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Full text of "Dictionnaire de l'ancienne langue française et de tous ses dialectes du 9e au 15e siècle"

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DICTIONNAIRE 

DE   L'ANCIENNE   LANGUE   FRANÇAISE 


ET  DE  TOUS  SES   DIALECTES 

DU     IX^     AU     XV'     SIÈCLE 


ACbEVILI.E. 


lYP.     ET    STÉIl.     A.     RETADX. 


>t^/dL 


DICTIONNAmE 


L  ANCIENNE  LANGUE  FRANÇAISE 

ET  DE  TOUS  SES  DIALECTES 
DU    IX^  AU    XV^   SIÈCLE 

COMPOSlî;  D'APRÈS  LE  DÉPOUIIJ.EMIÎNT  DE  TOUS  ];HS  PLUS  IMPOUTANTS  DOCUMENTS 

MANUSCRITS  OU  IMPRLMÉS 

Vmi    SE   TROUVENT    DANS    LES  GRANDES    BIBLIOTHÈQUES    DE  LA   FRANCE   ET   DE    I, 'EUROPE 

ET  DANS  LES  PRINCIPALES  ARCHIVES  DÉPARTEMENTALES, 

MUNICIPALES,    nOSPITAT.IÈRES   OU    PRIVÉES 


FRÉDÉRIC    GODEFROY 

fL'ULU:   sous   LES  AUSPICES  DU   M1NISTÈHE   UE   L'INSTRUCTION   PUBLIQUK 

KT    IlûNORÉ    PAU    l'institut    DU    i^nAN'D    l'HIX    GOIIERT 

TOME  TROISIÈME 
K     —     FILDROI^; 


mîcroformêdIy 

PR.ESER.VAnUi'4 
SERVICES 
MM  0  8  1987 

DATE. 


PARIS 

F.     VIEWEG,      LIBRAIRE-ÉDITEUR 


;  7  .     RUE      DE      K  1  C  II  li  L  1  E  U  ,     l!7 

1  8  8  4 


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V.3 


DICTIONNAIRE 

DE 

LANGIENNE  LANGUE  FRANÇAISE 

ET   DE 

TOUS  SES  DIALECTES 

DU   IXe  AU   XVe   SIECLE. 


1.  E,  ee,  ei,  ey,  ef,  eep,  ep,  ex,  hé,  ape,  abe, 
(rime),  s.  f.,  mouche  à  miel,  abeille  : 
Asseiî  i  a  et  foile  et  flor 
DQQt  par  nature  et  par  dulchor 
Vivent  les  m  et  funt  lo  miel. 

(Drul,  ms.  Jlnnich,  2;),  VoMm.) 
Une  moaskes  et  uns  ei  tencerent. 
(Marie,   Ysopel,  de  la  mosche  el  d'une  ee,  lxxxvi, 
Roq.1 

Iciz  nule  altre  chose  ne  posseoit  a  son  us, 
se  poi  de  vaisseaz  d'eiz  non.  (Dial.  St 
Greg.,  p.  160,  Foerster.) 

Ly  eys  at  ausi  la  doiixor  del  miel.  (S. 
liEBN.,  Serm.,  Uichel.  27468,  f»  8  r».) 

Il  avirunerent  mei  si  cum  efs.  {Psalt. 
monast.  Corb.,  Richel.  1.  768,  C  94  r°.) 

Il  m'avironnerent  aussi  com  es.  (Psau- 
tier, Maz.  2o8,  f»  143.) 

Li  es  s'asiet  desor  l'ortie. 

{Parlon.,  121,  Crapelet,) 
Li  ex  s'assiet  delez  l'ortie. 

ili.,  Richel.  1913-2,  f  121=.) 
De  partout  aplouvoient 
Li  povre  a  lui,  et  acouroient. 
Si  comme  gent  vienoeat  a  foire,  ' 
Ensi  come  es  a  la  calhoire. 

(Mir.  de  St  Eloi,  p.  %i,  Peigné.) 
Tant  douces  sont  ses  très  sillabes  (Je  Marie) 
Qu'il  m'est  avis  que  se  trois  aies 
Dcsor  le  col  me  trabuchoient 
Ilenui  ne  mal  ne  me  fiiroient 
Puis  que  Marie  eusse  en  boche. 

(.l/ir.  IV.-D.,  Ricbel.  S 18,  f»  2».) 
T.   III. 


Nouporquant  uns  vaisseaus  d'es  est 
essamez,  ou  les  maine  a  sifflet  et  a  chant, 
ne  mie  porce  que  les  eis  l'oient.  (Rich.dr 
FouRNivAL,  Bestiaire  d'Amour,  les  Eis, 
Hippeau.) 

Se  aucuns  hom  a  hes  et  eles  s'essaiment. 
{Etabl.  de  S.  Louis,  1,  glxxii,  p.  316,  Viol- 
let.) 

De  mouches  de  ees  perdues....  Ees  de 
mouches  a  miel.  (Ib.,  var.) 

Les  eez  sont  felonnesses,  et  laissent  lor 
aguillonses  plaies  qu'elosfont;  mais  nature 
a  ordené  qui  li  rois  des  ees  n'a  point  asuil- 
lon.  (Proo.  de  Sen.,  Richel.  2554S,  f»  6.) 

Le  miel  qui  vient  de  ses  es.  (Est.  BoiL., 
Liv.  des  mest.,  i°  p.,  XSl,  U,  Lespinasse  et 
Bonuardot.) 

Cil  dedenz  se  defcndoient,gitoient  pierres 
et  feu  et  chau  vive,  et  besaines  toutes 
pleines  d'ez.  (G.  de  Tyh,  i,  237,  P.  Paris.) 

Ilec  apes.eez.  (Gloss.  deGlasgow,  Meyer.) 

Un  nioncelet  d'eiz.  (Chron.  de  Fr.,  ms. 
Derne  590,  f"  24».) 

La  multitude  de  la  gent  de  l'empereor 
aloient  par  lo  camp  conme  li  ape  quant  il 
isseut  de  lor  lieu  quant  il  est  plein.  (Aimé, 
Yst.  de  li  Norm.,  I,  22,  Champollion.) 

Des  eeps  qui  fout  le  miel...  Les  mouches 
qui  font  le  miel  qu'on  appelle  eeps.  (Bout., 
Somme  nu:,  1"  p  ,  f»  66^  éd.  1486.) 

Les  vaisseaux  â'eeps.  (10  mai  1442,  Cart. 
de  Flinei,  dccclv,  p.  784,  Hautcœur.) 


Cellui  qui  approprie  a  soy  les  eeps  sans 
les  estriuer,  elles  ne  feront  que  picquier 
cellui.  (Eoang.  des  quenouilles,  p.  40,  Bibl. 
elz.) 

Vaisseaux  d'eets.  {Coût,  du  Hainaul,  ch. 
106,  art.  dern.) 

Si  aucuns  eps  ou  mousches  a  miel  s'en- 
voUenlhors  de  leurs  vaisseaux,  et  celuy  a 
qui  ils  appartiennent  les  poursuit  tant 
qu'ils  soient  assis,  iceux  eps  luy  demeu- 
rent. (Coust.  d'Artois  au  bailliage  de  Saint- 
Omer,  42,  éd.  1679,  Arras.) 

Picardie,  parlicalièrement  Vermandois, 
es,  ez.  Guernesey,  aisse.  Suisse  rom.,  can- 
ton de  Fribourg,  aa,  a,  as,  es,  m.  et  f. 

2.  E,  voir  Es. 

3.  E,  voir  En. 

EA.GE,  aage,  aaige,  aeage,  s.  m.,  âge  mùr, 
majorité  : 

Quand  enrent  lenr  aage,  san  et  discrecion. 
(J.  Bod..  Sa.v..  m,  Michel.) 
Moru  ains  k'il  peuist  d'cage 
Celé  damoisiele  espouser. 

(Mousk.,  Citron.,  ISUSn,  ReilT.) 
Par  quoi  a  Roume  fu  jngiet 
Et  esgardet  et  otriiet 
K'il  orent  fourfait,  en  eat/e. 
Leur  père,  liere  et  iretage. 

(iD.,  i*.,  140G.)    "^ 
Apries  chou  que  mes  fius  ara  son  aeage. 
(.luin  1268,  Flines,  Cod.  B,  f»  150  r»,  Arch. 
Nord.) 

1. 


EAG 


EAU 


EAV 


Li  enfant  demorent  en  le  saisine,  et  H 
pies  en  Testât  ou  il  estoit  quant  li  peres 
inorut,  dusqu'a  \'aa;^e  des  enfans.  (Beaum., 
Cout.de  Beaiw.,&9,  Beugnot.) 

Selonc  le  aeneral  constiime  de  Pontieu, 
de  Viœeu  et  de  le  baillie  d'Amiens,  (pii- 
conques  preut  bail  de  desaasié,  il  doit  faire 
seur  par  devers  le  signeur  de  qui  li  fies 
est  tenus,  et  par  deverz  les  ami.»  communs 
du  de.-ai!iet,  qu'il  rendra  l'enfant  a  sen 
aage  desalié  de  toutes  alianchcs,  se  par 
les  amis  communs  n'est  alies.  (Anc.  cou- 
tiim.  de  Pic  ,  p.  6,  Marnier.) 

Li  baus  n'emportera  mie  les  pourfes  de 
le  terre  chensieve  comme  sienz,  mais  il  les 
ara  par  boine  seurlé  a  rendre  u  tamps  de 
Vaage  a  l'enfant.  (Ib.,  p.  8.) 

Se  nous  leur  voulons  donner  aage,  par 
quoi  que  il  fussent  bors  de  tutirie.  (1322, 
Arcb.  JJ61,  pièce  437  ) 

—  Etre  en  eage,  venir  en  eage,  être  ma- 
jeur, devenir  majeur  : 

Cb'est  tout  cler  que  li  sires  tenist  le  moi- 
tié du  conquest  dnsqu'a  tant  que  li  enfes 
venist  en  aage.  (Beaum.,  Coût,  de  Beaicv., 
XII,  10,  Beugnot.) 

Quant  li  orfelin  ou  les  orfeliuez  snnt  en 
eage  il  sunt  délivra  de  la  sarde.  {Instilules, 
Richel   1064,  f°  11''.) 

Toutefoiz  qu'il  plaira  au  dit  Oaurri.  lui 
venu  en  aaige.  ou  a  son  tuteur  ou  cureur. 
(13S3,  Arcb.JJ  84,  pièce  306.) 

—  Etre  dedens  cage,  être  mineur  : 

C\\  qm  sunt  dedcnz  aage  ne  puent  paz 
recevoir  beritage  ne  demander  la  possez- 
sionz  des  bienz  ne  prendre  beritape  par 
causez  d'ellez  sanz  l'autorité  a  celui  qui  lez 
a  en  garde.  (/Hs(i7«(«.  Ricbel.  1064,  f"  11'.) 

Ganle  est  finee  se  cil  qui  .':nnt  fledenz 
aage  suntfet  fil  adoplif.  (Ib.,  i"  If.) 

—  Le  temps  d'eage,  l'ancien  temps  : 
Lors  a  sarJé  sordestre.  vit  .i.  t\n  hermitage 
Dedesnr  one  roce  kl  fu  drl  tanz  d'aaigi: 

(Quai,  fils  Aijmon,  Richel.  213S7,  f»  3G»  ) 

La  locution  être  en  âge,  pour  signifier 
être  majeur,  s'emploie  encore  dans  la 
Ilaule-Xormandie. 

E.\GEME\"T,  nagcment,  s.  m.,  majorité  : 

L'an  de  grâce  mil  trois  cens  seiitantc 
cinq,  le  vint  uniesmc  jour  de  may,  fu  la 
loy  que  le  roy  Charles,  lors  roy  de  France, 
avoit  faite  sur  rangement  de  "son  ainsné 
fils  et  des  autres  ainsues  fils  des  roys  de 
France  qui  seroient  a  venir.  (Gr.  Chr.  de 
Fr.,  Cbarles  V,  XLIV,  P.  Paris  ) 

Et  si  tost  comme  nostre  dit  ainsné  fils 
entrera  ou  quatorziesme  an  de  son  aage, 
nous  voulons  et  ordenons  que  touz  noz 
oncles,  frère,  et  vassaux,  soient  tenuz  de 
lui  faire  bommase  senz  contredit  ou  dila- 
cioa  aucune,  selon  que  plus  a  plain  est 
contenu  en  la  loy  et  constitucion  faictes 
par  nostre  dict  seigneur  et  père,  et  par 
nous  approuvées,  toucbant  Testât  et  aagc- 
ment  des  aiusnez  fils  de  lui,  de  nous  et  de 
noz  successeurs  roys  de  France.  (1393, 
Ord.,  VII,  332.) 

EAGIER,  aiigier,  aaigier,  v.  a.,  déclarer 
majeur  : 

Apres  que  nous  pusmes  emancippé  et 
eof/e' nostre  filz.  (1331.  Leit.  de  PMI.  de 
Val.,  Dupuy  cxLvm,  102,  Richel.) 

Pour  ce  que  le  dit  Philippe  est  meneur 
d'ease   et   en   uoslre   poissance   paternel. 


nous  avons  eaqié  et  eaigeons  le  dit  Philippe 
de  nostre  plainne  poissance  et  auctorité 
royal.  (1344,  Arch.  K  44,  pièce  i''''.) 

Nous  avons  aaigié  et  aaigeons.  (Ib.,  Arcb. 
K47,  pièce  1.) 

Et  aussi  Tortffea  (le  dauphin)  et  suppléa 
toutes  choses  qui  par  deftaute  d'aage  pou- 
voient  donner  empeschemeut  au  dit  dal- 
phin  pour  ses  grâces  et  gouvernemens 
obtenir.  {Chron.  de  S.-Den.,  Charles  V,  Ri- 
chel. 2813,  f"  479''  ) 

Il  émancipa  et  aaga  Nosseigneurs  les 
ducs  de  Guienne  son  ainsné  fils,  et  de 
Touraine  son  second  fils.  (Juv.  des  Ursixs, 
ap.  Godefroy,  Hist.  de  Ch.  YI,  p.  729.) 

—  Réfl.,  prendre  de  l'âge  : 

11  seroyt  bien  fait  a  luy  de  faire  son  tes- 
tament, car  il  se  ooge  fort.  (Palsgr.,  Es- 
clairc,  p.  691,  Génin.) 

—  Eagié,  part,  passé  et  adj.,  majeur  : 
Li   hoirs  malles  est  aagiez   quand  il   a 

quinze  ans  acomplis.  (Beaum.,  Coût,  de 
Bemv.,  XV,  14,  Beugnot.) 

Aagiee  et  bors  de  toute  garde.  (1343, 
Arch.  J.I  74,  1°  117  v».) 

Eudeliue,  aaîgiee  fille  dudit  feu  Pierre. 
(1347,  ib.,  ï'  27  r'.) 

Nobles  personnes  messire  .lehan  de 
Ilodenc  chevalier,  dame  Marie  de  Surcamp 
sa  femme,  et  Martin  de  Hodenc  escuyer 
leur  fils  aisné  et  aagié.  (1389,  Arch.  JJ  138, 
pièce  36.) 

Ordonnons  que  a  faire  le  dict  guet,  le 
fils  aai/ié  soit  receu  pour  le  père.  (25  mai 
1413,  Ord.  de  Charl.  VI.) 

Item,  sera  faite  secrettement,  par  nosdits 
quatre  seigneurs,  inventaire  de  la  finance 
et  des  joyaux  du  roy,  et  seront  gardez  au 
profit  du  roy,  jusques  il  soit  aagiez.  (Acte 
de  l'iSO,  ap,'Le  Laboureur,  Hist.  de  Ch.  VI, 
introd.,  p.  38,  éd.  1373  ) 

Lesdiz  enfans  et  nepveux  seront  aagiez 
aussitost  qu'ilz  auront  vint  ans  acompliz, 
et,  se  plus  tost  de  vint  ans  ilz  sont  m^iriez, 
soient  filz.  soient  filles,  ilz  seront  tenuz  et 
reputez  pour  aagiez  aussi  tost  qu'ilz  seront 
mariez.  (1431,  Arch.  JJ  173,  pièce  303.) 

Nous  les  laissons  (les  terres)  aux  enffans 
dudit  d'Alençon,  pour  en  jouir  par  lesdits 
enfîans  soulïz  nostre  main  jusques  a  ce 
qu'ilz  et  chacun  d'eulx  soient  en  aage;  et 
après  ce  qu'ilz  seront  aagiez,  par  leurs 
mains  comme  de  leur  propre  chose.  (J. 
Chartier,  Chroniq.  de  Charl.  Vil,  c.  28b, 
Bibl.  elz.) 

Sont  les  enfans  nobles  reputez  aagez, 
c'est  a  sçavoir  les  enfans  masles  a  vingt 
ans  et  un  jour,  et  les  filles  a  quinze  ans 
et  un  jour.  (Coût,  de  Valois,  Nouv.  Coût, 
gén.,  t,  393) 

EASMEMENT,  VOif  AESMEMENT. 

EASMER,  voir  Ae.smer. 
EAU,  eaul,  voir  .\igue, 

EAUAGE,  voir  AlGUAGE. 
EAUBEXOISTIER,  VOif  EAUEBEXOISTIER. 

EAUEBENoisTiEit,  eaubenoislier,  -  oi- 
Ver,  -  oilUer,  s,  m,,  bénitier  : 

Un  eaubcnoilier  d'argent.  (1332,  Compt. 
de  La  Font.,  ap.  Douët  d'Arcq,  Compt.  de 
l'argent.,  p.  126.) 

Un  eaubenoislier  a  tout  l'asperges.  (1372, 
Compt  du  test,  de  la  Boyne,  ap.  Laborde, 
EmaiLV.) 


Ung  eauebenoistier  et  son  asperges,  d'or, 
que  Ton  mect  au  chevet  du  roy,  ile  nuyt 
(1380.  Inv.  de  Ch.  V,  2S4,  Labarlhe.) 

Un  eaubenoislier  et  csparges  d'arsent 
doré....  fait  d'un  viez  eaubenoislier.  (1387. 
Nouv.  Comptes  de  l'argent.,  p.  190,  Douet 
d'Arcq.) 

Un  eaubenoillier  d'argent  et  Tesperge 
d'argent.  (1389.  Invent,  de  Rich.  Picque, 
p.  U,  Bibliopb,  de  Reims.) 

Eaubenilier  s'est  longtemps  conservé. 
On  le  rencontre  dans  des  textes  de  pro- 
vince de  la  seconde  moitié  du  xvn=  siècle  : 

Un  eaubenilier  d'argent.  (1663,  Tesl.  de 
P.  Anllionard.  .Mém,  de  la  Soc.  éduenue, 
1881,  p.  418.) 

11  est  encore  usité  en  Lorraine,  com- 
mune de  Fillières,  et  dans  la  Suisse  ro- 
mande, canton  de  Fribourg. 

EAUDiE,  voir  Eavie. 

EAUGE,  s.  m.,  lit  d'une  rivière  : 

Au  passaige  des  fleuves  souventesfois 
advient  gros  trouble  et  molestation  aux 
negligcns.  Car  si  quelque  eaue  est  plus 
violente,  on  Veauge  et  fossé  plus  large, 
aucunesfois  elle  engloutit  et  submerge  les 
bagaiges.  (Fluve  Vegece,  m,  7,  ms.  Univ. 
E  1.  107.) 

Pour  laquelle  nécessité  en  l'une  et  l'autre 
rive  sont  niys  les  delTenseurs  et  gardes 
armez,  atfin  que  Veauge  et  courrant  du 
fleuve  entrevenanl  ainsi  divisez  ne  soient 
oppressez  des  ennemis.  (Ib.) 

EAUis,  eauys,  yauys,  s.  m.,  lieu  placé 
sur  les  bords  de  l'eau  ;  n'a  été  rencontré 
que  coMime  nom  de  lieu  : 

Les  Eauys.  L'i^lise  des  Yauys.  (Jurés  de 
S.-Ouen,  f»  268  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

EUANE,  S.  f.,  sorte  de  racine  : 
Il  avieut  souvent  que  chiens  sont  enfun- 
dus,  et  rongneux  :   pour  les  garir,  prems 
une  herbe,  et  sa  racine  qui  est  dite  eauiie. 
(Modus  et  Racio,  f  G0^  ap.  Ste-Pal.) 

EAuviE,  voir  Eavie. 

EAtiTERuiER,  S.  m..  Serpent  d'eau,  le 

La  nature  diverse  de  Veaulerrier  a  faict 
qu'il  a  esté  nonmé  de  divers  noms,  c'est 
a  dire  de  nature  aquatique  et  terrienne. 
(Ghevin,  des  Venins,  I,  Ib,  éd.  1568.) 

EAUVE,  voir  AlGCE. 

EALVEUX,  voir  AlGOS. 

E.AUWETTE,  yauwetle,  s.  i.,  sorte  de 
digue  : 

Les  i/amoetles  et  autres  ostis  servant  aa 
rabbat  (d'une  rivière).  (1431,  Lille,  ap.  Lu 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Les  eauwelles  et  autres  abillemeus  ser- 
vans  a  la  closlure  d'une  estanque.  (1463, 
ib.) 

.XII.  pies  d'aisselin  a  faire  eamcettes  uu 
rabbat  de  Wanebrechier.  (1478,  ib.) 

E.AVAGE,  voir  AlGAGE. 
E.VVE,  voir  AlGUE. 

E.AViE,  eaudie,  eaurie,  s.  f.,  droit  C\i 
seigneur  sur  le  produit  de  la  pèche  un 
jour  par  semaine  : 


EBD 


EBO 


ECG 


Lfis  seiaaeurs  de  la  Mailleraie  étaient  en 
possession  de  «  eavyes  et  pesqiieries  en  la 
rivière  de  Seine  depuis  l'endroit  du  lieu 
nommé  le  Rou<;e  Saulx  jusques  a  l'endroit 
du  lieu  nommé  la  Rue  an  Masurier.  •  (1435, 
Aveu  de  ^farg.  de  la  Heze,  Arch.  P  30b, 
pièiîe  244.) 

Chaque  semaine,  au  jour  qu'il  plaisait  au 
seigneur  de  leur  désigner,  les  pêcheurs  lui 
devaient  une  marée,  connue  dans  les  an- 
ciens litres  sous  le  nom  de  marée  die  ou 
d'eaiidie.  (E.  de  Beaurei'AIRe,  Vicairie  de 
l'eau  de  Rouen,  p.  17-2.) 

Un  arrêt  du  conseil  d'Etat,  du  30  mars 
1780,  conlirme  le  sieur  de  Montmorency, 
comte  de  Tanearville,  dans  le  droit  ex- 
clusif de  pêche,  de  franc  poisson,  et 
A'eaudtje  ou  marée   die. 

—District  dans  l'étendue  diviuols'exorce 
ce  droit  : 

Dans  cette  partie  de  la  Seine,  désignée 
.sous  le  nom  d'eauries  de  Taucarville,  le 
seipneur  du  fief  du  Marais-Vernier  et  les 
moines  de  Gressain  jouissaient  de  droits 
.issez  considérables.  (E  de  Beaurepaire, 
Vicaivie  de  l'eau  de  Rouen,  p.)74.J 

E.VVO.S,  voir  AiGOS. 

E.vz,  voir  Le. 

EBAEURE,  voir  ESBAEURE. 
ED.\HISS.\.\CE,  voir  ESBAHISSAXCE. 

EB.vLLiR,  V.  a.,  écarquiller  : 

Et  a  regarder  les  yeux  eballissoient.  (Seb. 
MoREAU,  Prinse  et  délier,  de  Franc,  prem., 
Cimber  et  Danjon.) 

EBAN,  s.  m.,  nom  d'arbre  : 

Gaiaqz  ou  eban  —  tlie  pocke  tre.  (Du 
GuEZ,  An  Introd.  for  to  lerne  ta  spekefrench 
Irewly,  à  la  suite  de  Palsgrave,  éd.  Génin, 
p.  914.) 

EBAXOYEU,  voir  ESBANOIEfi. 
EB.VRGERIE,  VOir  HERBERGERIE. 
EBARLUER,  VOir  ESBERLUER. 
■    EB.VUDIR,  voir  ESBAUDIR. 

EBAUDISSE,  voir  ESBAUDISSE. 

EBBARDER,  V.  3.,  enlever  la  sraisse  à? 

Si  aucun  se  veut  entremectre  de  bouche- 
rie, il  ne  doit  tuer  beste  qu'elles  ne  soyent 
bonnes  et  loyaux,  ne  les  mettre  a  estât 
sans  avoir  eslê  ebbardé.  {Coût.  loc.  de  la 
ville  de  Pernes,  xxv,  Nouv.  Coût,  gén.,  I, 
388\) 

EBBE,  voir  Ebe. 

EBBEXiTj  voir  Eben'it. 

EBDOJi.ADAL,  adj.,  hebdomadaire  : 
Solennités     ebdomadales.      (Fossetier  , 
■Chron.  Marg.,  vas.  Brux.,  I,  f"  139  r».) 

EBDOMADE,  S.  t.,  prièrcs  qui  se  font 
pendant  tout  une  semaine  : 

Sur  les  deniers  qui  pourroient  venir  aus- 
dits  absens  s'ils  estoient  presens,  lesdits 
du  chapitre  seront  tenus  préalablement 
faire  faire  les  eb  lomades  et  dire  les  messes 
que  devroient  faire  lesdits  absens  s'ils  es- 
toient presens.  (1482,  Ord.,  xix,  27.) 

EBDOM.viRE,  -  moire,  edomoire,  s.  m., 
moine  chargé  d'un  service  pendant  une 
semaine  : 


Li  edomoires.  {Règle  de  S.  Ben.,  ms. 
Sens,  p.  loi,  ap.  Ste-Pal.) 

EBE,  ebbe,  s.  f.,  le  reflux  de  la  mer, 
le  jusant;  il  est  opposé  au  flot  et  au  mon- 
tant : 

Le  peissoa  doit  estre  prisiez  par  le  dit 
de  .II.  homes  leaumeut  dediens  un  flo  e 
une  ebe.  (xiii"  s..  Franchise  de  Guernerie, 
Arch.  Manche,  Mont  S.  .Michel.) 

Quant  il  auront  passé  le  punt  de  Lon- 
dres, e  il  serunt  veauz  a  rive,  si  atendrunt 
<leus  ebbes  e  un  flod.  {Lois  de  la  cité  de 
Lond-,  ms.  Brit.  Mus.  add.  14232.) 

Nous  ne  voulons  mye  que  la  absence  do 
temps  lour  soit  prejudiciele,  pourquoy  y 
soient  riens  endaniagé;  et  si  le  diweisi  eit 
esté  en  la  terre  sainte  en  pèlerinage,  adon- 
ques  soit  acounté  un  an  et  un  jour,  et  un 
ebbe.  et  un  flot,  pour  les  delays  de  la  mer... 
Si  deceu  la  mer  de  Grèce,  adonques  soient 
aucountes  .un.  moys,  et  unebbe,el  un  flot, 
et  .XV.  jours,  et  quatre  jours  :  et  si  en 
.Vngleterre  adonques  soient  acountes  .xv. 
jours  et  .iiii.  jours.  (Britt.,  Loys  d'Angle- 
terre, f°  113  v°,  ap.  Ste-Pal.) 

Tout  ce  qui  vient  d'ebe  s'en  retournera 
de  flot.  {CoTGU. ,Dict.,  et  .MoENS  DE  Brieux, 
Orig.  de  coût,  anc,  p.  78  ) 

On  dit  proverbialement  en  Normandie  : 
Tout  ce  qui  vient  de  flot  s'en  retourne 
d'ebe,  en  parlant  des  biens  mal  acquis  et 
mal  assurés.  {Dict.  de  Trévoux.) 

Cet  ancien  terme  de  marine  est  encore 
usité  en  quelques  provinces,  notamment 
en  Picardie  et  dans  l'île  de  Gucrnesey. 

Cf.  Webe. 

EBEE,  S.  f.,  vanne,  écluse  : 

Icellui  llenriet  ala  sur  la  chaussée  du- 
dit  estang  pour  lever  l'une  des  ebees  ou 
vannes  du  moulin.  (1444,  Arch.  JJ  176, 
pièce  142.) 

EREN'iT,  ebb ,  s.  m.,  couleur  noire 
comme  l'ébène  : 

Unes  armes  ot  d'arrabit, 
Sor  un  ceval  sisl  i'elibenit. 

(Bex.,  Traies,  Riche!.  373.  f^  Si''.) 

EBENUs,  î6.,  2/6.,  s.  m.,  ébène  : 

...  En  .1.  Ut  i'ibeims. 
(Veux  dou  paon,  Uichel.  1351,  fJlSS  r\) 

Quar  ele  (la  nef)  est  tonte  i'ybenus 
.1.  fiisl  que  jamais  n'i  bet  nus 
Qne  il  porrisse  ne  qu'il  arde. 

(Florianl,  798,  Michel.) 

EBERLUER,  VOir  ESBERLUER. 

EBESTo,  S.  m  ,  sorte   de   pierre    pré- 


Ebeslo  tro'ODS  en  Archide, 
l'ierre  est,  paires  ne  nos  aide. 

{Lapidaire  àe  Berne,  5G1,  Panoier.) 

Ebeslo,  jacinte,   celidoine.  {Lapid.   d'un 
roi  d'Arrabie,  ms.  Berne  6i6.) 

EBiL,  s.  m.,  ellébore  : 

Elleborus,  ebil.  (J.   de  Garlande,  ms. 
Bruges  546,  Scheler,  Lear.,  p.  o7.) 

EBOIR,  voir  ESBAHIR. 
EBOLISS.WT,  voir  ESBOULLISSANT. 
EBONDIE,  voir  ESBO.XDIE. 


EBOSCilER,  voir  ESBOSCHIER. 
EBOUFFER,  VOir  ESBOUFFER. 
EBOULANCE,  voir  ESBOILLAXÛE. 
EBOULIR,  voir  ESBOILLIR. 
EBRANCHER,  VOir  ESBRANCHIER. 

EBRAXDiR,  V.  a.,  brandir  : 

Dedans  son  poin  nerrenx  ebrandissani  sa  picque. 
(G.  BouîiiN,  r.Aleclriom.,  éd.  1,'JS6.) 

—  Ebrandi,  part,  passé,  répandu  et  com- 
muniqué, en  parlant  du  feu: 

Quant  le  feu  est  ebrandy  en  plusieurs 
maisons,  on  peut  abbattre  les  maisons 
prochaines.  {Coût,  de  Brelaijne,  art.  643, 
Nouv.  Coût,  géu.,  IV,  402».) 

EBREY,  voir  Hebré. 

EBULIR,  voir  ESBOILLIR. 

EC,  voir  0. 

EcvcHER,  voir  Escachier. 

ECARBOUCLEE,  VOir  ESCARBOUCLEK. 
ECAVAGE,  voir  ESCADWAGE. 

Eccisiox,  excicion,  s.  f.,  arrachement, 
destruction  : 

Nous  fumes  certains  des  rasures  qui  sont 
<  ne-  y  lieux  chapellaius  eccision  >>  et  de 
iuterlinaire,  et  donné  conme  dessus.  (1340, 
Arch   JJ  72,  f°  142  r°.) 

Et  estoit  certain  envers  tous  que  c'estoil 
aucune  excicion  et  destruction  de  hommes 
et  Testât  du  monde  tout  perturbé.  (BouR- 
GOIXG,  Bat.  Jud.,  IV,  23,  éd.  1530.) 

ECCLEsiAL,  eclesial,  adj.,  ecclésias 
tique  : 

Espee  ecclesial. 
(Gabnier,  Yte  de  S.  Tlwm..  Ricbel.  13SI3, 

1°  54  v°.) 

Gieres  soit  envoiez,  si  ce  vos  plaist,  ki 
za  celui  presentet,  par  ke  il  conoisset 
queiz  soit  li  vigors  ecclesiauz.  {Dial.  St 
Greg.,  p.  21,  Foerster.) 

Des  eclesiaus  iustitucions.  (Trad.  de 
Belelh,  Hichel.  1.  993,  f»  7  r°.) 

Tant  comme  il  appartient  aus  choses  des 
persones  ecclesiaus.  (xili"  siècle,  Arch.  K 
28,  n»  17.) 

Nule  autre  justice  ecelesialz  ne  seculeire. 
(1303,  Cart.  de  Ste  Gloss.  de  Metz,  Richel. 
I.  10024,  f"  13  r".) 

Par  justice  ecclesial  ou  laie.  (1311,  Arch. 
JJ  46,  ï- 108  V".) 

Par  devant  juge  séculier  ou  ecclesial. 
(1312,  Arch.  H.-Saone,  H  466,  Corneur.) 

Primes  en  ecclesiaus  personnes 
Qui  deussent  avoir  taches  bonnes... 

{Fauiel,  KicUel.   146,  f  4'.) 
Car  eus  principaumeat  receurent 
l.'ccclesial  gonveroement. 

(/'-.,  (0  'S:) 

Prostrés  et  clercs  qui  tenez  telz  mDnceanl» 

De  chapelles,  tous  autres  cui'iaul.\  ; 

Des  povres  clercs  aiîz  compassion, 

Ne  partez  leur  ces  biens  ecclesiau.r. 

Afin  que  Dieu  vous  soit  propiciaus  ; 

Vous  les  t'huez  a  vo  dampnaciou. 
(E.  Dtscii..  PoN.,   Richel.  SiO,  f»  337  r°.) 
Personnes   ecclesiaus.   {Coût,  de   Paris, 

Uicliel.  20048,  f»  38=.) 


4  EGE 

Avecquez  dévotes  processions  et  suffrages 
ecclesiaiilx.  (J.  d'Auton,  C/iroii,  Kicbel. 
3081,  f   52  V».) 

ECCLESiASTRE,  -  ziaslre,  -  ssiastre, 
-  siaislre,  -  siaste,  adj.,  ecclésiastique  : 

Personnes  ecdesiaslres.  {Confirmatio»  de 
la  créât,  des  Amans,  par  PhU.  de  Suabe, 
Uist.  de  Melz,  111,  167.) 

El  mainlendrai  les  persones  eclêsiosfes  en 
leur  franchises.  (Liv.  de  J.  d'IbeUn,  c.  7, 
Beugnot.) 

Devant  queil  juge  que  ce  soit,  ecclesiaste 
ou  temporel.  (1284,  Coll.  de  Lorraine,  Ui, 
n»  2,  Richel.) 

Les  prestres  et  les  ecclesiaslrez  soufizanz 
a  servir  le  temple.  (Chron.  de  Fr.,  ms. 
Berne  590,  f»  13^) 

Par  le  juge  ordineire  eccîesiasfe  on  secu- 
leir.  (1"  mars  1300,  Cart.  de  iletz,  Bibl. 
.Metz  731,  f  2  r».) 

Justice  ecclesiaslre  ou  mondaine.  (1302. 
Arch.  L  733,  15»  liasse.) 

A  nulle  personne,  queille  qu'elle  soit. 
ecclesiaslre  ne  seculeire.  (1306,  Hist.  de 
Mets,  111,  281.) 

En  toutes  cours   ecdesiaslres    ou    secu- 
1ers.  (1307,  D.  Grenier  305,  n»  24,  Richel.) 
En  toutes  cors  ecclessiastres  et  seculeres- 
(1309,  Gendrey,  Arch.  Doubs.) 

Persones  ecclesiasles .  (1311,  Lell.  des 
échev.  de  Maub.,  2^  cart.  de  Haïu.,  f»  5  r», 
Arch.  Nord.) 

Toutes  autres  cours  ecclesiasles  et  secu- 
leres. (16  déc.  1314.  Offic.  de  Besanç., 
Arch.  Montbéliard.) 

Par  devant  queil  justice  c"om  l'an  plai- 
dicet,  ecclesiaistre  ou  seculieire.  (1316, 
Terrier  de  S.-Vincent  de  Metz,  Richel. 
8711.  f  18  V».) 

Personnes  ecclesiasles.  (6  fév.  1339,  Lell. 
de  Ph.  VI  au  sénéch.  de  Saint.,  Chartrier 
de  Thouars.) 

Par  nulle  justice  ecclesiaslre  ne  seculeire. 
1 1343  Cart.  de  Ste  Gloss.  de  Melz,  Richel. 
i.  10024,  f»46  v°.) 

Les  histoires  ecclesiasles.  (J  de  Vign'AY, 
Mir.  hist.,  Val.  Chr.  538,  f  »  2  r») 

Les  cours  ecdesiaslres  du  Mets  et  de  Toul. 
(1430.  Uist.  de  Metz,  V,  600.) 

Personnes  ecdesiaslres.  (Coût,  de  la  vie. 
de  l'eau  de  Rouen,  prol.,  Arch.  S.-lnf.) 

_  S.  m.,  ecclésiastique  : 

Ecdesiaslres  fa  verais 
Qui  les  granz  coveoz  tint  en  paîz. 
(Ben.,  ».  de  IVon».,  11,  '29733,  Michel. ;> 

liccLOSEL,  S.  m.,  petite  écluse  : 
Ou  toutes  fois  telles  innondations  ad- 
viendroyent  a  la  faute  et  coulpe  de  celuy 
nui  auroit  conduit  et  surchargé  ledit  ruys- 
seau  et  mesmes  pour  n'enlever  les  ecclo- 
seaux  ou  chirietes,  lors  qu'il  devoit  les 
serrer  ou  enlever,  sera  tenu  de  tous  les 
dommages  qui  en  adviendront.  (Coiist. 
d'Aouste,  p.  389,  éd.  1388.) 

ECESSANCE,  S.  f.,  Hiot  douteux,  p.-ê. 
excédant,  accroissement,  selon  Sainte- 
Palaye  : 

Prannons  dou  noble  baron  Hugon  duc  de 
Bourgoigne...  Neblans  et  les  appartenances 
en  tele  mauiere  cum  l'on  les  tient,  nés  en 
ecessance  dou  fey  de  Dole.  {Tit.  de  1270, 
ap.  Gérard,  Hist.  de  Bourg.,  p.  519.) 


ECH 

ECETTE,  voir  AlSSETE  2. 

ECU,  voir  Es. 

ECIIAER,  voir  ESCUAER. 
ECIIAETE,  voir  ESCHEETE. 
ECHAIC,  voir  ESCHEC. 

ECHAiNÉ,adj.,  paré  de  chaînes  de  luxe  : 
Du  séquelle  de  ce  duc  Valentinois  es-  ' 
toient  archevesqiies,  evesqucs,  médecins, 
a»trologiens  et  autres  grand  personnaiges, 
bleu  echainez,  et  de  grant  monstre,  tenant 
gravité  magnifiquement.  (J.  .MoUXET  , 
Chron.,  ch.  ceci,  Buchon.) 

ECHAIHGUET,  VOir  ESCHARGIET. 
ECHANGEMENT,  VOir  ESCBANGEMEKT. 
ECH.\.NTILLAGE,    VOir     ESCHAKTILLAGE. 
ECH.APOIR,  voir  ESCHAPOIR. 
ECHARGAYT.  VOir  ESCHARGCET. 
ECHARNIR,  voir  ESCHARXIR. 
ECU.VRNISSANT,    VOir    ESCHARKISSAN'T. 
ECHARVAITIER,  VOir  ESCHARGAITIER. 
ECHAS,  voir  ESCHARS. 
ECHASSEMENT,  VOif  ESCHARSEMENT. 
ECHASSER,  voir  ESCHACIER. 
ECHAUDEUR,  VOir  ESCHAUDEEUR. 
ECH.AUFITURE,  ^  Oir  ESCHAUFETURE. 
ECHAUGUETTE,   VOir  ESCHARGAITE. 
ECHAUMAIGE,   VOir  ESCHAUMAGE. 

ECHE,  voir  Esche. 

ECHEAU,  voir  ESCHEAU. 
ECHEDE,   voir  ESCHARDE. 
ECHEETE,   voir  ESCUEETE. 
ECHELER,  voir  ESCHELER. 
ECHEQUETÉ,  VOir  ESCHEQUETÉ. 
ECHETIVER,  VOir  ESCHAITIVBR. 

