelles (cuisines) plus de cent
serviteurs obeissans aux cuisiniers : une
partie d'iceux portent le bois, autres esgor-
gelent, autres font bouillir les poisles et
ehauderoDs. (Hist. maccar.de Merlin Cocc,
I, Bibl. gaul.)
ESGOiiGETER, egorgcter, - etter, v. a.,
égorger :
A quoy respondit qu'ilz esgorgetasseiit
ceulx qui estoient portez par terre. Adonc-
ques laissants leurs grandes cappes sus
une treille, au plus près, commençarent
esgoryeler et achever ceulx qu'avoit desja
meurtris. (Rab., Gargantua,ch. 27,f°80v'>,
éd. 1342.)
Pour esgorgeter et massacrer les bons
citadins. (Du Pinet, Pline, xvi, 3, éd.
1366.)
Nos cappitaioes, corporiaax,
Ont des corsellets tout nouveaux.
Dorez et beaux,
Et des cousteaux
Aussi longs comme un voulge,
Pour huguenots eaifurijftltr.
(Chaiti. lie Marcel, 1570. i
En ce conflit les pères desconGts
Veirent près d'eus egori/eler leurs ù\i.
(A. DE RivAUCEAU. IMuv. poél., p. 89, éd. 18j3.)
Jugulo, couper la gorge, esgorger,
esgorgeter. (Calepini Itict., Bàle 1584.)
Vouloir esgorgeter une vie innocente.
(G. DU Buïs, Hemonslr. au Roi Alex., éd. 1582.)
— Esgorgeté, part, passé, égorgé ; flg.,
en parlant d'un clou, parait signifier
fendu, ouvert près de la tète :
S'il estoit trouvé parmi les bons clous
aucuns mauvai.s clous feuillez, rompus. ou
egorgetez, ils seront ostez d'avec les bons.
(15Ui, Ord.,xxi, 289.)
— Qm a la gorge découverte ;
.\gDes se dore, et va egorgelee.
Ses cheveux frise, ei a coruelle ostee.
(Mell. de s. -Gelais, Œuv. poel-, p. "23j, éd.
ni9.)
Femmes allans esgorgetees. (NicoT.)
Saintonge, égarguelé, décolleté.
ESGOsiLLER, V. a., égofger :
Esgosiller femmes, enfants. {Mo.M., Ess.,
II, 3, éd. 15i3.)
Morvan, égousiller, égorger.
ESGOussER, V. 3., videi', en parlant
des gousses :
Les gousses qui ne seront bien esgous-
sees, ou les battra de rei.hef, et si souvent
qu'il n'y demeure rien de semence.
(Belle-For., Secr. de l'agric, p. 38, éd.
1371.)
ESGOUTER, verbe.
— Act., faire tomber, verser goutte à
goutte :
Ou quelque goate
Que fortune ou bec li esaottle.
(Rose, ms. Corsini, f° i'^.)
— Réfl., s'écouler, s'avancer :
Ces
aJoi(
; ramenieuz
Sont 0 les autres e^meuz
Qui 0 monseur Tybaut s'e^goutent.
(GuiART, Roij. lign., 17577, W. et D.)
Calaisieos, IXormanz, Hollandois,
Dùut les dens nés es fronz s'fsf/outent.
Eu lorgoeilleuse nef se boutent.
(lu., a., 18750.)
— Couler goutte à goutte :
J'aing mieux fontaine qui soronde
Que celé qu'en estei s'esgoute.
(RoTEB., Despultzons dou Croi^ié el don Descroiiié,
Jub-, 1, 132.)
ESGOUTTiERE, cg., S. f., gouttlèrB :
Les pierres qui sont congelées en l'air...
sont formées, partie d'icelles, comme
glaces pendues es egouttieres. (P.alissy,
Œuv., p. 436, France.)
ESGRAFIGNER, esgrafligner, egrafigner,
egraphiner, verbe.
— Act., égratigner :
Et l'espervier bel et plaisant
De ses griffes esgra/igiioil Ue griffon).
(Jacq. Millet, Deslrucl. de TrageJ" iô', éd. 1544.)
Lequel un des geans avait egraphiné
quelque peu au visaige. (Hab., Pantagruel,
cb. 30, éd. 1342.)
Trouvèrent façon d'efi'acer, à'esgrafjigner,
de rompre, de falsifier tous les livres qu'ils
peuvent trouver de ladicte science. (Des
l'EH., Nouv., XV, La Monnoye.)
Toujours le chardon et l'orlie
Puisse esgrafigner ton tombeau.
(Ro^St, EpUapke de Thomas, Bibl. elz.)
Egral/ignoit et piquottoit les mains.
(lu., Frauc, II.)
Ne le De a mule qui rit
>'a femme qui de i'oeil fait signe.
Car l'une des pieds te feril.
L'autre des ongles l'esyral/igne.
(Labiveï, les Tiomperies, 1, à. Ane. Th. fr.)
— Réfl., s'accrocher par les griffes :
Ses ongles assez grand» pour faire des
lanternes, ou "poiiv bien s' esgrajfigner coulve
celui qui est sous les piedz de Saint Jli-
cbel. (Des Per., Cont., lxxxv, La Jlon-
noye.)
Egrafigner, pour égratigner, se dit
encore dans beaucoup de provinces, no-
tamment dans le centre de la France, le
Berry, le Morvan, le Bourbonnais, et dans
ia Champagne (Reims et environs), dans le
Haut-Maine. Poitou, égrafegner. Lyonn.,
egrafiner, grafjigner. Bresse, egrafenier :
E lous egrafeniron.
(Chans., ap. Phil. le Duc, Chans. Krcss.,
et liombistes, p. 214.)
ESGUAFFEK, \ûir ESGIUKFEU.
ESGRAFFiGNURE, egrafcneure, s. f.,
égralignnre :
Et du sanc du poing ou de la paume, ou
d'egrafeneure, sept sols. (Ckart. Boura. U
p. 261.)
Egra/fignure est resté dans le langage
rémois et dans le Berry. Morvan, égrafl-
gneure. Poit., Vienne, Deux-Sèvres, et
Vendée, egrafegnure {égrafgmire}.
ESGUA.ILLER, V. a., écarquilier ;
Esgrailler, ou esquarquiUer les jambes.
(Duez, Litct. fr.-all.-lat.)
Champ,, Reims, s'egrailler, écarter for-
tement les jambes.
ESGRAiN, s. m., défini dans l'exemple
suivant :
Pour un cent pesant d'esgrain, qui est
fer a cheval ou a charete. (Explie, de
Germ. de la Tour sur la Vicairie de l'Eau,
XVII, Arch. S.-lntér.)
ESGRAMi, adj., triste, fâché :
Salemon en apele iriez et esgramiz.
(J. Bod., Sax., Kichel. 368, f» 13-2'.)
Cf. Engramir.
ESGRANDiR, V. a., agrandir ;
Tu ais esgrandi et multiplieit ta magni-
ficence. [Ps., Lxx, Maz. 798, f" 171 r».)
ESGRANGiER, V. a., agrandir, augmen-
ter :
Ne ne sera (la garde du roy) de riens
amenrie ne esgrangie en saisine ue en pro-
priété. (1314, Arch. JJ 30, f° 33 r».)
ESGR.\XNi, adj., ébréché?
Le dixième chapitre est : que nous cour-
rons a la toile, et de lances pareilles, et de
chacune lance tant et si longuement qu'elles
seront rompues par le fust, ou par le fer
soit esgrannie d'un doigt ou du moins.
(CuASTELL , les Faits de J. de Lo.laing, viil,
98, Kerv.)
ESGR.4PHER, V. a., tiror de, en parlant
d'une greffe :
Les scions de la racine bien chevelue
des bons pruniers non entez rendent estant
transplantez le fruict de mesme a celuy
des maistres pruniers d'où vous les avez
eslochez et esgraphes Mais si les œaislrcs
pruniers sont entez, il en faut prendre des
greffes, et les enter en autres pruniers ou
guiniers sauvages, ou en cerisiers aigres,
et non en esgrapher les scions pour trans-
planter. (LiEDAULT, Mais, rust., p. 404, éd.
1397.)
ESGRAPiLLiER, V. a., gratter :
Garde sons l'ombre du mourier.
Si voit laguimple blanchoier
Et sus la trace environ
Connut la trace du lyoo,
Esgrapillie voit l'uraiiie
Trouble l'yaue de la fontaine...
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, 1° 42'.)
Esgrapilliee voit l'areine.
(/*., Riohel. 1913
f° 100''.)
ESGRAS, voir AlGRET.
ESGRATEii, egraler, esgretcr, esgritcr,
V. a., gratter, égratigner, déchirer, arr
cher :
470
ESG
ESG
ESG
.la desroat ses ceviaus et esffrûle son vis.
(Roiim. d'Alix.^ f° 82', var., .Michelanl.)
Tholomes ot tel doel quant le parole ol dite.
Tous ses caveas dcront et depecce et esgrile.
(U., f» 78''.)
N'i a celni son vis D'ail de duel esgrelé.
Uek. (le Lanson, Richel. '2193, C 5 v».)
La ol maint chevel trait, mainte barbe tirée,
Et maint pis debalu, mainte face csj/ralee.
{Conq. de Jerus., 43i!, Hippeau.)
De l'iave caude li a ses pies laves
Et ses drapiaus escos et esgrales.
{Alexis, 753, xiii° s., G. Paris.)
Lors prist la pucelle a mordre, elegralnr
le chevalier, et a cryer aiusy que eile lut
hors du sens. {Perceforest, vol. II, f» !■■,
éd. 1328.)
— Arracher en grattant :
Quer de terre et de poudrière
Esgralcnt et treent or fin.
(Guillaume, Best, div., 952, Hippeau.)
Esracbier l'erbe et esgrater.
(G. de Palerme, Ars. 3319, f 79 r».)
— Gratter le nom de :
Scient esgraté fors del livre des vivanz.
{Liv. des Ps., Cambridge, lxix, 31, Michel.)
Lat., deleantur.
— Réfl., s'égratigner, se déchirer ;
U se mordent as deus et s'esgrotent as pies.
(Qmt. fils Aymon, Kichel. 24387, (° 23''.)
ESGRATiGNEME.NT, S. m., égratignure :
La linotte se jette sur les playes et es-
gratignemens que l'asue s'est fait aux es-
liines. (Du PtXET, Pline, x, 74, éd. 1366.)
ESGRAVER, V. a., enlever le gravier de :
Les poires n'auront point de pierre, si
au premier vous espierres, et esgraves des-
sous et a l'enlour diligemment le lieu ou
sera planté le poirier, et asseubles par
dessus la terre criblée. (Liebaulï, Mais.
rust., p. 433, éd. 1,597.)
ESGuÉ, S. m., degré :
Avoient marchandé faire ung piller
empres les grau.s esgrez en la rue \iu Petit
Bourg. (1490, Receptes et despenses de l'egl.
de S. Pierre de Maisieres, Arch. Ardennes.)
ESGRENER, - alner, cgraigner, v. n.,
s'éhrécher :
Bien se requièrent U bardi chevalier;
De lor espees font es^rener l'acier.
Et les vers elmes embarer et trenc'.iier.
(Raoul de Cambrai, ce, p. 176, Le Glay.)
Si l'estoc ou espee de l'un de nous ou
de tous deux rompt ou egraigne, eu fai-
sant les dites armes, celui a qui sera ad-
venu ledit cas en pourra reprendre une
autre. (Expilly, Suppl. d l'Hisl. du chev.
Bayard, p. 443, éd. ICoO.)
— Fig. :
Se jalousie lors egraigne.
Elle est moult fiere et moull griffaine.
(Rose, 1° 24 t", ap. Mén., Dicl. cUjm.)
— Esgrené, part, passé, ébréché :
Que ladite lance seroit rompue entre le
fer et l'arrest ou esgrenee d'un doist de
moins. (G. Chastellaix, le Livre des''faits
de Jacques de Lalaing, viii, 210, Kervvu.)
Centre de la France, égrener, s'égrener,
s'ébrécher. Morvan, égrougner, entamer,
ébrécher.
ESGRET, voir AlRUET.
ESGRETÉ, voir AiGRETÉ au Supplé-
ment.
ESGRETER, VOir ESGRATER.
ESGRiFFER, esgruffer, v. a., égratigner:
Lequel Rifart bâti, feri et esgriffa ledit
Colin de mains et de poius en la teste et
par le visage. (1367, Arch. JJ 97, pièce 396.)
Poton esgriffa Lyonnel de son gantelet
par le visaige. (Mém. de P. de Fenin, an
1423, Soc. de l'H. de Fr.)
Ledit Quenivet Vesgraffa au visage.
(1433, Arch. JJ 189, pièce 41.)
— Esgriffé, part, passé, égratigné :
Ce semblent fées.
Tant sont coyffees
Mignonnement et a leur poste;
Au reste sont plus esgri/]^ees.
Plus usées et desbitfees
Que les vieilles chausses d'un poste.
(ISt.T. J. Marot, Episl. des Dames de Par. aux
Courtù. de France, éd. 1332.)
ESGRiFURE, S. f., égratignure :
Mes ançois de la teste me tresent maint chevel (les
[loups)
Et Grent de lor graus mainte esgrifure laide.
(Dit d'aventures. Uichel. 837. f° 34.3''.)
Lui fist une esgrifure ou esgratigneure
sur le nez. (1463, .Arch. JJ 199, pièce 1.)
ESGRILLONNER, VOir EKGRILLONNER.
ESGRiMEiiRE, S. f., esqulllc :
Quant opération est faite ou cran en os-
tant les petites pieches ou les esgrimeures.
(H. DE xMo.XDEViLLE, Richel. 2030, f" 33''.)
ESGRiNER, - inner, voir Esoruner.
ESGRiTER, voir Esgrater.
ESGROER (s'), v. réfl., être ébranlé :
Antigonns Tait duel si grant que tout s'esgroe.
(Rom. d'Alex., [tichel. 78'J, I» 94''.)
ESGRoiNDRE (s'), V. réfl., muriuurer,
gronder, s'irriter :
S'il forfait tant qu'il vers lui s'esgroinl.
(Maurice, Serm., xui* s., ms. Poitiers 124,
f" 30 r°.)
Cum est grant péché de sei corrocer et
de sei esgroindre vers autre. (Id., ib.)
Cf. ESGRO.XDIR.
ESGROMMIR, VOir ESGRONIR.
ESGRONDiLLEME.VT , esgondriUemcni,
s. m., murmure :
Racha, cis mos senefie Vesgondrillemens
que li uns hom fait al autre par ire. (Mau-
rice, Serm., Richel. 13314, i' 32 r°.)
ESGRONDiLLiER, esgondritlier, verbe.
— ÎS'eutr., murmurer :
Casties vos de corecier et d'esgroiidil-
lier de vos bouces folement. (.Maurice,
Serm., Richel. 13:114, f" 52 r'>.)
— Réfl., dans le même sens :
Oies corn est grans pecies de soi core-
cier et de soi esgundrillier vers autrui
(Maurice, Serm., Richel. 13314, f° 32 r°.)
ESGRO.XDIR (s'), V. réfl., murmurer :
Ore oiez cum est granz péchiez de soi
corucer et de soi esgrondir vers altri.
(Maurice, Serm., ms. Florence, Laur.,
conveuti soppressi 99, f" 43'=.)
De sei esgrondir vers autrui par ire.
(ID., ib., ms. 0.xf., Bodl. Douce 270, f»50r°.)
Cf. ESGROI.NDRE.
ESGRONiR, esgronnir, esgrounir, esgron-
gnir, esgromir, esgrommir, verbe.
— Neutr., murmurer, gronder, faire un
petit bruit:
Quant voit le plait a nieat aler
El que nus mais ne veut parler.
Primes commence a esgronir.
Or ne se vaura plus taisir.
(Eleocle et Polin., Richel. 373, f 39'=.)
Entrues que ele list si ait l'orelle a le
prieuse ke ele le puist oir se ele li amende:
se li die humlement. Se ele ne l'entend si
recomence le vier. Ce face totes les fies
ke ele ora le prieuse esgrounir. {Règle de
Citeaux, ms. Dijon, f' l3o v».)
Adont envoia François Acreraen un
compaignons devant, et leur dist : Ailes
tout secrètement sans sonner mot, ne
tousser, ne esgrongnir. (Froiss., Chron.,
X, 238, Kerv.) Var., esgrommir.
— Réfl., faire un petit bruit pour ap-
peler l'attention, tousser, etc. :
Renardians atant s'esgrouni.
(Renarl le nouvel, li'li, Méon.)
Et quant l'uis de la vole ouvri
Un petit basset s'esgronni.
Au lit de la dame est venus.
(Sones de Hansay, ms. Turin, f° 58'.)
Lors me coumencha a esgromir et faire
ausi que nouvelemeut me fuse esveillié.
(Kassidor., ms. Turin, f» 81 v.)
ESGRONNIR, VOir ESGRONIR.
ESGROUNIR, voir ESGRONIR.
ESGRUINER, VOir ESGRUNEH.
ESGRU.MER, - gi'uner, v. a., égrainer:
La ne mangeoyent que l'espy du blé
qu'ilz esgrunoyent. (D'Auton, Chron., Ri-
chel. 3082, f" 136 V».)
Prenez deux mesures de raisins premiers
meurs de chascune hostee, et les esgrumez
bien dans une chaudière. (Belle-For.,
Secr. de l'agric, p. 98, éd. 1371.)
Choisisses des raisins noirs, bons et bien
murs, sépares les des rafles et draches, et
ainsi esgrumes sans les presser, jettes les
dans un grand tonneau bien net. (0. DE
Serres, Th. d'Agr., Ill, 9, éd. 1603.)
ESGRUNER, esgrumer,esgrugnier, esgrui-
gnier,esgrunier, esgriner, esgrinner, \erbe.
— Act., réduire en fragments, rompre par
petits morceaux, ronger, égruger, broyer,
écraser, briser:
Vos estes riches, u sui povres clames.
Mais par celui qui en crois fn pênes,
K'i remenra auleus a esgruner.
(Les Loh., ms. Montp.. F 213\)
Et sist sor uu moult boin chival
Qui a effroi se deroennit
El desuz ses piez esgruniit
Les chaînons plus menuement
Que mole n'esquaclic froment.
(Chrest., Ercc et En., Richel. 1420, f 13'.)
Trencent les pieres a fors pis,
Mais li mur sont de marbre bis
Qu'il ne pueent point es'/runer.
(lo., ill., C ri'.)
ESG
ESC,
ESH
471
Lî lieaames fn de pierres diiremnnt aoriinz :
^'aIl puet riens esgrumer, tant fa il plus irez.
(J. BoD., Sa.i-., cxcvii, Michel.)
Les altels des portes fist lut esgruver.
{Rois, p. 427, Ler. de Liucy.)
Qnant en sanc de bnc est lempree
En itel guise cal eagnmee.
{Guillaume, nesl. div.. 31 18, Hippeau.)
Une cbaaigne ait et feu mise.
Mais ne la pot an nule snise
Par fea ne par martel brisier.
Por ceu ce li covint brisier;
Tôles .VI. les i asaiait,
Ains nesune n'an pessoîait.
Fors ke de l'une .i. sol anel
Esj/rumait .1. poc don martel.
iDolop., 96o<), Bibl. elz.)
Dessons le hianme araonl li a tel coup donné
Que le cheircle en a jos conlreval rsgruné,
(Doon de Maience, -1009, A. P.)
Espees et fauchons esgrunent
Ça et la eo chascnne louche.
(GuiART, liât/, lign., 13662, W. et D.)
Et les espees csgruiiees.
(ID., ib., 18931.)
Si court sus au seneschal et le fiert grant
coup de l'espee parniy le heaume tant
qu'il lui esgrune tout. {Lancelot du Lac,
1'= p., ch. 47, éd. 1488.)
— Fig., ronger, attaquer, détruire :
Car rancune,
Fain et gnierre qni tout esgrune,
Sont d'orient en occident.
(Jeu. de Meung, Très., 1492, Méon.)
Orgneil a, qui l'emfle et détaille ;
Envie le ronge et eagrnme.
Avarice l'art de sa faille.
(EosT. Desch., Poés., II, 271, A. T.)
— Réfl., s'ébi'échcr :
("raist li aciers, ne fraint ne ne s'esgnignet.
{Roi., 2302, Millier.)
— Neutr., dans le même sens :
Drecbe l'araont (son espee), sns un peron le fiert,
Via le vit fraindre, esgriner ne ploier.
(Raimbert, Ogier, 8546, Barrois.) Var., esgriimer.
Les petis espinons qu'il en fist esgriniier
De la sainte conroiine qu'il ot fait desevrer,
Tiestous les conqunlli l'emperere an vis cler,
Et les mist en son gant, canqn'il en puet trover.
{Fierabras. 6108, A. P.)
Les rices pieres en a fait esgruner, (de l'écu)
Et le vert elme a .i. petit quassé.
(Hiion de Bord., 1805, A. P.)
Je sni sor ferme pierre assise :
La pierre esgrumc et fent et brise.
(RoiEB., Complainte de Sainl-Amour, Jub., I, 78.)
ESGUABEMENT, VOir ESGABEMEXT.
ESGUAIT, voir ESGAIT.
ESGUAITIER, VOir ESGAITIER.
ESGUAL, voir IVEL.
ESGUARDEMENT, TOir ESGARDEMENT.
ESGUARDER, -ycir ESGABDER.
ESGUARDEURE, VOir ESGARDEURE.
ESGUARER, voir ESGARKR.
1. ESGUARGiJETER, csgarglieler, esgar-
gâter, verbe.
— Neutr., crier à pleine gorge :
S'a Dieu voulons en chantant plaire,
!Se faisons par force en haut braire,
l""n crier n'en Ve^fjunrgneler,
Mai-s feson force de geler
En Dien le ccurage et le cner.
(G. nn CoiNCT, Mir., ms. Soiss., f 177'', et ms,
Brnx., rni".)
— Act., égorger :
Pour tondre it esgargheter .ltii. ain-
piniaux, .xil. s. (1375, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Chantez comment François furent domptez...
F.sgnrgalez. esgnenllez, exiliez.
(MOLINET, Chans. sur la journi'e de Cuinegate, ap.
Ler. de Lincy, Ch. kisi. (r., I, 391.)
Saintonge,e5a?-3«e(«, décolleté. H. -Norm.,
vallée d'Yères, s'égargaler, marcher en
écartant les jambes.
2. ESGUARGUETER, VOirESCHARGAITIEB.
ESGUART, voir ESGART.
ESGUASSÉ, voir ESGACÉ.
ESGUE, voir Atgue.
ESGUEITIER, VOir ESGAITIER.
ESGUEREE, S. f., la Contenance d'une
a'iguière :
Que Matthieu apporte une esgueree d'eau.
{Corn.de Chans., M, 4, Ane. Th. fr., IX.)
ESGUERGAITIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESGUET, voir ESGAIT.
ESGUETANCE, VOlr ESGAITAKCE.
ESGUETEMENT, VOÎT ESGAITEMENT.
ESGUETEUR, VOir ESGAITOR.
ESGUETIER, VOir ESGAITIER.
ESGUEULER, csgeuUcr, v. a., égorger :
Et pluseurs autres de sa bataille navres,
blechies, tues, pesteles affoles et esgeulles.
(Bécits d'un bourgeois de Valenciermes, p,
233, Kervyn.)
François abandonnèrent le champ ou ils
ftirent, par la prouesse tant des Angles que
de Flamens, rompus, desfaicts, esgueules.
(J. MoLiNET, Chron., ch. liv, Buchou.)
Chantez comment François furent domptez...
Esgargatez, esgueullez, exiliez.
(Id., Citons, sur la journée de Gttinegale, ap. Ler.
de Lincy, Ch. hist. fr., I, 391.)
Les gens dudit duc envayrent ladite
eglyse et rompirent les huis d'icclle, et en
occirent plusieurs, tant que toute laditte
église estoit ensanglantée et souillie jus-
ques les autelz et tons, suz lesquels iceulz
se rendans et appoians, cuidaus estre seu-
rement, esloient esgeullez. {Chron. des
Pays-Bas, deFrance, etc., Reo. des Chr. de
Fland., t. III, p. 484.)
— Vomir :
A coup voulut en la Trinacre terre
Sous nn grand mont Encelade avaller.
Ou on le voit aigres fenx csiiurullrr
Du gros brasier que sa poitrine enserre.
(Cl. Butet, Pocs., I, 33, Jacob.)
La langue moderne a le verbe éguenler,
casser l'ouverture, l'entrée d'un vase de
terre ou de verre, ou l'emboucliure d'un
canon.
ESGUiLHADE, voir AuuiLLADE au Sup-
plément.
ESGUILLEE, VOir AgUILLEE.
E.SGUILLEMENT, VOlr AGCILLEME.NT .IU
Supplément.
ESGUILLERE, VOir AlGUILLERE.
ESGuiLLiER, voir .\GDiLLiER au Sup-
plément.
ESGUILLOXNEUR, VOlr AGUILLONNEOR.
ESGuixE, s. f., botte, paquet?
Cardons : âi: Vesguine, .i. d. ; et de la
deniye, nb. (17 août 1512, Ord. touch. le
tonl. de S.-Bert. et de S.-Oin., Arch. muu.
S.-Omer.)
ESGUIS.SOUERE, S. f., serlugue :
Esguissoiiere, seringue, squyrt, an ins-
trument. (Palsgrave, Esctairc, p. 27S,
Génin.)
ESHAiT, S. m., joie, ardeur :
Si remetent ciax en e.'hait
Qni par sa mort sont en la terre
En painne, en travail et en guerre.
(Gilles de Chin, 1784, Reitf.)
ESHAiTiER, - atier, verbe.
— Act., exciter, animer, réjouir :
Crîst ki toz e.^ihaite.
(Dclivr. du petip. d'lsr.,ms. ia Mans 173, f fiOr".)
— Réfl., se réjouir :
Or m'i otreit Dex grâce e sens
Ke je la puisse si Iraitier
Que asjoir et eshaticr
S'en puissent tuil cil kiii l'osrunt.
{Uist. de Guill. le Marcchul, 18, Meyer, Piomania
XI, 47.)
Li rois l'entent, moult s'en eshaite.
(GUlrs de Chin, 2236, Reiff.)
ESHALCIER, VOir ESSALCIER.
ESHARDiER, V. H., prendre de la har-
diesse :
Par le proece qu'il avoit
Faisoit les antres efforcier
Et de grant vigeur esltardier.
(Jeh. de le Mote, li Regret Guillaume, 1198,
Scheler.)
ESHARDiR Cs'), V. réfl., s'enhardir :
Je ne w'os tant eshardir.
(CoLARS LI BoDT., Chous., Val. Chr. 1492,
f» 96 v°.)
El non ponrqnant je m'eshardi,
A l'huis vinc, le maillet saisi.
Et commençai haut a hnrtcr.
(Jeh. de le Mote, /( Regret Guillaume, 19S,
Scheler.)
Bien voit qn'i! est mates, nus n'eu poet garantir
Et qu'a .1. tout seul cop, s'il s'en voeilt eshardir,
Li feroit, s'il voloit, l'ame du corps partir.
(B. de Set., xxii, 973, Bocca.)
ESHATIER, voir ESHAITIER.
ESHAUCIER, voir ESSALCIEB.
ESHERBEMENT, s.m.,action d'arracher
les mauvaises herbes :
Estans les raves levées et sorties de
terre, aussi tost l'on les sarclera, a ce que
par tels esherbements elles demeurent en
plaine liberté. (0. DE Pebr., Th. d'Agr.,
VI. 7, éd. ICOo)
ESHERBER, csscrbcr, uss., verbe.
472
ESH
ES.I
ESJ
— Act., arracher, en parlant des mau-
vaises herbes :
Maie herbe croisi lantost, ce dit oq en proverbe.
Et ce qni a Ini joint estaint, qni ne Ve<:serle.
(J. DE Meu.vg, Teil., ms. Corsini, f 161°; Méon,
T. 13;lii.)
Qui ne Vasscrbf.
(lo-, !*., Val. Chr. 36:, F SS'.)
— Délivrer des mauvaises herbes :
N'y est pourcel,
Chievre, congnie, ne constel,
Qni en (.ie mauvaises plantes^ pnisl asserter les bos.
(EosT. Desch., Poés., Richel. 8-iO, f° 112».)
— Neutr., arracher les mauvaises
herbes :
Lequel Remion estoit en un jardin, qui
estoit son oncle Robert le Moine du bourK
de Neelle, ou il esserboit. (1372, Arch. JJ
103, pièce 324.)
Bourg., Yonne, Guillon, esserfter, enlever
les pousses parasites de la vigne, enlever
les mauvaises herbes, sarcler.
ESHEUDEURE, S. f., polgnée d'épée :
A l'un donna une espee dont li pumiaus
et Vesheudenre ppsoient .iiii. livros d'or.
(HiH. des dvcs de Norm. et des rois d'An-
(jlet., p. 40, .Michel.)
Cf. Enhf.udeure.
ESHEUDISSEMENT, S. m. ?
Lui (fuppliant) maintenu desordenee-
nient oudit lieu, ainsi que pour vouloir
faire eshexidissement oudit fait. (1382,Arcb.
JJ 126, pièce 38.)
ESHEURS, voir ESHORS.
ESHiDER, verbe.
— Act., épouvanter, effrayer:
01a! les diables qui se resvellent gui
nous quident esfreer et eshider par lor ju-
perie. (l'BOiss., Chroii., I, 276, ms. Rome,
f° 20.)
— Réfl., s'épouvanter, s'effrayer:
Et se commença grandement a eshider el
ymaginer le péril ou il se veoit. (Froiss.,
Chron., Richel. 2660, f" 187 r".)
Moût s'en esmcrvelierent, mont s'en sont eshidd.
(Geste des ducs de Bourg., Sloo, Chron. belg.)
— Eshidé, part, passé, épouvanté :
Il fnt tant eshidé que... {Aymeri de Beau-
lande, Richel. 1497, C 366 v°.)
Encores entrèrent ilz en la chambre la
princesse et depesserent son lit, dont elle
fut si eshidee qu'elle s'en pasma. (Froiss.,
Chron., Richel. 2660, f» 118 v.)
Quant ilz orent la congnoissance que
c'estoit le connestable que ilz assailloient,
furent sy eshidez que en frappant sur luy
leurs cops n'avoyent point de puissance.
(ID., ib., Richel. 2646, f" ik^^.)
Et ceoient a mous l'un sus l'autrp, tant
estoieut il fort eshidé. (In., ib., 111, 375,
Luce, ms. Rome.)
Chil qui ne pooient entrer en le ville des
Espagnol! saloieut en le rivierre, fust a
cheval ou a piet, tant estoient fort eshidé.
(ID., ib.. Vil, 290, Luce, ms. Amiens,
f» 147.)
Hz se mirent tons eshides et espoventez.
{Girart de Rossillon, ms. de Beaune, éd.
L. de Montille, p. 324.)
Et voyans qu'ilz nroient le premier ns-
sault furent tant eshides que... (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brus. lOolO, f» 48 v».)
ESHiDi, adj., épouvanté:
De laquelle chose il fust tant esbahys et
eshidis que plus ne povoit, car il y veoit
l'apparence de sa mort. (J. Vauouelin,
Trad. de la Chron. d'E. de Dynter, 11, 76,
Xav. de Ram.)
ESHONiNOiR, exhouninoir, s. m-, ins-
trument servant à écheniller:
Exhouninoir. (1384, Valenciennes, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESHONTEEiiENT. - enient, adv., sans
honte, effrontément :
Eshonteement. (R. Est., DicUonariolum.)
Ayant en plain auditoire monstre eshon-
lem'ent ce que la plus noire nuict ne peut
assez cacher. (Du Fail, Cont. d'Eutrap-,
XXX, Rennes 1398.)
Qui commande indifféremment et eshon-
tement n'est ny aimé ny asseuré. (Chahr.,
Sag., 1. 111, c. 3.)
Ce mot, qu'il oùt été bon de garder, à
cause de l'adj. éhontê, se rencontre,
quoique rarement, au xvn' siècle :
La postérité a nommé un Villon, celui
qui eshonlétnent se mesloit du mcstier de
trompeur. (.MÉN., Dict. élym., éd. 1750.)
ESHONTEMENT, S. m,, effronterie :
Procacitas, elTrontement , eshontemenl.
(R. Est., DicUonariolum.)
ESHORS, esheiirs, escheurs, s. m., cri
pour demander du secours dans les que-
relles publiques :
11 avoit osté le dicte demisiele des mains
a le mère ; lequele demisiele enmenee cria
bien eshors et que ch'estoit bien contre
sen gré et se volenté. (Ane. coût, de Picar-
die, p. 56, Marnier.)
Jehan Daoust frappa le dit Bernes d'un
halot ou bras et le fist sainnier, et com-
mença lors li escheurs, auquel survint le dit
Henry Jorron. (1344, Arch. JJ 106, pièce
326.)
Asses tost après fu apperçu que ledit
Enguerran estoit navré, et que il se mou-
roit; dont lors fu crié esheurs, auquel cry
s'enfuirent les dis Ferron et Régnant.
(1363, Arch. JJ 101, pièce 59.)
ESI, voir Issi.
EsiL, voir AisiL.
ESILLIEMENT, VOir ESSILEMENT.
ESiMER, voir Essaimer.
EsiR, voir EissiR.
EsiwRE, voir Ensuivre.
ESJALER, voir ESGELER.
ES.IAMBEE, - gambee, s. f., enjambée :
L'archevesque de Coulongne s'assist au
dextre costé de l'empereur, a trois esgam-
bees arrière. (J. Molinet, Chron., ch. cxl,
Buchon.)
Canada, éjambée. Fr.-Comté, écambâ.
ES.iAMBER, esgember, ejamber, verbe.
— Act., enjamber, franchir :
Homme le suppliant vouloit esjamber la
forme pour y aller. (1395, Arch. JJ 209,
pièce 9.)
Et que quand Vestrsn^er psjamhoit lenrs barrières.
Ils ne daignoient s'enclorre en leurs villes fron-
[tieres.
(D'AuBTCsÉ, Trag., I, Bibl. elz.)
— Nentr., enjamber, s'approcher :
L'AVECCIE.
Meschant boiteux te raocques ta.
Des povres gens ?
Le Boitecj.
Nenny, ejambe
Plus près de moy...
t\ctea desAposl., vol. II, f 105'', éd. 1S37.)
En ejambant par dessus une treille.
(D'AUBIGNÉ, Foenest., 1. 2, c. 18, Bibl. elz.)
— Réfl., s'étendre :
S'ilz ne les eussent empeschez, ilz se
fussent esgembez sur nous mieux qu'ilz ne
firent. (Bhant., des Couronn. franc, vi,
222, Soc. de l'Hist. de Fr.)
— Esjambé, part, passé :
Et est ledit trepié esjambes de longues
fenestres e?maillez d'azur. (1360, Invent,
du D. d'Anjou, Laborde.)
Bourbonnais, esjamber. Franche-Comté.
écambâ. Haut Jura, argot des peigneurs de
chanvre, égamber : égamber un fossé.
ESJARDINER, V. a., Cultiver en jardin :
Avecques ce sont les dessusdis tenus
d'essarter et esjardiner les courtilz et tout
ce qui est contenu dedens les murs
d'icelle maison. (1392, Arch. JIM 31,
f" 151 r°.)
ESJARETER, - arrêter, - eir, esgareter,
esgarretter, esgerreter, esgarter, v. a., cou-
per les jarrets à ;
S'en prist bataile cunlre li ;
Au premer cop le esgarela,
A l'autre les peez li copa,
(S. Edward le conf., dî.'i, Luard.)
S'aucuns feroit autrui dont il perdist
membre, ensi come de pié, ou de poing,
ou d'eul, ou de neix, ou d'oreille, ou d'es-
jarreteir, il paieroit vint livres d'amande.
(Charte de 1292, Moreau 211, f 105 v°, Ri-
chel.)
Avoit esté esjarelé a la grant bataille.
(JoiNV., S. Louis, LXiv,Wailly.)
Tout estendu l'a jns a la terre versé ;
Et le cheval r'a il deriere esgarele.
D'autre part son segnor a a terre tombé.
(Doon de Maience, 1 033'2. A. P.)
Icellui prieur accorda a iceulx supplians
certaine somme d'argent pour batre et
esjarreter lesdiz Andreaz. (1394, Arch. JJ
146, pièce 338.)
Lequel valeton dist que s'il trOuvoit le
suppliant, 11 le esgerreleroil lui et ses
besles. (1417, Arch. JJ 170, pièce '16.)
Lesquelz compaignons alerent en la
maison de Tassart' Dupuys pour les es-
garter et affouler. (1474, Arch. JJ 19o,
■pièce 1379.)
— Esjareté, part, passé, qui a le jarret
coupé, estropié du jarret :
Et al resacicr par 'air
L'a fait sor les jeriols venir
Com s'il fensl esjareles.
(Parlm.)
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Equiis sbiiiiatus, [c\ie\ii\\esgurelé. (G/oss.
de Glasgow, Meyer.)
— Qui a de gros jarrets :
Quant on venlt pracieiisenieut parler de-
vant marclians, ou dit ainsi ; Veez cy un
bon cheval, il est lonp et esgarretlr'. Et
lors on entent que c'est a dire qu'il est
corbeux. (Mér.agier, II, 74, Bibliopli. fr.)
Bourbonnais, esgéreler.
ESJAUGIER, V. a., jauger :
Mornain, revisiteur et esjaupeur des me-
sures et poix es baillaipes de Caen et Cons-
tantin ;.... que c'esloit son oflice de revi-
siler et esjauger poix et mesures es mar-
chez. (1484, Àrch. JJ 209, pièce 9.)
ESJAUGEUR, s. m., jaugeur :
Mornain, revisiteur el esjaugeiir des me-
sures et poix es baillaiges de Caen et
Constantin. (1484, Arch. JJ 209, pièce 9.)
KSJEUNER, - geuner, -juncr, ej., v. a.,
affamer :
Aussi de les esjeuner (les chiens) pour
les rendre avides et prompts a la queste.
(LiEBAULT, Mais. rusL, p. 151, éd. 1597. ^
— Esjeuné, part, passé et adj ., tour-
menté par la faim :
Alant les voit, si les assant.
Comme !yons a proye saut
Familleus et eajeunes.
(Cligfl, ms. Turin, P 119"^.)
Familleus eXesgfnnes-
(«., Richel. 375, (» iVA^.)
Qui travaillé sunt et penez
De Iri feim el es)unez
(La «on du roi Gormond, 59i, ap. ReilT., Chrmt.
de Moiiskel.i
Afin que les lecteurs ne s'en aillent du
tout ejnnez et affamez. (La Sod., Harmon.,
p. 409, éd. 1378.)
Et la famille ejunee en medil.
(Vai'Q , Sa/., iMi, Simonide, éd. 1612.)
Ces ventres de harpip rjunez par souiïranee.
(1d.. Divers Sonnets, lxxui.)
ESJODEMENT, VOir ESJOIEMENT.
ESJOELER, voir ESJOIELER.
ESJOEMENT, VOir ESJOIEMENT.
ESJOiANcr;, s. f., joie :
Unques mais si faite esjoiance
!Ne quid uni jor qu'entrast en France.
(Ben , D. de Norm., Il, 6819, Michel.)
INe trove conseil n'esjniance
Ne nnl confort en tôle France.
(Id., î*., II, 17022.)
ESJoiELER, esjoeler esgoheler, v. réfl.,
se réjouir :
Tons li ceors en son venir? M sant et esjniele.
(Aiol. 6S1I. Foerster.)
Mes Sébile lor change corroie por cordele,
Qi fait doiante chiere, et li cuers s'esjoele.
(S. Bon., Saz., ctii, Michel. 1
Tantost con la paele bout
Li vilains moult .s'en esjohele,
Dist c'om li drfisce s'escuele.
(Le Vil. de Farliii, Richel. 2168, f° i'i v» ; Mon-
taiglon et Raynand, Fabliaux, IV, 8^.)
La .«'asorelle et csijohele-
(De la vieille Truande, 3.3, ap. Barbaz. et Méon,
Fabliaux, III, IS.'J.)
T m.
Es.ioiEMENT, - oemeitt, - nimant, -
odemenl, s. m., réjouissance :
11 seruni menet en leesces e en esjoe-
meiit. (I.iv. des Ps., Cambridf^e, xliv, 15,
Michel.)
Aportedes ierent en ledece e en esjode-
ment. (lib. Psalm., Oxf , xliv, 17, Michel.)
Var., esjoiemenl.
Ans compassions ou ans esjoimanz. (Li
Epislle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f» 90 r».)
ES.IOIER, esgoier,esghoier, (s'), v. réfl.,
se réjouir :
Moult sVs;'oifrra( cil dedans.
(Ben., Iroies, Richel. 903, r Rl^.)
Ft je ïi le lin verdnier,
Forment we pris a esffoter.
Je n'avoie eslé encore onques
Si gais comme je fui adonqnes.
(Rose, m*. Dijon 299, f" i2''.)
Et li collèges tons de chou moult s'rsghoia.
(Gilles li Moisis, H Estas des papes, I, 328,
Keiv.)
Je m'esbas
En
je m esgoije,
volontiers cbauleroye.
(Viel Test., III, 5987,
var., A. T.)
— Esjoiant, part, prés., joyeux :
Les premerains vit on alcr leur pain prians
Et en leur povrelet rsjoyans et rians.
(Gilles li Nuisis, li Maintiens des ordenes men-
dians, I, 252, Kerv.)
— Esjoié, part, passé, réjoui :
M'arme est plaine et rasasiee,
Comme de craisse esjoiee.
(Lib. Psalm., Lxii, p. 301, Michel.)
Es.ioiNDRE, V. a., joindre ;
De lances se sont conseu
Desonz les boucles des escnz,
Les fortes, esjointes a gluz.
Qui d'or el d'aznr ont coulor.
(Perceval. ms. Montp. Il 249, f" 221''.)
— Inlln. pris subst., l'union amoureuse:
Il est des autres forliinez
Sans vous cent mille pour vons joindre,
A si dure et malle heure nez
Que, sans estre en enfer dampnez,
Maleur ne les pourroit plus poindre,
Mais vous, pour un^î seullft enjoindre
Que Dieu a fait de voz plaisances,
Yssez hors sens el congnoissances.
(L'Outré d'amour, ms. Sle-Gen., f* 20 v".)
ES.IOIR, esgoir, ejouir, ajoir, verbe.
— Réfl., se réjouir :
Oil le la dame, durement s'en esjoi\t.
(Les Loh.. ms. Montp., f° 100'' )
Eu parmanabletet s'esjorrunt. (Lib.
Psalm., Oxf., V, 13, Michel.)
La cité de Roem s'esjot
(Des., n. de Norm., II, 108(11, Mi^-hel.)
Por Deu ! fait el, se je m'esjor
Qant li félon losengeor
Qui garder durent mon ami
L'ont deperdu, la Deu merci.
Ne me devroitl'om mes proîsier.
iTrislan, I, 1019, Michel.)
Or estoit li vileins aesse
De ce que sa feme dit ot,
lit du conseil de li .t'esgot.
(lienart, 1G322, Méon.)
Ydoine sonr Ions .s'en esi/ot.
(Amadas et Ydoine, llichel. 375, f 318».)
Quant tu fnz nés, touz li mons s'esjoist.
(lourd, de Blaivies, 49.ï, Hoffmann.)
Et cole qui moult s'esjot
De sa santé et de sa joie
Revient en son lit toute coie.
(J. LiiMARCbA.M, ilir. de N. D., lus. Chartres,
f 3».)
Vos savez bien, c'est verilez.
Que kant Ir bons ovrers bien oevre,
Molt s'ajoil de la bone oevre.
(Ron. DE Blois, /'oA., Richel. 24301, f» 479 r".)
Li justes s'esjoislra quant il verra la
venjance des peclieors. {Dou Diciple etdou
meslre, Richel. 423, f» 88\)
11 s'esgoira en vérité. {Miseric. N.-S.,
ms. Amiens 412, f" 96 v.)
Grant aide lor ait fait Mars,
Quant c'est lait s'ensi m'esjoiei.
(Guerre de Metz, st. 229% E. de Bonteillei.)
Celui donqucss'esyoisi lequel le bel temps
de leesce adoucist. (J. de Salisb., Po/i-
crat., Hichel. 24287, f» 72».)
Ce faulcon montain se esjouist merveil-
leusemeut en sa cruauté, (xv" s.. Traité de
faulcomierie. Il . 47, Martiu-Duirvault.)
Piaules aquatiques qui se esjouyssent de
froidure. (Jard. de santé, 1, 227, impr. la
Minerve.)
— Neutr., dans le même sens :
Esledecent e esjodent les frenz. (Lib.
Psalm. ,Oxf.,Lxvi, 4, Michel.) Var., esjoent.
Esjodums e esleecums en lui. (76., cxvii,
23. J Var., csjoissum's.
Jeo chanterai e esjoirci al Si-iuuur. [Liv.
des Ps., Cambridge, xxvi, 7, .Michel.)
— Act., réjouir :
Lors commanda le roy que toutes les
mariées fussent assises au plus haut coslé
des feuillees de rené pour plus esjouyr la
l'esté. {Pereeforest, vol. IV, ch. l,éd. 1528.)
La clarté n'esjouit elle toute nature ?
(Rab., Gargantua, c. 10, éd. 1342.)
Parla clarté sont tous humains esjouiz.
(ID., ib.)
Ceste henre ejouil mon esprit.
(Imbert, Som., liv, éd. 1.578.)
— Esjoi, part, passé, réjoui :
Le jor d'une Pasque llorie,
Que tote riens est esjoie.
(Fliiire et Blaneeflor, i' vers., 22S, dn Méril.)
Cil doi eslisent A'esjoi
Cuer un prodome a iestre rois.
(Couronnem. Renarl, 227S, Méon.)
Par quoy il estoit esjoys
Et desiraos d'aquerre pris.
(Couci, 3249, Crapelet.)
S'il plaist a Dieu, je pretens
De vous faire tous esjouys.
(Farce d'un Pardonneur, Ane. Th. fr., II, 50.)
Uarpalus estoit homme advisé, qui co-
ftneut bien incontinent au visage de De-
inosthenes qu'il aimoit l'argent, et sceut
bien promptemeut juger son naturel a luy
voir la chère esjouye. (Amyot, Vies, De-
mosth.)
Les corbeaux esjouîs, tous gorgez de charongne.
Ne verront a l'entour aucun qui les esloigne.
(D'AuBicsÉ, T'ag., yi\, Bilil. elz.)
— Réjouissant :
La nuvele esjoie prêcher e nuncier
Dn flz Deu.
(S. .iub., 35.)
Ot crier Monjoie Vesjoie.
(Raimbert, Ogier, 12521, Barrois.)
60
474
ESJ
ESK
ESK
Ci fine la vip del cnntft
Mar. qni a tant sft mnnte
On'en loi lius oa Hfi ierl oie
Deil Pstrp anipp pi r^jnxp.
(Hist. de Giiill. le Maréchal, 19163, P. Meyer,
Romania Xf. p. T2.)
On trouve au xvii" s. s'éjouir employé
dans une coutume avec le sens de jouir
de:
Le vaspal se peut éjovir des terres, rentes
et autres apnrtenniices de son fief, sans
payer treizième à son seigneur féodal, jus-
qu'à démission de foi et liommape exclusi-
vement ; pourvu qu'il demeure assez pour
satisfaire aux rentes et redevances dues
au seinrueur. (Cont. de Norm., art. 204.)
Des écrivains du xix' s. ont essayé de
reprendre ce mot nécessaire :
A ces béantes je m'rsjouixse.
(Ste-Bf.i:ve. Vf, Poés. et pent. de J. Dfhrnf.
p. ÏU, éd. 1S61.)
Ejouir ou plutôt esjouir, vieux mot que
réjouir ne remplace pas. (In., ib.)
Es.ioissABLE, esjoîiissnble, adj., dont
on peut se réjouir, qui cause de la joie :
Cum bone clio?e e ciim esjoissniile habi-
ter frères en une chose. (Liv. des Ps., Cam-
bridge, cxxxil, 1, Michel.)
Plaudibilis, esjoissahles. (Calholicon, Ri-
chcl. 1. 17881, et Gtoss. de Salins.)
Plaudibilis, eajovissnble. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f» 229 v».)
Le stoique dit que tout ce qui est bon est
choisissable, le choisissable esjouissable,
Vesjouissable bienheureux, le bienheureux
désirable. (Cholieres, Apresdinees, iiii,
f 136 r», éd. 1S87.)
Aussi est il bien de se brusler la main
volontairement, pour monstrer une singu-
lière affection a sa patrie : mais ces choses
la sont elles fsjouîSsa6(es? (Id., ib., f» 137 r".)
Le bon estât vertueux, désirable et es-
jouissable. (Id., ib., r 138 V».)
Es.ioiss.\NCE, esjoui., esjotiy., ejoui.,
s. f., réjouissance :
Faire feux et autres esjnissances. (1465,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
En nng lien plein d^esjouUsaiicf.
(Hist. du viel lesl., 732, A. T.)
Or chantons en vraie nnité
Ponr demnnstrer fsjoui/ssaiirr.
(Gbeban, ilisl. de la pass., .'12916, G. Paris.)
Je m'en voys en e^joui^aaiice
D'esprit. la mort ne doubte pas.
(Act. des Aposl.. vol. 11, f° 2nTi, éd. l.'JST.)
Un beau feu ardent allumé est la déco-
ration et esjowissance de la maison. (Blaise
ViGENERE, Traité de l'eau et du sel, p. 171,
éd. 1542.)
Onelle nouvelle esjoui^sance ?
Qnny î qn'y a t il ?
(Bblleac. la Reconn., V, .S, éd. 1,178.)
Plusieurs philosophes... ont estimé l'or
estre fort propre a maintenir la personne
saine et de longue vie par lesjouissance de
sa couleur. (Du PiNET, Lioscoride, v, 70,
éd. 1605.)
La plus expresse marque de la sagesse,
c'est une esjouissance constante. (Mont.,
Ess., 1. I, c. 75, éd. 1595 )
Je ne sçay quelle esjouyssance de son ame
et une esmotion de plaisir extraordinaire.
(ID., (6., 1. II, c. II.)
Vt lenr ejfttd^^ance on pntPnrl par les brnitï
Pu tambonr, qni les jnîde a ra'*npillir nos frnits.
(Vai'Q., Sal., V. à M. delà linderie, éd. 1612.')
11 se di.sait encore au commencement
du XVII' siècle :
Et a une ejouissance spirituellH en 'on
Sauveur. fCoEFFKT., Tabl. de iinnoc. de
Marie, p. 746, éd. 1602.)
ES.ioissANT, - ouissant, - ouyssant,
adj., joyeux, qui se réjouit :
Chaspun de ma venne doit estre esjainjssans :
Car je fais resjonir les cneurs des vrays an ans.
(.Debal de l'Iter et de l'Esté, Poés. fr. des XV* et
xvi' s., t. VI, p. 190.)
V esjfiuissant tronpean
Des doctes scenrs.
(FiLB. Bretin, Pocs. amour., V it r°, éd. ISTB.)
— Réjouissant :
Choses esjouissantes. (R. Est., Thés., De-
licium.)
E.S.JOI.SSEMENT, esjolssemant, esjoys-
semenl ,esjouis«ement, esjouyssement, esjoies-
sement, s. m., réjouissance, jouissance :
Al Deu de leece e de mun esjoissement.
(Liv. des Ps., Cambridge, XLII, 4, Michel.)
Glorie e healled devant le vnll de lui,
force e esjoiessemenz el saintuarie de lui.
{Ib., xcv, 6.) Var., esjoissemenz.
Apres li est encontre alce
Tôle la gent comoneument
Repleni A'esjoissement.
Nuls ne fu mais en vile entrez
Sos ciel plus i fust desiriej.
(Ben., D. de Narm., II, 10801, Michel )
An Vesjoissemant del saint Espirit. {Li
Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms. Ver-
dun 72, I" 3.)
Autre n'aTera de mei nnl esjoissement.
(Ilorn, i280, Michel.)
Ovacio, csjoissemens. {Calholicon, Richel.
1. 17881.)
Espérance amaine esjoissement et plaisir.
(.1. DE Salisb., Policrat., Richel. 24287,
f» 72'.)
Prinl ung tel esjouissement en soy qu'elle
en cheult en maladie. (J. Chartier, Cftron.
de Charl. VU, c. 108, Bibl. elz.)
Tout plesir et esjouyssement. {Corresp. de
l'emp Maximilien l" et de Marg. d'Autr.,
t. I, p. 440, Doc. inéd.)
Maintenant vous esjouyssez,et tout cellui
esjouyssement est mauvais. {Bible, Epist. de
St Jacques, ch. 4, éd. 1543.)
ESJOUEU (s'), V. réfl., se jouer :
Ainsi void on, ou peu près, un escler
An bort du ciel s'esjoner promptemenl.
Faisant cent jours petis en un moment.
(Est. Forcadei., Conipl. sur le trépas de J. Forea-
det, éd. i:ial.)
ESJOUIR, voir EsjoiR.
BS.IOUISSABLE, VOiP ESJOISSABI.E.
ESJOUISSANCE, Voir ESJOISSANCE.
ESJOUISSANT, voir ESJOISSANT.
ESJOUISSEMENT, VOir ESJOISSRMENT.
ESJuiciER (s'), V. réfl., s'accuser?
Vaila Foulques, qu'entre François trova.
As piez li chiet, trailoi- s'apela,
Ainz nus pechierre plus ne s'esjuiça :
Ber, fai joslise d'orne qui forfait l'a.
(IIebb. Leduc, Foulq. de Candie, Richel. 2.5518,
P 121 T».)
ESJUNER, voir ESJEUNER.
ESKAANCE, VOir ESCHEANCE.
ESKACIER, voir ESCHACIER.
ESKAFFAiRE, S. f., échafaud :
Hz fut decolleis sus une eskriffaire de
bois. (J. DE Stavelot, Chron., p. 579,
Borgnet.)
ESKAIR, voir ESCHAIR.
ESKAis, adj., petit ?
Dont es armes suir ne gist mie meffaîs,
Ainz en est chascuns bons, bien pares et refais.
Mais tout ades vaut mieus li gros que li e,^kais.
(Re/:t. dou paon, Richel. 1.5.SI, f 134 r".)
ESKALETE, VOir ESCHELETE.
ESKALLASTE, VOif ESCARLATE.
ESKALLIN, voir ESCARLIN.
ESKAMIEL, voir ESCHAMEL.
ESKAPELER, VOir ESCHAPLER.
f:SKAR, voir Eschars.
ESKARCHONER, VOir ESCHAREÇONNER.
ESKAREUR, VOir ESCARREUR.
ESKARNAUD, S. 10., sorte de vaisseau :
Tant ne venissent nefs, eskarnard ne dromon
Que par engin nés tornast donc a deslrnclion.
(Th. de Kent, Geste d'.ilis., ms. Durh., Bib. dn
chap., C. IV, 27. B, t' 7 v», P. Meyer. Arclt. des
Miss., 2« série, IV, 121.)
ESKARNIR, voir ESCHARNIH.
ESKAUCIRER, VOir ESCHACCIRER.
ESKE, voir ESCE.
ESKEC, voir ESCHEC.
ESKEIR, voir ESCHAIR.
ESKELOR, voir EsnUEILLIR.
ESKEPEIR, voir ESCHIPER.
ESKEQUERÉ, VOlr ESCHEQUERÉ.
ESKEQUIET, VOir ESCHEQUIER.
ESKERDE, voir ESCHARDE.
ESKERIEMENT, VOir ESCHARIEMENT.
ESKERISSEEUR, VOif ESCHARISSEUR.
ESKERMEK, VOir ESCREMER.
ESKERMIE, voir ESCREMIE.
ESKERMIR, voir ESCREMIR.
ESKERMISOR, VOir ESCREMISSEOR.
ESKERNIR, voir ESCHARNIR.
ESKERPE, voir ESCHARPE.
ESKEVI, voir ESCHEVI.
ESKEViRON, S. Hi., chevron ?
.1. escuier de Bretagne qui s'armoit de
gueulles a deux eskevirons eslie[ke]tez d'or
et d'azur. (Froiss., Chron., Richel. 2644,
f" 10 r».)
ESL
ESL
ESL
KSKIEC, voir ESCHEC.
ESKIEFAUDER, VOir ESCHAFAUDER.
ESKIEKEK, voir ESCUEQUIER.
ESKIELE, ■voir ESCHIELE.
ESKIEPIR, voir ESCHAPIK.
ESKiEPONER, V. a., faire éclore :
Lui meisme doit enrolper
Quant lor doirlere ot ea foire.
Por ce est ilroiz que lor nis poire.
De l'uef porai je bifu giter
Et par calour eskirpmer.
Mais neent fors ie lor nature
Maleoit soit tel uoreture.
(Marie. /<i( d'ïsopet. lxxx, var., Roq.)
ESKIERKELÉj Voir ESCHEQUERÉ.
ESKIERKERË, VOir ESCHEQOERÉ.
ESKiERïiiE, voir ESCRHaaiE.
ESKIERMIR, voir EStiREMIR.
ESKiEUj voir ESCUIF.
ESKIEUMENT, VOir ESCHIVEMENT.
ESKIEVER, voir ESCHIVER.
ESIilF, voir ESCHIF.
ESKIGNIER, voir ESCHIGNIER.
ESKINEE. voir ESCHINEE.
ESKINGIER, voir ESCHIGNIER.
ESKioLS, S. m. pi., éclats, fragments:
Trop a son espiel bas porté.
Si a en la leste assené
Le noir ceval desor les iols.
Que el cerTel met les esiciols.
(Parlon., 3057, Crapelet.)
ESKIPART, voir ESCHIPART.
ESKIPESON, voir ESCHIPESON.
ESKIPPER, voir ESCHIPER.
ESKIPRE, voir ESCHIPRE.
ESKIUWER, voir ESCHIVER.
ESKIVEE,Vûir ESCHIVEE.
ESKIVER, voir ESCHIVER.
ESKOKiER, V. a., briser, rompre :
Cascuns des escaillons fu si fors et si les
Que il sosteuist bien .m. chevaliers armes.
Mais al joindre en mi Im fu li Turs oblies,
Li quirs i fu .1. poi e^ikolàes el fauses.
{Les Cheiifs. liichel. l'2o58. f° 90"'.)
H -Norm., vallée d'Yères, s'écoquer, se
casser ; « N'serre point trop l'corde, é va
s'ccoquer. > Se crever de manger : • J'm'in
su donnai à tout écoquer. »
ESKUEILLln, voir ESCUEII.LIR.
ESKUMENGIER, VOir ESC0.y ENGIER.
ESKYRMYR, VOir ESCREMIR.
1. ESLACiER, V. a., délacer :
Tantost deslaice le poitrail
Au cheval et l'a eshcic,
S'osle le frain et l'a laissié
Paistre, c'asses herbe i avoit.
(.CItev. as .11. csp., G330, Foerster.)
2. ESLACIER, eslassier. v. a., enlace
Mais anemis m'eslassf, c'est pites ;
Bien voi. mes doqs est del munde banis.
(Jeh. de le Mote, li Regret Guillaume, 1161,
Scheler. J
— Eslacié, part, passé, pris dans un las,
dans un piège :
Les cuers eslaciez es roiz au deable.
(1279, Laurent, Somme, ms. Chartres 27d,
fo 44 vo.)
ESLVECCEIUENT, VOir ESLEECE.MËNT.
ESLAICHEMANT, VOir ESLASCHEMENT.
ESLAIDER, voir ESLOIDER.
eslaidiRjIIv. a., enlaidir :
Mult eslaittist sa face.
(Roum. d'Mi.r., f° T", Michelant.)
— Considérer comme laid, mépriser :
La grans amors de Dieu li fait si eslaidir
Tôle l'onor dou siècle quanqu'il i puet coisir
Tôt li'sanble folie quanque il voit bastir.
ine SI Aleiis, 90, Ilerz.)
ESLAIECIER, voir ESLEECIER.
ESLAINDE, voir ESLINGUE.
ESLAis, esljys, cslaix, estes, estas, eltes,
eteis, elez, entes, s. m., élan, en particulier
celui d'un cavalier qui charge :
Fait Sun eslais veant' [tels] 'cent mille homes.
(Roi., 2997, Millier.)
Fait Sun eslais, si tressait un fosset.
(li., 3166 )
E les Yrreis a graot eleis
Suèrent la gent enjleis.
(Conquesl of In-land, 600, Michel.)
Et flsl .1. eslaix parmi le preit por son
eliival eschal'elr et euagrir. (S. Graal, Ri-
chel. 24o5, f» 294 v°.)
De plaia é'slais's'encontrent du tout abandonné.
(Fieraliras, 771, A. P.)
Gerars îst fors, le pont trespasse
.II. eslais fait en poi d'espasse.
(Gib.de Montr.. la Violetle, ISI'2. Michel.)
Sire, dit Aupatriz, ou alez tel estais*
(l'arlon., Hichel. 19152, f 171».)
Que lances gietent et escus
De plain enles, les cous tendus.
(Mhis, Ars. 3312, !' 73''.)
Des grosses lances que fer tienent.
S'entrefierent de plain eslais.
(Durmars le Gallois. iGSO, Slengel.)
Trestot se fièrent a un fais
En la presse de plain eslais.
(Il>.. 8009.)
Volontiers ce chemin qnerroie.
S'il lert trové, je m'i lerroie
De plain esles sans contredit.
(Jeh. de Meu.no. Rose, 1006S. Méon.)
El tonel saut de plain estais.
(Dame qui eonctiia le preslre, ms. Berne 3S4,
r 85».)
.1. eslais fet vers Karles le poissant.
(Olinel, 3U, A. P.)
Li Sarrasin est ou destrier montez,
Un eslais fet. puis s'en est retoruez.
(II/., 378.)
Et li enfez brocha le bon cheval coursier ;
Tant bel sot sou esles el fere el ramener
Que tous cheus qui y sont en a fol merveiUier.
(Voon deSlaience, 4962, A. P.)
Kt pais courent le règne a grans eslays.
(Eu.si. Desch , Poés., Richel.SiO, f° 113''.)
Si saillit tout de plain eslai/s jas du des-
trier. {Gérard de Nevers, II, xvii, éd. 1723.)
Et de grand voulenté ala ferir de plains
esluis en ses ennemis. (Monstrelet,
Chron., II, 74, Soc. de l'H. de Fr.)
Alors Loys l'escu au col, la lance au
poing, sailly sur sou destrier, puis fislung
eslays panuy la plaine. {Hist. des Seign. de
Gavres, f''26 r», Gacliet.)
— Jaillissement :
Trence lor poins, et pies et bras,
Que sans, a merviUos estas,
Lor saut des cors esp ssement.
(Be.\., Troies, liichel. 375. V 95".)
— A estais, de toutes ses forces, à toutes
jambes :
Il se regarde, vit l'empereor d'Es
Devant les autres qi le siut a esles.
(Raimd., Ogier, 9012, Barrois.)
Dusqne an Cercle nel bailleront aimes.
Ce est une eve qi malt cort a esles.
(Id.. ii., 9022.)
Quant .1. mes i vint a eslaiz
Qui lor renonce cest péril.
(Rom. de Thebes, Richel. 60, f» 12'.)
Alant es poignant a esles
Le destrier Kou le senescal.
(Aire per., Richel. 2168. t° 3'.)
Quant sor lui vint li rois Ydes
Et si conpaignon, a esles.
(Ren. de Beadjec, li Biaus Desconneus, 5553,
Hippeau.)
— Fig. :
Ses compaingnons donoil chevaas et sor et bais.
Cites, or et argent a force et a eslais.
(Gdy de Camb.. Richel. 21366. f 221*'.)
— D'estais, de toutes ses forces, à toutes
jambes ;
. E cil da castel d'autre part
Li revient quanqu'il pnet d'eslais.
(Sarrazin, Rom. de llam, ap. Michel. Ilisl. des D.
de Norm., p. 259.)
11 vient a lie corant sempres d'eslais.
(Ger. de Ross., p. 368. Michel.)
— Le ejrant estais, au grand galop :
Une rote pris, vinc après
Sur mun désiré le grant elez.
(Tristan, t. Il, p. 126, Michel.)
E.SI AISANCE, eslesance,\&. {., élargisse-
ment :
Uihitatio, eslesance. (Gtoss. de Conclies.)
ESLAISCIER, voir ESLAISSIER.
ESLAisE, S. f., élargissement, exten-
sion, dilatation :
A Jouet le nassier sur sou mes et pour le
alongH, six deniers ; a Pierot Piket pour
Vestaise de son mes sur la fossee dix de-
niers. (1340, Arch. JJ 72, f» 157 v.)
Bessin, étéze, largeur.
ESL.AiSEMEXT, - asemctit, eleseivent,
s. m , élargissement :
Du beslenz ki estoit entre nos de Veslase-
menl des fossez deu chastel de Contiens,
(1243, ConQans, 165, Arch. Meurtbe.)
Pur Neptaliai, qui sone elesemeiit, enten-
dez cens qui ont eu eus charité, qui si est
lee et large qu'ele s'estent ne pas seule-
476
ESL
ment jusqu'à l'amor de Deu, mes del
prisme et de l'anemi. iComm. s. les Ps.,
Richel. 963, p. 92'.)
Dilatatio, eslasemens. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
1. ESLAisiER, eslasier, eslesier, eslessier,
elaisier, eslaissier, esleissier, elaissier,
esliser, verbe.
— Aet., élargir, dilater, étendre :
Eslaise ta bûche e je l'emplirai. {Liv. des
Ps., Cambridge, LXXX, 9, Micbel.)
Eslaise et œvre ta boche en confession
je l'emplirai. {Comm. s. les Ps , Richel.
963, p. 201» )
U eslessent lor filateres et accroissent
lor fratiL'es de leur robes. {Bible, Maz.
684, f'>239''.)
Totes les haies devant nomees puent...
amender... sains elles elaisier ne enlou-
gier. (1299, liôle, Arch. de 1 Etat, à Gand,
1046.)
Ua laiseron foot aporter
Por les jambes oiiex eslaisier.
(Fabel d'Aloid, 932, ap. Méon, Fabl. et cont.,
III, 3oG.)
Dilatare, eslasier. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
— Fig, dilater, faire épanouir :
Et est temps de présenter le vin qui
selonc le dit du prophète David elaisse le
cuer de l'omme. (Maiz., Songe du viel pel.,
III, 34, Ars. 2683.)
— Faire développer :
Car sovent, quant par dedens de trop
parler nous nos teuons, grant plenté de
paroles eu nos cuers nous elaissons. (Li
Ars d'Amour, I, 306, Petit.)
— En t. de monn., aplanir les bords
d'une pièce de monnaie :
Nul monnoier ne puisse mouiller sa
fournaise puis qu'il auront eslesié. (1327,
Arch. JJ 64, f" 298 r».)
— En t. de métiers, eslaisier un drap,
le tirer en large pour le mieux étendre :
Iceulx draps seront eslisez a 1 endroict
de la raye. (1467, Ord., xvi, S91.)
— Réfl , s'élargir :
S'eslaissa li quors tant e crut.
No pout restreiQiire. quant il dot.
(Rou, 3' p., 2383, ÀQdresea.,
— Neut., se répandre, s'étendre :
Ejt lear povoir si croistre par tout et eslaissier.
(J. DE Meung, Test., Vat. Clir. 367, f° 15^)
— Eslaisié, part, passé, large :
Kar li poDz loi'ellargisseit
Et de dons pars si k'il le veeit ;
Tost fn li ponz si csteissirz
Q'uns ctiars i poul aler chargiez.
(Marie, Purg. de S' Patrice, Riehel. 23407,
f 11 il".)
Bessin, e'i^zier, élargir
2. ESLAISIER, voir Eslaissier.
ESLAisiR, v. a., relâcher, affranchir,
délivrer :
Si me menad la u il me eslaisid e deli-
verad mei de aoguisse. {Rois, p. 207, Ler.
de Lincy.)
1. ESLAISSIER, eslaiscier, eslaisier, estes-
ESL
sier, esleissier, eleissier, esleceir, eslaseier,
ellessier, eslozier, alaissier, verbe.
— Act., laisser courir, lancer impé-
tueusement, lancer à la course :
Lors vait parmi le piet, son cheval estaiisant.
(Roum. d'Ali.i:. f» 10% Michelant.)
11 porent eslaissier lor chevaus. (S.
Graal, Vat. Chr. 1687, f" 38''.)
Si verrai com la ses .i. cheval eslaissier.
{Episode des chelifs, p. 204, Hippcan.)
Il a le ceval eslaiscié.
(Aire per., Richel. 2168, f 3')
Lors point son ceval et eslesse
Entre U ilame et la maislresse.
Wancand.. Richel. 373, f 256''.)
Pois nnt les chevaus eslaisies.
(G. DE MoMR , la Violette, 3526, Michel.)
La langhe s.ngetnent doit eslre refrénée,
ne mie sans loiieu eslaissie. {Li Ars d'A-
mour, l, .307, Petit.)
— Réfl., s'élancer, fondre :
Alant c'eslaisent, les trains abandoaez.
(Girlerl, fra?., Arch. Aube.)
A tni s'exlnisse, sel ferist'voireraent,
Qnant l'erapereres par le maatel le prent.
(Garin le Loh., \" cbans., inï, p. 126, P. Paris.)
Et Bauiloins s'eslaisse, an l'estor est antrez.
(J. BoD., Sttx., CLxxxviii, Michel.)
U s'eslozat si cum li giganz por corre la
voye. (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
f 4 r».)
An seneschal s'est eslaissie,
Ferir le qnid" de l'espié.
(Floire et IKanceflor, 2» vers., 889, da Méril.)
A lui s'eslaisse, et cil l'aient.
(/*., 097.)
Issi Renart_Je sa tesniere.
Si s'eslessa par la bruiere.
(Reaarl. 12999, Méon.)
A cesl mot s' eslaisierent des Turs quinze millier.
(Chans. d'.inlioche, II, v. 622, G. Paris.)
Quant Sarrasin l'eDlendent, si 5*i vont eleissier.
(Fierabras, Vat. Chr. 1616, f 62».)
Ellessiez s'est Brullans.
(;*., f 83\)
Brandit la hante, vers lui s'est ellessiez.
(Olinel, 203-2. A. P.)
Leur llo vers le monlin s'eslesse.
(GuiART, Roij, lign., 17583, W. et D.)
— S'eslaissier d, fig., s'abandonner à :
Li ptnsor sont si effronté
Et si a raal faire s'e\tai\senl
One lor mesfais mie ne laissent
Pour Dieu ne pour te cri dou mont.
(.\lart. Dis des Sag., Ars. HU2, P 14!J'.;
Vous n'apprenez pas les choses que vous
deussiez aprendre et vous exercez et
hantez seulement es choses dont l'ou-
bliance est prouffitable, et vous y eslaissiez
et estendez. (Oresme, Rem. de fort., Ars.
2671, f''17 r».)
— Neutr., se lancer, se répandre ;
Ke li veist des espérons brochier
Et per la corl guenchir et eslaseier.
(Gir. de Viane, Uichel. LUS, !" 5'.)
Apres les Sarracîns et poindre et esleissier.
(Fterabras, Vat. Chr. 1616, f 23''.)
— Eslaissie, part, passé et adj., à toute
bride, en toute hâte, avec ardeur :
ESL
Celle part vint corans et eslaisies.
(Gar. le Loh., 3« chans., v. P. Paris.)
Es vos Sadone pognant tons eslaissies.
(Raimb., Ogier. 1301. Barrois )
Eis vos painant II quens de Flandres
Tut eslecé parmi la lande.
(La Mort du Roi Gormond, 63, ap. Reiff.. Chrott.
de Slousket.)
A tant ez les Iraitors pongnant toz estaisiez.
(Parise, 2002, A. P.i
Parmi la porte s'en ist tonz eslaissiez.
(Amis et Amiles, 192.", Hoffmann.)
Si s'en fuient col eslainié.
(RUTEB., Voie de Parad.. Richel. 163.4, P 90 r".)
Fuant s'en eschapperent de bien coarre alaissié.
(Girarl de Ross., 4702, Mignard.)
2. ESLAISSIER, voir Eslaisier.
ESLAMiNEUR, s. m., lamineur :
Jacques Tourlier, eslamineur. (1458,
Noyon, ap. La Fons, Art. du Nord.)
ESLAN(EN), locut., d'un élan, avec em-
pressement, avec célérité, tout d'un temps :
Mais en eslan s'entrat-ordereot
Par les baus clers qui s'en meslerent.
(MoosK., Cbron., 13128, Reiff.)
Li rois tint conte Galeran,
Et SI abati en eslan
Tout le castiel de Valentin.
llD., ib., 18136.)
ESL.ANCÉ, voir Eslanché.
ESLANCHÉ, esiance, adj., lâche, alangui;
La Femme.
Voslre bas est trop eslanché.
(Farce de Frère Guittebert. Ane. Th. fr.. I. 310.)
La mandragore assopit les sens, elle
rend les hommes lasches, tristes et es-
lances, mornes et sans aucune force. (Paré,
XXlil, 44, .Malgaigne.)
ESLANDiR, V. a., exiler :
Car si tn ieres eslandis,
Tost seroies onlre wandis
G a Barlete o a Brandis.
(Jean Boiiel, li Congié, 426, Rumania, t. IX,
p. 242.)
ESLANGOURÉ, elaiigouré, adj., languis-
sant :
L'Allemagne, haletante et désormais es-
langouree parla fréquence des cruautez et
des tyraunies de l'empereur. (Du Villars,
Mém., I, an 1330, -Michaud.)
Et la vie et la voix perdit elangouree.
(Rebi Belleau, Poés., 111, 137, Gouverneur.)
ESLANGOURiR, elançourir, elangorir,
V. réfl., tomber dans la langueur :
Les humeurs par l'accointance et com-
munication qu'elles out ave: le corps
s'etangourissent. (J. G. P., Occult. merv. de
nat., p. 268, éd. 1567.)
— Eslangouri, part, passé, languissant :
Secouruz de pain et de vin aussi tost
ces pauvres soldats, qui n'avoient mangé il
y avoit près de vingt quatre heures, eslaut
eslangouris de misère. (Du Villars, ife'm.,
IV, an 1353, .Michaud.)
Comme un cheval maigre et elangory
mis a l'herbe, qui se reffaict et se remet
soudaiiipmeui (liRANT.,fiodomont. espaigrt.,
t. Il, p. 33, Buchon.)
ESL
ESL
ESL
177
Guernesey, elungouardi, languissant.
ESLANGUE, adj., à qui l'on a arraché
la langue :
Ceres, ooas n'avons plus art. couia;;e ne voii,
Ponr imiler les traitz de frizare etlieiee,
De Progoe ou de sa sœur eslanyne de Teree.
(L. Papon, Pasior., II, i. éd. 1857.)
ESLANGUÉ, el., part., à qui l'on a
arraché la langue, sans langue ;
Grenoille elanguee. (Du Pinet, Pline,
XXXII, 5, éd 1566.)
Or ça, Monsieur le seneschal, qu'est
devenue la teste de vostre ennemy? — La
voicy toute preste, respond Aginguerrant.
— Qui en a eu la garde depuis la mort de
la beste? — Non autre que moy, respond
le seneschal. — Avoit elle pas une langue?
— Ma foy je n'en suay rien... Pauvre d'es-
prit, ajouta le prince, ainsi que ne regar-
dastes si la beste estoit eslanguee quand
vistes son victorieux auprès, de mesme
sorte estes vous mal avisé demandant
contre tout droit ma dame IseuUe. (J.
Maugin. Noble Trisl. de Leonn., c xxxv,
éd. 1S86.1
ESLANGUETTÉ, adj., taillé en lan-
guettes :
Les autres avoient une faisse eslangueltee
de blanc et de noir. (Froiss., Chron., liv.
Il, p. 219. éd. 1559.)
ESLANGuiR (s'), V. réfl., toujber dans
la langueur :
0 combien tons hâves palissent
Qui par ûe\ia.uche s'etaiig!a:ist'nt
Continuans la volupté !
(J.-A. DE Baif, tes Mimes. 1. IV, f" 153 v", éd.
1619.)
ESLANTiz, s. m., cheval trop lent :
Qoact Richiers l'antandi, ne le prise i. matin.
Il li al Irestouroé le destrié arabi,
Vet l'erir le païen Jesoz son esca bis,
Desoz la bocie a or li ai frait el maumis.
Et le haubert don dos Uerol et dessarlis.
Ou cors li mist le fer de sou espié bruni,
Tant coui haute li dure, l'abat mott estordi;
Puis a pris le cbcvaul por les renés d'or Hz.
Venuz est a son père, si l'ai a raison mis :
Prenez cel bon clievaul, sire pères, fait il.
Il est miaudres dou vostre, je le sa bien de fi.
Vos revenez de Home, si estes penanaz (sic).
Clst vus aurai meslier sor mon maître, a Paris,
En la cort Cloovis, le roi de Sam Denis.
— Richiers, dit Joceranz, de Dieu v"^ merci.
Lors est montez ou frois et laise i'eslanliz.
(Floov., 1734, A. P.)
ESLAKDE, S. f., levisr, gros bâton :
Ung gros baston en façon d'un levier ou
eslarde d'une charrette! (1478, Arch. JJ
205, pièce 163.)
ESLARGEMENT, - unt, S. m., action
d'élargir, élargissement ;
Exceptaz que sain tôt agait se ung drap
ne poeit avoir son droit large et que en le
eslargent eis rammes. il fallist sain agait
environ dos deis d'ome de large, lesquels
dos dois se il lo couvenlast per force tant
eslargie, que on le lei mist, per loquel es-
largemant et contraigniement li drap se
porrei rompre et intreouvrir et esclaffar.
(1412-1414, Ordon. au sujet de la fabric. des
draps, Arch. Frib., 1" Coll. de lois, Rec.
4ipl., VII, 23.)
Et le islargement mis a plaine délivrance.
[Stat. de Paris, Vat. OU. 2962, f» 105 v».)
ESLAKGiB, S. f., largôUF donnée à une
chose ;
Ensi cora desus de cel plus est dit por
lo tait deis drap large e.xcepta au.xi ou fait
de Veslargie se dos doit d'ome ou large
fallissant, sain agait, que por cen non r'e-
magaiez pas a selar ensi per les magniere
quel desus est dit, de cellour dos dois ou
fait deis dit drap Inrge. (1412-1414. Arch.
Fribotirg, 1" Coll. de lois, Kec. diplom.,
VII, 24.)
ESLARGiER, -ffer,v. a., élargir, étendre;
A .11. mains doit le mantel prendre.
Les bras eslargier et estendre.
(Rose, ms. Corsini, P 91''.)
Pour la foy catholique deffendre ou
eslarger. {Le Livre de Passe-Temps.)
— Accorder largement :
0 très douche et lar^e aumosniere,
Grans besoins est tjue ta main large.
As povres sa bonté eslarge ;
Car nostre vie est près de marge.
(Reclus de .MoLlE.^s, Miserere, strophe 268.)
Deux voet sa jrrare cslaTtjier en pardons.
(Le Rom. des romans, p. 70, Bull, des A. T.,
18811, n" 2.)
ESLARGiR, - guir, verbe.
— Act., ouvrir :
Nous vous mandons que a ycellui Guil-
laume vous eslargissiez la dicte prison.
(14 mai 1341, Reg. du Parlem., Arch. X
8837, f" ■il\)
Cellui jour nous eslargismes la prison de
monseigueur audit .Martin. {Jurid. de ta
sale de S. Ben., f- 46 r», Arch. Loiret.)
— Épancherj répandre, donner libéra-
lement ;
Se entra tout seul eu sa chambre, et la
eslargit la grant douleur qu'il avoit tenue
close et en secret eu son estomac. (rrû(/«s,
Nouv. fr. du xiv° s., p. 246.)
0 divine essence,
Qui de vostre douice clémence
Wavez estargi et donné.. "^
(Greba.n, Mist. de la pass., 21221, G. Paris.;
— Réfl., s'éloigner les uns des autres ;
Quant li arcier furent" devant, si s'eslar-
girent et commeneierent a traire de grant
manière. (Fkoiss., Chron., VI, 125, Luce.)
— S'étendre longuement :
Je me suis eslargi peut estre et eschauffé
en mes paroles. (G. Chastell.\in, Exp. sur
verilé mal prise, vi, 433, Kervyn.)
— S'efforcer :
Or me doy a tous jours de bien faire eslari/uir
Et de hardieraent batailles maintenir.
(B. *■ Sei-.-i. , lUO, Bocca.)
— Aller jusqu'à, prendre sur soi de :
Et pour encores tousjours l'abuser, iceluy
Granvelle s'eslargit envers ledict seigneur
de Velly ambassadeur, de luy déclarer la
volonté qu'il disoit qu'avoit l'Empereur de
faire le mariage de la fille de Portugal, fille
de la Royne Aleonor,avecques monseigneur
le Dauphiu. (Mart. du Bellay, Mém., 1. IV,
f" 136 r», éd. 1569.)
Que ledit ambassadeur se seroit eslargy
jusques a dire a luy empereur dessusdit,
que.. (GuiLL DU Bellay, Mém., 1. V,
f» ISO F', éd. 1569)
ESLARGISSEMENT, - guissement, s. ni.,
délai :
Lesquels habitans se comparurent oudit
hostel. Duquel eulz assamblez, ledit rece-
veur leur nst commandement, de par ledit
monseigneur l'evesque, qu'ilz esleussent
certains collecteurs, pour asseoir ladile
taille, en la manière accoustumee ; lesquels
habitans furent de ce reffusans, et, pour
ce, ledit receveur leur deffendi le partir
dudit hostel, jusques ad ce qu'ilz eussent
esleu lesdiz collecteurs ; et depuis furent
eslargiz par nostre dit devancier jusques a
un anlre jour ensuivant, a la requeste des-
diz habitans. Auquel jour de eslargissemenl
comparauz, lesdiz habitans requisrent con-
gié de eulx assembler, pour constituer
procureur pour garder leur droit et pour
faire une taille de ii= frans ; lequel congié
leur fu octroyé, et avecques ce leur fu pro-
longié leurdit eslargissemenl jusques a un
autre jour ensuivant. (1381, Cil. du bailly
de l'év. de Pans, Cart. de Notre-Dame, lll,
327.)
— Largesse, don, abandon :
.\pres la lassetet et le travail des grans
[laines et des grans angouses d'infer, prist
iilinanages humains repos et asouagement
en l'eslarguissement que li fix Dieu fist de
soi meisuies en la vraie crois. [St Graal,
II, 493, Hucher.)
ESLARGissEUR, S. m., celui qui élar-
git :
L'antimoine a davantage la vertu d'es-
largir les yeux, et pour ceste cause les
(irecs le nomment quelquefois platyoph-
talme, c'est a dire eslargisseur d'yeut.
(Grevin, des Venins, Disc. s. l'antim., éd.
1568.)
ESLARGiTioN, - ciou, el, S. t., action
de donner largement :
Charitable eslargilion. (Roi René, Morli-
fiement de vaine plaisance, OEuv., t. IV,
p. 39, Quatrebarbes.)
Doyvent estre piteuses par elargicion de
grans aumolues. (J. Bouchet, Noble Dame,
fo 23 v, éd. 1536.)
ESLARGUISSEMENT, VOir ESLARGISSE-
MENT.
ESLARMÉ, el., adj., épuisé de larmes :
Moy ne le pouvant plus de mes pleurs arronser.
Que feray je elarmee, helas ! que le baiser ?
(Grevin, Jf. Ant., v, éd. 1562.)
Elarmé de pleurs, that can weep no
more; whose eyes are -wholly drained vrith
luuch weeping. (Cotgr.)
ESLAS, voir ESLAIS.
ESLASCHEMENT, - aichemcnt, elasche-
ment, s. m., action de relâcher, au propre
et au ûguré :
Por l'amor Jhesucrist ot por mon salvcraant
An reclus me melrai, a Deu ice créant,
Por l'amor B.. sauz autre eslaiehemant.
(Guitecl. de Sass., Illchel. 368, f 138=.)
En disant que on leur feist délivrance
ou recreance de leurs corps ou elaschement
de prison par seurlé. (1336, Arch. JJ 70,
f» 1 r».)
ESLASCHIEU, eslackier, verbe.
— Act., lâcher, relâcher, au propre et
au fig. :
478
ESL
ESL
ESL
Si curt prendre le désirer ;
A nne'parl l'aTeil mené,
Pais si li ad le frein oslé
E la sele li eslacha.
(Le Lai del Desirr, p. 27. Michel.)
- Neutr., se relâcher :
Taut corn Moyses suslint ses mains en
oreisoDS eurent les fiz Israël victorie des
félons, c tantost corne les mains Moyse
de lasseté eslascherent Amalech e li félon
sei avifiorerent e le poeple Deu reuserent.
{Sarmons en prose, Richel. 19323, f" 163 r».)
ESLAscHiR, elaschir, v. a., rendre
lâche :
11 faut que le coin soit d'os, de peur qu'il
ne se rompe en elaschissant et eslargeant
l'escore. (D0 PlNET, PUne, XVII, 14, éd.
15C6.)
ESLASCIER, voir ESLAISSIER.
ESLASEMENT, VOlr ESLAISEMENT.
ESLASIER, voir ESLAISIER.
ESLASSE, eslece, s. {., retard, délai :
Mes voir cil qni rien n'en sauront
Morront de fain et de mesese;
La s'eslrecera san? eslece
Et toz b'ens et tnle plantez.
(EvRAT, Genèse, Richel. l-2.l.-i7. t° 108 t».)
Li ans prende le gage erant sens nnl eslasse.
(Jeh. des Pbeis, Geste de Liège, 14370, ap.
Scheler, Closs. philol.)
ESLAVACE, - asse, ellavasse, elavace,
elavasse, eslevasse, élevasse, s. f., crue su-
bite d'eau, grande pluie :
Certes n'est pas vrais crcsliens.
Quant par si très grant eslavace
La Mère Dieu ainsi derhace.
Par si (ort tens com tous eez.
(G. DE CoiNCi, Mir., vas. Soiss., f 163^, et ms.
Brus., f° 137'.)
Et leiU doit estre li huis c'on le puist
lever tôles les eures c'on en aura mestier,
por besoign de feu u por home u por feme
s'il en l'eve perissoit, u por grant ella-
vasse, u por boe, u por l'escluse forbir se
mestiers esloit. {Pièce de 1243, ap. d'Uerbo-
mez. Elude sur le dialecle du Tournaisis,
p. 33.)
Le nnit Saint Jehan decolasse
Fisl a Tournai tel eslarasse
De pieres de .v. polz de lour.
Voire de .vi. u la enlour.
Qu'aucunes gens prez de -c. ans
>'e Tirent onques en lor tans
Choir si grans pieres ne lens.
(J.iKES DE TouRNAY, Dinanx, Trouv. de la Flandre
el du Tuurn., p. 261.)
Disois encores que lidiz religieus (du
mont S. Martin) me grevoient en ce qu'il
avoieut tourné par un certain cours les
yaues tourbles hors de leur dit -vivier de
Makincourt, el ainssv par temps d'ela-
vasses. (1308, Arcb. JJ"72, pièce 304.)
Se il avenoit que U yauve du dit bies
s'encreusseut pur eslavasses. (1313, Arch.
JJ 33, pièce 50.)
Se lidit bies seurcroissoit par eslavasses.
{1313, Arch. JJ 53, f 22 r-.)
Se il avenoit que par aucune eslevasse li
chemin fussent si empirié que ou n'i peust
bien charier. (1324, Arcb. JJ 62, f' 88 v».)
Par temps d'eslavasse, quant li eaue
tourble aloil par ledit cours. (1339, Arch.
JJ 72, fo 223 v°.)
Afin des poutees et élevasses !aire tourner
par autre voye. (Ib.)
Elavasses. (Ib)
De pluies et de glaces qui desgellerent
furent les champs et les vallées toutes
plaiues, les pons et les chaussées furent
couvertes d'eaues, les elavaces furent si
grans que ce sembloit ung déluges. {Rom.
deJ. Ces., Ars. 3186, f» 104«.)
Fleuves et eslavasses redondoient et
cheoient es fosses. (17 avr. 1448, Sentence
du lieuten. du bailli d'.Am., ap. .A.. Thierry,
ilon. du tiers état, t. 111, p. 363.)
— Fig., comme torrent :
En celle eslavace de délices ne désire je
oultre nule chose. {Miseric. N.-S., ms.
Amiens 412, f» 97 r».)
Bourg., Yonne, élavas, grande pluie qui
noie tout.
ESLAVEMENT, Bslevement, s. m., action
de laver, au propre et au lig. :
Par qui (la mort) el eut V eslavemenl
De faire le saint sacrement.
(Bsx.. D. de Korm., II, 21129, Michel.)
Li hons par cesle auctorité
A l'anciienne diguhé
KeTient, che sachies ïraiement.
Par cest saintisme eslavemenl.
(De Josaphal, Richel. 1353, f» 206 r"; Mejer,
p. 17.)
Confiessions o vraie repentance de cuer
si est eslavemens de toz visses. (H. de Va-
LENCIENNES, 523. Wailly.J
Il vieul al tlum Jordan, c'est albainet a Ves-
levement de ses péchez. Cest eslevement de
péchiez fait l'em nomeement eu baplesme.
{Sarmons en prose, Richel. 19323, t» 176 v».)
Il est malade, fol, lunage.
S'il n'a des doulz eslavemens.
(LEFRA^■c, Champ, des Dam., Ars. 3121, f° Oi^)
1. ESLAVER, claver, verbe.
— .\ct , laver, nettoyer, tremper :
Sont venu a la rive por lor cors eslaver.
(Roam. d'Alix., t° 6', Michelant.)
De mainte lerme chaude et clere
Esleie el arouse sa lace.
(G. DE Coisci, ilir., ms. Brux., f 11'*.)
— Détremper :
Les erres sont si eslavees et mouillées
que les chiens n'en pourroient avoir aucun
sentiment. (Du Eodilloux, Vénerie, f° 33 r",
Favre.)
— Et encore au dix-septième siècle :
Il faut choisir les temps ou un cerf
puisse appuyer son pied sur la terre ferme,
qui ne soit pourtant ny trop dure, ny trop
molle, et ou le sentiment s'y conservera
quatre, cinq et six heures, pour les jeunes
chiens, pourvu qu'il ne vienne point do
jiiuye qui les elave. (Salnove, Yen., p. 61,
éd. 1663.)
Une grande nuée peut tomber a l'i'mpro-
visle qui elavera les voyes du cerf. (In., ib.,
p. 156.)
— Au sens moral, comme laver :
L'iniquited de sa mère ne seit eslavee.
{Liv. des Ps., Cambridge, cvili, 13, Michel.)
Vit sainte iglise .eisi aOite, '
Et si abaissie e despite.
Qu'il oui en Sun sanc eslavee
E en saiuz lonz régénérée.
(Be:^,, O.deNorm., II, 19, Michel.)
Por eslaver les nos péchiez.
(Delivr. du peup. d'Isr., ms. du Mans 173,
f» 52 y'.)
Et ke vos am'^s eslaiois
Del pecié dont iesles luil plain.
(Sie Thais, Ars. 3327, f 13''.)
Por eslaver nos de péchiez.
(Gerv., Besl., Brit. Mus. add. 28260, 1° 85 v".)
Ja si n'iert orz ne si lâchiez
rie d'orz péchiez si enbavez
Par lui ne soil tost e.^larez.
(G. DE CoiNCi, ifir., Richel. 2163, P 18».)
Eslaver de Ions vices daingne ma lasse d'ame.
(Id., Prière, ms. Soiss., f" 213*.)
Esmondon et eslavon nos âmes et nos
cors de l'ordure de pechié. (Vîto Patr.,
ms. Chartres, f 113 v«.)
Prie a ton fil qu'il nous en lerde
El nous esleve
De l'ordure qu'aporta Eve
Quant de la pome osta la sève.
(UUTEB., l'Ave Maria Ruslebenf, Jub., U, 4.)
Penssez, bon crestien,
Qu« en cest siècle terrien
Faciez vos maus si eslaver.
{Voie de Parad., ap. Jub., (Euv. de Riileb., 11,
260.)
K'ilh nos laist chi si eslaver
K'a sa destre puisons aler
Kanl a son jngement venra.
{Regres N.-D., ms. Turin L V 32, f 96 v».)
— Effacer :
Seienl eslavé del livre des vivanz, e ot
les justes ne seient escrit. {Lib. Psalm.,
0.\f., LXVill, Michel.)
Le nuu de çouls tu eslavas en pnrmena-
bleté. {Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, f° 12 v»
— Réfl., se laver :
En li sai cil s'eslaveroni
Qui de ci qu'a lui parvendront.
(Bff., ». de tiorm.. Il, 26020, Michel.)
Si lo, tant ron loisir avons.
Que de nos maus nos eslavons.
{D'un Herm. el d'une Sarras., Ars. 3527, f° 5''.)
— JEstaïe, part, passé et adj., pâle, clair;
11 faut qu'ils soient d'un poil vif, et non
e!ot)e',ny aussi blanc, a cause que les chiens
de ces deux sortes de poil appréhendent
les froids. (Salnove, Vener., p. 58, éd.
1665.)
Ce mot, remarque Lacurne, se dit en-
core dans quelques provinces, en parlant
des couleurs, pour désigner celles qui ont
l'air pâle et clair , comme si elles
avaient été affaiblies en les lavant.
Aunis, élavé, affadi, aqueux.
2. ESLAVER, V. a., couper, élaguer :
Icellui Derrian dist a l'exposant que
c'estoit gr.Tut honte a lui de se venter qu'il
avait eslavé le jour plus de demi arpent de
bois,.... que il en copperoit plus en uu
jour que l'exposant n'en eslavero'it en deux.
(1425, Arch. JJ 173, pièce 333.)
Faire eslaver les baves pendant sur les-
dils flegars. (1307, P'rév. de lieauquesne,
Coul. lùc. du baill. d'Amiens, 11, 230, Bou-
thors.)
ESL.WEY, S. m., synon. d'eslavace :
AUuvio, eslavcy. {Gloss. de Douai, Escal-
lier.)
ESLEACIER, Voir ESLEKCIER.
ESL
ESL
ESL
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ESLECE, voir ESLASSB.
ESLECEK, voir ESLAISSIF.n.
esIjEchement, voir Esleecement.
ESLECTEMENT, S. m., choix :
Des prodommes anciens n'a nniz cnre ;
Ilebontez sont : l'on fait eslectement
Des non sachans.
(Edst. Desch.. Poés., ap. Ste-Pal.)
ESLECTER, - cUpUr, V. 3., émoiider ?
Eslecler les pommiers et armer les entes
des gardins. {Ch. de la fin du xv' s.,
Bonne-Nouvelle, man. de Bures, Arch. S.-
Inf.)
Pour aiwir esleclé, esbranché et nectoyé
les cherisiers, pommiers, periers et rosiers.
{Compte de Deville, 1479-80, ib.)
Cherfouir por cbaciin an en l'un des jar-
dins et elleter. {Bail de 1507, S.-Amand, ib.)
Cbarfouir et elleter le plan des gardins.
{Bail de 1531, S. Wandrille, ib.)
Cherfouir et elleter les arbres et entes
des masures. {Bail de 1S71, Font.-Guerard,
ib.)
Cbarfouir et elleter. {Bail de 1598, ib.)
ESLECTioN, s. f., district :
Greffier en Veslection da Lisieux. (1469,
Monstres gêner, des nobles, Arch. Eure.)
ESLEDECEABLE, VOir ESLEEÇABLE.
KSLEDECKMF.NT, VOlr ESLEEl'.EMENT.
ESLEDECIER, VOif ESLEECIER.
ESLEEÇABLE, esUdeceabU, adj., qui
donne de la joie, agréable :
Pernez salme e dunez tympane, saltier
esledeceable ot harpe. {Lib. Psalm., Oxf.,
Lxxx, Jlicbel.) Psaltier esleeçable. (Var. du
ms. Corb., f" 67 r°.) Lat., psalterium jucun-
dum.
ESLEEÇANCE, S. f., joie, allégrcsse :
Quant li saumes d'esleecance est fcniz.
(Trad.de Belelh, Ricbel. I.'â95, f» 16 r".)
ESLEECE, aleece, s. f., joie, allégresse :
Ja l'en qe la voudra mantenir n'avra joie
ne aleece. {.Ignes etMeleus, ms. Flor. Laur.
Plut, n» 79, 1" 42 r», P. Meyer.)
ESLEECEMENT, - seïïient, esleescement,
- chement, esliesceinent, eslaeccement, este-
décernent, eslechemenl, elleecement, s. m.,
joie, allégresse :
E forsmena sun pople en esledecement.
{Lib. Psalm., Oxf., civ, 41, Michel.) Var. :
esleecement.
Fundez est par eslaeccement de tute
terre. (Psalm , Biit. Mus. Ar. 230, f» 50 r".!
A monlt grant eslcecemant
L'ont receu coninnaament.
(Bï.N., Traie, Ars. .3311. 1» Isl'.l
Quant Franceis entendent le pi .
Que l'arcetesque lor retrait,
Mnt unt ?rant t',ieeccmenl.
(Id., D. de Xorm., II. G47?. Michel.)
.N'enst tant de esleecement
Qni li donast rail mars d'argent.
(Ib., il,.. II, 13306.)
Aies tuit esleesemeiil .
(L\b. Psalm.. LXXX, p. 310, Michel.)
Nostre bouche et lengne ensenient
Fa pleine A' elleecement.
(II'., cxxv, p 3-17.1
Rn joie, en esleecement .
(/«.. ras. Berne 697, f» 21 r".)
Tu PS mes esleecemens . {Bible, Richel.
899, f» 240>.)
N'y a celuy ne soit sanz nnl eslechemenl.
Ulisl. deGer. de Blav., Ars. 3114, f" Ml v».)
r.adite Margot la reconfortoil, et disoit
qu'elle se teust et prenist esliescement en
soy. (Beg. du Chat., I, 348, Bibliopb. fr.)
Fist illec une nouvelle joye, feste nou-
velle et esleesrhement moult grant. (De vita
Chrisli, Richel. 181, f» 17 v».)
ESLEECHIER, VOir ESLEECIKR.
ESLEECIER, ksUechier, esleeccer, tslees-
chier, esleeichier, esleescier, esteessier, estes-
cier, esleezier, eslaiecier, eslaicier, esleacier,
esUescer, elteesscief, eleeschier, eleessier, es-
leechier, esledecier, eslocier, eeslezier, alee-
cier, verbe.
— Act., réjouir, mettre en liesse :
E il vint as aposlles pnr els esleecier.
(Charlemagne. 171, Koschwitz.)
Lors a fait venir sa mollier
Por le vallet esleescier.
(Floire el Blauche/lor, i' vers., 2389, du Méril.)
Que pelis biens diseteus esleece.
(WiLLAJiMEs d'Amikn.i, Clians., ap. Maetzner, Allfr.
Lieder, p. 49.)
Duquel enfant la nativité eslecssa moult
de gens. (JoiNV., S. Louis, p. 189, Cappe-
ronuiiT.)
La biautes de là feme esleece la face del
homme. {Li Ars d'Amovr, I, 284, Petit.)
Vins el sous de luusike esleechent le
cuer. {Ib., Il, 281.)
Ce u'est pas chose qui profite tant a
l'ame ne qui tant i'esleece comme savoir
Its choses a venir par cest art. (Obesme,
OuadWp., Richel. 1348, f° 16 v».)
On dit que bonnes nouvelles esleescent
le cuer d'omme. {Miracles de Nostre Dame,
I, p. 203, G. Paris.)
— Réfl., se réjouir :
Seient cunfundut e seient vergugnié per-
meiit ki s'esteecent en la raeie alûictiun.
{Liv. des Ps., Cambridge, xxxiv,27, Michel.)
E estedecent sei tuit clii espeirent en tei.
(Lib. Psalm., Oxf., v, 13, Michel.)
Haies joie, si t'esliece.
(Wace, Conception, Brit. Mus. add. 15606,
i" 46».J
Qni de près s'esleecce et de lonc se porvoit.
KRoum. d'Alix., t" iT, Micliulanl.l
Cil de Tyr se commencent forment a meivillier
Va li home Alixandre malt a eslaiecier.
(Ib., P l.S''.)
Esloce te, o tu Belleem, et ui sois chan-
tez parlotes tes rues li festivals allobiya !
(S. Bebn., Serm., p. 532, Ler. de i.iiicy.)
Lors se prent a esleecier
La dame au niiex k'ele onques pnet.
(Chev. as .u. esp., 6668, Foerster.')
Et s'eslee(;oit de tout bien, (.lomv , S.
Louis, p. 298, Cappcronnier.)
De en dont nous nos esleecions. (In., ib.,
p. 366.)
Quant Grifon l'a oi, raotilt s'en rslreieha.
(Qaufreu, 3101, A. P )
Jo me puisse elleesscier en la perpetuele
gloire. (Chasse de Gast. Pheb., ms., p 339
ap. Ste-Pal.) ' '
Vous ave.s grant cose et bien raison de
votis esleechier. (Fbotss., Chron., V, 288,
Luce, ms. Amiens, f» 107.)
Hnez se prist an cner monlt a eleeschier.
(H. Capet, 2841, A. P.)
Et les biens cèlerai
Qni me font esteessier.
CJbh. LEscuRF.r,, Chana., Rail, et Rond., 3, Bibl.
elz.)
— Neutr., dans le même sens ;
Esledest li monz Svon, e esledeccnt les
filles Jude. (Lib. Psalm., Oxf., xlvii, 10,
Michel.)
Baudoins i sailli, ainz n'i bailla estrier;
Fort le trneve et senr. n'i ni qu'esleaaer.
(J. BoD.. Hox.. r.xt,ix, Michel.)
A ces dames des chars n'i ot r\M' esleecier.
Dont chascune tenoit son livre on son sautier.
(Gai de Bourg., 3412. A. P.)
Et quant il furent outre n'i ot (\a' esleeichier.
(Quatre fils .iyn:on, ms. Montp. H 247. C 183"'.)
Quant l'oit Jordains, n'i ot qn' eslaiecier.
(Jord. de Slaves, Richel. 860, f" 124 ï°.)
El qnant le roi l'oi, n'i ot qa' esleeichier.
(Gau/rey. 5084, A. P.)
Ne avoyt que ung petit champ de terre,
lequel il labouroit seur et joypulx en chan-
tant et eleessant pour sa bieuheiireuse vie
(BocCACE, Nobles maih., III, 17 i» 77 r»'
éd 1515.) '
— Infin. pris subst. :
Esjoir est, cant li cuers est si joieus que
Il cors meisnies en fet plus bel semblant;
esleeciers est, caul eu se conlient plus
tempreemenl de sa joie. (Comment, en
rom. sur le Sautier, f» 63 v», ps xxx vers.
7.)
— EsleeçanI, pari, prés., joyeux :
La mère des filz esledecante. (Lib. Psalm.,
Oxf., cxii, 8, Michel.)' Var. : esto>c/iaîi(p,
eeslezante.
— Esleecié, part, passé et adj., réjoui,
joyeux :
Mail les rendra esleeicé.
(Adam. p. 60. Lnzarche.)
Moult fist li roine fjrant duel, ne onques
par uul homme mi,rteil ne pot estre alee-
ciee de sa dolor. (S. Graal, Richel'. 2455.
f° 82 r».)
Moult faste ier esleescirz,
El hul estes si corrouciez.
(Dolop., 3:i6-2, BihI. elz.)
Joiant fu et esleesciee.
(I.E Marchant, J/i>. de iV.-fl.,ms. Chartres, f 39''.
La raere fut eslaicee
Qui devant estoit coiirronciee.
Quant sa flile revint en vie.
(Id., «i.. t°14''.)
Se je penisse
Don temps passé eslescid tenisse.
(Froiss., Pofs., Richel. 830, p. 128''.)
ELEECiR, - chir, verbe,
— Réfl., se réjouir :
E lumière vint a nns seanz eu mort, e
cum 71US esleecissu7n luit en celé lumière
que sur nus ert luissant. (Ms. Brit. Mus
Egerton 613, f» 17 r».)
— Neutr., dans le même sens :
ESL
ESL
ESL
Ouant il le -voit n"i ol qa'e.ileechir.
(G. d-HamIone, Richel. :'25516. f» 19 V.)
KSLEEICHIBll, VOIT ESI.KECIER.
ESLEESCUEMENT, VOJr ESLEECKMENT.
ESLEESClEn, VOirESLEEGlER.
ESLEESEMENT, VOir ESLEECEMENT.
ESLEESSIER, voir ESLEECIER.
ESLEGHIER, VOir ESLIGIER.
l.ESLEGiER, - mer, <!!.,v. a., alléger,
soulager :
Et prièrent tut a uoslre Signour qu'il li
eligesl ses dolors. (S. Graal, ni, 715, Hu-
clier.)
L'oure soit beneoite que sui venis car
do la moitiet de ma dolor suis eligtes
d'iteile corn or la voie kant sa yenistes.
{Hisl. de Joseph, Uichel. 24S5, 1- 313 v«.)
Mais por Deu el por moi a eligier d'acune
chose fai tant que eu cesle plaice ou je
suis faices faire acuue religion ou 1 en
preisl Jhesucrlft por moi. (Ib., 1° àil y ■)
Masnoz armos sunt eslegies des péchiez
et délivrées des poigues d anfer. {berm.,
ms. Metz 26-2, 1" 35>.)
Mes Diex, celui qui est es des,
Puel tous les faus droits corrigier,
Et agiîrever et esligier.
(GoDEFROï DE TaRIS, Chron., 3942, Bnchon.)
2. ESI>EGIEU, voir ESLlGIEli.
ESLEIAUTER, VOir ESLOIAUTER.
1. ESLEISSIKR, voir ESLAISSIEB.
2. ESLEISSIER, voir ESLAISIER
ESLENGIER, VOir ESLONGIER.
ESLES, voir ES1.AIS.
ESLESANCE, VOir ESLAISANCE.
ESLESIER, voir ESLAISIER.
1. ESLESSIER, voir ESLMSSIER.
2. ESLESSIER, voir ESLAISIER.
ESLETE, voir ESLITE.
ESLESE, S. f., drap plié en double pour
garnir un Jit de malade :
Deu^; draps a Ut et une eslese de drap
linpe. (1435, Arch. JJ 17S, pièce 346.)
ESLETE, voir ESLITE.
ESLEU, elleut, eslieu, adj., excellent,
distingué, parfait :
La désarmèrent lor gent cors elleus.
(Raimbeiit, Ogier, 13000, Barrois.)
Kallon repaire, li bon rois elleut.
(Id-, ib., \i9:<r,.)
Il et Callot sont a Ogier venus.
Aine n'en sol mot li Danois rlleul.
(In., ili., 129"".)
Car ens es cliiex
Vous a Dies fait sages «7t«.
(J. BoDEL, /! Jus de saint mckolai. Th. fr. au
m. à., p. lis.)
S'il n'est courtois et gentiens.
Et de hardement eslieus.
(Bretel, à Greviler. .\nc. chans. fr. av. t300,
t. II, ms. Ars.)
iilDtrebeisié se sunl de bon cuer eslru.
(Gaufrey, 10165, A. P.)
ESLEUTION, voir ESLIÇON.
ESLEVABLE, adj,, Qui psut SB levBr :
Eslevable : com. Fit to be elevated, rai-
sed, advanced ; reared, bred, brought up.
(COTGR.)
ESLEVANCE, elevaiicc, s. f., élévation :
Merveillables sunl les eslevances, ce suut
les nudes de la mer. {PsauU, Maz. 258,
f» 113 y.) Lat,, elationes maris,
Elevance d'eau, aluvio. (J. Lagadeuc, Ca-
IhoL, éd. Auffrel de Quoetqueueran, Bibl.
Quimpcr.)
— Fig. :
Consurgens temptalum : ceo est esle-
vattce de temptatiun. [Apocal., Ars. 5214,
f» 25 r".)
Mains ilconvient par contrainte eslevance
Qu'honneur, fortune ou amour les avance
En quelque endroit.
(G. CHA'iTEi.i.AIN, Bondel, y, 131, Kervyn.)
ESLEVASSE, VOir ESI.AVACE.
ESLEVATEUR, S. m., celui qui fait sou-
lever :
Dont il seroit bien employé a tels esleva-
leurs de peuple et villenaille, qu'ils nlUis-
sent faire les vignes, labourer la terre, et
les paysans se mettre en leurs places, et
tenir leur chaire el leur haut bout. (Brant.,
Cap. fr., M. de Mercure, Buchou.)
ESLEVATioN, «/., S. f., soulèvemcnt :
Procédant icelluy rumeur d'une soub-
daine estevntion de deux mille janissaires
qui vouloienl forcer ledit lieu de Perra.
{Négoc. de la France dans le Levant, t. I,
p. 2ti3, Doc. inéd.)
I/esniotion et eslevalion faicte par cer-
tains estrangiers appelles huguenaulx.
(1560, Arch. mun. Lyon, BB 81.)
Il n'y a homme en tout le royaume de
France qui ousast lever la leste pour faire
telle esleimtion qui a esté faicte par cy de-
vant. (MoNTi.UC, Lett., aux capil. de Toul.,
31 mars 1367.)
Toutes licencieuses eslevalions de nos
subjects et priuses d'armes nous déplai-
sent grandement. (26 avril 1570, Lell. de
Ch. JX aux consuls d'Agen.)
Et les a si bien gouvernes, quo soubs
luy on n'a point veu de remnemens et
eslevalions que l'on a veu despuis soubs
les autres gouverneurs. (Brant., Capil.
fr., de Tande, Bibl. elz.)
— Sentence élevée .
Fantastiques élévations espagnoles el
petrarchistes. (Mont., Ess., 1. 11, ch. 10,
éd. 1595.)
ESLEVE. eleve, s. f., élévation ; arbres
â'esleve, peut-être , selon Ste-Palaye, les
arbres de haute futaie :
Celuy a qui les moulins appartiennent
peut deacher les dits bois au dire de la
loy ; ou celuy a qui les dits bois, ou arbres
d'cleve appartiennent sera tenu de les re-
tirer et arracher, en estant requis dans les
quarante jours après, a peine de l'amende
de .X. livres parisis. pourveu que tous les
dits bois soient agez de trente ans. (Coût,
de Fumes, Nouv. Coût, gén., t. I, p. 666.)
ESLEVEE, s. f., levée, enrôl
La rébellion est cause que le roy mon
seigneur a commandé a mon cousin le
mareschal de Matignon de lever une armée
et mener le canon pour le forcer. Et pré-
voyant combien cela nous est suspect el
dangereulx pour toutes les églises, j'ay
desliberé d'arresler cesle eslevee d'armée
et assembler le plus que je pourrav de
ceulx de la religion. (20 juill, J583, ïeU.
miss, de Henri lY, 1. I, p. 544, Berger de
Xivrey.)
ESLEVEEMENT, adv.. Orgueilleuse-
ment :
Afin que ceux qui surmonloienl les
autres si esleveement, que nul autre mon-
dain ne les peust humilier, fussent par
eux mesmes réprimez eu humilité sous
Dieu. (A. i:hart., l'Esper., OEuv,, p. 323,
éd. 1617.)
1. ESLEVEMiîNT, - Uevemoit, cHevement,
ellevement, alevement, ateoamcnt, s. m.,
action d'élever, de lever, de s'élever :
E il serai Sire eslievement al aprient.
{Liv. des Ps., '.Cambridge, ix, 9, Micliel.)
Mervillus li eslevement de la mer. {Ub.
Psalm., Oxf , XCII, 6, Michel.)
Li eUei'ement de mes meins
Comme sacrilices vespreins.
(l.ili. Psalm., cxL, p 353, Michel.)
MiTvillous sont les eslevemens et les
haulz flos de la meir. (Ps., xcii, Maz, 798,
f» 228 r°.)
Pour Velievement et l'ascendement des
esloiles. (Oresme, Quadrip., Richel. 1349,
f» 3».)
Velievement et resconsement de la lune,
(lu., ib., f»7'.)
De Vpslievement du tabernacle. (Fosse-
TiER, Chroti. Marg., ms. Brux., l,f° 138v».)
—"Glorification :
Mais non i aU un plus valent
De chpstdun laz l'alevament.
(Aeberic be Besançon, Ale:tandre, 23, Meyer,
/«•<;., p. 282.)
- Fig. :
Por eslevement de cuer. {liiule S. Ben.,
ms. Angers 390, f» 5 v»,)
Par Valevement de cueur.(Fra3ïîi. d'hom.,
XIV» s., ms. Metz 264, f 59''.)
Le eslevement de cuer que nous devons
faire en requérant l'ayde des augeiz. (J.
GOULAIN, Ration., Richel. 437, f» 136 v°.)
Ne penser a noslre eslevement ou réputa-
tion. (Devita Christi, Richel. 181, f" 22^)
^ Mais n'entends lu que libéralité de nou-
velle fortune cause nouvelleté aussi d'esté-
vement de cœur... (G. Chasteli.ain, Exp.
sur vérité mal prise, vi, 323, Kervyn.)
Au faicl de la chevalerie il avoil extrême
diligence, en la civilité esloil iloulx et bé-
guin, et en Veslievement des citez el habi-
laus d'icelles esloit plain de toute largesse
et de justice. (Bouchard, Chron.de Bret.,
(0 16% éd. 1532.)
— Orgueil :
Parler sans
697, f» 98 V».)
nul eslevement. (Ms. Berne
— Élevage :
Le pouliot a graud rapport avec la
mente, a cause de leur commun eslevement
ESL
et service. (0. de Serr., Th. d'agr., vl,
H, éd. 1603.)
— Action d'enlever :
Mais n'est d'oobly le hant esleeement
De la ToisoDj haute et divine emprise.
(G. Chastellain. Episl. au duc de Bourgogne, vi,
15-1, IverTvn.)
2. ESI.,EVEMENT, VOir ESLAVEMENT.
ESLEVEOR, S. m., celui qui élève :
Kar tu ies, Deiis, li miens esleverre. {Liv.
des Ps., Cambridge, lviii, 9, Michel.)
1. ESLEVER, ellever, verbe.
— Act., faire lever :
Ung grant cierf eslei'ti, qui coaroit de randon.
iChei'. au ciji/ne.SI. Jleiff. )
Lors sont en la forest entré.
Mais il n'onrrent gaires aie
Que il ont esleié un cerf
Qui estoit et grant et apert.
(Reuarl, Suppl., var. des v. 2-20-22-24.344, p. 233,
Chabaille.J
Un porc ont eslevé, li bastars i cacha.
(Basl. de Buillon, 4305, Scheler.)
En .1. bos est entres qni fn deles Noyon,
.1. porc ont ellevei, si quachent de randon.
(B. de Sei., xix, 1135, Bocca.)
— Enlever :
11 ordonna l'ung de ses cbevaliers pour
l'aire une aultre embusche plus près de la
ville, a tout mille combatans, desquelz il
envoyeroit deux cens pour enlever le bestial
et commander l'escarmuche. (Le chevale-
reux Cte d'Artois, p. 91, Barrois.)
Je vneil que l'on me tonde.
Se devant penll estre trouvée,
Si tout a coup n'es/ e.^Ievec
Par quelque tour d'abileté.
(Uora!. d'ung Emper.. Ane. Th. fr., III, 111 )
— Faire gonfler :
Les ognons quant on les mange eslievent
la langue. (Jard. de santé, 1, 109, impr. la
Minerve.)
— Au sens moral, considérer :
Parole de povre homme est moult pan eslevee
(B. de Seb., u, 939, Bocca.)
— Réfl., accoucher :
Apres ce que ladite Guillemette fu cheue
la seconde fois s'en ala, et trois jours après
ladite Guillemette se esleva d'un enfant, la-
quelle estoit tout nouvellement grosse.
(1401, Arch. JJ 187, pièce 151.)
Icelle femme enfouit son enfant en l'un
des bouts de la granche ou elle s'en estoit
eslevee et accouchée. (1472, Arch. JJ 197,
pièce 229.)
— Estevé, part, passé, en relief :
Cil noirs (escu) qui d'ai'pent est frètes
Est Saigremors li desrees,
C'est cil as armes gironees
D'or, de synoples eslerees.
(Durm. le Gai.. Si'ig, Stengel.)
Ses armes sunt d'asor ovrees,
A flors de lis d'or eslevees.
(li., 8557 )
Ung evangellier couvert d'argent sans
estre eslevé. (1802, Itw. des reliq. deFécamp,
Arch. S.-Inf.)
Le mistere de la passion N. S. par per-
sonnages esleves. {Ib., ISSO.)
ESL
2. ESLEVER, V. a., diminuer, amoin-
drir :
Chacun poise sur le péché de son com-
pagnon, et esleve le sien. (Mont., Ess.,
II, 2, éd. lo9S, p. 216.)
ESLEVERESSE, S. f., Celle QUI a élevé,
nourri :
Il a pris l'eslonge de la maison son esle-
veresse. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., III, 33, Buchon.)
ESLEVEURE, - vure, eleveure, s. f., élé-
vation :
Et tailla Salemons en ces huis chérubins
et autres entaillures de moult haute este-
veure. {Bib. hist., Maz. 332, f" 110».)
— Renflement :
Saphir vaut contre f'orceries et contre
luces et esleveures. {Li Livres des pierres,
Richel. 12786, f» 30^)
Et se c'estoit delocacion on le congnoisl
par ce qu'il y a eleveure ou parfondesse.
(B. DE GoRD., Pratiq., I, 25, éd. 1495.)
Aucuns ont une ou plusieurs promi-
nences ou esleveures en rondeur au crâne.
(Paré, œuv., III, 4, Malgaigne.)
— Relief :
Item un autre petit dorei ouvred d'y-
mnges pourtraites sans esleviires. (1247,
Jni\ des joyaux d'Edouard P', ap. Ste-Pal.,
éd. Favre.)
Ung mesel abrégé couvert d'argent doré,
ung costé figuré sans esleveures de plu-
sieurs ystoires de l'ascension et résurrec-
tion. (1302, Inv. des reliq. de Fécamp, Arch.
S.-Inf.)
Bessin, elveure, petite ampoule qui vient
sur la peau.
ESLiçoN, - cion, - chon, esleution, eslu-
cion, s. f., élection, choix, option :
Patriarche en fist Dius par grant esteulion.
(lU.iiMAS. Bible, Richel. UU. f 9 r°.)
Mais en mal sont de vesqne querre,
Qui soit preudom et de lor terre,
Quant uns poètes vins mendis
Oui ot esté en bos maint dis.
Et moult estoit religieus,
A eslicon le mîst de deux.
{Eleocle et Polin., Richel. 375, V 51».)
Il les metoit a eslichon
De trois choses qu'il presissent
Laquele qui il mies vausissent.
(Mir. de St Eloi. p. 27, Peigné.)
Pour ce volt Dieus et si ot droit
De prendre ce que miens vodroit.
Bien ou mal. a %'eslucion.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, i" 154''.)
Et se fera Veslicion du nombre des corra-
tiers tout ainsi... (9 mars 134o. Cft. du Cte
d'Aux., ap. Lebeuf, Hist. d'Aux., nouv. éd.)
— A eslicon, à pouvoir choisir, en grand
nombre :
Lors i ot si très grant tccçon
Que li Kormant a esliçon
Le conte Herluin tuèrent.
(MoLiSK., Chron., 14645, lieiff.)
La revinrent cil d'Avignon,
Tout li plus sage, a eslifon.
(Id., ib., «obto.)
Et bons mautias et peliçons
Ki furent fait a esliçons.
(G. i-F, LoNr,, In Vrine. 2.Ï9. var., Monlaiglon et
llaynaud, l'abl.. Il, l.)
ESL
iSl
Jles y envoioit tous les jours li rois de
France gens tous a esliçon des milleurs
de son royaume. (Froiss., Chron., VIII,
204, Kerv.)
ESLIDE, voir ESLOIDE.
ESLiDER, ellinder, v. n., glisser :
La langue est en len humoidous.
En leu moillié et en lindous,
Por ce fait home escolorgier
Que eie ellinde de ioigier.
(Rom. des trois Ennem., Ars. 5201, p. 28"''.)
Lequel exposant ne fu point atlaint du
fer, mais tant seulement du manche par
la teste en eslidant. (1.385, Arch. JJ 127,
pièce 26.)
Norm., ôlinder, glisser sur le feu.
ESLIECIER, voir ESLEECIER.
ESLiER, v. a., égayer, réjouir, charmer :
C'est, ce croy, (le chant des oiseaux) trop pins
[donlce armonie
Que d'instrumens, desquelz le son esHe
Les cners des gens.
(Roi René, Œhv., II, 107, Quatrebarbes.)
ESLIESCEMENT, VOil ESLEECEMENT.
1. ESLiEu, S. m., lieu :
Pour nous laver et reblanchir
Vont estre (N.-S.) tenté senz guenchir
Ou désert, es eslieux destroiz.
(J. Lefebvre, Rrsp. de la mort. Richel. 994,
f'n".)
2. ESLIEU, voir ESLEU.
ESLIEVEMENT, VOir ESLEVEMENT.
1. ESLiGEMENT, cUgement, - ant, s. m.,
allégement, soulagement :
Dame, en cui tons biens ondoie,
Vo granz beautez me guerroie
Si griefment
Si je n'ai esligement
Por vos morrai, dame.
(Perrin d'Ancecort, Chans., Poët. fr. av. 1.100,
t. 1, p. 440, Ars.)
Et ce te serait acuns eligement al'aimme.
(Hist. de Joseph, Richel. 2455, f" 331 v«.)
Li esligemans de péchiez. ( Vies des Saints,
ms. Epinal, f» 57".)
2. ESLiGEAiENT, S. m., payement :
Le mynu pour servir a Vesligement du
rachapt." (1480, Com.pt. de tut., f" 48% Barb.
de Lescoet, Arch. Finist.)
3. ESLIGEMENT, elig., S. m., choix:
La ou ferme foy doit faire le fondement,
espérance doit faire le eligement, et charité
doittoutacomplirconsummeemeut. (J.Gou-
I.AIN, Ballon., Richel. 437, f» 29'".)
4. ESLIGEMENT, S. m., plan, étage :
En aucun liu onques tel tor ne vi com est
celé de Loon. Ves ent ci le premier csii'gc-
ment. (Album de Vill. de Honnec., p. 93,
Lnssus.)
1. ESLiGiER, - jier, elligier, eslegier,
alegier, - ger, verbe.
— Act., acheter, payer, acquérir en toute
propriété :
Ne n'i perdrat ne runcin ne snmier
Qne as especs ne seit ainz eslegiel !
(Roi., 758, Millier )
61
ESL
Alons aval, si soil (la neO tost achetée,
Tôt a fin or esligie et loee.
(Les Loh., ms. Mootp.. t" 183*.)
Le cecle de son elme ne peust esligier
Li rois de Maceline por or ne por denier.
(Rom. d-Alu-.. Vat. Chr. 13Gi, f 8».)
N'avoil de toutes armes, car nés pot esliger.
(Ib., !" 19'', Michelant.)
Ne sambloit pas garde a povre home,
Car Romulus qui fonda Rome
Ne les poist pas esligier
San terre vandre et anjaigier.
(Bf.n., Troie. Ars. 3314, f 81''.)
Kar dreitemeot ert estii/ê.
(Id., D. de Norm., I, H62, Michel.)
Envoies li Broieforl le corsier,
A Dn argent le fera elligier.
(Uaimbekt, Ogier, 10596, Barrois.)
La roine Seniiramis,
Quant ele enl unques pins areir
E plus poisçance et plus savoir,
Ne l'eraperere Octevian
Ji'eslignseenl le destre pan.
(Marie de France, Lai de Lanval, Si, Roq.l
Dont il i avoit si grant plenté (de pierres
précieuses) que Nasciens dist a soi meis-
mes que li plus riches bons dou monde
n'en poist mie lu moitié esligier ne acheter.
(S. Graal, ms. Tours 9IS, l" 80''.)
Que ja si rice don ne saras demander
Pour que je le puisse eslegier ne trover.
(Gar. de Mongl., Richel. 21403, i" i^.)
En chascune ot de pieres assez plus d'un rallier.
Nés csligast Cesaires ne ses frère Angobier.
(Chans. d'Anlioche, V, 719, P. Paris.) Var., es-
legasl, esîijast.
Et cil respondenl : " Fel garçon losengier
Ja n'enmenres ne armes ne destrier. »
— " Glous, ce dist Bueves, ains le comperres chier.
Par cel aposlle que requièrent paumier
Jamais del noslre n'enporleres denier
S'au sanc del cors nel poes esligier.
(Beiives d'Hanslone, Kichel. 12548. 1" 103''.)
Mon joiel qui tant par est chiers
Qu'il n'est hui ne rois ne prinches
Qa'esliger .1. tel en peust
Pour grant richece qu'il enst.
(Du Cheval de fust, Romv., p. 115.)
Mais avant donner te vorrai
.1. joiel que t'ai aporlé
Qui est de si grant richeté
C'on ne le porroit esligier.
(Ib., p. 106. J
Ne set ou pnist ostel avoir ;
Il n'a argent ne autre avoir
Dont il le poist esligier.
Et bien est tens de herbergicr.
(Dolop., 4960, Bibl. elz.)
Il n'eu avoit ne argent ne or mier
Dont il peust nule rien esligier
Ne acheter s'il en eust nieslier.
(Auberis li Borgiguoiis, Romv., p. 207.)
S'orent les armes des Persans
Cou a'esligast raie a besans.
(MOL'SK., Chron., 8582, Ueiff.)
N'enporleres du njien qui vaille uao estriviere.
Que del sanc de ton cors ne sou bien esligiee.
(Gui de Bourg., 2584, A. P.)
Si vos qait atorner, ains le soleil couchant,
Qa'on porroit vostre cors esliger d'un besant.
(Ib., 2661.)
Le lorain ne la selle a'eslijal malostrus.
Herb. Leduc, Foulij. de Cani., p. 68, Trabé.)
ESI
Encontre alerent bien .\. mile
Borjois, donttuit li mains puissans
Pnnst bien .x. mile besans
Eslegier sans sa terre vendre.
(IkoN DE îIep.y, Toruoiement de l' Anle christ ,
p. 12, Tarbé.)
Quanques vous porrez esligier.
Volons que donez vostre Ois
Et que il soit de tout saisis.
(Bernard, la Houce pa-tie, 154, Montaiglon, Fabl.,
I, 87.)
Il set bien sans cuidier
Que la pierte d'une eure
Ne puet il eslegier.
(Dou vrai Chimevt rf'am., Richel. 1553, P 515 v°.)
On ne puet la moie (amour) esligier,
Ne conquerre si de legier.
(J. DE Co.NDÉ, Poés., I, 318, 475, Scheler.)
Li homs n'a pas science en lui fondée
Qui de dame cnide otroi eslegier
Sitos qu'il voit en li ju ne risée.
(Froiss., Poès., II, 359, 51, Scheler.)
Lancelot entre dedens ies prônes par
ung petit huysset, et regarde les proues
qui tant sont riches et belles qu'il ne
cuide pas qu'ung roy les peust esligier.
(Lancelot du Lac, V p., ch. 94, éd. 1488.)
— Regarder comme ayant beaucoup de
valeur, apprécier à sa juste valeur :
Son escu est a or. a on vermeil lion.
Et son cheval ferrant qui vaut tous les gascon.
Ne ««roi/ eligié pour un moi de mangoa.
(Hom. d'Alex., ap. Duc, III, 29», éd. Didot.)
As ador le connurent, qi molt estoient chier.
Ne fussent alegié por .c. livres d'or mier.
(J. BoD., Sax., ccvi, Michel.)
II est de moult lasche corage.
Mes moult est biaiis et acesmanz.
— De ce fet il molt que vaillanz.
Dame, quant il son cors lient chier
Et il le puet bien esligier.
(Lai du Conseil, p. 88. Michel.)
J'avoie le coer lié et gent.
Et mon.esperit si legier
Que ne le poroie eslegier.
(Froiss., Poés., I, 95, 294, Scheler.)
— Neutr., se justifier :
Te vael requerre
Que me soeffres a esligier
Et en ta corl moi deraisoier
Conques a lie n'oi druerie
Ne ele o moi jor de ma vie.
(Tristan, I, 2819, Michel.)
Tristran s'offri a esligier
Et la roine a deraisnier.
Devant le roi, de loiauté.
(Ib., I, 3384.;
— Act., esligier une terre, l'affranchir
de toute redevance et de toute sujétion :
Que il puisse esligier et mettre en nostre
main et rapporter pour ladite main au
baillit de Lille certaine partie delà dicte
terre de Roubois jusques a la value de
soissante livres par. et dessoubz de perpé-
tuel rente. Par tel que se ledit Gillebert,
si hoir ou successeur faillent un an au
terme qui sera assigné de ladicte rente
paier a la personne qui vendue sera, lidiz
baillis deliverroitel seroit tenuzdc bailler et
délivrer a plain ladicte terre qui seroit es-
ligiee, mise en nostre main et rapportée
audit baillif, a ladicte personne a cui lidiz
Gillebers auroit vendue ladicte soume de
deniers de rente par an, a tenir de nous
et de nez successeurs en Be lige a si grant
service comme ledit Gillebert nous est
tenuz pour le lié dont ladicte terre seroites-
ESL
ligiee a faire de ladite personne cui dé-
livre seroit de !i, de ses hoirs ou succes-
seurs a tousjours mes. (1324, Arch. JJ 62,
fSl V».)
— N'i a qii'esligier, telle chose ne peut
s'acheter, elle est Inappréciable, incom-
parable :
Et vit le cors si grant, si gros et si plenier.
Si bien fet et si droit que n'i a gu'esligier.
(ùoon de Maience, 9253, A. P.)
— Fig., dégager :
Tant esligerag les passages
Tuit y qneudront sanz nul delay
Boutons et roses.
(Rose, ms. Corsini, f 137'.)
2. ESLiGiEu, cligier, esleghkr, v. a.,
construire :
Un machon ouvre a esiîj/er une keminee
de briques et de blanques pierres en une
maisiere vieze ou il avoit paravant heu
trois queminees. (1411, Lille, ap. La Fons,
Glosa, ms., Bibl. Amiens.)
Hourder pour esleyhier Telle du biecque-
riel. (1425, ib.)
En ce lieu sont esligez deux pilliers es-
rayers. (1491), Arch. K 272.)
Fait construire partie de ladicte église,
et y 4igé la place d'une vitre a si.'i passées.
(Titre du 25 oct. 1545, appart. à M. Vatar,
bibliothécaire de Rennes.)
3. ESLIGIER, voir Eslegier.
ESLiGNiER, esling., v. n., considérer,
examiner :
Ne pourqnant, au bien eslingnier.
Je ne sauroie distinguer
Lesquieus prelas, au dire voir.
Font au jour d'ui miens leur devoir.
(Fauvel. Richel. 146, f" 5'.)
Au bien esUgnier.
(Ib., Richel. 2140, v. 621.)
ESLINDER, voir ESLIDER.
ESLINDER, voir ESLINGDER.
ESLiNGOERE, S. f., attache, courroie,
lien, longe :
Et sera garnie (la selle du cheval) de
borrelez couverz de mailles de haubert et
de cendal, et eslingoeres de cuer et de
mailles de haubert. {Lett. de 1309, ap.
Lob., II, 1639.)
H. -Norm., élingoire, fronde.
ESLINGOUR, eslingur, eslinguour, s. m.,
frondeur, celui qui se sert de la fronde :
Li eslingur avirunerent la maistre cited
e grant partie en destruistrent. {Ruts, p.
3.54, Ler. de Lincy.) Lat., circumdata est
civitas a fundihulariis.
Le chastel voldrad aveir par Flamens earchieis,
Par bones perieres, par ses enginz mull fiers
E par ses eslingurs, par ses arbelastiers.
(JoRD. Faktosme, Chron., 1189, ap. Michel,
D. de Norm., t. III.)
Fundibularius, eslinguour. (Gl. l.-g., Ri-
chel. 1. 7692.)
1. ESLiNGUE, elingue, eslainde, s. f.,
fronde :
Car tost après conquièrent Watres
Par traire et par lancier d'eslingues.
(GuiART, Roy. lign., 13U44, W. et D.)
ESL
ESL
ESL
'i83
Funda, eslinque. {Gl. l.-g., Richel. 1.
7692.)
Lors prindrent leurs armes et leurs def-
fensions, les ungs pierres, les aullres es-
lingues. (CouRCV, Hist. de Grèce, Ars. 3689^
f 246=.)
Celui qui par une eslingiie cuide jetter
une pouce lepiere et molle et il jette une
pierre. (Oresme, Eth , Richel. 204, foSSe».)
Je voaldroyes que eusses nue fonde
Oa nne dhujitc en toa poing
Pour jetter pierres de loing.
{Therencc en franc.., f° 12"'^, Verard.)
Auquel donna avec une eslingiie un coup
de [lierre entre deux yeux. {Nouv. Fabrique
ilesexcell. traits de vérité, p. 103, Bibl. elz.)
— Machine servant à. élever des far-
deaux :
Si tost comme le tonnel est esté de
Veslingue et demoure en la charrete. (1322,
Arch. JJ 61, 1" 194 r°.)
J'ay vu en l'église de Coustance une
pièce de bois industrieusement assemblée,
ce que l'on dit avoir servi en bâtissant
l'église, laquelle pièce ou instrument ils
appellentencores eslainde, qui semble avoir
servi a porter des pierres, de bas en haut,
d'autant que la queue de cet instrument
est plus large que le bout, ou l'on .nltachoit
le couillarl, vuidaut les pierres qui se
dévoient jetter dans les forteresses assié-
gées. (Fauchet, des Orig., p. 118, éd. 1611.)
Norm., elingtie, fronde. Pic, elingue,
fronde, et bout de bois servant de vergue
dans un bateau.
2. ESLiNGUE, adj., qualiûe un bonnet
simple à oreilles :
Un bonnet sengle a aureilles que l'on ap-
pelle vulgairement un bonnet eslingue.
(Inform. c. B. Coquin, Arch. S.-lnf., G
1759.)
ESLiNGUER, BsUnder, verbe.
— A et., lancer des pierres avec la fronde
ou eslingue :
Parqooi aus chailloz eslinâer
Qu'il font souvent entr'eus cheoir,
Et a leur quarriaus asseoir
Sus visages nnz et sus cos,
Sevent trop mies viser leur cos,
(GuuRT, Roy. lign., ISISi, W. et D.)
— Neutr.j fig., parler :
Et que plus avant en eslingue,
Vous qui volenliers flustes
Meraore ayes de la siriagoe...
(LEb'RANC, Champ, des Dam., Ars. 3121, f 120''.)
Noriji., élinguer, lancer des pierres ; il
signifie de plus , repousser bien loin ,
comme avec une fronde ; et aussi répandre
des bruits mensongers, en donner à garder.
Fie, élinguer, lancer, repousser bien loin.
ESLINGL'R, voir ESLINGOUR.
KSLis.^BLE, el., adj., qui mérite d'être
choisi, préféré :
La meilleur chose et la plus eslisable qui
soit en nous c'est la conservacion de uostre
estre. (Probl. d'Ârist., Richel. 210, ("57 r».)
Dont nous poous dire ke trois manières
sunt de choses delitables et elisables ; les
unes sunt elisables par nature, si ke celés
asquelles les gens sunt par nature eucli-
net. [Li Ars d'Amour, II, 41, Petit.)
Cestuy air est eslisable et bon a choisir,
(P. DES Crescens, Prouffitz champ., P 1 v.
éd. 1516.)
ESLisEMENT, elUsscment, s. m., choix :
Bien sont .m. ra. par devant en .i. renc.
Tous des mineurs, et par ellissemenl.
(Les Loh., liichel. 4988, P 188 •)".)
For laquele chose entremetez vos plus
fere vos par bones huevres apelement cer-
tain, et vostre eslisement, en tel manière
vos sera amenistré habondement la pardn-
rable entrée del règne nostre Seignor.
{Bible, Richel. 899, P 372''.)
Selonc Veslisement, non mie des œvres,
mes de la volenté. {Ib., Maz. 684, f» 307"».)
Les remananz sont fait sauf selonc Vesli-
sement de la grâce Dieu. (Guiart, Bible,
S. Pol ad Rom., ms. Ste-Genev.)
En l'eslisement du germinant. {Hagiiis le
Juif, Richel. 24276, f° 108 r».)
ESLisEOR, - eeur, - eur, - our, eslisseur,
eliseur, elisour, ell., allixour, s. m., celui,
qui choisit, qui élit, électeur :
Que deus furent esleuz, et que cinq esli-
seor dévoient eslire. (Liv. de josiice, i, 6,
i 28, p. 38, Rapetti.)
Cil ballis qui loa celé élection fut que-
nesseor ou elliseor. {Ib., | 33, p. 42.)
La seconde partie d'eslection est comment
les .VII. esliseeurs eslisent pastor. {Evast el
Blaq., Richel. 24402, f» 20 v°.)
Les choinc esliseurs. (1303, Ord. des ton-
deurs, Arch. S.-Omer, lxxviii, 1.)
I.î dus commença a soosrire
Qui fa esUsenr de l'empire.
(Machaut, Prise d'.ilcr., 949, Mas Latrie.)
Le duc de Xassoigne, esliseur de l'em-
pire. (Chron. de S.-Den., Richel. 2813,
f 471''.)
Tuit li princes esliseurs de l'empire.
(1334, Hist. de Metz, IV, 149.)
Les eslisseurs de l'empire . (Froiss. ,
Cliron., I, 424, Luce, ms. Amiens.)
Et environ deux degrez plus bas de l'em-
pereur seoient li esliseur. (1d., ib., I, 426,
Luce, ms. Valenciennes.)
Et que les chyvalers et esquiers et autres
qui serront eslisours de ceux chivalers des
countes soieni auxi receantes deinsmesmes
les countes. {Stat. de Henri V, an i, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
Vint ledit Charles empereur... et ses eli-
sours. (Ann. du, Doyen de S. Tieb. de Mets.,
Pr. de l'H. de Lorr., Il, CLXXill )
Et ses allixaurs avec lui et maints autres
seignours. (Ib.)
Les sept eliseurs. (Ib.)
Messieurs les esliseurs de l'Empire. (24
fév. 1444, Instr. de Cli. VII d ses ambass.,
Bibl. Instit., Coll. Godefroy, porlef. 96.)
Le roy délibéra d'envoyer vers les eli-
seurs de l'empire, pour sçavoir leur inten-
tion, (.luv. des Urs., Hist. de Charles VI,
an 1400, Michaud.)
Sollicita les eslisetirs et les rois chres-
tiens. (G. Chastellain, les hauts Faits du
due de Bourgogne, vu, 218, Kervyn.)
Le roy des Romains, et les eliseurs et
autres priuces de l'empire. (J. Aubrio.n:,
Journ., an 1493, Larchey.)
Cestuy Albert... voyant que le pape Agapit
estoit mort, contraingnit par serment les
esliseurs du souverain evesque de Remue,
en tant qu'ilz jurèrent qu'ilz esliroient eu.
lieu du pape mort le filz dudit Albert.
(BoccACE, Nobl. malh., IX, 7, f 224 v», éd.
1513.)
— Fém., esliseresse :
Ele est ensegneresse de la descepline de
Deu et esliseresse de ses œvres. (Bible, Ri-
chel. 901, f» 15^.)
1. ESLisEiî, eliser, - zer, v. a., choisir:
De eliser la charrue. (Enseign. agricol.
d'unpèred son fils, Richel. 400.)
Il n'y a maintenant si povre
Homme d'église ne cnré
Oui n'ait apprins. si le desconvre.
Le beau mot et bien rlizé
One Dieu a dit et devisé.
Quant il eut créé ciel et terre.
(15 10, le GoHV. des trois Estais, Poés. fr. des
xv" et xvi' s., XII, 6G.)
2. ESLisER, v. a., acheter, payer :
En Irestotes une (image) en i ot
Qui plus que les autres li plot :
Si se haste de Vesliser.
Oliracle de Sardenai, 77. G. Raynaud, Remania,
XI, p. 532.)
Cf. ESLIGIER 1.
3. ESLISER, VOirESLAISIER.
ESLISERESSE, eUscrcsse, S. f., ouvrière
qui tendait l'étoffe :
Lire ici pour premier exemple un pas-
sage du Eeg. des bans de S.-Omer, enregis-
tré à tort sous la forme Eliseresse, t. III,
p. 22'=.
Esli[se]resses, pigneresses, garderesses,
fiUeresse's. (1410, Stat. de la drap, de
Chauny, Arch. mun. Chauny.)
ESLisiBLE, adj., qui doit être choisi,
élu :
Trois manières de choses sont esUsibles
et que l'en peut appeler ou désirer.
(Oresme, Eth., Richel. 204, f 371''.)
Plus eslisible chose est que la cité soit
moins une que elle fut plus une. (Id.,''Po/î-
tiq., f' 32'î, éd. 1489.)
Et doivent les roys estre esUsibles delelz
nens selon vertu plus que selon aage. (Id.,
î6., f'62''.)
Toutefoiz enrichir aulcunefoiz lui est
plus eslisible. (Crist. de Piz., Charles V.
3» p , ch. 67, Jlichaud.)
ESLISSEUR, voir ESLISEOR.
ESLiT, ellit, adj., de choix excellent,
distingué, parfait :1
Molt fu apers et chevaliers ellis.
{Les Loh., ms. Monlp., f 30''.)
Ne sont que .xxx., mais tuit furent ellit.
U*.,f° 108=.)
Le meillor hnme e le plus sage
E le plus eslil chevalier
Qui une i ceinsist branc d'acer.
(Ben., d. de ISorm., II, 91C. Michel.)
Car i venes, Ogier, dit Guielins,
Prens est e sages e chevaliers ellis.
(Uauib., Of/ier, 1111, Barrois.)
Des joies fu la plus eslilr
Et la plus delitable celé
Que li contes nos lest et celé.
(CHREsriES, la Ckarrelte, \nLChr. 1725, FÎT.')
484
ESL
ESL
KSI.
E on anel, n ot un saflir malt eslil.
Garnier. Vil- de S. Thom., lUchel. 13513,
f» 93 t".)
El armes bones et cslitcs.
(Dohp.. 7691, Bibl. eh.)
Et des choses que je t'ei dites,
(ju'eies sont boenaes et esliles.
(Rom. du S. Graat, 3303, Michel.)
Vous estes loiaus, dame ellile.
(Roia. du comle de PoiL, 839, Michel.)
Bians bachelers frans et esliz.
(Rose, 13674, Méon.)
Dont me vinrent avant ces paroles esHIes.
(Gilles li Moisis, U Maintins des ordenes men-
dians, I, 258, Kervyn.)
Et trois lilles estiles, sages, belles et bonnes.
(Preamb. sur l'isl. de Traies, ms. Breslau, v. Ifi.)
Sajvans, Dq Faur, d'une genlile audace,
Des vieux Greois la mieux eslile trace.
(Baif, Egl., v, éd. 1373.)
— Était aussi im titre ils dignité :
E Veslit de iNincole, cnm est il es pais ?
Set il puint gaerreier cunlre ses enemis?
(JoRD. Faktosme, Chron.. 1531, ap. Michel,
0. de Norm., t. III.)
Guiz.par la grâce de Deu, esUz de Langre.
(1230, Lib. feod. episc. linj., ms. Langres,
E 405, 1" 108 r».)
ESLITE,
e, s. f., choix :
Car vostie araor
Aveis mis tout
Don tout en vostie eslite.
(Clians., ms. Berne 389, S" 2 v°.)
Un mois vous doing l'ostel trestout a voslre eslile.
(Berte, 131", Scheler.)
Ens ce que ladite Kateriue demaadoit a
avoir douaerre ou tiers de la viconté de
Rohan et de toutes les autres au viconté
de Porheit et de aillours, ou ciuc cens li-
vrées de rente, a l'eslele de ladite Katerine.
(1303, Accord, Morice, Pr. de l'H. deBret.,
I, 1181.)
Robert de B disoit que ledit M. Pierre
avoit failli en sa cboaisie et eslite de y
mettre et avoir espérons ou touches pour
mener et conduire le cheval. (1386, Procez
etdnel de Beauman., ap. Lobin., II, 670.)
— A eslite, loc, à choix, à discrétion :
l.i cop de voslie espee perent tout a eslilr,
Par Irestonle la liere que vous aves aflite.
(Roiim. d'Alir., 1" 78'', Micbelant.)
Soit pris le lait aeslite, et soit bouly une
onde. {Ménagier, II, 5, Biblioph. fr.)
— A V eslite, en bon état :
Chil bateaulx estoient tout a ieslile et
bien porveus d'artillerie. (Froiss., Chron.,
IV, 328, Luce.)
— Mettre a eslite de, donner le choix
de:
Cil li dist : Biaus amis, soies ci remauant,
Car moult sont vo cheval lassé et recréant.
Et demain, quant li aube sera aparisanl.
Vous melrai a eslile de maint cheval courant.
(Chans. d'Anlioche, V, 671, P. Paris.)
ESLiTEMENT, adv., excellemment, par
faitement, extraordinairement, par chois :
Out en sa cunestablie dons cenz milie e
quatre vinz de eslilement bone cheva-
lerie. {Bois, p. 334, Ler. de Lincy.)
Si l'esgarde enlentiveraent (son ami),
Connust le bien eslitemeiil.
(De .11. lions Amis loiaus, Kichel. 19152, C 3 r".)
Le royne vous a commis eslilement
Pour conduire cez hommez en camp hardiemeat.
(H. Capel. 1235. A. P.)
ESLiTURE, eslicture, s. f., choix, élite :
Pruz fud, e a esUtiire bon. {Bois, p. 29,
Ler. de Lincy.)
Prist pur ço od lui treis milie cumba-
teurs del eslUure de tut Israël. {Ib., p. 93.)
Vingt mil armes lot i'esliture,
Tos chevaliers bons par nature.
(Eteocle et Polin., Richel. 375, f 02'.)
Galans la fist (l'épée), qui tonte i mist sa cure,
Fors Durcndal qui fo li esliliire.
De toales antres fu eslite la pure.
(fi. de Cambrai. Richel. 2193, f 6 r'.)
Pour chon fn il mandes et pris par esliture,
A si noble besoing seur toute créature.
(AoAM DE LE Halle, du Roi de Sezile, 299, Coasse-
maker, p. 291.)
Li homs a .m. menieres de franchises :
li une de esliture, l'autre de grâce, l'autre
de gloire. (Laurent, Somvie, Hist. litt.,
XIX, 404.)
De trestous ceals que je formay et fis
Estoit la fleur el la droicte eslicture.
(E. Desch., Poés., II, 29, A. T.)
ESLiz, voir Aus.
ESLOcHEMiiNT, S. m., actioH de dislo-
quer, de rendre boiteux :
Convulsions ou eslochemens des tendons.
(Dampmart., Merv. du monde, f° 31 v», éd.
1385.)
Et puis les voyla stropiats, esborgnez,
et eslourdis de coups : et notre justice
qui n'en fait compte comme si ces esboi-
temens et eslochemens n'estoient pas des
membres de nostre chose publique. (Mont.,
Ess.,\. Il, c. 31, éd. 1588.)
ESLOCHEUR, elocheur, s. m., boiteux :
Boisteux, elocheur. {Trium ling. Dict.,
1604.)
ESLOCHiER, - nychier - ouehier, - ous-
sler, clocher, eloucher, eslocier, eslossier, et-
loussier,esloissier, eslosker, verbe.
— Act., disloquer, ébranler :
Si le flerl en la cuisse que il li esloissa.
(Herman, Bible, Uichel. 24387, f 36^)
Si fist il de sa cuisse, car il li esloissa.
(iD., ib., Richel. 1414, P 12 r".)
Ne sevent tant ne ferir ne maillier
Que il en puissent le mener eslosker.
(Raiub., Oijier, 8133, Barrois.)
Si l'abat si sor ute roche
Que sa chanole li esloche.
(Percerai, ms. Montp. II 249, f 28''.)
S'entrevindrent de tel randon
Que lor escnz tout a bandon
Fendent si que les os esloissent.
(ib., {' ^o^)
Non porquant li cos li coula sour le bras
diestre, si ke poi s'en failli ke il ne li
esloca et ke il iiel trebuca jus dou cheval.
(H. DE Val., 631, Wailly.) Var., eslocha,
eslossa.
Li chevaus chiet de telle angoisse
Que l'une espaule i eslousse.
(Gaut. d'Arb., Eracl., ms. Turin, P G''.)
N'est hons, se fuelle en abatoit,
Qu'a lui corechies ne soit:
Et qui en eshusseroit branche
Froisseroit li ou brach on hanche.
(Sept Sarjes, 2532, Relier.)
Cil de leanz le pont abattent
Par desrompre el par cstochier.
(GniART, Roy. lign., t. I, p. 147, Buchon.)
Touz les es de vostre nef sont touz eslo-
chez. (JoiNV., S. toMîs, cxxiii, Wailly.)
Pour chou qu'il eut esloussiet sen brach
nu feu dessus dit. (1376, Compt.de Yalenc,
n" 43, p. 14, Arch. uiuu. Valenciennes.)
Icellui Colin feri d'une massue que il
tenoit ledit Jehan si grand cop sur l'un de
ses bras que il eu ot ledit bras froissié et
eslossié. (1396, Arch. JJ 150, pièce 277.)
Ce voyant l'acteur, et tendant a y vou-
loir devenir essarteur, vient hardiement
ferir au vif des racines, pour essay s'il en
pourroit nulles eslocier. (Chastellain,
Vérité mal prise, vi, 397, Kerv.)
L'honneur qui est en saige dame
Est comparé au fort rochier
Qui ne peult estre surprins d'ame
?ii que nul ne sept eslochier.
(Le Débat de deux Dam., Poés. fr. dos xv° el
xvi° s., v, 277.) Var., eslouchicr.
Elle est ferme comme ung pillier (telle femme)
Qne par hurler ne par piller
On ne peult eslocher n'abatre.
(J. BoucHET, les Regnars traversant, C lit r",
éd. 1322.)
Et tousjonrs l'orage cruel
Des vents comme un foudre ne gronde
Elochanl la voule du monde
D'un souflement conliuel.
(Ro.NS., Od., IV. XXI, Bibl. elz.)
Or sons la voule du monde
E loche d'un dos puissant
De sou estable profonde
Le foudement gémissant.
(,l0ACH. DU Bell., MusagnœomacUc.)
Souvent ta main colère eloche une parrele,
El non le cors toutal de la terre rebelle.
(Du Bartas, la Semaine, III, éd. 1579.)
Cependant eux s'essayoient avec grosses
pièces de bois de rompre le treillis, mais
il n'y avoit ordre de les esloucher, estant si
profondément plombez en la pierre. (Pa-
RADIN, Hist. de Lyon, p. 311, éd. 1573.)
— Par extens. :
Il falut eiocfter les bandes, et puis eutre-
reat a troupes. (D'Aub., Hist. univ., 1. II,
c. XVI, 1° éd.)
— Fig. :
C'est la manière de turbation qu'elles
pueent bien eslochier home, mes esrachicr
doutoutne pueent il pas. {Boece de Consot.,
ms. Berne 363, f° 9 v°.)
Toutes choses par la guerre sojiteslocftees
esbranlees et desvoyees de leur droit che
miu. (G. Paradin, Chron. de Sav., p. 233
éd. 1552.)
— Au sens mor., eslochier de, ébranler,
écarter de :
Mes eslochier ne remouvoir
Nel puet de son proposement.
(G. de CoiNCi, ilir., ms. Soiss., f 81''.)
— Brandir :
Pour ce que le suppliant vit que le petit
Jehan s'efforcoit de courir sus a icellui Ni-
colin, il eslocha ledit espieu et en frapa le-
dit petit Jehan, (1447, Arch. JJ 179, pièce
60.)
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— Décocher, lancor :
Qnaod la ûerlé de sa rigueur miguarde
Elouche an trait de mépris oHencé,
MoD œil, a »oir si graad lustre advancé,
Seat un éclair qui tonlz malheurs luy darde.
iLoïS i.E Caro\', Poés-, f" 8 r", éd. lo34.)
— RéD., se disloquer, s'ébranler, se dé-
ranger, se débander :
Grant erre amont la mote puie
Oa cil sont joint qui poi s'estochenl.
(GciART, Ro'j. liijn., ni51, W. et D.)
Que l'en puet comparer a roiche
Qui ne se crolle ni esloyche.
(M.icÉ UELA Charité. Bible, Richel. 401, P188'=.)
Et vons, mes dentz, chacune si s'esloehe.
(ViLLO.N, Coilic., Reqneslo de Villon, p. 136,
Jonanst.)
Quand les os s'eslochent, s'entrouvrent
et entrebaaillent, sans toutes fois estre
luxez. (Paré, (Mm., XVI, i, Malgaigne.)
— Neutr., se disloquer, se disjoindre, se
déplacer, se déboiter, branler :
Ll arçons des seles estoissent
Et rompent çaingles et poilral.
(Chrest., Cliget, liichel. :ilô, f ilT.)
Lor pies avoient si plaies.
Et si seaglens et si blecies,
Tele i avoit cni pies esloisse.
{Rom. de Thebes, 14121, ap. Conslans, Lég.
i'UEdipc.)
Mes fort fn li arçon derriers.
Si qu'il n'esclate ne a'fstoisse.
(HuoN' UE Merv, Tornoiemeiit de l'Anleckrist,
p. 87, Tarbé.)
Les lances brisent et esloissenl.
Et li arçon derrière froissent.
{Mule sanz frain, 803, ap. Méon, Houv. rec, I,
26 ; ms. Berne 334, f° aS*".)
— Eslochié, part, passé, disloqué ;
A grant dolor sist en sele.
Car moult a le pié esloissié.
(Elcocle et Polin., Richel. 373, f 63^)
— Ébranlé :
Maison eslochee. (M. Lefranc, l'Estrif
de Fort., f° 184 r", impr. Sle-Geu.)
— Répandu :
Et ja estoit si eslochié
Que presque tonte est efllechie
Romme de chele pnsnaisie.
(ilir. de S. Eloi, p. 50, Peigné.)
Centre de la Fr. et Poitou, élocher,
ébranler, secouer. Perche et Haut-Maine,
eslocher, éloquer. Guernesey, cloquer,
ébranler, secouer. Norni., élosser, ébran-
ler, secouer. Tour.,t'Iocer. Champ., clocher.
Morvan, eleucher, faire un faux pas, tré-
bucher. Rourg., Yonne, Auxerre, éloicher,
élocher, eslocher, courber, tordre, dislo-
quer, briser; elouquer, ébranler un objet
planté dans la terre ou scellé dans la
pierre ou le bois, en le tirant h soi et le
repoussant tour à tour, pour l'arracher de
l'endroit où il est. Suisse rom., NeuchAtel
esloquer, disloquer.
ESLOCIEU, voir ESLEF.CIER.
ESLODE, voir ESLOIDR.
ESLOENGE, S. f., louauge ?
En eulx (les cardinaux) est une unité
avecques le pape comment du cief avec-
ques les membres et une esloenge des-
queulx est une vertu et une excellance de
gloire est en soy une inséparable unité.
(Ferget, Mlrouer de la vie hum., f° 132 v,
éd. 1482.)
ESLOENGiER, v. a., louor :
Il estoit ja levés, s'ert aies sanmoier
De devant son autel por Dieu esloengier.
(tielias. Richel. 12538, !" 8''.)
ESLOiAUTER, esloijauter, esloyaulter ,
esteiatiter (s'), v. réfl., prouver sa loyauté,
se justifier :
Je voel que vous sachies et tous chiaus
qui chians sont que jou me voel esloiauter
d'une plaie que jou fis l'autre an a Lancelot,
car j'ai oi dire qu'il se plaignoit de moi et
me met sur que je le fis en traison.
{Arlur, ms. Grenoble 378, t° 78^)
Jou sui apareiUies de moi esloiauter de
ceste cose. (Ib., t" 78''.)
Cil baoit a venchier son coisin, et cil se
baoit a esleiauter corne preuzdom. {Lan-
celot, Richel. 7.Ï4, f° 13^)
Que vos me donez jor en vostre cort
del contredire por moi esleiauter contre
celui qui ce osera avant mètre. {Ib., !" 18'*.)
Si vous prie que vous me donnez jour
en vostre court de le contredire pour moy
esloyaulter contre celluy qui se y osera
monstrer. (Lancelot du Lac, 1" p., ch. 8,
éd. 1488.) Var., esloyauter, ap. Ste-Pal.
ESLOICHER, voir ESLOCHIER.
E.SLOIDE, eslide, eslude, élude, alloide,
enlode, anlode,anloide, esloyse, eloise, eloire,
elide, s. f., éclair, clarté :
Tes alloides ont lui et esclaircit sus terre
et sus tout lou monde. {Ps., lxxvi, Maz.
798, f» 186 r".)
Touche les montaignes et elles fumeront;
foudroie anloides et tu les dissiperas. {Ib.,
fo 337 v.)
Eslude et corascacion.
{iUjst. de S. ind., p. 28, Carnandet.)
Voit de toutes pars venir esUdes, esclers
ou espars, et oit tonner moult ferme et
hault. {Perceval, C 57% éd. 1530.)
Le IX' jour du mois de mars, a la nuit,
on vit en l'air de la clarteit eu manière
d'enlode, et le landemain, au matin, devant
le jour, car il faisoit aussi froit le x° jour
lie mars qu'il avoil oncque fuit en tous
l'iver. Et disoient les maistres que se n'es-
toit point anlode, mais estoit ung signe
il'avoir grant guerre ou grant pestillance
en l'estey après venant. (J. Aubrio.n,
Journ., an 1493, Larchey.)
Fit aussi elide et tonerre. {Journal de
Jehan Glaumeau, p 20, Hiver.)
Ung mervileulx tanps de tonnoir, d'eloirc
et de pluy tout ansamble. (Enquéreurs de
Tout, au 1342.)
Mais celle (eau) qui tombe par grandes
impressions d'air, comme de vens, ton-
ni'rres, eslides, gresles... n'est bonne aux
liersonnes. (Du Pinet, Dioscoride, v, 14,
éd. 1603.)
Pourquoy prenons nous tiltre d'estre de
cet instant qui n'est qu'une eloise dans le
cours infini d'une uuict éternelle? (Mont.,
Ess., 1. II, c. 12, éd. 1593.)
Ce feu de gayeté suscite en l'esiirit des
eloises vives et claires, outre nostre clairté
naturelle. (Id., ib., III, S.)
Les gre.tles, les esclairs, mille éludes dardans
Furent les exploitleurs de sa voix redoutable.
CChassion., Ps., xvu, éd. 1G13.)
Ce ne sont que des esloyses et esclairs
passagers. (Fr. de Sales, il, 316, Vives.)
Saint., Annis, éloize, eloeze; Poitou,
^/eude, e'/oîse ; Centre de la France, e'Wde;
Champ., éleude; Lorr., alnude, anloule ;
Vosges, élaide; Jura, élude; Rourg., éla de,
éleude, éldide, élouaide; Morv., éldde; Fr.-
Conité, dlude, élude, éluse; Rourb., eloise;
Forez, eliouse; Suisse rom., élienda,élieuzo.
ESLOiuER, eslaider, aloider, elider, en-
loder, enloyder, enloydier, v. n., faire des
éclairs, éclairer, luire :
Quant esloide et puis lonne homme n'acravanta.
(Gir. de Ross., 841, Mignard.)
Mais mètre ne vneil chose laide,
Car quant il tonne et il eslaide
Le temps est noirs, obscurs et lais.
(G. Mach-, Poés., Richel. 9221, f» 83=".)
Et tonoit et enlodoit trez oriblement. (J.
Aubrion, Journ., an 1466, Larchey.)
Et encommeuca fort a tonner et aloider.
(ID., ib., an 1480'.)
Et ventoit, pluvoit, tonnoit et enlodoit
fort. (ID., ib., au 1484.)
Et ouyt on tonner et enloydier. (P. Au-
brion, Contin. du Journ. de J. Aubrion,
an 1302, Larchey.)
Elidoit et tonnoit aussi fort comme au
ceur d'esté. {Journal de Jehan Glaumeau,
p. 17, Hiver.}
Dans la Vendée, la Saintonge, l'Aunis,
et en Poitou, Vienne, Deux-Sèvres, on dit
éloiser, et éleuder, pour faire des éclairs.
Herry, alider, élider. Champ., Aube, ^ie«-
dcr. Franche-Comté (Salins), é/Mder,aiudai.
Morvan, éldder. Rourg., élaider, élider,
éloider, éleuder,
ESLOiER, V. a., mettre dans les liens,
enchaîner :
Qui les gemites escontast
Des esloiei et desloiast.
(Lib. Psalm., ci, p. 328, Michel.)
ESLOiGN.\NCE, el., csloignaunce, elloin-
gnance, s. f., éloignement :
Partir voel de vostre gent
Par vostre esloiijnance.
(Thibault IV, Clians., p. 91, Tarbé.)
En tant que fais elloingnance de celle en
qui j'ai mis mon désir. {Fauvel, Richel.
146, r» 28 r<>.)
Pour Ycloignance
De très dous pays, ou maint
Celle qu'aim sanz decevance.
(Jeh. Lescurel, Clians., Bail, el Rond., 16, Bibl.
elz.)
— Au sens actif, action d'éloigner, de
reculer, de différer:
Nous assentoms bien a celé esloignaunce,
(1307, Ad reg. Franc, de Nupt., etc..
Rym., t. 111, p. 49, 2= éd.)
ESLOiGNE, esloingne eslongne, elogne,
s. t., éloignement dans le temps, délai,
retard :
486
ESL
ESL
ESL
Si loerenl k'il i venist
Que nule eslointftic nel teoist.
(Ilixt. lie Giiill. le Maréchal, 8043, P. Meyer, Ro-
mania, XI, p. 64.)
Bonchairs, ja Diex De me doigne
Amors qui vont par e^toii/ne/
Qne j'aim miels, por estre âmes
Un liea qne deos voos l'aureis.
(Jean d'Adchies;, Chans., Monchel, 8.)
Car estre l'estuet sans eslongne
A UD plait d'ane grant besongoe.
(Coari, 65-28, Crapelet.)
Et la se tint, sans faire quelque eslongne
Quatre on cinq jours avec sa seigneurie. -
(A. DE LA VicKE, le Xergicr d'honneur.)
Et si dit qne chascnn jour traitle
A ce qne la besongne faite
Soit sanz eslongne.
{.miracles de Notre Dame, I, 2, 2S7, G. Paris.)
... Sans esloigne.
(liemrr. N.-S., Job., Mgsl., II, 372.)
Sans différer et sans elogne.
(Uijsl. de SIe Barie, Ars. 3496, p. 22.)
— Moyen dilatoire :
Ainçois comença a trover achoisons et
esloignes por lui de tenir a paroles. (Guill.
DE Tyr, n, 333, P. Paris.)
Covient il au plaideor trover ses fuites et
ses escliampes et ses esloignes. {Ass. de
Jér., t. J, p. 62, Beugnot.)
Il otroiera, sans riote et esloinane. tib.
p. 481.)
Par ainsi Jugurta fainctif et refusant de
estre a droyt, et qui redoubtoit la guerre
biiratoit et niocquoit par diverses eslongnes
les raessapiers des Rommains. (Boccace
Nobles malh., V, 20, f» 13o r», éd. 1515.)
ESLOiGNEEMENT, - oiiignecmenl, cslon-
gncmenl, adv., en éloignant, en prolon-
geant, très longtemps :
Diutissime, eslongnement. IGloss. lat.-fr..
Ricliel. 1. 7679.)
Esloingneement, dans un sens un peu
plus éloigné. (NicoT, Thresor.)
ESLOiGXEMEXT, - oingnemeiit, s. ni.,
allongement :
Je u'ay enfant qu'elle, qui est toute ma
joie et esloingnement de ma vie. (Ponthus,
ms. Gand, f» 52 v°.)
ESi.oiGNiER, -ongnier, - oingnier, - idn-
nier, - unier, enloingnier, verbe.
— Act., écarter, reculer :
Itogiers del Punt l'Evesqaeenvie lui porta.
Et par lui et par autres, quant il peut, Vesluinna.
(Gahmee, Vie de S. Thom., Uicliel. 13513,
f° 5 r°.)
Et porront H arbitre esloingnier !o terme
se il voient que mestiers soit jusques a
Pasques. (1267, Cart. de Champ., Ricbel.
1. 5993, f° IQO^)
— S'éloigner de :
Qui por lui le siècle esloignent.
(G. DE CoiNCi, ilir., ms. Soiss., 1° 96'.)
El cuiderent que ceulx de la ville des-
cendissent sur eulx, si cuiderent eslon-
gner la place pour l'aller dire a l'ost.
{Jouni. d'un bourg, de Paris, au I42i, Mi-
chaud.)
Le peuple ne vouloit pas que Pompeius
esloignast de gueres loiug la ville de
Home. (A.MY0T, Vies, Crassus.)
— Neutr., être éloigné :
Monstrenl, Ardre, Boullongne,
Beanvais et Abbeville,
Amiens qui pas n eslongne.
fjAQcE'i PiERnF.s, DIT Cbastevd-Gailiard, Chaus.
de la ville de Calais, ap. Ler. de Linoy, Ch.
hisl., II, 213.)
— Act., allonger, prolonger :
En foie tome por la vie esloingnier.
(Les Loh., Ars. 3143, f 53'.)
A tant e vous I. garçon pantonnier
Qui s'enfoioit por sa vie eslnignier.
(Auheri, Richel. 24368, f» 22''.)
En fuie tornent por lor vie esloingnier.
{Ib.. f 23=.)
Le chef besse et le col eslongne.
(Vie Ste ilarg., Richel. 19526, f» 14 r°.)
Le guérit d'une maladie qu'il avoit et
lui eslongna sa vie ds .xv. ans. (Traict. de
Salem, ms. Genève, f» 90 v».J
Mais que vous dirois je des armes que
chascun feist, ne des coups que donna un
cliascun ? Trop ma matière en eslongne-
roye. (Liv. des faicts du maresch. de Bouci-
ca'ut, 2° p., ch. 20, Buchon.)
Et cils qui dedans esloient qui bien
Eçavoieut la maie voulenté d'un commun
cspeciul aux Arminaz, eulx deffendirent
moult efforcement, et jettoient tuilles et
pierres, et ce qu'ils povoient pour cuider
cslongner leurs vies. {Journ. d'un Bourg,
de Paris, an 1418, Micbaud.)
— Retarder :
Quel vns irrai (jeo) pins enloingnant.
(L'n Chiral. e sa dame, ms. Cambridge, Corpns
50, f» 91\ Meyer.)
ESLOIGNIR, - longnyr, v. a., éloigner :
Au sarrurier pour avoir eslongny l'un
des aneaulx du pont leveiz de Croe. (1465,
Compt. de Neoers, CC 59, f" 15 r», Arch.
mun. Nevers.)
ESLOiNG, s. m., éloignement, action de
s'éloigner :
Sans plus marcher en avant tournèrent
bride vers le cartier ou avoyent lessé leur
capitaine, mais par deffault de guyde s'es-
carterent et ne le trouvèrent point, dont
furent moult soubcveux de son esloing.
(DAUTON, Chron., Richel. 5081, f» 19 v».)
Ainsi fut le propos de son esioing' remys
en demeure. (Id., ib., î" 26 r».)
— Distance :
La royne qui a sainct Glaude devoit ung
voyage, sachant que a passer par Lyon
n'âvoit gmat esloing de son droict chemin
tira celle part. (D'AnTON,"C/iron., Richel.
5081, f 28 v°.)
— En parlant du temps, délai, retard :
Il lou doit déterminer senz esloing plus
test qu'il porroit. (1277, Ch- de l'Èv. de
Metz, Rosières, I, 14, Arch. Meurthe.)
Dillacion et esloing de temps. (D'Auton,
Chron., Richel. 5082, f 76 v".)
— Moyen dilatoire :
Leqiiel faisoit toutes ses dissimulacions
et esloing de parler aus ditz ambassadeurs
afiiu qu'ils n'allassent par devers luy.
(D'Auton, Chron., Richel. 5083, f" 5 v".)
ESLOINGIER, VOif ESLONGIER.
ESLOINGNE, VOir ESJ.OIGNE.
ESLOINGNEMENT, VOif ESLOIGNEMENT.
ESLOINGNIER, VOir ESLOIGNIEH.
ESEOISSIER, voir ESLOCHIER.
ESLONCHER, VOir ESLONGIER.
ESLONG.\cioN,' - Uon, elong., ellongua-
tion., s. f., éloignement :
Celles (les étoiles) qui ont entre elles
elotigation du tiers. (Oresme, Quadrip.,
Richel. 1348, f 41 r».)
Se Saturne est empêchante il avient froi-
dure, ellonguation et tardeté. (Id., th.,
f» 192 V».)
Il convient que nous sachions les quan-
tités des temps des elongalions que nous
avons dist si comme il convient. (Id., ib.,
(' 148 v.)
De tant croist plus en son cueur la
doulleur de son exil, c'est assavoir la eslon-
gacion du pays ou il tend et désire parve-
nir. (Intern.'Consol., I, 12, Bibl. elz.)
Par es(ongah'on ou proxi me incompéttente
du manaer. (La Iresample et vra>ie Expos,
de la reigle M. S. Ben., 1486, f° 105\)
Son cercle et sa spere (do Saturne) est
plus loing de la terre que aultre planète
quelconque : et toutesfois il nuist fort a la
terre. Dont pour sa grande elongation il est
.XXX. ans a fayre son cours, (ifer des
hyst., 1. 1, f» 53J, éd. 1488.)
— Au sens moral :
Par Veslongacion de leurs jouvences a la
guerre. (Prem. vol. des grans dec. de Tit-
/,iw., f» 109'', éd. 153).) •
ESLONGANCE, - geance, s. f., éloigne-
ment, action de s'éloigner ;
Mes toutesfois que Veslongance
lert du cors et la desevrance
La chainne a droit point s'estendra
Qui as .n. chies des cors tendra.
{La Dame a la licorne, Richel. 12.S62, f" 13 v°.)
Ce me seroit trop eslongeance de ma voye
et de ma matière. (G. Ch.\stellaix, Ad-
verlissement au duc Charles, vii, 291,
Kervyn.)
— Au sens moral :
Tout ne meut que d'orgueil et d'eslon-
gance de toute charité. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., m, 116, Buchon.)
Mes s'en engendra murmure et discorde
entre le père et le fils et eslongeance du
fils de son père. (Id., ib., p. 75.)
EsuoNGE, s. l-, éloignement :
L'eslonge estoit plus désirée que son ap-
procher. (Chastellain, Chron., IV, 295,
Kervyn.)
— Moyen dilatoire :
Tu fais sens, si par ce moyen tu ainsi
peux évader le péril, et si estroites et cui-
santes matières parer par telles eslonges.
(Chastell.\i.n, Exp. sur vérité mal prise,
VI, 377, Kerv.)
Pourquoy quiers tu eslonges '■ de non
escripre mon cas ? (BoccACE, Nobles malh.,
IX, I, f" 217 r», éd. 1515.)
Cf. Esloigne.
ESLONGli.WCE, VOir ESLONGANCE.
ESLONGEMENT, S. m., éloignemcnt, dis-
tance :
ESL
ESL
ESL
487
Car avoit des firands affaires la ou il
estoit, et auxquels il lui convenoit en-
tendre, sans eslongement du lieu. (G.
Chastell., Chron. des h. de Bourg., ii, 13,
Buclion.)
ESLONGiER, - oingier, -eiigier, - onclier,
el., verbe.
— Act., éloigner, écarter :
Parmi le cors le bon espii>l li plonge.
Tant con tint l'ansle, dn bon ccval Valonge.
(Raimbert, Oijier, l'2flO;), Barrois.)
Tost furent eslongiet, quant li vens se leva-
(B. de Seb 442. Bocca.)
Et /'MJla galliotte si eslongee en peu d'eure
que nos gens en perdirent la veue. (J.
d'Arras, Melns., p. 195, Bibl. elz.)
Tantost que les femmes furent eslengiees
de la ville. (Chron. pic. par le prieur de
BoussiauviUe.)
Qui de toute joie m'a esloingiee. [Ben. de
Montaub., Ars. 5072, f» 134 v».)
Pour austant que le nunce de nostre
sainct père n'a pouvoir ny mandement
pour proposer et mectre en avant ses peti-
cions et demande, il sera bon de esloncher
ce qu'est meslé et consiste entre l'empe-
reur et le roy très cLrestien. (1521, Papiers
d'Et. de Granvelle, I, 141, Doc.inéd.)
— S'éloigner de :
Or sont li enfant départi.
L'amie cslonge son ami.
(Blancand., 2193, Michelant.)
Li dui mesage eslongierent tant l'ost
qu'il n'orent garde d'eus. (MÉN. de Reims,
229, Wailly.)
Tu eslongeras dont t'amie.
(Hemedia amoris, 537, Koerting.)
Si firent voille, esquelz le vent se boutta
qui leur fist tantost eslongier la terre. (\Va-
VRIN, Anchienn. Citron. d'Englet., t. 11, p.
208, Soc. de l'H. de Fr.)
Il ne li plaisoit plus que elle eslongasl
ensi son mari. (Fhoiss., Chron., I, 20,
Luce.)
Tassars, qui se vei en dur parti, pour
eslongier la mort, leur dist que il feroit
tout ce que il vodroient. (1d., ib., IV, 262,
Luce, ms. Rome, f" 137.)
En eslongant tous perilz. (Id., ib., VII,
45, Luce.)
Le vent si feri qui estoit assez bon en
telle manière que en pou d'espasse ilz
eurent eslongié la terre. (Hist. de Gilion de
Trasignyes, p. 13, Wolf.)
— Allonger, prolonger, agrandir :
Il eust pooir de nous eslongier nos vies.
(JOINV., S. Louis, LI, Wailly.)
Eslongeons et prolongons jusque... (1306,
Ch. du Cte de Sav., Ch. des compt. de Dole,
Et ledit moulin eslargir etelongier. (1337,
Arch. JJ 70, f» 135 r».)
Que vous eslongeroie la matere? (Froiss.,
Chron., I, 235, Luce, ms. Amiens, 1» 4.)
Pour ce qu'il est sur le tart et que la nuit
aproche, te voeul je bien tant ta vie eslon
gier que d'icy a demain suit nostre ba-
taille continuée, (tten. de Montaub., Ars.
6072, f" 109 v.)
Pour eslonger quatre graus chevilles
rondes pour les crestes du pout de la porte
Regnart. (Compk de Jaqiiet Deloynes, Uii
1426, Forteresse, XXV, Arcb. mun. Orléans.^
Il luy eslongea ses oreilles a la manière
de ung asne. (C. Mansion, Biblioth. des
Poet. de metam., f» 114 v», éd. 1493.)
Et eaue clere premièrement en sortira,
qu'on doibt reserver a part : car elle vault a
elonger et colorer les clieveulx. (Ciel des
philos., c. 22, éd. 1556.)
— Retarder :
Ne sai par quel conseil noos en viex eslongier.
(Poème de la Croisade. 46, Uomania VI, p. 404.)
— Neiitr., s'éloigner :
Sans cuidier
Sai que ne puis eslongier
Vie li
Cul j'aim si
Qne j'en ai cuer et cors joli.
(Hf.niu 111, Dcc DE Brab., CIwiis., ap. Scbeler.
Trom. belg., p. 43.)
— Eslongié, part, passé, éloigné:
Ensi chevauche, molt iries.
Et n'estoit gaires eslongies,
Quant devant lui vit un cliaste!.
(Perceval, 1° 87», ap. Rochat, p. 3.)
Bourbonnais, eslongier, allonger.
ESLONGiR, - yr, el, v. a., allonger:
Au serrurier pour ses paines d'avoir es-
longy .ix. vielles bandes de fer issues du
pout leveiz. (1462, Compt. de Nevers, CC
.57, f» 20 r», Arch. mun. Nevers.)
Et toutes les voyes du corps de l'homme
qui estrainctes reserre et elongisl quand on
la boit. (Ciel des philos., c. 51, éd. 1547.)
ESLONGNE, VOir ESLOIGNE.
ESLONGNEMENT, VOlr ESLOIGNEEMENT.
ESLO.N'GNER, VOif ESLOIGNIER.
ESLONGNYR, VOir ESLOIGNIR.
ESLONGUEMENT, S. m., éloignement:
Nous est apparu que ledit marchié est
decheu par eslonguement de hoirs. (1340.
Arch. JJ 73, f 119 v°.)
ESLONGUER, V. D., s'aHonger :
Li ins li creisl et si eslongue.
(Gerv., Best., Brit. Mus. add. 2S260, f 95'.)
— Infln. pris subst., distance :
Eslonguer, farnesse. (Palsgrave, Es-
clairc, p. 218, Génin.)
ESLORDER, VOJr ESLODRDER.
1. ESLosENGiER, V. a., faire acquérir
de l'honneur :
Povrus, dist Alixandres. mult te doi avoir chier,
Quar par ten bel service me vins eslosengier.
(Itoum. d'Alix., f° SÛ'^, Michelant.)
2. ESLOSENGIER, V. a., dcshonorer :
Il dort, et songe, et veillier cuide,
ICn grant peine est et en estuide
De la pucele esloseiigier;
El celé maine" griint dangier,
El se deffent comme pucele.
(Chrest., Cliget, Richel. 375, f° 27'i>'.)
ESLOSER, V. a., louer, vanter :
Qe riche sentence eslosee
Ne doit pas trop eslre aournee
De relborienes colours.
(Angf.r. Dial. de S. Gréi/.. 181. Meyer, Ttec.,
p. 342.J
S'en ert plus chier et eslosez,
De lote gent e plus amez.
(li., 221, p. 313.)
ESLOSSIER, voir ESLOCHIER.
ESLOUANCE, S. f., droit de consente-
ment :
Et parmy ce pourront tenir les bonnes
gens leurs maix et heritaiges comme ceulx
de ladite Montagne des Bois, et les vendre
et engager, parmy payant l'eslouance, c'est
assavoir de dix deniers ung. (1482, Franch.
de Franquemont, Arch. mun.,Moutbéliard.)
ESLOUCHER, VOlr ESLOCHIER,
ESLOURDER, - order, et., verbe.
— Act., appesantir, étourdir, abêtir :
Lu.\ure l'asome et eslorde.
fGERv., Best., Brit. Mus. add. 28200, f 99=.)
Et homme est elourdé par son opinion
quant il croit par foie cuidunce que il soit
eslevé par dessus boaime. (J. de Salisb.,
Policrat., Richel. 24287, f° 70=.)
Le Badi.v
Y fanlt bien parler aultrement
De nostre siage, a quant esse ?
Le Deuxième.
a ! tu nous esloiirdes sans cesse.
Venix tu poinct changer ton propos ?
(Les sobres Solz, p. 27, ap. Ler. de Lincy el
Michel, Farces, moralil. et .■.erm. joij., t. IV.;
Ces choses la wie.'iLourdent
Quant on m'en l'arle.
(Les Trêves de Maroi et Sagon, données jusqu'à la
fleur des febves par t'auctorité de l'abbé des Cor-
nardî à Caen. Edition sans date.)
L'ung contre l'aaLre en se faisant la guerre
Tant qu'on en est eslourdé sur la terre.
(/*.)
Et fy et fy, de par le dyahie fy.
Tant elourder le peuple puur un rien
Dont il ne peult advenir aucun bien.
— Neutr., s'abêtir :
J'ay foible sens, rusliqne plame et lourde.
Plus voys avant, le cerveau plus m'eslourde.
(Creiik, Chants roy., l" 154 r", éd. 1527.)
— Eslourdé, part, passé, étourdi :
Lequel suppliant cuidant que il ne feust
que eslourdé ou cheoir. {1387, Arch. JJ
132, pièce 37.)
— Abêti :
Je fus longtemps ainsi dans mon lict cstendn.
Regardant ça et la comne un bomne esperdu,
Que l'esprit, la mémoire, et le sens abandonne.
Qui ne sçait ce qu'il est, ne coguoist plus per-
[sonne ;
Immobile, insensible, elourdé, qui n'a plus
Oc pensement eu luy qui ne suit tout conTus.
(ROB. Gar.n., Uippol-, I, éd. i;)7o.)
Beauce, Perche, eslourder, elourder, îa-
tiguer de paroles. Guernesey, élourdair,
importuner, ennuyer, étourdir. Xorm.,
lourder.
ESLOURDiR, étourdir, verbe.
— Act., appesantir, étourdir :
C'est une lourde et longue maladie
De trois bons moys, qui m'a toute eslourdie
La povre teste.
(Cl. Marot, Ep. au Rog, pour avoir esté desrobé,
éd. 1544.)
488
ESL
Le pavot fait mal a la teste, et Veslourdit.
(Trad. de l'Hyst. des plant, de L. Fousch,
ch. cxcvi, éd. 1549.)
Cela eslourdil la veue. {Ib., c. xxxix.)
— Fig., abêtir :
Il nous fault souvent tromper, a fin que
nous ne nous trompions; et siller uostre
veue, eslourdir nostre entendement, pour
les redresser et amender. (Mont., Ess.,
m. 10, éd. 1595, p. 152.)
Ea elourdissant sa nature. (Dampmart.,
Merv. du monde, f 92 r", éd. 1585.)
— Réfl., devenir lourd, pesant, au propre
et au flg. :
Est ce a fin que ils s'endorment, ou
eslour dissent? (Calv., Predest., p. 181,
éd. 1552.)
Les sens bientôt s' elourdissent et perdent
leur vigueur. (J. de Coras, Altère, en forme
de dial., p. 84, éd. 1558.)
Tn sçais, qaand ta partis, de qnel henr et courage
Je snivois l'œavre sajnct que de moy la atlens,
Mais par trop longue halene elourâir je me sens,
(JOD., OEnr. mes!., f° 101 r», éd. tj83.)
Tachant que l'impossible ainsi se convertisse
Eu possible, et que l'homme en qui sans fin domine
Tout divers mouvement, sans mouvoir s^rlourdisae.
(iD., ib., P 21 r°.)
— Eslour dissant, part, prés., étourdis-
sant :
Eslotirdissant, comme de trompettes. (R.
Est., Thcs-, Bombus.)
— Eslourdi, part, passé, appesanti :
Car j'estoie tous estonrdiz,
Tonz pesans et tons riourdiz.
(G. Mach., Pocs., Richel. 92-M, f» 180'-.)
Est il nul tel exécuteur?
Je n'ay pas les bras ealourifia.
(Actes dexAposl., vol. Il, f 206", éd. -1537.)
Quand ce vint au tour de Chicquanous,
ilz le festoierent a grands coups de gnan-
teletz si bien qu'il resta tout eslourdy et
meurtry : un œil poché au beurre noir,
huict coustes freussees. (Rabel., IV, ch. 12,
éd. 1552.)
Qand le ciel est brouillé de grosses
nuées et espesses et qu'il se dresse quelque
tempête violente, pource qu'il n'y a
qu'obscurité devant nos yeux, et le ton-
nerre bruit en nos oreilles, eu sorte que
tous nos sens sont eslourdis de frayeur, il
nous semble que tout est meslé et confus.
{CAh\., Instil., 1. 1, c. 17, éd. 1367.)
Stupida ttiombra, quœ nihil sentiunt,
endormis, eslourdis. (R. Est., Thés.)
Les oreilles en sont eslourdies et de-
viennent sourdes. (!d., ib., exurdo.)
Lesquels tous ensemble beu valent jusques
a ce que le vin les eut rendus eslourdis et
estonnez.(C..BoucHET, Serees, i, Rouen 1635.)
— Étourdi :
Le suppliant avoit esté très bien batu de
tant de cops orbes qu'il en estoit tout
eslourdy. (1408, Arch. JJ 163, pièce 109.)
— Fig., qui a l'esprit lourd :
Combien que la plupart du monde soit
si eslourdi que de ne pas recevoir leur
doctrine, si est ce qu'elle ha en soy une
majesté céleste pour tenir en bride, voire
attacher de près tous ceux qui fout des re-
fus. (Calv., Instit., 1. I, c. xi, éd. 1567.)
Les uns murmurent et grondent si tost
qu'on gratte leurs rongnes : les autres
ESL
sont eslourdis, et ne s'en soucient en façon
que ce soit. (In., Serm. s. les Ep. a Tiin.,
p. 236, éd. 1563.)
Centre de la Fr., étordir, étourdir, étour-
dir, causer un ébranlement dans le cer-
veau : « Il reçut un coup de bâton par
la tête, qui Vélourdit. » — Être élordi ou
étourdi, être pris d'étourdissement, de ver-
tige : « J'ai tant dansé de branles, que
j'en .suis tout étourdi, que la tête me
tourne. > (Jaubert.)
ESLOUHDISSEMENT, clOWd., S. ÏD-,
appesantissement, étourdissement :
Eslourdissemens de teste. (Trad.de l'Hyst.
des plant, de L.-'Fousch, ch. clvhi, éd.
1549.)
Trouhlemens et eslourdissemens de teste.
(L'Escluse, h. des plant, de Dodoens, 1,
50.)
Ceus la montrent que le sommeil n'est
point un tel et si profond elourdissement
de nostre cors comme d'autres ont pensé.
(Dampmart., JMerv. du monde, î° 128 v",
éd. 1585.)
icsLoussiEii, voir Eslochier.
ESLOYAULTER, VOir ESLOIAUTER.
ESLOYCHIER, VOir ESLOCHIER.
ESLUCION, voir ESLIÇON.
ESLUDE, voir Esloide.
ESLUER, V. n., glisser :
N'est si soz ne si bus
S'en enfer ne vient s'ame glacier et esliier
Jor et nuit ne te doie a genouz saluer.
(G. deColnci, Sal. N.-l)., ras. Soiss., t» 24'l^>
Bien set qne femme est tost mnee
Et tost glacie et esluec.
(Id., Mir., ms. Brux., P US".)
Et s'en enfer ne velt glacier et esluer.
(Ave Maria, Richel. 23111, f SSO*", et ms. .Soiss.,
f» 23i''.)
(Mort) Qui les honeurs sez remuer.
Qui les plus fors fais tressuer
Et les plus rointes esluer.
(Th. de Marlï, tVrs de la mort, Richel. 23111,
f° 314^ et ms. Ars. 5201, p. 229».)
— S'échapper, s'écouler :
Un seul jor neli esluast
Que s'ymage ne saluast.
(G. DE CoiNCi. ilir., ms. Brui., (" 63".)
ESLUINNIER, VOir ESLOIGNIER.
ESLUISIER, voir ESLUSIE?..
ESI-.UMEMENT, S. m., illumination :
Par celuy Dieu qui tout gouverne
La oit si grant eslumemeiit
Cou en parolie en la taverne.
(Guerre de Metz, st. 188, E. de Bonteiller.)
ESLUMER, V. a., allumer :
Elle eslwneyme lampe qui an lanterne anlrai.
(Floop., 1508, A. P.)
— Éclairer, guider:
Ce est l'estoile tremontaine
Qui les snens eslume et les mainne.
(Vie des Pèr., Ars. 3641, f 104".)
ESLUMTNEMENT, el, S. m., action d'é-
clairer :
ESM
Ke iluhle i a eluminemenl
De saver e de aver ensement.
(Lumière as lais, ms. Cambridge, S. John's F 30,
f 5».)
V. de lun règne doint aforcement
E de engin esluminemenl.
(PiEBRE d'Abernun, le Secré de secrez Richel.
25407, f» 174''.)
ESLUMiNER, V. a., rendre la vue h :
E la Jhesu eslumina um qe fust née
veogle. (Pelrinarjes etpardonns de Acre, 11.
Miclielant et G. Raynaud, Itinéraires d Jéru-
salem, p. 231.)
— Éclairer :
Le soleil, situé au milieu des planètes
qui eslumine et précède toutes aultres en
vigueur, chaleur et splendeur. (J. Molinet,
Chron., ch. cxlix, Buchon.)
A grans coustz furent ces portes estofl'ees
d'armoiries des pais, esluminees de flam-
beaux. (iD., ib., cil. cccv.)
— Éclairer, au sens moral :
Tes ponvres servans eslumine.
(la Paix faicte à Cambraij, p. 13, éd. 1508.)
ESLUNIER, voir ESLOIGNIER.
ESLUPÉ, part., lancé en mer:
Drecent leur voiles, es les vos eslupes.
(Alesch., var. des v. 6291-6501, ap. Jonck., Cuill.
d'Or., II. 301.)
ESLUSE, S. f., invention, tromperie:
Dites touz jours : ja esmaier
Ne me verrez de telle csluse.
(Miracles de Noire Dame. I, 2, 341, G. Paris.)
ESLUSER, voir Eluser.
ESLUsiER, - luisier, esluser, verbe.
— Neutr., séduire, tromper :
Famés espotercsses ne doit nuls hom prisier.
Car Ions les jours vorroienl parler et eslnisier.
(Gu.ES M Mlisis, h Estas des Seculers, II, 108,
Kervyn.)
— Act., dépenser futilement :
Si s'en convient por vaincu rendre ;
Qui noraberroit la compaingnie,
Foi est qui i met s'estndie :
Ce seroit le temps esluser.
(GoDEFROY DE PARIS, Clirou., 5138, PuchoD.)
ESMAANCE, VOir ESMAIANCE.
ESMABRE, voir ESMARBRE.
ESMAGiÉ, esmaigié, part, passé, baigné,
trempé 1
Au point du jour laves la char que
lui voulez donner (au faucon) en deux
paires d'eaves belles et cleres, et se c'est
buef ou lièvre, si soit esmaigié au paulx
dedens l'eaue, et soit laissé tremper ta char
en la tierce eaue. (Modus, f" 89 r», Blaze.)
Var., esmagié (ap. Ste-Pal.)
ESMAGRIR, voir ESMAIGRIR.
ESMAHER, voir ESMAIER.
ESMAiABLE, csmlable, adj, qui est ac-
cessible à la terreur, qui se laisse trou-
bler, effrayer :
Nus n'out le quor meins esmaiable
Ne plus entier ne plus estahle.
(Ben., D. de Norm.. II, 29903, Michel.)
ESM
ESM
ESM
489
No n'en fu nus plus eopcrnanz,
Meins esmaiatiles, mens dotanz.
(ID., ib., II, 39881.)
Li apostoiles si fu nioiill esmiablcs,
N'i vosist cstre por toi l'or de Carlage.
(il Coron. Looys, i63, ap. Jonck., Guill. dOr.)
Sire, fait ses compains, moult vos voi esniaiahîe.
(Enf. Goi.. Richel. 12558, f» 57".)
— Avec un nom de chose, effrayant :
Trop i eusl aspre labor
E fstnaiabie e deinoranz.
(Ben., D. de Konii.. II, 1-26-22, Michel.)
ESM.MANCE , esmaionchc , esmaance ,
esmeaiice, enmoiance, s. f., émoi, frayeur :
Retrait e conté li nnt tôt
Cum il lor avint, mot a mot,
Li)r destresce, lor e>,inaiance
E trestote lor délivrance.
(Be.n., D. de Norm., II, 60-29, Michel.)
Plein de crierae, plein d'esmaiance
Fu, ce sacheiz, li reis de France.
(1d., ib., II, 13001.)
La n'ont ire ne esmaiance.
Mais seurlé e alegrance
E flor d'autre chevalerie.
(In., ib., II, 15698.)
Or unt si 1res fier giiaaia fait
Que luit dient que bien lor vait;
E de trop dotose e.sjiiaiaitce
Uni or pris guers e senrtance.
(Id., !*.. Il, 1S904.)
Adont ot Guiteclius et honte et esmaiance.
(J. BODEL, Sax., Clin, Michel.)
Par tel vertu l'empaint que il (ist trebusquanche.
Quant si home le voient, s'en ont grant es-
[maianche.
(Chev. au cijgne, I, 6033, Hippeau.)
Kt si leur a maudé, non pas par e.smaiaache,
Jour quant il seroil la sans nesune escusanche.
(Adam de la Halle, du Roi de Sezile, Cousse-
maker, p. 293.)
Que tut cil qui en horent parleir en aient
|iaoi- et esmaiance. (S. Graal, Richel. 2455,
r 190 V».)
Si en ont en grant esmaance.
(J. Le Marcbant, Mtr. de N. D., ms. Charires
Li Galois sens nule esmaance,
AI encontrer fiert si de lauce,
Qu'i lor abat .m. chevaliers.
(Durmars le Gallois, 11729, Slengel.)
En est .1. poi en esmaiance.
(G. de Dole, Val. Chr. 1725, f» 92''.)
Che fu as Saisnes esmaianche.
(GiB. DE Mo.NTREUiL, Yiolctte, 2882, Michel.)
Mes, ce sachiez, voslre enmoiance
Me fait a caer ire et pesance ;
Par quoi douter ne vous estuel.
Car, par celui qui sor nous puet
Por nul home ne vos faudroie.
(Alhis, Ara. 3312, f° 33'=.)
Dusqu'el camois brise sa lance,
Trestout l'estone en esmaiance.
'Gilles de Chin, 22i, Reiff.)
Laisse clers et prelaz esteir
Et te preo garde an roi de France
Qui por paradis conquesteir
Vuet melre le cors eu balauce
Et ces enfanz a Dieu presteir ;
Li près n'est pas en esmaiance :
Tu voiz qu'il ce vuel apresteir
Et faire ce douta toi tance.
(RoTEB., Desputiz. du Croisié et du Descroizié I
130, Jub.)
Sevez uiei, buens houi, spuz esmeance
{La Vision S. Paul, Richel. 19523, f» 12 v".)
T. m.
Le langage populaire du Haut-Maine a
givAé emaianne, angoisse, anxiété, attente
pénible.
Cf. Amatance.
i. ESMM-EME^iT , esmeement, s. m., émoi,
frayeur, tribulation :
E veez sntilment.
Mais [c'estj esmaiement.
Mais, cisù meis, en verte
[Bien) signeflet Dé ;
Saciez qu'a mainte geut
Deus fui êsmaiemenl ;
Graut esmaiement tîsi
As apostles, quant dist
Oiie a sun père irri'it
Et puis repairereit.
(Pli. deTiiaun, Cumpoz. 913, Mail.)
Granz ert eutr'els Yesmaiemenz.
(Ben., d. de Norm., Il, S793, Michel.)
Si que je truis escrit senz faille
Qu'a seneslre de la bataille,
Ou li Dostre erent au coutenz.
Vint an morteus esmaieatenz.
(Id.. ib., II, 37j66.)
Qui dune oist les moslremenz
E les morteus csmaiemcnz.
Les orribles destructions
E les granz persécutions.
(Id., ib.. Il, 11417.)
Ne qnidez que jo l'die pur nul esmaiement.
Ne que vus faille de guerre taut cume sui vivant.
(JOBD. Fantosme, Cliron., .406, ap. Michel, I). de
Norm., t. 111.)
Ici n'a point d'esmaiement.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Brux., f 162".)
Segnors, chen dist Doon, n'aies i
Je vous deliverrai d'ichi tout maintenant.
(Doon de Maience, 9928, A. P.)
Sans {?ranl esmeement. (Serm. Uit.-fr.,
xiv" s., ms. de Salis, f" 52 r'J.) Lat., siue
magna ccmmocione.
2. ESMAIEMENT, - ayeimnl, s. m., ac-
tion de planter le mai ;
Lorsque l'une des tilles dudit exposant
nommée Johannelte vit ledit Caroncbel,
elle li dit que la nuit S. Nicolay, il l'avoit
esmayee et mis sur leur maison une bran-
che de seur, en disant qu'il n'avoit mie
bien fait de ce faire, et qu'elle n'estoit mie
femme a qui l'on deust faire telz esmaye-
mens ne telz dérisions, et que elle n'estoit
mie puante, ainsin que ledit seur le signi-
fioit. (1367, Arch. JJ 99, pièce 17.)
1. ESM.MER, - ayer, - oier, - oyer, ez-
maier, esmuihier, esmaher, emoyer, emayer,
verbe.
— Act., mettre en émoi, troubler, in-
quiéter, effrayer :
Renart que fein grieve et esmale.
S'en va a la haie le (rot.
(Renart, 16571, Méon.)
Issi les poront i
Et damagier, se lor perece
Ne lor taut.
(Chev. as deus esp., 9612, Foerstei.)
Les vont, par commune accordance,
Enclorre entour comme une dance
El prennent, pour les esmoier
Environ eus a hardoier
En leur premerainnes venues.
(GuiART, Roij. liijn., 16065, W. el D.)
Sagement les devez a conseil chastoier
Et de voslre parole durement esmoier.
(.Docl. le Sage, ms. Rennes, f 83°.)
Pour la dame royaus pour cni amours Vesmaie.
(U. de Seb., i, IbO. Bocca.)
Le venredi lor leva une lourmeute, qui
moult les esmaia ; car elle ne s'apaisa
onqups ne le jour ne le nuit. {Hisl. des
ducs de Norm. et des rois d'Anglet., \>. 1S4,
Michel.)
Le fez de mez péchiez m'esmair.
(Pa^s. N.-S., lab., Myst., II. U7.)
— Réfl., s'émouvoir, se troubler, se dé-
concerter, s'effrayer, s'étonner, s'inquié-
ter, se préoccuper :
Quant la bêle ot 0;,'ier si dementer,
Ele ovre l'uis, sil vait réconforter :
Damoisiaus sire, mar vus esmaieies ;
N'iert pas issi comme vos dit aves.
(Raiub., Oijier, 75, Barrois.)
Le serpent truevent .x. serjant,
De la grandeur de lui s'ezmaient,
(Itom. de Tkebes, Uichel. GO, P la"".)
Du vallet crient que sesmaïast
Et ia bataille redoutait.
(Flaire et Rlance/l., 2" vers., 905, du Méril.)
Qant li rois l'entent, si s'en merveille
trop et li dit que ele ne s'esmail, que ele
u'avoit mais garde. (Arlur, liichel. 337,
f" 102».)
A sa famé son cuer descueuvre
Qui moult s'esmaia de ceste euvre.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f» 11"".)
Mais Roiivel s'esmaie
Que moult li deuil el cuit sa plaie.
(Renart, 27455, Méon.)
Amours respont ; Or ne t'e.smaie.
Puis que t'es mis en lua manaie.
Ton serviche prendrai en gré.
(Rose, Val. Ott. 1212, f'> Ifii:.)
Berlain truevent ouvrant oevre 1res One et vraie.
D'ouvrer bien et a droit moult petitet .v'fsmaw.
(Uerte, lilO, Scheler.)
Cbescun se doit plus esmaier
Pour la raisou des ^eritai^es.
(Guerre de Metz, st. 189% E. de Bouteiller.)
De uolle chose ne t'esmoie.
(Comm. le Roi Sounain fa mort, ms. Avranches
1082.)
Ja de ce ne vom esmale:,.
Vous, puisque Dieu le veult.
(La Nativ. N.-S., lab., Myst., II, 39.)
Parle hardiemeut et ne t'esmoie de rien.
(Hi'it. du chev. Paris et de la belle Vienne,
1- 20 r", éd. 1833.)
S'il est fâché, ne /'en veuille esmaycr :
Faute d'argeut est douleur uun pareille !
{Le Fantast, repentir des Mal-mariez, le réconfort
des femm., Var. hisl. et litl., IV, 318.)
El de cela plus ne notts esmayom.
(Cl. Mab., Epist. au Daiilphm, éd. 1544.)
— S'esmaier de, avec un infin., craindre
de:
Li Vallès est .1. poi pensis
Et de respondre mull s'esmaie.
Qu'il crient la uouvele veiaie.
(Amad. et Yd., Richel. 37,ï, 1° 318'.)
— S'inquiéter, se soucier, s'informer :
Car joue chose ne s'esmaie
Fors de joer, bien le saves.
(Rose, 1274. Méon.)
De graat folie se esmote
Qui bien acroit et riens ue paie.
(Prov. anciens, ap. Ler. de Liucy, Prov.^
La première joye de mariage, si est
quand lejeune homme est eu sa belle jeu-
nesse, qu'il est frais, net et plaisant, et ne
02
490
ESM
ESM
ESM
s'esmoye fors de tirer efirnillettes. faire
ballades, icolles clianter, regarder le? plus
belles. [Quinze joyes de mar., i, Bibl. elz.)
Or est dedens la uasse le pouvre homs,
qui ne se souloit esmoier fors de chanter.
(/(>■)
Et ne s'esmoye point dont vient le !bien
qu'il a. (/b.)
Qui rendit mon pauvre .courtisan si con-
fus, que de la en avant ne luy souvint de
^'psmoyer de telles voyes, pour penser
gratifier a ce bon seigneur. (PasO-. Rerh.,
vr, 6.)
Sans s'esmaycr du pourquoy. (Id.j
Lett., XII, 1.)
Tellement que desja de joye
Son héritier fripe et s'emoi/e
On son arsent est enfermé.
(J.-A. DE Baif, te Mimes, 1. I, f° S-ï r". éd.
1619.)
Qui pent et yent an port se rendre
Des fonis ne se doit emoyer.
(Id., iK. I. Il, f» Si r".)
Les vrays masques estant arrivez au lo-
gis, ou ils s'estoient masquez, s'esmoient
qui avoit serré l'arpent de leur mommon,
tant pour retirer ce que chac\in avoit con-
tribué, que pour départir leur gaing. (G.
BoocHET, Serees, iv, Rouen 1635.)
J'ay eu une fois en ma vie un procez,
et encores que .j'eusse bon droict, et fusse
demandeur, si ne laissois je pas a avoir
besoin de conseil, et de m'esmayer qui es-
toit l'advocat de Poicliers qui avoit le plus
grand bruict. (Id., ib., ix.)
L'epbore qui coupa si rudement les deux
cordes que Plirinys avoit ndjousté a la mu-
sique, ne s'esmaie pas si elle en vaut mieux,
ou si les accords en sont mieux remplis ;
il luy suffit pour les condamner que ce soit
une altération de la vieille façon. (Mont.,
Ess., I, 23, éd. 1588.)
Et que par un tel changement elle eust
peur du roy, du royaume et de sa per-
sonne, qu'il ne leur mesadvinst, songea et
s'esmaya a quoy pouvoient tendre tant de
menées, parlemeus et collocntions qui se
faisoient en secret. (Brant., Vies des dames
illustres, Catherine de Medicis, Buchon.)
— NeiUr., être en ciiioi, se troubler,
s'effrayer, s'étonner :
Parles scnreroent, ne vos caut d'esmaier.
; {Chev. au cygne, II, 3S58, Hippean.)
Che fo la bediiine, qui le (ît esmaiMer.
(Conq. de Jérus, 4418, Ilippeau.)
Ne vous chant d'eswaier,
Bien vous garandirai par Dieu le dioilurier.
(Berle. 324, Scheler.)
Coronz d'araors, maniaient et niescbies
Me fit clianler et c.smoi*/- mon chant.
(Baude de la Kakerie, Pastour., Dinaux, Troin:
artrs., p. 115.)
De riens ne les voy camnyer,
Ne ne pnscnt riens vo menace.
(Mysl. de S. Crespin. p. 19, Dessalles et Chabaille.)
— Esmaiant, part. prés, et adj., troublé,
saisi de frayeur :
Mnlt se démente li Rcnlis Danois frans ;
N'est pas merveilles se il fn /-.nittiatis.
Car cil derrière l'encauchierent formant.
Et cil devant le vont avironant.
(Raimb., Ogier, C394, Barrois.)
Chele finre halaille fist Frnnchois psmoiar.s.
(Coiig. de Jcrm, 129, Hippean.)
Dont Blanche s'en va monlt a son coer esmahm
(B. de Seli., x, 831, Bocca.)
— Esmaic, pnrt. pa.'îsé, troublé, effrayé,
étonné :
D'icele frnerre est esnaiè-
(Brut, ms. Munich, 3G01 , Vollm.)
^ La lor vint novele que mult des pèlerins
s'en aloient par autres chemins a autres
porz, et furent mult esmaié. (Villeh., SI,
•Wailly.)
Ne sui je gaires esmaies
Que l'ostes n'en soit bien paies.
(J. BoDEi, /! Jus de S. Nickolai, Th. fr. an moy.
âge, p. 182.)
L enfant fnt lors tant emayê
Pour la vision qu'il eut eue
On'onques ne fut si effrayé
D'autre merveille qu'il eut vene.
{la Fottl. péril!., !" 23 v°, éd. 1572.)
Dans le Haut-Maine on emploie esmaier,
à l'actif, pour ennuyer, contrarier, émou-
voir. On dit encore en terme de chasse,
■ EsmoietEsmoiel «c'est-à-dire fais lever le
gibier. Dans le Poitou, l'Aunis et la Saint.,
on dit s'emoyer, s'émayer, pour signifier se
mettre en émoi, en peine de quelqu'un ou
de quelque chose, s'en occuper dans le sens
de s'en informer^ de s'en enquérir. Berry,
s'émeyer, s'étonner, s'inquiéter. En Bre-
tagne, Côtes-du-Nord, on dit cela m'emeie,
cela m'effraie; cela est emeiant,ce\A est
effrayant. En Normandie on dit s'emoyer
pour s'éjnouvoir, se mettre en émoi.
Franche-Comté, et particulièrement Salins,
s'emaier, s'emahi, s'amayié beaucoup pour
faire une chose, s'en effrayer. Neuchâtel,
émaié, ébahi, abasourdi, stupéfait, ahuri,
ébaubi. Vous voilà bien émaié t
2. ESMAIER, - ayer, v. a., couronner de
branches vertes :
Messire Hector, bastard de Bourbon,
manda a ceux de Compiengne que, le pre-
uiier jour de may, les yroit esmayer ; la-
quelle chose il iist, monta a cheval, eu sa
compaignie deux cens hommes d'armes
des plus vaillans qu'il pot finer, et avec
une belle compaignie de gens de pyé ; et
l(ius ensemble, cbascun uug chapeau de
niay sur leurs harnas de testes, allèrent
devant la porte de Compiengne, nommée
la porte de Pierrefous ; et avec culx por-
toient une grant branche de may, pour les
esmayer, ainsi que promis l'avoient. (J. Le
Fevre, Chron., 1, 160, Soc. de l'H. de Fr.)
Et manda a ceux de la ville qu'il les
yrait esmaier le jour de may, au matin.
(Mém. de P. de Fenin, p. 40, Soc. de l'H.
de Fr.)
ESMAiETER (s'), v. réll,, diiiiin. de es-
waîVr, s'effriiyer ;
Mar roiis esmaieles de rien
Tant que je soie sains ne vis.
(Atreper., Richel. 216S, f 12',)
ESMAiEUR, S. m, celui qui effraye, qui
donne de la terreur à :
Cil qu'en lor offices mis ont
Baillifs et prevost et maienr
Oui sont de gent grant esmaieiir.
Et si convoiteus sont d'argent
Qu'il estranglenl la povre gent.
(J. DE CoNDÉ, li Dis des Lus et des heches 54,
Scheler.)
ESMAiGiÉ, voir ES.\UGIÉ.
ES.MAiGRiER, - egrier, v. n., maigrir.
Le bon roy d'Engleterre prisl forment a nercir
Et a esmegrier.
(bit de Giiill. d'Avglet., 242, Michel.)
ESMAiGRiR, - agrir, v. n.. maigrir:
Descolorer et esmagrir,
(Bob. de Blois, Poés., Richel. 24301, p. 5G4''.)
Descolorer et esmaigrir.
(Id., ib., p. 590''.)
Le vinaigre fait esmaigrir. [Régime de
santé, f» 46 r", Robinet.)
ESMAiLLEE, s. f., uipsure de terre rap-
portant une maille :
Pour .II. esmaillees de vigne a la pierre
S. Leu tenant a Thomas le boucher, ,nit. d.
(1375. Censier de Tkiais, Arch. S 3082,
f» 1 r°.)
Pour .II. esmaillees de cens de vigne. {Ib.,
r»3r».)
ESMAiLi.EMENT, S. m., émaillupe :
C'est des cloquetes, l'escriplure qui es-
toit escripte es esmaillemens. (Deguille-
V1LI.E, Pèlerin, de la vie hum., Ars. 2323,
f 34 V».)
ESMAii.i.ERiE, S. f., ouvmges d'émaux :
Lequel de Gennes ne fu oncques de mes-
tier mais estoit tant subtif et imagiuatif
que il faisoit... orfavreries d'or et arf.'ent,
esmailleries et autres choses comme se il
enst esté maistre. (1417, Arch. J.l 169,
pièce 526.)
ESMAiN, s. m., manche:
Une table et deux treleaux ; plu? un es-
main de boys. (1565, Inv. du mob. des chdt.
(l'Apchon et d'Ouclies, Mém. et Doc. sur le
Forez publiés par la Soc. de la Diana, 1881,
p. 299.)
ESMAIOI.E, S. f. ?
Hni repaire largece de le candiere en l'oie ;
Malvesles l'ncira. qui les plusiors engole :
Avant Ini toit lor cuers et a pris Vesmniole.
Utortm. rf'.l //.!., f» 80=, Micbelant.)
ESMAiniR, voir Esmabir.
ESMAisTRER, V. a., dominer :
Mais amours, qui est dame et mestre
Del mont, qui justice et esmaislre
Tous ciaus a cui elle se prent.
(J. DE CoKDÉ, li Dis dou Letrier, 187, Scheler.)
ESMAL, s. m., appréciation, estimation:
kierent par le canbre .vu."^ biei
{Elle de S. Gille, 1971
ESJiALER, V. a., effleurer;
Atant ez vos .i. paien depnlere.
Tint une espee qui bien luist et bien taille,
Fiert en Guillaume, parle conseil des autres,
Mauveseraent que li cuers [I. le cuer) li esmale,
La char li tronche par desus les espaules.
(£»/•. Guill.. Richel. 774, f° 4 r».)
ESMALLATiNE, S. f., Semble désigner
un petit émail translucide :
In sinistra (de la châsse de S. Maurille)
sunt .xxilll. lapides, et non computantur
esmallaline, et defficituna petra auri.(1421,
Invent.de la cathéd. d'Angers, Arch. Maine-
et-Loire, Egl. d'Angers, Fabrique )
ESMANCE, - che, s. f,, estimation,
appréciation, calcul, jugement, avis :
Et kierent par le canbre ,vh.''^ bien par esmal.
{Elle de S. Gille, 1971, Foerster.)
ESM
ESM
ESM
49i
Por coi est la prosperiteiz de ceste vie
doneie a celui ki, solunc la esmance del
jiigeor, ne seit la voie de sue œvre î {Job,
p 469, Ler. de Linoy.)
Aradoas furent de liel puissance
Qe nus i poroit fairt' /".smanri'.
(Ilerc. cl Phil.. Kichel. 821, f° 6'.)
De ceh qui maerent ne pnet nos premlre es-
[mance.
{Foulq. de Candie. Richel. 23518, f" 48 t".)
Le main tout bielement amaine
Com chil ki bien en set Yesmance,
Apuigoier li a fait le mance.
(GiB. DE Montreur, VioMlc, 103-2, Michel.)
SeloQC nostre esmanche
Ch'esl li chevaliers a le manche.
{Dou Chnial. a le manche, ms. Turin, f" 28''.)
— Faire esmance, faire mine d'ajuster :
Le suppliant voulant obvier au péril...
fist esmance d'un espieu qu'il tenoit, saus
navrer aucunenaent icellui Jaquet. (i452,
Arch. JJ 284, pièce 248.)
— Par esmance, à vue d'oeil, au juger :
Jasqnes a cent gentis homes i ara par esmanche,
El seront hien armes cascuns a se plaisanche.
(Geste des ducs de Bourg., 31S6, Chron. belg.)
ESM.\xcHE, S. f., eiiimancliement :
Esmanche d'or, d'azur, et uns filet de
gueuUes. {Le blason de toutes armes et es-
cutz.)
Dans le Bas-Vendômois, on dit cher-
cher des emmanches, pour chercher des
difficultés.
ESMANCHEUR, emancheur, s. m., celui
qui emmanche :
Pierre Thibout, esmancheur. (Livre de la
Taille de Paris en 1316, Coquebert.)
Gautier V esmancheur. (Ib.)
1. ESMANCHiER, - Cher,- cicr, V. a., em-
mancher :
Tideinan le coutelier forge coutiaus et
alemelles... puis esmance ses alemelles,
dont les fait enwainer, puis les vend en le
haie. (Dialog. fr.-jlam., f° 20», llichelant )
Faire esmancher. (xv« s., Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Nulz dudit mestier ne porra esmancher
dagues, braquemars, cousteaux ou autres
choses dudit mestier, de bos esquartelé,
qu'il n'y ait ficquié pour chacune pièce
deux cieus de fer ou de letton. (1482,
Nouv. statuts des couteliers d'Amiens, ap.
A. Thierry, Mon. du Tiers État, 11, 397.)
2. ESMANCHIER, - cicr, - Icier, esman-
quier, emanquer, v. a., rendre manchot :
Quatre larons a les tiestes tola
Et le .v.™^ d'un des bras emanqua.
(Sones de Nansay, ms. Turin, f° 90''.)
Si esl pendu.
Ou essorbé, ou e.vnanché.
Ou mis en milieu le marché
El pillori trestut uajor.
(Besant de Dieu, 300, Martin.)
— Esmanchié, part, passé et adj., man-
chot, tronqué :
Tant baron i a esmancié
Qui ont perdu u poing u pîé.
(Fdeocle el Polin., Richel. 375, f» 55''.)
Apries si ot .xsx. esmankies,
Garis et de mains et de pies.
(MousK,, Chron., M380, Reilf.)
Et li chevaliers esmankies
A cui li bras estoit trcnchies.
Fait pour sa dame miens ollendre
Moût pries doa casliel son Iré tendre.
(Rich. li biaus, 3235, Foerster. )
Sones viers Vesmanchié se trait.
(Sones de Nansa;/, ms. Turin, f° 5T^.)
Mais chilz qui estoit esmankies
S'i'st tout eus ou sanc toueillies.
(;*.. f» 60''.)
I,i esmanquirs fu sus ses pies levés.
(Ib., !" no''.)
Un esmanlié qui tosjors dort.
(Vers de le mort, Richel. 375, P 3i2°.)
L'esprit no peut non plus voler avecques
ces aisles emanquees. que... (La BoD.,X,i».
de la vie, I, 7, éd. 1578.)
ESMANCHON, S. m., manche, manche-
ron, partie de la charrue que le laboureur
tient avec la main :
Icellui Jehannin avoit par plusieurs foiz
la charrue du suppliant levée en hault sur
les esmanchons. (1386, Arch. JJ 130, pièce
17.)
ESMANCHONNÉ , esmenchowié, part,
passé, sans manche :
Une robe blanche esmenchonnee . (1.579,
Arch. Dordogae, B. 93.)
ESMANDE, voir ESMENDE.
ESMANDEIR, VOir ESMENDER.
EsiiANEvi, adj., dispos, alerte, ardent :
Quoy que Vulcain fust lais et vilz.
Et Mars fust plus esmanevis.
(Pasioralet, ms. Brux., f° 2 r" )
Mainte louse viste et legiere
F,t maint bergier esmaneri
Parmy le bois redanser vy.
Ub., f°42v .)
et, AMANEVin.
ESMANGiER, - cngier, - aingier, emaigier,
V. a., manger, dévorer, au propre et au
figuré :
Tnit dient mes et povre el riche
Que moult sades est pain de miche ;
Tant par snot mes de povre affaire,
Quant ne nous pneent plus melfaire
Si nous veulent il esmengier.
(G. DE Comc[, Mir., ms. Soiss., f 63''.)
Si nos volent il esmangier.
(lu., ib., ms. Brux., f" 62''.)
Des preieurs y amoiue moult très grant multitude
A pie et a cheval que tout destrure cuide.
Il sambloit qu'il deusltrestouz vifs emaiijier.
Si avoit très granl fain des signeurs domaigier.
(Girart de Ross-, 6iil, Mignard.)
La cause de ceste conjuracion estoit
pource que ilz se doubtoyent que se toule
France estoit apaisie, que les os des Roiu-
uiains ne s'ambatissent ou pais et esmain-
guassent toute la terre par leur demeure.
(Rom. de J. Ces., Ars. 5186, f 27".)
Cil (hermite) li espont en tele manière :
« Sire, cil qui estoit mors sor l'autel Jhesu
Crist, qui mort sofl'ri por nous, a qui vous
mengiez les membres, quaut vous les
abeies et sa gent de religion et ses clers
et ses evesques apetisiez et esmengiez.
(Chron. de Norm., p. 55, Michel.)
— Esmangié, part, passé, affamé :
Sur lui court gnulc bee, com uogs Ions emaigies.
(Girart de Ross., 4639, Mignard.)
ESllANKIER, voir ESMANCHIER.
ESjç.\NVEiLLiER, -ciiiier, esmarveillier,
verbe.
— Act., éveiller, réveiller:
Donnes avaine, et si n'atargies mie,
Carja mouvrons, se Dieus me beneye,
A mienuit quant gens ert eudoriuie,
Bien nos meura Gauffroy de le caucie
K'ainçois ke gens soit toute esmanvillie ;
Verrons a Bruges de Bauduin la vie.
(Les Loh., Richel. 4988, f» 26^^)
Por ce geune, por ce veille,
Por c'est ades apareilliee,
Por i^'est ades esmanveilliee .
(G. DE CoiNci. del'Emper., Richel. 23111,
f 279».)
Et la bêle, qui ot son ses
Pris de dormir, est esveillie.
A grant peine est esmanveillie ;
Ele ot cel jor levé trop main,
Ele quide ractre sa main
Sor celui 'cui pechies flst nestre,
Quant ne le sent delez li estre
Sueïfre ses biaus ieus en souhaite.
(L'Escouffle, Ars. 3319, f 39 v" )
Corner vueil au conraencement
Ponr ces lièvres esmanveillier.
(Miracles de Notre Dame, I, 4, 39, G. Paris.)
Impr., esmaui>eillier.
— Agiter :
Li vi deable e man pecché
Vos uni si esmanveillc
E mis en crieme e en esfrei
Qui issi esveilliez le rei.
(Ben., D. de Norm., II, 16046, Michel.)
Le roi trouva esmanveiUiez
Qai en ire ert et en esfroi.
(Perceval, ms. Moutp.. II 249, f° 100=.)
Li moines molt se leva main.
Car molt estoit esmanveilliez.
(G. DE CoiNci, Mir. deN.-D., ms. Bras., f" 203=.)
Quant la lasse fu esveilliee.
Qui toute estoit esmanveilliee.
Pour aler au matin reqaerre
La dame du ciel et de terre .
(Id., ib., ms. Soiss., P 183''.)
Et U rois fu moult traviUies,
La nuit fu moult esmanvelUes
Et de peusers divers grèves.
(D'un Roi d-Egijpte, Ars. 3527, f» 94''.)
— Exciter :
Dusc'a ore n'i a chelui
Que je n'aie bien cooseillié
Et a bien faire esmaneilUc.
(Mir. de S. Eloi, p. 113, Peigné.) Impr., esmau-
villié.
— Réfl., s'agiter :
L'antre femme s'est esveilliee.
Durement ■••'est esmanvrillice
Quant l'enfant mort lez li senti.
(Geoff.. .vu. eslaz du momie, Richel. 1526,
f» 29''.)
— Neutr., s'éveiller, s'agiter :
Par rues vont criant le cours ;
Or sus, chevaliers, il est jours ;
Dont veissies esmarveillier
Les gens pour aler au monstier.
(Couci, 1508, Crapelel.l
ESM.\NVILLIER, VOlr ESMANVEILLIER.
492
ESM
ESMAQUÉ, adj., rendu livide par l'effet
d'un coup :
En toute percussion de npcessité la char
esl esmaquee. tFrag. d'un liv. de médecine,
ms. Berne A 93, f° 7 v.)
ESMARAGDIN, VOir ESMERAUDIN.
ESMARBRE, esmabrc, adj., froid comme
le marbre, glacé de terreur :
Mesire Dnrraars s'aresta
Qui celé merveille essarda.
Mais il n'ot pis le ciier esmarhre,
(Durmars le Gallois, 1S19, Slengel.)
Ces dames perlent lenr mémoire,
De peor anssi sont fort rsmnrïires.
Miens amassent estre sous arbres.
(Combat de SI Pol. Scheler, Trmv. l>elr,..p. 263.)
Ansi tremble corn fiielle en arbre,
Toute la nuit fu si esmarhre
Que ne cuit pas c'onqnes niangat,
N'onqnes la nuit en lit ne jnl.
(De le Soncrelaine, Ricbel. a'o, (" 3-10''.)
Devant lienart a cuer esmarhre
S'assist Waukes desonr un arbre.
(Kenarl le nouvel, 3697, Méon.)
De paonr a le cuer esmahre.
{De runieorne, Ricbel. t5o3, f° 433 r".)
De peur anssi sont fort esmarlres.
(Triiimphe des Carmes, p. 635, Leroy et Dinanj.)
ESMARDRÉ, adj., froîd comme le
marbre, glacé de terreur :
Avalent don palais marbré
Tuit esbabi et esmarlré.
(G. de Dole, Val. Chr. 17-23, P 92''.)
ESMARIL, voir ESMERIL.
ESMARiRj - erir, - arrir, - airir,- esrir,
verbe.
— Réfl., se chagriner :
Li das l'oi, dnremenl s'esmarri.
(Garin le Loher., 2' cbans., XL, P. Paris.)
M'en i a DU tant adoré
Ne s'esmarisse do damape
Et n'ait paor en son corage.
(Eteock et Polin., Kicbel. 375, f 50'.)
Quant li prodom a ceu veu,
Esmesi i s'est et esperdu.
(G. DE S. Pair. M. S. Michel, 3582, Michel.)
Quant Sebelinne l'oy dire
Esprise fn de doel el d'ire.
Car de çou forment s'esmari
C'om ne li tolist son mari.
(DeVEmper. CoustanI, 583, Remania, VI, p. 169.)
— Neutr., dans le même sens :
Ces roistes cous font Pa. esmarrir,
{Aiiieri, Ricbel. 24368, C 27''.)
Mais ce l'ot fait molt esmarir
Qu'il quidoil que la main perdisl.
(Durmars le Gallois, 8084, Slengel.)
Ce fera maint homme esmarir. (l'erce[o-
rest, vol. 111, ch. 52, éd. 1528.)
— Act., souiller :
Cil de Biche fuit ces mairis
Par cui le nil fuit esiiiairis.
(Exposition du sarmonl le pappegay, 'J, ap. E. de
Bouteiller, Guerre de 3kU, p. 330.)
— Esmari, part, passé et adj., Iroublé,
frappé de surprise, déconcerté, chagrin,
affligé, de mauvaise humeur:
ESM
A r,ipostolie revint tnz «maris.
(Alexis, st. 71'', xi' s., G. Paris.)
,Si l'oit, raoll en fn esmaris.
(tes Loh., Ars. 3143. f" 23'.)
N'est pas mervoille s'il en fu esmaris.
(ilort de Garin, 2390, du Méril.)
El mostier entre comme femme esmarie.
(/i. de Cambrai, ci.jxv. Le Glay.)
S'en sontli clievalier al roi moult esmari.
{Ariur, ms. Grenoble 378, f» 23".)
Douce dame sainte Marie,
Fait la lasse, fail Vesmorie,
Soyez garde de mon enfant.
(G. DE Coi.NXi, ilir., ms. Soiss., C 157'^ )
Puis qu'il est esmaris.
(Guy de Camb., Richel. 243G6, p. 223''.)
Pour Olivier estoil dolans el esmarir.
(Fierabras, 1737, A. P.'>
Qnint or voient François esmusesl li pais.
Et de Turc sont couvert li val el li larris,
Ne vous esmerveillies s'il i ol i'esmaris ;
Mais li corapes monte as prens el as gentis.
(Chans. d'Anlioche, II, v. 488, P. Paris.)
El tons li pnles esmaris environ.
(Alexis, 1064, Ricbel. 12471, G. Paris.)
Triste et dolente et esmarie.
(Adenet, Cleom., Ars. 3142, f» 10«.)
Dedens nue chambre entre, n'ot pas chiere es-
[marie.
llB..Rerte, 61, Scheler.)
né, Noslre Dame de Paris,
Aidiez moi qui sni esmaris f
(Vers 1270, Eglis. et Monast. de Paris, p. 11,
Borlier.)
Dont furent leur anemis soudainement
esveillics et esmaris de la crant noise.
(GciAUT, Bible, Jug., VII, ms. Ste-Gen.)
La Tille en fol monll esmarie.
(Guerre de Meli, st. 193'', E. de Bouteiller.)
El monstre et fait chiere esmarie
De ce qu'il allent, ce li samble.
Trop longemenl.
(Fboiss., Poh., I, 14.430, Scheler.)
Si se parti de lui moult triste et esmarie.
(Id., Chron., 1, 19, Lnce.)
ESMARissoN, S. f., Chagrin :
En la fosse regardent par grant esmarisson.
(De S. Jeh., Richel. 2039, f° 33''.)
ESMARRIR, voir ESMARIB.
ESMARVE, adj., comme esmari :
Li rois ja conté li avoil
Treslol, ainsi que il esloit
Alez combalre eus eu la cave
An lyrant ; lole en fn esmarve
La roine de la nonvele.
{Gilles de Chin, 3483, Keiff.)
ESMARVEILLIER, VOir ES.MANVEILLIER.
ESMATER, V. a., dompter :
Si disoient la pins partie :
Ceslui avient an nos aie
Par esmaler le fier geiant.
(Hercule et Phileminis, Richel. .821, f» 3".)
ESMAUDRE, VOir ESMOUDBE.
ESMAULZ, S. m. pi., rime, pour es-
mais, émois, inquiétudes :
Des pestilences et des maulz
Qui mains ont mis eu griefz esmaulz,
(Chr. de Pis., Poés., Richel. 604, P 220 r».)
ESM.V.YOLER, VOlr EnMAIOLER.
ESM
ESMK, hesme, aisme, eysme, eyme, eme,
aime, ayme, asme, s. m., appréciation,
pensée, compte, calcul, jugement, avis :
Que nus n'en sel esme ne nombre
Des chevaliers, lant i en ot.
(Chrestiex, la Charrette. Vat. Chr. 1725, P SC.)
Si sont cointe qu'il ne se croient
En lor esme; par saint Richier,
Sont plus cointe que chevalier.
(Des Prelaz, ap. Job.. Nouv. rec, II, 321.)
Et tant en gisoient mors enmi les champs
que nul n'en'savoit esme faire. (L'Istoire de
Troye la grant, ms. Lyon 823, f 32''.)
En après a par toy repanse
Quand In as gardé ta constance.
Certain d'avis el résolu :
Combien de fois selon ton eme.
D'un conrs et d'une raison même.
Et quel jour in as revola.
(.I.-A. de Baif, les Mimes, I. IV, f 155 r», éd.
1619.)
— Par esme, à ce qu'on peut calculer,
approximativement :
Quant passes erent les premers.
Par aime erent .ii. railers.
(Conquest of Ircland, 710, Michel.)
Et quant il avoit perdu, il achetoit par
esme les deniers a ceul.v a qui il avoit en-
foui. (.loiNV., Hisl. de St Louis, p. 126, Mi-
chel.)
— A belle esme de pais, à vue de pays:
La neige.... se congela de sorte que les
chevaux avoient une peine infinie a en tirer
leurs jambes et il nous fallut tracer le
chemin, et allers belle esme depais. (Pasq.,
£ett., 1. 111, p. 291, éd. 1619.)
— Dire son esme, dire sa pensée :
Avant que viegne avril ne may
Vendra quaresme :
De ce puis bien dire mon esme.
(Rdteb., le Mariage Rustebeuf, Jub., I, 8.)
— Faillir d son esme, à ses esmes, se
tromper dans son calcul, dans son appré-
ciation, dans ses prévisions :
Parlonopeus le haste si
Qu'a son esme a auques failli.
(Parton., 31(15, Crapelet.)
Tu as failli a tout ton esme
Se rechevoir ne veus balesme.
(G. de Cambrai. Barlaam, p. 46, Meyer.)
Si se tenoil il bien de rire,
Quant il ot failli a son esme.
(Godefroï DE Paris, Chron., 623. Bnchon.)
Il ne fauldra pas a son esme.
(Villon, Gr. test., VI, Jonaust, p. 23.)
Mais en meffait ne gist qn'araende.
Quant l'homme ou la femme s'amende
C'est de vray pour eulx ung granl bien.
Combien qu'ilz n'en feront ja rien
Ou je fauldray bien a mes esmes.
(Eloy Damer.ial, Linre de la deahlerie, f° 25'^, éJ.
1507.)
Tel cuide venir a ses fins
Lequel fault souvent a son esme.
(Gri.ngore, les Fainlises du monde, éd. golli.)
Si je ne faulx a mon esme, c'est uug en-
tremetteux. (Palsgrave, Esclairc, p. 038,
Génin.)
Il ne leur cbanlt de faillir a leurs esmes.
(Marc, de Nav., Marg. de la Marg., Ilisl. des Sal.
et nymph. de Diane, éd. 1517.)
— Perdre son esme, se tromper dans sou
calcul :
ESM
ESM
ESM
493
Le gouvernPnr transes! de crainte blesmc
Icy conTesse ovoir prrdu finti r.smr.
(ScEv. DE Ste Marthe. Prem. Œiiv.. 11, les loyaux
Inforlunez, éd. 1579.)
— Et, perdre la raison, ne plus savoir ce
qu'on fait, perdre l'esprit :
Por ce que les chiens l'ont tant eschaiiffé
et malmené que il a perdu son sens et
son hesme. tGaitt. Feb., Maz. 51i, f" 68°.)
Quant l'on fa beu, l'on pert snn esmr.
(P. Jamec, Débat du Vin et de t'Eaue, Poés. fr. des
xvetxvi" s., IV, III.)
Escript sonbdain en brief et lourd propos
Apres sonppr qu'on perd souvent son cxme.
(J. BODCHET. EpixI. fnm.. l" p., xxxiv, éd. 1545.)
... Si je nay perdu Vesvie.
(Id., ib., LX5X1V.)
— Faire sonesme, faire ce qu'on a dans
la pensée, ce qu'on juge le meilleur, ce
qui plaît :
Je ne fay rien pour les presens.
Fay place a une antre : il est lems.
J'en feratj mon eme et rien contre.
(J.-A. DE Baif, Devis des Dieux, i )
— Par extens., esme a encore signifié but,
intention, disposition, désir, espérance :
Ja ne cnidé qne feist eme
Cil fel, cist ros et cist contret
Qui qatre des tniai m'a Irel
De la destre ele et de la qeue.
{Renan, ",3.Ï0, Méon.)
Il descent lues et vers li corl
Si com rbevaliers fet vers damç.
Si dui compaignon n'ont nule asme
De l'ester, ne li font anui.
{Lai de l'Ombre, p. 10, Michel.)
Hz obéirent, car nul ne l'eust osé laisser,
et aussi ilz estoient tous en esme de mal
faire. (Froiss., Chron., Richel. 2660,
f 131 r°.)
C'est elle mesme,
Et de parler suis en gr.anl esme.
(Therence en franf., 1° a2y'', Verard.)
Si nous fanlt penser anjonrd'uy
En nom Dieu, venir a nostre aisme.
{Misl. du siège d'Orl., 13041, GuessarJ.)
Par son orgueil fier et presuraplion,
Pespit, onitrage et félonne nature.
En se mirant par grant elation
A sa beanlté et plaisante stature,
Eust en desdaing la povre créature.
Sans la laissier parvenir a son exme.
(CoQuiLLART, Poés. div., Compl. do Ei'O, qui ne
peult jouyr de ses amonrs, I, 8, Dibl. elz.)
— Estre a esme de, être en mesure de,
sur le point de :
Tandis que il estaient a esme de prendre
la ville, en li manda de l'osl le duc qu'il
n'alasl avant. (JoiNV., SI Louis, cviii,
Wailly.)
— Prendre son esme, viser, ajuster :
Je esmeray, or je prendray mon esme do
frapper ce dayn la a la p.ince — I wyll
awme to hytte yonder hucke in the
paunche. (Palsgravr, Esclairc, p 4i2,
Génin.)
— Fig. :
Chascnn s'acesme
De prendre au tost fuir son esme.
(GuiART, Roy. lign., t. I, p. 303, Bachon.)
— Semblant, apparence ;
Onqnes ne fis semblant ne emmc
De rien qui vos dousl desplaire.
(Kenart, 1741, Mcon.)
.XL. soz por arme amohie quant oui ou
fiert ou fait ayme de ferir. (1290, Arcli.
mun. Besanç., reg. mun. I, f" 173.)
— Appréhension, inquiétude :
Se tes pères te met a a.tme
Soufi're le, ja n'en auras blasme.
(Calhon, Richel. iOl, P 210\)
Ha ! sire rois, cil trop mefet
Oui snnr autrui met nesun blasme
Dont en la fin pnist avoir asme
Nus prodora qui a bien entende.
(Ren. coroné, Richel. 1446. f 78 r">.)
Car, s'il advient qu'en plain minnyct
I,e mal luy prengno, toute nuyct
Vous le verrez par la cité
Courir comme nng homme cité.
Peu sçait en quel[lel peine et esme!
Pour trouver une saige femme.
ISerm. des Matilx de Mariage, Poés. fr. des xv' et
XVI» s., Il, 13.)
— Attention, considération :
Avec moy les pelis plenrent.
Et demeurent
Sans esme pour ma grand plainte :
Et puis dans mon sein se cachent.
Sans que sachent
1,6 mal dont je suis .atteinte.
(Est. Forcadel, Chant triste de Medee, é,l. I5al.)
Tel cognoist les fautes d'autruy
Qni aux siennes ne prend point iVesme :
Mais |6 mal tombe en fin sur luy.
(ilEGKMON, Fables, XX, éd. 1383.)
— Estime :
Et si l'esponse au roy Loys unzierae,
Fille d'Escosse eut telle estime et e.ime.
De Charretier, qu'eu dormant elle touche
D'nn donU baiser son éloquente bouche
Pour les bons mots qni en estoient yssns.
(J. BoucHET, Episl., l" p., xni, éd. 1545.)
— Eli tous esmes, de tous points, en
tout :
Ces troys estoient vestuz de mesmes
De jacqnelles et parement
Comme Dunoys, et en tous esmes
Sans diference aucunement.
Martial, Vig. de Charl. VU, f'= Su'', éd. 1493.)
— Direction, chemin :
Lors tu passeras entre les Chiens Poy-
rines et un autre rochier que l'on appelle
camp, et va icelle esme jusques aye un
moulin le prochain du bout de l'isle deceliiy
coiisté. (P. DE Garcie, le grant Routtier de
mer, f» 30 v».)
— Poids h peser :
Lesquelz marchans tiennent secrètement
en leurs hostelz pluseurs autres graiiz et
greignieurs pois qu'ilz appellent esmes...
pour esmer leurs deurees. (141S, Arcli. JJ
169, pièce 130.)
Suivant Le Duchit (note sur Rab., i,
10) les paysannes de Bourgogne disaient
d'un homme qui ne leur témoignait nulle
bonne volonté,qui ne leur faisait nul signe
d'amitié, qu'il n'avait point d'esme. A Sa-
lins, Franche-Cointé, on dit d'un homme
mou, sans décision, qu'il n'a point d'éme.
Lorr., aume. Pat. bressan, emo. A Troye,
on dit prendre son esme, pour signifier
prendre ses mesures , ses avantages.
Lyonn., aimé, aymo, emo. Forés., emou,
eimou, cymou, esprit, intelligence, bon
sens, discernement.
ESMEANCE, VOir ESMAIANCE.
1. ESMEE, hesmee, s. f., appréciation,
compte, calcul, avis :
Tant orent allre gent a pié
Que nul n'en sut faire esmee.
CBen., D. de Norm., I, 730, Michel.)
Tant i gisseot noble vassal,
ÎVe vous en sai dire Vesmee.
Plus en i gist d'une charree.
(Rom. de Tliebes, Richel. fiO, f» U*.)
Lors dist Brehiers : J'en- dir.iy ma hesmee.
(R. Desch., Poés.. Richel. 810, f 119''.)
2. ESMEE, voir IlEMEE.
ESMEEMENT, VOlr ES.MAIE.MRNT.
esmeghieu, voir Esmaigrier.
ESMEMENT, asmemant, s. m., compte,
calcul :
Tant an i ait (de gens) jo n'en sai asmemant.
(Les Loh., Richel. 1622, r° 212 t°.)
esmenchoxné, voir Esmaxchon.\é.
esmendable, em., adj., amendable.
sujet à l'amende :
Hz sont emendables en ladite amende ilc
XV. sols. (1S07, Prép. de Donllens, Coût,
loc. du baill. d'Amiens, H, 128, Boulhors.)
Qui reçoit ou retient ses bestes îles mains
de'celuy qui a fait la prinse, il est esmen-
dable d'amende arbitraire. {Coût. lOC. de
Thevé, XXX, Nouv. f:out. gén., 111, 1032.)
ESMENDANCE, em., S. f., correction :
Emendatio,ciî!eiidance. (Gloss.de Conclics )
ESMENDATEUR, em., S. m., celui qui
corrige, qui répare :
Seul emendatenr
De tous les manis dont Adam fut antheur.
(J. BoucHET, Ep. fam., 1° p., xi, éd. 1545.)
ESMENDATiF, em., adj., qui corrige :
Infection emendative. {Praclique de P. Ilo-
cellin, f» 7 V», éd. Lyon.)
ESMEND.xTioN, - cjon, em ,s. f., correc-
tion, réforme, amendement:
Por emendation des vices, (neyle de S.
Ben., uis. Sens, p. 139% ap. Ste-Pal.)
Et qu'aulx cbetifz voise preschant
De leurs péchez rémission
S'ilz en font emendacion.
(Deguillev., Trois Pèlerin., f° 17S=, impr. Inslit.)
Par emendacion de leur vie. (J. Gerson,
ta Mendicité spirit., C 66 v.)
Cbascun de nous doibt pour sa proprr
emendation avoir ou très gramil eunemy ou
1res tîrandt ami. (Fossetier, Chron. Marg ,
ms. BruK. 10312, VlU, iv, 30.)
La langue moderne n'a plus que la locu-
tion emendation d'un texte, action de le
corriger.
ESMËNDE, - maii(/e, em., esmonde, s. t.,
amende, réparation, satisfaction, compen-
sation :
Nous, Jehan, cuens de Bourgoigne,
sûmes garanz pour l'abbé et pour le cou-
49'i
ESM
vant de Cisteaiilx de trois montées de
muire et de ['esmonde, se elle y aflert.
(28 mars 1263, cop. autb. de 1382, Cart. de
Citeaux, Arch. Jura.)
Et einsinc ce ne seroit nulle emende de
fera ce a quoi vous estes tenu.... Nous
vous mandons que vous en feres l'amende
de !a faute de la taille de la monaie de
poitevins (1208, Lelt. d'Alf. de Poil. àBern.
de Guiserg., Arch. JJ 24", f» 98.)
Qui prant a force autrui chose est en
soixante sols d'emande. {Liv. de josl. et de
plet, XVIII, 24, §. 33, Rapetti.)
Que aucuns offre esmande. (Ib., p. 340,
Append.)
Vraie confession qui emporte repen-
tance de cuer, reconnoissance de bouche,
obediance de vivre : c'est esmende et sati-
facion. (Ladrent, Somme, ms. Jlilan, Bibl.
Ambr., f» ll^)
Sept sols d'estevenans à'emande.
(1288, Franck, de PoUgny, Arch. de Poli-
Sera en emende de dix sols. (76.)
Mons. Gautiers demande Vesmande des
doinages qui ont estez faiz par les jans
nions. Lovs. (1300, Traité entre le sire de
Vaud et '('te. de Laus., Bibl. Lausanne,
ms. Ruchat, 111, 21>.)
Il sera condempné a esmende pecuniere
selon sa faculté. (1329, Ord., ii, 48.)
Toutes esmendes. (26 janv. 1367, Cft.
d'Ed. III, Liv. des Bouill., Ll, Arch. mun.
Bordeaux.)
Se j'ay meffay, que j'en soy a Yemende
Et que Riierredon du service te rende.
(Chr. de Pis., Pofs., Richel, 60i. (" 61=.)
Il ne doieut ou puissent estrc traiz en
cause ue ewande. (15 juill. 1384, Lett. du
R. Jean, Liv. armé, f" 84 v, Arch. mun.
Montauban.)
Des esmandes de exploicts de justice le
prevost fermier dudit Mehuns ne prend
que 60 s. tourn. (CoHt. de Mehung, i, 3,
Nouv. Coût, gén., III, 926.)
Vemende de toutes bestes prinses es
prez est de trois sols tourn. (CoîiJ. de
Cliasteau-Meillan, Lviil, Nouv. Coût, gén.,
III, 999.)
Et pour la tierce (fois) à la peine de
soixante cinq solz tournois et autre
emende. (15 fév. 1518, Règl. des œns. d'Agen,
Arch. mun. Agen.)
.... 11 mérite une emende,
Car de ce faire ilz ne l'ont adroaé.
(EnsTonr. de Beaulieu, la Response du blasoiiiinir
du cul.)
Vesmande qui sera indicte audit maistre.
(17 mars 1594, Stat. des serrur., Liv. noir,
f» 40, Arch. mun. Montauban.)
ESMENDEMENT, cmeud., emand., - ant,
s. m., amendement, amélioration, répara-
lion, au sens matériel et au sens moral :
Qui ont folenient vescu en pechié sainz
esmendemcHl. (Ils. Brit. Mus. add. 28260,
f« 25.)
Il vient a esmendement. {Liv de jost. et
de plet, I, 6, Rapetti.)
En emandemant de ma vie. (Cadmont,
Voy. d'oultr., p. 58, La Grange.)
Pour oster la fausseté et les hareles de
la drapperie, pour y mettre emendement
pour le prot'lit du commun pays. (1321,
Ord., XII, 456.)
ESM
ESME.VDER, - undev, - eir, em., emen-
dreir, verbe.
— Act., corriger, rectifler, réformer,
amender, redresser, compenser, au sens
matériel et au sens moral :
Ne pooums pas voier en quele meniere
vous puissiez emender icelui défaut de la
taille par le remenant de la monaie qui
est a fere. (1268, ie/f. d'Alf. de Poil, d
Bern. de Guiserg., Arch. JJ 24'', f" 98.)
Noz deites soient paiees, noz torfez es-
mandez. (1270, Test, du comte de Poitiers,
Arch. K33, pièce 14.)
L'erreur ne puet estre esmendee. (Lau-
rent, Somme, ms. Milan, Bibl. Amhr.,
Et feissent fermetei en lour maison de
Joinville, pour esmandeir la force de la
ville pour raison de la guerre apparent
au pais. (1295. Lett. de J. de Joinv., Ecurey,
Arch. Meuse.)
Se il a gagié a son tort il doit esmender
les gages. (1300, Traité entre le sire de
Vaud et l'év. de Laus., Bibl. Lausanne, ms.
Ruchat, m, 21».)
L'on li doye esmender les domages qui
li furent fait. (16.)
Ledit censier nous emendera et paiera
chascun an le terme des .vr. ans dessusdis
durant la somme .mi. .xx. flor., a paier
a deux termes. (1380, Bail d ferme, Arch.
MM 30, 1» 139 r°.)
Veult, ordonne et commande le dict sei-
gneur roy que toutes et chacunes ses
vrayes debtes soient entièrement payées
parles mains de ses exécuteurs, et ses for-
faictz esmandes a toutes personnes et cré-
diteurs qui de ce feront apparoir souffisam-
ment. (Roi René, CEuv., I, 94, Quatre-
barbes.)
Et por lesquels debas et discors a apai-
sier, et lesdis malvais usaiges et gouverne-
mens emendreir et mettre en bon apointe-
ment. (J. de Stavelot, Chron., p. 20,
Borgnet.J
Mais monstre nous, dit il, ton éloquence
a blasmer les Macédoniens, a celle Un que
recognoissans ce en quoy ilz faillent, ilz
l'emendent pour en estre meilleurs a l'ad-
venir. (Amyot, Vies, Alexand.)
Ayant eu au commencement les mesmes
defaults de nature, quant au geste et a la
prononciation, qu'avoit eu Demosthenes,
pour les emender il estudia soigneusement
a imiter Roscius, qui estoit excellent
joueur de comédies, et Aesopus, joueur de
tragédies. (ID., ib., Cicero.)
0 Dieux! plus grand plaisir pourroit il
estre au monde, ne qui eust plus de force
a faire que l'homme vueille corriger et
emender les vices de ses meurs? (ID., ib.,
Paul Aemyl.)
fut formé appel au parlement, ou il fut
dit mal jugé et Crochet coudamné aux dé-
pens, et, emendant le jugement, qu'il se
pourvoiroit par devant le lieutenant parti-
culier, ou les eschevins seroient ouis. (J.
Mallet, E.Tlr. de ce qui s'est passé en la
ville de Senlis, ap. Beruier, Mon. inéd., p.
40.)
— Réfl., se corriger, s'améliorer, s'a-
mender :
Tut li altre s'estoient emendeil et re-
pantit de lors pechiet. (S. Graal, III, 711,
Uucher.)
ESM
Mat Toodroit qn'i! s'eamendtissfiil
Et lor folie si laisassent.
(Gerv.. Besl., Bril. Mus. add. 28-260, 1° 100''.)
Esmendons nous de totes les ordures
de nos cuers. (Maurice, Serm., 1" dim.
Peut., ms. Oxf., Bibl. Bodl., Douce 270.)
Et s'elle se esmende soubz intention de
n'y jamais retourner. (Champier, le Litre
de vray amour.)
— Neutr., croître, grandir :
Li rois le fist norir a monlt grant richeté :
11 croit plus et esmande que nus aulllres asez.
(Parise, 903, A. P.)
— Esmende, part, passé, corrlgé,amendé,
amélioré :
I/exercîce y recommandé
Rend le corps d'autant cmendé
Qu'il le purge de ses humeurs.
Et s'en font meilleures les meurs.
(Beresg. de la Tour, la Choreide, éd. 1od6.)
ESMENGIEU, \0ir ESMANGItR.
ESMENuisiER, - ser, verbe.
— Act., rendre mince, léger :
Rompre et esmenuiser avec la main les-
dits huit ou dix moieux. (Franchieres,
Fauc, IV, 13, Ars. 2710.)
— Réfl., devenir mince, léger :
Quant ele s'esmuet (la foudre) a venir,
ele est si granz que ce est merveille ; mais
ele s'esmenuise a son venir por le dehou-
tement de l'air et des nues. (Brun. Lat.,
Très., p. 119, Chabaille.)
Et se prent celé vaine et s'esmenuise.
(Liv. de Marc Pol, lix, Pauthier.)
— Neutr., s'affaiblir :
Ensi comença a esmenuisier la cheva-
lerie d'Alemaigne. (Est. de Eracl. Emp.,
XKV, 3, var., Hist. des crois.)
ESMER, hesmer, essmer, emer, eismer,
aismer,asmer,eimer, amer,aumer, aymeir,
verbe.
—Act., apprécier, estimer, compter :
Les chevaliers de l'ost a treis mile(s) esma.
{Rou, '2° p., 4016, Andresen.)
E la gent Saul furent asmé a sis cenz.
(Rois, p. 44, Ler. de Lincy.)
Plus de .T. -c. en faillent, si les ai bien asmez.
(J. BoD., Sa.r., Cl, Michel.)
Cil qni de loig veient le mont
Le hesmeni estre tout roont.
(GuiL. DE Saint-Pair, Monl Saint-Michel. 475,
Michel.)
Enveinms un espie pnr emer la lur genl.
(JORD. Fastosme, Chron., CLXxxi, ap. Michel.
D. de Norm., t. III.)
Si sont esmé a .ii. .c. mille.
(Florimont. Richel. TOS, t° 43'.)
Si .wii( aismé a .m. .c. mille.
(Ib., Richel. talOl. f» lOî"-.)
Nus hom ne set l'avoir rsmrr
(3ue il en firent aporler.
(Floire et Blanclie/I., 2° vers., 34.17, du Méril.)
La pnet on veoir et esmer (la cilé)
Cent Unes loing, quant il fait cler.
(/*., 1" vers., 1177.)
Nus ne sanroit cnntrepenscr
Ne la valor du pris emer.
{Athis, Ars. 3312, f 4 '.)
ESM
ESM
ESM
495
Londemain il se pertirent de Londres e
arriérent qu'il estoieut plus de .x. mil.
{Mort Arlus, Riehel. 24367, f" Tl"-.)
Si fi?t esmer conbipti de peut il avoient
entr'els, et l'en li dit qu'il esloient bien .v.
.C. homes. (taiice/oJ, ms. Fribourg, f''123".)
Haut et petit, mit le convoient;
Esmez les ont a. .xx\. mille.
(Dohp.. !1G0, Bibl. olz.)
La furent tnit li hant baron
Assemblez, s'en i ot M'armez
Bien .xxx.. :i tant les a eismez.
(R. DE HoD., Meraugis, ms. Vienne, f° 15''.)
Devine, ruiiie. croit et asmr
One malvais raaus l'ait si sosprise.
(Gact., Ysle et Gat/T., Richel. 3"5, f° 304''.)
Par tant cnitle il, et croit et annie
Qae Ganors l'aint de cuer verai.
(ID., ib., P 30S^)
Vint ans aToit Pépins; ainsy l'oi esmer.
(Berte, 78, Scheler.)
Les cevaliers ne sai conter.
Qu'a droit ues poroit nus esmer.
(Parton., 1333, Crapelet.)
An partir esmerejil lor voie.
(Sept So.(/.,fi08, Keller.)
Por amer s'il doie plus entendre a. faire
enfans a sei que a penser de cels qu'il a
pris de mesnie. {De Jost. et de plet, i, 10,
§ S, Rapetti.)
Nos devons asmer que tote obligation
doit estre eue por mnrchié que... (Digestes,
ms. Montp. H 47, f» 69\)
Pour esmer les vins et les autres denrées.
(1296, Retifesd'OrJiens, Arch. Loiret,M8T».)
Et essment eussemble. (Ib., (' 19 V.)
Noz barons mandèrent contre Corbagaz
por esmer son ost. (.Cont. de G. de Tyr,
ms. Florence, Laur., 10, V.)
Et bien seussent genz esmer en cbamp.
Ub.)
.ui. batailles ont feites de lor gent orJener,
A .x". chevaliers peut on chescune esmer.
(Gaufrey, 390, A. P-)
Parquoy c'om n'i puist janiaix niant pe-
zeir, ne aï/meir. (1341, //is(. de 3;e(s,lV,96.)
Bien esmoit on ses chevaliers a .xii'".
(Hist. des dvcs de Norm. el des rois d'An-
9/et., p. 124, Michel.)
Tu seras mimes a notable.
(Froiss.. Poés., II, 313, li, Scheler.)
Il esmerent leurs gens et considérèrent
leur pooir et se trouvèrent mil combatans
et deux mil archiers. (ID., Chron., III, 74,
Luce.)
Si le disseisi fuit en longteyne pays en
temps de la disseisine faite, adonques est
droit de aumer et ajuger dedans combien
de temps que il poist estre retorné... du
engetter les dissesours. (Britt., des Loix
d'Anglet., 1» U5 r°, ap. Ste-Pal.)
Sarre première s'acesma
Et sa beaiilté convrir esma
Pour ce que Pharaon le roy
La convoita par grant desroy.
(Pastoralel, ms. Brus., P -il r".)
— Comprendre :
Dur est qui ceo ne pnet esmer.
(Mes NosIreDame, ftichel. 19525, t" SOr».)
— Esmer une chose d une autre, compa-
rer l'une à l'autre :
Si fist esm{e)er la gent qu'il avoient pris
a celle desconfitc. (Liv. de la Conq. de la
Moree, p. 185, Bucbon.)
— Réfl., se proposer, avoir envie :
Si vos ai grant picha amee
Et si me sui sovcnt esmee
D'aler o vos eshanoyer.
(Gai-thif.ii i,e LoMi. Scheler, Troitv. Beli/., p. 232.)
— Neutr., penser, juger :
Mes ne l'osera dcl tnt cnm el esmad noter.
(Uorn, 4198, Michel.) Var , asma.
Et li quens refiert lui par grant nobililé ;
Il asma par desns dou vert elme gemmé.
(Fieratras, 1474. A. P.)
— EsTiier d, viser à, se proposer de :
Mal nns avez baillit.
Que le Franceis asmasies a ferir t
(Roi.. 454, Millier.)
Tôt droit al aigle esme a geter.
(Ben., Troies, Richel. 375, f" 96'.)
— Act., esmer un coup, prendre ses me-
sures pour asséner un coup :
Il esma .i. grant cop sor le heaume jemé.
{Fu-rabras, Vat. Chr. 1016, P 21 r".)
Fierabras voit le caup que li qnens a esmi'.
(Ib.. 1476, A. P.)
Pois (
.1. cop grant et fier.
(Rose, ms. Corsini. f° 103''.)
Lisiars a son cop csm/*',
Ferir le cuiile en la mamiele.
(GiB. DE Mu.NTB.. Violette, 6527, Michel.)
Adonc il esma son cop pour le ferir.
(Grand. Chron. de Fr., Phclippe le Bel,
Liv, P. Paris.)
Tont haut dessus le chief li va .1. cnp esmatil.
{FI. de Seb., m. 102, Bocca.)
Sur lequel Pierre il esma et rua un cop
de soudit bec de faulcon. (1425, Arcb. JJ
173, pièce 247.)
— Diriger, incliner :
11 rebaise sa lance, vers tiere Va esmee.
(Roum. d'Alix., 1" 61°, Michelant.)
— Neutr., flg., esmer sur, menacer :
Considérant les ditez myschiefs qui sont
semblables d'esmer sur icelles.... (Siat. de
Henri F/,an vill, iuipr. goth.,Bibl. Louvre.)
— Réfl., s'esmer d, s'estimer, se regarder
comme :
Il s'eimoit a pejur de toz, et continuel-
ment estoit infesté de moult de fatigue.
(Aimé, Yst. de li Normanl, iv, 44, Cham-
pollion.) Impr., se nîioif.
Picard. ,Vermand., ftamer, ajuster, mirer,
se préparer à donner un coup : 1 hame
einn'gifi'e, il fait le geste de lui donner une
gifle. Lorr., aumoua, estimer.
ESMERAUDAIN, VOir ESMEEAUDIN.
ESMERAUDELE, " elle, S. f., petite éme-
raude :
Petites esmeraudetes.
(Aden., Cleom., Ars. 3142, S" 63''.)
Deux aiz d'or, bordez de grenat et esme-
raudelles. (1380, Jnv. de Charles V, 3061,
Labarte,)
ESMERAUDETE, - e((e, S. f., petite éme.
raude :
Par cest anelel de mon doi
A ceste esmeraudete fine
Vous fas de m'araor la saisine.
(Atre péril., Richel. 2168, f 22'.)
Une esmeroudetle et un riiby d'Alixandre
très petiz. (1380, Inv. de Cit. V, 7.3), La-
barte.)
ESMEHAUDiN , esmaragdiu, smeraudin,
smaragdin, smarauglin, maraudiu, esme-
raudain (rime), adj., d'émeraude :
Ge voi el doi a la reine
L'anel a pierre esmeraiidinc.
(Tristan, I, 1994, Michel.)
.1. enel d'or ot en sa main
0 une pierre esmeraudain.
(Vie des Pères. Ars. 3641, f 81''.)
Pierre smarauf/line,
(Fabl. d'Or., Ars. 5069, F 9'.)
I-'n sa chaiere marajidine.
(Ib., r 12'.)
Pierres saphirines el smaragdines. (Fos-
SETIER, Chron. Marg., ms. Brux. , II,
f» 66 r".)
Vaisseau esmaragdin. (D'Axnoii, Chron.
Richel. 5882, f" 111 v».)
Pierre, esmeraudine. (La Porte, Epilh .
éd. 1,571.)
Tes murailles, les lonrs, sont dessus eslevecs
Do jaspe esmerandin.
(Joseph Dn Chesne, le Miroir dn monde, p. 30,
éd. 1581.)
— Couleur d'émeraude :
Un paile smeraudin.
(Prise de Pawpel., 445, Mussafia.)
ES5IERAUDINE, smarogdine, s. f., eme-
raude :
Venu fort avant en mer jetia dedans
une smaragdine eucassee en ung aneau
d'or. (FossETlER, Chron. Marg.,ms. Brnx.,
II, t" 139 v.)
ESMEREEMENT , esmereiemcnt , adv.,
d'une manière exquise , délicate, gra-
cieuse :
Onques beans fais ne fist si son pooir
D'eslre en nnini très esmereement
Cora ele a fait en son lies bel cors genl.
(Chastel. DE Coixi. Gitans. , Poët. fr. av. 1300,
III, 1171, Ars.)
D'estre a nului si esmereiement .
(ID., ib., Richel. 20(150, P 5 v».)
Tuit mi désir et luit mi fin talent
Vienent d'amor, c'onques ne soi Ircchier,
Ainz ai amé si esmereiement.
Douce dame, c'ainz ne vos pui chaogier.
(;*., P 60 ïM
Fie ert 1res esmerecment
Del tnt bien faile enlieremenl
De cors, de membres et de vis.
(Durm. le Gai., 1911, Stengel.)
ESMEREIEMENT, VOir ESMKREEMENT.
ESMERER, amerer, verbe.
— Act., épurer, afiûner, purifier, aigui-
ser:
Par fu nus esmeras, sicum est esmeret ar-
genz. (Lib. Psalm., Oxf., lxv, 9, Michel.)
Que vis li est que li douz Deus
S'ame esmerer velt et florir.
(G. DE CoiNCi, de l'Emper. qui garda sa ehaslei',
Richel. 23111, f 261=.)
Quant il l'or esmeree (l'épée) en nn tronc l'essaia,
Entresi qu'en la terre le (endi et colpa.
(Chans. d'Antioclie. V, v. 129, P. Paris.)
— Réfl., briller, se distinguer, s'illus-
trer :
496
ESM
ESM
ESM
Melz .sVi/ wi eamerez de l'or set feiz recuit.
(Gab.v.. Vie de S. Thom., Riohel. 13iii:i. f 69 r".
Mais n)aogé eulz vons ai mon coer doné
l'Iaiû d'une amour qoi ja n'eu iert loiutaine ;
Tant «Va/ en vous finement esnwrez
Oo'ainc si loiauz ne fu qui^ ne trouvez.
(Coud, 61112, Crapelet, et Cliaiis. de Ttiib. lY, p. 8,
Tarbé.)
— Neutr., être purifié :
C ir si corn l'or li fus sol afiaer
Eusi le fist li brasiers nmerer.
O'ie Su Agnes, liichel. 1S33. f i06 y".)
— Esmeré, part, passé, et adj., affiné,
pur, sans mélange :
Cinquante carre que carrier en f'-rez :
Tant i avrat de besanz esmerez.
(RuL, 1:J1, Mùller.)
.nxii. M. de fin or ameré.
(les Lo/i., Itichel. 19160, f° 27^.)
Le parlemeut del Seifinur par fou esmeré.
{Liv. des Psaltn., Cambridge, xvii, 30, Mi-
chel.)
Car argens n'en est esmerez
Se per le feu n'est Irespassez.
(Florimont. Ricbel. 15101, f 30».)
En blanc argent et en or euntrè
En gist li cors a Uoume la cité.
(Alejna, 4-2, Hiihel. 12171, G. Pari».)
L'aigae li donent li bacio.
Qui sonl d'or quit, ameré, fin.
(Parlon., 1593, Crapelet.)
Pren cest anel de fin or eumeré.
(Agulaut, 2316, Bekker..>
Li dent sont petit et seré,
El pins blanc d'argent esmtir.
{Flaire et Blauce/hr, 1' vers., iiu.i, du Méril.)
S'il voit le roge or et l'argent esiiuré.
(Parue, 1013, A. P.J
Li ruissias
Couroit tos par fine ^ravele.
Qui esloil plus luisuus et bete
Que u'esl lins arpeus esmeres.
{Du rot Gttilt. d'AngUt., ap. Michel, Chroii. angl.-
norm., 111. 110.)
D'or esinerei, de blanc yvoire.
(IIUIEB., les .11. Joies Nosire Dau.e, 11, 12, Jnb.)
... Si a bote
Quatre mars d'or bien esmeré
Desos le cbevet a renfant.
{Vie du pafe Grég., p. 22, Lnzarche.)
Sa vesteure toute dorée
Ksloit, luisante el esmeree.
(Christ, de Pisan, Liv. du chemin de long estude,
2403, Puscbel.)
— Par extension :
Esmerez cristaus.
(P. DE Grève, Chans. à la Vierge, Richel. 12581.)
— Fin, délicat, frais, gracieux :
El li mur sonl yermeil comme rose esmeree.
(Gui de Bourg., 4296, A. P.)
Sa grant bianté fine el frescbe esmeree.
(P. DE MoLAi.NES, Clians., ap. Maetzner, All/r.
Lieder, p. 6.)
CoUour esmeree.
{Estampie l, ms. Oxf.. Douce 308.)
Rose esmeree esprise.
{Covipl. d'am., Richel. 837, P 274 r°.)
Dcdenz avoit mainte pucele.
Et cbascnne esloil corooed
De gentil corone esmeree.
(Ci'Urt de Paradis. 174, ap. Méon, Fabl. el rnvi
III, 133.)
Car moult esloil à'esmeree figure.
(fît- SIe .ignés, Richel. 1533, 1" 401 r°.)
— Fig., en parlant de personnes, et de
certaines choses morales, éprou\é, à l'é-
preuve, sûr, orné de toutes les qualités
les plus rares :
Com huer serait neis qui vairait cel rIo-
rious chevalier qui serait fins et amereis si
qu'il sormonterait de toutes bonteis toz
celz qui davautlui auront esteit. (S. Graal,
Richel, 2435, f° 183 r».)
Vos seres aubi esmeree
Et ausi boue crestiene
Con est Escius l'etreptiene.
(Sle Thais, Ars. 3327, f° 14^)
Les paroles nostre seigneur sunt esmerets
par feu. Semblance est de l'or qui par feu
est afinez, et ausi corne il es-t fins sunt les
paroles Dieu esmerees. (Psaul., Maz. 238,
fo 24 V».)
Li Barrois se tint bien, car il estoit che-
valiers esmeres. {Chron. de Rains, c. vu.
L. Paris.)
Muusieur Robert, comte d'Artois, cheva-
lier esmeré. [Grand. Chron. de France, Phe-
lippe le Bel, xxil, P. Paris.)
Mes moull tos me vinrent sus désire
Deuï dames, les plus esmerees.
Plus gentfs el mieuls coulourees.
(Froiss., Poés., 1, 8,236. Scheler.)
KSMERiL, esmaril, s. m., émerillon :
Des espérons est hurles l'arabis
Plus lost li keurt ke ne vole esmerii.
(Les Luli., Richel. 4988, f" 218 r'^.)
... Que ne vole esweris.
(/i.. Val. Uib. 373, f° H=.)
la n'ol raestier ne II vairs ne li gris.
Déduis de femines, d'oisiaos ne d'esmaris.
(Ib., Richel. 4988, f 252M
Savoit il mult plus d'armes <\ii'es-mentis en gibier.
(Roum. d'Alix., f° 27'', Michelanl.)
Ceis ne dains ne aloe. faucon ne esmerii.
(E. de S. Gilles, Richel. 23316. C 91''.)
ESMEUMER, emermer, v. a., diminuer,
amoindrir, retrancher :
Et par leur conseil et par leur acort
creissoit ou joingnoil ou emermoil es as-
sises et es usaaes dou roiaume. (Liv. de J.
d'Ibelin, c. 3, Beuguot.)
Que ladite daiue et ses eufans minours
sont esmermez de lours eslalz. i (."lio. Don
Mor.,Pr. de l'H. de Bref., I, 1432.) Impr.,
esmerniez.
Cf. Amebaier.
ESMERRIR, voir ESIIARIB.
ESMERs, part, passé, exprime l'Idée de
joint étroitement :
Si est mes cors sor lai esmers
El II miens cuers au sien aers
Oue n'en puis en nnle manière
Partir ne faire traire arrière.
(G. de Palerme. Ars. 3319, C 85 v".)
ESMEKVEiL, S. m., étonnemcnt :
Chose digne d'esmerveil. (La Mer des
hystoir., t. 1, f» 181», éd. 1488.)
ESMERVEiLLABLE, em., adj., mevveil-
leux :
Li soleus anoDçans en son regart et en
son uaissement est vaissel esmerveillables
de hiPiir noslrc seignor. (Bible, R-cï'.r'.
901, f° ST-.)
Toutes les œvres Dieu sont trop esmerveillables.
\1. DE MtuNC, Tesl., ms. Corsini. C 168\)
0 impudence emerveitlable I (I'asq., Re-
cherch., VI, xv.)
Et encore au commencement du xvii"
siècle :
Leurs sepulchres (des Romains), leurs
temples, et autres œuvres emerveillables
faites par eux. {Voy. de M. de Rohan,
p. 98, éd. 1646.)
ESIIEUVEILLABLEMEN'T, adV., ineF-
veilleusenienl, miraculeusement :
La lune... est lumière qui est anienui-
siee et apeticiee en la fin del mois, et
croist esmerveillablement selon son non en
sa consommation. (Bible, Jlaz. 684, f'^ 48'.)
On voit aussi eu aucuns lieu» la terre
croUer et mouvoir esmerveillablement.
(EvHART DE CoNTY, Pvobl. d'Ar., Richel.
210, f» 11 r».)
Desquelles choses on doit loer et ma-
gnifier le créateur qui ainsi a tout ordenné
si esmerveillablement. (In. ib., f" 33=.)
A celle fin que par iceulz (champions)
tu combalisses esmerveillablement et vain-
quisses les fortes choses. (Devita Christi,
Richel. 181, f>' 106'>.)
ESMERVEILLA.MMENT, adv., merveil-
leusement :
Lumière qui est amenusiee et apetice en
la fia del mois et croist esmerveillamment
selouc son nom et saconsûmmaciou.(Bj6(e,
Richel. 901, f" 57''.)
ESMERVEILLANCE,-l-i7/a7lC«, S. (., étOH-
neinent, admiration :
Li mais.re et li baron en ont estnervtllance.
(lioi/i. d'Alixandre, 232, Remania, XI, p. 233.)
ESMERVEiLLE, - velhe, S. f., étoune-
luent, admiration :
... Et furent troublé outre grant esirier-
veille. (Bible, Maz. 684, f" ig»".)
— Par esmerveille, merveilleusement :
Si fu ses fils Lolringes fais roys ; par esmerverrelhe
Fu cesli sa<;es hom.
(Jeh. DES pREis, Gesic de Liège, 1820, ap. Scheler,
Gloss. pkilal.)
ESMERVEiLLEMENï, S. m., chose mer-
veilleuse, :
Voiz du col en amont grant esmerveillement !
(]EB. DE Mecku, Test., 1244, Méon.)
ESMERVEILLEUS, - vUleus, adj., mer-
veilleux :
Pains d'esmervilleiise blanchor. (De Saint
Brandainne le moine, p. 73, Jubinal.)
Choses esmerveilleuses. (Jard. de santé,
\j 483, impr. la Minerve.)
ESMERVEiLLiER, - eiller,em., verbe.
— Act., admirer :
Molt esmerveillent sa sienche.
(G. de Cambrai, Barlaam, p. 21, Meyer.)
Les anciens confabuloient qu'ApoIlo avoit
illec mis sa harpe : et ce me semble chose
monstrueuse que les aaciem émerveillaient
grandement cela. (Le Blakc, Trad. de Car-
dan, f» 133 r», éd. 1336.)
Geste lettre vous donnera occasion d'es-
tnerceiller la providence et jugement de
Dieu aux choses de nostre royaulme.
(1360, Négoc. de la France dans le Lee,
t. 11, p. 645, Doc. inéd.)
ESM
ESM
ESM
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— Neutr., s'émerveiller, s'étonner :
Quant le chevalier eut tout ce veu il
esmerveilla moult et désira savoir que
c'estoit a dire. [Perceforest, vol. III, ch. 34,
éd. 1528.)
Bourbonnais, esmarviller, étonner.
ESMERVILLANCE, VOir ESMERVEIL-
LANCE.
ESMERVILLEUS, VOir ESMERVEILLEUS.
ESMESRIR, voir ESMARIR.
ESMESTRiER, - yer, V. a., se rendre
maitre de, dominer :
Car li cheval contre frain tireol
Qai moult le joveaciel airent;
Or les cuide il esmeslrijer
Par batre et par escorjier.
Mes il n'en poet a chief venir.
(Froiss., PoH., Richel. 830, l" 183 ï° ; Scheler,
I, 212,18-2G.)
Pour esmestrier la mer, les alans et les
venaus entrant ou havene de l'Escluse.
(ID., Chron., X, 364, Kerv.)
Pour plus afoiblir et esmestrier le demo-
rant des signeurs de France. (Id., ib., X,
400.)
ESMETRE, V. a., retrancher, supprimer:
Et commanda, pins ne desissent
Ce vier et qne hors Vesmesissent.
(J. DE CoNDÉ, ilagnif., ms. Casan., v. 81, Scheler.)
ESMEULLE, S. {., meuie à aiguiser :
Aguiser a l'esmeulle. (Blas. des coul. en
armes, preamb.)
ESMEURE, s. f., instigation :
Regardes en l'istoire de David vos i
porrois trover qu'il avoit un suen fil la
plus bêle créature que onques Deus for-
mast, si commensa guerre encontre son
peire per esmeure de feme. (Mort Artus,
Richel. 24367, f»20=.)
ESMEUTACioN,csm!((a(iO)i, s. f., émeute :
Apres les paroles et esmeulacions dites
d'entre les princes dessus nommez. (\Va-
VRIN. Anch. Citron. d'Anal, II, 188, Soc.
de l'H. de Fr.)
Si fut advisé qu'on envoieroit secrètement
aulcunes personnes feables dedens ladicte
ville, parler a ceulx qu'on peusoit estre
de la partie dudit duc, pour sçavoir com-
ment on porroit punir et corrigier ceulx
qui faisoient les esmeulacions dessusdictes.
(.MoNSTRELET, Ckron., II, 213, Soc. de l'H.
de Fr.)
— Instigation :
Et par leur fans consail et esmutalion.
{Geslf des ducs de Bourg., p. 121, Chron. Beig,
j
ESAIEUTE, voir ESMOTE.
ESMEUTEMENT, S. m., soulôvement :
Esmeutement. (1364, Valenciennes, ap.La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESiMEUTER, BM., V. a., lever :
On dit qu'un cerf a esté esmeuté par les
veneurs du seigneur d'Aymerie. (1464,
Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
tfSMEUTiN, s. m., soulèvement, attaque,
prise d'armes :
(II) se bst un esmeulin en Flandres pour
T. lu.
faire le commun entretuer et nommeement
ceux de Gand. (xiv* s., Bécils d'un Bour-
geois de Valenciennes, p. 247, Kervyn.)
Ne faites nul esmeutin se on ne com-
mence premièrement sur vous. (Froiss.,
Chron., Richel. 2660, f" 58 r».)
Et fut fait commandement que chascun
se tenist a l'ostel bellement et doulcement
et se desarmast et ne feist noise ne esmeu-
tin. (Id., ib., Richel. 2644, f» 73 r° ; Kerv.,
IX, 193.)
Si tost qu'il entendi le huée et Vesmeu-
lin, il desploya sa bannière. (Id., ib., vu,
345, Kerv.)
ESMEUTISSEMENT , S. m., émSUt ,
fiente des oiseaux, en particulier des oi-
seaux de proie :
S'il apert en son egestion ou esmeutisse-
ment qu'il ait flux de ventre. (xv= s.. Traité
de faute, p. 71, Martin-Dairvauit.)
Ce qui peult causer ceste fragrance et
souefveté qui est en leur liente et esmeu-
tissement (des oiseaux huppés). (Thevet,
Cosmogr., iv, 3, éd. 1558.)
Le guy ne vient jamais pour estre
planté ny semé ; ains vient de Vesmeutis-
sement des ramiers et des grives, qui se
sont peues de guy. (Du PiNET, Pline, xvi,
44, éd. 1566.)
ESMEUVEMENT, VOir ESMOVE.MENT.
ESMEUVRE, voir EsaUEVRE.
ESMEVRE, voir ESMUEVRE.
ESMIABLE, voir ESMAIABLE.
ESMiELER, verbe.
— Aet., mettre en miettes, en pièces :
Qoe Godefrois ala Marbrnn tel cop donner,
(Jne le hcanme fist fendre et esmieler.
(Chev. au cygne, 2-2G8-2, Heiff.)
Le cuer li trenche et esmiele.
(Fergus, 4617. Martin.)
— Neutr., être mis en morceaux :
Sus les roches agues desronipi corps et pis,
Trestons emiiela, en .c. liens fu partis.
(B. de Seb., xiii, 91, Bocca.)
ESJiiEUDRESiENT, esmindrcment, esmil-
drement, s. m., amélioration, réparation :
Li eschievin ont douneit a hiretage le
porte d'Arras ensi que elle ciet a Régnier
Daire, por demi marc de rente par an, par
ensi ke il i doit mètre en esmitdrement de
le porte, 20 liv. de parisis. (7 déc. 1238,
Reg. aux Briefs, i" 97, Arch. mun. Douai.)
Et si a en convent li acateres esmiudrer
le maison devant dite de 40 s. por dedens
deux ans, et cil esmiudrement sera al dis li
jugeres. (Chirographe de juin 1260, Arch.
mun. Douai.)
Et cils Alous i doit mètre .i. Ib. de par.
en esmiudrement de le forterece. [Bans aux
éehevins, QQ, f° 37 v, Arch. Uouai.)
ESMiEUDRER , csmiudrcr , esmioldrer,
verbe.
— Act., améliorer ;
Qui le pais o( esmioldré.
(MousK , Chron., 15323, Reifl.)
— Neutr., aller mieux :
Lieve por Deu ta main, fai ma dolor cieser.
Se tn saines mon ventre bien porai esmiudrer.
[Ilelias, Richel. 12358, f° 12».)
ESMiEURE, S. f., miette, petit mor-
ceau :
Micatoria, esmieure. {Gloss. lat.-galt., ms.
de Thou, ap. Duc, Mica.)
ESMiEVUE, adj., mièvre, mutin :
— Trop me grieve
Que ma meschiene est si esmievre
De mon argent issi gasler;
Mais ele me puet si haster,
Qu'Ole n'aura, de tout cesl mois.
Au feu c'an petitet de pois.
(La Patrenostre a l'usurier, Richel. 83', f 214".)
ESMILDREMENT, VOir ES.MIEUDREMENT.
ESMiNAGE, voir Eminage.
ESMINAL, voir E.MINAL.
EsMiNCEE, eminsee, s. f., carnage, mas-
sacre :
Se vait ferir li quens entre la gent barbée ;
Ains que l'espee brisast en list mainte eminsee.
(Conq. de Jérus-, "924, Hippeau.)
EsiiioiRE, - oere, - ouere, em., s. f.,
moulin ou macliine propre à broyer, à
réduire et à mettre en miettes, en petits
morceaux, en poudre :
Micatorium, esniioi're vel frazoure, et deri-
vatur a mica. (1348, Gloss. lat.-gall., Ri-
chel. 1. 4120.)
Fratillum, moulin a poivre, vel emiouere.
{Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7692.)
Pour une esmiouere a esmier fromage
pour les gauffres du roy, 10 s. p. (1380,
Compt. de l'Iiôt. des R. de Fr., p. 64, Douët
d'Arcq.)
A Renoist Batmet, oublier du roy, pour
un bacin d'arain et une esmiouere a fro-
mage, achetée par lui a faire gauffes. (1382,
Comp. roy., ap. Laborde, Emaux.) Impr.,
esimouere.
ESMIOLDRER, VOir ESMIEUDRER.
ESMINOTTE, VOir ESllNOTE.
ESMiREOR, esmireur, emireur, s. m.,
miroir :
Demandet esmireur e siivent s'esmirrad.
Qlorn, 326, Michel.)
lut li avenelt ben, cum dit Vesmireor.
{Ib., 2708, var.)
ESMIRER, - mirrer, verbe.
— Act , regarder attentivement :
Car li quers remire par l'œil et avis la
cûse, ausi corn cil ki regarde se sanlance
ou miroir. Et quant li ieus ki defors est en-
contre bêle dame par esgart, li quers ki
parmi l'œil le vait esmirant s'i atome lan-
tost. (Jeh. de Tuy.\i, Hist. de J. Ces., Ar.-^.
3353, f» 242'.)
— Réfl., se mirer :
Demande esmireur et su vent s'esmirrad.
{Ilorn, 326, Michel.)
ESMIUDREMENT, VOir ESMIKUDREMBNT.
ESMIUDRER, VOir ESMIEUDRER.
ESMOCHEOR, VOir ESUOUCHEOR.
ESMOCION, - tion, S. f., émeute, soulè-
vement :
C'estoit bien merveilles de veoir Vesmo-
lion civille, car elle estoit tant impétueuse
63
y 8
ESM
ESM
ESM
qu'onquez depuis le temps de Marius et
Lucius Sila, Romains, n'en fut veue de
pareille. (D'AuTON, Chron., Richel. 5081,
f» 17 r°.)
Vesmocion des guerres. (1512, Arch.
mun. Angers, BB 15. f" 83.)
— Instigation :
Le duc de Lancastre, conduiseur de la
gent angloise, a Yesmotion du duc de Bre-
iaigne qui o lui estoit se présenta devant
Troye. (La Citron, du bon duc Loys de
Bourbon, p. 57, Chazaud.)
ESMOELLEMENT, S. m., actlon de perdre
la moelle ;
Esinoelkment, amaigrissement. (Trium
ling. dlct., 160i.)
ESMOELLER, cimouelcr, V. a.j dépouil-
ler de la moelle :
Le serf jns par les chiens sachiez,
\Li quanl abatu le veniez,
D'un coulelet Vcsmoiiflez
Entre les cornes et le col.
(La Chace don cerf, ap. Jub., Nom. Rec, 1, 166.)
Esm,oeller, tirer la moelle hors, ou amai-
grir. ( Trium ling. dict., 1604.)
— Esmoellé, part, passé, qui a perdu la
moelle :
L'une me dist si est nommée
Espérance eamoctlee
Qu'on a de vivre longuement
Oui fait penser très folement
Qu'on aura assez de loisir
De ses péchez dire el gerair.
(Deguilley., Trms Pèlerin., f LIS'', impr. luslit.)
ESMOIER, voir ESMAIER.
ESMoiGNiER, esmoingiiler, emoignier,
esmoner, v. a., arracher les moignons,
mutiler, estropier en général :
El le tierc fis de son poing esmoingnier.
(Gatjdon, iVJS, A. P.)
Car de! brac destre a le Turc esmoigniè.
(Anseis. Uichel. 793, f 25».)
On deveroit l'orne esmoignier
Ki se langue lorne a mesdire.
{Poel. fr. av. 1300, t. IV, p. 1323, Ars.)
Ou il avenoit aus (les bourgeois d'Abbe-
ville) emoignier cbu mefl'aitteeur d'aucun
membre en aus deffendaut. {Charte d'E-
douard,ap. Duc, 111, 36'=, éd. Didot.)
— Esmoigniè, part, passé, manchot,
mtitilé, estropié :
Si se relresl vers Vesmoné
Cnt h sainniers a moult grevé.
(Sones de Naiisaij, ms. Tuiiu, fbl'.)
Dame esmoingnie et sauvage.
{Un Mir. de iV.-D., de la Qlle du roy de Hongrie,
Th. fr. au moyen âge, p. 498.)
ESMoiGNON'XEii, - mongtwnncr, - mou-
gnouner, - mougonner, v. a., arracher les
moignons, mutiler, eslropier en général :
On li peust ains esrachier
Les mains, ou lui esmougonner.
(Mir. de S. Eloi, p. 99, Peigné.)
Ou il avenoit aus esmougnouner chu
metfaiteeur d'aucun membre. (1284. Liv.
blanc, {0 19 V", Arch. mun. Abbeville, ; a
'l'bierry, Mon. de l'hist. du tiers élat,l\, 51.)
— Esmoignonné, part, passé, qui n'a plus
de moignon, manchot, mutilé, estropié :
M'a appelles esmoignonnec .
(Un Mir. de .V -[)., de la fille du roy de Hongrie,
n. fr. au m. à., p. 499.)
Dame esmoignonnee et sauvage,
On ne scet de vostre lignage.
(Mir. de mt. Dame, V, 27, A. T.)
Enrouez, enrimez, frileux, ernes, espietes,
esmongnonnes. (Lett. mis. en man. de men-
dément joieux, Vat. Chr. 1323, 1" 236''.)
1. ESMOiTiR (s') , V. réfl., devenir
moite :
Li cristal au soleill posez
S'esmoilist si com arrousez.
(Mace de la Charité, Bible, ms. Tours 906,
fo 6'.)
2. ESMoiTiR, V. a., briser, fracasser :
N'a si grant honrae desi Esclavooie,
Se le teroit de son poing lez l'oie,
INe li eust la cervele eumoitie.
(Mon. Renuarl, Uichel. -iCS, f° 254'.)
ESMOUR, -ollir, V. a., amollir:
E del ventre la soveraine'partie
Est sanz reddur tut esmolie.
(PiERUE d'Abernun, te Secré de secrez, Richel.
25407, 1° ^92^;
Eawe chaude beue en esté esmollist e
enfieblist l'estomacb. {Secr. d Arisl., Ri-
chel. 571, f» 133''.)
ESMOLLisiR, V. UBUtr., s'amolUr :
Del parole de la mare comenceront a
esmollisir les chevaliers Jbesucrist et en-
llecbir lor corage a dolor. {Pass. S. Se-
bast., Richel. 818, f°21i r».)
ESMOLOiR, - ouloir - oulloir, s. m.,
moulin :
Pour le rente de leur esmoulloir séant
encontre les cretbiaus de le ville. (1352-53,
Compte de Gandrarl d'Andegnies, f 1 v»,
Pour le rente de leur esmoulloir seans a
le porte d'Ansaing. (1339, ib., t" 1 r»,
Arch. mun. Valenciennes, — , 926.)
'2 '
Des enfaus de Biaulieu pour le rente de
leuresmoM/ûJr. (1362, ib.,!" 2,Arcb. muu.Va-
Q
lenciennes, — , 927.)
Maison, huisine de tordoir, esmoloir,
gardin, etc. (1434, Valenciennes, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— .Fig., ce qui excite, ce qui anime :
Je puis asseurer le feu estre forme fa
çonnante ou agente sur les autres ele-
mens, qui sont comme matière souffrante
ou patiente: et qu'en son action la seiche-
resse sert d'esmouloir a la chaleur, aiguë
par ce moyeu en plus chaleureuse extré-
mité. (Pont, de TvAhD, de la Nat. du
monde, f 43 v°,éd. 1378.)
ESMOLOiRE, -oM^oi're, s. f., ce qui excite :
Une infinité de pauvres diables qui four-
nissent d'esmouloires aux chambrières
pour caqueter. (Moyen de Parvenir, p. 14,
ap. Ste-Pal.)
Cf. ESMOLOIB.
ESMOLURE, - oullure, s. f., action d'ai-
guiser :
Garnir de tous poins uue espee, soit
grande, moienne ou petite, tant en es-
molure, limure, croix et pommeau. (Statuts
des fotirbisseurs d'Amiens, ap. A. Thierry,
Monum. du, Tiers État, 11, 394.)
— Objet émoulu :
Pour avoir resmolu les happes, fermens,
coutel de poree, et autres esmolures, .il.
s. (1427, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
— Moulure :
Tu feras une table de bois de selliin, et
luy feras une esmoullure d'or autour. (Le
Fkvre d'Est., Bible, Ex., xxv, éd. 1834.)
ESMONDE, voir ESMENDE.
ESMONDERiE, S. f., bois émondé, n'a
été rencontré que comme nom de lieu :
La rese par ou l'on vet a VEsmonderie a
Romaingné. (1394, Livre des herit. de S.
lierthomé, f" 83 v", Bibl. la Rochelle.)
ESMONDURE, aymondure, s. f., ce qui a
été émondé, élagué :
Por avoir son aisément des herbages
seulement et une part des aymondures des
arbres. (1357, Reg. du Cliap. de S. J. de
Jérus., Arch. MU 28, 1» 54 v".)
Les esmondures de saux surannez seront
veudues d'une part, sans les mesler avec-
ques l'autre osier. (1415, Ord., x, 307.)
ESMONER, voir ESMOIGNIER.
ESMONESTEMENT, S. m., avcrtissc
ment, invitation :
Pur V esmonestement de Tribuniaim. (G.
DE Lengr., Instit. de Just., ms. S. Orner,
f» 3».)
ESMONESTER, V. a., avertir, inviter :
Et si tn'esmonestoit que je niainjasse
(Vies des Hermites, ms. Lyon (598, f " 7 r".)
ESMONGNONNER, VOIT ESMOIGNONNEU.
ESMORCE, voir ES.'UORCHE.
ESMORCER, voir ESMORCHER.
ESMORCHE, esmorce, emorche, esmour-
ce, S. {., amorce, bourre :
Un fousil garny d'esmorche, d'allumettes,
de pierre a feu. (Rab., II, 16.)
Six boisseauls de corde d'emorche. (1562,
Dêp. de deux jur., Arch. Gir.)
Le fumeur canonnier de son esmorche donne
Dans la poudre, un feu prend, l'esclair suit, le coup
lionne.
(P. DE Brach, Pocm., f° 74 v», éd. tu76.)
Pour lequel tirer et tuer couchèrent plu-
sieurs fois les deffendans la barquebuse
en joue ; mais ne sceurent oncques faire
prendre le feu sur Vesmource, encores
qu'il feist une grande challeur. (Haion,
Mém., an 1578, Bourquelot.)
Brullans la partie dolente auec de Ves-
morce ou du drapeau. (Voyag. du S. du
ViUamont, p. 522, éd. 1598.)
Rigasse porte aussi une arquebuze bien
chargée de poudre, tousjoursprest a mettre
la mesche allumée en Vesmorche. (Hisl.
Maccar. de Merlin Cocc, ix, Bibl. gaul.)
— Fig., ce qui amorce, ce qui attire, ce
qui engage à quelque chose :
Ce fut la première emorche, a ce que l'on
dit, qui attira Ciesar a l'aimer, pource que
ESM
ESM
ESM
'i99
ceste ruse luy feit appercevoir qu'elle estoit
femme de gentil esprit. (AjiyoTj Vies, J.
Caes.)
C'estoit une emorche qu'il jectoit au de-
vant de ses ennemys. (Id., ib., Sertor.)
Ou il estoit question de faire une sur-
prinse de bon entendement, ou de sçavoir
bien choisir l'advantage d'un lieu fort d'as-
siete pour loger ou combattre, ou de passer
une rivière, ou esebapper un maulvais
pas, et pour ce faire estoit besoing de
grande legiereté. et de jouer de quelque
ruse et quelque faulse emorclie aux enne-
mys, en temps et lieu, il en estoit ouvrier
très excellent, (Id., ib.)
Affriandeepar Vcmorche du grand profit.
(F. IIoTOMAN, la Gaule Franc, p. 198,
éd. 1.574.)
— Dans un sens défavorable, danger :
Puis on sergent me vient an corps saisir.
Dont bien sonvent contraint sais de clioisir
Chemin plus long pour éviter Yesmorche.
(Visions fanlast., 1542.)
— Fig., faire une esmorche, donner une
atteinte^ porter un coup, faire une bles-
sure :
Pauvre latin, défends donc bien la peau
Contre celluy qui te fait telle esmorche.
(F. Habebt, d'un lourd Rimeur nom. mesdisanl.)
— Action vive, escapade, coup extraor-
dinaire :
Mais je veulx bien congnoistre ces paillards
Qui avec toy feirent si chaude esmorche.
(Cl. Mar., l'Enfer, éd. 1S44.)
Dans plusieurs pays, notamment dans le
Haut-Maine, on dit encore emorche, pour
amorce, bourre de fusil, petit morceau de
papier qui traîne.
ESMoncHER, - cer, emorcher, eniorcer,
emorsser, verbe.
— Act., amorcer :
Avec son pistolet bandé et esmorcé. (G.
BoncHET, Screes, xxv, Rouen 1635.)
— Neutr., mettre l'amorce :
Davant que de tirer emorche.
(J.-A. DE Baif, les Mimes, 1. I, S" 25 v°, éd.
1619.)
— Manger goulûment :
Bragardement se mit a manger et esmor-
cher en toutes façons, faisant'une terrible
brisée sur ce qu'il attachoit. (Du Fail.
Coût. d'Eutrap., xvii, Bibl. elz.)
— Act., tourmenter, maltraiter :
En reagal, en arsenic rocher,
En orpigment, en salpeslre et cbanix vive ;
En plomb boillant. pour mienis les csmorcher ;
En suif et poix, destrampez de lessive
Faicte d'eslrons et de pissat de Jaifve ;
En lavaille de jambes a raeseaulx;
En raclure de piedz et vieulx houseanlx ;
En sang d'aspic, tels drogues venimeuses ;
En ûel de loups, de regnards et blereaux ;
Soient frittes ces langues envieuses !
(Villon-, Grant Tesl., Ballade, Jouaust, p. 9-2.)
Nous fera tons vifz escorcher
Et en chault métal esmorcher.
(Act. des Apoit., vol. I, f» 156^ éd. l.'iSl.)
Pourtant ne fault que les autres escorche
Qui ont de qaoy, ne que leurs peaulx emorche :
Ds la raison il se doibt contenter.
(J. BoucHET, Opusc, p. 39.)
... Que le povre on a'esmorche
Contentez vons de raison.
(Id., ib., p. 108.)
J'en esmorchoys bien, ne vons chaille,
Je croy, un millier pour le moins.
(I'i.")-l, le franc Archier de Cherré, Poés. fr. des
xv" et xTi° s., XIU, 23.)
— Percer d'un trou :
Emorsser la met. {Compt. de l'H.-D.
d'Orl., 1402-3, exp. de Chardereto, Hospice
gén. Orléans.)
Dans le Hatit-Maine, on dit encore
emorcher pour amorcer un fnsil, mettre
une bourre dans le canon. En Bret., C-
du-N., arr. de Matignon, il s'emploie
poursignlfier écorner, faire voler les éclats
de pierre.
ESMOUCILLEU, VOir ESMORSILLER.
ESMoriÉ, adj., aiguisé, affilé :
L'espee au seneschal Irova
Qui fu trenchant et esmoree.
(De la Roijne qui ocist son seneschal, v. 316, Méon,
tiouv. Rcc, n, 266.)
ESMouMELER, - eller, verbe.
— Act., mettre en pièces :
Et (la fondre) on sortant dehors voloil de telle sorte
Qu'en cent mille morceaux esmormclla la porte.
(Gaochet, Poés., p. 87, Bibl. elz.)
— Réfl., se broyer :
Le roy oyt dire que cil, en volant, avoit
failli a prendre la corde qu'il devoit au
pié happer, et de si hault estoit tumbez,
que tout s'estait esmormelez. (Crist. de
PiZAN, Charles V, 3» p., ch. 20, Michaud.)
ESMORSILLER, esmorcHkr, v. a., couper
en morceaux, partager par morceaux :
Et furent les pièces esmorcillees a divers
princes. (E. Pasq., Rech., \l, 29.)
Et se prestent l'espaule pour l'eschan-
tillonner a parcelles, et Vesmorsiller a pièces
a leur profit (l'Estat). (N. Pasq., Lett.,
\l, 2, Trévoux 1723.)
ESMORSoiR, S. m., amorce :
Voila la teneur de la déclaration et pro-
testation du dit seigneur duc... Mais, quant
a moy, je croy que ce n'est aultre chosn
qu'un esmorsoir pour animer ung chascuu
estât de France pour secourir ledit sei-
gneur. (Cl. H.iTON, Mém., u, 781, Bour-
quelot.)
ESMORTiR, - onrtir, emortir, verbe.
— Act., amortir :
Qu'il nous plaise a conformer ledit privi-
lège et esynortir lesdiz surmontemant j.i
acquiz porla couverte dou privilège. (1310,
Arch. P 1377', pièce 2818.)
Que ledit Pierres tenoit certaine chose
en fié a Senz de .L. s. pour an du roy, et
vendi tout esmourti audit abbé pour le pris
de .II. c. liv. tourn. ; et 11 rois considerans
le bon service du dit Pierre amourti a
l'abbé et 11 quitta le cens. (Arch. J 1034,
pièce 16.)
Rentes esmorties. (I4S0, Déiiombr. du
baill. de Constentin, Arch. P 304, î" 197 r°.)
Plusieurs manoirs esmorliz. (Ib.)
Brief je ne puis aultre cas deviner
Pour Vemortir, chasser ou rainer.
(Habert, £pti(. à Nie. Psalme, éd. 1543.)
Ores sont emortis
Tons les soûlas qui m'estoicot impartis.
(Id., Rond, à ma dam. de Cors.)
— Réfl., s'amortir :
Les extremitez s'esmortissent quant li
chaleurs qui leur done vie ne puet passer
a eus. {Frag. d'un liv. de médecine, f° 13 v,
ms. Berne A 95.)
— Neutr., être amorti :
Fiez ne pot esmortir sanz l'autroi de
deus seiguors. (Liv. de jost. et deplet, XII,
6, §. 36, Rapetti.)
— Esmorti, part, passé, fig., privé com.
plétement :
Or est bien ma vie esmortie
De joye et mise en piteulx termes.
(Farce de Colin qui loue et despite Dieu, Ane. Th.
fr., I, 233.)
ESjioTAEUR, S. m., bâton, fléau :
Cum nno magno baculo, vocato ad
partes esmotaeur, nisus fuit eundem per-
cutere. (1331, Arch. JJ 80, pièce 444.)
ESMOTE, - eule, - uette, émeute, s. f.,
mouvement :
Par Vesmote de celé guerre.
Qui a essil meieitla terre,
Kist li reis Maiet asseeir.
(Rou, 3° p., 9937, Andresen.)
Pour laquelle esmualte et département,
lesdiz assegies ce veans, furent assez ad-
vertis que la journée avoit esté contre
yceulx Barrois. (Monstbelet, Chron.,
il, 110, Soc. de l'H. de Fr.)
11 y a trois mouvements naturels ou es-
meutes en la vigne, voire en toutes plantes.
Le premier pour bourgeonner, le second
pour fleurir, le tiers pour meurir : tous ces
trois mouvemens ou esmotious doibvent
estre excites en labourant. (CoTEREAU,
Colum., IV, 28, éd. 1353.)
— Instigation :
Ausi feistes a la cort a Paris,
Devant le roi asalistes Garin,
Par vostro ameute fu Ysores li gris
En camp plenier et vencus et ocis.
(Les Loh., ms. Berne 113, P 21'.)
— Assaut :
Et en prime douèrent csmofe a lo castel
de Saint Nicharde, et puiz vont dévorant
lo priucipat tout. (AI.MÉ, Yst. de li Norm.,
III, 42, Cbampolliou.)
— Meute :
Ce cerf entra courant de grand roideur ;
car il estoit suivy par une émeute de chiens
courans. (IIerberay, Sec. liv. d'.imad.,
c. XXI, éd. 1333.)
Champs., dépt. de la Marne, esmuetle,
trouble, émeute.
ESMOTOUER, S. m., bcrse :
Tribula, esmotouer, l'herce. {Gloss. l.-g.,
Ricbel. 1. 7692.)
ESMOUCETTE, VOif ESMOUCHETE.
ESMOUCH.UL, S. m., émouchoir :
Prens cest esmouchail, et ung petit de
vent luy fais. {Therence en franc., î" 110 r",
Verard.)
En l'une de ses mains avoit ung esmou-
chail moult bien ouvré de plumes pao-
oOO
ESM
ESM
ESM
nicques. (OcT. de S. Gel., Sej. d'honn.,
f 9 v°, éd. Ib26.)
Avpp, un esmoiichail de soye cramoisine.
(Rabel., III, 18, éd. 1S5-2.)
— Mouchoir:
Quatre petiz esmouchais de poil a la fa-
czon de turque. (1471-72, Compt. du R.
René, p. 236, Lecoy.)
Vesmourhail, the hande keroher. (Du
GuEZ. An Inlrod. for to lerne to spekc
french trewly, à la suite de Palsgk., p. 907,
Génin.)
ESMOucHART, S. m., chasse-fflouches :
Oui avoit uns esmouchart en sa main
dont cha?soit les mouches. (L'Entrée de
la Rei/ne d Bourdeaulx, Var. hist. et litt.,
VIII, 238.)
ESMOucHiîOR, - eur, esmocheor, s. m.,
émouchoir, cliasse-mouches, éventail, le
muscariiim et le flahellum des Latins. L'es-
mouchoir du moyen âge, comme l'a re-
marqué M. de Laborde, était d'origine by-
zantine, et, après avoir été un meuble
domestique dans des contrées où l'abon-
dance des mouches le rendait particuliè-
rement nécessaire,il devint un instrument
de services divers :
Mon esmocheor m'a toloit.
(Renart, 13520, Méon.)
Muscarium , esmouclieur a esmoucher.
[Gloss. de Salins.)
Les esmoucheurs... lesquelz sont a ma-
nière de forces. (J. Goulain, Ration., Ri-
cbel. 437, f» 18=.)
ESMOUCHETE, " chette, - cette, esmou-
quette, esmoucquette, s. f., mouchette :
Aussy les esmoucftettes et la ou les choses
qui sont esmoucheessont estainctes, soient
d'or très pur. (Le Fevre d'Est., Biftie, Ex..
XXV, éd. 1534.)
Unes esmoucettes. {Compte de 1539, Bé-
thune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.Amiens.)
Quatre esmoucquetles et chyseaux pour
le maison du seel. (1537, Lille, ib.)
Trois esmouguetles. (1577, ib.)
— Ombelles de certaines plantes :
L'aueth a la racine en forme de boys, et
non suere longue, les houppes et umbelles
ou esmouchettes comme le fenoil. {Trad.
de l'Hyst. des plant, de L. Fousch, c. ix,
éd. 1549.)
La ciguë ha plusieurs petites branchettes
et esm.ouchettes. {Ib., ch. cliv.)
Le panax jette sa graine par esmouchetles
a la cime. (Dtr Pinet, Pline, xil, 26,
éd. 1566.)
Aunis, émouchettes, mouchettes.
1. ESMOUCHETER, V. a., moucheter :
Et faisoit des lors bien valoir sa bra-
guette, et la feist au dessus esmoucheter de
broderie a la Romanicque. (Rab., ii, 21,
éd. 1533.)
2. ESMOUCHETER, V. u., émoucher :
Un bon esmoucheteur, qui en esmouche-
tant continuellement, esmouche de son
mouchet, par mousches jamais esmouche
ne sera. (Bab.,ii, 13.)
ESMOUCHETEUR, S. m., émoucheur :
Un bon esmoucheteur qui, en esmoucbe-
tant continuellement, esmouche de son
moucbet. par mousches jamais esmouche
ne sera. (Rad., Il, 13.)
ESMorcHEUL, S. m., émouchoir :
Se an esmouchiens te flert sus Telle.
{Ysnp. I, fab. xxxvi, de la Mouctie et da Frémi,
Robert.)
1. ESMOUCHiER, esmockier, v. a., mou-
cher :
Lor compaignoQS lenr nés emochent .
{Alkis, Ars. 3312, f» 18'.)
Dessin, émounquicr, écarter la mèche
d'une chandelle, ranimer le feu en re-
muant des charbons.
2. ESMOUCHIER, esnioucher, esmocher,
esmouskier, verbe.
— Act., battre, maltraiter :
François Alemanz i esmouchent
Et cens de Flandres en tel gnise
Qne raempliz de conardise
S'en revont vers Fnrnes faiant.
(Gdiart, Roij. lign., 11-251, W. et D.; Ilichel.
5098, f -211».)
A la tierce l'an et l'antre esmouchié
Fu si très bien que lears lances rompirent
En lenrsescnz.
(L. DE Beacviu, Pas de la Bcrgicre, 38 1, Crape-
let.)
Et an regard d'elle on dira,
S'on la voit ainsi esmoucher.
Frapper et ruer ces coops la.
Qne ce n'est qn'nng droit Franc Archier.
(CoQCiLi... Droilz nouv., V p., de Jure naturali, I,
5-2, Bibl. elz.)
Dy, Gnillot, pensons de conrir
Devant qne qaelc'un nmi?. rxjnouche .
{Moral, d'ung Eciper., Ane. Th. fr., Itl, I.IG.)
— ■ Réfl,, s'escrimer :
Ne li laira pas aprocher.
An baston se set esmocher.
(Ren., 14923, Martin.)
Lors s'esmoaske si et desfent
Qne nns ne pnet main mètre a lai.
(Chcv- asdeusesp., 8U6, Foersler.)
— Se secouer, se lever :
La nnict n'ont faict qne penser et veiller
Par qnoy se sont si matin esmouchecs
Sans estre a poy bien coeffees ne moachees.
(Crétin, CAan/s roy., f aS v°, éd. 15-27.).
ESMOUCQUETTE, VOlr ESMOCCHETE.
ESMOUDRE, esmaudre, v. a., rémouler :
Que aucun preud'ome eust mestier que
on li esmausist la pointe de son coutel. (E.
BoiL., Liv. des mest.^ i' p., xcvii, 4, Lespi-
nasse et Bonnardot.)
Tidcman le coutelier forge coutiaus et
alemelles, et il esmiut sur une muele.
{Dialog. fr.-flam., f» 20% Michelant.)
— Broyer en moulant :
Ki medicine faire en volt
0 nne cot vert bien l'esmoilt
0 lait de feme....
(Lapidaire, A 695, Pannier.)
Ki sna enimî bantr voilt
0 la cot el eive l'esmoill.
m.. 711.)
ESMOUELER, VOir ESMOELLEH.
ESMOUGIÉ, adj., délibéré :
Jo fendoye carreanlx a merveille,
Gay, aleçre, bien esmouijié.
(Monologue Coquillart, II, '221, Bibl. elz.)
ESMOUGXOUXER, VOir ESMOIGNONER.
ESMOUGONNER. VOir ESMOIGNONER.
ESMOuiR, V. n., se mettre en mouve-
ment :
Le fen enprist. l'ewe enchalfa.
Apres commença a boillir
Et a esmouir et a frémir.
(Wace, lii'. de S. Nicholay, 169, Délias.)
ESMOULLURE, VOir ESMOLURE.
BSMOULOIR, voir ESMOLOIR.
ESMOULOIRE, VOlf ESMOLOIRE.
ESMOUQUETTE, VOir ESMOUCHETE.
ESMOURCE, voir ESMORCHE.
ESMOURIR, V. n., mourir :
Tôt droit al chief de l'an teil jonr com fut esmort
L'evesqae...
(Jeh. des Preis, Gesle de Liège, 1025S, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
ESMOURTIR, voir ESMORTIR.
ESMOUSKIER, VOir ESMOUCHIER 2.
ESMOussoiRE, S. f.. Instrument pour
ôter la mousse des pommiers :
Il y a une sorte de galle qui le prend (le
pommier) ou pour luy laisser croupir et
envieillir la gomme qu'il jette ou pour la
mousse qu'il accueille : parce il le faut es-
gommer a l'entrée de la froide saison de
l'année, et l'esmousser avec gros linges,
ou esmoussoire de poil de cheval en tout
temps. (LiEBAULT, Mais, rust, p. 471, éd.
1397.)
ESMOUTER, V. a., lever le droit de
mouture sur :
Lequel prestre dist au meunier qu'il
esmontast ou prist moulture de Guillaume
de Banquemare qui lors mouloit, auquel il
respondi qu'il estoit bientost de l'esmouter
ou moulturer, et qu'il n'avoit a peine
moulu. (1411, Arch. JJ 163. pièce 268.)
— Faire moudre :
Lesquieulx subgets et tenans ne peulent
vendre, donner ne mener hors de sondit
fief aucuns de leurs grains sans congié, et
les esmouter sur confiscacion du grain, car
ou chevaulx. (1430, Dénombr. de la chastell.
de Gisors, Arch. P 307, f" 12 r».)
ESMOUVANCE, VOir ESMOVANCE.
ESMOUVEMENT, VOir ESMOVEMENT.
ESMOUVENT, voir ESMOVENT.
ESMOUVER, voir ESMOVER.
ESMOUVEUR, voir ESMOVEOR.
ESMOUVOIR, voir ESMOVOIR.
ESMOVABLE, adj., muable :
La lois de fermeté est tele que nos ne
scions pas fichié es maus ne esmovable es
biens. (Brun. Lat., Très., p. 400, var.,
Chabaille.)
ESMOVANCE, - ouvancB, S. f., action
de remuer, de se remuer :
Et ne tiennent en elle aucun signe pa
ESM
ESM
ESM
:m
quoy elles peussent et osassent lesmoignier
que elle soit grosse d'enfant, car elle est
moult plate de ventre, et, veu \' esmoiivance
d'elle qui se débat en la visitant et regar-
dant son ventre, tiennent et croient en
leurs consciencîs que elle ne soit aucune-
ment grosse ou eucharaee d'enfant. {Reg.
du Chdtelet, II, 430, Bibliopli. fr.)
— Instigation :
Incitatio, esmouvance. {Gloss. de Cou-
ches.)
— Fig., émoi, crainte :
Senz esmovance
E seni nnl antre apercevance
S'est esmeDz cnra pins tost pont.
fBES., D. de Norm., Il, 232 H, Michel.)
ESMOVEJÏEN'T, - euvcment, - ouvement,
- iievement,em.,s. m., mouvement :
Se il sentoit lors aucuns esmouvemens de
sa char desordenez. (G. de Nang., Vie de
S. L., Rec. des Hist., XX, 403.)
En ce fens fu croUes et esmouvemenz de
terre si grant. (Chron. de S.-Den., ms.
Ste-Gen.,'f° 16».)
Venerunt ei obviam o grant esmouve-
ment. (Serm. lat.-fr., xiv= s., ms. de Salis,
fo 59 r°.)
Que les chevaux soyent paisibles, affia
que de leur esinouvement il n'ait effroy.
(Modus, f»83 T", Blaze.)
La terre trembla par grant esmouvement.
(Bersuire, t. Liv., ms. Ste-Gen., f'52».)
Ung esmonvemenl fait la boue puir horri-
blement. (Obesme, Eth., f" 16*', éd. 1488.)
Ung emouvement pareil fait puyr la boue.
(ID., Poiiliq., 2» p., f'' 63\ éd. 1489.)
— Soulèvement, agitation, émeute :
Ausi corne en esmovetnent ne vos con-
tenez mie vers moi, sire Dieux. {Psaut.,
Maz. 2S8, f" 115 v».)
Quant il sot lor esmovement. {Chi-on. de
S.-Den., ms. Ste-Gen., f" 119*.) P. Paris :
esmouvement.
Par esmovement de peuple. (1317, Arch.
JJ 55, f" 1 r».)
En esmouvement de pueple a grant
assemblée par force avoit este occupée de
fait nostre tour neuve d'Orliens. (1367,
Lettre d'abolit. de Phil. P' D. d'Orl, Arch.
Loiret.)
Et le jeudi ensuivant, par un esmouve-
ment d'aucuns de Paris qui alerent nu pa-
lais, furent abattus tous ces aydes qui
avoient cours au pais et au royaume pour
le fait des guerres. (Grand. Chron. de
France, les gestes du roy Charles V, cxi,
P. Paris.)
A ceste guerre et esmouvement rendi
grant painne li rois Phelippes. (Fnoiss.,
Chron., Y, 119, Kerv.)
Si avoit ylloec trouvet grans gherrez et
grans esmouvemens de casliaux dez ungs as
autrez. (Id., ib., I, 378, Luce, ms. Amiens.)
Qne s'il nous voient faire ancna esmouvement.
(Geste des ducs de hourg., 7Si3, Chron. belg.)
Hz ont dit que ledit Appius estoit plus
nécessaire a demeurer en la cité pour ce
que il reprimeroit mieulx les esmouvemens
qui y pourroyent seurvenir. (Prem. vol.
des grans dec. de Tit. Liv., f' 52'', éd. 1530.)
Eslever sy grand esmeuvement et per-
turbation de repos publicque. {loU,Plaint.,
et doleanc. de Ch.-Q. contre H. II, aux El.
<»^r'(.,Arch.mun.Béthune,Mém.,f<>267 v».)
Agitatio, esmouvement, csmotion, agita-
tion. (Calepini Dict.,Bd\e 1584.)
— Instigation, impulsion :
De faaiseté estes commenreraent.
De mal esmuevement et de grant felonnie.
(Gadtier d'Argies, Chans., Dinanx, Trom. arle's.,
p. 194.)
Se il a aucun [s] mauves esmovemens.iLxv-
RENT, Somme, ms. Milan, Bibl. ambr.,
fo 2J.)
Par Vesmouvement d'aucuns des barons.
(Grand. Chron, de France, L'istoire du roy
Phelippe le Bel, lxxiv, P. Paris.)
Par le propre esmovement de ma bone et
délivre volunté. (1303, Don., Buzay, 1. 9,
n» 19^', Arch. L.-Inf.)
Par leurs mauvais emeuvemens. (1315,
Arrest, Dupuy 338, pièce 126, Richel.)
De nostre volenté et de nostre propre
esmouvement. (1318, Arch. K 40, pièce 25.)
De sa pure et libérale volonté et de son
bon esmouvement. (1322, Arch. S 4969,
pièce 1.)
De sa bonne volenté, de son propre es-
mouvement. (1324, Arch. S 63, pièce 29.)
Pour plusieurs ouvrages faiz es hostieus
Madame a Sezanne, a Vemouvement de
Jaques Hurel, bailly de Sezanne. (1335,
Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3',
fo 283 V».)
Combien que les choses dessus dictes ne
feussent mie faictes de certain propos,
mais par esmeuvement. (1358, Arch. JJ 90,
f» 18 V».)
De mon propre esmouvement. (11 oct.
1369, S. Berthomé, Bibl. la Rochelle.)
Sanz aucun pourforcement, mes de son
pur esmouvement. (Ch. de 1392, la Pignon-
niere, 77, Arch. Maine-et-Loire.)
De sou bon gré et propre esmovement.
(10 nov. 1393, Arch. C.-du-.\., Begard.)
A Vesmouvement du duc de Sombreset,
quy avoit en malle grâce ledit duc d'Yorc.
(Wavrin, Anchienn. Chron. d'Englet., t. 1,
p. 317, Soc. de l'H. de Fr.)
Elle ne pecheroit point pour le premier
esmouvement qui vient soudainement, se la
personne contraignoit son couraige a y ob-
vier et remédier. (Ménagier, I, 51, Bi-
blioph. fr.)
Et tout par Vesmouvement et faux enorl.
(Froiss., Chron., I, 220, ms. Amiens,
f" 3 V», Luce.)
Ly pluiseurs, par esmouvement de char,
se delittoient tellement, en ellesregardant..,
(J. Wauq., Merv. d'Inde, 2° p., c.'lvi, Xav.
de Ram.)
Sans l'especial esmouvement de Dieu.
(J. Gerson, la Mendicité spiril., f" 26 f.)
Beau filz, entens et considère diligem-
ment les esmouvemens ou inclinacions de
nature et de grâce, car elles sont très con-
traires, [Intern. Consol., II, liiii, Bibl. elz.)
En la première confession il dist tant
seulement lui avoir fait par Vesmouvement
du dyable. (.Monstrelet, Chron., 1,44, Soc.
de l'H. de Fr.)
Vemouvement en est venu de Dieu.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg.,
I, 65, Buchon.)
— Ce qui pousse, ce qui excite à :
Tous vaillans bacheliers qui prétendent
de parvenir a honneur et haulte recom-
mandation se devroientmirer en sa beaulté
comme a Vesmouvement de toute noblesse.
[Perceforest, vol. V, ch. 14, éd. 1528.)
— Terme de coutume, aliénation :
Que contre les delessemens, renoncia-
tions, quittances, franchises et esmeuve-
menz, ne contre les autres choses dessus
dites ne vendra (1326, Arch. JJ 64, f» 118 v.)
ESMovENT, esmouvent,^6}., querelleur:
Icellui Bisot, qui estoit homs de grant
langage et esmouvens, parlast au dit mar-
chant plusieurs fois de grosses paroles.
(1370, Arch. JJ 100, pièce 914.)
ESMOVEOR, - eur, - eour, esmotiv.,
em., s. m., celui qui émeut, qui soulève,
qui excite, qui provoque :
Syaue qui sont esmoveours de tous pè-
ches. (Psaut., Richel. 1761, f» 9».)
Il ne soustendra nullui qui soit esmou-
veur de peuple contre la paiz. (1313, Lett.
de Robert, Cte de Flandres, Arch. JJ 43,
f 18 r°.)
Cilz qui avoient esté aucteurs de la ba.
taille et de la rébellion des Sardes et es-
mouveur d'icelle. (Bersuire, r. Liv., ms
Ste-Gen., f''216''.)
Apres le département d'iceulx Parisiens
le duc de Bourgongne fist prendre dedens
Paris plusieurs de leurs complices et des
principaulx esmouveurs des communes.
(.Mo.vsTREi.ET, Chron., I, 198, Soc. de l'H
de Fr.)
Les principaulx esmouveulx d'icelles
communes estoient Caboche, le bouchier,
maistre Jehan de Troyes et Denisot de
Chaumont, peletier. (J. Le Fevre, Chron.
l, 75, Soc. de l'H. de Fr.)
Il fit faire diligente enqueste des esmo-
veurs et susciteurs des maleflces perpètres.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg., III,
119, Buchon.)
Et sur ceste matière par iceux cheva-
liers furent prises de moult belles conclu-
sions, pour le service de Dieu augmenter,
et la foi maintenir : desquelles choses
mondict signeur fut tousjours principal
emouveur, et le premier délibéré d'y em-
ployer corps etchevance.(O.DELA Marche,
Mém., I, 29, -Michaud.)
Esmouveur de guerre. (FossETiER,C/ii'oii.
Marg., ms. Brux. 10512, X, v, 6.)
Mago estoit celuy qui avoit esté aucteur
delà bataille et de la rébellion des Sardes
et esmouveur d'icelle. (La seconde Dec.
de Tit. Liv., III, 24, éd. 1530.)
ESMOVER, - ouver, V. a., soulever, ex-
citer :
Toz les contenz que... entendoient a es-
mouer contre moi. (1277, Lett. de G. Cha-
bot, Arch. Serrant.)
Ponr esmouver sa bonne amie a l'amour
dou dous tilz Marie. (Ms. du xiv s. ai/.
appart. d Ch. V, f" 178 v».)
Pour esmover. {Ib., f° 179 r».)
Aunis, émouver, remuer, secouer, s'é-
viouver, s'émouvoir, se remuer.
ESMOvoiR, - ouvoir, am., verbe.
— Act., mettre en mouvement, fairi*
mouvoir, exciter :
Vers les Ebrus ses oz esmnrt.
(Delivr. dupeiip.d'lsr., ms. du Mins 173, f" 8r".)
La terre csmuet de mort a vie.
(l'arton., tS, Crapelet.)
502 ESM
Raison no m'esmoiirra james
Do chose qai contre vous aille.
{Rose, ma. Corsini, f 69".)
Lors Maximians lor dit ; Li deu ont
esté corrocié et por ce ai esté muete la
terre Et taatosl sainz Pantbaleons res-
pondi ■ Se li deu ont esmuele la terre, por
quoi s'est il laissié brisier? {Vie saint
Panthaleon, RicUel. 988, f 144^)
Les consolloitpar letre moult sovent, et
les esmoDoii a lo service de Dieu. (Aimé,
Ysl. de li Norm., I, 3S, ChampoUion.)
— RéQ., se mettre en mouvement :
Les os s'esmiicvcnl, prennent a cheminer.
(Les Loh., Ars. 3143. t" 22».)
Senz esmovance
E senz nul antre apercevance
S'esl esmeuz cura pins tost pont.
(Ben., D. de Norm., Il, 232U, Michel.)
Les os s'esmuevenl, isneleraent s'en vont.
(Uaimbert, Oi/ier, 209, Barroisj)
Li os s'esmuet sans pins de delaier.
(ID., ib-, 1083.)
QnaDt il sunt en on columbier,
Deus cenz, ou treis, ou un millier.
Un en i a qui moult est prouz :
Quant Hs'e.imuel, si muevent toi.
{,Gmi,i., Besl. div., 2714, Ilippean.)
Lors s'amurent por venir a lor encontre.
(S. Graal, lîichel, 2453, f" 273 r».)
Vous avez maint homme ven,
S'il ne se fuissent esmcu
Hors de leur lieu, qne ja ne fuissent
Si honeré, ne tant n'eussent
De sens, de richesse, d'avoir.
(PiiiL DE Rehi, Jean el Blonde, 17, Bordier,
p. 217.)
Quant furent apresté li cuvert mescrcu,
Vers le félon estour se swit tons esmeu.
(Gaufrey, 2916, A. P.)
— Neutr., dans le même sens :',
Tholomeu snn mantel prent.
Cil parla molt enseiîuemcnt :
Dame, nu estrange valet sui
E hors de vostre terre esmui.
{Yespasianus, Brit. Mus., A VII, f° 40'.)
— Infin. pris subst., départ :
Et d'aus .'SIX. k'il ot, pour voir.
De sa mesnie, a l'esmouvoir
N'olilpas.v.
(MousK., Chron., 25549, Reill.)
— Esmeu, part, passé, mis en mouve-
ment, loulevé :
Li citiaîn
N'cstoient encor amaitz
A ce qu'il eussent alanz
Les plus hardiz ne les vaillanz.
(]. DE Priorat, liv. de Yegece, Richcl. IC04,
f 4=.)
C'est la mutation qui se doit bien tost faire
Par la juste fureur de Yesmeu populaire.
(D'AuBiCKÉ, Trag., lu, Bibl. elz.)
— En désordre :
Armée toute esmeule. {Chron. de Lorr.,
Marchand.)
— Excité, désireux :
Li rois de France, esmeus de contreven-
gier ces despis, se parti de Paris. (FnoiSS.,
Chron., IV, 188, Luoe.)
Li comptèrent et moustrerent comment
il estoient apparilliet et esmeu, par le com-
mandement de leur sigueur le prince, de
ESM
lui aler querre jusques a le Calongne. (ID.,
ib., VI, 199.)
ESMUCETE, voir ESMOUCHETE.
ESMUEH, V. n., se soulever :
Et ne tasche que de faire csmuer quelque
nouvellité. (1518, Négoc. ent. la Fr. el
rAutr.,U, 323, Doc. inéd.)
ESMUET, adj., muet. Ce mot, certaine-
ment ancien, n'a été rencontre que dans
un texte provincial du commencement du
XVII» s. :
Laquelle parloit incessamment avec une
voix fort espouveutable, levant ses yeux et
bras en baut par plusieurs fois, se tour-
mentant fort et faisoit tout ainsi que fuit
une personne qui reçoit des coups de bas-
tons, encore que pour lors il n'y beust
personne auprès d'elle, et s'appercevant
de quelque femme passant celle part, cessa
de mener tels bruits estant demeurée toute
esmuelte. (1606-1609, Arcb. Haute-Saône, B
5048.)
ESMUETTE, VOir ESMOTE.
ESMUEVEMENT, VOir ESMOVEMENT.
ESMUEVRE, esmevre, esmeuvre, verbe.
— Act., mettre en mouvement, émou-
voir, exciter :
Vos egcommence ceste oevre
Por cucrs de crestiens esmuevre
A bien panser et a bien faire.
(rira des henn., ms. Lyon 698, P 1'.)
Grans apparaux macbiner et esmeuvre-
{G. Chastellain, le Dit de Vérité, vi, 229,
Kervyn.)
— Réfl., se mouvoir, se dérouler :
... De haute estoire l'uevre.
Si con ele se doit esmuevrc.
(Regres Nosl. Dame, ms. Turin L.V. 32, f° 96 v°,
et Richel. 837, f° 93\)
— Neutr., s'émouvoir :
Toz li cners li devroit esmeere.
En bien panser e an boue oevre.'
(Paraphrase du Ps. Erucl., Brit. Mus. add. I.ÏGOfi,
^■31".)
— Infin. pris subst., départ :
Labam fn senblant an diable
Qui nus ne voit en bien estable.
Qui Deu het et tntes ses œvres.
Quant a Jacob plot li esmuevres.
(EvRAT, Genèse, Richel. 12457, f 59 v".)
Por pou ke ses estriers ne brise,
Si s'aGche sus a Yesmuevre.
(Dei 3 Cher, el âel cliainse, 222, ap. Méon,
Nouv. rec, I, 98.)
ESMuiR, ~uyr, V. a., rendre muet :
Il estait e.wiuyz et ne povoit parler.
(JoiNV., S. Louis, XXIV, Wailly.)
Il ne sont mie mu de jurier, de mantir,
mas de bien dire, de soi faire confes sont
esmui. {Serm., ras. Metz 262, f" 6=.)
Gardez que li dyaubles ne vos esmuisse a
la confession. {Ib., ("Zi'.)
— Esmui, part, passé et s. m., muet :
Les esmuiz parler, les contrets se redrc-
cier, et les mors ressusciter. {Les Joies de
Notre-Dame, ap. Gapperonier, Gloss. de
S. Louis.)
ESN
ESMULEu, V. a., mettre en meule, en
tas :
De leur laines
Deus haies firent toutes plaines ;
Quant assemblée toute fu
La foudre l'art si de son fu
Que toute fu arse et brulee :
De maie enre fit esmulee.
Foudre si toute la frapa
Conques viaure n'en eschnpa.
(G. DE CoiNCi, iUr., ms. Soiss., f» 162".)
ESMUT.\T10N, voir ESMEDTACION.
ESMUTjLACioN, emutulacion, s. t., mu-
tilation :
Pour bateure et emutulacion faite a Ro
bert Graterel. (1332, Compte d'Odart de
Laigny, Arcb. KK 3», f" 127 v».)
ESMUTiLEU, em., V. a., mutiler :
Quant au depies de membre, esmutiler>
esputier, essoreiller, segner, estorpacier
{Charte de 1293, Estiennot, Antiq. du Poi
tou, III, 946.)
Pluiseurs d'icbiauls nagaires ont esté
cruellement navré, aucun emutilé et li
autre occhis. (9 avril 1353, Lelt. par les-
quelles le roi Jeanrenouvelle l'ordonn. de St
Louis sur la quarantaine le Roy.)
— Esmutilé, part, passé, châtré ;
Laide beste el eniulilee
Ne puet estre trop avilee.
(J. Le Fbvre, la Yieille, I. Il, v. 2413, Co-
cheris.)
ESNAMA.ILLÉ, VOir ENAMAILLÉ.
ESNARME, voir ENARME.
ESNAYE, esneye, esnee, sneye, s. !., cro-
chet :
A Cille des Godaux, fevre, pour .vili.
esneyes pour attaquier .ii. mauUes. (1396,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Deux gauges et deux fiers framoirs et
.LX. esneez dont on a ataquiet malles.
{Ib.) Al. sneyes.
.vili. esnees mises a deux raffles. (xvi°
s., ib.)
Esnayes a .illl. s. le cent employées aux
bacques. (Ib.)
Esneyes a .vi. s. le cent, {Ib.)
ESNE, ftaingne, haigne, aine,nesne (forme
corrompue), s. f., vaisseau, en particulier
vase à mettre du vin, vaisseau où se met
la vendange :
Ne l'en n'a pas le vin de Yesfie
Tant qne li pressoirs soit eslrois.
(Rose, 3426, Mcon.)
Et des roisins es chans grapoient.
Sans mètre en pressouer, n'en esnes.
(/>.,8il4.)
Sans mètre en pressoir ne en esnes.
(Ib., Vat. Chr. 1522, f 51'.)
Sans mettre en tresort ne en nesnes,
(Ib., Vat. Chr. 1838, i" 73».)
Lors est chascnn tantost aie
Qnerre du sel du plus demeine
Qu'il troverent en une haigne.
(Bor.RUET, de Lnque la maudite, 122, G. Raynand,
Remania, t. XII, p.. 226.)
Pour achanteler ces vins es haingnss.
(i29ï. Compte de Gir. le Bariller, Arch. K
36 B, pièce 43.)
ESN
ESN
ESN
Sft3
Pour .nii.c.xxii. tonneaus de vin et .il.
queues pris a Roen de Bertaut Mouton aus
Irons pour les descliarpier et mettre en
celiers et pour oster les hors des celiers et
rechargier en haingnes pour mener a Her-
fleu, XI 1., VII s. tourn. {Ib.)
Pour les voitures des haignes qui me-
nèrent ces vins de Roan jusqiies a Here-
fleu. (Ib.)
— Barque ?
Les vont sonslenant comme en aines.
(GoiART, Roij. lia"., 1G60'2, W. el D)
Cf. Aisne.
ESNEAGE, voir AiNSNEAGE.
ESNECCE, voir ESNESCHE.
ESNECUE, VOirESNESCHE.
ESNEDiEMENT, s. m., nettoienieiil, pu-
rification :
Destruisis lui d'esnediement, e le siège de
lui en terre esRenas. (Lib. Psalin., Oxf.,
Lxxxvili, 43, Michel.) Lat. : Destraxisti eum
ab emundatione.
1. ESNEE, s. {., marc de raisin, mot cer-
tainement ancien quoiqu'il n'ait été ren-
contré que dans un texte provincial du
commencement du xvii» s. sous la forme
aisnée :
32 hottées d'aism'e de raisins. (1601-31,
Arch. Meuse, B 913.)
Cf. Aisne.
2. ESNEE, voir ESNAYE.
ESNEEMENT, S. m., nettoiement, puri.
fication :
Destruisis lui d'esnefjneiit, e le siège de
lui en terre esgenas. {Psaut., Riehel. 1.
768, t" 73 r».)
ESNEGE, voir ESNESCHE.
ESNEiER, esnier, verbe.
— Act-, nettoyer, puriûer, purger, au
propre et au fig. :
Ampleis levé inei de la meie iniquitet,
e de mun pechet esneie mei. (Lib. Psalm.,
Oxf., L, 3, Michel.)
Gieres dunne esneiai en vein men quer.
{Liv.desPs., Cambridge, lxxii, 13, Michel.)
E ]oesneirai e forjeterai quanqnereman-
drad del lignage Jéroboam cume l'um soit
faire fîeus. (Rois, p. 292, Ler. de Lincy.)
Lat., mundabo.
Il esneiad tut le pais des malveises genz
ki remes i furent al lens suu père. (Ib.,
De eus e de tôle lor lignée
Sera la terre esneiee.
(Beu., b. de Norm., II, 9-238, Michel.)
Kl pais enveia sun angel devant sei,
Ki sa veie esneiasl et ostastle fangei.
(Garsier, Vie de s. Thom., Riehel. 13513, f° 7ov
La ou li mesfct sunt osté et eaneié.
(Id., ib., i> 93 r».)
Beau sire Deos. mon cner esneie
Que n'i remaisne félonie.
(ne de SIe hlarguer., 199, Joly.)
11 tendra le ilavel en sa main, si esneira
a aire. (De S. Jean Bapt., Riehel. 19S25,
" 37 ro.)
— Réfl., se nettoyer, se puri lier :
E si nus esncium de seculer folie.
(Garmeb, Yic de S. Thom., Riche!. 13513,
t" 98 r°.)
Fui, fui, fait il, trop es hoiiuie,
Va toi laver et si t'e^nie.
(ItF.cL. DE MoLiENs, Miserere, Ars. 3S27, f° 129 '.}
Loiantez s'esnie et escure
De toute vilaine oevie oscure.
(Watriqoet, du de loiaulé, 64, Scheler.)
ESNEKE, voir ESNESCHE.
ESNEL, voir ISNEL.
ESNEftUE, voir ESNESCHE.
ESNERCiR, voir Ennoircir.
ESNESCHE, - neche, esnecce, - ege, es-
nesqiie, - eque, eneqiie, - ke, s. f., sorte do
vaisseau léger, particulièrement employé
par les pirates : piraticis navibus quas
Sneckas appellaraus, lit-on dans un livre
très ancien sur le départ des Danois (ap.
Longebeck, Rermn Danic. script., V, 348.).
Conrad (anno 1177) qualifie les esneques
de navibus rotundis, ce qui fait supposer
qu'ils avaient la poupe arrondie comme
la proue :
En Vesnege l'ont fait porter,
(fioîi, 3' p., 98"5, Andresen.) Var., esnesche.
Puis flst ajoster grant navie.
Nefs e esnekes granz, ferrées.
(Ben., D. de Norm., Il, 2'UO, Michel.)
Un an après l'evesque Elwine
F.t Siward Bern en la marine
Meurent d'Escoce od noef esnecces.
(G. Gaimar, CAroB., ap. Michel, C/ir. anr/l.-n.,
t. I, p. 16.)
Pins de .XX. nés devant lui passent
Et molt durement les assaillent
Od molt grans ars et arbaleslres.
Car ils ont mis en lor esneques.
(Wislasse le Moine, 'lili, Michel.)
Prisent galies et esnekes
Bien batillies a breteskes.
MousK.., Chron., 20993, Reill.)
Galies et barges et nés,
Esneques et dromons fieres,
Koges et busses et wissiers.
(!d., ib., 209i5.)
Or vous mande d'or fin une esneche rasee.
(Les Chelifs, Riehel. 12558, f° 61''.)
En bargetes de lor enekes
Les covint mètre armes d'ileqnes.
(.De la Guerre sainte, Val. Chr. ltio9, i" 11''.)
E ovec nos eneques...
(Ib., C 12».)
ESNESQIIE, voir ESNESCHE.
ESNETER, V. a., nettoyer :
Puis l'on a fait crier le banc par la vile
c'on esnete les rues. (Ass. de Jêr., II, 225,
Beugnot.)
ESNETiER, -lier, verbe.
— Act.. nettoyer, purger :
Aiu?^esnelia la cité si des habitans qui i
ostoient al tans del patriarce Eracle.
(Chron. d'Ernoul, p. 87, Mas-Latrie.)
Dont e^rîctia si le chité des habitans qu'il
n'i demora home ne feme. [Ilist. de la
terre s., ms. S._Omer 722, f» 44^)
N'onques ne vant sa conscicnche
Esnetier par penilenche.
(ilir. de S. Eloi, p. 103, Peigné.)
Bien sez qu'il convendroit morir
Homme el famé, se je n'esloie '.
Je les esvnide et esiieloie.
(Débat du c. et du c., Riehel. 837, f 184 r» ;
Mcntaiglon et Raynaud, Fabliaux, 11, 136,)
— Abandonner, quitter :
Monte, va t'eut sans detriier,
Fai eut le siècle esnetiier :
Trop vit qui a Diu ne veut tendre,
(l'ers de le Mort, Riehel. 375, f 335".)
— Réfl., se nettoyer :
Comme li vins qui gete puer
L'ordure dont il s'esnetie
Gete amors hors la vilenie
Do cuer.
(R. DE IIouDEBC, les Eles de coTt., Riehel. 837,
f 56''.)
Quant li vins est dedans la tone,
Li vins se père et esnctie
Ke ja n'i remanra putie.
(Id., ib.. 560, Scheler.)
— Se purger, se purifier :
Rivière en cui s'esHt'//(' et escure
Cis ors siècles souilles de vanité.
(Chançon a la Yienje, ap. Maelzner, Allfr.
Lieder, p. G(^.)
ESNicHiER, V. a., chasser du nid :
Trop villainement se preuvent
Li plusor qui veoir ne ruevent
Père et mère, ainz les eschivent
Et en villece povre vivent.
Et quant riche sunt les e^nichenl
Tant que de lor biens fors les fichent.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f" 78'.)
ESNIER, voir ESNEIER.
ESNius, voir Enoios.
ESNOi, esnoy, s. m., retard :
Gabriel, enlens a moy ;
Dire te vueil sanz plus i'esnoij.
(Le Geii des trois Roijs, Jnb., Slyst., II, 112.)
ESNOLiER, voir Enolier.
ESNOR, voir HONOR.
ESNOREEMENT, VOir HONOnEE.ME.NT.
ESNUAL, adj. ■?
Trestot l'a porfendn, aine n'i ot relenal,
^tis de la ventaille dusqu'en l'os esnual.
(Chev. au cyijne, I, 3659, Hippean.)
ESNUBLE, voir Ennuble.
ESNUDi, adj., dépouillé :
Mondes ! plain de corruption
a'e voi, d'abomination :
Trop est fans qui en toi se Oe :
Les liens jues de trahison.
Par ta* vaine parmecion,
Dont ame n'est fors esuudie.
(Les Vers du monde, Kichel. 837, F 209".)
ESNUÉ, part, passé, dégagé des nuées :
Li rai de lui (soleil) sont esconsé
Qnant il se sent si ennué.
Et se vertus la se desnue
Quant esnues est de la nue.
(G. DE Cambrai, Darlaam. p. 178, Meyer.)
ESNUER, amier, vorbe.
— Act., mettre ;\ nu, dépouiller :
S04 ESO
De quantqa'atreient les c^nuenl,
(Ben., C. de i\'o™., II, 26695, Michel.)
Ses geaous doit bien esnuer
Por lai plainement saluer.
(G. DE CoI^cl, llir., ms. Soiss., f° 64''.)
Un jur avinl que >'oé s'enivra,
[El] en dormant sa nature esnua.
(Bible, Richel. 902, f° 2'.)
Nostre sires feni chauvÉS les vertiz aus
HUes de Svon et esîîuero leur crins. {Bible,
Maz. 684, "f 90''.)
No-stre sire esnuera la terre et la despe-
cera. {Ib., f» 96''.)
Quer cil le tint an chaperon
Que tant li escost et tira.
Que tôt le chief li esnua.
(Chasioiem. d'un père, conte V, v. 44, Biblioph. fr.)
Quant deables nous vient, je di que sa venue
Ue tous maus nous revest, de tous biens nous esnu/:
(J. DE Mel-nc, Test., 1081, Méon.)
— Fig., mettre à nu, dévoiler :
Et les assamblerai sus toi de toutes pars
l'I esntierai tes vergoignes devant eulz.
(Gui.iRT, Bible, Ezec., ms. Ste-Gen.)
— Décharger, purifier :
Ayant puissance de remettre
Les péchez qu'on a peu commettre
Et la conscience esnucr.
iAct. des Aposl., vol. Il, f 73'', éd. 1j37.)
— Réfl., se dépouiller :
Tant flt que sa viez pel mua
Et de la roife s'anua
Et qu'il fui de ses péchiez quiles.
(rie des Pères, Ars. 3641, f 3.ï''.)
11 pensa qu'il s'esnueroil]
Et sans délai dedieroit
Lui tout a Dieu et ame et cors.
(.V/r. de S. Eloi, p. 20, Peigné.) Impr. esmieroil.
Vueillez vous d'erreur esnuer.
{Ad. des Apost., voL II, f° 81^ éd. 1537.)
— Neutr., ôtre mis à nu :
Qui les plus fors fait tressuer
Et les plus ceintes esnuer.
(Thib.de M.4ELï,Vf;s sur la mort, m, Crapelet.
— Esnué, part, passé, mis à nu, nu, dé-
pouillé .
Esnuez et despuillez de sa vesture real.
{Rois, p. 76, Ler. de Lincy.)
Megres esloit et esnuez.
(Vie des Pères, Richel. 23111, t° 105=.)
Que eles (les églises) ne soient deguer-
|iies et esnuees de toz coulivemenz. {Code
de Jiist., Richel. 20120, i" 21 v».)
Bien le cuida ferir sus la lesle esnuee.
(Doon de Slaience, 4373, A. P.)
— Dénué, dégarni, vide :
Li palais fu lassns de sergens esnues.
(Quat. fils Aym., p. 107, Tarbé.)
ESOEXE, voir ESSAUNE.
ESOIGIER, voir ASSOUAGIER.
ESOIGNE, voir ESSOINE.
ESOILLIER, voir ESSILIER.
ESoiNNE, voir ESSOINK.
ESOLL,ER, voir ESSOLLER.
ESONNE, voir ESSOlNE.
ESOURGATIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESP
ESOYNNE, voir ESSOlNE.
ESPAALER, voir ESPAEI.ER.
ESPAAUE, voir ESPAHRE.
ESP.\cE, - asse, s. m., emplacement,
chambre, tout endroit habitable et cou-
vert :
Espasse. (1429, Compte de VHôt.-Dieu de
Soisions, y Acy.)
Cette signification s'est conservée dans
certaines parties du Nord jusqu'à nos
jours; le texte suivant, de la fin du
xvin" s., détermine bien le sens du mot:
Immeuble consistant en cinq épaces bùtis
de bois et de terre, couverts de chaume.
(1787, Minute de Launoy, not. à Vervins,
étude de M. Fleury, not. à Vervins.)
Aujourd'hui, dans les arrondissements
de Laon et de Soissons, le sens est espace
compris entre deux tra .ées de grange ; on
dit premier espace, deuxième espace.
ESPACETTE, - ascctte, - assette, s. f ., pe-
tit espace :
Le duc séjourna au Quesnoy une espas-
sette. (G. Chastell., Chron.des D.deBourg.,
III, 170, Buchon.)
Il le convoya une espascette hors de la
ville. (ID., ib., UI, lo.)
Une espassette de tamps . (Fossetieh,
Chron. Marg., ms. Brux., II, f» 10 r».)
Il s'arresta une espassette de temps en la
ville de Haspre. (J. VAi'gUELiN, Trad. de la
Chron. d'E. de Dtjnter, V, 41, Xav. de Ram.)
ESPACHELE, S. f., petite épée :
Quicouques portera coulel, u courte es-
pachele, u miséricorde, u tele arme mour-
drissoire. (1211, Charte de Louis, fils aine
de Ph. Aug. pour les Bourg. d'Arras, Tail-
liar.)
ESPAciE, espassie, s. f., espace : I
Si est une espassie de tiere qui tient la
.XVI. isme partie d'une liue toute plaine de
tiere. {St Graal, ii, 439, Hucher.)
ESPACIER, espalier, verbe.
— Réfl., s'éloigner, prendre du champ:
La s'espalicnl loin enx remirauts souvent (les coqs)
Grattans des pieds crochus l'arene que le vent
Joue en l'air.
(G. BoDNis, VAlectriom., éd. 1586.)
— Neutr., sortir:
Observant la loy de traduire, qui est
n'cspacier point hors des limites de l'au-
teur. (Du Bell., Illustr. de la lang. fr.,
1. I, c. S, éd. 1549.)
ESPACiEUSETÉ, spacieuseté, spaciosité,
spaliosité, s. f., espace, lieu spacieux :
Pour la grandeur et pour l'espacieuseté
des lieux. (J. de Vigkay, Mir. hist., Vat.
Chr. 538, f" 4'.)
Pour sa haultesce et spacieuseté (de la
montagne). {Ancienn. des Juifs, Ars. 5082,
f» 65=.)
Douleur art celui qui en la spaciosité de
sa vie s'est occupé au crime de luxure.
(CoDRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689, f° 113'^.)
La spaciosité et grandeur du logis .
(D'AuTON, Chron., Richel. 5082, f" 33 v.)
ESP
Parmy la spaliosité de l'air. {Entr. de
Henry U d Paris, î» 17 r», éd. 1349.)
Veu l'immense spaciosité de l'air. {Alec-
tor, S" 83 v, éd. 1560.)
Pour occuper et emplir les spatiosites
vuides. (Paré, ÛEuv., XXIV, xiii, Mal-
gaigne.)
ESPACIUN, S. m. ?
Ne pur nul mire de cest mund
Ne n'auras mes gnarrantisun,
Ne par tun Deu cspaeiun.
(Mort du roi Gormond, 267, Schcler.)
Scheler fait cette remarque :
" Mot suspect et difficile, queReifïenberg
traduit sans hésiter par répit. Pour ma
part je ne l'ai pas encore rencontré;
espace, au sens de délai, se comprend,
et n'est pas sans exemple; mais com-
ment en tirer un dérivé espadon 1
Cette difficulté empêche aussi d'invoquer
le verbe respasser, revenir h la santé. On
pourrait admettre que le scribe sous l'in-
fluence de ces mots ait commis une alté-
ration de compaciun. Au fond, espadon
pourrait venir de espacer, respasser, par
le même procédé irrégulier qui fait tirer
anoncion de anoncer. »
ESPADE, S. f. î
Va jusques au bras de la meir qui est
apelé cicaton et est en ^spades des blees
qui se tiennent avesques ycelui de la partie
(le orient. (Oresme, Quadrip., Richel. 1348,
f« 66 r°.)
ESP.ADERNE, sparderne, s. f., engin de
pêche :
On prent les poissons a spardernes, et
par especial tenches, et y a trois aguillons
retournez, crochus et lies ensemble.
(Frère Nicole, Trad. du Livre des Prouf/itz
champ, de P. des Crescens, l" 125 v», éd.
1516.)
Espadernes. (Id., ib., î" 133 r».)
1. ESPAELER, espaaler, espaler, v. a.,
marquer les poids et mesures sur l'étalon,
étalonner, échantillonner :
Du boistel faire et espaeler au moelin-
(1262, Cart. noir de Corbie, Richel. 1-
17758, f 180 ro.)
El mesmement (auront droit) de penre
les mesures dudit molin, ou faire penre
par leurs genres, à'espaaler et de justefier
lesdites mesures toutes fois et quantes li
cas s'i offerront. (1314, Cart. de Royal
Lieu, part. I, ch. 70, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
Pourveu toutesfois que lesdites aunes,
pois et mesures eussent préalablement esté
espalees a l'espal des mesures desdis reli-
gieux. (17 avr. 1448, Sentence du lieuten.
dubailli d'Am., ap. A. Thierry, Jtfon. inéd.
du Tiers État, III, 335.)
Picard, épater, mesurer une pièce de
terre.
2. ESPAELER, V. 3., ébruitei', publier :
Pe sa honte ne set que face (le roi).
Bien set ne pnet estre celée ;
Tost fu la chose espaelee;
Isl seveot tuit c'o le vassal
S'en va la fille par ingal.
(G. de Paterne, Ars. 3319, 1° 107 r": A T.
V. 3690.)
ESP
ESP
ESP
305
Qaant ne pnet plos estre cbeles
Et fn parlont cspaeïen
\À graos blasmes de che pronvoire.
(ilir.de S. Eloi, p. 10-1, Peigne.)
1. ESP.VER, voir ESPEER 1.
2. ESPAER, voir ESPAIER.
ESPAFUST, voir ESPAFUT.
ESPAFUT, espaffut, espaphut, espafus,
espafust, spa/fut, pafful, pafust, pa/lul, s.
m., espadon, grande et large épée qui avait
une longue poignée et qu'un tenait :"i
deux mains ; sorte de pique :
Ly ans porte ung faussart, ly aultres nne espee.
Et H tiers nn;; pa/fnt on gissarme aceree.
(Chen. au Cygne, G813. Iteiff.)
Les aucuns armez de coste? de fer, les
autres portant et aians hachettes, espafus,
espees, boucliers et autres manières d'ar-
meures. (1370, Arch. JJ 100, pièce 892.)
Colart prist un espafut et feri le sup-
pliant de rechief. Jehan de Lourme armé
de haubergon et garni d'un espafu... (1384,
Arch. JJ 125, pièce 236.)
Une espee et .i. pafust. (10 janv. 1389,
Test, chirog., Arch. mun. Douai.)
Daghes, spaffiis. haches. (24 fév. 1394,
le nouveau Jet, Avch. Liège.)
El le fiert parmi la teste un coup d'un
espafust srant et pesant. (Froiss., Chron.,
Richel. 2645, f" 128\)
Il avoient hacez et espaffus et gros bas-
tons fierez a pickot. (Id., ib., I, 300, Luce,
ms. Amiens, f» 13 v».)
Et chis tient l'espafus, qui ot large alemial.
(Jer. des Preis, Geste de Liège, II, 10583. ap.
Scheler. Gloss. philol.)
De faussars, espaphus. gnisarmes.
(EosT. Desch., Poés., Richel. 8iO, f» 350»)
Et la soy partirent .m. compangnons
qui estoieut mult bien armeis, et avoient
.un. grans espaffus en leurs mains. (J. de
Stavelot, Chron., p. 304, Borgnet.)
Pafustum ferreum, un srant paffus a
taillants. (1463, Arch. JJ 199, pièce 60.)
J'ay en lien de mon viel palfus.
Prias mon arc et raa javeline.
(Greban, Uysi. de la Pass.. 17753, G. Paris.)
Javeloz, pafluz, fondes. (Le Maire, II-
lustr., 1,23, éd. 1548.)
Affiloient cimeterres, brands d'assier,
badelaires, pa/7'KZ, espees, verduns, estoiz,
pistoletz, viroletz, dagues, mandousianes,
poignars, cousteaulx, allumelles, raillons.
(Rah.,1. III, prol., éd. 1532. i
Liégeois, s/)a/7'((.s; rouchi, pafice, pieu.
ESPAGNEAu, S. m., épagneul ;
Si est, comme j'é appercen
De Tallebot droit son enseigne,
Qni porte un eapagneau velu
Et nng petit gars qui le peigne.
Ulist. du siège d'Orl., 19738, Guessard..)
ESPAGNois, voir Espanois.
ESPAIER, espaer, verbe.
— Act., avec un rég. de pers., pacifier,
réconcilier:
Toy requier je, dame très chère,
Qne ton donix fils vers moy espae,
Qni me garisse de ma plaie.
(xv*^ AlWg. de la Vierge. )
T. III.
— Avec un rég. de chose, payer, ac-
quitter ;
Tu me dis par baratque tu avoies espaié
Tarirent a mon serf. (Digestes, ms. Montp.
H 47, f» 50».)
Par To sanc Inas nons rachatasles
Et no paiement espaiastes.
(AiUi Claudianus, Richel. IG3.i, f° 23 v°.)
— Réfl., s'acquitter, se libérer .
De se dele doit sovenir
Celui qni se vent espaier.
Et de consleus fais aslenir.
(Vers de le Mort. Richel. 375, f° 33!)'.)
Toute jor avient
(lui il ne sovient
De lui cspnier,
l'aire M covient
Tel tour dont il vient
Tari a l'esraaier.
(Loeiige^!.-D., Richel. 37.';, f" 313^)
Pour mi espaier des deles et des usures
dont jou estoie trop grèves. {Chirog. de
fév. 1256, Arch. mun. S. -Quentin, liasse
24)
— Espaié, part, passé, libéré d'un paie-
ment :
Ke me serez welle faire ke li vile soit
espaiie par taille faite paruouveausbrieves.
(1282, Requête au Cte d'Artois, rouleau
orig.. Comtes d'Artois, Arch. Pas-de-Calais.)
Lequel fouage li princes n'avoit mies in
lention de longement tenir ne faire courir
en son pays, fijrs tant seulement cinq ans,
tant qu'il fut espaiies dou grant argent
qu'il devoit. (Froiss., Chron., VII, 67,
Luce,)
ESPAIESIER, voir ESPAISIER.
ESPAIGE, S. m. ?
Et quant le glan ou la faine ont passé
leur saison, lors doit il aler en queste aux
fouges pour les rassines qu'ilz mengeueut
et deVespaige. (G.Feh., .Maz. ol4,t'' oS»-.)
ESPAiGNART, espoingnurt, espaniard,
S. m.. Espagnol :
Tant firent de lors demoree
(Juc les Espaniaràs sounl passé.
(Chandos, Prince noir, 300 i, Coxe.)
Apres marchoyent les Espnignarls qui
estoyent trente quatre marchands a cheval.
(0. DE LA Marche, Mém., II, 4, Michaud.)
— Adj., espagnol :
Deux gentilshommes espaingnars. (1321,
Déthune, ap. La Fons, ^rt. du Nord, p. 140.)
EsPAiGMERE, S. f., sorle de table, es-
pèce de coffre monté sur quatre pieds, et
dans lequel on pétrit le pain dans les
campagnes :
Icellui Doué,., prist le fromage qui estoit
appoinlié pour faire ladite tartre, et Is
getta sur Vespaigniere, la ou icelles femmes
faisoient les couvrechias d'icelle. (1399,
Arch. JJ 154, pièce 458.)
ESPAiLLACÉ, adj., couvert de paille, de
chaume :
Une petite maisonnete couverte de cloyz,
mal a coultree et toute espaillacee. (Roi
René, OEuv., m, 24, Quatrebarbes.)
ESPAiLLE, s. f., paille :
Ou de l'eslrain on de Yespaille
Il ne li chalt, mais k'il ne faille.
(Dolop.. I!883, BibI, elz.)
— Menu bois :
Lesquelles terres parlongue continuation
de temps et au moyen de nos diz bos se
soient abocquies et peuples en partie d'au-
cuns menus bos, qne on dit esbouiures ou
espailles. (1399, Arch. JJ 154, pièce 458.)
ESPAiLLÉ, espailhé, adj., empaillé î
Nos pastis elfriches, aux boys hante fntayes.
Nos près sans reverdenr, légumes espailhes.
(L, Papon, faslor., I, 1, éd. 1837.)
ESPAiLLiiîR, V. a., dépouiller de la
paille:
Li grains se prneve a Vespaillier.
(Reclcîs de Molien.^, Miserere. Ars . 3U2 .
f 207«.)
De ce nolile grain de forment
Ne le fanU il pas devant batre
A deux neanli. a trois on quatre
Et faire assez peine et contraire
Ains qne la paille on en pnist traire,
Et quant il est bien espnillè
Et bien net lors est il baillé
An monlin pour le en fleur mettre.
(J. BotiCHET, les Hegnars traversant, C 8:'. r", éd.
132-2.)
II.-Norm., vallée d'Yères. épailler, faire
sortir de la paille, par ex., faire lever
quelqu'un précipitamment.
ESPAIN, voir ESPAN.
ESPAINAI.S, voir ESPANOIS.
ESPAINCHIE, voir ESPANCHIE.
ESPAINCHIER, VOir ESPANCHIER.
ESPAiNDRE, espoindre, verbe.
— Réfl., se lancer :
.\ flos montant s'espoignent en la mer.
des Loh.. Richel. -108.'^. f 273'.)
A 'a nef vinilrent, enz entrèrent.
En mer s'esvestrent, si siglerent.
(Wace, Vita s. Marie virg., ms. de Tours.
Luzarche.)
Jofroiz li Angevins an la presse ,? espaint.
(J. Bon., Sttx., cxiv, var., Michel.
Sacent lor ancre, si s'espainent en mer.
(Wion de Bord., 2831, A. P.)
Eskipé sont, en mer s'espaignent.
(G. dej'alerme. Ars. 3319. P I U v».)
C'est cil ki sentlou ma! vent
Ki c'espnint eu haute meir.
(Cticns.. ras. Berne 389, C 81 v°.)
Cf. E.upaindre.
E.sPAiNÉ, espeiné, adj., peiné, affligé :
Moult fut roy Charles dolent et e^painé
Des gens qni ont en Cezambre finà.
(Coiiy. de Brct. armor., Ars. 3816, f" 38 r°.)
Vous estes expciné de les veoir. (Chron.
des quatre prem. Valois, p. 51, Luce.)
ESPAINGNART, VOir ESPAlGNART.
ESPAINGNOIS, voir ESPANOIS.
ESPAiNTE, S. f., attaque, charge :
Le duc de Clocesteet sa partie nagueres
reculiez recouvrèrent tel courage que a une
espatrtie ilz vertirent leurs enuemis jiisques
au rendre. (Duqursne, Hist. dej. d'Avesn.,
Ars. 5208, f» 94 r».)
De celle espainle demoura la force aux
Picars, {Trahis, de France, p. 199, Chron.
belg.)
64
306
ESP
ESPAiRE, S. f., sorte de pâtisserie ?
Les marchands porront vendre esdites
festPS de le saiisse, de le moustarde, du
vinaiare, de Vespaire et des eslœufs.
(145-2, Beg. des stat., Arch. mun. AbbeviUe.)
KSPAIRNABLE, VOlr ESPARGNABLE.
ESPAIRNAXCE, VOir ESPARGNANCE.
ESPAIRNE, voir ESPARNE.
ESPAIRT, voir ESPART.
1. ESPAisiER , espaysier, expayser ,
espaiesier, v. a., expatrier, bannir :
Il les tt tons espaisirs
Et fort de son pais l^aclli';s.
(De Josaphal. Richel. 1353, f 2-20 i".)
— Réfl., quitter son pays :
Il s'estoil aie et espaysié pour tant que par
autre manière il ne povoit résister ne es-
chapper le dansier de ses créditeurs. [An-
cienn. des Juifs, Ars. 8083, f- ^06^)
— Espaisiê, part, pass^, qui est hors du
pays, expatrié :
Tonsjonrs sera 11 asolez raendis.
Mes on voit bien cevir Vexpaiesié.
(Ferri, à Brelel. Val. Chr. ti90, f» 162>.)
Qu'il ne soit espaisies hors dou pais.
(RoisiN, nis. Lille 266, p. 4S.)
Gens expansés. (Coût, de Tournehem,
XLlx, Nouv. Coût, gén., I, 456».)
"Wallon de Mons, s'espayser, s'expatrier.
2. ESPAISIER, V. a., maintenir en paix,
pacifier :
Toules les choses dessus dictes ay je
promis... audit Jehan warentir, espaisier
et deffendre envers tous et contre tous.
(1335, Arch. JJ 69, f» 62 r°.)
ESPAISSE, voir ESPOISSE.
1. ESPAL, espand, s. m., réserve dans
une forêt, ce qu'on ne peut couper :
Moustier de la pitié, autrement de Ves-
pal, empres le Mans. (1331, ie«. de Ph. le
Bel, Arch. Sarthe.)
Concessit in eadem foresla ubique,
excepte in defensis, quœ dicuntur espand,
pascua equis fratrum. (1372 Arch. JJ 104,
pièce 49.)
S'est conservé d;ins quelques noms de
lieux ; l'abbaye de VEspau, près du Mans :
Notre-Dame-de-I'Epou, dans le dio-
cèse d'Auxerre. (Le marqvis de Bussy a
Bussy, 2 nov. 1688, Corr. de Bussy, Vl,
174.)
Le prieuré de VEpaux. {Btissy auP.Bou-
hours, 24 novembre 1688, Corr., VI, 182.)
2. ESPAL, espaul, s. m., étalon des poids
et mesures :
Deux reliquayres de la longueur d'ung
prant espaul. (1542, Inv. du trésor de la
chapelle des D. de Savoie, p. 147, Fabre.)
Cf. ESPAN 1.
ESPALER, voir ESPAELER.
ESPALi, adj., pâle, malade :
Sonja rois Pharoon qne vit .snii.espiz,
Les .vu. chargiez de blé, le» .vu. viel espalit.
(Hkrm,\n, Bible, ms. Orl. 371"", f° i'-)
ESP
ESPALIERE, voir ESPAUUERF.
ESPALiR, epallyr, v. a., mesurer :
On a epally et mesuré un champ. (1531,
La Bassée, ap. La Fons, Gloss. ms.] i
Cf. ESPAL 2.
ESPALLASSE, S. f., épauliêre:
Une paire de espallasses en rondelles, j
iing heaume de jouste. (3 avril 1448, Compt.
duR.Bené, p. 220, Lecoy.)
ESPALLERON, VOir ESPADLEROX. i
ESPALLIIER, voir ESPADLOTER.
ESPALLU, voir ESPADLU. i
ESPALOi, part, passé, devenu pMe,
pâmé :
Vers le pnis s'est lor adreeieo
Por savoir qne ce poet eslre
nt regarda destre et senestre
Savoir se sa fille veisi ;
Qnant ne la voit si s'esbaliist.
De poor le cner li foi
€om s'el fust espaloi.
(J. I.EMABCHANT, Mir., ms. Chartres, f 2i"'.)
ESP.ALUER (s'}, V. réfl., SB couvrir de
boue :
De tay se vet cspaîuer.
(G. DE BIBLESWORTH, Ifi, Mcjer, liée, p. 361.)
Cf. Empaluer.
ESPAME, espaiime, s. m., pâmoison :
Il non a pas bon signe de puerir, car il
commense a parelitiquer et puis tombara
en espaume, et ce fait, ne se puet mettre
remède que ne viegne a mort. (30 mars
1393. Déposil. de J. de Granville, Doc. hist.,
t. 111, p. 480.)
Le suppliant... dudit besoy cuida donner
sur la teste d'icellui Fortamer, lequel huit
jours après tumba enespame. (1474, Arch.
JJ 195, pièce 1244.)
11 recomniandoit aussi le dict huyle...
contre toutes playes et enfleures, a l'es-
pâme, a nettoyer les dens, a conforter les
gencives. (Le Trésor de Evonime, p. 221,
éd. 15oo.)
! L'espame guérit avec eau de sauge. (Ib.,
j p. 250.)
I 1. ESPAMER, V. a., purifier de nouveau:
l Prenant égard a ce que sur semblable
l sujet a esté ordonné par feu l'empereur
j Charles V. nostre ayeul, après avoir fait
espamer de nouveau lesdites coustumes,
les avons décrétées et autorisées. {Cout.
d'Sstaî'res, Nouv. Cout. gén., I, 924.)
2. ESPAMER, voir Espasmf.r.
ESPAMiR, voir Espasmir.
ESPAMOisoN, spamoison, s. f., spasme :
Spamoison qui est une passion qui fait
les nerfz conlraitz. [Jard. de santé, p. 60,
impr. la Miuerve.)
1. ESPAN, espain,s. m., empan, mesure
équivalente à la largeur de la main :
Vcnns est en le place uns Griens
Qni lor aporle une ploraee ;
A merveille fa esgardee ;
.1. espan ot de lé entonr.
Et si avoit d'espes, .1. donr.
(Rom. de Tliébes, ap. Constans, Léij. d'OEâipe,
p. 197.)
ESP
Et s'ot la barbe blanche e; bêle
.1. espan desouz la mamele.
Et ftt treciez a nne tresce.
(Dolopathos. nS'i, Bibl. elz.)
Nus cordouanniers de Paris ne doit fere
soulers de bazanne de plus d'un esyian de
pie ne de plus d'un espan de haut. (E.
BoiL.,Lî». des mesL. 1» p., lxxxiv, 4, Les-
pinasse et Bonnardot.)
Nus çavetonnier ne puet faire solers de
bazane plus Ions de semelle d'un espan.
(Id., ib., Lxxxv, 4.)
Chascune colonbe aiant un grant espain
de fourverture. (1345, Arch, K 44, n" 6.)
Sa tige est de la hauteur d'un espan et
demi. (Du PiNET, Dioscoride, n. 137, éd.
1605.)
2. ESPAN, adj., d'Espagne :
Corbaran i conchierent en nn lit d'or espan.
(Chans. dAnlioche, vm. v. 101 1, P. Paris.)
ESPANCHÉ, adj., abandonné, qui s'étend
au loin :
Dont iceulx par course espancfeee tirarent
droit esdictes montaignes. (Sexle J. Fron-
tin. II, 4, ms. Univ. I. 1. 1 107.)
ESPANCHEMENT, adv., BH SB répandant
au loin :
Lequel faingnant prendre la fuycte con-
duyct et attira l'ennemy snyvant espanche-
ment oultre le lieu des em'busches. [Sexte
J. Frontin, ii, 4, ms. Uuiv. I. l.'i 107.)
ESPVNCHiE, espainchie, s. f.. action àe
se répandre?
Demora chargiez li dit Guillaume par
la fin de cellui conte de .xxilll. muys .m.
quartiers .iiii. channes de vin des vins de
l'an .cccix. et en arriers, lequel vin il
avoit conté eu dechief pour descressence
et en espainchie, jaisoit cou qu'il ne soit
point de lour gré. (1310. Compt. du dont,
de Mahaut d'Artois, Richel. 8551.1
ESPANCHiER, cspainchier, v. a-, dis-
perser :
Pour espainchier les tarpieres du pré
de Lothon et dou vergier. (1312, Compt
du dom. de Mahaut d'Artois, Richel. 8551.)
Femmes a espainchier les andains. {Ib.)
ESPANCIER, verbe.
— Act., fendre la panse, éventrer :
Dieus, qne fais 'a quant nés espances?
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f SC.)
— Réfl., crever, en parlant de la panse :
Chascuns entent tant a marier
Ses cras bonans, sa crasse pance
Qne tonz s'escrieve et tont s'espance.
(G. DE CoiNCi, ilir., ms. Soiss., f° 30'' et ms.
Brni., f 29=.)
ESPAND, s. m., expiation, représaille,
punition :
Entrant donc (le duc de Bourgogne) ains
en sa ville, y avoit maint cœur d'homme
qui \rembloit de peur par espand des mau-
vais qui avoient l'ait la beuree. (b. Chas-
TELL., Chron., V, 317, Kerv.)
ESPANDARLE, espeudaUe, adj., qui peut
se répandre, qui se répand ;
Futillis, espandables. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1.7679.)
ESP
ESP
ESP
o07
Fusilis, et hoc fusile, espendables. (Ca-
tholicon, Richel. 1. 17881.)
Futilis et hoc le, espendables corne vais-
sel fendu, ou vain, ou jangleour. (76.)
Fusilis, espandable. (GIoss. de Conches.)
Fntilis, espandable coaime vassel. (Gloss.
de Salins.)
Fusillis, espendable. (Ib.)
Fusilis et hoc le, espandable. {Voc. lat.-
fr., 1487.)
Ce carnage dura jusques a la dernière
Route de sang espandable. (Mont., Bss., I,
1, éd. 1593.)
ESPAXDANCE, S. f., Hctlon ds répandre :
Diffusio, espandancs. (Gloss. de Conches.)
ESPANDEJiENT, espaudemaut, apande
niant, s. m., épanchement, action de ré-
pandre, d'épandre, d'épancher, débordo
ment :
De larmes i ot fait monlt grant e^pandnnent .
(Conq. de Jérus,, Richel. 793, P 22S r" ; Hippean,
T. 4719.)
DuDC i ert espandemeiit
Del sanr, de meinte jîent.
(Liber regine Sibille, Richel. 2,S107, f IBl'.)
Granz espandement de sanc et de cerve-
les. (Arlur, Richel. 337, f° 244».)
Moult grant espandcma.nl de Inrmes.
{Hist. de Joseph, Richel. 2455, f» 78 v».)
Car li espandemani de vostre sanc par
cest feu vous sera baptestne et port de sa-
lu. (Vies et mart. des beneur. virgesj Maz.
568, f° 277^.)
Li granz merz
Se Surabonde moalt formant
Et fait monlt grant apandemanl.
(J, DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
f° 73=.)
Par V espandement de lor sanc. (Serm. du
xill= s., ms. Mont-Cassin, f» 103".)
A grant amarture de cuer et a espande-
mant de larmes. (Serm., Richel. 423,
f» 76'i.)
Li espandemens et li effusions du sanc de
l'ochieur estoient fait en le vengance dcl
ochis. (Bib. hist., Maz. S32, f" 184^)
Les roges piaus senefient les martires
qui sont fait roge par Vespendemant de
lor sans. (Moralités, Ars. 5201, p. 311".)
Diffusio, espandemens. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
U célébra Pasques par foy en espande-
ment de sang. (Bible, Epist. de St Paul
ch. XI, éd. 1543.)
ESPANDEOR, - endeoY, - eur, s. m.,
celui qui répand :
Ocieres et espandieres de sanc. {Introd
d'astron., Richel. 1553, f" 77=.)
Qui aura engendré .1. filz espandeur de
sanc. (J. GouLAiN, Ration., Ricliel. 437,
f» 262 r».)
Espandeur du sang humain. (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux., 1, f» 53 v».)
Nirius, espandeur de sang. (La Mer des
hystoir., t. I, f» 108% éd. 1488.)
— Celui qui place de distance en dis-
tance :
,11. espendeurs d'esoharaz. (1332, Compte
d'Odart de Laifinij, Arch. KK 3», f 165 v».)
— Fém., espanderesse :
Espanderesse ou semeresse de descors.
(1327, Cari, de Guise, Richel. 1. 17777,
f° 204 v°.)
1. ESPAXDi, part, passé et adj., épanoui:
Certainement j'ay vea sonvent,
Quant nue rose est espandie
Ungz XV jours, q'nng petit vent
La deffloorit, vons certifie.
(Romier des Dames, Poés. fr. des xv° et xvi" s.,
V, 193.)
2. ESPANDI, voir ESPANTI.
ESPANDICE, voir ESPENDICE.
ESPANDIS, voir ESPENDIS.
l.ESPANDRE, ensp., espendre, expandre,
apandre, appandre, spandre, verbe.
— Act., répandre :
La parole al daiable espandoent a sei.
(Liv. des Ps., Cambridge, xl, 8, Michel.)
, Ne n'est mies venuiz oysousement li
sainz qui neiz est de Marie, anz at molt
largement enspanduit lo nom et la grâce
de sainteit. (S. Bern., Serm., p. 542, Ler.
de Lincy.)
Relin, espan li la cervele !
(Peler. Reiiarl, p. 127. Martin.)
La parole au diauble est expandue et
mize avant. (Vie des apostres, ms. Lyon
770, f° 4''.)
A Jehan Alagueulle, pour une sentence
obtenue par le procureur de la ville d'Or-
liens pardevant le prevost d'Orliens contre
Mgr Jehan Rigolet, qui vendoit vin en ta-
verne contre les privilèges de la ville... A lui
pour paier le deschargeur qui deschargea
ledit vin oudithostel Tardif etreohargapôur
le mener apandre par la ville... a Pierre
Iloudre et .m. autres sergens pour leur
salaire d'avoir esté parmi la ville faire
apandreXo dit vin... Pour Jaquet Pasques
qui trompoit par la ville en appandanl le
dit vin. (Compt. de P. de S.-Mesmin, 1391-
1393, Despeiise commune et verges, VI,
Arch. mun. Orléans.)
.X. journées de meneuvres tant a es-
pendre ung fusmier comme nestoyer le
pont... (1438, Compt. de Nevers, CG 54,
fo 22 r", Arch. mun. Nevers.)
— Neutr., se répandre :
Plaient lo fort, lo sanc vet etipandaul.
(Ep. de S. Est., x^ Steagel.)
One toz li sancs e les hnmurs
l.i espandlrent par le cors.
(Ben., D. de Norm., II, 26iil, Michel.)
— Répandre ses rayons :
Por moi vos mande l'ome fiers
Qe l'enderaain anz que l'soloil spande
.Soit la bataille.
(Hercule et Phileminis, Richel. 821, !" 5''.)
— Réfl., dans le même sens :
Chascuns tenoit .1. grant cierge enpoiguié,
Tresqn'au demain que li jorz s'espandié.
(Les Loker., Richel. lifil. f» 113'.)
— Espandant, part, présent ; a espan-
dant, en abondance :
[A] espandant lur portent le vin ele claret.
(Charlem., 836, Koschwilz.)
— Espandi, part, passé, donné, frappé :
Le jor i ot maint bon cop espandi.
(Les Loi:., ms. Montp., f 119'.)
2. ESPANDRE, voir ESPENDBE.
ESPANDUEME.VT, adv., en se répandant
au loin, tout autour, pêle-mêle, en dé-
sordre :
Morz les trébuchent a dolor,
Kar poi en pernent de cas relor.
Mais espanduement s'en vont.
(Re.n., D. de Norm., II, 19818, Michel.)
Il s'enfouirent espanduement drotl a leur
tentes. (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-Gen .
f° 83\)
Ils ne cessèrent de courir espanduement
jusques a tantqu'il furent devant Penestre.
(lD.,î6., f» 109'.)
Les "Volques, qui estoient une gens plus
habilles a eulx rebeller que a guerroyer
fuyrent, et vaincus espanduement si s'en-
fouyrent et encloyrent dedans leurs murs.
[Le Prem. vol. des gr.dee., f» 119'', éd
1530.)
Gastoit et pilloitps/xîndwemendes champs.
(Ib., f 132».)
Les Estruriens... ne peurent soubstenir
celhiy assault, ainçois tournèrent le dos et
l'ouyrent espanduement vers leurs tentes
(/6.,f» 151^.)
1. ESPANE, - anne, - aune, - enne, s. f.,
mesure de longueur ;
Cil Michiens le fiert a droiture
Haut en l'escu, parmi la pêne.
Près dou col a demie espane.
(G. de Dole, Val. Chr. 1723, f 82''. 1
Par mi le pel li a enduit
Le fier trenchant pins d'une espane.
(G. DE MONTR., Yiolelle, 4875, Michel.)
De la lance nue grant espenne
Li passa outre par grant forche
Sous le menton.
(Id , ih., fiOOl.)
Oilz out burnes et mesasis,
I.î un del altre loins fu mis.
Entre les dons fu une espaniie
Et le quarter ben de nn aune.
(Vie .S. Georije, Richel. 902, f lli r°.)
Audit siège avoit plusieurs bombardes
grosses entre lesquelles en y avoit une de
métal qui jettoit pieres de .xi. espanes, et
trois dois de thor. (Prinse de Constant,
ms. Cambrai 1000.)
Sa face estoit d'espanne et demie et sa
barbe d'une espanne. (Chron. de Turp ,
Richel. 573, ('' 156=.)
Et estoit vestu d'un drap de soye chan-
gant, et par deseure du damaticle, et eu
ses bras avoit ungs fanons d'une espenne
de large, (xiv^ s.. Récits d'un bourg, de Va-
lenciennes, p. 16."), Kervyn.)
Baniere de drap rouge de la largeur et
longueur d'une espane. (Stat. de i\oyon,
ms. Noyon.)
Cf. ESPAN 1.
2. ESPANE, S. f., morceau d'étoffe :
r.hascuDS a crois vermeille ens el pis atachie,
Kt devant en sa robe une espane croisie.
iConq. de Jérus., 2981, Hippean.)
ESPANEIR, voir ESPENOIR.
E.SPANER, v. a., tenir entre ses deux
mains :
Si a li quons comme avouweis... en fenail
mois, de candeille de chire, quau qu'il eu
puet espaner entre ses deux mains, et de
le longheche d'espane et demie. (1265,
508
ESP
Revenus du comte de Hainaul. Clmmbre des
comptes de Lille, ap. Duc, Espannus.)
Lees espaulles, les bras drois com boujon.
Et si avoit les bras qaarres en son.
Les costes haingres, cspaner les pnet on.
{Anseis. Richel. 793. f'> 1=.)
Cf. ESPAN i et ESPANB 1.
ESPANGNiER, V. 8., peigner t
Espangnier le lia. Jumellare. (Trium
ling. dicL, 1604.)
ESPANIARD, voir ESPAIGNABT.
1. ESPANiER, S. m., p. ê. mesureur ?
Jehan de Dieu, espartier de Tournai, reçu
bourgeois. (1402, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Cf. ESPAN.
2. ESPANIER, voir ESBANOIER.
ESPANiERE, - anniere, s. f. , semble
signifier loque :
Et 11 marchis le fiert en tel manière
Que li haubers ne vaut une espanirrr.
(Meschans, 039, ap. Jonck.. Gtt/7/. d'Or.)
Ne li valnt la large une espaniere.
(10., 1687.)
De la vesse qn'il prant première
Fait on maieur a liée chiere :
Gellui qui la portoit enfin
Est levez snr une espanniere.
(E. Descb., Poés., Richel. 8i0, f '2-23''.)
Et puis vous qui sçavez la lance
Gouverner comme une espaniere
^i'aves vous eu la cognoissance
De la guerre en toute manière.
(Lefranc, Gkamp. des Dam., Ars. 31-21, f" 111''.)
1. ESPANiR, espennir, verbe.
— Réfl., s'ouvrir, s'épanouir, se dilater, !
éclater :
Ce fa en jang, par nn Inadi,
Que li solaas clers s'espani.
(Parton., -2301. Crapelet.)
Ensi demorerenl les haynnes ens es coers
de ces. ii. seigneurs, qui puisedi s'espani-
rent, si comme vous ores recorder asses
procbainnement en l'istoire. (Froiss.,
Cliron., VU, 237, Kerv.)
Tonsjours ta face languissante
Aux rais de s<}n œil s'etpaiii'it.
(G. DcRASO, le Soiilcu, é'\. 139-4.)
— Neutr., dans le même sens :
La rose espanissoit chascun jor devant sa
fenestre. (Lancelol, ms. Fribourg, f" 59''.)
Si vi en .i. rosier roses qui espanisoient
a la venue del souleil. {Ib., f" 114''.)
Quant Toi la gluie meure
Et le rosier espanir.
(Itioni, DE Soiss., Chans.. Vat. Chr. U9U, P 29». )
Flours commençoient espennir pour la
venue du soleil. (L. de Phemiehpait, De-
cam., Richel. 129, 1° 77 v».)
— Act., épanouir, ouvrir: 1
Mais Ipas] si tosl elle (la souris) n'a eslé partie
Qu'entrer ne soit aucun glorieux coq,
Qui, en entrant, chanta coquerycoq
A haute voix. e^panUaant ses aisles.
(Plais. Boiilehors d'oijsiv., Poés fr. des sv et sii^i.,
vil, 19o.)
— Espani, part passé, épanoui, ouvert,
au propre et au fig. :
ESP
Li jors fa ja bien espanis.
(Flaire el B!anee/lor, 1' vers., 2373, du Méril.)
Et tant croist chils désirs amoureus et se
nourist avoec sa mère ymagination qu'il
est tous espanis et tous formes. (Froiss.,
la Prison amoureuse, i, 344, Schelcr.)
Venus est une rose espanie an soleil.
(Pri. DF.sroETE?, Am.de Diane, I, 48, Bibl. gaul.)
Branches de baistre bien feuillues et es-
panies. {t\orw. Fabriq. des excell. Traits de
vérité, p. 123, Bibl. elz.)
Bouton de roses non espanies. (Jim., No-
mencl., p. 1, éd. 1S77.)
Guernesey, épanir, épanouir. Picard et
comtois, épani, épanoui. Bourb., éparni.
2. ESPANIR, aspanir, v. a., priver, se-
vrer :
El trois enfans trouva
Alaitiet de son lait, et tant leur en donna
! Qu'il furent espanil.
(Chev. au cygne, 3040, Reiff.)
Quant elle Veut au tierch an espanie
d'allaitier. (Anfances N.-D. el de J.-C,
Richel. 1533, f» 273 r°.)
I Quant on espanist les agniaus. (1247,
li Bries des frankises de Cantin, Flines,
! Arcb. Nord.)
Quant on espanissoit les aigniaus (Prof.
de l'égl. de Flin., au tieroir de Cantin,
Hautcœur, Cartul. de Flines, p. 469.)
[ Merveilleuse cose sanle a oir c'uns enfes
! de.ii. ans, tous nouviaus espanis, fu amenés
■ pour siervir el tabernacle Nostre Seigneur,
et pour chou dient aucun c'on espanist ung
enfant .m. fois. {Bibl. hist., Maz. 532,
f'SS".)
Leus c'uns enfens est neis et qu'il esl aspmis.
(Baui. deSeb., xi, .S4G, Bocca.)
} Ablacto, sevrer de lait, espanir. (Calho-
licon, ms. Lille 369.)
Ablactare^ espanir. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
— Espani, part, passé, privé :
De toutes doulceurs propices a leurs
eomplexioDs, les Françoys estoient tous
p.spanis, car riens ne leur venoit du royaul-
nip de France. (Froiss., Chron., Richel.
2646, f» SS^) . j
Ainsi la fille familleuse aspiroit après sa |
mère, comme orpheline el espanie de tous
délicieux mangiers... (J. MoLlNET, CAro/l., i
ch.iii, Buchon.)
Artois, épanir, épénir, sevrerun enfant.
Wall., spani, rouchi,epen!r.
3. ESPANIR, voir ESPENOIR. I
!
ESPANiss.\NCE, S. f., epanouissement : I
Ne oncques puis n'en est la llorissance
Veue essourdre ou prendre espanissance. '
(La Compl.de Dignani, Anal, léod., v. 90.)
ESPANissEMENT, S. m., action de se- \
vrer, sevrage : 1
Pour ce dient aucun que l'en espanist .i. !
enfant .m. fois. Li premiers espanissemens '
est el tiers an del enfant quant l'en l'oste !
de la mamelle. Li secons espanissemens i
est el septisme an quant l'en l'oste et il ist !
de la petite enfance. Li tiers espanissemens
est el dousieme an quant il ist de la droite
enfance. (GuiAtiT, Bible, Prem. liv. des
Rois, m, ms. Ste-lieu.) |
ESP
ESPAXNÉ, e/wmjip', adj,, déchiré:
Sept pièces de tapisserie de sarge rouge
fort epainnee. (1571, Doo. inéd. sur la Pi-
cardie, IV, 328, Beauvillé.)
ESPANXIR, voir ESPENOIR.
ESPANOIR, voir ESPENOIR.
ESPANois, espaneis, espainais, espagnols,
l'spaignois, espeingnois, adj., d'Espagne:
Or espartùis.
(Bes., Troie, ms. Naples, f 12'.)
Or espaneis.
(ln.,iJ., 18-2.5, Joly.)
As poraiax el as aigles luit li ors espanais.
(.1. Bon., Sa.v.. lis, Michel.)
A rouge or espagnole,
ARoum. d'Alix., f S4\ Mirhelant.)
.iiu. mal espeingnois.
(Age d'Avign., 2fi42, A. P.)
Li hermites fu mult carteis,
Fist traire un désirer espainais.
(Prolheslaiis, Richel. 21fi9, T 41".)
Un ors espaingnois.
(Chans., ms. Berne 231, f" 2.)
Adouc s'en est tourné sns .t. mul espanois.
(Gaufrey. 6911, A. P.)
— Subst., cheval d'Espagne ;
j Isnelement monta sor le vair espaignois.
I (J. BoD., Sa.t., cxiu, Michel.)
ESPANRE, voir ESPRENDRE.
ESPANS, voir ESPENS.
[ ESPANSEEMENT, VOir ESPENSEEMENT.
I ESPANSER, voir ESPENSER.
ESPA.NTEVR,espoanteur,espovanteur, s.
m., qui épouvante :
Encore tout frescement retournoit glo-
rieux vainqueur d'Utrecht et espoanteur
des Allemands. (Chastellain, Cliron., III,
206, Kervyn.)
Les Martîanlx, trop grandz espovantenr^.
Gens eslourdiz, régis par leur colère,
ïN'espargaeront cousins, frères ne seurs.
(Pronosl. d'Habenragel, c. ix, Poés. fr. des xv° et
xvi' s., VI, 29.)
— En parlant de choses, ce qui épou-
vante ;
Les yenix qui besicles demandent
Ce sont des dames espanleurs.
Car nature n'est plus des leurs.
(Cluval. detih., Ars. 5117, f Gl r°.)
ESPANTi, espandi, adj., épouvanté :
A tant desparti la voiz, et Percevaus fust
moult espandiz. (S. Graal, i, 428, Hucher.)
ESPANTIF, voir ESPENTIF.
ESP.voRiR, - ourir, - tirir ; espauourir,
- erir ; espoorir, - ourir, - erir, - cuerir,
- eurir, - verir ; espouourir, espaurir, ep.,
cspeourir,epourrir,aspourir, spaurir,yer\>e. ■
— Act., épouvanter, effrayer :
Que la paors de Dieu chai
Sor aus, qu'il les esporeri.
(lib. Psalm., civ, p. 332, Michel.)
Le pape l'escomenia pour espoourir les
autres. (Légende dorée, Maz. 1333, 1° 78'.)
Et en cuiderent espouourir et espovenla
ESP
ESP
ESP
509
leur anemip. (J. de Vignay, Enseignem.,
ms. Brux. il0i2, f° 6o''.)
Telz eagias qui esponrissent les enne-
mis. (Id., ib., ms. Brux. 9467, f" 47 v».)
A juste droit nous doibt espaourir cest
exemple. (Carion, Chron., f» 30 r°, éd.
1548.)
— Réf]., s'épouvanter, s'efTrayer :
Si s'espaurirrn de pavor-
{Passion, .SUS, Koschwitz )
Il n'est DBS homs s'apres lai les veist
Qai de paonr ne s'ea espauonrisl.
(Lps LoA., Richel. .IflSS, P IT.S r' .)
Il sot moalt bien qu'il fa trais.
Mais ne a^st pas espnoris.
(Kleocle et Polin.. Richel. ,'Î73, " i'i'' )
Et commanl Cassius le vint aus bras sasir
Kt il luy visteraant sanz soy espocrir.
(Veus dott paon, Richel. 15.S4, P G.S M
Moult durement s'espaoïirî
Quant i. home vit devant li.
(Adenet, Cleom., Ars. 3U2, f 13'' )
Païen le voient, s'en sont espaomi.
(Id., En/: Ogier, 5913, Schelfr."
Forment «'en sont les vassaux epourris.
(Conq. de Bret. armor., Ars. 3816, f" R-2 v")
— Neutr., s'effrayer :
.Sarrasin se r.assemblent, ou n'ot qn'espoorir.
(Hebb. Leddc, Foiilq. âeCani., p. i;n, Tarbé.)
Quant cil l'entendent n'i ot i\a' espauerir .
{Beiiv. d'Hansl.. Richel. 12348. f° 180''.^
La mesnie Kallemaine a fet mcnlt espeurir.
(Maugis d'Aigrem., ras. Montpellier H 247,
P 166'.)
La Rrant douleur qui or me chace.
Me fait le cuer espaourii .
(G. GuiAiiT, Roy. Hgn-, Richel. 5698, P 351' )
Et la grant crainte de mourir
Les font si fort espaourir.
(ID., ib., 1934:i, W. et D.)
Qi ce ferai ne pnet spanrir.
(Hercule et Phileminis, Richel. 821, f" 2''.)
— Act., avec un rég. de chose, s'effrayer
de, craindre, redouter :
Et il nient ai^nz usait iteil miracle es-
paurit lo serement de sa demandise. [Dial.
Grrg. lo pape, p. 12, Foerster.)
— Espaori, part, passé, effrayé, inti-
midé :
Quant le vit la pucele, mult est asponrie.
iCharlemagne. 709. Michel.)
Ne soit espoeris,
!Ve li fanrai tant com je soie vis.
(l.esLoh., ms. Berne 113, C 9= )
... Si sai espeuris.
{Ib.. Val. Urb. 375, f° 8M
Nnstre dame sainte Marie
Ku durement espaorie.
(Wace. Conception, Brit. Mus. add. l.'ifiOfi,
f° 49=.)
N'i a François ne fost espoerii.
(.Meichans, 2902, ap. Jonck., Guill. d'Ur.)
N'est pais mervelle s'il est espoeris,
{Gir. de Yiane, Richel. 1448, f° 19''.)
Li moines l'ol, si fu eipoeriz.
Ne l'atendil por lot l'or de Paris.
(Slon. Renuart, Kiohel. 368, 1» 231'' )
La en vient Oiiende ses cors espeuris.
iMaugis d'.iigrem., ms. Montpellier 11 247, 1» IjU'
Et ele, grant duel démenant,
Le flst et tonte espnerie.
(Dolop-, 8702, Bibl. elz.)
N'i ot celui tant soit espeuris.
(Hum de Bord., 1674, A. P.)
Si tost corne il se furent endormi, chai
la famé au roi Ban en un merveilleus
sonfte dom ele fu molt espoerie qant ele
s'esveilla. (Artur, Richel. 337, f" 86>.)
Ne vilains, ne mauvais, ne point espooriz.
(Parton., Richel. 19132, f° 174''.)
Trop par ert ore grans folie
Quant de cou est espaverie.
(rilancand.. 8J9. Michel ,ûl.)
.Se ne vous sera plus celée
La raisons pour quoi j'ai paou'
Ma dame me dist qu'en un fooi
Fera mon cors ardoir en ceudrr
Se ele puet jamais entendre
Que vous me tenes corapaignie :
C'est çon dont soi espeuerie.
(PiiiL. DE Ue)1!, Uanekine, 18SG, éJ. BorJirr,
p. 187.)
Dales lui damoisele Ilelie
Qui tote fu espeurie
De la bataille qu'ol veue.
(Ren. de Be*ujed, li Bians Desconneus, 813, Hip-
peao.)
Lors fa le cuer la dame si fort espouris.
(Dit des .\netes, ap. Jab., Jiotw. Rec, I, 17.)
Maine'ploarant'la dame moult trez espaourir.
(Dooti de ilaience, 920. A. P.)
Si en sui tote espoerie. [Estories liogier,
Richel. 20125, f" 103''.)
... Sembloit espauerie. ilb.)
Le roine a ea le cuer espoery.
(H. Capet, 737, A. P.)
Qaant elle se leva moult fut espeourie,
(Girarl de Ross., 1863, Mignard.)
Sozie qui fut espeury pour... (Eurialus
et Lucr., l" 17 r», Ricliel. réserve.)
liret., épeufir, effrayer : cheval épeuri
(S.-Brieuc), apeuri (Dinan). Jura, êpoiri,
qui a peur, à qui ou fait peur.
ESPAOURER, espaivirer, espeeurer, es-
poerer, espourer, epourer, espeurer, epeu-
rer, verbe.
— Act., épouvanter:
La roine est molt trespeosee.
De son fil est espawiree.
(Ourmars le Gallois, 1249, Stengel.;
Il se commence a esbahir.
Maintenant a son arc tendu.
Si espoeres cum il fu.
(Ib , 10468.)
Li escus jeta teus clartés
Que tos cels dedens espeure.
(t'erguH, 4363. Martin.)
Lis Macédoniens... tousjours en grief et
travail toutes voies des peuples ça et la,
perplex et espaoures durement, en telles
Viiines ambitions de régner par convoitise.
(G. Chastell., Chron., prol., I, 12, Kerv.)
Il advint que ceux de leans estoienl
moult espaoures et esbabis. {Cftron. du bon
duc f.oys de Bourbon, p. 142, Chazaud.)
Car la doubte nous espeeure.
(A. CuART-, Liv. des quai, dames, QEuv., p. 642,
éd. 1617.>
Kncor dedans Venise estaient si espeurez
Que de deux moys après ne furent asseurez.
i.l. Marot, Yoy. de Venise, Bataille enla plaine de
Vellu, éd. l'532.)
La clere et fameuse renommée de la
puissance des Grecz ne peut espaourer l.i-
dicte dame Penthasilee qu'elle ne s'etfor-
ceast plaire audit Hector. (Triumph. de
Petrarq., f" 55 r», éd. 1531.)
Bien sçachant sa mort asseuree
D'ame qui a' est point epouree
S'élance dans les ennemis
(J.-A. DE BiiF, les Mimes, I. i, f° 39 V, éd.
1619.)
Quel superbe enneray Tainement nous epeure .?
(Hardy, Alcesle, IIIl, i.)
— Réfl., prendre peur :
Et ne se faut estonner, ou epeurer si...
(Dalesch., Chir., p. 358, éd. 1570.)
Creuse, épeuré, effrayé :
La Mariotte et cinq ou six autres femmes
vinrent tout êpeurées, nous dire de rentrer.
(G. Sand, Nanon, I, 111.)
Ne me demandez point comment une
chose qui aurait dû me rassurer en me
marquant le voisinage d'une personne
humaine, m'épeura comme uu petit enfant.
(Id., les Maîtres sonneurs, m» veillée.)
Comtois, forme rurale, espaourer, apai-
vurie, effrayer.
Poitou, épeurer -.
Marche tout doucement pour ne point
les épeurer (les petits de l'hirondelle). (.\.
Thevrikt, Abbé Daniel, 111.)
ESPAOURIR, voir ESPAORIR.
ESPAPHUT, voir ESPAFUT.
ESPARACioN, S. f., action d'apparaître,
de s'ouvrir, de se lever :
Astronomie
Est dicte qui nons est amie.
Car contient la conversion
Du ciel, son esparacion.
Et le lever et le couchier
Des planètes.
(Chr. de Pis., Poés., Kichel. 604, r> 210 r".)
ESPARAiLLiER, V. a., disperser :
En ta vertu les esparaiUes,
Despose, Deux, et les toelle.
(Lib. Psalm., lvui, p. 300, Michel.) Lat-, dis-
perge illos.
ESPARCETiERE, S. f., Champ seuié
d'esparcette :
Aurez tousjours des esparcelieres nou-
velles et des vieilles pour en faire servir
aucunes au foin, et les autres au bled.
(Oliv. de Serres, Th. d'agr., iv, 5, éd.
1617.)
ESPARCiER, S. m., arrosoir :
L'eau entrera d'un quarreau a l'autre,
par petites ouvertures, faicles en marte-
lieres ou esparciers. (0. de Serr., Th.
d'agr., II, 4, éd. 1603.)
ESPARDEUR, S. ui., celui qui répand :
Je leur envoyray des espardeurs et des
espuyseurs de bouteilles, qui les respan-
deront. (Le Fevre d'Est., Bi()(e,Jer.,XLVlii,
éd. 1534.)
ESPARDRE, epardre, espcrdre, spardre,
verbe.
— Act., séparer, disperser, répandre,
éparpiller, au propre et au fig. :
S!0
ESP
ESP
ESP
Et epcriant plorarent, et a detrenchies
vestures, sparsent purriere sor lur chief en
ciel. {Job, p. 4o4, Ler. de Lincy.)
QaaDt ele fti brnie et arsft
Et la cendre partout esparse.
(G. DE Coi.NCi. Mir., Hichel. 2163, f'> ^6^)
Li vens qni la flarabe espardoil.
Olir. de S. Eloi, p. li. Peigné.)
AÎQSsi fil U toarnois espars
Et départis en maintes pars.
{Coiici. 3335, Crapelet.)
Quant li maires semonst les corvées pour
fener les prees, a Vespardre et au lever, il
a, chascune journée que il i est, .vi. den.
(1301, Dénombr. de Guill. de Maçon, Bibl.
Amiens.)
Por la prédication de ces .ii. apostole
par tout lo monde fu esparse la foi. (Aimé,
Ysl. de li Norm., I, 28, ChampoUion.)
Laissies ce conte de Montfort aler et ve-
nir et espardre cel argent que il a trouvé
dou duch son frère. (Froiss., Chron., II,
294, Luce, uis. Rome.)
A Jaques de Gains, manouvrier ouvrant
oan en le m" sepmaiue de septembre a es-
pardre fumier au quemiu contre la grosse
tour, en ce faisant par .II. jours a .xx. de-
niers pour jour, vallent, paie... .m. s.
.iiii. d. (1413-1416, Beceptes de Boulogne-
sur-Mer, p. 197, Ed. Dupont.)
Espardre les fiens. (21 mars 1446, Echev.
d'Amiens.)
Au sommet dudit armet estoit ung fenix
d'or qui se brusloit, et espardoit de ses
ailes grant estocque de feu. (J. JIolinet,
Chron., ch. cccv, Buchon.)
Maudite est de folie la feuille.
Qui Vespart et semé la recneiile.
(Gabr. Meubier, Trésor des Sentences, ap. l,er. de
Lincy, Proe.)
Le Seigneur vous destruyra, et vous es-
pardera en toutes nations. (Lb Fevbe
d'Est., Bible, Deut., iv, éd. 1534.)
Spargere, espardre. (H. Est., Gramm.
galL, p. 90.)
Espergo, espandre, ou espardre. (R. Est.,
Thés.)
Il ha bergrer et les troupeaux espors.
^Gderoult, des Emblèmes, liv. I, éd. 1510.)
Par mes arrests i'espars, je destraicts, je conserve
Tout pais, toute geot, je la rend libre ou serve.
(D'AuBiGNÉ, Trag., I, Bibl. elz.)
Si on niesle parmi la semence, en Vespar-
dant, des cendres de bellette et de fouine.
(0. DE Serr., Th. d'agr., I, 7, éd. I60o.)
— Rétl., se séparer, se disperser, se ré-
pandre, s'étendre, au propre et au ûr. :
Devis e parti e espars
Se sunt pur le pais destrnire.
(Ben., D. de Norm., I, 1052, Michel.)
Vit la porriere qui s'espant contremont
Que font saillir li destrier arragon.
(RwMEERT. Ogier, 6461, Barrois.)
Il soi por lo condescendement des plui-
sors az deforienes choses espari. (Dial. St
Greg., p. 6, Foerster.)
Il se misent au fuir, sans plus attendre,
et s'esparsent, li uus cha, li autres la. (H.
DE Val., Hist. de l'Emp. Henri, 540.
Wailly.)
Sarasin se sont espart, ne jamais ne se-
ront rassamblé. {Chron. de Bains, c. xiii,
L. Paris.)
S'il avenoit que l'iaue s'esparsist en mes
près... (1S39, Arcb. J.l 72, f» 224 v°.)
Ces nouvelles s'espardirenl parmi le roy-
aume de France. (Froiss., Chron., I, 93,
Luce.)
Ensi s'espardi chils parlemens, liquels fu
en la tente dou roi d'Eugleterre devant
Cambrai. (Id., ib., I, 456, Luce, ms.
Amiens.)
Et aussi fissent li signeur d'Eugleterre et
lors gens, et s'espardirenl petit a petit
parmi le pais de Flandres. (Id., ib., II,
227, Luce, ms. Rome.)
Mais s'espardirenl ces gens bretons, tant
a piet comme a cheval. (Id., ib., IV, 267,
Luce, ms. Rome.)
Gens d'armes chastioient noslre gent par tel si
Qu'espardre ne s'osoient par le pais genti.
(Ccv., du Guesclin, 17676, Charriéro.)
En ce mesme mois se apparurent ou ciel
batailles de feu allans de septentrion en
orient, et puis par toutes les parties du
ciel s'esperdirenl, dont plusieurs créatures
furent moult espoventez. (J. Vauquelin,
Trad. de la Chron. d'E. de Dynter, iv, 17,
Xav. de Ram.)
A Conchi ; as cans la vous esparieres.
(.Geste des durs de Bourg., 5052, Chroo. belg.)
Ils s'espardirenl par les champs. {Trahis,
de France, p. 66, Chron. belg.)
En aulcuns liens ne trouvolent point
d'eaue pour les abreuver (les bestes) dont
elles s' epardoient. (Monstrelet, Chron., Il,
207, Buchon.)
Quant toute l'université
Pu monde, aussi graut qu'il s'espart
Auriez cherché de part en part.
(Act. desAposl., vol. I, f 87'', éd. 1537.)
Dont plusieurs compagnons aventureus
voyans ceste indigence, s'espardirenl en
divers lieux pour fourajer. (J. Molinet,
Chron., ch. vu, Buchon.)
Tandis que l'un se achetoit, l'autre se
vendoit, et ainsi s'espardoient ils tristes et
misérables en divers lieux. (Brochart, des
quatre Motifz pour faire le passage d'oultre-
mer, f« 41 r».)
Frappe le pasteur, elles brebis se espar-
deront. (Lef. d'Etaples, Bible, Zacharias,
13, éd. 1530.)
Et de ce pas montay dessas nn arbre
A grand labeur. Lors la veue s'espart
En la forest.
(Cl. Marot, Ep., I, éd. 1596.)
Comme un troupeau d'aigaeaus qni voit sortir d'un
[bois
Un loup qni l'a jadis effroyé mille fois,
iSe pense a se défendre : ains s'espard par leslandes
Faisant en un moment d'une bande cent bandes.
(Dd Bartas, Judil, I.éd. 15S0.)
Les catholiques quittent et s'espardenl
par le bourg. (D'Aubigné, Hist.univ.,\.l\,
c. VII, l' éd.)
— Neutr., se répandre :
Isengrins iert bans et haitiez.
Et dist que Renart iert gaitiez
Souvent ainz que la guerre esparde :
Que fous fera, s'il ne se garde.
(Reniirl, 531. Martin.)
Dieu,... fit revenir et espardre arrière
l'esprit par tous les membres du jeusne
prince. (G. Chastell., Chron., l,SQ, Kerv.)
— Espars, espart, part, passé, répandu,
dispersé :
L'ancusa a ses fueilles espartes et espan-
dues sur terre. {Jard. de santé, I, 32, impr.
la .Minerve.)
Sa plante (de caparis) est espineuse,
esparte et estandue sur terre. {Ib., 97.)
— Saupoudré :
Vestiz de sac et espars son chief de
cendre. (S. Bern., Serm., ms., f° 56 v», ap.
Ste-Pal.)
— Distrait :
Car mon coer est voir si espars
De tous les et de toutes pars
A veoir ces vers rainsseles
Et d'oir ces Jouis oiseles.
(Froiss., le Joli liutsson, 1710, Scheler.)
— Emis :
Mes d'une vois a point esparse
Et qui volentiers fu oie
Chanta.
(Froiss., le Joli liuisson, 2778, Scheler.)
— Apres espars marchié, quand les per-
sonnes qui étaient au marché se sont
dispersées, après le marché fini:
Apres espars marchié s'en lorne.
De tost aler molt bien s'alorne.
(Eust. d'Amiens, du Boiichier d'A/ievile, 25, Mon-
taiglon et Raynaud, Fail., III, 228.)
Espardre s'est dit jusqu'au milieu du
xvii° siècle :
D'espardre, nous n'avons qu'espars qui
puisse passer. (OuDiN, Gramm. fr., p. 175,
éd. 1656.)
Le bour.ïuignon a gardé épardre.
ESPARDUiTE, esperduite, espreduile,
esporduite, s. t., morceau de fer :
... Le fevre qui l'a laciez,
Ne fet samblant de nule rien,
Ainz chaufe son fer bel et bien :
Quant i'csporduile est bien chanfee,
El bien boillant et embrasée.
Si porte son fer sur l'enclume
Qui tout eslincele et escume,
El cil sache a soi son visage ;
Si demeure la dent en gage.
(DU de la Dent, Richel. 837, f° 197'" ; Montaiglon,
Fabl., 1, li9.)
Preudom tient toz jors l'esperduile.
Et si chanfee, et si conduite.
Que honte art, et bonor alume
Toz cels qni sont pies de s'enclume.
(;*., Richel 837, f 197».) Montaiglon, Eabl., I,
150, lit espreduile.
Qui vent fer, de chent esparduites doit .i.
maaille. {Déclar. des droits de travers per-
çus d Amiens, ,ap. A. Thierry, Monum.
inéd. du Tiers État, t. I, p. 85.)
ESPARE, adj. f., brillante :
A la lueur de la lune qui nous esclairoit
en ciel fort espare, n'estant qu'au second
jour de la plénitude. (Carloix, Mém. de
Vieilleville, VI, 25, éd. 1757.)
ESPARÉ (A l'),1oc., àdécouvert,au jour:
Qni vous mettroit le cul a l'esparc.
Pour bien sçavoir en quel point est la lune,
L'on sçauroit bien, sans faire long narré.
Si soubz les draps vous estes blanche, ou brune.
(Chasse et dcp. d'Amours, p. 183, ap. Ste-Pal.)
ESPAREE (a l'), loc, à découvert :
Que Dieu nous vneille envoyer
A ceste foys bonne marée.
Or est la rethz a l'esparee
De tous costez bien estendue.
Wlysl. de la Résurr., {' 33'', impr. Instit.^
ESP
ESP
ESP
oil
ESPAREiLLiER, - ellier, - illier, -eiller,
-eller. v. a., préparer, apprêter, disposer :
Pour espaveller thoanes. Pour espareller
les cuves. [Compt. de l'hot.-D. d'Orl., 1392-
1400, f m V», Hop. gén. Orléans.)
Pour espareller scellez, brides a che-
vaulcher. (Ib.)
Pour espareiller les maisons de belle rue,
c'est a savoir recouvrir de chaume tout au-
tour et faire chaumer le dit cbaume. {Ib.,
1394-95, exp. de .Mamonv.)
Pour espareiller une cannelle pour tonne.
(76., 1395-96, exp. comm. dom.)
Pour la galerie d'icelle chapelle espe-
reiller. (16., 1400-1401, exp. de Chardereto.j
— Espareillié, part, passé, préparé, prêt,
en parlant des personnes comme des
choses :
Que chascun se tiengne garni et esparillié
pour venir a nostre mandement. (1333,
Ord., IV, 141.)
ESPARELLER, VOir ESP.^REILLIER.
ESPAREMENT, VOir ESPERIMENT.
1. ESPARER (s'), verbe.
— Réfl., s'éclaircir :
Je voy le ciel du cousté de la trans-
montanê, qui commence s'esparer. (Rab.,
1. IV, ch. 22, éd. 1552.)
— Neutr. :
A val de Porlansy a une boye, que l'on
appelle la boye de Irestre, et <\m atterrent
dedans, elle est de mauvaise a esparer
de vent de mer. (P. DE Garcie, le grant
Routtier de mer, f» 43 v«.)
Haut-Maine, épurer, v. a., éclaircir.
éclairer. En saintongeais on dit : Le ciel
s'épare, pour exprimer que les nuages
s'étendent et se dissipent après un orage-
En patois normand, un temps éparé est
un temps clair, serein.
Aunis, éparer, étendre.
2. ESPARER, V. a., préparer :
Une poulye d'araing pour estandre et
tyrer la table dessusdil pour esparer les
dictes buhees. (1463, Compt. de t'auviosn.
de S. Berthomé, f» 112 r», Bibl. la Ro-
chelle.)
1. ESPARGE, S. f. ?
Li hais fa por toz jorz darer
De cuivre fers a une esparge.
(Perceval, ms. Montp. H 249, f 32''.)
2. ESPARGE, espargne,s. f., mesure de
longueur :
Si rassure la place ou il perche de deux
esparges de long. {Modus, f" 120 r», Blaze.)
Sy vous dirons comment grant sangler
doit marchier. (irant sangler doit avoir les
traces longues presque autant comme ung
cerf bien marchant... 11 fuit la pigache de-
vant et derrière, il a l'espinche du pié large
et ronde et les os du pié apperent par tout
ou il marche : ilz sont larges et loing l'un
de l'autre et plain espargne de lé. Hz sont
longs et trencbans et agus. (76., Richel.
1301, f» ao''.)
3. ESPARGE, esperge, s. f., goupillon :
Uns presires roarn en grant coite,
t.'orcnel aporta et Vesparge.
(Itenarl le nouvel, 5332. Méon.)
Aspersorium, esperge a espandre yave
benoitte. {Catholicon, ms. Lille 369.)
ESPARGEMENT, S. m., arrosement :
Espargement, sparsio. (Gloss. gall.-lal.,
Richel. 1. 7684.)
1. ESPARGEUR, S. m., celui qui arrose
avec l'aspersoir :
Sparsorus, espargeur. (Catholicon, Ri-
cheL L 17881.)
2. EspARGEiTR, S. m., arrosoir :
Sparsorium, espargeur. (Gloss. de Sa-
lins.)
ESPARGiER, V. act., aspcrgsr, arroser :
Et puiz moilloit son doi dedens le sanc
et espargoit .m. foiz encontre le voille du
sainctuaire. (GuiART, Bible. Lév., iv, ms.
Ste-Gen.)
— Répandre :
S'est bnene encontre escandenre ;
Espargie,^ le desenr l'arsenre.
{Lapidaire, B "15, Pannier.)
Espargies ches joins en ces chambres.
(Dialog. fr.-flam., h 12% Michelaut.)
ESPARGNABLE, espamoble, espairnable,
adj., qui épargne, économe :
L'abé Agalhoine estoit... espargnable de
boivre et de mengier. (Vie des Pères, Ri-
chel. 23111, f» 193'.)
C'nns Tileins qai molt ot d'avoir,
Tenanz, esparnables et chiches.
(Renarl, 1.1326. Marlio.)
F'arcus, esparnable. [Gloss. de Couches.)
Des vérins qn'il (ton père) avoit te père;
Et a reslraindre te compère
A ceulx qni furent espargnable.
(ErsT. Desch., Poés., Cy parle d'une fiction d'oi-
seaux gentils, II, 41, Tarbé.)
— Qui épargne, miséricordieux :
Pur ceo nos fu morz espairnable
Qu'eslre nos peust plus noisable.
(Ben., D. de Norm., II, 1743, Michel.)
— En pari, de chose, mesuré, modéré :
Certaine chose est que femmes pueent
estre soustenues de plus espargnables des-
pens et de mains de viandes que li honie.
(J. DE Meung. Ep. d'Abeil. et d'Hel., Ri-
chel. 920, f" 130 v».)
— Au sens moral, modéré :
Et disoit moult d'autres choses que ele
corrompoit a merveilleuse vergoigne pfir
parole très espargnable, et en appelle
Nostre Seigneur a tesmoing que elle fai-
soit tout pour Jhesus Crist. (iégeiidedoree,
.\laz. 1333, f o4'\)
ESPARGNABLEMENT, espamablcmcnl,
espernablement, adv., avec épargne, avec
économie, avec mesure, avec modération:
Le tucn purrhas despen
Espernablement.
(KvERARD, Caton, Richel. 23407, P 200'.)
Qui espargnablement despent son avoir,
ses possessions lui durent longuement.
(Discipl. de Clergie, xix, Biblioph. fr.)
Parce, espargnablement. (Gloss. de Cou-
ches.)
Bon fait garder sens droiture et raison
Et estre en tout de bon gouvernement,
.Soi ponrveoir de loing et en saison.
Règle tenir et espargnablement
Vivre da sien non foleablemeot.
(EcsT. Desch.. Poés., I, 141, A. T.)
Ce qu'ilz avoient de vivres faillirent
posé soit qu'ilz en usassent fort espar-
gnablement. (BouRGOiNG, Bat. Jud., VII, 42,
éd. 15,TO.)
Espargnablement loe, espargnablement
blasme. (Miroir hislorial, Maz. 537,
f» 184 V.)
ESPARGNABLETÉ, espamabUté, s. f.,
habitude d'épargne, d'économie :
Car vauflerie, largeté.
Avarice, esparnabtelé
Sovent resenblent et deceivent
Ces qui an vertu les recel vent.
{Poème allég., Brit. Mus. adJ. ISISOG, f" "''.)
D'atemprance descent mesure, vergoigne,
abstinense, honestes, chastes, espargnàble-
tes. (Mor. des Philos., Richel. 375, f" 31».)
Abstinance, honestetez et esparnablelez
refraignent les mauveses volentez de men-
gier. {Ib., ms. Chartres 620, f» 12'.)
Escharceté, esparnahleté ou sobriété.
(Gloss. gall.-lat., Richel. 1. 7684.)
Ou tu es de trop grant largesse ou de
trop grant espargnablelé. (Therence en
franc., f" 187 v», Verard.)
ESPARGNAMMENT, adv., avec épargne,
modérément :
Qu'ilz saichent user de victuaille rns-
ticque espargnamment. (Place Vegece, i, 3,
ms. Univ. E 1. 107.)
Apres qu'il avait faict visiter ses vivres il
n'en avoit que pour trente jours, combien
que se ilz en usoient espargnamment ilz
pourroient bien durer ung petit plus. (G.\-
GUiv, Comm. de Ces., f» 180 r-, éd. 1339.)
ESPARGNANCE, espaimauce, s. f., action
d'épargner, épargne, économie, modéra-
tion :
Espargnance de viande nous detfend de
luxure. (J. DE Medng, Ep. d'Abeil. et d'Hel.,
Richel. 920, f" 131 r°.)
Tuit i furent ocis sans null déport et
s.ans nulle espargnance. (Estories Rogier,
Richel. 20123, 1° 192».)
Espargnance est remède de nécessité.
(FossETiER, Chron. Marg., ms. Brux.
10511, VI, V.)
— Action d'épargner, de ménager, de
faire quartier :
Rons de rechef senz espairnanee
Fait merveilles par tote France.
(BcN., 0. * !^urm.. Il, 4847, Michel.)
ESPARGNANT, adj., qui épargne :
Dites vos volenles, ne soies espargnans.
Pour cose que vous dites n'en iere hai mais do-
[lans.
(fi. de Seb.. siv, 1091, Bocca.)
Aunis, épargnant, économique.
ESPARGNEEMENT, âdv., parcimonisu-
sement :
Celluy qui semé espar gneement. (La tres-
ample et vraye Expos, de la reigle M. S.
Ben., 1486, f- 34".)
312
ESP
ESP
ESP
Les Espagnols tnenaseoient plus espar-
gnement les' batailles. (.1. de (^astelnau,
Façons et coust des anç. gaull., T 41 v»,
éd.' 1339.)
ESPARGNEMAiLLE, espamemaille , ep.,
s., tire-lire :
Iq vnse ficali, quod dicitur tyrelyre vel
espamemaille. {Ger. de Liège , Richel. 1.
16483, f" 59.)
Epargnemaille. {Chr. du doyen de St
Thieb. de Metz, Pr. de l'Hist. de Lorr., Il,
CLXX.)
1. ESPARGNEMENT, espamement, espar-
nijmenl, s. m., action d'épargner ou d'être
épargné, au propre et au fig. :
Dune envaircnt INormendie,
Qui apelee ert Neustrie.
Eisi très dolernsemeot
Que rien n'i fanl expaniemcnt.
(Ben., D. de Norm., I, 99', Michel.)
De lor mort n'ot espargnement.
(Lili. Psalm., ixxvii, p. 3U, Michel.)
Pécules est neis de ce que H sers a es-
pardé par son espargnement. {Digestes, ms.
Monlp. H 47, f» I9ti'.)
S'il apeloil son home de murdre ou de
Iraison, en tel cas convenroit il qu'il se
combalist a son home, car li Tilain cas
soûl si vilain que nus espargnemens ne
doit eslre vers celi qui acuse. (PjEAU.m.,
Coût, de Beauv., c. I, 25, Beugnot.)
Alanl s'en vunl erranmenl.
N'y ad mes esparm/'iieitl.
(Guy de Waiwkk, Richel. 1669, f 16 v°.)
Ce ne seroit crant espamement d'argent.
(1293, Arch. J 456, pièce 36.)
Il s'entre flerent de gros cops saoz nul esparnemenl.
(Hon. 3395, Michel.)
M. de Guyse voulut purger la ville des
personnes superflues pour Y espargnement
dos vivres. (B. de Salignac, Siège de Metz,
p. 527, Michaud.)
2. ESPARGNEMENT, VOir ESPARGNEE-
MENT.
ESPARGNEU, V. a., souiuettre au droit
lYesparnagement :
Et doy avoir en icelle paroisse (deLieus-
saint) porcage, c'est assavoir que tous mes
hommes et subjectz en icelle parroisse me
doivent amener tous leurs pourceaulx le
jour Saint Flocel en mon manoir du Ques-
nay, et les doivent espargner aux us et
coustumes que le roy espargne les siens,
et qu'il est acoustumé a faire en la forest
de Brix, c'est assavoir pour chacun porc
.II. deniers tournois... (1400, Tténombr. du
haill. de Constentin, Arch. P 3ul, 1° 159 v°.)
ESPARGXEUR, S. et adj., qui épargne;
Les Italiens, qui sont un peu plus froids
et advises en ces choses que nous autres,
aussy un peu plus cruels , ont donné
d'autres fois ceste instruction (comme j'en
ay veu aucuns) a ces donneurs et espar-
gneurs de vies. (Brant., d'aucuns Duels,
V dise, p. 748, Buchon.)
ESPARGNEUS, adj., parcimonieux :
Nous avions fait marché d'estre servis
de linge a peu près comme en France ; de
quoi, selon la coustume du pais, ils sont
un peu plus espargneus . (Mont., Voyag.,
p. 122, éd. 1774.)
ESPARGNisoN, cspamison, esparnoison,
espameisuit, s. f., action d'épargner, mé-
nagement :
Bien en feri li ilns sans nnle espargnism.
(Les Chelifs, Richel. 12358, f» -S".)
Doremenl les ocient. n'i ot espargnison.
(Conq. de Jema., 8636, Hippean.)
Païens orhient sans nule espamison,
(Aleschnmps, 3891, var., ap. Joack., Guill. d'Or.,
II, 278.)
Sus les escnz se fièrent sanz nule esparnaiaon.
(Slang. d'Mgr.. Richel. ■;66, f 19 V.)
E li fel lu ferist, ne fist e.iparneixun .
{Uorn, 1313, Michel.)
ESPARGOUER, VOir ESPERGEOIIl.
ESPARILLIER, VOIT ESPARElLLIEli.
ESPARJURE,- ur, S. 111., parjure:
Je te lieve come esparjure. {Liv. de J. d'I-
belin, ch. lxxiv, Beugnot.) Var., esparjur-
Andeus seront «parjures. (Ib. ch. xc.)
ESPAR.HJRER, verbe.
— Réfl., se parjurer ;
Que il s'esparjurera ou champ, quant il
dira que il ) a niurtri, car il ne l'a pas
luurtri. {Liv. de J . d'Ibelin, ch. xc, Beugnot.)
— Neutr., dans le même sens :
En après, a ton seipnenr terrien
Soys loial, sans esparjurer en rien.
(lilO. le Lure Caimoal, 7, Galy.)
ESPARMENT, VOir ESPERUHENT.
ESPARMENTER, VOir ESPERilENTER.
ESPARMIR, voir ESPASWIR.
ESPARNABLE, VOlP ESPARGNABLB.
ESPARNAHLETÉ, VOir ESPARGNABLETÉ.
ESPARXAGEMENT, S. ni., droit que le
seigneur prélevait sur les porcs qui de-
vaient lui être amenés à une époque dé-
terminée :
Et doy avoir en icelle parroisse (de Lieus-
sainl) porcage, c'est assavoir que tous mes
hommes et subjectz en icelle parroisse me
doivent amener tous leurs pourceaulx le
jourSaint Flocel en mon manoir du Ques-
nay, et les doivent espargner aux us et
coustumes que le roy espargue les siens,
et qu'il est acoustumé a faire en la forest
de Brix, c'est assavoirpourchacun porc .11.
deniers tournois... Et s'il en a aucun qui
ait .VII. porcs ou plus, hors de dessoubz la
mère, je doy avoir un des pourceaulx, et
partant se vont quictes d'esparnagement
en la dite forest de Brix. (1400; Denombr.
du BailL de Constentin, Arch. P 304,
f" 139 vo.)
ESPARNE, espairne esperne, s. f., action
d'épargner, de faire quartier :
De Iules parz sunl envai,
N'i a csparne ne merci.
(Ben., D. de }<orm , II, 2237, Michel.) Impr ,
esparii .
Prendre, rober e essillier
Senz esperne, senz rien laissier.
(Id., ii.,11, 4821.)
E si très morlal cnerai
Qn'esparne n'i a ne merci.
(Id., ib., 11, 5291.) Impr., espan.
Crnel lor sunt e enemi.
1 N'en unt espairne ne merci.
1 {\a.,ib., II, 14748.)
Eisi cum l'aclot l'occean,
Trestut le terme d'icel an
Gasterent tut senz altre esperne.
Ce truis lisant, tresqu'en Anverne.
(Id., ib.. I, 1081.)
^'i ont esperne enfant ne femme.
(lD.,iJ., Il, 27520.)
ESPARNEISON, VOlr ESPARGNISON.
ESPARNEMAILLE, VOir ESPARGNE-
iMAILLE.
ESP.ARNEMENT, VOir ESPARGNEMENT.
ESPARNG, S. m., épargne :
Deniers accordes au duc a mettre en son
esparng. (1453, Lille, ap. La Fous, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
ESPARNOISON, voir Espargnison.
ESPARNYMENT, VOif ESPARGNEMENT.
ESPAROI, S, m., corde qui sert à étendre
le linge :
Quelquefois en passant pais, il empoigne
la chemise aVesparoi. (D'Aubigké, Foenest.,
m, I, Bibl. elz.)
ESPARP.VL, S. m., éparpillemenl :
ne c. pars verres Frans torner a esparpal.
{Ben. de Monlaub.. p. 372, Michelant.)
ESPARPEILUER, Verbe.
— Neutr., se répandre, se disperser :
L'yaue du sanc des cors roujoie ;
A la guise qu'il esparpeille.
Eu maint lieu la voiL on vermeille.
Par taches gresses et reondes.
(GuiART, Roy. Iign., t. I, p. 233, Buchon.)
— Avoir un regard vague, errant :
Ainchies que on peust nue louée aler.
Les a fel ambedeus viex hommes resembler,
Les barbez bien cannez et as menions giner.
Les espaules crochir, les iex esparpeilUer.
(Doon de ilaience, 8206. A. P.)
— Esparpeillié, part, passé, qui se ré-
pand de divers côtés :
Non mie solitaires mes esparpeilUez de
courage... (Vie et mir. de plus. s. confess.,
.Vlaz. 568, f 224=.)
ESPARPELLIEMENT, VOir ESPARPIL-
LEEMENT.
ESPARPiLLEEMENT , esparpelliement,
adv., en s'éparpillant, de tous côtés :
Commaucierent ses entes a boutonner
et a mètre hors tandres fuelles, et a es-
tandre esparpelliement leurs branches.
(Vie et mir. de plus. s. confess., Maz. 568,
f» 206\)
Pour paour d'eus doateusement
Foir esparpilleement.
{Fabl. d'Ov , Ars. 5069, P 145'.)
ESPARQUE, S. f., étincelle, éclat :
Les exemples vous y sont beaux, s'il
vous pleist a les entendre, car ley espar-
ques en volent devant vos yeulx. (G.
Chastell., Chron. des D. de Bourg., III,
73, Buchon.)
Et me vient ferir a l'œil une esparque de
bien aigre sentence. (ID., Ver. mal prise,
p. 552, Buchon.)
ESPARRE, espaare, esbarre, spare, s. f.,
grosse pièce de bois :
ESP
ESP
ESP
sn
Por bieo ferir Vesparre hance.
(Chrest., Cligel. Ricliel. 3':-;, PÎTl'.)
Une esparre \tm%e. et pesant
A trovee les lni-«a presani,
S'an vail si ferir .i. glomn...
(Id., i«., Richel. 1374, f 34=.)
Si !i dona tele esbarree
De IV.s'iarr^ qui fa qnarree...
(ID., il).. Richel. 1120, f 3.S''.)
Et s'en vait a une grnnt esparre de
chaisne du fossé et la prent a deiis poins
et giete son escu a terre por estre plus
délivres et ameneviz,et se fiert en la presse
In ou il ta voit plus grant. (Arlur, Richel.
337, f» ^00^)
Il prent une esparre d'un plançoa de
poiuier, si gete l'escu a terre et la prent <i
deuz poiuz. (//?., f° UO''.)
Messire Gauvains s'en monte amont en la
tor et ferme l'uis a Vesparre par dedenz.
{Ib., f 2l3^)
3 quarteron de fer achoté per fayre les
esparres et le verrolx et les poffeons de 3
portes noves. (1332-3, Compt. de P. Serrer,
prév. de Monlbrisson, réparât, du donj.,
Arch. Loire.)
Le suppliant s'en retourna cuidant en-
trer oudit hostel, et trouva ledit huis fermé
et barré par dedans a une grant esparre
de bois. (1386, Arch. JJ 129, pièce 140.)
Le suppliant... print deux espaares de
fer d'un huys, et depuis en fist ferrer l'un
des huis de son hostel. (1399, Arch. JJ 1S4,
pièce S63.)
lo2 1. de fer par lui ouvré en esparres,
goufTons, verrous et cinq serrures garnies
de clefz. {Comptes des mines de Jacques
Cœur, Arch. KK 329, C 118 r».)
— La partie de la charrue, qu'on ap-
pelle oreille, qui sert à tourner la terre
que le soc a fendue :
Guillaume Vernis prist audit lieu ou estoit
ledit tumbereau, le fer et coultre de une
charrue, le vennelier, la maistre, le tirot cl
Vesparre qui se tient au vennelier, a quoy
on atelle trois chevaux. (1377, Arch. J.l
111, pièce 35.)
Une esparre qui sert a charrue. (1470,
Arch. JJ 195, pièce 498.)
Morv. et Lyonn., épare, traverse en bois
qui réunit les côtés ou gouttereaux d'une
charrette. Genève et Lyonn., épare, bande
de fer pour soutenir les portes et fenêtres.
ESPARREE, esparee, esbarree, s. f.,coup
d' esparre :
Se li dona tele rsparree
De l'e.sparre qui fn quarree,
Que li tiace li ciet des mains.
(Chrest., C/ii/rt, Richel. 3".'), f° 271'.)
Si li dona tele esbarree
De l'esbarre qui fa qnarree
Qae la hache li chiel des mains.
(Id., ib., Richel. 1420, f° 38"'.)
Si li donna lele esparee.
(Id., ib., Richel. 1374, f 34^)
ESPARRON, epparron, esperon, s. m.,
grosse pièce de bois :
Portant un gros et pesant baston appelle
epparron. (1382, Arch. JJ 121, pièce 40.)
Uog baston que l'en appelle au pais ung
esperon. (1452, Arch. JJ 181, pièce 115.
. Ung baston approprié a l'usage de cha-
rete, appelle esperon. (1452, Arch. JJ 181,
pièce 170.)
T. m.
ESPARSE, s. f., épaipillement :
Les meisons ardent durement
De flameschps ttde rharbons
Et destancelles des meisons
Que li venz moine a grrint euparse.
(Athis, Ars. 3312, f° Si'.)
Geste nnict les dits Anglois furent loges
bien en sept ou huict villages en Vesparse.
(MONSTR., Chron., I, 227', ap. Ste-Pal.)
1. ESPARSEMKNT, S. m., actiou de se
répandre, dispersion :
L'acte de ladrerie est la nuisance de la-
dicte vertu, qui provient de Vesparsemcnl
de la melancholie par le corps. (JouB., Gr.
r.hir., p. 429, éd. 1598.)
Dispersio. Ei^parsemenl. (R. Est., Dic-
tionariolum.)
2. KSPARSEMENT, - cemeut, ey;. ,adv.,
manière d'une éparse :
Ja n'ert cors qai tant soit défiais menneraeni.
Ne tant gise porris ne tant esparsement
Qui dont ne se relieve tout enfor-meeraent.
(Hebuaîi. Bible, Richel. 1444, f» fil v».)
Et en lor il le me menèrent
C esparsement demoroient.
(De saint Bronrfan, Jubinal, p 10'.)
Dont n'i avoit casleaus ne tors,
Ne nobles cites, ne beaus hors.
Ains manoient tote la gent.
Ça deux, ça trois, esparsement.
{Parton., 347, Crapelet.)
Li aiers troblera, et la terre croulera
esparcement et l'eveen changera sa coulor
toute. {Queste du S. Graal, Richel. 12582,
f» 1 v.)
De ses chevenx la ronsoyante Aurore
Esparsement les Indes remplissoit.
(RoNSARo, Amours, I, 54, Bibl. elz.)
Les astres clers eparsement semez
Ja par le ciel coramençoient lenr carrière.
(Magnï, Smisp., CLXIX, éd. 1357.)
Yen que le moins brillant des brandons que noz yeus
Voient eparsement flaraboier dans les cieus
(Au moins si le compas des astrologues n'erre)
Neuf et neuf fois encor est plus grand quel a terre.
(Du Bartas, la Semaine, 111, éd. L^TJ.)
Cet adverbe nécessaire a été employé
par Saint-Simon.
ESPARSER, - cer, verbe.
— Act., éparpiller :
Il esparse son argent comme s'il ne luy
en chuilloyt. (Palsgkave, Esclairc, p. 730,
Génin.)
Mounoie d'or et d'argent, jettee et espar-
see au peuple par forme de largesse et
d'allégresse. (L'Estoile, Mém., l" p.,
p. 143, ChampoUion.)
— Réfl., s'éparpiller ;
Afin que nng cbascun s'esparce
En aucun lieu ou chascuu fasce
Fruit a Dieu.
(.Mysl. de S. Clém., p. 57, Abel.)
La Tamise s'est espandue, or s'est espar-
see, une demye lyeue de chascun costé.
(Palsgrave, Esclairc, p. 730, Génin.)
ESPARsiN, esparssm,s. m., dispersion,
déroute :
Si en ruèrent par terre pluseurs, et
occirent et decopperent, et firent un grant
esparsin, et on pristrent d'uns et d'autres
plus de .LX. (Froiss., Chron., Richel. 2641,
f» 137 r».)
air, spart, s. m..
Faire ung grant esparssin.{\D., ib., V,
344, Luce, ms. Amiens.)
Si commencierent a escriier Castille et a
faire un grant esparsin et a ruer par terre
loges et foellies. (Id., ib., VII, 22, Luce.)
S'ala raonl hautement vantant
Que de Flaraens ternit un esparsin si grant.
(Geste des ducs de Bourg., 6127, Chron. belg.)
Dans le pays wallon, suivant Escallier.
faire de Tt-pars/n, c'est mettre la confusion
ou faire du dégât, disperser, causer de la
perte par le dégât ou le désordre.
ESPARSURE, cspasure, s. f., jonchée :
Les treize esparsnres qui se font es jours
solennels. {Comptes de Béthnne, ap. La
Fons, Bull, des Com. hist, t. II.)
Pour espasure prise au vaquier, .x. s.
(1458, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Esparsnres. {Ib.)
On parle de l'erbe, verdure, et de Ves-
parsure dont on pare l'église les jours so-
lennels. (1483, La Bassée, ib.)
1. ESPART, espairt,
éclair :
Que lors vi le ciel si desrol
Que de pins de .xmr. parz
Me feroit es ialz li esparz.
(Chrest., Chev.au lion, 438, Holland.)
Et moult durement sembloit espoirs de
tenoire. (S. Graal, Richel. 2455, f» 4 v°.)
Car li espars apert ainçois
Que del toooire oie on la vois.
(L'Image du Monde.)
Et quant esparz vient et tounairre.
Si repeut l'en souvent voair
Des vapeurs les pierres cboair.
{Rose, Richel. 1373, f 135''.)
Par tonnoirres et par espars.
{Ib., 18088, Méon.)
Qui velt en la marine faire tabor soner.
Vaut i a et pleuvoir et sanz espart toner.
{Chastie-Musart, Richel. 19132, f» 103".)
Leur fu avis que toute la terre se devott
confundre des grans tonnoires et espars.
{Stjdrac, Ars. 2320, § 1.)
Ainsi qno spars sans attendre a deman.
{Poés. fr. de G. Alione, Voy. et conq. de Ch. VIII.
A 1111.)
— Fig., étincelle, éclair, regard en-
flammé :
Es eus me feri li espars
Des armes ou vi luire l'or.
(HuON DE Mert, Tourn. d'Antéchrist, p. 8:1,
Tarbé.)
Et de ses douls yei les espars
Sur toy mignottement espars.
(G. Macuault, Remède de Fortune, p. 99, Tarbé.
Et ce me Usent li espart
De son regart qui ne se part
De moi.
(Froiss,, Poés., Richel. 830. r 10 r".)
Et tous dis estoit mes espars
Et mOQ regard dessus ma dame.
(Id., ib., raSi r".)
Je croi que, quant elle espire.
Si espart
N'iroient ja celle part
Ou il vont pour moi ocire.
(Id., ib., I, 333,3639, Scbelei .)
— Dispersion, déroute :
6o
514
ESP
ESP
ESP
U vilaiQS de Marneffe, chis faisoit grans espars.
(JEB. DES Pbeis, Gfsie de Lieue, U. 10611, ap.
Scheler, Gloss. ptiilol.)
Bretagne, C.-du-N., épars, éclair sans
éclat de tonnerre, éclair de chaleur.
2. KSPART, voir ESPERT.
1. ESPARTEMENT, S. m., âction de
répandre, de se répandre :
L'esperit sensible est espeudu du tout
par le corps, et par l'esparlement de cest
esperit parles parties du corps tout le corps
si est abile a soy mouvoir. (Corbichon,
Livre du jn-oprièt. des choses, iiij 9, éd.
1485.)
La matière de alopiciene se espart point
ne dissoult sinon par la vertus qui est
dessus la vertus de sa resolution et espar-
tement. (Jard. de santé, I, 248, impr. la
-Minerve.)
2. ESP-ARTEMENT, VOir ESPERTEMENT.
ESPARTENANCE, - eiice, S. I., appar-
tenance :
Et toute la dime ou les droiz et; toutes
nos espar tenences. {Ch. de 1306 , Arcli.
Loiret, Ste-Croi.'L, Andeglou^ D.)
ESPARTEK, V. a., Séparer :
Plaisance en estât les maintient,
Et suspilion les esparle.
(1324, le Chappelet d'amours, Poés. fr. des xv" et
xvi" s., Xlll, 152.)
ESPARTiEMENT, adv„ h. part, en di-
vers lieux :
La ou il advient que la région a telle
posicion ou elle est ainsi assise que elle
est espartie loing de la cité, c'est legiere
chose de faire en tel lieu bonne demo-
cracie et bonne police, car lu multitude
est contraincte plus a faire habitacles par
villages et par hameaulx ou par taber-
nacles espartiemeni, et par ce ilz conver-
sent moins ensemble et ne sont pas si de
legier assemblez. (Ohesme, PolUiq., 2° p.,
f° 9'', éd. 1489.)
Si comme l'en peut dire, plusieurs sta-
tuz légaux sont mis espartiement vers plu-
sieurs gens. (iD., ib., 1° 25".)
ESPARTiLLER, V. a., éparpiller :
Le prince doit assaillir ses ennemis
quant ilz sont espartUlez ou lassez de che-
miner. (Rozier des guerres, lUchel. 442,
i" 77 V».)
H.-Norm., vallée d'Ilyères, esparlillcr,
éparpiller.
ESP.VRTiR, expartir, eparttr, verbe.
— Act., partager, séparer, disperser,
répandre :
Geste vigne ne puet estre espartie plus
k'ai un sul oir. (Dec, 1243, Collège de
Metz, Arcb. Mos.)
Si leva une tormente par mer qui les
esparlil. {Aucassin et iVicû/et!e,Nouv. fr, du
xiii= s., p. 297, }
Tans d'espartir pierres et tans del re-
cuellir. (Bible, Kichel. 90i, i" 2^)
Et eulx prindrent a fuir comme bestes
que ung loup espart ça et la. (Journ. d'un
bourg, de Paris, au 1428, Micliaud.)
Lamaulvechampestre espacf les humeurs
et les appetice et relâche. (Jard. de santé,
I, 15, impr. la Minerve.)
Ses fueilles (de catapucie) broyées fit
mises avecques polente ou bouille sur les
enQeures des yeulx elles les esparlent.
(Ib., 100.)
L'oignon mis sur les enfleures des ydro-
piques les expart et espelle. (Ib., 109.)
Or furent esparlies ces nouvelles en
France, en Angleterre, en Allemagne et en
tous autres pays. (Bouchard, Chron. de
Bret., 1» 114'', éd. 1532.)
Epars comme la nne
D'un Doir broaillas epaix, que le rayon ardaut
D'uQ soleil pur et net va soudain epartaïU.
(Bmf, Poèmes, 1. VII, les Bacchantes, éd. Lemerre,
p. Ul.)
Et que je vois ces roses belles.
Pans un bouqnel de fleurs que l'art
En votre amoureux sein espart
Comme un printemps de ileors nouvelles.
(J. Vadq. de la Fresk., Idijt., éd. 1612.)
— Réfl., se partager, se diviser, se dis-
perser :
Tant que Engleis les parsivreient
K par les chaus s'espartireicnt.
(Wace, Rou. 3° p., 8207, Andresen.)
.\vant d'aler nous espartons.
(Miracle de Nosire Dame, de Robert le Dyable,
p. 76, Soc. des aniiq. de Norm.)
Plaise l'ous un po espixrtir
A vous de ci endroit partir
Et aler en autres parties.
(Un Mir. de N.-D., du roy Thierry, Th. fr. au
m. à., p, 551.)
Quand ils voient qu'ils n'ont pas le plus
bel d'aucunes rencontres que on leur fait,
ils s'espartent et boutent en haies et en
buissons et dedans terre. (Froiss., ChrOH.,
1. 4, c. 42, Buchon.)
Les autres s'espartent par la forest pour
garder les passages. (Perceforest, vol. I,
c. 37, éd. 1528.)
Les ennemis circonvenuz de toutes parts
estoient tuez au meillieu. Et finablement
grant partie d'eulx ruez jus et mors, les
autres en eulx espartissant par la uion-
taigne s'en eschappercnt. (Translat. de la
prem. guerre pun., à la suite du Prem.
vol. des dec. de TH. Liv., f» 180'', éd. 1530.1
Pendant le temps que du jour la clarté
S'esparl sus nous par divine bonté.
(15W, Cl. Chappcis, l'Aigle qui a faici la poule
devant le Coq à Landreci, Poés. fr. des xv' et
Xïi* s., t. IV.)
— Neutr., se fendre :
Et plut celé nuit si durement, et tonoit,
et espartoit U eir. (S. Graal, i,459, Hueher.)
Pour d'autant plus espouvanter leurs
ennemis, ils marchoyent avec bruit que
l'on eusl jugé le ciel devoir fendre et «s-
partir. (Faochet, Antiq. gaui, V, 19
éd. 1610.)
— Au fig. :
Car grief douleur fait mon cnenr cspartir
Pnys qu'il me fault de ma dame partir.
[Songe doré de la Pucelle, Poés. fr. des xv^ et
XVI» s., III, 231.)
— Faire des éclairs, éclairer :
Li solaus a chaogier et li chius a noirchir.
Forment a osclistrer et souvent esparttr.
(lioum. d'.ili.v., C 51'', Michelant.)
Si durement prist a tonner,
A espartir et a pleuvoir.
(Perceval, ms. Montpellier H 249, F 229^)
Toner, plovoir et cspartir.
(Li Chevaliers don leon, Romv., p. 527, Var.)
Cel jour fist moult lait tans, car il plut et espart.
inerte, 638, Scheler.)
I.ors comencba a espartir.
Et li chieux a entremeller.
Et toute la terre a crouller.
(Vie de SIe ilarguer., p. 111, Joly.)
Coninienea a esparlir et atonner.(C/i)'Ojl.
de S.-Den , ms. Ste-Gen., f» 2161.)
Toute autre grandeur est mendresse
Vers la sienne, fors la hauUesse
De son filz qui tonne et espart.
(J. DE Meu.nc, Très., 916, Méon.)
Et commença l'air a obscurcir et atonner
et a espartir en telle manière qu'il sembloit
que toute la mer fust toute embrasée.
(Istoire de Troye la grant, ms. Lyon 823,
f" 139\)
Et tousjours pleuvoit, tonnoit, espartis-
soit. (Journ. d'un bourg, de Paris, an 1428,
Michaud.)
Tant il tonnoit et esparlissoit. (Fauchet,
Antiq. gaul., III, 9, éd. 1610.)
— Infln. pris subst., action de fendre
la mêlée :
Au ferir et a l'espartir.
Font la grant presse départir.
(GuiART, Roy. lign., t. I, p. 228, Buchon.)
— Esparti, part, passé, partagé, répandu,
divisé,réparti, ou dispersé, épars :
Moût en ot le sanc esparti
De forsen et de cruiauté.
(Vie Sle Marg., ms. Chartres 620, f 46''.)
Quant chex de Paris oirenl dire qu'ils
estoient passes Saine comme dit est,
yssirent de Paris, a les poursuir, 10,000
hommes d'armes. Mais ce fu trop tart qu'il
estoient esparlis chascun en leurs forte-
resches. (P. CocH., Chron., c. 19, Vallet.)
L'ung loing de l'autre esparlis.
(.4c/. des apoit., vol. II, f 3'', éd. 1337.)
Pomme espartie en plusieurs pars. (P.4.L-
SGR., Esclairc, p. 653, Génin.)
— Troublé :
Or est le roy de Lyon departy,
La royne adonc ne luy fault de party,
Ains le convoyé et craint la départie,
Le cueur ayant perplex et espar'.ij.
(J. M»BOT, Yoy. de Venise, de la fondai, de Ve-
nise, éd. 1532.)
— Question espartie, point litigieux :
Ainsi faire ne m'appartient,
Car des questions esparties
Convieudroit ouyr les parties.
(Actes des apost., vol. II, f 149*, éd. 1337.)
Bourb., espartir, séparer. Flandre, ^par-
tir.
L'actif et le part, passé sont complète-
ment inusités aujourd'hui; le réfléchi,
vieilli aussi, a été employé par Théophile
et par P. Corneille :
C'est lui qnirépand la neige à pleines mains.
Comme flocons de laine il l'oblige à descendre :
La bruine à son choix s'épart sur les humains,
Comme s'épartiroit la cendre.
(P. Corn.. Trad. du Ps. 147.)
ESPARTIRE, voir ESPEHTISE.
ESP.\RTISE, voir ESPERTISE.
ESPAKTissEMENT, S. m., écUir :
ESP
ESP
ESP
SIS
La montaygne donaa fnmee
Et li tonnerres, mnement.
Les foudres, esparlliinemtvix.
(Macé de la Charité, BMe. RicheL iOI, f i'2'.)
Fulgeira. espartissement. (Gloss. lat.-fr.,
Riohel. 1. 1679.)
ESPARVAGE, espeHage, s. m., office
d'un pilote de rivière :
Item prœdieti burgenses poterant con-
ferre... quatuor personis officium deone-
randi sal existeos in vasis in riparia, et of-
ficium de l'esparcage, in riparia d'Oulne.
(1426, Arcli. JJ 173, pièce 569.)
L'office de Vesperiage en la ririere
d'Oulne. (1466, Ord., xvi, 517.)
ESPARV ANCHE, S. f., pervsnche :
Et verse maintes branches
De verts lanriers et vertes esparvanches.
(RoNS., Epilaphe de feu Rock Chaslcifiner, Bibl. elz.)
ESPAR VEiGNiER, espaveignier , espave-
gniei', espeveignier (s"), v. réfl., se donner
lin éparvin, s'écloper :
A one mote m'ahurtay.
Jus torabay, et m'fxparveiffnaij.
Et neantmoins ne suis marrye
D'avoir eu ceste clocherie.
(Deglilleville, Trois Pelerinaiges, V 62', impr.
Inslit.)
Et ensuivant m'abuissay a une mote qui
me fit cheoir, et d'icelle cheute m'espevei-
gnié, dont pas ne suis encores guery. (ICj
Pèlerin, de la vie hum., Ars. 2323, f" 109 v".)
— Esparveignié, part, passé etadj., qui
a un éparvin, qui est éclopé :
II vit k'en one karelele
Gisoit uns hom espnvegnies
Et de tout le cors mehajnies.
(J/ir. de S. Eloi, p. 50, Peigné.) Lat., Vidit qnem-
dam claadam carmca vehentem. Impr., espa-
negnie's.
Les esclopez, les boueteux, les espavei-
gniez, borgnez, bocez et mehaignez. (De-
GUiLLEV., Pèlerin, de la vie hum., Ars. 2323,
1» 80 To.)
C'est la cause pourquoy ladicte main est
sur l'espavain appuiee, et pourquoy ellu
taste et visite ma langue si souvent. Com-
ment, dis je, appelles tu ta langue parjure-
ment, et ta hanche espaveignie meuterie '
(ID., ib., f» 109 r».)
Graile ceincture ou large trop
Dont se p:irent, voire li clop,
Le boiteux et esparrcigiiê.
Borgne, bossu et meshaingné.
(Id., Trois pelerinaiges, C BO*', impr. Inslit.)
ESP.VRVEiGNEU.s, espavigncus, adj., qui
a un éparvin :
Casses de Monci ert cevaus,
Encore soit il espavigiieus
^"est il mie mains desdaignens.
(Chans., Poët. fr. av. 1300, t. IV, p. 1362, Ars.)
ESPASEMENT, S. Hi., paciOcation rè-
glement d'une querelle, d'une affaire :
Il c'en sunt concordei par consoil de
bonnes gens par davant moi par espase-
ment de bonnes et de confins, en tel meu-
nière que la première bonne de cest apa-
sement siet.... (1281, Cart. de Itengién.,
f" 33 v°, Arch. Meurtlie.)
E.SPAS1ER, S. m., fontainier, construc-
teur d'aqueducs ;
Icellui Talhade envoya un espasier oudit
Montpellier. (1414, Arch. JJ 167, pièce 384.
ESPASMER, - amer, - aumer, - aulmer,
epamer, verbe.
— Neutr., se pâmer, s'évanouir :
Por l'amour de Ini espasmai.
(Wace, Concept., Brit. îtlns. add. 15606, f" 39"'.)
— Réfl., dans le même sens :
Cest une chose bien estrange, car ilz se
espaumerenl, ov ilz se esvanouyrent a ung
coup, l'iing de joye et l'autre de courroux.
(Palsgrave, Esclairc, p. S43, Génin.)
— Espasmé, part, passé, pâmé, évanoui :
Lors tout espasmé je tomby.
(Degdili,evii.i,e, Trois Pelerinaiges, f° 102'^,
impr. Instit.)
Par lesquelles cliouses lidis conte seroit
parelitiques de ses membres et en demo-
i-eroit espaumes. (30 mars 1393, Déposit. de
J. de Granville, etc., Doc. hist., t. III, p.
478.)
Madame Michielle cheut a terre toute es-
pamee. (G. Chastell., Chron. du D. Phil.,
ch. II, Buchon.)
I tomba a terre tout espaulmé et quasy
transy. {SeptSag., p. 130, G. Paris.)
Ledict vinaigre reveille une personne
espamee.iflatine de honneste volupté, f"21 v»,
éd. 1528.)
II se tnt espamé.
(Baif, Poèmes, I. VI, Alalante, Lemerre, t. I,
p. 3H.)
Epamez je les voy de sa chanson divine
Retenir leur ramage.
(Id., les Amours, i" 145 v", éd. 1572.)
Demy mort espasmé.
(Jamy.v, //., XV, éd. IS'ÎT.)
Long temps entre mes bras je la tins epamee.
(G. Durant, Prem. amours, xxxni, éd. 159i.)
ESPASMiR, espamir, esparmir, (s'), v.
réQ., se pâmer, s'évanouir :
Li cner des ventres lor partirent.
Tel mil et plus .s'en e.'sparmireiil .
(Ben., Troie, 16713, .loly.)
Ileaques s'est la dame de douleur espamie.
(Doon de Maience, SOS, A. P.)
— Espasmi, part, passé, pâmé, évanoui :
Le jor i ont tel contençon,
Teu bataille, tel chapleiz,
Dnnt mil i out des espasmiz.
(Bem., D. de Norm., II, 2226, Michel ;
Sovent i sorst tens 11 besoinz,
Li assaut e II ferreiz
U mut remaint des espamis.
(Id., ib., II, 27719.)
La dameisele ne se ublie.
As pez chet tut cspasmie.
iProtheslaus, Rlchel. 2100, I" iO".)
Lors me dit, a voix espasmie.
{Poés. attrib. à Villon, BallaJ., Jacob, p. ISS.)
ESP.vssE, voir Espace.
ESPASSEMENT, VOir ESPESSE.MENT.
1 ESPAssER, verbe.
— Act., passer :
Cil qui bien espassera
Sa vie et mainteora bone œvre,
nieus li aparellleet U œvre
Paradis.
{Li Dis don Preudome, Ars. 3142, f» 307'.)
— Neutr., passer :
Et pour ce qu'il n'estoit nul qui lor deisl
noinnt, li chevalier aloient joiant et espas-
sant par les champs. (Aimé, Yst. de li
Norm., V, 10, ChampoUion.)
Le temps est couru et passes,
Qae trois roy nous sont espasses,
Phelippe, Loys et Jehan.
(GoD. DE Par., Chron., Phelippe.)
2. E.SP.VSSER, V. a., assigner :
Et que nulle personne ne puisse adjorner
ne espassar l'autre, jusque a tant que l'on
hayt sounar ensemble. (142.S, Arch. Frib.,
1" Coll. de lois, n» 337, f° 101 v^.J
ESPASSETTE, VOir ESPACETTE.
ESPASSIE, voir ESPACIE.
ESPASTiR, V. a., repaître :
Qui sera espastit de la panlurable joye
riens ne li fauldra. {Psaut., .Maz. 238,
f» 30 V.)
ESPASCRE, voir ESPARSHRE.
ESPATE, S. f., cuiller de fer, spatule :
Jehannin l'espicier, pour reufs a clari-
fier sucre et pour deux espales de fer.
(Comptes de l'argenterie, Douët d'Arcq,
Gloss.)
ESPATÉ, adj. ?
Si oit telle presse de povres veyut la
famine qui adonc estoit a Liège, que ilh
en furent tous frois mors espateis que
hommes, que femmes, que enfans, .xvili.
personnes, povres gens, sens les quassies
ou affoUeis. (J. de Stavelot, Chron.,
p. 400, Borgnet.)
ESPATEIR, voir ESPADTRER.
ESPATIER, voir EsPACrER.
ESPATiN, s. m., patin, soulier :
La boe y est lonz les matins.
Usé y ay mes espatins...
(EosT. Desch., Poés., ap. Sle-Pal.)
ESPATREIR, voir ESPAUTRER.
ESPAUD, voir ESPAL 1.
ESPAUERIR, voir ESPAORIR.
ESPAUL, voir ESPAL 2.
ESP.vuL.AGE, - aige, s. m., droit sei-
gneurial qui consistait à imposer aux.
serfs la charge de porter certains far-
deaux :
Et si y avoit et a encores maison et
hostel seigneurial fermées de grosses et
haultes murailles, avec droit de foraiges,
rouaiges, espaitlaiges. (1301, Doc. inédits
s!tr la Picardie, iv, 223, Beauvillé.)
ESPAULEE, s. f., charge de bois qu'on
porte sur l'épaule :
Bertran devant poitoit une grant espanlce ;
Bien sambla bosqnillon, qui le vit la journée.
(Cuv., du Cuesclin, 907, Charriére.)
H.-Norm., vallée d'Yères, épaulée.
ESPAULER, verbe.
— Enlever l'épaule de :
Espaulez, pourboulez pt rosliciez vos
rougets. (Ménagier, II, 173, Biblioph. fr.)
— Réfl., se briser l'épaule :
516
ESP
FSP
ESP
Mais le cheval qa'il ot s'cspauîa^ ce dUl on.
(Cuï., du Guesclin, 17607, Charrière.)
— Espaulé, part, passé, qui a les épaules
de telle ou telle façon :
Long col ai, mal suy espavicz.
(E. Desch., Poés., ap. Ste-Pal.)
— En parlant de drap, dont la chaîne a
été renforcée sur les bords de la lisière au
détriment du milieu do la pièce :
Li mestre et li juré doivent le drap
espaulé faire aporteren Chateleit.(E.BoiL.,
Liv. des mest., l' p., l, 34, Lespinasse et
Bonnardot.)
Nul ne pourra avoir drap espaulé, c'est
assavoir drap duquel la chaenne ne soit
aussi bonne ou meilleur comme les li-
sières. (1403, Ord., IX, 171.)
ESPAULERON, cspall., S. m., paleron :
Tous les bouchers d'.\utun vendant chair
de grosses bêtes a la halle devaient, la
veille de Noël, un espauleron de la valeur
de 14 deniers. (1433-39, Compt. Arch.mun.
Autun.)
Le gros du cors comprend les espaules
et espaulerons, les bras... (Dampmart.,
Merv. du monde, t" 58 v, éd. 1583.)
— Partie du harnois qui couvre le pale-
ron :
Espalleron Paleron, a pece of har-
nesse. (Palsgrave, Esclairc, p. 25, Génin.)
ESPAULEURE, -lire, s. f., épaule :
Si ot Vespaukure droite. (Jehan np.
Tdtm, Hist. de J. Ces., Ars. 3353, f»240=.)
— Déboîtement de ré|iaule :
Espaulure, as espaulemeut. a bursting,
or unjoynting of the slioulder. (Cotgu.)
Espaulure, ou desboitement d'espaule.
(DuEZ, Dict.-fr.-all. lat.)
ESP.vuLiER, espaullier, espauler, s. m.,
partie de l'armure qui défendait l'épaule :
Mien ensieot tant d'enlir n'ot
Fors la coife et les espaiilers.
(.Fergus, 4575, Mavlin.)
Une paire d'espauUers. (Pièce de 1437,
ap. BeauviUé, Doc. inéd. sur la Picardie.
IV, loi.)
— Pièce de bois servant d'épaulement :
Gosse Wendous doit mètre a se cous-
teuge .iiii. espaulers de kieverons de .xvi
pies. (Charte de 1248, ap. d'Herbomez^
Elude sur le dial. du Tournaisis, p. 39.)
— Bâton qu'on pose sur les épaules pour
porter les reliques :
Ung petit parement de soye rouge qui
sert sur Vespautier de boys sur quoy ou
mect les rL'liques quant on va en proces-
sion. (1488, Matrol. de S. Germ. l'Aux.
Arch. LL 782, f 71 r".) Espaullier. (Ib
f" 87 r°.) '
— Coussin sur lequel on appuie les
épaules quand on est couché :
Un espaullier ou oreillier de tafl'etax
(Un Partage mobil. en 1412, p. 31, S(-Gei-
main.)
Lits fouruis d'espauUers, traversins et
oreillers. (Nouv. Fabrique des excell.
Traits de vérité, p. U7, Bibl. elz.)
— Sorte de fichu, souvent mentionné
dans les inventaires de meubles du xv° s.,
de la mairie de Dijon, qui sont conservés
aux Archives de la Côte-d'Or.
ESPAULiERE, - aullierc, - aliere, s. f.,
partie de l'armure qui défendait l'épaule,
bande d'étoffe passant sur l'épaule :
Espalieres d'nn drap roié
Avoit entor Ini deslacié.
(Percev., ms. de Derne 113, f lOg'.)
Espaulieres d'nn drap roé.
(H., ms. Montpellier H 2i9, f 200''.)
Et doivent avoir lor chances de fer
chaucees, et lor espalieres vestues. (Assises
de Jérusalem, ch. 93, ap. Ste-Pal.)
.1. hauberc bon et bien trelîs
Li aporte et les fspanUeres
Kt braienl de soie et lasnieres.
(GiB. DE MoNTR., Viol , 2584, Michel.)
Espaullieres de coivre dorées. (Chron.ile
S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 15=.)
Mien ensiant, tant d'entir n'ot
Fors sa coiffe et ses e.tpauNierea.
(Fregus, p. 167, Michel.)
— Espalier:
Le jasmin... est fort recommandable
pour les berceaux, espaulieres, et ornement
du parterre. (Liebault, Mais, rtist., p. 294,
éd. 1597.)
A tels défauts sera suppléé par artifice,
bastissant une muraille du costé du sep-
tentrion, servant d'espauliere aux arbres,
afin de les tenir en abri. (0. de Serr., Th.
d'agric, VI, 26, éd. 1603.)
ESPAULIIER, voir ESPAULOIER.
ESPAULMER, VOir ESPAS.MF.R.
ESPAULOIER, - lier, - Hier, espaullier,
cspalliier, v. n., remuer les épaules :
Orguens va des bras braclioiant.
Des espaules pspauloiant.
(Reclus de Molieks, Miserere, \.t%. 3142, V 20"''.)
Le snrcil lieve et le menton
En faisant la roe de paon.
Des espanles espanliant.
(Decdilleville, Trois Pelerinnifies, V o9^, impr.
lastit.)
— Pratiquer la devination en étudiant
l'épaule d'un animal :
l.a dame a pris l'espaulle, qni monlt esloit c'.crgie;
Fie sot de la lune et de la géométrie.
Et del cors des cstoiles et de phylosofle ;
D'espalliter savoit trestote la maistrie.
A .1. cote! l'a rese, tant que l'ot atenrie;
Puis s'en vint al solel qui Inist et reflarabie,
Elle esgarde en l'espaulle et monlt s'i estudie.
(Citer, au cygne. II, 439, Hippeau.)
Dame, ce dist li qnens, iceste m'est contée,
Eapardiier saves, des ars estes parée.
Est ce voir, bêle dame, bêle bouche rosée ?
(Ib,, 429.)
ESPAULU, cspaullu, espallu, epaulu,
ailj., qui a de larges épaules :
Anques iert grans et espaulus.
(Ben., Traie, ms. Monlp., (" 3''.)
Moult par ert biaus, et eupaului.
(lo., ili,, Kicbel. 375, f» 78S.)
Anqaes ert grant et espautui.
(Id., ib., Ars. 3314, f 32''.)
Moll par iert bias et espalluz,
Toz jors ert richement vestuz.
(Id., ib., 5163, Joly.)
Les es;)OMZ!tz. les porteors de fo?. [Com-
ment, s, les Ps., Itichel. 963, p. 40'.)
Ele est granz, et lee, et corsne.
Et crasse, et grosse, et espaulue.
(De Dame Guile, ap. Jub., Jongl. et Trouv., p. 64 1
Et n'avons grande portraiture
Comme les geans espaulltis.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. ."^121, f 1 1 f^.)
Il est si grand, si es)
Si formé et si potelu.
Que a peine y pourroit il entrer.
(Farce de tlimin. Ane. Th. fr., II, 352.)
Et porte une face hideuse.
Un chef de serpens chevelu
Devant l'estoraac epauln.
(J.-A. DE Baif, Devis des Dieu.r, II.)
Epaulu appartient à la langue mo-
derne comme terme burlesque : il a été
employé par Scarron.
ESPAUME, voir ESPAME.
ESPAUMER, voir ESPASMER.
ESPAUMELR, S. m., mesureur k la
paume :
Pieron Yespaumeur, borjois de Tornai.
(Ch. de 1242, ap. d'Ilerbomez, Etude sur le
dial. du Tournaisis, p. 34.)
1. ESPAUMOIR, s. m. ?
Pour .iii. beniaus de croie mis en ladite
fontaine et en Vespaumoir, et nettyer.
(Compt. de 1366, 2" partie, n» 28, Arch.
mun. Valenciennes.)
Cf. ESPOMON ?
2. ESPAUMOIR, s. m., peut-être linge
pour les mains :
XXII espaumoirs, xiill touailles.... (1303,
Arch. K 37', pièce 2.)
ESPAUMON, voir EsPOMON.
ESPAUMURE, s. f., pâmoison :
Espaumure , s. f., évanouis-emenl.
S-svonyng, a disease. (Palsgrave, Es-
chaire., p. 278, Génin.)
ESPAUNE, voir ESP.\NE.
ESPAUOURIR, voir ESPAORIR.
ESP.VURIR, voir ESPAORIB.
ESPAUTRER, espiautrer, espaultrer, es-
peauUrer, espalrcir, espateir, verbe.
— Act., briser, écraser, fracasser, éven-
trer ;
Pou faut que ne te fais le cervel espautrer.
(le Livre Oger de Dannemarche, Mort Baudoainet,
Brit. Mas., Bibl. du Roi.n'^ 15 cl VI.)
Les ciervelles del ciefs oussy leur eipautroienl.
(Chev. au cygne, 26986. Ueill.)
Tiestes et pies et bras, ciervelles espautrerent.
(Ib.. 34795.)
Tonte la chervele illoeo li espaulra.
(Ba'td, de Seb., xiv, 473, Bocca.)
Maintes tiestes fendues, mainte panche espalee.
(Jeh. des Preis, Ge.ile de Liège, 1GÎ33, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
Et (ces) ventres espalreis dont issenl les boials,
(Id., ib., 34107.)
M'entente est que ne liniray
D'aler d'ane abaye en autre
A0n que ces moines e^pianlre.
(Miracle de Rostre Dame.de Robert lo dyable. p (>,
Soc. des antiq. de Norm.)
Puis rompirent et espautrerent toutes le
ESP
ESP
ESP
517
portes du Chastelel. {Trahison de France,
p. 138, Chron. belg.)
Helas ! Tricherie Ips fspfaullre
Et escorche de toules ii:irs.
Et le dyable, par ses fum ars.
Les tieot en sa suhjeclion.
(.Moralité de Charilé, Ane. Tli. fr., III, 368.)
Sy la cervelle en beau piquait
A ce malin on ne l'espaulre.
Elot Damermal, Livre de la dcablerie, f° 8*', éd.
1507.)
— Fig. :
Si donbte moult que ne m'espaulre
Chou qne j'ay en men coer celet
Longhement-
(Gilles li Moisis, li Lamenlalions, I, p. 3.1,
Kervyn.)
— RéQ., se briser:
Si frappa droit au lieu ou le capittaino
avoit commandé, entre la tour et la mu-
raille : si s'espautra la pierre en pouldre.
(WAVRiN,À?icft(eHtî. Chron. d'Englet., t. Il,
p. 130, Soc. del'H.de Fr.)
— Neutr., crever :
J'ay si graQtjoie que i'espaiilre
Tout de ris quant il m'en souvient.
{Miracles de Notre Dame, I, 1,116, G. Paris,)
— Espaulré , part, passé, fracassé,
rompu de fatigue, de coups :
La ot mainte cervelle sur le champ espantree.
(Cnv., Bertrand du Gueseliit, 1 k737, Chairière.)
Et eut la teste toute espautree. (Froiss.,
Chron., XVI, 114, Kerv.)
Courbatu, espauUré et froissé, teste,
nucque, dours, poictrine, braz et tout.
(Rab., 1. IV, ch. 14, éd. 1352.)
Rouchi, épautrer ou épotrer, écraser,
meurtrir. Les pus sont épotrés ; ie me
sus épolré les doigts. Le rouchi a encore
l'adjectif épolreux, celui qui écrase, qui
épolre.
ESPAuvYERs, S. iH. pi., coUectif d'é-
paves :
Tous espauvyers sont a la dame abbesse,
et doivent astre révélez a la dite abbesse,
eu toute la terre, dans .xxrv. heures, et
tous bournhons et eyssan, dans huit jours.
{Dénombr. de l'abb. de Baigne, ap. Duc,
Spirae.)
1. ESP.AVE, S. f. ?
Quant on la (la femelle du lièvre) quiert
et chiens crient, elle s'en va de Vespave
des chiens. (Gast. Feb-, Maz. 514, f° 15».)
2. ESPAVE, adj. et s. ni., dispersé ça
et là:
Les Lyepois... commencèrent a fortiffîer
la cité de Lyege, ou ils appelèrent venir
tous maulvaiz garnemens quy en avoient
este déboutiez et qui se leuoient espaves
par le pays, ou ilz povoieut le mieulz.
(Wavrin, Anch. Chron. d'Englet., II, 379,
Soc. de l'Hist. de Fr.)
— Syn. d'aubain :
Comme Jehan de Saint Pol se fust alez
csbatre avecques une femme espave venue
a S. Riquier en Poutieu. (1347, Arch. JJ
68, pièce 269.)
Espaves sont hommes et femmes nez
dehors le royaume de si loiugtains lieux,
que l'en ne peut ou royaume avoir con-
gnoissauce de leur uativitez; et quant ilz
sont demourans au royaume se pevent
estre ditz espaves. (Reg. de 1378, Richel. I.
.5991».)
Le procureur du roy dist... que en
Champaigne tous aubains et espavez sont
subgiez du rov. (1391, Grands jours de
Troyes, Arch. X'«9184, f» 10 r».)
ESPAVÉ, part, passé, effrayé :
Mais le cas dit au tavernier
Affîn qu'il n'en fenst eapavè.
(Martial, Vig. de Charl. VU, H iv, éd. U93.)
Bourg., Yonne, épave, troublé, effrayé.
ESPAVEE, s. f., droit d'épave, aubanité:
"Jehan Briet tient dudit de Beauval arrie-
fief du roy .i. fief contenant .viii. s. .VI.
d. de reconnoissance qui doit audit de
Beauval a .xxx. s. de relief, et par tous les
fiez dessus diz, ventes, reliefs, herbages,
forages, tonnelieu, corvées, loys, amendes,
espavee et toute justice. {Dénombr. des
baill. d'Am., Arch. P 137, f" 135 r°.)
ESPAVEGNIER, VOir ESPARVEIGNIER.
ESPAVERIR, \o\T ESPAORIR.
ESPAVETÉ, espavité, s. f., droit d'é-
pave, aubanité :
Ledit seigneur a toute justice et seigneu-
rie, confiscations, espavetez, bois, eàues,
molin et autres pluiseurs beaux drois,
auctoritez et prérogatives. (1507, Coût. ioc.
dit baill. d'Amiens] II, 230, Bouthors.)
Et par autre coustume en noblesce ne
gist espavité, qui est a entendre que les
nobles natifs et demourant es pays d'Alle-
magne, Brabant, Lorraine, Barrois ou ail-
leurs hors du royaume succèdent a leurs
parens décédez, soit qu'ils fussent demou-
rans audit royaume ou ailleurs, es biens
délaissez par leur trespas audit bailliage,
meubles ou immeubles, nobles ou rotu-
riers. {Coutume de Vitri, art. 72, Nouv.
Coût, gén., m, 318».)
ESPAVIGNEUS, VOir ESPARVEIGNEUS.
ESPAVisER, epavisser (s'), v. réfl.,
s'égarer, être épave :
Si nostre dit seigneur, ou son chaste-
lain de Hesdin, chassent ou fassent chasser
en ladite forest, les seigneurs ayant aucuns
bois ne peuvent chasser ou faire chasser
en leursdits bois, jusques a trois jours
après la chasse qui seroit faite en ladite
forest, afin que pendant ledit temps l'offi-
cier de ladite chastellenie rachasse les
bestes eu ladite forest, lesquelles au
moyen de ladite chasse, s'estoient et se
seraient espavisees, et allées esdits bois
voisins. (Coust. particul. de Hesdin,
concernant les droits, preem., etc., 16.)
Var., epavissees.
ESPAVITÉ, voir EsPAVETÉ.
ESP.AWIRER, voir ESPAOURER.
ESPE, voir AspE au Supplément.
ESPEAUDRE, VOlr ESPELRE.
ESPEAULTRER, VOir ESPAUTRER.
1. ESPEAiiTRE, - iautre, s. m., sorte
de métal :
Or, argent et espiaulre et vif argent.
(Dialog. fr.-flam., (" 8\ Michelaut.)
Si leur monstra, pour son amorse faire,
deux coffres garnis de vasselle d'espeaulre,
sophisticquos et contrefaictes. (.Moli.net,
Chron., ch. cclxi, Buchon.)
2. ESPEAUTRE (s'), V. réfl., exprime
l'idée de soutenir la lutti' dans l'ex. sui-
vant, où il est écrit d'une manière bizarre
pour la rime :
Il forent les derrains de Bretajine a yessir.
Et tant qne fut pouer a eux de s'agencir.
Si tinrent bon, mais qnand ne porent plus s'es-
[peautrex.
Tôt navres et recreus ils suivirent les autres.
{Les Cheval, ùannerels, Pièc. rcl. à l'Hist. de Fr. ,
XII, 443.)
ESPEC, voir EsroiT.
ESPECE, - ecie, - esse, - esce, - eche, -
j/ece, - ice, s. f., épice, aromate :
Boines espesses et claré et vins vies.
(Les Loh., Ricliel. 4988, f" 183 v".)
Especie n'a tant bono en terre.
Qu'un ne l'i tniist. s'un l'i vait qnerre.
(Brut, ms. Munich, 33i:i, Vollm.)
Le vin et les espesses va l'osle demandant.
(Cliev. au cygne, 4344, Reiff.)
N'i a si savoureuse espèce
A Monpellier n'en toule Grèce.
(G. DE Coiscr, Mir., ms. Soiss., f 10 1''.)
Cis gardins qui fruit aporte et espesces.
{Serm.duxiii' s., ms. Mout-Cassin, f» 103''.)
Laiens avoit itels odors
Et des espèces et des Hors,
Que cil qui s'estoit laiens mis
Cuidoil qu'il fnst en paradis.
(Uen. de Beaujed, li Biaus Desconneiis, 4243,
Hippeau.)
Le vin a fait mander et espèces grarament.
Et puis si en ont beu environneeraent.
(CGy.,du Guesclin, 1668, Charrière.)
Les espyeces et vin pour fere la collation.
(G. DE Sevtuhiers, Mitn. adm., ap. Fer-
roul-Montgaillard , Hist. de l'ab. de S.
Claude, 11,288.)
Pour pommes et espeches dont on a fail
troine au quaresme. (1529, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Objet en général :
Quant a la royne elle fit brusler tous les
habillemens, meubles de soye et autres
espèces servans a l'enfant. (Fauchet, Antiq.
gaul., 1. IV, ch. 4, éd. 1610.)
— Apparence :
Hz ne sueffrent entrer en leur cité nue
qui mendiast souz espèce de religion.
(Oresme, Polit., VII, 19, Richel. 125.)
Sur mon fîiron a yrant liesse,
En i-egartlant la doulce e.'ipesse.
Ton hnmblesse.
Ta simplesse.
(Greban, Mist. de ta Pass., 2T0S8, G. Paris.)
ESPECEFiEEMENT, - fiemeul, especifie-
ment, adv., par espèce, spécialement, sépa-
rément, en particulier :
Toutes les choses si comme dessus sont
escriptes especelieement, a lui baillées fran-
chement. (1309, Chart. de Ph. le Bel, Ri-
chel. 1.9785, P 85 r»; Arch. JJ 41, f» 69 v»)
C'est assavoir les renies que nostre sire
le roy avoit a Puchay si comme dessouz
sunt singulièrement eiespecî/temeiilballiees.
(1311, Arch. JJ 40, l'>9S i"./
Specificative, especeliemcnt. {(jIoss. de
CoHches.)
518
ESP
ESP
ESP
ESPECEFiEMENT, sper.i/îemant, s. m.,
spéciflcation :
Li declaracions et li specifiemanz. (24 avril
1290, Arch. mun. Besançon.)
ESPECER, V. a., embaumer avec des
épices :
Et le commanda par ses médecins em-
basmer et especer de aromas. (FosSETIER,
Chron. Marg., ms. Brux., I, f° 07 t\)
ESPECERiE, espess., s. f., herbe odo-
rante, aromate :
Et fu (sou corpsi atournes d'espesseries
aromatiques. (B/6. hisl., Maz. 532. f° 27=.)
Aroit ses pourveance? de iîer, d'achier,
de chires, d'espesseries. {Fnoiss., Chron., 'S.,
26S, Kerv.)
ESPECHE, voir Espèce.
ESPECiAL, espescial, adj., puissant:
L'ostcsse commanda a Pieu Vesprrial.
(n. Capet, 5S31, A. P.)
Vous estes li plus especial de mon con-
seil et cil ou le plus je m'affie et arreste.
(Feoiss., Chron., VI, 197, Luce.)
Manda tantost nionsigneur Jehan Chan-
dos et monsigneur Tbumas de Felleton,
les deus plus especiaiilx de son conseil.
(ID., !6.. VI, 197, Luce.)
Empereurs, roys el dncs, princes en gênerai.
Faites comme Hercules, le très especial.
(0. DE L* Marche, Mém., II, 4, Michand.)
— Intime :
Parmi en moi se partira
Mes cners qnanl si fait partira
Li mors nos amoors très loiaas,
Vierluenses. espeaciaus.
(Jeh. de le Mote. /( Regrel Giiill., 2432, Scheler.)
— Epicé :
L'en donna a l'entonr du bruvage espe-
cial a boire. {Perceforest, vol. V, cb. 16,
éd. 1528.)
A ce mangier parla moult la pucelle Ca-
praise au gentil chevalier de parolles amou-
reuses, et fort le pressa a boire des bru-
vages especiauLv pour le attraire et esmou-
voir. {Ib., ch. 17)
— Par especial, surtout :
Qu'il te garde et deffende de tous maulx,
par especial de mourir en pechié mortel.
(.loiNV., ap. Burguy, Grammaire, II, 375.)
— En especial, grandement :
Peu de chose en especial
Reconforte le coer d'amant.
(Froiss , Espin. amour., 3056. Soheler.l
ESPECI.\LITÉ, voir ESPECIALTÉ.
ESPECiALTÉ, - atilti!, - auté, - alleté,
- alité, espic, epic, spec, s. f., distinction,
estime, affection particulière, intimité :
Largesce fet especiaitlé,
Especiaulr fet amisté.
(Pierre d'Abersun, le Secré de .secrez, Richel.
25iOT. f° 1"T.)
Tuit cil furent mis en la bataille le roy,
par moult grant especialté, pour son corps
garder, pour leur grant loiaulé. (Grand
Chron. de France, des gestes le roy Phe-
lippe Dieudonné, m, 11, P. Paris.)
Et si baillifz ou serjantz eslire devez, ne
élisez raye par espectallé. ne par parenté,
ne nul s'il ne soit de bon renoun. (Tr.
d'Econom. r«r. du xiii» s., c. 4, Lacour.)
Quant elle est fête par grant amour et
par grant espeeiaulé. (Serm. lat.-fr., \i\° s.,
ms. de Salis, f°46r».)
Qu'il avoit deservi l'amour et espe-
eiaulé de son oncle par ribaudie. (J. DE
Salisb., Policral., Richel. 24287, f'Oo^)
Specialitas, epiciauté. (Gloss. de Conches.)
Et li fu dit en grant especialité et déli-
bération de conseil; (Froiss., Chron., VI,
177, Luce.)
Une autre grâce que Dieu donna jadis a
noz pères anciens, par grant especiauUé, a
ce roy. (Crist. de Pizan, Livre des fais et
bonnes meurs du sage roy Charles Y, i" p.,
ch. 15. -Michaud.)
Desquelle? nouvelles on fit grant espe-
ciallele. (J. Aubrion, Journ., an 149S, Lar-
chey.)
Croy que je fais pins de spea'aullé
De ton aray. que d'une prelature.
(1. Boccnrr, Ep. fam.. lxïi, éd. 1345.)
Et pour sa souvenance il ne nous laissa
que son chapeau de cardinal, que nous
gardons par grande speciautê. (Brant.,
Capit. fr., Franc. I,Bibl. elz.)
— Chose particulièrement remarquable:
Il achepla d'un orfèvre une très belle
coupe d'argent doré, comme pour un
chef d'œuvre et grand speciautê, la mieux
eslabouree, gravée et sigillée qu'il estoit
possible de voir. (Ur.ant., Dam. gai., l"
dise, Buclion.)
— Caractère distlnctif :
Car le vis especinntè
Porte de la bianté parfaite.
(Chr. de Pizas. Liv. du chemin de long eslade,
5502. Ptischel.)
— Terme de féodalité, district :
Et est ledit fief es especialites de Beau-
voisins. (1401, Dénombr. du baill. de Caux,
Arch. P303, f» 49 v».)
— Renonciation spéciale :
General renunciation non valoir se 1'
espiciaulé ne devance. (1379, Arch. P 1391,
cote 589.)
EnNorm., arr. de Valognes, et dans le
Bessin, on emploie la locut. par espmauté,
pour signifier à cause de sa beauté, à cause
de sa rareté.
ESPECiAUTÉ, voir Especialté.
ESPECiE, voir Espèce.
1. ESPECiER, especer, espicher,\. a., cou-
per en pièces, mettre en pièces, dépecer :
D'un fier de lance l'alerent especer (le boteriel)
Et ensus d'yaus de grans pieres ruer.
(Les Loh., Richel. 4988, f° 209 r°.)
As pluisors flst sakier les dens,
Et les autres fist especer,
Sakier les iens, les puins colper.
(Rou, Richel. 375, f° 220'.)
Toi lor esc.uï font freindre el especier.
(Alesehans, 3446, ap. Jonck., Guill. d'Or.)
Il especoient les vaiseauz et espandoient
lo vin. {Slir. N.-D., Richel. 818, f° 24'.)
(}aant totes les autres ymages
Furetit especeies et arses,
A celé prendre sont venu ;
Armées lor mains ont tendu
Por li prendre et por especer.
(Ib., f" 68^)
Li oisiaus s'esloigne volontiers de la ou
l'en li a espiché son ni. (Laurent, Somme,
Milan, Bibl. Ambr., f» 59*.)
— Especié, part, passé, mis en pièces :
Cils fu trop lâches et sucies.
Fraisies. vais et tous espichiez.
{De la Dame gui aieine demandoit, 245, Montai-
glon, Fabl., I, 346.)
Forésien, épecier.
ESPECiEUTÉ, s. f., district :
Un quint de fief de haubert situé et
assiz ou hamel Hunocourt et es parties
d'environ qui sont des especieutes de
Beauvoisis. (1399. Dénombr. du Baill. de
Caux, Arch. P 303, f" 41 r».)
Cf. Especialté.
BSPECiFicEMEXT, spcc, adv.. Spéciale-
ment, séparément, en particulier :
Si comme les choses sont escriptes et
specificement a lui baillées. (1310, Arch. JJ
47, f° 23 r».)
Pour ce que la deposicion de chascun
des tesmoins n'estoit pas especificemenl
escriptes. (1323, Arch. .IJ 61, f 162 r°.)
ESPECiiER, V. a., purger des péchés :
or poes bien et croire et dire
Que grains paines souffri li sire.
Et que il fu especiies.
Et esmeres el espurgies.
(Vie S. Greg.. Ars. 332", r" 167''.)
ESPECQUE, voir ESPOIT.
ESPECTATioN, cxp., S. f., expcctative ;
Et donna nomination au roy sur tous les
collèges cathedraulx et autres collegiaulx;
et fut en chacun collège deux prouvendes
d'eocpectation. (Froiss., Chron., Richel.
2646, f» 18''.)
— Charge donnée en expectative :
Et furent toutes expcctations retardées
qui en devant avoyent esté données et
faittes. (Froiss., Chron.. Richel. 2646,
f" 18*.)
ESPECTER, expecter, - etter, verbe.
— Aet.. attendre :
Lo mont après a Sarne sallirent, et
espectoient que lor anemis venissent. (Aimé,
Yst. de li Norm., II, 36, Cbampollion.)
Seigneur très débonnaire, les voicy.
Qui sont Tostre donlce mercy
Et vostre clémence expeclans.
{.Sel. des Apost., vol. I, f° 14'2». éd. i;i37.)
— Réfl. :
Non ne expetta jusque a lo jor sequent.
(Almé, Yst. de li Norm., II, 44, Cbampol-
lion.)
— Neutr. :
Il vous fault expecter icy ung peu. (Pals-
grave, Esclairc, p. o42, (Jénin.)
ESPECULER, V. a., obscrver, cherche
à pénétrer ;
En regardant, avisant et especulant celc
science. (Li Ars d'amour, II, 29, Petit.)
Dame, en vérité de ce nom Entende-
ment, qui mesmes le suis, i'especule les
choses célestes ; et conçoy par grâce ce
que par sentimens je rie puis attaindre.
ESP
(G.Chastell., VerM mal prise, p. 527, Bu-
chon.)
ESPEE, s. 1., partie d'une échelle ou
d'une charrette :
Esquielles de saiich toutes d'espees.
(1479, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Esquielles d'espees pour les quarfours.
Huit espees crombes livrées par un char-
ron pour carettes. (1541, ib.)
l fresne dont on a fait espees pour es-
quielles a porter aux feux de mesquief.
(XVP s., Lille, ib.)
Cf. ESPEETE 2.
1. ESPEER, - eier, - aer, v. a., percer
d'un coup d'épée :
Si pié sont contre mont, sa teste est avalée.
Un deables i fert, parmi Va espatr.
(Herman, Bible, nis. Orléans 3-4''", f° 8''.)
Par les gros des cors les espi'it'iit
Des glaives d'acer reluisaoz.
(Ben-., D. de .A'crm., M, -28767, Michel.)
El lit sui mis sur les broches,
Snr mei mettent plams e roches ;
lloces sui si espeez,
Qne mun cors tant percet veez.
(S Brandan. 136e, Michel.)
Tôt troi tles escoflles) sont espeé comme haste em-
[brochie.
(Conq. ie Jéns., 1291, Hippean.)
Cuers d'anemis et foie espee.
Et tranche hanbers et hyames.
'■Chans., ap. Scheler, Trmai. belg., p. 180.)
Wall., spii, briser, rompre.
2. ESPEKR, S. in., celui qui fabrique
ou vend des épées :
Espeer, qui vent les espees, spatarius,
vel qui facit spatas. (Gloss. lat.-galL, Ri-
ehel. 1. 7684.)
ESPEESCHEMENT, VOlf ESPECHEMENT.
1. ESPEETE, espoete, s. f., plume des
ailes appelée maintenant couteau :
Les pairons, ce sont les .ii. pennes des
eles que li plusor apelent espeeles. (Bbux.
Lat., Très., p. 199, Chabaille.) Var. : es-
poetes.
2. ESPEETE, - ette, s. î., partie d'une
charrette :
Les herbraçons et espeeltes des carettes,
huit basions de devant ausd. carrettes.
(1541, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Cf. ESPEE.
ESPEEURER, VOif ESPAOnRER.
ESPEGLAiRE, spegUiire, speghelaire,
spequelare, spieglaire, sprecqlaire, s. in.,
sorte d'aromate :
Que aucuns cbieriers ne cbierieres de
ceste ville ne mette point de sieu, poit, ne
spequelare en ouvrase de chire ne autre
chose qui puisse empirier le chire. (1442,
Lille, ap. LaFons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Speghelaire a .ii. s. la livre. (Ib.)
Spieglaire. (Ib.)
Une livre et demie de sprecglaires.
(1490, Béthune, ib.)
ESP
Au plombier pour du speglaire, .xil. d. t.
(1572, S. -Orner, ib.)
Encens et espeglaire. (Compt. de S. Ber-
lin, 1586, Béthune.)
On le trouve encore auxvii" s. dans des
textes du Nord :
Encens, espeglaire. (Béthune, 1624.)
ESPEICEMENT, VOÏr ESPESSEMENT.
ESPEICHEMENT, VOÏr ESPESCHE.MENT.
ESPEiGNÉ, adj., qui n'est pas peigné,
pris au fîg. :
Il vient bien de bon vin dn fonds d'an laid ton-
[neau,
Qui est tout espeigné, tout pertnisé, tont sale.
(Lasphrise, laNouv.rragic.kae.th. fr., VII, 474.)
ESPEILLON, S. m.î
Que de tout cest grain c'on menoit en se
grange ke li paille et li estrains et li
gruins et li espeillon ■ en estoient sien.
(Juill. 1241, N.-D. de Cambrai,Arch. Nord.)
ESPEiNDRE, V. a., Bxpier :
Puis li a dit : Vostre estoltie
Nos damage, mes ce saçois.
Si dorment Vespeinsterois
Qne l'arme i luisserois el ventre.
(Ben., Troies, Richel. 375, f° 90'.)
Cf. ESPENER.
ESPEINÉ, voir ESPAINÉ.
ESPEINGNOIS, voir ESPANOIS.
ESPEiR, voir Espoir.
EsPEissE, voir Espoisse.
ESPEISSECE, voir ESPESSECE.
ESPEISSIER, voir ESPESSIER.
ESPELÉ, adj., sans poil :
Soris petites espelees
Que li communs us de parler
Seult chauve soris apeler.
(Fabl. d'Ov.. Ars. o069, f -iS''.)
ESPELEMENT, S. m., actioii d'épeler :
Espelement des syllabes. (R. Est., Pet.
Dict. fr.-lat.)
ESPELER, espeller, espieler, eppeler, v. a.,
appeler :
La grange de Vars que on espelle la Bo-
verie. ^1366, Moreau 873, f» 214 r°, Richel.)
Ne riens que nous desagree
N'avons, poor ce qn'assevi
Sommes de mercy.
Qu'est souffisance eppelee.
(Agnes de Nav., Bail., p. 28, Tarbé.)
— Expliquer :
Cil espelout le sunge.
(ijoa, 2« p , 235, Andresen.)
El baille lur les briefs. et les raoz lur espele.
(Tu. DE Kent, Geste d'Alis., Richel. 24364,
I" 31 V».)
Or aves la manière oie
De celle amor qui ne loist mie,
Or vaurai apries espieler
Ke on doit ami apieler.
(Jacq. d'Am., Rem. d'am., ms. Dresde, 173,
Korting.)
ESPELETER, Voir ESPLOITIER.
ESP
519
ESPELEUR, espeWeur, s. m,, celui qui
épelle :
Celestienne orthographie
Ou le bon espelleur se fie.
(Chr. de Pis., Poés., liichel. 604, f» 208 r°.)
1. ESPELiu, -ellir, espielir, v. a., expli-
quer, découvrir :
Et quant la cartre levisa
Et espieli et devisa.
(Mousk., Ctiron., 400O, Ileiff.)
Et ton songe Vespieliroit.
(Sept Sages, 3367, Keller.)
Li Egyptien sont si sage que il espelis-
sent les songes. (Hist. du bon ron Alix.
Brit. Mus., Reg. 19. D. 1, f» 3«.)
Or fu bien espellis li songes que cil em-
pereres songa une nuit. (Hist. de la terre
s., ms. S. -Orner 722, f» 73=.)
Tantost sorent et entendirent li frère la
vertu et la hautece de la vision que Joseph
lor ot contée, et qu'il auroit poesté sor
eaus et segnorie, mes n'en dislrent mot a
Joseph ne sa vision ne li espelirent. lEslo-
ries Bogier, Richel. 20125, f» 57''.)
Por tint ilh Tons doit esire clerement espelit.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 13278, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
2. ESPELiR, espellir, expellir, epelir.
V. a., chasser, faire sortir :
Chassez dahors et expellis.
(Guilloche, Proph. de Cti. Mil, p. 38, La
Grange.)
Symon Magus, persécuteur de l'esglise,
lequel a leur puissance ilz doibvent ea;pe/-
lir. (Ferget, Mirouer de la vie hum.,
S" 156 V», éd. 1482.)
— Faire éclore :
Si la poule devient maigre, pour espellir
ses poulets, et la chienne souffre en pro.
duisant ses petits. (Palissy, Becepte, Cap.)
Epelir, eclorre en couvant. Les oyseaux
epelissenl leurs œufs en couvant. (Monet
Parallèle, Rouen 1632.)
ESPELissANCE, S. f., explication :
Ne vos esmaies mie, mes dites moi et
contes ce que vos veistes. A nostre segnor
en soit li entreprelatious et li espelissance.
[Estories Rogier, Richel. 20125, f" 65».)
ESPELONCHE, - urtce, spelonque, spe-
louclie, spelunche, spelunque, spelence, s. f.,
caverne ;
La spelonque, spelonche, espelonche, espe-
lunce, spele7ice. (Brun. Lat., Très., p. 62.
var., Chabaille.) » r ,
Le celé des spelunches. (Aretin, Gen
p. 25, éd. 1542.) '
0 Paris qui n'es plus Paris, mais une
spelunque de bestes farouches. iSat. Me-
nippée, p. 126, Labitte.)
ESPELiiE, espialre, espeaudre, v. a.
expliquer, faire entendre, signiûer :
En son poing lient sa chartre li Deu sers
Ou ad escrit Ireslol le son convers :
Eufemiens volt saveir qued espelt.
(.iteiis, st. 70'-', si" s., G. Paris.)
Ensa escrit trcsloiit le sien couvers,
Eufemiens veut savoir k'ele esoialt.
Ulexis, 1048, Richel. 12471.)
Sains Innocens quant ot la cartre overle
Et vit les letres qne li sains honi ot fêles,
Ains li escape que le penst cs;)ia/rc.
(///., 1097.)
520
ESP
ESP
ESP
Qa'espelt que tu es si dehaitez et si en-
megriz? (Rois, p. 162, Ler. de Lincy.) Impr.,
que spelt.
Qa'esl ceo na'eRpeaul, que scjneDe?
(Ben., D. de Horm., I, 1323, Michel.)
Si cum Rous retrait ses visions e cum
il prie que qui rien i savera qu'il h es-
peauge. (Id., ib., Sommaire, 1. II, p. 132.)
Qui rien i pnrra aparceivre,
Senz raei faiiser et senz deceivre,
Si qne veraiemenl me ilient
Qne espeaul e qne signeDe,
Mnlt H dnrrai, s'il veolt, del mien,
E toz jonert mais de mei bien.
(ID., ib., II, mi.)
Qar il ne sCTcnl mie les riches vers noviax
Ne la chançnn rimee que Dst Jehan Bordiax,
Tôt si com li droiz contes l'an fii diz et rspia.i;
Dont ancor est l'cstoire a Saiot Faron a Miai.
(J. Bon., Sa.r.. Il, Michel.)
Li rois Lohons de Frise csgarde le seel.
Puis le commande a lire .1 sien clerc Odinel ;
Et cil brise la cire et desploio la pel :
Sire, ce dist liciers, s'a droit le tous espel,
La royne de Frise, suer Berart le danzel,
L'empeiere de Romme salue de nouvel.
(Id., ib., Lxxvii.)
Sire, mes songes est espiam.
(Id., li Jus de Piicholai, Tb. fr. au m. à., p. 203.
Gardez, gardez qne cist viens mondes
A lui amer ne vos rapiant.
L'amor du monde mort espiaut
Et mort perpétuel engendre.
(G. DE CoiNCi, Clia.^leé asnonn., Richel. '23111,
f» 280''.)
Dist li qu'il a songié : Sire, or le mV
(C/i. d'Anlioche, I, 216, P. Paris.)
Dist li saiges : Jel l'rapiaarat
Qne ja de rieus n'en mentirai.
(Sept Sages, 3450, Keller.)
Âpres lur mort nne comète.
Une estoille, dont li prophète
Et li bon astroDOmien
Sievent q'espeaul mal ou bien.
Se demostra el firmament.
(G. Gaimar, Chron., ap. F. Michel, Ch. angl.-n.,
1. 1, p. 2.) Imprimé : espeaiU.
L'en ne puet espeaudre par nule consti-
tution qu'eu entent quant demeure est fête.
(Digestes, ms. Montpellier H 47, f" 272''.)
James ne sares Ue la joie espiaut cant
liom abite a lame. {Li Contes dou Roi Flore
et de la Bielle Jehane, Nouv. fr. du xili' s.,
p. 103.)
Cens qai sevent qn'espiaul amie.
(.Le Lai du Conseil, p. 112, Michel.)
Mes en tus le vuchsaf, si m'ait saint Gabriel,
Ki vint Deu nuncier, cum li livres espel.
(Honi, il4i, Michel.)
— InQn. pris subst., explication :
Avant que nos vegnons a ïespeaudre des
paroles de l'edit au prêteur. {Ùigestes, m s.
Montpellier H 47, f 1S^^)
ESPELUE, s. f., étincelle;
Certain jour nne e^pelue
Jaillit près de sa chair nue.
(Des Accords, Touches, l" 42'', éd. 1662.)
Bas-Valais, Vionnaz, épéliiva, étincelle.
ESPELUXCK, voir ESPELONCHE.
ESPENDABLE, VOir ESPANDABLE.
ESPENDEMANT, VOir ESPANDEMKNT.
ESPENDEUR, VOlr ESPANDEOR.
ESPENDICE, - isse, - ise, - ixe, espand.,
s. f., dépendance :
Ou finase d'Otranges et ens espendises.
(1282, Primat, de Nancy, G S48, Arcli.
Meurthe.)
Ne es espandices. (Mardi av. divis. des
apôt. 1295, Ch. de l'offic. de Toul, Arch.
Mos.)
Es espandises. (Même charte dans le
Cart. de Ste Gloss. de Metz, Richel. 1.
10024, f» 44 v°.)
Qu'il ait le quart en toute la ville de
Verey et en toutes les espandixes et appar-
tenances d'icelle. {Ch. de 1408, Lorraine,
Cabinet Labri.)
ESPENDis, espandis, esppentis, erpentiz,
s. m., appentis :
A Huet Lienuart de sa vigne dou carre-
four .1111. d., item de sou erpentiz .m. d.
(I3S8, Rôle de contribut-, Arch. de So-
lesmes.)
Sus Vesppentis de dessus la rue. (139S,
Arch. M.M 31, f° 206 r°.)
Couvertures pour ung espandis. (1563,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ESPENDOUERE, S. f., sorte de fourche :
Le suppliant la frappa par le costé au
travers des flans d'une espendouere de bois
dont il chargeoit le fumier. (1403, Arch.
J.1 160, pièce 91.)
1. ESPEXDRE, - andre, verbe.
— Neutr., dépendre :
Tout lou rcsege ki espanl. (Mars 1296,
Cath. de Metz, Huloup, Arch. Mos.)
— Réfl., dans le même sens :
Droons tint les sept ans la grant duchié d'Ardaine
Auquel duchié s'espant et toute la Lorraine.
(Gîr. de Ross., "03, Mignard.)
2. ESPENDRE, spendre, v. a., dépenser :
BijBD aves feil, dist Gueines, or vons donray da
[spendre
Seiong cbe aves meri...
(Prise de Pamp., 2871, MassaGa.)
— Employer :
Us ont (les habitans de Carajan) monoie
en tel mainere con je voz dirai, car ils es-
pendent porcelaine blance, celle qe se
trovent en la mer, et qe se raetent au cuel
des chienz et vailent les quatre vingt por-
celaines un saie d'arjent qe sunt deux
venesians gros. (tic. de Mare Pol, ch.
cxvin, Roux.)
ESPENEin, voir Espenoir.
ESPENEissEMENT, S. m., expiation :
11 perdoient le remembrement des coses
qui estoient avenues, que espeneissement
raemplist ce qui defailloit des tormeus.
{Bible, Richel. 901, f» 24''.)
ESPENi, part, passé, impuni :
Ne doit pas remanoir espeni. (P. de Fon-
taine, COHS., cb. xxxj, Marnier.)
ESPENiEu, V. a., expier:
Li povre, li mendi poent aveir fiance par
l'essample de Ladre ke lur péchez soient
vengé et espenié d'une partie en cest siècle.
(Maurice, Serm., ms. Flor.,Laur.,conventi
soppressi 99, f" 37=.)
Cf. EsPENom.
ESPENiR, voir Espenoib.
1. ESPENNE, S. f., épingle :
Ung cent de fortes espennes ponratachiev
les pris des histoires et blasons. (1470,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms, Bibl. Amiens.)
2. ESPENNE, voir Espane.
ESPENNiER, S. m., ouvrier qui travaille
le fil de métal, treillagcur :
Jehan Le Cat povre homme espennier en
nostre ville de Tournay. (14b9, Arch. .T.l
189, pièce 361.) Ducange. suivi par les édi-
teurs de Ste-Palayp, écrit espenuier.
Un espennier fait ung cassis de fil d'a-
caire. (looi, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Cf. ESPENNE.
ESPENNIU, voir ESPANIR.
ESPENOIR, - eir, - ir, espan., espann.,
î empenir, verbe.
j — Act., expier, amender, racheter :
Ta penttanse i pnez bien espannir.
(Girierl, frag., Arch. Aube.)
' Ja n'iert si gentil[z] bom qu'il ne face hnnir,
U en fen n en fnrche le mal espaneir.
(Hou, 2° p., 1204, Andresen.)
Les péchiez que faiz ai voidreie espaneir.
(ib., 1122.)
Asses avons espenei
Que li Saisne passent parci.
(Id., Brul, 9721, Ler. de Lincy.)
Ja Deus joie ne lor an dont
Ne lor péchiez espanoir.
(Ben., Troie, Ars. 3314, r83''.)
Ainz qne mais od vos me despoil
l.e vos ferai cher espanir.
(Id., d. de Sorm., Il, 7243, Michel.)
Si mal n'angoisse ne ahan
Lor faiz a tort, mau le feras.
Chèrement Vespanoiras.
(Id., t*.. H, 23044.)
E ce qne li perent forfirent
Li fiz après espanoirenl.
(Id., ib., II, 31803.)
Et quant ne se velt repentir.
De ses péchiez espeneir.
(Perceval, ms. Montpellier H 249, V 180''.)
Par mes péchiez espenir.
(Marie, Purg. de SI Patrice, Richel. 23407.
fo 107''.)
Cil qui au deable serviront
Einz en la fin Vespenirunt.
(Gerv., Best., Bril. Mus. add. 28260, f» OB'".)
S'aucuns est atains de faus sairement ou
de foi mentie envers son juré, il Vespenira
par le los de le commune et par devant le
jirevost et par devant les eskievins. (1209,
Charte de commune donnée par Ph. Aug.,
ap. A.Thierry, iUo;i. de l'Iiist. dit Tiers Etal,
I, 183.)
Et lor m&Sàiz espenei:isent .
(G. de Coikci, ifir. de N.-D., ms. Bruj., f"> 161".)
Bien doit espeneir forfet
Cil qui a escient le fet.
(rie des Pères, Richel. 23111, f 00''.)
Jou ai vestn le haire a mon costé.
Et par desenre le bauberc endossé.
Por espanir çon que j'ai mesfait Dé.
illuon de Bord., 3090, A. P.)
-Vins lor douent li pecheor
Por espenir lor péchiez.
(Poime aUéj., Brit. Mus. add. 13606, f 14'.)
,SP
ESP
ESP
o21
Qnar monlt avoil esté Rrevps
Par HastonI et par Desiier,
K'il ot fait eo France envoier.
Et moinne en clostre l'avoit fet.
Ponr espaneir ses meiïot.
(MouSK., Chron., 1241. Reiff.)
I revenront maint pèlerin,
Poar lenr pecies espaneir.
(Id., ib.. 4701.)
Por les peciiiez espeiiejr.
(HcouES DE BER2I, Bil'le, Brit. Mas. add. loGOd,
Di, di avant, mn] es bailli,
Ja n'jeres mes espeneift,
(Renan, «85"5, Martin.)
Or di avant, mar »s bailliz,
Ne sera mes espeneiz.
(W., 28507 Méon.)
Oil, par foi, dist li prieos.
A la porte est moult covorlens
One il 0 nos penist viertir
Et ses ;îrans per.liies eypunir.
(Coitronn. Renan, 1167, Marlin.i
E Dieus ! la penitance seroit bone en la vie,
Qoar qui saoroit ranjioisse, la do!or, la haschie
Qu'il covient soCrir l'ame ainz que soit espenie,
James de ppcbié fere ne ]i p^nrolt envie.
(Chante Pleure, Ricbel. 837, f* 336».)
... Il volt espeneir
Son peclié e sa forfaiture.
{Vie da pape Grég., p. 87, Lnzarche.)
Ce quia loil seroit espenei par juspmpnt,
volons DOS qui soil venchié par b.inie. (P.
DE Fontaines, Conseil, p. 374. Marnier.)
Se li crieurs mesprent es choses de leur
niestier, le prevost des marchanz le let
mètre el cep tant qu'il ait le nieffet bien
espeni, se ce n'est de larrecin ou des
choses desus dites que le roi connoist.
(Est. Boil., Liv. des mest., 1" p., v, 16,
Lespinasse et Bonnardot.)
Encor ne sont mie espanoi nostre pechié.
(G. DE Tyr, 1, XI, Hist. des crois.)
Par le jeuuer espaneisons nos noz pei-
chiez. (Maurice, Serm., Richel. 24838,'
{' 28 r».)
Cette semaine peneuse qui est appelée
peneuse por co que li crestien i espeneisenl
plus lor pecies qu'en un autre tans. (Id.,
t6.,RicheU33i4, f° 31 v.)
[Geste semaine] est apelee penuse pur
ço ke li pécheur epenissent plus lur péchez
k'en un(e) altre tens. (Id., ib., nis. Flor.
Laur., conventi soppressi 99, 1" 2.5'.)
Porta et espenei noz pecchez. (Id., ib.,
ms. Oxf., Bodl. Douce 270, f» 46 r".)
Se por ses péchiez non espanoir. (Li
Purgatoire saint Patrice. Richel. 423,
f» 35'.)
Que ce je mil ans vivoie,
Empenir je ne poroie
Les manlz qne j'ai fait en mi.
(Adbertins d'Aves.ne';, Cham.. ap. Dinanx, Trouv.
brab., p. 50.)
Dont espanisse ses pecies.
(JiCQ. d'Am., Art d'Am., ms. Dresde, 1821,
Kôrting.)
Le darrain qnadrain si estnet
Payer quant espenoijra
Les péchez qu'elle de terre ha.
(M.ICÉ DE LA Charité, Btl>le, Richel. 401,
P 140^)
Espenir seon péché. {Chron. d'Angl.,
ms. Barberini, f° 43 t°.)
Li cors ne puet faire le voiafro d'oultre
mer ne aler au Saint Sépulcre ne espanir
mes pechies. (Froiss., Chron., I, 289, ms.
Rome, f» 23 v.)
— Réfl., payer une chose, en être puni :
E por la crierame que j'en ai
Que içe m'ent espanoimi.
(Ben., D. de Nonii., II, 24379, Michel.)
— Neutr., faire pénitence ;
Sire, dist il, j'ai a non Alessis,
Uns pecieres hom, se voel espeneir.
(Aleiis. 554. Richel. 12471. .^
Toz tens puis, tant qu'ele vesqnit.
En irel lue espeneit.
(Vie du pape Grég., ^. 116, Lnzarche.)
— Act., faire payer un tort à, punir:
GlîILlO«.
Car bien sai. s'onques le connai.
Que s'ele vous i savoit hni.
Que demain iroit sans respit.
Ad.vns.
Et savps vous que ie ferai 1
Pour li espanir mêlerai
De le mouslarde seur men v...
(A. DE laHalle, liJus Adan. p. 298, Conssemaker.)
ESPENRE, voir ESPIIENDRE.
ESPENs, - ans, s. m., pensée, souci :
Erec responl qu'il a a faire
Moult longe voie et pranl jornee :
Por çou a sa voie atornee.
Car monlt eu fu en prunt espens.
fCHBEST., Erec. el En., Rirhel. 375, f 288'.)
Et vous resoiez en espens
De porvoir mi sépulture.
(lo.,aigel, Itichel. 1120, f» 52''.)
Et li leons ol tant de sens
Qu'il veilla et fu en espens
Du cheval jranier qui paissoit.
(Id., Yvain, Richel. 1433. i' 91 r".)
Pou se dormi et poi se jnt
Kn son lit por le ffrant espens
Qu'il avoit a Deii par boen sens.
(EvRAT, Genèse. Richel. 12457, f° 41 r»,)
Qaant qne soit cbier le temps, ja mar vous en
[chaudra ;
Ne serez en espens dont en vons vestira.
(Doon de Maience. 2153, A. P.)
Ne d'antre riens ilz n'ont espans
Kors de mener les .crans despens.
(Chr. de Pis., Liv. du Chemin de long eslude. Ri-
chel. 604, f» 139 v» : Pùschel, v. 2903.)
ESPENBE, expense, spense, s. f., dé-
pense :
Por les grans et folles espenses que il
fasoit. {Règle del liospit., Richel. 1978,
!" 170 r».)
Et le Chan fist pIz donner la spence por
dix ans. {Voy. de Marc Pol, c. xix. Roux.)
Tout cel or ou argent soit forfait au roy,
forsprises les resonibles expenses queux il
serra tenus de confesser et discoverer.
{Stat. de Henri IV d'Englet., an il, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
En ceste sa grande indigence, aidier le
vueillez et relever de sezdiz coustatgez et
expenses. (12 déc. 1414, Lettre du roi d'An-
gleterre aux Jvrats, Reg. de la .lurade,
p. 132, Bordeaux 1883.)
En.-emblenient ove sez costages et exenp-
ses. (Stat. de Henri VI, an viii, impr. golh.,
Bibl. Louvre.)
Expenses, coustz, frays. (Palsgrave,
Esclairc., p. 218, Génin.)
ESPExsEEJiENT, cspanseemant , adv.,
avec réflexion :
Et li dist qu'ele ameroit meuz qu'ele la
salvest plus a trait et plus espanseemant. (De
t'Assumption Nostre Dame, Richel. 988.
f° 170=.)
ESPEN.SEMENT, S. m., réflcxion :
Ainçois y veissiez triste silence et espen-
sement... qiiar cliascuns mist en oubli
quipx choses il deussent ou laissier ou
porter. (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-Gen.,
f 18=.)
EspExsEn, - anser, expenser, verbe.
— Réfl., penser, concevoir :
Ai ! dit ele, cosins, qui de co s'espansat ?
(Floov.. 1525. A. P)
— Act.. imaginer :
Je vais quérir de la menseaille
Tant que vous pourrez e.rpenser.
(Grebas, Misl. de la Pass., i;77S. G. Paris.)
ESPENSiER, espenser.?.. m., intendant ;
Servent li seneschal et .serjaut honorables,
Bnleillers espemers et maistres cuneslables.
(Th. de Ke.nt, Geste d'Alis., Richel. 24361.
1° 5 T'.)
Hue le Espensier. (Froiss., Chron., I.
221, ms. Aniinus, f° 3 v» Luce, et nis
Richel. 2641, f» 3 r°.)
ESPENTANCE, VOir ESPOANTANCE.
ESPENTiF, espanlif, s. m., appentis :
Auront l'aisence d'un espenlif de nni-
railles, et d'un courtillct tenant auxdites
ninraillps pt espenlif. (1378. Arch. M.V! 30,
I" 115 V».) Plus bas ; espanlif.
ESPEOTE, s. f.?
.1. petite poêle et .i. espeote sens fuerre.
(1348, Coînpfe, Ch. des conipt. de Dole. — ,
Arch. Doubs.)
ESPEOURIR, voir ESPAORIR.
ESPERART, qualiflc, qui espère facile-
ment :
On suet dire que cuidars et esperars
furent dui musart. (MÉN. DE Reims, 121,
W.iilly.)
Car Dant Cnidart et Esperarl
Tienent lor mestre por musart.
(Renard contrefait, ap. Tarbé, Poi't. de Champ,
ttni. à Fr. I, p. 79.)
ESPERCEUR, s. Di ., aspersoir :
Avecques Ve.tperceur et ave benoiste.
(1.343, Poitiers, Fonteneau, I, 43, Bibl. Poi-
tiers.)
ESPERCEVESiENT, - Chèrement, s. m.,
conception, intelligence :
Percepcio, onis, entendement, esperche-
rement. (Gloss. lat.-fr., Richel. I. 7679,
10 228 V".)
EspERCEVoiR, - chevoir, v. a., aperce-
voir, concevoir :
Sentio, esperchevoir. {Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679, f" 244 r».)
Espercevoir. {Chasteau d: labour, (■d.
1499, Bibl. Ste-Geuev.)
ESPERCHEVEMENT, VOir ESPERCEVE-
i MENT.
I ESPERCHEVOIR, VOir EsPERf.EVOIR.
60
522
ESP
r.<^PRRDERESsE, qualif. f., celle qni
perd :
Sebillp VEuperderesse. (1344, Arr.h. ndm.
de la ville de Ueims, ii. 917, Don. niéd.)
1. ESPERDRE, verbp.
— Réfl., être éperdu, se troubler, s'é-
tonner, se déconcerter, se désespérer :
Trcis jorz pnis. si cam nos lison.
Dura enlrVns la ronlmcon.
C'nnc ne les pnrBnt ahaissier
A celé paiz faire otreier.
Si que Franceis s'en experdeient
E tnit icil qni Ins oeienl.
(Bem-, D. de Xorm., II. 24367, Michel.)
Quant Yvains ceste novele ot,
Si s'esbaist et expert toz.
(Chef, au lijon, 6200, Holland.)
Li félon sont as murs lout seur et tout cert.
Apreslé de desfendre : nns d'ans ne s'en e.tperl.
(I. BoD., Sax. Lxxix, Michel.)
Li antres de çon que il ot
Desmesurpoment s'en^ot.
Si qu'il s'en expert et merveille.
(Du Bcii Giiill. d'Aiigt., ap. Michel, Chrim. angl.-
norm., lil, lo3.)
Tant s'esbahist que toi s'espert.
(l'arlon., 898. Crapelet.)
Tnl s'e.tpert e li chet la chère.
(HCG. DE RoTELASDE, Ipnmcdon, 7il. Stensrel. Zeila-
chr. f. rem. Phil., VI. :;93.)
Ains li Galois ne s'esperdi.
De son bon cheval descend!.
(Durm. le Gai.. 3363, Stengel.)
Por la mort da fih Dieu dont tontes riens trcra-
[blerent
Tnit li .IIII. élément por sa mort s'eaperdirent,
Li solels et la lune leur clarté en perdirent.
(Ave Maria. Kichel. 23111. f" 322^)
Tant que la veue je perdy.
Dont a l'heure raonU m'esperdy.
(Acl. des apost., vol. 11, f° 151 r°, éd. 1537.)
— Être frappé d'admiration :
Vestne ert hen la dameisele.
Bel vis ot et blanche mesele...
Meleandres l'essanla el vi?.
Tnt .•i'eiperl. si lui fu avis
Qn'nnqnes el munt, en nul règne.
Ne vit des oilz si bêle femme.
(Prolheslaus, Richel. 2169, f 85''.)
— Act., perdre:
Et évitent de esperdre et maculer le se-
cret de leur pensée par multitude de pa-
roUes. (La trexample et vraye Expos, de la
Reigk M. S. Ben., 1486, f° 47».)
— RéD., se perdre, s'abandonner folle-
ment :
Charles le Grand, après avoir conquesté
plusieurs pavs, s'esperditde telle façon en
l'amour d'une simple femme, que meltaiit
tout honneur et réputation en arrière, il
oublia non seulement les affaires de son
royaume, mais aussi le soing de sa propre
personne. (Pasq., Rech., VI, 33.)
2. ESPERDRE, voir ESPARDRE.
ESPERDUITE, VOIT ESPARDUITE.
1. ESPERECIER, V. a., éveiller :
Expigi^facio, esperecier, esveillier, exiler.
{Gloss. de Salins.)
2. ESPERECIER, espeHcier, (s'), v. réfl.,
se relâcher :
ESP
Li citnien d» Sur qui estnientlas etîirevé
de veillier. et d-s ?iips et des nssnnz e" des
pnors qu'il nvnit Innîmement snnfTert, se
commencierent durement a esppricier. (G.
DE Tyr, XIII, 9, Hist. des crois.)
ESPEREEMENT, adv., avec espérance ;
néant espereement, au delà de toute espé-
rance :
Vous lenrdonnsteseves habondnnt nennt
espereement. (Bible, Maz. 6S4, f» 13'', et Ri-
chel. 901, f» 17'')
1. ESPEREMENT, VOir ESPKRIMENT.
2. ESPEREMENT, VOir KSPIRKMKNT.
ESPEREOR, - our. S. ni., celui qui es-
père :
El quant remir son vis et sa conlonr
I.ors si me fait de joie esperenur.
(Sacvvles d'Ahras. Clians., Poët. fr. av. 1300, 111,
1212, Ars.)
1. ESPERER, verbe.
— Act., attendre :
Comme cnntenz fut meu ou espéré a
mouvoir. (1316. Cart. du chap. d'Evr., U,
371, Arcli. Eure.)
— Neutr., menacer, être sur le point de :
Comme contens ou descort fust ou es-
perast estre meu cuire. . (1313, Cari, de
S. Pierre de Preau, f 152 r°. Arch. Eure.)
— Réfl., mettre sa confiance :
Et cil lantost se leva sus
Qni eu Jhesn Crist s'eipera.
(Du Filz au seneschal, 466, ap. Méon, IVoKi'. réf..
11. 343.)
— Espéré, part, passé ; espéré à, qui a
chance de :
Sur les descors et debas meus ou es-
pérez a mouvoir. (1372, Cart. de Sens, Ri-
chel. 1. 9893, f» 80 r',)
Pour les dissentions, debas, descors et
estris, meus et espères a mouvoir entre
nous et nostre très chier frère le roy de
France. (Fboiss., Chron., VI, 5, Luce.)
Aunis, Beauce, Bessin, Dieppe, le Fol-
let, Pic, espérer, attendre.
2. ESPERER, voir ESPIRER.
ESPEREUX, adj., d'espérance :
Doulces sont au commencement
Pour les cuers des hommes attraire ;
Au premier parlent donlcement,
Mais pnis après font le contraire.
Venin port^-nt converlement
Desoubz la face débonnaire ;
Par leur espereu.r sentement
Le frnit de raison font retraire.
(Boeee de Coiisolacion, Ars. 2670, f"> 3 r°.)
ESPERGE, voir ESPARGE.
ESPERGEOiR, esperyouer, espargoner.
s. m., aspersoir :
Isopus, espergeoir. {Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679.)
Espargoner, spargorium. (Gloss. gall.-
laU, Richel. 1. 7684.)
Et la sacriffierent l'aignel du sang duquel
ilz nettoient leurs propres maisons avec-
ques ung esmouchoir ou espergouer de
ysoppe. (Ancienn. des Juifs , Ars. 3082.
f»54=.)
ESP
Espergeoir. (.1. Lagadeuc, Cntholic., éd-
Auffret de Quoetqueueran, Bibl. Quimper.)
— Vase qni sert à se laver :
Dedens !es portes (du tabernacle)y avoit
was espergouer on vaissel a mettre eaue...
dont les prestres avoient de coustume de
laver leurs pies et leurs mains. (Ancienn.
des Juifs, Ars. 5082, f» 68'.)
EspERCiER, V. a., asperger:
Tierce fois le sai;;na li clers de sa main destre.
Puis i jeta de l'oile, du saint cresme Vesperge.
[Mainel, p. 26, G. Paris.)
ESPERGOUER, YOir ESPERGEOIR.
ESPERIAGE, voir ESPARVAGE.
ESPERiAL, adj. situé du côté du cou-
chant :
Entendre lui firent que il tendoit a avoir
le règne esperial (c'est a dire le règne d'y-
talie), et puet estre dit règne esperial, si
comme aucuns veuUent dire, pour une es-
toille prochaine a ce royaume, qui ainsi est
api'lee. (Grand. Chron. de France, l, 12,
P. Paris.)
ESPERICIER, voir ESPERECIER 2.
EspERiENTEMENT, exp., adv., d'une
manière éprouvée :
Congooissant le sans leonique et lupar-
din estre par conjunclions fraterneles de
loables aliances f.Tperte»(emcntunis en ung
par vaines de ruisseaulx Quaus journele-
ment. (Prol. sur la tolalle recollation des
sept vol. des anc. et nouv. cron. d'Anglet.,
ms. lirit. Mus., Reg. 13 E iv.)
ESPERiMANCE, exp., S. f., expériencc :
Experientia, experimance. {Gloss. de
Conches.)
ESPERiMENT," experiment, esperement,
espirement, esparement, esparment, - ant, -
en, s. m., expérience, et science, habileté
acquise par l'expérience ; par extension,
sort, enchantement, opération magique,
merveille qui tient de l'enchantement :
Les parmanables choses spirituelles po-
ruec des charneiz moinz sont creues, car
les choses cui il oient ne sevent mie par
esperiment.{Dial.St Greg.,x>. 193, Foerster }
Circes, qni t,ant d'engin savoit.
Qui les hommes transBgnroit,
Esprova maint espirement
Par ceste pierre apertement.
(Lap. de Berne. 741, Pannier.l
Circe l'usa et l'nl mnlt chère.
Celé merveillose .sorcere :
Si en fait um esperimenl
Ki est prové de Inngement.
(Lap. de Marhode. 459, Pannier.)
Meint bon expirement savoit
Que le roi enseigoié avoit.
(Dolop., 3494, Bibl. elz.)
Dont li a dit veraieraent
K'il set .1. tel espirement
Qni, se bien le vueit esprover.
Son larron li fera trover.
(Ib., 6143.) Var., esperimenl.
Antre esjArement te ferai.
(//-., 6334.)
U aprisl mil conjnremens,
Mil carandes. mil espiremens.
i^Wilasse le Mume, 17, Michel.)
ESP
ESP
ESP
523
Si que Diens par espimnenl
Voiej puis vostre expireracnt.
(Vie S. ilagloire, Ars. 5122, V 54 r°.l
Apres apris â'eaperimenz,
D'in^romance et d'enchantemenz.
(Parlon., Ricliel. 19132, f lil=.)
Apres apris espiremens,
{«., 4597, Crapelel.)
Ke pnis après par eaperemeut
L'eprovasles tut rerleinemenl.
Pierre d'Aberndx, le Secré de serrez, Richel.
2:i407, f 185=.)
Esperimens m'en ont fet sage.
{Rose, ms. Corsini, (° S"'*.)
P.ar essai, par esperimanl.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1601,
f° 1G^)
Sire, Do li respoot, a .i. gien bel et gent.
Une grande merveille et .i. espirement.
(Doon. 9841, A. P.)
Solonc l'ordre e l'art des Gregois, des
ludiens et de cens de Perse es qiies nul
esperement ne fu decevable. (Secr. d'Arist.,
Richel. 571,f°)34=.)
La conpnoissance et Vexperiment du
charnel délit. (Traict. de Salem, ms. Ge-
nève'16o, f° 203 r-.)
Va clerc estoit, lequel sçavoit moult
beauls experimens, et de tout plain des
secrez d'arquemie . (Crist . DE PiZAN,
Charles V, 3» p., ch. 28, Rlichaud.)
Il n'a homme sonbz le ciel qui par tant
à'experimens l'amour de mariage ait tant
esprouvé. (Grisel., Cftatts., Vat. Chr. 1514,
f» ^10^)
Je l'ay épreuve parej;perimenf. (0. de LA
Marche, Mém., II, 16, Michaud.)
Et puis getta .Merlin ung espirement sur
eulx que quant ilz cuydoient aller a leurs
maisons ilz alloient autre part. (L"S Pro-
phecies de Merlin, f" 123% éd. 1498.)
Cassandre qui fut bonne astronomienne,
et si sçavoit merveilles de conjurations, et
d'eocperimens, et d'enchantemens. (Percef.,
I, 1° 65», éd. 1528.)
Et que seyt veyrregardaz veyr comraen
Helisabeth te monstre Vexperimen.
(Noël du xïi" s., Rev. savoisienne, 28 fév. 1879.)
Nous poursnyvons iey tout d'un train
quelques experimens procedans dudit
cuyvre (Bl. Vige\ere, Traité du feu et du
sel, p. 137, éd. 1542.)
Je veax donques laisser ces vaîns experiments.
Us me pourroienl tromper comme a plusieurs amans.
(P. DE Rrach, Poèm., f 66 v», éd. 1376.)
Et se remit aux mathematicques et s'a-
musa aux theoricques de la magie, protes-
tant pourtant de u'essayer aucun expert-
ment. (D'Aubigne, Mérn., 1565-1567, La-
lauue.)
— Exemple :
Qaant ceste mue beste (la fourmi) nus mnstre si bel
[estre
Li hom memement en dait prendre empannent.
(P. DE Thau.s, Bed., 431, Wright.)
... Prendre espar emeat.
(Id., ib.. 481.)
— Preuve :
0 très chier sire, que moult vostre fille
vous ressemble ! Se il n'estoit autre pins
certain experiment, se suffiroit la similitude
pour la trouver estre vostre lille. (Violier
des Hisl. rom., c. cxxv, p. 359, Bit)l. elz.)
ESPEHiMER, v. 11., so pui'ter en armes.
E li cnnlc, que tant iert fer(e).
Ver ïrym pensent A' esperimer{e)
Pnr la meysun gaarantir.
(Conqiteil of Irelmd, 3308. Michel.)
1. ESPEUin, exp., asp.. verbe.
— Act., essayer, éprouver, expéri-
menter
Si furent cité de par les consulz aucuns
de eulz pour cause d'esperir et de voir que
li tribun feroieut. (Bersuire, T. Lio., ms.
Ste-Gen., 1» 52»'.)
Et nous fnitifs, exiliez et dispers.
Avons tous maulx essalez et ejpers.
(A. Cbart., VEsper., OEnr., p. 262, éd. 1617.)
En quel lieu el en laquelle place l'ost
des Samittes,assemblees toutes leurs forces
de leur jouvence, peut bien experir el es-
sayer toutes les forces de fortune par der-
nier débat. {Le Prem. Vol. des grans dec.
de m. Liv., f» 123=, éd. 1530.)
— Réfl., s'efforcer:
.ni. fois en la piere feri,
Et qnan k'il pot s'en asperi,
Wonqes l'capee ne pot fraindre.
(.MousK., Ckron., 7992, Keiff.)
— Act., tenter, introduire :
Le créancier ne peut estre tuteur du pu-
pille contre lequel il a a experir quelques
actions et repeter quelques droits. (Bu-
GNYON, Loix abrog., p. 371, éd. 1574.)
Bourg., Yonne, Saligny, expérient, expé-
rimenté.
2. ESPERiR (s'), V. réfl., mourir:
Encor vivoit Karles 1 Caus,
Ki moult fu prendom et loians
El mena moult honniestre vie,
N'ainc de l'autrui n'en ot envie;
Une eure aviut k'il s'esperi,
Uns angles, par St Esperi,
En l'autre .siècle le mena.
(MousK., Chron.. 12371, Reiff.)
3. ESPERIR, eperir, asperir, verbe.
— Act., éveiller, réveiller, animer :
Voit raonseignor Ganvain dormir,
ISel vost mie fere esp^rir,
Ainçois le lessa reposer.
(PereemI, ms. Montpellier, H 219, f 143''.)
I.atouse, quant l'a veu.
A dit por lui expert' :
Dormez, qui n'araez mie ;
J'aira, si ne puis dormir.
(Hditas de Fontaines, Mol. el Paslour. du xui" /..,
Th. f.-. au m. à., p. 38.)
Si le pria mult doucement
Q'a Dieu priast dévotement
Que Diez Vesperil de sa flame
Si que suover en peust s'ame.
(lluTEB., Yie SIe Elijsab., n, 200, Job.)
Hauuissoieot, et grattoient des pieds, la
ou l'on les estrilloit, esperjssojt, et torchoil,
pour estre plus gaiz et plus parez. {Percefo-
rest, I, f" 134S éd. 1528 )
— RéQ., se réveiller, reprendre ses es-
prits :
L'orellier crolle et cist s'est esperis.
(les Loh., ms. Berne 113, f" 21^)
Quant Artus ot uu poi dormi
Del songe qu'il vil s'espe^i,
Esvilla soi, si se dreça.
(Wace, Brui, 1 1 342, Ler. de Lincy. )
De la poour la dame c'esperi.
(Raoul de Cambrai, clxv, Le Glay.)
Lors s'eperil Grimas atreci comme cil
qui s'esvellet. (S. Graal, Richel. 2455,
f" 233 y.)
Messires Gauvains entent molt bien ce
que la pucele dit, et si ne s'esperit ne tant
ne quant, {.irtm; Kicliel. 337, f» 212''.)
.1. poi le touce emmi le pis,
Et li vassaas s'est esperis.
(Rom. de Thebes, 2723, ap. Con.stans, Lég.
d'OEdipe.)
Et Blancheflor s'est asperie.
(FI. el Blartce/l., 2» vers., 873, du Méril.)
Se par aventare avenist
Que li on vilain s'esperisl.
(Renan, 4395, MéoB.)
L'oreiller croiille, Veafes s'est esperis :
Deu, qnl ra'esveille ? dist li prens Auberis.
(Aubery le Bourg., p. 17, Tarbé,)
Li dus ce fu pasmes, mais lues s'est esperis.
(Age d'.irign., 3107, A. P.)
Par tut le bois ont si grant cri
Q'Argentille .s'en esperi.
(Lai d'Havelok, 433, Michel.)
Quant li biaus enfes s'esperil.
(Sepi Sag., 1330, KcUer.)
— Neutr., dans le même sens :
Diemaine al serir
D'ici m'en voi pur asperir.
(S. Brandan, 1316, Michel.)
Trois jorz i dort seins experir.
(-,E RV., Best., Bril. Mus add. 28260, f 87.)
Li dus s'esveille et vait esperissanl.
(Gaydon, 4339, A. P.)
- Esperi, part, passé, réveillé:
Etes estoient endormies.
Mais de petit sont esperies.
(Parlon., 6923, Crapelet.)
— Fig., éveillé, animé :
Dons andormiras paisiviemant et au
paix te reposeras, ligierement envailleras
et ligiers el esperiz seras. (Li Epistle saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f" 67 r».)
De dous manières de jant tote voies
doit estre parfaite li habilacions des acelles
ou de simple jant cui om voet estre fer-
vanz et esperiz de sant et de volunteit.
(/6., f 70 v.)
spe-
ESPERiT.\BLE, - iritable, - tavle,
ritable, adj., spirituel :
Le pain del cel esp'iritable
Recevront de vous li apostle.
(Trad. du Ps. Eruclavil, Richel. 902, 1» 161 V
Jhesu Vesperiittlle.
(.\'m. de Narli., Richel. 213 19, f° 31 v".)
El non du sverilable.
(Ib.)
Ce doinst Dix Vesperitahles
C'oncor vous tiengne en men brace.
(Aucassin et Nicoletle, Nouv. fr. du xiii° s.,
p. 300.)
Or gart Jordain li père esperilables.
(Jourd. de Blaivies, 1012, Hoffmann.)
.\voec la genl espirilavle.
(.\madtts el Ydoiiie, Richel. 373, F 32:i'
Quant renoiai por le deable
Le haut seigneur esperilable.
(G. DE CoïKci. Mir.. Richel. 21G3, f' 10'= .)
Haute Dame, esperilable.
Très debon:iire et ainistable.
Ud., de riieaphil., Kichel. 375, f 312'.)
K24
ESP
Si y a main lieos Jelilables
Qai samblent si espirilables
Qne s'nns bons s'estoil iledens mis
11 dirait que c'est paradis.
(Gaut. de Mes, Mappem.. Ars. 3167, f" 12 v'.)
Sa graot joye cspiritable.
(ilél. d-Oe., Val. Chr. liSO, f S\) \
Fois si fait les choses espiritavles en au-
cune manière en nous estre par prasce et
en après par gloire. {Li Ars d'Amour, 11,
14, Petit.)
Royne, vierge espiritahte.
{Mir. de Kolre Dame, I, 11, .V. T.)
Or m'en gart Diex VesperilaHe
Qui Tisl la mai' et louiez gens.
(Le Geu des Trois Roys, Jub., Mijst., II. 86.)
ESPERiTABLEMENT, adv., Spirituelle-
ment :
Si ne l'engendra mie carnelment, mais
esperilablement. (S. Graal, Riohel. 24394,
1» 9^)
ESPERiTAL, - el, - eil, espirilel, spirital,
spirilel, adj., spirituel, céleste ;
Perdue ont vie temporal :
Or lur doinst Dens Vesperi'al .'
(Be.v., D. de JVorm., I, 1735, Mirbel.)
Cist jardins est espeiilals.
(Expl. du caiit. descanl., ms. du Mans 173,
f° 86 ï°.)
Qne lu ne deiz mie prendre
Selon la Ictre qui oeit.
Mes selon ye^peniei dit.
(Guillaume, Best, div., 928. Hippeau.)
El qu'il nos duint, par sa merci.
Si \)fa conljalre el passer ci
Par entre les biens temporaux
Que nos les biens espeiilaia
!Ne perdon.
(1d., ili-, 3033 )
Par e.?/)/ri(e! sisnifichance. (S. Ber.i.,
Serm., UicUel. 2i708, 1» 46 r".)
Espiriteil exercice. {Li Epistle sainl Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72, 1" 15 v».
Dex les ot fais espetilalx.
Mais 11 pecbiez les Csl morlax.
(Diilop., 11917, Bibl. eli.)
Que si Ires netlemint les fist.
Si biai el si esperileU.
Voas résistes Adam,
(/*., l-23il.)
rais Diex esperites.
[Ficrabras, 1179, A. P.)
Coses esperites. (S. Graal, Vat. Chr. 1687,
f» 24".)
Nostre mère esperitel. (Ch. de l'abb. de
Fonleor., de 1223 à 1230, Arch. iM.-et-L.)
Karles. ce dist li angres, dirai loi vérité.
Ne sni pas bous tereslre, ains sul esperites.
(Gui de Bourg., 4096, A. P.)
Choses espirilelz. (Brun. Lat., Très.,
p. 283, var., Chabaille.)
Li aumosne corporeuls n'abonde nient
sans Vespiritel, mais li spirileus abonde
sans le corporel. (Serm. du xui" s., ms.
Mont Cassin, f" 99=.)
Esperitaz chose est de quant qu'il i escrisl.
(Poème mor.' eu quai., ms. Oxf. Cauon. mise. 7i,
(0 21 v".)
Ele (l'ame) est ta suer esperileus.
(Du Cors el de Vame, Kicbel. S37, i" 195''.)
Les esperitieux substances.
(Rose, ms. Corsini, f" 122».;
Bien esperital.
(II/., f 151«.)
ESP
Raison m'esmnel a croire qne qui les veist ticx ;
Si devos et si numbles et si esperiliei....
(.lEH. DE .Meung, Test., 1173, Méon.)
A mengier demanda pour Dien Vespirital.
(H. Capel, 5064, A. P.)
La parole esperitel. {Serm., ms. Metz 262, I
f» 6=.) j
Grâce spirilalle.
(J. BoDCHET, Ep. mor., ni, éd. 1545.)
— La belle Esperital, la Vierge ; '
De chanter ne me pais tenir
De la 1res belle esperitms.
Que riens ddl mont ne puet servir j
Qui ja ïiegne honte ne maus.
(Thibault IV, Chans., p. 116, Tarbé.)
ESPEKiTALiTÉjS.f., spiritualité. Choses
spirituelles :
Se ton clerc ne set riens fors temporalité
Ne li fay mie paye i'espenlalUé.
(i. DE Meunc, Test., ms. Corsini, f° loi''.)
Car ja lant n'i anra i'e.sperilalité
S'il ne fuit et eschievetonle oportunité.
(iD., il>., 1» 169''.)
ESPERiTALMENT, esperiteumetit, espiri-
telment, espirtatment, spiritalment, adv.,
spirituellement :
Devant içoe que revendras
' Oor venis ci carnalrapnt,
' Tost revendras spirilalmenl.
(S. Braudau. 1795, Michel.)
Moût ha pour eus feit et ouvré
De substance esperiteumrut.
(Hom. du S.-Graat. 3598, Michel.)
Il veieot espirilelntenl
Coke semble corporelraenl.
(MvniE, Purg de S. Patrice. 77, Roq.)
Quel chose on nos commaiidet a faire
espirili'liiieiil. (S. Uërn., Serin., Richel.
24768,1'' 71 r».)
EspirtaumenI en ceste vie
Sa seinte doclrino enseingaa.
(.\NGiER, vie S. Grégoire, 1270, P. Meyer,
Romania XU.)
ESPERiTE, S. m., esprit, vie, âme :
Sire, tel il, mon esperitc pren.
(Ep. de S. Est.. \', Slengel.)
Fui, plainno de mal esperile.
Ne mes devant moi ne reveingaes.
(Chrest.. Chev. au lyon, 1714, Holland.)
Se era parloie par vantance
Et par eschar el par bobance
Li esperites que jo sai.
Par qui jo sai ce que jo sai,
De ma boace se letrairoit.
; (Brut, 8-233, Ler.de Lincy.)
.\Iaise temptation d'esperite qui occist hu-
mainne lignie. {De saint Brandainne le
moine, Jubinal, p. 78.)
11 s'esmervillierent moll ne mie tant seu-
lement de Vesperite de prophesie, mais de
sen habit. {Ib., p. 99.)
Puis prent espices glorieuses,
Soef fleranz el précieuses ;
Moult bien et bel s'en enliemisl;
A la bouche et au nés li misl
Por l'esperile fors alrere
El por le chief conforter fere.
(Dolop., 1933, Bibl. clz.)
Plains à'esperite et de vrai fu.
(MoDSK., Cliron., 26354, Reiff.)
Dame, tu es nostre esperile.
(Prière. Bril. Mus. add. 15606. f» 97'.)
ESP
Que don père ot don fill el don saint esperile
Soit voslre ame cl la sene hni ce jour beoeilo. j,
(Berle, 1351, Scheler.)
Si lor fu la vérité mandée,
Einsi cum cil la lor ot dite.
Qu'il i ala en esperile.
(Pean Gatine.iu, Vie de S. Martin, p. 174, Bon-
rassé.)
.Vida au saint hermile
Au saint service faire pour sauver i'esperite.
(Girart de Ross.. 2009, Mignard.)
— Souffle .
Deus l'ocirra par Vesperite de sa boche
{Dou Disciple el dou meslre, Richel. 423,
f» 88''.)
ESPERiTÉ, espir., adj., spirituel, cé-
leste :
Sor ce di ge qu'il fu d'fsperi/e lignage.
(Rom. d'Ale.v., Richel. 792. f 138°.)
Dex ! dist li rois, biaus père espirite'.
Tant a cis hon vasselage el bonté.
(Raimbert, Ogier. 12761, Barrois.)
Bourg., Yonne, espriU, qui a de l'esprit,
de l'intelligence.
ESPERITEL, voir ESPERITAL.
ESPERITEUMENT, VOirESPERITALMENT.
ESPERiTUAUTÉ, spiritnatUé, - tuaulté,
- tualilé, exp., spirituallé, spirilualleté, s.
f., choses spirituelles, administration
spirituelle :
Nous demandiens a avoir Vespiritualité
en le maison de Fonsommes el es per-
sonnes habitans en yche liu. (Juin 1298,
\ H.-D de S. Quentin, boite du béguinage, 1.
Fonsomme.)
Il n'aura nuls prelaz députes en parle-
ment, quar le roy fait conscience de euls
empeschier ou souvernement de leur
experituautez. (1320, Arch. K 40, pièce 23.)
Les nonnains, les religieuses
Se lienneot par trop précieuses
Par leur espviluautté.
(J. Le Fevre, Mallieotus, II, 1811, Tricotel.)
Jehan de .Monli^ny a pris le dit temporel
dndit prieuré (de St Audré en Rosenois) et
en a levé et receu les fruis et emolumens
par l'espace d'uu an et jusques ad ce que
nostre gouverneur dudit Dalphiné a rendit
audit prieur VespirilualUé de sou du
prieuré, qui est moult po de chose. (1371,
Arch.JJ 101. pièce 140.)
Les doyen et chanpitre de Paris qui sont
seigneurs de Vespirituaulé de ladicte
église. (1396, Fondât., Arch. S 116, pièces.)
Nousfrere Jehan, humble abbé de l'église
S. Pierre de Nealphe.... ordenames trois
officiers,.... un prieur du clouastre pour
gouverner Vesperitiianllé. (1399, Cart. de
Chartres, ap. Duc, Spirilualia.)
Usoit de leurconseilz de ce qui apparte-
noit a \'espiritnanllé. (Crist. de Pizan, Livre
des fais et bonnes meurs du sage roy
Charles r,3« p., ch. 12, Michaud.)
Touchant matières beneficialles ne admi-
nistration de justice en spirituallé, ne en
temporalité, riens ne se faisoit sans argent.
(ALAIN Bouchard, Chron. de Bret., ("
103'', éd. 1332.)
Spiritualleté, s. f. Spyritualte. (Pals-
grave, Esclairc., p. 274, Geuin.)
ESPERt^IXGUER, VCif ESPRINGUER.
ESP
ESPERLioN, S. m., nom d'oiseau :
Les corbeaulz et les corneilles, les esper- ;
lions elles autres oiseauz de la environ.
(MANDEV.jms. Didot, f» 17 r».) ,
ESPERMENTER, esparw,., esprem., es-
prim., exp., verbe.
— Act., expérimenter, éprouver :
E vaches dons ki aient vedels e ki ju '
n'aient espermenté querez. {Rois, p. 21, I
Ler. de Lincy.)
E necrei pas co qu'ea oi jesque ci.ve-
nisse, e espermenlasse,e enqueisse e de tel |
meimele oisse. Or l'ai oid e espennented '
que la meited ue m'en fud mustred. {Ib., l
p. 272.)
Dist Gloriande : .^mirans, rices bcr ,
Ogiers li preus volroit a vus parler; I
En mainte gaise l'ai hui esprimenlé, I
E de parole e de dit lonforlé.
(Raimb., Oyicr. 2o-i6, Barrois.l
Corte fn bone, mai.i cele en valut trois :
Espermenlee fu ja par maintes fois
Des Sarrasins ki tienent putes lois.
(Id., ib.. 11-236.)
Bien a enqnis et demandé
Li quel sont fol, li quel séné...
Li quel sont prea sans cortesie.
Li quel coart sans vilonie.
Tôt les esqiet l et esparmente.
(Alhis, Richel. 375, f° 131'M
Ja par liii n'iert mauves conseil dones,
Plusieurs foiees en est exparmenles.
(Herb. Leduc, l'oulq. de Cand., p. i6, Tarbé.)
Se mes cuers a droit esprimente^
Vos i aves aucune entente.
{Parlon., 633:j, Crapelet.)
A toi les (les pauvres) pues espermenlcr ,
Oanl tu les orras demenler.
(fla Vilain asnier, 187, ap. Méon, Souv. rec,
II, 24-2.)
Et par lor sorceries et par lor caraies
suclenl espermenter les aventures qui sont
a venir. (M.auricr, Serm. de la Circonci-
sion, Richel. 13314 )
Et por ce soient enquerre et expermen-
ter les aventures. (Id., ib., ap. Duc , 111,
160% éd. Didot.)
— Espermenlé , part, passé et adj.,
e.vpériraenté, éprouvé, qui a de l'expé-
rience :
Et au regard Je la guerre, sambloit
qu'elle en fust très Sorl exprementee. (Jean
Chartier, Chron., ap. Quicherat, Procès de
Jeanne d'Arc, t. IV, p. 53.)
ESPERMENTOR,s. m., celui qui éprouve :
En cestoi parrez bien e.^permenlor.
mon, 5183, Michel.)
ESPERNABLEMEXT , VOir ESPAUGNA-
BLEMENT.
ESPERNE, voir ESPAR-NE.
EÇPERN'EMEN'T, VOir ESPRENE.MENT.
ESPERNISON, voir ESPARGXISOS.
ESPEROiT, S. m., poignard, grand cou-
teau :
Icellui Drouet print un grant coustel ou
esperoit que ledit Perrinet le savelier avoil
ensasainture.(1391,Arch. JJ 142, pièce 134.)
ESPEROX, voir ESPARHON.
ESP
ESPERONAi-, - eronnal, - oronal, s. m.,
lieu frappé de l'éperon :
Et ont veu
.1. roochi ki ert atacies
A un pin, s'ert tous dehacies,
i\e n'ot cuir as csperonaus.
(Chev.ai.n. esp., 6U0, Foersler.;
— Eperon : l
Maint rice Turc verser et cair del ceval,
Au fier de l'estrivierejus a Vespnronal. !
(Roim. d'Alix., i" 28'', Michelant.)
Ne voel qu'il ait del voire, nés .i. esperonnat. !
(/*., f" 48=.)
Sts armes sont sanglantes dasqu'a Vesperoimal.
(It3slor du Paon, ms. Rouen, f 11-2 v".)
Jusk'a Vesperonal i fièrent a eslais.
{ijiial. fils .iijm., p. 2-2, Tarbé.)
Li sans lor dégoûte jusqu'à Vesperonal.
{Arlur, Richel. 337, f» 262». )
ESPERONEE, - oHuee, esporomiee, s. f.,
action de piquer de l'éperon :
Par mi la vile point a grant esperonee.
(}. Bon., Sa.t., cclxxxvu, Michel.)
Vers Gnrin est venus a grant esperonnee.
(G.\de Mottt/l., Val. Chr. 1317, f" 11^)
Karlemaiaes chevauche a grant esperonnee.
(Fierai/ras, 5377, A. P.)
Car il s'en va a grant esperonnee.
(Auberi, Vat. Chr. 1441, f° ^2^)
De la porte ist a srant etporonnee.
Uord. de Slaves, Richel. 860, f 130 v".)
Li moigni's monte, s'a sa voie lornee
A l'aliaye a grant esperonee.
(ilon. Reniiarl, Richel. 3G8. f 231°.)
Hermant vint jonsle li a grant esperonnee.
(Doon de Maience, 4336, A. P.)
Chil menoit une gent de mal fere apiestee.
Et Gaufrey vient contre eus a grant esperonnee.
(Gatifreij. 2938, A. P.)
Il broche le cheval a «rant experonnee.
(Charles le Chauve, Richel. 21372, P 37''.)
ESPERONEOR, - owiew, S. m., fabri-
cant'd'éperons ;
Olivier, V esper onneur, pour une paire
d'esperoQs pour monseigneur, 3 s. (1339,
Journ. de la dcp. du roi Jean, Coiupt. de
l'argent., p. 237, Douët d'Arcq.)
ESPEiîOxiER, - onnier, s. m., fabricant
d'éperons :i
Hz avoient esleu aucuns Je leurs capi-
taines, et quelles gens ! couie .4nroria le
sarrurier, Pedro Vesperonnier. (Brant., Gr.
Cap. eslrang., M. Je Chievres, 1, 221, La-
laune.)
ESPERONNE, ,s. f., partie de la charrue
à laquelle on attèle les chevaux :
Icellui Huguenin ala contre le suppliant
a tout une esperonne, a quoy traient les
chevaux a la charrue. (1426, Arch. JJ 173,
pièce 594.)
Esperonne de charrue. (1600, Moutbard,
ap. Ste-Pal.)
Cf. ESPARROK.
ESPEunuiiRiE, eperquerie, s. 1., lieu
où l'on empale le poisson, où on le sus-
pend à des perches pour le sécher. Dans
l'île de Guernesey les pêcheurs de maque-
j reaux devaient en vendre, aux marchands
I désignés par le roi, à un i)rix débattu à
ESP
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l'amiable ou fixé par des arbitres. Ce droit
dit M. L. Delisle, (Reven. publ. en Norm.)
d'après Haviland, s'appelait esperqucrie,àe
l'usage où l'on était de suspendre ce
poisson à des perches pour le faire sécher.
Par les Grands Rôles de l'Echiquier de
Normandie nous trouvons qu'en 1193 et
1198, Vitalis de Villa tenait par charte
royale l'èperguerie de Guernesey, et qu'elle
valait alors 23 livres par an. Par une en-
quête sur les services, coutumes et liber-
tés de cette île, et sur les lois établies par
le roi Jean, tenue en la 32» année du règne
de son ûls Henri 111 (1218), il parait que
la saison de ['eperquerie durait depuis
Pâques jusqu'à la St-Michel, et celle de la
salaison des congres depuis la St-Michel
jusqu'à Pâques. Au commencement du
règne d'Edouard I ( 1274), Veperquerie de
Guernesey valait 110 livres, celle de Serk
13 livres et celle d'Aurigny 13 livres.
L'Etenle d'Edouard III, faite en l'année
1331, nous fournit quelques détails sur ce
droit féodal qui ne sont pas sans intérêt.
Par l'Etente d'Elizabeth rédigée en l'an
1382, nous trouvons que l'Eperquerie va-
lait alors 10 1. stg.par an. Sous le règne de
son successeur, Jacques 1, elle ne valait
que91. stg.LestroublescivilssousCharlesI
paraissent avoir mis un à cette redevance.
(MÉTiviER, Dict. franco-normand.)
Poent les bones genz dou pais venir es
pors. .e es esperqueries. (xiil" s., Franchise
de Guernene, Mout-S.-Jlichel, Arch. Man-
che.)
Item, nostre sire le roy a une coustume
nommée esperquerie des congres et des
macqueraux, avec une coustume de poisson
de toutes les isles, qui sont délaissées
ensemble a ferme pour .Ixvi. liv. .xiil. s.
.1111. Js. tournois. El est a sçavoir que 1 es
BeroMcriedes congres est une coustume que
certains tenants du roy et aucuns autres qui
peschentcongres, depuis lat'estedePasques
lusques a la leste de St .Michel, sont tenus
veudre es marchands de nostre sire le roy
tant seulement, establis a cela et spéciale-
ment par iceluy roy ou par sou dit lieute-
uaul, par ainsv qu'ils puissent convenir de
pri.K autremeiit ils doivent estre appréciez
par hoiumes esleus de l'uue el de l'autre
narlie. El adoucques il e^t a l'elecliou des
ludichauds du roy Je les avoir au prix ou
de les laisser. Et s'ils les laissent les pes-
cheurs adoncques les pourront vnnJre a
qui ils vouJront. (1331, Elenle d'Edouard
///, ap. Métivier, Uict. franco-normand,
p. 208.)
ESPERRENT, s. lU . 1
A Joseph Je l'Espoir, esperrent, deinou-
rant es forsbourgs de Meung, pour passer
des mariniers tirans l'auceree des chalans.
(1507, Arch. Orl., mun. ap. Mantellier,
.Varch. frcq., II, 445.)
l.ESPERT, expert, esparf, adj.^ habile,
adroit, sain :
Lors esloil l'evesqne Fulbert
Qui du relTeire ejtoit esperl.
(.1. Le Marchant, Mir. de JV.-O., ms. Charlres,
r» -'>.)
Ainsint ot recouvrée sa perte.
Corn devant fu saine et esperlc.
(iD., ib., C 3».)
826
ESP
ESP
ESP
De deslier soyez espart
Ces deax larrons.
(Myst. de S. Crespin, p. 39, Dessalles etChabaille.)
Prenez trois de nos chevaliers
Des pins espars, des pins legiers
Qui eu facenl la dilinence.
(Grebas, Misl. (le ta pass., 2734.'i, G. Paris.)
— En parlant de chose, ingénieux :
Dist la dame : Par Dieu, Gobert,
Vostre consel voy vrai espert.
(Couci, 5954, Crapelet.)
2. ESPERT, - art, - iart, adj., évident,
clair, manifeste ;
Que tote jor, leur ialz voieanz,
Miracles espers avenoient.
(J. Lb MAnciiANT, Mir. de N.-D., ms. Chartres,
P 10'.)
Sa pensée ne monstre esperte,
Ainçois l'a celée et couverte.
(Couci, 7012. Crapelet.)
Li domages en fu espers.
Et grans la douleurs et esperte.
(Watriqet, Vit de l'arbre royal, 280, Scheler.)
— En espert, ouvertement, clairement,
évidemment :
Mes de sa langne ot retenu
La partie qni fu trenchiee
Qu'il moult avoit bien estoiee ;
A cels la monstreit en espiarl
Qui deraaodoient dont il iart
Kl comment il estoit mnet.
(.1. 1.E Marchant, Mir. de N.-D., ms. Chartres,
f° 0».)
Les pensées qui sont enclonses
Ou cuer Toit tontes en espert.
Ud., ib., F 3T=.)
Bian samblant moostroit en espert.
Mes il avoit le cuer couvert.
(Conci, "100, Crapelet.)
OccuUement ne en espert. (1320, Arch.
JJ 87, f" 102 r°.)
En couvert ou en espart. (141S, Rachapi
du droit d'us, des hab. de Coulomm., Arch.
S 5177.)
Espert est formé parallèlement à apert,
par une étrange confusion qui a fait voir
deux éléments, un radical et un préfixe,
dans un type latin qui n'offre qu'un ra-
dical.
Cf. Apeut.
1. ESPERTEMENT, - arlemeut, adv., ha-
bilement, adroitement :
11 a bien sa parole espcrtement contée.
(llEBMAN, Bible., ms. Orl. 374'''^)
Si va lever bien droit la teste
lit va respiindi'e espertement.
(GuiLL. DE Si André, le Libvre du bon Jehan,
4041, Cli:irrieie.)
Car ades vo vouloir croistra
A quérir vostre avancement
En honneur, et vous semblera
Que par eoprandre Chpertement
Tonl fait d'armes, l'achèvement
Vendra a bien.
{Liv. des cent ballades, Richel. 826, f° 125 »".)
... Eraprendre csparlement.
(Id-, I*., var. du ms. Richel. 2201.)
Et le chacent espertement
Tant qu'ilz le niaiueul droiclement
An lien ou il se seuil gésir.
(J. Le Fevre, la Vieille, 1. 1, v. 911, Cocheris.)
Lye de la espertement.
(Xysl. de S. Crespin, p. 9, Dessalles et Chabaille.)
2. ESPERTEMEMT, adv., clairementj
manifestement :
Mes j'ai 1res bien oi et sai espertement
Que Deus espant sa graice a monlt diverse gent.
(Hebman, Bible, ms. Orl. 374'^'", f° 13".)
Et quant 11 empereres Alexis vit qu'il
estoient ainsi entré en la cité, si commença
sa gent a grant foison a envoler vers els,
que cil virent bien tolit espertement qu'il
ne les porroient soufrir. Ci'iLLEH., Cons-
tant., Lxxx, P. Paris.)
Se ta creoies bonnement
Tu verroies espertement
La gloire Dieu et ses vertuz.
(Geff., .vu. est. du monde, Richel. 1520, r 64*.)
C'est espertement contre les usuriers qui
vuelenl louz jours plus avoir que il ne
prestput. (Laurent, Somme, ms. Aiencon
27, f» 46''.)
Magnifesie, espertement. (Gloss. lal.-fr.,
Richel. 1. 7679, f 215 r°.)
Cf. Apertement et Espert 2.
ESPERTisE, - partise, - partire, s. f.,
adresse, habileté :
Les fonli chevrenlx plains à'espertise
Knvahissoie en mainte guise.
(J. Le Fevre, la Vieille, 1. 1, v. 835, Cochcris.)
Or dict la vraye histoire que tant nour-
risl Melusine ses enfans que Urian, qui fut
le premier né, eut quelque .xvill. ans, et
fut moult grant et moult bel, ot fort a mer-
veilles, et faisoit moult de force et d'espar-
tise. (J. d'Arras, Melus.,p. 118, Bibl. elz.)
Joueurs à'espertise qui avoient joué de
plusieurs esbatemens devant le roy. (1383,
Compl. de l'hôt. des R. de Fr., p. 186,
Douët d'Arcq.)
Un joueur d'espartire. {Parties cxtraord.
paiées par le duc d'Orl.)
ESPERVE, S. f. 1
Des cormes, sorbes ou esperves. {Platine
de honneste volupté, !" 14 v», éd. 1328.)
ESPERVERIE, VOir ESPREVERIE.
ESPERVETEUX, S. m., celui qui a soin
des éperviers :
Item a Gilles de Nesve, aussy esperve-
teux diid. sg^ {Compt. de la vénerie de
Ch. YIII, p. 14.)
Cf. ESPREVETEUR.
ESPERViER, esprevier, s. m., l'ensemble
; des pièces qui composent le coucher :
j Le grunl esprevier vermeil, tout garny,
I et troys coultepniutes de mesmes. (13S0,
1 Inv. de Ch. K, 3361, Labarte.)
Uug esprevier vert, vielz, garny de ciel,
de dossier, de courliues vers et deux
coultes |)oiutes. {Ib., 3562.)
Un espervier de taffetas vert pour la prou-
chaine gesiue de la reine. (1403, Compt.
relat. d Ch. VU, Cab. bist., 111, 238.)
ESPES, voir Espois.
i.ESPESCHE, S. f., terre ou pré dépouillé
oii l'on mène paître les troupeaux :
Paslica, espesnhe. {Gloss. lat.-fr., Kichel.
1. 4120, 1° 124 V.)
2. ESPESCHE, S. f., p.-ô. pêche :
Empereor, et roi, etc omte,
.\ssez plus que je ne vons comte.
Toz antres ne pris .il. espesclies
Envers Ini, car ses bones lesches
Font bien pertot a reprochier.
(De monseigneur Geufroi de Sargines, Richel. 1593,
f° 58^)
ESPESCHEURE, Q)., S. f., broutille ;
Copper des epescheures de buissons.
(1444, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Cf. ESPESCHE 1.
ESPESCHEMEiST , espeeschcmeut, espei-
chement, s. m., empêchement :
... Dit que monlaigne en valee
Vendroit, et en abaissement.
Si que l'en yroit plainement
Partout, sans espeeschement.
(Geoffroi de Paris, du roy Phellippe, Richel. 146,
f» 53'.)
Sanz espeichement que le dit cbevaler ou
ses hers y puissent mettre. (1279, Fontevr.,
Arcb. M.-et-Loire.)
Se aucun li metoit espeschement durant
le temps dessusdit. (1363, Heg. du Chap.
de S. J. de Jérus., Arch. MM 28, f" 116 r°.)
EspESCHiER, V. a., mot douteux, p.-ê
faute du ms. pour escerchier, rechercher:
E si cureient forseneement, querant la
meie aneme e espeschant mais a mei par-
lowent agueiz. {Liv. des Ps., Cambridge,
xxxvii, 12, Michel.) Lat., invesligantes.
ESPESET, voir ESPESSET.
ESPESETÉ, voir ESPOISSETÉ.
1. ESPESSE, voir ESPOISSE.
2. ESPESSE, voir Espèce.
ESPEssEE.MENT, adv., CD foule Serrée :
Les Turs tiroient espesseement contre
eux. {Grand. Chron. de France, Loys, Père
au roy Phelippe, vill, Paris.)
1. ESPESSEMENT, S. m., massB épaisse:
Les mellees sont grans et drues.
De Ironchons et d'espees nues,
S'entrefierent raenuement,
La a moll grant espessemeat.
(Durm. le Gai., 8071, Stengel.)
Maugis vit de païens le grant espessement.
(Maug. d'Aiyr., Richel. 766, f» 23 r".)
2. ESPESSEMENT , espassemeut , es-
peisseinent, espeicement, espoissement, apes-
sèment, adv., d'une manière épaisse, dru,
serré :
Et si plovoit esj
Et si ventoit trop durement.
(Dulop., 4918. Bibl. eli.)
Lor ruoient (pierres) apessement.
(J. DE Priorat, Lis. de Vegece, Richel. 1604,
f° 53''.)
Spisse, espessement. {Gloss. de Salins.)
Cbil archier dout il estoieut bien .ii.
mille, avoient le deable ou corps et trayrenl
espessement et sans cesser, sans esparguer
seigneur ne varlel. (Froiss., Chron., II,
116, Kerv.)
Arcbiers traioient si sougueusement et
si espessement que childe dedans u'osoieut
uprocbier as gurites, ne a deffeusces. (iD.,
ib., 11, 408.)
ESP
ESP
ESP
327
La tour qui sardoit le linvrfi estnit fort
jrarnip de Irail pI lip Hi'ns d'arnins qui
moult bien la defendoienl. et cspohsemeni
lançoient a eulx. {Le Livre des fairis du
mareschal de Boucicaut, 2' p., ch. 16, Bu-
chon.)
Ponr ce que voyent h Rente herbe menne
Ja verdoyer et la bran<*he ramne
Devenir lors eappuscment roiiilliie.
II.E ROI René, Kr^nrinll el Jeamielon, OEav.,t. II,
p. 10G. Qoalrebarbes )
Et les beaux romarins rxpnifitrmrvî plantez.
(Gadch., Plais, âf.i Champs p. 1-2. éd. tGOl.)
— En grande quantité, en foule :
Grant eirre i ont de pèlerins,
Qni erronent par les chemins :
Molt veneient rsprissrmfnf.
(G. DF. Saint-Pair, Mo7it Sainl-Mirhel, 757,
Michel.)
Beivre e mensier et altre ehose
De qnei snere nnls ne s'alose
Refaiseient fspfusempiil .
Dont l'en partout molt laidement.
(ID.. iJ., 1741.)
De totes parz acorent Kent
Por cen veier, espricemenl.
(lo., ib., 3010.)
Les malvaisps panses ou les ensonianz
et les oisou.=es ke de ceu naissent espa.s«e-
ment. [Li Epistlc saint Bernard a Mont
Deu, ms. Verdun 72, f" 33 r».)
Ainsi roclioivent espessement la creanche
Jesucrist. (S. Graal, Vat. Clir. 1687, f» 11''.)
Gaberent Dea espessement .
{LU. P.talm., cv. p. S53. Michel.)
Lors veîssiez espessement
Malades ilnecques venir.
(rie SIe Marg., ms. Chartres 620, t° 47=.)
La veissies espessement
Chevaliers nieller et ferir
Et grosses batalles venir.
(Durm. le Gai., 779i, Stengel.)
Bestes mururont espessement. (Chron.
d'Angl., ms. Barberini, f» 12 r".)
Espessement venoient sur la cil^; de Par-
lerme li Aralii et li barbare. (Aimé, Yst. de
H Norm., VU, i, Chanipolliou.)
E les abatirent espessement. [Foulq. Fitz
War., Nouv, fr. du xiv« s., p. 60.)
ESPESSERIE, voir ESPECERIE.
ESPEssESSE, espeissesse, - ece, - esce,
- eche, espesece, spessece, s. f., épaisseur :
La voiz del segnur aprestant les cers, e
descuverrat les espeisseces. (Lib. Psalm.,
XXVIII, 8, Oxf., Michel.) Lat., revelabit con-
densa.
Establisiez jur festival es espessesMs des-
que a la corne del altel. (Psall. monast.
Corb., Richel. 1. 768, f° 94 v.) In conden-
sis. (Ps. cxvii, 27.)
Mais miilt est ke la pense d'un alcun
eveske deguastet la spessece des cures.
{Dial. S. Greg., Foerster, p. 24.)
Comme tempipste de grésil qant dechiet
par fort vent en grant espessece de brances
(S. Graal, ii, 387, Hucher.)
h'espesseche et qualité dou mur. {Trad
d'une ch. de 1230, ap. RoisiN, ms. Lille 266,
f" 234.) ,
Por Vespesece de l'air. (Brun. Lat., Très
p. 91, var., Chabaille.)
Les maissieres erent totes couvLTtes de
tables d'or d'un doit d'espes-tessc. (Eslo-
ries Rogier, Richel. 20123, 1° 233= )
EspEssET, espeset, essp., adj., un peu
épais :
Bouche espesele et les dcns ot pelis.
(Les Lnh., ms. Montp., C 44"".)
Bonche espessete...
(Gar. le Loh., 2' chans., xxii, p. SO.S, P. Paris.)
Puis vait a nn buissnnet menn e esspesset.
(P. DE Th\dn, Best., 375, Wright.)
La houi-e estoit
Petite, les lèvres vermeilles
Et espessetes,
iChee. as deiis esp., 4302, Foerster.^
ESPESSETE, voir ESPOISSETIÎ.
ESPESSETL'.ME, S. i., épaisseur, lour-
deur :
Entre ces destreces o il estoient des
descrtincs grandes et de la serpentaille, et
de Vespessetume des armes riches et des
avoirs qu'il enchargies avoient, lor cruit
sus plus grans anuis. (Estories Rogier,
Richel. 20123, f» 236''.)
ESPEssiER, espesser, espeissier, espois-
sier, espicier, expeissier, verbe.
— Act., rendre épais, épaissir :
Spissare, espesser. {Gloss. de Conches.)
Espesser, faire espes. {Gloss. gall.-lnt.,
Richel. 1. 7684.)
— Réfl., s'épaissir, devenir épais :
Mais li airs tôt de maintenant
5c recovri et espessa.
(Percev-, ms. Berne 113, f° 103".)
Par lenr diverseté commune
S'espoissent li cler élément.
(Rose, ms. Corsini, V 113''.)
— Neutr., devenir plus épais :
La veissies route de Franc espessier,
(Les Loh., ms. Berne 11.Î, P 14".)
Donc commencierent li renc a espoissîer.
(Ib., Vat. Crb. 375, f 30''.)
Aprez Bernart qui molt fait a prisier
Veîssîez route des François espoissier.
{Ib., ms. Montp. H 243, f 40^)
Et veissies tant riche ostel voidier.
Parmi ses mes les routes espoissier.
(Ib., f 177''.)
Apres Bejîon qui tant fait a prisier
Veissiez vous les routes expeissier.
(Gar. le Loh., 2' chans., six, P. Paris.)
1 -'airs oscurci et espeissa.
(Ben., Troie, 27455, Joly.)
Une bruine commence a espoissier.
(.iim. de Narb., Richel. 24369, f 89 r».)
Quar ne finerent tresqu'a ore
De creistrc en char e d'engroisser
Ses meraeles e espesser.
(Miracl. de Sardenai, 344, G. Raynand, Remania,
XI, p. 53G.)
Et moût durement espessoienf.
Car unie riens ne les destourne.
(Chev. as .ii. csp.. 9526, Foerster.)
Quant de la foelle espoisseni li vergier.
(G. de Dole, Vat. Chr. 1723, t« 85.)
— S'accroître, augmenter, devenir plus
fréquent :
Mult s'ala par la vile la nuvele espeissani.
Que li reis tint Richart, si l'alout demuçant.
(Rou, 2" p., 2076, Andresen.)
L.1 ,?uerre crut et espeistn.
(Ib., 3= p., 11190.)
E^pemera li dels.
(Rev., Trnie, 17070, Jnly.)
Increbrescere, espicier. (Pet. Vocal), lat.-
Iranç. du xiii° s.. Chassant.)
— Devenir sombre, trouble :
Li oel !i trnblent et esnaissent.
(Gei\v., Besl., Brit. Mus. add. 28200, f» 97".)
ESPEssiTÉ, voir EsporssF.TÉ.
ESPESSIZ, s. m. ?
Le pignon de devers le curé et lepisnon
de devers l'estans seront a rondeliz et a
espessiz par dessns. (1433, Compt. du B.
fie/le, p. 89, Lecoy.)
Cf. Espi 2.
ESPET, voir ESPIET.
1. ESPETER, - eir, V. a., attaquer :
Ilb y ot uns appelleil le flerc de Mon-
teugnee aveque des altrcs, qui vot espeteir
nostre maistre Franchois de Bersps d'une
glaive parmy le visage. (.1. de STAvr.lOT,
Chron., p. 286, Borgnet.)
2. ESPETER, V. n., empiéter :
S'il fait roye ouverte au long desdils
chemins, en entreprenant sur iceulx, il y
a amende de soixante sols tournois, et s'il
y espete. il y a seulement cinq sols. (Cont.
de Troyes, c.xxx, Nouv, Coût, gén., 111,249.)
L'éditeur propose cette explication :
« espeier, à ce qu'on dit, est quand en
tournant la charrue au bout du sillon sur
le grand chemin il touche audit grand
chemin. »
ESPETRER, V. a., eulevBr les pierres
d'une démolition ;
Item, que ledit prevost a esté et vacqué
par plusieurs journées a démolir et espe-
trer les dites masures. (1409, Censive de
Janville, ap. Le Clerc de Douy, Arch. Loi-
ret.)
ESPEUERIR, voir ESPAORIR.
ESPEUR, S. m., ais dégrossi :
Le millier à'espeurs de six piedz font
cinq charreties sangles et le millier de
quatre piedz, trois cbarrettees. (xvi' s.
Tarif, ap. Mantellier, March. fréq., 111,404.)
ESPEURER, voir ESPAOURER.
ESPEURIR, voir ESPAORIR.
ESPEtTKissEMEXT, S. m., peur :
Ce ensegne ^url'espeurissement de l'ame.
{Hagins le juif, Richel. 24276, f" 98 v.)
ESPEUSEMENT, VOir ESPOSEMENT.
ESPEVEIGNIER, VOir ESPARVEIGNIER.
ESPEVER, V. a., débarrasser, nettoyer :
Que tous laboureurs ayant champs el
pièces de terres contigues et joignantes
l'une l'autre a charges de bleds et autres
ablaids, sont tenus en la saison d'aoust de
les aller espever et desranger contre Ipurs
voisins avant que de les dépouiller. {Coût,
de Pcronne, Nouv. Coût, gen., 11,601.)
ESPEYE, s. f. 1
On refait Vespeye derrière l'hostel du duc
de Bourgongne. '{TU. du .xv» s., Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
528
ESP
ESPHOCDRE, voir ESFOI.DRK.
1. Espi, S. m., épieu :
Li faus ermites ki douta
Pour l'arcevesqup se tapi,
Qoar il n'ol bourdon ne espi.
(MousK., Chron., 25072, Reiff.)
2, ESPI, espy, s. m., ornement pointu,
le plus souvent en plomb, qui terminait
le sommet des toitures, des tourelles, des
clochers et clochetons :
Et seront sariiiz lesdits deux pisnons de
rondt'leys a crestes et a feilles, et ung espy
par dessus. (16 nov. 1451, Compl. du H.
René, p. 6, Lecoy.)
A Cardinot Le Pelletier, pour cent livres
de plomb, n'est pas comprinse ia peine et
salaire de la fnchon des cinq espis des cha-
pelles du haull de l'esslise, tant de costé
que d'aultre, comraenches a faire elmesme
de plomb. (1470, St Laur., Arch. S.-Inf.. ap.
LaLorde, Emaux.)
ESPiAiLLE, S. f., action d'épier :
Nous avons jn noveles parnosc<:/)(ai7te...
(26 jiiill. 1347, Proclam, faite d Lond., Del-
pit, Doc. Ir. en Anglet.)
ESPIALRE, voir ESPELRE.
ESPIAUT, voir ESPERT.
ESPiAURiR, V. a., exprime l'idée d'af-
franchir :
Cist joieus raoz (Ave) te monde de tonz mans es-
[piaurisi.
Et s'est tant débonnaires qne lors qn'honi l'espiaot
[rist.
(G. DE CoiNCi. Sal. N.-D., ms. Soiss., f 233^; Ri-
chel. 23111, f°319».)
ESPIAUTRE, voir ESPF.AUTRE.
ESPIAUTRER, VOir ESPAUTRER.
ESPic, spic, S. m., sorte d'épiée, le
splcnard ou nard indique (spica nardi),
plante qui porte un épi de la grosseur du
doigt :
Et spic, petre, pomre, commins.
De ce ot ases el gardins.
(Res. de Bealjed, li Bians Deseotiiieus, 1233,
Hippeau.)
Garinpal, espic. (Ens.p. apareil. viand.,
Richel. 1. 7131, f° 100^)
Citonal, cubebbes. esipic pour trois blans.
[Menagier, II, 219, Bibiioph. Ir.)
ESPICHIER, voir ESPECIEU.
1. ESPiciER, s. m., officier qui avait
soin des épices :
Le roy aura tous jours a court quatre
valez de chambre et non plus : le barbier.
lespicier. le tailleur et nn autre nianfrent
a court. (1317, Beg. de la Ch. des comptes,
1» 71, ap. Duc, Spicvs.)
2. ESPICIER, voir EsPESSirn.
ESPiE, apie, s. f., espion :
Vunt Inr cnrlius e Inr espies,
Querent a munt. querent a yal.
(Vie de S. Gile. 656. A. T.)
Il sorenl par leurs espies que li rois l'a-
voit défendu. (.loiNV. , S. Louis 185
Wailly.^d. 1874.)
ESP
Qa'ainçois enst mis ses apies
Bones et fermes et creanbles.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
f»54'.)
Prînre, si j'eusse en la pépie,
Pieça je fusse ou est Clotaire,
Aux champs debout, comme ang «pic
(Villon, Codic, Bail, de l'Appel, Jacob, p. 138.)
Louis XI avoit maintes espies et messa-
Siers par pavs. (CoM.M., Mém., V, i, Soc. de
i'H. de Fr.) "
0 bonnes gens pour bien servir à^espie!
(Cl. Mar., Chaniz d'amour fugitif, éd. 1544. i
Epie est nn mot du langage genevois. 1
J.-J. Rousseau l'a employé dans la Nou-
velle Heloïse, vi, 3. II se dit encore dans
l'argot des prisons.
1. EspiÉ, adj., qui porte des épis ;
Que cil blez sont creu en haut
Et espi^ et tuît grenu.
(.Renan, 19890, Méon.)
— Terminé par un épi :
Chiens aux queues espiees. (Chasse de
Gast. Pliebus, p. 121, ap. Ste-Pal.)
Aunis, épier, épiger, former des épis.
2. ESPiÉ, voir EspiET.
ESPIEIT, voir ESPIET.
ESPIELER, voir ESPELER.
ESPIELIR, voir ESPELIR 1.
ESPiEMENT, -yement,s. m., action d'é-
pier, d'espionner, espionnage, embûche :
Icellui Pierre fist plusieurs açuezet espie-
mçns sur et contre ledit Hennequin Pépin
pour le cuidier grever et dommagier en
corps et en biens, ou mettre a mort. (1379,
Arch. JJ 116, pièce 47.)
Si eult en ceste saison, en pluseurs as-
sauls, rencontres, priuses, espiemens.
(XIV» s., Récits d'un bourgeois de Valen-
ciennes, p. 252, Kervyn.)
Par espiemens et assaultz. (Flave Vegece,
111, 8, ms. Univ. E 1. 107.)
D'avoir fait pacte pour battre gens par
aguet et espiement. (1464, Procès crimin. de
Jeanne Saignant, ap. ]. Garnier, Clians. di-
jonn., p. 78.)
Pour garder Valere et les vierges des es-
pyemens de Tarquin. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. lOSU, VI, iv, 4.)
Et si avez oy comment par agaiz et espie-
mens elle fut occise. (.Iehan Petit, dans
i la Chron. de Monslrekt, 1. 39, Soc. de I'H.
de Fr.)
ESPiENTEMENT, adv.. en espion, insi-
dieusement :
j Espientement, insidiose. (Gloss. gall.-
I lat., Richel. 1. 7684.)
EspiEOR, - eeiir, - eur.-oiir, s. m., es-
pion, éclaireur :
I Li espieeur de la terre revindrent après
1 .XL. jors. (Rihle, Richel. 899, f" 60*.)
Quant il entendi ce par ses espieurs, il
I empescha incontinent et isnelltement les
j Gascons. (Gr. Chron. de Fr., Phelip. le bel,
XVII, P. Paris.)
I Explorator, espiour. {Gloss. de Conches.
ESP
Allez ; et mettez en haut regard ung es-
pieur qui annonce ce qu'il verra. (Bible,
Esaie, ch. 22, éd. 1543.)
— Celui qui épie, qui tend des pièges :
Es tu messier ou es faucheur.
Ou des trespassans espieur ?
(Degcilleville, Trois Pelerinaiges, P AT, impr.
Insllt.)
— Espieor de chemins, voleur de grand
chemin :
Pluseurs se mistrent a estre espieurs de
chemins. pl par manière de volerie faisoient
pis que ils ne faisoient en temps de guerre.
(Grand. Chron. de Fr., bon roy Jehan,
cxxxi, P. Paris.)
Non hospitaliers ans passans, mais guet-
teurs Pi espieurs de chemin. (Haton, Mém.,
an 1576, Bourquelot.)
— Au sens mor., avec de, qui est à la
recherche de :
De preodhommie enneroy périlleux
El de melTaictz espieur cantellenx.
(Desper., les Quatre Princesses de vie humaine, éd.
1544.)
Si n'avoit il des mouchars, et espieurs
de nouvelles au Parlemaut, pour luy rap-
porter ce que l'on v avoil passé. (Pasq.,
Rech., VI, 35.)
— Fém., espieresse, -errcsse, espierasse,
spirace :
Se seulement tn ne tronvoyes
En tes chemins et en tes voyes
Que \6i grans vieilles larronnesses
De tes chemins espierresses.
(Degbilleville, Trnis Pelerinaiges, !' 28''. irapr.
Inslil.)
Espieresses de pèlerins. (Id., Pèlerin, de
la vie hum., Ars. 2323, f" 98 r».)
— S. f., petite barque ou chaloupe de pi-
rate :
Scanfés, c'est a dire naceles.
Et sont petites nez iceles,
Espierasses sont acorapaignîes
Es granz liburnes et enlites.
Celés ont en cbasque partie
.XX. naigeours en lor compaignie ;
Gestes apalent li Breton
Spiraces : ainsi le dit on.
(J. DE Priorat, lAr. de Vegece, Richel. 1604.
f» 69".)
1. ESPiER, S. m., épieu :
P.irmi le cors fn fern d'nn espier.
(Enf. Ogier, 1680, Scheler.)
2. ESPIER, S. m., redevance en blé qui
I se payait dans la Flandre :
Comme il fust ensi ke Jehans Reinsins
eust achatté a Jehan Lau-wart... le droit
qu'il avoit a bries de la recepte de nostre
espier de Furnes,et nous eussiens entendu
ke cil Jehans Reinsins demandas! et eust
receu outre les droitures qu'il avoit acha-
tees a ceaus ki nos doivent la rente de tel
espier... (1275 , Chambre des comptes de
Lille, ap. Duc, Spicarivm.)
Cent livres de lournois a prendre et a
recbevoir cbascun an a le fnste Saint Mar-
tin en yver, sour les rentes de nostre es-
pier de Bruges. (1^85, CImrtr. de Namur,
Constit. de rente.)
Quand aux biens des bastards. qui nous
doivent appartenir, et aussi les procé-
dures, que nostre dit receveur de Vespier
ESP
ESP
ESP
f)29
doit fane. {Coût. d'Alost, Nouv. Coiit. gén.,
I, 1J34'-.)
Espier se disait encore en Flandre au
commencement du xvii» s. :
Les redeTances en fromage ne se payent
qu'à un tiers prés de leur valeur actuelle
selon les prisées qui en sont faites chaque
année h l'espier de Bergnes. (Pièce du 18
déc. 1717, Bulletin du comité flamand de
France, V, 134.)
Voy. Colinez, Xotice surles rennengiies
et les espier s en Flandres, dans le Mes-
sager des sciences hist. de Belg., 1840,
p. 289-306.
ESPIERASSE, voir ESPIEOR.
ESPiET, espié, espet, inspielh, s. m.,
épieu :
Ab un iïtspielh lo décollât.
(Vie de .S. Lég., ms. Clerm., st. 39.)
Ad OD espet l'ot décollât.
(Lecture de M. G. Paris.)
Jo l'ocirai a mon espiet trenchant.
(liol.. 86", Jluller.)
Sun bon espiet enz el cors li eobat.
'/*., 1-266.;
Od les trenchanz espiez furbiz
Se depercereQt les escuz.
(Ben., D. de Sont., II. oOl, Michel.)
Comme sangler fern i'espié.
{Brut. 1190S, Ler. de Lincy.)
Et tenoit na cspté dont la hante ertantîre.
(J. 3oD., Sax.. X, Michel.)
Venabula, espiciet {l.espieiet). {Gloss.du
XII" s., ms. de Tours, Léop. Delisle, Bibl.
de lEc. des Cb., 6» sér., t. V, p. 328.)
Et pnîsli ont son grant espié Vivre :
11 fut de fresne, si ot fer acéré.
(Agolant, p. 163, Bekker.)
Et mainte lance et maint espiet.
{Dolop., 9769, Bibl. elz.)
Print en sa main un baston appelé com-
munément espiet. (1367, Arch. JJ, ap. La-
borde, Emaux.)
Ala prendre son espié {iZ9S, Grands jours
de Troyes, Arch. X'» 9185, f 20 r".)
ESPiETE, S. f., espleu, comme espiet :
Spatatula, espiele. (Pet. Yocab. lat.-
Franc, du xiil" s., Chassant.)
ESPiETER, V. a., couper les pieds :
Il jure la sainte puciele
Que pour .un. iex k'il a crevés
Des siens ara .im. espietes.
Uiom. de Wistassc le moine, 738, Michel.)
Wistasces les a arestes.
Tous .un. les a espietes.
(Ib., 7S5.)
Enrouez, enrimez, frileux, ernes, espietes
esmongnones. {Lettres misibles en man.d'un
mendement joieux, Roniv., p. 154.)
Bessin, épiéter, endolorir, écorcber les
pieds.
ESPiEUX, adj., qui épie :
Insidiosus, agaiteux, espieux. (Gloss. de
Salins.)
ESPiEVÉ, part, passé, saupoudré de
poivre:
Et si ne soit hom si hardis ki pisçon
venge a détail ki le raport ne salé ne es-
piCBcpour vendre puis k'il ara esté le pre-
mier jour a vente. (Bans d'Hénin, Tailliar,
p. 40B.)
T. III.
EspiGACHiER, V. a., parfumer, rendre
brillant :
Tn cointement espigachirr
Le vous tons les joars. et conchier
Tontes Ips nuits mnult noblement.
(DEGUIL1.EÏ11.I.E, Trois peler., ap. Dnc, VI, 327.)
EspiGEOT, S. m , mauvais épi, mauvais
grain qui reste à la surface du grain après
le battage :
Et prendra les arrerevens, espigeotz et
gagoilhons des blez des ferrages deuz ou
ditpelit lief des Pousses. (1428, Ste Croix,
Breuil-Chizé, Arcb. Vienne.)
Aunis, épigeot; Saintonge, épigot.
ESPiGNOLE, - oUe, s. t., p.-ê. le même
que espinelle, spinelle, sorte de rubis :
Ung agneau d'or ouquel a une grosse
espiijnolle extimé .viii. escuz. (1483, Inv.
des biens de Ckarlotte de Savoie, Bibl. de
l'Ec. des cb., 6° série, t. I, p. 429.)
ESPIGNON, voir ESPI.NON.
ESPiGucER, V. a., épier :
Que puis le vespre yenge ici
Espigucer et agaaiter
Si le cors vos poissez embler.
(nesiirr. N.-S., Richel. 902, f° 98 V.)
ESPiLLE, S. f., épingle :
Et s'il chiet a la dame une espille, il
l'amassera, car elle se pourroit afloller ou
blecer. (Les quinze Joies, p. 21, Bibl. elz.)
ESPiLLEuu, S. m., tailleur de pierres :
Le sénat fist honteusement porter sa
bierre par espilleurs a guise de champions
d'espee. (Hist. des Emp., Ars. 5089, f 28 r".)
Du lit dans Suétone (Domit., xvil) : Cada-
ver ejus populari sandapilaper vespillones
exportatuœ.
Espilleur. (xv« s., Valenciennes, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Coppenr et espilleur de pierres. (1502,
Béthune, La Fons, Art. du Nord, p. 199.)
Cf. ESPILLIER 2.
1. ESPILLIER, S. m., prob. regard, ou-
verture maçonnée pour faciliter la visite
d'un aqueduc, d'un conduit :
Fismes acoustrer ung espillier de la fon-
taine du Chavalet, qui est au milieu de
lad. rue d'icelluy, lequel s'estoit enfoncé
et estoit fort dangereux a passer. (1537,
Beg. cons. de Lim., 1, 318, Rubeu.)
2. ESPILLIER, espiller, epillier, expiler,
- Hier, V. a., piller :
Hé, envie, maie gonrpille.
Tes fils par toi Ions nos espille.
(Reclus de Moliens, Miserere, Ars. 3U2,
f 208''.)
Par ens qui gnerpissent leor lices,
Guident, et ne sont c'an millier.
Deux cens mil hommes espillier.
(GuiART, lioy. lign., t. I, p. 222, Enchon.j
Puisqu'ils veulent tout epillier
C'est raison qne les combatons.
Olysl.de S. Did., p. 291, Carnandet.)
Au mesme temps l'église et tout le pais
d'AUemaigne ja de longtemps trop foulé
et expilé par les exacteurs et porteurs de
rogatons du pape, avoient fait plusieurs
requestes pour avoir rabes. (Du Molin,
Monarchie des Franc., p. 61,- éd. 1361. )
La loy ne veut pas que le mary, ny
mesmes un tiers, puisse avoir action dé
larcin contre la femme, encores qu'elle
eust expilé tous les meubles du mari. (Bo-
DIN, Rep., I, 3, éd. 1383.)
— Espillier de, séparer de :
A savoir nous estudions
Par quel eschiele il pnet monter.
Et pour li miens prendre et danter.
Par Irayson le diffamons
Envers tonz, puis que net avons;
De l'eschiele les eschielons
Li coupons, ainsi Vespillons
De ses amis, qu'il n'en saura
Ja mot quant perdus les aura.
(Rose, ms. Corsini, (° 79''.)
Des eschielles les eschaillons
Ensi coupons, et Vespillons
De ses amis.
(/*.. Vat. Chr. 1838, f 102'".)
— Émonder :
Item, ont et auront congnoissance de
faire relever fosses, espillier les bayes,
amander les chemins. (1400, Charte de la
ville de Desvres, Soc. des Ant. de Morinie,
104» Uv., 1877.)
Espiller des arbres. (.kvi° s., Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Pour avoir espille et mis hors des facotz
de halotz cent plantes et les planter es
prez, a vil s., et m s. pour avoir espille des
arbres de aulnes. (1363, S. -Omer, ib.)
— Espillié, part, passé, pillé, dépouillé,
appauvri :
lions lors c'un pen est espillies
N'est darfeuz trop n'ait d'amis.
(G. DE CoiNCi, ilfir., ms. Soiss., f 168''.)
Nus n'est mais par vous consiUies
S'il n'est ançois si espillies
Qu'il n'ait de coi se barbe il ree.
(Vers de le mort, Richel. 375, f» 336».)
J'eban IVspitii'e. (1361, Ass. de Caudeb.,
Cart. de Ph. d'Alenç., p. 180, Arch. S.-lnf.)
.le laisse au pillart espille
La pillade qni va pillant.
(MoLiNET, Poés., p. 192, ap. Ste-Pal.)
ESPIMBECHE, VOlr ESPINBESCHE.
ESPiN, S. m., épinier :
Ce tn en mai qne florist l'aube espin.
(Les Loh., ms. Montp., f» \m'.)
Et mon destrier parmi la resne
Atachai a nn aube espin.
(Perceval, ras. Montpellier. H 219, f» 236''.)
Desns un espin el umbre sis.
(Tristan, t. H, p. 127, Michel.)
Uns grans vaniz estoit plains à'espins
Et de cyprès et de sapins.
(Fabl. d'Or., Ars. 5069, f 29'=.)
Vous n'estes pas de membres frais,
Comme est Jacques Thommelin^
Qui porte si merveillenx fais
Qne vous n'y poavez mettre fin ;
Ce sont deux toaneaulx A'e'pin,
C'est voir, et la queue delez.
(E. Desch., Poés., ap. Ste-Pal.)
CL EspiNE et Porc espix.
ESPiNACE, - asse, s. f., lieu couvert
d'épines :
r Usque' 'ad pianos de VEspinace. (1274,
Vente du bois de Bellevaux, Arch. C.-d'Or,
B 490.)
07
S30
ESP
Noms propres, Espinasse, Lespinasse.
ESPINACHE, voir ESPINOCHE.
ESPINAGE, voir ESPINOCHE. '
ESPiNAL, S. m., sorte d'épice :
doux de girofQe, e<pinaux, et aiiUres
espices bien odorantes. {Liv. du nob. chev.
J. Mandev., impr. à Paris, f» ië'".)
Que nul ne farcisset chers mais que
d'espinaz et que l'on osteit les mices deis
chers que l'on pèsera et les teges convena-
blement. (1400, Régi. p. les bouch., Copie,
Arch. Fribourg, cart. 1 bis.)
ESPiNAR,s. m., nom du hérisson :
Et E.tpinarz li herirans,
Et dant Petipas li poons,
Frobers li gresiUon s'avance.
(Renart, 11063, Martin.)
ESPiNAT, S. m., bnisson d'épines :
MouU fa Renart en sr.int porchaz.
Mes la force des npinaz
Li destorbe de son afere.
(nenarl, 1297, Méon.)
Morvan, épeuna, Bcrry, épinat, Poitou,
épina.
ESPINAYE, voir ESPINOIE.
ESPINBESCHE, espimber.he, s. f. ?
Une espinbcschr de un bouly lardé. {Mé-
nagier, II, 100, Biblioph. fr.)
Espimbeche de rougets. Espaulez, pour-
boulez et rosticiez vos rougets : puis aiez
vertjus et pouldre cameline et percil :
tout bouly ensemble, et getlez sus. {Ib.,
p. 175.)
ESPINCE, S. f., pince, tenailles :
Hz mordent tant de lenrs aigres expince.i,
Qn'apovrir fontroyanmes et provinces.
(Le Maire, Plaincle du Désiré, p. iOi, éd. 1348.)
Sur emperenrs, roys, marqnis, dncz et princes.
Ont tant Rriffé de leur mordans expinces
Qu'ilz ne poorroient de perte s'exempter.
(.1. Marot, Yoij. de Venise, de la fondât, de Ve-
nise, éd. 153"2.)
Sans qne rerenlemenl
Je sente, ainonr. tes raordentes espinccs.
Dont derechef encores tn me pinces.
(ScEVE, Délie, ccccxli, éd. 1514.)
Tonsjonrs les soncis cuisans,
Ainsi qn'ardantes espincrs.
Travaillent les conrtisans.
Les grands seigneurs etics princes.
(G. Durant, Od., II, ni, éd. 1594.)
ESPiNCEL, - chel, - ccau, - rheau, -ciau,
s. m., boucle, agrafe, épingle :
Spinter, espinche.l. {Olla palella, p. 93,
Scheler.)
Je les servoie A'espinceaiis,
Ou d'une pomme ou d'une poirre.
(Froiss., Poés., Richcl. 830, f 84 r».)
Deux cens d'espinchaux. (1415, Arcb.
a, ap. Laborde, Emaux.)
Hz Oes François) ont senty les o.ornnz espinceauLr
Dont vous sçavpz acliever tels pou|nrs.
(J. M01.INET, C.lians. sur la journ. de Guinegale,
ap. Ler. de Lincy, Ch. hisl. fr.. 1, 392.)
L'ennemi cognoissant qu'elle estoit
achevée des cspincheatdx de Vénus, se
transmua et print forme dudit pater, si
que flnablement au nom de lui la cogneul
par plusieurs fois charnellement. (Id.,
Chron., ch. ccxxxiv, Buchon.)
ESP
Je vous asseure que cellui qui estriuesa
dame d'espinceaux a grosse testes, que
l'amour en devient plus ardant et plus du-
rable. {Evang. des Quen., p. 41, Bibl. elz.)
Ung cent de gros espinceaulx pour faire
la tente. (1496, Béthune, ap. La Fons,
Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
Faire espinchauLr et bibelos.
(1510, ^yalelel de tous mestiers, Poés. fr. des xv°
et XVI» s.. XIII, idi.)
Pour les espincheaux de sa femme.
(28 oct. 1520, Flines, Arch. Nord, Cod. A,
f- 307 r».)
— Boite à épingles :
The pyncase, Vespinceau. (Du Guez, an
Inlroducl. for to lerne to speke french Ire-
wly, àla suite de t'ALSGRAVE,p. 906, Géuin.)
ESPiNCELiER, - yer, -elUer,s. m., ou-
vrier en fil de métal, treillageur :
Ung espincellier arme de fix d'arcas le
cassis tait pour le verrieur du cœur de
Aicourt. (1517, Douai, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
A ung espincclyer pour avoir racoustré le
rond dé fil de letton servant a la rouge
chapelle. (15.^6, ib.)
Cf. ESPENNIER.
EspiNCERiE, S. f., action d'énouer, en
en parlant du drap :
Ceste fonderie et ceste envierserie et
Vespincerie doivent faire li tondeur bien et
loialment. (1262. Bans aux éche.v., 00, ass.
s. les drap, de Douai, f"> 14 v", Arch.
Douai )
EspiNCETTE, S. f., pincB, pincette :
Forceps, tenaille, espincette. (JuN., No-
mencl., p. 180, éd. 1577.)
ESPixcEUR, espinseur, s. m., ouvrier
qui taille les pierres avec l'épinçoir :
Pour les espinseurs. (1358, Bec. et dép.,
Arch. mun. Chartres.)
ESPiNCHAGE, S. Ht., action de tailler
avec l'épinçoir :
Pour Vespinchage d'ung millier de quar-
rel que des mâchons espinchierent pour
une grosse tour. {Compt. de 1416, Béthune,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESPixcHE, S. f., partie antérieure du
pied du sanglier :
Grant sangler doit avoir les traces lon-
gues presque autant comme ung cerf bien
marchant... 11 fait la pigache devant et
derrière, il a Vespinche du pié large et
ronde et les os du pié apperent par tout ou
il marche. (Modus, Richel. 1301, f" 25^)
ESPIXCHEL, voir ESPINCKL.
ESPINCHIER, voir ESPINCIER.
ESPINCHON, voir ESPINÇON.
ESPiNCHURE, S. f., abattis de bols
ébranché :
Un ouvrier ballotte les hallos et met les
espinchures par bouges. (1419, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Laquelle censé... sont tenus entretenir,
sans pouvoir.... toucher au bois montans,
meubles, et catheux estans sur iceux héri-
tages, sauf es espinchures et coppes ordi-
naires. (Coul. de Lille, Nouv. Coût. gén.
H, 902.)
ESP
uspiNCiER, espinsier, espinchier, verbe.
— Act., pincer, se rencontre souvent
dans les anciens textes avec le sens de
bien arranger, bien accoutrer :
Riens ne li puet tant valoir,
Les oncles nés et deugîes,
Li nés sovent espincies.
(Mo>'iOT DE Paris, Chans., Richcl. 1591, f" 90.)
Voiant tozses amis, fiance
A molt grant joie la pncele
Qui molt estoit plaisanz et bêle,
.Tointe, acesmce et espincee.
(G. DE CoiNci, Jl/ir. de H.-D.. ms. Brux,, t° 19"'>.)
Pour leur mesfez Diens si les pince
Qne la on sont plus espincié
Sont il de mort mors et pincié.
(Id., ib., ms. Soiss.. f° 133''.)
Qnand li jovene gent sont haitict
Et espinchiet et afaitiet.
(Gilles li Mnisis, li Lamentations, 1. lo.Kîrvyn )
Gent, ceinte, faitis et jolis.
Si espinchié, si crepelet.
Si bien pignié, si blondelet...
(G. Mach., Poés., Richel. 9'221, f di'.)
Du bergier joint et espinciet.
(Pastoralet, ms. Brnx., P 11 v".)
Si un faucon lie, si l'en voulez garder,
espincez luy les niaistresses serres, (Aii-
IHRL. DE Alag., Fauc.)
— Réfl., s'arranger :
Cil duc et cil conte et cil prince,
Chascnn .s'apareille et espince.
(Dolop.. 2898, Bibl. elz.
— Act., espincier de, aiguillonner à,
exciter à :
On soit qne quelque pince
De gloire dans le cœur vivement les espince
D'éterniser leur nom.
(G. BoDNiN, l'Alectriom., éd. 158B.)
— Exposer en peu de mots :
Cornent doivent tiere tenir
Tout grant signer, roi, duc et prince,
F.l a bries mos le vos espince.
(B. de Condé, li Contes dou Wardecors, 137,
Scheler.)
— Techn., terme de manufacture,énouer:
Dusques a le sainte crois ne puet on
fondre ne espinchier que .vi. dras a l'en-
droit. (1262, Bans aux échev., Ou, ass. s.
les drap, de Douai, f" 14 v», Arch. Douai.)
— Tailler avec l'épinçoir :
.11. martiaus a asoir, martel a cugnier,
.11. martiaus a espinsier, une brouette,. 11.
haues. (1356, Compte des chaussées, Arch.
admin. de Reims, t. 111, p. 75, Doc. inéd.)
Le Clerc et Bayard, maçons, escorchent
un mur sur lequel on en construit une ;
d'autres espinchent un millier de quarrel, à
raison de vi' vi^ le cent. (1481, Béthune,
ap. La Fous, .irt. du Nord, p. 201.1
— Émonder :
On espinche toutes les petites sauchelles.
(Pièce du XV» s., ap. La Fons, Art. du Aon/,
p. 153.)
On espinche les josnes plantes du mares.
(1419, ib.)
Espinchier les saux. (1445,Valenciennes,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens)
Et ne peut l'on sur les gros des fiefs des-
dits seigneurs, copper, abbattre, ou espiv-
chier lesdits arbres et plantins sans congé
ESP
ESP
ESP
331
et licence de tels seigneurs. {Cart. de Lille,
I, 17, Nouv. Coût, gén., Il, 398.)
Bourg., Saulieu, épincher, gratter.
ESPiNçoN, -cfton, s. m., épine :
Les mesenges n'i sont pas raucs,
Les Iostur,i:nes ne li piochons,
Ainz chantent senr les espinchotis.
(Watbiqcet, li Tournois des damrs, 72, Scheler.)
Madame si les recoeilloit (les flcnrs)
Qui bellement les enCloit
En espinçnns de gronselier;
Et pnis me les faisoit baisier,
Dont en baisant m'avint dens fors
Qne li cspiiiçon de ce bois
Me poindirent monlt aigrement.
KFroiss. , Poés., I, lïlO, .Sali, Scholei.)
ESPINDE, S. f.jépingle :
Ficail,esptn(te, espinle. {Gloss. de Neckam,
Scheler, Lex., p. 55.)
ESPiPfE, s. f., épinier ;
Alixandre tronva en l'ombre d'nne espine
Qni jouoit as eschas a une Sarrnzrne.
(Restor doit Paon, ms. Rouen, f 31 v".)
— Espine a été employé par 01. de
Serres dans son Théâtre d'AgricuUure pour
désigner un trou fait à un tonneau pour
en tirer du vin, le morceau de bois dont
on le bouche, le fausset.
Cf. ESPIN et ESPINELLE.
ESPiNEE, S. f., touffe d'épines ?
Es meneuvres pour journées a cueillir
ou saulay espinees grandes. (1433, CompJ.
de Nevers, CC 35, f» 38 v», Arch. mun. Ne-
vers.)
L'anltre d'nne espinfc bonne
Conpe a nne qni a nom Bonne,
Cnyte anx beaaix pois, qui est Tiaode
Ponr ma mignonne bien friande.
(Elot Dsmernal, Livre de la deablerie, f il',
éd. 1507.)
ESPINEI, voir ESPINOI.
ESPiNEis, S. m., épinoches?
Platoun, espineis, carbonel, gojoun. {La
Manière de langage, p. 393, P. Meyer.)
ESPiNEL, epinel, s. m., lieu plein d'é-
pines, de buissons épineux :
S'en aloîent lez an pendant :
Un Tal trnevent et nn rnissel
Qni soef cort par Vepinel.
(Jugement d'amour, ?,i, ap. Méon, Fahl., IV, 355.)
ESPiNELT^E, s. f., tumeup qui vieut sous
le jarret du cheval, à la jointure de l'os :
De Vespinelle et de sa cure. (Frère Ni-
cole, Trad. du livre des Pronfplz champ
de P. des Crescens, f» 101 v", éd. 1516. \
L'en cuira ces espineUes corne dessus est
dit. (ID., ib.)
— Trou fait h un tonneau pour en tirer
du vin :
Bon est que l'en face empres ou est la
lye une petite espinelle par ou on puisse
traire du vin. (Frère Nicole. Trad. du
livre des Prouffitz champ, de P. des Cres-
cens, f" 40 v, éd. 1316.)
ESPiNEMENT, s. ni . , lieu rempli d'é-
pines :
Spinulencia, espinemens. {Gloss. de Sa-
lins}.
ESPiNEn, verbe.
— Act., piquer avec des épines:
Geste (rose) eissi del poeple espinos
Des feluns Jueas envios.
Oui nostre seignor espinerent
E d'espines le coronerent.
(Joies Nostre Dame, Richel. 19525, f 93.)
Qaant il (les oiseanx) voient le bosquet
Vert et flouri, et l'aube espine.
Qui leurs gorgettes pas n'cspine.
(G. Mach.. Poés., Richel. 9221, f» 61».)
— Absolument :
Et estoie sons an buisson
Qne nons appelions aube espine,
Qni devant et puis l'aabe espine.
(Froiss., Poés., I, 98, 38.^;, Scheler.)
— Déchirer comme avec des épines :
L'antre do son trait d'acier
Lay espine le fessier.
{Les Muses incognues ou la Seille aux liourriers,
le Pardon du sanglier qai tna le bel Adonis, éd.
1604.)
— Fig. :
La paonr devine
Qui le cuer li point et espine.
(Vie S. Magloire, Ars. 5122, i" 63 r".)
Le cuer trop moy espine
Qaant ensi me laireis chaitiie et orphenine.
(Jeh. des Preis, Ges'e de Liège, 'i^lM, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
La fiebvre vons puisse espiner.
(Farce des Cris de Paris, Ane. Th. fr., II, 311.)
Ce mal, ains ceste rage en mon ame chemine.
Et dormant et veillant incessammenl m'espine.
(Crev., m. Ant., III, éd. ISUl.)
— Réfl., se piquer à une épine :
Sovent avient que cil qni l'a
Désirée a avoir pieça (la rose)
Ne l'ose si tost adeser ;
Qnar il se doute a espiner.
(Dit de la Rose, Richel. 837, f° 204 v°.)
Celuy qui avoit le volant couppoit ses
espines de bien loin, a grands coups, crai-
gnant s'espiner. (Paliss'ï^, Recepte, Cap.)
Belle fleur d'esglantier, belle fleur d'anbespine.
Désirant vous cueillir bien souvent on s'espine.
(PASSF.R.4T, Oeuv., p. 27, éd. 1606.)
— Fig.:
Il est un peu chatouilleux, et a peine y
toucheriez vous, sans vousespiner. (R.\bel.,
1. IV, ch. 11, éd. 1552.)
— Neutr., arracher les épines :
Une journée d'espiner. (1376, Terrier de
la poterie Mathieu, f» 69 r°, Arch. Eure.)
— Espine, pATt. passé, garni, entouré d'é-
pines, clos d'une haie d'épines :
La messoncele ert bien closse en toz senz.
De bone soif espinee forment,
El .1- fossé i ot fet voirement.
(ilon. Guill., Riche!. 368, f» 266^)
Moult par est richement armé (le hériçon),
Quer de nature est espine.
(Glill., Best, dir., 1061, Hippcau.)
Si se puet chargier de chascuue part
quant il se toelle es poraes, por ce qu'il est
de chascune part espinez. (Rich. de Four-
nival, Bestiaire d'amour, li Hyreçons,
p. 34, Hippeau.)
Puis va a une branche, si l'a par mi cope%
Qui fa de leus en leas par trestot espinee.
(Florence de Rome, Richel. noav. acq. 4192,
f» 59 r'>.)
Et après furent faictes tout entour bayes
bien espinees par dessus, a fin que les
loups, chiens et autres bestes ne peussont
entrer dedens pour defouir et menger les
corps dessusdiz. (.Moxstrelet, Chron., I,
150, Soc. de l'H. de Fr.)
— Déchiré par des épines:
Lasse Dame, vit il tes pies
Por lui sanglons et espines ?
(De Narcisus, 572, ap. Méon, Fabl., IV, 161.)
Les soldats estoient contraincts d'en-
velopper et couvrir leurs pauvres pieds,
tout espines et esgratignes de quelques
cuirs faicts de fraisches peaux de bestes.
(Brant, d'aucunes Betraicles de guerre,
Buchon.)
En Poitou, notamment dans le cant. de
Chef-Boutonne, on dit épiiier un arbre,
une haie, pour signifier les environner
d'épines afln de les défendre contre la dent
des bestiaux. Rlorv., épeuner, Bas-Valais,
Vionnaz, épena, dans le même sens.
ESPiNEUEGH, adj., épiueux :
En uûg fort buisson espinerech. (Fhoiss.,
Chron., VI, 298, Luce, ms. Amiens,
f 130 V».)
ESPiNETE, - ette, s. f., dimin. d'épine;
fig., être sur les espincttes, marcher sur
espinettes, être sur les épines :
Car en l'enre s'en retourna
Pour l'amour de ses compaigneltes
Qui estoient sur espinettes
Pour doubtance de leurs maris
Qui ont tousdiz les cuers maris
Quant elles sont en compaignie
Ou on maioe joieuse vie.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, f 18-2'.)
Quand elle marche sur espinettes.
Elle faitnn tas de minettes.
(COQDILLART, Poés., II, 248. Bibl. elz.)
— Buisson épineux :
Il n'i a chambre ne refai
Ou dou temps passé esté n'aie,
Espinelle, pertnis ne haie,
S'en cognois asses les usages.
i(FROiss., /'of's., II. 30,1211, Scheler.)
— Soi'te de monnaie :
Le suppliant priut sept francs et six ou
sept mailles d'argent de quinze deniers
tournois la pièce, nommée au pays (d'Au-
nis) M;)Wie(Je. (1393, Arch. JJ 148, pièce 11.)
— Sorte de joute :
En l'an 1339, a Vespinette, a Lille, alla
Jehan Dernier le moyen a la journée du
grand caresme jouster... et fut adont roy
de Vespinette celle année Pierre de Cour-
tray. {Recils d'un bourg, de Yalenciennes,
p. 50, Kervyu.)
ESPiXGARDERiE, S. f., artillerie d'es-
pringalles :
La moyenne artillerie, comme sacres,
passevolans, estoit en grand nombre ;
l'espMiffarrferieiunumerable. (Jacques ,BAST.
DE BouRB., Oppugnat. de Rhodes, f» 13 v»,
éd. 1526.)
Troys mille six cens doubles canons et
d'espingarderie sans nombre. (Rab., Pan-
tagruel, c. 26, éd. 1542.)
53 s
ESP
ESP
ESP
Cf. ESPBINGALE.
ESPiNGLEi, - gley, s. in., pelote à
épingles ;
.II. espingleis de Paris a boutons d'es-
tain. (18 fév. 1394, Inv. de mercier, lnv.de
meubles de la mairie de Dijon, Arcb.
Côte-d'Or.)
.1. espingUy. (Ib.)
.1. espingleyei .i. chapiron. (6 nov. 1394,
Invent, du Juif Joseph, Vente de; meubles
de la mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
.1. espingley de drap de Damas. (Sept.
139S, Invent, de meubles de la mairie de
Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
ESPiNGLERiE, - Querie, s. f., fabrication
des épingles :
Que nus du mestier d'espinguerie ne
puisse prendre aprentiz, se .ii. des mestres
du mestier n'i sontpresenz. (E. BoiL., Liv.
des mest., l' p., lx, 5, Lespinasse et Bon-
nardot.)
ESPiNGLETTE, espUngtiette, s. f., petite
épingle :
J'ay mantians fonrrez de gris,
J'ay chapians, j'ay bians proflis,
Et d'argent mainte rspinglelte.
(EusT. Deschamps, Poés., Richel. 8iO, f»n.l'\)
— Etui OU pelote à épingles :
Esplinguette, esplinguiere. — Pyncase.
(Palsgrave, Esclairc, p. 234, Génin.)
ESPiNGLEUR, S. m., fabricant d'é-
pingles :
Icellui Barthélémy dist qu'icellui signi-
fiant rendroit les espingles que il avoit
prinses a un espingleur. (1368, Arch. JJ 99,
pièce 331.)
ESPiNGLiER, espinguier, espinghier, es-
pUngier, espUnguier, s. m., étui ou pelote
à épingles :
Boarse, espinglicr a estnre
Fait et colelet faitis
Et tous les gentilz oulilz
Qu'apartienent a bergiere.
(Cna. DE Pis., DU de la PitsI., Richel. 836,
F oO v«.)
En bourses et espingliers de soie. (1392,
Inv. desbiens d'E. Marchant, Inv. de meubl.
de la mair. de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
Espinghier, esplingiers. (1441-Sl, "Valen-
ciennes, ap. La Eons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
EspUnguier, s. m. — Case for pynnes or
suche lijie. (Palsgrave, Esclairc, p. 203,
Génin.)
Un espinguier de velours. {Inv. de F. de
Gaing, seig. d'Oradour-sur-Glane, 21 iuill.
1567.)
ESPixGLiEHE, cspUnguiere, esplinghiere,
s. f., étui ou pelote à épingles :
Esplinghieres. (1441-1451, Valenciennes,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Esplinguette, esplinguiere. — Pyncase.
(Palsgr.ive, Esclairc, p. 254, Génin.)
ESPINGUALE, Vûir ESPRINGALE.
ESPINGUER, voir ESPRINGUER.
1. ESPINGUERIE, VOir ESPINGLERIE.
2. ESPINGUKRIE, VOlf ESPRlNGUEfilE.
ESPINGUIER, voir ESPINGLIER.
ESPiNiER, adj., épineux:
Votre teint pins vermeil qne la rose espiniere.
(Brant., Poés. inéd., p. 482, Caly.)
ESPiNiERE, s.f., endroit plein d'épines;
est représenté par des noms de lieux, Les-
pigniere (Nièvre). Bois des Epinieres
(Nièvre).
ESPiNiLLE, S. f., la partie antérieure de
la jambe :
Le suppliant donna du pié deu.^ ou trois
cops a icelle femme parmi les espinilles et
parle ventre. (1415, Arch. JJ 168, pièce 405.)
ESPIXOCE, voir ESPINOCHE.
ESPixocHE, epinoche, espinoiche, espi-
noce, espinache, espinage, spinache, s. f.,
épinard :
Je vneil avoir des epinoches.
(HoG. PiAUCELE, Sire liait et dame Anieuse, 45,
Montaiglon, Fabl., 1, 98.)
Espinage, bourage et fenerele. (Dialog.
fr.-llam., (" 6», Michelant.)
Espinoiches. (13881389, Invent, de la
Côte-d'Or, B. 4784.)
Si puet user pour potage borroiches,
espinoces et semblables. (H. deMondeville,
Richel. 2030, C 98=.)
Il mangera laictues,5pîwacfces, coriandre..
(B. DE GORD., Pratiq., Il, 24, éd. 1493.)
Espinaches ie croys qui sont ainsi appel-
iez pourles poinctes et espines qui sont en
la semence. {Plaline de honneste volupté,
f» 73 V», éd. 1528.)
Espinars ou espinoches, ainsi dites a
raison que leur graine est espineuse, sont
de deux sortes, l'une masle, l'autre fe-
melle. (LiEBAULT, Mais, rusl., p. 204,
éd. 1597.)
— Espinoche a désigné de plus une petite
pièce de monnaie :
Hé dea, s'il ne pleat il desgoute ;
Au moins auray je nne espinoche,
J'aaray de Iny. s'il chet en coche,
Ung escn on denx poorma paine.
{Patelin, p. 93, Jacob. 1
— Fig., pour désigner un petit morceau,
une bagatelle :
Tout en crocqnant une espinoche
D'ung morcelet triant et gras.
(Gredas. itisl. de la pass-, 63 19. G. Paris.)
Contentez tous de raison, qa'on ne acroche
l.e bien d'aulrny par une telle voye.
Car qui le fait perd pour telle epinoche
Apres labenr la perdurable joye
(J. BOUCHET, Opusc, p. 108.)
Suivant Le Duchat, espinoche pour épi-
nard, s'est conservé dans le patois mes-
sin. Dans le Jura on dit espenoches. Dessin,
épignocite, fausset.
ESPiNOCHER, epinocher, v. n., s'arrêter
aux bagatelles, pointiller, faire de petites
difficultés :
Mais de s'arrester en si peu de temps,
c'est epinocher en l'histoire. (Pasq., Lett.,
XX, 5.)
ESPiNoi, ~oy, - ei, s. m., endroit plein
de ronces el d'épines, ancien nom de lieu
fréquent :
Par baissons et par espinois.
{Rom. de Thebes, 14118, ap. Constans, Lén.
d'Œdipe.)
Nemus de VEspinei. (1263, Bourgoult,
Arch. S 5194, SuppL, n" 16.),
Mes espines i avoit tant
Chardons et ronces c'onqaes n'oi
Pooir de passer Vespinoi.
{Rose, 1808, Méon.)
Onqnes n'eissi, fei qne vas dei,
IVule tel rose d'espinei.
(Joies Nosire Dame, Richel. 19525. f° 93.)
Lî fossez est granz par defors,
Li espinois espes et fors,
Ne se pooient aprochier.
(HooN LE Rot, le vair Palefroy, Montaiglon, Fabl. ,
I, 28.)
Donné en nostre camp lez Espinoy.
(2 juillet 1478, Reg. des Consaux, Arch.
■Tournai.)
— Fig., passions mauvaises :
Que li espinoiz et li chardonoiz de nos
piz fust avant essartez et estrepez par le
geune de .m. jors. {Chron. de S.-Den., ms.
Ste-Gen., f» 136^)
Noms de lieux modernes, Spwoî, hameau
du village de Jumetz, Hainaut belge ;
Epinoy [Oise].
Noms propres, de Lespinoy, d'Epinay.
ESPINOICHE, voir Espinoche.
ESPixoiE, - oye, -aye, s. f., lieu planté
d'épines :
En nne espinoie.
(Sept Sages, 2894, Relier.)
Vepretum, espinaye, lieu plein d'épines.
(Calepini Dict., Bàle 1584.)
Espinoye, thicket grove or ground fuU
of tliorns; thorny plot. (CoTG, éd. 1611.)
ESPixois, s. m., lieu plein d'épines :
Chacune ert en un espinois,
Com les maisons de Gastinois.
(RuTEB., Poés., I, 296, Jubinal.)
Nom propre, de l'Espinois.
ESPixoLE, s. f., petite épingle :
Ils pourront prendre un vieil pigeon, et
luy piquer tout un de ses yeux d'une es-
pinoie. (Desparron, Fauconn., iv, 12.)
ESPiNox, espignon, s. m., épine :
Les petis espinons qa'il en fist esgrinner
De la sainte couronne qu'il ot fait desevrer,
Trestous les conquelli l'emperere au vis cler.
Et les misl en son gant, canqa'il en pnet irover.
■Jicratras, 6108, A. P.)
Les petiz espignons qu'il i vit esgrimer.
{Ih., Vat. Chr. 1616, f» 9P.)
ESPiNOS, - OMS, - eus, adj., garni d'é-
pines; employé subst., pour désigner le
hérisson :
Metes le hors d'entre nos tous,
N'ai cure qne nns espinous
Soit entre nos, ne de mouton.
(Ren. coroné, Richel. 1446, f° 84 v°.)
Et pourtant n'ain jou le mouton
Ne Vespineus dant l'ireçon.
ESP
ESPINQUALLE, VOir ESPRINGALE.
ESPINSEUR, voir ESPINCEUR.
ESPiNTELÉ, adj., marqué, taché :
Vinrent après deux clievaliers en man-
teaux espinteles de larmes de sang rouge
parmy. (Chastell., le Temple de Boeace,
VII, 89, Kerv.)
ESPioT, s. m., épieii :
Et tenoient daglies, haces et cours espios
de guerre. (Froiss., Cliron., V, 47, Kerv.)
Le suppliant prinst uns baston ferré
appelle espiot. (14S0, Arch. JJ 186, pièce 7.)
Jauvellines, espees, espiols, torches de
fer. (1480, Jug. de la séiiéch. de Poit-, S.
Cyprien, Gizai, Arch. Vienne.)
Les haches rouges et les hallebardes, et
aussy espiols, que mondit frère et moy
avions. (1503, Test, de l'ev. Christ, de Pen-
marc'h, Arch. Côtes-du-Nord.)
et. ESPIET.
ESPiR, - irl, enspir, spirt, spir, s. m.,
souffle, esprit, principe de la vie :
Sainz Espirs.
(P. DE Thaon, Cwnpoz, 516, Mail.)
Li sainz Espirs. {Mor. sur Job, Richel.
24764, f 2 r°.)
Li dons del Saint Espir n'est pas cons-
trainz par loi. {Dial. SI Greg., p. 9, Foers-
ter.)
David ki soloit avoir lo spir de pro-
phétie. (Ib., p. 24.)
Ne gousta chose ou il eust espir de vie.
(De saint Brandainne le moine, Juhinal,
p. 86.)
Flors de tôles Terlas. maison del sent Enspir.
(Prière à la Vierge, Richel. 1. 1077, f" 9.)
Li lions brait et si s'estent,
Vespirs en ist isnelement.
{Rom. du comte de l'oit., 001, Michel.)
Amis, Diex mete en toi créance et saint Espir,
Que il ne perde l'ame que dedans ton cors t'isl !
(Gui delionr:;.. 4o3, A. P.)
Tant déboutes et laiU férus
Que tous fu ses espirs confus.
(Le Couronnem. Renarl, 349, Méon.)
Par lo Saint Spir l'at conent.
(Yie Ste ]uliane,ms.OïL, Bodl., Canon, mise. "4,
t» 82 ï°.)
Ensemble reTenrout nostre chars et nos spirs.
(Li Ver del juise, ms. Oxf., Bodl., Canon, mise. 74,
f» 137 T».)
Sacent tout cil ki sunt et ki avenir sunt
que Havis li bouge a vendu et werpi a le
taule dou Sains Spir .li. mars d'irelage.
(1264, Vente d'une rente foncière à l'hôpital
de la table du Saint Esprit, Arch. mun.
Douai.)
Li père et li fils et li sains espirs oie
saint espirt. (Maurice, Serm., Richel.
13314, t» S r°.)
Damedieu reclama et le vrai Saint Espir.
(Doon de ilaicnce, 1310, A. P.)
Espirs natures est une substance soutis
de nature d'air, ens on cuer par caurrc
engenree. (Li Ars d'Amoitr, I, 208, Petit.)
Chelle gent d'Orelyens sont plains de fol espir,
Ne visent a nul bien, fors a autrny trair.
(Chroii. des ducs de Bourg., 9-285, Chron. belg.)
1. ESPiRAciON, - lion, spiracion, spira-
lion, s. f., souffle, inspiration (spiratio-
nem) :
ESP
Par Vespiration devine. (1283, Cart. du
Val S. Lambert, Uichel. 1. 10176, f" 6 r».)
De l'angle Jhesucrist leur conta l'otroison
Et du saint Esperit qu'a guise de conlon
Li aporla l'araponle par espiratimi.
(Charles le Chauve, Richel. 243T2, t° 2°.) Ms.,
eipiralinu.
Si ferons inspiracion
En sa face digne et décente,
Tant que par vraye spiracion
Sera faict en ame vivante.
(Misl. du viei test., 702, A. T.)
Par spiration voluntaire.
(Actes des .ipost.. vol. I, f» 5'-, éd. 1537.) '
L'esperit sortira de ma face, et feray des
spiralions. (Le Fevre d'Est., Bible, Esaïe,
Lvii, éd. 1334.)
— Ce qui donne le souffle, ce qui anime :
Père en personne paternelle,
Filz sans fin, engendre en elle
Mutuelle
Spiracion et chef des vies.
(ili/st. de la Pass., f° 10'', impr. Inslil.j
Morv., espiration, inspiration.
2 ESPiRACiox, -<ion, exp.,s. f., souffle,
respiration (exspirationem) :
Expiracion n'est autre chose que mettre
hors les fumosites et les esperis chautz du
cuer pour les esventer. (Evrart de Conty,
Probl. d'Arist., Richel. 210, f° 173\)
Si l'expiration ou la sueur ne sent pas
plus mauvais que de coustunie... (La
Frambois., QEuv., p. 388, éd. 1631.)
ESPiRAiL, spiral, s. m., soupirail, ou-
verture :
Les espiraux de l'alembic. {Trésor de
Evonime, p. 193, éd. 1353.)
Pource que le feu a besoin de conti-
nuelle nourriture et mouvement, il se fait
un spiral ou plusieurs en sa matière su-
jette et accommodée pour son aliment,
par ou il puisse s'esbranler et mouvoir.
(Pont, de Tyard, de la Nat. du monde,
f" 43 T", éd. 1578.)
Ton œil perçoit d'un raiz de sa douceur
Si doucement le profond de mon ame.
Qu'il entrouvrit un spiral a la flame
Qui nie nourrit et dévore le cœur.
(1d., OEuv. Poet.,p. 104, éd. (573.)
— Prendre espirail, s'éventer :
Les ennemis mirent le feu a une myne
au bollouard d'Angleterre, laquelle ne
feist point de mal pource qu'elle print
espirail par les contremynes qu'avoit fait
le capitaine Gabriel. (Jacques, bast. de
BouRB., Oppugnat. de Rliodes, f» 20 v",
éd. 1526.)
ESPIRANT, s. m., sorte de raisin :
La Gabbie
Ja rougie
Du sang des bruns espirans.
Coule et trye,
(Comme pluye)
Les jus des blancs sperollans.
Des rouvergans,
Des picquardans,
Des belles grappes muscades,
Pellefedes, et oeillades.
(Desper., Chant de Vendanges.)
ESPiRAUTÉ , S. t., juridiction spiri
tuelle :
Lequel perturba la jurisdictiou de l'é-
glise tant eu temporalité comme eu espi-
ESP
533
rauté. (Chron. des quatre prem. Valois,
p. 243, Luce.)
ESPiRE, s. f., souffle, bruit, au propre et
au fig. :
Et on ne dist ne fait, n'en perkemin n'en chire.
Chose, quels qn'ele soit, que on n'en oie espire.
(Adam m la Halle, du Roi de Sezile, p. 290,
Coussemaker.)
Dont sent li rois et oi dire
C'on ne savoit vent ne espire
De lui.
(Ren. coronc, Richel.'144e, f 78 v».)
1. ESPiREMENT,,'!pirement,s.in.,souffle:
Vendrad un suef espirement de un petit
vent. (Rois, p. 321, Ler. de Lincy.)
Premiers formet Deus l'ome et après
auspiret en sa faceon espirement de vie.
{Li Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, t» 84 r°.)
Par Vespirement de l'esperit de la teue
ire. {Psaut., Maz. 238, f» 23 v».)
Deus si grant dousor li mostra
Qu'en la boche li espira
De sa bocbe Vespirement,
Dont cil resut l'entendement.
Et tout ce k'apartient a vie.
RoB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 52-2^)
La beneoite Vierge n'estoit point tenue
a ceste purification, car elle n'enfanta pas
par semence reoeue d'omme, mais par
divin espirement. (Légende dorée, Maz. 1333,
f 621'.)
Celle luy dist : Sire, je n'avoye miel, et
tu as de ta saincte bouche nommet miel,
et il a esté faict, son odeur, est spirement
de ta bouche. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux. 10309, f" 89 r».)
Et se Eolus, dieu des vens, eust laissiet
Vespirement d'iceulx tel qu'il estoit quand
les Lacedemoniiens boutèrent le feu,la citté
fuift total'>ment arse. (ID., ib., ms. Brux.
10310. f» 243 r°.)
Spirement, ou esperit de la nature aithe-
rine. (EvoN., Trésor, préf., éd. 1335.)
— Inspiration :
Et chascuus d'eus escrist par divin espi-
rement. (Brun. Lat., Très., p. 78, Cha-
baille.)
Li espiremens de bone pensée est de
tenir em pes et de dcmourer eu une
meimes manière. (Mor. des phil., ms.
Chartres 620, f° 11".)
2. ESPIREMENT, expircment, s. m., mort:
Puis vostre e.rpiremcnt.
(Vie S. ilagl, Ars. 5122, f° 54 r°.)
3. ESPIREMENT, voir Esperiment.
1. ESPIRER, espérer, spirer, verbe.
— Act., insuffler, suggérer :
Kt Sains Espirs en lui parloil
Qui çon qu'il dist li enseignoit.
.M grant sens k'en lui cspiroil
>uls d'els contrester nel pooit.
(De S. Eslecene, Richel. 375, f 3333.)
Leur espira il les âmes eus es cors.
(Brun. Lat., Très., p. 12, var., Chabaille.)
Le conseil que nostre sires... a degnié
espirer en mon cuer. (Chron. de S.-Den.,
ms. Ste-Gen., f» 96'.)
Mist Dieus en cesli conrtill lors (l'homme)
El li espira doucement
De vie le rcspirement.
(Macé de la Charité, Bible, ms. Tours 906,
S34
ESP
ESP
ESP
— Inspirer, animer ;
Car cni Diex espire et alnme,
Del cuer li samble souatnme.
(Chrest., Roi Guill, 373, Michel.)
Et li airs csl enlnminez
Dont tozli monz est espirez-
(Percerai, ras. Montpellier H 219, f° 212".)
Et Deus ki bien Vol espiree.
(SIe Tkais, Ars. 3527, f 15».)
Car don Saint Esperit l'a Jhesu expiré.
(Parise, 2829, A. P.)
Si parlera de Kien dcmaislé
nn'il n'est mis hom qui n'en fiist espères.
" (lluon de nord., 3168, A. P,)
Sainz esperiî si Vrspira
Qu'a ce son afairc atira.
(G. DE Coraci, Mir., ms. Soiss., f 4) '.)
Et andous si les espira
Qae lor empire n'empira.
(1d., de l'Empercris gui garda sa ehasieé, Meon,
Kouv. rec., II, 5.)
... Li espcriz repéra
Qui tous ses menbres espira.
(.1 I,F, March., Mir. de li.-D., ms. Chartres,
fM4'i.)
Or oies coin Dicns Vespira.
(MoosK., Chron., 3018, Reiff.)
Or oies d'onme de granl sens
Et espiret de boin poorpens.
(ID., ili., 3796.)
Bien l'fl li dyable espiree.
(Sept Sages. 2547, Kellcr.)
Hé Diex, ce dist dns Namles, bians rois de maisté,
Qoi vit si bêle dame ains mais en nul régné I
Monlt Varoil bien Jhesn -veii et espiré
Qni ele en son courage avcroit bien amé.
(Fieraliras, 2750, A. P.)
Venns qui les dames espire.
(Rose, ras.Corsini, C lOo'.)
Les cloches fort sonnèrent, car Diex les espira.
(De la Borjoise de Narbortiie, ap. Jnb., iVoau. Rec,
I, 40.)
— On le trouve encore avec un rég. de
personne pour dire susciter, animer :
Por raançon de soa pechié,
Espira on novel Adam,
Qui por nos trest peine e aban,
Et toz nos mist a raançon.
(Guill., Best, du., 30G3, Hippean.)
— Et pour dire agiter, inquiéter :
Moult csloit triste et iriee.
Moult esloil la nnit espiree
Del grant crieme et del poor
Que ele avoit de son seignor,
Qnîr del perdre moult se doloit.
(Erec el En., Richel. 1420, f» 23^)
Lors du roer prent asonspirer
Et sans joie lors prent a dire
l'ne canclion qui trop Vespirc-
(La Dame a la /icorne, Itichel. 12oG2, f" 1 2 v".
— Neutr., so«fller,respirer :
La mcie bûche ovri e espirai. (Liv. des
Pt., Cambridge, cxvill, 131, Michel.)
Il ocist tout ce qui pooit espirer. Bible,
Richel. 899, f» 103'.)
Afin que par les fistules l'air peust entrer
en i'escrin par quoy le chat peust espirer
et respirer. iGr. Chron. de Fr., Charles le
bel, VI, P. Paris.)
Jusques a tant que ilz ont spire ensemble,
c'est a dire conversé par amitié. (Oresme,
Politig.,!" 160\ éd. 1489.)}
Lg saint esperit espire la ou il lui plaist.
(1435, Esl. de S. J. de Jér., î" 3'', Arcli.
H.-Gar.)
Tant que seray en ce corps spirant et
vivent. (Rab., 1. III, ch. 48, éd. 1S52.)
Si vray est ce que les auteurs ont escrit
du soulÛement des Etesies, cela est faulx
qu'ils commencent aspirer quant et quant
l'accroissement du Nil. {Descr. du Nil,
p. 286, ap. LEON, Descr. de l'Afr., éd. 1S56.)
— S'exhaler :
Dont spire (o Dieux) trop plus snave alaioo,
Que n'est Zephirc en l'Arabie heureuse.
l'ScEVE, Délie, cccLxxxii, éd. 1544.)
— A respirer, à la fin :
De Lombars en armes estoyt la voye
toute remplye qui a tour de bras a la passée
donnoyent aux Françoys coups et horions
et leur fasoyent le comble du pys qu'ils po-
voyent, mais a Vespirer de si mal leur ser-
vit leur aguet apencé que des ennuyz dont
ilz cuydoyent les gensdarmes fatiguer
furent pressez et actaingtz. (D'AnTON,
Chron., Richel. 5081, f» 20 r<>.)
— Espiré, part, passé, animé, inspiré :
Si esteit sages e parfit,
E espirez e pleins de feî.
En saintisrae devin segrei.
Que plusors choses pnrveeit
Soveot tnt ceo qu'en aveneit.
(Ben., D. de lîorm., II, 1498, Michel.)
Le diable ont grant envie.
Quant cels vit espirez de vie
Que Den» ont fait a son plaisir.
(Besant de Dieu, 1513, Martin.)
Pat. poitev., epirer, respirer.
2. ESPIRER, expirer, v. a., exhaler :
Et l'ame prent congié al cors.
Que cil a espiree hors.
(Chrest., Cligel, Richel. 1420, f» 37'.)
Elles expireront un odeur fort plaisant.
(LiEBADLT, Mais.rust., p. 4946, éd. 1597.)
— Aérer :
Donné aux fourriers pour espirer Fostel
pur plusieurs fois. (Compt. de l'H.-D.
d'Orl., 1410-11, exp. comm. dom. Hôpital
gén. Orléans.)
3. ESPIRER, V. a., éveiller
Celé propre nuit que ce devoit avenir
espira et esvilla Dieux aucuns bourgois de
Paris. (Frgiss., Chron., VI, 74, Kervyn.)
— Espiré, part, passé, éveillé :
Et il dist a icelle esveillee et espiree de
dormir qu'il cstoit le dieu de Isidis. [Miroir
hisiorial, Maz. 557, f» 52 r».)
Cf. ESPERIR.
ESPiREUR, spireur, s. m., celui qui
souffle, qui respire, celui qui inspire, ins-
pirateur :
Spirator, oris, espireur. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679, f" 248 v» et Gloss. de Salins.)
Spirator, spi"re)/r. (J. Lagadeuc, CathoL,
éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl. Quim-
pcr.)
ESPIRITABLE, VOir ESPERIT.«LE.
ESPIRITAL, voir ESPERITAL.
ESPIRITÉ, voir ESPERITÉ.
ESPIRITELMENT, VOir ESPERITALMENT.
ESPiRiTtr, adj., spirituel :
Et si avons retenu en nostre main toutes
les dismes de cest finage, et les grans
dismes et les menues, et les espirilues
choses. (1247, Cart.de Champagne, Arch.
KK 1064, f» 342''.)
Cf. ESPIRITUEMENT.
ESPIRITUALITÉ, VOir ESPERITUAUTÉ.
ESPIRITUAUTÉ, VOir ESPERITUAUTÉ.
ESPIRITUEMENT, spiriluemeut, adv.j
spirituellement :
Ke ke sainz Moyses donc fist corporelmenl
Tôt ce doit hom or faire spiriluemenl .
(Poi'Vie mor., ms. Oxf., BodI. Canon, mise. 74,
f» 44 r°.)
Par quoy homme monte espirduement a
souverain repos. (xiv° s., ms. de M. Tou-
tain, de S.-Lô, ayant appartenu à Ch. V,
f» 103.)
Cf. ESPIRITU.
ESPIRTAUMENT, VOir EsPERITALMENT.
ESPiscicuLE, S. m., diminutif d'épi-
cycle :
Ouquel instrument (orloge) sont tous les
mouvemens des signes et des planètes
avec leurs cercles et espiscicules et diffé-
rences. (Maiz., Songe du viel pel., II, 69,
Ars. 2683.)
ESPisoN, s. f., action d'épier, d'exa-
miner, espionnage :
I envead un son baron.
Un prodom, par espison.
Si ja le cors aveir peust
Par nul engin que unqnes feust.
(Wace. Liv. de S. Mcholay, 1405, Delins.)
Vos sambles gent qui soient venn par espison.
(Bible, Richel. 763, f° 237".)
Apres lor dist : Vos estez venuz en espison.
(/*., f 238».)
Dons, commant pnet ce estre? Est ce de nostre
Idon?
Ou nus le recenmes por quelle mesprison
On nus fu mis arrière par auconne espison.
Se ce fust espisons nus fussions porceu ;
Por nus reconforter le nns a Deus rendu.
(II., r 238''.)
— Application très attentive :
Li mires del garir i met grant espison,
Ainz .vin. jorz le vent rendre si sain cora pesson.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 24364.
fo 2-2 V».)
2. ESPISON, s. f., gage :
Sachiez que se il fust ancor vis, qu'il
garissist lou fil l'ampereor et pejor maladie
assez, et qui ce ne vûuldroit croire que ce
«oit voirs, ge metroie ma teste en espison
que Pilâtes nel celeroit ja. (S. Graal, 1,231,
Ilucher.)
ESPiT (;i),loc., en regardant bien :
Et a mis la chose en respil
Jusqu'à tant que voie a espit
.1. bon lien.
(La Charrette, Vat. Chr. 1725, T 3.3».)
ESPixELis, S. m., abattis :
Geste beste venoit a l'yau-we pour boire,
mais tanlost qu'elle perchupt l'ost des
Gregois, elle se fery ens comme une choes
ESP
ESP
ESP
îiSS
dervee, et la fit ung tel espixelis d'omnies
d'armes abattis, dont les ims avoient les
ghambes brisies, les aultres les bras, les
aultres le col, et les aultres gettoit elle
mors par terre. (J. Wauq., Merv. d'Inde,
2' p., cxxill, Xav. de Ram.)'
ESPL.\CHE, s. f., place :
Li esplache asloit larshe et mult Ion li porpris.
(J. DES Preis, Gnie de Liège, 21735, ap. Scheler,
Gloss. philol.)
ESPLAGE, esplnje's. f., plage :
Il n'y a port nul que esplaje et sablons
autres que les fouys. [Liv. de Marc Pol,
CLXXVI, Pauthier.)
A Vesplage de Limesson. (1338, Turin,
Arch. de la cour, Trattati diversi, mazzo 3".)
ESPLAICT, voir ESPLOIT.
ESPLAiGNiER, V. 3,., rendre plane, unir'
niveler :
Ne va pas esplaignanl si com le ranr la broisse.
(Girart de Ross., 3708, Mignard.)
^. ESPLAiN, S. m., rente^ revenu :
Li maires ne li eschevin ne seront tenus
a rendre compte fors que audit seingneur
ou a son certain commandement des
issues, des esptainz, des prouffiz, des emo-
lumenz et de la justice que levé en auront,
reçeu et esploitié a leur temps. (1322, Arch.
.161, fogO V».)
2. ESPLAIN, voir ESPLEN
ESPLAisiR, S. m., déplaisir :
Par envye et esplaisir qu'il eut de ce
que.... (1420, Arch. ,U 171. f» 131 "'.)
ESPLAIT, voir ESPLOIT.
ESPLAITIKR, voir ESPLOITIER.
ESPL.VJE, voir ESPLAGE.
ESPLANDIR, voir ESPLENDIR.
ESPLANEMENT, S. m., expllcation,
éclaircissement :
Je ajousterai un livre des esplanemens
des resons. {Hagins le Juif, Richel. 24276,
f" 1 r».)
ESPLANEOR, - eur, s. m., celui qui ex-
plique, qui interprète :
Les esplaneurs de songes. {Hagins le Juif,
Ricliel. 24276, f» 23 r».)
ESPLAXER, explaner, eplaner, v. a.,
expliquer, exposer, éclaircir, développer,
interpréter :
Et translatoit saintes escriptures et les
esplanoit. {Vie saint Jérôme, Richel. 988.
f» 209^)
On prendray je le principe du co.Tiple
Pour explaner en sorle belle et prompte
Dn Do iré les failz nobles et preux ?
(Le Maire, Plaiiiele du Désire, p. i02, éd.
1S18.)
Il explane quasi toute la saincte escrip-
ture.(SEYSSEL, Hist.ecclés.,wi, 8, éd. 1367.)
On le rencontre à la fin du xvi» s. et
au milieu du xvii» avec le sens d'aplanir :
Mustapha voyant la place comme espla-
nee. (D'Aub., Hist., 1, 241, éd. 1616.)
Il faut choisir le lieu... ou il y aura le
moine de bois pour Vavoir plus tost couppé
et eplané. (Salnove, Vener., p. 310, éd.
166.5 )
Et au comm. du xvii' s. dans le sens de
planer :
Le milan s'esplane dans l'air et fait la
roue. (Garasse, Doct. curieuse, vi, 713, éd.
1623.)
ESPLANiu, V. a., aplanir :
Il ne voulut entrer dedans parles portes
de la ville, mais par la bresche, tout a
cheval, la faisant un peu esplanir ponr
manifester plus grand triomphe dominatif.
(Br.ANT., Capit. ^r., Lautrecq, Bibl. elz.)
— Étendre :
Et si VOUS venez du doigt que l'on ap-
pelle indice a celuy du pouce, vous y voyez
la figure et remerabrance d'un V antique,
en esplanissant voslre main. (Pasq. , iîecft.,
IV, 22.)
Si on veit quelquefois un Xenocrate
morne et pensif, avoir eu une femme a
l'abandon sans luy toucher, je luy mettray
en contrecarre un Aristippe, non moindre
que luy en renom, publiant entre ses plus
notables rencontres qu'il ressembloit le
soleil, lequel sans se souiller, esplanissoit
ses rayons dans les esgouts et les escluses.
(ID., Pourparler de la Loy, p. 104.5.)
ESPLANSE, s. m., exemple :
Mais maintes fois a esté dit
En esplanse et en reprouvier :
Tont dnel repairent au mangier.
(Fregus, p. 116, Michel.)
ESPLAQUER, V. n. ?
Amonrs tenl a rois et a traiis.
Pour prendre et pour arrester clans
Qni aiment tondis surque et naqne;
Kt cieus i vient, qi sent les maus.
Car li caide bien estre sans.
Pour estre -waris, si esplai/tie,
Et sien fent, et si enraqne ;
Gascuns i fait plus que se tasqne.
(ViLL. d'Amiens li Paigkbrres, Chans., Vat.'Clir.
1190. f» 130.)
ESPLECTATioN, esplectacion, exp., ex-
pletalion, explectoilion, s. f., saisie par
voie judiciaire :
Par prise el expletation desdiz fiez. (1340,
Arch. JJ 72, f 83 r».)
En contranhiant ceulz qui a ce seront
tenuz par prise de lurs corps et esplectacion
de biens en la manière qu'il est acostumé
a faire por nos propres debtes. (1340, Pr.
de l'H. de Nism., II, 113.)
Pour estre constraint et justicié par la
prise, vendue et explecloition de tous ses
biens. (1364, Ord., iv, 528.)
Par prinse, vendue et explectation de
leurs biens. (1381, Ch. du haiUij de l'éo. de
Par., Cart. de N.-Dame, III, 327.)
Il contraignist vigoureusement et sans
delay, par la prinse, arrest, levée, vendi-
cion, et explectacion des fruis de leur
temporel et de leurs biens, a paier iceulx
collecteurs et soubz collecteurs, pour et au
prouffit de nostre dit Saint Père. (1385,
Ord., VII, 132.)
Explectacion desdiz héritages. (1390, Pr.
de l'H. de Nism., III, 103 )
L'excommunié fait a contraindre, pour
Vexplectation des biens meubles. (Bout.,
Somme rtir., 2° p., f" 36'', éd. 1486.)
En contraignant par prinse, vendue et
explectation de ses biens tant que plain
payement et satetfaction soit fait au dit.
de la somme de 17 liv. 17 s. 5 d. {Ch. d
5 oc?.'143.5, Arch. mun. Douai.)
Par la prise, vendition et explectation de
touz leurs biens dessus dis. (Cft.du Ï6janv.
1433, Richel. 9120, Nevers, 54.)
Par prinse, vendition et explectation de
leurs dis biens. (1433, Arch. P 1353', pièce
82.)
Par prinse et explectation de ses biens
meubles. { Vente des biens de Jacques Cœur,
Arch. KK 328, f 419 r».)
Que tous ceulx qui ainsi seront assiz et
imposez, soient contrainctz par justice, et
par prinse et explectation de leurs utilz,
s'aucuns en ont... a paier leur quotité et
porcion dudit impost. (9 avr. 1473, Ord.
des barb.-chirurg. de Reims, Arch. législ.
de Reims, 2» p., vol. I, p. 983, Doc. inéd.)
En les contraignant a ce par prinse et
explectacion de leurs biens, par arrest et
detencion.de leurs personnes, se mestier
est. (MoNSTRELET, Cliron., I, 116, Soc. de
l'H. de Fr.)
ESPLECTE, voir ESPLOITE.
ESPLECTEMEXT, VOir ESPLOITEMEXT.
ESPLECTIER, Vûir ESPLOITIER.
ESPLEIN, voir EsPLEN.
EsPLEisER, v. n., plaire ?
Ne volt les trois perdre pnr l'un,
Bele semblant fait [alchescun :
Ses drueries tns liir donout.
Ses messases lur enveiout;
Li uns de l'autre ne saveit,
Mes départir nul nés poeit.
Par bel servir, e par prier,
Ke dot chescnn meu« espleiser.
(Marie, Lai dn Chaitivet, 35, Roq.)
ESPLEIT, voir ESPLOIT.
ESPLEITIER, voir ESPLOITIER.
ESPLEN, esplein, esplien, esplain, esclain,
esplene, s. m., rate :
Sonz la bocle loi fraint tut l'ecn snrrien,
Falsa li osberc et falsa quir c esplen.
(Th. de Kest, Gesle d'Alis.. Richel. "24361,
P .iO v°.)
Splen, esplen. {Gloss. de Garl., ms. Bru-
ges 346, Scheler, Lex., p. 42.)
Les eaues chaudes... norrissent colre e
font X'esplen craistre e le pulmon. {Secr.
d'Arist., Richel. 571, f» 133''.)
Deslruit Vesplien. {Ib., f 133'.)
L'esplein est membre spcrmatique offi-
ciai aussi com le foie et est receptable de
mélancolie ; lequel a .II. porres, l'un par
lequel'il trait la mélancolie du foie, l'autre
pur lequel il envoie la mélancolie a la
bouche du stomach, ne n'ist nule chose de
Vesplain, fors par le stomach. (H. de Mon-
DEVILLE, Richel. 2030, f» 28*.)
Le cuer, le foye, le polmoun, Vesplien,
les bocaux,.... la rate, le fiel. {La Manière
de langage, p. 383, P. Mcyer.)
Qui boudroit bien celé herbe aveuc vin
fort et donroit ccl vin a boire a celui qui a
mal de Vesclain .lu. fois a jeun, il garra.
{Sydi-ac, Ars. 2320, § 244.)
La viande que l'eu menjue s'amasse toute
en l'estomac, et la se cuit et se font, et
quant ele est bien cuite et bien fondue,
adonques ele s'espart en .v. partie, la
première partie... va droit au cuer, la se-
336
ESP
conde vait a la cervelle R as lens et par
toute la tieste, la tierce vait au cors et aus
menbres et au sanc, la quarte vait au pou-
raont, et au siège et a Vesdain, la quinte
vait au fondement. {Ib-, § 363.)
Quarlaiue de matière melencolique est
avec duresse de esplain ou de foye ou em-
postumes daultres membres. (B. deGord.,
Pratiq., 1, 6, éd. )49b.)
Vesplene, the mjite. (Du GuEZ, an In-
trod for to lerne to speke french Irewly, a
la suite de Palsgrave, p. 904, Geum.)
ESPLENDEIANT, VOir ESPLENDIANT.
ESPLENDENT, pail. prés. et adj., bril-
lant:
Il (ce rubis) est le plus esplendent cousse
dou monde a veoir. {Voy. de Marc Pol,
c. CLXXiii, Roux.)
ESPLENDiANT, espltndeiant, splendiant,
part. prés, et adj., brillant :
Si trovat mânes en son sain doze besanz
ensi splendianz com il en celé meisme bore
lussent del lou fors trait. {Dial. S( Greg.,
p. 38, Foerster.)
Dons dragons i ai de fin or e.tplendeiani .
(Th. de Kent, Mis., Richel. 2436^. ("31 v°.)
ESPLENDiER, spkndier , v. n. , res-
plendir :
Li aguece de nostre foibleteit ne puet
sostenir ce kc sor nos splendoiet del rait de
sa permanableteit. {Job, p. 478, Leroux.)
ESPLENDiR, esplandir, v. n., briller :
Veois l'arbre dont le frnict vermeil
Esplandist comme le soleil.
(Petit Iraicté d'Alchymie attrilnié à Arnaud de
Villeneuve, 881, Méon.)
ESPLENDissANT, spUndissant, part,
prés, et adj., resplendissant :
Joffroi refiert sor l'iaume esplcndissanl .
(Enf. Ogier, S501, Scheler.)
lllec fut ung jouvencel de noble lignie et
esplendissant par maintes richpf?es. (L. de
Premierf., Decam., Richel. 129, 1° 93 r°.)
En fneilles et rameanx de fin or splendissanl.
(J.-A. de B.mf, Poèmes, 1. VI, f 186 r", éd.
1S73.)
ESPLENDissoR, - f«>-, S. f., splendeur :
Li solans leva
Qni lotie mont enlnmina
De Vesplendissor de ses rais.
(Perceval, ms. Berne 113. f° 98'.)
Li esplendisseiirs nostre Signoursoitsour
nous. (De Saint Brandainne le moine, Jubi-
nal, p. 71.)
Vesplendissor dou soleil. (Brun. L.\t.,
Très., p. 139, var., Cbabaille.)
ESPLENDRE, s. 111., espècB de serpent :
Frois et esplendres, et tortues
El tarenles et marmoclues.
(Eleocte et Polin.. Ricliel. 37S, f° 38".)
ESPCENE, voir ESPLEN.
ESPLENTE, S. t., laillB :
Mnlt estoit Colebraot corsu.
Un liaubercavoît vestu,
N'ert pas hauberc mailé,
Tnt autrement fn forge;
De gros esplenles de asser
Jointz erent pour son corps garder,
ESP
Et devant et derere
■lointz eient i'esplenles d'assere,
le cors coverenten bras et poigns.
Chances ont de del fason.
Ke n'i ont si espiente non.
(Gui de Warwik, dans le Brtlish biblioyraplier, IV.
268.)
ESPLET, voir ESPLOIT.
ESPLETABLE, VOir ESPLOITABLE.
ESPLETALMENT, VOÎr ESPLOITALMENT.
ESPLETIER, VOirESPLOITIER.
ESPLETiR, expleltir, v. a., user de, jouir
de:
A avoir, a tenir, a pourssoier et a explel-
tir la dicte vencion. (Cft. de 1313, Fonlevr.,
anc. til., Arch. Maine-et-Loire.)
A avoir, a tenir, a porsoir et a esplelir.
{Ch. de 1317. Buzay, 1. 8, n» 8, Arch. Lo.re-
Inf.)
Cf. ESPLOITIER.
ESPLEu, S. ni., forme wallonne de es
ploit, employé dans la loc. a tous espleus,
à tout prendre, au maximum :
Iih n'en ont pais vailhant .xl. a to'is espleus.
U. DE^ Pbeis, Geste de Liège, i78i2, ap. Scheler,
Gloss. philot.)
ESPLi, esplis, s. m., ëpieu, semble être
une tonne corrompue pour espiel :
Car François jetoient lonr esplis amoins
Outre lot la grand sbare.
(,Prise de Pampelme, 106, Mussafia.)
Chi oit lance e chi espli.
(Ib., 1S6.)
Par mie lo flans le feri d'un e:iplis:....
(Enir. enEsp., P "4 v", Gautier.)
ESPLIEN, voir ESPLEH.
ESPLINGER, voir ESPRINGUER.
ESPLINGHIER, VOir ESPINGLIER.
ESPLINGIER, voir ESPINGLIER.
ESPLINGUETTE, VOir ESPINGLETTE.
ESPLINGUIER, voir ESPINGLIER.
ESPLINGUIERE, voir ESPINGLIERE.
ESPLOiER, V. n., employé à la rime
avec le sens de esploitier, s'avancer :
Il s'adrecent par antre voie,
Mais Thidens gaires a'esploie.
(Rom. de Thebes, Richel. 60. fV.)
ESPLOILER, voir ESPOILLIER.
ESPLOIT, esployt, espleit, esplet, esplait,
esplaict, exploit, exployt. exploict, explet,
eploit, s. m., rente, revenu :
Ne m'en a il le lot toleit,
Qne je n'en ai renie n'espleil ?
(Ben., D. de Norm.. 11, 22980, Michel.)
L'erbe et li fains e tuit li fruit e li espleit
qui en istront. (1250, St Berthomé, Bibl.
la Rochelle.)
Somes tenu a garir e a défendre les da-
vant diz prez e les fruiz e les espleiz qui
en istrunt. (76.)
Des rentes et des esploiz du pais feroit
toute sa volenté. (Guill. de Tyr, xi, 382,
P. Paris.)
11 ne doit pas perdre son service, mes il
ESP
rendra ce que il a recevu des esplois.
(128o, Arch. J 1024, pièce 84.)
Il le reprenoitsor ses esplois. (Ib.)
Les esplez et les emoUimenz apartenenz
a icelle renie. (21 av. 1287, Arch. M.-et-L.
B 28.)
Eussiens et tenissiens près, vinaiges,
cens, rentes, avainnes, terres, hommaiges,
signeries et justice et pluiseurs autres
rentes et esplois lesquels nous teniens de
fié. {Lett. de 1289, Picard., Arch. J 229,
pièce 13.) '
Noz parlons en cest capitre des esplois
qui poent venir as segneurs, par reson
d'eritages. (Beauman., Cout. du Beauv.,
ch. XXVII, Beugnot.)
Ne ne porra james la dite Aies par sey
ne par autre fere esplet autre que cil qui
est devisé en tôt l'eritage. (Ch. de 12..,
Fontevr.,anc. tit.,228, Arch. M.-et-Loire.)
Si dist prist les esplez com en mosture,
qu'est charge e non pas esplez. {Year
books of thé reign of Edw. the first, jears
xxx-xxxi, p. 215, Rer. brit. script.)
Tous les esmolumenz, esployz et rentes
que les diz espoux avoient et recevoyent
chacun an. {Ch.de 1318, Prieuré de Bonne-
Nouv., LKE, Arch. Loiret.)
Et tout li sourplus desdis quemins et
rejets esditles villes et parroches, en jus-
tice, signouries et exploys, doit estre et
demeurer audit signeur de Landas. (l''
oct. 1348, Cart. de^ Flines, dxxxi, p. 605
llautcœur.)
Les dablees, yssues, revenues, loyers,
esplois, proffiz et emolumeuz. (1348, diui.
apr. oct. chand.. Ch. du Garde de la prév.
d'Orl., Arch. Loiret, S.-Aignan, Fleury.)
Somme totale de recepte de deniers tant
d'argent trovez sus lesdiz Juyfs en lour
hostelz comme de vendue de lour biens
et de Vesploit de lour gaiges. (1348, Ch.
des compt. de Dole, — , Arch. Doubs.)
Dont les yssues, prouffis et revenues
(de la forest) peuent bien valoir une fois
plus et l'autre moins, selon l'exploict de la
forest. (1463, Aveux du bailliage d'Evreux,
Arch. P295, reg. 1.)
— Avantage, profit :
Li duc pensa, s'il le leneit,
Qn'il en tereit bien son espleit.
(Wace, Rou, 3» p., 5679, Andresen.)
Se povres hnm prenl cnmpaignie
A plus fort hurame k'il ne seit,
Ja dou gaaing n'aura espleit.
(Marie, Ysopet, xi, Uoq.)
Pains entiers, tressors reponuz, sapience
receleie, quels esploiz est en totes cez
choses f (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
fo 53 r».)
Aies de jour ; c'est esplois.
(Bretee, Chans., ms. Sienne H. X. 36, P iT"".)
Et porrai couper les bos et les fores et
de toute le conté ferai men esploit toute
ma vie. (Ch. de 1253, Ctes d'Artois, 239,
Arch. Pas-de-Calais.)
Dn fer qui est en son,
Refet l'en son esploit.
(De l'Eschacier, ap. Jnb., Jongleurs et Trouvhes,
p. 163.)
La croiserie fu de petit esploit, selonc la
prophecie mon prestre. (JoiNV., Hist. de
St Louis, p. 233, Michel.)
Si Inr comense a demander
Se il ont fait auqncs A'espleil
De chose dont il mians lor seit.
(Vie dn pape Grrg., p. 35, I.uzarchc.)
ESP
ESP
ESP
337 ■
Et fissent tant par Vesploit don vent que
il entrèrent en la rivière de la Tamise.
(Froiss., Cftrore.,T, 410, Lucc, ms. Rome.)
Et tant naga li dis messires Loeys d'Es-
paigne a 'esploit dou vent et des maron-
niers qu'il ne le peurent raconsuiwir. fin.,
ib., IV, 73, Kerv.)
L'usage et exploit en la fourest de Meu-
lière. (1405, Grand Gaut., i" 9 r°, Arcb.
Vienne.)
Ce sera donc nn yif esplaici.
Que je serve et tous tous servez.
{Farce du Pont aux Asgnes, Ane. Th. fr., II, 36.)
— Exécution :
11 appella ses safalites etleurdist: Allez,
et faictes Vexplet de ma sentence. (Violier
(les Hist. rom., c. lvii, Bibl. elz.)
— Faire esploit, loc, faire une chose
qui serve, qui réussisse :
Corioeu a grant colp fera,
Cil se covri de suo esca ;
Corinens icel colp rechoit,
Li cueos Suwarz n'i fait esploit.
(Brut, ms.Mnnich, liST, VoUm.)
— Mettre les armes a Vesploit, loc, s'en
servir glorieusement :
Longuement dura le combat, car chacun
avoit envye, a ceste première rencontre,
de mectre, pour l'onneur des dames, les
armes du tout a l'exploict. {Pas d'Armes de
Sandricoiirt, p. 22, Peigné.)
— Toute action laite avec ardeur :
Qnar nos ne veons gontft a R're nostre esploit.
(La Pleur e-chanle, ap. Job., (Em. de Rutet.,
I, 399.)
En ce pais avoit chasteanli telz .xsiii.
Qui ue prisoient point le duc .i. seul tournoiz ;
.\ins faisoient ensarable aliance et eplois.
(Ccv., du Guesclin, i09-2, Charrière.)
— Empressement, ardeur :
D'errer a fait haslif esploit.
(Parton., -1300, Crapelet.)
— A esploit, a grant esploit, loc., avec
empressement, avec ardeur, avec énergie :
Trestut sei fel qni n'i fierget a espleil!
(Roi., 3559, iMûller.)
Point le ceval, laisset cnrre ad espleil.
Ut>; 3347.)
A la lune qni cler loisoit
S'en aloient a i/rant esploit.
(Wace, Brut, 3049, Ler. de Liucy.)
De sigler pensent a espleil.
(Id., Rou, 1° p., 4'71, Andresen.)
Droit vers l'isle nage a esploit.
(Be.n., Troie, ms. Naples, f 12''.')
Celé part siglent a espleil.
(Id., D. de Noria., I, 18C0, Michel.)
Vers Anglesie siglent dreit.
Pleines veiles, a grait espleil,
(Id., il/., II, 1071.)
Alum vers le flum Jurdan, sin abalum
de cil bois mairein, si edilium o espleit
hostel pur maindre. {Hois, p. 365, Ler. de
Lincj.)
Abatirent mairen a espleit. {Ib., p. 366.)
A esploit cevaucerent tonte le matinée.
(Itoum. d'Alir., f 53», Michelant.)
Entra en son cemin et erra a esploit.
(Ib., r 77'.)
Celé part vet a grant espleit
IL la noise des chiens oieil.
(Marie, Lai del Freisne, 147, Roq.)
Delbarneis prislrent a tirant espleit.
(lB.,ïaid'Elidue, 223.)
Li vilein corent a esploit.
(Renart, 1654, Méon.)
Primaut le sieut a grant esploit.
(Ib., 43.'i8.)
Si s'arme tost et a esploit. {Artur, Richel.
337, f° 53=.)
Vers l'onbre de l'ente,
Ou ele esloit.
Chevauchai ma sente
,4 malt liront esploit.
(Rom. et pasl., Barlscb, I, 49,16.)
Ensemble ovec cas se meteil
Vers Engleterre a grant espleit.
(Angier, Vie de S. Grég., 1969, Meyer, Remania,
XII, 179.)
Les tables mêlent a esploil
Cil qui enlremetre s'en durent.
(Rom. de Ilam, ap. Michel, Hist. des ducs de
Norm., p. 264.)
La nés s'en va a grant esploit.
(Parlon., 738, Crapelet.)
Se li criot en halte e a malt grant espleit
Si tost ne la laissast.
(Ilorn, 4977, Michel.)
L'emperoar est mort, le ray Henri s'en vait
Et sa flUe Malde remene ouf grant esptait.
(Citron, de P. de Langtofl, ap. F. Michel, Citron,
angl.-n., t. I, p. 164.)
A grant espleit fuiant s'en vait.
(Vie du pape Grég., p. 83, Luzarche.)
Querent e gardent a espleit.
(lb..f. 108.)
Lors se sont retonrné a force et a esploit.
(CuT.,B. du Guesclin, 4478, Charrière.)
Qui fut mort si fut mort, et qui peut
fuir, mist jambes a exploict droicta Cappe.
(J. D'AuTOiN, CArort., Kichel.o082, f° 15 r».)
— Difficulté, affaire, querelle :
Dame Cleopatras bastl jo nn tel esplait
Le mielz de son aveir en la cité noas lait.
(Th. de Kem, Geste d'Alis., Richel. 24364,
f» 5v°.)
Que de tous bestans et de tontes que-
reles que li uns de nous avoit contre
l'autre, nous nous en sûmes mis sous lou
noble baron Gobert, en tel meniere que li
diz Gobers doit veoir etresgarder tous nos
esplois que li uns de nous ait de l'autre, et
oir toutes nos paroles et nos demandes que
li uns de nos demandoit a l'autre. (1277,
Ch. de l'Ev. de Metz, Rosières, I, 14, Arcb.
Meurthe.)
Bourg., Yonne, Sommecaise, éplet, habi-
leté, promptitude, célérité dans le travail.
Aunis et Vendée, epiet {pi mouillés), profit,
avantage : « Le drap en grande largeur fait
plus d'éplel que l'étroit. »
ESPLOiTABLE, -auble, esployt., espleyl.,
esplet., exploit, exploitt., explett., explect,
adj., prolitable :
Ladicte fdle sera mise en bonne, paisible
et explectable saizine et en hommaige des
dites douze cens livrées de terre. (1318,
Arch. JJ 56, f° 241 r».)
Bien- explettables. (1371, Arch. S 5063,
pièce 30, Suppl.)
Vous mandons et conmettons de par le
roy nostre seigneur que vous contraignez
diligemment ledit curateur par prinze,
levée, vendue et explectacion des biens et
héritages de ladite curacion des plus
exploiltables que trouver pourrez. {Charte
de 1469, Grenier 308, n» 4, Richel.)
Et peut le locateur contraindre le con-
ducteur a garnir la maison de meubles
exploitables et suflisans pour la sûreté de
son louage. iCout. de Beims. redig. par
Christ, de Thon, Carth. Fay, et J. Viole,
art. ccCLXxxviii.)
— Qui peut être saisi, dont les" biens
peuvent être saisis :
Se aucuns hom qui ne soit pas de la vile
vient ester en chastelerie au baron, et il
ne face seigmirage dedanz l'an et le jor, il
seroit esploitables au baron. (Etabl. de S.
Louis, 1, xci[, p. 149, Viollet.)
Si aucuns bonis vient qui ne soit pas de
l'evesque qui est eu la chastelerie au ba-
ron et il ue face siguorage dedans l'an et
le jor, il sera esplelable au baron. {Coust.
d'Anjou et dou Maigne, Ars. 2465, f" 96.)
Taillable et esploitable. (Août 1274, Ch.
de Jeh. sire de Tricharl, S. Bénigne, Fla-
cery, Arch. C.-d'Or.)
Home taillauble et explectauble aut et
bas. (1275, Cartul. de Fontenay, t» 122 v°,
Arch. C.-d'Or.)
Femme taillauble et esploitauble. {Ib ,
f» 123 r».)
Erunt taillablo et esploytablo al conlo de
Savoy. (1285, Ch. de Girart de la Palu,
Arch. P 1366, cote 1489.)
Espleytahle. {Ib.)
Homes taillauhles et exploilanbles. (1315.
Lelt. de part., Cli. des compt. de Dijon,
Arch. Cùte-d'Or.)
ESPLOITABLEMENT , exploiCt., adv. ,
proûtablemenl, convenablement :
Amministreir esploilablemeiit les defo-
rienes choses. {Job, p. 502, Ler. de Lincy.)
Les levées et e.xeculious des villes
fermées composées a nombre de feux, se
feront par telle manière ; et sy il y a aucun
puissant qui ne veuille payer, ou que l'en
n'ose exécuter, par baillanz aux esleuz et
receveurs par escript les noms elles sommes,
il seront par les esleuz et receveurs ou par
leurs commis exécutez au plus exploictable-
ment que l'en pourra, et contraint de payer
principal et peine, sanz déport. (1379, Ord.,
VI, 445, var.)
ESPLoiTALMENT, - aumeut, - ameni,
esplet-, explett., exploict., adv., profltable-
ment, convenablement :
Qe les attillours de la terre de Biarne
soyent excitez d'overer espletalment sur les
dites choses. (16 oct. 1325, Jtf<?»n. adressé d
H. le Despencer, Delpil, Doc. fr. en Anglet.,
p. 57.)
Il seront par les esleuz et receveurs ou
par leurs commis exécutez au plus cx-
p lettament qnK l'eu pourra. (1379, Ord., vi,
445.) Var. : exploiclaument.
ESPLOiTANCE, exp., S. f., actlou profi-
table :
Si donc j'ay (ait qaelqae povre exploilance.
Touchant service et paine corporelle,
0 noble roy, ce ay fait en acquiuaace
De mon debvoir, suyvant loy naturelle.
(G. Chasiellaix, la Mort de Charles Vil, i\, 442
Kervyn.)
C8
S38
ESP
ESP
ESP
ESPLOiTE, exp., esplecte, s. {., profit,
avantage :
Prena dont garde a ceste matire,
Qu'en l'omme a mont petite csploile.
Qui tant le monde aime et convoite
Que cors et ame et Dieu en pert.
(Watriq-, li Mireoirs as dames, 5S8, Scheler.)
— Situation :
Ha, sire Diex, fait ele, com sui en maie esploite.
(Berte. 776, Scheler.)
— Exécution :
Pour Vesploile des matiers contenus en
vos letres, ja tarde a moy présentées, ay
fait et feray ma bonne diligence devers le
roy. (23 mars 1416, Lettre du comte de
Dorset, Reg. de la Jurade, p. 344, Bordeaux
1883.)
— Exploit :
Fameuses et valeureuses exploites. (No-
GUIER, Hist. Tolos., II, 161, éd. 1556.)
— A esploite, loc, avec ardeur, avec
empressement :
II chevachent tant a csploile
Que Tenuz est a .1. cliaslel
Moult bien séant, et fort, et bel.
(Dohp., 2819, Bibl. elz.)
— Engin, instrument, outil :
Louaige d'une chambre en laquelle l'en
met les esplecles de la ville. (1403, Compl.
de Nevers, CC 12, f" 31 r", Arcb. mun.
Nevers.)
Centre de la France, éplette, engin.
ESPLOiTEJiENT, ôxploU., exploict., es-
plect., explect., explet., s. m., exécution :
Ki ne volroient faire le exécution et Ves-
ploilement de mon testameut. (27 mars
1259, Test, de Mah. de Beth., Ch. des comt.
de Lille, Arch. Nord.)
— Emploi :
Il n'est mie de nostre entencion que li
usages ou li esploitemens, s'il avient estre
fait dudit bois autrement qu'il n'est dit,
puist faire ou porter préjudice a nos con-
cordes et a nos ordenances devant dites.
(1300, Cari, de Guise, Ricbel. 1. 17777,
1» 54 v".)
— Saisie :
Toutesfois que aucun cas ou exploitement
de justice venra ou escherra en ladite
ville. (1311, Ord., xil, 389.)
Les corrigiez et punissiez deuement par
Vesplectement de leurs biaus et de leurs
cors. (1321, Arcb. JJ 1321, f 9 r».)
Par Vexplectement de leurs bians. (Ib.)
Par Vexploitement de leurs biens et la
prinse de leurs corps. (Ch. de 1327, Abbe-
ville, A. Thierry, Mon. de l'hist. du Tiers
Etat, IV, 124.)
Par la prise et exploitement de leurs biens
et de leur temporel. (1330, Cart. de S. Ma-
gloire, Richel. 1. 5413, p. 311.)
— Exploit judiciaire :
Les exploiclemens ensuivis d'informa-
tions du faict notoire. (1421, Arrest, ap.
Lob., II, 961.)
Doublant icelui Maurice lesdits explete-
mens et défailles luy estre moult préjudi-
ciables. (Lett. de 1425, ap. Lob., II, 991.;
ESPLOiTEOR, - eur, - oicteur, exp.,
s. m., huissier, fonctionnaire :
De contredire et empeschier a telz ser-
gens ou exploiteurs a faire telz et sem-
blables exploiz, et de leur faire reparer,
corriger et amender. (1426, Commiss. du
roy pour les relig. de S. Rcmy, Arch. législ.
de Reims, 2'= p., I, 584, Doc. inéd.)
Actor, exploicleur. (Calepini Dicl., Bâle
1584.)
ESPLOiTERESSE, Bxp., S. f., Usufrui-
tière :
Vraie dame, procureresse, exploiteresse
et possedirresse. (1340, Arcb. JJ 73,
fo 228 vo.)
ESPLOiTiEMENT, adv., rapidement :
Les chous qui sont procrées de semence
de .II. ou de .m. ans croisceut plus tost,
et plus esploitiement font leur estoc et plus
grant que cil qui sont de semence trop
joue. (EvKART DE CoNTY, Probl. d'ArUt.,
Ricbel. 210, i" 257'.)
ESPLOiTiEU, - ter. esploict., espleit.,es-
plet-, esplect., espelet., esplait., esplaict., es-
plot., exploit., exploict., expleict., explet.,
explect., eplet., aploit., verbe.
— Act., accomplir, exécuter :
E par quel geiit quiet il espleiler tant I
(«»;., 395, Mûller.)
A clio avoient grant fiance
Qu'en tôt cel an meaz esploitoient
Tote Tnevre que il faisoient.
(Brul. ms. Munich, 3,S18, Vollm.)
Mais tout son desirier ne pora exploilier.
(Romn. d'.ilix., f° 5", Michelant.)
Autre choze m'estuct parfaire et esplotier.
{Gar. de Moiigt., Romv., p. 3S1.)
Moût ont fait li enfant de lor mère grant joie.
Puis demandent congié pour esphitier lor voie.
(AuDEFR. LE Bast., Argentine, P. Paris, Roman'
cero, p. 26.)
Toz dolans de lui se départ
Por ceu qu'il n'o/ riens aploitie'.
(rie des Pères, Ars. 3641, f» 37=.)
Paamier, dist il, or tost, sans delaier.
Pensez huimes de Tostre erre esploifier.
{Auberij, p. 100, Tarbé.)
Pour leur despens fere en espletant mon
testament. (1291, Test, de liob. sanz avoir,
Abbec, Arcb. Seine-et-Oise.)
Et de l'amor sunt refroidie
Quant lor Toloir oui esploilié.
(Jacq. V Km., Art (<'am.,ms. Dresde, 2137, Korting.)
Qu'ellez ne puissent aploitier et faire
lour voulenteis. (1345, Cart. de JWetz, Ri-
cbel. 1. 10027, f» 47 r°.)
A Pierre Grimoart pour la coppie du
procès verbail et relation... et aussi pour
deux journées qu'il a ja pieça vacquees ex-
ploicter uu mandement pour faire ren-
voier la cause et procès de Jehan Letort
des esleuz par devant messeigneurs les
generaulx (1468, Compt. de Nevers, CC 63,
jo 22 r", Arcb. mun. Nevers.)
llitridates exploita ceste grande conqueste
en si brief temps qu'il sembloit que lli-
tridates peust entrer dedans le pays d'I-
talie a son plaisir. (BoccACE, Nobles malh.,
VI, 5, f" 145 v°, éd. 1515.;
tant fut explecté que le roi d'Angleterre
ottroya et permist au conte de Ricliemond
que... (Bouchard, Cftron. deiJref.,f° 136'',
éd. 1532.)
— Neutr., agir, agir avec ardeur, avec
énergie, s'empresser, se hâter :
Contre son père aveil lencié
E plusors feiz mal espleilié.
(Ben.,/). deNorm., II, 39337, Michel.)
Amis, fait ele al raessagier.
Va t'en, pense de V esploilier ,
De moie part le roi conforte.
(Brut, ms. Munich, 331", Vollm.)
Mes en tant n'esplailercnt giieres,
Kar diverses furent lur resous
E diverses opioions.
(Coiilin. du Brut de Wace, ap. Michel, Cliron. an-
glo-norin., I, SI.)
Esplelié uni tant et esté
Que l'apostoile ourent trové.
(G. DE Saint-Pair, M. S. Michel, 1797, Michel.)
Tant ont entr'eus esploilié et erré
.V granz jornees, ne se sont aresté.
Que a Orenge vinrent en la cité.
{Meschans, 7929, ap. Jonck., Guilt. d'Or.)
Aploilfiz tost, penez vos don aster.
(Guill. d'Orenge, Richel. 219-i, f° 67 r°.)
Eissi s'en départi, n'i volt plus espleilier.
(Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f 67 r».)
An roi Hugon ont dit quant qu'il orent trové,
'Pot einsi com il orent esploilié et erré.
(Parise. 1083, A. T,)
S'il poent esplelier, tôt lor sara amblé.
in., 855.)
De la les voi venir, pensez de Vesplelier.
{Fierai/ras, Val. Chr. 1616, P> 57».)
Alant sa gent d'issir esploite.
(MoDSK., Chion., 17455, Reiff.)
Les chars font maintenant csploiter et errer.
Les uns encoste l'autre et rangier et serrer.
(Gui deBomg., 3837, A. P.)
Quant cil qui honte fait li orcut
Le miracle virent et sorent
Que mort estoient don pechié
Et que mal orent aploilié
Tout maintenant se despoillerent...
(Vie des Pères, Ars. 3641, P 5\)
Tant fist par ses jornees et si bien esploita
K'a Paris est venus ; grant joie démena.
(Berte, 3020, Scheler.)
Furent moult pensifs, quand ils oyreut
les nouvelles comme le duc de Bretagne
cstoit allé a Blois parlamenter aux ducs de
Berry et de Bourgoigne, et qu'ils avaient si
bien explecté qu'il estoit allé sur leur
seeureté a Paris. (Le Baud, Hist. de Bret.,
c. XLiv, éd. 1638.) Impr., expecté.
— Réfl., se hâter, s'empresser :
Espleilez vos ; alum nus en.
(Marie, Lai du Bisclaverel, 158, Roq.)
Alixandres cevauce, mult se va esploilanl.
(Boum. d'Alix., f 55 "i, Michelant.)
Esploilons nos de 11 servir.
(G. DE Coisci, JWir. de N.-D., ms. Brus., f° 64''.)
Tant c'est li qnens esplcilé
Que la mer ad ja passé.
(Conqucsl of Ircland, 2225, Michel.)
Esploiliez vos tost et muciez
En celé croiche.
(Le povre Clerc, 92, Méon, Nouv. Bec. I, 107.)
Virgene, dist il, esploite loi
El si en vien ensemble moi.
(Vie Sic Juliane, ms. Oxf. Bodl., Canon, mise. 74,
f 84 r».)
Lendemain, aprez qu'il eut beu ung cop,
se departy de la ville d'Evreux, et tant
s'esploita de chevauchier qu'il eut passé
les bois quy sont auprez d'\vry. (Wavrin,
Anchienn. Chron. d'Englet., I, 255, Soc.
de l'II. de Fr.)
ESP
ESP
ESP
539
Si se esploitierent li Hainnuier ce qu'il
peurent. (Fnoiss., Chron., II, 111, Kerv.)
Hz se deppartirent de la sainte cité de
Jherusalem en eiUx exploictant tellement
qu'ilz arrivèrent a'Jalîe. {Hist. de Gilion de
Trasignyes, p. 13, Wolf.)
— Act., employer, user de, jouir de :
Li reis tÎDt sa caroe pur snn jnr csplcitier.
{Yoijagc de Charlemagne, 290, Koschwitz.)
Entra la famé ea sa roesoa.
Dedens trova monlt grant arson
De feu qa'il mal ot esplelir.
(J. Le Marcdant, Mir. de N.-D., ms. Cliarlres,
f» 1C\)
Et aveeint tant eplelié le moyens par de-
vant nos en la cort le conte de Breitagne
sens que il fust jugié que il ne avaient
rens en icel usage par dreiture. (1257,
Accord, Ste-Marie de Boquen, Arch. Côt.-
du-Nord.)
A aveir e a porsaer e a espletier les
sexante souz de monaie corant de annel
rente au dit Guibert e a ses hers. (1262,
S. Aubin, fief d'Angers, vol. 8, f° 8, Arcb.
M.-et-Loire.)
Les chosses davant dites tendront en lor
main et espleteront et feront espletier a qui
il vodront. (1274, Bercé et la Hubaud.,30,
Arch. Sarthe.)
A posseoir e a esplectier. (1279, Barzelle,
Arch. Indre, H 112.)
Plus pèchent cilz qui esploitent les die-
manges et les Testes en pechies et en !e-
cheries. (Laurent, Somme, ms. Metz 665,
fo 2b.)
A avoer, a porsaer e a espeleter a touz
jourz mes lesdites choses. (30 déc. 1288,
Arch. M.-et-L. B 82, f» 36.)
Vendre et esplaitier les gaiges pour lou
paiement des dites quatre mile livres.
(1296, Ch. de G. de Chalon, Ch. des compt.
de Dole, — - , Arch. Doubs.)
766
Que l'en li aseigne doaire, en douant
aucune plevine, ou qu'il soit ballié a aucun
marcheant qui Vesplete, que cil en puisse
Bostenir le fes do mariage. (De Josticeetde
Plel, X, 20, 1 7, Rapetti.)
A parsair et a esplaicter. (1313, Buzay, 1.
10, n» 30. Arch. L.-Inf.)
Desqueles cinc mil livrées de terre li diz
Jehans sera tenanz, levanz et esploitanz
desorendroit de trois mil livrées. (1314, Arch.
JJ 52, l" 99 T".)
Et expkiclier la dicte vencion. (1317,
Fonter., anc. tit., Arch. M.-et-L.)
A poursoair ùiesplecter ledit feaige. (1327,
l'Epau, Arch. Sarthe.)
ExplecUer doudit achatour : ledit pré
pesiblement. (1341, S. Julien, Arch. Sarthe.)
Et la expioîctcreraf leur tepips aux armes,
(Pas d'armesde Sandricourf, p. 6, Peigné.)
Qui ma cherge ne peut bien expleter.
{Am. parf. de Gtiiscard et Sigism., f» 13 r°.)
Sus, ma seur, sus, veillons bastivement
en exploitant nos pas, nous tirer celle part.
(Roi ItEiNK, Mortlfiement de vaine plaisance,
OEuv., t. IV, p. 8, Quatrebarbes.)
Lesquelles choses luy furent au veoir
désireuses, au présenter acceptables, a
l'essay plaisantes, et a rea;;)îecfer propices.
(D'AUTON, Chron., Ricbel. 5682, f» 62 v».)
Il estoit lors en propos d'exploicter l'espee
et embesoigner le cheval si mestier en es-
oit. (ID., ib., f=81 V.)
Il se repentit d'cstre party du Parmesan,
luy semblantqu'estant desja l'arriére saison
fort avancée, il n'auroit pas moyen d'ex-
ploicter ses forces en chose d'importance.
(Du ViLLARS, Mêm., II, an IbSl, Michaud.)
— Saisir :
Et ne compte l'en riens cy... pour les
deffaus de la jurée de cest an présent, pour
ce que li diz Jehan Simons,qi)i est commis
a la lever n'en a mie compté au receveur,
ne n'en puet ancor compter finablement,
pour ce qu'il a eu po de temps a la quérir
et esplaitier. (1332, Compte d'Odart de
Laigny, Arch. KK 3>, f' 142 v.)
Nous vous mandons et comandons, que
sens aucun delay vous levies et esplecties,
ou faciès lever et esplectier tout ce que
vous Iroveres a nous estre deu en ladite
seneschiaucie pour cause desdiz subsides.
(1340, Mand. de Ph. de Val, Pr. de l'U. de
Nism., II, 113)
— Neutr., user :
Pour ce ne demorra pas que l'en n'es-
plete de ses biens en la manière desusdite.
(1262, Ch. d'Eon de Plomagat, Ste-Marie de
Boq., Arch. Côt.-du-Nord.)
Se il esplete malement de sa terre. (1264,
Ch. d'Al. de Roh., f^' Bizeul, coll. de
chartes, Bibl. Nantes.)
Et volons que de toutes les choses desus
nomees et de tous les protis et les issues
de celés, lidit duc se joie et espleiteit en-
tereignement. (1285, Pr. de l'H. de Bourg.,
II, LXIV.)
Nous gréons que pour tout l'ostage de
noz pleiges dessusdiz ne demorge pas que
ledit Alain n'esploitege se il li plaist tant
sur noz biens dusques le dit Alain se
lienge des choses dessusdites por bien
paiez. (1288, Ch. de H. Sauvagor, f^^ Bizeul,
Bibl. Nantes.)
Usant, joissant et esplectant paisible-
ment de la dite saisine. (1308, Arch. Loi-
ret, Ste-Croix, Marzy, A iv.)
Pour en user, jouir, esploicler, tourner a
son profit. (1348, Arch. Loiret, Ste Croix, i
layette de Janville.)
— Réussir, agir habilement :
Mult bien esplcilet cui Damnes Dens ainel.
(Roi., 3657, MuUer.)
Sire César, trop nous essaies,
Ti'en requiers que de nons aies
Et faire nous vens tribulaires,
Mais tu n'en esploileras gaires.
(Wace, Briil, 4001, Ler. de Lincy.)
Sire, fet il, s'il vus pleseit,
Cesle pucele assuiereit
Vostre chemise a despleier,
S'oie i poroit riens rspleilier ?
(Marie, Lai de Gugemcr, 793, Roq.)
Molt doucement U priai
Ke s'amor fust moie.
Et quant jeu plus en parlai.
Et je moins i esploitai.
Dont molt m'esbahi.
(nom. et past., Barlsch. 11, 10, 27.)
Et se il fait autre mestier,
U n'en puet gueres csploUier.
(Rose. 3059, Méon.)
E que, se U venist a gré
(,lue lur dame se roariast,
S'ele l'preist, bien espleitast.
(Vie du pape Gréij., p. 66, Luzarche.)
Et il dit ainsi, que il n'avoient pooir de
esploitier, se il n'avoient un roy et un sei-
gneur sur eulz. (JoiNv., Hist. de SI Louis,
\ p. 144, Michel.)
— Act., traiter, soigner :
Elle vost estre signée et esploictee. (Ch.
de 1312, Hôpit. gén. d'Orléans, hôpit. de
S. -Louis.)
— Accabler de mauvais traitements,
tourmenter :
Avez oi com li anchanteres conforte cel
menestrier ; or n'i a que de Vaploitier et
de faire soffrir plus grant formant. {Serm.,
ms. Metz 262, f'> 73''.)
— infin. pris subst., action énergique,
empressement :
Corrons par desiers et par esploiz des
vertuz, car esploitiers est alers. (S. Bern.,
Serin., Riohel. 24768, f° 26 r-.)
— Esploltant, part, prés., agissant :
C'est an la conversation des encomen-
ceanz et des esploitanz et des perfeiz l'es-
taige des encomanceanz puet an apeleir
animal et racioneil celui des esploitanz et
celui des perfeiz espiriteil. (Li Êpistle saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
fo 22 !.=_)
Ce verbe était encore de quelque usage
au xvii" et au xviii» s. :
Exploiter un chemin ou un voyage, iter
accelerare. — Un honme qui n'exploite
gueres. — C'est bien exploité à toi, ou à
vous. — Faire ea;p;oi{er une besoigne.(DnEZ,
Diet. fr.-all.-lat, Amsterdam 1664.)
Quand de mauvais vignerons parent des
vig'nes de bourgeois, ils ne font jamais
que grater la terre de l'orne, et même le
plus doucement qu'ils peuvent afin d'aple-
ter ou avancer dans l'ouvrage sans se fati-
guer. (BouLLAY, Man. de cuit, la Vigne,
p. 4, éd. 1723.)
Les mauvais vignerons cherchent plutôt
à apleler qu'à bien faire. (Id., ib-, p. 6.)
Apleter, c'est avancer dans l'ouvrage. On
dit d'un homme qui a beaucoup avancé
dans l'ouvrage en peu de tems, qu'il aplete
bien. (Id., ib'., p. 665.)
Bourg., 'ïonne, épléter, cpleuter, aller
vite, avancer, fournir, abonder. Champ.,
Troyes et Morvan, épletter, aller vite en
besogne. Anjou, Maine, épieter. Haut-
Maine, épléter, épiéter, v. a., faire vite et
bien son ouvrage; au neutr., se dit de
l'ouvrage qui se prête à être terminé ;
épiétant, adj., se dit d'un ouvrage qu'on
peut faire vite et bien et d'une route sur
laquelle on marche facilement. Poitou,
Deux-Sèvres, cant. de Celles, epletae (pi.
mouillés), v. n., avancer à son ouvrage,
par extens., avancer à faire sa fortune.
Norm., epliéter, exécuter vite : « Do la
faux no z'épliète pus que do une faucile. »
Berry, épléter, expédier, faire vite, abon-
der. Bret., Côt.-du-N., canton de Matignon,
épléter, avancer à l'ouvrage. Forésien,
aplechi, approvisionner, fournir.
F.sPLOiTosEJiENT, adv., en hâte :
Puis s'en vait de la cambre mut esploilosemnil.
(De SI Ale.vis. p. 1, var. du ms. Oxf., Herz.)
ESPLOITURIEREMENT, adV., VÎtS :
Que il se volsist partir et on li feroit voie
par derrière, et chevaucast esploiluriere-
540
ESP
ESP
ESP
ment, il seroit au jour a Poitier. (Froiss.,
Citron., VII, 403, Kerv.)
ESPLORER, esplom-er, explorer, verbe.
— Act., mouiller de pleurs :
El c'est ce qni me devenre.
C'est ce qui mon vis espleure,
(G. DE Mach., Poés., Richel. 9-221, f» 57 r°.)
Plenre, dolente femme, plenre.
Et de pleurs tout ton corps espleure
D'avoir esté raedîatenre
Du serpent et intercesseure
Envers moy, ponr raoy décevoir.
{Mist. du li elles!., 1G05, A. T.)
Or puis je bien présent plorer
Et de pleurs mon corps esplnrer.
IJI/., 3005.)
— Expier ;
Si offerras un veal chascun jor por les
pecUiez explorer. {Bible, Exode, xxix, 36,
Richel. 1.)
— Réfl., fondre en larmes :
Quant son père connut, .1. ris li a geté.
Et le bon quens en ot le caer si très serré.
Et si gros et si vain pour la grande pité,
Que aussi s'esplnura com sel veist tué.
(Dom de Maience, ISlfi. A. P.)
— Neutr., dans le même sens :
Illacrimor, csplorer, condoler. (Catholi-
con, Richel. 1. 17881.)
— Esploré, part, passé, ri^pandu, en par-
lant de larmes :
Comment cascuns i fist tant d'armes
Que puis en furent moult de larmes
Esplorees et espandues.
(Froiss., Pris, amour., 2821, Scheler.)
La langue moderne n'a gardé que l'ad-
jectif éploré :
ESPLOvoiR, V. n., pleuvoir, tomber en
grande quantité :
Qoar li Vandre se mirent avec eulx brelle mesle
Et tonjonrs esplevoient plus espais ne fait gresle.
(Gir. de Ross., i79, Mignard.)
ESPLOTIER, voir ESPLOITIEK.
ESPLOURER, voir ESPLOBER.
ESPLUCHANCEj esplusance, s. f., action
d'éplucher :
Kt ne seray point trouvé si heureux,
helas 1 que j'ay oncques pu convertir mes
mains eu V'espluchance des roses délecta-
bles nulluy offensieres. (G. Chastell.,
ClfTon. des D. de Bourg., iv, 20, Kervyn.)
Esplusance, Var. de l'éd. Buchon.
KSPLUCHOTTER, V. a., tâter, palper :
EspluchoUer, contrectare, contrectulare.
(Trium ling. dict., 1604.)
ESPLUCHOTTEURjS. m.,celui qui tâte,
qui palpe :
Espluchotleur , contrectulalor. {Trium
ling. dicl., 1604.)
ESPi.uGEBANT, csplugnebaut, s. in.,
sorte d'oiseau de rivière :
Eulre les faucons celuy qu'on nomme
gentil, les fauconniers le loueut pour estre
bon beroniiier, et a toutes manières d'oy-
seaux de rivière tant dessus que dessous,
comme a rouppeaux, qui ressemblent a un
héron, a un esplugebanl, aux poches, et
aux garsotes. (Belon, Nat. des oys.. Il,
XVIII, éd. 1355.)
Faucon gentil est bon heronnier, des-
sus, et dessoubs, et a toutes autres ma-
nières d'oiseaux; comme aux rousseaux,
ressemblans au héron ; esplugnebaux,
poches, garsottes, et spécialement aux
oiseaux de rivière. (FouiLL., Faucon.,
{' 56», ap. Ste-Pal.)
ESPLUGNEBAUT, VOir EsPLtTGEBANT.
ESPLUMEOR, s. ni., habitation de l'en-
chanteur :
Et je ferol dejost ceste maison, la de-
hors ceste forest, mon habitage, et la vou-
drai converser et prophetizerai qant que
nostre sires me voudra enseingnier, et tôt
cil qui mon habitage verront Tapeleront
Vesplumeor Melliu. A tant s'entorna Merlin,
et fist son esplumeor, et entra dedenz. (S.
Graal, 1,503, Hucher.)
Cf. Emplumeor.
ESPLUjiEu, eplumer, verbe.
— Act., arracher, ousimplement nettoyer
les plumes de :
Faucon... tout esplumé. (Maiz., Songe du
vielpel.,U, 57, Ars. 2683.)
La chauve sorix fut condannee d'estre
esplumee par telle manière que... {La Mer
des hystoir., t. II, f» H'', éd. 1488.)
Quand il esplume et nettoyé du bec ses
ailes. (Tardif, Fowc, 1,29, éd. 149?.)
Si qu'il puisse ebrancher, dn tout eplumer l'esle
De fortune.
(G.BonNiN, l'.-ileclriom.,éi. 1586.)
— Réfl., s'arracher les plumes :
Une aiguière pareille sanz différence,
excepté que l'oisel de l'esmail se esplume.
(1360, Invent, du duc d'Anjou, n° 135, La-
borde.)
Morv., épleumer, ôter les plumes, la
laine, et par extension la peau, l'enve-
loppe ; s'épleumer, perdre ses plumes, sa
laine, etc.
ESPLUMETER (s'), v. réfl., fréquentatif
de esplumer :
Tant joje cnst
La tnrturelle
Voyant son per, et son per elle,
S'esplumeloil.
(Hoi René. Regnaull et Jeatmeton, OEuv., t. Il,
p. 125, Quatrebarbes.)
ESPLUN, rime pour esploit.
— A esplun, rapidement, avec ardeur :
Lance baissie tut a esplun.
Choisi cliescnn sun cumpainun.
(Marie, Lai du Chailiicl, 97, Roq.1
ESPLUSANCE, voir Espluchance.
ESPLirïER, V. a., verser comme l'eau
de pluie, arroser de :
Quant tu verras qu'elles seront bien
seiches, prens eaue rose fine musquée en
ta bouche et espluye la sur lesdictes roses
tant qu'elles deviennent ung peu moitiés,
puis recouvre les très bien et laisse les
seicher, encor de rechief les espluyant de
l'eaue susdite jusques a trois fois. [Baslim.
de receptes, f° 31 v», éd. 1548.)
Pour garder que les mousches guespes
ne touchent aux raisins, il faut espluyer
d'huyie dessus avec la bouche. (Du PiNET,
Pline, XV, 17, éd. 1366.)
Il se faut faire espluyer de salive contre
le front par un autre. (Id., ib., xxvill, 6.)
On le soffistique (le nard) pour l'espessir,
et rendre plus pesant, espluyant d'autimoi-
nie avec d'eau ou de vin de dattes par des-
sus. (Id., Diosconde, I, 6, éd. 1605.)
Il prend une eau cordiale infiniment
précieuse, et en ayant remply sa bouche,
il ouvre de force les lèvres et les dents
serrées de ceste bien aymee princesse,
puis soufflant etjettant ceste précieuse li-
queur qu'il tenoit en sa bouche dedans celle
de la pauvre pasmee, et espluyant au nez,
sur les temples et sur l'endroit du cœur
d'icelle le reste de la phiole, il la fit enfin
revenir a soy et reprendre sentiment. (Fr
DE Sal., Am. de Dieu, 1. III, c. 3, éd. 1637.)
ESPOENTABLE, S. m., épouvantall :
C'est nns espoenlables pour mettre snr les blés,
Dist nn TalTurs liegois, grans et estrumeles.
(Godefr. de BouilL. 9125, Reiff.)
ESPOANTANCE, espeutauce, apaontance,
s. f., épouvante :
Par foie apaontance.
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Richel. 1601,
f» 33=.)
Par trop grant apaontance
Des enemis.
Ud., ib.. f» i\'.)
Et ont grant paour et grant espentance.
{Sydrac, Ars. 2320, § 357.)
ESPOANTANT, - entant, apaontani, adj.,
qui épouvante, effrayant :
Tant par as espoentant chiere.
(Thie. de Marlï, Vers sur la mort, xsii, Crapelet.)
— Qui s'épouvante :
Ne saront si apaontanz
Ne des enemis si dotanz.
(J. DE Priorat, liv. de Yegece, Richel. 1601,
t" 33''.)
ESPOANTEUR, VOir ESPANTEUR.
1. ESPODE, s. m., sorte d'épice :
Espode, .1. den. la livre. (1344, Cart. de
Lagny, Richel. 1. 9913, f° 240 v».)
2. ESPODE, voir Esponde.
ESPOENE, voirEspoiNE.
ESPOENTEisoN, - Un, S. f., épouvautc,
effroi, terreur :
Eissi cum Ebalus por Y espoenleimn
S'enfui e muça la nuit ches nn fulan.
(Ben., D. deNorm., Ut. H, somm., t. I, p. 287,
Michel.)
ESPOENTEUSEMENT, BSpOVent., CSpOU
vent., adv., épouvantablement, de manière
à épouvanter :
Quant il ot la proie
Sa voie espoenteusement
Prist et impétueusement.
(Vif S. Magloire, Ars. 5122, (° 62 r°.)
Et regardent fièrement et espoventeuse-
ment. (Ménagier, II, 292, Biblioph. fr.)
Formidolose, paoureusement, espoven-
teusement. (.1. Lagadeuc, Cathol., éd. Aul-
fret de Quoelqueueran, Bibl, Quiuiper.)
Espotwenteusement , gastly. (Palsgrave,
Esclairc, p. 836, Géniu.)
ESP
ESP
ESP
SU
tspoENTiR, espoventir, spoeiitir, verbe.
— Act., épouvanter:
?Je senbla pas ^arsons expocnlis.
(Les Loh., ms. Monlp., f° 113=.)
Cil de S. Gile en mnt rsportiti.
(;*., V 2.')0''.)
— Rëfl., s'épouvanter :
Et cornent Cassanins le Tint as hns saisir
Et il lui Tislement sanz soij rspoveitlir.
(Reslûr du Paon, ms. Rouen, P 51 t°.)
— Neutr., dans le même sens :
Ond lonr motrai je bien qne je ne ai noris
Homes du spoentir.
(Prise de Pampe!., 234, Mnssafia.)
ESPOENTISE, S. f.,chose épouvantable :
Et qu'est ce de mal vivre et de mal ré-
gner qn'espoenUse et hideur? (G. Chas-
tell., Advertissem. au dur, Charl., vu, 329,
Kerv.)
ESPOENTOS, - MS, - eus, espountcus,
espovenlcus, espouvanteus, espanleus, adj.,
épouvantable, qui épouvante :
De liepre deveneit tuz pleins,
E chère e braz e cors e meins;
Od teches laides e hisdnses
E a veeir espoenîmes.
(Ben., D. de Norm., II, 1383, Michel.)
Ja fnst cele envre si {^rêveuse,
Si maie et si esporen/eiise.
(Gdiart, Roy. lion., 819, Bnclion.)
Espoventeuz le bueiz.
(Id., a., U243, W. et D.)
A ost grant et espovenleiis
Ardent le pais avant eas.
(Id., ib., 18011.)
— Épouvanté, effrayé :
11 lor aparut un cheval espoanieus qui
avoit sor soi nn espanleus chevalier. (Lî'y.
des Machab., Maz. 70, f» ^S^•'.)
Sa très laide flgnre me fet espoenleiise.
We^ sis Manières défais, ap. Jnb., Noiw. Rec,
II, 71.)
Li fols est sailliz sns, forment espoenteus.
W.)
Pasle, bonfB, i'cspomanleuse œillade.
(Bons., Disc, Prognost., Bibl. elz.)
ESPOERANCE, S. f., peur :
Saches bien que puis que tu as esté en-
contre Deu fors et aidables sans espoe-
rance, que seras tu donc envers toz autres
hommes? (Estories Rogier, Richel. 20125,
f» 51''.)
ESPOERER, voir ESPAOURER.
ESPOERIR, voir ESPAORIR.
ESPOEROi, adj., effrayé:
Lors fa li rois espoerois.
(Sept Saijes, 713, Relier.)
ESPOETE, voir ESPEETE.
ESPOi, voir EspoiT
ESPOiAL, espual, s. ra., appui, pieu,
poteau :
Deux espuaux devant le pont leveiz.
(iiOl, Compt. de Nevers, CC. 10, f» 26 v,
Arch. mun. Nevers.)
Cf. EspuEn.
ESPOiCE, voir EspoissE.
EspoicTRiNÉ, adj., qui a la poitrine
découverte :
Elles vont en troupe toutes eschevelees
et espoictrinees, monstrant leur belle chnr-
nure. (BelOiV, Singularitez, i,k, éd. 1354.)
ESPoiER, espuier, espuyer, espuer, verbe .
— Act., appuyer :
Car je le voî' de mon espié
Encontre la tTre espoier.
(Hdon de Mrr.ï, 1ornn'.e,aenl de l'Antéchrist,
p. S, Tarbé.)
— Réfl., s'appuyer :
Licanor s"est drecies, s' s^espoie a l'estage.
(Ghy de Camerai, Yeng. d'Ale.v., Richél. 2136fi,
p. 26''.)
Car se voist en sonje espuer.
(Rose, Vat. Chr. 1858, f° ST=.)
Icellui Rourgoing... se as'sist emmi le
chemin en soy espuiant du costé a terre.
(1381, Arch. .IJ 119, pièce 417.J
Icelluy suppliant s'espua sur une fenes-
tre. (1391,Arcb. JJ 142, pièce 119.)
Il vint en l'hostel ou estoit le dit Jehan
le jeune, et y avoit autres compaignons
qui jouoient aux dez, et se espuya sur le
tabler. (1398, Grands jours de Troyes,
Arch. Xi> 9186, f» 56 v».)
11 se espoia et mist contre la paroy.
(7nov. 1408, Pièces relal. au régne de Ch. VI,
t. II, p. 211, Douët d'Arcq.)
Le suppliant cuida timibera terre, et lui
convint soy espuyer d'un genoil et d'une
main a terre. (1480, Arch. J.I 208, pièce
66.)
— Neutr., dans le même sens :
Laisse donc tout tel propos et ton double
fais espuyer sur l'assurance de la foy que
tu maintiens. (OcT. de S. Gel., Sej. d'hon-
neur, f» 86 v», éd. 1526.)
— Espoié, part, passé, appuyé :
La sentence est trop fermement espoiee.
{Boecede Consol., ms. Monlp., f" 22".)
Lorr., Rémilly, s'epay^, s'appuyer,
ESPOiLLE, - uille, S. f., dépouille :
Départir espuilles. (Lib. Psabn., Oxf.,
LXVil, 13, Michel.)
Sicume icil chi truevet niultes espuilles.
[Ib., cxviii, 162.) Var., espoilles. (Psall.
monast. Corb., Richel. 1. 768, t» 101 r».)
Si fort estoit li malfé
Qne sa porte ad gardé.
Mes qnant li plus fort surveneit
Ses espoilles li ad toleit
Et del reaime engeté.
(Le Chaste! d'amour, Richel. 902, f lOfi''.)
ESPoiLLERiE, S. f., pillage :
Tuerie, roberie, espoillerie. (Stat. de
Henri V, an ii, impr. goth., liibl. Louvre.)
ESPOiLLEUR, espouilleur, spoilleur, s.
m., spoliateur :
Tuuurs dez homnes, robbours et spoil-
lours. (Slat. de Henri V, an ii, impr.
goth., Ribl. Louvre.)
— Féni.. espoilleresse :
Semyramis, espùuilleresse de belistres.
(liAB., Panlagruel, cli. 30, éd. 1542.)
ESPOiLLiER, - oltier, - ooillier, espuier,
verbe.
— Act., dépouiller :
De nnslre pais essil'îé
Sommes et de lot espollié.
(Sermon du \m' s.. FIppean, Rev. hist. de l'anc.
fr., 1877, p. 148.)
— Réfl., se dépouiller, se déshabiller:
Li veneor i sont venn.
Le S' gretain i ont vea
El tnnel on s'espooilloit.
(Du Roi Alix, et du segretain, 15, ap. Méon,
Fabl. et cont., II. 172.)
Les ne fo jonne ne frais
Pof q'il fnst de grant valor
Qi ne s' e.'poi'.tast a on jor,
I'"t por nmor l'eofanz a^-dlz
Ses (• -as rneni. en la CPnis.
(Hercule et Philemiiiii, Riciicl. 821. f° 10'.)
— Neutr., effeuiller :
Laquelle Jehanne demanda a icelle Lau-
rence s'elle seroit a elle pour espuier es
vignes. (1403, Arch. JJ 160, pièce 112.)
ESPOiNCTURE, S. f., piqûre :
La face plaine de crachas et de sang qui
eslo't descendu de son chief par les es-
poinctures des espines. {Le Bepos de cons-
cience, c. XXXVI, 'Trepperel.)
1. ESPOiNDRE, epoindre, verbe.
— - Act., stimuler, aiguillonner, animer,
exciter :
A bien faire les espoignoit.
(G. DE CoiNCi, ilir. de N.-D., ms. Brnx , f 30''.)
Bonter nos denst et espoindre
Et agnilloner et bien poindre.
Qu'il nous meist en boue voie.
(Guiot, Bible, 732, Wolfart.)
Comme cil cui la mors espoint.
(MOLSK., Chron., 15305, Reiff.)
Désir maint homme espoint passer les monts en ordre,
Qai retourne en pourpoint sans apportera mordre.
(Crétin.)
L'aiguillon d'honnenr Yespoindra
Aux armes et vertueni faicl.
(Cl. Mar., Epistre, Adv. aux Dames de Conr, éd.
1544.)
Tonsjours l'ambition Vespoint et le tourmente.
(RoNs., Mascar., Vers sur la fin de la Comédie,
Bibl. elz.)
Mais de ceux la les uns sçavent dire et
faire je ne sçay quoy qui espoingt. (La
Boetie, Mesndg. de Xenoph., Feugère.)
— Emploi particulier, (7 Vesl espoint de,
tues aiguillonné par le désir de :
Biaus fdz, et puis qa'il t'est espoins
Caler a honneur, touz ces poins
Relien an cuer qne je t'ai dis.
(Watriqiiet, li Dis de haute honneur, 153,Scheler.)
— Réfl., s'aiguillonner :
.la ne lerrai, por les cuivers.
Qui les corages ont divers.
Et qni sont enviens sur cens
Qui les cuers ont vaillans et preus,
Qne ne parfornisse mon poindre,
Por moi aloser cl espoindre.
(Du vair Palefroi, Richel. 837, V 348».)
— Neutr., être piqué, éprouver des dé-
mangeaisons :
Il lui sambloit qne l'en le piquast d'a-
guilles parmi le corps, telement li esmou-
voil et espoingnoil\i! corps. (iJeff. du Chat.,
\\, 306, Bibliopb. fr.)
542
ESP
ESP
ESP
Les genitoyres Iny espoingnent.
(le Porteur de patience, 6. ap. Ler. Je Lincy et
Michel, Farces, moral, et serm. joy-, t. II.)
— Act., faire pousser:
L'humeur que le printemps départit a la
terre, pour espoindre les fleurs, languit tou-
jours en sève et ne se meurit point sans la
forée de l'esté. (La Frambois., CEuv.,
p. i36, éd. 1631.)
— mûn. pris subst., course, attaque à
main armée :
Bien pues li enfes son espoindre fornir,
Qne ja par liomme n'i aura contredit,
Deci que Tengae dus Bègues de Belin,
Anbris ses nies. Hues de Cambresis.
(Garin le Loh., 2« chans., xxxv, p. 165, P. Paris.
— Déploiement :
Non merveille certes si en la vertu
d'icelle (sapience) et de son espoindre,
l'homme orgueilleux se retire envers hu-
milité. (G. Chastellai.n, le Livre de Paix,
VII, 414, Kervyn.)
— Espoinl, part, passé, piqué, stimulé,
tourmenté :
Espoings d'un intérieur remord de leurs
consciences. (Pasq., Rech., III, 33.)
Childebert, espoint d'un nouveau remords
de sa conscience. (Id., ib., V, 5.)
Mais epouite a la fin d'un mouTement soudain
Elle arrache la fleur la plus proche a sa main.
(P. DE Bbach, Pocm., l" 72 r°, éd. 1S"6.)
Ce que je fey des l'heure, espoint et sti-
mulé des paroles et admonestemens de ce
bon et illustre personnage. (Maum., Euv.
de S. Just, Prol., éd. 1S94.)
2. ESPOINDRE, V. a., empoigner:
Lors le fist li cuens mètre sour le bort
de la net et il meismes ses cors espoittst et
bouta le touniel en la mer et dist : Je te
commant au vent et as ondes. {Comtesse
de Ponthieu, Nouv. fr. du xiil= s., p. 188.)
3. ESPOINDRE, voir ESPAINDRE.
EspoiNEj espoyne, espoinne, espoene,
espoingne, esponge, sponge, adj., libre,
volontaire, spontané :
Fors cels qui remanoir voudront de lor
espoine gré. {Artur, Richel.337, f" 16''.)
Coment puissiez vos altrement dewerpir
de vostre espoine greit l'amor de voz
amins? (S. Behn., Serm., Richel. 24768,
f» 10 v".)
De Sun espoene greit. {Li EpisUe saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
1" 30 v.)
Les remanbrances meimes ke de lor
espoene greit et par grant habundance
usent de la mémoire. {Ib., î" 117 r".)
Che ont il gréé et octriié par leur esponge
volenté. {Charte de 1249, Moreau 170, f° 173
r», Richel.)
Je ne dois servis au conte son mari ne
autruy fors que a la contesse s'il n'est de
mon espoine gré. (12133, Ch. des compt. de
Dole, — , Arch. Doubs.)
54
Par commun assens et par sponge vo-
lenté. {Trad. du xiil= s. d'une charte de
1223, Cart. du Val SI Lambert, Richel. 1.
10176, t» S\)
Par sa sponge volenteit. (1260, !6.,f» 9'.)
De m'esponge et franche volenté. (1273,
Pact., Mart., Th. anecd., I, 1136.)
Sommes accordei ensi par notre esponge
volunté que.. (1277, Cart. de Nam., Mon.
pour servir à l'hist. des prov. belges, t. I,
p. 14.)
De mon espoinne grei. (Sam. av. S.
Barth. 1281, Fourg,Ch. des compt. de Dole,
cart. 44, paq. 44, Arch. Doubs.)
Et otroiet de m'esponge volenté sans nul
constragnement. (1283, Ch. de l'Abb. de
Boheries, Arch. L 992, pièce 108.)
De ma propre volontei et de mon espoin-
gne grei. (1290, Arch. Meuse B 2S6,f°287.)
Reaunchons de nostre sponge volenté,
nient a ce contraint, a nostre manoir de
Ardunborch. (1330, Cart. de Flandre, ch.
296, ap. Duc, Expontaneus.)
Et ce nous ont ils donné communément
de leur espoyne grey et senz force faire.
(1361, Ord., IV, 394.)
— S. m., bonne volonté :
E tôt lo mont mist en si grant aigoine
Qui ne le volt servir par son espoine
^'el pot garir ne l'escuz ne la broine.
(.Alexandre, 3, Meyer, Rec, p. 28i.)
ESPOINGNE, voir Espoine.
ESPOiNGNiER, V. a., empoignor :
I.i serjant fussent maintenant mal bailli
Quant Tint Hervis li damoisiaus de pris
El poing le branc, espoingnié son escu.
(Les Loh., Richel. 19160, i" 36".)
ESPOixTE, espoincte, epointe, s. i.,
pointe, épingle, clou :
Et ans deux boutz de la mesure tu met-
teras deux espoinctes sur la branche, et
seront fichées dessus en deux pertuis.
{Modus, f° 120r», Blaze.)
— Piqûre, morsure, élancement :
Or revendront plor et sopir,
Longues pensées sans dormir,
Friçons, espointes et complaintes.
(Rose, 3798, Méon.)
Soupirs, cpointes et friçons.
(Id., ib., 2337.)
EspoiNTEMENT, S. m., Objet polutu :
Douze vins chevilles de fer... mises aux
chevrons des espointemens des deux (sic)
de la dicte porte. (Compt. de Girart Gous-
sart, 1400-1402, Forteresse, xlii, Arch.
mun. Orléans.)
ESPOiNTiÉ, part, passé, aiguillonné :
Qui pins tost porprent terre que lièvre cspointici.
(Fierabras, Vat. Chr. 161C, f 22''.)
EspoiNTiER, espontier, v. a., débouter,
repousser :
Et si il dit : Sire, je sui en cestpecché,
maes jo ne pois ne ne voit oncores dé-
guerpir, si le devons espontier et gitier de
son pechié. (Maurice, Serm., ms. Oxf.,
Bodl. Douce 270, f° 10 v°.)
ESPoiNTON, s. m., arme pointue :
Uns vailloz trait un espointon suis un
autre. (1294, Cout. de Dijon, Richel. 1.
9873, f° 33 v°.)
1. ESPOIR, espeir, s. m., appréciation,
jugement :
Se reliques meillors eost,
Au mien espeir, neient ne fust
Eu l'autel mise la pierrete
Qui esteit vile e pe;ilete.
(G. DE S. Pair, M. S. Michel, 2875, Michel.)
.\1 mien espeir, plus retornonent
Eu nn sol jor qu'en dons n'alouent.
(ID., ib., 3388.) Impr., espier.
— A espoir, locut., avec l'espoir de la
victoire :
D'nyle font bien le cors enoindre.
Puis si se vont ensamble Joindre,
Luitent a force et a espoir.
(Rom. de Thebes, Richel. 60, f 12'.)
2. ESPOIR, espeir, adv., peut-être :
Volez, espoir, que ge deviegne
Ses homs.
(La Charrette, Vat. Chr. 1725, f 13''.)
Guident espoir qne Dex ne voie.
(GoiOT, Bible, 526, Wolfart.)
Mais espoir il ne le sot faire.
(Fergus, 31, 8, Martin.)
Tens est tons haities anjord'hi
Espoir ne Tivera demain.
(Renart le Nom., 3912, Méon.)
Faimcs le qnerre es mnoz, espeir le Iroverum.
(Ms. Brit. Mus. Egerton 613, f" 15 r".)
Il auroit espoir raison de l'autre partie.
(Chron. d'Ernoul, p. 223, Mas-Latrie.)
Car se il nous savoit a séjour il n'i venroit
pas espoir. (Mén. de Redis, 412, Wailly.)
Ha, sire ! dist Robins, espoir vous me
mokies. {Li Contes dou roi Flore et de la
bielle Jehane, Nouv. fr. du xili* s., p. 92.)
Quant ce vint a la pez donner, je vi que
le clerc qui aidoit la messe a chanter estoit
grant, noir, megre et hericies, et doutai
que se il portoit au roy la pez, que espoir
c'estoit un Assacis, un mauvez homme, et
pourroit occirre le roy. (JoiNV., Hist. de St
Louis, p. 184, Michel.)
Bcaui seigneur, ce dit il, ne nons alons doublant ;
Monslrons nos anemis aujourd'ai lier samblaut ;
Car espoir que hui vont lor meschance cassant.
(Ccv., B. du Guesctin, H93, Charrière.)
Qu'il n'en Istra mais de sepmaine,
Kon eapoir de cy a qninzatae.
(Un Mir. de N.-D., de l'Empereris de Romme,
TA. fr. au m. d., p. 385.)
On trouve au xv s. la forme espoire
dans le même sens :
Se d'avanture mon maistre ou ma mais-
tresse venoient cy, comme assez est leur
coustume au mâtin, et vous trouvassent,
je seroye perdue et gastee ; et vous espoire
ne serez pas le mieulx party du jeu.
(Lonis XI, Nouv., xvin, Jacob.)
Il se met a l'ouvrage et fait merveilles
d'armes, et espoire plus que bon ne luy fut.
[Ib.)
S'en va tout droit, sans rencontrer per-
sonne, car encores matin estoit, devers sa
chambre ou ma dame encore dormoit, ou
espoire faisoit ce qui tant a fait Monseigneur
travailler. {Ib., xvi.)
3. ESPOIR, s. m., peut-être le même
que espiel, espiet, piquet que l'on fiche en
terre, aiguisé par le bout, et destiné à en-
clore, à faire une palissade :
Sur sa tasche de clorre d'espoir la tour
et le portai de la Riche dont il doit avoir
pour chascun cent d'espoir emploier .xx.s.
(1360, Compt. mun. de Tours, p. 223, De-
I avilie.)
ESP
ESP
ESP
543
Pour partie de certaine quantité de bois
coignaié, d'espoir et de planchier dont la
dicte église estoit en)paree. (1361, ib.,
p. 242.)
1. ESPOiRE, S. m., engin de guerre :
On leur tira quelques coups de faucon-
neau eid'espoire. (Yves, Voij. dans leBrés.,
I, 8, Denis.)
2. ESPOIRE, voir Espoir 2.
1. Espois, espes, s. m., épaisseur :
Por Vespes de l'air. (Brun. Lat., Très,
p. 119, Chabaille.) Var., espois.
2. ESPOIS, epois, s. m. ?
Sa metaierie de Sedenai assise en la pa-
roisse de PoiUi avec les appartenances d'i-
celle, premièrement une grange couverte
de cbaume, Vepois et le poursoiement.
(1367, Aveii de Sedenai, paroisse de PoiUi,
chastell. de Baugenci, ap. Le Clerc de
Doûy, t. I, r° 223 r», Arch. Loiret.)
ESPOissE, espoice, espoise, espoece, es-
peisse, espesse, espaisse, s. f., épaisseur :
Et descuvera les espeisses. {Psalm., Brit.
Mus. Ar. 230, f'^ 31 r°.)
Un bon huis fort, de un dour d'espoisse.
(1334, Arch. S 3684, pièce 3.)
Tant come Vespoisse du mur se compor-
tera. (Ib.)
Il n'y a que Vespoice du mur entre deux.
(1347, le Gard, Arch. Somme.)
Spissitudo, espeisse. {Gloss. de Couches.)
Item oudit costé, entre lesdits piUiers, a
deux autres pilliers espassez portans cha-
cun .m. piez de col et deux piez d'es-
poisse... (Compte de 1399, Bull, du Comité
bist., 1849, p. 53.)
Lesquieulx meurs sont a chaux et a
sablon de deux piez d'espoice. (Compt. de
Girart Goussart, 1400-1402, Forteresse,
XXXIV, Arch. mun. Orléans.)
Icelhii Perrot prist un gouet,... et en
frappa Jehan Ravault sur la teste, tant
que il perça son chappeau et sonchapperon
et la teste bien de Vespoisse d'un doy.
(1403, Arch. JJ 160, pièce 144.)
Planches de quatre doiz A' espoece. [Compte
de Gilet Baudry, 1416-1418, Despence,
LXVII, Arch. mun. Orléans.)
Contre mur d'un pié d'espaisse. (Stet. de
Paris, Vat. Ott. 2962, î" 43».)
— En particulier, épaisseur d'une forêt,
d'uD bois, fourré :
Ea nne fspoi.^se de ce bos
S'estoit herbergiez Carad08.
(Percerai, ms. Montpellier H 2i9, f» 102''.)
Tristran se fu mis a la voie
Par Vespesse d'an espinoie.
(Tristan, I, 4313, Michel.)
En une espoise aval s'en traient.
(/*., 1501.)
La bisse feit par le bois qnerre.
En une espeisse l'nnt trovee.
(Vie de S- GiJe, 1S38. A. T.)
En la foreste esloit li rois,
En Vespesse , juste un marois.
(G. Gaimar, Chron., ap. Michel. Clir. an . ,
t, I. p. 54.)
Vespesse del boiz trespasserent.
(Durm. le Gai.. 3469, Stengel.)
Il li convint issir
Du chemin et sivir Vespoisse
Dn bos k'il avant lui défroisse.
(Cliev. as deus esp., 9214, Foersler.)
En nne drue espesse s'est alee mucier.
(Berle. 958. var., Schelcr.)
Eu Vespoisse d'nne foillie.
(G. de Païenne, Ars. 3319, f= 3 t°.)
Passèrent par devant les deus chevaliers
et se mistrent dans Vespoisse de la forest.
(Lancelot, ms. Fribourg, î" 88^)
Aucun s'enfoirent par les espesses du
bois. (GciLL. DE Tyr, II, 210, P. Paris.)
E lessa ces chevalers eu Vespesse de la
foreste. (Foulques Filz Warin, Nouv. fr.
du XIV" s., p. 58.)
— Foule :
Vespoisse i est granz et li tas.
IBen., Troie, 17261, var., Joly.)
ESPOISSEMENT, VOir ESPESSEMENT.
EspoissETÉ, - elle, espesseté, espasseté,
espessité, espeseté, s. f., épaisseur :
Et volera par desus la hautece de toutes
les montagnes et trespassera Vespesseté des
nues. (S. Graal, ii, 437, Hucher.)
Vespesseté, Vespoisseté de l'air. (Brun.
Lat., Très., p. 119, var., Chabaille.)
Gotus commencea a destruire et ahoster
Vespoisseté des buissons et des horties. (Vie
et mir. de plus. s. confess., Maz. 568,
f" 78^)
Si trouva si grant espasseté d'espines et
de ronces qu'il fut toz desconfortez. (Plu-
seurs miracles, Richel. 423, i° 99i.)
Por Vespoisseté et le troblement de l'air.
(Inlrod. d'aslron., Richel. 1333, f° 31".)
Et sera ichele maisonz faite dedens l'es-
poisselé du mur. (26 juin 1291, Accord
passé devant le bailli d'Amiens entre le cha-
pitre et la commune, ap. A. Thierry, Mon.
inéd. du Tiers État, t. I, p. 278.)
Champs sans espoissetlé d'erbes. (J. de
MEaNG, Trad. de l'art de cheval, de Veg.,
Ars. 2913, f 37 r".)
Vespeseté dou cuir. (Cyrurgie Albugasys,
ms. de Salis, f" 105'.)
Spissitudo, espeseté. (Gloss. lat- fr.,Riche\.
1. 7679, f» 248 v«.J
Spissitudo, espesseté. (Gloss. de Salins.)
Nimbus, pluie ou espesseté de nue. (Ib.)
Espesseté, densitas. (Gloss. fr.-lal., Ri-
chel. 1. 7684.)
Dempsité ou espessité. (S. de Gord.,
Pratiq., II, 1, éd. 1493.)
ESPOissiER, voir Espessier.
1. ESPOiT, S. m., jaillissement d'une
source :
De Vespoit ki'n issit ne sai faire eslimage.
(Vie Sie Euphros., ms. Ojf., Canon, mise. 74,
f° 87 T'.)
Lors li a Ganvain recontees
Les aventures qu'ot Irovees
De la graut valee et do bois,
Et de la fontainne a espois.
Et de l'eve qui noire estoit.
(Mule sans frain, ms. Berne 35 1, V Z'j' ; Méon,
Houv. Hec, I, 1091.)
2. ESPOiT, espoîs, espec, especque, s. m.,
becquebois, pivert:
Puis fu avis a la pnlcele
Qu'ans oisels qu'an espoit apele
Por les arbres se cumbaloit.
(Uriil, ms. Munich, 3937, Vollm.)
Vos qnit je fere plus bian bee
Et miens assis que nul(e) espec.
(De la l'ucelle qui ivloit voler, Montaiglon et
liaynaud, FaH., IV, 209.)
Ung oisel appelle pious en latin, c'est en
langue françoise ung poix ou espois, ou
becquebois. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux., I, f" 196 V».)
Bechebois, espec, pivert. (Nomencl. octil-,
éd. 1577.)
Picus, ung pivert ou especque. (R. Est.,
Thés.)
Dessin, épec, pivert.
3. ESPOIT, - oi, s. m., épieu :
Et si estoit bien atornez
En .1. grant espoi de pommier.
(Percerai, ms. Montpellier H 249, f 116'.)
Par tiere fait vierser enseignes a orfrois.
Et lances et pegnons, espees et espois.
(Cher, au cygne, S3677, Ueiff.)
Et çaindi bonne espee et un trençaut espoit.
(B. de Seb., XIV, 584, Bocca.)
Le navrèrent ou corps d'un espoit ou
espee. (1384, Arch. JJ 125, pièce 150.)
Âdonc Sacha V espoi qui fn de lin acier.
(Cdv., B. du Guesclin, 741, Charriére.)
As espees et as haches, as espois et a
daghes. (Froiss., Chron., 111, 196, Kerv.)
— Broche :
Que il ert graellis, u rostis en espoi.
(Roum. d'.ilii., f 56=, Michelant.)
Ly uns prent ung hastier, ly autres ung espoit.
(Chev. au cygne, 7758, Keiff.^
Lors l'ont rosti (l'ours), fait i ont maint espoi,
La char menjuent sans sel a celé fois.
(Beuces d'ilanstone, Richel. l'2548, i" 407^)
Capon i loarnoient au feu.
Je ne sai cans, foi que vous doi !
Fregus as puins saisi Vcspoi,
Coques n'en iist noise ne plaist.
S'en a un des capons fors trait.
(Fregus, p. 119, Martin.)
Et li bains est ja sor le fn,
Et U capons mis en Vespoi.
(D'un Preslre c'om porte, Richel. 1553, f 508 v» ;
Montaiglon et Raynaud, Fabl., IV, 3.J
Brice, va ou four pour les pastes, etsake
le rost de l'espûi, car il est asses cuits.
(Dialog. fr.-flam., f" 12', Michelant.)
De ce mot la langue moderne a gardé le
plur. épois, terme de vénerie désignant les
cors qui sont au sommet de la tête du
cerf.
ESPOITROXÉ, adj., qui a les fesses dé-
charnées :
Que Hersent as t'amor donee,
,\ une vielle espoilronee
Qui ne pnet mes ses pies tenir.
(Ben., 2S279, Martin.)
Et vous croyez que les infâmes
Ont tous les bas espoitronna
De servir purgando renés.
(Farce de Frère Guillelierl, Ane. Th. fr., 1, 307.)
Cf. POITRON.
ESPOL, espeul, s. m., broche de fileur :
Spola, espeui. (Gloss. de GarL, ms. Lille,
Scheler, Lex., p. 74.)
Cf. Espole.
ESPOLE, s. f., broche de fileur :
544
ESP
ESP
ESP
Spola, espole, broche. (Gl. de Garl.. ms.
Bruges 546. Scheler, Lex., p. 74.)
ESPOLEMAN, espollemaii, espoiileman,
spoleman, s. m., flleur qui se sert de l'es-
pôle :
Si ne soit nus si Iiardis teliers bourgois
i;e habituns k'eskieviu aient a maniier ne
valles a telier ne espoulemans de laispne
dras, ki face ban ne asise se par eskievins
ne ie fout. (Bans d'Hénin, Tailliar, p. 416.)
S'aucuns tisserans ue hom ki facfie dra-
perie lievast aucuu espoHeman et il ne lui
paiast sa déserte, li castelaius devroit dé-
fendre au tisseran kile lieva ke il ne tissist
devant chou k'il auroit paie au spoleman
sa déserte. (1282, Beg. aux bans, Arcb. S.-
Omer AB xvill, 16, n« 610.)
ESPOLET, espoulet, s. m., fuseau de
tisserand :
Spola dicilur a spolie, gallice espolet,
quia saepe spoliatur a nlo. (1348, Gloss.
lat.-fr , Richel. 1. 4120.)
Le commentaire de l'édition de Gar-
lande par Géraud dit, sur le mot spola :
' Spola, dicitur à spolie, gallice espoulet,
quia saepe spoliatur a fllo ; hoc est gallice
chanon a filo. »
ESPOLis, s. m., p.-ê. droit sur les
biens d'une personne décédée, selon Pas-
toret :
Les gens des trois estais de nostredit
pays de Daulphiné nous ont fait renionstrer
que combien que chacun subget soit tenu
de plaider et respondre, tant en deman-
dant qu'en deCfendant, pardevant son juge
ordinaire et non ailleurs, et que raison-
nablement il ne doit, en première instance,
estre traict ne convenu hors la jurisdiction
ordinaire de laquelle il est subget, néan-
moins plusieurs fermiers qui souvent
prennent a ferme les espolis et autres droits
de justice de plusieurs nos jurisdiclions
audit pays, uou ayeut regard aux droits et
juriodiclions des justices ordinaires des
gens d'église et nobles dudit pays, ains
font chacun jour convenir les subgets dudit
pays pardevant les officiers de nosdictes
jurisdictions, et les contraignent a plai-
doyer, en ostant totalement la jurisdiction
desdites gens d'église et nobles dudit
pays... (1463, Ord-, xvi, 3.)
ESPOLLIEIl, voir ESPOILLIER.
ESPOMox, - aiimon, s. m. ?
Uns estuiaus, uns espomons et uns wans
pour uns maiisal. (1338, Lille, ap. LaFons,
Gloss. ms., Bibl. Amieus.)
Les seu-wierez et espaumons dus viviers.
(1407, Valencienues, ib.)
Cf. ESPAU.MOIR 1.
ESPOMPEMENT, S. m., ce qui est pom-
pé de, tiré de :
Aucuns estiment et cuident ceste mer
ainsi entrant parmy le milieu de la terre
naistre de la mer occeane du lieu que on
nomme la bouche ou entrée Gaditaine, et
qu'elle n'a autre naissance que ks esgoutz
et espompemens de l'occean qui illec se
rompent etsourdent. {Chron. ethist. saint,
et prof., Ars. 351S5, f» 58 v».)
ESPOMPiR, V. a., étaler, prononcer
pompeusement :
Nous ne cerchons pas l'applaudissement
populaire en un théâtre pour havoir pro-
noncé quelque clausule es aureilles bien
sonante ou bien adjancee, pour havoir
espompi quelque bon rencontre. (BoNl-
VARD, Adv. et dev. des leng., éd. 1836.)
ESPONCE, voir ESPONSE.
1. ESPONCER, V. a., asperger :
Aultres leur esponcent toute la teste avec
de l'orine (aux gelines), et ce jusques l'a-
mertume les contraint de vomir par les
narynes ladicte pepye. '^Platine de honneste
volupté, 1° 57 r», éd. 1528.)
2. ESPONCER, voir ESPONSER.
ESPONDE, espounde, esponge, esponte,
sponde, espode, eponde, aponde, s. f., bord
du lit, de la table ;
En celle partie (du lit) qui ait nom l'es-
ponte. (S. Graal, Richel. 2455, f° 115 v.)
Dessus y esponte s'est assis.
(Athis, Ars. 3312, f° C".)
El lit le roi Pépin fait sa fîlle convrir ;
Le coutel dODt it doivent la traison fournir
Ont mis droit a Vesponde : Diei les pnist raaieir.
(Berte, 3S5, Scheler.)
Dehé ait la Table reonde,
Kt cil qui sient a Vexponde,
Qui le secors ne veulent faire !
(Ren. de Beaujeu, li Biaus Desconneiis, 245, Hip-
peau.)
Un jour le vint seule veoir,
E dessur s'esponde seoir,
E il, du pooir que il a,
Moût durement la bienvie^na.
(Phil. de Rem., Jean et Blonde, 709, Rordler,
p. 2-26.)
Adont pleure et ele s'entourne ;
Dusk'al lit Jehan ne spjorne :
Deseur Vesponde s'est assise...
(/«., lies, lîordicr, p. 230.)
Vers le lit s'en va
Tôt coiement delez Y esponde.
(J. de Boves, de Barat et de Ilaimet, 2o2, ap.
Méon, Fabl., IV, 2il.)
Par cui passastes vos Vesponde
Quant je me dorraoie en mon lit ?
(Damoisele qui sonjoil, ms. Berne 35i, t" H r°.)
S'asist sus Vapondc de mon lit. {Boece
de ConsoL, ms. Berne 365, f° 2 v.)
Et celle dame adont s'arreste
Cosle Vesponde de mon lit.
(Chr. de PiSA», Liv. du Chemin de long eslude,
486, Piischel.)
S'estoient environ heure de tierce ve-
nues seoir sur ['esponge du lict de leur pa-
tient. {Perceforest, vol. 111, ch. 5, éd.
1528.)
S'assist sur Vesponde du lit. (Hist. de
Gérard de Nevers, p. 73, éd. 1725)
— Bord en général :
Les espondes et li limon.
iBen., Troie, Ui93, Joly.)
Et en Vesponde du missel d'autre part
le pertuis doit avoir mise une pierre de sis
piez de loue et de deus doie plus haut
que li perluis. (1252, Arcb. JJ27,f° 282 r°.)
Puis le prislrent par les espondes, (le tonneau).
Si l'enpeinstrent en mer es ondes.
(Vie du pape Greg., p. 26, Luzarche.)
Il n'a encores riens fait es phillatieres
et pilliers des espondes de ladite sepulUire,
sinon que la pierre est siée. (1450, Compl.
du B. René, p. 46, Lecoy.)
Et saillies hors du liquide crystal
Pour arriver en ces vertes epondes.
^(Cl. Buiet, Poés., I, 36, P. Lacroix.)
— Digue :
L'eaue qui de plain cours devoit des-
chendre et fluer en ladite ville alloit fluer
et deschendre par dehors la fortresche
d'icelle par ce que lesdits religieux ne re-
tenoienl pas les rivières, cauchies ou
espondes. (1448, Cart. Alexandre de Corbie,
Richel. 24144.)
— Rempart, appui, base, fondement, au
propre et au figuré :
Et arai detrancié del cors le maistre esponde.
(Roum. d'.ilix.. t" 18'', Michelant.)
l^lolt s'apaie a mauvaise sponde
Qi as richeces de cest munde
S'apuia.
(Poème sur la fin du monde, Ars. 3613, f" 60 r».)
Qnar la mort qui les bons esmonde
De France a esté une esponde.
(Rdieb-, sur ilons. Encel de Lille, I, 88. Jnbinal.)
Sainte yglise pert (en St Louis) une de
ses meillors espondes. (Begres de la mort
saint Loys, ap. Michel, S. Louis, p. 318.)
Puis fa la bataille secnnde
Ou dorent avoir bone esponde
Et bon tntor li Filislin.
(Macé de la Charité, Bilile, Richel. 401, f° 69'^.
Si com fist S. Pois nostre mestres
Qui ja soloit estre arceprestres,
Mestres contes et mestre esponde
Des fols qui en l'amor du monde
Lor cure et lor entente avoient.
(Falil. d'Ov., Ars. 5069, t" 166'.)
De çai devers Espaigne m'a fait esponde ;
Assaillent mei païen de tôt le monde.
(Ger. de Ross., p. -296, Michel.)
Celui qui desmolit les espondes des rem-
parts encourt amende de xx. 1. (1405,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
— Principe, cause :
Aprez le parlement du dit seigneur de
Wavrin luy blasma fort ce que yreuse-
ment et felonessement il avoit parlé a luy,
de quoi toute l'armée pourroit bien de pis
valoir; et que c'estoit esponge d'un retar-
dement de bien faire. (Wavrin, Ancliienn.
Chron. d'Englet., 11, 125, Soc. de l'H. de
Fr.)
_ Règle :
Li sage home ancien mesurèrent le mounde
Ctim le firmament turnc e la l''rre est rounde.
En treis la départirent saaz compas, sanz espounde.
(Tu. de Kent, Geste d'.Uis., Richel. 24364,
(0 1 r°.)
— Vertèbre :
Les espondes sont fondement de tout le
col, ce sont les neuz et les jointures du
col. (H. DE MONDEVILLE, Richel. 2030,
f» 20".)
_ En ternie de vénerie, les côtés du
pied des bêtes à pied fourcliu:
Grosse esponde et large talon.
Ce ne doit ri'fuser nuns hom.
(La CItace don cerf, ap. Jub., Nouv. Rec., I, la".)
Tant qu'au fuies conoisse et voye
Du cerf passé par celle voye
Qne il a gros pies et groesse esponde
Et lar^'cs talons.
(Habdooin, Très, de vénerie, p. 3", Plchon.)
ESP
ESP
ESP
545
Mais par Vesponde et le talon
Et par les fuies cognoist on
Quelle beste oo chasse ponr l'cnre.
(ID., ib., p. 16.)
Les espondes du pied (du jeune cerf sont)
plus trenchans, et la pointe du pied plus
ague que celui de la biche ou du vieil cerf.
(Modus, (° 7 V», Blaze.)
Je te voudrois bien demander quellevertu
prens tu en Vespode bruslé, en la corne de
cerf bruslee? (P. Bbailher, Decl. des abus
et ignor. des medec.)
Par assimilation et altération, esponde
est devenu dans la langue moderne éponge.
>< Le mot esponde n'étant plus en usage,
dit l'éditeur du Trésor de la Vénerie, les
veneurs, qui n'en connaissaient plus ni
l'étymologie ni la signiOcation précise, en
ont fait esponge, ou éponge, et l'ont abu-
sivement appliqué au talon des bêtes à
pied fourcbu. "
Suisse rom.j Neuchâtel, éponde, ridelle,
côté en râtelier d'un chariot : Un char
k éponde. Wall., siponde, bord du lit.
ESPONDELE, S. f ., bord du lit :
Eu .1. lit le coucha dont d'or est l'e.ipondele.
(E. de S. Gilles, Richel. -2oul6, P S6'' ; Foerster,
T. U-13.)
Cf. Esponde.
ESPONDEMENT, S. m., revêtement d'un
rivage :
On fait tout de grès le werpissement ou
espondement estant a le rivière au puchde
Bourgbiele. (1421, Lille , ap. La Fons,
Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
Cf. Esponde.
ESPONDEOR,- our, - eur, s. m., celui
qui expose, qui explique :
Que je tepeusse estre espondere et anun-
ciere de bone choze. {Estories Rogier,
Richel. 20123, f» 65=.}
— Nom donné anciennement, à Metz,
à quatre personnes appelées à la confection
des testaments, qui étaient, dit Dabocourt,
non comme pleiges de l'exécution du tes-
tament, ce que ce mot semblait signifier»
mais comme répondant de la vérité d'ice-
lui. (Baltus, Suppl. au Vocab. austras.)
De ceste devise sont espondoiir li sires
Hermans et li sires Willames de MoUain-
cort. (.Mars 1288, Test., S.-Sauv., Arch.
Mos.)
ESPONDER, v. a,, asseoir, poser les
fondements de :
Le tonr contre Noiron mina
Pries tonte et moult bien l'esponda
Sour estakes.
(.Renart le nouvel, 3995, Méon.)
— Entourer de digues :
Esponder ung lacq. (1450, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Fortifier, garantir :
Il n'est mie comparoisons de chose qui
soit ou monde angoisouse avers celi qui
sera an la fin dou siegle. Por ce vos dit
celés choses qui sont devant por ce qu'il
nos voloit esponder et garnir contre celés
choses qui venront après. {Serm., ms.
Metz 262, f" 19=.)
Cf. Esponde.
ESPONDii^LE, sponrfîi(e, s. m., vertèbre:
Cest os basilaire soustient tout le chief
et est conjoint par dessous o le premier
spondille du col. (H. de Mondeville, Ri-
chel. 2030, f» 15^)
— Ventre :
Mais dire fanlt, après tons ris.
Qu'elle eust Yespondille, ou marriz.
Trop remply dn vin dn buffet.
(J. JIarot, Ep. des Dames de Paris, à la suite dn
Voyage de Venise, éd. lo3'2.)
ESPONDRE, espundre, expondre, apon-
dre, V. a., expliquer, interpréter, ex-
poser, révéler :
Si vont le songe espondre e dire.
(Ben., B. deNorm., II. 40061, Michel.)
Ce reirait l'estoire e espont.
(Id., !*., II, 32059.)
Volent que li reis lor esponge
Trestote la terre normande
Et quant qn'il i quert e demande.
(iD., a., Il, 16321.)
Pur espondre le songe ses mesages Iravelle.
{Roum. d'AHs., f° ■1'', Michelant.)
L'apostoilles li conte la vie saint Martin.
Et devise la letre et espont le latin.
(J. Bon., Sax., xjxviii, Michel.)
Ne porqant si vos voil espondre
Car bien nos en sanrai respondre.
(Renan, 1469, Martin.)
Au terme mis si comme il est dessus
cspons. (1223, Cart. de Ponthieu, Richel. 1.
10112, f» 66 V».)
Por quoi il voille tant attendre
Que %'espoigne et que g'enromance
Du songe la senefiance.
La vérité qui est coverte
Vous sera lores toute aperte.
Quant espondre m'orrez le songe
On il n'a nnl mot de mençonge.
{Rose, 20S0, Méon.)
Li Diex d'amors lors me respont.
Et ma demande bien m'cspont.
(Ib., 2607.)
Et qce ta vie nous espoingnes :
N'est pas bon que plus la respoingnes.
(/*., 11027.)
Espondre Caton en romanz.
(Fabl., ms. Berne 3S4, C 117^)
Quant il ot ci la response,
Que Paterne li ol esponse.
(Vie S. Rémi. ms. Brnx., 188, Anzeiger, IV,
224.)
Ne vell pins lonc prologue fere,
Do livre espondre me voil traire.
(Chastoiemcnl d'un père à son fils, 97, Biblioph.
fr.)
Des mnpies et des tors movables
Redirons sanz aponire faubles.
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Itichcl. 1004,
f 56=.)
11 estoit establi ancienement que au-
cun fussent qui csponsissent communé-
ment les droiz. (InslUutes, Richel. 1064,
f" 2''.)
Nous preechent et nous esponent les
commandemenz nostre Seigneur. {Chron.
de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 146".)
Phelippe, a qui celé response
Esl assez lost dite et esponse.
(GliIART. Rog. lign., 900, Buchon.)
Or est droiz que je vous espons
Quel sens ont li devin espons.
(Fabl. d'Ov., Ars. 5069, f° 192''.)
Dou chevreaul ne vous di or plus,
Por ce qu'il est espost desus.
(Macë de la Chariti:, Bible, Richel. 401, T 108''.>
Lesquelles (choses) je te lairai nocter et
expondre a tom proufit. (L'Abbaye de dé-
vot, et de' charité, Ars. 3167, î" 43 r".)
Antrement ne lez say espondre.
(La mtiv. N. S. J.-C, Jub., Mgst-, II, 31.)
— Offrir, céder, abandonner :
Ce te mande, jol te retrai :
Si c'est que ta fille li ilonges
E que la terre li espunges
Eisi cum lu l'as devisé
E par mei offert e mandé.
(Ben., D. de Norm., Il, 6446, Michel.)
Nostre dreiz sire est U reis ;
Lui avoom, sue est l'onur,
E lui en tenom a seignor,
N'il ne nos quite ne espont.
Ne talant n'a qu'anlrni nos dont.
(ID., ib., II, 8509.)
OnJquicté etespondM au priorunemeson.
(31 juin. 1277, Arch. M.-et-Loire, B 24,
f" 11.)
Si aucun tient d'aucun seigneur aucunes
vignes franches de complant et chargées
de cens ou rente il peut quitter et expondre
lesdites vignes toutes fois qu'il lui piaira,
soient en estât ou non, en payant l'arrie-
rage dudit cens ou rente du temps passé
et du terme prochain a cheoir. {Couslumier
de Poiclou, ch. 50, éd. 1499.)
— Déposer :
Allons espondre
Son digne cors (de Jean-Baptiste) en un sercus.
(Greban, i\/is(. de Itt Pass., 12212, G. Paris.)
— Infin. pris subst., explication, com-
mentaire ;
Si con devise li esponâres.
(GciART, Roy. lign., 10525, W. et D.)
— Espost, part, passé, expliqué, décou-
vert, exposé :
La vérité dedens reposte
Seroit clere s'elle yert esposte.
(Rose, ms. Corsini, P 49=.)
S'ele ert exposte.
(Ib., Vat. Ott. 1212, f SS*".)
— Dans l'exemple suivant, espons semble
désigner un enfant légitime, reconnu,
déclaré :
... Karles maines respont :
Ains voel que tôt i voisent et bastart et espons.
Et ki n'avéra les fil. si envoist les nevos.
(lien, de Monlaub., p. 139, Michelant.)
— Le jour del espon dymengne, le second
dimanche avant Pâques :
Le jour del espon dymengne. (.1. de Sta-
velot, Chron., p. 443, Borgnet.)
ESPONDis, - dys, - die, - dich, s. m.,
revêtement d'un rivage, d'un pont :
Une baye d'espine a faire espondich.
(Compt. de 1438, Béthune, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Faire ung espondich sur l'iauwe. (Compt.
de 1494, Lille, ib.)
Dessus les estancqs et espondics au ri-
vaige. (1515, Lille, ib.)
6'J
546
ESP
On fait un espondys de sretz a un pont.
(Compt. de 1517, Béthune, ib.)
L'espondis de bos dehors le bollewert. (Ib.)
Cf. ESPONDE.
ESPONEMENT, - otivement, s. m., expli-
cation, interprétation :
Se vous me mons^trez le songe et l'es-
ponnement de celui, vous aurez dons et
loiers. (Guiart, Bible, Ezech., ms. Ste-
Gen.)
Se vous ne me dites le songe et Vespone-
ment vous périrez. {Bible, Maz. 684, f" ISe'.)
Esponemenz de paroles. [Ib., f" 316".)
Toute prophecie n'est mie fête par propre
sponement. (Ib., f" 366=.)
ESPONEMENTEOR, S. m., CClui QUI BX-
pose:
Theodosius quiestoitli tierzespo[ne]m«n-
lierres de la loi. (Chron. de Fr., ms. Berne
r,90, f° 42"'.)
Cf. EsPONEMENT.
ESPONEOR, - eeur, esponn., s. m., qui
explique, et en particulier qui explique
les songes :
L'on sacbe que li sols empereres est par
droit fesierres des lois et esponierres. {Code
de Justin., Richel. 20120, f" 23 v.)
Par les contreres sentences as espo-
neeurs. {Ib., f 27 r°.)
... Si que la vérité au devineeur fust
provee ; et neporquant, por les prosperitez
qui vindrent l'une après l'autre, li prevoz
des boutellers oublia son csponneeur. (Bible,
Richel. 899, t° 23^)
Mercarius lors li respont.
Le désir de bod caer espoat :
lierres soi de langages.
{Falil. d'Ov., Ars. oOG9, f" i3'.)
— Fém., esponerresse :
Costume est très bonne esponnerresse de
lois. {Digestes deJust., Richel. 20118, f 7\)
1. ESPONGE, voir ESPONDE.
2. ESPONGE, voir ESPOINE.
ESPONGELE, S. f. ?
Une espongele pour la halee pesant demye
onche a ili s. l'onche. {Compte de 1539,
Béthune, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl
Amiens.)
ESPOxiR, V. a., réciter :
LoDr 11 baili la carte c le roi mantiDant
La ovri e regarda dedens ; pues suspirant
A. Justia la baili, an roi prous e saçant,
E dist qu'il la deust esponir aolemanl.
(Prise de Vamp., 2961, Mussafia.)
ESPONNEE, S. f., femme galante?
Un las de vieilles esponnees,
Qni Tons font tant de preude[s] femmes.
Il semble qu'ilz soient estonnees
S'ilz oyent parler qu'on ayme dames.
(Farce de Frère Gtdllehert, Ane. Th. fr.. I, 307.)
ESPONGNE, S. f., sorte de gâteau :
Soit entretenuz de payer.... une meillie
viennoise de monnaye de Savoie et une
espongne de paste a la valeur de deux
meillies viennoises pour ungchascun pain
faict de la farine d'une couppe de bled a la
mesure de Bourg, devoir fere icelle espong'ne
de la propre paste de laquelle le dict pain
sera faict. (1525, Ord. de faire le payement
ESP
aux deux fours de Bourg, Cart. de Bourg,
p. 571, Brossard.)
Morv.j êpoigne, épongne, petit pain, ga-
lette, gâteau de forme arrondie; Berry,
empougne ; Bresse, épogne ; Suisse rom.,
cant. de Vaud, empogne: Genève, époigne.
ESPONSE, exponse, - ce, s. f., déguer-
pissement, acte par lequel le détenteur
d'un héritage, chargé de rente ou de rede-
vance foncière, l'abandonne et en fait
remise à celui auquel cette redevance est
due :
Par la teneur de ces présentes lettres
quictent, cèdent, esponseat et délaissent
des maintenant a toujoursmes... l'ostel ou
maison du Bouchet. ... Et est faicte ceste
présente baille, quictance, cession, esponse
et deles... pour demeurer quictes. (1436,
Ste-Croix, le Bouchet, Arch. Vienne.)
De quittance et esponces d'héritage
{Coût, de Lodunois, Coût, gén., t. II, p. 554,
éd. 1635.)
— Fig., faire esponse, déguerpir :
Lors cbascnn risl d'avoir en. celuy jour.
Tel passe temps et si bonne responce :
Mais tout soubdain le galland fisl esponce
Et s'en alla, sans faire long adieu,
Avecque argent qu'eust par son plaisant jeu.
(Bruniiir.NÉ, Lég. de P. Faif., ch. xvui, Jacob,
p. 66.)
EspoxsER, - cer, v. a., abandonner,
déguerpir, mettre hors de sa main :
Ce sont les rentes qui ont cstees esponces
puys que ge vins seans. {Cens, de Jaunay,
xiv" s., (" 11 r", Fontevr., Arch. Maine-et-
Loire.)
Par la teneur de ces présentes lettres
quictent, cèdent, esponsent et délaissent
des maintenant a toujoursmes... l'ostel ou
maison du Bouchet. (1456, Ste-Croix, le
Bouchet, Arch. Vienne.)
1. ESPONsioN, sponsion, s. f., promesse :
La pais Caudine ne fust pas faite par
aliances, mes par promesses, par sponsion
et pièges ouformances. (Bersuibe, T.Liv.,
ms. Ste-Gen., t" Ul^)
2. ESPONSION, exponcinn, s. f., terme
de coutume, syn. de esponse :
Si aucun teneur doit a son seigneur de
fief ou aultre aucune rente cens, ou cous-
tume par raison de chose, iceluy teneurpeut
quitter et expondre lesdictes choses char-
gées en payant les arrierages desdis cens
ou charges du temps passé et en payant
ce qui en sera deu du prochain terme a
cheoir. Mais s'il faisoit ladicte quittance ou
exponcion le jour que seroit deu ledit cens
ou rente il ne seroit point tenu de payer
du terme prochain qui seroit a cheoir
{Coustumier de Poictou, ch. 50, éd. 1499.)
ESPONTE, voir ESPONDE.
ESPONTER, voir ESPOANTER.
ESPONTIER, voir ESPOINTIER.
ESPOOILLIER, voir ESPOILLIER.
ESPOORIR, voir ESPAORIB.
ESPOOURIR, voir ESPAORIR.
ESPORDUITE, voir ESPARDDITE.
ESP
ESPORLE, S. f., droit de relief:
Theobaud seigneur de Budos bailla pour
esporle et devoir deux lansses. Mons.
Geraud de la Mota bailla pour esporle 20
sols de la monnoie. {Reg. homagiorum no-
bilimn Aquitaniœ, f» 58, ap. Duc, Sporla.)
Esporles en faveur de bonneste femme
Heliette Bayle. (22 nov. 1313, Arch. Gir.,
E, not., Arnaud du Bridon, 511-1.)
Esporle pour une maison rue de., en
faveur de... (1547, Arch. Gir., Terrier 141.)
ESPORLER, v. a., reconnaître son sei-
gneur ; acquitter le droit de relief :
Chacun d'eux esporlera et prendra in-
vestison avec son esporle. (Coût, de Bord.,
Lxxxii, Nouv. Coût, gén., IV, 898».)
Seront tenus les dits tenanciers et em-
phyteotes d'eux faire investir, recognoistre
et esporler, quoy que soit de faire diligence
envers leurs seijjneurs de fief. (/6.,
LXXXV.)
ESPORONAL, voir ESPERONAL.
ESPORONNEE, voir ESPERONEE.
ESPORT, s. m., port, maintien :
Une soreur avoit, belle et de noble espors.
(Jeb. des Preh, Gesie de Liège, 9456, ap. Scheler,
Gloss. philol.)
Quant vint devant l'evesque, si ol si bons espors
Que << Sirez » le nommât.
(ID., ib., 346Ti.'»
— Ménagement :
Une sien clerc 11 cargat l'evesqne, qui recors
Feroit secreement a ly, par doulx crpors
De noslre sainte loy.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 4077, ap. Scheler,
Gloss. philol.)
Barons, car asalhes ces Franchois sens espors.
(iD., il/., 16983.)
ESPORTE, sporte, s. f., corbeille:
Et estèrent li cors de Monsignor Saint
Marc de l'arch ou il estoit, et le mirent en
une sporte. (Martin da Canal, Cron. des
Veniciens, Archivio storico italiano, VIII,
288.)
Qu'il peust tirer deux ou trois cens es-
portes de poivre du pais d'Alixandrie sanz
paier le droit du souldam. (6 mai 1433,
Vente des biens de Jacques Coeur, Arch.
KK 328, f" 2 V", et ms. Bibl. du Louvre,
n» 169.)
Gecté hors de la prison en une esporle
par dessus le mur. (Ferget, Mirouer de
la vie hum., f" 148 v», éd. 1482.)
ESPORTENT, adj., doiil le reflet se porte
au loin :
Le porc se sent navres parfondement,
.iu. (ois s'esquent molt vigoureusement.
Lance peçoie, esclere et esporlent. •
(Auhery le Bourgoing, p. 54, Tarbc.)
ESPORTER, exp., V. a., emporter :
Ceulx qui peurent eschapper hors de la
cité prinse exportoientlews plus précieuses
baghues. (Fossetier, Chron. Marg., me.
Brux. 10510, f° 71 r°.)
— Esporté, part, passé, usé :
Une sainture d'argent sur un tissu de
soye noir rempiecé en deux lieus et fort
esportee en laquelle a six gros clous d'ar-
gent. {Charte de 1488, Grenier 308, n" 9,
Richel.)
ESP
ESP
ESP
547
ESPORTULE, S. f., salaire, honoraires,
présents que les cliens faisaient à leurs
juges, et qu'on a nommés depuis épices :
Vint et cinq moutons d'or, pour ses
peine, travail et esportules, deserviz ou
temps que... (14 juill. 1433, Arch. K 63,
n° 26.)
Salaires, esportules des commissaires.
(1433, Pr. de l'H. de Nim., III, 243.)
ESPOSAGE, espous., espouss., s. m.,
actio n d'épouser, mariage :
Ly roys Henri s'asent et fet est Vcsposarif.
(Chron. de P. de Langlofl, ap. Michel, Chr. angl..
n., 1. 1, p. i6i.)
N'y eult pas grants estais ne cerimonies
faicles aux espousages. (S.-Re.mï, Mém.,
ch. CLV, Buchon.)
Ung agnel d'espoussages. (1493, Béthune,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Ung aniau d'espousage de fin or. (1S16,
Beg. aux test., l" 40, Arch. mun. Douai.)
Deux conjoints par mariage ne peuvent
vaillablement depuis espousages advancer
l'un l'autre par dons entre vifs, si ce n'est
par le gré et consentement de leurs héri-
tiers. {Coût. gén. de la Clé de Gaisnes, xxi,
Nouv. Coût gén.,1, 237^)
Bourb., espousaige, noces.
ESPOSALICE, espousalice, s. f., flan-
cailles :
Les dits ambasseurs, s'ilz voyent que la
personne de la dame soit convenable et
qu'elle s'en viengne avecques eulx, feront
Vesposalice et les contraicts de ses obliga-
cions, caucions et promesses. (1433, Turin,
Arch. de la cour, Regno di Cipro, mazzo
1°, n" 7.)
Et fut fait le sacrement de l'espousalice
par monsieur l'evesque de Thurin. (/6.)
ESPOSAiLLE, espousaille, s. f., anneau
nuptial, alliance :
Li orfèvres ue puet faire espousailles, se
par le maitre de le monnoie non u par
sen compaignon, ke il ne pait un sestier de
vin a despendre entre les compaignons.
(1260, Régi, des orfév., Tailliar, p. 242.)
ESPOSEMEXT, - ousement, - eusemenl,
s. m., action d'épouser, mariage :
Mais aias de nos nen fat assanblement
Ne noces faites ne nnl eiposemenl.
(Les Loh., ms. Monlp.. f" leO"" '/
Mais ainz de nos ne fa assamblemens,
Ne noces faites, ne nus espousement.
(III.. Kichel. lf,-2-2, f 161 r" )
Femmes aient a leur pleisii-,
A la meunière d'autre gent
Les arnnl par espousement.
(Rom. d<i S. Graal, 292-2. Miciiel.)
Soit coverz li concivemenz senz semence
par Vesposeinent de la raeire. (S. Bern.,
Serm., Richel. 24768, 1° 34 v».)
Moult desirans est cel espousement.
(Aiécron, 34-i, Graf.)
Si li ai en covent
Loianté a tenir par non A' espousement .
(Helias, Richel. 12558, f^ 3'',)
Qne ne soil mais batesmes fais
A homme, ni espousemens.
fALEN. DU PosT, Maliomel, 1523, Michel.;
Si deflisent le sacrement,
Et nneces et espousement.
Des. Jehan Paulu, Richel. 1553, f° 4-23'.)
Diens M fors par espousement
Prist Judée premièrement.
(Fait.. d'Ov., Ars. 50G9, f 123».)
De celle qui est mole par droit espeusemeni !
(H. Capet, S7S3, A. P.)
En celle propre journée que la royne
avoit esté prise elle fu espousee, et avoit
Massinisses amené a ses secrètes chambres
le saint espousement de son ancrai. (Ber-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f" 304^)
L'esposement du roy d'Angleterre avec
Anne de Boulans. (1S33, Papiers d'Et. d(
Granvelle, II, 2i, Doc. inéd.)
ESPOSEOUj - eeur, - eur, exp., s. m.,
celui qui expose^ qui explique, commen-
tateur :
Or vous soit quis et baillé exposierres
d'aucune escripture.. (J. de Meung, Ep.
d'Âbeil. et d'Hel., Richel. 920, f» 7 r°.)
Ce fu li secons exposierres de la loi
Moysi. {Chron. de Fr., ms. Berne 590,
f» 4P.)
.1. sage exposeeur y ot
Qui cest songe lor a espont.
(Fait. tfOv., Ars. .H069, f° 151°.)
Declareur, exposeur. — Déclarer, expoun-
der. (Palsgrave, Esdairc, p. 212, Génin.)
— Esposeresse, exp., s. f., celle qui
expose, qui met en danger :
Charitable exposeresse de mon salut. (G.
Chastell., Ver. mal prise, p. 321, Buchon.)
ESPOSERET, - ech, espous., adj., nup-
tial :
Annel espouseret. (1484, Valenciennes,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Espouserech. {Ib.)
ESPOSERIE, espous., s. t., mariage,
noce :
Despuis qne fu nez en la greche
Diens de Marie
Ko fu mes tele espouserie.
(RuTEB., Mariage Rusteheuf, Richel. 1373, P 130''.)
i ESPosiTOR, - ?«r, - eur, ex., s. m., celui
! qui expose, qui explique, commentateur :
Li fol espositur l'en ont poi esveié.
(GaRnier, Vie de S. Thom., App., 220, Hippean.)
A ce que vous dites sûmes verrai exposilur.
\ (Th. de KF..VT, Geste i'Alis., Richel. 24364,
1 f 3 r».)
Selon plusieurs expositeurs. (Oresme,,
Poliliq., ^22», éd. 1489.)
Le texte est obscur et les expositeurs ne
sont pas d'ung accort. (ID., ib., f 131''.)
Aux expositeurs des sainctes escriptures.
(ViGNAY, Mir. hist., Vat. Chr. 538, f" 3''.)
Non vonllans croire aux sainetz evangelistes,
Ne aux vrays docteurs et saiges zélateurs,
Des sainetz esperitz certains expositeurs.
(liRiKGORE, Blaz. des Ileretiq., I, 317, Bibl. elz.)
Expositeur, s. m., exposeur — expounder
of a thyug. (PALSGRAVE, Esclairc, p. 218,
Génin.)
.Selon aucnns compositeurs
Qui de ce sont expositeurs.
(■|525, D'ADOiiViLLE, f Honneur des nobles, Poés.
fr. des XV" et xvi' s., XIII, 88.)
David mesme est très bon e.r/JOSîteM)" de son
intention, en ce passage ou il dit... (Calv.,
Instit., I. I, c. 4, éd. 13d1.)
ÉSPOsoiR, espous., adj., nuptial :
Donna a nostre dame flamenghe son
aniel espousoir. (1302, Reg. aux test., f» 47,
Arch. mun. Douai.)
ESPosToiLE, voir Apostoile.
1. ESPOT, s. m., pot:
.III. tonuiaus, une queue, et .v. espos.
(1332, Compte de Odart de Laigny, Arch.
KK 3», f" 203 V».;
2. ESPOT, S. m., raillerie, moquerie :
Trop bien gevent trouver de cbes noavians espus.
Va widier, quant il poeent, les hanas et les pos.
(G. LI Muisis, Il F.stas des scculers, il, l.Sl, Kerv.)
ESPOTER, V. a., se moquer de :
Perchut il tost que vilains ères,
Musars a folie museres.
Quant (tu) as menestreas espotes.
(Badd. de Condé. li Dis des hiraus, 383, Schelcr.)
ESPOTERESSE, adj. f., Tailleuse, mo-
queuse :
Famés espoteresses ne doit nuls hom prisier,
Car tons les jours vorroient parler et eslnisier.
(G. LI Muisis, li Estas des secuters, il, 108, Kerv.)
ESPOTOLE, voir Apostoile.
ESPOUER, voirEspuER 1.
ESPOUILLER, voir ESPOILLIER.
ESPOULDRER, V. a., consommer :
Comme il disoit avoir espouldré tous les
bleds de leans, leur donna a entendre qu'il
estoit impossible qu'ils peussent vivre ne
eux entretenir plus hault d'un mois.
(MoNSTRELET, Chrou., vol. H, î" US'', éd.
1316.)
ESPOULEMAN, VOir ESPOLEMAN.
ESPOULET, voir ESPOLET.
ESPOULTE, espp., S. f., cercueil ;
Toilles et cierges mis allentour de Vesp'
poulie et pôle du corps d'un trépassé.
{1588, Péronne, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
ESPOUNDE, voir ESPONDE.
ESPOUNTissouR, S. f., terreuT :
Et cil espountez et férus de pour esturent
de loin, et dist Moyses : Ne voiliez douter,
car Deu vint que il vous esprouvast, et que
les espountissour de lui fust en vous et ne
pechessez. {Bible, Exode, ch. 20, vers. 18,
Richel. 1.) Lat. : ut terror illius esset in
vobis.
ESPOUOURIR, voir ESPAORIR.'
ESPOURGEMENT, VOir ESPURGEMENT.
ESPOURPEXSER (s'), V. l'éfl., réfléchir
profondément :
De ceste oirre tous m'espourpens.
Gomment en ala a emblé,
Quant ele n'ot a moi, parlé,
{Frei/us, p. 93, Michel.)
ESPOURissEMENT, S. lu., apauvrissB-
menl :
Sens i'espourissement des autres. {Con-
sel. de Boece, ms. .Montp. H 43, f 7'.)
, ESPouRRÉ, adj., couvert de poussière :
Et estoient leurs chevaulx tous chargies
et espourres tellement que ils ne povoient
I reprendre leur alaine que leurs bouches ne
548
ESP
ESP
ESP
feussent toutesplainesde pouldre.(FROlss.,
Chron., xii, 308, Kerv.)
ESPOURRis, S. m., mêlée :
Je ne sçay dn fait des debas
Qui aroit la part pins mauvaise,
Mes il ne l'aront pas bien aise
Qu'il n'y ait nng bel espourris.
(Greban, ilKl. de la Pass., 27716, G. Paris.)
ESPOUSAGE, voir ESPOSAGE.
ESPOUSAILLE, VOir ESPOSAILLE.
ESPOUS ALICE, VOirESPOSALICE.
ESPOUSEMENT, VOir ESPOSEMENT.
ESPOUSERET, YOir ESPOSERET.
ESPOUSERIE, voir ESPOSERIE.
ESPOUsoiR, voir Esposoir.
ESPOUSSAGE, voir ESPOSAGE.
ESPOussE, s. f., maladie du cheval qui
le rend poussif :
Un vendeur de chevaux n'est tenu de
vices, excepté de morve, espousse, corbe,
corbature. {Coût, de Bassigny, xci, Nouv.
Coul. gén., Il, 114S.)
1. ESPOussER (s'), V. réfl., se couvrir
de poussière :
Vont si conrant que tôt s'espoussenl .
(Chrest., du Koi Guill.. 1755, Michel.)
2. ESPOUSSER, verbe.
— Act., ôter la poussière à :
Les nourrir (les chiens), nettoyer, es-
poiisser. (LiEBAULT, Mais, rust., p. 151,
éd. 1597.)
— Réfl., se débarrasser de la poussière :
Ou la volaille gratte, par endroit y mettre
du sable, poussier, ou des cendres, pour
leur donner le plaisir de s'espousser au
soleil, et se nettoyer les plumes. (LlE-
BAHLT, Mais, rust., 1. I, c. XV, éd. 1597.)
— Espousse, part, passé, débarrassé de
)a poussière :
Noslre argent vif n'est aultre chose que
ime eaue visqueuse espoussee par l'action
de son souffre métallique. (Zecaire, (le la
vraye Philos. ,^ai. des met., p. 77,éd. 1568.)
Ne leur baille foin, ne fourrage, paille,
avoine, ne lictiere, que bien nettement
espoussez. (Liebault, Mais, nsl., p. 154,
éd. 1597.)
ESPOUSTOiLE, voir Apostoii.e.
1. ESPOUTIE, s. f., semble signifier ré-
volte :
Et Gnion le traître a bataille rengie
Estissn de Paris, de qnoy il Cst folie.
Le commun de Paris par leur foie cspoutie
Sont cbascnn ordonné a sa connestablie.
(Ciperis, Richel. 1637, f» 100 r'.)
2. ESPOUTIE, S. {., poussière :
Et pour chascun grenier qui sera mis en
vente, ung minot de sel des espouties, c'est
assavoir du fous et nectaieures des dites
nefz. (1415, Réglem. yen. pour la jiirid. du
■prév. des mardi., Arch. JJ 170, pièce 1.)
La langue moderne a le s. m. espouii,
petite paille ou ordure qui se trouve dans
les ouvrages de laine, particulièrement
dans les draps.
ESPOUTiR, v. a., broyer, réduire en
poussière :
Il feist passer sus eulx des ploutroirs et
des berces et des bois ferrez, tellement
qu'ilz furent tous siez et espoutis. (Le
Fevre d'Est., Bible, Paralip., i, 20, éd.
1534.) Lat. : lia ut dissecarenlur et contere-
renlur.
Hz tomberont par l'espee, leurs petis
seront espoutis, et ses femmes enceintes
seront trenchees. (^Bible, Osée, ch. 14, éd.
1556.) Lat., parvuli eorum elidantur.
La langue moderne a les verbes êpoutier,
époulir, t. de raanuf. de laine, énouer, et
le s. t. epoulieuse, épincheuse.
ESPOUVENTABLETÉ, S. f., état de ce
qui est épouvantable :
Il avoit le visage par nature espouven-
table et horrible et le portoit mesmement
ainsi de cousturae, et l'ordonnoit ou mi-
rouer en toute paour et en toute espouven-
tableté. {Miroir hist., Maz. 557, f» 128 r°.)
ESPOuvANTAiLLE, S. f., épouvaHtail :
(Je) jurai enfer et sa noire canaille,
De tes haineurs l'éternelle prison,
ÎS'estre que vaine espouvanlaille
Ans petis enfans sans raison.
(J. OoDBLET, Poés., p. 45. Jouaust.)
ESPOVANTAiRE, - etitaive, s. m., épou-
vantail :
En chevauchant de nuit il vey a la clarté
de la lune un esponantaire de coste sa
voye. {Evang. des Quen., p. 54, Bibl. elz.)
Comme au lieu ou croissent les courges
Vespoventaire ne garde riens, ainsy sont
leurs dieus de bois argentez et dorez. (Le
Fevre d'Est., Bible, Baruch^ vi, éd. 1534.)
ESPOVANTEUR, VOir ESPANTEUR.
ESPOVENT AIRE, voir ESPOVANTAIRE.
ESPOVENTEUR, S. t., épouvante :
Vespoventeur et freeur des peines d'en-
fer. {Traict. de Salem, ms. Genève 165,
f» 125 r».)
Au milieu de la montaigue, en une roche
cncisee en manière d'ung théâtre, parquoy
il advient que se les hommes ou autres
choses font illec clameur ou bruyt se
monstre plus grant a la fin que au com-
mencement pour causes des roches rondes
qui entrecloent la clameur et le son, et
pourtant Vespoventeur et les merveillances
du dieuApoUo et de son temple sont plus
grans a ceulx qui pas ne sçaivent la nature
du lieu. (BoccACE, Nobles math., IV, 16,
f» 104 V», éd. 1515.)
La frayeur et espoventeur que l'on a.
(J. G P., Occult. merv. de nat., p. 120, éd.
1567.)
ESPOVENTEUS, VOiP ESPOENTOS.
ESPOVENTEUSEMENT, VOlP ESFOENTEIJ-
SEJIENT.
ESPOVENTIR, voir ESPOENTIR.
ESPOVERIR, voir ESPAORIR.
EspovRiR, V. a., appauvrir:
Car Deu, biaus fllz, dist li prevos Thieri,
Qui ne gaaignc tost seroil e!<poms.
{Les Loh., Uicbel. 19160, f S''.!
EspovROiER, v. a., appauvrir :
En l'osteil de foie largece,
Ensi les enporroie et blesce.
{Rose, Vat. Chr. 1858. T 86».)
ESPOWENTER, VOir ESPOANTER.
ESPOYE, S. f., ouvrages en pilotis qui
accompagnent ordinairement les écluses;
pilotis couverts de planches, en forme de
bàtardeaux, qu'on trouve ordinairement
près des ponts tournants de la Flandre :
No dite ville (de Bruges) a a soustenir
granz frais et cous, comme de tenir espoyes,
•watergans... (Cft. du 17 sept. 1328, Arch.
de l'Etat, à Gand, 1466.)
Cf. POVE.
ESPPENTIS, voir ESPENDIS.
ESPRAHiR, V. a., mettre en pré:
Omnes seturse, quae sunt encensies, ille,
cujus seturae sunt, les puet esprahir, et
scindere minutum nemus. (1265, Cart. de
Langres, Richel. l. 5188, f" 206 v.)
ESPRAiGNANT, adj., qui serre, qui
presse :
Puis on banderade ligature espraignante.
(JOUB., Gr. chir., p. 328, éd. 1598.)
ESPRAiNDRE, - eindre, exp., verbe.
— Act., exprimer, faire sortir :
Comme... Baudrot Sermelet et Jehanne
sa femme eussent bouté un tinel dedens le
trou d'un viez ourme cheu, afin de es-
praindre verguz en un auge. (1381, Arch.
JJ 119, pièce 372.)
Icy expraint une grappe ou deux de
reisin en quelque vesseau. {Mist. du viel
test., t. I, p. 248, rubrique, A. T.)
Puis les grappes que je cueilloye
Et dedans la conppe du roy
Pharaon je les espreii/noije.
(/«., t. 19142.)
— Exprimer, Indiquer :
Dedeoz une arche enlerroiz
Et illeques habiteroiz.
Les nous des homes ai esprcs
Primes elles famés après.
(Mace de la Charité, Bii/e, ms. Tours 906, f 6'.)
— Réfl., avoir des tranchées :
Quant on se esprainl pour aller au reiraict
et on n'y peut riens faire. {Jard. de santé,
1, 150, impr. la Minerve.)
— Espraint, part, passé, imprimé :
L'orreur de la mort si estoit si esprainle
et emprainte en luy. {Pass. de J.-C, Maz.
1313, f° 6\)
ESPR.wxsox, s. f., tranchée, colique :
Contre tenasmon ou esprainson qui sont
causez de froidure, reçoive le pacient au
fondement fumée de colophoine. {Le grant
Herbier, f- 10 v», Nyverd.)
La maladie nommée tenasmon qui est
esprainson, pour vouloir aller au retrait.
{Jard. de santé, p. 59, impr. la Miuerve.)
Ceulx qui ont esprainson de ventre. (76.,
1, 191.)
ESPRAiNTE, - ainde, - einle, s. f., em-
preinte, marque :
Apres ce que le drap par les jurez a ce
ordonnez auroitesté visité.... et signé par
ESP
ESP
ESP
549
lesdiz jurez de une esprainte de cire a ce
especialment ordonnée. (1419, Arch. JJ
171, f" 5 r».)
Auquel patron de cire n'y avoit que
Vesprainte et enseigne du tuel de la ser-
rure. (1420, Arch. JJ 171, pièce 273.)
— Action d'exprimer le jus, le jus ex-
primé :
L'espraincte d'icelles (feuilles cuites) ou
décoction adoulcie avec miel ou sucre est
bonne pour oster toute douleur. {Trad. de
VHyst. des plant, de L. Fotisch, c. xl, éd.
1349.)
— Action de faire rendre, de faire don-
ner violemment :
De façon que si le roy n'est touché
au vif de' son oppressée ruyne (de l'Estat),
des cris qu'il rend sous Vesprainte de tant
de subsides, et ne se laisse aller aux tristes
accens de ses voix esplorees,... il demeu-
rera sans ressources accablé. (N. Pasq.,
Lelt., VIII, 5.)
— Contrainte :
VerlD naist de cnenr sans esprainte.
(1489, ROB. Gaci'ix, le Passe temps d'oijsivetc,
Poés. fr. des xv» et xvi» s.. VII, 281.)
— Tranchée :
Les femmes qui ont porté de gros et
pesans enfans, par la grande distension
du ventre, ou par les violents cris et es-
preintes des cruels enfantemens, la plus-
part sont affligées d'une hargue instesti-
nale. (Paré, ÛEm»., VI, 14, Malgaigne.)
— Impression douloureuse :
Car la suspilioQ
D'affliction on putréfaction
D'affection rae donne amaire esprainte.
(Cretis, Chants roy.. l" 8' r», éd. 1.Ï27.)
La langue moderne a éprainte, envie
douloureuse d'aller à la selle, et en terme
de vénerie, fiente de quelques bêtes.
ESPRAiNTURE, S. f., pression :
Que la porreture soit mondefiee o es-
praintures et o Heure artilicial. (H. de
MONDEVlLLE, Richel. 2030, î" 47''.)
Apres ce que la semence est eschauffec
par la chaleur du souleil et par Vesprain-
ture que la terre fait a la semence qui de-
dans est couverte, espand et gecte hors de
celle semence une herbe verdoyant.
{Traité de tribulacion, Richel. 1009, f''21r».)
ESPRANDRE, VOir ESPREXDRE.
ESPRAULE, s. f., soliveau :
Li caree de mairien doit a le porte une
espraule. {Coût, de Cambrai, ap. Duc,
Espaulis.)
ESPRAVER, s. m., grosse pièce de bois :
Son espraver a levé contrement.
Girart en fiert parmi le gros del front.
(Girard de Vienne, ap. Doc, Sparro.)
ESPRECiAL, adj., précieux :
Por la chaleur dame Eglanline
Destreciee ot sa bêle crine
Sor ses espaoles contrevat,
D'or resaoblent esprecial.
(De Hueline et d'Aiglantine, 2 16, .Méon, AoKi'.
Rec, t. \.)
ESPRECiEux, - ieulx, adj., précieux:
prandre, v. a , ins-
Qni par son sanc esprecieux
Nos esta de la mort amcire.
(RoTEii., Desputizons don Croisié et don Descroisié,
I, 159, Jabinal, éd. 1874.)
Esprecieulx.
(Id., Complainte ou conte Huede de Hevers, I, 73.)
ESPREDUITE, VOir ESPARDUITE.
ESPREINDRE, VOir ESPRAINDRE.
ESPREINTE, voir ESPRAINTE.
ESPREKIER, voir ESPRESCHIER.
ESPRENANT, adj., enflammé :
Qnant Do de Maience ot qo'il le vont menachant,
l'ont canja et ron'i de grant ire csprenant.
(Doon de Maience, 4731, A. P.)
ESPRENDANT, adj., enflammé :
Toz esprendanz de cner entier.
Le prist tont porpensseement.
(Le Lai de l'ombre^ p. 7", .Michel.)
Toî reverdiï et esprendanz
Li a geté ses ie: es suens.
(Ib., p. 78.)
ESPREîfDEMENT, S. m., action d'é-
prendre :
Estes remaint monlt près de lai (du printemps).
Maistre de joie sont andui,
Tote donçor nos renovelent,
A tonte joie nos apelent,
D'amor donent esprendement.
(.ilhis. Richel. 375, f° 132^)
1. ESPRENDRE,
truire :
Baleham tont ensi parole,
Ensi castie, ensi escole,
Ensi esprent le lil le roi,
Ensi l'atome a bonne foi.
(G. DE CiMBRAi, Barlaam, p. 114, Meyer.)
Il les Toaloit cerlenement
Esprendre n pechié de luxnre.
(Uial. de S. Grég., ms. Evrens, f 34''.)
Qui ail mes mains esprise et ensignieit a
batillier et a combatre ? {Ps , XVII, Maz.
798, f» 49 r°.)
— Enseigner :
Cil que tu voiz la vestuz d'une color sont
avesques et prestre de nostre loi qui nos
esproigne.nl et ensoignent les escriptures.
{Hisl. Carol., Ars. 5201, p. 202\)
— Apprendre :
Et redotons nos a entandre,
Et a savoir et a esprandre
Le profit, l'onour, la loange
Qu'ont a nos apris li estrange.
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Richel. 1G04,
f 40''.)
2. ESPRENDRE, - andre, - enre, - anre,
verbe.
— Act., allumer, embraser, enflammer,
incendier :
Tint .1. grant cierge que il avoit espris.
(Les Loher., ms. Berne 113, f° IG'.)
Grant luminaire ont enlor lui esprins.
(Gariii te Loherain, 3' chans., x, p. 255, P. Paris.)
Espristrenl lûtes les festes de Deu en
terre. (Liv. des Ps., Cambridge, lxxiii, 8,
Michel.) Lat., incenderunt.
Arse unt la province e esprise.
(Ben., 0. de fiorm., II, 6057, Michel.)
En totes manières n'avoit mie dont il
esprenderoit les lampes. {Dial. SI Grey.,
p. 26, Foerster.)
Si l'a gelé en la fournaise
Qai tonle estoit plaine de breze;
Et por l'enfant plus espenre,
Seclies bûches queurt li chiens penre.
(G. DE Coi.\ci, Mir.. ms. Soiss., I» 3a''.)
Portoient enson les lanches grans torkes
de candeilles,entor leur loges et par dedens,
que che sanloit que toute l'os f\ist esprise.
(Robert de Clary, p. Il, Kiaut.)
Candoiles, cierges ont espris.
(Ren. de Beaujeo, li Biaus Dcsconneus, 4495,
Hippeau.)
Tu feras embraser et esprendre granz lu-
mières de feus. {Chron. de S.-Den., ms.
Ste-(ien., f» 19'=.)
De lonz costez la terre esprennent .
(GuiART, Rofj. lign., t. I, p. 215, Bnchon.)
Pour alumer et esprendre les lampes et
liicernes. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux. lObll, V, I, 4.)
— Absolument :
Charitez ai de feu senblant
Qui entor soi art et esprent.
(Poème allcij., Brit. Mas. add. 15606, f° 12\)
— Fig., enflammer, irriter, animer :
De son venim r'a tôt espris
Le corage rei Loewis.
(Bem., D. de Norm., Il, 18116, Michel.)
Amors et jalosie la reschaufe et espranl.
a. Bon., Sa.z., cxxii, Michel.)
Li rois ki l'escu regarda
Le conut et ne se tarda,
Com cil qui (que) grand leece esprist.
{Perceval, ms. Mons, p. 164, Polvin.)
Et si n'en puis mon cner oster
De li qui m'alise et esprent.
(ViD. de Chartr., Chans.. p. 45, L. Laconr.)
Afin d'esmouvoir et de esprendre la ba-
taille. (Bersuire, r. Liv., ms. Ste-Gen.,
f» 167''.)
Lniure tost «/irisf don penple grant partie.
(Gilles li Moisis, li Estas des seculers, il, 99,
Kerv.)
— Réfl., s'embraser :
Cura s'esprendrat après un petit sa for-
senerie. {Liv. des Ps., Cambridge, n, 12, Mi-
chel.) Lat., exarserit.
— Fig., s'irriter :
Mesire Durmars s'esprent,
D'orguel et de fierté frémi.
(Durm. le Gai., 187S, Stengel.)
— Neutr., s'allumer, s'enflammer, être
enflammé :
Et semble a cels qui les esgardent
Que lor hialmes espraignent et ardent.
(CiiRESTiEN, Cliget, Richel. 14-20, (" 46'.)
Li feus esprist, l'eve chauffa,
Apres commencea a toillir.
(Vie SI Xicliolas, 173, Delius.)
Avis li est qnant s'em prant garde
Toi li pais espraigne et arde.
(G. DE Coisci. Mir., Richel. 2163, (" 7''.)
Puis a fait l'engignieres fu grigois aporter.
Devant la tour le fait et esprendre et jeter ;
La piere art el braist si que le fist flanber ;
De la plus maistre eslage esprendenl li piler.
(Fierabras, 3773, A. P.)
Li pavillon espristrent en feu et en
flambe. (Arlus, Richel. 337, 1" i'.)
550
ESP
ESP
ESP
— Fig., s'animer, s'irriter, s'éprendre,
être épris :
Ger. l'oi, a poi d'ire aespranl.
{Les Loh., ms. Montp., f 212'.)
Dementres que s'enorguilist li fel, est
espris 11 povre. {Lib. Psalm., Oxf., ix, 23,
Michel.)
D'ire et de maltalent esprent
Li chevaliers quant il l'oi.
(CiiREST., Percev., ms. Berne as, t° 101^.)
Ses cuers de fine amor esprent.
(Ben., Troie, ms. iNaples, f g"*.)
VX celé qni d'amors esprent.
(ID., ih.. f°9».)
Cnme il pins li deslo(o)ient
E del leissier conseil donnoient,
Et il toz dis pins esperneit
De veier ce que il disait.
(GuiLL. deSt Pair, Ml SI Michel, 2516, Michel.)
Car g'espreiig si d'amonrs et de désir
Q'il m'est avis qne fine amour me traie
Parmi le cuer sa 1res grant bianlé vraie.
(Ciiolaut t.i; Bootellier, Chans , Val. Chr. 1490,
1° m\)
Li douz pensers et li donz sovenirs
M'i fait mon cuer espanre de chanter.
(Thib. de !Vav., Chans., Poët. fr. av. 1300, t. I,
p. 261, Ars.)
An mautaleat qu'il ot et a l'ire esprenant
Va Danemont ferir.
(Doon de Maience, 8G32, A. P.)
— Espris, esprins, part, passé, allumé :
lOst avis qui l'esgarde. a tresloute la gent,
yue ce soit fu espris ki si grant clarté rcot.
(Roum. d'.ilix., P 84", iMichelanl.)
— Fig., enflammé, animéj désireux :
Arami de comhatre, espris et alumeis.
(Garin de Monglauve, Uomv., p. 354.)
— Pris, saisi, perclus :
Je suis si trcstaut esprins de mes
membres que je ne me puis contourner. '
(Palsgbave, Esctoirc, p. 4S2, Génln.)
Haut-Maine, éprendre, prendre forte- i
ment, avec ténacité. La cliaud m'a bien
cprins. Wall., espreindre, allumer ; s'es- \
preindre, s'allumer. i
ESPRENEMENT , espememetit , s. m.,
action d'allumer, d'éprendre, ardeur :
Vesprenemcnt du feu. (Hagins le Juif,
Itichel. 24276, f» 24 r».)
Amors qui sorprent
Quanqn'a li se prent
M'a surpris.
En pou d'eare esprent
Son espernement. i
(Poêl. fr. av. 1300. IV, 1475, Ars.) |
Kt quant le roi le voit de tel esprenemenl, \
■ Tout tremble de paonr et de frémissement.
(Doon de Maience, 6259, A. P.) |
1. ESPRES, S. m., oppression ?
Acompli ierent li .vu. an
Sour Vespres de son grant ahan.
(J. DE CoNDÉ, Magnif., 285, Scheler.)
2. ESPRES, adv., juste, tout juste :
François s'arrestent espres desons la tor
(IlERB. Leduc, Foulq de Cand., p. 45, Tarbé.)
Desoubz Chastiaa Charlon est descendus espres.
{Gtrart de Ross., 1818, Mignard.)
ESPRESCHiEu, esprekier, v. n., crier
Mehaut l'agache en enmena
Ki durement en esprescha.
{Renart le nouvel, 4079, Méon.)
Moult se demaine
Mebans li agace et espreke.
(«., 1912.)
ESPRESSE, voir ASPRESSE.
ESPRESSEEMENT, adv., formellement,
vivement :
Si manda, si com il pot plus espressee-
ment le roi Agamenon a son frère a Arges
qu'il a lui venist. (Estories Rogier, Richel.
2012S, f" 127'.)
ESPRESSER, exp., expriesser, v. a.,
presser, serrer :
L'ahiert don dieslre bras, et l'a si espresaé
Qu'il a le damoisiel a le tierre gitlé.
(Chev. au cggne, 1977, Reiff.)
Eles estoient (les esealles) d'ivel forme,
en manière d'un estuef grant, et dont prist
.I.vaissiel, et espressa une de celés, et em-
prist une livre dou jus. {De saint Bran-
dainne le mome, Jubinal, p. 88.)
Apres reployeras icelluy (linge) et l'es-
presseras avec les mains pour en faire yssir
l'eaue. {Platine de honneste voluptéA" 79 v°,
éd. i528.) ^ '
— Exprimer, faire sortir :
Atant .1. serjant a .1. poi d'aigne trovee
Qui sor terre aparoit et desus iert alee,
Ansi com fors de terre fust par force espressee.
Uacot be Forest, ap. Jeh. de Thdim, Ugsl. de
Jiiliiis César, p. 153, Setlegast.)
Eu la manière que la main voulentaire-
ment estrainte expresseroit et feroit saillir
bors la humidité qui seroit contenue en
une esponge. (Evrart de Conty, Probl.
d'Arist, Richel. 210, f" 84=.)
— Fig., exprimer, déclarer, spécifier :
Par ce est dit u li sainz hom demoroit,
ke li mérites de sa vertut soit expresseiz.
(Jobj p. 441, Ler. de Lincy.)
Si com ces coses sont expriessees plus
plamnement en le cartre del dit eveske
(Mai 1250, S. Aubert, Arch. Nord.)
Et ai en couvent au capitle devant dit a
conduire et a warandir les rentes devant
dites et les justices, si ke devant est exprès-
set, de tous empescemens. (1279, Cess. de
deux rentes, Tailliar, p. 338.)
Toutes les clioses devant dites en la
forme et en la manière que eles sunt devant
devisees et espressees. (1279, Cart.év.Laon,
f" 63", Arch. Aisne.)
Ces choses... einsint come eles simt de-
sus devisees et expressees. (1280, Cti. de
l'év. de Langr., Arch. H. -M., G 30.)
Selonc chou ke il est par devant dit et
expressé. (6 décemb. 1290, Ck. de Joinv.,
Arch. S.-Omer.)
Ces paroles qu'il disoit chascun jor en
ses orisonz espressoient le grant désir de
son cuer. {L'Arbre de la palme, Ars. 3167,
fo 54 r».)
Si la demande n'y est spécifiée ou
expressee. (Bout., Somme rur., 1» p., f» 21''.
éd. 1486.)
Quelz champions souloit en loy trouver
Crestienlé : ja ne fault que Ve.ipresse :
Charlemaine, Roland et Olivier
En sont tesmoings, pour ce je m'en délaisse.
{Poés. de Charles d'Orl., p. 174, Champollion.)
— Déployer vigoureusement :
.Ba;pressecenîet efforcèrent, par si grande
solicitude et énergie, la force de leur
engin. {Entr. de Henry II à Rouen,î'^ 61 v».)
— Presser, inquiéter, tourmenter :
Endementiers angoussoient et espres-
soient le saint martir as fourques de fer.
{Vie des saints, ms. Lyon 697, f" 66''.)
Pour le grant fais de griefs debtes dont il
estoient encore kierkiet et espresset.
(Juin 1358, Lett. de la C^'"" de Hain., Liv.
noir, Arch. mun. Valenciennes.)
Le conte de Poix qui depuis trouvoit que
tout ce estoit vérité avoit grant merveilles
dont telles choses lui venoient a sçavoir, et
tant l'expressa et examina une fois que le
sire de Corasse lui dist comment et par
qui telles nouvelles lui venoienl. (Froiss.,
Chron., Richel. 2645, f» 68 r°.)
— Espressé, part, passé, exprimé, spéci-
fié :
Gie Pierres de Bordes, maires de la com-
mune de Troies, faz savoir... que Jehanz
de ChampgiUart et Herminiarz sa famé re-
connaissent avoir vendu en l'an M" CC et
XXXIX ou mois d'avril le mardi en l'ande-
main de feste Saint Marc Evangelistre a
monseignor Bertliolomiau chanoine de
Nostre Dame Sainte Marie de Troyes, a toz
jors a tenir les choses de soz nommées et
expressees et devisees ans letres Bernart de
Montcuc mon devancier. (Mars 1240, Arch.
Aube.)