1.  ECHEVER,  voir  ESCHEVER. 

2.  ECHEVER,  voir  ESCHIVER. 
ECHIER,  voir  ESCHIER. 

ECHiNEis,  S.  m.,  sorte  de  poisson,  la 
rémora  : 

Echineis.  poisson  tant  imbecille  arreste 
contre  tous  les  vens  et  retient  en  plein 
fortunal  les  plus  fortes  navires  qui  soient 
sus  mer.  (Rab.,  iv,  62,  t»  131  r»,  éd.  1552.) 

Cf.  Ecuixus. 

ECHINIERE,  voir  ESCHINIERE. 

ECUiNUS,  S.  m.,  sorte  de  poisson,  la  ré- 
mora : 

Cn  poisson  i  ra  (dans  l'Inde)  echinus 
Menor  d'un  pié,  qu'a  tel  vérins 
Que  la  nef  a  quoi  il  se  prenl 
.Ne  peiU  aler  n'arrinr  ne  avant. 
(.Gautier  de  Mes,  Ymag.  du  monde,  ms.  S.-Brieuc. 

f  23''.) 

Cf.  Echineis. 


ECO 

ECHisïE,   echile,  s.  m.,  sorte  de  piorn' 
précieuse  : 

Echues  lienent  des  plus  chiercs 
Nomree  entre  les  altres  pieres. 

(Lap.  de  ilarbode,  539,  Pannier.) 

Cristals,  iris,  echisle.  (Autres  lapid.,  ms 
Berne  646.) 

ECHIVAIN,  voir   ESCHIVAIN. 
ECHOIR,  voir  ESCHEOIR. 
ECHOISON,  voir  ACHOISON. 
ECHL-AXCE,  voir  ESCHIVANXE. 

ECi,  voir  Issi. 

ECLACHIER,  VOir  ESCLARCIER. 
ECLAPHER,  voir  ESCLAFER. 
ECLARCIR,  voir  ESCLAIRCIR. 
ECLARDIR,  voir  ESCLARDIB. 
ECLATURE,  VOir  ESCLATURE. 
ECbESIAL,  voir  ECCLESIAL. 
ECLESIASTE,  VOir  ECCLESIASTRE. 
ECLIGIER,  voir  ESCLIGIER. 

ECLirsiN,  S.  f.,  éclipse  : 

E  or  veez  raisnn 
Qa'eclipsin  apeinm. 
(P.  DE  Th.\iis,  li  Ciimpoz,  2G93,  Mail.» 

lit  ço  est  eclipsin. 
Si  cum  dient  divin. 

(iD.,  !»  ,  -2713.) 

ECbISSETE,  voir  ESCLICETE. 

ECLISSOYRE,  VOif  ESCLISSOIRE. 

ECLISTRE,  voir  ESCLISTRE. 

ECLISTHER,  VOlr  ESCLISTRER. 

ECO,  voir  ICE. 

ECOFER,  S.  m.,  sorte  de  monnaie  : 

Tuyt  li  ovrour  deis  Porta  Frou  de  pele- 
ters,  deus  ecofers,  de  sellers,  de  freners... 
chacons  .II.  d.  Aussi  o  deyvont  li  ban.; 
deuz  ecofers  a  la  testa  Saut  Michel.  (TarU. 
1277-1315,  Cart.  mun.  de  Lyon,  p.  40i, 
Guigne.) 

Cf.  EsconFLE  avec  lequel  ce  mot  a  peut- 
être  du  rapport. 

ECOiNssox,  voir  Escoinson. 

ECOL.\TRIE,  voir  ESCOLATRIK. 
ECOLLAGE,  VOir  ESCOLAGE. 
ECOLPER,  voir  ESCOUPER. 
ECOMBRER,  VOir  ESCOMBRER. 

ECONOMiEN,  yconomien,  s.  m.,  écono- 
miste : 

Pour  ce  plusieurs  yconomiens  cuydeul 
que  il  couviengne  sauver  et  garder  ou  ac- 
croistre  la  substance  de  monnoye  sans 
terme  et  sans  fin.  (Oresme,  PoUtiq., 
f»20r°,  éd.  1489.) 

Touz  yconomiens  accressent  leur  mounoi.- 
pour  avoir  les  choses  nécessaires  a  leur 
usage.  (ID.,  ib;  ms.  Avranches  223,  f°  21'.) 

ECONOMIQUE,  t/coiî.,    S.  m.,  cconome  : 


EDE 


EDE 


EDE 


A  celluy  qui  est  ycoiiomlcqne  et  gouver- 
neur d'ostel  ou  de  maison  sont  nécessaires 
certains  instrumeus.  (Ouesme,  Politiq., 
i'  &■,  éd.  1489.) 

Celui  qui  est  yconomique  et  gouverneur 
d'ostel  ou  de  maison.  (Id.,  ib-,  ms.  Avran- 
ches223,  f»9».) 

Tel  juste  qui  est  du  mari  a  la  femme  est 
dit  juste  yconomique.  (Id.,  Elh.,  Richel. 
204,  f»  451'=.) 

ECORCHOIR,   voir  ESCORCHOIR. 

ECOT,  voir  EscoT. 

ECOTIER,  voir  ESCOTIER. 
ECOUER,  voir  ESCOER. 

ECOUMENIEMEXT,V0ir  ESCOMENIEMEriT. 
ECOURONNER,  VOir  ESCORONER. 
ECOUSTE,  voir  ESCOUTE. 

ECQUEB.^NT,  S.  m.,  iiièche  ou  torche  de 
résine  : 

Coralerie  de  chandelles  de  suyf  et  A'ec- 
quebant.  (Cs.  et  anc.  coust.  de  la  conlé  de 
Guysnes,  p.  20.) 

ECRACIER,  voir  ESCR.\CHIER. 
ECRAVENTER,  VOif  ESCRA VANTER. 
ECREER,  voir  ESCREER. 

ECRi,  voir  EsCRi. 

ECRICTOIRE,  voir  ESCRITOIRË. 
ECRIER,  voir  ESCRIER. 
ECRITISUR,  voir  ESCRITOR. 

ECRUissE,  S.  f.,  Chenille  : 
Eruca,  ecruisse.  {Gloss.  de  Douai,  Escal- 
Uer.) 

ECULEE,  escnleo,  s.  m.,  chevalet  sur  le- 
quel on  mettait  à  la  question,  instrument 
de  torture  : 

Pendez  1-a  en  esculeo  et  metez  li  lay  fue 
deçai  et  delay,  et  ardez  la.  {Vie  sainte  Eu- 
taire  virge,  Richel.  423,  f°  23".) 

Et  quant  on  la  posit  en  esculeo,  un  l'es- 
tandit  et  lormenlit  et  flagellit,  etlimenbro 
li  furent  si  estendu  que  sos  cors  creissit  a 
la  peina.  {Ib.) 

Vincent  fut  tendu  el  tourment  qui  est  dit 
eculee  et  est  fait  ausi  conme  une  crois  de 
travers,  dont  les  deu.'i  bous  sont  fichiez  en 
terre.  (Légende  dorée,  Maz.  1333,  f»  46».) 

Le  juge  commanda  a  le  prandre  en  ung 
autre  tourment  qui  est  dit  eculee,  aussi 
comme  une  croix  de  travers,  et  pièces  de 
fer  chaudes  a  ses  mamelles,  et  lampes 
ardans  a  ses  costez.  (Miroir  historial,  Maz. 
S57,  r  236  r°.) 

Le  juge  fist  mettre  S.  Cosme  et  S.  Damien 
en  eculee;  c'est  ung  tourment  qui  est  fait 
ainssi  comne  en  crois.  (Acte  du  XV  s., 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Uibl. 
Amiens.) 

ECUREL,  voir  ESCUREL. 
EDDEFICE,  voir  EDEFICE. 
EDDIFIEMEXT,  VOif  EDEI'IEMENT. 

EDÉ,  voir  EÉ. 
EDED,  voir  EÉ. 


EDEFi,  edelf.,  edif.,  edtjf.,  yedefi,  s.  m., 
édifice  : 

S'aves  gaslé  mes  riches  eJepx. 

{les  Loh.,  ms.  MoDtp.,  f  171'.) 
Les  sales  arJenl  et  tôt  li  eûefis. 

(.KiiMBERT.   Ogier,  6"o",  Birrois.) 

ComiQJez  vostre  fl. 
Qui  me  face  habilaot 
De  son  boo  cdefi. 
(Le  Conlenz  don  monde,  Kichel.  la'J3,  f  1 IS'.) 

Des  edefiz.  (ilor.  des  phil.,  ms.  Chartres 
620,  f»  ^S\) 

Tenir  en  bon  eslet  touz  les  ediffiz  de  la- 
dite maison.  (1281,  Suint  Vivant,  pièce  8, 
Arch.  Douhs.) 

Les  edifiz  qui  sont  en  iceiles  (places),  se 
nuls  iuchi  ha  amortis  audiz  frères. 
(Janv.  1294,  Tabul.  Franciscan.  Autiss., 
Lebeuf,  Hist.  d'Auxerre.) 

Sus  a  perdre  leur  terre  et  tous  leur  edefjls. 

(II.  r.apel,  4151,  A.  P.) 

Mais  li  ducs,  qui  voloit  user  a  son  advis, 
Volt  de  Itesnes  veoir  Irestous  les  edc/is. 

(t'.uv.,  du  Guescim,  l'J.'il,  Cbarriére.) 
Du  pont  Sainte  Masscnsce  wardoil  les  yedefis. 
(Chron.  des  ducs  de  Bourg.,  9679,  Chron.  belg.) 

EDEFiAGE,  S.  m.,  coustruction  : 
Car  li  édifices  construit  et  parfais  s'est 
li  fais  d'édifier,  dont  il  apert  ke  li  biens 
d'edeftage  n'est  mie  ou  faisant  mais  en  la 
chose  faite.  (Li  Ars  d'Amour,  II,  147, 
Petit.) 

EDEFiAN'CE,  cdifîance,  adepance,  s.  f., 
construction  : 

L'uevre  fu  chiere  de  parage 

Faite  par  sens  et  par  barnage 

Que  Damedeus  signe  fasoit 

El  les  aposlres  envoioil 

Qui  voient  celé  edifiance 

N'eust  de  Dieu  seneûancc... 

(Alhis,  Ars.  331-2,  l"  SSK) 

Itiens  n'ot  a  celé  adejlauce. 
(Var.  indiquée  dans  la  copie  de  Ste-Palaye.) 

EDEFicABLE,  csd.,  adj.,  édifiant  : 
Des  bones  paroles  et  saintes  et  esdefica- 
blés.  [Riule  S.  Ileneit,  Richel.  24960,  l'«  12  r».) 

EDEFICE,  -  illce,  -  ifjice,  eddeff.,  s.  m., 
action  d'édifier,  de  réparer,  réparation  : 

Deivent  fere  la  maison  deu  moulin  Je 
carpcnterie  et  de  closture,  de  couverture 
et  de  toutes  autres  eddeffices.  (Jurés  de  S. 
Ouen,  f»  15  r°,  Arch.  S.-lnf.) 

En  oultre  leur  commanda  qu'ilz  donnas- 
sent a  Vedilfice  du  temple  chincquantc 
besans.  {Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  5082, 
f"  278''.) 

Reparacions  et  ediffices  de  chaussées  de 
moulins.  (1426,  JJcnombr.  dubaill.de  Cons- 
(enfin,  Arch.  P  304,  1°  72  v  .) 

Les  améliorations  que  fait  un  détenteur 
sur  un  fond  qu'il  tient  a  bail  congeable  sont 
appelées  édifices,  et  superflces,  et  plus  com- 
munément droits  convenanciers,  ou  droits 
reparatoires.  Le  bailleur  s'appelle  seigneor 
foncier,  et  celuy  qui  reçoit  domauier,  con- 
venancier,  ou  superfîciaire.  (Cout.  de  Bre- 
tagne, Nouv.  Cout.  gén.,  IV,  414".) 

—  Plantation  : 

Ne  riens  lever  des  édifices  ne  des  plantiz. 
(1388,  Arch.  M.M  31,  f»81  r».) 

—  Feuillage  : 


Destrier  harnaché  de  velours  azuré  a 
grands  édifices  (c'esl-a-dire  ramage  ou 
feuillage).  (Favy.n,  O/fîc.  de  la  Cour  de 
tr.,  3^  race,  p.  293,  éd.  1613  ) 

EDEFicEAL,  S.  m.,  édifice  : 

Nos  comencerons  uoslre  edeficeal  qui 
senefie  foi  par  la  verdour  qui  conforte  et 
rarde  les  eu.'c  de  l'arme  esperitual.  (Li  x 
Comm.,  Richel.  423,  f"  143») 

EDEFiEMENT,  ede/jf.,  hed.,  esd.,  edifie- 
ment,  ediff.,  eddiff.,  s.  m.,  action  de  bâtir, 
de  construire,  la  bâtisse,  la  conslructioiî 
même  : 

Et  nostre  sires  li  dist  :  Bien  fais  de  ço 
que  tu  as  en  proposeuieut  de  faire  a  mun 
ues  edeftemeut.  {Rois,  p.  260,  Ler.  de 
Lincy.) 

t^t  tant  a  edefwmens 

Que  moult  i  puel  avoir  grans  gens. 

(l'arlon.,  1663,   Crapelet.) 
Seli  edi/iemenz  ou  la  maisons   de  quoi 
l'on  crient  avoir  damaige  est  a  celui  a  cui 
l'on   plaide.  (Ordin.  Tancrei,  ms.  de  Salis 
i"  46".) 

Edefiemenz  da  Jherusalem.  (Brun.  L\t 
Très.,  p.  60,  Chabaille.)  "     ' 

Une  masure  et  tous  les  edeffiemens  qui 
issont.  (Cil.  de  1283,  oct.  de  la  Ghandel. 
S.  Wandiille,  Arch.  Seine-Inf.) 

Une  masure  que  je  avoie  au  .Mesni! 
Alart,  ove  le  gardin  et  Vedifiement.  {1292. 
Cart.  de  S. ■Michel  du  Tréport,  p.  266 
Laffleur  de  Kermaingant.)  ' 

Un  masage  oveques  les  edefiemens  (Cli. 
de  1298,  mardi  apr.  l'Epipb.,  S.  Wandrilli- 
Arch.  Seine-Inf.)  ' 

Si  ardent  lor  maissons  elsesesdefiemenz. 
(Dou  Diciple  et  dou  mestre,  Richel  423 
f»  87'.) 

Masure     avecques    tous   les   edefiemens 
(|ui   sont    desus.  (Cli.    de   1304,  Jumies 
Arch.  S.-Inf.) 

Tous  les  hedefiemens.  (Ib.) 

Les  edeffiemenz  et  le  fonz  de  l'erilage 
(Ch.  de  1330,  le  Bec,  Arch.  Eure.) 

Pour  aucuns  edifiemenz  nouveaus.  (1333. 
Compte  de  Odarl  de  Laigny,  Arch.  KK.  3», 
f»  271  r».) 

L'eâiffiimenli'aa  hoslel.  (1337,  Arch.  J,l 
68,  1«  21  V  ) 

Et  ycelle  maison  avec  tous  les  edifie- 
mens  si  comme  elle  se  coniportoit.  (1344 
Arch.  JJ  75,  f«  101  r».) 

Une  pièce  de  terre  avec  tous  les  edifie- 
mens  dessus  assis.  (Ib.) 

Au  cas  que  il  n'y  vouldroit  faire  autr.' 
edefflement.  (1374,  Arch.    MM  30,  f»  15  r»  , 

Ediffiemeiit.  (Ib.) 

Vede/fiement  de  l'église.  (28  mai  1379, 
Tahell.  de  bernay,  Arch.  mun.  Bernay.) 

—  Fig.,  comme  édiûcation  : 

Vers  le  saint  homme  (St  Eloi)  se  traioit  (Dagoberl) 
Pour  parler  de  Vedeflemenl, 
Ou  d'aucuQ  sens  secreemeot. 

(ilir.  de  SI  Eloi.  p.  36,  Peigné.) 
El  a  donner  par  tout  bon  edefîeaenl. 
(Jeh.  de  Meu.sc,  Tesl.,  28,  Méon;  ms.  Corsini 

f»  145».) 

Au  bon  eddiffiement  et  instruction  de 
mov  et  d'aulruy.  (Met.  d'Oi\,  Vat.  Cbr 
1086,  f  2  r».) 

Pour  nionslrer  ediftemeiil 
De  bien,  puisqu'il  esl  esleu. 
(J.  Le  Fevre,  la  Vieille,  1.  Il,  ï.  2432,  Cocheris.» 


EDE 


EDI 


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Dont  la  simple  piroln  vaille  un  sraat  serment  ;  j 

Si  do::ras  a  p'usieurs  bon  edilfieinciit.  \ 

(1500,  L'Art  el  science  de  bien  parler,  Poés.  fr.  | 

des  xv°  el  xvi'  s.,  t.  X.)  j 

Donner  aux  lecteurs  joye,  plaisir,  et  bon 
ediUiement.  (Bourdignh,  Hyst.  d'Anjou, 
f»  1  vo,  éd.  15-29.) 

EDEPiER,  edif.,  ediff.,  edisf.,  verhe. 

—  Act.,  planter,  greffer  : 

Aiisi  cnm  l'cale  edefiee 

Oui  del  bui-n  arbre  fu  trenchee 

Creist  e  foillist  e  rent  sa  flor 

E  son  rher  fruit  de  bon  odor, 

Aulresi  fist  li  dameiseaus. 

(Ben.,  D.  de  yorm.,  II,  li'ôl,  Michel.) 

Les  sauUes  se  plantriil  coramuneinent 
a  distance  de  quatrr.  cinq  ou  six  piedz 
l'un  de  l'autre,  en  pici.i.inl,  la  terre  jus- 
ques  a  deux  piedz  de  parlond,  pour  mettre 
le  plautalz  de  sanlle  <\ii«a  veult  édifier. 
(GoRGOLE,  Traité  d'agric,  c.xvil,  l'il.lôjl) 

Flarpalus  désirant  y  orner  et  embellir 
les  jardins  du  palais  royal,  et  les  allée? 
d'iceulx  de  toutes  les  plantes  de  la  Grèce, 
vint  bien  a  bout  d'y  édifier  toutes  les 
autres,  excepté  le  lierre  seulement,  que  la 
terre  ne  voulut  jamais  endurer.  (Amyot, 
Vies,  Alex,  le  Grand.) 

—  Installer  :  [ 
Afin  de  ediffisr  en  iceluy  toutes  bonnes    | 

gens  qui  ace  se  voudroient  instruire.  (Cft.    j 
de  1410,  Fellb.,tf(st.  de  Par.,  111,  523''.)        j 

—  Instituer,  fonder  : 

Ensi  fu  la  teste  de  saint  George  ens  ou 
cbastiel  de  Windesore  edefye  et  commen- 
cbie,  et  la  capelle  des  douse  cbauounes 
tantos  pourjettee.  (Froiss.,  Chron.,  lY, 
205,  Kerv.) 

—  Munir  : 

Nous  prendrons 
Ceste  coste  et  Vedi/lrons 
De  char  et  d'ame  inlelleclive. 
(Greein-,  Mis:,  de  la  pass.,  S'Jli,    G.  Paris.) 

—  Enseigner,  instruire  : 

De  li  Fisiqne  m'edefle  ; 

Fox  est  qui  en  tel  art  se  fie. 

(GuiOT.  Bible,  '2590,  Wolfart.) 

Felt  venir,  de  toutes  les  parties  du  monde, 
gens  instruits  pour  édifier  la  jeunesse  en 
bonnes  mœurs  et  sciences.  (Dr  Bell.W, 
Mém.,  liv.  X,  f°  350'',  éd.  1569.) 

—  RéQ.,  flg.,  s'appuyer  : 

Et  prendray  le  principal  fondement  sur 
lequelpnrtie  adverse  s'est  erf«^(;,assavoir... 
(1521,  Prcc.  des  eonfér.  de  Calais,  dans  les 
Papiers  du  card.  de  Granvelle,  1. 1,  p.  163, 
Doc.  inéd.) 

—  Act.,  exalter,  gloriûer  : 

Bien  doit  esire  ton  nom  partout  edefiez. 
Et  de  sains  el  de  saintes  estre  glorefiez. 
(Patenostrc.  Ricbel.  837,  f  227».) 

EDEFiEUR,  edifieur,  -  iffieur,  edyfyeur, 
s.  m.,  celui  qui  construit,  qui  édiûe,  édi- 
Ticateur  : 

Li  edefieur  du  temple.  [Bib.  hist.,  Jlaz. 
532,  f"  109^.) 

Estre  bon  edifieur  ou  bon  paintre. 
(ORES.ME,  Eth.,  Ricbel.  204,  f»  347'.) 

Nous  aprenons....  a  estre  edifieurs  en 
édifiant  et  a    estre   vielleurs   en   viellant. 

(iD.,  ib.,  fses».) 


Les  tixerrans,  les  cultiveurs  des  terres, 
et  les  edi/fieurs.  (Id.,  Potitig.,  f  129",  éd. 
1489.) 

Memnon  edifieur  de  la  cité  de  Suse. 
(FossETiER,  Citron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I, 
1»  222  r".) 

Yceuls  edyfyeurs...  (In.,  ib..  2=  p.,  sec. 
copie,  f  30  r°.) 

Et  en  estoit  le  edifieur  (de  la  bastille)  et 
deviseur  aux  ouvricis,ungcbevaliernommé 
luessire  Baudo  de  Noyelle.  (Monstrelet, 
Cliron.,  11,221.  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Fig.,  edifi.eur  en  mœurs,  exemple, 
modèle  de  vertu  : 

Suivant  le  slille  des  primerains  et  devan- 
ciers, noz  ediffieurs  en  meurs  redevables. 
(Chr.  dePisan,  Cliarles  F,  prol.,  Michaud.) 

—  Fém.,  ediffierresse  : 

Ha  !  dame,  lu  qui  jnslidles 
Les  cuers  qui  sont  par  pechies  bnjles. 
Et  enlumines  les  avugles. 
Et  qui  es  edi/fierresse 
Des  verluz,  et  dissiperresse 
Des  vices,  ma  prière  enlens. 
(ilir.  de  Nolre-Damr,   I,  8.731,  G.  Paris.) 

EDEjjT,  voir  Adexz. 

EDEQuiNEs,  S.  pi.,  assisBs  : 

Tous  les  subjets  du  bailliage  et  cbastel- 
lenie  de  Saint  Orner,  demeurans  sur  les 
manoirs  amassez  ou  amassabics  estans  sur 
les  fronts  des  rues,  sont  tenus  estre  com- 
paroir a  la  franche  vérité  de  edequines  qui 
se  tiennent  de  sept  ans  en  sept  aus.  (Const. 
d'Artois  au  baillinge  de  S.  Orner,  39,  Nouv. 
Coût,  géu.,  II,  877.) 

EDET,  voir  EÉ. 

EDiFi,  voir  Edefi. 

EDiFijvNCE,  voir  Edefunce. 

EDiFi-\NT,  S.  m.,  constructeur  : 
Tout  ainsi    qu'en  une  ville  les  premiers 
edifians    ont     pris     place     communément 
quarree   a  leur   commodité,    (b.   Palissy, 
p.  3H,  France.) 

EDiFiCACiON,  -Vion,  edifficalioii,  s.  f., bâ- 
timent, maison  : 

Que  il  achatoit  heritai^es. 

Terres  ani  champs  et  pastnraiges. 

Bois  et  autres  possessions. 

Et  moult  gronî  edi/icacions 

De  belles  maisons  faisoit  faire. 
(J.  LE  Fevre,  la  Vieille,  1.  I,  t.  107!,  Cocheris.) 

A  ma  dame  supplication. 

Que  li  plaise  moy  tant  faire  d'onnour. 

Qu'en  sa  nouTelle  edi//icalioii 

Soye  logiez. 
(EusT.  Descb.,  Pocs..  liichel.  SIO,  f»  214'.) 

Des  maislres  et  architecleurs 

Bien  subtilz  et  bons  inventeurs 

Pour  faire  edi/pcations. 
(.Ici.  des  .\posl.,  vol.  1^  i"  85'',  éd.  1537.) 

—  Institution  : 

En  celle  édification  de  feste  qui  fu  em- 
prise sus  la  fourme  que  je  vous  di,  ot  ou 
cbastiel  de  Windesore  joustes  solempueles. 
(Froiss.,  Cliron.,  III,  252,  Luce,  ms.  Rome, 
f  9o.) 

EDiFic.vTuuE,  uediff.,  s.  f.,  construc- 
tion : 

Pour  parachever  Vaediffieature  d'icelle 
ville,  et  pour  la  tenir  réparée  et  en  point. 
(1449,  Ord.,  xiv,  56.) 


EDIFICE,  voir  Edefice. 

EDiPiciE.VT,  adj.,  édifiant  : 

Sainte  et  seule  Trinité,  edificienl  bonté, 
soyes,  si  te  plaist,  présent  a  mes  suppli- 
cations. (Chasse  de  Gaston  Phœbus,  ms., 
p.  357,  ap.  Sle-Pal.) 

EDiFiciER,  v.  a.,  bâtir,  construire  : 
Corn  vaillanz  dame  prenz  et  sage 
Edipcia  un  hermilage. 
(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f«  206''.) 
Pour  ed(^i;Jer,soustenir  et  raparlier toutes 
leurs    maisons  et  édifices.   (1322,  Arch.  JJ 
61,  pièce  181.) 

EDIFIEMENT,  VOir  EDEFIEMENT. 

EDiFiEK,  voir  Edefier. 
EDIFIEUR,  voir  Edefieur. 
EDiitE,  voir  Esdire. 

EDIRElt,  voir  ESDIRER. 

EDisFiER,  voir  Edefier. 
EDiT,  voir  Esdit. 

EDITION,  S.  i.,  diction  : 

Seloncq  dont  la  vulgaire  edilion,  Lavus, 
roy  de  Thebes,  eut  de  sa  femme  Jocasta 
ung  très  beau  fliz.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f''  171  v».) 

EDOMOIRE,  voir  Ebdomaire. 

EDOR.\BLE,  voir  Odorable. 

EDORSSER,  v.  3.,  rompre  le  dos  : 
EJorso,  edorsser,  rompre  le  dos  ou  cou- 
per. (Catlwlicon,  Ricbel.  1.  17881.) 

EDRE,  voir  Iere. 

EDRER,  v.  n.,  siéger  : 

Quandins  al  suo  consiel  edral, 
Incontra  Deu  beu  si  garda. 

(Vie  de  S.  Lég.,  ms.  Clerm.,  st.  12.) 

EDREs,  S.  m.,  plumes d'eider,  édredon  : 

La  peae  d'edres  fu  bendee, 

D'ermine  de  gris  geronee. 
(Ren.  de  Beaojeu,  li  Biaus  Descoiineiis,  131'i, 
Hippeau.) 

EDUBSCER,  voir  Esdrecier. 

EDuiRE,  voir  Esduire. 

EDYFYEUR,  VOir  EOEFIEUR. 

1.  EÉ,  heé,  eié,  eei,  eeit,  eded,  edet,  cilié, 
aé,  haé,  aet,  aei,  aey,  ayé,  aihé,  aiei,  s.  m. 
et  f.,  âge  : 

.x°'.  estoient  en  la  première  heé. 

(Les  Loh.,  ms.   Monlp.,  1°  19l''.) 
.uu  ^^-  ans  ait  il  moult  bien  d'ailtê. 

(Ib..  Ricbel.  19160,  f»  8'.) 
En  s'ee',  a  ele  fu  plus  bêle. 
Ont  de  son  seignor  treis  cnfanz. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  H,  27086,  Michel.) 
D'aighe  ai  jo  vescu  anz  .lx., 
.XXX.  a  poisson,  ce  sont  nouante. 
Et  ens  el  mont  foi  ans  cinquante. 
Mes  ees  est  .c.  el  .xl. 

(S.  Brattdan,  Ars.  3316,  f»  103=.) 
Miz  elkez  est  cent  e  quarante. 

(/*.,   1393,  Michel.) 
Ne  sui  pas  si  envlelli,  ço  sevent  gent  asez, 
Ke  deive  terre  perdre  ne  pur  mes  granz  lieez, 
(Chron.  de  Jord.  Fantasme,  136,  dans  les  Ducs  de 
Norm.,  t.  ai,  Michel.) 


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y'\  ad  nnl  ea  la  Tile  ki  seit  de  Ici  eé 
Ki  puisse  porter  armes,  ne  scil  très  bien  armé. 
(ID.,  il>.,  1606.) 

Hely  esteit  lores  de   grant  eded.  {Bois, 
p.  8,  Ler.  de  Liacy.) 
Huem  es  de  grant  eded.  (J6.,  p.  26.) 

En  Ireslnt  snn  er. 
(Car»., ne  des.  Tlwm.,  l'.ichel.  13ui:),  f  IS  v».) 

Qnant  ele  vienl  en  tel  eé 
Que  nature  furnie  beauté, 
En  Bretaine  ne  fu  si  bêle, 
Ne  lantcurleise  dameisele. 

(Marie,  Lai  de!  l'rrisiic,  235,  Roq.) 

De  lute  manière  de  kec 

I  aveit  gent  trop  gr.int  plentee. 

(Id.,  Pure/,  de  S.  Patrice,  103",  Roq  ) 
Quant  est  en  ae  de  .xv.  anz. 

(Rom.  de  riielics.  Hichel.  00,  t'  13") 

ËDChois  serai  en  Acre  au  roy  de  joue  ayé. 
(Li  Liemre  du  roi  Charlem.,  dans  la  préface  des 
Travels  of  Charlem.,  p.  cxiii,  Michel.) 

Quant  li  bons  muert  en  son  premier  ae', 

Et  en  sa  fùrre  et  en  sa  poesté, 

Adont  est  il  et  plains  et  rejretes, 

!Soo  cis  qui  niuert  dedans  son  viel  aé. 
(De  Guillaume  au  cort  iiex,  Rirliel.  14  19,  f  83  t°.^ 

II  est  hom  anciens  et  de  moolt  grant  aei. 

(Parise.  54-2,  A.  P.) 

De  Sarra  lor  raraenbrede  sa  sterilitet, 
CniDieus  dona  on  fil  en  son  derain  arl. 

(De  Si  Alexis.  47,  Herz.) 

De  Gaufroi  ot  .ni.  fils  de  joene  aé. 

(Enf.  Osier,  -i'JS,  Scheler.) 

De  joenes  et  de  vieus  et  de  plusors  edez. 
(Serm.  de  Giiich.  de  Beculieti,  p.  20,  Techener.) 
Quant  vos  sereiz  en  vieil  aei. 

(Rlteb.,  la  Chans.  de  Pfiille,  Jabinal.) 
.1.  prendomme  i  Irova  qui  fu  de  grani  aez. 

(Gaul.  d'Aupaia,  p.  23,  Michel.) 

—  Par  extension,  vie,  temps  : 

N'i  ad  Fraticeis,  s'il  a  loi  vienl  jaster, 
Voeillet  o  non  n'i  perdet  snn  edct. 

(lioland,  31C9,  Muller.) 
Cis  iert  prodom  se  dure  ses  aez. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143.  r°  SI''.) 
>'e  serai  povres  jamais  en  ton  actj. 

(II/.,  Richel.  19160,  f°  30''.) 
Tôt  mon  eeit  vos  honorrai. 

(B:>it,  ms.  Municb,  1191,  Vollm.) 

Vos  serviront  tôt  lor  eei. 

(Ib.,  1194.) 
Veistes  mais  îceles  en  trestons  vos  acs  ! 

(Roum.  d'Ali.r.,  t"  54'',  Michelant.i 
En  icest  siècle  sni  si  malenres 
C'ainc  ne  fis  ben  nului  en  mes  haes 
C'au  daarrain  ne  me  volsist  grever. 

(Rauib.,  Ogier,  6236,  Barrois.) 
Eo  icel  leu  dont  ai  parle! 
Soient  moine  par  toi  eié. 
(G.  nE  S.  Pair,  il.  S.  Michel,  2260,  Michel.) 
De  son  aé 
Ne  vit  onques  si  bel  armé. 
(Flaire  et  Blance/lor,  V  vers.,  1007,  du  Méril.) 
Mais  onqnes  ne  la  vit  a  jor  de  son  aiei. 

(Gar.  de  UoVQlanc,  Vat.  Cbr.  1517,  f  M^.) 
?<'an  partiront  jamais,  an  treslot  lor  aez. 
(l'anse,  2254,  .V.  P.) 
Tant  est  biaus  e  si  bien  creus. 
Qu'il  n'ol  tant  grant  en  la  silé 
De  son  tens  ne  de  son  heé. 

(rie  du  pape  Grég.,  p.  41,  Lnzarche.) 
Jamais  ne  l'amerai  oui  jonr  de  mon  aé. 

(Berte.  435,  Scheler.) 


Od  mei  viverai  tut  sun  eé. 

(Le  Lai  del  Désiré,  p.  35,  Michel.) 

Itel  n'erl  mais  trové  en  tut  nostre  eez. 

(Hom,  3632,  Michel.) 

—  Par  eé,  un  long  âge,  longtemps  : 

Preudoos  sera  se  il  vil  par  aé. 
(Garin  le  Loh.,  1°  chans  ,  xsi.  P.  Paris.) 
Il  serait  fiers  se  il  vit  par  aez. 

(Gir.  deViatte,  Richel.   11  iS.  F  11'.) 
Vos  i  anreî  grant  pron,  si  je  vi  por  aé. 
(Parise.  2843.  A.  P.) 

2.  EE,  voir  E. 

EEDRE,   voir  lEHE. 

EEI,  voir  EÉ. 

EEi>s,  plur.  de  E,  voir  E. 

EESMER,  voir  Aesmer. 

EEULXIER,  voir  AOUILLIER. 

EF,  voir  E. 

EFEITIEI!,   VOirEFFAITIER. 
EFESTLER,  VOir  EfFESTLER. 

EFFABLE,  adj.,  qui  se  peut  dire  : 
Dieu  est  substance  incorporée,  simple 
et  non  conmuiible,  immense  qui  desif;ne 
autant  comme  loule  cliose  concluant  et 
contenant  et  qui  de  nulli  n'est  coulenu, 
éternelle,  inconiprchensible  et  non  effable, 
non  pas  comme  dit  Ysidore  qu'il  ne  se 
puisse  dire,  mais  il  ne  se  puet  par  sens  ne  i 
entendement  nullement  diffinir.  (Citron,  et 
hist.  saint,  etprof.,  Ars. 3515,  1°  1  r°.) 

Effable  ;  spealiable  ;  -wbich  may  be  nt- 
tered,  or  speciiied,  in  words.  (Cotghave.) 

EFFACE,  s.  f.,  vestiges  d'une  bete 
fauve  ;  I 

Des  lions  connoist  bien  les  traces. 
Et  lor  lesches  et  lor  effaces.  \ 

(Parlon.,  Richel.  19152,  f°  145''  ;  v.    5753,  Cra-    ' 
pelet.) 

EFFACENCE,  S,  f.,  sction  d'effâCBr  : 
Effac.ence  ou  effacement,  1.  abolutio,  lit- 
tura.  (C'a(/(0/.,  Quimper.) 

EFFACEOR,  -  ccitr,  S.  m.,  celui  qui 
efface  : 

Agnaus  de  Den,  fis  dou  seinl  Peire, 

Qui  les  pechies  ies  eff'aicere. 
(Caiil.  Mariae,  Lib.  Psalm.,  p.  300,   Michel.) 

Le  miel  de  leur  saincte  docceor. 

Leur  miel  des  tourmens  eff'acettr.j 
(0.  DE  Magny,  tes  Caijetez,  à  s'Amie,  éd.  1554.) 

Effacevr,  deletor.  (Monet,  Parallèle  des 
langues,  Rouen  1632.) 

—  On  trouve  au  xvi«  siècle  le  fe'minin 
effaceresse  : 

Leurs  livres  avortes  par  presse 
Merileroient  d'endnrer  l'esponge  effacetessc. 
(A.  OE  RivAUDEAn,  OEuv.  poél.,  éd.  1859,  p.  2Î9.) 

Et  au  commencement  du  wn"  siècle, 
effaceuse  : 

Effaceuse,  delotrix.  (Monet,  Parallèle 
des  langues,  Rouen  1632.) 

EFFACER,  V.  3.,  montrer  sa  face  à  : 
Et    adjousta  le   Seigneur  :  Je   monteray 
ung  joui'  au  milieu   de  toy  et  Ceffacerny, 


c'est  a  dire  je  me  m.'iniresteray  a  tov. 
(FossETiEB,  Chron.  Martj.,  ms.  Briix. 
10509,  1»  138  r".) 

EFFACEURE,  S.  f ,  ratUTc  : 

Sans  nule  cffaceiire.  (Acte  de  1238,  Hôtc!- 
Dieu  de  Soissous,  v»  Diacby.) 

Avec  celle  decoclion  on  peut  enlever 
une  raclure  et  p/T'flCCîO'e  d'encre.  (Du  Pikei', 
Pline,  XXVIII,  6,  éd.  1566.) 

En  lisant  cesie  epislrc  aycs  en  ta  pensée 
Si  toslque  lu  verras  quelque  Iclire  effacée 
Que  de  l'eau  de  mes  pleurs  telle  effaeenre  vient. 
(Jamyn,  Poés.,  II,  2S0,  Ch.  Bronet.) 

Effaeenre,  litura,  deletio,  induclio.  obli- 
teratio.  (Monet,  Parallèle  des  langues. 
Rouen  1632.) 

EFFADi,  adj.,  affadi,  lâchej  mou  : 

Les  bons  n'orenl  pas  les  cners  rffadis. 

Dont  le  renom  yert  pardurablemeol. 

Qui  conquirent  terres,  villes  et  pais. 

(E.  Deschamp-s,  Poés.,  Richel.  840,  f"  115V; 

EFF.\É,  effaijé,  adj.,  magique,  comme  ce 
qui  est  fait  par  une  fée  : 
Ainsi  me  va,  par  le  divin  vouloir. 
Qu'a  ce  banquet  je  nie  suis  enibalne, 
"Venant  de  loing  par  effa/jé  pouvoir. 
Cherchant  les  liens  on  cœurs  sont  a  mouvoir 
A  secours,  moy  doulente  el  éperdue. 

(0.  DE  LA  Marche,  llém.,  I,  29.  Michand.) 

Cf.  Faé. 

EFFAiLLiR,  \.  II.,  manquer: 
Absit  a  te  domine,  non  erit  boc.  Ha  !  Sire, 
fist  sainz  Pères,  ce  ne  te  i^ljaitle  il  ja,  ja  ce 
ne  feras.  Seinz  Pères  volt  que  Criz  ne  mo- 
reust  ja.  {Comm.  s.  les  Ps.,  Ricbel.  963, 
p.  ^03^) 

EFFAiNTiF,  adj.,  défaillant  : 

Perdirent  force,  sens  et  entendement, 
par  l'air  qui  leur  estoit  changé  autre  qu'eu 
l'isle  de  vie.  Si  devindrent  ainsi  comme 
tous  effainlifz.  [Perceforest,  vol.  VI,  f»  126". 
éd.  1528.) 

EFFAiTESON, es/^.,  s.  f.,  façon,  manière: 

Vostre  prevoz  Irovai  de  mal  esfaileson. 

Assez  me  rarapona,  ne  me  dil  se  mal  non. 

(7iii»i.  de  la  vavjar.ce  Va>,pas.,  Ars.  5201,  p.  148*'.^ 

Cf.  Afaitaison. 

EFFAiTiER,  cffaictier,  efeitier,  effautier, 
V.  a.,  comme  afailier,  façonner  : 
Pour  effaitier  une  erche.  {Compte  de  1341. 

(Ch.  descompt.  de  Dôle,  —  ,  Arcb.  Doubs. 
404 

—  Effailié,  part,  passé  et  adj.,  façonné  : 
Sang  d'armes  esmolues,  de  pierre  ou  de 

baston  non  effaulié,  fait  a  quelque  per- 
sonne que  ce  soit,  devera  soixante  sol.^ 
d'amende.  (1323,  Franck,  de  Montmire>j. 
Arcb.  Doubs,  Nouv.  Cb.  des  ccmpt.,  jl. 
308,  Terrier  de  Montniirey  de  1461.) 

—  Instruit,  habile,  .<age,  prudent  : 
C'est  la  vie  es  lins  amans,  es   cuers  geu- 

tis  elefeitiez.  (Lal'R.,  Somvte,  Richel.  938, 
f»  3b  y.) 

—  Concerté  : 

Et  ne  s'en  gardoit  on  en  riens,  et  dob- 
toit  on  que  se  fut  une  chose  e/faictie  el 
que  les  dits  Lorains  n'en  sccusseut  aucune 
chose.  (J.  .4UBRI0.\,  Jour».,  1493,  Larcbeyi. 


EFF 


EFF 


EFF 


Cf.  Afaitier- 

EFFAME,  S.  f.,  famine  ;  mettre  en  elJame, 
affamer  : 

L'autre  partie  de  nostre  armée  demeure 
liour  sousteiiir  nos  loyaulx  sucjecls  de 
]iar  deçà  clmellre  en  cffame  ledit  Padoue. 
(Corresp.  de  l'emp.  Maiimilien  1"  et  de 
Marg.  d'AiUr.,  t.  I,  p.  192,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

EFFAMER,  esfamer,  esfemer,  verbe. 

—  Act.,  affamer  : 

Et  effamerenl  la  gent.  (Serm.,    ms.  Metz 
262,  f»  5>.) 
Une  partie  des  genz  furent  effamè.  (/b.) 
Les  esfemerent.  [Ib.,  14=.) 
-  Neutr.,  mourir  de  faim  : 

Ne  vos  diroie  mon  cuer,  fors 

Par  chaaler  ; 

Ançois  morir  me  larroie 

Et  de  merci  elfamer 

Par  consirrer. 
<Ad.  li  Boi.us,  Chans..  Richel.  816,   f  46  v".) 

—  Effamé,  part,  passé,  qui  meurt  de 
faim  : 

En  .1.  crelins  d'une  roiche  la  Rist    tonte  esfamce. 
(DU  (le  Giiill.  d'Aiigh-l.,  Brit.  Mus.    add.    15606, 
f»  lli-^.) 

EFFANT,  S  m.,  objet  de  mercerie  dilH- 
cile  à  déterminer  : 

.111.  paires  de  viez  ejfam.  (1392,  Invent, 
des  biens  d'E.  Marchant,  mercier,  Inv.  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Areb. 
Côte-d'Or.) 

EFF.\NTiL,  voir  Enfantil. 

EFFAULISSEMENT,  S.  m.  ? 

Icellui  seigneur  de  Calcedonne  visita 
les  ossements  de  la  dicte  teste,  lesquelz 
furent  trouvez  entiers,  saufs  que  et  sur  la 
partie  de  devant  du  teez  ou  crennion  de 
l'ung  des  cotez,  y  avoit  certaine  petite  fis- 
sure sans  quelque  effaiilissement,  et  do 
l'aultre  lez,  aussy  sur  le  devant,  apparois- 
soit  auculnement  y  avoir  certaine  petitte 
ebaeure  sans  bonnement  pooir  estre  jugié 
se  ce  cstoit  procédé  de  bleschure  ou  par 
pourriture  dudict  telz  audict  endroit.  (A. 
DE  Be.\ulaincourt,  Rapp.  du  Cons.  d'Etat 
de  Ch.-Quinl.  Bull,  de  la  Soc.  d'arcbéol. 
lorraine,  V,  71.) 

EFFAUssiÉ,  adj.,  terme  de  chasse  se 
dit  d'un  chien  qui  heurte  sa  jambe  de  der- 
rière avec  son  genou  : 

Avient  aux  chiens  qu'ilz  heurtent  du 
genoil  devant  de  la  jambe  derrière,  et  leur 
seiche  la  cuisse,  et  s'en  perdent  :  cieulx 
chiens  appelle  l'en  estruffez  ou  effaussiez. 
(Chasse  de  Gaston  Phebus,  ms.,  p.  111,  ap. 
Ste-Pal.) 

EFFAUTiEn,  voir  Effaitier. 

EFFAYÉ,  voir  Effaé. 

EFFECTUEL,  adj.,  elTcctif,  qui  a  son 
effet  : 

En  la  meilleure,  plus  seure  et  effecluele 
manière  qui  faire  se  pourra.  (1373,  de  trac- 
tando  cum  Beg.  Nav.  sup.  Allig.,  Kym., 
2-  éd.,  t.  Vil,  p.  63.) 

Ils  s'en  vinrent  sans  response  effectuelle. 
(Juv.  DES  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an  1397, 
Micbaud.) 


D'une  vraye  et  effectuelle  paix.  (12  janv. 
lS8i,  Lelt.  miss,  de  Henri  lY,  t.  1,  p.  629, 

Uerger  de  Xivrey.) 

EFFECTUELEMENT,-  uellemenl,  -  ualle- 
ment,  adv.,  effectivement  : 

Nous  promettons  en  boue  foi  tenir  et 
garder  effectuelement  les  pais  et  accord 
faitz  entre  les  rois  de  France  et  les  rois 
d'Engleterre,  ducs  de  Gyenne,  et  lour  pre- 
decessours  rois  de  France.  {Lett.  sur 
Vhomm.  du  Roi  d'Angl  ,  30  mars  1331.) 

Chascuu  effecluelement  congnoistra  que 
nous  avons  entier  vouloir  a  la  conclusion 
de  la  dite  matière.  (C/i.  VU  d  la  comm.  de 
Lond.,  Delpit,  Doc.  fr.  en  Angleterre, 
p.  263.) 

Pour  garder  une  femme  en  chasteté  hoa- 
neste,  luy  convient  monstrer  signes  de 
grant  ani'our  effecluellement.  (J.  Bouchet, 
JVo6/e  Dame,  C  7  r",  éd.  1336.) 

Qu'ilz  fussent  condempnez  a  restablir 
elfcctuallement  (ledit  dégât).  (1530,  Charte 
de  Ponthieu,  Grenier  301,  u°  333,  Richel.) 

Il  trouva  que  sa  veuë  estoit  effecluelle- 
ment perdue  soubs  ce  masque.  (Mont., 
Ess.,  1.  II,  c.  23,  f»  294  r»,  éd.  1383.) 

Il  tenoit  pour  amis  tous  ceux  qui  ne 
hougeoient  et  qui  ne  s'armoyent  effecluel- 
lement contre  luy.  (lo.,  ib.,  c.  33,  f"  313  r".) 

EFFECTUER,  VOir  EfFESTUER. 

EFFECTUEUSEMENT,  adv.,  effective- 
ment : 

Toutes  les  choses  dessusdites  promet- 
tons tenir,  garder  et  effectueu sèment  aem- 
plir  audit  Henri.  (1320,  Arch.  JJ  60,f''29v».) 

Pour  se  vouloir  ja  effectueusement  mons- 
trer  seigneur.  (BouRGOiNO,  Bat.  Jud  ,  II,  3, 
éd.  1330.) 

—  Vivement,  chaleureusement  : 
Et    les    priera    e/feclueusement,  et    si   a 
j    certes  qu'il  pourra,  qu'ilz  veuillent  avancer 
ladite  armée  en  toute  célérité.  (Iiî9, Instr., 
etc.,  Rym.,  2°  éd.,  X,  432.) 

EFFECTURE,  S.  f.,  Créature  : 

Se  penses  la  pnant  sentnre 
Qui  des  corporel?,  effeciure 
Nuit  et  jour  et  bas  et  hault  yssent 
De  la  charongQc  ou  se  nourrissent. 
(Tr aidé  de  Salem,  ms.  Genève  165,  f°  171  ï°.) 

EFFELLÈ,   voir  ESFELÉ. 

EFFEMMÉ,  adj.,  efféminé  : 

Tant  qu'il  désirèrent  vaillamment  la 
mort  qu'ilz  avoientcremueconmep/T'emmes. 
(Sym.  de  Hesdin,  Trad.  de  Val.  Max., 
r  134'»,  éd.  1433.) 

EFFERÉ,  adj,  féroce,  cruel,  lier  : 

PreiiJom  qui  si  les  e/feres 
Soies  en  dieu  preus  et  seacs. 
(J.  BoD.,  li  Jus  de  saint  Hicliolai,  ïh.  fr.  an  m.  à., 

p.  ne.) 

De  toute  mémoire  n'a  esté  prince  ny 
ligue  tant  efferee,  ou  superbe,  qui  ait  auzé 
courir  sus,  je  ne  dis  poinct  voz  terres,  mais 
celles  de  voz  confederez.  (Rab.,  Gargantua, 
c.  31,  f»  86  v",  éd.  1S42.) 

Les  plus  efferees  nations  du  monde. 
(Du  Bellay,  Mém.,  t.  V,  p.  340,  éd.  1369.) 

EFFERENCE,  S.  f.,  manque  de  retenue, 
d'égards  : 

Que  si  c'estoit  aussi  bien  a  moy  que 
vous  feussiez  attachée    eu  égard  a  vostre 


efference  et  indiscrète  continue,  il  y  a  un 
quart  d'heure  que  vous  eusse  abatu  celle 
folle  teste  de  dessus  les  espaulles.  (J.  Mau- 
GiN,  Noble  Trist.  de  Leonn.,  c.  lxix,  éd 
1386.) 

EFFERiR,  esf.,  V.  n.,  appartenir  : 

Ne  porroie  en  nule  raeniere 

De  tes  nons  combien  que  pansasse 

Tant  dire  que  plus  n'i  esfiere 

Se  lole  ma  vie  usasse. 

(Àiisîompcion  N.-D.,  Ars.  5-201,  p.  li-2''.) 

Les  choses  tôles  qui  efferenl  a  la  dicte 
r 
mairie.  (1261,  Ch.  des  compt.  de  Dôle,  —, 
64 
Arch.  Doubs.) 

Volons  et  comandons  que  tuit  nostre 
anfant,  cliescuns  de  quant  que  a  luy  effe- 
rnij.  de  me  berietaige  ou  auray,  soient  sui 
home  lige  herietahlement.  (1263,  Ch.  deJ. 
de  Bourg.,  Arch.  J  247,  pièce  37(-30).) 

Les  apendises  qui  effierent  a  la  ditte 
maison.  (1270,  Bouconville,  i,  Arch.  Meur- 
lie.) 

Les  apertenances  et  les  apandises  effe- 
ranz  esdiz  mex.  (1290,  Richel.  Moreau  210, 
f»  93.) 

Et  renonçoy  per  ma  foy  donee  a  béné- 
fice de  douaire,  de  don  fait  pour  noces,  et 
de  mariage,  qui  por  ces  causes  ou  por  ces 
fais  me  porroent  efferir  por  venir  contre 
ceste  essise.  (1293,  Richel.  Moreau  870, 
f  551  v«.) 

Tant  corne  a  nos  en  effiert.  (1304,  S.  Paul, 
Bcsanç.,  89,  cart.  19,  Arch.  Doubs.) 

Et  de  telle  semance  comme  il  elfera  et 
appertenra  esdites  terres.  (1326,  Richel. 
Moreau  223,  f»  73.) 

Cf.  Aferir. 

EFFESTur.ATioN,  .S.  f.,  déguerpissc- 
ment,  abandon,  proprement  l'action  de 
déguerpir  un  héritage  chargé  de  cens  el 
rentes  en  tenant  une  paille  à  la  main. 
Chez  les  Ciulois,  dit  Tuet,  et  h  leur 
exemple,  chez  les  Romain;,  la  prise  de 
possession  des  terres  se  faisait  par  la  déli- 
vrance d'une  houssine  d'aulne,  ou  en 
donnant  un  fétu  ou  brin  de  paille;  ce  qui 
s'appelait  infeslucation  générale.  Au  con- 
traire, le  déguerpissement  ou  dessaisisse- 
ment, qu'on  nommait  exfeslucalion,  se 
faisait  en  rompant  quelques  brins  de 
paille.  (Malin,  sénonoises,  p.  139.) 

Par  tradition,  guerpissemeut  et  effestuca- 
lion  de  ces  meismes  biens.  (Trad.  du 
XIII»  s.  d'une  charte  de  12l51,  Cart.  du  Val 
SI  Lambert,  Richel.  1.  10176,  f"  43''.) 

Par  devant  les  eschevins  de  la  ville  de 
Bruxelles,  sont  toujours  passez,  et  se  pas- 
sent encore  aujourdhuy  tous  les  contracts 
légitimes,  cornue  d'eraphyteure,  effestuca- 
lions,  des  permutations,  donations,  etc. 
(Coût,  de  Bruxelles,  Nouv.  Coût,  géu., 
t.  I,  p.  1243».) 

EFFESTUEU,  efesluer,  effectuer,  v.  a., 
déguerpir,  céder  en  toute  propriété  : 

Guerpirent  et  effestaarent  et  quitte  cla- 
marent.  (Trad.  du  xili"  s.  d'une  charte 
de  1227,  Cari,  du  Val  St  Lambert,  Richel. 
1.  10176,  f°  30=) 

Et  ilh  devant  ses  pères  cest  fiez  reportât 
en  no  mains  a  oez  le  gliese  del  Vau  Sain 
Lambert,  et  le  werpist  de  tout  en  tout  et 


EFF 

efestuat  et  promist  ke  jamais  de  ce  fiez 
ne  travelhernit  le  gliese  devant  dicte.  (Trad. 
du  xiir    s.  d'une  cli.   de  1229,  16.,  f"  S"»''.) 

Ambedoi  Veffesluarent  et  le  clamarent 
quitte.  (Trad.  du  xili'  s.  d'une  ch.  de  1245, 
ib..  f°  8».) 

Uh  les  -werpit  et  les  effesluat  a  l'ensen- 
gnement  des  hommes.  (Trad.  du  XIU'  s. 
d'une  ch.  de  1285,  16.,  f°  14».) 

Nous,  pour  nous,  nos  hoirs  et  succes- 
seurs, avons  heritablement  et  a  tous  jours 
vendu,   effectueil     et    delivreit,   vendons, 

effectuons  et  délivrons (1370,  Arch.  de 

l'anc.  Chambre  des  comptes  de  Bar,  ap. 
Servais,  Ann.  histor.  du  Barrais,  I,  448.) 

Cf.  Effestuquer  et  Festuer. 

EFFESTUQUEMENT,  -  kemetit,  S.  m., 
déguerpissement,  abandon  : 

Liquel  werp,  rapport  et  effeslukemenl 
lidis  sires  de  Dampierre,  tantost  en  nostre 
présence,  en  le  main  no  sei^'neur  le  devant 
dit  conte,  fist  bien  selonc  no  jugement,  a 
loy,  selonc  l'usage  et  le  coustume  de  le 
terre  de  Flandres^  (ilil ,  Charlrier  de Nam. , 
fo  7  r»^  ap.  Duc,  Effestucaiio.) 

Cf.  Effestccation. 

EFFESTUQUER,  effcstukier,  evestuquer 
V.  a.,  quitter,  abandonner,  déguerpir  ;  ce 
qui  se  faisait  en  jetant  une  paille  qu'on 
tenait  à  la  main  : 

Geste  prouve  et  monstrance  souffisau- 
ment  et  bien  faite  sour  cbe,  de  no  seigneur 
le  conte  devant  dit,  sour  le  foit  ke  nous  li 
deviens  conjurei,  disimes  par  jugement  ke 
lidis  sires  de  Dampiere,  pour  lui,  pour  ses 
hoirs  et  successeurs,  Bailleul  et  toutes  les 
appartenances,...  rapportast,  werpisist  et 
eveslucast  poir  le  dit  Guyot  de  Namur 
aireter  en  le  main  nodit  seigneur  le  conte 
de  Flandres.  (1287,  Cart.  de  Namur,  Vente 
de  la  terre  et  seign.  de  Bailleul.) 

Lequeil  jugement  rendut,  li  devantdite 
dame  et  ses  fins  devantdis,  par  avoweis 
donneis  par  jugement  et  par  loy  a  cascun 
d'eaus,  raporterent,  werpirent  et  effestu- 
kierenl  en  le  main  doudil  Adam  toutes  les 
chozes  devant  dites,  et  tout  le  droit  k'il  i 
avoient  ou  avoir  pooient.  (1290,  Chartrier 
de  Namur,  Transport.) 

Nous  Otton,  s'  de  Kuyck  et  de  Heverlé, 
faisons  sçavoir  a  tous,  tant  presens  conme 
advenir,  que  nous  avons  de  nostre  propre 
et  franche  volonté  porté  nostre  ville  de 
Grave,  avec  tous  les  droits,  fonds,  atte- 
nances,  appartenances  ou  regardans  a  la 
dite  ville,  par  quelconque  manière  que  ce 
soit,  qui  estoit  nostre  vray  alloes,  es  mains 
de  noble  prince  et  puissant  Jehan,  par  la 
grâce  de  Dieu  duc  de  Lothringe.  de  Bra- 
bantet  de  Lembourg,  nostre  amé  seigneur, 
et  luy  avons  donné,  au  prouffit  de  luy  et 
de  ses  hoirs,  tout  ce  que  nous  y  aviemmes 
et  y  avons  eu,  et,  en  effestucant,  c'est  a  dire 
en  gettant  le  festu.  y  renonchons  en  per- 
pétuité. (J.  Vauquelin,  Trad.  de  la  Chron. 
d'E.  de  Dynter,  v,  28,  Xav.  de  Ram.) 

Cf.  Effestuer. 

EFFETARDi,  adj.,  afétardi,  devenu 
lâche  : 

Haro  !  que  je  suis  endormis. 
Paresseux  cl  e/j'elardis, 
Que  pieça  ne  sois  appreslé. 
'  l.a  Vie  ri  Vhisl.  du  Mauls.  Riche,  Ane.  Th.  h. 
III,  271.) 

EFPEUiLLiR,  V.  n.,  s'eiIeuiUer  : 


EFF 

Las,  helas  !   chaque  hyver  les  ronces  elfenillissent. 
(Baif,  Poés,  choisies,  p.  178,  Becq.  de  Fonquières.) 

EFFEuii.LU,  voir  Effueillu. 

EFFEULETER,  V.  a.,  effeuiller  ; 

Le  ix"  jour  d'aoust  pour  les  journées  de 
Pierre  Belesme...  pour  chacun  une  journée  1 
qu'ils  ont  vacqué  le  dit  jour  a  elfeiileterles 
dictes  vignes  qui  sont  quatre  journées  a 
II  s.  VIII  d.  parisis  pour  chacune  journée, 
valent  .x.  s.  .viii.  d.  parisis.  (1470,  £/at  de 
dépense  de  façon  de  vigne.  Titres  des  fiefs 
de  la  chastell.  d'Orléans,  vignes  de  l'Orme- 
Grenier,  paroisse  St-Marceau,  ap.  Le  Clerc 
de  Douy,  I,  f»  227  r»,  Arch.  Loiret.) 

EFFEUTRÉ,  adj.,  gami,  couvert,  pro- 
prement garni  de  feutre  : 

Apres  les  armes  des  haches,  issirent  te- 
nantslesespees  es  mains  lesquelles  esloient 
effeutrees  atout  fortes  et  grosses  rondelles 
sur  la  main.  (S.-Remy,  Mëm.,  ch.  lu.  Bu- 
chou.) 

EFFiANCER,  V.  a.,  flancPr  : 

Et  non  seulement  effianté,  espousé,  et 
marié,  mais  en  oultre  que  habiterez,  et 
serez  bien  avant  de  feste.  (Rab.,  III,  20, 
f»  67  v»,  éd.  15S2.) 

EFFioAciEUSEMENT,  adv.,  d'une  ma- 
nière efiBcace : 

Celle    eau    efficadeusement    resoude    les  . 
plaies.  (Evonime,  Trésor,  p.  IGô,  éd.  ISoS.) 

Il  disputa  si  efficadeusement  du  mariage. 
(Chos.  mem.,  escr.  p.  F.  Richer,  p.  118, 
Cayon.) 

Ulcérant  efficadeusement  jusques  aubrus- 
1er.  (0.  DK  Serr.,  Th.  d'agr.,  vi,  IS,  éd. 
1605.) 

11  y  disposa  plus  efficadeusement  les 
affaires  du  dedans  du  royaume.  (SuLLY, 
(Mcon.  roy.,  ch.  xcvili,  Michaud.J 

EFFicAciEux,  adj.,  efficace  : 
Sa  seule  herbe  portée  a  la  main  a  aussi 
semblable    propriété,    tant   est   elle   effica- 
cieuse  en  cest  endroit.   (Oliv.    de   Serr., 
Th.  d'Agric,  vi,  15,  éd.  1605.) 

EFFicAL,  adj.,  efficace  : 

Ou  autre  juste  el  efficaux  cause.  i(1341, 
Arch.  JJ  72,  f  271  v».) 

Par  donaison  efflcal  et  nient  repalable 
faite  entre.vis.  (1342,  Arch.  JJ  74,  f°  1  r".) 

Pour  ces  causes  dessus  dictes  et  pour 
plusours  autres  efficaux  et  roisenables. 
(1348,  Affranch.  de  Gy,  Arch.  commun,  de 
Oy.) 

Il  est  bien  voir  que  ses  estoilez  y  font 
bien  aucune  chose  selonc  ce  qu'elles  sont 
conjointes  au  soleil  ou  séparées,  ou 
qu'elles  ont  aucuns  regars  efficaus  a  li  en 
adjoustant  ou  eu  diminuant  aucune  chose 
a  1  influence  du  soleil.  (Evrart  de  Conty, 
Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  {'8  v«.) 

EFFicALMENT,  -   olemeut,   -  aument, 
-  amment,  adv.,  efficacement  : 
Se  ne  procure  loyanment 
La  besongne  et  eficanmeM. 
(J.  LE  Fevbe,  la  Vieille,  1.  II,  v.  2947,  Cocheris.) 

Qui  a  vous  es  dites  chozes  obéissent  et 
entendent  efficaument.  (1350^  Roism,  ms. 
Lille  206,  f»  340.) 

La  dicte  dame  en  a  obligez  et  souzmis 

efficaument  pour  obligez elle,  ses  hoirs, 

etc.  (1358,  Cart.  de  Pantoise,  Richel.  I. 
8657.  f»  13  r».) 


EFF 


9 


Elle  se  montre  a  la  veue  mieuls  et  plus 
efficaument  en  l'air.  (Evrart  de  Comtt 
Probl.  d'Arist..  Richel.  210,  1°  207\) 

Car  délectation  est  pour  la  présence  de 
la  chose  désirée,  et  trislece  est  pour  l'ab- 
sence. Et  checune  chose  œuvre  plus  p/^ca- 
lement  et  plus  fort  présente  que  absente. 
(Oresme,  EUi.,  f»  60'',  éd.  1488.) 

Et  ad  ce  sont  efficaument  oblicez  aux 
termes  assifinez.  (13C4,  Heg.  du  Chap.  de 
S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  M.M  28,  f°  135  v».) 

Entendent  f^cawmeiit  a  la  seurté  et  sau- 
venient  d'iceux.  (1.377,  Ord.,  vi,  262) 

Et  acomplist  efpcamment  ce  qu'il  pro- 
met. {Ancienn.  des  Juifs,  Are.  5083,  f  160^) 

Adonc  sira  ma  volenté  toute  ma  puis- 
sance comme  déifiée,  car  tout  ce  que  vou- 
drai sera  faict,  car  je  ne  vouldroye  fors  ce 
que  veulx  efficamment  :  auquel  vouloir  nul 
ne  peut  contredire.  (J.  Gerson,  l'Aiguillon 
d'amour,  f°  14  r»,  éd.  1488.) 

Encores  dit  après  ledict  Gaufrion  que 
sans  nulle  doubte  Dieu  le  père  te  veult 
efpcamment  donner  les  sept  peticions 
d  icelle souveraine  oroison.  (lD.,î6.,f'>20r<'.) 

EFFicHE,  voir  Afiche. 

1.  EFFicHiER,  -  cher,  effischer,  verbe. 

—  Act.,  ficher,  enfoncer: 

Effis:her  ung  baston  en  terre.  (1509,  Pé- 
ronne  ,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

—  Fig.,  fixer  : 

Lors  elle  effichait  un  pou  son  vis  et  ensi 
com  elle  se  recuillist  dedens  l'estroit  siège 
de  sa  pencee  rommensait  a  dire.  .  [^Cons. 
de  Boece,  ms.  Moutp.  1443,  f°  9''.) 

— •  Réfl.,  s'assurer,  s'affermir  : 

Beau  douz  amis,  bien  me  puis  e/ftcher, 
Que  j'ainj;  don  mont  toute  la  mieux  vaillant, 
La  plus  courioise,  et  la  mieuz  avenant. 
(Thieb.  de  INav.,  Poët.  ms.    av.    1300,  t.    I, 
p.  400,  Ars.) 

Le  roy  mesmes  disoit,  en  luy  effichant 
en  ses  estriers  ;  Or  se  gardent  désormais 
tous  chevaliers  trespassans.  car  ilz  auront 
la  jousie  a  moy,  (Perceforest,  vol.  III, 
f°  119^  éd.  1528.) 

2.  EFFICHIER,  voir  Afichier. 

EFFiciAL,  adj.,  efficace  : 

Il  me  semble  que  l'effect  des  paroles 
Merlin  en  grant  douleur  aujourd'huy  sor- 
tissent leur  efficiale  vérité.  (Wavrin,  Chron. 
et  anc.  ist.,  p.  282,  W.  Hardy.) 

Cf.  Effical. 

EFFiENTER,  V.  A.,  faire  sortir  les 
boyaux  à  quelqu'un  : 

Dieu  guerroient  et  envaissent. 
Et  se  ans  poins  tenir  le  poissent 
Par  enU  fusl  mors  et  effientez. 

(Fabl.  dOv..  Ars.  .^069,  f  98''.) 

EFFiER,  voir  Afier. 

EFFiGAiTEi,  s.  f.,  efficacité  : 
Voulons  qu'il  soit  de  tele  valeur  et  effi- 
gailei  comme  se  nous  meismes  eus- 
siens  estez  présents  en  personnes  avec 
eulx  a  la  ditte  journée.  (1438,  Hist.  de 
Metz,  V,  353.) 

I       EFFiGiER,  V.  a.,  faire  le   portrait,  re- 
I   présenter,  peindre,  au  propre  et  an  fig.  : 


10 


EFK 


EFF 


EFF 


Effi^io,  elfigier,  c'est  faire  a  la  feniblance. 
{CathoUcon,  Richel.  1.  17881.) 

Le  mesme  roy  est  encore  effigie  en  plate 
peinture.  (Gilles  Corrozet,  les  Antiqnitez 
de  Paris,  p.  34,  éd.  1608.) 

Fut  trouvé  de  mon  temps  le  ponrtraict 
d'un  gras  crapault  ou  grenouille,  au  cueur 
et  mitan  d'une  pierre,  qui  fut  fendue  et 
brisée  par  les  barbares  du  pais,  aussi 
STOsse  qu'une  teste  d'homme,  si  bien  effi- 
gie, que  chacun  jugeait  estre  le  vray  na- 
iurel.  (Thevet,  Cosmogr.,  m,  1,  éd.  1538  ) 

Un  more  blanc  me  donna  deux  raedalles 
de  Marc  Antoine  :  auxquelles  estait  effigie 
un  temple  a  l'honneur  de  tous  les  dieux, 
représentez  autour  dudit  temple.  (ID., 
ib.,  m,  b.) 

Mesnies  leurs  dits  characteres,  qui  sont 
quarante  sept  en  nombre,  je  vous  ay  bien 
voulu  représenter  et  effigier.  (Id.,  ib.,  iv, 
10.) 

Pour  avoii'  effigiee  une  si  belle  figure. 
(Belle-Forest,  Secr.  de  l'agrie ,  p.  367, 
éd.  1571.) 

Quoy  que  plusieurs  nous  ayent  peint  ce 
pays  voisin  de  la  merJIajour,  el  effigie  les 
peuples  Cymmeriens.  (ID.,  Chron.  et  Ann. 
de  France, de  l'Orig.  des  Franc.,  f°  iv,  éd. 
1631.) 

Ce  sont  les  peintres  qui  les  nous  ont 
effigie.  (Cholieres, .4presdinees,vi,  faiiv», 
éd.  1587.) 

Dans  la  langue  moderne,  effigier  n'a  que 
le  sens  d'exécuter  en  ef&gie. 

EFFiGURER,  V.  a.,  représenter  la  figure 
de  : 

Demeures  en  ce  que  tu  as  apris,  et  que 
tu  entendes  les  sainctes  escritures  des  ton 
enfance  qui  te  peuvent  enseigner  a  repren- 
dre et  a  arguer  el  effigurer  pour  justice 
qui  soit  parfaicte.  (P.  Fekget,  Nouv.  test., 
fo  202  r",  impr.  Maz.) 

EFFiLANDRÉ,  adj.,  dont  on  a  retiré  les 
filandres  ou  fibres  : 

Chairs  de  bœuf  recuites  et  effilandrees. 
(Déclar.  de  Henri  II,  18  mars  1550.) 

EFFiLOiRE,  S.  f.,  affiloir,  instrument 
pour  afliler  : 

Une  couroie  de  cur  ou  il  pend  une  effi- 
loire  ou  il  a  ung  mordant  d'argent,  .ii. 
lancetes  en  .1.  esteul  de  cur  et  deux  cou- 
teaulx.  (Dec.  1390,  Inv.  de  meubles  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

1.  EFFiMERE,  ephimere,  adj.,  sujet  à  la 
fièvre  éphé[nère  : 

Celui  qui  est  malade  de  pleurésie  et  aussi 
celluy  qui  est  ephimere  le  odore  (le  saffren) 
affin  qu'il  dorme.  {Jard.  de  santé,  l,  145, 
impr.  la  Minerve.) 

2.  EFFiMERE,  S.  f.,  flèvre  éphémère  ; 
.\ucune  fois  se  fait  effimera.  (Frag.  d'un 

liv,  de  médecine,  ms.  Berne,  A  95,  f°  9  r".) 

Fait  effimere  continue.  (Ib.,  f°  9  y".) 
KFFniEuiE,  S.  f.,  fièvre  éphémère  : 

Qu'est  ce  que  dittes  de  vo  bouche  ! 
Que  vous  estes  ore  malade 
De  maladie  grant  et  rade! 
Ma  suer  ne  vous  esbaissiez. 
El  telz  paroles  délaissiez. 
Ce  n'est  que  une  effimerie. 
Que  vous  avez,  ma  suer  Marie. 
(Hiit.  des  Trois  Maries,  Richel.  1-2168,  p.  121.) 


EFFiNAr.K,  S.  m.,  circonscription,  terri- 
toire : 

Et  en  toutes  autres  choses  quiconques  a 
paier  au  jour  et  aus  termes  que  les  lieux 
et  effinages  ou  celuy  est  assis  paient.  (1352, 
Reg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM 
28,  f<'o2v».) 

EFFiNER,  V.  a.,  affiner,  rendre  pur, 
pins  fin  : 

Celui  qui  espure  et  effiiie 

Toz  çans  qui  l'aiment  d'amor  flne. 

(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Brui.,  f  172''.) 

—  Apurerun  compte,lc  mettre  au  clair  ; 
compter  : 

Avoient  si  grant  estoire  de  gent  que  l'en 
ne  puet  les  milliers  effiner.  {Artur,  Richel. 
337,  f»  133».) 

EFFis.\NCE,  S.  f.,  réalisation  : 
Li  queiz  mânes  fut  remeneiz  el  cors,  et 
Stevenes  li  ferriers,  ki  deleiz  lui  manoit,  en 
celé  meisme  bore  morut,  et  ensi  fut  prou- 
veit  ke  vraies  furent  les  paroles  cui  il  oit 
quant  la  effisanee  de  la  mort  Stevenon  les 
demostrat.  (Dial.  de  S.  Greg.,  liv.  IV,  ch. 
37.  p.  245,  Foerster.) 

EFFiscHER,  voir  Effichier. 

EFFLAMBER,  VOir  ESFLAMBER. 

EFFLATioN,  eflatiou,  S.  f.,  action  de 
souffler  dehors  : 

L'efflation  ou  soufflement  faite  par 
quelque  personne  qui  ayt  l'haleine  douce. 
(Paré,  CEvv.,  XV,  xxi,  Malgaigne.) 

Qui  est  cause  que  nous  ne  faisons  nulle 
efflation  et  expulsion.  (Id.,  ib.,  l,  XI.) 

—  Gonflement  : 

On  a  dit  que  la  cause  pour  laquelle 
l'usage  des  fèves  estoit  défendu  aux  Pytha- 
goriciens estoit  que  ceste  viande  avoit 
grande  eftation,  chose  contraire  a  la  tran- 
quillité nécessaire  a  l'esprit  qui  cherche 
vérité.  [L'am.  ressuscité,  p.  325,  ap.  Ste- 
Pal.) 

EFFLECHiR,  -  cir,  vcrhe 

—  Act..  ébranler,  affaiblir  : 
Et  ja  estoit  si  eslochie  (l'hérésie) 
Que  presque  toute  esl  ef/lechie 
Rome  de  chele  pusnaisie 

Et  de  la  pusnaise  hiresie. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  59,  Peigné.) 

—  RéO.,  fléchir  : 

Des  que  Bucifaus  vit  Alisandre  venir 
Encontre  lui  s'abaisse,   prist  soi  a  efftecir. 

Ulex.,  Richel.  789,  f»  8».) 

EFFLEURÉ,   VOir  E.NFLEL'RK. 

EFFLOQUER  (s'),  V.  réfl.,  sc  débander  : 

Les  Saxons,  qui  s'estaient  effioquez,  se 
rejoignirent  a  Hengistus,  qui  mirent  Aure- 
lius  en  grande  nécessité.  (Bouchard,  Chran. 
de  Bref.,  f»  38%  éd.  1532.) 

EFFLUATioN,  S.  f.,  action  de  découler, 
d'émaner  : 

Le  filz  procéda  du  père  par  manière  de 
geueracion,qui  estune  emauacionou«/^Ma- 
tion  très  parfaitte.  (Chron.  et  hist.  saint,  et 
prof.,  Ars.  3515,  f»  2  r°.) 

EFFLUEMENT,  S   m.,  écoulement  : 
Abondance   de   toz  biens  et  effluemenz 

de   totes   grâces.   (Li   Complaignemant  de 

Vanne,  Ricliel.  423,  C  91^) 


EFFLL'ENCE,  S.  f.,  influence  : 

Si  comme  l'ange  de  fait  met  cogitacion 
en  l'ame  de  l'homme  sans  ce  qu'il  mani- 
feste a  l'omme  sa  substance,  ainsi  se  pou- 
roit  "faire  que  l'ange  par  son  vouloir  se 
muçast  meismes  a  aultre  en  manifestant 
son  vouloir  par  celle  meisme  effluence 
mucee  par  quoy  il  manifeste  a  la  dicte 
ame  ce  qu'il  veut  qu'il  face.  (Eximines, 
Liv.  des  s.  anges,  l"  92  v°,  éd.  1478.) 

EFFLUENCiEL'x,    adj.,   abondant,  qui 

coule  avec  abondance  ; 

Quelle  oraison  sera  ce  qui  puisse  déplo- 
rer ou  exprimer  par  nulle  effiuencieuse  lar- 
gesse ou  habondance  de  larmes  digne- 
ment cest  horrible  et  énorme  pecbiel  et 
criesme.  (Monstrelet,  Chran ,  II,  238, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

EFFLUENT,  adj.,  qui  découle  : 
La  sanie  efflliente  par  l'oriHce  du  phleg- 
mon. (ToLET,  des  Tumeurs  outre  le  couslu- 
mier  de  nalurs,  p.  10,  éd.  1542.) 

—  Fig.,  abondant  : 

Flairant  espargne,  effluani  Iresorio, 
Dont  Salomon  par  noble  druerie 
Tira  avant  les  précieuses  herbes... 
(G.  Chastellain,  Lonenge  a  la  très  glor.  Vierge, 
THI,  273,  Kervyn.) 

EFFLUER,  V.  a.,  produire  : 
Perfecte  bonté  effluant  tous  biens.  (Chr. 
DB  PiSAN,  Charles  V,  III,  67,  Michaud.) 

EFFLUXION,  S.  f.,  flUX  : 

iezabel  note  elflu.Tion 
De  sanc  ou  de  pollucion. 
(\Ucé  de  la  Charité,  Bille,  Richel.  101,f°  179'.) 

EFFOCQUER,  V.  a.,  étouffer  : 

Apres  ce  feist  mener  ses  enfans  en  la 
cité  de  Sebaste  et  conmanda  qu'ilz/'ussent 
effiocques,  et,  conme  dit  Egesippus,  furent 
estrangles  et  pendus  au  gibet.  (BOUHGOING, 
Bat.  Jud.,  1,  45,  éd.  1530.) 

EFFOEiL,  voir  Efpoil. 

EFFOiBLiR,  verbe. 

—  Act.,  affaiblir  : 

Effoiblir,  énerver.  (Cathol.,  Quimper.) 
Alors   qu'ils    voyent  que    les  vieux  sont 
las  du  rut,    et   eff'aiblis  de  leur  force.   (Du 
FouiLLOUx,  Yen.,  o.  xvii,  éd.  1585.) 

—  Neutr.,  s'affaiblir  : 

Se  li  pacianz  n'est  fors,  li  chies  en  effoi- 
blist  moult.  (Cyrurgie  Albugasis,  ms.  de 
Salis,  t"  10.3=.) 

EFFoiL,  -  oeil,  -oneil,  -  ouil,  s.  m.,  aug- 
mentation du  bétail  dans  la  bergerie  ;  pro- 
fit qui  en  résulte  : 

Le  seigneur  de  fief...  peut  prendre  et 
lever  Veffoueil,  revenu  et  escroist  du  bes- 
tail  nourry  du  domaine  et  mestairie  tenuz 
de  luy  a  toy  et  hommage.  (Cout.  du  Maine, 
Nouv.  Cout.  gén.,  II,  127.) 

Lever  l'effoil.  (Coutume  d'Anjou,  art.  103, 
ap.  Ménage,  Dict.  étym.,  verbo  effoeil.)  Var., 
effoueil.  (Nouv.  Cout.  gén.,  IV,  539.): 

Lever  l'effouil.  (Cout.  de  Paris,  art.  48, 
n°  6,  ap.  Ménage,  ib.) 

EFFOiR,  voir  Effuir. 
EFFOiRER,  esf.,  -  oyreT  (s'),  v.   réfl., 
enlever  la  foire  dont  on  est  couvert  : 


EFf 

...  Mais  Iny  bailla  de  la  loyre  a  travers 
De  son  raaseau.  Vous  escripre  ea  trois  vers. 
Non  pas  en  cent,  je  ne  sçaurois,  la  honte 
Que  eut  le  regenl,  pour  faire  fin  de  compte. 
Car  pour  certain  il  fat  sy  empesché 
A  s'effoyrer,  que  Faifeu  despeché 
S'en  est  allé. 

(BouBDio.NÉ,  Lcy.  de  P.  Faif.,  p.  31,  Jouaust.) 

—  Effoiré,  part,  passé, employé  lig.  pour 
désigner  quelque  chose  de  lâche,  de  flas- 
que : 

C'est  un  langage  brode,  traînant,  esfoiré. 
(Mont.,  Ess.,  1.  II,  c.  17,  p.  473,  éd.  1595.) 

EFFOL.MGER  (s'),v.  réfl.,  s'eniporter  de 
colère,  se  conduire  follement  : 
Se  tu  te  fais  cortois,  ne  saiges, 
Envers  vilain  ne  Ceffolaiges. 
(Ovide  de  Arle,  Richel.  1915-2,  f»  95=.) 

EFFOLDRE,  VOir  ESFOLDRE. 

EPFOLDRER,  VOlr  ESFOLDRER. 

1.  EPFOLER  (s'),  V.  réfl.,  devenir  In- 
sensé : 

Au  loig  s'clfole  et  se  destruit 
Qui  foie  compaignie  suit. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3041,  1°  33'.) 
D'avarice  s'est  eff'olez, 
Jemais  de  ce  n'ert  mais  garis. 
(Rots.  iieBois,  Poés.,  Ars.  5201,  p.  32''.) 

2.  EFFOLER,  voir  Afoler. 

EFFOLiR,  V.  a.,  rendre  insensé  : 
Hebeto,    rebrunchier,   effolir,  obscureir. 
(Gloss.  de  Salins.) 