Es leus si aval expresses. (126S, Test, de
Cath. de Coure, Arch. S.-Inf., G 975 )
Pour quecunque raison que cen fut, taue
ou expressee. (Sam. av. S. Mich. 1275, Ch.
du Garde du sceau de Nev., Prieuré de S.-
Sauv.,Arch. Nièvre.)
Les termes àcsoz expresseiz . (1285, Cart.
du Val St Lambert, Richel. 1. 10176, 1° 11".)
Choses non expressees ne especefiees.
(1314, Arch. JJ 50, f''72v».)
Par rendant les redevanches dessus
expressees. {Ch. du 20 mars 1319, Chap. de
N.-U. d'Am., Longeau, Arch. Somme.)
Les dites choses et possessions deseure
escriptes et expressees. (Mars 1327, Lett. de
Ph. de Val., Arch. JJ 65, f» 20 v».)
Es çaux expressez en ceste lettre. (1336'
Franck, de la Chaux du Dombief, Droz,
Bihl. Besançon.)
Nos lettres patentes dessouz notre grand
seal après expressees. (7 août 1391, Lett. de
Rich. II, coll. Breq.,lV.)
La petite quantité des fueilletz contenuz
en mes tablettes ne peut oultre soustenir
la prolixité de la lecture des maistres des-
sus expressez. (P. Michault, Doctrinal de
Court, S'8S y, éd. 1528.)
— Inquiété, tourmenté :
Que pour la chaleur de l'esté elle fut fort
expressee de soif. {Chron. et hist. saint, ei
prof., Ars. 3515, f» 145 v».J
ESPREii, espreux (à), loc. adv., en
premier lieu :
11 semble la loy avoir voulu que la
femme délaissant son mary se trouvast
en personne a espreu, affin que le mary
eust la faculté de la pouvoir abhorder pour
faire avec elle son appoiutement. (G.
Selve, Alcibiade, éd. 1547.)
— Exprès :
ESP
ESP
ESP
051
Un bissac qu'il avoit apporté tout es-
preux pour cela. (BoNivARD, de Noblesse,
p. 299, éd. 18S7.)
Sur cet exemple Littré fait la remarque
suivante : t Ici le sens est tout exprès,
soit qu'il faille y voir, ce qui n'est pas
probable, une corruption de exprès, soit
plutôt que espreux, signifiant proprement
des premiers, ait pris par extension le
sens de tout d'abord et finalement d'ex-
près. » (Histoire et littérature, p. 298.)
Cf. Empreh.
F,spREiiF,es;)i'ei«, s. ni., profit, produit :
Qnant M Inné est a .xx\x.
Dont est en boin espreiif
Eutendes, si vons plaist.
De l'enfant qni ilont naist,
Viables iert et prens.
(De S. Daniel. Ricbel. 2039, f" 22^)
En tous espreus, proufis, emolumens et
revenues. (17 cet. 1393, Flines, Arcb.
Nord, Cod. A, f» 195 v°.)
ESPREUX, voir ESPHEU.
ESPREUVE, VOirESPROVE.
ESPREUVEMENT, VOir ESPROVEMEXT.
ESPREVERiE, esperverie, s. f., science
du chasseur à l'épervier :
Comment le roy Modus monstra la
science d'espreverie. {Modus, f» 95 r°,
Blaze.)
Il leur demanda s'ils vouloient oyr de
Testât et de la manière d'espreverie, com-
ment on affaitte et gouverne espreviers et
comment on s'en scet déduire et esbattre.
Les aprcntis respondirent que vrayement
en vouloient ilz oyr, et que le deduict qui
estoit d'espreverie estoitbon et deduisable.
(/6.) Var., esperverie. (Ap. Ste-Pal.)
ESPREVETERiE, S. f., chassc à l'éper-
vier :
Le droit cuer de la saison d'espreveterie
bonne ne dure que environ six sepmaines
que il convient voler aux cailles. (Mena-
gier, II, 280, Biblioph. fr.)
ESPREVETEUR, espriv., s. m., chasseur
à l'épervier :
Un bon espreveteur, en la saison, recroist
d'espreveterie neuf chiens et trois che-
vaulx se il veult bien continuer et faire
son devoir au mestier. (Mênagier, II, 279,
Biblioph. fr.)
Que Vespreveleur se garnisse d'espai-
gnols. {Ib., 281.)
Une raonlt petite aloyere
Que i'espriveleur on appelle.
(Fboiss., Poés., Ricbel. 830, f^ 161 ï°.)
Faulconnier,espreïe(e?ij-,etc. {Tit. du xv»
s., Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ESPREVIER, voir ESPERVIER.
EsPRiER, v. n., prier :
Donc s'estralgnoit et esprioil.
Et toz mes homes enclinoit.
(Partott., Ricbel. 10132, f IST".)
ESPRiET, S. m., syn. d'aviron :
Pour ce que le suppliant n'avoit point
d'aviron ou espriet a conduire le batelet
(1450, Arcb. JJ 176, pièce 773.)
ESPRIMENTER, VOir ESPERMENTER.
ESPRiMER, V. a., opprimer, accabler :
Aient esté moult grèves et esprimez. (7
juin. 1402, Livre armé, f» 91'', Arcb. mun.
Montaubau.)
ESPRiNGAi.E, - aile, espingalle, espin-
gnale, espringole, esprinqualle, espinqualle,
springalde, espringarde, s. f., grosse arba-
lète sur roue, machine à lancer des pierres,
petit canon :
Quaedam ingénia... quae dicuntur esprin-
gales. (1258, Arch. adm. de la ville de
Reims, t. I, 2" partie, p. 778, Doc. inéd.)
Saiettes et dars
Aplonmerent de tontes pars.
Pierres, guarros et eapinguales.
(G. Mach., Poés., Ricbel. 9221, P> 220'.)
Pour ce que il fist a l'ospital espringales
pour la royne de Navarre. (1347, Arch.
hospit. de Paris, II, 114, Bordier.)
Pour .II. livres de suif a oindre la viz de
Vespringale. (1358, Compt. mun. de Tours,
p. 57, Delaville.)
Les esprinqualles. (1359, S. Quentin, ap.
La Fons, Gloss. ms., Libl. Amiens.)
Espinqualles . {Ib.)
Cent garros pour Vespringole. (1373, Tit.
scell. de Clairamb., vol. 57, f°435S, Richel.)
Magneles, springaldes. (Cliron. deLond.,
p. 49, Aunger.)
La eut maint Sarrazin mort, car ceulx
dedens tiroient de gros canons et d'esprin-
galles. (J. d'Arras, Melusine, p. 136, Bibl.
elz )
Ainsi qne Berlran recordoit son vonloir.
Un carrel i'eupringalle vint lez Ini asseoir.
(Cuv., du Guesclin, Tar. des v. 3971-4006. Cbar-
rière.)
Canon ne espringalle ne lenr y vaudra néant.
Qu'il n'aient a sonDTrir assez prochainnement.
(ID., ib.)
Ceux de Saint Valéry avoient de bons
canons et des espingalles qui moult gre-
voient ceulx de l'ost. (Froiss., Chron., Ri-
chel. 2641, f" 192 r°.)
Adonc chil de Vallenchiennes fissent
songneusement prendre garde a toutte
leur artillerie, as enghiens, as espringalles,
as ars a tour et a louttes autres coses ap-
pertenans as deffensces. (ID., ib., 11, 197,
Luce, ms. Amiens, f° 40 v».)
As enghiens, as kanons et as espringalles.
(iD., th., II, 230, Luce, ms. Amiens, 10 45 v».)
Li enghiens jettoit pieres de fais dedens
la ville ; et les espringalles groses plon-
mees. (Id., ib., II, 248, Luce, ms. Rome.)
Et firent espringalles et gros canons drechier.
(Cliron. des ducs de Bourg., 0085, Chron. belg.)
Les grosses (cordes) pour mettre en ars,
en espringales. (Jeh. de Brie, le bon Berger,
p. 34, Lis'eux.)
Ils usoient aussi des espringardes, qui
estoient instruments volans comme fon-
delfes ou frondes. (Fauchet, Orig. des che-
val., arm., et hér.. Il, i, éd. 1611.)
Cf. ESPINGARDERIE.
ESPRiNGALLER, - aler, V. n., sauter ;
.l'ai nom .lovete la lejere,
La giberPsse, la coursicrc,
La sauleresse, la sailhint.
Qui tout danger ne prise nn ganl,
Je va, je vien, je sail, jo vole,
i'espringalle ou je karolle,
.le tape, je dance, je baie.
En alant a la boitte falle.
(Degoilleville. Pèlerin., ap. Fanchet.l
De nuit et de jor espringalent.
(Lefranc, Champ, des Dam., Ars. 3121. f° li*".)
ESPRINC.\RDE, voir ESPRINGALE.
ESPRINGERIE, VOir ESPRINGDERIE.
ESPRiNGOT, S. m., loriot :
Merles, et calendres, et gais,
Et estornians, et rosignos,
Et pÎDçones, et espringos.
(Floire et Blanceflor, 1° vers., 1710, dn Jlcril.;
ESPRIXGUERIE, espringerie, espingue-
rie, s. f., sorte de danse haute :
Espingtieries et karoles.
(0. DE CoiNCi, Mir., ms. Rrux., f° 195''.)
Cil de Feuchiere et d'Alies
Ont prises espringucries
Et nmlt graos renvoiseries
De sons, de notes, d'estives
Contre ceus de la.
(WiLL. LI ViNiERs, Chans., Bartsch, Rom. el
pasi., III, 30, 6.)
La sont servi d'envoiseries.
De trescbes et A' espringucries.
(Rose, Vat. Chr. 1222, f» 6.j''.)
De Iresces et d' espin guéries.
(Ib., ms. Corsini, f» 68".!
De treches et A'cspingucries.
(Ib., 10122, Méon.)
Et caroles et baleries,
Espringerics, treperies.
(Mir. de S. Eloi, p. 96, Peigné.)
Tripudium dicitur g. espringerie. {Gl. de
Garl., ms. Bruges 546, Scheler, Lex.,
p. 83.)
ESPRINGUEUR, S. m., sauteur, danseur:
Li espringueur dn Mans.
(Dit de l'apostoile, ap. Ler. de Lincy, Proi'. fr.,
I, 236.) Impr., espringueur.
ESPRINGUIER, cspringhicr, espringier,
esplinger, esperlinguer, espingner, cspin-
guier, epinger, verlie.
— Neutr., trépigner, frapper des pieds
sauter, sélancer, danser, sautiller :
Espringoienl sor l'erbole
Pastores et pastorel.
(Rom. clpasl., Bartsch, 11, 22,8.)
Espiiiguer sont et bien chanter.
(rie des Pères, Ars. 3641, f° 5'.)
Ains chantienl por contancion
Mains raos de diverses chansons
Ciz chivalier espimjuenl tuil :
Tex joie mènent et tex bruit
Qu'il n'est nuls bons, si les oist.
An cni li cners ne resjoist.
(Dou Pechié d'orqucil laissier, Brit. Mns. addit.
15606, f 111''.)
Quant sni en mon labor aies,
Tantost espringues et baies.
(Rose, 850", Méon.)
Tantost espringuici et balez.
(;*., Val. Chr. 1522, P SS"".)
Espingues.
(Ib., Vat. Chr. 1858, f> 7-1=.)
Espringies.
(Ib., Vat. Oit. 1212, f° e.i".)
Tantost espinqiiic:, et baies.
(Ib., ms. Corsini, T .'iT".)
S52 ESP
Espinguier, Jancier et baler. „ .„, ,
(iO., f^ 05 •)
Puis prent sa mnse et pnis travaille
Ans estives de Cornonaille,
Et espingue et sanlele et baie.
a*., Richel. 1573, !" nG<^.)
Lors -vent danser et espnnghier.
(Jeh. au Bis, SHr. de S. Torlu, ap. Dinaux, Trouv.
arlés., p. '257.)
Li auqaanl contoient de gieste.
Dansent, tamcnt, espringhent, baient.
(Ren. le Nom., 2510, Méon.)
Avec famés aux bourgois, qui s'estu
dioient en toutes les manières de dause
et d'esplinger. (G. de Nang., /sî. duR. Phel.
Rec. des liist., XX, 489.)
Le conte d'Artois manda les dames et
les damoiselles du pays pour faire tresces
et caroles avec les femmes aux bourgois
qui s'estudioient de dancier et à'espivguier.
{Grand. Chron. de Fr., Phehppe fils Mgr
Saint Loys, xv, P. Pans.)
Robaslre a a chescun .i. bel lit apreslé.
Puis lor a fruit et Tin lavgemenl aporté.
Et cante devant eus ; souvent a es;)rin!;«(''.
(Doon de Maience, 10046, A. P.)
Je vois, je viens, jo'saals, je vole
S'esperlinc/ue, tourne et carole.
(DEGOiLi.EV.,rioisi'e/mn., S" i9'', impr. Instit.)
Et après leur dist comment il veoit les
ennemis saillir et saulteler sur leurs cornes
et sur les attours de plusieurs femmes,
c'estoit a celles qui tenoient paroUes et
contens aux compaignons et a celles qui
pensoient plus en amourettes et aux deliz
du monde que a Dieu, pour plaire et avoir
les resgars des musars. Sur celles y veoit
les ennemis espinquer. (I.iv. du Cliev. de La
Tour, c. XXVIII, Bibl. elz.)
Jehan Dierart dansa et espinga a la feste
dudit Montfalcon et gaigua le mouton
comme le mieulx dansant. (139S, Arch. JJ
144, pièce 77.)
Advisez le quant il danse, vous le verrez
espinguer comme ung rustre. (Palsgr., Es-
dairc, p. 730, Génin.)
— Act., exécuter en s'clançant :
Veulx tn plus d'onneur, ne d'av.-iiice.
Que de veoir ces pentik falotz
Courir chevaulx, bondir la lance.
Et espinguer saultz et galopz
Devant loy, qui auras les loz
Que pour l'amour de toy le font ? ^
(Songe dore de la Pucelle, Poés. fr. des xv et
xvi= s., 111. 213.)
— Inlin. pris subst., danse :
A Vespringuier chascnns si tient la soie.
Et chascune conjoie
Sou ami, dont se fait pins fier.
(nom. e! past., Bartsch, II, 77,t!>.)
Picard, espringuer, sauter de joie.
ESPRiNiEU, s. m, rejeton, scion
branche qu'on prend pour enter :
Pour aler jusques au bois quérir des
espriniers. (1395, Arch. JJ 148, pièce 34.)
ESPRINQUALLE, VOir ESPRINT.ALE.
ESPRINSE, voir ESPRISE.
ESPRiNTEi.LER, V. a., gravcr .
Gobfilelz d'argent dores au bout et es-
printellez de fleurettes d'argent. {Comi)t.
de 1446, Péronne, ap La Fons, Gloss.ms.,
Bibl. Amiens.)
ESP
ESPRISE, éprise, esprinse, s. f., matière 1
inflammable :
Une galie longe ont fait aparillier
Et de secces estoupes a l'un cief bien cargier,
Et des secces esprises qni ardent de legicr.
(Roum. d'Alu-, t° S'i", Michelant.")
Et de secbes eslopes a l'un chief bien charger,
Et d'esche et i'esptises qui argent de legier.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Richel. 24304,
f° 26 V».)
A Fradillar, en une glise,
Vorrent le fu raetre en esprise.
(MoDSK., Chron.. 3374, Reiff.)
Il fistdesci a .xilii. nés emplir d'esprîses.
{Chron. d'Ernoul, p. 371, var., Mas-Latne.)
— Feu de joie :
Pour les esprises pour faire la couronne
le jour de le Pentecoustc. (Compte de 1426,
Béthune. ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Les esprinses et feux de joye. {Compte
de 1509, Béthune, ib.)
— Action de s'éprendre :
Mais tel" céleste accord a tons coups fait dans eux
De leur estre céleste un sentiment renestre
Il ne fait seulement les Dieux se sentir Dieux,
Mais les hommes il fait, par une éprise extrême
Se sentir tels, que font ces Dieux mesme en leurs
[cienx.
(JOD., Œuv. mesl.. f IH v\ Epist. a Madame
Marguerite de l'r., éd. 1583.1
ESPRisiER, esprixier, esproisier, expri-
sier, V. a., apprécier, estimer, apprécier
dignement, mettre à sa valeur, comprendre
ou faire comprendre toute l'importance ou
toute la grandeur d'une chose :
(Jnant Loherenc oent le mort nonchier
Le grant dolour ne peut nus esprisier.
(Les loh., Bichel. 4988, f 258''.)
Les conrois Alixandre ne set nus esprisier.
(Roum. d'Alix., f° G'\ Michelant.)
Tant en vail après lui nés vos puis esprisier.
(Les actifs, Bichel. 12558, f° 117".)
Pour Dieu est tout quanc'on fait en son nom,
Ki en rendra cascun tel guerredon
Que cuers d'orne nel poroit esprisier.
Car Paradis en ara de loier.
(Hcos DE St Qdentin-, Reproches à Phil.-Aug. sur
son dépari de l'Orient, ap. Ler. de Lincy, Rec.
de ch. hist., t. I, p. 124.)
Ke cuers d'ome ne pornit esprixier.
(Id., ib., ap. Maetzner, Allfr. Licder. p. 35.)
Ains mais du fait d'amors ne senty le mestier.
Fors por vous c'on ne puet de valor e.rprisier.^
\ Ulist. de Ger. de Dlav., Ars. 3144, f 279 r .)
Monlt ont de gent, fors^sont a esproisier.
(Auberi, Bichel 24368, f 13''.)
Souvent ai oi tesmoignier
C'on ne la porroit esprisier
I Tant est bêle et bonne et courtoise.
(Adenet, Cleom., Ars. 3142, P 24^)
Ci vous lairons des enfances Ogier,
Qui teles furent, qui droit veut tesmoignier,
C'on les doit bien a tous jovirs mais prisier
Et recorder pour les bons ensaignier
Le droit chemin c'on ne puet esprisier.
(Id., Enf. Ogier, Ars, 3142, f 119.)
Apres son dos le sivent plus de chent ccvalier
Et des autres maisnies tant, nel sai esprisier.
(De SI Alexis, 620, Herz.)
Ses armes furent d'un bon paile très chier.
Nus hons qui vive ne les puet esprisier.
(Otiiiel. 1090, A. P.)
ESP
Qui- ne porroie mie esprisier sa bianté.
(Ckans., ms. Montp. H 196, P 1G6 r°.)
Loial amours ne puet nus esprisier.
(Baudes au Grenon, Chans., ap. Maetzner, Altfr.
Lieder. p. 33.)
Esprisier ne puet on por voir
Que ce est la riens, tout sanz glose,
Qae j'aime plus que autre chose.
(Des deux Amans, ap. Jub., Jongl. et Trouv.,
p. 121.)
Souvent ai oi dire la gent en reprouvier
Que une bonne gueile ne puet nus esproisier;
Chil qui se garde bien, nul ne puet engiguier.
(Gaufreg, 6023, A. P.)
Son los ne puet on esprisier.
(S DE Conde, l'oés., I, 285, 124, Scheler.)
Ossi ne puet nus esprisier
Bon conseil tant est de grant pris.
(ID., ib., I, 1, 4.)
On n'en puet le los esprisier.
(Id., ib., II, 246, 90.)
Nuls ne poroit ma grant value
Esprisier ne me bonté vraie.
(Jeh. de le Mote, li Regrcs Guillaume, 115,
Scheler.)
Mais le vouloir de Dieu ne sot nulz esprisier.
(Cov., du GuescUn. var. des v. 86-88, Charrière.)
Il coustereut tant au duc d'Ango que on
ne le poroit pas nombrer ne exprisier.
j (Froiss., Chron., X, 304^Kerv.)
— Avoir le même prix, la même va-
! leur que :
I Et pourquoy me loez vous donc que je
descende 1 Pour ce, firent il, que ce n'est
pas geu parti ; car or ne argent ne peut
esprisier le cors de vous, de voslre femme
et de vos enfants. (JoiNV., CXXIII, Wailly.)
— Esprisier de, apprécier h la valeur
de:
Tel vous quit atorner, ains ore de compile,
C'on porroit vostre cors esprisier d'une alie.
(Gui de Bourg., 2368, A. P.)
ESPRivoYER (s'), V. réfl., s'apprivoi-
ser, s'émanciper :
Aiusy qu'il atlendoit cest esperit, sentyt
quelque chose approcher de luy : parquoy
ronfla plus fort qu'il n'avoit accoustumé.
Dont l'esperit s'esprivoya si fort, qu'il luy
bailla ung grand soufflet. (Marg. d'Ang.,
Hept., XXXIX, Jacob.)
ESPRIXIER, voir Esprisier.
ESPROBMENT, S. m,, exprime l'idée de
moquerie :
Gardes que tes parolles ne soient point
grevables a autruy, et que tes esbatemens
soient sans viUonie, tes riz sans esproemens.
{Hist. des Emp., Ars. 5089, f 14 v°.)
1. ESPROER, esproher, v. n., hennir :
Ses chevans si fort esproha.
(Chrest., Percerai, 1873, var., Potvin.)
— Miauler :
Abes qui laidist et courece
Autrui sarable chat qui esproe
Et pour esgrater tent la poe.
(Reclus de Moliens, Dit de Charité, Ars. 3142,
f» 220^.)
— En parlant d'oiseaux :
Se vous li tenes son bec en vo bouce de
si as ieus et il esproe bien après, dont est
il sains. {V Aviculaire des oiseaux de proie,
ms. Lyon 697, f» 219''.)
ESP
ESP
ESP
553
2. ESPROER, esproher, v. a., asperger,
éclabousser :
Cele qni samble enniailleotee.
Comme de saoc f'ist esprphee,
ïlestaace saoc, s'eu Je délaie.
(Lapidaire, B i71, Pannier.)
Lors a soar se kene pissié
Renart, et puis les esproa
Es lois qne tous les aveiila.
(Henart le nouv., fi 182, Méon.)
Pois Vesproha d'eve benoîte.
Des trois Avilies de Compiengne, 121, IMontaigloo,
Fail., I, 81.)
ESPROEUVEUR, VOlf ESPBOVEOR.
ESPROEVE, voir ESPROVE.
ESPROHER, voir ESPROEK.
ESPROHON, esproon, s. m., étourneau :
Tout ausement com li broUoas
Desconfiroit .m. esprohons.
(Moi^K., Chron., ■;02-i, Reiff.)
A tant hurte des esporons
Et li cevaos, com esprohons^
Parmi l'air vole coutreval.
(iD., ii., 14213.)
Vesproon et l'aloe
ChaDtent si doucemeat.
(rjians., ms. Montp. H 196, l" 63 i°.)
Li secons ot noû Sansonnes,
Fias ert al e^prohon Saoson.
(Reii. le Nom.. i366, Méon.)
Esprohon volentiers voleut par fous ensaule ;
En che cas uns avenles les esprohons resanle.
(Gilles liMuisis, li Rei/raciemens^u^ 234, Kervyn.)
Les unes (choses) sunt amables par na-
turel samblance qu'eles ont as autres..., si
comme esprohons a esprohons, et coulons
a coulons. {Li Ars d'Amour, 1. 16, Petit.)
El ainsi comme se fixent esprohons entre
oisels gentils ou coulons. (Froiss., Chron.,
XII, 71, var., Kerv.)
L'esprohon — the star. (Du GuEZ. An In-
trod. for ta lerne to speke french trewly, à
la suite de Palscrave, éd. Génin,, p. 912.)
Pic, experon, étourneau ; wall., spro-
hon, merle; rouchi, éproon, éprovon.
ESPROicuiER, espruichier, verbe.
— Act., s'approcher de :
Qaar ainz n'osâtes espruichier Apremont.
(G. de Mongl, Vat. Chr. 1360, f 14''.)
On cner est la puor qni flaire
Si fort que Deus n'an ai qne faire
Ne Dens ne le pnet esprucliier.
(R. DE Bloes, Poés., Ars. 5201, f° 26'.)
— Neutr., s'approcher :
Pour ce qu'il ne vorrent esproicUier a la
veraie lumière qui est Deus, si seront tôt
jorz en ténèbres. {Traité de Tliéol., Ilichel.
12581, f° 339 r».)
ESPROIER, voir ASPROIER.
ESPROISIER, voir ESPRISIER.
ESPRONÉ, adj., courbé, incliné :
Pour estre mise a justice et au derrier
supplice, et estre pandue par les pieds der-
riers a uug abre esproné. (1457, Juijem.,
Bichel. 1. 9072, n» 62, copie du xvill" s.)
Ce terme est plusieurs fois répété.
ESPROON, voir Esprohon.
T. m.
ESPROPHECIER, V. a., propbétiscr :
Par Moysen le comansait,
La prophète ki s'avansait
D' esprophecier prophecies,
Dont les plusorssonl aconplies.
(Dolop.. 12009, Bibl. elz.)
ESPROUVANCE, Voir Esprovance.
ESPROUVE, voir ESPROVE.
ESPROUVEEMENT, VOlP ESPROVEEMENT.
ESPROUVEMENT, VOir ESPROVEMENT.
ESPROUVER, voir ESPEOVER.
ESPROUVEUR, voir ESPROVEOR.
ESPROUVOIR, voir ESPROVOIR.
ESPROVANCE, esprouvcmce, - anche, s.
f., épreuve, expérience :
Quand li tems de sainte glise serai
acorapliz et tu toi feras conissable en la
dairiene esprovance, guerredone ensi les
biens cui tu nos aras doneiz, ke tu ne re-
queres mie les malz cui nos arons faiz.
{Job, p. 461, Ler. de Lincy.)
Par tant ke il ne puent mie savoir celés
choses non veables par esprovance, poruec
dotent. {Vial. St Greg., p. 193, Foerster.)
Tant desconvrirent ses vertns
Qu'esprovance le mist en us.
(Lapidaire, B G'J3, Pannier.)
Ce ne fu mie por mal del preudome, mes
por esprovance de bien. {Comm. s. les Ps.,
Richel. 963, p. 176».)
De rechief est apieles Joseph a l'autel,
et donné li est eve de l'esprouvanche nostre
signour. {Anfances N.-D. et de J.-C, Richel.
1553, f° 275 r«.)
En quel lieu esprouva il en ung an \'es-
prouvance. c'est l'estableté du conraigedes
femmes. (J. de Mectng, Ep. d'Abéil. et
d'Hél., Richel. 920, f» 124 v°.)
Ki ai couneute par vraie esprouvance le
vertu de Dieu en lui. {Vie de S. Franc.
d'Ass., Maz. 1351, f" S''.)
Sachans que tribulacion ouvre pacience,
et pacience est esprouvance et esprouvance
fait avoir espérance. (P. Ferget, Nouv.
Test.,t' 150 r», impr. Maz.)
ESPROVE, esproeve, esprouve, espreuve,
s. f., preuve :
Mais les mes ne sont pas esproeves.
(Pastoralet, ms. Brox., t° 60 r".)
Prest et appareillié de vous faire service,
et monstrer esprove de mon industrie et
profession. (BuDÉ, Instit. du Prince, ch.
XVII, éd. 1547.)
Executear tant en dits qu'en esprouve.
(l'ELETiER, Odiss., Il, éd. 1577.)
(Matthieu de Montmorency) se trouva en
la journée de Bovines contre Othon, empe-
reur d'Allemagne, en laquelle il donna
maintes espreuves de sa prouesse. (Pasq.,
nech., II, 12.)
— Ce qui sert à éprouver une chose :
Un grant espreuve, séant aussi comme
sur un chandelier, fait en manière d'arbre.
(1360, Invent, du duc d'Anjou, n» 296, La-
borde.)
Une espreuve que l'on met sur la table du
roy. (1380, Inv. de Charl. V, ap. Laborde,
Emaux.)
Une espreuve d'argent doré, goderonné.
(1393, /)iî). des Ducs de Bourgogne, n»567C,
ap. Laborde, Ducs de Bourgogne.)
Vue espreuve d'or, en laquelle il y a
quatre laugues et uue maschouere de ser-
pent. (1399, Invent, de Charles VI, ap. La-
borde, Emaux.)
Une espreuve d'une grande langue de
serpent. (1416, Invent, du duc de Berry,
ib.)
— D'esprove, h toute épreuve :
Fleiches a arc, empanuees a cire et
ferrées de fers iVespreuve. (Compt. de Gilet
Baudry, 1416-1418, Forteresse, Despence,
XXXII, Arch. mun. Orléans.)
ESPROVEE, S. f., épreuve :
La convenance fu faite qe se le dame-
siaus fust vencu, qu'il devoit perdre le
mille chavalz qe il avoit fait amoiner pro-
pemant por ceste esprovee. ( Voy. de Marc
Pol, c. ce. Roux.)
ESPROVEEMENT,- emeHt,esprouv., adv.,
par des preuves certaines :
Mais nequedent je sai tout esprouveemenl
Que Sathanas vous fait grant envaissement.
(Herm.\îi, Bible, Richel. 1444, V 47 r».)
— Comme un homme éprouvé :
Si se combattist bien esproiiveiiient et en
grand los tout ce jour. (G. Chastell.,
Chron. dul). Phil., ch. lvi, Buchon.)
ESPROVEMENT, - OUVCMent, - BUVB-
ment, - uvement, epreuv., s. m., épreuve,
expérience, preuve :
A l'aighe douce point por faire esproremeiU.
(lioiun. d'.ilix., (' 70=, Michelant.)
Vos poez bien apertemeot
Veoir en nos Vesprovemenl,
El, pais ke la chose est provee.
Ne querez aulr'j demoree.
Mes fêle nia druile venjaace.
(Dolop., 4380, Bibl. elz.)
Donques se chascuns hom est achoison
Je sou habit et de sq ymagination, il con-
vient que sanz son esprovement il ait au-
cun naturel commencement conoissable
entre bien et mal, qui li fnce voloir le bien
et eschuer le mal. (Brun. Lat., Très.,
p. 280, Chabaille.)
Et mectre toy a Vespreuvemenl des choses
dont tu fais a envis abstinence. (J. de
Meung, Ep. d'Abeil. et d'IIel., Richel. 920,
f 38 v--.)
Vi esprouvement de bone manière etbone
pensée est de tenir soi en pais et de demo-
reronuQp manière meisme. [Le Chartre de
le chilé d'Amiens, Richel. 25247, f» 82 r».)
Et por leaul esproeement
Mont grant partie de sa geat
Li a a coverner baillie.
(Macé de Li Cbarité, Bible, Richel. 401, r 120^)
Espruvement. iirobacio. {Gloss. galL-
lat., Richel. I. 7684.)
Experimentum, esprouvement. (Gloss. de
Couches.)
Excrinium, epreuvement. (Ib.)
De laquelle chose je me dueil forment
que il ne m'enchargierent aucune be-
soingue par quoy je leur peusse avoir pro-
fité par esprouvement sans paroles. (J. DE
Vignay, Enseiijnem. ms . Brux. 11042,
f° 11''.)
Par ce il entend ce que l'en souloit appe-
ler purgaciou publique, car quant le fait
70
S54
ESP
ESP
ESP
estoit doubteux il estoit mis en aucun es-
prouvemenl ou jugement de fortune et pé-
rilleux. (Oresme, PolUig.yi" ISQ^ éd. 1489.)
Par la force des paroUes qui sont en ce
petit livret sauroie toutes les choses dont
je nie doubteroie si je y vouloie peine
mettre, si feroie arbres arrachier et terre
crouler et eaues courre contremont, mais
sçachez qu'il y a grant péril qui s'en -veut
entremettre en Vesproiivement. {Lancelot,
du Lac, l" p., ch. S4, éd. 1488.)
— Approbation :
Consantemans et esprovemans de cters et
de lais. (1214, Coll. de Lorr., 975, Richel.)
ESPROVEOR, - eur,esprouv.,esproeuv.,
exp., s. m., celui qui éprouve, qui juge,
qui examine :
Le vin et le vaissel sont guéris de la
flaireur de muffe, comme dient les esprou-
veurs, quant... (Frère Nicole, Trad. du
Livre des Proufjilz champ, de P. des Cres-
cens, f» 43 \«, éd. 1816.)
Les esproeuveiirs des ladres d'Amiens-
{Compt. de 1430, Péronne, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Des vertus des herbes excogiteur et
exprouveur. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux., I, f» 106 v.)
— Esproveor de triade, charlatan :
Dieu I qafil esproinrur df triade,
N'estoit il pas lilen ea soo art
A ton semblant uog cault renarl.
(Eloï Dameknai., Livre de la deablerie, V 90'',
éd. 150-.)
iNe demaada faire collation.
Craignant trouver pour sa refeclion
Quelque morceau à'espromeur de triade.
(J. Marot, Voij. de Venise, llar. de Monljoye à
cenli de Venise, éd. ib32.)
ESPROVER, - uver, - ouver, exp., verbe.
— Act., vériQer :
Iteil sunge a Silvie ven
Et en memorie relenu ;
Or en pora senz demorance
Exproveir la sinifiance.
(Brut, ras. Munich, 3965, VoUm.)
— Distinguer, reconnaître :
Qui par prneve
Les Gns amis des fans csprueve.
{Rose, Vat. Ott. 1212, f 38*.)
Qui par teil prove
Les fins amis des fans esprove.
(/«., Vat. Cbr. 1858, f" ■i-i''.)
— Approuver :
Ce présent livre qui est de ires granl
profit et edificaciou et est examiné et
exprooé a Paris par plusieurs maistrez en
divinité. (Ms. Berne 260% f" 1».)
Celi fait bin espruve
Le duc de Loherenne.
(Jeh. desPreis, Geste de Liège, II, 9554, Scheler,
Gloss. philol.)
-~ Réfl., se montrer, faire ses preuves :
Certes ce n'est mie conlrneve.
Car Johans s'est bien esprové
Qui cest livre a fait el irové.
(llist. de Guill. le Maréchal, 19194. P. Meyer,
Romania, XI, p. 27.)
Lesquelz vaillamment s'espromerent ce
jour. (Wavrin, Chron. d'Ewof., 1,263. Soc.
de l'H. de Fr.)
Li Engles s'i esproitvoient trop vaillam-
ment. (Froiss., Chron., IV, 344, Luce, ms.
Amiens, V 99 v".)
Certes niauvaisement vous esprotivez en-
vers moy. {Istoire de Troye la granl, ms.
Lyon 823, f° 136^)
— Expérimenter :
Chascun se peuU bien espromer
Qu'on ne fera ja bonne chère
Qui n'aura dn vin grant rivière.
(Sermon de S. Raisin, Poés. fr. des xv° et XTl' s.,
II, lU.)
— Esprové, part, passé, qui a fait ses
preuves :
Guy de Montfort fu esprouvé sus tous les
autres. {Grand. Chron. de France, Vie Mgr
Saint Loys, xcvill, P. Paris.)
— Dans un sens péjoratif, tenu pour
mauvais :
Car telle manniere de lin est fause et
mauvese, et a esté esprouvee des lontans a.
(E. Boil., Liv. des mest., 1» p., LVii, 9,
Lespinasse et Bonnardot.)
ESPROvoiR, esprouvoir (s'), v. réfl.,
s'éprouver :
Se voudroit venir esprouvoir contre elle.
{Liv. de Marc Pol, cxcvi, var., Pautbier.)
ESPRUCHIEH, voir ESPROICHIER.
ESPRUICHIER, voir ESPROICHIER.
ESPRUVEMENT, VOir ESPROVEMENT.
ESPUAL, voir ESPOIAL.
ESPUBLEEMENT, VOir ESPUBLIEMENT.
ESPiJBLiEMENT, espubleeineni, adv.,
publiquement :
Et li philosophes comença espubliement
a prediquer la fei de nostron Seignor.
(Pass. S. Jolian, Richel. 818, f 164 v.)
Predicantesp!«6(eemen(lo saint evangelio.
{Pass. S. Marcel, Richel. 818, f" 193 v».)
ESPUBLiER, epp., V. a., publier :
Mandons a notre juge ordinaire que il
les dites ordinations espublieil en ses
assises. (1319, Arch. P 1388, cote 122.)
Pour eppublier, nonmar et establir los
conseillors et purvoors sus los fas de la
dicta universita. (1332, Proc. verb-, Cart.
mun. de Lyon, p. 4S7, Guigne.)
Pour espublier, nomar et establir los
conseilliours. (1335, ib., p. 462.)
ESPUCHE, s. f., instrument servant à
puiser l'eau :
Espuches de bois. (1518, Béthuno, ap. La
Fons, G/oss. ms., Bibl. Amiens.)
Cloux de .xviii. I.pour les espuches. {Ib.)
ESPUCHELIER, S. m.?
Uug espuchelier de S. Pry. (Acte de 1527,
Béthuue, Gloss. ms., Bibl.. Amiens.)
ESPUCHiteR, voir Espuisier.
ESPUCHOiR, voir ESPUISOIR.
ESPUCHON, s. m., dimin. de espuche,
instrument à puiser l'eau :
Espuchons. (Compte de 1518. Béthune,
I ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESPUciER, voir Espuisier.
ESPUEMENT, S. m., crachat :
Des crachars elespnemens de leurs ordes
et laides lèvres souUereut ilz ton très hon-
nourable viaire. {De vita Chrisii, Richel.
181, f 123^)
Espuemens et crachemens. {Ib., f" 145 r° J
1. ESPUER, espouer, expuer, verbe.
— Neutr., cracher :
Espouans et cracbans en son très précieux
vyaire. {De vita ChrisU, Richel. 181, f" 131''.)
Il e.vpua et cracha en terre. {Second vol.
des exp. des Ep. et Ev. de Kar., f» 226 V,
éd. 1519.)
— Act., cracher :
Jésus a fait de la boue de sa salive la-
quelle il o expuee et crachée en terre, et
puis si a enoingt mes yeulx. {Sec. vol. des
exp. des Ep. et Ev. de Kar., f" 226 v»,
éd. 1319.)
— Couvrir de crachats :
Incontinent le assaillent a decrachier et
sxespuer inhumainement ses tant désirables
joes. {De vita Chrisii, Richel. 181, f» 150^/
— Fig., conspuer :
Je ne Toel que pour li riens me soit reprouvet,
Ne mi dit, ne mi fait en soient espiiet.
(Gilles li Mdisis, li Estas des Papes, i, 307,
Kervyn.)
2. ESPUER, spuer, spur, adv., dehors :
El pavement fud de primes li marbres
culchiez,e desure tables de sap serreement
juintes e bien asis, puis tut celé espuerfad
cuverz e adubez de plate d'or. [Rois,
p. 247, Ler. de Lincy.)
E as columpnes rundes de spur ki furent
as murs justees, furent les tables juintes e
afermees. (16.)
El secund estage e al suverain de quatre
parz, deled le mur, furent clos pareis de
spuer. {Ib., p. 248.)
3. ESPUER, s. m., pieu, poteau :
Une espee du fnerre a traite
Qui ert pendue a un espuer,
Et s'en feri par mi le cuer.
(LeCastel. de Yergi, Richel. 837, f 10^etRichel.
375, f» 333''.)
Cf. ESPOIAL et ESPOIER.
4. ESPUER, voirEspoiEH.
EspuGNiR, V. a., expier :
Nostres sires nos sofl'ret ceste pénitence
a faire por espugnir les pechies que nous
avons fais sai eu arriéres. (S. Graal, Ri-
chel. 2455, f 139 v«.)
ESPUiCHiER, voir Espuisier.
ESPUIER, voir ESPOIER.
ESPUILLE, voir ESPOILLE.
ESPUING, s. m., poignée :
... Ja fust ensanglantes
Ses espiex desi k'es espuins.
(Fregus, p. 178, Michel.)
ESPUisANCE, S. f., action d'épuiser :
ESP
ESP
ESP
355
Noble aîer, prens la oongaoissaDce
Da ma dnre desplaisance.
Faix eo mer espjiisance.
Par puissance
De pluies de larmes pleines.
(MoLiNET, Poès., p. l'21, ap. Ste-Pal.)
ESPUiSEOR, espuyseur, espuseur, s. m.,
celui qnl épuise:
Tant soit espnisant espinsierres
C'est mers qu'onkes nus n'espuisa.
(G. DE CoiNCi, Mir., Richel. 2163, f° 3^.)
Tant soit espnissanz espuUerrea.
(Id.. ib; ms. Bras. 10717, f iV)
Se en son parfont puis ne puis
Qn'espuisier ne puet espuisicres.
(De la Mère au roi de Paradis, Ars. 3527, l" 101'.)
.XIX. journées de fossiers et d'espuseurs.
(1347, Arch. adm. de la ville de Beims, ii,
U29, Doc. iaéd.)
Je leur envoyray des espardeurs et des
espuyseitrs de bouteilles, qui les respande-
rout; ilz espuyseront ses vaisseaux et rom-
peront ses bouteilles. (Le Fevre d'Est.,
liible, Jér., XLViil, éd. io34.)
ESPLiisiKR, espuiehier, espuchier, espu-
cier, V. a., puiser :
Espucerez ewes eu joie des fontaines
del salvedur. {Lib. Psalm., Oxf., Cantic.
Isai., 4, Michel.)
Les Grins e les Parsiens
De ces (philosophes) lar sàeat^e espticherenl.
(Pierre d'Aderkun, le Secré de secret, Richel.
-25407, t° 186".)
— Vider :
Chi. a moult a dire qu'onques la fontaine
ne pot estre espucie de biens. (Si Graal, il,
43, Hucher.)
Richart, ne qne espuchier
Pnet on la mer d'un tamis,
Ne vous vauroit mais castis,
C'en ne pnet mnsart castier.
(Maistr. Richart. à Gautier de Dargies, ap.
Maetzner, Allf'ram. Lied., p. 77.)
Tout ainsi comme il convient la nef es-
puiser pour l'eaue qui y entre. [Le Chastel
périlleux, Richel. 1009, P 40 v°.)
Et les autres espuisent la sentine, c'est a
dire l'eaue du fons de la nef. (Laur. de
Premierfait, Traictié consolatif de la vieil-
lesse, Richel. 1009, f" 95 r».)
Nettoyer et espuiehier les puichs. (IbSi,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ESPUisoiR, espusoir, espuchoir, s. m.,
instrument pour vider l'eau :
Et si facent faire .iiii. fines et .un. es-
pusoirs a oes le besoigne de tote le vile
par le fu. (1247, Ban sur les incendies, Tail-
liar, p. 150.)
Doivent porter a le besoigne del fu les es-
chieles, les tines et les espuisoirs en quel
liu ke mestier sera en le vile. {Ib.)
Haustram, espuchoir. (Gloss. de Gari,
ms. Lille, Scheler, Lex., p. 67.)
Espuchoirs pour servir au feu de mes-
chief. (1518, Béthune, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Et avec de grandes pales creuses, sem-
blables aux espuisoirs dont les bateliers
vuydent l'eau de leurs bateaux, ils arrou-
sent lesdites couches, (Du Pinet, Diosco-
nde, Vj 82, éd. 1605.)
ESPULER, voir ESPOILLIER.
ESPUME, spume, s. t., écume :
Spuma, espume. (Gloss. de Neck., ms-
Bruges, Scheler, Lex., p. 87.)
Spume grosse et viscouse. (B. de Gord.,
Pratiq., Il, 24, éd. 1495.)
S'il pete espume par les yeux c'est signe
de humeur merancolique la assemblé. (xv°
s.. Traité de fauconnerie, p. 85, Martin-
Dairvault.)
Vespume de mer. (P. Braillier, DecÀ.
des abus etignor. des Medec, éd. 1557.)
ESPUMER, spumer, v. n., écumer :
Se l'algue s'en ist d'aucune part, tu pren-
dras de boue poiz liquide et autant de bon
Inrl ou de sieu, et les feras cuire ensemble
tant que ele espumeist. (Brun. Lat., Très.,
p. 179, Chabaille.)
S'il estait sans respirer, sans parler, sans
spumer, sans mouvement... (B. DE Gord.,
Pratiq., II, 25, éd. 1495.)
— Cracher :
Qui pisse a quatre piez de son estai ou
del autrui, quatre deniers doit ; et qui es-
ptime a sen estai ou a l'autrui, quatre de-
niers doit. (1372, Ord., v, olO.) Impr., se
pume.
ESPUREMENT, S. m., actiou do pu-
rifier :
De Ion saint pur espuremenl
Si nous espnre purement.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Soiss., i" ■
5".)
— Fig., justification :
Et, tantost, le dit danip Jaicque fut cité
a la court, et il y comparut pour espure-
menl; et demaudoit par escript le cas que
on ly imposoit, et ilz ly fut dit que reve-
nit au landemaiu après. Et a ycelle jour-
née il demaudoit encore espuremenl, mais
on Iv fit dire qu'il n'en averoit point, et
quej s'il n'avoit rien meffait, qu'il y povoit
bien aller. Et sur ce, il n'y osoit aller, et
il fut reputez contumas. (J. AUBRION,
Journ., an 1481, Larchey.)
Les aultres disoient que le dit conte
poioit venir a Mets, et estoit au gaige; et
les aultres disoient qu'il y estoit venus
pour espuremenl, espérant de faire paix.
(Id., i6.,an 1482.)
ESPURER, exp., V. a., purifler :
En endurant lont expura
Par sa crnelie mort amere.
(Deobieleviue, Trois Pèlerin., f 69°, impr. Ins-
tit.)
ESPURGACioN, S. f., purification :
Mes pur ço ke uns péchâmes,
E de pechié uns encombrâmes,
Le nus estut espenir,
Einz ke ci puissons venir,
Estre 'en Vespurgacion
Selunc ço ke fait avon.
(Marie, Purg. de SI Patrice, Richel. 25107.
f» 117''.)
Qant il entrent en la maison
Que est de Deu espurgacion.
(Id., ib., l' ligJ; Roq., v. 2007.)
ESPURGANCE, S. f., expiation, action
de se purger d'une accusation :
Expiatio, espurgance. {Gloss.de Connhes.)
ESPURGATOiRE, - ore, exp., s. m.,
purgatoire :
E en Yespurgaloire sunt.
^Marie, Purg. de SI Patrice, 1462, UoT.)
Par coi ses loians esperis
Soit hors d'espurgatoire mis.
(De Engerran, Richel. 1553, P 162 r".)
En tel manière luit chantoient.
Et toutes les âmes ploroient
Qui erent en espurgaloire.
Et disoient : Pères de «loire,
Kncor ayez merci de nous.
(.Court de Paradis. Richel. 837, P 59''.)
La penitance du feu d' espurgaloire.
{Chastoiem. d'un père, ms. Soiss. 210.
f»6^)
La peine d'expurgatoire. {Légende dorée,
Maz. 1333, f" 70''.)
Il les descharge des douloreuses paines
que ilz pourroient souffrir en espurga-
loire. (ConRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689,
f» 53^)
ESPURGATORE, VOir ESPCRGATOrRE.
1. ESPURGE, S. f., action de se purger
d'une accusation, alibi :
La seconde voie comment le négative se
pot prouver, si est par espurge, si comme
s'aucuns propose contre moi que je bâti
Jehan l'endemain de le Toussains a Cler-
niont, a hore de prime, ou que je fis au-
cun autre meffet a tel jor et a tele hore, et
je nie que je ne le fis pas; et aveques le
uiauce je afferme que au jor et a l'ore qui
est nommes que je dui ce fere, j'estoie a
Paris pour pledier, ou por tele besogne
fere que g'i avoie, et la me virent grant
plenté de gent, et l'offre a prouver : se je
proeve ceste espurge, le niance que je fis
vaut prueve. (Beaum., Coul. du Beauv.,
c. XXXIX, bO, Beugnot.)
Avons pris Vespurge doudit chevalier
par son serment que il ne fist les cas des-
susdiz. (1320, Arch. JJ 60, pièce 16.)
— Vérification:
Et appelloit l'en ce faire Vespurge de la
mesure. (1409, Enq., Arch. Sarthe, E-3.
26.)
2. ESPURGE, S. f., plante, l'euphorbe :
Titimalus, espurge. {Gloss. de Glasgow,
Meyer.)
Herbe qu'on appelle espurge. {Le grant
Herbier, f 85 v», Nyverd.)
De la graine d'espurqe. {Journ. ms. da
Joh. Gir., Très, de N.-D. du Castel.)
Puis la (la feuille de papier) trempa en
vinaigre, pour veoir si elle estoit escripte de
laict de espurge. (Rab., ii, 23, éd. 1542.)
Vespurge qu'aucuns appellent tithyraale
jette une tige haute d'une coudée, (j. des
MouL., Comm. de Mallh., p. 684, éd. 1379.)
Pilez du pourpier et de Vespurge en-
semble. (LiEBAULT,.Vaïs. rust., p. 363, éd.
1597.)
3. ESPURGE, S. f ., éponge :
Hz prindrent une esponge autrement
dicte espurge et la trempèrent en fort vin
aigre. {La Pass. de J.-C., .Maz. 1313,
f 79 r».)
On doit laver les tonneaulx d'eaue salée
et les nettover et froter d'une espurge bien
fort. (Frer'e Nicole, Trad. du livre des
ProufjHz champ, de P. des Crescens,
f 39 v>, éd. 1516.)
.\ucuns autres prennent une nouvelle
esponge ou espurge . (Id., ib., i" 40 r'.)
ESPURGEMENT, cxp., espourg., s. m.,
action de purger, de nettoyer :
5S6
ESP
ESQ
ESQ
Dieiis est fontaine nelo et jinre,
Esjmrgement de tonte nrdnre.
{Fall. d'Oi'.. Ars. 50fi9, f° 1291.)
Espourgement, s. m. — Poiirgyng. (Pals-
grave, Ésclairc, p. 257, Génin.)
— Ce qni sort h purger, h purifier :
Chil sains esperis... espvrgeniens des
cuers et des pensers. (S. Graal, il, 145.
Hucher.)
Et ne li done mie (au faucon) espurge-
ment de oie, mais de grue. {Le roi Dancus,
p. 23, Martin-Dairvault.)
Cil après vons baptisera
Au Saint Esperil, et portera
En sa main nn? espnrgement
Pour espnrijer le bon forment.
(Gbeban, Myst. de la Pass., Ars. 6i31,r73'.)
— Au sens moral, action de purger, de
purifier, purification:
Celuy lii ferat \' espnrgement des pecliiez.
(S. Bebn., Serm., p. bSl, Ler. de Lincy.)
E por icest batiseraent
De péché aie espurgemenl.
(Yie de Ste Marguer., 229, Joly, p. 75.)
Li jours à'espourgemenl. iBib. hist., Maz.
532, f» 62''.)
Expialio, espurgemens. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
Auquel jour estoit la solennité de expur-
gemenl, c'est de expiation. (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux., II, 1° 6 -v".)
— Action d'aller à la selle :
Si aucuns par lai aligier
Vomira le suen Tcnlre espurgicr
Si con nature seaiit requerre,
Face d'un pan .1. crot en teire
Lors face son espurgemenl
Et pnis le couvre ifinellcment.
(Macéde la Charité, Itihle, Ricliel. -iOl, f" 41=.)
— Rebut, chose qui est rejetée, scorie :
Scoria, espurgemens de mctail. (Gloss. de
Salins.)
Scoria, espurgement de metail. [Catholi-
con, Richel. 1. 17881.)
Leurs maisons sont maolionees de coc-
quiles et d'aullrcs expurgemens de la mer.
(Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux. 10S12,
IX, IV, 19.)
Leurs cavernes sont massonnees de co-
quilles et autres expurgemens de la mer.
(Q. Curse, VIII, 22, éd. 1534.)
ESPURGEOiR, s. m., CB qul sert à pur-
ger, à nettoyer :
Il coverrout le chandelabre et les lu-
mières et les tenailles et les cspurgeoirs et
louz les vesseaus a mètre l'uile. {Bible,
Richel. 899, f" 54''.)
i. ESPUUGEOK, - eour, s. m., purga-
toire :
Nule ame du monde ne puet entrer en
paradis se ele u'a passé Vespurgeour. {Sy-
drac, Ars. 2320, | 371.)
Et le plus juste ne puet aler en paradis se
il ne passe par Vespurgeour. {Ib.)
2. ESPURGEOR, S. 111., celui qul purge,
qui purifie :
Cil saius esperis est confortierres et es-
purgierres des cuers et des pensées. ((jMes(e
du S. Graal, Richel. 12582, f° 8 r°.)
ESPUUGiiiRj verbe.
— Ad., purger, nettoyer :
Tu espurgcras luei de isopo, e serai es-
neiet. {Liv. des Ps., Cambridge, l, 8, Mi-
chel.) .
Cilz raartires n'est fors que bains
Pour espurgier m'ame et mon cors.
[Yie Sle Marg., Richel 135S, Joly, p. 105.)
Si espitrger nos de pechié.
{rie de S.' Mexi, 960, Kom. VIII, p. 180.)
Haiir et fuir pechiet mortel, et espurgier
et eschiver pechié véniel. {Liv. de vraie
sap-, ms. Nancy 274, f" 4 r».)
— Réfl., se purger, se nettoyer:
Ainsi s'cspurgent et se vnident.
(Rose, Rirhel. I5-3. f 138=.)
— S'éclaircir, se rasséréner :
Adont s'espurge et esclaire
Li courages dame Avinée.
{Du Prestre el du Chevalier, Monlaiglon et Ray-
naud. Fabliaux, II, 85.)
— Neutr., devenir clair :
Dibx ! dist Renart, con or est clere.
Et cou espiirge voslre voiz I
{Ren., 7284, I
— Espurgié, part, passé, purifié, net,
pur :
Virge fu nete et espurgié
De pechié.
(Watriqiet, Dit de la mis, Richel. 24432.
1° 396".)
Vie espurgiee. {Serm. lat.-fr., xiv" s.,
ms. de Salis, f» 10 v°.)
ESPURiR, V. a., tendre :
Ensi espuril. za en ayer Zaram sa sole
main premières lai ou Tamar alevet en
poine. (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
1° 92.)
ESPUSEUR, voir ESPUISEOR.
ESPiJSOiR, voir EspuisoiR.
ESPiiT, sput, s. m., crachat, crache-
ment :
Squaleo, estre ors ou en esput. {Gloss.
de Salins.)
Se c'est de sang l'esput est vermeil. (B.
DE GoRD., Pratiq., IV, 4, éd. 1495.)
Comme le sang s'evacuoiL par un autre
conduict, soit par mouvement naturel
comme par vomissement, par sput et cra-
chats... (G. Chrestian, Gêner, de l'homme,
p. 140, éd. 1559.)
ESPUTIE, S. f. ?
Diens vos doinst boin ami avoir
El cspiities en grant savoir.
(Soiies de Jlansaij, ms. Turin, f 45''.)
ESPUYE, S. f., appui, soutien, contre-
fort :
Pour faire l'espîtj/e de la chanbre Jehanne.
(1335, Compte de Odart de Laigny, Arch.
KK3% f 294 v«.)
ESPUYER, voir ESPOIER.
ESPYECE, voir Espèce.
ESQAUCIRER, VOlr ESCHAUCIRER.
ESQU.\CHIER, voir ESCACHIER.
ESQUAFFER, VOir ESCAFFER.
ESQUAISIER, voir ESCASSER.
ESQUAIGNON, VOir EsQUIGNON.
ESQUALEMENT, VOir IVELMENT.
ESQUALETE, VOir ESCHELETE.
ESQUALETER, VOir ESCHELETER.
ESQUALiER, V. n., user de représailles :
Hostire, esqualier. {Gloss. lat.-gall., Mi-
chel, l. 7692.)
ESQUALVATRÉ, adj,, découvert :
Hz portoyent en ce temps la,
Lucifer mon donlx enfançon,
Abis de tout aultre façon
Qn'ilz ne font huy, bien m'en souvient;
Toujours quelque nouveauté vient,
Tant estoient esquateairees
Ca et la en plusieurs contrées,
C'est a dire tant desconvertes
Qu'on les veoit tontes ouvertes
.Insqu'au millien de la sainturo.
(Eloy Dameunal, Livre de la deablerie, (" 42'',
éd. 1307.')
ESQUAME, escame, sqttamme, s. f.,
écaille :
Scrpens use ses costes en leu de jambes
et esquames en leu des ongles. (Brun. Lat.,
Très., p. 191, var., Chabaille.)
Poissons qui ont escame. (B. de Gord.,
Pratiq., I, 7, éd. 1495.)
L'aristolochie ronde, si on en faict em-
plastre, lire hors les squammes des os.
{Trad. de l'IIyst. des plantes de L. Fousch,
c. XXXI, éd. 1549.)
ESOUANLEMENT, S. Ml., calomule :
Délivre moi i'esqmnlement.
Que je gart ton commandement.
(Lii. Psalm., cxviii, p. 345, îlicliel.) Lat. : Rc-
dime me a calumniis hominum, nt castodiam
mandata tua.
ESQUANTELER, VOir ESCUANTELER.
ESQUAPIR, voir ESCHAPIR.
ESftUARE, adj., vide :
Il a trouvé le siège royal esguare et vague
de roy et de signeur. ( Trahis, de France,
p. 47, Chron. belg.)
ESQÙARGAITE, VOir ESCHAHGAIIE.
ESQUARGAITEOR, VOir ESCHARGAITEOR.
ESftUARlSMANT, VOtr ESCARIMANT.
ESQUARLATE, VOlr ESCARLATE.
ESQUARRE, esquare, escairre, esquive,
esquierre, s. m., carré :
Li reis cumandad que l'um preist pierres
grandes e de gentil grein e de boue quar-
riere, e que tuz fussent taillié a esquire.
{Rois, p. 245, Ler. de Lincy.) Lat. : et qua-
drarent eos.
Item fens le cuir sur pinelier... et fens
tout entour en escairre, de deux doigts de
chacune part. {Modus et Racio, (" 49^, ap.
Ste-Pal.)
Et veoit la dent qui luy passoit la lèvre
de plus d'ung grant pouce en esquare. (J.
d'Arras, ilelus., p. 307, Bibl. elz.)
Cette herbe jette sa feuille premièrement
en esquarre ou triangle. (Tj-ad. de V Hist.
des plant, de L, Fousch, eh. cclx, él. 1549.)
ESQ
— Par esquarres, à angle droit :
L'aloe qui vole par ondées et plie son vol
par esquierres. {Ménagier, 111, 9, Biblioph.
fr.)
ESQUARRER, VOir ESCARRER.
ESQUARREUR, VOif ESCARREUR
ESQUARREURE, VOir ESCARREURE.
ESQUARRi, adj.. carré :
Je ne vous requiers aultre don fors que
vous me donnez au dessus de la fontaiue
de soif, es rochers et aux hauUz bois, ou il
me plaira a prendre, tant de place que uns
cuir de ceif se pourra extendre, et aprez
la cloisture de Ions "Je tous les esquarris.
(J. d'Arras, Melusine, p. 50, Bibl. elz.)
ESQUARRIE, VOlr ESCARRIE.
ESQUARRIR, VOif EsCARRIR.
ESQUART, VOirESCART.
ESQUARTELER, VOir ESCARTELER.
ESQUARTERER, VOir ESCARTERER.
ESQUARTIR, VOir ESCARTIR.
1. ESQUASSER, VOir ESCACHIER.
2. ESQUASSER, VOir EsCASSER.
ESQUATER, - eir, equasteir, v. a., briser:
Ta as hnrté de tel air.
Kl tant fera et tant hnrté
Qne uns des oes rst esquaté.
(De l'Escuretil, 192, ap. Méon, Fabl. cl cotil ■,
IV, 193.)
Je fui par presse en tel penaoce
Qne j'oc si fsguaté la pance
Que point n'ai pour noient apris
Comment la royne de France
Est premitrs entrée en Paris.
(Froiss., Pon., Richel. 830, F 293 v°.)
— Démembrer :
Li abbes et li couvens devant dis ne
puent et ne doient esquateir ou bans de
karnei terres de meises ne de quartier, et
seu k'il ont esquateit des terres censaus
lour deveront, ne plus n'an doient, ne ne
puent equasteir les terres de quartier [ki]
doivent revenir as oirs kant il lour averont
randut lour chaites. (1269, Donat. de la
dixme de Gravenbois au monasl. de Longe-
ville, Moreau 193, f° 243 r», Richel.)
ESQUATiR, V. a., briser :
Se on Ireuve un pot de coivre qui ne soit
souffisans, que il sOif e«gMal(S et depechies.
(Ordonn., xiv° s., Reg. des stat., Arch.
mun. Abbeville.)
Se une cane est trouvée et elle n'est de
la loy soufQsamment l'aicte, elle sera es-
quatie, et paiera cilz qui le dicte cane fist
deux solz. (Cft. du xiv" siècle, Abbeville
ap. A. Thierry, Mon. du Tiers Etat, IV, 219.J
Se un pot de lot est trouves qu'il ne soit
de boin aloy, il sera esqttalis, et en paiera
douze deniers, et de un demi lot .vi. de-
niers, et des nienuez pieches de cascunc
.IV. deniers et seront toulez esquatiez. {Ib.)
ESQUAUCHIER, VOÏr ESCAGHIER.
ESQUE, eske, s. f., bruyères, fougères,
etc., qui croissent sur les dunes :
Et ne puet nus soier l'erbe ne prendre
Veske es dunes. (1248, Cart. de Ponlliieu,
Richel. 1. 10112, f" 179 r".)
ESQ
N"e puet nus soier herbe ne prendre
l'esque es dunez. (J6., f° 316 r».)
ESQUEANCE, voir ESCHEANCE.
ESQUEER, voir ESCHIVER.
ESQUEi, voir ESCHOI.
ESQUEICLIR, voir ESCDEIILIR.
ESQUEL, S. m., équérre :
Quant il ot pris le boin esqnet
Kt vit que snnr boin fondement
Faisoit son cdefieraent.
(J/(>. de S. Eloi, p. 32, Peigné.)
ESQUELDRE, VOir ESC.DEUDRE.
ESQUELE, voir ESQUILLE.
ESQUELETTE, VOir ESCARLATE.
ESQUELIER, VOir ESCUELIER.
ESOUELLE, voir ESCHELE.
ESQUELLIER, voir ESCUEILLIER.
ESQUELLIR, VOir ESCUEILLIR.
ESQUEMBAux, S. iTi. pi., sortc de chaus-
sure :
Ocrea, heuse ou estivaux, ou esquem-
baux, pour chaucier les gembes. {Gloss.
lat.-fr., ap. Duc, Osa.)
ESQUEMENIE, VOir ESCOMENIE.
ESQUEMINCHE, VOir ESCOMENGE.
ESQUEMUNICHIER,VOirESCOMUNICHIEB.
ESQUENGE, voir ESCHEANCE.
ESQUEPIR, voir ESCOPIR.
ESQUEPPART, VOir ESCHIPART.
ESQUERANTj VOiF ESCARRANT.
ESftUERCHELLE, VOir ESCARCELE.
ESQUERDER, VOir ESCHARDER.
ESQUERGUETTE, VOir EsCHARGAITE.
ESQUERLATTE, VOlr ESCARLATE.
ESQUERMIR, VOir ESCREMIR.
ESQUERMISSEUR, VOlr ESCREMISSEOR.
ESQUERNISSEUR, VOir ESCHARNISSEOR.
ESQUERPE, voir ESCHARPE.
ESQUERRE, esquarre, exquerre, verbe.
— Act., rechercher, faire une enquête
sur :
E les cumandemenz de lui exquergent.
(Lib. Psalm., Oxf., lxxvii, 9, Michel.)
Les tues justificaciuns ne esquistrent.
{Ib., cxvill, 155.) Lat., non exqulsierunt.
Lei pose a mei. Sire, la veie de tes jus-
tificaciuns, e je esquerrai li tûtes ores. (Ib.,
cxviii, 33.) Var., exquerrai.
Kar les tuens comandenienz je esquis.
{Ib, 4b.)
Il lo cors tornerent en dos, esquerant si
veaz alcuue ensenge poist estre mostreic
de l'altre trencison. {Dial. St Greg., p. 131,
Foerster.) Lat., exquirentes si quod si-
Rnum .
ESQ
537
Le wardour de la pais doient esquerre la
bone verteit. (1214, Paix de Metz, Arch.
niuu. Metz.)
Ne se lairoit esquerr» il karoit ou forfait
de L Ib. et banis .ii. ans de le vile. (Acte
de 1262,Bans aux échev., QQ, f° 39 r°, Arch.
mun. Douai.)
Tl ont exqiiis et enscrchieit iniquiteis.
[Ps., LXIII, Maz. 798, f» 150 v°.)
— Neutr., dans le même sens :
Esquerre de la bonne verteit. (Mour,
entre 1212 et 1220, Hist. de Metz, III, 177.)
Doient faire esquerre li trezes,etli contes,
dedens lou lier jor qu'il lor serait nonciet.
(1254, ib., III, 210.)
Et doit on oster le drap u il (le corpus
Domini) estoit envolepes, et esquerre sour
le platine. (Régi, de Citaux, ms. Dijon,
f° 22 v°.)
— Act., fouiller, examiner, parcourir :
Aine deTant'lni n'i régna hom
Dnnt l'ystorîe face devise;
Soventes fois l'en ni exquise,
Mais ge n'i pais troveir altrni
Ki rois 1 fnst devant celui.
(Brut, ms. Munich, 3718, Vollm.)
Lendemain vindrentli Philislien purcer-
chier e esquerre les morz. (Bois, p. 119.
Ler. de Lincy.) Lat., ut spoliarent interfec-
tos.
Si se partirent li reis e li scneschals pur
aviruner e esquerre tut le pais. (Ib., p. 313.)
Lat., ut circuirenl eas.
La cité ont exquise et la Jndenrie.
(Prise de Jér., Uichel. 1374, V S9''.)
Commanda as sergans qu'il fesissent
esquerre clans qui istëroient par le porte
Davi. (Chron. d'Ernoul, p. 228, Mas-La-
trie.)
Se tu nous en mescrois si com tu en
fais la semblance, desloie et esquire nos
sais et nos meisnies sans demorance.
Lors les comensa a esquerr e el si sotilment
qu'il a Benjamin ne comensa mie qu'd bien
reconissoil,ainsesgMisf premiers les sais de
toz les autres. (Estories Rogier, Richel.
20125, f» 73".)
Robert esquist l'ostel pour savoir se il
pourroit trouver ledit prestre. (1373, Arch.
,1J 105, pièce 22.)
Furent les lieux visites et exquis, tant
que ledit file fu trouvé. (1375, Arch. JJ
107, pièce 244.)
Entrues que il se disnoient en la ville
leur nef fu toute esgMiS(î.(FROiss., Chron.,
X, 297, Kerv.)
La furent ces hosleux et fastes et esquis.
(Chron. des ducs de Bniir}., 10353, Chron. belg.)
— Prouver, établir par une enquête :
Cilz esquarroicnt qu'il n'en fuit ne
plèbes ne dalles, il en iroit quictcs sen
plaU. (1221, Hist. de Metz, III, 183.)
— Extorquer :
L'une fois il faisoit force aux custodes et
"ardes de la cité affin qu'ilz luy baillassent
tes haultes tours, a l'autre fois il demandoit
et exquiroit malignement les pecunes du
roy. (BOCRGOING, Bat. Jud., H, 3, éd. 1530.)
— Esquis, part, passé, cherché, re-
cherché, raffiné :
Nule chose n'est e.'^quise. ( Dial. anime
conquerentis, Bonnardot, .Arch. des Miss.,
3' série, I, 277.) Lat. exploratum.
538
ESQ
ESQ
ESQ
Icelluy doyen proposa devant le duc, a
son iQtroyte, de moult beaux motz et fort
exguis a rexaltation dudit duc Phelippe de
Bour'nioigne. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., Il, 310, Soc. de l'II. de Fr.)
Et tous autres quelconques, qui sous
couleurs feintes, exquises, ou autrement,
voudroient faire ou entreprendre chose
dont ladite paix pourroit, en aucune ma-
nière estre enfreinte ou troublée. (31 janv.
1413 Lettre de Charles VI, au capit., etc.,
dans .lu V. des tJrs., Hist. de Charles VJ,
an 1413,Micbaud.)
Soubz umbre d'aucunes faulses et de-
cevables couleurs par lui exquises, fist le
iilus grand mandement qu'il peut de gens
d'armes et de traict. (Monstrelet, Chron.,
I, 116, Soc. de l'H. de Fr.)
Soit en jugement ou hors jugement, di-
rectement ou par voie oblique, ou par
quelque couleur exquise. (1d., ib., I, 223.)
Ce fut un prétexte exquis par Jean, duc
lie Bourgongne, pour le chasser. (Pasq.,
Rech., III, XXIX.)
Pliilippes rebroussa cheminversla France,
sur un mes contentement par luy exquis et
afTecté. (Id., ib., VI, xxvi.)
Chacun de nous se fit accroire que la
conduite de ces prisonniers estoit un
prétexte exquis et reclierché par le roi,
pour quitter avec moins de scandale la
ville. (ID., Lett., XIII, 10.)
Sous un prétexte exqtiis et recherché de
la reformation de l'Etat. (Id., ib., xiv, 2.)
.... Les iQventenrs infâmes
Pour un exqtiis supplice enterrereat les femmes.
fD'AuBiGNÉ, Trag., p. fi9, Bibl.elz.)
— Habile :
Jadis les princes,
Roys, césars et chefz de provinces
IS'estoyenl moins e.rgiiis en sçavoir
Qu'en armes, puissance et avoir.
(Cl. Mar., Coll. d'Erasm., Abbat. et Erud., éd.
sans date, B. nii.)
Il estoit exquis et diligent au seing de sa
personne. (Ajiyot, Vies, Ciceron.)
(Il estoit) adroit et exquis en touts nobles
exercices. (Mont., Ess., il, 2, éd. 1593.)
— Extorqué :
Et s'aucune chose en estoit, ce seroieut
sentences particulières exquises par ioeulx
demandeurs par inductions, menasses et
autrement. (1471, Cart. de Lagmj,Kiche\. 1.
9902.)
ESQUERVK, adj. î
Lequel sera tenu de faire pour son chef
d'euvre ung manteau de cuissetes noires
de pays esquervees, du nombre de huit
cens jambes et huit tiers de longueur.
(1486, Stat. des Pellet. de Bourges, Ord.,
XIX, 663.)
Cf. ESQDEUVETE ?
ESQUESSiR, V. a., abattre, déjouer :
Par Tostre cnnseil e aie
Vois esgucssir sa estncie.
(S. Edward le conf., 259, Luard.)
Cf. ESCASSER.
ESQUESTE, S. f., quête, recherche :
Il se mirent eaesquesle. (Froiss., C/i)'0»,,
I, 273, Luce.)
ESQUETTE, S. f., éclat dc bois :
Une esquelte. (1306, Valenciennes, ap.
La Fons, Gloss. ms,, Bibl. Amiens.)
yaleaciennes, équette, éclat de bois.
ESftUEUER, voir ESCOER.
ESQUEULER, voif EscuEiLLiER SU Sup-
plément.
ESQUEussE, voir ESCOSSE.
ESOUEUVETE, S. f., sorte de fourrure :
Escureulx et esqueuvetes, le milier, soubs
la cotte et le coissin, .x. den. (1313, Ord.
de Louis X, Arch. mun. Rouen, reg. — ,
6 1 '
f°164.)
ESQUEVILLE, VOir ESCOVILLE.
ESQUEVINESSE, VOir ESCLAVINESSE au
Supplément.
ESQUICHE, voir ESCLICE.
ESQUICHIER, voir ESCACHIER.
ESQUiDiAL, adj., qui égalise les jours ;
Et est dit par especîal,
Equateur et esquidial.
(1. Le Fetre, la Vieille, I. III, v. 12-29, Cocheris.)
ESQUIELLER, voir ESCBELER.
1. ESQUiER, S. m., instrument de mu-
sique :
Tabonrins, aussi ménétriers.
Joueurs de lucz et i'esqiiicrs,
Vindrenl la pour me faire feste.
(Farce du Gaudisseur, Ane. Tli. fr., II, 209.)
2. ESQUIER, s. m., alignement du clo-
cher ou du milieu du village :
Les habitans des villes et villages, qui
ont leurs fuiages contigus etjoignans sans
moyen, peuvent mener leurs bestes grosses
et menues, l'un sur l'autre, soit en gênerai
ou particulier, es dits terroirs en vaines
pastures, jusques aux esquiers des clochers
et églises. (Coust. de Chaalons, rédig. par
Chr. de Thou, B. Faye et J. Viole, CCLXVI.)
Cf. ESCART 1.
3. ESQUIER, voir Esquiver.
ESQUIERE, voir ESCHIELE.
KSnUIERMIE, voir ESCREMIE.
ESQUIERMIR, voir ESCREMIR.
ESQUIERNISSANT, VOir ESCBARNISSANT.
ESQUIERPE, voir ESCHARPE.
ESQUIERRE, VOir ESQUARRE.
ESQuiEU, voir ESCHIF.
ESQUIF, voir ESCHIF.
ESQUIFFER, VOir ESCHIPER.
ESQUiFON, esquiffon, s. m., petit esquif:
Vesquiffon préparé, avec l'équipage de
soye blanche, mit la voilette au bandon
des vents. (J. .Maugin, Noble Trist. de
Leonn., c. xxxii, éd. 1SS6.)
Esquifon, petit esquif, scaphula. (NicOT,
Thresor.)
ESQUiGiRo.\Éj adj., gironné ;
Noble homme Jehan de Garanciere dit
qu'il avoit laissé le jour précèdent son
seel a un sien serviteur, auquel avoit em-
preint deux lions tenans un escusson, et
trois chevrons ; le premier esqiiigironê,
avec une croisette, pour différence des
armes du seigneur de Gareucieres son
frère. {Pièce de 1404, ap. Duc, Escucho-
netus.)
ESQUIGNERIE, voir ESCHIGNERIE,
ESQUIGNIER, VOir ESCHIGNIER.
ESQUiGxox, esquingnon, esquaignon, s.
m., chicot :
Les ungs (faucons) prennent leurs places
ou ilz perchent sur une platte pierre, ou
sur un esquingnon. Se il perche sur une
platte pierre, il fault que il ait les pies est
tendus ; se il perche sus un esquingnon, il
empoigne l'esquingnon des pies. {Modus et
liacio.^ms., f» 167 r", ap. Ste-Pal.)
— Touche à épeler :
Esquignon, a fescae. Pic. (Gotgr.)
— Barre de fer dont on garnit un essieu
de bois pour le renforcer ; équignon est
resté avec cette signification :
On latte a tour d'une cheminée de nou-
vel faite et on clave les esquignons entre
les posteaux, pour faire la machonnerie.
(Tit. du XV» s., Valenciennes, ap. La
Fons, Art. du Nord, p. 200.)
Les esquaignons d'ung chariot . (1863,
S. -Orner, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Aciz d'esquaignon à ,ix. s. pieche. (16.)
ESQUiGNONNER, v. a., couper des qui-
gnons. Ce verbe, probablement aussi an-
cien que le substantif esquignon, n'a été
rencontré que dans un dictionnaire de la
seconde moitié du xvif siècle :
Esquignonner le pain, en couper des
j quignons et des croustes. (DuEZ, Dict. fr.-
all.-lat., Amsterdam 1664.)
1. ESQUILLE, s. f., géranium :
Et son nif cuevre (la tourterelle) de
foilles d'esquille por le louf qui ne touche
ses faons. (Brun. Lat., Très., p. 220, Cha-
baille.)
Géranium, esquille a bergier, pied de
Colomb, herbe robert. (JtJN., Nomencl., p.
96, éd. 1577.)
2. ESQUILLE, esquele, s. t., morceau,
fragment, éclat de planches fendues, petit
ais :
Au jnster covrent l'antre (mamele) de ascere[e]s
(Th. de Kent, Geste d'Alis.. Richel. 24301,
F 62 T°.)
Millier d'esseaux, esquilles, rets de roues
et ridelles. (1561, Lettres patentes, ap. Man-
tellier, March. fréq.. Il, 231.)
3. ESQUILLE, voir ESCHELE.
ESQUiLLER, V. a., nettoyer :
Item plus le pénultième jour de juillet
baillé la somme de cinq sols tournois pour
cinq journées de femmes qui ont lavé la
buye dudit Hostel Dieu, et pour avoir es-
quille la vaisselle d'icelluy hostel. (1300,
Comptes des receveurs de l'HolelDieu de
Rourges, ap. Jaubert, Gloss. du centre de la
Fr., Suppl.)
ESQ
Centre de la Fr., s'êquiller, se nettoyer,
se rasséréner. Se dit du ciel lorsque les
nuages se dissipent : « Le ciel s'équille »
le ciel s'éclaircit. (Jaubert, Gloss. du
centre de la Fr., Suppl.)
ESQuiNANCE, equilence, s. f., esquinan-
cie :
J'ay la peste on nne equilence ;
Apportez moy quelque bruvage.
(1530, Debal de cliarilé el d'orgueil, Poés. fr. des
xv° et svi" s., XI, 303.)
ESQuiNANCEUâ, - eux, equinaticeulx,
adj., qui a une esquinancie :
Guttuosus, equinanceulx. {Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 7679.)
Guturvosus, esquinanceux. {Gloss. de Sa-
lins.)
ESQUINE, voir ESGHDINE.
ESQUINEE, voir ESCHINEE.
ESQUINEL, voir ESCHINEL.
ESQUINGXON, VOir ESQUIGNON.
ESQUINLANT, âdj., aigu?
Et Rollans avoit aporté
.1. baston noellens qnaré,
Lonc et relort et esquinlant.
(MousK., Chron., 5886, Reiff.)
ESQUIP.VRDEL, voir ESCHIPARDEL.
ESQUIPART, voir ESCHIPART.
ESQUIPER, voir ESCHIPER.
ESQUIPOLLEMEN'T, VOir EQUIPOLLE-
ESQUIPPE, voir ESCHIPPE.
1. ESftuippER, V. a., éclabousser :
Le suppliant ne scet la cause pourquoy
ioellni Jehan lui esquippa l'ordure du ruis-
sel de la rue encontre li. (1424, Arch. JJ
17b, pièce 370.)
2. ESQUIPPER, voir ESCHn-ER.
ESQUiQUiÉ, voir Eschequié.
ESQUiRASSE, S. f., sorte de navire :
Trente veilles, tant salières que fustes et
esquirasses vindrent de Surye. (Jacques,
BAST. DE BouRB., Oppiignat. de Rhodes,
P 10 v, éd. lo26.)
ESQUIRE, voir ESQUARBE.
ESQuiRELLE, S. f., fourrurs d'écureuil :
Huardus, miles de la Fuillee... recoguovit
se récépissé et habuisse octo tuarchas ar-
genti. mille et quingentas esquirelles. (1250,
Chambre des compt. de Paris, Cartul. de
ChampaguBj ap. Duc, Esquirolus.)
ESQUIRIE, voir ESCUERIE.
ESQuiSE, S. f., sorte d'arme :
Poignart,.... esquises, masses, fourches,
pierres, basions, ou baston accomodé.
{Coût. d'Ypre, Nouv. Coût, gén., I, 833''.)
ESQUiTANCE, esquictancB, s. f., acquit ;
Comme je aie mis en gaige comme chose
de fié sanz esqidtance eu la main de très
nobleprince mon très chier segneur Robert
duc de Burgogne l'estan de Flamerans.
(S. Mart. d'été 1294, Ch. de Guill. de Pon-
tarlier, Arch. Côte-d'Or B 495.)
ESR
Robert duc de Bourgoigne... tenist en
gaiges bien a dix et neuf ans comme chose
de son fié sans esquictance pour le pris de
six mille livres., mes chasteauls de Bour-
bon. (1451, Arch. P 1355», pièce 87.)
ESQuiTER, esqmttier, escuiter, verbe.
— Act., acquitter, tenir quitte, affran-
chir :
Nos le aviens délivré et esquittié, et de-
viens délivrer et esquiltier desdites nuef
mile livres. (1294, Accord, Pr. de l'H. de
Bourg., II, Lxxxiv.)
— Réfl., s'acquitter :
Ke se ele ne assenement ne convenance
nule eust ne avoir deust sour ces .ix.
nienchaudees de tiere devant dites ke ele
estoit doee, tout entirement s'escuite bien
et loialment sans nient retenir. (1248,.4c(e de
vente, Tailliar, p. 171.)
Li coTîent .vu. anz eslre ains qn'ale s'en esquil.
{Plurechante, Brit. Mas. add. 15G06, P 1-28'.)
ESQUiTTE, S. f., p.-ê. mosquée :
Nul n'en seraexent ne quitte ;
Eglise, synagogue, esquille
Et tentez loys de tous langaiges
Y ont miz et mettront leurs gaiges.
(J, Lefeuvre, Resp. de la mort, Richel. 99-1,
P l\)
ESQtnvELANS, s. m. pi., peut-être
faute pour esquimbaus :
Uns cuissiaux gamboisez, et uns esqul-
pelans de cuir. {Invent, d'armeures, ap.
Duc, t. I, p. 399, éd. Didot.)
Cf. ESQUEMBAUX.
ESQUOCERESSE, voir ESCOCEOR.
ESQUOEIL, voir ESCUEIL.
ESQUOI, voir ESCHOI.
ESQUOISON, voir ESCHOISON.
ESQUMENICATIF, VOir ESGOMUNICATIF.
ESftUNER, voir ESCUNER.
ESQUOT, voir ESCOT.
ESQUOUSSE, voirEscossE.
ESQUSACION, voir ESCUSACION.
ESRAAILLIER, VOir ESROILLIER.
ESRABER, voir ESRAGIER.
ESRABi, adj., qualifie un chevalier
d'une valeur intrépide :
Or dirai de l'eslour de Gaufroi Vesrabi
Qni Tint encontre Wistace, le chevalier genti.
(B. de Seb., i\, 1% Bocca.)
ESRABIER, V. n., devenir enragé :
Sy dolans sny an cner qu'a pan qne n'esrabie.
(Chev. au cygne, 21266, Reill.)
Chertés, j'ai si grant fin pour poy qne a'esrabie.
(B. de Seb., xi, 41, Bocca.)
ESRACHANCE, S. f., action d'arracher :
Evulsio, esrachance. (J. Lagadeuc, Ca-
thoL, éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl.
Quimper.)
Cf. ESRAGIER.
ESRACHEMENT, erracBment, erracen-
ment, s. m., action d'arracher :
ESR
SS9
Esrachemens de quevians,
(Anii Claudianus, Richel. lC3.i, f° .i2 t°.)
— En terme d'architecture, arrache-
ment, sommier des voûtes , première
pierre d'un arc à sa naissance :
Par chu bevum erracemenl jagiis sans
molle par on membre. {Album de Vill. de
Honnec, p. 163, Lassus.)
Ar chu tail om erracenmens. (76., p. 147.)
ACollartRaleljtailleurdeblanquespierres,
pour avoir remis a point les esrachemens
des ogives de le vaussure du cloquier.
{Compt. de 1478-80, Arch. Nord.)
ESRACHEURE, cnracheure, s. f., action
d'arracher ; esracheure des cheveux, chute
des cheveux produite par la crasse de la
tête:
Et par furfures nous entendons celle
enracheure de cheveulx. (B. de Gord.,
Pratiq., II, 4, éd. 1495.)
1. ESRACHiER, esraickier, esracier, es-
rascier, esragier, esraigier, esraquier, erra-
chier, erachier, errassier,erracier,erragier,
ereschier, enrachier, enraichier, enracier,
ensraigier, enzraigier, verbe.
— Act., arracher, emporter de force :
Le caer du ventre esraciet li onl il.
(les Loh., ms. Tarin, ap. Victor, Uanischr. der
Gesie des Loh., p. 4".)
.Si que la bare pu firent peçoier
Et qne des hnis font les gons esragier.
(/*., ms. Berne 113, f° T*".)
Si qne les gons flst des huis errassier.
(Ib., ms. Monlp. H 24-2, l" 19''.)
.Si qne les barcs firent parmi brisier
Et qu'il les font fors des hnis esragier.
{Ib., Ars. 3U3, t" 53V)
A ce seit nostro ancre fichée
Qni pas ne puisse eslre esracee.
(Ben., D. de Norm-, II, 897-2, Michel.)
La veissies tant cbaveil enachier,
Ferir d'asteles, de basions de pomier.
(Raimbf.RT, Ogier, 3256, Barrois.)
Une grant bare cort du mur errackier.
Ne l'en neussent trois vilain fors sachier.
(ID., ib., 8292.)
N'a suz ciel caisne en bois n'en plain
Qu'il u'esrajast a une main.
{Brul, ms. Slunich, 1931, Vollm.)
Quant arbres esragoit de terre.
(/*., 1936.)
Et voit al grant arbre ramé
La teste del cerf qui i pent ;
Avant L-hevanche vistemeni.
Si l'a lues de l'arbre esragié.
Et sor le vert herbe coochié.
i/>fTOi... m.s. Berne 113, t" 1008.)
Fist li reis Ezechias depescier les portes
del temple e esrascier en veie les plates de
or que il i out fait devant mètre. {Rois,
p. 407, Ler. de Lincy.)
La pesantume cui il traveilhierent esra-
gier. (Dial. S. Greg., p. 145, Foerster.)
Il li a trestouz les laz de son Waume es--
raichiez. (S. Graal, ms. Tours 91o, 1» ISo".)
Lors prisl Lancclot un des chevaliers de
laienz et li erracha le henlme de la teste.
{Lancelot, ms. Fribourg, f» 49=.)
Li enfes prent nne large florie.
Qu'a un paien ol del col erracine.
{Li Corenaus Vivien, 848, ap. Jonck,, Guill.
d'Or.)
S60
ESR
ESR
ESR
Errachoit tonz les noirs chevons.
(G. DE CoiNCI, Mir., ms. Soiss., P 201''.;
Adonc commence a esragier
Sa blonde crine
(Id., ib., ms. Brnx., f i2^)
Don chief li a son bon elme ensraiqié.
{Gaydon, 6784. A. P.)
Par ma foi, dame, qn'il m'a bien eniîorcié.
Par vive lorce fors dou col enzraiijiè
Ma bonne espee ne lor volz pas laissier.
Qord. de Elaves, Riche! . 8B0, f" 113 ro.1
Qne li hyaumes M hierl de la leste enrnichiez.
O'eus don paon, Richel. 1534, f° 74 i°.)
Escus oslant do col et hiaumes enrachanl.
{li; P laa 7°.)
Esraige espine ou estoc. (1237, Cari. év.
Laon. (" 63% Arch. Aisne.)
Mes la sajele barbelée
Qni biaulé estoit apelee
M'ot si dedenz le cuer fichiee
Qa'ele n'en pol cslre rsrachiee.
{Rose, Richel. 1573, f" 15''.)
Ne de nos calendiers rsraches.
{Mir. de S. E/oi, p. 97, Peigné.)
Les lors faisoient erracier
Et tos les clocies jnscaoîr.
(Ren de Beaijeu, li Biaus Desconneus, 3302,
Hippean.)
Besche ou hache d'acier
Ans bnsches esracier.
(VOuslillem. au vilain, 151, Monlaiglon et Ray-
naud, Fttbl., II, 133.)
Errachant ses cheveulx. {Est. d'Eracl.
Emp., XXVII, 4, Hist. des crois.)
Cel rainssel ne li pot on esrachier des
denz. {Cont. de G. de Tyr, ch. viii, Hist.
des crois.) Var., enrachier.
A bonnes baclies tranchanz et a bons
martiaus picois pour esragier les bandes
dont li ormes estoit bandeiz. (Menestr.
DE Reims, 98, Wailly.)
Et erragoit heaumes et tiestes et escus
de cols. {Ckron. de Bains, c. vili, L.
Paris.)
Il volt que la raauielle senestre luy fust
eucoïre enrachie. (YieSteFebronne, Richel.
2096, f» 42 r».)
Que par aventure vos esraigeies le fro-
ment. (Serin., ms. Metz 262, f» 28'i.)
Lyn et chaumwre enracerent e les enpor-
terent. (1.304, Year books of the reign of
Edward the jirst, years xxxii-xxxiii, p. 7,
Rer. brit. script.)
Et enrachent par ahastines
Chandeilles et cyrons contieval.
{Triumphe des Carm., p. 612, Leroy et Dinaux.)
Et batre d'escorgies et Ion vis esroijuier.
(B. de Seb., xvii, 165, Bocca.)
De le teste li va le hiaume esrachier.
{Chartes le Chattre, Richel. 24372, f» IG''.)
Cilz qni de foursen est espris
Learcnm a par les bras pris.
Par maniaient le sacha,
Da col sa mère Venracha.
iFabl. d-Ov., Ars. 5069, C 53°.)
A tant lor ancres esragierent de terre.
(.Estories Bogier, Richel. 20125, f 126''.)
Le dragoun, quant vist Fonke, si se fery
a ly, e de sa powe en volant ly fery en
l'eschu qu'il Venracha par my. {Foulq.
FitZ Warin, Nonv fr. du xiv' s., p. 92.)
Furfure enrache les cheveulx. (B. de
GORD., Pratig., II, 4, éd. 1495.)
Il enrachoit les poilz des vestemeus. (Id.,
ib.,U, 18 )
Les armes d'Angleterre, lesquelles ont
este'ostees et erracees. (xv« s., Arch. K38.)
Item, s'il a un onple esrachié, jamez ne
revendra, (xv' s., Traité de faute, p. 74,
Martin-Dairvault.)
Il s'approcha de l'un qui avoit ung gros
levier en ses mains, il lui esracha en le
tenant contre mont. (Hist. de Gillion de
Trasignyes, p. 22, Wolf.)
Vous errachercs le froument en cuillant
la zizanie. (P. Ferget, Nouv. Test., f» 18 v»,
impr. Maz.)
Puiseracftent l'herbe. (Saliat, Herod., I,
éd. 1.5S6.)
Ils erachent et tirent hors du marest une
canne nommée biblus. (Id., ib., II.)
— Neutr., Être arraché :
S'oient espartir et tonner
.Si fort k'il samble ke verser
Doive li bos et esracier.
{Chef, as .ii. esp., 7421, Foersler.)
On bois esrachoieni li arbre.
Et cheoient les tors de marbre.
(D« sol Cheiialier, Montaiglon. Fabl., I, 223.)
— Esrachié, part, passé, arraché :
Entre dens chesnes chens et esrachies.
{Garin le Loh., 3° chaos., u, P. Paris.)
De la laine novelement ereschie de la
beste. (Liv. de fisiq., ms. Turin, f» 8 v°.)
Il avoit tout le col escorché et les oreilles
esrachees. (Louis XI, Nouv.. lxxii, Jacob.)
2. ESRACHIER, esralcer, verbe,
— Neutr., cracher:
Icil l'escarniront et batront a torment.
Esrakeront en Ini et feront mariment.
(Hebman, Bible, Richel. 1441, P 44 v».)
— Act., couvrir de crachats ;
Si Vesrachent el vis et vont escarnissant.
(Herman, Bible, Richel. 1444, l" 49 r".)
ESRACIER, voir ESRACHIEB.
1. ESRAciNER, vsrbe.
— Réfl., s'enraciner :
En nos a semés les grains
Oni s'esracinenl es mehains.
{Vers de le mort, Richel. 375, f° 337''.)
— Esraciné, part, passé, enraciné :
Guidant pacifiier les haynes intestines
psracinees es orguilleux corages de ses ci-
toiiens. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux. 10509, f» 12o r».)
2. ESRACINER, erraciuer, v. a., déraci-
ner, arracher :
Devons bien adviser quant cuillons et
esracinons icelles (raves) que n'j- aye em-
pres des petites bestes venimeuses. {Pla-
tine de honneste volupté, i" 74 v, éd. 1528.)
Benoist soit Dieu qui a mis ceste volonté
au cueur du roy vostre feu père de laisser
ce royaume en paix, en très grande union,
et d'avoir erraciné el osté tous les moyens
et causes dont divisions pourroit sourdre.
{La Seconde Propos, de Jeh. de Rely aux
Estais, le XII fév. 1483.)
Ainsi qn'nn chesne ao tronc robuste et fort.
Et de grand aage, agité de l'effort
Des vents alpins, qni taschent a l'envi.
Puis ça, puis la, hors de son lieu ravi
Uesraci'iter, par soufller a grands coups.
(Des Mazdres, Enéide, !" 259 V, éd. 1608.)
ESRAÉ, voir ESREÉ.
ESRAGANT, esvageant, adj., enragé, fu-
rieux :
La porrent ilz morir d'une mort esragant.
{Ciperis, Richel. 1637, T 111 r°.)
L'autre rage est appellee rage esrageant,
et tient plus a la teste qu'ailleurs, et de la
lui descent en la guele et es dans un
venin si très visqueux qu'il n'est riens,
s'il en est mors, qui ne soit bien enveni-
mé. {Modus et Bacio, ms., f" 61», ap. Ste-
Pal.)
Riige esragant. {Ib., f°
ESRAGEMENT, S. m., rage, fureur :
Les maladies sont Vesragement et l'aso-
tement. {Hagins le Juif, Richel. 21276,
f 36^)
ESRAGERiE, S. f., rage, fureur :
Quant le voit Marcien, par graut esragerie
L'enseigne d'Olympi a haute voîsescrie.
{Test. d'.Uii.. Richel. 24365, f° 156 v».)
Li uns a l'antre dist ; Veez ça esragerie,
Oncqnes tel escuîer ne fu on monde en vie.
(Cuv., B du Gtiescl., 1001, Charriêre.)
ESRAGiEMENT, - icement, err., adv.,
avec rage, avec fureur ;
Sy avoit des Liegois qni esragicmenl
Conroieat a l'eslour, oussy fier que sierpent
{Chcv. au cygne, 5939, Reiff.)
S'il n'amast esragiement.
(WiLL. Veaus, CAans., ap. Uaelzoer, Atlfr.Lieder,
p. 31.)
Il a très erragiement faim. (Rich. de
FotJRN., Best, d'amour, ms. Dijon 299,
fSâ'.)
Com plus est sages li boni, tant se paine
.Tmors de lui plus erragiement tenir. (Id.,
ib., li Lions, p. 13, Hippeau.)
Si fiert et mort et giete si erragieemeut
Queli antre cheval nel puet soffrir noient.
{ilattg. d'Aigr., Richel. 766. f» 7 v".)
Lors fu ly roys espris de grant ire et
esmus esragiement sour ceslui. (Bib. hist.,
Maz. 532. f» 179^)
De ce castel j'oy crier.
Plaindre, gémir et souspirer,
Plorer si dolereusemeot.
Et si ires esragienienl
Qne çou estoit trop grans pittes.
(Jeh. de le Mote, li Regret Gutll., 181. Scheler.)
Mout parlèrent dou senescal, et tant ke
Dyogene li dist cornent ele l'amoit si esra-
giement. {Sept say. de Rome, Ars. 3334,
f° 970.)
11 (le cheval Bayart) mordoit et se. demc-
noit des pies si esragieement que plus de
.XXX. en abati. {Ben. de Montauban, Ars.
5072, f» 61 r».)
1. ESRAGIER, erragier,erafjier,esrabier,
verbe :
— Neutr., être, devenir enragé, être,
devenir furieu,\ ;
Se je le pers, j'en esragerai vis.
{Garin le Loh., 2' chans., sur. P. Paris.)
S'or ne me venge, ja erragerai vis.
(ira loh., ms. Montp. H 243, f 40'.)
A poi a'erage vis.
{Ib.. Vat. Urb. 375. P ^0^)
Il en forsene et errage.
(Chrestien, la Charrette, Vat. Chr. 1725, f» 14=.)
Et Lancelol prie le roi qu'il ne die mot a
Galeliaus qu'il soit navres, car il on esra-
geroil. {Artur, ms. Grenoble 378, (" 20''.)
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Qaant le Soudan l'entent, près fat de Vesragier.
(Herb. Ledto, FouIq. de Candie, p . 162, Tarbé.)
Senescans, a poi je n'esralie.
Et mnir de mautalent et d'ire.
(J. Bon., Jeu S. Me., Richel. -iS.'IBtl, F flO r°.)
Et en fu si couroiicies qu'a poi qu'il n'er-
ragoit. (Chron. de Rains, o. vu, L. Paris.)
A peu qu'il n'esraga de fin dueil quant
il vit le corps d'ung seul chevalier qui luy
commence a faire siierre. (.1. d'ArrAS, Me-
lus., p. 337, Bibl. elz.)
— Esragier de, avoir un désir enragé,
furieux de :
Qne celi tiens, dont tn esraries.
(G. beCoinci, Mir., ms. Soiss., f 203^)
.... Car tozjors esrage
Coveitise de l'aotrni prendre.
{Rose, 190, Méon.)
— RéQ., dsTenir enragé :
Tarn dolent furnnl, por poi ne s'esragereiit.
(Ep. de S. El., viu'', Sleogel.)
Mes li miens maris s'erragc
De savoir son grant damage ;
Si vent savoir oui j'ai doné
De m'amor gaige.
(Clians., ms. Monlp. H 196, P 193 r°.)
— S'esragier sur, se jeter avec rage,
avec fureur sur :
Ves Gloriande, pins est pnte qne lisse,
Sor Karahen s'esrarje tote vive.
(Raiiip., Ogier, 1709, Barrois.)
— Esragié, part, passé et adj., furieux,
emporté :
Que ves tn faire, eragies, foi menti ?
(Les Loh., ms. Berne 1 13, f 25'.)
Si com li lens erragiez et farais.
Ub.. Vat. Urb. 37'i, f° 10=.')
De Bandainet ai mon dnel esclairié,
Qne t'ocecîs come fol esragies.
(Raimbert, Ogier, 8983, Barrois.)
D'ome esragiet est ses respons.
(Amadas et Ydoiiie, Richel. 37.5. f° SIS*".)
Ainsi crie comme erragies.
Tel paonr a a poi ne derve.
(net Userier, Richel. 15212, f° 137 r°.)
Ne ja Diens joie ne me donst
De çon dont je voil estre lies
S'nns antres n'en fnst errajies.
(Thieb. de Blazon, Chans., Poët. fr. av. 1300,
III, 1007, Ars.)
On corps li a crevé et le cner et le fié.
Et mornt devant yaniz ensi com esraUé.
(Charles le Chaure, Richel. 24372, f° S*».)
Chien esragié. [Modiis, f» 45 r», Blaze.)
Comme une beste périlleuse et eragee.
(Oresme, Polil., {" 89», éd. 1489.)
Enssi comme chiens esragies. (Froiss.,
Chron., V, 317, Luce, ms. Amiens, {■> 109.)
Fi, mesdisans esragié.
(Jeh. Lescdrel, Chans., Bal. et Rond., xxix,
Bibl. elz.)
Ils devindrent si esragez, que oncques
ne payens ne loups esragez ne furent pires
a chrestiens. (Journ. d'un bourg, de Paris,
au 1432, Michaud.)
Comme folz et esragez. (Eximines, Livre
des s. anges, f» 180 r", éd. 1478.)
— Avec un nom de chose, violent :
Fisl si esragié chaut... (Chron. de Fr.,
ms. Berne 590, f° 8=.)
T. ni.
C'est nn fens erragiez.
(}. DE Meung, Test., ms. Corsini, f 166".)
ESRAICHIER, VOir ESRACHIER.
E.iîUAiGiEU, voir Esrachier.
ESRAIGNIER, VOir ESRAISNIER.
ESRAILLIER, VOlr ESROILLIER.
ESRAISNIER, - roignier, - ragner, er-
raignier, v. a., comme araisnier, interpel-
ler, adresser la parole à :
Et li dm Naimes Va premier esraignié.
(De Charl. et des Pair», Vat. Cbr. 1360, f» 21''.)
Qni es tn va que m'as or erraignié?
(li.)
Je cnit, fait il, que vos songiez
Quant de tel chose m'esraignicz.
(ne des Pères, Ars. 3641, f 30».)
Ne mesprisiez pas povre gent.
Mes esraigniez les doucement.
(R. de Blois, Poés., Ars. S201, f» g"*.)
ESRAJEis, adj., enragé, furieux :
Lnr fivre ardanz esrajeice,
E lnr deslei e lur malice
Creist chascnn jor e dnble en treis.
(Bem., 0. de Norm.. I, 867, Michel.)
ESRAKER, voir ESRACHIER 2.
ESRALMENT, VOir ErRAUMENT.
ESRALLER, VOif ESROILLIER.
ESRAMiE, voir Aramie.
ESRAMiR, voir Aramir.
esramment, voir Erranment.
ESRANCE, voir ERRANCE.
ESRANC-ONNER, - sonner (s'), v. réfl.,
payer sa rançon :
Par quoy a convenu que mesdits hommes
se soient èsransonnez et deshars. (14 juin
1446, Lett. de Varembon au bailli de Mont-
béliard, Arch., fJ* Montbéliard, K 1965.)
ESRANLiE, S. f., exprime l'Idée de folie,
mot qui figure dans une des variantes de
ce texte :
Nous savons bien que li cuens Renauz a
fait ceste esranlie pour le descort dou conte
de Saint Poi. (Mén. de Reims, 275, Wailly.)
ESRANMENT, VOlr ERRANMENT.
ESRANSONNER, VOir EsRANÇONNER.
ESRANT, voir Errant.
KSRAQUIER, VOir ESRACHIER.
ESRASER, V. a., enlever, arracher :
Ujleurdetorchoit et esrasoit les heaumes
hors des testes. {Gérard de Nevers, II, xx,
éd. 1725.)
ESRAUÉ, voir ESROCÉ.
ESRAUEMENT, VOir ESROUEEMENT.
ESRAUMENT, VOir ERRAUMENT.
ESRAVoiER, V. u., devenir enragé :
Près s'aloit qne jon a'esravoie
Ouant il la laissa par anui.
(lEscoullle, Ars. 3319, f» 6) v" )
Cf. Esn.\GiER.
ESRAY, voir Erray.
ESRE, voir Erre.
ESREÉ, esraé, adj., emporté, furieux ;
I.aissies le, sire, tenant de sa contrée,
Joa m'en irai comme beste esraee.
Aucun haut home servirai en sandee.
(G. d'Hanstone, Richel. 25516, F 48 r".)
Cf. Desreer.
ESREGNER, V. a., priver de la royauté,
détrôner :
Mais justice ne poet régner,
Car force la voelt esregner.
(Pasloratel. ms. Brni., i" 36 r°.)
ESREMENT, VOir ARREMENT.
ESRENER, errener, arrener, arrmner,
enier, amer, verbe.
— Act., disloquer, casser les reins à,
éreinter, échiner, au propre et au fig. :
3'arne — I breake tbe rayns of ones
backe with strokes. — Il m'a arné : He
hathbroken my backe. (Palsgh., Esclairc,
p. 46S, Génin.)
Voyez cy le baston que Diogenes par
testament ordonna estre près luy posé
après sa mort, pour chasser et esrener ces
larves bustuaires et mastins Cerbericques.
(Rabel., 1. III, prol., éd. 1552)
Cela se voit par expérience es bestes a
quatre pieds qu'on aurait errenees a coups
de basions ou a coups de pierres. (De
PlNET, Pline, xxviii, 4, éd. 1566.)
Anssi ma foible plume
Je crains de trop eriier.
(Baif, Poés. chois., p. 168, Becq de Fouqnières.)
Sentans aussi la pesante cheute de ce
moyne qui les avait quasi arnez. (Lariv.,
Nuicts, XIII, XI, Bibl. elz.)
Si j'ay affaire a quelque poltron ou quelque
homme qui ne soit gentilhomme, je me
contente de l'erner a coups de baston.
(Tourner., les Contens, iv, 2, Bibl. elz.)
Se disait encore au commencement du
xvu° siècle :
Esrener une plume, se dit vulg., lors-
qu'en escrivant l'on pesé trop, et que la
pointe se plie ou se fend. (OuwNj Curiosi-
tés françaises, Rouen 1656.)
— Réfl., se casser les reins :
Il s'esrena en sorte qu'il fut abandonné
des médecins. (Bonivard, Adcis et Devis
de la source de l'idolâtrie, p. 43, Fick.)
— Esrené, part, passé et adj., érelnté :
C'nn boistens encontra qui moult fn esrenes,
(B. de Seb., xxi, 178, Bocca.)
Respons moy, boytense, arrenee.
(Débat de la Vigne et du Laboureur, Poés. fr. des
xv' et xvi' s., 11, 320.)
Commençarent a chasser lesdites bestes
et les frapper de graves coups de perches
et basions en façon telle qu'il y en east
plusieurs arrenneès. (1504, Rém. aux habit,
de Gironcourt, Aich. Meurthe, Très, des
chart. de Lorr., lett. pat., vol. B. 9, f» 167.)
Il se esvertua tant pour lever ce grant
poys qu'il se rendit arné. (Palsgr., Es-
clairc, p. 534, Génin.)
Les Abyssins luy donnent (à l'hippopo-
tame) le nom de .lenegel, a cause que allant
sur terre l'on cuyderoit qu'elle fust arnee
71
f562
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et malséante a se traîner la ou elle va.
(Thevet, Cosmogr.jU, 16, éd. lSn8.)
Vous regarderez aussi aux reins, et re-
connoistrez s'il les a foibles, en le tenant
sur le poiupr, soit en le remuant, ou bien
en descendant des deçrez; ce qu'un oyseau
esrerté ne peut souffrir sans ouvrir l'aisle.
(Despabron, Fanconn., i, i5.)
Aus pies Iioitenx, et a l'eschine emee.
(R. Belleau, Tierg., n" j., f" 99 v°, éd. 1578.)
Erné de travail. (G. Chappuis, Misaule,
f° 46 r°, éd. 1585.)
Que tu eo fasse tonte frnec.
(Les Muses ineogtmes on la Seillc aux hourriers,
de Renée, éd. 160i.)
Norm., erener, eherner. Poitou, cant. de
Chef-Boutonne, erner. Bourg., ernai, ère-
nai, errenai. Berry, ereiner, érener, erner.
Rouchi, eraner. Forés., erena, enreina.
Suisse rom., arena.
ESRER, voir Erber.
ESRERE, errere, v. a., raser; flg., esrere
de, dépouiller de ;
La terre ont si de biens esrese
Ou il ont en courant esté.
(Gdiart, lio!j. lign., 19842. W. et D.)
I — Esres, part, passé, rasé, affilé :
A ce mot ung tirant es cosles l'a ferae
D'une tranchant saiele esrese et esmolue.
{Vie Sie Christ., Riciiel. 817, fM90 r°.)
— Râpé, usé :
S'a une viez chape afnblee.
Laide e esrese e tote usée.
(Ben., D. de Norm.. II, 29079, Michel.)
El vies pan d'une cote esrese
L'ot mis sor mer.
(Chrest., du Roi Guill., 14G7, Michel.)
Assez eust chevauchenres.
Deniers, joiaus et vesleures,
S'ele vosist, mes n'en a cure,
La sainte famé vesteure
Assez esrese, assez tenve a.
(G. DE Comci, de t'Emper., Kichel. 23111,
f» 272\)
K'il ot nn capulaire vies,
D'un brun roié, vilain et gros,
Esres.
{Chev. as .u. esp., 6162, Foerster.)
Pour ce erl moult la cote esrese.
{Rose, Richel. 1559, 1° 3^)
{Ib., Vat. Chr. 1569, f° 2'^.)
Noire estoit et descoloree.
Fade eo tout, et fu afublee
D'une robe de vert esreuse.
(De ta Mort Larguece, ap. Jub., UEuv. de Ruleb.,
II, 473.)
Par dessus n'ot c'un drap de canvne
Vies et malvais, esré et lanve.
{Bel Userier, Richel. 15212, f° 132 ï°.)
Cote blanche, chaperon viez.
Chape grise povre et errese.
{Du Filz au Senesch., Richel. 23111, f 84'';
Méon, Notti). Rec, II, 344.)
L'n seurcût tout esrez et tout recluté.
{Chron. de S.-Den., ms. Ste-Oen., f» 331".)
1'. Paris, esré.
ESRESBERUCIER (s'), V. réfl.. SB SOU-
lever, s'agiter :
L'ame toute s'esresltertice
Quant ele sent tel letnaire.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Soiss., f° 1(11°.)
Cf. ESBERUCIER.
ESRESDiE, voir Enbesdie.
ESRETIEN, S. 111.?
Tieules, esretien, cappes etnertz decatz.
(Pièce de 1593, citée par La Fons, dans le
Bull, du Corn, hist., III, Archéol., p. 166.)
ESREUR, voir Error.
ESREURE, voir Erreure.
ESREus, rime pour Esres, part, passé,
voir Esrere.
ESREUX, voir AiREUX.
ESREVEiLLEMEXT, S. m., actioii de
réveiller :
Pour le guet ung peu réveiller.
Levons nous toute la brigade,
Et alons faire une visarde.
Par moyen i'esreveillement.
Tout entour du monament.
(Greb.vk, Myst. de la Pass.. Ars. 6431, f 240».)
ESREVEiLLiER, V. U., SB réveiller :
La dame tant i demorait
Que It sires esreveitlait.
{Dolop., 11125, Bibl. elz.)
ESRIER, voir Errier.
ESRiFLER, errifler, v. a., égratigner,
écorcher :
Commence la hue a oestre.
Laqoele fait tentir les roches.
Car quarriaus issent ja des coches.
Si con pierres les en erri/lent :
Chailloz braient : saietes sifflent.
(G. GiTiART, Roy. hi/n., 11644, W. et D.) Impr.,
enerrifîent.
Socrates qnant sa gambe emflee
Par les fers et les ceps grattoit,
11 l'eust volentiers esriflee.
Car le grater trop lai plaisoit.
(Lefrabc, Champ, des Dam., Ars. 3121, C 12''.)
ESRiLER, v. n., cracher avec effort :
Excreare, esriler, cracher. {Gloss. lat.
galL, Richel. 1. 7692.)
ESRiRE (s'), v. réfl., se rire :
Ycils y fu prisonniers mors.
Car pour lui mut un tel discors.
Avoir le doy, mais je m'esris.
(CoLiHs, Chans., ap. Dioaux, Trouv. hrab.,
p. 182.)
ESROÉ, voir ESROUÉ.
ESUOELLLIER, VOlr EsROILLIER.
ESROER, V. a., mettre sur la roue :
Et pendre les larons, les murdreurz esroer.
(B. de Seb., ii, 642, Bocca.)
Sy eult monseigneur Gérard la teste
coppee, et mis sur une roe et esroes comme
traytre. (xrv" s., Récits d'un hourg. de Va-
lenciennes, p. 179, Kervyn.)
— Fig., torturer :
>'e Guillaume ne puet parler
Por la dolor qui si Vesroe :
Las ! fait il, de com haute roe
M'a fait hui la mors trebnchier.
{L'Escouffle, Ars. 3319, f° 22 v".)
ESROGUiÉ, adj., arrogant :
Trop es encontre eulx esrogute'.
Et sans fin seras subjugnié.
(Grehan, Misl. de la Pas:, 26272, G. Paris. t
ESROILLIER, esroeilUer, esniilUer, es-
rouler , esraaillier , esraiUier, esrallier ,
verbe.
— Act., rouler:
Herodes les regarde a guise de félon.
Esraaille ces ias, soulieve cel grenon.
(Hermap), Rible. Richel. 1444, P 30 v».)
Les eus esralleront de dolor parmanant.
(lo., ib., P G4 r°.)
Qui li veist les elz esroillier et les dens
estreindre, de grant cuer fust s'il n'en
eust poor. (Lancelot, ms. Fribourg, ("23*.)
Fronche le oes, les ieos esraille.
{Rose, Vat. OU. 1212, P 29=.)
Les ieos esruille.
(Ib.. Vat. Chr. 1858. P 36».)
Quaot la converse vit Bertrao qui haut parla.
Et en loi respondaot les ieux li esroilla.
(Cuv., R. du Guesclin, 103, Charrière.)
Puis es{c]roeiHa les yeulx qui grans et
gros estoient comme boules. (Ben. de Mon-
tauban, Ars. 5072, f° 36 r».)
11 (le cheval) haulce la queue droite et
esroeille les yeulx si que... (Ib., C 40 r".)
En esroulant les yeulx. (Girart de Ros-
sillon, ms. de Beaune, éd. L. de Montille,
p. 128.)
Je apperceu plusieurs hommes et femmes
qui esrailloient leurs yeulx pour veoir se
l'en me feroyt souffrir plus griefz tour-
mens que je encores ne avoye. (BocCACE,
Nobles malheureux, IX, i, f» 219 r», éd.
1515.)
— Réfl., rouler les yeux :
Lors queureot chele part tant com de gent i a.
Et regardent Dooo, qui si s'esrnilla.
(Doon de Maience, 9331, A. P.)
ESROMENT, VOir ERR-VUMENT.
ESROMPRE, - onpre, v. a., rompre :
Esronpons lour loiens. (Ps, II, 3, Maz.
798.)
ESRONCHIER, V. a., débarrasser de
ronces :
Pour les bos esronchier. (Compte de 1345,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ESRONDE, s. f., digue î
Parce que les dits religieux ne retenoient
pas le rivière, cauchies ou esrondes estans
au dehors et entre ladite ville de Corbie
et Vaux. (17 avr. 1448, Sentence du lieuten.
du bailli d'Am., ap. A. Thierry, Mon. inéd.
de Vhist. du Tiers État, t. III, p. 548.)
ESRONDELLE, S. f., sorte d'étoffe :
Une pièce doublée de vielle tboile fas-
Bonde dam. Dix pièces d'esronde/(c. (1597,
Doc. inédits sur la Picardie, iv, 369, Beau-
villé.)
ESROR, voir Errob.
ESROSER, esrouser, v. a., arroser, au
propre et au flg. :
Je me fis pecine d'eve por esroser les
salves des bois germauz. (Ms. Ars. S201,
p. 331».)
Sains Clemenz lores esrousanz sa face de
termes... {Vie S. Clem., Richel. 818,
f«293v.)
La mers... est fontainne de toutes yaues
douces et salées dont elle esrote tout le
ESR
monde. (Laurent, Somme, fragm., Bibl.
Verdun, f" 7 v».)
Et, a la pointe du jour, esrouse le de vin
et le sèche au feu bien cler. (xv« s.. Traité
de Faulconnerie, p. 86, Martin-Dairvault.)
Avec ce ilz ont les bonnes fontaines, si
ainsi dire couvenoil, de félicité domestique
esrousantes presque le monde de tous
biens. (Boubgoing, Bat. Jud., Il, 23, éd.
1330)
ESUouÉ, esroé, esrauê, adj., enroué:
De braire est esroex.
{Hose, Vat. Ott., f 114=.)
Si chanta ce chant esrauee.
(Renarl le nouvel, 7028, Méon.)
Chil doi virgeue ooient le doue Jhesu
parler, mais il estoit esraues de l'angousce
k'il sentoit. iVies des Saints, ms. Lyon
697, f" 36'.)
Raucus, esroité. (Gloss. de Conches.) \
Il avoit la voix comme toute esroee. I
{Aymeri de Beaulande, Richel. 1497, f» 374.) i
A gosier esroé crioient.
(Lefrakc, Cftamp. des Dam., Ars..3121, ("32°.)
ESROUEEMENT, esrouement, esrauee-
ment, esrauement, adv., avec une voix en-
rouée :
Les paroles sonnoient trop esrauement.
(Vies des Saints, ms. Lyon 697, f° 35''.)
Tel mal a 11 oisiaus ki crie esraueement.
(L'Aviculaire des oiseaux de proie, ms.
Lyon 697, f» 223=.)
Rauce, esrouement. {Gloss. de Conches.)
ESROUELLiER, esrouHUer , esrouUier,
esruillier,Y. n.,sc rouiller, s'enrouiller :
Exerciter et limer l'entendement en
œuvre gracieuse et boneste est chose plus
loable que le laissier esrouUier par wy-
seuse. (Lefranc, Champ, des Dam., Ars.
3121, f° l'.)
— Esrouellié, part, passé, rouillé, en-
rouillé :
Et les chances de fei' chanciees
De sa saor esroneîliees .
(CHREST.,/a Charrette, Vat. Chr. 1725, f 23''.)
Le fer est il ausi comme roingneus et
esruillié et mal sonant. (Evrart de
CoNiy, Probl. d'Arist., Richel. 210, f° 171^)
Couteau esrouillié. (Duquesne, Hist. de
J. d'Avesn., Ars. 3208, f 7 r".)
ESROUESCE, S. f., enrouement :
Raucitas, esrouesce. {Gloss. de Conches.)
ESROuiLLi, eroulli , part, passé , en-
rouillé :
Et que plus est la double clef de S.
Pierre en sadite seigneurie se trouva tou-
jours eroullie pour la serrure desvoyee.
(Maiz., Songe du peler., l, 32, Ars. 2682.)
ESROUILLIER, VOir ESROUELLIER.
ESROuiLLuuE, S. f., rouillo :
Comme esvouiUure consume fer et a-
chier. (Fossetier , Chron. Marg., ms.
Brux., II, f»44 r».)
— Rouille du blé :
Vesrouillure consommera tous tes ar-
r.î^ et les fruictz de la terre. (Le Fevhe
d'Est., Bible, Deut., xxviii, éd. 1534.)
ESS
ESUOULER, voir ESROILLIER.
ESROULLIER, VOlr ESROUELLIER..'
ESROUR, voir Error.
ESROUSER, voir ESROSER.
ESRouTER, errouter, (s'),v. réfl., pren-
dre la fuite :
Je ne m'en pnis fnire. beau père,
Qner'se je m'en fny et m'erroute
Ponr moy morras.
{Dial. de S. Grcg., ms. Evrenx, t» 90''.)
1. ESRUILLIER, voir ESROUELLIER.
2. ESRUILLIER, VOir ESROILLIER.
ESRUiNER, eruiner, v. a., ruiner :
Comme en destruction d'esglixe et edif"
ace eruinee. (1462, Hist. de Metz, V, 660. )
ESRUNGiÉ, part, passé et adj., rongé
par la rouille :
Ses elmes n'est pas clers mes esrmgies,
Lî las en soQt ronpn et alasqnié.
(.Aiol, Richel. 25.Ï16, f° 109".)
ESSABOuiR, - air, -' oyr, verbe.
— Réfl., être ébloui, interdit,"stupéfait :
Quant je vi ce moalt m'esjoi,
Et durement m'essaboui
De la bonté que je veoie.
(Fahl. d'Oii., Ars. 3069,'' f" 103'^.)
— Neutr., dans le même sens :
De cestui soleill 11 rai
Ne troblent pas ne ne retardent
Les euz de cens qni les regardent,
Ne ne les font esaaàouir.
Mes ranforcier et rejouir.
{Rose. Richel. 1j73, f 172=.)
Ne ne les font essnboir.
Mes enforcier et resjoir.
(«., 20783, Méon.)
— Essaboui, part, passé, ébloui, stupé-
fait, interdit, hébété ;
Tout maintenant qne Amors ra'ot
Di son plaisir, ge ne soi mot
Que il se fu esvanonis,
El ge remes essabouis,
Quant ge ne vi lez moi nnlni.
(Rose. 2777, Méon.)
Et tuit cil qui l'orent oy
En furent trop essabmj
Et le tindrent tôt a moqnoys.
(Macé de la Charité, Bible. Richel. iOl, f» 57=.)
Fons estes et essahois
De devant melre ans Diens vens
Les estraiiges mesconneus.
(fait. d'Oii., Ars. S069, f Si''.)
Quant Cadmus la parole oy,
Trop a le cuer essaboy.
En paour fu et en effroy.
{Ib., f° 28''.)
ESSACEMENT, VOir ESSALCEMENT.
ESSACHEMENT, VOlr ESSALCEMENT.
ESSACIEU, voir ESSALCIER.
ESSADE, voir AlSSADE.
EssAGE, S. m., prob. faute pour es-
saiages :
Que tout office vendu par escbevins.
ESS
563
de coulletage de blé, de vives bestes, de
la menue laine, des essages des vins, et
autres, soient bailliet a ferme, quant il
restheront a nostre prouffit. (1366, Ord.,
xn, 103.)
1. ESSAI, S. m., danger :
Et por cen que ci vois en essai de périr.
(Roum. d'Alix., f 20», Michelant.)
— Baron d'essai, vaillant chevalier :
Boissoi, Reneval et Creon,
Et maint riche baron d'essai.
(Gdiart, Roij. lign., 20372, W. et D.)
2. ESSAI, essay, s. m., fourrage î
de brebis. (1319, Compl. H.-D.
Soiss., v" Ste-Geneviève.)
Se trouve encore au xviii" s. dans des
textes du Nord :
Essais de paille pour couvrir des murs
nouvellement faits. (1722, La Bassée, ap.
La Fons, Gloss. îîis., Bibl. Amiens.)
ESSAiDiER, aissedier, assedier, y. a.,
pressurer, faire sortir en pressant :
S'en .1. presseur tout Vessaidasxenl (le mesel)
N'en fust li venins essaidiez
Se par la dame n'est aidiez
Qui as liepreus por Dieu aide.
(G. i>E CoiNCi, de l'Emper., Richel. 23111,
C 270'^.)
Ne fust le venins assediez
Se par la dame n'est aidez.
(iD., ib.,
Brni., f' 126'=.)
Aussi serons tenus de tenir le pressouer
estant en nostre dicte maison de toutes
choses queisconques et tout a nos despenz,
tant que ledit preneur y puist fere pres-
souerer et aissedier toutes les despoulles
de noz dictes vignes. (1377, Arch. MM 30,
to84v''.)
— Fig., tirer, arracher :
Pour esprandre et por essaiiier
Des povres genz les granz amendes.
(G. DE CoiNci, S/e Leocaie, ms. Brus., P W:
Méon, Fabl., I, 307.)
1. ESSAIE, S. f., danger, épreuve :
Contez est avec les eslis
Qui bon cop reçoit et paie,
Et souvent se met en l'essaie
De souffrir si ruiste bargaigne.
(Watriuoet, li Dis de haute honneur, 7S, Scheler.»
2. ESSAIE, aissai/e, s. f., fourrage?
Lesquelx se logèrent en un cuignet des
bergeries, ou il avoit un t.is d'essaies a
brebis, ouquel ilz furent. (1406, Arch. .IJ
161, pièce 163.)
Aissaye de brebis. (1531, Compl. Hôtel-
Dieu Soiss., V" Ste-Genevieve.)
Cf. Essai 2.
3. ESSAIE, adj. f., étrange?
Adont avoit en Lombardie
Une chose molt essaie.
Car nus hora si nosoit songier
Dedens son lit ne foloier
K'il ne l'alast dire a son prestre,
Ki li estoit sires et raestre.
(Sept Sages, 3320, Keller. )
yue loui omce venuu par ebcncvius,
avant la conhscatiou de la loy, si comme | 4. essaie, s. f., reste, morceau
564
ESS
ESS
ESS
L'ainsné fil le coc Canlecler
Conrn lues Renars cstranler,
Et si netement le menga
Que nule rs^fi'w n'i laissa
Fors les plumes et les ossians.
{Ren. le Nom., 3113, MéoD.)
Oa bos s'assist, toat le meaga (l'oison),
Qae nule essaie fait n'en a.
(/J., 3197.)
Ott troeve de ces nois des fausses et des vraies ;
A ces nois sont toudis malvaises les essaies.
(Gilles li Muisis, li Maintiens des nomiains, i,
2-29, Kerv.)
Biestes bien afîoures font des boînes essaies.
(Id., li Estas des Princes et des nobles, i, 296.)
ESSAiEMENT, - ayenieiit, - ant, essea-
mcnt, esxaement, assaiement, s. m., essai :
Messeala dit en son livre des esseamens
que... {Hagins le Juif, Richel. 24276, f° 58 r».)
Pour vous a esprouver fn cest assaiement.
(B. de Sel)., il, 516, Bocca.)
Car il dient que nng apprestement
Sans plus est, et ung essaiement
De la feste que doit venir.
(DïcoiLLEV., Trois pèlerin., t 142'*, inipr. Instit.)
— En particulier, tentative guerrière,
assaut, bataille :
Ens grans batailles et ens essaiemans
Estoit ades li siens escns avant.
{.Les Loh.. llichel. 1G22, f° loi v".)
Ne vos puis relraire lesassalz
Ne les peines ne les travauz,
Les lanceis, les traiemenz,
Ne les divers essaiemem.
(Ben., D. de Norm., II, 4017, Michel.)
Mes encor en frad ainz un fier essaiement.
(Horn, 4284, Michel. 1
En après plusieurs assauts et essayemens
d'avoir la place, ceux de dedans parlemen-
tèrent. (Juv. DES Urs., Hist. de Charles YJ,
an 1404, Michaud.)
— Fig., assaut, tentation :
Et distrent a Nicholas que il fust ferme,
car il conveadroit que passast par moult
d'essaiemens de dyables. (Légende dorée,
Maz. 1333, f» 83''.)
— Opération tentée pour la guérison,
cautérisation :
Se li chies nos duelt, nos faisons el braz
l'esxaement, et en la jambe lo faisons quant
les rains nos duelenl. (S. Bern., Serm.,
Ricbel. 24768, f° 70 v.) Lat., in brachio fit
coctura. (S. Bern. opéra omnia, t. I, p. 794,
éd. J. Mabillon, Paris 1697.)
ESSAIEOR, asaieor, adj., entreprenant :
Cil ce soile bien son talent
Et c'il disl son eslre a plusors,
Ne puet pas bien joir d'amors.
Corn ne croit pas k'il soit ameres.
Mais asaicres et vanleires.
(UoB. DE Blois, Poés.. Uichel. 24301, p. 565».)
Mes essaieres et vantercs.
(ID., ib., Ricbel. 837, P 135''.)
ESSAIER, esaier, v. a., tâter, éprouver :
Ne dois Ion ami esaier
De la chose dont n'as mestier.
(.Prov. aux Philos., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
— Essaie, part, passé, éprouvé, vaillant :
Li arcevesques pruzdum e essaiez.
(Roi., 2068, Muller.)
ESSAIGNIEU, essaingnier, essainier, es-
saner, essanner, excegner, verbe.
— Réfl., perdre son sang, perdre du
sang:
Se le plaie est si crueus qu'il i ait péril
de mort, ou qu'il se peut essaner, on li
puet bien bender. (Ane. Coust. d'Amiens,
ap. Duc., Campiones, II, 69"^, éd. Didot.)
— Act., dessécher :
Foucé qniexcegne les bas champs. (Cens.
d'Estitly, Richel. 46S9, f" 11 v.)
_ Essaignié, part, passé, qui a saigné
abondamment, qui a perdu beaucoup de
sang, ensanglanté :
Mais moult le trenvent essannel et aquis,
Grans fn la plaie.
(Les Loh.. Richel. 4988, P 210 v".)
Pale le troeve et essainie'.
De cols d'espee mehagnié.
(Alhis, Ricbel. 375, f» 157°.)
Si destraînt le serpent qoe si fn essonnee
Que ele ne pooit bien avoir s'alenee.
(Les Chétifs, Richel. 12558, f 129''.)
Li plaie del costé li fn si essannre
Li veue li torbie, s'a la ciere enclinee.
Oh.)
Si estoit lasses et essannes par les plaies
que moût grant mestier avoit de repos.
(Estories Bogier, Richel. 2012S, f» 103'=.)
Toudis comme bon chevalier estoit entre
ou plus fort des batailles et combatu si
vaillanment que il y fu durement navrez
ou corps ou chief et ou visaige, et tant
que alnine et force lui peurent durer il se
combati et ala tousjours devant, et tant
que il fut moult essaingnié. (Froiss.,
Chron., Richel. 2641, f° 171 v».)
Il se combati tant que il fu moult es-
sannes. _ (Id., ih., V, 46, Luce.) Var.,
essaignié.
Pris et navres pries c'a mort et tous es-
sannes. (Id., ib., V, 27o, Luce, ms. Amiens,
^ 106.)
J'ey la raye dn col essanee.
(Ltt Fille basteliere, p. 13, Ler. de Lincy et Michel,
Rec. de farc., t. 1.)
Ess.viGouERE, S. f., fossé, rigolc, tran-
chée pour faire couler l'eau :
Icellui Servatu saichant lesdiz deux
champs... estre moult chargiez d'eaues....
vint a leurs diz champs aiant une pelle
ferrée en sa main, et faisant voie et essai-
goîiere aux eaues. (1400, Arch. JJ 155,
pièce 362.)
EssAiLLANT, S. m., assaillaut :
AssaiUeurou essaillant. (L.i Porte, Epiî/i.,
éd. 1571.)
ESs.MLLiE, esseillie, s. f., attaque:
Qui courez la mer et la terre que vos fa-
ciez une esseillie. {Bible, .Maz. 684, f" 240\)
Lat.: Circuitis mare et aridam, ut faciutis
unum proselytum. (Matth., xxill, 15.)
L'en se combatist en une essaillie contre
Hasdrubal. (Bersuire, T. Liv-, ms. Ste-
Gen., f» 243».)
Cf. Assaillie.
ESSAILLIER, VOir ESSILLIER.
ESSAiLLiR, V. n., s'élancer, se précipi-
ter :
La mer salée essaut par le régné.
El est issue de son mestre chané,
.lusqu'au Terren, bien seis .lenez de lé.
(Rom. i'.iqtiin, 2675, Jouon des Longrais.)
EssAiLLouR, S. m., assaillant :
L'on dit par pierres et par fondes
Aloingner reilort et les ondes
Et la foison des essaillours.
(S. DE PmoRAT, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
P 9".)
Cf. ASSAILLEUR.
ESSAiMEMENT, essaymement, essaim-
ment, essement, s. m., action de dompter,
d'apprivoiser, en parlant du faucon :
Combien qu'ung faulcon soit vieil mué
de bois, mais qu'il n'ait eu qu'une mue
par main d'homme, est de plus leg;er es-
saimtnent que n'est ung faulcon vieil as-
sez, qui plus longuement a esté a main
d'homme. (Modus, f 88 v°, Blaze.)
Vault mieulx faire plus long essaymement
et plus seur. (Ib., f" 90 r".)
Les faucons sont plus forts a essemer
les uns que les autres : car tant plus un
faucon a esté maistre, il est plus fort a
essemer: et un faucon vieil mué de bois,
qui n'a qu'une mue par main d'homme,
est de plus léger essement que n'est un
faucon moins vieil, qui a esté plus lon-
guement a main d'homme. (G. B., Bec. de
tous les ois. deproye, etc.)
ESSAIMER, esaimer, essaimmer, essei-
mer, essemer, essimer, esimer, eximer, verbe.
— Act., dégraisser, amaigrir, affaiblir,
épuiser :
S'a ten cuer veus estroit conter.
Par esaimer et par douter,
Li tauras l'orgoel pris en mue.
(Vers de le Mort, Richel. 37S, f 340'.)
Et puis fut au moulin mené (le grain)
ou il fut asprement criblé, cassé, moulu,
esimé et tourmenté. (Deguilleville, Pèle-
rin, de la vie hum., Ars. 2323, f" 28 v°.)
Le pauvre Panurge en beut vaillamment,
car il estoit eximé comme un haran soret.
(Rab., Pantagruel, c. 14, éd. 1542.)
Les paillards Turcs m'avoient mys en
broche tout lardé, comme un connil, car
j'estois tant eximé que aultrement de ma
chair eust esté fort maulvaise viande. (Id.,
ib.)
C'est ce barreau qni nons altère
Et qui nous essime le flanc.
(Remy Belleau, la Reconn., 1, 'i, Bibl. elz.)
Pendant que de ma part je conteuteray
le désir que j'avois de vous voir ; et l'es-
teignant en partie me vengeray de luy,
qui trop affamé m'a essimé, comme vous
voyez. (Pont, de Tyard, Disc, philos.,
fo 6 r», éd. 1587.)
Que vous soyez retiré de la triste soli-
tude qui vous essime et consume. (Id.,
ib., i" 16 V».)
Ils disent que la perfection de sauté trop
allègre et vigoreuse, il nous la faut essi-
mer et rabatre par art. (Mont.,Ess., 1. Il, c.
23, éd. 1588.)
— Dompter, apprivoiser, en parlant du
faucon :
Les ungs faulcons sont plus forts a es-
saimmer que ne sont les autres ; et est
certain que tant a esté ung faulcon plus u
maistre, plus est fort a essaimmer. (Modus,
(0 88 V», Blaze.)
Cy devise comme on doit nng faulcon
essaimmer sor, ou mué de bois, ou de main.
{Ib.)
ESS
Hz ne pourroient voler longuement, car
ilz ne sont pas a point de voiler ne es- \
saymer. {Le bon Varlet de chiens, p. 10, P.
Lacroix.)
Il est plus fort a essemer. (G. B., Rec. de
tous les ois. deprotje, etc.)
— Réfl., maigrir :
Icis Tenirs, icis alers,
Icis veilliers, icis parlers.
Font as amans sons !or drapiaus
Darement ameigrir lor pians :
Bien le sauras par toi meismes,
11 convient qne tu {'essaimes.
(Rose, '255S, Méon.)
— S'épuiser :
Ceste berbe a cela de singulier, qu'elle
remet en nature ceux qui se sont trop es-
times sur les femmes. (Do PiNET, Pline,
xxilll, 22, éd. 1566.)
— Neutr., dans le même sens ;
Ciaus qui pins ont d'or et d'argent
Sont désirant d'esseimer.
(Vers de le ilorl, Richel. 375, f 339=.)
Ilaut-Mainej essaimer, v. n., maigrir,
s'en aller peu à peu. « Passé quen'on veil-
lit, tout essaime. »
ESSAIMMENT, VOir ESSAIMEMENT.
EssAiN, S. m., terme de chasse,
semble être un synon. de tour :
Adonc doit il traire arrière par la ou il
est venu chassant et mettre ses chiens de.
vaut lui et prendre tournées et essains le
plus près que il porra de la meute. {Gast.
Fe6.,Maz. 514, f» 67».)
Et ainsi en eslargissant ses tours et es-
sains le plus près qu'il porra de sa meute.
(Ib., f° 67^)
ESS.WNGNIERj VOir ESSAIGNIER.
ESS.AINIER, voir ESSAIGNIER.
EssAisoNNER, V. act., cultlver en sai-
son impropre :
Desadnarder et labourer toutes lesdites
terres, et icelles défrichées les tenir de la
en avant en bon et suffisant labour sans
les essaisonner. (1455, Cart. de Lagny, ap.
Duc, Derodere.)
Bourb., essaisonner, dessaisonner.
ESSAIVIER, voir ESSEVIER.
ESSAL, S. m., rime pour essart:
Eu la forest, ami Vessal,
Vos fist trebuchierdu clieval.
{Perceval, ms. Montpellier H 219, f 268\)
Cf. ESSABT.
ESSALCEMENT, cssauc, cssac., essaiick.,
essach., exalc, exauc, exaulc, exatilch.,
assac, S. m., action d'élever, d'exalter, de
glorifier, d'élever en dignité, de s'élever,
exaltation ;
La veissiez maint provoire ordené,
Menoe gent qui Dieu ont réclamé
Qaessaucement doint a (j-estienté,
Et il ne soient boni ne vergondé.
(Car. le Loh , 1" chans., xii, P. Paris.)
Que il donnerait a ton anemi morteil
glore et honor et essacemenl sor toi. {Hisl.
de Joseph, Richel. 2435, f° 42 r°.)
ESS
En ceste parole eft senefiee la passion
N.-S., et li exaucemenz de son cors en la
croiz. {Trad. de Beleth, Richel. 1. 993,
f» 21 v.)
Toutes ces choses ne descuevrent pas li
contes en ceste partie, mais quant ce ven-
drait a Vassacement de l'espee, que elle se-
roit cogneue. {Ib., i" 115 v».)
Contre le sien avènement,
Li fisl Diex grant essaucement.
Car lot li saint de la cité
Ont contre lui molt tost souné.
Qne onques main uns hom ni mist.
(Vie du pape Grég., 109, Luzarche.)
Hautece et essaucement. (Hagins le Juifs
Richel. 2.4276, f° 34 v».)
Exalcement et grant profit. {Introd.,
d'astron., Richel. 1333, f° 58".)
Touz essaucemens est manière d'orguel.
{Biule S. Ben., ms. Angers 390, {»5 v».)
Nous a l'honneur de Uieu et en essauce-
ment de chevalerie et accroissement d'hon-
neur avons ordonné. {Pièce de 1351, ap.
Felibieu, ifist. de Paris, 111,437''.)
Ja pour l'ounour ne Vessachement ne le
dont que... (Sydrac, Ars. 2320, § 513.)
Qne je arrivai devant la porte
Qui estoit de grant exaulcement.
(De l'Amant rendu cordelier, Romv., p. 62G.)
Ceulx qui en attendent aucuns protfîzou
avancemens et essaucemens de leurs estas.
(G. DE CHARNY.iiu. de Cheval., ms.Brux.,
S" 93 r".)
Aussy ne pourront faire lesdis preneurs
ou cosïé de la dicte maison par devant
ladicte court du temple aucunes fenestres
ou veues, qu'il n'y ait essaussement de
toutes eaues une toise de hault. (1393,
Arch. M.M 31, S" 191 v°.)
A Vexaulcement de la foy. (1396, Ord.>
vu, 120.)
C'est chose deue et qui doibt estre, et
que par exemple aussi se peut prouver,
que les vertus sovent et doibveut estre
cause des promotions et exaulcemens des
honmes vertueux. (Le Livre des faicls du
Mareschal de Boucicaut, 2" p., ch. iv, Bu-
chon.)
A leur exaulchcment. {De vita Christi,
Richel. 181, f" 21 v.)
Vantisps et exaucemens qui autrui dépri-
ment. (G. Chastell., Verilé mal prise,
p. 570, Buchon.)
Ce sera a euls gloire et essauchement.
{Hist. des Seig. de Gavres, i" 86 r», Cachet.)
Pour Vessaucement de la gloire de Dieu.
(Greban, Myst. de la Pass., Ars. 6431,
f" 122'.)
Plusieurs loueurs d'esbattemens et de
personnaiges de la ville deDouay,et mesme
de Valenchiennes, montez sur charriots,
allèrent devant la dite dame jouer a la dite
salle touchant la paix et Vexaulcement de
son nom et de sa bien venue (J. Mounet
Chron., ch. cclxiv, Buchon.) Impr., eaauf-
lement-
Et ne croyent que tels dons et grands
exaulcemens ausquelz les a condmcts a
fortune et la divme Providence, viennent
du lieu dont ils procèdent. (BUDE, Instit.
du Prince, ch. xxx, éd. 1547.)
- Terme d'astrologie, hauteur :
Mes se il (les planettes) sunt eu exancemenl,
lit s'entre esgardent bonement
De tiers ou de sextil regart,
Donc funt il bien ou tost on tart.
(Uoroscope de Daiii. de Courlenai, Uichel. liJi,
t" 3''.)
ESS
ses
Par quoi set le terme, la face,
L'ej:aucemenl et la meson (des planetles).
(»., f 3'.)
Mercurius avoit sa joie et son exauce-
ment eu le ascendent, quar sis exaucemens
est el quinzième degré de la virge. {Horos-
cope de Baud. de Courtenai, Richel. 1333,
f° l0l^)
Fors en regart del segnor de la meson
ou del segnor del essaucement. {Li Livres
Abu Ali des nativilez des enfenz, Richel.
1353. fo 66''.)
Exhaussement, dans la langue moderne,
signifie seulement élévation en parlant de
constructions.
EssALCiER, eshalcier, essaucier, eshau-
cier, essaulcier, essatichier, esauchier, essa-
cier, essessier, exalcier, exlialchier, exhaucer,
exauchier, exaulcer, exaulchier, assaucier,
asausier, assacier, aususer, verbe.
— Act., élever, glorifier, exalter, élever
en honneur, en dignité :
Et que yessauce sainte crestienté.
(Les Loh., ms. Berne 113, f" 1''.)
Essaucier doi l'ensegne saint Denis.
</*., f° 5".)
Vos le deves lever et essaucier.
(Ib., i" ->".)
A Moriane irons ans Sarrasins,
Esauchier dois l'enseigne Saint Denis,
Et vos devez de la terre eslar^'ir.
(Garin le Loh., \' chans., sxvili, P. Taris.)
E exalchans mun chief. {Lib. Psalm.,
Oxf., III, 3, Michel.) Var., eshalçanz.
^serunt exalced les covaes del juste, (ft.,
LXXIV, 10.)
E eshalscanz mun chief. {Psalm., Brit.
Mus. Ar. 23U, f» 8 v».)
Les nobles homes abaissoit
Et les traitors essalfoit.
(W.icE, Brut, 3341, Ler. de Lincy.)
Fescamp, une abeie, crut mult e eshalça.
(Chron. ascend. des ducs de Aorm., 230, Andresen.)
Essauciel a sun senorage,
Bretaine a tote a héritage.
(Brut, ms. Munich, 3G.S3, Vollm.)
Et quant conurent lor linage,
Dnnt essaucierent lor corage.
a*., 4115.)
De lui descendi tels lignées
Qai mult furent puis eshaueccs,
E felnu pople e conquérant.
Sur tnz hardiz e combalant.
(Ben., D. de Norm., 1, 3'7, Michel.)
Seiguor vassal.
Si fait ovre voil comencicr
Pur vos plus creistre e eshaucier.
(ID., ib; I, tfiie.)
Mult fu li dux Richart preisiez
E malt fu al siècle essauciez.
(ID., ib.. Il, 21976.)
Mult par eshauçast son lignage,
S'il peust vivre par aage.
(Id., ib., 11, 3G2.Ï1.)
Je vos puis ben essaucier et monter,
Castiaus et viles et grans honors doner.
(R.UMDERT, Ofier, 8161, Barrois.)
Qu'il ait merci de s'arme, com de son chevalier
Oui muert a son servise por sa loi assaucier.
(1. Bon., Sax., xi, Michel.)
Li solauz est levez, et li jorz essauciez.
Ud., ib-, Cîxx.)
366
ESS
ESS
ESS
Se vos esles pav Karic fors de France chaciez,
Alez en anlre terre ou soiez assauciez-
(Id., ib., cxLiv.)
Cil ki 'î'ensaice, il serai abaissiez ; et ki
s'abai'i'iet de, son preit, il serai essalciez.
(St Grec, Sapienlia, p. 295, Foerster.)
Por ceu k'il essausest l'om anjosc'ai la
eemblance de la diviniteit. {Li Epistle saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
(0 128 v.)
Pour cin que tu as esteis feaules sur
petites coses, je l'aususeray sur grands
co«es {Trad. d'une charte d'Adalberon,Ev.
deMe'lz, en 940, ap. Borel, Trésor des re-
cherches etanliquitez gauloises et francoises,
Paris 1655.)
U il seit de haut lin, u seit de basse gent,
Deus le munie et cshauce, s'a lui servir entent.
(Garnieb, Yie de S. Thom., Richel. tSolS,
fo 2 r°.)
I,a Duet le poi vaillant simonie eshalcier.
(Id., ib., f 42 r».)
Cil fu buen emperere, Deus lui dona sa grâce !
Saiote Yglise Veshalce, il veit Deu face a face.
(ID., ib., f 'oH v°.)
Par tut eshalcerai snn nun.
(Id., ib., f° 98 r».)
Ne la devez jamcs faillir (l'église).
Mes eshalcer et raeiotenir
A Tostre poeir.
(Vie de S. Thom. de Cant., 322, ap. Michel,
t). de Norm., t. III.)
Sonent cil oliphant, si eshalcenl lar cri.
(Th. de Kent, Geste d'Alis-, UicUel. 243G4,
f« 41 r°.)
As altres riens del moud n'est mes coers ententis
K'a mon lige seignor e.rliaiicer nuit et dis
Puis que joe Sui el champ le glaive el feltre mis
Assez sui plus senrs que s'ierre en paradys.
(Id., ib; P 10 v".)
.la m'en istroie fors premièrement,
Mon ccenr essaucheroie et tout mon sens.
Se i'esloie couars n fel n lens.
{Aiol, 2339, A. T.)
Grant joie ot de la guerre, molt U fu boin
Qu'il vanra essauchier s'il peut son non.
(Ib., 237.1.)
Cil ont molt [hoin le) ceur, ne le vaurent blâmer,
Ains Vont quanques il peuent essaueié et levé.
(«., 51oi.)
Por l'amisté de lui csmucheron la feste.
(Ib., C447.)
S'en aront doel votre anemi
Quant il verront essalcier
Gui tant fois ont enquacié.
(Gaut., Ysle el Galer., llichel. 31o, f° 303".)
Ses amis bonourcit et essauçoit forment.
(Guy de Cambrai, Ale.i:, Richel. 24366, f" 22l'>.)
Ses damoiscles a li corrent
Si comme c'eles la secorrent.
Qui n'ont pas la noise abessiee.
Mes eslevee et assaucie[e\.
(bolop., 4278, Bibl. clz.)
Or est il drois que tu rendes a sainte
église oeu que tu li ais promis, car tu la
dois essacier et acrestre par tout lou
monde ; et il est orendroit bien leus et
temps que elle soit assaciee et escreue.
{Hist. de Joseph, Richel. 2455, f" 31 r°.)
Por assacier son non. {Ib., i° 147 r".)
Sebille li fout cspouser,
Et font par les rues crier
Pour le liesle plus essaucîer
C'om n'i ouvrasl de nul meslier
Tant ke uiljoiir fuisscul passé.
(De l'Emper. Constant, ^'il. Remania, VI, \i IG8.)
Deas Vasausa
Qu'il li dona sor tous vitoire.
IROB. DE Blois, Pûà., Richel. 24301, f» 487 v°.)
Araors asause cortesie.
(Id., ib., p. 563».)
De Doon, qn'a ven que on va si loant.
Sa bonté, sa valour et son pris essanchant.
(Doon de Maience, .12;;8, A. P.l
Don siège mist jns les poissans
Et fu les bumies essauçana.
(J. DR Condé, Maffnif., ms. Casan. 77, Scheler.)
Tous li poples t'ala noblemeut festior
Geler pailes et dras pour loi plus essauchier.
(B. de Seb., xvii, 1.S9, Bocca.)
Li roy forment essantce et prise
Signour Thiry Ion chavetain.
(Guerre de Metz, st. 194', E. de Bonteiller.)
Quant il est essaueié hautement. {Serm.
lat.-fr., XIV s., ms. de Salis, f» 1 v.)
Pour ceu essauceroit il et alleverait lou
cbief. (Psaul., Maz. 798, ps. 109.)
Ta destre soit assauciee. {Ib., lxxxviii,
14.)
Pour yauli iist on le feste noblement e.rauchier,
(H. Capet, 2840, A. P.)
Dieux ot pitié d'elle et lui envoia un
ange qui lui dist qu'elle auroit un filz qui
seroit le plus fort homme qui onques fust,
et lequel debastroit et essauceroit par sa
force la loy de Dieu. {Liv. du Chev. de La
Tour, c. Lxxxix,. Bibl. elz.)
Par lui seulement le royaulme de France
sera essaulcié.{Chron. de du Guescl., p. 37,
Michel.)
Pour nostre foy assaucier. {Ib.,"\p. 159.)
Vaillance la renommée
Sera de moy honorée.
Et loyauté confortée :
Le bienfait assaucerai.
Honneur et largesce aurai.
Avarice y ert reboutee.
(EcsT. Deschamps, rirc/ay.^Richel. 840, f> 200^)
Pour prescher au peuple la foy catho-
licque, blasmer et reprocher les ■vices, les
biens et vertus exaulcer et louer.(Lotiis XI,
Nouv., Lxxxiii, Jacob.)
Et manioient a mains polustes et macu-
lées de sang humain, les dignes relicques
et sanctuaires, lesquelz par eulz dévoient
estre honorez, exaulchez, et reverendez.
(J. MoLiNET, Chron., ch. cclix, Buchon.)
Le dyahle vous puisse saulcer
Et en enfer e.rautcer !
(Farce des cris de Paris, Ane. Th. fr., II, 308.)
Je Vay exalté, or ej^alc^parmes louenges
pardessus les estoylles. (Palsgrave, Es-
clairc, p. 540, Génin.)
— Rén., s'élever :
... Li prophète furent cil
Que Deus tramist devant son fil
Por la mortel guerre abessier
Qui tant se pooil essessier.
(EvRAT, Genèse, hichel. 12437, f 05 r".)
Il s'essauce qui s'umclie.
(Renart te Nom'., 6514, Méon.l
Cil qui s'essauche sera humelies. {Bible
hist., llaz. 532, t» SIS''.)
Cil qui se maintient sanz orguil s'essau-
cera.{Li prem. Liv. de Salemon, ms. Berne
590, 1° 153=.)
— Neutr., dans le même sens :
.... Çou me vient monll a gré.
Par lui essaiicera sainte Creslienlé.
(Clians. d'AntiocIie, m, v. 48fi, P. Paris )
La uonaio ne fu en sejor
Qui creistre vit e nuit e jor
Les miracles e essaucer.
(Miracle de Sardenai, 305, G. Raynaud, Romania,
XI, p. 535.)
— Act., avec un rég. de chose, accor-
der :
Empres le rei parlèrent baruns et chevalier
Ki del cunte de Flandres orenl mnlt grant luier :
Ne devez pas, funt il, cesle chose essalcier :
Erouif est vostre hom lige, si vus puet bien ai-
Idier.
(Rou, 2° p., 2213, Andresen.)
— Accomplir :
Très par malin fu ivres, si ot mangié
Et le fort vin heu qui monte el cief,
Qui les grandes folies fait essauchier.
(.Mol., 2867, A. T.
Plenst a Jésus Crist, qni tout a a jugier,
Que quant nous serons grant qu'on fesist sans
)
dan-
(gier
'.)
De moy et de vo corps mariage essauchier.
(Charles te Chauve, ras. Richel. 24372, f» 25'
EssAi.ENÉ, adj., hors d'haleine :
Les chevaus qn'il orent menez
Resont laz et essalenez.
(GciART, Roij. tigii., 16123, W. et n.)
ESSALET, voir ElSSALET.
ESSALLE, voir ESSAULE.
ESSAMBLAILLE, VOir ASSEMBLAILIE.
ESSAMBLilR, VOir ESSAMPLIR 2.
ESSAMPLAiRE, -oire, - are, - ère, essem.,
exam., exem., essemplarie, exsemplaire, s.
m., exemple, modèle, type :
Ven ai Y exsemplaire.
(Ysop. Il, fab. XXXVI, Robert.)
Warde, dist il, ke tu tôt a fait faces se-
lonc Vexamplaire ki mostreiz te fut an la
montaigoe. {Li Epistle saint Bernard a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 73 v».)
Ici fenist li Bestiaire,
Plus n'en avoit en Vessemplare.
(Gerv., Best.. Brit. Mus. add. 28200, f" iOO''.)
S'il enquerent de Vessemptarie,
Je l'ai de saint Pol, de l'almarie.
De saint Pol, de la noble iglise
Ki eu Lundres est bien asise.
(Adgar dit Willame, Mir. de Notre Dame, 31),
ap. Meyer, Recueil, p. 344.)
Car miroiers el examploires
Fu de loz biens.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Brux., l" 24''.)
C'est la mort, c'est li essamploires.
(Vie des Pères, Richel. 23111, f 139*.)
Tost avéra d'amour (s) grant exemplaire.
(Auberon, 998, Graf.)
..... Car exa
Puet ou de tous biens prendre en eles.
(Cleomades, 50, van Ilasselt.)
Prelaz qui doivent estre forme et essam-
plaire de saiuteé. (Laubext, Somme, Ri-
chel. 22932, ^2^.)
Leur dissout de bien faire essamplaire.
(J. DE Meung, Test., ms. Corsini, !" Vil'.)
A la guise et a Vessemplere
De l'auge.
(Macéde la Charité, Bible, Richel. 401, f 195''.)
Qui prendre i veullent exemplere.
(ID., ib.)
ESS
ESS
ESS
367
Nous avons par le nioiiilft nionlt de
mauvais exemplaires. {Liv. du Chev. de La
Tour, c. XXXVII, Bibl. clz.)
Qaesa vie tobs veil reconler
Pour donner certaine twempUire
A ceulx qui ont de qnoy bien faire
Et a cenix qni n'ont qne donner.
(liODiN CoMTET, Pmeg. à fhonn. de la R. Blanche
de nav., ms. de 1370 à 1 iOO, Berne A 95.)
N'espargnant les plas grands poar publiq exem-
[ plaire.
(Do Verdier, les Oman., Bibl. elî.)
— Exoinple, épisode, récit :
Ici de Karlemaine me doi ore bien taire.
De Heropois tanrai le pins droit essamplaire .
(J. BoD., Sax., XXXI, Michel.)
Mes j'abrège Vessamploire ;
Qnar trop jonc seroit a dire.
{Eledus el Serene, ms. Stockolm fr. 37.)
— Preuve :
DoI:ins fa Gnitheclins qnant vit cel exemplaire
Qae Karles a lonc tans de demorer s'aaîre.
(J. Bon., Sax., nxxi, Michel.)
— On trouve au xvi" s., dans le sens
d'archétype, idée divine :
De qui la main forma exemplaires et causes.
(D'AUBIGNÉ, Tragiq.)
1. ESSAMPLE, exemple, ensample, s. m.,
modèle :
Pour avoir point pluiseurs exemples pour
taillier gargouilles. (1400,Titre égaré.)
— Copie vidimée :
C'est la copie vidiraus ou li exemples de
unes lettres autentiques escriptes en par-
chemin des queles le tenour s'ansiet.
(4 août 1380, Arcb. Cher, E 800.)
— Etalon de poids et mesures ;
Coma nous eyons les estandars et les
ensamples de nos peys et de nos mesures
baillé a garder a ascun de nos ministres,
volons que celuy ministre eyt le poer et la
conisaunce de faux peys et fause mesure
partout nostre veage. (Britt., Lois d'An-
glet., r 75, ap. Ste-Pal.)
2. ESSAMPLE, - anple, s. m., lieu dé-
friché :
Nul ne puet vendre bois ne pleysseys es
viez essanples de Burçoy ne es noviaus
sans asentement au seignor de cette fo-
rest. {Cart. de Chateau-du-Loir, t" 54, ap.
Duc, Exeviplum 2.)
Cf. ESSAMPLER 2 et ESSAMPLIR 2.
ESSAMPLEOR, S. II)., MOdèle, qul donne
l'exemple :
Ne soies ensoignierres, mais essam-
plerres de vertus. (Ms. Ars. 5201, p. 321''.)
t. ESSAMPLER, V. a., dilater, élargir:
La veie de tes mandemenz eurrai, kar lu
Bssam,plas mun quer. (Lib. Psalm., Cam-
bridge, cxvili, 32, .Alichel.) Lat., dilatasti
cor meum.
2. ESSAMPLER, V. a., défricher:
Yceuls prieur et frères voloient essampler
et coitiver les freches que il ont joignant
aus hais de... (1304, Tram., Lancé, Arch.
Loir-et-Cher.)
Cf. ESSAMPLIR 2.
1. ESSAMPLIR, assamplir, v. a., ouvrir
toute grande, en parlant de la bouche :
Essamplide est la tneie huche sur mes
enemis. (Cant. Ann., Lib. Psalm., O.Kf.,
p. 234, Michel.)
Essamplie. (Var. du ms. des Cordeliers.)
AssampUe. {Liv. des Ps., Cambridge, p. 263.)
2. ESSAMPLIR, essamblir, exemplir, v.
a., défricher :
Le suppliant a prins a défricher et es-
samblir pluseurs terres et heritaiges qui
estoienten grans buissons et halUers.(i460,
Arch. JJ 192, pièce 3.)
En allant icellui suppliant ainsi exemplir,
essarter et deschaller les terres de son
maistre. (1477, Arch. JJ 203, pièce 61.)
Cf. ESSAMPLER 2.
ESSAMPLOIRE, VOir ESSAMPLAlRE.
ESSANCHE, voir ESCHEANCE.
ESSANCHIER, VOlr ESSANCIER.
ESSANCIE, voir ESSENCIE.
ESSANCIER, - chier, verbe.
î — Act., calmer en satisfaisant :
Car ja ne m'avenra, se Dieux plaist, tel viltance,
I A an homme afolé men mautalent essance.
j (C. de Seb., t. Il, p. 369, Bocca.)
! — Réfl., se satisfaire, se contenter :
Il esragera, ce dist, s'il ne s'esanche
De la franqne roine.
I (H- Capet, 1016, A. P.)
1 Mais n'iert ja petit bons prisiez s'il ne s'essance.
(M., 1409.)
En lui veoir a pris d'amonrs le connissance,
I Et dist : Il y aroit déduit par babondanco.
I Puis dist : 11 renlt trop miens que de ce (de la vue)
[je m'esanche.
Car j'ay du fet d'amour trop ouvré en m'enfanee.
I (W., i.l-2.)
1. ESSANER, V. a., essayer ?
Gantier i monte qui le va essanant.
Forment le point de l'esperon brochant.
(La Délivr. d'Ogier le Dan., il, A. de Longperier.)
2. ESSANER, voir ESSAIGNIER.
ESSANiCTER, V. a., guéi'ir :
Mes miracles i ont asez.
Comme de contrez redrecier,
De malades essanicier.
Et de rendre oie et veoe
A cens qui l'aveient perdue.
(Vie StAle.vi, 93-2, Rom., t. Vlll, p. ISO.)
Cf. Ess.iNCIER.
ESSANNER, VOir ESSAIGNIER.
ESSANSONER, voir ESCHANÇO.N'NER.
ESSANTEMANT, VOir ENSENTEJIENT.
ESSAOïR, essaor, voir Asseoir.
E9SARBER, voir EsHERBER au Supplé-
ment.
ESSARCIE, s. f., agrès, tout ce qui est
nécessaire à l'équipement d'un vaisseau :
Pierre Eaviaz, chevaliers, ira quérir vers
Narbonne et Bediers quatre cent mari-
niers avironneurs , et les amerra es
parties par deçà pour les mettre en deux
galees, que les gens du roy li baudront
toutes garnies d'urmoures, de cordailles et
d'autres apparauls, que l'on appelle es-
sitreie. (lieg. de la Gh. des comptes de Paris,
ap. Duc, Exarcia.)
EssARDER, V. a., essuïer, dessécher,
éponger :
Va to plonger trois fois dans le flenve d'Argire,
Et te lave le corps, puis raoitte le retire
Et X'essarde a la Inné, a lin que la vigueur
Et le charme de l'ean peaestro jusqu',iu cœur,
(n. EelleaU, Berg., n" j., P III r", éd. I.S78.)
— Essardé, part, passé, desséché, altéré :
De vostre amonr je me sens relardé,
Car d'ung ennuy altérant essardé
En est mon cueur, et tout desolatif.
(R. df; Collerye, Rond., lxxviii, Bibl. elz.)
Siticulosus, qui ha grand loif, qui est
essardé et altéré. (B. Est., Diclioiiariolum.)
Soif, essardee. (La Porte, Epilh., éd.
1571.)
ESSARDRE, exardre, verbe.
— Neutr., s'allumer, s'enflammer:
Fus en l'esguardement de lui exardral.
{Lib. Psalm., Oxf., xlix, 4, Michel.)
E exarstrent sicume fus en espiues. {Ib.,
cxvii, 12.)
— Impers., prendre feu, au sens moral :
El corps exttslra al tirant.
(Vie de S. Leg., 191, Koschwitz.)
V.\ cuor exasiret al tirant.
(Lecture de M. G, Paris.)
— Act., allumer, enflammer :
Et de paour qn'il nel perdist (son avoir)
Le portoit, com le livre dist,
Avecque lui en une maie
Dont ung larron qni ot la maie
Voulenté qui tous les exarde
De la maie se prist bien garde
Et vist comment cil se dormoit.
(Chr. de Pis., Poés., Richel. GOl, P IjO r°.)
— Neutr., être desséché :
Tarda .i. mois c'onques ne plat
Ne la terre ne reçut pluie.
Forment essart et mont essuie.
Sèchent cil rui et ces fontaines
Qui devant erent d'eve plaines.
{Rom. de Thebcs, Richel. 60, f» 10\)
Forment essart, forment essuie.
{Ib., Richel. 373, f°-i3^)
Cf. ESSAllDER.
ESSARG.VTIER, VOir ESCHARGAITIER.
ESSARGOTER, VOir ESCHARGOTER.
ESSARNEAU, S. lu., cemeau :
D'autres disoient pis : qu'on le luy deb-
voit cerner comme un essarneau. (Buant.,
Vies des dames illusl., Marg. de France,
Buchon.)
ESSARRER, voir ESSERRER.
ESSART, esçart, esçars, eschar, exart,
assart, asart, eyssart, ayssart, s. m., lieu
défriché, fonds cultivé provenant d'un
récent défrichement :
Cum braere en un asarl.
{S. Drandan, 1159, Michel.)
Ne finent dusqu'a .[. csfars
L' le cerf de .xvi. rains troevent.
(Chrest., du roi Guill., -2625, Michel.)
368
ESS
La n ont vignes n vergïers,
Fnrmenz n al 1res bels i-ssarz,
Creisseil buissons de tntes parz.
(Ben., D. deNorm., I, 1138, Michel.)
S! se liesfent con sanglers en cssarl.
(liAIMnERT, Ogier, 540, Barrois.)
Qar pins a d'anemis qne lièvres en essart.
(J. Bon., Sa.r., xxix, Michel.)
Pins tost s'enfnit qne chevrolx n'ist dV.ç.îflr/.
(Herb. Leddc, Fojûç. de Cand., p. 2-i, Tarbé.)
Berte s'en va faiant par delez nn essart.
(Berte, 639, Scheler.)
In nemore vocato Vayssart de la Coe de
la Barre. (i287, Vente du bois de Rocherou,
Arch. C.-d'Or, B.)
Nemus vocatum de Veyssartde la Coe de
la Barre. (Ib.)
Car ongnes nnls bons en essart
Ne fn pins falis don masart.
(J. DE CoKDÉ, duChcv. a te mance, 109, Scheler.)
— Destruction, abbattis, dégât :
Certes mnlt le fait bien Robert le fiz Bernart,
De celé fjent cstranse fait merveillns essart.
(.loRD. Fantosme, Chron., 1032, Michel, D. de
Norm., t. III.)
Des Flamens malenrez en iist l'nra granz essnrz.
(Id., il>., 1797.)
Tût entor li fist nn esçart si pranl.
(Raimuert, Ogier, 19C6, Barrois.)
Or esgardes, dist li rois, quel essart ''
Nos fait Ogiers, par le cors saint Richart,
Il nos ocist maint chevalier gaillart.
(Id., il;., S152.)
A tant ei l'ampereres qi tôt tome a essart.
(J. Bod., Sa.r.. ccl, Michel.)
Et voit .1. Crins de Bantre qni des Crins fet esfart.
(Roiim. rf'.l/î'.r., f° AS', Michelant.)
Mais Ricars de Canmont ly fist nng tel essart,
Qne sus le haleriel ly a froissiet le lart.
{Chev. au cygne, 10319, Reiff.)
Les almosnes essille et art,
E des mostiers refait essart.
(G. DE S. Pair, M. S. Michel, 1403, Michel.)
De nos Franceis i fist asart.
{Mort du Roi Gormond, 5'9, Scheler.)
Des félons Sarrasin i fisent ^rant escart.
(Les actifs, Richel. 125.'i8, f 107''.)
Peignez avant, vassal eslit,
Humais façojis tel eschar d'ans
Que l'en nous tieogne ponr vassanx.
(Alhis, Ars. 3312, f 12G^)
Li ceval broce celé part
U palatins faisoit Yessart.
Ub., Richel. 37S, f° 13S8.)
Environ lui fait grant essart;
INel tienent mie por coarl.
(Floire et Blanche/lor, V vers., 1969, du Méril.)
De gens fnnt mut grant assarz.
(S. Edward le conf., 564, Luard.)
Si fait (le phénix) nng fen grant et plenier
D'espices, et s'i bonle et s'art,
Aiosinc fait de son cors essart.
(Rose, 1618-2, Méon.)
Ha ! punes rox de maie part.
De ma gent m'as fet grant e.<:sart.
(Renan. 27713, Méon.)
Li chanoines est d'antre part
Qui au trésor fait grant essart.
(Du Secrestain et de la (amme au chev., ap. Jnb
Œuv. de Ruieli., I. 314.)
Li princes meismes fesoit un grant essart
entor Un de loz ceuls qui l'ateignoient, mes
a la fin fu lassez et nus ne le secorust. (G
deTyr, xvii, 9, Ilist. des crois.)
ESS
Et fu molt preudom, et fist molt d'es-
sart et de dolour as Sarasins. (Li Contes
(ton Roi Flore et de la Bielle Jehane, Nouv
Ir. du XIII» s., p. lo6.)
Durandal, dist li ber, or me va gentemenl.
Se je vons puis avoir, par le Dieu qui ne ment,
Tel essart feroija de cheste pute gent
Que mi bras en seront jnsqu'as coules senglant.
(Doon de Maience, 9827, A. P.)
Des gens dn roi essart faceoit de tontes pars.
(Girart de Ro.<is., 4915, Mignard.)
Reçue d'on dart
Un tel esçart.
(Froiss., Poes., II, 257,28, Scheler.)
Li captaus de Beus euist fait un grant es-
çars en France. (Id., C/iro)!., VI,132, Luce.)
La ou il faisoit ung très grant exart des
Françoys. (Girart de Rossillon, ms. de
Beauue, éd. L. de llontille, p. 315.)
— Mettre en un essart, loc, détruire en-
tièrement :
Rien me veil tenir ponr mnsart,
Quant ci veil mètre en un es.'iart
Quanqne j'ai ouvré en ma vie.
(Du Prévost d'Aquilee, 2331, Méon, Houv. Rec.
II, 194.)
Centre de la France, essart, terrain dé-
friché; se dit surtout de brandes, de
bois, ou de pâturages défrichés. District de
Valenciennes, essart, défrichement, mise
en culture. Vosges, essart, lieu rempli de
broussailles, terre nouvellement défri-
chée. Suisse rom., Fribourg, esserts, biens
communaux, morceaux de terre apparte-
nant à une commune qui en donne l'usu-
fruit aux bourgeois.
Noms propres, Essart, Delessart, Deles-
sert. Des Essarts. Nom de lieu, Assors
(Nièvre.)
ESSARTEINE, voir ESSABTINE.
ESSARTEL, S. m., lieu défriché :
Souz le costil a revesque,une verge, en
Vessartel trois quartesons. (1326, Arch. JJ
64, f° 108 r».)
ESSARTER, ass., verbo.
— Act., détruire, dévaster :
Et li roial tant en a.':sartenl
Qui les derompent et départent
Comme vil genz et esgarees.
(Cliget, Richel. 1420, C 3''.)
Et sanz riens espargnier essartent
Petites vileles et grandes.
(GiiART, Roij. lign., t. I, p. 130, Buchon.)
— Distinguer, discerner :
Nus plus grans biens uns por un ne pot
estre en bailli, que d'essarter les malves
bons des bons, par radeur de justice.
(Beaum., Coût, du Beauv., c. i, 4, Beugnot.)
Se il connoist les bons des malves, il
porra et devra les malves sarcler et essar- '
ter des bons, a l'example qu'on oste les
malveses herbes des fourmens. (In., ib
c. I, 9 )
— Précipiter ;
Quant ilz, par leur orguel, perdirent tel clarté
Qne de paradis sunt en emfer assarlé.
(Girart de Ross., 2125, MignarJ.)
Aunis et Saint., essarter, lessarder, dé-
chirer, arracher.
ESS
ESSARTERER, esart., V. a., arracher:
Les ieus der chief li fait esarterer,
A .1. fer chant fors de son chief bouter.
(Auberi, p. 142, Tobler.)
EssARTiER, S. m., laboureur, celui qui
défriche :
N'i a vilain ne panlonier
Ne bacheler ne essartier
Que noi mainne.
(De Richaut. 393, ap. Méon, Nouv. Rec, I, 50.)
Impr. , essarter.
Ess.\RTiNE, - teine, s. f., lieu défriché :
Pro instituendis duobus presbiteriis uno
scilicet apud Renaver et alio apud Essar-
leines. (125b, Cari, de Monliérameti, p. 361,
Lalore.) ' '
Pro remedio anime Hugonis de Essar-
leines. {Ib.)
Nom de lieu, Essertines (Suisse roni.).
Nom propre, Essertenne.
ESSAu, voir EssiAU.
ESSAUCEMENT, VOÏr EsSALCEMENT.
ESSAUCHEMENT, VOir ESSALCKMENT.
ESSAUCHIER, VOlr EsSALCIER.
ESSAUCIER, voir ESSALCIER.
ESSAUGLE, voir ESSATJLE.
ESSAULE, esçaule, eschaule, essaugle,
cssalle, essaie, esseulé, esseulle, essole, esçole,
echaule, aissaule, ausseaule, aissaale, s. f.,
ais, latte, bardeau, bois propre à couvrir
les maisons, quelquefois douve :
Hom de dehors Paris, s'i! ameine char-
retée d'eschaule, si doit obole : tounel, obole
huege nueve, obole. (Est. Boil., Liv. des
mest, 2» p., Il, 9, Lespinasse et Bonnar-
dot.) Impr., eschanle.
Que nul marchant de busche ne face
mesurer busche ne escaule ne conter par
leur mesgniee, forz par les jurez. (Ord.
sur les met., xxxiv, à la suite du Livre des
met., éd. Depping, p. 424.) Impr., escanle.
.1. millier d'aissaule. (1288, Compt. du
Paracl., f° 7 v», Arch. Aube.)
Pour .VI. milliers d'essaulle fendre et
tadher. (1294, Trav. p. les chat, des C.
d'Art., Arch. KK 393, f» 11.)
Convient que les maisons soient cou-
vertes de tieules ou d'essaules. (Seconde
coutume de la cité d'Amiens, ap. A. Thierry,
Monum. de l'hist. du Tiers État, I, 170.)
Eleborium, essole. (Gloss. lat.-aall. Ri-
chel. 1. 7692.)
Elleborium, escole. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
Pour deus milliers d'aissaalcs pour co-
vrir cellui batour avec Vaissaale viez. ( 1310
Compt. du dom. de Mahaut d'Artois, Ri-
chel. 83S1.)
A Rogier le recouvreur pour essaule et
journées d'ouvriers. (1326, Arch. hospit.
de Paris, II, 85, Bordier.)
Pour .iiii. m. d'essaule a recouvrir l'ap-
pentiz de la chapelle. (1328, Compte de
Odart de Laigny, Arch. KK 3", f» 10 r».)
Pour faire essalles pour les maisons de
Cuigney. (Compte de 1341, Ch. des compt.
de Dole, — . Arch. Doubs.)
404 '
ESS
ESS
ESS
S69
Pour faire escaute ou park pour couvrir
le dite pavolé. (1344, Trao. aux chat.
(lArt., Arcti. KK 393. f' 94.)
Pour faire eschatde ou park pour couvrir
le dite gayole. {Ib., C 98.)
Baillons etottroyons a cens et a moison...
a Jehan d'Avalon une maison d'esseulé
appellee la Caqiieliere. (13oS, Beg. du
Chap. de S. J. de Jerus., Arch. MJl 28,
|o 7 vo.)
Une maison couverte d'essaule. (Ib.,
fo 12 v°.)
Une grandie couverte d'essaule ou de
glui. (1376, Bail, Arch. MM 30, f° 61 v».)
Couvrir la maison d'essaulle. (1380, Bail,
Arch. MM 30, f« 135 v».)
Mettre une essaiile entre les deux couan-
nes, pui.* lier de fil et rostir. (Ménagier, II,
187, Biblioph. fr.) Var., essaugle.
Pour ung millier d'ausseaules pour re-
couvrir la Maison-Dieu de CharoUes.
{Compt. de gruerie. du xiv" et du xv" s.,
Arch. C.-d'Or, Mùm. de la Soc. cduenm,
1876, p. 161.)
Fr.-Comté, essaie, essaie. Besançon, noels
anciens, aissole.
Cf. ESSAUNE.
1. EssAULKR, V. a., saouler :
Car ele fu si fameillose e si croese par
verraie humilité ke nule partie del pain ne
la pot essauler devant ceo k'ele oui tut.
{Le Pater noster, Richel. 19525, f° 80 v°.)
2. ESSA.ULER, eschauler, v. a., couvrir
de lattes :
Four avoir couvert et esehaulet les fer-
mures de le vaussure de le noble tour.
(1403, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Cf. ESSAUNER.
ESSAUNE, aissaune, esseaune, asseaune,
asseaulne, assaune, esçaune, asçaune, es-
saugne, eschaune. essaugle, essene, eschene,
csoene, essorne, essourne, assorte, aissenne,
assenne, s. f., latte, bardeau :
Perches et pelés, bloichet, asçaune, li d.
EscauneSfle miller .n. d. (iiSè, BeiUes
d'Ûr liens, Arch. Loiret, f» 4 r".)
Li charpentiers doitpourveoir la maison
de aissaune et d'autre matière nécessaire
a la maison. (3" p. des" Coût, des Chartr.,
ms. Dijon, f» 12 r".)
Une meson couverte d'essorne. (1338,
Beg. des lett. de franch.. Arch. K 1511,
I» 12 r».)
Johanni Quartier fenditori à'assaune 6
scindellis factis per annum. (1340-41,
Compt. de l'H.-D. d'Orl, exp. comm. do-
mûs, Hop. gén. Orléans.)
I fer a faire assones. (1348, Inv., Arch.
Doubs, G 82.)
Pour faire .xix". et demi d'esse)ies.(13Sl,
Lille , ap. La Fons, Gloss. ms. , Bibl.
Amiens.)
I contre a fendre l'esoene. (1360, Inv. de
N. D. des Barres, Arch. Loiret, r, u.)
Pour .1. millier d'essourne. (1363, Compt.
mun.de Tours, p. 281, Delaville.)
Vendu .m. milliers d'e-fsorne ou feur de
.111. s. le milliers. (1378, For de Blois,
Arch. KK 298, t» fi v».)
Comme Jehan Auberi eust acheté cer-
taine (juantité d'aissenne, sitost comme
icelle aissenne fu rharîjee en la charrette...
(1389, Arch. JJ 135, pièce 208.)
Scier des essaunes. (1393-94, Compt. de
l'H, D. d'Orl., exp. comm. dom.. Hop. gén.
Orléans.
Ceulx qui faisoyent l'assil et esseaune'
(1396, Compt. de Nevers, CC 4, f° 23 r»,
Arch. mun. Nevers.)
Un millier d'asseaunes. (1398, ib., CC 6,
f" 13 r«.)
.xn. c. d'asseaulne. {Ib., f° 13 v°.)
Une maison couverte d'esseaune. (1409,
Bail, Orl., Arch. M.\I 32, f" 14 v».)
Pour l'hôtel de l'espervîr et la couvrir
d'essorne. (1409-1410, Compt. de l'H.-D.
d'Orl., exp. réparât, dom., Hôp. gén.
Orléans.)
Comme les supplians eussent marqué ou
signé de la marque contrefaite deus
charges de aes ou assennes. (1412, Arch.
JJ 166, pièce 437.)
Nul marchant forain ne mettra ne des-
cendra aucune bûche, perches, merrien
a charrons, latte, essaune, ne autres sem-
blables denrées ou marchandises , en
grancbes ou chantiers sur terre, ainçois
les vendra es places et marchez establiz
et ordonnez pour icelles marchandises
vendre et distribuer. (1415, Bégleni. gén.
pour la jurid. du prév. des march., Arch.
JJ 170.)
A Jehan Coustelier pour deux toises et
demie d'eschene de boys mise sus la loge
des portiers du pont de la poissonnerie.
(1432, Compl. de Nevers, CC 33, f" 29 r°,
Arch. mun. Nevers.)
Le millier d'asseaulne. (1438, Edils pro-
nonç. la suppress. du péage de Château-
neuf, Déclar. imp., Orl., Gibier, 1570.)
Pour une maison couverte d'essournes.
(1449, Compte de S. Sauv. de Blois, Richel.
6215, t° 11 r».)
Une meson couverte d'essorne. (1453,
chap. de St-Sauveur, évêché de Blois,
Arch. Loir-et-Ch.)
Couverte d'essourne. (1485, ib.)
Tant quevilles, bavez, comme cleus et
latte a eschaune. (1488, Doc. inédits sur la
Picardie, t. IV, p. 180, Beauvillé.)
Vente d'une maison couverte d'essaune.
(1489, Ch. du baill. de Chart., Arch. E.-et-
Loir.)
Essaune se dit encore dans l'Orléanais.
Morvan, assiaune, aissiaune, aisseaune.
Cf. ESSAULE.
ESSAUNER, eschauner, v. a., couvrir
d'assaunes :
Roseaux pour eseliauner une maison.
(1526, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Cf. Essauler 2.
ESSAUPiR, V. n., s'enflammer:
Aies l'eschaufeut (le cœur) après et an-
bresent, et ses funt plux malement essau-
pir et ardoir. {Li Epistre saint Bernard a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f" 34 v.)
ESSAUSSEMENT, VOir ESSALCEMENT.
Ess.viJTEOii, S. m., celui qui assaille :
Sy ne sai je pas mauvais hoîD
Ne dez geos en boi5 essaiilifres,
Et sy ne sai raurdrier ne lerres.
{Pass. Nosln- Seigneur, lab., Hj/il., II, 187.)
ESSAYÉ, adj., pâle, clair :
J'appelle chiens blancs, qui ont des
lasches blanches et essavees. (Jeh. du Bec,
de l' Antagonie du chien et du lièvre, p. 25.
Jullien.)
L'alesan essavé, le bay essavé, ce sont
tous chevaux mois ordinairement et de
peu de cœur. (Id., ib., p. 35.)
Cf. Eslaver.
ESSAYER, voir EsSEVER.
ESSAYEUR, - our, S. m., tanneur :
Symonet Jaquet, Jehan de Reins dit
Raches, estofliers, essaoeurs, coyratiers.
(1417, Beg. consul., de Lyon, 1, 89, Guigne.)
Impr., essaneurs.
Michiel de Gênas, Jaquemet Meygret,
estoffiers, essavours. (1418, ib., 137.) Impr., '
essanours.
Se feront des deniers de ladite confrarie
six torches de cire, lesquelles se porteront
a accompagner le corps, tant desdits cor-
douanniers que des essaveurs, jusques a
l'église ou il sera enterré. (1489, Ord.,
XX, 218.) Impr., essaneurs.
Toiirnler, gaisnier, miralier, essaveur.
(Les Dlti de Maisire Miborum, Poés. fr. des
nv" et xvi" s., 1. 37.)
ESSAviER, S. m.,. bonde d'étang :
Consent ke li abbes et li couvens....
pussent faire noviaus cliiers, essaviers et
raieres. (1281, Cartul. du Mont St Martin,
ap. Duc, Essaveria.)
CL ESSEVECR.
ESSAVoiR, s. m., savoir, sagesse :
Se ma folie sanz amor
Pooie torner a essavoir.
{Florimonl, Richel. 353, P 16''.)
ESSAY, S. m., quai :
En fesant touz les pons, essays et chau-
cees de Dalence, de Chevreau et de la
Chauciee. (1330, Cart. de S. Jean de la
Vallée, ap. Duc, Essayum.)
CL Esse 2.
Ess.wAU, voir ESSIAU.
1. ESSE, s. f., sorte de graine :
Les vesses, gesses et esses sont plus a
l'usaige des bestes que des hommes. {Pla-
tine de honneste volupté, f" 71 v», éd. 1528.)
2. ESSE, s. f., barrière :
Ne permectra point que aux esses sur le
pont et dans le baloart de ladicte porte
aist aucune multitude de peuple et foule.
(1508, Beg. cons. de Limoges, I, 8, Ruben.)
Lesd. baloartz et essez faire tenir netz.
{Ib.)
3. ESSE, s. f., fonds de terre oii passe
quelque peu d'eau qui le rend impropra
au labour et qui n'est bon qu'à produire
de l'herbe :
Hostel et herbregement de l'Agerouilh
(paroisse de Sauge), avec près, bois, terres,
landes, brugieres, esses, chenaux, ryvages,
pasturaiges. (1536, Aveu et dénombr.,
Arch. Vienne.)
72
570
ESS
4. ESSE, voir EscK.
ESSEAMENT, VOir ESSAIEMENT.
1. ESSEAU, voir ESSIAU.
2. ESSEAU, voir Aisseau.
ESSEAUNE, voir ESSAUNE.
ESSECHiER, V. a., desséchsr :
Et la terre fu essechiee. {Bible, Maz. 684,
f» 45'.)
EssECHON, S. m., feuilles sèches?
Grant trait flst et grant afaire
D'eslrain, d'esteule eii'esseehon.i.
(VEscoullle, Ars. 3319, f 58 r°.)
ESSEGADOUR, VOir AlGASSADOUR.
ESSEGiER, V. a., asseoir, assigner :
Et si Abertins puet an autre leu essegier
.VII. s. de cens, qui ausi bien soient au dit
de prodomes, li abbausse et li covens les
i panrait et ne demoront sor sa maison
fors ke li .xil. s. et .i. d. qui sunt Phelepin
de Ragecort. (1221, Cart. de Ste Glossinde,
Richel. 1. 10024, f° 34 v».)
1. ESSEGNER, VOir ESSENGIER.
2. ESSEGNER, voir Assener.
BSSEGNiR, voir Enseigmr.
ESSEGUREIR, VOir ASSEDRER.
ESSEHURER, VOir ASSEURER.
ESSEILLIE, voir ESSAILLIE.
ESSEILLIER, VOir ESSILLIER.
ESSEIMER, voir ESSAIMER.
ESSEis, voir AsEZ.
1. ESSEL, voir AlSSEL.
2. ESSEL, s. m., reste, produit, résultat :
Ki bon Tin en bon vassel met,
Toz jors en Tant miez 11 Taissiaz,
Kar (loi bon est bons li essmz.
(R. DE HooD., Rom. des Eles, 'à'6, Schcler.)
Cf. ESSAIE 4.
ESSELEE, S. f.. clôture faite avec de
petites lattes :
Item une estable tenant a la dite maison
close d'une esselee et est li combles a apen-
tis. (1347, CarUa. royal, I, ch. 156, ap.
Duc.)
1 . ESSEUER, voir AlSSELIER.
2.' ESSELIER, voir ESSILLIER.
ESSELLE, voir AlSSELE.
1. ESSELLER, VOlr AlSSELLER.
2. ESSELLER, VOlr ESCHELER.
ESSELLETE, VOir AlSSELETE.
ESSELLETER, VOir AlSSELETER.
ESSELLiERE, S. m., esselier :
Est tombé de la grange des Ousdes
douze coubles de chevrons et rompu une
fliliere, les tirans sortizhors des esse/iieres.
(1532, Comyt.de Diane de Poitiers, p. 109,
Chevalier.)
ESSELU, p.-ê. faute pour esseliers ?
ESS
Les deux esselus du trieuUe. (1472, Bé-
thune, ap. La Fons, Art. du Nord, p. 182.)
ESSEMEE, s. f., terre ensemencée :
Maisons ou lieu de petite essemee et de
pelis édifices. (1402, Ord., Richel. 5341,
f» 4^)
1. ESSEMENT, voir ESSAIMEMENT.
2. ESSEMENT, voir Ensement.
ESSEMiLLER (s'), V. réfl., fréquentatif
d'essaimer, se répandre par essaims :
Ainsi Toit on un escadron d'aTetles,
Dn ciel divin les soigneuses fillettes,
S'essemiller tristes en divers liens.
(J. DE ViTEL, Prem. exerc. poet.. Sus la peste de
Venues, éd. 1588.)
ESSEAIPLARE, VOir ESSAMPLAIRE.
ESSEMPLARIE, VOir ESSAMPLAIRE.
ESSEMPLERE, VOir ESSAMPLAIRE.
ESSENCE, essenche, s. f., manière :
Et al bon saint Johau qui par divine essenche
De saint Apocalipse nons recorde l'essenche.
(Jeh. des Preis, Gesie de Liège, 23930, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
— Importance :
Li pais c'en dist des clers, qni est de grant essence.
(Jeh des Pbeis, Geste de Liège, II, 6553, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
— Dépendance :
Englieses de l'essenche de la citeit de Liège.
(Jeb. des Preis. Gesle de Liège, 27984, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
ESSENCiE, essancie,s. {., comme a censie,
bien tenu à cens :
En tailles, en essancies, en censives, en
coustumes. (1324, Arch. JJ 62, f° 144 v«.)
ESSENDRE, S. f., bardeau :
Ad inferna puissent descendre
Qu'ilz ne laissent mairiens, essendre.
Ou autrez biens a Mets venir.
{Le Credo Henreis de Heis, Mï, ap. E. de Bou-
leiUer, Guerre de Uelz, p. 314.)
Cf. ESSACNE.
EESSEN, voir ESSAUNE.
ESSENER, voir ASSENER.
ESSENGIER, essegucr, v. a., mouiller,
tremper :
Cil d'armes passent la rivière
Ou tuit communément s'einpaiognent.
Mes li scrjant de pié remaingnent
Qui n'ont or soing A'esire essengiez.
(GciART, Roy. lign., l.i-2-12, W. et D.)
— En particulier, rouir :
Ou temps que on met les chanvres en
l'eaue pour essegner. (1431, Arch. JJ 185,
pièce 99.)
La langue moderne a gardé essanger, dé-
crasser du linge dans de l'eau avant de le
mettre à la lessive.
ESSENGNEMENT, VOir ENSEIGNEMENT.
ESSENT, S. m., cuisinier :
Item soufleursdeus....item essenz quatre
pour tout l'ostel, qui vivront de la court.
ESS
(1285, Chambre des comptes de Paris,
h 53 v°, ap. Duc, Assator.)
ESSENTEMENT, VOlr ENSENTEMENT.
EssEOR, voir Asseoir.
ESSEOiR, voir Asseoir.
ESSEOUER, voir ESSEVOIR.
ESSEPER, voir ESCEPER.
ESSERBER, VOir ESHERBER.
ESSERE, S. f. ?
Item, et pour avoir faict une dalle de
pierre a chault et a sable pour faire
moudre le prant moulin et pour abiller les
esseres. (1473, Arch. d'Argenton, Fierville,
Doc. inédits sur Comynes, p. 183.)
ESSERiE, s. f., échafaudage f
Fist commencer ces superbes rampars
qui sont tant a la Roquette que aux mu-
railles dudit chasteau, par une mervelleuse
industrie, qui estoit telle que depuis le bas
des foussez jusques au haut de la muraille
estoyent dressez esseries de largeur de trois
charettes qui estoyent jointes et soustenues
de pieux et gistez, et sur le haut de la mu-
raille y avoit deux instrumens qu'on appelle
grues, et a chacune une grande roue d'es-
serie semblables que l'on voit aux grands
bastiment, par lesquelz se niontoyent et
descendoyent deux grands banneaux.
(BouRGUEViLLE, Rech. de la Neustrie, II,
86, éd. 1588.)
ESSERMENT, - anl, S. m., sarment :
Trois faguotz et ung faiz d'essermanl a
faire un pourtau de la Ma. (1562, Dép. de
deuxjur., Arch. Gir.)
ESSERMENTER, V. a., emporter d'une
vigne les sarments taillés :
Item octo corveyas a mulieribus... sol-
vere consuetas pro vineis domini dicti loci
(de Nantiau) essermentandis, gallice esser-
menter. (1357, Arch. JJ 89, pièce 321.)
Aunis et Saint., essar menter, essermenter,
ramasser les sarments, faire les javelles
après la taille de la vigne.
ESSERPILLERIE, VOir ESCHARPELERIE.
ESSERPILLIERE, VOlr ESCHARPILLIERE.
ESSERRANCE, Bxs., ex., axarrance,s.î.,
erreur, égarement :
Ors et argenz n'est ce dons terre roge et
blanche euy li sole exerrance des hommes
tient a preciouse. (S. Bern., Serm., Richel.
24768, 1» 13 V».)
Mail cil esserret ki plusors voies antre-
prant ne ne vient mie a la fin de sun tra-
vail, carexserrance nen at poent de Un. (Li
Epistle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f» 49 v».)
Quant on donc aucune poesteit dou
monde ou de l'esglise a ceus qui perver-
sement vivent, que fait on autre chose
mais ques on euvre la porte d'axarrance 1
(Ms. Berne 365, f» 137 v.)
ESSERRANT, exerraut, part, prés.,
errant, qui est égaré :
Li rachateires as venduz, li voye as exer-
ranz. (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
f» 26 r°.)
ESSERRER, exerrcr, esxerrer, exserrer^
ESS
ESS
ESS
571
essarrer, asseirrer,assarrer, axerrer, -eir,
verbe.
— Neutr.. errer, s'ëgarer, s'écarter :
Bien pnet prier senrement
Por cels qui reonoreot en terre
Ou'ele tient la clef et la serre
Por nos ctaaitis a desserrer,
Qu'assez porrions esserrer
Se n'ert ses condaiz qui nos maine.
(EvRAT, Genèse, Richel. 12457, f" Ci r°.)
Li centisme berbix k'esxerrat est li lin-
maine lignieie ke parolet en la salme : Ju
exerrai si cum li berbiz ki perie fut. (S.
Bern., Serm., Richel. 24768, f" 7 v».)
Car nos exsêrruns sovant en nos meimes
ou par négligence ou par priveie amor ke
nos avons de nos. {Li Epistte saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verdun 72, f» 113v».)
Je fuis correcieiz a eulz et a toute celle
génération, et dis adont : Cilz a des sont
durs et asseirrenl de cuer. {Ps., xciv,
Maz. 798, f° 232 v".) Lat., semper hi errant
corde.
Il ont alleit et asserreit ou désert sec et
senz yawe. (Ib., CVI, f° 264 v»,) Lat., erra-
verunt in solitudine.
Et les ait fait assarreir et desvoier fuer
de la voie. {Ib., f° 269 r".) Lat., errare fecit
eos in invio.
Et de tes commandemens je n'ai point
desvoieit ne axerreit. {Ib-, î" 301 r».) Lat.,
de mandatis tuis non erravi.
Comme elle jut assarree en désert, (ffom.,
xiv° s., ms. Metz 536, f» 39'.)
— Act., mener hors de la voie :
Lors est celé l;e8te si saige (le cbamean)
Que se soûl une autre foie
Aïoit aley par celé voie
Que jai ne vos esserrera,
Mes le droit chemin vos merra.
(J. DE Priorat, Liv. de Vegece, Richel. IGOi,
l" 53'.)
Ses allées et ses pieiz ne seront jai sup-
planteiz, essarreiz ne deceuz. {Ps., xxxvj,
Maz. 798, f" 93 r".)
— Fig., induire en erreur :
Et, se l'istoire ne m^esserre,
Entr'ens les râlèrent reqaerre
Assez tost, gueres ne tirgierent.
(G. GoiART, Rotj. lign., Il, 2977, Bachon.) L'éd.
W. etD., V. 11957, porte messerre.
ESSERTER (s'), V. réfl., SB doiiiier tout
entier :
Dont se avoye
Uoa coer a trop durs reclaims,
Non pas fains.
Mais de cuer qui tout s'esseite.
Chose est certe
Pour cil en qui j'affermoye
L'amonr moye.
(Chr. de Pis., des vrais Amans, P.ichel. 836,
f 95 r°.)
ESSERVELER, VOir ESCERVELER.
ESSESSIER, voir ESSALCIER,
ESSEU, exeu, s. m., écoulement, cours
issue :
Ke nus n'ait ort esseu sor les atries de-
dens le vile. (1270, Reg. aux bans, Arch. S.-
Omer AB xvill, 16, n» 318.)
Pour ce que par illecq leseau.x n'avoient
point leur esseu. {Compt. de déc. 1444
Arch. mun. Douai.)
Et en tant qu'il touche un gouUot et
esseu d'eauwes qui cœurt par dessoubz
terre, partie par dessoubz le court et
guernier dudit héritage vendu, par lequel
les aisements de corps des deux petites
maisons dudit hospital, joignans a ladite
maison vendue se exeuent, et prendent
leur cours et exeuement en la grande ri-
vière, icellui goullot et exeu demourra au
point et estât ou il est au présent. {Vente
du 19 j«ml459, tirée du cabinet de M. Rey-
tier, ap. Roq., Suppl.)
Nettoier les fontaines et esseux de la
ville, (xv s,, Béthune, ap. La Fous, Art.
du Nord, p. 184.)
Cf. EssiAU.
ESSEUE, voir ElSSUE.
ESSEULE, voir ESSAHLE.
EssELiLER (s'), V. réfl., aller dans la
solitude :
Et la pncelle tant en lui se fia,
C'avoec George par son gré s'esseula.
(Auberon, 1836, Graf.)
Tonte senle ilec t'esseulas.
(J. DE Meung, Très., 877, Méon.)
Un buef se esseula des autres et s'égara
par l'espace de six jours. (137S, Arch. JJ
108, pièce 136.)
En la prochaineté du duc son maistre,
lequel en ses vieux jours s'esseuloit fort en
closture. (G. Chastell., Chron., IV, 237,
Kerv.)
— Esseulé, part, passé, laissé seul, aban
donné :
Mais qnant elle fn esseulée
Adont a doulour démenée.
[Couei, 7077, Crapelet.)
Ainsi comme la gallee
EsseuUee
Sans gouvernail sur la mer.
(Greban, Misl. de la Pass., 28727, G. Paris.)
S'esseuler a été employé par Saint-
Simon.
ESSEUR, voir ASSEUR.
ESSEUREMENT, VOir ASSEUREMENT.
ESSEURER, voir ASSEURER.
ESSEUTER, voir ESSIEUTER.
ESSEUWER, voir ESSEVER.
ESSEVE, escheve, eseheuë, s. f., canal :
Pour retfaire une escheve de massonne-
rie ou cliastel. (1364, Compte de J. dou
Four, Arch. KK 3\ t° 34 v".)
Item, la moitié par indivis d'un moulin
séant a Beaugenci avecques la moitié
de Vescheve. (1404, Aveu du moulin Rouge,
ap. Le Clerc de Doûy, Arch. Loiret.)
Icellui Jehan cuidant aler frapper sur la
roe du moulin,... chut en Vescheve, par ou
coule l'eaue de la rivière dudit moulin.
(1410, Arch. JJ 165, pièce 360.)
— Gouttière :
Si Vescheve ou gouttière qui descharge,
estoit appuyée, portoit ou reposoit sur
l'herilage du voisin. (G. Coquille, Inst.
au droict, p. 195, éd. 1630.)
ESSEVEMENT, essewement,esseiceument,
exeuement, s. m., écoulement, cours,
issite :
Et nus essewemens ne d'ewe ne de
plooue ne d'autre chose ne puet avoir es-
sewement bas tere sor rue ne sour caucie.
hors del tenement ke hom ne feme ait,
(Acte de 1247 , Bans aux échevins, QQ,
f" 21 r", Arch. mun. Douai.) Tailliar, Recueil
d'actes en langue romane wallone, p. 154,
écrit esseweument.
Le court et guernier dudit héritage ven-
du, par lequel les aisements de corps des
deux petites maisons dudit hospital, joi-
gnans a la dite maison vendue se exeuent
et preudent leur cours et exeuement en
la grande rivière. (7en(e du 19 juin 1459,
tirée du cabinet de M. Reytier, ap. Roq.,
Suppl.)
ESSEVER, - veir, . toer, esseuwer, essie-
weir, essiaver,essyaver, essiauver, eschaver,
escheiaver , essaver, essayer, exeuer, verbe.
— Act., écouler, faire couler, donner
cours :
Essever les asves contre autres tieres.
(1244, Cart. d'Enaeme, i" 267 r'.Arch. du
roy. de Belg.)
Faire un conduit de pierre pour essetiwer
l'eauwe de oeil fossei. (Août 1256, Flines,
Arch. Nord.)
Li abbes et li couvens de l'Eglise de
Nostre dame du Gart nous ont donné con-
gié d'essiauver par mi leurs mares ki sont
entre l'abeie et leur grange d'Yseu, par si
ke nous ne poons clamer u devantdit
essiau coustume ne usage ne seignerie.
(1283, Le Gard, Arch. Somme.)
Lequel moelin il feront el dit manoir a
essiaver l'iaue parmi cedit manoir, en fai-
sant venir l'iaue par dessus et ess/awer par
dessous. (1322, Arch. JJ 74, pièce 443.)
Je puis faire courre et essiaver mes
yaues toutes foiz qu'il me plaira. (1339,
Arch. JJ 72, f» 225 r".)
Faire glichoueres pour essyaver par un
fossé, ou l'yaue s'en va derrière ledit tor-
goir, les elavasses. (16,, f» 224 v°.)
Et pour ce que nous avons fait oster le
conduit qui estoit ou fous de la dite pre-
mière ele, par lequel soloit essiaver l'iaue
de la cuisine dudit chastel. (1364, Arch.
adm. de Reims, m, 258, Doc. inéd.)
En nostredit royaume a plusieurs rivières
publiques et autres plusieurs fossez an-
ciennement faits pour vuider et essoyerles
eaues afin de la conservation des labou-
rages. (1413, Ord., X, 133.)
— Faire écouler les eaux de, vider en-
tièrement, dessécher :
Se li cuens et li confesse de Gisnes aront
mestier d'eschaver se tere par le tere de le
conte et le contesse de Bouloigne, o chele
tere par lequele li eschaus sera fais, il le
marchanderont selon l'usage du pais, et
chele tere a faire essau leur sera livrée.
{Ch. de 1210, O" d'Artois, 36, Arch. P.-de
Calais.)
Ne jou ne mes hoirs ne poons rumpre
ne escheiaver nos viviers devant dis par
coi li molins pierge s'iave. {Chartede 1242,
Morean, 160, f» 86 v», Richel.)
La on verra qu'il doive mieus valoir pour
essaver les mares que on torbera. (1279,
{Cart. de PojU/iieit, Richel. 1. 10112, f''82r».)
Chil ont fait grant mortel pechiet
Qui tant ont a rive sakiet
Que tes viviers est rsseves.
(Adan, Congié, 34, Méon, Fabl., I, 107.)
572
ESS
ESS
ESS
Firent une rayera pour essever\e vivier.
(1326, Revenus des terres de l'Art., Arch.
KK 39i, f° 45.)
— Réfl., s'écouler :
Ke nus n'ait privée sour le rivière ne
sour le rue kl se puist essieweir en le ri-
vière ne en le rue. (1270, Reg. aux hans,
Arch. S Orner AB xvill, 16, u° 274.)
Et aura dedans ce uiur ou clouture un
treillich de fer par ou les yaues de le ville
se porronl essiaver. (1313, Arch. JJ 53,
fo 21 V».)
Bailler pente aux gargouUes de la ter-
raisse de la porte du Carnier, afin que les
cawes se peuessent essever dehors. (144S,
Gand, ap. La Fons, Art. du Nord, p. 131.)
Les aisements de corps des deux petites
maisons dudit hospital, joignans a la dite
maison vendue se exetient et prendent leur
cours et exeuenient eu la yraude rivière.
{Acte de vente de 1459, tiré du cabinet de
M. Reytier, ap. Roq., Supjil.)
— Rendre de l'eau :
Mes par miracles s'rssei'a
Que l'eive s'en eissi tretonle
Si que ou ventre n'en remest gonle.
(J. LE M.iRCH., Mir. de N.-D., ras. Chartres,
— Fig., se répandre :
Le bernois arouté devant
Se vont en Artois cssevanl
Con genz de guerre ponrvenes.
(GuiAUT, Roy. lign., 15-131, W. et D.)
Les tanières en haut levant
Se »ont ans plains chans l'isciianl,
D'eus ordener font leur arroi.
(In., il,., 15337.)
Leur ronte o saint Lois s'essaie.
Les uns par terre, autres par eve.
ilD., ib., 1063, Buchon.)
— Neutr., s'écouler :
Ke il ne soit nus si hardis hom ne feme
ke il ait euwier ki ait sen esseut devant
devers le rue, ains le face cascuns et cas-
cune esseuweir sor le sien... Et si ne (ace
uus hom ne feme seneuwier kairnetfsse!t>eJr
eu autre liu ke sor le sien. {Acte de 1247,
Bans aux t;ohevins,QQ,f° 21 r", Arch.mun.
Douai.)
Li clere aiguë pot esseveir sor les rues.
(Ib.)
— Act., essever une nef de terre, la lancer
à la mer :
De terre ont leur nés essevees.
(GniABT, Roy. lign., 18003, W. et D.)
— Inf. pris subst., fig., action de prendre
son cours, de partir ;
Congié prant, comment qu'estre doie.
Vers Saint Orner aquieust sa voile,
Volentcif a Vesscver
De Flaraens la endroit grever
Contre qui li rois eslriva.
(GuiART, Roy. lign., 1391", W. et D.)
Bret., Côt.-du-N., arr. de Dinan, essever
le ruisseau, mettre le ruisseau à sec. On
dit en Normandie, remarque Littré, que
la peau est essavée quand elle est irritée
par la présence de certains liquides; ainsi
les petits enfants s'essavenl dans leurs
langes.
La langue moderne a gardé essaver, t.
rural, épuiser avec une pelle l'eau d'un
fossé ou celle d'un ruisseau qu'on a barré.
2. ESSEVER, V. n., se départir du chep-
tel de bêtes, ou faire partage des bestes
données à moitié :
Pour ce qu'il est d'usaige que l'avoir
qui est baillé a croys, ou a metayrie, s'il
n'y a autre gré ou conditions entre les
parties, doit estre gardé trois ans conti-
nuez par avant que l'un ne l'autre puisse
essever silz n'estoient d'un gré de le faire
autrement. {Ane. Coût, de Brelaigneff" nO*",
ap. Ste-Pal.)
CL EXIGUER.
ESSEVEUR, - our, S. m., fossé pour
dessécher un endroit mouillé :
Item l'étang de .Tillai... ainsi comme il
se comporte et poursuit de chaussée...
fossé et de esseveur. (1351, Aveu du Moulin
de Lesploit, Le Clerc de ûoûy, t. I, f» 207 r»,
Arch. Loiret.)
Un essevour. (1399, Almenèches, Arch.
Orne, Il 67.)
DanslaBeauce, Eure-et-Loir, on nomme
ainsi les prises d'eau sur les rivières.
ESSEViER, essaivier, essiwer, assivier,
V. n., arriver :
Apres çans refu avivez
Thoas li preuz, li alossez.
Et Thelamonius et Ajai,
Agamemnon et Menelaus,
Cist furent as pors assivic
Qu'il n'ot a ans trait ne lancié,
Car li autre les deflandoient
Qui fièrement se combatoient.
(Ben., Troie, Ars. 3314, P 45''.)
Droit vers la rive vent la nef :
Si seinement est essiwee
Ne fut hnrtee ne blestee.
(y,e de St r.ile. 804, A. T.)
Quant il perçurent le raarchis an vis fier,
Josle l'Archant ou devoit essaivier,
Sore li coreot plus de .sv. millier.
{.ileschans, 957, ap. Jonck., Gnill. d'Or.)
A destre se regarde, conlreval le rocier.
Vit l'ost le roi Soudan en le roce es'ierier.
Plus de .\\. mil, cascuns sor bon destrier.
(Les Chelifs, Richel. l-2So8, f 130^)
L'espesse del bos trespasserent.
Et quant d'antre part essaiverent
Si entrèrent en .i. escars.
(Okdm. le Gai., 3469, Slenget.)
1. ESSEVIR, voir ASSEVIR.
2. ES.SEVIR, voir ESCHEVIR.
3. ESSEVIR, voir Assovm.
ESSEVOiR, esseoiier, s. m., évier :
S il y a puys a l'un ou a l'autre des
deux voisins, les retraicls, latrines et es-
seouers, seront fails a dix pieds loin du-
dit puys. (Coût. d'Estampes , lxxxviii,
Nouv. Coût, gén., III, 99.)
ESSEWEMENT, VOir EsSEVEMENT.
ESSHEAU, voir ESSIAU.
ESSiANCE, S. f., tergiversation :
Tergiversatio, essiance. {Gl. l.-g., Richel,
1. 7692.)
Cf. ESSIER.
EssiANT, voir Escient.
ESSIANMENT, VOir ESCtEMMENT.
ESSI.ANTREUS, VOÎr ESCIENTOS.
1. ESSIAU, aissiau, esseau, essau, es-
cliim, essheau , essayau , s. m., canal,
tuyau pour l'écoulement des eaux, con-
duit d'eau, évier, rigole :
Se li cuens et li contesse de Chines
arent mestier d'eschaver se terre par le
terre le contesse de Bouloingne, chele terre
par lequele li eschaus sera l'ait, il le mar-
chanderont selon l'usage du pais. (1210,
Acte de Louis, fils aine du roi de France,
Tailliar.) Impr., eschaner, eschans.
Et les eschaus du pais il sont tenu de
■warder de cascune part selonc le loy de
le dicte terre. {Ib.)
Il ne me loist pas a fere mon essvier
ne Vessau de me quizine en tel lieu par
quoi l'ordure voist en le meson ne eu le
closture de mon voisin. (Beaum., Coust.
du Beauv., xxiv, 23, Beugnot.) Var. : mon
yavier ne l'aissiau...
Pour noz fourberies maintenir cscluses
et essheaus tant que no tourberie s'esten-
dra. (1278, Cart. de Ponthieu, Richel. 1.
10112, f» 189 v».)
Pour netoier le cuisine et -widier l'essau
de cbele cuisine. (1304, Trav. aux clidt.
des C. d'Art., Arch. KK 393, f» 31.)
Mâchons et fossiers pour faire un essiau
pour mettre l'iaue. (1306, ib., f" 28.)
Sur Vessiau par devers le mares de
Bourdon, liquieus essiaus clôt le pré du
Gart. (1314, Arch. JJ 50,1° 30 v».)
Le bois pour faire le grant moulin et
les esseaux. (1322, Arch. JJ 61, f " 116 r°.)
Mettre les diz molins, escluses et essaux
en estât et en bon point. (1328, Arch. JJ.
65, f" 40 v.)
Le valleton Soillart de laditte cuisiue
sonna une paelle... Le maistre d'iioslel
leur dist : Est il maintenant temps d'ester
en cuisine i Et priât la ditle paelle et lu
frota sur un châtier ou eschau de laditte
cuisine, ainsi comme on a accoustumé a
faire, et après ce le ressua. (1379, Arch. JJ
116, pièce 54.)
Tous les tenans d'icelle terre et seiguou-
rie ayans prez ou terres touquans et cou-
tiguz aux esckaulx et courans qui fleuent
et descendent en la mer, sont tenus de
entretenir et nettoyer lesdits eschaulx et
courans, chascun a l'endroit de sa terre,
pré ou tenement. (1507, Prév. de Vitneu,
Coût. loc. du baill. d'Amiens, t. I, p. 410,
Bouthors.)
Nul ne peut faire route dessous le
frocq de la ville, ni avantages de fenestres,
ne pas sur le frocq, soient d'huys, ou de
cellier, ou de maison, essau, ni autre en-
treprise sur le frocq, a peine d'amende et
estre abbatu. {Coût. d'Abb., Nouv. Coût,
gén., I, 106.)
— Ecoulement :
Eslarguir le cours de l'yaue jusques as
bonnes'jiour avoir mieuls l'yaue son es-
sayau. (1339, Le(i. de confirm., Arch. JJ 72,
fo 224 v°.)
RSS
ESS
ESS
573
— Fig. :
Lesdicts habitans, pour avoir vidange,
esseau et délivrance de leurs grains, bes-
tiaulx et autres biens et raarchandises,
sont en nécessité de les conduire et mener
esdietes villes voisines. (1463, Ord., xvi,
109.)
— Dans les exemples suivants le sens
est obscur :
Et est accordé que la garenne de nos
bos aura son essidu, selonc ce que les
bonnes sont assises, dedens la justice du
Temple. (1291, Arch. S S096, pièce 9.)
Et aura leur garenne essiau en nos
terres et en nostre justice. {Ib.)
Li frères du Temple porront a tous jors
lévriers et braches pour chacier toutes
bestes a pié clos et mastins pour leurs
bestes garder et mener sans laisse par tous
les liens de leur justice hors nostre es-
siau. {Ib.)
Essiau, pour écluse, se dit encore en
patois normand.
2. ESSIAU, s. m., bouilli :
Bien sel apareillier et lost
Char en essan^ oispans en rost.
(Chrest., Erec el En., Uichel. 1420, f 3».)
Sa fierlre li mist en essau
Et ele si la mist en rost.
(G. DE Coi.-iCi, Mir., ms. Brus., C ^38^)
Cnisiez les espanles en rost ;
S'en fêtes inetre plain nn pot
En essiau avoec la mesnie.
(Du Douchier i'AlibmIle, 169, Montaiglon et
Raynand, Fabl.. III, 23-2.)
Cil grant seigneur departoient France
entr'eus et en preuoient en rost et en es-
siau. (MÉN. DE Rei.ms, 278, Wailly.)
Cf. ESSEVER.
ESSIAUVER, voir EsSEVER.
1. ESSIAVER, voir ESSIEVER.
2. ESSIAVER. voir ESSEVER.
ESSIBLE, voir AlSIBLE.
ESSIBLEE, S. f. ?
Ce est bien ille non eslable,
Hostel y a point repos:ible ;
Si doit prendre religion
Non pas estable mansion
Mais comme estrange et hostelee
Herberge nue o Vcssiblee
Tout dementres qu'ele travaille,
Si se doit affermer sanz faille
Entre le palme et l'olivier.
(Fahl. d'Oe., Ars. 5069, f° 84^)
ESSIDUELMENT, VOil' ASSIDUELMEKT 311
Supplément.
ESSiEF, eschief, essoif, s. m., patron sur
lequel on essaie les autres mesures :
Hz vont enpruuter un bouesseau chies im
de leurs voisins qui est au patron et a Ves-
sJ(,f desdiz lieux de Moutfort. (1399, Êng.,
art. X, la Couture, Arch. Sarthe.)
Qui ont mesures a Vessief de Montfort.
{Ib.)
Quant ilz n'ont mesure a\'essief d'iceulx
lieux. (76.)
Mesures merchees du merc, patron et es-
sief du seigneur du dit lieu. (1409, Eng.,
Arch. Sarthe, E-3, 26.)
Filleresses doivent rendre le filé de toute
la lainne qu'on leur a baillié pour Hier,
sans y cocimettre fraude, et leurs eschies
ounys. (1410, Stat. de la drap, de Chauny,
Arch. mun. Chauny.)
Ledit maistre a les mesures et essoif de
mine et de charbon. (1462, Reglern. sur le
mest. de la ferronnerie, Ord., xv, 842.)
Ont aussi les dits moyens justiciers
droict de bailler mesures a bled et a vin
du patron et essief du seigneur dont ils
tiennent leur justice. (Coût, du Maine,
Nûuv. Coût, gén., II, 122.)
EssiENT, voir Escient.
EssiER, v. n., tergiverser :
Tergiversari, essier. IGl.lat.-gal., Richel.
1. 7692.)
Cf. ESSIA^'CE.
EssiERTER, V. a., dire, exposer, eîpli-
quer :
Ce voas arai tost cssierlé.
(Bacd. de Condé, U Cont. de Gentilleche, 31,
Scheler.)
ESSIETTE, voir ASSIETE.
EssiEUTER, escieuter, esseuter, esceup-
ter, eschieuter,exieuter,Y. a., excepter :
Et saint MagloTe n'en eschieu.
(Les Moustiers de Paris, .Méon, Fabl., II, 290.)
Je sui hom liges a noble hom et men
kier seigneur, monsegneur Jehan.... en
justiches, an seguories et en toutes autres
values et rissues entièrement sans rien
essieuter. (Pièce de 1279, ap. Raynaud,
Etude sur le dialecte du Ponthieu, p. 12.)
Sont tenuz generaument, sanz nul es-
ceupter, a.. (Liv. des Jurés de S. Ouen,
f» 15 r», Arch. S.-lnf.)
Lesqueles acquestes toutes, sans rien
essewfer, a donné... (Avr. 1320, Flines, Arch.
Nord.)
— Essieulé, part, passé, jouant le rôle
d'une préposition, excepté, hormis :
Se li enfez muert sanz hoirs, mes se li
père et la mère vivent ensanle ou tans
que leur enfant muert sans hoirs, tout che
que il donnèrent a leur enfant leur revient,
se enfant nelealoue en son vivant, essieulé
che que il a laissé en testament de che
que il puet et doit laissier; si comme il
est dit ou chapitre des testamens, et
essieulé la partie que la femme au fil en
doit porter. (Beaum., Coût, de Beauvoisis,
XIV, 29, ap. Roq.)
Tous les avoirs qu'il convient peser,
qui sont vendu et acaté, iront as balan-
ches de le vile, et em paieront chil qui
peser feront le droiteure, essieulé le laine
et les aignelins, qui n'i seront mie pesé.
(Seconde coutume de la cilé d'Amiens, ap.
A. Thierry, Monum. inéd. du Tiers État, I,
173.)
Et en toutes autres values et ressues
entièrement, essieulé les teres et les rentes
Ue je tieng. (Cari, de Picquigny, Arch. 0
19628, f» 7S V".)
Et exieuté que se li home ou li hoste de
nostre eglyse forfaisoient chose qui a haute
joustice appartenist la ou il couveuist faire
exécution de haute joustice, li roys et la
royne devant nommez ou leur gens feroient
l'exécution du cors de l'omme et de se
maison. (1284, Cari, de Ponthieu, Richel.
1. 10112, f 191 v.)
Esseulé les chens deu fief. (1290, Cft. de
li. de Warmaise, Chap. Noyon, Arch. Oise,
r. 1450.)
Sauf le droit dudit escuier en autres
choses, escieutez la main morte. (Ch. de
1299, sam. dev. Reminiscere, Arch. S.-et-
Oise.)
ESSIEVER, essiauer, V. a., vérifier, en
parlant de mesures :
Alast par la terre de laditle église en la
ville de Soissonspour penrre, pour essiaver
et pour jousticier les mesures de tavernes.
(Charte'de 1276, Moreau, 200, 75 r», Richel.)
Comme cils Thoumas leur eust demandé
leur mesures pour veoir les et pour essiaver..
(Ib.)
La il les puet jugier et doit essiaver (les
mesures) et retenir celés qu'il trueve trop
petites ou trop granz. (1277, Carlul. S.
Jean des Vignes, ms. Soissons, f» 189''.)
Tele est sa droiture des dites mesures
veoir, essiooer et jugier. (Ib., f° 189"=.)
Envoyèrent quérir le bouessel ancien de
la mesure d'icelui lieu de Vollenay, a la-
quelle mesure ilz recevoient chacun an les
rentes de blez que l'en leur fait au dit lieu,
et auquel bouessel ilz essieverent. (1399,
Enq., art. VI, la Couture, Arch. Sarthe.)
— Fig., éprouver :
Affin de essiever l'alyance que vouloit
faire le duc de Bourgoingne. (J. Le Fevre,
Chron., I, 118, Soc. de l'H. de Fr.)
Cf. Essief.
EssiEWEiR, voir Essever.
EssiF, s. m., ais, planche d'une certaine
grosseur :
Pour millier d'essif, .ir. d., pour millier
d'esseaune, ob. (xvi'.s., Mantellier, March.
fréq., Gloss.)
Essif de vieil bapteau pour mettre eu
travers desd. paulx. (Ib.)
l. EssiL, eschil,issil,issill, eisel, s. m.,
exil, lieu d'exil :
Mes en eisel l'enveat l'om.
(Wace, Lie. de S. Sicholaij, 644, Delins.i
Car pais k'il repeira d'!ss»7 d'allre l.i mer.
(Gariiier, Vie de S. Thom., Richel. 13313,
f" SU V.)
Plus lost en paradis ira...
Quant il lerra Vessil présent.
(Rose. 503S, Méon.)
Qant vie est en péril en icest issii. (Ca-
lun, Richel. 25407, f" 201'.)
Très haut Sire, que porrai faire
En cest essil ou je repaire ?
(Sermon du xiu° s., llippeau, liev. hist. de l'anc.
1. fr., 1877, p. 14G.)
Si qu'eles ne seroient a issill livrées
(Eslories Rogier, Richel. 20125, 1° 119".)
Apres quant il pense ou il est (Adam),
et voit chest monde qui n'est fors un es-
chius et uns desers pleins de lions et de
lupars et de leus, une forest plaine de
larrons, de pièges et de las, une mer
plaine de tempeste et de perius. (Les De-
mandes de Dieu d Adam, ap. Roq.)
On le trouve aussi dès le xiip s.,sous
la forme refaite exil :
Tant seulement pour Vexilg ou il aluit.
(RicH. DE FoRxiVAL, PolssaHce d'amours,
ras. Dijon 299, f" 9'-)
574
ESS
Proscriptio, exius. {Fragm. d'un gloss.
du xiips., Zeitschr. fur rom. PUil., 1880,
p. 369.)
— Par extension, et par un développe-
ment de sens analogue à celui qu'on ob-
serve pour exterminer, le mot essU, escil,
eissil, eisill, eschil, exil, a signifié destruc-
tion, ravage, pillage, ruine, tourment,
dommage, fatigue :
Treslot destrnient et mêlent a essil,
(Les Loh., Vat. Crb. 375, P 18>.)
Qai vos a mort rais m'a en grant essil,
IV'anrai mes pais tant cou je soie vis.
(Garin te Loh., i' chans., xviii, p. 261, P. Paris.)
Le jor metent terre a essil.
(Rou, 3° p., 4889, Andresen.)
Veiz ceste terre e cest pais
De chevaliers sole e déserte.
Pleine i'eissil e de poverte.
(Ben-, D. de !iorm., 11, G330, Michel.)
Tante gent as hui mis en dnel et en essis.
(houm. i'.Mix., l" 81", Michelant.)
E devant tnz dist en oant,
K'il n'ont dute de cel péril,
Qni les autres mist en eissil.
(Marie. Purg. de S. Patrice, 6i0, Uoq.)
Si com le Ion fist do goopill
Qn'il voloit melre a grant eisill.
(kl., Ysopel. Richel. 1915-2, f» 20''.)
Fuir déport et conqnerre escliil.
(Tristan, fragm., ms. Cambridge.)
Li chevalier de la table roonde en font
si grant eissil et si grant ocisiou que gisent
ausi parmi ces chaus corne berbis estran-
glees de lous. (Arlur, Richel. 337, f» 64''.)
Et abatirent les citez et les chastiax ;
et lisent si grant essil que onques nus hom
n'oi parler de si grant. (Villeh., 419,
Wailly.)
Si mist tiere et gent a e.ril.
(MocsK., Clirmi.,
91, Reiff.)
Et gacies bien qu'a votre exil
Pais les pères venront li fil.
(ID., a., 5530.)
Puis lor conte Vesdl de Troie.
(Parton., 367, Crapelet.)
l'ar le palais cuide deslrnire
JLa porveanclie de son fll
Dont sa pensée ert en escil.
(G. DE CiMBRii, Bartaam, p. 12, P. Meyer.
Si comme s'aucune vile ou aucune sin-
gulere persone a uzé d'envoier ses bestes
en mes bos, si tost comme li bos est copes,
car tex manière d'usages c'est essil, et nus
essius ne doit estre soufers. (Be.\UM. ,CoMi.
du Beaiw., xxiv, 7, Beugnot.)
Quanques ces pères porra panrre
En un arpant ou .n. de terre.
l'or pris et por honenr conqnerre,
Baillera trestout a son fil,
El il en remaint a escil.
(RoTEB., li biz de l'Universilei de Paris, Jub., I,
155.)
11 encommença guerres a ses voisins et
a ses barons, et tant que le royaulme fut
en essil et en povreté par moultlong temps.
{Liv. du Chev. de La Tour, c. lvii, Bibl.
elz.)
Anchois que je l'euisse compillé ne a-
compli tant que de le labeur de ma teste
et de Vexil de mon corps. (Froiss., Cftron.,
1, 209, Luce, ms. Amiens, f° 1.)
2. ESSIL, voir AissiL.
ESS
ESsiLLANT, eissUlant, ad]., qui est en
exil :
E mis pères ensement pur vus [est] eissillant.
(Hom, S'ils, Michel.) •
ESSILLEMENCE, essiUmence, s. /., mal-
heur, détresse :
Del chevalier an cisne aves oi constence.
De ses frères aussi de grande sapience,
Mais onques bien n'oislez la première naiscence
Et com furent traîné a grant essilemence :
Ancni orrez par moi trestout eh andience.
(f.BAiNDOR DE DoCAT, Istoirâ de Goddefroit de Bâil-
lon, Dinani, Trouv. de la Flandre, p. 159.)
EssiLLEMENT, esUliement, exillement,
e.vilement, excillement, assiliment, s. m.,
exil, bannissement :
Li exilemenz et la debotance d'Adan et
d'Eve de Paradis. (Trad. de Beleth, Richel.
1. 995, f 41 V».)
Exul , essillemens. (Pet. VoiMb . lat.-
franc, du xili' s., Chassant.)
Occisions, destructions et exillemens de
princes. (Fossetier, Chron. Marg., ms.
Brux., II, f° 141 r».)
— Ravage, dégât, supplice, outrage :
Dolent est de Coloigne, et de Yesillicment
Don duc .Milon li poise qu'oceis a torment.
(Guitectin de Sass., Richel. 368, t" 123'.»
El lo venquet en sufrir la crois, en su-
frir les assilimenz et les irrisions. {Pass.
S. Math., Richel. 818, f" 190 r».)
Si demeura roy ledit Tarquin l'orgueil-
leux, lequel trouva toutes manières de
lourmens et de excillemens et de mettre
es chaisues et es fers. {L'Arbre des ba-
tailles, {<• 17 r».)
Il se disait encore dans ce dernier sens
au xvn' siècle :
Exilement, ou dégast de païs. (DuEZ,
Dict. fr .-ail. -lat., Amsterdam 1664.)
EssiLLEUR, escilleur, exilleur, s. m.,
dévastateur, dissipateur :
Li tiers cas de quoi sainte église ne ga-
rantist pas, si est d'essilleurs de biens, si
comme de tix qui ardent les mesons à es-
sient. (Beaum., Cout. du Beauv., c. xi, 17,
Beugnot.)
Tel gent sont du monde escilleur,
Advocat et faus conseilleur.
(Le Vil du Itoij, ap. Jub., Noua. Rec, I, 314.)
ISe fussent li mal conseilleur
Qui de lor biens sont essilleur.
{mis de J. de Condé, Richel. 1446, f° 165 r".)
— On trouve au xv= s. exilleur avec le
sens de celui qui a condamné à l'exil :
Et il par leur vertu extermina facilement
ses exilleurs. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux., II, f° 73 v.)
ESSiLLEUs, adj., d'exil, de malheur ;
En ce val essilleus.
(Reclus de Moliens, DU de Charité, Ars. 3142,
V 226''.)
ESSiLLiER, escillier, eisseller, eissieslier,
ensillier, issillier, iscillier, v. a., chasser
de sa patrie, exiler :
Je sni uns hom cou a fait escillier
De douce France, e banir e cacbier.
(Raimb., Oi/ier, 3384, Barrois.)
ESS
Dnnt li Turc Vunt eissiesliê e geté.
{Chanson attritiuée à Benoit, Brit. Mns. Harl. 1717,
in fine.)
Tuit mi ami m'ont ensillié
Et d'Athènes tons fors chacié.
(.ithis, Ars. 3.')12, P 16'.)
Si m'ait Deus ! trop avons demuré
D'aler a Dsu pnr sa terre seisir,
Molt a grant duel e grant pité,
Qui ensi s'en vait eisselle'.
(Vie du pape Grég., p. 84, Luzarche.)
Qui estes vos, chevalier, qui volez occirre
Ami Vessillié et ses compaignons ? {Li Ami-
tiez de Ami et Amile, Nouv. fr. du xill'' s.,
p. 49.)
Saturnus, fu essilliez de son règne.
(Brun. Lat., Très., p. 41, Chabaille.)
Issilier. {Vie S. Clément, ms. Alençon 27,
f" 149 r°.)
Por ceste grande mescheance avoit
voidié Tydeus son règne, et en aloit cum
iscillies en estrange contrée. {Estories Ro-
gier, Richel. 2012S, f" 93''.)
On trouve dès le xii° s. la forme mi-sa-
vante exilier :
Cum exiliez ira maint jor.
(Brut, ms. Munich, 363, Vollm.)
— Par extension, essilUer, essiller, eissil-
lier, escillier, essilier, esieller, eschitlier,
esseillier, essailler, esoillier, essoillier, esse-
lier, esseller,exillier, exiler, esxiller, exciller,
ensilhier, axillier, asxillier, aissiller, assil-
ier, a signifié ravager, dévaster, piller, rui.
ner, gaspiller, habituellement avec un
nom de chose, et quelquefois avec un nom
de personne :
— Avec un nom de chose :
Et le damaige et la honte amander
De cen que Vais axilliet ton régné.
(Les Loh., Richel. 19160, f" 53''.)
Qui est venus mon pais asxillier.
(Ib., Richel. 1622, f° 296 r".)
Ce que il a esoillié son régné.
(/«., Ars. 3143, i» 23'.)
Quant Grin orent Troie conqnise
Et essilie' tôt lo pais.
(Wace, Brut, ms. Séville, Colombina, f*l.)
Si cum firent li Gocien
Qui tule Europe exillerent
E roberent e despnillerent.
(Bek., c. de Norm., I, 566, Michel.)
E pur lur cors plus remforcer
As règnes d'entnr eissiller,
D'iloc movent.
(Id., ib., I, 1039.)
Quar Sun règne voit essilier.
(Brut, ras. Mnnich, 231, Vollm.)
Le fist li rois de sa liere cachier
Et ses casteaus abalre et escillier.
(Raimb., Ogier, 9743, Barrois.)
La vile en est tote essoillie.
(Cliget, Richel. 1420, f 57M
Tôt ce a fait dan Sinagos li rois,
Qui nos esxille et châtiais et menois.
(Girard de Viane, p. 5, Tarbé.)
Et mainte ville esxillie et briseie.
(Ib., Richel. 1448, f" 18<^.)
Bien fnst ore la terre de mon père escillie.
(AoDiFROv LE BASTARD, Bclc Idoine, P. Paris, fio-
maneero, p. 12.)
Avaient le pais eschillié et waslé. (.S.
Graal, Val. Chr. 1687, f» 122».)
ESS
ESS
ESS
57S
Si an remeystrent après lor mort les
terres gaisteies et axilUes et soffraitouzes
de boin signor. {Mort Artus, Richel.
24367, f° 77=.)
Si vont vers le castel qa'il voelent esselier.
(Ren. de Montaub., p. 344. Michelaat.)
Car cascun jor m^pmle mon rené.
{Ituon de Bord., 7877, A. P.)
Lors menaciez Espaigne la terre a essillier.
(Gui de Bourg., 43, A. P.)
Tons aves nos chasliaus et nos bonrs essilliet.
(/*., 1851.)
Et vinrent chil doi conte a forche et a
armes a Hesdin et l'arsent et eschillerenl.
(1223, Décis. de Louis VIII, Tailliar.)
Mainte toar abatne, mainte vile essillie.
(Berle, 29, Scheler.)
Qoe il ïons tolist vostre terre,
Et essillasl et feist guerre.
(Sepl Sages, 5028. Keller.)
C'est d'escillier et d'ardoir a fa et a
ilame. {Renart le nouvel, t. IV, p. 273,
Méon.)
Pour le lyon qui tout le pais esiella.
(U. de Seli., xiv, lOi'J, Bocca.;
S'il avenoit cose que 11 molin fussent
exillié on de-wasté par quelcomque manière
que ce fust. (1308, Cart. de Ponlhieu, Ri-
chel. 1. 10112, f IbO r°.)
Que li moulins fust eschilles, gastes ou
fait nient pourfitables. (1311, ib.,i" 303 v°.)
Li devant dit maieur et eskevin et le
communites ont pooir de faire nouvel el
lieu dessus dit pour cheli qui exilles ou
gastes serait. [Ib.)
Pour faire .m. ventes la dicte forest
pourroient essillier et degaster. (1332,
Prisie des for. de J. de Bourg., Arch. P 26^,
pièce 118.) Eissillier. {Ib., pièce 122.)
Et ville arse et esselie. {Chronique de
Flandres et de Tournai, Corp. chron. FI.,
III, 237, 124.)
Ardirent et essilierent moult de villes et
dehamiaus. (Froiss., Chron. ,1, 327, Luce,
ms. Rome.)
Ardans et exilions ché biau plain pays
de Haynnau. (1d., ib., II, 201, Luce, ms.
Amiens.)
Tante maison nous a li envers essillie,
Raviz buefs et montons, mainte brebis mengie.
(Cuv., du Guesclin, 3248, Charrière.)
Et fut regardé que, par cbes quartees de
bois que ichelui segnieur prenoit chascun
an en la forest, seroil tantost toute esehil-
lee. {Chron. de S. Ouen, p. 62, Michel.)
Anssi ponr garder le pays,
Qn'i venilent venir excilier.
(Mist. du siège d'Orl., 1849, Gnessard.)
Lui gasterent et essilierent -pins de douze
quartes de millet qu'ilz getterent aval les
voies. (17 déc. 1444, Inform. par Hug.
Belverne, Ch. des comptes de Dijon.B U881,
Arch. C.-d'Or.)
Il prit Chauny, Ribemont, Janly et
Mouy, et brûla et exila moult le pais. (La
Marche, Mém., introd., c. S, Micbaud.)
Je vous renderay la ville loutte destruicte
et essii/êe par vozengiens volans. (Mathieu
d'Esco0chy, Chron., II, 71, Soc. de l'H. de
Fr.)
Son escu estait ja tellement rompu el
e.villé que peu eu estoit demouré. {Lance-
lot du Lac, l"p., c, XXII, éd. 1488.)
Il destruisoit et exilloit tout le pays par
ou il passoit. (G. de Selve, Coriolanus,
éd. 1547.)
Cette signification a subsisté jusqu'au
commencement du xvii» siècle. On trouve
dans Duez, Dict. fr. ail. lat., Amsterdam
1664 : exiler, ou gaster et désoler un
pays, le rendre désert.
— Par extension, mettre au pillage, di-
lapider :
Kant ele ot lot l'avoir perdnt et ensilhié
Dont ele avoit tant fait de mal et de pecbié,
.\1 lin vint u li sires U avoit ensengnié.
(ne sic Tliais, "29, Mejer, Rec, p. 331.)
Car il va son avoir par outraige exillanl.
U/. Capel. 282, A. P.)
En après, du duc d'Orléans, trespassé,
et après ce, du duc de Bourgongne qui est
présentement vivant, par lesquelz toute la
finance du roy son père a esté traictee et
exillee. (Monstrelet, Chron., I, 139, Soc.
de l'il. de Fr.)
Il'perd et exille son bien et son honneur.
{Enseign. de la duchesse Anne^ p. 79, Cha-
zaud.)
Neautmoins s'est trouvé que les per-
sonnes besongnans ausdictes corvées be-
songnent si lentement que, combien que
plusieurs deniers sayent ja essaillez aus-
dictz ouvraiges, toutesvoyes l'ouvraige
qu'ilz ont faicte est très petite eu esgard
aux deniers ja consommez. (17 août 15S7,
Ordonn. de l'échevinage d'Amiens au sujet
des fortifications, ap. A.Thierry, Mon.inéd.
du Tiers État, t. Il, p. 649.)
L'nn qui m'amasse (l'argent qui parle), l'autre
[m'aissille.
(RoHS., Fragm. de la Corn, de Plulus, 1, Bibl. elz.,
vil, 302.)
— Détruire :
Esperans que bonnement ne se pourroient
tenir si grand nombre dedens la dessus,
dicte ville, sans yssir, attendu que tous
vivres, conme dit est, y estaient exillies.
(Monstrelet, Chron., Il, 96, Soc. de l'H-
de Fr.)
— Endommager :
S'il y a arbres fruit portans, il ne doivent
estre copé ne essillie. (Beaum., Coût, du
Beauv., c. xv, 12. Beugnot.)
Le prince d'amour dit que les acoustre-
mens de ceux de sa bande sont esseilliez
et usez. (1549, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
— Fig., comme on dit aujourd'hui
écorcher :
Lors commança a fastroillier
Et le bon fransoiz essillier.
(Bretex, Tourn. de Chaueenci, 59, Delmotte.)
— Avec un nom de personne :
Et chescnns en cuide estre destruis et eschillies.
{Rom. d'Alix., Vat. Chr. 13G4, f 6''.)
INe doit mie toz jois pener
Lui ne son règne travaiUier
We la povre gent eissillier.
(Marie, Ysopel, lUcbel. 19152, P 17=.)
Mais ke ne soit a destruire mostier,
ÎNe povre gent desrober naxilier.
i.Gir. de Yiane, Richel. 1448, f 22''.)
Baron, dist il, vous estuet ostoier
Droit en Borgoigne por Bazin escillier.
(.■Uih-ri, Kichel. SCO, f" 135\)
.1. pèlerin troverent essillie et gasLé,
Qui revient de saint Jake, ou il ot converssé.
(G. de Bourg., 321, A. P.i
Por ce la qnidat engenier
Ht afoleir et ensilhier.
{Vie de Sle Juliane, ms. Osf. Bodl., Canon, mise.
74, f° 68 v".)
Mais puis ses cors fut travillicz
Ettormenteiz et enssiltiez.
{Ib., fo 63 r".)
Mius nous vaut il que nous vous falons
de convenences que nous laissons nostre
Signeur escillier ne destruire. (Chroniq. de
Rains, c. xx, L. Paris.)
Iticbes bourgois, vons serez excilliez,
Pris et pilliez, Espagnolz sont deslyez
El esveillez pour vous donner la fuicte.
(Complainte de Venise, Poés. fr. des xv' et xvi" s.,
V, 123.)
... Quand ce lui viendra a croistre
Il ea fera laqs el Gllez
Dont serons prins et exiliez.
(CoRBOZET, Fabl., XVI, cd. 1542.;
— Faire mourir :
Se il l'ataint el il le pnet baillier,
De maie mort le fera escillier.
(lUiMBERT. Ogier, 5951, Barrois.)
Qnant me rendes mon anemi Ogier,
L'orne du mont qi plus m'a fait irier
Or le ferai morir et escillier.
(iD.. ib., 9422.)
Sire, ge nel vos consentir.
Mes il me fist ces cox sentir ;
Morte m'eusl et essiliee.
(Dolop.. 43G4, Bibl. elz.)
Ne pnelent estre dit li cent ne li milier
Qu'il fait por droite raige morir et assilier.
(Girarl de Ross., 3227, Mignard.)
— Réfl., se ruiner :
Mais cil est bien foui qui s'essille
Ne por son filz, ne por sa fille.
(Chasloiem. d'un père, coule xxvi, v. 131, Bi-
bliopb. fr.)
— Se dépouiller ;
Veves, orphelins conseilla.
Et de ses muebles s'essilla
Por les soufroiteus maintenir.
(Vie des fères, Uichel. 23111, P lOC".)
Pic, essiller, dépenser, dissiper.
EssiMER, voir Essaimer.
EssiN, voir EissiN.
ESSiR, voir Asseoir.
ESSIRER, voir ESCIREfl.
ESsiSE, voir Assise.
ESSiWRE, voir Ensuivre.
EssoFLER, - aufler, v. a., disperser
par le souffle :
Celle montaigne excède toute la froide
région, laquelle opinion a esté trouvée vé-
ritable pour ce que es haultez qui estoient
sur le sommet u'icelles jamais les cendres
n'en estaient essouflees, tant y est l'air pur,
ne quelconque chose qui soit illec accu-
mulée ne s'y pert. (Chron. el hist. saint, el
prof., Ars. 3313, f° 78 v».)
— Donner de l'air à :
Mais la ventaille ne 11 veit pas noer
S'il a meslier, por le miex esso/ler,
U que délivres peusl 11 bers aler.
(Meschans, 4824, ap. Jou. k. , Guill. d'Or.)
— Essoflé, part, passé, qui a repris ha-
leine :
576
KSS
ESS
ESS
L'drae li ostent, uni cju'il fa esxo/les.
(Aiisris, liichel. "93, f 67".)
ESSOGNE, voir ESSOINE.
ESSOiER, voir EnsoiR.
EssoiF, voir ESSIEF.
ESSOIGIER, voir ASSOUAGIER.
EssoiGiR, V. a., assiéger :
Et essoigis la tor et la pris. (1293, Ch.
des compt. de Dole, — , Arch. Doubs.)
ESSOIGN, viir ESSOING.
EssoiGNANT, S. f., coiiime soignant,
concubine :
Feme, se elle a esté essoignant rtou
niurtri. (Liv. de 1. d'Ibelin, cb. lxxxii.
var., Beugnot.)
EssoiGNANTAGE, S. m., concubinage :
Home, se il a tenue la murtrie en essoi-
gnantage. {Liv. de J. d'Ibelin, ch. lxxxii,
var., Beugnot.)
ESSOiGNE, voir EssolNE.
ESSOIGNEMENT, VOir ESSONNIEMENT.
ESSOIGNIER, voir ESSONNIER.
EssoiLLiER, V. a., nettoyer :
.VI. journées d'oTriers a redrecier et es-
soillier celli vigne. (1312, Compt. du dotn.
de Mahaut d'Artois, Richel. 8b51.)
ESSOINE, essoinne, essoyne, essoigne,
csoingne, essogne, essonie, essongne, es-
suigne, esoinne, esoijne, esoynne, esoigne,
osonne, essone, essonne, essoune, esone,
nxonie, exoine, exoinne, exsoigne, assogne,
asoine, asoinne, assoine, assoinne, asoyngne,
assoigne, assoingne, axoine, asene, s. i.,
l'excuse alléguée pour ne pas se présenter
en cause devant le juge, ou ne pas se
rendre à un combat judiciaire :
Ou en pèlerinage ou en aUre essoine
(Mars 1220, cathéd. de Metz, Arch. Mes.)
Et li escbevins qui venrai a jugement
et qui s'enbatera a consoil, i panroit autant
com uns des autres et cil qui ne venra, i
ne panra niant s'il n'avoit loiaul esonne.
(1247, Cart. de l'évêch. de Verdun, Ricbel.
coll. de Lorr. 716, f° 1 v».)
Ou il ne contremande son essoigne si
corne il deit. {Liv. de J. d'Ibelin, cb. cxxi,
Beugnot.) Var., assoine.
Droiz dit qu'il se conbatrout ensenble.
s'il ne puent mostrer asoine parant. Et s'il
puent mostrer essoine parant, cbescuns se
changera, et aura avoé. {Liv. de jost. et de
plet, XIX, 4, Rapetti.)
Quant il sera délivres de son essoine, il
le voz fera assavoir. (Beaum., Coût, du
Beauv., m, 13, Beugnot.)
Bien puet li bons venir por mariaige ou
por mort de son ami ou por autre assoigne
loiaul sanz son maignaigie, {12fiS, Cart. de
Dijon, Ricbel. 1. 4654, f» 12 v».)
Pour mariaige on pour mort de son amy
ou pour autre essone leaul. (1294, Lett. don
pourcours de Dijon, Richel. 1. 9873, f" 9 v».)
L'esoynne fut cbalangé. {Year books of the
reign of Edward Ifte first, ycars xxxii-
XXXIII, p. 93, Her. bril. script.)
Estre en essoine de maladie. {Assis, du
baill.. d'Orl. 1383-1384, f» 9 r°, Arch. Loi-
ret.)
Et y doivent estre tous les juges, baillitz,
lieutenans, sergens et autres officiers de
justice sur peine de l'amende si ilz n'ont
loyal exoine. (Bout., Somme rur., f" 3'',
éd. 1537.)
Se aucun défaillent et il n'ont axoine lé-
gitime. (1423. Droits et redec. des habit, de
Pont-sur- Madon , Remiremont , Arch.
Vosges.)
Procnration ne exoinne
Se lenr vanldroit riens en tel cas ;
Comparoir leur failli en personne.
{La nemembranee de la MorI, Poés. fr. des xv° et
xvi" s., II, 205.)
Exoine, dans cette signification, appar-
tient au Dictionnaire de la langue mo-
derne.
— Empêchement, obstacle, retard; toute
sorte d'excuse, de décharge, de dispense,
tout motif qui autorise ou qui exem pie
Perc, ce disl Rachel. n'est pas en voslre loi
Qu'a moi puissiez parler, essongne ai enter moi,
Griement me lient mes ventres.
(Hermau, Bible. Richel. 21387, f° 56'.)
Cîtei cnmpassa sens essonie.
{Brut, ms. Munich, l'JGl, Vollm.)
Mnlt anrai granl essme, se primerains n'i fier.
(Raum. d'Alix., f • 10=, itlichelant.)
One ne taisent por nient, ne por nesnn esonne
Qu'a .1. an et .i. jor soient en Babilone.
(/J., f" .58".) Var.. essoine.
Le gentil roi feront avoir mnll granl essone.
{Ib., f 77''.)
Son tref commande a tendre, on le fait sans essone
(Ib., I» 77».)
Sa dame mande que il viegne.
Que nus essoinues ne le liegoe.
(Perceti., ms. Mons, p. 12 A, Potvin.)
Si vos mande que Babiloine
Li soil rendue sanz essoine.
(Floire et Blanche/lor, 2= vers., 3085, dn Méril.)
Se il les mande en Babiloine
Tont i vendront sans nul essoine.
(/*., i" vers-, 1569.)
S'i ot essnigne, ne respit.
(Marie, Lai de Milun, 522, Roq.)
II n'en peut meis, essoigne aveit,
La mort li eirt molt grant essoigne.
(Gl'iL. nE Sai-nt-Paib, Mont Saint-Michel, tOO,
Michel.)
Et si li dites qu'a cort viengne,
Que nus essoignes ne le lîengne.
{fienart, 23765, Méon.)
Cist troi sanz deslai i'asoinne,
Cum ben s'asenti li rois,
Vnnt en la terre des Grezois.
(S. Edward le conf.. 3.il2, Luard.)
Mandes le en haste, c'orendroit
Sains tos essoignes a vos snit.
(Parton., 3M61, Crapelet.)
Seint snmnns demain an jur,
K'il vengent tuz sanz nul esoinne.
(Cbardrv, Sel donnons, 686, Koeh.)
Se Deus garist mon cors A'essoine.
(G. de Dole, Vat. Chr. 1725, f° 91''.)
Or m'en vai celé pari sanz essonne.
(.\iim. de Sarh.. Richel. 21369, p. 6».)
.... Sans ttssot/ne.
(ib , f» I3M
Por ce ne doit ja nus av.'
Retenir clers nonains et moines
Qu'en orotsons sovent ne soient.
(0. DE Coisci, JIHr., ms. Brni., f° 131''.)
Par mer al vent, sans essonne.
S'en alerent droit en P.-innone.
(MouSK., Chron., 166, Reiff.)
N'i requiseut barat n'esonne.
(ID., ib., 20657.)
Por mort ou por arief esoyne. (1239.
Test, de Sim. de Montfort, Bibl. de l'Ec.
des Cb., 1877, p. 336.)
Se tu as la voiz clere et saine.
Tu ne doiz mie qnerre essoine
De chanter se l'en t'en semont.
(Rose, Richel. 1573, !" 19''; ms. Corsini, !" 16'';
Méon, V. 2213.)
ÎNe li valut escuz ne broine,
Qnar de la mort n'i ot essoine.
{Vie du pape Greg., p. 59, Luzarclie.)
Ocis l'ad sanz noie asogngne.
i De Pèches, ms. Cambridge, ijniv. E.e. 1.20,
f II''.)
Lour dreil defens defenderay
Sauoz assoingne e saunz delay.
(De la Bonté des femmes, ms. Cambridge, S. .lo-
hn's G 5, Meyer.)
Al prestre, ki ont ^T3,ni esoingne
De maladie, ont dit sans faille.
(Le Vescie a prestre, Montaiglon et Uaynand,
Fabliaux. III. 108.)
Trois fois le jor la liaiserai
Por voslre aroor, jel vos créant,
Ce je n'ai assoine mont grant.
(ROB. OE Blois, Poés., Richel. 21301, p. 512''.)
11 venront sanz nulle excusation nus
comptes de leurs seneschaucies ou bail-
lies en leurs personnes, aus journées qui
leur seront assignées, s'il n'ont assoi'ne de
corps. (1319, Ord., xii, 4S0.)
Une messe perpetuele qui sera ditte
touz les jours de requiem a l'autel St
Jacques dudit bospit.d avant prime ou
après si essoinne y estoit. (1329, Arch. hos-
pit. de Paris, II, 27, Bordier.)
Que il ne povoit estre pour asene de ma-
ladie. (1334, Inform., S. Pierre en Pont,
Arch. Loiret.)
Tiendroyent la place par l'espace de
trente jours sans partir, si essoine raisou-
uable de la laisser ne leur venoit. {Le Li-
vre des faicts du mareschal de Boucicaut,
l'° p., cb. 17, Buohon.)
Au cas que aucun ou aucuns des dicts
chevaliers dessus nommez auroit ou au-
roient essoine raisonnable et bonneste de
non pouvoir accomplir les choses a luy
requises. {Ib., cb. 39.)
Se le grant Dieu ine gart A'essoine
Je leur voiz compter cesle affaire.
{Passion N. S., Jub., Mijst., Il, 157.)
Mais, Judas, fay sy ta besoigne
Que pour toy n'aion point i'essoigne.
(Ib., p. 16.i.)
Or pry je Dien le débonnaire
Que bien fassiens nostre besoigne
El que nous ne truîsson essoigne.
{Ib., p. 268.)
Et quant je auray acompli ce que des-
sus est dit ou que le jour sera passé, je,
avec l'aide de Dieu, de Nostre Dame, de
MonseigneurSaint George et de ma dame,
me partiray de ladicte ville, se je n'ay es-
soine de "mon corps, pour aler a Saint
Jacques en Galice. (Monstrelet, Chron.,
I, 8, Soc. de l'H. de Fr.)
ESS
Hz promirent sur leur foy et sur leur
honneur, s'ilz n'ont mortel exsoine. qu'ilz
se rendront ;iu lieu et ternie limité.
(Louis XI, Nouv., xxxiv, Jacob.)
Aucuns dieut, pour tout essoiiie.
Qu'elle doil assaillir la porte
De l'hnslel de quelque rhauoine,
De quelque abbé, prieur ou moyne ;
Ce Iny sera seure relraicle.
Pour faire leans sa Ufnifvaine.
Tant que la paix sera refaîcte.
'CoQmi.1... Droilz nom'., 1° p., de Jure nalurali,
I, 53, Bibl. elz.)
— Prendre essoine, admettre une ex-
cuse :
Car je ne scey quelle pari je aille
Pour éviter telle bataille
Com est la mort, qui partout mort,
Oti'elle a'espargne feible ne fort,
Ne nullement u6 praiit cxoine.
CGdill. de St André, le Libvre du bon Jehan, 17,
Charriêre.) Var., assoine.
— Peine, fatigue, difficulté, épreuve
embarras, souci, extrémité, danger, acci-
dent :
Grand dol i sorsl e grant esaoive.
(Ben., C. de }\orm., M, 39768, Michel.)
Mais poi se garde de Vesoigne
Et de la grant mésaventure
Ou il aura si grant ardnre :
(Flaire et Blanclie/lor, 2' vers., '22.'i2, du Méril.)
Jbesucrist est li Dieu d'amors
Qni a ses amis fel se^ors
Et de touz essoi(/nes les boste.
(Vie des Pères, Richel. 23H1, f SS*".)
D la ducoise ert et s'esmaie
Pour le duc Renier de Saissogne,
Ki li livroit asses esf!ogne.
Et sa tiere li calengoit.
(MorsK., Chron., ir,(\i9, UeiS.)
Tel amour en monstra ans nioinnes
Que pour amander les essoinnes 1
Dn^feo qui lors leur fa contraire,
Fist, a ses propres couz, refaire
Maisons, aournemens et livres.
(G. Gdiart, Roy. Ugn., 4601, Buchon.)
Icellui Avril eust tué ledit exposant ou
mis en essoine de mort. (1397, Arch. JJ
153, pièce 55.)
Ou est la très sage Helois,
Pour qui fut chastré (et puis moyne)
Pierre Esbaillart a Sainct Remys,
Pour son amour eut cest essoyiic.
(Villon, Grand Tesl., Bail, des llam. du temps
jadis, Jouaust, p. 30.)
Et ponrroit inconvénient
Advenir sur vostre personne,
Par qnoy seroie mal contant'
S'i Tons advenoit quelque essoine.
(Mist. du siège d'Orl., 16J88, Guessard.)
Dieu te tienne en sa sainte garde
Et te vueille garder i'exonne.
(.\ct. des ytpos;., vol. II, f° 15'', éd. 1537.)
Ainsi qu'il estoit en celle exoine, il re-
garda loing au cornet de la montaigne
vers la mer et veit du feu en une lan-
terne. {Perceforest, vol. III, ch. 20, éd.
1528.)
Poar vous };arder de grand essoijne^
Je vous ay apporté le groing
Du pourceau monsieur sainct Anthoine.
(Farce d'un Pardonneur, Ane. Th. fr., II, 5i.)
Des ennemys se trouvèrent par compte
Plus de quarante en trop piteuse exoine.
(y Marot, Voy. de Venise^ Ilar. de Montjoye à la
Seigneurie de Venise, éd. 1532.)
T. lîl.
ESS
Mais quoy î il n'a pas grant essoine
A comprendre les sacrifices.
(Cl. Marot, Temple de Cupide, éd. 15.il.)
— Besoin, urgence :
Il convient que il taillent et cousent les
robes aus haus houmes ausi bien par nuit
corne par jour, pour les essoines que li
haus tournes et les genzestranges ont a la
foiz d'aler hors. (Est., Boil. li». desmest.,
l" p., LVI, 9, Lespinasse et Bonnardot.)
— Soin :
Une tor ot en Babilone
Qui fut faite par grant essoingne.
(Galt. de Mes, Ym. du monde. Ars. 3167, f 18 r°.)
Li quens saut sus sans atai-gier
De la ou seoit au raangier.
Et fait crier par grant essogne.
(Eus/, le Moine, il6, Michel.)
— Affaire, cliose, circonstance :
Li nns jones sages se lient
Et en viellesce folz devient,
Li uns est sages viens et jones,
Li autres folz en tons essoignes.
(Gact. de Mes. Ym.du monde, Ars. 3167, flO v".)
Si fu moult proz en tels essones.
lo., /*., ms. S.-Brienc, f îl".)
Si sont molt preus en tels essoines.
(Id., !*., Ricbel. 20-21, t" 104^)
Ataut de Rome se partirent,
Viers Couslantinoble se mirent,
lllueques ont fait lor essone.
(hom. du comte de Poit., 1592, Michel.)
— Pour essoine, pour aucune raison que
ce soit :
Li garçons sa lettre pris a.
Et loianmenl li afferma
Qu'il n'en parlera pour essonne.
Et que bien fera la bcsongne.
(Couci, 3197, Crapelel.)
Ses maris demeure a séjour
En sou manoir et lempre et tari.
Ne pour essoingne ne s'en p.art.
(;*., 5623.)
— Par essoine, par force, contre son
Ewars fn rois, qui mandes ère.
Et pardonna la mort son frère.
Et si esponsa, par essonne,
La fille a cel conte Gondonme
Ki son fiere avoit recea
Et puis l'ot ensi deceu.
(MousK., Chron., 1G560, Reiff.)
— Soigneusement :
Entre dois par essongne
Vos diray je de Romme, de Franche et de Gas-
[congue.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 2928, ap. Scheler,
Gtoss. philol.)
— L'essoine était un terme d'ancienne cou-
tume désignant un droit seigneurial qui se
payait dans quelques lieux, lorsqu'un des
tenanciers mourait sur le domaine du
seigneur. L'essoine était ordinairement le
double du cens annuel :
Essongne est un droit ou devoir sei-
gneurial du par les héritiers ou successeurs
des trépassez aux seigneurs sous la cen-
sive desquels ils ont et possèdent héritage
au jour de leur trépas. Et n'est pas uni-
versel ni uniforme : car il est seulement
dû es terres et seigneuries, esquelles est
accoutumé d'ancienneté d'essonguer : et si
ESS
577
doit-on pour essongne en aucuns lieux un
denier parisis, et en aucuns deux deniers
parisis, en aucuns douze deniers, en au-
cuns autant, ou aucune fois le double,
aucune fois la moitié d'autant que les hé-
ritages doivent du cens annuel. En aucuns
lieux est dii une seule essonpne pour une
succession, posé qu'ils y soient plusieurs
chefs de personnes succedans. En autres
lieux chacun chef succédant doit une es-
songne : en autre lieu aussi faut esson-
gner dedans huit ou neuf jours, ou autre
nombre de jours après le decez du tré-
passé ; en aucuns Ueux dedans un jour
naturel : en aucuns lieux faut essongner
avant que le corps du trépassé soit en-
terré : et avec ce en aucuns lieux l'amende
de non essongner est de dix sols parisis :
et en autres lieux est de vingt-deux sols
six deniers parisis, et en autre lieu est de
sept sols six deniers parisis. En la cité et
ville de Reims ne se font aucunes es-
songnes, et n'en a jamais été usé, n'aussi
en plusieurs autres villages ne villes assises
es environs dudit Reims. (CoM(. de Reims'
redig. par Christ, de Thou, Barth. Paye,
et J. Viole, Procès-verbal, p. 277-279.)
EssoiNG, essoî'gn, s. m., empêchement
juridique :
Et ne peuvent venir pour aucun essoing
que il ont de leur cors. {Liv. de Phil. de
Nav., Ass. de Jér., t. I, p. 499, Beugnot.)
— Dans l'exemple suivant, oii il a le
sens de souci, essoign est probablement
une faute :
De voz manaces, culvert, jo 'n ai essoign !
(Roi., ms. Gif., V. 1232.)
Millier, dans la seconde édition, d'après
la conjecture de Hoffmann, corrige ainsi le
vers :
De voz manaces, culverz, jo nen ai suign.
ESSOINGNE, voir Essoine.
ESSOINGNEMENT, VOir ESSONNIEMENT.
ESSOINGNIER, VOir ESSONNIER.
ESSOINIER, voir EsSONNIER.
ESSOIR, voir Ersoir.
ESSOIRE, voir ESSOUDRE.
EssoLATE, S. f., diiiiin. à'cssole, outil
de charpentier :
.1. essolaie, .i. cuitel brisié. (1348, Ch. des
compt. de Dole, — , Arch. Doubs.)
1. ESSOLE, s. f., sorte d'outil employé
par les charpentiers :
.1. grant haiche a chapux, .1. petite et
.1. esso(e. (1348, Invent., Arch. Doubs, G 82.)
2. ESSOLE, voir Essaule.
EssoLER, V. a., mettre, couper à ras
du sol, abattre h terre :
La, si fort canonna les murailles espesses
Que les douze cent coups que tirèrent ses pièces
ICsbranlerent un pan, et, d'un choc.quer plus dur
Qu'un tonnerre tomliant, esbrecberent le mur
D'aullant d'espace eu long que l'on voit l'ouverture
D'un tiers arpeut de bois, que la ceignes dure
A essolé ea bas.
(Les Ell'orts cl Assauts faicls et donnez à Luùgnen,
Poés. fr. des xv° et xvt" s., VI, 313.)
73
678
ESS
ESS
ESS
Aunis, essoller, casser en arrachant.
i^'EssoLLER, esoller, v. a., garnir d'es-
sieux :
A Regnault le moisier, pour avoir esollé
deux camions pour mener les grosses
pierres..., .m. s. (Compt. de dép. du chat,
de Gaillon, xvi° s., p. IH, Deville.)
EssoLLiR, V. a., exempter de toute
charge :
Warantir et essollir. (Mars 1296, cathé-
drale de Metz, Huloup, Arch. Mos.)
— Payer entièrement :
Quant il avérait essollit lou cens, (1294,
Coll. de Lorr., 971, pièce 3b, Richel.)
Cf. ESSOUDRE.
1. EssoMBRE, s. f., terre sonibrée, qui
a sulii le premier labour :
Si sonl plaines (de chevaliers) les preries.
Les areps 6t les fssombrf.^.
(CaRESiiEN, la Charrellc, Val. Chr. 1725, f° 26"^.)
Des maus qn'il fet ne sai le nombre,
La somme en est en nne essomhre,
En nne reculée obscure.
(RDTEB.,/a Voie de paradis, Richel. 8.37, (° 3H''.)
2. ESSOMBRE, S. m., bois de lit :
Un grant mastins gisl lez le fen,
Delez la conce ot fet son leu.
Par nn pelit an fon ne touce;
Mes li cssombres de la conce
Ne! laissa veoir Ysen^rin.
(Renarl, 12263, Martin.)
ESSOMER, V. a., achever, terminer :
Quant il auront essomé lor predioacion.
(Ms. Ars. 5201, p. 367''.)
— Assommer, tuer, détruire :
Rome est li malz qni lot essomé.
(De morlr, Ars. 5201, p. 231".)
Tantost en oit occis la .un", partie, et
des autres plusieurs essomez. (Courcy,
hist. de Grèce, Ars. 3689, I» 53''.)
Car l'un d'eulx ne queroit sinon l'autre
essomer. (Id., ib., f" 71'.)
— Priver :
Quant oit Jupiter Saturne démené et
essomé de ses genitaires, plus ne polt
contre lui la terre deffendre. (CouHCY,
Hist. de Grèce, Ars. 3689, f» 9=.)
EssoNE, voir ESSOINE.
ESSONEOUR, voir ESSONN'IEOR.
ESSONGNE, voir ESSOINE.
ESSONGNIEMENT, VOif ESSONNIEMENT.
EssoNiE, voir ESSOINE.
ESSONIEMENT, VOir ESSONNIEMENT.
ESSONIER, voir ESSONNIER.
ESSONisANT, S. m., celui qui prétexte
nnempêchement,une cause d'exemption :
Que tous contrenians et essoines volun-
taires et qui ne seront cause de loial et
nécessaire essoine que li essonnans ou
contremandans veiillent jurer soient osté.
(1356, Livre rouge, Arch. Y 2, f" 12 v».)
1. ESSONNE, voir ESSOINE.
2. ESSONNE, voir Essaune.
ESSONNIEMENT, essongniement, essoi-
gnemenl, essoinement, essoingnement, s. m.,
excuse, cause ou prétexte qni empêche :
Ramembrance ai de ce qoe vi
Dont j'ai le cuer bien assonvi
Sans vilain essongniement.
(Dou Cerf amour., Richel. 378, f 8 r".)
Cil qui ensonie ne pot pas contremander
après son essoniement. (Beaum., Coût, du
Beauv., m, 8, Beugnot.)
Et porce que après les semonses vienent
li contremant et li essoinement, est il bon
que noz en parlons avant que nez entrons
en autre matière. (Id., ib., m, 1.)
Al jor ki Inr fnd rois snnt venu fièrement
Tdz icil del pais sans nnl essoignement .
(Hom, 1740, Michel.)
Et met arrier et en nonchaloir tous es-
soingnemens et toute entente a créature.
(.De Confess., ms. Angers 390, f* 81 v.)
EssoNPOEOR, essonior, - eour, - eur,
e.xonnieur, assoignour, ensoignour, s. m.,
celuy, dit Nicot, qui moyennant son
serment propose Vexoine, et affirme les
causes de l'excusation de celuy qui ne
peut comparoistre en personne, et est
pour ce faire fondé de pouvoir exprès :
Li essonieres qui ensonie autrui, si doit
dire en ceste manière a celi qui tient le
cort : Sire, Pierres si ensonie tel jor comme
il avoit a nui par devant voz. (BeaUMAN.,
Coût, du Beauv., m, 13, Beugnot.)
Sire, uncore yl nous semble qe vus
volez la essone casser ; qe ceste essone
veot estre fête par deus essoneours, e con-
tinuement après la essone de mal de venue ;
e si covent qe celz qe fut essoneour de
mal de venue seyt un des essoneours
en ceste essone ; car le ajournement del
essone de mal de venue fut qe yl affiast
de aver sun garrant. (Year books of the
reign of Edw. the first, years xxx-xxxi,
p. 447, Rer. brit. script.)
Ameisme cel jor fut le demaundant as-
sené, lequel essonior adonkes ne chalan-
gat mie le essone le tenant. (1304, ib.,
years xxxli-xxxiil, p. 87.)
Pur ceo qe chescun se feit countour a sa
volunté, itel ascune foitz qi bone langage
ne savoit parler, a graunt esclaundre des
cours avaunt dites qi les suffirent estre, et
pledours, et attornez, et ensoignours. (Lib.
Custum., 1, 280, 8, Ed-w. I, Rer. brit. script.)
Qe cest ordeinement et establicement
se tiegnent quaunt a noz serjauntz, attour-
nez, et assoiynours. Et volunt, qe chescun
eit soun estât, c'est asavoir, qe countour
ne soit attourné ne assoignour, ne assoi-
gnour countour ne atturné. {Ib., p. 281.)
Et que lesdiz Thomas et Jessonn'avoient
envolé procureur ne essoneur aucun, ne
savoient rien lesdiz bailli et procureur de
l'appellacion desdiz Thomas. (13 nov.
1378, Pièce extr. des Arch. du roy, Arch.
admin. de Reims, III, 449, Doc. inéd.)
Le procureur a qui maladie prent en
chemin en venant a la cause de son
maistre peut mander son exoine et doit
envoler par Vexonnieur ou par autre sa
fondation ; car se il n'apparissoit qu'il fust
procureur, l'exoine ne seroit pas reçue.
[Stat. de Paris, Vat. OU. 2962, f'' 63».)
ESSONNIER, essoigiiier, essoingnier, es-
soiniier, essoinier, essongner, essoyner,
essonier, essunnier, exoignier, exoiner, as-
soner, axuener, verbe.
— Act., excuser, exempter :
Li tierz se fait essonier
Ont a achaté nne vile.
{Besant de Dieu, 30, Martin.)
Les defautes dou vilein soient cssoiniees,
par sou seignor. (P. de Font., Cons., xxi,
13, var., Marnier.)
La devant dite forme d'essoiniier les de-
fautes sera gardée. (Id., ib.)
La semonse de l'ostel le roi doit estre
reeevable segont la loi ou cil est, et
axnené a trois semaines. (Lit), de jost. et de
plet, II, V, § 2, Rapetti.)
Se il n'aust esté essoignies de moût de
manières d'essoigues. (Cart. de Champ.,
Richel. 1. S993, f» 79 v».)
Se aucuns est essoignies d'aucun office.
(Biule S. Ben., vas. Angers, f» 13 r».)
Des autres choses qui afierent a la
chantre tant com elle soit présente et
dessoniee ne se doit li souschantre entre-
metre, mais se ele est essoiniee u hors si
face tût sen office. {Régie de Citeaux, ms.
Dijon, f° 146 v».)
Le tenant se fit assoner de service le
rey. (1304, Year books of the reign of
Edivard the first, years xxxn-xxxill,
p. 87, Rer. brit. script.)
Quant a son mari elle Vessoine, car elle
ne le vit avant l'adjornement grant pièce.
(1395, Grands jours de Troyes, Arch. x"
9186, f 9 r».)
— Absoudre, soustraire à un chitiment
mérité :
Lequel a esté essonié âe raovl par... (Pap.
de la juridicion de la sale de S. Benoist,
(" l v, Arch. Loiret.)
Chief essoignié de pitense aventure.
(1415, Ballade, Remania. VllI, p. 444.)
Et ne fait on point de doute que Crucé,
procureur en cour d'église, ne fust aussi de
la partie : toutefois il fut exoiné par la
voie que je vous dirai en son lieu. (Pasq.,
Lett., xvii, 2.)
— Rendre incapable :
Ani portes de Bonrdeanli erre,
Tout raençonne ; clef ne serre
Ne le "tient jusqu'à Baionne :
L'un se rent, l'autre se donne,
L'nn fait prinson, l'autre enserre.
L'un combat, et l'antre enferre.
L'un met hors et l'autre essoingne.
(EcsT. Desch.. Poés., Il, 330, A. T.)
Le suppliant voyant et doubtant qu'elle
ne le mehaignast ou exoinast du corps.
(1455, Arch. JJ 182, pièce 136.)
— Essonnier une essoine, admettre une
excuse :
Pour la quel chose li preud'ome du mes-
tier devant dit voudroient deprier et re-
querre la deboneireté du roy, se il li pleust,
que li essoigne feust essoignie par leur
valles, par leur charaberiere ou par leur
voisin. (Est. Boil., Liv. des mest., i'" p.,
LXXVI, 34, Lespinasse et Bonnardot.)
— Essonnier le jour, s'excuser de ne pas
comparaître à tel jour :
Il fn enferms al jnr et ne pont chevaucher ;
A dons des sons ad fet le jor essunnier.
(Garnier, Vie de S. Thom.. Richel. 13513,
f 24 r°.)
— Réfl., s'excuser de faire quelque
ESS
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chose, d'aller quelque part, s'absenter,
faire difliculté :
Feint sei malade e s'essoniff.
(Bem., D. de Nom., II, 25872, Michel.)
Sire, fait il, pas ne m'essoing^
Se vous i Toles eotremetre.
Que men pooir i wuelle mètre.
(Aire perillens. Richel. 2168, T 26*.)
Il peut niaudpr exoine on s'exoiner.
(1301, Ordonn. du D. Jehan II, Morice, Pr.
de l'H. de Bret., I, 1170.)
— Neutr., proposer une excuse en jus-
tice pour faire remettre ou différer une
accusation :
De apleger, contrapleger, de essonier et
excuser. (1367, Ev. d'Angoulôme, Mar-
cillac, Arch. Charente.)
De faire demandes, pétitions et libelles
bailler, de les deft'endre et ld']essoinier.
(1381, Acte de fondât., Felibien, Hist. de
/'aris, 111,403.)
Faire toutes manières de demandes et
requestes, bailler et recevoir libelles, sup-
plications et apparitions de leurs personnes,
représenter et exoiner, de convenir, re-
couvenir... requérir et demander garants.
(1400, Arrest, ib., m, 346.)
Ensuyt comme on peult contremander
ou exoignier a son jour. (Bout., Somme
rur., i" 6^ éd. 1537.)
— Prélever le droit à'essoine :
Essongne est un droit ou devoir sei-
gneurial dû par les héritiers ou successeurs
des trépassez aux seigneurs, sous la cen-
sive desquels ils ont et possèdent héritage
au jour de leur trépas. Et n'est pas uni-
versel ni uniforme : car il est seulement
dû es terres et seigneuries, esquelles est
accoutumé d'ancienneté d'essongner : et si
doit-on pour essongne en aucuns lieux un
denier parisis, et en aucuns deux deniers
parisis, en aucuns douze deniers, en au-
cuns autant, ou aucune fois le double,
aucune fois la moitié d'autant que les hé-
ritages doivent du cens annuel. En aucuns
lieux est dû une seule essongne pour une
succession, posé qu'ils y soient plusieurs
chefs de personnes succedans. En autres
lieux chacun chef succédant doit une es-
songne : en autre lieu aussi faut essongner
dedans huit ou neuf jours, ou autre
nombre de jours après le decez du tré-
passé ; en aucuns lieux dedans un jour
naturel : en aucuns lieux faut essongner
avant que le corps du trépassé soit en-
terré : et avec ce en aucuns lieux l'amende
de non essongner est de dix sols parisis :
et en autres lieux est de vingt-deux sols
six deniers parisis, et en autre lieu est de
sept sols six deniers parisis. En la cité et
ville de Reims ne se font aucunes es-
songnes, et n'en a jamais été usé, n'aussi
en plusieurs autres villages ne villes assises
es environs dudit Reims. {Coût, de Reims,
redig. par Christ, de Thou, Barth. Faye, et
J. Viole, Procès-verbal, p. 277-279.)
— Essonnié, part, passé, qui a présenté
une excuse :
Anciennement les exoineurs ne juroient
poiut pour veriffier les exoines au jour que
ilz les apportoient, mais attendoit on jus-
ques a ce que Vexoinié venist a cour affin
que les exoines fussent veriffiees par les
exoineurs et par ['exoinié. {Coust. de Nor-
)«.. 10 211 V», éd. 1483.)
— Par extension, qui a une excuse,
une exemption légitime, empêché, inca-
pable, gêné pour faire quelque chose :
El dit k'il est essoigniez.
Car vielz est et afebloiez.
(Dolop., 5328, Bibl. elz.)
Se je n'estoie ou pais ou je fuisse esson-
nies ke je n'i peusse envoler. (1257, Cart.
de S. Jean, f» 349 r», Bibl. Amiens.)
Et que le roy estant essonié de maladie,
le dauphin son fils aisné regenteroit et
comme régent gouverneroit. (Juv. des
Uns., Hist. de Charles VI, an 1407, Mi-
chaud.)
— Essonnié d, exposé k :
Tu aymas mieulx que les Romains tes
enfans fussent tuez et mors par fain cer-
taine et advisee par toy que ce qu'ilz fus-
sent Msoî/nez a autres cas de fortune doub-
teuse. (BoccACE, Nobles malheur eux,yii, 3,
f" 173 V», éd. 1S15.)
Ce mot était encore employé, en terme
de droit, au xvii' s. :
Exonier, ou excuser un malade par ser-
ment de ce qu'il ne comparait point en
jugement ayant esté ajourné. — Exo-
nier et desdommager. — Exonier de telle
maladie que l'on ne peut aller à pied ny
à cheval. — Exonié, p. p. (Duez, Dict. fr.-
all.-lat., Amsterdam 1664.)
EssoNRE, s. f., race :
Onant li vilaios le^vit estanc (le cheval)
Qu'il ue paet mes tirer ne trere :
Ferrant, fet il, or del bien fere,
Genliz besle de bone cssonre.
Quant li roncins s'oi semondre
r>es piez devant s'aert a terre
Que de l'un des piez se dellerre.
(Des .n. Chevaus, Montaiglon, Fait., I, 159.)
ESSOPIER, voir ESCHOPIER.
1. ESSOH, essour, s. m., air, air pur :
Puis si fist l'uis seeler c'en n'i peust de
nule part entrer ne iscir, fors tant qu'il i
avoil une fenestre par devers le gardin
asses petite, dont il lor venoit un peu
d'essor. {Aucassin et Nicolette, p. 6, Su-
chier.)
— Vent chaud, hâle :
L'essor attire l'humidité. (0. de Serres,
Th. d'Agr., Gloss.. éd. 1815.)
— Action d'exposer à l'air :
. .. Les dras bien olanz
(Comme) s'il eussent eslé pendanz
A alcune perche, en bon essor.
(WiLL., de S'° Marie Magi., Richel. 19525,
f» 71, V».)
Lequel compaignon tiroit a soy un man-
tcl assez long, de drap pers, qui pendoit
ainsy que par manière d'essor a une per-
che sur la rue. (Reg. du Chat., 11, 13, Bi-
blioph. fr.)
— Impétuosité :
La gent Guion vienent a grant essorz.
(Gaydon, 9164, A. P.)
— Origine :
Et puis l'evesqne Adnlphe qui fut de grant essour.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, II, 11572, ap.
Scheler, Gloss. pkilol.)
— Esire a l'essor, loc.,être soulagé, se
sentir libre :
Or est en grant alegement ;
Or est au large et a l'essor.
(Chrest., Chevalier de la Charrette, p. 177, Tarbé.)
2. ESSOR, adj., vagabond, sujet à pren-
dre son essor ;
Oizeaux aguars, peregrins, essors, rapi-
neux, saulvaiges il domesticque et appri-
voise. (Rab., IV, LVll, éd. 1552.)
ESSORAGE, - aige, s. m., action de lâ-
cher un oiseau :
Li essorez est d'essorai^ie
Et li mniers sert de musaige.
(Parlon., Uichel. 19152, f° 165''.)
Cf. Essorer.
ESSORBEMENT, S. m., aveuglement :
Et seront confondu et en cest siècle par
essorbement et en l'autre par torment.
(Comment, s. les Ps., Richel. 963, p. 7.)
EssoRBER, essourber, v. a., priver, dé-
pouiller, détruire, au propre et au fig. :
Toz les voloient lapider
Et occirre et essorher.
(Wace. Conception, Brit. Mus. aJd. 15606,
f» 76''.)
Tant en ferai essorher et dellaire.
(fi. de Cambrai. Richel. 2493, f» 15 r".)
Car poar pechies easorber
Fa en crois pendus.
("Wdil. de Bethd.'ie, Chans., ap. Scheler, Troue,
belg., p. 39.)
Qnant Cesaire, ta grant cité.
Que convertie as mangré moi
A ta créance et a ta foi.
Au repairier essourberai
Et arrier toute la ferii.
(G. de CoïKCi, Mir., ms. Soiss., f° 150=.)
Girart, c'est aumône et boutez
Vessorber la raauvese gent.
(Bbetel, Chans., Vat. Cbr. 1522. f" 169".1
Tant larrons avoit essorbes.
(G. de Dole. Vat. Chr. 1725, f» 71''.)
A ce dois tu regarder
Que les larons essorber paisses
En tous lesliei u ta les truisses.
(J. de Condé, li Dis dou chien, 56, Scheler.)
.... Par force tout essorberent
Les biestes et illue- fondèrent
Une cilté noble et poissans.
(Jeh. de i.e Motè, li Regret Giull., 4019, Scheler.)
Veut il mettre hors d'Engleterre et es-
sorber tous les nobles, il n'y aura bientost
nulluy. (Froiss., Chron., XVI, 91, Kerv.)
11 veult essorber le royaulme des nobles
etdes vaillans hommes qui bien y affierent.
(ID.,!6., p. 164.)
— Priver de la vue, aveugler :
Que Willeame jadis fist Osmnnt essorber,
E al cunle Rinif les dons oilz crever.
(Roii, 2* p., 1362, .Vndrescn.)
Et la covoilise Vessorbe.
(Gerv., Best., Brit. Mus. add. 28260, f 99=.)
Et se il puis sunt pris, dune sentnt essoriez,
Escorcé u pendu.
(Garn., ne de S. Thom., Richel. 13513. f» 20 r'.)
Ardoir en feu ou essorber.
(Ilenart. 27846, Méon.)
Li deable les fait déliter an icez peichiez
par quoi il les a avoglez et essorbez.
(Maurice, Serm., Richel. 24838, f 26 r», et
Richel. 13314, f 19 v«.)
Si est pendu
On essorbé on esmauché
Ou mis en milieu le marché
El pillori irestut un jor.
(Besanl de Dieu, 300, Martin.)
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— Fig., ëtPindrp :
Sa lanlcme estainl et exsonrhe.
(Fabl. d'Ov.. Ars. 5069, t» 51'.)
... Essorhe.
(/*., p. 55, Tarbé.')
— Boucher, empêcher :
Pour ce que cil Williaumes li voloit
fssorber la veue d'une fenestre que cil Hues
avoit. (1263, Arch. adm. de la ville de
Reims, i, 2» partie, p. 742, Doc. inéd.)
On fait huis au bieffroy de l'orloge pour
essorber la voie de aucuns qui y aloient et
clore les parois autour de cel huis. (1389,
Lille, ap. La Fons,Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Essorbé, part, passé et adj., aveugle :
Il esteit picz as esclopez
E si eirt oil as essorbez.
(G. DE Saint-Pair, if. S. Michel, lin, Michel.)
Franche-Conitë, Baume, ainsourbé, ais-
souerbi, assommer. Livradois, eissourbi.
En Poitou, notamm. dans le cant. deChef-
Boutonne, on dit esseurber, pour signifier
rendre sourd à force de faire du bruit.
Cf. Absorber.
EssoRBiER, S. m., sorhier :
Tous les chesnes gros et menus... avec
les cerisiers , merisiers, aliez, essorbiez
et autres arbres portant fruict. (1501, Doc.
inéd. sur la Picardie, iv, 229, Beauvillé.)
EssoRBiR, V. a., aveugler :
Execare, essorbir. {Gloss. lat.-gall., Ri-
chel. 1. 4120.)
— Détruire :
Lidit angin essorbissoient [si] tous les
petits poissons, florins et autres, que se
ordenance n'eu fust faite, ladite rivière
fust de tout destruite. {Régi, de Phil. V sur
la police de la pêche dans la rivière
d'Yonne, 1317, Ord., il. H.)
Cf. ASSORBIR.
EssoRCE, essource, essourse, s. f.,
source :
Vessorce en est en Paradiz.
(Cerv., Besl.. Brit. Mus. add. 28200, f° 91''.)
— Essor, développement :
Ay prise ma nourison et essourse en la
clarté des Franchois.(G. Chastell., Cbron.
des D. de Bourg. ,{" p., Proesme, Buchon.)
— Rébellion :
Des nobles, donc, tu y fns le champion
Et le rabbal de villa'nes essourses.
(G. Chastellain, Epil. au duc de Bourg., vi, 159,
Kervyn.)
— Comme ressource, action de rétablir :
Car, pour Vessource du bien publique,
et pour la grande pitié qu'ils avoient du
povre peuple oppressé, trop durement
travaillé et exactioné. ils advoient adven-
turé leurs vies. (J. Molinet, Chron., cli.
xxxiv, Buchon.)
ESSORCELER, V. a., ensorceler :
Jusques a tant qu'ilz ayent essorcelé
ceulx qui veulent acheter de leur mar-
chandise. {Les Prophecies de Merlin, t'ilo''
éd. 1498.)
ESSORDÉ, adj., p.-ê. faute pour essoré:
Les Dieni sy nnl lenrs joips enflambees
Jette dessus pour leur vie exsordee.
(La Compl. de Dignanl, Anal, leod., t. 94.)
Cf. Essorer.
ESSORDRE, -ourdre, exsurdre, exurdre,
verbe.
— Neutr., naître :
Li fil chi naistrunt e exsurdrunt. {Lib.
Psalm., Oxf., Lxxvii,' 8, Michel, et Psall.
monast. Corft. ,Richel. 1. 768, r62 v».) Var.,
exurdrunt. Lat., exurgent.
— Sortir :
Quant Elles ot mort Lnbiea de Bandas,
Prîst le cheval as reisnes, que mener l'en quida,
Qnant li .vu. Sarrasin li essordent d'un val.
Kt qnant les voit Elles, mervelles l'en pess»,
Jesu le nostre père doochement reclama.
(Elle de S. Gille, 2295, Foerster.)
— Parvenir :
Escandre en pourroit venir et essordre.
(1429, Arch. Fribourg, 1" Coll. de lois,
n° 383, f» 106».)
— Act., élever :
Par lesquels mariages, avecques ce que
luy et ses enfans estoient riches et grans
terriens, sa maison, luy sembloit, estait
hautement montée et essourse de son
temps. (G. Chastell., Chron., V, 216,
Kerv.)
E noble roy, et com te glorlGe
Cestny reffns en mérite féconde !
Pins il l'essourd et pins te clarifie
Que le soleil, saphir ne perle monde.
(1d., la Mon du roy Charles 17/, vi, i38.)
Autmy j'essours et toy je le décline.
(Ib., la Complainte d'Hector, vi, 181.)
— Rén., s'élever :
De cen a rencontre porveance, domage
et plusour inconvénient s'en poent es-
sordre. (1410, Arch. Fribourg, 1" Coll. de
lois, n» 173, f» 44.)
Des maintenant les humaines voies s'en
essourdent contre toi en mesure. (G. Chas-
tell., Chron. des D. de Bourg., III, 54,
Buchon.)
— Infln. pris snbst., élévation :
Veillant et songnant en ta gloire, en ton
essourdre, en ton régner et triompher. (G.
Chastellain, Deprecation pour Pierre de
Brezé, vu, 45, Kervyn.)
— Essours, part, passé, élevé :
11 avoit esté nourri en la maison de
Bourgoigne, notablement entretenu et hon-
norablement essours en grans offices, utiles
et proufitables. (J. Molinet, Chron., ch.
XL, Buchon.)
Alexandre délibéra totallement contre-
faire ce triumphe d'ung courage essours et
eslevé sur humaine haulteur. (Q. Curse,
VIII, 23, éd. 1534.)
Pays de Bray, Bures, essoudre, soulever :
« le vent essourd la poussière. » Pays de
Caux et vallée d'Yères,s'essoMdr«, se lever,
s'élever : « J'n peux pin m'essoudre d'min
lit ». t Le vent commence à s'essoudre. >
ESSORER, verbe.
— Act., lâcher :
Essorez fa sis espervicrs,
Qaar une aloue est faillie.
{Cliget, Richul. I.i20, f° sC.)
.Te ne dy rien qne sonvent on essore
Telz compaignons pour leur crocheterie.
(Contredit, de Songecr., f 20 v», éd. 1530.)
S'essore tost ma plnme.
(J. DE ViTEL, Prem. eierc. port., Eleg.,'éd.'l588.)
— Réfl., au sens passif, être mis à
l'air :
Mielz se doit essorer
Mnsart que esprouver.
(Prov. au, conte de Bret., Richel. 19132, f° 115".)
— Prendre son essor :
L'oisean se perd qui trop s'essore.
(J.-A. deBaif, les Mimes, 1. I, {"9 T»,éd. 1619.^
— S'élancer, se "précipiter :
Les Albanoys ausi requirent avoir saut
conduyt pour eulx retirer, toutes foys,
comme a ceulx qui, de gayté de cueur,
pour picquer les Françoys, de pays loing-
tain s'estoyent par trop de foys essorez,
leur demande fut escondite. (J. d'Auton,
Chron., Richel. S081, f» 48 r».)
De la vient qu'Amour encore
Loing des amoureux s'essore,
(Baif, 11° liv. des Passetems, Amoar se soleil-
lant, éd. 1573.)
— Nentr., prendre son essor :
Si essora en l'air, n'ot soing de repairier.
(Heiias, Richel. 12358, P 10=.)
— Essorant, part, prés., qui s'élance :
Plume n'ay pas essorante si hanlt.
(J. BoDCHET, Ep. fam., lsiiii, éd. 1315.)
— Essore, part, passé, qui s'élance, qui
se précipite :
Li plus hardis d'eus, triste et mourne,
Sanz plus atendre en fuie lourne,
Bruîant comme oisel essoré.
(G. Gdiart, Roy. lign-, t. 1, p. 303, Buchon.)
Il seroit bonne chose a faire
Mes que de cest lieu ci issons
Qa'a ces I-'Iamenz assemblissoDS
Dont la gent veons essorée
Joingnant de ce bois a l'oree.
(iD., it>., 15832. VV. et D.)
Jehn voyant Jezabel la croelle
A la fenestre en bravade essorée.
(Paradis, Bible enquadr.. Rois, ix, éd. 1553.)
— Fig., lâché, fougueux :
Il te falloit un esprit poëliqne.
Non pas ma plume essorée et rnstiqae.
Pour te respondre.
(Cl. Mar., Epistre à Gontier, éi. 1341.)
S'il y a rien. Prince rie haolt ponvoir.
Qui par deçà face mal son devoir
De recevoir ta hanltesse honorée.
Ce ne sera que ma plume essorée.
Qui entreprend de te donner salut
Et pour ce faire onc assez ne valut,
(lo , Epist. à M. de Lorr., éd. 1544.)
D'aiiltres (aniraanlx) qu'.iu feu un fol désir Irans-
Iporte,
Cuidans jonyr de la clarté dorée.
Ou mettent fin a leur vie essorée...
(Vasqcin Philieoi., Euv. viilg. de Fr. Pétrarque,
p. 14, éd. 1533.)
Sur ce masques arrivent
Bizerres en habitz de l'antique project.
Essores en desmarche.
(L. Papo.-j, Disc, a U. Panfile, p. 32, éd. 1857.)
Son esprit, ne s'altachanta aucune con.
dition, alloit errant par tout genre de vie ;
et représentant des mœurs, si essorées et
ESS
vagabondes qu'il n'ostoit cogneu ny de
luy ny d'autre quel homme ce l'ust.
Mont., Ess., 1. III, c. 13, éd. 1S93.)
— Contrairement à la signification gé-
nérale, essoré semble présenter dans cet
ex. l'idée de relâché, fatigué :
A l'heure du songe doré.
Lors que l'aube du jour se lieve,
Qu'on se treuve trop csfioré
Souvanl d'une nuyt asses griefre.
(Songe dore df tapiicelle, l, Poés. fr. des xv^ ot
XVI" s., III, iOi.)
ESSORGAITIER, VOif ESGHARGAITIER.
ESSORILIER, - illier, - Hier, y. a., couper :
Tant de cosperet essorilier draps. (1394,
Ord., VII, 626.) Impr. essoulier.
Le procureur du roy n'a aucune cause
pour le roy de soustenir ledit empesche-
ment mis aus diz maistres de la drapperie,
tant de draps tixus et a tixtre, tant de les
ardoir comme de les copper ou essorillier,
ou autrement ordener selon leur espart et
jugement. {Ib., p. 630.) Impr. essoullier.
Et seront les denrées qui ne seront des
longueurs et largeurs dessusdictes, esso-
riliêes pour estre congneues. (1407, Ord.,
IX, 303.)
— Dépouiller du brou :
De batre les noyers d'ycellui jardin, et
de conryer et essorilier les noys d'yceulx
noyers. "(1374, Boîi, Arch. MM 29, f» 122 v».)
La langue moderne a gardé essorilier
dans le sens propre découper les oreilles.
ESSORNE, voir ESSAUNE.
EssoRT, s. m., issue, sortie, débouché :
Il troverent sur l'essort de .un. voies
une chapele et .i. arbre et une croiz. (S.
Grdal, i, 428, Hucher.)
... Fit et assit une croisée de fer sur
l'essort d'une cave qu'il avoit oudit lieu,
saillant un peu sur le chemin. (1431, En-
queste afuture, Arch.législ. de Reims,1, 506,
Doc. inéd.)
ESSOTER, - outer, verbe.
— Act., assoter :
Easioc COQ tist 11 bon fol saige
Qui le corps pour l'ame cssota.
{O'umj Homme que son curé eiicomunia, ms. Berne
3U, F 86''.)
— Neutr., agir sottement :
Certes en celuy saige fol ha
Qui pour l'ame est da corps soté,
Tropt sotemant va essolant ;
Onques nulz saige ne sot tant,
Se son corps l'ame amer ne sot,
Que Dieu ne le tenist pour sot.
{D'ung Homme que son curé eiicomunia, ms. Berne
354, P 86''4l
— Essoté, part, passé et adj., assoté,
sot:
J'oi volontiers reste novele,
DIst H vilains, H essoutez.
Qui a cel fait fu atapez.
{Vie des Pires. Ars. 3G11, f 132=.)
ESSOUAIGIEU, voir ASSOUAGIER.
ESsouBLiER, essublier, v. a., oublier,
mettre en oubli :
ESS
I.e jor oblie que rendre doit
L'avoir que emprunté avoit...
Si s'apense, esbais fa,
A terre est lantost chauz,
Come morz est iqui reraes
Por ce qu'avoit essîtblié.
(Mir. N.-D.. Richel. 818. S" C3=.t
Que nos non essubliam los comande-
menz nostron Seignor. (Pass. S. Marcel,
Richel. 818, f» 196 r».)
ESsouBTER, V. a., prendre d'assaut :
De passer par le duché de Bourgoingne
et d'essoubter et prendre villes ou forte-
resses. (1444, Négociât, de Viseu, !" 32 r»,
Gh. des compt. de Dijon, Arch. C.-d'Or.)
EssouDRE, essoiire, exoldre, essoire, v.
a., absoudre, décharger:
Qui tuit cil qui ne me verront
Et bonemanl en moi croiront,
Soient essoi et benaoit.
(La Pass. du roi Jhesii, Ars. 5201, p. ISu».)
Li prestres non puet essoure. (Serm., ms.
Metz 262, f» 52^)
Mes la justice doit tenir toutes ses choses
en sa main, sauf son vivre jusques a tant
que il se soit fet essoudre. {Eslabl. de S.
Louis, I, 123, St Martin.)
Et cilz de l'ospitaulz dolent faire essoî're
a lor costenge les boUengiers qu'il ont fait
mètre en santance. (1312, Hist.de Metz, III,
302.)
Vostres chers frères, cui Deus essoille.
(1314, Test, de Hug. V, Pr. de l'H. de
Bourg., II, CLII.)
Et se par aventure li diz communs ont
aucune chose meffat ou mespris ou temps
çay en arriers par quoi il deussent estre
privei de la dicte franchise en tout ou en
partie, li diz cuenz les en quitte, délivre et
exoU por lui et por ses diz successours
jusques a jour de la confection de ces
lettres. (16 déc. 1314, Ch. de l'Olfic. de Be-
sanç., Arch. mun. Montbéliard.)
ESSouERE, s. f., évier :
Un voisin ne peut faire aucun puy, re-
traits, fosses de cuisine, ou essouer es, pour
retenir eaues de maison, four, ne forge,
près un mur moitoyen et commun. (Coût.
d'Estampes, Nouv. Coût, gén., 1. 1, p. 238.)
Cf. ESSEVOIR.
ESSOUFLER, voir ESSOFLER.
EssouLAGER.'v. a., eulever :
Pour le sallaire de ses hommes mis au
lieu de Fontaines a aporter les blez des
greniers en l'aire et iceulx faire grêler par
deulx jours pour en oster les charanssons
dont ilz estoient trop plains et pour les
essoulager et reporter en la chapelle, près
la terre, pour lieu plus frais. {Compte de
1462-67, Arch. M.-etL., E 60, f" 245.)
ESSOUMETÉ, adj., dont le isommet a été
coupé :
11 a coupé chaisnes essoumetes vers priz
pié. (Reg. du Pari, Arch. J 1024.)
Donnons et octroions... quarente char"
retees de bois a penre par chascun an a
louz jours mes en la forest de Bievre aus
entresses el essoumetes . (1346, Arch. JJ 82,
pièce 54.)
EssouNE, voir ESSOINE.
ESsouR, voir Essor.
ESS 581
ESSOURBER, voir ESSORBER.
ESSOURCE, voir ESSORCE.
ESSOURDER, V. a., assourdir, rendre
sourd :
Ses oreilles esloient toutes essourdees du
bannissement des coursiers. (Le Maire,
Illuslr., I, 40, éd. 1508.)
Les hibous ou les corneilles
Qui essourdent nos oreilles
D'un chant rnde et mal plaisant.
(P. DE Brach, Poêm., f°GO r°, éd. 1570.)
De leurs vœux presque cssourdant le', dienx.
(G. DO Boys, Cant. de lonenge à Dieu, éd. 1582.)
En troupe les corbeaux entr'eox s'esjoaissans
Nous viennent cssourder de leurs chants crouassans.
(Joseph Duchesne, le grand Miroir du monde,
p. 205, éd. 1587.)
Les femmes sont des crieuses qui par
leur braillement essourderoient cinq cens
milliers d'hommes. {Les Apresdinees du s'
de Cholieres, ll, f 68 v», éd. 1587.)
Le tabonrin essourde nostre aureillo.
(Passerai, CEuv., p. '221, éd. 1606.)
- Faire retentir :
.Mais les fleuves débordez.
Qui du sainct Paruase sourdent.
Courent à flotz débridez.
Qui les campagnes essourdent.
(JOACH. DU Bell., Contr. les env. poét., dans l'O-
lire, éd. 1.130.)
Et seallement la voix
De la cygale on oit, qui par la forest coye
Essourde le vallon, et le mont et la voye.
(Gaucr., Plais, des Champs, p. Il8, éd. lOO-i.)
Les plaisants rossignols cacliez dans les linyssons
Essourdent les chemins de leurs douces chansons.
(lo., il>., p. 9.)
Ou qu'un torrent enfl'i de neige qui se fond
Précipitant son cours de la cime d'un mont,
Essourde les costaux du bruit qui l'accompagne.
(Bertaot, OEuv. poét., p. 334, éd. 1631.)
— Rendre sourd, fermer :
Les grands Dieux, qui leur veue et leurs oreilles
[saincles
vVveiiglent en nos maux, essourdent ea nos plaintes?
(JoD., Did., act. i, Bihl. eiz.)
— Empêcher d'entendre, étouffer le
bruit de :
Si d'avauture j'arrive
Sur la verdoyante rive,
i'essourde le bruit des eaux.
(JoACii. DU Bell.. Complainctc du désespéré, istas
la Monarchie, éd. 1361.)
Vrayment tu as raison de chercher cet ombrage
Sous les peupliers tremblans, près du bruyant rivage
Afin que Felipot perde la rude voix
Que l'onde essourdera roulant sur le i/ravois.
(J.-A. DE Baif, Eclogucs, nu, éd. 1373.)
— Essourde, part, passé, sourd :
Devenir essourdez, aveugles et affolez.
(Dampmart., Merv. du monde, f° lOU r°, éd.
1585.)
Bourg., 'i'onne, St Martin des Champs,
essorder, assourdir.
ESSOURDIR, - yr, essurdir, verbe.
— Neutr., être sourd :
j Li miens forz, ne essurdisses a raei. {Liu.
1 d«sPs., Cambridge, xxvii, 1, Michel.)
! — Act., assourdir :
582
ESS
ESS
EST
Et celle yave qni est la oie
Tant pieve et estonne l'oie
Que de leur nature essourdis
Sont la gent cy.
(Chr. de Pizan, Liv. du Chemin de long esliide,
liJoS, Puschel.)
Tout le monde est brouté et essourdy du
bourdon de ces guespes. {Les Apresdinees
du S' de ChoUeres, il, i" 51 r», éd. 1587.)
Et pensoit on que le son des trompâtes
l'eut ainsi essourdie et estonnée, et qu'avec
l'ouye la vois se fut quant et quant esteinte.
(Mont., Ess., li, 12, éd. 1588, p. 455.)
Centre de la Fr., essourdir, assourdir,
ennuyer.
ESSOURDRK, VOir ESSORDRE.
ESSOURNE, voir ESSA0NE.
ESSOURSE, voir ESSORCE.
ESSOURE, voir ESSOUDRE.
ESSOUTER, voir ESSOTER.
ESSOYER, voir ESSEVER.
ESSOYXER, voir ESSONNIER.
ESSOYOIR, voir ESSUIOIR.
ESSUAU, voir EssuiAU.
ESSUBLIBR, voir ESSOCRLIER.
Essuc, s. m. î
Quand i'ay affublé moQ heaaime
Et qu'on me frotte nng peu V essuc
Je suis pour faire barbe au duc.
{Myst. de la Pass., f 146'', impr. Instit.)
ESSuccÉ, adj-, qui a perdu tout son
suc, qui n'a plus de suc :
Un Franc a tripe, ayant ouy parler des
froides queues ¥a demander a ceux de la
seree s'il estoit permis d'user d'herbes et
autres medicamens pour remeltre sus ceux
qui sont essuccez, et rendre gentils com-
pagnons les plus refroidis et ceux qui
tirent sur l'aage. (G. Bouchet, Serees,
XXIII, Rouen 1633.)
ESSUE, voir EissuE.
EssuEiL, s. ra., seuil :
A Vesxueil de son huis.
(RoNS., les Poëin., I. II, à Odel de Colligny,
Bibl. elz.)
Vessueil de chascune porte. (R.yb., v, 36,
éd. 1564.)
Il y avoit un crocodile de plomb enterré
soubs Yessneil du temple. (BoD., Démon.,
f» 15 V», éd. 1582.)
Celuy qui en sortant de sa maison cho-
poit du pied contre Vessueil, tiroit un pré-
sage de malheur. (Id., ib-, f<'41r».)
Vessueil des portes. (G. Bouchet, Se-
rees, v, Rouen 1635.)
ESSUETTE, voir ESSOIETE.
EssuECR, voir EsstriOR.
Essui, essuy, s. m., action d'essuyer,
de sécher :
Le matin sur le bord de leur petite entrée.
Lors que le temps est frais, et l'eau par la con-
llree,
Vous jugez, a les voir, qu'ils ont un grand ennuy
Qu'Apollon, par ses raiz, n'apporte un bel essnif.
(Gadch., Plais, des Champs, p. 86, éd. 1604.)
Picard, échu, vent ou chaleur qui
sèche.
EssuiAU, essuau, s. m., serviette, es-
suie-mains :
De la couleur d'un vieil esstiau salle.
{Rom. des deu.r amans, .\rs. 5116, f° 39 7".)
EssuiER, V. n., être desséché :
Tarda .1. mois c'onqaes ne plut
.Ne la terre ne reçut ploie.
Forment essart et niout essuie ;
Sèchent cil rui et ces fontaines
Qui devant erent d'eve plaines.
{Rom. de Thebes, Richel. 60, f» lo''.)
Suisse rom., Genève, essMier, se sécher:
« Ces linges n'ont pas encore essuie. »
Cf. ESSARDRE.
EssuEsoN, voir Essuioison.
ESSUIETE, essuette, s. f., petite ser-
viette :
Trois essuettes, deux candelers de
coeuvre. (Invent, de S. Amé, vers 1469,
Arch. Nord.)
Se disait encore au commencement
du xvn" s. :
Toile à .X. s. l'aune pour essuietes, es-
courceux. (1610, S.-Oiner, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
EssuiEUR, s. m., fondeur de suif :
Les essuieurs, tanneurs et parcheminiers
de la rue Mercière. {Act. consul., 1472-75,
Arcb. mun. Lyon BB 12.)
ESSuiOR, essueur, s. m., serviette :
Nappes, essuiors a mains. (1377, Réglem.,
Felibien, Hist. de Paris, IV, 534.)
Demye douzainne d'essueurs pour tor-
cher mains. (1501, Invent, de l'Hôtel-Dieu
de Beaune, Soc. d'Archéol. de Beaune, 1874,
p. 173.)
ESSUIOIR, - uyoir, essuoir, eschuoir, es-
suwoir, essoyoir, s. m., linge à essuyer:
Essuoirs a mains. (1377, Charges du
chambrier de l'abb. de S. Germ. des prés,
Arcb. L 778, 3' liasse.)
Les essuyoirs nécessaires. {Ib.)
Laveries essuoirs des escuelles. {Ib.)
Cuilliers, ramons, essuyoirs a escuelles.
(1478, Arch. adm. delà ville de Reims, 11,
562, Doc. inéd.)
Des eschuoirs pour le cuisine. {Compte
de 1499, Bélhune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Toille employée a faire essutooir. {Compte
de 1521, ib.)
Un essoyoir des mains. (Cent, de Valenc,
Nouv. Coût, gén., II, 258.)
ESSUIOISON, essueson, s. f., action d'es-
suyer :
Des lermes de son cner Ost tele fondoisoa,
Qn'ele les vos lava (les pies) enior et environ.
As chevox de son cliief en fist essueson.
{Gong, de Jerus., 7023, Hippean.)
EssuiT, part, passé, essuyé, sec :
Alors mes yeux, qui la cherchent en vain.
Tout aatonr d'eux ne laissent lieu esssuil.
(Vasqcis Philieui., Euv. vitlg. de Fr. Pétrarque,
p. -212, éd. l.ïSa.)
Bourg., Yonne, essui, qui a séché, qui a
perdu son eau.
ESSUITAIRE, S. Hl. î \
Et y a sur le couvercle petit rubis d'A-
lexandrie et petite esmeraude et perles et
aucuns essuitaires des armes de ma dite
dame. (1372, Compte del'exécut. du Testam.,
Pièc. rel. à l'Hist. de Fr., XIX, 169.)
EssuivRE (s'), V. rétl., p. -6. lutter
d'effort :
Acteon fuit, si chien le soient
Qui tous s'efforcent et essuient
De leur seignonr raetre a martire.
{Fabl. d'Ov., .\rs. 5069, f» 20'.) Le ms. porte
fautivement, mais très nettement, effuient.
ESSUMBER, - unber, v. n., prob. faute
pour estumber, tomber :
Et li ai asi mis en gaige lo chessal et lo
mes qui fut Larget, qui siet desouz l'aule
entre lo cbessal Andries Desbans d'une
part et lo chemin par que on vay a molin
d'autre part, et essunbe sus lo chassaul a
Garlandet. (1296, Cbap. de Vesoul, Arcb.
H.-Saône, G 67.)
ESSUNNIER, voir ESSONNIER.
ESSUOIR, voir ESSUIOIR.
ESSURDiR, voir Essourdir.
ESSURER, voir ASSEURER.
ESSUWOIR, voir Essuioir.
EssuYERE, s. f., évier :
Essuy ères, glaçoueres, latrines. {Coût,
de Mantes, vi, 2, Nouv. Coût, géu.,
m, 175.)
Cf. ESSEVOIR.
ESSUYON, s. m., torchon :
Des touUons ou essuyons a escuUes.
(1471, Arch. JJ 195, pièce 586.)
ESSYAVER, voir EsSEVER.
EssYTES, adj. f. pi., sèches î
Vous devez entendre qu'on doune les
cures de colton, de queue de lièvre, es-
touppes tailles ou pieds rompuz, ou de
plume ; et est a sçavoir que les cures bai-
gnées ne sont pas si fortes comme sont
les essytes excepté qu'elles fussent bai-
gnées en choses laxatives. (Arteloq., Fou-
con., f» 101", ap. Ste-Pal.)
1. EST, voir IST.
2. EST, voir Es 1 et 2.
1. ESTA, estai, forme de l'impératif du
verbe ester employée comme interjection
pour commander l'arrêt ou le silence :
Lors li escrie : Esta/ esta.'
(.Gauvain, 3S30, Hippean.)
Et cil qni primes l'a veu.
Esta, fet il, Renart voi ça.
(Renart, 3964, Méon.)
Que vez faire, chaitis ?
Estai! je suis Richiers, tes bons charnes amis,-
Qni t'est vennz secore antre les Sarazins.
(Floovant, 1317, A. P.)
2. ESTA, voir Estât.
ESTABiLiciE, stabilicie, s. f., stabilité :
EST
EST
EST
583
Adechertez je estaublis lez chosez devant
ditez que allez tiefcnent pardiirable stabili-
cie. (Ch. de 1218, Clermont, Richel. 4663,
f» 96 V».)
ESTABiLiQUE, adj., Stable, ferme:
Homraai([e je vons faitz aussi.
Génuflexion et quantique.
Vons pillier estabilUpie
De tons nons, c'est droit et raison.
(Viel Testam., [II. 106, Tar., A. T.)
ESTABILITÉ, VOir ESTABLETÉ.
ESTABLAGE, S. Hi., action de mettre à
l'étalage :
Stabnlatio, 3stablement, establage. (R.
Est., Dictionariolum.)
— Etalage, droit qu'on payait pour la
place où l'on étalait ses marchandises :
J'ay droit de prendre et avoir chasoun
an iing denier de establage do cbascun
porc. (1482, Denombr. du baill. d'Evreux,
Arch. P 308, f° 3S v".)
Il est du aux seigneurs hauts justiciers
et viscontiers droit d'issue, d'herbage et
establages des marchandises et autres
choses qu'on vend es mettes de leur sei-
gneurie. (Coût. part, du Cté de S. Paul,
xxrx.)
Si l'hoste passant ne veut bailler foing
ou avoine a son cheval, en ce cas baillera
2 d. pour Vestablage du midy, et 4 d. pour
l'establage de la nuict. (1,^63, Taxe des
denrées, à la suite des Mém. de CL Haton,
II, 126, Bourquelot.)
1. ESTABLE, adj., ferme :
Net quer crie a mei, Deus, e espirit
estable renovele en mes entrailles. {Liv.des
Ps., Cambridge, L, H, Michel.)
En buenes monrs les fait fstahlfs.
En tôt et a toi aceplables.
(Lapidaire, B i9, Pannier.)
Il a mies fait son dit estable
Ke li antre dni qni plus disent.
(Jacq. de Baisieux, ap. Scheler, Troiiv. belg.,
p. ni.)
— Lié d'hommage :
Devoit estre le roi de Navarre estables
de dont en avant au roi Jehan. (Froiss.,
Cftron., XVII, 304, Kerv.)
— Debout :
Et les vaiUans chevaliers oyans ces pa-
roUes du prince, et volant les grans cops
qu'il donnoit, s'esvertuoient tellement que
riens ne demouroit devant eulx estable.
tant desiroient lous de complaire au prince
leur seigneur. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., l, 109, Soc. de l'il. de Fr.)
2. ESTABLE, adj., estival, d'été :
Et ovroient tondis en la saison estable.
(Jeh. desPreis, Geste de Liège, 38578, ap. Scheler,
Glosa, philol.)
1. ESTABLEMENT, - aublemciit, adv.,
d'une manière stable :
Dona terres selnm snn baen
Sainte Marie de Roeni,
Larges e jfranz e bien asise
Qu'il meisme nome e devise.
Sole e qnite establement
A tenir perpetaaumenl.
(Ben., d. de Nonii., Il, fi991, Michel.)
Or dois dont estre establement
Fors.
(A. Du PoKT, llom. ,te ilahum., 3i;i, Michel.)
Et pour ce que ceste paix, fermement et
establement, sans nulle enfraingnance soit
tenue a toujours. {Gr. Chron. de Fr., saint
Loys,ch. LXXXIV, P. Paris.)
Fermement et estaublement. (1336, Arch.
JJ 70, f° 44 r°.)
Nous laisse establement vivre a la loy de
ton firmament. (CoURCY, Hist. de Grèce,
Ars. 3689, f° 1SS=.)
Fu une triewe criée a durer jusques a le
saint Michiel et de la saint-Michiel en un
an, a tenir fermement et establement entre
le royaume de France et le royaume d'En-
gleterre. (Froiss., Chron., VI, 290, Kerv.)
2. ESTABLEMENT, s. m., établissement,
règlement :
Selont les establemanz de l'ordre. (1290,
Ch. de iabbe de Tar. et de l'abbesse de Buis-
siere, Arch. C.-d'Or, H 78, 1042.)
Le commandement du pueple valoit au-
tant comme leur suffrages et leur estable-
mens. (Bersuire, Tit. Liv., ms. Ste-Gen.,
f° 117'',)
Toutz les coustumes, establementz et or-
denances. (28 oct. 1392, Livre des Bouillons,
xcv, Bordeaux 1867.)
1. ESTABLER, - cubler, astaubler, enta-
bler, verbe.
— Act,, mettre à l'étable :
Aslaiiblez fut lor li maigres roncins.
(Les Loh., Richel. 19160, f° 28''.)
Estariblez fu dont H povres roncins.
(M., Ars, 3U3, f 12'.)
Pnis estahlereni lor chcvans.
(Floire et Blaneeflor, \" vers., 1212, dn Méril.)
Bien fait aaisier les vassans
Et bien estaubler lor chevans.
(Florimont, Richel. "92, f V.)
Li rois Hargadabranz et si troi neveu
furent descendu de lor cbevals por laire
establer et por reprendre lor alaines, {Ar-
(ar, Richel, 337, f 131".)
Li vallet establerent les chevaus. (S.
Graal, Vat. Chr. 1687, f» 123'^.)
Li uns prent le cheval et le maine esta-
bler. [Lancelot, dis. Fribourg, f» S6''.)
Bien sont leur cheval estable.
(Dolop., 2345, Bibl. elz.)
Li serjant et li esqniier,
Qni son cheval li establerent.
(Iliirmarl le Gallois, 5242, Slengel,)
Et li autres meine establer
Les deus chevai sanz demoree.
(Renan, 22310, Méon,)
Tantost du cheval descendi
Si l'a fait molt tost entabler.
(Du Prestreet de la dame, Méon, Fabl.. IV, 183,)
Juments establees. (De josl. et de plet, m,
13, §. 5, Ilapetti.)
Nostre frère la voy
Qui son cheval establer maine,
(Mir. deN.-D., V, 294, A. T.)
Prindrent leurs chevaulx, les pensèrent
et es(a6ieren( moult soigneusement. (Cron.
abreg. des roys de France, éd. 1491.)
Lequel luy establa son cheval en ung
lieu ou il n'y avoit foin, paille ne avoine,
[Perceml, f» 11', éd. 1530.)
Mico luy mesme prent son cheval, et
i'estable, et le pense. (G. Bouchet, Serees,
XI, lîùuen 1635.)
— Réfl., se mettre, être mis à l'étable :
Les poètes feignent que les bœufs du
soleil s'engraissent et s'eslablent esdits
lieux. (Du PiNET, Pline, il, 98, éd. 1S66.
— Neutr., dans le même sens :
On d'antres estabtoienl.
(Jabvn, Iliade, \ii, cd. 1577.)
2. ESTABLER, cslovler, astaleir, v. a,,
établir :
E! bos devant noumé ne li glise ne jou
ne mes hoirs ne porons aucune chose lail-
lier ne sarter, ne estavler bostes de nouviel,
ne che n'est par commun assens. (1219,
Transaction, Tailliar,)
J'ai astaleit al le devant dite gliese pour
local donation de me propre en le ville de
Strineal .xx. s. de Ligois a payer cbascun
.iu a tous jours al le teste sain Johan
liaptiste. (Cart. du Val S. Lamb., Riche!, 1.
10170, fer».)
— Prescrire, commander :
Pomponius escrit que se ge ai estable la
bfsoigne que tu as fête, jaçoit ce que ele
estmalement fête, tu n'es pas tenuz a moi
par action de besoignes fêtes. Mes se il est
en dote savoir mon se ge l'ai estable, il
covient veoir se l'action de besoignes fêtes
est encrollé, quar, des que ele estoit com-
menciee, cornent sera ele ostee par seule
volenté? {Digestes de Just., Richel. 20118.
f» 44".)
1. ESTABLERiE, estaublcrie,!,. f., étable:
Eslaubleries pour chevaus apparillies,
(1246, Propos, des commiss. de Fr., Doc.
histor., II, 64.)
Laquelle l'envoya en ses plus villes esta-
bleries. (Aucunes choses memor. lesquelles se
sont passées ancienn. riere la cité de Besan-
con, Mém. pour serv. à l'hist. de la Fr.-
Comté, VII, 265.)
Je laisse pour ceste heure ces pourceaux
en leurs estableries. (Calv., Inslit., 1. 1.
c. 5, éd. 1561.)
L'hnmble troupeau des blanches bergeries.
An son dn flajolet
Retonrne bondissant en ses estableries.
(.Chassigh,, Ps., lxiv, éd. 1613.)
Dans une eslablerie déserte. (Fr. de
■Sal., Vie dev.,U, xii.)
Était encore employé dans ce sens en
plein xvii« s. :
Les parcs de brebis sont des estableries
ou bergeries mobiles. (Traduction dt ta
.lanua reserata duarum linguarum de Co-
menitts, p. 93, éd. 1669.)
— Fig., abri :
En ce port trouveras donlente establerie.
(Débat du Corps et de l'Ame, Ane. Th. fr., III,
.336.)
2. ESTABLERIE, S. f., étal OÙ l'On
expose les marchandises :
Sur les estants ou estableries de la corra-
terie de Besiers. (1412, Arch. JJ 163, pièce
365.)
ESTABLETE, - ette, estaulette,s. f., petite
étable :
L'n home que on avoit trové mort et qui
s'estoit penduz, si com l'on disoit, a Hau-
liervillier, en une establete. (1317, Reg. cri-
minel de St Martin-des-Champs, p. 223,
Willem.)
S84 EST
Le suppliant ala tout droit a une esfa-
blete ou sa femme avoitnourry un veau de
lait. (1408, Arch. JJ 163, pièce 47.)
Une establette. (1437, S. Quentin, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
.II. estaulettes, hirctage, et pièce de terre.
(ft.)
ESTABLETÉ,- aMtieté,- otiieté, - auleté,
- avleteit, - abilUé, - abilited, slableté, sla-
vleteit, s. { , stabilité, solidité, fermeté :
K'il serrant mes amis en estabilité.
(Garmeb, Yie de S. Thom., Richel. 13513,
f° 63 T".)
Qnar n'avomes estahîeté.
(Canl. des Canl., ms. da Mans 173. f 9fi r°.)
Qni en lui cnide estahleté,
Jou le tieng bien por fol prové.
(Floire et Blance/lor, i'° vers., â'iôl, du Méril.)
Ne mies tant por la durece cum por la
stavieteit. (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
f» 90 r°.)
Et totes voies en ceu c'un dist ke cist
vaissel sunt de piere, puet cm entendre
molt miez la stavleleit c'un ne faict la du-
rece. (ID., ib., {" 94 r".)
L'estavleleit de sa permenance. [Li
Epistle saint Bernard a Motit Deu, ms.
Verdun 72, f» 124 r".)
Ponr demostrer la vérité
De li et YcstaHlilé,
Com a erré vers son ami
Loialment.
(Amadtts et Ydoine, Richel. 375, f" 322'.)
Par non de seinte carité.
Par bien et par eslablelé.
(Renarl, 1807, Maitin.)
Et lenr promet eslablelé
En estât de mnableté,
(Rose, Vat. Chr. 1522, f 32.*'.)
Oni lenr promet eslavlelé
En eslal de muavleté.
(Ib.. Val. OU. 1212, f» 37''.)
... Esittublelé.
(Id., ib.. Val. Chr. 18.5S, f° 4i^)
Noz ne veonz pas por coi Vestnbletê de
lor jugement ne lor doie nidier tant que
il puissent venir a douer franchise a lor
serf. {Instttutes, Richel. 1064, f» 5^)
Pour ce que ceste charte de nostre don
ait plus srant et plus ferme establetê.
(Trad.de la fin du xiii° s. d'urie ch.de Louis
le débonn., Ch. des compt. de Lille, 3
Arch. Nord.) '
Establetê de covoitise mue sens sans
malise. {Bible, Richel. 901,' (" 13\)
Mes ne poel fortune eslre en eslaHlitei.
(llurn, l',-,i), .Michel.)
Ainsi ne sont point demoraot
En nulle ferme eilablele
Li bien plain de muablelé.
(Mélam. d'Ov., p. 126, Tarbé.)
Laquelle exposant comme despourvue
et sans establetê de senz se parti de nuit
(1374, Arch. JJ 106, pièce 377.)
Un jour estoient Franchois, l'autre En-
eles, ne point de establetê n'y avoit.
(Froiss., Chron., Vll, 324, Kcrv.)
En luy n'a slableté ne seureté. (P Fer-
?W9 ¥'"'°'"'^'' *** '" *'« ^'"'^■j f 138 r», éd.
Establetê et atrempance.
(Le Chaileau de labour, éd. I.i99.)
1. ESTABLi, S. m., étal de marchand :
EST
Et aux piétons, qui vonl d'aguet
Tastonnant par ces establis.
(ViLLO.s, Pet. Test., xxn, Jonanst, p. li.)
2. ESTABLI, part, passé, rangé :
Serreement chevauchent a bataille eslablie.
(Conq. de Jerus., 527i, Hippeaa.)
ESTABLIÇON, VOir EsTABLISON.
ESTABLiE, - ye, estaublie, estavlie, es-
iaulie, s. f., établi, échafaudage, redoute,
boutique :
Et dehors et dedens ont fait mainte eslablie.
(Chev. au cygne, 212i2, ReiiT.)
.\ns crenians de la lor s'eslnt son Vestablie.
(Jeh. de Lanson, Richel. 2193, P 9 r°.)
11 Tuleit, cume Deu l'enseinne,
Fere par ses^ eslablies
Entnr le niunt ses berclieries.
(CttABDRï, Sel dormans, 912, Koch.)
Ke nus ne tienge estavlie a sen huis ne
a se fenestre por canaier. (1270, Beg. aux
bans, Arch. S. -Orner ÀB xvili, 16, n» 133.)
.II. establies de bois sur traiteaulx.
(2 mai 1394, Invent, des biens de Girart de
Benaves, Vente de meubles de la mairie
de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
Le suppliant cousturier du liea de Me-
set qui esloit sur son taulier ou esto-
vlie. (1415, Arch. JJ 54, pièce 169.)
En la maison de V estaublie àes, Lombars.
(1460, Rist. de Metz, V, 641.)
Route moy sur mon eslablie
Mes cizeauli, mon fil el mon dé.
(Fan. du coustur.. Ane. Tb. fr.. Il, 158.)
— Établissement , règle , règlement,
ordre :
h'establie de l'ordre est bone. {Decretales,
ms. Caen, f" l^.)
Fist loos les evesques venir
De France a Orliens. ponr tenir
Un consire, ou ot eslablie
Meinle pourfilablc eslablie.
{Vie S. Rémi, ms. Bmx., Anzeiger, IV, 225.)
Sovent a la meinle aatie
Kt mainle colee parlie;
Mes il font nne autre eslablie
Qui fet remaindre la folie.
(Li Rom. des Franceis, ap. Jab.,' Nouv. Rec,
II, 12.)
Est accordé que nous de la dicte esla-
blie par nulle autre voie quelconque que
par celle dessus dicte ne nous poons ne
devons tenir pour secourus. Item est ac-
cordé par nous connestable que ceïi jour,
si secours venoit a la dicte eslablie, les
gentilz hommes qui y sont ne porront issir
pour estre et combatre avec leur dict se-
cours. (5 août 1351, Capit. de S.-J. d'An-
geli, Arch. S. J.-d'Angeli, 1. 00, n° 35.)
En prest sur les gaiges de moy seul de-
servis et a deservir en ces présentes
guerres es parties de Poitou et de Xaio-
touge en Vestablie de S. Jehan d'Angeli...
(1353, Quitt., Richel. Cab. des titres, vol.
506, doss. 11453, pièce 4.)
— Rôle nominatif et descriptif des dizai-
niers, pennons et bannières de la ville de
Lyon :
Hz ont esté d'arrest que le plus brief que
faire se porra, Pierre Chivrier, Humbert de
Varey, le grand, et Jehan Tiboud assevis-
sent les eslabliez de la partie de l'Empire.
(16 mars 1418, Heg. consul, de Lyon, 1, 158,
Guigue.)
EST
Pierre de Cuysel, Humbert de Varey,
Jehan Tiboud e"t Bererd Jacot, ou deux
d'eulx, feront, de cy a jeudi, les establies
en l'Empire bannières et pennons. (!"■ avr.
1418, ib., I, 160.)
Hz ont passé le mandement adrecant a
Nantuaz de Jehan Cellarier, de la somme
de XIX 1. tourn. a lui deuz de la reste de
xxviil 1. tourn. que l'on lui Jevoit pour
les bannières et pennons des establies de
la ville. (19 juin 1420, ib., 1, 247.)
Dresser les establies. (Act. consul., 1506'
1308, Arch. mun. Lyon, BB 23.)
— District :
Tant de l'église doudit lieu, que des ca-
pelenies qui sont dedens les mettes et esta-
vlies ou beghiaage deseure dit. (1301,
Cart. de Flines, p. 493, Hautcœur.)
— Terme de droit, confirmation :
Et ço qu'il lui remandoil
De ço qu'il lui demandoil,
(.0 ert de sa terre Vestablie
A resguart de sa barooie.
(Est. de ta g. s.. Val. Chr. 1C59, f "''.)
Le dit Henri eust pris un bref d'esiablie
disant que il avoit un gregnor droit en
tenir. (Fév. 1307, Lett. du bailli de Caen,
S. Etienne, Arch. Calvados.)
Le bref d'establie est fait en ceste forme :
N. se plaint de G. qui luy demande a tort
une terre a Rouen de quoy il demande
Vestablie au duc de Normendie pour recon-
gnoistre savoir lequel y a greigneur droit,
celuy qui tient ou celuy qui demande la
terre, soit veue dedens ce, mais pièges
doivent estre ainçois prins de suir l'este-
blie et les hommes seront semons a la
veue. [Coust. de Norm.jf 217 v, éd. 1483.)
— Troupe, escadron, compagnie, batail-
lon, garnison :
Dunt chevalchenl par establies
E par coureiz e par parties.
(BES.,fl. deNorm., II, 373G, Michel.)
E snnent ces busines de chascnne eslablie.
(JoRD. Famosme, Chron., 1349, ap. Michel,
0. de Norm., I. III.)
Mais or nous alomons trestoat a eslablie.
(Roum. d'Alix., P 46', Michelanl.)
Li Saisne avoienl encanchie
La genl et la proie aqueillie,
t't furent en une eslablie
.X. chevalier et .xx. apries.
(Yiolette. 2607, '\lichel.)
Por eslre engrant
A sonverner de lor batailles
Les eles. et maire as comançaillas
Des lésions, des estaublies.
Et au front des coneslaublies.
(J DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1604,
P 4=.)
Le dit duc départi ses gens par establies
pour la saison de hiver. (Grand. Chron. de
France, les Gestes du roy Charles V,
XLVili, P. Paris.)
Pour convertir en la sustentacion des
gens d'armes et establies du duché de
Guyenne. (1379, Lett. du D. d'Anj., Pr. de
l'H. de Nîm., III, 19.)
La ou il lui a convenu tenir graut establie
de gens d'armes, pour ce que noz ennemis
le desiroient prandre. (1385, Arch. K 53*,
pièce 40.)
De toute Vestablie des Angloie tenant
Saincte Severe, n'en eschappa que cinq
seulement. (La Chron. du bon Logs due de
Bourbon,"^. 34, Chazaud.)
EST
EST
EST
Le roy marcha onllre vers le pout de Ho-
bec ut In fut ouverte la dernière establye
dedans laquelle estoit un cheval de poil
que vulguairement on appelle rouen, re-
présentant la ville de Rouen. (1308, Entrée
de Louis XII d nouen, ap. Laborde, Emaux.)
Bessln, établie, établi.
ESTABLiEE, estaubliee, s. f., droit de
maîtrise :
De tous les paisles que lesdis paivours
et le jureis soulloii'iil paieir ausdis Sept,
qu'il n'en doient jamaix nulles paieir, ne
aussy nulles eslàiibliees. (1414, Hist. de
Metz, IV, 702.)
1. EST.ABMER, estaubUev , eslubler , s. m.,
celui quia soin de l'élable, de l'écurie :
I.e cheval 6sl livrer a Vesiahlier,
Oloniage Guill.. Richel. 368, T 2^)9'.)
Li taverniers qui sofre les joeors, li cs-
tabler qui sofre les jumanz estre establees
en l'estable, et si est il tenuz de garder les.
(tir. deJost- etdep'.et, m, 13, § b, Rapetti.)
Il bailla l'uuiain lignaige en la garde
S. Pierre, lors baillait il le malade a son
eslablier, et est appellee l'estable sainte
église. (Laurent, Somme, ms, Troyes,
f» 102 r».)
Li marcheauz qui gardoil Vi stanble, c'est
li prestres qui gardoit l'iglise. Li .ii. do-
nier que li prodons dona a Vestaublier,
c'est la doctrine des .ir. loiz par quoi il
doit son puple conseiller etacordera Deu.
{Serm., ms. Metz 262, f" 8'.)
Et sil enmena en une estable et pria al es-
tabler qu'il s'en preist garde, et l'autre jor
traist dous deniers et les dona a Vesla-
blier. (Comment, s. le nouv. test., ms. Oxf.,
BodI. Douce 270, f" 56 r».)
Li establiers senefie saint i,glise. (Ib-,
fo 57 r».)
2. EST.\BLiER, establer, estavUer, s. m.,
celui qui expose sa marchandise sur la
table appelée establie :
Avons ordenné que les poisçonniers es-
tabliers, puis que il aront apporté a leurs
estaus leurs poisçons ou autrement, il ne
les pourront vendre en place en gros ne
autrement, avec la marée du lendemain.
(1369, Ord., V, 233.)
— Préposé à la perception des impôts :
La vigne a \'eslablier de saint Denis.
(1281, Cari, de St Denis, Richel. 1. 5413,
p. 396''.)
Thomas Veslabler. (Nov. 1287, St Ber-
thonii^, Bihl. La Rochelle.)
Pour Vestavlier danl abbé. (Compte du
T(.l\° S., ms. .\rras 847, feuill* de garde.)
3. ESTABLiER, V. a., établir:
Uoiversilez apparaillez
E stndie en cilez estabïiez.
(Pierre d'Aberncn, le Secré de Sfcrrz, Richel.
23107, r 181'.)
4. ESTABLIER, S. m., établi :
Establier ou estait a boucher. (R. Est.,
Pet. Dicl. fr.-lat.)
ESTABLUiENT, S. m., Ordonnance, rè-
glement:
Ai rennncié... a tote ajue de toz dreiz, a
toz establimenz, a toz privilèges. (I2S0,
St Rerthomé, Bibl. La Rochelle.)
Ordennnces ou es(a6/(ineHSroyaulx.(l338,
Arch. JJ 72, f» 76 v\)
Et gardera les loyaulx establimens de la
commune. (1373, Orl, v, 680.)
f'ostumes, esliblimens, constilucions.
(1376, Rail, S. ''yprien, 1. 8, Arch. Vienne.)
Tous les privilège,;, libertés, usaiges,
coustunies, establimens et franchyse? dont
iizont usé. (12 .juin 1451, Confirm. p. le
de d'Armogn. dés prii\ de S. Mai- , Arch.
niun. S. Macaire.)
— Fondation, création :
EstnbUment d'estude et coMgri-;;.ilioM
d'escoliers. (.1. Bouchet, .Ihw. iVAquil.,
f» 10 r", éd. imi.)
ESTABMSON, - issou, - icon, atiihl, s.
f., établissement, état, manière d'être;
manière d'agir, situation, force, troupe :
Qaant la paciele vil en tel estahliaùn,
I£t bieMe et sy plaisans, de si doulrhe raison,
Plaisance entra en Ini.
(Chei. an cygne, ST, Reiff.)
Cha, dist Cornnmarans, j'ay estet a Bnillon :
S'ay vent Godefroy en sa malstre maison,
Wit-isse et Bandnin. qni sont fier qne lyon ;
Et se say Icnr estât et lenr establhm.
(Ib.. 3120.1
Bninemons fn mnmles on riche pavellon.
Ou !y sondans estoit en noble eslfiblison,
(Ib., 22108.)
Et ly sondans estoit en Dere exiaUison.
(Ib., 2662S.)
Quant Helyas le vit en tel eslabtixov,
A soy meismes a dit : 'Vechy nng signe bon.
(Ib., 2262.)
Selon leur loy faisoient iluee enlabllcon.
(Ib., 30.36.)
Comment ly Sarrasin, a lenr maleiçon.
Avnient demenet en laide establixon
Le gloriens sépulcre.
(Ib.. 21223.)
Car se vous deroores en ma possession.
Vous n'y arcs ja mal par nulle eslablison.
(Ib., 22,-2';.)
Que, s'il puet esploîtter, il venra a coron
ne prendre vengement de ceste eslablison.
(Ib.. 29«,S2.''
Alanl es Moradin qni vil ['eslablison.
Qui venoit de gibier ; s'aportoit nng faucon.
'7*., 18102.)
La gietta nng tel crit et sy orible son
Qu'en l'osl l'oirent bien ly prince et ly baron,
El quidircnl tresloul ly hault prince de non
Qne ce fnsl ly sondant et sen eslablison.
(Ib.. 20391.)
Et qnant li roys oi des Turs Vestabiison
Polibanl i tramist, et o lui gens foison
Qui tout les desconB a l'aide Jhesnra.
(B. deSeb., xv, 731, Bocca.)
La esloient ses BIz delez lui environ :
Non pour qnant rilz Belran seoit sur un lizon.
Et estoit a par lui, n'aioit nul compaignon :
Li antre dui esloient en banl eslablison.
(Ccv., du Guesclin, 81, Charnière)
Conlre les gens Henri Ot granl eslabliçon.
(lo., ib., 11708.)
Devant estoit Jehan et Alain de Beaurooa,
A grant force de gent, en grant eslablisson.
(Id., ib., 17202.)
Lors fist pour assaillir une telle eslablison,
Oncqnes de tel assault a parler n'oyst on.
(Id., ib., var.)
La demonra .viii. jours en ronsolacion.
An .]\.* s'en part eu noble eslabiisson.
■Ir.., ib. |-20n )
Que forteresse y ot de noble eslablicon.
(lo.. ib; 19S69.)
Et furent si d'acort en celle eslablicon
Que cil de la crié, par chemin de raison
Trouvèrent les mineurs, si pon dit la chançon.
(In., ib.. 1192.)
— Terme de coutume, établissement,
! usage établi, chose réglée :
' Uns... establirent que s'il venient en
povreté et il tenissoicnt fié lai, do rei ou
d'autre, qu'il le puissent meltre en main
d'iglise, et por cesle tilablison li rois et li
I baron esloient moul gregié. (Liv. de jost.
et de plet, \, 3, § 4, Rapetli.) Plus bas : es-
tabtison.
RenunQanz...a tote eslablison de ygleise.
(1264, Livre blanc, ms. du Mans.)
Renoncient... a toutes indulgences et es-
tabtisons, a toute reson. (1282, rEpau,Areh.
Sarthe.)
ESTABLissAXCE, estabUsance, s. f.,
établissement :
I Ajne a ton rejne e sueur
.Si cnm r'nnl fait ti aiceisor
Par l'anciene eslablisance.
(Beh., D. de yo'-m., IL 127, Michel.)
EST.vBi.issEMENT, -iscement,-icement,
-isement,-issivianl, extabl.,estavl.,eslaul.,
efauL, astabl., s. m., état flxe, solidité :
Rois sages est establisement de pueple.
(Bible, Richel. 901, f» U^,) Lat, stabilimen-
tum.
Se n'avoient li élément
Nul certain eslablissemenl.
(Jlelam. d'Ov.
p. 6,
Tarbé.)
loi, con-
— Règlement, ordonnance,
tnme :
Leis, dreiiures ne jugemenz
>'e autres eslablissemenz
Ne tendront mais.
(Ben., d. de yorm., 11, 26683, Michel.)
Li lai volent tenir lur cslablisement.
(Th. le ilarl., 211, Bckker.)
Tôt issi comme il [est] establi par l'esta-
bliscement de sainte 'église. La Vie M. S.
Nicliolai, Monmerqué.)
Cist eslaulissemens durrit .x. ans. (Fev.
1244, Hist. de Metz, 111, 196. Arch. uiun.
Metz. cart. 88.)
Les etaiilissemens du bon n.i Lois.
(Fragm. d'un anc. man. de l'Ev. d'.imiens,
ap. A. Thierrv, Mon. inéd. du Tiers Etat.
1.90.)
Chis darrains estauHssemens fais souries
fuitius. (RoisiN, ms. Lille 266, p. 53.)
Par mon droit eslai'lissement.
(Rose. Val. Oit. 1212, f 128''.)
Li establissemenl que li roi font. (Br,vitm.,
Coût, de Iieauv.,c. xi.ii, Beugnot.)
Tut li eslablissemenz de vie sunt pur
dreilure. (Moralité des philos., Richel.
25407, f I26M
Seloncles estavlisemens chi desousescris.
(1290, JoiNV., Arch. S.Omer.)
Par reson de Vastoblissement notre Sei-
gneur. (1300, Ch. de Ph. le Bel, Arch. Loiret,
la Cour-Dieii.)
Exlablissement. (1310, Fontevr., Arch.
Maine-el-Loire.)
Vestablissemenl de la geolle estoit telle
que nul ani v =oil mis ne mengue fors pain
7i
:if<t<
EST
EST
EST
eteaue feulement une fois le jour. {Lancelol
du Lac, 2" p.. ch. 97, éd. 1488.)
On dit encore en terme d'histoire les
■Etablissements de Saint Louis.
— Impositiiiu :
Ne il ne poenl taire laillie ne establissi-
manl novel se par moi non. (1266. Chart.
d'affranch. de Montier, Arch. Montier-sur-
Saulx.)
ESTABi.issEOR,- tsseur, eslaubl., s. ra ,
celui qui a établi, fondé, créé :
Li establissieres del monde. (S. Graal,
Richel. 2455, 1° 109 r".)
Quant li establissieres devisa les .illl
eiemens. {Jb., Richel. 24394, f» 44'».)
Ouant li establisserres du monde devisa
les' .iiii. eiemens. (Ib., Vat. Chr. 1687,
f« 20''.)
Selonc les eslaublisseors des canons.
{Ordin. Tancrei, ms. de Salis, f»36\)
A l'abeie donc cil Joaciiini fu abes et
establisserres. {Décrétâtes, ms. Caen.f 1''.)
Le comprebendement u le connissance
de Vcstablisseur u dou gouverneur de na-
ture. (Li Arsd'Aniour, 1, 29, Petit.)
Quand ceviendraaubout del'an qu'iceux
jurez establis auront servi et gardé ledit
mestier, ils seront tenuz de retourner et
eux traire par devers les establisseurs, et
leur présenteront leur dite commission, et
lesdits establisseurs seront tenus de savoir
comment lesdits jurez establis se sont por-
tez en leur dit temps. (1350, Ord., Il, 361.)
Saint Estienne, establisseur de l'ordre de
(Jrammont. {Vies de saints. Richel. 964,
!' 161.)
£s(a6(isseMis delûis.(AMYOT, Vies, Numa.)
Le grand establisseur de loix. (La Bod.,
Harmon., p. 42, éd. 1578.)
Les trois principes establisseurs du
monde. (Maum., Eiiv. de S. Jiist., prol.
éd. 1594.)
ESTABON, S. m. ?
u est accordé aux maresquiers ayant
terres maresques en Lisle que ilz et leurs
successeurs maresquiers qui y.aront terres
maresques porront carquier tiens sans
mettre drap sur l'estabon et le borl du
batel sur les rivières de l'Estat et de l'Er-
bostat. {Pièce de 1429, iMém. des Ant. de
.Morinie, t. XV, p. 162.)
ESTABOTTAGE, S m., ûxatioM des li-
mites d'un terrain sur lequel une cons-
truction doit s'élever :
Le bastiment nouveau fut construit d'a-
près Vestabottage et l'alignement. (7 sept.
1561, Enq., Arch. muo. Chartres, liass.
des métiers.)
Cf. EST.\BOTTEH.
ESTABOTTER, V. a., marquer les li-
mites d'un terrain sur lequel une cons-
truction doit s'élever :
Voulant démolir le vieux bastiment qui
estoit sur ladite place, j'en fus empesché
par le maistre des maçons, parce que je ne
l'avois pas appelé pour marquer la place,
et je ne pus continuer avant d'avoir fait
estabolter l'endroit par le dit maistre. Le
bastiment nouveau fut construit d'après
l'estabottage et !'ali"nement. (7 sept. 1561,
Enq., Arch. mun. Chartres, liass. des mé-
tiers.)
EST.\CE, Voir ESTACHE.
ESTACENEL, S. m., banquier, chan-
geur :
Li estaulx des cheangeours et des esta-
ceneus uns chascuns estaulx paierai .m. solz
en la dite foire. (Fin du xiri" s.. Cari, de
Dijon, Richel. I. 4654, f» 29 v°.)
ESTACENERiE, estossencrie, s. f., com-
merce de graisse de porc, de cire, et
d'autres matières grasses ; ces matières
elles-mêmes :
Estacenerie ou vente de sain vif, cire ou
autres danrees grasses. {Enq. de 1403 sur
les foires, Arch. mun. Autun.)
Vendeurs d'estassenerie. {Compt., 1433-
39, ib.)
ESTACHAL, - aickal, s. m., poteau:
Ont mis en icelles galleries une grose
alaiche et plusieurs estaichaulx. (21 juin
1438, Certif. du maUre des œuvres dii roi
donné a des ouvriers employés d des répar.
fait, au châl. d'.ilençon, Arch. Orne.)
1. ESTACHE, - aiche, estace, eslage, es-
taque, estacque, estacke, astache, estake,
esteche , astaiclte, aistache , oslache , es-
tracque, stache, stake, s. f., attache, lien :
Grosses estakes a gros las. (1295, Enq.,
Arch. J 785.)
Je pourroye rompre mes estaches. (Lie.
du Chev. de' La Tour, c. xxili, Bibl. elz.)
Douze fermaillez d'or, pour servir a l'es-
taiche d un mantel. (1412, Comptes royaux ,
ap. Laborde, Emaux.)
Qoe qnand jay plus d'espoir qne mon cœur sorte,
Lors ces beani yeux font Veslache plus forte.
(Vasquin Puilieul, Euv. de Pétrarque, p. 106, éd.
loo5.)
— Pieu, poteau, pièce de bois :
A nne estache l'unt atacbiet cil serf.
(hol., 3737, Muller.)
A .V. eslaches fa li engins bastis.
{Les Loh.. ms. Montp., f° U9*.)
A .ni. estaches les fist eslroit noer,
De bonnes cordes restraindre et freiner.
(/*., Ars. 3113, f» t-'-.)
Li bers le r'a a Vestaque loié.
(Raimb., Onier, 8360, Barrois.)
.1. pont ferons sor Rune par force et par angin.
Les estaches de chasne, les planches de sapin.
(J. BoD., Sax.,cxnn, Michel.)
Del tref roi Aliiandre voel dire la faiture.
Il ert et grans et les et hans a démesure ;
L'eslact' en fu d'ivore, a rice eotalleure.
(Roum. d'AlU-, f US Michelant.)
Ses piez aerst par lo chalcemenl en une
stache de la soif. {Dial. St Greg., p. 16,
Foerster.) Lat., insude saepis.
Du cors faisoit eslaqne, et des deux bras flaiaus.
(Adam de la Halle, du Roi de Sczile, -llS, Cous-
semaker, p. 289.)
Eslaches et cloies portoient.
(Dm mars le Gallois, 13036, Stengel.)
Despoillies tous nus et mis a Vcstache.
{Begle del hospit., Richel. 1978, f" 134 v».)
Lalv, staKes, ne nul bos. (1270, Reg. aus
bans, Arch. S.-Omer AB xviii,16, n» 271.)
Il fut lié a Vastaiche. (Laurent, Somme,
ms. Troyes, f» 105 v.)
Il (le roy) se seoit en un paveillon,
apuié a Veslache du paveillon. (JoiNV.,
Hist. de St Lattis, p. 175, Michel.)
Me crerroie en cheli qui, en Jerosatem,
Fa batu a Vcstage sans nisun vestemenl.
(Gaufrey, 2il6, A. P.i
.111. colombeaus et une tieliere pour le?
vanteles dou molin et .m. bracuus, .un.
estakes. (1314, Revemis des terres de l'Art.,
Arch. KK394, f» 29.)
Lié a Vestache, a V oslache. (13)0, Compl.
roy., n»' 32 et 62, ap. Laborde, Emaux.)
Un angelot d'argent doré, qui tient un
vaissel rond de cristal ouquel il a de l'es-
tache nostre Seigneur et sied sur un pied
esmaillié a angelots jouans d'instrumens
et le soustiennent quatre lions. (1363,
Invent, du duc de yorm., ib.)
Et firent drechier une moult grosse es-
tache en uug pré. {Gilles de Chin, p. 9.
Chalon.J
Et puis tont droit a celle estache
Le me va maintenant lier,
Car .1. pou le vueil chastier.
(La Pass. fiostre Seigneur, lab., ilysl., 'II, 228.)
Lesquelles fourch>"s sont a deux esta-
ches. (1409, Enq., Arch. Sarthe, E 3, 26.)
A faire .1. noef huis a le ghihalle, con-
tre le tour de Galette, et laillier estacques
et mettre au begliinage, (1415-1416, Re-
ceplesde Boulogne-sur-Mer, p. 198, Ed. Du-
pont.)
Et fut liée a une estache qui estoit sur
l'eschatfault. (Journ. d'un bourg, de Pa-
ris, an 1431, Jlichaud.)
Une estacque pour soutenir une vigne.
(1442, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
U fut lové tout nud a une estace. (.1.
MOLINET, Chron., ch. ccxli, Buchon.)
Les dernières parolles qu'il dit estant
lyé a Vestracque, pour ardoir. (J. Dt'
Clercq, Mém., I. IV, ch. 3, Michaud.)
Et furent par force la bassecourt et le
chastiau prins et le donjon, la grosse
tour minée et mise sus estaches par telle
sorte que, qui eust volu, on l'eust fait
trebuchier par terre. (J. LeFevre, Chron.,
I, 44, Soc. de l'H. de Fr.)
On mit une cedulle atachie a une des
staches devant l'ostel le Castellain. (J. Ar-
BRION, Jottrn., an 1488, Larchey.)
Une vireulle pour une estacque a planter
des plantes. (1515, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Souche :
Estacke de vigne. (1353, Lille, ap. Li
Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens, i
L'olivier se perpétue de luy mesme pat-
tes jettons qu'il met hors de sou pied, qu'en
aucuns pays appellent estaque. (Lie-
BBA.11LT. Maison rust., iii,34,p. 375, él. 1658.)
— Fig., appui, soutien :
Se nus de nous i ciet, que tost soit relevés,
ÎSe ponr mort ne pour vie gardes ne vous fales;
Se ensi ne le faites, ja n'en r«pai[rleres ;
Et je sera[il eslake, a moi vous ralies :
De quel part qne je viegne. losl me relronveres.
(Fierahras, 3523. A. P.)
La fu Ogiers de Danemarce,
De tos les antres li eslace.
(MousK., Chron., 711G, Reiff.)
Iccle estaiche est molt certaine (l'étoile polaire).
(GoioT, Bihle, 629, Wolfarl.)
Nons sommes leur estaque et leur hostiel raai-
[geur
Pour souslcnir leur forche et warder leur honneur
(Graff des dues de Bourg.. DlT.ï, Chr.i.i. belg.1
EST
KST
EST
.■J87
— Barre d'un tribunal :
Aiusi que le suppliant.... se partoit île
\'estague ou auditoire dudit lieu de Corbie.
(1458, .\rch. JJ 188, pièce 16.)
— But, cible :
Si pristent l'abbé Mulete et le mistrent
en un leu, et treoient a lui saietes, ausi
comme a une estache. {Vie des SS.PP. en
prose franc, liv. Il,f» 76.)
Beauinanoir a aussi employé eslaque,
dans le sens de cible.
— Amarrage, droit d'amarrage :
Que les maistres mariniers dudit ro-
y aùme de Castelle soient fraiis de prendre
e staches pour leurs nefs et navires, en touz
1 es pors de nozdis royaume et seignorie,
s ans paier aucune chose, et sans ce qu'il
e n soient tenus de paier auciiu ancrage.
( 1364, Ord., iv, 430.) Inipr., cscarMs.
— Encan :
Tous lesquels cbevals... ledit seigneur
Nicolle polrait vendre a l'eslache. (1409,
Hist. de Melz, IV, 660.)
Ont -venduit a \'aistache .XX. pinces de
cbevals. (1441, ib-, V, 379)
— Arrêt :
Si s'en entra en son recet.
Et. por ce qn'il le IrouTa net
De toiiz mais vices et sanz la'-'he,
Deraoranf^e i lisl et e.^'lacht'.
{Vie rf<'s l'i-res, Uichel. '2.3111, f IG".)
Lorr., éteche, pieu auquel on attache
les bestiaux dans les écuries. Pat. de
Lille et des environs, élaqne, lieu qui
sert de but dans certains jeux; attache
de moulin à vent ; de là le nom de la rue
des Étaques.
Centre de la France, étuche, ellache.
Bourbonnais, eslache, attache. Bas- Valais,
Vionnaz, étatse.
ESTACHÉ, adj. ; pouce estaché, sorte de
mesure :
Une des dites espees sera de deux pieds
et demy de longueur avant la main, un
poulce 'estaché moins, ou environ ; et la
tenue et plommee d'icelle espee, d'un
pied et poulce ou environ ; et l'autre es-
pee est plus courte de deux poulces esta-
chez, ou environ, avant la main^ (1386,
Procez et duel de Deamnanoir, ap. Lobineau,
Pr. de l'Hist. de Bretagne, t. II, p. 674.)
ESTACHEMENT, estaichemenl, s. m.,
origine, extraction :
Vos veeis mon cheval de grant estaichemenl ,
Fort et isnel et corre aperteraenl.
(Car. de Momjl., Vat. Chr. 1517, f 10'.)
Met li barons sont fort et si per egalment
Comme thil qui estoient bacheler l'e jonvent.
Et d'an ange sunt et d'un rstaclie/tteiil .
(Doon de ilaience, 15876, \. P.)
ESTACHEOR, - eeur, s. m., comme ata-
cheor :
Estacheeurs. {Voc. des mesliers, ap. (ié-
raud, Paris sous Ph. le Bel.)
Cf. Atacheor.
ESTACHETE, - ctte, - quete, . kele, et.,
s. f., dimin. de etinriie. corde :
Les joustes estoient des combats d'occa-
sion, qui se faisoient le plus souvent sans
dresser des lices, en estendant des cordes
qu'on nommoit estachettes. (.Menesthieb,
Cheval, anc. et mod., p. 236, éd. 1683.)
— Poteau :
Si prennent celui cheval et l'emmainent
a leur estackele. (G. de Charni, Liv. de
Cheval., ms. Brux., f»47 v».)
— Fig., cible, but :
Mes cners s'est mis si ferm en Veslakele
D'amour servir.
(Brbtel, à Ferri, ms. Sienne ll.X. 36, P 49''.)
Icellui varlet se jouoit d'un coustel as
autres coujpaignons estans ou chemin
d'entre St Denis et Paris a un jeu que l'on
dit a Vestachette. (1348, .\rcb. JJ 77, pièce
228.)
Et est expédient a toy que cestuy curre
royal soit de telle vertu et de si grant puis-
sance qu'il puisse trespercier toutes ma-
nières d'assaulv et le fort des batailles, et
toy porter vaillamment oultre, voire jus-
qiîes a Vetaquete, c'est assavoir jusques a
victoire planiere. (Maiz., Songe du vielpel.,
III, 32, Ars. 2683.)
ESTACHELHE, S. 1., attache :
Quant a la faczon des estacheures dudit
harnoys par bas si que il ne sourmonte
point en contremont par force des copz, je
m'en passe. {Habits des gens de guerre,
Richel. 1997, i" 77 r°.)
1. ESTACHIER, -acier, - aiclaer,-ncUier,
- ekier, - equicr, - ecier, - ichier, - icquier^
- iquier, - iher,etnchier, astaichier, stichier,
verbe.
— Act , attacher :
-enseigne de sea armes i ot fait elachier.
(fiidlecl. de Sass., Richel. 368, f° 124'.)
Or est si com la nacele
Qui an port est eslacliie.
(Chans., Richel. '20O.iO, f :i8 v".)
Dessendus suî senz effioi,
S'estackai mon palefroi.
(II'., f» -ili r°.)
Quant ce vouloir en ce la tient
Qu'elle airae ce dont mal li vient,
.\insic c'elle /'us! aslaicliiee
Et de mal parler aaichi[e]e.
(Fabl. de Neufchàlel, p. 29. Relier.)
Et nos avons ce dit des communs juige-
menz. que vos les puisiez estachier autres!
comme au bout del doi, ce est que vos en
puissiez avoir aucun peu de la queuois-
sence. (Liv. d» jost. et de plet, xvili, 2o,
§ 9, Rapetti )
Il estacha les chivaulx en un arbre.
(Pierre de Prov., Ars. 3334, f" 82 v».)
Par les mains vous vis cstachié
Et a gros clons bien aûchié.
(Resurr. Nostre-Seigneiir, Jub., Mysl., Il, 349.)
Apres ce que le roy Henry eut fait pendre
le bastard de Vorus, il luy list estachier son
estandart sur sa poitrine. {Mém. de P. de
Fenin, an 1422, Soc. de l'H. de Fr.)
Esquelles (lettres) est estaché le vidimus
de leur povoir. (1488, Malrol. de S. Germ.
VAUX., Arch. LL 728, f» 9S r».)
Lequel baslis est nécessaire a tous mar-
chans frequentans la dicte rivière de Loire,
parce qu'ilz y eslachenl leurs basteaux et
cbaslans. (Fin xv" s., Beq. aux March.
fréq., ap. Mantellier, March. fréq., II, 440.)
Ile ]'e.\lûctier a gros lieni n'ont failly.
(Complamie de y.-D., Poe», fr. des w' et xvi' s.,
II, 119.)
El eslaché d'une chaîne Je fer.
yTeslam. de Leulher, Poés. (r. des xv° et x\i° s..
I, 198.)
— RéD., être attaché :
Ung rolle de papier qui s'etachera audit
mandement. (27 mai 1418, Beg. consul, de
Lyon, A I, 121, Guigue.)
— Act., ficher, enfoncer, planter:
I.a ou la crois fu eslechie.
l'I'a.ision Dieu, Ars. :i.527, f° 195'.)
Par tote terre erl eslichie
La crois Jhesu et essauchie.
(GiLB., Lucid., Richel. -25427, (" -28 r .)
Si estechera li cantre .v. grains de eu-
cens en crois el cierge. {Règle de Citeaii.r,
ms. Dijon, f» 30 v".)
A grans pieus d'araing estechies eu tere.
[Bibl. hist., Maz. S32, f" 39'=.)
Tantost com il 1 aproucha il bota fors de
la coe un grant aguillon tôt envenimé de
lui meisme, si Vestecha l'enfant droiturere-
ment parmi le ventre. {Estories Bogier,
Richel. 20123, f» 109".)
Esticquier au bout d'une longue perebe.
(Tit. du XIV s., Amiens, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Piètre Irencha le chief. voiant toute la gent.
Et puis en une glaive Veslica errament.
(Cuv., du Gtiesclin, I682i, Charrière.)
A Jehan le maçon.... pour avoir fait .ii.
grans trous pour mettre le heaume et es-
tachier les crampons. (1400, Arch. hospit.
de Paris, II, 118, Bordier.)
St Audebert estequa son fourquon de
four, lequel raverdi. (xv s., Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Estecqtia. (Ib.)
Adont flst le conte d'Arondiei prendre le
dit cief et le estequier et tenir a une
perche. {Chron. des Pays-Bas, de France,
etc., Rec. des Chr. de Flaud., t. III, p. 330.)
Et an l(ont d'une lanche la lieste on estequa.
(Geste des ducs de Bourg.. 7166, Chron. ^el-.)
— Appuyer sur des idliers, planter sur
pilotis :
Adooques si fu, parmi Kune,
Li poos bastis et commencies
Et atomes et eslacies.
(MoDSK., Clfon.. 993.'î, Reiif.)
Ni ot eu tente si atachie
!Se qui tant fust fortement eslacliie
Qui ja ne fust par terre trebuchie.
(Euf. Oijier. 6oi7, Scheler. >
— Avec un rég. de personne, percer,
transpercer :
Tnz les essenl estikez, ocis e mal bailli.
(JoRD., Fastossie. Chron., 1179, ap. Michel, I). df
Nom., l. III.)
Tient .i. coutel trencant qui tos estoit d'acier,
Ja alast son neveu ens el cuer estechier
Quant salent contre lui doi jentil chevalier.
'llelias. Richel. 12558, f 13".)
Diex ne voeilt pas son corps dessis la crois drechicr
Ne le sien corps soufrir de la lanche estequier
Pour les justes loiaus qui sont de coer entier.
iB. de Seb., xv, 1092, Bocca.)
D'une dagne qa'il tint li va .!n. cops paier,
Oq viairc l'ala ferir el estiquier.
(Crv.. du Ihicsctin, 107ri6, Cliarriéro. >
S8 1 KST
El Henri Vesliirioil de sa dague d' icier.
(iD , 'II-. Ibi il.'
D'une niacque ou planchon qu'il portoil
culda estequier ledit Kstevienet en lu poi-
lue Zii ledit Jeban de Casan Vestequa
enla poitrine dune lance. (1420, Arch. JJ
171, f» 146 V".)
Tel seigneur fut eslequies dune P'cque-
(XV' s., une, ap. La Fons, Gloss. ms., B.bl.
Amiens.)
— Avec un rég. de chose, asséner :
De la lanche li va .i. tel cop esle^mer
Qu'on moilon de ses geos labal. du destrier.
(B. de Sek., viil, 3-28, Bocca.)
— Abs., frapper avec force :
Del brant latainl très enmi la forciele
Ed eslecanl que dales l'alemiele
Tool l'enlrovri, si qu'en saal la boiele.
{Anseis, llichel •Ï93, C 65'.)
ne s'espeelons deus ouvrans les perfora,
En leurs corps edekans l'espee demora.
(Gilles li Mliisis, li Estas des secidrrs, ii, 100.
Kerv.)
La peussicz veoir de lances estiquier
Et ferir l'un sur l'autre de ces lances d'acier.
(Cuv., du Guesclin, 1919'3, Cliarrière.)
Icellui baslard et ses complices se avan-
cèrent vers la porte de la ville que il trou-
vèrent fermée et y ealiquerenl de 'auçes et
de piques en faisant assaut fourmel. (1^74,
Arch. JJ 105, pièce 274.)
Avoir feril et estequiel d'un planchon par
ire. (8 nov. 1397, Flines, Arch. Nord, Cod.
A, f" 154 r°.)
Cil dedeus se commencierenta deffendre
delanchieretd'estechïer. (Froiss., Chron.,
11, 126, Luce.)
Lancié et escarmoiicbiL' et estiquié. [\D.,
ib., 111, 234, Luce.)
l.-ellui Jehan esliqua ou ficha de son
planson sur le rondel, tant il le fendi.
(1418, Arch. JJ 170, pièce 197.)
Due nuls ne soit jupies ne corregies dédit
homecide, sil n'ait ferut, lanchiet, slwhiet
ou fuit clerement partie de faite ou de mal-
vaise paroUes al encontre de mort. (J. DE
Stavelot, Chron., p. 62, Borgnet.)
Lanchant, slichant, traiant d'arches et
d'abalaistres et de plommeez de plonc. (ID.,
ib., p. 116.)
Nulz ne pœult picquer, heuer, eslicquier
en ladite prarie, ou prendre prayeulx ou
wasoDs sans grâce dudit chastellain. (1507,
Prév. de Montreuil, Coul. loc. du baill. d A-
miens. II, 620, Bouthors.)
— Neiitr., être planté, s'enfoncer :
Ou don darl d'amours navré (u
Si kencore on cuer l'en estechc
De ce darl li fers o la flèche.
(Cleomades. 1498, Van IlasseU.'
Qnanl desous les claus trebnçoient
Si lor eslekent es cosles.
(£)/■ .S. Jehan Pttulu, Richel. 1553, f iîl'.'
— Réfl , s'affermir :
.Mant se sonl d'Anwier dui frère
De sainl Jake issu por precbier,
Qui mult .se vnelenl eslarhier
Canl aucun desviiel ravoienl.
(i. DE Baisieui, h Dis de la vescie a preslre, ap.
Scheler, Truia. belges, p. 215.)
Et pource que moult parole lui disoient,
se estachoit cest moine. (Ysl. de li Norm.,
VIII, 8'»'% Soc. de IHist. de Fr.)
— Act., attaquer en justice ;
Et de ceu l'en ui il eslachié a tous ses
biens meubles cl non meubles. (127a. i
Ev. de Metz, Rosières, 13, Arch. Meurthe.) j
Et l'eu ai assignoi et eslachié à tous les
6es que je tang de lui. (1277, Chaslelet, !
1, Arch. jleurthe.) ,
— Eslachié, pari, [lassé. planté, fiché:
l'I ses escus meismcs esloil Ions depecies ;
Ens avoit .v. tronçons de .m. brans esleeies.
(Roiim.d'Alii.. f» 26», Micbelant.)
Li trônes sist sus .un. piei.
Si fnl fors et si eslaichiez.
(ParapUr. du ps. Erticlaril, Bril. Mus. add. lofiOG,
t l" 25».'
!!— Fig- :
Sy furent tellement esbays Irestous, et
si arrière de leurs sens que n'y avoil celui
qui sçust mettre avant chose de faire, ne
de conseillier, qui utile leur samblast, mais
tous entrepris de l'un l'autre demorrerent
la esliquies comme statues de bois ou de
pierre, sans samblant de vie. (G. Ch.\s-
TELL., Chron., 111, 274, Kerv.)
2. EST.VCHIEII, \0ir ESTAGIER.
ESTACHON, VOirESTAÇON.
ESTACIER, voir ESTACHIER.
ESTAço.N, eslachon, estason, eslaisun,
estarchon, eslagon, eslasson, s. m., pieu,
pilier; échoppe, baraque, masure, maison,
boutique : '
Inum eslasoii justa campanile. (1216,
Cart. de Laiis .Doc. de la Suisse rom.. M,
444.)
Isque ad angulum mûri des eslaisuns.
(122-5, ib., P-5'8.)
Li vile n'a que .XL. soU de rente par an,
sauf les eaucies et les estachons qui bien
couslent aulant a retenir com il valent.
(1260, Pérouue, Arch. J 383, Dufour, SU.
pn. des vill. de Pic.)
Les esiaçons. (1296, Renies d'Orliens,
Arch. Loiret, f» 1 r .)
Li prez de la vile, les haies vielles et
nueves, li donjons, W eslassons du change,
li change. (1319, Arch. JJ 50, f 19 r«.)
Pour ung eslacon a la porte au pain.
{Compl. de ihôi.-V. d'OvL, 1392-1400,
f'' 14 r°.)
Porta lors ledit mandement eu l'ostel
ou eslacon de Pierre Bertaut, clerc de la-
dite preVosté. (1401, Arch. JJ 136, pièce 40.)
i'ng petit eslacon couvert de thuille con-
tenant sur rue cie trois a quatre piedz de
largeur. (Bej. du Chap. de S. J. de 1er.,
Arch. MM 33, f 102 v».}
1 Un autre eslacon appartenant a l'ostel
; Dieu d'Orléans, (ib.)
Pour un petit eslarc/ion ou cabaret... De
Jehan Brassart, eschoppier et mercier,
pour sa maison et eslarchon faisant le coing
de la mercerie de Noion. (Compl. de
Noyon, xv* s., ap. La Fous, Cile Pic,
p. 202.)
Pour V asseoir poutres, et eslagons. (Coul,
de Gorze. xiil, 9, Nouv. Coût, gén., U.
1090.)
2. ESTAÇ.oN, s. f ,mol douteux, semble
dans l'exemple suivant être pour eslra-
cons, extradions :
RST
Lors s'armèrent désire et senestre
Poissonniers, lisseranz, lanière.
Bouchers, foulons, cordouanniers.
Et pnisavenques les maçons
Mestiers de toutes esiaçons
Qui le roi courroncier désirent.
(GciART, Roy. Hun.. 14808. W. et D.i
ESTACQLE, VOif ESTACHE.
ESTACT, voir ESTAL.
ESTADE, voir OSTADE.
ESTADINE, voir OSTADINE.
ESTAEL, voir ESTAL.
ESTAFE, esla/fe, eslaphe, s. f., sorte d'c-
irier :
Quelquefois ilz entrclassent leurs jambe^.
et puis les estendent sus le col du cha-
meau, et encore d'autrefois mettent le pied
en certaines eslafes sans eslricz, usans en
lieu d'éperon d'un fer... (LEON, bescr. de
l'Afr., I, 21, éd. 1356.)
J'y vy la my caresmc a cheval : la my
aousl et la my mars luv tenoieut Veslaphe.
(Rab., v, 29, éd. 1364.)"
— Cleic d'eslafe, palefrenier :
Je m'esbahys comme toy, clerc d'esla/Je,
T'es enlremys de faite une epitaphe
D'une qui est trop myeulï que toy vivace.
(1530, le Vin du notaiie, Poés. fr. des sv" et
xvi= 8., X, H.)
1. ESTAGE, S. m , Stade, mesure de lon-
gueur :
VI vins eslayes qui bien montent sept
lieues et demie. (S. Graal, u, 442, Hucher )
Toute la Secille n'est que .m". eslages,e\.
estages soûl en grezois ce que nos aiielons
milliers et que li François npelenl lieue.
(BttUN. Lat., Très., p. 164, Chabaille.)
La rivière, qui bien avoil .IV. eslages di-
large, c'est a dire ung quart de lieuwe. (J
Wauq., Merv. d'Inde, 2» p., c. xxi, Xav. d(
Ram.)
Quant ilz eurent nagé aux avirons envi-
ron .XXV. estages ou trente... (P. Ferget.
Nouv. Test., f» 122 r°, impr. Maz.)
.LX. eslages qui porte environ .vil. milles,
et, dit on, .111. lieues et trois quars
(xvi= s., Valencieunes, ap. La Fons,Gioss.
ms., Bibl. Amiens.)
Cf. EST.\T 2.
2. ESTAOE, - aje, - aige, - ege, ■ eige,
- auge, aslage, islage, s. m., habitation
demeure, bâtiment destiné à di\ers buts :
Il me siural ad Ais, a niun estage.
(Rot., 188, Huiler.'
La galle corne qni sus Yasiage sist.
(Les Loh., ms. Monlj)., V 133".)
Lors revendra la mer ariere.
Come chose que niull est ûere
Entrera en snn eslage.
Tôles eves en lor rivage.
(.\dam, p. ~'i, Lutarche.)
[S'esl pas loig de ci mon eslage.
(S. Graal. 3947, Michel.'
Ja voslre arme n'ara en paradis eslaiye.
(Simon de Pomlle, ms. Richel. 368, P Hli'.j
Il crevasl par estovoir s'il n'eust tel e,s-
lage ou ii se rcDosast a sa mesure. (Lan-
celol, Richel. 7o'4, f» 20'.)
Ne m'en partirai devaut quej'aye fait ni;
EST
estage aussi biel et aussi riche, come ii
onques fu fait, ou je remanray toute ma
vie. (Bom. de Merlin., ap. Duc., Gloss. de
Villehardouin)
Si li desirait tout son islage,
La terre qiiisl pour lieriu;e.
(F/urimo/i/, Ridiel. 3dS, f° 13».)
Son père doaa por i.slagr
Li rcis la cité de Quarlage.
(;«., (° 41'.)
Atoraer fisenl maint '■$/oi7<'.
(.MoosK., Chron., .30668, ReilT. i
Quant l'en lit a Chartres s'eglise-
Ou especial chamlire a prise
Son niestre estaijt^ et son manoir.
(J. Le Mabchakt, Mit. de N D-, ms. Charlres.
f 1».)
Car Dienj li biuus, li fors, Usages,
Voat que ilec fnst ses eslaiiex.
(Rose, ras. Corsioi, f" tl3°.)
A Loon viCDgnent en Tostre maislre eitage.
(Enf. Oijier. 38:i, Scheler >
... Remuez voslre estaije,
Tornez vous en de ci.
(Gaul. d'Aiip., p. 21, Michel.)
Eu ceus a Deus son siège et son eslaje.
{Comm. s lesPs., Riche!. 963, p. 119» )
Feme a .i. cner par héritage
Qoi ne puetestreen .i. eslage.
(L'Ephtre des femes, ras. Dijon 298, f° 107». •
Ne sa feme ne sa nieipnie ne Jeivent
pas issir dou dil ehasteaul, aiiiz devent
havoir leur estage laeulz. (1275, Ch. des
compl. de Dole, — , Arch. Doubs.)
La ville feit acquisition de Vestaiiye qui
est tout jnignanl la porte des forges (qui
lors estûit uue prauge). (P.iradin, Hisl-
de Lyon, p. 193, éd. 1573.)
— Tenir en son estage, tenir sons sa do-
mi nation :
En complaignanl di ma complainte,
Et si l'envoi sans faire plainte
En signe d'amor a la sage
Qui mon cner tient en son estnge.
(^Vautre Salut d'amours, ap. Jub., .hmiil. et Trotn-,,
p. W.)
— Séjour :
K'i volt puis feie looc estage,
Tost i poist avoir duiuage,
A son batel vint droit errent.
(Ben., Troie, ms. ^aples, f° 1-J''.'i
Sa moilliers en ot pris conroi ;
Porté 11 a malvaise foi :
Ensi avicnt qn'en Ion estage
Puet il aveir moult graot damage.
(lo.. ib., Richel. 375, f 11.".''.)
Viltei nos serreil e huntage
De faire ci plus lune estage.
(ID., ». deNorm., 1, 1231, Michel.)
lloec quide Rous prendre estage
E vivre en paiz senz rien forcier
!Ne senz la contrée eissilier.
(11)., ib., II, 107(;.:i
Remeisl enlr'els cl prist estage.
(Brut, ms. Mutich, 414, Vollm.i
Setjursi forent a estage.
(Ib., 1323.)
Parti s'en [est] li reis a (laot), n'i list plus lonc
[eslage.
(Jordan Fantosme, Chron., 558, ap. Michel, D.
de tlorm., t. III.)
KST
La vile n'ert pas desgarnie ;
Todis i ol chevalerie,
VII XX chevalier i manoient
Qui lor estages i faisoient.
(Duim. le Cal., ill3, Stengel.)
Des que la vi li laiss i en oslage
Mon cner que puis y a fait lonc estage,
!Se jamais jour ne l'm qnier de pnrlir.
(Couei, 819, Cr.;pelet.)
Proece ot en lui pris estage.
Et courtoisie et vasselage.
(Du Chetal de fusl, Romv., p. 101.)
Cist qucns Jocclins avoit lessié Vestaye
de la cité, porce qu'il i avoit tiop a fere,
ne il n'anioil pas les plez ne les novelles
qui souvent i venoient de ses ennemis qui
avoient grevé sa terre. (G. de Tvr, xvi,4,
Hist. des cro s.)
Iront tenir estaige dedans la closurc de
la ville d'Angiers. (2t> janv. 1391, Accord
entre le D. de Brel. et 0. de Clisson, ('• Bi-
zeul, (;lisson, Bihl. Nantes.)
— Un certain temps ;
Roues sodées li promist
.S'il remanel, e il li dist
Qn'o lui lemandra un eslage.
(Vie du pape Grég., p. S7, Lnzarche.)
— Stature, dimension, taille, manière
d'être :
Dedenz estoil faite s{c; imaj.e (Je Diane
. En sa figure a bel estage.
(Brut, ras Munich, Iti.S, Vollm.i
Vint et sis piez avoit i'ealage.
(II'.. 1298.)
Kslraile sui de haut parage.
Si estes vos, si coni je croi,
A voslre estage bien le voi :
Biaus braz a\ezel beles mains.
(Vie des Pi-res, Richel. 23H1, f» 6'*.*
(.lue les portes de la rive de Solesmes
estoienl trop petites ou au moins que Ves-
tege des dites portes estoit si haut que les
grans chalans n'y povaient passer ni re-
passer. (U07, Seiu. rendue d Salle, Arch.
Solesmes.)
— État, situation, iiosition :
Sanz prant dotance de cuer ne doit au
mie deffandre l'eslaige de religion cum hauz
et cum forz k'il soil. \Li Epislle saint Ber-
nard a ilonlDeu, ms. Verdun 72, f" 70 r" )
Nos alons trespessaiit de l'animal estaige
al racioneil. (Ib., i" 96 v».)
Seigneur, li amiians de cel pins haut eslage....
(Chans. d'Aiitioche, viii, v. 1577, P. Paris.)
Que mieos vaut par vasselage
A morir en combalaiil.
Que recroire tn boin estage.
(L. Fbbri, à Hob. de te Pierre, ms. Sienne H.X.
30, r» 39'' ; Val. Chr 1.522, f" 163''.)
J'ay fait, bien s<^ay, un pileux vasselage.
Fort rabaissié nr.a gloire cl mon estage.
(C. Cbastellain, la Coapl. d'Hector, vi, 192,
Kervyn.)
Vons vivez en espoir d'augmenter voslre estage.
Et ils meurent pour vous et pour voslre héritage.
0. MoLiKET, citron., ch. xi, Bnchon.)
— Loc, chascnn en son estage, chacun de
son côté :
Prenes moi .il. chevax si couraus comme rage,
.11. valles montes sus qui soient pieus el sage :
Il aront les conrgies chaseun en son estage.
(Gaufreg, 2641, A. P. i
— Opposilion, résistance, lutte :
EST
ob9
Cuis ne si conipaignon ne fesissent estage,
Qanal lor saut .i eschiele, qui a bon gniouage.
(Cliet. au eggiie, 1, 5234. Hippean.)
Mais il net pas pins harlimenl,
^e plus cuer ne plus vaselage,
Que cil qn'o lui est en estage,
(Feryus, 4581, Martin.)
— En eslage, en son eslage, debout :
Kl quant Ganfrey l'entent, sus sanl en son estage
(Gaufreg, 9653, A. P.i
Quant voit Johan Malhar devant luy en estage.
CJeh. des Preis, Geste de Liège, 26298, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
— Sorte de redevance, probablement
loyer ;
Pour une sierure a .ii. clefs mise a l'es-
coppe..,. et rabatut de sen estage dou Noël.
{Compt. de 1369, Arch. mun. Valencieunes.)
Item sept boiceaulx et demi de seiale
chascuu an de rente, a la mesure de Civray.
ou village de Vaux, en la parroisse de
Chasteau Garner, et deux sols en deniers
de estages chacun an. (1408, Gr. Gauth.,
f" 204, Arch. Vienne.)
— Garde que rhoiiinie de fuy lige doit à
la maison de son seigneur (Max. s. la sais,
féod., p. 7, éd. 1702). Cet estage se devoil
faire en personne par les vassaux, huil
jours après qu'ils en auroient esté requis
par leurs seigneurs, ainsi que porte la
Coust. d'Anjou. Les uns le dévoient avec
leurs femmes et leur famille, d'autres
estoient exemptez d'y mener leurs femmes.
(Du Cange, A'o/. on observ.siir Icsélobliss.
de SI Louis.)
Bannir les face el widier herilaige,
El s'il les lient envers voz a estaige.
Sel déliiez et li randez s'ommaige.
(Gaydan. 3085, A. 1'.^
Et je Villemins li doy Vesteige a Mont
barrey .XL. jours chascun an. (1253, Cari,
de Nkichdtel, appartenant au marquis de
Durfort-Civrac, f» 464 v.)
Je dois a monsieur levesque de Beaiivez
un mois à'estage a Geiberoy d'un fief que
je tiens de lui. (Acte de 1276, Moreau 200,
I» 15 r», Richel.)
Et le tenon? de ly (ce fief) en parrie par
dis lib. de relief d'hoir a autre, et par ser-
vice en armes et en chevaus sans eslage.
(1340, Cari. Esdras de Corbie. Richel. 1.
17760, f 59 r".)
Aucuns vassaux sont qui doivent ligr
estage au chastel de leur seigneur. (Coût
d'Anjou, art. 134, Nouv. Coût, gén., IV, 542. i
3. ESTAGE, voir ESTACHE.
1. ESTAiiiEn. - ager. ~ aiyer, elager.
verbe.
— Act., établir, préparer :
Laquele (lour) ledit duc Jehan avoit fail
miner, sy estoil toute estaçie pour y bou-
ter le feu, le jour que nouvelles viudreni
de la battaille (Wavrin, .inchienn. Chron.
d'Englel., H, 149, Soc. del'H. de Fr.)
— Réfl., fixer sa demeure :
Sur la partie (de terres) que lo d.t clerc
voldra s'einger. (Sam. apr. ocl. annonc,
1340, Arch. l'inist.)
— Neulr., résider :
590
EST
Et tûtes autres manières de genz alanz
et venons et estagans en sou reiaume. [Ltv.
de J. d'ibelin, c i, var., Beugnot.)
— Infin. pris subst., séjour :
Quant qn'OelM li reis a dit
Prise Jason assez petit,
De la cité s'eo isl premiers,
Ne 11 fisl plus li esloi/iers.
(Bf,»., Troir, 1783, Joly.)
— Eslagiê, part, passé, domicilié :
En la ville de Saurre ne puet ne doit au- ,
aucuns avoir maison ne tenemant se il
n'est eslaigé en la ville. ()24b, Franchise de
laviile et des gens de Saurre, Arch. mun.
Seurre.)
2. ESTAGIER, - aigier, . aygier, hesta-
gier, eslager, eslaiger, estachier, s. m., es-
tagiere, s. f., habitant, habitante, per-
sonne qui a domicile en un lieu :
Une meslee conienca de Grieus et des
Latins qui erent en Coùstantinople estagier,
dont il en i uvoit mult.( Villeh.,203, Wailly.)
Elle ne volt puis avoir charnel compai-
uniea nul homme, uins se tint en chasleit
tote sa vie, et fuit ou chastel de Barut es-
tagiere a grant honor comme dame bien
eaixiee et de grant richesse pleine. (Hist.
de'joseph, Richel. 24S5, fâll v».)
Li iaugeur de Paris sont tenu d'aler jau-
"er a la requeste des hestagiers de Pans.
(Est. Boil , Liv. des mesL, l" p., vi, 5,
Lespinasse et Bonnardot.)
Autant doit cil qui vent comme cil qui
achate se il n'est bouchers de Pans qui
riens ne doivent, si comme il a esté dit
devant, ou se il n'est estagiers dedens les
murs de Paris et il achate pour son user.
(Du Tonlieti de conduitde oint, etc., Richel.
20048, f" 120=.)
Eucore soient il en terre, si n'i sunt il
mie estagier li ami Dieu. {Comm.s.lesPs.,
Richel. 963, p. 266».)
A aulcuns estagiers de la vile. (1262, Ck.
de Guy de Lusignan, en (av. de la ville de
Cognai , kTcU. l^hareule.)
Nous poons faire assises et maies tantes
seur toutes les marcandises de nos bour-
geois et bourf;eoise?, de nos estagiers et
estagieres. (1269, Accord, Boulogne, Arch.
J U24, pièce 36.)
Ge, Père Penthener e ge, Johanne dau
Poiaù sa feme, estagers adonques en la
vile de La Rochele. (Fév. 1273, Fontevr.,
La Roch., Arch. Maine-et-Loire.)
A sire Helyes Arnaut prestre, estagier
adonques ■'U la Rochele, done et lais c.
liv. (1284, Test, de P. de Bar bezieu, Arch. ^
406. pièce 11.)
Sus cliascun eslaygier
Arch. Ind.-el-Loire.)
(1286, Villeloin,
Tout chil hommage devant nommé sont
per et estagier de Vinacourl. (1340, Cart.
Esdras de Corbie, Richel. 1. 17760, f» 38 r».)
Ge Jehau de Chamblé estagier en Engo-
hns. (1393, Fontevr., les Grobeleres, Arch.
Maine-et-Loire.)
Les gens subgiz et estagiers desdiz reli-
giou.x. (1399, Enq., la Couture, Arch.
Sarthe.)
Lesdiclz maire et eschcvins peuvent et
porront faire assiettes en icelle et taxe sur
bourgeois, bourgeoises, estagiers et esta-
gieres. (1400, Cliarle de la ville de Desvres,
Soc. des .AnI. de Jluriuie, 10i= liv.. 1877 )
EST
Icelui maistre Simon souloit avoir et
prandre sur chascun des estaigers d'aucu-
nes des dictes parroisses une gerbe de blé
froment. (1456. Aveux du bailliage d'E-
vreux, Arch. P 295, reg. I.)
Tous mes homes estagiers et resseans
demourans esdjs lieux qui ont voiture me
doivent les corvées. (1437, Arcli. P 301,
pièce 41.)
Les gentilz hommes qui ne seront estai-
giers et mansionniers, jacoit qu'ilz soient
bonmes par aultre voye pourront neant-
moins celle chose estre tesmoings pour
ceulx de qui ilz tiennent heritaiçcs aultre-
ment que par eslaige et domicilie. [Coust.
de Bret., f 224 r».)
— Vassal qui était tenu, par l'inféoda-
tion, de résider, en temps de guerre, du.
rant un lemps déterminé, dans le château
du suzerain, pour contribuer à sa défense :
Très bieo se ferme de mars et de palis.
Les cslayirrs fait ou chastel Tenir.
(Gorin le Loh., 2° chaos., sxxu, P. Paris.)
Si fait mont bien la ville aparillier.
Les fosses faire et les murs redrecier;
Puis lait semoodre et mander estagiers.
ili., 3' chans., xi.)
Les eslarliiers faites avant venir.
(.«w/ lie Garin. p. 212, dn Méril.)
Les eslûf/ierx en la vile venir.
Et les serjjenz por les fiez dessertir.
(;*., p. 252, var.)
— Maison estagiere, maison où l'on
habite, domicile :
Le suppliant trouva grant nombre de
personnes, qui venoient de la grange et
estoient ja plus près de la maison estagiere
de son frère que de laditte grange. (1466,
Arch. .)J 202, pièce 37.)
3. ESTAGIER, voir HOSTAGIER.
ESTAGIERE, stagiere, s. f., échallaut :
Soient reparez les murs et gachils, et
crineaux et stagieres, i-n la guise que il
apparaira. (1333, Ord. des magistr. deNîm.,
Pr. de l'H. de Nim., 11, 169.)
ESTAGiiiREMENT, adv., à deuieure,
fixement :
Il vous convient lie vous soies manans
en cheste ville eslagierement. (1233, Serm.
des magislr. de Lille, Tailliar.)
11 vous convient venir manoir en cette
ville eslagierement, vous, vos femme et vos
mesnie, se vos en y estes requis d'esche-
vins. {Serment exigé des bourg, de Lille, ap.
Uuc, Stagium.)
Et de tous clieus ki lèveront et couche-
ront eslagierement dedens le vile. (1269,
Lett. des Maire et eschev. de Boulogne, Arch.
J 1124, pièce 4.)
Eslagierement manoir en cheste ville, a
teuls bourgois rechus par condistion est a
entendre qu'il tiegne mauage en ceste ville
souffisament jusques a le souffisanche
d'eschevins et que sa femme et se maisnie
s'il l'a soient manant en cheste ville.
(RoisiN, m s. Lille 266, p. 14.)
EST.VGON, voir ESTAÇON.
ESTAGUE, voir Utage.
EST.\HiEU.s, cas sujet, voir Estaif.
KSTAi, .ndj., paresseux :
EST
Hari ! viels jnmens e^lnit,
Jamais de vous n'aura aie.
(Eiisl. le iloine, -20G, Michel i
Cf. ESTAIF.
KSTAI.VNT, voir ESTANT.
ESTAICHAL, VOlr ESTACHAL.
EST.\ICHE, voir ESTACHE.
EST.\ICHEMENT, VOir ESTACHE.MENT.
ESTAICHIER, VOif ESTACHIER.
1. EST.AiE, S. f., terme de paiement d'>s
arrérages d'un rief,et,selon les expressions
de Bal tus, arrérages de cens oureiitesdont
les rentiers faisaientquelquefuis donà ceux
qui relevaient ou h qui ils faisaient non-
veau bail à rente :
Por .L. s. de met. de cens d'une estaie
trespassee. (1283, Ban de tréfonds, Arch.
mun. Metz.)
Je reting Veslaie de ceste teste S. Jehan
Baptistre ti or vient de toutes les dittes
cences por faire lavolauteit de mes maim-
bors. (.Mars 1288, Test., S. Sauv., Arch.
Mos.)
.XXX. s. de met. de cens a paier a il.
termines, la moitiet a Noieil et l'autre moi-
tiet a la S. Jehan Baptiste après, et se lor
doit porteir chaic'an as .ii. estâtes a Mes.
(Dim. apr. chandel. 1291, S.-Sauv., Arch.
.Mos.)
Et cestui cens doit il chesc'an porteir as
.II. estâtes desus dites dedans Mes en l'os-
teil lou signor Jaike. (1294, Cart. de la
rathédr. de Metz, Richel. 1. 10022.
f» 138 v° )
Pour chescune estaie dont li sires Thie-
baus ou cil ke cest eritaige tauuoit defar-
roient de paiemanl, il doveroient, pour
chescune esfaie dont il defarroient de paie-
mant, .x. libvres de boens petits tournois
d'amande. (Vig. S. Thom., 1301, Parssojis,
Cabinet d'Hanuoncellcs.)
Et c'il ne li paievet a chescun termine
ensi com il est devis, il li doveroit .v. s. de
met. d'amende avant por chescune estaie
qu'il en dofauroitde paiement. (1317, CarL
de S. Vincent de Metz, Rkhel. 1 10023,
f'> 88 r».)
Et cest relevemant ait li dis Collins fait
pour .11. estâtes traipaisseies chescune de
.XI. s. de meceains qu'il avoit paiet a doieu
et a chapitre dont on lor avoit défaillit de
paiemant. (Août 1335, S.-Sauv., Arch. Mos.)
Dons de devise, dons d'estnies, de cences.
(1443, Hist. de Metz, V, 430.)
P. 349, col. 3, déterminé par une pensée
d'étyiiiologie conjecturale, nous avons
institué un article ESC.AIE qui peut-être
est fautif et devrait être fondu avec
celui-ci.
2. ESTAIE, ataie, s. f., étai :
Pour abatre estaies au forestel. (I304.
Trav. aux chdt. des C. d'Art., Arch. KK
393, fo 27.)
A raectre la grant ataie a la porte Bour-
goigne. {Compt. de Jehan Lebreton, 1399-
1400, Forleresse,xvil, Arch. mun. Orléans.)
Pour une estaie de trois toises et demie
de long. (1449, Compte deS. Sauv. deBlois.
Richel. 6213, f 20 v».)
EST
EST
EST
■m
ESTAiÉ, estaijé, adj., dépouillé du larJ,
considéré comme une taio. «ne enve-
loppe :
La char d'un pourcel eslayè, qui est a
dire, les ossements et costelettes qui es-
loient dessus le lart. (1421, Arch. JJ 171.
pièce 412.)
ESTAiEMENT, estayemetit, s. ni., sou-
tien, appui :
Il fait son marchepied du bas cslayi'menl,
El des cîeux azurés il fait soa parlemeot.
(.los. DU Chesne, le iirani Miroir du monde, p. 10.
éd. 1587.)
EST.viF, eslhaif, cas suj.. estais, fslaieus.
adj., qui s arrête, lenl, paresseux :
llemaada lui se il amoit
Dame oe pucele el pais ;
-V çou ae fa mie estais
Clyges ne leas de bien respondre :
IsaelemeDt li sot espondre
Lues que ele l'en aparla.
(CuREST., Cligel, Iticbel. .173, 1° US''.)
Se li lessoic cest pais
Il n'i seroit pas estais,
Qnar il a la tanz granz affaires
De cestai ne li seroit gaires
(Rom. dr Thcl/es, Richcl. fiO. f G'.'
l'mbraïes iert el estais
.V Dieu servir el a bien faire ;
Mais a rober et a mal faire
Estoit vistes et remuans.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Soiss., f 61''.:'
Li mais m'a p.irt entre dens ii>x,
Ki ne me laisl aler a Romme,
Et mes roncis est eslaltiiis
Ne vent issir fors des courliex
D'Arras, pour me poarie somme.
(ti Congié Bande Fasloul, 368, ap. .Méon, fa*/, et
(•on/., I, 121.)
Salacbiel fu noiiblcz bons,
Corlois, el larges, et preudoms :
Il descendi de la lignie
Da roy David, ne doublez mie :
Il babita duvers lîabel.
Et engendra Z>irobabel ;
El nous reconte sains Mabienx
Qui ne fn pas lours la'e]slakieiu.
Hist. des trois Maries, Richel. I'2ifi8, f" 18'.)
Par devant prent Pierre la bière.
Et saint Pol repi-enl par derrière.
Jaques avec, et saint .Malbieux,
Qui point ne furent esUiihieiii,
Ne ne font pas chiere desree,
A leurs espaules l'ont levée.
(fi., f 14-2''.)
Les kevaus eslahiens poet on mieus accoarser.
(Gilles li Muisis, Poés., Il, 210. Kerv.)
On nos soeffre trestout, s'en sons plus estahieuves.
(Id., li Compt. des Dames, ii, 185.)
Uns chevaus aussi... ne le tient mie a
bon, s'il ne fait bien les oevres ki apertie-
iient a se bontet, aussi con s'il enlaisse bien,
u keure bien, u amble bien, u porte bien,
u ne soit mie estaieus. (Li Ars d'Ara., I,
229, Petit.)
Le xvi= s. avait étalili ce mot sous la
forme estahieux :
Et aulcunes fois l'eau leur entre es
oreilles et eu deviennent (les agneaux) lours
et estahieux. (Jeh. de Brie, le bon Berger,
IL 104, Liseu.x.)
ESTAiGM.VBLE, - eifjiiiibte, - iiingtiable,
- eingnable, - elnnablc, adj , i|iil peut
>'éteindre :
Le quarte feu n'est csttinnable.
(Trad. de Rol>. de Lincoln, Richel. 902, f° 107''.)
Sa lumière est noient estaignable, ce est a
dire ne puet estre estainte. (Bible, Ricliel.
901, f» 15>.)
La lumière est noiant estaingnablf- (Ib.,
Maz. 684, l" 13''.)
Feu non esteingnable. (Pont, de Tyard,
de la Nat. du monde, (<• 43 v, éd. 1578.)
Feu non esteiijnable. (La Bod., Hm-mou ,
p, 238, éd. 1578.)
ESTAIG.NEIIEXT, VOif ESTEIGNEMENT.
ESTAiGNEim, eslaingneur, s. m., celui
qui éleinl :
Lequel Déchus commença a estre très
granl oppresseur et eslaingneur de gens
pour convoitise de dominer. (Chron. et
hisl. saint- et prof., Ars. 3.51b, f» 38 r°.)
ESTAIGNIER, VOir ESTAI.MIER.
1. EST.AIL, S. m. ■?
Une tappisserie de lict de pou de val-
leur ; uug lodier et deniy estait aussy de
peu de valleur. (1563, Inv. du mob. des
chat. d'Ajwhon et d'Otiches, -Mém. et Doc.
sur le Forez publ. par la Soc. de la Diana,
1881, p. 292 )
2. ESTAiL, s. m., cordage qui sert h
guinderles marchandises dans un navire:
Voyez la roiddeur des estai(z, des utacques
et des scoutes. (Rab., iv, 65, éd. 1352.)
3. ESTAI!., VOirESTAL.
EST.MLi.E, esfaHe, S. f.. entaille, ouver-
ture :
El si font onvrir les fenestres,
Par lez eslalles de la lor
Giterenl hors lors cbies au jor.
(Rom. de Thebes, Richel. CO, f 1 1'.)
— Copeau, éclat de bois :
Comme le suppliant s'en feust aie quérir
en uue estaillerie nommé avse,... une voi-
ture à'estaïUe. (1410, Arch.' JJ 164, pièce
289.)
— Toiche :
El defors et dedens oissies cors soner...
Tôt environ les murs eslailles alumer.
(Cong. de Jerus., 4343, Hippean.)
ESTAILLERIE, S. t., lieu rempli de co-
peaux, d'éclats de bois:
Eu une estaillerie nommée ayse. (1410,
Arch. JJ 164, pièce 289.)
ESTAiLLiER, estallev, v. a., tailler, en-
tailler ;
Bieuaureiz est voyrement cil en cuy li
sapience edifiet maison a son ues et estaitlet
set columbes. (S. Bern., Serin., Richel.
24768, f» U r".)
— Eslaillié, part, passé, taillé, châtré :
Sal.irium sive salsarium sculptum, tren-
cut, estallé. (Neck., ms. Bruges, Scheler,
Lex., p. 88.)
Barbeau ou barbet estaitlé. (La Porte,
Einth.,èd. 1571.)
ESTAILLON, VOir ESTALON.
ESTAIMIEH, - yer, eslaijmier, cstamyer,
estainmier estainnier,i'staignier,estaingnier,
esliiignier, s. m., potier d'étain, chau-
drdiiiiii'r qui étime, élaineur. Les es-
tainguiers (corr. eslningniers) dit Gaul-
lieur (Pintiers et cstainguiers) mettaient
en vente des objets, qui, par l'élégance
des formes et le fini du travail, se rappro-
chaient des produits de l'orfèvrerie, et
plus particulièrement des calices, des
hanaps et des aiguières. Plus tard, les
estainguiers furent souvent de véritables
artistes :
Lessupplians portèrent vendre ledit pion
a un estaimyer, et ce fait ledit estaymier,
ou autre, les dénonça. (1391, Arch. JJ 142,
pièce 117.)