EFFON'CE,  adj.  f.,  défoncée,  entamée  : 

Tu  es  la  vive  orientale  con^e 
La  ou  dedans  la  perle  esloit  absconce. 
Qui  oncq  n'y  prit  entrée  par  enfore. ... 
Mais  remanoil  entière  et  non  e//'onee 
Et  parmaindra  sans  fin  et  jusqu'à  ore. 
(G.  CH.4STELLA1N,    Loucnge  a  la  très  glor.  Vierge, 
vin,  2S2,  Kervyn) 

EPFONciER,  -  sier,  -  cer,  -  sser,  efoncer, 
esf.,  verbe. 

—  Act.,  défoncer  : 

Le  remeiguant  (des  tonneaux)  fut  efoncé 
par  vos  gens.  (Lett.  du  18  nov.  1341,  ap. 
Lobin.,  II,  488.) 

Pour  refaire  pliiis.  des  seaus  de  quir  de 
le  ville  qui  furenl  enfonsset  et  depechietau 
feu  qui...  {Consaus  de  TournayjlSSTjn"  Vf, 
Arcb.  mun.  Tournay.) 

Ou  tables  furenl  mises,  et  aussi  les 
queues  dé  vin  efjonsees  sur  les  bous.  (J.  Le 
Fevre,  Chron.,  I,  181,  Soc.  de  l'H.  deFr.) 

—  E/foncier  les  vins,  les  répandre  après 
avoir  défoncé  les  tonneaux  : 

Sur  ce  que  les  echevins  disoient  qu'ils 
avoient  le  jugement  des  vins,  toutefois 
que  doute  y  chiet  s'ilz  sont  souffisans  de 
estre  vendus  ou  de  estre  comme  mauvais 
effonsies  et  esp'andus...  (1359,  Accord,  etc., 
Arch.  admin.  de  Reims,  t.  III,  p.  153.) 

Effonçoientles  vins  après  ce  que  tout  leur 
saoul  en  avoient  beu.  (Jtrv.  desUrs.,  Hist. 
de  Cliarles  VI,  an  1382,  Michaud.) 

—  Réfl.,  se  défoncer  : 

Le  tounel  chiet  et  s'esfonce  a  un  autre 
sur  quoy  il  chiet.  {Cout.  de  Dieppe,  f'Z  v°, 
Arch.  Seine-Iuf.) 

Le  tonnel  detfraude  et  chiet  et  se  pert  et 
s'effonce  sur  ung  aultre.  (Coiist.  de  Bret.. 
f»  210  v°.)  . 


EFF 

—  Effoncié,  part,  passé,  défoncé  : 
Queues  de  vin  effoncees.  (S.-Remy,  Mém., 

~ch.  XLiv,  Buchon.) 

Morvan  bourguignon,  Saint-Martin-de- 
la-Mer,  tonneau  effoncé,  tonneau  défoncé. 

2.  EFFONciER,  voir  Enfoncier. 

EFFONDEMENT,  -  undement,  adv.,  lar- 
gement, avec  abondance,  profusion  : 

Dont  ils  le  remercièrent  huml)lemeut, 
en  baisant  la  terre,  et  pleurant  effonde- 
ment.  (Juv.  des  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI, 
an  1394,  Michaud.) 

Les  yeulx  luy  ploroient  tant  effundemenl 
qu'il  en  avoit  la  poictrine  toute  mouillée. 
(Perceforest,  vol.  VI,  ch.  8,  éd.  1528.) 

EFFONDER,  -  drer,  effronder.  effimder, 
verbe. 

—  Act.,  couler  à  fond,  submerger,  au 
^propre  et  au  figuré  : 

Orguez  ocist,  orguez  effronde. 
Orgnez  fait  que  nus  biens  n'abonde. 

(17c  des  Pères,  Ars.  36il,  f  l.Sl''.) 

Et  s'file  (la  nef)  est  effundee  do  tôt,  iloe 
ne  convient  point  de  prove,  fors  le  parent. 
(Liv.  de  josl.  el  de  plet,  vu,  3.  §  2,  Rapetli.) 

Car  il  avoit  bien  huit  cens  personnes  en 
la  nef  qui  tuit  fussent  sailli  es  galles  pour 
Innr  cors  garantir,  et  ainsi  les  eussent 
eff ondées.  (Joinville,  cxxii,  Wailly.) 

Pour  leur  paine  de  pluiseurs  des  siaus 
de  quir  repeskier  en  l'eawe  qui  effondrel 
estaient.  {Compte  de  1372,  Arch.  mun.  Va- 
lenciennes.) 

Ungbatteauc/T'ondeet  perillé  en  la  rivière 
de  Loire.  (Mai  1390,  Bibl.  Rlois,  joursanv.. 
Rôles,  Lxxix.) 

—  Renverser  : 

De  lances  on  de  glaives  tantost  i'e/londeront. 

(,Gir.  de  Ross.,    431,  Mignard.) 
Chil  qui  les   sommiers    effondrèrent  et 
reversèrent  trois  de  leurs  mules  tout  char- 
gies.  (Froiss.,  Chron.,  II,  404,  Kerv.) 

—  Neutr.,  couler  à  fond,  être  englouti  : 
Ausi   effondra   sains    Pieres  en  la  mer 

sitost  comme  il  ot  paor.  [Arlur,  ms.  Gre- 
noble 378,  f»  ^4^) 

EFFONDRE,  effundre,  esf.,  verbe. 

—  Act.,  répandre  ; 

Es  quarfoui's  des  rues,    especiallement, 
estoient  bestes  ïaulvages   de  diverses  ma- 
nières, dont  les  unes  incessanment  effon- 
doienl  vin,  et  les  autres  claré,  et  les  autres 
ypocras  ou  let.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron. 
d'Englet.,  t.  Il,  p.  372,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 
Sur  toute  cliar  qui  vivera 
Dit  Joël,  qui  de  nous  le  prit, 
i'eU'onderay  mon  esperit. 
(GiiEBAN,  Mist.  de  lapass.,  3ill2,  G.  Paris.) 

Sa  mère  effundoit  larmes  irrémédiables, 
disant...  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brtix.  lOSll,  V,  V,  12.) 

11  ordonne  plusieurs  et  divers  medica- 
nieus  tousfrais  estre  digérez  au  bain  Marie, 
par  quatre  jours  tousjours  eu  y  effondanl 
eau  de  vie.  (EyoNiME,  Trésor,  c.  xxx,  éd. 
1555.) 

—  Disperser,  dissiper  :  | 
Dieu     ne   veult    pas    que  les   richesses    j 

soient  effondues,  c'est  a  dire  en  tout  temps 
dispersées.  (Traicl.  de  Salem.,  ms.  Genève 
165,  f  234  r«.) 


EFF 


11 


I       —  Neutr.,  s'écrouler  : 

Les  estages  (des  tours)  qui  estoient  près 
I    des  couvertures,  estoient  de  fortes  pierres, 

qui  ne  povoient  effondre  pour  jet  de  pierres 
'    d'engins  ne  d'espringales.  (Froiss.,  Chron.. 

XII,  204,  Kerv.) 

—  Effondu,  part,  passé,  amaigri  : 
Maigre  et  remis  et  despané, 
Frieleux,  pale  et  effondu. 

{D'un  Vilain  quitte  dont,  escumen.,  Ars.  332", 
f»  148».) 

De  garir  chiens  effondus  et  fongueulx. 
(Modus,  ms.  Valenciennes  602,  f"  208''.) 

Et  estoient  leur  cheval  mort  de  froit  et 
effondu  de  povreté  et  de  faim.  (Froiss., 
Chron.,  X,  399,  Kerv.) 

Qui  estoient  si  fouUel  et  afammet,  si 
esfondut  de  froit  et  de  pleuve,  et  si  des- 
froissiet  de  leurs  povrez  selles.  (Id.,  ib.,  I, 
279,  Luce,  ms.  Amiens,  f»  11.) 

EFFONDREEMENT ,  adv.,  impétUBuse- 
ment  : 

Des  lors  vous  ne  courouciez  vostre  es- 
previer,  et  que  rien  ne  l'approuche  sou- 
dainement, effondreement  ne  tempesteuse- 
meut.  (ilénagier,  II,  306,  Bihlioph.  fr.) 

1.    EFFONDRER,  verbS. 

—  Act.,  répandre  ; 

Tu  es  benoist.  Sire  Dieu,  qui  as  délivré 
Israël  qu'ils  neffondrast  mye  mon  sang. 
(Perceforest.  vol.  VI,  f-  124',  éd.  1528.) 

—  Neutr.,  se  répandre  : 

Les  testes  se  destranchent  et  e/fondrent  boiai. 
(J.  BoDEL,  Sax.,  CMxvui,  Michel.) 
Et  le  froidure  grande  nous  va  tout  engelant, 
Li  membres  nous  effondrent  et  derrière  et  devant. 
(Vœu  du  Hairon,  366,  éd.  Mons.) 

—  Se  jeter,  se  précipiter  sur  : 

Mist  sus  les  gens  du  pays  et  s'en  alla, 
par  nuyt,  effondrer  sur  leur  logis,  et  les 
rua  jus.  (J.  Le  Fevhe,  Chron.,  I,  296,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

Quand  je  serai  en  lieu  ou  en  place  que 
je  pourrai  veoir  lesdits  infldelles,  je  met- 
trai peine  d'estre  avec  la  première  ensei- 
gne de  ma  nation  qui  sera  a  effondrer  de- 
dans eux.  (M.  DE  Coossy,  Chron.,  ch. 
Lxxxviii,  Buchon.) 

Et  lors  les  gens  d'icellui  conneslable, 
tant  hommes  d'armes  comme  archers,  en 
eslevaut  grans  cris,  commencèrent  de 
toutes  pars  a  ferir  et  effondrer  en  eulx,  et 
les  navrer  et  occire  cruelement.  (MoNS- 
trelet,  Chron.,  I,  89,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Les  dessusdiz  Anglois  ce  voians.  de  hardi 
courage  effondrèrent  en  eux,  et  finable- 
ment  les  mirent  en  desroy.  (Id.,  ib.,  I,  201.) 

Philippe  fut  le  premier  qui  effondra  sur 
la  sacrée  compagnie  des  Thebains.  [Tri. 
des  9  preux,  p.  708  ,  ap.  Ste-Pal.) 

2.   EFFONDRER,  Voif  EFFONDER. 

EFFONDRERiE,  S.  f.,  démolition,  ren- 
versement : 

Quant  est  d'engins,  canons,  artillerie. 
De  bombardes  et  telle  droguerie. 
Moult  largement  en  eussiez  veu  fiuer. 
Pour  desmollir,  et  faire  effondrcrie 
De  murs,  carneaulx,  et  grunt  tempesterie 
Tant  qu'on  n'eust  pas  oy  du  ciel  tonner. 
(IMartial,  Vig.  de  Cliarles  17/,  C  m  v»,  éd.   14'j:i.) 

EFFONDREUK,  S.  111.,  quî  fait  plier  : 


12 


EFF 


Effondreur  de   destriers.    (Monstrelet, 
Chron.,  U,  45,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

EFFONDRiEUE,  S.  f.,  fondrière  : 
Le  cheval,  par  b.itre  et  flageller,  et  le 
beuf,  par  force  d'anuillonner  diirevuent, 
tirent  liors  leurs  voiclures  des  ellondriei  es 
et  mauvais  passâmes  iAl.  Cuart-,  Quadr. 
invect-,  p.  437,  éd.  1617.) 

EFFONDREUUE,  S.  f-,  effondrement  : 
Plusieurs  ruisseaux  avoieiit  souvent  de- 
couru,  tellement  qu'ilz  avoient  fait  grans 
effondreures  et  cavernes  et  cave  le  chemin 
bien  profond.   {Q.  Curse,  iv,  8,  éd.  1534.) 

EFFONDROiEK,  V.  n.,  couler  à  fond, 
être  englouti  : 

Mes  la  croiz  on  Jhesns  livra 
Son  cors,  de  lui  me  délivra, 
Qoe  aler  le  tî  tornoiant. 
Parmi  la  mer  etfondroianl. 
( Percerai ,  ms.   Moolpellier  H  219.  t°  268°.) 

Cf.  Effonder,  effondrer. 

1.  EFFONSER,  V.  a.  •? 

11  meist  sa  flèche,  commença  a  effonser 
l'arc  pour  tirer.  (Le  Maire,  IHustr.,  1.  III, 
f»  23  r».) 

2.  EFFONSER,  VOif  EFFONCIER.'' 

3.  EFFONSER,   VOlf  ENFONCIER. 

EFFONSiER,  adj.,  foncier  :  ' 

Renies  effonsiercs.  (1507,  Prév.  de  Mon- 

treuil,  Coût.  loe.   du  baiU.   d'Amieus,  II, 

680,  Boutliors.) 

EFFORAIGE,  VOir  AFORAGE. 
EFFORCE,  voir  ESFORCE. 
EFFORCEMENT,  VOlr  ESFORCEMBNT. 
EFFORCEOR,   VOlr  ESFORCKOR. 
EFFORCHAGE,  VOir  ESFORÇAGE. 

EFFORCi,  voir  Esforci. 

EFFORCIDLE,   VOir  EsFORCIBLE. 
EFFOaCIDLEMENT,      VOir    ESFORCIBLE- 
MENT. 

EFFORCIEMENT,  VOif  ESFORCIEMENT. 
EFFORCIER,    VOif  ESFORCIER. 

EFFORCiLLONS,  S.,  m.  pi.,  sorte  de 
pépie  : 

A  cause  de  la  douleur  provenant  du 
rhume  froid,  le  plus  souvent  les  oiseaux 
ne  peuvent  honnemeut  ouvrir  les  yeux,  ne 
les  tenir  ouvers,  et  de  ce  mal  renaissent 
quelquefois  plusieurs  autres  maladies, 
comme  la  tave  en  lœil....  et  parfois  leur 
en  vient  la  pp"|iie  en  la  langue  qui  s'appelle 
les  efforcillons.  (Du  Kodilloux,  Faucon- 
nerie, f  15,  et  Franchieres,  il,  7.) 

Ponr  osier  des  naseaux  milles  et  barbillons, 
La  pépie  en  la  langue,  ou  les  e/J'urcitlons, 
Use  d'huile  de  lin. 

(Dd  Chesne,  Six.  lin.  du  grand  miroir  du  monde, 
p.  87,  éd.  1588.) 

EFFORCES,  S.  f.  pl.,tenaillcs,  pincettes  : 

Une  barre  de  fer  pour  rostir,  des  efforges, 

un  gofrier,  un  garde  feu  de   fer  pour  les 

enfans.    (Coût,    de   Valenc,  Nouv.    Coût. 

gén.,  t.  Il,  p.  237.) 


EFF 

EFFORT,  \oir  ESFOUT. 

EFFOSSER,  enf.,  V.  a.,  creuser,  arra- 
cher : 

Force  que  li  oste  corroient  muchier  lor 
cozes  et  dire  :  «  J'ai  ce  perdu»,  por  eus 
oster  du  damace,  ou  pour  embler  les  cozes 
a  lor  ostes  meismes,  il  convient  que  ce 
soit  prové  par  meson  effossee,  ou  par  -wis 
ou  par  huce  brisies,  la  u  les  cozes  estoient. 
(Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  c.  xxxvi,  7, 
I3eugnot.) 

S'on  le  trueve  de  malvese  renommée,  il 
ne  doit  estre  creus  ne  por  meson  enfosses, 
ne  por  huce  brisie.  (Id.,  ib.) 

Plusieurs  d'iceuls  effosserent  leurs  yeulx.    I 
(Fossetier,  Chron.  Marq.,  ms.Brux.  10512, 
Vlll,  II,  25.) 

Puis  eut  les  yeuls  effosses,  et  arain  fondu 
en  ses  oreilles  le  priva  de  vie.  (iD.,  ib-, 
23.) 
EFFOssEL'R,  S.  m.,  cclul  quî  creuse  : 
Convoiteux  de  sang  et  effosseurs  de 
plaies.  (Chron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars. 
3515,  f»  152  r.) 

EFFOUAGE,     effouhoige,     s.     m.,     af- 
fouage ;  droit  de  prendre  dans  une  foret  la 
quantité  de  bois  nécessaire  pour  se  chauf- 
fer : 
Marrenage,  effouage  et  closure  des  terres 
;    gaignables.  (1383,  Ord.,  Vll,  32.) 

A  moi  competer  et  apartenir  plein  usage 
et  effouage  en  bois  de  Touche.  (Ch.  de  1505, 
Preuv.  de  l'Hist.  de  Bourg.,  II,  cCLXXXtiI.) 
Et  en  icpulx  (bois)  pourront  prendre  et 
enmener  tout  mort  boys  pour  leurs  né- 
cessitez et  effouhaige.  (1510,  Affranchisse- 
ment des  habitants  d'Amoncourt  ;  Rev.  des 
Sociétés  savantes,  T  série,  t.  III,  2'  livr.) 

—  Redevance  due  par  chaque  feu  ou 
chaque  famille  : 

Sans  ce  qu'il  fut  jamais  travaillé  d'aul- 
cunes  affouages,  gabelles,  emprunts.  (J. 
MoLîNF.T,  Chron.,  ch.  xxxviii,  Buchon.) 

—  Ce  qui  sert  à  chauffer  : 

S'il  le  Toil  (l'arbre)  an  retour  sans  fiieille  langnis- 
[sant, 
Desnué  de  rameans,  VefTouage  etla  proye  ^ 
Du  bûcheron  panlhois,  en  soy-mesrae  il   s'effroye, 
Plaignant  l'iufirraité  du  monde  périssant. 
ICuASSicxET,  ilespris  de  la  vie,  cxxsi,    éd.  ISOi.) 

EFFOUAG1ER,  -  uoger,  Tf.  n.,  prendre  du 
bois  de  chauffage  : 

La  dicte  dame  Margarite  ha  receu  grant 
quantité  d'avoinne  appartenant  a  la  dicte 
confesse  laquelle  dévoient  plusours  des  ha- 
bitants de  Soudry  et  des  leux  voisins  pour 
cause  de  ce  quU'effuagent  es  bois  et  fores 
de  Nuefehastel.  (1378,  Ch.  d'Isab.  C'"'  de 
Neuchdlel,  Arcli.  du  Prince,  D9,  n»  4.) 

EFFOUCHERBR,  vcrbe  pris  subst.,  droit 
de  prendre  du  bois  de  chauffage  ; 

Le  pasturage  et  Veffoucherer.  (1247, 
Rougeou,  Arch.  S  5019,  suppl.  n"  10.) 

Cf.  Afouer. 

EFFOUDRE,  VOiF  ESFOLDRE. 
EFFOUDRER,   VOir  ESFOLDRER. 

EFFOUiL,  voir  Effoil. 
EFFOUiR,  V.  a.,  creuser  : 


EFF 

Effouir  les  puis.  (Chron.  et  hist.  saint, 
et  prof.,  Ars.  3518,  f"  226  r».) 

Ils  effouoient  caves  en  terres  esqueles  ils 
muchoient  euls,  leurs  femmes  et  leurs 
enfans.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  10312,  IX,  m,  10.) 

EFFOUEIL,  voir  Effoil. 
EFFOURCHER,  V.,  t.  de  vëncrie  : 
Metz  les  cuisses  d'ung  cerf  contre  terre, 
jointes  lune  a  l'autre,  si  que  la  queue  du 
cerf  soit  contremont  ;  puis  effourche  les 
deux  jambes  du  cerf  pardevers  la  queue. 
(Modus  et  Racio,  f  16  r»,  ap.  Ste-Palaye.) 

EFFRAAIMCE,  VOIF  ESFHEANCE. 
EFFRAEEMMENT,    VOir  ESFREAMMENT. 
EFFRAEMENT,  VOir  ESFREEMENT. 
EFFRAER,  VOir  ESFREKR. 
EFFR.\IEMENT,  VOir  ESFREEMENT. 
EFFRAIEURE,   VOir  ESERAIBURB. 
EFFRAIN,  VOirESFRAIN. 
EFFRAINDRE,  VOIF  ESFRAINDRE. 
EFFRAINTE,  VOir  ESFRAINTB. 

EFFRAis,  S.  m.,  frais  : 

Les  effrais  des  nopces.  (Compte  de  1582, 
Arch.  Cossonoy.) 

A  Mons.  le  banderet  pour  les  effrais  par 
lui  soustenus  a  la  venue  de  messeigneurs. 
(yl(/oca(.,  juin  1587,  ib.) 

EFFRAISSEJIEiNT,  VOir  ESFRBISSBMBNT. 
EFFRANGE,  VOir  ESFREANCE. 

EFFRANCHE,  S.  f.,  ridelle,  pièce  de 
bois  qui  règne  le  long  des  côtés  d'un  cha- 
riot OU  d'une  charrette  : 

Print  un  bastou  appelle  egranche,  ou  ri- 
delle de  charrecte.  (Lett.  de  Cit.  YI,  Arch. 
JJ  172,  pièce  12.) 

EFFRANCHIR,  VOlr  ESFRANCHIR. 
EFFRAOUR,  VOir  ESFREOR. 
EFFRATRER,   VOir  AFEUTRER. 

EFFRAUDiR,  V.  a.,  donner  avec  parci- 
monie : 

Ainsois  eurent  de  riches  dons  du  noble 
conte,  qui  ne  effraudi  oncques  les  termes 
de  largesse  a  toutes  gens  qui  le  vouloyent. 
(Le  chevalereux  Cte  d'Artois,  p.  19,  Bar- 
rois.) 

1.  EFFRAY,  voir  ESFROI. 

2.  EFFRAY,  S.  m.,  infraction  : 

En  effray  del  peas.  {Stat.  d'Edouard  III, 
an  II,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

EFFRAYEMENT,  VOir  ESFREEMENT. 

EFFREAGE,  S.  m.,  chose  effrayante  : 

Ne  mandeii  a  .G.  leii  etfreage. 

(Gér.  de  Rossill  ,  p.  311,  Michel.) 

EFFREANCE,  VOir  ESFREANCE. 

EFFREEMENT,  VOir  ESFREEMENT. 

EFFREER,  VOir  ESFBEER. 

EFFREINTE,  VOir  ESFRAINTB. 


EFF 

BFFREINDRE,  Voir  ESFRAINDRK. 
EFFREIK,  voir  ESFREIR. 
EFFREISON,   VOir  ESFREISON. 
EFFREMIR,  VOir  ESFREMIB. 
EFFRENER,  VOif   ESFRE.NER. 

EFFRESLEK,  V.  a.,  mettre  en  mor- 
ceaux : 

La  grans  cloche  de  no  clochier 
Qni  ne  se  degne  mie  lochipr, 
Se  n'esl  pour  fii  on  pour  meslee, 
Brisie  fu  et  efreslée. 
(G.  DE  Coi.NCi,  Uir.,  ap.  Duc.  Efrangere.) 

Morvan.  e/fràler. 

EFFHEsoi-RE,  S.  {.,  instrument  à  cha- 
peler  le  fromage  : 

Une  effresoure  de  fromaipe.  (5  fév.  1394, 
Inv.  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon.  Arch. 
Côte-d'Or.) 

EFFRESSURER,  VOir  EfFROISSUHER. 

EFFRETER,  effriter,  efriter,  v.  a.,  ef- 
frayer, effaroucher  : 

Adouc  quant  les  Anglois  la  vireat. 

Et  qu'ilz  en  scenrent  la  vérité. 

Par  despil  tantost  s'en  fouyrent. 

Et  fui  chascua  bien  eljrelé. 
(MiRCiAL,   yig.  de  Ch.   17/.  f"  6^^  éd.  1493.) 
Slyge,  Acheroû,  songes  d'hommes  creinlifs, 
Pieça  plus  n'efritent  personne 
Que  quelques  eofans  bien  petis. 

(J.  Doublet,  Poés.,  p.  37,  Jouaust.) 
Lequel  (cliien  barbet)  vint  courir  après 
une  coTiip.iguie  de  boiires  qu'il  trouva  sur 
le  fumier,  lesquelles  effrita  si  bien  qu'une 
d'entre  elles  en  Yolant  alla  tomber  dans 
ledit  puits.  (iVouu.  Fabriq.  des  excell.  traits 
de  vérité,  p.  46,  Bibl.  elz.) 

Le  passant  qui  n'estoit  facile  a  effriter 
mit  a  l'instant  la  main  a  l'espee.  ilb..  o. 
70.)  '  ^ 

Dont  ledit  de  Forpst  se  trouva  d'abord 
tout  effrité.  {Ib.,  p.  173.) 

On  rencontre  encore  effriter  en  plein 
xvii°  siècle,  au  moins  dans  des  textes 
normands  : 

Grand  bande  effrittée.  (Ferband,  Inv. 
gén.  de  la  Muse  norm.,  16ob,  p.  79.) 

En  Bretagne,  Côtes  du-Nord,  canton  de 
.Matignon,  on  a  gardé  le  mot  effruler,  pour 
signifier  effrayer.  H.-Norm.,  vallée  d'Yères, 
effriter,  être  affreux. 

EFFREUR,  voir  ESFREOR. 
EFFRIj  voir  ESFROI. 

EFFRicHER,  V.  B.,  défficher;  flg.,  grat- 
ter ; 

Il  a  l'orifice  du  fondement  constipé,  et 
^lui  deult,  a  ceste  cause  il  effriclie  avec  le 
bec,  tant  qu'il  en  fait  saillir  saui;,  et  l'es- 
corcbe.  (Tardif,  Fauc,  I,  142,  E.  JuUien.) 

—  Effriché,  part,  passé,  défriché  : 

Nos  pastis  effriches,  aux  boys  haute  fulayes. 
Nos  près  sans  reverdeur. 

(L.  Papo»,  Paslor.,  1,  i,  éd.  1857.) 

EFFRIOUAN,  voir  AUFRICAN. 

EFFRISER,  voir  ESFRISER. 


EFF 


1.  EFFRITER,  Voir  Effreter. 
t.   EFFRITER,  VOlr  EFFRUITIER. 

1.  EFFROI,  S.  m.,  sorte  de  vaisseau  de 
guerre  : 

Tout  droit  a  port  de  mer  Turent  prestz  lez  liarDois. 
Navires  et  callans,  galees  et  e/frois. 

(Ciperis.  Richel.   1637,  f°  58  t».) 

2.  EFFROI,  voir  Esfroi. 

EFFROiABLE,  adj  ,  au  scns  actif,  celui 
j   qui  jette  l'effroi,  la  terreur  : 
Je  vis  tomber  l'effroi  dessus  les  elfroiahles. 

(A.  d'Adbigne,  OEuv.,  1.  I.) 

EFFROTCEMENT,   VOir  ESFORCIEMENT. 

EFFRoiDiER,  V.  a.,  refroidir, rafralchif  : 

A   .1.  arpant  se  tint  por  son  cors  e/froidier. 
(Gutleclins  deSass-,  Riche!.  368,  f  136''.) 

EFFRoiDiR,  -  oydir,  verbe. 
—  Act.,  refroidir  : 

Li  ors  est  rouge,  et  est  plus  tost  effroidis 

que  li   fers.  (Cyrurgie  Albugasys,  ms.  de 

Salis,  f»  102'.) 

Il  estoit  aussi  chault  que  une  tostee,  mays 

I   je  l'ay  effroydy,  or    rel'roydy   bien    asses. 

I    (Palsgb.,  Esclairc.  p.  498,  Génin.) 

!      —  Réfl.,  se  refroidir: 

L'esprevier..  se  effroidixt  et  attardist, 
quant  il  est  foulé  ou  firi'vé  par  les  oiseaulx. 
(Ménagier,  II,  282,  Biblioph.  fr.) 

'  EFFROIEMENT,  VOir  ESFREEMENT. 

EFFROIOUR,  voir  ESFREOR. 

EFFROissuRER,  effrcssurer,  v.  a.,  arra- 
cher la:  fressure,  les  entrailles  à  : 

lUec  tu  verras  tu  très  amee  femme  Ce- 
sonia,  laquelle  tu  feiz  occire  et  effroissurer 
par  l'espee  d'ungtien  centurion.  (Boccacë, 
Nobles  malheureux,  vu,  3,  f"  173  v",  éd. 
1515.) 

Mettez  vos  mains  aux  plommeaux,  ef- 
froissurez  les  honmes  inaocens...  (Id.,  ib., 
f»  228  v°.) 

—  Fig.  : 

Ils  ont  sublimé,  effressnré,  et  hypocon- 
drillé  la  jurisprudence.  {Moyen  de  parvenir, 
p.   120,  éd.  s  1.  n.  d.) 

EFFRONCHIER,  VOif  ESFRONCHIER. 
EFFRONDER,  VOir  EfFONDER. 

EFFRONTABLE,  adj..  Impudent  : 
Une  (chose)    outrepasse    des  aullres,  ef- 
frontable   et   hideuse  eu   presenlacion,  se 
vient  présenter  a  ma  plume.  (G.  i^hastell., 
Cliron.  des  D.  de  Bourg.,  11,  1,  Buchon.) 

EFFRONTEMENT,  S.  m.,  ïmpudence, 
effronterie  : 

Procacitas,  effrontément,  ^  eshontement. 
(R.  Est.,  Dictionariolum.) 

Impudence  et  effrontément.  (ID.,  ib.) 

Si  tes  semblables  te  rcsemblent  en  si- 
mulation, tu  les  surpasses  en  ['effrontément 
de  ton  visa-ie,  n'ayaut  lionte  de  te  présen- 
ter devant  les  femmes  de  bien.  (Lariv.,  la 
Veuve,  IV,  6,  Bibl.  elz.) 

Tellement  que  je  m'esbay  fort  de  quel 
effrontément  et  impudence  osent  dire  a 
Dieu  telle  gens  :  Pardonne  nous  nozpecbes. 
(Pahadin,  Bist.  de  Lyon,  p.  385,  éd.  1S73.  ) 


EFF 


13 


EFFRONTER,  VOir  ESFRONTBR 

EFFRONTEUx,  adj.,  impudent  : 

Garde  toi  des  laides  paroles,  car  qui  s'i 
abandonne  il  en  devient  vergoingneux  et 
effronteux.  (Laurent,  Somme,  ms.  Sois- 
sons  20S,  f»  132''.) 

EFFROUER.  Verbe. 

—  Act.,  réduire  en  miettes,  en  pondre, 
:    émietter,  égruger  : 

Puis  mettre  et  effrouer  un  peu  de  sel 
broie  sur  la  plaie.  (Cotereau,  Colum.,  viii, 
S,  éd.  1555. J 

En  jectant  un  peu  de  vinaigre  dessus, 
ou  du  verd  de  gris  esmié  eieffroué  dessui. 
(Id.,  ib.,  VII,  5.) 

—  Réfl.,  s'émietter  : 

Le  quatrième  cinnamome  est  spongieux 
enflé  et  bossu  ;  il  n'est  de  grand  pris,  et 
s'effroue  ou  brise  aisément.  (Du  Pinet 
Dioscoride,  i,  13,  éd.  1605.) 

Il  était  encore  usité  dans  la  première 
partie  du  xvii"  siècle  : 

Effrouer,  ou  esmier.  -  Effrouer  dedans 
ou  parmy.  (Duez,  Dict.-fr.  allem.-lat.) 

Il  est  aussi  consigné  dans  le  Diction- 
naire étymologique  de  Ménage. 

Effrouer,  pour  dire  émietter,  s'est  con- 
servé en  Picardie  et  dans  la  H.-Norm.,  val- 
lée d'Yères. 

Cf.  Afrouer. 

EFFROYEMENT,  VOlr  ESFREEMENT. 

1.  EFFROYER,  VOir  ESFREER. 

2.  EFFROYER,  VOir  ESFROIER. 
EFFROYEIJR,  VOlr  ESFREOR. 
EFFROYSSEMENT,  Voir  ESFREISSE.MENT. 
EFFROYSSON,  VOir  ESFREISON. 

EFFRUiTiF.R,  effructier.  effritier,  v.  a., 
rendre  stérile,  épuiser,  amaigrir,  en  par- 
lant d'une  terre  : 

Gel  vent  (du  midi)  effruite  la  terre  et 
nuist  as  Hors.  (Psaut.,  Maz.  258,  f»  94  r«.) 

—  Cueillir  les  fruits  de  ; 

Effruicter,  to  take  or  galber  Ihe  fruit  of. 

(COTGR.) 

—  Par  extens.,  épuiser  : 

Nuls  n'y  pescha.  fors  le  seignear  tondis, 
A  plaine  eaue,  sanz  rompre  le  rivaige: 
Estât  mriien  en  lenoit  d'omme  saige, 
Sanz  le  vouloir  par  eices  f/l'ruili/T. 
(E.  Desch.,  Poés.,  Richel.  840,  f  '292  r°.) 
C.   effructé,   c.    balafré.    (Rab.,  m,   28, 
f"  103  r»,  éd.  loo2.) 

—  Détruire,  ravager  ; 

Quar  c'est  et  fu  la  frotefianz  ente 
Qui  enfer  a  cUntctié  par  son  fruit. 
(G.   DE  Coi.vci,  Chans.,  Poquet,  p.  15,  var.) 
11  convint  petit  a  petit  que  li  communs 
soustenist  les  vices  de  son   magestire  qui 
commença  a  aler  mainte  fois  par  empire- 
nient,  si  ques  maintefois    avint    que    l'en 
trouvoit  a  paines    un   vaillant  homme  en 
la  cité  de  Romme,  aussi  comme  se  la  cité 
fusl  effruictee  ne  n'en  peust  mes  jecter  nul 
preudomme.  {Rom.  de  J.  Ces.,   Ars.  6186, 
f°  gj.) 


14 


EFF 


EFF 


EGA 


—  Consommer  inutilement  : 

Mes  jours  y  ai  loiiz  eZ/ritez, 
Et  perda  mon  temps  et  m'enlenle. 
(G.  DE  Coi.NCl,  itir.,  ms.  Soiss.,  f  8-2'.) 

Maint  jor  j'ai  tous  effruites 

El  perdu  mon  tans  et  m'entente. 

(iD.,  a..  Ars.   3527,  f°  152».) 

EFFU.\GiER,  voir  Effocagier. 

EFFUBLEB,  VOif  AFUBI.ER. 

EFFUEiLLU,  cffeuiUu,  sà'].,  qui  est  sans 
feuilles  : 

Arbre  effeuillé  ou  effeuilln.  (La  Porte, 
Epilh.) 

Branche^  fueillue  ou   effeuillue.  (1d.,  ib.) 

EFFUiR,  -  vyr,  -  oir,  v.  a.,  fuir,  éviter  : 

Qui  les  péchiez  vient  e/foir. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Brnx.,  f°  ISS"^.) 

Et  croy  certainement  qu'ilz  ne  effuyront 
liasîa  très  firande  lumière  de  Dieu.  (BouR- 
GOING,  Bat.  Jvd.,  I,  32,  éd.  1530.) 

Effuyr  quelque  mal.  (R.  Est.,  Thés., 
Vite.) 

EFFUiTiÉ,  e/'Mîtie,  adj.,  fugitif  : 
Effugus,  efuilié.    {Catholieon,  Richel.  1. 
17881.)" 

EFFUMACiON,  -  Uoii,  S.  f.,  actlon  de 
jeter  de  la  fumée  : 

Pource  appert  il  que  la  pluie  ne  doit 
pas  astre  grande  trop  ne  trop  petite  ausi, 
pource  que  trop  grande  humidité  confun- 
droit  la  chaleur  dessusdite  et  ausi  conme 
toute  l'estaindroit,  et  par  cousequens  la 
soubtille  tumee  ne  se  porroit  former  et  la 
Irop  petite  n'y  souffîroit  mye  a  exciter 
souftisamment  la  chaleur  dessusdite,  ou 
elle  en  pourroit  estre  soubdainement  toute 
absorbée  et  consumée  sans  effumacion  no- 
table, et  par  ainsi  la  bonne  odeur  ne  se 
iiioustreroit  point.  (Evrart  de  Conty, 
Probl.  d'Arisl.,  Richel.  210,  f»  188'.) 

—  Évaporation,  vapeur  : 

Le  vin  les  blesse  (les  enfants)....  par  pé- 
nétration très  facile,  et  par  effumaUon  co- 
pieuse. {Régime  de  santé,  f°  2S  r».  Robinet.) 

EFFUMANT,  adj.,  qui  produit  des  fu- 
mées, des  vapeurs  : 

Les  œufz  fris...  fout  en  l'estomac  longue 
demeure  et  effumantes  vapeurs  en  la  teste. 
{Régime  de  sanlé,  f»  13  v.  Robinet.) 

EFFUMEii,  efumer  (s'),  v.  réfl.,  s'évapo- 
rer ;  au  fig.  : 

Ainsy  verroit  on  eslever,  et  avoir  lieu  la 
franchise  de  parler  a  un  chaqu'uu,  plu- 
sieurs s'effumeroient  en  paroles  libres. 
(MONTBOUUCH.,  Gages  de  hatailte,  f''38r°.) 

Courroux  s'efume  sans  vaillance. 
(J.-A.  DE  Baif,  les  Urnes,  1. 1.  f  6  v°,  éd.  1619.) 

Selon  Pomey,  on  a  aussi  employé  effu- 
mer,  pour  dire  esquisser,  peindre  légère- 
ment. 

EFFUMOUEit,  affumouer,  s.  m.,  lieu 
pour  le  passage  de  la  fumée  : 

Faire  eu  chascune  desdictes  voultes 
uug  effumoue7'  de  haulteur  de  ludicte 
plateforme  qui  sera  sur  ledict  doujon. 
(26  mars  1392,  Marché,  Arch.  Maine-et- 
Loire,  E,  not.  Grudé.) 


Y  sera  faict  des  affumouers  et  mis  des    | 
grilles.  (/6.)    ■ 

EFFUNDEMENT,  VOir  EFFONDEMENT.  i 

EPFUNDER,  voir   EFFONDER.  ] 

EFFUNDRE,   VOir  EFFONDRE. 

EFFURiÉ,  adj.,  furieux  : 

Se  vint  présenter  l'autre  toute  effuriee 
en  samblaut.  (G.  Chastell.,  Vérité  mal 
prise,  p.  517,  Buchon.) 

Menace  effuriee.  (1d.,  ib.) 

La  mer  effuriee,  soubs  la  tranquilité 
d'ung  douxventelet  s'alrampe  et  se  pacifie. 
(ID.,  ih.,  p.  53o.) 

EFFUS,  part,  passé,  répandu,  dispersé  : 

Comme  elle  (Nynive)  seroit  confondue 
et  destruicte  par  feu,  effuse  et  du  tout 
aggravée.  (CouRCV,  Hist.  de  Grèce,  Ars. 
3689,  1°  144''.) 

Furent  les  maisons  brullees  et  tant  de 
sang  effus  que...  (D'Auton,  Chron.,  Ri- 
cheU  5081,  t"  18  v".) 

Ne  vueillez  parmettre  que  aujourd'uy  le 
sang  des  chrestiens,  pour  querelle  des 
biens  temporelz,  soit  cruellement  effus. 
(ID.,  ib.,  Richel.  5082,  f°  167  r°.) 

Et  soit  mis  petit  a  petit  au  croiset  ou 
est  lor  effus.  {Ciel  des  philos.,  c.  28,  éd. 
1547.) 

Par  la  vertu  de  son  sang  effus  et  es- 
pandu.  [Violier  des  Hist.  rom.,  c.  cxxix, 
Moralis.,  Bibl.  elz.) 

EFFUSANT,  adj.,  dégouttaut  : 

Les  maius  effusantes  du  sang  des  inno- 

cens.  (CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689, 

f»  189''.) 

EFFL'SEMENT,  adv.,  avBC  abondauce, 
profusion,  largement  : 

11  est  plus  honnorable  de  ne  bailler  rien 
du  tout,  que  d'oster  pour  donner,  et  vou- 
loir par  moyens  obliques  remplacer  ce 
qu'une  libéral  prodigalité  luy  a  fait  effuse- 
ment  prostituer.  (N.  Pasq.",  le  Gentilh., 
p.  104,  éd.  1611.) 

EFFUSER,  V.  a.,  verser,  répandre.  On  a 
dit,  en  parlant  des  couleurs  que  répand  le 
soleil  à  son  coucher  ; 

Luist  le  sonleil  et  nuit  et  jour. 
En  sa  chaleur,  en  sa  clarté  ; 
Mais  il  est  vray  que  l'obscurté 
Des  montaignes,  et  la  hautesce 
Du  firmament,  et  la  rondesce 
Que  le  souleii  va  pourprenant. 
Des  terres  le  va  ejfmanl. 
Quant  il  vient  aox  oc  identaulx. 
(E.   Deschamps,    du    mauvais    Gouvernement    de  ce 
roi/aume,  Richel.  840.  f  4"0=.) 

EFFLSEUR,  S.  111.,  calomniateuT,  celui 
qui  se  répand  en  mensonges  ou  en  in- 
jures : 

Ne  soions  criminelz  ne  deceveurs  en 
doubles  paroles,  ne  effuseurs  nostre  pro- 
chain. (CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689, 
fo  32\) 

EFFUSTUMENT,  S.  m.,  échafaudage: 

A  peine  voyoit  l'en  a  célébrer  et  faire  le 
divin  service  en  aucune  des  chappelles  et 
oratoires  d'icelle  église  par  les  effustumens 
des  édifices  des  maisons.  (1385,  Arch.  JJ 
127,  pièce  242.) 


EFFUTAGE,  -  oige,  s.  m.,  bienvenue  que 
paie  un  garçon  charpentier  à  ses  nouveaux 
camarades  : 

Lesquelz  compaignons  conclurent  aller 
veoir  ung  autre  charpentier...  pour  lui  de- 
mander son  effutaige,  comme  ilz  disoient 
estre  lacoustume  entre  les  charpentiers  de 
par  de  la,  quant  ilz  changent  atelier  nouvel. 
(1471,  Arch.  JJ  195,  pièce  843.) 

EFFUYE,  S.  f.  ? 

François  Gauceu,  valadier,  s'engage  a 
faire  un  estev  d'effuye  au  moulin  de... 
(9  nov.  1531,"  Arch.  Gironde,  Not.,  Bon- 
temps.  51-1.  f»  133.) 

EFiDiQUE,  voir  Afidique. 

EFLATioN,  voir  Efplation. 

EPONGER,  voir  Effoxcieh. 

EFREANCE,  VOir  ESFREANCE. 
EFROIR,  voir  ESFREIB. 
EFUMER,   voir  EFFUMER. 
EGAIL,  voir  IVEL. 
EGAILLER,  voir  ESGAILLER. 

1.  EGAL,  voir  IVEL. 

2.  EGAL,  S.  m.,  terrain  uni  : 

Qnar  li  uns  vers  le  bois  se  tindrent, 
Li  autre  devers  la  mer  viodrent, 
Li  tiers  se  mistreut  eu  Vegal, 
Et  li  quart  furent  en  nu  val. 
(CHRE.'iT.,  Cligel,  Richel.  1420,  f°  37''.) 
Il  point  le  bon  destrer  qui  plus   tôt  cort  par  vais 
E  par  tertres  agnz  que  al  très  par  egah. 
(Th.  de  Kest,  Ges(e  d'.ilis.,  Richel.  24364, 
f»  19  v".) 

Cf.  IVEL. 

EGALABLE,  ygaloble,  adj.,  égal  : 
Car  la  deité  est  semblable 
A  Dieu  le  père  et  ygallahle. 
(Macé  de  la  Charité,  Biile,  Richel.  401,  f°156'',) 

EGALATioN,  S.  f.,  vérification  : 
Que  la  solidité  pour  le  payement  des 
rentes  seigneuriales  soit  supprimée  ou  or- 
donner une  egalation  a  frais  communs. 
(Cah.  des  par.  comm.  du  bailliage  d'Autun, 
Mém.  de  la  Soc.  édueune,  1874,  p.  248.) 

egale:iient,  csgallement,  -  aillement, 
S.  m.,  action  d'égaler,  d'égaliser  : 

.(Equalio,  aplanissement,  également.  {C.k- 
LEPTN,  Dict.  des  lang.  lat.,  ital.,  etc.,  éd. 
1509.) 

—  Vérification  : 

Esgallement  des  mesures.  (1545,  Liv. 
noir,  1°  34,  Arch.  mun.  L'ssel.) 

A  Vesgallement  particulier  et  gênerai  qui 
sera  faict  dez  mesures  desdictz  grains,  le- 
quel esgallement  desdictes  anciannes  me- 
sures de  pierre  se   fera  par  le  juge.  {Ib.,, 
15  nov.  1599.) 

—  Répartition  d'impôts  : 

Vous  feictes  par  vos  gens  et  officiers 
prier  et  requérir  de  par  vous  vos  honmes 
de  personne  a  personne  de  nous  prester  ou 
donner  pour  le  bien  de  ladite  paix  ce  qu'il 
leur  plaira  ;  et  ce  que  de  leur  franc  vouloir 
ils  en  voudront  faire,  sans  nulle  contrainte, 
fouage,  ne  esgaillement,  le  faictes  lever  et 
I   prandre  d'elx,  et  autrement  non,  car  pour 


EGE 


EGO 


EGR 


IS 


nulle  chose  nous  ue  Toudrion?  qu'il  en 
fust  fait  esgaillemenl  ni  fouage.  (i42i, 
Aides  imposées  par  le  D.  de  BreL,  ap.  Lob., 
Il,  1001.) 

Pour  faire  nouvel  esgallement  sur  les  six 
bailliages  du  duchez  de  Bourpongne.  (1544, 
Reg.  des  délib.  de  l'hôtel  de  ville  â'Autun, 
Bild.  Troyes,  n»  711,  f  63.) 

EGAi^ER,  esgaler,  v.  n.,  vérifier  : 
Est  permis  a  ceux  de  ladite  religion  pré- 
tendue reformée  eux  assembler  par  de- 
vant le  juge  royal,  et  par  son  aulhorité, 
esgaler,  et  lever  sur  eux  telle  somme  de 
deniers  qu'il  sera  arbitré  estre  nécessaire 
pour  estre  employée  pour  l'entretenement 
de  ceux  qui  ont  charges  pour  l'exercice 
de  leur  dite  religion.  {Art.  de  la  Confér.  de 
Nerac,  28  fév.  1S79,  m.) 

Cf.  Egalement. 

EGALiii,  esgalir,  v.  a.,  rendre  égal,  uni, 
aplatir  : 

D'an  cuir  de  cerf  avoit  son  chief  vesti 
D'un  chapelet,  onques  nieillor  ne  vi, 
D'nn  vici  Inilon  bien  serré  et  bouilli. 
Deus  ne  list  home,  se  .i.  cop  fust  fcri. 
Que  braz  et  poioz  n'ait  trestoz  esgaïi, 
!Ne  renpirast  jusqu'au  jor  du  juys. 

(.«0».  Renuarl.  Richel.  368,  C  252'.) 

Esgallir  deux  des  parquetz  dudict  jar- 
din. (15S7,  Compt.  de  Diane  de  Poitiers, 
p.  219,  Chevalier.) 

Et  selon  que  les  dictes  semences  crois- 
tronl  et  aggrandiront,  tond  les,...,  afin  que 
la  haye  en  soit  plus  espesse  et  esgalye  ou 
unye.  (Palissy,  Œuv.,  p.  49,  France.) 

EGALLEMENT,  VOif  IVELMENT. 
EGALLETÉ,  VOir  IVELTÉ. 
EGALMENT,   VOir  IVELMEKT. 
EGALTÉ,    voir  IVELTÉ. 

EGANCE,  esgance,  s.  f.,  égalité  de  senti- 
ment, juste  retour  ; 

Mais  en  altre  sens  m'en  yir 
Quant  en  vos  non  truis  egance 
(SvMoKs  D'AuTiE,  Clians.,  Poët.  ms.  av.  laOO, 
t.  111,  p.  1230,  Ars.) 

—  Egalisation  : 

Exequations  de  lief.  vulgairement  appel- 
lees  esgances.  {Coust.  d'Aouste,  p.  127,  éd. 
1388.)  • 

Bas-Valais,  Vionnaz,  éganse,  part  qui 
revient  à  chacun  dans  un  partage. 

EGAUDAGE,  VOif  ESGARDAGE. 
EGARDEMENT,  VOlr  ESGARDEMENT. 
EGARDER,  VOJr  ESGABDEH. 

EGARONNER,  V.  a.,  éculer  : 
Egaronner  un  soulier,  to  tread  a  schooe 
ilowne  at  the  heeles.  (Cotgr.) 

EGASSER,  V.  a.,  émousser  : 
Egasser,  obtundere, egassé,  obtusus.  (Ca- 
tliol.,  Quimper.) 

EGAULTÉ,  voir  IVELTÉ. 
EGENER,  voir  ESGENEH. 

KGENT,  adj.,  dénué  ; 

L'n  antre  y  a  qui  est  gentis. 
Courtois,  larges  et  eatentis 


A  honneurer  la  bonne  gent. 

Mes  a  l'ostel  est  si  cgeiit 

Qu'il  n'i  a  si  froit  comme  l'astre. 

{Faune/,  Richel.   U6,  !"  23''.) 
Il  est  comun  a  tontez  gens. 
Tant  aux  riches  comme  aux  ege}is. 
Et  si  va  tout  le  droit  chemin, 
Sans  ce  qu'il  soit  a  nul  enclin. 
(Cmcf,  de  la  Bk;ne,  des  Déduis,  ras.  Lyon()07, 
f°  12M 

EGESTioN,  S.  f.,  déjection  : 
Se  ce  est  as  boiaus  Vegestions  en  ist  fors. 
(Brun  de  Long  Borc,    Cyrurgie,  ms.  de 

Salis,  fo  14''.) 

Ne  pers  sens,  los,  bien,  temps,  pour  vile 
egestion.  (Gerson,  Dial.  av.  ses  sœurs, 
œuv.,  III,  828'',  éd.  i706.) 

Geste  vile  egestion,  [c'est  a  dire  fiens  et 
ordure.  Jb.) 

Le  jus  de  la  bete  est  moyennement 
abstersif,  lequel  excite  le  ventre  a  egestion 
et  évacuation.  {Jard.  de  santé,  p.  70,  impr. 
la  Minerve.) 

(La  bete  appelée  duran)  lasche  son 
ventre  et  fiente  contre  les  chiens  qui  la 
suyvent  et  les  retarde  pour  l'odeur  de  sa 
fiente  et  egestion  qui  put  si  fort.  {Ib.,  II,  53.) 

Le  polmon  (de  bœuf)  est  de  legiere  di- 
gestion et  de  facile  egestion  a  cause  que 
de  sa  nature  il  est  mol.  {Régime  de  santé, 
f»  46  vo,  Robinet.) 

Les  entrailles  de  poule,  avec  les  plumes, 
dilatent  le  boyau  qui  vuide  la  digestion  de 
l'oiseau,  et  sèchent  l'humidité  superflue,  la- 
quelle ne  peut  saillir  par  la  egestion  et  es- 
mutissement  de  l'oyseau.  (GuiL.  Tardif, 
l'Art  de  faulconnerie,  I,  35,  E.  Jullien.) 

EGETiR,  voir  Esgeter. 

EGHISLETEUR,  VOir  AlGUILLETEUR. 

EGiPTER,  voir  Ejecter. 

EGLESSE,   voir  AiGLESSE. 

EGLiPER,  V.  n.,  glisser  : 

Lequel  coup  vint  en  eglipant  sur  le  bras, 
et  le  entama  jusques  a  los.  (1385,  Arch. 
JJ  128,  pièce  176.) 

EGLiSETE,  S.  f.,  petite  église  : 
Petite    eglisete.   {Vie    S.    Magloire,  Ars. 
5122,  f»  97  V».) 

Nom  de  lieu,  les  Eglisottes,  dans  l'An- 
gûumois. 

EGLisiER,  S.  m.,  celui  qui  fréquente 
les  églises  ;  n'a  été  rencontré  que  comme 
nom  de  lieu  : 

Le  chemin  qui  maisne  aux  Eglisiers. 
{Acte  de  1578,  Lens,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Il  s'est  conservé  en  Champagne,  diocèse 
de  Troyes  :  «  Sont-ils  pieux  dans  ce  pays  1 
—  Ils  sont  encore  eglisiers.  » 

EGLissERON,  S.  m.,  le  capricorne  : 
L'autre  manière  de  licornes  est  appellee 

eglisseron,  qui  est  a   dire  chievre  cornue. 

{Quinte  Curce,  Richel.  15468, 1.  IX,  f»  363i'.) 

EGOHUER,  V.  n.,  lier  les  gerbes  : 

Les  tenanciers  a  domaine  congeable, 
qui  sont  les  fermiers  de  la  Bretaigne,  doi- 
vent acquitter  les  chef-rentes,  et  autres, 
charges    deues   au    seigneur   du    fief,    ou 


autre,  s'il  n'est  au  contraire  conditionné 
par  leur  bail  a  domaine,  et  doivent  le 
droit  de  champart  et  de  terrage,  quand  ils 
egobneni  a  la  cinquième  gerbe  communé- 
ment, s'il  n'y  a  paction  expresse  de  plus  ou 
de  moins.  {Coût,  de  Bret  ,  Nouv.  Coût, 
g'-n.,  IV,  410.) 

Les  paysans  lyonnais  emploient  encore 
égobuer  dans  le  même  sens. 

EGORGETER,  VOir  ESGORGETEB. 
EGOUTTIERE,  VOir  ESGOUTTIERE, 
EGRAIGNER,  VOir  ESGHENER. 

EGRAissER,  V.  a.,  gTaisser  : 

Qu'ilz  ne  soient  bien  tannes  et  egraissez 
de  bonnes  graisses.  {Ordon.  de  Salins, 
1492-1549,  Bern.  Prost,  Doc.  relat.  d  l'hist. 
de  la  Franche-Comlé,  p.  26.) 

EGRAPHINER,   VOir  ESGRAFIGNER. 
EGR.ATKR,  VOlr   ESGRATER. 

EGREGE,  adj.,  excellent,  distingué, 
respectable  : 

Libelles  diffamatoires  contre  les  officiers 
du  roy,  et  personnes- egreges.  {Grand  Cou- 
tiimier  de  France,  p.  25,  éd.  1633.) 

L'an  mil  vcxliin,  pour  l'an  mil  vc  .xlv., 
furent  élus  en  Consuls  :  egrege  personne, 
maistre  Raymond  Bassout,  doucteur  en 
medeciue;sieurBernardI\oux,ditlePucraon- 
toys,  marchand  ;  Jehan  Marti,  dit  Rosset, 
pour  aludiers  ;  Jehan  Reynal,  pour  labou- 
reurs ;  et  Guygon  Boyer,  sabatier.  (1544, 
Mercier,  Chron.  consul,  de  Beziers,  BuUet. 
de  la  Soc.  arch.  de  Beziers,  t.  111  ,  p.  143.) 

Autant  en  fut  résolu  faire  par  Vegrege, 
très  sage  et  docte  collège  de  messieurs  les 
docteurs  et  regens,  assemblé  pur  l'aucto- 
rité  du  révérend  et  egrege  seigneur  Barte- 
lemi  Serre,  son  primicier.  (1362,  Disc,  des 
guerres  de  Prov.  Arch.  cur.,  1"  sér.,  t.  IV, 
p.  448.) 

Les  Dictionnaires  de  Cotgrave  et  de 
Nicot  donnent  egrege. 

—  On  trouve,  au  féni.  : 

Intervient  egregie  et  gaillarde  personne 
maistre  Pierre  du  Four  L'Evesque.  (L'Es- 
TOlLE,  Mém.,  l''  p.,  p.  196,  ChampoUion.) 

Ce  mot  se  rencontre  au  xvii»  siècle 
dans  un  texte  de  la  Suisse  romande  où  ce 
mot  s'est  très  longtemps  conservé  : 

Contrat  receu  par  egrege  Olivier  secré- 
taire ballival.  (1623,  Arch.  Lausanne,  Ro- 
mainmostier,  V^  637.) 

Sainte-Palaye  remarque  que  les  notaires 
du  Dauphiné  et  de  la  Savoie  donnent  le 
titre  à'égrège  aux  personnes  les  plus  quali- 
tiées  de  la  bourgeoisie. 

EGREGiEi'x,  adj.,  excellent,  distingué, 
respectable  : 

Le  petit  oiselet  qui  s'amonstra  au  navire 
du  Voy,  avant  ceste  oultrageante  tempeste, 
s'apparut  de  rechiet  audit  navire,  et  chanta 
avec  les  autres  pour  letifîer  ceste  egre- 
gieuse  société.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch. 
cccxxxiv,  Buchon.) 

Se  nous  voilons  mettre  en  avant  ses 
très  utile  et  bienheureux  fruict  et  semence 
egregietise  de  propagation.  (In.,  ib.) 

EGRES,  s.  m.,  sortie  : 


16 


EGR 


Dans  les  Tenures  de  Littleton.dit  Sainte- 
Palaye,  les  mots  frank  entrée,  egres  et  re- 
grès  paraissent  signiûer  franche  entrée, 
sortie  et  retour,  la  liberté  de  passage,  la 
liberté  d'aller  et  de  venir,  soit  pour  l'en- 
trée, la  sortie  et  le  retour.  Dans  le  cha- 
pitre intitulé.  Tenant  a  volunt,  on  lit  : 

Si  le  lessee  emblea  la  terre,  et  le  lessor 
après  l'einbleer  et  devant  <]ae  es  blees 
sont  matures,  Iny  ousta,  uncore  le  lessee 
avéra  les  blees,  et  avéra  franck  entrée,  egres 
et  re^res,  et  de  carier  les  blees,  pour  coo 
qu'il  ne  sçavoit  a  quel  temps  le Jessor  vo- 
loit  ent  sur  luy.(Ten.  de  Littl,  f°  W»,  ap. 
Ste-Pal.)  1 

Si  un  mese  soit  cessée  a  un  homme  a 
teulr  a  volunt,  par  force  de  ce  que  le  les- 
see eust  en  le  mese,  deins  quel  mese  U 
porta  ses  uteusiles  de  meason.  et  puis  le 
lessor  luy  ousta,  uncore  il  avéra  frank  en- 
trie,  egres  et  regres  en  mi  le  m.es^Pf  je^" 
sonable  temps  de  carier  ses  biens  et  uten- 
siles  si  corne  home  seisie  d'un  mese  m 
fee  simple,  fee  taile,  ou  por  terme  de  vie 
lequel  ad  certain  biens  deins  lu  le  mese  et 
faïf;  ses  executors,  et  dévies  quecunque, 
après  sa  mort,  ad  le  mese,  uncore  les 
executors  averont  frank  entrée,  egres  et 
régies  de  carier  hors  de  mi  le  mese 
les  biens  lour  testator,  per  reasonable 
temps.  (76.) 

EGRESSE,  adj.  f.,  aigûe  : 

Pins  près  (te  nons  ses  cours  appronche, 
Et  plus  fort  quant  vers  Tangien  louche. 
Le  cercle  et  la  lune  ronde 
EsloiDgnent  le  centre  du  monde. 
Et  trait  son  nom  de  pointe  egressr. 
(Le  Fevre,  la  rieille,  m,  4461.  Cocheris.) 

EGRESSioN,  S.  t.,  Sortie  : 
Anres  Vcqression  et  vssue  d'Egipte.  {Mer 
'  deshystoires.t.hf  151".  éd.  1488.) 

—  État  de  ce  qui  est  saillant  : 
Rougeur  et   egressions   des   ieuz.  (Brun 

i)K   Long    Bobc,    Cyrurgie,  ms.    de    balis, 

f»  39'.) 
EGRET,  S.  m.,  nom  d'oiseau  : 
Auquel    aunoy    couvent    et   ponnent  les 

hérons,  buthoereaux,  egres,  vales  et  moult 

d'autres  oyesseaus.  (1366,  Coutances,  Arch. 

J  223,  pièce  18.) 
EGREVÉ,  adj.,  fatigué,  excédé  : 
Us  sont  désormais  las,  egrevez,  épuisez 

(  HOLIERES,  Contes,  f  197,  éd.  1610,  iu-i2.) 
En  Touraine,  remarque   Sainte-Palaye, 

on  dit   egravé,   pour   désigner    un  bœuf 

outré  de  fatigue. 
EGRiNGAON, s.  m.,  engin  de  pèche  : 
Toute  manière  de  gent  qui  maignent  es 
bournes  de  l'eaue  peuest  aller  en  toutes 
manières  d  engins  dedens  les  herbes  que 
on  apeUe  bourde,  et  doit  on  faire  les 
eqringaons  de  telle  manière  d'engins  d  aus- 
be  espiue,  et  les  doit  en  corder  de  soie  de 
cheval.  (Coût,  du  /iffde  l'eau,  transcr.  au 
xV  s.  dans  le  Lir.  des  Jures  de  S.  Ouen, 
f»  138  r°,  Arch.  Seine-Inf.) 

EGRiPE,  S.  t,  griffon  : 
Egripe,  s.  f.  —  Grvpe,  a beest.  ( PalsgrAVE, 
•     Esclairc.  de  la  tang.  franc,  p.  228,  Génin.) 

l.  EGROT,  engrot,  s.  m.,  maladie  : 

Dont  mainte  sjent  i'cngrot  morul. 

^Wace,   Krul,  -21 '4,  Ler.  de  Lincy.j 


EGR 

t.  EGROT.Tangrout,  adj.,  malade: 

Je  ai  Tesqni  longuement,  foibles  sni  et  angrout. 
(Bible,  Richel.  763,  f°  241''.) 
La  forme  d'envye  estoit  layde  et  plus 
hideuse  que  descripre  ne  scauroye,  chetive 
et  egrote  comme  femme  maladive.  (C. 
Mansion,  Bibliolh.  des  Poet.  de  metam., 
f»  20  r»,  éd.  1493.) 

Dans  le  langage  rémois  on  dit  encore 
egrot,  pour  signifier  malade,  languissant. 

EGROTACioN,  -  tion,  S.  f.,  maladie  ; 

Il  morront  de  mort  d'egrotacions.  {Bible, 
Maz.  684,  f  129»'.) 

Pestiféré  egrotation.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10312,  IX,  i,  6.) 

EGROT ANT,  adj.,  malade  : 
Baston  des  membres  egrotans.  (Oct.  de 
S.  Gel.,  Séj.  d'fcon».,  1°  77  v,  éd.  lo2Cj 

EGROTE,  engroute,  s.  f.,f  maladie  : 
0  sa  parole  senlemeot 
Gnerissnit  toni  commnnalment 
De  qaelqa' engroule  qu'il  eussent, 
S'avngle  on  sourt  ou  liepre  fussent. 

(Fttbl.  d'Ov.,  Ars.  S069,  P  242".) 

EGROTEMENT,  cngrotement,  engrute-  ^ 
ment,  angrolement,  encroûtement,  s.  f.,  ma-  i 
ladie  :  1 

Mult  poit  aler  seguremeot,  I 

Ja  mal  creindra  engrutement. 
(Marb.,  Lapid.,  Richel.  1.  14410,  f"  15  r".) 
...  Engrolement. 
(lo.,  iJ.,  'ar.  du  ms.  Richel. Î25241.) 
Or  puet  maogier  senreracnt  ; 
Car  n'i  a  point  A'encroutemenl ; 
Car  nus  hom  de  mangier  n'eneronte 
Qui  de  la  coupe  boive  goûte. 
Parlcn..  103T,  Crapelet.)  Alias  angrolement. 

Que  nos  giteim  lors  par  la  boche  le  ve- 
iiiu  et  Vengrotemenl  de  uoz  péchiez.  (Comm. 
s.  les  PS.,  Richel.  963,  p.  282'.) 
E  repleciun  fet  e  engrulemenl, 
E  fièvres  engendre  ensement. 
(P.  D'ABERHi'ii.  Secr.  des  secrez.  RicheL  25407, 
fo  195».) 

EGROTER,  engroler,  angroler,  engrouter, 
engruter,  encroûter,  eucrousler,  encrulter, 
agroler,  verbe. 

—  Neutr.,  être  malade,  tomber  malade  ; 

Engruta    si  murut,  si  remest  sa  bobance. 

(Roii.  2' p.,  3553,  Andresen.) 

Mais  il  engrula  e  mnrnt. 

(/*.,  3°  p.,  2274.)  Var.,  encroûta. 


Dans  I 


l'fu  tels,  pois  egrola. 

(/J.,  4751.)  Var.,  engrola. 


la  n'i  porreï  mnrir  ne  engruter  (dans  le  Paradis). 
(Adam,  p.  8,  Luzarche.) 
Car  nus  hom  de  mangier  n'encroûte. 

(Parton..  1039,  Crapelet.) 

—  Act.,  rendre  malade  : 
Ensement  com  ordes  viandes  engrotent 

cors  e  quer  del  home.  [Sarmons  en  prose, 
Richel.  19525,  f  160  r».) 

—  Egroté,  part,  passé  et  adj.,  attaqué 
par  la  maladie,  malade,  au  propre  et  an 
flg.  : 

Engroules  eri.  longement  jut. 
Qu'il  ne  gari  ne  ne  mourut. 

(Wacb,  Brut,  84-25,  Ler.  de  Lincy.) 


EGU 

Encrvtlez  est,  lonsoement  iul, 
Qui  ne  gari,  ne  n'i  mourut. 
(Id.,  i*.,  f  ns",  ap.  Ste-Pal.')  Var.  du  ms.  de 
Bombarde  :  engroler. 

Meint  palacion,  et  meint  conlreit, 
Meint  fevrus,  et  meint  engroté. 
Récent  par  cel  oile  sanité. 
(In.,  Liv.  de  S.  NicMay,  1394,  Delins.) 
Nostre  sire  est  mult  engrotez, 
Mult  malade,  mult  enlermei. 

(Ben.,  0.  de  Norm.,  I,  1465,  Michel.) 
Qui  tant  soit  encroustes  d'enfremeté  mortal 
S'il  i  puet  sejorner  .1.  seul  jor  a  journal, 
Qui  la  tous  tans  ne  soit  en  mcismes  Testai. 

(Boum.  d'Alix.,  f  44»,  Michelant.) 

Li  mescreant  seront  engroté  et  périront 
de  ta  face.  {Psaut.,  Maz.  2S8,  f»  13  v».) 

Oste  lo  peichié  de  lui  par  quoi  il  est  an- 
grotez  et  tant  a  la  mort  pardurable.  (Mau- 
rice, Serm.,  Richel.  24838,  f  69  v.) 

Qui  de  mal  sera  agrole' 

Bien  en  revendra  a  santé. 
{Le  Lunaire  que  Salemons  fist,  349,  Méon,  Nouv. 
B«..  I.  375.) 

Bien  est  li  peuples  asotez 

Qui  de  tel  vice  est  engrotez. 
j    (Macé  de  la  Chabité,  Bible,  Richel.  401,  fM77''.) 
I  Gent  engroutee  et  enferme. 

I  (Fat;.  d-Ov.,  Ars.  5069,  t»  226=.) 

I  Par  quoi  tel  couleur  engrolee 

Puisse  estre  changie  et  muée. 
!  (Clef  d-amour,  p.  94,  Tross.) 

Guernesey,   agroutài,    egroutaï,     part. 
passé,malade,  affligé,dégoiité  ;  s'agro«teir, 
s'egroutair,   tomber     malade,     s'affliger, 
languir. 
!       EGROTi,  engruti,  adj.,  malade  : 

Cume  bevanz  engruliz  de  vin.  {Lib. 
Psaltn.,  Oxf.,  Lxxvii,  Michel.)  Lat.  :  Tan- 
quam  potens  crapulatus  a  vino. 

EGUABLE,  egwabfe,  eugable,  adj.,  égal, 
pareil  : 

Equabilis,  eugables.  (Catholicon,  Richel. 
1.  17881  et  Gloss.  de  Salins.) 

Mille  lemmeleltes  ont  vescu  au  village 
une  vie  plus  equable,  plus  douce,  et  plus 
constante  que  ue  fust  la  sienne.  (MONT., 
Ess.,  1.  II,  c.  12,  f  204  r»,  éd.  1588.) 

■Voulant  essaier  si  le  mouvement  de 
cete  rivière,  qui  est  eguable  et  uniforme, 
atendu  que  des  chevaux  tirent  ce  bateau, 
Voffenceroit.  (iD.,  Voyag.,\>.  93,  éd.  m-4».) 

EGUAL,  voir  IVEL. 

BGUARDEMENT,  VOÎr  ESGARDEMEMT. 
EGUARER,  voir  ESGARER. 

1.  EGUE,s.  f.,  digue: 

Y  eust  aussi  un  grand  déluge  d'eaue,  a 
cause  de  la  mer  qui  se  desborda,  et  ce  a 
cause  que  les  egues  qui  estoient  du  long  de 
la  mer  furent  rompues.  (Journ.  o«n  fiourji. 
de  Par.  s.  le  règne  de  Fr.  I,  p.  422,  Mi- 
chaud.) 


2.  EGUE,  voir  IVE. 

EGUER,  verbe. 

—  Act.,  égaliser  : 

Et  les  equera  au  meoz  qu'il  porra.  (Cft. 
de  1267,  Fonleueau,  xxil,  29è,  Bibl.Poitiers.) 

—  Neutr.,  devenir  égal: 


EIN 

I.ors  besseront  II  tertre 
Et  li  Tal  IcTeront, 
Le  chamo  H  1**^  moataigaes 
Et  la  mer  equeront. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  ;;0fi9.  f  203=.) 

Les  paysans  du  Poitou  l'emploient  encore 
dans  le  même  sens;  ils  disent  :  Eguer  un 
bâton,  pour  signifier  l'égaliser  en  faisant 
disparaître  les  aspérités  et  les  nœuds  à 
l'aide  d'un  couteau. 

EGUERRET,   VOir  AVGRERET. 

EGUiEÉ,  S.  f ,  équité  : 
Qui  decet  Veguieé  en   [est]    maux   reno- 
mez.  (De  Jostice  et  de  plet,  xix,  49,  $  2,  Ra- 

petti.) 

EGUILANLEU,  VOir  AOUILANNECK. 
EGUILLEE,  voir  ESGUILLEE. 

EHEM,  interjection  : 

Ehem  I  dit  le  bon  homme,  je  ne  trompay 
jamais  personne.  (Despbriers,  Nouv.,  xhix, 
Lacour.) 

EHO,  interjection  : 

Eho  nng  petit 
Homme  de  fol  appétit. 
(Therence  en  franc.,  1°  140",  Verard.) 

El,  voir  E. 

EICETTE,  voir  AlSSETE  2. 

EiÉ,  voir  EÉ. 

EiEBROU,  S.  m.,  sorte  d'arbre  ; 

Eiebrou  —  houysocle  ira.  (Du  GuEZ,  An 
Introd.  for  to  lerne  to  speke  french  trewiy, 
à  la  suite  de  Palsgrave,  éd.  Géuiu,p.9i4.) 

EiENSi,  voir  Issi. 

EIGASSADOUR,  VOir  AlGASSADOUR. 

EiGEUR,  S.  m.,  celui  qui  creuse  la  terre 
pour  trouver  l'eau  : 

Il  sera  foueur  ou  eigeur.  IHagins  le  Juif, 
Richel.  24276.  f»  93  r".) 

EiGiER,  v.  a.,  fouiller  la  terre  pour  y 
oiiercher  l'eau,  pour  faire  un  puits  ; 

Il  eige  terres,  et  trait  le  buef  pour  arer  et 
semer.  {Hagins  le  Juif,  Richel.  24276, 
f»  7  r».) 

A  laborer  la  terre  et  a  eigier,  et  a  traire 
les  métaux.  (Jb.,  f"  35  v».) 

EiGNE,  egne,  voir  Aisne  i. 

EIGN'ELIN,  voir  AGNELIM. 
EIGNION,  voir  EiNON. 

EiGRAT,  voir  Aigret. 

EiL,  voir  El. 

EIL.UER,  voir  Oeillier. 

EiM,  voir  Ain. 

EiMANT,  voir  Aimant  au  supplément. 

EiME,  voir  Ain  2. 

1.  EiN,  voir  Aine. 

2.  EIN,  voir  Ain  2. 

EiNCES,  eincies,  einchieus,  voir  Ainçois. 


EIN 

EiNOEGRË,  eynderé,  s.  m.,  propre  mou- 
vement, mouvement  spontané  : 

Li  qaens  par  son  eindegré 
Al  rei  rend!  la  cité. 
Al  reis  rcndi  Walerfori 
Par  SUD  gré  e  par  sud  cord. 
(Conq.  of  Ireland,  2613,  IVlichel.)  Imprimé, 
eiudegré. 

Quel  est  le  eve  apelé,  par  amonrs? 
L'em  ne  l'apele  pas,  eynz  vient  tous  jours 
Volenters  par  son  ejjmlerè 
Qe  ja  n"estûvera  esire  apelee. 

{Du  jongleur  d'Ely,  p.  30,  Michel.) 

Lors  le  roy  par  son  ehidegré,  eaunz  nul 
acoupement,ousl.i  ledit  Hamon  de  s'amei- 
rauté.   (Chron.  de  Lond.,  p.  45,  Aunger.) 

Lire  ici  deux  exemples  des  Chroniques 
d'Angleterre  (ms.  Barberini)  inscrits  sous 
la  forme  Ayndegré,  t.  I,  p.  543,  col.  2. 

EINDNEZ,  VOirJAiNSNÉ. 

EiNE,  voir  Aine. 

EINÉ,  voir  AiNSNÉ. 
EINION,   voir  El.NOX. 
EINNED,  voir  AiNSNÉ. 

EiNNEECE,  einnesce,  «!/.,  voirAiNSNEECE 

EINON,  eynon,  heynon,  eynung,  einion, 
eignon,  eygnon,  eignion,  enon,  s.  m., 
amende  : 

Et  ce  deyt  segre  li  burgermeister  in 
tottes  Ihs  formes  et  la  manière  que  uu  ha 
acustumei  de  reoovrar  les  enons  soit  per 
clame  ou  quant  il  vient  a  notesce.  (1368, 
Arch.  Fribourg,  i"  Coll.  de  lois,  n"  29, 
f°  12  v°.) 

Doné  quant  liessus,  a  seigre  per  lou  bur- 
germeister corn  les  aultres  eynons.  (1369, 
ib.,  n"  34,  t°  12  v».) 

A  recovreir  et  requérir  per  lo  burger- 
meister corne  lo  favt  deis  autres  eynons. 
(1369,  i6.,n«41,  f»  13  v°.) 

Quale  persone  que  cel  soyt  qui  offendie 
et  l'are  haut  ou  eynons  que  a  cellye  un  ne 
fasce  grâce  de  termeynos  ou  de  argent, 
mais  payet  et  facze  lu  terme  sellou  ce  qu'il 
avra  ofleiidu  einsi  quau  il  contient  en  la 
lettre  deis  eynons  seins  doneir  autre  res- 
piet.  (1373,  ib.,  n»  64,  f»  17  v".) 

Avons  ordonei  que  se  nyou  fist  eynon 
sus  celluy  ne  deyt  on  prendre  tesmoguyage 
ne  provede  persone  qui  non  avroyl  puis- 
sance de  payer  eynon.  Cum  bieu  que  un 
fareyt  bant  ou  eynon  contre  celluy  qui  non 
avroyl  puissance  de  payer  eynon,  et  ausy 
cil  qui  non  ha  puissance  de  payer  eynon 
pout  iucorre  eynon.  Hem  li  quez  qui  yert 
provey  de  eynon  per  un  soûl  tesmognyage 
est  pordimie  eynon  de  l'argent.  (  1374,  Arch. 
Fribourg,  Aff.  delà  ville,  n»  117.) 

Et  li  quelle  feme  qui  navreroyt  l'autre, 
est  por  .Ix.  sols  lausauueis.  Et  cilly  qui  non 
avroyt  la  puissance  de  payer  doit  jureir 
furs  de  la  vile  et  les  termeynos  et  ne  doit 
retorneir  tanque  aie  aporteit  son  einon. 
(Ib.) 

Li  quez  qui  avra  offendu  ou  incorruz 
aucous  deis  einons  dessus  dit,  cil  deil  fian- 
cier  iucontinant  de  payer  dedaut  .vill.  jor 
lu  dit  einon.  (Ib.) 

Révoquons  accordablement  et  annulions 
le  point  qui  est  contenu  in  nostre  lettre 
deis  eignions,  lequel  contient  que...  1387, 
Rec.  diplom.de  Fribourg,  v,  12.) 


EIS 


17 


Il  est  condampnez  ad  la  ville  ou  banc  de 
cent  solz  lausann.  et  ung  an  furs  de  la 
ville  et  des  termines  a  recouvrar  per  le 
burgermeistre  comme  les  heynons.  (1400 
Bégl.  p.  tes  bouch.,  copie  Arch.  Fribourg' 
cart.  !'■'•.)  ^' 

Sus  la  poyne  contenue  ou  rôle  deis 
eygnons.  (1408,  Arch.  Fribourg,  1"  Qoll 
de  lois,  n»  151,  f"  37  v».) 

Doit  chascon  donneir  et  paier  .x.  libres 
losannei  per  nnm  de  ban  et  de  emuna 
(1410,  ib.,  n»  173,  f»  44.) 

Per  la  magniere  que  li  burgermeister 
rent  compte  deis  bans  et  deis  einions. 
(1410.  ib.,  n»  188,  f»  52  v».) 

EiNs,  vo'r  Le. 

EiNsi,  voir  Issi. 

EiNsiNC,  voir  Issi. 

EiNsiNouES,  voir  Issi. 

EiNzcEis,  voir  AiNçois  au  supplément. 

EiNsiT,  voir  Issi. 

EiPE,  subst.,  troupeau  : 

Dame  des  alowez,  eipe  des  berbyi. 
(Fragm.  du  iiii"  s.,  dans  Vllisl.  lin.  de  la 
France,  t.  XVII,  p.  631.) 

EiH,  voir  Erre. 

EiRAL,  s.  m.,  aire;  maison  rustique 
avec  ses  dépendances  : 

Onze  eireaux  assis  a  Tillerusche,  ou  les 
esta^iersqui  y  demeurent...  Item  l'eireau 
qui  fut  Perrin  Chenau.  {Acte  de  1366,  Duc, 
111,  637,  éd.  Didot.) 

Ce  mot,  dans  quelques  provinces,  dési- 
gnait le  lieu  propre  à  battre  le  grain. 

EIRALSIENT,  VOlr  ERRAUMENT. 

1.  EiRE,  voir  1ère. 

2.  EiRE,  voir  Erre. 
EiRER,  voir  Errer. 
EiRRE,  voir  Erre. 
Eis,  voir  Le. 
EiscHiR,  voir  Eissir. 

EISEMENT,   voir  ElSSEMENT. 

Eisi,  voir  Issi. 

EisiL,,  voir  AisiL. 

EIS&IER,  voir  Esmer. 

Eiso,  voir  ICE. 

EissADE,  voir  Aissade. 

eissage,  s.  m.,  droit  de  sortie  : 
Item  il  a  esdites  fermes  brebiage  de  tiers 
an  en  tiers  an,  services  de  seonueeurs,  en 
aoust,  services  de  berces  et  de  charues, 
et  la  court  et  Veissage  qui  sont  prisiez  e» 
dites  fermes  40.  sols.  (Charte  de  1310,  ap. 
Duc,  114,  652,  éd.  Didot.) 

EissEis,  voir  ASEZ. 

EISSELE,  voir  AlSSELE. 

ElSSEMENT,  cisement,  isscment,  i*si- 
îiienf,  S.  m.,  sortie  : 


18 


EIS 


De  lii  suvrenitet  del  ciel  li  eisemenz  Je 
iiii.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xvni,  6,  Mi- 
.■liel.) 

Les  issemenz  matinals  et  del  vespre 
chanteut.  (/b.,  LXiv,  8.) 

Les  eissemenz  de  matin  e  el  vespre  tu 
déliteras.  (Lib.  Psalm.,  Oxford,  lxiv,  8,  Mi- 
chel.) Var.,  issimenz.  Lat.  :  Exitus  matu- 
liiii. 

Posud  flums  en  désert,  e  eissemenz  d'e- 
wes  en  seid.  (Ib.,  cvi,  33.)  Var.,  eissement. 
Lat.  :  Exitus  aquarum. 

En  Veissement  Israël  d'Egypte,  {[b.,  cxin.) 
\ar.,  issement.  Lat.  :  In  exitu. 

EissiE,  s.  f.,  issue  : 

TaQl  unt  Tamise  amunt  poiee 
Que  il  BDl  Londres  assegfe  ; 
N'i  Iroverenl  pas  granz  eissies 
Ne  qui  feist  granz  envaies. 
(Ben.,  D.  de  Norm..  H,  2198fi,  Michel.) 