Un drapier on nn eslaijmier.
(Le Troclieiir des marii, ap. Ler. de Liney el
Michel, Farces, moral, el serm. joij)
A Jehan Boulangier, estiiimnier, pour le
changement de .llll. petites chapelles de
plomb appartenant a cet hostel. (1469,
S. Ouen, Arch. Seine-lnf., ap. Laborde,
Emaux.)
Estamyers de brjus. (1486, Stat. des pot.
d'éiain, Urd., xix, 704.)
Ordonnance pour la séparation des or-
phevres et eslaigniers. (1S34, Valcnciennes,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Jacques Blancquart, estingnier, x s. pour
avoir renouvelle les pions. (15b:î, La Bas-
sée, ib.)
Celuy qui met ce melail en œuvre s'ap-
pelle estainnier. (La Porte, Epith., éd.
1S71.)
Se disait encore dans le Nord au milieu
du XVII» s. ;
Marchant estanier. (1663, La Bassée, ap.
La Fons.)
ESTAiMERiE, estuimmerie, s. f., étain,
poterie d'étain. Ce mot, certainement an-
cien n'a été rencontré que dans un texte
du XVII' s. :
Poterie.... de terre ou iVestaimmerie.
(1694, Déclar., Mantellier, March. fréq., m,
70.)
Cf. ESTAIMIER.
1. ESTAiN, estam, s m., laine peignée
et destinée à former la chaîne du drap.
Vestain est une sorte de longue laine,
qu'on fait passer par les dents d'un peigne
ou d'une carde, et qui forme la chaîne
des étoffes.fBoiRQUELOT, Foires de Champ.,
1, 228.)
En une isie furent deus fées :
Ne flrenl pas œvre vilaine ;
Onques n'i ol œvre de laine ;
Li eslaiits fu de Hors de glai.
Traime i ot de roses en mai.
(Jugement d'amour, 22, ap. Méon, Fabl. el cohI.,
IV, 355.'>
Elle dist qu'elle waingne pluis a filer
estain a le Uenoulle, que a liler traime au
rouwet. (Dialog. fr.-ftam., f° 13», Miche-
lant.)
Quatre hoppelandes, trois fourrées, les
deux à'estai[n]z de royez et l'autre de cms-
settes d'aigneaulx. (1408, Arch. JJ 163,
pièce 22.)
Aucune pigneresse ne doit tirer estam
que au tiers et laissier pour la traime les
deux par.". (1410, Stot. de la drap, de
Chauny, ArcU. mun. Chauny.)
392
EST
Wall., s^lameinn. Bourb., eslain, laine
cardée. '
Cf. ESTAME.
2. EST.\iN, es(«i«, adj., intègre, complet:
Et Jehans Papins li doit refaire (celé
cambre) a spd cost se mestiers est et sous-
tenir esfa/ne tout scn liennine. (1230, Elude
sur le (liai, du Touinaisis, p. 42, d'Her-
bome:. )
Leur devons trover ,i. grange seine et
esteine por meltre leur escorche sekke-
mpnt. (1308, Cart. de Ponlhieu, Richel. 1.
10112, r» 130 r°.)
Eslaine et saine. (1384, Lille, ap. La
Fous, Oloss. ms-, Bibl. .\miens.)
Terre de pottier mise a l'embouquement
de le fontaine des frères mineurspourestre
plus eslaine. (1421, ib.)
Kt a toy je Jonray, Bacchns, nn bouc eslain^
Si par quelqu'uD de vous ma Câlin est trouvée.
(Oliv. de Magny, Sonnels, p. 101, Coarliet.)
3. EST.-ITN, \0\X ESTAXC.
ESTAINCHIER, VOir ESTANCHIER.
EST.\ixDiBLE , etaindinblB , elindible,
adj., (|u'on peut éteindre :
Soif non elaindible. (Grevik, des Venins,
I, 332, éd. 1S68.)
Soi! non elindible. (1d., ib., 1, 10.)
ESTAiNDEMENT, esteindement, s. m.,
action d'éteindre :
Destruclion d'orgueil, estaindement ô' ea-
vie. (Gebson, Serm., ms. Troyes 2292,
f» 96 r" )
Prenez avec la pointe d'un poinsson un
morceau d'encens, allumez le a la chan-
delle de cire, puis l'esteindrez en quatre
onces d'eau rose : répétez par trente fois
ces allumements et esteindements . (Lie-
BAULT, Mais, rust., 1. I, c. xir, éd. 1597.)
ESTMNDOiRE, S. f., éteignoir ; n'a été
rencontré que dans un texte provincial
du commencement du xvii" s. :
Deux estaindoires de cuivre. {Compt.
de 1604, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Champ., Béru, elondoi.
ESTAINDRE, VOir ESTEINDRE.
EST AINE, voir ESTIENNE.
E STAINFOKT, VOir ESTANFOBT.
ESTAINGCHIERjVOir ESTANCHIER.
ESTAI\GXABLE, VOlf ESTAIGNABLE.
ESTAINGNEMENT, VOir ESTEIGNEMENT.
ESTAINGNEUR, VOir ESTAIGSEUR.
EST.\INMIER, voir ESTAIMIER.
ESTAiNNE, adj. f., d'étain :
Si se parti le dit varlel a l'aventure de
Dieu, la lettre du coule et le briefvet eus
une cuslode estainne pour l'yauwe, et le
loya sus le sommeron de sa lieste.(FROlSS.,
Chron-, X, 88, Kerv.)
ESTAINNIER, voir ESTAIMIER.
ESTAINTE, voir ESTEINTE.
ESTAIPlî, voir ESTAPE.
EST
KSTAiRiE, S. t., mesure ? !
Se en icelle ville aucuns se voeuUe en-
tremetre de boulenguerip, il sera tenus ,
faire le serment aux maieur et eschevins |
dudit lieu pour faire derrees raisonnable- '
ment, prendre as eswardeurs sur ce com-
mis certains pois et eslairie selon les villes
voisines. (1307, Prév. de Deauquesne, Coût,
loc. du baill. d .\mieus, II, 234, Boulhors.) '
Cf. ESTALK 1.
ESTVisu.v, voir EsTAr.ox.
ESTAIT, voir ESTAT.
ESTAKE, voir ESTACHE.
ESTAKETE, VOir ESTACHETE.
EST.VL, heslal, eslau, heslauic, estael,
estaul, eslel, esliel, eslail, hetal, estait, aslal,
eslault, estact, estai, s. ni., pieu, poteau ;
La dame le fist peudre (le cor) a .i. eslfl dolé.
(Euf. God.. Richel. US.'iS, f° 15\)
Li doi estift de le porte, et li bans.
(Lr Fabh'l don dieu d'amourx, p. 25, Jubiaal,
1834.)
Il tist loier BodiUum a ung esliel et le fist
battre très griefment. Ilisl. rfes £mp., .\rs.
.3089, f» 139 V».}
— Employé comme terme de romparai-
son:
Mais GanTrois ne les donbte le monte d'aa hrsial.
(B. de Seb., iv, 33-2, Bocca.)
.^ tant es los Engloiz a peanons de ceadul
Et regardent François, qui estoient aval :
Ne les prisoient pas la monte d'an eslal.
(Cov., du Gnesclin, i289, Charrière.)
— Tréteau :
Tripes, hetal (Ollapatella,p. oO.Scheler.)
Quatre tables et quatre paires de hes-
laulx. (1407, Pail, .4rch. JI.M 32, f° 2 v°.)
Une table et ung heslautx, une grande
huche. (1424, Douai, ap. .\lannier,CoH)mon-
deries, p. 683.)
— Plate-forme :
Et cil a qni fu commandé
.\s eslaus del bourc sont aie.
(Floire et Illance/lor, 1* vers., 1031. du M.'Til.)
Sor les eslaus a regardé ;
Si vit ouvriers oisous assez
Qui la esteient amasser.
(GciLL., Be>(. dit:, 3i6n, Hippeau.)
' Sans soupechon y poras estre
Soit a eslal ou a feneslre.
(Clé d'amour, p. 17, Tross.)
— Stalle, siège k l'église ou dans un pa-
lais :
Robes et dras et pain et char et vin.
Un cliier estai lonc la porte gentil.
il.es Loh., Richel. I',il60, f» iCfi.)
Sire, dist ele, a Vasial serait mis.
(Ib., f» -26''.)
Quant il fn beneis (le nouvel abbé) «i fa ea Vestal
[mis.
(Aye d\i)'ign., 3I2S, A. P )
Une table y avoit drecie
j D'yvoire a pirrre de cristal.
Tout si fait furent li hestal.
■ (Adeket, Cleom., Ars. 3U-2, P 11'.)
Puis revoisent a leur eslaus. (Régie de
Cîteaux, tas. Dijon, f» 64 r».)
Quant li abeesse est en son eslal. (Ib-,
f 69 v°.)
EST
Il sera tenu de préparer un estai capa*
dedans l'église ou chappelle ou il sera pou''
cuir les prières et presches ordinaires.
Auquel eslal sera fiché et eslevé l'ordre de
S. George. (1349, Stal. de l'ordre de S.
Georg., Dupuy ex, 6, Ricl.el.)
Les empereurs, rois, princes et électeurs
peuvent en ce cas ordonner et mettre
leurs sièges et eslaux a leur plaisir. (Ib.)
Esta7i, stalle. {Slat. de Montierneuf, p.
13, Arch. Vienne.)
— Base :
Fouyers quares de .xvi. a .xx. pies en
quarure et de dix pies à'esliel. (8 mai 1403,
Consaus de Tournai, Arch. Tournai.)
— Gradin :
Enfer seit mis de celé part.
Es mansions de l'allre part,
E puis le ciel ; e as estais.
Primes Pilale od ces Tassais.
(Hesurr. du San., Th. fr. aa m. i., p. 11.)
— Place, position, lieu où l'on est, lieu
de séjour, demeure, point d'arrêt :
De la terre Braioiant est ce li rapitans,
Se M:iines le puet prendre la fera ses i.i:aus.
Olainel, p. -21, G Paris.)
Gncrpir Inr font loz lor eslaus.
(Brut, ms. Munich, 1501, VoUm.)
Oa voille on non, li font l'estal gnerpir.
(Raimb., Ogier, 6939, Barrois.)
A \' eslel de la charrière.
(Perr.eral, ras. Berne 113, f» 89'.)
La ou parlent al rei saint Thomas a cheval,
De cuisse en caisse si«t; soient chanchout estai.
L'une cuisse en la selle et l'autre runlre val.
Kar les brais de sa heire li firent si grant mal.
(Garkier, Vie de S. Thom., Richel. 13fil3,
P7-2 r»)
Si furent si esbahis que il ne se murent
d'une grani pieche de leur estul. (S. Graal,
Vat. Chr. 1687, f» 128».)
Apres li baillent son ceval ;
Gilles saat sas de son estai.
{Gilles de Chin, 19-2, Heiff.)
— Prendre estai, prendre place, prendre
position, s'arrêter pour combattre :
Par vostre amur ici prendrai estai,
Ensemble avrnns e le bien e le mal.
'Ko!., 2139, Millier.)
Devers un tertre ont pris estai,
Normanz ont mis devers le val.
<Rou, 3' p., 8637, Andresen.)
En miliu del palais a pris le ber eslal.
De tontes pars le fuient.
(Roam. d'Alir., f° .'J^ Michelant.)
Acimodes voit le vassal
Ki a le roce preiil estai.
{Blancand., .-.251, Miobelant.)
— De même, faire estai :
Ou plain Vinmen ou Gormonz /Il estât
.\ncoiitre Loeys qi fu prox et loiaï.
(J. BOD., Sa.r., cxcni, Michel.)
— Se mettre d estai, s'arrêter :
Un jor de Pentecoste, oele grant festc annal
Que roi portent corone et cercle amperial,
Karles devant son tré se fu mis a estai.
(J. BoD., Saj-., CLvni, Michel.)
Mouvoir son estal,muer estai, changer
de place, bouger, déguerpir :
Longoemenl ont esté aa l'eslor communal,
Ne avant ne erriere n'an muèrent lor estai.
(J. Bon., Sa.r., ccLXXXv, Michel.)
EST
EST
RST
.Ï9.3
As Grins firpnl estai miirr.
(De la Guerre sniiile. Val. CM. IBSO. f° 12".)
Lear odI fait na losl remner,
Vueillenl on non, estai miier.
(GuiAKT, Itoii. lign., -21277, \V. et P.)
— Partir l'cslal, lâcher pied :
Ne ja por itani île rûaiaie
Me partirai restai de ri
(Cauvain. SSl. Hippean )
— Défendre l'es'al, tenir bon •
La flerenl a la porte, on il ol fort flaiel.
Mille copi i donnèrent s'ont dépendu l'estel.
(B. de Seb.. viii, 119!, Bocca.l
— En estai, d estai, tout n c.^tal, flans la
même place, de pied ferme :
Ja anroDt noslre Franc .1. deloîroi jornal,
Pj r q'il soient ataint a cel point ^n estai.
(1. Bon., Sa.!., icmii. Michel.)
Porrns le voit venir, si l'aient a estai.
(Jioiim. d-.iiix.. C S6'. Michelant.)
Si fièrent Pt caplent tôt a psfrt/ lant ke
nuilt se lapfpiil li un et li autre. (Merlin,
Ricbel. 19162,^201=.)
Et les tinrent tont a estai une grant pie-
che. (S. Graal, Vat. Cbr. 1687, f° 133''.)
l.i nains les es^arJe a estai.
Comme cil qui ntolt pensa mal.
(Diirm. le Gai., 418.Ï, Stengel)
Celai qai le forlm départ
Aax chiens, "loit Ps\re a une part.
Et doit crier, tont s eslan :
Ha, ha, hn. tbialau, Ihialaa.
(Habd., Très, de veii., p. 58, Pichon.)
— A droit estai, dans le même sens :
P'orre y wainent a droit estael
El sont !i joar et la noit eqnael.
(Image du monde, ms. Monlp. H 137, P 187 y°.)
— En petit estai, en mauvais élat, en
danger :
Madame est en petit estai
Et liteo malade pour certain.
(Mijsl. de S. Ciém.. p. lli, Abel.)
— Eemaindre en estai, tenir pied :
Nns remaindrum en estai en la place.
(Roi., 1108, MuUer.)
— Esler d estai, se tenir d estai, tenir
ferme :
Mais Normant a estai Yesinrent,
Es feis des lances les recenreot.
(Rou,3' p., iri.il, Andresen.)
Eoj^leis a estai se leneient
Kt li ^'o^maDl toz tens veneient.
(Ib., 8027.)
— Donnereslal. tenir tète ;
Tos ses homes misl devant soi
Et il fn derriers en conroi.
Si dona as Bretons estai
Si qae li siens n'orent plos mal.
(\\.\cz.Bi-ul, 4389, Ler. de Lincy.)
Sanglers ont acoilliz de trop grande fieror ;
Mes estai ont doné, qne de chien n'ont paor.
(J. BoDEL, Sax., ccLXxu, Michel.)
Commença fièrement a douer estai a ceu.x
qui le chacoient (Chron. de S.-Den., ms.
*Ste-Gen.,l° 2S1''.)
lllec tourna le cenglier et donna estai
au.\ cbiens. (Lanceloi du lac, 1" p., cb.
53, éd. 1488.)
— Donner estai, a signifié de plus riva-
liser en fitrce, en vitesse :
Oil j'irai a toi te mains
Plos de .XX. Unes, et venroie;
Les iols de ma teste i meltroie,
Que on ne Iroveroil cheval
>"onme qui me donnsst estai.
(Gaiimit, 668, Ilippean.)
— Livrer, délivrer estai, défier au com-
bat, attaquer, livrer bataille :
Harte de sei e de cheval.
Es majors presses livre e^tnl.
(Ben., 0. de Sarm , II, 2117, Michel.)
Noslre erapereres fu a pie du ceval ;
li traisl l'espee. si Uni l'escu as bras,
A mil paiens i a livré estai.
(R.MMnERT, Ogier, 537, Barrois.)
Li sanslers lor livra estai a la montée
d'une roche. (Arlur, ms. Grenoble 378,
f» 36=.)
Par la force Pornis qai lai livra estai
Fu la bataille arief et le chaple mortal.
(Vœux du faon, ms. Rrux. 11191, V 147 f'.)
Coume senclers qui a estai livré
Knmi les chiens quant il l'ont arreslé.
Se desfeadoit Charles aa cuer séné.
(Enf. Ogier, 6020, Seheler.)
Dilez. fait il, cners de lion,
Que tout le mnnl livrez, estai.
Guidiez voz avoir poiut de mal ?
(Gilles de ClUa. 5225. ReiCf.)
Et ne ponrquant livrent estai,
Et se deffenlenl vassaaraent.
(Renart le nom'., 5270, Méon.)
11 se livrent estai, ne se vont pas feijnant.
(Doott de Maience, 7271. A. P.)
F. la reine mande al seneschal.
Cil qui sont au chastel aillent aval
E délivrent .G. al ilac estai.
(Ger. de Rossill., p. 373, Michel.)
— Rendre estai, rendre combat, revenir
h la charge :
Il i ot aucuns Lombars ki orent honte
de chou ke il fuioient ; si rendirent estai.
(H. DE V.\L., 629, Wailly.)
Le porc s'e^veille qai endormi se fa ;
Itel afaire ot il tost connen :
Desor .i. arbre lor a esiaî rendu.
(.iiibery, p- oi, Tarbé.)
Estai rendi tous irascus.
(MoasK , Cftron., 2092, Reilt.)
Karahues lorne la to>le dou cheval.
Tout enlour lui rendent sa geot estai.
(Enf. Ogier, 1753, Seheler.)
S'alerent adouber li Boulenois royal :
En leur vaissiaus entrèrent dont haut furent li
]mal;
Encontre les Danois, alerenl rendre estai.
(Baud. de Sel/ . iv, 317, Bocca.)
A ces parolles il rallia ses gens, et ren-
dist estael a .Vnthoine et aux Poetevins
moult bataillereusement. (J. d'Arr.vs ,
*/ei«s.,p. 2o7,Bibl. elz.)
Quand Regnauld apercent le roy Zelodus
qui ainsi rendait estât a ses gens et inenoit
la bataille si tresvaillamment qu'il n'y
failloit riens... (Id., (6, p. 2.'58.)
Le chevalier le chassast l'espace de
buyt jours entiers aincois que le porc eust
courage Je rendre estai. {Perceforesl, vol.
VI, cb. 61, éd. 1328)
— Tenir tête à r|uelqu'un pour boire :
Moult liemeat estai as compagnons rendies,
f Gilles li Ml'isis, ii Compl. des Compagnons, ii,
200, Kerv.)
— Tenir estai, tenir son estai, tenir
ferme, ne pas lâcher pied :
La (lerl et chaple el maille, il tieni bien son e,lal.
{V,n,j diiPam, ms. Brux. 11191, f» 167 v'.;
Pour ce qu'il ont tenu estant
Auz ennemis, Mtls les fait mettre
En une chambre en l'ospilaul.
{Guerre de ileti, st. 233". E. de Bonteiller.1
.Mais tousjours encore que tout seul
feust demeuré des sIpus, leur tenoit estait
Boucicaut. (Liv. des faicls du mareschal de
Bouciraut, {" p., cb. 15, Muclion.)
A tant alla la chose, que plus n'eurent
pouvoir les Sarrasins de tenir estait ne de
souffrir. (Ib , V p., ch. 20.)
Ceul.x qui n'estoient pas plus d'environ
deux mille combatans se trouvèrent en
ceste bataille tenir pied et estai! a plus de
quinze mille Sarrazins. (Ib.)
— Estai a signifié de plus vente à l'en-
chère, vente forcée des effets saisis, comme
on disait aussi vente à l'estache :
On polroit faire estai sus l'eritaige ou
elle Irairoit, ou sus lez aultrez bien, et ne
seroit néant ueuxant a celui qui l'estal
averoit fait a cez esplois, ne a ces escript.
(1320, Hist. de Metz, 111,336.)
t^i sires NicoUes Piet deschaut li escha-
vins prist ban sus lai maison que ciet en
Slaixon que fut maistre Alairt lou vvaistelier
sorcoy il ait faitesfOMÎ. (1344, Arch. mun.
.Metz, cart. 933.)
Qu'on ne puissent prendre, pour vendre,
par estaz ou poui' aultre manière quel-
conque lesdits haroois d'armes. (1403,
Hist. de Metz, IV, 371.)
Et ne doibt prendre des estais qu'il fera
ou qui feront, que cinq sols de .Metz pour
leur droict : et en cas que celuy qui feroit
Veslalt ne trouveroit rien chez le debteur,
ordonnons qne le maieur n'en puisse rien
demander a celuy qui feroit faire Veslalt.
{Ib.)
Et furent vendus tous ses biens meubles,
cens, rentes et heritaiges par estaull. (P.
AuBKlON, Conlin. du Journ de /. Aubrion,
an 1.304, Larchey.)
Et ce qu'il avoit en .Metz fuit tout vendus
pMeslaulz. (ID., ib., an 1307.)
— Dans le pays messin, estai désignait
des lieux de conférence sur les frontières :
Nous vous prions et requérons, que
vous, pour nostre honneur, et pour ce que
vous le devez faire, ledis seigneur de
Montferraut vouliez contraindre de rendre
ausdiz habitans leurs prisons et biens des-
susdiz, sans delay, ou au moins de recroire-
parrni bonne caucion, de faire par les diz
habitans droit audit seigneur de .Monlfer-
rant es marches et aus estaulz entre notre
chastel de Vaucouleur, et la cité de Toul,
ou de l'un des prêtas, ou seigneurs de
Lorraine, que il ont contre lesdiz habitans,
ou que il pleroit dit seianeur de .\l.)utfer-
! rant. (1340, Lett. de Philip. VI, ib., IV, 93.)
Az eslalz et a uiairches. {Lett. de 1,337,
ib., IV, 170.)
— Arrêt, jugement rendu p.ir une com-
mission mixte chargée de connaître des
différends nuis entre les .Messins et leurs
voisins :
De tous autres descors qui |)orroi3nt
estre de si an avant entre uau^ les perties
dessus dites.... ons en doit ivu-reir et fiire
7o
o'Ji
EST
a'uue pairt et d'autre per «(a»;» celone
i;ouslame à'estmiU. fl326, Traifc de jmix,
ap. E. de Bouteiller, Guerre de Metz, p.
407.1
Quant on vuell faire uQg eslault, le maire
doit demandera uns escbeviu ainsi. (Droits
des Maires, Hist. de Metz, IV, 90.)
— Mesure de terre :
Ouatre estons de terre iiiii suut ou dit
fmàse de Miiriviler. (1271, Areli. Meurll.e,
Il 3137.)
Ces quatre aslas. (Ib.)
Oue li clergier? rou-nairdoit les grans
esiàulz de terre, et les bonnes piesses
d'eritaiges des laies pen^. (1322, Ilist. de
Metz, III, 347.)
— Mesure de cuir :
Li estants de cuir tané doit une o. de
tonliu. (Tarii du tonVteu d'Héo/n, Tailliar,
p. 457.)
Poitou, etavx, s. ni. pi , fagots faits avec
des branches d'arbre.
La langue moderne a conservé étal dans
le sens de place où un marchand expose
et vend sa maichandise.
ESTALACHEIl, VOlr EST.VLAGIER.
ESTALAGE, - aige, este}., estell., s. m ,
étal de marchand :
Eu icelle foire tenir estaulx, cslellaiges.
(7 avr. 1443, Cart. de Cormery, Bourassé )
— Droit sur les marchandises étalées :
Se il les y porte, vende ou ne vende, il
doit .1. d. 'à'estalage au roy de chascun
estai. (E. BoiL., Liv. des mest., )« p., xlix,
4, Lespinasse et Bounardot )
Des estelages de la Saint Martin l'an
.XXII. (132i, Receplede la rivière d'Andrie,
Ârch. C.-d'Or, li 486.^
Item tel droit de coustunie et eslellaiges
eoiniue il a en la ville de Xun a la feste
saint Denis, et au jour de la c> ndre et a la
mi caresQie. (13al, Aveu de Chateauvieux,
ap. Le Clerc de Dofiy, t. I, f» 207 v», Arch.
Loiret.)
Et de ce prennent lettre du prevost et
du maire et vault cliartre; et nomme en
celle lettre ung estelaige et peult valoir par
chascuu an a chacun seigneur dix livres.
(1371 ? Coût, de Châtilton, ap. J. Garnier,
Charl. de comm., 1, 3o7. "
ESTALVGiER, cstalacker, s. m., mar-
chand qui expose ses marchandises sur un
étal :
Item, du fief d'Agenville, lelz cens, telz
reliefs, telle yssue, telle entrée des tene-
mens colliers, et chascun an le tiers du
droit d'estallage en la ville de S. Riquier,
de trois sepniaines l'une en long de l'an,
a rencontre du roy nostre sire et de l'ab-
baye de S. Biquier, assavoir de chascun
estatacher, uu denier et de chascun estai a
pain et autres marchandises une maille
comme le rov nostre sire et l'abbaye. (1307,
Préo. de S.' Riquier, Coût. loc. du baill.
d'Amiens, 1, 52t), Bouthors.)
1. ESTALE, S f., étalon, mesure :
Et audit Meaunay... a baillé et fait bail-
licr ledit seigneur l'esiale des mesures, tant
du grain, des bruvages et afforages, droi.v
d'estalages..., en ce aiii ='pstend et l'^l tenu
Ebï
du bailliaae dAuii.'iis. (1307, Préc. de Vi-
meu,Coui. loc. du baill. d'Amiens I, 408.
Bouthors )
Cf. ESTAIHIE.
2. ESTALE, S. f., t''
itiCUir
Ains qu'il mnirenl piiissenl il perdre
El l'aumosniiTe el les eslalea
I>oDc ii oDl si;;nes d"esn*e maies.
(Rose, ms. Corsini, f 130' ; Méon, v. 198Ur..)
ESTALEE, S. f., étalier, parc, établisse-
ment de pieux et de perches pour tendre
les filets au bord de la mer :
CiuiUot N'oguet disoit avoir une estalee de
tramaux » |ièscber poissons de mer. (1393,
Arch. JJ 147, pièce 2-:6.)
1. ESTALER, estaiiler, étaler, verbe.
— Réfl., s'arrêter :
Vers le tnesire J;;cqnes va,
La devant s'est il cslaiez.
(Gci,\BT. Ron. lign., U8G2, \\. el D.;
— Neutr., s'arrêter, en particulier,
prendre position pour le combat :
Et renoees les rennes et reprises lor
halenes et lor chivalz fait estaleir, se re-
ferment en la bataille. (St Graal, m, 564,
Hucher.) Impr., esfaleir.
LoÎDjinel de la cité ou maint preiidoroe eslatr
Fu hideuse la noise et la bataille raale.
(Hesittr du Paon, ms. Rouen, f Wi' ^
Car A'elalcr sont moult entrant
Tout ensamble petit et grant.
(Gilles de Chin, 2;2n, IteilT ^
Corlois ne soies pas honteus.
C'est chaiens ans prives Uosleas,
Se voas voles la Tors aler
En cet cortil por eslaler
Ja raar en soferes disele.
(Li Lais de Courtois, Richel. iioi. f 49!) r\)
— S'asseoir en stalle de chœur :
Les petits cureaulx ne doivent pas seoir
ne estaller es chaeses hault -s ne basses :
mes ils doivent estre en estaut es petit?
releiz du cueur en manière de station.
(Cérémonial de Si Brieiic, ap. Duc. Slal-
lum 2.)
— Affecter un air d'assurance .
Le povre en son oration
Parle par obsecracion.
Le povre enviz ose parle
El on voit le riche estatiler
Va parler si 1res roidemeot
Qu'il parle par commandement.^
(J. Lefebvre, Resf. de la mort, Ricbcl. Wi,
f» \\^.)
— Inf. pris subst, action de s'arrêter :
A Veslfiler et an ponrsivre.
(GuMKT, Ruij. lign., ICOO;,. W. el D.)
Bourg., Saulteu, s'estater, s'installer.
2. ESTALER, V. H., cracher :
Li malades qui poi ad de salive, e ne
pot estaler, co est une signe, (xiv s.. Petit
traité de médecine, p. 4, Boucherie.)
ESTALHE, s. 111., étalOU :
Contre lui vient Uobiert de Cucbl sns l'eslalhe.
Qui noblement brochai.
(Jf.b. des Preis. Geste de Liège, 3o""25, ap.
Scheler, Gloss. jkitol.)
ESTALIEMENT, adv , fi'rineMient, fixe-
inenl :
EST
■Vers les l-ites aniont a retfarder ; estt*nt
Semblant fet qu'il Ifts conte a son aviseiueiil
El pense el si rejjaide moult estaliement.
(Donn de Vaieiice. nxSfi. A P. '
Cf. EST.VLEK.
1. EST.VLiER, S. III., marchand qui veiiili
sur l'élal .
Veflolier qui \r vendra (le poisson) .-ii'
fera ereahie par sa foi de tel conte corne il
li trouverra. (E BoiL-, Liv. des mest , l' p..
CI, 9, Lespinasse et Boonardot.-
— Féin., estaliere :
Elle esloit uiarehande et es/a///ere. (1252.
Arrh adm de la ville de Reims, I, 2* partie.
738, Doc. iuéd.)
Dans la langue moderne étalier désigne
seulement celui qui tient un étal aucompte
d'un maître boucher.
2. ESTALiER, s. m., évenlaiiv ;
Estoil plus locns c'uns povres brououlicrs
Ou un povres roarcbans qui porte a eslaliers.
[Brun, de la V.onl., 131, A. T.)
— Série de pieux :
E sor la plaça soia fato nn asielr
Machario e li can soia denlro mené.
(Maeairc, 1012 A. P.'
M. Guessard après avoir ainsi lesiitué
ce texte italianisé :
El sor la place si soit fais uns pluissiés
ajoute cette remarque ; < Uns plaissiés,
une palissade pour fermer l^:; champ de-
combat el limiter le parc où le duel va
avoir lieu Aslelé, du texte italien, n'esf
pas un 1111)1 français sous cette forme :
mais il se peut bien qu'on ait dit estalier
d'une série de pieux, puisqu'on trouve la
forme féminine estaltiere en ce sens. En ce
cas il faudrait lire :
El sor la place soii fais uns eslaliers. ■
3. EST.VLiEiî, estallier, estaullier, .idj..
qui supporte un étal :
Baston estanllier. (1478, Arch. .1.1 20fi
pièce 76.)
4. ESTALIER, - allier, s. m., celui qui a:
droit de s'asseoir en stalle de chœur :
.XLVill. s. aux chanoines (de S. Ame)
pour le pittanche du jour S. Martin, au
vicaire .un. s., au doyen et estalier chas-
cun ti. s., el sont .11. estalliers. (1491,
Douai, ap. La Fons, Gloss. ms.)
EST.\LiERE, - alliera, s. f., étalier, parcfr
établissement de pieux et de perches fait
au bord de la mer pour tendre des filets.
Teuoicnt par héritage unes estalieres en
la moitié de l'eaie de Seine. (1282, Cart.
de S. Wandr.. f» 138 v», Arch. S.-Inf., et
Moreau 20fi, f" 9 r», Bichel.)
En batel el en Vestaliere de laMeslernie.
(Charte de 1289, Moreau 210 f° 50 r». Bi
chol.)
Hz ont plusieurs eslallierez pour pn-udiv
poissou, et environ la Meleraye ilz mil
deux cstallieres pour pescber. (Dcnombr.
du baill. de Caux, Arch. P 303, 2" p .
f° 184 vo.)
Outre avons droit de prendre frauche-
niriUeiiii-.lle foreslCdeTîrollionnp)soixanle
i<:sr
l].iisliviin\ |i.iiir inliiT iiosli'e eslalliev.
(Carlul. de Jumièyes, i. 1, p. 16, a\>. Duc,
Slalaria 3.)
L'eslatiere vulgairement appelée Vcstul-
liere de Villequier, qui sonloit estre ficliee
vis a vis dmlit fos?ez de l'Augle, faisant
«eparacion des paroisses de Bliquetliuit l't
Valleviile. (22 mai 1583, Inform., Arcli. S.-
rnf., B 199.)
KSTALix, exlalix, s. m., talus :
\.'extalix dn rempart de la ville. (IS.S2,
NoyoD, ap. La Fons, Gloss ms., Hilil.
.AniieDS.)
Cf. ESTALU.
1. EST.\i.i,E, s. f , étal :
Bouchiers ayant leurs bancz cl eslalles
sur la rue. {Ordon. de Salins, 1492 1343.
Prost, p. 8.)
2. ESTALLEj voir ESTAILLE.
EST.vi^LEMENT, S. iH., installation :
Accordé feust que ^narrant soit fait as
hesorer pour paicr, pour VestdUement du
duc de Quyuibry, compaifjnou de l'ordre
de Gari'tier, a Windesore. x 1. 1 1428, Pro
Jnstullalione Duc. de Comjmbro, Bvm,,
2= éd.. X, 403.)
ESTAI-LER, voir ESTAILLIEH.
EST.vi.LEURE, S. f., conleur noirJtri^.
basanée :
Estalleure, swartnessc. (M.m.si;»., Es-
claire, y. 278, Génin.)
EST.vi.oN, estaJlon, esleloii, ■.■siellon, es-
taillon. estolon, elelon, s. ni , puteaii, pieux
pièce de bois :
De se paume li Jodi" par desous le menton,
Ensiis de soi le boute, sel hurle a Veslelon.
(Ro'im. it'Ali-r., r S0\ :Michelanl.«
A .1. lies eslalmx ioal la porte ert fermée
A fait pendre le duc qui la dame ol praee.
{Ik. f° :i9'', var.)
Li grenier que l'eu fel d'es sont de la
maison se li estallon ou il se sostiennent
sont fii;bies en terre. (Digestes, uis. Mont-
pellier M 47, f° 234''.)
Quaire eslellons ehascuu de trois piez de
loug. {CoiniH. de J. Assel, 1402-1504,
Forteresse, XI, Arch. mnn. Orléans.)
Patibulaire droissee et levée a deux pil-
liers ou tstellons de boys en la terre et
seigneurie de Samarve. (1449, Trinité.
Sniarve, cb.2, art. 5, Arcli Vienne.)
leellui prestre levoit ung estaillon d'un
cbariot pour en frapper le (Jere du sup-
pliant. (1473. Arch.JJ 193, pièce 1324.)
— Engin destiné à prendre les oiseaux :
Pour mieulx le savoir dcscleireement, il
te sera plus a plain declairé ou livre des
oiseaux, de la rois que se descent de lui
niesmes, quant l'oiseau sauvage prent Ves-
lolon, qui est en fourure, lequel so prent
lui mesme. {Modus et Racio, m^., f» 100,
ap. Ste-Pal.)
On que l'oyscau qai plus se belle
D'aise el plaisir, quand il sejelte
Dans les ûlels a Veleloii.
<J.-A. DE Baif, les Mimes, I. Il, (° SI v". M.
161M.)
— Baliveau de l'ftge de la di'rnière
Coupe :
Ils s. roui tenus eslalouMêi- b'sdits bos de
KST
l'i'ut esliilons en cbascuu jouruiil. .1314,
Cart. de Corbie. 13, f' 224, ap Dm-., Es-
liiUus.)
— Appentis ;
(irange consistant eu six I rails et douze
estellons. (1601, Ste Croix, Vasles, Arcb.
Vienne.)
Bresse, étalon, copeau.
KSTALONNEE, elaîonnee, estellonnee, s.
I., appentis de bois :
M'est cscheu et advenu par mon devis
toute la maison neuve sauve trois eslollon-
nées de celle dite maison... Lesquelles trois
estellonnees de maison sont a mes ditr-
cousiues. (Lundi empres le dimeucbe que
l'on chante luvocant me, 1336,S. lierthomé,
Bihl. La Rochelle.)
— Petit étal :
D'une étalonnée estant en la balle aux
Buzelliers joignant aux murs de la balle
par en hauU, contenant deux toises de
long et du large de la ditte balle. ^I468,
Compte du dom. du duché d'Orléans, ap.
Le Clerc de l:>oiiv, t. I, T 217 r", Arcb. Loi-
ret.)
1. ESTALONXEii, - oiur, \. a.. Couper
les talons à :
Cosîn, a poa ne ros ai tel moignon,
Kstalonc vos ai corne luiion.
{Aleschans, 6"6-2, ap. Jon-k., CiiiU. d'Or.)
— Estaloné, part, passé, à qui on a cou|ié
les talons :
Quant N'asier coisi qu'il est cslalonnes,
Que Robaslre li a les .n. lalons coupes.
yCniifrey, T^W. A. P.l
2. ESTAboxNER, V. 3., talonner, pios-
ser :
Leur honneur et vertu estoit un esperon
pour eslalonner le reste du peuple et les
simples gens a estre prudens et vertueux.
(Cl,. Hatôx, Afe'm., I, 92, Bourquelot.)
ESTALT, voir ESTAL.
EST.ALU, eslallu, s. m., talus :
Et lui bailler esJoHu soul'fisani pour soiis-
li'uir les terres qui seront entre deux.
( 1342, Mém. pour les forlif de Troyes,
Crosl.. Ephém., I, 30.)
Bslafu. (1532, Noyon, ap. La Fons, Gloss.
nis , Bibl. Amiens.)
ESTALi'ER, estalluer, v. a., syn. de la-
hier :
Sera advisé de faire monter lesdites uiu-
TLilles par le dedans el estalluer a la haul-
teur des anciennes grosses murailles qui
sont déjà. (1542, Mém. pour les fortif. de
Troyes, Grosl., Ephém., I, 51.)
ESTAMAIE, voir ESTA-MOIK.
ESTAMAL, s. Ml., grand vase ii deux
anses :
.VI. eslamas d'argent blanc, doré eu .m.
lieux, a esmaux, des armes Monseigneur,
sur les couvescles. (1363, Inv. du duc de
Normandie, ap. Laborde, Ematix.)
Deux grans pots appeliez estamaut.v, es-
maillez de plusieurs esmaulx des armes
de France. (1420, Pièces relat. au rég. de
Ch. VI, t. II, p. 364, n-Au-i d'Arcq.)
Cf KSTAMOIK.
EST
:m
ESiAMUOLit.NK, S. I., paliss.idc?
Esliimhournes ••! ■■^l.iinlpourniaulx. (1417,
Lille, a[i. La Fou^, Gluss. i/i.<., liilil. Amiens.)
Cf. ESTIBOrRKER ■?
ESTAMBOLR.VEI,, S. Ml., palissade f
Estanibourues et estaihbourniaulx, pillos,
plaies de quesne pour tenir les terraulx.
^1417, Lille, ap. La Fons, lUoss. ms., Bibl.
Amiens.)
l'.^rclies a .xii''. |iour faire estambour-
nav.r. 1 1421, ib )
lisiAME, esthitmme, ii (., laine peignée,
liicot de laine ;
Stammum, eslluunme. {Gloss. tat.-fr.,
Hichel. I. 4120.)
De biaux bas à'eslame.
iChans. du D. de Guise, Bull, du Com. de la lan?.,
I, 2il.)
Pours lors les bas d'estame ny de soie
n'estoient pas en usage. (Brast.," des Cou-
ronn. fr., v, 304, Lalanno.)
.\uiiis, estamr, laine peignée.
Cf. Estain.
ESTAMEi., s. m., tissu de laine, mot
certainement ancien, quoi qu'il n'ait été
rencontré que dans un texte du commen-
cement du xvii' s. :
Divers casaquins de toile piqués de Kl
d'or, d'estamel noire déchiqueté partout.
(1611, Inv. du château de Pailly, Rev. des
Soc. Sdv.. t. V. 7' série.)
Aun's et Saintonge, eslamelle, tissu de
laine ; s'emp'.oie souvent au figuré: > Une
personne d'une lionne es(onie/?p, une per-
.sonne d'une bonne pâle. »
ESTAMENT. Voir ESTAMMENT.
ESTAMET, S. Ml., ourdissure :
Staniina, estamet. (Olla patelin, \i. ix,
Scheler.)
— Petite étoffe de laine :
Pour ses chausses l'eurent lewz uuze
cens cinq aulnes, el nng tiers d'estamet
blanc. (Rab., Gargantua, cb. VIII, éd. 1342.)
Item une cassaque de tall'etas noir avec
passemaniz velutee, foiree d'estamel. (29
juillet 138(1, Addition d'inventaire, Dragui-
t'iian. Revue des Sociétés savantes.. 5' série,
t. VIII, p. 121.1
Estamet cranioisy. (1380, Compl. df tut.,
f' 63'', Barbier île Lescoet, Arcb. Finisl.)
ESTAMIN, S. III., tissu léger de laine un
de coton :
'l'roys quartz d'estamiu. (1380, Compte de
lut., r° 102% Arrh. Finisl.)
Crubles, estamins. (1510, liir. p. ta com.
de Theourec, Arch. Finist.)
EST.\MINE, s. f., tissu léger de laine ou
de coton :
Il ne veast pas tenir l'usage
Des Sarradins qui li'esMmines
Queuvrenl les vis aux Sarradiaes.
(Rose, Hichel. IST.'Î, f I7S'': Méou, -2IÎ1-2.)
- Tamis :
Fers de alêne, ^reifiies. aauilles, e.wt-
59fi
RST
EST
EST
iiiines, las (ie mains de valour de .i. den.
(Est. Boil., Liv. des mest., 2» p., xv, l,
Lespinasse et Bonnardot.)
Destrempes de vertjiis... puis broyez
vostre pain et coulez par Vestamine. (Me-
nagier. II, 119, Bil.linph. fr.)
tioT\..c lamine, tamis de soie pour tami-
ser la fleur de farine.
KSTAMMiîNT, - ant, estament, adv., en
demeurant dans la m6meplace,sans lâcher
pied :
Car cil qui combat sanz movoir
Et<'a I. sntil Icu eslammmil
Doit avoir moillor j^aroeniant
El plus fort qaeril qni per terre
Se combat par eslrifde guerre.
(J DE Priorvt, LU', de \egece, Richel. 1604,
f» 7l=.)
— Tout de suite, incessamment, sans
délai :
Eftammcnt l'escomnieoia.
(Mir. de S. Eloi, p. 105. Peigné.)
Qu'il V vienne toit estament, puisque on
le manàera. {Registre aux édits, f" 1S7 i»,
Arch. mun. Douai.)
ESTAMOiE, estamoye, estamaie, s. f ,
grand vase à deux anses posé sur la
table à manger pour contenir des liquides:
.111. tstamaies en despense. (1329, Inv.
d'Ys. de Marmande, Ste-Croi.x, 1. 9, Arch.
Vienne.)
Six estamoies d'or,esniailliez d'un esmail
rond sur unp couvescle. (1380, Invent, de
Charles V, u° 343, Labarte.)
Six srans estamoies d'argent, dorées,
chascune a deux ances a deux cercles, a
lettres de Sarrazin, et sur le couvescle a
troys fleurs de Hz. (Ib., n» 1292.)
Une très pelile eslamotje de cristal a
ansce, garnye d'argent doré. (/6.,n° 2067.)
Une estamoie tenant .m. cboppines.
(1409, Bail, Troyes-Orient, Arch. MM 32,
f» 28 r°.)
ESTAMOT, s. m., petite étoffe de laine :
Une aulne it deniye d'estamot bleu.
(1480, Compt. de tut., f° 43», Arch. Finist.)
EST.\MPE, estanpe, stampe, s. f., marque :
Mes ne ont u.ie uionoie cungné cun es-
tanpe. (Voy. de Marc Pol. c. cxvii, Rou.\.)
Tout d'une suite, on lui en représente
d'autres de mesme stampe et impression.
(E. Pasq., teH.,xvrr, 5.)
Bas-Valais, Vionnaz. ètampa, marque de
fabrique.
ESTAsiPEis, - eiz, s. m. ; en estampeiz,
sur les jambes :
Vos fussiez miez en eslampeiz.
Perdu avez vostre moreis.
Vos ne! recourez des raeis.
{Mort du Roi Garmotid, <00. ap. Reill., Cliron. de
iloitsk.)
ESTAMPEL, eslempel, s. m., course ou
le vainqueur avait un prix :
Quant aucun cueort a Veatampet
11 queort pour galngoier !e chapel.
{fioece de Consolacion, Ara. '2670, f° 52 t°.)
Quant ancans court a VeMempel,
(//'., ap. Dnc, Estaq'ta )
ESTAMPF.LEMENT, S. m., marque, em-
preinte des pas :
Et vait après tant com chevausli rent,
Sieut les esclos par Ve^lampclemenl.
(G. d'Hanslone Richel. •I.ÏSIS, f° -27 v".)
ESTAMPER, - anper. slamper, verbe.
— Act., écraser, broyer :
Comme poree les a moult bien tailliees (les herbes),
En nne conppe estampefs et confites.
(Le.i Loli , Richel. 49S8, f «09 r".)
Nous ne sommes pas kens pour estamper vos ans.
(Chee. au eygne, 7818, ReilT.)
Arrière en la chambre s'en va.
Ses herl)es estampe et deslempre.
(GiB. DE MoKTn., la Vintelte, 31S1, Michel.)
Une onches de cinamonde avec unes
cloche de gingembre et autant de garingal,
bien estampé ensauible. (Ménagicr, II, 5,
Append., Biblioph fr.)
Estamper ledit sukere tout en pourre.
.\ider a estamper les pommes croissans
ou vergierdudit prieuré au pressouer dudit
prieur. (1469, Cart. du S. Père de Chartres,
II, 735, Guérurd.)
Comme cellnv qui estampe des aulx au
pilet. {Perceforést. t. I, f" 63 v, éd. 1528.)
Ung mortier de fer pour estamper pourre
de canon. (Compte de l,ï05, Bélhune, ap.
La Fons, Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
Mortier poiirMfamperespisseries. (Com/) (e
de 1365, ib.)
Il faut estamper \d terre, de peur qu'elle
n'assable les pauvres pionniers. (Du Pixet,
Pîme, xxxiii. 4, éd. 1366.)
— Fig., fouler aux pieds :
Leors honneurs esmiez
Et estampez.
(Les Trêves de ilarot et Saijnn. données jusques la
fleur des febves par l'auclorilé de VaWié des co-
nardz à Coeti, éd. sans date.)
— Neutr., piétiner ;
Les autres l'encaucbenl, les autres es-
tampent sur ses pieds. {De vita Christi, Ri-
chel. 181, l" 118''.)
— Demeurer en place :
Ces fiens d'armes qui sont passez le Liz
pour nous combatre ne sont point d'acier
ne de fer, ilz ont huy tout le jour travaillié
et estampé en ces niarescz, ne peult estre
que sur le jour sommeil ne les abate.
(Faoïss., Chron., Richel. 2644, T 242 r°.)
Icenlx barons... n'estoient pas a leur aise,
en tant qu'ilz estampaient en la bourbe et
en la fange, les plusieurs jusques a uiv
jambe. (Id., ib.)
Et vint a l'omme du guet qui la estampoit
sur les murs. (lo., ib., f° 289 v.)
— Act., forger, imprimer :
Les Argives leur feirent stamper statues.
(Saliat, Hérodote, I, éd. 1536.)
11 feit slamper un lion tout de fin or.do.,
(6.)
nipriment ces dezirs, et stampent ces desseingz.
L. Papou, Disc, à il. Panftle, p. 43, éd. 1857.)
J^orm., estamper, broyer. Wallon, sfoinpe,
debout.
1. ESTAiMPiK, eslainpye,tampie, s. f., airà
danser, chanson av( c accompagnement,
qui se chantait sur un air très vif, et dont
la cadence était fortement marquée avec
le pied :
E Marol. par cortoisie je le prie.
Mon mpff.iil pardone moi.
Je ferai une e\tampie si jolie ;
Balle un pelii, je l'an proi.
(nom. elpasi., Birtsch. II, 35, 11'.)
Guis don labor su flahnlnl
Leur fait cest» estampie :
Chivalala dori doreans
Chivalala dorie.
(J. Er(R<!, Barlsch. nom. et pasL, III, 21,49.)
Cil vielenr vielenl lais.
Cançonnetez et estampiez.
\Gilles (le Cliin, Il 17, Reiff.)
.nu. meoestreil de viele
Ont une estampie nouviele
Devant la dame vielee.
(J. [lE CosoE, la Mes':e des oisiaut, 611, Scheler.)
La estnjent li ménestrel
Qui s'acqiiittoient bien et bel
A pîper et louL denonvel
Unes danses leles qu'il sorent,
Rt si trestot que cessé orent
Les ettampies qu'il hatoîent,
Cil et celés qni s'esbatoient
An danser sans gueres atendre
Commencierent leurs mains a tendre
Pour caroler.
(Fboiss.. Poés., Richel. 830, C Uil v».)
Ouvrez cy de vostre me-îlier
Une estampie.
(iliracles de Sotre Dame. I, 3,73-2. G. Paris.)
Veoir Talons et je t'en prie.
Et sy disons une estampie
De noz .n. bons instrumens.
(Xatie. K. S. J -C- , Job., Mi/st., II, 76.)
— Sonnerie de cloches :
La messe chantée, l'on commence de re-
chief a sonner une tampie. Au midi une
autre sonnerie. A vespres pareillement
comme a la messe, et icelles chanter so-
lemnellenient a orgues. Apres vespres une
autre estampie, et a compile une autre pa-
reillement. (1487, Ord. p. cond. les faiz du
Pardon génêr. de Chaumont.)
— Tapage, vacarme :
Et le hardi de vile qui souvent font es-
tampies entre la gent ne s'oscroit demons-
trer en place, ains s'enfuiroit, et pource
dirons nous que la prouece de forest est
droite prouece, et celé de vile n'est mie
prouece, ains est folie et estampies. (Sy-
drac, Ars. 2320, § 118.)
— Bataille, guerre, joute tumultueuse :
Philippe ses messagers envait par grant vailye
A clers de Knglelerre et a la haronnye
Et prie qe cis se mettent de lole ['estampye
En [l]a garde de prince, ke nul part se lye.
(Cliroa. de P. de LanijtofI, ap. Michel, Chr. angl.-
n., t. I, p. 116.)
Dames de 1res grant loiau té. ..^
Venront veoir ces estampies.
(Fauvel. Richel. 140. f° 31''.)
2. EST.VMPiE.s. f., terme d'architecture,
corbeau, espèces de grosses pierres qui
doivent soutenir les poutres :
Car s'il devoit perdre la vie.
Rompre barreaolx, crier et braire.
Saillir en bas par Veslampie,
Sy est il force de le faire.
(COQIILL., IHayd.. Il, 43, Bibl. eU.i
ESTAMPIE, adj., fourbu, malade ?
EST
EST
EST
597
An mfireschal pour avoir gnry le srison
de Vnprinshe qui estoit e.'^tampié. (Comiite
<1p \ri^'\. S. -Orner, ap. La Fons, Gloss. iiis.,
Bibl Amiens.)
ESTAMPin, - »/)-, estan., verbe.
— Act , renverser, écraser :
Qui pnel abalre et estampir
A nn seul i-nnp une srani osl
El liier tout le raoot tanlosl.
(G. DE CoiNci. Slir, ms. Soiss.. f» i:;i".>
Ksianpir.
an.. ;/'., mî. Bru\.. P' UT''.)
— Réfl., s'arrêter :
Il s'en vint estampir devant la personne
du due. (^Trahis, de France, p. 118, Cliron.
belg.)
— Xeutr , piétiner :
.\inc tact ne sot pheval escoatPr
Que joo Toisse si faitement crier,
Si r^tanpir ne si fort ilemener.
(6. d-Han^ton,'. Richel. -loïlfi. f» î.ï r".)
El il regrate et des pies estanpi.
(/*., f» -i
— S'arrêter :
Ladite charge dura plus de deux mil
tant que le cheval dudit prince fut estam-
pai. (Mém.. de Fênj de Guyon, p. 22, éd.
1661 )
— Estampi, part, passé , solidement
assis :
Et ilz se couvrent de leurs e.=cusde leur
seiiestre bras, chascun eslampy ferme
comme une tour, les cueurs garnys de très
arant hardement. (Perceforest, vol. I, c.
52, éd. 1328.)
Les deux chevaulx demourerent Ions
droiz e.stompfZ sur leurs quatre pieds. (76.,
vol. 1, f" 4oM
Pic, Vermand., s'étampir, se iiietire de-
bout, se dresser. H-Norm., vallée d'Yères,
étampir, dresser. Bessin, étampi, appuyé.
EST.vMPOis, adj., d'Etampes :
Une mine de blé estampoisc. (1330,
Arch. S 206, pièce 19.)
— S. m., monnaie d'Etampes :
!S'i ai coDqais vaillant .1. e\lampois.
(fi. de Camlirai, Richel. -21113, f 10 r".!
Vaillant .1. eslampoU.
{Aiiberi, Ricliel. 800, f» ISf.)
EST.vMPOx, S. m., tampon :
Es'ampons pour charger les oouleuvri-
nes. (xV s., Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
ESTAMYER, VOir ESTAIMIER.
1. ESTAXC, eslang, étang, s. m., droit
exclusif qu'un seigneur avait de vendre
du vin aux tiabitants de sa seigneurie
pendant une certaine époque de l'année;
ta.xe qu'il percevait pour l'abandon de ce
droit :
Etau senhorie ha li coms en la ville de
Charros que uug eslang de 12 mueys de
vin puet faire, chacun an, sen plus. (Coul.
de C/ja/T0ua;,3, Fonteneau, Bibl. Poitiers.)
Cum li chevaliers et li vaslet et li clerc
et li borgeis de Goignac et l'autre proile
gentdelàvile se deissent et clamassent
estre gregé de ceu que nous avons fait
eslanr. et feisson de vin et de blé en la
vile de roignae. (1262, Ch. de Gui de Lu-
siqn. un fav. de Cognac, Liv. rouge, Arch.
mnn. Cognac.)
Ouiptons les dits... de tote manière de
estnnc. (Ib.)
Etang et jallonnage du vin a Nouaillé
affermé par l'abbave. (1562, Terrier de la
Trinilô, f" 110, Arch. Vienne.)
Cf. EsT.\NCHE 1.
2. ESTANC. esfenff, eslain, enlenic, adj..
desséché, sec :
Et doy tenir M^jjït le lieu dessonbz mes-
dicles yaues par quoy l'yaue du filet
dont ele^s seront abevrees ne se dévaste.
(1339, Arch. JJ 72, f^ 224 v».)
Devrons tenir le lien estain par dessoubz
mes yaues par quoy elles ne puissent
I coure. {Ib-, (" 223 r".)
Bendant la idace nette et eslanche des
eaux. C26 av. 1499, Heg. Hât.-de-Yille.)
— Épuisé, las :
Lors veissiez chevaox cstanz
Emplir lenr venlrez et leur 3anz.
(Rom. de Thelies, Kichel. 60, f 11'.)
El sist snr on cheval curant,
.\ poi qu'il ne fu tôt esltincv,
Mull li bal et qaer nt flancs.
(Pro//ic«;aa.?, Ricliel. -2160. t° GO''.)
ne ienncr esloil eslctts.
(lienarl, Suppl., p. 60, Chabaille.')
n'ansoisse li baient li flanc ;
Ou.int li viLiins le vit exianc
Qu'il ne pupl mes lirer ne trere...
(Des .11. Chevatis. Richel. 83", f°-2ia; Montaiglon,
Fahl., I, 1.Ï9.)
Lors respooili la ilame franche
Qui iel plorer Rsteit eslanrhe.
( Vie du pape Grég-, p. T.ï. I.niarche.)
Pont responili la bcle france
Oui Je plorer fu tonte estance.
(Ib.. Ars. 3H-27, f» \f,r,'.)
— Vaincu :
Al Soudan ce fêtes entendre
Que sy vostre home le sun venke
V. par bataille seit enlenke
Vostre 1ère quit eyes.
((îtiyie Warwick, Richel. 1669, f° 20 r'>.)
1. ESTANCE, slance, yestance, esleance,
s. r, séjour, demeure, résidence, maison,
position, arrêt :
< Vers nostredac s'avance
Che l'ateniloit par delez une eslance.
(En/r. en Esp.. P i3 r», Gautier.)
I Pour fere ladite estance e megnance.
I (.Mai 1320, Ste Marie de Boq., Arch. Côt.-
j du-Nord.)
1 L'on le fist chevauehier par les villes
sans faire ne baillier estance. fl333, Ch. de
Jean de Neuchdtel, Arch. du prince, Neu-
chatel, J, n» 37.)
Statio, eslance. {Gloss. de Conchcs.)
Estance, stancia. {Gloss.gall.-lat., Richel.
1. 768i.)
El de la vindrent a Caubalech, souve-
raine et maistresse cité du grant empire
de Tartarie, et estance royale du «rant
Caan. (Maiz , Songe du viel pel. , I, 12,
j Ars. 2682.)
I Apres qu'ils eient notice del venue ou
I esleance de ascuns tielx marchantz, assi-
gnent a mcsmes les marchantz aliens suf-
fisantez hostes qui soient bons et credi-
blés persones. (Stat. de Henri VI, anxviii,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
Pour le jour que ceste pui-sante armée
fut mise a la campagne, ne feit grande
Iraille, se campant ce soir a une lieue de
Corbie, en deux petits villages selon un
torrent et petit fleuve, en slance fort com-
mode. (F. DE ItABUTiN, Comm.. V, éd.
lo74.)
Desdiguieres résolut de faire mettre
sur le plus haut de la montagne deux ca-
nons pour faire la sommation de plus
prez. Les soldats les tirèrent a force de
bras depuis le pied de la montagne iu=.
ques autant qu'il se trouva de terre pour
a lermir leurs pas : ce fut la première
slance. (Caybt, Citron, nov., p. 383, Mi-
chaud.)
— Fig., état, situation :
Mianx amons la roauToillance
Qo'eslie vers ans a boene eslance,
(Ben , Troie, Ars. 331 1. V i\'.)
Mais il au a fuit l'acordance,
l.a p?is d'aus el la bien estance.
Hd., ib., r 18D\)
Fai nos i pais e aliance
Si qu'eulre nos ait bien eslance.
(iD., D. de Norm., Il, i638, Michel.)
Por ce fet cbascuns bons folie
Qui s'orfîoille par boue estance.
Car chasciins horas est em balance.
{Florimiml, Ricbel. I.510I, f 10''.)
Et por ce chant qu'a cbascan soit avis
Que j'aie en moi aucune boue estance .
(,Poet. fr. ai. 1300, t. 1. p. 189. Ars.)
Et toutes les choses doit ele tenir en
bone estance. {Etabl. de S. louis, I, wiii,
p. 29, Viollet.)
Encore li prie atlemprance
Que s'il ot nnlle maise eslance.
Ou il est en prospérité.
Que toute porte en equatité.
(Anli-aandianm, Richel. I63i, f" 32 r".)
— En estance, qui se tient debout,
comme on a dit plus tard en être :
Et tant qu'ilec y eut de villes en yestance.
Ils tioreul bon dedans, et y firent résistance.
(Les Cheval, bannerets, Pièc. rel. à l'hist. de Fr.,
XII. 443.)
Morv., eslance, instance.
2. ESTANCE, eslanche. s. f., étançon :
Quant les mineurs orent miné celle tour
et mise sus eslances, ilz y boutèrent le fu.
(.1. Le Fevre, Chron., Ij 41, Soc. de l'II.
de Fr.)
La place fut fort batue et minée; et furent
par force la basse cour et le chasteau pris,
et le donjon de la grosse tour minée el
nnse sur estanches, par ceste sorte que qui
eust voulu, on l'eust fait trébucher par
terre. (Id., ib., ch. xviii, Buchon.)
Cf. ESTACIIE.
ESTANCEi,, S. m., dimin. d'étang:
Voirs qu'ilz sont a leors devis
De riveres en bon pais
Et de niarcbaix et d^eslanceau.t
Ou feront voler leurs oiseaux.
(Gaci:s, Pedmz, Ars. 3:i3-2, r' 60 t°.)
Sur les champs, el la on troavasmes
Beanix marches et beaulx estanceanl.r,
Si volèrent la nos oiseanix.
(In., ib.. f 128''. ap. Sie Pal.')
3;)8
EST
EST
EST
icSTAXciiLE, - cielte, - cliielte, s. f., petit
éclat de bois ou d'autre matière :
Défense de jouer a eslanchielle de bo^,
de 1er, ne a autre eslanchieile quelconque?.
(1396, Lille. a|.. La Fons, Closs. ms , lîd.l.
Amiens.)
Estancietle. (1440, ib.)
ESTANCELEIl, Voir ESIENCELKK.
ESTAXCHAT, S. ui., diguB, écIuse :
La niote de Neuzy, les maisoDS islaus
eu ieelle, les fosses avec leurs gies, et I'm-
tancbal estanz environ. (1334, Àrcli. J.1 66,
piil'ce 1383.)
1. EST.xNCHE S. [.. ôpoque pendant
laquelle le seigneur du lieu se réservait le
droit de vendre du vin en détail :
Uu^ droit seji;ii._'iii ial iiûninié et appelle
viik'iiireuient le liaii <|iii est estanrlie de vin,
que nul des luauaus et habitans, de quelque
estât qu'ilz soient, ne pevent, ue doivent
eu ieelle ville vendre vin n destail, ne a
leur de taverne. il454, Cart. de Lagtiy,
f° 78, np. Duc., Bannum.)
Cf. EST\XC 1.
2. EST.\xi;iiE, s. f., vivier, étang, réser"
. voir, lieu où l'on conserve du poisson :
Eslanches ou carpieres a garder et nour-
rir poisson. il386, .\rcli. JJ 129, pièce 190.)
Ne u'y peut le subgect faire escluse, ne
rig.ile, ne estanche, que du cours de la ri-
vière elle ne ait lousjours sou droit cours,
(lîour., Somme rur., V p., f» 113'', éd.
i486.)
3. EST.\.\CHE, voir ESTANCE 2.
ESTA.VCHELER, VOir ESTEXCEI.EB.
ESTAXCHEMENT, - qUeUUnl, S. III.,
écluse :
Vestanquement fait sur l'Escaull. (ii71,
S. -Orner, ap. La Fons, Gloss. ms., lliM.
Amiens )
— Pilotis, fondement:
L'eslanchement qui porte le moulage, suil
de bois ou de pierre. (BooT., Somme rur
1* p., f» 114', éd. 1486.)
ESTAXCHIELLE, Voir ESTA.NCEI.E.
ESTANGHiEii, estetichier, estlianchier, es-
lancier, -sier, - quicr, - hier, -cquier, -cher,
estauncker, estainchier, estaingchier, atan-
chier, alainihier, slanchier, stainchier. verbe.
— Act., boucher, fermer, arrêter :
X ventre estankier, prendes veches, si
les nietes cuire en iaue. .t quant elles se-
ront baiienes si en rolissies. (Remèdes anc.
Ricliel. 2039, l" 3".);
Pour uieuison estankier. \lb., (' 2».)
Bos dont on aroU estankié le cours de le
rivière. (1306, Trav. aux chat, des coml.
d'Art., Arcli. KK 393, f»48.)
Estanquier l'iaue e destourner de ledite
rivière. (134.", Cart. noir de Corb., Richel
I. 17738, f' 246 r".)
Pur estaunclter (;oo, doues a boyvre
wynegre cliauth. iQuenlyses, ms. Edinib.
18.4.9 ; P. Mejer, Arch. des miss., 2" sér.,
V, 143.)
Mise faitte au dit Guillaume le Blanc,
fossillenr, ouvrant en le nW sepniaine de
se;ilembrc a eslanr.quier le v.'nlalle diiwes
de le porte de le Gaiolle. (14131416, «e-
ceptes de Boulogne-sur-.Vcr, p. 193, éd.
Dupont.)
.\ccatia restraiiil et estanche le tliix des
tleurs aux femmes. (Jnrd. de santé. I, 4,
iinpr. la .Minerve.)
Pour estancker \i: ùa\ du sang. (Pauk,
(Euv., IX, XV. .Malgaigne.)
— .Mettre opposition, einpèclienient .'i,
l'iiipèclier en »énéral, prévenir :
t.a soe forcft tot« la noslre extanche,
lilon. ftnmaii. im Iticliel. 3G8, f» i5:i''.i
Cil qui alabuke toute fain.
iDe.y.ffmii. R. .V., m;, lieinis I]^' t° iSS'.l
De >ainii
Lii. rie Vei/rce. Ilidiel. IfiOl,
Ne porrons dell'endre ni estainchier qu"..
(1.127. Hist. de Metz,\\', 46.)
Mes li Tel qai lus c Irenctie
L'eageodiemeat d'eafaos emenche.
I Us. de I3S0, ap. Méon, Rose, l Itl. p. 2'i.S,
note.)
Par son bien faire et liberalle voulenlé il
eslantha sanguinolante bataille et inoitelz
■ laugiers. (OcT de S. Tiel., Sej. d'Iionn.,
folSOv», éd. 1526.)
Crainte, ignorance et non sçavoir es(i«-
choient le feu de ma force. (Td., ib., Prol.)
— Faire cesser, linir, terminer :
Ke il ceste dotor m'es!aiice.
\Hh. Bod., Congé, 118 ; Méon, Fal>l., t, LiO >
Mes ne pael eslanekier son plaint.
(Rose, 21098, Méon.)
Nous estancheriens toutes nos choses que
greveir les porroient. : Vîïl , Hist. de Metz,
111,212.)
K'il eslainchel lou plait dedens vu iieiis.
(1303, ib., 111,276.)
— Épuiser, dessécher :
Cil les fresnes mieleus trenolia,
Liîs raissiatis viveos estancha.
{Rose, ioaSS, MéoD.;
Li un en boivent plus et li autre mains,
sans estanchier la fontaine. 'Brus. Lat.,
Très., p. 3, Chabaille.)
.Se de larmes snis aggravée,
Les ruisseaui •vaas eslanchera.
If. Grincore. Clta\leau it'aaiow, D Mil v°, éd.
goth. s. d.) ,
— Estanchier ses choses, en suspendre la
vente :
Totes les choses qui sont vendues a pois
et a mesure, a feur uoiné, l'en ne les peut
veer, se l'en n'atanche sa taverne. Mes l'eu
peut bien ses choses estanchier por enche-
rissement. {Liv. de jost. et de plet, iv, 23,
§ -2, Rapetti.)
— Empêcher :
La ducesse de Bourbon uiouroit d'annuyt
et ne l'en pooit on estansier de plorer, tant
luy alla près du creur. (G. Chastell.,
ChroH., m, 9, Kerv.)
— D'une manière particulière, estancher
une personne, arrêter, sécher ses larmes :
Disant ces paroles, elle fondit en larmes
de telle sorte qu'on ne la pouvoit estan-
cher. (Pasq., Itech., VI, 19.)
— Réfl., s'arrêter, cesser :
Li brans de ceste espee ne se vint estancier
De si que jou le voie en cerviele baignier.
(Ho'rn. ifMir.. r° ■2:1'', Mii-helant.)
En parliciilicr, épuiser ce qu'on a ît
C'est cliose faec el nouvi»lle,
Quant j'ai le ten ps passé tant chÎT
00-^ je ne m'en puis estonchier
.Ne pour gaaing ue pour damage.
(Fboiss.. Poés., Il, -2-2,727, Scheler.i
Voila en somme tout le sujet de ceste
farce. .Mais en bonne foy, dites moy, ay je
esté de plus grand loisir la lisant, ou bien
en la vous discourant? Il u'y a remède,
encore me veu.x je estancher. Car s'il vous
plaist examiner les pièces particulières de
ce petit œuvre, vous y trouverez un entre-
gent admirable. (E. Pasq., liech., VIII, lix.)
N'y ayant qu'un vice dont on le pouvoit
lepreudre, de ne se pouvoir estancher, mais
vice qui pruveuoit de l'abondance de sou
esprit. (1d., ib., iv, 27.)
Elle ne .«epoHvoit es<aHcAer,pousf ee d'une
juste douleur : qui fut cause que le comte
de Kent l'interrompit, lui disant qu'il
u'estoitplustemps de se souveuir du passé,
aius devoit seulement jeter ses yeux sur la
vie future. (ID., ib., VI, xv.)
Cela fera que pour m'estanclier d'un lou;;
discours et mettre tin a la présente. (Id.,
(6., VII, 10.)
Apres s'estre aucunement cslanclié, on lui
exhibe quelques missive.», qui ne traitoient
que d'affaires communes. (Id., ib., xvii,o.)
Encore ne me puisje estancher, quelques
raisons que me bailliez en payement par
vos lettres : car tout ainsi que c'est chose
très juste qu'un père soit cru et obéi au
mariage de sa fille ; aussi, eu cette même
qualité, est il obligé de la marier quand sou
âge, sans parler, parle pour elle. (lo.. ih..
x'xii, 10.)
11 ne se pouvoit estancher de bien dire d*
ce grand et saint personnaae. (N. Pasq.,
Lelt., VI, 14.)
— Neulr., unir, cesser :
Ne onques puis ne pout la plaie estlian-
chier de seignier tant com li fers fust de-
denz. {Queste du S. Graal, Riehel. 12-382,
f« 19 v.)
Et li proudommes an doicnt faire lou
(liait stanchier et cesseir. (Avril 1303-
Cart. de Metz, Bibl. Melz7."), f°9r''.) Var.,
stainchier. [Hist. de Metz, III, 261.)
— S'épuiser, se dessécher :
i^ui en vertu tenoU tes flnrs
Et le vergier el toi le raez.
Kl se li oisiaul fust remez
Maintenant li vergiers cichasL
Kl la fontaine i ntancha\l.
(Lai de l'Oisetel, Richel. l.'i'JM, 1" ir.iiJ )
— S'arrêter :
Por tel i sorsl leu coot''0i;on
Sor le rivage et bel sablon,
Dunl cinc cenz testes lor segnierenl
Qui desqn'a la mort a'csicncherenl.
'Ben., /'. <le Sorm., Il, 33!ifi6. Mi.-liel )
K tant fuient rit qui neiereut
tjue li molin en esinncherenl.
(Id , i*.. II. :i37.ïfi.)
— S'arrêter de Uissitndi', loinher de fa-
tigue, s'abattre :
Sinagon voi son cheval c^laiiuliifr.
(De r.liail. il d,-s pairs. Val. Chr. I36ii, f S3,.)
EST
EST
EST
599
l.a l'eist uu tant cheval c'xijiaijciiier .
(Les Loh., nis. Montp., T Iftil'' ■
Mnlt fu li dus ilolans e corocies
Qaaot Broîefort l'xt sons lui cstant'ies,
El Kallemainne le siut loi eslaissies.
UtAlsB., Oaier, ;\00'2. Barrols ■
La chace moU longueraenl Jure,
Tanl que cil qui fuient cslanchenl.
iChev. au lijon, 32SS. Holland.^
El lanl ceval de pris suant et eatnncifi .
(Roum, d'Alix., r 30'', Micli.-I int.i
Recroient et estanceni cil bon cheval cas^on.
(Chans. d'Anliocke, m, v. -il-i, P. Paris. >
Mais li destriers Iteauul desous lui eslatirlin.
{Ren. de Monlaub.. p. iI6, Mlchehr.l.)
Kollans point Valuntin, kl ne piiet e.itancier.
(Ficrabias. 1749. A. P.)
Li (Tur; qui la eslanke a tout son t;ins aie.
(Ib , nés.)
A .1. tertre monter, qui fo {.'raos et qnarres.
Li eitanctt sons lui ses destriers sejornes.
(«., .10:i-2.)
Reraest tous sens emmi les can«,
Quar ses cevaus li estaitca.
(MocsK., Chron.. 1S61S, Ueilt.')
Qui fuir pot si s'en ala.
Et qui eilaiiqiia, si fu pris.
(Gilles de CMn. lOUÎ, UeilT..)
AdoDc esta[n]cherenl tous leurs tlie-
vaulx a une lois. Quaut le {çenlil roy vit
son clieval estancher il eu fut uioult uiarry.
{Perceforest, vol. VI, cb. 40, éd. 1528.)
— Act-, fatiguer :
Parlonopeus a tant chaciet
Que son ronci a ealanciel.
(Parlon , Bl-S, Crapelel >
Mijr i alez, fel il, einsi : qnr se vos cu-
riez, let Claudas, jusque la, il n'i a nul de
vos si bien moule qui n'eust son cheval
estanchié einz qu'il venist en lu place.
(Lancelot, ms. Fribourg, f» 132''.)
Ceulx especialemenl qui avec Berlran
clievauehoient, eurent du mal a foison ;
car il chevaucba si fort qu'il eslancha soubz
luy deux bons clievanlx. {Hist. de du
Giiesclin, p. 414, Ménard.l
— Estanchié, pai't. passé, arrêté ; estan-
chié de la suif, dont la soif est ëtanchce :
Ci furent estanchié île la soif come se
cbascuns eusl beu. {[.e Licre dou roi
Alix., Bichel. 1385, f» 43''.)
— Epuisé, las, rendu, harassé, abat lu :
Aiuz qu'il fust gaires luinz alez
Esturdis fu et estaiiehiei.
(.Mahie, Ysopet, L\v, Uoq.')
Lor cheval sont tuil las, e.^lmcW et redois.
(J. BoD., So.i., cr.xxv, Michel.) Impr., escaiichic.
Tant cheval estanchié, tante sele voijie.
(iD., ib., ccxLi.) Iinpr., escaitchié.
Trestul snnt las e eslanelié.
(Vie de SI Cites, 16-28, A. T.)
Crans ert. forl Et isniaus, Baiars fu apeles,
Aine ne pol encore estre eslancliies ne lasses.
(Ctians. d'Aiilioebe, V, 542. P. Paris.)
La et maint bon cheval eslmictiiê el lassé
(Fierabras, Vat. Chr. 161ti. F 25 i'".'» Eslaveié.
(A. P., V. 1763.)
Si oL devant lui atachié
Son chaceor tôt eslaiictiié.
(Durm. le Gai., 1155, Stengel.)
La lanouo moderiio ,t Mnlé lo verbe
élu cAec,dan» le sens d'eloiipper, de bou-
cher les petites ouvertures d'un vaisseau,
d'airèler l'ëcoulenient d'une chose li-
quide qui s'enfuit par quelque ouverture ;
élancher un balardeau, une cuve, étan-
cher le sang. C'est par extension, et
Idujours dans le sens d'arrêier. qu'un
dit élancher la soif.
ESTANC.HONNEK, VOir EsTANfONF.H.
ESTANCIELLE, V'Olr ESTAKCELE.
ESTANCIER, VOir ESTANCHIEB.
KSTAXciERE, S. f., étang, vivier?
En liiant droit de Vestanciere qui est au
coiiij.' de Indite baufie droit a un? corme-
nier, (1482, La Rucbe-Posai, M. de la Va-
reille, Arcli. Vienne.)
estançonneu, - chonner, \. n., s'ar-
rêter :
Et s'en vindrent l'un contre l'autre et se
ferirent sur les larpes sy grans horions que
les chevaulx estanchonnerent . (Fboiss. ,
Chrov., Iticbel. 2646, f» 51"; Kerv , XIV.
133.)
EsTANçoT, etavçot, s. m., souche, tronc
d'arbre:
Estienne Clément... cliei a terre sur uu
tronc d'arbre coppé, que l'en dit au pais
(Lyonnois) elancot. (1415, Aicb. JJ 169,
pièce 38.)
Bourg., Yonne, Montilloljéfançot, souche,
tronc d'un arbie coupé un peu au-dessus
du sol.
ESTANCC'l lEIt, voir ESfA.NCHIEH
estandaert, voir Est.vndakt.
ESTANDAi.E, s'andatc, estandeitle. s. f ,
étendard :
.11. standales cl .ii. ensengnes d'or croi-
setees de desus. (Cliron. de S.-Den., ms.
Stc-Gen., f° 296'.; P. Vati^, estandules.
Deux estandeilles. {Ib., 11, f» 16, éd. 1493.)
Lat., duo standalia.
ESTANDART, - oert, S. ni., enceiiile re-
tranchée qui servait de poiiil de miie et
de réunion pour les combatlanlsdechaque
année :
La fn ceste bataille malee et desr-onrie:
Jusques a \'e^landaerl fu batue el laidie.
(Chn au ein/fie, SflST. Keill.)
l.a ou ly crrstyen (sirontl en rslaiidnrf.
Ilh.. 115il,.l
[•'.nccr ne fu que nonne que .xx. chevatis avoit
Menés a Ve.^landùrt de coi sires esloit.
Iltniiil. lie Seb., lit, 81 1, Bocca.l
— Signe déraillement:
Et fu II pcnnons messire Eustassc qui
estoit li estandars et li ralloinuce des
Enpies, conquis et tous descires. (Khoiss.,
Chron., VI, 174, Kerv.)
— Nom donné à une .sorte de torches :
Lors du passage du duc d'Orléans à Poi-
tiers, le 30 octobre 1406, la ville lui oll'rit
deux pipes de vin de pineau, quatre bœu s
gras, 50 setiers d'avoine et « douze <,'raus
lorclics appelées estandars poisani un cent
lie cire, . {rieqisl. de la rilte de Pniticrs.)
— Faire eslandurl de qaelquun, être
fier, s'enorgueillir rie l'.iinilié on de l'a-
mour d'une personne :
Il est cousins au conte, il en /ail eslandail.
(fiflurf. de Seb., XX, 24!». Bocca.)
1. ESTANDE, S. f., bord, rivage de la
mer;
Le chevalier disoil el allVrmoit que toutes
les choses venantes el arivantcs a verec a
la cusle et a Veslande de lu mer, en la par-
roisse d'Anderville, en la bague, lui appar-
lenoient. (1341, Arch. .IJ 72, pièce 224.)
2. ESTANDE, voir ESTE.NDE.
ESTANDEILLE, VOir ESTA.NDALE.
ESTAXDEH, S. m.. Sorte de mesure :
Issint est acordé et assentu que toutes
les mesures... Jeins franchises et dehcrs
soient aecordantz a Vestander noslre sei-
gneour le roy et conleigne le qarter .vni.
busselles pour le estander et ni. 'ni plus.
(Slat. d'Edouard III, an. xxv, impr. gotb ,
Bibl. Louvre.)
ESTAXDUVRT, S. 111., perche à laquelle
un attache la corde d'un puits ;
Pour .îii. perches dont on a fait un estan-
drart pour saquier yauwe a un puch.
(1397, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Auiiens.)
ESTANUIEMENT, VOir ESTENnUEME.N'T,
ESTA.NKORT, cstainforl, esteinfort, s. m.,
sorte de drap de première qualité et fort
cher, qui parait avoir été principalement
fabriqué h Stamford, ville d'Angleterre.
et imité ensuite dans les villes du nord de
la France. Un ancien tarif des douanes
du port de .Marseille, dit M. Depping, sur
EstienneBoileauo, nomme les eslanforlsde
Saint Orner et d'Arras. Cette étofïe luxueuse
est interdite aux moines et aux chanoines
réguliers, par un Concile de Cognac, en
1238, et par un autre de Béziers, en 1240.
(llARUOUiN, Concil., t Vil, éd. 1715,)
Pro roba de estanfort... Pro 2 tuniois ilc
esteinfort. (1202. Revenus du roi, ap.
lirussel, Vs. des fiefs, 11, p, clvi j
Pro .11. eslanforz blan.-, .vii. I. .viil. s.
{Comptes relatifs a la fomlation de l'abbaye
de MaubuiS!,on, 1236-1242, Bib. de lEcol.
des ch.irtes, 1858, p. 504.)
Li frère chevalier avaient manleaus d'es-
tanfort. {Est. de Eracl. Ew/i.. xxv, 3.
tlist. des crois.)
N'us toisserans ne puet avoir laine .i
lislre estanfort eamelin que ele lc soit ■■:
.XXII. cens la laine plaine de .vu. quni-
tiers de lé. (EsT. Boil.., Lit', des mest..
V p., L, 21, Lespinassp et Bonnardol.l
Il avoil robe i'eslttnfnrl,
Tainl en graine, de vert partie.
ID'Auberee, ap. Jub.. Voiir. Rec, 1, 202.)
S'ele vest cscarlale vermeille on paonacp,
Exiaiifori ou brcncie. et coiiitcment se lace,
S'ele vcH saaignicr, poi li est qui li f.ice.
(Ckaslie iliisarl, Ilichel. lttlo2, f» 106'.)
Lors le fisi desvieslir et leuiest en un.
cote û'estainforl sans roies, {Chron. de
Bains, c, xxiii, L. Paris.)
Lego Reuiigio , fratri meo, corsetum
menui de cnineliuo, lunicam uienm d'fs-
600
EST
EST
EST
/an/'ort, parnacliiam iiienm de perso. (128f,
Test, de J. de Rozière, Arch. Aube, Saint
Maclou, 7, G 3.)
ESTANG, voir ESTAXC.
ESTANGHERRE, S. f., repas, festin :
Comme iceulx compaifinons de la chas-
tellenie de Lille feusseiil alez a une eslan-
gherre qui se faisoit en la maison de Simon
Crungnet. (1427, Arch. JJ 174, pièce 143.)
ESTANGUIER, VOir ESTANCHIER.
ESTANKEMENT, VOir ESTANCHEMFNT.
ESTANKIER, VOif ESTANCHIER.
ESTANNER, V. 3., aplanir?
Estanner «ne chaussée. (xv« s., Estnires,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. .Amiens.)
ESTAXSELKR, VOÎT ESTENCELER.
ESTANT, csteaunt, estaiant, stanl,steant,
part, prés., existant, demeurant :
Pour ce ne doit on pas laissier a prendre
et a retenir les coustumes du pays ou on
est estons et demorans. (Beaum., Cout.du
Beauv., prol., Beugnot.)
Car auci ne poret nus acheter l'edefie-
nient estaiant sur autrui terre. {Ass. de
Jér., t. IL p. 196, Bnugnot.)
Illoques quant 11 vynt. la Isrre destrole estait ;
MesonD ne niunanlye csleaunl neiroviit.
(Cliron. de P. de LanglofI, ap. Michel, C/ir. an-
gt.-n., 1. 1, p. 138.)
— Qui reste on pLice, stagnant :
Por Kaileraeine qi tant fu conquirani
Fisl Dex miracles lotes aparissanz
En Renceralz. aîns q'il en fiisl issanz.
Car li snlaui fu lonBemenl rslanz.
(Rot., ras. Clidleanroni, t° CC r", Meyer, Rec.)
Nymphéa croist es eaux dormantes et
estantes. (Jard. de santé, I, 311, impr. la
Minerve.)
— Debout :
Lors s'en est a Fauve venus ;
Devant II s'est eslani tenus.
(Renard conirefail, Tarbé, Poel. de Cliamp. ani.
àFr. I. p. 158.)
Et me sembloit ma garbe estre stante
et soy eslever, et les vostres estoient a
l'environ pour l'adorer et lui faire houneur.
(Prem. vol., des expos, des Epist. etEv. de
iTar, fo 140 r», éd. 1519.)
En ces jours vindrent deux femmes'me-
relrices et pescheresses au roy Salomon
et se tindrenl séantes envers hiv. [Sec. vol.
des exp. des Ep. et Ev. de Kar'., f° 213 v,
éd. 1519.)
— Résistant :
Conelud Geber, que pour cesle digne
pierre, ne fault quel senlle substance de
Mercure, par art très bien mundifiee,
peneirante, tingente, stante a la bataille
du feu. (Le Liv. de ven. docl. Allem. Bern.,
II.)
— En estant, debout, tout debout, sur
les pieds :
N'i ad cheval qui puisse! estre en estant.
(Rot., '252-2, Millier.)
Cu laldestoeJ i nnt mis d'olilan ;
Desnz s'asiet li païens Baligan:,
Trestuil li allre snnl remes en estant.
(«., 26S3.)
Fnm
Tôt I
t estant, si escotu.
(Ben., Troie, ms. Naples, f llV.)
Il n'i a crucefis ne aulel en estant,
(Garin de Montijlane, Richcl. 2iin3, f» " r".)
Souvent se levoit en estant.
(liE\. [lE Beaujed, li Biaus Desconneus, 4i30.
liippeau.)
Ne ne puet fermement ester, car grues
dormeut en estant. (Rich. de Fournival,
Bestiaire d'amour,\!i Grue, p. 23, Hippeau.)
Al mnr tôt en estant se soloit apoier.
( poème mor., ms. Oif.. Bodl , Canon, mise. Ti.
l" 2:> r».)
Et quant il les choisi, il sailli ni e.^tant.
(Clv., dn Guesclin, 13438, Charrière.)
Trop se repentoit li dus de N'ormendie
don castiel de Villelranche qu'il avoit lais-
siet en estant, quant il enfendi que li En-
gles l'avoient repris et forlefyet et regarui.
(Fboi.ss., Chron., IV, 340, Kc"rv.)
— Dans le même sens, en son estant :
Li valet se dressèrent en ter sleant. (S.
Graal, Richel. 2435, I' 160 r".)
Se fu a prnut merveille gros et corsus et
droit en son estant plus que on ne peust
quidier qui le veist. (Arlur, ms. Grenoble
378, f 5'.)
AdoBc se levèrent en leur estant les
huyt compagnons. (Perceforesl, vol. IV,
eh. 14, éd. 1528.)
— En estard s'est aussi appliqué aux
choses pour dire immobile :
Car li soleilz est remes en estant .
(Rot., 2433, MuUer.)
— En estant a encore signifié sur cette
place, ici même, sur le champ :
Je ne lairaî, por nul home vivant,
t)ne ne te rende tout vancu en estant.
Ou de la mort soufTreras le torment.
iOltnel. 2S6, A. P.)
Landre et Tielimoat at ars tôt en estant.
(Jeh. des Prf.is, Geste de Liège, 31982, ap. Scheler,
Gloss. piaiol.)
— Tout pié estant, sur le champ, irniaé
diatement :
Si s'arment de recliief a grant besoing
avant qu'il aient beu ne niengié, et font
doner blé a lor chevals tout pié estant.
{Artur, Richel. 337, f» 146'.)
— S. m., la place qu'on tient, la posi-
tion :
A .ni. estans fa grans li fereis.
(Les Loh., ras. .Montp., [° 97°. )
Mervilleus cop li done sor sou escn devant,
Pins de .X. pies li fist remuer son estant.
(Gui de Bourg., 262S, A. P.)
Venus sunl ens u ca'up ou la bataille esta,
Et ont ven \'eslanl que Glorian.'ï lessa.
(Gaufrey, 1319, A. P.)
ESTANTEIIOL, S. m., tfoupe :
Auquel instant, par le costé droit du bas
de la place entroient au son de quatre
trompettes, fifres et labours un estanterol
de genç de clieval,et une enseigne de gens
de pied. (Rab., la Sciomachie, p. 15, éd.
Lyon 1349.)
— Pilier de bois qui supportait le ber-
ceau de la poupe :
Deçà, gymnaste, iov sus Vestanterol.
(Hab:, !V, 19, éd. 1332')
ESTANTUllE, S f. ?
Une tranche de quesne de .x. pies de
long pour le teste de Veslanlurc d'un
puch. (1403, Lille, ap. La Fons. Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Une estanture placée au dessus d'une
barrière. (Ib.)
Estantures d'ung moUin a bras. (U"6,
Béthune, ib.)
Les estantures ou on met les esquelles
en le basse halle aux draps servaul i>our
le péril du feu. (1484, (6.)
L'esfan (ure servant a soustenir les mue-
ques de la porte de le vigne. (Ih.)
ESTAi'AXT, aiij., qui s'entrechoque :
Fos el visaige n'avoit ne tant ne quant
Fors ke les ns maares el estapans.
(Les Loi,., liichel. 498 ^ f 263'.)
I. EST.\PE, estappe, étape, estaipe, - epe,
- epne, estrape, esterpe, s. f., souche, pieu,
perche :
Magna via per quam itur ad nuudiuas
dons étapes. (An 1320,manusc. du Poitou,
Redet.)
Au dehors dudit pilier et de Veslepe qui
V sera mise pour faire les dictes boues et
clausure. (C/( de 1384, N.-D. de la gr., 1.
I, Arch. Vienne.)
Les es(ra;;es des pons. (1402-3, Arch. .\I.-
et-Loire, E 27, p. 14.)
Lesdits ponts seront lyez avec les es-
tappes sur lesquelles sont portez lesilits
ponts avecques cordes et autres liabille-
mens. (3 déc. 1456, Compl. du R. René,
p. 145, Lecoy.)
Poyé a ceulx qui ont coppé et mis ap-
point les esteppes et longuiercs a assoyer
lesditz palitz. (1475, St Romain, Arch.
Vienne.)
Faire rompre et coupper les pauix et
estappes de la pescherie. (1479, Arch. .IJ
203, pièce 32i.)
Car entre la muraille et esteppes et che-
vrons soubstenans ladite halle u'y a espace
que de deux piez. (Enquête, 1500, Vouillé,
Arch. Vienne.)
Puis picquerent les cueurs d'iceuls
contre esteppes et pousteaulx. (D'Auton,
Chron., Richel. 5083, f» 41 r».)
Lors qu'il faudra aiguiser leurs pau-
fourches, estaipes. (Palissy, Recepte, Cap.)
Je fus contraint brusler les estapes qui
soustenoyent les trailles de mon jardin. (1d.,
de l'Art de terre, OEuv., p. 315.)
— Fig., souche de la famille :
Qui velt conter les degrez (de parenté),
il doit commoincier de l'es(ej)e, et note que
l'en doit les degrez deviser segont lor
ordre. [De Jost. et de plct, x, 14, § 7, Ua-
petti.)
— Piége :
Fais donc (Amonr) pour m'oster tel langnir
Ce que je ne puis :
Rends le moy pris a ion estippe.
(Ant. le Maço.v, Decameron, Ht, 235, Dillaye.)
1 e premier exemple allégué montre qu'il
y avait autrefois, à Poitiers, la foire des
esleppes. Dans le Poitou, Vienne, Deux-
Sèvres, on emploie encore éteppe, attepe,
pour signilier morceau de bois, perche,
E>T
EST
EST
GOI
etc., que l'on placfi auprès des pieds de
vigne plantés dans les jardins ou prèsdes
liabitalions pour les s lUlPiiir et les y faire
tTimper.
La langue de la marine a gardé élable,
continuation de la quille d'un vaisseau
depuis l'endroit où elle commence à se
courber.
2. ESTAPE, - appe,estepe, s. i . entrepôt :
El doit chacun courretier de vin couipa-
roir a Veîlnppe chacun jour pour veoir
s'aucuns vins y sont venus pour vendre.
(1396, Coutumier de Dieppe.)
Ne le prenez point, car il est bourgoisde
Bruges et le fanldroit rendre honteuse-
ment ; car tous ceux de Veslepe seroii'nt
arrestez, qui seroit grant desplaisir a Mon-
seigneur et dommage avecques. (Z,e((. de
Robert Neville, 17 nov. 1464.)
- Droit sur les marchandises entrepo-
sées, en particulier sur le vin :
Le for.ige des vins venduz a broche,
Veshipe des vins et l'estelage du puiu.
(1339, Arch. JJ 72, f» 409 r<>.)
Cf. ESTAPLE.
EST.vpÉ, adj ., toqué, insensé :
De voire oncles qui kerroit dons
Que ensi li fuisse en pardons
l'ucele estorse et escapee;
Por trop baude et trop eslap(t)t'e
M'en tenroil on. et vous pour fol.
(Chrest., CItijel, Kicliol. 375, 1° -ilS''.) Eslapce.
(Var. indiquée dans la copie de Ste-Pal. à l'Ars.)
Mais tant fn fous et eslitpez,
Quant de la mer fu Psclwpez,
Qui dlst : Micbael, Micijael,
>'auras ne vache ne v.iel.
(0. DE Coi.vci, ilir., ms. Soiss.. f l'.ïV)
Fous, fslapez et durfeuz.
(ID., ii,. ms. Brus,, f° 10,S''.)
ESTAPEL, voir EST.APLEL.
ESTAPELET, VOir ESTAPLET.
ESTAPHE, voir ESTAFE.
ESTAPixEU, V. n., frapper des pieds ;
.1. huis ovri, laii-ns l'a fait a|er,
Et .irondei le connut au parler,
Qni le veist des pies eslapiiin,
Itenisl si fort la terre fait crolcr.
De boin cheval li peusl ramembrer.
(G. d'Hamlnne, Hichel. -25.Ï16, f° ia r°.)
ESTAPiR, verbe.
— RéQ., se cacher :
Trislament li traîtres fu an la tor montez,
Très .1. huis s'estnpit, a la terre acoti'z.
(Simon île Pouille. Richel. .SfiS, f HV.)
Ne Oifxptr ne se savnit
Ne ne s'oosoit au gens monstrer.
Horrible estoit a eocontrer.
fj. Le>iarcua,m, Mît. de S.-D-, ms. Chartres,
f» iJ.)
De sous la ?rant pierre celé
S'fstoil le valiez estapis,
Com se fost couvert d'un tapis.
(Id., ib., P -il'-.)
Com povres chiens en .i. coignet
Se cropoit et estopisaoit.
{Rose, Richel. 1373, f» i'.)
Einsi feitierement il esgarda desguerpir
l'office de sacerdoce et requerre les choses
estrauges ou il s'eslapisl. ( Vie del ben. Just,
Richol. 818, f 303 r°.)
Convoitant soi estapir et esc.in.lr ■. (fft.)
Kt snz s'escorce s'es lapis^eiU.
(Mai.e de h Charité, Bible, Hichel. lui, 1° IIO''.)
— Neutr., être caché :
Merveilla soi que pot avoir
Enlre ses dras estapi^sant.
IJ. I.EMARùHiM, Mir. de .V.-/)., ms. Chartres,
f l.=i».)
K.ST.vPLAiiE, - aige, stapelage, s. m.,
droit sur les marchandises déposées dans
un entrepôt :
Touchant l'estaplage; primo tous mar-
chands forains qui vendront vins a Mai-
sieres et es fanxhourgs, doivent, pour
(|iieue, .VI. deniers. {Statv,ls de l'Echcri-
nage de Méziéres, ap. Duc, Eslaiiula.)
Pour le demie anee del eslaplnge dou
vin. (1347, Recette de G. de Panthegnies,
Arch. uiun. Yalenciennes, CC 2, f 2 V.)
Qui amainne vin a l'estaple d'Amiens
(doit) pour chascnne fois .1. ob., et de chas-
cune carelte ime poitevine de estaplage ;
lesquelx tonlieus et eslaplages valent par au
.Lvi. lib. {Denombr. des baill. d'Amiens et
de DouUens, Arch. P 137, f" 1 v».)
La chasse, bien vacans et délaissez de
leurs anciens possesseurs, droits de cor-
vées, s(a;je(a(/es,stelages, avec toutes autres
adventures seigneurialles. (Coût, de Bouil-
lon, Nouv. Coût, gén., II, 8b7.)
La ferme de l'aunaige des toilles, l'esJa-
plcige du mairien, le mesuraige du char-
bon. {Acquit de 1S29, Arch. mun. Lai.u.)
ESTAPLE, estapple, s. f., entrepôt où
l'on déposait les marchandises étant des-
tinées à être vendues ; place publique où
les marchands étaient obligés d'apporter
leurs marchandises pour les mettre en
vente; droit payé pour le dépôt ou la
mise en vente :
Et quant ilz retournèrent a Callaix
vindrent au devant d'eniz ceulz de l'es-
taple, le mayeur de !a ville et tous les
sauldoyers qui pour lors y estoient. (\Va-
VBIN, Anchienn. Chron. d'Englel, t. 11,
p. 197, Soc. de l'H. de Fr.)
Le maistre de Vestaple des laines de
toute Angleterre. (Froiss., Citron., 11, il,
223, Buchoni)
Adonc manda a ceulx de Gant que, se il
volloient eslre de son acort, il leur rende-
roit Vestaple, et la marchandise des lainnes
sans lequel il ne povoient vivre. ^lD., ib-,
I, 393, Luce.)
Aultre recepte faitte a cause de Vestapple
deue a le ville, c'est assavoir que chacun
marchant forrain faisant venir vin par ca-
roy en le ville, vendu a estapple. doivent
pour chacun car .li. sols .vi. deniers, {Re-
cettes de la ville de Boulogne-sur-Mer, 1415-
1416, p. 66, Ed. Dupont.)
Le roy nostre sire avoit nagaires envoyé
ses lettres en ladicle ville, par lesquelles
il niandoit et ordonnoit que Vestaple des
guedes fust tenue en la ville du Crotoy, et
qu'il fust commandé et envoie a tous mar-
chans que leurs guedes ilz feissent mener
audit lieu de Crotoy, et que la ilz les le-
nissent a eslaple, sans plus faire ne tenu-
estaple de guedes en le ville d'Amiens, sur
certaines et grosses paiues a anpiicquier
nu roy nostre sire. (1424, Délibération de
Véchevinaqe d' Amiens, ap. A.Thierry, Mon.
inéd. du Tiers Etat, M, 94.)
— Dépôt de provisions pour une armé,' :
Envers, en msie et en -len^.
Gisoient, en cel chemin vnri.
De houces, de lahars covers,
Et li autre tiennent Veslapte.
(Bretex, Tourn. de Chamenci, liii-2. D Iniotte.)
2. ESTAPLE, S. 1., pieu :
Pour .x\". b:i?liins d'ir .un. escus et
demy, pour .XXV. estaples un e?cu. 1361,
Arch. K 48, pièce 12.)
Cf. ESTAPE 1.
3. ESTAPLE, S. m , lutrin, pupitre :
Dolonrs ki m'assaut et destraint,
Ki le cuer a ventre m'estaint.
Dont je soi auqnes araatis.
M'a tant fait cai-ier, k'^ii ataint
Celui u mont ki plus me plaint,
Ki en Vestaple est si faitis.
(;.) r.imgié Baude Fasloul, 511. ap. Méon, Falil.
et cont , I, 1-29 )
Ung eslaple pour les jeusnes religieux,
.X. s. (1566, S. -Orner, ap. La Fous, Gtoss.
7ns.,Bibl. Amiens.)
Pour la fachon d'un eslaple pour mettre
ung livre en la sallette de .M. l'abbé, .vi. s.
[Ib.)
Cf. ESTAPEL.
ESTAPLEL, - iel, estappliel , estapel,
estapleaii, estapliau, s. m., baliveau ;
Seront tenus de laissier sous cascun bou-
nier desdites trois tailles vinst cinq esta-
pliauxde bos. {CInrogr. du iZmai 1376,
Arch. mun. Douai.)
— Lutrin, pupitre, tribune :
Puliiita, estapiaux. {Gtoss. de Garl., ms.
Lille, ap. Scheler, Lex., [>. 67.)
Drops de autel et de estappliel. (1373,
Lille, ap. La Foos, Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
On envoie aux curés des villages certains
billes contenant les marchies de hotteries
et pionneries que la ville avoit intenciou de
faire affin de les faire publier a leurs pa-
roisses et estapleaux. (1463, ib.)
L'ng estapel servant a l'église. (1483, La
Bassée, ib.)
Ung cuir de baseune servant a Vesiuplel
de fer sur lequel l'on fait l'eaue benoilte
et chante l'Evangille. (i486. (6.)
Le grandt autel et le coer de l'église con-
tenant .XII. religieus ordoues, chanlans a
ung estapleau, sont couvcrs d'une seule
pierre roude. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux. 10.Ï12, Vlll, II, 14 )
ESTAPLER, estapper, v. a., exposer en
vente :
Que tous les vins qui seront menez
oultre la rivière de Somme pour vendre
soient estaplez, descbargez, veuduz et dis-
tribuez a l'estaple et audit lieu accoustume
en uostredile ville de franchise. (1481,
Ord., xvill, 65o.)
Que ou ordonne en ceste ville un lieu
convenable, ouquel tous niarclians forains
pourront estapler et vendre leurs draps.
(1500, Orrf., Arch. législ. de Reims, 2« p., I,
854, Doc. inéd.)
Comme ilsoit venuanostreconnoissance,
que nostre ville d'Arras, ville capitale et
chef lieu de nostre comté d'Artois soit
douée de plusieurs beaux droits, franchises
et privilèges, et entr'autres de l'estaple du
vin, et que selon les ordonnances d'icelle,
les'man-.bands .im.iians vins en dec:a la
76
692
EST
F.ST
EST
rivière île Suiimie eu iin^tredit fuiité d'Ar-
tois, soient teaus les estaiiler en aostrerlite
\ille, pour illec les veudre et distribuer en
gros il ceux cjui les veulent acheter, et ne
soit loisible ausdiis marchands les eslapler
ailleurs, ny en tenir ceiier pour les vendre
en gros. ("26 mai i531, Placard loucliant
l'Eslaple d'Arras, dans les Cousl. gen. du
Comté d'Artois, Arras 1679.)
Un remoUeur et vendeur de viez fer en-
court amende de .xx.'. pour avoir estaplé
les ferrailh'S ailleurs que au lieu pour ce
fait ordonné. (1336. Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms; Bibl. Amiens.)
Que durant la franche feste ledict bois et
fagotz soyent estaplez en la grand rue Saint
Jacques, adtin de desblaier le grand mar-
chié, et le charbon. (1538, Docum. relat. d
la division des fonctions entre les membres
de réchevinage d'Amiens, ap. A. Thierry,
Momm. inéd. du Tiers Etat, 11,662.)
Vin vendu au marché et estappé. (Io90,
Compt. de deniers, Arch. tnuu. Avallon, CC
200.)
Rouchi, estapler, étaler des marchandises
sur le marché. Wall., astapler, empiler,
mettre en tas; se dit particulièrement en
parlant de cuirs.De Jaer indique s'aslapler,
au sens de s'affermir, se camper sur ses
jambes, comme fait un athlète qui se dis-
pose k lutter.
ESTAPLET, eslapelet, s. m., dimin.
à'eslaple :
Ung drap de pareil doublé de noir boug-
herant, servant a mettre sur l'estaplet a
faire l'eawe benitte. (1469, Invent, de S.
Amé, Arch. Nord.)
Deux PSta/ieletz. (1398, La Bassée, ap. La
Fons, Glosi. ms-, Bibl. Amiens.)
1. EST.\PLiER, S. m., droit sur les mar-
chandises déposées dans un entrepôt :
On li donna une lettre de par le roi a
prendre dens mille marcs en deniers appa-
rillies sus l'estaplier des lainnes. (Froiss.,
CUron., IV, 243, Luce, ms. Rome.)
Cf. ESTAPLAGE.
2. EST.\PLiER, estapplier, s. m., table,
pupitre, lutrin :
Dras de autel et de eslappUer. (1373,
Reg. aux compt., Arch. mun. Lille.)
Ung petit estaplier a chanter anvangilte.
(1489, Roye, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Les chantres du roy chantèrent a ung
estaplier, etceulx de monseigneur a l'autre,
tour a tour. (Molinet, Cliron., ch. cccxv,
Bucbon.)
EST.\.PLiR, V. a., façonner :
Si doit aide deu merrier deu molin me-
ner tout estapli. (Jurés de S. Ouen, l" 119 v°,
Arch. S.-lnf.)
ESTAPPLIEL, voir ESTAPLEL.
EST.\QUE, voir ESTACHE.
ESTAQUELLE, S. f. ?
Qui vuet faire puchooir au pont ou esta-
guelle de l'yaue, il ne le puet sans cougié
du roy. (1290, Doc. ined. sur la Picardie,
IV, 63," BeauviUé.)
ESTARBER, V. a. ?
Tous pareurs et foulions estarberont et
eswiquerODt tous les draps qu'ils feront,
sur l'amende de cinq sols parisis. (xv s.,
Stat. des pareurs et foulon.^, ap. .A. 'Thierry,
Mon. du Tiers Etal, III, 578.)
ESTARCHON, VOir ESTAÇO.N.
EST.ARDER, verbe.
— Réfl,, s'attarder :
MaiDleaaDt le fen resgarJa,
Si se retrait et estarda,
Quar celle part ne s'osa traire.
(Yie des Pères, Ars. 3641. f 51''.)
— Neutr., s'attarder, tarder :
Qu'el (la chèvre) ne povoU courre ne braire,
^'estarder, ne nul santilant faire.
(Renard contrefait, Tarbé, Poit. de Champ, ani.
à Fr. I, p. 132.)
E ne qnidez d'is conte qne gaite estart ;
Gombatra sel a .K. premier dimart.
(Cfr. de Rossill , p. 312, Michel.)
De le faire de nuit veiller
Et eslarder par dessus tons.
Il estoit l'amy singulier.
Elle le faisait a tons conps.
(CoQoiLL., Plaijd., II, 20, Bibl. eh.)
EST.VRDiR, V. n., s'attarder :
Et la fayre de nuict veiller et estardir
par dessus tous. (Palsgrave, Esclairc,
p. 833, Génin.)
Cf. EST.VRDER.
ESTARGAVEUR, VOir ESTRAGAVEUR.
ESTARGE, S. m. 1
La furent gens commis qui présentèrent
au bachelier ung cheval puissant et ha-
bile. Et quant il fut monté, ilz le menèrent
garder Vestarge. (Perceforest, vol. IV, ch.
19, éd. 1528.)
Puis le menèrent au renc pour veoir les
joustes des six nouveaulx chevaliers qui
Vestarge avoient gaigné. (Ib.)
Si tost que l'ung avoit conquis Vestarge,
l'autre l'en deboutoit. (Ib.)
Le roy des jousteurs ne peurent oncques
les Nervoys conquester, qu'il ne demou-
rast en Vestarge jusques a la En, tant es-
toit subtil es joustes. (Ib.)
ESTARGiER, verbc.
— Rén., tarder:
Iliigne li Anvergnas ne se volt estargier.
(Garin de Uonglane, Siengel, Zeitschrift fiir rom.
Phil., 18S2,'p. i03.)
— Neutr., dans le même sens :
Conseilliez raoy saoz estargier
Et me dites que j'en dnie faire.
(Geu des trois roys. Jah., iltjit.. Il, 99.)
— Estargié, part, passé, attardé, re-
tardé :
Joint que le fruict tient tousjours plus du
naturel de l'arbre sur lequel il est enté, que
de la greffe ; an moyen de qnoy il demeure
aucunement abbasfardy et estargé de son
naturel. (Liebault, Mais, rust., p. 409, éd.
1597.)
— Interdit ;
Quant la mère nt sa fille, le sanc li est frémis ;
Tel deslrece ol au cner, a poi qu'il n'est partis ;
Cil[el estargié !a aussi comme pasiuee.
Quant elle pot parler si s'est haut escriee.
(te dit du Diief. ap. Jub., Xoiiv. Rrc., I, 31.)
ESTARPEIS, voir ESTREPEIS,
EsT.vRSAGE, S. m., taxc sur la \enie
des héritages en bourgage :
Tous ceux qui se dessaisissent de leurs
dits bourgages et les vendent sans retenir
autre bourgage sont tenus paier, au prouf-
fit de ladite ville, droit il'estarsage qui est
de .XX. deniers l'un. (1507, Préo. de Beau-
guesne, Coul. loc du baiU. d'Amiens,
II, 326, liouthors.)
ESTARSER, V. a., laxcr :
Tous les subgets colliers de ladite chas-
tellenie. . doivent et sont, de toute an-
cienneté, estarsez a paier..., pour droit de
guet, chascun plaiu mesnage, .IV. sols pa-
risis. (1307, Prév. de Montreuil, Coût. loc.
du baill. d'Amiens, 11, 604, Bouthors.)
Impr., escarse.
ESTAsiE, extasie, s. f., extase :
Lors fu ravi en extasie.
{Vies. Magtoire, Ars. 5122, P 93 v».)
Dont fus surprins comme homme en extasie.
(OcT. DES. Gel., Sej. d'honn.. P 33 v°, éd. 1526.)
Sy fus alors ainsy qu'en estasie.
(MicHAL'LT, Compt. s. ta mort de ta Contesse de Ctia-
roloi.1. p.Ul,éJ. 1748.)
ESTASON, voir ESTAÇON.
ESTASOUNYER, S. 111., banquier :
Que nul clerc, de quelque naciou qu'il
soit, soit estasounyer ne semsar. (Ass. de-
Jér., t. II, p, 361, Beugnot.)
Cf. ESTACENEL.
ESTASSE, S. f., taille, stature :
Cele cité tenoit la roine Candasse,
Aluandres connut a mull petit d'espasse.
Quar sa figure avoit conlrefaile et ie.\tiisse.
(Roum. d\Vi.r.. V 76», Michelanl.)
ESTASSEMENT, S iii., laxe, impôt :
Et s'il avenist que aucuns bourgois ou
bourgoise vendisi tiere en la franquise di^
la ville a un for.iin,.... ledit escbevin [lour
ladicte ville en doivent avoir estassement....
et se un bourgeois alast de vie a trespas-
sement, et il eust un hoirs non bourgois.
ledit echevin eu aront estassement. (1364,,
Ord., IV, 523.)
ESTAS.SENEllIE, VOIT ESTACENERIE.
ESTASSON, voir ESTAÇON.
1. ESTAT, esta, S. m., arrêt, station :
Desus la tn«s6 s'aresta,
Loû^eiueul i fist son esta
Por esgarder que dedenz ot.
(Renart, 24617, Méon.)
— A estât, loc, sans bouger, immobile :
Maiz nulle riens ne Ini disoie
Pour ce que parler ne povoie,
.\ios regardoie a estât.
(G. Mach , Poés., Richel. 9221, Vil*'.)
— Condition :
Si tretiierent sus cel eslat que, s'il n'es-
toient comforté, dedens un mois, de gens
fors asses pour lever le siège, il se rende-
roient. (Froiss., Chron., IV, 337, Luce, ms.
Amiens.)
El retournèrent mesirez Robiers et ses
gens sus cel eslat. (Id., ib., IV, 338, Luce,
ms, Amiens.)
— Stature:
EST
E si petitz sa de estât
Serroi apelé n.iym et mat.
{Du Roy et du jtinijlouT, Monliiglon et Rajnauil,
Fabl., II, 255.)
— Festin, fête :
Des haiilz et somptueux estas que
tiuilrent les dnux roys, |iar ung jour de
Noël, chaseuH eu leurs liostelz a Paris.
(Wavrin, Anchienn. Chroii. d'Englel., I,
210, Soc. de l'H. de Fr.)
— CoilTitre somptueuse :
-Moût eslolt daine de sainte vie, et qui
bien servoit Dieu et l'Eglise, et avec ce ne
portoit point <\'eslal sur son chief, com-
ment autres dames h elles pareilles. (Mém.
4e P. de Fenin, an 1424, Soc. de IH. de
Fr.)
— Audience judiciairi:' :
De quoytu n'as rien fait dont il puisse
apparoir par es(a(. (13.56, Ord., m, 70.)
Que ge li vousisse donner une journée
en estai senz préjudice des diz doyen et
chapitre sur espérance de bon trètié et
bon acort. {Exploit du 4 juin 136.5, Arcli.
Loiret, Proc. entre l'Ev. et le eliap. d'Orl.)
Continuer la dite journée en estât. (Ib.)
Laquelle journée de continuation fut en-
core depuis continuée... a plusieurs autres
journées, d'eslat en esfaf, jusques au sizi-
esmejour de septembre. {Ib.)
Pour laquelle chose ledit Tassin et ses
amis se gardèrent, et v ot aucuns estas
prins. (1396, Arch. JJ 133, pièce 269 )
2. ESTAT, estait, stant, s. m., stade,
mesure de longueur :
Non pourquant si n'estoit pas l'ile petite,
ansois avoit ce tesmoignet li verileis qu'ele
trait avant .xir. .0. et .iii>^''. estas de lone,
et de lei .viiii". et .xir. estais. Si est une es-
paice de terre qui tient lai sesisme partie
d'une lue, car li seze estât font une plenne
lue et entière, {tlist. de Joseph, Richel.
245S, f° 112 r».)
Lors fist faire li empereires .i. pileir de
maibre en mi la ville de Rome moult hait,
plus que tote la plus halle forteresse que
i fuist bien .ii. stans. {Ib., f» 146 v».)
Cf. ESTAGE 1.
EST.\TE, S. /., ce qui est proposé en
•échange :
Cest eschange est voide, por ceo que les
estâtes oe sont mie égales. {Tenures de
Littleton, ap. Ste-Pal.)
EST.\.TE'<, (s ) V. réfl., recueillir son
esprit, se reposer :
Que dis lu donc, e.'itale loi.
Las ! je ne puis en .-noi ester,
Mes cuers ne s'i niel a<-.ni' li-r
(Gaut. n'ARR., Eraeles, ra<. Tmiii, Piisini, xxxii,
G II, 9, P 1-2''.)
Cf. ESTEH.
ESTATERE, - eiTe, S. 111.. trébuctiet de
la balance :
Ne soies pas confondus d'egalté de
poises et à'estaterres et d'aquiremenz, ne
soies pas confondus de corrom peinent d'a-
chat et de marcheant. {Bible, Maz. 684,
f° 47^)
Ingalté de poises et d'estateres. {Ib., Ri-
chel. 901, f" 56*'.)
Issiut que le sak de leyne ne poyse, forsqz
EST
.xxvr. peers et chescnn peere poyse .xill.
li., et que Vestatere du balimce n'encline
al un pari ne al auter. Et que le poys
soyt accordant a Vestatere del eschequèr.
(Stat. d'Edouard III, nu xxv, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
''.STATEiTu, adj., qui arrête :
Juppiler Veslateur. {Hisl. snint. et prof.,
Ars. b079. f°6'.)
ESTATiF, stnif/, adj., stable, stagnant :
Eawps esta{n)lires. {'^ecr. d'Arist., Ri-
chel. .571, f-lSS".)
Tentes stativis, quant il estoient arresliz
en aucun lien par manière de siège. (Beh-
saiRE, T. Lie, ms. Ste-Gen., f» 2«.)
Le dictateur tenoit son ost et tentes
statives pour ce que il se doubtoit que le
sénat luy manderoit faire guerre contre
ceulx peuples. {Prem. Vol. des grans dec.
de Tit. Liv., f» 101'', éd. 1330.)
Et des lors ne voulut le consul que les
Rommains eussent tente slative, et disoit
que ce n'estoit pas le prouffit a l'ost soy
seoir en un;; lieu, et que l'ost valoit moult
mieulx par diverses voyes et niutacions de
lieux. {Ih., f" 163''.)
ESTATiNÉ, adj., accablé de coups :
Avoir puist ele raale nuil
Et demain raale matinée
Com raale vielle eatatinee.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f° 18.3", et ras.
Brns., f n8\)
Cf. Tatin.
ESTATu, s. 111., état, métier :
Esan soit homme d» chisse
Par les foreu et venaleur.
L'autre laboureur et pasteur ;
C'est l'entalit que je leur baille.
(Yiel Test., iir.81, A. T.)
ESTATURE, S. f. ?
Pleuretestraingnemeutde deiixestafures.
{Pièce (lu xiv s., Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
ESTAu, voir Estai,.
ESTAUULEMENT, VOif ESTABLEMKNT.
ESTAUBLEU, VOir ESTABLER.
estaubIjEtk, voir Estableté.
ESTAr'BLIE, VOirESTABLIR.
ESTAUBLIEE, VOif ESTABLIEE.
EST.\UBI.IEIt. voir ESTABLIER.
ESTAUBLISSEOIt, VOir ESTABL.'SSEOR.
EsTAucEiiuE, S. f., action de tondre,
tonsure :
Desus s'ame li derfendi
Que riens son conseil ne deist,
Mes si ceelement f- ist
Coper ses bêles treces blondes
Que ji ne le seust li mondes,
Et feist rere cstauceure.
(RuTEii., de Frère Denise, Méon, Fabl., I, 126.)
ESTAiiciEii, -cer,\. a., tondre, tailler :
Et cil fièrement les encaueent,
Qni les rooi,<nent et esttttieenl,
Et delrencent et escervelent.
(Chrest., Cliç/et, liichel. .373, r° 271''.)
EST
603
Os bians crins a fait reoigner,
Corne valiez fu estawiee.
Et fu do bopns honziaus chincîee.
(ItUTEBF.rr, Fabliau de Frère DenUe. Méon, Fabl.
I, 129.)
Quelque temps après que les espines
furent grandes, et boonees a faire fagots,
pour chauffer les fours, ils vont ensemble
accorder qu'il faloit estaucer leur palice ou
baye, afin que les espines produisissent de
rcclief nuiltilude d; L:ittes et branches
(Palissy, Heceple, Cap.)
.l'ay veu plusieurs chesnes es forests,
qui avoient la j.Tuibe creuse, et n'avoyent
jamais esté estaiieez ou couppez. (Id., ib.)
Quaut est des branches, il les faudra es-
taucer et arranaer une fois ou rieux l'année.
(ID., ib.)
En Poitou, notaniui. dans le canton de
Cbef-Boutonne,on dit etaKcer pour signifier
couper les branches d'un arbre têtard, ce
qui se pratique tous les sept ou neuf ans.
ESTAUDER, V. a., lier :
Te offris tu ton corps en crouez peoer,
El pipz et mains te lai>as eslauder
0 dons lie fer bouler et ficher.
(Bret. conquise, Riihel. 2233, f" 3j r".)
ESTAUuis, - dieh, s. ni., sorte d'écha-
faud servant à l'attaque d'une place:
Un charpentier pour un estoudich entre
les fosses du cbastel et ceulx de la vile.
{Compte de 1444, Béthune, ap. La Fons,
Gloss ms., Bibl. Amiens.)
Il mist a poinct ses estaudis et tout ce qui
est convenable a ung assault. (Gagcin,
Com,m. de Ces., f»41 v», ^d. 1339 )
Artemo deMarogna inventales manteaux
^■'1 estaudis pour venir a l'.issaut. (Du
Pi.N'ET, Pline, vir, 57. éd. 1S66.)
Feist le duc dresser un ps<nndis que de
la tour on ne pouvoit bli's = '^r ceux qui
assailloient la porte. {Hisl. de Lni/s III. duc
de Bourbon, p 66. éd. 1612.)
— Echafaud pour regarder quel, |ue spec-
tacle :
Kejîardans les jenj des Romains.
Forent prinses sus e.\taudis
Non obslani leniscris et leurs plains.
(Robert Gacci.v, l'asse temps d'oii.iivelc, Poés. fr.
des sv° et xv!" s., VII. 237.1
— Etagère, tréteau, châssis, tablette sur
lesquels sont posés les vers à .soie :
Puis sur icelle poseres une autre rusche
vuide, nette et i arfumee, et eu son milieu
altacbcres deux ou trois rayons de bou
miel : affermissant si bien ces deux rus-
ches eusemble, qu'elles se puissent entre-
tenir l'une sur l'autre sans verser : et ce
paresla(irf(sfaicts a propos, el accommodes
nu lieu |)Our les supporler. (0. de Sebr.,
Th. d'agr., v, 14, éd. 1603.)
Avec de la charpente se dressent les
nids du cnionibier, afin principalement que
les rats n'y ayent aucun accès : ce qui se
faict eu deux sortes. L'une est comme
estaudis d'apoticaire, qu'on dresse avec des
poutres, chevrons et aix a l'entour et par
dedans le colombier,esloigné des murailles
de deux a trois pieds. Des deux costes l'on
urrenge en tels estaudis nombre infini de
nids, esquels les rats ne peuvent eutrer ni
de bas, ni de haut. (Id., i6., v, 8.)
ESTAUGE, voir ESTAliR.
60 'i
EST
Eil
EST
liSTAUl,, VOirESTAL.
ESTVUI^DRK, V. a., établir :
Avons estauH k<>. . (1244, Hisl. de Melz,
m, 198.)
1. ESTAIII.EII, Vdir ESTABLER.
2. KSTAULEn, VOirESTALEB.
ESTAULETÉ, VOÏT ESTABr.ETÉ.
ESTAULISSF.MENT, VOÏr ESTABI.ISSE-
MENT.
ESTALII.I.IKR, voir ESTAUER-
ESTAlIbT, voir ESTAL.
ESTAUPPINEUR, S. m., taiipler :
Branchart nous veult bien tenir pour
estauppineurs de prez. (t40i, Arch. 3J 1?>9.
pièce 130 )
ESTAUNCHIER, VOir ESTANCHIER.
1. ESTAURE, S. f., pal, palis :
Issnes, saillies, huisseries, buvrela»,
appentis, eslaures ou manneles annvs, ne
autres manières d'ouvraces ou édifices, es
fro? de la ville de S. Richier. (1312. Iteg.
Olim du pari de Paris, f» 133, ap. Duc,
Manualis 2.)
2. ESTAURE, voir ESTEURE.
ESTAURER, VOÎrESTORER.
ESTAVE, S. f., grand filet ; et droit qu'on
payait pour pouvoir le tendre :
Les bois, les segrayeries, les herbaaes,
les pasnaces, rabatu'e la disme, .W. liv.
XVI soulz .viii. den...les eslari>s .vu. liv.
.X. soulz {Ch. de 1343, Ricliel. 3463, f° 67.)
ESTAVEi., - al. - iau. esleval, s. m.,
cierge, chandelle de cire, bougie, flambeau :
Sor cescnn des pumians nt assis .i- esmal
Qui rendent pins clarté, ne facent exlnval.
(Rmtm- d'Mu., T 41", Michelint.)
Desor .i. escarbonde Inisant com eslaval.
(/«.. f° .12'". ■)
.L. cîerjffts i avoit alnmez.
Et eslevai plus de trente enbraseî.
(Aleschans. 3T-2.S, ap. Jonck., G'iill. d'Or.)
A crois, a (ihtires, a extireh de cire,
1,BS encensiera emportenl. si 'ont le messe dire.
(CAot.î. de Jértis.. 10, Meyer. Rcc , p. 2BG.)
Eslavar de cire.
(Hf.re. hmvc. Foulq. de Candie, p. \i%, Tarbé.)
Un estaviau. (1471-72, Compt. du H. René,
p. 271, Lecoy.)
ESTAVEi.E, -elle, s. f.. petite étable :
Si y ferons berqueries a berbis et esta-
veles abestes. (Bih. hist., Maz. 832. f» 63».')
Vente par .lehan Dutemple a .lehan Ha-
riquielle de trois estavelles avec une cran-
sette. (Chirogr. dn 17 janvier 1138, Arch.
tnun. Douai.)
ESTAVKiJh. S. in., cierge :
A nait istres de vos oslens
Od cierses et od eslaveus.
(Parlnn., M'il, Crapetet.)
Lors a fait aUinier .ii. estaveus.{Sept sag.
de Rome, Ars. 3334, T 14o».)
Quatre cslaveux de quatre livres le
pieche pour uion luminaire. (24 janv. 1421,
Test, de W'itasse de Lignij, Arch. mun.
nouai.)
Petits PSlarciix de chire pour le cappelle.
(1423 Lille, ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl.
.\mien^.'
Clùrr et estaveux et flaniiches. (1479, ib.)
Estaveux et cuudeilles. (Io02, ib.)
Pour avoir livré six estovuix pesant cha-
cun demi quarisnon de chire. (1323,
Compte de l'hospilal des Chartriers, f" 61,
Arch. inun. Douai, i
ESTAVEUR, S. m., cîerge :
Monll i avoit A'eslareurs embrases.
(.\uberon, .SSS, Graf). Impr., de slaveurs.
A .1. homnie qui porta ,mi. eslaveurs (k
un enterrement) et un autre ipii porta le
croi.'c, .III'. — Pour .llll. eslaveurs de liv..
.II. eslaveurs de demi livre pour le nuit et
.11. liv. d'ataques sont .VI. liv. a .V. s. le
livre. (Compte de 1443, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.!
.XX. 1. de chire employée en rrans esla-
veurs et torlius dont oii fist aUimerie en
halle. (1453, ib.)
ESTAVLETEIT, VOif ESTABLETÉ.
ESTAVLIE, voir ESTABLIE.
ESTAVLIER, VOÏr ESTABLIEB.
ESTAVOIR, voir ESTOVOIR.
ESTAYGIEIt. voir EsTAGlER.
ESTAYO.x, S. m., étai, appui :
Besoins faict la vieille trotter.
Ne m'est meslier d'antre es/ayon
Je m'en sçay tiien a la't frotter
Sans m'appuyer a ton hayon.
'1. MoLiNET, faielz. el dicn. f 183 r", éd. ISin.)
ESTr.HEz, voir Eschec.
ESTE, s. (.. chappe, chasuble, habit d'é-
glise :
Li dis relipious. abbé et couvçut ont
promis... de recevoir a procession tous nos
successeurs ducs de Loherenne a toujours
maix, lai premere foix qu'il vnnrontenlor
enslise;.. et venir a rencontre revestis en
lor estes jusqiies a lai premere porte.
(1341, Chart. de Rodolph. duc de Lorr., ap.
Duc, Estauramentum.)
ESTÉ, s. m., stature :
I i chevalier le chisne fii drois en son p.îfc'.
(CkeiK au cygne, I, 4263, Hippean.)
— Syn. de hauteur :
Pins de .XX. piez ot la dousve de lé
Et bien .i.x. de hantenr el A'esié.
(Rom. d'Aquin, 776, des Longrais )
ESTEAL, eteal, adj., d'été :
Bralant de son chien eleal
Les vignes.
(ItuN^.. Epiijr., Vœ» d'un vigner., Bibl, eli.)
Chien cœlesle, esteal. (Laporte, Epith.,
éd. 1371.)
ESTEAUNT, VOif ESTANT.
ESTECEIS, voir ESTECHEIS.
ESTECHEis, esteceis, e.itequeis. estekeis, -
kis,eslechis,estequis.esloquis,s. tn., combat :
Et souz la porte fii graol li fereis.
Et U bataille el li eslekeinelli(n)s.
S'il s'elforchassent le bore eussent pris.
(Les Loli . Vat. Urb. 373. f 26^)
AI resi-oarre En.'»rrin fu grans 11 capleis...
Mil el cent en onl mors .i cet e.'.leeeis.
(.Les Chelifs, Richel. iS^iSS, C 93'.)
Fier fu ti estoqitis, qriant se vont aprochant.
(Cov , S. du Guescliii, 2-2358, Ch.arrière.>
Car moult par fu pesaos et fier li estoquis.
(1d., !*., -22376 )
La ot de premier encontre grani bouteis
de lances et grantes(efcm. (Froiss. ,CAron.,
Richel. 2641, r» 284 r».)
La ot et tout a cheval bon pougneis el
f'^rt estechis de lances. (Id , ib., (° 162 r".)
Biencongnut que c'estoient ses ennemis
et feri après eulx et toute sa route aussi,
la ot bon estequis des uns et des autres
(iD.t'f)., f° 52 V».)
La eut srant lutte et dur eslekis des
glaives. (Id., «6., Ill,232,Luce, ms. Amiens,
t» 78.)
Bon puigneis et fort estecbeis de lances.
(Id., ib., V, 6, Luce.)
La eut de premiers encontres srans bou-
teis et esteceis de lances. (Id., ib., VI, 162,
Luce.)
Si dura moult longement li bouteis et li
estekeis entr'iaux de tanches, de haches,
d'espees, d'espois et de daghes. (ID., ib.,
VI, 307, Luce, ms. Amiens.)
Et fu la uns pousseis et uns estequeis
moult grans et bien soustenus el vaillam-
ment des François, (lo., ib., V, 243, Kerv.l
El par entre les bailles avoit grant esletiuis.
(Chroii. des ducs de Bourg.. I013I, Cliron. belg.)
ESTECHIER, VOir ESTACHIEB.
ESTECHIS, voir ESTECHEIS.
ESTEE, S. f., action de s'arrêter, de
tarder, séjour :
Cil a mortelraent comparée,
C.'aves oi, la longe eslee ;
Mort l'oal, ce est dels et peties.
(Ben . Troies. Richel. 375, f" 114'".)
Apres la teste s'en revnnl.
Mais li dox i fisi tant i'eslee
Qae Pentecosle fa passée.
(Id-, D. de yorni . Il, 11351, Michel.)
Trop par fu l'ovre perillose
E al duc mnlt espoenlose,
5>j crienle e issi redotee,
C'nnc ni osa pins faire eslee.
(Id., ib.. Il, -20111.)
Gentis cuens, sire, trop faites longe e.ilee.
(.Mesclia is, iili, ap. Jonok., Gaîll. d'Or.)
I,e daraoisel pranre voloit.
Tant qu'il seust qni il estoit
Oui si Sert de lan'-e et d'espce ;
Mais n'i flst raie -ranl M.'fc
(Floire el Blance/lor, 2° vers., 1-231, du Méril.i
Li rois n'a pas fait lunge eslee,
M'alendi chien ne veneor.
(^Trislan, 1, 3113, Michel.)
U estes vous, baron ? trop faites longe eslee.
(Fierahras, 3083, A. P.)
ESTEFi, voir Edefi au Supplément.
ESTEGE, voir ESTAGE.
ESTEGXAVIMENT, VOir ATAIGXAMME.NT.
ESTEi, esley, s. tu., canal :
Us recureront Vestey et l'entretiendront
convenablement pour le moulin. (D^-c.
14.34, Ste-Croix, Arch. Gir.)
Cf. ESTIEB.
EST
KSTEIGE, voir ESTAGF.. I
KSTEIG.\A.m.K, voir ESTAIGNABI.E.
ESTEiuxEMENT, estaignement, eslain-
giiement, estignement, s. m., action d'é-
teindre, au fig. : !
Kil soitli récréations de ton cors et ne
mies Ixeslignemenz de ton esprit. (Li Epislle
saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f» 65 v°.)
Biiptesnie sicnifîo rémission de piMihes
et infusion de. urace et estaignement do cmi-
voitise mondaine. {Mir. Iiist., Maz. !io7.
f- 142 V».)
— EtQUlTenient :
De cenlx qui cbeoient l'unT sur l'autre la
mort estoit moult dure, car ilz perissoient
moult miseraldenienl d'estaingnemenl et
de frnissure. (Ancienn. des Juifs, Ars.S0S3,
fo 227».)
ESTEii., s. m., poteau, pieu, jambage
d'une porte :
Icellui Perrinet boula sa hache contre
l'uis et le postel ou esteil ou il le devoit
clorrn. (1409, Arch. JJ 163, pièce 321.)
Sera tenu de faire une massonnerye
massiche droit soubz un" esteil est.ml eu
la maison dudit Pierre. (1437. Charte de
Chaalis, Grenier 31", u»48, Uichel.)
Pour un2 esleil servant susdits retrnielz.
(1497, Compt. faits p. la ville d'Abbev., Ri-
chel. 12016, p. 121 )
Cf. ESTAL.
ESTEINDEAIENT, VOir ESTAINDEMENT.
ESTEiNDRE, eslaindre, estindre, extain-
dre, verbe.
— Act., éclipser :
Ausi com li solnus estaint la lu mère
d'une petite lanterne par sa clarté, ausi fut
esclarzi? delà "rant clarté que i luçoit. (U
Purqatoires de saint Patrice, Richel. 423,
f» 38' )
La laoe aux rais d'aiîjent eHeml de sa lumière
Les feux les pla^ serains des astres .Trgenlez.
(A. Jamyn, (Eue. poel., f 22 r», éd. 1S7!».)
— Anéantir :
Lors dedens son cner s'adcha
Qu'après a la jousle première
Il se ferra en tel manière
Qu'il eslalnàera son damage.
iCnuei. nn.4, Crapelel.)
— Boucher l'ouverture de :
Nus cuveliers ne soit si hardi k'il s'a-
laroe de venir a eslaindre le tonel ki de
foute quant on vient pour lui. (1270. Reg.
aux bans, Arch. S. -Orner AB xviii, 16,
n» 161.)
— Etouffer :
•Sy advint a l'une que son enffan estain-
gnit, el, quant elle le vit mort, si ala,
comme faiilse femme, embler l'euffant vif
qui estoit a sa corapaiene et y mist le
mort au lieu. (Lio. du Clieo. de La Tour,
I-. Lxxvill, Bibl. elz.)
— Tuer :
Entre ses pies por pou ne l'a eslaiiite.
(Cuens Guis, P. Paris. Romancero, p. 3S.)
EST
Salemons el Ilciaus de Xante
En font morir plus de lx.
Mois Gailiers el rois Arestains
En ont asses mors el e^tains.
(MoiisK., Chron., p. 181, ap. Sle-Pal.)
El y eut bien deux cens personnes
mortes et esfei'nie.s. (Juv des Urs., Wist. de 1
Charles YI, au 1406, Michaud 1
ludor leur mère qui aimoit mieux Ferrex
que luy le snrprint en ses chambres, et
Vesiaignit et detrencha en pièces par ven-
ceanc'e. |Le Baud, Hist. de Bret., ch. 2,
éd. 1638.)
— Neutr., s'éteindre :
T.e feu n'estaint pas pour y mettre du
bois, mais pour deffault da y mettre. (Ti-
GNONV., Dis mor. des philos., Ars. 2312,
f» 63 v».)
Si tost comme il metra le pié dedens
ceste cave il verra que le feu qui me art
aussi comme tu voys eslaindra. {Lancelot
du Lac, r p., ch.86, éd. 1488.)
— Être étouffé :
A grant péril de concilier petit enflant
deles soy, car bien souvent ilz estaignenl.
{Liv. du Chev. de La Tour, c. lxxviii, Bibl.
elz.)
Se celé chalour fust de jour et de nuit les
fseiisestaindroient.iSydrac, Ars. 2320, |lv.)
Jlon beaulme, fait il, me faisoit si arant
chaut que a pou que je ne estaignoie.
(Lancelot du Lac, 2' p., cii. 9», éd. 1488.)
Estoit si fort couvert pour le faire suer
qu'il luy estoit adviz qu'il estaingnoit.
(Ib , 2' p., ch. 119.)
— Mourir :
A poy te cner ne li estaiul
El ventre, tant est conroucie.
{Couci. 4084, Crapelel.)
I U l'esfondrerent et troverent la dame
tele atournee comme sor l'eur A'eslaindre.
I car li airs li estoit faillis. (Comtesse de
Ponihieu, Nouv. fr. du xill* s , p. 190.)
I Adonc veis*es ces cbivaliers tant boivre
qu'il estagnoient et des plusors li cner
lor crcvoient. (Estories Rogier, Richel.
20123, f- 108''.)
Le duoRichariiles fit occuUement mourir
et estaindre. (J. .Molinet, Chron., ch. c,
Buchm.)
A tous jonrs doibl demourer sans exlainire.
(Crétin, ChaïUs roi/., f 21 v", éd. 15-27.)
Quant ils trouvoient trop fortes prinsons
on ils ne povoient entrer, si boutoient de-
dans force de feu, et ceulx qui dedans es-
toient, n'avoieut rien de q loi leur aider,
si est ingnoient et ardoieul la dedans a
prant martyre. [Joiirn. d'un Bourg, de
Paris, an 1418, Michaud.)
— Act., faire disparaître, faire évanouir,
en parlant d'une odeur :
Et quand son corps eut essuyé bien net,
D'hnille rosat bien odorant l'oinjînil,
Kt de la mer la senlenr e^taingnil.
(Cl. Mar., Leanire el Hero, éd. lo4i.)
— Esleint, part, passé, mort ;
fiieres quant il s'en aloit si avint chose
ke une femme aportat lo corselet de son
filh ki nstoit estinz. (Dial. S. Grog., p. 12,
Foersler.)
Vous verrez
Le corps qui esl de vie eslmict.
(.irt. /In Apiul., vol. I, f 10-2', él. i:i37.)
EST
603
— Suffoqué :
Quant li empereres ot le response des
Loinbars et le sraut orguel, il fut si dure-
ment estains d'ire ke il ne desist un mot
cni li donnast grant cosc. (H. DB Val.,
630,Wailly.)
L'exemple suivant montre qu'il y avait
une différence entre mort et esleint:
Oux di! Sainct Araind perdirent, que
mors que es(ai»s,cent et quarante hommes.
(J. MoLtNET, Cliron., ch. XLVit, Buchon.)
ESTEINE, voir ESTAI\E.
ESTEINFORT, VOir EsTAXFOR T.
ESTEIX iWBLE, VOIT ESTAIGNABLE.
ESTEIXWBLE, VOir ESTAIGXABLE.
ESTEiNTE, eslainte. s. f., moment ù
l'on éteint :
Quant aux immeubles, ils se vendent a
W'Sleinte de la chandelle. (Coût, de Gorze,
XV. 27, Nouv Coût, gén.. Il, 1094)
r.ambadans a esteinte de chandele sous
les arbres. (Du Fail, C. d'Eulr., xix, Bibl.
elz.)
— Extinction d'héritiers en ligne di
recte :
Item les recreantises, reliefs, forfai-
tures, bastardises, estaintes de lignes et
et autres avantures dudit 6ef. (Charte de
1408, ap. Duc, VI, 8ô', éd. Didot.) Impr.,
escaintes.
Aussi ce droit de prendre et appliquer
luy les terres dont les seigneurs meurent
sans laisser aucuns lignagers, et qu'il y a
estainte de lign^-. (Proc. rerb. de la Coût,
de Blois, Nouv. Coût, gén., 11^ 299.1
ESTEKEIS, voir ESTECUEIS.
ESTEKIER, voir ESTACHIEB.
ESTEKIS, voir ESTECHEIS.
ESTEL, voir ESTAL.
ESTEI..\GE, voir ESTALAGE.
ESTEI.E, voir ASTELE.
ESTELEE, S. f., appentis :
A sen aiezement en l'estelce qi i est.
(Chirog. de 1218, Arch. muu. S. -Quentin,
1. 24.)
Maistre Nicole puet bierbreghier sor \'es-
telee et sor le pasne Bauduiu, tôt iretable-
meut, a sa volenté. (Pièce de 1213, ap.
d'Herbomez, Etude sur le Dial. du Tour-
naisis, p. S.)
Por le terre que j'ai de le masure Triole,
doi faire Vestelee ki sus siet a iretage boiue
et loial. (Pièce de 1224, ib., p. 14.)
1. ESTELER, voir ASTELER.
2. ESTELER, V. U., détaler ?
Il eslela ; en après s'est vuidies.
{Garin le Loh.. 3' chans., II, P. Paris.)
ESTELET, -eulet, s. m., sorte de poutre :
Ung nœuf estelet el bracon, cassis et
fenestre. (Bétliune, ap. La Fons, Art. du
Nord, p. 202.)
Uissure et esteulel. (1492, Béihune, ap.
La Fons, GlOSS. ms., Bibl. Amiens.)
ESTELiEH, s. m.,nom d'oiseau:
fi06
EST
EST
i:ST
F'erroqiietz, esteliers, et ûioysons. (Entr.
de Henry II a Rouen, t'° 4: v».)
ESTELiEUE, - cUiere, s. (., brancard ?
Mectre des essieiilx.dps eslellieres. (13o6,
Compt. de Diane de Poitiers, p. 155, Che-
valier.)
ESTELUEMENT, S. m., l'eiisemble des
<^toiles :
Veoir Toel les monlaRnes. en hant le conbleraent.
Le ciel et les planètes et tonl Veslellemeiil.
CBouw. d\ili.r., f" 60', Michelant.)
ESTELLiN, S. III. , fourfure étoilée :
Chascun de vous ara one cape lioree,
Qai sera A'eslellins jnsques en [has] fonrree.
(Doon de Maience, 501. A. P.)
ESTELI.ONNEE, VOIT ESTALONEE.
ESTELLU, adj., éloilé :
Pour la vend cion d'un cheval de poil
bayart estellu on front. (l465,Comp(e rfe P.
Martine!, Tavenn, Arch. Vienne.)
est; lon, voir Estalon.
ESTELOMERE, - onere, estell., s. f ,
pièce de bois on de fer :
Pro lonais, sciugiilis, pro equis estelo-
neres. {Compt. de l'H-D. d'Orl., 1343-46,
e.xp. comni. doni.,Hop. gén. Orléans.)
.II. estelonieves de fer, .ii. chernes four-
nies Foultisament. (1355, Reg. du Chap. de
S. J de Jénis., Arch. M.M 28, f» 16 v°.)
Di.i; estelloneres, vingts chevrons. (1557,
Compt. de Diane de Poitiers, p. 227, Cheva-
lier.) Impr., estelloneres.
Cf. ESTALON.
ESTEMENT, estremcnt, s. m., élat, si-
tuation, position, façon d'être :
Deraenlres qu'en cesl eslement,
El si cnra l'esloire m'aprcnt,
Esleit li nobles dus raillanz,
Avint nierTCille orible e granz
En Englelerre.
(Ben., V. de Korm., II, 27477, Michel.)
Ge li dei livrer le devant dit chaslel en
celui eslement en qaei il le m'a livré. (1243,
Ch.de Marg. de Roch"(., Arch. J 192, pièce
9.)
No baron li demandent de son conteneraent
Et il lor a conté trestout son eslement.
(Cham. d-.AïUioclie, v. 210. P. Paris.)
Il aconte Vestrement
Cornent el les avott lioniz.
(G. de Dole, V.t. Chr. 1725. f" W.)
Pais conte as genz son eslement.
'Peas Gatineac, Vie de S. Martin, p. 91, Bour-
rasse.)
— Séjour tranquille, arrêt, repos :
E pnr la grant paiz qu'il tcneit,
E pnr le paisible eslement
Qu'aprienlz n'esleil Je mile gent.
(Bes., D. de Norm., Il, 71.57, Michel.')
Pnr le repos, por Veslement
Que ci avura de longeraeut
Quident «eiom aperecié.
(ID., il/., II, 858S.)
Qui n'a repos ne eile(e)ment,
Qu'ainz est tnz jorz en movement.
(ID , ib., II, 2115.)
— Stature, prestance :
Longne fa et greslcile et de bel eslement.
(Iioon de Mnience, 36.'?1, A. P.)
ESTEMPEL, voir ESTA-MPEL.
ESTEMPftURE, S. f., tempérance :
Qui se entremettent i'eslempriire.
CPlERRE, Rom. de Liimere, Brit. Mus., Ilarl. 4390,
r> 40».)
Cf. Entempreure.
ESTENAiLLE, S. f., tenaille :
Deus Icemineaus, une eslenaille, un gril.
{Dial.fr.flam., f° 3S Michelant.)
El feras pour 1 usage d'iceluy des chau-
derons pour reeevoir les cendres et des
estenailles. (Le Fevre d'Est., Bible, E.t.,
.ixvii, éd. 1334.)
Cf. ESTENKI.LE.
ESTENANCE, S. f., la puissauce de celui
qui tient, qui possède de grands domaines :
Qo'' Dieus vous doinst burnage et proeche et poeste.
Kt foi contre tins hnmes el esirnanee en 1ère.
{Elle de Saint Gille. 2ini, A. T.)
F.STENC, voir ESTANC.
ESTENCEi.EMENT, - clielement, estin.,
S m., lumière étincelanti', en particulier
l'éclat de la lumière qui Jaillit du choc
des armes :
La zone ardante vail
Entre dons, ki nus lait
Cez eslencelemenz.
Que veez ci dedenz.
(P. DE Tiiui.v, Cumpoz, 401, Mail.)
Quant il chea ne snnt, merveille en ot la gent.
Qui les cous ont veu et V est enehelement ,
Et l'escrois si Ires fler a lor confraignemeut.
(Doon de Uaience, 6872, A. P.)
Mais lûulesfois en la regardant au visage
et voyant aucun estincelement à iceu.\ d'elle
envers luy... il priut aucune bonne espé-
rance. (Ant. le Maco.n, Decameron, ii, 97,
Dillaye.)
CSTENCELER, cstens., cstans., estanc,
estinc, etinc, - celler, - cellier, - cheler, en-
tinceler, verbe.
— Act., surpasser par son éclat :
Il m'est avis, se Diei me gart.
Qu'elle a en cascune masselle
Du leurs .il. conlours (Ju lis et de la rose) si grant
(part
Que la béante qui s'en espai t
Toutes les a-itres estincelle.
(Kkoiss., Poés., Il, 201, 236, Scheler.)
I — Neutr., jaillir :
Car despon..t si granz cos se douent
Sor les hiauraes, que luit s'estonent,
El par po qu'il ne s'escervelent :
Les oel des chies lor eslancetent.
iCIiev. ait lyon. 6131, HoUand.)
La car li fett deus dois desus la teste.
Si que li sans contrerannt eilincele.
Tos caus li file contreval la masele.
(Baimbert, 0//i«/-, 11823, Barrois.)
reroiiies, lî cors Dieu vos honisce.
Quant si se font cil bacheler
Pour vo^ les iens eslanseîer
Et voler fors de lors cerviaux.
(J. Dretex, Toiint. de Chanvenci. 535, Delmotte.)
— S'agiter, remuer :
Irrur ad en sun cuer, li sanc M eslencele.
(JoBD. Fantosme, Citron., 2il, Michel, D. de
Norm., t. III.)
— Act., inspirer :
Bien avoient loizir d'amer d'amour nouvelle
Et de faire tout chon c'amours leur entincelle.
(Charles le Chauve, Richel. 24372, C 3*.l
— Parer de c(juleurs étincelantes,
brillantes :
Tant i ot riches perres ens mis au manovrer,
Eàmeraudes, jaconces, por l'ovre estinreler.
(Conq. de Jeriis., 5529, Hippeaa.)
Item lentreclos, qui est ou milieu de la
chapelle, estanceler et noter de plusieurs
couleurs estancellees. (25 mars 1355, Trav.
de peint, au chdl. de Vaudreuil, Bibl. de
l'Ec. des Ch , 1844.)
— Estencelé, part, passé, étincelant :
Ele avoit robe antierc d'une porpre sanguine
Eslancetee d'or, forree d'une hermine.
(J. Bon., Sai., lxix, Michel.)
Des armes est la terre eslancetee.
(Aleschans, 502ii, Jonck.. Guill. d'Or.)
L'eliotropp est vers, luisons, estincelee.
{Descript. lapid., ms. Berne 113, f" 70». )
— Parsemé ;
Trestut en tur fu l'erbe drue
Esleneelee de llur menue.
(Ckardrï, Petit plel, 63, Koch.)
.1. siège d'yvoire, ki tous estoil estincehs
d'argent. (.1. de Tl'im, Hysl. deJulius César,
p. 186, Settegust.)
Tout le coruble vert estanclielé d'orpel-
(1343, Arch. K 44, pièce 6.)
Bordures du label d'ung cadran d'or et
d'asnr estinceltees de fin or. {Compte de
1462, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Hibl. Amiens.)
Le revers dudict tabel (l'or el d'azur es-
tinceilles de fleurs de lis de lin or. {Ib., ap.
La Fons, Art. du Nord, p. 102.) luipr., esti-
meillés.
— Illuminé :
Etans raies et etinceles de la faveur ce-
este. (NouuiER, Hist. Tolos.,\>. l,éd. 1556.)
ESTENCELETE, estinihekte, s. f., petite
étincelle :
.... Une estinchelele
Dn feu d'inler.
(*r. de S. Eloi, p. 21, Peigné.)
ESTEXCHELEMENT, VOir ESTKNCELE-
MENT.
ESTExcHEMENSË, S. f., avoioe :
Avenas quae eslenchemenses vulgariter ap-
pellantur. (1137, Cart. Frigid., ap. Corblet,
Gloss. pic.)
ESTENCHIER, VOir ESTANCHIEB.
ESTENDE, estande, eslente, eten te, e.rlente,
exstente, extante, s. f., étendue, longueur,
extension :
Pur ceo devez vus doner
.Sulum Veslente de tun poer.
(Pierre d'Abernun, Secré de secrez. Richel.
25407, f^ 17.Ï''.)
Il sern cours A'estande, et ses ieus grans.
{Hagins le Jtiif, Richel. 94276, f» 7 v».)
Sera ^'eslande droite et son ventre large.
{Ib., f» 9 v.)
Toutes voyes le bénéfice que le roy fait
a «es subgps est de plus grant estente ou
extenticn.'(ORESME, Eth., f« 200% éd. 1488.)
Impr., escenle.
Tant comme leur dominacion vint el pro-
EST
EST
EST
C07
céda en croissance de prospérité et de ex-
tencion ou estente. (Id., PoUtig., f° 203», éd.
U89.)
La II' (province) fut lors Belge nnnimefi
et commence es derrenieres parties de Galle
par devers le Ryn, et dure jusqnes a la
cité qui est dicte Senlis, et vers Orient
prent elle {irant estenle. (CouRCy, Hist. de
Grèce, Ars. 3689, f» 106''.)
Pour ce que les gens et serviteurs du dit
seigneur ue povoient pas en chose de si
grant essfuce et estente savoir proprement
la dicte valeur neeslente des choses dessus
dictes. (1413, Uenombr. du bailt. de Caux,
Arch. P 303, I» 98 vo )
Ancres de boune grosseur et eteiite-
(13 murs 1497, ms. Amiens 363, f" 22ij.)
Ne patrocinent eu leurs jurisdictious, ue
es uieltes, povoir, ou estentes d'icelles.
{Ord. de l'Echiq.. a la suite de VAnc. Coût,
de Norm., f» 35''.)
Coûsyderez la grandeur pI Vestenle
De ceste mer laot laive el laat patente.
(J. Parjif.nt., hier)!, de Dieu, éd. 1536.)
Si la carrière enst esté d'antre eslente.
(F. Sacox. Coup d'Essaij, Rond, au Roy, à la suite
des Oeiiv. de ilarol, éd. 1731.)
Porrectio, estendement, estenle, estendue.
(R. Est., Dictionariolum.)
Je me mottray chanter a pleine voix
De mon César les guerres véhémentes
El eslever nom qui ait ses estentes
Par :?rant renom.
(I.E Blanc, Georgiqties, t" 73 r°, éd. 1608.)
— Mesurage de l'étendue, arpeatage :
Dont jeo vous pri, solonc ceo qe voz ter-
rez vaillent par anpares(enl« ordeigni^, or-
deifjnez votre bien et ne mie a plus haut
que vous ne poez despendre. (Tr. d'Eco-
■nom. rur. du xili* s., c. i, Lacour.)
Et issint par Vestenle pourrez savoir et
esmer la value de voz terrez ou tenemeuts
par an. {Ib., c. 8.)
Ore avons a dire coment homme doit
terres ou tenemenz esteyndre par bone
exstente, et comentbailifs doivent respondre
pur lour approwement outre Vestenle. (Ib.)
E si le demauudaunt recovre, viegue le
teuauut a» justice du baunke, p eit bref
au meire e as baillifs, qe si le teuaunt eit
sa terre perdue, q'il lacent estendre la, e
retornentres(en(eau baunke a certein jour.
(Lib. Cuslum., 1, 177, 9, Edw. H, Rer.
brit. script.)
— Expertise, évaluation:
Pus vynt Wautier et siwit un scire facias
hors de roules vers sir Robert, de acoun-
ter ove luy, etc., e par estente e par acounte
cinq aunz arere. {Year bocks of Ihe reign
of Ediv. the flrst, years xxx-xxxi, p. 441,
Rer. brit. script.)
Garde ne chet pas en eslente, qe garde
n'est pas service. (1301, ib., years xxxii-
xxxui, p. 243.)
— Exlente désignait, dans les îles de
Jersey et de Gtiernesey, un état des reve-
nus du domaine royal et autres droits
appartenant à la couronne, dressé au
moyen des dépositions d'un certain
nombre d'homnjes pris dans chaque loca-
lité et interrogés sous serment. Ces exlentes
sont les titres officiels qui règlent l'é-
tendue et les limites des droits de la cou-
ronne à l'égard de ses tenants et débi-
teurs. On compte, pour l'île de Jersey,
cinq extentes, rédigées respectivement
dans les années 1274, 1331, 1311, 1607 et
1660. On trouve extante avec la même si-
gnification dans des textes de la Suisse
romande: [
Comraissavre et renovateur des extantes
et droictz de" mes diclz seigneurs de Berne.
(Acte de 1569, Grosse, p. 314.)
Dessin, étante, action d'étendre ; lieu où
l'on étend le linge ; profit que fait quelque
chose, p. ex. un mets.
ESTENDEE, S. f., partie du métier des
tisserands sur lequtl on étendait la toile
pour la mesurer :
Et se aucuns saieteurs out estendees.
elles seront visitées, assavoir si> elles ont
leurs longueurs, tellement qu'il ne y ait
nulz abus esdites longueurs. [Statuts des
sayeteurs d'Amiens, ap. A. Thierry, Mon.
du Tiers Etat, 11, 380.)
Ung ourdissoir et estendee pour mettre
sur le train de la saieterie. (1507, Bétbuae,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESTENDEILLIER, VOir ESTEN'DILLIER.
ESTENDELIEn. VOir ESTKNDtLLIER.
ESTENDELLE, .S. f , iiappe, linge qu'on
étend sur la table :
Huit nappes de hostel, nue autre esten-
delle de fin linge. (1391, Liv. rouge d'Ab-
beville, f» 162 v°, ap. Duc, Exlendere se.)
— Action de s'étendre :
Il faisoit de son corps en plain pré es-
lendelte. (Perceforesl, I, f 149», éd. 1S28.)
ESTEiMDEMENT, elendemcnt , s. m.,
étendue:
La coque qui Vestenâemcnt
Du ciel nous représente et note.
(Met. d'Ov., Vat. Chr. 1480, C fi''.»
Choses de grant elendemenl.
(J. Gerson, Balade pour la duchesse >/''*^ de Foi.v.)
— Action de s'étendre ;
Il jure DaraediPu, le peie omnipotent,
Que ne lor remaindra pas issi qaitement;
Entr'eus l'ira seisir par tel estendement (sa cognée)
Que, se il i a nul qui i meile content,
A mourir le fera a ire et a tourment.
{Diion de ilaience, 9970, A. P.)
Amours si est en un estendement de
cuer selonc l'apin'lit et le désir sensible
soufrant. (Li Ars d'Am , I, 24, Petit.)
Bien saves k'amistes si est faite par un
estendement et un aovrement a la chose
araee. (Ib., 1, 484.)
— Action d'étendre :
Intensio, estendement. (R. Est., Dictio-
nariolum.)
Intentio, sive intensio, estendement. (Ca-
lepini Dict., Paris 1578.)
L'estendement des peaus. (M.\um., Euik de
S. Jusl., l" 273 r», éd. 1694.)
Extension ou estendement est un attire-
ment des membres avec chorde ou chaîne.
(JouB., Gr.chir., p. 435. éd. 1398.)
Porrectio, exhibilio. Estendement ou
présentation, qiiaud ou baide en main.
(Trium tign. dict.. éd. 1604.)
ESTENDEREssE, adj . f., qui étend :
Ceste main est estenderesse et faiseresse
de courtines. (Deguillev., Pèlerin, de la
vie hum., Ars. 2333, f» 108 r».)
ES rENDiLLiEH, - eilUer, - ellier, - elier,
esUndriller, verbe
— Act., étendre, allonser :
Mult roele des oilz e le cors estendeitle.
De maltalent e d'ire eufla ctme boteille.
(fioii, -2" p., -27-23. Andresen.)
— Réfl., s'étendre, s'allonger :
Quant Ogiers ot que cil li vont disant
Acordes iert a Kallon le poissant.
Par tel air 5^ vait e.^tendiltant
Que a ses pies deruopi le ciment,
Li moilons ciet et li murs va crollant.
'Raimbert, Onier, 10?';8, Barrols.)
D'oures en autres s'estendeitte.
{Reaarl, 6.S0'i, Martin.)
Kinz se repose ei estenMle
El crues et no petit somelle.
(/>., 15771 )
l! roille les iei et la leste cronlla,
Les dens croist et martelé, d'air s'estendrilla.
(Doon de ilaience, oVl. A. P.)
— Neutr., dans le même sens :
Li dus s'esveille, qui molt ot le coer fier.
Si començi raoll a eslendelier.
(Auijeii. Itichel. -24368, t" 31».)
Ensevelir ja le vouloient
Et mètre en bière quant le veoient
Remuer et eslendellier.
(G. DE Coi.NOi, ilir., ms. Soiss., î" Sa''.)
Dieus, queus maus est dont tant me duel
Qui si m-' fait cstendillier.
Et souspirer el baaillier.
(G. de Païenne, Ars. 3319, f 83 v°.>
La quarte paioe ert de villier,
La cuinquisme i'estendillier.
(PuiL. DE IlEMi, Salul d'.iimiir, 539, Bordier,
p. 280.)
— Infin. pris subst., action de s'étendre:
Le geoner et le vellier,
Le crampir et iestendiltier .
(B. DE CoîlDÉ, li Prisons d'amour, 1457, Scheler.)
On dit encore dans le département des
Ardennes eslendelier , pour signifier
étendre les bras en se réveillant.
ESTËNDIIILLER, VOir ESTE.NDILLIER.
ESTENDiJ, adj., distendu :
De son osberc mainte maille entendue.
(Geste de Giiill. d'Or., 11,'), Bormans.)
ESTENDUE, S. f., état de ce qui est
étendu, tendu :
Et ja courent houles tendues
Par les champs a grans entendues.
(Pastoralet, ms. Brui.. f" 22 r".)
Ils ont semblablement grand tressaille-
ment, fremissemenl. et aiguillonuement
entre cuir et chair, baaillement et estendue
des membres. (Paré, Œuv., XXIV, xv,
Malgaigne.)
ESTEivDUEMENT, cstund., adv., avec
étendue :
Propensius, plus estanduement. {Calho-
licon, Richel. I. 17881.)
EsrENE, eylene, s. (., pièce de la char-
rue :
C08
EST
Eytene. (1460, Arch. JJ 190, pièce 134.)
Une pièce de bois de l'areyre, icelle pii^ce
de bois nommée eslene. (1469, Arch. JJ 196,
pièce 93.)
Cf. ESTOYNE.
ESTENELI.E, esteiiielle, s. f., tenaille,
pince, pincelte :
De ronges eslenielles doit il eslre pincies.
(Cftw. m cygne, 1S966. ReifT.)
Forceps, eslenelles. {Olla patMa, p. 31,
Scheler.)
Teuella, estenelle. {Ib., p. 50.)
FoTc\pu]a,esteiienes.{Gloss.deLiUe,Seh(i\er.)
A Jehau de la Barre, fevre, pour quatre
eslenelles et deux ponchons, avecq deux ,
manteaux, pour servir a eusei^nier les
placquars, cilll'. (1479, les Tablettes, les
jetons, etc., des échevins et des corps de mé-
tiers de Lille, aux xiv% xV et xvi« siècles,
Bull, du ( om de la lang. et de l'hist. de la
Frauce. V, 037.)
A Liège et à Namur, on appelle des pin-
cettes des ckneiez. A Lille, on dit des ette-
nielles. tlëcart, dans son Dictionnaire roit-
chi, écrit des etniiles.
ESTENET, S. m., latte, éclialas, bardeau,
bâton, pieu :
Icellui Aslruc d'un estenet de bois qu'il
avoit en sa main fery ledit Vigier d uu
cop sur la teste. (1396, Arch. JJ 131, pièce
147.)
Cf. ESTENE.
ESTENIELLE, VOlr ESTENELLE.
ESTENNE, s. f. f
Grains de sel et grosses estennes. (1473,
Péronne, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
ESTENSÉ, part, passé, tendu :
La estoieut chil archier d'Eupleterre
moult able et moult legier, monté li pluis-
seur a .ii. pies sour le mur, leurs ars tous
estenses et ne traioient point. (Froiss.,
Chron., VU, 396, Kerv.)
cion, ext.,
t., action
ESTENSION, -
d'étendre :
I A Vestencion des draps.les pendouers doi-
vent estre lichez en terre. {Trad. d'une
lett. de Phil. Àug. de 1182, Ord., xix, 588.)
La estension des membres. {Secr.d'Arist.,
Richel. 371, f" 130'.)
Extensions des estremetez. (Ib.)
ESTENTE, VOirESTENDE.
ESTEPE, voir ESTAPB.
ESTEPER, voir ESTREPER.
ESTEPONS, voir ESTOUPOSS.
ESTEPPE, voir ESTAPE.
ESTEftUEIS, voir ESTECHEIS.
ESTEQi'iCH, voir Enticquis.
ESTEQL'IEU, VOlr ESTACHIER.
1. ESTEQUIS, voir ESTECHEIS.
2. ESTEQUis, voir Enticquis au Supplé-
ment.
EST
1. ESTER, esleir, eister, aster, ster,
verbe.
— Neutr., <e tenir debout, rester, s'ar-
rêter, exister, être ;
Tuit soi fiJel deveot esler.
(Passion, m. Kosuhwitz.)
Vas dels fellaos cbi sla iki.
(;*.. 317.)
Lo corps estera sobre's piez.
(Vtede S. Lég,, ms. Clerm., st. .39.)
Passent .X. portes, Iraverseit .un. punz,
Tûtes les rues u li burgeis estuiit.
(Roi., -2690, Mûller.)
Certes, dist il, n'i ai i
(AlexU, st. 38''
i ad ester.
• s., G. Paris.)
Ci devant lei eslonl dui peciiedor.
(/J.,st. 73".)
Esta tous cois, nous t'irons mes loier,
'l'ont droit a Lens te reraeorons arrier.
(Gar. le Loh., 3- chans.. v, P. Paris.)
E en la veie des pécheurs ne stou^
(Psalm., Brit. .Mus. Ar. 230, f° 7 r".)
As buis des cliembres vel oir
S'en'^or p.iroleiil de doimir.
lluec escote. iluec eslcl,
^'ea ot tenir conle ne plet.
(Bfn., Troie, ms. Naples, f 10'.)
Respon, pren conseil, fai en tant
Que Dnn seies reconoissant.
Que tanle erant Joior n'en faces
K qu'en paiz maii^nes e eslaces.
(In., D. lie Xorm., Il, 6333, Michel.)
Li sire et trestoule sa gent
A l'endemain plus n'i eslonl.
Au tornoiement venu sont.
(Percerai, ms. Mons, p. 8 .\, Polvin.^
Devant le pape estnrenl li messager real.
(Gabs., Yie de S. Thom., Richel. 13513, f° 37''.)
Et quant il ce faudit, si com dist la
scriture. si estisoit en luis de la caverne.
(Job, p. 488, Ler. de Liucy.)
Esleir eu l'entreie de la caverne est ra-
presseir lo contretenail de nostre corrup-
tion... {Ib.)
Por ce ke il par sa mervilhouse poauce
ut porveut ke il, se il longement estisoient
en pais et en repaus, ne poroient soffrir les
lemplatious. (/6., p. 489.)
Ki sliurent environ lui. {Dial.de S. Greg.,
1. IV, c. n.Foerster, p. 208.)
Descbauce toi, dist il, car li leus ou tu
estas est sainte terre, {Li Epistle saint
Bernard a Mont Dell, ms. Verdun 72,
1° 19 r».)
En quancunque loc que Gaudin Guerri
eslacef. (1210àl220, Garin de la Galissonn.,
Arch. Loire-lnf.)
Et .1(11. hom esleussenl droiz.
(Gaot. de Mts, Im. dit monde, ms. Tours, 1° 3-2 r".)
Cil mauvais traitor que je voi la esler.
(Panse, 129. A. P.)
Li ner orage et li vents
Que Eneag soufri en mer
Oa li estut. vu. ans aster.
(Atkis. Ars. 331-2, P 37\)
N'onques mais ne trouvas home qui
contre toy eslasl. {La Passion, ms. Dijon
298, fMSl''.)
Ke nus vendeires de blanke saie estait
devant son estai en le haie, mais deriere
soit. (1270, Reg. aiix bans, Arch. S. -Orner
AB xvill, 16, u° 268.)
Hom quilconques il soit, se il vient de
EST
horsPnris pourej/ec a Paris, ou vaithorsde
Paris por ester ailleurs. (Est. Boil., Liv.
des mest . ¥ p., iv, 26, Lespinasse et Bon-
nardot.)
Li Soudans estut et pensa un petit.
{Comtesse de Ponthieu, ^ou'^. fr. du xi i" s.
p. 226.)
Sta plus eu loing, por Deu amor !
Cum pues lu sotTrir la puor ?
(Vision SI Paul, Richel. 195-25, 1° 14'.)
DnmneDeu rerlama par ki le monde estait.
Uiorn, 3456, Michel )
Qe cehe huche estoyse eu sauf lu. {Le
Feste de Pui, Lib. Cuslum , 1, 220, lier,
brit. script.)
Qi bien esta ne se remue.
(Proverbes de Fraunce, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Au port de la nier esta une tour. (Cal'M.,
Voy. d'Oultr., p. 37, Lagrange.)
Et stairont et se tenront sus les mon-
taingnes. {Ps., CiH, Mai. 798, f 248 r» )
Qui staieiz et estes en la maison. {Ib-,
f» 321 r».)
Steire on jugement des princes eliseurs
de l'empire. (1394, Hist. de Metz, IV, 462.)
Apparilliez de exhiber az parties adeom-
plixement de justice contre certenue? sin-
puleres personuesd'icelle cileit,apparilliees
de steire a droit. {Ib., p. 460.)
Que les peticions nous del assent avaunt
dit avons granulé en toutez pointes et
voilions que mesme nostre seijneurle roy
graunle estoise ferme et estable soloncqz
la contenue des ditez peticions. {Stat. de
Ricliard II, an xi, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
Le roy considérant mesme l'ordioance
estre nécessaire et profitable pur Iny et la
dit estable voet, graunte et comu)aunde
que elle estoise eu sa force. {Stat. de Henri
V, an II, ib.)
— ■ Laissier ester, laisser en repos, laisser
li, laisser tranquille, ne plus s'occuper
de :
Laissiez esler voz Francs.
(Roi.. '26.1, Mûller.)
Lancuns a lai, puis sil laissnras ester.'
(Ib., 2151.)
Laisse m ester, fait notre dame.
Trop durement m'as correcie,
\ (G. BtCoiNCi, ilir., Richel. 216:), r» Il=.)
j Laissiez la damoisele ester,
Qu:ir ne poez [la) recovrer.
I (Floire et Blandie/tor, i' vers., 2147, du >léril.)
Lai Vester, paulonnier.
Elle sera m'aroie, par le cors saint Richier.
; (Berle, 946, Se! eler.)
Corrigez vos deffaulx et hiissez ester les
1 vertuz d'autrui. {Troilus, Nouv. fr. du xiv"
I s., p.'293.)
Lors elle se lourne de l'aultre part, et
dit • Pour Dieu, lesses moi ester, car je
n'en parleray jamais. {Quinze joyes de ma-
I riage, l, Bibl. elz.)
Je vous pri, lesses moy ester, car la teste
me rompt. {Ib., lll.)
— Couper court à, faire cesser, mettre
fin à ;
Lai ester ta f.ivele.
U. BOD., Sa.i-., CCLIII, Michel.)
A tant laissent ester li parole. (Artiir,
ms. Grenoble 378, 1° 1=.)
KST
EST
EST
609
Dame, lassons aster ces paroles, et soiens
ou servise Nostre Seifçnor. {Li Amiliez de
Ami et Amile, i\ou%-. fr. du xiil* s., p. 72.)
Ll cueas laissa tout chou ester. (Comtesse
de Ponthiea, ib., p. 186.)
Cliil qui asalloipiit, laissierent tout quoi
isler les assaus. (Froiss., Chron., H, 361,
Luce, ms. Rome, r»80.)
Et lessez vostre daeil ester.
{Passion Nostre Seigneur. Jab., Mtj\l., Il, 2i8.)
Or sus, dist dauie Gomberde, laissons
toutes rihotes et debas ester. {Evang. des
Quen.,p. 73, Bibl. elz.)
Quoy dea, fait il, lessons ester ces pa-
rolles. {Quinze joyes de mariage, m, Bibl.
elz.)
Ha a ! belle dame, lessez en ester les
parolles, car je n'en ay plus que fere. {Ib.,
IX.}
laisser en repos au
— Laissier ester
sujet de :
Ci vous tairons un pou esleir dou roi
Henri et de ses enfanz. (.Mén. de Reims, 13,
Wailly.)
Or vous tairons ung petit ester des diz
messages. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Engtet-, I, -220, Soc. de l'H. de Fr.)
Or vous laisserons ung petit ester de
ceulx quy layans demorereut. (ID., ib.,
p. 233.)
— Ester s'employait pour être, même
comme auxiliaire ; voir Estre.
— Réfl.,se tenir debout, s'arrêter, être :
Devant le roi de France s'en est veans ester.
(Les Loh , Komania, VI, p. 483.)
Qui ci m'estoia ne sai por coi.
(Be.v., Troie, ras. >(aples, t" 10'.)
Ce li dient c'o ans s'an veigne
El c'o ans s'estoisse et sosteigne.
Bien li Teront. n'i faudra mie.
(Id., !*., Ars. 3314, f» 183'.)
Eisi cliascons de nos s'estace.
Que ceo que m'est dreiz e hoQur
E qae tindrent mi anceisnr
E dont mis pcre fa tenaLt
Sol ce! aie, plas ne demand.
(In., D. de yorm , II, 63-i, Michel.)
En an parfunt val s'enbnscherent,
La s'estèrent.
(Id.. j* , 38765.)
Ja en nal lea ne s'eisleust.
(GoiiL. BE S»ist-Pair, .1/0/1/ Sainl-iliciiel, 87,
Michel.)
Icen diseit, e si ploront.
Et en an len toz dis s'esloiil.
(Id., ib., 305-2.)
Estons nous ci tout coiemenl.
(Ftorimont, Hichel. 7'.V2, 1° -25''.)
Li ans devant Floriraont vait
Kl li autres en pies s'estait.
(;«., P 13'.)
S'estal.
(Iti.. Richel. 13I0I, f» 28^)
Partonopeas eu pies s'estet,
L'esea avant, et le brant trel.
(Parlon., 3081. Crapelet.)
Si tost comme ot le bacin d'or sonner,
A le feneslre s'en est venue ester.
(Huoi de Bord., 17 47, A. P.)
Sons .1. arbre s'estureiU oa lor fu commandé.
(Gui de Bourg., -2283, A. P.)
^Vien ça dedenz, liouin^ beueoiz de Deu,
T. m.
por quoi t'aitas tu par dehors? (Bible,
Richel. 899, f I2=.)
Li soioz s'psîeva et In lune sestut an son
ordre. (Comment sur le .Miserere, Richel.
988, f- 2o2».)
A grant paine se peal fors en séant ester.
(Doon de M/iienee, 1351, A. P.)
Un homme descendi du ciel, et .-^'esta
SUR le chief Asseneth. (Asseneth., Nonv.
fr. du xiv s., p. 7.)
— Impers., arriver;
Droons escrie : Que avez vous, cosins r
Corn vous esta, que voas vois auiali I
(Gar. te Loti., •!' chaos-, v, P. Paris. 1
Sire, ce dist la vielle, maavaisement m'tsta.
Madame la roine maintenaal se coacha
Si malade k'a paines jamais en lèvera.
(Berte. 187 4, Scheler.)
— Inûn. prissubst., action de se li^nir
debout, séjour :
.XI. piez ot li gloos en son estrr.
(Les Loli., Richel. 19160, P 31''.)
A lur ester, a lur remainjre.
(Be.n., 0. de yo/m., 1, 563, Michel.)
Et les venirs et les alers.
Et les seoirs et les e\ters.
(Reclds DE Moi.iExs. de Ctiarilé, Richel. 23111,
(" -218'.)
Lancelot li dit qu'il se rassiee, qu.ir il
ruide que li esters li face mal. {Lancelot,
ms. Fribourp, f" 61'^ )
rSicoIete, biax esters,
Biax venir et biax alers,
Biax dedaisel dons parlers ..
i.iucassiii et Sicolel'e, p. 9. Sachier.)
Morv., ester, ster, s'asseoir, .se reposer,
se tran-iuilliser, s'arrêter.
2. ESTER, voir ESTIER.
ESTERCHin, - liir, elercliir, verbe.
— Rén., s'alTennir :
Corineiis se rembrara,
Esterclii soi, si se molla :
Des pans de sa cote se çaiot
Parmi les llins, alqiies s'esiraint.
(WiCE, Brut, un, Ler. de Lincy.)
Le ceval point et porsali,
Torna et tint, pais s'esterki.
(Id., Rou. Richel. 37%, f ■232''. "i
Le chaperon raet a l'oreille,
Esterlivil soi sor le cheval.
(Ed-pt. du Cant. des catU., ms. Ju Mans 173,
f" 97 r°.)
— Act-, causer violemment :
QaeT par le cop d»; la lance fu ma mort
eterchiedes félons Juis. (Questedu S. Graal,
Richel. 12.d82, 1° 20 r».)
ESTKRÇOS, voir E^TORGOS.
ESTERÇUEL, S. m., sorte d'oiseau:
Penne d'ostoir u d'esterçuei u de bieu-
sart. (L'Aoiculaire des oiseaux de proie, ms.
Lyon 697, f» 219^)
ESTERDRE, V. a., iieltoyer :
On garde la bourre (ou paille) pour es-
terdre le bestail. (Du Pinet, Pline, xviii,
30, éd. 1566.)
Bien esterdre les bcstes. (Id., ib., xvill,
23.)
— Balayer:
Esterdre, swepe. (Du Gukz, .4» Introd.
for to lerne to speke french trewli/, à la suite
de Pai.sgr.we, éd. Géoin, p. 907.)
ESTERE, adj., querelleur, violent:
Ung surnommé le Scellier, homme fort
estere et de yrani couraige. (1480, Arth. JJ
206, pièce 461.)
ESTERET, s. m., sortB de p.Hisserie:
On ignore ([uelle sorte de pâtisserie for-
maient les esterets et les supplications.
Sans doute, elle était du genre des oublies;
car les statuts donnés au.x; oublieux en
1406 portent que personne ne pourra
exercer ce métier à Paris, s'il ne sait faire
par jour cinq cents de grands oublies,
trois cents dé supplications, et deux cents
i'eslerets. (Le Gr.^nd d'Aussy, Vie priv. des
Franc , éd. 181.5, II, 301.)
liSTEiiuiER, V. a., nettoyer:
U faut eslergier ou amudifier la playe
(Tagault, Inst. ctiir., p. 273, éd. 1349.)
ESTERKIR, voir ESTERCHIR.
ESTERM.VL, VOir ESTUH.MAN.
ESTERMAX, VOir ESTURMAN.
ESTERM.^NT, VOlf ESTURMAX.
ESTERjiiNAL, S. m., noiu d'uue pierre
précieuse :
Pierres i ad, matistes e topazes,
Esterntinals e carbancles qui ardent.
(Roi., 1661, Mûller.)
ESTERXE, hesterne, adj., étranger;
Romps an ta main sans y espar„'ner rien
Le dart aijju du larron Phr_v^'i":i,
Mort et vaiocn a terre le proslirne
Comme profngne de pays trop tieilerne.
(0. DE S. Gel., Enetd., Richel. 861, r 119''.)
An son escume elle (la mer) arronse et demayne
Les lienx forains et mais l'esten.e arayne.
(lo., i«., C l-21'l.)
1. ESTER.xER, verbe.
— Act , étendre, prosterner ;
11 gisoit jus esterneiz ea orison. (Dial. St
Greg., p. 12, Foerster.)
Ci'iils entendans qu'il estoit envoiietpar
Elisée eslernerent leurs vestures soubs luy
eu l'orme de siège roval.(FossETiER, Citron.
Marg., ms. Brux. lOolO, f» 30 v».)
— Réfl., se prosterner :
.Mais la encontre Libertins sot jus ester-
nanz en terre, et abaissiez a ses piez disoit
ce estre de sa culpe. (Oia(. St Greg.. p. 14,
Foerster.)
— Act., joncher :
La quelle voie astoit esterneie de pâlies.
(Vial. de S. Greg., l. 2, ch. 38, p. 106,
Foerster.) Lai., strata palliis.
2 ESTERNER, V. n., étemuer :
Les médecins disent, quant on esterne,
c'est bon signe, mais malvayse cause.
(Pai.sgrave, Escl2irc., p. 644, Génin.)
ESTERNEURE, S. f., couverture élendue
par terre :
Et saves vos qu'ele fist des deus quant
eld vit venir son père, ele les repostdesous
77
610
EST
Veslerneure dou charnel qu'élu chivaiichoit
en la voie et puis s'asist. {Estories liogier,
Richel. 20125, f" SOM
ESTKR\iR, sternr, verbe.
— Act., étendre, renverser :
Le? raiz del soleil seront soz lui, et il es-
ternira or couie boe. (Bible, Ricliel. 899,
f° 232''.) Lat., et sternel sibi aurum quasi
lutum. (Job, XM, 21.)
Doncqiies ne te tors tu comme cercle
ton chief et esternis sac et cendre? {Ib-,
Maz. 684, f" 114''.) Lat., et saccum etciue-
rem steruere. (Is., lviii, o.)
Que taatost se prist a laitier
Pour l'omme par terre alernir.
(.Anii Clauâianns, Richel. 16.3-1, f 46 V.)
Comme les diz Colin et Simonnet eussenl
estsrny du blé en la grange dudit Raoulin
et embatu. (1378, Arch. JJ 113, pièce 216.)
Eslable pour les chevaux, feurre pour
les esteniir. (Bail deiiS%, Tabell. de Rouen,
reg. 19, f 170 v», Pal. dejuft.)
Et le coulpable ftiist esterni et batu en la
présence du juge.(FosSETlER, Cftron. Afarj.,
ms. Brux. 10509, f" 161 v°.)
Il fut esterny enmy le champ, nonobstant
sou haultain voulou' et grande puissance.
{Le chevalereux Cte d'Artois, p. 16,Barroi3.)
Toute nuyt se contindrenta genoulx,join-
dirent les mains, fondoient larmes par on-
dées, eslernissoienl leurs corps a terre tout
plat en grand nombre. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., 1,61, Buchon.)
Quand on veut se coucher en un lieu
suspect de serpens, il est bon d'esternir des
fueilles de feugiere sous soy. (Du Pinet,
Pline, XXVII, 9, éd. 1566.)
— Réfl., s'étendre, se coucher :
Ajax et Eneas s'entrecontrerent lors tant
hayneusement que tous deux s'esternirent
entre les pieds des chevaus. (Fossetier,
Chroti. Marg., ms. Brux. 10509, f" 226 v».)
— Neutr., être renversé, se prosterner :
11 (le roy anglais) estoit entré en France
en temps de division, et en division fit
e^lernir les divises sous son glaive. (G.
Chastei,!.., Chron., I, 335, Kerv.)
Il fit eslernir la terre devant sa face.
(ID., «6., III, 413.1
— Act., fig., fouler aux pieds :
Et par graut haltece de cuer slernissent
et les biens et les malz del munde desoz
lor piez. (Job, p. 464, Ler. de Lincy.) .
— Joncher, tapisser:
De tables et de bancs garnie (la salle)
Selon la sai.'^on esternie
Estait de jonc, d'erbes ou de fneilles.
(J. Lefevre, la Vieille, 1. I, v. 169, Cocheris.)
— Es(ern(,part. passé, renversé, étendu :
Puis re<;arda d'aultre part assez près du
lieu ouqnel il se combatoit, et vey Mar-
cille qui eucore se gesoit comme tout es-
terni et mal disposé. (Renaud de Montant).,
Ars. 507-2, f" 188 r°.)
Ils se couchent plains de viandes et de
vins esternis comme bestes brutes. (Fos-
setier, Citron. Marg., ms. Brux. 10512,
VIII, I, 17.)
En la face de la Vierge monte une vierge
honeste, nette et pure, ornée de longue
chevelure, séante sur une selle esternie,
nourlra ung lilz de sou laict lequel aura
EST
nom Jhesus. (Id., ib., ms. Brux. 10509,
f» 201 v».)
— Jonché, couvert :
La t.ante estoit toute esternie de herbe
verde de bois qui souef flenroit. {Percef.,
vol. II, f»lll, éd. 1528.)
Eslernir était encore employé dans la
première moitié du xvii's.; Duez le donne
avec le sens d'épandre et d'étendre.
H.-\orm., vallée d'Yères,e'tern(r, étendre
de la paille sous les bestiaux ; part, passé,
élerni, dispersé, en désordre : « Elle laisse
tout éterni dans s'maison. »
j ESTERNissEMENT, efern!ssement,s. ni.,
ce qu'on étend pour se coucher :
I Se j'auré entré ou tabernacle de ma me-
son, se j'auré monté ou lit de mou elernis-
1 sèment. (Psaut., Maz. 258, f" 162 r". ) Lat.,
si asceudero in lectum strati mei. (Ps.
cxxxi, 3.)
\ — Dans les exemples suivants il désigne
le lectisternium, repas ofTert aux dieux et
où leurs images étaient placées sur des
coussins (/ee(() disposés autour d'une table
chargée de mets :
Les livres de Sibille furent pour remé-
dier a la mortalitéadvises dedeux hommes,
aulcuns dient de dix, qui après la lecture
de yceuls conseillierent faire ung sacrifice
jamais par avant faict a Rome, appelle es-
ternisseinens de licts,car troix licts, les plus
riches et sumptueus et mieul.x ornes que
on peult avoir et ucoustrer furent estendus,
ung pour Apollo et Latone, l'aultre a Her-
cules et Dyane ; le troisième a Neptunus
et Mercure. Ainsi dechepvoient les diables
l'anchieneté aveualee. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10511, VII, v, 10.)
Que illec fuissent fais esternissemens de
licts et jeus nocturneiz. (iD., ib-, 10510,
f 150 r».)
ESTERMSSURE, S. f., couverture éten-
due par terre :
Que les Lucains conduisoient leurs en-
fans a la manière des Spartains, et que
absirais du laict maternel les metoient ha-
biter entre leur; pasteurs sans œuvre ser-
vile, sans vssture, sans esternissure au
couchier pour les acoustumer a duresse.
(Fossetier, Chron. .Marg., ms. Brux. 10512,
X, II, 5.)
Cf. ESTERNEHRE.
ESTERNU, eslornu, s. m., élernuement,
augure tiré des éternuemeiits : j
Mais le corage a ilant fier. t
Ne croit en songe, n'en argn, j
En carroi, ne en esternu.
De rien ne doute la uonvele.
(.\maias et Yiiiine. Ric>iel. 375, P Sia"".)
Dist Odee : Dont m'atendes.
Tant c'aye a lui .u. nios parlé.
Dist M maronniers : Faites tost,
Or me sanle que soye en l'ost.
Qu'a cascnn me covient parler |
Et tos Toz esternus garder.
(Sortes lie Nansaij, ms. Turin, P 35'.)
Nous oysmes auprez de nous esternuer
ung honme ; du premier esternu ne du
second ne nous chalu, mais... (L. de Pre-
mière., Decam., Richel. 129, f'' 166 r".)
Vestornu vient... du vent et de la froi- ,
dure de la teste que il serre d'entre les j
EST
'< vainnes de la teste et s'entrellent et issent
du plus près soupirai qui soit des narilles.
[Sydran, Ars. 2320, | 165.)
j Et en fais d'armes jamais ne partiroient
j de la cité, s.ms avoir aucun signe qui par
; leur folie et comme ydolatrie leur signifie
[ de leurs empri-es ou bien ou mal avenir,
c'est assavoir par Vesternu des gens, par
[ un lièvre qu'ils treuvent a Tissant des
villes. (Maiz., Songe dit viel pel., ii, 25,
Ars. 2682.)
— Fig., à peu près comme on dit volée,
dans le sens d'état, situation :
Je ne vis jamais homme, de si hault es-
ti'rmt, si tost rassis pour une femme.
(Lodis XI, !fouv , xsix, Jacob.)
I Vons estes de haait esterrtus.
I (.Act. des apost., vol I, V 13Î', éd. 1337.)
[ — Pièce de poésie dans le xv« siècle :
Certes, Sire, je ne vous sçauroie ensei-
gner aucune chose qui n'eust onques esté
veue, sinon que ce fust esternus ou son-
nets ou autres choses semblables a ces
deux. {Trad. de Bocace, ap. Barbazan,
Gloss. ms., Ars.)
ESTERNU.\TioN, estermitacion, sternua-
tion, slernutacion. s. f., éternuement :
De ces choses cy on peut faire unguens,
huylle, emplastres, fomeiitacions, suffumi-
gacions ou siernutaci jns. {S. de GoRji.,Pra-
tiq-, II, 12, éd. 1495.)
Esternutacion avec reume c'est mal. (Id.,
ib., H, 22.)
Sternuation. (Reg. de santé, imprimé par
Robinet, f' 55 r", et P. Ver.xev, Presaige
d'Hippocras, ii.)
ESTERXUEUR, S. m.,celui qui éternue :
Il regarda en l'aumaire et vist l'orne qui
avoit esteruué, et encore esternuoit. Si tost
apperceust cestui es(erntte«r ils'escria...(L.
de Première., Decam., Richel. 129,f''166r".)
ESTERNUTACION, VOir ESTERNOATION.
ESTERNUToiRE. S. ni., feiuède pour
faire élernuer :
Faictes ung esternutoire de ceste pouldre.
(B. DE GORD., Pratiq , I, 21, éd. 1495.)
ESTERPE, voir ESTAPE.
ESTERPER, voir ESTREPER.
ESTERS, voir ESTRIERS.
ESTERSioN, S. f., actlon d'essuyer :
Desor voz piez plora si grant foison (la Magdeleine)
Qa<i les lava entor et en\iroD,
De ses cheveus en fist rslersion.
(Meschans, 6781, Jonck., Gtiill. d'Or.) Impr.,
estorsîon.
ESTES, voir Es.
usTESEit, \erbe.
— Act., tendre, étendre ;
En l'eive regarda et vit
Drapians qui arrestes estnient
Et par desus l'eive tlotoient ;
Un baston que tenoit tendi
En l'eive et si entend!
A ce qn'a soi peust atreirc
Les drapians, mes nou pot pas fere.
Tant seust son bras e^lescr.
(J. LEMARciiANT, Mif . de y.-D., ms. Chartres,
1» t.')».)
EST
• Tirer
-1. moÏDe prist, si rempnrttiit,
Par le chaperon le teonit,
Quant le chaperon eslfsa
Par le moioe qui trop pesa.
Si li eschapa de la maïD.
{Vie des Pères, Ilichel. 23111, C 58'.)
Porce qu'au Iraire de l'arc et al esleser
de la corde a vive force ne lor fust la destre
maïuele a grevance. (Estories Rogier, Ri-
chel. 20123, f» 119''.)
— Réfl., s'esteser d, s'attachera :
Joseph qai bien scrviz les a,
.4 sotil engin s'e'Icsa.
(EvRAT, Genèse, liichel. 1-21d7, f 103 r".)
ESTESILLON, VOlr ESTRESILLON.
ESTESEURE, S. f., Sorte de maladie :
Qui francemeiit poeult clievauchier l'ours
uœuf pas d'un tenant, il est atîranclii de
esleseure, et si pœult fjuerir du mal saint
Leu. {Ev. des Quenouilles, p. 1-21, Bibl.
elz.)
1. ESTESTER, - iesler, etester, \. a.,
couper la tôle à ;
An maoKonniet
Fait ciaos dou bieffroi doa casliel
Gieter hors en l'osl esliesles.
(Remrl le nouvel, lOlo, Méon.)
Luy moDstrant le sang famant et chaud
Des premiers eles/es.
(D'Al'Bir.sB, Trag., V, Bibl. elz.)
Eslester, elesler, lo niake headlesse ; lo
top, lop or eut oir ail the branches of a
tree. (Cotgr., éd. 1611)
Etêter, pour signifier couper la tète en
général, s'est dit jusqu'au commencement
du xvii' siècle. L'emploi de ce verbe est
aujourd'hui restreint à la signilication
de couper la tête d'un arbre.
Bas- Valais, Vionnaz, éteila, assommer.
2. ESTESTER, Verbe.
— Act., disposer la tête de telle ma-
nière ;
Nalnre pri que nie Jesface
De ce sens que j'ai en le tiesle
Et par leil manière m'esliesle
Que je n'en sace i. seol mot faire.
(Jeh. de le Mote, li Regret Giiill., il, Schtler.)
— Réfl., se remplir la tête de vapeurs
qui l'incommodent, qui l'égarent, perdre
la lète :
Bnt tant que toat ^'ea estesta,
{Uns Mir. X.-D., Ars. 3527, f U6^)
ESTEU, S. m., sorte de vase servant
pour les liquides :
Débet habere unusquisque privalus demi
esteu de moret. [Statuts des chanoines de
S.-Quentin, ap. Duc, VI, 365=, éd. Didot.)
ESTEUCELER, V. a., réserver le
chaume:
Les habitans et deniourans audit lieu de
Maiserolles poeultent par cbascun an, pour
l'entretennement de leurs maisons et edif-
fices, aller l'aire estœulles sur les terres
du terroir, incontinent la fesie de saint
Remy passée, sauf que cbascun des labou-
reurs dudit lieuse ils ont parqué leurs terres
ou les ont fumé, ilz pœultent eu retenir,
esteuceler pour le parquis, deu.x journaux
pour le parquis ; esquelz lieux esteiicelles
EST
nulz ne pœult jirendre ne faire eslœule
sans le congié du laboureur. (1507. Prév.
de Doullens, Coût. loc. du baill. d'Amiens,
II, 140, Bouthors.)
ESTEUF, s. ni., sorte de poisson :
Vesteuf est ung poisson de mer lequel
est souveutesfois transporté en 'Ytalie pour
ce qu'il croist près d'iceUiy pays.(iaiVe/'de
santé, f° 37 r°, éd. 1307.)
1. ESTEUi.,, s. m., sorte d'instrument :
.... Uug esteul pour cbouller... (1435,
Aveux du bailliage d'Ecreux, Arch. P 295,
reg. 1.)
l'ng esteul pour fouller, du pris de troys
deniers tournoys. (1494, ib., Arcli. P 294.)
2. ESTEUL, voir ESTUEL.
ESTEULE, - eulle, esloule, estoulle, es-
lulle, estliuille, cstouble, estoble, eslubte,
eslroble, estrouble, estomble, slubte, asloule,
s. f., paille, cliauiiie :
■Sicume estuble devant la face del vent.
(Liv. des Ps , Cambridge, LXXXII, 13, Mi-
chel.)
Tu enveias la lue ire, laquele devorad els
sicume stable. {Cant. Moys., Lib. Psalm.,
Oxf., p. 237, Michel.) Var. : sicuin estoble.
Sicume stuble devant la face del vent
(Psalt. monasl. Corb., Richel. 1. 768,
t» 68 v.)
Se alcuns aurat edifict sor icest funde-
nient or, argent, pirres preciouses,buisses,
fain, esloule, la œvre de cascun quelle
serai proverat li fous. {Dial. Greg. lopape,
p. 253, Foerster.)
Jou sui autres! comme chil ki quiut ['es-
teulle. (St Graal, ii, 46, Hucher.) Var., as-
toule.
Ausi corne estoble devant la face dou
vent. {Psaut., Maz. 238, f° iOl v».)
Mais li mortereus pas ne frist
Ki bonlis fa au fa li'esleiile.
(Le Vilain de Farbu, 88, Montaiglon et Raynaud.
Fabl., IV, 83.)
Par jaschieres et par estoubles.
(Gciaut, Roy. lign., 17365, W. et D.)
Il fa con fnrlle qui sécha
Et fu vers Diea daraor si troblei
C'apelez fu con ses esirobles.
(Macf. de la Charité, Bible. Uichel. -101, f 101».)
Job, xjii, '2.^, stipnlam.
Car il perl assez a Vesteule
Qae bons n'est mie li espis.
(J. DE CoNDE, Il Sentiers battis, ciO, .Montaiglon et
Raynand, Fabl., 111, ■2iS.)
Et vont as estronbles. (1315, Arch..)J 52,
f° 41 r».)
Les estulles desdites terres. (1340, Arch.
JJ 72, f» 423 v°.)
Esteulles et autres uffruitz. (Ib., f" 424 r».)
Les felus et les estombles. (Miroir histo-
rial, Maz. 537, f» 63 r».)
Comme estoulle et paille. (Ps. lorr.,
LXXXII, 12, Maz. 798.)
Fnerres, gluis, eslraios ne estenîes.
(Froiss., Poés., Il, -2-24,83, Scheler.)
Stipula, estoule. (Gloss. de Salins.)
Estabtes couvertes d'esthuille. (1419, De-
nombr. de la chastell. de Vernon, Arch. P
307, f°5 r°.)
Adonc ceulx de l'ile du Pont de Remy
tirèrent deux ou trois fusées sur les mai-
EST
Oil
sons de la ville, qui estnient couvertes d'es.
teule, et si prinsl le feu assez tost. (Ulém
de P. de Fenin, an 1421, Soc. de l'H-
de Fr.)
Comme Vestouble devant le vent. (A
Chart., l'Esper., p. 306, éd. 1617.) hnpr.,
escouble.
Maisons couvertes d'esteulles. (J. Mo-
LiNET, Chron., eh. 217, Bucbon.)
Que ces betes grimpoient sur les mai-
sons qui n'estoienl couvertes que de
paille, fueilles et esteule de ris. (Thkvkt,
Cosmogr., i, 7, éd. 1538.)
Si aucun meine ou laisse pasturer ses
bestes en nouvelles esteulles, il comme
amende de soixante sols parisis envers le
seigneur prévenant, soit visconilierou haut
justicier. Et se disent et nomment nou-
velles esteulles, depuis que les gavelles sont
liées jusques au troisicsme jour ensuivant.
(Coust. d'Artois au Baill. de S. -Orner, 19,
Arras 1679.)
Il.-Xorm., \ allée d'Yôres, éleule. Roucbi
esteulle, paille; éteule, partie de chaume
qui reste en terre lorsque le grain est fau-
ché. " Il est placé sur Véteule tassart, »
c'est-à-dire sur l'équilibre, de soi te que la
moindre chose peut le faire tomber. An-
ciennement esJo«6(e.(Hécart.J Champagne,
steulle, chaume, .\lorv., é.tmite. Bourg.,
Yonne, étoule, éleuble, estoulle. Fr.-Comt.,
elroubles. Bas-Valais, Vionnaz, etrôble,
pieds des tiges de blé qui restent sur le
champ quand on a moissonné.
Dans le département du Jura, on donne
le nom à'éltule aux chaumes et à toutes
les terres dépouillées de leur récolte de
l'année. « C'est sur les éleules qu'on sème
les raves, » lit-on dans le Dict. d'agr., 1809.
ESTEULET, VOIT ESTELET.
ESTEULLEL'R, S. m. ?
Audit Richart pour refaire le cloet de
Vesteulleur. (1387 88, Compt. delà fabrique
de S. Pierre, Arch. Aube, (". 1,539, 1'° 104 r°.)
ESTEULT, voir ESTUEIL.
ESTEUR, S. m., balle du jeu de paume :
Audit escuier en sondit fief sont deubz
par ses hommes et t.'nans plusieurs rentes
annuelles, tant en deniers, grains, oyseaulx,
gans, espisses, esteurs et cbappeaulx de
roses a plusieurs termes. (1434, Denombr.
de la Vie. de Couches, Arch. P 308, f 23 r».)
ESTEURDRE, VOir ESTORDRE-
ESTEURE, estaure, esiure, estuire, s. f ,
stature, port, maintien :
Proûlias mena Gayete
Qni n'est trop grant ne petitete ;
Moalt belle et gente est par raesare.
Et de façon et d'eslenre.
i.Uhis, Ars. 33 IJ, t° 63''.)
Et estoient ontre mesure
Félon et de gnot estante.
(.Bible, Richel. 763, f 218».)
— Tout a esteure, exprès :
Et sa bouche n'est pas vilaine,
Ains semble estre toute a estuire
Por solacier et por déduire.
(Rose. 3i72, Méon : Vat. Chr. i:i2-2, f •2.3''.)
fil2
EST
EST
EST
— Tont h crnip :
Et ja avions compté mainte avantare
Quant vors nons vint cellni loiit a eslure
Dont i'ay parlé.
(Chr. df. Pis., Pars., Richel. fiOi, T IIM
Et ma robe loul a csiure
J'escoaroiay d'une çainlure.
(Id., tt». du chemin (le long esluâe. 103, Piischel.)
ESTEURSE, VOirESTORSE.
ESTEUx, esieulx, adj., de l'été, pour
signifler très chaud :
Lors commença le temps esleiil.r,
La noir, la glace et la gelce.
(Métam. i'Ov.. p. 25, Tarbé.)
ESTEVE, S. f., fraude :
Dit qu'il est fort chargé de plusieurs
piperies et de plusieurs esleves. (1460, Arch.
X2» pièce 28, ap. Longuon, Elude sur Vil-
lon, p. 172.)
ESTEVISI,, voir ESTAVRL.
ESTEVEN.\NT, adj., désignant Une sorte
de monnaie frappée à l'effigie deS. Etienne,
qui avait cours en Franche-Cointé. en
Bourgogne et en Bassigny.
Selon Ducange, la livre estevenanl était
de même valeur que la livre tournois.
Jurain, dans son Hisl d'Aussonne, p. 53
et 57, dit au contraire que Vestevenanl em-
porte treize de douze^ ainsi que le parisis,
quinze de douze; c'est-<\-dire que Vesleve-
iianl est d'un treizième plus fort que le
tourncU, monnaie ordinaire.
La monnaie eslevenanle (stepliaiiiensis),
dit Bourquelot, Foires de Champagne, 11,34,
était celle que frappaient les archevêques
de Besançon, en vertu d'un privilège du
Charles le Cliauve : son nom lui venait
de ce que les espèces ainsi fahriquees por-
taient au droit l'image du bras de saint
Etienne {Slephanus). — Voyez D. Gkappin,
Recherches sur les anciennes monnaies du
comté de Bourgogne, pp. 17-18 ; Plantet et
Jkannez, Essai srir les monnaies du comte
de Bourgogne, pp. 31-60, pi. 11 et 111. —Cf.
Origines de la commune de Besançon, dans
les Mémoires de la Société d' Emulation du
Doubs, y série, t. lU, 1858, pp. 214, 219,
420, 258 et 259.
Un prel situé a Chazaux moyennant le
cens de dix sols estevenants payables a
messieurs de Bellevau.x. (1278, Moreau 870,
f» 79 r», Richel.)
Moyennant le censé annuelle de 9 sols
eslevenans de bons balais. {Ch. de 1316,
Mon. de l'év. de Bâle, V, 152, Trouillat et
Vautrey.)
Six vins livres estevenantes. (Août 1388,
Ch. de J. d'Estrab. ,Ch. des compt. de Dole,
À
— , Arch. Doubs.)
La somme de quarante livres eslevenans,
monuoye courante eu Bourgogne. (Titres
concernant l'a(fr. des habitants de Semma-
don. 1337-1606, Hev. des Soc. sav., t. 111,
7" série, T liv.)
— S. m., sou frappé à l'effliîie de S.
Etienne :
Quatorze mille livres â'eslevenans ou de
tornois, et doues mile livrées de terre a
eslevenans ou a tornois. (1279, Pr. de l'H.
de Bourg., xlvi.)
Por six livres et cin soz de eslevenans.
(Nov. 1284, Ch. des compt. de Dole, — ,
Arch. Doubs.)
Cenz livres de bons eslevenans. fl306,
Ch. des compt. de Dole, —, Arch. Doubs.)
ESTEVEXOIN, VOir ESTEVENON.
ESTEVEN'ois, adj., désignant une mon-
naie à l'efflgie de S. Etienne :
La monnaie estevenoise. (Dans Brunel,
Usage général des fiefs, t. 1, p. 33 et 35.)
ESTEVENON, eslcvenoin, S. m., monnaie
h l'efflgie de S. Etienne :
Dix solz d'esteoenonx. (1351, Ord., iv,
294.)
Pour chascune leue, en allant son che-
min, deus estevenoins. (Ib., p. 299.)
Cf. ESTEVENANT.
ESTEVIER, voir ESTUVIKR.
ESTEVOIR, voir ESTOVOIR.
ESTHAJIME, voir ESTAME.
ESTH.\NCHIER, VOir ESTANCHIER.
ESTHOFFER, VOlr ESTOFFER.
ESTHOPFOEEMENTjVOirESTOFFEE.MRNT.
ESTHOUREMENT, VOÏr ESTORE.MENT.
ESTHUIET, voir ESTUIET.
ESTHUILLE, VOir ESTliUtE.
ESTiAGE, S. m , place au marché ?
Et ki encontre les eswardeurs seroit ne
d'esliage ne d'eslalage il seroit a .v. s.
{Bans aux echevins." QQ, f" 17 r", Arch.
mun. Douai.)
ESTIBORNER, VOir KSTIBOURNER.
ESTiBoiTRXER, - orner, v. a., palissaderî
Estibourner le braz. (1421, Selle, ap La
Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
L'n charpentier eslibourne et seèvre les
terres en deux celiers. (1451, ib.)
Estiborner \ei buises. (1485, /6.)
Estibourner les terres lau on a fouyt.
(xvi" s., ib.)
Cf. ESTAMBOURiNEL ?
ESTICHIER, voir ESTACHIER.
ESTICQUIER, voir ESTACHIER.
ESTIEL, voir ESTAL.
ESTIEXCHE, S. m. ?
Pour trois voires et uns de estienche quy
ont esté cassez, perduz et rompnz. (1568,
Compt. de Xoyon, op. La Fou?, Cité Pic,
p. 223.)
E.STIEXNE, estaine, s. m., sortede mon-
naie à l'efflgie de S. Etienne :
Deniers de cuivre que l'en clainie es-
laines. (Cont. de C. de Tyr, ms. Flor. B
Estiennes. (Var. de Térl.
I.aur, 10, II.
Guiz., IT, 12 )
1. ESTiER, \. a.', ficher :
Si prisent les lestes des chevaliers cres-
tiiens qu'il avoient ochis, si \es estierent
en son les fers de lor lances. {Hist. de ta
terre s., ms. S.-Omer722, f»32'.)
2. ESTIER, adj., qui refuse:
Ja de ce ne serai esliers
Qne je ne die vo plaisir.
Et de chou ne me voel laisir
(Giii. DE MOHTK.. Vlolelle, 185, Michel.)
3. ESTIER, ester, s. m., canal :
Une pièce de terre... ensi corne elle se
lievet, o le fons don fossé qui est et fiert
a l'esfiêr don port dessouz le chasteau...,
et se commencet ladicle pièce de terre
d'un des cheps de Vestier que l'en appellet
l'esfierfeu Guill. Moreau, ainsi comme le-
dit estier et ledit fossé se estandent jus-
ques ans terres. (1313, Arch. JJ 52, f» 80 r°.)
Comme les suppliants feussent en un
vaisseau nommé gabarre, estant sur eaue
en un lieu nommé Ves'er du port de
Corsse près de ladite ville de S' Jehan
d'Angely... ou dit ester sur l'eaue estoit
aus.-si une autre gabarre. . et estoit en la
fin dudit ester a l'entrée de l.iditle rivière.
(1400, Arch. JJ 153, pièce 390.)
Bret., Vannes, estier, bord de la mer,
plage.
Nom propre, Estier.
1. ESTiERE, S. m., gouvernail :
Al eslicre vait gnvprner.
Tant guverna la neif e tin',
Le hafne prist, a tere vint.
(Mabef., Lai d'EliiInc, 8rt6. Roq.)
Aine ne flnerent de sigler
Et les sigles empli li veos
Et les ancres furent dedans.
Kt li maistres fu a Vestiee
Qui tint des pors droilo cariere.
(Alhis, Richel. 375, f» 139'.)
Amis, biaus frère, cis tans pa> n'asouage;
Gardes, por Dieu, que n'i aions damage,
Tenes Vestiere en cel plus hauiestage;
Getes voslre ancre, et si prendes eslage.
iAnsei", Itichel. 793, f» 8'.)
2. ESTIERE, estire, s. f., combat, lutte,,
dispute :
Lors dist ma dame : Et qu'as lu empensél
S'a tre&lous ceul.-> qui ont a moi parlé
Tu ïoes avoir le rlebat et Veslire,
11 te faudra, s.tcps pnur vérité.
Plus qu'un marlir endurer de martire.
(Froiss., Poés., Richel. S30, f" 301 r° ; Schelcr,.
Il, 360, 40.)
S'il esl qui vunilte contraind.e
Son cuer a l'un des deux estire
Esrhever pour le voir altaiodre.
Il fait bon le n^eilbur eslire.
(In., ih., 111, 153, 7, Scheler.)
— Rendre esliere, faire opposition,
lutter :
Car espoirs li rent estire
Et a lui il se ralloie ;
11 le loie
Et desloie
Et le ploie
Et le fait a ses pies gîre :
En son bon confort me mire.
(Froiss., Poés., Richel. 830, f 242 v' ; Scheler.
Il, iC,<J, 218.)
EST
EST
EST
613
— Tenir csticre, résister, opposer résis-
tance :
El qaant >laiQ^rois le aol, d'orgueil prisi a sr>ur -
Inre,
Ne siQlant ne daingaa faire tpril s'en aire ;
Car il ne cuidoil mie, el rhou le fist ochire,
Que tous li moQs peusl a lui Iciiir estiri'.
(Adam de l\ H»[,i,E.rf« Uni de Sfiite, 274, Cousae-
raaker, p 291.) Inipr., eslire.
El Donviele vint en Espagne
A Sarrasins et a paiens
Que Karles, li buens cresliiens,
Li buens rois, li fors ]>)sliciere,
Kt lous jors leur leaoit entière ,
iïsloil mors et aies a un.
OIousK., Chron., 12218. Reill.>
— Soutenir le combat amoureux :
Des que viellars preut la pncele
Et il ne puel tenir esliere,
Si m'ait Dieus, il m'est a viere
Qn'il ont perdu tout leur snnlas.
(Chans., Poët. fr. av. 1300, l. IV. p. 1312, Ars.)
— Tenir estiere de, savoir bien s'ac-
quitter de telle chose :
Andrius Wajjons est li rasliere.
Car il sel bien lenir estiere
De meuiir quant vient an b(>soing,
(Chans , Poët. fr. av. 1300, t. IV. p. 1360,
Ars.)
ESTiEKiiit, V. a., renverser par terre :
Ne s'eatr'espargnect pas : cliascune (bête) est
[coastamiere
De rompre tjut a forche qnanque agrape et estiere,
(Doon de ilatence, 1621. A. P.)
ESTIESTER, VOir ESTESTER.
ESTIIvIER, voir ESfACHIER.
ESTIGNEMENT, VOir ESTEIGNEMKiNT.
ESTiLE, estilte, stille, style, stil, setille,
s. m., manière d'être, de faire, d'em-
ployer :
Bien sçavoient le stille des dis veiiglairos.
{Trahis, de France, p. 170, Cliron. belg.j
Mais enfore vons ne savez
Le setille uy l'entregeul
Comme il faut avoir de l'argent.
{La Fille basleliere, p. 6, Ler. de Lincy el Michel,
Rec. de l'arc, t. I.)
Gallans, je vous ay faict mander
Pource que vous citigmis habilles :
Car par vos moyens el settltes
Mon désir sera retrouvé.
{iloraL d'ting Emfer., Ane. Tli. fr., 111, U2.)
Et pour ce que dans la Cecille
J'ay e»lé el dans l'ÏHlie.
Ay veu leur mode, leur estille.
(Prophecie de Cil. VIII, p. 1, La Grange.;
— Métier :
Lequel avoit abandonné le style de la
plume ou il avoit esté nourri eu eourt. (J.
MOLINET, Chron., eh. ccLvi, Bucbon.)
Jebiin de Courlray, lioninie de stil assez
povre. ( 7'/-0Mfc/. de' Gand. p. 891, Cbron.
belg.)
Les niaistres el oouipagnous des stilles
et mestier^ de peintres, eutailleurs, bro-
deurs, et enlumineurs. [Statuts des pein-
tres, sculpteurs, brodeurs et enlumineurs
a Amiens, ap. A. Thierry, i/on. inéd. du
Tiers Etat,]], 5.]
Un peintre ne pourra ouvrer d'ouvrages
de taille et un tailleur peindre et ainsy de
tous aullres stiltes ou mestiers {Ib )
Pour autant qu'ils sp donnent a oisiveté,
gui est coiiimencement de tous maux,
délaissant par eux et leurs enfans 'a faire
meslier, un style, dont ils pourroient ga-
gner leur vie. {Placard touchant les mon-
nayes, monopoles, etc., 7 oct. iS31, des
pauvres.)
Lesdits laboureurs laissent a cultiver
les terres, les autres mecbaniques a exprcer
leurs styles et arts consumant partie de
leur tenqis ausdiles cbasses. (Placard de
Philippe II, sur le fait de ta Chasse, Anvprs,
28 juin 1075.)
On trouve encore au même sens dans un
texte provincial du commencement du
xvir siècle :
Uudicl impost seront exemptz et atfran-
cliiez les balteliers du corps et niPtier du
stil de ladiete ville de Saint-Omer. (12 juin
16-26, Lettres patentes de Philippe II, Huile-
lin du comité fl.imand de Fiancp, l. V,
p. 41.)
— Ordonnance :
Non conlrcstans ordenances, status ou
stille de nous ou de nostre court au con-
traire. (1346, Arcb. JJ 7b, f" 59 v.)
Loyx, couslumes, establiniens, estilles,
observances. (20 juin 1451, Livre des Bouil-
lons, CLXVIj p. 537. Bordeaux 1867.)
Venlt aussi le dicl seigneur que toutes
les donacions dessusdicles sorlisseul leur
plain et deub effecl, non obslant rigueur de
droict, usaiges de pays, stilles, coustunies,
conslilucions, mesmes la coustur.ip d'An-
jou. (Roi René, OEito., \, 90, (Juatre-
barbes.)
— Lisifi :
Va dt-s autres plus de .x mille
autres plus de .:
Dont je ne veille dire l'i
(Chandos, Orince ni
■slilte.
• ir, 1746, Coxe.)
Et monsieur Gnilliem de Felleton
Fuisl seneschal de Payloo per noun,
El après sa mort, corne dist Vestilie.
Monsieur Baudewyn FreviUe.
(iD., ib., 406.';.)
— Opinion ;
Vous doublez que les François vien;jnenl
En brel temps devant ce.^te ville.
Comme les heraulx le l'smoignent
El comme est le commun setille.
(ilist. du siège d'Orl., 181S2, Guessard.;
ESTIME, voir OSTtLLË.
ESTII.LE, \0ir OUTILLE.
ESTii.Lois'NEUu, S. m., instrument ser-
vant à la dislillalion : ,
Vnficstitlotivnir a desliller cinx. (ÎOfév.
151.'>, Arcb. Gir., Not., Brunct, 67-3.)
ESTiMACiONj - lion, exi-, exst., s. f.,
estime :
El se diminnera le crédit el evlimation
qu'ilz ont du lov. (1484. Instr. de iarch.
d'AusIr., Lelt. iiluslr. of liicb. III and II.
VII, I. il, p. 40)
L'Dg médecin jlalien... de très bonne
exlimation el venominee. {Corresp.det'eiup.
Maxim. I" etde Slarg. d'Au'.r., l 1, p. 508,
Ijoc. inéd.)
Constant eut depuis Vortigerus en moult
grande estimacion. (Bouchabd Chron. dt
Bret., !" 33% éd. 1532.)
Plnlon cnii.loNaijl IcuUs ebosts a rendre
ses citoyens vertneuT, leur conseille de ne
mespriser la bonne estimation des peuples
(yioST. , Ess., I. II, c. 16, éd. 1593.)
— Ne pas faire grande estimation, ne pas
attacher grande importance :
Il ne faisait pas grande exstimation du
dangipr des dites galees. {Vente des biens
de Jaques Cœur, Arcb, KK 328, I" 3 v».)
— Sans estimation, sans nombre :
Lp comte d'Eu, Boulongne, Coucv, Sale-
hrucp, Tanquerville, Sancerre, de Danm.ir-
tin, de Porcien, Granl.Té, de Saumes, de
Brame, et d'autres barons et chevaliers
sanz exslinarion el geutilz bonimes sanz
compte. (Christ, de Piz.an, Charles K,3'p .
ch. 36, iMichaud )
— Qu'on ne peut assez estimer :
De qui la iioblesce est sanz estimacion.
(OHES.ME, Quadrip., Uichel. 1319, 1'" 3''.)
ESTiMAGE, - aig;, exl., s. m., estima-
tion, appréciation :
De l'espoit lii'u issit ne sai faire eslimage.
{Vie Ste E'iphros., ms. 0.\f., Canon, mise. 74
f 87 r°.)
Au présage ou eslimage de Jehan du
Hendron. (Cft. de 1390, Arcli. de Talhoet.)
Comme tontpfoys snîs de povre e.rtimage
Entre si noble et haute baronnye.
(G. Chastellai.v, la Mnrl du roy Chattes VII, vi
449, Kervyn.)
Et n'a en lui jusier, ni cœur, ne vaine
Qui tout n'entende a celuy eatimai/e.
(Id.. Louenije tt la très glor. Vierge, viii. 285.)
Tu es et fuz de nature l'ymaig»,
Le vray miroir qui son noble visaige
[Nous représente en tou riche sç.ivoir.
Tu l'ensuiz or par si propre e.^luiiaige
Que Ion œuvre est tome une a son ouvraige.
Dont par la main industrieuse et saige
Njtice avons des choses s.ins les vejir.
(Le Maire, Plaincte du Désiré, i'.. 1309.)
ESTi.MAXcE, S f., estimation, apprécia-
tion :
Paiera de .x florins vaillant, a estimanri
de .II. homes pris comui/ dessus. (1293,
Tarif, Cari. mun. de Lyon, p. 420, Gui^ue j
ESTIMATIVE, cxt., S. f., faculté de
juger, jugement :
Cis capilles détermine del estimative.
e est qmderesse. ^Li Ars d Amour, I, 200',
l'etil.)
El li extimative a différence a l'yma"ina-
tive. {Ib., 201.)
ESTiMAUx, S. m. pi., propriétaires des
six principaux alleux de la chastellenie
de Lille. Ils avoient le droit de recevoirla
dessaisine et de donner la saisine des
alleux : le premier d'entre eux portoit le
titre de roi des estimaux. Son alleu étoit
situé h Fâches, à Fretin, et environs.
(ROQ., Suppl.)
ESTIME, s. f., estimation :
Pour les dislribucions du cueur qui ce
moulent en somme si comme il appert par
i'estime du dislributeeur. {Compt. de S.
Germ. l'Aux., Atc\i. LL 533, f" 7 r".)
— Estimation des biens :
Pour la icfecliou des papiers des estimes
fil'l
EST
EST
EST
des habilans de la ville. iAct consul., 1313-
1516, Arch. niun. Lyon, BB 35.)
ESTIMEE, S. f., estime :
En tous temps et saisons A'i j'aonee
Feu. arj:eQt et santé sont en graade estimée.
(Gaer. .Mecrier, ftec. de \enl. noiailes, dkls et
tliclo'is commune, Anvers toC8.)
ESTI.MEIOGIE, VOif ETHIMOLOGIE.
ESTiMEUR, S. m., celui qui fait l'esti-
mation d'une chose :
El au cas que a la reqiieste de nos gens
es((»iei«rs, courratiers et autres, seroient par
lesdits gardes arrestez. ils (les niarcliands
de chevaux) ne pourroienl estre tenus en
arrest plus de trois jours. (1349, Ord., il,
309.)
L'ostel Jehan de saint Jouan, estimeur.
(1332, lieg. criminel de SI Martin des
champs, p. 220, Willem. )J
Ont accoustumé commectre estimeurs de
censés, lesquelz, au terme de S. Michel,
estiment le blé,... et prennent lesdietz
estimateurs serement devant lesdits offi-
ciers royaulx. (1463, Ord., xvi, 182.)
Le juge ou seigneur disoit a celui serf :
Je ne te voel point avoir citoyen, qui es si
desloyal et mauvais estimeur ou conside-
reur de si grant don comme est franchise.
(Sy.m. de Hesdim, Trad. de Val. Max.,
f» 118', éd. 1485.)
/Eslimalor, eslUneur, priseur. [Calepini
Dict., Bâlel584.)
Existimator, priseur et estimeur, estima-
teur de quelque chose. (16.)
ESTiMiER, V. a., étamer :
Pour ung lien neuf et pour estimier l'es-
tref. (17 déc. 1447, Compt. du R. René,
p. 220, Lecoy.)
ESTIiNCELEMENT, VOir ESTENCELEMEXT.
ESTINCELER, VOIF ESTENCELEB.
ESTiNCELLON, S. m., petite étincelle :
Pour aussi esteindre Vestincellon et la
naissance de la flambe qui pourroil allumer
un feu inextinguible. (GuiLL. Bbiç.on.net,
Remontr. au pape Jul. II.)
ESTINCHELETE, VOir ESTENCELETE.
ESTINCOISE, voir ESTURCOISE.
ESTINDRE, voir ESTEINDRE.
ESTINGNIER, VOif EST.MMIER.
ESTiNTER, v.a., barioler;
Ce n'est assez le chaperon porter.
Et de dorure bonneste /'estimer.
(J*LïOT, Eleg. de la belle fille, p. 26. Willem.)
ESTIPOT, S. m. ?
Sacies qoe ne vous voel pas dire
Sicon dans Uaioars se fist mire
Ne com Hersens fist Veslipol,
De tout çou n'i ara nn mot.
(.Enseign. Sen., Richel. 1-2171, f° 89 r°.)
ESTiQUET, eliquet, elicquet, s. m., mé-
moire contenant les noms des témoins et
les articles sur lesquels on les doit en-
tendre; « billet par écrit que le Sergent qui
fait des criées d'héritages saisi», met et
attache à la porte de l'auditoire du lieu,
pour faire entendre la déclaration de l'hé-
ritage, les noms du propriétaire et pour-
suivans. et la somme pour laquelle la
saisie est laite. » (Lauriere, Gloss. du
droit fr.)
Quant ils (les avocats) vaqueront en la-
dite ville par devant commissaire en
■ luelque enquestc, auront seize pattars
pour la première jouruee, et pour toutes
les autres journées qu'ils employeroal au
parachèvement desdites enquesles, huict
pattars, et ce outre leurs elicquets dont ils
seront payes a l'advenant du feuillet.
{Charl. de Hain., lxvii, 39, Nouv. Coût,
gén., II, 100.)
Que nuls ne preignent logis sans avoir
Veiiquet de monseigneur le maréchal, soit
en Bourgogne, ne ailleurs, sur chemin eu
allant devers mon dit seigneur. (Ord. des
ducs de Bourg., à la suite du Journ. de
Paris, an 1468, p. 283. ap. Ste-Pal.)
Dresser les etirquetz des lesmoins.
(xvi' s., Compiègne, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Lesdits procureurs avant faire jurer leurs
tesmoins ny entasmer leurs enquestes
seront tenus d'avoir collé leurs escrilures
ou mémoires, et avoir fait leur calendrier
et estiquets sur peine de douze sols d'a-
mende. (31 juin. 1531, Ord. de la Chambre
du Conseil d'Artois, dans les Coust. gen.
du comté d'Artois, Arras 1679.)
Ne volurent souffrir que leurs fourriers
fissent les eticques et bulletins pour eux
loger, ains les chassèrent avec menaces.
(Haton, Mém., an 1576, Bourquelot.)
KSTiQUETE, - quctte, ethicquette, eti.
quette, s. f., écriteau, marque, billet :
Sur les articles des escriptures de nous
baillées par elhicqueltes. {Charte de 1522,
Grenier 308, n» 52, Richel.)
Sortirent lesditz capitaines et soldatz,
l'enseigne desployee, le labourin sonnant,
la harquebuse sur l'espauUe et le feu en
main, pour s'en aller loger par eliquetlees
villages voysins. (Haton, Mém., an 1580,
Bourquelot.)
Aux lieux ou les monstres se feroyent,
ou chacun seroil logé [lar estiguettes.'{LA-
N0UE, Disc, p. 280, éd. 1387.)
— Fig., ordre :
Vérité ne quierl tardement ne demeure,
mais veult qu'on vienne tosl a droit a
ï'estiquete. sans circumlocutions. {Hist. de
la toison d'or, 11, l''214, ap. Ste-Pal.)
— Marque fixée à un pieu, le pieu lui'
même dans certains jeux :
Comme le suppliant et plusieurs autres
compaignons de la ville de Neelle. .. eussent
pris jeu" aus grans billes a ferir Vestiquelle.
Lesquelx compaignons de leurs arcs
trayoient aux bersaulx et a Vesliquelle.
(1387, Arch. JJ 131, pièce 109.1
— Terme, bout, fin :
Le temps est vostre maintenant, pour
bien ou mal en faire; mes il est si près
de Vestiquctte que, se vous ne le tournez a
bien, James n'y recouvrerez. (G. Chastell.,
Chron. des D. de bourg., III, 59, Buchon.)
ESTiQUiEii, voir Estachier.
ESTiRER, v. a., tirer :
Par la resne l'a pris et l'ala e^itiranl.
(Dooa, 8804, A. P.)
1. ESTiRE, S. f.. endroit où l'on se re-
tire :
De ce qu'anronl conquis estera l'nns d'aï sire,
Ll autre s'en r'iront chascuns en son e.^ire.
(Cltcv. au cijgne, II, 2378, Hippean.)
2. ESTIRE, voir ESTIERE 2.
ESTIREMAN, VOir ESTURMAN.
ESTiRET, S. m., partie de la cloche :
Item, cerliffie avoir esté lors payé par
iceulx marregliers la somme de soixante
six sols parisis a Jehan Grant, serrurier,
pour avoir ferré de ueuf la dicte cloche,
et pour ce faire, ouvré bandes, chevilles,
torillons, virolles, verges, estirelz et une
besliere. (Cet. 1465 — mars 1471, Compte
des travaux, Arch. S 3472.)
ESTIRMAN, voir ESTURMAN.
ESTIRPER, voir ESTREPER.
ESTiv.vGE, - atge, s. m., sorte de droit
sur le poisson :
Item sur le prin et Vestivaige piscium
apud Caynonem. (1318, Arch. JJ 56, pièce
305.)
ESTivAiLLES, S. f. pi., céréales du
printemps :
Esquelles terres lesdits bordiers seront
tenuz semer par chascun an jusques a la
quantité de 33 sextiers de froment et seille,
et autans d'estivailles pour le moins. (1480,
Breuil-l'Abbesse, Arch. Vienne.)
ESTIVAL, - ei, esluval, s. m., chausse,
botte, bottine, bas de chausse :
Uns esliiaii.v forré d'erraine
Chauça li rois por la rh;iline.
(Perceval. ms. Montp. H '>i9, (' UT=.)
Chances ot déliées et esliva.T estrois.
(J. BoD., Sax,, cxivi, Michel.)
Tihialia dicuntur gallice MfioiHHS. [Gloss.
de Garlande, Scheler, Lex., p. 43.)
Souliers a las ou esliriaux.
(liose, ms. Corsini, f° 16".)
Dns eslivals caucies avoil.
(Rbn. de Beadjeu, li Biaiis Desconnens, 2569,
Hippean.)
Li dns a fet douer tantost
A Trobert quote et senrequot
El uns eslii'aus de biais.
(Tn:l>erl, i')[, ip. Méon, Nouv. Rec. I, 207)
Je vois veoir s'en refait
Mes eslivau-t.
(Rc^reries, ap. Job , Jongl. el Troue. , p. 31.)
Esluva.i, solers a liens.
(GoDEFROY DE Pari<, Cliron, 8.S9, Bnchon.)
Kd son soulier ou estivel.
(Clé d'amour, p. 15. Tross.)
Les jambes descovertes, ou les eslivalz
descovers jusques as coisses. (1332, Hist.
de Metz, IV, 71.)
.XII. paires de soulers et uns estivaux
pour meslre Jehan le fol. (1349, Compte de
Nicol. Bracque, Arch. KK 7, f'' 46 r».)
El ont accoustumé a apporter en la ville
de Paris souliers, estiveanx. chapeaux de
bievre ut de feutre. (1330, Ord., il, 366.)
Deux paires d'estivaux, une paire de
bottes fourrées, une chausses de blanchet.
(1377, Reglem., Hist. de Paris, IV, 334.)
.1111. paires d'estiveaulx. (Sept. 1393, In-
vent, de meubles de la mairie de Dijon,
Arch. Côk-J'Or )
Pain, ne vin, ne sel, ne quir tanet ne
conreé pour faire estii'iaulx. (Froiss.,
Chron., II, 169, Kerv. )
EST
Chansses. souliers et estivaux .
{Compl. du nom. marié, Poés. ft. des xv° el \\\' s.,
I. 220.)
Suisse rom., Neuchàtel et Fribourg, ete-
veaux, grandes bottes de pêcheur, mon-
tant au dessus du genou et munies de se-
melles de bois.
Nom de lieu ancien : Li terre d'Esti-
veatil, assise ou paroichaige de Blanzey.
(1474, Déclaration des bailliages d'Ostun et
de Moncenis, 33, Arch. Côte-d'Or, B 11724. 1
Aujourd'hui les Elivaux, commune de
Montceaules-Minos, arr. de Châlon sur-
Saône.
ESTiVAbLET, sUvelet, s. m., bottine :
Et aura pour ses chaimbres stivelez de
plates garais de teles el de fer. (Chart. de
1309, ap. Lobia., Hist. de Bret., t. II, col.
1639.)
L'ung une aultre nommoit ma boline,
elle l'appelloit son estivallet. (Rabel., I. IV,
ch. 9, éd. loïî.)
Nom propre, Estivalet.
1. ESTivE, s. f., jambe :
Neient en forlecc de chaval voliinted au-
rad, ne en es/iyes d'ume bien ploude chose
sera a lui. {Lib. Psalin., Oxf., cxLvi, 11,
Michel.) Lat., in tibiis.
— Espèce de flûte, de fligeoletou pipeau
rustitîue, qui venait, ce semble, de Cor-
nouaille :
Kt cez eslives et cez grelîes sooer.
(Aleschans, 3381. ap. Jonck.. Gui//. dOr.)
Harpes i s^neat et vieles
Qiii font les raeloudies beles.
Les eilives et les citoles.
(Reniirl, 27073, Méoa.)
Cil de Feni-.hiere et d'Aties
Oot prises espriogueries
Et moult graus renvoiseries
De sons, de notes, i'estivea
Contre cens de la.
(GuiLi.. LE ViNiER, Clims., Bartsch, Rom et pasi.,
111, 30, 6.)
Qu'en la lor du chaste! amont
As estlves de Cornevaille
Corna la guaite.
(Hco.v DE Mery, Tornoiemenl de l' Antéchrist . p. 100,
Tarbé.)
Puis prent sa muse et puis travaille
Aux estives de CDruonaille,
(Rase. Richel. 1.S73, 1' 176'.)
Granz noces i ot et plentives,
Vieles i ot et e^lives.
Harpes et autres estrnmenz.
(Mariage des .vu. arts, Richel. 837, P 258''.)
Cil tienent rotes et vieles,
Salteres et citoles beles.
Harpes de cor et armonies,
Et estlves et chiphouies.
(Floriant, 5969, Michel.)
— Manche de la charrue :
Stiva, estive. (Gloss. de Garl., ms. Bruges
536, Scheler, Lex., p. 39.)
2. ESTIVE, s f., natte :
Il dorment sor les estices ; ce sunt
boides. {Voy. de Marc Pot, c. Lxxv,
Rou.\.)
3. ESTIVE, adj., d'été :
Tentes... estires estoienl celcs ou il de-
EST
mouroient l'esté. (Iîersuire, T. Lie, nis.
Ste-Oen., f" 2>.)
Et en chauld temps par dessus l'herbe fresche
L'ombrage espez, et petit vents estlves.
(VAseï i.v Philiedi., Ettv. vulg. de Fr. Pétrarque,
p 363, éd. l.i;;>5.)
Si plaindrej'oy on chanter les oyseanlx
Sur arbrisseaux tremblans d'haleine estive.
(1d., ib., p. 231.)
— Suhst , saison d'été :
Une pièce de samyt à'eslive, doublé de
toille rouge, (/ni), de Charles V, n» 3381,
Labarte.)
ESTivELOT, S. m., sorte de mesure
pour les liquides, pot, cruche :
Un pot de demi lot d'estain, trois estive-
los et deux saiisserons d'estain. (1365.
Livre rouge d'Abbeville, i" 117'", ap. Duc,
Esliva 2.)
1. ESTivER, V. n., jouer de l'instru-
ment de musique appelé eslice:
Chils calemielle, et chilz estive.
i.Gaut. d'Arr., Eracl., ms. Turin, f 12''.)
L'un estive, l'antre viele,
Li autres gigle et caliraele.
(Rr.i. de Bf.aljec, li Biaus Desconneiis, 28S5,
Hippeau.)
2. ESTivEu, -eir, verbe.
— Neulr., passer l'été :
Pais donc que j'ay laissé les deux
grandes années esliver et reposer, l'une
en Hurepois, Puisaye et Gastinois, l'autre
sur les marches de Bourgogne et Cham-
pagne, attendans la fia des trêves que Sa
Maje-té leur commandoit, c'est raison que
je retourne aux catholiques... {La vraye
Hist. des troubles, f» 482 r°, éd. 1574.)
Se disait encore au commencement du
XVII» siècle :
Je souhaite a chacun de mes amis un
paradis terrestre semblable a celuy de
Chauteloup. pour y aller tous les ans es-
tioer. (La Fraubo's., OEuv., p. 157, éd.
1631.)
— Act., mettre aux pâtures d'été :
Je les estive et les yvernc.
(G. Chastellai», la Mort du duc Philippe, vu,
215, Kervyn.)
Esliver les bestailles es montagnes.
(Coût. d'Auv. el delà Marche, art. 361.)
1. ESTivET, s. m., petit été, temps
chaud dans une saison où l'on pourrait
n'avoir que du froid :
Quelques fois avient que l'automne est
fort tempéré, Toire y reste il beaucoup de
la chaleur du précèdent esté, dont par
d'aucuns elle est dicte, en octobre et no-
vembre, Vestivel de Sainct Martin. (O. o''
Serre, Th. d'agr., VI, 26, éd. 1603.)
Esiivet, a liltle summer. (Cotgr.)
2. ESTIVET, s. ni., chant;
La dame n'a mais de mort cure,
Ains soi reblanclioie et rescure.
Et fait janir ses molekins.
Et redresse ses raverqnins.
Et lait ces musias a torez.
Et commence ses estivez.
(Gauthier le Lont., la Veuve, 1-27, var., Montai-
glon et Itaynaud, Fabl., Il, 201.)
Cf. Estive.
EST 613
ESTOBER, voir ESTOVOIR 2
ESTOBLE, voir ESTEULE,
ESTOC, eslocq, estot, eloc, sloc, s. m.,
souche, tronc, pieu, poutre ;
Toute eschevelee
.*^'apuioit a un estoc
Desouz la ramee.
IRum. elpast., Bartsch. II, 111,7.)
Si vit enlour son arbrisiel
.n. besteletles ki rungoient
Et ki Vestoc entor mangoient.
(G. DE Camurai, Barlaam, p. 71, Meyer.)
Il n'i ot (à la plante) que lou stoc et lou
carroge tout purement. (Hist. de Joseph,
Richel. 2453, f» 192 r°.)
Et bien li sist a la s"neslre,
La grosse lance ans el poing destre,
.Si fut planteis com .1. estas
Sor lou chival ke vait plus tost
Asseis ke je ne vos descrit.
(Bret., Tourn. de Chauv., ms. Osf. Douce, f 112-
DelmoUe, v. Sli.l ' "'
La racine de aloyne, en latin absintium,
est un petit douceteet Vesloc uu petit amer.
(EvRART DE CoyiY, Probl. d' Arist., mcheX
210, f» 255».)
Sur Vestoc de .t. jone arbre fin., ib
f°256r''.)
Encor vodroi je ou vregier dou parclos
Arbres el flours naissans de leurs estas.
(Froiss., Poés., 11, 116,i906, Scheler.)
Encor y senc les eslos
Grans et gros
(Jui la sont enraciné
On fondé.
(lo., ib., 248,76.)
Il l'ardirent et essillierent telement que
onques ne deniora eslos sur aultre que tout
ne fust ars 'et brui. (lo., Chron., VI, 193,
Kerv.)
Quelle chose suys je sans elle, fors une
busche seiche et ung esloe infructueux et
inutile, digne d'estre arraché et gecté hors
pour ardre ou brusler. llnlern. Consol.,
Il, LV, Bibl. elz.)
De chascune d'icelle (branche) naissent
trois eslos, el de chascun estot trois petites
branches. [Kalend.desberg., p.3S, éd.l493.)
Il fit aussi ung sslot de cherge servant a
le vaulsure. (1499, Béthune, ap. La Fons,
Art. du Nord, p 199.)
Et tant regarda qu'il la veit séant a ren-
contre d'ung esloc d'una chesne. (Percefo-
resl, vol. III, cb. 30, éd. 1328.)
11 s'endormit illec contre Vestoc de
l'arbre. {Ib., vol. 111, ch. 32.)
Deux eslocqs qui estoient de trop petite
grosseur pour arbres de limites. (1502,
Archives de Péronne, ap. Laborde, Emaux.)
Vnaeslocq d'espine blaache vive. {Ib.)
Ung gros eslocq de faou. (Ib.)
Les trouz ou sout plantez les l'stoz. (1321,
Acq. de Laon, Arch. mun. Laon.)
En ce faisant sera tenu mectre au travers
d'icelle rivière longues entrebendes et
pièces de bois, sans ficher aulcuns estocqz
au travers d'icelle rivière pour empescher
le cours d'ycelle. (16 sept. 1340, Ordoiin. de
l'échevinage d'Amiens, rela' . d ta consiruct.
d'une halle aux cuirs, ap. A. Thierry, Moti
inéd. du Tiers Eldt, II, 614.)
Premièrement ils cerchent, et cercbant
trouvent des branches de coulevree, autre-
ment dit viorne, faictes et lournees en la
ei6
EST
façon de l'ance d'un paanier, qu'elles
apportent en leur bec au coupeau du plus
haut arbre qu'ils peuvent choisir, et la les
pendent a un estoc, comme l'on fait un
pannier e-i une cheville. {Nouv. Fabrique
desexi-ell. traits de vérité, p. 68, Bibl. elz )
Il 1 aura mainte bûctie.
Maint éloc, mainl caillou dur.
(La Peruse. Ode à F. Boissiil, éd. 1355.)
— Pointe de la quille d'un navire :
Il me gelèrent une corde de la galie, et
je sailli sur Vestoc, ainsi comme Dieu volt.
(Jomv., St Louis, lxiv, Wailly.)
— Fig;., souche, racine, extraction :
La seconde branche qui est de Vestoi;
d'orgueil si est despiz. (Laurent, Somme,
Richcl. 22932, f» 4=.)
Selon ce que il sont plus près ou plus
loius de la première racine, on souche, ou
estoc. (ORES.VIE, Elh., Kichel. 20i, I» :ii'è'.)
Estoc il'oneur et arbres de vaillance.
(E. Descb., Ballad. el Chanls roy. sur la mort de
du Guescl, 11, '27, K. K.)
Princes, le plant qui bon fruit portera
De vlel f.v/or, cilz vous pronfilera.
(ID., Contre ceux qui étirent les ignorants, u, 160.)
Qui oyr veuU de plours et plains grand noise
kiWe veoir la Maison Bourboonoise,
Et la ligne de son estne partie.
(P. MiCBAULT, Dance ans areugl., Coraplainle sur
la mort de la C"° de Charrolois, p. 1-21, éd.
ni8.)
Planta Vestoc a jamais valenranx
Et la maison des Medicis heureux.
(J.-A. DE Baif, Poèmes, I. VIII, Lemerre, II, 371.)
— Chef-lieu :
Celuy qui possède l'estoc, ou chef lieu, de
semblables biens, est, par la coustume,
obligé de délivrer seul les cens et renies a
celuy a qui ils sout deuz. (Coul. deLuxem ,
Nouv. Coût, gén.,11, 342».)
Estoc n'a été conservé dans la langue
moderne que dans quelques acceptions
restreintes.
Nom propre, Eslocq.
ESTOCVGE, - guage, - chage, - aige, es-
toicage, slocquage, s. m., droit qu'on
payait au seigneur pour prendre les
souches d'arbre :
Je recounois que des cinquante lib. de
par trois saus de par. qui aflerent a moi de
tous les estocages, mesurages, restor? qui
allèrent a mi... je m'en tienga paies. {Cliarte
de 1290, Moreau 210, f° 160 r°, Richel.)
Avons franchi... Ameline, famé feuGran-
gier... et touz leurs hoirs raasles et fe-
meau.^... de tailles... leudes, estoicage, el
de toutes antres costumes. (1323, Arch.
JJ 65''=, pièce 278.)
De la recepte à'estoquages escheu.x a la
dite baillie de Jean Chobame pour \'eslo-
caige de sa maison seans a Desvre, a l'en-
coste du flos que il vendit a Jacques... 4
deniers. (1396, Compt. du dom. de Desvres,
ap. Duc , Sloc.)
Nous pouvons user de tous bois pour
nostre nécessité et faire ouvrages sans
payer stocquages. (Vers 1436, Rôle de SI
Ursanne, .Mon. de l'év. de Bàle, V, 337,
Trouillat et Vautrey.)
Estochage... [Coul. d'Escaupand, Guil-
mot, exi. .517''', .\rch. mun. Douai.)
EST
Recepte d'esloquaiges, de secs bois, ver-
sez et eslouponnez. iCo npte du Dom d'E-
taples, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
Estocage sur les cheminées et sur les
ventes a la scelle. (Arch. S -Om., tir.
XXXVll.)
— Souche, pièce de bois :
Recepte d'estoquages qu'on dit eschielles,
ou plusieurs mariniers souloienl mettre
leurs rets. (1178, Compt. du Ponlhiea, ap.
Ste-Pal., éd. Favre.)
— Fig., souche, racine, extraction :
Et est en cet endroit dit ancien tout ce
qui vient de la ligue ou estocage du ven-
deur. [Coût. del'Eo. dj Metz, ix. i, .Vouv.
Coût, gén.. Il, 419.)
ESTocvNT, S. m., estoc, souche, bloc,
globe, boule, masse, amas :
Globus, estocans. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
ESTOCEU, voir ESTOQUIEB.
ESTOCGAiGE, S. m., dfoit sur la vente
du manoir principal :
Par ladite coutume il est dit qu'il n'est
du relief ni vente, réservé quatre deniers,
qui se dit estocgaige, pour le chef mots, si
vendu est. (Coût. toc. de Des-Urene, m,
Nouv. Coût, gén., T, 64^)
ESTOCII.\GE, voir ESTOC.iGE.
1. E8TOCHiEn,estoMcftier, v. a., toucher :
Le raillur prince avez abatu de la sele
Ke onqnes eslocitast le harpe ne viele.
(Th. de Kent, Geste d'.llis., Richîl. '21361,
f° 80 r».)
Et nulle ne doibt estou«ftJer a l'aultre les
arbres privez. (1433, Rôle des colonges de
Courchapoix, Mon.de l'év. de Bâie.V, 323,
Trouillat et Vautrey.)
2. ESTOCHIER, voir ESTOQUIER.
ESTOCHOX, S. m.?
Pour avoir tailliet .LXVI. pierres dont on
a fait becques et eslochons pour faire les
arestes d'un pont. (TU. du XV» s., Valen-
ciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.. Bibl.
Amiens.)
ESTOCiLLER, V. a., p -ê. déboiter :
! Li moslres li vient toï iriez.
Va Floremnns s'estut en piez,
Parmi le cors l'a si fera
De son espié, par graat vertu.
Que il estocitla le pié :
Le fer 11 a el cors laisié,
Et puis met la main a s'espee.
(Florimont, Richel. 353. f" 8'.)
ESTOCQUE, S. f., bâton:
Un crampon et un ploustre estotîé a
une estocque. {lZ'tS,Trav. auxelidt. d'.irt.,
Arch. KK393, S" 104.)
— Barre du tribunal :
On dit qu'un meurtrier appelé soufû-
samment a ['estocque par trois t'ois n'a pas
com|u\ru. (1439, Péronne, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESTOCTIER, voir ESTOETIER.
ESTOER, voir ESTUIER.
ESTOERTRE, VOir ESTORDRË.
EST
ESTOETIER, - octicr, - osticr, - uetiert
s. m. ?
Estuetier. (1452, Valenciennes, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Pierrat le Barbieur, estostier. (1470, ib.)
Jehan de Ligny, estoctier de croche.
(1478, tb.)
Esloetier. (1302, ib.)
ESTOEUL, s. m., poutre :
Quatre quartiers dequesne de huitpiedz
de long chascun servans a faire les es-
toeulx dudit puich. (1497. Compt. faits p. la
ville d'Abbev., Richel. 12016, p. 112.)
ESTOFFAGE, - aige, s. m., action de
garnir, de meubler :
Vecy l'ordonnance de Vesloffaige de la
librairie. (Vax Aelst, Regl. de l'archit.,
f» 68% éd. 1343.)
ESTOFFE, estofe, estophe, eslojle, estu/fe,
estop, elolfe, atoffe, s. 1., matière, niaté-
riau.^L :
Et par lour eslop, deyveut il vendre
Vestop a dener. (Le Ley as Lorenys, Lib.
Custum., I, 61, Her. but. script.)
It. 6 s. pour atoffe de cuivre ; il. 3 s.
pour atoffe de boutelerie. (1334, Siège de
Conflans, ap. Servais, Ann. du Barrais, I,
370.)
Pour le faichon des dites flckes faire et
pour autres étoffes et carbon de bos pour
l'artillerie. (Compt. de 1338, n» 17, p. 15,
Arch. mun. Valenciennes.)
Vechy les esloffles qui fallent de Robert
l'artilleeur pour faire .xxv. arbalestres.
(1361, Arch. K 48, pièce 12.)
Se il faut faire edifficacions en ladicle
maison, soit de carpenterie, pel, torque
ou couverture, yceul.x preneurs doyvent
amener les estoffes sur ledit lieu, si como
lienle, esteulle, bos, savlou, eaux et autres
estoffes a leurs despens (1377, Arch. .MiM
30, 1° 73 r°.)
Certain | rovision estre fait de vitaille et
autre estcfje busoignable pur... (7 mai
1416, Manil. de Henri V, Coll. Brequigny,
XLI, Richel. I
Mise pour 'ustaille tant neufvc que pour
reparacions el adoubaiges de veilles pippes
et lonneaulx, "loffes, oyzil et austres fus-
tailles employés es veudenges de l'an de
ce présent compte. (1463, Compt. de l'an-
mosii. de S. Berlhomé, f 96 r», Bibl. La Ro-
chelle.)
Pour huit meules d'esloffe de moyson.
(/b.)
Outre les fontes qu'ils ont en ceste ville,
ils en font faire une fort belle, pour fondre
artillerie, sont les fondeurs icy et y sont
les estoffes. (Pièce de 1323, ap. Felibien,
Hist. de Paris, IV, 662»'.)
Respondez moy. quel esloplxe
Est le grand aise ?
(Cl. Mab., Coll. d'Erasm., Abbat. et Erud., I,
éd. ê. d.)
Bois de charpente, planchers, fenestres,
et aultres estoffes de bois. (9 sept. 1.368,
Proc. verb., Arch. Vienne, H' L 227.)
Hz ont estimé et aprecié le.s cloux, latte
et tuille... et trouvé que lesd. estoffes es-
toient de la valleur de dix escus. (Ib.)
— Action de garnir, de munir :
Hormis lour artillerie et les autres ar-
EST
EST
EST
647
mures, que proprement sont ordennez
pour l'estuffe, défense et saufegarde dudit
lieu. (1418. Appuncl. de S. Sauv-, Rym.,
r éd., IX, 566.)
— Situation, position :
Ceulx de la cité de Tournay y perdirent
trop grossementj car ilz estoient la venuz
en grant esto/fe et très boa arroy et riche.
(Fftoiss., Chron., Riche!. 2641, f° 190 r".)
Et quand ils veirent que si grande coni-
paignee de gens estoyent et en s: belle
estoffe, ils prirent avec eulx pour crqistre
leur ost tous les gens qui estoyent en la
garnison dudict chastel. (Liv. des faicts du
maresch. de Boucicaut, l" p., ch. 33, Bu-
chon.)
ESTOPFEEMENT, estofeement, esioffe-
ment, estofement, eslhoffoeemeni, adv., en
étant bien garni, bien muni de tout ce
qui est nécessaire, avec grand équipage,
avec pompe :
Puis fist Warewic apprester tout son
navire, le plus estoffeement qu'il peust, de
vittailles et toutes choses a leur voyage
nécessaires. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., II, 215, Soc. de l'H. de Fr.)
Moult esto/feemenl et en grant arroy.
(Froiss., Chron., I, 161, Luce.)
Plus grossement et plus estoffeement que
nulz des autres princes. (Id., ib., II, 86,
Luce.)
Aussi tout li signeur, qui la au dit roi
d'Engleterre compagnie faisoient, au plus
estofeement comme il pooient, il i estoient.
(Id., ib., II, ÎS8, Luce, ms. Rome.)
Et vinrent les Englois en Agillon ensi
estofeement. (Id., î6.," III, 330, Luce, ms.
Rome.)
Et i vinrent en la parfin si estofeement, et
si bien gardèrent les ouvriers que li pons
fu fais. (Id., ib., IH, 342, Luce, ms.
Amiens.)
Li gentilz chevaliers ne volt mies fallir a
ce grant besoing le roy de France, mes
vint vers lui moult estoffeement. (Id., ib.,
IV, 140, Luce.)
Li princes descendi legieroment a ceste
ordenance et se apparilla grandement et
estoffeement. (Id., ib., VI, 80, Luce.)
Ces .iiii., du commandement et orde-
nance du roy, se partirent de Paris bien
estoffeement. (Id., ib., Richel. 2641, f" 22 r°.)
Jehan Perronnel vint a Tournay moult
esthoffoeement. (Id., ib., Richel. 2660,
1° 53 v°.)
Quand le roy voyt la damoyselle venir si
estoffeement, il dist a la royne. (Percef.,
t. VI, f° g?', éd. 1528.)
Et ainsi fut le mariage fait et envoya
Clovis, roy de France, querre sa femme
moult estofement, et a grande puissance de
gens et d'avoir. (0. de La Marche, Mém.,
iotrod., ch. il, Micbaud.)
Lors estoit grandement accreu l'ost de
Gand lez Merenkerque. car ceulx de leur
chastelenie estoient venus estoffeement, ex-
cepté ceulx de Courtray. (Monsthblet,
Chron., II, 224, Soc. de l'H. de Fr.)
Ung apoticaire y amena pour une fois
cinq chariots charges de denrées, et dressa
son bouticle aussi estoffement comme en
Bruges ou en Gand. (J. .Molinet, Chron.,
ch. IX, Buchon.)
Le tout fourny pour ledit temps de sept
moys de son équipage et municion le plus
estoffement que faire ce pourra. (Avis de
l'Etect. palat. sur la guerre contre les
Turcs, Négoc. de la France dans le Levant,
I, 224, Doc. inéd.)
ESTOFFEMENT, estuffcment, s. m., ce
qui garnit, ce qui orne, ameublement;
meubles qui garnissent une cbanibre, un
appartement, une maison; ustensiles d'une
manufacture, outils d'un atelier, etc. :
S'il est commandé par les administra-
teurs de la ville a faire aucun euvre, soit en
macbonnerie ou carpenterie ou autre édi-
fice a héritage, si doit estre (ail V estoffement
que pour tousjours durer. (Bout., Somme
rur., f° 24", éd. 1479.)
Pour Vestoffement de le dite taverne.
{Test, de juin 1426, Act. et contr., p. 168,
Arch. mun. Douai.)
Les estoffemens de sa chambre et tous
ses draps, fourures et cbapperons. (1450,
Droictures de l'Escars et boute-hors, Arch.
mun. Douai.)
Pour porter au josne duc de Gheldres
le collier de l'ordre, ensemble le manteau
et les aultres estoffemens qui y appar-
tiegnent. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., I, 39, Buchon.)
Pour la peinture et estoffement de quatre
armoyres. (1531, Bépar. de l'ab.de S.-Den.,
Arch. LL 1302.)
— Par extension :
Pur l'encrece et estuffement de la terre
d'Irlande. (Stat. de Henri V, an i, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
ESTOFFER, cstuffer, esthoffer, estopher,
estofer, étoffer, stoffeir, verbe.
— Act., fournir, garnir, munir, appro-
visionner:
Li habitant estoient tenuz et dévoient
amener nostre vin a leurs voitures pour
estofer nostre hostel. (1318, Arch. JJ 59,
pièce 150.)
Que lez garnisons des chastelx et villes
murées illcoques soient purveux etestuffez
sufhcientement des vaillantes persons en-
glois. {Stat. de Henri IV d'Englet., an v,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
Ces gens d'armes et arohiers eulx entres
en Navarre, le roy de Navarre les devoit
paier de tous pointz et estoffer aiusi que a
eulx appartenoit. (Froiss., Chron., Richel.
2644, f» 24 V".)
Iceulx feulletz soyent estoffez de pen-
tures. (XV' s., Cart. deFlines, p. 915, Haut-
cœur.)
— Compenser :
Li amende que ilh ont par le defaulte de
paiement ne peut stolfeir les frais deseur-
dis. (J. DE Stavelot, Chron., p. 55, Bor-
— Estoffer l'estat de quelqu'un, fournir
à sa dépense, lui faire tenir l'état qui con-
vient à son rang :
Tenoit sa fille la duchesse delez elle et
étoffait son estât si avant comme elle pou-
voit. (Froiss., Chron., III, 228, éd. 1559.)
— Réfl., se préparer :
Qai dont veist aprester ces brehaas.
Moolt bien s'eslolj'ent a demonrer loue taos.
(.Les l.oh., lîicbel. 4988, f ill'.)
— Estoffé, part, passé, bien garni, bien
muni, opulent:
.III. lis esthoffes bons et souffisans.(13o6,
Beg. du Chap. de S. J. de Jerus., Arch. MM
28, f» 39 r-.)
Une chainture estoffee d'argent. (27 août
1367, Test, chirog., Arch. mun. Douai.)
Si fu li soupers grans et biaus et bien es-
tofes. (Froiss., Chron., I, 450, Luce, ms.
Rome.)
Et la fu li disners grans et nobles et
bien estoffes. (Id., ib., VI, 56, Luce.)
Tenoit un estât aussi estofé comme li dus
de Gerles, et plus grant. (Id., ib., Il, 228,
Luce, ms. Rome.)
Et tenoit grant estât et estofet. (Id., ib.,
111,289, Luce, ms. Rome, f" 73.)
De nobles cevaliers d'armes bien eslofes.
(Geste des ducs de Bourg., .'ilSl, Chron. belg.)
Souffisaniment estoffes de tout ce qu'a
gens de guerre appartient. {Trahis, de
France, p. 95, Chrou. belg.)
Or soiez donc sar voslre garde.
Et vous pourvoiez de gens d'armes
Ksloffes de bâtons et d'armes.
(Greean, Misl. de la Pass., l'/569, G. Paris.)
Aviez vous paour ainsi armes
El eslophes de bonnes haches ?
(Id.. »*., 30203.)
ESTOFFERiE, S. f., métier àQVestoffeur .
Caelatura, caelaturae, mestier de gra-
veurs ou estofferie. (R. Est., Dictionario-
lum.)
ESTOFFEUR, - ofeur, estouff., s. m.,
ouvrier chargé d'habiller les figures d'é-
glise, de nettoyer les images, les tableaux,
et de les orner de moulures :
Paintre et estofeur d'imaige. (xv s.. Cari,
de Flines, p. 935, Hautcceur!)
— Fera., estoferesse, couturière, liiigère,
celle qui fait ou garnit des bourses :
Jehanne la Poulaine, estoufferesse de
bourses de soye en la rue de la Harpe a
Paris. (1369, Arch. JJ 100, pièce 429.)
Alipson l'Aignelette estoferesse de bourses
demourant a la croix du Tirouer. (1,378,
.Vrch. JJ 114, pièce 64.)
ESTOFFEURE, - urc, cstouffeurc, estuf-
fure, stuffure, s. f., garniture, tout ce qui
sert à garnir, à orner :
Deux vielles masses pour le roy quant il
chevauche en armes, dont l'une estoit
estoffee d'argent a ymaiges,.. et depuis a
esté ostee Vestoffure. (1420, Pièces relat.
au règ. de Ch. VI, t. Il, [). 405, Douët
d'Arcq.)
Le dessus (du saye) tout d'or, a gros
boutons garnis de pierrerie, et autre riche
estouffeure. (Paradin, Hisl. de Lyon,
p. 328, éd. 1573.)
Il font des pièces excellentes de fil et
d'or et d'argent, toiles d'or et d'argent,
d'or frisé de toutes les façons tant des es-
lofles que des esto ffures. {Cayet, Chron.
sept., 1. VI, p. 446, Buchon.)
— Par extension :
Lesqueux beekenes, par les hydouses
concourses et rages del meer, sont toutdys
enfeblissez et empirez : si bien des pères
hors buttez île Vestuffure d'ycelles. (1389.
Eeq. au roi d'Anglet., Lett.de Rois, etc.,
t. Il, p. 300.)
78
618
EST
Que toutes maners des niefs au dit port
accustumes de venir hors du pans d Engle-
terre, les batelx des pessoners horspns,
portent ovesques eux tout lour lastasezdes
bones piers covenables pur la stuffure de
les bekyns suisdites en faisant la resonable
deliveraunce de temps en temps a lour
venue illeoques altresorer qui pur le temps
y serra ou as antres ministres a ceo per
luy ordines. (Stat. de nichard II, an xxl,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
Item ordines est et assentus que les sei-
"neours de Gales Marches ordeinent et
mettent sufficientz esluffures et gardes en
lour chastelx et seignouries galoys au fyn
que en temps avenir nulle perde, note ne
damage aveigne a nostre seigneour le roy
ou a son royalme. (Staf.de Henri IV dEn-
glet., an II, impr. goth., Bibl. Louvre.)
— Métier de graveur :
Cœlatura, graveure ou estolfeure, mestier
de graveur. (Calepini Dict., Bâle 1584.)
ESTOFFiE, s. f., botte, eii parlant de
chardons de bonnetiers :
Cession de une empresse, six paires de
torches, trente quatre estojjiede cardons, et
tout ce qui s'ensuit au mestier de tondeur.
(1534, Reg. aux Acles, f° 209, Arcb. mun
Douai.)
ESTOFFIER, S. m., syn., A'esloffeurl
Ly eitoffier qui portent... uler a bestes
ou cuyr a vandre au marchié doit .II. den.
{Coul. de Chalamont, Arcb. P 1384.)
ESTOFFL.E, VOir ESTOFFE.
ESTOFiER, estufier,y. a., fortifier:
Li frère dor Templen de Noroy dolent
faire en banc de Cersy astrait de hommes
eu bone foy por ville estufier. (Fev. 1239,
Arcb. Vosges, H, Flabémont.)
ESTOFOR, efo/'or, s. 1., étouffement, ce
qui est étouffant ;
Mais Tarder del solel el le cax qui est créa».
Et Vetofor de l'air les a si confondus
Que n'i pooit garir nns hom qui fnsl vestus.
(Rmm. d'Alix., fM3\ Michelant.)Impr. le /o/ur.)
ESTOI, voir ESTUI.
ESTOIAL, voir ESTCUL.
ESTOICAGE, voir ESTOCAGE.
1. ESTOiER, V. a., accompagner, éclai-
rer pendant l'été, opposé à yverner, ac-
compagner, éclairer pendant l'hiver :
Cesle planète ne laisl pas
L'homme, aoçois Vestoie et yvcrne
Et .XII. aûs ou plus le gouverne.
(Froiss., l'ocs., Uichel. S3U, f 36i r".)
2. ESTOIER, voir ESTUIER.
ESTOIIER, voir ESTUIER.
ESTOii.ETE , esloUletle, s. f-, petite
étoile ;
Kn chele petite estoilele.
(Sept Sages, 543, Relier.)
Esloilele, je le voi,
Que la lune trait a soi,
M'amieté o le blont poil.
(Auc. el iVico/., p. 30, Suchier.)
Et portoit un escu d'asura un chief d'ar-
gent, et trois estoilleltes de gueules dedens
l'argent. (Jeh. le Bel, Chron., I, 48, Po-
laiu.)
EST
— Hermine avec mouchetures :
Il ne voulut plus porter de menu vair,
de gris, nv d'estoillettes (c'estoient genettos)
en ses habits... les plus vieux pelletiers de
ceste ville ne scavent que c'est d'estoilettes,
ni de garintbes'. (Favin, Theal. d'honn., 1,
319, ap. Ste-Pal.)
.in.cappes a estoilletles nœuves. [Compl.
de 1587, Arcli. Nord.)
ESTOIN, voir ESTOUIN. i
1. ESToiR, V. a., renfermer dans un
étuit dans une châsse : '
D'aloes et de mjre le fait enpimenler
Por les saintes reliques esloir et garder.
iSie Euphrosyiie, 63, Meyer, Rec, p. 33G.) i
2. ESTOIR, voir OSÏOIR.
ESTOiRE, eslore, estorie, etoire, s. f. et
m., flotte, armée navale :
Ot asanblé une esloire molt graol.
(Les Loh., ms. Montp.. f» 19';''.)
S'eioire en Toloit faire plaine.
(Ben., Troie, vas. Montp., f 3'.)
Mais ç'ala bien que lor compaigoe
E lor e\loire i arriva
Eissi que nef n'en perilla.
(Id., D. de ?iorm.. Il, 28'21, Michel.)
Quant les .x. .m. ont l'es^oire vene
De cele genl vilaine et mescrene,
Et en mer voient tante voile tendue.
(Covenans Vinen, 358, Jonck'., Guill. d'Or.)
Quant li rois oit l'ermite enci parleir, se
li demandait s'il passeroit o lui la mer. Et
cil dist cil senz faille, el que tart h estoit
que Vestoire fuistesmenee. Lors commandait
li rois les neis a chargier de totes ilelles
viandes qu'il covient mettre sor mer...Si ot
a merveille grant estoire et belle. (S.
Graal, Richel. 2135, f" 211 v».)
En cel termine mut uns estolres de Flan-
dres par mer. (Villeh., 48, Wailly.)
Mult fu bêle cele esloire et riche. (Id.,
49)
Quant il virent l'estaire si bêle et si riche,
si orent tel honte qu'il ne s'ouserent mos-
Irer. (Id., 121.)
H avoient pourposé aalerenBabyloine.. .
et avoient pourposement de livrer esloire
qui tous ensanle les y passast. (Robert
DE Clary, p. 7, Riant.)
Si n'a en hante mer nn tel esloire mis,
Ainz plus grant ne conduit Apolines de Tris.
(Aye d'Atign., 3i88, A. P.)
Tout quoiement, a recelée.
Se sont en Vestorie féru.
Conques n'i furent perceu.
Des nés prisent a grant plenlé.
(MoiJSK., Citron., 21002, Reiff.;
Qnant ceste esloire venir voit,
A la gent dist ; Or alenJes
Tant que il soient arives.
(Wislasse le Moine, 1918, Michel.)
Et ordena que sitost corne il verroienl
l'estoire des naves, que il feissent lor
mostres. {Est. d'Eracl. emp., ap. Mas-La-
trie, Hist. de Chypre, 11, 4.)
Hugues de Liseignen vint por secors en
Acre o belle estoire de galles et de vessiaus.
{Est. de Eracl.Emp.,xxxiy,6, Hist. des
crois.)
En ço qu'il estoit en tel aisse et en tel
déduit, et uns eslores de Sarrasins vinrent
par mer, s'asalirent au caste], si le prissent
par force. (Aucassin et Mcolette, p. 36, Su-
chier.)
EST
La l'envoia Marcus Terinus uns prevos
de Rome por asambler une esloire de nés
por deslruire Mitilene. {Hist. de Jul. Ces.,
Ricbel. 23082, f" 2''.)
Il meismes ses cors entenroit en mer,
si s'en iroit a toute s'eslore devant Kalais,
et la feroit jeter ses ancres, si ke li eslores
Looys ne poroit issir del port. {Hist. des
D. de Norm., p. 168, Michel.)
Et disoit on partout que on n'avoit veu
nulle eslore en mer pour ung prince plus
belle. {Cliron. du bon duc Loys de Bourbon,
p. iS'6, Chazaud.)
Celle nuyt furent moult bien festoyez du
comte : puis quant ce vint le matin leur
estoire fut apprestee, si s'en partirent.
{Gérard de Nevers, II, xix, éd. 1723.)
— Armée en général :
Jo vi devers Espaigne venir tout abrivé
Un(e) esloire de gent richement conreé.
(.-tio/, ions, A. T.)
.1. grant esloire t'est de païens venu,
.Ls. mil an[sl verz blâmes aguz
Qui de Narbone peçnieront les murs.
(Uori Aimeri de Narbone, Steugel, Zeitschrifl fur
rom. Phil., 1882, p. 102.)
Avoient si grant estoire de gens que l'en
ne puet les milliers effiner. {Artur, Richel.
^ 337, f" 133'.)
De che avint k'en .i. tempoire
Chevauchoit a mont grant esloire
I Li rois aval le Norraendie.
(ilir. de SI Eloi, p. o6. Peigné.)
2. ESTOIRE, s. f., race, extraction:
Doz li vénérez fu molt de bone esloire.
(Les Loh., ms. Montp., f ISl"".)
Dist la dame : Je ne puis croire
Que rhilz ne soit de haute esloire...
' (Rich. li biaus, ms. Turin, f° 130°.)
Ganor li Arrabi fu de moult grant esloire.
{.\yed\ivign., 3273, A. P.)
3. ESTOIRE, S. m., résistance :
Avoit trouvé grant desfense et fier eS'
toire en si petit nombre de crestiens. (r..
DE Tyr, xxii, 16, Hist. des Crois.)
4. ESTOIRE, s. f. ?
Et doivent les prebtres regarder ententi-
vement ou a esloire leurs lettres, adfin
qu'il n'y ait aucune faulseté couverte es
lettres, ou au seel. (1474, Stal. synod., ap.
Lalore, Ane. discipl. du dioc. de Troyes,
II, 102.)
ESTOIREMENT, VOir EsTOREMENT.
ESTOissER, V. a., toiser :
Pour veoir les ouvrages, remarquer
s'ilz estoient faitz selon l'ordonnance,
esloisser les muraille- de ladite répara-
tion. (1593, Compte du dom. de Sierck, M
9178, Arch. Meurtbe.)
ESTOissiER, V. a., briser :
Et cil Sert monsignor Ganvain
Ens en mi l'escn, de sa lance,
Issi que parmi outre lance
De sa lance plus d'une toisse ;
Mais la la brise et estoisse.
Et li esclas en volent haut.
(Gauvain, 3500, Hippeau.)
ESTOLER, voir EXTOLLER.
ESTOLIER, esloltier, s. m., celui qu
porte une étole :
EST
Preslrcs qni toi fisl esloHer
Il le donna moult grant colier.
(Rbclcs de MoLiENS, Dit if Charité, Ars. 3142,
f° 220».)
Estollier. (1377. Arch. S 1506, pièce 39.)
ESTOLON, stolon, S. 111., rejptoii, sur
geon :
Le corypnier ha par le bas la souche elle
tronc garny de plusieurs tiges et stolons
par hault. (Trad. de VHyst. des plant, de
l. Fousch, ch. CLT, éd. 1549.)
ESTOLT, voir ESTOHT.
ESTOLTEIER, VOif ESTOUTOIER.
ESTOLTIE, voir ESTOUTIE.
ESTOLTIER, VOiP ESTOUTOIER.
ESTOMBEL, S. 111 , aiguilloTi :
Le suppliant print son baston que l'on
appelle estombel, duquel il louclioit ses
beufs. (1470, Arch. JJ 196, pièce 266.)
ESTOMBissEMENT, estonb., S. m., re-
tentissement :
L'approchement de l'impérial arroi, en-
semble l'estombissement et resveil de ses
armes, le rejouissoient assez. (J. Molinet,
Chron., ch. xviii, Buchon.)
Englez aifuterent leurs gros engiens
pour battre la muraille tant merveilleuse-
ment que l'estombissement du bruict fut
oy de la ville de Grantmont. (Id., ib., ch.
ncLVii.)
On dit que la maçonnerie du beffroi est
ébranlée a cause de l'estonbissement des
coups de canons qui durant le siège y ont
esté gectez. (1558, Péronne, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESTOMBissEUR, etotnisseitr , s. m.,
terme de fauconnerie, tombiseur, premier
des oiseaux qui attaque le héron dans
sou vol :
Mais n'oy je pas crier d'nn cri double et bien hanl
A quelques fauconniers: A la vault, ala vaalt I
C'est qu'on a descouvert le héron ; sus, qu'on lance
Vestombi&seur pesant, qui la guerre commence.
(Du Chesse, Six. lie. du grand miroir du monde,
p. 95, éd. 1588.)
Qu'on lasche Vftomi^seur
Qni lentement par l'air nage,
Sur ce milan ravisseur.
(JOACB. DD Bell., Contre les en. poêles, dans
l'Olive, éd. 1568, f° 51 t".)
ESTOMBLE, VOip ESTEULE.
ESTONDRE, V. a., peigner:
Ke nus bateres ki estonge laine. (1262,
Bans aux échev., 00, ass. s. les drap, de
Douai, f" 10 r», Arch. mun. Douai.)
ESTOJiER, V. a., couper :
Pource que de jour en jour estoment du
bois tant pour nostre navire comme pour
nos chasteaux et édifices et que ou temps
passé ce qui en a esté prins et emploie es-
ditz chasteaux navires et édifices a esté
prins et coppé sans mesure ou ordonnanei^
l'u dommaigent les forestz en grant lésion
et destruction d'icelle. (Coust. de France,
{■> 28 r», éd. 1517.)
ESTOMPER, V. a., fendre, percer:
La presse ont tote estompée.
(Rou, 3° p., 8793, var., Andresen.)
EST
ESTOXEEMENT, estonu., estounement,
ad V., avec étonnenient, ou d'une manière
qui étonne, qui effraie :
Il coururent as armez moult estonneemenl.
(Il.Capet, 1218, A. P.)
Il broche le cheval, qui n'aloit mie lent.
Et se mist sur les rens ; et Bcrtran ensement
Contre son père vint moult estonneemenl.
(Cnv., du Guesclin, 189, Charrière.)
I.e castal d'nne dague noblement se détient.
Et fiert tout entonr lui si estonneemenl
Qni resamble .i. deable d'enfer tout proprement.
(In., ib.. 478i;.)
11 parla ung petit estonneement et engros-
sant sa parolle, qu'il ne fust recogneu.
(Perceforest, vol. VI, ch. 15, éd. 1528.)
S'en allèrent tantost getter a terre si
estonnement qu'ilz ne sceurent ou ilz fu-
rent une grant pièce. {Ib., vol. II, S° 36'".)
ESTOîVEis, estonneis, s. m., retentisse-
ment, éclat, étourdissement :
Cors et taboars moult font grand estonneis.
(Conq. de Brel. armor., Ars. 38i6, f 11 r°.)
ESTorjEMENT, estonn., s. m., retentis-
sement :
Ou sont ades les pietians eu ta court ?
Ou sont les estonnemens des trompes et des
veneurs ? Ou les riches montures de tes
logeans ? (G. Chastell., Deprecat. pour
P. de Brezé, vu, 40, Kerv.)
Et sonnèrent cloches, trompettes et cla-
rons par un tel estonnement que toutes
oreilles en esloient sourdes. (Id., Chron.,
IV, .59, Kervyn.)
Quand par fortune le feu prend en quelque
cheminée, le plus souvent ou lasche de-
dans certains coups de harquebuse pour
l'estonner et estaindre, parce que Veston-
nement du son abbat le feu et la suye
quant et quant. {?(ouv. Fabrique des excell.
Traits de vérité, p. 77, Bibl. elz.)
ESTONER, -onner, -ouner, -uner, verbe.
— Act., ébranler, étourdir :
.111. coz li done, moU par fu rstone.^.
(Les Loh., ms. Monlp., f 98''.)
De granz haches danoises i ont mainte colee,
E de grosses maçues mainte teste eslonee.
(Wace, Rou, ï' p., 3271, Andresen.)
Del pel les parois eslonanl.
(Id., ib., 3' p-, 3670, var.)
Il s'entrehurtent des cors et des escuz,
si durement qu'il n'i a celui qui toz n'en
soit estonez. {Lancelot , ms. Fribourg,
f» 96=.)
Tel coup les l'oreille li done,
Tote la leste li estone.
(Renan, 1-1901, Martin.)
Et ne porquanl tel coup li done
Sor le hianme que tout Veslone.
titre per., Richel. 21G8, f° ni-.)
lehaus de Pereraont li donne
Tel cop c'a pan qu'il ne Veslone.
(Sarrazin, Rom. de Ham, ap. Michel, llist. des
dues de Norm., p. 3.S3.)
Il fu si eslones qu'il cai a terre. {Aucas-
sin et Nicolette, p. 13, Suchier.)
Mesire Raous, ki fu bons chevaliers,
liert monsegneur Robiert si grant cop sour
son heaume ke tout l'esloîtne {LiContes dou
Roi Flore et de (i Bielle Jekane, Nouv. fr.
(lu xiii° s.j p. 135.)
Guidiez que je soie legiers a abatre, ausi
EST
fii9
con la paroiz qui peut et come la mesiere
que la pierriere a eroUee et estonee.{Com-
ment. s. les Ps., Richel. 963, p. 53*'.)
Du grant hurt qu'ele donna, elle extonna
toute la mestre tour et la fit croller.
[Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f"329».}
Avant, avant, t'espee sache,
Rrise Godet, et si l'en donnes
.Si Jurant cop que tu le m'eslonnes
Tout mort ici.
(Viraele de piastre Dame, de Robert le dyable,
p. 11, Soc. des Ant. de Morm.)
De l'espee lî a tel horion donné
Desu^ sen bacinnet, qne tout l'a estonné.
(Chron. des ducs de Bourg., 1021;i, Chron. belï.)
Il lui donne tel coup dessus le heaume
que tout Vestonne. {Lancelot du Lac, l'^ p.,
ch. xxill, éd. 1488.1
— Réfl., s'ébranler :
Des lances volent li tronçon.
Du cors se hurlent li baron ;
Molt forment se sont estone :
Endni sont a terre versé.
(Floire et Blanche/lor, %' vers., 32iS, du Méril.)
La cause de ce dommage fut... que sor-
tant du Havre de Honnefieu pour se jetter
a la rade, le dit navire toucha en terre, et
de ce heurt la quille et gaborts s'estonne-
rent de sorte que les joints des planches
s'ouvrirent. (Guill. dit Bell., Mém., liv.
X, f»339, éd. 1569.)
— Neutr , être ébranlé, être étourdi :
Granz fu li colps, li ducs eu eslunat.
(Rot., 3138, Mûller.)
Et fiert Mordret sor l'elme cler.
Si que tôt le fîst estonner.
(Ren. de BBALMEn. li Bians Desconneus, .S637,
Hippeau.)
Roidement chiet li chevaliers.
Si qne tôt le chief li estone.
(Durm. le Gai., 16Si, Stengel.)
Al chaoir qne des elmes font,
Lor estone cervele et front.
(Ib., 1693.)
— Être paralysé :
Cele (l'avarice) het a mort le donner,
Ce li fait les mains estonner.
(Baud. de Condé, li Contes dou Pel, 107, Scheler.)
— Act., faire retentir :
,Sor le heaume toi cop li done
Que tôt le pais en estone.
(Bianchandin. Richel. 19152, T 192".)
El grailes et busines sonent.
Si ke tout le chaslel eslonent.
(RoB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 588*.)
— Neutr., retentir:
Et les nues
Fièrent, esclatent et eslonent
Por la'foudre qui s'en départ.
(Lapidaire, C 919, Pannier.)
Sire Renart tel li redone
(Jue toute la fosse en estone.
(Renart, B03, Méon.)
— Act., effrayer :
Timers li asnes ne s'acoise
Il et si fil de recaner
Por cens dou castiel estonner.
(Renart le noneel, 19 18, Méon.)
— Réfl., s'effrayer :
Les histoires italiennes racontent de luy
([u'il estoit si ardant a parvenir a Testât et
perfection d'un grand capitaine, qu'il ne
620
EST
EST
EST
s'Mionnoif nullement a tous hasards, non
plus que le moindre soldat des siens.
(Brant., Grands Capit. estrang., x, I, Bibl.
elz.)
— Act., flg., comme on dit casser la
tête à quelqu'un :
Hny ne cessa de m'eslonner.
De prescher et de sermonner
Qa'on lui donnast de no relief.
(La Vie du maulvais Riche, Ane. Th. fr., 111,
286.)
— Saisir :
Se jetter dans les fleuves, qui, ne fai-
sant que sortir de leur source en la mon -
taigne, sont aussi froids que glace, et qui
eslonnent le sang. (Thevet, Cosmogr., i,
6, éd. 1538.)
— Estoné, part, passé, effrayé :
Un chacun le detestoit et abhorroit,
niesmes le rov dernier Henri III, si bien
qu'il lui fit denendre sa chambre ; et n'y
vint plus, sinon dans le Louvre, mais es-
tonné, la veue basse et la carre d'un tel
homme qu'il estoit. (Brant., M. de la
Noue, VII, 284, Lalanne.)
Lothaire, estonné des forces assemblées
contre luy,les pria eux mesmes de le vou-
loir conseiller en telle nécessité. (Fa0-
CHET, Antiq. gauL, 2» vol., m, 13, éd.
1611.)
Messin, atuner, assourdir, ennuyer par
du bruit, des paroles; Woippy, atiiné,
qui a perdu la tête (pour avoir bu).
KSTONGER, V. a., peigiicr :
Ne nblet pas le pesselin,
De escocher on eslonger vostre lyn,
(The Trealise of Waller de Biilestcorlh, p. tSG,
Wright.)
Cf. ESTONDRE.
ESTOM, adj., tremblant :
Si corne espine en main eslonie, issint
est parabole en la bouche de fols. (Bible,
Prov., ch. 26, V. 9, Richel. 1.) Lat., in
manu temulenti.
ESTONTURE, S. t., toHle des moutons :
Estontiirebalue. (1253, Ban destirelaines,
Arch. raun. Douai.)
Ke nus ne tingne filet de flocon ne d'es-
tonturesne de gratuisse. (1262, Bans aux
échevins, 00, ass. s. les drap, de Douai,
f° 9 v°, Arch. muu. Douai.)
ESTOPj voir ESTOFFE.
ESTOP.\CE, esloupace, slopace, stobasse,
s. f., topaze :
Eslopace or cuit si très jaune color ha.
{Lapidaire en prose, Bull, des Ane. Testes,
1879, n» 3.)
Grenaz, stopaces.
Et tellagons, et galolaces.
(RuTEB., /( Diz de l'erberie, Jub., I, 25-2.)
Et la trouve on moult de pierres; c'est as-
savoir esmeraudes, safirs, jaspis, cassy-
doines, rubis, charboucles, slobasses, et
plusieurs aultres pierres précieuses que
n'ay pas nommées. (Nouvelletes et diver-
cites estant entre les bestes en la terre de
prestre Jehan, ap Jub., CEuv. de Buteb.)
Impr., scobasses.
Les saphirs et les slopaces. {Liv. de Marc
Pol, CLXvni, Pauthier.) Impr., scopaces.
Des rnbis, balez largement
Y avoit et mainte estopace.
(Famel, Richel. 146, f° 38'.)
.m. saphirs, .1. rubi, une estoupace en
aignaus d'or. (1327, Inv. de R. de Joigny,
Arch. Eure-et-Loir.)
ESTOPHE, voir ESTOPFE.
ESTOPPER, VOirESTO0PER.
ESTOQUAGE, VOif ESTOCAGE.
ESTOQUEE, S. f., vieille souche :
Une estoquee de bois blanc. {Chart. de
Ilain., Nouv. Coût, gén., Il, 148.)
ESTonuEL, s. m., partie d'une horloge :
Tourtes du cadran, estoquiaux de la
grande tourte. (Compte de 1462, ap. La
Fons, Art. du Nord, p. 100.)
Quatre estoqueaux pour le grande tour
do l'horloge. (1513, Béthune, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Cheville servant de point d'arrêt :
Estoqueaux ou arrests desdites gaschettes
au milieu desquelles sont chevilles pour
arrester lesdites gaschettes. (Paré, Œuv.,
XVII, 12, Malgaigne.)
ESTOQUEURE, S. t., amiB poiutue :
Si trouvèrent que li lions estoit blecies
d'une estoqueure, si estoit li fus remes en la
plaie. {Vies des saints, ms. Lyon 697,
f» 69''.)
1. ESTOQUiER, -ocquier, - ochier, esto-
cer, verbe.
— Act., frapper du tranchant ou de la
pointe :
Mannequin de la Wayne chandrelier
cuida et voult estochier et ferir ledit Jehan
d'un coustel. (1365, Arch. JJ 98, pièce 671.)
Injurié souvent et manascé, qui par de-
vant et par darriere et estocquie a tout lez.
(G. Chastell., Chron., Hl, 395, Kerv.}
Car il conTient qne mort bref le desroque
Et de son dard crnellemeot Vesloque.
(J. Meschinot, Bail., sxiv, éd. lo39.)
Qui eut jamays pencé que le villayn l'eut
voulu estocquer, or ficher d'ung coup d'es-
toc. (Palsgrave, Esclairc, p. 735, Génin.)
— Fig. :
Maistre Tibare ne faillit a s'aller souvent
pourmener devant la porte de Prudence, a
laquelle (quand il la pouvoit veoir) il fai-
soit tousjours une grande révérence, Vesto-
quant du coing de l'œil. (Larivey, Nuicts,
IX, IV, Bibl. elz.)
— En parlant d'une arme, enfoncer,
présenter la pointe en avant :
Le brant li a an visaige estochié
Que par mi outre les iei li a fichlé.
(Gaijdon, 6785, A. P.)
II estocque son espieu en terre. {Percef.,
vol. VI, f» 116°, éd. 1528.)
— Réfl., se frapper du tranchant d'une
arme :
Chascnn la lance ou poin .sf vont fort esloquaul.
(CoT.. B. du Gnescliu, 22339, Charrière.)
— Fig- :
Ainsi les Nominaux eussent eu un grand
support des femmes, soit pour venir aux
mains, soit pour s'estoquer de syllogismes
ergotisez. (Cholieres, Apresdinees, v,
f» 157 V», éd. 1587.)
— Neutr., frapper d'estoc, estocader :
Et cil, qui sont montez desus,
Lear qneurent par grant ire sus,
Comme bien avisez et sages,
En estoquant vers les visages
Des roides espees qu'il tiennent.
(GciART, Roy. lign., t. I, p. 232, Buchon.)
Les uns taillent, antres estoquent.
(Id.. ib., ni28, \V. elD.)
Lors les chevaucheurs commeucierenl a
estoquier en lui, mes ce fu pour noient, car
il feroient contre le haubergon. (Berstjire,
T. Liv., ms. Ste-Gen., f» 364=.)
Il estoquoient a lui de lor espees. (Arch.
J 1031, pièce 20.)
Bertran tenoit l'espoi qni l'acier ot trenchant.
Et s'en vint a l'Engloiz fermement esloquant.
(Cov., B. du Guesclin, 2307, Charrière.)
Hz jouèrent de la retraicte, et la sceu-
rent chevaulx que espérons valent, car
tant qu'ilz povoient estocquer ilz ne ces-
sèrent tant qu'ilz furent sur les chaussées.
(Froiss., Chron., Richel. 2644, f 96 v».)
— Fig. :
... Contre lenr faaices querelles
h'eatocer fermes et tenir bon.
(Misl. du siège dOrt., 3237, Gnessard.)
— Act., broyer, briser :
Un maillot de boys, duquel l'on esto-
que les terres des champs. (1416, Arch. JJ
98, pièce 169.)
Be faire ardre toutes marchandises... et
de faulses mesures, et de les faire esto-
chier, casser et depechier. (1420, Denomft?'.
du baill. de Constenlin, Arch. P 304,
fo 175 v.)
Ne pourront coupper ny abattre les an-
ciens bois, estocquies ny autres . [Chart. de
//ain., XLV, 23, Nouv. Coût, gén., H, 79.)
— Absolument :
Se ingèrent de pescher, fouir, heuer,
estocquer et mettre aucuns harnoiz ou filez
pour pescher. {Coût. loc. du baill. d'A-
miens, ms. Ars., f» 204.)
— Act., boucher, obstruer :
A esté ordonné au cevelier de le cuisine
de faire estocquier et restouper tant par
hault comme par bas une courouye d'eaue.
(1515, Reg. de Corbie, 13, f 237, ap. Duc.)
— Estoquié, part, passé, en parlant
d'une arme, la pointe en avant :
Que tous archiers eussent leurs penchons
estoquiez devant eulz, ainsi comme ilz ont
coustume de faire quant ilz cuident estre
combatus. (Wavrin , Anchienn. Chron.
d'Englet., I, 286, Soc. de l'H. de Fr.)
— Fig., estoquié en, affermi en :
0 cueurs en constance estocquies,
Lesquels eussent ainchoîs esté
Pieche après anltre dehocquies
Que recaler par lascheté.
(LEFRA^■C, Champ. desDam., .\rs. 3121, f° 117".)
Bessin, éloquier, briser les mottes de
terre ; séparer la paille du grain. Poitev.,
cloquer, battre quelqu'un ; s'étoquer, se
battre, et, en parlant de chevaux, se mor-
diller mutuellement la crinière. H. -Norm.,
vallée d'Yères, s'étoquer, s'appuyer.
EST
EST
EST
m
2. ESTOQUiER, S. iii., Vieille souche :
Au quesne sept verges,... es estoquiers
cinc verges. (1326, Arch. JJ 64, f» 108 r".)
ESTOQUIS, voir ESTECHEIS.
1. ESTOR, S. m., fenêtre, jalousie de
bois :
Vosure d'estor. (Vill. de Honnec, Al-
bum, Lassus.)
2. ESTOR, s. m., les diverses choses
dont on a besoin pour se nourrir, se cou-
vrir, pour voyager, équipage, approvi-
sionnement :
Largesce a la senescaocie
Qqî de tnt l'oslel garde prent,
E le pain e le vin despent
Et tut l'achat e tnt l'eslor.
(Dit du Besanl, Richel. 19525, S" 110 r».)
t] quant aucun est tant hancé
Par symonie on par pecché
Qu'il a un evesché en garde,
Tanlost vers les deners esj:arde.
Maintenant aune trésor,
E comence a coilllr eslor.
Ui>-. 597, Martin.)
Qi envoient pur achater lour estor de
pessoun salé. (FAb. Ciistum., I, 387, 14,
Edw. Il, Rer. brit. script.)
Et après ceo que les vyns seront her-
bergez.., q'il ne soyent mustrez ne mys a
vente dedens les troys .jours, s'il ne soit
as grantz seignurs et as autres bones
gentz,pur lur estor ou pur lur user. (IS janv.
1311, Mand. d'Ed. II sur la vente des vins
de Gasc, Delpit, Doc. /V. en Anglet., p. 4 5.)
— Spécialement le matériel d'une ferme
et le bétail :
Si vous poicz voz terres approer par
gaignage ou par estor, ou par autre ma-
nière plus que l'estente, le surplus metez
en estor; qar si blez taillent, ou estor
moerge, ou arsy ne survigne, ou autre mé-
saventure, adonqe vous vaudra ceo qe
vous avez en estu. (Tr. d'Econom. rur. du
xiii' s., c. 2, Lacour.)
Et par les estendours enquerrez de com-
bien homme pourra semer une acre dez
totez m an ers dez blez, et combien d'estor
vous pourrez avoir sur le manoir. (1b..
c. 8.)
Al chef del an doit homme veer toutez,
les chosez necessairs menuz et grantz et
tout Vestor, et lez ferrures, et toutez autres
choses qi en le manoir demoergent <Ib.,
c. 13.)
— Ornement, garniture:
Ooques plus riches n'ot eslors.
{Flaire et Blaiiceflor, 1° vers., lu, du Méril.)
Bessin, cloi-e, achat, emplette.
Cf. Ator.
3. ESTOR, eslur, estour, etoitr, etor, es-
lorn, estoux,astor, ator, stor,stour, s. m.,
combat, bataille, mêlée, attaque, assaut
et quelquefois joute, tournoi :
Dcus, dist li reis, tant me pois esuiaier
Que jo ne fui al esttir cumencier !
(«0/., 2412, Mûller.)
A Rollant rendent un estiir fort et pesme.
(/*., 2122.)
Si se vantèrent mi vaillant chevaler
De grauz batailles, do forz cstiirs campels.
(7*., 2861.)
De l'ayr estorn e prodeltaz.
(Alberic, Alex., SI, Stengel.)
No degnet à'estor fugir.
(/*., 12.)
Grans fut Vastor, perillons et mortez.
(Les Loh., Richel. tOlfiO, P 36''.)
La veissies .i. estor esbaadir.
(/«., ms. Montp., f 255^)
Bêles fuies e bêles chaces,
Estor espes, dure meslee.
(fioa, 3° p., 8272, Andresen.)
Feluns esturs. feluns torneiz
Li tindrent par plusors feiz.
(Be.w, D. de Norm., II, 4612, Michel.)
Icil esturs (a perillons.
(Brul, ms. Munich, 809, Vollm.)
Mull gr.int estiir li unt rendu.
(11)., 3474.)
La Doisse et \'ator rabaudir.
Ulesckans, Richel. 2494, C 1 V.)
Onques ne fn estorz si fièrement tenuz.
(J. BoD., Sax., c, Michel.)
Kar li reis nus soleit demander granz eslors,
Apeler traiturs et nialveiz de nos cors.
(Garnier, rit' de S. Thom., Richel. 13j13,
i" 69 r".)
As fils Herbert Bsl maint pesant estor.
{Raoul de Cambrai, I, Le Glay.)
Li fiz Israël tindrent les esturs encuntre
ces de Philistiim. {Rois, p. 63, Ler. de
Lincy.)
Li fait i sont des ancissours,
Les proueccs et les eslours.
(Flaire et BlanceUor. i" vers., 1639. da Méril.)
Por Veslor qu'il a commencié
Nos n'i avons riens gaaignié.
(II)., 2» vers., 2053.)
... Du dnc Aubry a la fiere vigor,
Qui tant soffri de painne et de dolor,
Homs de son tems ne soufri tant i'eslour.
(.iubeDj, p. 1, Tarbé.)
La veissiez estor fort et desmesuré.
(Parise, 1948, A. P.)
Sovent hannta (il) les esturs.
(UnCliival. et sa dame, ms. Cambridge Cornus. .'iO,
!' 91», P. Meyer.)
Kn il pris en juste o en esliir navrez ?
(Oliiiel, 1022, A. P.)
La bataille est et li estour vaincu.
(Ib., 1556.)
De l'eslor se fait sire et maistre.
( Wilasse le moine, 1944, Michel.)
Car se vous seres cens che ai ja conçus
En stours e en batailes....
(Prise de Pamp., 135, MussaOa.)
Coment vint in llaire, et fist bataille et stor.
(Lib. prim. Alite, ms. Modène.)
Ch'il me puise sonrprendre en stor ne en tenzon.
(/>., 730.)
Fierté des uns et des autres... fu ce jor
raostree en Vetor ou l'on pooit vooir granz
proesces. (C/trore. de S.-Den., ms. Ste-Gon.,
1° 232''.) P. Paris : estour.
Dedens les batailles et estours entroit
toujours Troylus le premier. (Troilus,
Nouv. fr. duxiVs., p. 301.)
Des grans testes, des eslours.
Qui furent en mainte ville
Fais pour moy, et des bohours.
(EusT. Desch., Poés., II, 183, A. T.)
Mais ce ne fut pas qu'il n'y eust ainçois
de grans estours et grosses escarmouches
entre les deuxparties.(MoNSTRELET,f7ft)'on.,
I, 123, Soc. du l'H. de Fr.)
Ce fui lors que Vetour recommeni;a terrible.
(L'Enfer de la mère Cariine, Poés. fr. des xv'
et XVI' s., 111, 327.)
Les Allemans, vieillis et faicts de Ves-
loux, après dure et longue confliotion, les
défèrent. (J. Molinet, Chron., ch. CCL,
Buchon.)
Dy moi, n'est elle point encor bien epenree
Dn dangereux etour de noatre eschaufouree î
(Trotebel, les Corriv., II, 4, Ane. Th fr.,
VIII, 262.)
En cet horrible etour.
(Tahur., Poes.. 1" p., 53. éd. 1574.)
Ceux qui auront esté bien frottés en
quelque estotir de guerre, tous blessez
encor et ensanglantez, on les rameine bien
le l'endemain a la charge. (Mont., Ess . 1.
1, c. 17, éd. 139S.)
Le vray veincre a pour son roolle l'es-
tour, non pas le salut. (Id., ib., 1. I, c.30.)
Bellonne. ayant au front de Gorgonne la cresle,
Chassoit avec son fouet la rage et la tempeste
Dans Veslour acharné.
I (SCHELANDRE, TijretSU., r'^j.,111 1 .\nc Th
fr., VIII, 75.)
Mais le premier a fuir ans belliqueux eslours.
(Hardy, Achille, v, 1.)
— Au sens moral :
I.'arcevesque ont guerpi le terrien seignnr.
Et se fu pris del tut a Deu, sun creatur
Ke il voleit servir en fei et en amur,
Sont beu k'il sufferreit un mult pesant estur.
(Garnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513
f 28 r".)
— Lutte, émeute :
Adont fa li eslors sus el palais levés.
(Chans. d'Antioche, u, v. 106, P. Paris.)
— Bagarre :
En cet esfoîo-.l'un crie : «Sainct Pierre ! »
l'autre : t Sainte Marie ! » un autre : « Ha,
mon Dieu!.. (Hist. Maccar. de Merlin
Cocc., XI, Bibl. gaul.)
— Par extension, attaque, en parlant
d'un animal :
Mes il i a oiseaus plusors
Qui les baraz et lesc.s/or.ç
De goupil aperceivent bien.
(GuiLLAn>iE, Bc.sr dii'., 12.S9. Hippeau.)
— Fig., en parlant d'un combat de
langue :
Monlt bien me sçeurent sermonner
Et me venir tont a l'entonr.
Elles menèrent grant oV(i«r
Par parolles bien assaillans.
(Sniiae don' de la Pucelle, Poés. fr. des xv' et
xvi" s., III, 208.)
— Ordre de bataille, rang de soldats :
S'a ci des eslours com les ont devises.
(Chanson d'Antioche, vu, t. 869, P. Paris.)
;(. ESTOR, eslotir, s. m., tour, contour :
Sor le civoirc ont fait inaisierc
Qui monlt par est et rico el cierc
De marbres et de pluisours colors,
Vingt pies en duroit li e.ilours.
(Ben., Troies, liichel. 375, f" lUIl''.)
ESTORANCE, S. I'., créalui'o :
Kl de la perle on se tourmente cl pleure.
Car c'esloit prcpre estorance divine.
(G. Chastellai.n, la Mort du roij Charles VU.
t. VI, p. 439, Kerv.).
622
EST
ESTOR4.T, S. m., sorte d'aromate em-
ployé dans les embaumements :
4 onces d'estorat, calinite et mierre. (1316,
Compt. de Geoff. de Fleuri, Donët d Arcq,
Compt. de l'Argent., p. 19.)
ESTORBAGE, S. m., alarme, signal pour
rassembler des gens armés :
ronr sa seronr resconrre Yestorbage areslat.
(Wace, Rou, ap. Dnc, Stormus.)
ESTORBE, S. f., foule, multitude :
Oez vous qui gouvernez la multitude, et
aprisiez a voz eslorhes de nations. (Bible,
Maz. 684, f U'.)
ESTORBEiLLON, eslorbellon, eslorbelon,
estorbilon, - om, estourbeillon, eslourbellon,
esiorboillon, estourbelhon, estourbillon, es-
turbeillun, s. m., tourbillon :
Haste tei, que je scie salved del espirit
de tempestet e de esturbeillun. (Lw. des
Ps., Cambridge, liv, 8, Michel.)
Sicume esturbeillun. (Canl. Habac, Oxf.,
Lib. Psalm., p. 240, Michel.)
Apres le terremote vendrad un esturbeil-
lun pstrange. (Bois, p. 3-21, Ler. de Lincy.)
Donc sorst nn grant estorbeillm,
Neir e hiidos, qni tôt perneit
E vers les nnes l'ateigneit.
(Ben., D. dcNorm., l\, 20137, Michel.)
Un eslorbeillon d'une nne j
Conmença l'air a tormenler. i
(Perceval, ms. MoDlpellier H 249, f» 229^)
Lancelot met el coffre (le coffre des en- ;
chantements) la clef, et quant il l'ont
nvert, si sailli fors un eslorbelon et une si
prant noise qu'il li fu avis que tuit li deable \
i fussent. (Gaut. Map, Lancel. du Lac, Ri-
chel. 1430, f» 34».) j
Uns grans eslourbeillons de vent. (S.
Graal, u, 322, Hucher.)
Si vail nagant par celé mer;
Mais qnanl il cniJe retorner,
Dns eslorbellons le soaprent.
(Parlon., 7613, Crapelet.)
Et an ciel la pondre et la laine
A grans estorboiUons levée.
(HooN DE Meri, le Tomoiemenl Aniicrist. Uichel.
2S407, f» 2.38''.)
Estorbiion ne vent n'orage.
(G. DE Coraci, Mir., ms. Brni., f° 126\)
Car .1. eslourbellon leva en hante mer
Qni flst les .11. vessi ins dessons l'ile ariver.
(DU des Attelés, ap. Jub., Noue. Rec., I. 23.)
Li fronz de cest eslorbeillon... {Chron.de
S.-Den., ms. Ste-Gen., f" i»K)
Leva uns estorbeillons et commença a
cspartir et a tonner. {Ib., i° âlC.)
Il avint que desus celui leva .1. eslorbeil-
lon irop duremenl hideus. (Chron. des rois
deFr., ms. Berne 607, f 84='.)
Se aucune pouldre ou eslorbeillon mie
empeschoit devant le cuer et les pensées.
(J. DE Salisb., Policrat., Richel. 24287,
r''20''.)
Puis survint nng estourbelhon
De vent.
{De l'Amant rendu cordelier, Vat. Chr. 1728,
f» 123'>.)
Fut veu par plusieurs ung esloiirbillon du
fca qui sortit de l'église Sainot Hylaire.
(N. Gilles, Ann., i" 33 r°, éd. 1492.)
Ce feut une poincle de rocher, que la
violence d'un tourbillon de vent arracha de
EST
la cime de quelque montaigne, et le porta
par l'air tant que le tournoyement de l'es-
tourbillon dura. (Amyot, Vies, Lysand., éd.
1S65.)
Ainsi s'esvanouit cette entreprise comme
un estourbillon. (Pasq., flecft., VIII, lv.)
Champ., Aube, estorheillon.
ESTORBEL, storbel, s. m., tourbillon :
Langnstes, storbels e gresilz.
{Lapidaire, A 640, Pannier.)
ESTORBILLOÎJ, VOir ESTORBEILLON.
ESTOHBOILLON, VOir ESTORBEILLON.
ESTORCE, voir ESTORSE.
ESTORCÉ, adj., tors, tordu :
Desquelles (racines) la poincte des plus
longues sera un peu roignee, et des
estorces et estorcees, couppé tout ce qui s'y
treuvera de corrompu. (O. de Serr., Th.
d'agr., VU, 8, éd. 1603.)
ESTORCENOs, adj., violent, récalci-
trant :
Mais Gni n'en list nul de ses bnens,
Ainz en ert mult eslorcenos.
(Ben., d. de Norm., Il, 36559. Michel.)
ESTORCER, V. a., faire sortir :
Et porriez et oignons et alz
Et de lorcr fere granz salz,
Et de l'escost estorcer chaaz —
{Li Rom. des Francciz, ap. Jnb., JVobu. Rec,
II, 15.)
ESTORCERiE, S. f., extorsion :
Si saivent aucun excès,... soit A'estorce-
I rie, de messailerie. (1404,fl(5Je de S. Pierre
de Porrentruy, Mon. de l'év. de Bâle, V,
j 198, 'Trouillat et Vautrey.)
' ESTORCHEMENT, S. m., extorslon :
Do pueple forent fait li roy premièrement
Por eulz droit governer et mener bonement ;
Mais l'en voit orcndroit faire tout autrement
I i;t par disme, et par taille, et par eslorchement.
j (Dit des Mais, ap. .Inb., Xouv. Rec, 1, 186.)
j A trois fias tendent,
I Ausquelles veuillent exciter
Noustre roy, par leur reciter :
La première est de bien paier...
La seconde de franchement
Itegnier et sans eslorchement,
De servitudes oster toutes.
(Geoffroi de Paris, Avisem. pour le roy Loijs, Ki-
chel. 146, f° 46 r°.)
ESTORCHiER, eslourcliier, v. a., enlever
pour nettoyer :
Estourchier les Oens. (1409, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESTORCiR, V. a., enlever :
S'il est gros comme un baston, couppez
avec la scie le tronc en rond par le haut, a
un pied ou environ près de terre, pour y
mettre deux bonnes greffes en la fente :
desquelles par après eslorcirez la moindrr:
et plus foible, quand elles commenceront
a boutter. (Likbault, Mais, rust., p. 415,
éd. 1597.)
ESTORÇOS, - ous, estcrços, adj., violent,
entreprenant, téméraire, tenace, récalci-
trant :
Trop fn li qnens Ode eslorços
E trop laidement coveitos.
(Ben., 0. deNorm., II, 281C1, Michel.)
EST
Contre le rei fii orgniUos,
Rebelles mnlt e estorços.
(li,..ib., 11. 34310.)
Quant vennz fut en Normendie,
Chargiez, comblez de maaanlie,
Fel fn, eschis e eslerços
(1d., iJ., II. 31966.1
Jel connois tant a orgellous,
A félon et a estorfous
Que je dout que jamais ne m'aint.
(Aire perilL, Richel. 1268, f° 18 v°.)
ESTORDEis, s. m., action de tordre :
Tele estoit la vision moie
Que sns lo lit ou je dormoie
Se seoient trois jones dames
En souspirs, en plours et en larmes,
De qnoi, par le son de leurs vois
El \'estordeis de leurs dois.
Vis me fn que je m'esvilloie
El grandement m'esmerveilloie.
(Froiss., Poés . Richel. 830, f l'J3 V.)
ESTORDiE, s. f., action inconsidérée,
folle, coupable :
Tost vous retournera a duel
Le grant forfet et Vestordie,
El le calenge de m'amie.
Dont par envie vous ventes.
(Amaldasel Ydoine, Richel. 375, P 327'.)
— Étotirdissement :
Non ferai sire, mais la noise m'apresse,
Et Vestordie qni me lient en la le.sle.
{Jord. de ISlaves, Richel. 860, f° 113 v» ; Hoff-
mann, V. 514.)
— Boisson qui étourdit, qui endort :
Neis vos oncles ne! sel mie.
Qui beu a del eslordie ;
Car veiller cuide qnanl il dort,
Se li sanle que son déport
Ail de moi, toi a sa devise,
Aasi que s'entre mes bras gise.
(Chrest., Cliget, Richel. 375, f» 278'= .)
ESTORDIE, es(ur-dtef, part, passé, étour-
di :
Ne me merveille si pour nnt,
Enaioes pent tnrniet,
Sul del vedeir esliirdiel.
(S. Brandon, 1711, Michel.)
ESTORDiER, stovdier, s. m., moulin,
pressoir:
Un moulin et un stordier. (1373, Wals-
ber^en, Liv. vert, ap. Mannier, Commande-
ries, p. 764.)
Cf. ESTORDOIR.
ESTORDisoN, - ourdison, - ourdisson,
- ordoison, - ordision, esdordison, s. f.,
étourdissement, trouble, vapeur :
Li rois revient i'eslordoisons.
(Parlon., Richel. 1915Î, i° 135''.)
Li rois revint i'esdordisons.
(Ib., 3049. Crapelet.)
T)'estordisons sunl revenu,
Andui resaillenl tost en picz.
(Durnars li Galois, 4702, Stengel.)
En ce penser li monte une eslordison
en la teste si grant que de U ne li souvienl.
{Rom. d'Agrav., Richel. 333. f» 22 r».)
Qu'aviez par Innoisons
En la teste estordisons.
(Chastoietn. d'un père, Richel. l'J152, f" 10».)
Nostre mestre par lunoison
A en la teste eslordison.
{Ib., conte XXVI, v. i:>, Biblioph. fr.)
EST
EST
EST
fi23
Quant il fu revenus d'estordision il se
dresse en estant. (Gir. le Court, Vat. Chr.
ISOl, f° 731'.)
Dangier luy en donna encores ung aultre
(coup) si grant qu'il en fut tout estourdy ;
et ilz firent a dextre et a senestre tellenienl
que en peu d'eure se firent bien faire
place. Mais ne démolira pas grandemeul
que le cuer revint d'estourdison. (Roi René,
Lio. du cuer d'amours estms, OEuv., 111,
187, Quatrebarbes.)
Si a moult la teste vuirle et luy monta
une folleur et ung esloitrdisson en la teste
et une telle rage qu'il forsena. {Lancelot du
Lac, 1" p., eh. SI, éd. 1488.)
Bessin, étouordison, tournis des mou-
tons.
ESTORDom, storgoir, s. m., pressoir:
MûUin et storgoir. (1S27, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Cf. ESTORDIEB.
ESTORDOISON, VOir ESTORDISON.
ESTORDHE, cstuerdre , esturdre , es-
teurdre, esttiertre, estourtre, estortre, as-
lordre, aistordre, extordre, stordre, es-
toertre, verbe.
— Act., tordre :
Et puis commancerent lor robes a stordre
environ elz et a essuieir contre le soloil.
(S. Graal, Hichel. 2433, 1° 139 r».)
El cief l'en feri si très Tort
Qu'ai reiraire fespee eatort.
iMoLSK., Clirun., 19090, Reiff.)
Se un cheval s'est estors la gambe ou le
pied, il convient... {Eoang. des Quenouill.,
p. 89, Bibl. elz.)
S'il se rompt ou s'estord une jambe.
(0. DK Serr., Th. d'agr., II, 2, éd. 1603.)
— Eslordre un coup, l'asséner par un
tour de bras :
Deci es deos li fais le brans santir,
Eslort son cop, si l'abali sovio.
(Les Lob., ms. .Montp-, f° 157^.)
ËslorI son cop, si l'abat mort sanglant.
(Raimb.. Oijier, 568-i, Barrois.)
Le cop qu'il li donna li a moult obier vendu.
Car quant il l'en eslurl si l'a jus abata.
(Guy de Cami:., Alex., Ricbel. 24366, p. 30*.)
Li ber» eslorl son cop, si l'a mort abatn.
(J. BoD., Sa.c., ccsLvii, Michel.)
Si li tranche lo hiame et la coiffe de fer
et lou fant jusques a dans, et astort sou
cop et geite celui mort a terre. {Mort Ar-
tus, Richel. 24367, f 83'.)
Son cop estort, eîl chîet a terre.
[Rom. de Thebes. Richel. 60, f° 8'.)
II a estors son cop, si l'a fait jus verser.
(Fierabras, 2416, A. P.)
Richiers eatort son coup, si l'ai mort Irabuchié.
(Floov., 905, A. P.)
II a esiarx son cop raoult felenessement.
(B. deSeb., \ix, 461, Bocca.)
— Réfl., tourner le bras :
Beneois s' eslort et trois en abali.
(Raimb., Ogier, 6899, Barrois.)
— Act., renverser par un effort violent :
Cens qu'au ferir de droit ataingnent
Kont plessiers, comment qu'il ne saignent.
Ou jus des chevans les estortent.
(GuMRT, noij. lign., 1U937, W. et D.)
— Détourner :
Quant il (la calandre) voit home des-
haitié qui doit uiorir de celé maladie, main-
tenant estorl sa face et ne le regarde point.
(Brun., Lat., Très., p. 209, Chabaille.)
Celle (l'estortoire) estort les coups des
branches qu'elles ne fièrent sur le visage.
(Gast. Feb., ch. XLV.)
— Arracher, extorquer :
Par vos stii de prison estors.
(Ctiev. de la charrette, p. 179, Tarbé.)
Tant par est plus misericors
Q'il vell qe de lui seit estors
Par preiere e par orcisoos
Ço qe pas deservi n'avons.
(AisGiER, Vie S. Greg., 1035, P. Meyer, Remania,
XII, p. 166.)
Certes moult anroit grani hounor
Icil qni de mal Vestordroit,
Rt qui le lier baisier leroit.
(Ren. de Beal'IEU, Biaus Desconneiis. 186, Hip-
peaa.)
Estor.ie m'a, par grant vigor.
Et par proece et par valor.
(Id., ib., 3003.)
Nus ne guerredone volentiers ce que il
n'a receu de bon gré, aiuz l'a estors.
(Brijn. Lat., Très., p. 410, Chabaille.)
Un autre privilège leur estordist aussi a
force, qu'il avoit devant ce quasse par le
jugement de l'eglyse. (Gr. Chron. de Fr.,
le premier roi Phelip., ch. xil, P. Paris.)
Confessions qui est estorse par peor ne
nuist riens a celui qui la fet. {Ordin, Tan-
crei, ms. Salis, f» S4''.)
Droiz est que je les vous esrache
El que de voz mains les eslorte.
(GD1.1RT, Roij. lign., t. I, p. 92, Bnchon.)
Li fit les membres estordre don cors.
{Serm., ms. Metz 262, f» 66".)
Se esforçoit d'estordre sa dague hors
lies mains de Pandaro, laquelle fort il te-
uoit. (Troilus, Nouv. fr. du xiv» s,, p. 277.)
A ce que en mauvese manière il estor-
sissent et ostassent la peccune des honmes.
(J. DE ViGNAY, Enseignem.,rûi. Brus. 11042,
f» 811.)
Ceste nouvele poteste tribunicial, ce di-
soient il, extorsirent jadis li plébéien a
nos pères. (Bersuire, T. Liv., ms. Ste-
Gen., f» 63=.)
Ce qui est estort et a force baillé par
contrainte de neccessité si amenuise la
grâce. (J. de S.^lisb., Poiicrat , Richel.
24287, f» 881.)
Pour eslordre plus grand raeneon.
(Froiss., Chron., V, 63, Luce.)
Et le faissoit as gens achater pour es-
tordre plus grant argent pour leurs sau-
doiiers palier. (Id., ib., V, 349, Luce, ms.
Amiens.)
Tant et si longuement que la conté de
Sens qui par droit de heritaige vous doit
escheoir, lui vouldries eslordre ou toUir.
(Girart de Rossillon, ms. de Beaune, éd. L.
de Montille, p. 84.)
Pharnabazus mist garnison en l'isle de
Chios, comme il avoit fait devant en An-
dros et a Milete, et extordi de elles innu-
merables pecunes. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10312, IX, ii, 13.)
Le roy espoventé par ses menaces et
ire commanda alumer grandi feu pour
extordre de sa bouce par force de jehine
la vérité de ses dicts. (Id., ib., ms. Brux.
lOSll, VI, IV, 3.)
Officiers, juges... qui... auroient priut,
ou prendront loyer pour faire faux ju-
gement, ou estorderont argent, ou pris de
ceux qui riens n'ont ou n'auront niellait.
{Coût, de Liège, Nouv. Coût, gén., 11, 977.)
— Exprimer, faire sortir :
Scape estoit apieles cis fruis.
Sains Brandans d'une estort le jus.
(.De saint Urandan, Jubinal, p. 142.)
Il le prist et quant il [an] ot le vin estors
an la bouche au saint home, il ot sa force
recovree. ( Vie saint Hilaire, Richel. 988,
f» sgi.)
— Opprimer, accabler :
Les povres gens ne veuillez trop estordre.
Quand après moy en siège régnerez.
(Jacu. Millet, Destruct. de Troye, f° 31-', éd.
1544.)
— Réfl., s'arracher à, se tirer de, faire
un mouvement, un effort pour détourner,
se détourner, se sauver, échapper, fuir :
Poi s'en estoerstrent d'icels qui sont iloec.
(/io(., 3632, Mùller.)
Ore entent la reine ke ne se poet estordre.
Volontiers la laissast mais ke muer nen oset.
{Charlemagne, 43, Koschwilz.)
Vus vos repentirez, se Uichirt s'en estort.
(Rou, 2" p., 2253, Andresen.)
Et la pucele s'estoit d'aos départie ;
Quant a veu l'estor et l'aalie,
Ele s'eslort, si s'en estoit fuie.
(Raimb., Ogier, 12038, Barrois.) Impr. , s'estoice.
Estortre maes ne [vos] porrez.
iAncer, Dial. de S. Grég., 88, P. Meycr, Ree..
p. 341.)
N'est merveille se paor oi,
.le m'estors au plus ke je poi.
(Dotop., 8CÎ9, Crapclel.)
Et li païens s'estort, qu'il se coide lever.
(Gntrfe Bourg., 2681, A. P.)
Li rois le prist par la main dieslre.
Et celé s'e,^lort pour fuir.
(Mouss., Cliron., -1133, Reiff.i
Qnar perclus orent ses talans
El ses malises et ses lors.
Par quoi de lui se sont estors.
(Id., ib., 30992.)
I.a sont tout li solas, li déduit, li ileport,
Mont pnet iestre dolans qni de cel lin s'eslort.
(De S. Jehan, Richel. 2039, f 26 v°.)
Si avez fet honte a voslre ordre
El a Dieu, dont rous pas eslordre
Ne poez sans grant honte avoir.
(De fAbeesse qui fu grosse, 303, Méon, Neun. Rec ,
II, 323.)
Renarl le semont et apele :
Belin, espan li la cervele !
Garde que vis ne s'en eslorde !
(Peler. Ren., p. 427, Martin.)
Pour ce que il (li cers) estoit forz et le
giers il s'estorst dou lion. {Chron. de S.-
Den.,ms. Ste-Gen., f" 9».)
Icellui Gieffroy s'estordi de lui, et en
soyestordant et eschappant.... (1376, Arch.
JJ 110, pièce 212.)
Quant l'exposant se senti ainsi batu et
villenné, il s'eslurdi d'eulx et leur eschappa.
(1383, Arch. JJ 126, pièce 278.)
Pour ce qu'ilz ne le vouloient laissier
624
EST
EST
EST
nier, veanfet sentant le? grans villenies
et injures que on lui faisoit se eslorty tant
qu'il s'eschappa de leurs maius. (1397,
Arch. JJ 152, pièce 74.)
Icellui Hastenc s'esteurdi pour avoir son
baston. (1398. Arch. JJ 154, pièce 16.)
S'a loi se tient et ne poursuive mie,
Pnis que saoul est, amour de lui s'eslorl.
(E. Desch., Pocs., Richel. 840, f" 170'.)
Riens ne se peut ne celer ne estordre,
que tout ne soit sçu une fois et vienne a
coDgnoissance. (G.Ghastell., Vérité mal-
prise, VI, 330, Kerv.)
Quant Galeram se vit ainsy entrepris, et
que force n'y avoil mestier ne sa vertu ne
luy povoit ayder, tant se sceust extordre,
povoir n'avoit de soy mouvoir. {Gérard de
Nevers, I, xviii, éd. 1725 )
— Neutr., échapper, sortir ;
De quel que seit, Rollanz n'esloerlral mie.
(fio/., 593. Muller.)
E il qui ci se sunt vanté
Que tuit nos sunt mais eschapé
Seieut si vassalment requis
C'nns n'eschapt n'estorce vis.
(Ben., D. de Norm.. II, 5G25, Michel.)
Saches qu'en tel péril fies mis
Qu'a peine lor estortrnx vis.
(ID.. ib.. Il, 12fl99.)
Par Dieu, bastars, or est vos jors venus,
Por mon neveu vos rendrai tel salus :
Se m'eslordes ne me pris -il. festus.
(B. rff Cambrai, CLXxi. Le Glay.)
Quant fut eatoers de cel pasmer.
Si se comence a desmenter.
(Vie de SI Giles, 613, A. T.)
Ocirrai vous et la pulain.
Quant m'eslordrez, ne serez sain.
(Floire et Blance/lor, 1" vers., 2ill, du Méril.)
De feu d'enfer ja ne quit que j'estorde.
(G. DE Coisci, Mir., ms. Brnx., f° 'i'.)
Guides me tu ainsi eslordrei
Par bordes quides escaper ?
iRenarl. Iij664, Martin.)
Quant il vendra devant le ju^e
Qui toutes choses poise et ju^e.
Et tout a droit sanz faire tort.
Que nus n'i guenchist ne estort.
(Rose, ms. Corsini. f° 127''.)
Toz devun tren a la mort
Et arriveron a son port.
Et passeron parmi sa porte :
N'i a si fort qui li estorte.
(Yie de S. Alexi, 253, Rom. VIII, p. Mi.)
Or l'aplalgniez dou tôt as mains.
Fait ele, qu'il ne vos estorde.
Et n'aiez peor qu'il vos morde.
(De la Sorisele des eslopes, Montaiglon et Itay-
naud, Fald., IV, 164.)
Et Rome, qui as dons s'acorde.
Qui veult que riens ne li estorde.
Conforme touz, et blans et noirs.
(De l' Abeesse qui fu grosse, 471,Méon, Noav. Rec,
11,328.)
Par chi passeront ja .nu. mil Arabi
Se de cens peus estordre Dieu aras a ami.
(E. de SI aille, Richel. 25516, f 77''.)
Riens ne leur puet fouir, riens ne leur puet estordre.
(J. DE Meusg, Test.. Vat. Chr. 367. f 21".)
Les Vandres cuidant prandre et tuer senz estordre.
(Gir. de Ro.îs., 466, Mignard.)
Ne cnident il qu'ainsi m'estordent.
Je le prenderoye avant a forche.
(Alabd, Contesse d'Anjou, Richel. 765, f° 10 v°.)
Un poi li bat le poux, mes tant le parfait teurtre
La plaie du coslé qu'a mort ne peut esteitrdre.
(Ch. du roiissigneul, ras. Avranches 214, f 6''.)
Je u'ay pas paour qu'il nous estorde.
Ne que de ci puisse eschaper.
tPass. N.-S., Jub., Mijst., II. 230.)
Et gardez que ne vous estorde
Quelque povret qui a vous viengne
Que réconforté ne se tiengne
De quelque aumosne que ce soit
(Ltt Confess. de la belle fille, à la suite de P. Mi-
chault, Dance aux Aveugles, p. 266, éd. 1748.)
— En estordre, coninie en réchapper,
en sortir :
Dist la duchoise : Mar en eslordra vis.
(Les Loh., ms. Montp., C 60'^ )
Tant est batus, ja n'en eslordra vis,
(Ib., ms. Berne 113, f 22''.)
E de tûtes parz asailliz
Qu'a peine en quidames estoertre.
(Ben-, C. de Norm., Il, 1754, Michel.)
Poi en estoTst, jeo l'vos plevis.
Qui n'i fussent u morz u pris.
(ID., ib., II, 2589.)
Se tos ne nos souscort, en si maie rihote,
Des amis Alixandre, ne quic .i. en estorde.
(Roum. d'Alij., f IS"», Michelant.)
Que s'il ore vis en eslorl.
(Rom. de Tliebes. Richel. 60. f 8'.)
Quant Floires a oi parler
De la bataille dessevrer.
De duel morra, s'il en estort.
(Floire el Blance/lor, 2" vers., 1213, dn Méril.)
Dame, fait il, ge vos jnrrai
Que ge tôt ainsi le ferai.
Se ge ne sui ou morz ou pris.
Et se g'en puis estordre vis.
(Parton., 7683, Crapelet.)
Cniveis, dist Danemons, ja vis n'a» eslordres.
(Gui de Bourg., 2673, A. P.)
Savez pur coi nus n*^n estort.
(Dou Chnalier a l'espee, 557, Mécn, Nom. Rec,
1. 144.)
Ja n'entrera eu ceste porte
Chevaliers qui vis en estorde.
(Ib., 544.)
— Act., se détourner de, échappera, évi-
ter :
Es vos la aeculere cure
Soccreistre tant a desmesiire,
De jor en jor diversement,
Sor lui e tant espessemeot,
Q'estortre ne pot a nul foer
Q'il n'i fust retenu de quer.
(Ancier, Vie S. Greg., 203, P. Meyer, Romania,
XII, p. 154.)
La mort esturdre ne purroye.
(Ms. Drit. Mus. llarl. 636, f 201 v».)
Quant al un maner vous estourtrez
raconte, par tant ne estourtrez my l'aconte
dil autre maner. (1303, Year books of th-
reign of Edward the first, years xxxii,
xxxiir, Rer. brit. script.)
— Infln. pris subst., torsion, mouve-
ment du corps :
A Veslordre del branc. l'a el pré trebncié.
(Roum. d'Alix., 1° 73', Michelant.)
Et Sornegur son colp estort,
Sace l'espié a soi monlt fort.
Et a Yestordre que il fait
Partonopens l'espee trait.
(Parlon., 3021, Crapelet.)
Et par son signonr Yseubart,
A Veslordre k'Il fist a ans.
Quant i jousia comme vasaus.
(MoosK., Chron., 14290, Reiff.)
Si an dist l'istoire que après Vaislordre
de son glave paisa parmi la plaie .i. rais
de soloil. (Mort Arlus, Richel. 24367,
f-Sl'i.)
Li glaive trenchant ad estors,
Glaça del osberc par dehors,
Al estuertre pas nel déporte
L'escn del col loin eu porte.
(Protheslaus. Richel. 2169, f 78^)
Bessin, éteurdre. tordre. Pic, Vermand.,
estordre, ravir, enlever. Wallon de lions,
etorde, estorde. storde, exprimer l'eau qui
se trouve dans un linge en le tordant. Les
Liégeois disent stoide pour exprimer.
ESTORE, voir ESTOIRE.
ESTOREE, S. f., flotte :
Le roy d'Angleterre avoit fait appareiller
une grande estoree de nefs. {Chron. de
Flandres, ch. 84, de Smet.)
ESTOREMENT, eslouvement, esthoure-
ment, estoirement, estorment, etorement,
s. m., lignée, lignage :
N'a plus sage de lui desons le firmament.
Car dou chine trouva ou ciel Yestoremeni,
(Chev. au cygne, 4647, Reiff.)
— Création :
De Vestoremenl de l'homme. (J. de Vi-
GNAY, Mir. hist., Vat. Chr. 538, f" 6^.)
— Les choses nécessaires pour se nourrir
et se couvrir, provision, ressources,
meubles, etc. :
Veiz ardre les maisnns e les esloremenz.
(Rou, 2' p., 4233, Andresen.)
Adont U chevalier, sans nul ariestement.
Livrèrent la royne tout son estorement.
(Chev. au cygne, 713, Reiff.)
Ne deguaster issi t'onnr.
Ne doner pas si largement;
Lai en ta terre estorement.
(Vie de St Giles, 282, A. T.)
Certez je n'iray pas au lièvre
Ne au coonin ne a la chievre
Qui n'ont fors leur estorement
De queue, encor escarsement.
{Vie du saint Hermite Regnart, 63, Martin,
Zeitschr. fur rom. Phil., VI, 349.)
De leur besoigne trestout Vestoremenl
Firent si bien qu'il ni failli nient.
(Enf. Ogier, 8130, Scheler.)
Comme les diz moines aient peu de bois
pour leur estoirement de chauler et ardoir,
ne pour leurs édifices faire. (13bl, Arch.JJ
61, pièce 918.)
Huches, huchiaus et autres communs
estoremenz d'ostel. (13S7, Arch. JJ 89,
pièce 103.)
Mises pour esthouremens a plusieurs
segneurs de qui le ville tient, qui deus leur
estoient pour esthouremens, a cause des
hiretages de la dite ville, des chens apparte-
nans a ycelle. (1365, Compte de P. Lenga-
neur, Reg. des argent., Arch. raun. Abbe-
ville ; Mon. du Tiers Etat, IV, 157.)
Et a nostre entrée que ordonné avons
a estre faite en nostre hostel a Amiens,
que par euls, leurs bour^ois et subges ils
nous feissent et feissent laire aides de per-
sonnes et à'estoremens, si conme lis, cou-
vertures, linge, langes, vaisselle d'argent,
nappes, doubliers, draps de haulte liche,...
paveillonset autres choses nécessaires pour
uotre entrée estre mieulx faicte et acomplie.
(2 aoilt 1379, Lettres de non préjudice aixor-
EST
EST
EST
626
dées d l'échevinage d'Amiens, au sujet d'un
prêt de meubles fait d l'Evéque, ap. A
Thierry, Mon. du Tiers Etat, I, 699.) Impr.,
osloremens.
Bans, tables, fourmes et autres estormens
d'ostel. {Reg. du Chat., I, 34S, Biblioph.
fr.)
Quelz eMoremens, quelz joyaux !
(tes trois Galans, p. î!), ap. Ler. de Lincy et
MicheU Farres, Moral, et .■icrtn. jo'j., t. 11.)
Avecques les ulensillcs et estofemens
estans oudit hostel. (i42b, Arch. JJ 173,
pièce 74.)
Pour chascune queue de dépense et
etoremeni, cinq sols tournois;... pour cha-
cun baril de cervoise, de dépense et etore-
ment, quatre sols tourn. (1440, Ord., xiv,
100.)
J'ay d'aassi bon estorement
Que boorean de nostre meslier.
{Viel Test., i;i27ll, A. T.)
Avoec Iny cinq cens lances de son estorement.
(Geste des ducs de Bourg., 3972, Chron. belg.)
Nous sommes cy tous apprestez, pour
vous délivrer des vivres ettous eslottremens,
pour le siège mettre. [Chron. de du Guescl.,
p. 89, Michel.)
Aucun bouchier ne despiecera char de-
vant qu'il soit jour, si ce n'est pour Vestoi-
rement d'un bourgeois ou autre qui ait
quelque fait a faire. (1487, Ord., xx, 51.)
Car il y a tant beanx aoarnemens,
Riches, nonveaux et nobles paremens
Sur les aiilieulx et tous estoremens.
Et ces dornres
Sur chapiteauls et pommeaux a pointures...
(Chb. de Pis., Poés., Richel. 604, f° 73''.)
Et deux viviers la sourdans proprement
Bien façonnez de tout cstoreme.it.
Plains de poisson.
(ID., a.. P 73''.)
Y avoit (au diner du roy, sur la table de
marbre du palais) un moult riche dressoir
faict a plusieurs degrés montans dont les
estoremens estoient beaulx et de merveil-
leux pris. (Ghastellatn, ap. Laborde,
Emaux.)
Que j'en auray i'estoremeitt
Pour mon user.
(Farce des femmes, Aiic. Th. fr., 11, (1-2.)
Achètent harens ou aultres estoremens de
vivres. {Coût, de Dieppe, f° 26 r", Arch. S.-
Inf.)
— Équipage, train, armes d'un soldat :
0 lai .1. escnier de noble estorement.
Bien armé et monté a son commandement.
(Cuv., B. du Giiesclin, 70i, Charrière. i
Chevaus et palefrois et bians estoremens.
(Geste des ducs de Bourg., 732, Chron. belg.)
Pareillement en plusieurs pars du
royaume de France envoya le roy geus
d'armes en bel et bon estorement, conduis
par vaillans capitaines. (Chist. de Pizan,
Charles V, 2' p., ch. 9, Michaud.)
ESTORER, estaurer, eslurer, etorer, sto-
reir, estroer, verbe.
— Act., bâtir, construire :
Une cite! i estora,
Et sist sur l'aiguë de Timavie,
La citeiz ont a nom Palavie.
(Brnl. njs. Munich, 1112, Vollra.l
El dedens les xu ans, sire, que tu régnas,
XII citez feiz et moût bien esteras.
(Rom. d'Alex., P. Meyer, Uoraaaia XI, p. 283
T. III.
Et si fis a Paraers estorer une vile.
(Gui de Bourg., C9, A. P.)
Or vos dirai d'enfer, lo doleros pais,
Cum fut faiz et creeiz, et storeiz et assis.
(Li Ver del juise, ms. Oxf., BodI. Canon, mise,
f° 13.'i V».)
Estorer chapelerie. (1238, Paraclet, Arch.
Somme.)
Une chapelerie que je ai estoree a Oscans.
(1264, Cartul. d'Ourscamp, f° 146% Arch.
Oise.)
La tur de Gloucestre et le chastel de
Bruges ont fermé et estoré contre le rey.
{Chron. d'Angl., ms. Barberini, f" 37 v".)
Le roy estora une ville. {Perceforest,
vol. II, f« 3^ éd. 1528.)
Une cité nouvellement esloree. {Ib., vol.
IV, f» 124».)
— Faire naître, créer, mettre au inonde :
.N'est raie de la fable Lancelot et Tristant,
D'Artus et de Gauvain, dont [on] parole tant.
Ains est du plus hardi et dn plus soulTisant
Conques Pieux estorast en ce siècle vivant
Et du plus gentil homme et du mieux combatant.
(Le Livre Oger de Dannemarche, Brit. Mas., Bibl.
dn Roi, n"" 15 cl vi.)
Onques si granz affaires ne fu enpris de
nulle gent, puis que li monz (v, estorez,
(ViLLEH., 128, Wailly.)
Aine Damedix oisellon n'estora.
Tant volast bien, qui el palais cntrast.
Qui ne fast mors, ja ne leur escapast.
(Huon de Bord., 4724, A. P.)
Puis que Deus forma
Le secle e le moud estroa.
iProttieslaus, Richel. 21(111, f° 36'.)
Depuis que le monde fut premièrement
édifié et estauré. (Froiss., Chron., vol. Vil,
ch. 7, Buchon.)
En maie heure fus estauré.
(Greban, Mist. de la pasa., 3262, G. Paris.)
— Réparer, restaurer :
Les iglises a estorees
Qui par la guerre erenl gaslees :
Les unes fisl e commença,
E les antres ameillora.
(G. DF. S. Pair, Mont S. Michel, 1689, Michel.)
Molt s'est peneie d'amender
A son poeir e à'estor(i)er
La cbapele.
(ID., ib., 3167.)
— Remettre dans le premier état :
Et s'il avienl par avanlure
Qu'elle y chaice, (dans la tentation) si l'en esture,
Jhesus, par ta redempcion.
(Patenostre, 160, ap. E. de Boateiller, Guerre de
Metz, p. 300.)
— Etablir, instituer :
Saint Pierre de Rome,
Qui estora la loi qne nos tenomes.
(Raimi)., Oijier, 8801, Barrois.)
Li rois flst l'abaie an la place fonder ;
Nonains religions 0st iluec estorer,
El clerz et chapelains por les messes chanter.
(J. Bon., Sax., ccxcvi, Michel.)
Et en ceste cité fist ly roys edefyer
Eglises a foison, et lever maint clocqnier.
Et priestres estorer pour siervir le raoustier.
(Ckeii. au cijgne, 21719, Rcilf.)
Et les lois et les sacremens
Qnestorerent li auciien.
(MousK., Chron., 2035, ReiU.)
Il vanrroil miens qu'on enst avisée
Voie par quoi pais en fust estoree.
(Adenet, Enf. Ogier, Richel. H7I, f i. r")
— Ordonner, régler, gouverner:
Trestut le règne e qnant qu'il i apent
Del tut eslore a son comandement.
(Bible, Richel. 902, f° 7=.)
L'une set plus et l'autre mains :
Issi Vestorn li souvrains
Sires du mont a son plesir.
(Le Lai du conseil, p. 99, Michel.)
Li caritaule ont estoré que... [Stat. des
long, et Bourg. d'Arras, Richel. 8541.)
— Munir, garnir, fournir :
Noblement Vestora et la garni de cam-
panues. {Cliron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
f" i43-\)
0 mots sucres et parolles dorées !
Bien sonrt seroit qui ne les eolendroit.
0 que n'avons les langues estorees
De tel language a vous respondre a droit !
(II. Baddr, Dell, de la Dame et de t'Escinjer.
Poés. fr. des xv« et xvi° s., IV, l.'>6.)
Nouveaux mariez, qnant viendra
Qu'avecqaes vous aurez la belle.
Estorier vous la conviendra
De ce qu'il fault au métier d'elle.
(Le Doctrinal des nouveaux mariés, Poés. fr. des
XV» et xv!% s., I, 132.)
— Réfl., se préparer, se prémunir :
Or vous vneil aconter
Com se doit estorer
Home qui famé prent.
(De l' Oustillement au Vilain, p. 8, Monmerqné.)
— Estoré, part, passé, fourni, muni :
De l'aveir as Franceis sunt riche e estoré.
(Rou, 2° p,, 4220, Andresen.)
11 rendra la terre tote estoree de charues,
1 de granges. {Gr. Charte de J. sans terre,
I Cart.de Pont-Audemer,f» 81v»,Bibl. Rouen.)
Si pora manoir par anees
En ses terres bien estorees.
(Parton., 10j07, Crapelet.)
.1. lit estoret de kicule. (1301, Cari, de
l'abb. de FUnes, p. 501, Hautcœur.)
De tous costes conimencja l'assaut si dur
et si estoré que en brief fust la ville gai-
gnee. (S. Remv, Mém., ch. cxv, Buchon.)
Ne suis je pas bien etorer
De mon mary que vous voyez?
(Farce du Badin, Ane. Th. fr.. I, 271.)
Mieux etoré fait bravement.
(J.-A. DE Baif, Mimes. 1. III, f 125
», éd. 1619.)
Pic, chambre etorée, chambre garnie,
meublée. Les anciens contrats de mariage,
en Picardie, réservent à la femme, en cas
de mort du mari, sa chambre étorée, c'est-
à-dire garnie de ses meubles. Norm.,
Bessin, etorer, munir, pourvoir quelqu'un
de quelque chose, la lui fournir ; s'étorer,
s'acheter quelque chose. Les paysans nor-
mands disent ironiquement: «Le voilàbien
etoré » par ex. avec une mauvaise épouse.
ESTORi.vBLEMENT , adv., d'une ma-
nière historique :
Ceo est espiritalement e estoriabiement .
(P. DE Ta.niîi, Best., 458, Wright.)
1. ESTORiE, eslourie, s. f., race :
Or revoy au droit les, par deviens Tabarie,
Une anllre fiere j;ent et de hanlte estourie.
(Cher, ail cygne, 23268, Reiff.)
79
626
EST
EST
EST
2. BSTORIE, voir ESTOIRE.
ESTORiEK, -lier, - yer, verbe.
— Act., attaquer, frapper :
Li serpens de sa keaa le Ta esloriant,
A terre labati. adoiit le Ta hapant
Tout ensi c'ans leas Ta le mouton eagonlant.
(B. de Seb-, il, 27i, Bocca.)
— Nentr., combattre, s'escrimer :
11 laissa aller son cheval, et trait une
belle espee... et commença a estonier et a
faire place autour de luy. (Froiss., Cftro».,
Richel. 2660, f" 120 r».) Var., estoryer.
(Kerv., IX, 408.)
ESTORiLLON, S. m., tourillou :
Estonllons fournis par un serrurier pour
ung pont levis. (1304, Noyou, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESTORME, S. f., grand bruit, tumulte ;
Estormes et batailles et grant camplesoo.
(Lib. prim. Mile, ms. Modène.)
ESTORMEis, estourmys, s. m., grand
bruit, vacarme :
Et tiroient l'ung contre l'aultre fière-
ment, et faisoient tel estourmys que ce
sembloient lonnoires et fouldres qui des-
cendoient du ciel. (i. Chastell., Chron.
du D. Phil., ch. Lxxiv, Buchon.)
ESTORMENT, VOir ESTOREMENT.
ESTORMEY, S. m., escriuie :
Jehan Courtot, niaistre d'estormej/. (1408,
Arch. JJ 163, pièce 6.)
ESTORMiE, estourmie, alurmie, s. f.,
et m., grand bruit, violent tumulte :
Des cors fa grans l'oie
Qne olifaDt isçoient qni font grant eslormie.
(Roum. i'AlU., l" 611*', Michelanl.)
Car la table rendi tel son
Et si très cruel eatormie
Que la tors trestote en Tormie.
(Percerai, ms. Berne ll.j, f» 99''.)
Oai les sons ot et Veslormie,
Monlt est dolans s'il n'a s'a mie.
(Flaire et Blanceflor, \' vers., 1745, du Méril.)
— Choc, lutte, combnt, bataille :
A restorer Galtier unt fait grant estiirmie.
(Rou, 2" p., 39-23, Andresen.)
Petit ne donnent, ne doutez mie.
!S'i ait aucune eslurviic.
(G. iiE C0I^•Cl, ilir., ms. .Soiss., f -27''.)
Grande fu la bataille en my la prarie,
Et le cbapple orrible, et dure Vealurmie.
(Bat. des trente Englois et des trente llrctons, 318,
Crapelet.)
En courant la terre, en faisant estormies.
(J. DE ViGNAY, Enseignem., ms. Brus.
11042. f"52''.)
Forte fu la bataille de cbascnne partie.
Piètre contre Henri maintint bien Veslormie ;
Car il savoit assez d'estour et d'escremie.
(Cuv., du Guesclin, 10230, Charrière.) Impr., es-
tonde.
Et y eust eu grand bataille, se n'eust
esté ung nonmé Piètre Simon, premier
eschevin de Gand, qui par belles parolles
desparti lestourmie par grand vaillance.
(MONSTRBLET, Cliron., Il, 224, Soc. de l'H.
de Fr.)
ESTORMiR, estourmir, eslourmyr,estur-
mir, astormir, eturmir, estovimir, enstor-
mir, entormir, verbe.
— Act., faire un grand bruit qui réveille,
ou simplement réveiller, faire réveiller,
donner l'alarme à, mettre en rumeur, en
tumulte, soulever ;
Li dus se dort qui ersoir l'agait Est,
Jel Tuel aler orendroit eslormir.
(Les l.oh.. ms. Berne 113, f° 2i''.)
De totes pars seront ja estormi.
(Ib., f» 5f.)
Vint en la chambre on li dus Bègues gisl,
Entre ses bras la belle Biatris ;
L'oreiller croUe et cil est eslormis.
(darin le Loh.ji' cbans., xxsv, p. 11", P. Paris.)
l'n cor sonna por la ville eslormir.
On Toit ses homes, fièrement lor a dit :
Signor, issez, en non Saint Esperit.
(/*. , 1° chans , xxviv.)
Lor bons chevaus font maintenant covrir ;
Trente vassaus Tont la ville eslormir.
{Ib., 2' chans., viu, p. 193.)
Mult Tpissiez grant pneple en poi d'are eslurmi,
Mediee cnmencie, parlement départi.
(Rou, 2» p., 291S, Andresen.)
La nais est trespassee et li aube esclarcie.
As 1res et as héberges est li os eslourmie.
(Gitans. d'Antioche, n, v. 459, P. Paris.)
Païens sont eslormiz es loges et es trez.
(Fierabras, Vat. Chr. IfilS, f" iS''.) Estourmi.
(A. P., T. 3292.)
Sor le mnllon s'est endormis.
Mais par teos sera eslormis.
(Renan. SnppL. Itil. Chabaille.)
En ocoirent .m. et .vu. cens,
Si comme temognent lez gens,
Ains que li os /'itst eslormie
Des Tnrs félons, que Dii maodie ;
Soaspris les orent en lor lis.
(.Gilles de Chin, 3397, KeilT.)
Viai tu, fait cil, faire mellee
Et eslormir ceste maison ?
(fa*;., ms. Berne 331, f 166''.)
Tôt furent estormi et toz li oz raempliz
de noise et de temoute. {Chron. deS.-Den.,
ms. Ste-Gen., f" 112=.) P. Paris, estoMrmis.
Si cria l'en alarme moult forment et Ju
l'ost moult estormie. (Ib., Richel. 2813,
f»417''.)
Paiens sunl eslormis, si se curent armer.
(Horn, 3258, Michel.)
Adoncques envoya Anthoine jusques a
quatre cens bassines pour estourmir l'ost.
(J. d'Arbas, Melus., p. 222, Bibl. elz.)
Tantostqae la cité fut estourmie. {Ti'ahis.
de France, p. 18, Chron. belg.)
Si comne les gens de Arnoul se ordon-
noyent, pour la noyse qu'ilz firent les gens
de l'ost s'esveillerent et Guidèrent que les
gens du duc Richard les allassent assaillir,
atant fut l'ost estourmy et se partirent les
roys de France et d'Allemagne sans arroy
ue ordounance. (Chron. deNorm. de nou-
veau corrigées, f° 23 r".)
— Réfl., se mettre en mouvement, se
soulever, s'agiter :
As armes corrent sanz point de l'aresler.
Lors s'asiormissent contreval la citei.
(Les Lok.. Richel. 19160, f 73».)
Si s'astormixent et effroient li Egyptiens.
(S. Graal, Richel. 2453, f" 248 v«.)
Or n'estnet mie demander
Se la cité bien s'entormi.
Ne s'il i ot noise ne cri.
(Mhis, Ars. :'.312. f° .'i.ï''.)
Cil des molins sont trop greTé,
Tant ont soffert et enduré,
Que tôt cil del ost s' enstormissenl
Et qne lor batalles s'en issent.
{Durm. le Gai., 13827, Stengel.)
— S'ébranler, se mettre en mouvement
pour aller à l'attaque :
Corbarans retourna en brochant le destrier.
Et ly ost s'eslourmtj.
(Chev. au cygne, 7G03. Reiff.)
Et paien s'eslormissent euTiron de tons les,
François ont aquellis aval parmi les près.
(Fierabras. -4031, A. P.)
L'ost s'eloiirmisl, chascan se liOTe.
(GuuRT, Roy. lign.. t. I, p. lo8, Bachon.)
L'ost s'eslurmi.
(Est. de la Guerre sainte, Vat. Chr. 1639, ^ e*".)
Mais gueres n'y proul'fiterent ou arres-
terent; car l'ost s'estotirrrej/ et accoururent
les plustost prestz celle part, moult hasti-
vement. (Wavrin, Anchienn. Chron.
d'Englet., I, 221, Soc. de l'H. de Fr.)
S'estourmy U os. (Froiss., (;/iro)i., 1,331,
Luce, ms. Amiens.)
— Neutr., être ébranlé, s'ébranler, se
mettre en mouvement, s'agiter ;
Mult oissiez cort eslormir.
Noise lever, barons frémir.
(Rou, 3° p., 6151, Andresen.)
Lors fist l'empereres crier parmi Cous-
tantinoble que chascuns le sivist a tel be-
soing, come por ses homes secorre et dé-
livrer. Lors veissiez moût estormir la cité
de Constantinoble, si come de Frans et
deVeniciens, de Pisans et d'autres gens qui
de mer ne savoient riens. Il coroient as
vessiaus qui ains ains, qui mius mius.
(ViLLKH., Conq. de Constant., clxx, P.
Paris.)
La tere eslormis! tôle et tranle
Del poindre qu'il ont pris ensanle.
(Gaïït., Ysle et Galeron. Richel. 375, f 297=.)
Lors se prent au complaindre et de denl estormir.
(Girart de Ross., 2291, Mignard.)
Pierres de Mont Raboy ha si fait eslormir
Qae jns chiet du cheval com une beste mne.
{;/'., 1782.)
— Act., attaquer à l'iraproviste, mettre
en déroute, en désarroi :
Par nuit Toloit l'ost estormir
Et faire del siège partir-
(Wace, Brul. 9308, Ler. de Lincy.)
Ne volt l'est eslurmir, ne ne s'i volt medler.
(RoH, 2" p., 4031, Andresen.)
Grant povrelé me samble de cucr et vilenie
Por .1. sol chevalier soil nostre ost estormie.
(1. BoD., .Sa.r., cxxxTii, Michel.)
l'êtes et si vos armes lost.
Ses irons la hors eslormir,
Se poons an roi avenir.
(Renan, 27674, Martin.)
S'en issent sans noisse et sanz cri.
Durement ont l'ost estormi.
(Ib., 27683.)
Biernars de Nubie et Kstorrais
D'antre part ont Turs eslormis.
(Mou>K., Chron., 73H, Reiff.)
Vorai saToir et esprover,
S'on Tos doit prisier ne blâmer,
Ceaz del ost irons eslormir.
(Durm. le Gai., H605, Stengel.)
Pagien et Sarrasin sont entré en ma terre...
Bien le» quit eslormir ains que Tienge li Tespres.
(E. de SI Gille. Richel. 23516, 1° 78''.)
EST
EST
EST
fi27
Dieu nous veut aidier d'estormir la pre-
mière bataille des Alemans, que legiere-
ment seroient 11 autre desoonfit et desba-
retee. (ijw. de la Conq.de la Moreê, p. 134,
Buchon.)
— Estormir la guerre, la soulever, la
mettre entrain avec fureur :
K'il pensoit encor reveoir
A BoDrdiaus, pour guerio eslourmir.
(MoiiSK., Citron., 27889, Rei£f.)
— Eslormi, part, passé et adj., étourdi,
troublé, effrayé, accablé :
Com de merveiller eslormi.
ISerra. du \in' s., Hippeau. Itev. Iiisl. de l'ane.
langue fr., 1877, p. '2-21.»
Qnar comme fol et eslurmy,
Com forsené et esramy,
M'ont par maiale foiz esturmy.
Pour ce te requier, alume y,
Qaar goale n'y voy il'escrimy
Mou triste coer et endorray.
(G. Mach., Poés., Riehel. 1)221, f° lOi''.)
N'y a meilleur remède de salut a gens
estommiz et recreuz que de ne espérer sa-
lut aulcun. (IUb., Gargantua, c. 43, éd.
1342.)
Lors les baiatz qni estoient eslommis
Triumpheront en royal palefroy.
(iD., ib.. c. 2, éd. 1542.)
— Engourdi :
... Sommeil me fait tel
Que le corps ai tout eslourmi.
Pour ce qn'eunuit point ne dormi.
(ilir. d'.imis el d'Amille, Tli. fr. an m. ;i.,
p. 234.)
— Avec un nom de chose, qui retentit
de bruit, qui est en tumulte :
A hante voiz requiert aie ;
Toute la sale est estormie.
(Dolop.. 4276, Bibl. clz.)
Ains le maine dusqa'al palois
Qni paisibles siolt estre et cois,
Or est Doisens et eslormis.
(Parlon., .5093, Crapelel.)
La commança le cry et le huyt si hault
que tout eu fut le siège entormy a l'envi-
ron. {Le Chevalereux C" d'Artois, p. S2,
Barrois.)
— Poussé avec fureur, asséné avec force :
Granz cox i donne pesanz et eslormis.
(Mort de Gann, p. 235, du Méril.)
Dont en la tiere de Surie
Fn la guerre si eslormie '
Que Jhernsalem fu perdue.
(MousK., Chroii., 10010, TteilT.) \
l.or engien furent avant mis !
Et li asans fu eslourmii:.
iId., ili., 211117.)
Lorr., estoûmi, ébaubi, étonné, étourdi ;
Bourg., Yonne, étoumi; Suisse rom.,Neu-
châtel, étemi, dans le même sens.
Noms de personnes : Jehan l'Esturmy
(Mars loOS.Arch.mun. Orléans. )L'E(oMrH!t,
nom de famille normande.
ESTORMI.SON, es(o«r., s. f., grand bruit,
vacarme :
Lors veiscies en l'ost si grant eslormison.
(Roum. d'AILr., f» 51% Michelant.)
Si s'esmeureut en les voyant venir, et
doutèrent la fureur du prince; et firent I
entre eulx une haulte estoiirmison de voix
comme pour grand péril en eschevir. (G.
Chastbll., Chron. des D. de Bourg., III,
102, Buchon.)
Le corps du gisant en tombe ressuscita,
et resaisi du propre esprit de jadis, par
une eslormison soubdaine fit ouvrir sa
tombe. (Id., le Temple de Bocace, vu, 99,
Kerv.)
ESTORMissEMENT, S. m., grand bruit,
tumulte, vacarme ;
Merveilleus furent li eslevement et li
estormissement de la mer. {Cormn. s. les
Ps., Riehel. 963, p. 269».)
ESTORN, voir ESTOR.
ESTORNEMENT, S. 111., paruTB, Orne-
ment :
Et ou le vot sevelir et on le dospoilloit
por revestir de ses estornemenz corne on
davoit. {Vie des Saints, ms. Epinal, f" 13'.)
Cf. Atobnement.
ESTonNER, - ourner,-urner, et.,\eïhe.
— Act., faire tourner, secouer,renverser :
Fort fn la coiffe, que maille n'en desment :
Mes du grant cop \'eslorna si forment
Por .1. petit nel va jus trebuçant.
(.Auberij. p. 144, Tarbé.)
Naymes li dus fn mol en grant freor,
Estornez fu desns le missoador.
(flonrisc, p. 1.39, Bonrdillon.)
Tels quinze cols li paiera
Que del primer Vesturnera.
(Itesurr. du Sam., Th. fr. au m. à., p 10.)
— Neutr., être renversé :
Sil hurte de si grant vertu
De tout le cors et de l'escu,
Quant d'autre part se volt torner,
Que il le fest tout eslorner.
(Chrest., Chev. de la Charrelle, p. 103, Tarbé.)
Et s'encontrerent si durement de piez et
de cors et de heaumes, que li chief et li
cuer lor estornerent. (S. Graal, I, 443,
Hucher.)
— Réfl,, se retourner, se mettre en
mouvement :
Quant a Metz fot relorm;'.
Son père sans plus s'elonnwr.
Sans demander nulle occasion,
La chassa hors de la maison.
(Chron. de la noble cilé de Melz, Pr. de l'II. de
Lorr., II, Gxxui.)
— S'enfuir :
Apres le trespassement d'icellui deffunt,
ledit Symon, quant ce vint a sa congnois-
sance, s'estourna pour double de rigueur
de justice. (1396, Arcli. JJ 149, pièce 329.)
— Estorné, part, passé :
Tout primerain parla Claquin l'esloimé.
(Cov., du Guesclin, var. des v. 1811S-18131,
Charriere.)
ESTORNiR, - ournir, v. n., éternuer :
Quand il issent de leurs maisons et il
oient aucun estournir. {Liv. de Marc Pol,
CLXXli, Pauthier.) Impr., estournir.
Se aucun aloit en un sien chemin et il
ouit aucun estournir, si li semble bon.
(Ib., CLXix.) Impr., estournir.
— Bourdonner :
J'oy rutiller les voix des houmes autour
de mes oreilles comme mouches estornis-
sans. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., I, 29, Buchon.)
ESTORNoiR, v. n., étemuer :
Et il oissent estornoir aucun home.
{Marc Pol, clvii, Roux.)
ESTORNOis, S. m., tournoi :
Et, s'il pnet recouvrer ne cheval ne harnois.
Encor vouldra jouster au roi en eslornoix.
(Girarl de Ross., 2299, Mignard.) Impr., estar-
nois.
ESTORNII, voir ESTERNU.
ESTORSE, estorce, etorce, extorse, ex-
torce , esteurse,s. f., entorse, foulure :
Lequel hourt est bon pour garentir le
cheval ou destrier d'espauler contre le
hurt quant on vient de choc, et préserve
aussi la jambe du tournoyeur de toutes
estorses. (Rot René, Traictié de la forme
d'ung tournoij, OEuv.,II, 14, Quatrebarbes.)
— Fig,, comme entorse :
Solerius a donné une estorse au texte de
Dioscoride. (Du Pinet, Dioscoride, iv, 146,
éd. 1603.)
— Action de tordre :
Le suppliant iist tant qu'il gangna la
ditte espee par esteurse de bras sur icellui
Régnant. (1426, Arcb. JJ 173, pièce 431.)
— Détour :
Je te ramentus estre nécessaire pour
Qnablement, ja soit ce que par longue»
estorses, venir a bonne fin, servir, aimer,
craindre et honorer Dieu sur et devant
tout. (G. Chastell., Venté mal prise, vi,
263, Kerv.)
— Action d'asséner un coup, le coup
lui-même :
Devant l'arçon d'ivoire, par delez le poitral,
A Veslorse don cop prant le chief don cheval.
(.1. Bon., Sur., cclxs'îv. Michel.)
Luy ay je baillé belle eslorse?
T'ay je point conseillé a poinct '•
(Palhelin, p. 114, Jacob.)
Lors bataillent ; et en semble par maintes
manières et estorces. (Quinze joyes de
mar., v, Bibl. elz.)
Ce nonobstant maolgré moy et ma force
A noz enfers il donna telle ejinrce
Qne tont soubdain les portes il mist bas.
{Act. des Aposl., f° 4''. éd. 1537.)
Nous entrerons les premiers aux combats,
Et ruerons tous nos ennemis bas
En leur donnant tout soudain telle eslorce
Qu'ils demeureront du premier coup sans force.
(La Polijmaehie des Marmilons, Poés. fr. des
sv' et xvi° s., vil. .'iO.)
Sel et vinaigre, ainsi que scorpions le
poursuivoyent, dont eu eurent Vestorce.
(R.\aEL.j Pantagruel, c. 27, éd. 1342.)
Sauve de glaive et de mortelle eslorce
Mon ame, helas ! que de perdre on s'efforce,
(Cl. Marot, Psalm., xxii, éd. loll.)
Ainsi je vois eiorlant
Mes plus vigoureuses forces :
De ne craindre en combatant
Ces furieuses elorces.
(Les Amoureuses occupai, de G. de la Tttijssouniere,
p. SI, éd. 1336.)
— Action d'échapper :
E tanz suceurs en perilz forz,
E estorses de tante morz.
(S. Braadan, 938, Michel.)
EST
EST
EST
Sens nulle ilifficullé, sens nulle extorse,
devrons rendre les fiez et les biens devant
dis. (1285, Cari, du Val St Lambert, Uichel.
1. 10176, f» 14''.)
Tant qne n'y vault deffaicte ny eslorce.
(.Rom. des dmx amans, Ars. 5116, f° 35 r°.)
— Ce n'est l'estorse, tout n'est pas fait,
l'entreprise n'est pas mise à cbef, il n'y a
rien de décidé ;
Li rois Corsols dist a Claria :
Que vos est vis de mon mescin ?
Ce dist Clarins : Ce n'est l'estorse:
Bien l'a fait a ceste rescoase ;
Mais D'ert encore dit par moi
Qu'il soit li raioldres del tornoi.
{Parlon., S731, Crapelel.)
— Action de pressurer, de tirer du suc
en pressant, pressurage :
Ce sont les coustumes des presseors de
Cliarrone. Qui aura au presseor le marc
d'un tonel de vin creu eu vigne, qui doit
dime et prainte, il doit avoir de la seconde
eslorse ou de la tierche deus setiers de vin.
{Cart. deSt Magloire, p. 190, ap. Duc, Ex-
tortura.)
— Extorsion :
Ne li dis coiens no li sieiu ne pouront
faire taille ne grevante ne prise nulle, ne
mètre main a cors d'oinme, ne faire estorce
en la dite vile. (1261, La Motte, I, 2, ArcU.
Meurthe.)
Extorsio, csforse. (Gloss.de Douai, Escal-
lier.)
ESTORSiER, adj., violent :
Adont est il montans et estorsiers. (L'A-
viculaire des oiseaux de proie, ins. Lyon
697, f» 220^)
1. ESTOUTH, S. f. ?
Li flos s'espart, et li nés flolc,
Li anquant tirent a \' estorte.
As maistres cordes il se prendent,
Montent le si?le, aval s'estenJent.
Ulkis. liichel. :J75, f» 139».)
2. ESTORTE, S. f., ruse, tour joué,
linesse :
Mes je li ferai une eslorte.
Se je pais, avant qa'il ajornc.
(J. DE BovES, de Barat et de Ilaimet, 313, Mon-
taiglon et Raynaad, Fabl., IV, 104.)
ESTORTER, V. u., so donucr une en-
torse :
Je eslorte, prim. conj. — I wrenche my
fûote, or any lymine, 1 put it eut of joynt.
— Je ne puis pas aller, j'aj/ estorté ma
jambe — I can nat go, I hâve wrenched
ray foote. (Palsgrave, Esclairc., p. 783,
Génin.)
ESTORTOiRE, - ourtoirs, - oyre, - ouere,
s. f., verge de chasseur servant à détour-
ner les branclies en courant dans les
bois :
A VestoTtoire dois monslrer
As chiens qoe ven a passer
Le cerf.
{La Chace ion cerf, ap. Jnb., Nom. Rec., I, Hit.)
La les doit, si puet, atorner
E De chacier, et se doit esbatre ("le venenr)
A ferir sa heuse et a batre
Fort et souvent de Vestourloyre.
(llARn., Très, de ven., p. -IG. PicUoa.)
Encore doit, au vray parler,
V estourloire qui tient peler.
Pour faire Ions ceulz qui seront
A l'asemblee et la verront.
Apres Vestourloire vehue,
Est la raison de tous soeue
Ponrqnoy le veneur la pela.
(ID., ib., p. .^0.)
■yerge qui doit avoir deu.^ pieds et demi
de long, et s'appelle estortouere, pour ce
que quant on "chevauche parmy fort bois,
on la met devant son visage, et celle estort
les coups des branches qu'elles ne fièrent
surle visage. Aussi quant on est en requeste
on fiert et frappe de ce baston sur la grosse
botte pour plus échauffer et esbaudir les
chiens... et doit estre Vestortouere pelée
des ce que les cerfs ont froyé jusqu'à tant
qu'ils gestent leurs testes. {Phebus, ch.
XLV.)
Et quant ilz l'ont pris a force, il doit
mettre le lièvre a terre devant tous ses
chiens et defîendre que nul n'y touche de
son estortoire et leur faire abayer une pièce.
{Ib., Maz. 314, f°80''.)
Et doit bien estre monté de trois bons
chevaulx, les gans et Vestotirtouere en sa
main, qui est une verge qui doit avoir deux
piez et demy de long et s'appelle estour-
touere. (Ib., (« 64=.)
Jehan des chiens, serviteur et braconier
de nostre amé et féal cousin et chambellan i
Guy seigneur de la Tremoille..., donna dr
son estortoire ou verge, qu'il tenoit en sa
main, deux ou trois cops audit hoste. (1395, |
Arch. JJ 148, piîice 187.)
Un lien a limier et une estortoire sans
escorche. (Denombr. du baill. de Rouen,
Arch. P 307, f» 2 r».)
— Dans un sens figuré et obscène :
Ge conte du plus hait estortoire
Qui onques fust mis en mémoire.
{Dit Con, Uichel. 19152, f° 63*.)
A été employé comme terme d'histoire
au XIX* siècle, sous la forme est orluaire :
Assister ... à la prise d'estortuaire du
grand veneur de la cour. (A. Domas, Dame
(le Monsoreau, xi.)
ESTORTRE, voir ESTORDHE.
ESTOSiE, adj. f., étonnée, surprise :
Richant s'an vait tost eslosie :
Plus conquiert el par sa hoidie
Et par sa lobe
Qae cil qui prant et robe.
(De Richant, 365, Méon, Nom. Rec, I, 19.)
ESTOSTIER, voir ESTOETIER.
1. ESTOT, voir Estoc. .
2. ESTOT, VOirESTODT.
ESTOTEIER, VOir ESTOUTOIER.
ESTOTEMENT, VOir ESTOUTKMENT.
ESTOTIE, voir ESTODTIE.
ESTOTIER, voir ESTOUTOIER.
ESTOTiF, adj., intrépide, audacieux,
rempli d'une ardeur et d'une bravoure
téméraires : [
Il 11 cevauce a grant estrif,
Li Griu trova moult e.\totif ; \
Li Grius le feri a travers, |
Et Alexis kai envers. )
(Etende et Potin., Uichel. 3"5, f oi"".) i
ESTOTIVE, voir ESTOUTIVE.
ESTOTOIER, voir ESTOUTOIER.
ESTOTTE,S. m. ?
Et les estoltes, qant ils soient warez,
soient chescun jour correiez. (Tr. d'Eco-
nom, rur. du xiii» s., c. 22, Lacour.)
ESTOUART, S. m. ?
Et fiert un Sarrasin dessus son estouarl.
(W. de Monbrans, ms. Montp. H iil, f 176".)
ESTOUBLAGE, - aige, - ege, s. m., droit
qu'on payait pour avoir la liberté de lais-
ser paître les chaumes ou esteules aux
pourceaux :
Et ne doit point d'estoublage de pors.
(Jurés de S. Ouen, f° 55 r», Arch. S.-Inf.)
Item le pasnage et Vestoublage des pors
ans hommes de la ville .LX. sols p. (1309,
Ghart. dePh. le Bei,Richel. 1. 9785, f» 84 v;
Arch. JJ 41, f» 69 v».)
Poier trois mailles d'es'.oublage. (3 mai
1367, Vente, B.-N., S. Mart. au Val, Arch.
Loiret.)
Leurs pors frans sans pasnaige ne estou-
blaige. (1453, Aveux dîi bailliage d'Evr eux,
Arch. P 294, reg. 1.)
Item estoublege pour chascun porc, une
maille. (1407, Denombr. de la chastell. de
Gisors, Arch. P 307, f°4 r».)
Le prevost du dit fief a droit de prendre^
et avoir chascun an six deniers tournois
sur Vestoublaige dudit lieu. (1419, Denom-
br. du baill. d'Evreux, Arch. P 304,
f» 19 V».)
Deux deniers de panage et un denier
d'esioublage pour chascun porc. (1455,
Arch. P 305 , pièce 183"'.)
ESTOUBLE, voir ESTEDLE.
ESTOUBLi, adj., troublé :
Li paiens d'Alixandre ot la leneestoublie.
(Fierabras, 828, A. P.)
ESTOUBLiERE, S. f., lieu rempli de
chaume :
Les lieux de Beauregard et de VEslou-
bliere. (1345, Cart. de la D. de Cassel, I,
(" 64 r», Arch. Nord.)
ESTOUCHIER, voir ESTOCHIER.
ESTOUDEAU, voir Hetoudeau.
ESTOUER, voir ESTUIER.
ESTOUFFÉ, voir ESTRUFLÉ.
ESTOUFFERESSE, VOir ESTOFFEUR.
ESTOUFFEURE, VOir ESTOFFEURE.
ESTOUFFEZE, S. f., hOUppe î
Aux coings y aura une frange d'or et de
soye cramoisie, et une estouffeze d'or et
(le soye. (Pièce de 1534, Arch. de l'Art
rrauçais, VII, 381.)
ESTOUFFURE, S. f., étouflement:
... Si comme anhelit de eslouffure quant
on s'appareille de luy eslever et estrainder
|iourattrairel'alaine.(B. DE GORD. ,Pra((5.,
IV, 8, éd. 1495.)
ESTOUIER, voir ESTUIER.
EST
EST
EST
629
ESTOuiN, estouyn, esloin, estuin, s. m.,
espèce de bonnette appelée aujourd'hui
bonnette en étui :
Estuins ferment et escotes,
Et font tandre les cordes totes.
(Bml, 115U8, Ler. de Lincy.)
Estoins forment e escutes.
(Var. du ms. Cadgé 73.)
Ne n'i out la nuit lof cloé,
Estuinc trait ne tref gardé,
(Vie de S. Gile, 885, A. T.)
Pour fuyr plus test, mist la mizenne
soubz Vestonyn, qui est une voisle tenant
a ung des boutz de l'antenue, pendant
hors sur le bort du navire, mise la pour
faire hastive fnyte ou viste chace. (D'An-
TON, Chron., Ricliel. 3083, f" 148 r».)
ESTOULE, estoulle, voir Esteule.
ESTOUPABLE, adj., (jui peut boucher,
resserrer :
Estoupable , obturabilis. (Gloss. gall.-
lat., Ricbel. 1. 7684.)
Sorbis est moins constipative et estou-
pable du ventre que n'est nespille. {Jard.
de santé, I, 456, impr. la Minerve.)
ESTOUPACE, voir E,STOPACE.
ESTOUPAGE, - aige, s. m., Iionde d'un
ruisseau :
Le bailly, hommes et officiers des dits
seigneurs, vont visiter les dits chemins,
estoupaiges, cours d'eaux. (Coût, de
Gumes, Nouv. Coût, gén., I, 237.)
ESTOUPAIL, - ayl, s. m., bouchon :
Et a un loue tuel, dedeus lequel entre
Vestoupail qui tient a une chaiennette.
(1360, Inoent. du duc d'Anjou, n • 161, La-
borde.)
Et soit fait Vestoupail de saulx vert.
(Frère Nicole, Trad. du Livre des Prouffitz
champ, de P. des Crescens, i" 40 v°,
éd. 1516.)
Et pend ledit baril a un tissu bleu ferré
a daulphins d'or, et est i'estoupail dudit
barillet d'un fol d'or assis en une chaiere.
(1400, Pièces relat. au rég. de Ch. VI, II,
310, Douët d'Arcq.)
Deux flacons a visage de lune... et sont
les estouppaulx a viz. (1420, ib., II, 363.)
Estoupayl, — Stoppell of a botell.
(Palsgr., Esclairc, p. 276, Génin.)
Bret., C.-du-N., canton de Matignon,
étoupas, épines qui bouchent un passage.
ESToupAiLLE, -paile, s. f., bouchon:
11 despendi les barius del arbre, et osta
les estoupailes. {Les sept Sag. de Rome, Ars.
3354, f» 13».)
ESTOUPANCE, S. f., action de boucher :
Opilatio, esloupance. (Gloss. de Conehes.)
ESTOUPEj s. f,, attrape, bourde, men-
songe :
Ha ! Sire, se Dieus me sequeure,
Fel Dans Conslans, je n'i ai coupes.
Dist li provos : Ce sont estottpt's
Dont vous me voles estouper.
'De Coiislan! du Hamel, 288, Montaiglon et U.iy-
naud, fa*;., IV, 176.)
ESToupEAu, S. m., bouchon ;
Estoupeau. — Stoppell of a botell.
(Palsgu., Esclairc, p. 276, Génin.)
ESTOiiPELLE, estouppclle, S. f., écouvil-
lon :
Une estoupelle de fer pour un four. (1508,
Lille, ap.LaFons,G(oss.TOS., Bibl. Amiens )
Une eslouppelle de fer pour estouffer un
four. (1526, ib.)
ESTOuPEMENT,-oa/)pe?ne7i(, - upement,
et.,s. m. , action de boucher,ce qui bouche :
E de ceo vienent esluprmenz
E autre maus engendré dedenz.
(Pierre d'Arerson, le Secré de sccrcz, Richel.
23407, f» 190'!.;
Sans autre closture ou estoupement.
{Coût, gén., t. I, p. 778, éd. 1635.)
Estoupement des oreilles. (Bible, Ecclé-
siastique, chap. 27, éd. 1343.) Lat., obtu-
ratio auriuni.
La vessie est sujette a des etouppemens
qu'on nomme carnositez. (Damp.MART.,
Merv. du monde, f" 136 r°, éd. 1383.)
ESTOUPER, - oupper. - oper, - opper, -
uper,esluber (rime), atouper, atoper, stop-
peir, verbe.
— Act., boucher avec de l'étoupe, bou-
cher, clore, fermer :
La plaie fait d'estopes exlnper.
(Les Loh., Vat. Urb. 373, f» -25''. 1
Od les haches Danesches lees
Lor unt les veies eatupecs.
(Ben., D. de Narm., II, 38201, Michel.)
An vain desachet om lo ruit del vice se
li duiz nen est premiers sloppeie. (Li Epistle
Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f" 107 r°.)
Que mes cuers est si avaeglez.
Et mes sans est si csloupez
Que je ne puis, por nul pooir.
En vos paroles cler veoir,
(Dotop., 127i2, Dibl. elz.)
Et .\aloris, qni monlt de mal pansa,
Lor toit la voie, le pas lor esloiipa.
(Gaijdott. 2365, A. P.)
Par nuit iverno
Sanz la lumere en la lanterne
iNe puet nus bien aler par voie,
La ou nus hom ne li esloiipe
Sa voie, aucune foiz s'acoupe
Et pour l'ocurté se desvoie.
(Vieille Auberee, ms. Chartres C20, f° 129'.) Ms.,
eslompe.
Qui atoupe chemins doit soixante sols.
{Ane. Coût. d'Orléans, à la suite de Beau-
manoir, p. 468.)
Il eslupoient leur nez pour la puour.
(G. DE Nangis, Vie de S. L., Rec. des Hist.,
XX, 387.)
Quant ces pertuis sont esloupes, il semble
que l'en parole du nés. (H. de Mondeville,
Richel. 2030, f» 19''.)
Les arcliieres faictes es dits nuefves
tours seront estoupees a plain. (8 avr. 1363,
Arrêt du parlem., Arch. admin. de Reims,
III, 237, Doc. inéd.)
A Robin Marent,recouvreur,pour atowper
la moitié de lalucanne du millieu. {Compt.
de P. de S. Mesmin, 1391-1393, IX, Arch.
mun. Orléans.)
Je luy estouperay la bouche,
.\£lin qu'elle ne crye plus.
{Moral, d'uiiij Emper., tWc. ïh. fr., III. l-ifi.)
Quant le lendemain au matin le roy Na-
bugodonosor apperceut qu'il estoit sailly
hors de Jherusalem ci s'enfuyoit, les che-
mins furent estoupez hastivement par gar
nisons dez gens d'armes et les Caldeens
ennemys dudit Sedechias leprindrent avec
ses femmes et ses enl'ans. (BoccACE, Nobles
malh., 11,13, f» 41 r», éd. 131.3.)
Nous estouppons noz oreilles et fermons
noz cueurs en desprisant les promesses de
! Dieu. (iD., ib., HI, 7, f»63T».)
Il nous fault estouper noz oreilles comme
fist le noble Ulixes, affin que nous ne pui-
sions ouyr le chant des syreines. (Prem,.
vol. des exp. des Ep. et Ev. de kar., f" 44 v»,
éd. 1319.)
Les ministres et sathelites voilèrent et
estoupperent les yeiiLx de nostre seigneur
; et puis luy frappoient en la face. (Sec. vol.
j des exp. desEp. et Ev. de kar., f 338 v», éd.
i 1319.)
Et tellement soient estoupez tous dangiers
qu'il ne demeure point d'occasion a l'en-
fant par laquelle il puisse estre deceu et
i perdu comme nous avons veu par expe-
I rience. (Guy Jovenal, Reigle monseigneur
saittct Benoist, f" 8i v», éd. 1328.)
Pour les sens qui sont estouppes
Par une doulear non pareille.
(JjCQ. Millet, Deslruct. de Troye, !" 131*, cd.
! 1314.)
Estouppanl sou nez avecques la main
guaiische. (Rab., 1. IV, c. 67, éd. 1552.)
Les gens de bon entendement se moc-
quans de celle sienne feinte, disoyent que
ce n'estoit pas une esquinance qui luy
avoit estouppé la nuict le conduit de la
voix, comme il vouloit faire a croire, mais
que c'estoit l'argent qu'il avoit receu de
Harpalus. {XuYOT,Vies, Demosth., éd. 1565.)
Quand il veut exercer sur nous un trait
I admirable de sa vengeance, il bande nos
I yeux, estoupe nos oreilles et tous nos sens,
afin que son coup soit plus tost frappé que
prévu. (Pasq., Lett., xi, 2.)
Cette menasse el préparation d'avoir a
m'efforcer outre ma coustume et mon na-
turel, m'estoupa de manière le gosier que
je ne sceuz avaller une seule goûte. (MONT.,
Ess., l.II, c. 17, éd. 1388.)
— En style grivois, jouir d'une femme :
I Qaant dan Costanz Vo bien corbee,
I Et retornee et esluhcr,
A l'uis li enseigne la voie.
I (Dame qni conchia le prestre. ms. Berne 354,
t" 88".) Var.j estupee. (Montaiglon et Rajnand,
Fabl., IV, 319.)
— Fig., empêcher, à peu près comme on
dit boucher :
N'ayant autres soupiraux, ni autres
issues, sinon celles de dedans lesquelles le
vent leur donnait, leurs vues furent tan-
tost estouppees, et le dedans de leurs ca-
vernes rempli d'un air chaud et estouffé,
tellement qu'ils ne pouvoient plus qu'a
grande peine respirer. (A.myot, Vies, Ser-
tor., éd. 1565.)
— Arrêter, faire cesser :
De ce font lor fain estouper.
(Pereeval, ms. Montp. Il 249, T 264''.)
Voil mettre en rcemoire
D'un bel enfant la duce vie.
Pur estupcr la grant folie
U nus delilnm e nul e jnr.
(Chariirv, Josnphat, S, Koch.)
— Garnir:
Si an feront nostre feu aluuicr
lit nos peelles de ce fer atover.
iMe.schans, Richel. 2194, f° 08 r'.)
630
EST
EST
EST
— Réfl., s'enfermer :
De celé part nos cstoupons
Qu'il ne puissent par la entrer.
(MAniE, Ysopel, Richel. lHiri2, f" 19°.)
— Estoupé, part, passé, bouché :
Et ue puis pas imaginer que nous ne
vaillions beaucoup moins de tenir ainsi
nos membres encroûtez, et nos pores es-
touppcs de crasse. (Mont., Ess., 1. H, c. 37,
éd. 1S88.)
Qnant au triste Gernande, et la publique vois.
Et le Sénat contraint par la rigueur des loix
Qui tiennent la l'oreille aux favenrs esloupee.
Condamnèrent sa teste an trenchant de l'espee.
(Bertaut, (Knii. poel., p. 306. éd. 1633.)
— Empêctié, qui n'a pas le droit de :
Le baron est estoppé a dire. (Littl., 7ns-
tit-, 667, Houard.)
Centre de la France, estouper, fermer.
Aunis et Saint., estoper, ravauder, repri-
ser. Bassin, iHoupé, boucher un four, en
calfeutrer la porte avec de la boue. C.-du-N.,
cant. de Matignon, ctouper, garnir un fossé
d'épines. Bas-Valais, Vionnaz, étôpa, bou-
cher un trou.
11 y a à Alençon la rue Etoupée, c'est-à-
dire la rue bouchée,
ESTOUPEURE, esfopewre, estupeure, s. f.,
action de boucher, lieu bouché :
\/estopenre ne l'entrée
iN'iert mes jusqu'à la fin trovee.
(Ben., Troie, 22419, Joly.)
Estupeure des narilz. (Secr. d'Arist., Ri-
chel, 571, f» 132=.)
1, ESTOUPiER, V. a., boucher :
Sauf ce ke eles estoupient l'entrée de
cel fosset. (1270, Cart. de Marquette, Ri-
chel, 1, 10967, f'SSr",)
2. ESTOUPiEH. s. m., marchand d'é-
toupes :
Esloupier. (Voe. des mest., ap, Géraud,
Paris sous Phil. le Bel.)
ESTOiiPiLLON, s. m., bouchou :
Le suppliant coppa Vestoupillon d'une
cane ou cruche qu'il portoit, en laquelle
avoit de la cervoise, (1427^ Arch, JJ 173,
pièce 80,)
Les estoupiUons des tonneaux, (Du Pi-
net, Pline, XIV, 21, éd. ib66.)
ESTouPLER, V. 3., boucher :
Premièrement un trouble rougist les
yeulx et affoiblist la veue, et le chief et fait
croUer et empesche la veue et esloupleles
narilles, et fait le visaige pruneller et rou-
gir. [Liv. du Chev. de la Tour, Richel,
1190, r''79=,)
ESTOupoiR, - ouppoir, s. m., bouchon:
Puis soit couvert ou estoupé la bouche
dudit vaisseau d'un estouppoir un peu
soublevé d'un costé jusques a ce que le dit
mont ait boulin. (15S1, Arnoïïl de Ville-
NovE, Trésor des pauvres, f" 104 v»,)
ESTOUPON, estouppon, s. m., bouchon :
Un estoupponou bouchon de cuivre. (Du
PiNET, Pline, xxxiv, 11, éd. 1366.)
ESTOUPONER , eslouponner, v. a.,
rompre, briser, renverser :
Recepte d'estoquaiges de secs bois ver-
sez et estouponnez. (Compt. du domaine
d'Eslaples, f» 41, ap. Duc, Stoc.)
ESTOUPONS, estopons, eslupons,estepons,
(a), locut,,en étant accroupi :
Plus set Sansons,
Car il les croist (les femmes) s ealnpons.
(De Richaul, 950, Méon, Nour. Rec, t. I.)
.le faz agenoillier les contes,
Les chasielains et les viscontes ;
Les evesqaes et les abez
S'i sont maintes foiz aciinez;
.le les faz mètre a esliipons
Ki redrecier a reculons.
(Dehal du C et du C, Richel. 837, C 1.S4 v° ;
Montaiglon et Raynaud, Fabl., 11, 135.)
La dame par devant s'esjoint.
Si s'est as estopons tornee :
Celé n'est mie acoslamee,
Que par darriere veist on.
{1)0 Maiijnten. 38, Méon, Nonv. liée, I, ni.)
Si s'est as eslepons tornee.
(W., Montaiglon et Uayaaud, Fabl-, V, 180.)
ESTOUQUET, estoucquet, s. m., petit
pieu, souche de vigne :
Icellui Palliart avoit mis sur les terres
deux esloucquetz, comme il lui sembloit
que ilz se dévoient rigler et vasser. (1469,
Arch. JJ 195, pièce 382.)
ESTOUR, voir ESTOR.
ESTouRBEbER, V, a,, briser, casser :
Les ex soient crevés
Et tous eslonrbeles
Qu'on la teste a assis,
(Ysop., II, fab. XXI, Robert,)
ESTOURBELLON, VOir ESTORBKILLON.
ESTOURCHIER, VOir ESTORCHIER,
1. ESTOURUi, adj., avec un nom de
personne, fatigué :
Quant elle estoit eslourdie de chanter,
veiller et jeusner, elle se reposoit. {Lan-
celot du Lac, t, I, f° 28S ap. Ste-Pal.)
— Avec un nom de chose, violent :
Sont gens hardis
Pour départir coups estourdis
\ Et bailler maint lourt passavant.
I (Wst. du viel test.. 633", A. ï.)
2, ESTouRDi, S, m,, tournis, avertin :
Ce mal est appelle avertin par d'aucuns
François, et, en Ecosse, avec raison, es-
tourdi. (0. DE Serres, Th. d'agr., p, 987,
éd, 1815,)
ESTOURDiON, estourdium , stourdion,
s, m,, tourbillon :
A quelque demie lieue de hault se
trouve une grotesque merveilleusement
profonde en la roche, dont l'entrée ne peult
avoir que six ou sept pieds en quarré :
dans laquelle vous n'estes pas si tost deux
on trois toises avant, que vous appercevez
de grands estoiirdions de vents et treni-
bleinens de terre, qui rend un espouvan-
tement a ceux qui veulent passer outre,
(Thevet, Cosmogr., xiiir, 3, éd. 1558,)
— Sorte de danse ;
Si les garde des loups rabis
Qui sont par cens et par miliers
Pretz pour faire a tes familiers
Danser le rude estourdium.
{La Pair faicte a Cambray, p. 18, éd. K-iOS.)
— Etourdissement, coup violent qui
étourdit :
Stourdion. (Roquef.)
ESTOURDISON, VOir ESTORDISON.
ESTouRuissEURE, S. f., étourdisse-
inent :
Estourdisseure, s. S., stournesse. (Pals-
grave, Esclairc, p, 277, Génin.)
ESTOURDRE, VOlr ESTORDRE.
ESTOUREMENT, VOlr ESTOREMENT,
ESTouRiE, voir Estorie.
ESTOURiN, adj., qui sert h la chasse des
autours :
Et Richart portera mon estoiirin faucon.
(Quatre Fits Aymon, ms. Montp. H '247, f° 182^)
ESTOURMIE, voir Estormie.
ESTOURMIR, voir ESTOR.MIH.
ESTOURMISON, VOlr ESTORMISON.
ESTOURMYS, VOlr ESTORMEIS.
ESTOURNAY, S. m,, gouvemall :
Le granl masl en est d'iviere,
Vestournay en est d'or fin,
(Chans. du xv" s., p. 96, G. Paris. 1
ESTOURNEA.U, S. m,, trBuil, cylindre
sur lequel s'enroule la corde d'un engin à
élever des fardeaux :
Trois poullyes de cuivre de Vestourneau
avec l'engin de bois, (1527, Inv. de l'engin
du ftaKsage d'OWe'ons,ap,Mantellier, March.
fréq., Il, 455,)
Se disait encore au commencement du
XVII» s, :
A Hervé Petit, maistre charpentier, pour
avoir façonné un essellier, un eslourneaii
au grand angin servans aus ballyaiges.
(1628, Compte rendu, ap, Mantellier, Mardi,
fréq., Il, 496.)
ESTOURNER, Vûlr ESTORNER.
ESTOURNIR, voir ESTORNIR.
ESTOURTGIRE, VOir ESTORTOIRE,
ESTOUSSEMENT, S, m., toux, actiou do
tousser :
L'yene suit les estables des pasteurs et a
si bellement escouté ce qu'ilz dient tant
qu'elle en puist aprendre aucuns motz
qu'elle puisse exprimer a la semblauce de
voix humaine. Elle voulmist comme fait
l'omme, et si fait les sangloux et estousse-
ment, par quoy les chiens de ceulx par ce
le seuffrent d eulx aproucber. {Chron. et
hist. saint, et prof., Ars. 3515, f» 72 r'.)
ESTOUSSER, estoucer, cslusser (s"), v.
réfl., tousser :
Et ce vos entrer i voles,
A l'entrée vos atoucei.
(iioB. DF. Blois, Pocs., Richcl. 21301, p. ,ï5"".i
A l'antree vos eslussez.
(Id., !*., Ars. 5201, f° 15''.)
A l'entrer a l'ostel, moult hault t'estous^eras ;
Tel chose y peut avoir que point lu ne verras,
{Doon de Maience, 2446, A. P.)
ESTOussiR, - ussir, - usir, verbe.
EST
EST
EST
631
— Neutr., tousser :
Si c'om saiche noslre veoir.
Par parler on par eatousair.
(KoB. i>E Blois, Poés., Richel. -24301, p. 557». >
Entusir.
(IB., !*.. Ars. 5-201, F 15\)
— Réfl., dans le même sens :
L'enfant s'estoussi et se leva tout sain.
(Lég. dorée, Maz. 133.3, f° 261».)
Et pouroe qu'elle s'aperceut que d'a-
mours estoit saisy, et c'estoit une chose
qui luy estoit trop contraire a ce qu'elle
avoit a besongner, pour l'oster de ses pen-
sées et le mettre en autre, elle s' estoussist
et dist : Sire chevalier, laissez vos pensées,
et entendez a autre chose. {Perceforest,
vol. V, c. XVI, éd. 1528.)
1. ESTOUT, estoU, estiilt, estol, estât,
estut, estons, estoux, stout, adj., hardi, au-
dacieux, d'une bravoure Hère et témé-
raire :
Herant ont grant pople e eslult.
De totes parz ea veneit mult.
(Rou. 3» p., 7799, Andreseo.)
Ceo qu'en lar lerre se defcadcnt
E qae pur lar pais coatendeot.
Ces fait esluz e si hardiz
Qtie Des esmaie braiz ne rr'u,
(Ben.. 0. deNorm., Il, 1131, Michel.)
Que nus boom ne vos sanreit dire
LVcision e le raartire
Qni le jor (n en la champaigne
Sor i'esluw gent de Bretaigoe.
(Id., il).. II, 3090-2.)
Parcreuz eirt. foiz et eslin.
(Brui, ms. Munich, -2il-2, Vollm.)
Jonenes hom est et heans et pros.
Et si est hardis et estos,
El SOS ciel nen a pins rice home.-
{Parlon., 7973. Crapei'H.)
Li rois de Libe i r'est moult pros.
Et dl d'Elide est moult eslos.
(«., 8879.)
Prntheslans est mnll prnz
Et de fer qner et ranlt estuz.
(Protheslaus, Ricbel. -2169, l" 3i».)
Li roys Phelippe prent Vendosme,
Tont ait il dedenz genl esloule.
(GDI4RT, Roy. lign., 937, Buchon.)
Qaant d'un lion lier et estoiu
A fait un aigoelet si doux
Et si humble, loez soit Diei !
{Mir. (le N. [)., de Robert le dyab!e, p. 51, Soc.
des Autiq. de Norm.) ïrapr., escoux.
— Avec l'idée de brave et de fier, ce
mot exprimait souvent celle de dur, de
violent :
Or soiez fors et conquerans lis dis,
Fel et exlous contre vos anemius.
{Garin le Loh.. 2° chans., xxxv, p. IBO, P. Paris.)
Estitlt rOrgillius del Castel Fer
L'en a fait a force mener.
(Tristan. II, 9i3, Michel.)
Se Bel Acneil est fraos et dous,
El vous, soies fel et esloiiv,
El plains de ramposne et d'ouliase.
(Rose, 3707, Méon.)
Hardis et coragos et pros.
En balaille dors et esloh.
(Parlon., 7-2".-i, Crapelet.)
Dens ! cora il est hardis et aers,
Et tant paresl buens C'^valier^.
El od ço qu'il est si eslols
Coin il paresl biimles et dous !
(Il>., 8595.)
Mnis li Turc, ki fnrent esloiil,
l>es .c. François ocisent raoult.
(MousK., Chron., 790S, Reiff )
Mais, quanqne il doie conster.
Aura la jonste devant tous
Un chevaliers fiers et extous.
fJ. Bretex, Tourn. de Chauvenci. I3S1, nelraolle.)
Tons jonrs estes fel et estons
Et apparillies de mesdire.
(Sarrazin-, Roman de Ilam, ap. Michel. Ilist. des
ducs de Norm., p. '236.)
Estont et irens et hardi.
(iai de t'ombre, p. li, Michel.)
Roberz le Rouz qui aux Liegois fut fier
et stouz. (.1. DE Stavelot, Chron., p. 141,
Borgnet.)
— Avec un nom de chose, impétueux,
vigoureux, rude, opiniâtre :
La bataille fut estulte.
(S. Brandan, 910, Michel.*
Mais la batalle dura monU,
Et moalt furent li cop estont.
(Perceval, 3407, Potvin.)
Estout furent li renc e perillons et fier.
Et la noise mult grans as lances abaisier.
(Roum. d'.ili.r., f -27», Michelant.)
Des GaJrains et des Grinsest reraes li estris.
Si fiers et si estons ja n'en sera desdis.
(«.. P -20''.)
El flerl le chevalier a plain
Mont pesant cop et moult estout.
(Sarrazin, Rom. de Ilam, ap. Michel, Uist. des ducs
de Norm., p. 330.)
S'en fu (Godef. de Bouill.) la voie si eslonle
Conques mais devant ni apries
N'ala on Sarrasins si pries.
Ne n'i fist on lele besogne.
(B. DE CoNDii, li Contes doit pet, -2 il, Scheler.)
Fu l'envaie merveilleuse
Et la bataille moult eslonte.
(Gliiart, Rou. lign., 18860, W. et D.)
El dienl que joustes estantes
Verront don bacheler nouviel.
(J. DE CoNDÉ, dou ('.fienal. a le manche, ms. Turin,
f° -28''.)
— Dans la plupart des cas, estout ex-
prime l'idée de bravoure avec celle d'or-
gueil, mais quelquefois aussi il veut dire
simplement orgueilleux, hautain, et on le
trouve opposé à humble ou à affable :
Onques estons ne fo li dnx Garius,
Ne vilonnie de sa bouche n'issit.
{Gar. le Loh.. 1' chans., v, p. U9. P. Paris.)
De raei, ce disl Dei, apernez,
One entre vos ici veez.
Comme je sui simples et doaz.
Humble de cuer, non pas estonz.
(Guillaume, Best, div., 1395, Hippeau.)
Devant estoit humbles et donz,
Or est cointes, fiers et estouz.
(G. DE CoiNci, Mir., Richel. -2163, f 9\)
Moult l'ont esgardé tuit li roi ;
Monll lor saralile fiers et eslout .
Qui si les escondist debout.
(Parton., 9038, Crapelet.)
Por qoi estes vos si estoz
Et qui vos a forfait neent ?
(Renarl, 46R0, Méon.)
Qui raonll estoule et orguilleuse
Estoit enviers la povre gent.
(Couronn. Renart, UO, Méon.)
Li escuiers fu molt estolz
Et fel et deputaire et rolz.
(Ourmars le Gallois, 77'., Slengel.i
En chastel me mena par tont :
Ains n'i trovai hnî*:sier eslout.
Tnit me faisoient bien veignant.
(J. Bretex, Tourn. de Chauvenci, 280, Delmolte.)
I! ne fu feels ni estons ;
Eins fn umils e pins e dons.
(Vie du pape Grégoire, p. 41, Lnzarcbe.)
Autrement doit l'enamonesterles simples,
et autrement les estoz. {Vie et mir. déplus,
s. confess., le Pastouriau .S. Gringoire, .Maz.
568, f°168J.)
— Il signifiait encore téméraire, pré-
somptueux, insensé :
Lors comança li seneschax
Qui n'cstoit ne estolz ne bas.
(Cher, au lijon, 2079, Holland.)
Passai avant, tant fis plus que e.':loll.
(Charr, de Hijmes, 190, Jonck., Guitl. d'Or.)
Com cil qui n'ert fous ne estons.
(Du Cheval de fust, ms. Florence, Riccardi 2757,
Romv., p. 108.)
Ne soyez foies ne estantes .
(i. Brete\, Tourn. de Chaunenci , 1638, Delmotle.)
Or seit posez qn'aucnns estolz
Pareil a Deu e si li die.
{Besant de Dieu, 3104. Martin.)
Ainssin respondenl tuit li foui et li estouz.
Ifiir. de Ross., 1085. Mignard.)
Il monstre bien a sa manière
Qu'il est un vrai folz et estouz.
IMir. de N. D., de Robert le diable, p. 79, Soc.
des Antiq. de Norm.l Impr., escous.
Pas ne cuidoye, par ma foy,
Quant Honneur vous eust faict l'octroy
Que je vendroye avecques vous.
Que fuissiez tous deus si estons-:
L'un se mocque, l'un se marrit.
L'un est pensifz, l'autre s'en rit.
L'autre n'a point de pacience.
(Roi René, Liv. du cuer d'amours espris, CEuv ,
m, 93, Quatrebarbes. ) Impr., escous.
Je suis contente de raa part
D'avoir ung seul juge et vous deux
Pour ouyr noslre cause a part
Sansja plaider devant tant d'yeulx :
Anssi la chose en vauldroit mienx
Afiin qu'alleurs le bruit n'en voile.
Et encroire jeunes et vieulx
Regarder si je feiz Veslolle.
(Dell, de la Demois. el de la bourq., Poés. Ir. des
xv° et xvi' s., V. S.)
— Avec un nom de chose, insensé :
D'angousse li frit la cars toute,
Par ire dist parole estoule.
(.Amotdas et ïd.. Richel. 375. f^ 316".)