EissiERE,  S.  f.,  voie  chemin  : 
Les  tabernacles  de  ceos  lii  se  combatent 
ans  eissieres  est  an  l'ost  nostre  Signor.  (L» 
Kpistle  Saint  Bernard  a   Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f"  76  v°.)  , 

EissiN,  voir  AissiN.  j 

EissiR,  eischir,  essir,  escir,  esir,  exsir, 

exir,  hexir,  ensir,  oissir,  oisir,  ossir,  aissir, 

ussir,  tixir,  issir,  isir,  yssir,  ixir,  iessir, 

jjessir,  v.  n.,  sortir  : 
Si  escit  foers   de  la   civitate.   {Frag.  de 

Val     V»     1.   8,   Bartscb,   Chrest.,  col.   S, 

3»  él) 

Imd  lo  dii  le  poples  lez. 

{Passion,  40,  Diez  ) 

Si  ussil  fuers  devant  la  cort.  {Fr.  de  la 
Pass.,  Lorr.,  Méoi.  de  l'Acad.  des  inscr., 
XVII,  725.) 

Qae  de  laiens  a'isil. 

(Girbert,  fragm.,  arch.  Anbe.) 
Et  Fancones  U  quens  esl  de  la  -ville  issi. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp.  H  213,  f  33°.) 
nue  lute  la  graat  ewe  fait  isir  de  son  bied. 

{Ckarlem.,  775.  Michel.) 

Bien  pnet.  se  loi  vient  a  plaisir 
A  aueme  mois  de  virge  oissir, 
(Wace,  Concept,  tlostre  Dame,  p.  4S,  Mancel  et 
Trébulien  ) 

Ne  pooit  frnii  de  terre  eissir. 

{Brut,  ms.  Munich,  27-48.  Vollm.) 
Soit  icil  poples  fors  eissir. 
Por  les  granz  règnes  envair. 

(Ben,,  D.  de  Norm-,  l,   3i3,  Michel.) 
Col  jor  est  Aliiandres  de  la  cite  isçus. 

{Roim.  d'Alix-,  fil"',  Michelant.) 
Diimne  tu,  Deus,  ki   dejetas   nus  ?  e  ne 
eistras,  Deus,  en  nos  oz '.'  (Liv.  des  Psalm., 
Cambridge,  CVII,  11,  Micbel.) 
De  ce  ke  si  sovent  de  nostre  voie  essomes. 
{Vie  de  S.  Thaïs,  ms.  Oxf..  Canon,  mise.  74, 
f  45  r».) 

Qui  sunf  ixu  de  Mez.  (1214,  Paix  de 
Metz,  Arch.  mun.  Metz.) 

Cel  aer  qni  s'efforce  a  exir. 
(Gautier  de  Mes,   Ymage  du  monde,  ms.  St- 
Brienc,  f  30'.) 
Si  soit  li  sondant  desarmez 
Avant  qne  nos  isson  des  prez. 

(Parton.,  Richel.  11115-2,  1°  162''.) 

Biel  filz,  fait  il,  beneit  sis  tn 
Que  tel  parole  vos  erl  de  boce  ensu 
De  prender  Frani;e.  Pnille  e  Montayc. 
(Aspremont,  ms.  Venise,  Romv.,  p,  3.) 


EIS 

G'is(ri»'!'doa  sens,  ains  qu'il  soit  ajorné. 

(Huon  de  Bord.,  5696,  A.  P.) 

Du  brnillet  est  esu  Prillent  de  Monmiré. 

(Fierairas,  Vat.  Chr.  1616,  f»  22».) 

Plaive  et  vent,  air  tenebros 
N'en  font  noisse  si  granl  n'elTors 
Ccm  s'arme  ûst  a  ensir  del  cors. 
(Hercule  el  Phileminis,  Richel.  821,  t»  8''.) 

Doil  ont  de  la  prison  don  il  n'iVron/jemais. 

{Floot'.,  1300,  A.   P.^ 

Ne  pniz  soffrir  n'en  «.te  fuer. 
{Paraplir.  du  ps.  Eructavit,  Brit.  Mus.  add. 
15C06.  t°  la'.) 

D'une  ante  esirent  dui  cinn. 
{Dou  pechic  d'oryueil  lamier,  Brit.  Mui.  addit. 
15606,   i"  IIO'.) 


Tant  qui  lavoit  escrit  on  cuor. 
Ne  nnques  n'an  he..xit  defuer. 


H3*.) 


Quant  li  abes  ot  entendu 
Qu'ensi  erent  moine  et  rendu 
Oissu. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.   110,  Peigné.) 

Si  fu  si  enserrez  de  .mi.  parz  que  nus 
n'i  pot  ne  entrer  ne  ossir.  (j4rtMr,  Richel. 
337,  1»  76".) 

Lors  prennent  les  batailles  a  aissir  de  la 
vile,  l'une  après  l'autre.  (Ib.,  f  138*.) 

En  tel  manière  que  ele  n'/froif  jamais  de 
l'isle  en  tote  sa  vie.  (76.,  f»  258".) 

Un  randon  de  sanc  li  comença  a  oissir 
parmi  la  destre  uarille.  (Ms.  Richel.  1. 
17509,  f"  9S.) 

Que  dui  enfant  puisent  issi{e)r  ensamble 
deu  ventre.  (Digestes,  ms.  iMontpellier  H 
47,  f  6».) 

L'eu  n'i  pooit  entrer  ne  eissir.  {Est.  de 
Eracl.  Emp.,  xxiii,  17,  Hist.  des  crois.) 

Essirent  d'Aire.  (Chron.  Godefr.  de 
Buill.,  Vat.  Chr.  737,  1°  393».) 

Entrer  et  exir.  (23  août  1276,  Ch.  de  Gir. 
Chabot,  Arch.  Thouars.) 

Et  pour  ce  dist  on  quant  aucun  est  a 
meschief  d'avoir  :  Il  est  plus  povres  que 
pucele  qui  ist  de  baing.  {Discipl.  des  quatre 
âges,  Richel.  24431,  f  ISC.) 

Sitost  comme  nous  issimes   de   l'ost,  les 

Sarrazins (Joinv.,    St   Louis,   p.    168, 

Michel.) 

Porquoi  il  estoit  esu  de  la  prison.  (Arch. 
J  1024,  pièce  80.) 

Il  oisireni  hors  en  mi  le  quemin.  {Enq., 
Arch.  J  1031,  pièce  20.) 

Toutez  fois  que  il  essaient  hors  de  leur 
meson.  (1312,  Arch.  S  296,  pièce  6.) 

Cil  avenoit  qu'il  y  eust  nulz  ne  nullez 
an  nul  de  ces  leus  ne  de  ces  covens  davant 
dis  qui  en  uxissent  fucrs.  (1304,  Cart.  de 
Metz,  Bibl.  Metz  751,  t°  28  r«.) 

De  ceulx  qui  ne  pueenl  uxir  de  l'ordre. 
(1322,  (6.,  f  28  V.) 
Ains  itxoient  fuers  de  leur  abbaye.  (Ib.) 
A  mesure  qu'on  isteroit  auz  champz  hors 
de  la  ville,  chascun  endroit  soy  se  meist 
eu  ordonnance  de  belle  bataille.  (Wavhin, 
Anchienn  Chron.  d'Englet.,  I,  291,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

()  ame  lasche  et  meschante,  ys  du  corps 
et  suis  Brisaida.  {Troilus,  Nouv.  fr.  du 
XIV»  s.,  p.  208.) 

Le  prevost  yssoil  de  la  ville  a  moult  grant 
foyson  de  gens.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  cxxv,  Bibl.  elz.) 


EIS 

Et  eseeirent  sus  le  logeis  le  conte  de  Qen- 
fort  et  conmenchierent  a  abatre  et  a  nieha- 
gnier  gens.  (Froiss.,  Chron.,  III,  278, 
Luce,  ms.  Rome,  f»  92  v».) 

J'ai  vu  les  dieux  de  terre  issans  et  mon- 
tans.  (J.  DE  Salisb.,  PoUcrat.,  Richel. 
2'»287,  f  OS"!.) 

Dessoivre  de  ton  cors  ton  esperit.  /s  hors 
de  cesl  monde  morant.  (Liv.  de  vraie  sap.. 
niB.  Nancy  274,  f»  5  r».) 

En  ce  temps,  par  une  miyt  Saint  Martin 
d'yver,  le  duc  Jehan  yessy  de  Paris  a  grant 
puissance  et  s'en  alla  a  Saint  Clau.  (Mém- 
de  Pierre  de  Fenin,  au  1410,  Soc  de  l'H 
de  Fr.) 

Ja  pour  vostre  crier  ne  braire 
Ti'isires  encor  de  noz  prisons. 
(La  Naliv.  IS.-S.  J.-C,  Jub.,  ilyst.,  II,  44.) 
Qu  lui  lortroit 
Ung  peu  le  nez,  il  en  ystroit 
Plus  de  Iroys  chopines  de  vin. 
(Faire  iloralisee.  Ane.  Th.   fr.,  1,  161.) 

Les  deniers  qui  en  proviendront  et 
istront.  (1485,  Don  fait  par  Ch.  VIII,  Féli- 
bien,  Hist.  de  Paris,  III,  278.) 

Feu  aspre  tjssoit  de  sa  bouche  allumée.  . 
(Cl.  Mab.,  Psalm.,  18,  p.  180,  éd.  1544.) 
La  manlvaise  herbe,  il  fanll  qu'elle  périsse. 
Et  la  brebis  malsain^,  fault  qu'elle  ysss 
Hors  des  tronppeauli. 
(Id.,  Elég.,  XIX,  D  m,  éd.  1538.) 

—  Eissir  fuers,  en  parlant  des  plantes, 
bourgeonner  : 

Le  froit  vint  au  mey  mars  ;  et  duret 
jusques  a  la  S.  Georges,  tellement  que  les 
vignes  et  les  arbres  se  tinrent  dedant  sans 
yssir  fuers.  (J.  Acbrion,  Journ.,  1483, 
Larchey.) 

—  Fig.  : 

Se  ne  m'en  venge  j'en  coit  des  sens  issir. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f"  20'.) 

Li  Saine  font  tant  dolant  du  roy  Caelem- 
qu'il  ont  perdu  que  u  poi  que  iL  n'isent  de 
lor  sens.  (S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f»  125=.) 

Si  grant  douleor  en  a  a  poi  du  sens  a'iessi. 

(Gaufreij,  6426,  A.  P.) 
A  petit  que  du  sens 
N'is  quant  je  voy  que  renommée 
Cnert  de  moy,  dont  sni  diffamée. 
i    (Un  Mir.  de  N.-D.,  comm.  Ostes  roy  d'Esp.  perdi 
'        sa  terre.  Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  455.) 
. 

;      —  Echapper  : 

Tu  istras  et  eschapperas  de  ce  péril. 
(Froiss.,  Chron.,  1.  4,  c.  44,  Buchon.) 

—  Provenir,  être  produit  : 
Moult  en  islra  maie  parole. 

(floire  et   Blance/lor,  i''  vers.,  2730,  du  Méril,» 
Les  damoiseles  del  caslel 
Maincnt  gnnt  joie  et  grant  revel  ; 
Ne  mais  qne  bêle  Persewis  : 
De  celi  n'isl  ne  gins  ne  ris. 

(Parlon.,  10101,  Crapelet.) 

C'ainsi  vonst  cest  monde  establir 

Qne  tel  chose  en  peust  exir 

Oni  peast  entendre  e  avoir 

La  noblesce  de  son  pooir. 
(Gadt.  oe  Mes,  Ym.  du  monde,  œs.  S.  Brieuc, 
t"  3».) 

Donnons...  a  nostre  dit  frère  toutes 
icelles  finances,  admortissements  et  tous 
les  proffiz  qui  en  pourront  issir  desdiz  ac- 
quez.  (1379,  Ord.,  vi,  432.) 


EIS 


EIS 


EIS 


19 


Non  que  j'eusse  opinion  qu'il  pust  issir 
de  moy  chose  qui  meritast  d'estre  mise 
devant  vos  yeux.  (Amyot,  Œuv.,  epistre, 
éd.  Vascosan,  1567.) 

—  Eissir  de,  enfraindre  : 
Ne  feroie  si  grant  folie. 

Que  de-  vo  cominandement  issf, 
Ne  jamais  anui  vos  fesisse. 
(Ren.  de  Beaujeo,  h  Diaus  Desconneus,  4928, 
Hlppeiu.) 

—  Il  s'emploie  souvent  au  fig.,  comme 
sortir,  pour  dire  être  issu,  descendre  de  : 

Di  li  qae  de  lai  doit  oissir 
Uo  oir  malle,  qui  dait  venir. 

(S.  Graal,  3091,  Michel.) 
Tote  la  progenie  ki  issus  en  est  et  ancor 
issera.  (1229,    Cart.    S.    Yinc,    Richel.  1. 
10023,  f«  33.) 

Et  tuit  li  hoir  qui  sunt  eissu  de  son  corp 
et  eisteront  encor.  (1239,  Ch.  de  Gaucher, 
sire  de  Nanteuil  en  Brie,  Cartul.  de  S. 
liemy,  Arch.  mun.  Reims.) 

Et  u'avoit  nul  her  de  luy  yessant.  (1332, 
Cart.  de  S.  Taurin,  lxv,  .ïrch.  Eure.) 

Sanz  hoirs  exuz  de  li  en  mariage.  (13il, 
hett.  de  Ph.de  Val.,  Arch.  JJ  72,  f°  349  v".) 

Et  a  ses  hers  yessant  de  lui.  (19  nov. 
-1394,  Ch.  du  garde  du  sceau  de  Cherbourg, 
S.-Laurent,  Arch.  Manche.) 

Qui  de  noslre  ligniee  ystront. 

(NativUéH.-S..  Jub.,  Myst.,  H,  2-2.) 
Si  de  toy  yealx  que  frnictz  odorans  yssent 
Fuyr  ne  faolt  la  nnict  tant  désirée. 
(Cl..  Mar.,  Chants,  Ch.  nnpt.  de  Renée,   p.  251. 
éd.  iaU.) 

Comment  d'iceulx  par  lignes  directes 
yssit  Gargantua,  père  de  Pantagruel.  (Rab., 
Gargantua,  f°  6  r»,  éd.  lo42.) 

Aucuns  disent  que  de  luy  issil  Hugues 
Capet.  (Kauchet.  Antiq.  gaul.,  vol.  Il,  1.  II, 
ih.  I,  éd.  1611.) 

—  Dépendre  : 

Et  trestot  l'aluet  ki  apent  et  lotes  les 
droitures  ki  en  issent.  (1212,  Cab.  Du 
Kresne,  Metz.) 

Apres  la  mort  a  la  famé  11  doeres  re- 
vaudra ans  plus  prouchiens  oirs  a  celui  de 
qui  héritage  il  oissi.  {Coût,  de  Norm.,  ms. 
Sle-Gcn.^  f°  2,  Marnier,  p.  7.) 

—  Réfl.,  sortir  : 

Et  de  ses  croix  fors  s'en  exit. 

(Vie  de  S.  Lég.,  ms.  Clerm.,  st.  25.) 
Paieo  d'Arabe  des  nefs  se  sunt  eissut. 

{Roi.,  2810,  Mûller.) 
hsons  nos  ent  armé  et  fervesti. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f  22^J 
Ist  s'en  liasté  et  a  desrei. 

(Den.,  D.  de  Nom.,  Il,  761,  Michel.) 
Lievc  tost  sus  et  si  ('en  eis. 
(G.  de  s.  P.tiR.  Mont  S.  Michel,  2610,  Michel.) 
Des  herberges  s'en  visent,  n'i  volent  demorer. 
(Destr.  de  Rome,  1220,  Kroeber.) 

Lors  s'en  csent  François  des  loges  et  des  trez. 
(rirrahras,  Vat.  Chr.  ICIG,   f»  W.) 
Devers  l'autel  s'encline,  puis  s'en  isl  erranment. 
{Berle,  2631,  Scbeler.) 
Tantost  se  oisse  hors.  (Voy.  de  Marc  Pal, 
'-■.  cxvli,  Houx.) 

—  Se  dessaisir  : 

Desques  coses  vendues  devant  dites  je 
iii'en  sui  issus,  dessaisis  et  desvestus  en  le 


main    mon  seigneur  l'abbé.    (1283,    Cart. 
noir  de  Corb.,  Richel.  I.  17758,  f°  185  r».) 

—  Acl.,  sortir  de  : 

11  yssy  voluutairement  la  cité.  (FosSK- 
TiER,  Chron.  Marg.,  ms.   Brux.  10511,  VI, 

IV.) 

—  Fig.,  passer,  dépasser  : 

En  quoy  faisant,  je  ne  puis  encourir  a 
deshonneur,  puis  qu'il  m'en  a  baillié  la 
licence,  mais  que  je  ne  ysse  les  termes  de 
la  promesse  que  j'ay  faicte.  (Louis  XI, 
Nouv.,  c,  Jacob.) 

—  Infinitif  pris  substantivement,  sortie  : 

Soie  ert  Bapaumes  et  Artois  aulresi. 
Et  li  treus  des  entrer»,  des  issirs. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  C  182  r».) 
Tuit  li  marchant  aient   sauf   et  leur   eis- 
sir d'Engleterre    et   venir    en  Engleterre. 
{Gr.  charte  de  Jean  s.  terre,  Cart.  de  Pont- 
Audemer,  f°  83  v»,  Bibl.  Rouen.) 

A  vo  issir  feres  .xii.  eskievins  a  vo 
poùir  pour  le  mius  ke  vous  sares  pour  le  vile 
warder,  et  cil  .xll.  feront  .xil.  autres  a  leur 
issir  sous  leur  sierement.  (Bans  d'Hénin- 
Lîc'terd,  Serment  des  échevins,  §3,Tailliar.) 

—  Eissant,  part,  prés.,  sortant  : 

Le  premier  hnis  de  tontes  fleurs  vermeilles 

Estoit  coostruict  et  de  boulons  yssans. 

(Cl.  Marot,  Temple  de  Cup.,  C  11  v°,  éd.  1538.) 

—  Locut.,  aoust  issant,  de  la  sortie 
d'août  : 

A  la  feste  Noslre  Dame  awast  yssant. 
(1284,  Hist.  de  Metz,  m,  230.) 

Cis  escris  fuit  fais  le  mardi  devant  feste 
nostre  dame  awost  yssant.  (Août  1317, 
Celestins,  Maison,  1*  1.,  Arch.  Mes.) 

—  Eissit,  part.. passé,  sorti  : 

Par  poi  qu'il  n'est  del  sen  eissia. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  1798,  Michel.) 
Berbiz  tondues 
Ki  del  lavoir  sunt  eischues. 
(fiant,  des  canl.,  ms.  du  Mans  173,  f°  72  v».) 

Crie,  a  poi  n'est  del  sen  esue. 

(Tristan,  II,  632,  Michel.) 

—  S.  m.,  descendant  : 

Sans  ce  que  ledit  Henry  ne  nul  des  exus 
des  devant  diz  monsour  Rolland  de  Quoet- 
bual  le  jeune  et  Henry  de  Quoetbual,  qui 
sont  essus  et  qui  pouroient  nasquir,  en 
puissent  faire  demande  audit  vicomte. 
(i315.  Sentence,  Morice,  Pr.  de  l'H.  de  Bret., 
I,  1259.) 

Issir  se  disait  encore  au  milieu  du 
xvii=  s.  : 

Issir,  oriri.  (Duez,  Compmd.  gramm. 
gall.,  p.  80,  éd.  1663.) 

Furetière  l'enregistre  avec  cette  re- 
marque :  «  Vieux  mot  qui  signifloit  au- 
trefois sortir,  qui  n'est  plus  en  usage.  » 

EissuE,  essue,  esue,  esseue,  exue,  iessue, 
oissue,  issue,  isue,  uxuwe,  ensuwe,  s.  f., 
sortie,  lieu  par  où  l'on  sort  : 

E  si'n  ont  fait  une  devise 

E  rais  en  un  enbuscbement 

Al  esseue  toi  sagement. 

(Be.n.,  d.  de  Xorm.,  II,  41338,  Michel.) 

Parmi  la  forest  s'achemine, 

Trestotejor  d'errer  ne  fine 

Tant  qu'il  est  venu  a  l'oissae. 

{Renaît,  23633,  Méon.) 


Tant  qu'il  a  trové  un  marois 
A  l'oissue  doB  bois  ramé. 

(W.,  Î5920.) 

A  Vesue  de  Persie.  [Voy.  de  Marc  Poi, 
c.  xxxiii.  Roux.) 

A  chascune  essue  de  la  dite  ville.  (Ch.  de 
1339,  Prieuré  de  Bonue-Nouv.,  Arch.  Loi- 
ret, H.) 

—  Action  de  sortir,  sortie  : 

Les  contrées  seront  troblees  et  douteront 
por  tes  signes,  a  la  fin  du  mont  :  la  leu.: 
oissue  sera  du  matin.  (Psaut.,  Maz.  258, 
fo  74  V».} 

Ne  souffri  mie  que  Pharaon  leur  fist  mal 
a  Voissue  d'Egipte.  (Ib.,  1°  126  v".) 
Dieus  garde  et  t'enlree  et  Voissue. 

{Psaut.,  ms.  Berne  697,  f  42  r".) 
Le  secont   an   après   s'oissue  fu   Aaron 
establiz  le  premiers  prestres   des  Ebreus. 
(Chron.  de  Fr.,  ms.  Berne  390,  f°  9'.) 
Florence  fu  lors  si  gardée. 
Que  Vessue  en  fu  deveee 
A  celz  qui  par  deiiens  esloieut. 
(GoDEFROT  Dï  Paris,  Chron.,  4233,  Buchon.) 

Au  troiziesme  mois  après  Vissue  de  Israël 
de  la  terre  d'Egypte.  (Le  Fevrk  d'Est., 
Bible,  Ex.,  xix,  éd.  1334.) 

—  Fin  : 

As  ensuwe  de  mardi.  (Mars  1332,  Dorp., 
abb.  de  Heiglissem,  Arch.  du  roy.  de  Belg.) 

—  Congé  : 

Et  en  prenant  issue  demanda  au  roy 
si  c'estoit  pas  ce  qu'il  luy  avoit  enchargé. 
(Juv.  DES  Uhs.,  Hist.  de  Charles  VI,  1382, 
Michaud.) 

—  Rentes  ; 

Ne  pregne  de  la  terre  de  l'eir  fors  rei- 
gnables  eissues.  (Gr.  Charte  de  Jean  sans 
terre,  Cart.  de  Pont-Audemer,  f»  81  v», 
Bibl.  Rouen.) 

Et  se  tant  n'en  i  avoit  (de  vendange) 
d'asi  boen,  et  ce  doit  fraier  lou  droit  de 
toutes  les  uxuwes,  et  la  vuudange  de  ceste 
vigne  doit  il  mètre  au  chakeur.  (1244,  Cart. 
de  S.  Vinc.  de  Metz,  Richel.  1.  10023, 
f"  91  r".) 

Les  entrées  et  les  isues  del  vendage.  {Ch. 
de  mai  1230,  S.  Aubert,  Arch.  Nord.) 

E  les  rentes  et  les  esues  e  les  aparte- 
nances.  (Ch.  de  1238,  S.  Aubin  d'Ang., 
Cab.   Grille,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

0  totes  les  esues  e  les  rentes  e  les  apar- 
tenances  e  toutes  les  choses  que  il  avoient 
e  poeient  avoir  outre  Leire.  (Avril  1238  ou 
1239.  Beaugé.  Rev.  de  l'Anjou,  t.  II,  1»  part., 
p.  204.) 

De  moitiés  de  toutes  les  rentes,  des 
profiz  et  des  eissues  de  toute  la  conté  de 
Bologne.  (1261,  Arch.  J  1124,  pièce  2.) 

La  moitié  de  toutes  les  rentes  et  des 
profiz  et  des  essties.  (Accord,  Boulogne, 
1263,  Arch.  J  1123,3.) 

Et  ce  lor  doit  lou  disme  de  toutes  les 
uxuwes  des  frus  de  ceu  kil  au  vanderont. 
(1263,  Cart.  de  S.  Vinc,  Richel.  1.  10023, 
1°  118  y.) 

An  rantes,  en  isues.  (1263,  Cart.  de 
Cliamp.,  Richel.  1.  5993,  f  209^) 

H  doit  avar  son  rai  et  ses  exues  par  toz 
nos  bois.  (1276,  Charmes,  2,  Arch.  Meurthe.) 

Et  prendront  les  fruiz  et  les  essues  de 
nos  terres  et  de  nos  reules.  (1276,  Richel. 
Coll.  Bl.-Mant.,  73»,  1°  244  r°.) 


2a 


EJE 


Tonz  les  fruiz  et  les  essues.  (1284.  la 
Couture,  Arch.  Sarlhe.) 

Envoiies  lui  quanques  niestiers  11  est  ; 
au  moins  les  issues  de  son  patrimoine  I 
{Chron.  de  Rains,  c.  xx,  L.  Paris.) 

Les  fruiz,  les  levées  et  les  iessnes  du  pré 
et  du  jardin.  (Fév.  1304,  Ch.  du  vie.  de 
Caen,  La  Trinité,  Arcb.  Calvados.) 

Tous  les  fruiz.  prouffiz  et  essues  de  la 
dite  metaerie.  (1314,  Vieux  Bellesme,  Arch. 
Orne.) 

Les  fruiz  et  les  exues  et  les  eraolumens 
d'icellui  four.  (4  fév.  1323,  Cart.  du  S.  Es- 
prit de  Gray,  n»  30,  Arcli.  Gray.) 

—  Extrémités  et  entrailles  de  quelques 
animaux  : 

Pour  iceulx  pourceaux  langoier,  tuer, 
faller,  appareiller,  et  pour  le  salaire  des 
Irippieres  qui  ont  appareillé  et  lavé  les 
essues  et  fait  les  boudins,  4  1.  (1389,  Compl. 
de  l'hôt.  des  B.  de  Fr.,  p.  258,  Douet  d'Arcq.) 

La  langue  moderne  a  conservé  quelques 
significations  de  ce  mot  sons  la  forme 
issue. 

BISTRE,  islre,  yslre,  v.  n.,  sortir  : 

La  mere  mot  ne  savoit 
Qai  entendoil  sa  teille  a  teislre, 
N'avoit  pas  veu  sa  fille  eistre 
De  sa  meson  dont  ert  eissne. 
(J.  Le  March.,  Mir.  de  S.-D.,  ms.  Chartres, 
f»  W.) 

Toutesvoies  en  (des  .ix.  eielx  ou  espères 
et  lumières)  faut  il  istre  tous  aucune  foiz. 
(J.  DE  Salisb.,  Policrat..  Richel.  24287, 
h  83^) 

Jamais  n'eassent  (certain  en  soya) 
Pensé  de  luy  bailler  ce  lillre 
Dnqnel  ne  peult  que  bon  loz  yslre. 
(Epist.  à  Slarol.  à  Sagon,  el  à  la  lliielerie ,  dans  les 
Œuvres  de  llarol,  éd.  ITSl,  t.  VI,  p.  139.) 

EISTREINDRE,  VOlr  ESTREINDHB. 

EITRE,  voir  AlTRE. 

EivE,  voir  AiGUE. 

EIWALITEIT,  voir  IVEI.TÈ. 

EiWALMENT,  eiwament,  voir  Ivelment. 

EJAMDER,  voir  ESJAMBER. 

EJECT,  part,  passé,  rejeté,  repoussé  : 

Si  tiel  tenant  pcr  le  custome  payant  ses 
jîervices  soit  eject  par  le  seigaior,  que  il 
.ivera  action  de  trépasse  vers  luy.  (LlTTL., 
Instit.,  77,  Houard.) 

EJECTEMENT,  S.  m.,  dépossesslonj 
en  termes  de  coutumes,  on  appelait  brève 
de  ejeclemenl  un  bref  de  rejeltement  de 
réclusion  : 

L'on  d  ux  teignont  le  gard  des  terres,  ou 
lenements,  durant  le  non  âge  d'un  enfant, 
si  l'un  oustn  l'autre  de  son  possession,  il 
que  est  ousté  avcra  brève  de  ejeclement  de 
gard  de  la  moitié.  (Tenur  de  Lillel.,  f»  73 1°, 
ap.  Ste-Pal.) 

EJECTER,  egipter,  verbe. 

—  Act.,  chasser  : 

Membres  perclas  de  leur  lien  ejeelet. 
iMarcial,  Louanges  de  Marie,   f°  99  r",  éii.  1-49Î.) 

—  Réfl.,  s'élancer  : 


EL 

Le  saillir  est  dit  de  l'elevacion   que  fait 

de  soy  la  personne  en  saillant  ou  par  loing  I 

soy  egipter.  {Chron.  et  liisl.  saint,  el  prof.,  ^ 

Ars.  351o,  f°  23  v».)  ' 

EJECTION,  s.  f.,  action  de  chasser  : 

De  le  seconde  éjection  des  acatansct  des 
vendans  el  temple.  (Bit.  hist.,  Maz.  533, 
f»  lll^) 

Laquelle  chose  cogneue  par  Sarra  elle 
requist  Abraham  de  le  geter  hors.  Apres 
ceste  éjection,  Hismael  devint  homme  sau- 
vaige.  (La  Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f"  127'", 
éd.  1488.) 

—  Ejection  des  meubles,  ordre  porté  par 
le  parlement  de  Metz  en  1334,  de  vider 
une  maison,  ou  d'en  sortir,  sous  peine  de 
voir  ses  meubles  jetés  dehors. 

Ejection  appartient  à  la  langue  moderne 
dans  le  sens  particulier  de  déjection. 

EJouiR,  voir  EsjoiR. 

EJOUISSANCE,  voir  ESJOISSANCE. 

EJUNCTiON,  s.  f.,  terme  de  coûtâmes  : 

Que  par  stil,  une  cause  principale  qui 
seroit  intentée  pour  fons  d'héritage  d'entre 
le  prétendant  droict  en  iceluy,  et  l'occu- 
peur,  et  possesseur,  doit  surceoir,  durant 
la  cause  d'ejunction  et  évocation  de  garand. 
{Coût,  de  Tourn.,  Nouv.  Cout.  géu.,  t.  II, 
p.  935.) 

EJUNER,   VOir.ESJEUNER. 

1.  EL,  eil,  al,  aul,  au,  eu,  adj.,  autre  : 

Cnm  al  avogle  fist  \'au  jnr. 
(Est.  de  S.  Aedw.  le  rei.  2819,  Lnard.) 

E  s'eo  vent  cum  fist  l'au  jnr. 

(/*.,  2868.) 

—  Neutralement,  autre  chose  : 

Si  Tunt  ferir,  qae  fereient  il  el  f 

(Roi.,  118S,  Mûller.) 
Ferei,  païen,  pur  el  venod  n'i  estes. 

(/*.,  3397.) 
Si's  nnt  laissiei  :  qn'en  fereient  il  el  f 
(/*.,  2961.) 

E  tôt  por  Ini,  onqnes  nient  por  el. 

(.ilexis,  st.  49°.  xi=  s..  G.  Paris.) 

Mais  je  désir  plus  l'nn  que  Val, 
Por  çou  me  fait  mes  cuers  prant  mal. 
^Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f»  102'.) 

Ke  vos  i  sai  et  aconter. 

(1d.,  ».  de  Norm.,  II,  5107,  Michel.) 

Sire,  dit  Carlemaigne,  [ne]  serat  ja  mais  el  f 

(Voij.  de  Charlentigne,  396,  Koschwilz.) 
Tox  jorz  ai  guerroie,  que  onqnes  ne  fis  al; 
Longnement  ai  chose,  mes  ne  por  avoir  al 
Qae  ci  trais  .i.  geot  plus  dnre  que  métal. 

(J.  BoD.,  Sax.y  CLvni,  Michel.) 
Qnant  il  voit  qu'il  n'i  fera  al 
Toarne  le  chief  de  son  cheval. 

(Rom.  de  Tiebes,  Richel.  60,  t"  7^.) 
Li  nns  dist  nn,  li  autres  eil. 

(Florimoni,  Richel.  792,  f»  8*.) 
S'a  plaisir  vos  venoit,  si  parlerions  à'el, 

(Gui  de  Bourg.,  1631,  A.  P.) 

Qnant  je  fui  en  vos  las 
Et  je  gisoie  entre  vos  bras 
Dolans  n'i  Telles  al. 

(Chans.,  ms.  Montp.  H  196,  ('  4S  y°.) 

Toat  el  ai  empensé. 
(Clumt.  dWnlioclie,  iv,  t.  1138.   P.  Pari».) 


EL 


Garde  qu'il  n'ait  ne  d'nn  ne  i'el 
Besoig. 
(Vie  de  S.  Aleii,  478,  Rom.  VIII,  p.  178.) 
Il  dient  an  et  pensent  el 
Li  traîtres  felou  mortel. 

(Rose.   Richel.  1.Ï73,  f"  21'.) 

Menti  m'en  ont,  il  n'i  a  el. 

(Dolop..  4177,  Bibl.  elr) 
N'ai  pas  ancor  .i.  mois,  vos  parlâtes  tôt  i'aut. 
(.Floov.,  656,  A.  P.) 
Dame,  ce  dit  Richiers,  il  ne  ponst  or  aul  estre. 
(Ib.,  901.) 
Desoz  .1.  arbre  ala  prendre 
Son  hostel,  qnant  n'en  pot  dut  faire. 
(Pean    Gatinead,   rie  de  S.  Marlin,  p.  104, 
Bourrasse.) 

Mes  failli  aveit  de  sna  espeir, 
Kar  le  seignur  tut  el  pensa. 
((7n  Chival.  e  sa  dame,  ms.  Cambr.,  Corpus  50, 
r  93''.) 

Quant  li  bourgois  virent  que  li  evesques 
ne  lor  en  feroit  el,  si  le  misent  fors  de  le 
vile.   (Chron.  de  Rains,  c.    xvi,  L.  Parie.) 

CierteSj  dist  11  rois,  pour  el  ne  Bui  jou 
venus  chi.  (Ib.,  c.  xxili.) 

Li  asniers  une  chose  pensse. 
Et  li  asnes  pensse  tout  el. 
{De  la  Borgoise  d'Orliens,    104,  Héon,  Fabliau.T, 
III,  164.) 

Atant  s'en  tat  et  A'el  parla, 

(Couci,  4145,  Crapelot.) 
Car  mes  caers  et  me»  désirs  tons 
Ne  pense  a  et  ne  jonr  ne  nuit. 
Ne  ne  tent  a  antre  déduit. 

(Ib.,  3076.) 

E  Bertran  li  respont  n'atendre  al. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  383,  Michel.) 

—  Il  peut  aussi  être  suivi  de  que,  comme 
autre  : 

N'i  atendam  eil  qae  la  mort. 

(Brui,  ms.  Munich,  1016,  Vollm.) 
Puis  redemande  se  esleit 
Avenu  rien  el  que  soleit. 
(G.  DE  S.  Pair,  M.  S.  Micliel,  2839,  Michel.) 
Bien  set  se  uns  d'ens  le  tenoit, 
Que  il  li  donroit  el  que  pain. 

(Renan,  5530,  Méon.) 

—  Un  elel,  une  chose  et  une  autre,  tout: 

N'i  voldreot  rien  leissier,  un  et  el  enporterent. 
(Garnier,  Vie    de    S.  Thom.,  Richel.  13513, 
f»  94  r".) 

Tant  alerent  parlant  andni 
D'uns  et  d'autres,  et  d'un  et  d'el. 
Qu'il  sont  venu  a  lor  oslel. 

(Gauvain,  3654,  Hippeaa.) 

La  ot  main  riche  garnement. 
Maint  drap  de  soie  et  de  cendel. 
Assez  i  ot  et  d'un  el  d'el. 
Or  et  argent,  et  .lutre  avoir. 

(Dolop.,  2777,  Bibl.  eli.) 

Jal  fnt  la  neiT  apareillie  ; 
Li  sergent  l'orent  jai  chargie 
Et  de  tables,  et  d'un  el  d'el. 
Et  de  cea  ke  fat  a  l'ostel. 

(Ib..  10941.) 
D'un  el  d'el  tout  ades  pensa. 

{Couci,  4934,  Crapelet.) 

—  Ne  un  ne  el,  ni  une  chose  ni  l'autre, 
rien  : 

Ja  mar  dires  ne  un  ne  el. 

(Renan,  Richel.  371,  f»  130.) 

—  Adv.,  autrement  : 


ELA 


ELA 


ELE 


Mesire  Thiebaus  le  vit  bien,  et  molt  en 
lu  dolan?,  mais  ci  n'en  pot  faire.  (Comtesse 
de  Ponlhieu,  Nouv.  fr.  du  xiii'  s.,  p.  177.) 

Mere,  je  D'en  puis  et  faire  : 
Nicolete  est  de  boin  airo  ; 
Ses  gPQS  cors  el  son  viaire. 
Sa  biaotes  le  cuer  m'esclaire. 

(Auc.  el  A'ic,  p.  5,  Suchier.) 

—  Dans  un  autre  lieu  : 
Puis  el  demain  el  soi  galiz. 

(S.  Brandan,  1360,  Michel.) 

2.  EL,  voir  Le. 

ELABORBMENT,  S.  m.,  Objet  travaillé, 
ouvré  : 

Qui  conduisoit  devant  soi  un  char  em- 
belli de  toute  manière  de  singularités 
d'antiques  feuillages,  molures  et  riches 
elaboremeiis.  (Xûguier,  Hist.  Tolos.,  p.  17, 
éd.  1S36.) 

EL.ACION,  -  tion,  eUacion,  elaction,  s.  t. 
action  d'élever,  de  s'élever,  de  soulever  ; 

Par  tel  seigaear  soDt  en  elaclion. 

(EisT.  Desch.,  Poh.,  II,  155.  A.  T.) 
Par  la  grand  fonlle  esmeiie 
Des  combaiaos  qui  font  en  plein  joor  soardre 
Obscnrilé  i'elalion  de  ponldre. 
(La  BoRDERiE,  Voy.  de  Constanlinople,  p.  '2i,  Lyon 
l5i-2.) 

—  Augmentation  : 

Mais  après  par  ellaeton 
Et  par  mnlliplicacion 
De  deniers  vindrent  frainz  dorez. 
(Le  Chape!  des  trois  fleurs  de  lis.  ms.  Berne  -217, 
f"  76".) 

—  Au  sens  mor.,  exaltation  desol-mème, 
gonflement  de  vanité,  enorgueillissement, 
orgueil  : 

Par  tant  ke  il  vit  l'omme  de  si  grande 
vertut,  si  désenflât  envers  lui  celé  crueile 
pense  del  orguelh  de  sa  elation.  (Dial.  SI 
Greg.,  p.  120,  Foerster.)  Lat.  :  Erga  illum 
illa  mens  eliera  ab  elationis  fastu  detumuit. 

Mais  tant  voi  en  plusenr  envie,  elation, 
Qn'il  ne  tiennent  de  l'ordre  fors  l'abit  et  le  non. 
(ROTEB.,  de  la  Vie  doit  monde,  I,  238,  Jnb.) 
Et  met  haraililé  en  lieu  A'elacion. 
(Des  -y.  joies  JV.-O.,  Richel.  23111,  f  327".) 

Eschive  orguel  et  elaction.  (Guide  spirit., 
ms.  Angers  233,  f°  17''.) 

Quant  li  dyables  lou  tamptoit  d'eiaifOft  il 
couroit  a  ces  piciiieis.  (Homélie,  xiv  s.,  ms. 
Metz  264,  p.  39'.) 

Aussi  est  a  fuir  abjection  et  sote  humi- 
lité comme  elacion  d'orgueil  desmesuré. 
(J.  DE  S.\LISB.,  Policratiqûe,  Richel.  24287, 
f  107».) 

Concorde  se  acquiert  plus  en  humilité 
que  en  sa  propre  exnltacion  ou  elacion. 
(Intern.  Consol.,  II,  lviii,  Bibl.  elz.) 

Je  ne  vueil  point  la  consolacion  laquelle 
oste  de  moy  componction,  ne  je  ne  désire 
pasconteœplacion  de  laquelle  vient etado» 
(16.,  I,  10.) 