Il n'est nule chose qui tant desplaise
comme grant parleure stoute. (Brun. Lat.,
Très., p. 365, var., Ghabaille.)
Par foi ci a parole estole.
(Fabl., ms. Berne 3;!4, T 89'.)
— Abusif :
Pource que depuis deux ans en ça, ung
nommé Person Synimouet s'estoit bouté
estoutement en une pièce de terre assise
oudit petit ban, assez près du molin Huon,
jadis appartenant a Bertremieu Fillete,
redevable chacun an envers lesdis reli-
gieux de trois deniers et un fleve de cens,
et sans soy en faire veslir par la justice
desdis religieu.x, en a esté mis en procès
par devant lui déposant, tant pour l'a-
mende de l'esloute entrée, comme pour
les ventes et vesteires, et après certains
delays icellui Person Symmonet l'a amande
en la main de lui déposant l'amende de
ladictc estoule entrée. (1431, Enqueste afu-
632
EST
EST
EST
ture, Arch. législ. de Reims, I, 863, Doc.
inéd.)
— Violent :
Nous aporla l'eo devant nous
.1. mes qni fn jiran?, el esloiis,
Champions Taiocus a l'aillie.
(Raodl de Houda:nc, Songe d'EnfiT, Jnb., Mysl.,
II, 30-.)
Et bareot monlt
De boa vin lerré et estait.
(De Richaut, 1236, Méon, Nonv. liée, t. I.)
Wall., stout, hautain, allier. Bourg.,
Yonne, Etivey, estouit, accablé, hébété
par la chaleur ; ennuyé, ahuri par un
bruit importun.
2. ESTOUT, s. m., folie :
Diex ! disl ele. qni a ce fait ?
Ci a estant, domage et lait.
(Remrt, 289. Méon.)
Ke tuz quide veincre par estoul e par
mes dire, (xxx Folies, ms. Flor. Bibl. Lau-
rent.)
ESTOUTE, s. {., désigne une bataille
acharnée, si ce n'est pas, comme le pense
M. Littré (Journ. des Sav., 1865, p. 92), une
faute pour estoiir :
Hors de Paris s'enfuient, conraot comme qaaieî.
Monlt en ot la roine a sen cuer grant revel
Qui regardoit Vesloule par dedens .i. tonrel .
(//. Capel. 936, A. P.)
BSTOUTEÉ, estouteee, s. f., fierté, or-
gueil :
Mierveille est moult de castecc,
Mais je despris estouteee.
fCiUT. d'Arr., Eracl., ms. Tarin, f 9'.)
ESTOUTEIER, VOir ESTOUTOIER.
ESTouTEMENT, - Ont, - otement, - ute-
ment, estultement, adv., audacieusement,
témérairement, follement :
Mais cil Gnillanme vint molt estotement.
(Les LoL, ms. Jlontp., f 119=.)
Richars se claimme an roi pr^mieremant
De Berneison qui si estoutemaiU
A mort son home.
(/*., Richel. 1622, f 309 r°.)
Ne fast Gnlllaumes de Monclio, H vaillaos.
Pris fnst Fromons et destruile sa jens;
î\lais cil Guillanmes vint molt estotement.
(Mort de Garin, 3958, du Méril.)
Si lor vet si esloidemant
Qne il les maiane si vilroant
Que vers lui point ne se desTandenl.
(Chrest., Cltev.au lyon, 4M1, HoUand.)
Gascon l'apele estultement,
Quar ne puet celer son corage :
Garz ! fait il, ça larras le guage,
De mon seignor que tu m'as mort.
(Id., Cliijet, Richel. 1-120, VU'.)
Dont reparlèrent li chevaler
Qne venu erent de ultra mer,
Estulemenl.
(Vie de S. Thom. de Cant., 097, Michel. 0. (/'■
Norm., t. III.)
Mar i fa la pncele prise
Devant lui si estoutement
(Atre per., Richel. 21C8, f 2''.)
Por ce qne si estoutement
Cornstes senre nosire Ront.
(Durmars le Gallois. 5851 . Stengel.)
Estoutement con fel estons.
(Mir. de .S. Etoi, p. 93, Peigné.)
Il et sa gent ferirent des espérons, et si
estolement se ferirent eu mi les chrestieus
que... {Est. de Eracl. fîmp.. xxxiii, 45,
Hist. des crois.) Var., estoutement. Impr.,
escotement, escoutement.
La .1111. chose que l'en doit avoir si est
attrempance, que l'en ne face riens estou-
tement, mes doucement et debonerement.
[Chastoiem. d'un père, ms. Soiss. 210,
{" 17'.)
Se ferirent estoutement et fièrement en
ces archiers. (Fhoiss., Chron., Il, 117.
Kerv.)
ESTOUTER, estuter, verbe.
— Act., déconcerter :
Quant Nachor ont tut ben desputé,
Tnz les bons mestres ad estulé,
Ke ne saveiat un mot avant.
Par la preere del enfant.
(Chardry, Josaphat, 1.143, Koch.)
— Neutr., agir avec une audace empor-
tée :
Ta janglerie trop estante ;
Comment as tu osé ce dire
Devant l'empereur nostre sire ?
(Mir. de S. Ignace, Th. fr- au m. à., p. 281.)
Cf. ESTOtJTOlER.
ESTOUTiE, estouthie, estollie, estultie,
estotie, estutie, s. f., hardiesse, bravoure,
audace, témérité, témérité folle, action
téméraire jusqu',"! la folie :
Mielz valt mesure qne ne fait estultie.
(Roi., 1725, Muller.)
Vasselage ad e mnlt graat estultie.
(II., 2606.)
Requièrent Francs par si grant estultie.
(Ib., 3528.)
Al dac Willeame vindrent andni par estultie.
(Rou. 2° p., 1S57, Andresen.)
De quant que il puet le desfic,
Por fol enprist tel estutie.
(Ben., D. deNonn., II, ill85, Mii-bel.)
Devant Bernier se mîst par estautie.
Car a Raoul vost faire garantie.
(Rao'il de Cambrai, ex, Le Glay.)
Frans hom qui raprove antre par estouthie
Il doit sa tere perdre et sa franchise.
(Mal, Richel. 2551C, f° 103".)
Onques mais tant de gent ne fist tele estotie.
Comme d'atendre en camp si très grant ost banie.
(Ronm. d'.Mix., f» 23', Michelant.) Var., esloltie.
Proecce le soumont de faire une estautie.
(Ib., f 72''.)
Arrivez sui en vostre terre.
De bataille talent n'avoie.
Mais noveles oir voloie.
Quant vostre filz par s'estoutie
Amena sa chevalerie,
(Flaire et lilancheflor, 2** vers., 2122, du Méril.)
Assez avons tuit englouties
Et de laidores et i'estouties
Qu'ele nous a maintes foiz faictes.
(G. DR CoiMCi, Mir., ras. Soiss., f" 90=.)
Se li rois vers Garin de noiant s'agraimie
Ne porra pas faillir que n'i a estautie.
(Garin de Monglaune, Romv., p. 345.)
One de mon cors ne lis folie.
Ne malvaistié ne vilenie.
Ne putaige ne estoutie.
(Renart, Suppl., p. 142, Chabaille.)
Avoit un roi en France de monlt grant seignorie
Qui moult fu fel et fiers et de grant estoutie.
(lierte, 23, Scheler.)
La dame de parler s'avaoche,
Si se vanta d'une estautie.
Dont ele dist grant vilenie.
(Fregus, p. 198, Michel.)
— Attaque flère et impétueuse :
Avez ven quele estutie
Unt li Franceis fait envers nos?
(Ben., D. de tiorm., II, 3570, Michel.)
Karles voit bien q'il vient commencier estotie :
Lors a tantost sa gent saignie et beneie.
Et flst soner .c. graisles trestnz a la bondie.
(J. Bon., Stt.t., CI.SX1X, Michel.)
Se la vient Karle a la barbe florrie.
Et il i voile commencer estoutie,
La verra on qui aura belle amie,
.\a bien ferir de l'espee forbie.
(Otinel. 196, A. P.)
— Massacre :
Va chevalier de Normendie
Vil le sorfait e Vestoltie
Qu'il alont des ÎNormanz faisant.
(Rou, 3" p., 8403, Andresen.)
ESTOUTiEMENT, adv., follement :
Cornent les Flamens descendirent estou-
tiement et cuidierent seurprendre le roy.
{Grand. Chron. de Fr., Phelippe de Valois,
V, P. Paris.)
ESTOUTIER, voir ESTO0TOIER.
ESTOUTisE, S. {., témérité :
Chacun li prie
Qu'il leur pardoint par sa franchise
Ce qui li ont fet A'esloutise
De ce que Forent assailli.
(J. Lemafichamt, Mir. deN.-D., ms. Chartres,
f 30''.)
ESTOUTrvE, estotive, s f., témérité,
action téméraire :
Or sachiez, seignors Borgoignons,
Trop feistes grant estotire.
(Bf.n., d. de Norm.. Il, 5552, Michel.)
ESTOUTOIEU, estotoier, - oiier, estou-
teier,estoutier, estoteier, estotier, - iier, estu-
teier,estutier, estolteier, eslolUer, eistouloier,
verbe.
— Act., troubler, bouleverser, mettre
en désordre, maltraiter, malmener, bous-
culer :
La noveU ot, dont il fu monlt iries,
Si com Garins i fu estoutoies.
(Les Loh., ms. Berne 113, f° 7''.)
Si con Garins i fu estouteiez.
(Ib., ms. Dijon, f° 3''.)
Les Loherains ont moult estoulaiez.
(Ib., Ars. 3143, f° 53», et ms. Moulp., f° 18''. l
Loherains ont forment estoutoies.
Plus de quatorze en i ont mors laissies.
(Garin le Lab., 2° chans., II, p. 134, P. Paris.)
Tosteins fu bien estutiei,
Del grant assaut fn esmaiei.
(Wace, Rott, 3» p., 3405, Andresen.)
Fièrement les envaissiez,
Sis aurez tost estoUeiez.
(Id., ib., 2663.)
Moult i furent estataié
Et de lor homes damagié.
(Id., Brut, 3097, Ler. de Lincy.)
Moult estoient estautoié,
Navré, lassé, et esmaié.
(Ben.. Troie, Ars. 3314, f OB'*.)
EST
EST
EST
fias
Monlt estaient r.tloutiiê,
Navré, lassé, et travillié.
(Id.. ib.. Richel. 375, f
Paris fu moalt lies des prisons.
Des damages o'ol fait as lor,
De son gaaing. et de l'onnor,
Aiiqnss les ont eslonlies :
Asses en i laissent d'iries.
(Id., il,., r- IV.)
Moult m'en penai et entremis
Qu'il vous rendist voslre scror.
Car tenue l'avoit maint jor;
Qui tant asses va'fstotia
Et vos meismes lendenga.
Un., ib-. f" -5'.)
Rou e H suen suiu mult gregié
E laidement entuteié
E angoissnsement requis.
(Id., 0. deNorm., II, 123:', Michel.)
Estrangement les esloteient,
Kar bien connissent e ben veient
Que rien ne puent perdre od eus.
(Id., ià., II, iSaiS.)
Etneporqnant ferir et balre.
Débouter et rstoiiliier
Se fîst asses au convoiier.
(Chrest., du Roi Guill., 717, Michel.)
Li cuens Guillaumes /'a monlt estoutoiez
Et de cel cop fu durement chargiez.
(Coron. Looys. lOS-2, Jonck., Guill. d'Or.)
Et sa gent ne fust trop de combatre esroaîe,
Ht de souffrir l'estour lassée et annule,
Et ne fust d'autre part forment estoutoie,
.la se fust a la queue des Grigois apoie.
(flom. d:ile.t:, liichel. 2436(!, f" 81*'.)
Moult les ont a cel poindre forment estoleiei.
(Ta. DE Kent, Geste d'Alis., Richel. 2i36l,
f° te v°.)
S'esbaudirent moult cil de la tor, et si
les avoit la perriere si estoutoiez et les
murs perçoiez et estonez que moult estoient
affebli. {Lancelot, Richel. 754, f» S".)
Me prisent gaires lor effors.
Ce dient, des que il est mors
Qui treslos les estoutioil
\il chascun jour les ocbioit.
(Gait., Ysie et Caler., Richel. 375, f° 3iH3.)
Li vassal furent monlt blecié
Et des grans cous estoutié.
{.ithis, Ars. 3312, f» .'.6''.)
Et des grans cols eHotiié.
(Ib., Richel. 375, f° 13-1'.)
Si les a si estoutoiies
Que par lui seul sont aresté.
Hmaldas et Ydoine, Richel. 375, f 321''.)
Et tout le motiiestotoier.
(Rose. Vat. Chr. 18.58, f 35^;
Et toat le mont estoutoier.
1.1b., Vat. Chr. 1492, f 2(i^)
Et tout li mont rislouloier.
(Ib., lus. Lansanne, f° 36'.)
Se nous aviens un poi paiens estolties.
(De Yaspasien. Richel. 1553, f" 386 r".)
— Outrager :
Trop par a fait grant derverie
Qnant m'a baisie et estoutié.
(Ulancand., 769, Michelant.)
— Troubler l'esprit :
Parquoy me passe de vous escripre : un
grant langaige m'a estoutié et de ce faire
suis bien aisié. {Lett. de (2h. de Melun au
comte de Charolais et d Guill. Biche,
14 avril 1463.)
— Réduire, dompter :
CUose ei estoutié et dante les bestes sal-
vages. {Comm. s. les Ps.. Richel. 963,
p. 92^)
— Rén., s'attaquer avec acharnement,
se maltraiter :
Moult s'esloutoient et se ledissent
De pesans cops et de félons.
(Chrest., la Charrette, Val. Chr. 1725, f rS"*.)
Moult se sont lassé et plaie
Durement et estoutoie.
(Pe-ceial, ms. Berne 113, f° 93^)
Par ceste raison se sont maintes fois
estouties. (G, deTyr, iv, 24,var., Hist. des
crois.)
— Neutr., agir avec une audace em-
portée, frapper des coups furieux :
As espees bien s'entrevinrent.
Bien trencierent et les retinrent.
Que bien les sorent manoier
Et entre gent estoutoier.
(Athis, Richel. 375, P 15i°.)
— Agir comme un furieux, comme nn
insensé :
Ainsi H hiruns estoutié
Vers les dames par sa sotie.
(J. Bretes, Tourn. de Chauvenci, 568, Deiraotte.)
Impr., estoucie.
— Se mettre en désordre, être jeté en
déroute :
A une par del champ se snnt trait li forrier,
E virent lur bataille forment estotoier.
(Th. DE Kent, Geste dWlis., Richel. 24361.
f" 16 V».)
— Estoutoiant, part, prés., qui jette dans
le trouble, qui bouleverse :
Et Do li respondi a mot estoutiant ;
Et vous, qni estes vous ? Dites lei maintenant.
(Doon de Maience, 3412, A. P.)
ESTOUTOus, adj., téméraire :
De Sarrasins félons et estoutous.
(Herb. Ledoc, Foalq. de Cand., p. 118. Tarbê.)
Pharaons vos est aspres et fel et estoutous.
(Rible, Richel. 763, f 247»,)
ESTOUVIER, voir ESTOVOIR 2.
ESTouvom, voir Estovoir 2.
ESTOUX, voir ESTOR.
ESTOUYER, voir ESTUIER.
ESTOVEiR, voir Estovoir.
E3T0VER, voir ESTOVOIR.
1. ESTOVOIR, estevoir,estuvoir, estavoir,
astuvoir, istovoir, stovoir, entovoir, v.
impers., falloir, être nécessaire,cûnvenir :
En Sarraguce sai bien qn'aler m'estoet.
(Roi., 292, MuUer.)
l'nis que l'cnmant, aler vus en estoet.
{Ib., 300.)
Li reis Marsilies de nus ad fait marchiet,
Mais as espees Vestuvrat cslegier.
(II/., IISO.)
Seignur, le pas tenez.
Car mei meisme esloel avant aler
Pur mun nevuld que vuldreie truver.
(Ib., 2857.)
S'il fut dolenz ne Veslot demander.
{Alexis, st. 26', xi' s., G. Paris.)
Mais ne pot estre : ailors Veslot aler.
(Ib., st. 39''.)
N'i ont si dur cui a'esloust plorer.
(/*., st. 86* ; esleust, Richel. 19525 ; esineee,
Richel. 12471.)
Et se nel vent, moi Vesleura sofrir.
(Gar. le Loti., \" chans., xxiiv, P. Paris.)
Par ceo li stol apuier.
(P. DE Thadn, Best.. 757, Wright.)
Sempres a'esloce murrir.
(ID,, ib., 782.)
Quant vit qne morir Vestevoit.
(Wace, Rou, Richel. 375, f» 22n^)
Terre lor estera gaerpir.
(Id.. ib., C 220'.)
Issi vus eslmra, tant que liens seit, atendre.
(Id., ib., 2" p., 2556. Andreseu.)
Cnnseil prist d'altre chose, kar faire Vestuteit.
(Id., ib., 3010.)
Bien a apertement sen
Que passer mer li estora.
(Id., Brut. 4044, Ler. de Lincy.)
Ne porrai mes gaires ester
Qu'il ne m'estuisse retorner.
(Ben., Troie, ms. N'aples, f" 11".)
Que il ne m'en estoisse aler.
(Id., ib., 1640, Joly.)
Moult voiront cist ains endurer
Grans sonfraites et grans mal traire
Que malvais plait lor stace faire.
(Id.. ib.. Richel. 375, f» 81>'.i
S'il out anguisse e dol e ire
Ceo nen estot ja demander.
(Id., D. de Norm., II, 754, Michel.)
Quant dit que set e fait que peut,
Itel servant blasmer a'esleot.
(S. Brandan, 15, Michel.)
Pur quei te estuce vers ta terre aler e
partir de mei ? (Rois, p. 278, Ler. de
Lincy.)
Grant paor ont dedanz nés estnese afaraer.
(.1. Rod., Sax., cc.'isir, Michel.)
Cengles, ne règnes, ne poitraus.
Ne porent le roi retenir
Ne Vestuise a terre venir,
(Chrest., Erec et En., Richel. 1420, t" 9''.)
Ca eus vus estoura venir.
(Marie, Purg.de S. Patrice, 1217, Roq.)
Par nuit lo stuet voilier, par bons s'en voie aleir.
L'une foiz at trop chaut, l'autre lo stuet trembler.
{Vie Ste Tliais, ms. Osf. Rodl., Canon, mise. 74,
f 54 v°.)
Mais qui li porroit si tolir
Qu'ele n'en esteust morir,
Çon m'est avis plus bel seroil.
(Ftoire et Blancc/tor, [' vers., 3ii9, du Méril."!
Ou par lui m'estovra garir.
Ou par lui m'estovra morir.
(Ib , 2» vers., 1729.)
Maiut mal m'en estut a sollrir.
{Ib., 2149.)
Li rois respont : Kestoet parler.
(G. Gaimak, Citron., ap. Michel. CAr. angl.-n.. I,
33.)
Moult lor estevera chierement achater.
(Chans. d'Ant.. ti, v. 314, P. Paris.)
Qni contre mort se vnelt tanser
Maintes choses Visluet panser.
(Dolop., 8443, Bibl. elz.) Var., estuet.
Chaoir m'estot tôt estandnt.
(Ib., 8C22.)
K'an son del cor ne Yestueee canter.
(Huon de Bord.. 3243, A. P.)
Celui eatonira moult bien faire
Qui vorra trois jors le pris traire.
(Parlon., 6617, Crapelet.)
80
634
EST
EST
EST
Ne vos puis lor duel aront^r.
Trop m'i estnroit demorer.
(/«., -Bio.)
Taot par s'entr'aiment, s.ins folonr,
De fin cuer et de fine amnr.
Qu'il ne se puent astenir,
Ne leur r\trurt' descoiivrîr
Lour amors par divers samblans.
Umaldas et Yd-, Richel. 375, f° 339=.)
E pnr ço sa citez rendre lai a.iliiveit .
(Hont. 5131, Michol.)
Pea s'en faiil k'il ne li estuisse
A pasmer, quant ele le Toit.
(Chev. as .II. esp., 667i, Foerster.)
Kar, ce dist hom, n'en sluet doter.
{Vie Sle Juliana. ras. Oif. BoJl., Canon, mise. 7i,
fSl V».)
Il n'est si «rant bianté
Qu'il a'eslueisse faillir.
(Rose, ms. Corsioi, f 118".)
Or crient qne reraanoir Yestuisse.
(Renan. 2-24.'iO, Méon.)
Si jo puis hui Sarazins encontrer,
Bien m'i orrez Munjoie escrier,
E de in'espee si raiste colp doner,
Ja de Koll.Tnt n'esturera parler.
(Otinrl. 1078, A. P.)
Quant Bauduins de Rames sot que il li
esteveroit aler faire homage al roi, si fu
moût dolans. (Chron. d'Ernoul, p. 138,
Mas-Latrie.)
Quant li rois d'Engletiere oi qu'il li este-
«coftabatrelescastiaus qu'il avoit fremes...
(Ib., p. 292.) Var, estaroit.
Quant est armez, cheval li sluel.
(RoB. DE Blois, l'oés., Richel. '2i30l, r° 490 v°.)
Je ne Ion di par nul reproche
Ne por ce que faire l'estuisse.
(Bible, Richel. 703, f i'O^.)
Ke trop sey esmaye, quant a force fere li
esteot... {x\li. Folies, nis. Flor., Laurent.)
Ne nuls lannt Den ne crent
Si cesl secle raainlent
Ne li e'iloce mesprendre,
Ainz ment li hom qu'il n'i merge.
(Prov- del vil-, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Ou vente ou pleut, si vet qui esliiel.
(Ane. prov., ib.)
Paier li estevera. (1320, Cop. des Chart.
des R. de Franche, p. 30, Arch. S.-Quent.)
En qael lien que je soie,
Wesleiil a vous du tout en tout penser.
(Jeh. Lesccrel, Chans., Bail, et Rond., xx,
Bibl. elz.)
Troter xa'esluel ysnelleraent.
(JVa/i!>. W. S. J.-C, Jnb., Mysl.. Il, 69.)
2. ESTOvoiR, estouvoir,est.oveir,estover,
eslouveir, esluveir,eslawir, estevoir, estuoir,
eslovier, eslouvier, eslobey\ astovoir, s. m.,
nécessité^ obligation, force, devoir, be-
soin :
Sire Guillaume Raimont vint devant le
rei et une grant masse de gent o lui, dont
aucuns furent chevaliers, qui avoient esta-
vers a court. (Liv. de Pliil. de Nav., Ass.
de Jér., t. I, p. Slo, lîeugnot.)
Mes lies sni que de cest pais
Est cilz qui enporte le pris;
Certes il le doit bien avoir,
Qnar bien i fisl son eslavoir.
(Coud. 5638, Crapelet.)
— /'or estovoir, por eslovoir, par néces-
sité, de force :
Les meillnrs en ferunl aler par estuveir.
(Roii, 2" p., 346-2, Andresen.)
La panthère por eslovoir
Vont sivant lotes antres besles.
(Gerv., Be.sl., Bril. Mus. add. 28260, !" 87 y»,
P. Meyer, Romania, t. I, p. .428.)
Quant Toldres li Ascres oi la novele que
Andrenople ère assise et que l'empereres
Henris par eslovoir mandoit ses gens, et
que il ne savoit auquel corre ou deçà ou
delà, si manda plus esforciement quanque
il pot de gent. (Villeh., 463, Wailly.)
Par estouvoir li covinl vendre
Sa terre et lot son heritaise.
(Oolop., l.SOI, Bibl. elz )
Car tonz chaciez et toz vestuz
Est sailliz très en mi la gluz.
Et est si pris per entottuoir
Que menbre ne puet removoir.
(Ib., 5032.) Var., par eslaroir.
Et s'il li covient tant atendre
Qu'il le rendent par estouvoir,
Ja n'en lera.i. reraanoir;
Eînz les fera tôt, sanz plus dire,
Morir a honte et a martire.
(»., 5822.)
Si lur covent par estover
Par rai celé val en fin passer.
(Conq. of Irelanii, «48, Michel.)
Et si convenoit par estouvoir que l'ille
tournast au coumandement du firmament.
(S. Graal, Vat. Chr. 1687, f" 21''.)
Par Dieu, je l'aim miens a servir
En bon espoir, sanz plis joir.
Qu'avoir d'une antre et main et soir
Tos mes solaz, par estovoir.
(GiLLEBEBT DE Bernevim.e, Chaus., ap. Scbeler,
Tromi. bel/f., p. 97.)
Amors, qni faîtes esmovoir
Dors cners et les joians languir.
Et qni faites par eslavoir
Les vilains cortois devenir,
Proi vos des mesdisans honir.
(Mathieu de Ganu, Chans,, ib., p. 134.)
Par eslavoir, ^e mie par sa volenté. (Di-
gestes, ms. Montp. H 47, f° 59".)
Par estovoir covenoit que le rei i fust.
(Liv. de J. d'Ibelin, c.4, Beugnot.)
Il convient par estevoir qu'il venque
celle jornee. IGir.le Court, Vat. Chr. IbOl,
f» T.)
Par estevoir prennent confort
De bien ferir et feble et fort.
(RoB. DE Blois, Poés., Richel. 24301, f°507 r".)
Il te convient par estouvoir.
Si tn veux faire ton devoir,
Laissier toute ta volenté
Pour ton seigneur servir en gré.
(Prov. auj: Pliilos., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Dame, Aisl i\, par eslavoir,
Soit mal ou bien, jel voel savoir.
(Couci. 4169, Crapelet.)
Par estovoir convenoit que l'on i en.
voiast pour aus abatre. (Chron. de S.-Den.,
ms. Ste-Gen., f lôS"».) P. Paris, estouvoir.
— El avec un adjectif qui ajoute h la
force du mot :
Si fièrent et abatent et ocient, et font
tant que par vif estovoir les resmuent de
la place. {Artur, Richel. 337, f» 109^)
Or sus, dame, dit il, que pour fin estouvoir
De Dijon vons convient fuir et remoovoir.
(Gir. de Ross., 1857, Mignard.)
— Par son estovoir, selon son besoin :
Si home le devoint siegre, par son es-
tober. (Coût, de Cftarroua;, 7,ap.Fonteneau,
Bibl. Poitiers.)
— Estovoir signifie encore le nécessaire,
ce dont on a besoin, chose de nécessité.ap-
provisionnement, provision, profit, avan
tage :
Dont li ont tôt nomé l'avoir,
Les blés, les nés, l'altre eslavoir.
(Wace, Brut, 567, Ler. de Lincy.)
Del mien et de mes rentes ert votre estoveirs pris.
(Garxier, S. nom., Richel. 13513, f° 66 r°.)
Bien avérât sun estuveir.
(Marie, Laid'Eliduc, 1130, Roq.)
En .1. calan avoient font lor estevoir mis.
IGOY DE Camdrai, ,Ue.r., Richel. 24306, p. 224'.)
Nule feiz ne s'en qniert moveir,
Qner tôt i a son estoveir .
(Goillahme, Best, div., 1893. Hippeau.)
Nnle riens ne prisent avoir,
Quar il ont bien lor estovoir.
(Floire et Blanche/lor, 2» vers., 2687, dn Méril.)
Il orent esté des nés lor eslouvoirs et
leur armeures et leur chevaus. (S. Graal,
Chr. 1687, Vat, f» 61=.)
Et sai assez mes estotivoirs.
Ce qu'en ai dit il est tout voirs.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Soiss., C Si'.)
Li rois en sa coït le tenoit ;
Tôt son estouvoir li donoit.
Car repris l'ot en .i. afere.
Si li avoit fet les eulz trere.
(Dolop., 5486. Bibl. elz.) Var., estavoir.
Mais moult poi i troverent vitaille et estovoir.
(Chans. d'AutiocIte, vil, v. 3, P. Paris.)
Il seront plus aese au chastel et trove-
ront mielz lor estovoirs qu'il ne feroient
de fors. (Lancelol, ms. Fribourg, f» 85'.)
?orveu lor leit lor estoveir raisnable-
ment. (Gr. ch. de J. sans terre, Cart. de
Pont-Audemer, f''82r», Bibl. Rouen.)
Chil cslablirent a lor temps
Sans plus trois manières de gens.
Clercs, chevaliers, gaignours en terre ;
Li gaaignor si doivent querre
As autres .II. lor estavoir
De ce qni lor covient avoir.
(Gauth. DE Mes, Ymage du monde, Maz. 602,
f» 19 V.)
Averont tous lor astovoirs en boix bâtis
de Leheicourt. (1258, Rentes de Vecclese de
Sainte Hoult, iv, Arch. Meuse.)
Corlois est l'ostes et adrois.
Tôt nostre estuoir i arons.
(Res. de Beaujeu, K Biaus Desconnem. 4037,
Hippeau )
.\sses qnist gens et granl avoir ;
Si ot cascnns son estavoir.
(MousK., Citron., 02, Reiff.)
Orent nommé jour de movoir,
Cascnns a quis son estavoir.
(Id., a.. 19516.)
Se ce que la fille emprunta est despendu
es eslouvoirs de la fille. (Digestes, ms.
Montpellier H 47, f» 195".)
Li rois est tenus de donner tous ces es-
touviers au champion qui est appelles a
bataille. (Ass. de Jér., II, 206, Beugaot.)
Le seignor.li deit doner ces estouveirs
souffisaument tant corne il sera en cel ser-
vice. (Liv. de J. d'Ibelin, ch. ccxxvil, Beu-
gnot.) Var., esloviers, estouviers.
Fors que l'ostel ne vons demande,
Asses aura son stavoir
Mais que la maison puist avuir.
(PiiIL. de Rémi. Manekine. 5840, Bi-di" n. 202
EST
EST
EST
635
Cors, en toi n'a point de savoir,
Qar tn convoites trop avoir,
RoDes et boa cheval <le pris ;
Tu quicrs trop bien Ion csloioir.
(Dial. du Corps et de VAme. Uichel. 1I)1S2,
P 3S r».J
Près forent, n'i ot que mouvoir,
Chascuns avoit son rstavoir.
(Coiici. 1825. Crapelet.)
Si jeo ay reaables estovers en vostre bois,
e vus coupez le bois issi qe jeo ne puse
aver moun profit, jeo vus porteray bref qe
vus ne coupez pas tant qe jeo ne puse aver
le meeu. (1.304, Year books of the reign of
Edward the flrst, years xxxii-xxxni, p.
231, Rer. brit. script.)
ESTOYNE, s. f., pièce de bois qui entre
dans la constructiou d'une charrue :
Jehan le Moine geta a icellui Laurens
laditte estoi/ne de charrue ou araire. (1458,
Arch. JJ 187, pii-ce 315.)
Cf. EsToniN et Estene.
ESTftUElLLE, VOif ESCHELE.
ESTRA, voir ESTRE.
ESTRABOT, eslfibot, strambot, s. m.,
pièce de vers satirique et injurieuse :
Vers en ûrent e estraboz,
U ont assez de vilains moz.
(Ben., D. de Klorin., II, 5911, Michel.) Var.,
estriboz.
INez en alant par mi la rue
Chascun un ealrahot m'en rue,
I£n disant par moquerie :
Je voy cel qui a belle amie.
(G. Mach., Poès.. Kichol. II22I, f» 203'.)
Sonnelz, siramholz. borzelotes, chapitres.
Lyriques vers, chants royaulx et epistres.
(.Episl. de complttincle. a une qu'a laissé son amy,
Poés. attrib. i Cl. Marot, à la suite des Œuvrer
de Marot, éd. 1731.)
Wall., sfraftot, injure, mot piquant, poin-
tillerie. Rasirabot, réplique dure et pi-
quante. Rastraboter, rabrouer, riposter par
des paroles piquantes. A Liège, le subsf
est fém. et ne s'emploie qu'au pluriel :
dire des strabotez ou dez estrabotez à ine
saki, rudoyer quelqu'un. (Villers, Dict.
wall.) Estraboler, rudoyer. (Grandga-
gnage). Centre de la Fr., étrebout, bour-
rasque, ouragan.
ESTRAG, s. m., trace :
Etant chevauchèrent qu'ils trouvèrent
leur estrac et leur piste. (J. Chartier.
Chron. de Charl. VII, c. 218, Bibl. elz.)
1. ESTRACE, - ache, - asse, extrace,
entrace, atrace, attrace, s. f., extraction,
race, origine, commencement :
S'entremist de l'estoire de Ron e de s'estrace.
(Cliron. ascend. des ducs de Norm., 1, Andresen.)
Ci prent l'ovre comeucement,
Orioe, estrace, e naissement,
Dunt j'ai a traiter e a faire.
(Be»., D. de yorm., I, 2fil, Michel.)
Mnlt est vostre sire bien nez
E muU est granz sis parentez,
.Mult est gentilz, de noble estrace.
(Id., !"/>., II, 1809.)
Que cil félon de pute estrace
-Ne l'ocient.
{Perceval,m$. Monip. Il 2111, i" 280"=.)
Rica forent qnatrecent vilain
Qni sont de molt 1res m^\e estrace.
(Renart, oiG2, Méon.)
Ne tôt n'issirent d'une estrace.
(Vie Ste Katerine, Richel. 2:112, f° 60».)
Deus le resalva par sa grâce
Des larons e de lor estrace.
(Le hlir. de Sardenai, 127, Raynaud, Remania,
t. XI, p. 5.33.)
Come font cil qui baillent maienement
les premières «traces de chascune escience.
{Digestes de Jtist., Richel. 20118, f° 1>.)
Il fn au Roi Hortaut, qui fu de male estrache.
(Gaufreij, 3131, A. P.;
Bien venez de Vestrasse de faire villain tour.
Car de Guennellon forent vo millour anchessour.
(II. Capct, 903, A. P.)
Ne dirons pas d'où sommes nées
Ne le uom de la grant estrafise.
(Alaro, C'»'' d'Anjou. Uichel. 76."), f" Il r».)
Colluy vy je de hanlte atrace.
Du roy Frigis en vint la trace.
(CiiR. DE Pis., Poés., Richel. 604, P 192 v».)
Cil glorieux de qui vient toute grâce
Vous tiengne en pris et croisse vostre attrace.
(Id., Chem. de long estude, 7, Piischel.)
A son venir ta clémence habandonne.
Comme Dieu fist pour sauver nostre estrace.
(Edst. Deschamps, Poés., Il, 120, A. T.)
Pauvre je suys de ma jennesse.
De pauvre et petite extrace.
(.VILLO.^■, Grand Tes!., p. 58, .lacob.)
Que maudiront l'eure et le jour
De leur naissance et leur entrace,
Ne dont sus nous fissent estour.
(ilist. du siericd'Orl., 16978. fiuess.-iril. I
— Résidu :
Et en rendant lesdites soyes par elles
dévidées, rendront pareillement les estraces
d'iceUes ausdits maistres. {Lett. qui confir-
ment les stat. des ouvr. de draps d'or et
d'arg., avr. lo54.)
Que les teincturiers, moliniers, compa-
gnons ouvriers et devideresses de soyes ne
feront train ne marchandise de vendre ou
acheter soyes ne estrasses de soye, ne par
personnes interposées ne pareillement les
lemes qui ont pris l'adresse de Aller les-
dites soyes et estrasses ne les achèteront
desdits teincturiers, moliniers compagnons
ou devideresses, mais des marchands pu-
bliques faisans train de vendre soye. (16.)
2. ESTR.ACE, s. f., trace, pas, route :
Nient ne esculurgerunt mes estraces.
{Liv. des Ps., Cambridge, xvi, 5, Michel.)
Tienent la dreite estrace. (Rois, p. 22,
Ler. de Lincy.)
Un angre apparu par une estrace de feu.
{La Passion, ms. Dijon 298, f 179=.)
Et nuit et jour embrace les estracez de
nostre seigneur Jhesuscrist. {Légende dorée,
Maz. 1333, f" 301» )
Selon ymaginacion mathématique se un
point indivisilîle fluoit et aloit, et il lessast
après soy son estrace, ce seroil une ligue
laquelle seroit divisible seulement selon
longitude. (Ores.me, Liv. du ciel et du
monde, ms. Univ. 1. II, 7, f" 4 r".)
ESTRACEOS, straccos, adj. î
Por ceu si pansai ke ju escriveroie assi
a vos ceu ke li besoigne d'aquanz des
freires ki est plux straceose ke perilloseme
destrant a faire por lor solaiz et por l'aiue
de lor foet. {Li Epistle saint Bern/irl a
Mont Deu, ms. Verdun 72, î° 2.)
ESTRACIER, - accr, - asser, v. a., arra-
cher :
Mes biens se gart cil qui veut fere de-
mande de blés essillies, ou d'arbres por-
tant fruit, ou de vignes estrades ou ester-
pees. (Beaum., Coût, du Beauv., ch. xlui,
43, Beugnot.)
Par quoy le s'' Perini Peter luy a mandé
de grosses paroUes, et en somme que s'il
ne rendoit lesdites choses qu'il luy estras-
seroit le scapuchin. {Lett. de l'évéq. de
Montp. à Rincon., Négoc. de la France dans
le Lev., t. 1, p. 444, Doc. inéd.)
ESTRACQMANDE, VOir ESTURQUEMANDE.
ESTRACQIIE, VOir ESTAc'.HE.
ESTRADE, S. i., escariiiuuche, tournoi,
joute :
Lors occis lurent plusieurs en celle estrade
Des He'.rnsques et de la gent Arcade.
(0. DtS. r.F.L., Eneid., Richel. 861. f» iri3'<.>
Car d'exiber vostre science sade
.loyeusement, quelquefois a l'estrade, .
Il ne vous est nullement delfendu
De jour en jour.
(R. deCollerve, Rondeaiu, ck\u, Bibl. elz.^
- Troupe :
Ei mais les estes de celle gent Arcade
Et Devander y viennent par estrade.
(0. DE S. Gel.. Eneid., Uicliel. 861, f 12-1''.)
ESTRADER, - addcr, V. n., courir les
routes, battre l'estrade :
Ainsi le chevalier se pert
S'il ne va souvent estrader.
S'il n'est Icgier, viste et appert
A tournoier et pennader.
(Lefranc, Champ, des ham., Ars. 3121, P SS''.)
Ung jour ainsi que le suppliant et ses
compaignons aloient estrader par le pais,
ilz trouvèrent ung homme.... chevauchant
une jument, laquel ilz lui osterent. (1444,
Arch. 176, pièce 206.)
Qui sy bien chevaucha et eslrada sus les
champs. ( Trahis, de France, p. 189, Chron.
helg.)
Et ne voulurent point les Venissiens es-
trader tout a ung coup, ne desgarnir leur
ost. (CoM.MYNES, Mém., VIII, 10, Soc. de
l'H. de Fr.)
II vint uu Breton estrader
Qni faisoit rage d'une lance.
(l'arce du Franc .\rchiei , Ane. Th. fr., II, 330.)
Il vint tont seul, par son oultragc,
Estrader par moût et par val.
(Ik.)
Les veneurs qui prennent les faons du
tigre s'en fuyent a cheval tant comme ils
puient estradder. {Rom. dWlex., 1. IX, Ri-
chel. 15468, f 310''.)
ESTRADEUR, cstratcur, s. m., batteur
d'estrade :
La royne, son filz et les seigneurs de
leur compaignie, congnoissans l'aproche-
ment du roy, envoyèrent leurs estradeurs
droit a Chaslelbury. (Wavrin, Anch.
Chron. d'Eiiglet., 111, 132, Soc. de l'H. de
Fr.)
Ung homme d'armes de Berne, grant
pillart et fort estradeur. (Froiss., Chron ,
XI, 20o, Kerv.)
636
EST
EST
EST
En ceste manière s'en alla Judich vers
les tentes du roy Holofernes, et par les es-
chauguettes et cslradeurs qui premiers l'a- i
perceurent fut prinse et menée devant Ho-
lofernes. {Orose, vol. I, f ITC, Verard 149i.) I
Ordonné que pour courir sus aux estra- i
deurs et autres larrons qui vont espiant les ;
chemins, sera mis sus .xxx. compaignons
qui seront francs et exempts de tailles, ,
ausquelx l'on donnera des biens de la
ville ainsi qu'il sera advisé. (1436, Registre \
de la ville de Poitiers, Arch. Vienne.)
Mais, entre nous fins estradeurs.
Il nous fault esplucber la chance.
(Dial. de ilnllepaye el de Baillevant, dans les
OEui'res de Villon, Jouaust. p. ^16.)
Qu'est la ? Qu'est la ?
D'oo me viennent ces estradeurs •
(GREB4N, Misl. de la Pans., J340S, G. Paris.)
Qui esse que j'oy la ainsi
Murmurer a nostre porlicque?
Faulse turbe dyabolicque.
Sachez qui sont ces eslrateurs.
(Acl. des aposl.. vol. 1, f» 3-2'', éd. 1537.)
Les estradeurs de l'ost des Vénitiens es-
loient moult estranges.(J.MoLlNET,Cftro».,
eh. CCLXXXII, Buchon.)
ESTRADiER, S. m., batteur d'estrade :
Non a en tote Fiance tant estradier
Qai 0 lai peust corre pins c'un somier.
(.Ger. de Rouss., p. 316, Michel.)
ESTRADiOT, S. m., cavaller albanais
armé à la légère, dont la principale fonc-
tion était de battre l'estrade :
Estradiotz sont gens conme genelaires:
vestuz a pied et a cheval conme les Turcz,
sauf la teste, ou ilz ne portent ceste toille
qu'ilz appellent toUibau, et sont dures
gens, et couchent dehors tout l'an et leurs
chevaulx. Ils estoieul tous grecz, venuz
des places que les Venissiens y ont, les
ungz de Naples, de Rommanie, en laMoree,
aultres d'Albanie, devers Duras : et sont
leurs chevaulx bons, et tous chevaulx turcz.
Les Vénitiens s'en servent fort et s'y fient.
(CoMMYNES, Slém., VIII, 7, Soc. de l'H.
de Fr.)
— Fig. :
Un vin blanc, sur lequel voUigeoit mille
petits estradiots. (Du Fail, Baliv., p. 99,
Guichard.)
A été conservé comme terme d'histoire
sous la forme slradiot :
C'est ce que firent les Stradiots à la ba-
taille de Fornouu, qui, par une charge
imprévue sur le bagage de l'armée de
Charles VIIl, roi de France, firent balancer
la victoire entre lui et les Princes confédérés
d'Italie. (Grandmaison, la petite Guerre,
CI.)
ESTRADioTE, S. f., pique i'estradiot :
Si commanda a ses Albauoys en son lan-
gaige a jouer des couleaulx, lesquels soub-
dainement mirent leurs cimeterres en be-
sogne, et n'y eut cappitaine ni autre qui
n'eust dix coups après sa mort; puis leur
coupèrent les testes qu'ils picquerent au
bout de leurs estradiotes. (Loyal Serv.,
Chron. de Bay., cxl, Buchon.)
ESTRAELis, - iz, S. m., trellUs ?
Ses lis esloit envols de .ii. rices samis,
A pieres précieuses saieles et closis ;
Li .1. fu fais a esmes, l'autre a eatraelis.
(.Roiim. d'Alix., f 80'', Michelant.)
Li uns fu fet a estives, l'autre a eslraeliz.
(Ib.. Richel. 2436i. f Si v".)
ESTRAER, voir ESTRAIER.
ESTRAEUR, S. iiL, margelle ?
Que nulz ue fâche atrapes,i3Stcoe«)'S, clos-
tures de bouquiers, fors de bon et leal
mairieu. [Ordonnance de l'échevinage relat.
aux hucliers, ap. A. Thierry, Mon. inéd. du
Tiers Etat, 1, 797.)
Cf. ESTRAYURE.
ESTRAEURE, VOlf ESTRAIEURE.
ESTRAGAVEUR, eslargoi'cur, s. m., flâ-
neur, hâbleur :
Se nng bon estragaveur rencontre
Femme riant, saffre de chiere,
Baude, alaigre. de belle monstre,
Qui a son habit se demonstre
Femme de fréquentation,
Aussi on ne dit rien encontre
Doit il sans information
Plus grande, ou inquisition,
Luy demander la courtoisie
Sans plus, pour la présomption
De la veoir si saffre et jolye ?
(CoQUILLART, les nouv. Droilz, i'° part., de pre-
snmptionibus, I, 109, Bibl. eh.) Var., eslartja-
veiir. (Ed. Trepperel.)
Elle dit que c'est ung donneur
De chapperons, de robbes fourrées ;
Mais c'est nng povre eslraaareur
Qai les vouldroit tontes soupees.
(Id., ih., i" part., de Pactis, 1, Ui.)
1. ESTR.AGE, S. m., extractioH, origine:
Nasier deflia, qui est de put estrage.
(Gaufrey, 3411, A. P.)
2. ESTRAGE, slrage, - aige, s. m., aire,
■ grange, appentis, maisonnette :
Venuz est a Veslrage dnnt li gué sunt corant,
FI fil del eve sait od tnt son auferant.
(.Tu. iiE Kent, Geste d'Alis., Richel. -24364,
: f» 4-2 V.)
I Mesons, estrades, courtils. (Aveu de 1408,
j l'Effrière, Arch. Solesmes.)
' Maisons, estres, estraiges, jardrins, ver-
gers. [Partage de 1511, Maine, Arch. So-
lesmes.)
Le suppliant et sa femme allèrent de-
meurer en ung petit d'estrage qu'ilz avoient
prins a rente... ouquel estroge ils ont tous
jours demeuré. (1466, Arch. JJ 194, pièce
212.)
Ainsi que le suppliant battoit du blé...
en l'aire ou estraige de l'ostel de lui el dt
son frère. (1462, Arch. JJ 198, pièce 279.)
— Droit dû au seigneur par ceux qui
vendent du grain au marché ou sous la
halle de la seigneurie :
De la ferme du strage du grain vendu a
détail au dit lieu de Boissons vendue pour
trois ans... a Simon Adam. (1453, Compte
du dom. du comté de Soissons, c. i, f» 2, ap.
Le Clerc de DoUy, t. 11, (« 268 v°, Arch.
Loiret.)
— Droit dii au seigneur par tous ceux
indistinctement qui ont étal sur rue ou
place pour l'exposition et vente de mar-
chandises et denrées :
De la ferme du straige du sel vendu au
dit Soissons... affermé pour ung an. (1453,
Compt. du dom. du comté de Soissons, c. i,
f» 7, ap. Le Clerc de Doû.v, t. Il, f 268 v°,
Arch. Loiret.)
ESTRAGLE, estraiige, s. m., étai ?
Et gouvrenail i ot et rains.
Voiles, extrai/les et hobant.
(Ben.,' Traies, Richel. 003, f" iiS''.)
Voiles, esiranges, el hobanz.
(Id., t*., ms. Naples, f 6'.)
Cf. ESTRAN et Utage.
ESTRAGNE, VOlr ESTRAIGNE.
ESTRAGNEMENT, VOif ESTRAIGNEMENT.
ESTRAUERE, VOif ESTRAHIERE.
ESTRAHiER, estraier, - yer, s. m., biens
que laissaient les étrangers ou les bâtards
morts sans héritiers et qui appartenaient
au seigneur :
La tierce chose si esloit, ke des... es-
trahiers et des aubanes jou disoie ke li
castelains n'i avoil riens. (1237, Arch. K
30, pièce 10.)
Et si a la mortemein de ses homes et si
a Vestraier et le formariage. (1290, Petit
cart. de l'évéché de Laon, n" 71, Arch.
Aisne.)
Item ils ne signifieront a personne de
quelconque estât.... les aventures qui es-
cherront en leurs receptes, comme main-
mortes, estraiers el autres revenus. {Edit
de 1320, ap.Duc, Estrajeriœ.)
L'avoir de baslard, Vestrayer, les vais-
seaux d'eeps. (10 mai 1442, Cart. de
Flines, dccclv, p. 784, Haulcœur.)
Cf. ESTRAHIERE.
ESTRAHIERE, - hcre, estraiere, - yere,
-jere, eslraihere, s. f ., biens qu'un étranger
ou un bâtard qui n'avaient pas d'héritiers
légitimes au royaume laissaient en mou-
rant, et qui appartenaient au seigneur,
confiscation.
Selon Bacquet {Traité du droit d'aubaine,
l" p., c. iv), il y avait cette différence
entre le droit d'épaves ou à'estrahere et le
droit d'aubaine, que le premier s'exerçait
sur des personnes nées hors le royaume
et en des lieux si éloignés qu'on ne pos-
sédait aucun renseignement exact sur leur
naissance, tandis que les aubains étaient
des étrangers nés dans des pays assez
rapprochés de la France pour que l'on
connût leurs noms, l'époque et les cir-
constances de leur naissance; mais, dans
la plupart des coutumes, on entendait
sous le nom d'épaves toutes les choses
mobilières vivantes ou inanimées, qui
avaient été égarées ou dispersées, et on
appelait les estrayers biens vacants. (Beu-
GNOT, les Olim, t. 1, p. 987.)
Justitia spavi<E, quod gallice dicitur es-
Irahere. (1260, Jieg.du Parlement, f 22, ap.
Duc, Estrajeriœ.)
Droit d'estraihere. (1315, Arch. JJ 52,
f" 113 r°.)
Toutes actions réelles, personnelles ou
autres que nous avons et poions avoir el
qui appartenir nous peuvent ou pourroieut
par la forfaiture, estrahiere ou confisca-
lion des biens dudit feu seigneur. (1344,
Arch. JJ 73, f 72 v.)
Les estrayeres ou terres vacantes que le
EST
dict seigneur appllcqua a soy... {Coust. du
xiv° s., Arch. législ. de Reims, 2» p., vol. I,
p. XI, Doc. inéd.)
Estrahiere, c'est quant un homme par
ses démérites est exécuté par crime
de leze majesté, et vaut autant a dire
comme confiscation au souverain. (Chamb.
des Comptes de Paris, ap. Duc, Estra-
jeriœ.)
Cf. Attrahiere.
ESTRAiEMENT, S. m., enseignement :
Vilain d"Arras, en (v]os me meteroîe
Monlt volenliers île cest rslraiemeni^
Et s'il vos plaist, biaus sires, jugies ent
Lequel de nos folie plus desvoie.
(Mahieux de Gand, Jeux partis, Diaaux, Trom. de
la Flandre, p. 301.)
1. ESTRAiBR, estraer, estreer, aislrai-
eii; V. n., errer çà et là, sans maître :
Tant bon cheval, tant 'bon destr[i]er
Par mi la bataille eslraicr.
(Bes., II. de Narm., Il, 869-2. Michel.)
La pouscies veir tante teste trancier.
Et tant vasal a pié, tant ceval eslraicr.
{Roiim. d'Alir.. P 2a'', Michelant.)
Ainz an seront percié maint bon hauberc doblier,
Maint escn pointure et maint heame d'acier.
Maint bon cheval de gard'e sanz barons estraer^
Que por Karloa soit faii li ponz jusq'au planchier.
(J. Bon., Sa.r., CLs, Michel.)
Si poissiez veoir maint chevalier a terre
verser et maint biau cheval corre aval le
champ tôt aistraieir san signor. (Mort
Artus, Richel. 24367, f» 7T>.)
Assez 1 veist en chevaliers par terre
gésir.... et chevaus estraier et foir ca et la-
{Lancelot, ms. Fribourg, f» 91''.)
Lors... vaissiez chevaliers chaoir qui
n'ont pooir de relever, et chevaus estraier
et foir par ces clians. (Ib., i° 133'.)
Le cheval lessa estraier.
Puis s'en est aie ostoier.
{Reaarl, 2621, Méon.)
Le destrier a saisi par les règnes dores,
Le sien laist estraier, sur celai est montes.
(Fierai/ras, 415'J, A. P.)
Et a laissié son noir destrier
Al pié des degrés estraier.
(Parlan.. 1683. Crapelet.)
Es reines estraier raeint cheval
Dnnt abatu sunt li vassal.
il'rotlieslaus, Kichel.'21C9, f° f>'^.)
El tant cheval veissiez estraier.
L'un traynant son seignor par lestrier
L'autre fnir avant, le tiers arrier.
(Adexet, Enfances Ogier, Ars. 3142, P lOj' ;
Scheler, v. u762.)
Désiré l'oi, celé pari vel ;
Sun bon cheval estraier lail.
{Lai del Désire, p. 13, Michel.)
— En parlant de personne, errer soli-
tairement, être abandonné:
Ge m'en irai en Espagne eslraicr.
(Cliarr. de Nymes, l'il, Jonck., Giiill. d'Or.)
Mielz voil morir qne vos leis estraier.
(.ileschaiis, lil, ib.)
Or est Guillaaines de desoz l'olivier,
Tuil le guerpissent et lesseal estraier,
One n'i remaint serjanz neescnier.
[Ib., 2698.)
Et lait en mi le camp Belle lot estraier.
{Roiim. d'Alix., f» 27'', Micbelaot.'i
— Estraier de, être éloigné de, e.xcUis,
privé de :
EST
Cruens est li ilele a paier
Oui fait ame et cors estraier
De glore qui ne puet fenir.
(Vers de le mort, Richel. 373, f 339'.)
— Estraié, part, passé et adj., errant, en
liberté, sans maître :
Et tant roocin reraanoir esiraiel.
(Raisibert, Ogier, 33:i0, Barrois.)
La veist on maint Saisne a la terre gisant.
Maint cheval estraié se& resnes traînant.
(J. BoD., Sttx., oxii, Michel.)
Estraie remesl Maugalie la baie.
Et félons Sarazins l'ont prise par la rené.
(Floov.. 2022, A. P.)
Tote seule, estraie, gnerpisent la pncelle.
(/* , 20i4.)
Un cerf ad bien tost trové
Tait par sei estrec.
(Contin. du Brut de Wace, ap. Michel, Cliron.
anglo-norm., t. I, p. 98.)
— Et monlt i ot de gent
Gisant par les chans esiraies.
(Cteomades, 8808, Hassell.)
Et maint chevalier porté par terre dnnt
chevaulx estoient estrayez. (Hist. de Gi-
lion de Trasignyes, p. 113, Wolf.)
2. ESTRAIER, - ayer, estraer, estreer,
verbe.
— Act., [laisser en la garde d'un étran-
ger :
Qui se viaut partir dou pais, ou en au-
cune autre manière laissier son fié, il le
deit comander au seignor ; car la comande
est plus seure chose, et meins y a de perill
que eaVestreer, par tel raison que se home
comande son fié par l'assise ou l'usage
dou reiaume de Jérusalem, il le peut aveir
totes les feis que il le requerra. (Liv.jle
{J. d'Ibelin, ch. clxxx, Beugnot.)
Pour quel celui qui ne viaut decervir
son fié le deit comander au seignor de qui
il le tient, avant que estreer le. (Ib.) Var.,
estraer.
Mais gart ce bien en quel point il co-
mandera ou estreera son fié. {Ib.)
Et quel perill et quel damage a et peut
aveir celui qui estre[e] son fié plus que
celui qui le comande. (Ib., ch. CLXXXI.)
Qui se veaut départir dou pais, ou en
aucune autre manière laisser son fié, il le
doit comander au seignor.... et il le peut
ravoir aprez un an et un jour, toutes fois
que il le requierra, sans autre amende que le
seignor y puisse avoir. Qui estree sou fié,
et le seignor le veaut avoir, il le doit faire
semondre de son service,et se il ne vient a
la semonce, le seignor doit faire venir en
la présence de sa court ceaus qui la se-
monce ont fait, et dire la semonce qu'il
fait, et puis que le jour de la semonce est
passé le seignor s'en clame en sa court,
si com il doit, de celui qui a son fié estreè,
et qu'il en ait la saisine recouvrée ; il
aura après le fié, parconoissance de court.
[Ass. de Jérus. ,ch. 19l,'ap. Ste-Pal.)
— Neulr., être sans possesseur légitime,
en parlant d'un bien :
Si dedans l'an et jour après la saisine
faite des biens vacans demeurez du decez
des trépassez, aucun ne s'appert et prouve
estre lignager habile a leur succéder, ou
qu'ils n'ayent disposé et ordonné de leurs
biens valablement, ledit seigneur haut
justicier, ou sa justice, peut déclarer les
biens estre vacans par morle main et es-
trayer. {Cotit. de Reims, redig.par Christ,
de Thou, Barth. Paye, et J. Viole, Procès
verbal, p. 269.)
EST
637
3. ESTRAIER, - atjer, - ahier, - œr^
enstraier , adj., abandonné, isolé, errant,
solitaire, étranger, sans maître ; se dit des
choses comme des personnes :
Par terre gésir chevaliers
Et chevaus aler estraiers.
(Pereeval, ras. Mon'p. H 2.59, 1" 8"°.)
Si me laires en tel manière
Trestote sole et estraiere.
(Il> , ms. Berne 113, P 98'.)
L'escu gila enz el champ estraier.
(Le Coronement Loeijs, Richel 368, f 161'.)
La ot maint braz tranchié, mainte leste copee.
Maint cheval estraier don la sele est versée.
(J. BoD.,Sox., cciLv, Michel.)
Cil la lait estraiere.
Si s'en vait a bandon.
(WiLL. LI VmiERS, Bartsch, Rom. ri past., 111.
31,52.)
Par ton moslier loi estraier
Vont criant ti malade.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Brux., !" 103».)
Por ce n'acoinle homme ne famé
L'empereriz, la sainte dame,
L'araor du mont lait estraiere.
(Id., de l'Emper., Richel. 23111, f 273».)
Quant Isembarl ie reneié.
Vit le cheval cure estraer.
Doue chose s'est arichié
S'il poeil as puins baillier
Qu'einz se lerreil delrenchier
Que mes pur home le perdist.
(Mort du Roi Gormond, 298, ap. ReiS, Cliron. de
lUoitsk., II, p. XX.)
Tost a perdu le teste qui la est estraier.
(Fierabras, 1753, A. P.)
Ariere s'en repaire, s'est estraiers remes.
(/*., il83.)
Molt en i ot des abatnz
Dont li cheval sont estraier.
(FInire et Btanckrflor, 2° vers., I9U, dn Méril.)
Prisl une lance qu'il trouva estraiere.
(Auberi. Richel. 24368, P 40».)
L'ame s'en est alee en enfer estraiere.
(W. deMonbrans, ms. Montp. H 247, f° 174''.)
Veissez dune les bons deslrers
Cure par ces rencs eiistraicrs.
(Prolheslaiis, Richel. 2169, f° 65\)
Vers la meson au chevalier
Vienent fniaat luit estraier.
(Du sot Clieralier, 109, ap. Méou, Fabl. el cont..
IV, 258.)
Et tous avoirs csfraj/ers. (Vers 1292, Ca)'(.
de Flines, 1, 329, llautcœur.)
Se chius qui tient hyretage d'autrui a os-
tage ou hyretage qui seurcens doie a au-
trui le laist waste et se ne paist mie l'os-
lage qu'il en doit et despaisies ne soit mie,
ains soit en liu que li justice et li eskievin
qui cel hyretage justichent ne le puissent
semonre, chius qui li hostages sera porra
requerre au maieur et as jures après l'an
et le jour que chius l'ara làissié waste ou
estrahier qu'il le mettent en tenure de
chel hyretage. (1320, Cap. des Chart. des
R. de Franche, Arch. muu. S.-Quent.,
p. 33.)
Lequel enfant Colars de Ghuise ses pères
avoit comme estrayer laissiet en ceste
ville. (1390, Lille, ap. La Fons, Gloss.ms.,
Bibl. Amiens.)
Les destriers aloyent traînant leurs ren-
gnes tous estrayers par les champs dont
les maistres gisoyent mort. (Hist. des seig .
de Gavres, f» 88 v", Gachet.)
Si tost que le chevalier sauvage le veist
638
EST
EST
EST
en ce point, il regarde s'il verroit point une
lance estraiere pour fournir au ctievalier,
et luy advint si bien que le chevalier qui
l'avoit suivy jusques a la maison de l'her-
mite conme dit est passoit par devant
luy qui portoit une lance. (Perceforest,
vol. III, ch. 3, éd. 1528.)
4. ESTRAIER, voir ESTHAHIER.
ESTRAiEUR, BX., S. m., biens que lais-
sait un étranger ou bâtard mort sans hé-
ritier, et qui appartenaient au seigneur :
Mortemains, formariages et extraieurs.
(1388, Arch. MM 31, f» 79 v.)
Cf. ESTRAHIERE et ESTRAIEURE.
ESTRAiEURE, - yurc, -yucre, estreiure,
estraeure, extraiure, s. (., biens que laissait
un étranger ou un bâtard mort sans héri-
tiers, et qui appartenaient au seigneur :
Moebles ou chasteus ou estraeure quele
q'ele seit. (21 mai 1282, Lett. d'Ed. I, Ri-
chel. Coll. Bretigny, LVI.)
Bans, coustumes, estrayueres. (1290, 2°
Cari. d'Artois, Arch. mun. Lille.)
•Et se nomme par ladite coutume exlraiure
de bâtards, (vlncienne CouslumedeMontreuil,
art. 44, Nouv. Coût, gén., I, 142^)
Et si ont estreiure de bâtards. {Coût, de
Saint-Omer, art. 7, Nouv. Coût, gén., 1, 156'.)
A aussi par ladite coustunie, a cause de
sadite justice, droit de toutes estrayures,
espavetez et avoirs des bastars. (1507,
Prév. de Fouilloy, Coût. loc. du baill.
d'Amiens, I, 314, Bouthors.)
Cf. ESTRAHIEHE.
ESTRAiETE, S. f., syu. i'estrdieure?
Les aventures qui escherront... comme
mains mortes, eslraiefes^et autres revenues.
(1320, Arch. K 40, pièce 23 )
ESxaAiGN.VBLE, adj., qui étreint :
Car mes doalears esponentables
Me sont au caeur trop estraigmbles.
Trop craelles, trop merveilleases.
(J. BoLCHET, Us Hegnars Iraisrs., S" 62', éd.
1522.)
ESTRAiGNANMENT, - ameut, adv., étroi-
tement :
Avarice est amor desordenee d'avoir
Cist desordenemenz se mostre en .m. ma
nieres generamnent : en acquester ardan
ment, en recevoir estraignanment, en des
pendre ecbassement. (Laurent, Somme
ms. Chartres 371, f° 9 r».)
Retenir estraingnametit. (1d., ib., ms.
Soissons 208, i" 17''.)
1. ESTRAiGNANT, adj., qui étreint :
11 lui a preste prince et tel champion
que le saura bien garantir et deffendre a
rencontre de nos eslraignans grippes. (G.
Chastellain, Exp. sur vérité mal prise,
VI, 364, Kervyn.)
Aspreté estraignante. {Devis sur la vigne,
vin et vendang. d'Orléans et de Suave, éd.
iS42.)
2. ESTRAiGNANT, S. m., terme de mu-
sique opposé à celui i' avalées, et dési-
gnant les sons poussés avec force, ou
éclatants, opposés aux sons bas, creux :
D'avalées, ne i'estraignanz,
INe de faire beaus moz plaisanz.
Ne sont onqnes envers loi lien :
Melondie qui chaote bien,
Ne la muse qai les lais list,
Onqnes un mot si bien n'asist,
Ma donce amie, con vos faites.
(Ovide, de Arle, Richel. 19152, t° 97».)
ESTRAiGNE, - engns, - agne, - eigne, -
ange, - enge, extraigne, strangne, atrange,
aslrenge, straigne, adj. et s., étranger :
Od la pulcela dont se fist si estranoes.
(Alexis, st. 1-22', Stengel.)
Lors vieneit chevalier de mainte terre eslraigne.
(.\CDiFROis Li Bastars, Bartsch, Rom. cl pasL, 1,
57,140.)
S'aucuns extraignes fait assaut a houme
de le commuyne, si voizin li doivent aidier.
{Trad. d'une charte de Tournay de 1187,
art. 5, Tailliar.)
Et par estraignes teres forent pnis repairant
Pour le félon Herode qui les aloit cercant.
t^Fierabras, 939, A. P.)
Tant qu'il ariverent en une tere eslragne,
et entrèrent el port du castel de Torelore.
{Aucassin et Nicolette, p. 32, Suchier.)
Ou tierc point, chou est des aubenes et
des trueves et des estragnes, disent il que
jou i ai les trois pars. (1237, Arch. K 30,
pièce 10.)
Li autres estoit mes hostes u estrengnes.
(Mai 1247, Lett. de J. d'Audenarde, Arch.
Nord.)
A délivrer les dites choses de toutes
obligacions e de tout estrenge chatel. {Ch.
de 1269, S. Maur. d'Ang., anniv., fond.,
vol. I, 1» 39, Arch. M.-et-Loire.)
... De maint eslragne régné.
(MoDSK., Chron., 13302, ReiBf.)
On il'anlres estraignes coseles.
(rtose, Vat. Otl. 1-212, t" 69''.)
Por chou vous di qne j'ai mesfait
Ki .1. straigne homme lais aler
Sans son congié a voos parler.
(G. DE Cambrai, Bariaam, p. 117, Meyer.)
Hé! tote joie, comme vus m'estes estreignc !
(Roi , ms. Cbàteanroax, V G5 r°, Meyer, Rec.)
S'aucuns estraignes hom est arestans en
ceste vile plus de .i.jor. {Bans auxechev.,
QQ, i" 1 r", Arch. mun. Douai.)
Et da privey et de l'atrange.
(J. DE Priorat, Liv. de Yegece, Richel. 1fi04,
f» 19''.;
Biauz sire Diex, k'iert il dont et cornent
Convenra il k'en la fin congié praigne^
Cil par Dieu, ne pnet estre autrement,
Sans li m'estuet aler en terre estraigne.
(Cotiei, 7381, Crapelet.)
Li faivres ne preste a nul atrange les
aisemanz sans licence. (3" p. des coût, des
Chartreux, ms. Dijon, f" U t".)
La brebis comprent k'a son agniel doit
doner ses mameles et ensus bouter l'es-
traigne. {Li Arsd'am., I, 202, Petit.)
Congnoistre et sçavoir les pays, les pro-
vinces et les estranges contrées. (Jkh.
d'Arras, Melusine, p. 12, Bibl. elz.)
Seigneurs de strangne pays. (J. de Sta-
VELOT, Chron., p. 140, Borgnet.)
Pareillement estoient oudit parc plusieurs
estraignes ambassiades, comme de France,
d'Engleterre, de Hongarie. {Relation de
l'assemblée tenue à Brux., dans les Mém.
de Commynes, III, 233, Soc. de l'H. de Fr.)
Quand son pais estoit en repos, il alloit
chercher la guerre au.ï lieu.'c estranges.
(Marg. d'Ang., Hept., 10° nouv., Jacob.)
Nnl ne congnoist la richesse excellente.
Les grands trésors, les délectations,
Qni n*a point veu estranges nations.
(La BoRDERiE, Voyage de Conslantinople, éi. 1578.)
Nons ne verrons jamais les estrangei provinces
Eslire a leur malheur nos misérables princes.
(D'Ai-BicMî, Trag., 1. 2, Bibl. elz.)
— Des autres :
Quant tu remenbres les maus astrenges,
plus soef portes les tiens. {Dial. anime
conquerentis, Bonnardot, Arch. des Miss.,
3° série, I, 280.) Lat., dumtibi aliéna peri-
cula memoras, mitius tua portas.
Eslrange, au sens d'étranger, est encore
de quelque usage au xvii» s. :
J'éprouve en mon pays un sort trop inhumain
Pour n'aller pas chercher dans une étrange terre
Le repos qae la mort fait trouver dans la guerre.
(ScARR., Faillis, appar., III, i.)
Qne ne pois-je (n ces vers avec grâce parler
Des qualités qui font voler
Son nom jusqu'aux peuples étranges.'
(La Font., Poés. div.)
1. ESTRAiGNEMENT, - aiiignem^nt, -
eingnement, - einement, - ainement, - oin-
gnement, - Dignement, s. m., action
d'étreindre, de serrer, étreinte, serre-
ment :
Baisiers secretz, esiraignemeni de mains.
(OcT. DE S. Gel., Sej. d'honn., P 16 r°, éd. 1526.)
Resserrement, oppression :
Oppression, estraingnement. {Gl. gall.-
lat., Richel. 1. 7684.)
Cest estreingnement de synterese est
moins moleste que le remors, mais est
irrémédiable. (N. de Bris, Institut.,
f» 76 r°.)
Estreingnement, compressus. (R. Est., Pet.
Dict. fr.-lat.)
— Grincement, claquement :
Il sulTrernnt les tormenz
Des chauz, des froiz e des ilolors,
Estrcinement dedenz e plors.
{.iiam, p. 80, Luzarc.he.)
Dune ierent plureraent,
De dens esiraignemeni .
(Liber reginc Sibille,R\c\\e\. 25407, P 17-2».)
L'estraignement des denz. {Li Comptai-
gnemant de l'arme, Richel. 423, f" SI*».)
Plours et estroignement de danz. {Serm.,
ms. Metz 262, f 14».)
... Qui ne sont pas getez en horribles
ténèbres ou il a tourmens, pleurs et dou-
leurs et eslraingnemenz des denz. (J. de
Salisb., Policrat., Richel. 24287, f» 83=.)
Estroignement, stridor. {Gtoss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
Ou sont pleurs et donleors dedens.
Et griefz estrainemens de dens.
iGreban, Mijst. de la Pass., Ars. 6):!1, !" lil''.''
Esiraignemeni. (Ed. G. Paris, ITISS )
2. ESTRAiGNEMENT, estragnemcnt, es-
Iraingnement, adv., étrangement, extraor-
dinaireinent :
Cisteé aimrae estragnement.
(Gaui. b'Arr., Eracl., ms. Tarin, f 8'.)
.... Estraingnement.
(ID., ib., f» H f.)
EST
EST
EST
639
Si s'osmerTeilIe estraignement .
(Fregus, p. H, Michel.)
Mais il regre'e estraignement
Fergas, ne le puet oblier.
(/*., 3613, Martin.)
Et en parlèrent pluisseurs gens asses
estragnement. (Froiss., Chron., I, 303,
Luce, ms Rome, f" 26 v».)
ESTRAiGNERiE, eslratigcrie, s. f., con-
dition ou qualité de ce qui est étranger,
étrangeté :
Ço ki bien semble estrangerie.
'Delivr.dii peup. d'isr., ms. du .Mans 113,
[" 30 r°.)
Faiz sui a meinz si comme merveille,
qui a merveille m'esgardent et tienent a
eslrangerie ce que je croi. (Comin. s. les
Ps., Ricbel. 963, p. 113^)
Barbaries, estraignerie. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
Et veult le roy que je l'esloingne et boule
hors de mon hostel et de ma terre ; ce lui
seroit grant estrangerie. (Froiss., Chron.,
Ricbel. 2644, f" 52 r°.)
Che li seroit grant estraignerie. (Id., ib.,
IX, 129, Kerv.)
Estrangerie, estrangeté, straungnesse.
(P.4LSGRAVE, Esclairc, p 277, Génin.)
— Objet étranger :
Aussi se doit défendre que aucun vassal
de sa terre ne mesme estrange prince son
voisin face forger monnoie semblable en
figure ou de moindre valleur que luy ;
pourquoy le commun peuple ne sauroit
distinguer ou discerner entre icelle eslran-
gerie et celle du prince. (Ores.me, des Mon-
noies, p. i9, Wolowski.)
ESTRAiGXETÉ, Bstrangeté, s. f., condi-
tion, qualité de ce qui est étranger :
Jordain fn molt hontenx. saciez par vérité.
De l'ostel vot partir par droit estraigneté.
(Hist. de Ger. de Blav., Ars. 3Hi, f 193 t».)
— Action étrange :
Helas ! Brisaida, qui vous a menée a faire
Geste tromperie ? Quel plaisir nouveau ne
grant beaulté avez vous en luy trouvée ?
Quelle cause avez vous de vous corrocer a
moy ? Quelle faulceté vous ay je faitte,
pour me faire ceste estrangeté? {Troilm,
Nouv. fr. du XIV» s., p. 273.)
— Action d'aliéner :
Alienatio, estrangeté. {}. Lagadeuc, Ca-
thol., éd. Auffret de Quoetqueueran, Bibl.
Quimper.)
ESTRAIGNIER, TOir ESTRANGIER.
ESTRAIHERE, VOir ESTRAHIEUE.
ESTRAiGXEURE, S. f.,chose qui étreint:
Go i aministre loieure ou estraigneure de
drapel. (Cyrurgie Albug., ms. de Salis,
f» 120^)
ESTRAiMENT, adv., rapidement, promp.
tement ?
Or revenrons an pecbeor
Qai est devant le pescbeor.
Il vint H l'ois tôt estraiment,
Se li a dit isnelment :
Herberge moi, sire, par don,
Por amor Dieu, en ta maison.
(.Vie du/apedreg., Ars. SJiS", r lfi3.)
ESTRAiMER, V. a., distïUer, en parlant
du miel :
Et Tons n'entreres es catoires
Des raonches qai le miel eslrtiiment.
Non pas estraiment mais estrement.
Non destrement mais conrae vers
VoQS emllamraent, braient et crement.
(LEFR4SC, Champ, des Dames, Ars. 3121, f° 49''.)
ESTRAiN, - ein, - aim, - aine, - eim,
estrant, astrain, stran, s. m., paille, li-
tière :
Ta ne vaas pas Vestrain sor qaoi tn gis.
(Garin le Loh., i' chans., xxxv, p. 134, P. Paris;
ms. Montp., F 63'".)
Et vous covri de Vestrain hunilemenl.
(Raimb., Ogier, 1(VJG7, Barrois.)
Et son cheval ot de Vestrain
Et de l'orge i boissel plein.
(Perceval, ms. Montp. H -249, f° 42''.)
Bons liz lor ferons de Vastrain.
(Florimont. Ricbel. 333, C 14''.)
Ou estouble, ou paille, ou estrain.
(Dolop., 4r>Sl. Bibl. elz.)
Entour li font estendre tapis et blanc estrain.
(Berle, 12S8, Scheler.)
Pont il raangier del estreim.
(Vie S. George, Ricbel. 00-2, f" 110 ^^)
Fus d'estrain et amours de nonnains
Falent du jour au lendemain.
(Proverbe, dans Antliologie picarde, p. 10, Boucherie.)
Fai le gésir sor cel estraim.
(Vie du pape Grég., p. 81, I.uzarche.)
Ne pris pas feu i'estreim, tost fait défection.
(Horn. 2143, Michel.)
Lez estrains qui seront dou curtivemeut
dez terres de la dicte graincbe. (1328, Cart.
de Montier-Ramey, Ricbel. 1. 5432, f° 13 r».)
Tous les vuis estrains des blés. (1347,
Arcb. JJ 76, f» 42 v».)
Et li estrainc, la paille et li hantons ap-
partiennent a moy seuUe. (1348, Cart. de
St Michel en Tierache, Ricbel. 1. 18379, p.
174.)
La fut estrain et palhe
Trestot mis a l'espee de celé gens merJallie.
(Jeh. des PRees, Geste de Liège, 11128, ap.
Scheler, Gloss. phileit.)
Anoyt, de nuyt, sor Vesirant
Le conviendra mener a Meung.
(ilist. du siège d'Orl., 3179, Goessard.)
Et l'autre n'a ne Vestrain ne les grains.
(MrCHAOLT, Dance aux Aveug., p. 41, éd. 1748.)
Il fist tant, a quelque meschief que ce
feust, qu'il eut de Vestrain largement, qu'il
avala dedens la fosse, et y bouta le feu.
(Louis XI, Nouv., LVi, Jacob.)
Je voys a ce basteur A'estrain
Jouer ung tour de mon mestier.
{Moralité dr Charité, Ane. Th. fr., 111, 388.)
De grand train snr Vestrain.
(Prov. ap. Gadr. Meurieb, Très, des Sent., éd.
1368.)
Stran. (Act. de vente de IS.ïO, Maubeuge,
ap. Hécart, Dicl. rouchi- franc.)
Que les gerbes on amoncelle
Contre le doux vent qui ventelle
Tournant la tranche de Vestrain.
(J.-A.DE Baif, Eclog., xiiu, éd. 1S73.)
Guernesey, étrain, paille. Norin.,e(mm.
Bassin, étrin. Pic, Vermand., etroin. Cam-
brés., étruin. Wallon et rouchi, strain,
estrain, étrain. Maubeuge, slrdgue. Belg.,
estrein, strein. Lorr., étrein, slrein, Irin,
Irein. Mess., estrain, estraie. Champ., Cour-
tisols, ytran. Bourg., étroin, étrain, paille.
et en partie, grosse paille de blé. Morv.,
élrain. Fr.-Comté, étran, étrain.
Nom propre, Eslran.
ESTRAINC, voir ESTRAIN.
ESTRAiNDEMENT, S. m., gTincemeiit :
Pleurs et estraindemens de dens. (FossE-
TiER, Chron. Margarit., ms. Brux., I.
f» 15 r°.)
Cf. Estraignement 1.
ESTRAINDRE, VOir EsTREINDRE.
ESTRAINE, voir ESTRENE.
ESTRAiNEE, S. f., étrenue :
Nennin, c'est ponr le festoier
En sa gracieuse estrainee.
(Creban, SIi.it. de lapass., -22144, G. Paris.)
ESTRAINEMENT, VOir ESTRAIGNEMENT.
ESTRAiNES, S. f., Tognons d'un oiseau :
Ou se plumera sur le dos a l'endroit des
reins ou estraines. (Franchieres, Fatic,
III, 4, Ars. 27i0.)
ESTRAINGIER, VOir ESTRANGIER.
ESTRAINGN.A.MENT, Vûir ESTRAIGNAN-
MENT.
ESTRAINGNEMENT , VOir ESTRAIGNE-
MENT.
ESTRAINGNE, VOir EnTRAIGNE.
ESTRAiNiERE, estrainuiere, estranniere,
estramere, estrannere, eslramiere, s. f.,
drapeau, étendard :
Les bannières, les pennons et les eslran-
nieres des lupars d'Engleterre qui voloient
amont sus ces nefs. (Froiss., Chron., Il,
435, Kerv.)
La estoient encores sus ces mas les es-
tranieres armoyees et ensengnies de leurs
ensengnes. (In., ib., V, 259, Kerv.)
Si avoit au sonde leurs mas grans estra-
mieres a manière de pennons. (Id., (6.,
VIII, 139, Kerv.)
Che estoit biautes et grant plaisance au
veoir ces banieres et ces eslramieres
armoiies des armes des signeurs. (Id., i6.,
II, 220, Luce, ms. Rome, f» 61 v».)
Qant elle vei ce et ces banieres et ces
eslramieres flamboiier et venteler. (Id., ib.,
11,371, Luce, Rome.)
Venteloient sur estrainnieres trop gente-
ment armoyees des armes des seigneurs,
qui respleudissoient contre le soleil. (Id.,
ib., liv. III, ch. cxvi, éd. 1559.)
On faisoit bannières, peunons, estran-
neres de oendaux si belles, que merveille
seroit a penser. (Id., ib., ch. xxvi, éd. 1559.)
ESTRAINTE, estraintle, estraincte, es-
treinte, s. f., contrainte :
Sire, por Dieu mercis, ci n'a mestier A^estrainte ;
Se ne l'ai a baron, de deal serai estainte.
(Audifroï le Bastard, Beie Idoine, P. Paris,
Romancero, p. 17.)
— Ceinture, boucle, quelquefois vête-
ment d'homme qui serre la taille ;
640
EST
EST
EST
Donas le pourpointier me ferai un pour-
point et unes estraintes. (Dialog. fr.-flam.,
f» 13", Michelant.)
L'en avoit esté de sadite chambre unes
chauces de drappers toutes comme neuves,
et unes estraintes, appartenans a soudit
fiancé, (fies, du Chat., I, 175, Biblioph. fr.)
.Illi. estraintes de taille. (18 fév. 1394,
Inv. de mercier, Inv. de meubles de la
mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
La suppliante prist.... la moitié d'une
garnison d'une pièce de robe garnie de
toile, et en fist unes estrainttes a son mary.
(1394, Arch. JJ 146, pièce 323.)
A N. D. je donne mou anneau d'or et
aussi mon bon cœuvreohief ; a St Eloy,
mes estraincles. (1482, Test., Arch. del'égl.
de Beuvry.)
La ferrure d'unes estrainctes d'argent
doré. {Compte de ISU, Valenciennes, ap.
LaFons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Ungsignetd'or.unes estraintes de velours
cramoisy avec fils d'or a bloucques d'ar-
gent doré. (1519, Reg. aux test., kvch. mun.
Douai.)
Une estraincte d'argent doré. (1520-37,
Reg. aux lest., f»287 v», Arch. mun. Douai.)
C'est lors qne je deiploye moo art
Poar tirer de ïny, tost on tard,
Sonbz ombre d'une amitié feinte.
Quelque demy ceint on esireinte
Ponr me faire mieux valloir.
(Christophe de Bord., Cliambrieri' a louer a loul
faire, Poés. fr. des sv« et xvi's.. I, 98.)
Due estrainte d'or appartenant a la seur
de Vades. (Lbstoile, Mem., p. 288, Cham-
pollion.)
— Tourment, détresse, malheur :
A toy, Venise, adresser veulî mes plainctes.
Qui soubz semblant de tes promesses sainctes
Dissimulas a me doaner secours.
Dont tu fls mal, et croy ponr raisons maintes
Que quelque jour en anras les estrainctes,
Pires que raoy, si malheur fait Ion conrs.
(J. Mabot, le Voyage de Cènes, éd. 1S32.)
— Riposte :
On nous a baillé ceste estrain le.
(N. DE LA Chesnaïe. Comdamn. de Bancquet,
Jacob, p. 325.)
ESTRAiNTURE, estraincture, s. f., ac-
tion de serrer fortement, de comprimer,
de presser :
Elle (la lieure) restraint en un seul lieu,
si comme une ceinture, par laquele es-
trainture dolour ensieut. (H. de Monde-
VILIE, Richel. 2030, f 78^)
Strictio, estrainture. {Gloss. lat.-aal., Ri-
chel. 1. 7684.)
Ladouleeur et legiereté du fer rendra le
cheval legier et expert a lever les piez, et
Vestraincture fera les ongles plus grans
et plus fors. (Frère Nicole, Trad. du Li-
vre des Prouffitz champ, de P. des Cres-
cens, f 93 r», éd. 1516.)
Quans en y a en France qui pour leurs
cours habis se sont laissié mourir de froit,
et les autres par force à'rstrainture ne
pevent diriger leurs viandes. (Maiz.,
Songe du vielpel., III, 48, Ars. 2683.)
Strictura, re, estrainture. {Voc. lat.-fr.,
1487.)
— Resserrement, oppression :
La semence (de l'aurone) guerist l'es-
trainture et empeschement de la poic-
trine. {Jard. de santé, I, 2, impr. la Mi-
nerve.)
— Fig., situation serrée, gêne :
... Se bien voyez le sens
Qu'en tel achapt n'y ait parfaict usure
Pour l'acheptant, car sa pensée impure
Ne qniert sinon amasser du plus fort,
Car il congnoist dn vendeur Vestraincture,
Force luy est vendre soit droit ou tort.
(Contredictz de Songecreux, f» 78 r». éd. 1530.)
— Grincement :
Stricio, estrainture. (Gloss. lat.-fr., Ri-
chel. 1. 7679, f» 250 V.)
Et estrainture de dens.
(EosT. Deschamps, Poés., Richel. 211029, f° 19" ;
A. T., Il, 29".)
ESTRATRE - trerc, - treirc, ex., as-
traire, atraire, verbe.
— Act., tirer, faire sortir:
Estrais lo fer que el laç og.
(Passion, 158, Koschwitz.)
E forsmenad ruiseals de la pierre, e
estraisl fors sicum flums les ewes. (Liv.
des Ps., Cambridge, Lxxvir, 16, Michel.)
Don limon nos fit et estrait.
(Gerv., Best., Brit. Mus. add. 28260, f° 86 ; P.
Meyer, Remania, t. 1, p. 427.)
.V. rasieres et demie detere... ki furent
estraictes del fief Gillebert del Maisnil.
(Cft. (le 1234, Arch., Musée, vit. 42, pièce
233.)
Et li quens assambla qu'onkes il pot
avoir de gens et par homage et par de-
niers,et fu avoec lui li archevesques Thu-
mas de Rains qui le siervoit a son pooir.
Car il en cuida tel cose estraire dont il li
fali. (Chron. de Rains, c. xxx, L. Paris.)
Ces bel essampleire
Com Dieu, le vrai sauvierre, scelt tout a point es-
\lreire !
(Doon de ilaience, 1499, A. P.)
Dont fut le corps extrait de la maison
et porté en publicque. (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux., II, f» 115 r».)
— Attirer, amener :
Kstudiez dunkes e amez,
E le désir de bone famé eiez,
Kar le désir de bone famé
Estreit vérité sanz blâme.
(Pierre d'Abernbn, le Secré de secrez, Richel.
23407. f° 177'".)
Le consul ne put extraire les enneinis n
combattre. Dont assaillirent les munitions
par troixcostes. (Fossetier, Chron. Marg.,
ms. Brux. 10511, VII, I, 6.)
— Traduire :
Mestre Gnace
Qui Vad (le livre) de Seint Nicholas feit.
De latin en romanz estreit.
(Wace, s. Nicolas, liichel. 902, S" 12'j''.l
Philippe de Tann en franceise raisun
Ad estrait Bestiaire, un livere de gramaire.
(P. DE Tbauk, Best.. 1, Wright.)
De latin en franchois estrere.
(Dial. de S. Grég., ms. Evreux, f° 2".)
— En t. decout.,syn. à'estraier :
Se le seignor entent que aucun veaut
estraire ou laisser son fié et partir de son
servize... (Liv.de Phil. de Nav., Ass. de
Jér., t. I, p. 520, Beugnot.)
Et moult est laide choze à'estraire son
fié; car celi qui le fait, il semble qu'il s'en-
fuie. (Ib., p. 558.)
— laf. pris subst., action de traduire,
traduction :
Mes or me covicnt aquiter
De ce que j'ay piecha pramis
A saint Gregore, mes amis,
Dont je voil parfournir mon livre ;
C'est de sa manière de vivre.
Mes mont voleuliers, si j'osasse.
Qnant a présent me reposasse,
Qner je scey bien que tel estrere
Est a ma santé trop contrere.
(Vie S. Greg., ms. Evreui, prol.. Remania, vin,
p. S19.)
— Estrait, part, passé, descendu, né :
Eslraiz d'orguil, nez orgoillos,
Mult m'anreit esté daraajos.
(Ben., D. de Norm., Il, 2875, Michel.)
.^achies onqnes estrais ne fa de teiles gent.
(Gnr. de Mongl., Vat. Chr. 1517, f" 10=.)
Coment avoient dont ke vos dites
N'a gas n*a certes mal ne lait
De ce (de la femme) dont vos estes atrait ?
(Rob. de Blois, Poés., Richel. 24301. f» 491 v".)
De Romraenie esloit estrais et nez.
(Adeset, Enfances Ogier, Richel. 1632, f 1 r».)
Comment as nom et de quelle ligoie
Tu es estret, qui tant as baronie.
(Otinel, 1256, A. P.;
Une demoiselle honorée.
Et de gentil lignaige astraite.
(5. Bretet, Tourn. de Chaurenci, 2490, Delmotte.)
Est née et estraile des plus hautes gens
et des plus vaillans de France. (Comtesse
de Ponthieu, Nouv. fr. du xiii' s., p. 227.)
Thiephaioe fu la dame par son non appelée.
Et fu de hautes gens estraile et engendrée.
(Cuv. du Guesclin, 2326, Charrière.)
Il vouloit vivre et mourir en defifendant
le royaume de France, et le devoit bien
faire, car il en estoit aslrais de père et de
mère et de droite ancestre. (Froiss.,
Chron., Richel, 2641, f» 183 v°.)
Je tien qne de gens de renom
Estes esiraicte.
(Un ilir. de IV.-fi., de la fille da roy de Hongrie,
Th. fr. au m. â., p. 497.)
Lequel du costé de son peie estoit ex-
trait et descendu de la race de ce premier
Brutus. (Amyot, Vies, .1. Caes.,éd. 1565.)
— Traduit :
Or commence canchon de haute anctorité,
Estraile du latin, en roumant ordené.
(Charles le Chaune, Richel. 24372, f 19''.)
— Fatigué, épuisé :
De la cuisinne ist lassez et estrais.
(Gaydon, 142, A. P.>
1. ESTR.AiT, astrait, exlraict, s. m.,
levée :
Li frère dor Templen de Noroy doient
faire an banc de Cersez astrait de hommes
en bone foy por ville estufier. (Fév. 1239,
Arch. Vosges, H, Flabémont.)
— Billet, obligation :
Lequel tira de son aloiere ou gipeciere
nng extraict par lequel il lui demandoit
64 solz. (1448, Arch. JJ 176, pièce 640.)
2. ESTRAIT, s. m., drap de laine :
Estrais el oreillier puet porter auvec li,
mais ne soient mie trop cousteus ne trop
curieus. (Règle de Citeaux, ms. Dijon,
f" 100 vM
EST
EST
EST
6il
Lor lit soient teil : une nate et .i. estrais
et .1. langes et .i. orillié. (Riule S. Ben.,
ms. Angers, f» 16 r».)
Je laist a l'abbé de Mont Saint Eloi
quarante livres parisis, et un estrait de
bougheran qui est aussi comme une keu-
tepointe. (Fév. 1314, Test., Arch. mun.
Douai.)
Cf. ESTRAITE 1.
1. ESTR.\iTE, S. f., drap de laine :
Ledit chambrier doit quérir ausdits re-
ligieux leur giste en doùrtoir, c'est assa-
voir matras au lieu de couste, estraites ou
lieu de draps. (1377 , Règlem., Felibien,
Hist. de Paris, IV, 534.)
2. ESTRAITE, s. f., extraction :
Il n'est mie tes hom qui afiere a la garce,
ce est qu'il soit pire de luy et de mal es-
traite. {Ass. de Jér., t. II, p. 92, Beugnot.)
ESTRAiTos, - ouz, adj., rigoureux :
Mas de amitié le Irove et dar et eslrailouz.
{llible, Riohel. 763, i" 235''.)
ESTRAITURE, - trature, s. f., extrac-
tion :
Et iert de si Tile esirature.
(Dial. de S. Grég., ms. ETrcns. f° 9''.)
ESTRAMAT, S. Di., paillassB :
Quant a ceulx qui viennent loger au
Carbachara, il faut nécessairement qu'ilz
portent leurs utensiles avec eulx, conme
lodiers ou esclavines, ou estramats, pour
dormir, linges, etautresbesongnes.(BELON,
Singularitez, I, 59, éd. 1554.)
ESTRAMBLER, VOir ESTREMBLER.
ESTRAMÉ, part, passé, tramé, filé :
Toille estramee a .vu. s. l'aune. (1546,
La Bassée, ap. La Fons, Gloss. ms., Bib).
Amiens.)
Se disait encore au commencement du
xviP s. :
Autre toile estramee pour essuietes, es-
courceux. (1610, S.-Omer, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
ESTRAMELLE, S. f . ?
.1. estramelle moult bel, et ou debout de
Vestramelle une main. {Invent, de S. Amé,
XII» liasse, sans date, avant 1395, Arch.
Nord.)
ESTR.\MER, estrayner,\. a., joncher de
paille ou de feuillage :
Et chescun .xv"°. facez le eyr de vostre
bercherye marier de terre argiUouse, si
vous l'eiez, oude bone terre d'escouerement
dez fosses et puis estraynez suis ; et si le
forage demoerge outre la sustenance de
vostre estor, le facez estrayner deinz la
court et dehors es -wassheux, et vostre ber-
cherie et voz fauldes fêtez ensementestraj/-
ner. (Tr. d'Econom. rur. du xin° s., c. 19,
Lacour.)
Pour .!"=. d'estrain pour estramer le place
lau les demoiselles se arresterent. (1397,
Dépenses, etc., Ann. de la Soc. de l'hist.de
Fr., 1864.)
Les rues estoient tendues et ornées de
draps, le pavement estait estramé de vert et
umbroié d'arbres plantez. (Ddquesne, ffisf.
de J. d'Avesn, .\r.=. 5208, f" 56 r».)
Les rues furent tendues et couvertes et
estramees de jonc et depymcnt. (Septsag..
p. 3, 0. Paris.)
H.-Norm., vallée d'Yères, eirom^r, épar-
piller, t Quelle ménagère t al laisse tout
étramé dans s'maison. »
ESTRAMEURE, estramwe, s. f., chaume,
amas depallle, de chaume, litière, jonchée:
Ceste (veie) ne fait [pas] par planece,
Kar trop i est grant la roistesce ;
Geste vait fors estramenrc,
Soveot i a faim e freidure,
Travailz, soffraites e labors.
Ahaoz e mesaises plosors.
(Bes., D. deSonn., Il, lit;)-, Michel.)
Pour Vesiramure des Rouvisons, .ii. s.
(1388, Douai, ap. La Fons, G^oss.ms., Bibl.
Amiens.)
L'hôpital de La Bassée devait, chaque
année, .m. s. d'estrameure pour l'église. '
(1444, La Bassée, ib.)
Et reffuses a gésir sur les dures estra-
meures. {De vita Christi, Richel. 181,
{<• 28''.)
Icelle hastivement muceales idoles soubz
les estramures du chameau. (Le Fevre
d'Est., Bible, Gen., xxxi, éd. 1534.) Lat.,
Abscondit idola subter stramenta cameli.
1 . ESTRAMiER, estramer, s. m., paille,
fourrage, chaume, paillasse:
Quant Will, primes nasqui
Ke del ventre sa mère issi.
En an estramier fu cuchiez
Et en l'estraira fu snl laissiez.
(Itou, 3= p., 287!.l, Andresen.)
Onant il se dut aler cacher.
Si annad ce! estramer.
Pais chnctaad snr la dare terre.
(Yie de S' Giles, '2771, A. T.)
Et sus plnme et sus estramier
Garda monlt bien Job s'onesté.
<Rech-s de Moliens, Dit de Charité, Ars. 31i2,
f» îiS'.)
En sou lit n'ont pesaz ne fain,
Mes estramier qui meut iert cours.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f° -iS''.)
N'aius puis n'eu ot autre conte au coucier
Fors une nate et un poi A'estramier.
{Alexis, 1060, xiii» s., G. Paris.)
2. ESTRAMIER, adj., couvcrt de paille,
de chaume :
Es mes d'Anrilac, eu la sohriere,
Aveit une raeson pauque, estramiere.
{Ger. de Rossitl., p. 362, Michel.)
ESTRAMIERE, VOir ESTRAINIERE.
ESTRAN, eslren, s. m., étai :
Donc veissies ancres lever,
Estrans trere, hobans fermer.
(Wace, Brut, 11-186, Ler. de Lincy.)
Estrens traire, hobeus fermer.
(lu., ib., var. des v. 1118-4-1516.)
Cf. ESTRAGLE.
ESTRAMPER, estvanper, estremper, v. a.,
accommoder, arranger :
Si vint en la chambre de la damoiselle
ou elle estrampa les herbes et destrempa
ainsi que bien le sçavoit faire ; puis les
mist en ung pot d'argent si subtilement
meslé avecques le vin, que nul ne s'en eust
sceu prendre garde. {Gérard de Nevers,
I, xxviir, p. 133, éd. 1725.)
— Fig., modérer, calrunr:
Tu porras en une feintise estratnper sa
paine. {Liv. de jost. et de plet, I,xxi, | 5,
Rapetti.)
Vov eslranper la cruauté as seignors. {Ib.,
XIX, XXVI, 1.)
— Estrampé, part, passé, tempéré :
Et li hairs estrempes.
{Ger. de Rossill., Richel. 1.5103, t' ll^)
ESTRAMURE, S. f-, étendard :
Grant beaulté et grant plaisance fu a veoir
l'ordonnance du département, comment ces
banieres, ces penons et ces estramures ar-
moyes bien richement des armes des sei-
gneurs ventiloyent ou vent et resplendis-
soyent au soleil. (Froiss., Chron., Richel.
2646, f 60''.)
CL Estraixiere.
ESTRANC, S. m., claie d'osier :
Estranc, s. m. Screne made of wickers.
(Palsgrave, Esciairc, p. 268, Génin.)
ESTRANCEis, voir Estrancheis.
ESTRANGHEis, estronceis, s. m., action
de retrancher, d'abattre :
Du recoper fie bois) et del estranceis.
(R.iIMB., Osier, 6729, Barrois.)
ESTRANCHiER, V. a., retrancher, ôter:
Empires et règnes conquirent,
Mais très qu'au bien propre tachèrent,
Leurs plas grans honneurs estrancliierent.
(Chr. de Pis., Poés., Richel. 6Ui, f° 196 V.)
— Estranehant, part. prés, et adj., tran-
chant :
Dunt seint Davi en santier diseit
Que Inr lange estrenchautit espeie esteit.
(PlERBE, Rom. de Lumere, Brit. Mus., Harl.
4390, f 47'=.)
ESTRANDE, S. f., quai d'un port de
mer :
• Eu treis jurs vindrenla Marsile,
Une cité ninlt hele e grande ;
Lnr nef acostent a Veslrande.
{rie de S' Giles, 1040, A. T.)
ESTRANDRE, VOlr ESTRAINDRE.
ESTRANER, V. 3., étrangler ■?
Un enfant nouvel né la trouvé estraner.
(1388, Lille, ap. La Fons, Gloss. 7ns., Bibl.
Amiens.)
Bourg., Yonne, étraner, étrangler.
ESTRANG.ANCE, S. L, aliénation :
Alienatio, estrangance. {Gloss. de Cou-
ches.)
1. ESTR.ANGE, VOJr ESTRAIGiNE.
2. ESTRANGE, VOir ESTRAGI.E.
ESTRANGEMENT, - aut, S. m., aliéna-
tion :
11 avient aucune foiz que cil qui est sires
do la chose ne la puet pas estranger, et
cil qui n'en est pas sires a pooir d'estran-
ger la Nos meismcs remèdes en l'une
et l'autre partie des choses, si que li es-
trangemanz soit detfenduz... (G. de Len-
GR., Inst. de Just.. ms. S.-Omer, t' 15''.)
Li estrangemenz des choses as iglises est
81
642
EST
defenduz. {Code de Just., Richel. 20120,
f» 11 T".)
Se cil qui l'a acheté (la chose commune)
en ■veuit pledier.il li est deffendn par celé
partie del banissement en quoi il est con-
tenu que aucuns eslrangemenz ne soit pas
fez por cause de muer le jusement. (Di-
gestes de Just, Richel. 20118, ï" eS"».)
Nos entendon et comandon, fet la lois,
que cil qui par la dcbonaireté au prince
ont empêtré pardon d'aage, ne puissent
pas sanz jugement fere estrangement ne
obligement de lor choses qui ne sont pas
movables, et autres! est jugemenz néces-
saires en ['estrangement et en l'obligement
des choses a cels qui n'ont pas deservi
pardon d'aage. (P. de Font., Cons., xiv,
28, Marnier; Richel. 20048, f»59».)
Alienatio, estrangement. (Catholic, Ri-
chel. 1. 17881.)
Si le vray seigneur de la chose savoit
V estrangement et s'en taisoit oultre les
vingt ans, a temps n'y viendroit a repeter,
oultre la prescription acquise. (Bout.,
Somme rur., 1'= p., f» 87'', éd. 1486.)
— Action de forcer à s'éloigner, expul-
sion :
Eulx ou leurs gens desmolissent les ma-
tières desdictes maisons, héritages et
édifices, a la grant perdicion, destruction
et désolation d'iceulx héritages, et en Ves-
trangement de noz peuple et subgez q\n
voulentiers y demoureroient. (1428, Ord.,
XIII, 138.)
— Action de s'écarter, de s'éloigner :
h'estrangement des dis marchans qui
avoient accousturaé fréquenter et suir la
dicte ville. (Vie. de CeaM.xii, Arch. S.-Inf.)
Estrangement des autres, quand on se
met a part. (R. Est , Pet. Vict. fr.-lat.)
ESTRA.NGERIE, VOir ESTRAIGNERIE.
ESTRA.NGBTÉ, VOir ESTRAIGNETÉ.
ESTR.VNGEUR, S. m., celui qui emporte
ailleurs, qui aliène :
Tous ceuz que vous trouverez avoir.,
fait porter argent rechacié ou billon hors
de noz dites terres a autre raonnoie que a
la nostre, et avoir faiz fais dont il n'auront
esté punis ne corrigiez, si comme dit est,
avec les receleurs, usurpeurs et estran-
geurs en quelque cas que ce soit, corri-
giez et punissiez deuement. (1321, Arch.
JJ 61, f" 9 r».)
— Au sens moral :
Quant Noiron le vit (S. Pol) il s'escria
forment : Osiez de dessus terre le deceveur
des pensées, le mueur et Vestrangeur des
sens. {Légende dorée, Maz. 1333, 1° 150^.)
ESTRANGiER, estrahigier, eslraignier,
astrangier, verbe.
— Act., écarter, éloigner, repousser :
Ne estrangera de biens icels cbi vunt en
uunnuisanee. {Lib. Psalm., Oxf., lxxxiii,
13, Michel.)
S'ele onqucs a vos parler seul,
Ne deusl or fere Jangier
iNe voz paroles estrangier
De ce que por lui let avez.
(Chrest., Chevalier de la Charrette, p. 110
Tarbé.)
ChascuD la dechace et eslrange.
Chacun la fuit, chacun l'eschive.
(J. Lehaiichant, Mir. ,te N. b., ras. Chartres,
EST
Trop sai bien mon abil changier.
Prendre l'un et l'antre estrartitier.
(riose, ms, Corsiui. f 7B'',.)
Se complaiustrent do ce qne li emperere
les avoient estrangiez et esloingniez de lui
(Cftron. de S.-Dcn., ms. Ste-Gen., f 170"^.)
Par celluy fait nous et tout le monde
fusmes livrez au péril de la mort d'enfer,
et estrangez de la joye pardurable. {Liv. du
Cliev. de La Tour, c. xliii, Bibl. elz.)
Se les boulengiers d'Orliens povaient
trouver manière de estranger les forains,
les diz boulengiers de la ville feraient au-
cuns plus grant pain par certain temps.
(Compt. de Girart Goussart, 1400-1402,
Commune, XI, Arch. mun. Orléans.)
Ma Dame ne m'a pas vendu.
Klle m'a seulement changé :
Mais elle a au change perdu.
Dont je me tiens pour bien vengé :
Car un loyal a estrangê
Pour un antre qui la diffame.
fCi.. Mar., Chans., 1-5, él. 1,")H.)
De sorte que Le Guast et madame de
Sauve d'un costé Vestrangeant de moy, e
nioy m'esloignant aussi, nous ne couchione
plus et ne parlions plus ensemble. (Mém.
de Marg. de Val., an 1379.)
Messieurs, je vous supplie estranger de
voz cœurs toutes les mauvaises opinions
qu'avezconceues sur l'exposition del'enigme
récité par ceste mienne sœur. (Lariv.,
Facet. Nuicts de Strap., VIII, v, Ribl. elz.)
Estrangez de vous toute vaine penses.
(ID., le Fid., III, 3.)
Cest aage la a ce mal qui luy est plus a
reprocher que nul autre, qu'il esloigne
l'ame et Vestrange du souvenir de ce qu'elle
voyoit au lieu dont elle est venue. (La
BoETiE, Lett. de consol. de Plut, d sa femme,
Feugère.)
Ils ne voient autre moyen, pour asseu-
rer la nouvelle tyrannie, que d'estendre
fort la servitude, et estranger tant le» sub.-
jects de la liberté encores que la mé-
moire en soit fraische, qu'ils la leurpuissent
faire perdre. (Id., Serv. vol.)
Vous ayant bien voulu, mon cousin, re-
présenter toutes ces choses pour vous
prier considérer par vostre prudence com-
bien elles estrangent et reculent l'establis-
sement de la paix, a quoy me semble que
pouvez remédier, et si les nostres n'ap-
portent a mesme effect l'obéissance qu'ils
doivent, je ne les veux point excuser.
(12 juin. 1581, Utt. miss, de Henri IV, 1. 1,
p. 391, Berger de Xivrey.)
Pour mon mal estranger
Je no m'arreste en place;
Mais i'ay eu beau changer.
Si raa donleur n'efface.
(Chans., ap. Brant., des Dames, vu, 411, La-
lanne.)
— Réfl., s'éloigner :
De moi s'est leece estrangiee.
Et tuit solaz, n'en dirai pins.
(Chrest., Cher, au lyon, 3.') 46, Holiand.)
Mis cuers de son ostel s'aslrange.
Ne ne veit o moi remanoir.
(Id., Cliget, Richel. 1420, f° 48'.)
Et pour ne m'estranger de mes bornes...
(Pasqcieh, Pourparler du Prince.)
Je ne m'estrange pas tant de l'estre
mort, comme j'entre en confidence avec
le mourir. (Moint., Ess., m, 9, éd. 1588.)
— Neutr., s'éloigner, s'écarter :
EST
Oient entr'ans : Qui est cil chevalier?
Uespont Reliant : Lambert le Baruier ;
,Sa pais a faite a Girars le guerrier :
Acoinles s'est de bêle Aude an vis cler :
Ne li a fait de son cors estraingier.
{Girard Je Viane, p. 10-2, Tarbé.)
— Act., ôter, enlever :
Qui la veist Guillerme, sor cele gent foriigne
Va ferir Richenet de l'espee qui saigne,
UeOert Salehadin, la teste li estraigne.
(Chans. d'Anlioche. III. v. 1|8, P. Paris.)
— Changer, travestir:
Si suut espieces treschangiees.
Ou leur pièces de eus estrangiees
Et en sustance et en fignre.
{Rose, P.ichel. 1573, f ^35^)
Afin que leurs exemples ne soient es-
Irangees ou comme fauses oubliées et
despilees. (,I. deSalisb., Policrat., Richel.
24287, f" 104».)
Encor qu'héliotrope onques n'eust abasé
De l'art dont on pensoit qu'elle eusl par trop usé.
Dépitez et jaloux aussitosi la changèrent.
Et en ce dur caillou sa flgure eslraiigerent.
(R. Bellead, OEuv.poel., l'Héliotrope, éd. Io"8.)
Estrangeant l'honneur de sa peau
ICn un cygne, ou en un toreau.
Pour pratiquer une surprise
Sur une femme mal apprise.
(Id., ib.. Elecl. de sa demeure, t. II. f 49 v»)
— Rétl., se Changer, changer:
Saiute Marie ! Damoiselle,
Comment s'est elle ainsi changée
Et de soy meismes eslrangee,
Elle qui csloit si grant dame?
(.)/;>. de .V.-O., Il, 374, A. T.)
Ainsi du damoiseau s'estrange la couleur.
(Resu Belleab, Poés., III, p. 69, Gonvernenr.)
D'autant que par le passé je vous ay
tousjours cogneue sage, prudente et ad-
visee, d'autant vous mbnstrez vous a ceste
heure voilage, impudente et eshontee, tant
vous vous estes eslrangee de vous mesmes.
(Lariv., Facet. Nuicts de Strap., VI, m,
Bibl. elz.)
— Se déguiser :
Askanus vit Kasidorus, mais il pas ne
l'a conneu com cil qui s'erl estraignies.
[Kassidor, ms. Turin, f» 36 v)
— Act., empêcher :
Me prisl une si grant envie.
Sire, de m'ame bien changier.
Nus ne m'en penst estrangier.
(Percerai, ms. Montp. H '249, f» 1-20».)
— Aliéner, vendre :
Par reson de douere, de héritage, de
mariage encombré, vendu et estrangié.
(Ch. de 1276, Chap. d'Evr., Arch. Eure.)
L'en entent que cil estrangê qui vent
neis autrui chose. {Digestes de Just., Richel.
20118, f° 65M
La poeste de doner le ne d'estrangier en
autre manière. {Code de Justin., JRichel.
20120, f° 10'.)
Il oevrent de l'iretage autrement qu'il ne
doivent; si comme s'il le voelent vendre,
ou doner, ou estrangier, ou coper arbres
fruit portans. (Beaum., Coul. du Beauv.,
ch. li, 17, Beuguot.)
Ne estrangez pas vous mesmes, ne
aliénez pas vous mesmes, et vous povez
tousjours estre privé en sa mayson. (Pals-
grave, Esclairc, p. o40, tiénin.)
EST
EST
EST
643
— Estrangié, part, passé, éloigné :
Estrangiet f unt li pécheur de la neisance,
e si foleerent del ventre parlnnz mensonge.
{LiD. des Ps., Cambridge, lvii, 3, Michel.)
Aa monde grant morceaux mengeoye,
Rq esbaltemens el en joye ;
Durement est le des changé
Cjaant de Dieu est si eslrangé.
(La Vie uu maulvsis Riche, Ane. Tli. fr., Ill,29î>.)
— Estrangié de, étranger à ;
La femme, soit noble, ou roturière,
après le deces de son mary, pour estre es
Irangee et quitte des debtes deues, lors de
la dissolution du mariage, peut dans qua-
rente jours après le deces, renoncer a la
communauté des dits meubles et acquêts.
iCout. de Clerm., Nouv. Coût, gén., II.
875.)
Aunis, étranger, rançonner, vendre trop
cheràquelqu'un,letraitercommeétranger.
Saint., étranger, écarter, fuir. Morv.,
étroinger, gêner, contraindre, embarrasser.
Suisse roni., Genève, étranger, rançonner.
ESTRANGiR, verbe.
— Act., écarter ;
Il a privé et prive, estrangist et déboute
tous ses autres hoirs et ceuis qui aucune
chose y vouldroient demander ou recla-
mer. (Charte de 1392, Grenier 297, n» 239,
Richel.)
— Réfl., changer :
Je n'ay poynt veu son pareil, car au soyr
il est bon compaignon et au matin il se
estrangit desorte commes'il n'eust jamays
veu les gens devant. (PALSGRAVE,Ësc(airc.,
p. 777, Génin.)
ESTRANGLABE, adj., qui rend un son
aigu, aigre, sifflant, perçant :
StriduUus, estranglabe. {Gloss. lat.-fr..
Richel. 1. 7679, f 2S0 v».)
ESTRANGLEis, S. m., espècB de poire
amère qui étrangle :
Le meoast en un plasseis,
A an perier d'estrangleis.
(De Joitglet. Richel. 837, f» H6'' ; Monlaiglon et
Raynand, Fabl., IV, 1 U.)
ESTRANGLEUR, -our, S. m., celui qui
étrangle :
Strangulator, estranglour. (Gloss. lat.-fr.
de Co'iches.)
U vant sa fille aux estrangiers et aux
estrangleurs. (J. Morriet, Mir. de l'ame,
ms. Ste-Gen , 1» 33 r".)
Les romanciers du xix" s. ont souvent
employé ce mot.
ESTRANGLOisoN, S. f., étranglement :
Prefocation et eslrangloison. {Jard. de
santé, 11, 14, impr. la Minerve.)
ESTRANGLOTER, V. a., étrangler :
Et ge n'ai dote
En fer oa ré que Veslranglote.
(Tristan, 1, 2790, Michel.)
ESTRANGLouT, S. m., étranglement :
L'aiguë ou il a esté mis (le bericle) vaut
moût as malades et as sains qui la boivent
a jeun et d'estranglous\es garit. (Sydrac,
Ars. 2320, % 280.)
ESTRANGLUTiR, stvanglulir , V. a., en-
gloutir, avaler :
Li cocodrille sesveille,
E itantparest glut (l'hydre) que tnt nt\'é.^lrang!ul.
(P. DE Thaun, Besl., 317, Wright.)
Enfern Deu recnlli e vif le slranijliiJi.
(Id., i!>., 33.Ï.)
ESTRA'SGViL.LE. stranguille, s. f., glandes
poussées par excroissance maladive aux
bœufs et aux chevaux, et qui donnent l'é-
tranguillon :
De la congnoissance de stranguille. Hz
sont aultres glandes entour la teste du
cheval qui sont soubz la gorge et aussi qui
par accident croissent pour les humeurs
du cheval refroidir qui descendent de la
leste dont toute la gorge en est enflée, et
les conduitz de l'alaine qui viennent parla
gorge en sont estoupez si qu'il ne peut
respirer, et ceste maladie est appellee
stranguillon. (Frère Nicole, Trad. du Livre
des Prouffitz rhamp. de P. des Crescens,
1° 97 r°, éd. 1516.)
ESTRANGuiLLONNE, adj. f., ([iialifiant
poire, et désignant la poire âpre appelée
poire d'étrangiiillon :
Les (poires) frumentelles et les estran-
guillonnes. (0. de Serr,, Th. d'agr., VI, 26,
éd. 160.5.)
ESTKANNEKE, VOir ESTRAINIERE.
ESTRANT, voir ESTRAIN.
ESTRANUiR, - uyr, V. a., dédaigner :
Adont le verres esbahy,
Dira que l'ai estranuy.
Et que ne le fas fors gaber.
(Couci, 2103, Crapelet.)
1. ESTRAPE, S. f., croc en jambe :
Damp abbé au seigneur de Saintré vint
par ung tour d'une estrape. a bien peu
qu'il ne l'emporta. (/. de Saintré, p. 635,
éd. 1724.)
En Aigoadel sur le camp de Vella.
Loys Douziesme occist et debella.
Sans le secours d'Emperenr, Roy, ou Pape
Vénitiens, lear donnant telle estrape.
Que seize mil el plus moururent la.
(.1. Marot. Voy. de Venise, Bataille contre les
Venit., éd. 1532.)
2. ESTRAPE, voir ESTAPE.
ESTRAPEIZ, voir ESTREPEIS.
1. ESTRAPER, eslrapper, v. a., sur-
prendre:
La mors qui nos agaite et voille
Por nos sorpenre et estraper.
(Vie des Pères, Ars. 36 il, f 3=.)
Si aurez vos espices, pour savoir son
estât : car, se par un tour le povyez es-
lrapper,vous auriez fait très grantguaigne.
(Hist. de Berlr. dti Guescl., p. 448, Ménard,
1618.)
2. ESTRAPER, voir ESTREPER.
ESTRAPOiRE, étropoire, s. f., étrape,
longue serpe attachée à un bâton, qui sert
à couper le chaume; espèce de faucille
pour arracher les broussailles :
Etrapoire, faucillon. (.Moxet, Parallelle
des langues, Rouen 1632.)
ESTRATEUR, VOir ESTRADEUU.
1 ESTRATURE, voir ESTRAITURE.
2.ESTRAUER, VOif ESTROEll.
ESTRAVER, verbe.
— Neutr., camper :
Or faiies tous vos homes estraver par deçà.
(Gui de Bourg., Ifit6, À. P.)
— Réfl,, dans le même sens :
Les oz s'estravent es près soz .Saint Quentin.
(Mort de Garin, 1260, du Méril.)
ESTRAVERS (en), loc, sn travcrs :
Quaut ilz sont près de luy, il hurte le
jeune cerf de ses cornes, et le fait aler
avant,puis sault un grant sault enestravers
dedens un fort buisson. {Modus et Kacio,
f» 26», ap. Ste-Pal.)
ESTRAYER, VOlr ESTRAHIER.
ESTRAYERE, VOir ESTRAHIERE.
ESTRAYNER, VOir ESTRAMER.
ESTRAYUERE, VOlr ESTRAIEURE.
1. ESTRAYURE, eiitraieure, s. f., mar-
gelle?
Si les estrayures des puis qui sont es
froz ont mestier de reparacion, li habitant
de la ville en demanderont congié audit
l'roquier.... Mais si lesdites estrayures ho-
choient et il voulsissent lesdites estrayures
affermer en metent une late ou deus a clos
ou une cheville ou deus tant seulement...
li dit habitant le pourront faire sans de-
mander congié, (1325, Arch. JJ 64, f 2 r».)
Pour avoir fait une entraieure de bos au
puch estant a l'entrée de le rue. fl498,
Compt. faits p. la ville d'Abbev., Richel. 1.
12016, p. 124.)
2. ESTRAYURE, VOlr ESTRAIEL' UK.
1. ESTRE, estra, iestre, aislrc, verbe.
— Indicatif présent :
En soi aquel, zo dis Jhesus.
(Passion, 137, Koschwitz.)
Per me non vos est ob plorer.
(;«.,262.)
Esmes oidi en cest ahanz.
(/*., 202.)
Del ton conseil sûmes tut busninns.
(S. Me.cis, XI' s., st. 73". Slungel ■
Vos lou dites, joa sues sans faille.
(W'.sŒ.Coneeplion, ISrit. Mus.add. ISGOG, f 65".)
* Que ces setjorz entièrement
Qui sont de ton bapteiement.
Qu'en aubes ies, cresmal portant.
(Bes., D. de Norm., II, 6983, .Michel.)
E nus eimes escharniz dedens ces fermclez,
iN'aurum sueurs n'aie de nul de noz juJnez.
(JoRD. Fantosme, Chro»., 495, ap. Michel, b. de
Norm., III, 551.)
Nus eiuns ci asemblc :
Chescon deil dire sa volenté
Et son aviz,
(SI Tliom. du Caiitorb., 2.Sfi, ap. Michel, I). de
Horm., III, -470.)
Car ju per esperit sux entre vos, ja soil
ceii lîe ju corporeilmant n'i soie.(X,i Epistk
St Bernart a Mont Deu, ms, 'Verdun 72,
1» 13 V».)
Acompaignié estes a la meilor gent dou
monde. CVili.eh., 65, Wailly.)
Que il aient de toi pitié et de ton père
qui a tel tort iestes deserité. (Id., 71.)
6i4
EST
EST
EST
Saiges bons les, ça oi dire ;
Kai les lois cerchier et relire.
iDolop., 3164, Bilsl. elz.)
Tantcon sotis en jone eage,
D'amors la joie aprenoos.
(Rom. etpasi.. Barlsch, II, 21, 58.)
Car nos sons en perfotil gaat.
(«., II, 1, 12.)
Pues ke del tout seitn en vostre baillic.
(Chans., ms. Berne 389. f 82 r°.)
De lor manière certeins sui.
(GuioT, nible, 1331, Wolfart.)
Malement sommes decea.
(ID.. !*., 1179.)
Plus seus loing de 11.
(Ib., Chans., iv, 2.)
Dites mei, sire bels amis,
U emes nns, en quel pais ?
Vas estes, sire, en Lumbardie.
{Prolheslmis, Richel. 2169, f» 31*'.)
Ja eimes mult espouri.
(Ib., C o4".)
Lou dabois qui at entre Richeborc et el
lou waul. (1255, Cil. de Sim. Sire de Chas-
ielvillains, Sept-Fonts, Vauclair, Arcli. Al-
lier.)
Mes nncore su jeo en dntaance.
(Pierre de Peckam, Rom. de Lumere, Bril. Mus.,
Harl. 4390, f 11''.)
Trop sant dolentes et conrnses.
(Rose, 5838, Méon.)
Sire, qrx'asleis vos devenus ?
(G. Le Long, la Veuve, 53, Scheler.)
S'ainsi sons pris au broi s'iert degrant lachetey.
(Gir. de Ross., .327U. Mignard.)
Quant nous avons tristesce en aucunes
choses,c'est signe que nous suymes enclins
a l'opposite. (Oresme, Eth., p. 55, éd.
1486.)
— Impartait :
E poro fut presentede Maximiien
Obi rex eret a cels dis sovre pagiens.
(Eulalie, 11, Meyer, ficc, p. 193.)
Les dras suzlevel dnnt il esleil cavert.
(.Alexis, Xi' s., st. 70% Slengol.)
Li rois Marsilies esleil en Sarraguce.
(Roi., 1(1, Mùller.)
Mes ondes iere frères au duc Garin,
S*icrt ses nies Hervis de Canbresi.
(Les Loh., ms. Montp., f» 88".)
Uns hom astoit en la terre Us ki eut
nom Job. (Mor. sur Job, Richel. 24764,
f» 1 v.)
Cil hom astoit simples et cremmanz Deu.
(Ib., p. 443, Ler. de Lincy.)
Se uns mors et uns vis asloient en un
liu, ja soit ce ke li mors ne veist lo vif,
si verroit li vis lo mort; mais se il andui
astoient mort, li uns ne poroit l'altre veir.
(Ib., p. 465.)
Voslre grant béantes entière
M'a si sorpris
(lue se i'ere en Paradis
S'en revenroie arrière.
(QiiESNE DE Bethune, P. Paris, Romnncero,
p. 88.)
Devant vos an un val verroiz
Une meison ou ge eslois
Près de rivière et près de bois.
(Li Conle del Graal, Bartsch, Cliresl., i' éd.,
col. 179.)
Si ère une mult grant feste. (Villeh.,
64, Wailly.)
Estait en guerre contre Burille. (H. de
Val., 505, Wailly.)
De l'or et de l'argent
Estole.it seisi li convers.
(GmoT, Bilile. 1572, Wolfart.)
Tout redisoit devant le roi,
Qant il veoit ke mestiers eire.
(Dotop., 6672. Bibl. eh.)
Et por sa grant cevalerie
H'astoil il nient plas orgellons.
(Atre per., Richel. 2168, P 7''.)
Lasse ! il disoit qu'il m'amoit tant,
Lasse ! il disoit ierc sa dame.
(L'Escouffle, Ars. 3319, f" 45 v°.)
Se n'atoit por nos ou por nos hoirs.
(1255, Ch. de Sim. de Chastelvillains, Sept-
Fonts, Vauclair, Arch. Allier.)
Ki ore est apielee Constantinoble, mais
ancienement iert elle apiellé Bisancbe.
(Li Contes dou roi Coustant, Nouv. fr. du
XIII» s., p. 3.)
Or ai je un petit d'escusance
De ce que lors trop jones ère
Et de trop ignorant manière.
(Froiss., Espinetle amour., I, 90, 124, Scheler.)
— Parfait déûni :
Buona pulcella fui Eulalia.
(Eulalie, 1, Jleyer, Rec, p. 193.)
Paschas furent in eps cel di.
(S. Léger, 80, Koschwitz.)
Sin fui mutt angussuse.
(S. Ale.ris, \i' s., st. 112", Stengel.)
Blancandrins fut des plus saives paiens.
(Roi., U, Millier.)
Ce fu li bons repentemenz.
(GiMOT, Bible, 2234, Wolfart.)
Il furent tuit délivré.
(Id., ib., 22 69.
Lucifer qui sy trez cler feu
Est nommé menistre de feu.
(Naliv. N. S. J.-C, Jub., Slijst.. II, 23.)
— Parfait indérini ;
Set anz tnz pleins ad csted en Espaigne.
(Roi., 2, Muller.)
Lonc tens ai en dolor esteit.
(GuioT, Chans., v, 9, Wolfart.)
Altrefoiz i ai esté. (Villeh., 130, Wailly..
Les queles lettres ont bien estuez leites
au dit Symon. (.'ifardi av. divis. des apost
1295, Ch.de l'o/ficialde Tours, Arch. Mos.)
— Plus-que-parfait simple :
Porcs furet morte a grant honeslet.
(Eulalie, 18, Meyer, Rec, p. 191.)
Melz li fura non fusses naz.
(Passion, 131, Koschwitz.)
— Plus-que- par/ait composé :
Cels qui voloient l'ost depecier el qui
avaient autrefois esté encontre l'ost. (Vil-
leh., 113, Wailly.)
Il laissierent le roi et la roine tous do
lans pour Loeys lor aisnet filg qui mors
estoit sour l'eage de .xvi. ans et avait isté
mervelles sages et grassiuus. (Chron. de
Rains, c. xxxil, L. Paris.)
Le besten ki avait ensleit lonc tens entre
mon sangnoir Werri et l'abbeit et le covent
desordis. (1285, Cart. du Val St Lambert,
Richel. 1. 10176, f 14i>.)
— Passé antérieur :
Eslei oui lunge li discorde.
(Brut, ms. Munich, 3040. Vollm.)
— Futur :
In nulla ajudha contra LodLuwig nnn li
iv er. (Serm. de Strasbourg.)
Qoi nol creran sera7i damnât.
(Passion, 456, Koschwitz ."1
Quant eascuns iert a suo meillur repaire,
Caries serai ad Ais a sa capele.
(Roi., 51, Muller.)
Ains que de moi facent la lor vnellance
En escera percie mainte panée.
(/i. de Cambrai, Richel. 2493, f° 67 v°.)
Liqens de nous en escera ocis.)
(Ib., f» 69 v°.)
Ja n^eistra vespres ne solaus abaissies
Nostre esperon nos averont mestier.
(Raimb., Ogier, 4639, Barrois.)
Dame Guibort, mar ra'irez atandant,
Ja an Orainges testera repairans.
(Alise., Richel. 2494, f» 14 r».)
U lui soit bon, u lui soit mal,
Ja Jou ne il n'ermes ingal.
(Eleocle et Polin., Richel. 373, f 49«.)
Mulz mais ad fait David encuntre sa gent
e encuntre sun pople; pur ço iert tuz
jurs mis hom. (iJoîS.p. 108, Ler. de Lincy.)
E jo li serrai pur père e il me serrad
pur Hz. (Ib., p. 144.)
Quant li jors tant alenduz... estra veonz.
(Expl. du Cant. des cant., ms. dn Mans 173,
f 78 r».)
Se nous demenommes ensi II un les autres
et alommes rancunant, bien vois ke reper-
derons toute le tierre, et nous meismes
serommes picrdu. (H. de Val., 586, Wailly.)
Se ne vivons honestemeot
Assez jngié plus durement
El plus dampné d'els esserommes.
(G. »K Comci, Bout, de la mort, Richel. 23111,
f 306''.)
K'es loyens d'inSer iere loyes et encordes.
(Li Prière de Theoph., Zeitschrifl fur rom. Phi!., 1,
256, 95.)
Car se nos ci morons, nos ermes lot salve.
(Chans. d'Antioche, III. 077, P. Paris.)
Au droit jugement qui sera.
(Gdiot, Bible, 1831, Wolfart.)
Mmçonge n'en ierl dite.
(iD., ib., 588.)
Ja n'estront refusé.
(Fierabras, 103, A. P.)
Que je croi molt bien sans faille
Que par lui esserons délivre.
(GiB. de Mostr., Violette, 1678, Michel. J
Ja por me n' ert vers verseillé
Si erc de vostre cors vengé.
(Prolheslaus, Richel. 2169, f 64''.)
Et moi et toi soromes compaignon.
(Otiuel, 518, A. P.)
Et se il ço ne font mal m'iereni atendant.
(Ilelias, Rithel. 12538, f» lO"".)
Mais nous oe lairons mie après nos reraanant
No seror, ains li ermes ci et ailiois aidant,
Avoec nos le menrons aveutare qneraot.
(Ib., t° 17''.)
Toz li les en sera suen, et si yert au
roi et a nous tous honte et grant reproche.
(Est. de Eracl. Emp., xxvi, 8, Hist. des
crois.)
Cil qui fu et est et esseraloz jors. (Com-
m. s. les Ps., Richel. 963, p. 201".)
Et a cens qui teus esseronl aidera Deus
a monter la. (Ib., p. 213.)
EST
EST
EST
MS
Par inoi ert bien serviz el gardez
Vostre cheval el bien tenaz,
Qant le voudrez il uert ranJuz.
(Hercule el Phileminis, Richel. 821, f 3».)
Vus ne perderez pas mei ne n'i sierez damagez.
Olorn, 331, Michel.)
Eofant soit de copper soiogneai
Ses ongles et ester l'ordnre ;
Car se l'ordore il y endure
Quant ilz se grate y(^r/ roingnenx.
Les Conlenances de la lable, Richel. 1181,
f» 1 ï».)
— Conditionnel :
Si astreient li Judei perdiit. {Frag. de
Valenciennes, 18.)
S'il ensi vos Taloit, nous seriemes boni.
(Les Loh., llomania, VI, p. i88.)
Ge esseroie toz jors volontiers ci.
{Prise d'Orenge, 690, Jonck.,Gaî//. d'Or.)
Mains en seriesmes cremu. (H. de Val.j
513, Wailly.)
Si en séries au mains retes de traliison.
(ID., 582.)
Pins belle estroit la compaignie.
Utenarl, 61, Méon.)
Ko ja certes a nul jonr
Kesiroie d'araour lieves.
■Ferri, Cham., ms. Sienne H. X. 36, f» ■iS''.)
IN "en seroie ge plus seurs.
(GuiOT, Bible, 13.^1, Wolfart.)
Il ne seroil ja desconûz.
(ID.,
Qu'il fnst bon que nons mengisson,
Qner plus aese en errisson.
(Dial. de S. Grég., ms. Evreus, F
— Impératif :
En tais raîion siam mespraes.
(Passion, 511, Koschwilz.)
D'ui cesl jour en nn an soiez prest d'ostoier.
(J. BOD., Sa.r., XVI, Michel.»
Por Diu soies preudome. (H. de Val.,
537, Wailly.)
Donce dame, ne m'ocies.
Ne soies cruel ne fiere.
(GuiOT, Chans., v, 2.i, Wolfart.)
A Dia siioes vous commandé.*
(Aire per., Hichel. 2168. f° 5''.)
— Subjonctif présent :
Sobre nos sia toz li péchez.
(Passion, 2iO, Koschwitz.)
Amfant nus done ki seit a tun talent.
(Alexis, si° s., st. 3°, Slengel.)
Seint turnet li pécheur. tPsatin., Brit.
Mus. Ar. 230, f» 13'.)
Ke nous n'en soiesmes blasiné de nos
anemis ne gabé. (II. de Val., 334, Wailly.)
Vealt amors ke je soie
Mes et pensis.
(GuiOT, Chans., ii, 5, Wolfart.)
La plus belle ke soit née.
(ID., ik., V, 18.)
Dusques a tant que nos en soins en de-
faute. (1278, Cart. év. Laon, i" 62'', Areh.
Aisne.)
Celui que vous avez féru n'est pas homme
qui ne siet d'un chacun congneu. (Troilus,
Nouv. fr. du XIV» s., p. 146.)
— Imparfait :
Melz ti fura non pisses naz.
(Passion, 131, Koschwilz.)
Mais pour vous toz fwsiensmes nons ocis,
Ne fust Jhesa li rois de paradis.
{Les Loh., Ars. 3113, f» 32''.)
S'il avenist ke vous i fussies u mors
u pris, ne fussiemes nous tout mort et des-
houneré. (H. de Val., 512, Wailly.)
Aini /■««c je moines retret.
(GuioT, Bible, 1301, Wolfart,)
Des contraiz fusi biax li baras.
(ID., îJ., 108i.)
Trop fussent il de grant tesmoing.
(iD., a., U35.)
— Plus-que-parfait :
Se j'eusse esié en la route
Deux anz ou trois, jel sai sanz doiile,
Ja n'en fusse tant ramponez.
(GuiOT, Bible, 1196. WolfArl.)
— InQnitif:
Or sui si graime que ne puis estra plus.
(.S. Alexis, w' s., st. %t, Stengel.)
Dévoient li baron et li pèlerin eslre en
Venise. (Villeh., 30, Wailly.)
Cbil ki chi fera mauvais samblant doit
bien iestre banis de le glove de noslre Se-
gnour. (H. de Val., 534, Wailly.J
Mes bons amis aistre soloies.
Car jor et nuit me servoies.
(G. DE CoiNci, hlir., Richel. 2163, f° U'.)
U ne paeent eslre pior.
(GoiOT, Bible, 110, Wolfart.)
Par envie cescun d'ans voloit ieslre rois
de Jherusalem. (Chron. de Bains, c. iii, L.
Paris.)
Il fu esleus a iestre empereres de Cous-
tantinoble. {Li Contes dou roi Flore,Nouv.
fr. du XIII» s., p. 156.)
— Eslre se sert parfois d'auxiliaire à lui-
même :
La ou tu es esléaoTrie.
(Paraphr. du ps. ErucU, Brit. Mus. add. 15606,
f» 29=.)
Como vos fMtes esté una soa amie.
{Macaire, 2133, Mussafia.)
Qu'aucuns ne s'avancent bailler aucuns
billets pour la vuydange des procès qu'il
ne soit premier eslé au greffe. (31 juiU. 1531,
Ord. de la Chambre du Conseil d'Artois,
dans les Couslumes générales du comte
d'Artois, Arras 1679.)
— Locutions :
— Estre bien, estre mal de quelqu'un,
être dans ses bonnes, ses mauvaises
grâces :
Ta aime lui et ele ame tel,
Si seres ben am(be)dui de mei.
tidam, l, Lnzarchc.)
A merveille l'amot sa mère
Et moult esleit bien de sun père.
(Marie, Poés., 1, 52, Roq.)
Or ci dire le Frison et sa gent
Que vos esties d'Auberi maternent.
(Auberi, p. 91, Tobler.)
Se contre Jhesus faites rien
Ja puis ne seies de moi bien.
(Parlon., 1543, Crapelet.)
Moult est bien de Tangré et de lai fu prives.
(Chans. d'.intioclie, V, 561, P. Paris.)
Moult se tenoit bienheureux de ce qu'il
pouvoit estre bien d'icelle. (Perceforest, I,
f 66, éd. 1528.)
Se ores esioyes si bien de vous. {Ger. de
IVevers, 1" part., p. 129, éd. 1723.)
— Estre de, importer :
S'a Roem morossiez. u vas fustes nurriz.
iNe m'en f'usl mie tant.
(Bon, 2» p., 2405. Andresen.)
Il ne leur estoil de la mort,.... il ne leur
estoit de mort, ni de vie. (Percef., vol. IV,
f» 81% éd. 1528.)
Il avoitle cueur siserré, qu'il ne luyestoif
de chose qu'il veist. {Ib., f" 23.)
Aidez mon cheval, car il m'est plus deluy
que de moy. {Ib., vol. I, f» 46''.)
— Ifestre pas de, n'être pas digne de :
Jaçoit que un chevalier soit riche, sage,
et preux de son corps, il est taché de vices,
el en especial d'orgueil, par lequel on eschet
en tous les autres, il n'est pas d'estre
nommé chevalier. (Perceforest, vol. II,
f» 121, éd. 1528.)
— Laissier estre, comme laissier ester,
laisser subsister, laisser en repos :
N'avient il mie que por cangement de
une partie taisse estre la chose une meimes.
{Digestes, m s. Montp. H 47, f' 72".)
Tout ce povez vous bien (essier estre.
(Ren. deMontaub., Ars. 5072, f 155 v.)
Ha, ha, beaulx seigneurs, dit le cheva-
lier, laissez eslre ceste bataille. {Lanc. du
Lac, t. II, f» 28% éd. 1333.,
— Y estre, avoir compris, deviner :
Erranment les vi entremettre
De demander k'est fiez d'amnr
Et ke loing s'estent. La clamui
N'ot nesune, car tôt se lenrent
Et .1. pou en penser demeurent;
Pais disent que nus n'i sera.
(Jacq. de B.visiEOX, Scheler, Trouv. belg., p. 185.)
On dit encore j'y suis, pour signifier je
devine.
— Comment vos est, comment vous est il,
comment allez vous:
Comment vos est, bien vuel c'on le me dit.
Girb. de Metz, p. 469, Stengel.)
Et on ha en usage que on respond :
Sire, boin jour vous doinst Dieus, ou. .
comment vous est il? {Dialog. fr.-flam., ("l".)
— Feusl, soit :
Il voyoit Sa Majesté en un très grand
danger, fust ou des catholiques a cause de
M. de Guise, ou des huguenots, pour les
raisons susdites. (Marg. de Val., Mém.,
1. I, Soc. de l'H. de Fr.)
— Feust que, soit que :
Car feust que Dieu m'en donnast la vic-
toire, ou que au moins je les peusse re-
pousser, c'estoit tirer un grand avantage,
en toutes mes affaires, du temps que j'y
employeray.. (9 oct. 1591, Lelt. miss, de
Henri IV, t. III, p. 834, Berger de Xivrey.)
— Infin. pris subsl., manière d'être,
genre de vie, condition, nature :
Latimiers fu cortois, nus millor ne demant,
Et de la court Galafre lot Veslre connissaul.
(ilainet, p. 14, G. Paris.)
Li reis, qui esleit a Wincestre,
Oi del duc l'afaire e l'eslre.
(W.4CE, Hou, 3' p., 10607, Andresen. 1
Enz en son quor s'esjot e vante
Que mult sera apris e meslre.
Et la nuit vers lui de bel estre.
(Bi.;.\., D.deNorm., Il, 23537, Michel.)
EST
EST
EST
Sire, par Mahomel ! Jist Anlarz li Danois,
Li combalres a Karle seroit raolt graoz folois ;
Son eslre, son covioe regarJerons aaçois.
(3. BoD., Sax.. mil, Michel.)
La ai trové Robin en ^'lant esmai.
Et je li ai son estre demantié.
Sire, fait il, ja ne vos iert celé ;
Marot amai
Et proiai.
Mais el m'a refusé !
(Rom. el p/isl., Bartsch, II, 105, 5.)
S'aumosne a qoalre termes l'an,
Segon Vistre Gelasian
De qai segoit la seinte vie.
Départir sent par establie.
(AsciER, Vie de Saint GrcV/., 1361, P. Meyer,
Romania, XII, p. 173.)
Lor comine et lor eslre enquerre et demander.
(Fierabras, 2067, A. P.)
Cil se met devers li adestre;
Des or li vent conter soa ettre.
(!{EN. DE Beacjeu, /( Biûus Desconneiis, 3918,
Hippeau.)
Pais s'en monta a la feoestre.
Pour esgarder del tôt son eslre.
(Sepl sages, 2259, Relier.)
Et lui pria qu'il fust avecques lui, et en-
quist de son aistre. {Ponthus, ms. Gand,
f» 5S r".)
Il se flst a luy confesser de tous les pé-
chez dont il se sentoit coupable envers
Dieu, si luy demanda le chapellain de son
estre : et il luy compta toute sa vie. (Lan-
celotduLac, t. 111, f" 23», éd. 1533.)
Se faz ung petit desplais^nt
Que je ne savoye de leur eslre ;
Mais je cnyde que de présent
Bien sçay quelz gens ce pevent eslre.
{Le Débat de deia Dem., Poés. fr. des xï° et
xvi= s., V, 266.)
Aristoteles a declairé Vestre des femmes
estre de soy insatiable. (Rabel., 1. III, c. 27,
éd. 1532.)
Segont lor istre. (Et. de Fougères, Liv.
des manières, xcv.)
— Usage, coutume :
Tels est Vestres de mon pais ;
Quant gent a escot sont asis.
Il manguent premièrement
Tant eom il lor vient a talant.
(Fergus, 3330, Martin.)
— Existence :
Donations faites, l'effet desquelles prend
estre de son événement douteux de la
condition y apposée, sont revocables avant
l'événement de la dite condition. (Coût, de
Clermont, Nouv. Coût, gén., 11,877'.)
j'ay esté si 1res indigent
Depuis le temps qne suis en eslre
Que paresseux ou négligent
A vostre leçon ne veuli estre.
(Cl. Mep.met, la Uoutiquc des usuriers, Poés. fr.
des xv'el xvi" s., II, 181.)
César proposant la matière aux plus sça-
vans philosophes, et aux plus expers ma-
thématiciens de son temps, inventa et pu-
blia par le moyen des sciences qui estoyent
desja en estre, une reformation singulière.
(AMyoT,7!es, J. Caes., éd. 1565.)
Et sont encore lesdits vases que l'on dit
avoir esté donnez par Aristides, en estre.
(Id., ib., Aristides.)
Ne se faut point esmerveiller si nous
voyons venir en estre quelque chose qui
paravant n'ait point esté. (Pasquier, Lett ,
t. 111, p. 510, éd. 1619.)
Le sault n'est pas si lourd du mal estre
au non estre, comme il est d'un estre doux
et fleurissant, a un estre pénible et doulou-
reux. (Mont., Ess., 1. I, c. 19, éd. 1395.)
Il ne faut pas que nous pensions que
ceste grosse et redoutée gendarmerie, qui
estoit du temps du roy François soit encor
en eslre. (Lanoce, Disc, p. 223, éd. 1387.)
Sur un sujet imaginaire qui n'avoit nul
eslre qu'en sa fantaisie. (Mèm. de Marg.
de Valois, an 1572, Soc. de l'H. de Fr.)
— Extraction :
Retrait d'héritage ancien vendu compete
et appartient aux parens de la ligne, et
eslre du vendeur et chose vendue jus-
qu'au sixiesme degré de consanguinité.
yCout. gén., I, 896, éd. 1635.)
Il est du lignage et estre dont l'héritier
procède. (Ib., I, 897.)
Héritages procedans de Yeslre du père.
(Ib., II, 562.)
De toute mémoire, ils (les Goths) rap-
portoient leur ancien estre aux Romains,
comme s'ils fussent extraits d'eux. (Pasq.,
Rech., I, 9.)
2. ESTRE, estra, aistre, iestre, s. m.,
emplacement dans un lieu ouvert^
chambre, jardin, fossé, lieu, place en
général :
Fors en las e-tras eslet Pelre.
(Passion, 189, Koschwitz.)
Medi-a lo vit el retor
Qui ert as estres de la tor.
(Ben., Troie, ras. Naples, P 13".)
Qu'apoier s'en ert aie.?
Amont as estres de la tor.
(Chrestien, la Charrette, Vat. Chr. 1723, f 23'.)
Li juenes rois se siet as estres de la tor,
Dejoste lai Sébile qi l'aime par amors.
(J. BoD., Sar., ccxsxix, Michel.)
Li reis estât as estres en cel palais aacbur.
(Th. le mari., 117, Bekker.)
Mais a la Pasque an nouviel tans
M'en irai je sans plus d'aricst,
Quar cis iestres plus ne me plest.
(Sie Thais, Ars. 3527, P 14''.)
Ft si le gart dedenz son eslre
Jusqu'à sept ans com son ciel destre.
(G. DE Comci, air., ms. Soiss., f»49=.)
Devant Cbief d'Oire, al cief del pont,
As estres de la tor amont
lïst Melior la bêle assise.
(Pailon., 7873, Crapelet.)
.\s estres de la tour estes vous Garsion.
{Chans. d'Antinclie, III, v. 870, P. Paris.)
Es bruis de Lorion, es vaus de .un. terres,
La cort l'eve d'Orfunde qui brait parmi les estres.
(A'je dWvign., 961, A. P.)
Un joor ert li rois a .i. eslre
Apoiies a une fenestre.
(fi/e/i. /( biaus, 183, Foerîlnr.)
Ki faisoient sanbiant, pour voir,
D'_' deffendre la tour et Vieslre.
(MousK., Chron., 3343, RellT.)
-Atant est cil entrez en ïeslre.
Qui de tout ce ne se prent garde.
(Le Lai de t'Ombre, p. 70. Michel.)
Despgnjuz fu et mis en terre.
En eslre beneoit l'ont rais.
(DooiNS, nom. de Tniberl, 2189, Méon, Sme. Itec,
I, 200.)
Parmi la sale amont, as estres.
Si regardent par les fenestres.
(Lit Unie sans frain, 33, Méon, No'ir. Itec, I, 2.)
.\tant s'en va et vuiJe \'iestre.
(Couronnem Renart, 520. Méon.)
Si seroit mais des ore tans
Que jou fuse an pan repentaas
De mon ieslre ou j'ai vescn.
(/*., 209.)
Qu'i'l n'entrecloe ains les feneslres.
Que si soit umbragies li estres.
Que s'ele a ne vice ne tache
Sor sa char, que ja cil nel sache.
(Rose, 14487, Méon.)
l'emps est de départir et J'aler en noslrc estre.
(Gir. de Rossill ,'i:,S, MignarJ.)
Pour Vestre de la croezqui fut feu Lorens
du Boys. (Cens de la chastellenie de S. -Ca-
lais, faits en 1307 et renouvelés en 1370.
Arch. Sarthe.)
De maie heure vins en cest eslre.
(Jeh. Lëscdrel, Chans., Bail, el Rond., xxxui
p. 64, Bibl. elz.)
Payons nous en tost en quelque estre.
(A. DE LA ViG.VE, Moral, de l'Aveug. el du Boit.,
Jacob, p. 228.)
En ce beau lieu, en ce bel eslre.
De tou2 cez fruis qui cy puent estre
Povez mengier seureraent.
(Resurr. Nostre Seigneur, lab., ilijst., II, 319.)
Je croy qui n'ont pas trouvé i'estre
Encoire ou ly enfes est nez.
(Geu des Trois Boys, Jnb., Myst., II, 118.)
Celle tour estoit advironnee d'ung eslre
plain d'erbes et de plantes fructifères.
(FossETiEB, Chron. Marg., ms. Brux., I,
C» 88 r°.)
Quant la damoiselle entendit Gérard,
tost et hastivement par ses gens sur son
eslre se rendit, le fist emporter au chastel.
(Gérard de Nevers, I, xix, éd. 1725.)
Jamais je ne sçauray le lieu ne Vestre ou
trouver puisse ma mye. (Ib., I, XX.)
Bouger ne te fanlt de cet aistre.
(Farce de G. le Veau, Ane. Th. fr., I, 387.)
J'ay oay, par monsieur sainct Aignan,
Aucun crier eramy cet estre.
(Farce des Femm., Ane. Th. fr., II, 95.)
Que demandez vous en cest estre f
(Farce des Cris de Paris, Ane. Th. fr., II, 316.)
Qui TOUS menlt de venir en cest estre f
Vous me serablez tous gentilz compaignons.
(Farce de Marchandise, Ane. Th. fr., III, 258.)
Vous qui vivez doncques en ce bas estre
Ne vueillez tant subjectz aux esbats estre.
Que vous laissez a cercher et quérir
Tous bons moyens pour honneur acquérir.
(J. Maroi, la Yraij Disant, éd. 1731.)
Grenier qui garde que les fraiclz
Ne soient corrompus et desiruictz,
Garde les si bien en ton eslre
Qu'en faces prollit a ton mais Ire.
(G. CoRRO^ET, les Blasons domesl., Poés. fr. des
XV* et xvi° s., I. VI.)
Estant entré la nuict dedans cette mai-
son grande, dont il ne sçavoit pas les
estres. (A.-hyot, Vies, Cic, 36j éd. 1365.)
Nos fauxbourgs seroyent eu leur eslre,
et habitez comme ils estoyent, au lieu
qu'ils sont ruynez, déserts et abatuz. (Sat.
Men., Har. de d'Aubray.)
— Galerie :
Lagrant tour... elVestra de sus la porta.
(1382-1383, Conipl. de P. Serrer, prêt, de
Vonlbrisson, réparât, du donjon, Arch.
Loire.)
Mandront et Aynard de Chaponnay ver-
ront le novel edifBce que Estienne Garin
EST
viielt faire faire devant son ovreur en-
droit des esires. (30 juill. 1421, Reg. consul,
de Lyon, ], 317, Guigne.)
— Harnais f
Li eslres (ilu char) fu de cuir boiili?.
D'olifans pains los a vernis.
(Ben., Troies. Richcl. 735, T 81''.)
3. ESTRE, prép., outre :
Soudoiers mande tant qu'il en ot trois mil,
FMre la gent qui sunl de son pais.
(Car. le Loh., i° clians., viii, p. 183, V Taris.)
Et dos borjois i ont mors quatre viul,
Eslre les dames et les enfans pelis.
(W., XLII, p. ÎO.S.)
.VII. mil estoient bacheleir
Ki pooient armes porteir,
Eure feraes et ^.«(rccnfanz.
(.Brul. ms. Mnnich, 151. Vollm.)
Eslre cen.
(G. DE S. -Pair, Uonl S.-Michei, 5-20, Michel.)
Estre toi cen.
(iD., ih., 3201.)
E estre ço la cité de Londres ait totes les
ancienes costumes. (Gr. charte de J. sans
terre, Cart. de Pont-Audemer, f" 82 v°,
Bibl. Rouen.)
Nos volons estre ço et otroions. (Ib.)
Bien quatre mile cevaliers,
Estre serjans et escuiers.
(Parton.. 9677, Crapelet.)
Voit il volenticrs raenestreus ?
Oil Toir, dist il ; et estre eus
En son ostel a graot soûlas
Plus souvent, par Saint Nicolas.
(Bapii. de CoNiiÉ, Dis det heraus, Pinaux, Trouv.
brab.. p. 191.)
Ou ly .vc.j qe chevalers, qe serjauntz, a
chyval e a pee, estre les borgoys et lur ser-
jantz, qe bons furent. (Foulq. Fitz Warin,
Nouv. fr. du XIV s., p. 30.)
Et estre ceo. {Chron. d'Angl., ms. Barbe-
rini, f" 43 v°.)
— Sans :
Fniant s'en est tornez mult tost,
Estre garant remeist sun osl.
{Brul, ms. Munich, '2171, Vollm.)
— Contre :
Ilei volnnt fair eslre so gred.
(Vie de S. Léij., ms. Cler
Eslre 80 grel ne fisdren rei.
, If.)
(/*.)
S'en issirent de la cité
Eslre lor gré et sor lur voil.
(Ben., Û deNorm., 11,9245, Michel.)
Baudoins antre Saisnes s'anbat eslre son gré.
(J. BoD., Sax., cxLiii, Michel.)
Ce ""u eslre son gré.
(RaIMbert, Ogier, 10579, Barrois.)
Pe cel dont onqnes mais n'ot cure
Fn or souspris, eslre son voel.
(Amaldas el Ydoine. Richel. 37.S, f» 31.';".)
Dreit en Calabre a Penlalis
Estul aler eslre nos grez.
(Prolhesittus, Richel. 2169, f° 6^)
E si ount désolé nos corps, estre nostre
grée. {Foulq. Fitz War., Nouv. Ir. du xiv'
s., p. 87.)
— En dehors de :
E a lui ooveneit manjer
Eslre honre, ou par force j)asmor.
(Angieb, Vie de S. Grégoire, 31;i, P. Mcjer,
Homania, XII, p. 156.)
EST
— Excepté, hormis :
E lessa tote sa compagnie ileqe, estre
Willam son frère. {Fottlq. Fitz Warin,
Nouv. fr. du XIV» s., p. 62.)
Lessum si la neef e aloms tous a terre,
estre ceux qe garderount nostre vitailc.
(/()., p. 90.)
ESTUÉ, adj., instruit :
A ce moien il aime gens letlrez.
En grec, latin, et françois bien rsirez
A diviser d'histoire ou théologie.
(S. P.0CCHhT, Episl. mor., 1, xLix, éd. I5i:i.)
Quand il vous plaist vous avez gens lelrez,
Quand il vous plaist gens aux armes extrez.
(\a., Ep. fam., xxvii, éd. 1515.)
ESTRECE, s. f., étroitesse, lieu étroit :
Li estrece del pont. (S. Bern., Serm., Ri-
chel. 24768, f' 134 r».)
A l'entrée a si graiil ealrece
Qu'entrer n'i puent crasses genz.
(G. DE CoiNCi, ilir., ms. Brux., P -215''.)
Que qu'ele estoit en celé estrece
De celé voie que je di,
Toute la grant route a sordi
Des chevaliers et des barons.
(Du voir Palefroi, Monlaiglon, Fab/., I, 57.)
Por l'eslrece de la quarriere.
(;/;., I, 57.)
— Oppression, tyrannie :
Cant la pense est elleveie en contempla-
tion, cant ele sormontanz les estreees de
la char encerchet alcuue chose de In de-
ventriene franchise. {Dial. Greg. lo jiap.,
Moral, sur Job, p. 336, Foerster.)
Bressan, étroyse, misère. [Noël de Pas-
ser on.)
ESTRECETÉ, VOir ESTROICETÉ.
ESTRECEUR, voir ESTROICEnR.
ESTRECHIER, VOif ESTBECIER.
ESTRECiER, - cscier, - essier, - eicer,
- echier, - echer, - iehier, - oisser, - oysser,
astrecier,astrechier, etrescer, etrecer, verbe.
— Act., resserrer :
Li fiz estrange se sunt partid e en Uir
anguisses serrunt estreciez. {Rois, p. 209,
Ler. de Lincy.)
La grant mer qui ist de la haute mer
devers occident se tret plus vers midi et
estrece la partie d'Aufrique. {Chron. de
France, ms. Berne 590, f" 136'.)
L'homme est trop estroyssé, il ne se peult
esmouvoir. (Palsgrave, Esclairc, p. 738.)
— Etrécir, rétrécir, diminuer :
Com plus soi ellaissent les seculeirs
penses es deforiens deseiers, tant astrecent
plus l'escuerz de lur cuer encontre son
recivement. {Job, p. 477, Ler. de Lincy.)
Cil qui de peresse n'out cure
Li eslrechout si la pastnre
Qu'il ne saveit quel part torner
Qu'il ne l'esteust retorner.
(Guill. le Maréchal, 113-29, P. Meyer.)
Comme de cemins c'on a estoupes ou es-
trecies. (BEAUM.,Cot((. du Beauv., c. ix, 9,
Beugnot.)
Noz avons estrecié par nostre eslablisse-
mantle teuz de caste exception. {Inslitutes,
Richel. 1064, f» 80''.)
Force pristrent conseil li rois... coment
il leur porroient estrecier le bandon de
corre par la terre. (Guill. de Tyh, ii, 83,
P. Paris.)
EST
647
J'ai l'erbe qui les v... redresce
Et celé qui les c... estrece.
(Rdteb., li Diz de l'erberic, Jub., 1, 'J53.)
S'envie ne fnst, la haie,
Qui nous a la voie haie
El le pi)nt de joie aslreckie'.
(Bai^d. DE CoNDÉ, li Contes d'Etmie, 09, Scheler.)
Lor conscience
EslarghissPnt, lor passienco
Estrecenl.
Uien. le Nouv., 7433, Menu.)
Et voel ke tout li pont ki sont seur le
rivière que on ne les puist abaissier ne es-
trichier ne autre empeschement mettre ne
leissier. (1282, S.-Omer, Arch. JJ 61,
f" 93 v.)
Estrecier chemins ou rivière. (1288,
Franck, de Poligny, Arch. mun. Poligny.)
Li diens et capitres ne oorront faire cose
par coi li quemins... soit estrechies ne
empeechies. (10 fév. 1,303, Sent., ap. A.
Thierry, Mon. inéd. du Tiers Etat, I, 321.)
Coangustare, etrecer. [Gloss. de Couches.)
Angustiare, elrescer. {Gloss. lat.-gall,
Richel. 1. 7692.)
Le roy d'Angleterre fist aux barons de
France si estrechier leur prison qu'ilz n'a-
voicnt fors la cité de Londres. {Chron. des
quatre prem. Valois, p. 129, Luce.)
Et celluy qui les face relever ou enhaun-
cer ou estreicer encountre ledit jugement...
encourge la peine de .c. marcz. {Slat. de
Henri IV dEnglet., an i, impr. golh., Bibl.
Louvre.) Inipr., eslreiter.
Si oyes la destresse
Ou suis pour vous, qui si le cuer m'eslresse
Qne je n'y voy fors de la mort l'adresse.
(Cbr. de Pis., Pors., Richel. 604, f° GC''.)
S'il estoit aucun maistre ou ouvrier des-
dis mestiers qui voulsist estrecher la lame
de .XX. ou de .xxn. cens, il le pourra faire
sans préjudice. (1424, Ord., xiil, 71.)
11 est trop large, il le fault estroysser, ou
arcter. (Palsgrave, Esclairc, p. 738.)
— Presser :
Totes voies parmi l'angoisse
Covenz le seniont et estrotsse.
(Rom. de la Cliarrelle, Romv., p. Ifil.'i Impr..
eslrousse.
— S'appliquer avec intensité à :
L'estude et le contemplation trop n'as-
trece. {Li Ars d Amour, II, 297, Petit.)
— Absol., carguer les voiles :
Ne lur estut pas estricker.
Ne tendre iref ne heleuger.
(Vie de S. Giles, 891, A. T.)
— Réfl., se rétrécir, se mettre à l'étroit:
Et se n'as si grant richtsce
Donc faire le pues, si fesiresce.
Et au plus bel te doiz déduire
Que lu pourras sanz toi deslroire.
(Rose, ms. Corsini, t° 16".)
lît se tu n'as si grant richesse
Dont faire le puisses, si t'estresse.
(Ib., ms. Brux., 1» 17».)
Regart le ciel et sa largesce
Auquel samblant terre s'esiresce.
(Boece, de Consol., ms. Berne 36;), P 21 r».)
Mon vis paslist,
La peau s'esiressc et jaunist.
(]. RouCHET, les Regnars traversant, f°6i',
éd. 15-2-2.)
648
EST
EST
EST
— Neutr., devenir étroit :
Cinc aines out de hait livaissels, c dous
ordres out entur de purtraiture e d'estories
que Yrara i getad, e li vaissels devers les
fanz estrechad. {liois, p. 254, Ler. deLinoy.)
Dens cpnz cotes oui de liaoteice,
Desoz est leiz, desus eslreicp.
(Guii,. DE Saint Pair, MonI Saint Michel. i21,
Michel.)
Li fonderaens font a mesnre
Jusqu'au pié don fo5sei dessent
Et vient amont en csJressanl.
(Rose, Val. Clir. 1858, f .le''.')
Li cuers li prist a esclairier
Et li ventres a estreckier.
(Sept Sag.. tSOI, Relier.)
Li voie commeneha a estrechier et li rain
devenoient bas. {Comtesse de Ponthieu,
Nouv. fr. du xill° s., p. 173.)
Nulz ne puet faire degré a monter en sa
maison de quoy la voye estresse .1. pas ne
.II. ne .III., sens le congé au voyer. {Voirie
de Paris, Arch. Y 3, f» 1 r».)
Ma bocche aplatist et esiresse
De grant douleur, de grant destresse.
(La Complainete de famé dampnee, Poés. fr. des
XV' et X¥i° s., VII, 101. >
Lequel chemin alloit tousjours en es-
troissent jusques a Canada. {Navig. de
Jacques Cartier, faite en 1533 et 1536, p 9,
Tross.)
ESTRECISSEMENT, S. m., défilé :
Depuis la Rochelle jusques a Lyon, qui
est un estrecisseinent qui se fait par le mi-
lieu de la France, il n'y a que six vingts
lieues. (Lanode, Disc, p. 336, éd. 1587.)
ESTRECissEUSE, BstressissBUse, s. f.,
celle qui resserre :
Une vieille chambrière qu'il avoit de
longtemps, et qui, a la suite de la cour,
avoit par grande espace servy du mestier
d'eslressisseuse ; c'e&l elle qui est après le.
bagage, montée sur un asne chargé de
boettes ou sont les eaux de myrthe, alun,
et autres astringens, pour resserrer et con-
solider les parties casuelles des femmes.
(Du Fail, Cont. d'Eutrap., xii, Bibl. elz.)
ESTRECissoN, S. t., lisu étroit, défllé,
pris fig. :
Angustia, subtilis angustia, angusta
subtilitas, estrecisson. {Trium. ling. dict.,
ESTRECISSURE, VOir ESTROISSISSURE.
ESTREÇURE, VOif ESTROISSEURE.
1. ESTREE, slree, strae, s. f., chemin,
route, voie, grand chemin, et quelquefois
par extension, voyage :
Venez, piien, car jo sui en Veslree!
{Rot., 3326, Millier.)
Li mes s'est tost rais a Veslree.
(Ben., Troie. 4605, Joly.)
Si cume la boe de la strae les defulerai.
(Rois, p. 209, Ler. de Liucy.)
La porte chiet p.ar teil air
Tôle Vextree fail bondir.
(Florimonl, Richel. 13101, f 103^)
Li pèlerin qui vont parmi Veslree,
Cil sevent bien ou lor tombe est posée.
(.\nmft .\miles, 3497, Hoffmann.)
Et li plusiour par les estrees
Ont lor armures jus gielees.
(MoosK., r.hron., 7388, Reiff.)
Si! seul fuissoas en une eslree
iNel en fust bataille veee.
(Parlon., 9583, Crapelet.)
Grans fa la cours et l'assemblée ;
Atant es vos tonte Veslree,
.XXX. barons de Gresse esloient,
Droit a Tempereor venoient
(G. de Palerme, Ars. 3319, f 98 r".)
Vit Pontoise et Poissi e'. Meullent en Veslree.
(Rerle, 196', -Scheler.)
Et chevauça tote Veslree.
(Res. de Beaujeu, li Biaiis Descormeus, 1290,
Hippeau.)
Ooroanl dou parlament fa fête l'asenblee
Et li sagrament feit de conqnerere la slrcc
Qe as boens peregrins stoit tolue
(Enlr. en F.sp., f 1, Gautier.)
Et si n'avoit riens fait fors que travilliet
son corps et ses gens, et courut une petite
estree dou roiaume de France. (Froiss.,
Chron., 11,297. Luce, ms. Rome.)
— Traire Veslree, aller, se rendre :
Dreit a Roora Irait cil t'eslree,
V li dux out grant curt jostee
De haulclergié, de grant baroage.
(Ben., D. de Norm., 11. 21086, Michel.)
— Droit de passage :
Et si avons donné a ces eschevins Ves-
lree et les deniers de le porte qui sont a
le cauchie faire as us et as coustumes de
le chité. (1211, Charte de Louis, pis aine,
de Ph. Aug., Tailliar.)
Norm., eslrée, chemin pavé.
Ce mot s'est conservé dans plusieurs
localités ; Norm., en Estrée, Eure ; Eslrée
la campagne, l'abbaye à'Estrée, ainsi nom-
mée à cause de la position qu'elle occu-
pait sur la route de Tours à Poitiers;
la Vieille-Estre'e qui traduit Strata Vêtus
des anciennes chartes ; Etrées St-Denis,
bourg de l'Oise ; Église de Saint-Denis de
l'Etrée, Nord , près de Douai ; Estrée.
Etr abonne (à distance presque égale de
Dole et de Besançon), strata bona, bonne
route , qu'on trouve écrit Estrabogne,
Atrabogne, Extrabeygne, Estrabon.
La maison d'Eslrées porte à ses armes
Fretté de sable. Ces Frettes sont des
armes parlantes, représentant des che-
mins qui se croisent. (Huet, Etyiii. fr.)
2. ESTREE, s. f., sorte d'oublié :
Oublees, estrees et le claré. (Ménagier,
II, 99, Biblioph. fr.)
Que nul ne puisse ... estre ouvrier en
la ville de Paris, ne es fauxbourgs d'i-
celle, se il ne scet faire en un jour au
moins cinq cens de grans oublies, trois
cens de supplications et deux cens d'es-
trees dudit mestier. (1406, Arch. JJ 161,
pièce 133.)
3. ESTREE, S. f., sorte d'étoffe :
Item la fuse d'estree blanche contenant
.xxviil. aulnes et demye. {Vente des biens
de Jacques Coeur, Arch. KK 328, f» 43 V.)
4. ESTREE, s. f., héritage sur lequel le
seigneur a droit d'estrakiere :
Se aucune estree ou espave ou autre
forfaiture en cas de haute justice y avient.
(1320, Arch. JJ 59, pièce 4.59.)
ESTREÉ, adj. ?
Les deux piliers estreez a parfaire au
haut des autres. (1327, Arch. hospil. de
Paris, 11, 60, Bordier.)
ESTREER, voir ESTRAIER.
ESTREF, voir ESTRIEP
ESTREI, voir ESTROIT.
ESTREICER, VOlr ESTRECIER.
ESTREHOIR, S. m. ?
Les estrehoirs , la huge d'un benel.
{Compte de 1317, Béthune, ap. La Fons,
Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
ESTREIGNE, VOlr ESTRAIGNE.
ESTREiLLE, S. f., couvertui'e :
Leur giste en dourtoir, c'est a savoir
matras en lieu de couete, estreilles en lieu
de dras. (1377, Charges du chambrier de
l'abb. de S. Germ. des prés, Arch. L 778,
3» liasse.)
Cf. ESTREL.
ESTREIM, voir ESTRAIN.
ESTREiNDRE, - aindre, - indre, - oindre,
- andre, - endre, streindre, enlraindre,
verbe.
— Act., serrer, presser, resserrer, tenir
rudement :
Laomedon raeinlint l'eslor.
Ses bornes chaslie et eslreinl ;
De bien fere pas ne se feint.
(Ben., Troie, ms. Naples, fMC.)
Tôt eutor lui a rslrainles ses armes,
(a Coron. Looys, 895, Jonck.. Guill. d'Or.)
Et font cevans eslraindre, noirs et sors et baui,'an3.
(Roum. d'Atii., C 3-2'', Michelai.t.)
Tout en riant le salua.
Et par la main nue le preiit,
Et si l'enmaine bêlement,
La main li estrenoit un petit.
<Florimont, Richel. 333, 1° 27».)
En dormant 11 estoit avis
Que il la besoit par amors.
Se li fesoit mains de dolors :
En dormant eslrenot son bras.
(Ib.. '" 13'.)
Si l'avoit fail lier li rois
Par le commendemeot as troiz
Qu'il li ont si les poioz eslroiz,
Li sanc li isl par toz les doiz.
(Tristan, I, 10t3, Michel.)
Il 8 eslrainl son cop, si l'a fait mort jeler.
(Fierabras, Val. Chr. 1616, f» 33'.)
Sa plaie eslrainl soi l'auberc qu'olvestu.
(Gaydon, 3824, A. P.)
S'on voit le fust du pressoir vies ou ver-
molu, et cil qui le tenoit a loier ne mist a
estraindre le pressoir quant il rompi, fors
que tant d'ommes c'on avoit acoustumé
autrefois. (Beaum., Coût, du Beauv.,
c. xxxviil, 19, Beugnot.)
Et avoit les eux clos et tenoit les danz
estroinz. {Vie saint Hilaire, Richel. 988,
f» 39''.)
Il vestoit et la haire et le haubert dessus
pour ce qu'il peust mieux sa char es-
traindre et chastier. {Gr. Chron. de Fr.,
Phelip., filz Mgr St Loys, xvl, P. Paris.)
Li roys moût apertement le prist par le
main droite, et li estraindi ung petit.
(Froiss., Chron. 11, .341, Liice,ms. Ainiens.;
EST
EST
EST
649
Les chasseront etferontesfrandrsjusques
;iu temps du ctiauipion qui mettra le faulx
gainp! pour néant. (Prophéties, i" 10 r", dans
le Mirabilis liber, Rome 1524.)
Ung aultre Uiy estrendit le col fort ser-
rf-ment. (J. Molinet, Citron., ch. cccix,
BuchoD.)
Les fueilles des acetoses quant elles sont
mangées elles estraingnent le ventre.
(Jard. de santé, \, 4, impr. la Minerve.)
Quant panicum est cuyt en laict de
rliievre il retient elestrainct le ventre. {Ib.,
I, 336.)
Bdelliun:! estraint le ventre et fortifie
l'eslomach. (Ib-, p. 71.)
les yeni baissez, comme de paour eslraincle.
((11. Mar., Ep., le desponrveu à ma dame la du-
chesse d'AlençoD et de Berri, éd. 1S96-)
Et estrainct les espaules comme si on le
piquoit. (Arthel. de Alag. Fauc.)
Ceax des meschaos tenoieDt dagues estreintes
I*oar de son sang rendre ses herbes teintes.
;Mei,i,. de s. Gel., Œuv. poel., p. 272, éd. 1719.)
One mon cœnr est estreint de mordantes tenailles.
(Bertaut, Œuv.poél-, p. 8, éd- t633.)
— Comprimer, étouffer :
Est il meilleur aussi qu'un homme ou
deux meurent que plusieurs, et qu'en pen-
sant estraindre une querelle, plusieurs s'en
renaissent et en arrivent une infinité d'es-
candales. (Brant., sur les Duels, vi, 389,
Lalanne.)
— Épargner :
Par chou dist raisons : Ja l'avoir
Contre honor de cors n'eslraign on.
fBuii. DE CosDÉ, H Conles de l'Aver, i2, Scheler.)
— Eslreindre les dents, grincer des
dents :
/.'•»• deas entraindre et la tieste hochier,
Et ses lais iei envers lui roellier.
(Raimb., OgicT, iJt, var., p. 410, Barrois.)
Estraint les àenz.
(.■1/MC/iaiis, .S24o, Jonck , r.iiill. d'Or.)
Si rooille les elz et estraint les denz.
MrtM)-, Richel. 337, f» 138'.)
Del froit k'il ot estraint les dans.
(Dolop., UlSl, Bibl. elz.)
Et fremifsoient et estroingrtoient les dans
ancontre lui ansi cum chien. (Vie saint
Etienne, Richel. 9S8, f° 27''.)
Qui donqnes veist Do eslendre et roillier
Kt estraindre les dens et les pies affichier,
Kt le roy Danemont en son coer menachior...
(Doon de Maienee. 9770, A. P.)
11 cstranderail ses denz de duel. (PsoMt.,
Maz. 798, Ps. 111.)
Et sirengnerail les denz sur lui. (Ib.,
t" 92 V».)
Et estraignoient les dens.
(Pass. deJ.-C, Maz. 13(3, PS''.)
U escume par la bouche, estrainct les
dents. (Bible, St Marc, ch. 9, éd. 1543.)
— Absolument, dans le môme sens :
Eslroindre, strideo. (Gloss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
— Réfl., se serrer, se raidir :
Puis vest le bliaut, si ce ceinl,
D'un orfroi ator s'estroini,
Et le mantel après afuble.
'Chrest., Erec (•/£«., Richel. 1120, f° 7''.)
Malt en i chai d'ambes parz.
Pins des hardie que des cnarz.
Kar li hardi avant s'enpeigoent,
E li cnard en sus s'estreignenl.
(Itou, 3' p., 2695, Andresen.)
La char au Turc s'eslraint, car l'arme en est alee.
Si fa roide la jambe com s'ele fnst plantée.
\Chanson d-Antinche. IV, v. 793, P. Paris.)
En songe molt se delitot :
Avis l'estoit qu'il le baisot,
Son ami. le povre perdn
Se estrenoit, par granl vertu.
Contre son pis andous li's braz.
(Florimont, Richel. 333, f° 24''.)
En estant se sont aTublees
Et estrainles et acesmees.
(Parton., 10C49. Crapelet.)
Qnantje soi chascun jor de trois robes muiere.
Tu t'esirains nnil et jour en une viez suiere.
(De la Foie et de la Sage, ap. Job., Nonr. Ree.,
II, 76.)
Si advint, par appert miracle, que il
prist si grant mal a la dame soudainement,
que celle se cstraingnoist et ne sçavoit se
elle estoit morte ou vive. (Liv. du Cheo. de
La Tour, c. xxxiv, Bibl. elz.)
— \eutr., causer de l'angoisse :
De heure a antre se complaint,
Car ses maus au cuer 11 estraint.
(Conci, 2493, Crapelet.)
— Impers., syii. de geler :
Et si le ciel se descouvroit, il geloit et
estreignoit si rudement, que les chevaux ne
pouvoient boire de l'eau des rivières, tant
elle estoit excessivement froide et gelée.
(AmtoTj Vies, Lucull., éd. 1565.)
— Act., obliger, forcer, astreindre :
De castes choses tenir e entériner sont
eislreiz. (Oct. 1278, Ch. de Gir. Cftaft. ,Arch.
Thouars.)
L'on doit juenes homes controîudre,
Et a ce mener et estromdre
De porter fais sovaot aprendre.
(J. DE Priorvt, Liv. de Yegece, Richel. IGOi,
f 10'.)
Or nos esLnet a ce atroindre
Que quant la barbe lor vuet poindre
Lors les doit on chevaliers faire.
(/*., f 4 r°.)
En escolles ne en jugement nul légiste
n'est estraint ne obligé a user des loix
romaines. (Oresme, Polit-, l" 204'=, éd.
1489.)
— Réfl., s'obliger, s'astreindre :
Car il ne se deusl mie si eslreindre d'aler
a sou jor que s'il n'i poist venir. (P. de
Font., Cons.. iv, 7, Marnier.)
Et de toutes les devant dites choses par
soi tenir... s'estraindrent le dit chanoine et
les diz Durand et Johanne, par la foi de
lour cors donee en nostre main. (20 nov.
1284, Livre blanc, ms. du Mans.)
De tôt quant de quel dessus s'est obligiez
et eslrins. (1378, Arch. Fribourg, Trait, et
Contr., n» 300.)
Mays que a un borgeis résident de Fribor
qui per semblable manyere se estrinse a la
dite vile. (Ib.)
— InQn. pris subst., action de serrer :
Se cil qui tient le pressoir a loier met a
l'estraindre du pressoir quatre homes, ou
cinq ou six, au quel il n'avoit acoustumé de
mètre que deus ou trois. (Beau.m., Cont. du
Beauv., c. XXXVIII, 19, Beugnot.)
— Estreint, part, passé ; estreint a, atta-
ché à, rapproché de :
Nous qui sommes cousin germain de
mon dit seigneur et plus estrains a lui et
a sa dicte generacion que aultre quelconque
de leurs parens et subges. (Chron. anonym.
de Charles VI, ap. Monstrel., Chron.,
t. VI, p. 209, Soc. de l'H. de Fr.)
ESTREINEMENT.VOirESTRAIGNEME.NT 1.
ESTREINGNEMENT, VOir ESTRAIGNE-
MENT.
ESTREINTE, VOir ESTRAINTE.
ESTREIRE, voir ESTRAIRE.
ESTREIURE, VOir ESTUAIEURE.
ESTREISSEUR, VOir ESTROICEUR.
ESTREIT, voir ESTROIT.
ESTREITECE, VOir ESTROITECE.
ESTREITURE, VOir ESTROITURE.
ESTREL, S. m., couverture :
Lintheamina ex sindone.vel ex bissa, vel
saltem ex lino, vel lodices supponantur.
Estrels. (Neck., ms. Bruges, Scheler, Lex.,
p. 90.)
Au dit Richart pour les estriaux dou
brayer de la grosse cloche. (1387-88, Coni.pt.
de la fabrique de S. Pierre, Arch. Aube G
1559, 1° 104 r'.)
ESTRELOi, - oy,- ei, s. m., injustice,
excès, outrage, injure .;
Molt par fu gente la pucele.
Sauriez en dire la novele,
.\nte est Paris el suor lo rei.
Cil la tienent a eslrelei.
(Bes , Troie, 4291, 3oly.)
Car j'ai dire ke mors est li Danois,
Morir le Ost en sa cartre vos rois
A mult Rrant tort et par grans estrelois.
(RAisicERr, Ogier, 11174, Barrois.)
Tôt par son grant orgneil et par son estreloi.
(lien, de Montaiiban, p. 3, Michelant.)
Sire, d'amant est mont grans estrelois
Qni prie loens c'araonrs l'a assailli,
Aussi c'uns conriiex sur voie.
(Adam delà Halle, Jeu patti, p. 171, Cousse-
maker.)
Sen fait grant estrelog
Amors.
(GoiOT, Chans., III, 13. Wolfart.)
C'est grant estrelois
C'on fansse les drois
Vrais escris.
(Chanson dWrras. Richel. 12613, P 198.)
Certes, çoa est grant estrelois
Et c'iest cose grevaine.
(Oe Cortoj's (i'.lrras, Dinaus, Tronv. arte's.,p. 159.)
Karabaes a fait outrage et folie.
Et fausseté et très grant tricherie
Et eslreloij et grant forsenerie.
(Enf. Ogier, 3271, Scheler.)
(Kvre est de ribanl
Quant U des U faut
De dire estreloi.
(Loenge N.-D., Richel. 373, f" 344^)
ESTREMAN, VOir ESTURMAÎi.
ESTREMBi>É, adj., tremblant :
Et Kalles s'est assis, de paonr estrembles.
(Doon de Maienee, 6163, A. P.)
Quant Danemont le voit, tout en fu estrembles^
(Ib.. 9161.)
8->
630
EST
EST
EST
Norm., Criquetot, étramblai, tremblant :
« M'fille est tombai d'voiture, j'en su core
tout étramblai. »
ESTREMBLEMENT, S. m., tremblement:
De la paourde li sunt en eslremblement.
(Doon de Maience, U927, A. P.)
ESTREMBLER, estrambler, v. n., trem-
bler :
Il estrambla tantost et cai lues mors.
{Vies des saints, tas. Lyon 697, f» 106''.)
ESTREMENT, VOir ESTEMENÏ.
ESTREJiER, estresmer, v. a,, quitter :
Et subitement tonte celle fortune nous
eslvema, et fist retorner le nuyt qui esfoit
escure si clere que l'on povoit veoir bien
lonR. (Caum., Voy. d'Oultr., p. 101, La
Grange.)
Que celluy fort nous eslrema. (In., ib.)
— Repousser au loin :
fies flambeanx allâmes, d'eslincelles divines
Illustrent Tostre albastre aui fais de nos ruynes.
On Cupide jaloux ratreame le péril.
(L. Papom, Disc, à M. Panple, p. -29, éd. 1837.)
ESTREMis, part, passé, pressé :
De grant dolor fnt illncc esiremis.
{Les Loh., Vat. Urb. 375. f° l'.>
ESTREMPER, VOir ESTRAMPER.
ESTREN, voir ESTIIAN'.
ESTRENCHIER, VOir ESTR.\.\CHIER.
ESTREND.VMMENT, sdeKdawment.adv.,
rigoureusement :
Fut ilh remis en une auUre chartre plus
forte et plus strendamment. {i. de Stave-
LOT, ChroH., p. 511. Borgnet.)
ESTRENDRE, VOlr ESTREISDRE.
ESTRENE, - enne, - aine, - ainne, - ine,
- inné, s. f., chance, fortune, hasard:
Fioire va, comfortant sa gent,
Si com aventure les moioe ;
Mais niolt orenl pesant estraine.
{Fioire et Blanche/lor, 2« Teis., 1838, du Méril.)
Diei! boine esirine .' dist Haes li menbres.
Ce m'est avis j'ai le paiien tné.
{Huon de Bord., .'iGôS. A. P.)
Et Ysengrin est sus la glace,
Li seaus est en la fûntaine
Plain de glaçons a bonne entraîne.
{Ren., 1160, Martin.)
Je le praing. fet il, a l'estrine.
{Lai du Conseil, p. 117, Michel.)
Dien vons doint bon jour sanz painne.
Belle et noble, a bonne eslrainne.
(Jrh. Lesccrel, Chans., Bail, et Boni., xin, Bibl.
«U.)
Je te deffie de par Mahommet mon dieu.
Par mon chief, dist Geuffroy, ne toy ne
ton dieu ne prisé je pas ung chien pourri.
Car tantost me trouveras de plus prez a
la pute estrainne. (J. d'Arras, Melus ,
p. 320, Bibl. elz.)
Vous relenres a bonne estrine
L'ensengneraent de ma doctrine.
(Fnoiss., Poés., Iticliel. 830, f 37 t».)
Quant uns lièvres, qui est enconlrez de
povre eslrinne, les avoit ensi eslourmis et
courut par devant yaux. (In., Chron., ms.
Amiens, f»36.)
Onerdonné suis de malheureuse estraine.
{Poés. de Cliarles d'Orl., p. 209, Charopollion.)
Prenons qu'il en ait affollé
Sis on sept, on une douzaine.
Et mengez en sanglante estraine.
(Patliel., p. 108, Jacob.)
ISarcîsns, qui ne voult aimer.
Fnt neyé dedens la fontaine.
Par jugement, qui fut amer.
Des dieux ; de ce suis je certaine;
.le te demande on bonne estraine.
{Songe doré de la Pucelle. Poés. fr. des xv° et
XVI» s., m, 2lfi.)
Allez en malle estraine.
{Farce de Pemel qui ra an vin. Ane. Th. fr.. I,
207.)
Jolïet.
Ay ra'amye,
Il y a plus d'heure et deraye
Qu'en vous atendant me repose.
La Femme.
Et bonne estraine.
{Farce de Jolyet, Ane. Th. fr., I, 51.)
Or te Toy je, rose 1res souveraine,
Vray Dien et homme, et quand je considère
Ton haull povoir, jefaore en bonne estraine.
Mon doux enfant, mon vray Dieu, et mon père.
{Mysl. de la Conception, !" 36, Alain Lotrian.)
Plnsienrs creurent en sa doctrine
.\ leur pnte et sanglante estrine.
{.M. des .ipost-, TOI. I. f° 47'', éd. 1537.)
Venez icy recognoistre nos biens,
Et emportez de oostre herbe la grene.
Pnys si chez vous peut croislre. en bonne esircne.
Grâces rendez es cieulx un million.
(Hab , 1. m, ch. 32, éd. 1552.)
— Rencontre, combat, choc :
La ot noblez i-ervans a celle bone estraine.
(Jeh. des Pfieis, Geste de Liège, 32i09, ap.
Scheler, Gloss. philol.)
Fut mors et abatns aile proraler estraine.
(Id., ib., II, 3497.)
— Faire estrene de, donner un coup au
moyen de :
Li ceval ensamble hurlèrent
An passer si con de traviers.
Et cils dedens cai enviers ;
Mais au ceir li mescei.
Car ses cevaus sour lui cai ;
Li autres H ot fait eslrinne
De la tieste et de la poitrinne.
Si que li arçons de la sielle
Froissa comme une seke astielle.
(J. BE CosDÉ, li Dis dou chev. a le mance, -440,
Scheler.)
— Aube du jour :
Et li dus a Vestraiiie
Montât sns nnc ronchin.
(Jeh. des Preis, Geste de Lieije, 10994, ap.
Scheler, Gloss, pkilol)
— Redevance :
Ttem les illes du chié du pont et les es-
trennes d'Alomme, c'est assavoir la coppe
des souches, l'erbe et autres petites illettes.
qui sont en Loire prisié vint livres l'an
(1328, neg. des dons de Phil.VI, î" 29\ ap
Ste-Pal., éd. Favre.)
E.STREXGE, VOlf ESTRAIGNE.
ESTRENGNE, VOir EsTRAIGNE.
ESTRENOMIEX, VOir ASTREN'O.MIEN.
ESTRENRE, VOir ESTREURE.
ESTREXIRE, S. f. ?
Cassiz de feneslres ferres de lâches, de
contrebande, de estremire de verraux, sac-
quoirs et de verghe de verrière. (1515,
Lille, ap. LaFons, G(oss. ms., Bibl. Amiens.)
ESTREPEis, estarpeis, estrapeiz, s. m ,
abatis :
Quel part qne voit li Loherens Garins
Si grant charree fet de ses anemis
Com charpentiers qui est el bois petit,
A la congoie, quant fait estarpeis.
(Mort de Garin, append., p. 238, du Méril.)
Prata des Estrapeiz. (24 juin 1294, Cho/j.
d'.iut., Arch. mun. Autun, (iathed., Sussey.)
ESTREPEMEXT, S. m., action de déra-
ciner, d'arracher, dégât, ravage, saceage-
ment :
Faire wast, ou estrepement du tenemonl
tenu en douaire. iStaluls de Glocester, fi»
année du règne d'Edouard l"', ch. xill, ap.
Ste-Pal., éd. Favre.)
Morv., étropement, extirpement.
ESTUEPER, - terper,- tirper, - triper, -
Iraper, - teper, v. a., extirper, arracher :
Nient ne estreperent fors les pueples
lesquels dist li sires a els. {Liv. des Ps.,
Cambridge, cv, 33, .Michel.)
Ne cep de vigne a estreper.
(WACt, Brut, 10386, Ler. do Lincy.)
Lur vigni'S e Inr boia (ist li reis estreper.
(ID., Chron. ascend. des dncs de Norm,, 85,
Andresen.)
N'i remaneit rien a rober
Nis les vignes a estreper.
(Ben., D. de Norm., Il, 35647, Michel.)
Cist estrepad les vergiers e destruiz les
lieus u l'um soleit deable cultiver par tute
Juda. {Rois, p. 334, Ler. de Lincy.)
Alais ne fist pas estreper les vergiers as
luunz u l'uiu soleit a deable sacrefier. {Ib.,
p. 395.) Lat., excelsanon abstulit.
Mes lur champs nnt perdu ot Ireslut lar fnrment,
Lur gardios eslrepez de celé maie gent.
(Jordan Famosme, Chron , clxxvii, .Michel, D. de
Norm., t. III.)
Li quens esîrepe les pranz ramels fneillis.
{Mon. Giiill., Bichel. 368, t° 267'.)
Li moinne....ne pourront ce bos donner,
ne vendre, ne estreper. (1236, Arch. K 28,
pièce 3.)
Ses conpaignons cuidoit noncier
Qant lor blez seroit a soier,
Qant il le vit si défoulé
Et abaln et estrepé.
{Rcnart, 20013. Mcon.)
Qui leur fist estreper les vignes.
(MousK., Chron., 22382, ReilT.)
ÎN'espargneni vergler ne vignoble.
Que partout a bandon ne saillcùt
Et tout estrepenl et détaillent.
(HuoN deMery, Tornoiement de l'Antéchrist, p. 12,
Tarbé.)
Et les vignes estreper. (Etabl. S. Louii.
I, xxvill, p. 39, Viollet.)
S'aucuns m'essille mes blés, ou esterpe
ou esrace mes vignes. (Beaum., Cout. du
Beauv., cli. xliii, 43, Beugnot.)
Hz esterpent et degastent les vignes.
(Laurent, Somme, ms. Troyes, f" 14 r".)
Qui estrape les mauvasses herbes. (In.,
ib., fragm., Bibl. Verdun, f» 8 v».)
Et li dit bois soient estrapé et aplané en
tel meniere. (1283, Cart. de l'év. d'Atttnii,
p 1°., XLIII. A. de Charmasse.)
EST
EST
EST
631
Et que les espines et les cUardous de nos
pies (eussent avant esçartes et estrepes par
le jeune de trois jours. (Grand. Cbron. de
Fr ,Charlem., m, 7, P. Paris.)
El eslreper arbres el vignes.
(GoiART, Roy. lir/n., 1373-i, W. elD.i
Carieuse estoit i'estrapcr
Ces orties de ces vergiers.
(Fabl. d-Oe., Ars. .5009, t° 213''.)
Extirpare, esteper. {Gloss. lat.-gall., Ri-
ohel. 1. 769Z)
... Estrepoient loale ladite vingne. (1314,
Pontoise, Arch. Seine-et-Oise, A 1334.)
Lez savars ou les dictes vignes furent
plantées et esiripees demoront as diz reli-
iîieus. (1347, Cart. d'Igny, Riche). 1. 9904,
f laf.)
Pour raison de aucuns autres héritages
que dez dictes vignes esiripees. (Ib.. f- 122".)
Et les vignes pour qnoy esirapeni '
{Credo Henreis de Heis, 41, ap. E. de Bouteiller,
Guerre de iletz, p. 309.)
Se il nietent fort corrosif au chancre dont
toutes les rachines ne poent esfre estrepees.
(H. DE MONDEVILLE, Richel. 2030, f' 101».)
Estreper les vergiez. {Coût, de Norm.,
Ste-Gen., f" 2 ; Marnier, p. 7.)
Estreper et oster les vieilles (ardoises),
le moullet estaut sur icelles. (1442, Bé-
thune, ap. La Fous, Bull, du Comit. hist-,
t.IIl, Archéol., p. 166.)
Et esleperent toutes les vingnes. (J. de
Stavelot, Cliron., p. 192, Borgnet.)
Et eslrepa les vignes. (xv« s., Valeu-
ciennes, ap. La Fons, Gloss. rns., Bibl.
Amiens.)
Estreper a. une quignielesbuissons. (Ib.)
— Arracher les mauvaises herbes de :
... Ed estrepant
Lears orJs chemins et essartans.
(Degoilleïille, Trots Pelerinaiges, P 15S'',impr.
iDStit.)
— Enlever, ôter :
Une palette a buUot a eslreper l'ordure
du plancquier d'une chambre. (1934, Lille,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Par extens., déchirer :
L'on Toid en lanlre siège estriper les serpents.
Les crapanx, le venin entre les noires dents
Du conseiller suivant.
(D'Aleigné, Trag.,tu, Bibl. elz.l
— Fig., détraire, annuler :
Tricherie est une chose que l'en ne doit
mie soutenir, ainz la doivent tuit prodomes
estreper a lorpooir. (Liv. dejosl. et deplet,
m, IV, i l.Rapetti.)
Les .vil. dons dou Saint Esperit qui es-
trepent les .vu. vices. (Laurent, Somme,
ms. Alençon 27, f" 17 v.)
Gis dons estreipe dou cuer la racine d'en-
vie. (Id., ib., l" 28 vo.)
Qui estreipent les vices. (Id., ib., ms. Mi-
lan, Bibl. Ambr., f» 34'',)
Morvan, é(roper, couper à fleur de terre,
arracher.
ESTREPEURE, S. f., défrichement :
Les hommes de Longueville quant il
vont voir les estrepeures du boiz ont un
luuide vin. [Coul. de Vernon, xxii, Arch.
Eure.)
estrepif:k, voir E^STnEPER.
ESTRERE, voir ESTRAIRE.
ESTRESCETÉ, VOir ESTROICETÉ.
ESTUESiLLON, estesUlon, s. m., bâton :
Pour estaindre ce cri, ladicte Jaqueline
mist en la bouche de ladicte Jehanaete un
estesillon de fer. (1333, Arch. S 1336,
pièce 1.)
Luy misrent un eslresillon en la gueule.
(J. oiÉ ViGNAY, Jeu des échecs, Ars. 3234 et
3631.)
L'Académie enregistre étresillon avec
plusieurs acceptions techniques.
ESTRESMER, VOÏr ESTREMER.
ESTRESSEUR, voir ESTROICEUB.
ESTRETÉ, voir ESTROITE.
ESTRESSIER, VOir ESTRECIEK.
ESTRESSISSEUSE, VOir ESTHECISSEUSE.
1. ESTREU, S. m-, trou, ouverture :
De totes parz est toz blostreus.
De totes parz est plains d'estreits.
(G. DE Coi.NCi, ilir., ms. Brnx., f 129''.)
Pour les huis et pour les fenestres et
pour les estreus qui sont en la garde robe.
(1312, Trav. aux chat, des C. d'Art., Arch.
KK 393, f" 38.)
2. ESTREU, voir ESTRIEF.
ESTREUPICIER, S. m. ?
Maison de Veslreupicier. (Ch. de juin
1343, Hôp. gén. Orléans.)
La maison a Veslreupicier. {Ib.}
ESïREURE, s. f., désigne une espèce
particulière de peau :
Item, que tous peaulx, c'est assavoir
peliants, pans, hasteraux, estreures et
peaux de veel... elles seront eswardees.
(1463, Statuts des tanneurs, ap. Aug.
Thierry, Mon. inéd. du Tiers Etat, II, 294.)
Impr., estrenres.
1. ESTRI, voir ESTRIF.
2. ESTRI, voir ESTRIEF.
ESTRiBOT, voir ESTRABOr.
ESTRicANT, part. prés. , forme cor-
rompue et barbare rendant le latin obs-
telricans :
La voiz del Seinor estricanz as cers e
descuveranz les landes, e en sun temple
chasquuns parolet glorie. {Liv. des Ps.,
Cambridge, xxvill, 9, IJichel.)
ESTRICHEMENT, eslroickenieiit, estro-
chement, s. m., tricherie :
Que Gllerresse de soye ne soit si hardie
de faire en soye aucunes mauvaises ma-
lices, c'est assavoir estrichement qui se fait
par mauvaise liqueur, dont la soye est
plus pesante qu'elle ne doit. (1448, Ord.,
XIV, 32.;
Que fillarresse de soye ne soit si hardye
de faire en soye aucun mauvais malice,
c'est assavoir estroichement qui se fait par
mauvaises liqueurs, dont la soye est plus
pesante. (1407, Ord., IX, 308.)
L'éditeur des Ordonnances fait cette re-
marque : • Ce mot est presque elTacé dans
l'original. On lit eslrochement dans les
Lettres de Henri IL >>
ESTRICHIER, VOir ESTRECIER.
ESTRICOISE, voir EST0RCOISE.
ESTRicn, S. m., bâton :
Deux nioulles et ung estrieq pour faire
des tieulles, (1593, S.-Omer, ap.La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Cf. ESTRIOUE.
ESTRICQU.\GE, VOir ESTHIQUAGE.
ESTRICQUE, voir ESTRIQUE.
ESTRICQUOYRE, VOlr ESTUfiCOISE.
ESTRICTEU V. ?
Marron armé ne (îst fors qae ronter,
Tant qn'on Bretaigne onyt a Veilricler,
Qae avant hyer roy Perceforest traist
Au neuf chastel on l'on devoit jonsler.
{Perceforest, vol, V, ch. 42. éd. 1328.'
1. ESTRiE, S. f., stryge, oiseau de nuit
qui passait pour déchirer les petits en-
fants pendant la nuit ; vieille sorcière :
Tele est hideuse come estrie,
Tele est noire, vielle et flestrie.
Qui plus est jointe q'une fee.
Quant ele est painle et atifee.
{De Monaclio in fîumine periclitato, 477, ap. Mi-
chel, D. de Norm., t. III.)
Lai vinrent malvajs esperit.
Que ces gens apelont estries.
{Uotop., 8658. Bibl. eh.)
L'esirie dist k'elle mantoit
Corn orde vielle pautoniere.
{Ib., 8734.)
Qne par l'art et par la mestrie.
Et par le conseil d'une estrie.
C'est d'une orde vil maquerele,
Traist a chief la foie pucele
Le mal desirrer qu'ele avoit.
(Fal/l. d'Ov., Ars. 5069. f 131^.1
Une grant vieille a poil ferrant
Qui estoit hideuse et flestrie
Et moult resserabloit bien rstrie.
(J. Bruvast, Chemin de Povreté. à la saite de
ilénagier, t. II, p. 5, Biblioph. fr.)
Regnanlt Veslrie entent
A tout Uonenr.
(E. Desch., Poés., nichel, 840, f 301».)
Lamia, estrie. {Gloss.de Douai, Escallier,
et Gloss. lal.-gal-, Richel. I. 7684.)
2. ESTRIE, s. f., syn. iïeslrier :
A esté fait rapport au buffet de la visita-
lion faicte au clocquier de l'église, la ou
il est nécessaire de mettre plusieurs es-
tries et ancres de fer. (loll, Reg. 13 de
Corbie, f" 92, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
Cf. ESTRISR et ESTRIEF.
ESTRIEF, - tref, - trieu, - triu, - treu,
- tri, - trui, s. m., étrier :
Mimlet li reis en snn cheval cnrant,
Weslreu li tiadrent Naimes ejocerans.
<Rol., 3112, Mûller.)
De booes armes a entriez arabes.
{Les Loh., Vat. Urb. 373. f 19''.)
Pie en estrieu desus s'assist.
(Wace, Rou, V p., 7366, Andresen.) Var., estrui.
Le pié teneil ja en Vestreu
Quant de ses ganz li resovint.
(Ben., ». de Norm., II, 25161, Michel.)
Saot en la selle, aine n'i bailla estrief.
(Raimbert, Ogier, 10301, Barrois.)
652
EST
EST
EST
Li esiriu ronpent, et cil chet.
(Cbbest., Erec el En., Richel. 1420, P 13».)
Si s'afiche es estrms.
(Tb. de Kent, Gcs/c d'/l/(S., Richel. 2.436i,
f 13 T».)
Soun estreii tint qoanl il monntad,
VeauDt la geot.
(Vie de SI Thom.. de Canlerb., var., ap. Michel,
D. de Xorm., 111, C25.)
Deus vies eslres ot pendu a sa selle.
{Charroi de Nismea. Richel. 368, C 165 y".)
Lors desceul et cil li liât Vestrief. (Lan-
celot, m?. Fi'ibourg, f" 17'.)
Lors Tint a son cheval, si monte par Veslri,
Et laisse Floridas el point que je tous di.
(Rcsior dit Paon. ms. Rouen, f° 47 r°.)
A Veslriu sailli erramment
A Gavain, si le Cst descendre.
(Aire péril., Richel. 2168, 1° 42"".)
A snn cheval est repeirez,
Par les eslrus mante e tent le frein.
ILai del Désiré, p. 17, Michel.)
Et sailli a cheval, que ains n'i quist esirief.
(Doon de Maience, 49.55, A. P.)
Hoc scansile, estref. {Gloss. de Glasgow,
P. Meyer.)
Une paere d'estrees noirs a la faczon de
morisque. (1471-72, Compt. du R. René,
p. 256, Lecoy.)
Maintenent elle dit que elle a un estref
trop long et l'autre trop court. (Quinze
joyes de mariage, viii, Bibl. elz.)
Tanlost s'en pari, mect le pyed a l'eslrieu.
Monte a cheval.
(J. Marot, Votj- de Venise, la Prinse du Chastean
de Pesquiere, éd. 1532.)
Une paire d'estriefs dores de fin or, gra-
vez au buriu et esmaillez de fin esinail,
faicts a la genette. (loïS, Compt. royaux,
ap. Labordé, Emaux.)
Je te prie que je te trouve prest et ac-
commodé ; qu'il ne faille que mettre le
pied a Veslrieu. (1579, Lett. miss, de Henri
IV, t. I, p. 253, Berger de Xivrey.)
Mais aussy il fit bien du fat, et perdit
Vestrieu de son bon esprit, quand, ne s'en
souvenant pas, il fut attrapé dans Peroune,
et alla servir son vassal comme son valet.
(Brant., d'aucuns Duels, 2' dise, p. 783,
Bucbûu.)
— Barre de fer, coudée en deux en-
droits, qui sert à soutenir une poutre :
Trois chevilles et ung estrief de fer pour
arrester ung des chevaletz du pont de
Loire. (1483, Compt. de Nevers. CG 72,
S° 48 v, Arcii. mnu. Nevers. )
Trois petites commandes, trois eslriz et
sept chevilles de fer. (1527, Arch. mun.
Orl., ap. Mantellier, Mardi, fréq., Il, 455.)
ESTRiEL, S. m., étrier :
11 se plante entre ses eslrielz et prent
une espee fort et roide. (Perceforesl, vol.
m, ch. 3, éd. 1528.)
1. ESTRiEn, s. m., barre de fer, coudée
en deux endroits, qui sert b. soutenir une
poutre :
A Jehan Sale, pour avoir fait etbaillé ung
eslrier de fer mis et posé a soiistenir l'es-
chenel de boys. (1468, Compl. de Nevers,
ce 62, 1° 21 V», Arch. mun. Nevers.)
Avoir souldé les deux grans estriers qui
lient ladicte enchevestreure au quarreaul
de la planche. (1473, ib., CC 67, f» 13 v.)
Quatre chevilles de fer, ung estrier de
fer. (1483, ib., CC71,f» 9 r°.)
2. ESTRIER, S. m., suite, cortège, équi-
page:
Li rois esgarde son estrier :
Monlt li siet bien qneoqae il fait.
De Jhersalem sans autre plait
S'en sont issn toute la route.
(Gilles de Chin, 2344, Rein.)
ESTRiERE, adj. f , employé dans la
loo. jambes estrieres, construction de
pierres de taille qui sont engagées par
leur queue dans un mur de refend ou
mitoyen :
Défenses sont faites et réitérées a tous
maçons, charpentiers, menuisiers, serru-
riers et autres ouvriers artisans, de ne faire
a l'avenir aucun bastiment, pans de mur,
jambes estrieres ou autres édifices sur les
rues, chemins et voyes de ladite ville,
fauxbourgs et banlieue, sans avoir au préa-
lable pris l'alignement dudit voyer ou son
commis. (22 sept. 1600, Ord. du prév. de
Paris pour la pol. gén., et règlem. sur la
voirie.)
ESTRIERS, esters, prép., outre:
E si plusors filhes nessent onquors de
moi estriers l'enfant que je hai en vautre,
je establi chescune d'elesheretiere... (1269,
Test, de Jeanne de Fougères, Arch. J 406,
pièce 3.)
Esters does reges de jos e una de sus.
{Cart. du chap. d' Angoulême, t" 42 v°.)
ESTRiEU, voir Estrief.
ESTRIF, estri, estry, estrit, eslrip, estruy,
slrityS m., querelle, dispute, noise, débat,
combat :
Un compte i olh près en lestrit.
(Vie de S. Léi/., 53, Koschwilj.i
Un comte 1 aut, prisl ent Vestrit.
(Leclnre Je M. G. Paris.)
Chi per batalle e per estrii
Tant rey fesist mat ne mendie.
(Aleeric, Alex., 13, P. Meyer, Rec, p. 282.)
Et por coi fu la noise et 11 esiris .'
(Carin le Loh..'i° chans., v, P. Paris; ms. Berne
113, f T.)
]a ne prendes a lui esirif.
(Cbrest., du Roi Cuil!., 592, Michel.)
Langement ad duré entr'ens dans cist estris.
(.Garx., Vie de S. Thom., Richel. 13.513, f° 20 v" )
A rencontrer des brans fu moult grans li estris.
{Fierahrtts, 910, A. P.)
Jo n'en prcisce a lui estrif.
(Parloii.. 3187, Crapelet.)
Apres doivent il garder, avant que il eu-
vaissentles estriz, qu'il soient appureillié
diligenment de toutes choses qui besoi-
gnent a soi delTendre et a assaillir lor
ennemis. (Brun. Laï., Très., p. 398, Chab.)
Chil de Rennes parlementoient, li petis
contre les grans, et estoient en grant estri.
(Fboiss., Chron , II, 279, Luce, ms.
Amiens.)
Encore te pri bonnement
une ta gardes des ennemis
Noz âmes et de leur estrips.
(ilijst. de S. Crespin, p. 133, Dessalles et Cha-
baille.)
L'Estrif de fortune de vertu. (Titre d'un
ouvrage de Martin Le Franc, ms. Ste-Gen.)
Ilh s'enlevât la grant discors por les che-
vais sor quoy maistre Lambert el son var-
let chevalchoient, et en fut entre eaux
grant strit. 11. db Stavelot, Chron., p 322,
Borgnet.)
C'est maistre Gnillanme Colin
Et maistre Thibault de Vilry,
Denx povres clercs, parlans latin.
Paisibles enfans, sans estry.
(Villon, Pet. Test.,'x\\w, Jouaust, p. li;.'
Allons m'en sans faire estry.
(La Vie du maulvais Riche, Ane. Tb. fr., 111,283.)
Et delà dit on que commença premiè-
rement V estrif et la jalousie d'honneur qui
estoit entre luy et Pompeius. (AuYOT, Vies,
Crass., éd. Vascosan 1563.)
Ainsi mon temps divers par ces vagues se passe :
Ores son œil m'appelle, or sa bonche me chasse.
Helas, en cest estrif combien ay je enduré !
(La Boei., Sonn., xxin, Fengère.)
— Tenir estrif de, lutter, disputer di' :
Voulentiers l'en gaaingne pou a leur
tenir estrif de bourdes ne de jangles, qui
bien ne leur plaisent. (Liv. du Chev. de La
Tour,c. XXII, Bibl. elz.)
— Sans nul estrif, sans point d'estrif,
sans dispute, sans contestation, c'est à-
dire sans que rien fasse empêchement :
Venez y lost, sans nul esirif.
(Les Repeues Franck, de Fr. Villon, Jacob 1831.)
Je vons vens l'esglantier fleury.
Qui au bois croist sans point d'estrutj.
(Les Dits et renies d'amours, Poés. fr. des w" et
XTi» s., V. 208.)
— Force, violence, impétuosité:
.\rbres t ont e an grant if
On li venz mena grant estrif.
(Ben., d. deNorm., Il, 23040, Michel.)
— A estrif, par estrif, à l'envi :
Quant vos ares vos gens ensamble mis.
Dont chevacies a force et a e.slr(S.
(Les Loh., ras. Berne 113, f° H".)
B. chevauce a force el a estri.
\lb., 1° 9'.)
Chevauchent ja a force et a esiris.
(Il>.. Val. Urb. 373, f l'JM
Et nos irons a force et a estrif.
(Gttrin le Loh., 1" chans., xxii, P. Paris.)
Et chevalcherent a force et a estrif.
(Ib.)
On li enseigne en la cit de Paris,
Et il 1 va a force et a eslri.
(li.) ■
Bernars semont a force et a eslri.
(Ib., 2» chans., xxvi.)
Hapant le mainent Ue porc) el picanl a estn.
(Ib , i" chans., m i
»acqaaires et buisines y sonnent a estrij
(Chec. au cyijne, 2231", Reiff.»
Noos les assaudroas ja par force et par eslri
Tant que tous les aurons delrancies el ocis.
(Gui de Uouri/., 3388. A. IM
Toute jor par ces haies fleuslent par esiris.
(Des Taboureurs, ap. Jub., Jonyleurs et Trouih-rs,
p. 166.)
Es nés saloient par grant esirif. (Chron.
de S.-Den., ms. Ste-Gen., 1° 102=.)
Ensamble sont venu acourant par cstri.
(Cuv., du Guesclin, 2l'JI, Charrièrc. •
Cil oizi'ilon. en leur afaire,
Cbanloienl si com par eslri ;
Se lié estoient, n'en estri.
(Froiss., Poés., I, 97,300, Sclieler.'
EST
EST
EST
(>j:i
— Au sens moral, tourment :
Par TOUS gni je ea paioe et en eslri .
(Gar. le Loh., S'cbans., xvi, P. Paris.)
— Danger, position critique ;
La ou n'est femme, j'entends merefa-
miles, et en mariaige légitime, le malade
est eu grand estrif. (Rab., 1. 111, ch. 9,
éd. 15S2.)
Estrif, dans le sens de querelle, se disait
encore au coniraencement du xvii» siècle :
Pour tirer les roys de cet estrif et con-
llict,leurs réputations ot grandeurs saulves.
(Lett. de Berlr. d'Echaud à Vitleroy,
31 mars 1613, Coll. Godefroy, Portef. 267,
Riche!.)
Es(n7est resté dans plusieurs provinces,
avec de légères variations d'orthographe.
Rouchi, estrife, dispute. Vir Vestrife, dit
Hécart, c'est découvrir la vérité de ce
que quelqu'un soutenait n'être pas vrai.
Haut-Maine, élri, querelle, contrariété.
Suisse rom., Neuchâtel, estriffe, s. f., dis-
cussion, dispute, querelle.
Cf. EsïniT.
ESTRIPVER, VOirESTIUVKR.
ESTUIGNER, VOlr ESTHING.NIKR.
ESTRIKIEn, voir ESTRIQUIER.
ESTRILLE FAUVE.\U, SUbst. COIlipOSé,
I rompeur :
Lors vial ung esirillc fauveau
.Me dire que (|Uoy mo leusisse,
El que plus ne le poiirsuisse.
Et que ma leclre csloit pprdae.
(RoiItE.NÉ. rAlittié en court, UlCuv., l. IV, p. I3i,
Quatrebarbes.) Impr., estrille faniifuit.
Cf. F.\[JVEL.
ESTRiN, adj., extraordinaire, distingué,
parfait :
Car elle estoit a poiut estrine
Eu regart, en parolle. en fait.
(Eboiss., l'ads., liichel. S30, f" 91 v".)
— Estriii de, étranger .'i :
Et ensi preudom vit et oevre,
Et Dius a son trespas li ouvre
Paradis a la boue estrine,
Dont de joie sans fln l'estrine.
lia Dius ! com est bons cis eslrios
Et li liom de pechier eslrins.
(B. DE Co.NDÉ, a Contes don preiidome, 111, Scheler.)
Paradis a la bone estrine
Par vie de pechier estrine.
(Id., il>., yar.)
2. ESTRiM, s. m., étrenne, récompense :
Ha Dius ! com est bons cis eslrins
Et li hom de pechier estrins.
(B. DE (lo.SDÉ, H Contes dou preiidome, Ho, Scheler.)
ESTRINC<JJIANDE,VOirESTURQUE.«.\NDE.
ESTRINDRE, voir ESTBEI.NDRE.
ESTRINE, VOirESTRENE.
ESTRiNGN'ER, estrigiier, verbe.
— Act., tenir serré :
Aucun des partiez et amiz de mossei-
gueur Menaud de Favars, chevalier, ont
prins par merque, et tiennent en prison,
aseurez et estrinrjnes, Jehan Itoguelet,
Jehan Butaut. (IS avr. 141S, Lettre des
viaires et bourgeois de Poitiers aux maires
et jurats de bordeaux, Hcg. de la Jurade,
p. 147, Bordeaux 1883.) Inipr., estrinrjues.
— Rén., se ramasser :
La void on près dn cerf de la meute aboyante
Un s'allonger avant, et d'une dent grinçante
Menasser l'ennemy ; cest autre roidissant
La queae. s'eslrit/ner, un autre s'eslançant
Pour iuy prendre l'aureille.
(Cl.. Gauchet, Plaisirs des champs, p. 173,
éd. lliOi.)
ESTRiNiTÉ, j. f., le fait d'être étranger
à quelque chose, de s'en abstenir :
lia Dius ! com est bons cis estrins
Et li hom de pechier estrins !
Car mont vaut tele estriniies.
(B. DE CoNDE, // Contes don preiidome. Do, Scheler.)
ESTRii», voir Estrif.
ESTRIPER, voir ESTREPER.
ESTRIPPE, s. f., sorte d'étofl'e :
Une penne d'estrippe de gris. (1420, Proc.
verb., D. Gren., vol. 91, f» 162 r°, Richel )
Se disait encore au commencement du
XVII" s. :
Une chapelle d'estrippe de velloux toute
garnye. (1616, Visit. de M. du Laurens,
Aroh. mun. Soissons.)
ESTRiQUAGE, estricquacjB , s. m., mesu-
rage :
Commandez que tondeurs voiseut de
mattin aux liches estricquier les draps fiez,
et non aultrement...,ctque ledit estricquage
faiceut bien et souffisament. (1464, Statuts
des drapiers, Soc. des Anl. de Moriuie,
t. XVII, 1880-81.)
ESTRiQUE, - icque, S. f., bâton que l'on
passait dans la gueule d'un lévrier ou
d'un matin :
S'il y a des loups, ils ne failliront a sor-
tir : mesmes on les pourra liaster par des
petits lévriers ou mastins mis en Vestrique
a la partie du buis. _(J. de Cl.\morgan,
Chasse du Loup, p. 39, éd. 1576 )
Est bon mettre des lévriers d'estrique
parmy les grands pour amuser le loup.
(Gauchet, Plais, des cliamps, p. 131, éd.
1604.)
— Bâton que l'on passait sur la mesure
pour en faire tomber le grain excédant,
racloire :
De tout ce que l'on mesure a l'estricque
ou a le main dedens la cœure de Pope-
ringhes. (1429, S.-Omer, ap. La Fous,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Et faut qu'il ait (le meunier) une coupe,
demi coupe, ung quarreau et la moictié de
deniy quarreau, et mesure tout a l'estricque.
iUoust. de Biache, xxn, Nouv. Coût, gén.,
1, 436.)
Que nul mesureur ne mesure de mesure
qui ne soit enseignée du Douisien sur dix
livres d'amende et estre banni de la ville.
Comme aussi.que nul n'estrique d'estrique
qui ne soit enseignée et ait plainemcnt
six paulees de tour sur le fourfait de 100 s.
Que chascun mesureur mette le poulce en
le tnoienne de Vestrique , et estrique
oullre le mesure surpaine de 10 1. et perdre
mesurage quarante jours. (5 mars 1593,
Ord., Statuts et Edits du marché au hled de
Douai, art. xvi et xvil, Arch. mun.
Douai.)
— Etui de bois qui sert à renfermer le
fer d'une laux :
Lequel suppliant mist jus de son col su
faulx et prist en sa main l'estricque d'icelle.
(1444, Arch. JJ 176, pièce 332.)
Ce mot était encore en usage corn nu-
terme de chasse au milieu du xvii" s.:
Afin que les lévriers qui en viendront
soient comme vous les devez souhaiter,
pour servir d'etrique, de flaincs et de teste,
selon le besoin que vous en aurez. (Saln.,
Vén., citasse du loup, c. vi, éd. 1665.)
Hainaut, étriqué, rouleau de bois qui
sert à raser les mesures de grain.
ESTRiQUER, v. a., serrcT, resserrer:
i'cslriqiie mes deux pieds, pais mo renversant bas»
Je tire le cordeau.
(Gauchet, Plais, des champs, p. 234, éd. i60-i.)
Et B'eslriijuanl les pieds, en tirant se roidit.
(iD., ib., p. 256.)
1. ESTRIQUIER, - ilcier, v. a., mesurer,
auner :
Li tûudeires doit estrikicr le blanc drap
anchois k'il soit porteis a le taintelerie.
(1282, lleg. aux bans, Arch. S.-Omer, AB
xviii, 10, n» 692.)
Ke nus hosteliers n'envoit saie a le tain-
telerie avant ke li tondcres l'ait estrikie
sour le perche. (Ib-, n" 694.)
— Mesurer en passant un bâton sur 1;:
mesure :
Que chascun mcsureurmette lepoulceeii
le moienne de l'estrique, et estrique oultre
le mesure sur paine de 10 1. et perdre
mesurage quarante jours. (5 mars 1593,
Ord., statuts et edits du marclié au bled de
Douai, art. xvil, Arch. mun. Douai.)
2. ESTRKtriEii, - icquier, - iUier, verbe.
' — Act., remuer :
Les dez ainz que l'argent a pris,
Si les estrique, puis li ehaoge.
I (.Du Preslre cl des .u. ribaus, Richel. 837,
' P 235'; .Montaiglou et ItnynuuJ, Fait., 111, 6:!.)
— Réfl., s'agiter, se remuer :
Quant voi la roussole durement s'eslrike.
(Chans., Poël. fr. av. 1300, t. IV, p. 1298, Ars.>
J'arme le poil, je m'eshicque.
Je tracasse ; rien ne me nuist.
(Sermon joyeux d'un depucelleiir de nourrices, Poés.
fr. des iv" et xvi° s., VI, iOI.)
Plus belle n'y a en sa rue,
Ne qui aux fcstes mieux s'eslrique.
{Farce de ilaislre itimiii. Ane. Th. fr., 11, 339.)
IL-Norm., vallée d'Yères, s'etriquer pour
faire une chose, se raidir, employer toute
sa force pour.
ESTRIIJUOIIIE, \ijir KsrUKCÙlSE.
ESTRIT, \0ir ESIHIF.
ESTRii,-, \oir EsruiEt.
ESTRiVABLE, adj., sur quoi, au sujei
de quoi on peut contester, débattre :
Ices sunt cil qi enquistrent e desputc-
rent des choses qui sunt outre nature, >\r
plein, de void, de finit, de infinit, e acor-
dantment s'entrassemblereut eu confection
de ciste niedicine non eslricablc li'il d. -
[■:sT
EST
RST
partirent en oit parties. {Secr. d'Arisl., Ui-
chel. S71, f" 13i''.)
ESTRivANCE, S. S-, querelle, lutte:
Ea moi n'a point d'estrivance.
(Thibault IV, Chans., p. 14, Tar., Tarbé.)
Ensi demora Veslrivmtce.
(MousK., Cliron., 2"891, Reltf.)
Contentio, estrivaiice. {Gloss. de Conches.)
De lonj loniTrir en pénible cstrivance
?iaist aax sonffrans haute et riche observance
Finablement qui les paye et honnenre.
(G. Chastellain, Rondel, vi, 132, Kerryn.)
ESTRivE, S. f., querelle, lutte, contes-
tation:
Deslruire velt Vestrire et avenlnre.
(Cer. de Valenc, Chans., Dinauv, Trouv. brab.,
p. 3ti.)
— Combat, bataille:
<;ar quandz ilz sont a Vcslriie,
C'est merveille de ce qui font.
(Jvca. Millet, Desirucl. de Troijc, l" IS"", éJ.
1541.)
Roucbi, eslrive, tromperie, tricherie.
ESTRivEE, s. f., débat, contestation,
querelle :
Honte trop lourdement t'esirange ;
Il n'y fauU point tant d'esirivees.
(Songe dore de la l'ucellc, Poés. fr. des xï' et
xvi' s.. III, 218.)
— A l'estrivee, à l'envi :
Et se offorçoieut cliacuQ, ausi comme a
l'estrivee, l'un contre l'autre de mieuls
faire. (Evrart de Conty, Probl. d'Arist.,
Richel. 210, f» 240'.)
Avoient aporté eschielles, si les apoicient
contre les murs, et monloient sus a l'es-
trivee. (Fboiss., Chron., Vil, 404, Kerv.)
Cure n'avoient de seoir
Mes de danser a l'estrivee.
(ID., Poés., I, -2-23,399, Scheler.)
Tout autour oiseauh voletoient.
Et si très doulcement chanloient.
Qu'il n'est cneur qui n'en fust joyeul-v
Et en cnantant en l'air montoient.
Et puis l'un l'autre surmontoieat
.1 l'eslrivpc, a qui raieulx mieulx.
(.\ CuART., Ut. des quai. Dames, OEuv., p. 594,
éd. 1G17.)
— Faire estrioee de, faire une cbose à
qui uiioux mieux :
La veissiez de joye faire eslrivees de
hoire. (C. M.\NSI0N, Ilible des Poet. de me-
tam., f- 30 V», éd. 1493.)
EsFRivEis, S. m., effort. Loc, a lor es-
Iriveis, de tout leur pouvoir, de toute leur
force :
Tant se lièrent et frapeut a lor estrivris
Qu'a chasiun saut lu sauc des membres et des vis.
(Doon de Maience, 7153, A. P.)
ESTRivEMENT, - mit, S. Hi., débat, con-
testation, querelle:
Ci n'out tençon a'estrivemenl.
(Ben., D. de Norm., Il, 2138G, Michel.) Impr.,
eslruiemenl.
.111. fois ont ja esté a cel atirement
Li quels ara l'avoir qu'est en eslnvemenl.
(lioiim. d'Ali.r., f 16", Michelanl.)
Sapience est en Veslrivement de sa pa-
role. {Bible, Maz. 68i, f» ti''.)
Trop dures mérites lor reut
Des gas et des eslrieement.
(Fregus, p. 190. Michel.)
Fui toz tans tançons et toz estrivemanz .
(Ms. Ars. 5201, p. 318».)
Grant estrivemenl fu entre les anciens
pour savoir comment chevalerie povoit plus
estre essauciee. (Rom. de J. Ces., Ars. 5186,
f» IK]
A cause de ce sourd y entr'eulx si grand
attaynemeut ou estrivemenl. (141S, Arch. J.I
169, pièce 200.)
Sans arrogance, esfWuemeret ou turbation.
{La tresample et vraye Expos, de la reigle
M. S. Ben., 1486, 1° 60"=.)
Entre les Francoys et Espaignols estoit
contention et estrivemenl de célébrer la
feste de Pasques. (Mer des Cran., f» 12 v
éd. 1532.)
Escheve toutes questions, généalogies,
contemplions et eslrivemens de la loy.
(1343, Bible, Epit. de Paul à Tit., chap. 3.)
Débat, eslrivement. (R. Est., Thés., Cer-
talio.)
EsrnivEOR, -eue, s. m., querelleur:
Se aucuns est eslrioeres si le chastit en.
{Riule S. Beneit, Richel. 24960, f" 47 r'.)
Estriceur. certator. (Gloss. gall.-lat., Ri-
cliel. 1. 7684.)
Estriveur, lutteur. (Cotgr., éd. 1611.)
Val de Saire (Manche), elrivar, tricheur.
ESTRivER, estrifver, etriver, verbe.
— Neutr., quereller, disputer, dél)aUi'e,
contester:
Moult se commence a porpenser
Et en son cuei* a est river
Que porai faire.
{Alhis, liichel. 375, f» 121'.)
Sire, fait Gavains, pas n'eslrif.
Que je n'en aie moult raespris.
(Mreper., Richel. 21G8, f 3'.>
lluec ot des barons assez
Qui contre ce pas acstriverenl.
(Dunnars le Gallois, 14178, Slengel.)
Et menèrent si bêle vie
C'onques encor par envie
IS'esIriverenI li uns a l'antre.
(.Ieh. AU Kl'., Mir. de S. Torlii, Dinaux, Trom.
arlés., p. 258.)
Se tu veulz esiriver bien parlerai a toi.
(Le DU de Ménage, 42, Trébntien.)
Ayes toujours Dieu devant tes yeulx, et
ne estrive pas de paroUes comme eu te
deffendant. (lutern. Consol., Il, xxxvi,
Bibl. elz.)
Avec ton serviteur a'eslrive.
(C. Marot, l's., cxLiu, éd. 1590.)
Ma sœur, a'esirivez pins. Cest honneur uon brigné
Ne vous sera jamais en reproche allégué.
(ScHELAMDRE, Tyr el Sid., l' journ., Ill, 3, Ane.
Th. fr., t. VIII, Bibl. elz.)
Celle la dont je suis jalouse, ou serait
elle plus ayse de me veoir ; et qu'ayme-
roit elle que je feisse, sinon ce que je fay,
de me tormenter en ceste sorte, et d'estri-
ver contre mon mary. (La Coet., Regl. de
mar. de Plut., Feugère.)
... Ke.ttriver contre luy.
(Vauq., .Su/., IV. Ens. p. les nil., éd. 1612.)
Des âmes plus désireuses de s'édifier que
d'estriver opiniastrement. (Coeffeteau,
Tabl. (la l'iiiiioc. de Maria, p. 431.)
— Au sens moral :
Lajoye etgloire que prennent ou donnent
les hommes, c'est a dire le monde, estrifve
et tousjours avec elle y a aulcune tristesse.
(Intern. Consol, 1, 6, Bibl. elz.)
La philosophie n'estrive gueres contre
les voluptez naturelles, pourveu que la
règle y soit joincte. (MoiST., Ess., III, S,
éd. 1S88.)
De vray, quant a la grâce, elle estrive
contre la besougne qu'elle fait, pour estre
son visage mieux net, et son habillement
plus honneste que pour la peine qu'elle
prend. (La Boet., Mesnage de Xenoph.,
Feugère.)
— Lutter :
Uns enpereres Oaciens,
Qui haet Peu e crestiens.
Contre nostre lei eslriveit
Quant li bons Saint Jorge viveit.
(Vilalieali. Georgii, ms. Tours 927.)
Nous avons veu celle barge esiriver
contre le vent. (Fboiss., Chron., 1, 24S, Luce,
ms. Rome, i" 10.)
— Rivaliser :
Car quant elU (la serre) voit une ne
rudement corre, dont estrive a la nef por
son isnelitet esprover. (Richard de Four-
NIVAL, Bestiaire, p. 39, llippeau.)
Il assembloit tous les jours les plus ef-
frontez gaudisseurs, plaisants, et toute telle
manière de gents qui font profession de
faire rire, avecques lesquels il beuvoit et
mangeoit ordinairement, et estrivoit avec-
ques eul.x a qui rencontreroit de meilleurs
brocards, et qui se gaudiroit le mieulx.
(Amyot, Vies, Sylla, éd. lS6o.)
— S'évertuer :
La veisies graut joie faire,
.\s jogleors vieles traire,
Harpes soner et esiriver.
(Ken. de Beaujeu, Bians Desconneus, 21,Hippeau.)
— Suivi d'un inlin., se préparer active-
ment à, faire ses efforts pour :
Li un por les allres s'avivent,
Do vaincre les Bretons esirivenl.
OVacc, BruI, 12G32, Ler. de Lincy.)
Et pour ce eslrivons plaire a Dieu ou prc-
sens ou absens. (P. Fehget, Noiw. Test.,
f» 173, r°, impr. IMaz.)
Lothaire subitement estriva assaillir Lor-
raine, et luy donna l'empereur lieu, pour
ce qu'il n'estoit pas appareillé a la bataille.
(Le Baud, Hist. de Bret., eh. xvin, éd.
1638.)
— Estriver d, s'efforcer de faire telle
chose, d'amener tel résultat :
Nous ne demandons autre chose fors
que nous soyons comptez et reputez au
nombre des hommes et des citoyens, et
vous ne refusez a le faire sinon que pour
estriver a nostre injure et villenie. (Prem.
vol. des grans dac. de Tite Live, f" 64=, éd.
1530.)
— Faire difficulté, opposer de la résis-
tance, résister :
ÎSus des siens adont a'esirira
A soi dormir n'a sommeillier.
(Guiart, Raij. lign., 13112, W. et P.)
Et puis d'aymer on ne se peult tenir.
Quoy qu'on esirirc.
(Cl. Mab., Eieg., 18, éd. 1511.)
EST
EST
EST
Ses souldards, qui au demouraut n'es-
toyent gueres bien rliscipliaez ni obeys-
sants a leur capitaine, le suyvoyent envis
et estrivoijent a l'encoutre de ses comman-
dements. (Amyot, Vies, l.ucnll.,éd. 1565.)
J'en cognoy quelqu'un, qui plaint son
advertissement, s'il n'en estcreu : et prend
a injure, si ou estrive a le suivre. (.Mont.,
Ess., 1. III, c. S, éd. 1S95.)
— Combattre, au sens propre :
Qui est celuy qui craint si peu sa vie
qu'il veuille es triver coulre moy ? (Lariv.,
les Tromper., IV, 1, Ane. Th. fr., t. VU,
liibl. elz.)
Quel honneur vous seroit ce d'eslriver
contre un marault? (Id., ib., IV, 2.)
Il combat si long tans, si long tans il clrive.
(Du Bartas, la Semaine, 111, éd. 1579.)
— Act. contester, disputer, défendre,
avec unrég. de chose :
Si que se il (les parties) vuelent esiriver
aucuns articles... la vérité en puisse estre
sceue par ce. (ti Ordin. maistre Tancrei,
Ricbel. 25546, f" 1 r".)
Disans que de toutes leur forces estoient
près et appareillies pour la couronne de
France encontre tous adversaires estriver
et deffendre. (Grand. Chron. de France,
ristoire du roy Phelippe le Bel, XL, P.
Paris.)
— Combattre, résister à, a\ec nn rég. de
personne :
Cenx qui par trop fnyaal Vcnns estrieenl.
Kaillent autant que ceni qui trop la suivent.
(Mo.NT., Ess., 1. m, c. 5, éd. 1S88.)
— Inf. pris subst., lutte :
Por si grant péril esclilver,
Por ce qne fort est Veslriier,
Qn'il est soulil el sondniant,
Parnuit s'en est torné fuiant
Dreit a la mer.
(Vie de S. Alejri, 4'23. Romania VIII, p. ni.)
— Estrivant,pavl. prés, et adj., querel-
leur :
Ne mal parlicrs ne esirivanz.
Gehv., Desl., Brit. Miis.add. 2,S560, !" 100'', 1>.
Meycr.)
— Qui rivalise :
Si vit les sains de paradis...
Alans et venans, ce li semble.
Et estrivans de deol ensemble.
(.Irfrorac. iV.-i)., p. 11, Chassant.)
Advint de fortune que les trois estrivanles
eurent autant de voix l'une conimel'autre.
(Lariv., Facet. Niiicts de Strap., VI, iv,
Bibl. elz.)
— En parlant de choses, qui fait effort :
Elle a aussi abondance de très claires
fontaines, desquelles les ruisseaux eslri-
oants par soef murmure, donnent aux
viateurs doux attrait de dormir. (Le Baud.
Hist. de Bret., ch. 2, éd. 1638.)
— A charge :
Si ta sçavoys bien le danger
Oaquel nous nons sommes boulez
Pour estre venus et montez
En la région des vivaus
Tes jonrs seroieut estruans
A toy par donlourem remori,
Souhaitant raille fois la mort
Pour abréger ta giant misère.
(.\el. des aposl., vol. I, f 31'', éd. l.ï.îT.)
— Estrivé, part, passé, querelleur :
Vie estrivee qui trouble tous sens. (1483,
Hardouin de Li Jaille, Form. des (jaiges
de bataille, p. 171, Prost.)
Ce mot, employé par Régnier, regretté
par la Bruyère et enregistré par Furelière,
était encore de quelque usage à la lin du
xvii° siècle.
En terme de marine et d'artillerie on a
gardé avec des acceptions analogues la
forme étriver :
11 faut étriver très-court et mener dans
un escadron les chevaux par la rudesse et
par la vigueur, plutôt que par art et par
principes. (J. A. de Guiberï, Tactique, 1. 1,
p. 287, éd. 1773.)
Wallon, e'frîBcr, disputer. Rouchi,é(j-ît!er.
disputer, contester vivement, ne pas con-
venir des conditions qu'on s'est imposées,
tricher au jeu. Haut-Maine, étriver, con-
trarier, agacer, faire endêver, combattre.
Norm.jOrne, Bessin.e'h'ii'ec, faire endêver.
Val de Saire (Manche), elrivo. endêver.
Guernesey, étrivair, dans le même sens.
Canada, e'tmsr, faire endêver; s'étriver,&e
plaisanter mutuellement.
ESTRivESON, S. f., coiiibat, résislauce
opiniâtre :
Ou qu'il Toit Gloriant, si l'a misa rcson.
Et que li dui Francheis ont fet eslriveson.
{Gaufreij, 8316, A. P.)
ESTRivEiis, adj., qui dispute, quere
leur :
Aversion estrivense. (Bible, Maz. 684,
f" 124'.)
Ce mot s'est conservé en rouchi. Ou lit
dans Hécart ;
ESTRIVEUX, qui estrive, qui conteste,
qui révoque un marché qu'il avait arrêté,
ou qui exige de nouvellesconcessions pour
le remplir. On dit aussi estriveur.
ESTRiviE, s. f., débat, contestation :
Faictes moy mes sergens venir
En assez grande corapaignie,
El pour double de Veslriiie
Faicles les armer nng pflil.
(Mijsl. de la Restirr., f 3'', impr. Inslil.)
Cf. Estrivee.
ESTRiviERE, s. f., petite planche pen-
dant à la selle d'un cheval et servant à
appuyer les pieds du cavalier, étrier :
Tout le porfenl desi en Ves/riviere.
(Les Loh., Val. Urb. Slo, (° 23''.)
N'ai terre ne avoir qui vaille nne estriviere.
(Fragm. du xiu° s., ap. Keiff., Chron. de ilousk.,
I, r,i3.)
Que li roys fa verses, qui gerpi Vestriviere.
(B. de Sel/., xxii, 65, Bocca.)
Tenans chascun Vestriviere du cheval
de sou maistre. (W.iVRiN, Anchienn. Cron.
d'Englet.,l. II, p. 371, Soc. de l'H. de Fr.)
— Partie de la chaussure :
Estoit paré dunes cliausses, dont le fond
estoit d'une aiguillete recousu et estoient
fendues au travers des genoilz, et estoient
les estrivieres ouvertes au dessus des sou-
liers tant derrière que devant. (Roi René,
l'Abtizé en court, iv, 76, Quatrebarbes.)
ESTiuvocHE, S. f., coup, taloclie:
Qaant chascun eut de raoy son eslrivoihc
L'un se départ, l'autre fail son aproche
Vers son logis de liesse prescrit.
(Nij Irop les! ny trop lard marié. Poés. fr. dos w"
et xvi" s.. III, 131.)
ESTRivoT, S. m., sorte de bâton servant
au dépècement du gibier:
Puis fends les deux jambes devant el
boute parmy un estrivot : c'est ung baston
d'environ pié et deniv de long. (Modns,
i" 36 v°, Blaze.) ' . \ -
ESTROBATOUR, VOif EsTROVEOR.
ESTROBLE, VOir ESTEULE.
ESTROCHEME^'T, VOir ESTRICHEMEXT.
ESTROEM, estroin, s. m., fleuve :
Que les diz marcbans requirent, s'au-
cun d'eulxfeussent murdriz ou robez par
forche ou violence dedens le pays et es-
Iroem de Flandres par aucuns des cens
des villes, chasteaulx on havenes de Flan-
dres, que le pays de Flandres soit tenuz
d'en faire restilucion. (1388, Ie(i rfe P. de
Bourg., Anzeiger, VI, 135.)
— Courant:
Parquoy pluiseurs desdils chintres et
pierres.... estoient avalées et descendues
vers le profondeur et estroin de la dicte
rivière. (Pièce de 1431, Mém. des Antiq
de Morinie, t. XV, p. 165.)
1. ESTROER, - oucr,- uer, - anir,\. a.,
percer, trouer :
L'escul Rollant uni frait e eslroel.
(Itol., 21;;-, Milllrr.i
Et mainte brogne percier el eslrocr.
(Les Loh., ms. Berne 113, f° 1''.)
l'^t son esca li eslroerent si
Tels .nn. tros i poist oa coisir.
(/*.. f 2.1'^.)
I.or escu furenl percii- et esirné.
Ub.. Ars. 3143, f 16'^.)
I.i escu soiil percié el esiroe'.
'Ib , ras. Montp., f 19'.)
La veissiez raaiole large effondrer.
Kl mainte broigne percer el esirouer.
(Garin le Loh., 1' chans., IV, P. Paris.) Var., es-
Iroer. ims. Monip.. f* 2"^. I
AmJui estoient li baron ens el pré
Et lor escu esloient eslroé.
(Ib., i" chans., vxv.)
Si Itn* esFroent lur escaz.
(llrui, ms. Mcnich, 658, Vollm.)
A l'esca eslnter, a l'eanrae peçoier...
Porrez apercevoir com faiz suis chevalier.
U- BoD., Saî., cci.xxxi, Michel. >
Si s'entrcDerent si durement que il font
les escuz estroer et percier. (Lancelot, ms.
Fribourg, 1° 25"'.)
Merveillox cox se sont doné.
Que li escu sont eslroé.
(Floire el Blanche/lor, 2° vers., 3243, da Méril.)
Qu'il li a son esca brisié
Desous la boacle el eslroué.
(Couvain, .136, Hippeau.)
Le père al Ui tel cop duna
Que Sun escu li eslrua.
(ilort du Roi Cormond, 562, Scheler.i
Vos armes sonl depecies
Et estroees el percies.
([iiirmars le Gallois, 6181, Slengel.'
ii'tt;
lîST
EST
EST
Aocui aurez celle teste Irancliic
Et celle pance esiroee et percie.
(Amis el Amiles, 1317. IIolTraannJ
Exiroez est (l'ecn) et detranchiez.
(Parlai!. . Richel. 19152, f ISn'.)
Vons aves mon Tisa?e jssi dcsiiguré,
Kt Irencie nia banlevreet mon nea eslroiic.
iEnf. God.. Richel. 125S8. f 21^ '
l.i escuz de lor cous sont fraiz et esiroiiez.
(Floov.. 21G6, A. P.i
l't son esca vont eslroanl.
(Renarl. Snppl., p. 366, Chabaille.i
•S'en fesoit les pièces voler,
F'^t depicier et fxlroer.
Que point n*i denioroil d'entier.
(Dr Berenqier au long cul, 26, Montaiglon et Ray-
nfind, Fabl.. IV, 58.)
Vosires haubers est par deriere,
(ion m'est avis, tons esiraues,
Car mes espins i est passes.
(Fregus, p. 85 , Michel.)
En l'escu de quartiers mnlt grant cop li dona
Ke les qnirse les fnz par rai li csirua.
(Horn, 4728, Michel.'
— Estroc, part, passé, troué :
L'autre tremble toute elTraee.
lant se sent foible et esiranec
VA pourfendue de creraces.
(fio.sr, Vat. Chr. 141)2, (" 4SM
2. ESTROEit, voir ESTORKR..
l-.STROGNEn, voir ESTBONGNF.R.
lisTROicETÉ , - eceté, - escelé, s. f.,
étroitesse :
Les estrecelez de? rues. (G. de Tyr, xvi.
16, liist. dos crois.)
EiiVestresceté de la terre. (Comm. s. les
Ps., Richel. 963, p. 229'.)
Pour cause de Yestrer.eli: el petitesce de
leur lieu. (1334, Arch. S 3684. pièce 3.)
ESTROiCEUR, -o(Sseui',-0!/sseMr,-eissett»',
-esseur,- eccur, s. f., rétrécissement, res
serrement, étroitesse :
Vestroiceur du lieu ne soufîroit pas que
assembler se peussent. (Bersuihe, T. Liv.,
ms. Ste-Gen., f° 28i=.)
l>onc .u. y a sanz plus non trois (chemins)
Qui aient autelle estrecenr
Du d'arbres a plus d'espesseur.
(Christ, de Pi<., Poés., Richel. 604, f 126 v»:
l'ûschel, T. 894.)
Estroysseur, straytnesse , narownesse.
(l'ALSGR.WE, Esclairc, p. 277, Géuin.)
Estreisscur, naro-nnesse. (1d , ib.,
p. 247.)
H était encore de quelque usage dans la
première partie du dix-septième siècle :
Estrecetir, estresseiir , estroisseur, an-
fîuslia, et forma stricta vel arcta, locus
iirctus. (DuEZ, Dîr;f. fr.-all.-lat. , Amster-
ilnin 1664.)
Suisse rom., Neuchâtel, e'froîceur, étroi-
tesse : Vétroicear d'une planche.
liSTItOICHEMENT, VOif ESTRICHEMENÏ.
ESTROICISSUUE, VOir ESTROISSISSDRE.
ESTRoiER (s'), V. réfl., renonccr à :
Voillanz et desirranz porveoir a la pes
et a l'alcgement de nos feaus, en mcur
conseil et deliberaliou, a nostre requeste
el de noslre volonté, el de nostre otroi cl
do plusors autres qui ucesl acorl furent et
s'estroierent des diz racliaz a merci, a or-
dené en ceste manière... (1269, Arch. J.
192, pièce 49.)
ESTROIGNEMENT, VOir ESTBAIGNEMENT.
ESTROIGNER, VOir ESTRONGNER.
ESTROIN, voir ESTROEM.
ESTROINDRE, VOir ESTREINDRE.
ESTROISIR, voir ESTROISSIR.
ESTRoissEMENT, S. m., hande étroite
de terre, clairière :
Au regard d'icelle paroisse sont le
Fayel et le cours de chenal en hameaulx
et iandes, en manière A'estroissement de-
dens ladicte forest. (13S4, Arch. P 301,
pièce 9.)
Cf. ESTROITURE.
ESTROISSER, VOir ESTRECTER.
ESTRoissEURE,esireç!(rc,etnsseMre,s.f.,
rétrécissement, caractère de ce qui est
étroit :
Et lui avons permis.... de faire poyer
pour raison de Velrisseure de ladicte mai-
son. (1493, Bail d'une maison, ap. Sle-Pal.,
éd. Favre.)
La laxité etlarseur des pertuis d'cnhaut,
et Vcslroissettre de ceux d'emhas. (Amyot,
Prop. de table, Ul, ii.)
Angulus, nn angle, eslrecwr. (Trium
ling. Dict., 1604.)
ESTROISSIR, estro!sj/r, V. a., étrangler :
Elquaul il (Judas) fui pendu, creva par
le meillieu du corps et yssirenl par la
toutes les entrailles: car il n'apartenoit pas
que l'anie damnée yssist liors par la bou-
che laquelle avoit baisé le doulx Jésus, el
que le gosier par lequel la voix de trahison
esloil yssiie fitst estroisy par lelalz duquel
il se p'endu. {Le Repos de conscience, éd.
Jeh. Trepperel, c. xxxi.)
ESTuoississuRE, cslroic, esirec , s. f.,
rétrécissement, caractère de ce qui est
étroit :
Ledit Bosphore est estroit a l'entrée,
large au milieu, sur la grande estrecissure
duquel esloil autrefois un village. (Thevet,
Cosmogr., viil, 11, éd. 1538.)
l.'i'stroississure des conduits. (Amyot,
Demand. rom., cxi.)
La cause de la stérilité des mulets vient
de la petitesse, ou estroicissure, ou bas-
sesse de la matrice. (François de Fouge-
roli.es, Diog. Laerlien, p. 594, éd. 1601.)
11 était encore de quelque usage dans la
première partie du xvii" siècle :
Estrecissure, coarclalio, coutractJo, et
anguslia. (DuEZ, Dict. fr.-all.-lat., Amster-
dam 1664.)
1. ESTROIT, estroyt, estreit, slroit, part,
passé et adj., serré, pressé :
Ensi issent siroil et serré.
(Ben., rroifs, Richel. 375. P 84°.)
Lo champ fu to plein de la multitude de
lo exercit de l'empereor, et sont veues les
lances estroites come les canes sont en lo
lieu ou il croissent. (Aimé, Vs/. deUNorm.,
I, 22. Champollion.)
— l're'^sanl. vil :
Car il n'est heure ans douze moys
Que je ne soye bien mille foy»
En divers pensemens eslroijs
D'aler vers luy.
(Déliai de deux Dem,, Poés. fr. des xy' et xvi' s.
V, 295.)
— Adv., étroitement :
Estroit se lienent enbracié.
Moult estoieot eslroit colcbié.
(FI. el Blanche/lor. Richel. 19132, f» SOS".)
Ja te baiseroie eslroit.
(.iucassin el fiicolelte, p. 30, Snchier.)
— Sérieusement ;
E se purpensa raull esireil.
(l'n Chival. e sa dame, ms. Carabr , Corpus ,50,
P 92^ P. Meyer.)
2. ESTROIT, estreit, estrei,estroict, s. m.,
lieu étroit, resserré, détroit :
Adfin que chacun fesisl armée par mer,
tant de gallees comme d'autres gros vais-
seaulx, pour garder les estrois de Constan-
tinoble contre l'envahie des Turcqz, qu'ilz
ne peussent pas entrer de la Turquie et de
la Natolye en Grèce. (Wavrin, Anchienn.
Chron.d'Englei.,l.ll, p. 30, Soc. de l'H.de
Fr.)
Et li rois s'en vint a Struvelin; la passa il
a l'estroit l'aiguë. (Froiss. , Cftron., III, 19,
Luce.)
Si partirent ou mois de febvrier, ledit roy
Dampietre et prince de Galles, et passèrent
les estroicts de Bonceaulx, par la permis-
sion du roy Charles de Navarre. (Le Baud,
Hist. de Bret., c. xl, éd. 1638.)
Et ainsy se rendit M. de Guyse, sans aller
plus visle que le pas, a la place de ballaillo
de son armée, qui esloil fort bien logée en
un estroit entre les vignes et la rivière do
Modon. (Brant., d'Aucunes Retraites de
guerre, Buchon.)
— Fig., situation serrée, gênée, critique :
Vers la cité en est aies,
Snvent regarde ariere sei,
Mult est Lanvax en grant esirci.
De s'aventure vait pensant.
Et en Sun curage dutant.
(Marie, Lai de Lanval, 192, Uoq.)
Pour en secourir les affaires selon ce que
l'esfroict auquel ils sont reduicls le pourra
requérir. (Du Villars, Mém., XI, an 1559,
Michaud.)
— Rigueur :
L'estroit de l'examiualion m'a esté une
dure attente par la diversité des courages.
(G. Chastellain, Exp. sur vérité malprite,
VI, 275, Kervyn.)
ESTROiTÉ, - oitté, estreté , s. f., étroi-
tesse :
Kl l'entrée de paradis
Au premier est estroite et dore,
Mais celle esirelé petit dnre,
Com plus dure plus enlargit.
(Vie des Pères, Ars. 3611, f° 105».)
Jugeant presque impossiblequel'esfrottfc'
des liens qui bridoieul les cinq places n'en
donnassent bientost l'argument, la servi-
tude estant ennemi du généreux François.
(Du ViLLARS, Mém., XI, an 1559, Michaud.)
ESTROiTECE, - eitecc, s. t., angoisse :
Tribulaliun et estreitece truverent mei.
(Psalm., Bril. Mus. Ar. 230, !" 127 v».)
ESTROiTELET, adj., RU peu étroit :
EST
EST
EST
637
Easi corn je m'en retornai
Per un es/roitelet sentier.
{Chans., ms. Berne 389, f 190.)
Les une petite sentelelle i
Maubatue et estroileleth'.
(Jeh. de le Mote, h Regret Guill.. 153, Scheler.)
Cf. ESTROITET.
1. ESTuoiTEJiENT, - oiUcment, s. m.,
étrécissement, lieu éiroit ;
Infinie multitude s'assambloit par les
eslroittemens îles rues. (Ancienn. des Juifs,
.\rs. 5083, f°2I3'.)
ESTROiTEMEXT, - aiil, atroiteviant,
adv., rigoureusement :
Il lour en convandra randre raison de-
vant Dieu atroitemant de lour négligence.
(3« p. des Coût, des Chartreux, ms. Dijon,
f<>30r°.)
Défendre estroitemant. (/&., f° 31 r».)
Leur manda eslroitement que il n'euis-
seut nulle allianche au rov d'Engleterre.
(Froiss., Chion., H, 427, Kêrv.)
— Instamment :
Et requeroit souvent Dieu estroitement
en soi meismes. (Fhoiss., Cftj'on., II, 38,
Kerv.)
ESTROITET, adj., uu peu étroit :
Ensi con je m'en retornai
Par un esiroilet sentier
œhans., Rifhel. 20050, C 65 v».)
Cf. ESTROITELET.
ESTROITETÉ, - ttcté,- CtCté, OSt-, S. f.,
étroltesse ;
Vaslroiteté. {Cyrurgie Albug., ms. de
Salis, f" 146'.)
Pour Vcstroicteté des centiers. (Rom. de
J. Ces., Ars. 5186, f"> 82\)
EstroiUeté de chemin. {De vila Chrisli,
Richel. 181, f° 65^)
Il advirona chascun costé les eslroic-
tetes de la uiontaigne, (Fossetier, Chron.
Marg., ms. Brux. 10512, X, m, 6.)
Pour Vestroicteté et <lifriculté des aprou-
i^bes. {La Mer des hystoir., 1. 1, f» 98'% éd.
1488.)
Vestroicletê du chemin. (Gaguin, Comm.
de Ces., f" 23 v», éd. 1339.)
— Fig., détresse, extrémité :
Si conclud les réduire a plus grant es-
troicteté a son plaisir. {La Thoison d'or,
vol. I.f'Se ro.)
ESTROiTEUR, estroict., s. f., carac-
tère de ce qui est étroit :
L'on ordonna pour ce qui fut dit que
plusieurs fraux se povoyent commectre es
mesures a sel et desja s'estoient commis,
pour ce que les aucunes ne sont point du
large qu'elles doivent estre, mais sont trop
aultes d'arecle, tellement que l'on n'y peut
palleyer \iouv estroicteiir, que l'on deman-
deroit a Beuoyt de Roche, garde du sei-
gnal des dictes mesures a sel, les instruc-
tions faictes sur le fait des mesures. (14
sept. 1416, Reg. cons.de Lyon, I, 8, Guigue.)
Et est si estroicte (lu mer) en celuy en-
droict que de l'un rivaige a l'autre n'y a
que quatre miles ; pour cause de cusle
i-stroicleur l'appellent ils Eschinon {Chron.
ethist. saint, et prof., Ars. 3313, f°61 v°.)
Eu l'eslroicteur de ces liens. (Fossetieb,
Chron. Marg., lus. Brux. ItSU, VI, v, 13.
T. III.
ESTROiTURE, estroict,, eslreit., s. f., ca-
ractère de ce qui est étroit, lieu étroit :
Fa Noes en une esiroilure
Qui n'avoit de lé c'un sol cote.
(EvRAT, Genèse, Uichel. 12457, P 10 r°.)
Et auxint prees et pastures et terres se-
més adjoingnantes as dites rivers sont
graundement destourbes, soroundez, gastez
etdestruitezperlesoutrageousesenhaunces
et estreiture des gortz, molyns, estantes et
kideux auncienement faites et levés. (Stat.
de Richard II, au xxi, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
Selon la largeur ou Vestroiture de la
canne. (B. de Gord., Pratiq., iv, 2, éd.
1493.)
Esquelz estroictures elle (le serpent Stel-
lio) se esjouyst. {lard, de santé, II, 130,
impr. la Minerve.)
Mais Veslroicture du lieu ou bataille es-
toit arrestee ne leur souffroit besongner
de toute leur force. (Q. Curse, v, 2, éd.
1534.)
— Bande étroite de terre, clairière :
Et en sont les bois a tiers et a dangier,
exepté les estroictures des terres arables
quk sont a disme. (1436, Denombr. du
baill. d'Evrcux, Arch. P 308, f° 50 r°.)
Cf. ESTROISSEMENT.
ESTROLS, voir ESTROS.
ESTROMENT, VOir ESTRUMENT.
ESTRONCHiER, V. 3., étronçoHuer :
Lesditz preneurs porront estrongnerou
estronchier a leur proffit es saisons accous-
tumees les saulx, ormes et autres arbres.
(1393, Arch. MM 31, f° 173 v».)
Poitou, Vienne, arr. de Cbàtellerault,
étreucer, ébrancher un arbre, l'étronçon-
ner.
ESTRONGNER, - onncr, estroigner, es-
trogner, v. a., étronçoniier, ébrancher,
étêter, élaguer :
Porra et devra ledit preneur couper et
estroigner des arbres et haies de ladicte
maison tout ce qui a esté accoustumé de
cope.r et eslrcigner, et nnn autre chose.
(1377, Arch. M.A1 30, f» 89 r°.)
Lesdiz preneurs porront estrongncr ou
estronchier a leur proffit es saisons accous-
tumees les saulx, ormes et autres arbres.
(1393, Arch. MM 31, f» 173 v°.)
Et pourrales saulx estronner de .m. ans
en .m. ans. (l396,Arch. MM 31, f 228 v».)
En iceulx bois choisir et abastre une
pàrched'aulue, et icelle abastue, es(ronnce
et rongnee ou acnurcie... la preuro et em-
porter^garnie du mouohet. (1413, liachapt
du droit d'tis. des hab. de Coulomm. dans
lebois de Lusaire, Arch. S 3177, liasse 7.)
11 y a en un endroit dudit climat qua-
rante chesnes tous estrognes par le haut,
estimez valoir chacun, l'un portant l'autre,
ciuq sols tournois. (1342, Procès verbal
de mesurage, arpentage et estimation de la
forest d'Orléans, ap. Le Clercq de Doiiy,
t. I, fo 227 v, Arcb. Loiret.)
Estrongner les saules. (1389, Enq.,
fo 11 v", S.Pierre le Puellier, Arch. Vienne.)
Yonne, élrogner, étronner, couper la
tête d'un arbre, n'en laisser que le tronc.
ESTRONNER, VOir ESTRONGNER.
isSTRONTENiER, adj., formé sur étron,
employé en terme d'injure, à peu près
comme le moderne merdaille :
Nous no sommes mie pouilieries entre
nous fauconniers, mais veneurs sont es-
tronteniers : car ou veneurs sont, on ne
sent que estrons de chiens. {Modus et
Racio, fo USS ap. Ste-Pal.)
ESTRONTERiE, S. f.. Collectif d'étron :
Nous ne sommes mie poulleries entre
nous faulconniers, mais veneurs sont es-
tronterie, car veneurs ne sont que estrons
de chiens. (Modus, i" 102 r", Blaze.)
ESTRONTER, - cir, V. a., équivalent au
moderne emmerder :
Astrepo, eslro[n]leir . (1332, Gloss. lat.-
gall.,Kiche\. 1. 4120, f 122''.)
Dom Carpentier, qui écrit conformé-
ment au manuscrit estroteir, pense que ce
mot pourrait avoir le même sens qu'es-
trontoier.
ESTROXTEUX, adj., d'étron :
Stercutius c'est estronteux. (Fossetier,
Chron. Marg., ms. Brux. 10509, f 100 r°.)
ESTRONToiER, V. a., équivalent au
moderne emmerder :
Icellui Robbin respondit a icellui de Les-
clat villainement... auquel icellui de Les-
clat eust répondu : Hé ribaut. lue es-
Irontoiez vous ? (1392, Arch. JJ 144,
pièce 74.)
ESTRORDEN.viREJiENT, adv., cxlraor-
dinairement :
Interroys estoit uns offices qui n'estoit
pas ordenaires, ainçois se faisoit aucune
foiz estrordenairement. (Bersuire, T. Lie,
ms. Ste-Gen., f» 2''.)
ESTRORS, voir ESTROS.
ESTROS, - OUS, - OUZ, - OUX, - US, - olS
- ors, adj., décidé, résolu:
Gauvain li dist : Ce est Yestrous,
Je n'irai pas cnsanble vous.
(Aire perill., Richel. 2IfiS, f G v°.)
Fait li sire : Ce est iesircits.
Je le prendrai ja voiant vous.
(;j., F Sr".)
— A estros, loc, avec vivacité, aussitôt,
entièrement, parfaitement, certainement :
Mais ki dreit volt numhrer
Duze en (hures) i pot truver ;
E quant els sunt passées,
Tost sunt renuvelecs,
E en ordre liir cars
Tienent tut a eslrus.
(P. DE Tii.vix, Ciimpoz, 259, Mail.)
Or se sont embatn sor vous,
Prandes vos armes o esiros.
S'il nous atendent si ferons,
Et se il fuient sis suions.
(Wace, BriU, 12912, Lcr. de Lincy.) Impr,,
escros.
Tôt a estros lo puis savoir.
Moi n'amerent, mais niun avoir.
{Briil, ras. Munich, 3269, Vollm.)
^ Moult par seroil lait a estros
I Se nos i aliens sans vous.
(Bex., Traies, Richel. 375, f 72''.)
658 EST
Si qne li fea a terre vient
E la terre le feu sustienl,
E l'air, qui est entre ces dons,
Toute defent lot a estnis
Que la terre n'alnmt ne arde.
(Id., D. âeyorm., 1, 99, Michel.)
Eissi ala Int a esirus.
(Id., ib., I, 368.)
E li dus. sachez, a cslros.
Se defent si al brant d'acier.
(iD., ib., II, S-IOS.)
Ueinier, si sachiez a estras
Qne treslot l'or e tut l'argent
De voslre terre entierrement
Ai trait a mei, j'en sui vcstnz.
(Id., ili..n, 2911'..)
Tant vos di, fait il a estrns...
(Id., iJ., II, 33--.)
Sire, si te mande a estros
Qoe ben est teos de reposer.
(Id., il/., II, C528.)
Mais des or nos large a esiros
Qn'antre conrei ne prenz de nos.
(Id., ib.. II, 15532.)
Eissi ont la terre a esiros
E le reianme le rei lios.
(Id.. il'.. Il, 411019.)
Griint ennnit
Jle Tient, ce sachiez, a eslrou.t
Ce que je oi dire do vos,
Li miens amis, ce poîse moi.
(Cbbest., Cheittl. de la chanle, Richel. 12560,
!" ii\)
Et si très durement le Dert
Que la lance a esirovx peçoie.
(Ib., f» \V.)
Fet Laocelot tôt a eslrous.
(Id., ib., Vat. Chr. 1723, f° 18''.)
Seignonr, bien vons di a csiroux,
Fet li rois, go raovrai demain.
(Id., Percerai, ms. Montp. H 2i9. P H-i'-)
Vos valiez e vos esquiers
Ki ben quidoiicnt « csln/s
Grantz héritez aver par vus.
{Vie de SI Giles, 69-2, A. T.)
Icele nuit fist a edrow:
Gaitier ao gué aventurons.
(Marie, lai de rEspiiie, 227, Roq.)
Par Deu ! dist il, seignor, bien sachiez a esirors,
Ainz mais n'avint an France nule si granz dolors.
Mis en ierl li roiaumes an larmes et an plors.
(J. BOD., Sa.i-., xxvii, Michel.)
Se TUS ne faites pes hui vers loi a esinis.
(Gars., ViedeS. rliom., lUchel. 13513, f 10 r".)
Sachiez, a esirciis le perdrons
Se hastin conseil n'en prenons.
(Floire et Ulance/lor, 1" vers , 285, dn Méril.)
Car s'est espouse l'arairail,
Dont sai bien qu'a csiroiis i fail.
(Ib., ISA-.)
Bien sacies a estros
J'en feroie petit por vos.
(Gauv.. 3U7, Ilippeau.)
Se ne m'aies isnelment,
Morir m'estnel hastivemenl.
Se je n'en ai p:ir tci secors,
Morir m'estuel tôt a esiros.
(G. DB S. Pair, SI. S. Michel. 3G0i, Michel )
Mort l'abat a cstrous.
(GCT DS Cambrai, Alex., Richel. 2436G, p. 231''.)
Lors diront il lot a esirox,
Vez la le coz et le jalox.
(Henarl, 9935, Martin.)
EST
Rele, sej'avoie
Pooir a estros.
En Un deslruiroie
Félons et jalos.
(Rom. et pas!., Bartsch, II, 6fî, 46.)
Je sai de fi tout a estrous
Que vos seres raiens trestos.
(Eleocle et Polin., Richel. 375, P 57=.)
A estrous s'en ira, sire, se n'en penses.
(Fierabras, i069, A. P.)
Et cil responent : Ja l'orres a e.slrols.
(Aiiberi, Richel. 24368, f 62''.)
Se il l'anfanl volsist aToir rendu
Le fil Girart que li serfoui vendu.
Délivrez fost a esiroiiz par celui.
(lourd, de mairies, 273, Hoffmann.)
C'en est mes consaus a esiros.
(Parloiu, 4060, Crapelet.)
Et qne lor dites a esiros
Que ceslni prendras a espons.
(/*., 4999.)
Tolnes m'avez mes araors,
Perdn m'avez lot a esiroi.
Et ge l'anrai si grant de vos
Qne j'en morrai lot a esirox.
Marne lor monstre a esirox
Les ors et les liepirz félons.
Mais failli avons a «(ras
A celé amor dont vos parles.
Car Partonopeus est foies.
(Ib.. .5713.)
(/*., 5883.)
(Ib.. 7054.)
Por Dieu, sire, que faites vou.i?
Bêle, je muir toi a estrous.
(G. de Palerme, Ars. 3319, f 89 r°.)
Mais trop grans alonges n'est proz,
Ja ierl la bataille a estroz.
(Durmars le Gallois, 4635, Slengel.)
Fait Jnbar. gabez nos vus ?
Ainz vus di veîr lut a eslrris.
(Prolheslaus, Richel. 2109, f» 22''.)
Sire, de mnrra lut a eslns
Si vus ci ore partez de li.
Ilb , !" 29''.)
Bien poes savoir a estrous
Qui cil est du coi je vous di.
(Aire per.. Richel. 2168, f 4'=.)
Car sacies bien tout a eslrous
Qu'il TOUS ocirra u vous lui.
Herbegies estes a eslrous.
(Ib., f» 9''.1
(Ib.. r 12'.)
Je vos dcsH, et gardes vos,
Car je vos ferrai a esiros.
(Uns. DE BE.vrJED, li Biaus Desconneus. 397, Hip-
pean.)
Dame, vostre sui a esiros.
Ud., ib., 3941.)
Diva ! qui ai ce fait ? di lou moi a esiros.
(Flootant. 601, A. P.)
Quant il veit « esirus k'iccl jor mnrra
Sa mort, s'il purrad, mnll chier lur vendera.
(Horn, 4718, Michel.)
De oiseaus et de chens corleis
Se founl fiz de burgsis,
Mes a eslrous se affolent.
(Prov. del Vilain, ap. Ler. de Lincy, Prov.,
p. 462.)
Quant mal fount a eslrous
Si ne gardent prouz
I.i bachelcrs léger
Qui tau nies choses enbracenl
Dount puis ne se deslacent.
(Ib., p. 166.)
EST
Et il de tel verta contreval l'amena
Qne fondre deschendant a esl[r\ous resemMa.
(Doon de Maience, 5141, A. P.)
lISTROSEEMENT,V0ir ESTROCSSEKMENT.
ESTROSSEEMENT , Vnir ESTDOUSSEE-
MENT.
ESTROSSEU, voir ESTROUSSKR.
ESTROUBLE, VOJr ESTEDLE.
ESTROUELE, S. f. ?
Aussi compecte et app.irlient ausdils de
S. Waast le droict de dos, flepards, che-
mins et verrier, le droict à'estrouele et avoir
des baslards, saus délaisser hoir de sa
chair légitime. (Coiit. de Bouvain, xxiv,
Nouv. Coût, gén., I, 442».)
ESTROUER, voir ESTROER.
ESTROuiLi.iÉ, part, passé, sali, taché,
souillé de boue :
Leurs harnois estoient tous estrouillies
et gros vallets et paiges tous deschirez.
(MoLLNET, Chron., c. cclxxxii, Buchon.)
ESTROUS, voir ESTROS.
ESTROUSEMEXT, VOir ESTBOUSSEEXIEKT.
ESTROi'ssE, S. f., décision, consen-
tement :
Mandement especial de passer le dit
traité et accord en la main de mes dis
seigneurs des comptes, et en avoir lettres
de Vestrousse et consentement de mes dis
seigneurs. (1449, Bourbonnais, Arch. P.
1356', pièce 8.)
— Vente à l'enchère, aiJjudication :
Se aucuns marchands ou autres estran-
giers achettoient aucunes denrées dedans
ladicte ville, et le marchié se faisoit en
présence d'aucuns des habitans de ladicte
ville, ayans maison ou peason eu icelle,
ou y survenoient tantost a Vestrousse du
marcbié, ilz v auront leur part s'ilz
veulent. (1462, Ord., xv, 521.)
Les nsclteurs et enchérisseurs de fermes
et adcenses ausquels ont esté estroussees
et délivrées sont tenus de bailler caution
suffisante pour le payement de leursdites
fermes dedans quarante jours après Ves-
trousse a eux faite. {Coût, de yivernois,
XX, 1, Nouv. Coût, gén., III, 1144.)
Wallon, élrose, bouchon de paille que
l'on met h la queue d'un cheval pour an-
noncer qu'il est à vendre.
ESTROussEEMEXT, estrosscement, es-
trusseement, eslroseement, esiroussement,
estrousement, adv., tout à coup, vivement,
brusquement :
Tant qn'Erec eslrousemertl
Laisse le menger et le boivere.
(Chbest., Erec et En., Richel. 1420, I" 23''.)
E manda estiosseemeul
Qu'a lu venist a parlement.
(Hisl. deGuill. le Maréchal, 11409, P. Meyer.)
Qu'il lor abat .x. cevaliers et navre .vu.
et qu'il se jeté tôt eslroseement de le prese.
{Aucassin et Nicolette, p. 12, Suchier.)
Si le dessaisisent de l'escuet de le lanee,
si l'en mannent tôt estrousement pris. {Ib.}
L'emperere lor respondi tôt estroussee-
EST
ment que... (Cont. de G. de Tyr, Florence,
B. Laur., 10, II.)
Tout estroussement. (Ib.j Richel. 22495,
f 26'.)
Il qui fu courroucié et enflé d'aucunes
paroles qu'il luy avoient dites, respondi
tout cstrousseement que il l'emmenassent
quelli! part qu'il voudroient et qu'il n'en
l'aisoit force. (Gr. Clir. de Fr., Phelip. Ill,
ch. 21, P. Paris.)
ToutesfroMsseementrespondi aussi comme
par dpspit que... (G. DE Nangis, l'ist. du
R. Pliel., Rec. des Hist., XX, 499.)
— Tout-à-fait, absolument:
Ne puet estre que si jo me aperceif que
cstrusseement mal te voilled mis pères, que
jo nel te mustre. (Rois, p. 78, Ler. de
Lincy.)
Cil qni eslronsseemenl
Ont mis le moQ<le ea noDchaloir.
(Fabl. d'Ov., Ars. o069, f liO''.)
ESTROL'SSER, eslrousev, estrosser, es-
trusser, verbe.
— Act., briser :
Toz i fast retenaz et pris,
Qaant Ere^' point a rescousse
Sor un des lor sa laore fstrousse.
(Chiiest., Erec. et En., P.ichel. H20, f° 9'.)
Car sa lance fraint et esirouse.
(ID., Chei'. de la Charrelh; p. 139, Tarbé.)
Atant la route au Sor s'eslance,
Trestoni cnsaable a la rescousse,
Sor lai cascnns sa lance eatrousse.
(Ken. de Beacjeh, H Biaus Desconneus, 5336,
Hippeau.)
— Emonder ;
Faire une ssuisaie, ou la tailler, boter,
■ emunder, et estrousser, ou la labourer.
(CoTEnEAn, Colum-, xi, 2, éd. 1535.)
— Interroiupre, couper brusquement :
Et s'aulcuQ veat raconter de son fait
Posé qu'il soit iustruit en bonne escoUe,
N'aleodez point qu'il ait du tout parfait
Mais tout a coup reaiment sans long plait
Estrorixses Iny ces dit: et sa parolie.
Et parles dru tout lan^iaige 'rivolle,
Car par tel fait on vous donra escout
Et si .«ercî Guy de bout en liout.
iP. MicHAciT, Doclrinal de court, 1" iZ r", éd. Ge-
nève.)
— Au sens moral, trancber, décider,
affirmer énergiquement :
E bien li pramist e aferuiad, e par sere-
ment Vestnissad. {Rois, p. 77, Lor. de
Lincy.)
A tant entendid Jonatbas que sis pères
out estrussed que David ocireit. (/6.,p. 81.)
Lat., Quod definitum esset a pâtre suo, ut
interficeret David.
Si li reis nel tient a mal, dune n'i ad si
bien nun; mais s'il se curuce, tut est es-
trussee sa malice vers mei de ma mort.
(/6., p. 78.)
Il leur repondi que d'ele u'avoit il cure,
ol bien leur cstroussa qu'en nule manière
n'iroit en Euypte. (Guill. de Tvr, ii, 386,
P. Paris.)
— Livrer :
Et tresqu'a none ert ses respiz.
Qu'en li devoit tôt estros^er
Ou lot lolir on tôt dcoer.
(Parton., P.iehel. 101.;2, f" 160''.)
EST
— Délivrer, adjuger, vendre par adju-
dication en justice, vendre au plus of-
frant et dernier enchérisseur :
Avons vendus, aliènes, eslrosses, ven-
dons, aliénons, estrossons par ces présentes
comme au plus offrant et dernier enché-
risseur a rachapt perpétuel a messire Jac-
ques Groslot... trois arpens de près près
Checi en deux pièces en la prairie du pont
aux moines. (1548, Engagement des prés
de Bourbon, ap. Le Clerc de Doiiy, t. I, |
f° 228 r°, Arch. Loiret.)
Et est tenue ladite femme pour est)-0MS" i
see au dernier metteur. (Coût, de Niver-
nois, XX, 5, Nouv. Coût, gén., III, 1144.)
Estrousser les héritages vendus au plus
oITrant et dernier enchérisseur. (Coût.
d'Auvergne, xxiv, 26, Nouv. Coût, gén ,
IV, 1182''.)
Recettes de la prevosté et de la blairié
de moulins Engilbert, vendues et estrous-
sees a P. Bornet, pour trois ans. (Arch.
Nièvre, B99.)
Il vendit publicquement a l'encan les
biens qu'il avoit confisquez, si fièrement
et si superbement séant en son tribunal,
qu'il faisoit plus de mal aux assistants de
les veoir estrousser a ceulx a qui il les
adjngeoit que de les oster a ceulx qu'il
couhsquoit. (Amyot, Vies, Sylla, éd. 1565.)
11 feil estrousser pour bien petit prix une
fort grande chevance a l'un de ses fami-
liers. (Id., Comparais, de Lysandre avec
Sylla.)
Sois luy favorable a avoir quelque
marché de quelque œuvre publique, ou a
luy faire estrousser quelque ferme a bon
prix, ou il y ait a profiter. (ID., OEuv.
mor., Instruct. pour ceulx qui manient
a£f. d'estat, XL.)
Qui est cause que les Machiavelistes
voyans arriver tant de marchans bien es-
chauffez a acheter, renchérissent la mar-
chandise, et ne la veulent estrousser sinon
au plus offrant et dernier enchérisseur.
(Gentillet, Disc, sur les moijens de bien
gouverner, p. 786, éd. 1.577.)
Se disait encore au. commencement du
xvii° s. :
Avec un advertissement de mesnager
d'ores en avant leur revenu avec plus de
rétention et précaution, et n'engager ou
estrousser que bien a propos les fiefs qui
leur ont esté acquis par la valeur de leurs
ancestres. (1613, Har. de Turlupin, Variét.
hist. et litt., VI, 78.)
Supposant quelque gelée ou gresle pour
se faire estrousser les fruicts a bonne con-
dition. (1622, Caquets de VAccottch., 4"
journ., p. 132, Bibl. elz.)
— Réfl., se frotter, dans un sens obs-
cène :
Un prestre dist ces paroles : N' a il
iloncques ne bois ne haies près de la
ditte ville ou l'en se puisse estrusser?
(1400, Arch. JJ 155, pièce 270, ap. Duc,
Strusare.)
Pat. forés., eslroussa, déchirer, rompre,
estropier, tordre, plier.
ESTUoussuRE, S. f., Ce qul provient
d'un arbre ébranché, étronçonné :
Estroussures des grands bois de Gironde
adjugées au prix de 90 liv. (1577, Duché
de ChAlelleranll. Arch. VicuDc.)
EST
ESTROUVER, VOir ESTROVEB.
6o9
ESTROVEOR, estrobatour, s. m., trou-
vère, poëte :
Dicunt alqaaat estrobatour
Quel reys fud Dlz d'encantatoar.
(Alderic, Alejianire, 27, Meyer, Rec, p. 282.)
ESTROVER, - ouver, V. a., trouver :
Se je ou mes kemans le estrouviesmes
nous les [)orriemes prendre et mener en
no prison. (C'A. de 1309, ap. Beauvillé,
Doc. inéd. concern. la Pic, II, 64.)
— Imaginer :
Li ancien respondirent que fere orde-
nances de sénat consult a la vaine rumeur
et au tumulte de personnes privées, con-
féré et estrouvé en faveur des magistras, ne
seroit mie sens. (Bersuire, T. Liv., ms.
Ste-Gen., f» 333''.)
ESTROYSSER, VOÏr ESTBECIER.
ESTROYSSEUR, VOif ESTRECEOR.
ESTRU, voir ESTRIEF.
ESTRUcioN, S. f., instruction :
Il ne sont mie escuier ne garson,
Ains sont prodome de grant estrueion.
(Le.H Lok., ms. Montp., f° 121".)
ESTRUCOISE, voir ESTORCOISE.
1. ESTuuER, eslruier, v. a., lever en
l'air, lancer :
E tendrai quatre pûmes mult grosses en mun pain.
Sis irrai estruaiH e getaat cantreraunt,
E lerrai les destrers aler a lur bandnn.
(Charlemarini', 500, Michel.)
Lors cuida il bien que la pie
Li ait par tout dit tricherie,
La jeolle a d«llermee.
Sa main avoit dedenz bontee.
Au raaulalant qu'il ot honeste
Si avoit lompue \i teste,
Puis si Veslrue isnellement.
(Dolop., ms. Chartres 620, (' 30^.1
Lors le pristrent les deiibles par la main,
si Vestruerent seur le pont. ( Vie et mir. de
plus. s. confess., Maz. 568, f" 25''.)
— Dépenser :
Lors ne fist Dicus raesel, tî^inens, orb, ne Iruant,
Boça si contrefait ne camus si puant.
Pour que il aut deniers largement eslruanl.
Qu'il ne tniist bêle chiere et ferae remuant.
{Chasiie Musart, Uichi-I. 19152, P 106.)
2. ESTRUER, V. a., assommer, étran-
gler, tuer :
Tint sa raasue qui ierl grans et corsne.
Les trailors si maleraenl estrue
Li plus hardis touz di? paor trcssne.
(Gaydou, 2-119, A. P.)
3. ESTRUER, voir ESTROEB.
ESTRUFLÉ, estouffè, adj., terme de
chasse, se dit d'un chien qui heurte sa
jambe de derrière avec son genou :
A\ient aux chiens qu'ilz heurtent du ge-
noil devant do la jambe derrière, et leur
seiche la cuisse, et s'en perdent, cieulx
chieus ap|)elle Y en. estrufles ou effausiez.
(Chasse de Gast. Pheb-, p. 111, ap. Ste-
Pal.)
Telz chiens aijpelle l'eu estouffez ou es-
chauffez. (/6., Maz. 314. f» 3i'.)
660
EST
ESTRUFLEURE, estniffleure, s. f., ma-
ladie du chien qui s'est heurté la jambe
de derrière avec son genou :
Quant a la rage flastree..., et plusieurs
autres maladies , comme gouttes, eslru-
fleures .. elles se guarissent par bains et
estuves. (Du FoniLLOUX, Vénerie, t" Gl r»,
Favre.)
Gouttes, eslruffleures. (Id., ib., f 81»,
ap. Ste-Pal.)
Cf. ESTRUFLÉ.
ESTRUiANCE, S. f., iustruction :
Instructio, estruiance. {Gloss. de Conches.)
ESTRUiEMENT, S. m., enseignement:
L'espee par sa forme apreat
Son ordre a cclni qni la prenl.
Et (list, qnant chevaliers la çainst,
Qu'il n'a droit a tel eslrnmeat
S'il n'en relient Veslrniemcnl.
(Reclus de Moliens, Vit. de Charitc, Ars. 3142,
f° 217=.)
Li papes et li cardoanal
De lor vermans capiaus font mal.
S'ils n'en tienent Vestriiicmenl.
(lien, le nouvel, 5933, Mcon.)
ESTRUIER, voir ESTRUER 1.
1. ESTRUiRE, cslrnre, v. a., construire,
édifier :
Si terre Inr plont a desirnire,
Ore lur replaisl plus a esinnre
Et a noblement ratorner. .
(Ben., D. de Jior7n., II, 'OGS, Michel.)
.le croi cesle muchotc qne beslcs Vont estruile.
Car ele est, ce me samble, moult diversement
(dnite.
{Berle. 92-2, Scheler.)
Le palais fist monlt bien estrnire.
(De Josaphal, Richcl. 1533, f 199 v°.)
Instrucre, estruire. {Gloss. do Conches.)
— Composer :
Pour nous fu ce livre esiriiis.
(Hallaâe, Uichcl. 2-201, f Gl.)
_ Élever, établir :
Par les yrans tribulations
Sera la loys Jhesu destrnite.
Et la malvaise lois eslruite.
A. Du Pont, Rom. de Mahom., 1S3, Michel.)
— Préparer, apprêter, mettre on état :
Seignors, dist Cassanius, ainsi com je le cnil.
Nous aurons a demain un estai moût esiniil.
(Reslor du Paon, ras. Rouen, F i'à r".)
Les chars ont fait eslruire et mnlt bien ateler.
(laiii de Bourrj., 1(520, A. P.)
(Jnant il fu bien sejornes
El aaisics et reposes.
Si font son cire bien esliulre
Por soi a Rome tost conduire.
(Vie S. Gril/., Ars. 332", f 168''.)
Bien -lont por osloicr e!>lruil.
Bien ont quanque lor est mesliers.
(G. de Païenne, Ars. 3319, f 91 v°.)
N'i meniue saumon ne trute,
Barbiaii, ne luz la bien eslrule.
(Reieb., Yie sainte Elysalicl, Jub., 11, 195.)
Munitions sont eslruiles contre ceste
cité qu'ele soit prise. (Bible, Slaz. 684,
f" 140\)
— Enseigner, éclairer :
Estrue mei, e je cimuistrai tes testimo
EST
nies. (Liv. des Ps., Cambridge, cxviii, 125,
Michel.)
Lielart, fait il, n'en auras point,
Ne me tenez raie a eslruil.
Qui aise atent, aise le luit.
(Renan, 135G1, Méon.i
Ne volt pas le raonde desirnire;
Enseignier le volt et eslruire.
(Dolop., 11995, Bibl. elz.)
Mais Job jones les eslruisoit
En fine amour et les duisoit.
(Vers de Joli, Ars. 3U2, f» 168».)
Car de ce n'avoit il mie estei estruiz.
(MÉN.DE Reims, 323, Wailly.)
Qant Josaphas oi ensi esh'iat Herodas, si
se parti dou rov. [Vie Josaphas et Balaam,
Richel. 423, f» 16''.)
Et fu eslruiz et ansoiguiez a Milant.
• ( Vie saint Sebastien, Richel. 988, f° 42''.)
Ja ne puist avenir que nos soions estruit
ne doctrine de l'eschumenié art d'enchan-
tement. (La Vie M. S. Nicholai, Monmer-
qué.)
— Décider :
La ol .1. parlement devisé et es/rat/
Q'il passeront a Rune après la raienuit.
(J. B0D.,'Sa.!-., xci, Michel.)
— Poursuivre, appeler en justice :
Jadis parlout ou on seust
Homme qui autre mort east,
11 en fust estruis et hays
El blasmes de tout le p.iys.
(J. DE CoxDÉ, li Dis d'onneur, I", Scheler.)
Morv., esireure, instruire. Bourb., es-
truit, instruit. Bas- Valais, Vionnaz, estrui,
- isa.
2. ESTRUIRE, v. a., détruire :
Et les hans murs par terre esiruient.
(Goiaut, Roy. lign., t 1, p. 132, Buchon )
ESTRuiSEMENT, S. m., Instruction, en-
seignement :
Et en après tint il la rameubrance do
celui en sa boche alsi com la dolzor de
miel a nostre estniisement. (Dial. St Greg.,
p. 41, Foerster.) Lat. : instructio.
Les aventures des pères et lor establisse-
ment et lor vie, et la riule nostre père
saint Basile, que simt ce et autres choses
que example et estruisemenz de moines et
de nonains bien vivanz et obedienz ?
{mule S. Beneit, Richel. 24960, f" 48 r».)
Qui en le loy de Diu eut très bon estrui-
sèment. {Anfances N.-D. et de J.-C, Riche!.
1S53, f" 273 r°.)
ESTRUIT, estruist, struit, s. m., cons-
truction :
Por faire .i. estruist au puis devant le
maison dou cliastelaiu. (1304, Trav. aux
chat, des C. d'Art., Arch. KK 393, f° 16.)
Pour refaire Vestriiit du puch de le cui-
sine. (/6., f''22.)
— Instrument :
Et encor leur relie entièrement et tout
leur struit. {Ch. du 12 nov. 1332, Arch.
mun. Bouvignes.)
On cramaz, deuz cheminiaus de lier et
tout l'antre menut struit d'avaul leur mai-
son. {Ib.)
— Bijou, joyau :
EST
Tant riche oifreis, tant garnement,
E tant estruit d'or e d'arfieot.
(Rek., D. de Norm., 11, 387-il, Michel.)
— Production :
Lors dit que la terre germest.
Herbes et flonrs et frnit porlest,
Et les arbres et tout les frnis.
Les semances et les estruis.
(Création du monde, ms. Montp. H 137, f° i'^.)
Et les arbres et tonz les fruiz.
Les semances et lour eslruiz.
(Ib., Richel. 763, f° 211.)
— Choses nécessaires à la vie :
U avérez dras e estruiz,
Conrei le jur, ostel les nniz?
(Vie de St Giles, 735, A. T.)
Ses dras estoient desramez,
E dépecez e decirez ;
Cum veit les jnrs, si gist les nniz :
U nen aveit raeillars estruiz.
(Ib.. 1933.)
— Tas, monceau :
Puis fait (li fenis) un estruit de feu de-
dens son ni ou mois de mars ou el mois
d'avril. {Bestiaire, ms. Montp. H 437,
f» 21S V».)
ESTRUMAN, VOir EstURM.^N.
ESTRUMANT, VOÏr ESTHRMAN.
KSTRVME, strume,streume, s. f., goitre:
Se li cliamens met jns sa strume.
Sa granl boce, sa pesanturae
Parmi l'agiiillo puet passer.
(G. DE Coisci, Dont, de la mort, Richel. 23111,
f» 304^)
Es montaignes en Lombardie ou les gens
ont les boces pendans en la gorge aussy
"randes comme mamelles et les appellent
Itreumes. (Corbichon, Vropnel. des choses,
Richel. 22533, f» 176».)
— Ulcère, plaie :
Icelle axuncte, reduicte en oignement,
resonlt et guerist strumes ou escrouelles.
{Trad. de l'Hyst. des plant, de L. Fouscn,
c. X, éd. 1549.)
ESTRUMii, adj., sci'ofuleux :
Bousteus, et estrumez et borgnez.
(Baud. de Condé, du desHiraui, Richel. un.,
f> 124 v».)
Cf. ESTRD.MEUX.
ESTRUMELÉ, slrwnelé, adj., eu gue-
nilles, en haillons : ,
Vit Renoart qniestoit strumeles.
(.Meschans, 3824, Jonck., GaiH. d Or.)
Tortus estrumelez.
Par Mahomet ! tu semblés bien desvez,
Ou un ribaut qui le feu ait garde.
Renoars l'ot, ne 1. vint pas a gre,
Si l'a alors hautement escne : ^
Paien, dist il, por quoi me ramposnez .
A vos qn'en tient se ai dras despennez .-
LicuersVest mie dedenz les dras remez,
Ainz est el cors assis et reposez. ^^^^^ ^^__^ ^
En .X. liens se sont mis "b»"' «"'ï^f •„,:„ ,
(CItev. au cygne, i i34, Keiu.i
Vez com il dort souvins el enversez,
Or esgardez com csl estrumelez.
(Mon. Remmrl, Richel. 368, f 233 r .)
Li pautoniers, li faus estrumelez
Se dort laienz, mar fn il onqnes nez.
EST
Qaant li ribant nu et i-slrumclr
Ocnl CCS mois, s'ont giant joie mené-
Uhoii de Bord., 4069, A. P.)
Mal fa vestns, si fu estrnmelei.
(Gaydnn, 1999, A. P.)
Cil a ces vies capes ereses et a ces vies
taceles vestures, qui sont nu et tlecauc et
estrumelé. {Aucassin et Nicoletle, p. 8, Su-
chier.)
Lors seoient estrumelé
Ll uns les l'autre a ces foniers.
(Badd. te CnsDÉ, Dis des llirtiiis, Ars. 3U2,
f 318 cl Uichel. 1446, f» 125 t°.)
ESTUUMENT, - omcnt, - ant, eslur., es-
Iro., storment,s. m., instrument :
Sou siel n'a esiramcnl dont ne fusl afaities.
(«OUI». d'Alix., f M'', Michelanl.)
Soncnt vielcs et tabors.
Et autres eslrumens pluisors.
iParton., 10815, Crapelet.)
Cil David Ost bien, le set on,
I.a harpe et le sarterion
Et maios antres bons esturmens.
(Geoff., .vu. Eslaz. dit monde, Richel. 1526,
i° 28=.)
Adonc fu liez Blondiaus, et ala querre
sa viele et ses estrumenz. (Mém. de Reims,
80, Wailly.)
Cascnus a divers eslrumens.
(Ren. de Beadjeu, li Biaus Descomeiis, 2797,
Hippeau.)
Cascnns sonnoit son estrumant.
Ainsi corn il faisoit devant.
(ID., !*., 2951.)
Tuit les stormenz de la tere vont souant
auute le cors. (Voy. de Marc Pot, c. lviii,
Roux.)
Soner estromens. {Ib., c. lix.)
Corus, cstrmnent. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
ni. estnimens sont de cyrurgie, par les
quieus tout cyrurgien ouvrant œvre. (H. de
MONDEVILLE, Rictiel. 2030, C 35=.)
— Titre par écrit établissant des droits :
Rcnonçois sur ce a totes exceptions
et a totes barres que l'un porroit uiettre
avant contre cesl estrttmant. (1259, Vente,
Preuv. de l'Hist. de Bourg., t. II, p. xxiv.)
Toutes les lettres et tous les estnimens
que nous avons de la ditte contesse. (1270,
Ck. de Hiig. de Bourij., Arch. J 247, pièce
37(29).)
Tous les eslrumens et toutes les lettres
ko il avoient des acas. (1290, Le Gard,
Arch. Somme.)
Li diz arcevesques ai quicté es diz citiens
cinc cenz livres d'esteveuans et randu
lour en ai l'estrument qu'il avoit sor cales.
(29 avril 1293, Tr. de paix entre l'archev.
et ta comm. de Besanç., Arch. œun. Be-
sançon.)
Lequel nostre clerc a mis ledit inven-
toireen forme û'estrument publique. (1317,
Arch. JJ 53, f^ 99 v».)
— Instruction :
Vez ci les esturmenz del maistre esperi-
luel. [Riule S. Ben. , ms. Angers 390,
f 7 v».)
Ice vint sa fîUe a talent.
Plus li plaist que nul eslurmenl .
(Casloiem. d'un père, conte ix, ap. Méon, Falil. el
cont., II, 88.)
Morv., estrcument. Bonrb., cstrument,
instrument.
EST
liSTnuMENTEOR, S. H)., cslui qui joue
d'un instrument:
La veissîez maint jugleor
Et maint riche eslruinenleor,
{Dolop., 2870, Bibl. elz.)
ESTRUMEUS, stnivieus, adj. , scrofu-
Icux :
r.oistens et estnimens et borgnes.
(Bauii. de Co.ndé, Dit des Hiraus, Ars. 3142,
f° 318^)
Et jaçoit ce que la carpe soit plus sfru-
■meuse que les derniers nommez, toutes-
fois la chair de la carpe n'est pas si
blanche et subtile ne si legiere a séparer
comme le brochet. [Be'jime de santé,
f 37 r". Robinet.)
Cf. ESTRD-MÉ.
ESTuuPiGNis, S. m., sorte de tournoi :
Seigneur, ce dit Bnlor, et il me vient en gré.
Puis que je voy chascun de bonne volenlé.
Que chascuns ait demain bien le sien cors armé.
Car il i a céans des dames a plenlé.
Si veil qu'il ait .i. pou d'esirupignis monstre.
(Brun de la Mont., Richel. 1270, P 37 v".)
ESTRURE, voir ESTRUIRE.
ESTRUS, voir ESTROS.
ESTRUSSEEMENT , VOlf ESTROUSSEE-
MENT.
ESTRUSSER, VOir ESTROUSSER.
ESTRI'Y, voir ESTRIF.
ESTRY, voir ESTRIF.
ESTU, S. m., poutre î
Oste devant œil Veslu
Quant en aultre vois le festn.
(Ms. Genève 179''". Ritler. Poés. des xiv= et xv'
s., p. 24.)
ESTUACioN, S. f., échauffement :
Lui requérant sa miséricorde comme il
lui plaise en corps et en ame nous garder
et deffendre, en telle manière que eschiver
puissions le feu inestimable qui art et bruit
infernalement, mais par pénitence puissons
estre garis, tant que la rousee de miséri-
corde descendant de l'ardeur du saint es-
perit nous puisse adoulcir le feu d'espur-
"■atore et amolier oeste cstuacion, en telle
manière que, quant noz âmes des corps
partiront, ne leur soit en passant ces téné-
breuses flambes la chemise d'innocence
brulee. (CoDRCY, Hist. de Grèce, Ars. 3689,
f° 155».)
Les eschauffemens et estuacions des en-
fans. {Jard. de santé, 1, 147, impr. la Mi-
nerve.)
ESTUANT, ext., adj., bouillant, très-
chaud :
Beanllé et forme, estumle jeunesse,
Force et vertn, parentelle et noblesse.
Et autres grâces que cil Turnus avoit.
Tout cela certes a guerre l'esmouvoit.
(0. DE S. Gel., Eneid., Richel. 861, f° 72^)
La mer fot pleine, spumeuse et esimnte
Par tant de nefz et force violante.
(lD.,i5,, P87M
Pour se défendre des véhémentes froi-
dures et estuantes chaleurs. (J. Bouchet,
Ami. d'Aquit., t" 2 v», éd. 1537.)
L'exltiante chaleur. (Id., Mcm. de La
Trém., ch. xvii, éd. 1527.)
EST
CM
ESTUARD, S. m., administrateur :
Ce gentil chevalier avoit esté un grant
temps souverain estuard de l'ostel du roy,
c'est a dire en franchois maistre et senes-
chal. (Froiss., Chron., XVI, 23, Kerv.)
ESTUBLE, voir ESTEDLE.
ESTUDE, S. f., école, collège :
Les religieux, prieur et escoliers de l'é-
glise et estude de Saint Bernart. {Ch. du
xiv° s., Arch. S 3671, pièce 12.)
Constituer en nostre ville de Dole estude
et nniversilé, pour y lire es facultés de...
(22 juin 1423, Ch. de Phel., /). de Bourg.,
Univ. de Dole, Arch. Doubs.)
— Cabinet de travail, bibliothèque ;
Comme maistre Raoul de Praelles a en-
tention de faire aucunes esludes spatieuses
et secrètes pour mettre ses livres, dont il
a pluseurs. (1375, Arch. JJ 107, pièce 35.)
Sa suppliante print furtivement dans
Vestude de maistre Jehan Hébert, chanoine
de réalise d'Arras. (1447, Arch. JJ 176,
pièce 566.)
Se disait encore en ce sens au commen-
cement du xvii' S. ;
Item je donne et legate a l'usage dudit
médecin de charité tous mes livres en la
faculté de médecine, lesquels luy seront
délivrez par inventaire pour les poser et
mettre en bon ordre en Veslude de ma dicte
maison en le rue Le Preslre près le puich
faite a ses fins pour en joyr si long temps
qu'il exercera ledit estât de médecin de
charité. (1607, Test.. Bulletin de la commis-
sion historique du Nord, IV, 237.)
ESTUDiE, S. m., étude, soin :
Un médecin met pins grand esludie a
ouerir d'une forte maladie que d'une
autre. (Oresme, Etii., Riche!. 204, f° 372«.)
Les sons
Dos oyseaulx et la mélodie
Ou je mcttoie m'esludie.
(Fnoiss., Poés., III, o.'3,30, Schclor.)
Mais a gaudir meltoient ienr esludie.
(Faifeu, p. 27, Jouaust.)
ESTUDiEMENT, - diment, s. m., étude:
Ses esludiemens soit en avoir ses juges
discrez et sages. (BfinN. Lat., Très., p. 587,
var., Chabaille.)
II n'enseigooil pas solement
Lctres ni csludiement.
Mais lor eosegnoit a amer.
(,Wir. IV. -0., Uichel. 818. t° 46'.)
La met je ma pensée et mou esludiment.
(Doon de Maience, 9853, A. P.) Irapr., estndemcni.
A voillier ne se travaille
Sur les sainz esludiemens.
(Macé dï la CiiABiTF., Bible. Uichel. 401, f° 85''.)
De jour eu jour croist l'esludiement.
(E. Deschamps, Poa., II, 115. A. T.)
Grandz esludiment: font amaisgrir. (C.
MANStON, Bible des Poel. de metam., f» 118
V, éd. 1493.)
Faictes bonnes vos voyes el vos estudie-
mens. {Bible, Hicremie, chap. 0, éd. 1543.)
ESTUDiENTE, S. f., Celle qui se livre h
l'étude :
Simple et ignorante esludienle. (Christ.
dePis., Cite', Ars. 2686, f» 8»)
ESTUDIEOR, - eur, s. m., étudiant :
6G2
i-:sr
EST
EST
Se nous chargious des le comraeucemeut j
le corage a nostre estudieur, qui est encore
noviaux... nous li ferions du tout lessier
l'estude. (G. de Lengr., Instit. de Just., \
ms. S. -Orner, 1" 1'.) i
Les jeunes estudieors (Id., ib., f" 22».)
ESTUDIEUSEJIENT, VOlr ESTUDIOSE-
MENT.
ESTUDIMliNT, VOIT ESTUDIEMENT.
lîSTUDios, - ous, adj., studieux :
Mais de tant cum ceu ou il tant est plus
haut, de tant at il plus grantraistier k'il soit
plus fort estudious et an tels estuides dont
il arroseiz soit et ue mies noiez. {Li Epistle
Saint Bernard a Mont Deu, ms. Verdun
72, f» 103 V».)
ESTdDiosEMENT, estudieusenient, adv.,
avec zèle, avec ardeur :
Laquele (chose) je oianz plus ententive-
ment et plus esludiosement l'escrivoie non
raie en cartes mes en mon cuer. (Vie
S. Hyrenei, Riche!. 818, f« 300 v°.)
Comme il vint a Jérusalem toz les gieus
de la cité furent espoeutez en sa venue,
si alerent a Pilate qui aveit esté prince de
Judée, pour noncier lui la venue Volusieu,
car il quidouent qu'il fust venu por garder
Judée. Dune ala Pilate estudieusement en-
contre Volusieu, si li dist : Por quoi ne
peusmes saveir, vel sire, de vostre veu,
si cussun envoie encuntre vos. {Légende de
Pilate, Richel. 19325, f° 59 v».)
ESTUEE, S. f.. Chaleur :
Li gent qui la abitent est mult maie euree,
Quar la tiere est déserte et de graot esluee.
{Houm. d'Alix., C 60', Michelant.)
ESTL'EIL, -!<«'(/, -cKÎi, -?<!(, S. m., paille:
Tu as, pour les opprimer,
Jetlé toQ ire euilammee.
Qui, comme estneill allumée.
Les a tous fait cousumer.
(L. DE Cable, Caut-, p. 8, éd. loGO.^
Oster les chaumes et «sie!(ifs.(BELLEroR.
Secr. de VAgric, p. 25, éd. 1571.) Plus
bas, estull.
Cf. ESTECLE.
1. ESTUEL, estueil, esleul, s. m., siège,
trône, honneur :
Le bâton eotesa, il li est escbapes.
Si fierl eu .i. esliiel, que tos en est Irambles.
{Ren. de Monlaub., p. 133, Michelant.)
Et avoit ou dormoir xxxvi lis ordenes...
ue uuls u'avûit (Yesteux devant sou lil.
(Gilles li Muisis, U Estas don monast. S.
Martin, I, 132, Kerv.)
Prince, des le temps Charlemaiue
Qni licha son tref sur la plaine
Devant ^loynier, est eu estueil
Verlus il'i château) qui (a) moult a soufrir paîne,
Des Angles par feu gasle et vaine,
Cbascnus le puet veoir a l'aeil.
(E. Descb., l'oés., Richel. 8iO, V 364''.)
Par toy (le schisme) sera ly mondes corrompus
Et les mauvais tirans mis en estueil.
Les bous foulez et la loy, las ! quel dneil.
(lo., ib., P 246'.)
2. ESTUEL, voir ESTUUL.
ESTCELE, - elle, s. f., toile, vêlement:
Iz iuni I reres d'un ordre, mes de ce font mer-
[veilles
Que robes ne esluelles ne leur sunt point pareilles.
(Jeh. be Meong, Test., 889, Méou.)
Si les alla cacher en son solier en hault
en ung grant moncel de esluelle de lin qui
la estoit. (Hisl.de l'Ane. Test., ï" 63^ impr.
Maz.)
ESTUEOR , adj. , qui conserve, qui
garde, qui met en réserve :
Pur quel ne présentez vus la partir
vostre fiz par la main al povre al Deu 1
Quidez vus donc que Deus le voille gastee
e nient sauvement a vostre fiz garder?
Tenez doncques vus mêmes plus leal es-
tueor, e Damnedeus plus a tricheur?
(Sarmons en prose, Richel. 19325, f» 168 v<>.)
ESTUEU, voir ESTUIER.
ESTUERDRE, VOir ESTORDRE.
ESTUERTRE, VOÎr EsTORDRE.
ESTUETIER. VOlr ESTOETIER.
ESTUFP, voir ESTOFFK.
ESTOFFE, voir ESTOFFE.
ESTUFFEME.N'T, VOir ESTOFFKMENT.
ESTUFFER, VOir ESTOFFER.
ESTUFFURE, VOir ESTOFFEURE.
ESTUFIER, voir ESTOFIER.
ESTui, estai, s. m., cachette, prison :
Priveement le mette en chartre et en eslni.
(Garhier, Vie de S. Thom-, Richel, 13S13,
f 30 V.)
Virge et raere au Roi,
Grant plenté de foi.
Dont en moi défaut.
As mise en eatoi,
Done m'eut un poi,
S'arai fait boin saut.
(Lnengc N.-D., Richel. 3-,S, f 344».)
Kn estai ont le bacon mis.
(Dou Snucrelain, 411, Méon, Nouv. Rec, I, 331.)
— Baquet couvert, long et étroit qui
sert à renfermer le poisso.n dans le ba-
teau :
Icellui Rondel les passa en un petit ba-
tel oultre la rivière de Saine et jusques a
i'eslui dudit bachelier, lequel ils despece-
rent, et eu icellui prindrent .xxiil. an-
; guilles. (1396, Arch. JJ 151, pièce 19i.)
1. ESTUiAL, estoial, estuel, s. m., étui,
vaisseau, vase à serrer quelque chose :
Par son garçon chascune pièce
Ket laver en bêle eve clere,
Entre Costancete et sa mère ;
L'estoiat ou les pièces sont
En une huche les repont
Lictart qui plus celer ne vent.
(Remrt. 16382, Jlèon.)
Item uns estuiatcs de plates garuiz de
samit. (1316, Inv. d'annures ayant appar-
tenu d Louis î le Hutin, ap. Ste-Pal., éd.
Favre.)
Uns estiiiaus, uns espomons et uns wans
pour ung marisal. (1358, Lille , ap. La
Fons, Gtoss. ms., Bibl. Amiens.)
Un estuel de cuir pour mestre l'estrelabe
du duc de Bourgogne. (Tit. du XV s.,
Lille, ap. La Fons , Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
2. ESTUIA.L,, esluyal, s. m. ?
Un calice d'ancienne façon avec le cou-
vercle d'argent doré a petis estuyaux en
la pougne. (1372, Compte de texecut. du
Testam., Pièc. rel. à IHist. de Fr., XIX,
148.)
Douze tappiz blancs, bordez a vignettes
vers et a estuiaus aux armes de France.
(1380, Invent, de Ch. V, n» 3711, Labarte.)
Impr., estuains.
Une pomme d'ambre garny d'or per-
cier a est[tii]aux. (1409, Compte de A. des
Essarts, Pièc. rel. à l'Hist. de Fr., xix,
203.)
ESTUIER, -yer, estoier, - iier. - yer, es-
touier, estotiyer, estouer, estuer, estoer,
etuyer, verbe.
— Act., mettre, remettre dans l'étui,
dans la gaine, et par extension, serrer,
resserrer, renfermer, tenir renfermé :
Dedeus le fuere a le branc estoié.
(Raoul de Cambrai, ccjsv. Le Clay.)
Et des antres si granz plenlez
Que del lierz u de la meitié
Fassent il assez eapaistrié
Del estoier et del garder.
(Ben., D. de yorm., 11, iS'Ji, Michel.)
N'o!/( les lermes si esttiiees
Sempres n'ait les faces mnillees.
(Id., ib.. Il, 2-5G3.)
Il prent le brant, si le r'a estoié.
(Li Coron. Looys, 131, Jonck., Guill. d'Or.)
En un chier aumoire entaillié
A le graal bien estuié.
(l'ercevttl, ms. Moutp. Il 249, f» 142''.)
Et bien faites l'antre 'partie) eslouier.
Il vous aura encor m^-stier.
(Florimoiit. Richel. 792, f 11''.)
El si faites l'atre estoier.
(Ib., Richel. 15101, P 22''.)
Di va, esloue t'aleinelle.
(«., f 15».)
Va, garz, esluie t'alemele.
(Ib., Richel. 13-6, t"> 25''.)
Je fais les napes estuer et garder
Et les hanas, que nus nés puet amblcr.
(Girard de Viane, p. 20, Tarbé')
Bien pnel sa crois garder et estoier,
Qa'encor l'a il tcle qu'il l'emporta.
(HoES d'Oisy, Chans., P. Paris, Romancero,
p. 104.)
Si pris le livret et Vestoiai en une pe-
tite casse. (Saint Graal, II, 22, Hucher.)
Fist acater tout le blé... et le fist tout
estoiier. (Ib., Vat. Chr. 1687, t° 73''.)
Et lors prent la poldre et Vestuie. (Lan-
celot, ms. Fribourg, f» 57».)
Et lors leur dona li rois les robes... Si
enestuia li rois .ii. père, une a Lancelot
et l'autre a Keu. (Ib., 1'° lOO"".)
A Malpertuis sa forteresse
Que il avoit monlt bien garnie
De char qu'il avoit estaije.
Qu'il avoit emblé au chastel.
(Renan, Suppl., var. des v. 2-20-22-24344,
p. 234, Chabaille.)
Et si esluie mon cheval.
(CheiK as., n. e.^p., 3150, Foerster.)
Li biens qu'il aura fait serra receuz de-
vant Deu et li serra estoez jusqu'à! grant
besoin. (Maurice, Serm., tus. Flor. Laur.
eonventi soppressi 99, f° l»')
Si aucun deicier de Paris achate dez a
EST
borne estranfie dedenz Paris ou dehors, et
il sont venuz dedenz son hostel, il ne
le puet ne ne le doit estuier devant dont
que li preudome jurez du raestier ait
-veue et regardée icele marchandise, sa-
voir mon se ele [est] bone et loial ou non.
(Est. Boil., Liv. des inesL, 1'' p., lxxi, 8,
Lespinasse et Bonuardot.)
Un Tiisel de enivre list faire
Por eslurr sel sninttiaire,
E l'enle qni ist de l'yraage
Issi Vesinia corne sage.
{Miracle de Sarâenai, 289, G. Raynaud, Roma-
nia, XI, p. '■>?,'■'<.)
Eian seigneurs, gardez vos de Tames
Se voz cors araez et voz âmes.
Au mains qut^ ja si mal Q'ovroiz
Qae les secrez leur descovroiz
Que dedanz voz qneurs esluiez.
(Rose, Richel. loTS, f 139\)
Le brief estoie maintenant.
(CifTiER d'Arras, Eracles, ii'3, Massraann.)
One ge poisse en vosire porpris
Enfoir toneax jusqu'à dis
Por liuille qn'estoier vorroie.
Tant que bien vendre la porroie.
(Casloiem. d'un jiere, conte xiv, ap. Méon, FaH.
el eoiil., II. lU.)
Pnis fremi Puis aprez et la clefes/oia.
{Doon de ilaienee. 108IG. A. P.)
Afin qu'elle peust espargner et estoityer
les biens de sa maison. (L. de Premiebf.,
Becam., Ricliel. 129, f» 137 r°.)
Estliye ton coustel ou je le te osteray.
(1373, Arch. ,1J 104, pièce 365.)
Et lui rebailla ladite espee qui fut es-
tuiee et remise au fourel. (1404, Arch. JJ
158, f° 190 r°.)
Les vestemens desquelz il a esté dé-
pouillé soient esivyez pour estre gardez ou
vestiaire. fGuv .Iuvenal, Reigle S. Ben.,
fo 83 vo, éd. 1528.)
Par toy la mort a son dard eslmic.
(Do Beli.., Oliv., 107, éd. 1550.)
Les coffres ou es(Myo(( les mattelas de
mon lict et mes habillemens. (Amyot,
Vies, Alex., éd. 1365.)
On son carqnois et son arc il e^luye.
(Roys-, Amours, 1, cxxxiv. Bibl. elz.)
(Joe Jnpiler exltnje
Sa foudre, qui s'ennoye,
Venger tant de mesTaits !
(ID., Od., IV, V.)
Adonq an large ilz bâtent les sentiers, (les fourmis)
Portans au bec les beans greios tous antiers :
E cependant, james ne les etuyent.
Qu'an beau soleill premier ne les essuyent.
'.Iaq. Peletier on Maks, Louanges, p. 35, éd.
1381.)
C'est assez, Babinot, qne ton coffre envieux
>'ous ail tant estuyc les escrils ja trop vieu.T.
(A. DE RiVACDEAU, Œuv. poél., p. 230, éd. 1839.)
Portrait qu'an fond de l'or si chèrement j'esluic,
(Bertacd, OEuv., p. 647, éd. 1633.)
— Tenir en réserve, réserver, épargner,
ménager :
Dîsner le fait d'une crasse oie
Qne il li avoit estoie
Et bien li avoit encrassie.
(Hen., 17830, Martin.)
Savoit ke dure colee
Li l'u purveue e esluee.
(S. Edward le conf., 3275, Luard.)
Mors, qui deffens a estoier
L'avoir que cil doit emploier
Âinçois qu'il oie tes assans.
(TniB. DE Marly, Vers sur la mort, xii. Trapelet)
EST
Qui bien les ai, les set user,
Estuier et laissier aler.
{Poème alleii., Brit. Mus. add. 13606, f° IS"".)
Selonc lou tens tôt ai mestier,
Laissier aler et estuier.
(;».)
Et li disoit on bien qu'il faisoit trop mal
qui esluioil la garnison, que la citeiz en
seroit perdue. (IIÉN. de Rei.ms, 209, Wailly.)
Pesons bones ovres que nus puissons
aver la vie pardurable que Deus promet
et estuie a cens qui les feront. (Comment,
sur le Nouv. Test., ms. Oxford, Bodl.
Douce 270, f° 52 r».)
Car cuers ne porroit penser quel chose
est celé pez que Diex estuie a ses amis.
(Laurent, .Somme, ms. Cambridge, S.
Jobn's B 9, f''240=.)
Celui qui est d'aage peut bien prendre
sa part de celuy aver et faire sa volenté,
et deit estuier le remanant et sauver as
autres frères qui ne sont d'aage. (Ass. de
Jér., t. II. p. 123, Beugnot.)
Devez bien chérir et amer nostre roy qui
a présent règne, et prier honneur qu'i
l'approuche de lui, et luy esttiet bon lieu.
(Déb. des hér. d'armes, 139, A. T.)
Car il n'est homme qui par avant cuy-
dast que Mitridates eust estvyee sa vie pour
mourir en vieillesse du coup d'une espee
d'ung souldover franeoys. (Boccace, iVoMcs
malh., VI, S,> 147 r», éd. 1515.)
Les Larrisseois vouldrent rendre a Pompée
grans honneurs et obeissences, mais il
leurs enjoingnit qu'ilz estouyassenl et ren-
dissent seullement a César comme ung
vainqueur les obeyssances qu'ilz luy
offroient. (Id.,!'6., vi, 9, f» 153 v°.)
Nulle drogue n'est asses forte pour se
préserver sans altération et corruption,
selon le vice du vase qui Vestliye. (J1o?;t.,
Ess., 1. T, c. 24, éd. 1395.)
EST
663
— Fi6
In.îer :
Les foibles, dit Socrates, corrompent la
dignité de la philosophie, en la maniant.
EÏle paroist et inutile et vicieuse, quand
elle est mal estm/ee. (Moxt., Ess., 1. 111,
c. 8, éd. 1593.)
— Cacher, celer, taire :
.le vous en estui la moitié,
Que ja de moi n'en aurez nlus.
(Bersier, ;« Houce partie, 356, Montaiglon, Fabl..
I, 94.)
Ains que Thereus levast de table Philo-
mena qui saillit hors d'une chambre mist
un ung plat la teste de Atis son filz que
elle luy avoit estuyee pour l'orreur de ce
fait. (Bocc.\CE, Nobles malh., v, f" 5 v»,
éd. 1313.)
■le ne suis pas un Pien pour me changer en pinye ;
Dessons nn cygne blanc mes fiâmes je n'esluye :
C'esloient de Jnpiter les jeux malicieux.
(Bons., Pièc. retranch. des Amours, lvu, Bibl.
elz.)
— Réfl., se tenir renleriiié, se tenir
caché :
Par foi, ce lor respont li rois,
Estoier se poront nn mois.
Si poront il, je qoit, nn an,
Ains qu'il les venqnentpnr ahan.
(Partou., 8189, Crapelet.)
— Neutr., s'obscurcir :
(Le soleil et la luue) enlevèrent (c'est-à-
dire perdirent) (leur lumière), élvyih'et.
(xiv* s., Darmesteter, Classes et Glossaires
hébreux-français, 1878, p. 32.)
— Estuiant, part, prés., employé d'une
manière absolue :
Vilain, chen dist le roi, or me di maintenant
Pour quoi portes tu nn chesl branc par tel seni-
[blant ?
Ni a il point de fenrre a son oes estoant ?
(Doon de ilaienee, 9806, A. P.)
Vendée, êtoiier, cacher pour conserver.
Bresse, étoyer, renfermer. Lyonn. et Forez,
étogi, étaugi, épargner, réserver, économi-
ser.
ESTUiET, esthuiet, s. m., dimin.de estui:
Vesthuiet a remettre les torses et cierges.
(1362, Noyon, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
ESTL'IN, voir ESTOUIN.
1. ESTUiRE, S. f., bûcher:
Sner, dist il, alume le fa.
Et pren de la busche en Vestiiïre :
11 no revient no bacon cuire.
(J. BE BovES, de Baral et de Uaimrt, 418. ap.
Montaiglon cl Baynaud, Fabl., IV, 108.)
2. ESTUIRE, voir Esteure.
ESTULE, S. f ?
De pênes de vair n'i a nnle.
De gris, de martre, ne d'estule.
(Iten. curoné, Ricbel. 1446, f° 79 r°.)
ESTULLE, voir ESTEULE.
1. ESTULT, voir ESTUEIL.
2. ESTULT, voir ESTOUT.
ESTULTEMENT, VOir ESTOUTE.VEXT.
ESTULTIE, voir ESTOUTIE.
ESTiiMiLLOUN, estiimuloun, s. 111., ai-
guillon :
Les paroles des sages sont altresi comme
estumulouns. (Bible, Ecclesiastes, xii, 11,
Richel. 1, f» 199".)
Cliace les boefs od Vestumilloun. (Ib-,
Ecclesiasticus, xxxvili, 26, f» 213''.)
ESTUMULOUN, VOIT ESTU.MILL0UrJ.
ESTUNER, voir ESTONER.
ESTUoiE, S. f., folie :
Tn dis grant rstuoie.
(Eiilr. en Esp., f° 63 v", Gaulier.)
Cf. ESTOUTIE.
1. ESTUOIR, S. m. ■?
Estuoirs a laver mer. (1492, Bethune, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
2. ESTUOIR, voir EsTovoin.
ESTui'AfiE, S. m., exprime l'idée de
honte :
r.om par est ore grans eschars.
Et fora est or grans eslupayes.
Que celi liens, dont tn esrages.
Qui tant est hele et tant polie,
Et mauveslié si t'enolie
Que lu n'es tez qui plus en faces,
Ne lu ne l'estrainz ne l'embraces.
(G. de CoiNci, Mir., ms. Soiss., f° 203» ; et ras.
Brux., P iy8\)
ec4
l-.ST
EST
EST
ESTUPEMENT, VOIP EsTOUPEMENT.
1. ESTLPER, V. a., couper le toupet ;i :
Lui el sa Renl fist csliipn.
Lrs lups Irenchcz a cnrl aler.
(G. Gaimah. Chron., ap. Michel, Chr. angl.-n.,
t. I, p. U-)
2. ESTL'PER, voir ESTOUPEU.
ESTUPEURE, voir ESTODPEURE.
ESTUPONS, voir ESTOUPONS.
ESTUR, voir ESTOR.
ESTLRBEILLON, VOir ESTORBEILLOX.
ESTi'RCOiSE, eslrucoise, estricoise, es-
triquoire, esiricquoyre, estincoise, s. f., te-
naille :
Rompre une arcure au moyen de cer-
talues estrucoises. (1368, Valenciennes, up.
La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Pour .1. martiel et une esiincoise. (1425,
Lilïe, ib.)
Un serrurier demande .III'. pour ren-
caucUier une eslurœise en le carpenterie.
(1480, ib.)
Estrucoises et autres instrnmens servans
a sceller les draps. (Ib.)
Pinces, estriquoires, payre de pynsons.
(Palsgh.we, Esclairc, p. 231, Génin.)
Es(r;c9U0!/«s,pynsonsof yrone.(lD., ib.,
p. 234.1
Ou bannit un coupable qui avoit desla-
chiet aucunes serures et «frucoise d'aucuns
coffres. (1343, Valenciennes, ap. La Fons,
Gloss. ms-, Bibl. Amiens.)
On voit dans les Registres aux jugements
criminels du ningislrat de Valenciennes,
que les voleurs qui s'étaient introduits au
moyen de tricois, tricoises, estricoises,
étaient punis de mort. (Héc.\rt, Dict.
rouchi.)
Cf. Turquoise.
ESTL'RDIF.T, VOir ESTORDIÉ.
ESTURDUE, VOirESTORDRE.
ESTURE, voir ESTEDRE.
ESTURER, voir ESTORER.
ESTVRMAL, VOif ESTURMAN.
ESTURiiAN, esturmen, estniman, estru-
mant, eslinnan, csUreman, eslerman, esler-
mant, eslreman, sHeresman, esturmal, ester-
mal, s. m., pilote, timonier, matelot :
Esliirniavs e bons mariniers.
(Wace, lim, ô' p.. 27.S5, Andrcsen.) Var.,
esliremitiis.
Fair pocz 1res qu'a la mer,
Ne poez plus avant aler,
N'i irovcrez ne nef, ne pont,
El ecltirmeus et nef faudront.
Et Engleiz la vos atendront.
(iD., !i., f» .309, ap. Stc-Pal.)
Detries sont li governcor
Et des eslirniaiis li millor.
(Id., Dritl, 1149G, Lcr. de Lincy.)
Mariniers prist et eslirmans.
Et nés et barges et calans.
(In., a., 13815.)
Gires se dort, car mult fad las,
Od Yestcrman lez le windas.
(Vie de S. Giles. 907, A. T.)
Lo slierrsman li demanda
S'il voleit contre vent aler.
(Gaimar, Cliron., Michel, Chr. ani/lo-n., t. I, p. 33.)
Pain e vin e char e bon peisson
Lnr raist el nef a grant fuson,
E tresk'en la nef flota,
Li eslerman bien sedresça.
(Id., ib.. Brit. Mus., rcg. 13. A. sxi, f» 11.";».)
SJvant nai^ent par mer. monlt ont boa estrumanl.
(Ln Vanjance Vaspas., Ars. 5201, p. 145".)
Li eslermant s'apresleni et tôt li nolon(iler.
{Destr. de Rome, 305, Grœber.)
Li estrumans Rolant le naja ens el pré.
(J. de Lanson, Richel. 2195, f» 12.)
Protheslaos ariva.
Son eslerman araisona.
(Prolheslaus, Richel. 2169, f 31''.)
Con Veslrnmans ki est en mer.
(Gib. dc Momtreoil, Yiolelle, 217, Michel.)
A estrumants et a ses autres bons gents
de mer. (23 fév. 1293, Letl. d'Ed. I, aux
gens de mer de Bayonne, Lclt. de Rois, etc.,
I, 410.)
Tute nut unt cnrnt al sens del e.':turmal.
(Ilorn, 21"2, Michel.) Var-, cslermal.
Soient prest eslreman e nageurs oasement.
(Ib., 3908.) Var., eslurmna.
ESTURMEN, VOir ESTURMAN.
ESTIIRMENT, VOir ESTRUiMENT.
ESTURIIIE, voir ESTORMIE.
ESTURMIR, voir ESTORMIR.
ESTURNE, S. ni., étourneau :
Pirulus, avis, eslurnes. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 4120, f» 124 v».)
ESTURNER, VOlr ESTORNEB.
ESTURQUEMANDE , estnncqmande , es-
tracqmande, s. f., sorte de panier:
Esturquemandes pour une brasserie.
(1416, Valencienues, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
Le mandelier fait eslitrguemandes pour
les brasseurs, paniers, cofins a caudelles,
corbisons... (1443, S.-Omer, ib.)
Estrincqmandes. (1523, ib.)
Estracqmandes pour les brasseur?.
(1S86, Compte de S.-Bertin, ib.)
Six estrincqmandes pour la brasserie.
{Ib.}
ESTURQUER, V. a., liGurter, pousser,
enlever, arracher :
Oslellel Guisot esturqna ou bouta aucu-
nement contre la maliutre Colin Mar-
chant.... el a cette cause dist : Pourquoy
m'as lu esturqné? (1407, ArcU. JJ 195,
pièce 7.)
ESTUSiR, voir EsTOUssin.
ESTUT, voir ESTOUT.
ESTUTEIER, VOir ESTOUTOIER.
ESTUTEMENT, VOir ESTOUTEMENT.
ESTUTER, voir ESTOUTER.
ESTUTIE, voir ESTOUTIE.
ESTUTIER, voir ESTOUTOIER.
ESTUVAL, voir Estival.
ESTUVEIR, voir ESTOVOIR.
ESTuvEMENT, S. m., fomentation :
J'ay veu une vieille femme froide... astre
restituée par un esJUBemeiif eschauffé par
eau ardent dedens alumee. {Très, de Evo-
nime, p. 83, éd. 1333.)
Fotus. estuypmenf, fomentation. (Calepini
Dict., Bâle 1384.)
ESTuvEOR, stuvour, stevour, s. m.,
propriétaire d'un établissement de bains :
Li estuveires. (1300? Collect. de Lorr
971, pièce 36, Richel.) ''
En coste lo maxon Villermat lou stuvour.
(1302, Cart. gr. Egl. de Metz, Richel.
11840, n» 870.)
Que li boulengiers tuit, et li wasteliers
etli stuvour puent bien mettre en lours
hosteilz faixins pour ardre, pour une sem-
maine, dez le lundi iusc'a l'autre lundi
(1320, Hist. de Metz, ill, 333.) Impr., VistC
mour.
Wiair lou stuvour. (Drois de la vowerie de
Montigny, ms. .Metz 46, p. 122.)
En la maison d'un stevour appelle Didier
Lanjffaut. (J. Aubrion, Journ., an 1300,
Larchey.)
ESTuvER, verbe.
— Act., plonger dans un bain chaud :
Si se fist madame Jehane, en la quin-
saine ke la batalle devoit iestrc, bagnicr
et cstuver. {Li Contes dou Roi Flore et de la
Bielle Jehane, Nouv. fr. du xm° s., p. 133.)
Si Veslmez en ce brasier.
(Grbban, Slist. de la pass., 10522, G. Paris.)
Souvent il (Archimède) estoit retiré de
son estude et conduit aux bains, estuvê et
oinct sans aucun sentiment extérieur.
(Thevet, Porlr., f» 47'', éd. 1384.)
— Réfl., prendre un bain chaud :
Tout le cors m'embrase et alume ;
Si ra'estnet que j'aille as estuves,
Tont aions nous céans deas cuves,
IS'i vaudroit riens baing sans estuves,
Por ce convient que ge m'esUwes.
(Rose, I45G2, Méon.)
J'ay laissié aux champs trop de biens.
Car je n'en pance aporter riens
C'un lincenl, pour moy esluver.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 840, f» 422».)
Délibéré que es estuves des Roiches et
de l'ostel Merment se esfuofrondesfemmes,
et es estuves Guillaume Journaul et de
Voulant, yront et se estuveront les hommes,
a peine de 40 sols. (18 avril 1410, Ord. sur
les étuves, Arcb. mun. Dijon.)
Y avoit il un Athenophanes natif d'A-
thènes, qui servoit le roy au baing, de luy
frotter et oindre et nettoyer le corps quanS
il s'estuvoit. (Amyot, Vies, Alex, le grand,
éd. 1563.)
Jusques a un peu devant le soir qu'il
entra en son logis, la ou après s'estre un
peu estuvé, il entra dedans la salle. (Id.,
ib., 7, Cœsar.)
11 s'en alla laver et estuver. (Id., ib.,
Lysand.)
— Neutr., dans le même sens :
Si fist toz les valiez entrer
Por baingnier et por estuver.
(Perceval, ms. Montpellier II 249, P 58''.)
ESV
ESV
ESV
663
RQue ceux qui tiennent les estuves des
ooiches ne laissent esluver les hommes,
/•u ceux de Journaul et Vaulant, les
emmes. M8 avril 1410, Ord. sur leséluves,
Arch. muû. Dijon.)
Ou je vous feray esinver
Le plus chault que vous fenstes oncques.
{Act. des apost., vol. I, f° 32°, éd. 1537.)
ESTUVERESSE, stuverassc, s. {., femme
qui tient un établissement de bains :
Les estuveurs et estuveresses. (Est. Boir..,
Liv. des mest., l" p., lxxiii, 4, Lespinasse
fl Bonnardot. )
Li stuverasse. (1323, Coll. de Lorr., 971,
liièce 732, Richel.)
Lai stuverasse. (1323, ib., 976, pièce 10.)
Guillaume le Nourricier, estuveur, mari
delà dicte estuveresse. (1334, Beg. criminel
de St-Martin-des-Cliamps, p. 48, Willem.)
ESTuviER, estevier, s. m., propriétaire
d'un établissement de bains, baigneur:
Lors s'eu ira chies Ifslunier.
(Hose, Richel. 1.573, f» 120'' et Vat. Chr. 1522,
f92^)
Estevier. (1441, Péronne, ap. La Fons.
Gloss. VIS., Bibl. Amiens.)
Et Dieu scait s'il n'apprint pas bien a
monsieur Vesluvier a jouer le roy. (Bon.
DES Pehiers, iVouî;. Recr., t'Hv, éd. 1538.)
ESTUviERE, S. f., femme qui tient un
établissement de bains, baigneuse :
Richart alla parler a la femme qui te-
noit celles estuves... Ricbart disl a Vestu-
viere la chose qu'il entendoit faire. (L. de
Pbemierf., Decam., Richel. 129, f" 94 r".)
ESTUY.\L, voir ESTOIAL.
ESTUYER, voir ESTUIER.
ESTYROLLE, S. f., pauaris :
L'ordure des oreilles sert aussi aux
upostumes et estyrollcs qui viennent en la
racine de l'ongle. (DuPinet, P/()ie, xxviii,
4, éd. 1566.)
EsuE, voir EissoE.
ESUEL, voir AlSSEUIL.
ESUIVRE, voir Ensuivre.
ESURIENT, - ant, adj., qui a faim ;
Esurientde fain. (Prem. vol. des expos,
des Ep. et Ev. de Kar., f» 36 v°, éd. 1519.)
Esuriant et périssant de fain. {Ib-,
f 37 F».)
Et quant il eut jeusné quarante jours et
quarante nuitz, il fut après esurient et eut
fain. (76., f» 50 v».)
Sy demeure mon ame touttes fois famil-
leuse et esurient de telles viandes. (Du
GuEZ, An Introduct. io lerne to speke french
Irewly, à la suite de Palsgrave, p. 1077,
Génin.)
ESURPHURÉ, adj., qui produit du
soufre, qui est mêlé de soufre :
Il passe le règne Eoli
Et les terres esurphurees.
(Fabl. d-Ov., Ars. 3069, f° IDS'.I
EsvACHiR (s'), V. réfl., s'avachir :
La coultre du lict s'affaisoit, par ce
qu'estant fouUee de l'assiette, elles'eslargit
T. m.
et s'esvachit. (Amyot, OCmu. moral, de
Plut., f» 106 r», éd. 1574.)
nsvAGATiON, ev., s. f., action de laisser
son esprit errer à l'aventure:
En délaissant toute extcriore evagation
et spirituelle distraction. {La tresample et
vraye Expos, de la reigle M. S. Ben., 1480,
f" 42=.)
Esv.AGiNER, evagiuer, v. a., dégainer :
Le suppliant mistla main a son couteau
et \eevagina. (1464, Arch. JJ 199, pièce362.)
Les evesques.. evaginerent contre luyle
glaive ecclésiastique, et interdirent sa
terre. (Le Baud, Hist. de Bret., ch. xxx,
éd. 1638.)
... Ja Dieu a evaginr sou glaive
Et aussi a son arc tendu de mesme.
(1521, les Erreurs du peuple commun, Poés. fr.
des xv° et xvi° s., t. XIII.)
— Esvaginé, part, passé, tiré du four-
reau :
Ce ne luy est chouse haulte ne difficile
trouver asseuré chemin entre les armes
contraires, et les glaives evaginez. (J.
BoucHET, Ji/em. deLaTrém.,ch. xi,Pelitot.)
Il avoit au devant de luy un glaive er^a-
giné. (Bouchard, Chron. de Bret., f° 86'',
éd. 1532.)
ESVAGiiEK, ev., verbe:
— Neutr., sortir, partir, se perdre en
digressions :
Messeigneurs, nous ne voyons plus
Les Anglois; y sont eraguez.
Et, comme dolant et confuz.
Honteusement s'en sont allez.
(Mi.1t. du siège d'Orl., U3U1, Gncssard.)
Pour non e»ag«ei' longuement autour de
cestc matière .. (A. Chabt., Quadril. in-
vect., OEuv., p. 437. éd. 1617.)
Si je ne craignois trop evaguer du pro-
pos, je confuterois icy grand nombre
d'autres telz faussement controuvez men-
songes. (Du MoLiN, Monarchie des Franc,
p. 2o, éd. 1561.)
— Excéder :
Evaguer en superfluité, c'est excéder en
luxure, en honneurs, dominations mou-
daines. (N DE Bris, Institut., f" 164 r".)
— Réfl., se détourner :
Quant li soiauz est environ la libre il .■;«
esvague et se oblique ou vers austre ou
vers aquilon. {Introd. d'astron., Richel.
1353, 1» SO''.)
— Esvaguê, part, passé, exilé :
Grans guerres, de quoy moult grans
seigneurs, et autres mourront, et moult du
royaume evagues et parmues. (Modus,
(" '317\ ap. Ste-Pal.)
EsvAiE, s. f., attaque:
Li lions a l'autre les li fait chiere orrible
et feloneche, et ont fait li uns l'autre es-
vaie mont crueuse. (Kassidor., ms. Turin,
f»30r<'.)
BsvAiNER, ■ ainner, ev., v. réfl., tom-
ber en défaillance :
Mais la maie flamme me parte
Ançois que de cest lien me parte
Se je n'en boic ains que m'èsvaintie.
(henart, Snppl., p. 113, Chabaille.)
— Esvainé, part, passé, pris de défail-
lance :
Evalues est, li cners li faut.
(Amatdas et Yd., Richel. 375, P 321''.)
EsvAiR, v. n., être hors de la voie, va-
guer ça et là, errer :
Pervagari, esvair. {Gloss. de Douai, Es-
callier.)
ESVAissEMENT, S. U)., attaque :
Vous remaindrez, si garderez le champ
El la cité et derrière et devant.
Et si gardez n'i ait nul esvaissement.
(.Mm.de Narli., Richel. 21369, f° 39 r".)
EsvALANCHER (s'), V. réfl., Se préci-
piter comme une avalanche :
An bout da lac Léman, d'un haut mont s'eslocha
Une parcelle, et las ! soudain s'esvalancha
Aussi viste qu'on traict.
(Jos. DO Chesne, le grand Miroir du monde, p. iW,
éd. 158-.>
EsvALER, - aHcc, V. H., dévaler, des-
cendre :
Voit esvaler les oiseaus d'Apreraora
Dora il î ont a planté et foisom.
(G. de Mongl., Vat. Chr. 1360, C 14''.)
Le long séjour que iceux reistres firent
aux villages et lieux susditz fut cause de
les faire escarter a six et sept lieues loing
de costé et d'aultre pour aller piccorer et
cercher butin, et en esvalla jusques au vil-
lage d'Esternay, le 15" de juin, environ le
nombre de cinq a six cens chevaux.
(Haton, Mém., an 1576, Bourquelot.)
EsvALUEMENT, cv., S. m., évaluation :
Selon Vevalnement desdites monoies.
(1330, Ord., II, 59.)
EsvANCiER, - sier, V. a., gagner:
Cest eschange que uoz volons faire est
asses comunau ; que poi vaut plus ce que
l'un de nos done a l'autre, que ce que il
en a d'eschange ; et ce il vaut orres plus
en aucune chose, l'autre cuide bien tant
esvansier en cest eschange come se vaut
et plus. (Liv. de J. d'Ibelin, ch. clxxxiii,
Beugnot.)
ESVANiTiON, evanition, s. f., évanouis
sèment :
Habiter avec femme, que Hypoeras dit
estre une partie de espasme et evanition,
l'on ne doit point grandement souhetter ne
aussi totallement délaisser. (Platine de hon-
neste volupté, f» 4 r', éd. 1528.)
ESVAN'OuissABLE, adj., qui s'évanouit
facilement :
Nos reenations et puissances sont ce
choses d'huy et de hier, venues nouvelle-
ment en vivant d'homme et a coup esva-
notiissables f (G. Chastellain, Exp. sur
vérité mal prise, VI, 356, Kervyn.)
EsvANQuiER, eswiq'iier, v. a. ?
Que aucun marchant faisant draps ne
soit si hardi de reiraire, retondre et es-
vanquier le mantel desdis draps que il ne
soit d'aussi souffisante monstre ou corps
du drap que il sera eu la monstre. (1399,
Ord., VIII, 336.)
Tous pareurs et foulions estarberpnt et
\ estviqueront tous les draps qu'ils feront,
»ur l'amende de cinq sols parisis. (xv« s.
I Stat . des pareurs et foulons, ap. A
84
666
ESV
Thierry, Mon. du Tiers Etat, III, 578.)
ESVANTER, VOIF ESVENTER.
ESVANTom, voir Esventoir.
ESVANUER, V. 3., saisir, mettre en sa
main :
Et pourront justiser et esvanuer tout le
devant héritage pour la rente et pour l'a-
mende se la dite rente n'avoit eflé paie
as termes desus dis. (Fév. 1291, S. Wan-
drille, Arch. Seine-Inf.)
Se il avenoyt que la dite rente n'aToil
esté payé au dit Guillaume ou a ses heirs,
le dit Guillaume ou ses heirs pourra jusli-
sier et esvanuer pour les rentes desus
dites et pour l'amende après terme passé.
(Avr. 1292, ib.)
Laquelle masure dessus dite édifiée le-
dit Guillaume et ses héritiers pourront jus-
tisier et esvanuer sans contredit pour la
rente soustenue. (1298, Cart. de S. Wan-
drille, I, 809, Arch. Seine-Int.)
Une charte latine de 1282, apparte-
nant au même Cartulaire de S.-Wan-
drille, I, 508, porte :
Quam dictam masuram dictus Robertus
et ejus haeredes poterunt justiciare et
esvanuare per redditum supradictum sine
aliquo contradicto.
ESVANum, esvanir, ev., verbe.
— Act., affaiblir :
Toutes veilles superfluant evanuissent le
corps et afToiblissent. (B. DE GoRD., Pra-
tiq., n, 17, éd. 1495.)
— Faire évanouir :
Si qn'a poi ne m'esvamii
VoioT des flors de l'anbespin.
(HoON DE Mery, Tornoiemt'nl de l'AnlechrisI,
p. 97, Tarhé.)
— Neutr., s'évanouir :
Li cners li esvanir, si le conviot pasmer.
(.Roiim. d'Alix., f 51". Miclielant.)
— Esvamiissanl, part, prés., aflaibli :
Et Prinsaat l'arragon de sanc esvaiiissant.
iConrj. de Jerus., 39iD, Hippeau.)
— Esvanni, part, passé, éperdu, abattu :
Mahom, dist Coibarans, bien sni esvantds,
Cby ne congnois chemin, j'en sny tous c^baliis.
(Cher, au cygne, 117i6, Ueiff..) Impr., csiaiiut».
ESVAUiR, voir EsBAiR au Supplément.
EsvASER, évaser, esvazer, evasser, verbe.
— Réfl., s'écrouler, s'ébouler :
Afin que le fondement dudit mur ne se
evasse (sic) par deffault de la fermecté de
la terre. {Slat. de Par., Vat. Ott. 2962,
11 faut qu'il y fasse contremur, de cer-
taine espesseur, afin que le fondement du-
dit mur ne s'esvaze, par defaute de Fermeté
de terre joignante. (1485, Gr. Coût, de
Fr., Il, p. 232, ap. Ste-Pal.)
— Neutr., trouver une échappatoire:
Anltrement vons fault eraser.
(Greban, ilist. de la Pass., 9117, G. Paris.)
ESVAUDiE, S. f., querelle, dispute,
criaillerie :
L'exposant espoventé d'icelle noise
ESV
sailli de son hostel,... et rencontrant Mar-
tin Fromont lui dist : Qui te fait faire ces
esvaudies ? (1412, Arch. JJ 160, pièce 240.)
ESVE, voir AlGUE.
ESVEE, S. f., digue, rempart 1
Ce qu'il fault rapareiller es esvees d'i-
cellui estang. (1419, Compte de P. de la
Coudre, Arch. C.-d'Or, B 2332.)
ESVEGURER, VOir ESVIGOHER.
ESVEILLEEMENT, - ieement, adv.,
comme une personne réveillée, attentive :
.Mectre son cuer «.sceiliecmenJ et entendre
parfaictement a faire justice. (J. DE Sa-
LISB., Policrat., Ricliel. 24287, f» l'.)
En vacquant continuellement et sans
entrelaissier et esveillieement aussi es exer-
cites de vertus. (De vita Christi, Richel.
181, f" 49''.)
En adreschant perseveramtnent illec
toute la guette de sa pensée et les yeulx
du cœur esveillieement. {Ib., f" 116'=.)
Se tu as esveillieement considéré les
choses de dessus. {Ib., f ll?"^.)
EsvEiLi.EMENTj S. m., actiou de se
réveiller, réveil :
Comme ilz resusciteront il semblera que
ce soit aussi comme esveiilement de dormi-
cion. (J. G0UL.A.hN', Ration., Richel. 437,
f« 382 V».)
ESVEiLLiER, Bsvelkier, (s'), v. réfl., se
mettre en mouvement :
Al plain dessus le bois li bon Danois s'esnelhe
A .XL*", homme.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 1473S, Scheler,
G/os», fhilol.)
— Esveillié, part, passé, vigilant :
Car Siracons, qui moût estoit preuz et
esveilliez, s'en estoit ja pnrtiz et venuz au
flun. (GuiLL. deTyr, II, 274, P. Paris.)
ESVEiLLOX, s. m., ce qu'on appelait,
en terme de guerre, réveille-matin :
Allons faire une anbade,
Souisses et Françoys,
Allons cheminons rade.
Criant hanlt le boys !
Allons el despaichons :
Le temps d'esté approche.
Donnons drs esieitlins,
Faisons sonner la cloche.
(1543, la Sommation d'Arras, Ler. de Linoy,
nec. dech. hisl., II, 138.)
ESVELLiR (s'), v. réfl., Vieillir :
Se il menjoit de celui qui est apelé fruit
de vie jamais ne s'esvelliroit ne n'enfre-
meroit. {Sydrac, Ars. 2320, §. III.)
ESVENiR, V. n., advenir, arriver :
Le fet esvint par ceus c'on a mis en prison.
(.iije d'Arign., 711, A. P.)
ESVENTABLE, adj., bien aéré :
Cils qui conversent et habitent en lieu
sain et bien esvenlable sont mieuls cou-
loures que cils qui habitent en lieu suffo-
quant et mal sain. {Probl. d'Arist., Ri-
chel. 210, f° 56 vo.)
Pourquoy est ce que la sueur qui se fait
en la teste ne put point ou elle put mains
que celle qui se fait es autres parties du
corps ? A ce respont Aristote, et dist
ainsy, que c'est pour ce que la teste est
ESV
bien esventable, pour ce que la leste est
poreuse et rare. (76 f" 47.'=.)
— Avec un rég. indir., qui est aéré par :
Ceuls qui habitent en bon air, sain et
bien esventable des bons vens et loables.
{Probl. d'Arist., Richel. 210, f» S7 r".)
ESVENTAiL, cvantail, s. m., soupirail :
Nul ne peut avoir dalles sortantes sur le
pavé, en la ville, et fors bours, privées, ne
ouvertures de caves, autres que evanlail a
droit plomb, sans entrer sur le pavé. (Coût,
de Nantes, Nouv. Coût, gén., II, p. 794.)
ESvENTAiLLE, S. t, ventelle, ouver-
ture pratiquée dans une ventellerie, c'est
à dire dans un ouvrage de bois ou de ma-
çonnerie destiné à soutenir une retenue
d'eau :
Hz doivent blester et garnir de bleste la
moitié des esventailles du moulin fouleur.
(1409. Denombr. du baill. de Constentin.
Arch. P ,304, fMOS r».)
EsvENT.\TiON, - cion, cv., S. f., action
de s'éventer, évaporation :
Par telle replection ou opilacion de la cer-
velle est pinpeschie rraenfafion du cuer et de
la chaleur naturelle, et ainsi est le pacient
suffoques. (Evrart de Contv , Probl.
d'Ar., Richel. 210, f» 14 V.)
En quelcunqz concavité quant ce n'est
pas de nature se il n'y a point de eventa-
tion ne de régime, elle se corrumpt la.
(B. DE GoRD., Pratig., I, 4, éd. 1495.)
Ainsi doit on faire eventacion des hu-
meurs qui sont adrecees par la medicine.
(lD.,!6., 11, 1.)
ESVENTELER, evanteller, verbe.
— Rén., secouer ses ailes au vent :
Ly chine firent fiesic, cascnns s'estenlela.
(Cher, au c^gne, 910, Reiff.)
— Act., rafraîchir par un souffle :
El qa'nn vent gracicni
D'un mol petit Zephir esventelle les cieux.
(Gauch., Plais, des Champs, p. 179, éd. 1604. >
On trouve au xvn' s., avec le sens
d'exhaler quelque chose qui rafraîchit
comme un doux vent :
Dessus ce front, digne de maint empire,
Evantelez des sonspirs d'un Zephire.
I.La MOBLIERE, Souspirs et mort de Daphnc.)
— Esventelé, part, passé, flottant :
Les huvt barons veirent les dix bannières
desployeës evantellees au^'ent. (Perceforest,
vol. IV, ch. 14, éd. 1528.),
ESVENTELLE, S. f., comniB esveutaille :
La pescherie et tente de plusieurs esven-
telles, qui y appartiennent. (14.'56, Denombr.
de la vicomte de Couches, Arch. P .308,
f 36 v.)
Lesdits Bourguignons... firent rompre a
demy lieue de ladite ville ou environ, trois
ou quatre esventelles sur la rivière de The-
rain, pour luy faire perdre ou divertir son
cours. {Disc, du Siège de Beauvais.)
\ Les esventelles, aubes et roues... desdicts
( moulins. (Nouv. Fabrique des exe. traits de
i vérité, p. 122, Bibl. elz.)
ESVENTER, esvontcr, verbe.
ESV
ESV
ESV
667
— Act., rafraîchir :
Pour li un petit refroidier et esventev.
(Froiss., Chron.iy, 46, Luoe.)
— Réfl., se rafraiciiir:
Gaadios ert oissus da tonrooi,
Partonopex eDmaine o soi
Pour fl.r esbatre et esirnîrr.
(Parlon., ap. Doc, III, 117''.)
Si s'en vint esventer et rafreso.liir dates
yaus. (Froiss., Chron., VI, 170, Luce.;
— Act., détourner :
Faire en la dicte chappelle ung esvent
pour esventer l'eau quant besoins sera.
(20 juin. 1521, Arch. Gir., E, Not., Contât,
lll-l.)
Cubes ou esvenz pour esventer le cours
(lesdictes fontaines. (76.)
— E.xposer à l'air :
Pour estandre et esvanter les paveil-
lons. (iS30, Compt. de l'argent, de Phil.
d'Evr., Arch. B.-Pyr., E 519.)
— Esventé, part, passé et adj., qui flotte
au vent :
Ayans lear langue, et lears yeult arreslei,
Corn leurs floqaelz de cheveux e^ventez.
(Ca. Fostai.se. la Contr'ami/e de Court, dans le
HesprU (le la cour!, éd. 1568.)
— Qui se précipite :
Cous sus qai il saut csvenlez
Sont tost de mesaise rentez
S'armes ne les va détenant.
(GuuRT, Roy. lign., 17615, W. etD.i
— Informé :
Les Moabiles, esventes de la venue de ces
rojs, les attendoyent. (Fossetier, Chron.
Marg., ms . Brux. 2' p. , sec . copie ,
f 41 r».)
ESVENTEUR, S. m., celui qui di-
vulgue:
Qui pèche pins, lui qni est estenleur.
Que j'ay de loi le bien tant soubaittable :
Oaloyqaifaisqn'ilest tousjours menteur,
Et si le peux faire homme véritable?
(Cl. 5Ur., Epigr., A nne Darae, louchant on l'aux
Rapportenr, éd. loOG, p. 4-29.)
En ceste obscurité, les mesdisans ne
peuvent donner aucune atteinte sur vostre
vie, uy niesme le temps prodigue esvenleur,
qui ne laisse rien sans l'eclaircir. (N. Pasq.,
Lett., III, 8, éd. 1723.)
EsvENTEURE, - ture, S. f., bondon,
trou d'un tonneau :
De laquelle queue de vin le suppliant
but par pluscurs foiz a un chalumeau par
le bondon ou esventure. (1413, Arch. JJ
168, pièce 97.)
ESVENTiLATioN, CD., S. f., évaporation :
Les hommes sanguins,pour l'abondance
du sang qui est chaud et humide, sont
plus subjets a pourriture que le reste des
hommes : si pour la moindre occasion du
monde ils sont prives du bénéfice de \'e-
ventilatioii, tant insensible qui se faict par
les pores du cuir.que sensible et manifeste
qui se faict par la contraction et dilatation
des artères semées par tout le corps.
(Paré, Traicté de toutes sortes de fiebvres,
niîuv., 1. XXX, ch.XIlI, éd. 1628.)
ESVËNTiLEHj-iner, esvan., ev., verbe :
— Act., exposer k l'air :
Le poulmon ulcéré attire beaucoup de
sang du cœur par la veine arterieuse,
comme d'une pompe, et l'ayant attiré ne le
peut assimiler, ains se corrompt et tourne
en sanie fétide, a raison qu'elle estrelenue
enclose au thorax sans pouvoir estreeven-
tilee. (Paré, CEuv.,\. X, eh. XXXIII, f402,
éd. 1585.)
— Fig., produire au jour :
Incontinent nng bon remors te poingt.
Te conseillant qn'en droit la ne doiz point
FA'cntiller telle superbe audace.
Que d'entreprendre a déflorer la grâce
P'un tel poète.
(Apolng. de Nie. Glolelet, pou- Cl. Marol, k la
soite des Œuvres de Cl. Slarol, p. 157, éd. 1731.)
— Ventiler :
L'air est encore nécessaire a esvantille)'
nostre feu domestique. (De Clave, Noub.
Lum. philos, p. 29, éd. 1641.)
— Réfl., être exposé à l'air :
font vice lors se purge, et l'iantile humeur
Sans péril s'esmntile avecque tout l'impur.
(J. G. P., Occull. merv. demi., p.l74,éd.l567.)
EsvENToiR, -ouer, esvant.,event.,%. m.
éventail :
Leurs fards, leurs pignes, leurs miroers.
Leurs afiiquets, leurs exventouers.
(Les Ballieu.v des ordures du monde, Var. hist. et
litt., II!, 191.)
Le peuple commun pour soy alimenter
use de esvantoirs de plumes, de papier, de
toille. (Rab., 1. IV, c. 43, éd. 1S52.)
Duquel l'eventoir est en sa main, et en-
tièrement nettoira et purgera sa grange et
son aire. (Beausport, Monolessaron, p. 31,
éd. 1552.)
Ung esventoir de festu entouré de noir.
{Pièce de 1597, ap. BeauviUé, Doc. inéd. sur
la Picardie, iv, 366.)
— Ventilateur :
Latrines avec eventouers affin qu'elles ne
sentent. {{'' mars 1532, Répar. au collège,
de Bord., Arch. Gironde.)
— Ouverture d'un tonneau :
Le trou ou esventoir parmi lequel l'on
mettoitle vin oudit tonnel. (1391, Arch. J.l
140, pièce 294.)
ESVENTOiRE, Bv., S. f., instrument
pour éventer les draps :
On doit remouvoir les draps et éventer
petit a petit de evenfoirei'. (B. de Gord.,
Pratiq., I, 7, éd. 1495.)
— Soufflet :
Tout ainsi que Veventoire ou le soufllet
allume le feu. (SiBiLET, Conlram., p. 68,
éd. 1581.)
ESVENTOISE, VOir ESVESTOUSE.
EsvENTOR, - tour, S. m., éventoir :
Le suppliant trouva d'aventure un esven-
<our de plumes, duquel il esventa le feu.
(1384, Arch. JJ 126, pièce 43.)
ESVENTousE, csventoise, s. f., ouver-
ture :
Mettez au fous du tonneau ung potplain
d'eaue, qui soyt bien fermé, après fermez
iceluy tonneau, y laissant toutesfois une
petite esventouse.' {k. Pierre, Const. Ces.,
vit, 16, éd. 1643.)
Y laissant une esventouse pour prender
vent. (ID., ib., viii, 27.)
Jusques a ce quele vaisseau soit plein, et
y laissez une esventoise, afin qu'il ne ren-
verse en bouillant. {Lieb\j]lt, Mais, rust.,
p. 714, éd. 1597.)
ESVEPRER, voir ESVESPRER.
ESVEQUiER, V. a., consacrer évêque:
Si vesti rent a Josephe touz les vestemens,
le sandales premièrement, et puis les
autres choses qui convienent a evesque,
et quant il fu revestus et esvequies si l'asis-
trent eu la chaere. {Queste du S. Graal,
Richel. 12582, f» 11 v.)
EsvERDER, v. a., faire blanchir un
légume en le faisant bouillir et en chan-
geant l'eau :
Espinars sont en février et ont longue
fueille et crénelée comme fueille de chesne,
et croissent par touffes comme porees, et
les convient esverder et bien cuire après.
{Ménagier, II, 44, Biblioph. fr.)
ESVEUGOiGNiER, - ongiier, - onier (s'),
v. réfl., être couvert de confusion :
En confusion de son ordre et de tous ses
frères, qui s'en esvergoignoient. (G. Chas-
tell., Chron. des D. de Bourg., m, 70,
Buchon.)
— Esvergoignié, part, passé et adj., qui
a perdu tonte pudeur :
Dont souventes foys sont esvergoniees et
rendues honteuses. (1479, Supplique au
comte de Bresse, Cart. de Bourg, p. 512,
Brossard.)
Jeunes hommes esvergongnes et inhon-
nestes. (C. Mansion, Bible des Poet. de me-
tam., Prol., éd. 1493.)
ESVERGONDEiiENT,ew., adv., sans ver-
gogne :
Mais evergondement et a hauUe voix di-
soit telles parolles. (A. Ghart., l'Esper.,
OEuv., p. 266, éd. 1617.)
EsvERGONDER, evergoudtr verbe.
— Act., couvrir de confusion :
Louenges esvergondent mesme les loues,
(fi. Chastellain, les Douze Dames de rhet.,
vil, 184, Kerv.)
— Réfl., être couvert de confusion :
Se fut evergondé devant les nobles. (G.
Chastell., Eloge du D. Phil., Buchon.)
— Esvergondé, part, passé, couvert de
confusion :
Si se trouvèrent esvergondes cestes gens.
(G. Chastell.. Chron. des D de Bourg.,
1, 27, Buchon.)
ESVERGONGNIER, VOir ESVERGOIGNIER.
ESVERGONIER, VOir EsVERGOIGNIER.
EsvERTiN, S. m.,avertin, folie :
Ja n'auroil mes l'esvertin en la teste.
(Aim. de Narb., Richel. 21369, f 33 r°.)
Et si varist de Yesvertin
Communément et sos et sotes.
(A. DE n H\[.f.E. h .lus .idan, Coussemaker,
p. 30'i,)
668
ESV
ESV
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L'aulrier t'i un pèlerin.
Nés estoit de Limosin,
Malades de Vfsrertin.
(Aucassin et Nicoletle, p. 15, Suchier.)
Brnneval qui ot Vesrerim
Crioil sur tons comme enragié :
Sine dnbio. c'est latin.
(E. Deschamps, Poés.. Richel. SiO, f 3G5.)
Bessin, éverliti, caprice subit. Aunis,
éverdin, transport, accès de folie.
ESVERTiR, evertir, - yr, verbe.
— Réfl., se tourner :
Torna et point et s'esverli.
(Bou. 3" p., "508, var., Andresen.)
— Act., renverser :
Et ces choses ont déjà ecerties et des-
truictes plusieurs demoeracies, par les
sedicions que les riches mouvoient.
(Orksme, Polit., 2» p., f" 12"^, éd. 1489.) .
Il everleistel destruiseist lacité. (Coquil-
LART, Guerre des Juifs, Blbl. elz.)
Vient evertijr la dure mansion
De aspre discord.
(Cft. roij., Kichel. 1537, f° 69 v°.)
Qui, soubs prétexte de religion et pieté,
veullent evertir l'estat public et s'emparer
du patrimoine de l'Eglise. (CoNDÉ, Mém.,
p. 580, Michaud.)
EsvERTissEMENT, ev., S. m., renver-
sement :
Le evertissenient des cites de Sodome et
de Lotli. (FossETiER, Chron. Marg., ms.
Brux. lObOg, f» 65 v.)
Les huliens ne se povoient aydier de
leurs flesches, car ainsi qu'elles estoient
trop longues et pesantes ilz ne les povoient
pas dresser promptement si premièrement
ne flchoient leur pied contre terre. Mais
lors la terre estoit trop glissante, et pource
leur empeschoit leur ^evertissenient. (Q.
Curse, VII, 30, éd. 1.534.)
Hz saccasent ton ordfe en everlissemenls.
(L. Patos, Poslor., m, 1, éd. 1857.)
ESVERTUEMEiNT, BV., adj., 811 S'éVCr
tuant :
Evertuement il besongne a ceci.(R. Est.,
Pet.Dict.fr.-lat.)
EsvEitTUEn. verbe :
— Act., fortiûer, donner de la force il :
Les paroUes de lui et la présence de lui
esvertuoit grandement toutes manières de
gens d'armes et d'arciers qui assalloient.
(Froiss., Chron., V, 10,Luce.)
Et lors fut foulée la vanité de vie mon-
daine, et la foeblesse des humbles esver-
luee. (A. Chart., l'Esper., CEuv., p. 286,
éd. 1617.)
Force Vesverttca a résister perseveram-
ment aux tentations humaines. (ID., ib.,
p. 334.)
— Déployer énergiquement :
Ceulx qui par élection ou par nativité
sont soubmis, doyvent bien aifectueuse-
ment esvertuer toutes leurs forces, et de
corps et d'entendement, pour l'aire,chacun
en son endroit et selon sa vacation, ser-
vice a leur souverain. (Amyot, Vies, dédi-
cace, t. II, éd. 1547.)
i'esvertueray toutes les forces de mon
ame pour respondre en tant qu'en moy
sera, a ce que vostre Majesté s'en promet.
(D'OssAT, teffre awj-ow, 29 juil. 1595, éd. 1
1624.) '
— Réfl., se ranimer :
Cortadas ot son fil ; de joie s'esvertue.
(Cong. de Jériis., 509i, Hippeaa.)
— Esvertué, part, passé, éprouvé :
Le plus expert esvertué prince, le plus
purifié en la fornaise d'examination.
(Chastellain, Exp. sur Vérité mal prise,
VI, 425, Kervyn.)
EsvESPRER, esveprer, v. n., faire soir,
faire nuit :
Si s'en vait al ostel, car près ert esvepret.
(Ilorn, 657, Michel.)
ESVESPRiR, voir Envesprir.
EsvESTiR, esviestir (s'), v. réfl., se dé-
pouiller :
Et qant il se fu esviestus de carnel car.
(S. Graah n, 141, Hucher.)
ESVEUDIER, voir ESVUIDIER.
EsvEux, voir AiGOS au Supplément.
EsvEvÉ, adj., veuf, resté veuf :
Ge serai esvevez antresi come sanz en-
fanz. (Bible, Richel. 899, f" 2b''.)
Saintonge, éveuver, devenir veuf.
ESViDE, s. m., semble signifier immon-
dices, ce qu'on désigne, dans d'autres
actes de même provenance, par poulies :
Et n'ara riens es forrages ne es esvides
qui escherront es lieux et termes dessus-
diz. (1385, Arch. M.M 31, f 6 r».)
ESViER, V. a., abreuver :
Et s'ilz (les chiens) ont tout mengié, et
les os rompus, et ronges, et traisnes ça et
la, c'est signe qu'il y ait eu foison deleus.Et
aucunes fois les p'uet on esvier selon ce
qu'ilz ont mengié. (Modus, f° 49 v», Blaze.)
ESVIESTIR, voir ESVESTIR.
EsviGORÉ, ev., part, passé, affaibli :
Citoyens contre citoyens entremesleronl
leurs mains tellement que lassez et evigorez
seront en proie a quelque roi ou nation.
(Saliat, Sali, d César, (" 15 v», éd. 1537.)
ESviGORER, - ourer, - ueurer, - urer,
- eurer, esveg., ev., verbe.
— Act., donner de la force ii, corrobo-
rer:
Lo cap a Crist esrei/urad.
(Passion. 499, Koschwili.)
Mes espérance Vesvigure,
Et li dist c'aacune aventure
L'a devers sa dame grevé.
(Couci, 2597, Crapelet.)
Se gent a escriet ponr eux esvigurer.
(H. Capel, 6-255, A. P.)
Fortifier paix, esvigorsr justice. (Chas-
tellain, Exp. sur Vérité mal prise, VI,
417, Kervyn.)
— Déployer la force de :
Quant desconfit a son content
Cors esvigeure, bras estent.
Et se flert en la grignonr presse.
(J. DE CoNDE, dou blanc Chevalier, ms. Turin,
f° -ii*.)
— Réfl., prendre des forces, de la force,
de la vigueur :
Eo son tans s'esvignra France,
Et dodnis d'escn et de lance.
D'armes, de destriers, de cevals.
Et sorsl plentes de bons vasals.
(Parlon., 465. Crapelet.)
A genoillnns met l'amferant.
Mais tost s'est esvigorez.
-A grant force est en pez levez.
(Prolheslaus, Richel. -211)9, f 7-2''.)
Que la chaleur estrange de la fièvre par
le vent se esvigourroit et assambleroit par
dedens. (Probl.d'Arist., Richel. 210, f»40=.)
— S'efforcer:
Porquant de parler s'esiigeitre.
Mais foible est moult par la langor.
(Amald. et Yd., Richel. 375, f° 328'.')
Ke diables sei esvignra
De remetre es reis la meslee.
(Esloirede la guerre sainte, Vat. Chr. 1659, f'' ï^.)
Lors se refforce et esvigore.
Et se paioe et travaille encore.
(Fabl.d-Or.. Ars. ,5069, P 13-2=.)
Ouant a tant vescn qu'il a force,
Et <]\i'\\s'esvigucnre e\. efforce...
(Ib.. p. 113, Tarbé.)
— Esvigore, part, passé, fortifié, corro-
boré, fort, puissant :
Et fortnne m'a mis en force esrigitree.
(Hisl. de Ger. de Btai'., Ar.s. 3144, f» 83 v».'»
-V l'orgnilleus a Sathanas mOnstré
l.'angien par qnov sont si evittnré.
' (.\uberon, 2308, Graf.)
Ch'est hauteche ethonnonr! proechc esvigoiirce !
(B. de Seb., ii[, 899, Bocca.)
Le jour Gst Castal proesce evigoree,
Car bons chevaliers fu et raaistres de l'espee.
(Ccv., du Quesclin, 4633, Charrifrc.)
Ne stii paon o sa plume dorée.
Ne rossignol, ne merle en harmonie.
Ne sais en mer seraine esilgoree,
D'hnmain semblant porlraicte et flgnrcc.
(G. Chasieli.ai.x, les douze dames de rhet., vu,
174, Kervyn )
ESviGL'RER, voir ESVIUOREn.
ESViLi.iEiî, V. a., avilir :
De tontes joies essilliez.
De tonte vilance esnlliez.
{Vie des Pères, Ars. 3641, f° 100''.)
ESViRER, v. a., détourner :
Il respoudi qne sainz requist.
Et se Deus de mal ['esvirnit
Qu'an saint sépulcre droit iroil.
(G. DE Coisci, ilir., ms. Brux., f° iOi.i
1. EsvoiER, V. a., mettre dans le che-
min, comme avoier :
Puis que Deus nos mostre la voie
De sens de raison nos esiioie.
(ne des Pères, Ars. 3641, f 85".)
2. ESVOIER, ez», ev., (s'), v. réfl., se dé-
tourner du chemin, s'écarltr :
Il est vrai que quant l'en chauvache de
uoitporcest dezert et il avient couse qe
aucun remangne et s'ezcoie de ses con-
paius por dormir ou por autre cliouse,
et il vuelt puis aler por junguire sez com-
pagnons, adonc oient parlere espiriti en
mainiere qe semblent que soient sez con-
pagnons, et plusors fois les font devoier
en'^tel mainiere qu'il ne setreuvent james.
[Voy. de Marc Pal, c. lvii. Roux.)
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(i(iy
— Esvoié, part, passé, égaré de son che-
min ; fig., éperdu :
Vez la, dist il, desore icelni rani puies.
Cil qni tient cele perche a ces hnelz revilliez.
AiDs mais ne vi nul hom, miels sarablast froit?^.
Dex de quel tere est il ? Des l'a ci envolez.
(flf«. de Monlaub., p. 400, Michelanl.)
Uns de ses moines qui l'oui.
Qui a l'église est dalez li
Toat esvoies, si avoit penr.
Si n'estoit mie trop asseur.
(Comiat de SI Pol, Scheler, Trouv lelg., p. 2fii.)
EsvoiR, V. a., voir, apercevoir :
AiQS s'arma pour aler encontre
Quant esvit cel orrible monstre.
(Kose, ms. Corsini. f SO^)
ESvoiRiER, V. a., vérifler, justifier :
Se me ne font esvoirier lonz mes dîz.
(De Charl. et des Pairs, Vat. Chr. 1360, f" 1^)
EsvoisiÉ, adj , joyeux :
Et nature eseoisie dekiet de ses delis.
(Voeu du héron, 29, ap. Ste-Pal., ilém. sur l'anc.
cheval., 111, 120.)
Cf. Envoisié.
EsvoiTURER, V. a., couduire à terme,
achever, exécuter :
Car bien seuist chascuns que se por
trésor ne por avoir peuist on avoir esvoi-
turee guerre dont eiiissent il le lor esvoi-
turee et asovie. {Kanor, Bichel. 1446,
f» 3 r°.)
Quant Pel oi çou, si fu trop dolans, car
bien cuidoit esvoihtrer ce qu'il voloit en-
treprendre ; si u'en osa plus aler avant.
[Ib., {" 4 V».)
Mais li rois ne vout mie laissier qu'il ne
repairast par Rome u il mist l'empereres
(1. l'empereur) a moult de paroles qu'il
xo^oil esvoilurer. {Ib., f» 29 v».)
Ja Dius, dist il, ne mi doinst .1. jour
vivre par honor, quant je vous fauroie de
chose que on peuist esvoiturer par le cors
d'un chevalier. {Ib., f" 31 v.)
Vous saves bien qu'il est afaire de ceste
cose mieus que tous liplus sages de nous,
si ne Toriens mie dire parole qui fust
contre vous et que li grès n'i fust après
que nel puissies esvoilurer. {Ib., f" 33 v».)
Dame, se je cuidoie que par nul tour
que je peusse esvoiturer, que je peuisse
venir a vostre amor, volentiers seroie
vQstre chevalier. {Ib., f''43v<'.)
Ce que vous demandes, je ne le puis pas
l'aire tous seuls, et dur sera a Vesvoiturer.
(Froiss., Chron. IX, 164, Kerv.)
ESVOLER, - oller, ev., verbe.
— Act., faire voler :
Garde toy de l'oisel flataiil,
Car il le cuide decepvoir...
D'entour toy le soies chaçant
Et en antre marche esvolant,
Et lai fny de tout ton povoir.
(E. Deschamps, Fiction des Oij^eauli, Crapelei,
Préf., p. xxxu.)
— Neutr., s'envoler, voler :
Moult estoient joiant et liet
Li cigne, kant il les veoient;
Encontre lui luit esvoloient,
Grant Teste et grant joie menant.
{Dolap.. 9828, Bibl. elz.)
Affin que tu puisses lors esvoler a Dieu.
(Intern. Consol , III, xxiii, Bibl. elz.)
La ruse fuit la bouche, et les Grâces meslees
Dans l'or de tes chevens sont tontes evollees.
(G. DcRANT, Meslanijes, l'Ombre des ombres, M.
I,ï9.i.)
— Réfl., dans le même sens :
.1. corbel s'estoit asis seur le raim d'un
:irbre, et quant il s'esvola si lessa cbaoir
devant euix un pain tout entier. {Vie et
niir. de plus. s. confess., Maz. 568, f " 36".)
Li oiseas s'esvola sus un arbre. (Serm.,
ms. Melz262, (•> 38=.)
Le roitelet.... s'evala haut.
(HeCEMOs, Fal/lcs, m, éd. 1583.)
Entre les hommes qui, transportez par
un téméraire désir, ont tasché de sesvoller
au plus haut degré ou leurs siiperbes pen-
sées aspiroient. (Pont. d,e Tyard, Disc,
philos., f" 132 v% éd. 1S87.)
— Esvoié, part, passé et adj., volage,
étourdi, inquiet, en parlant de personnes,
d'animaux et de choses ;
Contre raison Fortune Vesi'otlee
Trop lourdement devers moy est vollcc.
(Cl. Mar-, Rond, de la mal marier qni ne rriill
faire amy, éd. 15ii.)
En y allant la corneille esvolee
(Pour sçavoir tout) après luyest volec.
ao.,MeL d'Uv., U. éd. ^lii^.)
Fortune esvolee.
(Sceve, Dclie, ccccxxx, éd. i;>H.)
Or va donc en Guide on Paphon,
Evolé plaisantin bonfon.
(R. Belleau, Œuv. poét., a l'.Vmour, t. 11,
f»9.iT°, éd. 1578.)
Le commun, d'une opinion esvolee, dé-
teste ordinairement la nation des Gollis,
comme gens grossiers et mal appris.
(PASQ.,Becft.,I, II.)
La faction de Robert estoit très forte et
très puissante : car elle n'estoit point fon-
dée sur une volonté esvolee du commun
peuple. (ID., ib., il, 10.)
Comme l'oyseau qui prend en haut volée.
Sans eslre senr de sa proye evolee.
(Jl-LïOT, FJeii. de la belle fille, p. 28, Willem.)
Sans adïiser si nous estions rassis,
Ou evolez, saiges, ou imprudens.
(1d., ib.. p. 47.)
Qu'ils resserrent donc leurs petiz livres
evolez, on ilz ont tant sué et tant travadle.
{Advert. des cath. fr. aux cath. angl., p. 50,
éd. 1586.)
ESVOMIR, - yr, ecomir, y. a., vomir
Dont une flamme tant punaise
Et tant chaulde font esvomir (les diables)
Qu'ilz se font euU mesmes frémir.
(Act. des.ipoil., vol. I, 1° 45% éd. 1537.)
Et si evomissoil (le dragon) feu tout ar^
dant que homme n'en estoit louché que
incontinent ne fust converty en cendre.
{La Thoison d'or, 1" vol., f" 4 r», éd.
1516.)
Le tiers jour passé la balayne esvomyl
le prophète Jonas. {Ib., vol. Il, f» W.)
De jour en jour son venin croist et evo-
mist de mal en pire. (Fabri, Rhet, t" 93 v»,
éd. 1521.)
— Fig. :
Ire empesche le courage,
Et faict mainte injure evomir.
(,4f(. des .iposl., vol. I, f° 91", éJ. 1537.)
ESvoMissEMENT, ecomisseuient, s. m.
vomissement :
Celle oppinion fut plus veheinentenient
confirmée par Yevomisseincnt dns os de
cest enfant. {Chron. et Uist. sainl. et prof.,
Ars. 3515, f» 92 v.)
EsvuiDiER, esveudier, esvider, esioi-
dier, evuider, verbe.
— Act., vider entièrement , épuiser,
nettoyer:
Tnelamon gent tant amena
Toute la tere en esvuida.
(.ilhis, Ars. 3312, f 136''.)
Bien sez qu'il convendroit morir
Home el famé, se je (le cul) n'esloie :
.le les esvuidc el esneloie.
(Débat du C. et du C, ttichel. 837, f 184 r" ;
Montaiglon et Raynaud, Fabliaux, 11, 136.)
Il i a teus de ces dites plaies corrosives
ou il n'a point de putréfaction, et d'autres
que on n'en puet esvuidier. (Brun de
Long Borc, Cyrurgie, ms. de Salis, f<>29».)
— En terme de manufacture :
Et sy ne poeult on laignes esvuidier ne
empirier puisque elle sera, venue dedens
le pooir de ceste ville. (1400, Bans pour
laigne, Reg. aux droicts et prouffiz de
Douai, f" 101 V", Arch. mun. Douai.)
— Réfl., être vidé :
Afin que leurs pissMS se puissent esi);(it(er.
{Modiis, f" 44 V», Blaze.)
— Act., quitter :
La court de France vous a fet esvuidier.
Him. de Narb., Richel. 243C9, t° 93 v
'.■>
— Chasser, bannir, se décharger de,
en parlant de choses morales : .
Cum est bienaurouse li conscience ou
tels manière de lute est ades enjosk'atant
lie ceu ke mort est soit absorbil par la vie,
et enjosk'atant ke li crimors soit csveudiee
ki en partie est, et li leeee encomenst ke
parfaite est. (S. BEltN'., Serm., Riche!.
24768, f» 28 V".)
Tu esvuides droit cy et desbondes les
cuisances. (G. Chastellain, Dcprec. pour
Pierre de Brezé, VU, 62, Kerv.)
— Examiner à fond, comme on dit vi-
der une affaire :
Fust dit et convenu que ledit procès se-
roit evuidé et jugé en icelle cour. (1490.
Ord., XX, 236.)
— Neutr., se vider :
Por çou qu'il le vit pale et de sanc eswidier
De remanoir li prie, n'a cure de noisier.
(Roum.d'Mij:.. f 2G'', Michelant.)
— Esvuidié, part, passé, vidé, vide,
épuisé :
Moult en y a ki ont la char blechie,
Descoulouree, et de sanc esvnidie.
(Les Lok., Richel. 4988, f 227 r°.)
La langue moderne a le mot évider, qui
ne s'emploie que dans dos acceptions
techniques.
ESW.VRD.VGE, VOir ESGARDAGE.
ESW.XRDE, voir ESGARDE.
ESW.VRDESIEXT, Voir ESGAIÎDEMENT.
G70
ETC
ETH
ETH
ESWARDEOR, VOir EsGARDEOIl. '
ESWARDER, VOir ESGARDER. ,
ESWARDERIE, VOir ESGARDEnlE.
ESWART, voir ESGART.
ESWER, voir ESGART.
ESWILbETEUR, VOir AlOCILLEÏEUR.
ESWIQUIKR, voir ESVANOUIER.
ESXAEMENT, VOir ESSAIEMBNÏ.
ESXERRER, VOÏr ESSERRER.
ESXILLIER, voir ESSILLIER.
ESXURIER, voir ASSEDRER.
ESZEMENT, VOif AISEMENT.
1. ET, conj., aussi, en cuire, de plus :
Vues tu dunkes eu l'ovranse de Nonnosi
conoistre alcune chose et de la siwance
Helyseu ? (Dia/. S. Greg.,\>. 30, Foerster.)
— Quand même :
De celle on tant a de bontez
One de la ceolisme partie
Finies saroie dire assez
El parlasse toute ma vie.
iCompt- d'Amours, ms. Genève IIO'"-. Ritler.
Poés. des siv' cl w" s-, p. 68.)
— El que, pourvu que :
Plus ne veil, mon sire, mon Dien,
Et que je demeure en sa grâce
Jusqu'à tant que verray le lieu
Et la très doulce et riant face
Oui ton-s mes mauU passy efface.
(Compl. d'Amours, ms. Genève 179*"^, Ritter,
Po«. drs xiv= et xv= s-, p. 69.)
— Petit el petit, petit à petit :
Li chevalier qui l'atendi se trest petit et
petit. (Gaut. Map, Lancel. du Lac, Uichel.
1430, f° 106^)
Si crurent tant 2>eHl et petit que furent
bien .xx. tuit monté. (Ariurt Richel. 337,
f 13».)
Tels panses corrunipent petit et petit lo
cuer.(Z,J Epistle saint Bernard a MontDcu,
ms. Verdun 72, f° 116 v».)
— Mot et mot, mot à mot ;
Lesquelles lettres li diz Thiebaulz ha
lenes?«ol et mot et diligemment esgardees.
(1329, Cart. de S. Michel, C, f° 18 v», Bibl.
Tonnerre.)
Cf. t. Il, p. 093=, à l'article Deus, la loc.
Doi et doi.
2. ET, exclamation :
Fix a pntain et Deus malie ti.
(Les Loh., ms. Montp., H 243, f 31'.)
3. ET, voir Es.
ETAINDIBLE, VOir ESTAINDIBLE.
ETALER, voir ESTALER.
ETANCHER, VOir ESTANCUIER.
ET.\NX.OT, voir ESTAXÇOT.
ET.VXG, voir ESTAN'C.
ETAU, voir ITEL.
ETCHEZ, voir ESCHF-C.
ETEAL, voir ESTEAL.
ETKL, voir IIEL.
ETELON, voir ESTALON.
ETENDEMENT, VOir ESTENDBME.NT.
ETENTE, VOirESTENDE.
ETERCHIR, voir ESTERCHIR.
ETERMrx, adj., exilé, banni 1
Monrrai je icy en elermiii
Par ce meschant varlet sourdault ?
{Farce du Gouleu.r, Ane. Th. fr.. Il, 177.)
ETERNADLE, adj., éternel :
En gloire eternoftle. (P«aMf., Richel. 1761,
f» 19».)
De loyaprouchier vie perdurable,
De toy esloigner mort eternable.
(Cas/, l'heb., p. 374, ap. Ste-Pal.)
ETEUNALiTÉ, etemelUté , ensternalilé,
s. f., éternité :
Puis noter elernalité.
De joyeuse inmortalité.
(Mace de la Charité, Bible, Richel. iOI, f° -2i:.'.)
Li seculer, et cens qui vivent
Et contempl ition estrivent
De leur nons mètre en la cité
De joieuse enslemaïité.
L'un et li autre si atendent.
(Fabl. d'Oii., Ars. S069. f 8i».)
Car les plaisirs passent devant
Au regard d'eleriialitê
Ou de sa perpétuité.
(1532, la Complaincle de l'ame dampnce. Poés. fr.
des xv° et xvi" s., VII, 104.)
Certaines sont les promesses royales,
Et permanents en éternellité. !
(J. Paruadi.x, Micropirdie, p. 64, éd. laiG.)
ETERNE, adj., éternel :
Et ce Eome ou eterne qui a possession
parfaite toute ensanle de vie sans terme.
(LiArs d'Am., 11,343, Petit.)
Vie eterne. (Aimé, Yst. de li Norm., IV,
49, ChampoUion.)
Vite eterne. {Id., ib., IV, 18.)
Repoz eterne.
(Le Maide, la Concorde de deux laiig.)
Gloire eterne. (Aretin, Gen., p. 195, éd.
1542.)
Le defunct voy François d'eterne mé-
moire. (Rab., 1. IV, epistre, éd. 1552.)
Mort eterne.
(Cl. Marot, Suite de f Epistre de 1. Matot à la
Roijne Claude, éd. 1731.)
Pour eterne mémoire.
(RoNS., Franc., II, Bibl. eU.)
ÉTERNELLITÉ, VOir ETERNALITÉ.
ETERNISSEMENT, VOlr ESTERNISSE-
MENT.
ETERNizANT, adj., quï Tend éternel,
immortel :
Je diray qnesonbs toy fleurissent
Les heliconiennes senrs
Dont jamais jamais ne tarissent
Les eternizantcs liqueurs.
(Taiilr-, PoH., 2° p.. p. 12, au Roy, éd. 1,574.)
ETHERiEN, adj., éthéré :
ETESTER, voir ESTESTER
ETHÉ, voir EÉ.
L'etherien firmament.
(Fauvel, Richel. 146, t" 3^.)
ETHICQUETTE, VOir ESTIQUETE.
BTHIMOLOGE, «(ftl/TO., S. f., étymolo-
gie :
Si que des rossignos pnet très bien estre dis
Rossillon li chastians sans aucunes contredis ;
Cil noms press'entr'accordent : rossignoz, rossillons;
De tell ethymologes pas ne nous mervoillons.
(Girarl de Rossillon, 531, Mignard.)
ETHiMOLOGiE, estimelogie, s. f., sym-
bole :
La seconde vertu dou lyon est : quant il
se dort, si oeil veillent, voirement sont
overl si oeil. Es cantiques tesmoigne li
vrais espous, qui dist : Je dor, mes cuers
voille. C'est estimelogie. Nostre sires dormi
en la croix, et la deites voilloit. {Bestiaire,
ms. Moutp. H 437, t» 196 r».)
— Terme de rhétorique :
Ethimologie ; cette figure de rhétorique se
fait en rendant semblable raison de la
chose devant dicte, comme je t'ayme,
parce que tu me aynies. (Fabri, Art de
Rhetor., I, f» 106», éd. 1521.)
ETiiiMOLOGiER, V. 3., donner une ex-
plication étymologique de, expliquer :
Je puis assez ethimologier
Le noble nom de la flour des François.
(E. Deschamps, Poés.. I, 300, A. T.)
Ethimologier, ethimologizare. (1464, J.
Lagadeuù, Calhol., éd. Autfret de Quoet-
queueran, Bibl. Quimper.)
ETHi.MOLOGisAciON, S. t., science des
étymologies :
Vethimologisacion grecque. (Chron. et
hist. saint, el prof., Ars. 3513, f" 44 v".)
ETiiiMOLOGUE, ethymologue, s. m.,
étymologie :
Aux artiens remplis i'ethtjmologues.
{La Nrf de santé, V 49 r°, éd. 1530.)
ETiiiMOLOGUER, V. a., homologuer :
Laquelle chartre ou sentence arbitrale
est ratefiee, approuvée, et expressément
ethimologuee par lettres infixées en ladite
chartre. (13.19, Cart. de S. Vincent de Lau-
din, ap. Duc, Emologare.)
uTiiNiQUE, elnlQue, s. m., païen :
Il soit donques comme etnique et publi-
can. {Bible, Maz. 684, f" 23o=.)
Ammian Marcellin mesnie, qui fut
ethnique. {Pasq., Rech., m, l.)
On lit dans le Dictionnaire de l'Acadé-
mie :
Ethnique, adj., mot qui est employé
seulement dans les auteurs ecclésiastiques,
et qui signifie la même chose que païen,
idolâtre, gentil.
ETHNiTEYEN, S. m., païen :
Nous honnissons la blancheur de l'église
des ordures elhniteyenes. (J. de Vign.^y,
Mir. hist., Vat. Cbr. 638, f» 2=.)
E THRE, S. m., éther :
ETR
EUI
EUR
071
Ore ceo face en ceste escriptnre
De tait le mQn<le la pnrlreitnre,
CoraeDt la tere set entere,
Des cwes lait la manere,
De l'eir e de Vethrc ensement,
E la force del firmameol.
(Petite philosophie, ras. Camhriclge. S. John's I, II,
f 1S'2\ P. Meyer.)
ETicQUE, S. i., phtisie :
Veticque, ou tisie. It. tisica. Esp. tisica.
(Jdn., Nomencl, p. 300, éd. 1577.)
ETICQUET, voir ESTIQUET.
ETINDIBLE, VOir ESTAINDIBLE.
ETINCELER, voir ESTENCELER.
ETIQUET, voir ESTIQUET.
ETIQUETTE, VOir ESTIQUETE.
ETMi, voir AlMI.
ETOFFE, voir ESTOFFK.
ETOFFER, voir ESTOFFEIt.
ETOFOR, voir ESTOFOB.
ETOIRE, voir ESTOIRE.
ETOMISSEUR, VOir ESTOMBISSEUn.
ETOR, voir ESTOB.
ETORCE, voir ESTORCE.
ETOREMENT, VOir ESTOREMENT.
ETORER, voir ESTORER.
ETORNER, voir Atorner.
RTOUPPEMENT, VOir ESTOUPEMENT.
ETOUR, voir ESTOR.
ETOURMIR, voir ESTORMIR.
ETOURNER, VOlr ESTORNER.
ETRECER, elrescer, voir Eptrecier.
ETREMPLEE, S. f., COlip SUr la jOUf,
soR filet :
Estienne Crosipr ala a laditte fille et lui
donna une elremplce en la joue. (145S,
Arch. .IJ 191, pièce 54.)
Carpentier pense qu'il faut peut-être
lire cttemplée, coup sur les tempes. La si-
gnification de soufQet de forge, enregistrée
par Roquefort, contredit cette conjec-
ture.
ETRILLE, eiitrille, s. f., détroit, passage
resserré, gorge, défilé :
Le suppliant et certains autres du bourg
de Coitrion. ou diocèse de Limoges, me-
noient paistre devers le matin leurs beufs
vers les étrilles et passades d'Antepessa.
(1467, Arch. JJ 200, pièce 183.) Plus bas,
eij trille.
ETRISSEURE, VOÎr ESTRGISSEURE.
ETRIVER, voir ESTRIVER.
ETRIVAINE, S. f. î
Sa proTende M fnst baillie
Plus souvent de cops qne d'avaine,
Quar sovent fcist Vetrivaine.
(Ou Presire et des il. riham, Monlaiglon et Ray
naud, Fabl., 111, 67.)
ETUYER, voir ESTUIER. |
1. EU, voir El. '
2. EU, voir Le.
EUBE, S. f., écart, zigzag :
Hoa qni s'eaivre ne qui s'enjole
Cent euhes fait en une rote.
(G. DE CoiNci, Mir., m». Bras., f" 74''.)
EunuLiE, s. f., bon conseil :
Eubulie est aussi comme qui diroit bien
consiliative. (Oresme, Eth., Richel. 204,
f''478''.)
Euc, voir 0.
EUCARisTE, S. f., cucharistie:
Saint sacrement ô'eiieariste. (Traict. de
Salem., ms. Genève 16.5, f» 53 r».)
EUGENIE, s. f., dédicace :
La quarte feste est des eiie.enies, qui vault
autant a dire comme la feste des dons
présentez, ceste se rapporte au dynianrhe
de la passion. (J. GOULAIN, Ration., Ri-
chel. 437, f° 383 V».)
EUGENIE, adj., dédié, et par extension,
vêtu d'un habit neuf:
La feste de Eucenia qu'ilz célèbrent (les
Israélites) en yver, en octobre, qui estoit
de la nouvelle dedicacion, car quant l'en
dedioit aucun temple de nouvel, on l'appe-
loit nouvellement dédié, eucenium, et ausi
se aucun vetist nouvelle cote l'en disoit
qu'il estoit eucenié. (J. GouLAiN, Ration.,
Richel. 437, f 383 r».)
EUCHE, voir Heussb.
EUCHERÉ, adj., à cheville :
S'on puet forer le kaisne d'une larere
eucheree. (1240, Ch. de Ren. de Hooucort,
S. Aubert, Arch. Nord.)
Cf. Heusse.
EUCHiER, V. a., garnir de chevilles :
Estrier une euche pour euchier le clo-
quette sur le porte du moliniel. (1492, Lille,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Perchier et euchier de quevilles de fer
des harqbutes a croches. (1516, Béthune,
ib.)
— Euchià, part, passé, garni de che-
villes:
Flesches de trousse ferrées et euchees de
fers d'espreuve. (xV s., Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Cf. Heusse.
EUDE, voir AlUE.
EUDRAGIER, VOir HAUDRAGIER.
EUDURE, voir Heudeure.
EUGABLE, voir Eguable.
EUGAL, voir IVEL.
EUG.\LTÉ, voir IVELTÉ.
EUGivE, voir AuGivB an Supplément.
EUGUEL, voir Ivel.
EUILLETTER, VOir OEILLETER.
EUiz, s. m. pi., lieux pleins d'eau :
l.i Miller sont fait tnit faitiz,
Haesels orent por les euiz.
(G. DE Sai.\t-Pair, ilonl Sainl-Mtchel, bl5, Michel.)
Cambrésis, ewiches, eauwisses, lieux
humides, marécageux.
Cf. Euwiche.
EUL, voir Le.
EULE, voir Ole.
EULGAMENT, VOir IVELMENT.
EULLIER, voir AOUILIER.
1. EULS, voir Le.
2. EULS, voir Ues.
EUMENTOiRE, S. m., attache f
Tu dois noter que souvent ef(i mère vient
avec apostemes des inguiRues et des ais-
selles et des semblables plus que a aultres
grans apostemes : pour ce que ce sont
eumentoires des nobles membres, et pour
ce les esperis fontenflamhes legierement.
(B. de Gord., Pratiq., I, 2, éd. 1495.)
E[;nf.r, voir Au.ner.
EUNucHiEN, adj., des eunuques :
Puliphar, chief emuichien.
Qui Egipte fïoaverne tonte.
(Yiel Tesl., 17912, A. T.)
EUPHUOSINE, S. f., sorte de plante, l:i
buglosse :
La buglosse, surnommée enphrosine,
beue avec du vin. accroist les voîuptez de
l'esprit. (PONTUS ' de Tyard, Disc, phil.,
[" 184 r», éd. 1587.)
1. EUR, aiir, ahur, oitr, s. m., cliance,
bonne chance :
Guardez qne pur Tôle pour
Deu ne perdez ne bon our.
(S. Branâan, 922, Michel.)
Gratiens qai prendra vengement
Del duc Melcis, s'il pnet et eurs li consent.
(.Roum. d'Alix., f 74», Michelanl.)
Si tost com il i vint li preudom a la robe
blanche levait sa main en hait, et i fist le
signe de la vraie croix parteil aur que la
croix parut en la porte fresche et vermelle
et mues faite que si elle i fuist portraile de
main d'omme ne d'orfeivre. (S. Graal.
Richel. 2455, f 172 v.)
Qui est leur maistres et lor sires
El a ciii plaist si li mesdires
Qu'il lor fait si malv.iis iiir
Qui de tous niiuis seront seiir.
(Gauth. DE Mes, Ym. du monde, Richel. 2021,
P 87^)
Amors, eurs et talens
Me poroient bien valoir.
(Messires Ferris de FerrierE';, Chanx.. ms.
Berne 3S9. f 202.)
i:i s'avient il a le fie,
Qnant eurs si prent,
Knns biens petis furnist quank'il enprent.
(Chans.. ms. Sienne H. X. 311, f» 28».)
ne la joie de bon eur.
(GuiOT, BiJ/c, 0:i7, Wolfart)
Mais je sais bien tôt de seur
K'a bel service esluetfur.
(Dis d'.im. fine, ms, Turin, L .V. 32.)
Et mut a grantcompaingnie de Biauvais,
a teil eur qu'onques puis n'i rentra, (MÉN.
DE Reims, 191, "^'ailly.)
fi72
EVW
EUT
EUW
Par lion aur ici comancp,
U nnn de Deu, liibrejance
De l'oMie de chevalerie.
(J. DE PnionAT. Lie. di- Vi-jecc. Richel. inol,
Por savoir se ses furx
I/aoroil encor si amonté
Qa'il paraissent de la biauté
La dame qu'il aloît veoir.
(i(i( de l'Ombre, p. 50, Michel.)
Qaaot ancun reanx acompeîgaer
Avant doiz estre bien sehnrs
Qiiiens est sa vie et ses ahurs.
(Macb'db i.\ Chvrité. Bible. Richel. iOI, P 2■21^■)
De chiaos ne vint nirx, biens ne frais b^neois.
(TSmtâ. de Seb., xxv, 14, Eocca. '
S'il y enst petit gaingniet
O'il eschapait. se fnl «/r«.
(Guerre de Melz. st. 'Jb', E. de Bonteiller.)
Des ausiirei-ifi'is et auspices ou eurs
«r.irt masiqueset deincantacions. (Ores.ME,
Divinations, Richel. 19&51.)
Quant aucune femme porte des chap-
poiis a la ville, s'elle chausse au malin son
pied droit priMnier, elle aura bon enr de
hien vendre. {Ev. des Quen.,p. 52, Bibi. elz.)
Mieulx vanlt enr que trop beau nom.
(xv' s., Prov. communs, ap. Ler. de Lincy, Prou.)
— Cause, raison, motif:
Ou alliez vous, fait Lancelot ! — Sire, fait
cellui, je alloie a un;: tournoiement qui
sera demain en la fin de ceste forest. — De
quel eur sera il fait, Lancelot? — Sire, fait
il, ceulx du chasteau des dames l'ont en-
Ireprins contre ceulx du chasteau des pu-
celles. [iancelot,^' p., ch. 90, éd. 1488.)
2. Eun, or, ur, ner, s. m., bord, bor-
dure, extrémité, ciMé ;
Dis aines out del travers amunt des l'un
vr jesque al allre î«r. {Rois, p. 234. Ler.
de Lincy.)
Sor l'eiir de la fontaine esleient.
(MvRiF., Lai de GraelenI, 21-2, Tioq.')
Fiert Sagremor sor son escu
Qne A'eiir en autre l'a fanda.
iPereeval, f 311, ap. Capperonnier, Gloss. de
niisl. de S. Louis.)
De sur Vur d'un fossé.
(Th. m Kf.st, Gesie d'Mis-, Richel. 2436-i,
f 3 ï°.)
Se tant solement soi Veur
De son mantel lu puez raucier.
(G. DE CoiNCi, Mir., ras. Bnix-, f 193''.)
D'an or en autre li fist fendre
La blanche broine.
<Lii'. du roi Gormond, v. G9, ap. Reill.)
Et ses escnz escanteles
En pluisor lins estoil perciez.
D'un eur en autre dépeciez.
(Gilles de Chin, 3"'2, Reiff.)
En l'or del bois est dccendne.
(Prolheslaus, Richel. 2169, f 42^)
Tôt droit sor l'eiir d'une rivière.
(nenart, Snppl., 27, Chabaille.)
Seur Veur du parc. (Ane. Coust. d'Amiens,
ap. Duc, Cainpiones.)
Tant qu'il vient sor ïor de la fosse.
(DU du llesant, Richel. 19523. f° 103 r».)
A Vuer del fiueve. {Bible, Richel. 901,
f" 5S*.) Lat., oram.
Ele avoit ja un pié sur Veur du puis.
{Hist. de S. Louis, p. 453, Capperonnier.)
3. EUP., voir .Or.
EC'RAi>i,E, voir Oraille.
EURAL'STRE, S. m., sortB de vent (eii-
rus-auster) :
Euraustre pluye ancor dcnne.
O. Peletied. .\mours des amours, p. 85, éd. 1555.)
EURDiERE, voir Ordiere.
EURE, hore, s. f., fortune, sort :
Ahi ! eure, fait ele, com me faites la raoe !
(Berle, xxxm, P. Paris.) L'éd. Scheler, v. 835,
porte eurs.
— Tele eure est, souvent :
Li riches hom ki ses messages at, il en-
voiet les uns al piet solz, come curliers ;
les altres envoiet il teil hore est a grant
barnage et a sr.int saniorie, et charge l(or)
grant chevalchie et or et arcent abandon.
(S. Greg., de Sapience, p. 283, Foerster.)
Esgardps la mer quant il vent
E quant s'en torna ensameot.
Tais hora est se retrai fort.
(Vie Sle Catherine, nis. Tours 897, f" 27 v».)
Tele eure est, witaine passoit
Que ja noviele n'en Dissent.
(Cher, as ii. esp., 8850, Foerster.)
Lire ici l'article Heure.
EURil:, adj., heureux :
La dame doit se rcpnter euree
Qui...
(Eurialus et Lucr., t° 13 v°, Uichel., réserve.)
Cf. Beneuré et Maleuré.