En  elacion'de  cuer.  (G.  de  Ch.^stell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  II,  19,  Buohon.) 

Toute  elation  de  soy  mesmes  est  une 
manière  d'orgueil.  (Guy  Juvenal,  laReigle 
monseigneur  sainct  Benoisl,  f"  23  v».) 

NuUi'ment  ne  se  fuult  eslever  par  etof/on. 
(Le  Repos  de  conscience,  c.  m,  Jeh.  Treppe- 
rel.) 


Pnis  l'aj  cnidé  mettre  en  la  loire 

H^elacion  et  vaine  gloire. 
(Greb.an,  Mi.sl.  de  la  pass.,  10691,  G.  Paris.) 

Ypocrisie,  discorde,  oullrecaidance, 

Elation  et  inobedience 

Se  mettent  sas  avec  déception. 
(Gringobe,  Folles  Enirepr.,  p.  16,  Bibl.  elz.) 
Mais  depuis   il  entra  en  telle  elation  si 
orgueilleuse  et  fist  tant  d'iusolences  que... 
(Triumph.  de  Pelrarq.,  f»  126  r»,  éd.  1531.) 

—  Exhalaison  : 

Aussi,  par  l'attraccion  du  deable,  orgueil 
qui  est  mauvaise  planette  a  eslevé  tant  de 
fumées  et  d'elacions  corrompues  au 
royaume  de  France,  que...  (Uod.  et  Rac, 
ms.,  t°  319  V",  ap.  Ste-Pal.) 

ELACTION,  voir  Elacion. 

ELAiSE,  S.  {.,  terme  de  serrurerie  : 
Pour  deux  elaises  aus  deux   bous  par 
manière  de  guichet  qui  remplissent  l'entre- 
deux.   (1417,  Arch.   hospit.  de   Paris,    II, 
p.  153,  Bordier.) 

ELAISIER,  voir  ESLAISIER. 

ELAisoY,  S.  m.,  polissoir  : 

Se  retira  en  France  ou  il  apporta  ce  vieil 
livre  françoys,  pensant  que  par  le  lire  et 
relire  souvent  il  apprendroit  plutost  la 
langue  du  pais  ou  il  deliberoit  vivre  et 
mourir  et  parce  qu'il  y  avait  desja  mis 
grand  peine,  et  qu'il  n'y  pouvoit  rien  com- 
prendre, ny  entendre,  pour  estre  le  parler 
de  ce  ciecle  heureux  passé  par  Velaisoy  et 
polisseure  des  langues  plus  disertes  et 
retirées  du  brusqencien  me  pria  que  le 
voulsisse  lire.  (D.  Flores  de  Grèce,  p.  4,  ap. 
Ste-Pal.) 

ELAISSIER,  voir  EsLAISIER. 

ELASii,  interj.,  malheureux  que  je  suis  I 
Et  bien  s'em  puent  si  ami 
Désormais  clamer  :  Elami. 
(W.4TRIQ0ET,  /(  Dis  du  Connestùble,  305,  Scheler.) 

BLANCHE,   voir  ElENCHE. 

ELANGOURIR,   VOir  ESLANGOURIR. 

ELANGUÉ,  voir  ESLANGUÉ. 

ELANGUIR,  voir  ESLANGUIR. 

ELAPSER,  verbe. 

—  Réfl.,  s'échapper  : 

Je  me  elapse,  I  scape  or  slyppe  thorowe 
a  narowe  place.  Quelle  vermine  est  ce  que 
de  ce  regnart  que  s'est  elupsé  par  ce  petit 
trou.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  699,Génin.) 

Qui  eust  jamays  pencé  quil  se  fust  elapsé 
hors  de  ce  petit  trou  ?  (Id.,  ib.,  p.  721.) 

—  Neutr.,  s'écouler  : 

Si  exploitèrent  tant  en  celui  edifPice  que 
avant  qu'il  fust  long  temps  elapsé  ourent 
sur  icelle  roche  une  ville  bastie.  (CoURCï, 
Hist  de  Grèce,  Ars.  3689,  f°  102''.) 

Avant  que  le  temps  fust  gaires  elapsé  lui 
convint  il  du  siècle  partir.  (Id.,  ib.,  f"  107''.) 

—  Elapsé,  part,  passé,  échappé,  écoulé  : 
Quelque  temps  elapsé  après  l'edict  pu- 
blié de  reparer  le  temple.  (Carion,  Chron., 
f»  79  r»,  éd.  1548.) 

ELARGATioN,  S.  f.,  élargissement  : 
Si    est   inscisions  ou  apertions    d'extre- 

mitez   ou  elargations  des   porres    d'iceles. 

(Brun  pe  Long  Borc,  Cyriirgie,  ms.  de 

Salis,  f  22'».) 


ELARMER,  VOir  ESL ARMER. 
ELASCHEMENT,  VOir  ESLACHEMENT. 
ELASCHIR,  voir  ESLACHIR. 

ELAT,  adj.,  orgueilleux  : 

Tu  seras  en  tes  moeurs  et  beaux  exemples 
comme  déifié  des  hommes,  entreteneur  de 
ton  throne,  non  dissipeur,  non  elat,  ne 
enflery  en  ton  exaltation.  (G.  Chastellain, 
Advertissement  au  duc  ChoD-les,  vu,  316, 
Kervyn.) 

ELATURE,  S.  f.,  élévatiou,  hauteur  : 

Thirrus  alors  durant  celle  advenlure 
Fendoit  un  chesne  de  moult  grande  elature. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Eneid.,  Richel.  801.  f»  73'.) 

EL.WAssE,  voir  Eslavasse. 
ELAVER,  voir  Eslaver. 

ELAYER,  voir  ALOIEH. 
ELBRIGIER,  VOir  HERBERGIER. 

ELE,  voir  Elle. 
ELEc,  voir  Iluec. 

ELECToiRE,  S.  ui.,  nom  de  plante; 
M.  Adolphe  Brongniart  pense  que  c'est 
Vactea  ou  l'ellébore  noire  (vulg.  rose  de 
Noël,  parce  qu'elle  fleurit  h  cette  époque) 
qui  a  la  fleur  blanche  et  croit  dans  le 
midi  de  l'Europe,  ou  plutôt  Vaclea  spicata, 
plus  commune  dans  tonte  l'Europe,  dési- 
gnée quelquefois  sons  le  nom  d'ellébore 
noire  : 

La  racine  d'electoire  de  canarade  (c'est 
Velectoire  qui  fait  fleur  de  couleurblanche.) 
iMénagier,  II,  3,  Biblioph.  franc.)  Impr.,  de 
Vectoire,  ectoire. 

Prenez  la  racine  de  l'herbe  d'electoire  qui 
fait  fleur  de  couleur  d'azur.  (Ib.,  S.) 

ELECTRE,  eleutre,  s.  m.,  composition 
de  plusieurs  métaux  : 

Un  autre  grant  vaissel  d'eleutre.  (Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f  20P.) 

L'en  traist  hors  de  leurs  lieux  les  trois 
vaisseaux  d'eleutre,  en  quoy  le  glorieux 
martir  monsieur  saint  Denys  et  ses  com- 
paignons  reposoient.  (Grand.  Chron.  de 
Fr.,  Bon  roy  Phelippe,  I,   xvii,  P.  Paris.) 

Fu  Irait  le  précieux  corps  monseigneur 
saint  Denys,  hors  de  la  ou  il  repose  en- 
clos et  enseellé  en  riches  vaisseaux d'eieuire. 
[Ib-,  II,  6.) 

Jupiter...  a  color  de  electre  et  de  cler 
laton.  (Introd.  d'astron.,  Richel.  1353, 
f  35».) 

Sans  elle  (l'herbe  dite  Pantagrueliou) 
seroient  les  cuisines  infâmes...,  quoy  que 
y  feust  en  abondance  or,  argent,  electre, 
ivoyre  et  porphyre.  (Rabel.,iii,61,1'°164v'>, 
éd.  1532.) 

D'un  bracelet  i'eleclre  a  la  façon  jolie. 

(S,-Am.4nt,  Moijse  sauvé,  xu,  Bibl.  elz.) 

Voir  VEleclrun  des  anciens  était-il  de 
l'émail  ?  Dissertation  sous  forme  de  ré- 
ponse à  M.  Jules  Labarte,  par  Ferdinand  de 
Lasteyrie.  —  Paris,  Didot,  in-S". 

ELECTRiN,  adj.,  de  l'électre  : 

Nez  en  tens,  faiz  de  sei  mostrance 
A  electrine  resemblance. 
(Ben.,  d.  de  mrm..  II,  21023,  Michel.) 


22 


ELE 


ELE 


ELI 


—  s.  m.,  composition  de  plusieurs  mé- 
taux : 

En  SitUie...  croist  une  manière  de  métal 
nommé  electrin,  et  croy  que  c'est  quelque 
manière  de  cuivre  ou  ce  que  nous  appe- 
lons charlemaigne  dont  les  fondeurs  de 
laiton  usent  a  donner  couleur  a  leur  ou- 
vrage. [Chron.  et  hisl.  saint,  et  prof.,  Ars. 
3blo.  f»  86  v°.) 

ELEESSÉ,  adj.,  terme  de  blason,  comme 
alezé;  la  croix  eleessée  est  celle  dont  les 
quatre  extrémités  ne  touchent  pas  le  bord 
de  l'écu  : 

Le  seigneur  de  Manny,  [portoit]  de  sable 
a  une  croix  d'argent  eleessée.  {Petit  Jelian 
de  Saintré,  ch.  lviii,  éd.  1539.) 

Le  conte  de  Liste  portoyt  de  gueuUes  a 
la  croix  e/eessee  et  plommeè.  (76.,  ch.  LViii.) 

Cf.  EsLAisiER,  élargir. 

ELEESSIER,  VOir  ESLEECIER. 
ELEFANTIE,   VOir  ELEPHANTIE. 

ELEGiT,  S.  m.,  sorte  de  tenare  ;  tenir 
par  elegit,  c'était  probablement, dit  Sainte- 
Palaye,  tenir  un  héritage  d'un  seigneur, 
et  le  relever  par  droits  et  devoirs  de  con- 
vention autres  que  ceux  que  prescrivait 
la  coutume  ; 

Plus  sera  dit  de  tenant  en  common  en 
le  chapter  de  releases,  et  tenant  par  elegit 
et  confirmations.  (Tenur.  de  Liillet.,  i"  73 v», 
ap.  Ste-l'al.) 

Tenaunt  per  elegit,  tenaunt  per  statute 
marchant,  ou  teuauut  per  statute  d'Ie 
Stapl'.  {Ib.,  ('  157  r».) 

ELEIS,  voir  ËSLÀIS. 
ELEISSIER,  voir  ESLÂISSIEK. 
ELEMENT,  S.  Ul.,  fOFCe   : 

EM'ent  adunet  lo  saoa  elemenl. 
{Canlil.  de  SIe  Eiilalie,  iS,  Meyer.  Rec,  p.  191.) 

ELEMENTABLE,  adj.,  élémentaire  : 
De  nesune  elemenlable  matière.  (Le  roi 
René.     Morlifiement   de    vaine   plaisance, 
OEuv.,  t.  IV,  p.  3,  Quatrebarbes.) 

ELEMENTATiF,  adj.,  élémentaire  : 

Soubz  uoe  essence  primiiive, 

Laquelle  est  Vflemeiilalive. 
(,1eh.  de    Meu.nc,  les  Rcmonsir.  de  Nal.,  35", 
Méon.) 

ELEMENTÉ,  elleitienlé,  adj.,  qui  appar- 
tient à  l'élément,  qui  constitue  l'élément; 

Il  est  toiU  vray  et  sans  mentir. 
Se  sans  vérité  divertir. 
Que  toute  chose  elementee 
Est  d'elemens  alimentée. 
(Jeh.  de  Melnc,  Resp.  de  V Alchymiste  à  liai.. 
Toi,  Méon.) 

La  chose  elementee  est  nourrie  de  l'élé- 
ment souverain.  (Cftron,  et  hist.  saint,  et 
prof.,  .'Vrs.  3515,  1°  177  r».) 

Choses  elementees.  (P.  Ferget,  Mirouer 
de  la  vie  hum.,  f°  120  v»,  éd.  1482.) 

Touttes  choses  créez  de  Dieu  soubz  le 
globe  lunaire  sont  ou  ellementees  seulle- 
ment,  coine  pierres  précieuses  et  aultres 
avec  tous  metaulz,  ou  sont  ellementees  et 
vegetables  comme  herbes, arbres,  et  touttes 
manières  de  plantes,  ou  sont  elementees, 
vegetables  et  sensitives,  come  sont  touttes 


bestes ,  oiseaulz  ,  poissons,  reptiles  se 
mouvant  de  lieu  a  aultre,  ou  sont  elemen- 
tees, vegetables,  sensitives  et  racionelles, 
come  sont  les  hommes  lesquelz  ont  en 
eulz  touttes  les  quatre  propriétés  dessus 
dictes.  (Du  GuEZ,  An  Inlrod.  for  to  lerne 
ta  speke  french  trewly,  à  la  suite  de  Pals- 
grave,  éd.  Génin,  p.  1053.) 

Toutes  les  choses  qui  sont  corporelles 
en  ce  monde,  sont  elementees  pour  l'utilité 
des  corps,  ou  composées  des  éléments. 
(Ant.  du  Moulin,  de  la  quinte  Essence,  p. 
)4,  éd.  1581.) 

ELEMENTEL,  adj.,  qui  appartient  à 
l'élément,  qui  constitue  l'élément  : 

Est  terre  corporel,  elementel.  (Evast  et 
Blag.,  Richel.  24402,  1»  97  r».) 

ELEMENTiQUE.  adj.,  de  l'élément  : 
Ce  royaume  etemeniigiie  (la  mer). 
(OcT.  DE  s.  Gel.,  Sej.  d'honn.,  f  34  r'.éd.  1526.) 

ELEMOSiNACioN,  S.  t.,  auniônc  : 
Approuvons  le    devant   dite  concession 
et  elemosinacion.  {Ch.  de  1266,  Clerm.,  Ri- 
chel. 4663,  f»  98  V».) 

ELEMOsiN.AYRK,  s.  111.,  aumôuier  : 
L'abey  de  Tornoel,  elemosinayre dou pape. 
(1418,  Arch.  Fribourg,  Comptes  des  tréso- 
riers, n»  31.) 

ELENCHE,  elanche,  s.  m.,  preuve,  argu- 
ment : 

tVepourquant  nuls  n'i  sel  respondre, 
Tant  sache  haut  se  leste  loadre. 
Voire  rere  au  rasoir  de  eleiiches 
Qui  baral  tranche  en  .xiu.  branches. 

(Rose,  Val.  OU.  1-212,  f"  SI' .  ; 
Au  rasoir  i'elanches. 

(Ib.,  Chr.   1322.  f°  Ti".) 
Au  rasoir  A'elenches. 

(Ib..  Val.  Chr.  1858,  f  93''.) 
....  Au  rasoir  de  elanches. 

{Ib.,  Itichel.  1573.  f»93''.) 
Je  songe  festes  et  dimenches 
Pour  lirre  aucunes  fois  elenchei. 
Pour  menchonges  emmanteler 
Et  faire  les  voirs  ressambler. 
(Deguilleville, /"f/e/in.,  ap.  Duc,  Elenchus.^ 
Dedens  soyes  misericors 
Ouelconque  tu  sois  par  dehors 
Et  fallace  de  elenches  faire 
Feui  bien  ycy  sans  toy  meffaire. 

(Id.,  ib.,  f  T,  irapr.  Instit.) 
Qui  est  un  droict  paralogisme  et  elenche 
sophistique.  (Boom,  Oemoii.,  1°  243  v.) 

—  Commentaire  : 

Par  ses  elenches  Jastinien 
Mange  les  labeurs  de  Galien. 
(Adages  français,  xvi"  siècle,  ap.  Leroux  de  Lincy, 
Prov.) 

ELEPHANCE,  S.  f.,  elephautiasls,  lèpre 
du  moyen  âge  : 

Les  fueilles  du  blanc  pavot  pilees  et 
beues  avec  du  vin  guérissent  une  maladie 
appellee  elephance.  {Platine  de  honneste  Vo- 
lupté, i-  30  r°,  éd.  1528.) 

Cf.   ELEPHANTIE. 
ELEPHANGUE,  adj.  ? 

Et  de  sçavoir  les  médicaments  qui  pro- 
viennent des  animaux...,  de  discerner  les 
sophistiques;  de  cognoistre  les  elephangues 
et  aromatiques.  (1576,  Règlem.  pour  l'obten- 
tion de  la  maîtrise  dans  l'état  d'apothicaire, 
ap.  Aug.  Thierry,  Doc.  pour  servir  d  l'hist. 
du  tiers  état,  li,  839.) 


ELEPHANTIE,-  faillie,  S.  f.,  elephau- 
tiasis  ; 

Ge  conu...  Antoine  lo  noble  baron  ki  di- 
soit  lo  serjant  son  père  estre  ferut  del  mal 
d'elefantie.  (Dial.  SI  Greg.,  p.  93,  Foerster.) 

Geste  elephantie,  lèpre  ou  ladrerie,  n'est 
qu'une  véhémence  de  galle.  (Amyot,  ÛEuu. 
meslees  de  Plutarque,  l"  182  v»,  éd.  1574.) 

Contre  elephantie  et  alopecia,  cirop  di- 
gestif, précédant  la  médecine  luxatine. 
(Arnoul  de  Ville-Nove,  le  Trésor  des 
pauvres,  f"  101  r",  éd.  1581.) 

ELEPHANTIE,  adj .,  éléphantlque,  affecté 
d'éléphantiasis  : 

Il  n'y  a  rien  de  meilleur  pour  les  ele- 
phantiez  que  le  jus  d'uue  jeune  poule, 
encoresqu'ellen'ait  esté  nourrie  de  vipère.*, 
(G.  Bouchet,  Serees,  xxxvi,  f  255  r»,  éd. 
1608.) 

ELESCE,  s.  f.,  élan;  a  elesee,  à  toutes 
jambes  ; 

Moult  isnelement  se  leva 

Tautôut  que  riens  ne  la  greva 

>e  ue  retarda  point  d'eslece. 

Au  provoire  vint  a  elesee 

0  foi  e  0  devocion. 
(J.  Le  Marchim,  Mir.,  ms.  Chartres,  r>  S0=.) 
Cf.  ESLAls. 
ELESEMENT,  VOir  ESLAISEMENT. 

ELETE,  -  elle,  voir  Ailete. 

BLEUTRE,   voir  ELECTRE. 
ELEVAXCE,  voir  ESLEV.\NCE. 
ELEVASSE,   voir  ESLAVASSE. 
ELEVE,   voir  ESLEVE. 
ELEVEURE,  VOir  ESLEVEURE. 
ELEz,  voir  EsLAIS. 
ELGAL,  voir  IVEL. 

ELicER,  V.  a.,  tirer  : 

Estant  extraicte  la  quinte  essence,  par  la 
quelle  la  vertu  de  la  terre  est  elicee  ou 
tirée.  {Ciel  des  philos.,  c.  9,  éd.  1547.) 

Cf.  ESLAISIER. 

ELIDER,  voir  ESLOIDER. 

ELIEVEMENT,  VOlr  ESLEVEMENT. 

EUGEMENT,  VOir  ESLIGEMEM. 

1.  ELIGIER,  voir  ESLIGIER. 

2    ELIGIER,   voir  ESLEGIER. 

ELiGiTÉ,  S.  f.,  ténuité: 
Li  fens  a  plus  eligilé 
En  la  plus  hante  extrémité. 
Et  plus  est  legiers  et  mourables. 
Plus  soulils,  plus  resplendissables 
En  sa  plus  basse  extrémité. 

(Fables  d'Ov.,  Ars.  3069,  f»  236'.) 

ELINGUE,  voir  ESLINGUE. 

ELISABLE,  voir  ESLISABLK. 

ELISER,  voir  ESLISEB. 

BLisERESSE,  S.  f.,  ouvrière  qui  ten- 
dait l'étoffe  : 

Esboueresses,  eliseresses,  tonderesses, 
pigneresses.  (1270,  Reg.  aux  bon»,  Arch. 
S.-Omer,  AB  xvill,  16,  n»  90.) 


ELM 


ELS 


EMA 


23 


ELiSEun,  voir  Esliseok. 

ELIZER,  voir  ESLISER. 

ELLACioN,  voir  Elacion 

ELLAVASSE,   ^0i^  ESLAVASSE. 

ELLE,  ele,  s.  !;  forme  à'aile,  pour  dési- 
i;ner  des  rideaux  dont  on  parait  les  côtés 
lie  l'autel  : 

Une  paire  d'elles  pour  les  solennez  dou- 
bles, cascun  de  deux  draps  coppez  par 
barres  de  lonc,  a  oysiaux  ouvres  de  soye. 
(1371,  Invent,  de  Cambray,  ap.  Duc.) 

—  Flanc  d'un  navire  : 

Cele  fealére)  ou  l'amiraul  est,  costoie 
De  tel  air  an  trespasser 
Qn'ele  ea  esmie  et  fait  qnasser 
Dn  lonc  de  l'an  costé  les  fîfs. 

(Gl'iart,  Roy.  lign.,  19211,  W.  et  D.) 

—  Limite  d'un  pays  : 
Lors  n'avoies  tn  nale  gnerre 
Es  eles  d'environ  la  terre 

N'antre  partie. 
({7b  Dilé  de  verilé,  lab..  Noue.  Rec.  II,  86.) 

ELLEBORE,  adj.,  mêlé  d'ellébore  : 
Einz  k'il  venist  a  cnrt  deslrempa  uns  herbez, 
Li  venims  fu  moalt  fort.  Il  vins  elleioret. 
(Th.  de  Kent,  Ceste  d'Alis.,  Richel.  24364, 

f°  79  v°.) 

BLLEBRATTE,  VOir  AlABASTRE. 
ELLEC,   voir  ILUEC. 

ELLEECEMENT,  VOir  ESLEECEMENT. 
ELLEESCIER,   VOir  ESLEECIER. 
ELLEMENTÉ,  VOir  ELEMENTÉ. 
ELLESSIER,  VOlr  ESLAISSIER. 
ELLETER,   VOir  ESLECTER. 

ELLEUPER,  V.  a.,  duper,  tromper  : 

Si  serions  nons  tost  elleupes. 
Par  cen  devon  nons  esloîgoes. 

{Clef  d'amour,  p.  8i,  Tross.) 

ELLEUT,  voir  ESLEU. 

ELLEVEMENT,   Voir  ESLEVEMENT. 

ELLEVER,  voir  ESLEVER. 

ELLIERE,  voir  HOLIER. 

1.  ELLiGiER,  V.  a.,  diminuer  l'épaisseur 
d'une  pièce  de  bois,  élégir  : 

La  planche  Iraient  de  btier, 
Des  dons  parz  la  font  elliffier. 
Si  feront  en  croiz  cheviilier. 

(Pass.  D.  N.,  ms.  S.-Brienc,  t°  5**.) 

2.  ELLIGIER,  voir   ESLIGIER. 
ELLINDER,   VOir  ESLIDER. 
ELLISSEMENT,    Vûlr  ESLISBMENT. 
ELLIT,  voir  ESLIT. 
ELLONGIER,  VOir  ESLONGIER. 

ELME,  esme,  s.  m.,  mesure  équivalant  à 
un  muid  : 

A  Henritdu  Fosseiz,eschevin  de  Luscen- 
boureh  32  elmes  de  vin  de  Trievres,  ['esme, 
60  sols.  Se  sont  .iili»»xvi.  libvres,  dont  ij 
at  lettres  dou  prevost  et  dou  cellerier,  1= 


queil  32  elmes  font  au  meu  de  Lonvoy, 
40  meus.  (1318,  Prév.  de  Longtvy,  Arch. 
Meuse  B  1847,  f»  5  v.) 

ELMET,  voir  Heaumet. 

ELNOL,  voir  Arnol. 

ELoc,  voir  Iluec. 

ELOCHER,  voir  ESLOCHIER. 

ELOCHEUR,  voir  Eslocheur. 
ELOEC,  voir  Iluec. 

ELOGNE,  voir  ESLOIGNE. 
ELOIGNANCE,  VOIF  ESLOIGNANCE. 
ELOIRE,  voir  ESLOIDE. 
ELOISE,  voir  ESLOIDE. 
ELONGATION,  VOir  ESLONGACION. 
ELONGIER,  voir  ESLONGIER. 
ELONGIR,   voir  ESLONGIR. 

ELOPiEjj,  S.  m.,  sorte  de  serpent  : 
Elopien.  A  kind  of  barmelesse  serpeut. 

(COTGR.) 

ELOQUENCE,  S.  t.,  volx,  parole  : 

De  fait  il  devint  plus  fort  et  plus  puis- 
sant de  corps  qu'il  n'avoit  oncques  esté, 
et  ce  procedoil  de  jeunesse  qui  desiroit  a 
soy  former  et  a  issir  d'enfance  tant  qu'il 
se  haulsa  moult  fort  en  peu  de  temps,  et' 
son  éloquence  luy  devint  grosse  et  dure,  et 
son  visage  fut  couvert  de  barbe.  {Percefo- 
rest,  vol.  111,  ch.  36,  éd.  1S28.) 

—  Terme  liturgique  ; 

Et  depuis  dispensa  et  divisa  les  élo- 
quences et  les  degrés  de  l'église.  (FossB- 
TIER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  97  r».) 

ÉLOQL'iNÉ,  adj.,  qui  parle  facilement, 
éloquemment  : 

Elogutnee  fu  e  sage 

Pins  ke  pncele  de  snn  âge. 

(S.  Edward  le  con/'.,   U67,  Luard.) 

ELORES,  adv.,  sur  l'heure,  sur-le- 
champ  : 

Deus  fist  toutes  choses  qui  estre  dévoient 
a  .1.  fois,  et  toutes  les  fist  eusemble,  car 
il  est  escrip  que  il  fist  elores  toutes  choses 
qui  estoient  avenir,  mes  il  les  devisa  puis 
de  diverses  samblances.  (Sî/drac,  Ars.  2320, 
I  xci.) 

ELOUCHÉ,  adj.,  qui  louche  : 

Volant  Phœbns  ja  vieil  elouché  comme  bide. 
(G.  BouNiN.  Satyre  au  roy,  f»  27  r»,  éd.  1586.) 

ELOUCHER,  voir  ESLOCHIER. 

ELOURDER,  VOlr  ESLOURDER. 

ELOURDIR,  voir   ESLOURDIR. 

ELOURDISSEMENT,  VOlr  ESLOURDISSE- 
MENT. 

ELS,  voir  Le. 

ELSCHOUWE,  S.  f.,  nom  populaire  de 
l'ortie  de  mer  ; 

Les  esponges  et  les  urties  de  mer,  que 
nos  gens  appellent  elschoutve.  (J.  G.  P., 
Occult.  merc.  de  Nal.,  p.  Bl,  éd.  1567.) 


ELUEc,  voir  Iluec. 
ELUEQUES,  voir  Ilueqces. 
ELUic,  voir  Iluec. 

ELUMINEUR,  VOlr  ENLUMINEOR. 

ELUSER,  esl.,  verbe. 

—  Act.,  se  jouer  de  : 

Mais  cnidiers  qui  souvent  t'slii\e 
A&sez  de  gens  et  les  amuse. 
(RiCH.  DE  FouBNivAL,  lu  Panthère  d'aiiiors,  Richel. 
24432.   f   169*.) 

—  Réfl.,  se  jouer,  s'amuser  : 

Amours,  il  esl  fol  qui  le  croit 
Ne  qui  a  toy  servir  s'amuse. 
Car  qui  raienlx  le  sert  pins  reçoit 
De  grans  annuys,  et  sa  vie  use 
A  granl  meschief,  qui  s'i  esluse 
Grant  faissel  lui  fault  souslenir. 
(Christ,  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  ti04,  f  9»;  et 
ms.  llarl.  4131,  f»  10'.) 

Mais  joieuse  com  dit  voua  ay, 
Tant  y  fui,  lanl  m'y  eslusay 
Tanl  y  gaitay  bien  enlentis 
Que  puis  m'en  suy  bien  repentis. 

(Pastorale! ,  ms.  Brni.,  f  4  v".) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Cheminoient  tirant,   musant 
Ly  paslonrel,  et  eslusant 
0  la  pasloure  par  la  pree. 

U'aslaialel,  ms.  Brux.,  (•  50  r°.) 

ELUsioN,  s.  f.,  tromperie,  dérision  : 
Ont  fait  plusieurs  appiaux    frustatoires 

eneliision  et  eu  contempt  de  justice.  (1332, 

Arch.  JJ  68,  f  3  v».) 

Faire  par  art  magique  ou  par  elusions 
que  gens  peussenl  estre  en  bestes  muées. 
(CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars,  3689,  f  91^) 

Nous  ne  pouvons  discerner  la  grande 
vanité,  tromperie,  et  etusion  de  la  pure  et 
solide  raison  de  vérité.  (BuDÉ,  Instit.  du 
Pr.,  ch.  I,  éd.  1S47.) 

ELX,  voir  Le. 

ELZ,  voir  E. 

EM,  voir  Ain  2. 

EMAGE,  s.  m.,  ancien  droit  qui  se  levait 
sur  le  sel  en  quelques  endroits  de  Bre- 
tagne, particulièrement,  dit  Savary  des 
Bruslons,  dans  les  bureaux  de  la  prévôté 
de  Nantes  : 

La  pancarte  de  ladite  prévôté  porte  que 
le  roi  et  duc  prend  sur  les  sels  de  Poitou  le 
sixième  denier  du  prix  que  se  monte  l'an- 
cienne coutume  appelée  emage.  {Diet.  de 
commerce.) 

EMAIGIER,  voir  ESMANGIER. 

EMAiNT,  adv.,  beaucoup,  fortement  : 

Amis,  fait  il,  en  lui  cancele 
Manfes,  qui  emainl  loi  esploile. 
{Du  Prestre  et    du    Chevalier.  Monlaiglon  et  Ray- 
naud.  Fabliaux,  II,  83.) 

EMANCHEUR,  VOlr  ES.MANCHEUR. 

EMANciPEMENT  ,  S.  m.,  possesslon 
d'une  chose  et  droit  de  propriété  ;  en  lat. 
mancipium  : 

Tôles  les  chères  choses  que  il  li  poet 
trovar  en  sos  trésors  il  li  donet  por  Deu  as 
povres,  or  et  argent  et  do  maintes  manières 


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vestiiuenz  el  peres  precioses,  possessions, 
emancipement  et  sers.  (Pass.  S.  Marcel, 
Richel.  818,  f»  198  v».)  j 

EMANDE,  voir  ESMEKDE,  | 

EMANER,  V.  a.,  dépouiller  : 

Dolenz  fn  de  sa  terre  dnnt  il  fu  emanet, 
Doleni  fn  de  ses  Iinraes  ki  li  fn  controblcz. 
(Rôti,  2'  p.,  2825,  var.,  Andresen-I 

Cf.  Desmaner  au  Supplément. 

•     EMANQUER,  voir  ESMANCHIKR. 

EMARMELLER  (s'),  V.  réfl.,  s'effraver  : 
Si  on  tire  avec  les  mains  la  barbe  d'une 
chèvre  rangée  au  troupeau  d'autres,  tout 
iceluy  s'arrestera,  et  lairra  sa  pasture  :  et 
toutes  deviendront  cstonnees,  et  ne  cesse- 
ront de  s'emarmelley  jusqnes  a  ce  qu'on 
l'aye  laissée.  (Pake,  Liv.  des  Anim.,  c. 
XXI,  Malgaigne.) 

EMASPILLERYÉ,  adj.? 

Le  tabel,  ou  cadran  de  l'horloge,  doit 
fstre  emaspilleryé  de  cœur  de  quesne  de 
.1111.  poulx  de  largeur  (1462,  Trav.  pour 
le  beffroi  de  Bêlhnne,  ap.  La  Fons,  Art.  du 
Nord,  p.  101.) 

EM ASTIQUE,  S.  JD.,  mastic  : 
Emaslique  blanc,  mvne  borroiz.  (13S1. 
Ord.,  11,425.) 

EMAYER,  voir  ESMAIER. 

EMRABiR  (s'),  V.  réfl.,  s'étonncr,  se 
déconcerter,  s'effrayer  : 

En  l'engarder  s'i'ml'aUssoil. 

(Athis.  Ars.  3312,  P61''.) 

Cf.  Abaubir. 

EMBACiNER,  -  ssùier,  -  cMner,  v.  a., 
mettre  un  bassin  sur;  en  particulier, aveu- 
gler par  l'apposition  d'un  bassin  brûlant  : 

L'empereordes  Grecs  si  Vavoitemhachinf 
les  yeux  (Liv.  de  la  Conq.  de  ta  Morée, 
p.  7,  Buchon.) 

—  Embaciné,  part,  passé,  armé  d'un  bas- 
sinet, qui  a  un  bassinet  sur  la  tête  : 

Jehan  de  Verruyes  de  Trevins,  qui  estoit 
embacinez,  et  Pierre  Cliiveau  prindrent 
leurs  lances.  (1378,  Arch.  JJ  113,  pièce  331.) 

Et  premièrement  vient  l'appellant  a  la 
table  ou  est  le  livre  et  le  président,  et 
vient  a  pied  tout  embassiné,  sa  visière 
abattue.  (Oliv-  de  la  Marche,  des  Gaiges 
de  bataille,  p.  36,  Prost.) 

Vient  a  pied  tout  embaciné,  sa  visière 
abattue.  (La  Colombiebe,  Th.  d'Honn., 
t.  îl,  p    89,  éd.  1648.) 

EMBACLER,v.  a.,  embarrasscr, tromper: 
Por  geus  embacler  y  abit,  (dans  les  convenls) 
.le  (Faux  semblant)  n'en  quier  sans  plus  quel'abit. 
(.Rosf,  Vat.  Chr.  1522,  f°  72^) 

Embacler.  (Oudin,  Dict.) 

Cf.  Enblouchir. 

EMBAiGNER,  V.  a.,  baigner: 
Et  li  fols,  li  lilz  de  deable 
Qui  font  les  i,Tanz  péchiez  mortetts, 
Qui  des  rentes  esperiteus 
Les  embaignenl  et  les  norrissent, 
Knsi  le  deable  enrichissent 
Et  Dieu  metent  hors  de  son  droit. 
(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f*  23'.) 


EMBAiLLER,  V.  a.,  bailler: 

Pour  fere  paiement.,  embaillerent  par 
nostre  dile  court,  obligeient,  octreyerent 
et  assignèrent  es  diz  religioux...  tout 
quanque  de  dreit.  (Sept.  129S,  S.  Magloire 
de  Lebon,  Arch.  Côtes-du-Nord.) 

EMBAiR,  -  hir,  -  hyr,  enb.,  verbe. 

—  Act.,  rendre  ébahi,  slupide  : 
Bien  m'ont  lez  diables  ftibahy  : 
J'ay  le  sanc  du  juste  trahy. 

(Pass.  Nosire  Seigneur,   Jnbin.,  Mysl.,  Il,  204) 

—  Réfl.,  être  ébahi  : 

An  Irabuchier  que  cil  dut  faire 
Trestnit  li  autre  s'eiiliaiaire. 
Ne  puis  en  ens  défense  n'ol. 

(.A/his,  Ars.  3312,  f»  «''.) 

—  Embahi,  parL  passé,  ébahi  : 
Et  les  puceles  anlresi 

ISe  le  truevent  pas  enl/ahi 

Mais  molt  sage  el  raolt  bien  parlant. 

(Durmars  le  Gallois,  6307,  Stengel.) 

An  roy  fn  recordé,  s'en  fn  mont  enbakis. 

(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  4473,  Chron.  belg.) 

EMBAisiER,  embesier,  v.  a.,  baiser  : 
Clerc  conbalant,  moine  plaidant, 
Nonnain  embesee,  beghine  tariant. 

(Aiithol.  pic.,  p.  9,  Boucherie,) 

BMBAissiER,  embcsser,  enb.,  verbe. 

—  Act.,  abaisser,  baisser,  faire  baisser  : 
Bien  soffeist  a  salveteit  si  tu  humiement 

et  senz  aucune  boisie  wels  embaissier  lo 
cuer  de  ton  prelait  a  ceu  ke  lu  desires. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  î"  135  r».) 

Mais  moult  li  dist  ce  mot  en  sonzploiant 
Li  rois  Corsables  et  la  chiere  embaissanl. 

(Adenez,  Enfanc.  Og.,  Ars.  3142,  (°  96''.) 
Le  roussin  met  les  pieds   de  devant  sur 
les  espaules   de  l'argoulet,  embesse  la  ju- 
ment. (D  AuBiGNÉ,  Faenesle,  1. 4,  c.  l3,Bilil. 
elz.) 

—  Neutr.,  décliner,  dégénérer  . 

Si  ne  soit  on  après  de  qui 
Fere  pape  ;  si  enfessa 
Longtemps  l'acorl,  et  enbessa 
La  court  par  temporel  seingnors, 
Qui  mouU  li  firent  deshcnnor-. 
j       (GoDEFROv  DE  PiRis,  ChroH.,  2232,  Bnchon.) 

EMBALANCHiER,  enb.,  v.  a.,  lancer  : 

Les  pieches  fors  eiibalancha. 

(MoosK.,  Cliron.,  155S7,  ReifT.) 

EMBALDER,  etubealder,  v.  a.,  ranimer, 

I   ragaillardir  : 

Et  pur  ceo  que  les  peynes  contenues  et 
especifîes  eu  l'estatut  avant  dit  sont  sy  ri- 
gorous  envers  les  lyeges  et  subgitez  du 
roy,  et  eux   si  streytement  lient    que   les 

1  adversaries  ennemys  du  roy  de  faire 
guerre  devers  eux  sont  graundement  em- 
healdees  et  confortes...  (Stat.  de  Henri  Vil, 
an  XXIII,  impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

Cf.  Embaudir. 

EMBALÉ,  part,  passé,  embarrassé  : 

Atant  s'en  est  ly  qnens  aies. 
Mais  il  a'esloit  pas  emiales 
De  sa  femme  qui  laisse  arrière. 
Dont  il  ne  scet  en  quel  manière 
De  sou  enfant  sera  deliïre. 
(Alard,  Conlesse  d'Anjou,  Richel.  765,  f  18  r'.) 

EMBALESTRÉ,  eub.,  adj.,  exprime  la  va- 
nité dans  la  parure  et  dans  le  maintien  : 


An  prodome,  c'est  voirs,  covient 

Qu'il  ne  soit  mie  enbaleslret.... 

Bon  est  selonc  la  vérité 

C'en  gart  ses  ienz  de  vanité. 

(G.  BE  Comci    ilir..  ms.  Bnu.,  f°  -200''.) 

Cf.  Arbalestré. 

EMBALSAMiR,  enb.,  V.  a.,  embaumer  : 
La  miens  enbalsamie. 

(Chans.,  ms.  Berne  389,  i"  5.) 

EsiBALSEMENT,  enbalsement,  embaus- 
sèment,  enhassement,s.  m.,en)banmemenl. 
action  d'embaumer  : 

Acaié  ont  chiers  ongemens 
Et  moult  vaillans  enbaheynens. 
{La  Passion  Dieu,  Ars.  3327,   C  196'."' 

Achaté  ont  chiers  oignemeoz 

Et  moult  vaillanz  enbassemenz 

Ans  plaies  leur  raestres  saner. 
(Geff.,  .vu.  est.  du  »wii</e,Richel.  l.o25,  f°  186°.) 
Sufîumigacio,onis,  embaiissemcnt.  (Gloss. 
lat.-fr.,  Richel.  1.  76/9,  f»  252  r».) 

EMBALSEMENTÉ,  embosmenté,  part, 
passé,  embaumé  : 

Qni  leenz  entre,  avis  est  de  verlé 
Qa'il  ait  le  cuer  treslout  embasmenté. 
(Aim.  de  Nari.,  Richel,  24369,  f»  58  r».) 

EMBALSEMER,e)i6aî(Sfwer,cn6aMsMmer, 
enbaussiimer ,  enbausemmier,  v.  a.,  embau- 
mer : 

Mais  aine  k'Il  fnst  si  acesmes, 
F»  tous  ses  cors  enbausemes. 