EUREE, voir Orée.
EUREMENT, S. m., lîeu favorablc ?
Il envola coureurs pour savoir Veurement
Par ou poroit passer.
(Geste des dues de Bourf}., 90 46, Chron. belg.)
EURETÉ, heurté, s. f., bonheur :
Forlunae, félicitâtes, curetés, biens. (R.
Est., Thés.)
Quelle est l'heurté qui si douce ra'abreve ?
— Brève.
(Vai'q. nn la Fresnave, /a Foresteries, p. 112,
Travers.)
KiRiEi>, voir Oriol.
1. EURiEiiL, voir Oriol I.
2. EURiEUL, voir Oriol 2.
EURNEL, s. m., champ inculte :
Pour un petit eurnel séant au dessouz
du mostier de Chambors. (1321, Arch. JJ
61, f 71 V».)
P.-ê. eurnel est-il une faute du ms. pour
ermel, terre en friche.
EUS, voir Ues.
EUSET, S. m., petit oiseau :
En noslre terret oo set euset canter,
Sainz la torterelet chi amet casteed,
Por mon ami.
(Cant. des Cant., Uichel. I. 2297, fin.)
EUSSE, voir Heusse.
EusTociE, s. f., raisonnement juste •
Eusiocie est conjecturation de moiens
tost et prestement sans disculion faire par
raison. (0HESME,E(fe., Richel. 204, f" 478''.)
ECTRAPELE, adj., souple d'esprit, en-
jouéj spirituel :
, Eutrapeles est celui qui scet bien tourner
a point les fais et les paroles a solas et a
esbatement. (Oresme, Eth.
f» 378''.)
Richel. 204,
EUTRAPELiE, S. f., honnêteté, politesse,
agrément, finesse dans la discussion,
plaisanterie fine :
Ceulx qui ont la vertu de eutrapelie.
(Oresme, Eth., f» 169'', éd. 1488.)
Quant aux jeux de parole, qui se font
des uns aux autres, avec une modeste
gayelé et joyeuseté, ils appartiennent a la
vertu, nommée eutrapelie par les Grecs,
que nous pouvons appeller bonne conver-
sation. (Fr. de Sal., Vie dev., III, xxvn.)
EUVAGE, voir AlGAGE.
EUVAGiÉ, enwagié, part, passé et adj.,
qui a payé le droit à'aigage :
Les sergens de monseigneur le chaste-
laiu ont relaté a eschevins que aujourd'hui
jour Saint Eloy, ils ont aresté une nef
chargiee de raismes ou temple en le ri-
vière, comme non emoagiee. appartenant
a Miquiel Walait navieur, et un baquet
appartenant a l'abeie de Flenes, comme
non euwagié. charges de quesniaux. (1443,
Reg. aux embrievemens, f" 39, Arch. mun.
Douai.)
Cf. AlGAGE.
EUVANGELIAL, VOir EVANGELIAL.
EUVANGELIZESIENT, VOir EVANGELISE-
MENT.
EUVANGELYER, VOiT EVANGELIER.
EUVANGILLE, VOir EV.\NGILE.
EUVE, voir AlGUE.
EUVIER, s. m. ?
Trois cuignets de fer pesans dix livres
pour tenir fermé Veuvier d'une porte.
(1.3U, Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
EUWAULEMENT, VOir IVELMENT.
EUWAGE, voir AlGHAGE.
EUWAGIÉ, voir EUVAGIÉ.
EUWANGILE, VOiT EVANGILE.
1 . EUWE, S. f ., sorte de médicament :
Un apoticaire livre pour une malade
beuvraige, casses, ev.wes, ciropt. (1316,
Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
2. EUWE, voir AlUE.
EUWEL, voir IVEL.
EIIWELSIENT, voir IVELMENT.
KUWERIE, S. f., troupeau de moutons :
11 ne puet ne ne doit avoir euwerie a
Laiers ne ou ban de Laiers si il ne la fait
chassier a commun pastour qui garde la
commune herde de celé vile. (Sept. 1239,
Ch. de Jacq., év. de Metz, Ste Glossinde,
Levr 1. B, Arch. Mos. et Cari, de Ste Glos-
sinde, Richel. 1. 10024, f 19 r".)
EUwiCHE, adj. f., remplie d'eau :
Tonnoiles est sons engenres es nues, par
le cop d'une sèche vapour eslevee de tiere
et d'iaue et atraite par le vertu du soleil
et des estoiles, ki fiert au ventre de la nue
EVA
euiciche et en ferant esprent. (Li Ars d'A-
mour, I, 14, Petit.)
H.-Norni., vallée d'Yères, iauwiche,
aqueux, qui a le goût d'eau : « des fruits
iauuiches » .
Cf. Euiz.
ElIWILETEUR, VOlr AlGUILLF.TElFR OU
Supplément.
EuwiLLERiE, voîT Aguillerie au Sup-
plément.
EVACE, adj. f., imprégnée d'eau :
L'ovre ne se pot tenir fermement pour
In ti'rre qui estoit mole et evace. (Chron. de
S.-Den., ms. Ste-Gen., î" liS'.)
EVACUABLE, adj., qui sert h évacuer;
Quant la graisse de regnard est mise et
distillée en l'aureille elle en oste et appaise
la douleur. Et est icelle graisse moult con-
venable et evacuable a celle chose. {Jard.
fie santé, II, 1S9, impr. la .Minerve.)
EVAcuAToiRE, adj., quï sert à évacuer:
Se la nialaidie n'est es lieus evacuatoires,
si comme ou col, desoz les aisseles et as
aiugres. Car 11 cols est evacuatoires dou
cervel, desouz les aisseles dou cuer, et les
aingres dou foye. (Brun de Long Borc,
Cyrurgie, ms. de Salis, f» 66'.)
EVACUEMENT, S. m., acUon de vider :
Evacuement, exinauicio. (Gloss.gall.-lat.,
Richel. 1. 7684', f° S v".)
EVADABLE, adj., qui échappe à:
Iceu.t, quand ce viendra en temps de
tribulation, il prononce fortifies de la main
de Dieu, asseures a l'encontre de fortune,
l't evadables naturellement les périls appa-
rens, trop mieux que ceux qui, pleins
d'apostumes en cœur, se trouveront roou-
veurs du meschief. (G. Chastellain, Exp.
ntr vérité mal prise, VI, 392, Kervyn.)
EVADANT, S. m., assaillant :
Que s'aucuns forains couroit sus, ou
faisoit assault ou invasion contre les bour-
gois,... et les bourgois muliloit ou met-
toit a mort l'assaillant ou évadant.... (1370,
Ord., V, 378.)
EVAGATION, voir ESVAGATION.
EVAGE, voir AlGAGE.
EVAGINER, voir ESV.\GINER.
EVAGioN, S. f., ligne transversale du
zodiaque :
Autresi cum 11 zodiakes est devisez en
.XII. lignes de lonc, autresi est il devisez
en .XII. lignes de lé, que l'en apele evagions,
porce que li planète s'eslargissent et s'es-
pacient par ces .xii. lignes. (Introd. d'as-
tron., Richel. 1353, f SC.)
EVACUER, voir ESVAGDER.
EVAiN, S. m., bateau ?
En mer se misl en nn evain,
Qner pais devint en itel In
V nuls n'entret fors sul li plu,
r.o fud en mer, en un isle.
(S. Braiidan, 00, Michel.)
EVAiNcu, part, passé, évincé ?
II est loisible au seigneur de recevoir
EVA
plusieurs personnes a relief d'un mesme
fief; et n'est tenu a restituer les droits du-
dit relief a celuy ou ceux qui en seront
evaincus. {Coût, de Cambray, lxiii, Nouv,
Coût, gén., II, 283.)
EVAINER, voir ESVAINER.
EVALTONXER (s'), v. réfl., s'échapper :
Je sen mon cuer qui souvent s'cvallonne
Hors de mon corps avecque mes esprits,
S'il apperçoit qu'ils ayent entrepris
De s'envoler vers vous, ma toute bonne.
(Grevin, Olimpf. Jeux olimpiens, éd. 15U0.)
Ce mot, indiqué par Grevin comme un
terme clermontois, a été employé au
xviii» s. par d'Argenson pour signifier
s'émanciper, et le participe passé est en-
core très usité en Lorraine avec le sens
d'évaporé, d'étourdi, d'égaré, de hagard.
EVALUEMENT, VOir ESVALUEMENT.
EVAXGELE, VOir EVANGILK.
1. EVANGELi.\L,eM»., adj., évaugélique:
Textes euvangeliaus. (Trad. de Beleth,
Richel. 1. 993, f» 57 v.)
2. Ev.ANGELiAL, -!aM,s.m.,évangéIiaire:
Un evangeliati, un gralier. (1313, Invent.,
Ansiguy, Arch. Vienne.)
EVANGELiATioN, S. f., vérification :
Pour chacun procès qu'il portera au
Conseil d'Artois par le moyen des appella-
tions, aura pour la clôture, evangeliation
et port d'iceluy, en tout seulement quatre
patars. {Ord. de la Gouvern. d'Arras, 190,
dans les Coust. gêner, du comté d'Artois.
Arras 1679.)
EVANGELicAL, adj., évangélique :
Istoire evangelical. {Miroir hislorial, Maz.
557, f» 60 V».)
Sar tons sçavoirs est le théologal,
Parce qu'il est tout evangelical.
(i. BoocHET, Ep. moT., Lxin, éd. IôId.)
1. Ev.vNGELiEU, adj., qui renferme les
évangiles :
Lors vient le prélat qui les doit beneir
tenant le livre evangelier sur sa poitrine.
(J. GoDLAiN, Bation., Richel. 437, f° 62''.)
2. EVANGELIER, - elUer, - elyer, euv.,
s. ra., évangeliaire :
.11. euvangeliers. ({36% Inv. du très, de
Fécamp, Arch. S.-Inf.)
Ung evangellier. (Ib.)
Un evangelier et un epistolier de grans
volumes, (xiv^ s.. Inv. de la Ste Chapelle,
ap. Duc, Evangeliarium.)
Le pupistre de Veuvangelyer. (1444, Va-
lenciennes, «p. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Ung evangelier bien précieux a belles
hystoires dedens couvert a champ d'or a
ymages elleves.. (1476, Joy. égl. Bay.,
î" 90 r», Chap. de Bayeux.)
3. EVANGELIER, V. a., vérifiei, authen-
tiquer :
Comment ou doit evangelier le procès.
La fourme d'evangelier le procès. (Bout.,
Somme rur., 2' p., f 20=, éd. 1486.)
EVANGELIN, adj., évaiigéliquc ;
EVA
673
Perfection evangeline. (Vie de S. Franc
d Ass., .Maz. 1331, f" 1'.)
EVANGELiSEME.NT, euvangelizemcnt, s.
ni., annonce, parole certaine annoncée
par un ange :
Pasteurs, ne doublez nullement.
Prenez tous r.onsolacion.
Car mon emangeliiement
Vous rendra jobilaclon.
(Mijsl. de la Pass., ms. Tro.ves, l'° j., f° 120 r°.)
EVANOELisEH, - ijser, V. a., vérifier,
authentiquer ;
Evangelyser ung procès, (xvi' s., Com-
piègne, ap. La Fons, Gloss. ms.)
— Evangelisé, part, passé, vérifié, au-
thentiqué :
Commandement au bailli de Touraine
d'envoyer au parlement ledit procès cloz
seellé et evangelisé. (1433, Ste Croix, S. Ro-
main, Arch. Vienne.)
— Muni d'une étiquette :
Les greffiers des bailliages et senes-
chaulcees seront tenuz envoyer les procez
et choses qui sont a envoyer cloz et evan-.
gelisez en la maniera accoûstumee aladicte
cour. (Rebuffi, Rubricque des serments,
f» 30 v», éd. 1547.)
En l'un d'iceux (coffres) ont estez trouvez
plusieurs sacs ja evangelisez et cotiez par
estiquets avec un iuveataire. (1363, Procès-
verbal de Vinvent. des titres trouvez au
chasteau de Nemours, ap. Le Clerc de Doûy,
t. I, f" 229 ro, Arch. Loiret.)
EVANGELisTE, S. m., Conseiller qui
assistait le rapporteur d'un procès et lisait
les clauses des pièces produites et les
inductions tirées de ces pièces ; aussi le
maître des comptes, qui vérifiait les
acquits du comptable :
Ung commun tbeuaie a tous prescheurs,
Ung registre a evavtjelistes,
(CoQUiLLART, iVouy. droitz, 1* part , Je presamp-
tionibas, i, 99, Bibl. elz.)
EVAN'GELisTER, - (n,T, CUV., v. a., vé-
rifier, authentiquer :
Jehan Bosquillon, notaire apostolique et
impérial, pour euvangelislrer ung procès
par escript. (1422, Lille, ap. La Fons,
(iloss. ms., Bibl. Amiens.)
Un notaire evangeliste un procès. (J434,
ib.)
EVANGELisTiER, S. m., évangéliaire :
Pourreparacion de Vevangelistier. (Compt.
de 1371-72, Arch. Nord.)
EVANGELISTRER, VOlr EVANGELISTER.
EVANGILE, evangele, euvangile, - ille
enwangile, aivangille, s. f., la réunion des
livres qui contiennent la doctrine et la
vie de J.-C. :
La sainte euvangille. {Vies des saints,
ras. Lyon 697, f» 58''.)J
Saintes evangeles. (1311, Cart. de Ste
Gloss. de Metz, Richel. 1. 10024, f» 16 v».)
Les saintes euvangiles. (1317, Contr. de
mar., Arch. S 1030, pièce 20.)
Les sainctes ziangilles f^urent apportées.
(J. d'Arras, Melus., p. 94, Bibl. elz.)
8j
674
EVÂ
Sus les sainctes aivnngilles. (Août 1404,
Ch. du tabetl. de Mireconrt, Arch. Meurthe,
H 3028.)
— S'employait souvent tout seul
comme parole d'évangile :
Et cil qui tels paroles oient,
S'en glorcfient et les croient
\nsiDC coni ce fnst évangile.
(Ro^e, Richel. 15T3, P> 41'".)
Sire, tont n'est pas évangile
Onanqae l'an dit aval la vile.
(/*., f» 103=.)
Euvangitle est tont ce que toos me diltcs.
(H. Bahde, Dehat de la Dame et de t'Escayer,
Poés. fr. des \v° et xvi" s., IV, i6'.)
Vous ne dictes l'emngile. (Rab., Gar-
gantua, c. 12, éd. 1S42.)
Ce que je prometz est eravgile. (Lari-
VEY, le Laquais, II, 3, Ane. Th. fr.)
— VériGcation, authentication :
Pom Vemoangile iV\m procès. (Compte de
1436, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
— Etiquette mise sur les sscs contenant
les pièces d'un procès, et sur laquelle était
inscrite la vëriûcation faite par le com-
missaire que l'on appelait evangeliste :
La fourme d'evanpelizer le ]iroces. Si est
Vevangile appellee une cedulie qui doit
estre consignée au dehors du sac qui doit
ainsi contenir ; A uoble et puissant seigneur,
telz et telz commissaires commis et députez
par vous en la cause pendante, laquelle
cause nous vous faisous savoir que nous
avons procédé et allé avant pour enquérir
la vérité : et que le procès que nous avons
sur ce fait nous vous envoyons clos et scellé
de nos seaulx. (Bout., Somme rur., 2= p.,
f« 20S éd. 1486.)
EVANGiLER, v. a., authcnliquer :
Qoelqne cliose qu'on évangile.
(Ael. des apost., TOI. II, f" 9% éd. 1537.)
EVANITION, voir ESVANITION.
EVAXTAIL, voir ESVENTAIL.
EVANTELLER, VOir ESVENTELER.
EVANTRÉ, adj., mal arrangé:
Elle est evaiiree,
La plus orile, la plus villaiue,
La plus crottée et mal coiffée
Qni soit en nature humaine.
(Farce moralisée. Ane. Th. fr., I, 116.)
EV.ANUIR, voir ESVANUIR.
EVAPORAiL,, S. m., ouverture pour
donner de l'air :
Leur donnez (aux élables) quelque eva-
porail relriairatil'. (Liebault, Mais, rust.,
1. 1, c. V, éd. 1397.)
EVAQUELUÉ, adj., enféronné, dans le
nez duquel un fil de fer a été passé :
Si les pourceaux sont trouvez esdits ma-
rez et coQimuuautes, ils sont confisques
au droit de moiidil seigneur le comte, ou
ceux a qui ils appurlieunent sont tenus
payer amende de soixante sols parisis,
au cas toutesfùis que lesdits pourceaux ne
soient trouvez evaguellez au groin. {Coust.
de Hesdin, xx, Nouv. Coût, gén., I, 338''.)
EVASSER. voir ESVASER.
EVE
EVAUCRER, V. n., être resserré ?
Et dit qu'il avoit assemblé lesdits ton-
neaulx sur espérance de sauver son com-
père Claix Van Delf, qui se tenoit en une
petite maisonnette en Bruges, auquel il
avoit promis de ruer ledit pont es fossez
de la ville, et par ce moyen le tirer hors
de la misérable captivité ou il estait evaucré.
(J. MoLiNET, Chron., ch. clxxvii, Bu-
chon.)
EVAZER, voir ESVASER.
EVE, voir AlGUE.
EVEC, voir AvoEC.
EVECHEE, voir EvESCHIEE.
EVECTioN, S. f., action de voiturer de-
hors :
Contre la evection, c'est a dire contre
ceulx qui portoient les Sens hors la cité.
(ORES.ME, Polit., f» 179'', éd. 1489.)
EVELIMER, voir ENVENIMER.
EVENT, S. m., événement :
Je suis content donner la voyle aui vens
Pour naviger : dn moins a tous evens
Je puisse encrer en la mer de fortune
Mon petit fait.
(Jl-lyoi, Eleg. de la belle fille, p. 62, Willem.)
Par un event divers il arrive autrement.
(Vauq., Art. Poêl., III, éd. 1862.)
Puis qu'est il rien plus beau qu'une aigreur adoucie
Par le contraire eveni de la péripétie ?
(ID., a.)
Et sous un plaisant voile, il va cachant souvent
Des choses avenir un admirable evetit.
Ud., !*.)
EVEXTATION, VOir ESVENTATIOX.
EVENTioN, S. f., aventure :
Midas (auquel Phrygie fut subjette)
Dormant eocure enfant dens son berceau.
Certains formis meirent en sa bonchette
De plusieurs grains de froment on monceau :
Lors ses parents eurent de ce morceau
Par les divins la résolution :
Disaos. Midas pour telle evenlion
StTa plus rirhe entre tous les raortelz.
(J. Parradin, Micropœdie, p. 76, éd. I,i46.)
EVENTOIR, voir ESVENTOIR.
EVEXTOIIIE, voir ESVENTOIRE.
EVENTRAILLER (s'), V. léfl., 86 FOUlCr
à plat ventre ;
Le senglier... dedens une eaue se ficha,
en ung maretz ou il se souille et ou il se
evenlraille et se veaultre. (Perceval, f» 99'',
éd. 1530.)
Cf. Vektheillier.
EVER, eiver, aver, ygiicr, hîguer, verbe.
— Act., égaler, comparer :
Kar liquels es nue sera aved nostre se-
gnur ? {Lib. Psalm., Oxf., lxxxviii, 7, Mi-
chel.) Var., eived.
A quel gent feront nos semblanz les
hommes de ceste génération, ou a quel
gens eiverons nos ceos cui nos veons estre
si ahers et si enracineiz ens terriens so-
laz et eus corporiiens 1 (S. Bern., Serm.,
p. 521, Ler. de Lincy.)
— Réfl., se comparer, être comparable :
EVE
Uni si sont a tant de legier
Si s'erent a saint Ligier.
{Thaisse la foie, Ars. 3527, f IS».)
— Act., aplanir, raboter :
Remectre les planches et ycelles yguer.
(1389-92, Compl. de Nevcrs, CC 1, f 4 v»,
Arch. mun. Nevers.)
Pour icelles planches yguer et mectre en
besoigne, et pour yguer et rappariller au-
cunes des vielz planches d'iceluv pont.
(1396, ib., CC 4, f» 13 v.)
Pour leurs journées a mectre de la grève
sur le pont de Loire demi cent de planches
et en mectre une partie en besoigne ou
dit pont et yguer les vieuz pour cause de
la foire. (1397, ib., CC 5, f 13 r».)
A Jehan Gaulthier royer, pour sa journée
pour yguer les planches de pont ds Loire.
(Ib.)
Pour yguer le pont du long et y mectre
des planches neuves. {Ib., f» 15 r°.)
Higuer le pont de Loire. (1403, ib., CC
12, f 16 r».)
Journées a piocher et yg>ier les terres
estans devant la tour du havre. (1463, ib.,
CC 58, f» 37.)
Fr. -Comté, Saiiget, aigouai, égaliser,
aplanir.
EVERDUMÉ, part, passé, qui a perdu
son goilt de verdure :
Poireau, everdumé, .i. auquel on a fait
perdre son goust verd. (La Porte, Epith.,
éd. 1571.)
Chou, everdumé. (lu., ib.)
EVERGONDÉ, VOir EsVERGONDÉ.
EVERGOXDEMENT, VOir ESVERGO.NDE"
MEST.
EVERSER. V. a., renverser :
Lors furent pluseurs cites prinses, plu-
sieurs rendues et aultres eversees. (Fosse-
TIER, Chron. Marg., ms. Brux. 10312, IX,
m, 7.)
Ung arbre eversé. {Prem. vol. des exp.,
des Ep. et Ev. de Kar., f" 174 v», éd. 1519.)
La fortune a eversee sa chance cen des-
sus dessùubz. (Palsgrave , Esclairc.,
p. 540, Génin.)
EVEUSEun, s. m., celui qui renverse,
destructeur :
Ces diables privez,architectes de volupté,
everseurs dhonnestelé. (Rab., 1. IV, prol.,
éd. 1348.)
Everseur et ennemy du repos et tran-
quillité des chrestiens. (GuiLi.. du Bellay,
Mém., l.VII, t" 198 v». éd. 1569.)
EVERSiON, s. L, renversement , des-
truction, anéantissement, au propre et
au fig. :
Cinq ans après Veversion de la cité de
Jherusalem. (Fleur des hist., Maz. 530,
f' 103''.)
Depuis Veversion de Troyes. (Le Baud,
Hist. de Brel., ch. l, éd. 1638.)
Tousjùurs au guet pour brasser quel-
ques menées a Veversion de toute l'Italie.
(Du ViLLARS, Jlfem., I, an looO, Michaud.)
Eversions de citez. (G. Paradin, Chron.
deSav., p. 50, éd. 1552.)
(Catherine de Médicis) l'une des pre-
mières qui donna vogue aux esdits bur-
EVE
EVI
EVU
67S
«aux, eversion générale de nostre estât.
(E. Pasq , Lett., XIII, 8.)
(Les jésuites) approuvent tout ce que
les Decretales attribuent a la papauté, ores
qu'elles tendent a Veversion générale des
propositions par lesquelles nous avons
soustenu nostro eslat. (Id., Reeh., m, 44.)
Et les conseillers d'estat au lieu de con-
seillers seroyent maistres, ayans le manie-
ment des affaires et puissance d'en or-
donner a leur plaisir, chose qui ne se
peut faire sans diminution,ou,pour mieux
dire, eversion de la majesté. (Boom, Rep.,
III, I, éd. 1S83.)
Cest oracle comprend deux grands
poincts, scavoir Veversion et ruine de l'em-
pire grec' (De Chavigny, les Pléiades, vi,
-224, éd. 1603.)
Comme se peuvent faire tant de ver-
sions par si différentes cervelles sans la
totale eversion de la sincérité de l'escri-
ture. (Fr. de Sal., Aut. de S. Pierre, ms.
Chigi, f° 97».)
EVERTIR, voir ESVERTIR.
EVERTISSEMENT, VOir ESVERTISSE-
MENT.
EVEUVER, verbe.
— Act., tuer :
Je feysla poison moy mesmes pour vous
ouidier avoir evervé, dont je accusay vostre
suer. {Hisl. de Gilion de Trasignyes, p. 158,
Wolf.)
— Séparer, désunir :
Les vicontez du bailliage de Caux sont
Caudebec, Arques, Neufchastel et Monti-
villier : mais, outre ces quatre principales,
y en a un grand nombre de subalternes,
qui ont esté evervees et desunies des jus-
tices royalles, a la faveur d'aucuns prélats
et seigneurs. (Bourgueville, Rech. de la
Neustrie, I, 52, éd. 1588.)
— Réfl., être séparé :
Encores qui semble que telle justice sou-
veraine ne se puisse everver de la cou-
ronne, comme l'un des plus précieux Ûeu-
i-ous qui y soit. (Bourgoeville, Rech. de la
Nenstrie, 1,50, éd. 1588.)
EVERYE, S. f., pilotage, science de la
navigation :
De chascunes provinces et de quelle loy
et secte et quelz fruictz et mestauix y a en
chascune, affin que vostre magesté print
plus grand plaisir et délectation a la lecture
dudict livre de toutes les provinces de
l'universel monde, lesquelles jusqaes a pré-
sent ont esté veues, descouverles et con-
gneues par ceulx de nostre everye. (1545,
Jehan Allofo.n'sce et Paulin Secalart,
Cosmographie, Uichel. 676, f" 1 r».)
EVESCAL, - quai, - quau, ew., etvescal,
.idj., d'évêque, épiscopal :
Si fa i'ewescal vestement
Appareilliez mnlt gentement.
(Wace, Conceplioii Noslre Dame, p. 6, Mancel et
Trébuliea.;
Ne tendra, cume muiaes, poesté evescal.
(Gabnier, Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f° 11 r°.)
Une pieche de terre que je avoie et
lenoie de lui a Amiens d'encoste sen ma-
nage elvescal. (Pièce de 1223. ap. Beauvillé,
Doc. inédits sur la Picardie, iv. 48.)
A l'iglise evesquau. (Trad. de Bclelh, Ri-
chel. 1. 995, f» 8 v.)
Iglises evesquaus. (Ib., f" 9 r°.)
EVESCHiEE, eveschie, evechee, evesquie
vechee, vesquee, s. f., évêché :
Eosi asntent meint proJome
Et fiint pledier a Reins, a Rome,
El par totes les fvesquies
l'"ont aler lettres et copies.
(Dit drs Avocas, 37, Uaynaad, Romania XII,
p. 215.)
il'eveschie est si povre qu'elle ne souffit
mie a mes despens. (MÉN. DE Reims, 192,
Wailly.)
Que les bailies soient parties par vesquees
et archivesquees. (Règle del hospit., Richel.
1978, f» 118 v=.)
La vechee de Tours. [Chron. d'.lngl., ms'
Barberini, f" 51 r».)
Evechee. (Ib., f 25 v.)
EVESQUIE, voir Eveschiee.
EVESTUQUER, VOir EfFKSTUQUER.
EVETE, voir Aighete.
EviCER, V. a., saisir f
Et défendra en court laye et en court de
crestienté, en jugement et hors jugement,
lesdites choses vendues, eviceès et non
evicees, conveucues et non convencues, par
jugement a ses propres couz. (1316, Arch.
JJ 53, f» 44v».)
EVIGORER, voir ESVIGORER.
EVIGURER, voir ESVIGORER.
EviRÉ, adj.,qui n'a plus la force virile,
qui n'a plus les facultés sexuelles :
El tant esgoutté leurs vases spermatic-
qiies, qu'ilz en restoient tous effilez, tous
evirez, tous énervez et flatriz. (Rab., 1. IV,
c. 6, éd. 1552.)
Home négligent, fioire, et paresseux. (Id.,
1. IV, c. 23, éd. loo2.)
La langue moderne l'a gardé comme
terme de blason, pour désigner un animal
qui ne porte pas la marque de son sexe.
EViscERER, V. a., éveutrer :
Tout ainsy que l'arai^Qe fait
Qui tant que sang ou monelle ait
Dedeus mousche toute la succe
Et Veviscere et epeluche.
(Deguilleville, Trois Pèlerin., f" 59'^ impr.
Instit.)
Tout le froyssit (le pigeon) et l'rviscere adonques.
(0. nE S. Gel., Eaeid., Richel. 861, f" 123''.)
Et afferment lesdils annaux que plu-
sieurs eviscererent leurs enfans et les
mangèrent cuits. (Le Baud, Hist. de Bret.,
ch. XXVI, éd. 1638.)
Une geline jeune evisceree, c'est a dire
que l'on ayt osté toutes les entrailles. (Le
FouRNiER, la Décor. d'Imtn. nat., f 19 v°,
éd. 1530.)
.4insi est distillée la cigoigne jeune,
tendre, et qui n'a encor volé, laquelle on
doit premièrement eviscerer et farcir d'une
once de camphre. (Liebault, Mais, rust.,
p. 532, éd. 1597.)
EviïABLEMENT, adv., perpétuelle-
ment, éternellement :
Les autres choses qui regardent secon-
I démentie corps humain ne sont pas ainsi
de l'essence du corps humain, ne si néces-
saires a sa constitution, ains li sont aussi
comme choses foraines, combien que ce
soit chose impossible que le corps humain
li puist fuir, ains est nécessairement en
leur dangier toute sa vie. telement qu'il en
est muez et altères aussi que continuel-
ment et evitablement. (Etrart de Conty,
Probl. dAr., Richel. 210, f» 2 r».)
EviTAcioN, s. f., subterfuge :
Quant a l'excuse que sur ce prent ledit
roy de France, qu'est qu il luy estoit par-
mi» et loysible d'ainsi faire par ledit
traicté de Noyon, c'est une en(t7Ci"on frivole.
(1321, Prfc des confér. de Calais, Papiers
d'Et. de Granvelle, I, 1.35, Doc. inéd.)
Suisse roni., Neuchâtel et Fribourg, evi-
tation : en évitation de frais.
EviTERNE, adj., éternel :
Benoit portail, benoit iloistre n'ilerne,
Benoit fermoir de royal excellence.
(G. Chastellai.\. Louenge a la très glor. Vierge,
vni, 281, Kerv.)
EviTERNEi.,, adj , éternel :
La pensée angelique est une multitude
d'idées : mais c'est uue telle multitude
qu'elle est stable eviternelle. (La Boderie,
del'honn. Amour, p. 372, éd. 1378.)
EviTEiixiTÉ, s. f., éternité :
Vous voyez donques que l'ame tombe de
l'unité divine, laquelle est sur l'éternité, a
multitude evileruelle ; et de l'eviternité au
temps, et du temps au lieu et a la ma-
tière. (La Boderie, de l'honn. Amour,
p. 374, éd. 1578.)
EVOG.4CI0N, - ascion, s. f., décision :
Je Savoie que de le souveraine cvocascion
li yretages demeure a cheuls cui boine vo-
lontés inchite a excerser d'œuvre divine.
(Trad. d'une ch. de Baudouin de 1066, ap.
RoisiN, ms. Lille 266, f» 389 )
EVOLER, voir Esvoler.
EVOQUiER, evocquier, v. a., appelé
faire venir :
Quatre a cinq mille coœbatans, que pa-
ravant ils avoient evocquié des p.iys de
Picardie et de Haynau. (Moxstrelet,
Chron., II, 148, Soc. "de III. de Fr.)
— Appeler, nommer :
Il emporta le bruit des dames et damoi-
selles, obtint la souveraine voix et re-
nommée li'estre evocquié l'impareil. (Du-
quesne, Hist. de J. d'Avesn., Ars. 5208,
f» 46 v».)
EVOIDER, voir ESVUIDIER.
EVOMiR, voir Esvosiia.
E VOMISSEMENT, VOir ESVOMISSEMEMT.
Evoiti.N, voirIvoiui.\.
Evos, voir AiGOs.
EVRiÉ, part, passé, enivré :
Et hi treuveut si buen vin qe il en be-
veut tant qu'il furent luit cvries. [Voy. de
Marc Pol, c. cl. Roux.)
EVULGUEMËNT, S. u]., divulgatiou :
Combien que tous ceulx qui ont escript
en ceste divine science, justement et a bon
droict appelles philosophie naturelle ,
676
EXA
EXA
EXA
ayent expressément défendu la profana-
tion et evulguement d'icelle. (Zecaire, de la
vraye Philos, nat. des met., p. 4, éd. 1568. )
EVVAL, voir IVEL.
EWAI.MENT, voir IVELMENT.
EW.VR, voir ESGART.
E\VARDER, voir ESGARDER.
EWARDOUR, voir ESGARDEOR.
EWARS, voir ESGART.
EWCHE, voir Heusse.
1. EWER, voir AiGorEK au Supplément.
2. EWER, voir EVER.
EWERDOUR, voir ESGAKDEOK.
EVVERET, adj., mù par l'eau, à eau :
Un molyn eweret. (1303, Year books of
Ihe reign of Edward the ftrst, years xxxii-
xxxiii, p. 367, Rer. brit. script.)
EWESCAL, voir EVESCAL.
EX, voir Le.
EXACERBER, V. a., aigrir, irriter :
A ce que le pueple des Volques peust
estre exacerbez et provoquez contre les
Romains par aucune nouvelle ire. (Ber-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f° 41'.)
Noz pères ont commis les péchez exa-
cerbant Dieu. (Prem. vol. des expos, des
Ep. et Ev. de Kar., i" 86 r", éd. 1519.)
Moyse a esté vexé et travaillé pour eulx,
car ilz ont exacerbé et contrislé son espe-
rit. {Ib., f 14i r».)
Ce que va tellement exacerbant les estatz
et tout le monde... (Pièce de 1376, ap. Ga-
chard, Corresp. de Philippe II, t. V, p. 10.)
Se disait encore au commencement du
XVII» s.:
Exacerber , irriter , aigrir davantage,
fascher et animer de plus en plus. (Duez,
Dict. fr. all.-lat., Amsterdam 1664.)
Exaspérer, exacerber, aigrir. (Id., ib.)
EXACTiEux, adj., qui commet des
exactions :
Exactieuse domination. (Orose, vol. H,
f 94». éd. 1491.)
Ex.\cTiF, adj., qui exige injustement:
Colin qui est homme exactif et fort im-
portun. (1474, Pr. de l'Hist. de Nimes, t.
III, p. 323.)
Toutes voyt-s se semble chose fort des-
raisonnable, exaclive et digne de correc-
tion. {Coutumes duxy' s., Arch. législ. de
Reims, 1" p., 1, 739, Doc. inéd.)
EX.ACTiON, - tiun, s. f., taxe, impôt :
Que li dit frère teinent la dite terre
franchemant et quiteuiant de tierces et de
toutes autres exactittns. (Mai 1280, Ch. de
Jeh. de Castiavillainz, Sept-Fonts, Vau-
clair, Arch. Allier.)
EXACTiONNER, v. a., pressurcr :
AUegant que ledit roy sainct Loys avoit
griefvement exaclionne son peuple, (la
Thoison d'or, vol. I, f» 100 v».)
Ils estent les biens des povres innocents
subjectz en les grevant et exactionnant
leurs substances. (G. JIansion', Bible des
Poet. de metam., Prol., éd. 1493.)
Lequel avoil terriblement exaclionne
ceux de la ville. (J. MoLiNET, Chron., ch.
Lviii, Buchon.)
Qu'il se cesse et déporte de telles cruau-
tez. sans les vouloir coustraindre... et pa-
reillement les exactionner de la dicte
amende. (Pièce de 1577, ap. Gachard, Cor-
resp. de Philippe II, t. V, p. 660.) |
EXACTioNNEUR, S. m., celui qui com-
met des exactions : j
La tierce (rapine) se faict fraudulente- j
ment par les baillifz, receveurs, exac-
tionneitrs, et telle manière d'officiers. (C.
.VIansion, Bible des Poet. de metam., Prol.,
éd. 1493.)
EXAGiTATioN, S. t., agitation :
Commencèrent de peu a peu sentir l'ai-
guilou du changement inconstant et exa-
gitation des choses. (NoGClER, Hist. Tolos.,
II, p. 149, éd. 1336.)
EXAGiTER, - itter, v. a., agiter, mettre j
en mouvement, faire mouvoir, mettre
en œuvre : j
Quandt il eut exagitet le cheval en plains {
champs de tous costes, il le rendi a son
père. (Fossetier, Chron. Marg., ms. Brux.
10312, VllI, IV, 20.)
Mais ainsi que fortune les exagitoit, par-
tirent leurs batailles et vouUurent procéder !
oultre. (BOUBGOING, Bat. Jud., UI, 2, éd.
1330.)
Si n'estoit l'offence de la religion par
luy répudiée, le malheur de son énorme
péché, qui Vexagite et conduit a perdition.
(GuiLL. DU Bellay, Mém., 1. Il, f» 199 r°,
éd. 1372.)
Ridicule fruict de la science, que Su-
crâtes exagite si plaisamment contre Eu-
thydenuis. (AlO.NT., Ess., 1. III, c.l2, p. 187,
éd. 1393.)
— Exagité, part, passé, agité, mis en
mouvement :
Celluy sabot moolt varye et tournoyé
Exagitté de legiere courroye.
fO. DES. Gel., Eneid.. Ilichel. 861, P7l''.,l
Par représentation des misères humaines
et vicieuses maculations dont la créature
est incessamment exagitee. (La Iresample
et vraye Expos, de la reigle M. S. Ben.,
1486, f' 35 1».)
Comme il etoit exagité des douteux
evenemens de guerre. (Nogdier, Hist.
Tolos., p. 267, éd. 1S36.)
Volant les affaires impériales être de ça
et de la exagites. (Id., ib., p. 91.)
EXALABLE, adj., qui s'exhale:
Comme on voit le fu en matière feible et
tost exalable, comme seroitfu espris es roi-
siaus qui seroit trop plus feible et trop
plus legier a estaindre que ne seroit le fu
de busche. (Evrart de Conty, Probl. d'A-
rist., Richel. 210, f» 66''.)
La vinosité qui est fumeuse, soubtille et
exalable, est ce qui enyvre. (Id., ib., f" 80^)
EXALCEMENT, VOir ESSALCE.MENT.
EXALCIUER, voir ESSALCIER.
EXALCIER, voir ESSALClER.
EXALTACiON, - tioH, S. f., terme d'as-
trologie, position dans laquelle un astre
possède le plus de vertu :
Cest moys (de mars) soit pruniier
nommé entre les moys, et ausinc aries qui
est Vexaltacion du solail est le singno du
solail en mars, quar lor acroit sa verlus
et sa force. (Des .vu. Planneltes, Richel.
2483, f» 12 r'.)
U planètes qui est plus dignes
De face, de triplicilé.
Que l'en nome ejallation.
(Horoscope de Baud. de Courtenai, liichel. I3.'i3,
f» 3°.)
EXALTATEUR, S. m., celul qui exalte :
Exaltateur du peuple chrestien. (Le-
MAiRE, de la Differ. des scismes, Lyon 1S49.)
EXALTEMEXT, S. m., exaltatioH :
0 quel hoancar a ce sainct sacrement
De mariage, et quel e.vaUemcnt !
(J. BouCHET, Ep. mor., I, vu, éd. 15-15.)
EXAETEUR, S. m., celui qui exalti":
Je, Franchois denaissance, e\^exaltcur de
la nation. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., II, 50, Buchon.)
EXAMENEUR, VOif EXAMINEOR.
Ex.VMiN.ACioN, - tion, S. f., cxanicn :
Avant qu'il entrent en Vexamination des
témoins. (Beaum., Coût, du Beauv., c. XL,
2, Beugnot.)
Il appella de celle sentence en la présence
des prelas et des barons qui rappelèrent
ceste cause au jugement et a l'examinacion
l'apostole. (Grand. Chron. de France,
Gestes au bonroy Phelippe, xxil, P. Paris.)
Se au consel du dit roy pleroit de la dite
chose faire aucune examinalion. (1293,
Arch.J 456, pièce 36.)
Pour examiner tesmoings, nous voulions
que tels officiers soient ostez, et Vexamina-
tion commise a bonne personne et suffi-
sante. (1318, Ord., 1, 681.)
Pour icelle enqueste ou examinalion
veoir, recevoir et jugier par noz dictes
gens. (11 oct. 1392, Sent., Arch. Nord.)
Commissaire ordonné sur l'examinacion
de plusieurs tesmoings, a laquelle exami-
nacion il vacqua par onze jours. (1399,
Compt. de Nevers, CC 7, f» 6 r», Arch. muii.
Nevers.)
Ordonnons que doresnavant aucun exa-
minateur ne se serra ou renc du siège de
nostre dit prevost et ne sera advocal, no-
taire, pensionnaire ne procureur, et ne
tenrra autre office forz l'office d'examina-
tion. (Voiryede Paris, Arch. Y 3, f 11 r».)
Et ayant longuement pensé sur ceste
examinalion, il luy va souvenir d'un maistre
Chappelet du Prat. (Ant. Lemaçon, Decam.,
I, 58, Dillaye.)
Une sérieuse et attentifve examinalion
non seulement de ses paroles et aciious,
maisde ses pensées plus secrettes. (Charr..
Sag.,\. I, c. I.)
EXAMiNEEMENT, adv., avBc exameu,
avec réflexion :
Tu y prendras la vertu de prudence qui
est sou bien éternel esperituel closement
garder, examineement parler, et discrète-
ment ouvrer. (J. Gerso.n, Aiguillon d'a-
mour, f» 61 V», éd. 1488.)
EXAMINEM15NT, - ant, S. ui., e.\amcn :
EXA
A Vexaminemant de la cause. {Ordin.
Tancrei, ra;. de Salis, f» d*».)
L'immanité de lua mauvaistié me fait
inoult redoubler ton examinement.fTraict.
de Salem., ms. Genève 163, f" 130 r".)
EXAMINEOR, - neeur, - neur, - nor,
exameneur,f>. m., examinateur :
Les noms des .vi. c\ riirgiens jurez exa-
mineeur sontteil... {E'.Boii., Liv. des mesl.,
1° p., XCVI, 6, Lespinasse et Bonnardot.)
Les noms des .vi. jures exameneurs sont
teil. (1289? Doc. cité par Desmaze, Curiosi-
tés des anc. justices, p. 119.)
Mestre Pierres VExaminor. (LeW.de 1289,
ap. Lob., II, 43o.)
Que se en la deffaute de Vexamineur la
querelle est retardée, il rendra les despens
a partie. (1320, Ord., i, 742, note.)
Que nul examineur ne pust prendre que
douze deniers de oir un tesmoing, et
douze deniers pour l'escriture. {Ib., 1,741,
note b.)
EXAMINER, V. a , questioiiner ;
Le xvm= jour fu pris a rescarmuchier
uns chevaliers escos qui moult envis vol-
loit dire as seigneurs d'Engleterre le con-
venant des leurs, et touttefois tant fu il
enquis et examines qu'il s'en descouvri
ung petit. (Fuoiss., Chron., II, 73, Kerv.)
— Éprouver :
Il appert bien qne par l'eaa el le fea
Tu as este assez examiné.
(Leg. Ste Règne, éd. ISOO, f 9 r".)
— Tourmenter :
Car voirenient, du temps passé, (ce pays)
avait esté trop fort examiné et traveillié de
tailles. (Faoïss., Chron., XIV, 39, Kerv.)
— Inviter :
Se requis et examiné en estaient. (Froiss.,
Chron., 11, o, Kerv.)
— Élaborer :
Or puet eslre que cil livre n'est mie
examiné ne ordonné si justement que telle
chose le requiert. (Fboiss., Chron., II, o,
Kerv.)
EX.\MPLAIRE, voir ESSAMPL.^IRE.
EXAMPLiR, xamplir, verbe.
— Act., augmenter :
E cella li promist
Che a snen pooir voudroil fer qaant che li pleisl,
l'ar che prea e bonoor a sucn sir eiamplisl.
(Prise de l'ampel., 2761. Mnssafia.)
Ce qu'il avoit enprts par soen hoDonr xamplir.
(li., 3512.)
E vint en velre corl e meis ne fa penta
De velre honour xamplir.
Ut>., 384G.)
— Neutr., augmenter sa gloire, sa puis-
sance :
Sire, cil sire che »ient examplir antement.
Doit prometre et donier a ce.'îcnn larcemeot.
(Prise de Pamp., 3.Ï99, Mnssafia. )
Ex.AN'GuixÉ, adj., privé de sang ou qui
a perdu beaucoup de sang; exsangue:
Mouvemens pales et sans aucune cou-
leur de sang, lesquels mouvemens il appelle
pour ce exanguinez que ceulx qui sont
crainctifs et paoureux demeurent inconti-
nent pales et sans couleur. Chron. ethist.
saint, elprof., .\rs. 3315, f° 132 r».)
EX.\
Parties eranguinees et vuides. (Ib.)
EXANiMATio.N, S. f., manque de cou-
rage :
Crainte, paour, exanimation, conturba-
tion. { Platine de honneste volupté, f" 111 r',
éd. 1328.)
A ces six perturbations d'esprit se rap -
portent toutes les autres, comme la haine,
la discorde, a la cholere : la gaillardise et
la vanlerie, a la joye : la tremeur, l'exani-
mation, a la crainte. (Paré, OEup., Intr., c.
XXI, p. XXXVI, éd. 1383.)
EXAXiME, adj., inanimé:
.... Il concalqne el comprime
De son pie gauche ce las corps exanime.
(0. DB S. Gei.., Eneii., Kichel. 861. f» 106=.;
Enfin gisoient sur terre exanimes. (Fos-
SETIEB, Chron. Marg., ms. Urux. 1U312, IX,
m. S.)
EXANiMÉ, adj., inanimé :
Va t'en a rostel,et réconforte celle povre
femme exanwiee que je sçay qui est la
dedans. {'Iherence en franc.. S' 318 v»,
Verard.)
Tirent qui ca qui la, la besle exanimec.
(Gaccb., Plais.'des Champs, p. 139, éd. 1601.)
EXARDRE, voir ESSARDUE.
EVART, voir ESSAKT.
EXASPERANT, qui exaspère, qui irrite:
Ne soies mie exaspérant comme est la
maisnie Israël, œuvre ta bouche el si men-
juve ce que je te donne. (Gijiart, Bible,
Ezéc, ms. Ste-Gen.)
EXAUCEMENT, VOlr ESSALCEilENT.
EX.\UCHIER, voir ESSALCIER.
EX.Ai DiBLE, adj., qui mérite d'être en-
tendu, exaucé :
Et pource le présent labeur que feras en
ce monde est a toy méritoire, les termes a
Dieu agréables, le gémissement exaudible.
{Iniern. Consol., UÏ, xxiiii, Bibl. elz.)
Estimans en eulx que la supplication
d'une femme et la puroUe est plus hu-
maine el exaudible que celle dung aultre.
(BonRGOLXG, Bat. Jud., VU, 29, éd. 1330.)
— Au sens actif, qui écoute, qui exauce :
Bénigne el exaudible advocate de tous les
peicheurs qui la veuUenl humblement re-
quérir. (Crainte amour, et heatit., ms. .\rs.,
1» 27 V.)
EXAUDiciON, - tion, s. f., acUon d'en-
tendre, d'écouter, d'exaucer :
Par qnoy voslre peticion
N'avoit point de e.vaudicion.
Olist. ilme SIe Geitev., Jub., M'jst., 1, -256.)
Ysmael est interprété home ouy de Dieu
ou rechevaul exaudition de Dieu. (FossB-
TiER, Cron. ilarg., ms. Brus., I, f» 63 r».)
E.xAL'DiR, voir ExoiR.
EX.WLCE.MENT, VOir ESSALCESIENT.
EX.\ULCER, voir ESSALCIER.
EX.\L"I.CHEMENT, VOir ESSALCE.MEST.
EXAULCHEUR, S. m., celul qui exauce :
Nùstre Seigneur, exaulcheur de toute
vraye oraliûn,ouyt ses priieres. (Fossetier,
Cron. Marg., ms. Brux. 10311, V, v, 19.)
EXC
1577
EXAULCiBLE, adj., quï Bsl exaucé, (ini
peut être exaucé :
Il ot trois filz, Symeon, lequel nom si-
gnifie erau/cibfe, que Dieu l'avoit exaulchié.
(Ancienn. des Juifs, .\rs. 3082, f° 26".)
EXC.VMPER, voir ESCHAilPER.
ExcARNiFiER, V. a., tourmenier :
Tu faings tonsjours et conminisces
Telle ctiose aflin qne puisses
Me eicarnifier el deslruyre.
(Therence en franc., P 212". Verard.)
EXCECATioN, exccalion, s. t., aveugle-
ment, cécité :
0 Ires confusible excecation de mon en-
tendement. (J. Gerso.v, l'Aiguillon d'a-
mour, f» 22 v», éd. 1488.)
En ce temps y eust grand ténèbres et
esclipse de soleil, laquelle comme dient
aulcuns estoit pour l'ejecafion el avugle-
menl de l'empereur, (/.a Mer des hystoir.,
t. Il, f" 138S éd. 1488.)
Pour leur aveuglement el execation. {Le
prem. Vol. des e.Tp. des Ep. et Ev. de Kar.,
1° 73 V», éd. 1519.)
EXCECTER, voir Excepter.
EXCECLTIONXER, VOIF EXECUTIOX.NER.
EXCED.AUMENT, adv., avBC excès :
Quant la multitude esl Ires exeedaument
grande. (OsESME, Poiit., 2" p., f" 34", éd.
1489.)
Il n'est pas expédient de accroistre ung
royaulmc exeedaument. (In., t6., f" 38"^.)
Et pour ce qu'ils ne sont pas riches
exeedaument, les autres ne souhaitent ou
ne convoitent pas toutes les richesses.
(ID., ib., l<' 143\)
EXCEDENCE, S. f., ce qui excède :
Mais la ou est si grande inequalité et
telle excedence ou excellence, ce seroil in-
convénient de faire telle particiou.
(Oresme, Polit., f» 100'', éd. 1489.)
EXCEGNER, VOir ESSAIGNIER.
EXCELAMENT, S. lu., élévation, exal-
tation :
Li celeslial s'esjorront
Qui son cxcelamenl verront.
(FaH. i'Ov., Ars. 3069. P 122'.)
ExcELL.ACioN, S. f., le vent et ce qni
est agité par le vent :
Les excellacions ou le vent et ce qui est
meu par le vent, si comme l'air et les va-
peurs. (Oresme, Polit., 2° p., f° 63'', éd.
1489.)
EXCELLE, adj. très élevé :
Des temps de feuz de très nobles et
1res excelles mémoires noz bisayeul et père.
(1410, Ord., XII, 233 )
EXCELLENTEM KNT , exelUntement ,
adv.. éminemment :
Ponr çon 1res exellentement
De noblece a vous le compère.
(Jeh. de le MoTE,/i Regret Guill., I.ï23, Scheler.)
Elles sont belles el sont bonnes Ires ej-
cellentement. (Oresme, Eth., Richel. 204,
f» 338^)
678
EXC
Deux frères sont venaz ensemble
Très nobles excellenlemenl.
(Mysl. du siège d'Orléans, l"38j, Gnessard.)
Excellentement illustré de la lumière de
vraie intelligence. (La tresample et vraye
Expos, de la'reigle M. S. Ben., i486, f» 13».)
EXCELLER, V. ,1., l'emporter sur :
Vertu excelle force. (Gabr. Medrier,
Recueil de Sentences, éd. 1568.)
Bonté excelle beauté. (Recueil de Gru'
ther, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Et ce col blan'î qui de blanchenr excelle
Un mont de laîct sns le jonc cailloté-
fRoNS., Amours, I, CLSiii, Bibl. elz.)
En l'empire du Turc il se void grand
nombre d'hommes, qui pour exceller les
autres, ne se laissent jamais voir, quand
ils font leur repas. (MoNT., Ess-, 1. III, c.
5, éd. lo93.)
Les froniens excellent tous autres grains
a faire bon pain. (n. de Serh., Th.. d'agr.,
VIII, l,éd. 1603.)
Le jardin excelle toute autre partie de
terre labourable. {Id., ib., VI, 1.)
EXGELLiR, V. Il , être excellciit :
Que !e nient fraint num de pastur ex-
cellist e nietît anjoust la culpa del de-
perdethur. (Alexis, app,. 11, ap. Stcngel,
Gloss.) Lat. : Ut pastoris inteuieratum uo-
men excelierel, non dispersoris culpa in-
cumberet.
EXCELSE, exelse, adj., très élevé :
Car en vous est exelse dignité.
OtU. du viel test., 179, A. T.)
Benoite soit ta gloire, et ta majesté
exeelse. (G. Ciustell., Cliron. des D. de
Bourg., 1'° p., Proesme, Bucbon.)
Et haulteseterce/scs montaigncs. (Prem.
vol. des exp. des Ep. et Èo. de Kar.,
f'S9 V», éd. 1519 )
Exeelse, mighty bygb. (P.\l.sgr.\ve, Es-
r.lairc, p. 318, Géuiu.)
• E.vcENDUE, adj., de cendre, cendré:
Une cane de couleur excendre. (137b,
Inv. du très, de Fécamp, Arcb. S.-Inf.)
ExcENTniQUiSR, vefbe.
— Neutr., s'écarter:
Ou ponr loy faire exceiilriqucr.
Et hor."! de drcicl chemin alcr.
(De(;cii.i.e.ville, Trois Pèlerin., l" o3'', impr. los-
tilul.)
— Act., produire au dehors :
Le dessein mien est n'entrer vers vous
eu privation de gratitude, aius par vive
formalité, eucores que matière se voulust
de moy ab.straire, vous excenlriquer mes
pensées. (IL^b., 1. V, c. 19, éd. 1364.)
Exr.EPCioxER, V. n., terme de droit,
fournir ses exceptions ;
Et sic DOta qe après qe le défendant
avoyt defecdi le moz de la curt e les da-
mages, si fut resceu a excepcioner a juris-
dicciou de la curt. (1304, Year books of
tlie reign of Edward the first, years xxxii-
xxxiil, p. 103, lier. brit. script.)
ExcEPT, exept, excet, s. m., exception :
Tote l'escbeoite uia dame .\lahauz a il
seus exept. (1118, Cft. de Renaud, Cte de
Bar, Wadly, Elém. depaléogr., 1, 159.)
EXC
Jamais femme ne me trompa
Qne ceste cy, sans nul excet.
{Farce d'un Amour., Ane. Th. fr., I, 222.)
EXCEPT.vBLE, adj., exceptiounel, ex-
traordinaire:
Ton immundice est exceptable, mes je
t'en vueil munder. (GutART, Bible, Ezecb.,
ms. Ste-Gen., et ms. Maz. 68i, f" 174».)
Lat., bilis.
EXCEPTER, exepter, excéder, v. a.,
mettre à part, hors ligne :
Dame de grant bénignité,
Vons estes porlout excectee.
Tous rhastes saiges a vons bee.
{De la Femme qui norrissoit sa vache, Richel.
1391, f» 87 r».)
Maie coze seroit se uns bons qui soit en
aage avoit a partir héritages contre sous
aagies, s'il convenoit qu'il atendist tant
qu'il fussent en aage avant que se partie
fust exeptee et mise d'une part. (Beau.m,,
Coul. du Beauv., xvi, 18, Beugnot.)
— Dépasser :
Clolaire voyant l'injure faite a son fils,
se mit aux champs, et de telle ardeur de
courage vengea son fils qu'il ne laissa
entre les Saxes homme vivant qui excep-
last le hault de son espce. (Hist. de la Toi-
son d'or, vol. I, f» 60'', ap. Ste-Pal.)
— Percevoir :
Sans aucune chose excepter sur les ha-
bitans de ce pays ci. (Jouvencel, f" 31', ai>.
Ste-Pal.)
EXCEPTEUR, S. m., celui qui fait ac-
ception :
Certes en ce se monsireroit Dieu, qui
est vrayjuge, exc.eptcur de personnes. (/'e-
nilence d'Adam, ms., f" 2», ap. Ste-Pal., éd.
Favre.)
EXCEPTiF, adj., qui fait exception :
Exceptorius, exceptis. (Gloss. de Salins.)
Exceptorius, exceptif. (Glo.ss. lat.-fr., Ili-
chel. 1. 7679 et Voc. lat.-fr., 1487.)
ExcEQUER, V. a , aveugler :
La passion et mauvais désir ou templa-
cion le obscure. excegue, et empesche ceste
raison. (Obesme, Eth., f» 40'', éd. 1488.)
Lors portèrent la dicte chemise de la
beuoiste vierge Marie sur les murs de la
cité, et incontinent Sarrazins furent tous
espouveutez, exceguez et aveuglez, et se
uiisreut eu fuyte. ;N. Gilles,^»».', fiSav,
éd. 1492.)
EXCERCION, voir EXERCIO.\.
EXCERCISSEMENT, VOir EXERCISSE-
MENT.
EXCERCITATIF, VOir EXERCITATIF.
EXCERCITATION, VOir EXERCITATION.
EXCERCITEEMENT , VOir E.XERCITEE-
MENT.
EXCERCITEMENT, VOir EXERCITEMENT.
EXCERCITOIRE, VOir EXERCITOIRE.
EXCERPER, V. a., extraire, recueillir,
tirer de :
EXC
Do qu! mal entend mal raporle
Ta excerpes et dis du bien
Qne c'est mal.
{Tlierence en franc., f S'id'', Verard.)
Prendre hors, excerper, excipere exi-
mere, excerpere. (Trmm ling., dict,
1604.;
EXCERSER, voir EXERCER.
EXCERSIS, voir EXERCIS.
EXCERSITE, voir EXERCITE.
ExcESSER,'v. n., commettre des excès.
Pour la grant excession de excesser aux
biches pour la volenté de la char, il (le
cerf) devient pesme et non puissant.
{Modus, f 51 V, Blaze.)
EXCESSION, s. f., excès :
Pour la grant excession de excesser
aux biches pour la volenté de la char, il
(le cerf) devient pesme et non puissant
(Modus, f° 51 v°, Blaze.)
ExcEssivETÉ, - ité, s. f., qualité de
ce qui est excessif, excès:
L'exposant avoit confessé avoir prins par
excessiveté de via lesdites choses. (1362,
Arcb. .IJ 94, pièce 472.)
Apres ce qu'il eust ainsi toutes ces
choses ordonnées se retraist il de moult de
jeunesces qui ou temps devant avoient
empesche Testât de sa personne par ex-
cessivetez. (Cocrcy, Hist. de Grèce, Ars.
3689, f" ISl^)
S'il n'y a telle excessivilé ou querimonie
de laquelle l'emende deost excéder la
quantité ou valeur de sesd. chouses im-
meubles devant dictes. (Franck, de Mon-
net, trad. du xv= s., Ch. des comptes de
Dijon, 122, Arch. Doubs.)
Sur quelque' excessiveté deslouaiges des
maisons. {looi,Pap. d'El. de Granvelle, IV,
317, Doc. inéd.)
Il seroit meilleur et plus utile a la chose
publique qu'en un pays y eut plusieurs
maisons médiocrement riches, que quel-
que petit nombre de fort excessivement
riches : parce que ceste excessiveté est bien
souvent peruicieuse a celuy mesuie qui
en jouyt. (Ge.ntillet, Disc, sur les moyens
de bien gouverner, p. 738, éd. 1377.)
Superûuitez et excessivetez d'habits et
de despense. (Id., ib., p. 747.)
Vexcessiveté de ce tribut. (Langue, Disc,
p. 093, éd. 1587.)
Il luy avoit promis par instrument au-
thentique trois pelles d'inestimable va-
leur, de Vexcessiveté desquelles les plus
grands roys estoient fort envieux et con-
voiteux. (Brant., Vies des dames illustres,
Catherine de Médicis, Buohou.)
E.XCET, voir Except.
EXCHARGAIT, VOir ESCHARSUET.
EXCHAUGAITIER, VOir ESCHARGAITIER,
EXCHEOIR, voir ESCHEOIR.
ExcHEWiR, voir Eschivir.
EXCHOITEil, voir ESCHEOITER.
ExciciON, voir ECCISION.
EXCILLEMENT, VOir ESSILLE.MENT.
EXCILLIER, voir ESSILLIER.
EXG
EXG
EXE
G79
ExcirEU, voir Esciper.
EXCITABLE, VOir ESCITABLE.
EXCITEMENT, VOif ESCITEMENT.
EXCITER, VOirESCITER.
EXCLAME, voir ESCLAME.
EXCLOURE, voir ESCLORE.
EXCLOV, voir EscLOi.
EXCLUDER, V. a., faire tomber :
La celidoine degecte et exclude les on-
gles lépreux. {Jard. de santé,!, 107, impr. i
la Minerve.) 1
EXCLUSER, voir ESCLUSER.
ExcLusoiRE, arij., exclusif : !
... D'as?igner quelque partie du domaine
aux hoirs masles du roy del'unct, ou d'es-
tablir douaire aux filles, (ce qui appellent
d'un mot allemand apanage, qui vaut au-
tant a dire, comme part excliisoire, c'est
a dire qui forclost les puisnez ou les filles
du droict qu'ils pourroyeut avoir au de-
mourant de la succession. (F. HoTOMAK,Ja
Gaule Franc, p. 114, éd. 1374.)
EXCOCERIE, voir ESCOCERIE.
EXCOGITATION, S. f , pensée :
Le suppliant et feu Guillaume, dit le
Flamment,buvoient a un escot... sansnulle
rancuer ou mauvaise excogilalion. (1364,
Arch. JJ 96, pièce 323.)
ExcoGiTER, V. a., penser, imaginer, in-
venter :
Il ne se peult excogiter art ou science, ou
les hommes n'aient excellé en son degré
plus ou moins. (P. Bo.\YSTU.\n, de l'Excell.
de l'homme, f° 14 r», éd. 1360 )
David n'a pu excogiter une plus grieve
malediclion sur ses ennemis qu'en priant
qu'ils fussent effacez du livre dévie. (Calv.,
Instit., p. 336, éd. 1361.)
Excogilo,eicco5((cr quelque chose, trou ver
quelque moyen por y penser. (R. Est.,
Thés.)
Ils aiment ceux qui leur excoijitevt tous
les jours des moyens de despendre de l'ar-
gent. (H. EsTiE.NNE, Deux dialogues du
nouveau langage français italianisé...
p. 184, éd. 1583.)
Cela bien excogité et pensé. {Violier des
hist. rom., c. ii, Ôibl. elz.)
Nos amez et feaulx, c'est a notre grand
regret qu'il faut que nous vous donnions
une sy triste et déplorable nouvelle que
celle de la mort du feu roy, que Dieu
absolve, que ses ennemys et les nostres
ont causée par la plus exécrable trahison
que les plus mescbantes âmes peussent
excogiter. (Leit. miss, de Henri IV, t. III,
p. 3, Berger de Xivrey.)
Excogiter, to excogitate seriously, to
think earnestly, to cousidere. (COTGR., éd.
1611)
Que plusieurs de ses meilleurs et quali-
fiez serviteurs, voyans les grandes forces
ennemies qui lui tomboienta tous momens
sur les bras, desquelles il ne pouvoit em-
pescher les progrès a faute d'avoir tou-
jours sur pied une grande armée bien
payée et disciplinée, avoient selon leur
advis excogité un moyen, par lequel il lui
en seroit entretenu une grande et fortbien
soudoyée qui ne se debanderoit jamais. ,
(Sully, Econ. roy., c. 60, éd. 1634.)
ExcoGiTEUR. S. m., inventeur :
Des vertus des herbes excogiteur et
exprouveur. (Fossetieb, Cran. Marg.,
nis. Brux. I, f" 106 v».) ]
EXCOMENIEMENT, VOirESCOMENIEMENT. 1
EXCOMINIEMENT, VOir ESCOMENIEMENT. |
EXCOMMENGE, VOÎF ESCOMENGE.
EXCOMMICHE, VOir ESCOMENGE.
EXCOMMUNicATOiRE, adj., d'excom-
munication :
Lettres excommunicatoives. (1456. Ord.,
XIV, 399.)
Bulles excommunicatoires et fulmina-
toires. (Gentillet, le Bureau du concile de
Trente, p. 366, éd. 1586.)
EXCOMMUNIE, \oir Escomesie.
EXCOMMUNIQUER, VOirESCOlinNICHIER-
EXCONDIRE, voir ESCONDIRE.
EXCONSANT, VOir ESCONSANT.
ExcoRiATEUR, S. m., celui qui écorche,
écorcheur:
Et est pillart, larron et esacteur,
Voyre Je geos grant e.iconateur.
(J. BOLXHET, Opusc, p. 43.)
1. EXCORIATION, S. f., softc ds ma-
ladie :
Icellui Jacques fut surprins d'une très
griefve maladie, nommée excoriation ou
autrement, et pour avoir et trouver gari-
son d'icelle feust alez en la ville de Bourses.
{14-27, Arch. JJ 174, pièce 42.)
2. EXCORIATION, - cion, s. f., écorche-
ment :
La teste de S. Barlhelemi qui eschiet es
.IX. kalendes de septembre, ouquel jour on
dit qu'il fu escorcbié et le jour ensuyvant
ou il mourut... Aucuns célèbrent la teste
de Vexcoriacion. les autres de sa mort.
(J. GouLAls, Ration., Richel. 437, f" 228 r».)
Dans la langue moderne excoriation si-
gnifie écorchure, plaie légère de la peau.
EXCORS, adj., défini dans l'exemple
suivant :
Excors sont ceux qui regardent es choses
! couvertes de cui^r par nature, comme sont
' les os. (J. DE Salisb., Policrat., Riebel.
24287, f» 24''.)
ExcoRTiQUÉ, part, passé, débarrassé
de l'écorce :
Lentilles excortiquees. (B. de Gord.,
Pratiq., 1, 12, éd. 1493.)
EXCREBANTER, VOir ESCRAVANTEK.
EXCRELE, voir ESCREUE.
EXCROISSERESSE, VOir ESCROISSEIR.
ExcuuciATioN, S. f., aclion de tour-
menter:
Heautontymorumeuos qui vault autant a
dire comme excruciation de soy mesmes.
(Therence en Iranç., 1° 137 r', Verard.)
EXCRUCiER (s'), V. l'éQ., se tourmenter:
Comme soy uiesmes tormenter ou excru-
cier. {Therence en franc., f" 160 r», Verard.)
Veoiant Menedemus le dangereux des-
bauchement de son filz, se repentit de son
rude traictement : il acheta ung champ,
auquel délibéra s'excrucier et affliger
jusques a estre estimé misérable. (N. DE
Bris, Institut., f» 144 r».)
ExcuBATEi-R, S. m., Sentinelle:
En celle partie qu'il advisa plus facille et
convenable il bouta ses excubes, et occupa
la plus haute montaigne qui fut au circuit
de la cité, si que facillement il povoit veoir
dedans la cité, et speciallement par nuit
ouyoii'nt les excubatsurs grant partie de ce
que les citoyens disoient. (Bodrgoing, Bal.
jud.,\\, 2, éd. 1330.)
EXCUBE, S. m., sentinelle:
L'ordre des excubes et gardes du taber-
nacle. (FossETiER, Cron. Jlfarj., ros. Brux.
I, fo 142 V».)
En celle partie qu'il advisa plus facille et
convenable il bouta ces excubes. (BocR-
GOIKG, Bat. jud., IV, 2, éd. 1530.)
ExcuBiE, s. f., veille :
Avcit dressé en ses temples entiers
A Japiler cent sumploeui anltiers,
Fea éternel, divines eicuhies.
Ou meintcs bestes furent an lien occies.
(S. Gelais, Enéide, Richel. 861, f 36^)
— Sentinelle :
Les mouvemens de envie sont les ad-
versaires de humaine temptacion, les ex-
cubies de la félicité d'aullruy. (J. Boucuet,
Triumphes de la noble Dame, f" 142 r°, éd.
1336.)
EXCUMOLR, voir ESCU.MOUR.
EXClMl'NIEMENT,V0irESC01IE>IElIEXT.
ExcusANCE, voir ESCnSANXE.
ExcusATiF, adj., qui sert à excuser :
ParoUes excusatives. (C. Mansion, Bible
des Poet. de metam., prol., éd. 1493.)
Dit des ■•hoses bien peu eiaisaliiies.
(R. DE CoLLERVE, Roitd., xxxxv, BiW. cU.)
EXCUSATION, voir ESCDSACION.
ExcusAToiRE, adj., qui sert à excuser j
Je suis contrainct chauger mon iustiluei^
oraison gratulaloire en reconmendatoire,r
et paroles excusatoires. .Mart. du Bellay.
Mém., 1. IV, f" 127 r», éd. 1369.)
EXCUSER, voir ESCUSER.
EXCUSELR, voir ES^ISEOR.
EXCLSSIIN, voir EiCUSSION.
EXECATIOX, voir EXCECATIOX.
EXECTEU, voir EXCEPTER.
EXECLTEMENT, S. M., BXéCUlion :
Je ne croy point cerlaincinent
Que, quant a \'executfmriil
Salure le puisse permettre.
(Yiel l'estamcnl, lOUl, A. T.)
EXECLTERESSE, - crrcssc, cxcec, exe-
quteresse, fém. d'exécuteur :
Marie.... rovne de France principale
exeguteresse du testament. (1320, Cari, de
l'évèché de Paris, ap. Duc, Executio 3.)
680
KXlî
Geste restizioa la poursuit eu son nom
et aus surplus corne excecuteresse. (1398,
Grands jours de Troyes, Arcli. X'» 9185,
Ne teniez Dieu, ne son excculeresse for-
tune. (Ol. de i.a Mabche, Mém., I, 20.
Michaud.)
Car Fortune servante et executeresse de la
voulenté divine avoit par deux fois abatu
le tyrant Denis. (Bocc.^CE, Nobles malh.,
\V, S, f" 8S r°, éd. 1515.)
Car elle est (Fortune) execiiterresse des
riioses que Dieu veult estre faictes. (Id.,
ib., V, 12, f» 127 r°.)
EXECUTiAL, adj., exécutoire?
Procès excculiavx. (1461, Ord.,xv, 20o.)
EXECUTioxER, - ontier, exe, v. a.,
l'xécuter, saisir par voie de justice :
Execulionner. (1316, Compt. Hôtel-Dieu
de Soissons, V Chumpvoucy.)
Et tous ses biens meubles et immeubles
a exectitionner par \a. main de justice. (1317,
Cart. de S. Taîtrin, clvii, Arch. Eure.)
De l'estraiere Loriu Torpiet cbarreton,
qui fu excecutionez pour ce en arpent que
l'en li devoit, et n'avoit uulzs autres biens,
pour ce .XX. s. (1332, Compte d'Odarl de
Laigny, Arcb. KK 3», l" 128 r".)
EXECUTOIRE, cxequtoirc, s. m., acte
qui donne pouvoir de contraindre au
payement des frais et dépens:
Pour aler querre Vexequtoire de la lettre
ci dessus, et pour ledit exequloire par de-
vers le baillif de Vermandois, xi s. (1337,
Arch. adm. de la ville de Reims, II, 769.)
EXEKES, voir E.XEQUES.
EXELLENTEMEXT, VOlr EXCELLENTE-
MEHr.
EXELSE, voir EXCELSE.
EXEMjiE, adj., excellent:
Dont l'aisné fut nommez Jeh.iDS,
PriiicIiG et cupns de >'araur e.ve']imf^.
i.hron. de l'Abb. deFInrcffe. 4'22, Keilf., ilomi-
meiUs pour servir à ihist. de Belg.. t. VIll.)
Par quoy nng gouveroeur e.vemme
Mist le bon duc oudit pays.
(/*., 3203.')
EXEMPLAIRE, VOir ESSEUPL.\IRE.
EXEMPLA.IRETÉ, - arilé, - areté, s. f.,
conduite exemplaire :
Ce prélat estoit fort religieux et de
saincle vie, et de grande exemplarité a son
clergé. (Paradin, Hist. de Lyon, p. 243,
éd. 1S73.)
Instruire le peuple par doctrine et eaJem-
plaireté de vie. (Vignier, Biblioth. hist., III,
130, éd. 1388.)
M'estant réglé, en ce faisant, sur la co-
gnoissance que j'ay, par l'information qui
m'en a esté donnée, de la pieté, exemplareté
de vie, bonnes mœurs et vertus des sub-
jects que je vous ay nommez et recomman-
dez. (28 oct. 1604, Lett. miss, de Henri JV,
t. VI, p. 321, Berger de Xivrey.)
EXEMPL.vxcE, examplance , s. f..
exemple :
Ceu puet ora li;;ieremant mostreir par
examplance. (Li Epistle saint Bernard a
MontDeu. ms. Verdun 72, t" 107 r".)
exE
EXEJiPLARETÉ, exemplarité, voir
EXEMPLAIHETÉ.
EXEMPLE, voir ESSAMPLE.
EXEJiPLER, verbe.
— Act., servir d'exemple à :
Premiers vous e.irmple
La bonne, qui ponrist en tfrre.
Qui fu roine d'Kngleterre :
Phellppe ot nom la noble dame.
(Froiss., Pûès., It, 8,230, Scheler.)
Encor doit uns roys regarder
An bien commun, sur tonte chose.
Et qu'en tout bien snn corps dispose.
Pour e.rempler tous ses subjets.
(E. Deschabps, Poés., Richel. 840, P 313''.^
Aulcuns délibérèrent que quant l'on
seroit au dessus de la ville, après avoir
mis les manans et habitans d'icelle a l'es-
pee, il seroit expédient la contreminer par
feu et la mectre a perpétuelle désertion
pour exempter les aultres. (J. Mounet,
Chron., cb. ccii, Buchon.)
Que les fils de Brutus et aultres qui
avoient macbinet contre la publicque liberté
le debvoient asses exempter qu'il ne povoit
sans estre coupable de mort aspirer au
règne romain. (Fossetier, Cron. Marg.,
ms. Brux. 105U, Vil, i, 26.)
Dieu permist ce pour l'exprouver, et plus
les futurs exempter a patience. (Id., ib.,
ms. Brux. II, f° 63 r°.)
— Réfl., prendre exemple pour soi :
Tout en tes mœurs se nourrit et s'e.vemple.
(G. Cu.iSTELLAiN, Louetige à In Ires glor. Vierge,
ïill, '278, Kervyn.)
— Neutr., servir d'exemple :
,,- Les prebstres offrans les dons de la loy
de'scerneut a exempter et a estre l'umbrc
des choses celestiennes. (Chron. et hist.
saint, et prof., Ars. 3515, f" 233 r°.)
EXEMPLERE, VOIT ESSAMPLAIRE.
EXEMPLiCACioN, S. f., actiou de don-
ner le bon exemple :
La trine percussion du baston pastoral
signifie la predicacion des prelaz qui doit
estre par sainte conversacion, dévote ins-
trucion, et œuvre par exemplicacion. (J.
GouLAiN, Ration., Richel. 437, f" 31^;
EXEMPLiER, -yer, - oiier, -ier, verbe.
— Act., exciter par l'exemple de, serxir
d'exemple à :
Eu celle propre saison avint en Bretagne
uns moult baus fais d'armes que on ne
doit mies oublyer; mes le doit on mettre
avant pour tous bacelers encoragier et
e.vemplyer. (Froiss., Chron., V, 291, Kerv.)
Celle desconfiture avoit esté une verge
de Dieu pour exemplier le conte. (Id., ib.,
Richel. 2644, f» 212 v».)
Ses vertus les gens e.remplient.
(Ch.vstellai.n, la Paix de Peronite, vu, 451, Kerv.)
— Réfl., prendre exemple sur :
Car coers qui se voelt emploiier
Se doit de lui e.xemploiier.
(FnoLss., Poés., Richel. 830, f° 39 v°.)
El nietlroit Gand en tel party que toutes
aultres villes s'y exemplieroient. (Id.,
Chron., Richel. 2644, f" 201 v».)
Et en feroie pendre tant de ceuls qui ce
consel vous donnent et qui par euvie
EXE
grieuvent le chevalier que aussi tout li
aultre s'i exemplieroient. (Id., ib. IV, 215
Lucc, ms. Rome.) '
Si averoit repris la Roce Deurient et
castonet cheuls qui ces tretties avoient
fais, et pris si crueuse venganche que tout
Il aultre s'i exemplieroient. (Id., ib IV
263, Luce, ms. Rome, f» 137)
EXEJiPLiFiER, - ifijer, - iflier, v. a.,
tirer un exemple, une copie d'une chose,
copier, transcrire :
Et aura chascun que voldra ladite orde;
nance exemplifiee sous le grant soal. (137U,
Traité, Lob., II, 600.)
Et deffend la cour sur lesdites peines
que doresenavant aucun n'escrive, copie
ne e.vempli/ie, tienne ne fasse escrire, co-
pier, exemptifler, ne tenir devers soy au-
cunes telles escriptures. (1416, 4n-es« cône.
la doctr. du tyrannicide, Felibien, Hist. de
Paris, V, 562.)
— Appuyer par des exemples, donner
comme exemple, rapporter, déduire :
Si comme exemplifie et mect par histoire
le philosophe Aristote. (Oresmë, des Mon-
noies, p. 9, Wolowski.)
Le texte exemplifie des plus grans cas.
iCoust. deNorm., I» lier», éd. 1483.)
Tout a cler est la chose exemplifyee par
les Romains contre ceux de Cartage. (J.
d'Auton, Chron., Richel. 5082, f° 8 r».)
Cecy est exemplifie selon la vérité.
(Palsgr.vve, Esclairc, p. 541, Génin.)
Mais quant a la troisiesme sorte de roysi
qu'Aristote a posé et exemplifie pour res-
lablir l'estat... (Bodin, Rep., ii, 3, éd.
1583.)
— Servir d'exemple à :
Exemplifie les joesnes princes. (J. Moli-
net, Chron., ch. cslix, Buclion.)
— Neutr., servir d'exemple :
Et ce, pour a luy proffiter et exemplijfier
aux autres. (J. d'Àuton, Chron., Richel.
5082, f°S2r'>.)
EXEMPLIR, voir ESSAMPLIR.
EXEMPLOllER, VOir EXEMPLIER.
EXEMPTEMENT, S. m., exemptiou :
Des affranchissemens et exemptemens dt^a
gens d'église et nobles pour les bruvaiges.
(3 mai 1465, Lett. du comte d'Eu au C de
Nev., Doc. histor., t. II, p. 243.)
EXENT, adj., privé, dépouillé :
Par trislre méditation
Cuer ai de toute joie exenl.
(Jeh. de ee Mote, h Itegrel GuilL, 4*251, Scheler.)
Que jamais il n'avoit que faire de tendre
ne de penser a hiretage qu'il tenist, car il
en feroit si exent que il n'en tenroit den-
rée. (Froiss., Chron., IV, 184, Luce.)
— Enlevé, ôté :
Je ne le puy cognoistre (mon château), ne say s'il
[est e.iens.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 23661, ap.
Scheler, Gloss. philoL)
— Épargné :
... Rins ne les fat exens.
(Jeu. des Preis, Geste de Liège, 21632.)
— Distingué, remarquable :
.^2^-
EXE
EXR
EXE
681
Li caens flamens y fut, et de sa genl rxente
.M-'", et plus.
(Jeh. des Preis, Geste de Ltege, OU.)
— Mémorable :
Ailont li raconta tote la chonse eienle
Si cora je l'ay compteit.
I.IEH. Df.s Trei';. Geste- lie Liège, 8062.)
— Ea;ent de, supérieur à :
En honnonr de la Jamme qui rf'autres est exenle.
(Jeh. DES Preis, Geste de Liège, 13579.)
KXENTEK, V. a., ôter, retirer, déraciner:
Kt a la mienne volenlé
De Tristif.T fiisl erentr
Son fol voloir qui mal le maioe,
Et raisons fust de sa demaine.
(Pasioralel, ms. Brnx., P 11 r".)
— Priver, éloigner :
Vous ra'avîes o vins plainnement,
Onques jour n'en fui eieiilee.
(Jr.H. DE L\ MOTE, // Rer/rel Giiitl., 3982, Schelor.)
EXEPT, voir EXCEPT.
lîXEPTER, voir Excepter.
EXEQOE, S. f.?
Moult y ont snns exeçttes de pailles et de cire.
(.Girarl de Ross., 6027, Mignard.'i
EXEQUES, - Jces, cxequies, s. f. pi., ob-
sèques, funérailles :
Et quant devant 1rs buipses de la celé
astoicnt faites les célestes exeques, dunke
fut celé sainte anrnie de la char desloie.
{Dial. St Greg., p. 213, Foerster.)
Et ]eure.requcs\ fuissent célébrées. (Cop.
d'un concord. de 1218, Cbap. de S. Amé de
Douai, Arcb. Nnrd.)
Les exekes commande li pape a commenchier.
(.De SI Alexis, 1184, var. du ms. Osf., Ilerz.)
Cbascun jirestrpqiii soronla njes exeques.
(27 mars 1239, Test, de Mah. de Bethune,
Cb. des compt. de Lille, Arcb. Nord.)
An messes, an exequesàa tnorz. (Av. 1306,
Bèzc, Touvent, Arcb. C.-d'Or.)
Ou il célébrèrent a prant plur lour exe-
qiiies merveilloufcment par sept jours.
{Bible, Gen., ch. 50, vers. 10, Ricbol. 1.)
A .xilll. elcrs qui aidèrent a dire les
messes )e jour des exeques, a Nostre Dame,
a cbascun .xvi. d. (1390, Invent, de Var-
c.hev. de Beims, Arcb. ndniin. de Reims,
m, 7S2, Dûc. inéd.)
Apres lequel ensevclissemeut lui furent
faiz moult de nobles exeques ou obsèques.
^Girart de Bossillon, ms. de Beaune, éd.
L. de Monlille, p. 486.)
Alexandre plora et conmcnda a ses gens
qu'ils feissent pour le corps prans et
royaulx exeques et tombeau magnifique et
notable. (Bocc.'iCF,, Nobles malh., IV, 9,
f" 91 V», éd. 151S.)
fllympias tanlost s'en acourust ainsi
c^onime se elle voulsist faire rolfice des
exeques funeraulx de son mury. (Id., ib,
IV, 12, f» 95 r».l
Les serfz, varlelz et appariteurs esloient
tous vifz briislez aux funérailles et exeques
de leurs maistres et seigneurs. (Rab.,
1. m, cb. 3, éd. loS2.)
Si entendre voulez et exécuter ce que
vous dirav, mes exeques seront bouorablcs.
(ID., 1. IV", cb. 26, éd. 1S52.)
— Par exception on trouve au singu-
lier :
Li cors fu atorneiz et aporteiz a l'eplise,
et ot son eseque teil comme il aferoit a si
srant seigneur. (.Menestr. de Reims, 64,
Wailly.)
EXEQViES, voir Exeques.
EXEQUTEUESSE, VOir EXECUTEUESSE.
EXERCEMENT, exc, S. m., exercicB :
Exercemenl de justice. (1348, Arcb. P
13762, cote 2712.)
Vons avez fait reveremment
Selon noslre inslilncion.
De quoy pour vostre rxcercement
Vons donnons bénédiction.
(ityst. de la Pass., ras. Troyes 2282, f" iG r".)
icxERCER, exrerser, v. a., gouverner
Dartevelle a bien parlé et par grande ex-
periense et est dignes de gouverner et e.x-
cerser le pais de Flandres. (FROiss.,Cftron.,
III, 214, Kerv.)
EXERCICE, ea'(:.,s. m., levée d'hommes:
Fera
Grant exercice, et armera
Par mer, anssî fera par terre.
(Gbilloche, Proph. de Ch. VIll, p. 5, l.a Grange.)
Son grant host, et e.rccrcice
D'armes.
(Id., il., p. fi.)
EXERCiciox, - lion. s. f., exercice;
Haute justice et basse et Vexerciclon d'i-
cele. (1308, Chart. de Ph. le Bel, Ricbel.
I. 9783, r° 73 r».)
Vexerciclon du fait et marcbandise. (13.59,
Ord., 111,357.)
Comme le bailli de Tournesis, ensamble
les diz supplians aient nccoustumé d'avoir
et tenir leur siège et juridicion a maire ou-
dit bailliage de Tournesis ; auquel lieu, a
la semonce et conjuration dudit bailli de
Tournesis, doivent avoir la congnoissance,
exercilion et exécution de touz cas de jus-
tice, liante, inovenne et basse. (1390, ()rrf.,
VII, 374.)
Faire son devoir en Vexerdcion de son
office. (1404, Ord., ix, 52.)
EXERCiF, S. m., exercice :
Pour Vexercif dudit eslat. (1557, Compt.
de Diane de Poitiers, p. 264, Chevalier.)
1. EXEucioN, cxc, s. f., exercice :
Uexercion dudit office. (1339, Ord., lu,
382.)
Me appartient Ve.rcercion de sergenterie
en la ville. (1400, Denonibr. du baitl. de
Conslenlin, Arcb. P304, f" 44 v.)
2. EXERCiox, exc, s. f., exceplion,
cause d'annulation d'un acte :
A toutes autres barres et exercions de
fest et de droit, pourquoi les cboses dcsus-
diles purrient eslre toutes ou en [lartie
annullecs. (1289, Pr. de l'IIist. de Bourg.,
II, 72.)
Et avons renuusié cl renunsons a toutes
excercions de fraudes, de bares, de lésion,
etc. (1403, Collect. de Lorr., V, 6, Uicbel.)
— Exaction :
Exposèrent les graus desroys et exer-
cions que les gens du roy Charles faisoieut
' par feu et parespee. (Monstrelet, Chron.,
vol. II, f«91 r», éd. 1516.)
EXERCiR, v. a., exercer :
Quelconque sera esliez a exercir office
de nostre ville. (1392, Arcb. Frib.. Aff.de
la ville, n» 96.)
Exercir lour office. (1413, Arcb. Fri-
bourg, 1" Coll. de lois, n» 246, f» 72 vo.)
EXERCis, excersis, adj., qui exerce une
fonction :
Il mandoit le duc comme duc excersis
de la duchié d'Aquitaine. (Froiss., Cftron.,
XIV, 187, Kerv.)
EXERCis.SEMEXT, S. m., actioD d'exer-
cer :
Par usaige et excercissement de ladicte
justice. (1298, Cart. de Guise, Ricbel. I.
17777, f» 201 r\)
En Ve.rercis-^ement d'icelle justice. (1386,
Cft. de Guill. sire de la Marche en Braisse,
a|i. Bulliot, Abb. de S.-Marlin, II, 213.)
EXERCiT, voir Exercite.
EXERCITATIF, cxc, adj., (jui Sert à
l'exercice :
Si corne celuy qui est parfaict en art
exercitalive il doit sçavoir quelle exercita-
tion est expedieute â tel corps et quelle a
tel. (Oresme, Polit., P 122=, éd. 1489.)
Les paroles ou les disputacions liti-
gieuses sont excercitatives, c'est a dire c'on
s'i traveille et exercite en debalant l'un
contre l'autre. (Evraiit de Co.Nty, Probl.
d'Arist., Ricbel. 210, f" 220".)
EXERCITATION. - ciotl, CXC, S. f., CXCr-
cice :
Il convient que les vicillars usent de
petites et legieres excercitarioiis. (L.^UR.
DU I'remierfait, Traiclic consolatif de
vieillesse, Ricbel. 1009, f" 100 r°.)
Par acoustuniance ou par exercilalion
(Oresme, Elh., Ricbel. 204, f»338''.)
Le Policr.'i tique
Qui dit que exerrilarinn.
Science et bonne entencion,
Fist vaincre les vailla.is Rommains.
(Chr. de Piz.vn, Lit', du cliei.iin de long estudc,
44S2, Puschel.)
La vertu d'Abxandrc me semble repré-
senter assez moins de vigueur en son
théâtre que ne fait celle de Socrates, eu
cette cajerc/tafjon basse et obscure. (.Mont.,
Ess., 1. III, c. 2. M. 1388 )
EXERCiTATivE, S. f., excrcice :
En exercitalive, c'est a dire en mouve-
ment et labour corporel. (Oresme, Elh..
Ricbel. 204, f° 466''.)
EXERCiTAToiRE, adj., qui Sert à l'exer-
cice :
I.uy commandant i,u'il luy apiioitastee
qui appartenoit a la chose gyiunastique,
c'est a dire exercitaloire. (Tollet, Mov-
vem. des muscles, u.)
1. EXEUCiTE, - it, s. m., armée:
Qui tal exercite vidisl.
(Vie de S. lég., 138, Koschwiti.)
El tant \indrent de gent sans nombre,
et lo champ fu to plein de la multitude de
lo cxercil de l'empereor. (Aimé, Yst. de h
iVorm.,1, 22, ChampollioD.)
8''.
682
EXE
EXE
EXF
Il va a l'exerdte, c'est assavoir en fait de
guerre. {Stat. de Paris, Vat. OU. 2962,
f» 47".)
Exercitus, exercite de gens, comme ost.
{Yoc. lat.-fr., 1487.)
Qu'ilz dissipassent et renvoiassent leur
exercite. (Mokstrelet, Chron., I, 65, Soc.
del'Hist. de Fr.)
L'^ roy, la royne, ensemble tous les
princes de son exercite et très noble famille,
furent receuz en un? prant palais. (.MoLI-
NET, Chron.. ch. ccxi-, Buchon.)
L'on veoil or Iriumpher mon pompenx exercite.
(Comptainle de la mère Cardine, Poés. fr. des xv»
et xvi' s., III, 295.)
Icy sont dooq les lonnnses esirilcs
Du roi lies rois, du Dieu de^ exerciles.
(Cl. M,\r.. Ep. à Fr. I, éd. 1596.)
Toute la Gaule a un coup se soubleva
en armes, et nieit sus de puissans exercites,
qui allèrent ça et la courir sus aux sou-
dards romains. (Amyot, Vies, J. Caesar,
éd. Vascosan 1563.)
Exercite, m., ou une armée. (DuKZ, Dict.
fr.-all.-lat., Amsterdam 1664.)
i. EXERCITE, excersite, s. m., exercice:
En icelle ville de tout temps ait eu con-
frairie d'arbalesliers... qui se sont entremis
du traict et exercite de l'arbaleste. (1410,
Lett. de Charles VI, Felibien, Hiit. de Paris,
III, 523'\)
Vexercile des armes (Monstrelbt,
Chron., p. 535, Soc. del'H. de Fr.)
Parquoy plusieurs desdits confrères se
sent retardez et retardent de Vexcersite du-
dit joeu de l'arcq a main. (1511, Reg. 13 de
Corbie, f" 112, ap. Sle-Pal)
One se congnoissent ili en gnerre ?
Qui leur .i apris Vexercile ?
(Grincoke, les folles Entreprises, p. 52, Bibl. elz.)
— Charge, emploi :
L'exercite du dit pros navire est de venir
quérir le sel en Brelaigne ou en Guienne,
et le porter es froides régions. Aussi est
l'exercite de venir en Guienne en temps de
vandanges, et aussi ou moys de mars, pour
porteries vins en Augleterre et en plusieurs
autres pays, autrement leur navire chau-
meroit. {Déb. des hér. d'arm., 75, A. T.)
EXERCiTEEMENT, exc., adv., rapide-
ment :
Mais celle mesme ordonnance.
Quant prise est par la dépendance,
Quant euvre reLalivemeot
DelT.iit excercileemeal.
Quant est par franche courtoisie
A œuvre certaine appliijuie.
Selon la loy que veuit et dicte.
Ainsi est destinée dicte.
iHoece de Consolacion, Ars. 26T0, f° 38 v°.)
EXERciTEMENT, cxc, S. m., excrcice,
adillinistialion :
En son temps gouverna bien son peuple
et Vexcercitemenl de tout le bien publique.
(CouRCY, Hist.de Grèce, Ars. 3GS9, f» 6''.)
EXERCITER, verbe.
-. Act., s'acquitter de, s'exercer à :
Qde celluy a qui il l'avoit donnée n'es-
loit mie souffisant de tel office exerciter.
(Christ, de Piz.\n, Charles V, Z' p., c. 19,
Micbaud.)
Pour led. traict et exercite de l'arbaleste
fréquenter et exerciter. (1410, Etabt. de la
comp.de 60 arhalesIriersdeParis, Felibien,
Hist. de Paris, m, 523''.)
Et es saincles escriptures n'est point
trouvé quelles choses il exercita en tout
cest temps. (De vita Christi, Richel. 181,
f°45'=.)
— Exercer :
Je croy que nul bomme ne print plus
de travail que luy, en tous endroictz ou il
faut exerciter la personne. (Commvnes,
Sîém., 1, 4, Soc. de l'H. de Fr.)
Cbascun excrcitoH son corps et son esprit
au proufit de la patrie. (SAi.tAT, Oraison de
Sali à J. Ccsar, p. 23, éd. 1537.)
Pour former son geste et sa prononcia-
tion, et pour exerciter sa voix. (Amyot,
Vies, Demosthènes, éd. 1563.)
— Réfl., s'exercer à :
Exercilez vous an malin.
Se Pair est cler et enterin.
(E. De<cii\mps. Poés.. Richel S 10, {" 4.<i;.''.'
Se nnc prince, qui a hault vouloir,
S'exercile ung peu a la peine.
(CoQtiLURT, Blason des Armes, n, 174, Bibl. eU. i
Il demoura en public en veue de tout le
monde a regarder combatre des escrimeurs
a oultrance qui s'exerciloyent aux armes
devant luy. (Amvot, Vies, i. Caesar, éd
Vascosan 1563.)
— Neutr., travailler :
Ceux qui exercitent et labourent. (Jard
de santé, 1, 381, impr. la Minerve.)
— S'occuper :
Le policralique récite
Que tousdis eslois desconCle
La gent de Perse et a mal chié
Pour de In.inre le pechié
Ou durement exercitoiettl.
(Cbr. de Pizax, Liv. du chemin de lonij estiide
4375, Pus^hel.)
— Ac(., exécuter :
Il luy bailloient gens d'armes pour la
garder (sa tyrannie) et pour exerciter ses
commaDdemens. (Ores.me, Politiq., f» 114\
éd. 1489.)
— Exercite, part, passé, exercé, ins-
truit :
Qui esloient moût exercite de bataillies.
(G. DE Naxgis, Chron., Richel. 2622, f» 1.)
Aucuns qui n'esloieut pas exercilez en
science. (Ores.me, Eth., Richel. 204, f«357'=.)
Je ne veiz jamais si belle compaignie,
ne qui semblassent mieulx hommes exer-
cilez au faict de la guerre. (Coji.my.nes
Mém., I, 6, Soc. de IH. de Fr.)
— En exercice :
Celles qui aymeut pour le service qu'on
tire d'un homme nerveux et robuste le
tiennent tant exercilé qu'en peu de temps
elles le réduisent en fum^e. (Lariv. le
Fid., 1,2, Ane. Th. fr.)
EXERciTEUR, e.tc, S. m., patron :
Le signeur de la nef qui est apelé excer-
citeur. (Digestm, nis. Montp. H 47, f» 177'.)
— Facteur :
Institeurs el exerciteurs sont les familiers
que les marchans ont laict de leur mar-
chandise. (Bout., Somme rur., f» 16». éd
1537.) '
— Ministre, dislrjbutour :
Nous aussi qui de ceste grâce sommci;
les exerciteurs. (Eximinks, Livre des s.
anges, f" 66 v», éd. 1478.)
Car ainsi que avoyent gardez les roys
la discipline d'armes, ainsi l'avnient dé-
menée les exerciteurs des rovs Nimius et
Valerius. (Prem. Vol. des grans dec. de Tit.
Liv., f» 144% éd. 1.^30.)
EXERCiTOFRE, adj., tomie de droit,
qui concerne l'exercice d'une profession :
Action ex(erciloire et ystitoire, si est le
droit que ont contre les maistres, les var-
letz qui font et excercent les besoignes de
leurs maistres en marchandise faisant.
(Bout., Somme rur., 1" p., f» 100", éd.
1486.)
Et e.rercitoire est la chose qui seroif
commise par la femme qui seroit mar-
chande. (Id., «6 , f» 16"', éd. 1537.:»
EXERRANCE, VOir ESSERRAXCE.
EXERRANT, VOir ESSERRANT.
EXETER, V. a , avouer, souscrire à :
PL\T P>YS
Nous sommes martyrs.
PF.OPI.E.
El je Vexele.
PLAT P.IÏS.
Je pers mon temps.
PEl'rLE.
Riens je n'acqueste.
(Bergerie de Mieulx que devant, Ane. Th. fr.,
III, 2-22.)
EXEU, voir Esseu.
EXEUEMENT, VOir ESSEVEMENT.
EXEUER, voir ESSEVER.
EXEXFRUCTUERIE, S. f., USUfrUlt :
Furent presens en leurs propres per-
sonnes Michiel de Lindebeuf escuier
comme propriétaire, et .Martin de Linde-
beuf escuier, sou frère puisné, lesquicus
en tant comme a cbascun touche ou peut
toucher, soit en propriété ou en exexfruc-
tuerie ce avoerent a tenir du roy. (1399,
Denombr. du baill. de Caux, Arch. P 303,
f» 34 V».)
EXFESTL'C.\TION, VOir EFFESTUCATIO.N.
EXFOIS, exfus, s. m., usufruit :
Lequel lieu Pierre Délions tient comme
propriétaire, et duquel G. Délions son
père a les exfois par vevage. (1386, De-
nombr. du baill. de Rouen, Arch. P 307,
f» 26 r".)
Duquel Guillaume Délions son père a
les exfus par veuvage. (Ib., f° 47 V.)
EXFRUCTL'ER, V. a., jouir del'usufruit
do :
Je laisse et donne a Guerard de Brimeur
mou neveu, ma dicte terre et revenue...
pour eu goir et possesser par lui et par ses
hoirs heritablement et a tousjours, acoin-
menchier a en exfructuer et avoir les profis
prestementque ladicte somme de.ni'. frans
sera receue. (Pièce de l;!94, ap. Beauvillé,
Doc. inéd. sur la Picardie, IV, 83.)
EXFRVir, - fruict, s. m., usufruit, pro-
duit :
E'Lcepté les exfruiz de celi Ëé que ledi-
Jehau tendra tant comme il vivra. (1309,
Cart. de Pantoise, Richel. 1. 3637, f» 50 r°.)
Item les exfruis des jardins P.risies a
quurenle solz. (1310, Arch. JJ 47, pièce 98.)
EXH
EXI
EXI
683
Les dis religieus ont poursise la dite
pieche de terre, et ycele labourree et levé
les exfruis. (1333, Estrée, Arch. Eure.)
Et aveuc- ce rendes et restitues ad plein
ausdis maire, eschevins et comniunilé tout
ce qui de la dicte prevosté et des exfruis
[et] pourfis d'icelle a esté cueilli et lev6
depuis nostre dicte main mise et assise en
et sur iccUe. {i36i,nestitution de la prévôté
d'Amiens d l'échevinage, ap. A. Thierry,
Mon. du Tiers Etat, t. I, p. 627.)
Lequel demy fieu, terre et seigneurie
lient a présent monseiineur Fralin de
Combray en erfruict. (ISQ't, Denombr. du
baill. de Constentin, Arch. P 304, f" 73 v».)
Jehan le .Marois delaisseroit au suppliant
la propriété d'icelles terres, réservé a lui
ïexfruit sa vie durant seulement. (1410,
Arch. JJ 164, pièce 2ol.)
Cf. EsuPRUiT et Exfois.
BXFus, voir Expois.
EXHAUCER, voir ESSALCIER.
1. EXHIBER, exiber fs'), v. réfl., se
iniintrer :
I.e dnc ne pot pas bonDement
Sny ejiber présentement ;
Si priât avis a tout par soy
Qae bon esloit faire deloy
Un poa de temps pour oboir.
(GiiiLL.DE St Akdré, lAInre rfu bon Jelim, 176".
Charrièrc.)
-Mais tontes foiz ne vonloit mie
Soy exiber par villanie
linconlre le roy d'Angleterre,
Qui durant le conrs de sa gnerre
Sanz fiction seconrs ly fist.
(ID., ib.. 1781.)
l'ourquoy de nécessité il avoit prins la
force d'armes contre luy, qui s'esloit pu-
blicquement exhibé soneiinemy. (Le B.\ud,
Hist. de Bret., o. xli, éd. 1638.)
— S'offrir :
Quant l'amy se exhibe a prester argent
ou faire aultre plaisir avant qu'il eu soit
requis. (.1. Bouchet, Triumphes de la noble
Dame, !■' 40 r», éd. 1336.)
2. EXHIBER, V. a., employé abusive-
ment pour inhiber, défendre :
Défendra le roy, ou fera deffendre et
exhiber a son procureur en ladite cité de
Bourdeaul.\, qu'il ue vexe ou travaille au-
cuns des habitans d'icelle ville et du pays.
(J. CH.\nTiER, Chroniq. de Charl. VII, c.
249, Bibl. elz.)
E.vHima, V. a., exhiber :
Lequel (registre) leur a esté monstre et
exhibi en jugement. (1335, Arch. JJ 69,
f» 100 r».)
EXHIBITION, - cion, exib., s. f., dé-
iiionstration, témoignage :
ûunlies por Vexibiiion de cariteit retint
il son executor ke ke soit en la celé. (Âiai.
St Greg., p. 23, Foerster.)
Maintes exhibicions d'onneurs. (G. Chas-
TELLAIN, Vérité malprise, p. 530, Buchon.)
EXllIGIR, voirExiGiR.
E.XHORBITACIOX, VOif EXORBITACIO.N".
EXHORBITER, VOir EXORBITER.
EXHORT, S. m., exhortation :
La noblesse toute quasi donnée a vanité
par son exhort et par sou exemple. (G.
Chastell., Chron. des D. de Bourg., II, 40,
Buchon.)
EXHORTAToiRE, adj., Qui exhorte :
Ils envoyèrent une bien notable ambas-
sade, et escrivirent lettres exhortaloires a
entendre a union. (Juv. dks Urs., Hist. de
Charles VI, an 1394, Michaud.)
Langage exhorlatoire. (Le Maire, Temple
d'honn. et de vert., éd. l.ïiS.)
Il (Isœus) quitta son eschole pour aller
domestiquement enseigner et instruire De-
mosthenes..., et luy composa des croisons
exhortaloires. (Amyot. (Muv. meslees de
Plut., f" 351 V», éd. 1374.)
EXHORTE, S. f., exhortation, conseil :
IN'esl ceste e.vhortf doncques raoye.
(Ysopel 1, fab. lxi, Robert.)
En gardant a la haulte porte
Il fut tenté de fausse exhorte,
Il veit nue table sans gens.
Ou il desroba six tasses d'argent.
(Chron. de la noble cilé de ileti, Pr. de l'H. de
Lorr., II, C5LU.)
EXHORTEsiENT, S. m., exhortation,
instigation :
Par mon exhortement.
(Therence en franr., f° 161°, Verard.)
Le comte de Sulisbery vint aux Tour-
nelles, par V exhortement de Glacidas. (Cou-
SlNOT, Chron. de la Pue, c. 38, Vallet.)
Les Liégeois, par Vexhorlement du roy
Louis, luy lirent la guerre. (O. de la
Marche, Mém., introd., c. 3, Michaud.)
Poussé par les exhortemens de son père
et de ses amis, il se mit a la fin a advocas-
ser. (Amyot, Vies, Ciceron, éd. 1563.)
J'abomine les exhortemens enragez de
cetta autre aine desreiglee. (Mont., Ess
I. III, c. 1, éd. lo93.)
EXHOU.NIN'OIR, VOir ESHONIN'OIR.
EXIBER, voir Exhiber.
ExiBiTioN, voir Exhibition.
ExiciABLE, adj., qui cause la ruine :
Ou est ce mnleureux et mciaft/e gendre?
{BovRaoïNG, Bat. jud., I, 42, éd. 1330.)
Cf. EXITIAL.
EXIEL'TER, voir ESSIEUTER.
ExiG, voir EXIGUE.
ExiGATioN, s. f., exigence :
Pour eschever aux exigations et blasmes
qui en porroient advenir par les aucuns
d'eulx. (1399, Ord.,xn, 193.)
EXIGÉ, part, passéj tounnenté, persé-
cuté :
Olivier Clisson, connestable, emprisonné
et exigé par le duc de Bretagne, espié,
blessé et outragé par messire Pierre de
Craon. (J. ijij Tillet, Becueil des Rois de
France, p. 278, éd. 1618.)
EXiGEXDE, s. f., réclamation ?
Et puis ont fait plusours mais et agailz
de tuer et malfuire leur enditours et auxiut
les appelles des felonyes après Vexigende
issue sur eux se ount rendus devant le roy
et ont estes par lesditz mareschall lesse's
en baille. (Stat. d'Edouard III, an v, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
EXIGENT, s. m., exigence :
A \'e.rigenl de mon ras tonlorible.
(La Compl. de Dignant, Anal, leod., t. t48, Chtoo.
belg.)
Print toutesfois sa fortune en gré, et visa
a en faire son preu a Vexig'nl du temps,
qui le constraignoit a le faire hrief. (G.
Chastell., Chron. des D. de Bourg., 111,96,
Buchon.)
A Vexigent de l'heure. (In., Eloge du D
Phil.)
Apres longue indignation jetée envers
moy pour avoir assis ma plume en ay-
greur, a Vexigent du temps... (Id., l'Entrée
du roy Loysén nouveau règne, vu, 1, Ker-
vyn.)
EXIGER, V. a., percevoir :
Vous ladictc somme de iiii™ 1. t. asseez,
levez, cueillez et exigez, ou faictes asseoir,
cueillir et exiger, le plus justement et éga-
lement que faire se pourra, sus les manans
et habitans de ladicte ville d'Orliens. {Lett.
de Ch. VII, 28 juin. 1425, dans le Compte
de Jaquet DeJogno, 1424-1426, Commune,
Arch. mun. Orléans.)
ExiGEUR,s. m., collecteur, percepteur:
Mirchans d'argent, exigeurs de finance.
(E. Desch., Pom., Richel. 8iO, f» 331''. 1
ExiGiR, e,vhigir, v. a., e.xiger :
Pretendir, demander ne exhigir. (22
mars 1394, Liv. des Bouillons, i.xxxiil, p.
262, Bordeaux 1867.)
Sept solz a exigir tous et chascungs
des saichans et consentaus. {Ord. de Sa-
lins, 1492-1.549, Prost, Mém de la Soc. d'é-
mulation du Jura, 1873, p. 275.)
EXIGUË, exig, s. m., produits du bétail
mis à cheptel, qu'on parlageait vers la
St-Martin :
Du lemps de Vexig des besles baillées a
cbaptel. (Coût, de llernj, xvil, 1, Nouv.
Coût, gén., III, 964.)
Aux enfants qui out gardé la porte le
jour de la foire des exiguës. (1590, Compte
des deniers communs de Pierre Co-irtoys.
Arch. mun. Avallon, CC 196.)
ExiGUER, V. n., faire le partage des
bestiaux mis à cheptel :
En bail de bestes a chaptel ne peut le
bailleur ou preneur exiguer, c'est a dire
soy départir dudit chapiel de trois ans en-
tiers, peudant et durent lesquels est tond
le preneur nourrir et entretenir les besles
a luy baillées a cliaplel. {Coût, de Bern/,
XVII, 1, Nouv. Coût, gén., 111, 964.
Cf. Essever 2.
EXIL, voir EssiL.
EXILEMENT, VOir ESSILLEMENT.
EXILLER, voir ESSlouIEU.
E.XILLEUIS, voir ESSILLEDR.
ExiMAciON, S. f., affranchissement :
Qiiictance, eximacion et affrauchisse-
meut. (1464, Ord., xvi, 3U4.)
1. ExiMER, verbe.
— Act., affranchir, exempter
684
EXI
Avec les personnes d'icelui hospital
emmens, quant a temporalité, de toute sub-
jeccion. (1337, Arch. JJ 70, f° 137 r .)
De toutes les choses dessusdites et
semblables le quittons, eximons et fran-
chissons. (Ib., !" 147 V».)
Auquel cas nul previlege, quelque ample
ou cliiusulé qu'il soit, ne peut «primer le
subject de contribution. {Troubl. de Gand,
p. 123, Chron. bclg.)
Requeroit tous ensamble etchascun par
sov que luy qui estoit coupable pour cause
de sa fortune d'icelluy jour ilz voulsissent
eximer de celluy crime et de celle ver-
«ron^ne. {Prem. Vol. des grans dec. de Tit.
ZîO.°f»105», éd. 1530.)
— Réfl., s'affranchir, s'exempter :
Les mesraes ministres de l'empereur es-
timoient aussi s'eximer de tout blasme.
(MoNTLUC, Comm., i, éd. 1594.)
Qui est sexagénaire, peut s'excuser et
eximer de toute tutele et curatele. {Coust.
d'Aouste, 1388, p. 191.)
Il falloit donc avisera s'eximer des deux
dan"ers proposez a la fin, pour ne pécher
ni en bienséance ni en fidélité, a quoi
senibleroit bien a propos de se tenir pré-
parez pour empescher les effects, sans
s'eschaufcr sur les paroles mal a propos.
(D'AuBlGNÉ, Hist iiniv., 1. V, ch. x, 1' éd.)
2. EXIMER, voir ESSAI.MEU.
ExiNANiER (S-), V. réO., 58 rendre
vain :
Par ce qu'il se dcspoilla est denionstré
qu'il se exinania, et par humilité prist la
forme de sergent et de subject. (J. Gou-
LAIN, Ration., Richel. 437, f 301 v».)
ExiR, voir Eissm.
EXiSTEMEUR, S. m., Diot doutoux, em-
ployé comme synonyme de rauçonneur :
Ilh fist pUiseurs aultres énormes excès
par ly perpetreis, assavoir de vendre la loy
et lu jusliche, existemeur et rancheneur
de gens. (J. DE St.welot, Chron., p. 185,
Borgnet.)
EXISTENT, s. m., élal :
Faire les trous estouppez deuement et
conforteement selon l'exisienf dudit heu et
mur. (Slal. de Pans, Val. Ott. 2962, t'45>.J
EXISTER, voir ESCITER.
ExiT, S. m , raison, motif
Ce qui doit estre spectacle de pitié a
tous catholicques et exit de protestaciou
d'injure a toute crestienté. (J. D AUTON,
Chron , Richel. 5082, t« 45 v».)
EXITER, voir ESCITER.
ExiTiAL, adj., mortel :
Sous main il eutreprenoit une guerre
mortelle et exiliale. (Nie. de Lakgbs,
Chron. de Himb. Yellay, xviii.)
Sentant aussi l'odeur du fourreau faict
de la despoille d'une espèce serpentine,
nui aux autres serpens est exitiale. (Alec-
tor, t» 139 v», éd. 1560.)
Me semblant de plus en plus la misère
des humains estre fort exiliale en ce
monde, et que bien heureux qui n'a qu'a
faire avec les bonimes. (S.'î nov 1584, Leff.
de VEv. d'Arrasd l'abbé Liélard, Mon. pour
servir à l'Hist. du Hain., etc., Vlll, 778.)
EXO
Cf. EXICIABLE.
ExiTURAL, adj., évactiatif :
Apostemes exilurals. (.Iodb., Gr. chir.>
p. 170, éd. 1598.)
EXiTURE, S. f., abcès :
Fistule, exilure du cul, et prurite. (B.
DE GORD., Pratiq., V, 21, éd. 1493.)
Asa départ et résolve les apostumes ap-
pellees scrofules et aussi les exitures. (Jard.
de santé, p. 46, impr. la Minerve.)
Satirion mundifie et nectoye les dertres
elexilures ordes et boueuses. {Ib., I, 413.)
Quant aux causes conjoinctes ou conti-
nentes des tumeurs contre nature, que
nous appelions, apostemes, pustules et
e.Tîtures, elles sont les matières assemblées
et affichées es parties dolentes, et les-
quelles demeurent encore après avoir créé
le mal. (Tagault, Inst. chir., p. 27, éd.
1549.)
Ce doncques que les Grecs appellent
apostemes, les Latins absces, et le vulgaire
exitures, sont dispositions esquelles les
parties qui se touchoient sont séparées et
eslongnees les unes des autres. (Id., ib ,
p. 29.)
Que la matière ne soit pas toute tirée
subitement, spécialement en grandes exi-
tures. (J. Raoul, Fleurs du grand Guy don,
p. 70, éd. 1549.)
Les exitures et apostumes qui se font
derrière les aureilles. {Ib-, I, 504.)
Exiture, selon les barbares, est ce que
les Grecs proprement disent aposteme, et
les Latins absces. (Joubert, Interpr. des
dict. palholog., à la suite de la Pharmaco-
pée, éd. 1588.)
— Sortie, saillie, avance :
Vexiture de la braguette estoit a la lon-
gueur d'uue canne. (Rab., Gargantua, ch.
8, éd. 1342 )
EXivER, V. n., être oisif, vivre dans
l'oisiveté :
Occior, aris, exiver. {Gloss. lal.fr., Ri-
chel. 1. 7679, t» 223 r».)
EXIVESTÊ, voir EXIVETÉ.
ExivEfÉ, exivesté, s f., oisiveté :
Occiolum, petite exivesté. {Gloss. lal.-fr.,
Richel. 1. 7679, f» 223 r°.)
Occium, «jiBete. (Ib.)
Comme le varlet dudit Guillaume feus talé
aux champs.... pour couper un poy de
branches en une bave ou espine .. pour
eulz esbatre et oiler'exiveté, afin de faire
une baye pour prenre un lièvre. (1410,
Arch. JJ 164, f" 188 r".)
ExivEUR, adj., oisif :
Occiosus, sa, sum, exiveur, plain de exi-
veté. (Gloss. lal.-fr., Richel. 1. 7679,
f» 223 r».)
EXNESSEiR, voir En.nexer.
ExoDiR, voir Exoir.
EXOIGNIER, voir EsSONNlER.
ExoiNGT, part, passé, qui a reçu la
sainte onction, consacré :
Tantestes dignement consacré et exoinct,
que du saint siège apostolique et aussi de
toutes autres nacions des royaumes des
EXO
chrestiens, estes tenu et appelle roy sou-
verain et singulier. (Monstrelet, Chron..
I. ch. 65, Soc. de l'H. de Fr.)
ExoiNE, voir ESSOINE.
EXOiNiER, voir Essonnier.
EXOIR, exaudir, exodir, v. a., entendre,
écouter :
Deas eittuiis lis sos pensaez.
(Vie ie S. Lég., -170, Koschwilz.)
Diens eiodinl les sons pensers.
(Ucinre de M. G. Paris.)
Encline la tue oreile a mei, e exoies mes
paroles. {Lib. Psalm , Oxf., xvi, 7, Michel.)
Exoietlei li Sire el jurn de tribulaliun.
,Ib., XIX, 1.)
Exoi, Sire, la voiz de la meie preiere.
(Ib., xxvil, 2.)
Il exoit la voiz de la meie depreiere.
(Ib, 8.)
Exois, Sire, la voiz de la meie depreca-
ciun. (Ib.. cxxxix, 7.)
A moi non covient de exaudir la parole
ne la pétition de cest home, loquel non se
vergoingna de rompre lo sacrement de la
fidélité a moi et a mon père. (AIMÉ, Yst.
de li Norm.,\l, xi, ChampoUion.)
EXOLDRE, voir ESSOUDRE.
EXONIATEUR, S. m., cclui quî présente
une excuse :
Par le stille ou uz de ladicte court suffist
Vexoniateiir affermer. (Bout., Somme rur.,
{■' 1\ éd. 1537.)
EXOiXIER, voir ESSONNIEB.
EXO.NNE, voir ESSOINE.
EXONNIEUR, voir ESSONNIEOB.
EXORATEUR, S. m., celui qui a charge
d'obtenir quelque chose par ses prières :
Orateur est celuy qui faict oraison et re-
queste, et exorateur est celluy qui obtient
les fins de sa demande ou requesle. (BuDÉ,
Instil. du Pr., ch. xxvn, éd. 1547.)
Des ambassadeurs et exorateurs de
I quelque chose, des prescheurs de religion.
(Ab. .'Matthieu, Devis de la lang. fr., p. 10,
I éd. 1339.)
' EXORATioN, - cion, S. f., invocatiou :
' Feu le criminel duc d'Orléans fut acteur
des dessus dictes invocacions de dyables,
supersticions, charmes, exoracions, sorti-
lèges et maléfices. (Jeh. Petit, dans la
Chron. de Monstrelet, I, 39, Soc. de l'H. de
Fr.)
Exoration au roy nostre sire. (J. Joret,
le Jardin salutaire, p. 103, Luthereau.)
— Consécration :
Et mirent les mains pour délaisser leurs
femmes, et pour offrir en exoration ung
mouton pour leur ignorance. (Le Fevre
d'Est., Bible, Esdras, m, 9, éd. 1334.)
ExoRBiTACioN, cxh., S. f., écart :
Aux grans exhorbitaeions
De Doz peregrinacioDs.
(Decuilletille, Trois Pèlerin., V 10G% impr.
Instit.)
ExoRBiTER, exh., V. n., sortir de l'or-
hile, de la limite :
EXO
EXP
EXP
CiSo
Parce qu'il e.rorbile de la Toye qui lui est
instituée. (Michaclt, Dance aux Aveitgl.,
p. Sd, éd. 1748.)
Aulcuns exorbilans des limites de vérité
et de raison, opprcssoient les foibles.
(FossETiER, Cron. Marg., nis. Brux., 1,
f° 54 r°.)
Et pour non pins larpement exhorbiter
de la forme de epistre, ne seray plus pro-
lixe. (1536, Pap. d'Et. de Granvelle, II, 514,
Doc. inéd.)
EXORCisAciON, - zacioii, s. f., exor-
cisme :
La beneioon de l'eane. qui est dite m:or-
cizacion, est faite a cliacieret bouler hors
les aaemis. (J. GOULAIX, Ration., Richel.
437, i" 3^'.}
EXORCISÉ, -zé, part, passé, qui a été béni
pour servir à un exorcisme, à une puri-
fication :
Et se doit faire (la purification d'un lieu
souillé) par eaue exorcizee. (J. OouljUn,
Baiiou., Richel. 437, f» 33'.)
KxoRcisEMEXT, S. m., cxorcisme :
Du maligne esprit l'increpacion, exorci-
seinenl et adjuracion. (J. Goulain, liatlon.,
Hichel. 437, fSl? v".)
EXORER, V. a., prier, supplier :
Les deux Fabius se jelterent aus genoux
du dictateur exorans grâce. (Fossetier,
Cron. Marg., ms. Brux. 10512, IX, ii,24.)
J'ai) e.voré trois des notables Muses.
11508, Majcimies, r.Arresl du Toij des Romains,
Pocs. fr. des xï° et xvi° s , VI, 123.)
I^Qcore es lu plas fol si par son seul luoyea
Tu penses de tes jours atonger le tien,
E.rorant te destio qui nos aus abrevie.
(Ca.tssiGN., Mespr. de la vie, ccclxtii, éJ. 159i.)
— Pratiquer des sortilèges sur :
Tous subjetz et vassaulx qui appensee-
ment machinent contre la sauté de leur
roy et souverain .'Seigneur pour le faire
mourir en langueur, par convoitise d'avoir
sa couronne et seigneurie, fait consacrer,
ou a plus proprement parler, fait cxorer
espees, dagues, badelaircs ou couteaulx,
verges d'or ou auueaulx dédier ou nom
des dyablcs par nigromance. (Jeh. Petit,
dans la Chron. de Monslrelet, 1, 39, Soc. de
l'H. de Fr.)
ExoRXER, V. a., orner :
Lesquelz... firent de la gloire des anciens
la leur propre, et exornerenl les gens des
noms selon ce qu'ilz voyoient qu'il leur
appartenoit. [Chron. el lUst. saint, etprof.,
Ars. 331o, t» 38 W)
Laquelle (cité) ses successeurs perlifie-
rent et exornerent de très sumptueux pa-
lais. (FossETiEH, Cron. Marg., ms. Brux.,
Il, !<• 79 v».)
Ce testament, c'est le livre accomply,'
Des dons de Dieu e.rorne el remply.
(Habert, Deplor. poet., éd. 1513.)
El la beanlé noa pareille le fasche,
S'il n'est d'aulanl que le haut Ihresûr cache
Ile chasleté, qu'elle e.rorne el defree.
I Vasqui.n l'Hii.lEOL, Ëuv. vuUj. de l'r. l'elran/iie,
p. 18-2, éd. 1355.)
L'autheur de l'Asne ruant estant impor-
tuné par certains comédiens de composer
quelques prologues pour exorner leurs
pièces, les obligea de ces six suivants. (J.
DE FoN'TENY, l'Asue ruaut, p. 38)
ExossER, V. a., désosser :
Apres pilleras au mortier la poytrine du
chappon exossee. (Platine de honneste vo-
lupté, r» 66 r», éd. 1528.)
— Exossé, part, passé, qui n'a pas d'os,
qui n'a pas de noyau :
Les cerises aigres qui sont dictes griotes
e.rossees pilleras au mortier. (Platine de
honneste volupté, f° 83 v", éd. 1528.)
Dates e.vossees, c'est a dire sans novan.
Hb., f- 86 r".)
EXPANDRE, voir ESPANURE.
EXPANiER, V. a., exposer:
>eanl moins je voudrai ri-noier
Et en romani e.rpanier
Paille de ce que je pense.
iJ. LEfEBVRE, Resp. de la mori, Richel. 991,
1° 1».)
EXPAYSER, voir ESPAISIER
E.vPEc'i', adj., présomptif:
C'estoit le premier né el Vexpect héritier
de tant de seigneuries. (G. Chastellain,
Chron., II, 147, Kervyu.)
EXPECTATION, Voir ESPECTATION.
E.VPEGTER, voir ESPECTER.
EXPEDiANTEMENT, - diemment, adv.,
avec facilité :
L'ame qui est eu tel corps use plus
franchement de ses propres euvres et ha
plus expedianlement lusaige de raison. (H.
DE Ghanchi, Trad. du Gouv. des Princ. de
aille Colonne, Ars. 5062, f" lOô r°.)
Comment qu'il proferast et prononças!
erpedieament el cleremeut Gloria patri...
(J. GouLAUN, Ration., Uicliel. 437, f 181 v».)
1. EXPEDiEMENT, - ditcment, adv., li-
brement, avec facilité :
Si luy respondirent que ce n'esloit point
jiour paour des perilz ne pour crainte de
labourer que ilz demandoienl celle terre,
mais pour avoir lieux propices el conve-
nables pour mettre leurs biens a ce qu'ilz
peussent aler aux batailles expedlement.
(Ancienn. des Juifs, Ars. 5082, 1° 96».)
Plus librement et ea7)edi(eme)it je te ser-
viray. (N. de Bris, Institut., 1° 127 v».)
2. EXPEDIEMENT, S. m., expédition :
En Vcxpediemenl de toutes ses affaires.
(Vie de Loyse de Savoie, ch. xiv.)
EXPEDlEiMJIENT,VOirEXPEDIANTE.MEKT.
EXPEDiENCE, S. t., delivraucc :
Puis se souffri Irair et vendre,
Batre, lier, cloer el pendre.
Pour haster uostre e.ipedwitce.
(Jeu. de JIeukg, Très., 319, Mcon.)
— Expédition, en parlant d'une affaire
judiciaire :
Il entend ici par jugement les delibera-
cions qui sont de expedience, car les juge-
uiens de justice appartiennent au membre
de la police qui est apiiellé judicatif.
(Obesme, l'olit., f 152'', éd. 1489.)
— Activité :
Cescommandemeussusdiclz,ueIe labeur
et expedience de labourer, ne les facullez et
voluntez de despendre, ne peuvent tant
valoir ne servir que la seule présence du
maistre. (GoRfiOLE, Tr. d'agric, c. i, éd.
1551.)
EXPEDIER (s'), V. réfl., se débarrasser:
.le le diray du commandement du roy
et briefvement m'en expedieray. (1398,
Orat. canccll. rcg. Franc, Aclicry, I, 798.)
— Expédié, pan. passé, débarrassé:
La seres vous c.rpedics de toutes coses.
(Fnoiss., Chron., l\, 10, Kerv.)
! — Agile :
Tant expédiez a courir, tant fors a clioc-
j quer. (Bab., Gargantua, e. 47, éd. 1542.)
! EXPEDITEMENT, VOir EXPED,E.MEXT.
i EXPEDITION, - «0)1, S. f., uliHté :
Ha, ha, vray Dieu sire, comment sont
grandes les merveilles que tu as laissé
cha jus de congnoislre parfaictemenl les
vertus el les natures merveilleuses de pliii-
seurs et diverses conditions de choses et
de leur expédition. (J. d'Arkas, Melus.,
p. 30, Bibl. elz.)
— Hâte :
.Sus ! enfans, ctpedicion !
N'ayons plus de regard a Dieu,
VoicyKayJa, uog Ican lieu
Ou prendrons tiabilacion.
(Mis/, (hi riel leH.. 3i:2, A. T.)
EXPEGATOiRE, adj,, (jualifie une sorte
de filet ;
11 y a une aulre retz qui est appellee
expegatoire, el est assez granl, parquoy on
prent perdrix, cailles, faisans el autres
oyscaulx a 1 aide de pelis chiens qui les
quierenl, el quant ilz les ont trouvées ilz
s'arresteut et ne vont point a elles, qui ue
les enchâsse. (Trere -Nicole, Trad du
Liv. des Prouf. rhamp. de P. des Crescens,
f" 122 r", éJ. 1516.)
EXPEi,i,Eii, V. a., ropousser, chasser,
expulser :
Icellui Dupuis tira une dague,.... el
s'eil'oroa d'en frapjier le sup]iliiul, lequel
uiisl la main au devant et expella le cou[i.
(1430, Arcb. JJ 180, pièce 93.)
Que par le moien d'icelle espee devoil
expeller les ennemis du royaulme de
France. (J. Chartieu, Chron.' de Charl.
VII, c. 36, Bibl. elz )
Fausse l'orlune
Par sa rigueur (helas) elle m'cipeWi;
Du Lien que j'ay.
(Cl. Mar., Ituxd. d'un qui se coniplttinct de For-
tune, éd. 1544.)
Si la vertu est forte, il luy faut ayder eu
diligence a expeller l'eufaut par potion,
bains, sutl'uinigations. (Paré, CEuv., xxvi,
ch. 31, iMalgaigne.)
Si de fortuue il s'y rencontre quelque
corps un peu plus grossel qu'il ne faut
jiour passer tous ces destroicts qui res-
tent a franchir pour Vexpeller au dehors,
ce corps estant esbraulé par ces choses
aperilives cl jetlé dans ces canaus cs-
troits venant a les boucher, acheminera
nue certaine mort très doloreuse. (Mont..
Ess., 1. II, c. 37, éd. 1388.)
Mathieu de Boutigni reproche à C. Ma-
rot l'emploi à'expclter.
Expellant, pari, pp''^ , .lui l'xpuls.',
qui rejette an driior- :
RXI'
EXP
EXP
l-ansiislie (les condnictz Jt-s parties ex-
pellentes. (Tacault, Inst. chir., p. 42, l-d.
1549.)
KXPEI.MU, voir ESPELIU2.
KXPENSE, voir ESPENSR.
EXPENSER, voir ESPENSF.Il.
EXPEitiENT, experien, ailj., ijni a de
l'expérience, connaisseur ;
Plant nouvel n'est pas saint Julien, '
Il se fait bon garder de son lien,
Et qn'om n'y ait pas tonte s'esperance,
Car de son fruit suis vray eipnien;
(M. Descbamps, Poés., 1, 23S, A. T.)
Quant ung homme a mise sa jeunesce
en apprendre et usé son temps tant qu'il
soit viel, il doit par raison plus savoir de
science, estre plus seeur et experienl que
le jeune de legier courage qui en soy
euide ce qui n'y est mie. (CotJRCY, Hist.de
Grèce, Ars. 3689, f» 201--.)
i
— En parlant de chose, qui provient de |
l'expérience :
Pour ce que je congnois par voye expe-
riente que la vie de ce monde est briefve
et transitoire. (Bodchard, Chron. de Bret.,
t- 61^ éd. 1332.)
EXPERIENTEMENT, Voif ESPF.RIENTE-
MENT.
EXPEUIMANXE, VOir ESPERI.MASCE.
EXPEltIMENT, voir ESPERIMEST.
ExPERHiENTATEua, S. m., hoinme
(l'expérience :
Saiges experlmenlaleurs. (Corbichon,
Propriel. des choses, Richel. 22333, f» 73^)
EXPERiMENTEUR, S. 111., homiiie d'ex-
périence :
Et disent les cxperimenteurs que en
cesle uialadie vault uioult ung heriçon ros-
ty. (B. DE GORD., Praliq.,\', 12, éd. 1493)
E.VPERIMEN TOIRE , adj., fondé SUT
l'expérience :
La quarte manière de acquérir pecune
est dicte experimentoire. (i^- or Gbanchi,
' Trad. du Gouv. des Priiic. de GUte Co-
lonne, Ars. 30S2, t» 140 v».)
EXPERIR, voir ESPERIR.
EXPEItlIXAUTÉ, voir ESPERlTUAUIÉ.
EXPEl\MENTER, VOlf ESPERMENTER.
1. EXPERTER, V. a., Bxercer :
Voulons que aucun ne fasse ne experle
l'ait de chaude, s'il n'est loial et de bonne
renoniee. (1343, Ord., il, 185.)
2. EXPERTER, - eir, V. 11., s'éveiller :
Quant les gardes le voient, si le laissent esteir,
Les membres sens tenir, et chis vat eiperteir,
Tantoist salhit en pies.
<Jf.h. des Pbeis, Cnte de Liège, II, 3164,
Sclieler, Closs. philol-)
EXPETEU, V. a., réclamer :
Il besoigne bien aussi qu'il ait une sin-
gulière forme et manière d'escripre qui le
décore, comuie la nature d'^ sa haulte féli-
cité Vexpete et demande. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg. ^ 111, 86, Bucbon.)
Vous avez des occasions urgentes qui
expetent conseil. (Id., Entrée du roy Loys
en nouveau règne, vu, 34, Kervya.)
EXPETiTioN, s. f., provocation :
Huit jours et autant de nuits par famine
tint champ enmy leur fort par expetition
de bataille. (G. Chastellain, Deprec. pour
Pierre de Brezé, vu, 42, Kerv.)
EXPETTER, voir ESPECTER.
EXPIABLE, adj., qui peut être expié :
Par la haine non expiable que il avoient
contre les Romains. (Bersuirb, T. Lia.,
ms. Ste-Gen., f<'36».)
EXPILER, voir Espillier.
EXPiNTER, V. a., tirer, puiser une
pinte : |
N'est nus qui chascun jonr n'M^iind;
De ces tonnianx quarte on pynle.
(Rose, ms. Corsiai, f" iV'.)
Le ms. Richel. 1373, f" 38», porte :
N'est DUS qai ctiascna jour ne pinte,
EXPIRATION, voir ESPIRACtON 2. I
EXPIREMEXT, VOlf ESPIREMENT 2. j
EXPIRER, voir ESPIRER.
EXPiTECLER, V. 3., diriger?
Ta vie est ainsi nne roe,
La quelle se bien a point roe
En tous temps, elle roera a Dien
Pour ce que c'est son propre lien ; 1
Toutefois n'est mye exemptée '
Que bien ne soit e.rpileclee
Pour toy tost rétrograde faire
Bien souvent et stationnaire,
Ou pour toy faire excentriquer
Et liors de droict chemin aler.
(Decuillev., Trois Pèlerin., 1° 53'. impr. Inslit.)
EXPLAiRE, V. n., se soumettre î
A temps de chesti rois Deu grant miracle esclaire
Par l'evesque de Trieve, Materne, car explaire
Fait trestoat le pais.
iJeh. des Preis, Geste de Liège, -2067, ap. Scheler,
Gloss. plutôt.)
— Inf. pris subst., soumission :
Qui foit et loialteit ont jnreil par explaire.
(Jeu. des Preis. Geste de Lieue, 13828, ap.
Scheler, Gloss. phitot.)
Je feray assois plus, quant venrat al e.rplaire.
Que je ne vous ay dit.
(lo., i>.. I6S0-.)
EXPLAiRiEtt, V. a., faire éclater :
Tanloist fcnrs Jesoncuer tôt son corroche ex/i/aire.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 10640, ap.
Scheler, Gtoss. pliilol.)
EXPLECT.ABLE, VOir ESPLOITABLE.
EXPLECTATION, VOif ESPLECTAClûN.
KXPLECTEMENT, adv., coiT.pIètement :
' Les dit obligèrent et obligent leurs
biens meubles et immeubles, presens et
futurs, quelxconques et en quelxconques
lieu et quelxconques seignourie et juridi-
cion qu'ils soient et expleclement de
jour en jour comme gages touz jugez et
suflisamment gardez o jugement de court.
fxiv= s., Jugem. prononcé par la cour de
Rennes et de Ploermel, Arch. Ille-et-Vi-
laine.)
EXPLECTEMKNT, Voir ESPLOITEMENI.
EXPLECTER, VOir ESPLOITIER.
EXPLECTOITION, VOir ESPLECTACION.
EXPLET, voir ESPLOIT.
EXPLETATION, VOif ESPLECTACION.
EXPLETER, voir ESPLOITIER.
EXPLETTABLE, VOlT ESPLOITABLE.
EXPLETTAMENT, VOIT ESPLOITALMENT.
EXPLETTIR, voir ESPLETIR.
EXPLOICTABLEMEXT, VOir ESPLOITA-
BLEMENT.
EXPLOICTAUJIENT , VOir ESPLOITAL-
MENT.
EXPLOIT, voir ESPLOiT.
EXPLOIT.ABLE, VOIT ESPLOITABLE.
EXPLOITANOE, VOÎT ESPLOITANCK.
EXPLOITE, voir ESPLOITE.
EXPLOITEMENT, VOir ESPLOITEMENT.
EXPLOITEUR, voir ESPLOITEOR.
EXPI.OITIER, voir ESPLOITIEU.
EXPLORATERESSE, adj. f., qui sert aux
explorations :
Nefz explorale.r esses. [Flave Vegece, IV,
37, ms. Univ. El. 107.)
EXPLOR.ATEUR, S. Hl., Celui qUl BX-
plore, qui va à la recherche ; se prenait le
plus souvent dans l'ancienne langue au
sens d'espion :
Incontinent que les explorateurs, c'est a
dire les guetes, la virent venir, ilz la cou-
rurent prendre et lui demandèrent pour-
quoy elle.estoit issue de la cité. (Brun.
Lat., 'Très., append., p. 629, Chabaille.)
Vexploralrur qui quiert par les quatre
neuves Paradiz terrestre. (.Ms. Ricbel. 443,
f» 1 r».)
J'av envov.; mes explorateurs devers luy.
(G. Chastell., Chron. des D. de Bourg.,
Il, 26, Bucbon.)
Pour voir Testât de l'ost et le bien sa-
voir, il envova quatre cens combattants
cvploraleiirs qui avoient délibéré de mettre
en un lieu leur embusche et envoyer au-
cuns courreurs devant. (Juv. DES Ursiss,
Hist. de Charles VI, p. 282, ap. Ste-Pal.)
Une cohorte de volons
Qui sont chevaliers bons et vistes.
Et une lurme de vellicles
Qui seront noz explorateurs.
(.Actes des cpost.. vol. l, i" 143'', éd. lo37.)
Joseph leur dist : Vous estes explora-
teurs vous estes venus affin que vous
voyez les plus foibles parties de la terre.
(Le Fevre d'Est., Bible, Geu., xnr, éd.
1S34.)
Les plus hardiz explorateurs du monde
par terre et par mer. (Abel Matthieu,
: D'-vis de la langue franç.,l" Devis, f 19 r",
éd. 1359.)
) C'est un des mots inusités que St-Réal
(Ce la Critique, ch. x) reproche aux écri-
' vains de Port-Royal.
EXP
EXP
K\P
EXPLORATOIRE, atij., r|ui Sert aux ex-
plorations :
Nefz exploratoires. (Ftave Vegece, IV,
37, ms. Uuiv. E 1. 107.)
EXPLORER, voir ESPLORER.
EXPOiVciON, voir Esponsion.
EXPONCTION, - povUon, s. f., vérifica-
tion, contrôle ?
Pour rpiilretenement et conservation du
dict boys avoyt délibéré faire exponiion
pour son repart desdicts lieux arrentes.
(do47, Contr., S. Cypr., 1. SO, Arch.
Vienne.)
Et ont faict iceux dits banniers es dietz
lieux exponclion... (1577, S. Cyprien, 1.
49, Port-Seguin, Arch. Vienne.)
EXPONDRE, voir ESPONDRE.
1. ExpoNiBLE, adj., qui peut être ex-
posé :
Comme se le iiieth.imorphose
L'CD mPttoit en l.TOgue rural
Ou poesi est tnnle enclose
ExponilAe a bon sens nior.il.
(Declilleville. Trois l'elerinaiiies, f l'', impr.
Instit )
2. EXPONIBLE, S. m., exposition, ex-
plication :
Lors commença le monde attacher les
chausses au pourpoinct, et non le pour-
poinct aux chausses: car c'est chose contre
nature, comme amplement la déclare 01-
kani sur les expordbles àe ^\. Haultechaus-
sade. (Rab., Gargantua, ch. 8, éd. 1342.)
EXPONiTOR, S. m., narrateur :
Et dit cestui moine escriptor et exponitor
de ceste cronica, que... (AmÈ, Yst. de li
Norm., m, 48, Cliampollion.)
EXPONXER, v. a., exposer :
Procède a exponner la première. (Pro-
leg. s. la reçoit, des cron. d'Angl.. t[\.\iv.)
EXPONSETER, V. 3., cxpiiser :
Nostre ville de Rennes n'ayant qu'une
seule coirue en laquelle par chacun jour
sont exponsetees en vente tant char, pois-
son, pniiiu, heure... (1483, Ord. du D. de
Bret.Fr.lI, Arch. niun. Rennes, art. 76.)
Que pour le temps advenir puissent
estre exponsetees et vendues partie desdicles
marchandises. (76.)
EXPONTION, voir EXPOXCTION.
EXPORTER, voir ESPORTER.
EXPOS, S. m., exposition :
Pren que lu ayes richesses a plain pos.
Tu les ganlcs en danaier : el posé
Que loul ïieailroil au jré de les suppos
Pour aucun temps, saches, pour tout cipos.
Que bref seras a la mort imposé.
1.1. Meschinot, Luiiclles des priiucs, P 1 1 v° éd
1493.)
Pour tous donner le vray ejpos
De l'exemplaire que Teulx dire...
<La Pileuse désolai, du monasl.des Cnrd. de ileaul.r-,
Poés. fr. des xv« et xvi' s., I, 11-2.)
Expos.\nLE,adj., qui peut être exposé:
Tninterpretahilis, non exposable. IGloss
lat..fr., Riche). 1. 7679.)
EXPOSEJiENT, s. ni.,acliciii d'exposer: i
Si fist le duc haultement recepvoir
festoyer les Milannois, tant pour Vexpo-
sentent de leur charge, comme pour ce que
ledit duc de Milan leur maistre l'avoit de-
servy en maintes manières envers ly. ('■.
Chastell., Ctiron. des D. de Botirg.,'t,6Z,
Buchon.)
Et s'en vint a Lille, la ou il trouva le
conte de Charolois enipres sa mère la du-
cesse, auquel il bailla ses lettres aveu-
ques l'exposement du vouloir de son père
dont il avoit le secré. (Id., ib., lU, 22,
Kerv.)
EXPOSEOR, voir ESPOSEOR.
EXPOSITEUR, voir ESPOSITOR.
ExposiTiviîMENT, adv., en exposant :
C'est ce que selon le sens lilleral e.rpo-
sitivement ce que le rustique vouloit dire.
(BOURGOING, Pat. jud., VII, 23, éd. 1530.)
EXPOsiToiRE, adj., qui expose :
Furent formées lettres au roy exposi-
toires des nouvelles survenues. (0. Chas-
tell., Cliron. des D. de Bourg., Il, 42, liu-
chon.)
KXPR.JVINDRE, VOIT ESPBAINDRE.
EXPREMENTER, VOir ESPERMEXTER.
EXPRENDRE, V. 3., enlever, écarter,
oublier :
Afin que les injures aus dessus diz lepas
fussent exprises etpardonnees. (Bersuire,
T. Liv , ms. Ste-Gen., f° 12'.)
EXPRES, adj., sûr, certain, assuré :
Se part a .ni'^. milhe Ogier d'hommes cj/ircs.
(Jeh. des Preis, Ges/e de Liège, 18H3,ap. Schelcr.
Gloss. philol.)
Basin dnnat une cop qni fnl fel et e.rpres.
(]d., ib-, ui'î;;.)
EXPREssEFiER, V. 3., exprimer :
Et au droit disant générale renuncia-
cion ne valer si elle n'est expressément
expressefiee. (1384, Z)on., Buzav, 1. 25, n° 2,
Arch. Loire-Inf.)
EXPRESSER, voir ESPRESSER.
EXPRESSION, S t., exaction :
Toutes plaintes, prieftes, expressions
que ses fils ou si offiscyer avoient fait.
(Fboiss., Cliron., VIII, 59, Kerv.)
— Action de tirer le sue, le jus d'une
chose en la pressant .
Pour les expressions ou espreiutes. {Les
Proprietez des simples^ p. 105, éd. 1569.)
E.vPRiMER, \. a., délivrer :
Voulans envers eux user de grâce et li-
béralité, et conserver, garder tous leurs
anciens droits, privilèges, franchises, li-
bertés, dont eulx et leurs prédécesseurs
esdils olficps ont accousiumé joir de tout
temps et d'ancienneté, exprimer, garder,
relever de toutes sollicitudes, travaux et
despenses, a ce que plus liberallenient et
curieusement ils puissent cothidiennement
vacquer et entendre a l'exercice de la jus-
tice dislributive. (1487, Ord., XX, 13.)
EXPRISIEK, voir ESPRISIER.
EXPRISON, S. L, épreintes :
La flume salce... quant elle fuyt es in-
teslins par loug temps elle escorclie les in-
testins elfaitlellux de ventre nommé dis- ,
sinterie et fait souvente fois au fondement
fortes exprisons. {Régime de santé, f 66 r'
fiobinet.) '
EXPROBATION, voir EXPROBRACIOX.
HXPROBRACION, - tion, cxprobation. !..
f ., opprobre :
Ne me laissies mie cheoir en celé expro-
bration. (Bible. Rieliel. !)01, f» 40'' ) Var )
exprobalion. (Ib.. .Maz. G84, f" 34''.)
Adonc Scelenus, homme sans raison l;;
commença a mncquer en luy disant p.ir
exprobalion... (Vie Sle Febronne, Ricbel
2096, f" 38 V».)
Ne fut il pas cnnmr jiovre mendiant de
ville en ville, de pais en pais, souvent
souffrant fain et soif, froit et chaiill. lemp-
lacions et exprobrarions, diffamations,
illusions. (J. riERsoy., Aiguillon d'amour.
1° 59 r», éd. 1488.)
Se lu prens femme, (u entreras en une
solliciUide et chagrin perpétuel, en ung
monceau de querimonies, en exprobalion
et reproche du doaire... (Mer des Iwstoir.,
t. II, ^ 22% éd. 1488.)
EXPROBREii, V. a., blâmer énergique-
iiient :
En reste manière pérora Nicolas en e.r-
probrant Antipater. (Rodrgoing, Bat. Jud.,
I, 53, éd. 1530.)
ExpRouvEuii, voir Esproveor.
ExpROvEit, voir Esprovkr.
EXPIER, voir EsPUEli 1.
EXPUGNABi.E, adj.. susceptible d'être
conquis :
Ceste cité leurfu e.rpugnable. (hEnn-jHï.,
T. Liv , ms. Ste-Gen., f» 276».)
ExpucxATEuu, S III., vainqueur, cmu-
quéranl :
Ejpiignatenrs de Ions les scismaliqnes.
U. BoL-cHET, Opu^c, p, 128.)
Celuy qui domine a sa volonté est meil-
leur que i'expugnateur des villes. (Boays-
TUAU, Inst. des princes, 1° 31 v, éd. 1379. )
— Fém., expugnatresse:
La mémorable machine uoniee expugna-
(ressfi fies cités. (Fossetier, Cron. Marg.,
ms.Brux., 10312, X, 1, 6.)
EXPLiGNATiF, adj., qui SB défend, qui
repousse :
Montargis avoit, de toute ancienneté,
baillage royal, et estoit ville principale du
pays, preiiiiere expugnative des Auglois.
(Cout. gén., 1, p. 938, éJ. 1633.)
Contre l'invective de crime l'en faict des
lettres expugnatives en soy excusant ou
uvant le cas. (l'\\DRI, Blict.. 1° 92 v°.
éd. 1521.)
EXPUGNATioN, S. f., ciiiiquètc, prisc
d'assaut ;
Oxpiignalions de villes et forteresses.
(31 uct. 1331, Edit de PlUtippe II, sur la
modération des rentes.)
Je fus choisi pour faire ce voyage, rendre
compte de Vexpugnation, porter les dra-
peaux et discourir au long de ce qui s'es-
toil passé. (Uu Villahs, Mém., VIII,
an 1537, Michaud.)
EXPriiXEit, V. a., ciinquérir, vainciv :
«88
EXO
EXS
EXT
Suyvez mov, Pt Rardez qui soiez tous
vaillans.Je vneil premièrement expugner
,'l abattre les maisons. (T/ierence en franc.,
(0 132 r», Verard.)
D'illec alla Tarqninius avoec son oft
victorieux expnqner les fortressez et cites
lalinés. i Fossktif.r, Cron. Mar(j., ms.
Brii:î.,lI,'t"8G v". )
Peu après Cnlnn, roy des Danois,., eipil-
qnant Anslelerre. assiégea la cité de
Londres. 'Le Wwn, llisl.de Bret., ch. xxilT,
éd. 1638.)
Kt en hntnille les e.tpuQnera. (Bible'
Esaye, ch. 30, éd. 1343.)
EXPUGNEnEssE, adj. f., qui con-
quiert :
Il fist nn.-i nef de .\v. ordres d'avirons,
appellee e.Tpugneresse des cites. (Fossetier,
Cron. Marg., ms. Brux. 10312, X, i, 3.)
E.vpuLs, adj., chassé :
Il seroit expuls et dejeclé de son héri-
tage. {('. <:iiASTEi.i,., Citron, du D. Pliii,
oh. XXXVII, Buclion.)
EXPi;LS\ni,E, adj., susceptible d'èiro
cliassé, expulsé :
A quoy si lesdiU preneurs manquent a
satisfaire, pour lors telle deffaillance le
rendra r.rpulsable de son bail. {Coût, de
Corzp, VII, 33, Nouv. Coût, gén., II, 1082.)
EXPULSEMENT, S. m., expulsion :
E.vpulsempnt de le frank tenenient.
(LlTTL., Inslit., 411, Houard.)
EXPUi.SEun, s. m., celui qui expulse :
Sciibs le domplenr Je la fierlé angloise,
Soobs Vfxfuisrur do vieille lirannie.
(G. CinsTELi.Ais, la itorl du rmj Charles Vil. vi,
4:;>, Kerv.)
Expvi.sis, s. ni., action de chasser,
expulsion :
Je DO si;ay ila l'aiit îles debalz
Qni anroit la part plus mauvaise.
Mais ilz ne l'aiiroot pas si ayse
Qu'il n'y ait nng bel rr/ul^is.
' {ilyil de ta Resurr., 1° i', impr. Inslit.)
EXPUREU, voir ESPL'RER.
expuhg.vtoire, voir EspufiG.\TOiiiiî.
EXPUUCEMENT, VOiP ESPURGE.'\It-XT.
EXQUERHE, voir ESQUERRE.
EXQUIS, part, passé et adj., voir Es-
QUERRIÎ.
EXQUiSEMENT, adv., d'uiiû uianière
ex([uise, avec soin :
U m'a prié très exiuisement qu'il allast
en Belhleeiii. (Le Fevre d'Est., Uible,
Sam., 1, XX, éd. 1334.)
La diction propre et pure, et exqiiisement
bieu ordonnée. (A-MYOTj Vies,Tili. et Gains
GracLi, éd. 1303.)
Encor faudroit il qu'il fust visité foit
exquisemenl des médecins experts et chi-
rurgiens. (Ura.nï., des Duels, Buchou.)
Sous des prétextes assez specieu.x, mais
qui ne laissoient pas de vous paroistre
ex(]Uisemenl et iu^euieusemeut recherchez.
(SuLLV, Oecon. roy., ch. clxxxvii, iMi-
.liaud)
EXQUisENCE, S. f., perfection:
Monlt sont granl les nègres né,
Exqttisence en sa volenteit.
Klib. Psatm., ex, p. 337, Michel.) Lat., Magna
opéra Doraini, exquisila in omnes Toinntates
ejos.
Ce mot est douteux. On p<inrralt lire :
Exquises en sa volenteit.
EXQiiisiTEMENT, adv., d'uue manière
exquise, avec soin :
En l'une des tables susdites a dextre,
estoit exquisitement insculpé en lettres la-
tines antiquaires ce vers iambique senaire.
(Bab.,1. V, C.37, éd. 1564.)
Son fruit (de ce figuier) est attaché a
son escorce, et est exquisitement doux. (Du
PINET, Pline, XII, 6, éd. 1566.)
Ce fourrage a le goust des herbes qui
sont exquisitement bonnes alentour de
Senes. {\d., Uioscoride, ii, 66, éd. leo.ï.)
Ad unguem, exquisitement, avec toute
diligence. (Cak'pini Dicl., Bâie 1384.)
EXQUisiTEUR, S. m., celui qui s'ap-
plique à la recherche de :
Li exqiiisitevr de prudence et d'intelli-
gence. [Bible, Maz. 684, f» 1S8=.)
— Celui qui demande, qui s'enquiert
Quesitor, exquisiteur. (Calholicon. Ui-
ehcl. 1. 17881.)
Exoi'isiTioN, - cion, s. f., recherche :
Exquisirion d'ymages fu commencemmis
de fornicacion. (Bible, Richel. 901, f" 20''.)
Que aucuns aient la cure de Vexquisition
et de l'ordonnance des citoyens. (Obes.me,
Polit., r p., t" 18', éd. 1489.)
De Vexquisicion de la rime. (J. Pr.i.E-
TIEH, /lr(. po('(., p. 34, éd. 1533.)
— Qualité de ce qui est exquis :
Les hommes de respect prennent
garde a la bonne chère des personnes plus
qu'a \'r.rQUisition des viandes. (Des Pe-
RIERS, Nouv. Récréations, ï° 30 r», éd.
13.38.)
EXSEMPr..\n;K, voir Essa.mplaiue.
KXSEUR.\XCE, voir ESSERRANCE.
EXSERREH, VOif ESSERRER.
EXSET. S. m., effet, valeur :
Que chiuls termes ait sen plain e.vsel
jusques al jour saint .lehan Baptiste. (26
juin 1361, Cart. de Flines, dl\w, Haut-
cœur.)
Exsii., s. m., gaine, fourreau :
L'ug hecquet eu ung cx.'^il eu sa main.
(1464, Arch. JJ 199, pièce 319)
ExsoiNE, voir ESSOIXE.
ExsTExciLLER, V. a., u.eubler, garnir
d'ustensiles, d'instruments :
Le suppliant avoit mis, frayé etiiespendu
de graus et sumptueux deniers... a exsten-
ciKer icellui prieuré de linge, lits, vaicelle.
(1467, Arch. JJ 148, pièce 457.)
A esté accordé a dampt Robert Dubos
qu'il pust faire faire a ses despens de
tLPiiles choses ung molin a vent.... et icel-
lui molin exstenciller. (1312, Reg. de Cor-
bie 13, I" 131, ap. Ste-Pal.)
EXSTERRIU, voir EXTERRIK.
EXSTIMACION, VOir ESTIMACION.
EXSUFFL.\Tiox, S. f., actiou d'exhaler;
Ces vapeurs, par une seule exsufflacion
ou par un seul deboutement de nues et de
la froidure de l'air peuvent estre débou-
tées de toutes pars. (Evrart de Conty,
Probl. d'Arist., Richel. 210, f 318=.)
Exsui FLER, V. â-, exhaler :
Furent constraincts par mortels coulps
de glayves, de dards et de lances exsuffler
leurs âmes. (Fossetier, Cron. Marg., vos.
Brux. 10511, Vil, IV, 11.)
Leurs corps affliclionnes de double
peste exsuffloient leurs âmes. (Id., ib., VI,
V, 18.)
EXSUPERANCE, exiip., S. f.. cxcès :
Vexuperance ou défaut des forces cor-
porelles. (Mont., Ess., Il, 37, éd. 1388.)
EXsrPERANT, exup., adj., excessif :
Et qui ny a chaleur e.vuperante ou su-
perflue en luy. (P. Vehnev, Presaiges
d'Hyppocras, II", éd. 1539.)
ExstPERER, exup., vcrbe.
— Aet., surpasser ;
Car sa folie ernnde et clere
Toutes res choses exnpere
Et surmonte.
(Tlterence en franc., f Î18', Verard.)
— P,én., se surpasser :
Rien ne vit, ny d'iinj brin de p3ulce,
Et sus et jus s'accroist et pousse ;
Meilleur allant en qualité,
Et s'cxavperavt en bonté.
(Petit Iraieté il'.\lehijmie attribué à Arnauldde Vil-
leneuve. 453, Méon.)
EXSLRDRE, VOir ESSORDBE.
EXTALIX, voir ESTALIX.
EXTAXTE, voir ESTESDE.
EXTASIE, voir ESTASIE.
EXTEXDRS, V. a., employer:
Tout mon pouvoir a ce je vucil exiendre.
{Eunalus et Lacr., £"40 r°, Richel., Réserve.)
EXTENSE, exlence, adj., étendu :
('.este bonlé fu si intense,
Si communal et si e.vieitse
Par le monde gencraument
Que... „. ,
(Jed. de Meb.nc, Très , I'^Sd. Mcon.)
Mais quant a perfection accidentelle,
chuscùne telle chose est plus belle et plus
exlence et amable qufnt elle dure longue-
ment. (Oresme, £;(ft.,l.X, c. 13, éd. 1488.)
D'autant est sa bonté et miséricorde
plus grande et plus exlcnse que nos pe-
chies. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., Ul, 113, Buchon.)
EXTENSION, voir ESTEiNSIOX.
EXTENSivEMENT, adv., avec étendue :
Mais l'arain fait la douleur plus exlen-
sivement grande c'i st a dire plus longue-
ment durant que le fer. (Evrart de Conty,
Probl. d'Ar., Richel. 210, f» 28 v».)
r.xri'.NTE, voir Estende.
EXT
EXT
EXT
EXTERiAL, adj., extérieur :
Les membres crleriaiu-,
(La Mlle santé, i" 16 r», éd. 1507.)
EXTERMiNEMENT, S. m., extermina-
tion:
A Vexlerminement et destruction du
scisme. (Traité ent. Clem. VII et le D.
d Anj., ap. Le Laboureur, Hist. de Ch. VI,
I, ol.)
En quoy leurs gens de guerre sont ré-
duits en créance que l'ejcterminement et
chastiraent de telle quantité que voudra le
Grand Seigneur sera receue de tout le reste
ainsi qu'une punition de Dieu. (Gasp. de
Tavannes, Mém., p. 40, Michaud.)
EXTERsiiNEOR, - Bur, ulerm., s. m., ex-
terminateur :
Et li homicide et H parjure, et li ravis-
seour, et li atermineor, et li avoutre. [Or-
'lin. Tancrei, ms. de Salis, f» 30''.)
Le exlevmineur de Egypte passoit oultre
sans mal faire. (J. Goulain, 7}aKon.,Richel.
437, r» 29o vo.)
Cy gist Hector, l'arlifice des dieax...
1/espouventabIe ejtermincur des Gricax.
(G. Chastellai.n, Compl . d'Ueclor, vr. 171,
Kervyn.)
Sainct Pierre, martir, de l'ordre des pré-
dicateurs vertueux extermineurs des here-
ticques. (Fossetier, Cron. Marg., ms.
Brux. J0ol2, VIII, II, 6.)
Charles duc de Bourgogne, le extermi-
neur des rebelles. (J. Molinet, Chron.,
ch IX, Buchon.)
Vextennineur de fracdes et de vices.
^ Le Maire, Reijretz de ta dame infortunée, G V°,
éd. goth. s. d.)
EXTERMINER, V. 3., chasssr hors des
frontières :
Le duc luy raconta entre autres choses
(à Bayard) le désir que le roy Louys dou-
ziesme son oncle avoit que pour l'asseurer
du iMilanois, on exterminast tout a fait
l'Espagnol de la Lombardie. (Pasq., liech.,
VI, 18.)
— Exterminé, part, passé, chassé hors
des frontières :
Qae je meure avant que je voye
Exterminé de raoa pays.
•<Jacq. Milet, Ces/rart. de Troie, 22311, .Slengel.)
— Extrême ;
Hailas ! qui le povoit mouvoir iceluy duc
d'Orlienz a ceste exterminée et dampnable
raalvestié en la personne de son dit sei-
gneur et frere?(J. Petit, dans la Chron. de
P. Coch., c. 9, Vallet.)
EXTERMiNiTÉ, - ynité, s. f., sommet,
gloire :
Or sommes nous bien arrivez
Deiaos Paris a seureté.
Où soat nos bons amis privez
Et tons de grant aactorité.
De France Ve.rtermijnité,
Le Irlumphe et on gisl la gloire
Qui e3t en nostre liberté.
(Misl. du siège d'Or!., 7918, Gaessard.)
EXTERMiNoiRE, adj., qui extermine:
Tout lentement sins fouidre cl sans tonnoirre,
Venoil la triste, obscare, leoebrense,
La nyeble brane. horrible, exterminoire.
(Le Maire, Temple d'honn. et de vert., éd. 1504.)
T. III.
EXTERRÉ, part, passé, terriflé, épou-
vanté :
Et pour la limeur et crainte de cest
ange, les gardes du sepulchre furent gran-
dement exterrez et espoventez. [Le sec.
Vol. des exp. des Ep. et Ev. de Kar., f» 334
v», éd. Ibl9.)
EXTERitiR, e.rs., V. a., terrifier, épou-
vanter :
Je vcuil que vous allez grant erre
Au monument ou il est mis.
Pour exlerrir ses ennemys
Qui s'elTorcent a le garder.
(Mijst. de la Remrr., f 11=, impr. Instil.)
Leurcuenr n'wt pas e.isterriz, (P. Fer-
get. Miroiter de laviehum., !" 143 r», éd.
1482.)
Pour modérer les orgueilleux
Et les rebelles exterrir.
Oicl. des .ipost., vol. l, f S'', éd. 1537.)
EXTES, S. f. pi., entrailles :
Les divins conseillers avisez tant par les
oyseaux comme par les extes et entrailles
des bestes.(BERSniRE, T. t!u.,ms. Ste-Gen.,
f» 44».)
EXTiGM.vTioN, S. f.. Stigmate :
De l'autre cousté sera un sainctFrançoys
recepvant les extigmalions de Séraphin.
(1309, Arch. Gir.,Not., Bontemps, 31-1.)
EXTIM.VTION, voir ESTIMACION.
EXTiNGUisHMENT, S. Hi., amortisse-
ment :
En ascun cas releas urera per voy d'ex-
linguishment. (Lmi.Jnstit., 307,Houard.)
EXTOL,i..\TioN, - don, S. f., élévation ;
Sa preminence el'eitollation est transi-
toire. (La tresample et vraye Expos, de la
reigle M. S. Ben., 1486, f° Uô»".)
— Orgueil :
Vecy le flaiel de vostre exlollacion fiere
que vous avez prise. (G. Chastell., Verilé
mal prise, p. 552, Buchon.)
EXTOLLEMEXT, est., S. m., action
d'élever, de fonder :
Allèrent trouver 11. l'evesque de Mon-
tauhan pour luy remonstrer que fust son
plaisir vouloir contribuer a Vestollemenl des
escoUes. (3 juin 1571, Compt. mitn. 1371-
72, f" 53 r», Arch. mun. .Montaubau.)
EXTOLLENCE, S. f., élévation, orgueil :
Ne se rendent eslevez par folleea;(oi(ei!ce
des dons de Dieu. (La tresample et vraye
Expos, de la reigle M. S. Ben., 1486,
f» ir.)
Pour la preminence et extollence de leur
bonne vie. (/6., f° 151».)
Nous demeurons en la vertu de magna-
nimité, sans extollence et sans orgueil.
(Hist de la Toison d'or, u, f" 204, ap.Ste-Pal.)
EXTOLLER, - oler, - uller, estoler,
verbe.
— Act., élever :
Pour le e.vtoller et exaucier en honneurs.
(1401, Ord., VIII, 448.)
— Rén., s'élever :
Lequel couvrit de cypre, qni se exlolle,
Âa hanltain mont de Sien redolent.
(Crétin, Clianlz roy , C S r", éd. 1527.)
Pour ronge œillet, pour violette raolle
Un aubespine et dnr chardon s'exlulle.
Le Blanc, Eijlog. de Virgile, f" IG v", éi. 1608.
— Act., fig., louer, exalter :
Pourquoy est ce que l'on exlolle
Pins un sot qu'un sage aposlolle?
(Les Regrets et Complainte des Gosiers altérez,
Poés. fr. des xv« et xvi° s., VII, 89.)
Le passeron de l'amie Catulle....
Et le corbeau, que Pline tant extulle...
(J. Le Maire, i' Ep. de f.imant vert, éd. 1535.)
Ma muse exlolle franchement
En vois françoise, franche, et nette.
Ce françois, verlneosement
Loyal veillant en sa recepte.
(Ch. Fontaine, les Ruisseaux de fontaine, p. 344,
éd. 1555.)
Renversera par son beau parler les plus
braves entreprises des princes, et extolkra
les plus sottes. (E. Pasquier, l'Alexandre.)
Se trouvant toutes ces meslanges de
bien et mal en un sujet, ce n'est point sans
occasion que ce roy ait esté extollé par
quelques uns, et par les autres vitupéré.
(ID., Lelt., III, 8.)
Suffise vous que ce n'est le tout de par-
ler indifféremment des histoires, comme la
plus part de ce populaire est coustumier
de faire, les cxtollanl ordinairement, plus
pour le plaisir que pour le profit que il en
reçoit. (ID., Pourparler du Prince.)
Qui suyvra la divine muse
Qui tant sceut Achille exlollcr i
(JOACH. DD Bellay, Ree. i/«pof.««,0deiv, éd.l573.)
La donc fay la plume voler
Pour France et son prince exloller.
(1d., ib.. Ode XII.)
Louer et extoller jusques au ciel. (24
fév. 1603, Letl. de d'Ossat, à Chavallon, p.
44, éd. 1624.)
— Réfl., s'enorgueillir :
U tasche aussi de oster humilité par
vaine gloire et presumption, en mettant
devant les yeux de l'ame les biens que
l'on a faictz en sa vie, alBn que la per-
sonne s'en extolle et or;;ueillisse, et qu'il
luy semble qu'elle a bien gagné paradis.
(P. SuTOR, la Manière de faire testament,
— Nenlr., avoir la hardiesse de, oser?
Et que les evesques de celle région or-
donnez par pecune, et infaniez d'autres
crimes, indignement traictans l'oftice epis-
copal estaient a déposer et en ordonner
justement d'autres. (Le Baud, Hist. de
Bret., ch. XIV, éd. 1638.)
— Extollé, part, passé, élevé, pourvu à
un haut degré :
Marie est tant en vérins extollee.
(P. Gringore, Menus propos, x, éd. 1521.)
— Célébré :
0 preux Hector, on est ores alleo
Celle prouesse autrefois extollee .'
(Salel, Iliade, |. V, t» 70 r», éJ. 1606.)
EXTORCE, voir ESTORSE.
EXTORCioN, voir Extorsion.
ExTORCioNNER, V. a., avcc Un nom de
chose, s'emparer par extorsion :
Quant biens a il exlorcionné en son
temps. (Palsgrave, Esclairc, p. 542, Gé-
nin.)
87
690
EXT
EXT
EXU
— Avec Bii nom de personne, exercer
une extorsion sur, rançonner :
Les prisonniprs... s'estoient cotnplains a
eschevins de Lille de ce que le cliepier
desdites prisons les ea-lorcionnoil en pre-
nant d'enix plus crant salaire qu'il ne deb-
voit (Acte du 15 mai 1428, Roisin, ms.
Lille 266, f° 416.)
EXTORCIONOUS, VOir EXTORSIONNEUS.
EXTORDRE, VOir ESTORDRE.
EXTORQUiR, V. a., Bxtorquer :
Le peuple extorqui jadis la puissance ,
tribunale aux pères. (Fossetier, Cron. \
Jforg., ms. Brux., ll.fo 223 V».)
EXTORSION, - cion, s. f., torsion, tran-
chées :
Eitorsinns tient chesie besle,
Monlt par li duelt ores la leste.
(lienarl, Siippl., p. 362, Cbabaille.)
Ce noble honmie nieismes fu moult
grevé à'extorsion de ventre. (Légende do-
rée, Maz. 13:î3, f" IIO^) l
Lequel, par grant extorcion.
Est tourmenté, vous voyez comme !
(A. DE LA Vi'îNE, Moral, de V Aveugle el du Boi-
teux, Jacob, p. 232.)
Sont bonnes (les branches ursines) aux
extorsions de nprfs. (Ot.iv. de Serres,
Th. d'agr., vi, 15, éd. 1617.)
EXTORSIONNEUS, - cionous, adj.,d'ex-
torsion, obtenu par extorsion :
Plusieurs exiorcionoiises et forcibles en-
trées sount faites de jour en autre en
terres et teupnieulz par ceux qui droit
n'ont. (Stat. de Henri YI, an viii, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
De ceulx qui s'obligent de cause e.T(oi'-
sionneuse. (Coust. de Bret., f" 140 r».)
EXTORTEUR, S. m., celui qui extorque :
0 exlorleiir de biens.
(Therence en franc., !° 309=. Verard.)
EXTORTURE, S. {., cxtorsion :
.argent lui fault. droit on tort, c'est sa care
De fanli avoir bien remplir sa maison,
rieine de vent el Ao fauls" e.rlorliire
Et ne luy chauH faire droir.t ouraison.
(Contredits de Songecreux, f 191 v». éd. 1530.)
EXTRACE, voir ESTRACE 1.
EXTRACTEUR, S. m., celui qui lève un
impôt :
Combien que l'université de Paris eust
appelle des collecteurs et extracteurs d'i-
celle disme, elle ne se peult exempter de
ce tribut. (Mer des cron., f° 141 r», éd.
1532)
EXTRACTION, S. f., exaclion, extor-
sion :
Obligacion si comme par maléfice, si est
si comme rapine, el larchin, torsfais, in-
jures de fait ou de paroles, griefz, oppres-
sions, dommaiges, vilonuies, extradions,
distraetiou. (HooT., Somme rur., 1" p.,
f»36S éd. 1486.)
EXTRAICT, voir ESTRAIT.
EXTRAIEUR, VOir ESTEAIEUR.
EXTRAIGNE, VOir ESTRAIGNE.
EXTRAIRE, voir ESTRAIHE.
EXTRAIURE, VOir ESTRAIEURE.
EXTRAJUDiciABLE, adj., extrajudi-
ciaire :
Telle punition est extrajudiciable et ex-
traordinaire. (iMrfcre des batailles,!" 128v».)
EXTRANEEN, adj., étranger :
Vint d'aventure ung pasteur exlraneen,
lequel du chemin par ou il passoit entre-
vist celui enfant. (CouRCY, Hist. de Grèce,
Ars. 3689, f» 46^)
EXTRANEiSER, V. a., écarter ?
Ceulx de Bourdeaulx en Brye les vou-
loient acbapter pour la substantificque
qualité de la complexion élémentaire, que
est intronificquee en la terreslerité de
leur nature quidditative pour extraneizer
les halotz et les turbines suz uoz vigiies,
vravement non pas nostres, mais d'icy
aup'ree. (Rab., Gargantua, ch. 19, f" 49 r",
éd. 1S42.)
EXTRANEiTÉ, S. L, qualité d'étranger :
Si quelqu'un veut se défaire de sa qua-
lité de sujet pour accepter ou prendre une
autre sujellion ou bourgeoisie, il le peut
faire, moyennant qu'il le fasse connoistre
a la loy ; et si Vextraneité susdite estoit
requise a cause de quelque mariage, l'on
est obligé de le déclarer a ceux de la loy,
avant les fiançailles. {Coût, du pays du
Franc, xxxv, Nouv. Coût. gén.. 1, 606»)
EXTRAORDONNANCE, S. /., état extra-
ordinaire :
Le refi'ecturiez en extraordonnance. (Ra-
cionale de S. Claude, i" 16 r", Arch. Jura.)
Le prestre de la grant messe en extra-
ordonnance (Ib.)
Le cambellant en extraordonnance. (Jb ,
f» 16 r».)
Le petit celarier en exlraordonnance.
ilb.)
EXTRAVACANT, VOir EXTRAVAGANT.
EXTRAVAGANCE, S. f., BXCès déSOf-
donné :
Le troisième (Lucain) plus verd; mais
qui s'est abattu par Vexiravagance de sa
force. (Mont., Ess., 1, 36, éd. 1593.)
— Digression :
Vêla la description de la renommée ville
de Orbe qui a esté icy mise par forme de
digression ; après laquelle extravagance
faut retourner a nostre propos. (Alector,
f° 136, ap. Ste-Pal.)
EXTRAVAGANT, - guont, - caut, adj.,
qui erre au loin, nomade, vagabond :
Il y a trois d'nt septante quatre mille
mesnagiers en la dicte ville de Paris, sans
les prostrés et escolliers, et autres extra-
vagans qui sont sans nombre. (La Despense
de Paris, Richel. 4437, f» 246 r°.)
— Qui déborde :]
Luy présenta un grand hanap plein de
vin exiravaguant. (Rab., IV, xli, éd. 1552.)
— Excessif :
Si fu rappelée la decretale devant dicte
par une autre édicté au contraire extrava-
cant, (i- GouLAiN, Ration., Richel. 437,
f« 27''.)
Despense extravagant. (1379-80, Compt.
de la fabrique, Arch. Aube G 1559, f°56 v.)
EXTREM.ATiF, S. m., remède astrin-
gent 1
On doit donner dessicatifz, extrematifz
et deopilalifz attempreement. (B. de Gord.,
Pratiq., VI, 1, éd. 1495.)
EXTRucTioN, S. L, construction :
Et si est des Romains designé la dimen-
sion tousjours en quatre angletz : car la
multitude des febvres et la copiosité des
ferremens que l'usage de Vextruction re-
quiert suyvent l'exercite. (Bourgoing, Bat.
jud., 111, 8, éd. 1330.)
EXTUANT, voir ESTUANT.
EXTULLER, VOir EXTOLLEB.
EXUE, voir EissuE.
ExuER.v. a., faire sortir, bannir ;
Et vneilles de ton cuer desmetlre
Le mariage temporel.
Et pense a l'esperitnel.
En eiuent de toy la cnre
De celte secnliere ordure.
(E. Deschamps, Poés., Richel. 840, f» 34fl' .)
ExuFFRucTiER, V. a., jouir de l'usu-
fruit de :
Pour ycelles sept livres... percevoir,
tenir, posséder et exuffruclier paisible-
ment. (1363, Arch. S 99, pièce 8.)
Exi'FRiTiT, s. m., usufruit :
Doaire ou exufruit. (1389, Denombr. du
baill. de Rouen, Arch. P 307, f 3i v»)
Cf. EXFRUIT.
EXULCERANT, adj., qui est capable
d'exulcérer :
La vertu e.iulcerante des caniharides. (Le
Blanc, Trad. de Cardan, f" 106 v».
éd. 1536.)
ExuLS, adj., exilé :
D'ung royal beritier,avieuty,condampné,
mesvolu et exuls, on en a fait roy glorieux
et paisible. (G. Chastell., Chron. des D.
de Bourg., i" p., Proesme, Buchon.)
EXUPERANT, VOir EXSUPERANT.
EXUPERER, voir EXSUPERER.
EXURDRE, voir ESSORDRE.
EXURIER, voir ASSEURER.
EXURPATEUR, S. ni., usurpateuF :
Les violans exurpateurs d'autruy région
sont confondus et anéantis. (A. Chaht.,
l'Esper., OEuv., p. 365, éd. 1617.)
EXURPATioN, s. f., usuTpation :
La .ix°. chose qui au roy apartient est ne
dilater mye sa seigneurie par exurpation
ne injustice. (H. de Granchi, Trad. du
i Gouv. des Princ. de Gille Colonne, Ars.
S062, f° 177 r".)
Grever autrui par exurpation. (Christ.
DE Pis., CtJe, Ars. 2686, f» 6^)
EXURPER, v. a., usurper :
Celluy qui ne exurpe point les biens
d'autruy se garde de faire laide chose.
Dont plus apartient a libéralité bien dis-
penser le sien que non extirper l'autruy ou
que garder le propre. (H. de Granchi,
Trad. du Gouv. des Princ. de Gille Co-
lonne, Ars. 5062, f" 39 i-^^)
FÂB
FAB
FAB
69i
Qui Tanrent cturper le roiaome des Frans-
(fiesie des ducs de Bourg., 1080, Chron. belj.)
ExusTEU, V. a., brûler :
Ce pays (Pentbapolis) fut jadis plus fer-
tile que de présent n'est Jherusalem. Mais
maintenant par punition divine est terre
exustee, bruslee et déserte. (Mer des hys-
toir., t. I, fo 7t)S éd. 1488.}
lixusTioN, s. f., combustion:
Dont Vexustion est moult griefve et dan-
gereuse aux membres sains. (La tresample
et vraye expos, de la reigle M. S. Ben., 1486,
f 83^)
Ce pays (Pentbapolis) avant son exustion
estoit si très riche que entre les pierres
communes on trouvoit gemmes, sapbirs et
autres pierres précieuses. {Mer des hys-
toires, t. I, f" 76\ éd. 1488.)
Par exustion et inflammation. (Amyot,
ÛBj(r. mei, t. III, p. 32i, éd. 1820.)
ExusuFuiTiEii, S. m., usuffuitier !
Comme exusufritier. (1386, Denombr.ilu
baill. de Rouen, Arcb. P 307, f" 23 r».)
EY, voir Es.
EY.Mis, voir Le.
EYAVE, voir AlGUE.
EYD.\NT, voir Aidant.
EYGNON, voir El.NON.
EYJAN, voir Encan.
EYME, voir ESME.
EYNDEGUÉ, voïr Ay.^idegré et ElN-
DEGRÉ.
EYNDERÉ, voir ElNDEGIiÉ.
EYNON, voir EiNON.
EY.vuNG. voir EiNOX.
EYR, voir Aire 1.
EYUAi^, S. m., terre en friche :
Se meut débat et question a cause de
certains eyraulx assis entre le villai^e de
la Bastide et le villaige de Veyriere. (1455,
JJ 189, pièce 55.)
1. EYRE, voir 1ère.
2. EYRE, voir Erre.
EYSSART, voir ESSART.
EYTENE, voir ESTENE.
EYTRILLE, VOir EtRILOE.
Ez, voir Le.
BZCONCE, voir ESCOSSE.
EZMAIER, voir ESMAIER.
Ezo, voir ICE.
EzvoiBR, voir ESVOIER.
FA.\LYR, voir Faillir.
F.AAME, voir Famé.
F.ABAUT, ^ni^ Fra.mbaut.
F.ABEGLii, fabregue, s. f., basilic, herbe
odoriférante :
Du basile, fabegue, ou basilicoa. {Platine
de honneste colupté, f" 33 v, éd. 1528.)
Demeure neantmoins la fabregue plus
délicate que ni le thym, ni la sarriette,
aussi ne souffre elle d'habiter ailleurs
qu'en jardin bien cultivé. (0. de Serr.,
Th. d'agr., VI, ii, éd. 1605.)
FABELET, S. m., petit fabliau :
n'un fabelet vos voel rimer.
(La Viellele. Uichel. 375, f 295=.)
... Vous voel chi aconler
Un fabelet.
Ilie le vielle Truande, Richel. 2168, f 239'.)
FABLANCE, flubance, s. f., fable ;
Confabulatio, (labance. {Gloss. de Couches,
et Gloss. lat.-gall., Richel. 1. 7692.)
F.ABLAOR, voir FABLEOR.
F.ABLE, /oHftie, S. f., parole, discours :
Chufet, fait li roys, par mes ienx.
Vos faubles si ne valent riens.
(Renan, Suppl.. var. desv. -JiOîi-îlSii, p. 318,
Chabaille.)
F.ABLEER, VOir FABLIER.
1. FABLEMENT, S. m., fable, conte,
mensonge :
E contèrent a mei li felun fablemenz.
(Psalt.monast. Corb , Richel. 1.768, f» 98 r».)
2 FABLEMENT, voir Fl.\BLEMENT.
FABLEOR, faubleor, fablaor, fableur,
fableeur, (labeur, s. m., auteur de fabliaux,
de fables, conteur, souvent avec l'idée de
menteur, trompeur :
Cil fahlaor qui toz jors manient.
(Gerv., Best.. Brit. Mus. add. 28200, f 8i,
P. Meyer, Romania I, p. 126.)
Ja ne prendra mes terme le noslre grant labur
Tant com Alisandres trova novel fableur.
(Te. de Kent, Gesle d .Mis., Richel. 21361,
f» 61 r°.)
Tel fablierre et tel cansidiqne.
(FaW., ms. Chartres 261, f U2 r».)
Il n'est ftabeur ne batellenr,
Ne joaeur d'apertize.
S'il n'i met aucune couleur.
Nul n'aime ne ne prise.
(Dit des Painlres, ap. lub., fio'iv. fief., II, 100.)
Li fablerres qui li contout
Les cinc fablf^s finees ont.
{Chasloiem. d'un père, conte X, Biblioph, fr.)
Li flabeeur. (Bible, Maz. 68i, f» 158'.)
Ne soies mieborderres, ne conterres, ne
fmblerres. (Ms. Ars. 5201, p. 319>.)
— Chanteur public :
Fableur, ou chanteur en place publique,
fabulator. (146i,J. Lagadeuc, Cathol., éd).
Auffret de Quoetqueueran,Bibl. Quimper.
F.VBLER, - eir, (aubier, (laber, (tabler,
verbe.
— Neutr., dire des fables, des contes,
des mensonges, des bagatelles, babiller,
bavarder :
Jeo ne di mie fable, ne jeo ne voil fabler.
(Wace, Rou, 2» p., 1355, Andresen.)
E Israël iert a tûtes seuz a respit dunt
il em purruni fableir. (Rois, p. 268, Ler. de
Lincy.)
692
FAB
FAR
FAB
Et quant DOS aurons scmpres nieogié a grant planté
Et tuit no compaignon en seront asazé
Adont me ferai je oir et esconler.
Car home qui jenoe n'a cure de faiMer.
(Jeh. de Latison, Richel. 2495, f" 3' y°.)
Tant fn rices li plais, ne Tons en quier fabler.
(De SI Ale.Tis, 160, var. du ms. Ojf., Ilerz.)
Or, dient et content et fahlent.
(AttC. et Nie, p. 10, Suchier.)
Or dieut, et content et flalilenl.
Ob-, p. 6.)
A ce qu'il en content et fiaient.
Sachent touî que del plus i gabcnl
(GuiART, lioy. lign., prol., 94, Bachon.)
Li cusiniers ne doit pas demorer es celles
ne fabler es moinnes. (3' p. des Coût, des
chartreux, TDS. Dijon, f» 6 r».)
11 n'a pas licence de fabler a aux d'autres
choses. [Ib., f 12 v°.)
Cilz delà et deçà ensemble beuvoient et
mengoient et ch'auffoieul, comptoient des
nouvelles des batailles ou ilz avoient esté,
dorraoient les uns jouxte les autres, fa-
bloienl grant partie de la nuit, vantoient
eulxde leurs prouesces, couvroient et re-
gnioient leurs mauvaistiez. {Bom. de J.
Ces., Ars. S186, f 105'-)
Confabulari, jlaber. (Gloss. de Conches.)
Et se faisoit a elles ferir et buffer, si
■vérité est que l'en en a fable. (OnESME,
Polit., f IQ/J, éd. 1489.)
Sans fabler ne sans bouter l'ung l'autre.
{Journ. d'un bourg, de Paris, an 1431, Mi-
chaud.)
— Act., raconter :
Hz fablent aussi que iceluy Denys... fut le
premier qui en son pais triuuipba. {Chron.
et hisl. saint et prof., Ars. 3515, f" 162 v».)
Seigneurs, quoy que cest homme falfle.
Croire ne puis qu'il soit ainsi
Aveugle né
Grebas, ilist. de lapass., 1432-2. G. Paris.)
FABLEusiîMENT, adv., fabulcuseiiient :
Cesle punition de Dieu déclarée en la
Bible par la confusion advenue au basti-
nient de la tour de Babel, a esté fableuse-
ment représentée par les Grecs. (Fauchet,
de l'Origine de la lang. etpoes. franc, 1. I,
ch. I, éd. 1581.)
FAULEUx, adj., fabuleux :
Eq rendant inutile
Comme fahleuse en tout la victoire d'Achille.
(JOD., IMuv. mesl., V 154 v", éd. 15';4.)
Les Italiens, Espagnols, Alemans et
autres, ont esté contraints forger leurs
romans et contes fableux, sus les telles
quelles inventions de nos trouverres,
chanterres, conteor, et jugleor. (FauCHET,
de l'Orig. de la lang. etpoes. franc, liv. I,
ch. 5, éd. 1381.)
Discours fableux et mystiques. (Id., ib.,
ch. 6.)
Desja digne des Dieux, par ses chevalereuses,
Par ses sages verluz, lesmoigne non fablcuses
Les louanges d'Hector.
(J. DE Amelin, lliinne à la louange du duc de Guise,
Poés. fr. des xv° et xvi" s., IV, 298.)
— Qui aime les fables :
Vous deviez, Monsieur, chercher des
oreilles fablnises, si vous aviez désir de
faire valoir voz fables. {Print. d'Yver, p.
liS, éd. 1888.)
FABLiE, S. f., fable :
El front ot une perre qni Inist et reflambie,
Dont par nuit voit aler cou par plaine midie ;
La COQ longe et grosse, nel tenes a fablie.
(Epis, des Chelifs, p. 211. Hippean.)
FABLiEME.NT, - oienunl, s. m., fable,
conte, mensonge :
Recunterent a mei li felun fabliemenz.
(Lib. Psalm.. Oxf., cxviii, 83, Michel.)
Lat., fabulationes.
Non, mère, dist li rois, vous dires autrement.
Moult m'aves or mené par lonc fabloiement.
Mais, par le foi que iloi a Dameden le grant.
Le cief vous couperai de m'espee traacant,
S'autre cose ne dites.
(Helias, Richel. 12338, f 16*'.)
FABUEH, - oier, - oyer, - oiier, - eier,
• eer, faubloyer, /lab., fauboier, verbe.
— Neulr., dire, conter des fables, des
mensonges, bavarder, quelquefois sim-
plement parler :
Et chantent et fablient que l'eire lur n'ennnit.
(Th. de Kent, Geste d'Alis , Richel. 24364,
f 32 T».)
Ordemenl vit en fabloiant.
(Reclds deMoeiens, }/Mc;rrf, Ars. 35-27. f° 128"".)
Dont comença Lambers a /laboier
Et a chanter hautement sans dangier.
(.iutjen, Uichel. 860, f 206.)
Et fcist sa moUier fableer et conter.
(Fierabras, Vat. Chr. 1616, l" 34 v».)
Assez raiez lou porroient faire
Qu'en voir dire et en voir conter
Se porroient miez esprover
Que il ne font en fauboier.
(Vie des Pères, Ars. 3611. f l*".)
Je parlerai en la Iribulation de mon es-
perit, et fabloieraio l'amertume de m'ame.
(.Bible, Richel. 899, f» 220v)
Tant puet il aler flaboiant.
iltose, ras. Corsini, !" '3'.)
Qu.inl la vieille oui tant /laboic.
(Ib., f° 98''.)
Quant veulent por li flaboyer
Sa prescience alleboycr.
(/*., i" 115'.)
Force que, se il remenoit hors de l'ora-
toire par aventure il seroit tels qui dor-
miroit ou fabloieroit, eteinsi seroit donee
eschoison au deable. (Begle de S. Ben.,
ms. Sens, p. 137", ap. Ste-Pal.)
Fabulari, fabloiier. {Gloss. de Douai,
Escallier.) Impr., fabtouer.
De bon maislre vient bon loyer,
Si com l'en dit sanz flaboier.
(I. Lefebvre, Resp. de la mort, Uichel. 994,
f° 16''.)
Elle dict tels propos a Isabelle, qui de-
voit après elle fabloyer. (Larivey, Facet.
Nuicts de Straparole, IV, 3,Bibl. elz.)
Alterie, qui estoit assise près d'elle, sa-
chant que c'estoit en son ranc de fabloyer,
commença ainsi une plaisante fable. (ID.,
ib., V, 1.)
— Act., raconter, débiter :
Je vous ai mainz moz fabloiez
Et diz et contes riraoies.
(Dit de Droit, Gralet-Dnpiessis.)
FABLOIEMENT, VOif FABLIEMENT.
FABLOiER, voir Fablier.
FABRE, voir Fevre.
FABIIEGUE, voir FaBEGUE.
FABRiCATURE, S. f., fabrication, cons-
truction, structure :
Elle (la cité) est inexpugnable, tant pour
sa force et fahricature que pour sa situa-
tion. (FossETiER, Chron. Marg., ms. Brux.
10312, VllI, II, 4.)
Faire la fahricature des soubzbassemens
du sainctiiaire. (Blas. des couleurs en
armes, f» 7 v», éd. 1511.)
— Image forgée ;
Et lui fut donné par ceulx de la ville la
fabricature et imaige de Sainct Orner fa-
briquée d'argent. (J. Molinet, Chron. y
eh. CCCVI, Buchon.)
FABRERIE, VOir FAVRERIE.
1. FABRICE, s. m.; forgeron :
Eu forgeant devient on fabrice. [Perce'
forest, vol. IV, ch. 46, éd. 1528.)
2. FABRICE, S. f., fabrication :
Menus pilliers de singulière fabrice et
artifliceulx ouvrage. (D'AuTON, Chron.,
Richel. 5082, f° 113 v.)
FABRiCEUR, voir Fabriqueur.
FABRICUEUR, VOIT FaBRIQUEUR.
FABRIER, voir FAVRIER.
FABRiLE, adj., de forgeron, qui a rap-
port au forgeron, à celui qui travaille les
métaux :
Ars fabriles, c'est a dire de forgier ou de
telz fors raestiers. (Ores.me, Ycono!n.,i° 2'',
éd. 1489.)
Dessoubz l'art fabrile est contenu ce qui
est de faict d'armes de fer et de métaux,
soubz laquelle orfeuvres, raareschaulx,
monnoyeurs et alquimisces sont contenus.
(P. F EB.GET, M irouer de la vie hum., (° 100 \°,
éd. 1482.)
Cest art (de la construction) a deux par-
ties, c'est asçavoir architeclonique et
fabrile. (Id., ib.)
Il inventa l'art fabrile. (Rab., iv, 61,
éd. 1352.)
Forgeurs forgent et traitent choses fabriles.
Et les bourdeurs vaines et inutiles.
(Prov., ap. Ler. de Lincy, Prov. fr.. Il, p. 130.)
FABRIQUANT, S. m., celui qui a fabri-
qué, qui a construit, en parlant de l'auteur
du monde :
Auras tu hardement d'envahir le plus
grand du inonde, l'héritier du mondain
fabriquant, l'image du céleste guberna-
teur. (J. Molinet, Chron., ch. xviii, Bu-
chon.)
FABRIQUEUR, -icqueur,-icueur,-iquour,
- iceur,- isseur, s. m., celui qui fabrique,
inventeur :
De mcnsiugos li fabriqueur.
(.1)1/1 Claudiamis, Richel. 1634, f 40 v°.)
Et puis Vulcan le fabriijuritr de dieux.
(Le Testam. de Leuther, Poés. fr. des xv« et xvi° s.,
1,201.)
Si j'estois leur juge, dissoit il, je ferois
bien trouver a ceux qui produisent ces
beaux contrats leurs fabriqiieurs, et qui
leur a baillé ces belles pièces en main.
(G. BouCHET, Serees, IX, Rouen 1633.)
FAB
FAG
PAC
(iO.T
— Administrateur de l;i fabrique ou
du revenu d'une église :
Le fabricueur et les grossiers de Veuille.
(1374,Ste-Radeg.,Reg. cop., Arch. Vienne.)
Fahriqitour àa le fabricqne d'icelle église.
(6 mai 1440, Inv., Cart. cbap. Dol, Arch.
llle-et-Vil. S. G. I.)
.C. sols cbaque année aux fabrigueurs de
monsieur S. Julien. (1415, Orden. de l'hosl.
M. le Duc, ap. Lob., 11, 917.)
Fabrigueur de la parùi?se de la Reves-
tizon. (1461, Arch. JJ 198, pièce 218.)
Fabriceur de la dite paroisse. (1476,
Arcb. JJ 204, pièce 183.)
Aux fabriqueiirs de l'église parrocbial de
la Flescbe en Anjou. (1498, Reg. de Nantes,
f 38 V».)
En parlant aux proviseurs et fabrigueur
des églises. (Proc.-verb.des Coût, de Dour-
dan, Nouv. Coût, gén., 111, 133.)
Ne pourront les marguilliers et fabri-
gueurs des églises accepter aucunes fon-
dations, sans appeller les curez, et avoir
sur ce leur advis. (Mai 1579, Ordonn. de
Henry III, Blois, lu.)
On dit communément, est vraj', il est
riche comme un ladre. Ce proverbe, va ré-
pliquer une fesse tondue, est cause que
beaucoup ne veulent rien donner par au-
mosne a ces pauvres ladres : et me sou-
vient qu'il fut dict, n'y a pas longtemps,
au fabrigueur de nostre parroisse, qui
amassoit pour eux : Monsieur mon amy je
ne veux rien bailler pour les ladres, car
on dit que les plus riches de la ville le
sont. (G. BoucHET, Serees, xxxvi, Rouen
163S.)
Se disait encore au commencement du
xvii° s. :
Fabrice, fabricgueur. (1614, Notre-Dame
la grande, Arch. Vienne.)
FABRissEUR, voir Fabriqueur.
F-VBULACioN, - Uon, S. f., fable, men-
songe :
Dedallus, duquel les fabulations et fables
poétiques parlent grandement. (Orose.vol.I,
f» 69'', éd. 1491.)
Voz consolacions ne sont pas comme les
fabulacions ou flaleries des hommes. {In-
tern. Consol., II, lu, Bibl. elz.)
Estre oyseux et perdre son temps en fa-
bulacions. {Ib., m, XVII.)
FABi'LATEUR, S. m., autsur de fables,
de contes, de récits fabuleux et menson-
gers :
Ainsi que comptent quelques fabulateurs
(Carion, Chron., f 148°, v éd. 1348.)
Fabulateur et poète anciea.
(Conr.oZET, Futiles, a Mgr Henry, éJ. 1578.)
Cf. Fablkor.
FAituLATiF, adj , qui Contient de la
fable, fabuleux :
Hem, hem, voy cy je ne say quoy
Faiutatif, c'est raillerie
Qu'on me dresse.
(Ttterence en franc., f Si'', 'Verard.)
FAUULATOiRE, aùj., fabuleux :
Choses vaines et fabulatoircs. (C. Man
siON, Bible des Poet. de metam., nrol.. éd.
1493.)
Chose fabulatoire. (BofbgoinTt, Bat.jud.,
V, 7, éd. 1530.)
Toutesfois ne sont point leurs diclz (des
poètes) tous fabulatoires, mais très vrays
historicques nmraulx. (J. Bouciiet, les Re-
gnars travers., 1, f° 43'', éd. 1522.)
FABULEH, - uller, verbe.
— Neulr.,dlre des fables, des bagatelles,
s'occuper à des riens :
Légèreté me plaist, je quiers mangier,
boire et /"afcîi/er pour ainsi passer le temps.
(J. Gerson, la Mendicité spirit., f" 41 v°,
éd. 148S.)
Vous masiez aimez toz poethes
Qui faliulloient aux faolx prophètes.
(le Rebours de Slatlieotus, p. 108, éd. 1518.)
— Act., raconter, en parlant d'une chose
fabuleuse, mensongère :
Duquel les poètes fabulent que il reas-
sambla les membres de Yppolitus des-
membré, et les vivifia. (Fossf.tier, Cron.
Marg., ms. Brux., I, f» 107 v°.)
Bacchus, que les poètes fabulent avoir
esté né de la cuisse de Jupiter. (NicoT.)
— Flatter, cajoler :
Puis vint le lendemain avec son instru-
ment de musique, commençant a fabuler
Argus par si grand son d'armonie que il
endormit tous les cent yeulx d'Argus deux
a deux conscquentivement. (Yiotier des
Hist. rom., c. xcvill, Bibl. elz.)
Ancien patois de Champagne, se fabuler
on se farbuter, se tromper, s'égarer. (Gros-
LEY, Vocab. troyen.)
FABULEua. s. m., auteur de fabliaux,
de fables :
Jadis fut un homme riche qui avoit un
fabuleur qui cliascune nuit lui racoutoit
cinq fables. {Discipl. de Clergic, x, Biblioph.
fr.)
Heraclides qui estoit /'aî/u/ewr et enrichis-
seur de comptes. (Selve, Camille, éd.
1347.)
FABUSE, fabuze, s. f., mot factice dé-
rivé de fable :
Nous ne procédons que par ditz
Et menaces de longue main,
Telz fahuaes sont tout en vain,
IN'ostre fait n'a point de cooduicle.
(Gbebas, ily^t. de la Pass., Ars. 6431, f ISS"*.)
Teh fabuies sont tont en vain.
(lo., ib-, 16-281, G. Paris.)
On nous dit que la estudies
A rompre noz serimonies
Tour pregcber ne sçiy quelz fabuses.
(Id., ib.. Ars. 6131, f IGl'.)
FAÇAUTÉ, S. f., bil air, prestance :
Tout chil qui le vcoieut le prisoienl et
bonnouroient pour la façaulé de lui.
(Froiss., Cliron., X, 234, Ker'v.)
FACE, voir Faisse.
FACELET, voir Faisselet.
FACENDE, S. f., métairie :
Riches d'avoir et de facendes.
(liom. d'Alcr., ap. Duc, 111, '217''.)
FACEON, voir Façon.
FACEon. voir Faiskor
FACER, voir Facier.
FACET, adj., gracieux, plaisant :
Leur don!ce et facele manière
De parler.
(C/i««t., Val. f.hr. 149(1, T 32. i
Merelrice est belle, donlce.
Opportune, ^'ente. facele
Kl plaisante a voir.
(Ttterence en franc., r 193'', Verard.)
FACETE, S. U, dimin. de face :
Amors li di.'it : Or Toi, douccte,
Com Athis a hele facele.
(.Utils, Richel. 37.-;, f» 127'.)
Sa facele Termeillcle
Corne rosier lloris.
{Rom. et pasl., Barisch, I, ;;-2,31, et Vat. Clir.
1490, f° 11.Ï r".)
FACETEi,, s. m., raillerie :
liant i ait, c'est liien ke jel die,
Ke Iraison se pnet mnlt bien v.inleir
K'elle ait teil cens ke sont de sa manie ;
Ke cnide pa« c'on les pensl mateir.
Nomeir les veni, nés iloi pnis oUlieir,
C'est faeelets, orgucls, mais et envie.
(AiiiiERTiN DES AnEKOs, Cliu'is., ms. Berne 389,
(<• 82 v".)
F.vcETEMENT, adv., gracieusenieu t :
Vela bien dit facctemrnl
A le prendre ironiquement.
(Ttierence en franc., (» 95'', Verard )
Vous trouverez deux hommes iniroduictz
Par Nevius le poète, et induiclz
A deviser, par nne comédie,
Facelemenl, en une forme hardie,
Du bien quavoienl en leur citf perda.
(J. BoccHET, Ep. mor., \" p., silii, éd. i:>4.'i.)
FACEUN, VOirFACO.N.
FACEUR, voir Faiseor.
F.vcHANT, voir Faschaxt.
FACH.vuT, voir Faschart.
1. FACHE, s. f., friche :
Le champ.irt de trois cent arpenz ou en-
viron de terre, partie en fâche et partie
couUuree. (1323, Chart. de Brie, Arch. JJ
62, pièce 109.)
2. FACHE, voir Fasciie.
FACHEUSETÉ, VOir FASCblEUSETÉ.
FACHOLET, S. xïi., luouchoir :
Pas n'oublia chaussier les bouzettes, ne
acbaindre autour de son corps latouaille
hroudee, le facholet jiendaut devant. {Ilist.
desSeig. de Gavrcs, f 140 v», Cachet.)
FACiioN, voir Façon.
FAGHUEL, faisoil, S. 111., uiouclioir :
Une pilote ai ci pendue.
Grosse, pesante et eslendue ;...
l'ileron a gros, et factmet.
{bu Mercier, lîichel. 1915-2, f ' 43".)
Lez Juif se coguoise (sic) au /'aisoii de
toille liute eujauue couleursur leurslcstes.
(Le S' d'Anglure, le ioint Voy. dJcrns.,
p. 43, A.ï.)
Cf. Facuolet.
FACHURiER, V ûir Faitcrier.
FACIER, facer, v. a., faire :
Nuls ne desserve, ne n'ostc riens de la
Cl)4
FAG
FÂC
FAG
table aus cliambellaiis, lors taut sculemeut
li aumofiniers ou cil i|iii sont établi a ce
[acier. (128S, Ord. de Ihoslel le Roy, Pièc.
ici. à IHist. de Fr., xix, 35.)
Pour facer surcot ethouce au roy. (1319,
Compte de Gieffroy de Fleury, ib., xix, 59.)
FACii., voir Faitcil.
i-ACiLhAGE, ^ oir Faucillage.
l'AciLLiiî, voir Faucillee.
FACiNVTE, adj., p.-6. transparent ?
Orite i hat d'antre manière,
Tachie est de blanc la mains chiere.
Et facinale.
(Lapid., C 1083, Pannier.)
FACiNEREux, - Buveux, - oreux, adj.,
criminel :
Et estoit juRce coulpable de virgon-
saeuse et facineureuse coulpe. (Sym. de
IlESDiN, Trad. de Val. Max., f" 117% éd.
148S.)
On est digne correction
A si fannorcnse offence ?
(Thercnce en franc., f° 56°, Verard.)
Gens facinereux, qui de très legier sont
enclins a murmurer contre les officiers
dudit comte. (1483, Ord., xix, 216.)
Affin qu'il niourust de double mort
comme far.inoreux et comme pécheur. (La
Mer des hysloir., t. I, f" aW, éd. 1488.)
FACixEUREUx, voir Facinereux.
FACiNiER, S. m., sorcier; faciniere, s. f.,
sorcière :
Le père des supplians venant de la ville
de Riom.... commença a crier aux sup-
plians : Tuez ces ribaulx faciniers et faci-
nieres. (1433, Arch. JJ 187, pièce 109.)
Estoit commune renommée ou pais
qu'icellui Jehan estoit sorcier et facinier.
(1456, Arch. JJ 189, pièce 87.)
Lyonn. et forés., faciney, sorcier, en-
chanteur.
FACiNOREUX, voir Facinereux.
FACOLE, voir Facule.
F.vooN, fasson, fazon, faceon, faceun,
faicon, (aehon, faickon, s. t., chose faite,
construction :
La u furent les granz faiçons (de Jnmièges),
.^'out furs espines e bnissons.
(Ben., b. de Norm, 11, 108S3. Michel. >
— Face, visage :
Ly bers Thomas de Marie a le cleve façon.
(Chev. au cygne, 21005, Reitt.)
Toz li cors enroidist, et li faceons de-
vient pale. (S. BERN.,Serm., Richel. 24768,
l» 17 V».)
Telle ne n'est mies li tristece des ypo-
crites, car ele n'est mies el cuer, mais en la
fazon. (iD., ib., p. 564, Ler. de Lincy.)
Cil defegurent lor fazon, mais a ti la
commaudet om a laveir. (Id. ,!().)
Oyng ton cbief, et la. faceon levé. (1d.,
ib.)
Ceste est vosti-e professiuns querre lo
Deu de Jacob, ne mie a la commune ma-
nière de toz les autres, mais querre la
faceon meimes de Deu cui Jacob vit. (Li
EpisUe St Bernarl a Mont Deu, ms. Verdun
7i, 1° 14 V».)
Querre la faceun de Deu c'est sa connis-
sance. {Ib., i" 15 r°.)
Anz s'an fut li chaitis toz muz et toz
tremblauz si cuni Caym de davaut la faceon
nostre Signor. (Ib., i" 20 r°.)
De le grande merveille en saingna se fachon.
(H. Capcl, 1779, A. P.)
— Avec un nom de chose, vue :
Davaol la fazon de l'onction de Crist ne
porat esteir nule enfernietez de cuer. (St
Bern., Serm., Richel. 24768, f» 20.)
— Gens de façon, gens de bonne no-
blesse, de bonne compagnie :
Laplus deshonneste chose qui puisse
estre au monde en especial aux hommes
lie façon est de veoir une jeune femme
yssue' de bon lieu volage et effrénée. {En-
seignements d'Anne de France, p. 30, Cha-
za ud)
Oncques homme ne femme de grant
fasson, ne qui eust bon sens, ne désira
avoir ce bruit. {Ib., p. 12.)
— Gens de façon, factionnaires, garni-
saires :
Et avec ce y eut de grans assaulx faits
de ceux dedens contre ceux de dehors ;
car la ville estoit fort garnie de gens de
fachon. (Mém. de P. de Fenin, an 1411,
Soc. de l'H. de Fr.)
Et pour ce mirent grant paine a les gar-
nir, par especial celles qui estoient tenables
et moult fort les pourvoient de gens de
fachon. {Ib., an 1420.)
Maie bouce et son assamblee
De gens de fairlion mal garnie
Cuidoient le chaslean d'emblée
Prendre.
(Lefranc, Champ, des dames, Ars. 3121. PS")
FACONn, faconde, adj., qui parle avec
faconde :
Le trouvay si bien enseigné, si bien
parlant et si facond que je ne eusse
sceu me soulier d'escouter ses doulces pa-
rolles. {Perceval, f» 42% éd. 1530.)
Soubz l'aventure et fortune incertaine
D'estre excusé, ou d'acquérir la haine
De la plus part des facondes lecteurs.
(Fr. Sagon, le Coup d'Essay, prol. address. l'e-
pist. qui ensuyt a la Royne de Wav., à la
suite des Œuvres de Marol, éd. 1731.)
L'estoile de Mercure rendoitles hommes
faconds et bien parlant. (GuiLL. DU Choul,
de la Helig. des anc. Romains, p. 166, éd.
1561.)
Le facond bien dire. (^f. Pasq., Lelt.,
viii, 7, éd. 17^3.)
FACONDE.VIEXT, adv., avec faconde :
Etplenst a Dieu que les reciter seussent
Facondement, et que bonne grâce eussent.
(('h. FosTAïKE, Translation d'Ovide, éd. 1536.)
F.ACONDiEux, adj., qui parle avec fa-
conde :
Monsgr Gérard de Rossillon y envoya
ung très notable, sace, hardy et discret
homme, très facondieux, c'est a dire très
bien en parlé. (Girart de Rossillon, ms. de
Beaune, éd. L. de Montille, p. 267.)
FACONDITÉ, S. f., faconde :
C'est juste qu'en tous languages aient facondité.
(Herman. Bible, Richel. 1444, f 57 y".)
Par son visaige
Plaist et par sa facondilé.
(Eust. Deschamps. Poés.. Richel. 810, f 539=.)
Elégance et facondité en ces deux lan-
gues. (G. BoucHET, Serees. V, 103, Roybet.)
FAçOiWETTE, s. f., dlm. de /'rtço», ma-
nière :
Tant de petits charivarys,
Tant de petites façonnelles.
tCoouiLi.ART, Œuv., Il, 211, Bibl. elz.)
1. FACtjuE, faque, fasque, s. f., poche,
sac :
Tous les pays gisoient subjets a gens de
huiseuse, compaignons de la facque, hou-
vers, putiers, ruffiens, hennebennes. bu-
veurs de vin et gasteurs de draps, qui nés
estoient pour boire eaue et mener la char-
rue. (G. Chastell., Chron. des D. de
Bourg., III, 171, Buchon.)
En son saye avoit plus de vingt et six
petites bougettes et fasques tousjours
pleines. (Rab., Pantagruel, ch. 16, éd.
1542.)
Adonc noctoya très bien de beau vin
blanc le col, et puis la teste et y synapiza
de pouldre de diamerdis qu'il portoit tous-
jours en une de ses fasques. (Id., Panta-
gruel, ch. 30, éd. 1542.)
2. FACQUE, S. m., faquin :
Facque, as faquin. (Cotgr.)
FACTEUR, voir FAtTOR.
FACTiBLE, adj., qui peut être fait :
Des choses contingentes et qui se peu-
vent avoir en une manière et autrement,
une est agible et l'autre est /■ac(ifrJe.(OBES-
ME, Eth., f° 115", éd. 1488.)
Ce m'a esté bien a\9e el factihle. {Aw.
parf. de Guiscard et Sigism., f» 11 v°.)
FACTiF, voir Faitif.
FACTION, S. f., fabrication :
Action et faction différent en espèce.
CuT faction est o|)eration par laquelle ou
œuvre en matière dehors, si comme dolcr
ou forger. (Oresme, Poliliq., f' 6% éd.
1489.)
— Action de guerre :
Je me deporteray de traicter, si ce n'est
par incident, des belles factions et des
ruses de guerre qui furent exécutées par
les assiégez, au dommage et deshonneur
des assieceans. (Du VillARS, Mém., II, an
1531, Michaud.)
— Ruse, tromperie :
En fin après que le promoteur eut pris
telles conclusions qu'il luy pleut par sen-
tence de l'evesque, et du vicegerent de
l'inquisiteur, il est dit que tout ce qui avoit
esté fait 'par la Pucelle n'estoit que fac-
tions et tromperie pour séduire le pau-
vre peuple, ou bien invention du diable.
(E. Pasquier, Rech. de la France, I. VI,
ch. V.)
FACTisTE, voir Faitiste.
PACTOUREAU, S. m., dlmin. de facteur:
11 n'y a boutique de factoureau, ouvroir
d'artisan ni comptoir de clergeau, qui ne
soit un cabini^l de prince et un conseil or-
dinaire d'Etat, (Mornav, Lett., dans Mayer,
Galerie philos, du xvi» s., II, 271.)
FACTURE, voir Faiture.
FACTURIER, voir Faiturier.
FAD
KAD
I AF,
FACU, adj., lisse ?
Uns engin nommé mouton qui est fait
en guise d'une maison couverte, par dessus
lequel est fait de aierrinn, et en la couver-
ture et a l'entour sont clouez cuirs crus et
facus, affin que le fer ne le feu ne s'il
puisse prendre. (Le Joiwencel, f" 86'>, ap.
Ste-Pal.)
FACui.E, facole, flacoUe, s. f., petite
torche :
Et puiz quant il furent après il estoit
nuit, il font feu et haucent li facole alu-
mees a ce que cil de la cité se douassent
alegresce de lor venue, etli anemiseussei^t
paour. (Aimé, Yst. de li Norm., V, 27,
Champollion.)
Li Sarrazin,qui lo sentirent sans nombre,
o flacolle alumees issirent fors de la terre
a ester contre la force de li Normant. (Id.,
i6., V, 10.)
Une famle ou petite torche ardant. (La
Mer des hystoir., t. I, f» 50'', éd. 1488.)
FADE, adj., faible, languissant :
Sire Artus, rois, ie sni malailps,
Bociez, meseaus, liesfait et fatles.
(Tristan, I, :1G79, Michel.)
Celé esloit maie et csploree.
Fade, fleslrie et esploree.
(G. DE CoiNci, Mir., ms. Soiss., f H'.)
Bien set qn'ele a eslô m.ilade,
Q'encor en a le cuer tût /'tidr.
(Amaldas et Ydoine, Rithel. 375. f° 3'28!'.)
Troi c et chinnkanle malade !
Ki XXX ans orcnt esté fade, \
Et sans oir et sans Teoir
Et sans parler et sans savoir. [
(MODSK., Chron., 11262, lleiff.)
Quant l'en en la meson Dien entre
Por regarder aiican malade.
Lors ai le cuer si mort et fade
Qu'il m'est avis que point n'en sente
Cil qui fet bien si me tormente.
(Ri'TEB., iliracle de Théophile, .lub., II, 90.)
Dame, mes cors est si malades.
Plains de velin et trois et fades-
{Lesx\joe.i N.-D., ms. Troyes.)
E, tresdoulx Dien, père dn mont.
Confortez moy, trop sui malade !
Le corps m'est si pesant et fade
Que plus ne peut.
(ilir. de S. JeanChrys., t-ifiO, Wahiand.)
Dont viennent tant de gens malades,
Catherreux, gravelleux, goûteux,
Débilitez, fragiles, fades.
Podagres, poussifz et boilenx.
(y. DE LA CuESNAïE, Comdamn. de Bancquel,
p. 351, Jacob.) ;
Ainsi durement enferme de corps et de j
pensée, fus renversé sur icelle très en-
nuyeuse couche, ou j'ay depuis plusieurs '
.jours demouré a fade bouche et failly ap-
pétit. (A. Chartieb, l'Esper., OEuv,, p.
26i, éd. 1617.)
Je me senlz pesant et tont fade. |
(Act. des Aposl.. vol. II, f 55'', éd. 1537.) -
S'elle est nourrisse elle sera fade.
Avalée, pleine de lambeanx.
(CoociLLART, DroiU nom., l°p., de Jnre nalarali, 1
l. 5S, Bibl. elz.) j
— Fade était quelquefois synonyme de
pâle :
Trayez vous près du feu. Je double que
vous estes mal saing ; vous avez trop fade
couleur. (Liv. du Chev. de La Tour, c.
cxxi, Bibl. elz.)
Hé dea ! il n'a pas le visaige
.\insy potatif, ne si fade.
(Pttthel., p. 112, Jacob.)
— Déplaisant :
Voecy. bon, j'arage de froid.
De faim, de soif, et soys malade.
Ma femme fect elle la fade
De moy gecter a remolys .-
(Farce du fiaporleur, p. 7. ap. Ler. de Lincy et
Michel, Farces, moral, et serm. j'oif., t. lï.)
— Faire chiere fade, se donner l'air de
j la tristesse :
"''' L'une dit : Las î mon bon amy.
Mon bon seigneur est bien malade.
Mais n'en a pas le cueur marry
Combien que face chiere fade.
(Les Faintises dn monde.)
— Fade de, qui est dépouillé de :
La terre qui ert de tanz biens si pleine,
/)(' luz aveirs est cre fade e veine.
CloRD. Famosaie. Chron.. 696, ap. Michel, l). de
mrm., t. III.)
— Dégoûté de :
Dans abbes doit sougnier sur trestont des malades,
/)'eans visiter souvent ne doit il yoslre fades.
{Gu,i,ES 11 Mi'isis, //' Maintiens des Monnes, I,
203, Kerv.)
— Fade, comme le lat. fattms, voulait
encore dire sot :
Or ça, parlons des tabourins.
Lesqoelz s'en vont tons les matins
Aux dames donnPr les aubades.
Ha ! povres sotz ! ha ! povres fades /
(Sermon des FouLv, Ane. Th. fr., II, 221.)
Fade s'est conservé dans le patois nor-
mand avec plusieurs de ses anciennes si-
gnifications. On lit dans le Glossaire nor-
mand de Le Héricher : • Fade, lAche,
poltron, déloyal ; à Valognes : T'es un
fade. • Bourg., environs de Saulieu, fade,
faible. Morvan, fade, mollasse.
1. FADEMENT, adv., d'unc manière fade,
insipide :
Bref son mde lourd discours,
.Sans sel, sans poix, sans mesure,
Alloit tousjours au rebours
D'une voix fademenl dure.
(Taiiubeau, Poés., à M"" Marguerite, éd. 1574.)
2. FADEMENT, S. m., action de devenir
fade, sans force, sans vigueur :
Et le cuer pour celé rouleure et fademenl
se change, et ele s'umelie et clôt ses eles
por dormir comme pasmes. (Sydrac, Ars.
2320, § 164.)
KADEu, verbe.
— Act., rendre fade, sans force, sans vi-
gueur :
Si est del'enrouUeure et de l'escume des
humours qui seur le cuer viennent et le
fadent. (Sydrac, Ars. 2320, § 164.)
— Neutr., se flétrir :
Tant foyent les fleurs en esté belles, en-
core longtemps devant l'iver elles fadent,
or elles flaytrissent. (Palsgrave, Esclairc.
de la lang. franc., p. 543, Géniu.)
FADEssE, s. f., fadeur:
Parquoy il n'y arien meilleur que de re-
cevoir cest assaisonnement, lequel seul
peut oster la fadesse qui est en nou:;.
(Cai.v., Comtn. s. l'harm. eoang., p. 118,
éd. 1S61.)
... En qnelqne bref discours
Que lu remplis de fadesse et d'amours.
(J. Vaio., Sat., III, aBaif, éd. lGt2.)
h'ADET, adj., faible :
Mes quant ele ne m'a mestier,
Trop me semble mes fadelc.
(Chans., d:ins les Poel. fr. ae. mon, IV li7'J,
Ars.)
PADi, part, et adj., alfadi, pâli :
I Tost sera ta fâche frcnchie
I El ta frcche collonr fadir.
(C/ef d'amour, p. SI, Tross.i
FADiu, voir Faidif.
FADON, s. m., mousse :
... Puis sont les mariniers
Tous lesqnelz sont dessus les naulonniers.
Apres y sont d'anllres rpds un grand nombre
Nommez fadons servans a tout encombre.
.Sur lesqnelz est pour conduire bien
l'n officier nommé le gardien.
(J. BoDCHET, Ep. mor.. 1» p., xiiii, éd. 1515.)
Cf. Fadrin.
FADRiiv, S. m., mousse :
Les fadrins qui sont les pages servans
de la nave. [La Salade, f» 31'», ap. Ste-Pal.)
L'assemblée de tous officiers, truche-
mens, pilolz, capitaines, nauchiers,/"afl!rîns,
herpailliers et niatelotz feut en la Ihala-
mege. (Hab., IV, 1, éd. 1S52.)
Le pilot... coramenda tous estre a
Cherté tant nauchiers,/'adrins, et mousses,
que nous aultres voyagiers. (Id., eh. 18.)
Icy,/'adnn, mon mignon. (Id. ,ib., ch. 20.)
FAEEMEXT, facment, adv., par l'effet
d'un enchantement :
Et tout ainsi qu'elle pensa
Faire sa roee, le fonrma
Arisinelique enlieremenl.
Faicle samble faecment.
(Anti Claudiamis, Richel. 1634, f 13 ï°.)
— Dans un sens défavorable, pour dire
drôlement :
Hommes accoustrés faêment. (xvn' s.»
Valenciennes, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
FAEL, voir Feeil.
FAELÉ, adj., flanqué de piliers, de co-
lonnes :
Li tors estoit /'ae/é de lius en lius, et ele
se quatist deles l'un des pilers. [Auc. et
JVî'c, p. 17, Suchicr.)
1. F.VEMENT, s. m., enchantement :
Et dit ses oreisons, seignie et conjurée
Cora chele qui esloit de faement senee.
(Dûon de Maience, 6917, A. P.)
2. FAEMENT, VOir FAEEMENT.
FAEit, fayer, feer,pheer, v. a., enchan-
ter, ensorceler :
Par le mien cnsienl, deables Vont faé.
Ou il li sunt n corps a reculons entré.
(Doon de Maience, 3388, A. P.)
— Enlever par des enchantements :
('.90
FAE
FAF
FAG
Morz ne velt pas Innsnes dnrcr,
Ains selt as gens lors max faer.
(Parlon., 5'221, Crapelet.'»
— Dcclaror p:ir un oracle :
Il amil esté dit et faê par la réponse
des nieux. {Triomphe des IX Preux, p.
120S ap. Ste-Pal.l
— Infin. pris subst., action d'ensor-
.m. ileossoà ot nn lemprer
Et .m. fées ol an faer.
(Uoni. de Thehes, Uichel. 60, P 7'.)
— Fai', part, passé, enchanté, ensor-
celé :
■le vos (lonni l'espee an poing doré
Ft le cheval Jntamont le faé.
(Les Lnh.. ms. Monip., f 162''.')
Vecy eose fnce !
Il convient qa'il y ait traisnn nr.leaee.
(CheiK m eijgnc. 20127. Reid.)
Kt cil jele l'escn enconlre.
Qni fn faes.
(Gamiain, 5188, Ilippeau.)
Uollans, li nies Karlon, a le cors si faé,
!Ne redoute cop d'arme .!. denier raonnaé.
(Fierairas, 3713, A. P.)
Fee dame, ci mos me rent la vie.
(Hues o'Ariia5, CJa«s., Poiît. fr. av. 1300,111.
1239. Ars.)
Me conchai, c'est vprita fine.
Près dn saut Wanlier, en la pree,
Qui est morveillense et faee.
(De la Mon Larguece, nichcl. 837, f° 280=.)
-Vu chemin m'a rataint rcst grant dyable faé.
(Doon de Maience, 4301, A. P.)
Par mon chief ! (ist li dncs, voici chose faee.
(Cov., B. du Gueselin, U93, Charrière.)
Des choses que on appelle faees. (J.
d'Arras, ^felus., p. 11, Bibl. clz.)
Il se approiicha, environ la minuyt, de
une fontaine faee nommée la fontaine de
soif. (lo., ib., p. 35.)
Et distl'isloire etla Traie crouicque qu'il
se conibalit a ung chevalier fayé au maul-
vais esperil, es prez dessoubz Lusigneu.
(ID., ib., p. 274.)
Les autres dient et maintiennent que
c'est un esperit faê, qui tous les samedis
fait sa pénitence. (Id., ib., p. 231.)
Il est escript que le saiije dominera au.K
estoiles et vaincra les choses fayees. (Mr
cuAULT, Dance aux Aveug., p. 34, éd.
1748.)
Luy tireray le cueur du ventre s'il n'est
si fayê que mon clayve en son corps ne
pust entrer. {Percecal, f» 53'', éd. 1330.)
Mais si ainsi estoit pheé, et denst ores
ton huir et repo.= prendre liu, failloit il
que ce feust en incommodant a mon
lloy. (Rabel., Gargantua, ch. 31, éd.
1342.)
Bacchus... avoit pour soy venger des
Thehaius un renard feé, de mode que
quelque mal et domaige qu'il feist, de
besle du monde ne seroitprius ne offensé.
(iD., I. IV, Prol., éd. 1352.)
C'est un cliasteau feé de telle sorte
Que Dnl ne peut approcher de la porte
.*ii de graudi roys il n'a tiré sa race.
U'ONS., .Amours die, VI, Bibl. elz.)
Nous raprjorloieut aussi les grands em-
peschemeus et fuscherie que leur donuoieut
<;eux de dedans iucessamment, leur sor-
ties hardies et furieuses, telles qu'on les
estimoit plustost (ayez et esprits diaboli-
ques, que hommes mortels. (F. de Rabu-
TiN, Comment., IV, éd. 1374.)
Ainsi les troncs feez de la forest d'Epirc,
Aniraei de l'esprit que Jnpin lenr inspire.
Prédisent, imposteurs, d'une diserte voix.
Ce qni doit advenir aux crédules Grégeois.
(Du Barta';. W semaine, éd. 1379.)
On eut dict que ceste rencontre estoit
une chose feee. {Print. d'Yver, p. 446, éd.
1588.)
Il me semble voir ces paladins du temps
passé, se presentans ans joustes et aus
combats, avec des corps, et des armes
faees. (Mont., Ess., 1. III, c. 7, éd. 1588.)
Chose fee et enchantée. (G. Bouchet,
Serees, V, 133, Boybet.)
Le retour en sa terre
De Piomede aussi, des le fatal trespas
Du faé Maleagre il ne raconta pas.
(J. VArQ., Arl.pocl., u, éd. 1802.)
— Fatal :
Feé, et qui doibt advenir par necessilé,
fatalis. (R. Est., Pet. Dict. fr.-lal.)
On trouve encore au xvn° siècle :
Je veui d'un verd qui oncques plus ne meure
Féer mon corps, à ce qne désormais,
Conroe mon roy pour qui je nais à l'heure.
Tout accident je surmonte à jamais.
{L\ MoRLiEr.t, Remiss, de Daphné.)
Lan., fayer, charmer ; fayi, parfait.
F.AERiE, /■fliefîe, s. f., parole enchante-
resse mais fausse :
Or avez dit faerie.
(Ferri, à J. de Marli, Vst. Chr. 1190, f»lfi8'.)
Oncques ne issist hors de ma bouche ne
faerie ne menconge. (Deguillev., Pèlerin,
de la lie hum'., Ars. 2323, f 62 r».)
An fort lessons ceste faerie.
Et relournons a noz montons.
(CoQuii,i.ART, Slonol. du Pmjs, II, 247, Bibl. clz.)
— Réunion de fées :
! Ou bois de Bersillant en la forest fueillie.
Ou il y a souvent repair de faieiie.
(Biiin delà Monl.. 1538, A. T.)
F.VF-ssEL'R. voir Faiseor.
F.vETÉ, S. /., mollesse :
Quant les enfans se acoustument a au-
cuns mouvemens, ilz en sont plus agilles
selon le corps et eschevent faelé et pa-
resce. (H. de Granchi, Trad. du Conv.des
j Princes de G ille Co/onne, Ars. 5062, f° 123 r».)
I FAFEE, adj. /., qui a une mine sédui-
sante :
C'est ung trésor qu'elles sont bien tillees.
Et ouUro plus font si bien des fafees
Par douli maintien et regars basilioques.
Qu'on ne sçanroit mieuls peindre droicles fées.
1 (.1500, IWdi'ocat des dames de Paris, Poés. fr. des
xv° et xvi" s., Xll, 10.)
': FAFELl.UE, VOir FANFKLUE.
fafeloukde, s. f., tromperie, bourde :
\ L'uQ par corner, l'autre par bourdes,
Leur Jient tant de fafelourdes...
(E. Deschamps. Miioaer de Mariage, Richel. 840,
f° 498''.)
Cf. Palourde.
fafelu, adj., gros, dodu :
Le paslé esloUfafelx.
(Farce du Paslé et de la Tarte, Ane. Th. fr., II,
73.)
Il estoit si gras et si fafelu, qu'on l'eus
fendu d'une arcsle. (Des Per., Nouvelles
récréations, de l'Asne ombraceux, Lyon
1558.)
Ses parens et amis voulant le festoyer a
sa bien venue, mirent rostir une bonne,
grosse, lourde et fafelue longe de veau.
(JVoîii). Fabrique des excell. Traits deverité,
p. 40, Bibl. elz.)
Ce mot vieilli a été employé par M°" de
Sévigné, non pas, comme dit Littré, dans
le sens d'espiègle, mais bien dans le sens
de dodu:
Celte petite infante éveillée et fafelue.
{Leit., 19 fév. 1690.)
Haut-Maine, faflu, bien nourri, dodu à
pleine peau.
faffelin, adj., conteur de bourdes, on
gros, dodu :
Pierres Faffclins le jone. (Ch. de 1311,
ap.A Thierry, .VoH. de l'hist.du Tiers Etat,
IV, 83.)
Cf. Fasfelue, Fafef.lue et Fafelu.
faffeuerie, s. f., bourde :
Icellui Lourdel dist que c'estoient toutes
tromperies ou faffeueries. (1407, Arcb. .U
161, f" 221 V».)
Ducange écrit faffeuers ; le ms. per-
mettrait de lire fiiffeueries.
fage, s. m., mot savant, hêtre :
Quand ly rnndel furent rimé
Ly pa.<;|onrel du bois ramé
Sont rassemblé an \a\j fage
Ou Delligere qni fust sage
De rime, sist pour ea jugicr.
(Pastorolet, ms. Brux., f 1 v».)
Cf. Fou.
FAGEL, S. 111, casaque, besace :
Diclus Girardus de verbis procedens ad
verbera, remoto caputio a capite suo et
exuto magaldo seu fagel, malitiose irruit
in dictum exponentem. (1398, Arch. .1.1
133, pièce 314.)
FAGET, S. m., lieu planté de hêtres,
foutelaie ; est représenté par des noms de
lieux :
Au nord de Mauheuge, le Censé du
Faget.
L'abbaye de Bellefaget (Bellofagelum),
autrefois placée au voisinage d'une lorel
I qui était un débris de l'Ardenne.
F.VONEMENT, VOir FAIGNEMENT.
I FAGOTAiLLE, S. f., matériaux employés
pour remplir une chaussée ou une digue :
j Hz s'abandonnoient oullrageusemenl a
porter arbres et aultres fagotailles pour
emplir les fossez. (.Ieh. le Bel, Chron., I,
262, Polaiu.)
Fagotaille. C'est ainsi qu'on appelle en
Bresse la garniture de la chaussée d'un
étang, parce qu'elle se fait avec des fagots.
(Laur., Gloss. du Droit fr.)
I FAGOTET, s. m., dimin. de fagot:
FAI
FAI
FAI
697
Jehannot Fcgotel. (Dec. 4397, Invenl. de
meubles de la mairie de Dijon, Arch. Côte-
d'Or.)
FAGOTEUR, S. 111., hypocrite ?
Le suppliiint dist a icellui Thomas qu'il
n'esloit mie en sa puissance, ni d un tel
fagoteiir mangeur de soupes, que s'il eust
veu icellui Quenetur frapper, qu'il ne lui
eusl courru sus. (1393, Arch. JJ 14b,
pièce 436.)
Cf. Fagotise.
FAGOTiER, s. m., faisBur de fagots, bû-
cheron :
Fagotiers. {Reg. Phil. Aug., f» 129, ap.
Duc, Fagus.)
FAGOTISE, s. f., hypocrisie ;
Encores i a un degrez ou est la somme
de perfection de ceste vertu (l'humilité),
c'est Toloir a certes et désirer de cuer
sanz fagotise estre tcnuz pour vil et estre
îiarsonez et vileinement treitiez. (Laurent,
Somme, ms. Milan, Bibl. Ambr., f" 44*.)
FAGUiN, adj., qualifiant une sorte d'é-
pine, p.-è. l'épine-vinette :
Et se l'en ente neûier en espine fa-
guine on y cueille nèfles plus gros et meil-
leurs que les au! très. (Frère Nicole, Trad.
du Livre des ProujJHz champ, de P. des
Crescens, f» 92 v°, éd. 1316.)
On lit dans la Maison rustique :
Le fruict du nefflier... sera-t-il plus beau
sans comparaison, si vous l'entez sur es-
pine vinette.
FAiART, faiar, failhard, s. m., hêtre :
Le maire a regard sur coudre, sur mer-
rien, sur failhard, se lesdictes choses ne
sont marchandes. (1373, Ord., v, 682.)
Douze cens toises d'aiz en faiar. (1537,
Compt. de Diane de Poitiers, p. 225, Che-
valier.)
Fayard est encore un des noms vulgaires
du hêtre.
FAicELE, - celle, voir Fissele.
FAiCHON, voir Façon.
FAiçoN, voir Façon.
FAiCTiciTÉ, voir Faitisseté.
F.AICTIF, voir FAITIF.
FAiCTis, voir Faitis.
FAICTISSEMENT, VOÏr FAITISSEMENT.
FAicTURE, voir Faitcre.
FAICTURERIE, VOir FaITUBERIE.
PAiDE, feide, fede,fedde,foide, s. f., droit
qu'avaient les parents ou amis d'un as-
sassiné de venger sa mort sur son meur-
trier ; inimitié de famille, parti formé
d'une ou de plusieurs familles pour tirer
vengeance d'un meurtre : vindicta paren-
tum, dit Réginon; et par extension, guerre
mortelle, inimitié ouverte :
Fromons li vians nos fn tant près manant
Qae de la faide li forfeist noiant-
(Les Loh., ms. Montp., f l"-2''.)
T. III.
• Et par itant m'en sny a mal bailli,
Chens en foide, se il n'en a merci,
Por cest acorde dpveudrai hom barni.
(/4., Ars. 31«, (" SlK)
Erapereres de Fr.mce. prenes .i. messagier :
Envoies a Renans vo parole nnncier,
Qu'il vos rende Guichard, son frère, qu'il a cliier,
Qui voslre fil ocist a l'espee d'acier.
Pais le faites ardoir, ou ocirre, on noier.
Por itant se porra de la fede apaier.
(Quai, fils .iym., p. 69, Tarbé.)
Se vous y estes de fede mortel. (1235,
Serm. des magistr. de Lille, Tailliar.)
S'il nvenoit qu'aucuns des provos fusl
en faide, et il ne s'en vousist oster par le
(lit (i'eskevins. (1243, Ch. des compt. de
Lille, 854, Arch. Nord.)
S'aucuns hom porte coutiel a pointe, u
hroke, u sajetes, u arc et piles, s'il n'est
de faide morteil em puint que truiwessont,
ot puis que bans en est fait, il est a trente
sols. (1247, Cari, de Hain., Loi des vill.
d'Onnaing et de Quaroube, Arch. Nord.)
On fait le ban ke on fait assavoir a tous
ke s'il est home u feme en ceste vile ki
soit en faide, ni en mal amour, ne en
haine, ke s'il volt avoir pais ne accord, ke
il viengne as preudhonmes eswardeurs
ki le pais feront de par sainte Eglise, de
par le seignur de le terre et de par les
eschevins. (1234, ib.. Ban des Trives.)
Du contens et de le faide qui estoit
entre mi et mes amis d'une part, et mon-
seigneur Drievon de Gransart et ses amis
d'autre part. (1266. Cart. de Ponlliieu, Ri-
chel. 1. 10112, f» 227 r».)
Se alcun home de forain a ces trives
ne se voelt tenir, il convient ke cils qui
les trives aront Jiancies u li kief de le
faide amené devant eschevins celi u cels
ki a ces trives ne se voiront tenir, en
plainne halle, porquoi les eschevins paro-
lent a dis de bouke. (Bans aux échevins,
L, f» 4 v, Arch. mun. Douai.)
Soit pour fede qu'il ait pour lui ou de
par ses amis, dont triuwes ne soient mie.
(Roisra, ms. Lille 266, p. 29.)
De lequelle fedde il n'a nule triuwe ne
respit. (Ib.)
Les raaies amers apaissa.
Et les firans faides aqnoissa.
fMoLSK., Chron., 5140, ReilT.)
De Florînps, deviers Hainnau.
Estoit vpnns. s'ot d'avoir pan ;
Quar faide et povertes l'avoit
Tel mené, que petit avoit.
(ID., ili., lC-250.)
La se sont entredesfié
De mortel faidr et afié.
(ID., ili; 2.5177.)
Ci n'a il pas mort deservie
C'on li doive tolir la vie,
Por çou que s'il vos a baîsie.
Tant deves vous estre pi us lie:
Car s'il vous eusl veu laide,
.la del baisier n'eussies faide.
(Blancand., 1011, Miolielant.)
Definee aves vostre çjuerre.
Jamais par moi n'avères faide,
Del tôt me rent a to manaide.
(/*., ,Ï508.)
Se vos avez de moi manaide
Jamais ne vos porterai faide
De la mort Cardroain mon frère.
(Durmars le Gallois, 4793, Slengel.) .
Hon les doit miex haïr de feide
C'on ne fet autres maufeiteurs.
(Dit des Avocas, 80, G. Raynau.i, Romania, XII,
p. 21B.)
; .Mes ]X n'en mis contre ans mener guerre ne
\faide.
(Vn nu d'Arenlures, Trébutien.)
Car en faide orent longhement
Est)!.
(Ren. le nouvel, 381, Méon.)
C'est tyrans damages et grans deus
Que vous .VII. estes si cruel
Que par droite faide mortel
Vons a uns chevaliers conquis.
(Sarp.azis, Rom. de liant, ap. Michel, Hisl. des
ducs de Norm., p. -2fi7.)
Item s'il advient que aulcuns des villes
devant dictes soit occis, les amis et ceulx
du sang du tueur seront asseuré des amis
et des cousins du tué jusques au quarau-
tiesme jour a compter du temps de l'oc-
cision, et se en dedens le quarantiesme jour
aulcun navrast celui ou tuast, il seroit tenu
pour mourdreur et aussi après le quaran-
tiesme jour ilz vouloient le tuer, forjurer
et le forjurast ils serout asseuré et porront
'.!f,'5''^ '" l'^''^"- ('^89, Trad. dune ch. de
1245, Bulletin de la comm. hist. du dén
du Nord, IV, 340.)
— Demander faide, demander raison,
tirer vengeance :
Sacies bien que se je en niuir, faide
vous en sera demandée (Ane. et Nie
p. 8, Suchier.) '
— Faire bien de faide à quelqu'un, lui
chercher querelle :
Sire, faites bien a ce baoeler de faide.
(Li Riote de Monde, p. 10, Michel.)
FAiDER, v. a., traiter en ennemi, haïr
mortellement, bannir, proscrire :
Quar li Poitevin li aidoient
Et le royJeaa moult faidoienl.
(MonsK., Chron., 20739, Reiff.)
Mis pères fn dune prnz, en meinl Vmfui faidé.
(Hon, 269, var., Michel.)
FAiDiEu, voir Faidif.
FAiDip, faidiii, faidieu,feidif, fadiu,ad'].,
banni, proscrit ;
Che sont faidiii
Ki sont de lor pais eskiu.
(Wistasse le Moine, 15,")9, Michel.)
— Celui qui n'est pas sous la protec-
tion d'un seigneur ;
Et li frankise des moulins ou Bruille est
telle ke li hom deforains, quant il muet
por venir al molin, si est el conduit le se-
geur, ne nus ne le puet ajourner por dette
ne por catel, ne ariesler ; mais se il e^t
faidius, de couse gart. (Charte de 1257,
ap. d'Herbomez, Etude sur le dial. du
Tournaisis, p. 47.)
— Ennemi juré :
Que trop ares félon faidiu
En lui, si cora vous m'aves dit.
(GiB. DE Mo.NTR., Yiolelle, 17ol, Michel.)
Multaurunt pis Brokeis et nuilt pejurs feidta.
(Garbier, YiedeS. Tliom., Richel. 13513, fgTr".)
Mais raisons el piles m'ensegne
C'on doit mieus servir un esiraigne
Que ses proisme> qui sont fadiii.
(Li Conijié Bande Fa-loul, 30i, ap. Méon, FaM. el
Conl., I, 122.)
C'est voirs, mi oel m'ont en grant dolour mis,
Mais je n'en doi nul tenir a faidiu.
Ains les en doi amer, ce m'est avis.
Quant il ont mis mon cuer eu si haut liu.
(.CoLARS Li BooTuiLLiER, Chaos., Dmaux, Trouv.
arlés., p. 138.)
88
698
FAI
.... Tenir a fnidien.
(Id., ib., Viil. Chr. liSO, f U r".)
Entre mes faidicus
N'est prens nos sejonrs.
{loenge N-D., Richel. .313, C 313''.)
nenart et si gent biea lor lieu
Ont garni si comme faidiru
Ki se criemenld'estre assegié.
(Reii. le nom., 887, Méon."»
— Hardi :
Que tous ceulx qui recepvenl et ont par
eul.i;, leurs femmes et enffans, les aulmos-
nes des povres de la -ville, ne soient si
faidis de aller, hanter ne converser en
tavernes, butes, cabaretz ne aultres lieux
samblables. (1544, Ord. des pauvres, Lille,
ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
FAiDirt, V. a., traiter en ennemi :
... Ains seroie Hasasis
Qne proçainement ne presse vengemeot
De ciens qui ont qais par coi sui de li faidis.
{Chans., Vat. Chr. 1400, f» 31».)
— Poursuivre :
Chil ne le vaut point laissier por son
crier, ains le feri si el ventre qu'il l'ocist :
grans deus en fu menés ; mais onques li
bacelers n'en fu faidis. (Hist. des ducs de
Norm. el des roisd'Anglet., p. 164, Michel.)
— Faidi, part, passé, chassé, proscrit :
Ne cil sobre son cors la ne ferit,
Se nel fais de sa terre trestot l'aidil,
Qne li r.eis ne te moeve gnerre e estrit.
(Ger. de Rossill., p. 319, Michel.)
Nom propre, Faidy.
FAiDiu, voir Faidif.
1. PAIE, S. f., chose qui sert à lier :
Retenus fnl et pris et loies d'oane faie.
(Jee. des l'REis, Gesle de Liège. 2218, Scheler,
Gloss. philol.)
2. PAIE, S. f., hêtre :
Bois de faie el de chesne. (1323, Trav.
aux chat. d'Art., Arch. KK 393, f» S3.)
Noms de lieux : La Paye, comm. de la
Charente, caat. de Yillefaguan; l'étang
de Lafaye, Charente, arr. de Confolens;
la Foye, commune des Coutures d'Argen-
ton (Poitou) ; Fay, Faiacus, Sarthe.
Noms propres, Fo^e, Bellefaye. (Richahd,
Invent, analyt. des Archiv. du château de
la Barre.)
PAIE, voir Feé.
FAiEE, voir Fiée.
1. FAJEL, voir Feeil.
2. FAiEL, voir FOIEL.
FAiELER, v. n., se figer :
Hni matin ert plus fresce (votre bouche) que n'est
[rose novele ;
Rois, or est perse et bloie pins qne sans qni faiele.
XRoum. d'Alix., f Si'. Michelanl.;
PAIERIE, voir Faerie.
FAiGNABLE, feignable, adj., fabriqué :
Fictilis, feignable. {Gloss. de Couches.)
1. FAiGNAS, feignas, s. m., lieu planté
de hêtres :
FAI
Item Jebanne lient une terre et un fei- '
gnas oontigu, contenant cinq meyterees de
terre. (1412, Arch. JJ 166, pièce 272.)
2. FAIGNAS, faignaz, s. m., cloaque :
Lo matin issereiz fors del faignaz de
misère et del brau de la lye. (S. Bern.,
Serm., Richel. 24768, f" 23 vo.)
FAiGNEMENT, feinguement, feignement,
feingment, fagnement, s. m., création, in- I
vention :
Figmenlum, li, feinginens. {Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
— Action de feindre, feinte, fiction :
En feignement de feintes paroles fremis-
seient encuntre mei ot lur denz. {Liv. des
Ps., Cambridge, xxxiv, 17, Michel.)
Qne faigneinens ne deceust famé. (Bible,
Richel. 901, f» 13''.)
Feingnemens de droit. {Digestes, ms.
Montp. H 47, t" 296".)
Conlrovanznoviaus /■aî'gnemenz envers vé-
rité. (Vie S. Hyrenei, Richel. 818, f" 300 r».)
Hardré une nel gnerpi, mes k'en fist feignement.
(Horn. 4755, Michel.)
A Dieu plesl trop et alalente
Qne li pechierres se repente
Des péchiez dont l'ame est chargie,
Et que la volenté changic
De Taine joie et faignemeni.
En pleur et en gémissement
Viegne par vraie repentaacc
A lui.
(FaH. d'Ov.. Ars. 5089, f 56'.)
Fascinus, enchantement ou fagnement.
(Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7679.)
Fascinacio, faignement. (Ib.)
FAiGNEOR, faingneor, fainneor, fengeor,
- eur, s. m., celui qui travaille les métaux,
artisan :
Fictor, fictoris, composeur, faingneur,
ordonneur. (Voc. lat.-fr., 1487.)
— Celui qui feint :
Cist Julien fu premièrement moines et
fainnieres de grant religion. (Trad. de Be-
leth, Bichel. 1. 99o, f 64 t".)
Cis ki est ou visce défaillant si puet estre
dis menteres, fengieres. (Li Ars d'amour,
I, 487, Petit.)
De malvais ypocrites et faigneurs, les
sentes de lor voies sunt molt envolepees.
(Ib., I, 495.)
Simuleur, faingneur. (Gl. gall.-lat., Ri-
chel. 1. 7684.)
... Et voy ja ses plours faintes... C'est le
faingneur qni me souloit admonester que je
me gardasse des enfans de Marianne. (An-
cienn. des Juifs, Ars. 5083, f" 201^)
PAiL, voir Fel.
FAibE, voir Faille.
1. FAII.IE, S. f. ?
Tant ont naigié par mer et par failie
Qui sont venu par molt grant aestie
Droit a Paris.
(De Charlem. et des Pairs, Vat. Chr. 1300, f» 4».)
2. FAILIE, voir Faillie.
FAILHARD, VOir FAIART.
FAii.LVBLE, adj., faillible :
FAI
Infaillibilis, non faillable. (Gloss. de
Conches.)
Ceux qu'il a crées et produis, et fais
frailes et caducques et faillables. (G. Chas-
TELL., Chron. des D. de Bourg., III, 113,
Buchon.)
Faux prometteur, ami faillable.
(Id., roullré d'Amour, VI, St, Kervyn.)
FAiLLANCE, - auche, - enee, fall., fait-
lenti, s. f , manque, défaut, privation :
Si por faillance de non fosses. (Gloses
deRaschi, Ex.,xiv,ll, Darmesleler, Glosses
el glossaires hébreux-français.)
— Endroit faillie, oit quelque chose
manque :
De tust estoit fais et bastis (le pont)
Et de tel manière establis
Que puis c'on montoit sor le pont
Aloiton tostans contremont
Jnsca miliu : ilec faloit.
Que unie rien avant n'a voit;
Por ço n'i pooit on passer ;
Une estache de ceuvre cler
Qni mult estoit de grant vaillance
Le sostenoit a la faillance.
U'erceoal, ms. Berne 113, f" 105''.)
— Manquement, faute, faiblesse, toute
sorte de torts :
Et si dit i a»on faltance.
Par nonseos ou par obliance.
(GciLLAOME, Best, divin, 3252, Hippean.)
Et s'ans teil point lor feisiez faillance.
Saint et martyr, apostre et inocent
Se plainderoient de vos a jugemant.
(Chans. à Phil. Ata/uste, ap. Ler. de Lincy, liée,
de ch. hùtl.. I, 121.)
Qnar dire oi ke, par faillance.
Prise Sigebiers pour aide
La fille le roi Analcide.
(MoDSK., Chron., "Il, RelIT.)
En grant fiance, grant faillance.
(Vie du saint hermite Reynarl, Snppl., p. 384,
Chabaille.)
Que aucuns de nous ne s'endurcisse en
faillance de péchiez. (Bible, Maz. 684,
P sse"-.)
Il n'est plus noble trésor ne plus pré-
cieuse chose terrienne que la bonne dame
qui me essaya et a veu ma folie el es-
prouvé ma faillance. (Liv. du Chev. de La
Tour, c. cxxv, Bibl. elz.)
De grant flance grant faillance.
(xv" s., Proi). gallie., ap. Ler. de Lincy, l'ruv.t
Mais puisqu'esperance en faillance
Tourne, mou cueur remply sera
De cures. _,
(Therence en franc., f 22 r , Verard.)
Par faillance el lascheté de cœnr.
(Jamïn, Iliade, xvil, éd. 1577.)
— Ne faire faillance, ne point faire fail-
lance, point de faillance,ne point manquer:
Chansons, va : di mon frère le marchis
Qu'il a mes nomes ne face faillance.
aaiBAUT II, Comte de Bar, ap. Tarbé, Cham. de
Champ., p. 18.)
Car vous estes de si 1res grant vaillance
Qne vostre ami n'i fera ja faillance.
(Cgbs de Breci, Chans., ap. Maetzner, .Mt/r.
Lieder, p. 14.)
Apres print Bennmanoir, c'est chose sans don b-
■ "^ "^ (tance,
.lehaouot Desserant, Guillaume de la Lande.
Olivier Monlevile, homme de grant puissance.
Et Symonnet Pachart pas ni fera faillance.
(^Bataille des trente Englois et des Irenle Urclons,
: 135, Criipelel.)
FAI
Si promist que en tout ce qui aparte-
uoit a homme viellarc il ne ferait faillance.
(Bersuihe, t. Liv., ms. Ste-Gen., f" 107".)
Et se y fais point de faillance.
{Eledus et Serene, ms. Slockholm fr. 37.)
— Sans faillance, incontestablement,
indubitablement :
0 Deus serrez, sans faillance^
De égal bonté, de égal puissance.
(Adam, p. 5i, Lnzarche.)
Et de sa lan i en loyn jansir
Et sem faillrnli allet fcrir.
{Fragm. de l'Alex. d'All'éric de Besançon, Bartsch.,
Chresl., col. 20, 3* éd.)
Or avez ol sanz faillance
De Tostre songe la senblance.
(.Renan, U;i7, Martin.)
Et mesire Dnrmars le Sert
Roidement, sens nnle fallance.
{Durmars le Gallois, 2828, Slengel.)
Si fod verte sanz faillance.
(.Est. de la g. s., Vat, Chr. lBo9, P 9''.)
Car comencement sans faillanche
A il et bel et boin et sas,'e.
(J. DE JouRM, Disme de penil., Brit. Mas. add.
lOOlo, f 80 r°.)
Et encor dist on qne vaillance
Leur faisoit faire, sanz faillance.
(Chr. de Pisan, Liv. du chemin de long estude,
3869, Piischel.)
— Mettre quelqu'un en faillance, déclarer
qu'il a failli :
Si recint l'eslins de Valence,
Et le pronvost mist en faïence.
(JlODSK., Chron., 30S03, Reiff.)
— Terme de droit, défaut :
Ces mots bizerres et farouches de con-
clusions, ampliations, fallences. (E. Pas-
QCIER, Rech., IX, 34.)
— Défaillance :
Faillance, esvanouissement, imbecilité
d'estomac. (Liebaclt, Mais, rust., 1. I,
c. XII, éd. 1897.)
Foiblessed'estomacli et /a^Hance de coeur.
(ID., J6.,p. 217.)
Un auteur célèbre du xix» siècle a dit de
même, au sens moral :
Par faillance de cœur et défaut de génie,
Louis-Philippe a reconnu des traités qui
ne sont pomt de la nature de la révolu-
tion. (Ch.\te.\dbbund, .ue'/rt., 10° v.)
En Bretagne, C.-du-Nord, à Dinan, et
dans le canton de Matignon, on dit : « Al-
ler à la ville faire les faillances, » pour si-
gnifier acheter ce dont on manque pour le
ménage.
PAILLANT, adj., qui manque à quelque
chose :
Et se de li sni mains vaillans '
Por ce n'y doi estre faitlans.
(Nicole de Margival, la panthère d'tmors, Richel.
24432, f» 169''.)
De taire vostre preu ne fnst oncques faillans.
{Girarl de Itoss., 1402, Mignard.)
— Privé ;
Qne s'el estoit d'amor faillanz.
(Meratigis, Vat. Chr. n25. " 101''.)
1. PAILLE, faite, faite, s. f. , faute,
manque :
F,\l
! Sire, or l'ai 'lit le voir sinz failc.
j (rri9/m, I, 411, Michel.)
H Inr rendirent grant bataile.
Mais li nllase i flrent faite.
(Bmr, ms. Munich, 123,';, Vollm.)
Et volt par force la bataille
Derumpre et fraindre et mètre a faille.
(Ib., 1741.)
Dont Iraient les espees, qnant les lances (oat faites.
Tons les elraos dépècent et des haubers le.* malles,
Don fier et de l'acier par devant les ventalles.
(Rmim. dWli.i:, (» 48\ Mich.lant.)
Qu'il fusent tout en Venice entre le Pen-
tecouste et l'aoust, sans nule faite. (RoB.
DE Clary, p. 9, Riant.)
Regardes la sans nnle faille.
(Aire per., Richel. 2168, {" 9''.)
Je y vendroi anuit sanntz faite.
(Du Chev. a la Corbeille, p. 39, Michel.)
Sire, sachiez de voir que c'est li rois Ri-
charz sans faille. (Mén. de Reims, lli,
Wailly.)
Sanz faille ce estoit vérité. (Chron. de
S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 116'',)
Aime, ma lille : car. sans faille.
Tu peui aimer secrètement.
(Songe doré de la Piicelle, Poés. fr. des \\' et
xvi» s , m, 211.)
Est il vray ?
I,E Taversieh.
Ouy, sans faille.
(Farce noiirclle Ires bonne et fort joyeuse. Ane. Th.
fr.. Il, 122.)
— Faire faille de, manquer à, perdre :
Enee apele de bataille,
Cil ne Yen deigne faire faille.
(Brut, ms. Munich, 181, Vollra.)
De tote la primiere eschiere
M'en pot ans soûls torner arrière
Por rien oiinteir de la bataille ;
Quar de lur vie orent fait faille.
(/»., 164;.)
— A faille, a failles, a la faille, en pure
perte :
S'en ist li dus o .x. batailles
Qui ne sevent ferir a failles.
(Alhis, Ars. 3312, f 98''.)
.Moll a li rois grosse bataille,
Il ne vutt mie poindre a faite.
(Durmars le Gallois, 7735, Stengel.)
Vieillesse fait me jouer a telz jeox,
Perdre et gaigner, et tout par ses conseulx;
.4 la failli j'ay joué ceste année,
Ne bien ne mal d'aventure menée.
(l'oés. de Charles d'Orl., p. 201), Champollion.)
L'on joue a la faille. (1464, Lett. de Jan
de Lannoy, Cabin. histor., I87.j, p. 241.)
— Mensonge, tromperie :
Quant li qiiens cesle novele ot,
Talent le prist qne venir aille
Si c'est verilé ou faille.
(Chrest.. Erec et En., Richel. 1420, f 13'.)
C'est li mausque les antres ont.
Qui les chevaliers fait cortois
Et les puceles met en prois,
Qui fait faire les graus batailles
Et guerpir malvaistes et failles.
(Blancand., 1390, Michelanl.)
Folz est li bons qui trop sorporte
Sonlas de famé qui est faille,
Nient plus ne vaull que fel paille.
(De Mbile de Provins, Richel. 2413-2, f Si''.)
2. FAILLE, faite, faite, s. f., torche :
F.\l
099
Failles porlerenl et br.indons.
Toi font esplendir environs.
(Ben.. Traies, Richel. 37.ï, I» 77'!, et Ars. 3314
P 28*'.)
Lnisent lanternes, ardent faites.
(Eteocte et Polinice, Richel. 37.S, f 30'.)
Il enspris miez et miez des faites d'envie
pirez astoit faiz. {Vial. St Greg., p. 69
Foerster.)
Ert dn char du soleil ravie
Une luisant faille enflammée
Dont il ot l'yraage animée.
(Met. d^Ov., Vat. Chr. 1 ISO, f» fiil.)
i\e portent ou facent pourter par lad.
ville aucunes failles, bois ou charbons
alumez. (Ordon. de Salins, 1492-1349.
Prost, p. 12.) '
Les petis enfens a grandes rouptes se
trouvoyent au devant de lui avecques failles
et ûambeaulx de feu. (D'AnxoN, Chron.,
Richel. 3082, f'> 111 r".)
Guernesey, faille, torche de paille,
flambeau. Franche-Comté, Montbéliard, le
dimanche des failles, le dimanche des
brandons. Jura, faille, étincelle. Doubs,
Jura, faille, flocon de neige.
Nom propre, Faille.
3. FAILLE, s. f., morceau d'étoffe carré
long qu'on pose en manière de voile sur
la tête nue; vêtement de tête des bour-
geoises flamandes :
Si que la teste est en la faille
Et la coue en la cheveçaille.
(Iteaart, 1403, Marlin.)
Alant affabla une faille
Por le chaut qu'il fait eu esté.
(Du Foteor,Kkhe\. 19i:i-2, f id\)
Penula, faille. {Gloss. de Douai, Escal-
lier.)
Everaerds le vieu.' wariier sceit bien
fouler et regrater et escurer une faille et
tous vies draps. {Dialog. fr.-flam., f° 13=,
.Michelant.)
Une faille de drap noir .ii. escuz. (Inv.
des meubles de Charlotte de Savoie, Bibl. de
l'Ec. des Chartes, vi° sér., I, 331.)
Cottes simples, robbes, failles, man-
teaux, chapperons. (Coût, de S.-Oiner,
Nouv. Coût, gén., I, 293.)
Etant deffulee, ou ostee sa faille, ou
heueke, et en dessaiudant sa ceinture.
{Coût, de Nam,., Nouv. Coût, gén., 1,866.)
4. FAILLE, adj. f., fausse?
.Mais en Irespassant les regarJe (les femmes).
Qu'il voit cascnne u faille a fiere,
U orgueilleuse u trop parliere.
(Gaut. d'Arr., Eracl., ms. Turin, I» 8''.)
FAiLLEMENT, S. m., manque, défaut,
faute :
Faillement de clarté. {Hagins le Juif,
Richel. 24276, f» 48 v».)
— Au sens moral :
Il n'est annis ne faillemens,
Ne vilonnie, che m'est vis,
Fors d'omme kl se fait devins
D'antrui amonr, ne coanissaos.
(GiB. de Montr., Violette, p. 19, var., Michel.)
Et de son seint sanc precioas
Nos racheta communalment
Qu'il nos ostroit sanz faillement.
(.XV. Signes, Richel. 191.S2, .° 26» )
700
FAI
FAI
FAF
Froideurs, respects, modesties et discré-
tions que j'ay veu souvent appeller, a
plusieurs cavalliers et dames, plustost sot-
tises et faiUemenl de cœur que vertus.
(Brant., des Dames, ix, 292, Lalanne.)
— Le faiUemenl des cotes, le faux-du-
corps :
Vers le faillement des coustez. {Habits
des gens de guerre, Richel. 1997, (" 76 v°.)
FAILLEXTI, voir FAILLANCE.
i. FAILLIE, faille, falie, s. f., manque :
Che fu en l'an de grasce de Diea le fil Marie
.M. ans et .im'^^. et .xv. sans falie.
Que roys CorQumaraas a fait le départie.
(C/icii. au cygne, 1866, ReiCf.)
Le deient perdre par sa faille et folie.
{Ass. de Jér., t. II, p. 46, Beunuot.)
De quoy estonnez, les gros marchans et
anzaniers, qui ne pensoient en rien a la
faillieàes olives, qui neantmoins donnoient
grande apparence de bonne saison d'huyle,
s'esbahissoient qu'un tel philosophe que
Detnocritus fust devenu marchant. (DtJ Pi-
NET, Pline, XVIII, 28, éd. 1566.)
Cf. Faille.
2. FAILLIE, S. f., sorte de redevance :
Une rente annuele qui est appellee bois-
seules et faillies. (1337, Arch. JJ 70,
f» 121 v».)
Boisseules, faillies et autres causes ou
services, gites île chiens et de veneurs et
plain usage es bois êtes forez. (Ib.)
FAiLLiEMENT, adv., lâchement :
Et au fort se mirent a nage les paiens,
et lesserent failliement leur siège et leurs
logis. {Ren.deMonlaub., Ars. 5072, f» 68 v» )
FAILLIR, fallir, falir, falyr , faalyr,
verbe.
— Neutr., finir, s'arrêter, cesser, faire
défaut, manquer, avec un sujet de chose :
Li cnrs li faut, vait sei afebleant.
{Ep. lie .■?. Etienne, \', Slengel.)
Ci fait la geste qne Turoldus declinet.
{Roi., 1002, Mûller.)
t'all li vitaille, ne sel mais qe il face.
(Raimbert, Ogier, S310, Barrois.)
I.i orages falij ; ly temps se rapaisa.
(Chev. au cygne, 2151C, ReifT.)
Le vent failli. Tore cessa.
(Eneas. ms. Monlp. H 251, f M9''.)
Hé Diex ! com ci faut raison !
(Pierre de Dhedx, Chans., P. Paris, Romancero,
p. 150.)
Ta n'as Toisin ki te ransist.
Se li avoirs ne te fausisl.
(Dolop., S406, Bibl. elz.)
Jai a'ea farroit vaillant .i. pois.
(/*., 7242.)
Ci faut la 0ns de mon sermon.
(.Parlon., UiS, Crapelet.)
Cis siècles faut tost et décline.
(Josaphat et Bart.,^ ms. Mt-Cassin, f° S".)
Hni sont triuwes, demain faurront.
{Renart le nouvel, 2172, Méon.)
Il sanblent les arbres qai faillent
Qui fuient trop bel an florir.
(r,i:TEB., OEuv., I, 261, Job.)
lit si descenderai aussi quant me plaira.
Mais il n'est mie tamps ; car aiosois me veora
.1. seconrs que j'atens, qui point ne me faura.
(CuT., du Gueschn, 4,377, Charrière.)
Pierre de Cuysel a prins la charire de
faire planter les cheines par la ville la ou
elles fallent. (5 août 1619, Reg. consul, de
Lyon, 1, 183, Guigue.)
Avant que les trêves fussent faillies.
(Journ. d'un Bourg, de Paris, an 1418, Mi-
chaud.)
Ce fut celuy, qui en la présence de Mon-
sieur le Duulphiu (qui depuis a esté roy
de France septième de ce nom) lut tué, et
meurdri a Montereau, ou faut Yonne, par
les principaux chambellans et gouver-
neurs dudict Daulphin.(OL. DE LA MARCHE,
Mém , introd., c. 3, Michaud.)
Or t'en fanlt la paine endnrer
D'enfer, qui jamais ne fauldra.
Mais de pins en plus te croistra.
(Vie du maulvais Riche, Ane. Th. fr., III, 296.)
Quand argent faull tout faull.
(Gabr. Mecrier, Trésor des Sentences, ka-^ns
1564.)
Lequel, se sonvenant de l'orage dernier.
Quand il est dans le port, soigneusement prend
[garde
S'il faut rien a sa nef.
(Ronsard, Ode au Roy Henry H, Bibl. elz.)
Filles, soustenez moy, scar les jambes me faillent.
(L. C. Discret, AU:., v, 4, .Vnc. Th. fr. , VIU,
486.)
Il se proposoit donc de recueillir ses
forces, de prendre lui mesme la conduite
de son armée, et, la trefve estant faillie,
d'attaquer Abdolomiu. (Schelandre, Tyr
et Sid., Arg., Ane. Th. fr,, vni, 27.)
Aimant mieux faillir a l'Estat, que si
l'Estat me f aillait. (1597, Letl. miss, de
Henri IV, t. IV, p. 744, Berger de Xivrey.)
— Avec un sujet de personne, man-
quer :
Il nenj faldral iDienJ s'il veit que jo lui servp.
Uler., st. 99", xi' S-, G. Paris.)
Toz soit bonis, Ogier, qui te falra .'
Mal ait de Dej qui armes lor laira.
(Raimb., Ogier, 569, Barrois.)
Porpensa soi qu'il s'ocirra
Ains le vespre : ja n'i faura.
(Flaire et Blanceftor, Append., v. 203. dn Méril.)
Amis, la nuit en mon conchier,
t'n dormant, vos cuis embracier,
Et quant j'i fait au resveiller,
Nule riens ne m'i puet aidier.
(Oriolans, P. Pans, Romancero, p. 43.)
Dont il farroient a paiment dedenz le
dit termine. (.Mai 1253, Ch. de Fcrri, D. de
Lorr., Arch. .Meurthe, H 3004.)
Troi siège sont voir principal
D'apostle, se de droit aefal.
(MoiîSK., Chron., «108, Reiff.)
Dont fa li chevaliers plains d'ire.
Et non porquant si prist a dire :
Se Diu plaist ne me faures mie.
(Du Prestre et du Chevalier, MontaigloD et Ray-
nand, Fabtiau.r, II, 52.)
Lendemain s'y trouva le roy et tous les
princes, sans en faillir ung. (Commymes,
Mém., I, 14, Soc. de l'H. de Fr.)
— Faillir de compagnie, fausser compa-
gnie :
Et ma foi vos fiancerai
Qne jamais nul jor de ma vie
-Ne vos farrai de compagnie.
(ROB- DE Blois, Poés., Richel. 24301, p. 602''.)
— Faillir de rencontre, se tromper, ne
pas rencontrer juste :
Entre les Scythes, quand les devins
avoient failly de rencontre, on les cou-
choit enlorgez de pieds et de mains. (JIont.,
Ess., I, 30, p. 122, éd. 1393.)
— Faillir d'attainte, manquer son coup;
Il faut d'atainte, sans tourment et san-
affliction, prest et entier pour une nous
velle entreprise. (Mont., Ess,, m, 10,
f» 445 V», éd. 1588.)
— Faillir a souhaidier, loc, former des
souhaits inutiles :
A brief parler, a souliaidier fauhlroit
Qui vonldroit mieulx.
(Cu. DE PiSA.N, Dit de Poimj, Richel. 835, f° 7"».)
— Faillir de, avec un rég. de chose
manquer à, enfreindre :
Et Bertran respondi : Ne vous doublez noient.
Li dncs ne ras fauldroit jamais de convenant.
(Ccv., B. du Gueschn, 1731, Charrière.)
Auquel le roy Dam Piètre faillit du tout
de promesse. (Le Baud, Hist. de Bret, xl,
éd. 1638.)
Voyant que Bernard du Ha luy avoit
failly de promesse, luy voulut aussi rom-
pre la sienne. (Marg. d'Ang., tfepf., xxvin,
Jacob.)
— Faillir de, avec un infinitif, man-
quer de :
Tu ne faudras d'estre quelque jour un
merveilleux thresorier.(LA Boet., Mesnag.
de Xenoph., Feugère.)
Son bien ne faudra point d'augmenter
entre ses mains. (Id., ib.)
Si ne pourrait il faillir d'y avoir de la
bonté de ne craindre point mal de celuy
duquel on n'a receu que bien. (Id., Serv.
vol.)
Je ne faudrai de vous demander comme
les choses se passeront. (Pasq., £eU.,lv, 1.)
Je m'en suis venu vers son logis, esti-
mant bien qu'il ne faudrait pas de s'y en
revenir. (.Malh., d Peiresc, 8 janvier 1613.)
— Faillir d, dans le même sens :
Us se mettent dans la flaume, qui ne peut
faillir a les consumer. (La Boet., Serv.
vol., Feugère.)
Toutesfois le roy de Pologne estant ar-
rivé a Vitry, je ne faillis a luy dire tous
les bruits qui couroient de luy. {.Mars, de
Val., Mém. justif- pour Henri de Bourb.,
BibL elz.)
Je n'ay failli un seul jour a vous de-
pescher un laquais. (1393, Lelt. miss, de
Henri IV, t. III, p. 727, Berger de Xivrey.)
Vous ne fauldres a obéir a mon comman-
dement. (1594, ib., t. IV, p. 241.)
Faillir d, avec un nom de chose,
échapper :
Si je menrs en aymant,
Adonc, je croy, failliray je a mes peines.
(La Boet., Sonnets, xsvi, Fengére.)
— Act., manquer à, faire défaut à :
... Merciers, aies avant
Devant vous ci droit a Faiel,
Espoir as lu aucun jonel
Qui faura no dame et sa gent.
{Couci, 6641, Crapelet.)
Et pluiseurs autres, qui ne vorent mies
fallir leur cappitainne. (Froiss., Chron.,
II, 374, Luce, ms. Amient., f 68.)
— Enfreindre :
FAI
FAI
FAI
701
Quaol le seremeat vous aures fauU.
(1592, liéglem. de l'Acai. d'escrime de Dijon,
i. Garnier, p. 6.)
— Se décharger de :
Quant eles avoient ribaiidé et guilli'; ce
poi que elles avoient enblé a leur pcres et
leur? mères, eles revenoient avec leur pères
et leur mères qui ne les poient faillir, a
mains d'avoir et a plus de péchiez. (E.
BoiL., Lji>. des mest., l' p., lxxxvii, 16,
Lespiaasse et Bonnardot.)
— Échapper à :
Je Vay failly belle, car les balles m'ont
donné entre les jambes. (MoNTLUC,Comm.,
II, éd. 1594.)
Un autre ay je cognu, bien gallant ca-
vallier, lequel, par sa présomption trop
libre qu'il prit de descouvrir sa maistresse,
qu'il debvoit taire, tant par signes que pa-
rolles et effects, en cuida estre tué par un
assassinat qu'il faillit: mais pour un autre
subject il n'en faillit un autre, dont la
mort s'onsuivit. (Brant.j Dam. gai., 6'
dise, Buchon.)
— Manquer, laisser échapper, manquer à
prendre :
Laquelle entreprinse fut ainssy perdue
el faillie. (J. Chartieb, Chron. deCharl. VII,
c. 65, Bibl. elz.)
Qui fut cause que nous faiUismes ceste
entreprinse. (Do Villars, A/pm., II, an 1551,
Michaud.)
Doncques son fils mesme, son nour-
risson, son empereur fait de sa main, après
l'avoir soavenl faillie (Agrippine) luy osta
la vie. (La BoET.,Sert). vol., Feugère.)
Et comme il avoit accoustumé d'aller eu
gros, de peur, disoit il, de faillir le gibier,
aussi prit il trois mille cinq ceus chevaux,
et partit de si bonne heure qu'a soleil levé
il se trouva dans le milieu des quartiers
de ceste cavalerie. (La Noue, ilém., ch.
XVII.)
Mon eslongnement a donné occasion aux
ennemys de mettre le siège devant Noyon,
des le xip de ce mois^ après ['avoir failly
par surprinse huict jours auparavant.
(1593, Lett. miss, de Henri IV, t. III, p. 744,
Berger de Xivrey.)
Était encore de quelque usage en ce
sens au xvii« s. :
Ce qui vous donnera bien de la peine,
et vous fera perdre beaucoup de temps et
très-souvent faillir un cerf. (S.iLN., Vên.,
I, 68, éd. 1665.)
— Faillant, part, prés., défaillant,
caduc :
ReDonvelliDt d'Eson la faillante vieillesse.
(JoD., Vidoii, IV, Aqc. Th. fr.)
— Failli, part, passé, terminé, fini :
On ne doit vendre nus dras après foire
faillie. (1243, liégl. p. les drap, de Chdlons
sur Marne, Arch. Châlons-sur-Marne.)
Ains que foire soit faillie. (E. Boil., Liv.
des mesl., 1° p., L, 38, Lespinasse et Bon-
nardot.)
— Faible, lâche, couard, méchant, mau-
vais en général :
E vus, l'ailliz, forlignez ja !
(Vie de St Edouard, ap. Michel, Chron. Am/l.
Xorm., I, 123.)
Judas ot non li traîtres /'«//s.
(Huoii de Bordeau-r, 153i, A. P.)
Jambes falies, foibles bras.
(Josaphat et Barl., ms. Mt-Cassin, T 1'.)
Poor çon n'aiiez cuer mauvais ne fali.
(L. Febbi, à Grievil., ms. Sienne, II. X. 13G,
f>. 50".)
Et bien sacies se je vieng a la bataille,
que je ferai tant que je serai ou mors ou
pris, et vous enfuires comme mauvais re-
creans et falis I (Chron. de Rains, c. xx,
h. Paris.)
Si se croisa li rois Richars
Qui n'est ne faillis ne conars.
(Couci, 6998, Crapelet.;
Tu mes nés qui n'es fors que ung bour-
deur et ung /"ai//i. (Laur. du Premierpait,
Traiclié consolalif de vieillesse, Richel. 1009,
f» 98 V».)
Aucunes femmes ressemblent a la louve,
qui eslit son amy le plus failly et le plus
lait. (Lit), du Chev. de La Tour, c. i.xii,
Bibl. elz.)
Or pstoit il trop couart et failli. {Ib.,
c. XCII.)
Et par pluseurs foiz depuis le allèrent
veoir et visiter tant qu'il demoura ainsi en
son lit feble et failly. {Troilus, Nouv. fr.
du xiv° s., p. 294.)
Par un seul couhart failly est aulcunes
foys perdue une besoingne. (J. d'Arras,
Melus., p. 155, Bibl. elz.)
Trop fut lauli, vains et faillis
Qui esmut si grant moleste.
(Eusr. DtscHAsrs, Poes., II, 331, A. T.)
Ung failly couffre. Une faaly marre.
(1510, Inv., Treourec, Arch. Finist.)
Ceux qui estiment chose impertinente>
superflue ou malséante, que d'estre loué,
ne font rien aussi qui mérite que l'on les
loue : ains sont coutumierement personnes
de cœur failli, desquelles les pensées ne
s'eslendeut point plus avant que les vies.
(Amyoï, Vies, aux lect., éd. ibôS.)
Il y avoit déjà beaucoup de leurs gens
malades, et tous universellement dégoûtes
et faillis de cœur. (In., ib., Nicias.)
Flandre wall., failli, découragé, à qui le
cœur a manqué. Bret., C.-du-N , failli, ma-
lade : Assistez un pauvre failli. Aunis,
failli, méchant, chélif. Bessin, fayi, faible.
FAiLLisoN, s. f., manque, défaut :
Puis a fait pourveir vitailles a foison
Que pour vivre trois ans n'aroient fallison
Qa'ilz n'aient a plenlé ce que leur sera bon.
(Ciperis, Richel. 1637, f» I3U v".)
1. FAiLLOLER, falloler, V. a., orner de
bigarrures :
L'escu et la Gote a armer
Avoit fait molt bel falloler.
(Durm. le Gai., 100113. Stenjel.)
— Faillolê, part, passé et adj., bigarré:
Tos estoit cove[r]s li chevauz
D'unes vermelles covertures
Qui ne sont pas viez oe obscures.
Ains sont molt envosiement
Faillolecs sor cler agent.
(Diirmars le Gallois. 16-11, Sten?el.)
Il et ses destriers ensement.
Si ert f'diolei sor argent.
(Ib., lOUOl.)
Si en nourri un (chien) Iretout faillolê
qui ne fa ne tout blans ne tout uers.
(Compos. de la s. escript., ms. Monmerqué,
t. I, f» 207 r°.)
Basions fnillolez. .\2niaus faillolez. lîb.,
t. Il, f» 75 r°.)
An départir du bel esté.
Qui a gais et jolis esté.
De fleurs, île feuilles faillolez.
Et d'aihrissians onmaillolez.
(G. DE Machaut, Pocs., Richel. 9221, f 21'".)
2. FAILLOLER, VOir FOILLOLER.
1. PAILLON, s. m., semble signifier
sillon dans l'exemple suivant :
Or chen, de par Dien, chen,
Fromentin et RegenI,
Et Grivel, ce bon beu(.
De traire vous semon
Et d'aller au chavon
Teure bonnnt faillon.
(Mi/sl. de S. Did., p. 7), C^irnandet.)
P.-ê. dans faillon faut-il voir une faute
pour saillon. Teure présente une autre
difflcullé. Pour trouver un sens à la
phrase, on serait tenté, malgré la date, de
lire tenre, tendre.
2. PAILLON, voir FILLON 1.
PAiLLOUEL, s. m., feuillée :
Si se coeuvre on d'ung cheval a pertrix
ou d'ang failloiiel qui mieulx vault, quant
on le trouve es bois, et l'approche on (le
widecoc) tout couvert. {Modus, f» 131 v",
Blaze.)
FAiLLULUNE, S. lu., sorte de poisson,
prob, la lune ou meule :
Le poisson faillulune n'a point de queue.
(L. Jour., l'Hist. des poiss. de Rondelet, 11,
7, éd. 1558.)
FAIMENTU, voir FOIJIENTI.
PAiMiDROiT, faymi., fami,femi.,fayme.,
feyme., feme.,- droyt, -dret, s. m., droit
de justice :
Lo faymidrel hominum. (1273, Trinité,
Arch, Vienne.)
Le feymedroyl du bore puet valoyr ou
thresaurer cent solz de rante. (1300, Rent.
du très, de S. Hil., S. Hil. Egl., SB, Arch,
Vienne.)
Femidroit. (1363, Terrier de la Trinité,
f° 123, Arch, Vienne.)
La seigneurie et obeisance de ligence et
le femedroit. (8 oct. 1393, Pont-l'Abbé,Arch.
Fiuist.)
Une geline de cheverente 0 le femedroit,
obeisance, seigneurie de ligence, destrece
de court et de moulin. (Ib.)
Faymedroil. (xiv s., G. Gr de l'Ev.,
f» 182, Arch. Vienne.)
Delà justice desquieus lesesmolumeuset
faymidroit nous puyt valoir trente livres
de renie. (Aveu, 1406, Grand Gaut., fSr',
Arch. Vienne.)
Famidroit et émoluments de la justice de
S. Savin.(5 mai 1416, ^ue(« rendu d Jean,
duc de Berry, St Savin, Arch. Vienne.)
FamidroH. (Gr. Gaulh., f" 3 v», 2' aveu,
Arch. Vienne.)
Faymidroit ou désobéissance. (Ib., f" 72,
Ayrou.)
1. FAiN, adj., alïainë :
Sans nul rcspil, dist li vilains,
Querre doit pain cil qni est faiiis.
(IlEN-. DE Beaujeu, Il Biûns Descoiuieiis, S'Si.
Hippeati.)
702
FAI
FAI
FÂl
En cliarlre fa rais saonl on fain,
Condampné a l'ean et au pain.
(J. LE Chatell., Chaiis., ap. Ste-Pal.)
2. FAIN, voir Fin 1.
FATNA.GE, S. 111., âfolt deTaiTiasser les
faînes :
Taillis, paissons, ghmdees, fainayes,
chastaignes, pomines et poires. (SuLLV,
QEcon. roy., ch. CLXXXViii, Michaud.)
FAiNASSE, fenesse, s. f. droit de faire
paître les bestiaux dans les bois de hêtres,
ou d'en prendre les faines :
Grasse pasture consiste en s'andee et
rainasse seulement. (Coul. de Metz, Nouv.
Coût, gén., Il, 422^)
Es lieux de vive et grasse pasture, qui
consiste en gland ee, pasnage et fenesse,
nul ne doit envoyer son bestial pasturer,
s'il n'y a droit particulier et spécial de ce
faire. (Coul. de Gorze, Nouv. Coût, gén.,
Il, 1096».)
Nom de lieu, la Femsse (Nièvre).
FAINC, voir F.iNC.
FAINCHIER, voir FAXGIER.
PAiNDEOR, S. m., hypo rite :
11 lo comenzat a dire eslre /oindeor et par
un vilain mot a crieir lui estre deceveor.
(Dial. S. Greg., p. 132, Foerster.)
FAiNDERiE, s. f., tromperie, dissimula-
tion :
Dame, dist il, ne vous veulx courcer,
ainçois aie veulx a vostre amour lyer sans
ia nu! jour a fainderie attendre. {Percefo-
rest, vol. V, ch. 42, éd. 1528.)
FAiNDRE, feindre (se), v. rétl., hésiter,
manquer de courage :
De bien ferir pas ne se feinnl
U que il unques les ateineul.
(Wace, Rou. y p., 162LI, Andresen,)
Des que Belins cria s'ensague
Il n'i a un sol qui se faijne.
(Id., Brut, SObT, Lcr. de Lincy.)
Bien les chaciereut et ataintrent
Qai d'ax abatre ne se fainlrenl
Rois Evander et Catellus.
(Id., ib., 12638.)
Cescans prie par foi, que il or ne se farine,
Oue l'os ne sedesroie, mes ensanble se tegne.
(Woitm. i'Xlix., P T, Jlichelant.)
El li tornois conmence, n'i a nnl qui se faigne.
(AuDiFROis Li Bastars, Barlsch, Rnm. et pasl.,
1. 57, liJ.)
Entre les mors navres gisoit
Et de paour la se farjnoil.
(MousK., Ctiron., 17.o0, lleiff.)
Monlt le faisolent liement.
Chevalier, dames et chascnus ;
De tous ne s'en faignoit nesuos.
{Cleomad., 1G860, Van Hasselt.)
Lors vint Bertran a lui, qui no se faindi mie;
In estoc li lança d'nne espee fourbie.
(Cbv., IS. du Guesclitt, 974, Cliarrière.)
Amis doulx, or ne t en fain pas.
(Sliracles de Xoire Dame, 1, 1,78, G. Paris.)
FAINE, S. f. ?
.1. mar i a de félonie
loul destiempré avilonie...
Li lorclieis est de haine.
D'autre chose que de faîne
Fu celé meson enpalee.
(RuTEB., Yoie de farad., Il, 33, Jub.)
FAiNEANCE, S. f., fainéantise : j
Et [j'] accuse ma faineance, de n'avoir
passé outre, à parfaire les commencements
qu'il a laissez en sa maison. (Mont., Ess.,
1. III, ch. 9, éd. 159S.)
FAiNER, voir Fener.
FAINERECE, VOir FENERESSB.
FAINGET, voir FaNGET. j
FAINGNEUR, VOlr FaIGNEOR.
FAiNiË, adj. f., faible, abattue :
Entre chier tens et ma mainie
Qoi n'est malade ni faillie,
Ke m'ont laissié deniers ne gage.
(ROTF.I!.. la Potretei Ruieheuf, Jubinal, T. 2.)
PAINT, adj., mou, sans ardeur :
De jor en jor les trovoient ans défenses
plu? fains et plus lasches. (Guill. de Tyr
I, 332, P. Paris.)
FAiNTE, faincle, feinte, s. i., momeries,
mascarades, décorations de ces représen-
tations dramatiques ; le peintre-décora-
teur s'appelait le maitrr des feintes :
Fais, es villes et es citei,
Faineles, jeus et moralitez.
(Villon, GranI Tesl., Bail, de la bonne iloclr.,
Jonanst, p. 108.)
Somme emploiee es faintes et despense
du mistere de la Résurrection. (1456, Arch.
mun. Angers, ce 4, t" 165.)
Le maistre des feintes. {Mystère des trois
doms, représenté à Romans en 1309.)
On joua aussi la Passion et la Résur-
rection en la ville de Saumur, ou je veis
d'excellentes /■«!)!<««. (J. Bouchet, ^nnaJes
d'Aquitaine, 4« p., f» 267, éd. 1537.)
FAINTÉ, voir F.\INTIÉ.
FAiNTEÉ, - leté, s. f., feinte, dissimula-
tion :
Il ont habit de sainteé
El vivent en tel faintec.
'Rose, Richel. 1573, f flS''.)
Kt viennent en leil faintelê.
{II/., Val. Chr. 1858, f° 101».)
PAi\TEMENT,/"em(., /'omet., adv., en fei-
gnant, en dissimulant, mollement :
Guielinsl'ot, si sorrisl fainlemenl.
(Li CItaiT. de Ni/mes, 605, Jonek., Guill. d'Or.)
Quant l'oi l'emperere, monll fainlemenl en rist.
(Aije dWvign., 2663, A. P.)
Je ne vous aim fainlemenl.
(Sal. d'am., Richel. 837, f° 82.)
Mont connoist bien entendanz et sage
S'on la proie de cner u fainlemenl.
(P. DE CuEON, Chans., Trébnlien.)
Et assaillirent Flamenc et Hannouier
faintemenl. (.Mén. de Reims, 431, Wailly.)
Et li promeloit fainlemenl
Qne ce seroit bastivement.
(Couci, 7046, Crapelet.)
Se consentirent faintement a la volenté
du roy. (Gr. Cron. de Fr., Ch. le bel, IX,
P. Paris.)
Ledit maistre Jaques ne querra ne fera
querre, faintement ne autrement, occasion
de nous faire payer ou requerre de plai-
dier ne soy occuper par aultruy que pour
ladicte ville. (23 fév. 1409, Reg. aux Con-
saux, Arch. Tournai.)
Ceux qui avoient faintement escript.
(Trahison de France, p. 90, Chron. belg.)
Nonobstant qa'on peult fainclemeni
En mariage offenser Dieu.
(Casieau d'.imours, p. 13, ap. Michel, Poés. golh.)
La laine plus n'aura besoing d'apprendre
k feinlemeni diverses couleurs prendre.
(Cl. Mar.. Egl. s. la naiss. du /!/,? du Dauph.,
éd. 1306.)
Tournant feinlemeni ses pas
Aux fournaises de Secile.
(JoACH. DU Bell., Od., xvii, au seigneur des
Essars sur le discours de son Aniadis, dans le
Recueil de poésie présenté à 1res illustre prin-
cesse Madame Marguerite Sftur nniq;:: du Roy,
à Paris, Frédéric Morel, 1369.)
Ce mot se trouve encore dans quelques
auteurs du commencement du xvii.
sif^cle :
Si fraudnlenx, je le dy feinlemeni.
(A. Hardv, Alcée, I, 1.)
Pipant les escontans
D'un parler e*. d'un coeur feinlemeni tremblotaos.
(Bertact, OEuik, p. 320. éd. 1633.)
FAINTETÉ, voir FAINTEÉ.
FAiNTHic, voir Faintis.
FAINTIBLE, finctible, adj., qu'on peut
façonner :
Fictilis, et hoc fictile, fîncdliles. (Catho-
lie, Richel. 1. 17881.)
Fictilis et hoc fictile, faintible. {Voc. lat.-
fr., 1487.)
— Fig., façonné, arrangé, trompeur:
Les délices corporiPus
Qui plus sont vaines et muables.
Plus fainlièles, plus tost passables
Que n'est ûeur qni en mai florist.
(Falil. d'OiK, Ars. 3069, r> 207".)
FAINTICEMENT, VOir FAINTISEMENT.
FAiNTicH, voir Faintis.
FAINTICHEMENT, VOÎr FAINTISEMENT.
PAiNTiE, fein.,fan., s. f., dissimulation,
tromperie : '
Vorliger fa de granl fainlie.
Bien sot covrir sa covoilie.
(Wace, Brut, 6735, L»r. de Lincy.)
I Ernnlf fn fais e feinz, de grant feintie.
(Id., Rou, 1" p., 196i, .\ndresen.'>
Il li à dit doucement sans fanlie.
(Bat. d'Alesch., 3177, var., ap. .lonck., Guill.
dOr., t. Il, p. 262.)
Ichi connoist on bien qni aime sans fainlie.
(Doon de Maience, 10523, A. P.)
.le ne sçay si c'est songe ou fainlie.
Suis je au pays de femmenie?
(.UwY., lians r//isr du Th. fr., II, 127, ap.
Ste-Pal.)
FAiNTiÉ, feinta, fainté, s. f., feinte,
dissimulation :
Al traitor nnl olreié
Sa felunie e sa feinlié.
(Rou, 1° p., 63-2, Andre.en.)
Veire, fait li reis, a estros.
Senz tricherie e senz feintie.
(Ben., I>. deSorm., Il, 167S3, Michel)
Fort home erent li fil .\lgar;
Mais senz feintie e senz eschar
Les leneit malt li reis Gnillanme.
(Id., ib., U. ^■«oDe.)
FAF
FAI
FAI
703
Hais en moi :i'a uient de fnititié.
(Parlon., 10225, Crapelet.)
Kl ruer l'en entre nierveilloose faintié.
UourJ. de Blaivies, 66, Hoffmann.)
Je senc qu'il ransist de fainlê
El en boies de mavaisté,
Mois d'armes et lars de sojors.
(R. DE HoDo., Rom. des Eles, 97, Scheler.)
Voslre amors m'a fet sanz fainlié
Descouvrir les mans que je sent.
(Le Lai de l'Ombre, p. 57, Michel.^
— En faintié, en dissimulant :
Qant Bandoins la voit, il n'ao fa mie iriez ;
Doncement la regarde par fines amisliez.
Va la roine lui par travers, an fainliez.
Et dit : Justanionl, sire, estes vos repairiez ?
Contez nos voz noveles, s'en orrons volenliers.
(J. BuD.. Sa.r., csiiv, Michel.)
FAiNTiF, femlif, fainclif, adj., dissi-
mulé, trompeur, fictif :
lia ! poa loyaux,
Fainlif.1, lasches et desloyaus.
Oui n'aimez qu'eslatz et jnyaui.
(A. ChiUitier, Liv. des qualre Dames, p. 616,
éd. 1617.)
Donques les cinq le^atzet ambassadeurs
feintifs... (Lemaire de Belges, lU. de
Gaule, I, 47, Stecher.)
Semblans fainctifz et contrefaitz. fBw-
seign. d'Anne de Fr., p. IH, Chazaud.)
Les vertueux telz actes savent faire.
Et les faintifz soubz couleur valeureuse
.Se vont v;intanls, ou niieulx vaulsist le taire.
'J. MiROT, Voy. de Venise, Comment le roy part
de Millau, .d. LoSÏ.)
Le peuple feintif et bigot.
iBlas. du plalellel, ap. Méou, Blasons, p. 271.)
Fortillant fainclifz folz faulsement.
(J. BoiCHEr, Angoysses d'Amour, p. iT, éd. 1S36.)
Les faintifz accollemens, les desloyaulx
baisers. (Boccace, Nobles malh-, I, ix,
r° 9 v», éd. 1S15.)
FAiNTiR, V. n., hésiter :
Ke ne face tout a estrous
A mon pooir et sans famlir.
(Jacq. d'Amiehs, Arl d'Amour, ms. Dresde, v.
529, Korting;;
FAiNTis, faintich, faintkic, adj., dissi-
mulé, feint, trompeur, lâche:
Aveuc Bernart sont cil de son paiis,
X mile furent, n'en i ot .1. fainlis.
(Aliscans, 4929, A. P.)
C'on ne coognoist pas les loiaus
Vers ceulz qui sont fainlis et faus.
(Coud, 627, Crapelet.)
Li incontinent dient ces paroles aussi
con faintich. car il dient une chose et une
autre sentent ou cuer. (Li Ars d'Am., Il,
31, Peiit.)
Et li ami ausi des anemis tel font a
cremir, =;'il suai faintkic a.xai covrant lor ire.
(f6., I, 3:6.)
Li commun de Poitiers n'i fuient pas fainlis.
Car par eulx les fossez furent bien tost emplis
De fagos, de tonneaux qui furent desemplis.
(Cdv., du Gueschn, 21214, Charrière.)
Mais venir doit par !a seule couverte
Le cerf votant a !a teste iegiere
Qui aux famlu uoit rendre leur desserte
(EuST. Diî.CH., (Mue , 11, 57. A. I' )
H.t, lasches cuenr.*, i;i.''nsongiers et fainlis.
Allez vous eu, niussez vous de vergoigne.
(H. Badde, Debal de la Dame et de VEscuyei, I'. es.
fr. des sv" et \\\' g., IV, 177.)
— En p,irlant de choses :
Cel jor nieisme fnst il mors
Se ne fust un fainlis confors
Que jo li fis de vos salus.
(Parlon., S.sn, Crapelel.)
Quant il ot fine son service
D'uevre et d'orison non fainlice...
(MoiJSK., Oiron.. 1004, lieiï.)
De son cuer, n honte repose,
Qui est d'anui fernz en char,
Ist uns vains mos fainlis d'eschar.
(R. DE llouD., Rom. des Eles. 92, Scheler.)
Soubz fainlises desloyantez.
(Act. des apost., vol. H, P 215'', éd. 1537.)
— Avec de, et un rég. indir., qui hésite
à, qui craint de :
Ne de servir n'ert ja mes cuers fainlis
Pour nul tourment en trestont mon eage.
(Wasteble, Chans., ap. Maetzner, Allfr. Lieder,
p. 62.)
1. FAiNTisEMENT, - icemcnt, - ichement,
adv., d'une nianière feinte, avec feinte,
mollement:
Et assalirent Flamenc et Hayauier fain-
ticement. (Ckron. de Rains, c. xxxi, L.
Paris.)
Et li borgois les cachent hâtant fatnlichemenl.
(Hisl. de Ger. de Slaves. Ars. 3141, t' 29 v">.)
Il (Xcrxès) fut vilainement vencu et fain-
tisement aidiez des suens. {Chron. de Fr.,
ms. Berne 590, f" 23\)
2. FAiNTisEMENT.s.m., feinte, felntlse:
Quar Belis les encontre mult aireement
Et n*i a fait samblant de nnl faintisemenl.
(Roum. d'.Mix., P 26'', Michelant.)
F.\iNTiVEMENT, adv., BU feignant, eu
dissimulant :
Symon qui se double que Davus ne l'aye
trahy l'interrogue fainlivernenl de la vo-
lente de Pamphile. ( Therence en franc.,
l" 29 r», Verard.)
FAINTOR, S. m., celui qui feint :
Et plus est contraire au voir disant li
vanteres ke fainteres. {Li Ars d'Amour, I,
496, Petit.)
Li faintres ki est ou visce défaillant, ki
se fait et mains dist de lui k'il n'en soit, si
est plus sracieus en compaignie que li
vanteres. (Ib., I, 494.)
p.viNTOSME, voir Faxtosme.
FAiNTURE, finture, s. f., feinte, fiction :
Se ma dame ou cors senne
Doignoit avoir cure
De moy, qui sanz fainture
Et sans fausseté
Li ai toi mon cuinr donné.
(Gages Brdlez, Chans.. ap. Ste-Pal.)
La quinte cùlor est apelee fainture,
porce que on fainl une chose qui n'a pooir
ne nature de parler, aussi comme se ele
parlast, si comme nos poons tozjors oir
des gens qui de ce dient, ou de bestes ou
d'autres choses en semblance, que ele eust
parlé et dit aucune chose. (Brun. Lat.,
Très., p. 488, Chabaille.)
Il soit garny de vray povoir real,
Bon et leal sans fainture.
(La Pai.t faicle a Cambray, p. S, éd 1508.)
— Fantaisie :
Si fesist la balalhe trestont a ïa finlure.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, II, 6310, Scheler
Gloss. philol.)
FAIRE, verbe.
— Act,, se procurer ;
S'il est biaus, si vell faire amie.
(Besant de Dieu, 289, Martin.)
Or n'i avra plus alendn
Que je ne fâche un coiole dru.
(Sept Sages. 2504, Kelkr.)
Por coi dont antre ami feroie.
(J. DE CosDÉ, l'oés., 1, 7,21'J, Scheler.)
Et loant son cors et sa fâche
Et semonnant que ami fâche.
(In., ili.. I, 9.277.)
— Neutr., faire d'armes, se montrer
vaillant, guerroyer :
Et de chiaus qui plus y fisent de proes-
ches et d'armes, de rikes et de povres,
vous savons nous nommer une partie.
(RoB. DE Clary, p. D, Riant.)
Che furent cliil des rikps hommes qui
plus y lisent d'armes. (Id., p. S.)
— Faire, le faire, se porter :
Dons amis, comment
Le fait mesire et ses harnages ?
Et li vales qui moult fu sages
Courtoisement li respondi :
Bien, beau sire, le Dieu miercî.
(De l'Emper. CoustanI, 440, Uomania, VI, p. |{i7.)
Biaus ciers sires, que fait mes pères.
Qui de Bissence est empereres ?
(Ib., IS.-i, p. 168.)
Comment le fel Bernant, et Ganfrey et Doon,
Ul tous les autrez frères qni sunl eofans Doon ?
Dame, il le font moult bien, merchi Dieu et son
[non.
(tiaufrey, 5301, A. P.)
Comment le fel Doon, li et Garins le fier?
(Ib., 7078.)
Comment le fet Hernant, qui est fourrer aie?
Sire, il le fet monlt bien, la merchi Damedé.
(/*., 8006.)
Que/'ai/« vous? Je vous en pri.
Dites le moy.
Biao filz, je le fus bien, par foy.
£t voQS, conment ?
(Mir. de S. Jean Chrys., 83, WahlnnJ.)
— Réfl., dans le même sens :
Beau sire, dist elle, le roy Artus comment
se faict il maintenant? Mieux qu'il ne feist
jour de sa vie, luy dist Gauvaiu, plus sain,
plus legier et plus fort. (Perceval, i" 42'',
éd. Jo30.)
— Marcher :
Mes corn plus sperona, ledetrier plusse fisl
Arier.
(Prise de Pamp., 3708, Massafia.)
Et quand il vit que Ayquin davant lu se fessait.
(Ib., 3477.)
— Faire de, vendre à uu certain prix :
Biau sire, comment /'atte^ vous de cecy?
vel sic : Belle dame, pour quant bien me
dounrez vous cecy ? {La Manière de lan-
gage, p. 389, P. iMeyer.)
— Faire d, être cause de :
0 tels nOQvieles ki feront a marir.
(Les Loh., Richel. 4988, P 266^)
— Mériter de :
704
FAI
FAI
FAI
Que tant deable font bien a resougnier.
(Alcschans, l->9, ap. Jonckbl., Guill. d'Or.)
Et se misires Gauvaia est dolenz et co-
rouciez de ce qu'il ot fet, ce ne fel pas a
demander. {Lancelot, ms. Fribourg, MIS".)
Ne fu bons nus qni tant feist a resoigner.
(Berle, xi, P. Paris )
Onltes ne mornt a son lens
Jones hom tant /'eisl a plaindre.
(ROB. DE Blois, Poés., Ricbel. 24301, p. S96''.)
— Faire bon de quelque chose, en faire
cas, le prendre au sérieux :
Semant icy un mot, icy un aultre, es-
chantillons despris de leur pièce, escar-
tez, sans dessein, sans promesse; je ne
suis pas tenu d'en faire bon, ny de m'y
tenir moymesme sans varier. (MoNT.,JSss.,
I, 50, éd. 1593.)
— Faire, suivi d'un inQnitif sans prép.,
convenir, falloir ;
Meleans fu devant le Roi ;
Sire, fet il. entendez a moi ;
A tels barons foil escouler
Ce que tu m'osas ci conter.
{FlorimonI, Richel. 3S3, f 5^)
— Faire faire, terme de droit :
Estre recheu a plaidier sur autre de
faire faire, venir en jugement de faire faire.
(XV* s., Estaires, ap. La Fous. Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
— Faire suivi d'un part. prés. : i
Si foloierent ensamble (les barons) et
fisent entendant au conte de Boulongne
.que il en feroient roi. (Chron. (le Rains, c. :
XXV, L. Paris.)
— En faire de, en fait de : I
Je sçavois, a poinct nommé, ce qu'il me j
faudroil, en faire de cause, ou souffrir, ou
payer. (La Bokï., Mesnag. de Xenoph., j
Feugère.)
— Fait, part, passé ; fait de, fait à : '
Liquel n'averont nulle durée contre nous, [
car il ne sont point fait de la guerre.
(Fkoiss., Chron., IV, 232, Luce. ms. Rome.)
— Elre fait de, parvenir à :
Hons qui rf'onoear veult estre fais.
Faire doit et œvres et fais
Qni ne paissent son los desfaire.
(\Vatri9Cet. Dis de l'Ortie, 109, Scheler.)
FAIRIOEL, voir FeRIOEUL.
F.AIRRALLIER, VOir FERRAILLIEB.
FAIS, faix, fes, fez, fex, feis, fées, s. ni.,
faisceau :
Si tei^uez un fées de ysope en saunk que
est l'amere, et esparpliez de ceo sur la
luminaire et sur l'un et l'autre post. {Bible,
Ex., ch. 12, V. 21 et 22, Richel. 1.) Lat.,
fasciculumque byssopi tingite in sanguine.
11 avoit pris un fais de foing, c'est assa-
voir ce qu'il en povoiL entrer en un lien
de blé. (I4û0, Arcù. JJ 133, pièce 231.)
— Foule :
Le roi trouvèrent el palais
Et de ses chevaliers praus fais.
(l'iorimonl, Richel. 792, f" '!■' I
— Troupeau :
Se un fez de brebiz ou de mouton est
prins en temps deu, l'en ne paiera que
deux solz tournois pour une foiz. (1332,
Ord., VI, 62.)
— Terme de blason, fasce :
Entre queux vist yl la banere sire Water
de Lacy, reflambeaunt novel d'or ou un fes
de goules par my. {Hisl. de Foulq. Fitz
Warin, Nouv. fr. "du xiv» s., p. 30.)
— Fardeau, et. par extension, entreprise
difQcile :
Por c'en vondrai tel fais enprendre
Por garder la vos et deffeodre.
(Ben., D. de Norni., II, 9i3", MicheL)
— Mettre d fais, entreprendre énergi-
quement ;
Or pri que vos metez a fais
De li conquerre a force e prendre.
(.Bt.N.. D. de Norm., I, 1240, Michel.)
—'A fais, locution ; comme une masse :
Si chait li rois Mordrains a terre alreci
a fex comme une plomee. {Hist. de Jo-
seph, Richel. 2453, f» 233 v».)
— En grande quantité, tous ensemble :
Pirus wide le sanc a fes.
En mi la place ciet pasmes.
(Ben., Troies, Richel. 373, !" 108".)
IN'oistes gent qui en tant d'ure
Eisi lot a fais, seùz demore,
Fusl mais vencue ne malee
N'eissi deu loi desbaratee
Que ce fu, ne pas autrement.
(1d., d. de Norm., Il, 9580, Michel.)
Si hait hucerons et a fais
Que toi cil l'orronl del palais.
{Dolop., Richel. 14.N0, ap. Barbazan, Gloss. ms.,
verbo A, Arsenal.)
— D'un seul trait, sans s'arrêter :
Assez perneil e cers e deins,
Chevrols e bisses e farreins ;
Desk'a la moete i curt a feis,
Ja n'i estot feire releis.
(Vie SI Cites, 1337, A. T.;
— A un fais, locution ; en masse, en
grande quantité, tous ensemble :
Tresqae li François vinrent a un fais aprochant.
(Chans. d'Ant., m, t. 666, P. Paris.)
Charnaiges et si parentez
S'arrestenl a un fais sor lui,
Ja li fussent granl annni.
(Bal. de Quaresme, Ri hel. 19152. f» 192.)
Si eurent consseil que il chevauceroient
autour de ce bois, et puis, tout aun fais et
soudainnement, il se bouteroient en l'ost.
(Froiss., Chron., IV, 234, Kerv.)
— Tout à coup :
Quant Aucassins le perçut, si s'aresta
tôt a un fais. (Auc. et Nie, p. 29, Su-
chier.)
Lors s'areslcnt andoi ensamble ;
.1 .1. fais el oui es'conté.
(C/iOT. as .n. esp., 11368, Foersler.)
— Fais s'est employé au sens moral
pour signiQer peine, chagrin :
Sans faille il i a poine el fez
A moi servir, mes ge te fez
Honor moull granl.
[Rose, 1931, tiéoa.)
— Prendre a fais, supporter avec peir.e:
Pur ceo ne vus prenez mie
De prendre a fes trop lur folie.
(Chardbt, Prtif Wrt. 791, Koch.;
Si par ta déserte
Toi vient mal ou perle
N'el pren trop a fes :
Kar aventure eslieve
Le malvais e le grieve
Pins aspreraent après.
(EvERARD, Disliq. de Dijon. Cato. ap. I.er. de
Lincy, Prov.. p. 449.)
— S'appuyer sur le fais, s'abandonner
en portant le coup :
Le roy mist sa lance en arrest, et se
afficha du tout sur les estriers, puis s'ap-
puye sur le coup pour le chevalier tuer,...
Quant lui qui s'appuyoit du tout sur le
faix... (Perceforest, \, f 28S éd. 1328.)
FAISABLE, fesable , adj., soumis au
droit de faisance :
Lesquelz prez estoient fesables de toutes
choses. (1398. Denombr. du baill. de Cons-
tenlin, Arch. P 304, f» 264 r».)
Cf. Faisance.
FAisABLEMENT, adv., facilement ;
Agibiliter, faisablement. {Calholicon lai.-
fr., ap. Duc, Agibilis.)
FAisABLETÉ, S. f., possibilité de faire :
Agibilitas, faisablelé. {Catholicon lat.-fr.,
ap. Duc, Agibilis.)
FAisAGE, s. m., action de faire :
Li fins tousjours du faisage est autres
ke li faires nesoit ; ensi que li fins d'edl-
fiier est autres ke li faires. (li Ars d'A-
mour, II, 147, Petit.)
FAISANCE, - anse, - anche, - aunce,
fays., fes., fess., fesaiance, s. f., action
de faire, de fabriquer :
Comme prélats et countes... nous eient
grantez, de lour bon gré et de boue vo-
lume en eide del esploier de nous ^rosses
besongnes... la noefisme garbe et le noe-
tisrae aignel apprendre par d -ux ans pro-
cbeynsaveigner après la /aisauncfi deces-
tes.".. {Stat. d'Edouard III, an xiv, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
Demoiirgent en lour privilèges enquelles
eux estoient devant la fesaiance de cestes.
(1338, Ord. d'Ed. III, Arch. mun. Bor-
deaux.)
La fesance du dit homage. (1363, Homag.
et serem., etc., Delpit, Doc. fr. en Angle-
terre.)
A la fesance de cestes nous estions tout
sains. (1372, Ch. d'Ed. III, Arch. Bas.-
Pyr., E 377, n° 4269.)
Davant la faysance de cestes nos letres.
(15 juin 1421, Lettre du roi d'Angleterre,
Beg. de la Jurade, p. S73, Bordeaux 1883.)
— Acte, action en général, manière d'a-
gir :
Dit mes veut estre rais an venl
Que il de lui n'ait la yenjauce.
Que par lui et par sa faisance
Durent il estre luit destruit.
{Tn.ilan, I, 16G6. Michel. 1
Se usé u'et use[z] d'amfauce,
Ne maiotenisez la fesamce.
IJb., II, 243.)
Par engin e par decevance
Covriles vus nostre fesanse
{/*., II, 323.)
Mull soUre dure penitance
Pur s'amur eu mainte fesance.
(li., II, 767.)
FAI
FAI
FAI
7rtS
Sîro, ne vus linsnigoe mie
Ke vus suliim noslre ffttance
Pernez de nus vostre vengance.
iVie de SI Giles. 1130, A. T.)
Se H reîs d'Escoce seust ceste [aisance,
N'en anrinm pais ne tricwe pur lut l'aveir de
! France.
(JoRD. Fantosme, Cliron., 'irs, ap. Michel, D. de
Norm., t. m.)
i*les ainceis qu'il pensl avenir a parler en oiance
Al rei d'Aubanie ne faire sa feaance.
Ad dan Hnmrrei de Boun kl hardement avance
Fait au rei d'Escoce de Berewic nuisance.
(iD., a., -97.)
V, cil ne targent mie de (aire la fesance.
(Id., ib., 886.)
Dampne Deu beau père, corn grant est ta ptiis-
(sance,
Encontre ton voler ne vaut nnle fesance.
(Th. de Kent, Geste d'Atis.. Richel. 24364,
f 6:1 r°.)
Que vus paissez as autres bon esaniple donner:
Kar a vostre fesaunce voelent lut esgarder.
(Garnibr, Vie de S. Thom., H chel. 13513,
f SI r".)
K remuer deit le movenient
D'ivns corase utrement
Ke de purveuenient sanz délivrance
rie se deit mie en maie fesance.
(PiERBE d'Aberni'n, le Secré de secrez, liichel.
25407, r° 178^.)
E de ceo aperlement diseient
Ke reale majesté avient
E en dreitnre le covient.
lîeales constilnciuns avez
E a ceo sanz feinlise acorder,
Ne mie en feinlise d'aparance.
Mes dreit en aperte fesance.
(Id., (■*., f° 17S''.)
Faisante, action. (Gloss. gall.-lat., Ri-
chel. 1. 7684.)
— Redevance en nature, corvée, charges
diverses auxquelles un fermier s'obligeait
par-delà le prix de son bail :
Toutes les droitures , appartenances,
fesances et toutes autres choses que iceli
Raal e ses eirs avoient... en la terre...
(Août 1286, Ch. du vie. de Yalognes, S.-
Sauv., Nehou, Arch. Manche.)
Vecy les rentes et fessances que font
l'abbé et couvent de Fescamp au roi
nostre sire, a cause de la forest de Bro-
tonnc. (TH. du xi\" s., Fécamp, Arch.
S.-Inf.)
Sauves les redevanchez, fesanchez que
la dite masure doit. {Ch. de 1338, S. Wan-
dr., Arch. S.-Inf.)
Dont il paiera tel fesances et redevances
comme ceuls de la ville de Biaulfîsel
(1344, Arch. JJ 76, f° 7o r°.)
Afin de savoir et enquérir vérité sur
plusieurs faiz et articles touchanspluseurs
lieritaaes eslans enNormendie,tenuzdu roy
noslre sire, ou sur lesqiielz il a droit de
prendre et avoir cerluines rentes, (aisances
et redevances. (1366, Ord., iv, 716.)
Autres faisavches et services. (1404,
Aveux du bailliage d'Evreux, Arch P
29b, reg. 1.)
Court et usages, reliefs, treizièmes, de-
voirs et (aisances quelconques apparte-
nans a icellui fieu. (1419, ib., Arch. P 294
reg. 1.)
Délivrer de toutes rentes et (aisances
quelconques. (26 mars 1467, Sle-liarbe,
Arch. Calv.)
Et lui ou r endent par an .iiii. I. .vi. ca-
pons, .Ix. ces,... avecques reliefs et toutes
autres (aisances et redevances appartenans
a fié. {Denombr. du baill. de Caux, Arch.
P 303, f" 5 r».)
De ce il doit au roy telles (esanees
conme a tel noble lieu appartient. (ïb.,
l" 11 vo.)
Telles droitures et (aisanches. {Ib.,
f» 33 V.)
Sans paier aucune (aisance. {Coul. des
(orêls de Norm., f" 6 r». Arch. S.-Iuf.)
FAISANCHE, VOlr FAISANCE.
FAisAUL, voir Faissel.
FAISCELET, VOÎF FAISSELET.
FAISCELLE, voir FiSSELE.
FAiSEMENT, S. m., fasci natlon :
Faisement de truferie fait les biens os-
curs. {Bible, Richel. 901, f- 13''.) Lat., fas-
cinatio.
F.AisEOR, (aiz , (eis., (es., fez., (aiss.,
(aess., (as., (ess.,(ac., - eour, - eeur, - eur,
s. m., celui qui fait, qui fabrique, ouvrier,
artisan, auteur, créateur .
L*uD facerres, l'antre feture.
L'un Creator, l'autre créature.
(Wace, Conception, Brit. Mus. add. 151)06,
f» 49''.)
El bons faiseres de canchons.
(A. DE LA IIai.le, h Jus Adan, p, 323, Cousse-
maker.)
Je cuit que il estoit crierres
Et de tontes cboses fesierres.
(Geff., .vu. Est. du monde, Ricbel. 1526, f° US".)
Mes des que je n'en sui fesierres.
J'en puis bien estre recitierres.
(Rose, Richel. 1373, f° 48''.)
Dieus des Diens donc je sny faisicrrcs.
(lli., ms. Corsini, C 126'.)
Dieus li (aisieres del monde. (Introd.
d'Astronomie, Richel. 13b3, f" 7.)
Quiconques veut estre ovriers d'eslain,
c'est a savoir (esieres de miroirs d'estain,
de fremaus d'estain, de sonneites, de
aneles d'eslain, de mailles de pion, de me-
reaus. (Est. Boil., Liv. des mest., l' p.,
XIV, 1, Lespinasse et Bonnardot.)
Me covient monter a mon (eseeur por les
euvres de ses commandemenz. {Vieetmir.
de plus. s. con/ess., Maz. S68, f' 119".)
Crierres et fessierres de totes choses.
{Ib., f 126''.)
Dieu faizeor de toutes choses. {Règle del
hospit., Ricbel. 1978, f ' 166 v».)
Je ne sui mie fessierres ne trouvierres
de cest livre. {Chron. des rois de Fr., ms.
Berne 607, f» 4».)
Nostre Seigneur qui est /'acêrres de toutes
choses. {Traité de Théol., Richel. 12581,
f» 324 v°.)
De toutes les choses dessusdites faire et
acomplir, noble homme mestre Robert de
Brissoles, Ratel de Villiers, dan Jorf.'e es-
cuyers, et damoysele Ysabian, fiHe dudit
Ylhier, a la requëste dudit Ythier, et pour
luy présent par devant ledit juré euvers
lesdiz religieux principal debteur, randeur
et garantisseur, deffendeur et respondeur,
faceur et pièges, se obligèrent a satiffier
ausdiz religieus en bonne monnoye. (1313,
Arch. JJ 53, f» 43 r».)
Fezierres de chançons.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, P 81''.)
Menuisier et (aisseur des yniages. (1484.
Fabrique de Tréguier, Arch. C.-du-N.)
Faesseur d'orgues. (1526, ib.)
— Poète :
.\ ces festes et as haus jours
Doivent estre les hautes cours
Pes bins menestrens célébrée.
De faisours, de recordeoors.
(WATRiaoET, li Dis de l'Ortii-, 1, Schcler.'
(^ollart .\ubiert n'ooblirai ;
.\voec Jehan le mènerai :
S'il n'est lettres, s'est boins fasieres.
(Gilles li Mdisis, ap. Froiss., Cliron., I, 77,
Kerv.)
— Fém., (aiseresse, (eseresse, (eserresse,
(eceresse :
Quiconques veut estre (eserresse de cha-
piaux d'orfreis, et de toutes œvres a .iiil.
pertuis sans mouveiz et sans nulleiz, estre
le puet, por quoi elle ait de quoi. (Est.
Boil., Liv. des mest., l'^p., xcv, 1, Lespi-
nasse et Bonnardot.)
Et fera voz filles (eceresses Ae ses oigne-
mens. {Bible, Richel. 899, f" 130''.)
"Vierge très amee, (aiserresse de vertus.
(Ms. Berne 697, f 58 r".)
Combination (aiseresse de hlz. (Ores.me.
Polit., ms. Avranches, f» 8'^.)
11 convient que nous ajongnons les ver-
tus (eseresses qui conviennent au corps
ovecques les lieux ovec icelles concordables
en manière de puissance et de domination.
(Id., Quadrip., Richel. 1348, f» 111 v.)
Et injustice est operative ou (aiseresse.
(iD., Eth., f» lOP, éd. 148S.)
FAISERESSE, VOlr FAISEOR.
PAISIBLE, adj., faisable:
Qui est chose monlt bien faisible.
{Boece de Consolacion, Xts 2670. P 73 r".)
Toutes gens conseillent des choses ou-
vrables et faisibles par eulx. (Oresme,
Eth., f 44'=, éd. 148S.)
Choses faisibles. (H. de Granchi, Trad.
du Gouv. des Princ. de Gilles Colonne, Ars.
5062, {<• 5 r".)
FAisiER, voir Faissier.
1. FAisiL, fesil,s. m., mâchefer:
Et li autre as quisines font le fen alnmer
Et font les fus saillir des faisius ahurler.
(Helias, Richel. 12558, f 6».)
Carbon boen et loial et sans (aisil. (1270,
Reg. aux bans, Arch. S.-Omer A B xviii,
16, n» 121.)
Que le (aisil de leur fer quant il (les
maréchaux et autres ouvriers en fer)
le mettront hors, il le portent hors des
portes de le ville et le mettent es fes-
sez esquelles on a prins le savelon.
{Liv. Rouge d'Abbeville, art. 47, ap. Duc,
Fasilia.)
Il (un villain qui souflait le feu dans une
charljonnière) estoit touz souillez de la
porre et dou faisildon charbon. [Chron. de
S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 281''.)
— Noir de charbon :
Nus frepier ne puet ensousfrer lange, ne
nule chause lange engarmouser, ce est a
savoir de (esil, de charbon et de huile. (E.
Boil., Liv. desmest., 1" p.,LXXVi,6, Lespi-
nasse et Bonnardot.;
80
706
FAT
FAI
FAT
D'après l'auteni- du Supplément du Glos-
saire de Roquefort, faisil est encore en
usage dans la Picardie, l'Artois et la
Flandre, pour désigner tout ce qui est
menu, surtout en parlant du charbon.
2. FAISIL, s. m., portefaix :
Qoant lor danz Renars aparat.
Si comme faisim Iraire dut.
(Renarl, Suppl., p. 13, Chabaille.)
FAisNiEiR, S. m , celui qui ensevelit,
qui met le cadavre dans un linceul :
Pour garder icelui corps mort ont esté
commis certains faisnieurs et gardiens.
(1415, Arch. JJ 168, pièce 344.)
FAisoiL, voir Fachuel.
F.MSOLE, fazeol, s. m., faséole:
Faisoles sont chaulds et moistes presque
au second degré. {Sur les Urines, ms. "Tu-
rin, f" 64.)
Fèves, pois, fazeols. (0. de Serr., Th.
d'agr., p. 111, éd. 1605.)
PAISSE, feisse, fesse, fece, fesche, fasse,
face, fasr.e, faixe, fassie, s. f., bande, lien :
Tute la glorie a la fille de rei dedendz,
devant les faisses oringnes, li vestement
de lei. (Liv. des Ps., Cambridge, xliv, 13,
Michel.)
Si l'a oint d'ongement et bendé et restraînt.
D'une l'asce porprine par mi les flans l'ataint.
{Roiim. d'Alix., f» 31'', Michelant.)
Desor nn palefroi norrois.
Dont les règnes erent d'orfroi» ;
La cheveciere ert bien ovree ;
Un fevre i niist une jornee
Qni fist les fares et les STres.
(Blancandin, Richel. 19152, f" Ml^.)
Et celé autre baniere blanche
A la vermelle faisse en mi.
(Diirm. le Gai, 8i9G, Stengel.)
Lo souaire nostre seignor et la fesse don
il fu liez en son bercoeC (//is(. Carol Ars.
5201, p. 191».)
Hec fascia, feisse. {Gloss. de Glasgow,
Meyer.)
Il covient ou pis grant loieure, et es
mains et es doiz non. Et dist encor que
on doit faire faisse plus large que on puet
avenamment.et que il n'i en demourt point
qui ne soit redoublée. Apres tu métras les
asteles sor les faisses par lesqueles li
membres soit rectifiez. (Brun de Long
BoRC, Cyrurgie, ms. de Salis, f" 43''.)
Les fassies doivent estre proportionnées
en longeur et en largesse selonc la
quantité du membre qui est a lier,
aus grans longes et larges, -aus petis pe-
tites ; !a fassie qui doit lier l'espauUe
doit avoir en la latitude .vi. doiz tra-
versans. (H. DK Mo.ndeville, Richel. 2030,
f» 42».)
Et pnis leur oi rassembler
Wivres, l'assrs, rhies et labians,
Bendes, bares, peus et aiglians,
Coqnilles, bamedes et crois.
(Froiss.. Poés., II, 3-21, 27, Scheler.)
Quelles choses sont fesses et bendes ilz
sont aucunesfois pareilles, et quant elles
sont sur leurs figurées d'aullre couleur
comme de bestes ojseaul.x. {Le Blason de
toutes armes el escutz.)
Les fasces et liens de soye. (Le Maire,
Hlustr., 1,38, éd. 1508.)
Les Persans appellent le chappeau royal
cyndarin, autour duquel alloit une faixe on
cornette de vert obscur linee de blanc
satin. (Q. Curse, II, 6, éd. 1534.1
— Fascine :
De eus est aie grant compaignie
Por aporter fèces e cliccs,
E laz e mairiens e palices.
(Bes., D. de Nom., II, 5f>8'2, var., Michel.)
— Faisceau :
.XII. fasces sont .xn. signe ou ornemenz
imperiaulz que .xil. licteurs soloient porter
devant le seingneur. (Bersuire, T. Liv.,
ms. Ste-Gen., t» SS"".)
— Bandage ?
Et se li coTient herche,
La civière et la fesche.
{l'Eslillem. au vil., Hichel. 8.37, f 120"^.)
— Bande de terre :
Sur les jalois de terre qui siéent ou liu
c'on dist au Perruel en trois /'aïsses. De ques
trois fasses li une contient deux jalois.
(1278, Cart. év. Laon, f» 60% Arch. Aisne.)
Pluiseurs faisses qui se tournent par de-
seure. {Ib., f» 61».)
Du costel de la porte Dieu-ly-mire a cer
tainnes faisses de terre que on apelle vul
saumentle banc Chastelain; en laquelli
faisse a grant foison de terres arables ap
partenant a plusieurs personnes. (143!
Enguesle afulure, Arch. législ. de Reims
1« p., t. 1, p. 490, Doc. inéd.)
— Petit pieu, bâton:
Lequel suppliant tenoit un petit baston,
appelle faisse aussi comme un petit pais-
seau d'une haie. (1360, Arch. JJ 89,
pièce 450.)
La langue moderne a conservé faisse,
en terme de blason.
Aunis, faisces, branchages de 0 à 7
mètres de longueur qui sont employés
pour entrelacer les pieux de bouchots.
Bas-Valais, Vionnaz, fase, charge de foin
qu'un homme peut porter.
FAissEis, fesseis. s. m., faix ;
Nos avons tote jor travaillé en sa vigne,
et si avons soffert les fesseis et la paine,
et del chaud. (Maurice, Serm., ms. Oxf.
Douce 270, f" 21 r».)
1. FAissEL, s. m., portefaix :
Si con ce ot dit li faissia.T,
Et li chaz, qni monlt fa isneax,
L'andoille prant.
(Rciiart, Snppl., p. lli, Chabaille.)
Cf. Faisil 2.
2. FAissEL, fesel, s. ni., corbeille à fro-
mage :
Si que li cors li tressua
A ce qne il se travela
A coper et a fesiaus faire.
{Vie des Pères, Ars. 36il, f° 124''.)
3. FAISSEL, s. m., mouchoir dont se
coiffent les Orientaux :
Les chrestiens de la saincture sont con-
gneuz ad ce qu'ilz portent le faissel de
touaille taincte [en collour perse]. {Voy.
du S' d'Anglure. p. 43, A. T.)
4. FAISSEL, faissiel, feissel. fassel, fas-
chel, fazel, fessel, faisant, s. m., fagot :
Mes amis est .j. faissiel <\e mme. {Bible
Richel. 901, f» 8'.)
.II. milliers de fassiaus. {Charte de 1286,
Moreau 208, f 147 r», Richel.)
Hec fascina, feissel. {Cltss. de Glasgow,
IVIeyer.)
Et loigne pour sen ardoir, ch'est a sa-
voir demi cent de raisme et demi cent de
fassiel. (25 déc. 1309, Flines , Cod. H,
f» 85 V», Arch. Nord.)
Et V avoit chevrons, moule et bûche de
/"esseJ."(1312, Arch. S 296, pièce 6.)
Les priseurs des faissiaus que l'en
amaine par la rivière por vendre. (1333,
Ord., XII, 20.)
Se chargeoient de fascheaux de bois. (J.
Moli.vet, Chron., ch. vn, Buchon.)
Bois en faschel. {Coût, de la Prév. de
Gorre, III, Nouv. Coût, gén., 1, 429''.)
— Fascine pour la pèche :
Item li faisant courront en la manière
qu'il a esté accoustumé. (1327, Arch. JJ
65, pièce 69.)
— Charge, poids, "au sens matériel :
Se DOS veons le fessel trop pesant.
(.\nberi, Richel. 24368, t° 26''.')
Et qne ta miex me croies, vois tn or mon chapel.
Qu'a .nn. piez et pins du bas dusqu'an coupel ?
Plus est pesant d'assez que la lour de Babel.
Par foy ! dist li prendons, sy a pesant /■aisse/ .'
Tu dis voir, chevalier : le faissel est pesant ;
Sueur me fait suer chauUle com pions bonlant.
{DU des .n. Chevaliers, ap. Jub., IVonr. Rec, I,
150.)
Piuspurs povres 'allez ocient
Dont li fessel ça et la versent.
(GniABT, Roy. lign., 21022, \V. et D.)
De pesanz feisiaus et de sommes.
(ID., (»., 21047.)
Pesant fessel.
{Diat. S. Grég., ms. Evr., f» 79^)
Pour widier le dit /Vitss!'e(du mur fondu.
(1320, Trav. aux chdl. d'Art., Arch. KK
393, f' 52.)
— Charge, au sens moral, obligation,
responsabilité :
Se aucuns est acuses de garde par
sauves alegacions, porce n'est il pas déli-
vres del fessel de la garde. (G. de Len-
gres, Instit. de Jusl., ms. S. -Orner, f» 9'=.)
Li fieus soutendent les fessiaus de l'eri-
tage. (iD., ib., f" 25''.)
Se li oirs qui reçut une foiz l'eritage le
reçut par sa volenté, ou se il en retint la
quarte partie, ou se il ne la vot retenir,
il sens sostendra toz les faziaus de l'eri-
tage. {Institutes, Richel. 1064, r 41")
Quar li procurateurs qui s'oblige pour
son seignor refuse puis por noient le
fessel de l'obligement. {Digeste.^ de Jnsl.,
Richel. 20118, f» 41'^.)
lié niex ! qne je sny deschargie
De grant faissel, ce m'est aviz.
(Mir. M"" SleGenev., Jnb., Mi/st., l, 302.)
FAISSELE, voir FiSSELE.
FAissELET, fesselct, faiscelet, fascelet
facelet. s. m., petit faisceau, fagot, fardeau
Si fet rains de fanol quellir
Et lier en on fesselel.
(GoiLLAUSE, Rrst. dir., 742, llippean.)
FAI
FAI
FAI
707
Un faiscelel fait cie cesl rains.
(Canl. des cantiques^ ms. du Mans 173, P i'i r°.)
.1. fesselel de sermant. ( Vie et mir . de
plus. s. confess., Maz. 568, f" SO'.)
Le petit faisselet de noire laisne. (31
oct. 1424, Reg. aux Consaux, Arch. Tour-
nai.)
Il fait un;; fascelet de résidu de ses cen-
dres. (FossETiER, Cron. Marg., ms. Brux.,
I, i" 23 r».)
Hors du fascelet des tamns. (Id , ib.,
f» 39 vo.)
Du facelel des tamps. (Id. , ib-. H,
f° 18 r».)
FAissELEUR, S. 111., colui qui fait des
fagots ;
Wanemer le faisseleur. (1270, Ch. de J.
Clarembaut, Arch. mun. S.-Quentiu, 1.
24.)
FAISSELLE, fosselk, fasele, s. f., fagot,
faisceau, paquet :
Ses oilz sembloient airdant fassrile
Tant fieremant amdos stanzelle.
(Hercule el PUIemims, Richel. 821, f" 1«.)
Pieres, kaillaus, gravielle
Fait apoi'ter de mer
Et faseles de verges.
(.De S. Jeh., Richel. 2089, f» 30''.)
FAisSELiER, S. tii., celui qiu fait des
fagots :
Alant sont venu li vilain
Del pais et li faisselier
Eu la forest por gaaingnier.
(G. de Païenne, Ars. 331'J, f" ll"2 r".)
FAissELON, fasselon, s. m., botte ;
Pais manda nn fasselon d'ierbe,
Si lia l'enfançon dedens.
(MorsK., Chron-, 14.520, KeiiT.)
FAissELOT, S. m., dim. de faisceau :
Car sy aucunesfois rhomrae se eslieve
en toy poursuyvant, et querant ton ame,
l'ame de mou seigneur sera gardée, comme
au faisselot des vivans envers le seigneur
ton Dieu. (Le Fevre d'Est., Bible, Sam.,
1, XXV, éd. 1S34 )
FAissET, fesset, S. m., dimin. de faix :
Grief fesset a moult an mariaige (Ms
Ars. 5201, p. 334'=.)
— La verge, le membre viril :
Et Costans sovant la refoie
Del faisset qu'il avoit moult groi.
(Dime qui concilia le preslre, ms. Berne 354
f 81'.)
FAissETE, faisele, fascette, faxalte, s. f.,
dimin. de faisse. bande de terre:
Une faissete qui fu Robin le grant, et
fient quarante et cinq vergues. Item une
faisele que Jehans li carons eut de Gilet de
Attignv. (1328, Arch. JJ 65, pièce 209,
f» 138 r».)
— Bande de maillot :
Ils trouvèrent un enfant en fascettes, le-
quel ils lollirent des bras de sa mère.
(J. MoLiNET, .Chrun., ch. XLlt, Buchon.)
Et y oit une fillette de .vili. ans qui
cheut en la rivière, et fut noine, et la
femme prinl un petit ainfîant en la faxalte
et le cuidoit bien tenir, mais il y eschappit,
de force qu'elle estoit troublée, et cheut en
la rivière. (J. Aubbign, Journ., an 1493,
Larchey.)
rAissEuii, voir Faiseor.
FAissiE, S. f., nom d'une variété de
corneilles :
Et aulcunes fois au matin, quand il doit
plouvoir, elle (la corneille) prononce une
manit-re de cry et semble que elle die:
glaras, glaras : et ce signifie pluye ; mes-
mement quand il est prononcé par la cor-
neille bise que l'on nomme faissie. (Jeh.
de Brie, le bon Berger, p. 54, Liseux.)
1. F.\issiER, s. m., portefaix:
Auquels pareillement envolèrent secours
des barbiers de la peste et des faissiers
pour ensepultnrer les morts. (Noguier,
Hist. Tolos., epit. au lect., éd. 1356.)
2. FAissiËit, faisier, fascier, faisser,
fasser, fessier, fesser, verbe.
— Act., envelopper, emmaillotter, ban-
der :
Sa plaie li onl bien faissie
Et d'un pignon estroit liie.
(Ben.. Troies, Richel. 375, !" 99'.)
Sa plaie li onl bien fessiee
Et d'un pennon estreit liée.
(Id., ib., 16153, Joly.)
Mult volenters, non a enviz,
Emportent del champ fur nafrez ;
Faissiez, liez e regardez
Eurent sempres seoz demorance.
(Id., D. de tiorm., II. l'298, Michel.)
Si se fait par les pies et bender et fascier.
D'une bende de porpre estroitement liier.
(Roum. dAlix., f» 32'', Michelant.)
Et me faites sens demorance
Faisier et estouper la plaie
Pour retenir le sanc qui raie.
Ulhis, Ars. 3312, f° 74'.)
rais.iirr le fist d'un peliçun.
Puis l'ol monté sur un gascon.
Olort du Roi Gormond, 558, Scheler.)
.\nsi desoz l'arbre les laisse,
Toz .vu. fuissiez an nue faisse.
{Dolop., 9413, Bild. elz.)
Tût cil a ses escns fassies.
(Durm. le Gai., 8:^03, Siengcl.)
Gerart descent, et si li faise
Cief et costé tout d'une gimple.
(GiE. DE MoNTR., Yiolelte, 4370, Michel.)
Et ont fascié le ventre et le piz de belles
bendes. (Liv. de Marc Pol, xcxiJ,Pauthier.)
Celz qe font la creensse au grant kan
des viandes et des bevajes sunt plusors ba-
rouz, et voz di qu'il ont faseee lor bauche
et lor nés con belles toailles de soie por ce
que lor alaine ne lor fraor ne venissent
en les viandes. {Ib., c. lxxxvi, Roux.)
Et fist devant le forterece desvoleper se
baniere qui estait faissie d'or et d'asur a
un chief pallet. (Fiioiss., Chron , V, 223,
Luce.)
Ly petis drapeillous en quels Jesu Crist
fu faissiet. (J. des Preis, p. 18, Rom.,
IX, 36.)
Toulhon fut confessé et receut son créa-
teur; et après fut faisse et aparillé. (1443,
Arch. JJ 176, pièce 297.)
.III. charretées de voyne pour fesser les
baleiz. (1462, Compt. de Nevers, CC 57,
fo 22 r", Arch. mun. Nevers.)
Et se seoit sur une selle,les mains fessées
et teuoit ung des ses genoilz. (Roi René,
Livre du cuer d'amours esprit, OEuv., 111,
75, Quutrebarbes.)
Parmy le pis ou bout de voustre mani-
melle d'uug guimple vous faisserez ou li-
rez. {Perceval, f» 100'^, éd. 1S30.)
Et moustrerent a Hector les petitz drap-
peletz esquelz son frère avait esté fassL
(Le Maire, Illuslr., I, 43, éd. 1508.)
Il faut tenir tousjours ceste ente de
vigne bendee et fessée, jusques a ce que
ses brots ayent deux pieds de long. (Dn
Pinet, Pline, xvil, 15, éd. 1566.)
— Réfl., s'envelopper; bander sa plai** :
Parmi le piz vos fesserez
D'une bande que vos ferez
Que ja si privée pucele
Que vos allez ne damoisele
Ne vos aidera a fessier.
(Perceval, ms. Montpellier H 249, t" 111»)
Et si a trait le tronçon fois
A grans anguisses de son cors,
Et s'esl faissies a raout ,2rant paine.
(Chev. as dens asp,, 3115, Foersler.)
Roucbi, fassier, emmaillotter.
La langue moderne a gardé fascer,
terme de blason.
FAissiN, faixin, fascin, s. m., fascine,
fagot, paquet :
Qui achessent, ne vancent faigos, ne
bloquelz, ni altres langues sens faixins.
[ISST, Hist. de Metz, IV, 173.)
Très grande nécessité de faixins et de
laignes. (Chron. du dotj. de St Tliieb.de Metz,
Hist. eccl. de Lorr , IV, p. CCLV.)
Ung quarteron de faissins pour faire le
feu de joye a la venue de Monseigneur.
(xv° s., Compt. de la ville de Monlbeliart,
Missions pour la venue de Monseigneur,
Arch. mun. Monlbeliart.)
Le millier de blocquel .Iv. s., elle cent de
faixin .vin. s.(J. Aubrion, Journ., an 1468,
Larchey.)
Tel estoit jadis le fascin
Que les matrones plus sévères
Portoient au col dedans leur sein
Pour pluslost en devenir mères.
(N. R.ii'i.N, OF.m:. p. 214, éd. 1610.'
FAissiNE, faschine, s. f., faix, fardeau:
Qui ciet sons legiere faissine
Ne porteroit pas pesant fais.
(Reclus de Moliens, de Charilé, Richel. 1521-2,
ftfir".)
Uni chiet sonz legiere faschine.
(iD,, ib., Richel. -23111, P^' -2-20".)
FAissiNEK, fcss., V. a., garnir de fas-
cines :
Fessines a/'cssmerles bombardes sur les
chars, (xv s., Lille, ap. La Fous, Gloss.
■ms., Bibl. Amiens.)
FAissoiit, voir FossoiR.
FAiST, voir Fest.
FAISTARDISE, VOir FETARDISE.
FAiSTEU, voir Fester.
FAISTISEMENT, VOir F.\ITISSEMENT.
F.^isviiE, feisure, feysnre. s. f, action
de faire :
Devaunl la feysiire du dit estatut. [Slal.
d'Edouard IV, an iv, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
708
FAI
FAI
FAI
— Façon :
(OEuvres) de boue sluffe et «Iroiturel
feisure.iStat. d'Ed. IV, aniv, iuipr. goth.,
Bibl. Louvre.)
FAIT, faict, fet, fect, s. m., parti :
Encores demoroient grant fuisson de
chites,de villes et de chastiaus etdesignou-
ries qui tenoient le fait contraire. (Faoïss.,
chron., Il, 319, Luce, ms. Rome.)
— Syii. de foi :
Le duc y pooit bien adjouster foy, fait
et créance. (Froiss., Chron., Xlll, 94,
Kervyn.)
— A fait, locution ; entièrement, en
même temps, aussitôt :
Des comandemans de la soveraine et de
la permenant veriteit ke ne puet estre
chaingieie oui il avient toz a fait encer-
chier et savoer. (Li Epistle St Bernard a
Mont Deu, ms. Verdun 72, f° 13 r».)
Si vos maingiez ou se vos bouvez ou se
vos faisis aucune autre chose tôt o fait
faisis el nom notre Signor. {Ib-, f" 64 v.)
Guides tu ke Deus soit soutemant Ueus
des solitaires? anz est Deus de toz a fait,
et de toz ot pitiet. {Ib., f" 12 r".)
Je meisraes escrire say.
De l'escrire bien ouverray.
Et Toas a fait deviseres
Ce que vous mamler li vorres.
{Couci, 3105, Crapelet.)
Sitost corn leur dame ont choisie
Chascnn tout a/!'ail brait el crie.
(Alart, C"' d'Anjou, Riche!. 76b, f ii r°.)
A paier affait et tantost. ( 1448, Valen-
ciennes, ap. La Foas, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
Si tout soubdain qu'on est a table, aff'eci
L'on n'est servy.
(Chaiil royal. De la fortune el biens mondains,
dans les Poés. allrib. à Cl. Marol, éd. 1731.)
Il (le renard) est venu a l'eslolier a faici
En Iny disant : 0 triomphant corbeau.
(Ghill. Hacoest, Fabl., 2° partie, cxxii, Lormier.)
— Facilement ;
Mais moy, d'une condition mixte, gros-
sier, ne puis mordre si a faict a ce seul
objet si simple que je ne me laisse tout
lourdement aller aux plaisirs présents de
la loy humaine et générale. (Mont., Ess.,
III, 13, éd. 1393.)
— A fait que, aussitôt que :
A fait que Hanuier venoient,
A ior volenlé les prendoient.
(Gilles de Cliin, 5188, Reiff.)
Et tout oeu com resseveront de l'er-
gens de lai malletote, affait que li Sept en
uveront conteit... li trésoriers lou doieut
mètre en lai volte. (1348, Hisl. de Metz,
IV, 117.)
Et doit li wairde celle moture giter el
huge, affaitqu'il lai panreil. (1330, ifc, ,1V.
132.)
Et a fel qu'i) minoient, estanchonnoienl.
(Froiss., Chron., V,410, Luce, ms. Amiens.
r» 120, V».}
Disant que sa fiereté se amodereroit o
fait que ses ans se multiplieroient. (Fos-
SETIEH, Cron. Marg., ms. Brux. 10311,
VII, I, 4.)
— A peu de fait, facilement :
On ne vil onques tant de bonnes gens.
chevaliers et escuiers qui la estoient per-
du a si peu de fait, car cescuns fuioit que
mieulz mieulz. (Froiss., Chron., III, 70,
Luce.)
Et entrues concquist le roy Henry a
peu de fait tout le royalme de Castille.
(Id., ib., VI, 360, Luce, ms. Amiens.)
FAITANCE, s. f., fomie ;
Gilles de Chyn son escn prent.
En sa main destre prend sa lance
Bien atornee de faitance.
(Gillei de Cliin, 675, Reiff.)
F.AiTAaD, voir Fêtard.
FAITARDEMENT, VOir FETARDEMENT.
FAITARDISE, VOir FETARDISE.
FAITE, S. f., façon, sorte :
Il ont soie ascz et mercandies de toutes
faites en grant abondance. (Voy. de Marc
l'ol, c. cxxx. Roux.)
FAiTEMENT, - ant, faijtement, fetement,
fattement, adv., de telle manière :
Si faitement vienent cist a Paris.
(Les Loh., ms. Berne 113, 1° 15=.)
Comment ? Com faUementf Par quel rai-
son? (Dial. anime conquereniis, ms. Epinal,
Bonnardot, Arch. des Miss., 3' série, t, I,
p. 279.)
Ki détendent sifaylemeni
Ke...
(Cbxrbry, Petit plel, Vat. Cbr. 16,ï9, f 100'.;
Et uostres sires nostro pères l'a celé
terre asegnee si bien felemenl com droiz et
corz l'ont anseigné. (Mars 1238, Ch. de
H. de Ckdtillon, Chart. des comt. de Hain.,
Arch. de l'Etat à Mons.)
Celé terre devant dite li ai je assenée si
bien faitement cum drois et cours ont en-
saignié. [Même charte, Ch. des compt. de
Lille, 666, Arch. Nord.)
Si faitement prise li rois
Monsaignor Dnrmart le Galois.
(Durmars le Galois, 7639, Stengel.)
Et dist a Hnidelon : Sire viellars pnans,
Aïes rae vos [annil] trai si failemanl ?
(Gui de Bourg., 3639, A. P.)
Quand Symons ot Bertain parler si failement.
Œerli; 1180, .Scheler.)
Tout ensi faitement
Dieus et tioni ensement
Est .1. seuls Cris nommes.
(Ms. Berne 697, f° 95 r°.)
Dan chevalier, vos n'estes pas sachant,
Quant beste vive tuez si felement.
Et le seignour lessiez SOS en (estant].
(Olinel, 450, A. P.)
Est donqnes traitour si faitement Grifon ?
(Gaufreij, 5380, A. P.)
Ensi faitement li avoit dit qu'il li avoit
enfouie le Sainte Crois. t^Chron. d'Ernoul,
p. 171, Mas-Latrie.)
Ha ! biax sire, ne les ocies mi si faile-
ment. {Auc. et Nie, p. 33, Suchier.)
Et ala tote jor parmi le forest si faitement
que onques n'oi noveles de li. {Ib., p. 27.)
Cf, CONFAITEMENT.
FAiTEOR, voir Faitor.
FAITERMENT, VOif FaITIEREMENT.
FAITICEMENT, VOir FaITISSEMENT,
F.AiTicET, voir Faitisset.
FAiTicETÉ, voir Faistisseté.
F.\ITICHEMENT, VOlr FaITISSEME.NT.
FAiTiCHiEu, voir Faitissier.
FAiTiÉ, adj., extravasé, épanché, ou
caillé, flgé :
Et menèrent estonné en une chambre et
le baignèrent pour luy laver le sang qui es-
toit faitié sur luy, et le essuyèrent si bien
qu'elles peurent si qu'il furent dedans
deux jours en point de chevaucher. {Perce-
foresl, vol. 1, f» 60'', éd. 1328.)
Lors print son coustel et se print a oster
le sang faitié de entour la playe. {Ib.,
vol. I, t» 33».)
FAiTiER, V. a., arranger:
Lur gent tint dunques ordiné
Bien e bel asez faite'.
(Conijueste of Ireland, 712, Michel.)
— Faitié, part, passé, fabrique :
Maoces de corde faitiees pour les bou-
chiaux a .1 il. oh. pièce. (Compte de 1406,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
FAITIEREMENT, faitermcnt , faitere-
ment, feilerement, failierment, fatierement,
adv., de telle manière ;
Sicume sajettes en la main de poant,
eissi faiterement li fil des escus. {Lib.
Psalm., Oxf., cxxvi, 5, Michel.) Var., issi
failerment.
Kar ço truvent divin
Lisant en Genesin,
Que nostre crealurs
Kurmat trestuz les jurz
Eissi failierement
Senz nnl decevement.
(P. DE Thao.v, Cumpoi, 190, Mail.)
Joiz eisi faileremcnt
L'i list sejorner longemeni.
(,Ben., D. de Norm.,\\, 10131, Michel.)
Kar n foiz n retennz
E des chevaas morz abatuz
Furent si luit faiterement
C'nnc n'i ont puis recovreraent.
(In., ib., II, 16380.)
Issi faiterement parlonent.
(Mabie, Purg. de S. Patrice, 873, Roq.)
Seignurs, si failierment parti li reis Willame
De Werc, e d'icel siège anrad encore blâme.
(JoiiD. Fantosme, Chron., 131i;, ap. Michel, D.dc
Norm., t. m.)
Enclore vuleit snn enfant...
Ke par autrn anticeraent
Nel perdist si feilerement.
(Chardrt, Josaphal, i'ia, Koch.)
Ensi failierement emporte
La damoisele en son pais.
(Alreper.. Biehel. 2168, f" 2''.)
E en verseUant
Jur nuucia pus avant
Del jur de jugement
Issi faileremeiU.
(Liber regine Sibille, Ricbel. 25407, !° 171''.)
Si me direîs comment
Vons l'aveiz araenoit 'ici falieremenl.
(Gar. de ilomjl , Vat. Cbr. 1517, f 10'.)
— Com failierement, comment, de quelle
manière :
Li tien la vertee li dist
Com faiterement l'orne ocisl.
(Ghasiou-mcnt d'un père à son fils, conte ir, ï. 247
Biblioph. fr.)
FAI
FM
FAI
7no
l'-.viTiP, faictif, facUf, adj., (|ui sert à
fabriquer, qui produit :
Tele pensée a seigneurie non pas tant
seulement sus l'opération active, mais
avecques ce sus la factive. (Oresmb, Eth.,
Ricbel. 204, f» 469^)
Les clioses qui sont dictes des instru-
Diens de telz ars, se sont'instrun.ens factis.
(ID., Polit., {'ë', éd. 14S9.)
Instrument facUl' est parquoy est fait au-
cune chose aultre que l'usaige de tel ins-
trument, si comme par le martel l'en fait
les clous. (1d., ib.)
Nous départirons premièrement la vie
de l'homme en trois devrez, a sçavoir, de
la vie contemplative, active et factive. (Les
Apresilinees du s"' de ChoUeres, im, f° 108,
v», éd. 1387.)
— Fabriqué :
Facticius, factif. (Gloss. lat.-fr., Richel.
I. 7679.)
Dieux composez et [actifs. (M.\n.M., Etiv.
de S.JicsL, l" 3-2 v°, éd. 1594.)
— Bien fait, bien façonné :
Les faictif s corps furent bersaux aux
sayettes des fors archers. (Molinet,
Chron., ch. xi, Buchon.)
— Pain /ait;/', pain de qualité inférieure:
Couppant par morceaux un pain faitif entier.
(Gauchet, Plais, des Champs, p. ISi, éd. 1604.)
Cf. Faitis.
FAiTis, - iz, feitis, fetis, fetiz, faitic,
faitich, faittis, faictis, fatis, fectis, fesliz,
adj., bien fait, bien façonné, joli, élégant,
en parlant de cboses :
Lor garpit soe cbamîsae
Chi sens cnstnra; fo faitice.
(Passion, 269, Kosr.hwitz.;
Devant la porte fa moU grans 11 estris,
Picres lor jelent et t'rans calljos failis.
{Les Loh., vas. Berne 113, P 18^)
Volent saieltes el grans qoarrel failis.
(Ih.. ms. Montp., f».ïl''.)
Drecent engins el perrieres faiices.
(iii., f» ns'.)
lîl le danjon, l'eschaafanz
Defensables, failiz e hauz.
(Ben., D. deNorm., II. 32288, Michel.)
Li sires, qui esloit plain de certain avis,
I.i fist ou chemin fere .i. biaii lien el failis.
(I.c un des .ineles, ap. Jub., Noiai. Itec., I, 2!).)
A la pesant ciiignie dont li manche est feili^,
S'est féru parmi eus, maint coup i a assis.
(Gaufrey, 438, A. P.)
La manche ridée et déliée,
Bien ouvrée d'orfrois failis.
(.Coud, 128G, Crapelet.)
Mes un cnevrechief failic ay
I.isté d'or que je vous donray.
(/*., 5133.)
De dagnes, de coulianx et de basions failis
Bâtirent tant l'un l'antre dessus les prez iloriz
Qae li sans lor flioit et par bouche et par viz.
(Cdv., Berlr. du Guesclin, 4o82, Cliarrière.)
Sage dame au cors failiz.
iLescurel, Gitans., Hall, el Rond., 28, Bibl. elz )
Avoir des souliers faitis sur le pied.
(Tahubeau, Vial., p. 160, Conscience.)
.... Uû jardinet abreuvé
De mainte rigole felisse.
(Baif, Poés. eh., p. 43, Becq de FouquiiTos.)
Factitius, faittis, qui est fait de main,
non de nature. [Calepini DicU, Bâle 1384.)
— Avec un nom de personne ou d'être
animé ;
Molt est preux, courtois et failis.
Ulhis, ms. St Péler.shourg 54, C 3'.)
Eu re.sretant Gcrart le failieh dansillon.
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 3144, f 21 v".)
Estre failis en courtesie.
(J. DE Grievil., Chans., ms. Sienne H. X. 36,
f tes».)
Pour donner le pris plus houneste
D'un faucon failic et plaisant.
(Gouci, 2014, Crapelet.)
Qnar quant ong failis bons a longuement servi
En désir, en ardeur Prouesce la vaillant.
((,■(>. de Ross., 24, Mignard.)
Orphens mist hors Erudice
D'Enfer, la cointe, la faitice.
Par sa harpe et par son dous chant.
(Machault, (Euv., Prol , p. 9, Tarhé.)
Ainsois serai des dames treslous jours escondiz ;
Car bien sai que je sui bien lait et mal failic.
(Cuv., B. du Guesclin, 336, Charrière.)
Une damoiselle belle ei felisse. (Mandev.,
ms. Didot, f» 8 r».)
Madame Perret la faitisse, femme du
dit chevalier. (1386, Arch. S 103, pièce 6.)
Et estoit ungs fetis esouyers. (Froiss.,
Chron., 1, 383, Luce, ms. Amiens.)
A Jehan faitiz. (1463, Compt. de l'au-
mosn. de S. Bertliomé, f» 103 r°, Bibl. La
Rochelle.)
Gente, coinle, propre on fethsc.
(CoQCiLLART, Droitz noiiv-, V° p-, de Jure natu-
rali, I, 46. Bibl. elz.)
Mais les enfans de Maintenant,
Faiclis et choisis a la main,
Sont en ce pays, j'en suis certain.
(Mora:. des Enfans de Maint., Ane. Th. fr., III,
27.)
Vostre gent corps, vostre beauté faictisse.
(Baude, Débat de la Dame el de l'Escmjer, Poés.
fr. des xv° et xvi" s.. IV, ise.)
Bouche felisse et le viz cler.
(Les Dilz et renies d'amours, Poés. (r. des xv° et
xvi=s., V, 218.)
— Failis é, failis pour, propre à :
Hanches charnues,
Eslevees, propres, faiclisses
A tenir amoureuses lysses.
(Villon, Reijr. de la belle Ileaulm., Jouaiisl,
p. të.)
Je sais faiclis H bien propice
Pour estre mis en lieu de bien.
(Moral, des Enf. de Maint., Ane. Th. fr., 111, •Z'i.)
— Tout faitis, tout exprès :
Je l'ay fairt faire tout faictis (ce drap)
Ainsi des laines de mes bestes.
(Palhelin, p. 30, Jacob.)
Damoiselle, dist Harban, vous empor-
terez cest escu d'or et trois escrevisses,
si luy pendrez a son col milieu du sien,
je l'ay fait faire tout failiz. (Percefor.,
voL 11, f" 82^ éd. 1328.)
— Pain failis, pain de qualité infé-
rieure :
Dame, que vos ai je emblé ?
liibaude, mon orge et mon Hé,
Mes pois, mon lart, mou pain fetiz.
(EusT. b'Amiens, du Bouchier d'.ibciiile, 44"-
Mnntaiglon et Raynaud, Eabl., III, 212.)
Martin Pain Fetiz. {Liv. de la Taille de
Paris pour 1292, ap. Géraud, Paris sous
Phil. le Bel.)
Pain feitis. (1318, S. Waadrille, Arch.
S.-Iuf.)
Le suppliant dist a sa femme que elle
preist ungrant pain/'etiz dit tourte, et en
feistdes pièces et les donnast aus povres
pour Dieu. (1393, Arch. JJ 143, pièce 162.)
Pain faitiz. (1407, Denombr. du baill. de
Caux, Arch. P 303, f» 77 r°.)
Eu changfaut mes appeliz.
Je suis tout saoul de blanc pain
Et de manger meurs de fain
D'un fres et nouveau pain bis.
A mon gré, ce pain faUis
C'est ung morceau souverain ;
En changeant mes appetiz,
Je snis tout saonl de blanc pain.
(Poés. de Charles d'Orl., p. 282, Charapollion, i
Chascun boulaiogier fist bon pain blanc,
pain bourgeois et pain fesliz a toute sa
fleur. {Journ. d'un bourg, de Paris, an
1418, Michaud.)
Ung pain faicliz au jour et faste de
Noël. (liS6, Aveux du bailliage d'Evreux,
Arch. P 293, reg. 1.)
XII. grans pains fetis, valant viil. d.
chacun. (1469, Vastes, Ste-Croix, Arch.
Vienne.)
Plaiu blanc, fectis et bis. (1483, Ord.,
XIX, 337.)
Ce lelin dur comme un fourmage
Et reliait comme ung pain feus.
(Sermon joyeux d'un depucelleur de nourrices,
Poés. fr. des xv* et xvi' s., VI, 201.)
- S. m., pour ;)mn /aid's ;
Vivoit hors cérémonie du faitis de l'hos-
tel. (Du Fail, Cent. d'Eutr., xxii, Bibl.
elz.)
En Bretagne, arrondissement de S.-
Brieuc, on appelle toiles fétis des toiles
de ménage, fortes en fils et serrées.
FAITISCETÉ.VOir F.\ITISSETÉ.
FAiTisE, feactise, s. f., propreté, élé-
gance, recherche :
Feactise, s. f.,featysshnesse,properness''.
(Palsgrave, Esclairc, p. 219, Géuin.)
FAiTissEMENT, faltiscement , failice-
ment, - chemenl, felicemenl, faictissement,
faistisement, adv., habilement, joliment,
gracieusement, artistement, proprement,
soigneusement, exactement:
Et el li amble tout a plain,
Bii-n et'bel el fclicement.
(Pcrceval, ms. Monlp. H 249, P 193».^
Et respondit faistisement.
(i. Bretex, Tourn. de Ghauvenci, S", Delmolte.)
Voiz comme elles se chancenl bien el faitisce-
[menl !
'JEH. DE Meu.nc, Test., 1243, Méon.)
Ordonnons nos batailles si très failichemeni
Que pabor ne s'en puissent nostro anémie gent.
(Ciperis, Uichel. ISoT, (" "4 r°.)
... Et si est la miens parce
Et plus felicemenl armée.
(Fauvel, Bicliel. 146, f" oS'.)
Et parloit si très doucement,
Humblement et failicemcnl.
(J. Le Fevkk./o Vieille, 1. II, v. 2395, Cocberi.-.)
Et lâchèrent les plattes et leurs hoau-
710
FAI
mes moult faitichement. (Froiss., Chron.,
Richel. 2645, f» 109''.)
S'arouterent et ordonnèrent bien et fai-
ticement. (1d., ib. , II, 326, Luce, ms.
Amiens.)
Et se logierent dedans la ville de Ro-
morentin et dehors ossi, hien et faitice-
ment. (Id., ib., V, 9, Luce.)
Li Franohois estoient si faiticement et si
souffisamment ordonné. (Id., ib., VI, 331,
Luce, ms. Amiens.)
Alez le vestir sanz demonr
Feticemeiit,
(Mir. de S. Jean Chrijs., 903, Wahland.)
Et puis lavèrent de clere eaue leurs
corps et leurs playes, et puis y migrent tel
Dignement qu'elles sieurent que mieulx y
valoit, et puis les benderent bien et faitis-
sèment. {Perceforest, vol l, f' 87», éd. 1528.)
11 se disait encore au commencement
du xvii= siècle :
Faictissement, ou faiiissement, propre-
ment, joliment, artistement. (DuEz, Dict.
fr.-all.-lat., Amsterdam 1664.)
Une chose faiiissement travaillée. —
Des dames faiiissement parées. (Id., !6.)
F.\iTissET,/'aî(!cef,adj.,dimin. âe faitis:
Doucenrs, genlillece, manière
Failicete, honeste aslioaace.
(ta Prise amoureuse de Jonesce, Kiohel. -24432,
1° 398\)
C'estoit li enle faili^fiete
Comme une dontîe pacetlete
Oq grant vergier d'amours plenlee.
(G. Mach., Poi-s.. r.ichel. (i'2-21, f 52\)
Vo manierelte
Jolielle,
Simple, plaisans, /nitlssefle.
M'en donne désir.
(Lf.scorel, Chans., Bail, el Rond., XII, Eilil. elj)
Vez la bian piel et failicel.
(E. Deschamps, Poés., Hichel. S4rt, C 49;''.)
PAiTissETÉ, - icelé, - iscelé, faicticité,
s. f., gentillesse, agrément :
Hz ont doubz regard et beaulté.
Et jeunesse el failiscelé
Qui trayent par telle manière
Que quiconques leur flesche fere
Il sera d'eulx si assolé
Qu'il se metra de leur cousté.
(Gacks, Deduiz, Ars. 3332, i" 31 t".)
Pus ainsi ne vous en yrez,
Mais viendrez secourir luxure
Et beauté : sa mère nature,
Si lui a donné si beau don,
Qu'elle a grâce de tout le raond.
Et si sera faiclicité.
Si elle veult faire lojaullé ;
Car combien qu'elle soit brunolle
Si l'a elle fait faiticette.
(Id., ib.. f» fii\ ap. Ste-Pal.)
Ycelui Helius, par ses vaisseaulx hum-
bles, fist desplaisanoe au peuple qui com-
mencoitja a entreprendre failissetez et mi-
i67)!T68'r°T'"'' ^^'"' * ^°'''" ^^^'
Luy manda que, si c'estoit son plaisir
pour le très grant sapience qui esloit en
luy et aussi pour sa très grant beaulté et
laïUcete, il le prendroit en mariai''e ne
aultre lemme il n'avoit convoitié qVelle
fJ. Vauquem.n, Trad. de la Chron. d'E.
de Dijnler, 1, 19. Xav. de Ram.)
KviïissiEii, fetissier, faitichier, adj., où
l'on cuit le pain failis :
FAI
.IX. fours fetissiers, .il. fouleries. (1424-
1423, Arch. S.-Inf., G 639.)
.VII. fours faitichiers. (14,54-145fî, Arch.
S.-Inf., G 654.)
Cf. F.\ITIS.
FAiTiSTE, failitrejactiste, fatislc, s. m.,
exécuteur, agent, celui qui accomplit une
chose :
Or TOUS aves femme jeune et bien miste.
Qui confDoist trop qu'estes lasche faclisie
Et ne povcz la conlealer a point.
(mi trop losl nij trop tard marié, Poés. fr. des
XV" et x\i' s., 111, 133.)
Des sorciers du grant dyables faclisics.
(J. BoucHET, Labijr. de farl., Maz. 10832
f 126 r».)
Brunehaut fut le faiiste du jeune roi
Theodoric, son petit hls. (Pasq., Rech..
V, 8.)
— Poète, auteur ;
Armes, amours, dame, chcTSlerie,
Clers, mosicans, faililres en françois.
Tous sopbistes, toute poeterie,
Tons ceuls qui ont mélodieuse voix,
Cei;ls qui chantent en orgue aucune fois
Et qui ont chier le doniz art de musique.
Démenez iloeil, plonrez, car c'est bien drois,
La mort Mâchant le noble rethorique.
(Edst. Deschami'S, Poé.i., 1, 24;!, A. T.)
Elle Tint a moy du premier sault....
En me disant : Levé toy, prens ta plurae.
Puis que tu es ung moderne factiiW.
Je ne congnois orateur qui soit mixte...
Pour rédiger par escript ma coraplaincte...
Sinon toy seul.
(Complainte de la cloche de Troyes, p. 4, ap. Mi-
chel, Poe's. goth.)
En ce temps, lorsque le roy estoit aParis,
y eut un prestre qui se faisoit appeler
mons' Cruche, grand faiiste, lequel, un
peu devant, avec plusieurs autres, avoit
joué publiquement a la place Jlaubert, sur
pschafaulx , certains jeux et novalitez.
(Journal d'un Bourgeois de Paris, au 1515.
Soc. de l'H. de Fr.)
Faclisie, composeur de farces. Comicus
{Nomencl. octil.)
Ung/'ac/«<e, qui compose farces. (R. Est.,
Thés., Comicus.)
Comicus . Un fatiste , composeur de
farces. (Id., DicUonariolum.)
Il suffit qu'il y ayt eu un Ganelon traistre ,
pour le charger de toutes les mescbau-
cetez qu'il plaira au faiiste compter. (Fau-
c»ET,Antiq.gaul., 2» vol., iv, 18, éd. 1611)
FAITITRE, voir FaITISTE.
FAiTOR, - nr, - eor, - eur, feil., fat., j
fact., cas suj., faitre, failres, s. m., créa-
teur, celui qui a créé, qui a fait quelque
cliose, et, par extension, auteur, cause :
Flecbisums nod genuilz devant la face
Deu, nostre feilur. {Liv. des Ps., Cam-
bridge, xciv, 6, lUichel.)
Cist estoit failres, cist failure.
(Wace./o Conception Nostre Dame, p. 43, Mancel et |
Trébulien.) [
lieis des angeles, fatlrei del mund.
Père des choses qui i sunt.
(Bes., U. de Norm.. II, ",, Michel.
La chose lor fait demander,
Apres jurent n'en snnl/'a/or,
Ne consentant ne celeur.
Mo., ib.. Il, 7283.;
F.\I
I E de cest mal porchaceor
j E faitre e amonesteor.
j (Id., ib.. Il, 9178.)
I La grant ocise e la prison
Dunt toi fu failTc e achaison.
j _ (In., ib.. Il, IS012.,
De loles sui failre e fonderes
E conseillanz e aidieres.
(Id., ib.. Il, 39391.)
1 Forment l'a esgardé el loe le failor.
(Roum.d'Mùr., f 58', Michelant.)
Ele n'ont la conissance de son faiteor.
(Mor. sur Job, Richel. 24764, f" 1 v».)
Li pluisor en plus secreie vie pleurent
alur/ajJeor. [Dial SI Greg.,p. 6, Foerster.)
Lat., conditori.
Li faitres del ciel et de la terre vint del
ciel en terre. (Id., ib., p. 91.)
Geu crei en Deu lo père qui tôt poot,
failor de ciel et de lu terre. (Credo, ms.
Charleville 202, feuillet de garde.)
Iceste lumière est al failtcr de la parme-
nable lumière. (Ms. Brit. Mus., Egerton
613, f 17 r" )
0 Satan failre de mort. (Ib.,f<> 19 v».)
Si lor disl : 0 caitif baron I
Guides lu contre Diu tenchier?
Ne t'i puet force avoir mestier ;
Trop apertemeut le desvoies,
Quant vers ton failre si guerroies.
(l'i> S4e Kalerine, Hichel. 23112, f 331».)
Nostre Seignor qui fust failres de si
grant conseil. {Vie Sle Consorce, Richel.
818, f» 304 V».)
Cellni fadeur
Me fist des choses corrompables
Nourrice et singulière mère
De tous corps compacs et palpables.
(Chr. de Pisan, Lie. du chemin de lon<i e.ilude,
2618, Piischel.)
— Poète :
Je congnois par les faits que tn fais
Que des facteurs renommes ta es père.
(Jehan Castel, Hcpons- à Chastell., ap. Kerv.,
CEtiv. de Chaslell., vi, 142.)
— Facteur, commissionnaire, représen-
tant d'un marchand :
Pardevant nous vindrent en propres
personnes especiaument pour ceste chose
Lazaruis de la Vice fateur de Gile Ma-
let, et Aubert Aloe, fateur de Lugnin de
Bruye, marchans d'aile, pour yceux mar-
chans, pour leur compaignons et en leur
nom. (1333, Arcb. S 266, pièce 53.)
— Agent en général :
Se faisoient nommer faiteurs et officiaux
en cueillant les drois et les reniez de la
dite seigneurie. (G. de Charny, Liv. de
Cheval, ms. Brux., f-Sl v».)
2. FAiTOR, felor, s. t., façon :
Et esgardent les Grins qui sunt de bel felor.
(Roum. d'Mir., f» 13'. Michelanl.)
FAïTRv:, failres, cas sujet, voir Faitor.
FAiTTiER, s. m., celui qui fait :
Thomas li failVer. (13.ï6, Ueg. du Chap.
de S. J. (le Jérjis , Arch. MM 28, f'> 40 v.)
FAITLIEILE, VOlf FAITDEL.
FAiTVEL, faituele, faitueile, failiile,
failulle, fululs, s. m., criminel :
Se ytelz failueles meffaisoient aultruy
FAT
FAI
FAI
711
(24 fév. 1394, le nouveau Jet, Aich. Liège.;
Se aucun estoit tioutez en damaige
d'aultruy preudant ou emportant aultruy
le sien, et cilz a cuy ce partenroit ou ses
familles ou varies y sorvenissent et res-
couyssent au failueile ce que prins auroit,
et le nommaissent lerre ou larnesse ou
luy fesissent plus grant grief que de ce
lidis rescouans ne soit attains d'aucune
amende contre le faitltel ains en voist
quicte. (76).
Se telz faihieles dedens le temps diidit
bannissement soy rembatisse dedens nos-
tredite citeit, franchise etbanli-sve. (76.)
En contrevengant le mort dudit Lambert
ses eufans onf ocbis un des faititllez.
(Dern. déc. 1421, Ch. de l'év. de Liège,
Chart. de Nam., n" 1329, Arch. gén. du
roy. de lielg.) .
Et chis a cuy II excès sierat fais poirat
partout resiwir ledit faitnele et avoir le
cry de paiis por ly détenir et livreir al san-
gneur; liqueis /rti'tee/e devroit estre con-
dempneis, solonc le quantiteit de fourfait.
(J. DE StÀvelot, Chron., p. 40, Borgnet.)
Et poirat cascon telle faitule détenir et
aresteir, sens meffais, por ly livreir a la
justiche. (Id., ib., p. 85.)
Et furent la des ftitules pris .iiiz'^''. et.xi.
(lD.,i6., p. 14d.)
Faitnel jugé a mort peut testater de son
bien meuble et immeuble. (Coût, du Pays
de Liège, \, 10, Nouv. Coût, gén., II, 329.)
FAiTUELE, voir Faitcjel.
p.xiTULLE, voir Faituel.
F.\iTUR.A.GK, feifl., S. m., sorcellerie :
Pour rembarrer et repousser toutes sor-
celleries et feyturages nous crachons. (Dtj
PiNKT, P(me, xxviii. 4, éd. 1566.)
F.\iTiiRE, faylure, feilure,feture,feteure,
falure, faiclure, facture, faulure, faucture,
feuture, s. f., action de faire, de produire,
de créer, et le résultat de cette action,
production, créature, personne :
En faitures des tes mains loerai. {Liv.
des Ps., Cambridge, xci, 4, Michel.)
L'un facerrps, l'autre feinte.
L'an Creator, l'autre créature,
(Wace, Conception, Brit. Mus. adil. IS60fi. f° i9''.)
Tu me plamas, e jn sni ta failuTc.
[Adam, p. 7, Luzarctie.)
Si lor iert vis merveille gr.wt
Quaut il orrnnt de lov faiture
La merveille qui encor dure.
(G. DE S. Pair. il. S. Michel. 3511, Michel.)
Idoine, ia bêle faiture,
Qu'il tient sour tonte créature.
{Amnldas et Ydoine, Richcl. :i7.=i, f" 315''.)
Quant nostre Sires vit que Adans l'avoit
repris de sa noble faiture, si le fist dormir.
(Li Prolog, à la response sour l'arriére ban
inaistre Richard de Furnival, Best, d'Am,,
p. 54, Hippeau.)
Nostre paeple de sa pastare
Et les berbis de sa fature.
(Lib. Psalm., xci", p. 3t!o, Michel.)
Nuls fors, belle failure,
Droiture ne me Icrnit,
(Chans.. ms. Berne 3S9. f° ;ii v". >
A ! dit elle, vile facture.
Horrible, puant créature...
(Vie Ste Marguerite, Richel. 29323, f° 13 r».)
Nous sommes ses fêlures etsescriaturcs
{Bible, Maz, 684, f 326'.)
Quarante huit livres de bons estevenans
por lo cause et por lo faylure dou poys de
Lons. (Ch. de Ben. de Bourg., comte de
Montbèl., Arch. Jura, Citeaux, xcvii.)
Por la failure du pois de Lons. (Ib.,
cxxv.)
Si finerons de nature et parlerons de la
faicture du monde, comment il fut de Dieu
fait et pourtrait. (Le Livre de Clergie, c. 8.)
Une meson que Noirons avoit fête tote
dorée pour laquele feture il avoit doné
quanque il avoit vaillant. (Chron. de Fr.,
ms. Berne 590, f" 40\)
En l'opération et facture du pain.
(Comment, de t'Hortulain, c. vi, éd. 1557.)
Prince pensez, veu la facture.
Combien puissant est le facteur.
(Cl. Maroï, Chant de May, éd. 1596.)
— Créature, désignant une personne
qui tient sa fortune et son élévation d'une
autre :
Que l'on leur permeit d'envoyer avec
leurs lettres le s' de Lansacq, disant qu'il
estoit facture du connestable, et duquel il
se fioit grandement. (1558, Pap. d'Et. de
Granvelle, V, 199, Doc, inéd.)
— Façon, forme :
0 bele bace, bcl[s] vis, bêle faiture.
(Ate.iis, xi° s., st. 97", .Stengel.)
Et bians de cors et de faitwe.
(Perceml, ms. Monlp. H 219, f» lU''.)
Cent cors ont e bele faiture.
(Marie, Lai d'Equitan, 33. Itor] )
Forraiz d'autre manière sont
Eu Ethiope la araunt,
De chien ont tote la feture,
E sunt bien de lor estature.
(GciLLioiE, Best, div., 947, Hippeau.)
Mes dreit est que nos vos dion
De la fêlure del dragon.
(iD., ».. 20i;i.i
Es vergiers près de la rivière
Fut .1. piles de tel manière
Que, se deviser le vouloie,
A poines crenz en seroie,
Tant par fu de riche fêlure.
Et si lu granz outre mesure
(Dolop., 1029. Bibl. elz.)
Endui furent d'une estature,
D'nn samblant et d'une faiture.
(Athis, ms. St Pétersbourg 'di, i° i'.)
S'ont trop beals piez et bêles mains,
Mais tôt ce fu encor del mains
Avers le feuture del cors :
Qui bien l'esgardast (par) defors.
(Hisl. de Guill. le Maréchal, 721, P. Meycr.
Romaaia XI, p. 56.)
Les cances sont de tel failure.
Tant bêles et de tel mesure,
Qu'il nés eslnet eslre amendées.
iParton., 6813, Crapelet.)
Cbascuns covert de coverture
Ce sachiez bien, dont la fêlure
Cousta...
(G. de Dole, Vat. Chr. 172.';, f» ST.)
I. fermait riche d'or el bel de feture.
Il>., 1» 91".)
Une ymage qui Vilonie
.\voit non, revi dcveis désire,
Qui estoit auqnes d'autel estre,
Cum ces dens et d'autel fêlure.
(Rose, 13C, Méon.)
Ch.Tpel. anci, remail, çainlure.
Ou joiau de quelque faiture.
(Il>., ms. Corsioi, f filV'.)
Ou jnuel de quelque faicture.
(Ib.. Vat, Chr. UM2, f» fi7>'.)
L'escrepe est de bODue feteure.
D'une pel sople sanz cousture.
(;*., ras. Berne 36i, f» 123.)
Paslourp, ce Dieiis me gairt,
Touz li cor m'esprant et airt
Cant voi ta failure.
(Rom. elpasi., Dartsch, II, ;-9, 21.)
Lue pastoure choisi
De belle failure.
(Ih., Il, 31, 3.)
Heles esteient sanz mesure
De cors, de vis e de feiture.
(lai del Désiré, p. 34, Michel. I
A tant es vous Gaufrey a la bele feiture.
(Gaufrey. 1347. A. P.)
Jamais ne fut homs veu greigneur
De corsaige ne de faicture.
(Roi René, Liire du cuer d'amours espris, (iKuv.,
l. III, p. 22, Qaaircbarbe?.)
Pour aler veoir sa sepu'ture
Qui est de si riche faicture.
(Jau. Milet, Deslrucl. de Troj/e, 14330, Stengel.)
— Façon, culture :
Por la fêlure des vignes. (1277, Cart. de
Jouarre, Richel. J1571, f" 36 v».)
Cil qui lient en bail ne doit pas essillier
les héritages, c'est a dire que s'il y a
vignes, il ne les doit pas coper ne essarter
ne laissier gastes sans feture. (Beauman.,
Coût, du Beauv., xv, 12, Beugnot.)
— Façon d'agir :
D'an povre chevalier se reodist aine parjure
Que .III. deniers en pierde par itant de failure.
(Roum. d'.Ui.c, f° 28', Michelant.l
— Manière :
Ainçois ai pris une erbe, si an oint sa figure.
Son cors et son visage torne en autre faiture.
(Floov.. 1774, A. P,)
— Dans l'exemple suivant, il exprime
l'idée de forme grossière, d'ébauche, d'ap-
parence :
Il ne m'estoit pas avis que je fusse
bons envers eus, mes faucture d'ome.
(S. Graal, ms. Tours 915, f» 2^)
Ne il n'estoit pas avis que jou fuisse
hom enviers iaus, mais failure d'ome et
reproece, (Ib., Il, 13, Hucher.)
— On a dit dans une acception mépri-
sante :
Moult est li chevaliers vilains.
Qu'il soffri que tele faiture
Feri si bele criature.
(Chrest., Erecel En., Richel. 1420, f» H.)
Quant einsi foible criature,
Qui ne semble c'nne fauture.
Vous lessastes einsi honnir,
(Id., l'erceval, ms. Moatp. H 249, f» 151'.)
— Gens de faiture, gens du métier :
Icy requiers gens de facture.
De grant ymaginacion.
Que si la meclriOcature
Se trouvoit deieclive...
(Guilloche, Proph. de Ch. Vlll, p. 2, La Grange.)
— Donner faiture à, manifester, célé-
brer :
Et faictes sonner ses trompetes.
Pour donner coraige el faiture
A noz inteucions parfalctes.
(,Miit. du siège d'OiL, 13132, Cuessard.)
— Failure a encore signifié sortilège :
■12
FAL
FAL
FAL
Raymou... qui publiquement estoil re-
nouimé et diffamé de faire charmes, char-
viz, sorceries et autres mauvestiez,... mis
certains sorceries, charoiz elfaitures soubz
le sueil de l'huys de l'ostel. (1376, Arch.
JJ 109, pièce 39.)
FAiTuitiîniE, faiclurcrie, s. f., sorcel-
lerie, sortilège :
Laquelle Jaquette et aussi son mary es-
toient notoirement et publiquement diffa-
mez et accusez de cas de hérésie et faic-
turerie, et avoir donné ou fait avoir plu-
seurs maladies a pluseurs personnes par
leurs sorceries et faicturerie. (1446, Arch.
JJ 178, pièce 46.)
F.viTUUiER, facturier, fachurier, fétu-
rier,s. m., sorcier ;
Aulcuns honmes sont qui par leur fort
repart inficient et corrumpent oyseaulx et
enfans et chevaulx ainsi que s'ils estoient
fachuriers. (B. de Gord., Praliq., I, 14,
éd. 1495.)
— Acteur :
Il s'est faict autres fois et encores du
temps de ma jeunesse de grands festins,
danses, mommeries ou mascarades audit
jour de l'Ascension, tant par les feturiers
de ceste confrarie saint Romain que autres
jeunes hommes. (Hodrgueville, Rech. de
la Neuslrie, 1, 34, éd. 1.588.)
— Fém., faituriere, sorcière:
J'eatengi des Taillans qnauqaemaires
Et de ces vieilles faclurieres
yni vont par rivières et maires,
Champs el boys, en mille manii'res.
Et soQt si soabtilles ouvrières
Qu'elles entrent sans porte ouvrir.
(Leframc, Cliamp. des Dam., Ars. 3121, !" 1-20''. >
FAixE, voir Faisse.
FAixiN, voir Faissin.
FAizEOR, voir Faiseur.
FAKiEL, S. m., boîte :
Fakiel a mètre escris. (1345. T.ille, up. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
PAL, voir Fel.
FALAizE, voir Faloise.
FALANCE, voir FaILLANCE.
FALAT, S. m. '?
.VI'". happes, houyaux et pelles,
.nu'", faliix pour rompre murs,
.u"". happes pour taillier bois
{}fachinfs de guerre offertes par les Veniliens au
Pape pour aller sur les mautdis Titrcqs, ap. l.er.
de Lincy, Ch. hist. fr-, II, 52.)
F.^LCABLE, voir Fauchable.
FALCASTRE, S. lu., sorte de faux ;
Et par un jor li comandat a doneir un
ferement ki est apeleiz falcastre:! par la
semblance d'une faz. {Dial. St Greg., p. 67,
Foerster.)
FALCEMENT, VOÎr FAUSSEMENT.
FALCHEL, farchiel, s. m., faucille:
Et cellui qui le (pied de beuf) copperroit
eu beau jeu d'un boufron, ordonné a ma-
nière de farchiel. (1398, Arch. JJ 153,
pièce 220.)
FALUE. voir Kauuk.
F.ALDESTOED, VOir FAI.DEST0EL.
PALDESïOEL, fuldestoed, faldeslué, fal-
destor, faudesloel, faudeshiel, faudeluel,
faudeteuil, faudcstuef, faudestuet, faiidestué,
faudesloes, faudesteuf, faudestueil, faudes-
tueill, faulœdestueil, faulxdesteuil, faucdes-
tuel, faulzdestuel, faudestac, fausdesteur,
faiidestuer, faiidebsteur, fausdestuef, fau-
dosteul, faulxtuel, faudesseur, s. m., pliant
de bois ou de métal que l'on pouvait
transporter facilement, et qui, recouvert
d'un coussin et d'une tapisserie, servait
de siège, de trône aux souverains, aux
évêques, aux seigneurs; il a désigné
ensuite les chaises en bois, à dossier et h
bras recouverts d'étoffe, employées parti-
culièrement pour faire sa toilette ; puis
les chaises h tout usage, même la chaise
de retrait ou chaise percée :
Desuz nn pin, dclej nn eglcntier.
Un faldcsloed i out fait tut d'or mier.
(fto/., 114, Millier.)
t"n faldeslocd i out d'un olifant.
(Ib., 609.)
Dejoste lui el faudesluel la fut.
(Les Loh., ms. Montp., P 92''.)
Sor nn grant faudesloel d'argent
Seoir moult bêle Jamoisele.
(Perceiml, ms. Montp. H 249, 1° ISO''.)
El faudesluef dejoste lui l'asict.
(Raimb., Offier, 9377, Barrois.)
Silitergitronium, faldesior. (Gloss. du
xil« s., Léop. Delisle, Bibl. de l'Ec. des Cit.,
6» sér., t. V, p. 3-28.)
Quant li chevalier l'ot si rogist de honte
et de vilauie, si saut d'un faudesiué ou il
se sooit et cort a la damoisele. (Gaut.
Map, Lancelot du Lac . Richel . 1430 ,
f° 969.)
Li rois s'asist el faudesluef doré.
Uluon de Bord.. 2301, A.' P.)
Sour .1. faudesluef shl a fin or tresgelé.
merabras, 2339, A. P.)
Sor .1. faucdestuel.
[Ib., Vat. Chr. 1616, f 34^^
Lez lui l'asist el faudeluel d'or fin.
(Mort Aimeri,?,\.ea%e\, Zeitschrift fiir rom. Phil.,
1882, p. 400.)
Desor .i. faudesluef vermeil.
(Blaneandin, 1457, Michelant.)
Li rois sist en un faudestuet
Itel con a tel home estnet.
(lienarl, 8263, Méon.)
Et sist en son faudestueill. {Cont. de G.
de Tyr, ms. Florence, Bibl. Laur., 10, 1.)
0 fauhdestnet fut mise.
(Ciperis, Richel. 1637, f 119 v».)
Siet en nn faldeslué .K. li reis.
(Ger. de Ross., p. 310, Michel.)
En mie la sale eslendent no noes tapis
Desor un faudestac a or roassis.
(Ib., p. 367.)
On faulxtuel qui estoit de granl pris
lUec estoit le roy Euxin assis.
(Brel. Conquise, Richel. 2233, f S V.)
Siscnt au plus haut doys, el faudesloes vernis.
(B. de Sel., svii. 839, Bocca.)
Franges pour ledit fausdestuef. (1316,
Compt. de Geoff. de Fleuri, ap. Lecoy,
Compl. de l'Argent., p. 14.)
.II. fausdesleiirs. {Ib., p. 17.)
Pour la façon et appareil d'un faudestueil
d'argent et de cristal, garuy de pierrerie?,
(1353, Compt. roy., ap. Laborde, Emaux.)
Et siet sur un faudesteuf. (1360, Invent,
du Duc d'Anjou, n" 643, Laborde.)
Pour une chayere appellee faulxdestueil,
paincte fin vermeil et a fleurettes, et le
siège garni et estoffé de veloux vermeil
sur fil oysel, et frangée de franges de soye,
pour pignier le chief du roy, pour une
autre chayere appellee faulxdesteuil ,
paincte finVermeil, a escussons des arme,
monseigneur d'Osmont, chevalier, cham-
bellan du roy nostre sire, et le siège d'i-
celle garni de cordouan vermeil et frangé
de franges de soye, délivrée audit cheva-
lier du commandement dndit seigneur,
pour mettre et porter en l'ostel de la con-
siergerie de Saint Pol. {Compte de 1388,
Arch. K 19, f» 89 v».)
Un faudebsteur brodé d'un drap de soye
vermeille. (1389, Invent. du chat, de Porte-
Mars, Arch. admin. de Reims, III, 742,
Doc. inéd.)
Un faudebteur brodé d'un drap de soye
vermeille. (1389, Invent, de Rich. Pieque,
p. as, Biblioph. de Reims.)
Chaieres de sale appellees faulxdes-
lueils, ouvrées de pourtraicture. (Compte de
1392, Arch. 22, f" 124 v».)
Sur ung faudosleul. (xv° s., Cart. de
Flines, p. 917, Hautcœur.)
Assis eu un faudestuer. (Enlr. de H. VI
à Paris, 2 déc. 1431, Delpit, Doc. fr. en An-
glet.)
Puis saillit sur un faudesseur la ou il es-
toit. (Lancelot du Lac, i" p., ch. 48,
éd. 1488.)
On trouve encore, au xvir^ siècle, les
formes faudeteuil, faldestoire, faldistoire :
Faudeteuil est une espèce de chaire a
dossiers et a accoudoirs, ayant le siège de
sangles entrelassées couverte de telle es-
toffé qu'on veut, laquelle se plie pour plus
communément la porter d'un lieu a un
autre, et est chaire de parade, laquelle on
tenait anciennement auprès d'un lict de
parade. (Nicot, Tliresor, éd. 1606.)
Faldistoire. Le siège pontifical pour la cé-
lébration des messes pontificales. (Visite
de M. du Laurens, 1616, Arch. mun.
Soissons.)
Puis l'auroit conduit (l'archevêque) sur
un grand faldestoire, élevé au costé de l'es-
vangille, au-dessus duquel il y avoit un
dais en damas blanq, et un fauteuil de
damas rouge, sur lequel le dit seigneur
estant assis... Lesdits sieurs chanoines au-
roient demeuré a ses costés sur le faldis-
toire. (Serm. prêché par l'archev. de Bord,
au Chap. de S. Seurin, 25 juill. 1681, Arch.
Gir., commun, relig.)
Ane. wallon, fastrou.
FALDESTOIRE, VOir FaLDESTOEL.
FALDESTOLE, faud., S. f., civière,
brancard, plateau, litière :
Fercula, /"a«des(o(e. (Gl. de Garl., Scheler,
Lex., p. 67)
FALDESTOR, VOir FaLDESTOEL.
FALDESTUÉ, VOlr FALDESTOEL.
FALDISTOIRE, VOir FALDESTOEL.
1. l'ALE, S. f.'?
FAL
FAL
FAL
713
Miauz volsist estre el fonz de /'aie.
{Tristan, t. I, p. 23'2, Michel.)
2. PALE, faite, s. l., jabot des oiseaux,
et, par extension, gorge, estomac :
Soulas m'est doané, aax tables.
De chanter rouges mnseaax
Avecques leurs grosses fuites.
Et Vaux de Vire nouveaux.
(Vaux de Vire de J. Le Unnx, xv, Jacoli )
Mais, ayant un peu sommeillé.
Puis de Tin ma faite mouillé.
Ma chanson seroit bien nieillenre.
(Ib., XXII.)
Ce luy seroit affliction
Plus srande, a mon opinion.
Que la bas n'est celle a Tantale ;
Encor plus grande, que je croy.
S'il ilesiroit oindre sa fatle
De bon vin. autant comme moy.
{Ib., XLVI.)
C'est ici que je veax chercher
La pierre pliilosophale;
C'est ici que je veux souffler :
Mon fourneau, ce sera ma fate.
{Ib., LVIII.)
Norm., Bessin, fate, gorge, jabot d'un
oiseau. Bretagne, environs de Rennes,/'aiie,
piécette du tablier : mettre quelque chose
dans sa faite.
3. FALE, voir Faille
FALENCE, voir FaILLANCE.
PALERER, voir PHALEHER.
FAJLEUR, voir Feleur.
FALiBOURDE, S. f., coHte en l'air, fable,
faribole :
Toutes vos falibourdes astrologiques sont
sottes, inutiles et incommodes. (Cholieres,
Matinées, p. 245, P. Lacroix.)
PALIE, voir Faillie.
PALIR, voir Faillir.
FALivocHE, fatlevuche, s. /., flammè-
che, parcelle de fer enflammée :
Car lors les subtiles faltevuches et estin-
celles qui montent en la fournaise se con-
vertissent en tutve blanche. (Du Pinet
Dioscoride, \, 46, éd. 160o.) '
Et après qu'on aura bien estoutfé la
bouche dudit pot, il le conviendra mettre
sur charbons vifz et souffler continuelle-
ment le feu, jusques a ce que la cendre se
convertisse en falivocties. (Id., ib., V, 128.)
Faltevuches, f., the sparkies, or fîery and
small flakes, that arise from furnaces
wherein metals are melled. (Cotuk
éd. 1611.)
FALLACÉ, adj., trompeur;
Rncore ne fu pas lassée
Fortune la très fallacee,
Ainçois lui convient mectre a chiof
Roy Exerces par grant inescbief
(Chr. de Pis.. Poés., Richel. 6il4, f 233 r".)
FALLACEMENT, adv., en trompant :
Fallaciter, decevemment, fatlacemenl
{Cathoticon, nichel. I. 17881.)
FALLANCE, VOir FAILLANCE.
FALLASTÉ, S. f.,manque, défaut :
Les logiciens dient, quant il ne sevent
soudre, que illuec est faltasté de consé-
quent. (H. DE Mondeville, Richel. 2030,
f» 95".)
PALLÉ, adj.j qui s'est trompé :
Car nostre guide est Jattee.
(Greban, J/is/. de la pass., 28741, G. Paris.)
— Trompeur :
La compaignie des fallez (les Lombards) .
(1342, Arch. JJ 74, pièce 428.)
FALLBE, s. f., tromperie :
Ele se defl'ent d'issolublcs,
D'issoinbles et de fallee.
(Balaille des vu arts, Richel. 837, P 137=.)
Le ms. Richel. 19152 porte :
De soloces et de fallaces.
FALLEMENT, adj., d'une manière tiom-
peuse :
■Vous parles fallement.
{Geste des ducs de Bourg., 2100, Chron. belg.)
PALLENCE, voir Faillance.
FALLERER, VOir PHALERER.
PALLEURE, S. f., tache :
Aucuns tixeraus ne doivent encraisser
les draps que ils tistent, ne y faire tas-
ques, ne falteures, de quelque liqueur
que ce soit. (1410, Stat. de la drap, de
Ctiauny, Arch. uniu. Chauny.)
FALLEVUCHE, VOir FALIVÛCUE.
FALLiR, voir Faillir.
PALLOiT, voir Falot.
PALLOLER, voir Faillûler.
FALLON, voir Fellon.
PALLOTE, s. f., fallût :
Nous le mismes en masquarade dedans
une grande faltote, ou, avec ses deux
mains, il tenoit deux flambeaux allumez.
(G. BoucHET, Serees, 111, 248, Roybet.)
PALLOUDRIER, VOlr FALOUBDIER.
PALLOURDE, VOir FaLOUHDE.
FALLOURDEUR, VOlr FaLOURDEUR.
FALLU, s. m. î
Aultre mise faite pour faire tourteaulx a
faillis fais en ceste présente année par
le maieur. (Pièce de 1415, Cooheris, Doc.
manuscrits relatifs d l'kist. de la Picardie,
ï, 326.)
FALLUE, voir Falue.
PALME, voir Famé.
FALOE, voir Falce.
FALOiNE, S. f., falourde, tromperie,
bourde :
Ha , quel nonain et quel moine f
Moult Sf^t chascQus de fatoine
Et de boidie.
{De Richaul, 10ÎI9, Méon, Xouv. Rec., I, 72.)
1. FALOiSE, falaize, s. f., lieu sablon-
neux, sable :
Qui chiet en \a. falaise, jan'en estent plaidicr.
{Cliaiis. d'Ant., VI, 102", P. Paris.)
Tant vet a toise
Que 11 pors vint a %A falaise.
{Renan, 2241.3, McoD.)
Un banc estoit de sablon amassé.
Voisin du bord ou Francus fut chassé.
Haut de falaize et de bourbe attrainee.
(ItONS., Ofc'ui'., p. 609, éd. 1B23.)
2. PALoisE, S. f., tromperie :
Ainchois teniez tout a falaise
Et a escap et a folie.
(Robert le Diable, ap. Duc, 111,196=, éd. Didot.)
FALORDE, voir Falourde.
FALORDER, VOir FALOURDEH.
PALOSE, voir Fanlose.
FALosER, voir Fanloser.
PALOT, fallait, s. m., sorte de vêtement:
J'ai fermaux d'archal et anieanx,
Et bandrez el /'allais monlt beaus.
{Du Mercier, Itichel. 19132, f» .i3'.)
Un chaperon double, un falot et uns
ganteles de balaine. (1359, Arch. JJ 90,
pièce 475.)
On soDbaitte souvent nng garnement.
Et d'an gentil falot on fait refus.
(L«s Souhain des hommes, Poés. fr. des sv" et
xvi" s., 111, liij.;
FALOTiER, adj., qui sert ou qui appar-
tient à un falot, à une torche :
Falotier, serving for, or belonging to a
cresset, etc. (Cotgr., éd. 1611.)
FALOURDE, - orde, fait., s. f., trompe-
rie, bourde :
N'ai que fere de vostre jangle
Ne de vos falordes oir.
{Rcnarl, 20562, Méon.)
C'est sans mentir et sans falourde.
(Renan coroné, Richel. 1446, f° 74 r°.)
Qu'il n'a cure de ma falorde.
(Ruteb., de TIteoptiile, Jnb., Il, 79.1
Tant set de hordes,
De proverbes et de falordes.
(De Richaul, 788, Méon, Nauv. Rec, t. 1.)
Et aussi autres telles falourdes il lui di-
soit pour excuser sa non puissant vieil-
lesse. (L. DE Première., Vecam., Richel.
129, f» 137 !■».)
Pour fnllourdez que il a dictes.
(Pass. de N.-S., Jnb., Myst., II, 158.)
Par frivolles et falourdes données a en-
tendre. (G. Chastell., Ctiron. des D. de
Bourg., Il, 76, Buchou.)
FALOURDER, -order, fait., y. a., trom-
per, attraper, duper par de vaines pa-
roles :
Ha glouz, ce dist li seneschaus.
Monseigneur as fet toz les mans.
Assez sauras de falourder
Se de ci se puez eschaper.
(D. Latesne, Trubert, Richel. 2188, f" 28 v".)
Amiz, diz tu voire parole ?
Garde ne nos falorder ci.
(Id., ib., t" 32 V.)
Li clers esraumenl se porvoil
Qui les veut aler falordant :
Vei ici, fet il, un besant.
(Des .111. Aveugles de Compiengne, Méon, Fabl.,
m. 399.)
.Ment n'oevrent, mais bien vollonl tout le jour
[falourder.
(Gilles li Muisis, li Maintiens des hommes, ii
213, Kerv.)
90
7!4
FAL
Argol, fallotiriler, tromper. |
FALOURDEUR, s. 111., FALOURDRESSE, j
S. f., marchand, marchande, de falourdes, j
de fagots : i
Les mesureurs de grains, falourdcurs et |
falourdresses de la halle. (Acte de 1542, i
Valencienues, ap. La Fons, Gloss. ms., ,
Bibl. Amiens.)
Jehan Boisteille falourdeur. [Acte de j
1S49, ib.) I
— Trompeur :
Leroy (et son conseil) soustenoit a tort
et sans raison cel antipape d'Aviçnon,
Robert de Jeunes, ce fallourdeur, orgueil-
leux et presumptueux. (Froiss., Chron., \
XV, 93. Kerv.) |
Argot, fallourdeur, trompeur.
FALOURDiE, S. f., Hiensonge, hourde : |
N'en mPnchoigne n'en falourdie
Il li convient que le voir die. j
(Nir. de S. Eloi, p K8, Peigné.)
FALOURDIER, fall., falloudrkr, adj.,
trompeur, qui conte des bourdes :
Et puis de ces aulres fallourdiers (qu'on
appelle) de ces prestres qui se louent a
six blancs, ou a deux sols, ou a deux
carolus, ne voit on pas comme ils trottent
par les rues a6n de s'insinuer par les
maisons, qu'ils iront ça et la, et s'ils peu-
vent une fois mettre le pied en une mai-
son, c'est autant comme si le diable y
avoit entré. (Calv., Servi, sur les Ep. a
Tim., p. 239, éd. 1.563.)
Ignorant sur tous et falloudrier entre
diz mille. (Tabourot, Bigarrures, f» 196 v»,
éd. 1584.)
FALOURDiERE, S. f., Bndroit OÙ l'on
fait des fagots ; représenté par un nom de
lieu ancien :
Pratum de la Falourdierf. (1285, Chart.
eccl. cenom., dlxxxvu, tiré du Livre blanc,
Bibl. du Mans.)
FALOURDIN, S. m., homme grossier,
lourd, gauche :
Falourdin. A luske, lowt, lurden, a lub-
berlie sloven, heavie sot, lumpish boydon.
(OOTGR., éd. 1611.)
FALOUZE, S. f., le panais :
Elaphoboscum, latine Pabulum cervi.
Quidam Galli vocant de la falouze. (C. Est.,
De lat. et grœc. nom. arbor., p. 33,
éd. 1547.)
FALSART, faussart, faiisart, fauxart,
faucart, fauchart, faussairt, fausairt, fas-
sairt, s. m., sorte d'arme de hast. Originai-
rement cette arme offensive n'était autre
chose qu'une faux emmanchée droite à l'ex-
trémité d'un hampe, et dont les paysans
appelés à combattre pour leurs seigneurs
se servaient en guerre. (Viollet-Le-Duc,
Dictionnaire du, mobilier français, Armes de
guerre.)
Cbascuns porte .i. fausarl, dont li achiers respleat.
(Cmq. de Jériis., 5798, Hippean.)
Hanste ot et forte el roide, et si porte falsart.
(Les Chelifs, Richel. 12338, f° lOT".)
.nu. granz maces a «on cein pendn a,
El. X. fauiari de quoi il lancera.
(Mon. Renuart, Rictiel. 3ii8. r 240'.)
FAL
L'un porte hache, l'aotre porte fauxarl. i
(Aim. de Narb., Richel. 21369, T 24 r".) I
Lancent li lances et faussart- acerez. '
(minel, H 39. A. P.) 1
As dens a ocis maint Inpart,
Qni pins sont irençant d'un fausarl.
(Rom. du comte de Pnilier.i, 561, Michel.) '
Se li ruient javelos et faussairs et lances ,
agues. (S. Graal, m, 537, Hucher.) i
Si furent maintenant traites les espees, i
et li coutel et li fausairs. (Hist. de Joseph,
Richel. 2455, f» 33 r».)
Ou fassairt ou espee. (Ib., f" 281 r».l '
D'un fausarl tel cop li donna I
C'on fons don fossé le rua.
(Ren. le Nom:, 1865, Méon.)
Falcatum, fausarl. {Pet. Vocab. lat.
franc, du xiii" s.. Chassant.)
Sans ferir d'espic ne de lance.
Sans espee el sans faussarl)
(GoDEFBOY DE Pakis, Chrou., 1105, Buchon.l
Hucelon Clemembeao conbaloit d'un fauchart
Qui lailloit d'un coslé, crochu fu d'aullre part,
Devant fu amonré trop plus que n'est un dart.
(Rataille des Irenle EngtoU et des trente Bretons,
I 136, Crapelel.)
Falcastrum, faucars. {Gloss. de Douai,
Escallier.)
U dévala son fauxart sur son heaulme
{Aym. de Beaulande, Richel. 1497,^364^.)
; Si coururent après eulx, et les assaillirent
' en gettant dars et faussars. {Bist. de B. du
Guesclin, chap. 40, Menard.)
Littré donne faucard, comme terme des
ponts et chaussées, désignant un instru-
i ment propre à couper les herbes qui
croissent dans les canaux. Ce mot est en-
core usité dans la Flandre.
Nom propre, Faussard.
FALSEMENT, VOir FAUSSEMENT.
FALSER, voir Fausser.
FALSERiE, voir Fausserie.
FALSET, voir Faussé.
FALTE, voir Faude.
FAL,TEIT, voir FEALTÉ.
FALTRE, voir FAUTRE.
FALTURE, S. f., manque, manquement :
De cest jardin tei dirrai la nalure,
ne nul délit n'i Irovercz fallure.
i.idam, p. 8, Luzarche.)
1. FALUE, fallue, faloe, s. f., tromperie,
erreur :
Mais ains qui* l'endematn que l'aube erl aparue
Dirent tel novele, nel leoes a falue,
Dont mains escus fa frais, raainle brogne rompue.
(Enf. God.. Richel. 1-2538, f 32».)
Sire oncles, trop sui jouenes, ce sacies sans falue.
(.Roicn. d'Alix., f» 19», Michelaiil.)
Ne tenra pas li rois ma parole a falue.
(Ib., i" (■•y.)
Qnar sactiiez, quant cuers U remue,
Tost a trové une fallue.
(Renarl, SuppL, p. 122, Chabaille.)
Ne vos voel plus loer le rue
Que nel tenissies a falue.
(Purlon , 839, Crapelel.)
FAM
J'escommeni tonl sans faloe
Le fevre qni cheval n'encloe.
(VEscommeniem.ausjalous, Richel. 837, f" 19iv".)
Car quanl dame le peuser laisse
Qui trop se cuiile de value
Vers son amanl, fait a falue
Pensers, puis qu'ele s'en orgueille.
(Dou Cerf amour., Richel. 378, f" 8 V.i
2. FALUE, s. f., sorte de gâteau :
Le jour de nostre assise
L'en ûst apercevoir
D'une falue alise
Qu'il m'envoia le soir.
Et plain pot de brebise.
(WiLL. 1,1 ViNiERS. Gitans., ap. Barlsch, Rom. el
pasi., III, 3t, 2i.)
Norm., Dessin, falue, galette, espèce
de gâteau plat cuit au four. Val de Saire
j (.Manche), falu.
FALYR, voir Faillir.
FAMAiL, s. m., troupe de femmes :
M. de Vieilleville... rencontra environ
I vingt et cinq soldats qui se retiroienl du
' camp, et emmenoient chacun sa femme,
ou estoient unze damoyselles, avecques
i uu grand et riche butin, les chargea, luy
septiesme, de telle furie qu'il les deffit, et
ramena ce famail sous la banderoUe blan-
che. (Carloix, Mém. de Vieilleville, Uv. IV,
c. 2ï, éd. 1737.)
FAMBAUT, voir Frambaut.
i FAMBLE, voir FlAMBLK.
I FAMBRAI, voir FEUBROI.
i FAMBREER, VOir FEMBREER.
FAMBRER, VOir FEMBRER.
I FAMBROIER, voir FeMBREER.
FAMBROY, voir FE.MBROI.
! FAME, famme, faame, faume , faumme,
i falme, famle, fasne, s. f . et m., réputation,
renommée, bruit :
La famé altresi del preechement de
cestui parvint a la conissance del bore de
Romme. {Dial. S. Greg., p. 21, Foerster.)
U fn larges et de bon famle.
(MocsK., Cliron., -29493, Reiflf.)
Des Romains et de lor roiaumes
Qui ont estez de bones faumes.
(J DE Prioii,vt, Uv. de Yegece, Richel. 11104,
r S".)
Oi aïoit parler de Ttraperenr Tile
Qni fut de si grant famé el de si bon merile.
(fiirart de Ross., 2735, Mignard.)
Qui soient de bon falme. (1307, Hist. de
Metz, m, 288.)
Qni eussent loenges el faames.
(Cbr. de Pis., Poés., Richel. 601, f 153''.)
Ainsi porrez vos aquerre bone faume,
gloire, mémoire et loenge. (Cyrurgie Al-
bug., ms. de Salis, f» 120'.)
Touttez voies fu il pour ce villain /'amme
pris et mis en Castelet a Paris. (Froiss.,
Chron , 111, 247, ms. Amiens, f» 79 v«.)
L\ faumme s courroit conraunement que
par sou euhort et son pourcach il yoUoil
trahir le duc de Normeudie. (ID., ib., V,
340. Luce, ms. Amiens.)
Encore couroit famés des gens ce roy
dans Piètre, meismement que il s'esloit
FA M
FAM
FA M
amiablement composes au roy de Grenade.
(ID., î6., VI, 186, Luce.)
Si comme famé et renommée keurt par-
mi son royaume. (Id., ib.j VI, 202, Luce.)
Vérité fut selon la famé qui adonc cou-
rut, que... (In., ib.Richel. 2644, f» 107 v».)
De bon falme et renommée. (1430, Hist.
de Metz, V, 212.)
Si que leur los et fasne puisse estre en
croissant tousjours de bien en mieux.
(Roi René, InsUt. de l'ordre milil. du
Croiss., OEuT., I, 56, Quairebarbes.)
Comme la renommée et famé courut.
{.MoNSTRELET, Cliroïi., I, 36, an 1407, Soc.
de ruist. de Fr.)
Toucher a la /ame et au renom de si
saincteet si haute personne en chrestienté,
comme nostre sainct père le pape. (0. de
LA Marche, Mém., 1, 6, Michaud.)
Il en est une autre renommée et famé.
(Jard. de santé, I, 122, impr. la Minerve.)
Sans si, sans mais, est son bniyt, sloire et famé.
(J. Marot, Rond., xxv, éd. 153-J.)
Vons perdez vos corps H vos âmes.
Vos bruitz, vos honneurs et ïos famés
Ponr TDS parolles sophisticqnes.
(Id., la Vraij Disant, éd. 1731.)
Et saichez que la renommée et la famé
si grant ne se peut contenir dedans les
termes et la fin de Ytalie.ainçois vola jus-
ques aus Cartafjiens. (Prem. vol. des dec.
de T. Liv., f 123'", éd. 1530.)
Car silost qae la famé, aux ailes emplumees.
Eut la France remply de glaives et d'armées.
(G. Ddrant, Prem. amours, Disc, en forme d'E-
leg., éd. 1594.)
Que la mémoire du feu sieur deRieux...
seroit remise et restituée en son honneur,
bonne famé et renommée. (1594, Acte de
Henri IV, Arch. X 8633 (yy), f' 37^)
Se disait encore au xvn* et au xviir
siècle :
Je veulx que ledit médecin de charité
qui jouyra de cette fondation soit docteur
ou du moins licentié en le faculté de mé-
decine,homme de bien,catholique,de bonne
famé, renommée et conversation. (1607,
Test, de Rob. Wyart, Bull, de la comm.
hist. du dép. du Nord, IV, 237.)
Se doublant de la réputation de ladicte
Gremillot et de sa famé. (1634-1636, Arch.
H.-Saône, B 5, 121.)
Ceux qui ne jouissent pas de leur état
de bonne famé. (Pothier, Coût. d'Orl.,
tit. XVI, n° 14.)
FAMÉ, adj., affamé :
Hz y vont après par menasses comme
chiens famez en la chasse. {Vie Ste Fe-
bronne, Richel. 2096, f' 31 r\)
FAMEE, s. f., bruit, renommée :
Il est venn a ma famée
Comme Adam est mort a ceste heure.
(Greban, ilisl. de la pass., 1641, G. Paris.)
FAMEII.EU, voir F.AMEILLER.
FAMEiLous. voir Fameillos.
FAMEiLLANT, - mellant, - millant, -
aunt, adj. et s., affamé, celui qui a faim :
Ne se saolent de lor miates lou famil-
lant.{Dial. anime conquerentis, ras.Epinal,
Bonnardot, Arcli. des Miss. 3' série, I,
277.)
(.1 petit vont leur pain qneranl,
Mais n'est qui fraigne au famitlftiil
Le pain.
(RECr.us nr. Moliens, Miserere, Richel. IS'lt'i.
1° 16 r°.)
Mais n'est qui fragne an famellanl
Le pain dont il est gians mestiers.
(In., il)., Ars. 3:127, f° ilTi, et ms.
Amiens 437, f Hi r".)
Il donc viande as fameiltanz. (Psaut.,
Maz. 2o8, f» 176 r».)
Mi fil, ne detien point l'almoine del
poevre, ne despises point le famillatmt
aime, et ne reproeve le poevre en sa
meseise. {Bible, Eccles., ch. 4, vers. 1,
Richel. 1.)
Avoir veu les povres membres de Dieu
fameillans et non les avoir repeuz. {Vidim.
de 1398 d'une ch. de 13S6, HAtel-Dieu de
.Meaux, IV, A. 1.)
FAMEiLLGR, famciler, familier, verbe.
— Neutr., avoir faim, être affamé :
Li riche hesuignerente/ameiiersnt (tift.
Psalm., Oxf., x.xxili, 10, Michel.)
Li riche busuignerent et famillerent.
{Psalm., Brit. Mus. Ar. 230, f 35 v».)
,1e famillai. {Bestiaire, ms. Montp. Il
437, f 230 r".)
Por cels fist Dieus tant de biens nestre
Qui fameillent devant ton huis.
(Reclos biî Mouens, Miserere, Richel. 23111,
f" '236".)
Qui famillent devant ton hnis.
(In., a., Richel. 1.5-21-2, f» 28 r°.)
Et moult estoient haut li mur,
N'i pot entrer, ainz fameilla.
Et la Tain monlt te Iraveita.
{Le Yerg. de parad., Richel. 837, P 203 r".)
Ne avez vous point leu quoi David fist
quant il familial {Bible, St Math., ch. 12,
vers. 3, Richel. 1.)
— Act., avoir faim de :
Afin que nous ne défaillons ne péris-
sions de faim en ceste présente vie, en
/■(imeiHanJ justice, par laquelle nousjetons
hors accide et cnnuy de bien faire. (Jeh.
GonLAiN, Trad. du Hation. de G. Durant,
Richel. 437, f° 167 r».)
FAMEiLLEusEJiENT, adv., comme une
personne affamée :
Gredyly, as one theat eateth hastely,
fameilleu.'iement. (Palsgrave , Esclairc,
p. 836, Génin.)
FAMEILI.OS, - eus, " «iS, - CUS, - eUX,
fameileus, fanieilous, famillos , famillous,
familhotis, famillcus, familieux, famileus,
famileux, famellos , fameileus, famellous
famelieux, famoillous, f emeilleus, Ad'i., fa-
mélique, affamé, qui a faim :
ICt .1. lions touz fameilleii.r,
Forz et hardiz et merveilleux.
(Percerai, ms. .Montp. H 2111. f° 5n=.)
Pauvres et fameilliis et nuz.
(Brut, ms. Munich, 33IS, Vollm.)
Les grans leus famillous.
(.Roum. d'Ali.c., f 20=, Michelant.)
Tos mengeroit ja la car d'une grue ;
Familleus est, car diseîe a eue.
(Ratmbert, Oi/ier, 10295, Barrois.)
Je te proi ke tu encor racontes, si al-
cunes choses sont, par ke tu moi fami-
Ihous jiaisses par les exemples des bons
{Dial. St Greg., p. 52, Foerster.)
Les povres fameillus.
(Garnjer, Vie de S. Thom., Ili.-hel. 13.513,
f» 6i v°.)
Parmi cest munde péril los.
Ou li plusors sunt famellos
Des viandes esperilex.
(GoiLL., Besl. div.. 1195, Hippean.)
Porte pale viare et sac cors, famellos, et
aies soif. {Dial. anime conquerentis, ms.
Epinal, Bonnardot, Romania, VI, [i. 309.)
Jnesnes et fameillims et eogres.
(Parlon.. Richel. I9I52, P ^^5^)
Tout ensemeat comme li lex
Qui del bois ist bien famillex
Par la fain ki al cuer li loche.
{Dolop.. 4188, Bibl. elz.)
Si afllite, si famelleuse.
(G. DE CoiNCi, Hir., ras. Brnï.. P 123''.)
Qnar plus plaisl mençonge a bricon
Qu'a femeillens char de paon.
(Cliasloiem. d'un père, Richel. 19152, (° i'\)
Et li cuens de St Pol sourmonta l'ost et
les prist par derrière et se fiert entr'eus
comme lions familleus. (.Mén. de Reims,
285, Wailly.)
Les fameilous fai saoler.
(Yie du Pape Greq., p. S3, Luzarche.)
Qui plus sunt engres que li chas
Ne soit fameillens de let boivre.
(Wil des Arocas, 21fi, G. Raynaud, Romania, XII,
217.)
Par devant li en fet si grant abateis
Com fet len fameilleus qui est entre brebis-
(.Gaufrey, 462, A. P.)
Li lous famoillous. {Hist. Carol., .\r.^
5201, p. 219».)
Pourquoy ne regardent ilz aux povres
familieux qui meurent de froit et de faing
et de soif 7 (Liv. du Chev. de La Tour,
c. XLIli, Bibl. elz.)
Mais leur couroit sus comme loup fami-
leux sur les brebis. (J. d'Arras, Melus..
p. 321, Bibl. elz.)
Famelicus, famelieux, qui a faim. (Gloss.
de Salins.)
Familievx. (Ib.)
Mais li simple et ignorant
Sont ceraseron, fameilleus, negligenl.
Qui ont chanté et mis en oublianre
Le temps doiibleus.
(EusT. DESCUASins, Pars., l, 312. A. T.)
Et alla (le chevalier) en ce point a nudz
piedz et teste descouverte par plusieurs
jours, très fameilleux et dur couché. {Per-
ceforest, vol. III, ch. 46, éd. 1528.)
Par ung lyon très orgueillen.x.
Très ravissant el fameilleu.r.
(.ici. desaposl., vol. I, f° 100», éd. 1537.1
— Par extens., .se rapportant à un nom
de chose :
D'averice le famileus désir
(Pierre de peckam, Rom. de Lumrre, Brit. Mus.,
Harl. 4390, P 22''.)
Mais lez richesses n'ensuivent pas ava-
rice la famillouse. {Cons. de Boece, ms.
Montp. 443, f" 8''.)
La gueule fameilleuse de aucunes bestes
qui ne se pueent saouler. (J. de S.iLlSB..
Policrat., Richel. 24287, f 87=.)
C'est un dragon qui a trois goules
Fa'nilleuses et jamais saoules.
(J. DE Lafont., la Fonl. des amour, de science,
127, Genty.)
716
FAM
Chevaulx, chiens, rats et souris estoient
livres aux familleuses dents des corps hu-
mains. (J. MOLINET, Chron., ch. eux, Bu-
chon.)
Nous devions lors quitter nos terres familleuses.
aga. DE LA Taille, la Famine, éd. 15Ti.)
— On le mettait aussi en composition
pour désigner des noms de lieux :
I quartier de terre en Champfamilleux
nuVfu Jehan du Martroy. {437o, Gensier de
niais, Arch. S 3082, f" 36 V.)
Wall., famieus, famélique, affamé. (Vil-
LERS, Dict. ivall.)
FAMEis, famis, famys,familzMi ■ . affamé;
Lions famei!
(Restitr du Paon, m
Rooen. (° 13 r° )
r.h'afiert as laniers faintis
Ki on abecke et adaie fameis.
(Maistre Vuill., Chans., Vat. Clir. U90, t° 38 r°
Plus aigres est li oisians
Famis qne !i saonlez.
iChans., Vat. Chr. IWO. f" HO'.)
Quant plus vos voi et regart,
Plus en soi et glons et famis.
(Baud. de Co^o., li Prisons d'am., 1316, Scheler.)
Il ot assez mengniet, ns fu mie famis.
(B. de Sebourc. i, 1071, Bocca.)
Car s'il venoit au lieu promis
A.veucq s'amie tout famis
Il picnderoit en plus grant gré
Par raison le délit secré.
(Remédia amoris, 1U9, KoBrling.)
Quant le cuer famis voit la table
Ou il a viande agréable.
(;«., idU.)
Mais Lois pour diner n'estoit mie famis.
(Cesledes ducs de Botinj ., 63i, Chron. belg.)
Les famis et les povres il a emply de
biens. (De vita ClirisU, Richel. 181, f" 19'.)
Bruyez comme toureaux famis.
fGREBAN, Mist. de la pass., 912, G. Paris.)
El moy qui suis, beauls doul.v amis,
Plus que n'est point un loup famis.
{Farce du Pasié el de la Tarte, Ane. Th. fr..
Il, 16.)
Aulcuns d'iceux Franchois mal accous-
trez, familz et maladieux, queroient la
mer, pour eux embarquer. (J. Molinet,
Chron-, ch. cccxxm, Buchon.)
Lonp famis qui aus brebis nnyt.
(laov Damernal. le Livre de la deablerie. f -2",
éd. 1507.)
(J. Div
Loup famis.
, Triumph. de France, iu-i°
1508.;
.... Les loups famis
N'ont desrobé.
(CoBROZET, /es Fables du Ires ancien Esope, Lxxwir,
éd. 15i2.)
Par nos grands loups ravissans et famis,
Qoi aiment plus cent soûls que leurs arais.
(Cl. Marot, l'Enfer, éd. 1596-)
Voyez ces deux grans lonps famys.
(C. DE LA Fontaine, Resp. à Ch. Huet, Les dis-
ciples etamys de MarotcontreSagon, laHueterie,
et leurs Adherentz. Paris, Jehan Morin, 1537,
signature F ii.)
FAMEL, s. m., fer d'un javelot:
Laquelle -vire esloit ferrée d'un fer
nommé famel. (1416, Arch. JJ 169, pièce
317.)
FAMELART, adj., affamé :
FAM
Rohart, fcl la Cornille, or vcil
Qne nos aillons venir Renart
Encore annit, ce famelarl.
(Renart, 30102, Meon.l
FAMELIEUX, voir Fameillos.
FAMELIN, voir FEMELIN.
FAMELiTÉ, S. f., faim dévorante :
Le lyon faict en telle guise :
Encor faut qne je vous advise.
Quelque soit sa voracité
Et son aspre famelitê.
(Nie. I'lamel. Petit traicté d'alcliymie, 175, ap.
Méon, Rose, IV, 211.)
FAMELLANT, VOir FAMEILLANT.
FAMELLEUS, VOir FAMEILLOS.
FAMELLOS, VOir FaMEILLOS.
FAMER, fammer, femmer, verbe.
— Neut., faire courir un bruit :
Et ja, comme on famoit, estoit son ost
près du rov Darius. (FossETiEn, Cron.
Marg., ms. Brux. 10512, IX, m, 2.) j
— Acquérir de la renommée :
Que nng homme anra bien la couronne
S'il fault qu'a servir il s'ordonne
Pour famer,
Et le meschant pour bien amer
El servir, il aura l'amer
Et la peine.
(Conlredictz de Sonr/ecrevs, f° 177 r". éd. 1530.)
— Act., donner de la renommée h, di-
vulguer :
Il (Leuther) est fol A'avoir femme
La loy qui n'est pas certaine.
(1526, le Resveur avec ses resveries, Poés. fr. des
XV' et XVI» s., XI, 123.)
— Famé, part, passé, célébré, renommé :
La gloire et loenae d'icellui a esté singu-
lièrement renommée et faviee sur tous les
royaumes du monde. (Monstrelet, Chron.,
1,71, Soc. de l'H. de Fr.)
Dont vos gestes, dignes de haulle histoire.
Sont décorez et famez en tous lieui.
(Maximien, l'.irrest du roy des Romains, Poés. fr.
des xv' el XVI» s., VI, U7.)
Des nobles caenrs gens sçavans sont araez,
Prisez, cheriz, estimez, et famez.
(Cretis, Chants ioij., f° 44 r°, éd. 1.S27.)
Nul ne sera receu a exercer estât d'advo-
cat s'il n'est licentié en université famée
en l'un des droits. (31 juill. 1531, Ord. de
la Chambre du Conseil d'Artois, aa°s les
Coust. gen. du comté d'Artois, Arras 1679.)
— Accusé par le bruit public :
Ouand un homme est rasté ou fammé,
ou'pris soit de murtre ou de larcin. (Vers
1436, nôle de SI Ursanne, Mon. de l'év. de
Bâle, V, 335, Trouillat et Vautrey.)
FAMELiER, familier, famillier, famulier,
adj., de la famille, qui est regardé comme
étant de la famille :
Mnlt ama Normanz e tint chiers
E mnll les oui fameliers.
(Rou, 3= p., 4769, Andresen.) Var., famuliers.
Obligacion de pupille, ou de fils famillier,
ou de furieux. (Bout., Somme rtir., 1» p-,
f" 23^ éd. i486.)
Le fils familier, greigneur de .xx. ans
peut ester en jugement,.. ,. sans autontè
F.\M
ou licence de son père. [Coul. d'.iiivergne,
Goût, gén.. H, 440, éd. 1635.)
— S. m., sorte de frère lai. Les fami-
liers appartenaient à la classe des oblats
et des donnés qui se liaient au monas-
tère par l'abandon de leur liberté et de
leurs bleus, mais qui n'étaient pas moines:
Et pour les familiers tuil li prestre chas-
cun si die .lli. messes. (1263, Constit. de
la Maison-Dieu de Troyes, xxxill, Arch.
Aube.)
Jura, /"amiiter, membre d'une familiarité.
rAMETE,voir Femmete.
FAMEUX, adj., diffamatoire:
Si une telle bravade de ce Scipion a esté
louée lors qu'autrement il y avoitun accu-
sateur grand et légitime et comme une
■ partie formée, combien plus pourra un
aultre Scipion mespriser un tas de libelles
fameux qui ne sont pas soubscripts, elles
détracteurs tels qui n'oseroient se présen-
ter en jugement ? (1562, Discours de ce qui
est advenu d Vassy, Arch. cur., l'» sér.,
t. IV, p. 115.)
FAMiDROiT, voir Faimidroit.
FAMILAIRE, VOir FAMULAIRE.
FAMILEUX, voir FAMEILLOS.
i FAMILHOUS, voir F.VMEILLOS.
FAMiLiAiRE, - tare, famill., adj., fa-
milier, ami, amical :
S Jehans li evangelistes qui estoit virges
esloit entre les apostres li plus familiares
Nostre Seigneur. (LA.URENT, Somme, Maz.
809, f- 168».)
Soyes familliaire et privé a l'enffaut.
! (De vita Christi, Richel. 181, f» 27^)
Privez ou familiaire. (1464 , J. Laga-
DEun, CalhoUcon, éd. Auflrel de Quoet-
queuerau, Bibl. Quimper.)
— Familial :
Le bien publique est meilleur que le
bien familiaire. (Oresme, Eth., Richel.
204, f° 539''.)
FAiiiLiANT, adj., vivant en famille :
Se home bat ou fiert safeme, ou sa feme
lui ou se aucun de eaus se fait a son fis ou
a s'a fille, tant corn il soit familians, ce est
que il les ait émancipes, et est partis de
lui .. il ne elle n'est pas tenus de paier la
peine dessus dite. (Assises de Jérusalem,
p. 90 et 91, ap. Ste-Pal.)
FAMILIARISER, v. n., avoir des ma-
nières familières :
Elle familiarise, ioue et devise avec tels
qui n'agréent au mary. (Les Apresdinees
du s' de Cholieres, m, f» 96 r», éd. 1587.)
Gardant une humble et douce gravité,
sans familiariser avec ceux qui leur parle-
ront. (Fr. de Sal., Constit. p. les relig. de
la VisiC, c. 23.)
FAMiLiAS (fils), enfant mineur, non
émancipé :
Fis familias. qui est en poier de son
père. (Ass. de Jér., t. II, p. 29, Beugnot.)
FAMiLiATioN, S. f., servitude :
Les femmes veuves doibvent demeurer
le temps de leurs vies naturelles, es mai-
FAM
FAN
FAN
717
sons et habitations de nos seigneuries des-
susdictes, auxquelles seigneuries et habi-
tations elles feront et seront tenues de
faire et exiber les servitudes et familia-
tions. (1431, Franck, de Montbeliart, de
Bélieu et d'Elobon, Arch. mun. Montbe-
liart.)
FAMILIER, voir FaMELIER.
FAMiLiKUX, voir Fameillos.
FAMILLANT, VOif FAMEILLANT.
FAMILLAUNT, VOir FAMEILLANT.
FAMILL.ER, VOir FaMEILLER.
FAMiLLEUS, voir Fameillos.
FAMILLIER, voir FAMELIER.
FAMILLIERE, VOir FAMCLAIRE.
FAMiLLis, adj., affamé:
La ligierté de luy qui iert fors et hardis
Pins qae hors esr,hanfez et lyons famillis.
(Veus don paon, Richel. 155i. f" 15 t».)
Cf. Fameis.
FAMINE, S. f., renommée :
Un? fait de (trant famine....
(Chron. de God. de Bouillon, 13, Reitf.)
FAMiNEUx, adj., affamé :
Quant pins mengne et plus dévore.
Et plus qniert a mengier encore,
Pour celle faminense rage
Gasle tout mneble et iretage.
(FaM. d'Ov., Ars. 5069, !" 117^')
Le lévrier, qui moult famineux fu, se
fist a mengier. {Hist. de Gilion de Trasi-
gnyes, p. 147, Wolf.)
C'est ung dragon qui ha trois goules
Famineuses et jamais saoules.
(.Ieh. de la Fontaine, la Fontaine des amoureu.r
de science, Genly.)
F.V.MIS, voir Fameis.
F.\Miso\', S. f , famine :
Car adont ert chier temps et teilo famisons
C'on mangoit les rachines et herbes et cardons.
(Jeh. des Preis, Geste de Lie/je, 24535, Chron.
belg.)
i. p,VMLE, voir Famé.
2. F.\MLE, fanle, s. m., sorte de frère
lai :
Il i ait .viiii. famles, li dui clostrier, li
refroituriers, li charpentiers, li mastres
keus, et dui keu desor lui et dui fornier...
Et li fromans est les signors (les chanoi-
nes), et li soiles et li avoine est les famles,
por lor moisson. {Censier de S. Paul,
f» 6 V», non daté, xin' s., Arch. Mo-
selle.)
Li famle ont.x. s. a la saint Remei. (Ib.)
— Serviteur, écuyer :
Vait s'en G., li marchis Fierebrace,
Il et son fanie, n'i ot lonc arrestage.
(Mon. Giiill., Richel. .368. f» 262'.!
Disl a son fanle : Or pensez du bien fere,
Cist marinier sont tuit en no menaige.
(Ib., I» 262'' )
Li qnens G. a son fanle apelé :
Frcre, dist il, savez néant ch.anler,
Dcduissez nous, por Dien, se tous savez...
Adont commance li fanlcs a noter
Tôt qnoiemanl, n'ose son chant lever.
(Ib., f» 263'.)
FAMME, voir Famé.
FAMMER, voir FAMER.
FAMOiLLOus, voir Fameillos.
FAMOsissiME, adj., très fameux:
Lo famosissime duc Robert. (Aimé, Yst.
de li Norm., V, 18, ChampoUion.)
FAMosiTÉ, s. f., renommée :
Lequel Dieu pour la grande famosité et
renommée de Rome y voulust estre mené
et honoré. {Mer des hystoir., t. I, f» 66»,
éd. 1488.)
FAMULAiRE, - ère, - are, familaire, fa-
minière, s. f., sorte de caleçon :
Lorum et hoc fémorale, famulares a
moine. (Gloss. de Glasgow, l'. Meyer.)
La robe des frères lays si est que il ayent
chemisetes et famiilaires, cotes et seurco?
de gros drap. (1263, Constil. delà Maison-
Dieu de Troyes, xx, Arch. Aube.)
Et doivent gésir touz seulz, et non pas
touz nuz, mais doivent estre vestus de leur
chemises et de leur famnleres. (Ib., L.)
Il portoit famulaires ki li avenoient des!
as aisselles pour covrir la plaie du costé.
(Vie de S. Franc. d'Ass., Maz. 1331, f° 62=.)
Et prist unes famulaires et une cote, si
les donna a un povre home. (Ib., f° 64''.)
Apres la char usoit de chemises et de
famulaires de lin. {Chron. de S.-Den., ms.
Ste-Gen., f 131».)
Si doivent li homes gésir en leur famu-
laire et les femes en leur kemisses. (1290,
JoiNV., Wailly, Chartes d'Aire.)
Et n'avoit pas tant seulement hayre pour
chemise, mes familaires de haire que il
portoit jusques au genoil. {Légende dorée,
Maz. 1333, l''26'".)
Deux paires de famillieres. (1490, Cart.
de S. Père de Chartres, II, 737, Guérard.)
Impr., fanullieres.
FAMULARE, VOir FAMULAIRE.
FAMULER, V. H., servir :
Dissimalez, famulez sur voz mnlles.
Ayez bulles.
Dispenses et rescriptz.
(Les trois Busines, Maz. 600, f° .1 v".)
Et celluy est filz familier qui par le désir
et affection de tout bien et pour l'amour
singulière de toutes vertus se délecte de
famuler et servir a Dieu par souveraine
charité. (Prem. vol. des exp. des Ep. etEv.
de Kar., I" 156 r°, éd. 1319.)
Les prestres qui famuloient a l'autel au
temps des oblations. (Bourgoing, Bat.
Jud., VI, 42, éd. 1330)
— Despériers, donnant à ce mot une ac-
ception toute particulière, a dit estre fa-
mulé, pour signifier être mangé par les
domestiques :
Serve raoy ce farcime de ferine, qu'il ne
soit point famulé. (Despériers, iVou»., xvi.
éd. 1538.)
FAMULERE, VOir FaMULAIRE.
FAMULiER, voir Famelier.
FAMYS, voir F.^MEIS.
FANAIGE, voir FENAGE.
FANC, faine, fang, s. m., fange:
i Qui le veisl dedans le /anc entrer.
(Le Charroi de Nismes, Hichel. T/i, f 38 v»)
Mos est li lan.v,
i Li cheval entrent jusqu'as flans.
; I Tnslan, I, 36:).j, Michel. )
.larlis avint qu'en un estanc
Entur les rives et on fane,
Ot de raines grant cumpaignies.
(Marie, Dit d Ysopel, \\\i, Roq.)
Li fouceit leit et parfont et plein d'iague
noire, par quoi il ne porent outre passeir,
si périr ne se vostrent el faine et en la
bourbe. (S. Graal, III, 349, llucher.)
Et dans Platon par grant air
Le referi si d'un sofisme,
I Sor l'escu, parmi nne rime,
I Qa'il le fist trebuchier el fane
] Et le couvri trestout de sanc.
(Bataille des .vu. ars, Richel. 837, f " I3G''.)
Tel fontaine ne se sent pas le fane ne la
terre ne le mares de ce monde. (Laurent,
Somme, ms. Alençon 27, f° 69 r".)
I Les boins cevaus ki se gisoient el fane.
{Vies des Saints, ms. Lyon'697, f»78''.i
Ledit Jehan qui portoit ledit faiz, en
alant a son hostel, il se assopa a aucune
chose en la rue et chut en ung fangs. (1383,
Arch. JJ 123, pièce 201.)
Gnerdon âe font/ : tuit viennent ce chemin.
(E. Desch.imps, Poés., I, 178, A. T.)
— Fig. :
' Tens est issus et nez de fane.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. SoifS., f" 2T.)
FANDACE, voir FENDACE.
FANDEMENT, S. m., prob. pour fainêe-
ment, action de feindre, de dissimuler :
Renars sot raonlt don fandemrnt.
Senblant fait ne l'en soit néant.
Et que ne puist plus test aler.
(Renart, Snppl., p. 129, Chabaille.)
FANDEURE, VOir FeNDEURE.
1. FANE, S. f., pus :
Fane c'est fenge ou merde ague qui ist
hors du chief avec enfleure. (B. de Gord.,
Pratiq., II, 7, Lyon 1493.)
2. FANE, S. f., herbe de rivière ■?
Et est quémandé que la fane soit fauquie
en grant cours de l'eaue de XXIII piez.
{Pièce de 1383, Mém. des Ant. de Norman-
die, 2"^ série, x, 370.)
F.\NEMEXT, s. m., actlon de faner :
L'esté et autonne sont pour moissonner
et cueillir les fruictz ; esquelz la sécheresse,
le fanement, le cueillement, la coupeure
des choses est l'utilité de l'année. (N. de
Bris, Institut., f» 140 v°.)
FANER, voir Fener.
FANERESSE, VOir FENERESSE.
FANFELUE, faunfclue, fafellue, favelue,
s. f., bagatelle, futilité, niaiserie :
Qui n'aiment pas tant fanfelues,
■Truferies ne vanité.
(G. DE Coi.vcr, ilir., ms. Brux., f l'Jfi".) .
Oiei, fet il, mesaiges, ne seez besie mue.
Antandez ma parole, qui n'est pas fareliie.
(Simtm de Pouille. Richel. 368, f» l.Se'.l
Tost ont pncele dechene
Oui violt croire lor fanfelue.
(Parlon , 10207, Crapelel.) Imprimé, faufeleS.
718
FAN
E uni lut recea la Tune ; |
Dulenl ke seit famfelue ;
Disl l'un a l'antre : Cumpains, as
La vne ? Oil, Deo gratias.
(S. Edward le conf., 1059, Lnai'd.)
11 ne doit mie dire fanfeliies en si grant
crime. {Digestes, ms. Monlp. H 47, f° 49=.)
Ces fremans d'or a pierres fines
A vos cols et a vos poitrines
Et ces tissus et ces ceintures...
One me ïalent les fanfdun ?
mose, 93-23, Méon, et Richel. 1573, f» 78=.)
Qni bien la vérité regarde.
Des choses ici contenues.
Ce snot trnfies et fanfclncs.
Ul'.. 20S50, Méon, et Ricliel. I.'i73, f 13 1\)
Ele li dist tant de bellues,
De trufes et de fanfeliies.
{[Il- la Dame qui ftsl 'rois tours enlour le mous-
lier, Montaiglon et Rayuaud, fabl., 111, 19-2.) .
De truffes cl de fafellues. \
(Ib., ap. Dnc, Famfaluca.) \
Et ne cuit pas emplir mes pages
De trufes ne de faiifelues
Dont les hystoires sont veines.
(GuiART, iîoj. lif/iu, prol., ■i"2, Buchon.) i
Il ne promet aucunement
Les merveilles et fanfelues
Qui ou temps présent sont tenues.
(i. Le Fevre, la Vieille, 1. Ill, v. 5206, Cocheris.) ]
Ne te troubles pour telz fanfelues.
(Christ, de Pis., Cité des Dames, Ars.
2686, f»4».)
Bien sui maloslrue personne,
Qni en tel servage me met
Que je sers et croy Mahoramet
Qni n'est que droite /aiifelue.
(UnMir. de JV.-O., comm. Ostes, roy d'Esp., perdi
sa lierre, Tli. fr. au moy. âge, p. 167.)
Morvan, fanfeurltte , fanfreluche.
FANG, voir Fanc.
FANGART, fangeard,s. m., bourbier:
Eus el fangart.
(Les Loh., ms. Bruxelles 9630, r 99''.)
Jousler encontre Percehaie
Vint Leoniaus et tel li paie
K'il l'abati en nn fangarl.
(.Renart le nouvel, 5939, Méon.)
Je sors hors du fangeari ou je m'eslois couché.
(Bramome, Poés. inéd., \, 418, l.alanne.)
Saint., fagnard, pré bas et fangeux. 1
Nom propre, Fangart.
FANGAS, fangias, fangeas, fangeat, s.
m., bourbier :
Sur le bahn tost l'emmena j
Le vil pourceau et le trayna ■
El par bourbiers el par fangax.
(Deguilleville, Trois pèlerin. V 57'', irapr. los-
lil.) I
Et par dessus les lUOQtaignes et en
plains de valees estoi ent /'anjas et mares-
cages. (J. Le Bel, Chron., I, 51, Polain.)
Au travers d'un fangias et d'une boe.
(Christ, de Pis., Cité des Dames, Ars.
2686, f» 58'',)
Une mare, un fangeas qni n'a rive ni fond.
(U. Belleau, Œuv.poét., Chans., 1. 11, 1° 87 v»,
éd. 1378.)
S'ils veulent par trois fois dévots lire mes vers,
Ils seront nettoyez de ces langeais divers.
(Vauq., Sal. au Botj, dans les Diverses poésies
de la Fresnaie Vauquelin, p. 139, Caen 1603.)
FAN
FANGEAS, voir FANG.^S.
FANGEAT, VOir F.VNGAS.
FAXGEi, voir Fangoi.
FANGER, verbe.
— Act., couvrir de fange ou de boue : |
Le manteau ou cappe que le suppliant
portoit furent touz fangez et brouUez de la
boue qui estoit la ou il cheut. (1478, Arcli.
JJ 206, pièce U.)
— Neutr., donner du pus :
Les fueilles (d'ortie) guérissent les dislo-
catures, les paus, les petites apostumes et
les orillons, estans aussi propres a faire
fanger et apostumer toutes apostumes. (Du
PiNEï, Dioscoride, iv, 89, éd. 1603.)
FANGERiE, S. f., bourbler, cloaque :
Car ses grâces quant les despent.
En despendant si les espanl
Qu'el les giete en lieu de puties
Par putiaus et par fangeries.
{Rose, ms. Corsini, f° 45=.)
Méon, v. 6S90, donne enfangeries ; voir
Enfangerie.
FANGET, /"oiiigef, s. m., bourbier :
Li juef ont la croii faite
Qu'il avoient de faingel traite.
{Les Pass. du roi Jkesu, Ars 3201, p. ^25^)
FAN
Jus est chans les nn fangoi.
iFergus, 3185, Marlin.'
FANiER, voir Fenier.
FANiK, s. m., sorte de pâtisserie :
Parmi les presens offerts à l'empereur
Charles IV on remarque 10 toursiauls de
fanik. (Compte de 1377, Arch. mun. S.-
Quentin.)
Cf.
Kanitte.
FANiR, verbe.
— Réfl., se faner :
La vivacité, la promptitude..
. se fanis-
FANGEARD, VOir FaNGART.
FANGIAS, voir FANGAS.
FANGiÉ, S. m., bourbier :
Mesire Kes ne puet lever
Del fangié u est enbatns.
{Fergus, 6454. Martin.)
FANGiER, fainchier, s. m., bourbier,
marécage :
Eus el fangier.
(Les Loh.. Richel. 4988, ap. Victor. Handschr.
der Gesle des Loh., p. 47.) Imprimé, faugier.
Ou fangier est entres qui de roisiaus fu drus.
(Chev. au cygne, 18134, Reiff.)
Par maniaient li charpantier
La traversèrent (la planche) on fainchier.
(Pas/:. J.-C. Brit. Mus. add. 15606. f 67 v». i
Quant Jniens orent la croiz fêle
Qu'il avoient du fangier trete.
(/J., ras. S.-Brienc, f" 53» )
FANGiERE, S. f., bourbier; pris au fig. \
dans l'exemple suivant : '
Ce n'est pas sa propre manière
Que quant uns homs en ceste vie
Vit en donlour et eu fangicre
Et il l'appelle el le deprie, j
Lors a en despit sa prière.
(Roece de Coiisolacion, Ars. ■ifi70, f' 2 v".)
1 FANGis, S. m., bourbier, cloaque :
Lequel Marot courut hastivement a un
fangis, ouquel avoit grant quantité de
pierres. (1300, Arch. .U 140, pièce 22.)
FANGOI, - ei, S. m., bourbier :
' Gel connois bien, si fait il, moi,
! Gel boutai ja a .1. fangoi.
A un boborl fort et plenier.
(Tristan, I, 3128, Michel.) Impr., /a)ll?a^.
Qant il le voit plus en fangoi.
(Ib., 1, 36.-. 11
El pais enveia snn angel devant sei
Ki la veie esneiast et ostast le fangei
(Gah>., Vie de S. Thom., Richel. 13513, f» 75 v".)
sent et s'allanguissent. (Mont., Ess., 1. 1,
c. 57, éd. 1393.)
— Neutr., dans le même sens :
La beauté, c'est peu de chose.
Elle ressemble la rose.
Qui fanit en peu de temps.
(Tabourot, Touches, l, 11. f» 97 r°, éd. 1383.)
Les royaumes, les républiques naissent,
fleurissent et fanissent de vieillesse, comme
nous. (Mont., Ess., 1. Il, c. 23, éd. 1593.)
Les roses n'ont qu'un jour, qu'aussy tost ne fanis-
[senl.
' (Brant., Opuscules, X, 84, Lalanne.)
11 se rencontre encore au xvii° s.,
comme verbe actif, réfléchi et neutre :
Mes lèvres, seiches et ternies.
Témoignent assez ma langeur ;
1 11 me reste moins de vigueur
Qn'aui fleurs que l'antomne a fanies-
(RAC4N, Pseaum., ci, Bibl. elz.)
1 Mes sens troublez s'évanouissent;
Les hommes sont comme des fleurs
Qui naissent et vivent en pleurs.
Et d'heure en heure se fanissent.
(REGNIER, stances, éd. Lacour, Jouausl, p. 247.)
La rose éclol et fanit dans nn jour.
(M""" DE ViLLEDiEU, les F.xUés, l" p., l- 1-)
FANissANT, adj., quî se fane :
Et s' elle vient a voir quelque fleur fanissame.
CBaif, Poés. chois., p, 163, Becq de Fouquieres.)
Mais je vv la couleur de son teint fanissanl.
(P. DE Brach. Poem . P 64 v% éd. 1576.)
Doter la chasteté
De la vierge nubile a qui la pauvreté
Refusoil on mari, fanissanl en tristesse.
(Bertaut. OEuv., p. 103, éd. 1B33.)
FANiTTE, s f., sorte de pâtisserie, peut-
être la même que la pâte en forme de
galette et cuite dans le four, qu'on appelle
flamique dans le Nord :
1 .VII. fanitles. un quarteron de oefs.
(Compte de 1454, Arch. S 3118, portef. ;
Mannier, Commanderies, p. 3o.)
FANLE, voir FAMLE.
FANLOSE, /-alose, S. f., bagatelle, futilité,
duperie :
! Hora qni n'a point de conscience,
S'autant, u plus, avoil science
' Com ol Vlaires ou Arabroses,
Ne li vaut ele deus fanloses :
Que plus a sens el mains li vaul.
Quant conscience li défaut. ,„„,,, ,
(G. DE CoiNci, de Theophilus, Richel. 3) -, I -il i
Il Jienl, ne je point n'en Joui,
Que rois estes si povez mont,
Povez : ce n'est mie fanlose.
Mais il n'est nule si fort chose
FAN
FAN
FAN
719
S'ele D'est par conseil menée
Qoi tost ne soit a mal menée.
(Alart, Dis des San-. Ars. 31 12, f liT".^
Ce est la dame qoi ne torne
Sa reqneste fors k'a fanhse.
\Dou Cerf amour., Richel. 378, f° 8 r".)
Cortois, chon n'est mie falône.
(Li Lais de Courtois. Kichel. 1553, f «Il r";
Méon. Fa*;.. 1, 363.)
Je le vos (ii lont sanz /alose.
(Du Fevre de Creeil, Monlaiglon, Fabliaux. 1, 233.)
FANLOSER, faloscr, V. a., duper, trom-
per :
Mais pins fait femme a aloser
Cui li nions ne puet fan/oser
Qui del monde desronl les ges
Que il li veut as pies poser.
(Reclus de Moliehs, Miserere, Richel. 15212,
f» 57 ï°.)
Qne li monz ne puet faloser.
(le, I*,, Richel. 23111, f» 2i7\ et Ars. 316(1,
f" 211».)
Virge qui de charnenx delis
Garda son cors pur et alis.
Quant pour haper la faîvsa
Li monde fartillies polis.
(ID., ib., Kt%. 316fl, f° 211'.)
Cf. Fanfelue.
FA.NNE, S. m., hêtre :
Nus tabletiers ne puet faire tables de
quoi li uns fuelles soit de buis et li autre
de fanne. (E. BoiL., Liv. des mest, 1« p.,
Lxvili, 14, Lespinasse et Bonnardot.)
Se rencontre comme terme topogra-
phique : la forêt de la Fagne, les Hautes-
Faynes, la Fajne-de-Trélon, la Fagne-de-
Sains, dans l'Ardenne. (A. Maury, Forêts
de la France, p. i80-181.) Maison Fai/îîe,
Domus Pagina, dans le Limousin
PANNEAU, voir Faonel.
FANOIEMENT, VOir FAUNOIEMENT.
FANONCEL, /'anonscM, s. m., dimin. de
fanon :
.1. quart et deiny de verde soye de quoy
on fist houpettes et fanonschiaux de le
ditte queue. {Compt. de S. Amé, 1377-78,
Arch. Nord.)
FANOP<iER, fanonnier, s. m., celui qui
porte le fanon :
Prestre, tu es faus fanoniers
Et apertement mençougiers.
(Reclus DE Moliens, i/e C/iari/f, Riohel. 23111,
P 220\)
Toi abatront a tel eSors
Por ce que es fauz fanonniers.
(iD.. ib.)
FANONSCHEL, VOir FaNONCEL.
FANOS, S. m., fanal :
Et puis que il orent la seignorie dou
chastel, si firent (anos et seignal que il
avoient ordiné avec Mavro Papa. {Liv. de la
Conq. de la Moree, p. 382, Buchon.)
FANTAsiAL, adj., fantastique :
Il vochat ceaz frères cui trovut estre es.
cherniz de fou fanlasial. {Dial. St Greg.,
p. 74, Foerster ) Lat., phantasticus.
FANTAsiER (ss), verbs.
— Act., concevoir dans son imagination,
imaginer, inventer :
Le roy, qui estoit ingénieux et actif en
plusieurs choses, et que la vivité de son
engin faisoit fantasier maintes besongnes.
(G. Chastell., Chron., IV, 122, Kerv.j
Invenire, fantasier, trouver. (R. Est.,
Thés.)
U y a danger que nous fantasions des
offices nouveaux, pour excuser nostre né-
gligence envers les naturels offices. (.Mont.,
Ëss., 1. 3, c. 5, éd. 159S.)
Ce jeune prince estant un jour a une
fenestre de sa chambre, et son esprit fan-
tasiant plusieurs choses ou il prenoit plai-
sir, vit de fortune la fille d'un couslurier,
de laquelle, pour estre belle, modeste et
gentille, il devint tellement amoureux, qu'il
en perdoit le repos et le repas. (Labiv.,
Facel. Nuicts de Slrap., IX, ii, Bibl. elz.)
Ainsi donc, la pauvrelte se fanlasianl
plusieurs choses en son esprit, ne sçachant
que faire pour recouvrer ses bagues, s'ad-
visa finablement par un honneste moyen
employer celuy qui tant long temps luy
avoit fait l'amour. (ID., ib-, X, i.)
Se fantasiant et se promettant s'il alloit
a Rome, que le pape le recognoistroit. (Du
Fail, Cont. d'Eutrap., xvii. Rennes 1598.)
— Troubler l'esprit, inquiéter, chagri-
ner :
Lors l'nng se taist, qui me fantasia.
(Cl. Mabot, Temple de Cupido, f S t°, éd. 1538.)
Pour chasser cest amour, lequel me fanlasie.
Je ne veulx espargner ny vin ny Malvoisie.
(Vau.i-de-Vire de J. Le Hou.r, xx, Jacob.)
— Réfl., se laisser aller à son imagina-
tion :
,Sc d'avantnre il se vonloit
Fantaiier comme il souloit.
(Noue. Palbel., p. 154, Jacob.)
Il est appuyé sur son banc
Ou il est en sa fantasie,
Et tellement se fanta.ne
Que depuis nonne ne fîna.
(Greban, Mist. de lapass., 27252, U. Paris.)
— Neutr., dans le même sens :
Quant il enst assez fantasie eu ses be-
songnes, il s'endormit. {Perceforest, vol. V,
ch. 6, éd. 1528.)
— Fanlasie, part, passé, qui a l'esprit
rempli de vaines imaginations :
Et puys. sancté, nostre metresse,
Vous me semblés fantasiee.
(les dfus Gallaiis el une femme, p. 10, ap. Ler.
de Lincy et Michel, Farces, Moral, el serm. joy.,
t. 1.)
FANTAsiEUS, - sieuz, - zieux, - sieulx,
adj., fantasque, fantastique, insensé, ima-
ginaire, trompeur :
Il estoit fantasieuz et hors de bon sens,
si comme par l'informacion sur ce faite
apparut. (Reg. criminel de SI Martin des
Champs, p. 219, Willem.)
Fantasticus, fantazieus. (Gloss. lat.-fr.,
Richel. 1. 4120, C 123 v°.)
Mais est œuvre du dyable et fantasieuse.
(J. DE ViGNAV, Enseignem., ms. Brux.
11042, f° le"".)
En quelle resverie ay je esté, ne quel
fantasieux somme m'a ainsi surpris. (A.
Chart., l'Espcr., OEuv., p. 278, éd. 1617.)
^e vous desplaise, je suis fanlasieuli.
{Farce de Marchandise, Ane. Th. fr., 111,261.)
Lu court de soy est si fantasieuse
Qne on est en bruyt ennuyt et demain hors.
(P. Grincoibe. Menus propos, m, éd. 1521.)
FANTASiQUE, adj., de fantaisie :
Et que ces digneteis fanlasiques ne puis-
sent donneir vraie reverance. (Boece de
Consol., ms. Berne 363, f" 26 v», et ms.
Montp. H 43, î" li'.)
FANTASME, VOir FANTOSME.
FANTASMEL, adj., fantastique :
Avision fantasmele. {Secr. d'Arist.. Ri-
chel. 571, f» 133'.)
FANTASTIQUE, adj..
Duquel (couteau) il se tua de ses propres
mains por grant courroux et ire et comme
fantastique el demoniacle. (Traict. de
Salem, ms. Genève 165, f" 193 v°.)
FANTAZIEUS, VOlf FaNTASIEUS.
FANTE, S. m., fantassin :
Les seconds s'appelloyent Effeifia, qui
etoyeut fantes a pied, ne portans autres
armes que l'epee ïeule. ("Léon, Descr. de
l'Afr., 1, 361, éd. 1536 )
FANTERiE, S. f., infanterie :
La chevallerie, la fanterie. (Boniv.\rd,
Adv. et dev. des leng., éd. 1857.)
Le capitaine leronime Palvoisin, qui
avoit jadis servy le roy, et qui comman-
doit la fanterie italienne, s'estant uu peu
trop advancé, demeura prisonnier avei-
une douzaine des plus vaillans de sa
trouppe. (Dd Villars, Mcm., II, an 1551,
Michaud.)
Qoant monsieur de Vandosme
A veu la fanterie.
Dit a monsieur de Gnise :
La belle compagnie !
(1552, Chans. sur le siège de Metz, Ler. deLincy.
Rec. de Ch. hisl.. Il, 199.)
Mais pour autant que le pais estoit un
peu scabreux, a cause de tant de vignes,
la cavalerie ne teit pas beaucoup, tellement
que la fanterie pour ce jour la soutint
I escarmouche. {Bref. dise, du siège de
Metz, Arch. cur. de l'hist. de France,
V sér., III, 123.)
FANTESME, VOlr FANTOSME.
FANTiAU, S. m., homme simple, naïf
comme un enfant :
FicariuSj cuelleur de figue, ou dieu.'^
sauvages, folot, fantiau. {Gloss. lat.-gall.,
Richel. 1. 13032.)
FANTiE, voir Faintie.
FANTOMERIE, VOir FaNTOSMERIE.
FANTOMME, VOir FANTOSME.
FANTOSME, - tomme, - tasme, - tesme,
plian., fain., fendosme, s. m., chose ex-
traordinaire , merveilleuse, trompeuse;
illusion, mensonge:
T.int lur a dit fantasmes que decenz les a.
(flott, 2° p., 2169, Andresen.)
Fainlosme toit a tute gent (la jaspe).
(Marb.. Lapid., Richel. I. lilTO, P 9 f.)
Por ce qne In ne quides mie
Ce soit fantasmes que je die.
(G. deCoinci, Mir. de N.-D.. ms. Brux., f I2l''.j
720
FAN
Dont est mençoigne et fauseles.
Et drois fantasme et vanités.
(Amaldas, Richel. 3Ta, t° 330''.)
C'est fantasmes que vos dites. (Auc. et
Nie., p. 22, Suchier.)
Médecine de fantesme. (Ms. Bodl. Digby
86, f" 28 1».)
Il puet estre deceu par adobement u par
fausime u par fantesme, u par mençonge.
{Sarmons en prose, Richel. 19320, f» 181 r».)
Ne teoez a fantesme loot che c'on vous dira.
(B. de Seb., m, 101, Bocca.)
Et quisoyt May, je m'en retray
A mes seigneurs dont cy raettray
Les nons, et scevent sens feadosmc :
Premier au conte de Vendosme, etc.
(Hardooin de Koni., Trésor de Vénerie, p. 16,
Pichou.)
Fin de somme,
Ooqucs n'oi de tel fantomme
Parler, par l'ame de mon père.
(FB01S5., Pocs., II. '232,407, Scheler.)
Fantasma, fantasme, resverie, songerie.
l,Voc. lat.-fr., 1487.)
Que ce soit illusion ou fantasme qui
advient souvent aux gens en dormant. (N.
Gilles, Ann., f»69 y, éd. 1492.)
Mais quant iceulx le veirent cheminant
sur la mer, ilz cuiderent que ce fust un
phantasme. (Lefevre d'Etaples, Bible,
Marc, ch. 6, éd. 1330.)
Estime et repute l'histoere que dessus
songe ou phantasme. {La Vie de Mgr S. Hie-
rosme, f» 111 r-, éd. 1541.)
Il y en eut un nonmé Simon qui estoit
Samaritain, d'un village nommé Gittho,
lequel soahi. l'empire de Claudius César,
estant remply d'art magique, avec l'ayde
des diables, se faisoit lever en l'air, telle-
ment que en vostre cité ayant plusieurs
gens deceuz par ses fantasmes, fut receu
et réputé comme Dieu. (C. DE Seyssel,
Hisl. eceles., ll, 13, éd. 1S67.)
Bas-Valais, Vionnaz, faluma, s. f., épou-
vantait pour éloigner les oiseaux d'un
champ.
FAXTOSMER, V. a., cnsorceler :
Kn l'on a une pierre, ja qui la portera
Anerai ne maifé ne le fanlosiiura,
^e par art de Jeable ensignié ne sera.
(Bem: i'Aigrem.. Richel. '6C, f" 1=.)
C.restien l'ont ensorceree.
Car tu ira toute fantosmee.
(Vie Sle Katerine, lUchel. 23112, f° 331''.)
Norm., faulomer, ensorceler.
C(. Enfantosmer.
FANTOSMERiE, - omcrie, s. f., sorcel-
lerie, magie, fantôme :
Aine mais nus hom ne vit tel plail;
Que puet estre ? qui a çon fait ?
Gardes ne soit famosmerie
U ce soit fait par sorcerie.
{Eteode et Polin., Richel. 3'75, P 30'.)
Fauseté et fantomerie.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Bru-i., f 190^)
El ta saiotisme avision
Deveora elle illusion,
Fausetez et fantosmerie *
(ID., il)., ms. Soiss., f° 19,S^)
Ha Dius ! fait il, qu'aï je veu?
Quels cose est ce que j'ai eu !
Je cuic que c'est fantomerie.
(Ren. de Beal'jed, li Biaus Desconneus, 4^21,
Ilippeau.)
FÂO
Quant ele estoit la nuit toute seule cpnchie,
Si se couchoil o U tine fantosmerie,
Me sai qaiex esperis, dire ne le sai mie.
(Doon de ilaience. 8252, A. P.)
Dont d'euz disoit une partie
Que diable et fantosmerie
Tel chose esloit.
O'ie S. Magloire, Ars. 3122, f 36 t".)
On trouve encore dans un texte pro-
vincial du commencement du xvn» s. :
■Veit a ladicte assemblée plusieurs chan-
delles qui n'estoient, a ce qu'elle dit, que
fantomerie. (1626-1630, Arch. H.-Saône, B.
5,119 )
FANVOULAGE, S. m.,baliverne :
Ose tu semer telz langaiges.
Et au peuple prescher telz fanvoiilages?
(Greban, Myst. de la Pass., Ars. G341, f \'3'.)
FAOïLL. voir Feeil.
FAOïsoN, S. f., enchantement :
Ci avoit dures faoisons
Quant TOUS m'aviiez forjugié.
(RcTEii., Miracle de Théophile, Jub., II. 93.'
FAONABLE, feoH., foun., adj., qui pro-
duit des faons :
Ele est beste entendable, nenl suvtnt founaile (\'é-
[léphant.)
(P. DE Thaun, Best., 693. Wright.)
— Fig., fécond :
Par le fruit del fnst devec
Fn tes U mons a mort livré,
Jhesus fu li fruis acceptable
El a tôt le mont feonaUe.
(Vie Ste Kalerine. Richel. 23112, F 60''.)
En Bretagne un plat très nourrissant, un
haricot de mouton bien gras, s'appelle un
plat fonable. '
FAONANT, feonant, fedunanl, adj. f.,
portante :
E eslist David le suen serf, susleva lui
des foies des oeilles ; d'après les fedunanz
reçut lui. (Lib. Psalm., Oxf., lxxvii, 71,
Michel.)
Si l'osta des fous des ouailles et si le
reçut des feonanz par darrieres. [Psaut.,
Maz. 238, t" 96 v».) Lat., depost tétantes
accepit euiu.
FAONCEL, feoncel, - ciau, - chiau, foun-
cet, s. m., dimin. de faon, petit d'un
animal :
Geste iielite beste luue,
Por ce ses founceaus remue
Soveute feiz de leu en leu.
(Guillaume, Best, div., 2232. Hi|>i)euu.) ^
Et l'ocirra uns feoncials qu'il aurauorri.
{Arlur, Richel. 337, t° 202=.)
Si demande lo roi que ce a esté, et il U
conta l'aventure de son feonciau qu'il avoit
délivré. (Ib., C 23i'.)
Quar autrcsi com li lupars.
Quant il voit ses feons espars,
Pour le tigre et pour le lion,
S'aire et livre en abandon,
AI plus tost que il puet corre
Pour ses feonciaus a rescoure
De la mort.
(MousK., Chron., 6990, Reiff.)
I Com est li ourse ses faonciaus gardans.
(Adenet, Enfanc. Ogier, Ars. 3142, f" 106 .)
i El bien sçavoit que li lyonnesse avoit ja
FAO
ses faonchiaus enfantes. {Anfances N.-D.,
Richel. 1353, f" 281 r°.)
En tele manière a\ient il ausi d'une
beste c'on nomme tygre : quant li sage
veneour voelent prandre les faont iaiis , i\
gailent k'ele n'i soit mie et puis li emblent
el ou lieu u il estoient metent un miroir ;
et quaut la mère vient si se mire et cuide
de sa figure ke ce soient si faon. El li ve-
neour emportent les faons. (L(.4rs d'Amour,
I, 154, Petit.)
Les faonceaulx que les ez font qui font
la cire naissent sans piedz. (C. Mansion,
Bible des Poet. de mctam., (" 166 r», éd.
1493.)
FAONEE, feonee, feunee, adj. f., qui a
mis bas :
Une orse de novel faonee.
(Roum. d'Alix., p. 283, var., Michelant.)
— Portante, féconde :
Les oeilles d'els feonees, abundanz en
lur eissemenz. {Lib. Psalm., Oxf., CXLIII,
16, var., Michel.)
Siwant les feunees amenad lui. (Liv. des
Ps., Cambridge, lxxvii, 71, Michel.)
FAONEL, - onnel, fannel, s. m,, dimin.
de faon :
Ovec ses faonniausse boute (l'aigle).
(Fabt., ms. Chartres 261, !" 131 t".)
Et dessus la terrasse a un pelliquan
séant sur un arbre, et sont ses fannean.v
souz li. (1360, Inv. du duc d'Anjou, n" 337,
Laborde.)
Le ^elh fanneau du lyon,
Qui sera de sa nation.
Sera faict le chef du royaulme.
Couronne portant et heauime ;
Celluy sera le roy David.
(Yiel Testam., 21634, A. T.) Impr., fameau.
(Robin) trouve en l'antre d'un rocher
Les petits fanneaux qu'il donne
A .lannette sa mignonne.
(Du Bellay, Jeta rust., p. 14, Lisenx.)
FAONEMENT, faomiement, feonement
, founement, s. m., action de faonner, de
I mettre bas, de mettre au monde :
Li tens vient del faonnement. (Brun.
Lat., Très., p. 244, Chabaille.)
Par l'of esl totes menieres de feonemenz,
si com de bestes et de fruiz. {Trad. de
' Beleth, Richel. 1. 995, f° 63 r°.)
Thelecnsa, c'est S. Eglyse
Qui de nouvel faonnement
Empli Dieu planteivemenl.
(Fabl. d-Ov., Ars. 5069, 1" 131'.)
lit pour faire faonnement
S'enir'assembloient charneument.
(Ib., f 159^)
— "Vie, en parlant des petits d'un ani-
mal :
Or fait l'um questiun
Des chaels al leun.
Que iço signefie
Que treisjurz sunt senz vie
Enz el comenceraent
Do lur founement.
iP. de Thaon, Cumpoz, 1673, Mail.)
FAONET, (eonet, s. m,, dimin. de faon :
Quant li feonet doiveut naistre.
(Gert., Best.. Brit. Mus. add. 28260, f» 91%
P. Meyer.)
FAONNi, adj., lâche comme un faon :
FAR
FAR
FAR
781
Et pour ce qu'il les fuit de loing, et
aussi qu'ils sontlaz, et alaschiz, et /aonn/z,
ils n'en povent tant avoir ne assentir
qu'ilz puissent crier, ne dire mot; en ce
cas les doit le veneur resbaudir de huer
et de corner. (Gast. Pheb., p. 226, an. Ste-
Pal.)
1. FAR, s. m., ëpautre, farine grossière,
gruau :
Far est semblable a speaultre, mais il
est plus gros en herbe et en grain. {Fbere
Nicole, Trad. du Livre des Prouffitz
champ, de P. des Crescens, f° 26 r»,
M. 1516.)
— Dans l'exemple suivant, il parait être
employé au fig., comme syno^iyme de
nourriture :
Ne de Peau pure ilz ne se cnnlenlerent,
Mais de fort vin, du far de Silenus.
(Mabg. de Nav., Ilist. des Sal. et nijmph. de
Diane.)
2. FAR, S. m., parait signifier baie,
golfe :
tl descendît d'Apremont Ion pandant.
Dedanz loii far voit maint clialant
Kt an rivaige tant pavoillons tandant.
(De Char!, el des Pairs, Vat. Chr. 136(1, f° ■2\'\)
Sor le far Bst nne cilé,
Elle est encor de gent poplee.
(Florimont, Richel. 35.i, !" U"".)
Près fu dn far de Rome, ses a dedens jetés.
(Fierabras. t(>i9, A. P.)
Il santé en l'eve a tout l'enfant,
I.e far trespasse, peidu l'ont.
(GuUl. de Palerne. 110, A. T.)
Vindrent quatre cens hommes d'armes
armez de légères armeures au secours
dudict monsieur le prince, et les autres
passoient continuelment le far. (tell, de
l'archev. de Vienne d M. de Langeae, au
sujet des affaires de Naples, dans les Mém.
de Ph. de Commynes, t. III, p. 3S5, Soc. de
l'H. de Fr.)
Cf. Faron.
1. FARAiN-, farin, adj. ijualifle un
pain de seconde qualité :
Le pain farain appelle pain bourgeois.
(Pabadin, Mém. de l'hist. de Lyon, p. 317.
^d. 1573.)
Le gros pain ne se peut contrerooler, ne
le poix ne la qualité, comme se peut faire
la miche et le pain farain. (Id., !b.,p. 318.)
Le pain farin de cinq et de dix deniers
tournois. {Ord. du comm. du xvi' s. sur la
boulengerie de Lyon, ap. Brechot du Lut,
Mélanges biograpliigues et lilléraires pour
servir d l'histoire de Lyon, t. I, p. 299,
éd. 1828.)
On appelle à Lyon pain feraiv, le pain
de seconde qualité, inférieur au pain
blanc et supérieur au pain bis.
Cf. Faitis.
2. FARAIN, voir Ferain.
FARAING, voir FeRAIN.
PARAMiNE, S. f., vermine qui se multi-
plie :
Et aussi a ceulx qui ont les chiens et
les engins a prendre les maulvaises bestes
et la faramine qui destruisent les bestes
et les nourritures qui les bonnes gens
nourrissent. {Coust. de Bret., f 128 r".)
T. m. ,r
Bourg., Yonne, faramine, adj. f., mé-
chante, nuisible ; « bête faramine, bête
dangereuse. »
FARAMINEUX, adj., plein de vermine :
Faramineux. {Très anc. Coût, de Bret,
ap. Michel Sauvngeot, Coût, de Bret., t. 11.)
Ce mot est encore usité dans quelques
parties de la Bretagne.
FARANEMENT, S. m. ?
La dicte fenestre sera a cinq meneaulx
et a traeze souffletz garny de leurs cor-
netz a deux empes et deux ravalementz
garny de ses tablettes. Et sera le farane-
ment ouvré comme requis est, et com-
niancera la veue d'icelle au pié de l'es-
cusson estant en l'arc de Alain Kmarant.
(27 fév. 1500, Devis, S. Melaine, Morlaix,
Arch. Finist.)
FARAON , pha., s. m., espèce de rats
comme il y en a en Egypte:
Les Mongols menjuent toutes chars et
de cbevaus et de chiens et de ras et de
faraon. {Liv. de Marc Fol, lxviii, Pau-
thier.) 'Var.,;)/iaî-aon.
FARASCHE, VOir FERASCHE.
FARAT, -az. - alz, s. m., tas, monceau,
amas, grande quantité :
En faisant le partage des dittes bestes
alaine Michiel Bascars'efforça deprendre...
l'une des plus belles quifeust ou monceau
et farat des dittez brebiz. (1391, Arch. JJ
142, pièce 216.)
Ledit seigneur a un très grant faraz de
jumens et de chevaulx qu'il fait amener
'de sa fourest. (1432, Eng., Arch. Indre-et-
Loire, et Soc. arch. de la Touraine, VI,
264.)
Au partir de l'église, on luy amenoit sur
une traîne a beufz un faratz de patenos-
tres de sainct Claude. (Rab., Gargantua,
ch. 21, éd. 1542.)
Homenaz tira d'un cofîre près le grand j
Multe! un gros faratz de clefz. (Id., Pan-
tagruel, 1. IV, ch. 50, éd. 1552.)
FARATZ, voir Farat.
FARCE, S. f., m^
Que nul ne face coisin de sept quar-
tiers ne de plus, qui ne soit d'aussi bonne
farce comme la couste, puis qu'il vueille
vendre l'un autel comme l'autre, ou en-
suiant, et que il le die au vendre. (1372,
Ord.,v, 548.)
FARCEMENT, S. m., farce, épices :
, Farcum, farcement. {Voc. lat.-fr., I'i87.)
— Action de farder, de se farder :
Farcement, payntyng of ones face.
(Palsgrave, Esclairc, p. 231, Génin.)
FARCER, farser, farsser, verbe.
— Réfl., se railler :
La roine ki bien veoit
Ke a faire ti cnnvenoit,
Ne il ne rest a enseignier.
De tont se farsoil de legier.
iChev. as .\\. esp., 1118", Foerster.)
Et quant en ce temps veoye aulcun qui
la court poursuivoit en demandant aulcune
office, assez ine farsoye de Inv. (Roi René,
l'Abuzé en court, OEiiv., t. IV, p. 117.)
Mais quoy que ce soit ne se farcerent
I onques de luy, el ainsy de se plaindre a
! ledit amoureux grant tort. (Martial, Arr.
d'amour, xxiii, éd. 1533.)
Quant vous vous estes bien joué et farcé
de moy, au moins advanoez vous, et vous
suffise que vous seul congnoissez ma folie.
(Louis X],Nouv., xviii, Jacob.)
Ponr se joner, farser et rire
En tonte cnriosité.
Plaisir mondain et vanité.
(Ei.ov Damer.nai., Livre de la deablerie, P H".
éd. tS07.)
— Neutr., dans le même sens :
Escoiitenn pen, je venx dire en l'oreille.
Qui te hastoit d'ainsi forcer da roy?
(ta Prinse de Calait et de Oiiijnes, Poés. fr. des
xv" et xv!" s., IV, -ieii.)
— Act., railler :
Par ma foy, jesuis bien gouverné, quant,
avec tout le mal que j'ay eu, on ne me fait
que forcer. (Louis W,Nouv., xxvii, Jacob.)
.le fris si lourdement fareé.
Par tel façon et tel manière.
Qu'eusse voulu avoir esté
Dedens nng sac en la rivière.
(CoeurLiART, Monol. du Piitjs, II, 2:;2, Bihl. elj.)
Mais ne Vajj je pas bien fareé .^
(Farce notirelle Ires bonne et fort joyeuse d'un
chauldronnier, Aac. Th. fr.. Il, 1-2t;.)
Cenesias semble avoir esté un maigre et
fâcheux poète de canticques bacchanales,
en estant farcé et mocqué par les poètes
eomicques. (Amyot, OEvv. mesl. de Plut.,
f" 427 v, éd. 1574.)
Se disait encore au xvii= siècle :
Tantôt farçani aux librairies
Leur honneur par nu vain discours.
(Le Frelon du temps, éd. 1624.)
Molière, que bien connaissez.
Et c|ui nons a si bien farces
Messieurs les Coquets et Coquettes.
(Chapcelle, Lettres, à Jonz.)
— Composer, imaginer une chose plai-
sairte :
Que tu es bien faillie de bien farsser une
belle bourde! (Froiss., Chron., Richel.
2644, f° 286 v».)
FARCEREAir, S. m., milleur, moqueur,
bouffon :
... Va vilain fareereau.
Mirant, belistre, yvrongoe, macquereau.
Comme nne pie en cage injurieuse.
(Cl. Mar., Epi^t. aux Dam. de Paris, éd. 1596.)
Et tout aiusi que nous voyons un faree-
reau estre bien loué, en représentant une
jiarfaite badinerie, autant en advient il a
ceux qui sont quelquefois prisez en leurs
sauts et gambades. (Tahureau, Prem.
dial. du Democrilic, p. 116, éd. 1602.)
FARCERiE, s. f., farce, risée :
.le ne sçay que ce signifie,
.^e me semble que farcerie.
(Decum.ieville, Trois Pèlerin., P H^, impr. los-
tit.)
Par Dien ! voicy bonne farcerie !
(Test, de Pathelin, p. 133, Jacob.)
Qu'esse cy? Ma dame, comment?
Le faicles vous par farcerie.
Ou autrement?
(riel Tesl., 1S802, A. T.)
Pourtant l'ay je donnée en opprobre aux
renlils et en farcerie a toutes les terres.
(Bible, Ezechiel, ch. 22, éd. 1563.)
Le service de Dieu qui doit estre spiri-
91
722
FAR
tuel, sera converti en des badinages, en
des farceries et en des choses que Dieu
reprouve. (Calv., Serm. s. les Ep. a Tim.,
p. 494, éd. 1S73.)
Et dire mots de gaudisserie et de far-
cerie contre les ennemvs. (Amkot, Vies,
Sylla, éd. 1365.)
FARCETIER, S. ni., pàtissier ;
Guillaume le farcetier et sa femme.
(1332, Reg. criminel de St Martin des
Champs, p. 28, Willem.)
FARCELR, - seiir, s. m., pâtissier ;
Fartores dicunlur pastillarii, gallice far-
seurs. (The Dir.lionarius of John de Gar-
lande, p. 127, Wright.) Impr., far sur es.
— Auteur de farces :
Qnant le jonr des nopces est près,
Il faalt semoodre a pompe grande
El achepler de la viande.
Louer meneslriers et farseurs,
Maistres d'bostelz et roUsseuts.
(Les Maux du mariage, 1° G, ap. Michel, Poés.
Golh.)
Tesmoing ce fameux verset de Publius le
farseur. (Mont., Ess., n, 1, éd. 1593.)
FARCHIEL, voir FALCHEL.
FARCHIMENT, VOif FARGIMENT.
FARCHOLEz, S. m., espècB de bois :
En soy ingérant icellui Anthoine de vou-
loir frapper le suppliant parmi le visage
d'un baston de farcholez qu'il tenoit en
sa main. (1473, Arch. JJ 103, pièce 827.)
PARCIEMENT, VOU' FARCIMENT.
FARCiLi.iER, V. a., railler :
Malt por se tient a farcillié.
(Marie, Ysopel, li, Koq.)
FARCiME, S. m., pâté :
Serve moy ce farcime de ferine, qu'il ne
soit point famulé. (Desperiers, iVouy.,xyi,
éd. 1538.)
FARCIMENT, - chiment, - ciement, s.
m., farce, épices :
Farcumen, farciement. {Catholicun, Ri-
chel. 1. 17881.)
Farcus, replecion, farciement. (Ib.)
Les choses grasses tiennent le moyen,
comme le lard, l'huile, les noix, les aman-
des, les farchimens. (Le Blanc, Trad. de
Cardan, f» 42 v», éd. 1336.)
Les saucisses et autres /arcimens. (Id.,
ib., f»43r».)
FARCISSEMENT, S. m., 06 c|Ui farclt,
ce qui garnit :
Fulcimea, farcissement, garuissemeut,
aide. [Gloss. lat.-fr., Richel. 1. 7679.)
FARCissEUHE, S. f., remplissage :
Celle farcisseure est un peu hors de
mon thème. (..Mont., Ess., 1. III, c. 9, éd.
1S88.)
FARCIT, S. m., ruse ;
Fraaceis dotODt e lor farciz,
Por ce s'esieit auqaes garniz.
(Ben., D. dej^orm.. Il, 2i2;i2, Michel.)
FARCOSTE, S. f., sorte de navire :
Et il avoit treis cent de grosses niefs.
FAR
horspris farcostes et galeyes. {Cliron. de
Lond., p. 91, Aunger.)
FARDAGE, - aige, s. m., bagage, far-
deau, paquet, bardes :
Apres que leur fardage fust mis en leur
hostelerie. (L. ue Première., Decam., Ri-
chel. 129, f» 35 v°.)
Icellui Monin et ledit Olivier prindrent
une jument pour porter leur fardaige.
(1392, Arch. JJ 143, pièce 183.)
Que gens qesir ea un fardage.
Deux, trois oa quatre rioleux.
Œ. Deschamps, Poés., Richel. 810, f" 448".)
Un des chevaulï qui portoit bouges et
autre fardage. (1413, Arch. JJ 169, pièce
84.)
Portans sur mulles et autres jumens
tous les fardages des chevaliers. {Ancienn.
des Juifs, Ars. 3083, f» 2o6\)
Ungnommé FerranlDordongnes emmena
la nef en Arragon et tout le fardage et les
prisonniers et les vendi. (J. de Bethen-
CODRT, le Canarien, p. 37, Graver.)
1. FARDE, s. f., fard :
Les afaitemens qu'elles font,
Fardes et traices empreuntees.
(Poème sur la ma», de bien entendre la confess.,
Richel. 944, 1° -iS.)
— Fig. :
Dist Gerars : Nous avons gent qui n'est pas coarde.
Et si bêle pncele nons a pris en sa garde
Qui est blanche et vermeille, ce n'est mie de farde.
(Biieres de Commarchis, 353"2, Scheler.)
2. FARDE, fardre, s. f., paquet, bagage,
fardeau :
N'i ara jumente ne /'arde,
IN'ara od moi point de frapaitle.
(Eteocle el Polin., Richel. 375, f C'2'J.)
Vingt mile font l'ariere garde,
N'i remest escniers ne farde.
(II)., fGS''.)
De pechies trait a lui granl farde .
(Reclus de Moliens, Miserere, Ars. 3S27,
f» 126-\)
— Au plur., bardes :
Des dras an pastor s'afola.
Des povres fardes se vesti.
(Boa, Richel. S'ÎS, f 2-2-2=.) Var., fardres. (Ed.
Pluqoet, V. 681(1.)
Rouchi, farde, charge, botte : « Une
farde de papiers ; une farde de tabac. •
F.\RDEIL.LIER, VOlr FARDOILLIKR.
FARDEL, fardeau, s. m., paquet, et, en
particulier, dit Mantellier (March. fréq.,
gloss. ) q uanti té de marchandise déterminée
par son poids, équivalente à la somme
ûxée à six ou sept quintaux (péage de
Tours), au double du fardeau par terre
(péage de Montejan) :
De chacun fardeau de dras qui sunt feyz
au bore Seynt Hylayre. (1300, Rent. du très,
de S. HiL, S. Hil. Egl., 36, Arch. Vienne.)
Huit aulnes de la sarpilliere, de quoi le
fardel estoit enveloppé. (Fév. 1379, Arch.
JJ 116, pièce 73.)
Fardel de draps, (1432, Instr., impr.
Orléans, Gibier, 1571.)
Fardeau de peaux de sauvagine. (1432,
tnslr., impr. Orléans, Gibier 1570.)
FAR
Le fardeau cordé, .xii. d. (Mai 1573, Arr .,
impr. Orl., Gibier.)
— Enjeu t
Je te doins .sx. sous de fardel :
Si met des âmes an vaillant.
(.De St Pierre et du jongleur, Montaiglon el liay-
nand, Fal>l.. V, 70.)
Besançon, Noèls anciens, fadhé.
FARDELAGEj-aige, s. m., empaquetage:
Fardelaige et broutaige. (1S86, Compte
de S. Berlin, Bélhune, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
FARDELER, - eller, V. a., empaqueter,
mettre en ballot :
Il apoiijta sa robe et son chaperon, ses
chausses, sorlez, pigne et miroir, lesquelles
choses toursees et fardelees il se coucha.
(Duqdesne, Hist. de J. d'Avesnes, Ars.
5208, f° 9 r».)
(bordes pour fardeler des lits, lincheulx
et couvertures. (1402, Lille, ap. La Fons,
Glass. ms., Bibl. Amiens.)
Pour lier et fardeler ledit parchemin.
(1403, Compt. de la gr. command. de S.
. Den., Arch. LL.)
Et donna congé a tous les hommes d'é-
glise, et a toutes les femmes, de eux en
aller vestus de leurs meilleures robes, et
ce qu'ils pourroient emportersans /'arde/er.
(Jov. DES URS.jffist. de Charles VI, an 1415,
.Michaud.) ,
Pour acheter de la toillc a fardeler les
robes de Mons. (1447, Compt. du Temple,
Arch. MM 134, f» 126 r».)
Pour avoir ledit drap fardellé et mis en
ploy de marchant. (1477, Lille, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Tandis que Gadiffer se arma il mist le
fardeau a point ; puis Gadifi'er se coucha
dedans, et le marinier le fardela moult
bien, et luy laissa aer pour avoir aleine.
(Pereeforest, vol. III, ch.30, éd. 1328.)
FARDELET, fcrdelet, s. m., petit paquet:
Si tn voloies avenc moi demorer
Et si vansisses ce fardelet porter.
(Huon de Bord., "2:j4, A. P.)
lUec print un petit fardelet lyé qu'ilz por-
toient sur leur cheval, lequel icellui pri-
sonnier et ses diz complices deslierent,
sercherent et resarderent dedens, ouquel
ilz ne trouvèrent que livres, robe, linges,
chances et solers. (Reg. du Chdt., II, 139,
Biblioph. fr.)
Dond vient ce mal ? — 11 vient de mon malhenr.
Quand Salnrne me feil mon fardelet.
Ces maulx y mist, je le croy.
(Villon, Codic., Débat dn Cuenr et dn Corps,
Jouaust, p. 130.)
Lequel s'en partit luy et ses gens qui
cstoient bien cinq cens, leurs chevaulx et
harnois saufz, chascun ung petit fardelet
devant eulx. (N. Gilles, Ann., t. II,
f" 233 r», éd. 1492.)
Résolurent, avec leur dit cappitaine ou
gouverneur, de se rendre a composicion,
qui fut telle qu'ils s'en pourroient aller tous
leurs chevaux et harnois saufs, et chacun
portant ung pelit /'ardf/et devant luy seule-
ment. (J. Chartier, Chroii. de Charl. VII,
c. 210, Bibl. elz.)
Ung ferdelet de filz d'erchaux. {Compt. de
Monlbéliard, 1488 à 1489, Arch. muu.
Montbéliard.)
Le fascicule ou fardelet des temps. (Fer-
GET, éd. J. Petit, fin.)
FAR
FAR
FAR
723
FAUDELEUR, S. m., portcfaix :
Simonnelj fardeletir. (1374, Arcb. JJ lOS,
f» 150 V».)
Estenne le fardeleur. (7 juill. 1374, S.
Berlhomé, Bibl. la Rochelle.)
Jehan Chevi^nat, fardeleur. (1397, Ai'cli.
.1.1 152, f° 127 v.)
FARDELiER, aclj.. qui porte UH fïirdeau :
Un asne fardelur.
(Vauq., Sa/., nu, Simonide, éd. Ifil'i 1
FARDELOT, S. m., petit paquet :
.1. petit fardelot de viez drapeaulx.
(24 mars 139S, Inv. de Régnant Chevalier,
tailleur du D. de Bourg., Inv. de meubles de
la mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or.)
FARDEAiENT, S. m., acttoii de farder,
de se farder; déguisement, ruse, trompe-
rie:
Sy pense bien que le fardemenl de la
painture, qu'elle vouloit faire et mettre en
elle, estoit l'achoyson de cellui fait. {Liv.
du Chev. de La Tdur,c. lui, Bibl. elz.)
Si entra ens avec ses truffes et fardemens
qu'il avoit apportez. (L. de Pbemierf.,
Decam., Richcl. 129, f» 121 r".)
Et bien Iny sigoiffieront
De point en point tout l'errement
Sans mençongne et sans fardement.
(Alarp, C"^" d'Anjou, Ricbel. "Ci, f" il v".)
Sçachez que fardemenl et mauvais re-
gards, baisers, acollers, attoucbemens des-
lionnestes sont cause de péché. (LeDociri-
nal de sapience, (" 46 v".)
Eschivant toutes paintures et fardemens
desbonnestes. (Eximines, Livre des s.
anges, f° 95 v, éd. 1478.)
Regrattement et fardement de vieilles
choses pour les mieux vendre. (R. Est.,
Dictionariolum.)
Mais cen'estoit qu'on» petit fardemenl.
Qui a mon cuenr doonoît allégement.
(Haeert, Ej) Oip., VI, éd. s. d.)
Geste fable icy nous demonstre
Que beaulté sans entendement
Ne sert seulement que de monstre
Ou d'inntile fardemenl.
(Gcii.L. Hai'dent, ApoL, 2" partie, i.vi , Lprmier.)
F.\RDER, verbe.
— ReQ., se charger :
Pour son hostel face sa garnison,
De gens d'oaear et prodommes se farde.
(K. Descuamps, Pocs., Il, Gi, A. T.)
— Neutr., dans le même sens :
Car de malvaises bierbes te fait malvais farder.
(Grles li Mcisis, ti Estas des Seculers, II, 78,
Kerv.)'
Mais il me courenra a tous exesses tarder,
De vins et de viandes warder de trop farder.
(!d., li Compl. des Compar/nons, 11, 2G9.)
A Rouen le peuple dit farder pour si-
gnifier porter des fardeaux.
La langue moderne a gardé le neutre
farder ivec plusieurs acceptions techni-
ques.
FARDERiE, S. f.. action de se farder ■
pris au fig. :
Ce n'esloit que une farderie.
Car par dedens je n'esloie mie
Tel que par dehors me monstroies.
(Deguili.ev[li.e, Trois Pelerinaii/es, f° M4Mrapr.
Instit.)
1. PARDET, S. ni., paquet :
Et acheté marcbandies de diverses me-
nieres et se les trouve an divers fardes.
{Serm., ms. i\letz 262, f°45''.)
2. FARDET, s. m., fard, déguisement,
ruse :
An matin va la voir, ains qu'elle soit levée,
He que de son fardel soit ointe ne fardée.
(Gdiari, Art d'Amours, Ricbel. 1593, f" 170'.)
C'est de puverie la some.
Et lo fardel
Mêlent eles en lor raget.
(De Richaul, 18, Jléon, Nour. fier., I, 3S.)
3. FARDET, S. m., petite pièce de mon-
naie :
François, tu as biau nom et baul,
Mes ton biau nom .1. fardel vaut
Se vihinie i as coverte.
(Reclus de Moliess, de Charité, Ricbel. 2.'illl.
^•21o^)
Cf. Fabtel et Fertin.
FARDEUR, S. m., celui qui donne un
faux lustre à un objet, qui en cache les
défauts :
Mangonicus, ca, cum. De maquignon,
fardeur, fripier, ou regratteur. (R. Est.,
Dictionariolum.)
Fardeur de chevaux. (Cotgb., éd. 1611. J
C'est un des mots dont le néologue
Mercier conseillait l'emploi.
FARDOiLLE, S. f.. coute fait à plaisir :
Sanz conter trolles ne fardoiltes.
(Court, Roy. lign., 173S4, W. et D.)
FARDoiLMER, farleilUer ,- illier , verbe.
— Act., barbouiller :
FnrdoilHë furent d'alun et d'arremenL.
Très bien resenblent Sarrazin ou tirant.
(frise d'Orenge, 432, ap. Jonck., Guill. d'Or.
Ces vielles dames s'appareillent,
Lèvent, atirent et fardeillent
Et col et front et main et faice
Que jnenes et bêles les faice.
(Dolop., 2900, Bibl. elz.)
— Réfl., se barbouiller, se farder :
Oui se vernicent, qui se paignent,
Qni se farleillent et qui s'oignent-
(G. de Coi.n'CI, de l'Emper. qui garda sa chasleé,
Richel. 23111, f 261''.)
— Fardoillié, part, passé, fardé :
Virge qui de charnenx delis
Garda son cors pur et aiis,
(îuant ponr baper la falosa
Li mondes fartiliies, polis.
(Règles de Moliexs, Miserere, Ars. 3112,
f 2ir.)
I.i mondes fartiliies, jolis.
(Id., ib., Ars. 3S27, f 130''.)
ilermers, Cniars li fardoilliez.
Uni maint hricons ont despoilliez.
ilÎAooL DE HotDAisG. Soiige d'Eiifer, ap. Juli.,
Mipl.. 11. 389.)
FARDRE, voir F.\RDE.
FA!tE, S. f., engin de pêche dont on no
; ouvait se servir qu'à certaines époques :
Sunt tamen duo alla ingénia, qufe sic vc-
cantur, la. fare et le quidel, quibus piscari
permittimus per totura annum exceptis...
(Lundi apr. Pâq. 1289, Ord. s. te pMie,
ms. Ste-Gen. 1133, f 35^)
— Fête solennelle de pêcheurs ((ui se
tenait vers le temps de Pâques, et pendant
laquelle il était permis de se servir de
l'engin appelé /'are; une Ordonnance de
1679 défendit à'aller à la fare, parce que
cette pêche de réjouissance amenait le
dépeuplement des rivières :
La fare doit commencher a Pasqnes.
{Coût, du fief de l'eau, transcr. au xv" s.
dans le L'w. des Sur. de S. Ouen, f" 138 r'^,
Arch. S.-Inf.)
Qui viennent a la fare de Pasques. (Ib.)
Les batiaux de la fare. (Ib.)
Ceulx qui vont a la fare, des .vi. d. des
nasses qui sont deus a la S. Joire, par la
raison des nasses, tous ceulx qui vont a la
fare ne poient riens, et tous ceulx qui ne
vont point a la fare de chief en chief la
rivière doivent .vi. d. le jour de la S. Joire,
pour leurs nasses. (Ib.)
FAREIN, voir Fëiuim.
FARESCHEOUR, VOlr FRARESCHEOB.
FAREUR, S. m., celui qui pêche avec le
filet appelé fare :
Et les devant dis fureurs pescheront en
celle sepmaine sans rien poier pour ce
que culx viennent au deffens. (Coût, du fief
de l'eau, transcr. au xv s. dans le Liv. des
Jurés de S. Ouen, f» 138 r», Arch. S.-Inf.)
FARFAiLLE, S. f., espèce de papillon :
Il est un genre de papillon qui ne cesse
de venir a la lumière tant de fois, et tant
près, qu'enfin il toinbe et meurt, ses ailes
consumées du feu. Vulgairement on appelle
ceste beste papillon une farfaille, on peut
l'appeler en grec erophon, puisque le nom
latin défaut. (Lf. BLA^■G, Trad. de Cardan,
f»199 r», éd. 1556.)
FARFOUETTE, S. f., serfouctte, sorte de
houe :
Petites farfouettes a fouiller les racines.
(Amyot, OEuvr. mél., de l'Amour, t. II,
f»659 V», éd. 1574, Vascosan et éd. 1575.)
FARGEAGE, S. m., redevance en blé :
Fargeage. C'est dans le pays de Bresse
quatre ou cinq mesures de bled, que le
pranger ou le métayer se retient, pour
payer le maréchal de son village, qui for-
gera et raccommodera pendant l'année les
socs et les fers de la charue. (Laubiere,
Gloss. du Droit fr.)
FARGEz, voir Ferges.
1. FARiN, voir Farain.
2. FARIN, voir Fbabin.
FARiNAGE, ferinage, s. m., droit de
mouture :
La moitié du ferinage que cil qui ladite
ferme lient prent au moulin de Founichon.
(Charte de 1310, Richel. 4910, p. 97.)
Je maintenoie tout le farinage du mueîin
de Conchy et tout l'erbare des bos de
Conchy appartenir a mi. (1315, Cart. noir
de Corbie, Ricbel. 1. 17758, f 67''.)
F.ARiNER, verbe.
— Réfl., se blanchir avec de la farine :
Nous voyons le badin François se fariner
de farine. {C. Bohchet, Serees, l, 139.
Roybet.)
724
FAR
FAR
FAR
— Neutr., être brisé, être comme réduit
en poussière :
Fondoient et farinaient eu leur péché.
(G. Chastell., Chron., V, 289, Kerv.)
_ Farinant, part, près., qui pèle :
L'usage (du tartre) est contre toute
roisne, impetisines, peau farinante. (Loys
GcYON, le Miroir de la beauté, i, 285, éd.
1615.)
— Fariné, part, passé, couvert de farine ;
Je ne suis badin ny fariné. (G- BotîCHET,
Serees, iv, 233, Royb'et.)
Un badin sans estre fariné fit ceste ques-
tion. {lD.,ib., V, 65.)
Ce mot a été encore employé par
Scarron.
1. FARiNiERE, S. f., coffre OÙ tombe la
farine en sortant de la meule :
La fariniere ou chiet la farine en mou-
lant. (1453, Arch. JJ 182, pièce 153.)
Il se dit encore en ce sens dans quelques
provinces.
2. FARINIERE, adj. f., qui a rapport à
la farine :
Elle (la mustelle) peusa de trouver la manière
De se cacher en huche farinirn',
Eq espérant que sa proye vienilrott,
Et la dedans a l'aise la premlroit.
(Gilles CoRRozET, Falil.. cxxvii, Saint-Hilaire.)
FARXSSIEN, voir FiSICIEN.
FARLE, adj., mot douteux exprimant
l'idée de défavorable :
Mes moûseigoor Loys de France
Li esLoit de grant confortance,
Enseurqnetoul monselût;nor Karle
De Valois ne le fu pas farlf.
Mes de si bon cuer la regarde
Que lui et son fruit prist en fiarde.
GoDEFROY DE Paris, ChroiL, 8109, Duchon.''
Especiaument contre lui
Estoit du tout raesire Charle.
Celui ne li tint mie farle.
(Id., <:*., 147i.) Impr.. fallr.
FARLORUM, VOlr FRELORE.
FARliOT, S. m. f
Pour .VII. farloz et .ii. crans croz a
abatre paleiz. (1358, Compt. mun. de Tours,
p. 55, Delaville.)
FARLOUSE, - ouze, S, f., l'authe des
prés, sorte d'alouette :
La caleudre, le coctievis, l'alouette, la
farlouze, le proyer, et autres petits oyseaux
terrestres, pour estre de seiche tempéra-
ture, sont plus souvent baillez pour méde-
cine que pour nourriture. (Belon, Nat.
des Oys., I, xx, éd. 1555.)
Mais comme advient que les farlouses,
proyers, couchevis et allouettes, ne se
branchent en arbres, etc. (Des OiS-if" 117'',
ap. Ste-Pal.)
FARMACiE, s. f., remède purgatif, pur-
gation :
Les farmacics, c'est a dire les médecines
laxatives, puraenl le corps. (Evrart de
CoNTV, Probl.^d'Ar., Riehel. 210, f" 32 v».)
Les farmacies et les choses ameres et
puans purgent le corps. (Id., ib., f° 3b v°.}
Farmacie ne soit faite devant que trois
jours ne soient passes. (H. DE MoNDEV.,
Riehel. 2030, t» 85.)
FARMAIL, voir FERMAIL.
FARMAILLET, VOir FERMAILLET.
F.\RMAL, voir Fermail.
F.\RME, voir Ferme.
p.\RNE, s. m., sorte de chêne :
(Le) famé qui est aussi une espèce de
chesne. (Jan Martin, Vilruve, p. 102, éd.
1547.)
1. FARON, faru, s. m., paraît signifier
baie, golfe :
En secours vous amaine .4lixandres le roy.
Demain sera logiez contreraont ce rochoi.
Et Gadifer respont : Petit confort i Toi,
I.i farons est moult grant et parfont li peschoi.
(Test. d'Alix., Riehel. 21.365, P 138 t°.)
Les lices irespasserent decoste le faru.
(Ib., f° 114 r°.)
Li faronn est trop grans et parfont le gravoi,
Ne n'i a point de gué a .c. lieues, je croi.
(Vœux du Paon, Riehel. 368, f 90=.)
Cf. Far.
2. FARON, s. m., semble synon. de
mèche et de lumignon :
Et ne seront les mesches, farons, et
luminons des cierges, que de huit fils de
bouras seulement, en chascun cierge.
(Paradin, Hist. de Lyon, p. 225, éd. 1573.)
3. FARON, s. m., cercueil :
Et tantost apprez fut le dit Guillaume
ensevely, mis en un farons et sur une
charettê... mené a Gouipiegne et enterré
aux Cordeliers. (Mathieu d'Esgouchy,
Chron., I, 145, Soc. de l'H. de Fr.)
FAROU, s. m., lanterne?
Item pour deux faroux qu'il fit faire
pour la ville. (18 janv. 1420, Reg. consul,
de Lyon, 1, 281, Guigue.)
FAROUCHE, farouge, adj., sauvage :
En cheste roche farouge et estrange. (S.
Graal, Vat. Chr. 1687, i' 46''.)
F.\ROUCUEJiENT, ferouchement, farou-
(jemenl, adv., d'une manière farouche :
Si se commencierent a esbruir ferou-
chement et a donner menaces. (Bersuire,
T. Liv., ms. Ste-Gen., t» W.)
Au bon parole doulcement.
Et au félon farougcmenl .
(Quatrains moraux, xx, tiré d'un ras. du xï° s.)
Et comme ledit Octalicus cryast et brayast
farouchement encontre ledit Fabius. (Sec.
dec.de TU. Liv., iv, 3, éd. 1530.)
Ce sont gens si lasohes et si mal nez,
qu'ils ne sçauroient tenir la main ferme a
ce furieux cbeval de l'envie, qui farouche-
ment les esgare parmi la mesdisance. (Dp
ViLLARS, Mêm., 2° av. au lect., Michaud.)
Ce mol nécessaire se trouve dans (\c
bons auteurs du xix= siècle :
Ce peuple, qui pratiquait farouchement
une religion composée de Mahomet, de
Jésus-Christ et de Jupiler. (V. HuGO, le
Rhin, Conclus.)
FAROUCUETÉ, S. f., sauvageric :
Les bœufs sauvages, qu'on appelle en
Provence et Languedoc bœufs brans ou
branes, ne duisenl a aucune chose pour
leur grande furie et faroucheté. (Maison
rust., I, 23, p. 104, éd. 1638.)
FAROUGE, voir FAROUCHE.
FAROUGEMENT, VOif FAROUCHEMENT.
FARRAGE, S. m., mélange de fourrage
ou de grain :
Le farrage est une composition de plu-
sieurs grains francs et sauvages, qu'on tire
des cribleures de bleds, fromens, seigles
et orges. (0. DE Serres, Th. d'agr., p. 277,
éd. 1815.)
— Droit sur cette espèce de grain:
Certain droit de salinage, de forge et de
farrage. (1534, Aveu de Semur, Soc. ar-
chéol. de la Creuse, 1877, p. 143.)
FARRAGiERE, S. f., terre où l'on sème
le farrage :
On pose la farragiere a l'abri, a ce que
couverte de la bize le bestail y puisse
commodément séjourner et paistre durant
l'hyver. (0. de Serres, Th. d'agr., IV, 6,
éd. 1605.)
FARRAiLLON, S. m., petit bauc de sable
que quelque passage ou fil d'eau tient
séparé d'un grand banc ;
Aval d'icelle petite montaigne et du
sable, tu voyrras deux farraillons ou trois.
(P. de Garcie, le grant Routtier de mer,
f» 22 r».)
Si tu veulx entrer devers l'est, range les
farraillons, qui sont comme une isle, et
te demourront devers le nort. (Id., ib.,
f» 23 V".)
Ce terme de mer se trouve dans les
additions d'Auber't au Dictionnaire étymo-
logique de Ménage.
FARRAMAs, S. f., terme d'injure ;
Icelle Katerine dist a la suppliant telles
ou semblables paroles : Farramas, putain,
pannanesse, cabatz rabatu. (1463, Arch.
JJ 199, pièce 144.)
FARRE, voir Fderre.
FARREE, ferrée, s. f., coup :
Si prist une lance quaree
Et donne Gonrie tel farree
En mi les dens qu'il l'a brisie.
(Rom. de Ham, p. 317, iUichel.)
U col li donnent granz colees
E en la face granz ferrées.
(Pass. J -C, ms. S.-Brieuc, f" 52».)
Ou col li donnent grans colees
Et en le fâche grans farrees.
(Ib., ap. Duc, m, 208°, éd. Didot.)
Ramembre la sueur du sanc, la ledenge
des farrees. (Miseric. N.-S., ms. Amiens
412, 1» 107 r°.)
F,\RREMARE, S. f., ruse :
Et fut trouvé que le tout u'estoit que
pipperie et une grosse farremare mise sus
par le seigneur des Querdes, pour re-
prendre ville et cité. (J. Molinbt, Chron.,
oh. ccr,xi, Buchon.)
PARRET, voir Foret 1.
FARRiE, s. f., sorte de mesure :
Les chargemens (de sel) a Segen se
feront par farries, ainsi qu'ils ont accous-
FAS
FAS
FAS
725
tumé, a raison de soixante farries pour
centenal de quintaux. (1500, Ord., xxi,
268.)
FARRiN, voir Febin.
1. F.\RS, S. m., farceur :
Je vous chanleray comment
Un^' fars se laissa farser,
Ainsi qu'il avient souvent
Pour anllrui volloir grever.
(Canchon, ap. Ler. de Liuey. Ch. hisl. fr., lll,
3-2.)
Que feront doncques gaudisseurs elfars,
et perruquez empatoufflez de coquardise?
(J. MOLINBT, Chron., cb. cccxxxiv, Bu-
chon.)
2. FARS, adj., farci :
Le col d'nn cisne a pris qui estoit fars
D'ues et de poivre et de pièces de cliars.
(Alesckans, 4879. ap. Jonck., Gitill. d'Or.)
Herenc puant en liu de bars
Li font sovent sen veatre fars.
(Vers de le MorI, Richel. 373. f° 342".)
Robins n'ert mie coustumiers
De couchier au vespre si fars.
(De Jouglel, Montai^lon et Raynaud, Fabl., IV,
116.)
FARs.\NT, adj., qui fait des farces :
Laisser ne puis de vous aimer,
F.aictes vous l'asne %
Soyeï farsante, ou moi[ueresse.
Soit lascheté, ou hardiesse.
Je sais fait pour tous honnorer.
(0. DE LA Marche, Mt'm.. H, i, Michand."!
FARSER, voir Farcer.
FARSET, S. m., casquette :
Cependant tous ces pauvres forçats arri-
vent au nombre de quelque deux a trois
cents ; ils se mettent le long des degrez
de l'église par ou le roy devoit passer pour
aller a la messe, ou, dez qu'ilz le veirent,
ils se jetterent tous a genoux, ayant abbatu
leur farsel et capan, estans nus comme ils
sont quand ils tirent la rame, crians Mise-
ricordia ! (Cayet, Chron. nov., introd.,
p. 62, Michaud.)
FARSEUR, voir FARCEUR.
FARSiL, S. m., ruse :
Par art pranl le chien le gorpil,
Celui qui tant set de farsil.
Qui les autres bestes engigne.
{.Ovide de arU, Richel. 19152, f» 93».)
FARSSER, voir Farcer.
FARTEILLIER, VOir FaRDOILLIER.
F.\RTEL, S. m., sorte de menue mon-
naie :
Mes ton beau nom .i. /'arW vaut.
(RECLt.ç i)E MoLiENS, de Charité, Richel. 15212
f° 81 v»)
Cf. Fardet.
FARTILLIER, voir FARDOILLIER.
FARU, voir Faron.
FARvoLiN, s. m., sorte de poisson :
Le fanolin est ung poisson qui se lieve
sur le dos et encline la teste, il est rouge
debors et est blanc par dedans. (Ptaline
de honneste volupté, f» 102 v», éd. 1328.)
i. FAS, 2'ltas, mot tout latin, ce qui est
permis ;
Ledit roy d'Engleterre fît tant par fas et
par nephas qu'il passa ladite rivière luy et
son ost. (Titre de 141S, Chron. Briocense,
Morice, Pr. de IH. de Bret., I, 100.)
Cil qui par phas ou nephas fault.
(Greban, .1/(s7. de la pass., 3795, G. Paris.)
Je tiens, par fas et par nefas,
Des bénéfices ung grant tas,
Prébendes, pensions, chapelles.
(Farce de Bien Mondain, Aoc. Th. fr., 111, 190 )
2. PAS, interjection exprimant le dé-
goût :
On, fas, parsaincte Marie.
Reculez vous, je vous eu prie ;
Jamais chose ne fut si aigre.
(Farce de Jeninol , Ane. Th. fr., I, 292.)
FASCE, voir Faisse.
FASCELET, voir Faisselet.
FASCETTE, VOir FaISSETTE.
FASCHANT, fachunt, adj., fâcheux, im-
portun :
L'une dit a'i'il est trop fâchant,
L'autre, qu'il a belle manière.
Mais il se panche ung peu devant.
(CoQiirLLART, Droitz no'tp , 2° part., do Injuriis,
I. 185, Bibl. eh.)
FASCHART, fath., adj., fâcheux, im-
portun :
Ung grant nebule qui me fasche.
Tant mol, tant vain, fnschart et lasche.
(Therence en franc., t" 127°, Verard.)
Le suppliant dist a icellui Gérard qu'il
n'estoit que ung fachart. (1480, Arch. JJ
206, pièce 570.)
Plusieurs leurs querelles soustienuent
Contre aulcunes fasckardes qui maintiennent
Par faulx abus les povres malheureux.
(Crétin, Poés., p. 1i5, éd. 1723.)
FASCHE, fâche, s. f., contrariété :
Tant avoyent soustenu d'ahan tant pour
la fâche du temps d'iver qui avoit ja le
cours, que pour le domage que avoient la
emcouruz. (D'Auton, Chron., Richel. 5082,
f» 55 r».)
FASCHEL, voir Faissel.
FASCHEUSETÉ, fuch., S. f., caractère
de ce qui est fâcheux :
Voyant qu'il me fant desaprendre
Vos complexion.*;, pour aprendre
Les facttensetes d'une tame.
Las las, d'angoysse je me pâme.
fJ. A. DE B.iIF, le Brave, v, 4, éd. 1!i73.)
FASCHiNE, voir Faissine.
FASciER, voir Faissier.
FAsciN, voir Faissin.
FAscoN, s. m., étincelle :
Et en voloient les flamesces et li fascon
en le ville de Valenchienes. (Froiss.,
Chron , m, 152, Kerv.)
Rouchi, façon, ce qui reste de la paille
brûlée, non entièrement réduite en cen-
dres.
FASEE, s. t.. contentement :
Se je ponie avoir ccsle dame eaivree,
Et che félon cabus qui l'a ciii ammenee,
J'en aroie auke nuit Iresloule ma fasee.
(B. de Seb.. vu, 547, Bocoa.)
1. FASELE, S. f., faséole :
Semer des faseles. (Belle For., Secr. de
l'agric, p. 362, éd. 1571.)
à. FASKLE, VOirFiSSELE.
3. FASELE, voir Faisselle.
FASELET, voir Faisselet.
FASFLEUR, S. f., p.-ê. fleur de farine :
Recolice, fustec, fasfleur, savon, soufre
et couperose. (1.341, Ord., xii,65.)
FASINER, voir Fesnier.
FASNE, voir Famé.
FASQOE, voir Facque.
FASSAIRT, voir FaLSART.
FASSE, voir Faisse.
FASSEL, voir Faissel.
1. FASSELLE, VOir FiSSELE.
2. FASSELLE, VOir FAISSELLE.
FAssELONj voir Faisselon.
FASSET, S. m., basquine :
item ung fasset de tiirfatas a gros grans,
avec bandes de vellours et cbaynetes, et
le corps faict a petits plis. (29 juillet 1580,
Addition d'inventaire, Draguignan, dans la
Revue des Sociétés savantes, b° série, t. VlH,
p. 118.)
Item ung fasset de drap de Paris. (76.)
FASsiE, voir Faisse.
FASSON, voir Façon.
F.\ST, voir Fat.
FASTEL, s. m. ?
Les portes couleisses n pendent li fastel.
(Guy de Garni/., Richel. 24366, p. 225».)
FASTENGiER, V. a., dégoûtcr :
Ainz se Insera corn soleil en estez
K plus assez, queja u'ert recensez
!Ne de sa joie n'fr/ james fastengez.
(Petite ptiilosophie, ms. Cambridge, S. John's I,
II, P. Meyer, Remania VIII, 340.)
FASTic, voir Fastide.
FASTiD, voir Fastide.
FASTIDATION, VOIT FASTIDIATIO.N
F.\sTiDE, fastid, fastic, s. m., dégoût:
Li mangiers que on prent doit estre
contraires al appétit, si ke par le fastide
del mengier désire on a jeûner. {Explic.
sur leDeutér., -Maz. 1351, f» 11?»".)
Quant la personne est délicate et foible
et plein de fastide. (B. de Gord., Pratig.,
IV, 9, éd. 1495.)
Fastide, c'est abliominacion de viande et
de beuvrage, ainsi que nauzee. (1d., ib., v,
8.)
Geste viande est de difficile concoction
et donne fastic et douleur. (Platine de
honneste volupté, S' 79 r», éd. 1528.)
Que sert il a la mère d'endurer un des-
dain, fastid et degonttement de toute
bonne viande, a cause des humeurs vicieux
qui occupent son estomach f (Joua., Err.
pop., U' p., m, 5, éd. 1579.)
726
FAS
FAS
FAT
FASTIDIATION, - dalioii, S. t., dégoùt :
Prolixité mère de fastidiation. (La très
ample et vraye Expos, de la reigle M. S.-
Ben., 1486, f'^ T-)
Le Seigneur vous donnera des chairs,
affia que vous mangiez, non pas ung jour
ne deux, ou cinq ou dix ne vingt aussy,
jusques a ung mois de jours, jusques a ce
qu'elle sorte liors par voz narines, et
qu'elle se tourne en faslidation. (Le Fevre
d'Est., Bible, Nomb., xi, éd. lS3i.)
FASTiDiE, S. f., dégoût :
Adfin qu'en vous, occupé en haultes be-
songnes, ne redonde faslidie par prolonga-
tion' de croisons. (W.WRIN, Anchienn.
Cron. d'Englet., II, 311, Soc. de l'H. de
Fr.)
FASTiDiER, verbe.
— Act., dégoûter, rebuter, ennuyer :
Or, par la penr de te fasliâier
Ou eoauyer, ou trop t'alleilier,
.le feray lin a ma lettre inutile.
(R. DE CoLLERïE, Episl., XV, Bibl. elz.)
Sur quoy il me respondit que je ne
Vavois nullement faslidie (usant de ce
mot), et qu'il falloit savoir quelle heure il
estoit. (Sully, CEcon. roy., cb. cxix, Mi-
chaud.)
— Neutr., éprouver du dégoût :
Donc, ponr garder mon cnenr de tedier,
Fnslidier, veuillez remédier
A mon (trief mal, pins viste que le pas.
(K. DE CoLLEBïE, Epislres, ni, Ung Amoureux se
plaignant, Bibl. elz.)
FASTiDioN, S. m., dégoût, répuguaiice.
Le jeune de fastidion et d'orgueil estsoy
pou prisier et estre humble. (J. GouLAIN,
Bation., Richel. 437, f 2-23 v.)
FASTiDiR (se), V. réfl., se dégoûter :
Et se l'on voit qu'elles (les gelines) se
fastidissent de trop de viande leur en con-
vient moins donner. (Plaline de honneste
volupté, f» 57 r», éd. 1528.)
FASTiGAGE, - aige, s. m., prob. le droit
de feslage, que le seigneur levait sur
chaque maison :
Le seigneur Loys Bonnaparte, Italien, gou-
verneur commandant pour le faict de la
guerre au présent lieu de Monteulx, a
confessé avoir eu et repçu de la commune
de Monteulx la somme' de cinq flourins,
pour son fastigaige pour ung moys finis-
sant au septiesme jour du moys de juing
prochain. (27 mai 1392, Arch. niun. Car-
pentras.)
FASTRiE, s. S., boutique ?
Sur une question regardant les Lombars
tenans fastrie a Lille, lesquelz Lombars se
vouloient exempter de non sortir jurisdic-
tion par devant eschevins de Lille. (1423,
Lille, ap. La Fons, Gloss. jhs, Bibl. Amiens.)
FASTROiLLE, fastroulle, fatrouille, fa-
troulle, s f., fagot :
Comme le menu peuple mangeoit du
pain de son avoine, il alloit par bandes en
la forest d'Halatte couper du bois dont il
faisoit des fatroui.lles qu'il vendoit, pour
avoir du pain. (.1. Mallet, Exlr. de ce qui
s est passe en la ville de Sentis, Mon. inéd
p. 48.) '
— Tromperie, invention mensongère :
Je ne tien compte de vo prime et de vo
tierche ; ce ne sont que fastroulles. (1423,
Arch. JJ J72, pièce 322.)
Icellui Berthelemieu dist au suppliant
que ce n'estoient que fatroulles de son fait.
(1429, Arch. JJ 174, pièce 326.)
N'est de merveille si entre si haulx et si
puissans princes il y ait des couvers hon-
gnis tousjours, quant povres et petites
gens vivent a peine sans en avoir entre
eux beaucoup, et pour fastroulles. (G.
Chastell., Chron., 111, 30, Kerv.)
Multitude de superstitieuses inventions
et fastroulles. (Id., Vérité mal prise, VI,
236.)
FASTROiLLERiE, fattrouHlerie, s. f.,
bagatelle, niaiserie :
Frivola, nug('e,aruni, ineptiae, fatlrouille-
ries. [Trium ting. dict., 1604.)
FASTROILLEUR, fatroulleur, s. m., ba-
vard qui ne sait dire que des fadaises, qui
ne s'occupe qu';"i débiter des niaiseries, des
mensonges :
Icellui Perrin dist au suppliant que il
n'estoit que un fatroulleur et le cuidoit
ainsi esbaboyner. (1403, Arch. JJ 158,
pièce 224.)
Icellui Berthelemieu dist au suppliant
que ce n'estoient que fatroulles de son fait,
Lequel lui respondi que il n'estoit point
fatroulleur. (1429, Arch. JJ 174, pièce 326.^
Mais fatrouUeurs recitans vaines fables
Fault mellie sus par moyens illicites.
(P. MicHAULT, Doctrinal de court. f° 60 r", éd.
Genève, s. d.)
FASTROiLLiER, fastroiiler, falroiller,
fatrouiller, fatrculler, fetroniller, verbe.
— Neutr., bavarder à tort et à travers,
baragouiner, goguenarder, bougonner :
Lors commança a /'asIroiUier
Et le boa fransoiz essillier
(J. BîiETEi., Tourn. de Chaurenei. 50, Delmotte.)
Quant li proudom qui hernechoit
Oi celui qui /aslroilloit
Ne set que il va devisant :
Que vas lu, dist il fasiroillani,
t'O ne sai quel mal lez tu diz.
(FaU. desAngl., Iticliel. 19132, f" 47 v».)
L'une crye et l'autre falrouHe.
(CoQuiLLART, Eiiçucsle, II, 119, Bibl. elz.)
— Act., marmotter :
Einsi fastrouloit son françois
Conrat Warnier contre son fil.
(.1. Bbëiel, Tourn. de Chauvenci, 908, Delmolle.)
— Act., faire un ouvrage d'une manière
grossière, cameloter, fagoter, ravauder :
Veez cy la plus forte faerie
Dont oneques liomme ouyst parler ;
J'ai trouvé l'huis sans desceller
Et si l'ay trouvé verronillié.
Serré, bendé et falrouillié.
Et s'est Joseph hors transpoiio.
(Greba.v, Mist. de lapass., 29947, G. Paris.)
Je fatre, prim. conj., aud je fatrouille.
— I botche or bungyll a garment or thyng.
as he dothe that is nat a perfyte workeman.
— Cest habit n'est que fatré or fatrouille.
This garment is butbotched. (Palsgkave,
Esclairc., p. 461, Génin.)
Ce saion ne fust jamays fait de la mavii
d'ung ouvrier, il n'est que fatrouille. (Id.,
ib.,p. 472.)
— Ne faire que fastroillier, ne faire rien
à propos, ne rien faire qui vaille :
Y ne font rien^ gue falroiller.
En enlx n'a ryme ne raison.
(Mist. du siège d'Orl., 6150, Guessard.)
Vous ne venez pas a propos ;
Vous ne faictes que fatrouiller.
{Farce de Colin Fili de Thevot le Maire, Ane. Th.
fr., II, ,393.)
— Fastroillier s'est employé aussi dans
le sens de farfouiller :
nesconfort de ses mains me taste ;
Il me falrouille, il me tempeste.
Le povre entendement me gaste.
(Le Chasleau de labour, éd. 1499.)
Hau, comme il s'esmouelie ;
Je croy qu'il y a quelque mouche
Qui luy felrouille soubz la fesse-
{Farce d'un Genlilh., Ane. Th. fr-, 1, 233.)
Il m'a le ventre barbouillé
Et entre les cuisses fatrouille.
(Serm. joy. d'ung fiancé, Poés. fr. des xv° et
xvi' s., III, 7.)
BscaTraoullIez, fatrouiltez, badrouillez,
Traioez, taillez, retournez, retouillez...
Oncqnes François ne furent a tel dance.
IMOLINET, Chans. sur la journ. de Guinegate, ap.
Ler. de Lincy. Ch. his!. fr., I, 392.)
— Neutr., faire l'acte vénérien :
Baisez, falroullez, trie, trac,
Torchez, estraicles, rii-, rac.
(R. DE CoLiERYE, Monol. de Résolu, Bibl. elz.)
Elle (la licorne) purifioit l'eau des mares
et fontaines, d'ordure ou venin aucun qui
y estoit, et ces animaux divers en seureté
venoient boire après elle, ainsi seurement
on pouvoit après luy fatrouiller, sans
danger de chancre, vérole, pisse chaude.
(Rab., 1. V, c. 29, éd. 1S64.)
— Se livrer à la débauche de boire :
Or avant, préparez les doncques (les coupes, les
lllacons, les aiguières.
Qu'il n'y ait plus que fatrouller.
(Vtel Testam., 18339, A. T.)
Pic, Vermand., fertouiller, Temner.
FASTROULER, VOir FASTROILLIER.
FASTROULLE, VOir FASTROILLE.
FASTUO.siTÉ, S. f., orgueil :
Ils le vindrent trouver assis avec une
perturbation et fastuosité intolérable,
vSelve, Coriolan, éd. 1547.)
FAT, fate, fast, s. m., destin, destinée ;
Pourquoy,quant les Turcqz veyrentainsy
fortune estre pour eulx, ilz le reputoient a
fast de leurs dieux. (Wavrin, Anchienn.
Cron. d'Englet., II, 75, Soc. de l'H. de
Fr.)
Pour voir si conme je croy la naissance
Je si très grant cité comme Rome devoit
estre aus fates ou aus destinées. (Ber-
SUIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f" 9>.)
iNotez que fat et vieille destinée
Par long decours viennent a Bu escrite.
(C. Chastellais, le Dit de verilé,y\, 24-2, Kervyn.)
Destin ou fat ou divine disposition.
iPostel, Hist. mem., f° 30 v°, éd. 1332.)
FATABLE, VOir FECTABLE.
FATAL, adj., poursuivi parla destinée ;
Comme il fit de M. de Bourbon, du duc
FAT
FAU
FAU
727
de Savoie, Charles, et du marquis de
Salusse, qui, tous trois, furent malheu-
reux et fort fatals pour avoir pris son
party. (Brant., Grands Capit. estrang., 1. I,
c. XXXI, Bibl. elz.)
FATALiSER, - zer, V. a., prédestiner,
régler par un arrêt irrévocable de la des-
tinée, de la fatalité :
Je te advise que laut est bien fatalizé
que fortune ne sera contre luy que unf;
jour et une nuyt. {Perceforesl, vol. V,
f° 13', éd. 1528.)
Et aucuns font sonner fort haut, et a
tous propos, fatal et fatalité, et fatalement :
et, une fatale destinée. Et viennent jusques
a faire un verhe fa(n}talizer. (H. Estienne,
Lang. franc, italian, dial. II, éd. 1583, p.
436.)
Fatalizer. To destinate, appoint, or de-
signe unto an inévitable issue. (Cotgr., éd.
1611.)
Fatalizer, Destinar. (C. Oudin, Dict. esp.
éd. 1660.)
FATE, voir Fat.
FATÉ, adj., prédestiné :
Fate et fatalité ou destinée est tout ce
que les dieux délibèrent et disent, et vient
de ce latin (for faris) qui en françois si-
gnifie parler, et telle chose fatee et destinée
advient tousjours, ■ car Dieu prevoyt les
choses a venir comme les présentes. {La
Mer des hystoir., t. I, f» 64\ éd. 1488.)
FATEiT, voir Fealté.
FATEUR, voir Faiior.
FATIEREMENTj VOir FAITIEflEMENT.
PATiGABLE, adj .^ facile à fatiguer :
Esprit non fatigable. (Le JIaire, Temple
d'honn. et de vertu, éd. 1504.)
— Fatigant :
Exercice fatigable. (La tresample et
vraye Expos, de la reigle M. S. Ben., 1486,
f" 68''.)
Morvan, fatigante, pénible.
FATiGATiON, -cion, S.Î., fatigue, peine,
travail :
Icellui Cuarmel flst convenir ledit escuier
en la court de l'église a Tournay en cas
d'asseurement juratoire, pour lui donner
plus de peine et de fatigation. (1375, Arcb.
JJ 107, pièce 302.)
Travail, labour et fatigation. (Oresme,
Eth., Richel. 204, f" SeS»".)
La faligacion ou travail des esprits. (Id ,
l'otitiq., -Z" p., i" SS'', éd. 1489 )
Les fatigacions de la pensée. (Ferget,
Mirouer de ta oie humaine, f" 147 r",
éd. 1482.)
Par la fatigation et péril du chemin.
(Bouchard, Ciiron. de Bret., f» 188»,
éd. 1532.)
— Taquinerie
Chou li disoient eles ausi comme en fa-
tigation. {Anfances N.-D. etde J.-C, Kiche\.
\Sô3. f» 274 V".)
FATiGos, adj., fatigant, pénible :
En cellui temps lo exercit de li Grex
estoit mandé en Sycille pour !a veinchre.
et a si fatigose bataille estoient constreint
li Puilloiz etli Calabroiz o solde et deniers
de li impereor. (Ai.mé, Yst. de li Norm.,
II, 8, Champollion.)
FATiNiER, adj., lâche, paresseux :
Les Grecs nonment gens lasches et fati-
nt'ers, Blittos. (Trad. de l'Hyst. des plant.
de L. Fousch, c. i.xil, éd. 1549.)
FATis, voir Faitis.
FATisTE, voir Faitisïe.
FATOR, voir Faitor.
FATRASsiER, S. m., auteur de fatrasies :
Le jongleur de Philippe de Valois, nom-
mé Watriquet, eut surtout le malheur de se
distinguer dans la fatrasie et de mériter le
surnom du meilleur « fatrassier » de son
temps. (P. Paris, Hist. litt., XXIII, 536)
FATRE, voir Fautre.
FATRER, V. a., rapiécer, ravauder :
Je fatre, prim. conj. and je fatrouille —
I botche or bungyll a garment or thyng, as
he dothe that is nat a perfyte workeman.
— Cest habit n'est que fatré or fatrouille :
This garment is but botched. (PalsgrAVE,
Esclairc.,p. 461, Génin.)
FATRiN FATRAS, termcs caressauts :
Ça, de par Dieu, ça la bouchelte.
Mon petit latin, ma doulcette,
Mon minoys, mon falrin fatras.
(Farce de .lolyel. Ane. Th. fr., I, !ii.)
FATRiLLONNE, S. f., petite bavurde,
petite jacasse, jeune fille très éveillée :
C'est la plus génie fatrillonne.
Et la plus gaye esmerillonne
Qu'on veit onc, et la nompareille.
(R. DE CoLLERïE, Episires, l'Amoureux queranl et
demandant sa Dame par amours, Bibl. elz.)
PATROILLIER, VOir FASTROILLIER.
FATROUILLE, voir Fastroille.
FATROUILLIEU, VOir FASTROILLIER.
FATROULLE, VOir FASTROILLE.
FATROULLER, VOir FASTROILLIER.
FATROULLEUR, VOir FASTROILLEUR.
F.VTTEMENT, VOir FAITEMENT.
FATTROUILLERIE, voir FaSTROILLEHIE.
FATURE, voir Faitdre.
FAU, voir Fou.
FAUBL.E, voir Fable.
FAUBLEOR, voir Fableor.
FAUBLER, voir FABLER.
FAUBOiER, voir Fablier.
FAUBRAi, S. ni., partie de la fenêtre
d'un clocher :
Pour le pointure des heuzes, faubrais et
festissures des .lill. petites feneslres du
clocquier. {Compl. de 1478-80, Arch. Nord.)
FAUCABLE, VOir FAUCHABLE.
FAUCAGE, voir FAUCHAGE.
FAUCAUT, voir Falsart.
FAucAULE, voir Fauchable.
FAUCDESTUEL, VOir FALDESTOEL.
FAUCEE, voir Faussée.
FAucEL, - Ciel, - chiel,focet, s. m., en-
veloppe :
Que sera doncques don focet
boni ele fu eafocelee ?
Toute sera deffocelee
L'ame de cel porri raesel.
(Ueclus de Mol., Miserere, Ars.3ll2, T iU'.l
Sera doncques seule embrassée
L'ame, quant del cors iert sevrée?
Que sera dont de cest faiiciei
De cui ele est desfancelee?
(Id., ie Cliarité, Ars. 3527, f° 132''.)
— Enveloppe de l'œil, paupière :
Délies fa'zchiaus
A deus petis ploçons jumians.
(Adam de la Halle, li Jus Adan, p. 301, Cousse-
maker.)
... Déliez fauciaus.
(Id., ili., Tar.)
- Filet :
Au cordier pour .m. botes de fauchiaus.
(1294, Trav. p. les chdt. des C. d'Art., Arch.
KK393, f 7.)
Fauchiaulx de tille pour les queminees
a .II. s. le fauchiet. (1411, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Fauchel pour refaire les rattes. (1442, i6.)
Que nul dudict mestier ne puist ouvrer
ne vendre en ladicte ville ne es appen-
dances d'icelle, ouvraige a fauchel de tille a
détail. (Stat. des cordiers, xv" s., ap. A.
Thierry, Mon. inéd. du Tiers Etat, 111, 587)
FAUCEMENT, VOir FAUSSEMENT.
FAUCER, voir Fausser.
FAUCH, voir Faus.
FAUCHABLE, faucoblc, fauquable, fau-
kable, fatcable, fauchavle, faucavle, faut-
cable, adj., susceptible d'être fauché :
.XXX. iorneus de près faucavleset defîen-
savles. (1279, Cart. de Ponlhieu, Richel. I.
10112, f» 82 r°.)
.xiill. journeus de pré faucable. (Cart.
de Picquigny, Arch. 0 19628, t° 9v<>.)
VI. journeus de pré que je ni faucavles.
{Ib., f 13 r-.)
U une pieche de près fauquable. {Jurés
de S. Ouen, 1° 68 r», Arch. S.-Inf.)
Prez falcables et non falcabtes. (1305,
Chart. de Pli. le Bel, Kichel. 1. 9785,
r» 157 v°.)
Pré faukable. (1303, Year booksofthe
reign of Edward tlie first, years xxxil-
XXXIII, p. 431, Her. hrit. script.)
Prey fuvcable. (1316, Liv. pelu, f» 3'',
Bibl. Bayeux.)
Fret fauchavle. (1333, Cart. de Guise,
Richel. 1. 17777, f" 115 r».)
Landes fauchables. (1385, Denombr. du
baitt. de Constentin, Arcli.P 304,1° 29 r».)
Pré faulcabte. (1400, ib., f" 262 v°.)
tiarhc fauchable. (1418, ib., f» 170 v».)
Canada, fauchable. Pic. et H.-Nonn., val-
lée d'Yères, faucable.
728
FÂU
FAUCHAGE, fauçagu. s. m., droit de fau-
cher :
Et aveuo ce demouroit et debvoit de-
mourer l'erbage et faucage au droit des-
dits complainsnans. (1416, Cart. Alex-
andre de Corbie, Richel. 24144.)
FAUCHART, VOir FALSART.
FAUCHAVLE, VOif FaDCHABLE.
FAUCHE, S. f., fauchaison :
Fauche, ou la saison de faucher, le
temps de faucher les foins. (DuEZ, Dict.
fr.-all.-lal., Amsterdam 1664.)
FAUCHEL, voir Fadcel.
FAUCUEMENT, faulchement, s. m., fau-
chaison :
Es faulchemens et fenoisons des prez.
(La tresample et vratje Expos, de la reigle
M. S. Ben., 1486, f» 103")
FAUCHER, S. m., faucon:
Que ces ouvertures la ne soient jiuiere
grandes, de peur d'attirer, par telle com-
modité, le faucher, le milan (0. de Serres,
Th. d'agr., V, 8, p. 351, éd. 1617.)
FAUCHERESSE, S. f., faucheuse :
Jehanne la faucheresse. (Ch. de 1312,
Hôp. gén. d'Orl., Hôpit. de S. Poair.)
FAUCHERiE.s. f., fauchaisou :
Faucherie , fauchement, falcacio. (Gi.
3(i«.-/at., Riche!. 1. 7684.)
Pic, fauquerie, action de faucher.
FAUCHET, s. ra., petite faux, faucille :
Fourches, fleaus, restiaus, fauchez. (E.
BoiL., Liv. des mesl., 2' p., xvil, 6, Les-
pinasse et Bonnardot.)
Un fauchet a .i. pasteur fet en manière
de croche dont l'en fauche encore oren-
droit le chaume. {Chron. de Fr., ms.
Berne 590, f" 17\)
Uu fauchet de fer a taillant fl377, Arch.
.)J 111, pièce 345.)
Les fauchetz ou boignetz, desqiielz icelles
femmes amassoient les avoynes... Le sup-
pliant frappa de son fauchet qui n'estoit
que UQg baston de bois sans ferrement.
(1480, Arch. JJ 206, pièce 567.)
Les autres allèrent quérir râteaux 1res
forts, fauchetz, peignes et autres engins.
[Nouv. Fabrique dés exe. traits de vérité.
p. 42, Bibl elz.)
— (;roc-en-jambe :
Le suppliant fist du pié le fauchet \inr
derrière, tant qu'icellui (iobin chry a l'ea-
ver?. (1418, Arch. JJ 170, pièce 164.)
Noms propres, Fauchet, Fauquct.
On trouve aussi comme nom propre le
féminin Fauquete :
Dne famé appellee Jehanne la Fauquete,
fuiseliere. (1340, Registre criminel de St
Martin-des- Champs, p. 180, Willem.)
FAUCHETTE, S. f., broussaillc ?
Qui est trouvé foyant bois et fauchettes,
et taillis, amende de 30 s. par. (Coût, de
Péronne, Nouv. Coût, gén., Il, 601.)
FAUCHiE, faucie, faulcye, s. f , fauche,
faucliaison :
FAU
Eussient la melor faucie de touz les preiz,
(1252, Ch. de Sim. sire de Chaslelvillain.
Sept-Fonts, Vauclair, Arch. Allier.)
— Mesure de terre :
Trois fauchies de pré. (1320, Cart. de St
Etienne de Troyes, Richel. I. 17098, f° 350'.)
Un prey contenant douze faulcyes ou en-
viron, seânt au ban de Gelocourt. {Charte
de 1566, ap. Duc, III, 190% éd. Didot.)
FAUCHILLAGE, VOif FAUCILLAGE.
FAUCHILLIER, VOir FAUCILLIER.
FAUCHiR, V. a., faucher :
Fauchir le preau. (1293, Dép. de l'au-
mosn. de S.-Den., Arch. LL 1242, f' 302.)
F.AUCHOis, S. m., ce qu'on fauche, le
foin :
Piiet cauper le bois ou le fauchais. {Di-
gestes, ms. Montpellier H 47, f" Of.)
FAUCHON, - con, - son, s. m., espèce
d'arme en forme de faux, couteau re-
courbé :
La Teissies hanbers derompre et desraarrir,
Espees et coutiaus ei faucons ressortir
Sus l'acier dont on fel feo el flambe saillir.
(Reslor du Paon. ms. Rooen. P 109 r".'!
.\ son chevel avoil pendues
Espees, poisarmes, maçues.
Miséricordes cl fauchons.
(Cleomades. Ars. 3U2, I» 12'' ; Hassell, v. -2929.)
Le clerc prist s'arbalestre et fist aporter
a un enfant son fauchon. (JoiNV., Rec.
des Hist,,XX, 209 )
De coutiel ou de fauchon. (RoisiN, ms
Lille 266, p,3l.)
Espees onrent, et dagnez et lan';e: el fauchons.
[La Bataille des trente Englois el des trente Bre-
tons, 180, Crapelet.)
Ars et seetes, et fausons et massues,
{Estories Rogier, Richel, 20123, f° 20''.)
Pour les espees ou fauchons, dont les
ungz avoient les allemelles et les autres
les fourreaux, l'autre un arcq et l'autre
une trousse. (Wavrin, Anch. Cron. d'En-
glet , II, 120, Soc. de l'II de Fr.)
De son fauchon (d'honnenr) soyes armé.
Si seras fort et affermé.
fCHR. DE Pis., Poés., Richel. COI, P 86''.)
III" fauchons pour taillier et faire logis,
{Offre des Vénitiens au pape, ap. Ler. de
Lincy, Cit. hist. fr., III, 33.)
A ce baudrier peudoit une espee appellee
brance en Tbiois ou Alleman, et aucune
fois des nostres, fauchon, non pour estre
courbé comme une faux, ou la Harpe et
l'Acinacis persien. et le cimeterre turquois :
ains pour ce qu'i'n guerre et querelle l'on
en fauchoit la vie des hommes : ce nous
donne a cognoistre ledit autheur du pèle-
rinage de l'ame, parlant a un que l'on
armoit :
Ou le fauchon je le ceindrai
On je ta vie faucheray.
Lequel fauchon par les anciens est peint
droit, avec une croisée. (Fauchet, Orig.
des cheval., arm., ether., II, i, éd. 1611.)
— Serpette des jardiniers pour tailleries
arbres :
Ypocras dist a son niez : Je sens une
bone herbe. Cil s'agenouilla pour la coellir,
Ypocras lu envieux, si sacha un fauchon
FAU
en traison, et en feri Son neveu parmi le
cief, si l'ochist come mauvais traistre.
{Rom. des sept Sages de Rome, ap. Roq.)
Nom propre, Fauchon.
FAUCIE, voir F.^UCHIE,
FAUCIEE, voir FAUSSEE.
FAUciL, facil, s. m., faucille:
Facil, faucil. {Apocal., Ars. 5214 )
FAUCILLAGE, /"auc/u'/Zage, fac, s. m,, ac-
tion de couper avec une faucille, récolte
faite ;i la faux ou à la faucille :
Le faucillage et fenage d'ilec. {Reg. des
cens du comté de Chg,rtres, ap, Ste-Pal,
éd. Favre.)
Un trait de la faucille ier
Vi, qui tourna en faucitlai/e.
(Watbiq., Dis du fans et de la faurille, 6, Scheler.)
— Droit sur la faucbaison :
Sans paier carue ne fauchillage. (1287,
Cart.de Fo/foires, f" 204 v», Arch. Somme.)
Des debas ki estoient entre segneur
Nicholon... l'abet et le couvent de Bonne
Espérance... des deux parties dou facil-
lage de ces terres. {Sent, arbitr., ap. Maghe,
Chron. Bonœ-Spei, p. 176, Duc, Facilla-
lura.)
FAUCiLLEE, facHUc, S. f., CB qui a été
coupé avec la faucille :
Le chenneviz masculin se doit lyer deux
faucillees ensemble. (Frere Nicole, Trad.
du Liv. des Prouffitz champ, de P. des Cres-
cens, f°24 r", éd, 1516.)
— Mesure de terre:
Seix facilitez de preit. (1274, Salm,, I, 2,
Arch. Meurthe.)
FAUCILLEMEN'T, S. m., fausseté :
Un trait de la faucille ier
Vi, qui tourna en faucillage,
El pour liant en faucille ai gp
Pris mon dit, sans faucillement .
Ou le tour de laucille ment.
(Watiiiq-, Dis de faus et de la faucille, 6, .'^cheler.)
1. FAUCILLIER, /aMri/ter,/'a«Ci7(er, faus-
sillier, fausilier, faulciller, verbe.
— Act,, faucher, couper avec la faux
ou la faucille :
Quant les blés furent batus et mesures
en la terre, il en trouvèrent a cent doubles
plus, non mie tant seulement de celluy
qui avoit esté triblé, mais de celluy qui
avoit esté faucillié pour donner aux che-
vaulx, {Grand. Cron. de France, des gestes
au bon roy Phelippe, I, xi, P. Paris.)
Pour les blez fauciller. (1288, Compt. du
Paracl., f» 9 v», Arch. Aube.)
Faucillier, loyer et charroyer les blez.
{Cart. orig. de Neuchdtcl- Comté, apparte-
nant au marquis de Durfort-Civrac ,
f» 29 V».)
Faucilier lor blez. {Riule S. Beneit, Ri-
chil. 24960, f» 34 r°.)
Vint fauciller blez. (Joinv., S. Louis,
C, Wailly.)
CompaiL-nons fauciliers pour fauciller les
biefs. (1390, Arch. JJ 139, pièce 68.)
Auquel pavs arriva en la saison que l'on
faucille les blés. (Nie. de Troyes, Gr. Pa-
rangon des Nouv. Mariez, p. 41, Bibl. elz.)
FAU
FÂU
FAU
72î>
Pour faussHlier soa bief. (lilS, ArcU. JJ
168, pièce Si'S.}
Voulez vous faucher rostre bled ou le
faucillerl (Palsgrave, ^sclairc, p. 641,
Génin.)
— Neutr., ou absolument :
A chascnn dona sa faucille,
Por ce quant Ton les hiez faucille
Povres qui ne va fnitrilltfr
pîe se porroit plus avillier
S'il est tels que fnudUier puisse.
(RuTEB., Vie saillie FJtjmbel, II, 183, Jub.')
Li monde qui vois est et fans
Vons voîl comparer a la faus
Et deviser, par la faucille,
Comenl li nus l'autre y faucille
Et quicrt le tour de faucilUer.
( Watriqbet, Bis de faus et de la faucille, 1 , Sche-
1er.)
Une coiirree a fanciUier deux fois l'an.
(1340, Arcb. J.I 73, f» 110 v».)
Il a favs'li^ por les relisieus de Pon-
tigny ou dit ohnmp. {^^ô^!, Ecrit, prnd.par
les moin, rie Reiqnti contre ceux de Pontigny,
Arch. Yonne, H 1534.)
Lesdiz bahitau?/V)!/,'!S//feront chascun an
es corvées dndit seigneur six jours. (1381,
Ord., VI. 631.)
Chasciin ennrlnict doit en moissons ung
ouvrier rovr fntilciller. (1497, Aveu, Arcb.
P 176, pièce 118.)
— FavciWé, part, passé: au ûg., comme
on dit astiqué :
Ayez voz clievaulx estrillez
Et vos harooys btpn faucilles
Comme scavez qu'on les acoinle.
(P. MlCHAOr.T, Dnclrinal de court, f 29 r", M
Genève, s. d.)
2. FAUCiLLiER, - cilier,-chiWer, s. m.,
faucheur, et cplni qui dans la moisson
coupe les grains avec la faucille, moisson-
neur :
Compagnons faucilier.t pour fauciller les
biefs. (1390, Arch. JJ 139, pièce 68.)
Aus fauchilliers forains une fauchille.
(Denombr. des baill. d'Amiens et de Doul-
lens, Arch. P 137, f » 1 t«.)
3. F.\UCILLIER, voir F.\USS!LLIER.
FAUCiLLON, faussilhon, S. m., petite
faux :
.1. faucillon. (Juin 1389. Inv. de meubles
de ta mair. de Dijon, Arcb. Côte-d Or.)
Ung roet portant un fau.^si'hon renversé
en dehors. (Slat. des serruriers, 17 mars
1594, Liv. noir, f" 40, Arch. miin. Montau-
ban.)
Or fai, Seigneur, sur l'enclanie remettre
Ces dars saogtatis, et tant de fer oolo.
Qui tout en bous pi^'-quois Jeut estre,
Fans et faucitlons remoulu
(J. Doublet, P:e.<., p. US, Jnnanst.)
Bourg., Yonne, Liadr^ , faucillon, petite
faucille.
FAUCILLOR, -onr, - eur.fauss., s. m.,
celui qui coupe avec une faucille :
Garinle Faurillur. Ilote de 12J3,Fontevr.,
La Leu, Arch. M.-et-Loire.)
Nuns ne panni an nn jour plus de vint
faucHlours. (Lell. de J. de Joinv., Arch. K
lloS)
Et y mettra chascim feu desdictes villes
un faussilleiir soufBsant. (1381, Ord., vi,
631.)
Comme le suppliant.... eust envoyé fans-
silleiirs pour laiissillipr son bief. (1413,
Arch. JJ 168, pièce 385.)
FAUciN, voir Faussin.
FAUciNE, voir Faussine.
FAUcisoN, s. m., dimin. de faux :
De coutiel d'Espaigne, de sarant, de
favcisov, de hace, de cisoires.... (Ban de
1260, Tailliar. Hec. d'actes rfcsxii» efxiii" s.
en langue wallonne, p. 243.)
[ FAUCON, voir Fauchon.
FAucoNCEL, - scl, S. Hi., dimin. de
faucon :
La costume as don faucomel petit.
(Les Loh., Richel. 1C22, P 208 ï°, et ms. Monlp.,
f» 20T'.)
Sor son poinR porte nn fauemcel genti.
(Hervis. Richel. 19160, f» i".)
Faucoticims voisns.
(Rmim. d'Alix., f» 21=, Michehnl.)
Car il les criement plus c'aloe fanronrel.
(Les Chelifs, Ri.liel. 12558, f o 140=.)
Onî de huant cuide fere espervicr.
Ne bon ostoir i1e fanconrel lanier !
(Herb. Ledlc, Fmtlq. de Cand., p. 116, Tarbé.)
FAUcoNNAGE,/a!(C0îia.9e, s. m., sorte de
redevance payée d'abord en faucons déni-
chés, puis en blé, en argent :
Li home de Lourciennes sont quite de
tout leur usaire, fors de marchandise, por
l'aveine le roy que il donent et por les
gelines de fauconage, et parle conmende-
ment le rov. (E. BoiL., Lie. des mest.,
2" p., 11, 95, Lespinasse et Bonnardot.)
Sept vins diz celines de favconnage.
(1298, Ord., Bupuy r.xxxiv, 45, Richel.)
Item si'perle fauconnage triginta modia.
(1319, Arch. JJ 60, pièce'69.)
PAUCONNEL, /a!i/co)inmî(;, S. m., dimin.
de faucon :
Ung bnsart naiptra en Cecille qui cuidera
estre ung fanronnel. {Prophecies de Merlin,
t" 66', éd. 1498.)
— Pièce de bois posée en travers sur un
engin avec une poulie à chaque bout :
A Glnude Girou pour deux toises de bois
a faire le faulconneaul de l'angin a monter
les pierres et qunrtiers. (1473, Conipl. de
Nevers, CC 67, f" 22 v», Arch. mun. Nevers.)
FAUÇ-ONNER, voir Faussoner.
FAUCONNERIE, VOlr F-\USS0NERIE.
FAiicQUiER, S. m., faucheur :
Jacques le faurqxiier. (Test, de 1523,
A rch. mun. Douai )
FAiics, voir Faus.
FAUCTL'RE, VOÏr FAITURE.
1. FAuuAGE, S. m., droit de faire par-
quer ses moutons :
Favdnge. (Charta vernacvia seu Gallica
in Mona.'.tico Anglic, t. I, p. 903, ap. Duc,
t'aida 1.)
2. FAUUAGE, faiildage, s. m., action de
faudcr, de couper les herbes dans les ri-
vières. De ce terme ancien il n'a été ren-
contré qu'un exemple du xvii' s. :
Le Lieutenant de Roy deni.nnde aux cix
hommes de Taire faire le fauldage des fos-
sets. (8 juillet 1669, Registre aux Consaux,
fo 184 Y»^ Arcb. njun. Douai.)
Cf. Fauder 2.
FAUDMLE, s. f., troupeau :
Responez, avomz faude en la vile ou
noue ' qe pur la faude clamomz tiel profile,
etc. Est. De voslre faude ne avomz qe
fere ; mes vus ne devez cnmuner forqe de
vos propres bestis , prest etc. — Bereford.
Par resoun de celé faudaile il cleiment de
fere coUeit de altre berbis ; pur ceo respo-
nez a la faude. (Year books of the reign of
Edw. Ihe first, years xxx-xxxi, p. 427, Rer.
brit. script.)
Cf. Fattde 1 .
1. FAUDE, faulde, fahle. s. f., bercail,
parc à brebis, bergerie :
Jamais n'anreient pris ne los.
Si cuni en falde erent enclos,
Ke a descuvert ne s'en i^sisseot,
E que pruesce ne fpissi'nt.
(Roii, 3' p., loOl, Andresen.)
Une faude vcil de berbiz
E nn graot p:irc. lez un costiz.
(Ben., D. deNorm.,U, 28ir)G, Michel.)
D'un lairon cnntt^ qui ala
Berbiz embler, que il espia
Dedenz la faude a un vilain.
(Marie, Vsoprt, x^viil, Roq.)
Tôles les brebiz au vilein
Furent en la fmide trovees.
(Id., !*., Richel. 19152, t° 21".)
Et vint Saul a unes faldes de berbiz ki
sur Sun chemin esteienl. (flois. p 93, Ler.
de Lincy.) Lat., et venit ad caillas ovium.
Et (le comte du Mans poursuivi par les ennemis)
Iprist la cape d'un pastonr.
En nue faude l'afubla.
Si que pastour moult bien sembla.
(MoosK., Chron., 15650, Reiff.)
Va a la faude einz que Esau revienge,
Aporle la preie, si mangera lis père.
(BMe, Richel. 902, f» i'.)
Por ceo édifiez citez a vos enfaunts et
fondes et esl.iblis a vos o'wailles et a vos
juments. {Bible, N^mibres, ch. 32, vers. 24,
lîicbel. 1.) Lat., cantas et stubiila ovibus.
Hoc ovile, faude. {Gloss. de Glasgow,
RIeyer.)
2. FAUDE, s. f., guérite :
La gaite corne qui sor le faude sist.
(Les Le II., ms. Vat. Urb. 575, (« -.".)
La raaislre gaite qui en lu faude fn
Jeté une piere,
(fi. de Camhai, Richel. 2193, f» 30 t° : Le
Glay. i.xxxv.)
3. FAUDE, faulle, faite, fade, s. f ., lames
de fer articulées, jupon de mailles des-
tiné à garantir la partie inférieure du
buste de l'homme d'armes, sans gêner
, les mouvements du corps :
Et le pourla tonte sa faude pleyne de
pierres. (Caum., Voy. d'oultr., p. 56, La
Grange.)
Ledit Philibert fournira ung homme de
trait a cheval, babillié d'une brigandine
ou courset fendu aux costes, a la manière
92
730
FÀU
d'AIemaiftne, poreeria, salade, flancards,
faites ou brayes d' cipr. (1474, Déclaration
des bailliages d'Ostnn et de Moncenis ,
Arch. Côte-dOr,B 11724)
L'estoc tout nu en la main dextre et le ;
poifrnart en l'autre, les faultes attachées
entre les jambes en manière d'unes brayes.
Domp AÏlouce de Sotemajour entra après
armé en la façon de l'aulre si n'est que
ses faultes devalloyent en bas. (D'AuTON,
Chron., Hichel. 5082, f° 127 v».)
Trancha l'aiîjnillete qui tenoit \es faultes
serrées, et icelles mist bas. (Id., ib.)
Une curace garnie de faultes fort Touil-
lées, lesquelles fades, curasse, harnoys de
jambes ont esté suspendues eu ladicle
chambre. (17 juill. 1314 , Inv. , Arch.
Vienne.)
Une père de brigandines, une faudes et
manches de maille avecques une vieille
salade. (1517, Invent., Rev. de Bret., 2° sé-
rie, 1, 44.) Impr., fandes.
Ils avoyent le corps armé d'une cui-
rasse, qui aloit, avec ses faudes, jusques
sur le genouil. (GuiLL. DU CnouL, Disc.
sur la CastramelaUon,p. 17, éd. 1381.)
Fr.-Comté, fauda, jupe, giron.
4. FAUDE, faulde, s. f., charbonnière :
Pour .II. m" et demi de carbon de/aitrfe
aux recepvpurs. (Toussaint 1366, Rec. de
Béthune, Arch. Nord.)
Une faude de charbon. (14o9, Arch. JJ
189, pièce 331.)
Pour carbou de faulde par luy acheté...
(1497, Comptes faits p. la ville d'Abbev.,
llichel. 12016, p. 49.)
S'aucuus marchands achepteut boys a
un seisneur, auquel boys se trouvent au-
cunes fautes de boys au moyen des ches-
ues ou de bouches de boys, plaches de
faulde, ou anciennes charoyeres , ce se
doit rabattre audit marchand. [Coust. de
Boulenois, clxii, Nouv. Coût. gén.,I, 40''.)
Wall., Namur, faude, fosse où se fait le
charbon.
Lieu dit les Faudes (Oise).
FAUUEBSTEUR, VOir FaLDESTOEL.
FAUDEBTEUU, VOlf FaLDESTOEI..
1. FAUDEE, fauldee, s. f., charbonnière.
Le suppliant venoit du bois couvrir et
mettre a point une fauldee de charbon
qu'il V avoit fait. (1457, Arch. JJ 189,
pièce 229.)
2. FAUDEE, S. f., paire de draps :
Tous ribaut ki n'ont .ii. faudees de
dras. (Lell. de l'échev. de Valogne à l'é-
chev. de S -Quentin, Arch. mun. S.-iJuen-
tin, 1. 30, A, 4"".)
FAUDEER, V. a., plisser, ploier :
Ele eut cote de virginité très pure et
très noble, a hare d'or eu mi le pis ploie
et faudeé a ploi d'amours escourcie abour-
selos de sainteé et de neteé tôt en tour.
(Serm. de la douce V. M., Richel. 15212,
h 177 v«.)
1. FAUDER, V. n., creuser une char-
bonnière :
Porront braser, fauder et cauffourer,
sanz empirier lesdiz boz,et ne poront riens
copper du gros mairieug. (1419, Cart. de
Corbie, 1» 74'', ap. Duc, Calidus furnus.)
FAU
Wall, faulder, faire du charbon de bois.
2. FAUDER, V. a., nettoyer, curer :
Pour fauder les fosseis du chastel de
Remv. (4 déc. 1379, Arch. Côte-d'Or, B
486, Artois.)
Fauder et hermier de faulx et ratel une
rivière. (1524, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms-, Bibl. Amiens.)
3. FAUDER, V. a., plier, ployer, cour- |
ber : 1
Que Dii easi me ploie et faude.
(Li Congiê de Bande Fastoul i'.lras, 117, Méon,
Fabl., I, 115.)
— Faudê, part, passé, plissé :
Et s'avrai chapel de pronier.
Et mu cote faudee.
(J. Erars, Barlscli, Rom. el pnsl., III. 21,19.)
Mamelcles li poingoent, qui li ont souzievé
L'erminé peliçon el le bliaot faudê.
iCaut. dWupais. p. fi, Michel.)
Si se vest d'une verde cote
Moul bien faudee a plois rampanz.
(Cb Bouchier d'AbciUc, 320, Montaiglon et Ray-
naad, Fabl . Ill, .327.)
Le verhe fauder est resté dans le lan-
gage technique. En terme de fabrication
de draps, on dit fauder une étoffe, pour
signiûer la plier en deux de manière à
mettre une des lisières sur l'autre.
Cf. Littré, Fauder et Faudage.
FAUDESSEUR, VOIT FaLDESTOEL .
FAUDESTAG, VOir FaLDESTOEL.
FAUDESTEUF, VOir FALDESTOEL.
FAUDESTOEL, VOIT FALDESTOEL.
FAUDESTOES, VOlr FALDESTOEL.
FAUDESTOLE, VOir FaLDESTOLE.
FAUDESTUÉ, VOir FALDESTOEL.
FAUDESTUEF, VOir FALDESTOEL.
FAUDESTUEIL, VOir FALDESTOEL.
F.\.UDESTUEILL, voir FALDESTOEL.
FAUDESTUEL, VOir FALDESTOEL.
FAUDESTUER, VOlr FALDESTOEL.
FAUDESTUET, VOir FALDESTOEL.
FAUDETEUIL,, VOir FALDESTOEL.
FAUDETUEL, VOir FALDESTOEL.
FAUDiEUR, S. m., charbonnier :
Yakes le /"audiewr. (1304. Trav. aux chat,
des C. d'Art., Arch. KK 393, f» 17.)
Wall., faudeûs, fddeû, charbonnier,
roucUi, faudreux.
Cf. Fauder 1.
FAUDiL, s. m., terme de mépris, trou-
peau, engeance :
Gardez moi bien le paradis,
Que mais n'i entre icist faudis.
(Adam, p. 39, Luzarche.)
FAUDiR (se), V. réfl., se couvrir d'un
objet plié :
Et quant il (Elle) ce faudit, si com dist
la scriture, si eslisoit il en l'uis de la ca-
FAU
verne. {Job, p. 488, Ler. de Lincy.) Lat.,
operuit vultum suum pallie. (III Rois, xix,
13.)
Cf. Fauder 3.
FAUDIS, adj. ?
Lux faudis, deux carpes de Marne fau-
disses, bresme. (Ménagier, II, 107, Biblio-
ph. fr.)
FAUDOSTEUL, VOir FALDESTOEL.
FAiDRE, V. n., manquer :
Lors s'esloingnenl li un de l'antre
Puis s'enlrevieonent los sanz faudre.
{iittle sans frain, ms. Berne 354, f° 33'' ; Méon,
îiouv. Rec, 1, 26.)
Pliissors oaeilles seul assaudre
La loave, pour paour de faudre.
{Clef d'ammr, p. 100, Tros.)
FAUDUER, V. n., se courber, se recour-
ber, faire la queue, traîner à terre :
En ce profil et les manches estoient traî-
nants presque a terre et fauduens. (1489,
Journal de Marbado, ap. Gairduer, Hisloria
régis Henrici septimi, p. 182.)
Cf. Faudeer et Fauder 3.
FAUDURE, S. f., pli :
Geste fourure et ceste escourçure et li
faudure de ceste cote fu moût kiere et
moult précieuse. {Serm. de la douce V. M.,
Richel. 15212, f» 178 r».)
FAUG, voir Fou.
FAUGiBE, S. f., faucille :
Jehan Passarreu dist au fils du suppliant
qu'il lui avoit desrobé ung daux ou fau-
gibe. (1473, Arch. JJ 145, pièce 1002.)
FAULCABLE, VOir FAUCHABLE.
FAUL, S. m., flambeau, petite torche,
falot :
Facula, faus. {Gloss. de Douai, Es-
callier.)
Cf. Faille.
FAUKABE, voir Fauchable.
FAULCEE, voir FAUSSEE.
FAULCHEMENT, VOif FAUCHEMENT.
FAULCILLER, VOif FaUCILLIER.
FAULCiSE, S. f., contravention :
Ly treze que cy après sont nommes,
sont pris par le niaislre eschevin, par les
treze, par les contes jures, par les paraiges
et par le commun, pour sçavoir et pour re-
garder lesqueils des mesliersde Metz doient
estre dessous le grand uiai.stre, el qu'il doit
corriger des faulcises. (1333, Hist. de Metz,
IV, 73.)
FAULCONNEAUL, VOir FaUCONNEL.
FAULCYE, voir Fauchie.
FAULCZONNERIE, VOir FaUSSONERIE.
FAULDE, voir Faude.
FAULDEE, voir FaUDEE.
FAULiTÉ, s. f., défaut, manque :
Pour lui humblement recommander son
pays et sugiets de par deçà, lui exposer
FAU
FAU
FAU
731
les faulites. pauvretés et charges de son
dit pays. (140i, Ord., ix, 29.)
FAULLEER, VOir FaUNIER.
FAULOiER, voir Faunier.
FAULQUE, faulxque, s. f., sorte de faux :
Une faulque de fer pour fauquier les ri-
vières. (1412, Béthune, La Fons, Art. du
Nord, p. 1^4.)
Faulxque. (Ib.)
FAULSEE, voir FAUSSEE.
FAULSER, voir FAUSSER.
FAULSIER, S. m., falsificatpur :
Faulsier de moanoye, faux monnoyeur.
{Nomencl. octil.)
FAULSONNBRIE, VOir FAUSSONERIE.
FAULSTEAU, VOir FOTEAU.
FAULSURE, voir Fausseure.
FAULT, voir Faut.
1. FAULTE, s. f., bord, penchant:
11 trouva une fosse moult ténébreuse et
profonde environnée d'espmes et mince
dedans, et cil qui devant aloit regarda et
vist sur la faulte de la fosse qui devers la
mer esloit Peleus son ayol. ilstoire de
Troye la grant, ms. Lyon 823, f» 144°.}
2. FAULTE, voir Faude.
FAULTEIT, voir FEALTÉ.
FAULTRAGE, VOÎT FAUTRAGE.
FAULTRE, voir FAUTRE.
FAULTRER, VOif FAUTRER.
FAULX, faux, fais, four, foie, foye, s.
m., taille :
Soit faite lieure estroite... entre la lésion
et le four du cors, c'est l'estomac. (H. de
Mo.NDEViLLE, Ricliel. 2030, f» 87».)
J'ay dur sain et hault a^sis,
Lons bras, ^-resles tloys aassts,
Et par le fa'il.r sui greslette.
(E. Deschamps, Poés., p. 80, Crapelet.)
Elle enffantil ung corps qui estoit, des le
falz en avait, forme d'omme, et, des le falz
en amont, forme de dyable. (J. Aubrion,
Journ., an 1485, Larcliey.)
Je l'agraperay par le foie du corps. (R.
Est., Thés., Médius.)
Il l'embrasse par le foye du corps. (Id.,
Dict. (af.gafi, Médius.)
Serrée et estreiute d'un tissu... depuis
le faux du corps jusqu'aux mammelles.
(le, ib., Vinctus.)
De mesme corruption vient presque ce
que l'on dit saisir un homme par le faux
du corps, pour dire par le fort du corps,
et faulserunharnois pour f uoer. (Pasquier,
Rech., 1. VIII, ch. 62, p. 787, .^d. 1643.)
M. d'Anguien, me prenant par le faux
du corps, me dist.... (MONTLUC, Méin.,
I. IV, éd. 1394.)
Elle se fit lier et attacher biea estroitte-
ment avec luy par le faux du corps.
(Mont., Ess., II, 33, f» 320 v», éd. 1588.)
On lit dans le Dict étijm. de Ménage :
On demande s'il faut dire faux du corps,
fort du corps, fois du corps, ou fais du
corps Je dirais fois du corps, puisque
c'est ainsi qu'on parle à Paris, et que le
langage de Paris est préférable à celui des
provinces: mais sans blâmer ceux qui
disent faux du corps, lesquels sont en
grand nombre. C'est ainsi qu'on parle en
Normandie. Nous disons en Anjou fais du
corps.
Le Dictionnaire de l'Académie enre-
gistre la locution d fois de corps.
FAULXDESTUEIL, VOir FaLDESTOEL.
FAULXONERIE, VOir FaUSSONERIE.
FAULXQUE, voir Faulque.
FAULXTUEL, VOir FaLDESTOEL.
F.\ULZDESTUEL, VOir FaLDESTOKL.
FAUME, voir Famé.
FAUMENTER, V. a., décevoir :
Dyable sont tuit tormenté,
Dyat'le sont lait fanmenté
En tous les lius oa ele joe.
(De la Mère an roi île Paradis, Ars. 3ïiT, F 102^)
FAUMENTERIE, S. f., TUSe :
Vous sares bien precier ou jewer de
fauuienterie, se vous m'escapes. (Froiss.,
Chron , V, 3.59, Kerv.)
FAUMJiE, voir Famé.
FAUMONBMEXT, s. m., tromperie, men-
Coment k'il nos aient ffabé
Ne mené par faumonement.
(PoU.fr. av. 1300, IV, 137-i, Ars.)
PAUMONER, v. n., mentir, tromper :
Mais je croi por bien faumimer
Qu'il n'ait voir son parel el mont
K'en Perron Je Banduiemont.
(Ladr. Wagon, le ilouUn a eent. 48, Scheler,
Trom. belg., nouT. sér., p. ii^i.)
PAUNFELUE, VOir Fa.VPELUE.
1. FAUNIER, S. m., bûcher, endroit où
l'on serre, où l'on fait sécher le bois:
Focile, gallice fauniers, ubi ligna dessic-
cantur. l,lSiS,Gloss. lat.-fr., Richel. 1.4120.)
FAUNIER, fauniier, faunoier, faunoer,
fausniier,fausnoier, fausnaier, fosnier,fau-
loier, fauUeer, verbe,
— Act., égarer, tromper, repousser :
Si ne feront li .\\. notant
Fors qu'il les iront faulteant
Tant que nos par ceste valee
Yendron sor enx lot en emblée.
(Perceval, ms. Montp- H -240, P 16'.)
Dame, dist la roine, or somes bien un voie
De veoir les François, se aucuns s'an cointoie ;
Qui or a son ami, qu'ele ne le faimoie.
Mes sovant an sa taule se deduLse et donoie :
Que vaut biautez de dame, s'an jovanl ne l'amploie?
(J. BoD., Sax., LXï, Micbel.) Irapr,, famoie.
Se a tort me faunie
Amours que j'ai servie
Ne me sai u ûer.
(CoNON DE Betho.ve Cltam., ap. Scheler, Troiiv.
belges, p. 27.) Var., famnie.
Gardez ne prisie? pas .ii. poires
De cest fans mont la fausse joie.
Car toz les siens Ffuile et faunoie.
(G. DE CoiNci, Chasieé as nom., Richel. 2311 1,
f» '287», )
Cil l'enginent (l'Eiflise), cil \a faunoient.
Cil la pluntient et cil la noient.
(In., Mir.. ras, Soiss., f» 26''.)
Les genz mnrdoit et enragiez
Plnsors eust ranlt domaaiez.
Et se ne l'enst piis el lié
Li granz maus \'ot lot faunot'.
fin., ib., ms, Brux., (• 39',)
Dame, que r'eusl fait saint Pierre
Qui tant fu durement peciere,
El k'anemis tant /flyvrmia
Que Din par trois fois renia ?
(lo., ib., Richel. 3'.ï, fa 12''.)
Amons la bêle, la sage,
La donce, la coie,
Qnî tant est de franc corage
Nnlni ne faunoie.
(Id., ib., Richel, 1533, f° 139, Meyer, Rec.
p. 380.)
Bien avons ses nevres escrites,
N'en poons eslre faunoie.
(De Monacho in flumine perirlilalo, \^l, ip. Michel,
D. de Norm., t, III,) Impr,, fauroié.
Et se lance enmi les chans, une ore ça
et autre la, et les /'a/mo/e longuement, tant
que li secors li vint, qui ne se tarda mie.
{Artur, Richel, 337, f» 229»,)
Vo doue samblant demonstre et seneûe
Que me doiies en la fin otroiier;
Et se tous jours me voles fausniier
Jou ne sai cni les coupes demander.
Fors çon que j'ai mescheance acensie,
(Bretel, Chans., liaynaud, Bibl. de l'Ec. des
Charles, 1880, p, 212,)
Fantosme nous ^^faunniant.
(Rdteb,, du Secrestain cl de la famme au chevalier,
I, 3-24, Jnb,)
Gerart l'appellent malfillastre,
Por ce que faiinoié \' avait.
Quant fu peti» et en eoiance.
(Gilles de Chin, 432, Reiff.) Impr,, fauvoié.
C'est mes cors, c'est mes sans, ne me lioil fauniiet .
(S, de Seb., siv, 1018, Bocca,)
Qu'il sont maint haut home ou tans d'ore
Qui tant prometont sans dooer
Ja Deus ne lor puist parilonuer.,.
Mais sachent bien sor totes somes
Que quanque il vont faunoiant
Lor reviendra es nés devant,
(Estories Rogier, Richel, 2012.i, f 180''.)
— Neutr., s'égarer, perdre la raison :
Corsaus en apela Gonbaut le renoié :
Comment, sire Gonbaut, aves vous fosnié%
U est chis grans eskies que mener densies'
(Aiol et ilirabel, fi750, l'oerster.)
Theophilus desve et fausnnie,
Tbeophilas enfondre et noie.
(G. DE CoiNCi, Mir., ras. Soiss,, f» 11''.)
Coques d'autre a'oi envie
Ne ja n'anrai,
Et se li miens cuers fa'inie
De duel raorrai.
(Mûrisses de CnEim. Chans .Richel. 841, (» 19 r°.)
Mais onques .Inlien ne s'en amoloia,
Por un pen de desdeing lous vis ne faunoia
Quant ainsi vil le peuple convenir el plaissier.
(Vie Ste Christ., Richel. 817, f° 187 v'>,)
— Faunif, part, passé, égaré, fourvoyé,
au sens moral :
Mnlt por se tient a farcillié,
Mult se tint bien a faunoie.
Que li cos l'ot si engin^'uié.
(Marie, Ysopel, li, Roq.) Impr., fannoié.
732
FAU
Theophilns li desvolcs,
Li deceus, li faunnie^^
Coaftié a pris, si s'en rf paire.
(G. DE Coi.NCi, de Theopliil., Ars. 33-27, f° 107=.)
Li durfeuz, li fannoiez.
(Id., il>.. Ricliel. "MfiS, f V.)
Li durfens, li fauloies.
(Id., ib., Richel. 375, t» 310'.)
Li durfenz, li faunne:,.
(Id., (i., ms. Brux.. f° 8''.)
Com cil ki ert tons fausnoies.
As pies li d'I loi errammeol.
(Id., ib., Ars. 35-27, r lOS".)
Di moi, di moi, di, renoié,
Di moi, di moi, di, fausnoié.
(ID., ib.. f° 110'.)
BieQ sont der^é et fausnaic.
(Id., il)., r 117''.)
Ou monde n'a si faiinoiee
!\e si desloians com je sni.
(Id., ib., ms. Soiss., f» 43'.)
De dael en sni si fausnoiee
Por un petit Dieu ne renoi.
(Id., I»., f 70'.)
FAUNiiER, voir Fao.vier.
FAUNOER, voir Faunieb.
FAUN'oiEJiENT, fan.fi. m., tromperie :
Chis siècles est mont faus, plains de fanoiement .
(De St Alexis, "23-2, Herz.) Impr., favoiement.
FAUNOiER, voir Fau.'>iier.
PAUNOs, S. m., animal fabuleux :
Vea ad les monstres, tygris e famos.
Les serpens, les dragons escberdez au dos.
(Th. de Kent, Geste i'Alis., Richel. 2i364,
f° 58 v°.)
FAUPERDRiEux, S. lu., oiseau de proie
du genre du milan :
Le fauperdrieiix est quelque peu de
moiudie corpulence qu'un milan ; toutes
fois plus haut enjambé, ayaut le bec et
les ongles moins crocbues que tous autres
oiseaux de rapine. {Des Ois., f° 118'', ap.
Ste-Pal.)
FAUQUABLE, VOir FAOCHABLE,
FAUQUIbLON, S. m. î
Il prisl un fauquillon, qui fut an Lombardie.
(Poéï. ms- av. 1300, IV, 1366, Ars."!
ïAURE, S. m., présent de fée :
Aine Dieos ne Qst si laitle rreatore;
Fors fu et Gers, de repos n'avoit cure,
Car ses parins li dona tel faure
Aios puis ne fu sans ire i!t sans rancure.
(G. de Hanslone, Richel. 25:; 16, C 49 v».)
1. FAUS, fauz, fauch, s. i., mesure de
terre :
Trante jornaus de terre arauble et
quatre fans de pré. (Cft. de 1272, Moreau
196, f» 163 r», Ricbel.)
Jusque a trante jornas de terre arable,
et jusque a se.K fauz de preyz. (12S4, Cft.
de l'offic. de Besançon, Arcb. Doubs.)
Doubes faulx de prael. (19 juin 1383,
Echenoz, Cbun\bre des compt. de Dole,
cart. 43, paq. 42, Arcb. Doubs.)
— Droit de faucher :
Ont aussi divers marcts, premièrement
un qui se nomme le {çranl maret auquel
ceux de Prouvin ont le fauch et le dent ou
FAU
tous les dits manans de Beauvais ont ac-
coustumé cacher toutes les bestes soubz
la garde d'un proyer, et y prendre pour
leur provision l'herbe que brfioing leur
est. {Coul. de Beauvoisis , Nouv. Coût .
gén., 1, 441''.)
Franche-Comté, faux, mesure de terre,
2. F.\.us, faucs, fauz, s. m., cas sujet,
faucon :
Hues s'en tome sor Itî rons arrabi
Qui plus tosl va que /'aux après perdriz.
(Les loh., ms. Monlp. 11 -213, C 33^)
Puis redevalent plus isocl
Que ne vQ\e faucs n'arondel.
(Ben., D. de Sorm., II, -2069, Michel.)
Allresi soraes pris corne faus qni oisele.
(Th. de Kent, desle d'Alis., Ricbel. '21361,
f» 23 r°.)
Et paien sont d'autre part racesraé
Plus joint que fiiK qui vole a recelé.
(Anseis, Ricbel. 793, t° 66''.)
— La confusion s'étant établie de bonne
heure entre le cas sujet et le cas régime,
on trouve faus au cas régime pluriel :
Qui esloit en gibier o .ii. fnus de Uosie.
(Rouiii- d^Ali.v., P ei"", Michelant.)
3. F.vus,/a«x.adj.,eii parlant de choses,
qui est de mauvaise qualité; faus drap,
pièce de drap plus large par le chef que
par les lisières :
De marcbeo.ns qui portent fausses me-
sures, ou faus dras. (1270, Ord., i, 228 )
— Adv., faussement :
Vous et les vostres de vostre aliance,
vous aves fait beaucoup de desplaisir a mon
frère el a moy, et aves troublé a vostre
povoir et faux conseillé monseifrneur et les
nobles de ce pays (les aucuns) et les
bonnes villes envers nous.(FROiss., Chron.,
XU, 272, Kerv.)
FAusATRT, voir Falsart.
FAUSANT, voir FAUSSANT.
F.AUSART, voir Fals^rt.
FAUSDESTEUR, VOir FaLDESTOEL.
FAUSDESTUEF, VOir FaLDESTOEL
FAUSE, voir Fausse.
PAUSEMENT, VOir FAUSSEMENT.
FAUSER, voir Fausser.
FAUSEURE, voir Fausseure.
FAUSEY, voir Faussé.
FAUsiLiER, voir Faucillibr.
PAUSIME, voir Faussine.
FAUsi.v, voir Faussin.
FAUsiNE, voir Faussine.
FAUSXAIER, voir Faunier.
FAUSNiiER, voir Faunier.
FAusNoiER, voir Fau.\ier.
FAUsoN, voir Fauchon.
F.AusoNERiE, voir Faussonerie
FAU
FAUss.\iRE, fausaire, adj., de falsifica-
tion :
■VVale Nicoustel... pour certain cas fau-
saire par luy commis, fu condamné. {Pièce
de 1446, ap. Beauvillé, Doc. inédils sur la
Picardie, iv, 162.)
FAUSSANT, fausant, adj., faux, trom-
peur :
Et partent fausse et ment.
Se tout conquiert par son faussant language.
(P. deCreon, Chaiis., Ricbel. 844, f» 86 r».)
Se tout conquiert par son fausant lauf^ge.
(Mène Chans., ap. .Maelzner, Allfr. Lieder,
p. 15.)
1. FAuss.ART, adj., traître :
l.y roys Corbarans que je voy d'autre part
\ a rencontre vous mal ouvré de faussart,
(Ctiev. au cijgne, llaiO, Reill. )
Ou je l'apielleray un trailre faussart.
{Il> , 11348.)
2. FAUSSART, voir Falsart.
FAUSSE, fause, s. f., fausseté :
Ne Ënent de dampner li envioz et la
fause des tesmonz. {Dial. anime conque-
rentis, ms. Epinal, Bonnardot, Arcli. des
miss., Z° série, I, 277.)
F.AUssÉ, fausey, falset, s. f., fausseté,
faute :
Gascoz, qui tant a amê
.\mera tout son aé
Desirraranient, si pry Dey
Qu'en droit li n'i ai fau-^cy.
(Clians., Poét. fr. av. 1300 I, -276, Ars.)
Demain cel jur, senz falset, vous verrez
La grant plenlé, mais ja n'i mangerez.
(Bible, Richel. 898, t° -200 r».)
FAUSSEABLE, adj., faux, qui trompe;
Mes ne m'est pas tant fauisealile
Fortune, qui Irop m'est contraire.
(Fabl. dOv., Ars. 5069, f 186«.)
F.AUSSEE, /"uttciec, faucee, faulcee, faulsee,
s. f., fausseté :
Plus belle riens de famé ne fu née.
Mais d'uQ eaige estiiez sans faussée.
(Jord. de Slaves, llicbel. 860, i" 116 r» ; él. Hoff-
mann, V. 93-2.)
— Contravention :
Ne dovoit cilz grans maistrez panre
warde fors que de fauciees. (1336, Hist. de
Metz, IV, 78.)
— Trouée, percée, l'action de fausser,
de trouer, de percer, d'enfoncer :
Je vey, depuis, le barnois de monsieur
d'Escalfes, nu monsieur le bastard avoit
fait de grandes faïUnees, de la daaue de
dessous de sa bacbe. (Ol. de la Marche,
Méin., l, 37, MicUaud.)
Il couppa la creste de l'armet et y feit
une telle faulsee. que le trencbanl de la
hache pHnelni jusques aux cheveux.
(.\.\iyoT, Vies, Alex, le grand, éd. 1363.)
Ce qui feut le commencement du trouble
et de l'effroy, quauil les Romains veirent
la violence et la faulsee griinde que fai-
soyent ces coups de llesches des enuemys,
qui rompoyenl 4eurs armes et perçoyent
tout ce qu'ils rencontroyent. (Id., ib.,
Crass.)
Il vouloit sur tout que la poudre fust
bonne et fine pour bien tirer d'assez loinp
FAU
FAU
FAU
733
et faire bonne faucee. (Ruant., Grands
Capit. estrang.,\. I, xvi, Bibl. elz.)
— Par extension, choc, charge, incur-
sion, irruption :
Ils se sont seiilementreculez pour mieux
sauter, et pourci'nn plus fort mouvement
faire une plus vive faucee dans la trouppe.
(Mont., Ess., 1. 1, c. 39, éd. 138S.)
— Fig. :.
Mais comme une impression spirituelle,
face une telle /aîtcee dans un subject mas-
sif et solide , et la nature de la liaison de
cousture de ces admirables ressorts ja-
mais homme ne l'a sceu. (Mo.\T., Ess., 1. II,
c. 12, éd. 1588.)
FAUSSEMENT , faucsment, fausement,
fatixement, falsement, fakement, s. m. ,
action de fausser, de tromper, fausseté :
Si U tcDdrai sans fausement,
(Ren. de Beaujeu, li Biaus Desconnais, 2 10,
Hippean.)
Qai par nun Den funt serment
Et meosanje et fitlcemeiil
(De Pèches, ms. Cambridge, Univ. E e. I. 20,
P 9'.)
Ne la lei ke tennm de Den omnipotent
Ne deil par li Matum aver ja fahemeiit.
(lion, 1.38-2, Michel.)
Or set Horn bien de fi e tnt cerieinemeot
Ke Rirael est leal e ke rien ne li raent
E qn'ad enteria qnoer e tut sanz fausement.
(Ib.. i.30iî.)
Las ! qnel tonrm''nt.
Quel fancemenl
Vons me baillez I
(Folles amours, p. 313, ap. Ste-Pal.)
— Action d'attaquer un jugement en
taxant les juges de mauvaise foi :
Se aucuns viaut fauser jugement en pais
la ou faussemeiiz de jugement aBert, et
n'i avra point de bataille, mais li clains et
li respons et li autre errement don plait
seront raporté en uostre cort. {Etabl. de
S. Louis, I, vu, p. 16, Viollet.)
Si come quant l'en juge que l'en doil
respondre au claim et l'en fause le juge-
ment, et tel le prueve l'en ; en cest cas
gaaigne li fausserres deliverance vers la
partie ; car li faussemenz touche son fait,
en tant come de maves claim fait. (P. de
Font., Cous., xxii, 12, Marnier.)
Amende de fausement- (Id., ib., 19.)
Li vileins fust délivres de son fauxe-
ment. (Id., ib., 2-2.)
PAUSSEOR, fauseor, - eur, s. m., celui
qui attaque un jugement en taxant les
juges de mauvaise foi :
Et veinquesist li fausierres. (De droit et
dejusl., Ricliel. 2Û04S, f» 87'.)
Le fauseur. (Ib.)
FAUSSER,/'ai(ser, faucer, faulser, fauxer,
falser, falseir, verbe.
— Act., tromper :
Por ce celi fa'isser ne doi
Qni m'aime seiiz r.wr ^ileor.
(nom. et pasl., Barlsch, I, 46, 39.)
J'aim miens S'ultrir mes dolenrsqne /a«ss«
Fust mes compains et fraint- lolaulez.
(Bbeikl, Chaas., Val. Cbr. 15->2, f° 159".)
— Contredire, attaquer la validité de,
accuser de fausseté :
lîpjîues li a son seremeot faussé.
(Garin le Loh., 2" chans., xxv, P. Paris.)
Nul des devins n'en puis falseir,
Mort est sa mère al delivreir
(Brid, ms. Municb, 3r>7, Vollm )
^e se doit nus por çou irT,
Sen plait l'un vers l'autre /"aM^fr ,*
Et se faic un Jugement,
El uns de vous mius i entent.
S'il le mo /avvr por niilîor.
Ne doi vers lui avoir iror.
(Eteocleet Polin., Rirhel. 373, P 59''.)
Cis jngemens ert il fenis.
Vos le voirai oir jngier;
Dîtes s'il fait a calengier,
El. s'il est fans, si le proves.
Comment il doit eslre fauses.
(Ih., f» SO"".)
Kl se vos ce volies des'lire ne fauser.
Je seioie tou>; près orendroil de moustrer.
(Gui de Bourg., 2137, A. P.)
Geste lei est lote filse.
Et ma reison ben la false.
(Vie S. Georf/e, Richel. 903, !° 110 r".)
Et dist primierement dus Gaanors : Ou
sont tui clerc qui dévoient falseir ceu que
Celydooes dist ier? Nous les orieus moult
volantiers parleir. [Hist. de Joseph, Richel.
24Do, f» 189 v».)
Il soloit estre, quant aucuns baiUoit
letres, que on nieloit es letres les nous
de cix qui estoient apelé por estre lès-
es cis uzages quort mes en poi
mong
de lix. Et s'il quort en aucun lieu, si est il
perilleus ; car il avient souvent que li tes-
mong moerent, et après lor mort on a mes-
tier des letres, si que les letres n'ont pooir
d'estre tesmognies par les tesmoins.
Donques convient il que les lettres vaillent
de eles meisme.s, et si fout eles ; car eles
ne sO)it porce faussées, donques y furent
mis les noms de ci.K por noient, puis
qu eles valent par le tesmongnage du seel
tant soliîuient. (Beauman. ,Cou(. du Beauv-,
XXXIX, 59, beuguût.)
— Altérer p,ir un mensonge :
Nies est Emenidas, coni li r,t lait conter,
.Mais le verai esloire le me revelt falser.
Car n'ot onques neveu, fiirs Pieron de Monder.
(Boum. d'Allv.. P 19\ Michelant.)
— Falsifier, contrefaire :
Pour ce que l'eu a contrefait en pluseurs
liens nos n)Oiioies d'or et faussées, don
nostre royaume et nostre pueple sont
damagez et deceuz. (1308, Arch. JJ 42,
f» 65 V».)
Et disoient qu'il avaient falsé la monoie
de lo prince. (Ai,\ié, ¥st. deli Normant,l\,
39, ChanjpoUiou.)
Lequel compaignon avait faulsé ou fait
faulser a un jeune clerc certaines lettres
royaux. (1413, Arch. JJ 167, pièce 178.)
— Netitr., être contredisant, infliger un
démenti :
Jo si li fais, od lui m'en curabalrai.
(Rul, 3S44, Muller.)
— Etre trompeur, mentir, se dérober:
Que vers son oncle fau.sa de convenant.
(Raoul de CamI/rai, cxxv. Le Clay.)
As lu espérance en cez de Egypte ki
suut cume bastuns de rosel pesceed sur
qui se l'um se apuied tost falsed e depies-
ced, e entrent les esclices eu la charn et
percent la main ? (Rois, p. 408, Ler. de
Lincy.)
Et se dormirent snns famer.
Tant que li bianz jors parut cîer.
(Renard, 22f;3l, Méon.)
Ne ja por rien ne fausera d'aiguille aimantée)
(GuiOT, Bible, 013, Wolfarl.)
On l'escripture qui ne fausse
Convendroil du tout eslre fausse.
(Chr. be Pisvn, Liv. du chemin de lomj eslude,
339, Puschel.)
S'a fauec langue il faut qoe l'honneur d'elle.
De moy, par moy, dessus moy soit vengé.
(L\ BoET., Sonn., 16, Fengcre.)
— InSn. pris subst., fausseté :
Engiens a fansee droiture,
Fauxers a veincue natnre.
(Du Vilain qui conquit paradis, Richel. 19132,
r» 17 V.)
— Faussé, part, passé, faux :
Allre (.loi) ne lendrum ja, kar Iule allre est falsee.
(Ilorn, 1462, Michel.)
— Trompeur :
Cerles. chicre dame, a bon droit
Me feroil mourir laidement.
Se je vouloie nullement
Eslre, moy vers lui, tant faussé.
Que je eusse a tel fait pensé.
(.Uir. de S. Jean Clirys., i 19, Wahlnnd.)
PAUSSEUiE, falserie, s. f., mensonge,
sorcellerie :
N'i remaindrat ne sorz ne falserie.
(RoL, 3663, .Millier.;
Ne ja rien ne tondra a songe,
A falserie, n'a mensonge.
(CuREST., Rom. d'Alex., Richel. 1420, f 43^)
Bretel, vos grans fauiseries
Sonl bien descouvertes chi.
(GniEvii,., C/ian*., Val. Chr. 1490, 1° 154''.)
Fine amor veut sans fau.tserie
De douz parler eslre uourie.
(Clef d'.imour, 31, Tross.)
— Acte d'un faussaire :
Guiart de Jlesuil proposa fausserie de
rasure de ladite somme contre ledit expo-
sant, et que l'on avoit fait de sept livres,
soixante livres es dites leltres obligatoires.
(1362, Arch. JJ 93, pièce 122 )
FAUSSET (estre de la confrairie saint),
être trompeur :
Nous soniines tous de la confrairie saint
Fausset. (Modus, ap. Ste-Pal.)
FAUSSETÉ, s. f., infraction au règle-
ment :
Nus du mestier devant dit ne puetnene
doit (dire fausseté en son mestier (E. Boil.,
Liv. des Mesl., l" p., xxxiv, 6, vur., Lespi-
nasse et Uonnardot.)
FAussEURE, fauseurc, faussure, faul-
sure, s. f., fausseté :
El mes cuers, qui en son danger
S'est los mis sans faussure,
Veul en chaulant merci proier.
(p. DE LE Col'Pele, Cliaus., Dinau^c, Trour. artés.,
p. 371.)
— État de ce qui est faussé, entamé :
llaubers ont fors, ains n'i ot fauseure.
(Anseis, Richel. 793, f° ig"".)
— L'endroit où une tour commence à
s'épater :
734
FAU
FAU
FAU
Autour y avoit ung cercle de fer de
merveilleuse grandeur car il environnoit
toutes les fenestres, et pendoil a tout dus
fiUetz de fer qui tenoient a la faïUsure de
la tour. (Perceforest, vol. III, ch. 30,
éd. 1528.)
FAUSSEUX, voir FOSSETJX.
FAUSSIKR, voir FOSSIER 2.
FAUSSILHON, VOif FAUCILLON.
FAUSSILLEUR, VOlP FAUCILLOR.
1. FAUSsiLLiER, /'aucil/jer, v. a., trom-
per :
Li monile qai vois est et fans
Vous voil comparer a la faas
Kt deviser par la faucille,
Comeot li nos l'autre y faucille
l".t quiert le tour de faussillier.
(Watriouet, Dis de faus et de la faucille, 1,
(Sclieler.)
2. FAUSSILLIER, voir Faucillier.
F.vussiN, fausin, faucin, s. m., chose
fausse, falsiûée :
Bien doit avoir honte novele
MoDoiers qui fauxin velt vendre.
(Rom. du comle de Poit., Ars. 3347, P IIT* ; éd.
Michel, T. U30.)
Que nulz ne nulle ne melte en euvre
plume pourrie que l'en appelle coudrier,
ne faucin. (1372, liéglem. pour les coustiers
de Paris, Ord., v, 547.)
— Grime de faux :
Par inoportunitez, inductions, faucins et
autrement. (Août 1370, Arch. P 1367.)
T\vss,ifiv:,fausine,faucine, fausime, fau-
xime, s. f., chose fausse, fausseté, crime
de faux, acte trompeur :
Kar jo n'ai de famine cure.
(De Salv. Iiom. dial., Lib. Psalm., p. 366, Michel. 1
E Deus encresse tost lur numbre
Ke la fausime oes encumhre.
(Chardry, Pelil Plel, 1-243, Koch.)
Pur abatre la grant fausiiie
De ces hérites k'eii abisme
Vuleiut les ulmes cnudure.
(Id., Set dormans, i'6S^.)
E que a ferme seit ceste covine.
Muu seal ai (c'est le diable qui parle) mis de faucille.
Par uuot iço leur conferme e graunt
Que ja ne teneot covenaunt.
(Pierre de Peckam, Rom. de Lumere, Brit. Mus.
Harl. 4390, P ih".)
Rien de! mien ne metterrai,
ISiile faitcine ne Iroverez.
(De Pèches, ms. Cambridge. Univ. Ee. 1. 20,
f» i*".)
Cum avet asayé et ateint de faucine
ceus ke se funt apostles e ne sunt mie.
(Apocal., Ars. 5214, i" 2 v».) Var., fau-
sine. (ils. Richel. 4u3.)
Et pur touz t;iles et fausine abatre. {Lib.
Cusium., I, 78, 45, Hen. III, Rer. brit.
script.)
Plusours grauntz damages aviegnent de
jour en autre as grauntz seignours et au
pueple de la terre p,ir la fausine de sele-
rie. (/()., I, 80, 452, Edw. 11.)
Avision de fausine et de fantesme.
{Secr. dArist., Ricbel. 571, f» 136'=.)
11 puet estre deceu par adobement u
par fausine. {Sarmons en prose, Richel.
19525, 1° 181 r".)
Accordé est et assentu contre la fauxime
des jurrours que chescun home contre
qui ils passent puisse avoir l'atteint si
bien en plee real corne persoaale. (Stat.
d'Edouard III, an xxxiv, impr. goth.,
Bibl. Louvre.)
Thomas de Weyland, justice, forsjurra la
tere pur sa fausine. {Chron. de Lond.,
p. 22, Aunger.)
FAUSSONER, - onner, - çonner, v. n.,
tromper, se tromper :
Justise, si corn ses nons sonne,
Est juste et jamais nw faussonne.
(Reclds de Moliens, Dit de Charité, Ars. '3U'2,
P 217'.)
— Faussoné, part, passé, falsifié :
Si avez laissé porter hors de nostredit
royaume nostre billon d'or et d'argent, \
et apporter en iceluy lesdiz florins contre-
faicls, et monnoyes faussonnees, d'or et !
d'argent. (1363, Ord., iv, 597.)
— En parlant de personne, qui trompe,
qui se cache : ,
Manl vesloe et chaal^hiee et tonte entnrchoanee
Covroit sa grant biauté la gente fauçonnee. \
(.Girarl de Ross., '2373, Migoard.)
I
FAussoNERiE, fauç., faulcz., faus., I
fauls., faux., faulx., - onnerie, s. f., '
fausseté, escroquerie, faux témoignage,
faux en écritures publiques, faux mon-
nayage :
Apres est des larrencins et des fauso-
neries. {Pièce du xii" s., ap. Beauvillè, Doc.
inédits sur la Picardie, IV, 31.) l
Si comme nos avons en la première
decretale dou tytre de crisme de fauso-
nerie, qui dit que faus tesmoinz sont
puniz selonc ceu que li crismes est. (Or-
din. Tancrei, ms. de Salis, f» 29».)
On ne les doit pas croire. . ou reprendre
les de fauxonerie. {Ib., f" 74'')
Apres Cornélius Sila fist questions des
crimes ausi comme de fausonerie, {Di-
gestes, ms. Montpellier H 47, t'° 3'.)
Cil qui en ce s'acordeut ne chient mie
, en crime de fausonerie. (Ib., f» 276''.)
j Que plusieurs roberies, mauvaistiez,
fauconneries et autres malefaçous ont esté
et sont laites de jour en jour eu pluseurs
parties de nostre royaume, et en aucunes
ou pluseurs noz monuoyez. (1354, Ord., IV,
151.)
Sur les fauconneries qui se font dans
lesdites monuoyes. (1388, Ord., vu, 242.)
... Par faiissonnerie, par tricherie et par
obligacion imiiossible. (BouTiLUKR.Somme
rur., f 22=, éd. 1479.)
Icellui Guillemette , faignant avoir a
nom Phelipot, eust au suppliant passé
audit nom quittance des dittes choses.
Laquelle faulsonnerie ainsi commise et
perpétrée.... (1451, Arch. JJ 181, pièce 38.)
Plusieurs faulxoneries , extorsions et
aullres mcouveniens oui esté faictes au
temps passé. (1454, Etabiiss. de Jeh. III,
D. de Bret., Mot., Pr. deVH. de Bret.,l,
1162.)
En tout fait de traison ou de larrecin,
ou de parjureté ou d'infameté, ou de
fausonnerie. (Coust. de Brel., t» 69 r°.)
U (l'avocat) ne conseillera nulle faul-
czonnerie en cause, eu tesmoignage, ne
aultremeut. {Ib., f» 155 r».)
Ait esté reproché d'avoir faict ni com-
mis aulcune faulsonnerie ne aucun maul-
vays cas. (12 sept. 1516, Enq. faite par la
cour de Lanmeur, f'*« Barbier de Lescouet,
Arch. Finist.)
FAUSSONGNIER, VOif FAUSSONIER.
F.AUSSONIER, - onQuier, - onnier, faux.,
s. m., faussaire, menteur, falsificateur,
faux monnayeur, faux témoin :
Car je le tieng pour losengeur,
A famsongnier et a menteur.
\Sones de Nansay, ms. Turin, P* 14^.)
Neporquant ce faut en ce cas, ce est
quant escripture soupecceneuse est apor-
tee en jugement, quar lors se cil qui li
aporte ne la prueve a veraie il est puniz
comme fau.voniers. {Ordin. Tancrei, ms.
de Salis, f29'>.)
Quant il semble que li instrument soient
soupeçonueus, ou par rasure ou par vice
ou par autre manière, cil qui l'aporte avant
le doit prover a verai, se il ne le fet, il est
tenuz pour faussonnier. (Li Ordinaires
Tancrede, f"'97^)
Faussonier de monnoies, ou de fausses
monnoies. (1270, Ord., I, 288.)
FAUT, fauH, fouit, s. m., manquement:
... Jeies che monne de la haut
Cha dessous en le fosse, qu'il n'i ait point de
[faut !
(B. de Seb., xvi. 930, Bocca.)
— Endroit où une rivière se jette dans
une autre :
Les villes, places, chasteaux et forte-
resses de Moustereau ou fauU d'Yonne.
(1438, ms. Richel. 25710, n° 116.)
Monstereau ou fouit d'Yonne. (Sept.
1438, ms. Richel. 22298, n» 1.)
On dit encore maintenant Montereau-
faut-Yonne.
FAUTABLE, VOir FEUTABLE.
FAUTÉ, voir Fealté.
FAUTEiT, voir Fealté.
FAUTER, v. n., commettre une faute :
II n'est pas bon escolier
Qui tort et faute volontier.
(Gabr. Meorier. Trésor des Sentences, éd. 1568.)
Aunis, fauter, commettre une faute. C-
du N., cant de Matignon, fauter, faire
une faute. Norm., fauter, commettre une
faute. Bourg., district de Saulieu, fauter,
manquer ; « Elle a trop faute, en parlant
d'une petite fille dont la nourrice n'avait
pas assez de lait. <• Bourg , Yonne, fauter,
faillir, tomber en faute. Morv., fauter,
faire une faute^ manquer. Centre de la
France, fauter, v. n., se dit des femmes
qui oublient leurs devoirs.
FAUTiER, adj., fautif, coupable :
Nous cognoissons, grand Dieu, nostre avoir et nos
[biens
Procéder purement de ta main nourricière ;
El, quoique nous soyons une race fautiere,
Bou père, que c'est toy qui seul nous entreliens!
(Yaux-de-Vire de 1. Le Huui:, xxvn, Jacob.)
Dieu seul ne faut jamais, les liomnies volontiers
Sont tousjours de nature imparfaits et fautiers.
(Koss., Disc., à Cather. de Medicis, Bibl. elz.)
FAU
FAU
FAU
735
Des raalheureni humains les natures fautieres
Oat les dieiiT roarjoncez en reat mille manières.
(Garmer, Hippnhile. II, éJ. 1573.)
Ta tronpe caniusettP.
N*ayanl ton œil snr soy, ny soin de ta houlette,
A la mercy des loups, suit le premier sentier,
Qoe son simple app^-tit, conimonement favtier,
Lny monstre sans égard
(BiRinnF., Berg., Perr. el Flam., éd. l.ïSl.)
Il n'est rien si aisp, si doux et si favo-
rable que la loy divine : elle nous appelle
a soy, ainsi fauliers et delestables comme
nous sommes. (Mont., Ess., 1. 1, c. 36,
éd. 1588.)
Il n'est rien si lourdement et largement
faulier que les loix. (Id., ib., 1. III, c. 13,
éd. 1393.)
C'est l'excuse, la robe faite de fueilles de
figuier des premiers fautiers, qui se cou-
vrirent et de parole et de faict. (Charr.,
Sag., 1. II, c. 3.)
A maintenir Testât des braves courratieres
De Venas q'ii ne sont aacunement faulieres.
{Les Sluses incognue^ on la SriUe aux Courriers,
Apol. de don Cbayvos en favenr de Renon,
éd. 1601.)
FAUTRAGE, faullrage,s,. m., droit qu'un
seigneur avait de faire parquer ses mou-
tons sur les terres de ses vassaux :
Qui a droit de faultrage ou preage, le
tiendra en sa main sans l'affermer a la
charge qui s'ensuit, c'est a sçavoir qu'il
sera tenu jiarder ou faire les prez dudit
faultrage ou preaae. (Cout.de Tours, Nouv.
Coût, gén., IV, 603.)
Qui a droit de fautrage ou preage ..
{Ib., p. 631.)
FAUTR.AiN, s. m., provislou de laine
d'étoffes ?
Le fautrain du dortoir de l'hospital
S. Sauveur. (1349, Lille, ap. La Fons, Gloss.
ms., Bibl. Amiens.)
1. FAUTRE, voir Festre.
2. FAL'TRE, faultre, faltre, faire, feutre,
fellre, s. m., arrêt fixé au plasiron de fer
pour recevoir le bois de la lance lorsqu'on
chargeait à cheval :
Un poindre que li embeli
A fait Clyi.'es lance sor fallre.
(Chbest., Cligel, Richel. 1420, f i5'.)
Si met la lance sor le fautre
Et li nos let corre vers l'antre.
(Id., Perceval, ms. Montp. H '249, f° Li».)
Pnis qne joesni el cbamp le (jlaive el f&llre mis
Assez sni plus seurs qoe si erre en paradys.
(Th. de Kent, Geste d'Alis., Ricliel. 24364, fMO " )
Il a repris sa lanee, sur feutre le posa.
(Cliev. an cygne, 15169 Reiff.;
Qnant il orent les esruz pris
Et les espiez el /'autre mis.
Bien s'aloignerent an arpent.
(Flaire el Blance/lor, 2= vers., 1009, du Méril.l
Et si raist d'une part et d'antre
.X.V. chevaliers, lance senr fauire.
(Dolop., 6067, Bibi. eh.)
Derrier l'arson consuî l'aragon.
Tranche le fautre dou vermeil siplafon.
Et par mi coupe le boin destrier gascon.
(Gerarl de Viaiie, 472'J, Tarbé.)
Le glaive sor faire. (S. Graal, RicheL
2433, f 201 v«.)
Tout ausi Rollans et li antre
Fièrent es Turs lance sor fautre.
(MousK., Citron., 7224, Reiff.)
Et tout li antre
S'enfairenl lance sovr fautre.
(Id., a., 14649.)
Lanche levée sonr le fautre
S'entrevienent et se desfient.
(GiB. DE Mo.vTR., Violette, 1899, Michel.)
Et Caenes vint lance sour fautre.
Dedans son hianme escriant : Gare !
(J. Bi;etel, Tourn. de Cliauvenci, 792, Delmotte )
Ysengrins qui lance sor fatre
Venoit une vies voie antie.
{Couronnement Renart, 546, MéoQ.)
Cil de Ilanpest. lance sour fautre,
Li vient moût bien et motit a droit.
(Sarbazin, Rom. de Ham, ap. Michel, Hisl. des ducs
de Norm., p. 279.)
Atant es vous le roi Richart lance sour
fautre et aloit criant. (Chron. de Rains,
c. X, L. Paris.)
Ne nulz qui ait lance sus faultre.
(Guerre de Uelz, st. 125', E. de Bouteiller.)
Messires Oudars qui se sentoit cacies se
virgonda, et se arresta tous quois et mist
l'pspee eu fautre et dist en soi mesmes
qu'il attenderoit, le chevalier d'Eûgleterre.
(Froiss., Cftcon., V, 449, Kerv.)
— Par abréviation, on a dit svr fautre,
pour lance sur fautre, au sens figuré de
rapidement :
Et en après, pour recincier
Le iloulc air qui venoit sus fautre,
11 rendoit a la fois un anllre
Qu'on recoeill il par gratis solas.
(Froids., Poés., le joli Buisson de Jonece, II, 37,
1243. Scheler.)
■ 3. FAUTRE, feltre, s. m., couverture,
tapis :
Sonr un feltre sarasiooi.'^
Qui plus ert blance que unie nois.
D'or et de soie esloit ouvres,
S'asist Prians comme senes.
(Ben., Traies, Richel. 375, f» 89B.)
— Grabat :
Li uns d'aus n'a pitié de l'autre
Qanl le voit j^esir sor W. /autre.
(Gliot, Bille, 1218, Wolfart.)
F.vuTRÉ, adj., de feutre:
Va ferir Guileclin sor l'eaume q'est jemez.
Tôt li tranche et porfant com .1. chapiax fautrez
(J. Bon., Sax., cxcvii, Michel.)
FAUTRER, verbe.
— Act., battre, frapper:
Et cil qui bien n'ovroit ert batus el fautres.
Le car lor rompoit on es flans et es costes.
(Les Chelifs, Richel. 12538, P 124''.)
Qant il Vont batu et fautre
De la coroie d'un baudré
Li tient amedos les poinz.
(De Conneberl, 197, Méon, IVow. Rec., I L*
Mais la le puct balrc et faulrer
Vilainement sans amendt-r.
(Gilles de Chin, 3007, Reiff.)
Car en leurs cours ne peut entrer
Uns povies clers, mais est fautres
Quant du portier est encontres.
(Le riche Homme et le ladre, ap. Duc, Fautrum )
Lors m'avisai que s'on ne le secourt
Je li vodrai trop bien le dos fuutrer
Car je me ti-oc de lui trop mal cooteos.
(Fboiss., Pnés., Ilichel. S30, f» 301 r".)
— Neutr., frapper :
Chascnn i fierl, chascan i faulre.
(GniART, Rog. tign., 19337, W. et D.)
Et (juand ilz se brunissent ilz fouirent
premier comme uiig cheval du pié. IGast.
Feb., Maz. 514, f» 6".)
FAUTRIERE, VOir FEUTRIERE
FAUTURE, voir Faiture.
FAUTUSETÉ,s. f., défaut, imperfection:
■Fautuseté, s. f., fautynesse. (Palsgrave,
Esclairc, p. 219, Génin.)
FAUVAIN, - in, s. m., tromperie, ruse .
Partont es cners fauvain et ghille
A mis Renart.
(Renart le nouvel, 1255, Méon.)
Mais vons avez an roy fait .i. jen de fauvin.
(H. Capec, 6096, A. P.)
— Chevauchkr Fauvain, user de trom-
perie :
Ganfrois entre en Nimaye, qui chevaurhoil Fauvain.
(B. de Set/., i, 841, Bocca.)
Car encontre me fille volt chevaucliier Faumin.
(H. Capet. 982, A. P.)
— Estrillier Fauvain, dans le même
sens :
... Nus n'ierlja mes bien venus
S'il ne sel Fauvain estrillier.
(Pièce anony?ne, ap. Scheler, Trouv. ielr/., nouv.
sér., p. 156.)
Cil qui mies de Fauvain a estrillier s'atire
Ce est li miex aniez.
(Watriquet, Faseignem. du jnne pi de prince,
92, Scheler.)
Nom propre, Fauvin.
FAUVE, adj. ; fauve anesse, hypocrisie,
fausseté :
N'i a mester chère hardie,
Ne n'i vaut voslre renardie,
.Molt savez de la fauve annesse.
(Ren., 11031, Martin.)
Renars qui scet de fauve anesse
El de mainte fausse promesse.
(Ib.. 13733.)
— N'y savoir fauve, ne connaître aucun
moyen d'échapper à quelque chose :
peuple.
Du remède?
PLAT PAYS.
Une botte fauve.
PEUPLE.
Pascience.
PLAT PAYS.
Par trop ra'i dure.
PLCPLE.
Je n'y sçay tour.
PLAT PAYS.
Je n'y sçay fauve.
{Bergerie de Mieulx que devant. Ane. Th. fr.,
III, 224.;
— S. m., mensonge, fable, bourde:
Mal osas le ladre huchier
Et a nos (feus dire tetz fauves.
(Pa.^s. N. S., Jub., ilsst., II, 203.)
F.AUVE.Au, voir Fauvel.
FAuvEiLLE, S. f., sorte d'animal de
couleur fauve :
Et de fauveil et de fauveille.
Et de liart et de moreil.
(Rose, Val. Clir. 1858, f» 122
736
FAU
FAV
FAV
fnvel.
;. de Bonteiller.)
Cf. Fadvel.
FAUVEL, - iel, - eil, - eau, - au, favel
ai]., de couleur fauve :
Robes, loille, i-hanve ne lin,
Ne cheval blanc, noir,
(Guerre de Metz, st. lOî
Il eut ung moult bon clieval {auvel a
courte qupue. (Monstrelet, Chron., I, i88,
Soc. de l'H. de Fr.)
Cheval fauvean, au pied blanc, demy mort.
Fut a Monzon avengle, sans voir gnulte.
(1521, Clians. sur le siège de Méùères,
do Lincy, C/i. hisi- <'r.. H, 11)
De marbre gris, serpentin on famieau.
(La BoRDERiE, Vo;/. de Co:islant.. éd. 1578.)
— S. m., animal de couleur fauve, che-
val, mulet, bœuf ; souvent employé pour
symboliser l'hypocrisie, la fausseté :
Et cil antres fnutiel amainne.
(MousK., Chron., 708G, Iteiff.)
Ce tonrhe les prevos et les oIBcians ;
Li notaire y resont, qui font memorians ;
Mais se servis ne sont de dons especians.
Des famnauR feront sris et des ferrans morians.
(le DU des Mais, ap. Jub., Noiiv. «<■<;., I, 100. >
Aussi par ethimologie
Pnes sivoir ce qu'il senefie :
Faueel et de faus et de vel
Compost, car il a son revel
Assis sus fausseté voilée
Et sas tricherie mielee.
(Fauvel. Ilichel. UG, C T.)
Fauvel si a ja tant jeu
0 vainne gloire, qn'a eu
(De Faovcl sanz nul compte rendre)
Trop d'enfans, car trop èa engendre :
Partout a ja faurcaus noaveaus
Qui sont trop pires que louveans.
(W., i" 41'.)
Cels qui famel sevent torcher
Et le chaitif penple escorcher.
(Comm. le Roi Somain fui mnri, ms. Avranches.)
Chacun torche /aui'f/ et censle.
(ft.i
C'est doncqiies liart et fauret
Qui vont ensemble a la charne.
(Le Marliire de S. Denis et de ses compagnons,
.lab., Uijsl., 1. 105.)
Elle le resalua disant : Bon c?treine,
mon Fauveau. Hay, hay, bay, s'escria
Paiiurn;e, veuez voir une eslrille, iiae fau,
et uu veau. N'est ce Estrille fauveau ? Ce
fauveau a la raye noire doibi bien souvent
estre estrille. (Rab., IV, 9, éd. 1352.)
Etait encore en usage au commencement
du XVII» s. :
Des blancs et des fauveau.r la couleur est la pire.
(Matbieode Cbalvet, Trad. de Seneque, f 20i r°,
éd. lùSB.)
Haut-Maine, fauveau, s. m., bœuf fauve.
Rouchi, fauviau, de couleur tannée ; c'est
un bai brun. U y a à Valenciennes une
famille de Fauviaux. Ce mot signiflait
aussi jaunfttre , qui tire sur le jaune, un
rousseiiu. (Hécart, Dict. Rouchi- Franc.)
Noms propres, Fauvel, Fauveau.
FAUVËLER, V. n., agir en hypocrite :
Mais Faavel a tant faiirele'
Et son chariot roelé
Que maugré Terrant et raorel
La seigneurie temporel
Qui deust estre bi^se lune
Est par la roe de forluue
Souveraine sur sainte église.
{Fauvel, ms. Dijon 298, f» 157".)
FAUVELET, adj., ds couleur fauve :
A pié descenl del faurelet corcier.
(Raoul de Cambrai. Richel. -2193, f 21 r°.)
Car entre autres (vins) ceux qui sont
fauvelels, clairets et limpides sont estimez
les plus excpllens. (Mais, rust., VI, 22,
p. 599, éd. 1633.)
Le (vin) paillet qui est fanvelet ou jau-
nâtre, approche de bien près aux facultez
ilu vin blanc. (La Fuambois., OBuc, p.
102, éd. 1631.)
Ler. ! Nom propre, Fauvelet.
FAUN'ELiN, adj., hypocrite, trompeur :
nies ele chut toute sovioe
Voiant la route fauvcline.
(Fauvel, Itichel. U6, f" 40'.)
llelas, France, corn ta beauté
Vetanjourdni en prant ruine
Par la mesnie fauveline \
Qui en tont mai met ses deîiz.
(th., f" 42''.) I
Cf. Fauvel.
FAuviEL, voir Fauvel.
FAUviELE, voir Favele.
FAuviN, voir Fauvain.
1. FAUVINE, s..f., tromperie, ruse :
La Tf ung noble Iret onvré d'envre ponrprine
Qui fu an roy Iliigon qui V-nvenisse aciine,
Qui jadis me vaull faire ouvraicre de fauvine,
Hoy vot faire morir a grande dissipline
Pour ce que par amour j'amoie se coasine.
(ff. Capel, 1"56, A. P.)
2. FAUVINE, voir F.WINE.
F.AUX .\ coNNiLS, S. m., terrier de la-
pins :
Noble homme peut faire en sa terre, ou
fief noble, fmtx a connils, au cas qu'il n'y
auroit pareniie a autre seigneur es lieux
prochains. (Coul. de Bretagne, Coût, gén.,
II, 778, éd. 1635.)
FAUXART, voir Falsart.
F.\UXEMENT, VOir FAUSSEMENT.
FAii.vER, voir Fausser.
FAUXIME, voir Faussine.
FAUXONERIE, voir Faussonerie.
FAuxoN'iER, voir Faussonier.
FAUX PIERREUX, S. m., sorte d'arbre :
Celuy qui daus la ville veut planter des
.irbrcs sur un fond, comme chesnes mon-
tantes, cerisiers noirs, faux pierreux,
pomii-rs, poiriers, et semblables, qui pas-
sent les dix pieds, les doit planter sept
pieds au fond voisin. {Coût, de Bruxelles,
Nouv. Coût, gén., I, 1273.)
FAUxvAux, s. m., cartilage :
Cartilage dicitur médium quod est inter
os et caroem, moUius osse et durius carne,
nef, faux'^aux. (J. de Garl., ap. Scheler,
Lex., p. 40.)
FAUZ, voir Faus.
FAVACH, voir Favat.
FAVARCHIER, VOir FAVRECHIËR.
FAVARGE, S. f., forge :
Kstinccles ardans en salent
Knsi conme li fers qui fume,
Qne li fevres bat sor l'englnme,
Quant il le trait de la fnvarge.
(Chrest.. Cligel, Ilichel. 3";i, f» 275''.)
— Fabrication :
Nule lie chose des soues propres ne li
plaist (à l'envieu.\), quar sa paine navret
la defriant pense, cui altnii prosperiteiz
grievet ; et com plus creist en hait la fa-
varge d'altrui œvre, tant est plus parfun-
deraent sorfooiz li fundemenz de le en-
viouse pense, que ele de ce ciiaiet plus
grevalmenl dont Maître creissent en niiez.
(Dial. Greg. lopap., Moral, sur Job, p. 369,
Foerster.)
FAVARKIER, VOir FAVRECHIER.
FAVART, S. m., pièce de l'armure, peut-
être, selon Jal (II,33i) une espèce d'é-
pieu ou d'estoc:
Mettre en chacune galie 600 viretons,
300 lances, 500 dards , favars, lances
longues , feures. rouars de fer et tous
autres garneniens et armeures, selon ce
qu'il convient a galee bien armée eu temps
de guerre. (1337, 0)'f/i,'»i. de 40 galees ar-
mées. Cil. des comptes de Paris, f 187 V,
ap. Duc, Faveria.)
Nom propre, Favarl.
FAV.vT, - atz, - ach, s. m., tige de la
fève:
De la value don pesât, favat et fuerre
desdis grains. (1331, Compte de Odart de
Laigmj, Arch. KK 3^ f" 92 r".)
Pezacb et favach. (1346, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
J'ay souvent ouy dire aux viels labou-
reurs qu'ils aiment mieuls les pailles ou
favas des febves semées en bonne raison,
que les febves de trois mois. (CottereaU,
Colum., II, 10, éd. 1533.)
Un favat de febves, fabale. (R. Est., Pet.
Dict. fr.-lat.)
Le bon berger doit donner a ses brebis,
au soir, du fourrage de favatz de fèves et
non pas de celuy de pois. (Jeh. de Brie,
le bon Berger, p. 86, Liseux.)
FAVEABLE, adj., favorable :
S'il a fortune faveable.
(Falil. d'Ov.. Ars. 5069, f» 119'.)
FAVEDE, S. f., sorte de plante :
! Favida, favede, leomeke. (Gloss. lat.-fr.,
Brit. Mus. Harl. 978, f 26' ; Wright, Yo-
cab. of the names of plants, p. 139.)
FAVEL, voir Fauvel.
FAVELE, faviele, fauviele, - elle, flavele,
(latelle. s. f., fable, coule, récit, mensonge,
fourberie :
i Vassaux, metez jns la pucele,
' Que por voir vos di sanz favele
iNe la porterez en avant.
; (Percerai, ras. Montp. H 249, !" 237 .)
Dame, dist il, ci a loaie favele.
(Raoul de Cambrai, i. Le Glay.)
] Mais n'ameroi ne toi ne ta favele.
(Ogier, ras. Darh., bib. de Cos., V, 11,17,
1 f» 126''.)
' Grant favele demoinent, ne se tienent pas mm..
(J.BoD., Sax., csxxv, Mii-.hel.i
FAV
Dans chevaliers, rostre favelf
Ne poroit ci noient valoir.
(Gauvain, 4692, Hippean.)
Or leur plaist auqnes la favele.
Mais Renars ne s'en fait fors rire,
Qoe moult a entre faire et dire.
(Itcnarl, 830, Martin.)
Tant conme torna ta roele
Nos as servi de la faeele.
(II/., 13641.)
Sans loi sont qnant la lois aoviele
Laisent et tienenl lor famiele.
(G. DE CoiNci, uns Mir. de juis Ki ferit A. crucefis.
Ars. 35-27, f il^.)
Senz loi sont qnant la loi novelle
Laissent et tieneot la favetle.
(Id.. ib., Ars. 3641, f 12".)
Et respont Oliviers : Laisse ester ta favele.
(Fieraliras, 997, A. P.1
Wistasces, ki sot de faniele,
Prist .1. archon od la viele.
(Wislasse le iloine, 2167, Michel.)
C'est celle qni les tricheors
Fait toni et les fanx pledeors,
Oni maintes fois par lor /tavelés
Ont ans valles et ans puceles
Lor droites héritez tolues.
(Rose, Richel. 1559, f° 2''.)
Flttvelles.
(Id.. ib-, 775S. Lanlin de Dameray.)
Cis ne siert pas les gens de gille et de famielle.
(Poés.. Richel. 2039, f» 30 v".)
Mais lelz farelles
Ne doivent audience avoir.
(Met. d'Ov., Vat. Chr. 1480, f° 1^)
Se saviez combien je prise
Voz parolles et voz favelles,
.lamais jour de telles nouvelles
Ne me venriez faveler.
iilir. N. D., XVII, 308, A. T.)
F.WELER, (taveler, verbe.
— Neutr., parler, babiller :
Tant dist Bernart al rei, e tant li favela.
Tant loa Normendie e Haun tant blasma,
Que...
(WiCE, Rou, 2° p., 2711, Andresen.)
RespuDt an conte la reine :
Cher prince, faviel ; ç'ai apris
One sor toz noz autres amis
Nos avez esté plus feeilz.
(Ben,, 0. de Norm., Il, 20570, Michel.)
De ce ne t'estuet /taveler.
(Vsopet I, fab. xsvi. Robert.)
Li auqnant barpent et vielent,
Ll plnsor chantent et fmielenl.
(Durmars le Gallois, 98H, Slengel.)
Ycy /tavelle.
Point ne sçay d'antre viele,
Mes ennemys la m'ont cassée.
(DECniLLEViLLE, Tvois Pelerinoiges, f 96'', irapr.
Instit.)
— Act., entretenir ; favekr de, entrete-
nir de, exhorter à :
J'ai oi maint Flamangel,
Qui trop nos favelle.
Et est de vanter isnel
Dusqn'a grant querelle.
(AuBDiss DE Sezanne. Paslovflle, ap. Tarbé, lev
Chansonn. de Champagne aux xii" et \m' j...
p. 14.)
Don repairier chascnn jor le /ovellent.
(Jourdain de Blaivies, 24-23, Hoffmann.)
— Flatter, cajoler :
T. m.
FAV
La pute tranble dant a dant.
Avoi ! Florie,
Avez me vos donqnes traie ?
Sanson li dist : Nenil, amie,
Neoil, ma bêle.
Mais vostre amor monlt me favele,
Li cuers m'eslraiat desoz l'aissele
Por vostre amor.
(De Richaul, 1223, Méon, Nouv. Rec, I.)
— Infin. pris subst., bavardage :
Tais toy, si lay ton faveler.
(E. Desch., Getta et AmpMlrion, p. 35, St Hi-
laire.)
FAVELEUR, flaveleicr, s. m., auteur de
fabliaux, souvent avec l'idée de menteur,
de trompeur :
Et dist par desdaing qu'il n'estoit mie
heure de oir sermon,... et qu'il estoit
mieulx heure de aler guetier le chemin que
de oir telz flaveleurs, et que s'il sceust il
eust occis ces sermonneurs. (J. GouLAiN,
Ration., Richel. 437, f» 211 v°.)
FA VELUE, voir Fanfelhe.
FA VENT, adj., favorable :
Et tout premier loua la majesté
De Jupiter qui luy avoit preste
Temps opportun, faisant Inyre en ses tentes
Les clairs rayons d'influances favenles.
(J. Mabot, le Voi/aije de Venise, éd. 1532.)
FAVER, V. a., favoriser :
Faveo, assentir, ottroier, aidier, donner,
faver. (Catholicon, Richel. 1. 17881.)
FAVEREL, - eau, s. m., forgeron :
Jehan Favereau. (1465, Compt. de l'an-
mosn. de S. Berthomé, f'= 71 r°, Bibl. La
Rochelle.)
Cf. Fevre.
FA\'EREssE, voir Favresse.
FA\'ERiE, voir Favrerie.
faverolle, feuvruelle, s. f., haricot,
petite fève :
Pour encontrement de feuvrueîles et
pour dolour de ventre enflet. {Bemed. anc,
Richel. 2039, f" 2^)
Deux poiicins et quatre faverolles. (1393,
Denombr. du baill. de Bouen, Arch. P 307,
f" S7 v.)
Dans quelques provinces faverolle est
encore le nom du haricot, de la petite
fève.
Nom de lieu : Faveroles. (1399, Ste-
Croix, Arch. Loiret.)
FAVEUQUIER, voir Favrechier.
favete, s. f., dimin. de fève :
Mansum dicte la Favete de la Louhere.
(24 août 1333, Dénombrem., Arch. év. Au-
tun.)
fa VIELE, voir Favele.
faviere, /'ebBïere, s. f., champ de fèves :
Li rois Baudus issi de la faviere.
(Aleschans, 6364, Jonckbl., Guill. d'Or.)
Il i avoit une faviere
Qni ja estoit tonte cessée.
(Du Pescheor de Pont sur Saine, Monlaiglon et
Raynaud, Fabliaux, 111, 73.)
FAV
737
Les fèves gasteront toute une febviere.
(Bellefor., Secr. de l'Agric.,p. 31, éd. 1571.)
Bourbonnais, faviere, champ de fèves.
Nom de lieu, Faviêres (Meurthe).
Nom propre, Faviêres.
fa VILLE, s. f., cendre :
On ne troeve dedans que favilles ou
flamesches. (Fossetieb, Cron. Marg., ms.
Brux., I, fo 66 vo.)
— Menus fragments :
Et avec iceluy (yif argent) incorpore la
faville ou laveure d'argent de coupelle.
{Très. dcEvonime, p. 172, éd. 13SS.)
FAviLLEux, adj., de la nature de la
cendre :
Les fuligineux et favilleux excremens
que l'ardeur du sang luy a envoyez. (Sibi-
let, Contramour, p. 11, éd. 1581.)
FAVJNE, fauvine, s. f., faine de hêtre :
Apres la feste Sainte Crois,
Que saingler encraissent de nois,
De nois, de glans ei de favine.
Le brost desdaigue et le racine.
(Parton., 527, Crapelet.)
Et s'orent herbes et rachines,
El s'orent et glans et fauvines.
(De Josaphat, liichel. 1353, F 231 r°.)
En celé grant forest querrai
Des pumetes et des rachines,
De le glant, des nois, des favines,
Asses trouverai a mangier.
(De S.Jehan Paulu, Richel. 1353, f 426 r°.)
FAVOLE, s. f., fable, mensonge ;
Et que s'a Saint Denys alasse.
Le voir des gestes i trouvase.
Non pas mençonges, ne favoles.
(GciART, Roy. lign., prol., 161, Bnchon.)
Evesqne, entens ma parole
Et ne la tiens pas a favole.
(Nativ. N. S. J.-C, Jub., Slysl., II, 31.)
FAVONiN, - yn, adj., d'occident ;
Atant lur vynt de le occident un vent
favonyn. (Hist. de Foulques Fitz Warin,
Nouv. fr. du xiv° s., p. 85.)
FAVORABLE, favouroble, adj., placé
sous la protection ;
Lesquels n'estoient hommes justicables
ne favorables d'icelle Eglise. (1339, 'Arch.
JJ 73, f^ 92 r°.)
— S. m., partisan :
Fu jugié a estre pendu, non obstant que
pluseurs de ses /'aworafito deissent que on
le faisoit mourir par envie. (Gr. Chron. de
Fr., Phelip. le lonc, VI, P. Paris.)
C'est la cause pour quoy les favourables
et les tenables du conte "de Fois ne s'ac-
cordent point au dit conte d'Armeignach.
(Froiss., Chron., XII, 351, Kerv.)
Qu'il avoit destitué de tous offices leurs
favorables et bouttes arrière du roy pour
v mettre les siens. (J. Le Fevre, Chron.,
ï,25. Soc. del'H. de Fr.)
PAVOR.ABLETÉ, S. f., partialité:
Mais vous sçavez que pour porvoir
A si notable dignité,
Ung électeur ne doit avoir
Amour ne favorableté.
(Myst. de S. Did., p. 49, Carnandet.)
FAvoREiR, V. a., favoriser :
93
738
FAV
Ils u'oserent a y demurrer longeiueul eu
avant, a cause que tielx malefaisours sount
eusv favorez per tiels fraunchises. (btat.
de Henri V, au ii.impr. goth-, Bibl.Louvre.)
Par quoi, qui aime eu haut lieu el semé en ce
Kl sert et prie, et faveure et bonncure.
Se fruit n'en trait, c'est ame de maie heure.
(G. Chastell., Xerité mal prise; p. 535, Buchon i
Miracle y œuvre et le ciel y faveure.
(iD., Episl. à J. Caslel. VI, 140, Kerv.)
11 n'est pas bon que (le prince) les simples /ill'earc
En leur donnant de luy trop grant promesse ;
Souvenlesfois moins prisé en demeure.
(J . Meschinot, Bail., xxv, éJ. 1539.)
FAVOREUX, voir Favoureux.
FAVORGIER, VOÏr FAVRECHIER.
FAVORIR, verbe.
— Act., favoriser :
Pour l'espérance qu'ilz ont qu'il yiourra
un jour favorir leurs affaires auprès de son
maistre. (1553, Négpc. de la France dans le
ie».,n, 279, Doc. inéd.)
El' veut le caresser, advanccr, favorir.
(iMBERT, Son»., ixxi, éd. 1518.)
Ou nous debvrions en consent unanime
Le favorir et tenir en estime.
(S. -Marthe, Aux fr. en rcmmitendal. (lu livre de
'DoM,éi'. 1519.)
Si le siège vient a Marans, résolves vous
de venir avec uue bonne troupe pour les
favorir. (.luin 1586, Lelt. miss, de Henri IV,
Berger de Xivrey.)
Et puis quand j'aurois une merque par-
ticulière pour moy, que peut elle merquer
quand je n'y suis plus ? peut elle designer
et favorir rinanité'? (Mont., Ess., II, 16,
éd. 1595.)
Le dormir faeoritla seconde coction. (G.
BoucHET, Serees, iv, 164, Roybet.)
— Neutr., être favorable :
Considerans que Dieu leur avait favory
en ceste affaire deffaicte. (Chos. mem. escr.
p. F. Richer, p. 219, Cayon.)
Cest cela qui a donné crédit aux religions
bastardes, et les a faites favorir aux gens
d'entendement. (Mont., Ecs., 11, 16,
éd. 1588.)
— Favorisant, part. prés, et s. m., qui
favorise, partisan :
11 fut advisé par notables clercs et con-
clud que ledit duc de Bourgongne et tous
ses adherens , favorisans et complices
estoieut escommuniez. (Juv. des \]Ri.,Hist.
de Charles VI, an 1417, Michaud.)
Iceulx gens de guerre et le peuple ne
cessèrent de fuster les maisons des gou-
verneurs du roy et de leurs favorisants.
(S. Remy, Afém., ch. lxxxv, Buchon.)
FAvoRisABLE, adj., favorable :
Juge a mal favorisable.
(ilysl. de la Pais., f° 55', impr. Instit.)
Affln qu'on ne me puist charger
Que je soye favorisable
À ceste nation dampnable...
iAct. des Apost., vol. I, f° 54", éd. 153'i.)
Non pourtant qui ne soieut plus fors
iiommes ne plus puissans que nous, mais
fortune qui leur est favorisable le permet
ainsy. (Orose, vol. II, f 108% éd. 1491.)
Ceux de Rouen qui estoient favorisables
au duc de Bourgogne. (Le Fevre de St-
Remy, Hist. de Charles VU, p. 119, le La-
boureur.)
FAV
Il avoit nom Publicole pour cause de I
son ayeul qui acquist ce nom en la cité de
Rome pour ce qu'il fut lors favorisable au
peuple. {Prem. vol. des grans dec. de Ttt.
Liv., f° 46^ àd. 1530.)
Las ! non sans cause estoieut de tremeur plains ;
l-aisans regretz, gros souspirs et complains,
Voyant leur chef se gecter dans les plains
Dame Fortune,
Qui tousjours est plus niuahle que Innc,
Favorisalile et tanlosl importune,
La ou pou voit éviter sa rancune
Sort et malheur.
(.1. Marot, Voij.de Venise, f° 40 v°, éd.l.SS'i.)
Prenant an pis venir, s'il advient que Fortune
Leur soit favorisable.
Ud., ib., Consult.de d'Alviane et Petillane,
éd. 1532.)
Voyant le lieu favorisable et acommodé
a son intention. (Herberay, Sec. liv. d A-
madis, c. xi, éd. 15S5.)
FAvoRiSEUR, s. m., ami, partisan :
Que aussy estoit amy et favoriseur des
Augloys eunemys de France. {Mer des
Cron., f« 137 r», éd. 1532.)
Ces favoriseurs de l'éternité du monde.
(La Bou., Harmon., p. 37, éd. 1578.)
FAVOTTE, s. f., petite fève :
Favottes de Crémone. {Hist. Maccar. de
Merlin Cocc, c. xix, Bibl. gaul.)
FAVOUUEUSET, S. m., galantin :
El que Dieu gart le doniz favoureusel, j
Et son menton ou il a pau de peui,
Dont a Paris tiennent dames leur plet. \
Et qui devient de chascune amoureux !
(E. Desch., Poés., ISichel. 840, t" aor.)
FAVOUREUX, /'aïoreHX, adj., favorable :
Et furent rappeliez aucuns bourgeois pa-
doulceur qu'on avoit mis hors après la
despartie des Angloys, parce que moult
estoient favoureux aux Angloys pour leurs
offices ou autres causes. {Journ. d un
bourg, de Paris, an 1437, Michaud.)
,1e te feray sentir le geruon d'une favo-
reuse sentence non reprehensible. (0.
Chastellain, Exp. sur venté inal prise,
VI, 391, Kerv.)
FAVRAKIER, VOif FAVRECHIER.
FAVRE, voir Fevbe.
FAVRECHIER, favrcUier, favrakier, fa-
vrichier, faverqmer, favorgier, favarchier,
favarhier, verbe.
— Act., forger, travailler au marteau,
fabriquer, en parlant de divers ouvriers
qui travaillent le fer, l'or, ou d'autres mé-
taux :
D'un fevre de la vile qui voloit favrekier
Sajaiies el quarriaus.
(Hotim. d'Alix., f° 15\ Michelant.)
Un sépulcre mont rice flseat aparillier
Li doi empereor et mont bien entaillier.
De pieres prechieuses et d'or kuit favrakier.
{De SI Alexis, 1196, Herz.)
Et les delitables coses a veir, et en eles
faverquant de ses marteaus. {Bib. hist.,
Maz. 532, f° 7\)
Cudere, favrechier. {Gloss. de Douai, Es-
callier.)
■Fig.
FAV
de peule; ele n'est mie en paroles, mais eu
choses et en œvres ; ele fourme et favarche
le bon corage : elle ordene la vie, governe
les œvres. {Li Ars d'amonr, 1, 68,
Petit.)
— Neutr., forger :
Sur mun dos favricherent li peccheur.
(Lib. Psalm., Oxf., cxxvili, 3, Michel.)
Lat., fabricaverunt.
Et que nus fevres ne orfèvres ne favarke
dou darrain wigneron (son de la cloche)
de le viespree jusques au -wigneron de le
matinée, sous .x. Ib. (xui" s., Ord. des
échevins de Tournay, Arch. Tournai.)
0 belle dame, ta sainte norriture
Que tu veiz as juifs mertirier
Et les pecheors sor son cors favorgier.
(.Les .XV. Joes N.-D., ins. ïroyes.)
En l'entendement practike, c'est ouvrant,
est ars ki est des choses faisables, ensi
con li ars de charpenter et de favrichier,
et d'autres manières. {Li Ars d'amour, II,
167, Petit.)
Bas-Valais, Vionnaz, favradyé, forger.
FAVREKIER, VOir FAVRECHIER.
FAVRERiE, fevrerie, - errie, faverie, fa-
brerie, - ye, s. f., l'art du forgeron, et la
forge, l'atelier du forgeron :
Au port Notre Dame de Bouing y avoit
un endroit appelé la faverrie. (1280, Buzay,
1. 10, n» 3, Arch. Loire-lnf.)
Le touuelerie, le careterie, le faverie.
(1295, Norm., Arch. J 785.)
Volcans est dieu de favrerie.
{Métam. dOv., p. 23, Tarbé.)
Vulcans dénote et senefle
Feu de foudres el de fnbrerie.
\ (Ih., Ars. 5069, f° 130'.)
Vulcan est dieu de fabrerye. (C. Mansion,
Bible des Poet. de metam., î" 4 v, éd. 1493.)
r&XHKSSU, faveresse,fevresse, s. f., celle
qui forge :
Le terre qui fu Marien le Faveresse. {1^69,
Cari, de Fervaques, Bichel. 1. 11071,
f° 742'».)
A ! maquerel, fel la favresse.
(la Jument au deable, 139, G. Raynand, Re-
mania, XII, p. 222.)
Perrounele la Favresse. {JurésdeS.Ouen,
f»55r». Arch S.-lnf.)
Jehaune le Faveresse. (1337, Cari. Alex,
de Corbie, Riche!, 24144, f» 110 v".)
Or entends comment
Darae justice la fevresse
Des vertus et la forgeresse
A une lime, qui par nom
Est appelée correction.
(Deguilleville, Trois Pelerinaiges, C 65-, irapr.
Instit.)
Quant lavresse du ciel me^flsU^^ ^^ ^^^^
Katherine la Fevresse. (1423, Arch. JJ
172, pièce 236.)
- Adj. f., qui fait l'office de forgeron :
Nous sommes venus a la fontaine fave-
ms^oaceux de ce pays apportent au so>r
leurs' instrumens de 1er ^ompus soyeul
cousteaux, pomssons,.... et les ireuveui,
lendemain o^u matin bien rappomcte..
{Perceforest, t. IV, f« 150S éd. 1.^28.)
Cf. Fevre.
~ ^'S- • «..vnirHlRR voir FAVRECHIER.
Philosophie n'est mie communs ouvrages favrichier, vuu
FEA
FEA
FEA
739
FAVRiER, fahrier, v. n., travailler le
fer ou le bols, forger :
Ensi con carpentier, favrier. {Li Ars d'a-
mour, II, 138, Petit.)
Nous veons qu'uns fevres het un autre,
ne mie entant que sanlant sunt en favrier,
mais entant k'il perdent lor propre bien.
(Ib., p. 232.)
Vulcan trouva premièrement l'art de fa-
brier et de forger. (C. Mansion, Bible des
Poet. de melam., f^ 4 v°, éd. 1493.)
FAXATTE, voir FAISSETTE.
FAY, voir Fai.
PAYAN, voir Fayant.
KAYANT, fayan, s. m., foyarci, hêtre;
Fagus, fouteau ou fayant. (Ch. Es-
TiENNE, de Lat. et grœc. nom. arbor., p. 35,
éd. 1347.)
Plusieurs verriers de cenx qui font les
vers des vitres, se servent de la cendre du
bois de fayan en lieu de salicor. (Palissy,
Recepte, Cap.)
Faux, foteau, fayant, hestre. (JuN., No-
mencl., p. H6, éd. 1577.)
L'on void des bois de telle et diverse
nature, que les uns bruslent tous vertz,
comme est le fresne, le fayan et d'autres.
(Brant., des Dames, IX. 577, Lalanne.)
FAYAu, voir Frayau.
1. PAYE, s. f., brebis :
Loquel qui rasera fayes ou mouston,
ainsin comme le chastron ou lequel, qui
vendroit ou tailleroit chers de fayes ou de
mouston, ainsin comme le chastron, il soit
chascune foiz condanipnez pour six solz
lausan. (1400, Régi. p. les bouchers, copie,
Arch. Fribourg, cart. 1'''.)
. Bas-Valais, Vionnaz, faya, brebis.
2. FAYE, s. f. ?
A esté ouvert la teste et s'est trouvé le
cerveau grand et entier, et les voynes des
fayes fort pleines de sang. (1536, Ouverture
du corps de Mgr le Dauphin, ap. Brant.,
Œuv., III, 447, Lalanne.)
FAYER, voir Faer.
FAYMEDROIT, VOif FaIMIDROIT.
FAYMIDRET, VOir FaIMIDROIT.
FA\TVIIDROIT, VOir FAIMIDROIT.
FAYTAULT, VOir FOTEAU.
FAZEL, voir Faissel.
F.\zEOL, voir Faisole.
FAZON, voir Façon.
FÉ, fed, s. m., démon :
Con aloneDt eodreit dq mant,
Virent un fed dunl pour nnt,
Forment fnd granz icil malfez,
D'enfern eisist tnz eschalfez.
(S. Brandan. H32, Michel.)
FEABLAMENT, VOir FlABLESIEiN'T.
FEABLE, voir Fiable.
FEABLEMENT, VOir FlABLEMENT.
FEABLETÉ, voir FlABLETÉ.
FEACTisE, voir Faitise.
FEAGiER, feager, foagier, foager, v. a. i
Et il avenist que la raenson fust si
grande que l'on ne lapeust trover a amas-
ser de son trésor et meuble, et ne trovast
Ton en enprunt la quantité de ce qui en
defaudreit de la raenson, les homes sont
tenus de foagier leurs fies par comun
accord .i. besanz por c. {Liv. de .7. d'Ibe-
lin, ch. ccxLix, Beugnot.) Var., feagier,
foager.
Nul roturier ne se peult accroistre en fié
noble sans en poier rachat, et puis que
celuy est seigneur du demaine, il en peut
feager en heritaige aultre ou aultres par
certaines conditions, rentes, comme il
verra que bon sera. (Coiist. de Bret.,
f 117 V».)
1. FEAL, fedal, feial, feyal, feyau, foial,
foyall, fiai, feual, adj., fidèle, loyal, sin-
cère, en parlant de personnes ou de
choses :
L'arme feans ki Deu agrée.
(Expl. du Cant. des cant., ms. da Mans n:î,
i" Si r°.)
Molt est fealz aiueres cil ki lasseiz ne
puest estre. (S. Bern., Serm., Richel. 24768,
f 49.)
Qu'il seront fiaulx a le caritet. (Carlre
de le Prairie de le Halle des dras de Valen-
ciennes, Cellinr.)
Mes amours me dist que loians
Me seres et amis foimis.
(Couci, 35 io. Crapelet )
Nos âmes et fiauls li sires de Coucy.
(1294, Cartul. de Guise, Richel. 1. 17777,
1" 77.)
Nostre amé et feual... (1310, Arch. JJ 47,
f» 16 V».)
Querre et susciter voies et matières de
descort entre les foials crestians. (17 mars
1317, Traité ent. Jeanne, R. de Fr., Charl.,
Cte de la Marche, et Louis, Cle d'Evr.,
Ann. de la Soc. de l'II. de Fr., 1864.)
Par la feyau relacion de... {Ch. de 1324,
Fontevr., Arch. Maine-et-Loire.)
A la feial relacion de Pierres Legras. (29
juin. 1368, S. Berthomé, Bibl. la Rochelle.)
A la greindre consolacion de ses dites
foialx liège. {Stat. de Henri V, an iv, impr.
goth., Bibl. Louvre.)
De ses lièges el foialx susdites. {Ib.)
A vus serra foyall et loyall. (Littl.,
Instit., 85, Houard.)
Féal relation. (1468, Poitiers, CoUect.
Fonteneau, I, 59, Bibl. Poitiers.)
Pourtant qu'il avoit mandez ces hommes
fedal de la cité. (J. Aubrion, Journ., an
1473, Larchey.)
— Du vassal féodal :
Aides feaulx. (1411, Dénombr. de la Vie.
de Conclus, Arch. P 308, f» 5 r°.)
— Chose féal, bien possédé en flef :
Choses feaus et refeaus. (Beaum., Coul.
de Beauv., p. 428, note, ap. Ste-Pal.)
2. FEAL, s. ni., petit d'un animal :
Il est aucunes espèces de bestes de
quoy la femelle seulement souffist et la
boure a nourrir les féaux. (H. de Grancui
Trad. du Gouv. des Princes de Gille Co-
lonne, Ars. 3062, f° 92 r°.)
i-'iiALiiTii, voir Fbalïe.
FEALiTÉ, voir Fealté.
FEALMENT, f oialm ent, foy aiment, foiau-
ment, feyalement, fiaulmant, adv., fidèle-
ment :
Il flanchera et jurra sour sains ke il gar-
dera foiaument tout chou ki est contenut
en cest escrit. (1219, Transaction, Tailliar.)
Prier foialment. {Miseric. N.-S., ms.
Amiens 412, f» 103 v».)
Garder feyalement la franchise. (1304.
Franck, de Clairvaux, xxxv, Arch. Clair-
vaux.)
Enceste lettre a nos présentée fiaulmant.
(1368, Arch. Fribourg, 1" Coll. des lois,
n» 27, f il.)
Chescun d'eux jurent de faire foyalment
lour devoir. {Stat. de Henri VI, an n,
impr. goth., Bibl. Louvre.)
FEALTÉ, feauté, feaulté, feautet, fauté,
fautei, fauteit, faulteit, falteit, fateit, foialté,
foyaltet, foyaulté, foyautei,foiaulelet,fiauté,
fiajitcit, fiateit, fealeté, fealité, fealtie,foial-
tee, feyaulteye, s. f., foi et hommage d'un
vassal envers son suzerain, reconnaissance
de sa suzeraineté :
Je vos en pri. faites li /inleil.
(Les Loh.. Richel. lïllSI). f i'.)
Mais a voz Toil a trestonz commander,
Que cel mien fil jnrez luit feauté.
(Jourd. de Blâmes, 753, Hoffmann.)
Et semonre la fauteit en son nom por
raporteir ses droiz en toz leuz por toz ses
besons... Et tuit li droit ke li fautez ra-
portet. (1212, Lorr., Cab. de M. Dufresne.)
Li borjois qui a fait son seimor fautei.
(1231, Ch. dei)/o)'».-s.-SeiHe,Arch.Meurthe.)
Sor le feautet qu'ilh ont fait. (1233,
Comprom., Arch. Liège.)
Sauve le foiaiiletet dou conte de Hainnau.
(Fév. 1249, Ch. de Jehane, C'"" de Fland.,
Chart. des comt. de Hain.,Arch. de l'Etat
à Mons.)
Si avint que li baron d'Engletere prisent
conselg ensanble qu'il envoieroient au roi
Phelippe et li feroient feauté dou roiaume
d'Engletere. {Chron. de Rains, c. xx, L.
Paris.)
Dou descord qui estoit entre l'abbeit de
Sainct Vincent d'une part et Symonat Fes-
tol et Thiebaul son freire d'aultre part,
sicom de la faulteit que Symonat Festol et
Thiebaulrequeroientau majourde Bourney
que li maire lour devoit faire falteit quant
il lou requeroient. (Lundi de la S. Jacq. et
S. Christophe 1273, Rapport devant les
Treize, S. Vinc, Arch. Mos.)
Faire foyaulté. (1274, Franchise de Dole,
Arch. mun. Dole.)
S'aucuns vient pour estre manans en la
ville, il lou doit tant qu'il ait fait fauteit.
(1282, Hist. de Metz, III, 223.)
Aprez iches chosez li vassal et féal dez
devant diz contez de Arras et confesse de
le devant dite terre assize remanronten le
fealilé des dis contes et confesse. (1283,
Rentes de la prévôté de G(t')'7»., Richel. 4663,
f 100 v°.)
Faire hommage et fealeté. {Ib.)
Faire la foyaltet dou noble baron Othes
cuens de Boigoigne. (1286, Ch.de l'offic.de
Besancon, Ch. des compt. de Dole, — -
09d
Arch. Doubs.)
740
FEA
FED
FEE
Entra en le foyautei et el homage mon
chier signeur. (1299, Mari., Thés, anecd.,
1, 13iO.)
Quant li maires fait fauieit et il siet en
justice. {Droit de la vowerie de Montigny,
ms. Metz 46, p. 121.)
Se monseigneur li voweis n'avoit 'point
de terre ou ban, on doit loweii- lez char-
rues par falteit. {Ib., p. 124.)
Serements de foialté. (9 juill. 1363,
Honiag. el serem., etc., Delpit, Doc. fr. en
Anglelerre.)
Que toutz les heires des dites seignouris
temporelx en tout temps avenir ai faisaunce
de lour homage ou foialté avaunt qu'ils
eient livere de lours terre hors de la
cbaumcellarie facent autiel serement. {Stat.
de Richard II, an xxi, impr. goth., Bibl.
Louvre.)
Sur la forfaiture de leur foialiee. (16.)
Si entra adont li contes de Montfort au
castiel de Brait a peu de gens, et rechupt
le foyaulté de tous les hommes de le cas-
tielerie. (Fboiss., Chron., III, 339, Kerv.)
Gion tojare mamieameur el ffijaulleije.
{Romance du iire de Créqui.)
Per feallie. (Littl., Inslil., 19, Houard.)
— Corps des échevins exerçant la juri-
diction dans une seigneurie :
Li mairie de Chambre et de Montigney
vait par élection au commandement de
mons. l'evesque et de mons. lou vowei
et de la fauUeit. {Droit de la vowerie de
Montigny, ms. Metz 46, p. 121.)
Et vait li fateit fuers, et alit lou pluis
vies qu'il puent troveir. (1300, Coll. de
Lorr., 980, n» 14, Richel.)
Et li doit randre li fauteiz cez chaiteiz
saulz. (16., n» 13.)
A rouwairt de lai fauteit. {Ib., n» 14.)
Et ses .11. danrees de preit davant dites
doit on anbonneir et justicier tout ades per
lou maiour S. Vincent et per lai fauteit
dou ban de Maixeires. (1311, Cart. de S.
Vincent, Richel. 1. 10023, f» 1S2 v» )
— Serment :
Cil doi serjant doivent faire feauté de
conter loiaument. (1238, Ch. des compt.
de Lille, 666, Arch. Nord.)
Nous raportarent et dissent sour leur
(iauteis. (1270, Déclar., Uégo, dans les Mon.
pour servir d l'hist. desprov. belg., I, 13.)
— Fidélité, attachement loyal :
Mes j'ai pierJa mon cier ami
Qni avoit graat fiance en my.
Et je ravoie flaiilé
En lui et loial amisté.
(Dis des. \m. Blas.. 65, Tobler.)
Fel ele : N'en parles vous onqnes,
Quar Yons en perderiez adonqaes
M'acointance et ma feauté
Se vons contre ma volenté
Me Tolies fere a tous entendre.
(Lai (fe l'Ombre, p. 73, Michel.)
En el n'a point de feauUé.
(Uora/ilé de Charilé, Aae. Th. fr., III, 367.)
FEALTIE, voir FEALTÉ.
FEANCE, voir Fiance.
FEAUBLEMENT, VOir FlABLEMENT.
FEAUDÉ, voir Feodé.
PEAULTÉ, voir Fealtb.
FEAUTÉ, voir Fealté.
FBAUTET, voir Fealté.
FEAVLE, voir Fiable.
FEBLE, voir FOtfiLE.
FEBLEIER, VOJr FOIBLOIER.
FEBLEMENT, VOir FOIBLEMENT.
FEBLESSE, VOir FOIBLECE.
FEBLET, voir FOIBLET
FEBLETÉ, voir FOIBLETÉ.
FEBLIESSE, VOir FOIBLECE.
FEBLOIER, voir FOIBLOIEB.
FEBLoa, voir Foiblor.
FEBRioN, S. m., sorte de fièvre :
Dieu a enboié une grant maladie,
nommée par dessa febrion. (5 mai 1414,
Lettre des jurais, Reg. de la Jurade, p. 4.)
FEBVEUx, voir Feveux.
FEB\^ERE, voir Faviere.
FEBVRE, voir Fevre.
FECCE, s.f., tuyau de seigle, ou de blé :
Pipes, canemeans et flagos.
Et mnsettes a honrdons gros,
Tambars, et esclifes trawes,
Fecces de selles et de hles.
(Fboiss.. Poés., Richel. S30, P 282^)
FECE, voir Faisse.
FECERESSE, voir Faiseor.
FECQUECTE, voir Feuquete.
FECTEUR, voir Feteur.
FECTis,voir Faitis.
FECTOUR, voir Feteur.
FECULENCE, S. f., qualité de ce qui est
vaseux, bourbeux, boueux :
Chancres est apostumes de mélancolie
aduste de la matere colérique en laquele
ele est brulee, et non pas de la pure fecu-
lence. (Brun de Long Borc, Cyrurgie,
ms. de Salis, f° 36''.)
FECULENTEux, adj., féculent :
Sang gros etfeculenteux. {Regimede santé,
f- 63 r, Robinet.)
FECUi\DATiF, adj., fécoiidant :
Il a (le soleil) vertu generative et fecun-
dative. {Mer des hrjstoir., t. 1, f» 35=,
éd. 1488.)
FED, voir FÉ.
FEDAiL, voir Feeil.
FEDAL, voir Féal.
FEDATiox, S. t., souillure :
En l'église n'a qoe fedation.
{Les trois Busines, Maz. 600, f» 5 ï" ^
FEDDE, voir Faide.
FEDE, voir Faide.
FEOEiL, voir Feeil.
FEDEILMENT, VOir FEELMENT.
FEDEL, voir Feeil.
FEDER, v. a., violer :
Les vierges ravies, religieuses fedees et
degastees. {Les Passages d'oultremer,
f» 186 v», éd. 1492.)
FEDEUR, voir Feteur.
FEDiTÉ, s. f., souillure :
Elle confessa la fediié et multitude de
ses crimes et pechies. (Fossetier, Cron.
Marg., ms. Brux., Il, f» 10 v».)
Abhominant toute fedité vicieuse. (Id.,
ib., f" 167 V».)
Ainsi tel amour convertit nostre fedité
et infirmité, le plomb, l'estain, le cuyvre
de nostre mortalité en or d'immortalité.
(N. DE Bris, Institut., f 162 v°.)
FEDUNANT, VOIt FAONANT.
FEDUNEUSE, - use, adj. f., féconde, en
parlant d'une brebis :
Les oeilles d'els fedunuses, abundanz en
lur eissemenz. {Lib. Psalm., Oxf., cxliii,
16, Michel.) Lat., oves fœtosae.
1. FEE, s. m., appointement :
Le fee et salaire des francs hommes,
quant ung prisonnier est quictes. — Le
fee et salaire desdits francs hommes, se le
prisonnier estoit penduz. {Coutumier de
Gttj/snes, fo 11.)
2. FEE, voir FIEE.
FKÉ, faié, adj., assujetti à des droits
féodaux :
Juhel d'Avaugour, chevalier, est homme
lige du duc d'Anjou a cause d'une fores-
terie faiee, sise en la forest de Maienne.
(Reg. de Louis, duc d'Anjou, t" 99, ap.
Ste-Pal., éd. Favre.)
Les lieutenants d'jcelluy seneschal feé.
(1319, Lett. du vie. de Rohan, Coll. Bl.-
Mant., 73% f» 213 v% Richel.)
Cf. Feodé.
FEEIL, feel, fedeil, fedel, fidel, fetheil,
fethel, fedail, fiel, feil, feoil, foil, faiel, fael,
faoil, faoill, feeul, feul, fcol, adj., Adèle,
loyal, sincère, en parlant de personnes ou
de choses :
Je crei en sainte église fethele. {Symb.
apost., Richel. 1. 1313, f° 123.)
De parler fu /lus et entiers.
(Ben., Troie, ms. Montp., f° i'.)
Qai feeil m'estes e ami.
(Id., D. deNorm., II, 6122, Michel.)
Nos n'I venm meillor conseil.
Pins profitanz ne pins feeil.
(Id., ib.. II, 6389.)
Se vos en ovrez a noz conseiz.
Ici nos troverez feeiz.
(Id., 1J..II, 35217).
Comme feuls prent a li congié :
A Den, fet il, vons commant je.
(Chbest., Erec el En., Ricliel. U-20, f° 14^.)
Et si m'aves eslet feeas.
(Id., Percerai, ms. .Mons, p. 12", Polvin.)
Samuel fud fedeil prophète Deu. {Rois,
p. 13, Ler. de Lincy.)
FEE
FEE
FEI
741
Li vilains dit par repruvier.
Qnant tence a sun charier,
Qo'amnr de seigoeui' n'est pas/?c»j.
Marie de Frasce, Lai i'Eliduc, 61, Roq.)
Murgafier, ce a dit Gaileclins li renois.
Molt m'as esté amis et privez et feols,
Ainz miadres chevaliers ne nasqi de noz lois.
(J. BoD., &'«.(■., ci.xvi', Michel.)
Qaant trichent Inr seigneor, poi te serrant feeil.
(Garnier, Vie de S. Thom., Kichel. 13S13,
P 21 r».)
Quar je desploierai or dons faiz del feol
serjant de Deu benoit. (Dial. de S. Greg.,
liv. II, ch. 31, p. 97, Foerster.)
Sner, fait la dame, cis consens
Qn'il poroit faire est bien /'eeus.
(Parlon., i'Jfil, Crapelet.)
Il sont si dru et si feeil.
(Btancand., 2261, Michclant.)
Vostre aide et vo conseil
Qni m'a estet bon et faiel.
(Alltis, Ars. :î :12, f 57«.)
La roine Amata, qui taut estoit ta feels
amie s'est ocise a ses mains. {Estories
Bogier, Richel. 20125, f» ITS».)
Par le bien des prodomraes qui li furent f'eoii,
Par Bertran de Claqnin qui doit avoir grant voie.
Fa de ses ennemis délivrez ane fois.
(C uv., du Guesclin, var. des v. 3583-3593,
Charrière. )
Quant ils seront en l'esglise ou en
autre lieu ou femmes soient, gardent leur
sapience fielle. (1435, Est. de S. J. de Jer.,
Arch. H.Gar., f» 56.)
— S. m., ami, sujet Adèle :
Donc la gnrpissen sei fedel.
(Passion, 165, Koschwitz.)
Toit soi fldel devent ester.
\lh.. 27 i.)
Et l'algalifes sis nncles e sis fedeiU,
(liol., 505, Millier.)
Qnant samadis vendrat,
U serrant curuné
I.i feeil Danme Dé.
(Ph. de TuAnN, Otmpoz, 620, Mail.)
E d'enfer ses fedailz gelast.
(Id., Besl., 1450. Wright.)
Vont s'en a plain li Den felheil.
(S. Brandan, 210, Michel.)
Li fil au roi et li fcoil
Tindrenl ainsint bon ce consoil.
(Ben., Troie, Richel. 903, f» 66''. J
Moult donoit tost .i. boea consoil
A son ami, a son faoUt.
(Id., a., Ars. 3314, f» 32=.)
Un sien feoil, on sien ami.
(Id., ib., Richel. 375, f» 102=.:i
De cest prist Rons estreiz conseilz
Od ses amis, od ses feilz.
(Id., D. de Norm., II, 4957, Michel.)
E quant il ont sa curt jastee
E venn furent li feeil.
Si en a pris od eos conseil.
(Id., ib., II, 8SI3.)
Wedes de Roie et trestos lor fcois.
(R. de Cambrai, Richel. 2493, f» 54 V.)
N'ai baron tant privé ne tant soit mes feois,
.Se plus s'i abandone, nel face sor mon pois.
(J. BoD., Sa.t. , cxxvi, var., Michel.)
Tonz jors serrai vostre fedeil.
(G. Gaimar, Chron., ap. V. Michel, CAr. angl. n
t. 1, p. 41.)
Dame, dist le message, ce est vostre feois,
Vodrn, qui a guerpi Mahomet et ses lois.
(Herb. Leduc, Foiilq. deCand.,p. 109, Tarbé.)
A nostre amie et a nostre faele. (Mars
1250, Ch. de Mah. fi'»" d'Alix., Lebeuf,
Hist. d'Auxerre, nouv. éd.)
Jehans de Conchi, ohei?aliers, nostre
feeiUs et nostre boni. (1269, C" d'Artois,
403, Arcb. P.-de-Cal.)
Jo sai bien qu'il est amis al grant Dieu
et ses feeus. {La Vie M. S. Nicholai, Mon-
merqu('.)
FEEL, voir Feeil.
FEELEMENT, VOif FeKLMENT.
FEELMENT, feelemeiit, feolment, - ant,
feeument, feument, fedeilment, foielment,
fetheilment, fethoilment, adv., fidèlement :
Fethoilment, fetheilment. {Symb. apost.,
et Orat. dominic, Richel. 1. 1315, f° 123.)
Lat., amen.
Que la enoarnatiun de nostre Seinur
fedeilment creied. {Liv. des Ps., Cambridge,
Symb. de S. Athan., 29, Michel.)
Sil serviront mais cum li suen
Feelment tant cum il vivront.
(Ben., D. de Norm., II, 30781, Michel.)
Jlais que cbascuns feeument t'aimt.
(Id., a., II, 20780.)
Garderom tei ceste cité
E les antres de cest régné
A ton oes bien e feument.
(Id., ih.. Il, 15560.)
Sire, grant tens de longement
T'auront servi si feeument
C'unc chose ne te plout vers nos
Ne nos en feissom joios.
(lD.,'iJ., Il, 15520.)
De tant œvret il de ses mains et plus ar-
danmant et plus feolmant. {Li EpisÛe Saint
Bernard a Mont Deu, ms. Verdun 72,
f<>43v«.)
Ne nuls ne te jugerat ausi plus feolment
ke tumeimes feras. (/&., f» 54.)
Qni tel segnor sert feelment
Rice gueredon en ateut.
{Parton., 10531, Crapelet.)
E mnlt l'aime, e feelement cherist.
(Li Rom. des rom., Richel. 19525, f° 149 r".)
Tuit cil qui foielment\^i dévotement cé-
lèbrent la mémoire d'iceus. {Vie S. Eus-
lace, Richel. 818, f 286 v».)
FEELTÉ, feeuté, feeuUé, feulé, feusté,
fleulé, feueuté, feuetel, s. f., foi et hommage
d'un vassal envers son seigneur, recon-
naissance de sa suzeraineté :
Et feuté orent fait tuit.
(Wace, Brut, 3617, Ler. de Lincy.)
Fiea ne demant ne eritage,
Ligance, feeuté ne bornage.
(Ben., Ducs de Norm., Il, 17227, Michel.)
Les hnmages ont pris del tnt et feulé.
(Garnieb, Vie de S. Thom., Richel. 13513, f° 9 r° )
Por chou ke li Lombart li feisscnt ho-
mage et feuté. (H. de Valenc, 560,
Wailly.)
Et rechut ses hommages et ses feeltes.
(1223, Décis. de Louis VIII, Tailliar, Ree.
d'act. des xii° etwii' s. en lang. wall.)
Et nos firent les feutez vobntiers. (1250.
Lett. du Cte de Poil. dS. Louis, Arch. J 890.)
Et receumes les feulez. (76.)
Et requeimes les feutez. {Ib.)
El nous vos jurerons homage et feeuté.
Lors irons a Karlon, le fort roi coroné.
(Gui de Bourg., 3005, A. P.)
Li riches hom li respondi :
Bon serf, dist il, bon te norri.
Bonne feusté m'as portée.
(Geff., .Yii. Est. du monde, Richel. 1526, f° 70''.';
U li avoient tout juré feeuté. (Robert
DE Clary, p. 30, Riant.)
Si fist il faire a tous les barons de le
tiere feuté et hommage. {Chron. d'Ernoul,
p. 119, Mas-Latrie.) Var., feueuté.
A li vindrent li plus noble des Gociens
l't li firent feuté corne a leur seigneur.
{Chron. de S -Den., ms. Ste-Gen., f» 90^)
Sire Sanses, fet il, en vostre feeulté
Met .1. de mez castians, sien gardez la clef.
(Doon de Maience, 1171, A. P.)
Sauve la feelté. (1306, Ch. du garde de la
prév. de Paris, Ch. des compt. de Dole,
Arch. Doubs.)
1070,
Le tout mouvant en fieulé de nostre sire
le roy sanz faire hommage, laquele feuté
on fait ou baillif de Sanliz. (1309, Arch. JJ
45, f» 67 V».)
Li eskievin et li maire de le dite vile fe-
ront feuetel as gens de nostre chiere dame.
{Ch. de 1326, A. Thierry, Mon. de l'hist.
du Tiers Etat, IV, 115.)
Ainçois que ilfust enfouis, rechut Richars
les feûtes et les hommages des barons.
{Hist. des ducs de Norm. et des rois d'An-
glet., p. 25, Michel.) Var., feeltes.
— Fidélité, attachement loyal :
Cbil jura Damedieu, le roy de majesté.
Que ja sa loial dame, qui il doit feeulté.
Ne faudra son vivant, s'il en a poosté.
(Doon de Maience, 4462, A. P.)
FEEMENT, VOir FlKFFEMENT.
1. FEER, voir Faer.
2. FEER, voir Fuer.
FEES, voir Fais.
FEESTIERE, VOir FESIIERE.
FEEUMENT, VOir FEEL.MENT.
FEEUS, cas sujet, voir Feeil,
FEEUTÉ, voir Feelté.
FEFEMENT, VOir FlEFFEMENT.
FEFFEMENT, VOÎT FlEFFEMENT.
FEFFER, voir FlEFFER.
FEFFOUR, voir FlEFFEOR.
FEGARD, voir Flegard.
FEIABLE, voir FUBLE.
FEIAL, voir FEAL.
FEIBLAGE, VOir FOIBLAGE.
FEIBLESSE, voir FOIBLECE.
FEIBLETÉ, voir FOIBLETÉ.
1. FEI DE, voir Fa IDE.
2. FEiDF,, voir Fiée.
i-'EiDu, voir Faidif.
FEIEDE, voir FIEE.
742
FRL
FEL
FEL
l'-EIEE, voir FIEE.
FEIGNABLE, VOir FAIGNABLE.
PEIGNAS, voir Faignas.
FEIGNEMENT, VOlF FaIGNEMENT.
FEILLETTE, VOir FILLETTE.
FEILLIEE, voir FCTEILLIE.
FEiLLiER, S. m., fascine pour pêcher ;
Ainsi que le suppliaQt et ses frères s'en
alloient porter leur feiUiers pour pescher
en leurs eaues mortes. (1482, Arch. JJ 207,
pièce 340.)
FEILLON, voir Fellon.
FEI MENTIE, VOir FOI MENTIE.
FEINASSE, voir Fainasse.
FEiNCT, S. m., fente :
Quelques dures qu'elles soient, elles
(les pierres) ont des delicts et feincts,
c'est a dire elles sont faciles a se fendre
d'un bout jusques a l'autre, en passant
par le millieu. (Delorme, Archit.. vu, 1.3,
éd. 1S68.)
FEINDRE, voir FAINDRE.
FEiNER, voir Fener.
FEINGMENT, VOir FAIGNEMENT.
FEINGNEMENT, VOÏr FaIGNEMEKT.
FEiNiER, voir Fenier.
FEINTEMENT, VOir FaINTEMENT.
FEiNTEROLE, S. f., soTte de maladie :
J'ay la rongole et la Terole,
J'ay cbascao jour la femterole.
(ilir. Mme Sle Genee., Jub., Myst., I, -288.)
FEiNTiE, voir Faintie.
FEiNTiÉ, voir Faintié.
FEiNTiF, voir Faintif.
FEiRiÉ, voir Férié.
FEiRiz, voir Feriz.
FEis, voir Fais.
FEISCELLE, VOir FiSSELE.
FEissE, voir Faisse.
FEissEL, voir Faissel.
FEISSELE, voir FlSSELE.
FEisuRE, voir Faisure.
FEITEMENT, VOlr FaITEMENT.
FEITEREMENT, VOir FAITIEBEMENT.
FEiTis, voir Faitis.
FEiTUR, voir Faitor.
FEiTURE, voir Faitcre.
FEiVRE, voir Fevre.
1. FEL, fail, fal, fels, feus, feuls, feulz,
adj. etsubst., cruel, impitoyable, pervers,
pi^rfide, violent, furieux :
1,0 fl .luiles Escarioth.
(Passion, SI, Koscbwilj.)
Jodas li fel enssoDa fei :
Celui preudet cui baisarai.
(W., 143, Diez.) Koscbwilz écrit vel, coQrormé-
meat au manuscrit.
Li reis fii fel e Oers, formeut s'en curuça.
(Wace. Roti, i' p., 2281, Andresen.)
Iriez et fal et pleios d'orgueill.
(Ben., Troie, Ars. 3311, f" 181".)
La point, de maltalent espris.
D'ire derves, cruels et feus,
S'est embatus premiers entr'ens.
(Id., ««., Richel. 375, f» gs',)
Malt li esteit crueus e fetts.
(IB., D. de Norm., II, 325.)
Ne poeit eslre fei entre els.
Si esteient cruels e fe!s.
(iD., ib., I,Î.13)
Hainos Inr sûmes e feiis.
(Id., ib., I, 1957.)
Que li père e li fil entre eus
Snnt si bainos e si feus
Que l'nns ne porte al altre fei.
(Id., j*., II, 101.)
Âuqaes en fn torbez vers eus
K toz irascnz e tnt feus.
(Id., a.. Il, 10393.)
Mais Ernous. li feus, li cbiens.
(Id., ib.. Il, 122G2.)
Bien m'en devoit mal avenir,
Qne feulz fesoie et desloians.
(CnREST., Erecel En., Ricbel. 1420, f° 15''.)
Franc cbevalier.
Ne sciez vers moi feuls ne fier.
Puis m'espee m'es» faillie.
(Id., ib., P> IR'j
Et trop fust feus qui la veist.
Si graut pitiés ne l'en preist.
(ID., ib., f» tG''.)
Les genz qni d'ilec maignent près
Sevent qu'il sont fetts et engres.
((îciLL., Best, div., ;I39, Hippean.)
U apparront li fei et li pecheor. {Mor. s.
Job, p. 474, Ler. de Lincy.)
Vous estes fail et despileus et glous.
(Compos. de la s. escript., ms. Monmer-
qué, t. 1, f» 167 1-.)
Si fut le mary moult fei, si luy donna
une buffe. {Liv. du Chev. de La Tour, c.
19, Bibl. elz.)
U fut fei et aigres, et n'amoit point ses
barons ne ses chevaliers, ainçoys leur fut
dur et fei, et prenoit amendes et tailles,
et efforçoit femmes et usoit de mauvaise
vie. (/!)., c. Lvii.)
Espoir m'a apporté novelle,
Qui trop me doit reconforter.
Il dit que Fortune, la felle,
A vouloir de soy raviser.
(Ch. d'Orléans, Poés., p. 94, Cliampollion.)
Et Romans ont pris coer, si devinrent pins fes.
(Jeh. des Preis, Gesie de Liège, 670, Scheler,
Gloss. philol.)
— Avec un nom de chose, cruel, dur,
terrible, rude, âpre, mauvais :
Monlt me semble orgueillcus, de fei apeasement.
(Doon de Maience, 7786, A. P.)
Droit a ceste heure la bataille estoit
moult felle et cruelle. (Wavrin, Anchienn.
Cron. dEnglet., I, 266, Soc. de l'H. de
Fr.)
L'humeur est deux fois aduste, poui
quoi elle est plus fêle, et puis est putre
fie. (H. DE Jlo.XDEVlLLE, Richel. 2030,
fQÔ'i.)
Li communs peuples est de fête, péril-
leuse, orguilleuse et desloiale condition.
(Froiss., Chron., I, 214, ms. Rome, f° 2,
Luce.)
Mais vieillesse rebelle et dure
Viendra bien brief très felle et sure.
(Second mariage el espousemenl entre Dieu le
Filz et rame pécheresse, ms. Valenoiennes
233, f" 43 V».)
Excnsances doalces ne f elles
N'y vallent, il te faut partir.
(Ib; C 18 v».)
Et fist si grant yver et si fei que passé
lonctemps l'on n'en avoit eu si dur ne si
lonc. (P. CoCH., Chron., c. 39, Valet.)
L'escarmouche se commencea entre
deux villes, tant felle, grande et hideuse,
que cent lances et les archiers ne la po-
voient soustenir. (J. Molinet, Chron., ch.
XI, Buchon.)
Autre sorte de pestilence dure et felle
as feri es supports de la maison de Bour-
gogne. (Id., ib., ch. xlv.)
Et de maints conps encor (bien qu'il n'ait pins de
[viel
Ces félons oiseletz passent lenr fêle envie.
(Gacchet, Plais, des Champs, p. 88, éd. 1604.)
Les exemples montrent que fei, cas sujet
de félon, s'employait aussi au cas régime,
et qu'il y avait un féminin fêle, felle.
Fei est encore en usage dans le Hainant
au sens de fort ; dans le patois rouchi,
il veut dire peu endurant, en parlant de
personnes, et fort, robuste, raide, en
parlant de choses. Suivant Grandgagnage,
fei, félon indique en wallon un senti-
ment ou une qualité extrême. Dans les
Ardennes, à Marhy, fei s'emploie au sens
de douloureux, en parlant de choses ; on
dit d'une plaie quelconque : « Cela est fei,
plus/eî,très-/ei» ; en parlant de personnes,
il signifie irascible. On dit de quelqu'un
qui se fâche facilement : « Il est fei en
diable. » Dans la Normandie, Bessin, fei est
synonyme de courageux, vigoureux,
prompt à s'emporter.
Nom propre, Fei.
2. FEL, s. m., sorte de mesure :
Et dolent mettre (dans les vignes) ches-
cun an ce fels da fomeroit. (1242, Cart. S.
Vincent, Richel. 1. 10023, f» 31 r°.)
FELANDRIER, VOÏr FiLANDRIER.
PELÉ, adj., p. ê. pour ferré t
Et chevaacbent ansamble, s'ont lor voie felee.
(Simon de Fouille, Richel. 368, f° 143".)
FELEMEXT, felletnent , adv., cruelle-
ment, durement, violemment :
Et quoique ces trois fellement
Me regardaissent de travers.
(Froiss., Poés., Ricbel. 830, f 375 r".)
Et se vous voiliez bien, adcertez nous
Tarions a nostre acord, et plus rame[r]oie
a avoir bellement que fellement. (Id ,
Chron., II, 280, Luce, ms. Amiens.)
Li rois se taisi tous quois et regarda
moult fellement sus euls. (Id., ib., IV, 291,
Luce, ms. Rome.)
FFL
FEL
FEL
743
r('a pas locg leiiips qu'alay palier
À moD cueur, tout secrètement,
£t lui coDseillay des'osler
Hors de l'amonreux pensemenl;
Mais me disl, bien fellemaU :
Ne m'en parles plus, je vous prie.
J'aymeray tous jours, se m'aist dieux !
(Ch. d'Orléans, /"oes., p. '20, Cliampollion.)
Vieillesse m'assanlt fellement
Et me veult a destruisement
Mener.
Ub., p. 3S3.)
FELENAICEMENT, VOil' FELONESSEMENT.
FELENAus, voir Felonos.
FELENÉ, voir Feloné.
FELENESCE, VOir FELONESSE.
FELENESSE, VOif FeLONESSE.
FELENESSEMENT, voir FELONESSEMF.XT .
FELENET, VOir FELONET.
FELENEUS, VOIT FeLOKOS.
FELENIE, voir FELONIE.
FELENiER, v. ïi., s'irriler :
Si li engroissa li cuers ou ventre et fele-
nia grandement. (Froiss., Chron., VS.,in,
Kerv.)
FELENios, voir Felonios.
FELBNOISCEMENTjVOirFELONESSEMEM.
FELENOS, voir Felonos.
PELET, fellet, adj., cruel, dur :
Que chius lyons estoit et fêles et cremns !
(B. de Seli., xvii, '202, Bocca.)
Monstrez vousiuaugracieux, felles. (Rob.
GOBIN, Loups raviss., III, éd. 1525.)
Cf. Felonet.
FKLETE, S. t., sorte de barque ;
Gondolles, barques et feletes. {Entrée de
Henry II d Rouen, (« 47 r».)
FELETÉ, felleté, (elle, s. f., méchanceté,
cruauté, dureté, violence :
11 est tout cler que courroux est matière
d'aigreur et de felleté. (G. Chastell.,
Chron. du D. Phil., ch. xxxix, Buchon.]
Mamius qui estoit partie complaignant
regarde ce lilz d'uug regard si despit,et par
si grande felleté le rebouta de luy que l'an-
nel d'or qu'il portoil en son doy luy vola
de la main. {La Thoison d'or, Univ. 1. 1.
181, vol. II, 1° 119 y.)
Nonobstant ceste victoire Charles filartel
qui n'a couraige de felté, ne de vindica-
cion,accorde paix a Eude duc d'Acquitaine.
{Ib., t. I, f-ei'', éd. 1516.)
FELEUR, faleur, s. f., perfidie, dupli-
cité :
Celé parole sanz faleiir
Aprist au riclie pesclieeur.
(Hom. du S. Graal, 341;i, Michei.
Gitars et sni neveu, ou point n'a de /eteur.
S'en vont a esperon, irié, plain de doleur.
(Girarl de Hoss., 1803, Misnard.)
FELiCE, voir Félix.
FELiCEMENT, adv., heureusemsnt :
De tant comme les choses appartenanz
aux Romains estoient par dehors plus
tranquilles et plus felicement démenées,
croissent de jour en jour en la cité la
puissance des pères. (Beesdire, T. Liv.,
ms. Ste-Gen., f» 110''.)
FELICITER, V. a., rendre heureux :
En cuidant prospérer ton chemin, féli-
citer ta vie et ta fortune, tu quis les va-
riables et périlleuses habilacions de dame
court. (G. Chastell., Vérité mal prisej
p. 522, Buchon.)
— Félicitant, p:irt. prés., heureux :
Soi voyant a l'issue du pays ou nais-
sance, nourriture et félicitante vie avoit
eues. (J. d'Auton, Chron., I, 27, Jacob.)
— Félicité, part, passé, heureux :
La survindrent ung gi-ant tas d'ypocriles
Qui preschoîent canons et loix escriptes,
AiBn qu'on dist : Sont gens félicite:.,
Dien les rcprent par ses Evangclistes.
(Gringore, les Folles Entreprises, p. 100, Bibl.
eU.)
FELiciTUDE, S. f., bonheur :
Et plain de grant felicituie.
(J. Lefebvre, Resp. de la mort. Riche). 994,
f° 14».)
FELiER, adj., qui vient du flel, de la
bile:
Item, s'il a maladie, nommée feliere, qui
vient du fiel,met sur sa viande pouidre de
fleurs de saulz marchees. (xV s., Traité de
faulconnerie, p. 90, Marlin-Dairvault.)
FELIMBRE, VOÎT FlEMBRE.
1. FELIN, adj., p. ê. youT ferrin, ferré :
Et il s'antornent atant tôt le chemin félin.
(Simon de Fouille, Richel. 368, f° 146".)
Cf. Fêlé.
2. FELIN, voir Ferlin.
FELiNDRE, S. m., sortB ds fil :
En felindre pers .i. braier et une tresse a
lier enfens. (18 fév. 1394, Inv. de mercier,
Inv. de meubles de la mairie de Dijon,
Arch. Côte-d'Or.)
.1. poul de £11 de felindre. (/6.)
.VII. livres de felindre. (Dec. 1397, Invent,
de meubl. de la mairie de Dijon, Arch. Côte-
d'Or.)
v. réfl., s'enve-
FELiR, fellir (se)
nimer :
Les matières de douleur se felissoient et
croissoient. (G. Chastell., Chron., I, 345,
Kerv.)
Et plus se fellissoient et aigrissoient les
matières entre eux. (Id., Chron. des D. de
Bourg., l" p., Proesme, Buchon.)
FELISEK, verbe.
— Act., aspirer à quelque chose où l'on
voit tout son bonheur ;
Li roys vit la cité qui tant fn bien assize.
Toute est close de murs fors la porte de bise,
Fièrement la convoite et trop fort la felise.
Et de leens entrer a moult grant convoitise.
(Geste d'Alix., Richel. '24363, f 19 r".)
— Réfl., s'estimer heureux :
N'est pas sens se tu te felises
Des renies que tu as acquises.
(Reclus de Molie.ns, [Ht de Charilé, Ars. 314'2,
f° 219'-.)
FELIX, felice, adj., heureux :
Com felix cels ki par feil l'enorerent.
(Alexis, st. 100% Sleagel.)
L'ame dou felix est avec vertu. (Brun.
Lat., Très., p. 328, Chabaille.)
Et que nulz n'estoit felix se il n'estoit
deus ausiment. (Cons. de Boece, ms. Montp.
H 43, f» 16».)
Par nos sains pères de bonne mémoire
el felice recordacion. (21 mai 1438, Lelt. de
Charl. roy de Fr., Beauvoir, Arch. Aube.)
Souverain roy de la gloire felice.
(ilisl. du ticl test., 169, A. T.)
Cy gist le tout plain pouvoir de nature,
L'entier ressort de feticr adventure.
(G. Chastell.ii.\, ta Compl. d'Hector, M, l'ii,
Kervyn.)
Combien que ledit marquis couste beau-
coup a l'attraire et gaigner, si est toutesfois
son avarice felice et prospereuse audit
seigneur roy. (27 oct. 1518, Mém. remis d
Cowteville, Négoc. ent. la Fr. et l'Autr.,
II, 172, Doc. inéd.)
0 très illustre et très felice dame.
(Bouchet, Ep. fam., X' p., lsxiiii, éd. 1545.)
On ne le vit jamais enrgueillir d'aucun
felice succès. (Du Villrs, Mém., XII, an
1S60, Michaud.)
Qui aura donques son terroir tant felice,
que de le pouvoir arrouser a volonté, en
cest endroit se servira de l'eau. (0. de
Sebr., Th. d'agr., VII, 9, éd. 1605.)
FELiziERE, s. f., falaise :
La mer Sert et joint aux felizieres et
rives de ses isles et jardins. {Chron. et hist.
saint, et prof., Ars. 3515, i'" 70 r°.)
FELLADIERE, VOir FlLLADlERE.
FELLEMENT, VOir FELEMENT.
. FELLENEICEMENT, VOir FELONESSE-
MENT.
FELLENESSE, VOir FELONESSE.
FELLET, voir FELET.
FELLiN, voir Ferlin.
FELLIR, voir Felih.
i. FELLON, félon, feslon, feillon, filon,
fillon, fallon, frelon, s. m., cheville du
pied :
Li rois Lobons li donne le bon banchani kernu
Qn'il ot entre les bons pour meillor eslen.
Il ot le pie coupé et le feslon barbu.
Et la cuisse reonde et le braon nervu.
(Guiteclinsde Sassoigne, Ars. 3142, f 240».)
Des traitors parjures font tel destrntion
Que li ceval se baignent el sanc jnsc'al fellon.
(Enf God., Iticbel. 12358. f» 3-1''.)
Ceval i sont dusc'as fêlions
El sanc des l'urs et des cevans.
(Gilles de Chin, 3436, Reill.)
(L'asne fn) tant peteiliies d'aguillons
Que li sans deci a feillons
Li raoit des cuisses aval.
(lien, coroné, Richel. 1446, t° "2 ï".)
An tens Godefroi de Bouillon
Furent el sanc jusc'al filon.
(Bacd. de Conde, l'oés., I, 9. Scheler.)
Les convretures dou ceval
Qui li pendoient contreval
Jask'as feillons
(Jean de Conde, Foés., \, 176, Scheler.;
744
FEL
FEL
FEL
Jusqu'à plions antelles furent.
(Id., dou Cheval, a le manche, ms. Turin, f> 28''.)
La mortalilé fu si grande que les che-
vauls estoient ou sang jusques aux /l'eJons.
{Gilles de Chin, p. 116, Chalon.)
Montes sus un blanc coursier, paré et
vestis de sambuc jusques ens es fallons
des pies. (Froiss., Chron., II, 100, Kerv.)
Chevaux armes et couviers jusqu'au fal-
Ion. (ID-, !6., 111,43.)
Les pages chevauchoient aux félons de
son cheval. (Id., ib., XV, 40.)
2. FELLON, voir Félon.
FELLONNEMENT, VOir FELONEMENT.
FELLONNEUR, VOir FeLONEUR.
FELLONNEUSEMENT, VOir FeLONOSE-
MENT.
FELLONOSEMENT, VOir FELONOSEMENT.
FELLURE, S. L, paille d'une pierre pré-
cieuse :
Fellure sont proprement ces petits che-
veux, et comme des fillets, qui paroissent
dedans les pierreries. (René François,
Essai des Merveilles de nature, ch. xxi,' éd.
1532.)
FELNESSEMENT, VOir FELONESSEMKNT.
1. FELON, felun, fellon, flong, adj., ter-
rible, cruel, méchant, violent, en parlant
de personne et de chose :
DeduTânt sel fait porter sun dr.igun,
E l'estandart Tervagan e Mahnm,
E une Imagene Âpolin le felun.
(Roi., 32f,C, Muller.)
Ahi! Guillaume, comme as cuer de félon.'
A grant merveille semblés bon champion,
De l'escremir ne resembles bricoD.
(.Coron. Looijs, 1024, Jonck., Gidll. d'Or.)
Lor auemis aboivrent de mnlt félons hanas.
(Roum. d\HlLr., f S''. Michelant.)
Il le comperra en cest siècle ou en l'autre
i'.u felonior de juisse. (Artur, tus. Grenoble
378, f° 40".)
La conmence chifle félon.
(Renan, '2'6!1", Méon.)
De maltallent fiers et félons.
(Roc. DE Blois, Poés., Richel. 21301, p. S86'.)
Leur monstra comment leurs choses
estoient establies en félon lieu, et com-
ment ils estoient liaineus a toute gent.
(Gr. Chron. de Fr., IV, 3, P. Paris.)
Vees vous cbest viellart devant cbesl l'acheler,
A chele barbe blanqne, a chel viaire cler,
A chel félon regart qui tant fet a douter?
(Doon de Maience, "G12, A. P.)
La veissies eslonr et félon capleis.
(Il>., 7155.)
Tant par saut plains d'orgueil et de félon pensé
Ne fuiroient arier pour estre desmembré.
(Ib., 8340.)
Et ansi de nos gens assez perdu avon
Qui se sont esgaré par l'orage f Ion.
(Ouv., du Guesclin, 18338, Charrière.)
Avecques ung visage félon el despiteux.
{Troilus, Nouv. fr. du xiv» s., p. 246.)
De flong corage et mal meu. (1466, Arch.
MM 1094, u" 77.)
Trouvèrent devant sa tente ung chevalier
nommé Saigremort, et estoit ainsy appelle
parce que fellon et aigre fut. (Perceval,
!' W, éd. 1530.)
Tu es plus cruelle et félonne
Qu'un lyon enragé ou qu'an ours furicas.
(Les Amours de Tabarin el d'Isabelle, Bibl.
gaul.)
— Qui est infidèle à une convention :
Ce ont establi li preud'ome du mestier,
por la reson de ce que li aprentiz ne feus-
sent félon et orgueilleus contre leur mes-
tres, ou que leur voisin ne les vausissent
fortraire. (E. BoiL., Liv. des mest, 1° p.,
XXI, 8, Lespinasse et Bonnardot.)
— S. m., méchant :
La voie des félons périra. (Psaul., Maz.
258, f S''.)
Les félons sont comme la mer esbouillis-
sant qui ne se peult reposer. {Bible, Esayc.
ch. 57, éd 1543.)
Nom propre, Félon.
2. FELON, s. ni., vomissement de bile?
Le jus de polygonon est proffitable contre
erachemens de sang, flux de ventre, félons
et couUement d'urine goutte a goutte. (Trad.
de l'Hyst. des plant, de L. FoM.sc/t, ch.ccxxxv,
éd. 1549.)
3. FELON, voir Fellon.
FELONASSE, voir Felonesse.
PELONÉ, - onné, - ené, adj., violent,
cruel, méchant :
Grand assaut et moult felené. (Froiss.,
Chron., III, 20, Kerv.)
Le félonne grifon. (Noguier, Hist. Tolos.,
II, 187, éd. 1556.)
FELONEMENT, - onnement, fell., adv.,
cruellement, furieusement, violemment :
Digne d'estre défoulé fellonnement aux
piez. (Oresme, Rem. de fort., Ars. 2671,
f» 64 r».)
Li rois se taisi tous quois et regarda
moult felonnement sur chiaus. (Froiss.,
Chron., IV, 60, var., Luce.)
Les Anglois felonnement et sans bargui-
gner frappèrent en eulx. (G. Chastell.,
Chron. du D. Phil., ch. xxiv, Buchon.)
Saillerent yreusement en l'ataignant
souventesfois sur l'escu et sur le heaulme
durement et fellonnement. {Perceval, t" 60"^,
éd. 1530.)
Talbot, felonnement despité de ce qu'il
estoit frustré de l'assiegement d'Orléans,
pour son donmaige récompenser assaillit
Laval. (Mer des cron., f» 157 r", éd. 1532.)
Mais eulx rebuloyent fièrement toutes ses
caresses et prières, jectants devant lui
leurs bourses vuides, el luy disant felonne-
ment qu'il allast combattre luy tout seul
les ennemys, puisqu'il avoit sceu si bien
s'enrichir tout seul de lears despouilles.
(Amtot, Vies, Lucullus, éd. 1565.)
Et sans fléchir la rage
Oui tant felonnement boailloit dans ton courage.
(Tahubeau, Poés., à P. de Pascal, éd. 1574.)
FELONER, - onner, (se), v. réfl., se cour-
roucer, s'irriter :
Adoncques le roy se felonna, et dist :
Maire, mettez la main en luy. (Froiss.,
Chron., Richel. 2644, f" 161 r».)
L'enfant qui estoit en elle fort et bien
nourry, fut tant démené par les cris de sa
mère qu'il s'en felonna. Car les dames a ce
présentes ouyrent et recorderent depuis
comme l'enfant estant encores au ventre
de sa mère, désirant d'en yssir gecta deux
cris, non point piteux, aiuçois signifians
courroux pour sa tant longue demeurée.
{Perceforest, vol. IV, ch. 6, éd. 1528.)
FELONESSE, -onnesse, -unesse,-unnesse,
- onasse, - enesse, - enesce, - enesque,
- eneske, fell., adj. f. de félon, en parlant
de personnes, méchante, cruelle, impi-
toyable, violente :
Fellenesse ost a ci,
Car cis vassans ne nous laisse dormir.
(Car. leLoh., 2*^ chans., vni, P. Paris.)
La perdis felunesse.
(P. deThadn, Best., 977, Wrighf.)
Es vus le gent Biekue, felenesce et hardie.
(Ronm. d'AlU., f° 37", Miclielanl.)
C'est une iiere beste, ains lele ne vit on,
Feleneske et hydeuse, ceval l'apele on.
(Ib.. f» 5^)
UeWa felonasse gent.
(Le.-: Pass. du roi Jhesu, Ars. 5201, p. 118''.)
Et gens armées feleneskes.
Qu'il orent tous eslius alaekes.
(MousK., Chron., 20997, ReilT.)
Vanlt pis et est plus felonnesse
Que n'est tigre ne leonnesse.
(La grant Malice des femm., Poés. fr. des xv° et
XVI» 8., V, 312.)
— En parlant de choses, dure, furieuse,
difficile, cruelle :
Molt i ot voie felonesse
De ronces et d'espines plaine.
(Chbest., Chevalier au Lion, Vat. Chr. 1725,
(0 136».)
Et voient l'eve felonesse.
Rade, brûlant, noire et espesse.
(Id.. la Charrette, Vat. Chr. 1725, f° 12^)
La chiere avoit molt felenesse.
(Ben., Troie, ms. Montp., f° 4'.)
S'il a .XV. M. homes, n'a pas grant roaoantie
An terre felonesse et tote desgarnie.
(J. Bod., Sax., ccxviii, Michel.)
Une four ou il avoit une moult felenesse
prison. (S. Graal, Vat. Chr. 1687, f" 78\)
Et commencent la meslee au roi Ban
trop felenesse. {Arlur, Richel. 337, f° 15''.)
Fu la bataille entre cels deux plus fele-
nesse. (Lancelot, Richel. 754, f" 15'.)
Si Inr cunlout les aventures.
Les felunesses e les dures,
K'il aperneit en la cité.
(Chardrï. Set dormans, 525, Koch.)
Me jo vey ci tut erraiiraenl
Venir tantes aventures
Ke felunnesses sunt et dures.
(Id., Petit Plet, Vat. Chr. 1659, t" 92».)
Trop fu la cose felenesce.
(MocsK., Chron.. 24859, ReiCT.)
Et en ces eures felenesqes,
Mora de Rains li arcevesqes.
(iD., ib., 27181.)
Ensi Bocars et la contesse
De leur haine felenesse
Sontacordé.
(Id., ib., 28177.)
Felenesses exactions. (1266, Arch. mun.
S.-Quentiu, 1. 263, n° 3.)
Totes mes felunnesses ovraignes sunt
troblees o mei. (Légende de Pilale, Richel.
19523, f°57i».'
FEF.
FEL
PET.
745
Et li vinrent pensées au devant /«(enesces
et crueuses. (Chron. de Rains, c. vin, L.
Paris. 1
Mangré les felonnesses jangles.
(flosc, ms. Corsini, f TT'.I
... Les /■^/^nc.v.ç/?5 jangles,
(/i.. Vat. Chr. 1522, f» 7-P 1
Je vous dirai d'une aventure
Qni tant est felenesse et dure.
(Sarrazin, Roman de liant, .Michel, lli^t. (1rs ducs
de Xorm., p. 239.)
Mais il la trove si bien jointe.
Gaitant et escontaat et cointe
PA felonesse a entamer,
Kt il n'i pnet rien conquester.
Dame qui conchia le prestre, ms. Berne 334,
f> 80''.)
Asses y ot de dures paroles et de felon-
nesses entre moy et li. (Jomv., S. Louis,
i.xxv, Wailly,)
La mer est plus felonnesce en yver que
en esté. (Id., ib., xcvill.)
Ceste bataille fu moult felenesse el moult
dure. (Fboiss., Chron., I, 300, Luce, ms.
Amiens, 1» 13 v.)
La eut dure bataille et felenesse. (In,, ib.,
], 495, Luce, ms. Amiens, I» 38 v».)
Si y pourvey tantost de remède moult
fellenèse. (Id., ib., II, 23, Kerv.)
Ceste forest... estoit moult fellonnesse et
aventureuse. {Lancelot du Lac, i'" p., ch,
5S, éd, i488.)
Et sont (les ours) felomiesses bestes de
leur nature. (De FouiLLOUX, Vénerie,
f» 78 v", Favre.)
FfeLONKSSEJiENT, - Bsemenl, - aice-
ment, - eicement, - oissement, - oiscemeni,
felonn., felun., felen., fellen., felnessement,
adv., durement, méchamment, cruelle-
ment, furieusement, avec fureur, terrible-
ment, dangereusement :
Je no fis felunessement. (Lit. des Ps.,
Cambridge, LVIII, 4, Michel.)
Li orguillus felunessement faiseient totes
ores, {Psalt. monast. Corb., Bichel, 1. 768,
V.]
Voit le Fromons, a pou d'ire ne fenl :
En haut parole moult felenessemeil.
Et dit an roi : Sire, je le defens ..
(Gar. le Loh., 1« chans., xxxv, P. Pari?.)
Que li père ne li parent
Ne r'eirent f'etones.'iemeiit
Vers vos jamais ne vers vostre eir.
(Bek.. I). de Norm., Il, IISI, Michel,)
Les espees as ex rauH felenesement .
(lÎAiMB., Ogier, H539, Barrois.)
Bel pramist e bel parlad, mais felenesse-
ment le purpensad, que par ceo David a
mort s'abandunast. (Rois, p. 71, Ler. de
Lincy.)
Joab Sacha l'espee e ferid Abner enz el
costed, si l'oeist felenessement purvengier,
a Sun dit, la mort sun frère Asael. (Ib.,
p. 132.)
E li reis, cume il sont la nuvele de sun
fiz qu'il out si felenessement uvered envers
lui. {Ib., p. 174.)
Vis nus est qu'il s'en vait mnlt felimessemetil.
iGarnier. Vie de S. Thom., Richel. 13513,
f» 36 r".)
Mes quant il les sent aprochier
Près de ses denz et de sa boncïie
Si felonnessement les toche.
Qu'en sa gole sont lors enclos
Toz les dévore, char el os.
(Guillaume, Best, div., 1270, Hippeau.)
T, III.
1 Li c.op descend! sor sa destre espaule si
' felunessement que li sans li cole contreval
le cors. (Gaut. Map, Lancelot du Lac, Ri-
chel. 1430, f»33'.)
Lancelos li arache le hiaume de la teste
si felonnessement que a poi que ne li
arache tôt le cuir del vis. {Lancelot, ms.
Fribourg, f» 104''.)
Si li arrache de la teste si felenessement
que... (16., Riche!. 754, f'e^)
Et chiet si felenessement que il se brise
le col. (Agravain, Richel. 333, f° 2 v",)
Hestor abatit monsignor Y. si felleneice-
ment c'ai poc qu'il n'ol lou bras destre
brisié. {Mort Artus, Richel. 24367, f» 53''.)
Pour ce l'ail il si felenaicement apelley.
{Ib., f» 58«.)
Et porte cascuus le sien partierre molt/e-
lenessement. (H. de Valekc, 539, Wailly.)
FouWait fait felnessement. (1253, Coût, de
la terre de Merk, C" d'Artois, 234, Arch.
P.-de-Cal.)
Felenoiscement. {La Confessions g eneraus.
ms. Trovfs.)
A .u. mains le seisi moult felenessement.
(boon de Maier.ce, 444, A. P.)
Mar me saquas ma barbe si felenessement.
(Gaufrey. IIO-I, A. P.)
Felonnuissement se requièrent
(Floriant, 1826, Michel.)
Cellui fu moult felonnessement pris et
menaciez, (Crist, de Pizan, Fais du roy
Ch. V, 2° p., ch. XVI, Michaud.)
FELONET, - onnet, - enet, dimin. de
félon :
Il sunt trop de mauves pelein
Et felenes et aboulis.
iCi/ des Avocas, 356, G. Rajnaud, Romania. \11,
p. 219.)
Feraculus, felonnet. {Gloss. de Salins.)
Quant vous estes batus des verges et
des assaus de jalousie, qui sont moult dur
et felenes a sentir et a congnoistre.(FROiss.,
Poés., I, 326, Scheler.)
Trop voUentiers jouoit as des, et par
usaige moût felenes estoit, quant il y per-
doit. (Id., Chron., I, 285, Luce, ms.
Amiens.)
Ces felenes archers. (Id., ib., II, 123,
Kerv.)
Passages moult perilleus et moull felenes.
(Id., ib., VU, 157.)
FELONEUR, fellonneur, adj., perfide,
félon :
Regardez, empereur,
Folle erreur,
Fellonneur,
Sans clameur.
Mon honneur
Faict par trahison
Mon seigneur.
iloral. d'mg Emper-, Ane. Th. fr., III, 153.)
FELONGNE, S. f., sorte de plante :
Esclere, chelidoine, felongne. (Jun., No-
mencl., p. 93, éd. 1577.)
FELONIE, - onnie, - ounie, - enie, s. f.,
fureur, colère, emportement, ardeur, vio-
lence, énergie :
Riches bonz estes, s'avez grant manandio,
?iobles et fiers et pleins de fetenie ;
Or voulez France avoir par seigDorie,
Par Mahommet ansinc n'ira il mie.
(De Lharlem. et des Pairs, Vat. Chr. I36n, f' l''.)
ICspri.s de félonie e d'ire
Ping que je ne vos sanreie dire
l'a de cest afaire li dm.
(Ben., D. de Horm., II, 7.'i28, Michel.;
I.y enfes y fery par «y grant fclonnie
C'une pieche l'en fu a ung des les trenchie.
(Chev. au cijgne, 1835, rieill.i
Kt Raiobans ly Frisons est venus par mestrie,
Cornnmarans regarde par grande felonnie.
(Ib., 4232.)
Et ot en son cuer grant anui et grant fe-
lonnie de cou qu'il savoit bien que Acre es-
toit conquise par le roi Phelippe et sans
lui, {Chron. de Rains, c, vu, L, Paris.)
Li enfant avoient conceu tel felounie en
leur cuers li uns contre l'autre que il vo-
loient destruire iaus. (Chron. de S.-Den..
uis. Ste-Gen., I" 26''.)
A chief de pièce les chevaliers se rele-
vèrent honteux de leurs advantures, puis
tirèrent bonnes espees par grant felonnie.
(Perceforest, vol, V, ch, 22, éd, 1528,)
Les bardes estans arrivez au lieu de la
bataille rompoient la felonnie des combat-
ians par leurs chansons harmonieuses.
(Taillepied, Hist. de l'Esiat et republ. des
anç. Franc., p. 78, éd. ISSo.)
FELOMER, -onnî'er, adj., félon, perfide :
Mais sacheiz que Robert estoit si felonniers.
(Dit de Rot. le Diable, Richel. 12604, f° 112''.)
FELONios, felonnieiir, felenios , adj.,
félon, perfide :
Fil d'orne, combien sei-eis vos
De cor grevain, felenios?
(Lib. Psalm., IV, p. 264, Michel.)
Faulx Raporl le felonnieu.r.
(Le Rousier des Dames. Poés. fr. des xv" et xvi'
s., V, 172.)
FELONiR, /'e(on«ir, V. n., s'irriter, s'em-
porter :
Quant le seigneur les entendi il s'es-
muit plus a ire et felonnissoit pour ce que
il veoit le damoisel présent. (1. de ViGNA'y,
Enseignem., ms. Brux. H042, 1" 38'.)
FELONNE, S. f., perfidie, fi^lonie :
Mais ce prince puissant.
Issu de la couronne,
Kn vertu florissant.
Voyant l'horrible félonne
Des ennerays cruels séditieux.
Sur eux s'est montré furieux.
(1.'178, r.lians. dèd. à la Nobl. de Fr.. l.er. de
Lincy, CA bisl.. Il, 364.)
FELONNE, voir FELONÉ.
FELOîiJNEMENT, VOir FELONKMENT.
FELONNER, VOÎr pELONER.
FELONNESSEMENT, Voir FELONESSK-
MENT,
FELONNEUS, VOÎT FELO.NOS,
FELONNEUSEMENT , VOir FeLONOSE-
MENT,
FELONNIE, voir FELOJilK.
FELONNIER, voir FeI.OMER.
FELONNIEUX, VOir FELONIOS.
PELONNiR, voir Felonir.
FELONNOISSEMENT , VOir FELONESSE-
94
746
FEL
FEM
FEM
FELONOS, - onneux, felenos, felenaus,
feleneus, adj., violent, dur, rude, cruel :
Ansinc l'acusoient formant
Icele felenosse }:ent.
(Pats. J.-C, Brit. Mus. adii. 15606, f° eS»».)
Felenause est et mal queranz.
(DerUnicorne.Wil. Mus. add. 15606,^109».)
Molt fu pranz la bataille et la meslee
dure et feUnmsse. (Artur, Ricliel. 337,
f» 96».)
Si y pourvey tantost de remède moult
felonnetix. (Froiss., Chron., Richel. 2641,
f» 3 r».)
Ce fut une bataille... moult dure et très
felonneuse. (Id., ib., III, 39, éd. 1S59.)
Aura une bataille devant B. dedens la
marine si felonneuse que la pluspart des
gens en mourront. {Les Prophecies de
Merlin, i" 27S éd. 1498.)
Mais sa seigneurie sera si aspre et si
felonneuse que nully ne la pourra souffrir.
{Ib., f» 106».)
Et fut ceste bataille très dure, grande,
felonneuse et horrible. (Bouchard, Chron.
de Bret., t» 114=, éd. 1332.)
FELONOSEMENT, - ouscment, - euse-
ment, - ant, felonn., fellonn., adv., violem-
ment, cruellement, durement, perfide-
ment :
Il le porte alla terre moût fellonosemant.
{Gir. le Court, Vat. Chr. 1501, f» 18».)
Felonneusement assaillir. {Grand. Cron.
de France, Phelippe le Bel, viii, P. Paris.)
Li rois se taisi tous quois et regarda
moult felonneusement sur chiaus. (Froiss.,
Chron., IV, 60, var., Luce.)
Nequiter, felonousenient. {Gloss. de Sa-
lins.)
Il regarda entour soy puis l'un puis
l'autre si felonneusement que de son regart
fut Hugon tout eflrayé. {Voy. de Charlem.
d Jerus., p. 60, Koschwitz.)
Thalemon fery Polidamas et l'abaty
moult felonneusement. {Jstoire de Troye la
granl, ms. Lyon 823, f" 67M
Pour abatre les 1res horribles traysons
faictes felonneusement a rencontre de mon-
seigneur le roy... (Monstbelet, Chi'on., I,
73, Soc. de l'H. de Fr.)
Hz assailloient roidement, puissamment
et felonneusement. {Girarl de Rossillon, ms.
de Beaune, éd. L. de Monlille, p. 41.)
Le chevalier noir les escarmouchoit
trop felonneusement, et nul n"ose attendre
les coups qu'il donne. {Lancelot du Lac,
l" p., ch. 36, éd. 1488.)
Il lui arrache (le heaume) de la teste si
fellonneusement qu'il le fait tumber le vi-
sage contre terre. {Ib., cb. 48.)
Le cheval chiet et Gauvain soubz son
corps ; si est blecié moult fellonneuse-
ment. {Ib., ch. 77.)
Je me plaing de P. Qui en la pai.ic de
Dieu et du duc m'assaillit felonneusement
a une charue en aguet pourpensé. (Ane.
Coût, de Normandie, I" 44 v», éd. 1552.)
Les ont sus l'instant mis en pièces et
occis felonneusement. (Rab., 1. III, c. 46,
éd. 1731.)
FELOR, felour, voir Folor.
FKLOTIER, voir FiLOTlEH.
FEi.ouNiE, voir Félonie.
FELTÉ, voir Feleté.
FELTRE, voir FaUTKE.
FELUN, voir Félon.
FELUNESSE, VOlr FELONESSE.
FELUNESSEMENT, VOir FeLONESSEMENT.
FEMAGE, voir FOMAGE.
FEMBREE, S. f. 1
Fembree, litarge, mastic. (H. de Monde-
ville, Richel. 2030, f" 65».)
Ce mot paraît être de la même famille
que fembroi.
FEMBREER, fambrccr, fembroyer, fam-
broier,frambraier, frambeer, verbe.
— Act., fumer, couvrir d'engrais :
Pro frambraicr (les vignes). (1340-41,
Compt. de l'H.-D. d'Orl., exp. de Floriaco,
Hôp. gén. Orléans. X
Fambroy en fumier pour le fembroyer.
(1510, Invetit. de Treourec, Arch. Finist.)
— Absolument :
Comme d'aller au fain fener, sayer les
blez, fambroier ou aller cherruer ou cha-
royer vyns. {Coust. de Bret., f" 117 r".)
— Débarrasser du fumier :
Fambreer, eruderare. Frambeê, crudera-
tus. {Gloss. fr.-lat., Richel. I. 7684.)
— Neutr., faire ses ordures :
Stercorare, cbier ou fambreer. (1464, J.
Lagadeuc, Catholic, éd. Auffret de Quoet-
queueran, Bibl. Quimper.)
Ce verbe, de même que le substantif
fembroi, s'est conservé dans plusieurs pro-
vinces : Bretagne, fembroyer, Poitou,
framboyer, enlever le fumier des étables,
les nettoyer.
FEMBRER, fambrer, fenbrer, fiembrer,
fiambrer, fianbrer, fienbrer, v. a., fumer,
couvrir d'engrais :
Pour fenbrer lesdites vingnes. (1332,
Compte de Odarl de Laigny, Arch. KK 3»,
f» 176 V».)
Fere mener fiens au pertuiz de le vigne
pour ^omfcrer lesdiz prouvains. (1356, Reg.
du Chap. de S. J. de Jérus,, Arch. MM 28,
1° 56 r".)
Et en doit fembrer les deux pars une loiz
durant les douze ans dessus dis. (1362,
Arch. S 196, pièce 31.)
Sera tenus ledit preneur de ycelles terres
lembrer bien et souffisamment durant les-
dites années, et a la fin d'icelles années
les laissier fembrees bien et deuement.
(1398, Arch. S 90, pièce 101.)
Seront tenus lesdits preneurs... de def-
fricher prez et terres fumer et fambrer
près et loing. {Cart. de Lagny, Richel. 1
9902, f° 232.)
Quant elle (la vigne) est fouie et fiembree
Et lailliee et bien conilivee.
S'en nul temps ne porte bon fruil,
Qu'en fait en ?
(Mir. Mme SIe Genêt:, .lub., ilysl., I, tii.)
Impr., fueubTee.
La fève s'esjouist en terre grasse et bien
fumée ou fiambree. {Trad. de l'Hysl. des
plant, de L. Fousch, ch. cxlvi, éd. 1549.)
Champagne, comm. d'Auve, fiembrer,
fumer une terre.
Le Dictionnaire d' Agriculture, 1809, in-
dique timbrer, comme synonyme de fumer
les terres, et flmbrière, avec le sens de
cour à fumier.
FEMBRIER, S. m., fumier :
Cil siet el fembrier ki viz choses et des-
pites sent de soi mimes. {Job, p. 450, Ler.
de Lincy.)
FEMBROI, fembroy, fambroy, fenbrei,
fambrai, fambray, s. m., fumier :
Emener lour fenbrei. (1287, Ch. du Vie.
d'Avranch., Arch. Thouars.)
Comme l'en feme les chans du fambrai.
(1326, Arch. JJ 64, f» 237 r°.)
Icellui Jehannin avoit mené aux champs
deux chevaux avec une charrette ou tum-
beret chargie de fembroy ou marlays.
(1390, Arch. JJ 139, pièce 230.)
Pour curer et nettover icelle maison de
fambray. (1480, Arch.",lJ 207, pièce 64.)
Troys crocs a fembroy. (1510, Inv.,
Treourec, Arch. Finistère.)
Fambroy en fumier. {Ib.)
Se rencontre encore dans un texte pro-
vincial du xvii° s. :
Maison à chaz... et une fosse à frambois
y joignant. (1673, Declar., Ste Croix, Jar,
Arch. Vienne.)
On dit encore fréquemment dans le
Finistère, et dans les Côtes-du-Nord, croc
à frembroy, cour à fremhroy. Ce mot est
aussi conservé dans la Vendée, à Fontenay,
où l'on prononce framboi.
FEMBROYER, VOlr FEMBHEER.
FEME, s, f. ; feme de vie, femme de
mauvaise vie :
Ke nus ne lowe maison a feme de vie ne
feme ki tiegne bordel. (1280, Reg. aux
bans, Arch. S.-Omer AB xvili, 10, n°409.)
— Femme du monde, femme de mauvaise
vie :
Vous estes donné en proie a la plus
meschante et desloyale femme qui vive.
Quoy plus ? elle est femme du monde, pour
ne dire putain. (Larivev, la Constance, m,
6, Bibl. elz.)
i-EMEDROiT, voir Faimidroit.
FEMEILLEUS, VOir FAMEILLOS,
PEMEis, S. m., fumier ;
il l'abat sour le femen.
(L'Ëscouffle, Ars. 3319, f° 57 v».)
FEMEL, adj., féminin :
Avons franchi.,. Ameline, famé feu Gran-
gier... et touz leurs hoirs masles et fe-
meaux....àe tailles.... vendes. ...(1323,Arch.
JJ es*-", pièce 278, et 1344, Arch. JJ 7d,
f° 208 r".)
FEMELETE, S. f., femelle :
FEM
FRM
FRN
747
Vi le ronssignnlet
Et sa femelele
Seur one brancele.
{Chans., ms.JIonlp. Il 196. f 359 v".")
FEMELETÉ, S. f., l'opposé de mascu-
linité :
La femele qui est froide por la femelele
qui en li est, si est tosjors covoiteuse et
desirrans de prendre. (Brun. Lat., Très.,
p. 198, var., Cliabaille.)
PEMBLiN, femvi., fam., adj., féminin,
efféminé :
N'avoil pas femetin talanl.
(Bev., Troics, liichcl. .3".S, f» 79». I
Hons qui par est si vilenaz,
Si femelin, si gelinaz.
(G. DE CoiNoi, Mil-., ras. Bran., f» 198".)
Moles genz et ausint corne famelin. (G.
DE TyBj XVII, 17, Hist. des croîs.)
Fragilité femeline.
(Fabl. d'Ov., Ars. .'iOfiO, f° .'31''.)
Les moars femelins espronva.
(Ib., f» .31'.)
Vois femelines.
(n.. f .39''.)
Il fijioit toute amour femmeline. [Fleur
des Hist., Ma2. 530, f» 15S^)
Les gens qui ne boivent pas du vin sont
famelins et fragiles. (Régime de santé,
fo 24 j-o. Robinet.)
L'indice femelin. (Ab. Matthieu, Sec.
Dev. de la lang fr., p. 16, éd. 1559.)
Le plus lasche et femelin de la nation.
(La Boetie, Serv. volont., Feugère.)
FEMENiE, femm., feminie, s. f., sexe
féminin :
Rois, ne crées mie
Gent de femenie.
Mais faites ceas apeler
Qai armes saichent porter.
(HooN DE LA Ferté, Serventois, Ler. de Lincy,
Ch. hist., 1. 174.)
— Royaume des femmes :
nel roiaume de Lissonie
Qui vers tere est de femenie.
(Ben., Troie, Richel. 37.'>, C 82'.)
Quant ces deux vieilles ainsy vy
Qu'est ce, dis je, doulx dieu mcrcy,
Eq ce pays que vieilles u'y a.
Vieille de ça, vieille de la,
^e sçay se sois eu femenie
Ou femmes oui la seigoeurie.
^DEGOILLEyILLE, Trois Pelerinaiges, t" S8 v°,
impr. iDstit.)
.Saincte Marie ! Et tousjonrs femmes !
Femmes a dextre et a senestre ;
Ne sçais se c'est songe on faintie ;
Sai je au pays de femmenie ?
(lfys(., dans \'Hist. du th. fr., [I, 127, an
Sle-Pal.)
Avec eux -vinrent tant de suitte de dames
et damoisellos qu'il sembloit que le roy-
aume de feminie y fut arrivé. (Lett. de L
XII, I, 49, ap. Ste-Pal.)
FEMERAZ, voir FU.MERAS.
FEMiNAGE, S. m., l'opposé de mascH
llnilé :
La femele, qui est froide por le femi-
nage qui en li est, si est tozjors covoiteuse
et desirrans de prendre. (Brun Lat Très
p. 198, var., ChabaiUe.)
FtîMTNAi., adj., féminin :
En ses poitrines feminalles.
(Mlist. de Sle Barbe, Ars. 3i96, p. 7S5.)
Fcminus, féminins ou feminaulx.{ll&i,
J. LAGADEuc,Ca(/(o/., éd. Auffret de Quoet-
queueran, Bibl. Quimper.)
Par simplicité feminalle. (Bourgoing.
Rat. Jud., 1,11, éd. 1530.)
FEMiNASTUE, adj., féminin :
Et c'est ausi feminastre chose, quant on
quiert aiwe de ce c'on puet u cuide par
lui bien furnir. [Li Ars. d'Amour, I, 129,
Petit.)
Ki de pies et de gnmbes fortes va, fe-
minastre sanle. (Ib., II, 199.)
Petite bouche est covignable as femes
et as corages feminastres. \Ib., II, 196.)
FEMiNÉ, adj., féminin :
Tant que sa cure feminee et son ire
La dessechoit plus qu'on ne sçanroyt dire.
(0. DES. Gei.., Eneid., Richel. 861. f" 10''.)
FEMINIE, voir Femenie.
FEMiNiNEMENT, fwm., adv., comme il
convient à une femme :
Lesquelles, après avoir fœminitiement
jette plusieurs exclamations piteuses... fi-
nablement ratfermerent leurs voix. (Le
Maire, Convalesc. d'Anne de Bret.)
FÉMINITÉ, femminité, s. f., l'opposé de
masculinité :
La femele, qui est froide por la féminité
qui en li est, si est tozjors covoiteuse et
desirrans de prendre. (Brun. Lat., Très.,
p. 198, ChabaiUe.)
Toutesfois samble il qu'il ne soit mie
ainsi en aucunes bestes, ains samble estre
au contraire es camiaus et es moutons,
car cils qui sont chastres ont les cornes
plus grandes que cils qui ne le sont mie,
qui est chose contraire a femminité.
(Evrart de Conty, Probl.d'Arist., Richel.
210, f» 150'.)
FEMMELET, S. m., homiTie efféminé:
Je te l'ay ce femme/et
Acoustré de ce colet
Pour l'appareiller a rire.
(E. Pasq., JeuT.poét., I, 1-2.)
FEMMELIN, VOil' FEMELIN.
FEMMELLE, S. f., femmelette :
'fani de flambeaus poar ardre une femmellc !
(L. Labé, Sonn., II, éd. 1555.)
FEMMENIE, voir FeMENIE.
FEMMER, voir FAMER.
FEMMETE, - ette, fam., s. f., femme-
lette :
Lai trovai une maisonnete.
Et vi dedans une famete
Qui .1. anfant an feu tenoit.
{Dolop., 8635, Bibl.ciz.)
Apres vint en la compaignie des fem-
mettes affin que elles prensissent plaisir en
luy. (BoccACE,iVo6te malh., I, xii, f" 13 v°,
éd. 1515.)
Je qui suis une femmette. (Id., ib., VII,
3, f» 171 r".)
FEMMINITÉ, voir FEMINITE.
KEMMOTE, S. f.. dimin. de femme :
n faict beau veoir Pasquet
l'ont racroupy avec sa grant Jaqnette,
Toujours dormant sans songner du paquet
Do sa femmole.
(Calvi de la Fo.niaine, Eglogue sur te retour de
Bacchus, Poés. fr. des xv* et xvi' s.. I. 212.)
S'est dit jusqu'au xvni° s. .
Ma petite famotte a raison : ton oncle
est un mauvais plaisant qui n'a jamais que
des idées burlesques. (Cailhava, le Nouv.
Marié, se. i.)
FEMORALLES , S. f. pi., haUt-dP-
chausses :
Les prestres estoient vestuz d'une robe
nommée monathasin que les Latins ap-
pellent brayes ou femoralles, c'est ung
vestement qui estraint les rains et les
cuisses, et estoit de fustane tissue. {An-
cienn. des Juifs, Ars. 5082, f" 70''.)
Ceulx qui sont envoyez dehors prennent
du vestiaire des femoralles qu'on appelle
petis draps. (Guy Juvenal, la Reigle mon-
seigneur sainct Renais t, f" 79 r".)
FENACHE, s. f., moFceau de drap,
chiffon?
Que de che ne donroit une vielhe fenacke.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 858, Sclicler,
Gloss. phitol.)
FENAGE, fenn., fan., - aige, s. m., fe-
naison; obligation où les paysans étaient
de faucher, d'épandre, de ramasser et de
rentrer le foin du seigneur ; quelquefois
droit exigé en nature ou en argent sur
les prés et foins ;
Services de pilage, de fenage, de cha-
riage. (1312, Chart. de Ph. le Bel, Richel.
1. 9783, f" 110 r°.)
Les hommes lui doivent... le fanaige de
!ies prez. (14U, Denombr. de la Vie. de
Beaumont, Arch. P 308, f° 5 r°.)
Plusieurs journées de fennage. (1425,
Denombr. du baill. de Conslentin, Arch. P
304, {" 78 r».)
Les habitans d'iceluy village doivent
payer, par chacun an, a la recepte du roy
au dit Dourdan, droits de cens, avenages,
fenages et autres droits, en recognoissance
de la chastellenie du dit Dourdan. (Proc-
verb. des Coust. d'Estampes, Coût, gén., I,
230, éd. 1633.)
Basse Bourgogne, fenage:
C'était l'usage que l'on invitât toute la
jeunesse au fenage et au serrage dans les
ohaffauds. (Rksti'p de LA Bretonne, Mon-
sieur Nicolas, II, 104, Liseux 1883.)
FENAIGE, voir FiNAGE.
FENAiL, voir Fenal.
FENAL, fenaul, fenail, final, adj., du
foin, de la fenaison, qui a rapport au foin,
à la fenaison :
En fenail mois. (126S, Revenus dt,< comte
de Hainaut, Chambre des comptes de Lille
ap. Duc, Éspannits.)
En mois de julet c'om dist fenal mois.
(Trad. du xiii° s. d'une charte de 1261,
i:art. du Val St Lambert, Richel. 1. 10176.
f' 45'^ et 47''.)
La teste fenaul. (1355, Hist. de Metz, IV,
160.)
Et pour ensi des parties dessus dittes
748
FEN
FEN
FEN
c'est assavoir moisons fenales a la partie
de ma ditte dame. (13H6-7, Compte de J.
Guerin, f° 20 r-, Arch. Cher.) Ms., fenagles.
Sies jours en fenal mois.
(Jeh. des Preis, Gesle de Liège, II, 74", Chron.
belg.)
— S. m., le mois où l'on fauche les
(oins, juillet :
Lo venredi après feste saint Jake en
fenal. (1228, Calhéd. de Metz, cens, Porte
Moselle, Arch. Mos.)
Ou mois de final. (1249, Cart. de St
Sauv. de Metz, Richel. 1. 10029, f° 18 r».)
Ou cours de fenal. (1230, Cart. de S.
Vinc. de Metz, Bichel. 1. 10023, f 126 v°.)
On mois de fenal. (1258, Bar, Meslanges,
93, Arch. Meurthe.)
En mois de fenaul. (1258, Tiennes de
l'ecclese de Saintehoult, xvi, Arch. Meuse.)
On mois de fenaul. (1260, Bar, iiefs, I,
23, Arch. Meurthe.;
El mois de fenaul. (1262, Cart. de Gliis-
lenghien, f» 7 r", Arch. du roy. de Bcig.)
Ou mois do fenal. (1266, S. Vinc, Cour-
celles, Arch. Mos,)
Ou mois dou fenal. [Chirogr. de 1281,
Arch. du roy. de Belg.)
Apres feste S. Piere et S. Pol fenal en-
trans. (1286, Yillers Betnach, cens, n» 9,
Arch. Mos.)
Richars selieveen son estant
U mois c'on appiellc fenal.
(Rich. li biaiis, 3328, Foerster.)
La feste saint Piere fenal antraut. (1304,
Hist. de Metz, III, 267.)
Ou mois de fenal. (1306, ib., III, 280.)
Le samedi devant la Division des Apos-
tres, oumoy de fenal. (1324, ib., IV, 6.)
Jusqu'à la sainct Pierre fenal entrant.
(Ann. du Doyen de S. Thieb. de Metz, Pr.
de l'Hist. de Lorr., II, CLXXI,)
Droit en mois de fenals.
Coq dist juillet.
(Jeb. des Pbeis, Geste de Liège, \1&6, Cbron.
belg,)
— Fenaison :
Corvées des faulz et des seilles pour
fenaul et messon. (1380, Arch. Meuse, B
1041, f° 11 r°.)
Et pluit fort mervilleusement parmi
fenal et moisson. (J. Aubrion, Journ., an
1470, Larchey.)
Lorr., fenaii, fenaison :
Cette dernière opération de la fenau étant
regardée par les paysans comme une dis-
traction. (A. Theuriet, Mme Heurteloup,
p. 66.)
FEN.VTYER, voir Fenetiee.
FENAUL, voir Fenal.
FENAYGE, VOif FiNAGE,
FENBREI, voir FEMBROI.
FENBRER, VOir FEMBBKR.
FENCH, S. f., meule de foin :
Lequel tison la ditte Marion bouta des-
soubz un ■warat d'estrain.quiestoit emprez,
ou dedens une /enc7t joignant a la seuronde
derrière delà maison du dit Jehan Pelart.
(1397, Arch, JJ 152, pièce 290,)
FENDACE, -asse, - ache, fand., fent., s.
f., fente, ouverture, crevasse :
S'agneitera par la fendace (de la fenêtre).
(Rose, 7367, Méon.)
S'agnettcra par les fendaces.
{Ib., ms. Corsini, f SO'.)
S'agaitera par sa fandasse.
(Ib., Vat. Chr. 1S.';8, f 6D^)
^e clés, ne barres ne redoutent,
Ainz s'an antrent par les fandaces,
Par chatières et par crevaces.
ilb.. Ricbel. 1573, f ISl"".)
Il regarda parmi les fendaces de l'uis.
(Chron. de S. Den., ms. Ste-Gen., f» 33".)
Par la fendace de chascun'pié il apparceut
la figure d'un J. (Met. d'Ov., Vat. Chr.
1686, f»26r«.)
Rima, fissura, fandace. (Gloss.de Salins.)
Rima, me, fendache, crevache. (Gloss.
lat.-fr., Richel. 1. 7679, f 239 r».)
Par une fandace de l'uys virent les faulx
marchanz dessus diz couchiez devant le
feu. (1375, Arch. JJ 108, pièce 96.)
La terre fend, et parmi ses fendaces
La grand lueur jusqu'aux régions basses
A pénétré.
(Cl. MAR.,Me/. d'Oi'., II, éd. 1396.)
Tu as esmeu la terre, et l'as fendue,
guairy ses fentasses. (Budé, Pseaum., lx,
éd. loSl.)
Ladite glace se fend en plusieurs fen-
daces fort dangereuses. (G. Paradin, Cran,
de Savoye, p. 15, éd. 1552,)
Il regarde a son cas de plus près, et
congneut que ce n'estoit pas sa chausse :
et n'y peust jamais entrer sinon qu'il passa
toute la jambe et la cuisse par la fendasse
qu'il avoit faicte. (Des Periers, Nouvelles
récréations, de l'Asne ombrageux, Lyon
1558.)
Il y a une fontaine de fort bonne eau,
qui coule au fond du rocher : et les natu-
relles fendasses, mesmement a l'endroict
ou les rochers se viennent a joindre,
recepvants la clarté du dehors, la trans-
mettent au dedans. (Amyot, Vies, Crassus,
éd. 1565.)
11 fallut que la jeune femme couvrit ses
patenostres de son devanteau, et les mist
dans la fendace de son corset. (Nouv.
Fabrique des excell. Traits de vérité, p, 84,
Bibl. elz.)
Visitoient partout, et soubs les licts,
voire a adviser si a la muraille il n'y avoit
aucune fandace ou trou dont ils pussent
estre apperceus. (Brant,, des Duels, Bu-
chon.)
— En style libre, parties naturelles de
la femme :
Renart, que de voir le savons,
Est morz, vez le ci en présent,
Dolante en est dame Hersent,
L'cspousee Ysengrin le lea,
Que maintes foiz en privé leu
Renart l'a tenue adossée.
Meint grant cop et mainte dossee
Li a doné sor la crevace ;
Maudite soit cele fendace
Ou cop ne pert que l'en 1 fiere.
(Renan, 20630. Méon.)
De femme monslrant sa tétasse.
Pour tesmoigner de sa fendasse
Lit pour sot mary attraper,
Gardez vous d'y estre trompé,
(Farce joueuse, 229, Picot et Nyrop, Nom. Rec.de
farces, p, 174.)
MoTV-, fendasse, fente, crevasse, léiaide.
FENDACHE, VOlf FeNDACE.
FENDASSE, VOir FENDACE.
FENDEMENT, S. m., actlou de tendre :
Fendement, fissio. (R, Est., Pet. Dict. fr.-
lat.)
FEN'DEOR, - eur, s. m., défenseur :
Etli fendere de els eltens de tribulatiun.
(Psalm., Brit. Mus., Ar, 230, f 41 r».)
Li meis dirent que, pour ce que il n'estoit
pas pays a cui il cuidoient trover aide et
fendeur de la coite qui leur fu mise, si
firent le revel. (Liv. delà Conq . de la Moree ,
p. 434, Buchon.) Var,, deffendeur, procu-
reur,
FENDERET, S. m., coupcret :
Pots de queuvre.,,, un bassin a barbier,
fenderets, coupoirs, (Comptes de 1391-92,
Arch. adm. de la Ville de Reims, III, 311,
Doc. inéd.)
FENDESFL.ER, VOir FONDESFLER.
FE.NDEURE, - dwc, faud-, S. f., fente.
ouverture, crevasse ;
Et la bonche ont
Si large que sa fandure
De l'une oreille a l'autre dnre.
(G. DE Mes, Ym. rfa monife, Richel. 1(569, f" 7 ir°,)
Et bonches sont
Si larges que la fendeure.
(Id.. ib., Maî. 602, C 45 v°,)
Sonr son esca li font tel fendeure
Que del hanberc li ronpent la closure,
(Aiil/eri, p. 176, Tobler,)
Se Gert .i. raias an mantel a droiture;
Si i a fet une grant fendeure.
(Ib., p, 43. Tarbé.)
Et se tn trêve fendeure
Par fenestre, par serreure,
Oreille et esconte par mi
S'il se sont laienz endormi,
(Rose, Ricbel. 1573, P H''.)
Et se lu trenves fendeure
Ne fenestre ne serreure.
(Ib., Flor, Rie, 2733, f 17"^; Méon, 2533.)
Que demie aune a grant mesure
Ne parut bien la fandeure.
(Renart, 20111, Méoa.)
Et font fandure
Et en plusours lens granz crevaces,
(I. DE Priob.at, Liv. de Vegece, Richel, IGOi,
f 69"^.)
Hiatus, baillemanSj ouverture, fendure.
(Gloss. de Salins.)
Si avint que le maréchal de la lice (qui
estoit homme, qui avoit beaucoup veu) prit
un baston, et le bouta en croisée par la
/'enûÎMredeladictelance.(0, de LaMarche,
Mém., I, 21, Michaud.)
Estouper les pertuis et fendures dudit
estable et maison. (Le Trésor de l'ame,
f» 53 v, éd. 1494.)
Les incisures et fendures qui viennent
de froit. (Jard. de santé, p. 34, impr. la
Minerve.)
Les fendures des lèvres. (Ib., I, 206.)
L'eau de divine action... guérit de toutes
sortes de raches et fendures ou crevasses
de peau. (Ant. du Mouli.n, Quinte essence,
p. 132, éd. 1531.)
Morv,, /'ertrfeMre, fente, crevasse, lézarde.
FEN
FEN
FEN
749
FENDiLLEi'RE, S. f., petite fente :
Ces fendilleures guéries et les bouts des
tetins sortis... les nourrices alaicteronl
avec joye et plaisir leurs enfants. (Lovs
GuYON, le Miroir de la beauté, i, 490, éd.
1615.)
Feniiilleures du fondement. {iovB. ,Annot.
s. la chir. de Guy de Chaul., p. 99,
éd 1598.)
FENDiLLEUx, adj., qiù a de petites
fentes :
Fracture fendilleuse. (Joub., Gr. chir., p.
378, éd. 1398.)
FENDox, S. m., bois de fente, planche
de bois fendu :
Li caretee de planque (doit) un fendon
tailléa cungnie de plaine paimie. {Coutume
de Cambrai, ap. Duc, Fenditus.)
FENDOSME, VOif FaNTOSME.
FENDU, S. m., tente :
Li das li a le cul lonraé,
Appareillié, et descouvert.
Si que toz li fendus apert.
(De Trubert, Richel. '2188, p. 10.)
FENER, fesner, feiner, fainer, faner,
(oiner, foyner, foynner, foyener, verbe.
— Act., couper, faucher :
Li fain esloient fené et les auquns a fener.
(Ffloiss., Chron., III, 222, Kerv.)
Les faings faner. (Id., ib., II, ii, 106,
Buchon.)
Faner le fain. (1400, Denombr. du baill.
de Caux, Arch. p 303, f» 45 r°.)
Foinantz un leur pré. (Bonivakd, Advis
et devis des lengiics, éd. 1837.)
— Réfl., au sens passif, être fauché, en
parlant d'un pré :
Item il tient trois acrez de près qui se
fesnent a corvée par les hommes. (1399,
Denombr. du baill. de Caux. Arch. P 303
f» 33 r».)
Près qui se fesnent a corvée par les
homes du fié. (1400, i6., Arch. P303,f»27v".)
— Neutr., couper les foins :
Doivent chascun une journée de foyner
es prels dudit seigneur. (1332, Franck, de
Bouclans, Droz, Bibl. Besançon.)
Faire une journée de soyer et foyener.
(1482, Franck, de Franguemont, Arch.
mun. Montbéliard.)
L'en dit par proverbe : Pour néant /'eîne
qui ne maine. {Coust. de Bret., i" 128.)
Pour néant faine qui ne maine. [Ane
Coût, de Bret, f» ISS'', ap. Ste-Pal.)
Faucher, cier des blés, fauciller, foynner.
(Palsgrave, Esclairc., p. 824, Génin.)
Fener, act. acut., que les François pro-
noncent par A obscur, comme ente, tente
fente, selon ia reigle de la voyelle E, suyvié
de la consonne N à peu près que s'il estoit
escrit Faner. (Nicot, Thresor.)
Fener était encore de quelque usage au
xvii" s. :
Fener, au demeurant ne s'entend que
pour recueillir le foin. (Oudin, Gramm.
franc., p. 214, éd. 1656.)
Basse Bourgogne, fener, faire les foins :
Le dimanche on fena et seri-a le foin du
pré de l'enclos de la Bretonne. (Restif de
LA Bretonne, Monsieur Nicolas, 11, 104.
Liseu.x 1883.)
Faner s'emploie à l'Ile Maurice, an-
cienne île de France, à peu près comme
joncher; on dit des vêtements, d'objets
quelconques, qu'ils sont fanés par terre,
qu'ils sont fanés partout.
PENEREC, voir Fenerech.
FENEUECH, - ec, S. m.,juillet :
L'une en may, l'autre en gieskereche, et
l'autre en fenerech. (Mai 1247, Lelt. de J.
d'Audenarde, Arch. Nord.)
Geste desconfiture fut faite en l'an de
l'Incarnation M. .ce. et .xiiii. ou mois de
fenerech. {Chron. de Bains, xx, L. Paris.)
Impr., feverelh.
En fenerec ne doit nus sainier. {Calen-
drier du xiii» siècle )
Cf. Fenal.
FENERELE, S. f., fCnoUil :
Espinage, bourage et fenerele. (Dialog.
fr.-flam., f" 6», Michelant.)
FENERESSE, fainerecc, faneresse, adj.
f., de foin, pour les foins :
Dunkes ellevos li hom de Deu chalciez
d'unes chalces fereies venoit aportanz une
tciz fainerece sor son col. (Dial. St Greg..
p. 22, Foerster.) Lat., falcem faenariam.
— Qu'on met sur les champs ;
Une brouette menans chendre fenerésse.
(1423, Tarif des droits de travers, Beau-
villé, Doc. concern. la Pic, II, 134.)
— S. f., marchande de foin :
Faneresse. (Liv. de la Taille, Coquebert. )
FENEREUS, adj. ?
L'en garde en Berry que se aulcune
femme non noble a en bail et en garde ses
enfans, mort son premier mary, et elle vait
aux secondes nopces, le bail et la garde
luy sera ostee et baillée aux plus prochains
du linaige son mary premier ; se ou traictié
du premier mariage n'a esté accordé le
contraire ou que le mary en eust ordonné
en son testament disant : Je ordonne que
tel ait la garde et administration de mes
enfans et de leurs biens, jusques ils soient
aages. En cestcas il tiendroit sans double,
et ne l'auroit point la mère, mais celuy
que ledit père auroit esleu et ordonné,
aultrement sembleroit que ladicte mère
eust ledit gouvernement, qui ne prouve-
roit qu'elle feust fener euse . {Coût, de
Bourges, lxiii, Nouv. Coût, gén., III, 881)
FENERiE, s. f., grenier à foin:
Sous les piliers de la Fenerie. (1389, i
Plaint, de J. Amyot, Lebeuf, Hist. d'Aux.,
nouv. éd.)
Il y a à Rennes la rue de la Fannerie.
FENERiER, S. m., grenier ;\ foin :
La femme de feu Fremiu vint illec dire
au dit Cotier qu'elle avoit print la dite mou-
tardelle ou fenerier, et qu'elle la rendoit
voluntiers. (1453, Arch. JJ 182, pièce 328.)
FENERON, S. m., faueur :
Renaud le feneron. (Compt. du Paraclet,
f» 1 y, Arch. Aube.)
FENESSE, voir Fainasse.
FENESTIER, VOir FENETIEH.
FENESTRAcioN, S. f., haut paragc :
E TOUS une pncielle de moult bielle facbon.
Conduire se faisoit par uog chevalier de non
Ei;de deux escniiers de fenestracion.
(Isloiie ne Goddefroit de Ituil/on, ms. Brnx.,
T. 43.)
FENESTRAGE, - oje, - ttige, fenetrage,
frenestrage, s. m., droit d'ouverture de
fenêtre ou de boutique :
Le fenestrage du pain vendu a fenestre.
(1340, Arch. K 49, pièce 58.)
Le minaige, le placage, les fenestrages.
(1333, Aveu de Choisi, ap. Le Clerc de
Doiiy, t. 1, f» 235 r«, Arch. Loiret.)
Illi de burgo debent les fenestrajes
quando tenetur placitum générale. (1386,
Plaict gen. de Laus., Doc. de la Suisse
fom., VII, 382.) Impr., fenestraies.
Item sur tous ceux qui vendent pain pour
fenestraige pour chacun mois un denier.
( 1404, Aveux de Joui-le-Polhier, Le Clerc,
de Doûy, 1. 1, f» 233 r», Arch. Loiret.)
J'ay les feneslraiges dessus mes dis
honmes. (1408, Denombr. de la chastell.
de Gisors, Arch. P 307, f 5 r». )
Item les feneslraiges qu'il prent sur ses
honmes de ladite ville de Bezu toutesfois
que ilz vendent denrées comme pains ou
autres denrées. (1457, Denombr. de la chas-
tell. d'Andely, Arch. P 307, f° 22 r».)
Item ont tonlieu, estalage, fenestraige,
connoissance de nobles, foraiges, rouaiges,
et toute justice. {Denombr. des baill- d'Am.,
Arch. P 137, f» 109 V.)
Terrageries, ventes, rivages, fenestrages,
dixmes de blés, vins, etc. (Gr. Gauth.,
f» 183 V», le Breuillac ; paroisse de Chaix eu
Bas-Poitou,Arch. Vienne.)
— Exposition des armes avant les tour-
nois:
Quand ce viendra au fenestraige pour
cloer son blason, le heaume doit estre cou-
vert trois dois ou environ du blason du
chef de la bannière. {Traité du droit
d'armes de noblesse, ap. Duc, Fcnestra-
gium 2.)
— Fenêtre, ouverture :
Ou mur devers lou puis puit faire fenes-
trage a sa volenteit. (1230, Cath. de Metz,
Boucherie, Arch. Mos.)
Faire .i. fenestrage pour porter veue de-
vers le clos. (1332, Compte d'Odart de
Laigny, Arch. KK 3», f» 138 v°.)
Fenestrages de taillis de fer ou autres fe-
iiestres. (1367, Arch. K 49, pièce 17.)
Une autre couppe, dorée et esmaillee, et
est ouvrée a feneslraiges. (1380, Inv. de
Ch. V, n» 1336, Laharte.)
Puis revint devers la royne laquelle il
trouva aux freneslrages appuiee avoec Sa-
Ihadin. (Duquesne. Hist. de J. d'Avesn.,
Ars. 5208, f° 186 v".)
Onques ne vy telcs matières,
ïeles façons ne leiz ouvraiges,
'l'el comble ne telz feneslraiges.
(Froiss . Pars.. III, 42,U0-i, Scheler.)
Appareiller ung fenestraige qui estoit des-
pecé. (1416-1418, Compte de Gilet Baudry,
Despence, Liv, Arch. mun. Orléans.)
7?Î0
FEN
FEN
FEN
Anpres de Napples, on en tontes manières,
Y a des choses tontes singulières,
Comme maisons a mignons ffneslragi:i,
Grans galeries, longnes, amples et larges.
(A. DF. LA V[GNK, Is Vergier d'honneur.)
Et n'y avoit fenestrage fors autant qu'il
en fallôit pour donner competammenl
clarté. (Perceforest, vol. III, ch. 4S, éd.
1328.)
Fenetrages garniz de vitres. (Leon.Dmc)'.
de l'Afr., I, H8, éd. 15S6.)
Et lors, sons vos lassis a mille fenestrafjfs^
Raisenls et poincts conppes, et tons vos clairs ou-
(vrages,
iVe se bontferont pins vos gros seins eshontez.
(Hemonslr. aux femm. et fill. de la Fr., Var.
hist. et litt., IV, 362.)
Se rencontre encore au xvii° siècle :
Certains droictz sur les fenestrages et
cheminées de la ville. (30 déc. 1604, Dâli-
bér. du conseil de Bourg, ap. J. Baux, Mém.
Hislor. de la ville de Bourg, t. III, p. 302.)
PENESTRAiL, S. m., ouvBrture :
Emmie le piz li flst tel fenestrail
Qne deriere e devant li sans li sail.
(Ger. de Rossill., p. 341, Michel.)
FENESTRAL, S. m,, fenêtre, ouverture :
D'or entaillié et de cristal
Fnrent ouvré li fencstral.
(Ben., Traies, Richel. 375. 1" 71''. et Richel.
903, f° 65^.)
Or pnet on de vostre elrae veir le fenestral.
(Cher, m cijnne, I, 36.S.5, Hippeaii.)
V[e]ez la (la) a cez fenestrai.
On el estait o ses vassax.
{Floire et Blancheflor, i' vers., 3-203. dn Moril.)
Plas i aveit de mil fenestres
Tûtes de quivre e de métal
Chescnn en son dreit fenestral.
(Joies Nosire Dame, Rlchel. 19â-2.ï, f° 88.)
FENEsïRE, S. f . ; fencstre bastarde,
droit dû au domaine d'Orléans par ceux
qui vendaient à Orléans de l'avoine à pe-
tites mesures au dessous de la mine :
Les fenestres bastardes de la ville d'Or-
léans qui sont telles que quiconques per-
sonnes qui vent avoine afenestreamoindre
mesure que une mine il doit par chacun
an a la foire de Pasques rendu ou dit gre-
nier a la mesure d'Orléans ung muy
d'avoine. (1,198, Proc. verb., ap. Le Clerc
de Doiiy, t. I, f» 236 r», Arch. Loiret.)
— Fenestre a encore signifié carcan :
Dales Froraont font Haton enserrer.
Une feneslre li font el col fermer
Qu'il ne se puet aidier ne remuer.
(B«w. i'Hansl., Richel. 12548, f 124".)
Lne feneslre a prendre oyseaux, avec ses
ouvertures. (1499, Inv. des Ut. de Lesparre
Arch. Gir., E, reg. 1562, f» 21.)
Ung marreau de bois de sarpe dont les
lays sont reserves pour madame (l'abbesse)
a faire une fenestre a assees. (1S72, Ste-
Croix, Vasles, Arch. Vienne.)
Une autrefois il apperceut comme un
peut garson tiroit d'une feneslre une sourie
qu 11 avoit prise. (Amyot, Trad. de Plut ,
le» dicts notables des Lacedcmonieus, II.)
— Faire de son blason fenestre, exposer
son blason à la fenêtre du loiris :
Incontinent que ung seigneur ou baron
est arrivé ou habergement, il doibt faire
de son hlazon fenestre en la manière qui
s'ensuit : c'est assavoir, faire mettre par
les heraulx et poursuyvans davant son
logeis, une longue planche atachee contre
le mur, sur quoy sont paius les blazons
de luy, c'est assavoir timbre et escu, et
de trestous ceuls de sa compaignie qui
veulleat tournoyer, tant chevaliers que
escuiers. Et a la fenestre haulte de son dit
logeis, fera mettre sa bannière desploiee,
pendant sur la rue. (Roi René, Traictié de
laforme d'tmg toicrnoy, OEuv., II, 17, Qua-
trebarbes.)
FENESTRE, S. m., fenêtre :
Li prevos s'apoia a -i. des fenestrez.
Et Helvis passa entre, nel daingna saluer.
(Les Lok., Ars. 3143, f» 9'.)
Il regardent aval parmi .i. fenestre.
(Doon de Maience, S760, A. P.)
FENESTRELE, - elle, - ielU, fren,, s. f.,
fenêtre :
La fenestrelle un seul petit ouvrit.
Et la clartés le fiert enmi le vis.
(Car. le Loh., 2°chaas., xxxt. p. 159, P. Paris.
Ande s'estnot a nne fenestrele.
(Bertrand de Bar-sbr-Aube, Girard de Yiane,
p. 137. Tarbé.)
Ou l'avoit en nne tonr rais.
Ou a'avoit fenestre ne wis
C'nne petite fenestrele.
On ou metoit une escocle
Quant on li donnoit a mengier.
(nom. de S. Graal, 037, Michel.'
A Man fenestrele ot «n maillet pandu.
(Fragm. du xm' s., ap. Reitf., Chron. de Pk.
itousk., I, 611.)
Pour unes pentures mises a le fenestrielle
de le prison. (1348, Recepte de P. de Pan-
thegnies, Arch. mun. Valenciennes, CC 3,
1° 8 V».)
Lors vi par une fenestrelle
Venir celle qui fut pucelle.
(J. Le Fevre, la Yieille, II, 33S9, Cocheris.)
Le dit seigneur de Wavrin, envoUepé
en une robe de nuit, se flst porter a la
I frenestrelle. (W.^vrin, Anchienn. Cron.
d'Englet, II, 148, Soc de l'H. de Fr.)
Cancellus, fenestrelle. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
Si veuille reciter comment naguère je
m'estoie retrait en la secrète chambrette
de ma pensée en cloant les huis et les
fenestrelles des sens corporelz pour mieux
considérer et adviser ce qui faisoit a dire.
(J. Gerson, Sermon sur le retour des Grecs
d l'unité, 1409, Galitzin, p. 27.)
Cependant pourront mestre la teste hors
par une fenestrelle ceux qui auront le cer-
veau foible, ou desquelz on a double qu'ils
ne tombent en syncope. (Trésor de Evo-
nime, p. 292, éd. 1555.)
FENESTREMENT, S. m., fenêtre :
Et Josiane fu al feneslrement.
Et voit Beuves moult très apertement.
(G. d'Hanstone, Richel. 25516, f 10 v».)
FENESTRER, /înesfrer, V. a., percer^ en
parlant de fenêtres :
A Hance, sellier, pour avoir fenestrees et
mises a poiut les fenestres de la chambre
de... (Argetit. de la Reine, Arch. KK 43,
f" l?"».)
— Courtiser une femme sous ses fe-
nêtres :
Pierre de la Croix mist avant de aler
fenestrer et amer par amours une jeusne
fille, nommée Jehannette. (14.58, Arch. JJ
184, pièce 394.)
— Fenestre, part, passé, percé de fe-
nêtres :
La sale fu et hante etiee,
De totes pars bien fenestree.
(Parlon., 10S19, Crapolet.)
La maison bien ordené doit estre bien
fenestre de pluseurs fenestres. (flioJofli. fr.-
flam., t" 2S Michelant.)
Sur le bort est assize une autre muraille
fenestree pour regarder venir la mer.
(D'AuTON, Chron., Richel. S082, f 110 v».)
Grosses murailles crenellees et fenestrees
au bas. (ID., ib., Richel. 5083, f" 133 r»,)
— Fig, :
Jamais le chef d'Argns, fenestre de cent yeux.
Ne garda si soigneux l'Inachide pncelle.
Que sa rude paupière, a veiller éternelle.
Te regarde, t'espie et te suit en tous lieux.
(Ro.vs., Pièc.retranch. des .Amours, lvii, Bibl.
elz.)
— OÙ des blancs sont laissés :
Jamais ne furent ne aussi ne se dé-
voient bailler (les saufconduits) qu'ils
ne soient escriptz, scellez, et sans y
avoir riens de blanc, et avant partir du
sceau estoient toujours entièrement et
seurement enregistrez. Et a présent le
chancelier a bien osé les envoyer en An-
gleterre contre la forme dessus dite, et
qui pis est les a baillez fenestrez pour y
mettre tels hommes qe les aucuns vour-
ront eslire. (Lett. de 1463, ap. Lob., II,
1402.)
Le registre des criées sera bien et deue-
ment faict, et escrit consécutivement, sans
estre point fenestre ny laissé aucun blanc
entre un nom et l'autre. (Coust. d'Aouste,
p. 538, éd. 1588.)
— Tailladé :
Que voi si faiteraent veslu
De dras envers et fenestres.
(Baod. de Condé, Dit des Hirans, Richel. Ulfi,
f» 122.)
— Fig., largement ouvert, en parlant
du front :
Que le gentil prevosl, sire, bien rrsamblez.
Don cors et don vjaire et don front fenestre.
(Les Loh., Uichel. 19160, f° 21''.)
Gros fu par les fispaules, grelles par le bandré
Blonde chevelenre, s'ot le front fenestre.
(Ib., Ars. 3143, f 9''.)
Ben le conut qnantil l'ot avisé,
Et as eli vairs et au cief finestré.
(Raimbert, Ogier, 12778, Barrois.)
Atant ez vous venu .i. pèlerin panmier
Et ot la barbe longue et fenestre' le chief.
(Aye d'Avign., 1790, A. P.)
En boine pais tint son rené,
Car ses pères lot couronné ;
Devant fu fenestres et haus.
(MOOSK., Chron., 12175, Reitf.i
— Exposé en vente à la fenêtre :
De vin esventé et pain fenestre
Libéra nos, Domine.
(r.ABR. Mecrier, Très, des Sent.. éJ. 1560.)
— Fenestre fait difûculté dans l'ex.suiv.
où il semble être synonyme de camoissié.
FEN
FEN
FEN
76»
Camoissies fa de l'auberc c'ot porté,
.1. pelilet fa l'enfes fenestres.
(Les Lofi., ms. Moolp., f ISS*".)
PENESTRETTE, - aittc, - ecte, s. f., pe-
tite fenêtre :
Fe[nes]tra,/e»iestrec(e.(CatftoMcon,RicheU
1. 17881.)
Pourroient icelles feneslrettes servir de
lumière. (Van Aelst, Begl. de l'archit.
selon Vitr., f» 28», éd. 1543.)
Fenestrailte. (Péronne, ap. La Fons.
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
FENESTRiCj adj., largement ouvert, en
parlant du front :
Ele aroit front bien compassé,
Blanc, omni, large, fenesiric,
(A. nE LA Halle, Jeu Adan, Coussemaker,
p. 300.)
Cf. Fenestrer et Fe-nestrure.
1. FENESTRiER, adj., de fenêtre ;
Fille fenestriere ou trotticre,
iïarement bonne menai:ere.
(GtE. .Medrier, Trésor des Sentences, éd. 1560.)
Lozeoge, fenestriere. (La Porte. Epitli.,
éd. 1571.)
Pertuis, feneslriers. (1d., ib.)
— S. m,, boutiquier :
Guarinus Fenestrier. tVers 1130, Cart.,
de riroji, pièce 130, Ricliel. 1. 10107.)
Fenestres bastardes sont apelees la ou
l'an vaut formages ou eus ou harenc et
doivent chascun au une meniere de rede-
vence aussi comme taille a volante de
celi qui a les rentes et vault bien celé
taille par an .l. s. ou .lx. s. quar l'an
n'en prent communément que. ii. s. de
chascune ou .xvill. d. aucune fais .m.
s. la ou eles sont poures noient , et
n'en vi onques prendre plus de .m. s.
fors une fez que il orent d'un riche fenes-
trier .V. s. (1296, Rentes d'Orliens, Arcb.
Loiret, f 5 v».)
Que nulz de ces cbandeliers ne voisent
faire chandele cbies fenestrier ne fenes-
triere ou regratier ou regratiere. (1323,
Arch. JJ62, 1» 213 V.)
Marcheans fenestriers. (1337, Cédule des
gens de Periers, Cart. de S. Taurin, cccxvii,
Arcb. Eure.)
Menus fenestriers, comporteurs aval la
ville ne seront tenus rien payer, s'ils ne
vendent en un jour dix sols de denrées.
(1349, Imposit., Felib., Hist. de Paris, III,
436.)
— Fém., fenestriere:
Fenestrier ne fenestriere. (1325, Arcb.
.1.1 62, 1° 213 v«.)
2. FENESTRIER, S. m., fenêtre :
Bandoain l'ot d'amont, qai fa au fenestrier.
(Voon de Uaience, 5820, A. P.)
FENESTRis, S. m., fenêtre, ouverture :
L'amiral fa as estres des plus haus fenestris.
(Roum. d'Alix., P 6-2'', Michelant.)
Se aucuns veuut faire un fenestris de une
fenestre tant seulement... (1325, Arcb JJ
64, f" 2 r».)
FENESTRURE, S. f., large développe-
ment du front :
Eschauvissure est le depoillement ou
soumeron du chief, mes fenestrure est la
depeloison sur la fontenele et puis d'iluec
en aval. (Hagins le Juif, Ricbel. 24276,
f» 5 r°.)
Cf. Fenestrer et Fenestric.
PENETiER, - ehjer, - estier, - atyer, s.
m., ouvrier qui s'occupe du foin :
Au varlet de la cusine et au fenetier.
(liacional de S. Claude, Arch. Jura, f» 36 r».)
Le varlet de la cusine et fenestier et le
sergent generaulx. (Ib., f° 139 r-.)
Le fenetier. (r,. de Seyturiebs, Man.
adm., Hist. de l'abb. de S.-Claude, II, 258.'
Il est dehu au fenetyer audict cellier
quand il charroye le foin ung pnt de vin
et une miche pour jour. (O/f. clatisl. de S.-
Oijan, I, Génin.)
Le fenatyer. {Ib., III.)
FENEULE, - eulte, voir Fenoille.
FENGIERES, CaS SUJet, VOir FAIGNEOIi.
FEXicLE, voir Fernicle.
FENiçoN, S. m., dimin. de phénix ;
Si trouvons une manière d'oy seaux ki
ont non feniçon et c'est la meilleur char
du monde a inangier. (Lettre de Prestre Je-
han, Ricbel. 834, f» 131'.)
PENiE, voir FrNiE.
1. FENiER, fennier, feinter, fanier, foi-
nier, foingnier, s. m., marchand de foin :
Quiconques veut estre feinter a Paris, ce
est a savoir venderres et achaterres de
fein. (Est. Boil., Liv. des mest, l'' p.,
LXXXLX, 1. Lespinasse et Bonnardot.) Foin-
gnier (Var. du ms. de la Cb. des comptes,
ap. Duo.)
Nus jeniers ne puet ne ne doit compor-
ter ne fere comporter par la vile de Paris
fagoz de fein se il ne sont vendus. (Id., ib.,
2.)
Le tiltre du mestier des foiniers. (Id., ib.,
rubr., var.)
Bruyant Courtois, fanier et tavernier.
(Livre de la Taille de Paris, en 1313, Bu-
chon.)
Taverniers, bouchiers, charbonniers, /a-
niers. (1313, Arch. JJ 43, f»57r°.)
Le registre des fcniers..., xx s. (1318,
Compte de H. de Caperel, Pièc. rel. à l'H.
de Fr., XIX, 53.)
Lorenz le fennier. (Reg. cueitl. du
Temple, Arch. MM 128, f" 109 r°.)
2. FENiER, foynner, s. m., grenier à
serrer le foin, meule de foin :
Mayntenant que j'ay mys mou foyn en
meulons, je le feray mettre au foynner le
plus tost que je pourray. (Palsgrave, Es-
clairc., p. 632, Génin.)
Feniers, moulins, boulengeries. (J. Mar-
tin, l'Architecture et l'art de bien'bastir,
p. 189, éd. 1553.)
C'est une toison a poux et lentes, c'est
un fenier a morpions. (Choliebes, Apres-
dinees, vi, f» 199 v°, éd. 1587.)
Dans la Drôme, une grande meule de
foin s'appelle encore fenier.
FENiERE, s. f., grenier à serrer le foin :
Bieii upparceust l'abbé uue/'eîiî'ere pleine
de fein dedens la ville. (Chron. de du
Guescl., p. 390, Michel.)
Apres avoir tondas les verds chevcox des près.
Puis après relirez an dedans des fenieres.
(biBF.RT, Sonets exoter., 1" p., p. 40, éd. 1578.)
Fœnile, fenil, feniere, ou on garde le
foin. (Catepini Dict., Bàle 1584.)
Feniére est encore un terme rural. Il
est d'un usage habituel dans le Lyonnais
et dans la Suisse romande, pays de Vaud
et canton de Genève.
FENiLLE, voir Fenoille.
FENIMEXT, voir FiNIMENT.
FENiOR, S. m., grenier à foin. C'est un
ancien terme poitevin dont nous n'avons
noté qu'un exemple du commencement
du xvii» siècle, (1635), du fonds de Nieuil,
aux archives de la Vienne.
FENiR, voir Finir.
FENISON, voir FiNISON.
FENissEOR, voir Finisseur.
FENNAGE, VOif FeNAGE.
FENNIER, voir Fenieh.
FENNOtJRE, voir FENORE.
FENOILLE, fenille, feneutle, feneule,
s. f., fenouil :
Par une petitete sente
Plaine de feneule et de mente.
(Rose, ms. Dijon 299, f» 4-2''.)
En son chef ot un chapelet
De florettes et de fenoitles.
(l)'m Hermite qui avait une Sarrazine par l'enhur-
lement de l'encmi, p. 12, Keller.)
Prendes le rachine de feneuUe. (Remed.
anc, Ricbel. 2039, f" 1''.)
Feniculus, feneule. (Otia patella, p. 31,
Scheler.)
Hnmilité est fenille, qni conleur
Donne aux verluz. et les œecl en valeur.
(J. BoDcnET, lipisl. familières, Epislre ixxvu,
éd. 1545.)
FENOiLLiERE, fenouHlere, s. t., lieu
semé de fenouil :
11 n'alloyent que de nuyt, logeant par
les fenoillieres qui lors estoyent grandes,
et la ne mengeoyent que l'espv du blé
qu'ils esgrunoient. (D'Auton, Cfiron., Ri-
cbel. 5082, f 136 V».) Var., fenouilleres, ap.
Ste-Pal.
FENON, S. m., torche:
Les torches ou fenons sont faites de
basions de grosseur d'un doigt, lesquels
on enveloppe de paille, puis d'un demy
linceul : et sont appropries principalement
aux jambes et cuisses rompues. (Paré,
CEuv., XII, 8, Malgaigne.)
Puis y furent apposes deux fenons, ou
torches de paille. (Id., i6., XIII, xxill.)
FENOUILLERE, VOlr FENOILLIERE.
FENTASSE, VOlr FENDACE.
FENTE, S. f., bois de fente :
A Nicolas le Douch, escraingnier, pour
une double fente de six pauch de large,
deux pauch d'espesseur et sept piedz de
loug, pour la maison de Jean Favcreau,
752
FEO
a trois solz le pied. (1593, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Pour avoir faicl trois cassys en la
chambre d'en hault sur le devant, de
Quattro pied et demi de large, tout de
fente, et des venteletz haiilt et bas avecq
une muUure dessus. (1594, il).)
PENTis,- iz, adj., fendu :
Treis chasteans fist faire environ
Clos de fossez od heriçon,
Od bretesches e od paliz;
De granz chaisnes lonz e fentiz
Dnnc le fist garnir richement.
(Ben.. D. de Nom., II, 34415, Michel.)
Nulz ne nulle dudit mestier ne pourra
mettre en euvre plume fenlisse ne escor-
chiee des elles des oes ne des gelines
avec autre plume, pource que c'est mau-
vaise plume, et en semblent les coustes
estre plus plainnes. (1372, Reglem. pour les
CousUersde Paris, Ord., v, 547.)
FENTOiR, adj., qui sert à fendre :
Pour avoir forgé et rebouli par deux
fois le martel fentoir aux pierres de grès,
.XVI s. {Compte de la ville d' Amiens vour
l'an 1387, ap. A Thierry. Mon. ined. du
Tiers Etat, 1, 769.)
FBNTURE, s. f., fente, ouverture :
Pour mâchonner et estoupper les fen-
tures qui estoient en le cambre madame.
(1320, Trav. aux chat. d'Art, Arch. KK
393. f" 46.)
Met sa bonche endroit la fenture.
(Fabl. d'Ov.. Ars. 5069, f" 11''.)
Boute ton coustel tout parmy le gosier,
et fay une fenture. {Modus, t" 22 r°, Blaze.)
Quant la pouldriere fut chute, on vey
entre la muraille et la tour une grant fen-
ture. (Wavrin, ^nc/iieiî?i. Cron. d'Englet.,
II, 130, Soc. de l'H. de Fr.)
Adfin que icelles pieches(de bois) soient
conservées et gardées des vers, vermines
et fentures qui s'v porroient prendre et
bouter. (13 mars 1477, ms. Amiens 563,
f 226.)
FENUN, S. m., foin :
Il ne damageut le fenun de la terre.
(Apocal., Ars. 5214, f» 12 v».)
FEODABLEMENT, adv., commB UH fief :
S' aucun lient ung héritage a vie ou a
temps prefix par louage, par ferme ou au-
trement, et non pas feodablement ne bere-
ditallement. (Coust. de Norm., f° 192 r°.
éd. 1483.)
FEODAiRE, adj., feudataire :
Seigneur feodaire. {Coût, de Mduii, cci,
Nouv. Coût, gén., III, 426.)
FEODALiER, adj., feudataire :
Se le bourgeois n'est feodalier ou au
moins tel qu il se puisse et doye armer.
(1408, Franck, de Chambon, Arch. K 346.)
FEODATOiRE, - ûcloire, adj., féodal :
Seigneurie feodaloire. (1417. Cart. de
Lagny, Richel. 1. 9902, f" 173.)
Seigneur feodactoire. {Coût, et ord.,
Dupuy247, f» 96, Richel.)
Seigneur /"eodafotre. (Ib., f" 97.)
FEODÉ, feaudé, adj., pourvu d'un flef :
Aujourd'huv en jugement par la cour de
Guillot .legou,>ergend feaudé de cette cour.
FRR
[Enqueste du 6 arr. 1456, Arch. des C.-dn-
N., séries, 892.)
Nosditz sergens feodes et leurs commis.
(C0Mst.de Bret.,!' 186 r».)
Nostredit scneschal feodé en nostre vi-
comte de Rohan. (1519, Lelt. du vie. de
Rohan, Coll. Bl.-Maut., 73% f» 215 r°,
Richel.)
— Avec un nom de chose, tenu en flef:
Touchant le fait de ladite seneschaussee
feodee. (1519, Lett. du vie. de Rohan, Coll.
Bl.-Mant., 73», f» 215 r», Richel.)
Cf. FlEFFER.
FEOFFEMENT, VOir FlEFFEMENT.
FEOFFEMENTE, VOir FlEFFEMFJJTE.
FEOFFER, voir FlEFFEB.
FEOFFOUR, voir FlEPFEOR.
FEOFMENT, VOir FlEFFEMENT.
FEOiL, voir Feeil.
FEOL, voir Feeil.
FEOLMENT, VOir FEELMENT.
FEONABLE, VOif FAONABLE.
FEONANT, voir Faonant.
PEONCEL,, voir Faoncel.
FEONÉ, voir Faoné.
FEONEMENT, VOir FAONEMENT.
FEONET, voir Faonet.
FEOR, voir Fuer.
FER, voir Fier.
FERABLE, feijrable, foirable, adj., férié,
de fête :
Aus jours defestes foirables. (Est.Boil.,
Liv. des mest.. l" p., xxix, l.Lespinasse et
Bonnardot.)
Ne les hauntes (les tavernes) mye par jnr feyrable.
(De Pèches, ms. Cambridge, Univ. Ee. 1. 20,
Jours ferables et non ferables. (1289,
Cari, de Montier-Ramey, Richel. 1 5432,
f» 25 r".)
A jOT foirable ou non foirable. (1292, Ch.
d'OUi. de Bourg., Ch. des compt. de Dole,
— , Arch. Doubs.)
874
Apres plusieurs choses, fut par ledit
Guiot et Régnant son frère parlé de mon-
sieur saint Grégoire en disant que c'estoit
un glorieux Saint, et qu'il avoit esté cor-
douennier.Voirementestoitilcordouennier,
dist ledit Perreau suppliant, mais sa feste
n'est pas ferable. (1388, Arch. JJ 132,
pièce 179.)
1. FERAGE, feraige, s. m., droit sur les
foires :
Ledit escuierdoitpaierou faire paierpar
son dit prevost au dit grant prevost de
Percy vingt sols tournois par chascun an
a la feste sainct Michiel pour une droicture
appelée ferage. (1409, Denombr. du baill. de
ConstenJîn,Arch. P 304, 1° 108 r".)
— Lieu où se tenait la foire :
La baronne de Saint Vigor a une foire
FER
nommée la foire Toussains séante le jour
de la dicte feste Toussains auprès de
l'église Saint Floixel d'icelluy Bayeux en
ung lieu ou territoire nommé le feraige
Toussaint. (1460, Reg. de la tempor. de l'év.
de Bayeux, f» 2 r", Chap. de Bay.)
2. FERAGE, ferrage, ferasche, farasche,
/brascfte, adj., sauvage, dur, insensible :
One Narcisus au cuer ferasche,
Qu'ele ot trové d'amors si flasche.
(Rose, 1467, Méon.)
... Narcisus au cuer farasche.
(Ib.. ras. Brux., P W.)
Narcissus au cuer ferrage.
(Ib., ms. r.orsini, f° 11''.)
Trop estes recreans et lasches.
Qui deussies estre farasches,
VA tout le monde estoutoier.
(//'., 369.'?, Méon.)
Oue deussiez estre forasches.
'II'., ms. Corsini, f» 2f)\)
— S. m., bête sauvage :
Chasses a gros et a menu gibier et n
ferages. (Sully, Oecon. roy., ch.cLXxxviii,
Michaud.) Impr., aferages.
3. FERAGE, voir Ferrage.
FERAiL, voir Ferrail.
FERAiN, ferrain, ferein, farain, farein,
faraing, fi,erain,ferien, foren, adj . , sauvage,
farouche :
Tons jours vivent de proie comme beste ferain.
(Guileclim de Sassoigne, Ars. 3142, f°2l2».)
Ço est trcilut le pins foren
Ke seit a secle, raontaine u plein.
(Conques! of Ireland, l'i54, Michel.)
Ains alevoit fils a vilains,
KeloDS et cruels et ferains.
(Parlon., 42:-i, Crapelet.)
... Dedens une bois ferien.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, II, 18SS,ScheIer
Gloss. philol.)
— S. m., bête sauvage :
La nnit repaircnl, s'ont .nu. sangicrs pris,
.1111. ors sauvages et .il', ferainz petis.
(Les Loh., ras. Monlp., P IW.)
Monll aveu de sauvagine,
r.ranz cers ramus, sengliers et dains
Et antres bestes et farains.
(Cbbest., Percerai, ms. Monlp. H 240. P ir.8'.)
Car la maisons enclose esloit
Perles ferains qne moll dontoit.
an-, ib., ras. Berne 113, f» OV.)
Lez une haute forest. plaigne
De cers, de biches et de dains.
Et de chamels, et de farains
El de trestonte sauvagine.
(iD., Erec et En., Richel. 1420, r" IB''.)
Es grauz forez et es boschages
A mult de toz ferains salvages.
(Brut, ms. Munich, f» 1 r°.)
Sengleirs et toz allres ferains.
(Ib., ms. Munich, v. 26, Koerling.)
Toz jorz vivent de proie comme lonf on farain.
(J. BoD., .Saj., xcïi, Michel.)
L'oeille malade sur son col deit porter.
Ne la deit pas leisseir al farein eslrangler.
(Garn., .s. Thom., Richel. 13513, f» 20 V.)
Des arbres i a peinz les rains
E enlallié i sunt farains.
(Lapiil.. Richel. I. 14470, f° 7 v° ; Paunier,
i A 108.)
FKR
FKR
FER
753
De cprs, de lièvres et do dains.
De grans sanglers et de fercins.
(Eteocleel Poliu., Richel. 375, f° ST""-)
Ferrai» on cerf chacier Toloit.
(Do/op.. 9564, Bibl. elz.)
— Par extension, homme abruti ?
IN'orra ja vespres ne matines
Se li deables ne matines
Por cuisses de fer et d'araing,
Por escbander si fet farainq.
(G. DE CoïKCi, Mir., ms. Soiss., f 160''.)
PERAL, adj., sauvage, cruel :
Il convient introduire jeunes hommes en
pxercitation qui soit bonne et non pas
feralle ou cruelle et sauvaige. (Okesme,
Polit., 2» p., f» 97^ éd. 1489.)
Ung honme est dit ferai qui est félon et
ireux et discole et qui a meurs semblables
a beste sauvage. Et est dit de fera en latin '
qui est beste sauvage. (Id., Table des expo-
sicions des fors motz de politique, éd. 1489.)
Des délectations les unes sont natureles,
les autres besliaulz, les autres feraks,
c'est a dire sauvages et cruelles. (Id., Elh
Richel. 204, f» 490=.)
Cesle gent tant feralle
Abatardist la langue patrialle.
(J. BoDCHET, Ep. fam., c\\, éd. t.ï.15.,)
Nom propre, Ferai.
FERANT, voir FERRANT.
FERARMER (se), V. réfl., 86 rsvêtir
d'une armure de fer :
Lors dessendirent, si se sont ferarmez.
(Les Lûh., Richel. 19160, f» 35".)
Franceis snnt descendu, si se sunt ferarmé.
(Quai, fils Aymon, Richel. 243S7, P 26''.)
— Ferarmé, part, passé, revêtu d'une
armure de fer :
Il est venu lez le brullel ramé
On li glonton esloient ferarmé.
(Les Loh., Ars. 3143, f 6'*.)
Car descendons a terre ; si soions ferarmé.
(Quai, fils Aijm., p. 48, Tarbé.)
Uuant n'amenai de ma gent ferarmee.
(Gaydon. 9215, A. P.)
Li qnens s'en va celé part droit
Lui .xxi'"°» tout ferarmé.
(Wistasse le Mouie, 1496, Michel.)
— S. m., guerrier revêtu d'une armure
de fer :
Vendront en vostre terre, puis od lonr fersarmts
Tous ïour destruironl.
(Deslr. ie Rome, 11(15, Krœber.)
S'arez en vo compaigne .m", ferarmez.
(Gui de Bourii.. 1,318, A. P.;
Se mes sire me baile.uu'. ferarmez,
Ja ne sera ainçois demen li soirs pasez
Qu'où Chatel Avenant li ferai pa(n]rp ostel.
(Floov., 753. A. P.)
1. FERART, adj., de fer:
Atant l'at assenneitsos son hame ferart.
(Jeh. des Preis, Oesle ie Liège, 2121S, Scheler
Gloss. philo!.)
2. FERART, voir FERRAT.
FERASCHE, VOir FERAGE.
FERASTERIE, VOir FORESTERIE
FERBAULT, forb., âdj., qui tient le
Uiilieu entre le baull, et le baull rétif :
T. ui.
Il est trois manières de chiens saiges,les
uns qui sont appelles baulz, les autres fer-
baulz, et les aullres baulz retifz. {Modus,
f° 27 v, Blaze.) Var., forbeaulx. (ap. Ste-
Pal.)
FERDAL, S. m. ?
Pour lequel fut il y a ung homme ferdal.
(1442, S. -Orner, ap. La Fons, Gloss. ms.,
Bibl. Amiens.)
Au ferdal de S. Berlin pour le port de
la verse aux grands et petits ordinaires.
(1399, '^(6.)
FERDELET, VOIT FARDELET.
FERDEMENT, S. m. ?
Ne feront aulcungs ferdemens. (1492-
1549, Ordonn. de Salins, Prost, p. 9.)
Cf. Ferder.
FERDER, V. a. ?
Ne feront aulcungs ferdemens, ne foure-
ront, ne feront fourrer ne mectre es roi-
gnons et autres lieux des bestes qu'ilz I
tueront et vendront autres graisses fors |
que celles d'icelles bestes, mesmes ne fer- \
deront sur les costelz des bestes plus d'une
tire. (1492-1S49, Ordonn. de Salins, Prost, '
p. 9.) I
FERDiN, fretin, fetien, s. m., petite
pièce de monnaie;
Li plus vaillans ne valt le montant d'un ferdin.
(Cher, au cygne, I, 5991, Hippeau.)
Icelle Jebanne a plusieurs fois vendu et
apporté a vendre plusieurs pièces d'ar-
gent appelle fretin. (1381, Arch. .1.1 119,
pièce 267.)
Icelles robbes ou partie d'icelles
avecques l'or et l'argent ouvré qui est des-
sus, dont il yst par chacun du de bons et
gros fretins, iceulx varies de garde robbe
appliquent a leur profit. (Ord. du 8 févr.
1394, ap. Ste-Pal.)
En fretin d'argent, rabattu tissu et or-
dures. {Vn Partage mobil. en 1412, St Ger-
main, p. 27.)
Les mors lassât ans champs, n'en donne .m. fe-
[liens.
(Jeh. des Preis, Geste de Liège, 2610, Scheler,
Gloss. phiiol.)
Ferdin, s. m., farthyng coyne. (Pals-
grave, Esclairc, p. 218, Génin.)
1. FERE, fiere, s. f., bête sauvage:
Et sont aucun délit par nature, et sont
aucun de manière de beste ou de fiere.
(Brun. Lat., Très., p. 306, Chabaille.)
Var., fere.
A guise des fieres sauvages. (Id., ib.)
Les lions, feres furieuses.
(J.-A. de Baif, les Mimes, 1. 11, C 63 V,
éd. 1619.)
Franc de raison, esclave de fureur.
Je vay chassant une fere sauvage.
Or' sur un mont, or' le long d'un rivage.
Or' dans le bois de jeunesse et d'erreur.
(RoNS., Amours, I, cxix, Bibl. elz.)
J'allois peindant en l'air mainte fere cornue.
(Marie de Romieu, l'oés., p. 58, Blanchemain.)
— Par hyperbole, pour exprimer une
personne insensible, cruelle à vos vœux:
Mais bien puisse je voir,
Ou'avant mourir seulement ceste fere
D'un- seul tour d'œil promette un peu d'espoir
An çnup d'Amour dont je me désespère.
(HONS., Amours, 1, 97, Bibl. elz.)
Puisse je avoir ceste fere aussi vive
Entre mes bras qu'elle est vive en mon cœur.
(Id., !*., I, CLvir.)
Fere, dans le sens de bête sauvage, n'é-
tait pas encore tombé en complète désué-
tude dans la première partie du dix-
septième siècle :
Les oyseaux, les poissons et les feres.
(J,-P. Camus, Hom. festiv., p. 63, éd. 1619.)
Je trouve la nature eslrange
De l'avoir faite comme un ange
Et du visage et de la vois.
Et qu'elle ait paru si barbare
D'avoir mis dans un lieu si rare
Le cœur d'une fere des bois.
(i\l° Adam, les Chetitles, Rouen 16:i4, Esirennes
à M. le marquis D. A.)
2. FERE, s. t., férié, jour férié :
Establit l'empereur le lendit, par la
constitution des prelas qui la furent pre-
sens, en la quarte fere de la sepmaine de
juing. [Gr. Chron. de Fr., Charlem., m,
12, P. Paris.)
FERÉ, adj., de fête :
Pluseurs bonnes gens qui estoient venuz
oudit hostel pour eulx esbatre et mengier
pain ferez, ratons, crespes et autres choses.
(1392, Arch. JJ 144, pièce 197.)
Fatras fais le jour de la candelliere mil
.liil^ .Lxxi., aux pains feres. (1471, Lell.
de Jeh. du Bosquiel, ap. Beauvillé, Doc.
concern. la Pic, I, 145.)
FEREAL, voir FERIAL 2.
1. FEREis, fereiz, fereys, ferreis, - eiz,
-eic, s. m., choc, cliquetis d'armes, coup,
bruit des armes, combat :
Retenus fuit li damoisiaus Garins,
Que desor lui fait grans li fereis.
(Girb. de Metz, p. 484, var., Steogel.)
Mort le trébuche : dont commence li cris
Et la mellee et Ii grans fereis.
Dont mainte dame en remaint sans mari.
(Gar. le Loh., 1* chaus., v, P. Paris.)
Des icelle oure que naquit Jhesus Crist
N'ot tel bataille ne un tel fereis.
(II/., l, ajijuy.)
Certes, dit Bègues, ci ont bon ferreis ;
Sor tontes choses iies gieui m'abelit.
(/*., 2" cbans., xxxv, p. 177.)
Loeys gardent quant vient au ferreis.
(Les Loh., Richel. 4988, P 170 r".)
Des icele eure que Dame Dex nasqui.
De tant de gent ne fu tex fereis.
(Raijibert, Ogicr, 7532, Barrois.)
Ainz qu'en fussent Franceis partiz
I dnra mult le ferreiz.
(Ben., D. de Sorm., II, 4425, Michel.)
De lances et de brans fu grans li fereis.
(Roum. d'Aitx., f» 20% Michelant..)
Devant la maistre porte fu granz li fereiz.
(Parise, 1976, A. P.)
Dedens avoit grant ferreic.
(De S. Jehan Paulu, Kichel. 1553, f 422''.)
La fu le fereys si grant. (Conl. de G. de
Tyr, ms. Florence, Bibl. Laur., 10, V.)
Estoit le fereis de maces et d'espees.
(JoiNV., S. Louis, XLVli, Wailly.)
2. FEREIS, voir Ferreis.
1. FEREMENT, S. m., COUp :
Le suppliant doublant la crudelité dudit
95
754
FER
Ridel, fery icellui d'un baston, que il por-
toit, par la teste, pour occasion auquel fe-
rement mort s'ensuit. (136S, Arch. JJ 98,
pièce 7i3.)
2. FEREMENT, VOir FIEREMENT.
FEREOR, - eour, - eur, - our, ferr.,
s. m., celui qui frappe :
Se auquns fiert ou navre sen juré et il
férus se claime que pour viex haine soit
feras, li fereres fera droit selon les esta-
blisseraens d'esquevins pour le cop. (1209,
Charte de l'êtabliss. de la Comm. d'Am.,
Mém. de la Soc. des Antiq. de Picardie,
I, 73.)
Se aucuns a plaie aucun d'arme esmo-
lue, par jour ou par nuit, et li plaies ait
de chou tesmoins, li fereres est a .x. lib.,
.C. s. a le commugne et .c. s. au féru, sauf
no fourfait de -VX. lib., et se li férus n'a de
chou tesmoins et chou ait esté fait ou de
jour ou de nuit, il s'en purgera luy sep-
tisme jurans, et se chou ne soutfist au
féru il pora devant no justiche et les es-
kevins le fereur apeler de conkes cose
qu'il vaura. (1215, Commune de Hesdin,
Tailliar.)
Et ne suffrera le ferour entrer et blesser
vos maisons. {Bible, Exode, chap. 12, vers.
23, Richel. 1.)
Se aucuns a esté féru de glaive mortel,
se il ne muert du cop, doit estre faicte
amende a celuy, et le roy a du [erreur
soixante sols. (1346, Ord., ii, 348.)
Se j'ay esté féru je ne requis onques
venjance du fereur. {Légende dorée, Slaz.
1333, f" 210'.)
— Combattant :
Palainedes gent les convoie.
Les fereors avant envoie,
De bien faire les entalente.
(Ben., Troies, Richel. 37;;, t" 100''.)
Metent avant lor fereors.
(iD., D. deNorm., Il, 867.1, MichelJ
An Roncevas ocislrent Rolanl le ferem ,
Qae Ganes li traites, li cnverz boiseor,
Fist ocire as païens.
(J. Bon., Sa.t., ccm, Michel.)
Ansamble sont .c. m. luit de fors fereors.
(Id., ib., cxcu.)
Joe vi le jor del brant bon ferenr.
N'en lole l'est n'en vi tel justeur.
(Th. de Kent, Geste dWlis.. Richel. 2^3Gi,
Alant es voos Mangis le noble fereor.
(Quatre fils Aymon, ma. Montp. H -247, f» 196".)
Bien perl qu'il ait esté en tel cstonr
Ou ait eu a faire a fereoi-i .
(Enf. Ûgier, 45-2i, Scheler.J
Et Doon et Garin, le noble fereom.
(Gaufrey, 9137, A. 1'.)
Quant Yoi que mort sunt li bon fereor
(Ji les païens meloient en freor.
(.Roi., ms. Chàteauroui, f 65 r", Meyer, Rec,
p. na.)
— Cheval de bataille :
Clarvns ist de son tré sour le bai fereour.
(Vaux du Paon, ms. Brux. llijl, f» 1-2 v».)
FERER, VOirFERIER.
FERET, ferr et, fier et, s. m., affaire :
Je te feré bien ton ferel,
Aporle moi loa coc noiret.
Que j'ai hui toute jor gaiiié,
(Renan, j307, .Méon.)
FER
Ja feissent bien lor feret
Se il fussent lessié en pes.
(Ib., 1330G.)
Mout i gaainpnierent grant avoir, et
moût en vint a Rains ; dont tels i ot qui
mout firent bien leur ferel. (Mén. de Reims,
34S, Wailly.) \iiT.,ferret, fieret.
FERETER, VOir FERRETER.
FERETRE, phereslre, s. m., cercueil :
l.ors tut levé et pris le mol phereslre
Kt an dedens ont voulu le corps mettre.
(Rom. des deiu Aman.i, Ars. 5116, f .'iS r° '
.. Pour a ce mortel cas
Le secourir, mais ja le sien fereire
Vous snyviez...
(J. BoLCHET, Ep. fam-, lxsix, éd. 1543.)
Apres ces nobles corps trouvez furent
par leurs serviteurs portez es esglises de
Pavye, ou furent nudz sur la terre pendant
quelque peu de temps, pendant lequel on
preparoit les coffres et feretres pour les
confire en myerre et aloes, et les transpor-
ter en France. (Id., Mem. de La Trem., ch
XXXII, l'etilot.)
Cf. FlERTRE.
FEREURE, ferure, ferr., s. f., coup :
Poruec Deus regardanz nostres enfermes
choses mellet la garde a ses flaeaz et en
sa ferure az elliz filz. {Dial. de S. Greg.,
1. IV, ch. 11, p. 206, Foerster.)
Il fery et baty d'une fourche ou d'un
baston ladicte Jehannete, en tele manière
que par ladicte fereure ou bateure elle j
chust a terre. (1346, Arch. JJ 75, f» 313 v».)
Les percussions ou ferures qui se font
de la férule ou paumele. (Evraht deCon-
TY, Probl. d'Arist., Richel. 210, f 127=.)
De ceste bateure ou ferure le lieu feiu
rougist. (Id., ib.)
Ictio, percussion, ferure. {Gloss. de Sa-
lins.)
Quant une beste est férue en la temple
elle meurt de legier, car la ferure ou coup
qui est sur l'os de la temple est mortel.
(Corbichon, Propriel. des choses, Y, U, éd.
1485.)
Sans faire semblant qu'il eut mal a
cause de ladite ferreure. (Taillevent, le
Viandier, éd. s. d.)
rs'ous l'avons prins a la ferure,
Nous troys, et baillé de coups mains.
(itotalilé des Enfans de Slainlenanl, Adc. Tli. l'r.,
111, 64.)
FEREUS, voir Ferbos.
FERFEL, voir FrEFEL.
FERGER, firger, v. a., enchaîner :
Robert d'Ësluterile fet ly roy ferger.
(Chron. de P. de Langtofl, Michel, Chr. angl.-n.,
1, 160.)
Et uietre les en boies et en firges firger.
(Th. de Kem, Gesle d'Alis., Richel. '24364,
f°-35 r».)
FERGES, fterges, firges, farges, s. f. pi.,
chaînes, liens fermant à clef, entraves ;
Vinre les mètre en boies, en firges, en anels.
(Tu. DE KE.NT, Gesie d'Alis., Richel. 24364,
1° 3.J r".)
Par paienime fu vendus et achates.
Fa firges et en buie< cuciit caseuns freines.
(LesChelils, Richtl. liaM, 1" liU''.;
FER
Eacnntre lu trpsloi s'en vuut
Od branches do paume e od cirges,
E ne vont pas cum geot en firges.
(Chaudry, Sel dormons, 16iJ, Kocli.)
Les ferges après li estèrent.
(Vie du pape Greg., p. 107, Lnzarchc.l
En la mer s'ai .i. grant mont.
Se ta estoies ore en sooc
En unes fierges enfermes
Sous ciel n'est hom de mère nés
Qui t'i alast jamais veoir.
(Vie S. Greg., Ars. 3.527. f» 166''.')
Les mist en forges. {Chron. d'Angl., ms.
Barberiui, f" 19 r»)
Les mettoient en ceps et autres manières
de tourments nommez fargez, et eux es-
tans en iceux les battoient. (Du Chesne,
Annot. sîtr Alain Chartier,\>. 839, éd. 1617.)
PERiABLE, adj., qui doit être fêté :
Car nous devon bien aviser.
Comment le dimanche est feviable.
Si est la saint Michel sanz fable.
{Liv. du bon Jehan, 1201, Charrière.)
Ce mot, que l'Académie n'a point admis,
a été employé par La Fontaine. {Cont.,
Calendrier des vieillards.)
1. FERiAL, - iel, adj., des fériés, de
fête :
Un petit psautier de David non ferial.
{Test, chirog. du 19 déc. 1377, Arch. mun.
Douai.)
Un psaultier ferial. (1390, Arch. M.M 31,
f» 122 r".)
Un saultier feriel complet et fourni.
(1420, Arch. S. Martin de Vitré.)
Ung psaultier noté ferial escript en par-
chemm. (28 janv. 1462, Inv. de l'égl. S.
Paul d'Orl., 9, Boucher de Molandon.)
Ung kalendier ferial. (1476, Joy. égl.
Bayeux, !" 91% Chapitre de Bayeux.)
Elle adjoastoit foy au narré
Dn tel quel livre ferial
Fait par ung escripvain fiscal.
(Jugem. de l'amoureux banni, Vat. Chr. 1363,
f" '222 r°.)
La coustume du pays estoit telle que,
quant ung prince ou ung grant seigneur
mouroit, ses exécuteurs et amys en fai-
soient leurs regretz et gémissements, et
faisoient préparer viandes ferialles pour
tenir table commune a tous povres et indi-
gens. (BoHRGOlNG, Bat. Jud., II, l, éd.
1530.)
— Plaisant :
Ce ne sont pas droytz feriauîr.
Les droys de la porte Bandais,
Nenny, non ; ce sont droytz tons frais,
Droytz de maintenir bref et court
Par les mondains du temps qui court.
(COQUILLABT, Dioili nout,, i' p., I, 37, Bibi. elz.)
Beau sire, c'est dommaige don.
Ou se sont motz bien feriaulx
Que la simple batte le buisson
Et ung anitre en ayt les oiseauli.
(ID., Playd., Il, 25.)
Un ferial beuveur et bon compagnon.
(Du Fail, Prop. rust., p. 113, Bibl. elz.)
Les anciens jurisconsultes et canonistes
ont une jolie et feriale façon de parler.
{GaR-ksse, Rech. des rech., p. 136, éd. 1622.)
Ce mot ne s'est conservé dans la langue
moderne qu'avec une acception très res-
treinte.
FER
FER
FKR
758
2. FERiAL, fereal,s. m., sorte de digni-
taire :
Colliaet Postel, fils de Jehan Postel,
ferial en ceur en l'eslise collégial de Be-
temieu. (14S6, Bétlume, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
As festes de .ix. leçons, .11. cierges, et
au fereal .1. (1294, Stat. de S. J. de Jér.,
roui., Arch. Bouches-dii-Rhône.)
FERIE, S. f., registre ;
L'on tiendra d'ores en avant en la cour
de Cassel, en chacune jurisdiction et sei-
gneurie, trois registres ou feries; l'un
pour enregistrer les actes des parties, le
second pour enregistrer les dépositions
des tesmoings, et le troisième est le re-
gistre des mineurs ou l'on enregistre les
biens des mineurs et les comptes des
tuteurs. (Coût, de Cassel, cccxcvr, Nouv.
Coût, gén., t. I, p. 123^.)
FÉRIÉ, foirié, fonré, s. m., jour férié :
Onques ne me falli pais paioe
Ne a fouré n'en sorsemaiae.
(Trislan. I, 2130. Michel.)
Si soit H tornoiz conmenciez
Le lendi enpres 11 (lis. les) foiriez-.
(.Parlort., 6387, Crapelel; Uichel. 19152, f MS'.)
— Lieu consacré :
Que volez, fel il, fere I Estes vus enrasié ?
Esguardez n vas estes et qui snut li feirié !
MaiQ sur vostre arcevesque mêlez a grant pecchié !
Mes pni' feirié ne Tant ne par mnslier lessié.
(Garnieb, Vie de S. Thom., Ri^hel. I.3.'il3,
f» 92 r". )
FERiEL, voir Ferul.
FERIEN, voir Fera IN.
1. FERiER, foirier, s. m., jour férié ;
Le lundi des foiriers de Penthecouste
(1423, Arch. JJ 172, pièce .307.)
Les feriers de Noël. (Cliron. du sieqe
âOrl., Vat. Chr. 891.)
2. FERIER, foirier, s. m., celui qui a la
surveillance des foires :
Ne ilz ne se peullent loigier en la postée
plusieurs sanz licence de foirier. (1371 ■?
Coût, de ChâliUon, ap. Garnier, Chart. de
comm., I, 409.)
3. FERIER, ferer, foirier, v. a., fêter,
chômer :
Kt li saint dont les festes snut
.11. anz ou .ni. foirier les font.
(G. DE Coi.NCi, Mir., ms. Brni., f 168°.)
Cil d'Anlioche fesle firent
Quant il l'aperl miracle virent ;
El encore la foire l'en
En Anthioche chascun an.
(Vie des Pères, Ars. 3641, f» 12''.)
Nus cordier ne puet ouvrer de nuit pour
les fausses euvres que on i puet faire, ne
a nul jour de teste que li quemun de la
vile foire. (Est. Boa.. Liv. des mest., l"
p., Xlllj 3, Lespinasse et Bonnardot.)
Feriari, ferier. [Gloss. de Douai. E«cal-
lier.)
Le bouchier qui vendra mauvaise char
sera puniz de .lx. solz et de foirier huit
jours ou quinze selon le regart du maistre
8t des jurez. (1381, Ord., vi, 594.)
On doit ferer et solennizcr le jour du
dymenche. (Prem. vol. des exp. des Ep. et
Ev., de Kar., f» 90 v», éd. 1519.)
A nng joar de grant feste
Qu'on doit ferer.
(J. BoDCHET, Ep. mor.. II. x. éd. 1545.)
FERiEUL, voir Ferrieul.
1. FERiEux, adj., plaisant, agréable :
Chose expediente estoyrou lire escrip-
tures meslees de choses ferieuses ou sou-
lacieuses. (L. de Premierfait, Denamer ,
Richel. 129, Prol., f'^'.)
2. FERIEUX, voir FERnlEHL.
FERiGOLE, - oule, lirigouk, s. f., nom
vulgaire du thym :
Le thym ou ferigole est une herbe de
moult bonne odeur et très grant doulceur.
{Platine de honneste volupté, ï" 36 r°, éd.
1528.)
Roquefort donne sans exemple les
formes ferigoule, firigoule.
FERiGouLE, voir Ferigole.
1. FERiN, farrin, adj., sauvage :
Plus ferifi estoit que nul tor
Le cheval noir.
(HuoN DE Merv. Tonioiemenl ife l'AnlechrisI,
p. 17, Tarbé.)
Il feust devouré de bestes ferines. { \n-
cienn. des Juifs, Ars. 5082, f» 33».)
Ponr voltiger aux Molucqoes ferines.
Aux antipodes et marches sonbzterrines.
(Ad. desAposl.. vol. I, f° S'', éd. 1537.^
Ch.iuds do cholere et d'une avdenr ferine.
(HONS., Franc, II, Bibl. elz.)
— Bête sauvage, gibier :
Assez i oui besles sauvages,
Urs e lions e cers e deims,
Senglers, lehes e forz farrins.
(Vie de SI Giles, 1232, A. T.)
Tant troverent garnesnn.
Blé, ferin e bacnn.
{Conquest of Ireland, 1960, Michel.)
2. FERIN. î
La .VI. manière est en cels qui ballent
lor deniers as marchaanz par si qu'il en
soient compaignon augaaing et non pas
a la perte, ou qui ballent lor bestes a moi-
teerie par si qu'il soient de ferin, c'est a
dire que se celés muèrent li meteer mé-
tra autres enlieuausi bienTallanz.(IjAUR.,
Somme, ms. Soiss. 210, f" 44=.)
PEiiiNEAiEXT, ferr., adv., avec féro-
cité :
Etceu font ly dis anemis contre Deu el
contre raisons plus fcrrinement assez que
ne feissent oncques ly Vandres. (1325,
Bép. des Mess, au Pape J. XXII, Hist. de
Metz, IV, 17.)
FERIOEUL, voir FERRIEUL.
FERIR, fcrrir, firir, frir, verbe.
— A et., frapper :
Lai s'aprosmat qne lui firid.
(S. Léger, 232, Koschwitz )
N'i remaindrat ja porte ne postiz eu estant.
De cuivre ne d'acier tant seit forz ne pesanz,
L'nnz ne fiergel a l'altre par le veut k'iert bruianz.
(Voij. de Charlem., 473, Koschwitz.)
De mon espiel le ferrai el coslé.
(R.UMBERT, Ogier, 8832, Barrois.)
l'nxiex pênes en crois et fruis de l.ongy.
{Cher, au cygne, 580, Reiff.)
ï)i qni te firt an mi Ion vis.
(Pass. J. C, Brit. Mus. Add. 15606, f» 64''.)
Que onques ferrit home ou femme.
(1214, Paix de Metz, Arch. mun. Metz.)
Ahi ! dist il, qnel gent ! la maie mort les ftre,
Qnant entr'aas tons ne pnent on François descon-
[6re !
(Chans. d'Anlioche, IV, v. 105'i, P. Paris.)
Ne d'izembart ne de Gaillanme
Oni tant paiien fri sour byaume.
(Rich. li bial, ras. Turin, f" 128''-i
Tout coup a coup et sanz faillir
S'enlrevienent si aire :
Tu m'a.! féru, je te ferfé.
(Meraiifiin, ms. Vienne, P i'Y.^
Se aucuns flerce par jeus .1. des frères.
(Cartre de la Prairie de la Halle des dras
de Valenciennes, Cellier.)
i^Iieus li venist, le maloslruf.
Le chatif et le dnrfent
C'en le fresisl d'nn grant baston.
(Dti Vatlet qui se met a Malaise, .Montaiglon et
Raynaud, Fabliaux, II, 163.)
Toit seront fors chaciet, tôt seront fors ferul.
(Poème mor. en quat., ms. Oif., Canon, mise. 74,
f 22.)
Sa fille y a tronvee, cai la maie mors fiere !
(Berle, 342, Scheler.)
Sa mère l'apparceil k'ele est tote pâlie
E set ke c'est amur ke la luche e frie.
(Horn, 216S, Michel.)
Et le sablon et le sanc qui les ferait
parmi les ieus leur tolloit a veoir le che-
min qu'il dévoient aler. {Grand. Cron. de
France, L'istoire au roy Phelippe, fils
Mgr Saint Loys, III, P. Paris.)
Se aucun ferie aucun ou de pierre ou de
fust. (1336, Franck, de la Chaux du Dom-
bief, Droz, Bibl. Besançon.)
Si fert son destrer des esperouns, e
passa mountz e vais. (Hist. de Foulques
Fitz Warin, Nouv. fr. du xiv° s., p. 31.)
Et tant le fièrent rudement que ilz ruèrent
luy et son chevau par terre et s'en pas-
sèrent oultre. (J. d'Arras, Melus., p. 107,
Bibl. elz.)
Quand David vit l'ange nostre seigneur
bâtant et ferant le peuple. (J. de Sahsr.,
Policrat., Richel. 24287, f» 63».)
Fui, va t'en loios de ci .avant qne je te fiere.
(DU de Ménage, 16, Trébulien.)
Amoiriet Pignolet est banni pour avoir
batu, frus et villené de nuyt Andrienet et
a sen gait. (1404, Béthune, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Une très grande paour me fiert au cuer.
(Jehan Petit, dans la Chron. de Mons-
trelet, I, 39, Soc. de l'H. de Fr.)
La fureur, qui espoinçonne celuy qui la
sçait pénétrer, fiert encores un tiers, a la
luy ouyr traitter et reciter. (Mont., Ess.,
I, 36, éd. 1595.)
— Enfoncer:
La doit enclore (ceste maison) ansi com
les ansignes des clos ke ont férus ou mur
sunt faites. (1286, Cart. gr. egl. de Metz,
Richel. 11846, f» 137.)
— Ferir un coup, frapper, asséner un
coup :
Qui donc veisl Ysore cos ferir.
(,les Lob., ras. Honlp. H 243, f» 33'.)
7S6
FER
FER
FER
Le jor i ol maint cop ferut d'espee.
(/*., ms. Berne 113, f° ÎS»".)
Si roste cop li a sor le cercle ferii.
(G. de MonuU, Vat. Chr. 1517, f» 11*.)
Soor le bacin qui fn fl'or esmeré
A fn .III. CCS par nioull grande fierté.
(Huon de Bord., 4743, A. P.)
A deos tirans a dfus si grans horions frus.
(Baiid. deSeb., II, 500, Bocca.)
Maint colz y oïl feniit d'espee.
(Guerre de ilelz, st. 269», E. de Bonteiller.)
Dioens reloge )ieust firit .xil. cops pour
miedis de cil jour. (1391, Arch. cant. Fri-
bourg, 1" Coll. des lois, n» 97, S" 26 •"".)
Sans faire effort, sans ancnn coap ferir.
(J*CQ. DE LA Taille, Daire, I, i, éd. 1572.)
— Ferir un tournoi, soutenir un lour-
Vous priant, s'il est vostre plaisir, de fe-
rir ua tournoy en tel lieu. (Les coustumes
des chevaliers de la Table-Ronde, Mém. di'
la Soc. arcli. d'Eure-et-Loir, 1873.)
Les tentes et pavillons des deux princes
qui dévoient ferir le tournoy. (Ib.)
Trois ou quatre jours devant que le
tournoy deust estre féru. (Ib.)
— Absolument :
Ferez i. Franc ! nostre est li premiers colps.
{«»/., 1211, Muller I
Et del tronçon va richement ferir.
{Les Loh., ms. Berne 113, t° 21\)
Et s'en vait ferrant des esporons.
{Artur, ms. Grenoble, 378, f l"".)
Et li vénères por rescorre
Feri après des espérons.
(Renarl, 22i4-i, Méon.)
D'antre part la grans mers estoit,
Qni an pie del caslel ferait.
(Rem. de Beaojeu, li Biaus Deaeonnens, 18CS,
Hippeau.)
Quant li amirans voit nos François si feranz.
Et il vit le secours qui vennz est si granz.
(Floovanl, 2007, A. P.)
RoUans et li sien frirent des esporons a
l'asanbler. (Chron. anc, ms. de la biblioth.
de Tournai.)
L'Anglois feroit de toute sa force après
lediot messire Jaques : et feroit de mail,
de taille, et d'estoc, après le visage, qu'il
voyoit nu et découvert. (0. de la Marchk,
Mém., I, 17, Micbaiid.)
Cenlx qui de glayve ferroni
Pour certain de glayve mourront.
(Cons. du Nonv. Mme', Anc. Th. fr., I, l.)
— En particulier, piquer de l'éperon ;
Dusqu'a Monjoie si ferrantles nieu'i,
N'i ot paien qui aine i demorast
Por gaaig faire, ne joste dcraaodast.
(Raimbert, Ogier, 'J47, Barrois.»
Feranl, ferant l'en a mené,
Tant qu'el porce l'aembatu.
(Aire per., Richel. 2168, F 10».)
Joslc l'ove don Rin les anmoinent fernnl.
(Floovanl, 545, A. P.)
— Réfl., se frapper soi-même :
Sur la queue de la dite pelle a un pelli-
can qui se pert du bec en la poitrine.
(1360, Invent, du duc d'Anjou, n» 312, La-
borde.) i
Oui me tient que je ne me fiere, \
Et qu'a ce coup je ne me Ine ? !
(Villon, Grun/ TesY., les Regrets de la belle Heaaim., '
Jouaast, p. 43.)
— Se jeter, se précipiter avec ardeur:
.1. vens lor sant qui lor vient de la mer,
Fiert s'en la voile, plus tost le fait aler.
{Les Loh., ms. Montp., f° 1S6''.)
A tant se fiert en une chambre et fet si
grant duel que plus ne puet. (Artur, ms.
Grenoble 378, f° S».)
Lor se fereni avant cens Paiens maleis.
(Prise de Pitmp , 4fi39, Mnssafia.)
Si ouvriron la porte coiement a chelé.
Et puis si nous ferron es loges et es très.
{Gaufrey, 8089, A. P.)
Li voile fut levée
On li vens se feri de telle randonnée
Que plus tost va par mer c'oisiaus par lo ramee.
(fi. de Seb., iv, 3, Bocca.)
Se fiert m la mer. (Mandev., ms. Didot,
f° 3 r».)
^ Et le vent se fiert en les voilles, et ilz
s'en vont si rudement que en peu d'eure
on en perdit le veoir. (J. d'Arras, Melus.,
p. 128, Bibl. elz.)
Le feu se ferit en la dite maison, qui fut
consommée. (J. Molinet, Chron. ,ch. civ,
Bucbon.)
Quand messire Jaques veit le varlet en
danger, il se ferit au plus espes de la
presse, l'espee au poing. (0. de la Marche,
Mém., I, 24, Michaud.)
L'oyseaude proye se fiert parmi les cou-
lombs. (1d., ib., I, 23.)
Et Gallehaut conmande a ceulx qu'il
amenoit qu'ilz se ferissent tous en eulx a
desroy. (Lancelot du Lac, 1'= p., ch. 36,
éd. 1488.)
Atant se perl en une chambre, et fait tel
deuil que... (Ib., 1" p., ch. 53.)
— Aborder :
Et s'en vinrent ferir ou havene de l'Es-
cluse. (Froiss., Chron., I, 434, Luoe, ms
Rome.)
— Neutr., aboutir, toucher, atteindre :
La quinte pece se tient d'une part a la
treille... et fiert ou chemin par ont l'om
vait de la Rochele a Sangon. (Mai 1263,
S. Berthomé, Bibl. la Rochelle.)
On fé Aynart qui est on fé de Rochef-
fort, qui se tient d'une part ans vignes Ar-
naut Robert et fierl ou chemin si ciîm l'om
vait de la Rochele a Dompere. (Ch. de
mai 1273, Fontevr., la Rochelle, feu. 2,
sac 1, Arch. Maine-cl-Loire.)
Les terres qui fièrent ou chemin dessus
dit. (Ib.)
Daus quels l'une pièce fiert des dons
cheps on dit chemin. (Ch. de fév. 1275, ib.)
Dou fossé qui est et fiert a l'estier dou
port. (1315, Arch. JJ 52, f 80 r».)
Mainte montaigne hante et fiere
Si qa'il pert que jusqu'au ciel fiera.
(CuR. DE PisAM, Liœe du chemin de lonij eslude.
1447, Piischel.)
— Tomber :
Vers soi par tel hair l'estreit
Que en terre le flst ferir.
(Florimont, Richel. 333, f" 38''.)
De sa sagt'sce, ne de sa prouece, ne des
autres bonnes vertuz qui a tel homme
fièrent. (1295, Arch. J 436, pièce 36.)
— Infin. pris subst., action de frapper,
coup, bataille :
En l'ombre des banieres, an frir des espérons
S'en vint poignant Betis.
(Yeus dou paon. Richel. 1554, f° 13 v^.)
Rispens de Nantes, cui 11 ferirs agrée.
(Gaydon. 2975, A. P.)
Et vient celé part au ferir des espérons.
{Artur, Richel. 337, f» 170^)
— Ferant, part, prés., qui frappe :
Grant fu la torbe des fuianz
E grant la turbe des feranz.
(Vi^ACE, Hou, 3» p., 4153, Andresen.)
Coatiaus, miséricordes nues
Cou I panmoie a droites certes
Sont la mennement offertes
Si con li feraiil les abonnent.
(GniAKT, Roy. Iign., 16180, W. et D.)
— Ferant bâtant, loe., rapidement :
Sy en fut adverti le duc qui, ferrant bat-
tant, envoia devers luy trois, quatre mes-
sages. (Chastellain, Chron., TII, 207,
Kerv.)
Mais râler l'en convint tantes, fernnl bastant.
(Geste des ducs de Bourg., 8222, Chron. belg.)
Doviers Tonrs en Touraine s'en vont ferant hâtant.
(/*., 2641.)
Ceulx d'Audenarde les poursuivirent fe-
rant bâtant, courans et occisans jusques
en leur fort. (J. Molinet, Chron., ch. cvni,
Buchon.)
— Bâtant ferant, dans le même sens :
Le chevalier, mortelement courouchié
du cas, s'en revint battant ferant devers le
duc lui faire sa plainte. (ChastellaO,
Citron., m, 142, Kervyn.)
— Féru, part, passé, frappé, battu :
IX sexters de froment feruz.... Et pour
cause de ce que ledit blé fut mesuré et non
mye féru. (1380, Enquête, Chap. de N.-D.
de Chatellerault, Arch. Vienne.)
La terre aussi non froissée et férue
Par homme aucun, du soc de la charne,
Donnoit de loy tons biens a grand planté.
(Cl. Mar., JIM. d'Ov., 1. 1, éd. 1396.)
— Fig., frappé :
Lesquels, outre l'obéissance qu'ils luy
avoient vouée, estoient férus d'une crainte
de pis, si Charles retournoit en ses an-
ciennes possessions de la Sicile. (Pasq.,
Reeh., m, 15.)
Qui est une fois feru et touché au vif
de ces maux la, il y a peu d'espérance de
sa convalescence. (Cn.iRR., Sag.,1. 1, c. 6.)
— Touché d'amour :
Car d'aucnn bien je ne fuz secouru
De celle la pour qui j'estois feru.
(Cl. Mar., Templ. de Cup., éd. 1390.)
Je fu feru
Au vif pour ceste ey
(.1. A. DE Baif, l'Eunuque, m, 5, éd. 1573.)
— Qui frappe :
Ces armes luisent ou solans est férus,
El ces ensaignes et cil doré escns.
(Raimbert, Ogier, 12332, Barrois.)
— Doué :
Avis me fu que tout renluminay
De la beauté dont elle cstoH férue.
(E'jsT. Deschamps, Poés., III, 346, A. T.l
— Escusson feru, écusson reproduisant
en relief l'écu fleurdelisé du roi :
Dix huit platz d'argent, dorez, dont les
FER
six ont sur les hors en manière d'escussons
férus, a ûeurs de lys. (i380, Inv. de Ch. V,
n° 1S60, Labarte.)
FERiTÉ, s. f., férocité, dureté :
Cestu^ sera homme cruel qui excédera
la ferité de toutes bestes. (La Mer des
hystoir., t. I, P> 73'', éd. 1488.)
Il fut tant perturbé de la ferité d'une
intoUerable ire que plus ne peut. (Bo0R-
GOING, Bat. Jud., I, 43, éd. 1S30.)
T)p qnoy sert pins aa monde verittî
Ven qu"il y a si 1res grant rarilé
De gens Tonlans vérité faire et dire.
Mais sont si plains de fanlse ferité
Qu'en leur parolle il n'y a pnrilé
Mais faniseté...
(J. BocCHET, Noble Dame, f M r", éd. 1536.)
FERiz, feiriz, feijriz, s. f., foire, marché :
La feyriz débet teneri in burgo et non
alibi et ipsa durante per quemlibet diem
possunt vendi pignora sicut in die sabathi
dum tamen custodiantur per modum de-
bitum. Item durante la feyriz domiuus
débet facere venire omnes res vénales en
la feyriz, soiiicet in burgo. (1386, Ptaict
gén. de Lausanne, Doc. de la Suisse rom.,
VII, 383.)
Crier la feiriz. [Comment., ib.)
Nundina, gallice feriz. (1522, Gruyère,
Doc. de la Suisse rom., XI, 262.)
FERLANDE, S. f., nom CH Anjou et en
Bretagne de la monnaie de billon appelée
ailleurs sou ou sou marqué ; Savary des
Bruslons dit frelande ou ferlande :
Donnez moi nne ferlande.
Je vons dirai ma chanson.
(Vieille chanson breloime, dans le Dict. élijm. de
Ménage, éd. 1750.)
Cf. Ferlin.
FERLiER, fîerloier, v. a., lier, attacher,
enchaîner fortement :
Iloces sui tost ferliez.
De diables mnlt escriez.
(S. Brandon, 13S4, Michel.)
Pnr les genz prises, ferliees,
Chaenees e embuiees,
Ilokes tenir e gnarder.
(Bes., D. de Norm.. I, in27, Michel.)
En la chartre de Chaelons
Le tint en bnies ferliez.
(Id., ib.. II, '295:;{l.')
Pnr quant s'otfait sa plaie benderct fîerloier.
Dune bende de pale estroitement lacier.
(Roum. d'Alix., f 26'', Micholanl.)
— Ferlié, part, passé, enchnîné :
Petit pris avoir ferlié.
Celui lieg a bien emploie
Dont l'en pnet faire son cornent.
{Court. d'Arloix, Richcl. 19152, f 83'.)
FERLIN, ferlyng, fretin, feltin, félin,
ferrin, follin, s. m,, petit poids dont se
servaient les orfèvres et les monnayeurs.
Il fallait quatre ferlins pour faire un ester-
lin et vingt esterlins pour faire une once;
d'après Savary des Bruslons le marc était
composé de 6i0 félins :
.XV. estellins et .m. fellins d'argent tin
(1329, Aroh. K 42, pièce 6.)
Pour 6 esterlins et un follin d'or fin, à
63 escus le marc, 16'. p. l'escu. (13S2,
FRR
Compt. de La Font., Douet d'Arcq, Compt.
de l'Argent., p. 124.)
6 estellins et un ferliii d'or fin. (Ib.)
Un esterlin et un ferlin de rubis d'A
lexandrie. [Comptes royaux, 1403-1423,
Arch. nat.)
Pour la vente d'une petite coquille d'or
pesant demi once, demi félin mains. (1438,
Arch. hospit. de Paris, II, 119, Bordier.)
— Monnaie qui valait le quart d'un
denier :
Arse est la terre et le pales parrin.
Par dehors mur n'a vaillant .i. fretin.
(Les Loh., Richel. 1622, f 277 v».)
De çou qu'aves laissiet ne vous soit «a fretin.
(Cher, au cygne. 6863. ReilT.)
Encor le (Narbonne) tiennent .xx.mile .Sarrazin
Qui ne vons doatent vaillissant un ferrin.
(Aijm. de Nmii., Uichel. 2i369. p. ",*'.''
Qni vault la moitié d'un frilin.
'Renart. Snppl., var. des t. 3I6(!-9I, p. 87,
Chahaillc*
On'il en prcsist .i. estrelin.
Non voir le quart d'un seul ferlin.
(Mir. de SI F.loi, p. -109, Peigné.)
Et boues maailles fretins.
(Fait, des Angl., Richel. 19152. f» -17 v\)
Mais Giufrois n'en donnoit le monte d'un fretin.
(B. de Seli-, vu, 210, Bocca.)
Veroiement te dy jeo que tu ne isseras
de illokes, si la que tu rendes le derrein
ferlyng. [Bible, S. Mathieu, ch. v, Richel.
1.) Lat., donec reddas novissimum qua-
drantem.
L'un desquels dist a l'autre qu'il avoit
gelté deux fretins a une foiz, qui n'estoit
pas chose accoustumee au dit jeu (de bre-
land). (1445, Arch. JJ 176, pièce 371.)
Nom propre. Ferlin.
FERLYNG, VOir FERLIN.
FERJiABLE, adj., ferme, valide :
Car malfax l'avoit amusée
Qui a ce l'avoit ansee.
Tant quains vailes fermahtes fit
Et sa fiance en gaige mit
Qui tant par son barail feroil
Qui li prodons alnigieroit.
iOe l'Armile que ta femme vonloil tempter, p. 29,
Keller.')
FERMAiL , fermeil, fermai , fermait,
fremail, fremal, fremau, farmail, farmal.
frumail, frumal, s. m., ce qui sert à fer-
mer, verrou :
Le fermai oste de la reiUe.
(Renan, 13083, Mcon.)
— Fermoir, agrafe dont on se servait
pour attacher les manteaux, les chapes,
les baudriers, les robes des dames :
Fremal et çainture avenant.
(Perceml, ms. Mons, p. 4'', Potvin.)
Fremauts, afices i>t anel.
(Gamain, 1838, Hippcin )
Fremau d'or et çainlurete
Vos donrrai de fin argent.
(Rom. et pasi., Bartsch, II, 71. J2.)
One n'amai fors Marion,
La cortoise et la vaillant
Qui m'a doné riche don,
Panetière de cordon.
Et prist mon fremal de plom.
( l'iiiBAUT DE Blazon, Pastorelte, ap. Tarbé, Chaii-
soim. de CItampagne, p. 19.)
FER
757
ICi d'or avoit rice fermai
l'ont plain de piercs a esmal.
(MousK., Cliron., 2952, ReilT.)
Un frimai eut el pis devant...
(PllU,. DE Kemi, ]ean et ISlonde, 4715, Bordier,
p. 253.)
Mes el ot son col deffermé,
Qn'el avoit ilnec en présent
A nue dame fet présent,
N'avoit gneres, de son fermai.
(Rose, 117-2, Méon.)
... De son fermau.
(Ib., Vat. Chr. 1858, V H'.)
Fermons, çaintnres et anians
Li envoie.
(Le Lai dit conseil, p. 96. Michel.)
Gros fremaus et grosses afiqnes.
CSarrazin, Rom. de Ham, Michel, Hisl. des ducs
d: Norm., p. 312.)
.le Bernard, chevalier, sires de .Moroeul,
voel que elle (ma fille) ait le couronne
d'or et le fremail a couvercle. (1302, Cart.
Esdras de Corbie, Richel. I. 17760, 1'° 101.)
M. Jehan de Monssures. — D'argent a
une croiz noire a .v. fremeaux d'or sur la
croiz. [Armor. de Fr. de la fin du xiv s..
Cab. hist., VI, 198.)
Fermaulx et fleurs de lyz d'or. (1380,
Inv. de Ch. V, p. 35, Labarte.)
Ung fermait d'or, a pendre les bourses
en la poictrine. [Ib., n" 690.)
Ung fermait d'or, a mectre troys plumes.
[Ib., n''2906.)
Une bible en latin, couverte de cuir
rouge, a quatre fermaus dorez esmaillez.
(1394, /nu. des Ducs de Bourgogne, n<'S626,
Laborde.)
Il n'en souvient fors de un riche fer-
mail, (frais, de Bich. Il, p. 108, Vi'illiams.)
Et sont parées nos espousees dos far-
maulx de Quincampois. [Esbatement du
mariage des .un. filz Hemon.)
Fermail, firmaculum. (Gioss. gall.-lat.,
Richel. 1. 7684.)
Un frumal d'or a un rubis d'orient.
[Beg. aux test, 1412-28, f" 7, Arch. mun.
Douai.)
Joyaux, fremaux, aneaux, diamans.
[Trahis, de France, p. 59, Chron. belg.)
Colliers, fremaulz, aneaulz et chaintures
d'or et pierres précieuses, (xv" s.. Second
mariage et espousement entre Dieu le filz et
i'ame pécheresse, ms. Valenciennes 233,
[» 28 V».)
Puis mist ung chappeau de roses sur
son chief, et luy attachierent ung fermail
moult richement garny de pierreries. [Gé-
rard de Nevers, II, xvill, éd. 1723.)
Et sur le devant (du chappeau) estoil
ung petit fremail, sur lequel y avoit ung
moult bel et riche diamant. (Mathieu d'Es-
COUCHY, Chron., I, 238, Soc. de l'H. de
Fr.)
Dessus si avoyent leurs manteaux
Tant de grosses perles barrez,
Fermantz a moult riches fermeaiiLi
Et puis leurs chapperons fourrez.
(Martial, .\rrets d'.lmours, I, éd. 1533.)
Et mirent l'aornement de leurs fermaulx
en orgueil. [Bible, Ezechiel, ch. 7, éd.
1343.)
On trouve encore en plein xyu" siècle :
Portoit ordinairement une escarcelle de
velours violet à sa ceinture, avec des
7S8
FER
FER
FER
termaux d'argent doré. (Maroll., Mèm.,
f. I, p. 29.)
— Fermait désignait aussi une sorte de
ceinture :
Anciennement on avoit accoustumé de
vestir et parer les espousees, on donnoit a
l'espousee un anneau, une couronne et
un fermail. Le fermail estoit une ceinture
en laquelle y avoit un fermail d'or ou d'ar-
gent, selon la qualité des personnes, parce
qu'alors on avoit accoustumé de porter
des ceintures de tout or ou d'argent, quel-
que riches que fussent les espoux ou es-
pousees, dont on remarque le vieil pro-
verbe, que bonne renommée vaut mieux
que ceinture dorée, c'est a dire enrichie de
clous et fermail d'or. (Bout., Somme rur.,
ap. Laborde, Emaux.)
— Collier :
Por CD fnrmal ke je prix de Perrin.
{nom. el pnsl., Bartsch. Il, 51,11.1
Monile, fermeil que l'en met a la poi-
trine des femmes. (Gtoss. gall.-lat., Ricnel.
I. 7684, ap. T)nc.,Firmale.)
Ung fermail ou monile. (Violier des
Hist. rom., c. cv, Bibl. elz.)
Le (email faisoit a celluy qui le portoit
sus son estomach obtenir tout ce que son
cueur pouvoit souhaiter. (/6.)
FEHM AILLE, - uilhe, f remaille , fre-
malle, frameille, s. f., agrafe :
De bons Qorins d'or, fermailles et joiaulx.
(Jeh. LE Bel, Chron., II, 188, Polain.)
Item deux frameilles d'argent en façon
de chapelet. (1397, Arch. JJ 153, pièce
53.)
Une beste tout chargiee de fremailles et
d'or tramblant, le plus dru que faire se
peut. (1427, Inv. des Ducs de Boutgogne,
H" 868, Laborde.)
— Chaîne, collier, et fig. dépendance :
Les gros larrons, les pendera l'en point ?
Noos liendront il tonsjonrs en lenr fermante f
(farce de Marchandise, Ane. Th. fr. , III, 250.)
— Enjeu, gageure, promesse, traité, ac-
cordaille :
Entre moi et cesle chienaille
Monlt a ^rant chose en la fermaille.
(Renan, 1903, Méon.)
Tant qn'as valiez fermaille fist
U sa fiance en gage niist
Qne...
(Yie des Pères, Richel. 23111, f° 6».)
Qnant faites forent ces fremailles,
Pnis parolent des esposailles.
(Parlon.. 10521, Crapelet.l
Vons saves bien de fi, sans faille,
Que l'aotrier fesimes fiemnille
Eatre moi et l'enfant Gerart.
(GiRE. DE MoNTR., Violellc, 732, Michel.
F.t g'i met denrée de vin.
Fait li vilains, par saint Martin.
Issi fa fête la fermaille,
(De la Croie, Monlaiglon et Raynand, l'atliaiu,
111,47.)
Et che ne poroie ,jou croire en nulle ma-
nière ; et je ferai 'la fremalle, s'il vous
plaist. {Li Contes dou Roi Flore et de la
Bielle Jehane, Nouv. fr. du xiil' s., p. 98.)
Mes or se taist li contes de lui et paroUe
de monsegneur Raoul, ki fu. en grant
pensée coument il peuust eaeenier la fre-
malle. (n., p. 99.)
Et il en viencnt au segnor, et fu recor-
dee la fremalle, et le fiancierent a tenir de
recief. (/&., p. 99.)
Si hom fait fermailhe au seigneur de la
ville. ICout. de Charroux, 39, Fonteneau,
Bibl. Poitiers.)
Samson Fortin avoit fait une fermaille
a .XXX. robes de saye avecques certains
gens qu'ilz ne pourroient pas deviner cer-
taine devinaille. Sy advint que sa femme
ne li fina tant parler qu'elle sceut que c'es-
toit et tant qu'il lui descouvry le fait de
la devinaille, et quant elle le sceut, elle en
descouvrit son seigneur, et lui fist perdre
la fermaille de .xxx. robes de saye. {Liv.
du Cliev. de La Tour, c. lxxiv, Bibl. elz.)
Ne jouez pas trop envieusement et
n'aiez mie le cuer trop ardant de gaingner
petites fermailles. (Ib., c. cxxiv.)
Comme par plusieurs fois il eust esté
parole de faire mariage combien que fien-
sailles, ne fermailles n'eussent pas esté
sur ce faites. (1363, Arch. JJ 101, pièce
46.)
Quand ils orent beu, firent une fer-
maille àe commun accort, que le premier
qui diroit oyl paieroit l'escot. (1375, Arch,
JJ 108, pièce 93.)
Vostrc terre me délaissiez.
Et ce fait ci m'acomplissez :
Vei ci fermaille.
(Mir. de iV.-O., Comment Ostes perdi sa terre,
Th. fr. au mo'j. âge, p. HT.)
— Faire fermaille, affirmer :
Car II uns fiert sas l'autre et maille
Et com plus, ce te fais fermaille.
Se bâtent fort et aigrement.
(W.iTBiQDET, Tournoi des dames, 319, Scheler.)
Bresse, fromaille, froumaille, fiançailles.
Forés., frouviaille, fiançailles, promesse
de mariage.
FEUMAiLLET, fremaillet, fremailet, fie-
malet,fermillet,fremillet,fermeitlet,fermelet,
farmaillet, formailet, s. m., petit fermail,
agrafe, boucle, quelquefois ornement qui
pendait au col, au-dessous du collet, selon
l'explication de D. J. François, dans son
Vocab. Austras :
Un fermeîel d'or noelé
En une conple seelé
Li mist al col nne pacele.
(Chrf.st., Erec et En., Richel. U20, f^ 7'.)
Vons avères ma chaintnrete,
M'anmosniere et mon frematet.
(A. DE L4 Halle, li Qieiis de Robin el de ilarion,
Coussemaker, p. 364.)
Un fermeillet de fin or. {Grand. Cron. de
Fr., les Gestes le roy Lothaire, i, var., P.
Paris.)
Lors Mellosigne ala onvrir
Ung escrin d'ivoire, on estoit
Ung fermeittet qni moult valoit,
Garny de pierres précieuses
Et de perles raoult vertueuses.
(Mehisine, 1272, Michel.)
Je vous envoie... un petit fremailel pour
vostre ymage. {Correspond.de G. MachauH
et de sa dame par amour, p. 146, Tarbé.
.\n col aies on farmoillel
Poi pairant on un esmatllet.
(Clef d'amour, p. U, Tross )
Si mengiames et humes, el reprendre
De leurs joyanli
Il nous covint, non fermillez n'aniaulx.
Mais boarsetes ouvrées a oysiautx
D'or et de soies, ceintures et laz biauli
Moult bien ouvrez.
(Ch. dePisax, Dit de Poissy. Richel. 833, f» 78*'.^
Pour un autre petit fermeillet, de quatre
balais et quatre perles, que nous avons
donné ledit jour a nostre valet trenchant
Robin le Tirant, .c. frans. f 18 janvier 1377,
Léop. Delisle, Mand. de Ch. V, p. 797.)
En formailez et en bosses de livre. (1392,
Inv. des biens d'E. Marchant, Inv. des
meubl. de la mair. de Dijon, Arch. Côte-
d'Or.)
Un fermaillet a un diamant ou millieu.
Mort de Rtch. Il, p. 109, Williams.)
Et leur donnoit joiaulx, verges d'or et
fremaillets, a chascune selon ce qu'il veoit
ot concepvoit qu'elle le valloit. (Froiss..
Chron., XIV, 43, Kerv.)
Leur apportent gans on conrroyes,
Pelices, anneanlx, fremiltez-.
Tasses d'argent on gobelez.
(E. Descbamps, Mirouer de Mariage, p. 208, Cra-
pelet.)
Puis donna le roy a son fils un drageoir,
garny de pierres pretieuses, avec un très
riche fermillet. Et le roy d'Angleterre
donna a son père un autre fermillet. qui
avoit esté au feu roy Jean. (Juv. nES Urs.,
Hist. de Charles VI, an 1396, Michaud.)
Ausquels fermeillez (d'un missel) pendoit
a chascun ung las de soye a gros boutons
de perles, et manchez de soye vermeille.
(1426, Inv. d'E. de Givry, Arch. Aube, G
2645.)
Pour ung farmaillet auxdites heures.
(1449, Compt. du B. René, p. 175, Lecoy.)
Ung fermillet d'or, appelé les trois frères,
garny de trois grans tables de balays,
d'ungros dyamant pointu a fasse et trois
perles. {Inv. de Charl. le Téméraire, ap.
Laborde, D. de Bourgogne, Pr., n" 2971.)
Une mitre, brodée d'argent doré, dont le
camp est de satin blanc ou milieu .VI. fer-
milles garnis pareillement de voirres bleux.
{Ib., 2210.)
Ung fermillet, garny d'une pointe ds
dyamant bleu et de quatre bonnes perlée
autour. {Ib., 3330.)
Une chennette d'or, ou il pendoit ung
fermillet qui bien valloit. il° frans. (J. A0-
BRION, Journ., an 1494, Larchey.)
Fermeillet d'or. (Herberay, Sec. liv. d'A-
mad., c. XII, éd. 1535.)
— Amulette :
Un fermaillet qui se pend au col pour
préserver de poison, Amuletum. (R. Est.,
Pet. Dict. fr.-lat.)
Ce que aussi fait la dent aiguë du chien
enragé, dont on est mordu, liée au bras en
une bourse, en forme de fermaillet ou de
eontrecharœe. (Do Pinet, Dioscoride, II,
38, éd. 1605.)
FERMAiLLEURE, fermcilkure, s. t., sorte
d'agrafe :
A laquelle petite cote n'avoit aucuns
boutons, ou fermeilleures, ou couillez fais,
[Reg. du Chat., I, 131, Biblioph, fr.)
FEUMAiLLiER, fermailUr, fremaillier,
fermelier, s. m., ouvrier qui fabriquait les
agrafes en cuivre on en fer;
FER
FER
FER
759
Quiconqucs est fremaiUiers de laton et il
[a] œvre qui ne soit brunie que d'une
part, si corne de fremaus rons, celé œvre
n'est mie souffisans. (E. Boil., Liv. des
mest., ^' p., XLli, li, Lespiaasse et Bon-
nardot.)
Michel le fremaillier. (Jurés de S. Ouen,
f° 101 r», Arch. Seiae-Inf.)
Pierre le fremaillier. (Ib., f» 128 v.)
Firmacularius, fermelier. [Gloss. rom.-
lat. du xv s., Scheier.)
PERMA.ILLIERE, femiUliere, fermillere,
s. f. ; c'étaient, dit M. de Laborde, dans
son Glossaire de la notice des Emaux, de
petites agrafes, et peut-être des crochets
dans le genre de ce que nous appelons des
mousquetons :
Lyenardia Hamon, qui avoit appendu
aus boutons ou fermillere de son jupon une
boursete. (1319, Arch. JJ 100, pièce 363.)
Une autre seinture, d'un tissu de soye
tanné ; et n'y a que la boucle et le mor-
dant, et sept fermillieres. (1380, Inv. de
Charles V, n» 34, Labarte.)
Rompi et froissa a une pierre les ays
dudit bréviaire, et les fermaillieres d'ar-
gent qni esloyent en icellui porta vendre.
(Reg. du Chdl., 1, 218, Biblioph. fr.)
FERMAL, voir FEBMAIL.
FERMANCE, foermaitclie, s. f., ce qui
ferme, fermeture :
Qne naos ne lit enforcemeni
D'eDviroo i'ost Uo granz fossez
De travaux delez adossez,
De paliz ne d'antre fermance.
(i. dePriobat, Vegece, Richel. IGOi, f<>.iO''.)
Et encore, au xvu* s. :
Ne seront faites murailles contre mu-
railles, parois contre parois, en quel lieu
que ce soit, mais devra une seule servir
de séparation ; et pour ce, le voisin sera
obligé de donner fermance dans sa mu-
raille. (1688, Ord. des arts et met. de Be-
sançon, Ord. coucern. les bâtim., xxil.)
— Fig., garantie, caution, gage :
Encbil foermanche. {Ch. de Ren. d'Hau-
court, Pr. de l'H. de Cambray, 18.)
La pais laudine ne fust pas faite par
aliances, mes par promesses, par sponsion
et pièges ou fermances. (Bersuire, T. Liv.,
ms. Ste-Gen., f» 141".)
Se honme ou femme de ladicte ville et
franchise fait fermance a Aigueparse d'au-
cune sonme ou d'autre chose, celluy qui
prendra ne sera tenu de payer mais un
setier de vin ou dix huit deniers tant seu-
lement, supposé que la fermance fust de
grant value. (1462, Ord., xv, 522.)
Le roy le leur accorda, et de ce print
hostages et fermances. (N. Gilles, Ann.,
f 147 r», éd. 1492.)
Nous, dist il, sommes pleiges et fer-
mances qui sonmes assez souffisans en ce
qu'il nous appartienl. {Prem. vol. des grans
dec., f- 142% éd. 1330.)
I. FERMANT, frumant, adj., fermé :
Cambre n'y ont laissié, ne loge bien fnmans.
Que tout n'aient cierquiet.
(.Chev.au cygne, 19227, Reiff.)
Bene clausus et bien fermanz. (J. de
Aldet, Serm., Richel. I. 14961, f" 28S r».)
2. FERMANT, /"remant, s. m., ce qui sert
à fermer :
Por les fremans et por les sereures.
(1304, Trav. aux chat. dArt., Arch. KK
393, f» 21.)
Item, les sepseaulmes a un fermant
d'argent. (1347, Inv. de J. de Presles, Bibl.
de l'Ec. desch.,XXXIX,91.)Impr., /'ermaMJ.
Pour ung fermant mis au pont de la
porte Bernier. {Compte de J. Chiefdail,
1412-1414, Forteresse, ii, Arch. nuin.
Orléans.)
Ung crampon qui tient le fermant de la
serreure. (Compte de Gilet Baudry, 1416-
1418, Despence, XLI, Arch. mun. Orléans.)
Lequel Agnus Dei recepvoit et ouvroit le
dit livre dé vie fermé a sept fermantz.
(1483, Entrée et séjour du roy Charles VIII
à Rouen, Mém. des Ant. de Norm., i' série,
\' vol.)
Au fermant de beril (du coffret) est
escript. (1502, Inv. des reliq. de Fécamp,
Arch. S.-Inf.)
— 'Volets qui, en se fermant, recouvrent
un tableau :
Uug petit tableau d'or, les deux fermans
de cristal de roche, dedens lequel tableau
est une notre Dame, aux costez deux
anges qui tiennent une couronne sur sa
teste. (1536, Invent, de Charles-Quint, ap.
Laborde, Emaux.)
Norm., Bessin, fermant, meuble, tout ce
qui se ferme à clef.
3. FERMANT, VOir FERREMENT.
FERMAU, voir Fermail.
1. FERME, adj., fort, fortifié :
Se ne fust en chastel a en ferme cité.
(Wace, Hou, 1' p., 4223, Andrescn.)
Semur, bonne ville ferme. (1461, Cerche
des feux du bailliage d'Auxois, Arch. Côte-
d'Or, B 11517.)
— ferme de, qui excelle, qui est dis-
tingué par, qui possède parfaitement telle
chose, habile à :
De retorique mnlt savait
Et de fisique ffrs estoit.
(FhrimonI, Richel. 792, C 9*.)
H lit le brief, car il rest clers
Kt de bien lire baus et fers.
(Parton., 2741, Crapelet.)
Et 11 provoa estoit boins clers
Et de plnisors langages fers.
(Dlancand., 2901, Michclant.)
Et pour ce dist li sages clers,
Virgiles, qui rfe sens Tu feis.
(Alart, Dis des Sag-, Ars. 3142, f° 141*.)
Tulles qui moult [u sages clers,
De toutes clergies plus fers
Que tout antre maistre de pris.
(ID., ib.)
— Ferme de, bien arrêté à :
Et afin que toutes celles et ceul.ï qui de
ces choses oiront parler, sçaichent et
tiennent fermement que les volontcz des
dicts chevaliers sont fermes de toutes ces
choses accomplir. (Le Livre des faicls du
Mareschal de Boucicaut, i' p., ch. 39, Bu-
chon.)
2. FERME, farme, firme, s. f., cotïri' :
.XI. livres pour avoir faict eu plalte
forme l'eddiftication de une tour que l'on
avoit délibéré faire au boull des galleryes
sur le gardin de le halle, pour une the-
saurye a mettre en ferme les privilèges, les
comptes et autres besongnes. (Compt. de
Douai, 1462-1463, Arch. mun. Douai.)
.xvill. livres au hugier Jehan Aleaume
pour une aumaire faicte en forme de ferme,
assize au petit plaidoir de le halle, es-
quelles aumaires sont les registres aux
consaulx, priseries de grains, sommations,
etc. (Compt. de Louai, 1547-1548, f" 248,
Arch. mun. Douai.)
Tous eontracts et obligations passez
par devant les loi.x eschevinalles du dit
chef lieu, est requis que lettres en soyent
faictes, et un double d'icelles mis" an
ferme,en dedans quarante jours ensuyvans.
(Coût, de Valenciennes, Nouv, Coût, gén.,
II, 971.)
— Tout ce qui offre de la résistance,
mur, porte, barrière :
Nulle ferme ne tient contre lui une tournois.
(.Ieh. des Preis, Gesie de Liège, 17320, Scheier,
Gloss. philol.)
Atant chevauchèrent les deux cheva-
liers, jusqu'à ce qu'ilz trouvèrent le pont,
mais deffense y avoit pour gens de che-
val, car il y avoit une belle ferme auprès
d'ung pillier, auquel pendoit un cor d'i-
voyre. (Perceforest, V, f" 87% éd. 1328.)
— Statut ;
Il seroit plus convenable de refaire la-
dicte halle, et, en ce faisant, ediffier par
conseil une place seure, utille et conve-
nable pour mectre les dicts privilèges et
fermes de ladicte ville. (Compt. de Douai,
1462-1463j Arch. mun. Douai.)
— Fermage :
Che sont les fermes ke le vile de Monst
doit a vie. (1260, Montreuil Arch. J 385.
Dufour, Sit. fin. des vill. de Pic.)
Huit muis de blé chaacun an de ferme
li dit Guill. a promis par son leal créant
rendre etpoier. (1278, Arch. S 43, pièce 35.)
Et... moult .III. mines aboitel sans paier
farme. (1377, Charte de Beauv., D. Gren.
312, n° 109, Richel.)
— Bail à ferme :
Quiconques veut estre meuniers a grand
pont a Paris estre le puet se il a molin qui
siens soit ou a ferme. (E. Boil., Liv. des
mest., i'° p., Il, 1, Lespinasse et Bonnar-
dot.)
A la ferme et aus convenances desus-
diies. (1278, Arch. S 45, pièce 33.)
— Sorte de pourboire :
Ke il ne prengent autre chose, ne de-
niers, ae firme. (1270, Reff. anxbans, Arch.
S.-Omer AB xvill, 16, u° 197.)
— Opposition juridique :
Ferme est venir par le deffendeur tou-
cher a la main du baile, en affirmant qu'il
a bon droit, qui porte opposition. (Coût,
de Dax, Nouv. Coul. gén., II, 685.)
3. FERME, ad]., apocope pour eii/erme,
i:ilirnie, malade :
Leenz a une grant oieson
Qui lors estoit en la seson
Plaine de fermes et d'enfers.
(HuTEB., ne sainte Eiysabel, Jub., U, 181, 1' i-J.)
760
FER
FER
FER
Cf. Fermerie
FERMEIL, voir FERMAIL.
PERMEILLET, VOir FERMAILLET.
FERMEIL.L.EURE, VOir FERMAILLEURE.
FERMELET, VOir FeRMAILLET.
PERMELIER, VOir FERMAILLIER.
PERMEiMENT, firmament, s. m., appui,
fondement, soutien :
E apela faim sur terre, et tut le ferme-
ment de pain contribla. (Lib. Psaim., Oxf.,
civ, 15, Micliel.)
Ta es li miens fermemens.
M'aie et mes refajemcns.
(Lib. Psalm., lxx, p. 307, Michel.)
Qu'a lor mort n'a regardement,
INe en lor plaies fermemnl.
Ob., Lxxii, p. 309.)
H (S. Pierre) est li fermemens de la
pierre de sainte Eglise. (Bruk. Lat., Très.,
p. 71j Chabaille.)
Espee ol bone bien trenchant. .
E chauces de fer e espérons,
Por fermement les botons.
(Vie du pape Grég., p. .'13, Lnzarche.)
Li quelx pions a esté mis et fondu en
un membre del o ou li firmamens sera
assis. [Compt. de 1391-92, f" 339, Arch.
mun. Douai.)
Lyez la corde a une des chaînes du fer-
mement qu'elle ne se puisse desnouer. (Lan-
relot du Lac, vol. II, f" 102'', éd. 1533.)
— Fortification :
Sel requérons moult aîreemenl.
Mal le garra casteans ne fermemens.
(Gérard, de Sap. et de folie, Richel. IHl,
f» 76 ï".)
— Chose arrêtée, certaine ;
Sire sachez quel firmament.
(Est. de C.oz, Vilain de Yerson, Mém. de la Soc.
des antiq. de Norm., sec. sér., II, 106.)
FERMENT, VOir FEBRBMENT.
FERMENTÉ, S. f. ?
En estre vraie virgene convient moult grant purlé,
Que il convient c'on ait cner et cors si enté
En l'amor Jhesucrist et en sa fermenté
C'om ne pense ne die ne face lasqueté.
(Yrigier de solas, Richel. 9220, f 2 v».)
FERMENTEE, VOir FROMENTEE.
FERMER, firmer, fremer, frumer, verbe.
— Act., affermir, rendre ferme, fixer,
attacher solidement, retenir :
Lur helmes clers uni fermes en Inr chiefs.
Utot.. 3865, Mûller.)
11 fermât la terre sur ewes. (Psall. mo-
tiast. Corb., Richel. 1. 768, f° 106 v.)
.1. elme de hant cnig li est el cief fermes.
(Roum. d'Alix., f° 10", Michelant.)
Kenars i fn, si ot veuz
Le jor devant deus laz tenduz
Et un braion en terre enclos :
Bien le ferma a quatre clox.
{Ren., br. Ib, v. 29-21, Martin.)
Ot un pumel de un or d'outre mer,
.1. escharboucle y ot on fait fermer.
(Aim. de Narb., Richel. 24369, p. 3" )
Urrake aporte un cime cler.
Se li vait en son cief fremer.
(Parlon., 6823, Crapelet.)
Quant TOUS aura Ions pris et ars et desniembres
S'enmenra les pins riches en caaine fremes.
(Chans. d'Ant., VII, t. 808, P. Paris.)
Et ont fait les enseignes desnr les chars fermer.
(G. de Bourg., 3839, A. P.)
Espérons d'or li fist es piez fermer.
(Agolant, p. 181. Bekker.)
Gilles troverent el canchel,
La crois fremee a son mantel.
(G. de Chin, 1821, Reiff.)
Et ot l'escn an col et le heanme fremé.
(Doon de Maience, 3982, A. P.)
Il ferma et meist ses paveillons assez
près de ung fleuve appelé Bragada, en
Afîrique. (BoccACE, Nobl. malh., V, 3,
f» 112 vo, éd. 1515.)
— Fermer le pied, s'appuyer, s'affermir:
Si uous approchons do l'ennemy, et
avant qu'il ait fermé le pied en Provence
nous arresterons sa fureur. (G. du Bel-
lay, Mém., 1. VII, f° 203 v, éd. 1569.)
— Fortifier, construire, asseoir solide-
ment :
E mist ses guardes en Ydumee e chastel
i fermai. (Rois, p. 148, Ler. de Lincy.)
Ci ferai une tor bone et haute fermer.
(Houm. d'Alix., i" 53», Michelant.)
Adont furent joiaut, quant virent le dongon
Et la ville frumee entour et environ.
(Cher, au cygne, 3213, ReilT.)
Et com il conquiert les contrées
Por ço qu'eles ne sont fremees
Et de casteans et de cites.
(Parton., 373, Crapelel.)
Il voit .1. grant mur batillié
Et une haute tor quaree
Qui sor .1. mote ert fermée.
(burm. le Gai., 5206, Stengel.)
Prist le chastel de Tabarie que monsei-
gneur Huedes de Monbeliart le connestable
avait fermé. (Jomv., Hist. de St L., p. 162,
MicheL)
A l'entrée de quaresme s'atira le roy a
tout ce qu'il ot de gent pour aler fermer
Sezaire. (Id., ib., p. 142.)
E emporta sa liasche a Blaunche Ville,
ou Foulie avoit fet fermer en marrais un
chastel fort e bel. (Foulg. Fitz Warin,
Nouv. fr. du xill' s., p. 111.)
Or, avant ! puisque dedans sommes,
Touz ensemble femmes et hommes.
Fermons ce fort.
(Un ilir. de N.-D., comm. Ostes roy d'Esp. perdi
sa terre. Th. fr. au m. â., p. i37.)
— Fig., fortifier, affermir, décider,
fixer:
Li blanz mantiax et la croiz
Dont ferment lor ovre et lor voiz.
(Gu-IOT, Bible, 1761, Wolfart.)
Coeis qui emprent l'amer.
Son penser
Doit tourner
Et fremer
En doctrine et en hounour.
(Froiss., Poés., Il, 247,14, Scheler.)
Simonnet et Jehan Lemaire fermèrent
ensemble d'aller assaillir ledit prestre.
(1407, Arch. JJ 161, pièce 279.)
Je euz en voulante et fermay ma pensée
ainsi que Dieu et nature me conseillèrent
et ordonnèrent. (Al. Chartier, Hist. de
Charl. VII, p. 1, éd. 1617.)
Ne demoura guère toutesfoys que la
rougeur s'esvanouit et print asseuraoce,
en fermant son couraige de constance.
(LoiTis XI, Nouv., G, Jacob.)
Avant qa'avoir en soy fermé
L'arrest de ce dessein.
(JOD., Did., IV, Bibl. elz.)
Riche ? respondit Panurge. Aviez vous
la fermé vostre pensée ? Aviez vous en
soing pris me faire riche en ce monde ?
(Rab.,III, 2, éd. 1552.)
— Conclure :
E fermad icel od Jacob en lei. (Liv. des
Ps., Cambrid!?e, civ, 10, Michel.)
La trieve donnent et si font pais fremer.
(Les Loh., Richel. 4988, f° i'.)
Entr'els fermèrent cumpainie
El ferme amor par foi plevie.
(Br«/, ms. Munich, 1307, Vollmoller.)
Pur paiz mètre entre vns e pur amur fermer.
<Rou, V p., 3741, Andresen.)
Or eslo'ient les trefves fermées entre les
Roy s de France et d'Angleterre, et alloit
on de l'un a l'autre qui vouloit. (Juv. des
Urs., Hist. de Charles VI, an 1395, Mi-
chaud.)
Ceuls fimierent alliance aux Volsques et
inférèrent guerres aux Romains. (FosSE-
TIER, Cran. Marg., ms. Brux. 10511, VI,
II, 2.)
Pource que la trefve de trois ans fermée
et jurée a la requeste des deux cardinaulx
faiUoit. (Bouchard, Cbron.deBret.,!" 104''.
éd. 1532.)
— Signifier :
Puis mais ores cornent li rois de Navare
ouvra par mauvais conselg et fist fremer
et requist au roi que il li rendist ses lies
de Blois dont il li faisoit tort, si corne il
disoit. (Chron. de Bains, c. xxv, L. Paris.)
— Observer fermement, fidèlement :
Et nous, commandeurs, promettons a
tenir et a fermer ledit bail en la manière
que dessus est dit. (1356, Reg. du Chap. de
S. J. de Jerus., Arch. MM 28, f" 35 v».)
— Arrêter :
La ou si nous marchons en avant, au-
tant de jours que nous marcherons, et au-
tant de jours que l'ennemy aura moins a
cheminer pour nous venir trouver en
campagne, nous deffandront et se dimi-
nueront du temps, qui eu nous fermant
icy nous serviroit a nous y fortifier. (Guill.
DU Bellay, Mém., I. VII, f» 207 r", éd. 1569.)
— Fermer champ, soutenir un combat
judiciaire :
Se aucuns ast voincuiz en champ de bai-
taille ou aucuns por ly, il ne puet plus
fermer champ ne porter tesmoinnaige en
cause. (1294, Charte de Soissons, Richel.
I. 9873, f 6 r». )
— Fermer une leçon, l'apprendre d'une
manière solide :
Et ele a bien fermée sa leçon.
(HoES DE LA Ferté, Serventois, P. Paris, Roman-
cero, p. 184.)
— Fermer un enchantement, le rendre si
fort qu'il soit impossible d'y échapper :
Son marinier luy dist comme la dame
d'A vallon avoit aneanty l'enchantement a
la royne de Norgales, et celuy de Sibille
l'enchanteresse. Quant Morgain ouyl ce,
si se prist a rire et dist qu'elle fermerait si
bien son enchantement el ses artz que tous
eeulx d'Avallon en auroyent a souffrir.
(Les Prophecies de Merlin, 1° 104% éd. 1498.)
FER
FER
FER
76t
— Fermer une fille, la liancer :
Teafiz, je vos eu laz ïe ilon,
Demain la vos esposeron.
An mien oes la voudreie aveir,
El saisiz ère de l'aveir
Que ses amis lors me ilonerenl
Qant la meschine me fcrmercnl.
(Chasloiemeiit d'un père a son fils, conle II, 71,
Biblioph. fr.)
Icellui Louvel avoit fermée une jeune
femme et devoit en brief icelle espouser.
(1451, Arch. JJ 181, pièce 69.)
— Réfl., se fortifuT :
Et dist bien qu'il les conqnerra
Et qae los les aservira
S'il ne se fremeni contre Ini
On'il ne lor puisse faire anni.
(Parlon., 379, Crapelet.)
Ensi conquist Ilobers Guiscars totes les
terres qu'il dona et départi a ses amis, et
se ferma par mariages en totes terres.
(Geneal. R. Guise, ms. Renie H3, f" 115'.)
Sor l'arbre que je di ou il .s'appuie et ferme.
(Ch. du rotmiiinetil, ms. Avranches 2-4 i, f° 2".)
La trouppe ne se senlant assez forte se
ferma du charroy, ayant farcy toutes les
advenues d'archers : de sorte que noslre
gendarmerie les ayant chargez par plu-
sieurs fois ne les sceut enfoncer a cause
dudit charroy, tellement qu'après avoir
long temps combatu ils se retirèrent tous-
jours fermez de leurdit charroy jusques
dedans Ardre?. (IIart. du Bellay, Mém.,
1. I, f» 2 r», éd. 1S69.)
Mais adverlis que desja avions fait telle
diligence que nostre armée estoit en la
plaine, se fermèrent a Novare pour la at-
tendre leur secours, lequel par le val
d'Aouste venoit descendre a Ivree. (lD.,i&.,
f» 3 r».)
Lequel Marville ayant descnuvert les
coureurs des ennemis qui vouloient recon-
gnoistre le passace, se ferma au bout du
pont. (ID., ib., 1. X, f" 332 v.)
Il yaloit mieux se fermer et fortifier au-
dit lieu ou ils estoient, auquel ils avoient
singulière conmodilé de vivres et grand
moyen, en attendant le renfort et secours
des gens qui leur venoieut. (GniLL. DU
Bellay, Mém., 1. VII, f» 203 r", éd. 1569.)
— Fig., s'affermir :
Ung sage homme et bien enseigné en
esperit se ferme et cslieve dessus toute
ceste mutabilité, et ne considère et regarde
point ce qu'il sent ou appercoit en soy de
ceste mutabilité. (/«(ern.Cojî.sor, ll.xxxill.
Bibl. elz.)
— Se décidrr :
Et se conclud et ferma avecques ses
frères et aucuns autres.... qu'il se defen-
droit contre tous ceulx de sa partie adverse.
(MONSTRELRT, Chrou., I, ch. 64, Soc. de
l'H. de Fr.)
— Parier, faire une gageure :
Cil qni a i:e\e se fermèrent
Qui l'ermite engignier voloit,
A l'ermilage murent droit.
( Vie des Pères, Richel. 2.')! 1 1 , f° l^.i
— S'arrêter, s'établir :
Le soleil se fermera en Orient et la lune
en Occident, dont jamais ne feront leurs
cours. [Les Prophecies de Merlin, f» 89°,
éd. 1498.)
Et encore au commencement du xvii«
siècle :
Kraucescû Fava doue, médecin ualif de
Capriola, au printemps de son âge, courut
une partie des provinces d'Italie, es quelles
il exerça la médecine, et fut recommandé
principalement pour estre sçavant et
expert en la cognoissance et cure des
venins. En l'âge de trente quatre a trente
cinq ans, il se ferma a Orta, au comté de
Novarre, ou, faisant sa profession de mé-
decine, il s'énamoura de Catherine Oliva.
{ 1608, Hist. des fanlseXez de Fr. Fava, Var.
hist. et litt., t. 11.)
— Fig., s'arrêter, s'attacher, se fixer, se
déclarer :
Cestui aussi pour nulle rien qui advenir
pust, ne se fermerait contraire, ce dist, de
son oncle. (G. Chastell., Cliron., 111,440,
Kerv.)
Des l'an mil cinq cens soixante avecques
le premier livre de mes Recherches, ce
Pour parler fut imprimé la première t'ois,
dans lequel après avoir soubs quatre di-
vers personnages discouru trois diverses
opinions, sur le soing que le magistrat sou-
verain doit avoir au maniement de sa re-
publique, enfin l'autheur se ferme en celle
du Politic, qui est l'utilité publique. (E.
Pasq., Pour-parler du prince.)
Leur opinion se ferma pour le poustene-
ment d'un bon roy.(lD., ib.)
Ceux qui se disent du tout Romains,
estiment que nos seconds roys doivent
leur royauté aux papes, et se 'ferment en
cette créance. (!d., Rec.h., m, 10.)
Vray que ce grand bonme se ferme en
Grégoire VII, livre 8, epistre vingt uniesme.
Mais j'eusse souhaitté qu'il eust allégué un
autre prélat que Grégoire VII. (In., ib.,
m, 7.)
— Se fermer d, se conformer exactement
Et la siègent en certain lieu sacré, faisant
droict universellement aux Gaulois, lesquels
se ferment a leurs sentences, comme
arrests. (Pasq., nech.,\. u.)
— S'attacher à, presser vigoureusement:
Sans rompre lance, a luy tant me fermay.
{le Pas de la bergère, 4G7, Crapelet.)
On trouve au xvi" s. la locution, fermer
quelqu'un hors de l'huis, pour fermer la
porte sur lui :
Elle m'a fremé hors de l'huys. (Pals-
grave, Esclairc, p. 704, Génin.)
Je suis exclos, or je suis fremmé dehors,
et on le laysse entrer. (Id., (6., p. 541.)
— Fermé, fremoit (rime), part, passé,
fortifié, ferme, solide :
.X. olifans i furent ke il i amenoit.
Et sor .V. et sour .ini. .i. fortcastiel fremoit.
(Roum. d'Alix., i" 43-\ Miclielant.)
Le roy qui juge le poevres en veritee,su
trône serra fermée sans fin. (Bible, Prov.
de Salomon, ch. xxix, vers. 14, Richel. 1.)
Les ennemys estoient bien fors, et estoit
impossible de les prendre dedans leur ost,
tant estoient bien fermez de losses plaines
d'eaue. (Commynes, Mém,., viii, 17, Soc.
de l'H. de Fr.)
— Prison fermée, citadelle :
Les Suisses le meirent en prison fermée.
(Mart. DU Bellay, Mém.. I. II, f» 34 r',
éd. 1569.)
— Fig., fermé en, appuyé sur :
L'espérance nostre est fermée plus en
! Dieu que en grant multitude de comba-
I leors. (Almé, Yst. de U Norm., V, 23,
• Champollion.)
I — Fermé à, arrêté à, ferme dans :
I Avez vous ïoulenté fermée
! A ce propons, mon bon seignenr?
j (Le Cheval, qui donna sa Femme au Dyable, Ane.
[ Th. fr., III, 46 i.)
i — Fermé veut quelquefois dire décidé :
Puis que ces choses sont fermées.
Je demande une question.
(^CoQOILLART, Drotlz toiir., 2= part., de Pactis. I
12fi, Bibl. plz.)
— Fermé d, en, de, décidé à ;
Et sa plaisance estoit fermée
A mon cuer de joie enrichir.
<Liv. des ccnl bail., xxi, S.-Hjlaire.)
Son entencion estoit toute fermée de
destruire et faire morir de maie mort
monsgr Gérard. (Girart de liossillon, ms.
de Beaune, éd.L. de Montille, p. 309.)
Or ça, m'amye, estes vous en ce fermée
et conclue de iiens ne faire pour mny, si
vous n'estes mariée ? (Louis XI, Nôuv .
XLiv, Jacob.)
Suisse rom., Fribourg, fermer, enfermer.
1. FERMERiE, frem., frum., s. f., lieu,
fortiflé, forteresse ; château forliDé ser-
vant de prison en général :
.V. prisons m'amenèrent c'ai en ma fremerie.
(Fierabras, 2849, A. P.)
<Ir l'ont paien mis eu tel fremerie
U la viande lor est toute falie.
(Anscis, Richel. 793, P 56''. >
Et Iponr! les prisons mettre i a grant fermerie.
(DesIr. de Rome, 33G, Groeber.)
En la tour d'Aigreraore qne vers le ciel hombrie.
La les ont l'admirails pris en gnat fremerie.
(Ib., 377.1
— Ce qui sert à fermer, serrure :
Ung tourbellon de vent vint si fort
contre les portes que tous les veraulx et
frumeries rompirent, et s'ouvrirent les
huys tout arrière. (J. Vauquelin, Trad.
de la Chron. d'E. de Dynter, III, 5, Xav.
de Ram.)
2. FERMERIE, S. f.,apoeope pour enfer-
merie , infirmerie :
Oui mi Tolez lessier en ceste fermerie.
(Fierabras, Vat. Chr. 1616, fil''.)
Des frères malades qui seront en la
fermerie. (1433, Est. de S. J. de Jer.,
f» 2», Arch. H.-Gar.l
Cf. Ferme 3.
FERMESSE, fenuece, formesse, s. f., fer-
meté :
Cyaus maufes qui me troublent se es-
sauceront se je me esmoverai de la for-
messe de ma fov. (Psattt., Richel. 1761,
I fM6\)
I Tu, sire, as la terre fondée, et elle est
I parmauant en sa fermesse. (Id., ib., f" 143".j
I Par quoi le non nostre père soit si con-
l'ermé en nos que il soit peres,et nos qui James
d'autres n'aions cure por si lil et si oir si
confermé que nule chose qui puist avenir
ne puisse desjoindre cette fermeee. (Lau-
rent, Somme, ms. Chartres 371, f" 30 v».)
Tant que aurez congnolssance de l'im-
7(î"2
FKR
muable fermesse de vostre vouloir tenez
vous pour certaine de la constance nu
mien. {Nat. et secr. de l'amour, Ars. 2580,
f 19 v«.)
Fermesse dond l'amour peint on chiffre d'honneur,
Commune en l'escriliire <■! rare dans le cuenr,
Tes liens en vertus les fidelles asseurenl :
Mais ainsi que ta forme est d'un arc mis en deux,
[.e deiir inconstant froisse el brize tes nendz,
Cependant que les mains ta fermesse figurent.
(L. Pai'ON, Emlil. et der. d'am., la Fermesse d'a-
mour, éd. l8o7.)
Car son coenr double et vostre grand finesse
N'ont le ponvoir de rompre ma fermesse.
(Mellin de St GEI..4.TS, QEkp., III. 90, Bibl. elz.)
FURMEFAiGE, S. m., château fort : ,
Dios, qui tenra mes larges yretases, ]
Et mes alaes et mes grans fermelaii/es
El les palais dont joa avoio asses.
(Vie S. Alesis. Uichel. 1553, 1° 400 r°. i
VEHUETÈ, fermette, -ei,-eit, -ey,fermi-
lié, formelé, firmelé, firmilé, fermitié, fre-
mêlé, fremmeté, fremellé, frumelé, frumetet,
s. f., fermeture, clôture, enceinte fortifiéi\
fortification, citadelle, château fort :
C'est une fremetes qui mnlt est redotee.
Dont li sire destraint toute cesle contrée.
(Honm. dWhx., f° 13», Michelant.i
Chasliaus et hors, reces et fermetés. \
(Raimb., Ogier, 3d6j, Barrois.) \
Et ves ychy Buillon, la noUe friimeté.
(Cher, au cijqne, :f-2GI, Reiff.)
Ensement prist Rohais, la noble frumelé. \
Ul>., 7213.)
Les quels deniers il uni mis en la fer-
melei de la vile. (Sem. Pasq. 1234, S.-
Sauv., Arch. Mos.)
De l'acrissance que nous feriens en for-
teresse ne en autre fermetei. (1265, S.-
Epvre de Toul, Arch. Meurthe, 16)
Tant i a de barons venus et asarables
Qu'il hebrcgier ne porcnt dedens les fremetes.
(Chansd'Aut., II, v. "3, P. Paris.)
Atant entrent li conte dedens la fermeté.
{V>., Il, V. 203.)
Et garnissons nos fors cites,
>'os casleans et nos fremetes.
(Parton., 936a, Crapelet.)
.Se vons savez chaslel, recet ne fermeté
Ou li rois Karles fust, on ne peust anlrer.
(G. de Bourg., 1-193, A. P.)
Par Ion mien esciant, ja ne lor iert garanz
Chatcl ne formetez, ne lor dex Tavergant,
(Floor., Si-;, A. P.)
Ne an tor ne an formeté.
(Bible de Hngue de Berzi. Brit. Mus. add. 1.Ï606,
f» 103».)
M'en durera castel ne ftrmitr
{AspremonI, ms. Venise, Romv., p. l.)
Car je no venl d'Espagne cities ne fermilies.
(Prisv de l'ampel., 421, Mussafia.)
Ou par deslrnction de nostre fermeleij.
(Gir. de Ross., 3269, Mignard.)
Tous lez manoirs qui touchent aux murs
delà Cité hors de la fermeté des grands
murs soient ostes. [l'iii, Exir. de la gr.
Chron. de Melz de M. l'vaillon, Hist. de
Metz, IV, 7.)
Mur de fermeley. (1324, Cart. du S.-Es-
prit, pièce 14.)
Dion sài qn'ens ou chastel n'i a point demonré
PIcnlé geiLl pour garder si noble fermeté.
(Ci!v., du Guesclin. 839, Cliarrière.)
FER
Liquel jettoient si ounieuienl as murs
de le ville que tous lez debrisoient et def-
froissoient et moult empiroienl la frem-
meté. (Froiss., Chron., Il, 367, Luce, ms.
Amiens.)
Et faisoit de jour et de nuit ouvrer a le
frimetet de Paris. (Id., ib., V, 107, Luce.)
Et fisl lantosl ouvrer, a quanq c'on peut
recouvrer d'ouvriers, a le fremmeté de
Paris. (ID., ib., V, 322, Luce, ms. Amiens.)
El nienront lesditles ordures et immon-
dices au dehors et au dessus de la ville,
et vieille fremellé des faubourgs, es fu-
miers et places a ce convenables. (1462,
Accord, ap. A. Thierrv, Mon. inéd. du
Tiers Elat, II, 252.)
Tant ceulx qui sont en la fermeté de la
ville de Cuiseaulx que ceulx des villaiges
de la ditte perroiche. (1490, Cerch. des
feus du comté d'Auxonne, Arch. Côle-d'Or,
B 11523.)
Le feu saultoit d'ung costé et daullre,
tant soubdainement, que quant l'on se
cuidoit saulver pour -wider hors la ville,
l'on Irouvoil es faulxbourgs plus hideux
feux qu'il n'esloit en la fremetê et closture
d'icelle ville. (J. Molinet , Chron., ch.
ccxcii, Buchon.)
Et après ce le roy Tarquin recommença
a accomplir la fermeté des murs de Rorame
que il avoyt délaissé pour entendre a la
guerre des Sabioois. (BoccACE,iVo6(. malh.,
111,2, f°g4v°, éd. 1515.)
— Clôture monastique :
Au moyen de quoy le peuple illec estant
] en grand nombre, tant hommes que
I femmes, se mirent a genoux et receurenl
la bénédiction dudit révérend evesque;
quoy faict, ladite dame print laditecrosse,
osta a iceluy révérend sa mittre et chappe,
le print par la main comme devant avoit
fait, et le conduisit avec ses religieuses en
procession jiisques au lieu devant dit ou
elles l'avoient trouvé et receu a l'entrée de
ladite fermette et porte de reformalion.
{iSV, Proc.verb.de laréception de l'écéque
j Odard Hennequin à N. D. aux Nonnains,
1 ap. Lalore, Don. s. l'hist. de N.-D.-aux-
\ Nonnains de Troyes, p. 173.)
Ausqucls fut par ledit révérend abbé de
Clervaux dit et exposé, pour ladite dame
abbesse et tout son couvent, que ne pou-
vant venir, pour leur /i»rmc((fi et closture,
audit chœur. {Ih., p. 174.)
— Fig. :
L'Eglise est colomue et fermeté de la
vérité. .Ils ne sont pas colomues el fermetés
j de la vérité. (F. de SAL..^«t. de S. P., ms.
Chigi, f» 73». )
— Ferme résolution :
I,i rois qni ama loianlé
Se tient bien en sa fermeté.
Vers l'enfant ne volt riens raesprendrc,
{ Mestre li bailla por aprendre.
( Du h'ilz au senesclial , 111, Méon, iVoui'. /ici'.,
II, 3.34.)
— Force, confirmation, valeur, autorilé,
serment :
Por la fermeteil de s'abaye. (AoiU 1226,
S.-Vinc, Arch. Mos.)
Qu'il li envoiast certeins messages por
prendre de \i ftrmelé de garder les trives.
(1280, de princ. Salerni, Rym., 2» éd., t. II,
p. 153.)
En tesmoing et en fermeté des choses
lesus dites. (1292, Arch. .1 1124, pièce 7.)
FER
Ces présentes lectres scellées en seel de
nostre court au chasteau neuf de la Noe,
ensemble o le seel doudit covent, a mayre
fermeté. ( Vidimus de 1295, S. Magloire de
Léhon, Arch. des C.-du-N.)
Toutes choses naturelment desirrent la
formelé de durée. {Boece de Consol, ms.
llerne36o, f" 37 r».)
Demourassent du tout en lorvertu,valor
et firmité. (Pièce de 1311-12, Richel. 10112,
f» 46 r».)
Seront faites et donnes les fermeteez que
s'ensuent. (2i oct. 1360. Lelt. dEd. III,
Liv. des Bouill., xvi, Arch. mun. de Bor-
deaux.)
Voulons et décernons que le transcript
ou vidimus de ces présentes soubz seel
roval vaille et ail fermeté en tout et par-
tout. (1381, te», de Ch. YI, Cart. mun. de
Lyon, p. 185, Guigue.)
Pour ces jours li Qesnois n'esloit point
si bien freniee comme elle estoit soisanle
ans apries, et tous les jours elle amendoit
en fremeté. (Froiss., Chron., Il, 204, Luce,
ms. Rome.)
A plus grande /"eVinetté et témoignage de
vérité. (16 aoftt 1423, Arch. Yonne, Chapit.,
1. 1.)
En signe de plus grant valeur et fermeté
d'icelles. (1444, Accord, Cart. mun. de
Lyon, p. 303, Guigue.)
Ayons fait et décrété plusieurs justes et
louables ordonnances, au fait exercice,
entretenement et firmite d icelle justice.
(1499, Ord., XXI, 247.)
Oscrois tu. m'ayant ainsi traité.
Parler a moy jamais de fermeté.
(L\ BOET., Sonn., xv, Feagere.)
— Fermeté a désigné un impôt sur la
bière établi par la Paix des Clercs con-
clue l'an 1,287, entre l'évêque Jean de
Flandre et l'échevinage de Liège, dont le
produit était destiné à l'entretien des
portes et remparts de la cité :
Qne .xviii. ans serai levée a conscienche.
Pardessus la cbervoise, fermeteit sens oienche.
(Jek. des Preis. Geste de Liei/e, II, 6360,
Scheler, Gtoss. pliilol.)
Tantcom al point délie fermeteil touchaut
à lait des bresseurs del citeit, est accor-
deit etc.... por ladit fermeteil a leveir et
wardeir. (J. DE Stavelot, Chron., p. 24,
Borgnet.)
— Force, violence :
Devant le jor prist a louer,
A fermeté fn de chalor.
(Tris/an, I, 4073, Michel.
FEKMETEE, VOÏC FERMETÉ,
FERMETEUR, S. m., percepteur chargé
lie lever l'impôt nommé fermeté :
Et =p lesdis fermeteurs ou alcuns d'ea^
aloient ou procedoient al encontre de cesl
présent ordinanche, en. prendant alcuns
lins ou beverage ou biufais oultre leur
: salaire devant escript, et R^^^'^, „«"'?'
suffisamment que tels., soil P^^^'^et °^it
deson dit offische. (J.DESTAVEi.OT.Chron.,
; p. 25, Borgnet.)
! Cf. Fermeté.
FERMETURE, frem.. s. f., lieu fortifié,
hirteresse :
FKH
FKR
•RR
763
Il n** vous demoi-a ne vile ne {ïonf»non,
Oastft! ne fremeture jusqa'a Pont Faraon.
(ChetK au cijgne. flGlT, ReilT.)
PERMEUL, fremeul, s. m., agrafe :
Un très bel /'reincMÎ d'or. (Fhoiss., Chron.,
Richel.2646, f°21=.)
Cf. Fermail.
FEUMEUR, fremeur, s. m., en qui sert à
fermer, fermoir :
.1. te?su de saie pour fain; les fermeurx
dudit livre, (13.Ï9, Journ. des dép. du B.
Jean, Douët d'Arcq, Compt. de l'argent..
p. 240.)
— Muscle circulaire qui sert à fermer
certaines ouvertures naturelles :
A la vessie tu trouveras le sphincter ou
fermeur. (Paré, (Xuv., IV, 42, Malgaigne.)
- Flg., celui qui conclut, négociateur :
Li fecial alerent premiers etcomanderenl
la ou il vindrent a la porte que l'ea des-
poillast les fremeurs de la pai.x et que on
leur liast les mains derrière le dos. (Ber-
suiRE. T. Liv., ms. Ste-Gen., f» làS*".)
Les feciaulx ouys premiers commandè-
rent que la ou ilz viendroiimt a la porte que
on despouillast les fermeurs de la pai.x, et
qu'on les lyast les maius derrière le dos.
(Leprem. Vol des grans dec. de TH. Liv..
f 142% éd. 1330.)
FERMEURE, fermure , fremeure, frc-
mure, frameure, f ramure, frumttre, s. f.,
place fortifiée, forteresse, fortification :
E sur ces trefs fud fait uns planchiers
de cèdre, en lieu de fra^iure ; e fud plate
la framure ki estoit sur le lierz estape.
(Rois, p. 248, Ler. de Lincy.)
.la nel pora garir castians ne fri^mem-e.
(Rom. d'Ali-r.. (<• t3\ Mi.-heianl.i
Et comme il (Dieu) a grant puissance
l'offertoire le déclare en disant: Dominus
firmavit orbem terrœ, c'est le Seigneur qui
ferma le monde et la terre. La première
paroit de ceste fermeure furent les He-
brieux. (J. Goulain, Ration., Richel. 237,
f» 239 r».)
La ville estoit voulontiers fermeure d'ung
costé et le boys ou rivière d'autre. {Les
coustumes des chevaliers de la Table-Ronde,
Mém. delà Soc. arch. d'E-et-L. 1873.)
— Lieu clos, prison :
Que je vons fasse mettre en fntmure briefment.
(Chat, au ci/r/ne, 30631, Reiff.)
Illnec comraencha grant mnrmnre,
Langhes n'i sont pas en fremure.
(J DE CoNDÉ, don Cheval, a le manche, ms. Tu-
rin, f» 29''.)
Danemont le Danois, qui ait maie aventare,
Vons a mis en prison et en sa fermeure.
(Doon de Maience, 9083, A. P.)
Cilz Gcillanmes tenoit Bertran, dont je vons ili.
Non pas en sa prison, n'en fermeure aussi ;
.Vins aloit a l'esbat du tout a sou plaisir.
(Cov.. B. du CuescUn, 283-i, Charrière.)
Et la beste, si tost qu'elle est hors de
fermure, elle est retournée a sa nature et
iranchise. (Bout., Somme rur., V p.,
f» 68'', éd. 1486.)
Car ceste beste (le cochon) est impatiente
de fermeure, et escrotte tout ce qui l'em-
pesche de sortir. {Maison rustique, l, 24,
p. lOS, éd. 16S8.)
— C.i; qui sert \ fermer, rernu'fiii'f, fn--
moir, serrure, porte :
Il corut hastius, il clost la glise, il la
guarnit de fermures. (Dial. St Greg.,
p. 163, Foerster.)
Entre la frameure garde par aventure.
(Th. iie Kent, Geste d'.Mis., Ilichel. 2i3fi4,
1» Mi r".)
Anlor parailis fist nlosura,
Ht se fist si fort fermeure
D'aiguë et de feu, ke puis n'i pnt
.Vnlrer ki deservit ne l'ct.
(Dolnp., 117"1, Hitil, elz.i
l:;i i (ist grans portes et grans /'remHres.
(«(■&. hist., Maz. 532, f'> 173''.)
Les portes et les fermeures d'enfer bri-
sèrent toutes en sou venir, (ta Passion.
ms. Dijon 298, f" 181''.)
Et aboute a le fremeure de le vile d'Ab-
beville. (1309, Cart. de Ponthieu, Eichel.
1. 10112, f" 41 r".)
Pour .XVI. petits besans a faire fermeures
d'argent doré. (1400 , Ducs de Bourg.,
n» 3924, Laborde.)
Que nul dudit mestier ne puisse ouvrer
lie vert boys en chef d'oeuvre qui porte
fermeure ou assemblement a celle. (1415.
Ord., X, 254.)
S'ils y entrèrent par faulte de cloaison
ou de fermeure. {Slal. de Paris, ms. Vat.
Ott. 2962, f 82».)
Fermure des huys. (1463, J. Lagadeuc,
Calholicon, éd. Auiïret de Ouoetqueueran,
liibl. Quimper.)
Ne doibt nul ne nulle clorre son huys a
fermeure sur les bestes de parc. (CÔitst.
de Bret., f" 126 v».)
La cloison et fermure du jardin. (Pa-
Lissv, Recepte, Cap.)
Un texte provincial offre lasigniflcation
d'action de fermer dans la seconde moi-
tié du xvu" s. :
Fermure de la moitié de cave de la
ruelle Ste Anne. {Compt. de l'hôt. de ville
d'Arles, 1666, Arch. Arles.)
Fermure de la porte de l'arsenal. {Tb.)
Bas- Valais, Vionnaz, fermure, serrure.
FERMEYSON, VOlr FERMOISON.
FERMi, S. m., amarre :
Les cordages d'engin qui s'ensuivent,
c'est a sçavoir : un gros ehasble, troiz fer-
mis, quatre fondes. (1421, Inv. de l'artill.
duchdt. de Blois, Arch. Joursanvault, Bibl.
Blois.)
1. FERMIER, S. m. ?
Et. pourra ledit censier copper a son
proffit toutes les hayes et régies de ceste
censé une foys en ladicte censé ainsy que
happe et fermiers a courut a droite taille
de saison. (1396, Arch. M.M 31, f» 228 v.)
2. FERMIER, adj., qui sert de soutien :
Aux massons pour avoir taillées les au-
gives fermières. (1471, Compt. dn Nevers,
ce 6o, 1'° 40 V», Arch. mun. Nevers.)
— Etabli :
.III!. sesliers d'aveine de rente a la me-
sure fermière. (Liv. des Jur., (" 73 r%
Arch. S.-lnf.)
3. FERMIER, voir FOK.MIEli.
PERMii.LET, voir Fermait.i.et.
FERMILLIERE, VOlr FERMAII,L1ERK.
PERMILLON, voir FRE-WILI-ON.
FERMiN'R, s. f., citadelle ;
Se vos i arivez lut serrez detrenchiez.
U mis en grant frrmiue et en cbartre lanciez.
(OiRs., Vie deS. Thom., Uirhei. 13313. P 77 r».)
Franche pncele reine.
De refn fort fermirie,
A toi est m'aime venue.
(Trad. de Hob. de Lincoln, Kichel. !)n-2.
P 103 r".)
FERMiR, verbe.
— Act., affermir, fortifier ;
L'cstude des sciences amollit et efféminé
les courages, plus qu'il ne les fermit el
aguerrit. (Mont., Ess., I. I, c. 24, éd. 1595.)
La magesté si enflée de tant de cours et
de grandeurs, nous fermit et asseure la
veue a soustenir l'esclat des nostres sans
siller les yeux. (In., ib., c. 26, éd. 1588.)
Je trouve mauvais de chercher a fermir
et appuyer nostre religion par le bonheur
et prospérité de nos entreprises. (Id., ib.,
c. 32, éd. 1588.)
C'est un vilain desreiglement, qui les
pousse si souvant au change, et les em-
pesche de fermir leur affection en quelque
subject que ce soit. (Id., ib., 1. III, c. 5,
éd. 1588, f 388 v».)
— Rén., s'affermir, se consolider:
Us monslrent sur la rivière de Marne une
isle longue de deux ou trois cent pas qu'ils
disent avoir esté un cavalier jelté dan.=
l'eau par les Anglois, pour battre ledit lieu
du marché avec leurs engins, qui s'esl
ainsi fermy avecq' le tetnps. (.Mont.,
Voyag., éd. 1774, in-4'', p. 2.)
Moulant sur moy cette figure, il m'a
fallu si souvent me festonner et composer,
pour m'extraire, que le patron s'en est
fermy et aucunement formé soy mesme.
(iD., Ess., 1. II, e. 18, éd. 1593.)
Il fuit, quand il y est, et se haste natu-
rellement d'en eschapper, comme d'un
pas, ou il ne se peut fermir, ou il craind
d'enfondrer. (Id., ib., 1. II, c. 20, éd. 1395.)
FERMiTÉ, voir Fermeté.
FERMiTiÉ, voir Fermeté.
FERMOIER, voir FORMIER.
1. FERMOIR, framoir, adj., qui sert à
fermer :
Deux gauges et deux fiers framoirs.
(1396, Lille, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
2. FERMOIR, s. m., pris au figuré :
0 1res saintie et benoile influence,
Benoit preau, benoile corpulence,
Benoit fermoir de royal excellence,
Kn qui odeur et souefve redolence
Un si hanll roy prit sa benivolence.
Toi faisant mère et vierge sempiterne.
(G. CHASTEI.I.AIS, Loueuge a la Ires glor. Vierge,
vm, 281, Kerv.>
FERMOiRE, S. f., assisB :
A Jehan tailleur de blancque pierre, pour
avoir fait une noefve fermoire de blancque
pierre en la chappelle Saiut Jehan. (Compt. '
de 1516-17, S.-Amé, Arch. Nord.)
FERMOISON, fermeyson, s. f., prison ;
76i
FER
Conte Bernant et rois Otes tient ilec en prison,
Dist qn'il le fera pendre en hant comme larron.
Quant Mansis l'a oi, si taint comme charbon,
Del conte Ilernant li poise son nies le baron,
Del roi Olon son oncle qui raonlt est gentil bon
Qno Karlcmaine tient en tele fermoison.
(Maiig. i'Aigrem., Richcl. 766, f 2a r".)
— Le sens est obscur dans l'ex. suiv. :
Asseî par my la mesonn
Delresle dn fermeysoii.
• The Ireatise of n'aller de BMeiWorlh, p. 171,
WriRht. ) Angl., taken of grès tjrae.
FERMOLU, part, passé, dont le fer est
émonln :
Rn sont les lances fermolin.
iPirceval, ms. Montp. H 219, f» 8,S''.)
FERMURE, voir Fermeure.
1. FERNAL, adj., infernal:
Pot ce avons sotfert grant peine
Et torment grant en fumai règne.
(y lia B. Georgii.)
Comme analogues de cette forme apo-
copée, voir Férue 3 et Fermerie 2.
2. FERNAL, s. m. •■?
Un orfèvre grave trois paires de fernaus
pour marquer les saies. (1507, Béthune, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
FERNEL, s. m., fausse braguc du gou-
vernail :
Pour Dieu saulvons la brague, du fernel
ne vous souciez. (Rab.,1. IV, c. 18, éd. 1532.)
Jal (Archéologie navale, II, .ïl.'i) dit que
fernel est pour frenel.
FERNER, V. a., frapper :
Pecbié fait qni me feriie.
Car je sui mont lasses.
(A. DB LA Halle, U Jus du Pèlerin, Conssemaker,
p. il6.)
. .. Nnlz ne doit ferner
Celni qni, ponr avoir en sa baillie
L'amoar sa dame, a trahison bastie.
(CAons., Vat. Chr. ISiî. I' ISSM
FERNEUL., voir FlENEUL.
FERNiCLE, forn., fun., (en., adj., ter-
rible :
Et cil resteit chevaler prnz.
Et fernicles et mult estaz.
(Prolhesltttis. Richel. 2169, f 8'.)
Li qnins (signe) sera moult pins oribles.
De loi les autres pins fenicles,
Qoar Irestoutes les mues bestes
Vers le ciel dreccront lor testes,
A Dien voudront merci crier,
(tes. XV. Signes, Kichel. 837. f" 11S^)
De lonz icens le plns/fnuVte.
(/(/., Richel. 1526, f° 18i^)
Li .v. alnmes est mont forniclez.
(Il>., Biit. Mus. add. 15606. f lii*.)
Sor tons les antres pins funicles.
(U., Richel. 2168, f ^87^)
Li vilains mossus si est uns vilains fer-
nicles qui bet Dieu et sainte Eglise. {Des
Vilains, Richel. 12381, f 372 v».)
FERXOER, V. a., attacher avec du fer :
Et la lanchc dont Dct laissa son cors forer.
Et l'estache, on Jais le firent fernoer,
(Cong. de Jerm., 7198, Hippeau.)
FERNON, S. m ?
FER
Les maladies des fermions et autres pes ■
tilencielles maladies. (1322, Béthune, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
FEROCiEux, adj., féroce :
Vous fustes plus ferocieux qu'il n'estoil
de nécessité. (Bourgoing, Bat. jud., I, 32,
éd. 1330.)
Beste ferocieuse. (Id., ib., 1,49.)
FEROCissiME, adj.^ superlat. de féroce :
Lo ferocissime prince de Salerne Gisolfe.
(Almé, Yst.de li JVorm., Vlll, 2, Champol-
lion.)
FEROEUiL, voir Ferrieul.
FEROIL.J voir Ferroil.
1. FERON, adj., fier :
Qni fnt tons li pins riches et li pins raaginnnx
Et tons li pins ferons.
fJEH. DES Preis, Geste de Liège, 11409, Scheler.
Gloss. philol.)
Peut-être est-ce une faute pour feroxts,
dit Scheler.
2. FERON, voir Ferron.
FEROR, voir Ferreor.
FEROT, voir Ferrot.
FEROUCHEMENT, VOir FaROCCHEMENT.
FEROus, voir Ferros.
FEROUTÉ, S. f., caractère farouche :
Pour la ferouté ou fierté et félonie et
malignité ae leur couraige. (Oresme,
Poliliq., 2» p., f» 101", éd. 1489.)
FERPE, voir Frepe.
FERRABLE, adj. ?
Et la suyvoient les dames csplorces.
Tontes nudz piedz, testes eschevelees,
Portans flambeanx en lenrs mains tons ardans
Dont esbahis esloient les regardans.
Ce fen mortel appelloit on ferrable
Qui est horrible et fort espoventable.
(Rom. des deux Amans, .\rs. 5116, f o8 r .;
1. FERRAGE, feraçB, s. m., action de
ferrer :
Pour ferage de quevaulx, .n. s. (Pièce
de 1410, Beauvillé, Doc inédits sur la Pi-
cardie. IV, 103.)
! 2. FERRAGE, VOlr FERAGE.
I FERRAiLLiER, ferralMer, lairrallier,
s. m., serrurier :
1 Berlrant, ferralhier. (3 fév. 1448, Compl.
I du fi. René, p. 129, Lecoy.)
! Anthoine le /airraWipr. (13 juin 1447, ib.,
j p. 136.)
j FERRAIN, voir FERAIN.
j FERRAND, VOir FERRANT.
FERRANDEL, s. m., dimin. de ferrant,
cheval gris :
Qaant il fn es arçons fièrement sestendi
Et puis a dit si hant que Porns l'entendi :
Vassal, or r'an rai je FerrandeWarrM.
(Veus dott paon, Richel. lool, f 106 r".i
CA. Ferrant.
FERRANDiN, adj.,gris de fer, eniployi'
FER
subst, pour désigner un cheval gris ;
Et ki donques veist Ferrandin le legier,
Dire penst por voir : Ves la mult bon destrier
(houm. d'Alix., f 27'', Michelant.»
Emenidus broca Ferrandin l'ademis.
(/*., P 7*''.)
FERRANDINIER, S. m., Ouvrier qui
travaille le fer, taillandier :
Jehan Brunet, ferrandinier.(l^T, Compl.
de Diane de Poitiers, p. 233, Chevalier.)
Cf. Ferratier.
FERRANT, /isrant, ferrand, ferand, adj.,
gris de fer, grisonnant :
Lnnke barbe ad, le chef ferani,
Peliz hnm fnd ne gncres grant.
(Vie de SI Oiles, 917, AT'
Rainbansli Fris vint d'antre part poignant,
Renlers de Gennes et Hernans li ferans.
(R.tnîii., Ogier, 5197, Barrois.)
D'antre part ert en la bataile grant
U et ces oncles qi le poil ot ferrant.
(Raoul de Cambrai, cxsni, A. T.^
.A hante voii escrie : On es tn, vielz ferrant?
(J. BoD., Sa.!-., ccLXvni, Michel. I
Qni fn fienï Corbadas, le viel et le feront.
(Chev. au cygne. 319i, ReitT.,
Il dit tant a vesqni que viex est et ferrons.
(Herb. Ledic, Foulq. deCand., p. 153, Tarbé l
Dus Naimes en apele Karlon an poil ferrant.
KGui de Bourg.. 140, A. P.)
L'aive li cort des elz filant.
Par desus le grenon ferrant.
(Rlancndin. Richel. 19152
r' 188"
Et cil remest channs ferrant.
(Sept Sages, U19, Keller.i
Madame, enfin m'aves honnie
Et villaioement escharnie.
Donné m'aves nn viel ferrant.
Et je suis chi uns jouene enfant.
(Ib., 2192.)
Se es tn Charlleraaigne a la barbe ferrande !
(Doonde Hanteuil, 203. P. Meycr, Rom., XIII,
p. 23.)
Lubicns li viens a la barbe ferande.
(E. de S. Gilles, Richel. 25510, f 87*.)
Il en jnra sa barbe et son grenon ferrant.
(Florence de Rome, Richel. nonv. acq. 4192,
r> 4 r».)
Ysengrins sonr nne ferrande
>1nle est montes.
(Renan le nouiel, 2186, Méon.)
Fn i Tierris d'Ascane, li dnx poissanz,
I.i salves dreiluriers, U vielz ferrant.
(Gérard de Ross., p. 299. .Michel. i
- Ferrant se disait p.irticulièrement
d'un cheval gris de fer. D'ailleurs, dans les
Chansons de gestes et dans les Romans
d'aventures, cet adjectif est très souvent
employé comme une sorte de qualificatif
général en parlant de chevaux de bataille :
Qni donc ont cheval brun n bai,
Sor n bauzan, gris n feront.
Si i uinnta demainteoant.
(Ben., D. de yorm.. II, 18359, Michel.)
A tant s" an vont monter sor les destriers ferrons
(J. Bon., Sax.. lxixvii, Michel.)
Si monta sor un sien cheval ferrant. (H.
DE Valenc, Contin. de l'hist. de la eonq.
de Constant, 659, Wailly.)
Li siens (palefrois) fn ferranz, pomelei.
(G. de Dole, Vat. i:hr. 1725, f° 92'. I
FRR
FER
FER
76S
Que je li rende un ceval ferrant qu'il me
presta. (Beaum., Coût, du Beauv., c. vu,
22, Beugnot.)
Cil esloit montez sor un grant destrei
feront. {Table ronde, ms. Barberini 923,
I» 104 V».)
— S. m., cheval gris, cheval en général :
Ferrant li traient, a (ladres fut norris.
<Gar. leLoh., V cbans., V, p. 16S, P. Paris.)
Ogiers ne pot mie aroir de ferant,
Ains va par l'ille sa resne traînant.
(R.iiMBERT, Ogier, 1960, Barrois.)
Le blanc ferrant d'Espaigne Garins li amena.
(Fierabras. 531, A. P.)
Le bon feront point et eslcsce.
(Prolheslaus, Ricbel. 2169, f» Tl"".)
Quatre ferrands bien ferres
Mènent Ferrand bien enferré.
(Rom. de Baud. de Flandre, Dinaox, Trnnv. brab.,
p. n.)
Ne cheval n'auront ne ferrant.
CGodefrot DE P.4Ris,CAro»., 1029, Bncbon.i
Noms propres, Ferran, Ferrand, Ferrant-
FERRARE, S. t., sorte d'herbe, l'agri-
molne :
Petite fsrrare .c. l'agrimoine, herbe.
[Jardin de santé, ap. Borel, Trésor des
recherches et antiquilez gauloises et fran-
çaises, Paris, 1635, in-i",)
FERRAROis, s. m., oiseau venant do
Ferrare?
Car ses gerfaulx, ferrarois et laniers.
Ont esté pris et menez comme asniers.
11343, Cl. Cbappdis, l'.Mgte qui a faut la poiilr
devant le Coq à Landrecy, Poés. fr. des xv' el
XTi» s., IV, 64.)
FERR.AT, ferart, s. m . , sorte de seau :
Un vaisseau de fer, dit ferrât, ordonné a
tirer l'eaue hors du puys. (1403, Arch. JJ
160, pièce 11.)
Icellui chapellainvint portant ledit /^erarf
ou seille tout plain d'eaue et le getoit su?
lesdis hommes et femmes. (1472, Arch. J.l
197, pièce 218.)
FERRATiER, S. Hi., nuvrier en fer, tail-
landier :
Perenet Moyran, Andrieu Boguin, ferra-
tiers. (1335, 'Proc. verb., Cart. mun. de
Lyon, p. 463, Guigue.)
Franceys Loup, Hugonin de Vacieu, /er-
ratiers. (26 nov. 1417, Re(j. consul, de Lyon,
I, 89, Guigue.)
Adhemar Merle, ferratier, en la se-
nescbaucee de Carcassounc. (1417, Arch. J,T
170, pièce 38.)
Tous ferratiers . magnins , cotelliers .
(1308, Test, de Marg. d'AuL, ap. Bau.x,
Hist. de l'Eglise de Brou, 2" éd., p. 379.)
Cf. FEnRANDINIER.
1. FERRE, S. f., ferrure :
A une seurure d'argent et ferre d'argent.
(.Vn Partage mob. en 1412, St Germain,
p. 21.)
2. FERRE, V. a., frapper, comme ferir,
par changement de conjugaison :
S'il trait espee u lance pour omme ferre.
fl275, Charte de la Paix de Valenciennes,
Tellier.)
Franche-Comté, Sauget, fieurre.
3 FERRE, voir FnERRE 1.
4. FERRE, voir FUERRE 2.
1. FERRÉ, ferrey, fiera, adj., de fer:
El cil Biers cosle fierec.
(.MousK., Ckron., 13001, Keill.)
L'on redouble son colp com d'un ferrey levier.
(Girart de Ross., 1690, Mignard.1
— S. 111., tonneau cerclé de 1er :
.11. ferreiz de vin tenens .x. mnîd?. (1321,
Arch. Meuse, B 492, t» 78.)
Sercels a ferreis. {Jb , f" 116.)
2. FERRÉ, S. m ?
Par Largemain son boleillier
Fist un /'srre deslraraillier
Tout plain d'onor rose de gloire.
(HuON DE Mery, le Torneiment AnIicrisI, Richel.
25i07, f° ii^i'.)
FERREAAUTÉ, S. f., feri'ure :
.1. cuitel brisié, .II. gabueires, et plus,
autres ferreaanles tant au pois que mon-
teait. (1348, Compte, Gh. des compt. de
Dole, — , Arch. Doubs.)
82
1. FERREE, S. f., hoyau, houe :
Le suppliant qui avoit une ferrée en sa
main se print a deffaire le toussé, et le
remplir ; et incontinent Jehan Bruneau,
qui pareillement avoit une ferrée en son
poing et dont il besongnoit, frappa le
suppliant de la ditte ferrée. (1433, Arch. JJ
182, pièce 61.)
Icellui Brisset s'en vint au suppliant sa
ferrée en son poing, et la lança en cuidant
bailler sur la teste. (1464, Arch. JJ 199,
pièce 461.)
Canada, ferrée, bêche.
2. FERREE, s. f., poisson appelé au-
jourd'hui fera ou ferra :
Trois ferrées du lac de Genève. (G. de
Sevturiers, A/dîi. adm., Ferroul-Montgail-
lard, Uist. de t'abb. de S. Ctaude,n, 333.)
3. FERREE, voir Fahree.
FERREic, voir Fereis.
1. FERREIS, - iz, fereis, adj., armé do
fer :
Li borjois montent es soliers, ce m'est vis ;
Gielentgrans pierres et les piens fereis.
(Gar. le Loh., i' chans., xxxv, p. 139, P. Paris.)
Vers pont d'Oire s'en vont le cbemin ferreii.
(Parlon., Richel. 1915-2, î" 17-1».')
2. FERREIS, voir Fereis.
FERREMENT, - anl, fièrement, ferment,
fermant, s. m., outil de fer, arme de fer :
Li ferremanz don il atrampoit la roe li
chei des mains ( Vie sainte Eufemie virge,
Richel. 988, f° igs^.)
.vn. diauble les gardent a îrcnchans fiercmem.
(Yrigier de solas, Richel. 9220, f C v».)
Ferramentum, ferrement. {Gloss. de
Douai, Escallier.)
Si vous pryc, mon frère, très debonaairement
Que vous vengez ma mort tosl et incontinent,
Avant ([oe de mon corps j'osto le ferrement,
CJAQ. Mii.ET. Desiriicl. de Troije. 16177 Stengel.).
Il est doncqnes henreni qui eslit
Mes jeux el mes esbatemens.
.Ma guerre par moy se conJuit
Sans picques ne sans ferremens-
(CoQoiLLART, Blason des Dames, II, 182, Bibl. elz.
Afin que ses aullres ennemys n'ache-
vassent par ferremens contre luy la chose
que ses parcns ne avoyent peu faire par
venimeux biuvaiges. (BûccACE, Nobles
math., Yl, 5, î" 144 r», éd. 1313.)
Commencèrent esgourgeter et achever
ceulx qu'il avoit desja meurtriz. Sçavez
vous de quelz ferremens ? A beauls gou-
velz. (Rab., Gargantua, ch. xxvii, éd.
1542.)
A bonrse de joueurs, plaideurs et gonrmane
11 n'y faut point de ferremens.
(Adages français, xvi» s., ap. Ler. de Lincy,
Prov.)
— En particulier, serpe :
A happe et a ferment. (1322, -4rch. JJ 61,
f« 89 r°.)
Une serpe appellee selon la coustume du
pais (Péronne) Courbet ou ferment. (1391,
Arch. JJ 140, pièce 214.)
Un hostil esmoulu nommé fermant ou
corbet, dont il entendoit a couper bos.
(1397, Arch. JJ 132, pièce 192.)
Une sarpe a long manche, que l'en
appelle ferment. (1447, Arch. JJ 176, pièce
574.)
— Ce qui sert h quelque chose, usten-
sile :
Ils avoient desrobé les ferremens de la
messe. (Rab., IV, 26, éd. 1332.)
Le canard, le levrnut, le ramier, et autres
ferrements de cuisine. (Du Fail, Cont.
d'Eutrap., XXII, Rennes 1398.)
On trouve dans un auteur du commen-
cement du xvii" siècle :
Et une grande épée qui afeindret d'ici h
demain. C'est à tous ces farrements que
ces mangeux de petits enfants se batont
en dueil. (Cyrano be Bergerac, le Pédant
joué, act. Il, se. 2.)
Charente, farrement, tout instrument
de fer, et plus spécialement un instru-
ment tranchant. Centre de la France,
farrement. Environs de Lille, ferement,
serpe.
FERREMENTE, - ante, S. f., outil de fer.
ferrure :
Et li devant dit Desiers, ensamble tote
sa force, esloit ja a Cluses, lesquex il avoit
faites garnir de ferremantes et de perrieres.
(Amis elAmilc, Nouv. Ir. du xili* s., p. 73.)
Pour la ferremenle du moliii de Bercoil-
lins. (1310, Compt. du dom. de ilahaut
d'Artois, Richel. 8ool.)
De la rente ou censé d'une mole a mo-
dre ferreniuntes, que Jehan le Besgue de
Dum|)manin tient eu l'yaue Madame.
(1332, Com/)(e de Odart de Laigwj, Xrch.
KK 3S 1° 1S7 r».)
Serreures et autres ferremenles. (Ib-,
f'^' 236 r».)
Suisse rom. , Neuchàtel et Fribourg,
fermente, ferrure, garniture de fer : la
fermente d'une porte.
PERREOB, - our, -eux, fer., fier., s. m-
76fi
FRR
ouvrier en fer, forgeron, maréchal fer
rant :
Boens fevres e boens ferreors.
(Wace, Rou, 3° p.. 649-2. Amlresen.)
I confanonier, .i. feror, .i. queue. (Regia
dà hospit., Richel. 1978, f" 99 i\)
I feroiir. (1302, Stat. de S. Jean de Jê-
rus ap. Mas-Lalrie, Hist. de Chypre, II,
91.)
Fonmirs des ch\va\x.(Stat.d'Edouardin,
an XXV, itupr. golb., Bibl. Louvre.)
Uns fiereur de coroye pour avoir ra-
poinlié une relique de S. Julien et mis une
petite croisette dessus. (1308, Lille, ap. La
Fons, Gloss.ms., bibl. Amiens.)
Nom propre, Fcrrenr.
FERRERiE, s. f., objets de for;
II (le charretier) doit entendre Testât do
sellier et mesrae de niareschal, et pour ce
n'estre jamais ilegarny... de sa ferrerie
pour les pieds de ses bestes. (Liebault,
Maison rust., I, 28, éd. 1638.)
1. FERRF.T, voir FOBKT 1.
2. FBRRET, voir Feiiet.
FERRETÉ, fcreté, fierelé, adj., semé de
clous, semé de dessins imitant des clous :
Et fa (le clieval) pins bl.ins que cines de micr
r.' fil covers d'un vermeil palle chier
Plus de .M. leas ferrclcs et Irenchies,
Pnr on l'en voit le poil reblanchoier.
(!<■« Loh., ms. Monlp.. f" 164'.)
Et ci! a ces dris ftcreles.
(MousK., Chron.. -l-iei, Reiff.)
Armez e^toi , par grant coinlise.
De riches arme.? a devise,
Delranchies cl ferreleies
D'argent de quelles biireleies.
(.1. Brf.tel, Toura. de Chauvençi. .32113. DclmoUe.)
Et d'an mais sollers ferelex
C'ans chevaliers ot jus jetés.
Estoit bien parés uns hiraas.
(B- DE CoNDÉ, li Coules des Hiraus, 463, Scheler.)
Les aournemens des autelz doivent eslre
ferretes, cscrins a reliques et nobles ves-
seaux et ymages lenans reliques. (J. Gou-
LAIN, Trad. du Bntionale de Durand, ap.
Laborde, Emaux, v» Escrin.)
FERRETER, verbe.
— Neutr., faire entendre le bruit des
fers :
Qaant il ot le cheval venir, qni frrela...
(Doon de Maience, ii>3, A. P."!
— Act., entrechoquer bruyamment :
Mais j'y ay trouvé deux corps nndz,
L'un'^ furaelle et l'anllre tout masle.
Oui ferrctoijent leur cnl aa masle.
(Mijsl. de S. Did., p. 140, Caroanlel)
1. FERRETON, forr., S. m., ouvrier en
fer:
Johannes Ferretons. (1280, Martyrologe
de N.-D. de Beaune, p. 95, Boudrot.)
Theobaudus dictus Forretons. (129o, ib .
p. 83.)
2. FERRETON, VOir FERTON.
FERREUR, voir FEREOR.
FERREURE, voir FEREURE.
FERREUS, voir Ferros.
FRR
1. PERRiER. s. m., maréchal ferrant: i
Ge ne comandai pas ke l'om amenas! |
cestui, mais Stevenon lo ferrier. (Dial.
Greg. io pape, p. 24S, Foerster.) Lat., fer-
rarium.
A Aubrv le ferrier qui avait de saiges :
6 1. par an. (1389, Jnvent. de Bich. Picque, ]
p. 83, Biblioph. de Reims.)
Nom propre, Ferrier.
2. FERRIER, s. m., bouteille, employé
dans l'exemple suivant au sens de vi-
gnoble:
Et des vins il n'y en avoit point de plu?
exquis en toute la ville : car tous les ans
il lui en falloit, quoy qu'il coutast, duSau-
vagin, ferrier de monsieur de la Flechiere
de Concise, près Thonon. (BoLSEC, Hist.
de Calv., ch. 14, éd. 1577.)
Cf. PERRIERE 1.
1. PERRIERE, S. f., vase, bouteille, fla-
con à long col qu'on portait en voyage :
Lors (Gymnaste) descouvrit sa ferriere,
et sans mettre le nez dedans, beuvoyt
assez honnestement. Les maroufles le re-
aardoient ouvrant la gueule d un grand
pied, et lirans les langues comme lévriers
en attente de boyre après ; mais Tripet le
capitaine sus ce point accourut veoir que
c'estoit. (Rab., I, 34, éd. 1542.)
A quoy condescendit voUiutiers Panta-
gruel, et beurcnt si net qu'il ne demeura
une seule goutte des deux cens trente et
sept poinsons, excepté une ferriere de cuir
bouilly de Tours que Panurge emplit pour
soy. (ID., II, 27, éd. 1S42.)
Nous amplismes plusieurs flacons, barilz,
ferrieres et bouteilles d'icelluy vin. {Le
Disciple de Pantagruel. p._59, P. Lacroix.)
Sas, laquais, tire la ftrricre
Qui ralTreschit au fond du puis.
Que songes tu la, Mordentiere,
Tonsjonrs sur ton Timee ? et puis,
Moncbatre, dégaine ta flûte,
Oaillanme, emporte ce Platon,
Je veu qu'orendroit on dispute
Doctement contre le flaccon.
(Makc Claudc de Buttet, OEuvri-s Poétiques, Ode
XIX, à Jean de Saint-Denis de Saint-Christophe,
ch. II, p. 150, ii. Philibert Sonpé, Lyon 1817.)
2. FERRIERE, VOir FORIERE.
3. PERRIERE, S. f., l'endroit oit l'on
forge le fer :
Lorsque la surdité... provient d'avoir esté
assiduellement et près des choses qm font
bruits espouvantables, comme d artille-
ries, sonneries de cloches, ferrieres. (Lovs
GuvoN, le Miroir de beauté, 1, 300, éd. 161B.)
Noms de lieux. Ferrieres, Laferricre, qni
sont devenus aussi des noms de personnes.
FERRiEUL, ferieul, ferioeul, feroeuil,
fierieul, fierioel, fieroel, fairioel, frerioel,
s. m-, seau, vaisseau à tirer, à puiser et
porter l'eau :
Huit pos de kievre, deux ferrieus, six
poales, etc. (1338, Arch. JJ 91, pièce 409.)
.1. petit fierioel a ens cauffer yauwe pour
les malades. (1369, Lille, ap. La Fons,
1 Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
.1. fierieul a cuire car. (1376, ib.)
.1. fieroel. — .i. grant frerioel, .i. aultre
plus petit. (1432, Valenciennes, î6.)
FER
Le grand fenmtl de la ville. (Compte dr
1493. Béthune, ib.)
Fairioel. (1507, Valenciennes, ib.)
Un ferrieul fondis. (1322, Lille, ib.)
On fait une hanche a ung feriœul fait
pour un caudrelier. {Compte de 1539, Bé-
thune, ib.)
Un pot de cuivre nommé anchiennement
ferieux. {Tesiam. du 26 juin 1580, Arch.
raun. Douai.)
Ung feriœul. On fait une hanche a ung
ferœuil. (1586, Mobil, de la halle de Bé-
thune, La Fons, Art. du Nord, p. 111.)
Deus grans ferieulx. {Compte de 1387,
Béthune, ap. La Fons, Gloss. ms., Bibl.
Amiens.)
1. FERRiN, adj., de fer :
Tu's guverneras en verge ferrine. {lih.
Psalm., Oxf., II, 9, Richel.)
Tu peistras eals en verge ferrine. (Liv.
des Ps., Cambridge, II, 9, Michel.)
Les curuilz ferrins debrisad. {Ib., cvi,
16.)
— Couleur de fer :
Ematistes est de .ii. colors, rosse et
ferrine. {Descripl. Inpid., ms. Berne 113,
f l7o^)
! — s. m., chemin ferré :
S'a els voûtes jouster, iraiez vous au chemin.
Sempres aure» de jonsle tont plain vostre fernn.
(Hebb. Ledcc, fou/?, rff Ca«rf.. p. 111. Tarbé.)
2. FERRIN, voir Ferlin.
FERRINEMENT, VOir FERINEMENT.
FERRiR, voir Ferir.
FERRITE, S. f., pierre précieuse :
Mont riches pierres en aport
Qui font resusciler le mort.
Ce sunt ferrites.
Et dyamans et cresperites.
(RcTEB., t'Erlierie, 31, Méon.)
FERROiÉ, part, passé, ferré, qui a été
frotté par poignées sur nn fer obtus :
Et lin sec doit eslre maillez
A maillez, puis fraiez ans mains.
Et puis ferroiez sur le moins.
(E. Desch,, Porâ..liichel. 840, f 54 .".)
FERROiER, V. a., briser, détruire?
Ma nef ferai ja a la leur froier,
Qae raanois puisse la lor nef ferroier.
(Herb. Leduc, Foulq. de Cand., p. 18, Tarhé.i
FERROiL, feroil, s. m., verrou :
Pour ce que l'en ne leur ouvry tantost
la porte, il y biterent tellement que ilz
firent cheoir la vorvelle du gros ferroil de
la grosse espaure. (14 sept. 1416, Beg.
cons.de Lyon, I, 9, Guigue.)
Pour un feroil, deux freytiz, crosses et
clouz. (26 avr. 1417, ib., p. 43.)
Consulter Littré, historique de verrou,
où il montre,pour ce mot, des formes en/
dans plusieurs langues romanes, soit
qu'elles dérivent de ferrum, soit qu'il y
ait eu confusion.
PERROiLLOX, s. m., ouvrier qui tra-
vaille le fer :
Il y a une forge de ferraillons dit mar-
tinet. (Vers 1470, Cerch. des feux des sièges
FRR
FEK
FER
707
de Reaune et de ynitx, Arch. Côte-dOr, B
FERROIR, fcrrovcr, s. m., ferrure :
De fait incontinent alla
Tout par tout snr les serruriers
Amasser, de ça et de la.
Grant taz de clefz et ferrmicrs.
(.MAniiM,, Yig. de Charl. VU. P -■>'■, iti. liliS.)
1. FERRON, feron, fieron, s. m., mar-
chand de fer, et forgeron, maréchal, ou-
vrier en fer :
.1. drapier, .i, cordnatiipr, .i. ferron, .i.
orfèvre. (Ord. de S. Louis sur les batailles,
Richel. 1279, f» 1<'.)
Li ferron qui demeurent dedens les
bonnes de la foire Saint Ladre doivent
chascuns, chascun an, .ii. s. de coustume
au roy pour les mailles des samedis, et ,ii.
s. pour la foire Saiot Ladre. (Est. Boil.,
Uv. des mest. et marchand., 2= p,, xiv, 5,
Lespinasse et Bonnardot.)
-Maistre Jehan le Feron. {Jurés de S.
Ouen, f» 103 v", Arch. Seine-lnf.)
Pierres li Fierons, aarde de la iirevosté.
M.309, Cart. de St Magloire, Richel. I.
yU3, p. 168.)
.lehan des Fossez. ferron. (Livre de la
Taille de Paris en 13i3, Biichou.)
Toutes manières de ferrons et vendeurs
de fer en gros. (1350, Urd.. il, 371.)
Ysabeau de Courtenay, veuve de Guil-
laume de Roisny se remaria a un pauvre
ferron et maréchal, homme de très petit
et vil estât, (1390, Arch, .1,1 138, pièce 194.)
Bertrand Lebul, /"é'rroH. (xv' s., Arcliiv.
hospit. de Paris, 1, 108, Bordier.)
Nul ne soit du meslier de faire le fer
exceptez les filz des ferrons. (1404, Arch.
.1.1 160, pièce 101.)
A Jehan Fremain ferron pour ung pic et
deux pioches pour la perriere. (1477.
Comptes des receveurs, CC 68, f» 19 v°,
Arch. mun. Nevers.)
Ferrarius, feron, ouvrier de fer. CVoc.
lat.-fr., 1487.)
Aucuns (labeurs) eschauffent et sèchent,
comme le labeur des mareschaulx, /errons,
lesquelz le feu de la fournaise sèche et es-
chauffe. (J. BoucHET, la Aoble Dame.
f» 49 r», éd. 1536.)
— Fém., ferronne :
Yde la feronne et Jehanue de Wasiguy,
feronne. (1349, Arch. adm. de Reims, fl,
1191, Doc. inéd.)
On lit dans Litlré : Ferron, terme de
commerce, se dit quelquefois d'un mar-
chand de fer neuf en barres.
Nom propre, Ferron.
Ane. wallon, féron, féronnier.
Une rue de Liège s'appelle encore fV-
ronstrée.
i. FERRON, adj,, de fer :
Desns le rostier ferron.
(Reclus de Moliens. ilisnere. Ars H14'2.
f 204'-.)
3. FERRON, S. m., agrafe :
Le saye de velours noir, le tout fort en-
richy de broderye, les fentes et retailles
renoues de ferrons d'or. (Entr. de Henry
Il a Uoneii, f" 7 r".)
Wall., férone, virole.
FERRONNERIE, S. f., ouvrage de fer :
Pour l'imposicion de .ii. s. pour livre de '
toute ferronnerie vendue a Tours. (1358,
fteg. des compt. mun. de Tours, p. 18, De-
laville.)
FERRONNELS, adj., de fer :
ne couleur ferrunnerixe et TÎle.
(Faf'l. d'Or.. Ars. SOfifl, f° 227«.)
FERRO.s, - eus, ferous, ferr., fieureus,
adj., ferrugineux :
Cou esloit par la bataille et par la mellee
qui estoit ou fons de la mer par la forcbe
de l'aymant encontre la tiere qui Heureuse
estoit. (S. Graal, 11, 437, Hucher.)
Li aymans par cui forche la tere ferousc
estoit tenue seree. (76., Vat. Chr. 1687,
f 21".)
Terre fereuse. {Ib., ms. Tours 915, f° 70''.)
La force de l'aymant retint toute la
masse porce queele estoit /errewse. (Artur,
Richel. 337, f» 257\)
Li aymans par cui li terre ferrouse estoit
tenue serrée ne voloit soffrir que elle se
meust de sa serre. (Hist. de Joseph. Richel.
2455, f» 111 V».)
FERROT, ferol, s. m., outil de fer :
.ir. feroz, unes carquaises de fer. (Dèr.
1397, Invent, de meubl. de la mairie de Di-
jon, Arch. Côte-d'Or.)
— Sorte de petite monnaie :
Une petite pièce d'autre argent appellee
ferrai. (1385, Arch. JJ 127, pièce 41.)
FERROUER, voir Feeroir.
FERROuiLLEURE, S. f., rouille du fer :
La ferrouilleure et la verrouilleure sont
plus nuysantes que la ceruse ou blanc de
plomb. (Le Trésor de Evonime, p. 61,
éd. 1555.)
FERRUGE, feruge, s. f., rouille :
Feruge est de la limeure de fer qui a vertu
de sechier et de agrellier. (Corbichon,
Propriet. des choses, xvi, 44, Richel.
22533, f» 247''.)
FERRiTciN, adj , ferrugineux :
Des autres métaux qui rendent roiUe
ferrugine, OM verdure airugine, y a autant
plus de péril comme la ferrouilleure et la
verrouilleure sont plus nuysantes que la
ceruse ou blanc de plomb. (Le Trésor de
Evonime, p. 61, éd, 1555.)
FERRUGINE, adj., femiglneux :
Couleur ferruginee. (Trad. de l'hyst. des
plant, de L. Fousch, ch. cccxxiv, éd. 1549.)
FERRUME, s. f., crasse du fer, crasse,
vapeur de la terre :
De cou avint que il en quelli ordure si
com amassemens de terrienne ferrtime et
de la rouele de l'aiguë autresi. {$. Graal,
11, 430, Hucher.)
Celc ferrume terrienne. [Ib., Richel.
24394, !■■ 44''.)
Il acueilli ordure si coume auiassement
de tere ne ferrume. {Ib., Vat. Chr. 1687,
f'> 20M
Quant il ot le ciel netoié de totes pe-
santes choses, si come de ferrume et de
nuille et d'eive et de l'arsson du soleill.
{Artur, Richel. 337, f» 257».)
Quant il ot le ciel netniet de la terrienne
ferrume et de la mille de li apue (HiH
de Joseph, Richel. 2455, f 109 r».)
FERRU.MEE, feru., S. f., crasse du fer,
crasse, vapeur de la terre :
Il en coilli ordure, si comme amassemeut
de terriene ferrumce et del rouil de l'eve
ensement. {S. Graal, Richel. 24394, f" 44''.)
Li aymant ne voloit soufrir qu'ele se
meust, por tant qu'il i avoit de pesanteur
de ferrumee. (/lrj!(r, Richel. 337, f 2o7'.)
Et ce qui estoit de la terre si n'estoit se
fervmee non. (Queste du S. Graal. Richel.
12.j82, 1» 27 v».j
FERRUMEux, adj., ferrugineux:
Car la force del aymant retint toute la
masse por le fer par ce ke cle estoit ferru-
'iiteuse. (S. Graal, Richel. 24394, f 45''.)
FERS, cas sujet, voir Ferme.
1. FERTÉ, voir Frété.
2, FERTÉ, fierté, frété, - ei, fraité, s, f.,
citadelle, château fort, place fermée. C'est,
suivant l'expression de Etienne Pasquier
{Rech. ,\iii, 37), «un raccourcissement de
fermeté, qui signifloit anciennement forte-
resse tant en Latin, du temps de Id corrup-
tion de la langue latine, qu'en François. »
Walcherius de Castro qnod dicitur Fer-
lez. (1102, Cart. de Monliéramey, p. 26.
I.alore.)
A vespre voit une ferlé
Close de mur tout environ ;
Hnnte tour i ot el donjon.
{Percerai, ms. Monip. H 219, f ici''.)
Ne vus pora garir ne roce ne frete.t.
(Rount. d'Alix., f 1.3», Michelant.)
— Ha Dex ! ce dit Hnguez, ou est celle fierié r
— A la moie foi, sire, de celle part torneî ;
Antre Lois et riveiresa ,t. thasiel fermé.
{Paris,; 17-il, A. P.)
Sire, dist il, plus ne penses ;
Se vous a la frelé aies
Qui outre chesie fnresi. siet.
(htch. Il ùiau.s, SSl, l''oersler.)
Es terrois et as appendances de la
fretei de Jlaibecourt. (12/8, Cart. év. Laon,
1" 59'', Arch. Aisne.)
Dont j'ai encore .lui. rliastieus en garde
Kl .ni. ctiites et frêles juqn'a quatre.
(E. de SI Cille, Richel. 25316, f» 76'.)
Venes, por Dieu, veoir et csRarder
yue jou trouvai qui gardoil la frète.
{Ilmn de Bord., 52.»3,.A. P.)
Mais il ont tant esploitié et erré
De Bonrdiaus virent les murs el les frêles.
(/*., 8762.)
Laquelle chose sachant, les Anglois qui
leuoient la Fraiie se Irayreut tous ensemble
a Baugensy, habandonnant ladite Fraité
Hubert, jusques auquel lieu ilz furent des
François ponrsievis. (Wavuin. Anchienn.
Cron. d'Englet., 1, 283, Suc. del'H. de Fr.)
A «ne dame c'est par force mariez,
La viconlesse voir de Rolien la frétez.
(Ccv., Beriraii du Guesctin, 3015, Charrière.)
Nom de lieu, la Ferté, la Fraité. Xom
propre, Ferté.
FERTED, voir FlKRTÉ.
1 ER iKLE, S. f., ulcère :
768
FER
yuaut tu voiz marciam corrant par les
aarrilles et ne puet mangier, saches que U
a la fertele. {Le roi Dancus, p. 16, Martin-
Dairviiult.) Lat., ûslula.
Cf. Festre.
FERTELET, VOir FRETELET.
FEUTERE, voir FlERTRE.
FERTON, fertum, fierton, frelon, fret-
ton, frelion, ferreton, s. m., petite mon-
naie d'argent, le quart d'un marc :
Sor la maison Jehan Botemoine dehors
le porte d'Arras .vil. ferton. (Cft. de 1234,
Arch. Mus., vit. 42, n» 233.)
Je doias .i. ferlon a cens ki porteront le
chief de saint Amé a porcesion a dobles
festes. {Chirogr. de mai 1238, Arch. Nord.)
Et pour chascun goué .1. fertum. (1246,
Propos, des commiss. de Fr., Doc. histor.,
II, 66.) Impr., fersum.
Et jurons que nos ne recevrions nus des
deniers des ouvriers par qu'il eslic (sic)
plus de trois fors et de trois foibles au
frciton, c'est a savoir que li fors doivent
eslre de 15 sols et 5 den. etc. (1263, Ser-
ment prêté par des monnaijeurs au comte
de Poitiers, ap. Duc, Ferto.)
.XI. deniers ou fierlon. (1267, Arc^h. JJ
24=, f» S r°.)
Il fera .iill'x. milliers ou gros milliers,
a trois forz et trois faibles enfierton. (1269.
Ch. de Bern. de Guiterges, hourgeois de la
Rochele, Arch. JJ 24'', 1» 18 r°.)
Dou plonc de .xx. marcs et un ferton dis ;
sols de toruois petis. (1296, Assise de le I
monnaye, Mart., Thés., I, 1282.)
Un freton ne doit avoir que trois fors et
trois foibles. (Ib.)
Que li ouvrier puissent faire demi marc {
de cizaille, plus du plonc de .xx. mars et
freton. (1330, lieg. B de la Chambre des
comptes. S" 6, ap. Duc, Freto.)
.111. ferretons de fin argent. (I3S0, U\^f,
ap. La Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Nous avons a Lisle en Flandres un fier-
ton de rente sur une maison. {Cartul. du
Mont St Mart., part. 111, (' 78 v», ap. Duc, 1
Ferto.)
Maint nnj; ponr espargner freltms j
Est conlrainct de snniller les orgues. i
tL'Episl. de l'Asne au Coq, responsive à celle du cog
en l'asne, dans les foés. allrib. à Cl. Marol, 1
éd. 1731.)
FERTONEUR, - onneur, fiert., s. ai.,
officier des monnaies chargé d'examiner
les matières qui servent à leur fabrica-
tion, et les recevoir au poids du ferton ;
ces officiers furent créés par Philippe le
Bel, en 1314, dans chaque Monnaie du
royaume :
Les gardes, essayeurs, balenciers, fier-
tanneurs, ouvriers, monnoyers et touz
autres ofliciers de nos dites monnoves.
(1334, Ord., iv, 131.)
D'après Prévost {Manuel Lexique), au
xvni' s., le commis pour la vériflcation
des flancs était encore appelé fiertoneur.
FEUTRE, voir FlERTRE.
1. FERUE, feriite, s. f., coup, blessure :
U Boffri la raige des bestes sauvages et
maintes /'erues et tormenz de Chartres. (Brun.
Lat., Très., p. 73, Chabaille.)
FER
Toute sa force est au bec et en sou chief,
ou il reçoit plus volentiers toutes cheoites
et férues. (Id., ib., p. 219.)
Paors dit : Tu auras maintes férues.
Seurtez respont : Moi que chaut? combien
que j'en aie plaies, de l'une me convient
morir. (Id., ib., p. 393.)
Li pape plora et plus plora Guaymere
quant cirent la novele de la mort Drogo,
quar rechut ferutes sans remède. (Aimé,
Vst. de li Norm., III, 19, ChampoUion.)
Dont, pour Dieu, si ma mort vous des-
plaist, faictes le savoir a ceste gente
damme, et la vueillez prier que je sente
aucune doulceur pour adoulcir la férue de
la sajette. (Troilus, Nouv. fr. du xiv« s.,
p. ISi.)
Une playe, ou férue. (.ItJN., Nomencl.,
p. 107, éd. 1577.)
2. FERUE, S. f., proportion, prorata :
L'en leur livrera soufflsamment de leurs
biens pour leur vivre et pour défendre leur
cause, selonc la férue de leurs biens. (1306,
Compas., Arch. Eure-et-Loir, f*' du Cha-
pitre, c. X. F 4.)
Et pour ce héritière dudit feu messire
Jehan de Norrv, au moins pour sa quotité
e.l férue. (1433," Sent.. M6m. et Doc sur le
Forez publ. par la Soc. de la Diana, 1876,
p. 213.) Impr., ferne.
Auquel cas il est tenu de rembourser
par ferM sesdits communs personniers
desdits entrages ou deniers baillez. (Coût,
de Bonrbonnois,cCLXXl-v, Nouv. Coût, gén.,
111, 1233.)
FERUMEE, voir FERRUMEE.
FERURE, voir Ferkure.
FERUSIEN, voir FISICIEN.
FERUTE, voir FERUE.
FERV.\NT, voir Fervent.
FERVEEMENT, - emenJ, adv., chaude-
ment, chaleureusement, ardemment :
Fervide, ferveement. (CathoUcon, Ricbel.
l. 17881.)
En lele manière que les religieux qui
sont et seront en icelle puissent mieulx et
1 plus fervement vacquer ou service de
j Nostre Seigneur. (1361, Arch. JJ 91, pièce
I 241.)
FERVEMENT, VOif FERVEEMENT.
FERVEMMENT,/'eriien(emenî,/'reîienmen<,
adv., avec chaleur, ardemment :
Puisque elle (la France) fut convertie et
elle commença a servir a son créateur, ne
fut heure que la foi n'y fust plus fervemment
et plus droitement tenue que en nule autre
' terre. {Gr. Chron. de Fr., Prolog., p. 4,
P. Paris.)
Desirans /eruemment le profit et le bon
1 estât de nostre dit peuple. fl308, Ord., l,
* 454.)
j Vierge ea pilié mené tonz dis,
I Toy doit on frevenmenl louer.
iilir. N.-D., Vin. 883, .\. T.)
Fenugrec exacerbe ferventement les in-
tlammations. {Jard. de santé, I, 191. impr.
la Minerve.)
1 Le chariot tant ne se précipite,
Qnand en plein champ prend carrière subite
A deux chevaux attelez, et s'en part
Fervt.nl emenl.
(Dts Mazurss, Enéide, f "226 v», éd. IGOS.)
FER
FERVEXCE, S. f., ardeur, ferveur :
Kar de la volenlé la feroence
Vns durra veie de science.
(Peerbe d'.^bernl'n, le Seeré de secrez. Riche!.
•25407, f 174^.)
Lequel leur donna vray conseil
Vraye charilé el ferven ce
De foy, d'amour, depacience,
Pour résister aux enoemys.
(Actes des Aposl., vol. !, f» 5S éd. Ib37.)
FERVENT, - ant, adj., chaud, ardent :
La saison ot esté ceste année si chaude
el si fervent que ce marchois estoit tout
assechié. {Gr. Chron. de Fr., Phelip. Aug.,
T, 24, P. Paris.)
Bon vin digne ponr chanter messe.
>iet, fort et franc,
Fin, fres, fervant et fremiant.
(La Palenoslre de Saint Julien.)
Bouillant et fervent. (R. Est., Thés..
Calidus.)
— Vaillant ;
Pour les vigiles etanniversaire de fervent
messire Vuillaume chevalier. (1426, Ch. de
H. de Boncourl, du diocèse de Besançon,
Mon. de l'év. de Bàle, V, 269, Trouillat cl
Vaulrey.) Impr., /crweiit.
Une traduction latine presque contem-
poraine rend fervent par strcnuus.
FERVENTEMENT, VOIT FERVEMMENT.
FERVESTIR, fiervesUr, verbe.
— Act., habiller de fer, couvrir de fer :
Il fait ses gens fenestir et armer,
Et ses batailles rengier el deviser.
(Car. le Loh., 1" chans., siv, P. Paris. 1
Le dnc de Breubant fist armer et fierteslir.
(Geste des ducs de Bourg., 1371, Chron. belg.'
— Réfl., s'habiller de fer :
.Au matinet, ains que tierce venist,
Se soni en l'ost armei et fervesti.
(Girb. de Melz, p. S40, Steng'el.)
l'oz .m. s'en vont qu'il n'i ont pins esté
El se cornrenl ferveslir el armer.
(Les Loh.. Ars. ■'^143, 1° 6''.1
Tantost s'en va armer et ferveslir.
I (Car. le Loh., l' rhans., XV, P. Paris.)
Guiteclins de Sessoigne s'esl pieça fervestui.
(J. lîOD., Sa.T., CLXxvi, Michel.)
Quant cascnns se fu ferveslus.
(Blancand., 5903, Michelant.)
— Fervesti, fervestu, part, liasse, cou-
vert de fer :
l.i vassaus monle, qu'il ot le cuer hardi.
.\ bien set cens chevaliers ferveslis.
\Gar. le Loh., f" chans., xiu. P. Paris.)
R'eissi a milliers e a cenz
Uns poples puis e unes genz,
Fervesluz d'armes e garniz.
iBes., D. de yorm., I, 4b7, Michel. J
i Ly fors roys Corhadas, qui fu vieus el flonris.
Parmi les alcoir[sl, on Dieux fn mors cl vis.
ChevaucUoit richement armes el fîersviestu.
(Chev. au cygne, i080T,ReiS.)
I .XX valles i a ferveslir.
I (Durmars le Gallois, 12507, Slengel.)
LX. et .X. (chevaliers) qui luit estoient
haubergié et fervestu. {Lancetol, ms, Fn-
bourg, t» 83''.)
Oisi de ses herberges fervesluz et apa-
FES
FES
FES
769
relipz. {Chron. de S.-Den., uis. Ste-Gen.,
f» 239 J.)
Et sist n dromadeire, richement ferveslis.
(Gaufreij, 9-447, A. P.)
Soot vos geoz d'armes mis a point ?
Sont ils armes et fervestus ?
(GnEEiN, Misl. de la Pass., 1S543, G. Paris.)
Procope fait tous fervestis les hommes
et chevaux des Gots. (Fauchet, Orig. des
cheval, arm., et her., 11, I, éd. 16H.1
— S. m., soldat habillé de fer :
Ja Tendra li bons rois a .x. mil ferveslis.
(Reslor du Paon, ms. Rouen, f» 13 r'>.1
Il n'y avoit point de comparaison aux
fervestis François, a l'ordonnance de leurs
scares. (Fauchet, Anlig. gaul., V, 19, ^d.
16H.)
PRRVETH, S. 1., ehnleiir, ardeur, fer-
veur :
Congnoissant la bonne, prande etloj'alie
fidélité et fervelé d'amour et de service que
iceulz habitans luv avoient faiz. (1492,
Ord., XX, 323.)
FERVEULX, adj., ardent :
Ledit Pictaveusis mist celle doctrine, di-
sant que le meilleur remède qu'il y peust
trouver a hommes trop ferveulx, folz, testu
et inobediens et hors de toute riegle si
est de leur rompre la teste et les jetter
par terre par grans paines, afflictions, ba-
tures et mesprisemens. (Eximines, Livre
des s. anges, f" 62 r-, éd. 1478.)
FERVOR, -our, s. f., ardeur :
U fu conceuz am porreture de char, an
fervûur et an puor de luxure. (Ms. Ars.
5201, p. 32o\)
1. FES, plur., voir FEf..
2. FES, voir Fais.
FBSABLE, voir FAISABLE.
FESAIANCE, VOir FAISANCE.
FESANCE, voir FAISANCE.
FESANCHE, voir Faisance.
FESANDiER, adj., aclif ; vie fesandiere,
vie active, opposée h vie contemplative :
La vie fesandiere est doner del pein as
povres, vestirles nuz, herbergier les pèle-
rins, etc.. {Comm. s. les Ps., Ricbel. 963,
p. 2-6».)
FESANSE, voir FAISANCE.
FES.AUNCE, voir FAISANCE.
FESCELLE, VOir FiSSEl.E.
FESCHE, voir Faisse.
PESEL, voir Faissel.
FESELE, voir FiSSELE.
FESEOR, voir Faiseok.
FESERESSE, VOif FaISEOR.
FESICIEN, voir FlSICIEN.
FESiL, voir Faisil.
FESKE, voir Festre.
FESLON, voir Ftl.LO.N.
T m.
FESXE, f. m., magie, enchantement •
Si aucun chante a fesne aucuns chante-
mens. (1396, Trad. des Statuts de l'Eglise
de Tours, ch. 78, ap. Ste-Pal., éd. Favre.)
Lat., ad fascinum.
Se sera bien envre de fesne
S'ilz n'en boivent plus qne leur saoul.
{Mysl. de S. Crespin. p. 59, Dessalles et Cba-
baille.)
Dans les environs de Rennes on dit
faination pour sortilège.
FESNER, voir Feneb.
FESNiER, fesner, v. a., fasciner, en-
chanter :
L'endemain, quant il dnl mengier,
Si a trové son pain pins noir
Qu'il n'ot esté le premier soir.
Il m'est, dist il, mal avenu,
Malvese chose s'a ven
Mon pain, si Va /'«snie sa n 2 doute.
I.i soz vilains n'i veoit goule,
I,i meesraes Vavoit fesnié;
Car ce estoil par son pechié.
(Vie des Pires, Itichel. 23J11, f° 12a'.)
.Nous regnons ore en chascon règne,
El bien est drois que nous regnons,
Que treslont le monde fesnons :
Et savons si les gens deçoivre
Que nus ne s'en sait aperçoivre.
(Rose, 1-2100, Méon.)
Ou se tu as esté fesnie
Par mal regart ou par parole
Je ai esté a sage escole.
Tant sai d'enchantement et d'art
Qne mal parler et mal regart
Ne te porronl point damagier.
{Fahl. d'Or., Ars. .5069, f» 133=.)
Fascinare, fesner. (Gloss. lat -galL, Ri-
chel. 1. 7692.)
On trouve au xiv* siècle la forme mi-
savante fasiner :
Se (stérilité) est pour maladies com-
munes, c'est pour ulcères, ou qu'il estfa-,
sine ou qu'il a prins aulcune chose steri-
lizante. (B. de Gord., Pratig., VU, 14, éd.
149S.)
Dans les environs de Rennes et de
Nantes on dit fainer pour ensorceler, et
défainer pour désensorceler.
FESOER, voir FossoiR.
FESQUE, voir Festre.
FESSANCE, voir Faisance.
FESSART, adj., fessu, est représenté par
un nom propre :
Pierres Fessart. (128'3, Cart. deS.Georg.,
(" 65 r», Ribl. Rouen.)
Noms propres actuels, Fessart, Fessard.
1. FESSE, voir Faisse.
2. FESSE, s. f., fiction ;
Icele qni Clolo doit estre.
Qui fait la gent humaine nestre.
Si dist, coin traîtresse et fainte,
Et qui fesse a trouvée mainte...
(Amaldas el Yrf., Richel. 375, f» 31'J''.)
FESSECUL,, S. m., fesseur :
Regens et fesseculs. (Du Fail, Conl.
d'Eulr., XXVI, Bibl. elz.)
FESSEis, voir Faisseis.
FESSEL, voir Faissel.
FESSELET, VOir FAISSELET.
PESSELLE, voir Fissele.
FESSEOR, voir Faiseor.
FESSERiAus, S. ui. pi., les parties na-
turelles de l'homme :
— Mainte meschinete
S'i louent souvent et menu,
Et font batre le trou velu
Des fesserions, que que nus die.
(GuiLLOT, le Dit des rues de Paris, 10, Mareuse.)
FESSET, voir Faisset.
FESSE TONDUE, S. f., drôle :
Il y avoit en caste seree une /'«se fondue,
lequel après avoir ri comme les autres, et
les voyant pleurer de force de rire, leur va
dire qu'il aymeroit beaucoup mieux pleu-
rer de boire comme la veufve, que pleurer
de force de rire, et qu'il y avoit bien plus
de volupté a l'un qu'a l'autre. (G. BonCHEi,
Serees, i, Rouen 1635.)
Cette fesse (ondue, voyant qu'on se mo-
quoit de luy et de sa masquarade, les va
asseurer... (In., ib., iv )
FESSEUR, voir FOSSOK.
PESsiÉ, adj., en parlant de personnes,
couvert de honte :
Et miens vousisl que Nostre Dame
En porre ardoir l'eust lessiee
Qne revenist ainsi fessiee.
(G. DE CoiNCi, Mir., ras. Soiss., f" IS-l'.)
— En parlant de choses, honteux :
Fuiez, fuiez l'amour du mont
Que vous pour lui avez laissîee ;
Ele est si noire et si fessiee
Que nus son cuer raestre n'i doit.
(G. DE CoiNCi, Mir., ms. Soiss., f 148'', et Richel
23111, f° '2SG=.)
FESSIELE, voir FiSSELE.
FESSIER, voir Faissier.
FESsiNER, voir Faissinkr.
FESSOIER, voir FOSSOIER.
1. FESsoiR, fessouer, fessouoir, s. m.,
arrosoir, en Auvergne :
Jehan Blandin prist le fessouoir, dont il
avoit arousé son dit pré. (13'J5, Arch. .1J
148, pièce 273.)
Un fessouer qui est ung instrument de
bois pour destourner et prendre l'eaue.
(1472, Arch. JJ 195, pièce 734.)
2. FESSOIR, voir Fossoih.
FEssoR, voir FOSSOB.
FESSOREE, voir FOSSOREfi.
FESSORER, voir FOSSORER.
FESSOUER, voir Fessoir.
FESSOUHEC, s. m. 1
Item une broche de fer.., un trepié..,
deux forches de fer... Item ung fessouhec,
une deschaussoyre. (1461, Inventaire, Re-
vue des Soc. sav., 1874, p. 284.)
FESsouiR, voir Fossoih.
770
FES
PESsouL, voir FossouL.
FEssouoiR, voir Fessoir.
FESsouR, voir FOSSOR.
FESSOUREE, VOif FOSSOREE.
FESSouRis, S. ni., ce qu'on peut re-
tourner de terre au fessoir ou fossoir, en
un jour ;
Chacun bourgeois de la ville de Verdun...
Joivent rendre, de franche censive, cha-
cun an : cil qui aura quatre bœufz, deux
septiers de avoine et dix sols de tournois ;
et cil qui tiendra deu.x bœufz, un septier
de avoine et huit sols de tournois; et cil
qui tiendra un bœuf ou un fcssouris, trois
sols de tournois et une niiue d'avoine.
{Coût, de Berry, p. 103, La Thaumassière.)
FEST, faisi, fest, s. ni., faite, sommet,
le haut :
ncinc Tunt les terres si gaslant.
Qu'il o'i lejseot fesl en estant.
(Bed., D. de fiorm., II, 2639, Michel.)
Charlemaigne ja avoit passé les fes et
haultesses de la niomnicne. Chron. de
Turp., f» 36 r°, Paris 1.327.)
Toulesfois Teau pins hante
Convre le fest, et par dessus luy saule.
(Cb. Mar., Mel. dOv., 1. 1, éd. 1596.)
Les faisiz et crouppes des montagnes.
[Descr. rtu Kil, p. 269, ap. Léon, Descr. de
l'Afr., éd. 1S56.)
Tous vendeurs de draps en détail les
aulneront par le fesl. {Coul. d'Anjou, art.
173, Mouv. Coût, gén,, IV, S46».)
— Redevance payée sur les maisons :
Comme autrefoiz luy eust le roy Charles
quicté sa rençon et le fest de son hostel,
s'estoit retourné Angloiz.(CRiST. DE Pizan,
Charles V, 2" p., ch. 26, Michaud.)
FEST AELE, adj., ds fête, joyeux, so-
lennel :
Que nus n'euvre a feste festable sus paine
de 1 amende. {Ordonn. sur les met., xxiv,
à la suite du Licre des met., éd. Deppinc.
p. 408.)
Jours festables. (L. de Pre.mierf., De-
cam., Richel. 129, 1° 192 r°.)
Pestes feslables. (1382, Ord., vu, 742.)
Jours festables. {Ancienn. des Juifs, Ars.
5083, f» i64^)
Les Romains ordonnèrent chascun an
cinq jours solennelz et festables appeliez
quinquateres. (Boccace, Nobles malh.,\U,
4, f° 176 V», éd. 1315.)
FESTACLE, S. iB., ornement d'autel,
tapis, rideau :
Deux fanons d'autel a griffons et a aigles
de perles, dis festacles. (1376, Invent, de
laSte Clmpelle,!ip. Duc, Festaculus.)
1. FESTAGE, - aige, s. m., fête, diver-
tissement, repas des jours de fête, festin :
Festage. (1473, Trinité, Arch. Vienne.)
J'ayrae gens de plaisant devis.
Les festajes et les convis
On force de viande habonde.
(Actes des Aposl.,-!a\. I. P> l»j=, éd. 1S37.)
Furent une foys a ung granl convive et
festage. (Bouchard, Chron. de Bret.. f» 16^,
éd. 1332.)
FES
Se abstenoient de aller fréquenter plu-
sieurs festages et conviz que accoustumes
elles avoient. (Id., ib., f» 11^.)
Apres ce fairt a certain bon festage,
Ponr mienlj (tandir et faire davantage.
Le pèlerin fol mené ponr esbatre.
(BoDRoicxÉ, Lég. de P. Faif., ch. xu, Jonansl,
p. 50.)
Apres que par aucuns jours eust duré
le feslaige. {Mer des Cron.. f 122 r°,
éd. 1332.)
Le roi des Festages d'Angers. (5 mai 1353,
Lett. du procur. gén. à l'év. d'Alix., Le-
beuf, Hist. d'Au.r., nouv. éd.)
— Chômage :
Derequief, il est accordé que toutes les
fois qui li maires et esquevin prenderont
l'iaue ou feront prendre pour refaire leur
ponz, par quoi li muelin du capilre festeut
et en soient huiseus, lidit maires et esque-
vin renderont le feslaige des muelins au
doien et au chapitre devant dis. (1291,
Accord passé derant le bailli d'Amiens entre
le Chapitre et la Commune, ap. A. Thierry,
Mon. du Tiers Etat, 1, 276.)
Festages de fours et molins payez et ra-
batus... a Vincent Charles,fermier de Mor-
taigneville, qui rabatus li ont esté de sa
ferme pour .lx. jours qu'il fut en festage
pour les Englez. (1369, Dom. de Ponlhieu,
ap. Sle-Pal.)
Et si pendant ce temps Icdict moulin as
dras esloit a festage sans ouvrer pour la
solempnilé d'aulcunes festes. (14i6, Cari
de l Eglise de Terouenne, p. 296, Duchet et
tiiry.)
2. FESTAGE, - aige, s. m., faite :
Aharlant de son crein et vcrd epois feuillage
Des astres animez le celesle festage.
(G. BovKiH, fAlectriom., éd. 1586.)
— Droit dû au seigneur sur chaque
maison :
.LV. livres parisis de rente sur le festaqe
de Beaxtgeuci. {1233, Lett. de Simon de Beau-
genci, Arch. Loiret, Invent, de 1766.) '
Sur ce que pie demandoie festage des
mesons et des herbergemenz les queles et
les quels il avoient aquis a Blois... por
chascune meson et por chascun berberjage
cinc solz en non de feslage... a la paie ne
a la solution doudit feslage... sanz solu-
tion de nul festage et de nulle censé. (1278,
Lelt. de J. de Châlill., Bourcmoven, Areh
Loir-et-Cher.) r. j , .a .
De noz rentes de nostre feslage de Blois
(1289, N.-D. de Voisins, Arch. Loiret.)
Toutes les masures vuides qui sont en
ban deu molin de Periers deivent par an
.m. sistereus de blei por festages. {Jurés
de S. Ouen, f» 16 r», Arch. Seine-Inf.)
Item le pasnage et le pasturage a toutes
leur besles hors tailliez, exceptées bestes
portant laine et chievres, et ne paieront
des ore en avant nul denier pour festages,
ne douze deniers pour vinage de chevaux!
(1309, Arch. JJ 45, f» 81 v».)
Dit que de tout son temps il a oi dire que
ce estoit pour trois deniers parisis de fes-
tage, que chacune maison de la dite ville
paye a monseigneur le duc chacun an.
Requis se il scel que c'est que festage d'il :
Ce en une maison y a trois festages si ne
doit elle que .m. deniers. (1393, Inform.
sur usage des habitants de Neuville ap Le
Clerc de Doûy, t. I, f» 237 r», Arch. Loiret.)
En laquelle terre et seigneurie a telle ]
FES
dignité que toutes les resseantizes des
avesches non falotes sont tenuz y paier
pour chascune resseantise non faicte trois
solz tournois. Et ce appelle l'en feslaige,
qui de toute ancienneté a esté accousiumé
estre paie. (1431, Denombr. du baill. de
Constenlin, Arch. P 304, 1» 201 r".]
11 est deu par phisieurshabitans ettenans
dudit fieu dix huit festaiges de maison a
trois termes en l'an. (U56. Denombr. de la
Vie. de Beaumont, Arch. P 308, f» 24 i".)
Il est deu par plusieurs des habitans et
tenans dudit fieu .xviii. /'fslay^es de maison.
(143'i, Aveux du bailliage d'Kvreux, .-Vrch.
P' 294.)
Droict de festage ne se prescrit contre
ledit seigneur en la ville et banlieue.
{Coût. loc. de Menelou-sur-Cher, xix,Nouv.
Coût, gén., III, 1082.)
Les cens ou feslage deuz au roy. {Coust.
de Berry. tit. vi, art. 3, Nouv. Coût, gén.,
111, 94o''.)
— Territoire sur lequel se percevait ce
droit :
Meson assise a Marchesnoir ou festage
Monseigneur. (1338, Beg. des lett. de
f ranch., Arch. K 1311, 1° 6 v».)
FESTART, voir FeIAHD.
1. FESTE, ^es(e, s. f., plaisanterie :
Le mantiel de son col dcssiere,
Ki le lait keoir a la lierre.
En la boe, aaqoes par sa /îm^c.
(MocsK., Chron., 18948, Reiff )
Torne a bien dit quankp c'oras.
Encore mesdesist nn pen,
A /iesie le torne, ageu.
(Jacq. d'Amiens, Art d'Amour, ms. Dresde, v. 19i8,
Kdrtiog.)
2. FESTE, S. m., hêtre :
En retournant Ironvay dessons nn feste
En un hanlt lieu Marion et Robin
Sus un ruisst'au liuvans a un bassin.
(E. Deschamps, Poés-, 11, 212, A. T.)
3. FESTE, S. f., espèce de cordage,
amarre :
Et demandera certaines cordes nommées
festes, pour monter lesdits bateaulx..., et
iceux fermera et liera a certains anneaulx
de fer. (1413, Ord., x, 330.)
La nef fermée a kais Rothom.... les dit
sergans purent coupper la feste ou corde
de quoi la dite nef estoit fermée au kai.
{CoiUuni. de la Vie. de l'eau de Rouen,
Arch. Seine-Inf.)
4. FESTE, fieste, s. L, faîte, le haut :
Si con mengoient par granl lieste,
Richars esgarde sur la fîeste
De la maison et voit errant
.1. cors sur .ii. wimes gisant.
(Rich. li biaus, 1341, Foerster.)
Festulus, li, petite fesle ou petit frestre
de maison. {Calholicon, Richel. 1. 17881. j
Les fins draps en deux cens et au
dessus seront aulnez par la feste, et tous
autres draps en seront aussi achaptez,
aulnez par la /'es(e. (1443, Ord., xili. 382.J
On ne sçavoit que c'estoit de mettre du
marbre ni du porphyre aux cheminées ny
sur les portes des maisons, ny de dorer
les fesles, les poutres et les solives. (Lise,
sur les caus. de l'exlresme cherté, attrib. à
du Haillan, Var. hist. etlitt., VII, Bibl. elz.)
3. FESTË, voir Festre.
FES
FES
FES
771
PESTEAGE, voir Festiage.
FESTEE, S. f., poutre faitière :
Festum, solempnitez ou feslee de mai-
son. {Gloss. lat.-gall., Richel. 1. 13032.)
FESTEER, voir FESTIER.
FESTEEUR, S. m., qul fait fête, qui s'a-
muse, qui est de la fête :
La nuit vient qui le jour efface.
Les feslenirs aussi cnchace,
Car il voient si aproclier
La nuit, que temps est de concilier.
{Fauvel, Richel. 146, f" 33=..)
1. FESTEL, feslal, adj., de fête, joyeux,
solennel :
n di restai.
(S. Brandmi. 750, Michel.)
Les jours festels de la terre. (Psalt. mo-
nast. Corb., Richel. 1. 768, f" 60 r».)
2. FESTEL, s. m., sorte de tuile servant
à couvrir les toits :
.iiii. festel. (1S21, Acquits de Laon,
Arch. mua. Laon.)
Quant a la thuille et festeaulx. {Compt.
de Liane dePoit, p. 182, Chevalier.)
Lesbeani feslemix de nos humbles maisons.
(V,vrQ . mil., r, 80, éJ. 1612.)
Nom propre, Festeau.
FESTELER, VOir FrESTELER.
PESTELETE, S. f., jeU :
Et sachies que bien apartient
Que fâchons autres ffslelelex.
(Ao. DE LA Halle, Gieu de Rnbin et de ilarion,
Tli. fr. an m. âge, p. 120.1
FESTELMENT, festeumeiit, adv., d'une
manière de fête, joyeusement :
Lolaires aparclle ses noces feileiimenl.
Il nnode ses fieves de tôt son tenement
K'il soient a ses noces devant li en présent.
(Helias, Richel.M2358, f 3'.)
— En grande pompe :
Enfrnesavoit sa feme cest siècle trespassé
Et on avoit le cors festetment enterré.
(rielifit, Richel. 12338, !° 9*'.)
FESTEMENT, S. m.. Semble désigner un
acle authentique :
Snlonc le porport de la chartre et du
festement lor fuadour avaunt dit. {Lelt
d'Ed. II, coll. Brequigny, IV, f" 47 r». Ri-
chel.)
1. FESTER, faister, v. a., couvrir le
faîte de :
Faister, couvrir le faîte. (DuEZ, Dict.
fr.-all.-lat., Amsterdam 1664.)
— Faisté, part, passé, surmonté :
Il me souvient d'avoir tenu une charte
seellee des armes d'un Pierre del Donjon,
comte de Corbueil, qui pour seel avoit le
hault d'une grosse tour de chasteau,/'a!s-
tee d'une pomme. (Fauchet, Orig. des
cheval, arm. et lier., I, 2, éd. 1611.)
2. PESTER, v. n., être de fête, se repo-
ser, chômer :
Que tout ades en l'uevre esloit,
Nnle fois ele ne fesloil.
(G. DF. CoiNCi, il7ir., ap. Dnc, Feslare.)
Se ainsi estoit que li moulin devant dit
ne puissent souffire a batre l'escorche que
as taneeurs devant diz convient, ou que 11
moulin devant dit [estassent par aucune
aventure, li devant dit taneur puent et
porroQt batre par tout la ou il vaurront le
sourplus de leur escorche que li moulin
devant dit ne porront batre, ainsi que an-
cianement l'ont usé sans no congié. (1308,
Cart. de Pontliieu, Richel. 1. 10U2, f" 15 r».)
Il nous rendroient pour chascun mui
d'escorche balue a leur maisons ou allors
el temps que li dit moulin fesleroient, tout
autant comme se ele esloit batue as devant
diz moulins, se li moulin devant dit fes-
toient par leur deffaute, et venrroient au
receveur de Ponihieu ou au baillif d'Abe-
ville dire par leur seremens combien d'es-
corche il aroient batue et moulue, et par
leur seremens en seroient creu. (/6.)
FESTEUMENT, VOir FESTELMENT.
FESTEUS, /issftfus, adj., de fête, où il y
a beaucoup de monde, où il y a nne
affluence extraordinaire comme à une
fête :
Celeber, fiesteus. (Gloss. de Douai, Es-
callier.)
FESTEYEMENT, VOir FESTIEMENT.
FESTixGE, festeage, s. m., fête, festin :
Vingt et troys disners, comestions et
festeage. (1496, Transact., chap. de Ste-
Radeg., Arch. Vienne.)
Festiage. (Stat. de Monliernetif, p. 24, 23,
31, 32 et suiv., Arch. Vienne.)
Les Romains faisoient leurs festiages vi-
naux, un an après les vendanges. (G. Bou-
CHET, Serees, i, 50, Roybet.)
De leurs libres chansons et de leurs festiages.
Qu'ils faisoient en commun, ce fîst enfin le nom
De Comédie, ayant jusqu'ici son renom.
(VjOQ. DE LA Fresnave, Art poel., III, p. 109,
Genty.)
FESTICHURE, VOlr FESTISSEDRE.
FESTiEL, voir Frestel.
FESTIEMENT, - yemeut, festiment, fes-
teyement, festoiement, s. m., fête, au propre
et au flg., réjouissance, noces :
Il estoit certain que l'amour du père, ne
chiere, ne fesliement que on luy sceust
faire, ne avoient autant de puissance de
faire rompre a Bnsaida la promesse que
elle lui avoit faitte. {Troilus, Nouv. fr. du
xiv° s., p. 296.)
Ces baisiers, ces accolleraens.
Ces lonchiers, ces festiemens.
(Therence en franc., C 219'','éd. 1528.)
Et du festoiement et réception feurent
bien conlenis le roy, l'empereur et les sei-
gneurs. (Juv. Diis" Urs., Charles VI, an
1415, Michaud.)
Festiemens joyeulx. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., I, 22, Buchon.)
Qui de bien vivre ayenl envie,
Banniz d'aduiteres ameres.
De festiemens de leurs commères.
t.M. des .Apost., vol. II, F ni'>, éd. 1537.)
Autres disoyent que la royne ne prit pas
bien en gré aucunes assemblées de dames,
[lar manière de feslimens, que journele-
uient faisoit le roy. (0. de la Marche,
Mém., I, I, Michaud.)
Si recommença on a faire chères et fes
leyemens. (Id., ib., I, 26.)
La luy fist tous festyemens amyables et
privez. (D'AoTON, Chron., Richel. 5082
f» 63 r».)
Auquel lieu luy et toute sa compagnie
fut par quatre ou cinq jours festoyé de
tous les feslimens qui se pourroient souhai-
ter. (.Mart. du Bellay, Mém.,\. 111, f» 76 v»,
éd. 1569.)
1. FESTIER, S. m., tuile qui recouvre le
sommet du toit :
Pour .XV. milliers de tuille,... et pour
vingt fesliers au prix de m d. pour pièce,
(xvï's., Compt. de dép. du chat, de Gail-
Ion, p. 114, Deville.)
Cf. Festel.
2. FESTIER, - iier, fiestier, festeer, festoier,
festoyer, fetier, verbe.
— Act., faire fête, faire bonne chère à
quelqu'un :
Et qu'il eut estes festiies et conjois de
madamme la roynne d'Engleterre, ea
femme. (Froiss., Chron., VI, 246, Luce.
ms. Amiens.)
Li bons dus de Gniane les a bici fiesties.
(Geste des ducs de Bourg., 2923, Chron. belg.)
Dieu sçait comme la dame est festiee,
servie el honnouree. (Quinze joyes de
mar., ii, Bibl. elz.)
Et doulcement me festioit
Quand il venoit ;
Mais pas longtemps ne s'en tenoit !
(A. Chartier, Liv. des .iv. dames, p. 612. éd.
1617.)
Les barons, chevaliers et dames qui la
vindrent, récent en moult grant révérence:
Si les festoya et convoya comme celuy qui
bien le sçavoit faire. (Gérard de Nevers, I,
I, p. 2, éd. 172o.)
Ont ilz bien gaudy el galle.
En lieu de dire leurs matines.
Le vin blanc, le jambon sailé
Pour feslier ces pèlerines.
(CoQHILL., Monol. des ferniq., II. 282, Bibl. elz.)
Nul ne tient ny meilleure table
Ny plus longue pour fetier
L'amy qui luy piest de prier.
(J.-A. DE Baif, l'Eunuque, v, 9, éd. 1373.)
Fist apprcsler la table, et, joycoi, les feslie
De viande de porc et de chèvre rostie.
(RoNS., Poés.. III, 427, Bibl. elz.)
— Fêter, en parlant d'un saint :
L'antre tient que c'est ofSce
De plus louable exercice
Se lever un peu matin,
Dire m.al de sa cousine.
Quereller a la voisine.
Ou festier saint Martin.
(tes Œuvres de mesd^imes des Roches de Poitiers
mcre el fille, éd. lo'8.)
— Rén., se faire mutuellement fête :
Et se feslierent ensemble, ainsi que bon
leur sembla. (1443, Instr. de Ch. VII, ap.
Ecorcb.s. Ch. VII, p. 118.)
— Sans idée de réciprocité, faire fête,
faire la noce, se donner du bon temps :
Et recommancerent l'amoureux usage en
soy festiant et prenant joye et plaisir.
(Troilus, IV, Nouv. fr. du xiv° s., p. 234.)
Est ce afin que ton héritier
Ayt mieux de qaoy se festier.
Jouissant de tes abstinences î
(MixLiM DE S. Gelais, (Muv. poét.. p. 3S, éii.
1719.)
772
FRS
FES
FES
— Neuti'., faire fête, festiner :
Ja n'est pas ui sabat ne tens de festeer.
(Rois, p. 358, Ler. de Linoy.)
Les seigneurs qui alloient voir le roi et
la roine et leur conseil, pour fexlier et
pour apprendre des nouvelles. (Froiss.,
Chron., I, i, 32, Buchon.)
Festier s'employait encore au xvii°
siècle :
Le chien saute dessus lui, le flatte et le
festie en branlant la queue. (Sorel, Fran-
cion, 1. VL)
La langue moderne dit fetoyer, festoyer,
faire bonne chère, bon accueil.
FESTiERE, feest.,s. S., tuile qui recouvre
le sommet du toit :
.xii^ de tuile et .vni. feestieres. (1335,
Compte de Odart de Laigny, Arch. KK 3»,
f° 236 V».)
De mettre en la maison de nostre dite
eommenderie jusques a la somme de quatre
milliers de tieule garnis de feslieres pour
toutes les reparacions. (1397, Arch. MM 31,
f" 2S0 r».)
Les ongles des singes sont faites en fes-
lieres, et sont a demy rondes. (Du Pinet,
Pline, XI, 45, éd. 1566.)
FEsTiF, adj., de fête, solennel, joyeux :
Jours festifs. {Chron. des Pays-Bas, de
France, etc., Rec. des Chr. de Fland.,
111,535.)
Il se disait encore, au moins dans
quelques provinces, au commencement
du xvii" siècle:
Ces homélies fesUves, bien que posté-
rieures en leur naissance aux dominicales,
sortent neantmoins bessonnes, et comme
d'un mesme part, de la presse de l'im-
primeur. (J. P. Camus, Prem. hom. fest.,
1619, L'n mot au lect.)
S'il vous plaisoit de communiquer à ces
prédications festives le mérite d'estre leuës.
(1d., ib-, Epistre.)
FESTIMENT, VOir FESTIEMENT.
FESTiNAGE, S. m., fcstln :
Les anciens en leurs feslinages et ban-
quets coronnoient et le vin et les viandes.
(G. BoucHET, Serees, i, 37, Roybet.)
FESTiNANCE, festinanze, s. f., hâte :
Et o feslinance les cerchoient de enclore.
(Aimé, Chron. de Bob. Viscart, 1, 18, Cham-
pollion.)
0 grant feslinance retornerent a lo duc
et li distrent tout lo fait. (Id., ib., II, 3.)
La venjance non se doit faire o festi-
nanze. (Id., ib., I, 13.)
0 grant feslinance vint un message el
aporla a lo duc la propre dent de sainl
Mathié. (Id., Yst. de li Norm., VIII, 28.)
FESTiNANTEMENT, adv., à la hâte :
Adoncques n'y eust il aucune demeure
de péchiez ne aucun regart, mais festinan-
temenl usoient de conseilz par entre eulx
en singulières choses. (BouRGOiNG, Bat.
Jud., V, 4, éd. 1530.)
FESTiNATioN, fesUnacion, s. f., hâte,
empressement ;
Fils de homme, menjue ton pain en
toiirbation, et bois tou yaue eu festina-
tion et en pleur. (Guiart, Bible, Ezéc, m».
Ste-Gen.)
A la parolle de Daniel retourna le peuple
en grande diligence et feslinalion. {Prem.
vol. des Ep. et Ev. de Kar., f 202 r»,
éd. 1519.)
Et par plusieurs fois destrousserent oy-
sivelé, friandie, excès et fesUnacion qui ap-
portoyent vivres au prince de la chair.
(J. BoucHET, Triumphes de la noble Damn,
f» 127 r», éd. 1536.)
FE.STiNESiENT, S. 111., fètc, transport
joyeux :
Il y eut grand exclamation et fesline-
ment entre ïes compaignons et mariniers,
qui se vantoyent de leurs beaulx faits vic-
torieux. (LeMaire, Vluslr., II, 8, éd. 1548.)
FESTiNEH, verbe.
— Act., hâter, presser :
Pour ceste cause feslina Papus ses che-
valiers de se assembler. (Bourgoing, Bat.
Jud., I, 29, éd. 1530.)
— Réfl., se hâter :
Qu'il seroit impereor et auroit l'impera-
trix pour moillier, s'il s'avenchoit et fes-
tinoit de venir, f AiMÉ, Yst. de li Norm., II,
10, Champollion.)
Drogo se feslina de deffendre la injure
de son seignor. (Id., ib., II, 36.)
Par quoy elle doit plus tost attendre la
conversion des juifz que de soy festiner et
diligenter a leur dampnation. {Prem. vol.
des expos, des Ep. et Ev. de Kar., t" 116 r°,
éd. 1519.)
Le roy premier entra dans la gallere de
l'Empereur, qui fust après dans la ville
d'Aiguës Mortes, se feslinerent en divers
buts. (Gasp. DE Tavannes, Mém., p. 89,
Michaud.)
— Neulr., se hâter :
Et vint tout droit cheoir au meillieu de
ses 'ennemys, feslinant par force passer
jusques a ses gens. (Bourgoing, Bat. Jud.,
VI, 7, éd. 1530.)
FESTiR, fieslir, v. n., couvrir If^ faîte
d'un toit :
Fiestir. (Roisin, Franchises, lois et cou-
tumes de la ville de Lille, vas. Lille 266.
Exemple égaré.)
H.-Norm., vallée d'Yères, faitir, dans le
même sens.
FESTis, adj., de fête:
Les jeuï fesliz.
(J. Peletier, Art.poel., p. fiS, éd. IS.ïS.)
FESTisAGE, S. m., droit payé pour la
toiture d'une maison :
Feslisage de maisons. {Chart. de Hain.,
xxxvill, 4, Nouv. Coût, gén., II, 75'.)
FESTiSEURE, voir Festisseure.
FESTissER, fetiser, v. a., fêter .
Et clerc et lai l'aiment et prisent.
Toit le loenl, luit le felisent.
(G. DE CoiM'.i, .)/!>., ms. Soiss., V lo"
Mais qnant li hoos lies congoist
Les raes, el il se resgojrst
En fcslissanl les boinnes gens,
N'est mes si nobles ne si gens
Ne qui miei plaise n'atalente.
(.(. DB CoNDÉ, h Dis de bonne chiere, 33, Scheler.)
FESTissEi'iiE, - seure, - ssure, - sure,
-chure, fiet., fet., fisl.,s. t., arête d'un toit,
et la tuilo courbée dont on couvre le faîte
des maisons, sommet en général :
.1. millier de tuille et .n. festiseures.
(1294, Trav. p. les chût, des G. d'Art ,
Arcb. KK 393, f° 3 r».)
Pour demi chent de festissures. (1335,
(6., f°76.)
.VI. pintes bendes de fier mises a le
fietisure de le tente dou prevost et des
jures. (1367, Compt. de Valenciennes, n« 27,
Arch. mun. Valenciennes.)
Pour chent et demi de festissures. (1386,
ib., f» 80.)
Que la dicte cuiture desdis vaniaux el
des dites felissures soient cuittez et plom-
mees bien et souffissamment. {Ch. du
XIV" siècle, Abbeville, ap. A. Thierry, Mon.
du Tiers Btot, IV, 221.)
Et sy advient souvent que pluiseurs des-
dis ouvriers accatent et vendent tieulleset
festissures, veniaus, arrestiers, lattes et
autres choses servans audit mestier. (1405,
Ord. de l'échevinage pour le métier des cou-
vreurs en tuiles, ib., II, 18.)
De pel, de late, de couvreture et de
fistissure. (12 sept. 1421, Flines, Cod. A,
f 38 y\ Arch. Nord.)
A Jehan Rose plomniicr, pour avoir ou-
vré a la fenestre ou bout de l'orloge en
festissures et bordures. {Compt. de 1468-69,
Arch. Nord.)
Douze cens cinquante six livres de
plomb employé a faire les heuzes et festi-
chures servans audit windas. (1498, Compt.
faiU p. laville d'Abbev., Richel. 1. 12016,
p. 157.)
Pierquin Morel, plombier, redresse les
flourettes qui embellissoient les festissures
du beffroi. {Compte de 1509, Béthune, La
Fons, .irt. du Nord, p. 87.)
Festissures pour .xxiiii. solz le cent.
(1.524, Reg. 13 de Corbie, f" 219, ap. Ste-
Pal.)
Le comble tout de la salle estoit tendu
par dedens, depuis les pens jusqu'à la fes-
tissure, de drap neuf. (S. Remy, Mém.,
ch. CLV, Buchon.)
FESTivABLE, adj., de fête, joyeux, so-
lennel :
E toutes les entrailles de la pensée au-
ront le jour festivable devant toy. (Psattt.,
Richel. 1761, f» 9o"=.)
Le setisme jour vous est très festivable
et plus seint. {Bible, Lev., xxiii, 7, Ri-
chel. 1.)
Et ceuls jours festivables furent insti-
tues que l'en apele les saturneles. (Ber-
SDIRE, T. Liv., ms. Ste-Gen., f» 37*'.)
FESTiv.Ai., voir Festivel.
FESTIVALMENT, VOir FESTIVELMENT.
FESTIVAUMENT, VOÎr FESTIVELMENT .
FESTivÉ, adj., de fête, solennel :
Et icis jors fa festivez
Et celebrables ans Ilebrez.
^MACÉ DE n Charité. Bible, Richel. 101, rS-H*".)
FESTIVEL, - al, adj., de fête, joyeux,
solennel :
Establisseiz jur festivel es espeisseces.
lUb. Psalm., Oxf., cxvii, 26, Michel.) Var.,
FES
FES
FES
773
festii^al (Ps. de Corb.. Richel.l.768,f''94v°.) '
.lurn fextivel. {/&., lxxv, iO.) '
Buisinezen la /esd'Bei tnbe. {f().,Lxxx,3 ) 1
Var., festival.
Un calisce moull fesliml
Prant li abes lot de cristal.
(S. Brandan, Ars. 3:;ir,, f» lOlM
Pur uns festivals sacretiees que mi pa-
rent i funt. {Rois, p. 78, Ler. de Lincy.)
Quant li dns senz delaiement
Ont fait SUD aparellement
E snn convive ffstival.
(Ben., D. di- Korm., II, 7032, Michel.'
Dnntl'om fîst chaisnbles reians
A chanter messes festivans.
(Id.. i«., II. 26094.)
Esloce te, o tu Belleem, et ui sois chan-
tez par totes tes rues li festivals alleluya !
(S. Bern., Serm., p. 532, Ler. de Lincy.)
Faisons cesser en terre tous les festiveux
jors de Dieu. (Psaut., Maz. 238, f» 88 r».}
Jor festivel. {Ib-, f» 90 v°.)
Plus volentiers vest robes sales
Qae festivex robes ne face.
(G. DE CoiNCI, de l'Eniperer. gui garda sa chnal.,
1210, Méon, Nom: Rec, II, ,39.)
E li servises fnd Tait hante festital.
(non. -1100, Michfl.)
Celeber, festivel. {Gloss. de Conches.)
Jours festivalx. {Stat. de Henri VI, an vi,
impr. goth. , Bibl. Louvre.)
Festivalis et hoc le, festivel. {Voc. lat.-
fr., 1487.)
PESTivELMENT, - ant, - aiment, - au-
ment, adv., comme en un jour de fête :
La messe chantent antemant,
A grant honnr frstivelmanl.
(De iloz que IV. D. reicla a son ami en letres d'or.
Richel. 423, f° lox.)
La messe chantent a Uement.
A grant honor feslinelment.
(.Ib., Richel. 818, f° 67^)
Quant le chapitle sera assemblé soit leii
l'évangile festivamnent. [Règle del hospit.,
Richel. 1978, f° 39 v.)
Quant lirais ot tenn sa curt fesliralment
Le congé unt pris.
(Ilorn, 2677, Michel.)
FESTivEMENT, adv., joveusemeiit ;
Encontre Ini a chère clere
Se leva moult feslivemenl.
(G. DE Coisci, ilir., m%. Soiss., f 57^)
Tieulx y a qui les appelloient bugles ;
les cornes en lioient de sycles d'argent en
la terre, si en buvoient a leurs tables es
grans convives a grant richesce festive-
ment. (Rom. de J. Ces., Ars. 5186, 1" 57"=.)
FESTivER, verbe.
— Neutr., être en fête :
Ja demander ne vous esluet
Se il feslit'erent cel jour,
Toit li ont fait joie et honor.
(Ben., Troies, Richel. 373, f 107°.)
— Act., célébrer la fête de, fêter :
Et forment demandé li a
Por quoi il festivoient si
De la mère Deu lo servis.
(Mir. N.-D., Richel. 818, f» 20''.)
Geste déesse (Bellone) estait festivee par
les Romains au temps de l'empereur Silla
ou mois de janvier. {Mer des hystoir., t. T,
f' 66S éd. 1488.)
Et fut commandé que celluy jour par le
peuple romain fust perpétuellement /estiw
en l'honneur de Saturne. (La sec. Ùec. de
TU. lip., II, I, éd. 1530.)
Pour festiver le jour de ceste entrée.
{Enlr. de Henry II a Rouen, (° 10 r».)
— Faire bon acctieil, bonne chère h
quelqu'un, le bien traiter :
A très grant désir de vous veoir en son
palais, et vous y festiver. (J. Bouchet,
Noble Dame, i" 59 v°, éd. 1536.)
— Festivant, part, prés., qui donne une
fête, un festin :
L'heure du repas venue il ne faut de-
mander si les festivans estoyent bien em-
besongnez. (Saliat, Her., vu, éd. 1556.)
FESTiviTÉ, s. f., fête :
En nenve bnisinc cornez
Es jours de vos festititez.
{Lib. Psalm., txxx, p. 316, Michel.)
Ce il est dimenche ou autre grant festi-
vite. {Règle del ftospit., Richel. 1978, f" 28 v°.)
Célébrer la festivité des tabernacles.
(GuiART, Bible, Zach., ms. Ste-Gen.)
Vasty par grant sollennité
Celcbroil sa festivité.
(.1. Le Keïre, Malheolus, liv. II, 1365, Tricote!.)
Festivitas, festivité. {Gloss. tat.-/r., Richel.
1. 7679.)
Alloit a la feslirilc
Une jouvencelle bénigne.
I /.(I grant Malice des femm.. Poés. fr. des xv'' cl
xvi' s., V, 316.)
Et feras la convive en ta festivité. (Le
Fevre d'Est., Bible, Deut., xvi, éd. 1334.)
Le jour des nopces fut ordonné, en
grande festivité et joyefust célébré. (Fioticr
des Hist. rom., c. lxxix, Bibl. elz.)
Et fist par celle noble venue bancquets
et convis joyeux et de belle festivité. {Ib.,
c. XCVII.)
Ce mot a été repris .au xix° s. :
On a inventé une grande diversité de
vases, ustensiles et autres accessoires, qui
donnent au repas une teinte plus ou moins
marquée de luxe et de festivité. (Brill.
Sav., PItysiol. du goût, méd. 27.)
FESTOi, festoy, s. m., festin :
Et pour avoir lieu plus ydoine pour faire
grande chiere, ordonna de les faire mener
au parc, la ou avoit unes fontaines les
plus belles de James et toutes propres a
festoy, et sur lesquelles le disner estoit
richement .ippoinctié. (G. Chastell.,
Chron. des D. de Bourg., II, 45, Buchon.)
Plusieurs assemblées, /estoi."!, banquets,
danses. (Ol, de la Marche, Mém., p. 171,
éd. 1616.)
FESTOTABLE, Edj., de fètc, joycux,
solennel :
Tant fesoit ele plus bêle chiere et plus
festoiable. {Vie S'' Clare, Richel. 2096,
1° 6^)
Quant il volt par lioe amistié
Donner a la pecherresse ame
Joie celestre et faire dame
De festoiable elernilé.
(Fabl. d'Ov.. Ars. 3069, f 131'.)
Jour festoiable. (Behsuire, T. Liv., m?.
Ste-Gen., (<• 293=.)
FESTOiABLEMENT, adv., joycusenient :
Il conjoissoit S" Clare Gracieusement et
festoiablement. {Vie S" Clare, Richel. 2096,
f 12'".)
fe.stoiaIj, adj.. de fête, joyeux, solen-
nel :
Jours fcstoiaul.x. {Anc.ienn. des Juifs,
Ars. 3083, f 240^)
festoiement, voir Festiemest.
FESToiRiE, S. f., festin :
Et la refont grant festoirie
Dont la court en est resjnye.
(Deccilleville, Trots Pelerinaiges, P 140", impr.
Instit.)
FESTOYER, VOJT FESTIER.
FESTOYEUX, adj., de fête :
Les feulx de joye faictz sur les pavez aux
carrefours continuèrent par l'espace des
dits troys jours festoyeulx comme le di-
manche. (Sebastien JIoreau, Prinse et
délivrance du roi François I", 1524-1330,
Arch. de l'hist. de France, 1« sér., Il, 333.)
1. FESTUE, frestre, freste, s. m., dimln.
de faite, comble de maison :
Une maison a frestre et a solier. (1362,
Cart. de Si-Etienne de Troyes, Richel. 1.
17098, f 383''.)
Festulus, li, petite feste ou petit frestre
de maison. {Catholicon, Richel. 1. 17881.1
Certains bas et petis estaulx que lesdiz
doyen et cbappitre avoient de nouvel fait
construire en leur grant cloistre de la dite
église en forme de frestre, pour y vendre
pain. (24 av. 1472, Lett. de N. Mauroy, lient,
de J. de Soiss., Arch. Aube.)
Edifier a neuf le frestre du darrier du dit
hostel. (1480, Lett. de P. Bruyer, prév. de
Troyes, ap. Harmand, Léproserie de Troyes.
p. 232.)
2.FESTRE,/'res(e, frestre, s. f., dimin. de
faîte, sommet du toit, sommet en général :
Vit une borde qu'en avoit fet drecier.
Uns sains hermites s'i voloit herbergier,
La freste en cort Renoars errachier.
(Àleschans, 7367, Jonck., Guill. d'Or.)
Et li poison tantost revivoient et s'en
aloient noant avec les autres senz dos, forz
la freste. {Contin. de Guill. de Tyr, H. Mi-
cbelant et G. Rajnaud, Ilinéraires d Jérusa-
lem, p. 172.)
Eslevee s'est une flamme
D'un feu gregois ; dessus la festre
Du couvent ce feu gregois flambe.
(Lo pileuse Désolât, du monast. des Cord. de ilaulr.
Poés. fr. des sv' et xv[° s., I, 144.)
Que chascun ait restoupé a front de rue
en dedans sept jours et septnuyts sus trois
sols de fourfait, toute quemynee neloyeeet
belos entretenus et fresie relevée s'il y a
taule. (1507, Pre'i). de V'(m«M, Coût. loc. du
baill. d'Amiens, p. 403, Bouthors.)
Bourbonnais, festre, faîte.
3. FESTRE, feste, fistle, fesque, feske,
ftestre, flette, fautrc, flautre, s. f., fistule,
ulcère :
Fistle nobele.
(Expl. du Cant. des Cant., ms. du Mans 173,
f 84 r».)
Cil qai se douta ile la /lestrc
Par conseil fist mander .1. mestro
Qui vint et vit sa maladie.
{Vie des Pères, Richel. 231U, 1° S0«, et .\n.
36Jl,f''8f>'=.'l
774
FES
FET
FET
Il a secoru as boçiis, as goutens, a ceux
qui estoient malades d'une maladie forte
et diverse, qui est nommé flestre. (Vie de
S. Louis, Hist. de Fr., XX, 122.)
Il metoit de la poudre es neuf pertuis
fez en son pié a manière de flestres, qui
decoroient de pueur et d'ordoure. (Ib.,
p. 130.)
Par les chevens blons et Inisans,
Oa il n'ot ne malen ne feutre,
Prent Artns a la main senestre.
Tont lié.
(Court, Roy. lign., Hichel. S698, P 60'.)
Monlt boins snrgiens est ki sel warir de feslre.
(Gilles u Muisis, H Estas des seculers, II, 85,
Kerv.)
— Goule feslre, dans le même sens :
Li ponacres 11 vait josqu'a pîez descendant.
Avos la goûte fesie le cors li vet perçant.
(Herman, BiHe, ms. Orléans 374'"=, f 8'.)
Aveuc chel mal meismement
Se misent cranque et goûte fesque
Sonr lui a destre et a seniestre.
{Mir. de S. Eloi, p. 103, Peigné.)
Et si gariz de goûte flautre.
(ROTEB., li Dit de t'Erlierie, I, 2S4. Jnb.)
Et si gariz de gcute [autre.
(Id., ib., 67, Méon.A'oa». Rec. 1, 187.)
Tontes Tilainnes et vilain
Aient tout le mal Saint Gillain
Et goûte feske et goote arlhiqne.
{Des xiiil Manières de Vilains, p. 12, Jub.>
AToit une plaie de goule feslre desus le
bras. (Vie S"" Clare, fiichel. 2096, f° IT.)
Pur goule feslre. (Ms. Bodl. Digby 86,
f° 28 r».)
Suer Clémence de Sens avoit une ma-
ladie entre l'ueil et le nez, qui estoit apelee
goule fleslre, et avoit ilec un pertuis ou il
puist entrer un festu et couroient de ce
pertuis bumeurs. {Vie S. Louis, Hist. de
Fr., XX, p. 146.)
Le jus du plantain mis sur la gole fletle
la fait sécher. {Liv. de fîsig., tas. Turin,
f" 2 -v».)
Je soi tout plaia de goûte flestre.
Je me gis cbascun jour en l'eslre.
Car je ne me puis remuer.
{Passion N.-S., Jnb., Mijst., II, 232.)
4. FESTRE, voir Caci.\fistre au Sup-
plément.
FESTRin, verbe.
— Act., couvrir de plaies :
Mes l'nne de ses faces adnnc li a feslri
Si que dedonz la bnche tresqu'as denz li pnrri.
(Gaiisier, Vie de S. Tlwm., Richel. 13S13,
f» 60 r°.)
— Neutr., se gangrener :
(Jiiant il mielz le qnident garir
La plaie coramenre a festrir.
(Prollieslaus, Richel. 2169, f" 17'.)
Cf. Festre 3.
FESTRos, adj., atteint de la feslre :
On chief li prent la taigne, Iretot devint roignos,
non li prist la verolle, tôt devint chacions,
Li man li vindrent Init, si devint tnit festros.
(Herman, Hist. de la Bible, ms. Orléans 374'''*
P 8'.)
Cf. Festre 3.
FESTU, s. m., paille. Locutions :
— Li festus en est loris, la paille est
rompue, l'engagement est annulé :
Je ne quier qu'en soies lases
De li amer, tant que j'en grous ;
Atant li feslus en est tous.
(Gauvain, 1084, Hippeau.)
— Traisner feslu devant vieil chai, es-
sayer de faire prendre le change, tendre
un piège :
J'entends bien tout; il ne fanlt point
Traisner festu devant vieil chat.
{Nouv. Pathelin, p. 171, Jacob.)
— Tirer au feslu, tirer à la courte-
paille :
Pour veoir qni commencera,
Kt comme temps on passera.
Il nous fanlt tirer au festu.
{Jeu du Capifol, p. 8, Ler. de Lincy et Michel,
Farces, moral, et serm. joy., t. 11.)
— Mener au festu, mettre sur la paille,
réduire à la misère :
Enst en ont maint desvestn.
Ensi les ?nainnent au festu.
{Li Epijstl. des femes, Jab., Jongl. et Trouv.,
p. ii )
FESTUE, S. f., sorte de fruit :
Piscates, qu'on appelle fistuces ou fes-
lues, sont fruiclz qui croissent oiiltre mer
et ressemblent a pins. {Le grant Herbier,
[" 8a r», Nj'verd.)
FESTUEiL, S. m., dérivé de fétu :
Hoste hors de ton oeil l'estueil
Qu'en l'antrni vois le feslueil.
(Qualr. moraux, xxxi, tirés d'un ms. du xv° s.)
FESTUET, S. m., dimin. de fétu :
Tant comme peseroit .i. fesluel de blé.
{Doon de Maience, 6S96, A. P.)
FESTUEUx, adj., fade, insipide :
De la char du lièvre ne doit il point
donner a ses chiens, car elle est festifeuse
viande, et les fait vomir. (Gasl. Pheb.,
p. 265, ap. Ste-Pal.)
FESTULAGE, - aige , s. ni., sorte de
droit sur les grains :
Paie a la viconté pour le droit du feslu-
laige sur les grains vendus a Reims. (1389,
Invenl. de Rich. Picqve, p. 97, biblioph. fr.)
FESTURE, s. f., arête d'un toit, et la
tuile courbée dont on couvre le faîte des
maisons :
Pour festures et arestres broueter an
chastel. ( 1306, Trav. aux chdt, d'Art., Arch.
KK 393, f° 30.)
Comme boe -widant hors de une feslure
et par dessus ung peu d'eaue clere. {Til.
du XV' s., Valenciennes, ap. La Fons,
Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Pour avoir livré et fait .v. molles de
sercles, deux milliers et demy de tuiUe,
.xvili. festures, el pour sa paine... .lxxix.s.
.m. d. (xvi" s., Compt. de dép. du chat, de
Gaillon, p. 40, Deville.)
FET, voir Fait.
FETAHD, felart, faitard, feslart, adj.,
paresseux, lâche, négligent :
Car par vie oiseuse et felarde
Pent l'en a povrelé venir.
{Rose, Richel. 1573, f» 86'.)
Coqnars, cornars, fetars et droiz paiilars,
Trop tost venns, enfondus, mal veslus.
(E. DEsca., Poés., Richel. 840, f 180=.)
Mon amy est g'iillard,
Et mon mary fêtard.
Et je suys jrîune dame.
(Chans. du xv» s., p. 117, A. T.)
Ort viel truand fêtard et nies.
(Greban, iliit. de la pass., 24412, G. Paris. I
i\e trop halif, ne trop lascbe ou felart.
Femme j'ay prias, ne trop tost, ne trop tari.
(IVy trop tost mj trop tard marié, Poés. fr. des
XV' et xvl' s., III, 1311.)
Fille felarde et paresseuse.
(Jehan Divry, Esirennes des Filles de Paris, Poés.
fr. des xv' et xvi' s., IV, 82.)
Mon varlet n'est qu'nog fêtard.
(R. DE CoLLERYE, Moiiol. de Resolu, Bibl. elz.)
-Ayse fait l'homme estre feslart.
(Robert Gacuin, Passe temps d'oysivelé, Poés. fr.
des XV' et xvi' s., VII, 233.)
Cette mollesse tant felarde.
(J. A. DE Baif, l'Eunuque, II, 1, éd. 1573.)
En tout le demeurant de sa vie, il se
monslra d'une façon hssez felarde. (E. Pasq.,
Rech., V, 3.)
Je désire qu'il soit imbu des bonnes
lettres et qu'il en face pavois, non comme
d'une estude felarde et nonchalante pour
dire qu'il sçait, mais pour régler ses
mœurs au bien. (N. Pasq., le Gentilh.,
p. 16.)
Dilator, delayeur, qui diffère, faitard.
(Calepini Dicl., Bâle 1584.)
Elles (les abeilles) sont vigilantes en
leurs affaires, et ont l'œil sur celles qui
sont failardes et ne fout rien. (Paré,
Anim., 7, Malgaigne.)
Se disait encore au xvii° siècle :
Faitard, endormi, lasche, nonchalant.
La ville est failarde. (Duez, Dicl. fr.-alL-
lai., Amsterdam 1664.)
— N'êlre pas felard de, d, n'être pas
paresseux à :
Mais qnoy ? ce sera doncq par cuenr.
Car de lire je snys faitard.
(Villon, Graut Test-, IV, Jonansl, p. 22.)
On ne luy scenst pot des mains arracher.
Car de bien boire oncques ne fut faitard.
(iD., Bail, et Orais., Jouaust, p. 82.)
Elle doit estre diligente et non felarde
a tenir l'enfant. (Paré, OEuv., XVIII, xxiv,
Malgaigne.)
FETARDEMENT, fait., adv., iionchalam-
ment :
Failardement, nonchalamment, lasche-
ment, tardivement. (DUEZ, Dicl. fr.-all.-
lat., Amsterdam 1664.)
FETARDER, V. H., vivre daus une oi-
sive nonchalance :
Au lieu de dormir ou de felarder en sa
maison. (Lierault, Mais, rust, p. 781,
éd. 1597.)
— Felarder d, négliger de :
Mez belles suenrs, prenez cy garde
N'y ait celle qui point felarde
A bien faire a tout son povoir.
(llir. de SIe Genev., Jab., Mysl.. I, 215.)
PETARDIE, S. f., nonchalance :
S'elle (la foi chrétienne) Bne et périt en
languisons, c'est par vos fetardies et pa-
FET
resses. (G. Chastell., le Livre de paix,
VII, 332, Kerv.)
Sonldcirs neplipens, macules de felardie.
(J. MoiJNET, Chron., cli. viii, Buchon.
Il est a craindre que le pays délivré de
si aspre ennemy ne se rendorme en de-
lices et felardie. (.1. Le Blond, Val. Max.,
f» 304 v°, éd. 1579 )
FETARDiSE, (ail., faist., s. f., négli-
gence, nonchalance, fainéantise:
Tardiveté,pesauteur,/'a!s(ar(iise. (R. Est.,
Dictionariolum.)
Larcins, pillages, fetardises,
Tooles inramcs paillardises.
Sont les chapeanx des miPux voulus.
(J.-A. BE Baif, les itimes, 1. Il, f°95 r°, éd. 1619.)
Estourdi par quelque faitardise. (Damp-
MART., Merv. du monde, 1« 70 v», éd. 1S85.)
Aux uns c'est felardise, oysiveté lan-
guissante, vacante et disette de toute
autre besogne. (Charr., Sag., I. 111, c. 6.)
Il faut en évitant toute fainéantise et
fetardise, qui ne fait quenrouiller et gas-
ter et l'esprit et le corps, se tenir toujours
en halene, en exercice et en oftice. (1d., ib.)
La fetardise de ce Constantin, homme de
bonne chère plus que guerrier, aida bien
a l'avancement de ces troubles. (Fauchet,
Antiq.gaul., Il, 8, éd. 1611.)
La fetardise donc des roys Mérovingiens
continuée partant d'années, ayda a Pépin
et ses prédécesseurs, pour gagner la fa-
veur du peuple. (In., ib-, vol. I I. V,
eh. 24.)
Sa négligence et fetardise ordinaire lui
firent perdre Orléans. (Sully, OEcon. roy.,
ch. XXVI, Michaud.)
Ce mot a été repris au xix° s. :
Notre royauté bourgeoise a communiqué
sa faitardise aux royautés féodales.
(Chateaubriand, Captivité de la Duchesse
de Berry.)
FETARDiTÉ, S. f., noncbalance :
Vous avez monstre vostre segnicieuse
œuvre et sommeilleuse fetardite. (Moli-
NET, Chron., I, 102, Buchon. 1
FETART, voir FETARD.
FETEMENT, VOir FaITEMENT.
FETEUR, - our, foet., fect., fed., s. f.,
puanteur :
Soit (la plaie) sans fetour, c'est sans
corruption, car fetour est cause de corrup-
tion. (H. DE MOiNDEVILLE, Richel. 2030,
f» 82».)
L&fedeur du chancre est très orible. (Id
ib., f» 97^)
Le fetour de l'ulcère puant est asses
commune et asses tolerable. (Id ib
foQ?".) ^ ■' '
Et par nuit toutes les lenestres haultes
aftin d'eschever toutes feleurs, punaisies
et autres luconveniens. (Pièce de 1377, ap.
Felibien, Hist. de Paris, IV, 535».)
La feleur, la puautise qui de ceste action
de luxuie naissent. (Trair.t. de Salem, ms.
Genève 163, f» 217 r°.)
Il donneirent congié,... pour l'oribleté
et feclour dudit cors, que il fust renterré.
(Chron. de S. Ouen, p. 47, Michel.)
Baalme, myre et encens
Pour amoderer les fecteiirs
El corraptîons de dedens.
(jACfi. MiLET, Deslnicl. de Troie, 137'.i7, Slengel.)
FEU
Par manlvaise feleur et odeur, (Jeh. de
Brie, le bon Berger, p. 46, Liseux.)
La puanlise de l'haleine et la foeteur des
aiscelles des nourrices, encores qu'elles
soient belles en apparence, sont cause de
la mort de leurs enfnns et nourriçnns. (G.
Bûuchet, Serces, xxiv, Rouen 1635.)
Corriger la feteur et mauvaise qualité
du vif argent. (Paré, CEm., XVI, xiv,
Malgaigne.)
L'odeur ou flairer naturel est changé en
feteur. (Id., ib., Intr., xxi.)
FETEURE, voir Faitdbe.
FETHEIL, VOirFEEIL.
FETHEII.MENT, VOir FEELMENT.
FETHEL, voir FEEIL.
FETHOILMENT, VOIT FEELMENT.
FETICEMENT, VOir FaITISSEMENT.
FETiEN, voir Ferdin.
FETiEU, voir Festier.
FETiLE, adj., qualifie un pain de se-
conde qualité :
Jacques Longis, Jehan Longis doivent
neuf sols tournois, deux boisseaux sixains
de bled, une poule et le tiers d'un pain
felile. (1578, Aveu de Vouzon, ap. Le
Clerc de Doûy, t. I, f° 237 v», Arch. Loi-
ret.)
Cf. Faitis.
FETis, voir Faitis.
FETisER, voir Festisseh.
FETissiER, voir Faitissier.
FETissuRE, voir Festisseure.
FETOR, voir Faitor 2.
FETOUR, voir Feteur.
FETROUILLER, VOJr FASTROILLIER.
PETURE, voir Faiture.
PETURIER, voir Faiturier.
PETUSER, V. a., chatouiller les narines
avec un fétu, une plume :
Il alla prendre de belle fine merde qu'il
luy mist tout doucement sur les premiers
doigts de la main droicte : puis avec une
plume il luy vint fetuser le nez par plu-
sieurs fois. (Des Accords, Escr. Dijonn.,
p. 33, Roueu, Louys du Mesnil, 1648.)
1. FEU, s. m., défunt :
Si commencierent a chanter bien haute-
ment le service des feus bien et dignement.
{Grand. Cron. de France, l'Istoire au roy
Phelippe, fils Mgr Saint Loys, xiv, P. Pa-
ris.)
2. FEU, voir Fou.
FEUAGE, voir Fouage.
FEUAL, voir FEAL.
FEUBLE, voir FOIBLE.
FEUBLESSE, voir FOIBLECE.
PEUCH, voir Fou.
PEUCHELLE, S. t., fougère :
FEU
775
Bloqueaulx de feuchelle. {Ménagier, I 7
var., Biblioph. fr.) ' '
FEucHiER, s. m., fougère :
Il aloit a la bois, il n'ol c'iin avanlier.
Et perler a son col e t'enesl et ffuiliicr.
(Le Privilège aux Brelans, Jub., Jongleurs et
Trounéres, p. .'54.)
FEucioNNET, feueçouet, S. III., dirnin.
de feu :
En la, list il. en la, en la ;
En sus, ma suer, en sas, en sns,
Adhuc viïit iyniculus.
En sus, ma suer, trop près te mes,
Encor vit M feucionnez.
(G. DE Coi.\ci, hlir., ms. Soiss., f° -204''.)
Encor vit le feueçonez.
(Id., il)., ms. Brui., f° 200'.)
FEucQUECTE, voir Feuquete.
FEUDAL, S. m . ■?
Pour 2 feudaux noirs pour faire les
goutieres entour la chappelle pour ar-
moyer. (1389, Invent, de Bicli. Picque, p.
68, Biblioph. de Reims.)
FEUDASTRE, S. m., fief bâtard :
Quant est des fîefs qui par une manifeste
dépravation du droict sont transférez aux
femmes, il ne les faut point proprement
appeller fîefs, mais feudastres, c'est a dire
fiels bastars. (F. Hotcman, la GauleFranc,
p. 87, éd. 1574.)
FEU DIEU, S. m., malade attaqué du
feu sacré, du feu ardent :
Apres Prime chantée, messe a note pour
les feus Dieu. (1317, Arch. JJ 56, pièce
122.)
FEUEÇOXET, voir FEUCIONNET.
FEÙEE, voir FOUEE.
FEUETABLE, VOlr FEUTABLE.
FEUFEMENT, VOÎT FlEFFE-MENT.
PEUFER, voir FlEFFER.
PEUFERME, voir FlEFFERME.
FEUFFIER, voir FlEFFEK.
1. FEUGAGE , S. m., fougasss, sorte de
fourneau de mine :
En intention qu'estans tous sur et au-
tour le Bouleverd de l'Evangile, qui est
grand et large, ils les feroient avec le Bou-
leverd renverser, desmembrez sen dessus
defsouz, a force de feugages dont il avoit
remply tout le dessouz du lieu. (La vratje
Hist. des troubles, l" 437 v, éd. 1374.)
2. FEUGAGE, voir FOUAGE.
FEUGE, S. f., ce que le sanplier lève pour
sa nourriture en fouillant la terre à coups
de boutoir :
Quant les bestes ont faict grand fosses,
et ont fouy bien purfond en terre, pour
avoir une racine qui est appelée feuges.
{Modus, f^Zl v, Blaze.)
Littré donne sans historique fouge, que
l'Académie n'a pas admis.
FEUGUERAY, VOir FOUGEROI.
FEUILIS, voir FOEILLIS.
PEUILL.EL.ER, Voir FUKILLOLER.
776
FEU
FEU
FEU
FBinLi.BT, voir Feullet.
FEUILLETAGE, VOlr FUEILLETAGE.
FEUILLETER, \'Oir FUEILLETER.
1. FEUILLETTE, VOir FDEILLETE.
2. FEUILLETTE, VOif FILLETTE.
PEUILLEUS, voir FOEILLBUS.
FHUiLLiALLE, S. in.; feuilloge :
Une nappe d'autel parée a oisiaux et a
feuilUalle. (1389, Invent, du chdt. de Porte-
Mars, Arch. admin. de Reims, III, 742,
Doc. inéd.)
FEUILLIE, voir FUEILLIE.
FEUILLIER, voir FUEILLIER.
FEUILLIR, voir FUEILLIR.
FEUILLOLER, VOir FUEILLOLEH.
PEUILLON, S. m. ?
Je \eis d'une égale rondenr
Cinq petis doiz fermans on cloz.
On viul feiiilfons crespez en cœur
Esloieut miguoDQemeDt eocloz.
(POKT. DE TïABD, (Euv. fOH., p. 153, éd. 1573.)
PEUILLOTER, voir FUEILLOTER.
FEUILLURE, VOir FUEILLEURE.
1. FEUL, voir Feeil.
2. FEUL, voir Fueil.
i. FEULETE, voir FUEILLETE.
2. FEULETE, voir FILLETTE.
FEULEux, S. m., pierre à feu, à fusil :
Focalis, le, feuleux, comme pierre qui
fait feu. {Gloss. lat.fr., ap. Duc, Focalet.)
FEULG, voir Fueil.
FEULiNE, s. f., feu allumé le premier
dimanche de carême :
Le jour des Brandons, que les compai-
gnons du lieu de Maraye faisoient les feu-
lines au dit lieu, ainsi qu'il est accoustumé,
et près de la place ou se faisoient les
dites feuUnes. (1424, Arch. JJ 173, pièce
68.)
PEULISSEMENT, VOir FOEILLISSEMENT.
FEULLET, S. m., mût Obscur, que Man-
tellier définit, sans apparence de raison,
par falot, lanterne; selon nous, p. -ê. espèce
de poisson :
Pour lanternes et souflletz, pour dou-
zaine, .II. d. t. Pour cent de feulletz, .i. à.
t. Pour cent de merluz, d'allouse, .vi. d. t.
Pour cent de moUue, .ii. s. .vi. d. t. (158S,
Arrêt, du pari, de Paris, ap. Manlellier,
March. fréq., III, 103.)
1. FEULLETE, VOir FOEILLETE.
2. FEULLETE, VOlr FILLETTE.
FEULLETEL, S. lU. "?
Feulleteaux pour mectre entre deux gistes
livres par un escrignier. (1564, Lille, ap.
La Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
Trailles et cassis de verrières ouvrans
en feuUetiaulx. {Ib.)
FKULLISSEMENT, VOir KUElLLiSSEMKNT.
FEULLIZ, voir FOEILLIS.
FEULLOILE, S. f . ?
Pour une feulloile et esmailler les 2 es-
maus. (1388, Arch. hospit. de Paris, II,
182, Bordier.)
FEULs, cas sujet, voir Fel.
FEULu, s. m., algue :
Ulva. Herbe marine, Feulu de mer, (R.
Est., Dictionariolum.)
Les grandes herbes qui croissent es sau-
nayes et les feulus de mer. (Du Pinkt,
Pline, XVII, 9, éd. 1603.)
FEUMAIN, voir FOMAIN.
FEUME, S. f., sorte d'engin de pèche:
La pescherie se fait par filetz et raitz de
diverses manières et fassons, par nasses
et boutelles et par hangins, hameçons et
aims, par gros, par feumes et telz instru-
ments. {Chron. et hisl. saint.et pro/"., Ars.
3313, 1° 23 vo.)
FEUMENT, voir Feelment.
FEUMEURE, VOlr FUMEURE.
l'EUNÉ, voir Faoné.
FEU.XEE, voir Faonee.
PEUQUETE, feucquele, foeucquelte, fec-
guette, - ecte, s. {., sorte de brouette :
En champ de la Feuguete. (1284, Cart.
du Bec, LUI, Arch. Eure.)
Pour avoir reffaict une feucquecte, la
moitié, et le rebourgonne et les pies, .v.
solz. (1498, Compt. faits p. la ville d'Ab-
bev., Richel. 12016, p. 126.)
Pour avoir remis une fecquecte, ungbout,
ung fons et une barre. (Ib.)
Pour huit foeucquettes noeufves au pris
de .VIII. solz le pièce. {Ib.)
Ung bougon de fer pour le rouette d'une
fecquelte. {Ib., p. 128.)
Relier une fecquelte aux paveurs. (Ib.,
p. 131.)
1. FEUR, voir Fors.
2. FEUR, voir FUER.
FEUR.\sTiER, S. m., celui qui fait un
marché pour un ouvrage, entrepreneur :
Maistre et principal feurastier de l'euvre.
{Quilt. du 22 mars 1314, Fab. de S. Me-
laine, Morlai.x, Arch. Finist.)
FEURASTRE, S. Hi., celul qul lait un
marché pour un ouvrage, entrepreneur :
Feurastre de la tour de S. Melaine.
{Quitt. du 24 juin. 1315, Fab. de S. Me-
laine, .Morl., Arch. Finist.)
PEURE, voir FUERRE 2.
FEURENT, furent, adj. pi., défunts,
morts :
S'ensuit l'inventoire des bieiis meubles
et aultres chouses estant de présent appar-
tenant au grand hospital de Beaune jadis
construit par feurent de très recommandées
mémoires nobles et puissans seigneurs et
dame messire Nicolas Rolin, chevalier, et
dame Guigone de Salins, en leurs vivans
seigneur et dame d'Authume et chancelier
de Bourgogne. (1501, Invenl. de V Hôtel-Dieu
de Beaune, Soc. d'archéol. de Beaune, 1874.
p. 121.)
Les portraictures de furent moudiot sei-
gneur le chancellier et de madame Guigone
de Salins, sa femme. {Ib., p. 121.)
Cf. Feu 1.
PEURERIE, voir FORREHIE.
FEURGER, voir FURGIER.
FEUHRE, voir FUERRE.
FEURREL, voir FORREL.
FEURRIER, voir FORRIER.
PEURS, voir Fors.
PEUs, cas sujet, voir Fel.
FEUST, voir Fust.
PEUSTE, adj., fidèle :
La fortune qui a nuUy n'est feuste amie,
lui monstra de son mestier, dont elle sert
ses amez sans deffier. {Journ. d'un bourg,
de Paris, an 1428, Michaud.)
FEUSTEL, fostel, S. m., sorte de teinture
prohibée :
Item, l'en ne pourra mettre feul, feusiel,
glaioleure, balocié, ne noir de chaudière,
avec laine ou il y ait ■waide. (1340, Arch.
adm. de la ville de Reims, n, 845, Doc.
inéd.)
Item l'eu ne pourra faire draps tains en
moulée, en feul ne en fostel, soit en laine
ou fille, sur ladite paine. (1396, Coustumier
de Dieppe.)
FEUSTREUUE, voir Feutreohe.
FEUTABLE, feuetabU, fieutahle, faulable,
- avle, fait., fat., adj., qui tient un fief de
tel suzerain, feudataire :
Ou serjant feulable le seigneur. (Sept.
1240, Ch. de Ren. de Hooucort, S. Aubert,
.\rch. Nord.)
Sauve la feuté le roi qui feulable il sunt
devant touz hommes. (1230, Reg. du Pari.,
Arch. J 1031.)
Mes serjans fautables. {Charte de 1280,
Moreau 204, f» 86 r», Richel.)
Sergens qui seroni foitaubles a l'evesque.
(Charte de 1292, Moreau 211, f» 107 v»,
Richel.)
Et i mêlerons fourestriers fatables et
messiers qui jureront sor sainz en plainne
église ke il bien et loiamant garderont nos
terres, nos preis, noslre bois, nos eawes.
(Sept. 1294, Gorze, OUey, Arch. Mos.)
Serai desoremais obediens et feutables
au roi Kalle. {Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Gen., f» 191'.)
I uiist chevetains et chastelains fieuta-
bles et loiaus. (16., f" 101=.) P. Paris, V, 26,
fevetables.
Tous les sept eschevins avec leur greffier
et le sergent foitable dudit eschevinage se
assemblent en leur chambre. {Statuts de
l'écheviiiage de Mézières, ap. T>ac.,Fautalis.)
Par serjant fatitabie. (1311, Arch. JJ 47,
f 12 v«.)
Un des sergens fautables du ban S.
Remy. (1321, Arch. JJ 60, pièce 202.)
Lesquels eschevins fautables de Vande-
resse.... se transportèrent au conseil a leur?
maistres et eschevins de Vervin. (1393,
Arch. .U 145, pièce 493.)
FRU
FEV
FEV
777
FEUTREj voir Fautre.
f..
FEUTREURE, - trure, feusireure
pièce de feutre :
Nus seliers ne puet mestre viez cuirien
garneture avec noeve euvre ; c'est a savoir
que li penaus soit de noef ou de viez, ou
la feutrure soit de noef ou de viez. (Est.
BoiL., Liv. des mest., i" p., lxxviii, 7, Les-
pinasse et Bonnardot.)
— Atelier oii l'on travaille le feutre :
Près laquelle fenestre estoient aucuns
varies portant fardeaulx a la feusireure
(1374, Arch. JJ 105, pièce 275.)
Cf. Afeutredhe.
FEUTREUX, adj., garni de feutre :
Un bracelet d'eslrain bien feutreux, avec
des corroys de cuir. (Mtm. de Fleurange,
ms., p. H, ap. Ste-Fal.)
1. FEUTRiER, s. m., ouvrier en feutre :
Les parties des mestiers de Paris servant
a la ditte escuyerie, comme sellier, lor-
mier, bourrelier, coffrier, charron, cordier
— S. m., féal :
Vous estes tuit mi homme et mi faulable.
(MÉN. DE Rei.ms, 38, WaiUy.)
Et commanda u tous ceux qui estoient
ses feulables et de son conseil qu'il venis-
sent a luy. {Grand. Cron. de Fr., Charles
le Chauve, vu, P. Paris.)
Por ce que la vile doit estre traitie par
loi ele voloit bien et vuet encore sa droi-
ture avoir par loi, ne ne le puet avoir de
ses propres fautavles et qui li doient sai-
rement et loiautet com a sisneur. {Cart.
de Bucilly, Richel. 1. 10121, f 87 r°.)
— Adj., du fief :
Seront tenus de faire garder par la garde
fautavle de ladicte ville touz noz héritages.
(1374, Arch. MM 29, f° H5 r°.)
— En parlant d'un marchand, qui tient
à ferme d'un autre :
11 convient que le tavernier ait lot,
demi lot, et pinte de justice; et s'il ne l'a,
il paiera .x. s. Et souffira avoir demi lot et
pinte jusques a la vendue d'un tonnel de
vin, se il n'est taverniers fautavles. {Or-
donn. de la ville de Reims, Arch. adm. de
Reiras, 111, 484, Dqc. inéd.)
— Digne de foi :
Et il ait son compaignon a tesmoing ou I
autre borjois fautavle. (1231, Ch. de Mon.-
s.-Seille, Arch. Meurthe.)
FEUTE, S. f., action et droit de fouir,
de creuser pour extraire :
11 uni comune fetite en le lieu ou, etc., e
vus dient qe quant il fowent turbes, s'il
trovent en la 1ère futz, q'il poent enpor-
ter.... Il vus dist qe vus ne devez pas fower
turbes en cel liu, mes blester tantum ; e
de aver la bleste e de aver la feute sunt tut
divers. (1304, Year books of the reign of
Edioard the prst, years xxxii-xxxiii. p. 41,
Rer. brit. script.)
— Autant de terre qu'un homme peut
fouir dans un jour :
Item la feute a deuz hommes de vignes.
Item la feute a un homme de vigne. (1339,
Beg. des lett. de franch., Arch. K 1511,
f° ICI r».)
Cf. FOUEE.
et feutrier. (Ord. du ZO viars 1412, ap. Ste-
Pal., éd. Favre.)
Nom propre, Feutrier.
2. FEUTRIER, s. m., revêtement de
feutre :
Devant vous la portes (la lance) el/t?«;ner de l'arçon.
(Chev. au cygne, I, 1362, Hippeau.)
FEUTRiERE, fautriere, s. f., pièce rem-
bourrée dont on se garnissait le dos ou
quelque autre partie du corps :
Li sans en saut a grant foison si roide-
ment que toute la hanche et la fautriere li
cuevre de sanc. {Artur, Richel. 337, f" 65^.)
FEUTRiN, adj., de feutre :
Chascun d'ax porte palmes et bon capel feutrin.
(Chcv. au cygne, II, 2513, Hippean.)
Od iwa chapel feutrin.
(Horn, 3982, var., MichelJ
Chapeau feutrin.
(Pttstoralet, ms. Brus., (° .')3 v'.)
FEUTURE, voir Faiture.
PEUVRE, voir Fevre.
FEUVRUELLE, VOir FAVEROLLE.
FEUWAELLE, VOir FOUAILLE.
FEUWAGE, voir FOAGE.
FEUWELLE, VOir FOUAILLE.
PEUwiLLE, S. f., bourrée :
Se i! voet, il puet aporter se feuwille au
four. (1265, Rev. du comté de Hainaut, Ch.
des comptes de Lille, Arch. Nord.)
Cf. FOUAILLE.
1. FEVE, S. f., sorte d'outil de forgeron:
Fèves de fer fournies par un maréchal
pour rendre impraticable le passage de
blauque tacque. (xv° s., Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
2. FEVE, s. f.; ramentevoir fèves, ba-
diner, plaisanter :
Leur tourbe a ce se raiia,
Sanz ce c'on ramenteust feues,
Qu'environ Lille quatre lieues
Assez briement tant s'ahanerent.
Tonte la contrée gasterent.
(G. GuiiUT, Roy. lign.. 1380-2, W. et D.i
FEVÉ, adj. ?
faut fut ferez et envahiz
Qne il meismes s'est liaii.
(lien, contref., Bartsch, Ckresl., col. ll.ï.l
FEVELETTE, S. f., petite fève ;
Encore ce sont crotel elles
Bien plus dores que fevelettes.
(J.-A. DE Baif. Passelems, I. IV, de Gressiu,
éd. 1S73.)
FEVER, voir FlEFFER.
FEVERE, VOirFEVHE.
FEVEUX, febveux, adj., de fève :
Escosse febveuse. (La Porte, Epith., éd.
1571.)
Mites febveuses. (\d, ib.)
FEVLE, voir FOIBLE.
FEVLECE, voir FOIBLECE.
FEVLECHE, VOir FOIBLECE.
FEVRE, feivre, feyvre , faivre, fièvre,
feuvre, fevere, febvre, favre, fabre, s. m.,
ouvrier en quelque métal, celui qui tra-
vaille le fer, forgeron, maréchal, armu-
rier ; ouvrier, artisan en général :
Li feiires ad lor ciinseil creu.
Car il ne l'nnt mie decen.
(Marie, Ysopel, II, 138, Roq.)
(J nobles rois et rois de ciel, cum longe-
ment sofferas tu c'um te tignet et e'um
t'apeistfil de /"ej/yre ? (S. Beun., Serm., Ler.
de Lincy, p. oo3.)
Kenil sont il au fevre alez.
(7'ass. J. C, Brit. JIus. add. 15606, 1" 68''.)
Dans favres, dit la maie gcnt,
Troiz dons faites ignelement.
(/».)
Fevre, marischal, grossier et greifier et
hiaumiers pueent ovrer de nuiz s'il leur
plaist. (Est. Bo\l., Liv. des mest., i'' part.,
XV, 10, Lespinasse et Bonnardot.)
Por toz ses fevres ki forgent en ses fores
de Brié. (1260, Briey, 16, Arch. Meurthe.)
Fevers. (1263, Pièce norm., Archeol.,
XXII, 318.)
Estre fevres. carpentiers, maçons, fou-
lons. {Alebr., Richel. 2021, f» 12' r°.)
U adubur de vigne n fevere od martel.
(Horn, 1158, var., Michel.)
.!■ faivre a fait mander par .i. sien escnier.
Et li fevres i vient qnl ne le volt laissier.
(B. de Seb., xiv, 227, Bocca.)
CMus tenoit .i. contel, a le menre aguisie.
Le feivre ea consievi entre poraon et Oe;
Si soef l'abat mort qu'il ne brait, ne ne crie.
(Ib., XIV, 268.)
Ainsi les veons nous des souffles des
fabres qui atrayent l'air et pouldre et es-
train. (B. de Gord., Pratiq., II, 26, éd
1495.)
Une paire de soufflets a fevre. (1389,
Jnvent.de Rich. Picque, p. 36, Biblioph. de
Reims.)
Ferre, amiz, pour Dieu mercy
A grant besoing sais venuz cy.
ll.aNativ. N. S. J.-C, lab., Myst.. II, 63.)
En forgeant devient on febvre.
(l'rov. communs, xv" s., Ler. de Lincy, Prov.)
Les médecins promettent ce qui appar-
tient aux médecins, les feuvres traitent ce
qui appartient aux feuvres. (Du Bell.,
llluslr., 1. II, c. XI, éd. 1549.)
Cest audacieux feuvre
De l'air jadis le vuyd oza tenter.
(Id., Rec. de poésie, ode x, éd. 1573.)
Ce feuvre couvert alors
De sueur et de poudrière
Doroil un harnoys de corps
.\ la sçavante guerrière.
(Ib., ib., ode xviii.)
Le potier hait le potier.
Le fevre le charpentier.
(Bons., Od., I, xii, Bibl. elz.)
Le bon feuvre (Vnlcain).
(iD., les Poèmes, I. II, à Od. de Colllgny.)
Vi dn fevre volant (Dédale) les œavres admirables.
(Ijibert, Sonn., xvi, éd. 1378.)
Le boncher son constean, le favre son marteau.
(Dd Chesne, Six. liv. du grand miroir du monde,
p. 57, éd. 1588.)
Les jugemens du grand febvre du ciel
Sont vrais, purs et certains.
(Cbassic.n,, Ps., xviii, éd. 1613.)
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FI
FI
FIA
Noms propres, Fèvre, Favre, Febvre,
Faivre, Lefévre, Lefeuvre.
En Flandre, au xvm' s., on appelait
encore févres les serruriers, d'après l'in-
dication donnée dans la Liste des anciens
termes de Marot dressée par Langlet du
Fresnoy. Dans d'autres provinces on disait
Jabre, au dire d'un des auteurs qui ont
complété le Dictionnaire étymologique de
FEVRESSE, voir Faveresse.
FEX, voir Fais.
FEYALMENT, VOir FEALMENT.
FEYANs DIEU, S. m. pi., Bspérants en
Dieu, qui mettent leur conDance en Dieu ;
se dit ici des fidèles du purgatoire :
Et pour cestes choses dessus dittes, le
maistre et les frères de laditte maison sont
tenus tout comme je vivre célébrer une
messe chacun an l'endemaia de l'Asump-
cioD Notre Dame, et après mon deces le
servise des feyans Dieu, chacun an pour
les asmes de nous. (1238, Lell. de Baoul,
seigneur de Baugenci, ap. Le Clerc de Doiiy,
t. 1, f" 242 r°, Arch. Loiret.)
FEYAU, voir Féal.
feyaultaye, voir Fealté.
FEYMEDROYT, VOir FAIMIDROIT.
FEYOT, s. m., agneau?
Bos, vaches, runcines, feyos et moutons.
(1283, Ch. de Girart de la Palu, Arch. P
1366, pièce 1489.)
Cf. Faye.
FEYRABLE, VOir FERABLE.
FEYRiz, voir Feriz.
FEYSURE, voir Faisure.
FEYTURAGE, VOir FAITDRAGE.
FEYVRE, voir Fevre
FEZ, voir Fais.
FEZEOR, voir Faiskor.
FEZOLIER, s. m.?
Jehans li /'ezo/iers. (1318, Arch. Meurthe
H 3052.)
FHORES, voir Fous.
FUORS, voir FOBS.
1. FI, fy, fit, adj., certain, sur, qui
peut compter sur une chose, confiant :
De cez paroles que vus avei ci dit
Ed quel mesure en parrai estre fiz f
(Roi., US, Mûller.)
Bataille aTiez, vus en estes toit fit !
Qi., 1130.)
Qai la chait del relever n'e:;t fis.
(Caria le Loh., 2° chans., siv, p. 2i2, P. Paris.)
Franc chevalier, faites vos lies et /!s.
Il sunt mi homme et cle mon fief saisi ;
S'ils ont mes nièces je en serai plus fis.
(Ib., 2° chans., xxx, p. 65.)
Si en seront la nostre genl plus fi.
(Mort de Garin, 2885, du Meril.)
Lî rois li rent sa terre et son pais.
Et de .II. pars forent rendus li pris :
Puis s'en départent bans et joians et fis.
(R. de Cambrai, 6372, A. T.)
De viclorie fis e certains,
Vers la bataille vait le pas.
(Ben., I). icNorm., II, 5358, Michel.)
Qui arme osast contre els saisir,
Fisz poeit estre de morir.
(ID., ib; I. 857.)
Cui il consiut, tes est de la mort fis.
(Raimbert, Ogier, 7428, Barrois.)
Qui la chai, dn remanoir ia fis.
(iD., ib., 7061.)
De sa vie n'est gaircs fis,
(Drut, ms. Munich, 3670, Vollm.)
Fis est de gaaigner qui a Tangré se prent.
(Chans. d'Anlioche, IV, v. 524, P. Paris.)
(îui dont est encontres bien est de la mort fis.
(Gui de Bourg., 4208, A. P.)
Cil qui par la mer va ne puet mie eschaper,
lit cil qui ariva fu fis du chief couper.
(Ib., 4226.)
J'en sui tous fis.
(G. LE ViKiER, Chans., Vat. Chr. 1490, f» 135''.)
De la cui prouece il estoit fis et seur.
{Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f» 320\)
Ke il ne soit seurs et fis ke on le raca-
lera. {Bans aux échevins, QQ, f° S v", Arch.
muu. Douai.)
Et est bien voirs. je le grée.
Que karites soit ordeoee
Que cescuns ayme sen pourfît
l'ius que l'aatrai, et jeu pour fiil
Le tieng bien.
(GiLLE n Moisis, li LamenI alions, I, 23, Kerv.)
Je le tronveray bien, j'en sni certains et fis.
(Ccv., du Cuesclin, 13661, Charrière.)
De foy fy, de pleige, plaid. (Loisel,
InsHt.cout.,y, 11, éd. 1710.)
— De fi, assurément, avec certitude,
d'une manière certaine ;
Et one chose sachies vous bien de fi.
(Les Loh., Ars. 3143, f° 52'.)
Si ferai je, je le sai bien de fi.
(Ib.. ms. Montp., t° 98».)
Qaant de fi sot que c'est s'amie,
De la corbeille sailli hors.
(Floire et Blanceflor, 1" vers., 2148, dn Méril.)
Sachiez de fi que çou est drois.
(Ib., 2670.)
Car adont sai je tout de fil, que poi seroit
prisié. {La Response del Best, mestre Ri-
chard de Furnival, li Hyreçons, Hippeau.)
Adont poez de fil savoir.
(Florimoni, Richel. 792, f 38».)
Or sachiez de fi et de voir.
(C. de Dole, Vat. Chr. 1725, f° 82'.)
Si m'aist Diex, dist Guis, bien le sachies de fi.
Que je soi rois de France, d'Orliens et de Paris.
(Gui de Bourg.. 443, A. P.)
Je say de fil
C'ancnue chose vous anoie.
(Couci, 186, Crapelet.)
2. FI, fy, fil, s. m., espèce de maladie
contagieuse pour les bœufs et les vaches,
espèce de ladrerie :
Topace refroidist l'orne et garist d'une
maladie qui a non fi, et li fiz qui est d'es-
topace cernez ja puis ne croistra. (Li
Livres des pierres, Richel. 12786, f 25'".)
Ficus est une maladie appellee fy. (1464,
J. Lagadeuc, Calkol., éd. Aufl'ret de Quoet-
queueran, Bibl. Quimper.)
Beuf entechié de fy. (1485, Ord., xix,
560.)
Et se c'est heuf ou vache vendue... qui
ait le fil ou la pommelée, bosses ou autres
apostumes... la char en sera gettee en
Saine. (1487, Ord., xx, 50.)
— Maladie qui ronge l'écorce des arbres :
Le fil est une maladie qui mange l'es-
corce des arbres. (LiEBAUi.T, Mais, rust.,
p. 485, éd. 1597.)
Bresse, Bourg., Yonne, Morv., Aunis,
Saintonge, fi, verrue.
FIABLE, fiaible, fiauble, fiavle, feable,
feavle, feiable, foiable, foyable, foiauble,
foiavle, foyavle, adj., à qui on peut se fier,
en qui on peut avoir confiance, qui tient
sa foi :
Fel est vrayement et non feavles cil ki
tels est. (St Bern., Serm., Richel. 24768,
f° 69 r°.)
Deus est foyavles. (Id., ib., i" 94 r".)
En la presanche de Erart, no fiavle bail-
leu de Oysi. (1266, Ch. d'Enguerrant de
Coucy, Arch. Nord.)
No foiauble bourgois de Gand. {Ch. de
mars 1294, Arch. de l'Etat, à Gand, 755.)
Paroles saintes et fiables. {Riule S. Ben.,
ms. Angers, f» 7 r".)
En la présence de nostre fiauble De-
moinge de Baeney, notaire. (Jour des
Cend. 1304, Fauçoigney, Ch. des compt. de
Dole, cart. 44, pâq. 43, Arch. Doubs.)
Notaire juré et fiable de la court de
Toul. (1306, Test. d'Ys. Charm., Mureau,
Arch. Meuse.)
Par la fiauble relation de nostre dit no-
taire. {OJf. de Toul, lundi apr. S. Pierre
1320, Arch. Meurthe H 2977.)
A la feavle relation doudit notaire. (1336,
Hist. deNetz, IV, 77.)
Mi œil estient sur les boins et les fiables
et loiaul. (Ps., C, Maz. 798, i' 240 r».)
Par la fiaible relation. (Dec. 1368, Lelt.
de l'Offic. de Toul, Arch. Meurthe H 2977.)
Ha, ha, Fortune, comment tu es perverse
et peu feable I certes l'omme est bien deceu
qui en toy ne en tes dons se fie en riens.
(J. d'Arras, Mehis., p. 240, Bibl. elz.)
Quant un homme sent que il aune femme
bonne, sage et discrète, il n'est ou monde
chose plus fiable ne qui tant le puist ré-
conforter. (Christ, oe Pis., Cité, Ars.
2686, f 74'.)
Fiable relation. (16 sept. 1414, Lett. de
l'Offic. de Toul, Arch. Meurthe H 2978.)
Accompaignié de aucunes de ses gens les
plus fiables, vint en la ville de Chartres.
(Mém. de P. de Fenin, an 1417, Soc. de l'H.
de Fr.)
De telz confabulacions et gens ainsi non
fiables veuillez moy. Sire, défendre. {Intern.
Consol., II, xxxxv, Bibl. elz.)
Si devons de vouloir feable
Paire ce qu'il a commandé.
(ilisl. duvieltesl., 1010, A. T.)
Desirons ladicte place estre gardée par
gens a nous seurs et feables. (26 août 1487,
Lett. de Ch. VIII, Arch. Serrant, Chart.
Thouars.)
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Ma senr, a joaer sans nal fatras
Seroit bonne amonr et loyale.
Mais, après le cop da niatras,
Au long aller n'est pas fiable.
Songe doré de la Pucellc, Poés. fr. des xv° et
XVI* s., III, 220.)
Si qu'il reporteroit a Romme victoire des
Volques plus que pais non fiable. {Prem.
vol. des grans dec. de Tit. Liv-, f" S6^,
éd. 1530.)
Pas ne mcrile an chaste lict gésir
De celle la. qui tant liiy est feable.
(Cl. Mar., Eleg., \\, éJ. lo96.)
Que ce seroit un compaignon mal aysé
et mal feable en aucthorité. (Amyot, Vies,
Sertorius, éd. 1S6S.)
Personne si mal feable. (Guill. du Bel-
lay, Mém., 1. V, f 138 r», éd. 1569.)
Je bailleray plustost récompense au duc,
en acheptant de luy ce qui est mien pour
éviter guerre, que de le plus laisser en
main si suspecte et mal fiable. (Id., ib.,
1. VI, f° 172 r».)
Elle envoya quelques siens messagers
fiables pour' prier Anabe, que.. (Gruget,
Div. leç., IV, XI, éd. 1583.)
— Légitime :
Item a porter tesmoignage par devant
eschevins ou ailleurs ou mestier sera, soit
recheupt chacun catholicque et foiavle
enfant qu'il aura .xilll. ans accompli,
excepté les excommunies nommeement.
(1489, Trad. delà charte comm. de Maroilles,
Bull, de la Commission hist. du dép. du
Nord, IV, 340.)
— Au sens actif, qui a confiance :
Soyez saige et verlnenlx.
Et en la fln serez joyenlx ;
Tonsjours soyez a Dieu fiable.
(Moralité de Charité, Ane. Th. fr., III, 364.)
— Comme féal :
Les fiaubles homes. (1200, Lois de la cour
de Hainaut, Tailliar.)
Me sires li cuens Bauduins de Flandres
et de Haynnet si foyable home. (16.)
A ces choses dites voire et ordonner, si
comme dis est, furent tel notre fiauble
hommes de fief assemblé. (Charte de fon-
dation du couvent de la Chartreuse de
Valenciennes, Arch. du Nord de la France,
nouv. sér., t. IV, p. 141.)
No chier et foiable Colaert, fil Raoul,
clerc de no ville. (1308, Arch. K 37",
pièce 41"».)
— S. m., comme féal :
Et vous iestestoutmi home et nùfeiable,
si ai moult grant fiance en vous. {Cliron.
de Rai7is, c. iv, L. Paris.)
Ke Renaus Brunons mes feavles donet...
(1249, S. Mihiel, Arch. Meuse.)
Ces feables et ces homs liges. (127S,Albe,
I, 6, Arch. Meurthe.)
Sur le molin no fiavle la dame de Wiege.
(1278, Cart. de l'évêchi de Laon, t" 61',
.\rch. Aisne.)
Les ques terres la dite madame Emme-
line tient de no foiavle la dame de Wiege.
(Ib., f- 62».)
Jehan de Brandimont, cscuhier, mou
homme et mon fiable. (Mars l29o, Ch. de
Ferri, D. de Lorr., Mureau, Arch. Meuse.)
Nos chiers et foiavles. (10 avr. 1295,
Flines, Arch. Kord.)
Pournoup, pour nostre eveschié, et pour
tous nos fiaubles, nos hommes et nos
bonnes villes de nostre eveschiet. (1325,
Traité d'ail., Hist. de Metz, IV, 8.)
Pour nous, pour nostre eveschiet, et pour
tous nos fiables, nos hommes, nos villes,
et nos subgis. (1326, ib., IV, 27.)
Et prit aveques luy six ou sept hommes,
ses feables, et gens de faict. (0. de la
Marchiî, Mém., I, 27, Michaud.)
Canada, Bessin et Centre de la. ¥t., fiable,
à qui on peut se fier, digne de conflance,
croyable.
FiABLEMENT, fiavlemeut, fiaublement,
feablement, feablament, feaublement, foia-
blement, foyablement, foyavlement, adv.,
d'une manière qui mérite croyance, sin-
cèrement , loyalement, véridiquement ,
fidèlement :
Chest transescrit ont fiavlement trans-
latet do mot a mot. (Cartre de le frairie
de le halle des dras de Valenciennes, Cel-
lier.)
Que foyavlement a chou faire il le con-
selleront. (1233, Accord, Ch. des compt.
de Lille, 573, Arch. Nord.)
Fiaublement a lui ferai.
(Lib. Psalm., xi, p. 269, Michel.)
Croire fiavlement. (Vie da S. Franc.
d'Ass., Maz. 1331, f» I-^.)
Toutes ces choses tenir et foiablement
remplir. (1300, Cart. de S. Jean des Vign.,
Bibl. Soiss., f" 196'».)
Enssit furent la longuement
I,i hère monl fiablemeni
Pesant par tôt le Dieu servise.
(Macé de la Charité, Bible, Richel. .41)1,
f 165^)
Toutes ces choses dessus dictes ferme-
ment tenir et foiablement aemplir. (Charte
de 1314, Grenier 297, pièce 193, Richel.)
Oyr et feaublement raporter... (1326,
Arch. S 88, pièce 84.)
Pour ce que il les gardest plus fiauble-
ment que les autres gardes. (1348, Compte,
Ch. des compt.de Dole, — , Arch. Doubs.
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Qui ces choses nous ait fiaublement ra-
pourteit. (1336, Hist. de Metz, IV, 164.)
Sire, par ma foy, je tiens ceste taxation
et ordonnance a vous fiablement tenir.
(J. d'Arras, Melus., p. 23i, Bibl. elz.)
Pour demander conseil d'un grant fait
au roy Salomon, lequel la conseilla feable-
ment. (Liv. du Chev, de La Tour, c. xciv,
Bibl. elz.)
Et les dites enquestes se fêtes et par-
fetes nous apportez ou envoyez feablement.
(1383-84, Assis, du baill. d'Orl., f° 9 v,
Arch. Loiret.)
Fiablement et par grant bien. (Froiss.,
Chron., I, 20, Luce.)
Et ladicte informacion et tout ce que fait
auras sur ce apporte ou envoie, feable-
ment close et scellée, par devant nosdiz
conseillers. (Lett. de Ch. VU, dans le
Compt. de Jeh. Gidoin, 1483-1487, Com-
mune, Arch. mun. Orléans.)
Pardonnez nioy toutesfoys que si feable-
ment vous ouvre et descouvre mon cou-
raige. (Louis XI, Nouv., xliv, Jacob.)
Il me semble que ce présent troisième
livre est imprimé assez feablement par
maistre Raoul Cousturitr. (Le M.\ire des
Belges, Illust. de Gaule, II, 257, Stecher.)
Tyberius Alexander ne tarda pas a se
associer foi/ablement avec lui. (Bourgoing,
Bat. jiid., VI, 5, éd. 1530.)
En affermant de tous les accidenlz
Feablement comme arracheurs do dentz.
(1537, Proi/nosticalion des Prognostications, Poés.
fr. des xv° et xvi" s., V, 229)
Administeront justice bien et feabla-
ment. (1549, Liv. des serm.,î° 151 r«, Arch.
raun. Montauban.)
Des livres que nous avons trouvez, ou
il est feablement escript, et a la vérité. (C.
DE Seyssel, Hist. eccles., II, éd. 1367.)
Si me dist lors le dit ambassadeur
De par le roy, que si feablement
Vonloye amer le roy, flnahlement
Me recevroit, et Je ses gens seroye.
(J. JoRET, le Jardin salutaire, p. 119, Lnlhereau.)
— En toute conflance, avec pleine con-
flance :
Dont plus fiablement le pri que tu nous oies.
(J. DE Meong, Test-, Val. Chr. 367, P 38».)
Pour ce vous escrips fiablement, comme
chils qui moult désire a acquerre l'amour
et compagnie de vous. (Froiss,, Poés., I,
232, Scheler.)
Et escripsi amiDiablement et fiablement
a ciaus de Cambray que il li fuissent amie.
(ID., Chron. ,ï, 406, Luce, ms. Amiens.)
Si vous prions fiablement
Que qnanque vous voulrez avoir.
Vous le nous facîez assavoir
Hardiement.
(Un Mir. de N.-D., de la fille du roy de Hongrie,
TA. fr. au m. d., p. .-JOi.)
Et sur ce point dire au roy comment
monseigneur de Thoulouze,qui tant l'aime
et désire loyaumant le hien, l'honneur
et exaussement de sa personne, loue cette
chose plus que autre chose du monde, au-
quel il pourroit envoyer fiablement la dicte
linance. (Liv. des faicts du mar. de Boticic,
3' p., ch. 16, Buchon.)
Metz en luy ton espérance et feablement
l'appelle en ton ayde. (J. Gerson, Mendi-
cité spirit., î° 48 v.)
Retourne a \uj fiablement. (Id., Aiguillon
d'amour, f» 34 v°, éd. 1488.)
Or peust donc feablement dire
Le donix rédempteur, nostre sire.
(Greban. Mist. de la pass., 27567, G. Paris.)
— Confidentiellement :
Et en murmuroient les aucuns souvent
et feablement ensemble. (Froiss., Chron.,
XVI, 90, Kerv.)
Fi.vBLETÉ, feabletc, s. f., fidélité :
Et gouverna le roiaume de Franche vi-
ghereusement, jurée a 'celui Bauduin fia-
bleté de tous les prinches dou roiaume,
sauve nekedenkes le fiauté de l'enfant Phe-
WppoB. (Chron. franc. des comlesde Flandre,
Hist. litt., XXI, 707.)
Par quoy vérité fait vnidier
Son cuer de toutes vanités
Et mettre en lieu de fiabletes.
(G. Mach., Poés., Richel. 9221, P 73^.)
Puisque li rois Engles se retraioit deviers
lui par fiableté. (Froiss., Chron., I, 369,
Luce, ms. Amiens.)
— Confiance :
Créance cl feabletes foui cuer de feme
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enhardir. (RicH. de Formval, Poissance
d'amours, ms. Dijon 299, f 17''.)
Fiducialitas, pabletes. {Gloss. de Salins.)
Ayez en moy fmhleti'.
CFroiss., Poi-'s., HI, 87, 27, Scheler.)
Fo envoies delà en grant fiaMelc.
(Geste des ducs de Bourg., 3363, Chron. belg.)
FiAELB, voir Flaele.
FiAiBLE, voir Fiable.
FiAL.\DOu, s. m., flloir, terrain où les
cordiers fabriquent les cordes :
Lors fust tué naaistre Aymar Robinard,
cirurgien.d'ung cop d'arquebouse, se vou-
lant garantir estant aux fialadoux et jar-
dins Sainct Gilles. {Mém. de J. Burel, p. 23.
Chassaing.)
FIAMBRER, VOlr FEMBRER.
FiAN, voir FlEN.
FiANÇABLEMENT, adv., avec conlîance .-
Je me métré ou sauveour ; fiançablement
ouverré ge en lui. (Psaut., Maz. 2S8,
f" 18 V".) Lat., fiducialiter.
FiANÇAGE, - sage, - chage, - çaige, -
saige,- charge, - cheage, fyanchage, s. m.,
fiançailles :
Aprez les fyanchages. (Wavrin, An-
chienn. Croît. d'Enqlet., II, 329, Soc. de l'H
de Fr.)
Jehan le Moire fiança par paroles de fu-
tur la fille d'un nommé Raoul, pour
quel ^ansai9e...(1404,Arch.JJ 138, pièce 38S.)
En la présence duquel il fist ce fian-
cheage. (J. Mounet, Chron., ch. ccxxxviii,
Buchon.)
Furent faictes les fianchaiges par ledit
patriarche. (Id., î6., ch. cclxxxix.)
Mon dit seigneur de Vcndosmes.... sera
tenu de les bailler (les terres) et délivrer
es mains, avant aucuns fiançages ou es-
pousages. {Contr. de mariage de Franc,
de Bourbon, ap. Godefroy, Observ. siîr
Charles VIII, p. 5o4.)
Ou feurent faictes les montres des deux
cent gentilshommes pour l'honneur du
/îa)!sag'e.(FLEURANGE, Mém.,c. xv, éd. 1731.)
Philippote de la Perriere,a présent femme
de chambre de mes niepces, puis nagaires
est entrée en (iançaige et promesse de ma-
riage avecq ung gentilhomme du quartier
d'Alost. {Corresp. de l'emp. Maximilien 1"
et de Marg. d'Autr., I, 377, Doc. inéd.)
Esche de vostre bon gré que vous com-
parez en ce lieu icy, pour, présentement,
prendre a femme ou a espœuse N que
vecy présente, et ainsi que avez promis
aux fianchages ? {15S7, Rituel de Therouanne,
Soc. des Aut. de Morinie, 41° et 42° liv
1861.)
Bourbonnais, fiançage, fiançailles.
FiANÇAiLLE, S. f., promesse :
Sa foi li lîança et jure
Que vilenie ne laidure
A cens an cbastel ne fera
Ne mal ne lor pourchacera
Se veinca est en la bataille :
Einsi fu fet la fiançaiUe.
(Percecal, ms. Montp. H 249, C -244».)
FIANCE, feance, - anche, s. f ., confiance,
foi, certitude' :
Tu acertes li miens cumbatere del ventre,
la meie fiance des mameles ma mère. {Liv.
des Ps., Cambridge, xxi, 9, Michel.)
De ço soies bien a. /lance
Qne la mule s'arestera.
(Percerai, ms. Berne 113, f liU''.i
Ma douce dame, en qui j'ai ma fiance.
(Chans. du chat, de Cmici, \\\, Crapelet.)
Jamaiz n'aaroit en moy fiance.
(Athis, ms. St Pétersbonrg 54, f° 7''.'
Ki en lui a fiance monlt a bon avoué.
(Fierabras, 1133, A. P.)
Avoir jianche et esperanche de bien
avenir. (Le charlre de le chité d'Am., Ri-
chel. 25247, f° 80 r».)
Or vous di ge dont, fait nlesire Raous,
sour le fianche ke vous m'aves donnée, ke
vous i prendes garde et me faoies droit.
(Li Contes dou roi Flore et de la bielle
/eftane, NoHv. fr. duxin' s., p. 108.)
En Dieu ot moult grant fiance jusques a
la mort. (Joinv., Hist. de S. Louis, p. 22,
Michel.)
Par ceste feance ainsi espouventera ses
ennemys, avec ce qu'il doublera la feance
des siens, comme s'il s'en estoit allé vic-
torieux de toutes parts. (Flave Vegece, m,
23.)
Il en est aucuns qui n'est vérité qui de
leur bouche saille, mais a leur promesses
et seremens n'y a quelconques feance ne
attente. (Christ, de Pis., Po(i«e, Ars. 2681,
XLVI.)
Comme nostre parfaite feance est en
vous. (1415, Hisl. de MeU, IV, 719.)
Ou porteront le crucifix ou banneretes
petites ou seront pourtraiz Nostre Seigneur
et Nostre Dame, les Anges, Sains ou Sainctes
ou ilz auront leurs fiances et dévotions.
(Gag, de bataille, p. U, Crapelet.)
La fiance de la bonté d'autruy est un
non léger tesmoignage de la bonté propre.
(Mont., Ess., 1. 1, c. 40, éd. 1393.)
C'est un gentilhomme plein de courage
et de valeur, fort expérimenté, et en qui
nous avons toute fiance. (1594, Lettres mis-
.nves de Henri IV, t. IV, p. 239, Berger de
Xivrey.)
De prendre entière fiance et asseurance
de la foy qu'il luy donnera de ma part.
(1593, ib',, p. 447.)
— Fiançailles ;
File, dist l'admirais, laisse toi liancier.
Et après la fiance te ferai nocier.
(Destr. de Rome, 283, Groeber.)
Perrotin de Solier, povre jeune compai-
gnon charretier ou haunier de la ville de
Trelv, estant plevy en fiance a une jeune
fille." (1441, Arch. JJ 176, pièce 98.)
— Serment, assurance, garantie :
Celle fiance doit estre faite devant .ii.
du mestier au mains, et doit jurer seur
sains. (E. BoiL., Liv. desmest., l=p.,xxxilij
4, Lespinasse et Bonnardot.)
— Foi et hommage ; fidélité :
Partent ot ses gardes mises.
Et les fiances en ot prises.
(MousK., Chron., 838, Reirt.)
Vint Robert, li quens d'Alençon,
Sa terre randre au roy de France;
Son homme devint par fiance.
(Goi.mT, Roy. lign., 3094, Buchon.)
Nous vous requérons sus la feance que
vous nous devez qne... (1309, Arch. JJ 42,
1" 90 vo.)
Fiance était encore de quelque usage au
xvii" s. :
Le roi François I avait plus de fiance à
l'amiral d'Annebaut qu'à nul autre. (Natidé,
Coups d'Etat, c. 5, éd. 1639.)
Morv., Bourg., Aunis, Normandie, Orne,
fiance, confiance. Bessin, fianclie.
Fiance se dit encore en Vendée :
Il n'y a pas de fiance avec de pareils
gueux. (A. DE Brem., le Moulin de Lande-
rose, VII.)
FIANCEE, voir FlANCIEE.
FiANCELLE, S. f., fiançailles :
Tantost ung poc aprez, furent fiancez de
main de prebtre, Jehan Renguillon, filz s'
Nemmeri Renguillon, et Perrette. fille dudit
s' Jehan de Heu. Et ne fuit point ledit s'
Jehan au fiancelle, car il n'estoit encor
point revenus de Jherusalem. (J. Aubrion,
Jonrn., an 1464, Larchey.)
FiANCEMENT, - mant, s. m., engage-
ment :
Grant gage et grant fiancemcnt
A li Jneus del coveuent.
(Mir. N.-D., Richel. 818, !" 6Ô''.)
Considérant le péril et les charges qui
se porroent sordre ou temps a venir per
les prest et fiancemant qui se font per un
chescon jors per les nostres, furs de nostre
segniorie. (1400, Arch. Fribourg, i" Coll.
des lois, w 113. f» 29 v».)
FIANCHAGE, VOlr FlAKÇAGE.
FiANCHAL, s., m., softe de mesure ;
Chascuns porterriers doit .il. fianchaus
d'avoinne dont li .im. font li quartier.
(1321, Cart. de Metz, Richel. 1. 10027,
f 50 r».)
FIANCHE, voir Fiance.
FIANCHEAGE, VOlr FiANÇAGE.
FIANCHIER, voir FlANCIER.
FlANCIEE, fiancée, s. f., fiançailles :
Icellui Mahieu estant a une feste qui se
faisoit a une plevye ou fianciee. (1414,
Arch. JJ 167, pièce 437.)
En quel temps, quels jours et heures les
fiancées et espouzailles se feroient. (Dn
Fail, Cont.d'Eutrap., sxx, Bibl. elz.)
1. FlANCIER, adj., plein de confiance :
Sire, corons a lui ariere.
ne ce sni tote fiancicre,
Coascl nos dorroit honorable.
(Trislan,l,-nW, Michel.)
2. FlANCIER,- chier, fien., fyen., foyaii-
sier, verbe.
— Act., promettre, jurer :
El fist sor sains jurer et fiancliier
'l'oie sa vie n'aroit mais a mengier
Que cascnn jor de pain un seni quartier.
(Raimbert, Ogier. 3136, Barrois.)
Qni les veist es eslriers afichier.
Les cors eslandre et les brans paumoier,
Por voir poist jurer et flancier
Qne bien feist tel geot araîsoner.
(Li Montages Guillaume, Richel. 36!î, !" -239 r°.)
Einsi guerpi cil la damoisele, mes ainz
que li vaslet l'en voille lessier aler li fiance
cil que james ne se conbatra se sor soi def-
FIA
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feudaut ne le fet. (liAUT. Map, Lancelot dit
Lac, Richel. 1430, 1" T"".)
Et cil dit : Dame, tenez que je einsinc le
vos (ianz. (Artur, Richel. 337, f» 272'.)
Dit li ont et fiancé et moult bien creanlé.
(Parisc, 17S7, A. P.)
Sire, vos fianchies que vos seres preud'o-
mes et loyaus. (xiii* s., Serment des bour-
geois de Vouai, Tailliar.)
Si ont fiencié que jamais après ne recla-
meront. (Août 1241, Ch. du vig. assistant
Yévéque de Verdun, S. Nie. des prés, Arch.
Meuse.)
Li viouens et Marie sa famé ont promis
et fiancié de lor main au la moie que il
desoranavant n'iront ancontre cest es-
change. (12.Ï8, Cari, de Champ., Richel. 1.
5993, f" 488».)
Li eswardeur de le pierche ont /ianciet
que il eswarderont les dras et les couver-
tures bien et lojalment. (1262, Bans aux
échev., 00, ass. s. les drap, de Douay,
f" 4 r», Arch. mun. Douai.)
Et totes ces convenances ont fiances li
dit Robelez et Mariete sa feme. (1268,
Pothieres, Arch. Aube.)
Il fiança de sa main nue que il revendra
a jour tôtes les foiz que l'on li semondra.
( 1278, Formule d'élargissementsous caution,
à St Maur des fossés, Bibl. de l'Ec. des ch.,
1873, p. 328.)
Hons ou famé qui ont lin ou chanvre en
leur terre, s'il l'amaiuent pour vendre a
Paris, n'en doit noient pour qu'il le puisse
fiancier. {Du Paager gui siet a petit pont,
Richel. 20048, f" 128'>.)
Ce fut fait a Cbinon et ajugié a tenir par
le jugement de la dite court le roy elfiencé
doudit vendor a tout de tenir si comme
dessus est dit et de non venir encontre.
(1312, Fontevr., anc. tit, Arch. Maine-et-
Loire.)
A la requeste des diz espoux presenz et
consentanz et flençanz par la foy de leur
corps que james encontre cest jugié ne
vendront. (1313, S. Julien, Arch. Indre-et-
Loire.)
Et cheu ai geu fianchié a garder et a
tenir par la foy de mon cors. (1321, Cart.
de S. Valmont, f» ÊO v», Arch. S.-lnf.)
Fie)iceant par la foy de son corps a tout
ce tenir. (1328, Fontevr., anc. tit., Arch.
M.-et-Loire.)
Il fiancera de rendre a certain terme
.XLVUI. livres .x. s. tourn. qu'il a receu de
la ville pour erres de la dicte galliocte.
(23 avr. 1418, Reg. consul, de Lyon, I, 114,
Guigue.)
Leur charge n'estoit de leur promectre
ne fyencer aucune chose. (D'AuTON, Chron.,
Richel. b081, f" 61 r°.)
— Confier, prêter :
Les veysels qui furent foyansié par Jla-
dama. (1383, Compt. de P. Serrer, prév. de
Montbrisson, frais de vendange, Arch.
Loire.)
— Engager, au sens moral :
II fiença sa foi que... (1272, S. Aubin
d'Angers, Arch. Maine-et-Loire.)
Certes, malement mespreisles
Qoant anel on doi me meistes
Et Toslre foi me fiançasies.
(Rose, 11!" 1.5, Méou.)
— Conclure, organiser :
Il est voirs que li rois Bademaguz et H
rois de Norgales fiencerent un tornoiement
li uns contre l'autre. (Lancelot, uis. Fri-
bourg, f' S'.)
Le tonrnoy firent fmnchier
.V Maisieres a la qnisainne.
(C.ouci. 2H0, Crapelel.)
— Cautionner :
Le mot dont use icy David signihe quel-
quesfois fiancer, qu'on dit en ce pays :
c'est pleiger et cautionner. (Calv., Serm.
surlePs. 119, p. 203, éd. 15oi.)
— Fiancer prison, fiancer pour prison-
nier,et fiancier seul, laisser libre sur parole :
En celle presse, prist et fiança pour pri-
sonnier li dis messires Jehans'Chandos un
baron de Bretagne qui s'appelloit le signeur
de Rays. (Froiss., Chron., VI, 167, Luce.)
De quoy il fu pris et fianchiez prison des
.Mlemans. (1d., ib., V, 263, Luce, ms.
Amiens, f' 105 r».)
Et furent par force d'armes lors banieres
conquises et abatues, et li doi chevalier
[pris] et fianchiel de mesire Gautier de
.Mauni. (Id., ib., III, 234, Luce, ms. Rome.)
Or il advint en ce combat qu'il print un
prisonnier fort en ordre, qu'il fiança seule-
ment pour poursuivre la victoire. (Du VlL-
LABS, Mém., VI, an 1553, Michaud.)
— Fiancier prison, donner sa parole de
ne pas chercher à s'échapper :
La costume estoit lors tele que nus che-
valiers qui prison volsist fiancier ne fut
mis enbuies ne en enuians. (Lancelot, ms.
Fribourg, f 127=.)
— Fiancié, pari, passé, engagé:
Et ceste mise est fermée des parties par
foit /îeucie. (1235, Leil. de Sobier, offic. de
Cambrai. N. D. de Cambrai, Arch. Nord.)
Par le foy fianchiio. (1284, Cart. de SI
Quentin, Richel. 1. 11070, f» 13 r».)
Pour tant qu'il estoit, par foy fiancié,
prisonniers par devers yaus. (FrOISS.,
Chron., VI, 158, Luce.)
Et l'avons nous... promis et cranté, par
nostre foy fiancée de nostre propre main
en la niam dudit Guerciriet. (1419, Hist. de
Me«z, IV, 750.)
— Engagé par la foi et hommage ;
Je sni les bonis fîandes et plevis.
(Raoul de Garnirai, 6'32, A. T.)
— Laissé libre sur parole :
Ly un snnt fiancié, ly antre prisonnier.
(Ralaille des Irenle Englois et des trente Bre-
tons. i9I, Crapelet.)
FiANços, adj., confiant, plein de con-
fiance :
Fier e senr e fianços.
(Bes., 0. de Xorm., II, 9159, Michel.)
E mnlt par esteit curios
Des sainz coraandemenz tenir
Que Deus vont a home establir.
B fianças de la mérite
Qne li hant saint en ont escrite.
(Id., ib., II, 20S93.)
Senr, fianças e certain
Le fait d'amor e de pardon.
(lo., >!>., II, -27050.)
E Perres li respont loz arooros,
Con bons vasals e saives e fianços.
(Ger. de Rossill., p. 328, Michel.)
FiANçosEMKNT, - çusemcnt, - censé-
ment, adv., avec conflance :
Fianceusemenl ferai en lui. {Lib. Psalm.,
Oxf.,xi, 6, Jlichel.) Yar., fiançusement farai-,
Fiancusement ferai, e ne crendrai. (Canl.
Is., Lib. Psalm., p. 232.)
La meie charn nbiterat fiancusement.
[Liv. des Ps., Cambridge, xv, 9, .Michel.)
Estetei Deus li miens salvcre, fiançose-
ment ferai e ne criemdrai. {Psalt. monast.
Corb., Richel. 1. 768, f° 114 v».)
FiANMENT, adv., en conflance :
En ces jors sera sauves li pueples de
Juda et Israël habitera fianment. {De Se-
neke, Richel. 375, f" 27'J.)
— Certainement :
Hom n'en puet savoir fianment. {Chron.
de Turpin, Richel. 5714, 1° 81'', Auracher.)
FIANSAGE, voir FlANÇAGE.
FIANT, fient, adj., confiant, présomp-
tueux :
Le temps lajssierent de jadis
Et l'amour de leurs anciens
Cessa, et devindrent fiens.
Orgueilleux, pervers, desseœblables.
(E. Deschami'S, Poés., Richel. 810, V 46"''.)
Morv., fian, confiant, trop confiant.
Nom propre wallon, Sainl-Kens (Fiden-
tius).
FIANTEU, voir FlENTER.
FIANTEUR, voir FlENTEUR.
FiARNAUD, S. m., novice, dans l'ordre
de St-Jean de Jérusalem :
Les Fiarnauds sont ceux qui ont fait
profession dans noire Ordre les derniers,
comme qui diroit les novices ; c'est encore
un vieux mot François dont on se servoit
durant les guerres de la Palestine ; ceux
qui y naissoient de pères chrétiens, se
nommoient Polans : ceux qui y venoient
d'au-de là de la mer, etoient par eux
nommés Fiarnauds. (Slat. de S. Jean de
Jér., ap. Vertot, Hist. de Mallhe, VI, 269.)
Ceux qui manqueront d'observer ce qui
est prescrit par le présent statut et par le
précédent, perdront les fruits d'une année
entière de leurs commanderies : si c'est
un frère du couvent, il perdra une année
de son ancienneté en faveur de ses Fiar-
nauds. (76., VI, 84.)
FiATEiT, voir Fealté.
FiAUBLE, voir Fiable.
FIAUDLEMENT, VOir FlABLEMENT.
FiAUL, voir FEAL.
Fi.vuLMENT, voir Fealme.nt.
FiAUTÉ, voir Fealté.
FI.AUTEIT, voir Fealté.
FiAvLE, voir Fiable.
FI.AVLEMENT, VOlr FlABLEMENT.
FIBULE, - ulle, s. t., agrafe :
11 (l'habit) avoit deu.x fibulles d'or
acuysees, et es dictes fibulles estoient atta-
chiez pierres précieuses. (Bourgoi.n'g, Bat.
jud., VI, 19, éd. 1330.)
782
FIG
FIG
Fie
S'il y a si grande playe en la chair que
ses lèvres ne puissent estre rejointes par
ligature, il les faudra approcher et retenir
avec suture ou fibules. (La Frambois.,
GEu»., p. 733, éd. 1631.)
FiCML, voir FICHAIL.
FicAiiT, S. m., espèce de falot ou lan-
terne fichée au bout d'un bâton :
L'endemain au soir toutes les torches
furent ralumees, c'est assavoir nouveles
torches, ficars et fallotz. (J. Chartier,
Chron. de Cliarl. VII, c. 283, Bibl. elz.)
FicASsioN, s. f., figue :
II fanlt Teoir de ce fruict nouveau :
Ventre sainct pris, et q'n'il est heao !
En ma vie n'en vis gouster.
N'oseroys je la dent boater
Dedens ceste ficassion.
(Farce de Guillerme, Ane. Th. fr., I, .335.)
FICCHIÉ, voir FiCHIÉ.
FicEL, S. m., mesure :
Que aucun pareur ne soit si hardi de
mettre drap en poulie en plus grant lar-
geur qu'il ne doit avoir selon le ficel de
l'esquevinaige. (1399, Ord., viii, 337.)
FICELLE,' voir FISSELE.
FICEMENT, voir FlCHEMEXT.
FICHAIL, ficail, s. m., collier :
Ficail, espinde, espinle. (Neck., Gloss.,
ap. Scheler, Lex., p. 53.)
Monile habeat et spinter, ficail, cachât.
(iD., ib., p. 92.)
Cf. Al'ICHAIL.
FICHANT MUSANT, locutlon plaisante
inventée pour signifier marchant le mu-
seau béant :
Fichant musant parmi ces voies
Cort [Renarl] an devant par els deçoivre.
(lienart, 188, Méon.)
FicHAU, s. m., putois :
Encore y ha autres bestes dont on n'a
cure de mengier : leus, renars ne fichau.
{Dial. fr.-fiam., f» 4% Michelant.)
i. FICHE, s. f., pic de fer à la pointe
renQée, :pour planter la vigne, encore en
usage dans l'île de Ré :
Un grant instrument, appelle fiche, a
quoy on plante les vignes en l'isle de Ré.
(1413, Areh. JJ 167, pièce 167.)
Une barre de fer, que l'on appelle une
fiche, a planter vigne. (1446, Arch. JJ 194,
pièce 212.)
2. FICHE, S. f., syn. de déclaration :
Selon les fiches et déclarations faites sur
ce bien amplement par les nommes et
depputes a ce. (1474, Déclaration des bail-
liages d'Ostun et de Moncenis, Arch. Côte-
d'Or, B H, 724.)
FICHEEMENT, VOir FiCHIEEMEXT.
1. FiCHEis, adj., fi4èle :
Lendemain U riche reis
S'en tnrnat od ses ficheis.
(Conquesl of Ireland, 812, Michel.)
2. FICHEIS, S. m., percepteur des reve-
nus ?
Messires li evesques ait ou ban de Mon-
ligney .xxxvi. meues de bleif, meues de
court, ou meu jl. quartez moitiet soile
moitiet avoinne tout a rei, ausi bien li
avoinne com li soile; s'en vient .xxil. meus
et demy a la court et .xill. meuz et demy
dou (lis. ou) ficheis. Et si ait .xxvii. s. .ii.
d. et ob., si ait autretant de l'argent dou
(lis. li) ficheis a la raixon com il" ait dou
bleif. {Drois de la votcerie de Montigny, ms.
Metz, fJ» hist. 46, p. 121.)
Despence faicte par Jehan (de Mandes)
pour ledit an 1416 pour lez ficheiz recep-
vant argent en la prevosté de Bouconville.
(1415-16, Arch. Meuse B 1532, f" 52 r°.)
1. FiCHEMENT, ficcmetit, S. ui., action
de ficher, de planter:
Et la feste sei'a qu'on appelle Sceno-
phegia, c'est a dire le fichement des taber-
nacles, {.incienn. des Juifs, Ars. 5082,
f» 98''.)
Palatio, fichement de pieux. {Calepini
Dict., Bâle 1584.)
— Marque du percement :
Se je ne voi en ses mains le ficement des
clouz... (GniART, Bible, S. Jeh., ms.
Ste-Gen.)
Les autres lui dirent ; Nous avons veu
nostre Seigneur. Thomas leur dist : Se je
ne voy en ses mains le fichement des
doux... je ne croiray mye. (P. Ferget,
Nouv. Test., f" 143 r», impr. Maz.)
Cf. Ficheure.
2. FICHEMENT, VOir FiCHIEEMENT.
FicHERON, S. m., instrument pour
planter la vigne :
Un ficheron ferré de fer a trois pointes.
(1416, Arch. JJ 169, pièce 392.)
Cf. Fiche 1.
FiCHET, s. m., poche :
Cluniculum, fichet de coté a bouter les
mains. (Gloss. lat.-gall., Richel. 1. 7684.)
Nom propre, Fichet.
FicHEun, fichour, s. m., ouvrier qui
travaille avec la fiche :
Pour les mettre (les gerbes de plante) es
dictes vignes fut mis huit ficheurs. (1463,
Compt. de l'aumosn. de S. Berthomé,
f" 133 r», Bibl. La RocheUe.)
Les fichours .m. sols, a ploier .ii. sols,
les hommes et les femmes .xvi. deniers.
(Jacomin Husson, Chron. de Metz, p. 189,
Michelant.)
Cf. Fiche i.
FICHEURE, fixure, s. f., action de per-
cer, de planter :
Fixura, re, fixure, cloure. (Catholicon,
Richel. 1. 17881.)
Ses pies sont tresperchies de très cruelle
ficheure. (De vila Christi, Richel. 181,
f 149=.)
La conjonction mutuelle des os est de
quatre sortes : l'une en scie, comme ez
commissures du crâne, l'autre en ficheure,
comme les dentz sont fichez. (Jo0B., Gr.
chir., p. 398, éd. 1598.)
La semence de pépins ou ficheure de
noyau. (Liebault, Maison rustique, III, 6.
[1. 327, éd. 1638.)
— Chose percée, endroit percé :
Thomas dist : Se je ne voi en ses mains
les ficheures des claus... je ne le crerrai ja.
(Bib. hist., Maz. 532, 1° 236».)
Ficheures de clous. [De iiita Christi, Ri-
chel. 181, f" 5'-.)
.Mais jamais riens je n'en croiray
Tant que j'aray veu les ficheures
Des clonx, les plaies et les blessures.
(Greean, Myst. de la Pass., Ars. 6i31, f" -263'.
FICHEUSE, S. f., femme de mauvaise
\\o :
Ficheuse, une garce.Vulg. (Oudin, Cur.)
FICHIÉ, ficchie, adj., fixe :
Les premières diversités que les signes
ont si sont que les vertus d'eulx sont
mouvables, les autres sont signes de l'equi-
noxe, ce sont les signes que quant le solail
y est les jours et les nuis sont equalx, et
les autres sont ficchies et estables et les
autres sont de deulx corps. (Oresme,
Quadrip., Richel. 1348, f 3S^)
FICHIEEMENT, - clieemcnt, - chement,
adv., fixement, fermement :
Il les regarda ficheement. (L. de Pre-
MIERF., Decam., Richel. 129, f° 142 r°.)
Par ce on ne cherroit jamais en fanta-
sies et frenasies comme on pourroit faire
par faindre en soy choses corporelles trop
arrestement et ficheement. (Gerson, Doctr.
cont. consc. trop scrupul., ms. Troyes,
f» 141 r°.)
Se celluy qui pense souvent a son bon
propos et mect peine de le garder, plu-
sieurs foiz fault, que sera ce de celluy qui
ne pense point, ou peu souvent, et qui ne
propose rien fichement ou fermement? (In-
iern. Consol, III, xviiii, Bibl. elz.)
FICHIER, verbe.
— Act., transpercer :
Fiche ma char de ta tremour.
(LU. Psalm., «vin, p. 311, Michel.)
— Réfl., se précipiter :
Ogiers s'eslaisse, en sa main un levier,
De reng en reng .^e coraenche a fichier :
Carlot queroil, ke il n'ot gaires chier ;
S'il le tenist, ja n'enist mais mestier
Ne li fesist los les menbres trenchier.
(Raimbert, Ogier, 3192, Barrois.)
I,i bonrgeis de Maience et li pins haut chasé
lîn la sale se fichent par le gni^Aet ferré.
(Doon de Maience. 59"2, A. P.)
Quiniper, fiché, bien mis, bien arrangé.
On dit aussi du beurre fiché.
FiçoN, fisson, s. m., aiguillon, dard :
! Sur toi, race du Ciel, ont e.ilé inutiles
Les fissons des aspics, ainsi que sur les psylles.
' (D'AnBiGNÉ, Trag., 1. II, Bibl. elz.)
Tes yeni soyent sans fisson.
! kIb., ib.)
! Pins tost ne sont esclos que ces mortels vipères
i Kichent l'ingrat fiçon dans le sein des fanï pères.
j (ID.. ib., I. VII.)
I M. de Randau, par cas, ayant un baston
' qu'il avoit pris a un laquais, ou il y avoit
un ficon, en perça si dextrement. (Braxt.,
I des Dames, ix, 269, Lalanne.)
Aunis et Poitou, fisson, s. m., l'aiguil-
I Ion des abeilles, des guêpes, etc. L'on
FID
FIE
FIE
783
donne le même nom à la langue des rep-
• tiles et des lézards.
FiçoNNER, V. a., piquer :
Tant cela le piquoit et le fiçonnoU.
(Brant., des Daines, ix, 277, Lalanne.)
FicQUECioN, s. f., état de quelqu'un
qui est comme fiché en place par la force
de l'application :
Et, selon mon inteacion,
Y font une grosse assemblée,
Et sont la corne en /icguecion,
Gomne a deviser leur armée.
(ilisl. du siei/e d'Ort., 16300. Gttessard.^
FiCT, adj., d'imagination, fictif:
Toutes telles fictes persuasions bailloil
Ethiocles a Thideus qui bien les entendoit.
(Orose, vol. I, f» 79'', éd. 1491.)
Si nous parlons de ficte poésie.
(J. BoncHET, Ep. moi-., I, Lxm, éd. 1345.)
FiCTEMENT, adv., fictivement :
Les poètes et aucteurs qui traitent p,c-
lement. (Chron. et hist. saint, etprof., Ak.
3olo, f» 123 r».)
FicTiciEux, adj., hypocrite :
... De bouche aucons le dient
Et semblent très devocieus,
Mais amour de bon cœur ne prient.
Car ilz sont trop ficlicieux :
Ce sont regnars religieax
Qni scevent bien plus d'ung sermon.
(Lbfranc, Champ, des Dam., Ars. 312), f 2".)
FiCTiL, fictille, adj., façonné :
... Près de petiz ruysseaui
Qui fluctnoient par canalles /'iclilles
De la fontaine, en façons tresgentilles.
U. BoucHET, Ep. fam., ssix, éd. 15i3.)
Y rouUa le tonneau fictil, qui pour mai-
son luy estoit contre les injures du ciel.
(Rab., 1. III, prol., éd. 15S2.)
— Au sens moral, à qui l'on fait aisé-
ment changer de manière d'être, incons-
tant :
Il est fictille et volage.
(Therence en franc., C 255^, Verard.)
FiCTiONNEiXEMENT , adv. , fictive-
ment :
Fictionnellement raconteray comment
l'ame dévote a seule crainte de Dieu et a
parfaicte contrition se coniplaint piteuse-
ment du cuer plain de vaine plaisance qui
la tourmente fort. (Roi Repœ, Morlifiement
de vaine plaisance, ÛEuv,, IV, 2, Quatre-
barbes.)
FicToiRE, adj., fictif;
Poésies fidoires. (A. Cuart., l'Esper ,
OEuv., p. 370, éd. 1617.)
FicTON, s. f., façon, apparence, forme :
Dedans mon lict ung songe me apparut
D'antre ficton que celny do Patœos.
(.Nie. MiUROY, la Complainte de ta cloche, C 3,
ap. Michel, Poés. goth.)
FIDEL, voir Feeil.
FiDER, voir Fier.
FiDiEMENT, adv., avec foi, avec con-
fiance ;
Monlt li sont donces tes paroles.
Moult li siéent et monlt li plesent.
Qnant tait li sainz du siel se tesent,
IN'nn tout seul mot n'osent sonner.
Si le vas ta arresonoer
El deprier fidiement.
(G. DE CoiNci, du Moine qui amoit S. Pierre, '0,
Méon, Tiouii. Rcc, II, lil.)
Cf. FlEMENT.
FiDiQUE, s. f., partie de la logique, la
démonstrative :
La seconde est fidique, laquele enseigne
a prover que les paroles qu'il a dites sont
véritables. (Brun. Lat., Très., p. 10, var.,
Chabaille.)
Cf. Afidique.
FIDRON, voir FiLDRON.
FiDuciALEMENT, adv., avBC confiauce:
Moyse et Aaron avoient par tout ouvret
fiducialement. (Fossetier, Cron. Marg.,
ms. Brux., 1, f" 1S4 r".)
Parquoy ilz aloient fiducialement sans
crainte jusques as tentes du consul. (iD.,
ib., II, f" 226 r°.)
Pour la misère des souffreteux et le gé-
missement des povres, je me leveray main-
tenant, dit le Seigneur. Je le meteray en
salut : fiducialement feray avec luy. (Le
Fevre d'Est., Bible, Psaum. xi, éd. 1534.)
1. FIE, s. f., figue. Loc, peler la fie d
quelqu'un, le duper, l'attraper :
Or nus qaide peler la fie
E od beau parler endormir.
(Bkm., D. de Norm., H. 9071, Michel.)
Oiez cam lor peile la fie.
(ID., ib., 1.S320.)
2. FIE, foie, s. f., fois :
Dame, jevons afie
Qu'il sera tout enssy que j'ay dit aaltre fie.
{Chev. au cygne, 19085, Reiff.)
Por mil fies d'or On son pois
Ne lairoit ele autrui joir
Des membres dont j'ai mon plaisir.
(Comte de Poit., 56, Michel.)
Tel sont qui mult se délitent a la foie
et s'efforcent en l'un plus que en l'autre.
(Brun'. Lat., Très., p. 439, var., Chabaille.)
Vons maos ceste darraioe fie
Graut pleolé d'amoar et salus.
{Coud, 1629, Crapelet.)
— A la fie, à la fin, enfin :
Faus est li bom qui croit consel d'enfant ;
Souvent î est, a le fie, perdant.
(Huon de Bord., 4667, A. P.)
Voirs est que on arree tele chose a la fie
Que, s'en l'avoit joré, nel desferoit on mie.
{Berte, U82, Scheler.)
Et sachies qu'en autre manière
Avient que mesire a le fie
Kevient que nous ne savons mie.
(Couci. 2320, Crapelet.;
On dist souvent que grans pais
Gist en bien grant gerre a le fie.
(Renan te nouv., 2370, Méon )
Qui trop en son cuidier se lie
Deceu s'en voit a la fie.
(Quatrains moraux, xxv. tiré duo ms. du xv° s.)
— La plupart du temps :
Plerunique, a le fie. (Gloss. de Douai,
Escallier.)
— A la fie... a ((t^e, tantôt.. . tantôt ;
A le fie avant aloit,
Et a le fie retornait.
(Wace, Rou, Richel. 375, f° 222.>
— A une fie, à la fin, enfin :
Dame, faites vo volonté.
Ou de mourir, ou de santé
Donner a moy a une fie.
(Couci, 525, Crapelet.)
Cf. FIEE.
FIÉ, S. m., raisin blanc :
Payé a plusieurs personnes pour pain,
poisson, huyle, sau, œufs, fromages, fiez,
etc. {Compte d«1387, Arch.mun. Poitiers.)
Vienne, fié, raisin blanc.
Cf. Fier.
FiEAL, voir Fieffal.
FIEBLE, voir FOIBLE.
FIEBLEMENT, VOlr FOIBLEMENT.
FIEBLESSE, VOir FOIBLECE.
FIEBLET, voir FOIBLET.
FIEBL.ETÉ, voir FOIBLETÉ.
PIEBVRETTE, VOir FlEVBETTE.
FIECEMENT, VOÎT FlEFFEMENT.
PIECER, voir FlEFFER.
FIEDE, voir FIEE.
PIEDEVER, voir FlEFFER.
FIEDVER, voir FlEFFER.
FIEE, fiede, feiede, feide, fieie, feiee, faiee,
foiee, fee, s. f., fois :
Mult fiedes delivrad els. {Liv. des Ps.,
Cambridge, cv, 41, Michel.)
Que alquene feide ne raveisse si cum
leuns aneme la moie. {Psalm., Brit. Mus.
Ar. 230, f» 10 y.)
Par .111. fiées l'apelai.
(Perceval, ms. Montp. H 249, F 204».)
Soz ciel n'a riens tant covoitiee
Corne feme est plasors faiee.
(Ben., Troie, Ars. 3314, f° 84''.)
Einsi avient mainte feiee.
(Id., d. de Norm., I, IIU, Michel.)
De la vienent maintes feiees
Les niefs sovent totes chargées.
(Id., ib., II, 19312.;
A cesle primere feiee
INe sei jeo mie cnnseillee ?
(Marie, Lai d'Equitan, 119, Roq.)
Fu seconde fieie neiz. (S. Behn., Serm.,
Richel. 24768, 1° 71 r°.)
Ke totes celés fieies ki te sovenret de lui
soies ausi cum toz esperiz en ta panse en-
contre sa reverauce. [Li Epislle saint Ber-
nard a Mont Deu, ms. Verduu 72, 1° SI v».)
Moolt par avons mal emploiee
iNostre peinne a ceste foiee.
(Dolop., 2606, Bibl. elz.l
Autre foiee.
(Ib., 3390.)
Kt de ce qu'eschapez estoio
Tantes foiees de ces mains.
(li., 8512.)
784 FIE
Or le garde d'autre péril
Par moQ conseil autre foiee,
Quar trop m'aroies corronciee.
(G. DE CoiNCi, ilir., ms. Soiss., f 50".)
Maintes fnees.
(Yie SU Cather., ras. Tonrs 897, f -21 r°.)
Et que autre fiée avoient ses devantiers
gaagné encontre les devantiers a la famé
au devant dit Baudoin. (1277, Lelt. du
bailli de Rouen, le Bec, Arch. Eure.)
A ichesle fiée vous ai je conoeu.
iGaiifrey, 10118,
A. P.)
— Par fiées, parfois :
Deu est si merciables que sa grâce
abanduned tuz jurs as bons, e par fiedes
as mais. {Rois, p. 76, Ler. de Lincy.)
Dura ceste doleur par fises plus de .xl.
anz. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen.,
f° 209\)
— De fiée en altre, de fois à autre :
De fieies en altre. (S. Granl, Richel.
2453, 1° 146 i\)
— A chief de fiée, au bout du compte, à
la fin:
E bien savent cum Deu ovred a chief de
fiede par les mais. {Rois, p. 206, Ler. de
Lincy.)
Et li proie a chief de foiee.
(J. D'AncuiEs, Chans., Dinaax, Trouv. brabanç..,
p. 409.)
Cremé est qo'a chief de fiée
Vostre corage si encliee.
(ne du pape Greij., p. :i-2, l.uîarche.)
— A la fiée, enfin :
Juques a la fee que nos presimes le dit
arguot et meimes en nostre main. (1280,
Lell. de J. de Chalill., la Guische, Loir-et-
Cher.)
— A la fiée, souvent, ordinairement :
Plerumque, a la fiée. {Gloss. lat.-fr. de
Conches.)
Mentir a mestier a la fiée.
(xv° s., Prov. gallic, ap. Ler. de Lincy, Prov.)
— Dans le Psautier de Cambridge fiede
traduit vicissitudinem de la version hé-
braïque de S. Jérôme, que la Vulgate a
remplacé par retributionem :
Seie eshalcied, tu ki Juges la terre ; rent
fiede as orguillus. {Liv. des Ps., Cambridge,
xciii, 2, Michel.)
Boneured ki guerdunerad a tei la twe
feiede, ke tu guerduuas a nu('n)s. {Ib.,
cxxxvi, 8.)
Champagne, comm. d'Auve, fouée, fois.
Bessin, fiée, grande quantité.
FIEPAL, voir FlEFFAL.
FIEPANCIS, voir FlEFFANCE.
PIEFAUMENT, VOir FlEFFALMENT.
FIEPEMENT, VOÏr FlEFFFMBNT.
FIEFER, voir FlEFFER.
FIEFERXIE, voir FlEFFERME.
FiEFFABLE, fievabk, adj., tenu à titre
de flef :
En toute la terre fievable dudit chevalier.
(1310, Chart. de Ph. le Bel, Richel. 1. 978S,
f" 193 r».)
FIE
FiEFFAGE, fievage, s. m., flef, posses-
sion à titre de fief :
Se il TOUS plest, il lue vient en courage
Qu'il ait ma terre, je li doins en fievage.
(Aim. de Narh., Richel. 2J369, P 53 r°.)
C. mars d'argent, qu'il tient en son fieeaije.
(Herb. Leduc, Foulq. de Caad., p. 42, Tarbé.)
— Bail à rente perpétuelle :
Avons baillé a Régnant Vuillot... en pur
fieffage, a un et perpétuel héritage, nostre
manoir de Berengerville. (1361, Arch. JJ
92, pièce 10.)
FlEFFAL, fiefal, fieufal, fieval, fyeuval,
fieal, adj., d'un flef, qui a rapport à un
flef:
Serjanterie fieufal. {Liv. des Jur. de
S. Ouen, f" 70 r», Arch. S.-Inf.)
Serjanterie fyeuval. {Ib., f" 77 r".)
Une serjanterie fieval. (Ib., f" 87 r».)
Foresterie fiefal. {Ib., f 91 v».)
Foresterie fieal. {Ib., f" 135 v".)
Serjanterie fieal. {Ib.)
La sergenterie fieffal de la ville de Har-
refleu. {Denombr. du baill. de Caux, Arch.
P 303, f« 3 r».)
Une juridiction est fieffal et l'autre est
baillée. La fieffal est celle que aucun a par
la raison de son fief : par quoy il doit faire
droit des plaintes qui appartiennent a son
fief et de toutes les querelles qui sont
meues contre les resseans de son fief.
[Coust. de Norm., î" 14 r°, éd. 1483.)
Sergenteries fiefl'aulx. (Ib., f° 82 v.)
Querelles fieffaulx. (Ib., f» 106 v.)
Possessions fieffaulx. (Ib., (" 217 v».)
FiEFPAi.MENT, fieffaument, fiefaument,
fieffallement, adv., à la manière d'un flef,
quant au fief :
La pension que il prenoient fieffaument
sus l'esglise de Ry. (1312, Orbec, Arch. JJ
219, pièce 7, et Arch. JJ 48, f» 66 r».)
Et sont toutes ces choses tenues fiefau-
ment de nous a héritage pour les pris des-
sus diz. (Cliart. de Ph. le Bel, Richel. 1.
9785, f» 98 v".)
Choses tenues de nous fieffaument. (Ib.,
f 101 ro.)
Saisy fieffallement. (Coust. de ISorm.,
f 188 r», éd. 1483.)
FlEFFANCE, fiefauce, fievance, s. f., ac-
tion de donner en fief :
Pour ceste fiefance et ceste présente te-
nir. (Ch. de 1290, Jumiège, Duclair, Arcli.
S.-Inf.)
— Fig. :
Douce dame de grant nobitelc
Le cner qui miens fu jadis san-s dotance
Aves saisi ; du cors vos fai fievance.
Car cors sans cuer n'averoit poesté.
(Lambert Ferris, Chans-, Richel. 815.)
FIEFFAUMENT, VOif FlEFFALMENT.
FIEFFE, s. f., action de bailler en flef:
De maistre Régnant Gant pour la fieffé
a luy faicte de nouvel de deux travers de
la petite halle aux bouUengers. (1543,
Compt. de la vie. d'Evr., f» 10 r", Arch.
Eure.)
FiEFPEMENT, fiefemeut, fiefment, fieuf-
FIE
fement, fieufement, fyeuffement, feoffement,
feofment, feufement, feffement, fefement,
fiecement, finement , fuyement, fuyment,
fieulment, fielment, fiement, feement, s. m.,
terre constituée en fief ;
Estie lut li autre gent
Que snnt venuz de feffement.
{Conquesl of Ireland, 1240, Michel.)
A Richard tuil ensement
Donad riche feffement.
{Ib., 3148.)
Delessier ledit fuyement qu'il avoit pris,
(Sept. 1280, Ch. du Vie. de Caen, Ardenne.
Arch. Calv.)
Delesser le feement. (Dec. 1296, Bre-
teuille l'orgueilleuse, S. Etienne, Arch.
Calv.)
Fieulment, fielment. (Ib.)
A pourseer le dit feufement bien et em
pes. (1304, S. Taur, Paniers, Arch. Eure.)
Se ledit Gieffroy ou ses hoirs faisoient
aucun acroisement oudit fieufement par
raison de seignorie, et ledit fieufement ou
temps avenir a luoy ou a mes hoirs de-
lessoient, tôt ledit acroissement o ledit
fieufement leroient sanz nul contredit estre
tôt con il est. (1317, Arch. JJ 56, f" 35 r«.)
Item les resseans desdites vavassories
et les receans des bordages dessusdiz et
des fieffemens. (1319, Arch. JJ 59, pièce
243.)
Lequel Robert nous en niist en contre
plege vint et quatre souz de tourn. a
prendre sus un manoir assis a Barente, en-
semble avec le fiefement au roy se il ave-
noit que ledit Robert ou ses hoirs le vou-
sissent delaissier. (1320, Arch. JJ 60,
f» 82 v°.)
Ledit feufement baillâmes... (Ib., i" 93 r».)
Cest fyeuffement. (1321, Valogne , S.-
Sauv., Fresvillc, Arch. Manche.)
Porront fere ou fere fere lour plenere jus-
tice ausi bien desus le propre héritage au
ditCrestien comme desus le fefement. {Ch.
de 1323, Lyre,Ambenay, Arch. Eure.)
Vint et six livres, et trente et trois de-
niers de fieffemenz qui ne croissent ne ne
apeticent, et sont poiez moitié a la S. Mi-
chiel et moitié a Pasques. (1337, Arch. JJ
70, fM45ro.)
A poursoer par droit heritaige le ,
ment en la manière que dessu.s est dit.
(1340, Arch. JJ74, f" 142 r".)
A tenir a fin d'eritaige tout ledit /iemejlf
audit Michel. (1355, Beg. du Chap. de S. J.
de Jerus., Arch. M.M 28, f" 5 r".)
Tenir le dit finement (1351, S. Taurin,
Periers, Arch. Eure.)
Et se lesdites terres ne le valoyent, le
parfait sera pris sur les fieffemens de Nor-
mandve. (1364, Ord., Dupuy 339, pièce 59,
Richei.)
Par dessus les dessus dites .LXV. lib.
de rente, ledit escuier recognut que il de-
livreroit, pour ledit fiefment que il avoit
prins, ycellui chevalier de dix huit liv. de
rente... et se ledit escuier ou ses hoirs
delaissoient ledit fuyment,ea\^ delairoient
tout ledit contreplege audit Monseigneur
Geoffroy. (1402, Denombr. du baill.de Cons-
tentin, Arch. P 304, f» 268 v».)
Tant sur ledit fuyment que sur ledit con-
treplege. (Ib.)
Nouveau Ix fieuffemens. (1413, Denombr.
du baill. de Caux, Arch. P 303, f» 99 r».)
FIK
FIE
FIE
78S
Les flemens chevel sont icels, lesquiex
sont tenus en chef, si comme comtees,
baronnies et biens de hauberc, sergen-
teries franches et tous autres flemens, qui
sont tenus en chief, qui ne sont pas sou-
mis au feus de hauberc : et as seigneurs de
tels flemens doivent paier leurs hommes
trois aides chcvels selon la coustume de
Normandie. (Ane. Coût, de Normandie, c.
23, ap. Ste-Pal.)
— Action de liaillnr en lief, inf^odation,
et l'acte, le bail lui-iiièuie :
One haus hom qui tient terre par son droit fitri'-
[ment
CJacot de Forest, ap. J. de Tuim, Yst. de Jiilius
César, p. 2, Settegast.)
Que nostre flecemenl demorast. (1291,
Sent, de l'échiq. de Norm., Arch. mun.
Rouen, tir. 324, u» 1.)
Pour acquitier le dit fleuffement. (Mardi
av. la feste S. P. aux liens, 130i, Ch. du
vie. de Caen, La Trinité, Arch. Calv.)
Qe pus le feffement la purpartie fut fête
entre eux. (1304, Year books of the reign
of Edward llie flrst, years xxxii-xxxm, p.
335, Rer. brit. script.)
Le devant dit Guillaume qui a octroie
cest flefement devant escript. (1317, Arch.
.TJ !S6, f» 3S r».)
Fut fait cest fievfement par paant. (1340,
S. Taur., Periers, Arch. Eure.)
Fut fait cest fuijfement. (1340, Cart. de S.
Taur., CLXXXXVii, Arch. Eure.)
Considérée la nature du bail et du fleffe-
ment dessus dit feismes composition et
accort en la manière qui s'ensuit. (1343
Arch. JJ 74, f» 91 r».)
Ordeigné est et establi que desore nul
feoffement des terres, tenementes ou biens
soit fait par tiel fraude ou maintenaunce.
(Stat. de Richard II, on ii, impr. golh..
Bibl. Louvre.)
Le bail et fleffement a lui fait a héritage
de ladite sergenterie. (1394, Arch. JJ 146,
pièce 224.)
La ou diverses gentes disseisent autres
de leur frank tenement et font feffement as
diverses gens. [Stat. de Henri IVd'Englet.,
an IV, impr. goth., Bibl. Louvre.)
FiEFFEMENTE, fcoffemente, s. f., action
de bailler en lief :
Aliénation et feoffemenles. [Stat. de Ri-
chard II, an n, impr. goth., Bibl. Louvre.)
Cf. FlEFFEMENT.
FiEFFEOR, feoffor, feoffour, fejfour, s.
m., celui qui donne en ûef :
Soun feoffour ne nul de les auuceslres
soun feffour ne furent unques seisi de
couper le covert etc., saunz veue de fores-
ter. (1304, Year books of the reign of Ed-
ward the flrst, years xxxii-xxxiii, p. 263,
Rer. brit. script.)
Et est ordeigné et establié que mesme
cest estatut teigne lieu en chescune autre
accion en plee de terre ou lieux feoffemen-
les sount faites per fraude ou collusion de
avoir lour recoverir vers le premier tiel
feoffour. Et est assavoir que cest estutul
doit estre entendus la ou tielx feoffours
ent preignent les profitz. (Stat. de Richard
//, an n, impr. goth., Bibl. Louvre.)
Tenure en aumône est terre ou tenement
donné a aumône, dont ascun service n'est
retenu as feoffor, ou donor. (Briton, Lois
d'Anglet., 1° 164, ap. Ste-P,d.)
T. ni.
Le feoffor est properment lou home en
feoffa un auter en ascuns terres ou tene-
ments en fee simple, celuy que fist le
feoffment est appel feoffour, et celuy a que
l'eoffment est fait est appel feoffee. (Littl.,
Inslit., b7, Ilouard.)
— Fém., fiefferesse :
Del feffement Jefrey n'avoms qe fere,
desi com Robert Aleyn tynt les tenementz
en Longforlong par les services avantdiz,
e nous seisi de l'enter dez services par my
sa meyn, e après sa mort par la meyn
Alice e Letice vostre fefferes. (1304, Year
books of the reign of Edward the flrst, years
xxxil-xxxill, p. 39o, Rer. brit. script.)
piEFFER, fie fer, fleufer, fieuffcr, feufer,
fcuffler, feffer, feoffer, flufer, flever, fieveir.
flefver, fleuver, flecer, flezer, fever, fledver,
fîcdever, v. a., avec un rég. de personne
ou de chose personnifiée, gratifier d'un
lief, gratifier, doter en général :
Quant il a ses barons fieves
Et fait rices tos ses prives.
(Waoe, Brui, 1012", Ler. Je l.incy.')
Li rois les daniisiax fieva,
Honors délivres lor dona.
(Id., tl>.. 10869.)
Vostre enemi avez malt richement ftefé.
(In., Roii, 2' p., -26iS, Andresen.)
Seint l\Iichiel a très bien /mfé,
Les iglieses 11 a estorees
Que arses ont e dissipées.
(G. DE Saint Pair. Mont SI Michel, l'w-i, Michel.)
Volant Macidonois, l'en a li rois fievé.
(Rmm. d'Alix., i" 79*, var., .Michelant.)
De la liere son père l'a ilaeques flecce.
(W., P IdM
De .XXX. moines l'abeie /ie/fa.
(Aubertj le Bourgoing, p. l"i'2, Tarbé.l
Cura il felfa ses barnns.
(Conquest ol' Ireland. 3130, Michel.)
Kt ke sainte église sait plainement fe/fé
De Un, les ffraunchises doont ele fiist dowé.
(Chron. de P. de Langtoft. ap. Michel. Chr. angl.-
n., I, 130.)
Li rois Arlhnr llodulf fe/fa
V.l DaDeniarche li dona.
(Lai d'Hacelok, 601, Michel.)
Plus grant joie ot li pères le jor qu'il le vit net
Que a'on Yeimist lot droit de l'empire fievet.
(De St Alexis, 73, Herz.)
Il (le roi) s'en repaira a Chantorbire, si
fieva grant plenté des chevaliers ki a lui
ierent venu et les reçut a homes, por
plus iestre seurs d'eus. (Hist. des ducs de
Norm. et des rois d'Anglet., p. 158, Michel.)
Rogier fiinda dehors la vylle de Salohure
une abbeye de Seynt Piere, e la feffa moût
richement. (Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr.
du XIV" s., p. 17.)
La /■« li nobles dus de Bretaigne fieri'.
(Geste des ducs de Bourg., 293i, Chron. belg.)
— Avec un régime de chose, donner en
lief, accorder en général :
En tel meniere qu'il ne puent eslre
vendu, ne flefei ne départi. (1225, Coll. de
Lorr., ,322, n" 28, Richel.)
Les gelines ay je donné au seigneur
.laïque d'Orné en fieis et boumage, maix
l'avoinne ne puis je donneir ne fleveir, ne
mettre en autrui main. (Chiirle de 1206,
Moreau 173, f" 93 v», Richel.)
Baillien et fiecieu a lieritage par certaine
rente les fosses de la cité de Roam. fl291.
Sent, de l'échiq. de Norm., Arch. mun.
Rouen, tir. 324, n" i.)
Ce que il avoient flecé et baillié sans
l'assentement nostre seignour le roy. (Ib.)
Vendre, aumosner, chargier de rente,
fleuffer. (Avr. 1291, Ch. du vie. de Bay.,
Chap. de Bayeux, Arch. Calv.)
Les autres (acres de terre) sont feufees a
pluseurs gens. {Jurés de S. Ouen, f" 256 r",
Arch. S.-lnf.)
Aliéner, feufer, eseanger. (1307, Ch. du
garde du sceau de la vie. de Valognes,
f° 10', Cart. aumon. S.-Sauv., Arch.
.Manche.)
Aumosner, fcuffler. (Lundi apr. S.André
1315, Ch. du, vie. de Valognes , abb.
S.-Sauv.,paroisse S.-Sauv., Arch. .Manche.)
La petite ferme de Blosseville qui ja
pieoa fu fleffee a Guillaume Lebrun. [De-
nombr. du baill. de Caux, Arch. P 303,
!" 7 r».)
Demaines non fleffes. (1464, Aveux du
bailliage d'Evreux, Arch. P 29S, reg. 1.)
Seules villes qui lui resloient en domaine
du duché ou marquisat de France, des-
membré, pour en fleffer les pièces a ses
confldens. (Fauchet, de l'Orig. des dignit.
et magist. de France, 1,9, éil. 1611.)
Depuis les comtes et hauts barons, contre
la reigle des fiefs (qui veulent que le fief
soit composé de chose immeuble et de
fonds) firent des fiefs sans terre, et encores
flefverent les offices, comme de seneschal,
chambrier, bouteiller et autres. (Id., ib.,
II, 6.)
— Prendre à titre de Uef :
Se aucun estoit qui au profit dudit sei-
gneur et du sien en voulant fiefer et
p'-endre a héritage par criées, si comme il
es. acoustumé a bailler les héritages dudit
seigneur, venist avant, nous li rechevrions.
(1336, Arch. JJ 70, f»62r°,)
Toutes voies ou cas que ledit chevalier
la vouldroit fleffer audit pris ancien et
bailler bon coutreplege, sont d'accord de
l'accepter. {Ch. de 1406, ap. Duc, 111, 274'-,
éd. Didot.)
A celui appartient .lxx. acres de bois
frans sans tiers et sans dangier qui bien
pourroient valoir, qui les vouldroit fleffer,
cinq solz tournois de rente par an chas-
cune acre. (1452, Denombr. de la vie. de
Couches, Arch. P 308, 1" 20 v.)
— Fieffé, part, passé, avec un nom de
personne, gratifié d'un fief, qui possède
en fief :
Moie est li Mainnes et Bretagne deles,
Poitan, Gascogne, et d'Angen sui /levés.
(Raihbert, Ogier, S155, Barrois.)
Li senechals esteil en la contrée nez,
Bels chevaliers et granz, e riches, bien fe/fez.
iGARNitR, Vie St nom., Richel. 13513, f» 8:> v».)
Serianz le roy fleufez et jurez de la fo-
rest de Brelueil. (1295, Lyre, ch. 4, Arch.
Eure.)
Ces leudes flefvez estoicnt des hommes
de guerre et francs de tailles. (Fauchet,
Orig. des dignit. et magislr. de France, U,
6, éd. 1611.)
— Fig., dans un sons défavorable:
Et sele le fait, c'est vieuter.
Kt bonté de blasme fievez-.
(AsDR. Contredit, a M. Giiill. te Vinier, np. Mael7-
ner, Mlfr- l.ieder, p, 8';.)
99
786
FIE
Ne sai OQ faire clamur
' Des grans mans oa sui fieves.
(Thbiias Heriers, Chans., Poet. fi-. av. 1300, III,
1106, Ars.)
— Avec un nom de chose, donné en
ûef:
La rente d'une meson et d'une place
jiefee. (1298, Ordonn., Dupuy cxxxiv, 47,
Richel.)
11 y a plusieurs fermes fieuffees, et plu-
sieurs autres tenemens qui sont nonmez
en moz generalz, et n'en sont pas les par-
ties contenues es comptes des vicontes,
dont les revenues se doivent payer par
parties particulières, corne d'aucuns héri-
tages, qui furent fleuffez ensemble par un
seul home et par une femme, et qui depuis
ont esté divisez par parties entre frères,
par mariage et par vente, en plusieurs et
diverses parties. (1366, Ord., iv, 717.)
Les manans et habitans de la ville et pa-
roisse de Nesploy exepté ceux qui de-
meurent en lieu ^ezé. (1387, Ord. du maistre
des eaux et foresls du duché d'Orléans sur
l'usage des habitants de Nesploy, ap. Le
Clerc de Doûy, t. I, f° 260 v°, Arch. Loiret.)
— S. m., vassal, fcudataire :
Onqoes mes pères ne nus de ses /ieers,
Ne mes ancestres dont sui eslrais e nés.
Ne fa por Kalle delà les mous passes.
(Radieert, Ogier, 4i91, Barrois.)
A tant se parti li consaus, et li rois Phe-
lippes fait escrire ses bries et envoiier par
tout ses fieves, et lor manda que ils fuscent
dedens .XL. jours a Gysors a armes.
[Chron. de Rains, c. xix, L. Paris.)
Tuit li fieuvé qui demorent a Monmo-
rency se metroient en ostages. (Chron. de
S.'Den., ms. Sle-Gen., f» 224».) P. Paris,
fieves.
Ains deuxent avoir saisis les fiedz dont
li fiedevei ne flst son debvoir.., et deussent
avoir menei li fiedvey selong le droit et
l'usaige de leurliosteit. (132b, Hist. de Metz,
IV, i4.) Impr., fiedenei, fiedney.
Especiaulxement contre eulx qui estoient
leur flevey, et les doient de cy en avant
tenir les fieveis qui les tenoient en fiedz
d'eulx pour leur alluez, pour leur meffais
desdis signeurs. {Ib., IV, 15.) lixipv.,fieney.
Le dit monseigneur Pierre a plusieurs
fievez qui tiennent de li en la dite chastel-
lerie. (1330, Aveu, xxxvill, Arch. P 26,
et reg. 1.)
Deux mille livrées de terre sur ses fiefvez
subgiez. (1345, Arch. K 49, pièce 58.)
FiEFFERME, fieferme, fieuferme, fieuf-
ferme, feuferme, s. m., concession d'un
héritage à perpétuité moyennant le paye-
ment d'une rente fixe. Ce mot, dit Léo-
pold Delisle [Classe agric, p. 46),se trouve
employé dès le commencement du xii"
siècle. Surtout à partir de la conquête de
Philippe- Auguste, les seigneurs,à l'exemple
de leurs souverains, transformèrent sou-
vent en fie germes les domaines non flefïés
ou les portions du domaine fleflé qui leur
faisaient retour :
Se aucuns tient de nos par feuferme o
par soliage... Ne n'aurons la garde de celé
feuferme o del socage o del borgage. [Gr.
Charte de J. s. terre, Cart. de Pont-Aude-
uier, f» 83 v», Bibl. Rouen.)
FIE
Se celé feuferme ne deit servise de che-
valier. (Ib.)
Eussent baillié et ostroié au dit chevalier
.ilti". liv... de fieferme dou moulin séant...
(1301, Bapporl au cons. du roi, Arch. J
1030, pièce!.)
Pour la reison du remenant de la fie-
ferme. (Ib.)
La lettre de rasjoncion des fiezfermes a
Longueville et Escou. (Charte de Ph. le
Bel, Richel. 1. 9785, f» 53 r».)
Une fieferme. (1319, Ch. du g. des se. de
Caen, S. Et., Arch. Calv.)
A feuferme. (1326, Arch. JJ 64, f" 167 v.)
Assignons aux ditz tresorer et chanons
1.1 rente sur noz fieffermes de la vicomte
de Baieux. (1421, de Confirm. pro S' Ca-
pella Paris., Rym., 2» éd., X, 82.)
Et est icelle ferme tenue par manière de
fieuferme en basse justice par rendant de
ce au roy neuf sous deux deniers tournois
de rente par an. {Denombr. dii baitl. de
eaux, Arch. P 303, f» 4 v».)
A fieulferme. {Ib., C 6 v«.)
FiEFFEKMiER, fieuff., S. m., celul qui
a concédé un héritage, un moulin, etc.,
k perpétuité moyennant le payement
d'une rente fixe :
Les diesmes des moulins... qui se paient
par la main des vicontes de (]arentan, de
Coustances, ou des fieuff ermiers des mou-
lins desdiles paroisses. {Ui3, Denombr. du
baill. de Constenlin, Arcli. P 304, f 162 r».)
FiEFFET, fievet, s. m., petit lief :
Ch'est çou que Engerannes Bignars lient
de Monsigneur d'Artois un fievet a .vu. s.
et demi. (1290, 2" Carlul. d'Artois, Arch.
Nord.)
En ladicte ville (de Dammerie) une rente
que on appelle les xili fievez, qui vaut
chascun mois xill s. (1328, Compte de
OdartdeLaigny, Arch. KK 3% f 59 v».)
Nom propre, Fievet.
FiEFFEUX, S. m., celui qui donne en
ûef, suzerain :
Nul ne peut tenir fief s'il n'est noble; et
s'il en acquiert, le seigneur le peut con-
traindre a en.vuider ses mains dedans l'an
et jour, s'i n'est qu'il en paye finance au
roy : car il est souverain ftejfeux. (Cotit.
de Meaux, cliv,Nouv. Coût, gén., 111, 393'
KIEFMENT, Yùir FlEFFEMENT.
l'IEFVER, voir FlEFFEK.
FIEIE, voir FIEE.
FIEILLE, voir FlEULE.
FIEL., voir Feeil.
FiELEE, fiellee, s. f., fiel, amertume :
Fiflee est douce avers amor,
Quant il norist tante dolor.
(Alhis, Richel. 375, P 128".)
Biiius sire orgueil ne posnee
Ne vois je par soustenant.
Mais hardi cuer sans flelee
Aspre d'amoar désirant.
Celuy veulg jou melre avant.
(Chans., Vat. Chr. 15'22, P ISl''.)
Et si bot la flellee.
{B. de Seb., v, 151, Bocca.)
FIE
La fiellee. (xv' s., Valenciennes, ap. La
Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
FIELLEE, VOirFlELEE.
FIELMENT, VOlr FlEFFEMENT.
FIELTRE, voir FlEBTRE.
FiEsi, voir FlEN.
FiEMBRE, fliembre, fimbre, felimbre, s.
f., bord, bordure, frange qu'on mettait
au bas d'un vêtement :
Et atoucha les fiembres des dras esques
li enfes estoit envolepes. (Anfances N.-D.,
Richel. 1553, f° 277 r^)
Par ce vestement et les fimbres d'icel-
Uiy. (Prem. vol. des exp. des Ep. et Ev. de
Karesme, f « 46 r% éd. 1519.)
— Agrafe ;
Et li autre de vous tieguent les fliembres
de che cinchelier. {De saint Brandainne le
moine, Jubiuul, p. 92.)
Li autre tendoient les felimbres dou cin-
ceher. (Ib., p. 93.)
1. FiEMENT, fiemant, adv., avec con-
fiance, certainement :
Croi te dons en Deu et si te commande
a luy, gitte ta pense en lui et il te nurrat
ensi ke fiement poras dire : îles sires est
cusencenols de mi. (S. Berx., Serm., Ri-
chel. 24768, f 39 v».)
En totes ces choses si cum dist Sale-
mons vat fiemant cil ki simplement i voit.
{Li Kpistle saint Bernard a Mont Deu, ms.
Verdun 72, f" 39 r».)
Et sachiez bien M /iemeiil...
(C. DE CoiNCi, Uir. de N.-D., ms. Brux., f" lU''.)
De toi paroil moult fiement
Presumpcion et hardement.
(iD., (*.. col. 381, Poquet.)
2. FIEMENT, voir FlEFFEMEXT.
FiEMEUs, adj., de fumier, de boue :
Fimosus, fiemeus. [Gloss. de Douai, Es-
callier.)
FiEN, fiem, liens, fyens, fient, fian, fians,
fym, fime, fyme, s. m., fumier :
Et li preslres de la parose...
Qui venoit d'espaudre son fiens.
(Heii., ht. 1, 670. .Martin.)
Li liens de cheval. (Bkhn. Lat., Très.,
p. 242, Chabaille.)
Fêtes nurrir vos fyms, et de bone terre
fêtez vostre fvmer enhaucer et ove les fym^
medler. {Tr.' d'Econom. rur. du xiu" s.,
c. 19, Lacûur.)
De norrir fyms. {Ib.)
Anusaunces, fymes, issues, entrailiers et
auters ordures. {Stat. de Richard II, an xii,
impr. gotb., Bibl. Louvre.)
Issues, />/?/ies, entrailles. (Ib.)
Traire mes fiens aux champs. (1404,
Aveux du bailliage d'Evreitx, Arch. P 294,
reg. 1.)
Aprens a toy humilier, toy qui es terre
et fians. {Intern. Consol., II, xili,Bibl.elz.)
Porter et decarier le fime le seigniorhors
del city. (Littl., Instit., 172, Houard.)
Suis je digne d'occuper lieu
Devant le trésor de tous biens
Qui suis puante ramuie fiens ^
(C.REiiAN, ilist. de ta posa.. 13888. G. Paris.)
FIE
FIE
FIE
787
A quelque bien doit fange et fien.
(xv* s., Prov. comm'/ti^, ap. Ler. de Lincy, Vrov.\
Se mon corps estoit de ftens.
Il n'en tIendroU moins de compte.
I Farce iii Wouv. Marié. Ane. Th. (r., I, 1.3.)
J'aymerois raieul.^ pourrir en faens
Que de me d-iifioer mesporter.
iFarcc de Frère Gmllelierl. Ane. Tli. fr., 1, .32«.)
Les ponvres iniliîîens
Sont mors de fain sur nng fient.
(Sollie du Roy de'! Solz, Ane. Th. fr.. II. -231.)
Cest une srant folie que de bazarder la
vie pour le fiens de ce monde. (Palsgrave,
Esclairc. delà ling. franc., p. 582,r;énin.)
... De Iny soy dédiant
Ces œuvres la il reputa fient.
Qni Iny sembloyent .au paravaat si belles.
CCl. M\'n.,Serm. du bon l'ast., éJ. 1596.)
Eslable on sont la fourche et pelle.
De quoy le fiens on expelle
Hors de ce lieu.
(G. CoREOZET, les Blasons domest., Blas. de l'Es-
table, Poés. fr. des xv' et xvi° t., VI, 209.)
Le détracteur vit de fien humain
Qui dict mal et celé le bien.
(BoviLLi, Prov., ap. Ler. de Lincy, Prov.)
Puis les couvrent (les semences) de fiem
ou de terre. ( Trad. de l'Hyst. des plant, de
L. Fousch, c. LXix, éd. 1549.)
Oinct de fient de bœuf. (G. Iîouchet,
Serees, vu, Rouen 1635.)
Six tomhereans de fian.
(Les Muses incognues ou la Seille aux hourriers. le
Portrait de Pamphage, éd. 160i.)
Bonrg., Yonne, iMorv., Saintonge, fient,
fnmier; Bretagne, Dinan, fient, employé
en manière d'adjectif pour dire sale, t Cet
enfant est fient. » C'est-à-dire maculé d'or-
dures, et pour dire mouillé, « je suis bien
fient » .
FiENCiER, voir Fiancieb.
FiENNER, V. a., enduire de flentc :
Icy nous TOUS attenderons
Et la barcque radouhberons,
Il y convient moostrer carenne
Et ung peu la firnner. car el ne
Peult plus le tourment endnrer.
(.\ct. des Aposl., Tol. Il, t" 156*>, éd. 1537.)
FIENNEUR, S. m.?
Tanneurs, corroyeurs, cordouanniers,
flenneurs et savetiers. {Stat. de Noyon, ms.
Beaucousin.)
FiEXS, voir Fien.
FiENSEUR, s. m., marchand de fumier :
Mile, le fienseur. (Liv. de la Taille de
Paris pour 1292, ap. Géraud, Paris sous
Phil. le Bel.)
Gnernesey, fienseux, adj., souillé d'or-
dure.
1. FIENT, voir Fien.
2. FIENT, voir Fiant.
FiENTER, fiant., V. a., débarrasser du
luraier, en parlant des chevaux :
Le suppliant demanda a ung sien paigc
s'il avait pensez et fiantez ses chevaulx ;
et se print a lever le pié de l'un d'iceulx
pour savoir s'il estoit fiante. (1460, Arcli.
JJ 190j pièce 78.)
FiENTEUR, fianteur, s. m., celui qui
porte le fnmier :
Fimarius, rii, fîenleur, c'est qui porte
fiens. {Catholicon, Uichel. 1. 17881.)
— Homme qui est relâché du ventre :
Escoutez que dict notre retraict aux
fianteiirs. (Rab., Gargantua, ch. 13, éd.
15i2.)
l. FIER, fider, foyer, verbe.
— Act., confier :
Ne porra sa partie vendre ne engagier
ne fier ne eschangier. (Mars 1220, Cathéd.
de Metz, Arch. Mos.)
Vous le croires de ce qu'il vous dira de
ma part, et luy pourres aussy fier seure-
ment ce que vous aures a me faire en-
tendre. (Lettres missives de Henri lY, t.
IV, p. 581, Berger de Xivrey.)
Mesiue au temps de ma disgrâce il m'a
fié ses plus dangereux secrets. (D'AuBI-
GNE, Mêm., Append., préf. de la 1" éd.)
11 confesse luy mesme qu'on a eu telle
fiance en luy des le commencement qu'on
lui a fié le "conspiration de tuer le roy.
(D'Ossat, Lettres, 16 oct. 1S96, éd. 1624.)
— Assurer sur sa foi :
Bernart lor donna segurance et lor fida
qu'il venissent a lui. {AmÉ,Yst.deliNorm.,
Vil, 33, Champollion.)
— Réfl., se confier :
Et Oliviers en cni il tant se flet.
(Rot.. 586, Millier.)
E tuit chi sei fident en els. {Lib. Psalm.,
Oxf., CXIII, 16, Michel.)
Et se vous chamberiere avies
En qni tant vous vo fîecies
Que vons descouvrissies a ly.
{Couci, 2209, Crapclet.)
Le duc qui en luy se foyoit luy accorda....
(.Cron. de Norm., de nouveau corrigées,
r» 77 v°.)
Son mary se fioit en elle de tous ses
affaires. (Marg. d'Ang., Hept., xxxvil, Ja-
cob.)
Celle qui aime bien se fie volontiers.
(A. Jamyn, Œuv., 2° vol., f 36 v», éd. 158i.)
Il est aisé de tromper qni se fie.
(DF.'iPORT., Div. Amours, xxv, Blbl. gaul.)
Ce qui a esté fié a mon silence, je le
celé religieusement. (Mont., Ess., 1. III,
cb. 1, éd. 1593.)
— Se fier de, avoir confiance au sujet
de :
.Mais mes sens ne poroit alaindre
Cant ke l'e.ipee senefie.
S'en dirai ce dont je me fie.
Et croi ja repris n'en serai.
(Iacq. de BsisiF.ux, Scheler, Trour. belij.,p. l'I.)
Ils se fiaient seurement de la victoire.
(Grand. Cron. deFrance, des gestes au bon
roy Pbelippe, II, 21, P. Paris.)
Comme il s'en retournoit en son camp,
les soudars luy vindrent au devant eu
foule, se plaignans a luy, et luy faisans
leurs doléances, de ce qu'il ne s'asseuroit
pas de pouvoir vaincre ses ennemis avec
eulx seuls, aius se tourmentoit jusques a
mettre sa personne en danger pour aller
quérir les absents, a cause qu'il ne se fioit
pas des présents. (Amyot, Vies, i. Caesar,
éd. 1565.)
Le maistre ne se mesloit plus de rien
vendre ny acheter, et se fioit grandement
de luy..(LAniv., Facet. Nuicts de Strop.,s'
DUict, fab. 3, Bibl. elz.)
Le pape le cognoissoit bien et se fioit
fort de luy. (D'Ossat, Lett. d M. de Vill.,
17 av. 1596, éd. 1624.)
— Fié, part, passé, juré : ^
Et paix fiée entre les parties seinz faire
clam. (1336, Franck, de la Chaux du
Dombief, Droz, Bibl. Besançon.)
2.FIER, /er, /?!•, adj., terrible,cruPl,fort,
violent ; se prenait dans un sens favo-
rable et défavorable, en parlant de per-
sonne ou de chose :
S.anses li ducs e .Vnseis li fiers.
(Roi., tOS.MûlIer.l
Un orage monlt grant et fier.
(Ben., Troie, ms. îVaples, P 2'.)
Vprcs orroii les fiers domages.
(It., f» 3=.)
1 et bataille srant et fiere.
(Ib.. f» iM
Sonr les heaumes ont si fers glas
Qu'as rnistes cops prendre e douer
Les font sovent eslenceler.
(Id., 0. de Norm., II, .5282, Michel.)
Conoist del duc le fer talent,
E la grant ire qui l'esprent.
(ID., ib., II, 9128.)
L'ovre mortel, orrible e fiere (le péché de Ininre)
Fuit (le moine) plus e od major dotance
Qae qui encbaçast od une lance
Nof cent espees totes nue.s.
(Id., ib., II, 2jS13.)
Fier an sont et félon.
(S. BoD., Sax., xvn, Michel.)
Dex ! cora Ogiers i fiert par grant air
Et sa maisnie, fers et volenleis !
Beneois li bers, il et ses frères Guis.
(Raimbert, Oijier, 7022, Barrois.)
Dont veissiez fier ester esbaudi.
(Aleschans, 2.=iG, Jonck., Guill. d'Or.)
As povres hnnics ert, as hauz Je fer regnart.
(Gars., Vie de S. Tliom., Bichel. 13313, f» dt">.)
Mut reduta le rei et sua fer maniaient.
(ID., ib., P 27 7°.)
Et s'avoit bif lie chiere et fire eom sengler.
(Ckev. au cygne, 988, ReilT.)
Prophilias fait nng fier plaint,
A soy meismes se complaint.
(.Uhis. ras. St Pélersbourg 51, f» .'i''.)
N'osassent sun fer cnmandemcnt
En note manere cuntredire.
(Chardry, Set dormans, 78, Koch.'i
Chiere li list molt orgueilleuse,
Orrible, fire et desdaignense.
(G. OE Comci, Mir. de N.-D., ms. Brux., fSf'.i
Par infer cnertone rivière.
Cnkes nuz hom ne vit tant fiere,
Ele est tote de plonc fondu,
(rie Ste Juliane, ms. Oxf. Boill., Cinon mise. 71.
S" -2 r».)
Ki trop soi fait hanleigne a fere.
(De Slull., Brit. Mus. llar. 507, f" 99''.)
Li antre tuit ont dnel si fier
Qae bien cuident vif enragier.
(Rob.'de Bi.ois. Poés., Uichel. 21301, p. 58T'.'>
E si fust molt orgoylous, hauteyn el
fer {Foulq. Fitz Warin, Nouv. fr. du xiv"
s., p. 69.)
Geste fere e dure medlé dura tanqc a
seyr. (Ib., p. 72.)
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FIE
FIE
FIE
Donqe dit un des plus fers hercliers a
Fo.ike. (Tb., p. 86.)
Comment m'eslcs si dur et fier
Qn'a mort me mettez sanz raison ?
(;/» Mir. de W-fl., de l'empereris de Rorame, Th.
fr. au m. û., p. 392.)
Par cas de feu on de fortnne fiere.
(Marcial, Louanges de Marie, t°'6i v">, éd. U92.)
J'en laisse an desespoir ma Tïe abandonnée,
Et mandy sans cesser ma fiere destinée.
(Desport., Eleg., I, xii, Bibl. ganl.;
Je TOUS nommoy cruelle, Inexorable et fiere.
(Id., ib.)
— 11 s'employait encore pour signifier
l'excellence, la supériorité en telle ou
telle chose, et était souvent synonyme
de grand ou de fort :
La dame se pasme a ce mot
Quant son signer noramé li ot,
Qu'il esloit mors et entières.
Mais li abes fa moult senes,
Isneleraeot l'a relevée,
Moult durement l'a confortée,
Mais li confors li fu moult fiers.
(Perccval, ms. Mons, pli, Polvin.)
Sa biaulé fu entre autres fiere,
Por çou l'avoie forment chiere.
(Flaire et Btancefior, 1° vers., 24ol, du Méril.)
Hautement ha parlé, sei dit /!lc)rc raison.
{Parise, H24, A. P.)
Jonstise tienent grant cl fiere.
(GuioT, Bible, 1746, Wolfart.)
Si te dirai fiere merveille.
(Rose, 2ii8, Méon.)
Tes celliers doit eslre contre septentrion,
froit et oscur, et loing de baing et d'es-
table, et de four et de cisternes viez, et de
toutes choses qui ont fieres odors. (Brun.
Lat., Très., p. 177, Chabaille.)
Balaine sont de fiere grandor. (Id.j ib.,
p. 183.)
Fiere chose fut a voir telle aseecnblee,
telle noblesse et tel peuple. (Ol. de la
Mahche, Mém., \, 2o, Micbaud.)
— Adv., fortement, très fort :
D'autre part veoit çaus gésir.
L'un delez l'antre fer dormir.
(Ren., 20017, Méon.)
La langue moderne n'a gardé qu'une
acception afifaiblie de ce mot.
Dans le Bourbonnais il signifie élégant ;
dans laLorraine et dans laSuisse romande,
cant, de Fribourg, il a le sens d'aigre,
acide : voilà des pommes bien fières, raisin
fier, vin fier, oseille ^ere.
3. FIER, s. m., sorte de raisins appelés
autrement des fumez :
Car notez que c'est viande céleste, man-
ger a desjeuner raisins avec fouace fraîche,
mesmement des pineaulx, des fiers deJ
muscadeaulx, de la bicane et des foyrars.
(Rabelais, Gargantua, thay. 25, éd. 1342.)
On prononce en Anjou fiez, dit Ménage
(Dict. étym.), mais on dit figers en Poitou :
ce qui me fait croire que ce mot de fiers
a été fait de ficarii, et qu'on a appelle
ces raisins de la sorte, à cause de leur
douceur, qui approche de celle de la
ligue : et ce qui me confirme dans
cette créance, c'est ce que dit M. Borel,
qu'on les appelle à Montauban dos raisins
goust de figue.
Cf. Fra.
FiERAGE, s. m., fierté :
Et li quens crie as armes par merTeillous fierage.
(Siège de Barbastre, Richel. 24369, f° 143 v°.)
FIERAIN, voir Ferain.
1. FiERCE, fierche, fœrge, firge, s. f., la
seconde pièce des échecs ; dame, reine :
Li cevalier de Gresse, qui se voloit haster.
Le paon de la fier g e a. fait avant aler. ...
Li Baudrains traist sa fierge por son paon sauver,
E celé sou aufin, qui cuida conqnester
La firge on le paon ou faire reculer.
(Rom. dWlex., ms. Oxf. Bodl. 264, f 128 v".)
Adont le fist eschek, son roy flst remuer,
Et Chariot se convry de fierge pour garder.
Tant menèrent le jeu, si cou j'oy compter,
Que Bandouinet va une fierge estorer.
(Le Livre Oger de Dannemarehe, Mort Baudouinet,
Brit. .'*lus., Bibl. du Itoi, n»^ io et vi.)
La graindre joie fu la tierce.
De çou que s'amie fu fierce
Del eskiekier dont il fu rois.
(Chrest., Cliget, Uiohel. 373, f 272''.)
Li rois iert mates par la fierche.
(Gaot. d'Asr., Eracl., ms. Turin, f" 13''.)
Car Deu une tel fierce ûst
Qui le mata et desconfist.
(G. DE CoiNci, ilir. de N.-D., ms. Brux , f 2''.)
Chevalier, roc, flerce, ne roi
Nés poon n'i voloit laissier.
(lb.,ib., Richel. 2163, f" 4''.)
Cassiel flst un trait, qui se vouloit haster.
Le paon de la fierche a fait avant aler.
(Restor du Paon, ms. Rouen, f 43 r".)
Vsengrin fu du jeu apris ;
Del paoonet a un roc pris ;
.Apres le roc a pris la fierce.
(Ren., 28949, Méon.)
Roz et ficrgcs et paonnes.
(Rose, 6688, Méon.)
Quar je sni mas en l'eschequier
Dont vous estes fierge establie
S'an deschequier n'ai vostre aie.
(Sal. d'am., Richel. 837, f^ 267.)
Le roy, la fierge et le peon
Saillent un point.
(J. Le Fetre, la Vieille, 1. I, v. 1540, Cocheris.)
Roy, roc. chevalier et alphin,
Fierge et peon, tendans aGn
De leurs ennemis desconOre.
(Id., ib., 1333.)
Poon fierce sont devenus.
(Guerre de Metz, st. 227=, E. de Couteiller.)
- Fig. :
Dont jura li boins rois le siège
Tant qu'il leur aura pris sans fierge.
(MousK., Chron., 19604, Re.lV.)
2. FIERCE, S. f., fierté :
La char si en est la segonde,
Qui veult estre très bien nourrie.
Ne pensse pas estre pourrie
Si tost d'assez comme elle sera,
Ne ne scet mie quant elle fanldra.
Et pour ce se tient en grant fierce.
Le deable si en est la tierce
Qui te (empeste le plus qu'il penlt
Et a mal faire tonsdiz t'esmeut.
(OiilLL. DE St ANDRÉ, Ic Likirc du bon Jehan,
4199, Cliarrière.)
Cf. riERESSE.
FIERCHE, voir Fierce.
FiERCiR (se), V. réfl., devenir violent ;
Lessent aler quarrians des serres
Dont le grant flo d'eus se fiercisi
Si espes que l'air en nercist.
(GuiART, Roy. lign-, 18533, W. et D.)
— Se fiercir de, se vanter de :
Cil de Havenquerque est en l'antre (eschiéle)
Qui de Flamens grever se fierce.
(GciAîiT, Roy. lign., Richel, 3698, P ÎSS*".)
FIERE, voir Fere.
FiERÉ, voir Ferré.
1. FIEREMENT, ferement, ferment, adv.,
d'une manière sauvage, cruelle :
Faraud kl ferement combati.
(Conlin. du Brut de Wace, Michel, Chron. nnglo-
norm., I, 71.)
Et si voit on le sanglier prendre
Aux lévriers et soy delfendre
Des lévriers qui l'approchent ferment.
(Modus. F 112 V», Blaze.)
— Souvent il n'exprime qu'une idée
superlative :
Sa char (du paon) est dure fièrement.
(Brun. Lat., Très., p. 220, Chabaille.)
Et sor ce te convient fièrement garder
que tu ne laisses a ramentevoir nule gêne-
rai chose qui te soit profitahle. (Id., ib.,
p. 52d.)
Dit TuUes que il trova en philosophie
meins enseignemens, mais il laissa ceus
qui n'estoient si fièrement besoignahles a
bien parler comme cil qui ci sont. (Id., ib.,
p. 527.)
H.-Norm., vallée d'Yèreset Suisse rom.,
fièremonl, extrêmement : « C'est fièrement
bon, fièrement beau ».
2. FIEREMENT, VOir FERREMENT.
FIERESSE, S. f., férocité, humeur sau-
vage, fierté hautaine :
Et dépose toute fieresse. (Brun. Lat.,
Très., p. 253, var., Chabaille.)
1. FiERET, fyerect, ferel, adj., dim. de
fier :
Sachics que moult le trouvai
Douce a lacointier ;
D'acoler et de baisier
Ne fu pas fierete.
(.. Erars, Chans., Val. Chr. 1490, P 112 v» ;
Bartsch, Rom. et pasl., 111, 23, 47.)
Si a dit en riant : Damoisele fierete,
D'amonr loer vous voi .1. petit trop asprete.
(Famel. Richel. 146, f 33'.)
En alleure (elles estoient) ung peu en-
tières et fyerectes. (D'Auton, Chron.,
Richel. 5082, f 106 vo.)
Fieret, feroculus. (R. Est., Pet. DirJ. fr.'
lat.)
2. FIERET, voir Feret.
FIERETE, voir Ferreté.
FiERETTEMENT, adv., uii pcu fière-
ment :
Fierettetnent, somewhat hautily, inso-
lently, arrogantly, a little fiercely, savagely,
cruelly. (Cotghave, éd. 1611.)
FiEREUR, voir Ferreor.
FIE
FIE
FIE
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FiERFETE, fierfietc , s. f. , nouvelle
lune :
Neomenia, ^er^pte. {Gloss.de Conches.)
' Ne(c)omenia, fierfete. {Gloss. lat.-galL,
Richel. 1. 7692.)
FIERFIETE, VOif FlERFETE.
FIERGE, voir FlERCE.
FiERGES, voir Ferges.
FiERiOEL, voir Ferrieul,
FiERiEui-., voir Ferrieul.
FiERLOiER, voir Ferlier.
FiBROEL, voir Ferriedl.
FiERON, voir Ferron.
FiEROR, fierror, - our, firour, s. f.,
humeur flère et sauvage, fierté, orgueil,
emportement de colère hautaine :
Fromons nos a assis par sa fteror.
(Les Loh., ms. Montp., F IbS''.)
Par moalt rute fierror.
(Bat. d'Atesch., Richel. 2494, t" 1 t".)
Contre roy Lacquabiel qni tant ot de firour.
(Chev. au cygne, 13.'164, ReilT.)
En Jherusalem sont en joie et en donçour,
Atendant le sondant qui tant ot de fieroiir.
(Ih., 20IS6.)
Et fiert l'espie Kalles par si raiste lieronr.
(Maugis i'Aigrem., ms. Mnntp. H 247, f 164'.)
Ulenques jonstent li nouvel jouslaor ;
("hascun li lance son espié par fierour.
(Auhery te Bourgoing, p. 34, Tarbé.)
Si s'entrefîerent par iror.
Les armes sentent la fîeror.
Devant lor fers n'orent daree.
(.ilhis, Richel. 3"o, f 146°. I
On qne il voit son fil, si li dit par fieror.
(Gui de Bourg., -'61!), A. P.)
Et li gaians, par sa fierour.
Venus est a lui par aval.
(MoDSK., Chron., S843, Reiff.)
Par grant fierour.
(Id., a., 24826.)
Trop sont Romain de grant fieror
Pour amour de cel mireor.
(Sept Sages, 4004, Keller.)
Quant il met son cors en péril par ire
ou par fierrour. (Brun. Lat., Très., p. 281,
var., Chabaille.)
FiEROT, adj., un peu fier :
Licisque qui estoil femme d'aage el un
peu fierotte. (Ant. le Macon, Decameron,
m, 191, Uillaye.)
Cet adj. qui s'écrit peu se dit assez sou-
vent ; il est particulièrement en usage
dans la Normandie, vallée d'Yêres.
FIERROR, voir Fieror.
FiERTAGE, S. m., fierté :
Ja parlera orgueil et tel fiertage.
(Herb. Leduc, Foulq. de Candie, Itichel. 2SS18,
J» 138 r».)
Par çoe mnstrat nnkore hui vers ens grant fier-
[tage.
I Horn, 3238, Michel.)
FIERTE, voir FlERTRE.
1. FIERTÉ, /ïr(«, (erled, frété, s. f., au-
dace, violence ;
Envie del bien faire et frètes m'en enpienl.
(Boum. d'Ali.r., f 27», Michelant.)
Or a Girart molt de sa volantes :
Des or coramance a monstrer ses fiertés.
(Girard de Viane. p. 46, Tarbé.)
Devant lui a veu son damoisel ester.
Qui ancores tenoit son contel acéré ;
Des poinz li a onté li dux por grant firi/'
Et par .1. soûl petit qn'i ne l'an a tué.
(Flooranl. 81, A. P.)
Kar hnm trove ranlt poi de bels senz ferled.
(Horn, 399, Michel.)
Kar l'en trova mut poi de si beaus sanz fierté.
(Ib., var.)
2. FIERTÉ, voir Frété.
FiERTELE, S. f., dimin. de ' perlrt, \
châsse : :
Une fierlele plaine de reliques. (1362,
Inv. du très, de Fécamp, Arch. Seine-Inf.) i
FiEHTisE, S. f., vaillance, ardeur :
Adont vint le fliz an Soudan
Qui grant fierlise démena.
(GoiART, Boij. li'jn., 10135, W. et 0.)
Entour lequiel grant flo se cabre ;
De Pnillois, de cens de Calabre,
Qui demainent bêle fiertise.
(Id., il)., 10803.)
Morv., fiartise, fierté. Nivernais, fierlise:
« La fierlise ne vaut rien. »
FiERToiER (se), V. réfl., avoir une con-
tenance flère :
Et pense a li meisme, quant courage li moie,
Se chascune iert a terre gesant en la ramoie,
.V la tigre nniroit, qui si fort se fierloie,
Et aideroit a l'antre, qni pour li s'afebloie.
(Doon de Maience, lo"8, A. P.)
! FiERTON, voir Ferton.
FiERTONNEUR, voir Fertoxneur.
FlERTRE, fierté, fertre, flellre, fletre, s
f., châsse, reliquaire :
Lireis fait faire fiertre, nnkes pins sains ne fui.
(Charlemagne, 198, Koschwitz.) Michel, fertere
Ces fieltres portent cil moigne revestnt.
(Rmmr-, Ogier, 12972, Barrois.)
Les orneraenz e le trésor,
Fielires d'argent e vaissels d'or.
(G. DE Saint-Pami, Mont S. Michel, 270S, Mi-
chel.)
Oesfertres coverz de ilanmaires.
(Anc.ier, Vie de saint Greg., 1297, l'aul Moyer.;
Apres sa mort fn sains et en fertre levés.
(Fierabras. 1830, A. P.)
Je batrai tant saint Pierre, qui la gist.
Que de sa fiertre fera tôt l'or cair.
(lluon de Bord., 1413, A. P.)
Les .111. cors sains Dst on en .ni. fieirea lever,
Toutes d'or et d'argent richement atonrner.
(Le dit du Buef, .lub., Nouv. Bec, I, 72.)
Fiertres et enceasiers i ot d'or et d'argent.
(Berlc, 3266, Scheler.)
Fu mis en sepouture... près des fiertres
des martyrs. (Chron. de S.-Den., ms. Ste-
Gen., f» 941.) P. Paris, fiertés.
Les cors saint Aubin et saint Luzin...
remistrent en leur fiertres. [Ib., f" 194''.)
Est-il sains ? — Nenil. On le meteroit
en fiertre. {liiote del monde, p. 2, Michel.)
Les noirs moynes le m'eussent toleyt (le cheval)
Pnr mettre en fertre, come s'en serreit,
Aux! corne antres seintz cors sunt.
(Du Jongleur d'Eli/, p. 32, Michel.)
Mais les reliques n'aiment gneres.
Les fiertés et les sainctnaires.
(J. LSFEMîE. Valheolus, Pocs. fr. des xv' et
XVI» s., XII, 1.)
Pur fer un novel fertre u le cor seynt
deust reposer. (Ctiron. d'Angl., ms. Bar-
berini, f" 31 r".)
Li abbes de Hanon et li monne avoient
amené lor fietre et lors jeuiauls et les re-
liques a sauveté en la ville de Valen-
chiennes. (Faoïss., Chron., II, 234, Luce,
ms. Rome, f» 64.)
Et en fletre mis et posé.
(Chron. de l'Abb. de Floreffe, 268, Mon. pour
serv. à l'hist. de Belg., t. VIII.)
Dedans la fietre de sa mère. (Fossetier,
Cron. Marg., ms. Brux. lOSU, VI, i, 16.)
Dedens les fiertres du cuer des reli-
gieuses, (xv s., Cart. de Flines, p. 914,
Hautcœur.)
Les fiertés du temple s'estoient ouv ertes.
(BoccACE , Nobles malheureux , IV , 16j
f" lOSr", éd. 1513.)
Devant raarchoit en hanlle préférence
Tout le clergé portant croix et bannières.
Fiertés, corps saincts, reliques d'excellence.
(J. Marot, Voy. de Yenise, La prinse du Chas-
teau de Pcsqnierc, éd. 1532.)
— Chaire à prêcher :
Vous seres mont boins amparllers
Pour parolles monstrer en court ;
Vo mot sont atai?nant et court,
Et se vous .1. fieltre enssies
Mont bien sermonner senssies,
(.1. DE Co.\-DF., DU du lévrier, 326, Scheler.)
Ce mot n'était pas encore tout à fait
sorti de l'usage au dix-septième siècle. On
lit dans le Dict. fr.-all.-lat. de Duez :
Fierté, une caisse ou chasse de reliques
à porter en procession sur les espaules
estant mise sur deux brancards, ou une
bière à porter des reliques en procession.
Fnretière l'enregistre comme un
vieux terme. « U n'est plus en usage, dit-
il, qu'en Normandie, en parlant de la
fierté de St Romain, archevêque de Rouen,
en faveur duquel on accorde grâce à un
criminel le jour qu'on porte sa chasse par
la ville : et on dit par reproche à un
homme qu'il a levé la fierté, pour dire
qu'il a fait quelque crime qui avoit mé-
rité la mort. »
11 s'est conservé dans le patois rouchi
et dans le patois normand. Suivant Le
Héricher, fierté, pour châsse, se dit à Vil-
ledieu.
FiERVESTiR, voir Fervestir.
FIESBLESSE, VOir FOIBLECE.
FiEssÉ, part, passé, affaissé :
Le rei unt apelé veillart e chann,
Kar Phelippes ert dune fiesses et dechan.
(Tu. DE Kent, Geste d'Alis., Richel. 24364,
f 3 v°.)
FiESTE, voir Feste.
FiESTEUS, voir Festeus.
790
FIE
FIG
FI G
FIESTIER, voir FESTIIîn.
FiESTiR, voir Festir.
FiETE, S. f., oiilil de tonnelier ;
Un des otilz que ledit tonnelier portoit
nommé dund ou fiete. (1386, Arch. JJ 129,
pièce 187.)
FiETisuRE, roir Festisseube.
FIETRE, voir FlERTBE.
FiEUCHON, s. m., petit enfant :
Le commère JordaÏQ a celle demandoît
Son petichoti por baignier, et celle li bailloil.
(Hisl. de Ger. de Blav., Ars. 3141, f" 227 r".)
Que a produit ceste Marie 1 Qvioy ?
certes, un enfanchon, un petit fieuchon
nouveau né. conçu du Saint Esprit et ma-
gnifisé en grâce. '(*»•' Chastellain, Entrée
du roy Loys en nouveau règne, vu, 16,
Kervyn.)
FIEUFALj voir FiF.FFAL.
FIEUFEMENT, VOir FlEFFEMENT.
FIEUFER, voir FlEFFER
FIEUFERME, VOir FlEFFERME.
FIEUFFEMENT, voir FlBFFEMENT.
FIEUFFER, voir FlEFFER.
FIEITFFERME, VOIT FlEFFERME.
FIEUFFERMIER, VOir FlEFFERMIER.
FiEUL, S. m., terme de tisserand :
Teliers ne porront faire palios que on
n'y mette deux fieux ou ros. {Stal. de
Noyon, ras. Noyon.)
Qui laira six fieux wastes en une lisière,
il le amandera de .v. s. pour chascune
fois. (Ib.)
Gestes pour les fieulz. (1S96, La Bassée,
ap. La Fons, Gloss. ms., ISibl. Amiens.)
FIEULE, fieille, s. f. ?
De gueules a trois quintes fieules d'er-
mine. {Armor. de Fr. de la fin du xiv' $.,
Cab. hist., VI, 37.)
De gueules a trois quintes fieilles d'er-
mine a un lambel d'azur. {Ib-, p. 39.)
FIEULMENT, voir FrEPFEMENT.
FiEUREUs, voir Ferbo?.
FiEus, fieuT, /"(/««j;, adj., qui estattaqtié
du fi :
l.ors dieat il qa'il est tîsiqnes,
Oo enfonduz ou ydropiqoes,
Melaacoliens ou ficus.
On corpens ou palazinens-
(GciOT. Bible, 2570, Wolfarl.)
Et aussi que les grosses bestes fyeuses
ou malades, ne truyes se elles ne sont
prains, ou senees, ne seront tuées ne ven-
dues. {1389, Arrêt d'homolog. sur la pol.des
vivres, Arch. admin. de Reims, t. III,
p. 721, Doc. inéd.)
Jasoil ce que ledit buef nefustpas^eM»....
par leur rapport et relation fu ledit buef
condempné a enfouir. (1396, Arcli. JJ 151,
pièce 78.)
Cat fieuses grans et meselles
(;arit.
(La Vie mom. S. Fiirre, .lui).. Mijsl., I, 3-i',i.)
Ne pourront les bouchers tuer uy vendre
beste fieuse ou sans loy. (Stal. de Noyon,
ms. Noyon.) " •
— Fig. :
Cist argument est trop fteus /
Il ne vaut pas un coûte! troine :
la robe ne fait pas le moine.
(Rose, 11092, Méon.)
Mais c'est religion fteiise.
En ce n'est point religieuse.
(.1. Lefevre, la Vieille, 1. I, v. i23, Cocheris.l
FiEUTABi.E, voir Feutabi.e.
FiEiiTÉ, voir Feelté.
FIEUVER, voir FlEFFER.
FiEiîz, cas snj., voir Feel.
fievable, voir Fieffable.
FiEVAGE, voir Fieffage.
fieval, voir FreFFAL.
FIEV.\NCE, voir FlEFFANCE
FIEVEMENT, voir FlEFFEMÏNT.
FIEVER, voir FlEFFER.
FIEVET, voir FlF.FFET.
FIEVRE, voir Fevre.
FiEVRETTE, fiebvrette, s. f . , petite fièvre :
Fiebvre. Le dim. fiebvrelle. (La Porte,
Epilhetes, p. 175, éd. 1580.)
FiEVRiER, V. n., avoir la fièvre :
Une d'eles... comenzat a février et deve-
nir forment an^oissouse. {Dial. SI Greg.,
p. 18, Focrster.)
FIEZER, voir FlEFFEB.
FiFFiER, S. m., fifre :
Fiffiers et tambours. (1574, Lille, ap. La
Fons, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
FIFFRE, voir ClFFRE.
FiFi, s. m., vidangeur :
L'estat des vuidangeurs appelez maistres
fi/i. {Ord. de 1350, ap. Larchev, DM. hist.
d'argot, 9' éd., p. 173.)
Argot, fifi, vidangeur.
FiFRER, phifrer, v. n., jouer du fifre :
Phifrez, soufflez, frapcz labours,
(llilo, Chans. sur la bal. de itarign., Ler. de
Lincy, Rec. de cit. hist., II, 65.)
Ce mot a étéencore employé par Scarron
au sens actif d'accompagner avec le fifre :
La puerre élant sonnée
l'-t fffrée ot tambourinée.
{Virn. Iravesli, vm.)
FIGE, s. f., fui, assurance :
A tous eu faic le /i'je que nuls puist perchevoii
Que je ne soye prais de tous boins rechevoir.
(Cilles li Muisis, /i Compl. des Compagnons, 11,
263, Kervyn.)
FIGÉ, S. m., lait caillé :
Galerau des Nappes, qurfait le figé leroy,
prendra par jour une pro vende et .vi. den.
pour son cheval. {Ord. de l'Hôtel en 1283,
Keg. de la Ch. des comptes, ap. Ste-
l'alaye, éd. Favrc.)
PIGMENT, voir FlMENT.
FiGNAGE, - aige, voir Finage.
FIGNET, voir FlNET.
FiGON, S. m., mangeur de figue? :
Un figon mangeur de figues, comme
estoit Platon. (Amyot, Propos de table
IV, 4.)
FiGUERAiE, figueraye, s. f., lieu planté
de figuiers :
Figueraye. (Oudin, ap. Ste-Pa!)
FiGUERiE, s. f., lieu planté de figuiers :
Ficetum, figuerie. (Gl. lat.-gall..Kiche].\.
7692.)
riGUETTE, s. f., petite figue :
De petites pguelles.
(RoNs., Fragm. de la eom. i
' PMus, I, Bibl. K\r.)
FiGUEUS, adj., qui provient de la ma-
ladie nommée fi :
On frotte d'icelle les excroissances
/îgueuses et durillons. (Du PrNET, Dioscoride,
1,145, éd. 1605.)
Cf. FlEUS.
FiGuiERE, s. f., figuier :
Afin qu'ilz ne soyent semblables a la
figniere infructueuse. (J. Godi-ain, nation.,
Ricliel. 437, f 374 v».)
FiGURAL, - et, adj., figuratif ;
Les autres (choses) qui sont par figurai
mistere signifient autrement qu'il ne
sonnent en escript. (J. Goulaix, Ration.,
Richel.437, f" 5>'.)
Il convient que la manière de procéder
en ceste œuvre soit grosse et figurele.
(H.DK Granchi, Trad. du Gouv. des Princes
de Gilles Colonne, Ars. 5062, f 2 v».)
Selon l'exposicion mistique et figiirale.
(Gbrson, Thèse de Bourret, p. 168.)
La seconde raison estoit figurale. (Fos-
sETlER, Cron. Marg., ms. Brux., I, f" 65 r».)
L'explanation figurale de la loy. (C. de
Seyssel, Hist. écoles., II, 18, éd. 1567.)
FiGURALMENT, - alemcnt, -elment,- élé-
ment, - aulment, - aument, adv., figuré-
ment :
Vos meismes porrez comprendre et fi^u,-
relment tut ce entendre. {Secr. d^Arist.,
Richel. 571, f» 123 v».)
En monstrer la vérité figuraumenl.
(Oresme, Eth., Prol., éd. 1488.)
Grossement, sans grant similitude, et fi-
guralement. (lD.,t6., 1° 2=.)
Monstrer figuratment et vraysemblable-
ment. (Id., ib., Richel. 204, f> 350=.)
Figuralment. (Ib.)
Les faiz singuliers qui sont matière de
ceste euvre il doit entendre par gros
exemple et figurelement. (H. de Granchi,
Trad. du Gouv. des Princes de Gilles Co-
lonne, Ars. 5062, f» 2 r°.)
Car la manière du prodnyre
Ne se peust monstrer ne déduire
Par effect, si non seulement .
Grossement et figuratilmenl.
(Gbebax. ilisl. de h Pass., U3, G. Paris."!
FiouuAMMENT, adj., flgurémeut :
FIL
FIL
FIL
791
Et pour ce dit la chambrière que ardant
désir et bonne espérance sa suer avoyent
longuement désiré que par tout le monde
et par especial en la crestienté de l'ame se
forgassent bons besans en l'évangile jigu-
ramment recites pour ce faire comme dit
est en cestui songe. (Maiz., Songe du viel
pel., II, 34, Ars. 2683.)
FIGURATIF, adj., figuré:
Tropicus, figuraliz. (Gloss. de Salins.)
FIGURATION, - cion, S. f., ligure:
Il vil le figiiracion
De sa dame en l'iauwe courant
Si elle l'aloit aproçant.
{Jeh. de le Mote, li Heifrel Guill-, iiil, Scheler. I
FIGURAUMENT, Vuir FiGUKALMENT.
FIGURE, S. f., personnage, personne :
Ensi parloll ce!e ligure.
(Jeu. de i.e Mote, Il hri/rel Guill., 2660, Scheler.)
Toute (Evre acijuise et de nature
Veaoit de se geute ligure.
(iD., ib., 1391.)
Li caens Thiry de Gueldre, le traître figure.
(Jeh- des Preis, Geste de Liège, II, 427, Scheler,
Gloss. phi loi.)
Contre Jehan de Pont, le œalvatse figure.
(iD., il/., 11, 9413.)
— En fujure, en face, en présence :
II m'avoit adies en figure.
Par rai ouvroit en tous ses cas.
(.Ieh. de le Mote, li Regret Guill., -illSl, Scheler.)
PIGUREL, voir FiGURAL.
FIGURELMENT, VOir FiGURALMENT.
FIGURER, V. a., créer, façonner :
.\ïe, qui des mains Dien fu faite et figurée.
iG. deCoinci, Sal. N.-D., ms. Soiss., f» 239^.)
— Figuré, part, passé, bien dessiné,
bien taillé, bien fait :
Clar ah lo volt, beyn fgurad.
(Alb. de Besani;on, Ate.r., 66, P. Meyer, Rec,
p. 283.)
Auhcris est si biaus et figures
N'a pins bel home en .xun. cites
Uuieri, p. 6:i, Tobler.)
Udg visaige fres, figuré.
Riant, plain de gayelè de • uear.
iCoQDiLLART, les nouv. Droitz, \" pari., de Pre-
samplioDibus, I, 97, Bibl. elz.)
— Sur lequel des ligures sont em-
preintes :
Cuirs figures, et tapis vellutes. (Chron.
du bon due Loys de Bourbon, p. Ul, Cha-
zaud.)
FiGUREUR, S. m., celui qui façonne :
Fictor, flgureur, composeur ou orneur.
(Gloss. de Salins.)
1. FIL, s. m., le courant de l'eau :
Desi a Loire l'an on meneit ansi,
An .11. batiaus en ont les princes mis ;
Outre les passent de l'aulro pairt le /;/.
{Les Lok., fragra. Chnlons, y. 12, Bonnardot.)
— Fil a fit, en formant un filet con-
tinu :
De ses béas oilz commença a plorer,
L'eve l'en cole fit a fil sor lou nez
{Le Charroi de Nistues, Richel, LUS, f» 90.)
Les larmes li degotent fil a fil sor le nés.
yamis. d'knl., V, -418, P. Paris.)
— A fil, dans le même sens :
Quatre moyeux d'oeufs batus avec vip
blanc, et versez a fil eu vostre eaue. (Mé-
nagier, II, 5, Bibliopb. fr.)
— D'un fil, d'une manière continue ;
Sa carrière se passe d'un fil et d'une
suite sans interruption. (Mont., £ss., 1,40,
éd. 1802.)
— De fil en lice, d'un bout à l'autre :
Il ert consaus de tôle Crice,
Car il savoit Je fil eu lice
Quanque prodom avoit mestier
A pais faire et a guerroier.
{Purlon., 21", Crapelel.)
2. FIL, voir Fi.
FILAGHERIE, VOif FiLASSERIE.
FIL.ADIERE, VOir FlLLADlERE.
FILAGE, S. m., fil :
La chemise 11 ront qui fa de fort flluge.
(De Gttulier d'Aupais, Richel. 837, f 344'.)
FiLAGO, S. f., herbe médicinale de la
tribu des tubuliflores :
Prenes une berbe qui est appellee ver-
meilleuse, et en médecine filago, et croisl
en ces vieilles gachieres, et croist près de
la terre, et est chanue et crespe de fueiUes.
(Modus et Racio, 1" i32'', ap. Ste-Pal.)
FiLAiLLE, s. f., paquet de lil :
Ne doivent laissier passer aucune filaille
de laine ; et ou cas que aucuns antreprandra
a passer les marchandises dessusdites,
telles marchandises doivent estre retour-
nées au roy. (1333, Ord-, xii, 1.3o.)
FILAIZ, voir FiLEis.
FiLANCHE, fiUange, s. f., sorte de lilet:
Les dessuz nommez estoient alez es dites
rivières pescher au feu et a filanches.
(1403, Arch. JJ 158, pièce 233.)
— Objet nié :
Fardeau defillange. (Mai 1573, Arr. impr.,
Orl., Gibier, .Mantellier, Mardi, fréq., 111,
198.)
Bourg., Yonne, filange, fillange,firlanche,
chapelet, guirlande. Bourbonnais, fia-
lanche, lilet à laine.
FiLANDERiE, S. f., actiou de liler :
Ceul.x qui se vouldroient employer à la
dicte filanderie.(l60i. Conseil du commerce.
Doc. hist. inédits, IV, 274, ChampoUiou-
Figeac.)
FILANDIER, VOif FlLANURlER.
FILANDRE, fill.,'S. {., Dlet :
Le suppliant apperceut en l'estang une
filandre ou tilez a pescbier et a prendre
poisson. (1392, Arch. JJ- 142, pièce 301.)
— Objet lUé :
Quatre livres de fillandre. (Mai 1()28,
Extrait du compte rendu du recev. gén.,
Arch. mun. Orléans.)
FILANDRE, adj , qui a des lilaiidres :
Les feuilles peu humides, filandrees de-
dans comme de petits nerfs. (Lieballt,
Maison rust., n, 46, p. 218, éd. lGo8.)
FiL.\NDUiER, filaudier, fill., fel., s. m.,
filandriere, filandiere, i. f., fileur, lileuse:
(iirars li felandrier. (1340, Tr. entre H.
de Montfaucon et la bourg, de Montbeliard,
Arch. K 2224.)
L'ayneeche au fitlandrier. [Terrier de la
poterie S. Matthieu, f» 74 r», Arch. Eure.)
Filandriers el filandrieres. (IZiO. Règleui.
addit. sur le Chatelet, C. L., ii, 567.)
Estienne le filandrier. (1328, Compte de
Odart de Laignij, Arch. Klv 3% f" 32 v.)
Par l'accort des filandriers éI filandrieres
de la ville de Paris. (1349, Ord., xri, 567.)
L'héros Tyrinlhien qny, d'un bras vii^'oureui,
Defeit et surmonla tant de monstres affreux.
Puis dompta de Plulon la puissance infernalle,
S'est rangé fillandier a la trame d'Omphalîe.
(Le Dang. de Mariage, Poés. fr. des xv° et xvi° s.,
III, 73.)
L'aragne fliandiere.
tP. de Bu.icH, Poem., V 122 r", éd. loTS.)
— Adj., qui sert à Dler :
... Les queuoilles filandiercs.
(A. Jamïk, (Euv. poel., V .'38 ï", éd. 1379 ;
La main filandiere,
(Uo.NS., Sonu. pour Hélène, II, lxxmi, Bibl. elz.)
La langue moderiu' a gardé le féminin
fdandiere.
FiLAKDEAU, fill., S. Ui., jeune brochet,
broche ton :
Un bon cheveneau, des barbillous, filUn-
deau et autre menu poisson. (1392, .\rch.
JJ 143, pièce 238.)
FILARESSE, VOlf FiLERESSE.
FILASSE, S. f., action de Hier :
Instruments pour la filasse. (La Boet.,
Mesn. de Xenoph., Feugèie.)
FILASSERIE, filaclicrie, fiUacherie, s. f.,
métier des lileurs :
Mestier de fiUacherie. (1390, Règlem.
pour le mest. des filassiers de Ruiien, Ord.,
VII, 356.) Plus lom : filacherie.
FiLAssiER, - cier, - cher, fill., s. ni.,
lileur:
Fillassier. (1310, Compiègne, ap. La
Fous, Gloss. ms., Bibl. Amiens.)
— Filassiere, s. f., lileuse :
Fut fillaciere et cordiere de ceste corde.
(Deguillev., Pelerin.de la vie hum., .Kts.
2323, f» 149 V».)
La hauUe au.x fillacheres. (1390, Ord., vu.
3o8.)
Bessiiij filachier, tissei'and.
FILASTRE, voir FlLLASTBE.
1. FiLATE,s.f.,sorte de pierre précieuse:
Et ciers bericles et filâtes,
Jaspes, topaces el acates.
{Flaire et Blancefior, \' vers., 61G, du .Méril.)
2. FiLATE, adj., dont on fait du fil :
C'est une erbe c'on claime galion filate.
(Album de Vill.de Honnec.,p. 219, Lassus.)
FILATURE, voir FlUTlF.RE.
799
FIL
FIL
FIL
FiLATERiE, phil; S. f., phylactère :
Selonc l'oppinion d'aucuns philaterium
estoil une quartulete en laquele estoienl
escrips les .x. commandecuens de la loy, et
celle ilz dilatoient en leur poitrine en signe
de religion, et de teles philateries entent
l'évangile... (J. Gonr.AiN, liation., Richel.
437, f° 18''.)
FiLATiERE, phHatiere, phillatiere, phi-
lathiere, fillatiere. philadiere, filatere, phila-
1ère, filatire, philitere, s. m. et f., morceau
de parchemin sur lequel étaient écrits les
préceptes du Décalogue ; les Pharisiens en
portaient une bande sur le front, et l'autre
sur le bras, pour avoir toujours présente
la loi que Dieu avait donnée à Moïse :
Li Pharisien portoient bries en leur frons
pendans et loies entour leur bras, esquelz
les .X. comandement estoient escriptz, pour
chou que nostre sires avoit dit des .x.
comandemens : Tu les aras aussi comme
une chose pendue entre tes ieux et en te
main. Et appelloient ces bries philateres
pour chou qu'il les gardoient si bien. Car
philaisce vaut autant que garder, et thoral
vaut autant que loys. Dont philalere vaut
autant que garde loy. {Bible, Maz. 532,
f° 194'.)
S'il foQl envres qui boues soient,
C'est por ce que les genz les voient ;
Leur philateres eslargissent
Et leur fiabries agrantisseat.
(Rose. Richel. 1573, f» 98» ; Méon H8'27.)
Lears ftlalieres eslargissent
Et leur ûmbries agrandissent.
(/*., ms. Coisi;ii, f° -.9'.)
Uzestendent et demonstrent leurs phila-
teres et magnifient leurs fiœbries. (Prem.
vol. desexp. desEp. elEv. de ifar.,f°124r'',
éd. 1519.)
Dont est a sçavoir selon saint Jherosme
que philateres estoient comme aucunes
cartes de pas piersquelles estoit escript le
décalogue de comeuiandemens. Et met-
toient les Pharisiens ceste carte en leurs
chiefs a manière d'une couronne. Parquoy
estoit signitié qu'ilz dévoient avoir la loy
eu mémoire. (Ib.)
On trouve au xvi» s. la forme filactere :
Hz laissent filarteres, et accroissent leurs
franges de leurs robbes. {Bible, St Jlathieu,
eh. 23, éd. 15-43.)
— Lambrequin ;
Pour .IV. pièces de cendal des larges
pour faire de seurtail de .xv. fiUaUeres
armoyez aux armes d'Espagne et de Bour-
bon. ■ {Compte de 1352, "ap. Libord e.
Emaux.)
Fillalieres qu' pendent a un lianap.
(1350, /«y. du duc de Normandie, ib.)
Au dedans du couvescle a une fdaUere
esmaillee d'azur. (/6.)
— Ornement formé de fils d'or, sorte de
cordelière :
Une chapelle de drap d'or d'oultreraer,
vert, a grans pommettes d'or, environnées
de fillatieres d'or. (1380, Inv. de Ch. V,
u» 1116,Labarte.) Impr., fillacieres.
.II. paremens de satin blanc a grans fil-
latieres de broderie, (xv° s., 1" moitié,
Invenl. de S Victor de Paris, Richel. nouv.
acq.fr. 3245, f» 110''.)
— Ce mot désignait très souvent les
reliquaires, spécialement les reliquaires
en forme de croix, soit les grands qui
étaient exposés dans les églises à la véné-
ration des fidèles, soit les petits qu'on
pendait au col par des filatières, comme
un préservatif contre toutes sortes d'ac-
cidents :
Xi remenra auteus a esgraner.
Ne fUatieres, crois, n'enceociers dores.
(Les Loh., ms. Montp., f" 13'.)
La sainte croiz e l'Evangire
E un autre cher filatire
Funt el palais sus aporter.
(Ben., D. de !iorm., Il, 13-273, Michel.)
Sor les saintismes filatira
E sor les feiï des baptestires.
(Ib., n-20.S.)
Filatere et reliques maintes.
(G. DE Coi.vci, Mir., ms. Brux., f :!()'.)
Crois, filatières ont contre lui porté.
(Hiton de Bord., 8810, A. P.)
Qui dont oisl vilain jurer
De crois de Dieus, de philateres,
Qu'il fust pendus ausi com terres.
{Couronn. Renart, 172, .Méon.)
Les philalieres et les kalices depecoient
{Chron. de S.-Den., ms. Ste-Gen., f" 285M
Li clargié vont devant chaulant
Crois et filatières portant.
(Floriant, 8093, Michel.)
Entre .ii. piez peut une philaliere es-
maillié d'azur. (1360, Invent, du duc d'An-
jou, n° 169, Laborde.)
Deux fourquettes a pendtelfi philalieres.
(Invent, du Trésor de Donay. np. Laborde;
Emaux.)
S'enssuit les relicques, tant en philla-
tieres, comme en bourses, estant en ung
coffret de bos point, qu'on pent au ceur
quant on dresche le candélabre. (1400,
Invent, de Lille, ib.)
Cestuy Lambert, qui très renommé es-
toit de ijatailles vaincre et desconfir, avoit
communément pendu a son col jusquesn
le poictrine ung philitere, ouqae\ avoit en-
clos plusieurs nobles relicques de saintz.
(J. Yauquelin, Chron. d'E. de Dynter, IV,
30, Xav. de Ram.)
A Michelet de Fontennes. menusier en
pierre, pour la fasson de la taille de deux
fillatieres pour estachier ou hault de la
vouUe et clef de la chapelle, es quelles
fillatieres il doit faire les escussons des
armes de monseigneur le duc de Brabant
conte de Nevers. (1472, Compt. de Nevers,
ce 66, f 11 V», Arch. niun. Nevers.)
— Sac pour porter le gibier, carnas-
sière :
Les toiles, philadieres, pans, panetières,
et autres choses consernautes la chasse.
{Print. d'Ycer, p. 204, éd. 1588.)
FILATIRE, voir FIL.4TIEBE.
FiLATOiRE, S. m. , phylactère :
Par ypocrisie ilz abaisent leurs filatoires
et accroissent leurs franges de leurs robes.
(P. Fergf.t, Nouv. Test., f' 32 r», impr.
Maz.)
FILATRE, voir FlLL.\STRE.
FILATRYE, S. f . ?
Les arbitres, quant a l'ordre de filalrye
judiciaire, suivront le style du lieu ou se-
ront ordonnes pour juger; mais, quant a
la discutiou, observeront et garderont les
lois, ordonnances et coustumesdu royaume
ou la duché est située. (Nov. 1523, Dern.
instruct. de M"» la Régente, à ses ambass.,
pour la conclus, du traité de Madrid, Cap-
tiv. de Franc. I", p. 410.)
FiLDRON, fidron, s. m , cordon de fil :
Deux estuis de fildron. (1311, Béthune,
ap. La Fons, Gloss.ms., Bibl. Amiens.)
Fidron pour coudre les courtines de la
chapelle de la halle. {Ib.)
On le rencontre encore au xvii" siècle :
Gallon et fidron pour reparer les gour-
dines de l'église. (1608, la Eassée, ib.)
FIN DU TROISIEME VOLUME.
ERRATA ET ADDENDA
lUT TRdlSIKMK VOMI.MK.
Lp5 exemples de HenaTt cités d'uprûs Marlia ont
con«-i^rvè l'indicatina du vers de MéoD, telle que
Martin la place en tête de chaque page. Des obser-
vation» reçues à ce sujet ayant montré qne
ce système prêtait à confusion, il sera ciiangé pour
la suite de l'ouvrage où Renart sera toujours cité
par hranciie cl vers, quand on suivra le texte de
Marli]].
P. '2, col. H, Vf.. 46, au lieu de : Xsodjoco;,
Lisez : Xs'oojipo;.
P. 5, col. 2, lig. 29, au lien de : édifier.
Lisez : edifiier.
P. 6. col. 1, lig. 4, ajoutez : p. :154.
P. 11, col. 1, lig. 3B, au lieu di' : l,:i ,.u de-
dans.
Lisez : La ou dedens.
P. Il, col. -2, lig. 2'.l, ajoutez ; éd. 18" 1.
P. n, col. 3, lig. 211, binez l'appel KIR, voir
Errk.
P. 30, col. 1, lig. ■>, ajoutez : 1"-' vers.
P. 30, col. 2, lig. 46, au lieu de : ^ous renonl.
Lisez : Nous verrons.
P. 32. col. 2, lig. dernière, au lieu de : Parise,
VII, A. P.,
Lisez : Parise, 962, A. P.
P. 34, col. 3, lig. 42, au lieu de : i-24.
Lisez : 423.
P. 37, col. 1, lig. 62, au lieu .le : iwii/îioil.
Lisez : poingnoit.
P. 40, col. 1. lig. 66, ajoutez : p. 214.
P. 41, col. 3, lig. 13, an lieu de : 127.
Lisez : 3.S84.
P. 42, col. 3, lig. 19, au lieu de : /ihre.
Lisez : ploie.
P. 43. col. 1, lig. 9, au lien dr' : dont li sans
est roies.
Lisez : dont li sans c st roies.
P. 47, col. 2, lig. ;;s, an lieu de : iiieit et dur,
Lisez : viel et dur.
P. 34. col. I, lig. 4S, au lieu de ■ 73(1,
Lisez : 731 .
P. 62. roi. 1, lig. 47. ajoutez : p. 211.
P. 64, col. 2, lig. 21, an li.u ,1e : Action de
remplir, se compléter.
Lisez : .\ctioD de remplir, de rompléter.
P. 65, col. 2, lig. 18, an lieu de ■ lOIS'.
Lisez : 1049.
P. 66, col. 1. lig. 13. au lieu ,1e : 1338.
Lisez : 1359.
P. 70, col. 1, lig. 34, ajoutez : p. 89.
T. m.
p. 83, col. 3. lig. 3(1, au lien de : les uiie/j
enarmez.
Lisez ; les ntieïz enarmez.
P. 84, col. 2, lig. 30, ajoutez la forme miaprir
P. 85. col. 2, lig. dernière, an lieu de : l>arise.
VII. A. P.,
Lisez : l'nrise. vu. iUartonne.
P. 88, col. 3, lig. 39, an lieu de : esseilie.
Lisez : essifie.
P. il3, col. 1, lig. 67, lisez pour la définition :
revêlement, coavertnre, la chape qni couvre
une maison, nue tour.
P. 93, col. 1, lig. 26, an lieu de : ele li>r cou-
inanda.
Lisez : ele hnr coumanda.
P. 96. col. I, li,'. 27. au lien de : liicliel.
2130,
Lisez : Richel. 20311.
P. 96, col. 3, lig. 18, .an lieu de : Parise, i\.
Lisez : Parise, 1191.
P. 102, col. 3. lig. 14, an lieu de : EiVC.HUTl-
VEK. voirEncHAITiVF.ii.
Lisez : ENCHE'riVÉ, voir Ehchaitivé.
P. 109, col. 2, lig. 26, au lieu de : uns hommes,
Lisez : uns hom.
P. 110, col. 2. lig. il. an lien de : ses peire.
Lisez : ses peires.
P. 110, col. 2, lig. 44, au lien de : nepourqiinnl ,
Lisez : nepoitrqant.
P. 110, col. 2, lig. 47, an lieu de : lors />/ si
encotnl'il]ee.
Lisez : lors fiiil si encomi[liee .
P. 110, col. 3, lig. 32, biffez l'exemple de .S..
Bernanl, où il faut lire enscombremenl.
P. 117, col. 1, lig. 38, an lieu de : Cil ont.
Lisez : Cil ol.
P. 120, col. 2, lig. 4. au lien de : liiliiere.
Lisez : Insuere.
P. 125, col. 1, lig. 29, an lieu de : 11, 23i;.
Lisez : 11, p. 233.
P- 127, col. 3, lig. 14, ajoutez : p. 211.
P. 133, col. 1, lig. 04, ajontez : p. 168.
P. 135, col.l, lig. 21, an lien de : Moos gisieus
si a estroit. que un pié estoient endroit le bon conte
Cerrnn de Bretaingoe,
Lisez : >'ous gisiens si a estroit, que mi pié
estoient endroit le bon conte Perron de
Bretaingne.
P. 13,S, col. I, lig. 2;,. ajoutez : éd. 1,S71.
P. 133, col. 2, lig. l:i, an lien de : ne me .ioii-
renoil.
Lisez : ne me souvint.
P. 1311, col. 3, lig. 211, au lieu de : blaudisse-
mens des delis soustraire.
Lisez : hlandissemens des delis soutraire.
P. 138, col. 3, lig. 20, au lien de : car façons'
Lisez : car fâchons.
P. 138, col. 3, lig. 43, an lieu de : tu dis en-
fonce.
Lisez : ta dis enfance.
P. 139, col. 2, lig. 69, au lieu oe : I, 7ii,
d'Héricanlt.
Lisez : II, 70, d'Héricanlt.
P. 139, col. 2, lig. 70, au lien de : tijran,
Lisez : tirant.
P. i39, col. 2, lig. 71. au lien de : enlansonnet.
Lisez : enfanfonnet.
P. 142, col. 2. lig. 15, ajoutez : p. 123.
P. 147, col. 3, lig. 60, ajoutez : p. 278.
P. 152, col. 2, lig. 39. .ajoutez ; p. 44.
P. 139. col. 3, lig. 48, ajoutez : p. 103.
P. 160, col. 1, lig. 33, ajoutez : p. 210.
P. 161. col. 1, lig. 31, an lieu de : II/., uis.
Corsini,
Lisez : hose, nis. Corsini.
P. 161. col. 1, lig. dernière, ajoutez : p. 346.
P. 164, col. 1, lig. 69, ajoutez ; p. 83.
P. 167. col. 1, lig. 12, an lieu de ; Cliev. au
cygne, I, 66,
Lisez : Chev. au cygne, t. 1, v. 66.
P. 169, col. 2, lig. 32, au lieu de : lait tant
qu'il ist par dehors.
Lisez : lait tant qu'il ist par amont fors.
P. 171. col. 1, lig. 43, au lien de : Kt quant
mauvaise est.
Lisez : Et quant malvaise est.
.171, col. 1. lig. 46. au lien de
Lisez : 172.
P. 173. col. 1, lig. 62
Lisez : fravçois.
P. 173, col.
lig. 1 1, ajoutez : p
!9, ,ia lieu de
173,
froiiçoys
393.
gue enyra
P. 177, col. 3, lig.
dissemens d'amitié,
Lisez : ke engrandissemens (d'amitié,).
P. 182, col. 3, lig. avant-deroière. au lien de :
Celle engraisse,
Lisez : Cesie engraisse.
lUO
794
ERRATA ET ADDENDA DU TROISIÈME VOLUMK.
p. 183, col. i. lig- 9. a" ''«" ^^ '■ P- l""'
Bibl. elz.,
Liseï : p. 141, Mabille
P. 185, col. 2, lig. 10, an lieu de ; quelles,
Liseï : qiteles.
P. 188, col. 1, lig. 3', au lieu de : amislies,
Lisez : amulcs.
P. 188, col. 3, lig. 36, ao lieu de : 1398,
Liseï : 1597.
P. 191, col. 1, lig- «3, au lieu de : votenliers.
Liser : volenlrid.
P. 193, col. 1, lig. 23. an lien de : s'fnjouissent.
Lisez : a'enjoissent.
P. 193, col. 2, lig. 16, au lien de ; chivauchait.
Lisez : chivachail'
P. 198, col. 1, lig. 60. an lien de : saouliez.
Lisez : saoulez.
P. 198, col. 1, lig. 62, ajoutez : p. 203.
P. 199, col. 3, lig. 9, an lien de : hardis.
Lisez : harih.
P. 200, col. 1, lig- 21. au lien de : Et de samj.
Lisez : Et de sanc'
P. 204. col. 3, lig. 6. au lieu de ; dcstrenchoil ,
Lisez : âeirenckoit.
P. 205, col. 3, lig. 12, an lieu de : Enmoib,
V. n ,
Lisez : Enmcib, anmuiv, v. n.
P. 205, col. 3, lig. 43. au lieu de : Enmms,
Lisez : Anmuis.
P. 203, col. 3, lig. 45. an lien de ; Dolopolhos.
Lisez : Dolopathot.
P. 209, col. 3, lig. 42, an lieu de : 444,
Lisez : 445.
P. 212, col. 2, lig. 36, ;in lieu de : Que tu
m'es lez.
Lisez : qne to n'ies tez-
P. 213, col. 2, lig. 1 1, an li»u de : II. 4fll,
Lisez : I, 494.
P. 214, col . 1. lig. 32, an lien de : il engran-
gera.
Lisez : il engrangira-
P. 214, col. 1, lig. 38. au lieu de : 4961.
Lisez : 4641.
P. 221, col. 3,.'ig. 41. supprimez l'appel Eroide,
voir E.\RESDE, qu'on voit plus loin à sa place.
P. 222, col. 2, lig. 17, ao lieu de : 1363,
Lisez : 1366-
P. 223. col. 2, lig. 31. an lieu de : le;rtj de
bianté,
Lisez : le pris de bianté.
P. 223, col. 2, lig- 33, au lien de : l'.ust
conquis veu toute genl,
Lisez : Kust conquis vers tonte gent.
P. 223, col. 3, lig. 68, supprimez l'exemple
des Archives de la Meuse. Ens est ici l'abrévia-
tion d'ensuivant.
P. 233, col. 1. lig. 49, ajoutez : p. 379.
P. 234, col. 1, lig. 12 : Lasphrise, A'oot'.
Tragie.,
Ajoutez : Ane. Th. fr.. Vil. 468.
P. 238. col. 3, lig. 33, an lien de : Matez
servi.
Lisez : Waves siervi.
P. 23S, col. 3, lig. 36, au lieu de : H 18,
Lisez : 1146.
1'. 238. col. 3. lig- 40. au lieu de ; qn'cii-
soing u'i inanâ,
Lisez : qa'ensohig n'i mande.
P. 238. col. .'i. lig. 42, au lien de : 415.
Lisez : 413.
P. 239. col. 2. lig. 10. ao lien de : cil ki coi.
Lisez : cil ki coie.
P. 239, col. 3, lig. 29, au lieu de : et d'elles.
Lisez : et A'etes.
P. 245, col- 3, lig. 39. an lieu de ; Ent est ?
Lisez : En est ?
P. 246. col. 3. lig. 65, ajoutez ; Impr., enr-
taillie.
P. 253, col. 1. lig. 15, au lieu de ; sun pe-
chié.
Lisez : sun péché.
P. 233, col. 3, lig. 12. an lien de : 15312,
Lisez : 13212.
P. 253, col. 3, lig. 28. an lieu de : Lcgiere et
douce.
Lisez ; Legierc e douce.
P. 253, col. 3, lig. 29, an lien de : Aniez,
Lisez : Angeb.
P. 254, col. 3, lig. 1, an lien de : enlendans,
Lisez : amendant.
P. 234, col. 2, lig. 50, ajoute? la (otmt amen-
dant.
P. 254, col. o, lig. 28, au lien dP ; Fboiss.,
Voés., 11, 211,
Lisez : Fboiss-, Poés., 111, 211, 1-
P. 255, col. 1, lig. 61, au lien de : is.
Lisez ; 17.
P. 257, col. 3, lig. 31, au lien de : courage.
Lisez : couraige.
P. 237, col. 3, lig. 33, ajoutez : p. 139.
P. 263, col. 2, lig. 67, an lien de : cil qui
ainsi.
Lisez : cil qui ensi.
P. 264. col. I, lig. 33, au lieu de : ces der-
nières significations nest pas.
Lisez : ces dernières significations n'ont pas-
P. 264, col. 3, lig. 62. an lieu de ; I)e ni-
chant.
Lisez : De Rickaul.
P. 267, col. 3, lig. 22, ajoutez : cnthomir.
P. 263, col. 2, lig. 1, au lien de : Ventomis-
seiiient,
Lisez : Y ent ommissement .
P. 271, col. 1, lig. 39, au lieu de : il roii-
neuat.
Lisez : il couneust.
P. 271, col- 1, lig. 09. ajoutez la forme : rs-
toscier.
P. 272, col. 1. lig. 22. an lien de : entouil-
lies.
Lisez : enlouUies.
P. 273, col. 1, lig. IJ5, ajoutez la forme ; en-
tracointer.
P. 276, col. 3, lig 42, au lieu de : 736,
Lisez : 733.
P. 276, col. 3, lig. 61, an lieu de : que des
chevaux eorrans s'enpaignent.
Lisez : que des chevax corranz s' enpeingnenl .
P. 278, col. 2, lig. 45, an lieu de : n'en soit
doutans.
Lisez : u'an soit dotans.
P. 280, col. 1, lig. 7, an lieu de : %'cnlraco-
loient.
Lisez : s'enlreaccoloicnl.
P. 280, col. 1, lig. 9, an lieu de : onques.
Lisez : oncques.
P. 280. col. 3, liï. 48, an lieu de : Car a
amilié.
Lisez : Car a amisté.
P. 281, col. 2, lig. 10, lisez pour la définition :
l'appât de viande qne l'ou met au piégc pour
prendre les bêtes.
P. 282, col. 3, lig. 59, au lieu de : pour nnle
rien.
Lisez -.por nnle rien.
P. 283, col. 2, lig 12, an lieu de : nous entre-
correcames.
Lisez : nous entrecorrefttsmes.
P. 283, col. 2. lig. 18, au lien de : s'enlre-
coururent,
Lisez : s'entrecarurenl.
P. 283, col. 2, lig. 22, au lieu de : nous en-
Irecorrous,
Lisez : nous entrecorrons.
P. 284, col. 3. lig. 32, an lieu de : a Ven-
contre,
Lisez : a Vencoutrer.
P. 2S4, col. 2. lig. dernière, au mot ENTRE-
DA1L1ER, lisez pour définition : s'oiitrequereller,
et ajoutez à la fin de l'article : Cf. Dallier.
P. 287, col. 3, lig. 44, au lieu de : vi, 98,
Lisez : vi, 298.
P. 287, col. 3, lig. 43, an lieu de : s'esehar-
nissent.
Lisez : s'escharnenl.
P. 287, col. 3. lig. 46, an lieu de : s'enlre-
grognent.
Lisez : s'entregrongnent,
P. 288, col. 3, biffez l'article ENTUELAIDEIt-
II faut adopter le leite de M. Gastou Paris : s'en-
trelarda.
P. 290, col. 1, lig. 49, an lieu de : et assem-
hlerenl.
Lisez : et assamblerent.
P. 290, col. 2, lig. 31, an lien de : s'eschar-
nent en Yune,
Lisez : s'escbarnent en l'nn.
r. 290, col. 2, lig. 32, an lieu de : s'entre-
groupent,
Lisez : s'entregrongnent.
P. 290, col. 2, lig. 34, an lien de : 5S0,
Lisez ; 350.
P. 292, col. 1, lig. 14, après Ft. et Blance/lor,
Ajoutez : l'" vers.
P. 293, col. l, lig. 14. an lieu de : 98.
Lisez : 96.
P. 293, col. 3, lig. 11. au lieu de : 980,
Lisez : 979.
P. 294, col. 2, lig. 32, au lieu de : Un vel.
Lisez : Un veel.
P. 297, col. 1, lig. 29, an lieu de : foie enlre-
presure.
Lisez : folle enirepresure.
P. 297, col. 1, lig. 30. au lieu de : abanhie
comme la serre,
I,isez : aussi abanbie corne la serre.
P. 299, col. 3, lig 13, ajoutez : p. 152.
P. 307, col. 2, lig. 58, au lien de : qni de
Iclres,
Lisez ; qui des letres.
P. 307, col. 2, lig. 59, an lieu de : 3091,
Lisez : 3090.
P. 310, col. 1, lig. 40. au lien .le: lotie
jour.
Lisez : tôt le jor.
P 310, col. 1, lig. 41 au lien de : 1611,
Lisez '. 4546.
P. 313, col. 1, lig. 54, au lieu de . 4549.
Lisez ; 4547.
P. 316, col. 3, lig. 66, au lieu de : que alcun
emius.
Lisez : que alcuns envius.
P. 321, col. 3, lig. 42, au lien de: 776,
Lisez : 777.
P. 325, col. 2, lig. 41, ajoutez : p. 53.
P. 334, col. 2, lig. 12, an lien de : 1635,
Lisez : 1659.
P. 336, col- 2, lig. 28, an lieu de ; pomsi.
Lisez : poussa.
P. 336, col. 2, lig. 29, au lien de : p. KIO.
Lisez : p. 93.
P. 338, col- 3, lig. 33, au lieu de : II,
Lisez ; I.
P. 339, col. 2, lig. 66, ajoute/ : Iraprim-, s'r-
h:isli.
P. 355, col. 3. lig. 17, an lien de : estes vous
nssamlile-:.
Lisez ; estes ros assambles.
ERRATA ET ADDENDA DU TROISIEME VOLUME.
79S
p. 361, col. 1, lis. l", a" lifi» 'le : •■*"*'•'.
Lisez: 3920.
P. 361, col. 9, lig. 14, nii lieu de: p. 218,
User : p. 217.
P. 361, col. 3, lig. S, an lien île : Des fschal-
Mtes,
Lisez : Des fsehallelfx.
P. Rfii. col. 1, liîT. 57. .TU li'-ii île : bnn.
Lisez : haiic.
P. 363, col. 1, 1i?. .Si, au lion de: Mirhelanl,
Lisez : Pichon.
P. 364, col. 5, liï. in, an lien de: Car il ol
vilainement.
Lisez : Car il aïoil villaiuemenl.
P. 361, col. 2, lij;. 41, au lien de : Haynnay,
Lisez : Haynnaa.
P. 361, col. 2, lift. 12, ;ijontez : Inipr., escauâil.
P. 365, col. 1, lig. 36, an lien de : Kadeparlrr
rat fait.
Lisez : Au départir fnt l'aict.
P. 365, col. 1, lif! ."il!, lisez ponr la dédaitioo :
verser à boire.
P. 365, col. 2, lig. 2. au lien de : armé de
nœads ou pointes,
Lisez : taillé en an^le.
P. 36S, col. 3, lig. 65, lisez pour la définition :
fabricant d'écbalas.
P. 360, col. 2, lig. 2i, an lien de : Serm. joij.
de la fille esgaree, p. 30,
Lisez : Serm. joij. de la fille engaree, p. 20.
P. 369, col. 2, lig. 45, ajoutez : § 65.
P. 370, col. 3, lig. 61), an lien de : le /»«,
Lisez : le fais.
P. 371, col. 3, lig. 31, an lien de : ,\ bien ne
rient.
Lisez : A bien ne vint.
P. 374, col. 3, lig. 35, an lien de : Henart,
Lisez : Renarl le jVoaii.
P. 380, col. 1, lig. 63, après . Var.. essaaclies.
Ajoutez : Impr., essauclies.
P. 382, col. 3, lig. 25, an lien de : S52,
Lisez : 853.
P. 385, col. 2. lig. dernière, an lien de : aven-
ture.
Lisez : partage, lot.
P. 3S9, coL 2, lig. 59, in lien de : p. 61,
Lisez : p. 60.
P. 394, col. 2, lig. avanl-Jernière, au lieu de :
'•/ escheis.
Lisez : e escheix.
P. 391, col. 3, lig. 6, an li.^n de : Tnt .wef.
Lisez : Tnt srief.
P. 394, col. 3, lig. 7, an lien lie: K chalaiiz e<
escheis.
Lisez : E cbalanz e e^cheis.
P. 394, col. 3, lig. H, an lien de : 6359,
Lisez : 6338.
P. -102, col. 3, lig. 11, an lien de : 2. ESCLAT,
s. m-, caillots.
Lisez : ESCLAS, - az, s. m., jet de sang.
P. 414, col. 2, lig. 69, an lien ds : regicere-
diirra.
Lisez : regtieredurrai.
V. 414, col. 2, lig. 70, an lieu de : Il piez d'i-
ceils.
Lisez : li piez A'icets.
P. 414, col. 3, lig. H, an lien de • exeolorgant.
Lisez : escolorjant.
P. 417, col. 3, lig. 41, an lien de : 111, 51,
Lisez : 111, 19.
P. 418, col. 3, lig. 20, au lien de : 4846,
Lisez : 1818.
P. 424, col. 2, lig. 9, an lien de ; Impr., es-
tourtie.
Lisez : Impr., estourcie.
P. 426, col. 2, lig. o, au lien de : Ren..
p. 219,
Lisez ; Ren., Snpplém , p. 219.
P. 130, col. 2, lig. 36, an lien de : c. lwli.
Lisez: c. lxx.
P. 434, col. 1, lig. S à H, lisez ainsi l'es, de
Gilles le Muisist :
Plnnies plnseurs assembleras
Et en nn mont les raetteras,
.S'en feras kieutes et coussins.
Des |>li:niei et des escotissins
l'^nkierke lont, si sentiras
'"omment a tout le fais iras.
P. 434, col. 2, lig. 59, au lien de : (HnEiiAN,
ilijst. de ta Pass., 808, G. Paris.)
Lisez : (Ckev. as deus esp., 808, Foerster.)
P. 131, col. 2, lig. 70, lisez ainsi l'exemple
de Chastcllain :
Les ascouts en qni leurs clameurs sonnent.
Uemplis d'ardenr, joyeux s'en ressnscilenl.
P. 435, coL 3, lig. 10, an lien de : p. 173,
Lisez : p. 472.
P. 135, col. 3, lig. 10. au lien de ; sous escoit-
ni.
Lisez : sour escouret.
P. 135, col. 3, lig. 14, an lien de : le dit chon
k'il ont.
Lisez : Se dient chon k'il ont.
P. 435, col. 3, lig. 45, an lieu de : 1, 6,
Lisez : 11, 6.
P. 436, col. 1, lig. 21, an lieu de: 0(7 de
l'orlis.
Lisez : Dis de l'ortie.
P. 442, col. 3, lig. 34, an lien de : II, 37,
Lisez : II, 137.
P. 113, col. 1, lig. 33, au lieu de : on en doit
nient.
Lisez : on en doit nient.
P. 119, col 2, lig. 6, an lien de : 1, :
Lisez : 1, 513.
P. 419, col. 2, lig. 24, an lien de : Conq. dt
Jèriis., 634,
Lisez : Conq. de Je'nis., I, 633.
P. 419, col. 2, lig. 60, au lieu de
P. 103, col. 3, lig. 19, au lien de: ainsy Mais en gardant mon burable et bas
eclisee.
Lisez : ainsy esclisee.
P. 407, col. 1, lig. dernière, an lien de : 22175,
Lisez : 2217.
P. 107, col. 2, lig. 15, an lien de ; esctistres.
Lisez : esclitres.
p. 107, col. 2, lig. 17, ajoutez ; p. 176.
P. 107, col. 3, lig. S, an lien de : et le sang.
Lisez : et le sanc.
P. 110, col. I, lig. .'i5, an lieu de : demoe.
Lisez : desnoc.
P. 41U, col. 1, lig. .^6, au lieu de : escoe.
Lisez : escouc.
P. 411, col. 2. lig. 37, au lien de : Des,
Lisez : Puis.
Lisez : Biais en gardant mon humble et mon
bas erre.
P. 454, col. 1, lig. 24, an lien de ; 2903,
Lisez : 2904.
P. 455, col. 2, lig. 8, an lien de : II, 387,
Lisez : II, 404.
P. 456, col. 3, lig. S, au lien de ; Ne m'as tu
pas graot esmoy.
Lisez : Ne m'as lu pas fait grant esmoy.
. P. 438, col. 3, lig. 63, an lieu de : 88,
Lisez : 87.
P. 439, col. 1, lig. 10, au lien de : C 65,
Lisez : t" B v.
P. 160, col. 3, lig. 1(1, an lien de : Esfreer,
Lisez : Elfreer.
P. 161, col. 1, lig. 10, an lien de : mvlt, croit.
Lisez ; ntoitlt, croiz.
P. 161, col. 1, lig. 13, an lien de : esfreis.
Lisez : e/freis.
P. 462, col. 3, lig. 53, au lien de : éparpiller.
Lisez : égaliser, répartir d'une manière égale.
P. 464, col. 3, lig. 55, au lien de : Dolop., 51,
Lisez : Dolop., 1418.
P. 466, col. 1, lig. 39, an lien de : II, 10,
Lisez: 111, 10.
P. 170, col. 1, lig. 65, an lien de : d'un doigt
de moins.
Lisez ; d'un doigt du moins.
P. 173, col. 2, lig. 26, an lien de : Viel Test.,
111, 5087.
Lisez: Viel Test., III, p. 160.
P. 478, col. 1, ajoutez à la fin de rarlkle ES-
LASSE : Cr. Eslaise, qni est le même mot avec nn
sens différent.
P, 179, col. 3, lig. 53, an lien de : Monlt
fnsie.
Lisez : Monlt fastes.
P. 485, col. 1, lig. 27, au lien de : senglens.
Lisez : sanglens.
P. 490, col. 1, lig. avant-dernière, an lien de:
rsinahan,
lisez : esmahant.
P. 190, col. 2. lig. 12, an lien de : p. 182,
Lisez : p. 183.
P. 190, col. 2, lig. 63, an lien de ; Daillifs,
Lisez : Baillieu.
P. 490, col. 2, lig. 67, an lien de : cfinvoiletu.
Lisez : couvoilens.
P. 491, col. 1, lig. 14, an lien de : 1032,
Lisez : 4033.
P. 492, col. 2, lig. 10. au lien de : I» 23^,
Lisez : F 23=.
P. 493, col. 2, lig. 3, au lien de : Méon,
Lisez : Martin.
P. 196, col. I, lig. 3, au lien de : Mais maugé
cniz,
Lisez : Mais mii«.?rc'enlz.
P. 499, col. 2, lig. 4, an lien de : J'en esmor-
choys,
I.isez • J'en emorchoss.
P. 503, col. 3, lig. 50, 'au lieu de : 3659,
Lisez : 3660.
P. 307, col. 3, lig. 35, an lien de : 1875,
Lisez : 1876.
P. 507, col. 3, lig. 39, an lien de : 6001,
Lisez : 6002.
P. 508, col. 2, lig. 5, an lien de : tous formes.
Lisez : tons fourmes.
P. :;12, col. 2, lig. 3, an lien de : cspargnison,
Lisez : espargnoison.
P. 316, col. 2, lig. 17, an lien de : 2581,
Lisez : 2585.
P. 516, col. 2, lig. 48, au lien de : et de la
geiimelrie.
Lisez : et de géométrie.
P. 316, col. 2, lig. 54, an lieu de : 139,
Lisez : 149.
P. 516, col. 2, lig. 58. an lien de : 429,
Lisez : 130.
P. 318, col. 3, lig. 3, rétablissez ainsiTesemple
entier :
Cilz fu trop lâches cl suciez,
Frailles, vois et louz espichiei.
P. 318, col. 3, lig. 8, an lien de : 316,
Lisez : 326.
P. 527, col. l,lig. 61, au lien de: rpaldechiet.
Lisez : qant ele chiel.
p. 528, col. 3, lig. 51, modiflez ainsi la défi-
nition d'ESPli;it 2 : Droit domanial en blé, en
avoine, et quelquefois en chapons, poules, oies,
aiufs, beurre et fromage.
796
ERRATA ET ADDENDA DU TROISIÈME VOLUME.
p. S2'J. col. I, lig. 4, an lien de : xvii" s ,
Lisez : xviii* s.
P. .Siï, col. 3, lis. 23, an lie» de : aujord'hi.
Lisez '.aujord'ni.
P 543, col. 3, lig. 1, au lien de : bian ««■,
Lisez : biau bec.
P. S44, col. 2, lig. fil, .lu lieu de : 14193,
Lisez : lfi493.
P. 54i, col. 3, lig. 44, rélablissez ainsi l'exemple
entier :
Aprez le parlement dndit seigneur de Wavria
de la gallee du cardinal, luy blasma fort ce que
yrensemcnl et felonneusement il avoit parlé a Injf,
de quoy tonte l'armée porroit bien do pis valloir ;
et que c'esloit esponne d'un retardement de bien
faire.
P. 547, col. 1, lig. 69, an lien de : 1523,
Lisez : 1524,
P, 547, col. 2, lig. 65, au lien de : D'AoïinviLLE,
Lisez : D'.\do.\ville.
P. 552. col. 2, lig. 52, au lien de : Maetzner,
Lisez : Wackernagel.
P. 552, col. 3, lig. 15, au lien de : Son los ne
puet on.
Lisez ; son los ne poet on,
P. 5.52, col, 3, lig. 29, au lieu de : fxprisier.
Lisez : exprissier.
P. 560, col. 2, lig. 22, an lien de : esrachoienl.
Lisez : esraçoient.
P, 561, col. 1, lig. 39,anlien de : Mesragies,
Lisez : fel erragies.
P. 563, col. 1, lig. 15, an lien de : 71)28,
Lisez : 7029. „ „„„ , o i- ■ ,• j.
F. biy, col. 2, lig. 4, complétez ainsi I indica-
P. 563, col. 3, lig. 47, an lien .le Qui bon Hon delà source : (.Coût, de Lille, Coal. géa., t. I
P. 603, col. 3, lig. 5, an lien de : 1, 129,
Lisez ; III, 80.
P. 619. col. 2, lig, ,55, au lien de : Tel couples
l'oreille.
Lisez : Tel cop lez l'oreille.
cop reçoit et pa
Lisez ; Qui bon cop reçoit et don paie.
P. 571, col. 2, lig. 35, au lieu de ; doiilour.
Lisez ; dolour.
P. 571, col. 2, lig. 36. au lien de : 71177,
Lisez : 7078.
P. 583, col, 1, lig. dernière, an lieu de: 345,
Lisez : 346.
P. ?84, col 2, lig. 5, au lieu de : cherauchrnl.
Lisez : chevalehent.
P, 588, col. 2, lig. 23, an lieu de : 27 i.
Lisez : 273,
P, 596, col. 2, lig. 1.;, au lien de : 3157.
Lisez : 34.58.
P. 596, col. 2, lig. fi4, au lien de : inprimeitt.
Lisez : Impriment.
P. 603, col. 2, lig. 60. an lieu de : Méon,
FaH., I, 126,
Lisez : Méon. Fabl., III. 78.
p. 778, éd. 1635.)
P. 631, col. 3, lig. .■15, au I
fSIfi',
au lieu de : heleuffer.
Lisez : P 316°.
P. 647, col. 3, lig.
Lisez : helenger.
P. C48, col. 1, lig. 311, au lieu de : p, 9,
Lisez : C 9 v'.
P. 652, col. 2, lig. 42, au lieu ,|e : e per esiril.
Lisez : et per estril.
P 660, col. 1, lig. 47, au lien de : i;i3,
Lisez : 154.
P. 665, col. i. lig. 19. ajoutez : p. 237.
P. 705, col. 3, lig. Il, au lieu de : li dis de
l'Ortie,
Lisez : li dis de l.mwité.
P. 709, col. 3, lig. 31, an lieu de : l'iaiil
blanc.
Lisez : Pnin blam-.
.\BBF. VILLE. — TYP. ET STÉR. A. KI'.TAUX.
f\
2889
G6.
V.3
Godefroy, Frédéricc Eugène
Dictionnaire de l'ancienne
langue française et de tous
ses dialects du Ile au XVe
Siècle
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