(Mousk.,  Cliron.,  11926.  Reiff.) 
Ou  sépulcre  fu  mis  ou  on  Venbaussuma. 

IBasI.  de  Bidllon,  3247,  Scheler.) 
Suffumigo,     gas,     enbausiimer.    (Gloss. 
lat.-fr.,  Richel,  1.  7679,  C  2.32  r".) 

Je  sui  toute  enbausumee  de  votre  douche 
alaine.  (Compos.  de  la  s.  escripl.,  t.  I, 
fo  120  r",  ms.  Slonnerqué.) 

Se  li  fist  tautost  donner  .c.  esous  el 
deffourer  les  os  de  son  père  et  enbausem- 
mier et  mettre  en  un  bel  sarqu.  (FroisS-, 
Chron.,  IV,  294,  Kerv.) 

EMBALTE,  S.  m.,  vent  d'est  qui  souffle 
pendant  la  canicule  : 

Emballes,  the  easterly  winds  -which  or- 
dinarily  raigne  aboat  the  Dog-daies. 
(COTGR.) 

EMBANDÊ,  enb.,  part,  passé,  entouré  : 

Une  vieille  selle  de  roucin,  couverte,  en- 

bandee  de  veluiau  vermeil    et  noir.  (1420, 

Pièces   relat.  au  régne  de   Ch.   VJ,  t.  II, 

p.  393,  Douet  d'Arcq.) 

Suisse  rom.,  embander  un  enfant,  l'en- 
I    tourer     d'une    bande.  Littré    inscrit  ce 
mot  avec  la  même  signification  en  l'ap- 
puyant d'un  exemple  de  J.-J.  Rousseau. 

EMBANiE,  amb-,  s.  f.,  ban  pour  la  clô- 
ture des  murailles  ou  des  prés,  réserve 
de  terres  sujettes  à  la  vaine  pâture,  sur 
lesquelles  on  la  défend  pour  un  certain 
temps  : 

Sont  réputées  vaines  pastures  les  terres 
non  ensemencées,  el  les  prez  non  clos,  ny 
mis  en  embanie,  ou  regain,  après  la  des- 
peuille.les  terres  vacantes,  non  labourées, 
les  rapailles,  chomins,  et  buissons.  (Coul. 
de  Metz,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  407'.) 


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25 


Les  communautez,  ni  les  particuliers  d'i- 
celles,  ne  peuvent  vendre,  ou  louer  leurs 
tmbannies,  ni  autrement  en  user,  que 
pour  leur  propre  usage,  a  la  nourriture  de 
leur  bestail,  et  de  celuy  qu'ils  tiennent  a 
l'air  communément  dit  hostre.  (Coilt.  des 
Prois  bailliages  de  Lorraine,  Nouv.  Coût, 
gén..  II,  1074.) 

Lesdits  habitants  des  villes  ou  villages 
ont  droit  (ïembanie,  et  mettre  en  espargne 
unepartie  de  leur  bau,soit  en  terres  labou- 
rables, ou  autres  héritages  :  pendant  quoy 
il  ne  sera  loisible  aux  villages  voisins, 
après  qu'il  leur  aura  esté  signifié  y  vain 
pasturer,  que  l'embanie  ne  soit  rompue. 
ICout.  de  l'Ev.  de  Metz,  xvi,  4,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  422.) 

EMBANiER,  V.  a.,  eiivelopper  dans  une 
banne  : 

Ils  estoient  enis  six  on  sept, 
ChascuD  un  beaa  manteau  de  sacque, 
Pour  lear  jeunesse  cmbanier. 
Dedans  lesiiuels  ils  furent  nyei. 
(Chron.  de  la  noble  cité  de  ileli,  Pr.  de  l'II   de 
Lorr. ,  II,  cxLi.j 

EMBANiK,  -  annir,  enb.,  v.  a  ,  mettre  en 
ban,  ou  sous  le  ban. 

—  Embanir  une  terre,  y  interdire  pour 
un  temps  la  vaine  pâture,  c'est-à-dire  en 
défendre  le  parcours  pour  la  vaine  pâture 
par  application  du  droit  de  ban. 

Nonobstant  le  droict  de  parcours  dessus 
déclaré,  chacune  communauté  a  faculté 
d'embannir  et  faire  cschermie  pour  l'ali- 
ment de  leurs  bestes  trayans,  sans  fraude, 
et  sans  empescher  l'entrée  sur  leurs  baus, 
et  jouissance  du  droict  de  parcours,  en 
vaine  pasture  sur  le  reste  du  dit  lan. 
{Coût,  de  S.  Mihiel,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
10476.) 

—  Embannir  une  terre  signiliait  aussi, 
comme  croiser  une  terre,  la  mettre  en  sai- 
sie, ce  qui  se  faisait  des  terres  dont  les 
redevances  restaient  impayées  ;  dans  ce 
cas,  la  pièce  de  terre  saisie  était  marquée 
par  la  plantation  d'une  croix  ;  de  là,  croi- 
ser une  terre,  c'est-à-dire  la  saisir  ;  de  là 
aussi  l'équiTalence  de  croiser  et  embannir  : 

Et  se  li  amende  essoit  por  la  rente  de 
la  terre  li  maires  en  doit  rendre  terre  em- 
banie.{Transact.ent.  l'abbé  de  S.  Vinc.  et 
le  sieur  d'Aspi-emont,  déc.  1255,  S.  Vinc. 
Arch.  Mos.)  '' 

Ce  aucuns  des  quartiers  servans  estoit 
demeneis  et  enbannis  por  droiture  ke  il 
deust  a  l'abbasse  et  a  covant.  (Jeudi  av.  St 
Etienne,  Transact.  entr.  l'abb.  de  Ste  Glos- 
sinde  et  W.  de  Lozes,  Arcli.  Mos.) 

Et  doit  li  doiens  leveir  tous  ses  chaiteiz 
et  en  doit  rendre  compe  aux  terres  emba- 
nies  au  vintisme  jour  de  Noeil.  (Drois  de  la 
vowerie  de  Montigny,  ms.  Metz  46,  p.  124.) 

Tuitli  heritaigesdoubanmaidame  doient 
estre  demeneies  par  droit  par  son  maiour 
et  par  cez  eschavins,  si  com  de  punre 
waiges  et  de  faire  estaulx,  de  creu.xier  et 
d'embanir,  de  soiugnier  droit  et  de  toutes 
autres  chouzes.  (1321,  Cart.  de  Metz,  ms. 
Richel.  10027,  f  60  r°.) 

EMBANissEMENT,  -  aunissement,  s.  m., 
syn.  d'embanie  : 

Pendant  lequel  embannissement  n'est 
loisible  a  leurs  voisins  deuement  signifiez, 
non    plus    qu'a     eux    mesmes,  d'envoyer 

T.   III. 


leurs  bestiaux  vain  pasturer  en  tels  lieux 
que  l'embanie  ne  soit  rompue.  (Cout.  de 
Gorze,  XVI,  6,  Nouv.  Cout.  gén.,  II,  1095.) 

EMBANNis,  s.  m.  pi.,  lieux  dans  les- 
quels la  vaine  pâture  est  interdite  : 

Je  Joll'rois  sires  de  Aspremont...  com  je 
tenisse  en  franc  alluef  Ausauille  et  ce  que 
messires  Gérard  de  Bouc  i  tient  de  moi,  la 
foret   de    Wriure  et  lez   embannis    dessus 

Aunoy (Cft.    de    1295,  Cartul.  de  Bar, 

t.  I,  f»  57  v«,  coll.  de  Lorr.,  718,  Richel.) 

EMBANOIER,  VOlr  ESBANOIER. 

EMB.\PTuuER,  enb-,  V.  a.,  battre  à 
coups  redoublés  ; 

Il  fut  desvestu  pour  estre  mis  au  pilier 
auquel  il  fut  environné  de  ses  ennemys  et 
enbaptures.  {Le  Trésor  de  l'ame,  f"  17  r°, 
éd.  1494.) 

EMBARBELEiî,  eub.,  V.  a.,   gamir  une 
flèche  de  plumes  : 
Car  elles  (les  flèches)  furent  enqnarrelees 
De  ilouretle  et  embarbelees. 

{Knse,  ms.  Corsini,  f  8".) 

Saielles  d'or  enbarbelees. 

{Ib.,  ms.  Brnj.,f°  8''.) 

Car  c'est  saiete  enbarbelee, 
N'en  pnet  la  plaie  estre  curée. 
(Ce  la  Tremonlaine,  Richel.  378,  t°  7  r».j 

EMBARGiER,  cnb-,  V.  a.,  attacher  à  la 
potence  : 

Ou  il  senstj 

Hommes  as  fourches  encroues, 
Ou  enbargii'S  ou  enroues, 
On  en  aucun  palible  mors. 
Des  patibles  ostast  les  cors 
Et  des  fourches  les  descroast 
Et  desbarjast  et  desroast. 
{Mir.  de  S.  Eloi,  p.  55,  Peigné.)  Imprimé,  en 


EMBAR.NiR,  enbamir,  enbargnir,  enber- 
nir,  -  yr,  verbe. 

—  Neulr.,  devenir  fort,  croître,  grossir, 
devenir  gros,  prendre  de  l'embonpoint  : 

Dame  Alais  voit  son  fil  enbamir 
Et  voit  qu'il  puet  ses  garnemeos  soufrir. 
(Haoul  de  Cambrai,  Richel.  2i93,  f°  5  v°.) 
Gannr  li  Arabiz  fet  bien  norrir  l'enfanl. 
Et  croist  et  enbernisl.  moult  est  de  bel  semblant. 
{Aye  d-Avign.,  !!551,  A.  P.) 
Lors  veoit  que  li  arbres  qui   de  li  issoit 
enbarnissoit  et  engroissoit  tant  fièrement 
que  par  .i.  petit  que  elle  ne    partoit   tote 
outre.  (S.  Graal,  Richel.  2455,f»  214  r°.) 

Valeo,  es,  enbargnir.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f"  260  v».) 

La  mère  d'icelle  Magnon  s'aperceut  que 
sa  fille  embarnissoit  et  engrossissoit  de 
corps.  (1447,  Arch.  JJ  176,  pièce  581.) 

—  Réfl.,  se  remplir  : 

A  l'entrée  estoit  l'estatne 
Et  l'image  deffigurue 
Du  dieu  Baccus  qui  les  gens  tue. 
Car  il  fait  la  bonne  pnree 
De  la  grape  meure  et  parée 
Donl  les  yvrongnes  s' embarnissent , 
Pour  laquelle  a  bourse  escuree 
Du  cabaret  sanstabart  yssent. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dames,  Ars.  31-21,  f°  13''.) 

—  Act.,  rendre  courageux  : 

La  Traie  achate  s'est  tenue 

Qu'ele  conforte  la  vene  5Ï 


Soif  estanche  et  home  gamist 
El  li  croist  force,  et  l'embamist. 

{Lapidaire,  503,  Pannier.) 

L'achate  conforte  veillesceet  croist  force 
et  enbarnist.  {Li  Livres  des  pierres,  Riche). 
12786,  f»  30=.) 

—  Embarni,  part,  passé,  devenu  gros, 
fort,  qui  a  pris  de  l'embonpoint  : 

Ele  i  va  de  toz  biens  garnie 
Comme  refete  et  enbarnie 
De  la  viande  esperitel 
(EvRAT,  Genèse,  Richel.  12437,  f»  46  r°.) 
Que  le  roi  Richart  d'En,2leterre 
Faisoit  enfanz  endoctriner 
Pour  lui  ocire  et  aOner, 
Qui  ja  ierent  touz  embarniz 
Et  de  tele  aprison  garniz 
Que  chascun  d'eus  homme  ocîst 
Tel  con  son  mestre  li  deist. 
(GuiABT,  Roy.  lign..    Richel.  5608,  f°  39  r":  éd. 
Buchon,  1800.) 

Seroit  si  grans  et  si  enbarnis  (le  dragon) 
qu'il  auroit  .XXX.  lestes  toutes  d'or.  (Ar- 
iur,  ms.  Grenoble  378,  1°  12=.) 

La  femme  estoit  devenue  grande  et  em- 
barnie.  {Livre  de  Griseldis,  ms.  Chartres 
411,  f  6b  V».) 

Il  semble  ja  qu'il  ait  vingt  aus. 
Tant  est  il  grans  et  embarnis! 
{Miracles  de  Noire  Dame,  I,  1,656,  G.  Paris.) 

Le  roy  le  regarde  moult  volentiers  et  se 
il  avoit  semblé  beau  eu  souvenir,  encores 
le  voit  il  et  trouve  plus  beau,  et  luy  est 
adviz  qu'il  soit  crtu  et  embarni.  {Lancelot 
du  Lac,  i''  p.,  c.  XX,  éd.  1488.) 

Apres  ce  que  Artius  et  Tarquin  furen 
embarnys  et  parcreuz,  la  royne  Tanasqui 
les  maria  a  deux  filles  qu'elle  avovt.  (Bocc. 
Nobles  malh..  111,  3, 1°  55  r°,  éd.  1515.) 

Mais  pourtant  je  ne  lairray  myc 

A  batailler,  car  Dieu  raercy 

J'ay  asses  la  chiere  enbernye 

El  suis  ja  refait  et  fourny. 
(Jaco-  Millet,  Destrucl.  de  Troye,  C  58'',  éd. 
1544.) 

EMBARRER,  Bubarrcr,  cmbarer,  enbarer, 
amb-,  verbe. 

—  Act.,  pousser,  enfoncer,  planter 
comme  une  barre  : 

Es  cscnz  les  ont  enbarrees  (les  lances). 
•     {Perceval,  ms.  Montpellier  H  249,  f  ~0'.) 
De  son  tinel  fiert  Renoarl  le  ber, 
Desoz  la  longe  fet  le  tinel  aler. 
Que  el  coslé  li  a  fet  enbarrer. 

{Mon.  Renuart,  Richel.  368,  f  240'^.) 

Il  tint  l'espee  en  la  main,  se  le  fiert  par- 
mi le  liiaume  si  qui  li  enbare  el  cief. 
{Auc.  et  Nie,  p.  13,  Suchier.) 

Et  le  flert  grant  cop  sour  son  heaume, 
si  k'illiabatile  ciercle,  et  li  enbara  juske  s 
en  la  coiffe  de  fier,  et  li  treucha  tout. 
{Flore  el  la  Bielle  Jeliane,  Nouv.  fr.  du 
XIII*  s.,  p.  135.) 

Parmi  le  haterel  li  embarra  le  branc. 

{Baui.  de  Seb.,  i\,  257,  Bocca.) 

Entoise  et  trait  un  quarrel  et  assenne  ce 
portier  de  droite  visée  en  la  teste  et  luy 
embarre  tout  dedans.  (Froiss.,  Chron., 
Richel.  2660,  l"  31  v°.) 

Adonc  s'avisa  li  dis  chevaliers  d'un  cou- 
tiel  de  plates  qu'il  portoit  a  son  chaint  : 
si  le  trait  et  feri  tant  ce  dit  Martin  ou  dos 
et  ens  es  costes,  que  il  li  embara  ou  corps. 
(ID.,  ib.,  éd.  Luce,  VII,  38.) 

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—  Fendre,  fausser  : 

Mes  hianmes  est  si  ambarrez 
Par  Tostre  branc  et  destreinchiez 
Que  ja  par  moi  n'ierl  maïs  laciez, 

(Bf,n..  Troie.  Ars.  33U,  f°  82''.) 
Tels  cops  se  donent  des  espees 
Que  totes  les  ont  cnliarrees. 

(Pcrceval,  ms.    Berne  113,  P  93''.'> 

Si  se  donnenl  .i.  copx  sigranz 
De  sor  les  liiatimes  flanibeanz 
One  moull  parlonl  les  cmharrercnl . 

{Ib.,  ms.  Montpellier  H  219,  f  12S^) 
De  lor  espees  font  esprener  l'acier. 
Et  les  vers  elmcs  enbarer  et  Irencliicr. 

(B.  de  Cambrai,  ce.  Le  Glay.) 
N'i  a  celui  n'ait  son  escn  percié. 
L'auberc  deront  et  ens  el  cor  plalé, 
E  le  terl  elme  embarrr  en  son  cief. 

(R.UMB.,  Ogier,  68o,  Barrois.) 

Tôt  li  ont  amharré  son  vert  heaume  d'acier. 

(J.  BoDEt.,  Sax.,  CC1.X1V.  éd.  Michel.) 
Li  elmes  dont  aves  le  leste  armée 
Si  m'a  gari  de  mort  en  prant  mellee  : 
Ains  ne  fu  enbares   por  caup  d'espee. 

(Mol,  52-,  A.  ■{.) 
Kt  li  Turs  feri  lai,  an  pooir  que  il  a. 
Amont  desns  son  hianme,  que  tôt  li  enharra. 
(Gui  de  Bourg.,  253*,  A.  P.) 

Parmi  le  hiaumc  li  vail  granl  cop  donner, 

Que  tout  li  fait  embarrer  et  qoasser. 

Uori.  de  Blates,  Richel.  860,  f  132  r°.) 

En  tel  puise  venir  le  voient 

Que  ses  elmes  fu  enhares 

Et  ses  escus  frais  el  iroes. 

(Durmars  le  Gallois,  5088,  Stengel.) 

Moult  sont  vasal,  fier  caple  font, 

Lor  elme  lot  embaré  sont 

Et  lor  escu  lot  decopé. 
(Ren.  de  Béai  jeu,  /i  Biaun  De.iconneiis,  1416,  Hip- 

pean.) 
nsseur  le  heaume  amont  si  pranl  coup  li  donna 
(lacl  chercle  en  fet  voler,  Irestoul  li  embarra. 
(Doon  de  ilaience,  21i6,  A.  P.) 

De  le  mâche  de  fer  le  feri  li  marchis 
Par  dessus  le  hianme  :.... 
Tons  li  fu  embarret. 

(B.  de  Seb.,  iv,  158,  Bocca.) 

Et  lor  hianmes  ont  embarrez, 
El  lor  hanbersont  desmailliez, 
Et  aux  dedens  les  cors  plaiez. 

(Floriam,  178i,  Michel.) 
Mais  quaut  ilz  visrent  Geuffroy  avoir  le 
bassinet  embarré  par  force  de  coups,  et 
ijue  son  harnovs  estoit  desrompu,  ilz  n'eu- 
rent tallent  de"  rire.  (J.  d'Ahras,  ifeitts., 
p.  410,  Bibl.  elz.) 

Son  heaume  fut  tout   fendu  et  enbarré 
et   les  cercles  eu   pendent  aval.  {Lancelot 
du  Lac,  i'"  p.,  ch.  51,  éd.  1488.) 
Bien  paroit  aux  escnz  el  heaumes 
Fanduz,  embarrez  el  ployez. 
iGoHOBY,  Comment,  sur  la  font,  perill.,  éd.  1572.) 

—  Neutr.,  an  sens  passif  : 

El  li  hiaume  embarrent  et  ploieDl, 
El  des  haubers  les  mailles  TOlent. 
(li  Chevaliers  dou  leon,  Vat.  Chr.  1725,  Bumv., 
p.  543.) 

Il  n'i  a  hiaume  si  puissant 
Que  il  ne  facenl  enbarer. 
(Gautiers.  J's/fs  (!/  Galeron.  Richel.  375,  1*3275.) 

—  Act.,  enfermer  entre  des  barres  : 

Me  suy  delicté,  en  les  regardant  noer 
en  la  nasse  ou  ilz  sont  si  bien  embarras,  a 
escripre  icelles  Quinze  joyes  de  mariage  a 
leur  consolacion.  {Quinzejoyis  de  mariage, 
prol.,  Bibl.  elz.) 


Encor  (pour  vray)  mettre  on  n'y  peut  le]  ordre. 
Que  lonsjonrs  l'un  l'autre  ne  vueille  mordre. 
Dont  raison  veult  qu'ainsi  on  les  embarre. 
Et  qu'entre  deux  soit  roys  distance  et  barre. 
Comme  aux  cbevanx.  en  l'eslable  barpnenx. 

(Cl.  Marot,  Enfer,  p.  46,  éd.  1544.) 

En  Bretagne,  Côtes-dii-Nord,  particu- 
lièrement dans  l'arrondissement  de  Dinan, 
on  dit  être  embarré,  pour  signifier  être  en- 
fermé en  dedans  d'une  barre,  d'une  bar- 
rière :  «  Je  n'aime  pas  élre  embarré.  > 

EMBASMENTÉ,  VOir  EMBALSEMENTÉ. 

EMBASSÉ,  part,  passé,  qui  a  un  emba- 
sement  : 

Pour  tailler  et  polir  Tantel  avec  le  devant 
et  ung  bout,  et  ce  qui  s'en  pourra  mons- 
trer  par  darriere,  et  tout  de  marbre  noir  ot 
embassé  de  meismes.  (31  août  1450,  Compt. 
du  B.  René,  p.  48,  Lecoy.) 

Deux  basses  embassees  de  une  ogive  et 
d'un  lioncbeau.  (1511,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  rtis.,  Bibl.  Amiens.) 

EMBAST.\RDERj  cnb.,  V.  3.,  tendre^ 
déclarer  bâtard  : 

Home  ne  puet  mie  enbastardcr  un  home 
après  sa  mort.  {Year  books  of  the  reign  of 
Edw.  the  firsl,  years  xxx-xxxi,  p.  289,  Rer. 
bril.  script.) 

EMBASTARDiR,  eiibolardir,  v.  a.,  désho- 
norer, violer  : 

A  droit  u  tort  chastens  seisist, 
Gentil:  femmes  enbasiardisl. 

(S.  Eduiard  le  conf.,  4460,  Luard.) 

—  Embastardi,  part,  passé,  dégénéré  : 
Tout  ce  que  jevoz  ai  contes  sunt  le  vies 

et  les  costumes  des  droit  Tartars  ;  mes  je 
\-iiz  di  qe  orendroit  sunt  moût  enbatardi, 
car  celz  que  usent  au  Cata  se  mantienent 
al  les  vies  et  a  la  manière  et  as  costumes 
des  ydres.  (Yoy.  de  Marc  Pol,  c.  lxx, 
Rous.) 

L'éd.  Pauthier,  c.  LXIX,  porte  :  sont 
moult  abastardi. 

EMBASTONEMENT,  -  owiement,  s.  ra., 
arme  offensive  : 

Iceulx  compaignons  garnis  de  gros  le- 
viers de  eharreles,  de  grosses  reboules  et 
autres  embastonnemens.  (1310,  Arch.  3i  164, 
pièce  241.) 

EMBASTONER,  -  onjîcc,  embott.,  verbe. 

—  Act.,  frapper  à  coups  de  bâton  : 

Frappons  sur  ce  villain  infâme. 
Et  je  te  supply  par  ton  ame 
Qu'il  soU  ung  peu  embasloime. 
(Grebas.  llijsi.  de  la  Pass.,  ms.  Troycs,  3'  j., 
f°  21  r».) 

—  Réfl.,  s'armer  : 

Et  qu'il  n'y  ayt  ici  personne 
Qui  ne  se  arme  et  enbastonne. 

i.Mist.  du  viel  test.,  8041,  A.  T.) 
Sus,  compaignons,  chascun  se  peine 
De  soy  très  bien  embasionner. 
(Greban,  Slysl.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,   P  152^) 
Si  s'armèrent  ung  soir  et  s' embastonne- 
renl  tout  du  mieulx    qu'ilz   peurent.  (Le 
Maire,  lUustr.,  i,  23,  éd.  1548.) 

—  Embastoné,  part,  passé,  armé  : 
Armez   et   embastonnez   d'espees,   arba- 

lestes  et  autres  habillemens  de  guerre. 
(1447,  Arch.  JJ  178,  pièce  161.) 


Embastonné.  (1472,  Procès-verb-  de  signif. 
d'un  jugevi-,  S.  Cyprien,  Montreuil  B'", 
Arch.  Vienne.) 

Et  furent  ordonnes  deux  cens  soudoyers, 
par  ceux  de  la  vile,  tous  armes  et  embat- 
tonnes.  (Olivier  de  la  Marche,  Mém..,  I, 
14,  Michaud.) 

Sur  celle  requeste  saillirent  de  leurs  pa- 
villons les  champions  armf-s,  embaltonnes 
de  haches,  de  lances,  d'espees  et  de 
dagues.  (1d.,  ib.,  1,  17.) 

Et  estoit  embattonné  de  lance  et  de 
hache,  et  aidé  d'un  targon  d'acier.  (Id.,  ib., 
1, 17.) 

Et  a  tant  fut  veu  Jason,  qui  se  prome- 
noit  très  richement  embattonné.  (Id.,   ib., 

I,   XXIX.) 

Embastonnees  des  lances  et  aultres  bas- 
ions. (J.  BoucHET,  Triumpkes  de  la  noble 
Damcf  125  r»,  éd.  1536.) 

Le  duc  ne  ses  gens  n'estoieot  aucune- 
ment armez  ne  embatonnez.  (Bouchard, 
Chron.  de  Bret.,  ("  154»,  ■éd.  1532.) 

Armé  jusques  au  collet  et  bien  embas- 
tonné. (G.  Boucuet,  Serees,  iv,  105,  Rov- 
bet.) 

EMBATAGE,  -  aige,  s.  m.,  placement, 
pose  : 

Pour  une  paire  de  roues  neulves,  eu 
senble  pour  Vembataige  d'icelles  que  pour 
quinze  livres  de  fer.  (1556,  Compt.  deDiane 
de  Poitiers,  p.  211,  Chevalier.) 

EMBATAiLLiER,  cnb.,  vcrbe. 

—  Act.,  préparer  pour  la  bataille  : 

Le  fort  moit  envitaillié 
El  moult  très  bien  embataillié 
Pour  les  recepvre  a  lie  chiere. 
(GriLi..  DE  Si  A^DRÉ,  le  Libvre  du  bon  Jehan, 
3418,  Charrière.) 

Si  se  Irayrent  devers  le  port  et  encrèrent 
leurs  nerz,"et  les  enchaynerent  moult  bien 
et  embataillcrent  si  comme  il  estoit  mastin. 
(L'isioire  de  Troye  la  grant,  ms.  Lyon 
823,  r»  10=.) 

—  Réfl.,  se  préparer  pour  la  bataille  : 
Ordonnance  a  honneur  tost  vient 

Qui  ja  en  l'estrier  le  pie  tient, 
Si  lay  prie  qu'il  s'cnbalaille 
Et  de  poursuir  ne  Iny  chaille 
Ces  gens  dont  a  eu  victoire 
Car  il  aura  afaire  encore. 
(Gaces,  Rom.  des  Deduiz,  Ars.  3332,  f  29  t°.) 

—  Nentr.,  s'acharner  à  la  bataille  : 
Lors    viissiez   Sarrazins   enbatailter    de 

arant  manière,  et  toutesfois  ilz  furent  sou- 
prins  tant  qu'il  y  en  eust  plus  de  .vu.  m. 
mors.  {Ponlhus,  ms.  Gand,  f»  32  v».) 

EMBATANT,  embastant,aà).,  vif, ardent: 
Feme  bien  embatans  est  plus  tost  envaie. 
(Li  Prière  rAfo/i/i.,  Zeilschriade  Grober,!,  251,81.) 

Or  y  a  enfans  esbalans. 

Gais,  gens,  jolis,  et  embastans, 

Amourenli,  doulx  et  amiables. 
(G.  DE  MACn.,  Poés..  Richel.  9221,  f»  eg''.) 

Et  sui  jolis  et  esbalans, 

Lies,  envoisies  et  embatans 

En  tous  déduis,  en  tons  depors. 
(VRtiMS.,  Prison  amoureuse,  Richel.  SSO.flSSr".) 

—  Dans  un  sens  défavorable  : 
Orguillense  n'estes  ne  fiere, 
Embatans  ne  de  folz  ator. 

(Salut  d'Amour,  Rich»!.  837,  t°  18-2 


EMB 

—  Embatanl  en,  adonné  k  : 

Nus  ne  doit  estre  embalam 

En  bordel  ne  fil  lekeiie. 

(Poël.  ms.  av.  1300,  t.  IV,  p.  ISÎS,  Ars.) 

EMBATE5IENT,  enbatcment,  s.  m.,  ac- 
tion de  pousser,  d'enfoncer,  de  plonger, 
d'entrer  : 

Cil  ijni  sont  batu  a  le  roi 

Se  gardent  miens  de  fol  enl/alemml 

Que  li  niais. 

(Chnns..  Vat.  Chr.  lt!lil,  1°  173».) 

—  Arrivée  : 

Quant  les  piicelles  apperceurent  le  che- 
valier sur  elles  enibatu  qui  se  hoctoyoit  de 
son  suubdaiu  embatement,  tantost  se  dres- 
sèrent sur  piedz...  {Perceforest,  vol.  V, 
ch.  33,  éd.  1528.) 

EMBATEOR,  -  teour,s.  m.,  assaillant  : 

Sire,  dist  li  valiez,  tous  les  dieus  en  aour 
Que  il  ne  cuident  mie  que  vous  aiez  estour 
Ne  que  cis  de  Fezon  soient  embatcoîir. 
Trop  sont  petit  de  gcnl,  si  ont  fait  prant  folour. 
(Yeus  don  paon,  Uichol.  155i,  f°  12  r°.) 

EMBATisiER,-  zier,  V.  3.,  Iwptiser  : 

Quant  cil  virent  de  Rome  lor  sire  embaliziei 
Saint  Clément  apelereut,  de  .m.  pars  fii  bûchez  : 
Sire,  b  iptisez  nos  et  si  nos  enseignez. 

(Prise  de  Jérus.,  Richel.  137i,  f°  89=.) 

EMB.\TRE,  emballre,  enbalre,  ambatre, 
anbalre,  ambaptre,  verbe. 

.—  Act.,  enfoncer,  plonger,  planter,  pré- 
cipiter : 

Sun  bon  espiel  enz  el  cors  li  enhat. 

(Roi..  12G6.  Muller.) 
En  la  cervele  le  branc  li  embati. 

(Garin  te  Loh.,'!"  cbans.,  xxvi.) 
Il  l'a  ben  terse  (l'épée),  el  foerre  Vembatié. 

(Raimb.,  Oçiier,  8.351,  Bai-rois.) 
t'ntames  est  en  maint  liu  vos  escus; 
Cil  trox  de  lance  i  sont  rault  embalua. 

(Id.,  ib.,  12210.) 
Delez  le  cuer  li  enbat  l'alemele. 
(Li  Covcnans  Vivien,  1596,  an.  Jouckbl.,  Gain. 
d'Or.) 

Parmi  le  cors  l'espié  li  anbali. 

(Gir.  de  \iane,  Richel.  Ui8,  f  21''.) 
N'i  porriez  la  dent  embatre. 
Et  vos  briserees  les  deaz. 

(Renan.  16G10,  Martin.) 

Qno  le  trenchant  de  l'alemelle 
Li  embat  tout  en  la  cervelle. 

(Rom.   de  rkebei,  Richel.  60,  C  S'.) 
Kt  fiert  Fromont  en  travers  el  visaige, 
Qnc  tout  l'acier  li  embat  en  la  face. 

(Joitrd.  de  Btaivies,  1003,  Hoffmann.) 
Les  nés  ont  embntues  par  force  li  jonvens 
En  la  parfoode  mer  plus  de   xuii.  arpens. 

(Guy  de  Camb.,  Richel.  21366,  p.  227».) 
Plus  de  paume  et  demie  ii  embat  le  taillant. 
(Baud.  de  Seb.,  IX,  258.  Bocca.) 

—  Avec  un  rég.  de  pers.,  pour  dire 
pousser,  chasser  : 

Les  murs  vouloit  fraiudro  et  abalre; 

lit  Sarrasins  dedenz  enbatre. 

(G.  DE  CoiNCi,  itir.,  ms.  Soiss.,  !"  154"'.) 
Le  roy  de  France  et  les  barons  passèrent 
tout  ouitre  parmi  les  teutes  aux  Sarrasins, 
et  les  chaciereut  tant  qu'il  les  embatirent 
tous  es  moutagnes.  (Grand.  Chron.  de 
France,  l'Istoire  au  roy  Phelippe,  fils  Mgr. 
Saint  Loys,  v,  P.  Paris.) 


EMB 

—  On  a  dit  encore  dans  le  sens  de  faire 
entrer,  sans  idée  de  violence  : 

Prist  Penevaire  par  le  frain  d'or  bâta. 
Tôt  bêlement  l'a  el  gué  embatu  ; 
L'eve  trespassent  qi  rade  et  corans  fu. 

(R.viMB.,  Ogier,  12337,  Barrois.) 
Que  nus  ne  doit  en  sa  meson 
Nul  hoiu  receler  ae  enbatre. 
S'il  ne  veult  tencier  ou  combatre. 
(RuTEB.,  Voie  de  Parad.,  Il,  33,  Job.) 

—  Au  sens  moral,  faire  entrer  profondé- 
ment, insinuer  : 

11  donne  et  embat  sa  grâce  es  choses 
devant  dictes.  (VioNAY,  Mir.  hist.,  Vat. 
Chr.  538,  f"  Z'.) 

L'estude  de  tels  livres  engendre  ou  embat 
ou  acroist  es  cuers  de  ceulx  qui  y  enten- 
dent. .  (Oresme,  Elh.,  Richel.  204,' f°  348''.) 

—  Rén.,  en  parlant  de  pers.,  se  plonger, 
s'enfoncer,  se  précipiter,  fondre  : 

El  port  se  sunt  et  enbattu  el  mis. 
(Garin  le  Loh.,  2"  chans.,  xxxv,  P.  Paris.) 
An  la  presse  s'ambat  de  la  gent  paienie. 

(J.  BoD..  Sax.,  CLXxix,  Michel.) 
Dedens  l'agait  senhati  li  frans  bon. 

(Raimii.,  Ogier,  6484,  Barrois.) 
Cil  est  fos  ki  en  lia  s'enbal 
A  ensient  u  on  le  bat. 

(Ste  Thais.  Ars.  3327,  f  13'.) 

Si  serré  trouve  le  passage 
Qu'il  ne  se  puet  dedenz  enbatre. 
(G.  BE  Coi."(Ci,   Mir.,  ms.  Soiss.,  f  194''.) 

Se  vous  une  autre  fois  vous  embates  en 
autel  péril,  nous  vous  rendons  chi  oreu- 
droit  tout  chou  ke  nos  tenons  de  vous. 
(H.  DE  VAL.,  512,  Wailly.) 

Ec  nne  fosse  s'embati 
Si  que  del  cheval  l'abali 
Li  auwe,  qui  le  sousprist  par  force. 
(Phil.  de  Remi,    Jean  el  Blonde,  2707,    Bordier, 
p.  241.) 

Mais  qui  se  melle  de  toas  dis 
Recorder  on  qne  il  s'enbache 
11  a  deservi  c'on  le  bâche. 
(De  la  Brebis  dérobée,  Richel.  378,  f  11  t°.) 
Var.  du  ma.  Richel.  25516  :  s'embace. 

Sur  l'ermitage  s'enbati 

Ou  li  geinz  bermile  maneit. .. 

(Le  lai  del  Désiré,  p.  16,  Michel.) 

Entreus  qu'il  meugoient,  etNicolete  s'es- 
veille  au  cri  des  oisiax  et  des  pastoriax,  si 
s'enbati  sor  aus.  (Auc.  et  Nie,  p.  22,  Su- 
chier.) 

Et  de  tel  cas  avons  noz  veu  escaper  plu- 
sors  persones  qui  avoient  cix  ocis,  qui  en 
cestc  manière  s'estoient  embatu  en  lor  ma- 
noir. (Beaum.,  Coit,t.  de  Beauv.,  ch.  xxxix, 
48,  Beugnot.) 

Li  rois  des  Abrodiciens  s'estoit  enbatuz 
en  un  embuschement  que  li  Saine  li  avoient 
basti.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Genev., 
f»  118".) 

Qu'il  ne  s'embache  mie  a  foUie  faire  en 
triuwes.  (RoisiN,  Franck.,  lois  et  coût,  de 
Lille,  ms.  Lille  266.) 

l'^t  le  faites  bien  aaisier 
Priveement  c'on  ne  le  sache. 
En  un  lieu  ou  on  ne  s'embache. 

(Coiici,  3116,  Crapelet.) 
Mes  dites  nous  ou  nous  porons 
Ensamhie  estre  quant  nous  vorrous 
Celeemeiit  c'on  ne  le  sache 
En  nn  lieu  ou  nulz  ne  s'embate. 

(Ib.,  5586.) 


EMB 


V 


C'est  qu'il  se  fâche  estroit  beoder, 
Et  son  chief  si  enveloper, 
Que  nul  connoistre  ne  le  sache, 
Et  ainsi  a  l'ostel  s'embache. 

(Ib.,  6032.) 
Dont  3'apense  que  tnit  mercier 
Portent  en  tous  lii^us  leur  panier. 
Et  en  salles  et  eu  maisons 
S'embatent  en  toutes  saisons. 

(Ib.,  6520.) 
Regarde  bien  et  bault  et  bas 
Le  grant  péril  ou  tu  t'embas. 

(Remédia  amoris,  4S,  Koerting.) 
.  Se  nous  nous   etnbalons    en  la  forest  de 
ceste  matière.  (J.  de  Salisb.,  Polierat.,  Ri- 
chel. 24287,  f  61".) 

Si  lor  couru  seure,  et  s'embati  trop  fole- 
ment  en  eus.  (Hist.  des  ducs  de  Nortn.  et  des 
rois  d'Anglet.,  p.  143,  Michel.) 

Si  vint  que  ce  jour  le  temps  estoit  noir, 
chargé  d'une  grande  bruine  :  dont  ils  s'em- 
battirent  au  danger  de  l'einbusche,  avant 
qu'ils  s'en  sceussent  percevoir.  (0.  de  la 
Mahcue,  Mém.,  1,26,  Michaud.) 

Une  bande  de  gentilz  hommes  espai- 
gnolz  se  va  embattre  jusque  près  de  la 
garnison  du  bon  chevalier.  {Le  loyal  Ser- 
viteur, m,  J.  Roman.) 

Edo'wich  s'ambatit  dans  les  gens  de  pied 
romains.  (Fauchet,  Antiq.  gaul.,  U,  8,  éd. 
1610.) 

Le  soleil  estant  extrêmement  aspre, 
je  m'embatis  sur  une  caverne  cachée  et 
inaccessible,  et  me  jetlav  dedans.  (Mont., 
Ess.,  1.  II,  c.  12,  p.  308,  éd.  159.5.) 

—  Neutre,  dans  un  sens  analogue  : 

Embatu  somes  el  cuer  de  lor  pais. 

(Les  Loli.,  ms.  Montp.,  f  98') 
Tant  a  Vairons  erré  q'as  Irez  est  ambaluz. 
(J.  BoD.,  Sa.T.,  CLV,  Michel.; 
Qu'un  chevaliers  grigois  est  entr'euli  embatus. 
(Yeus  du  Paon,  ms.  Brnx.  11191,  f"  93  r". 
Ens  el  bosquet  est  embatus. 
Et  passa  tant  qu'a  l'uisset  vint 
En  tastant. .. 

(Couci,  3378,  Crapelet.) 
Mon  cuer  avez  repus., 
II  est  avoec  le  vostre  vraiemeut  embatus. 

(B.  de  Seb.,  Il,  484,  Bocca.) 

Le  doux  Jesu  Crist 
Te  doint  bon  jour,  fille.  Ou  es  tu  ? 
Touz  sommes  ccens  embatu. 
(Mir.  de  St  Jean  Ghrys.,  25D,  Wahinnd.) 

—  Réfl.,  en  parlant  de  choses  morales, 
fondre  sur  : 

L'autre  débat 

Qu'elle  est  plus  triste  et  hors  d'esbal  : 
Car  double  et  paour  la  combat, 
Et  désir  en  elle  s' embat. 
(A.  Chaktier,  Liv.  des  quatre  dames,  p.  647, 
éd.  1617.) 

Et  sans  débattre. 

Pour  les  raisons  toutes  abalre. 

En  mon  cueur  se  viennent  embatre, 

Playes,  dont  j'ay  contre  une  (lualre. 

U»-.  ib.,  p.  649.) 
Et  qui  plus  est,  quand  daeil  sur  moy  s'embat. 
Par  fortune  qui  souvent  si  se  fume, 

Vostre  doulx  œil  sa  malice  ralial. 
(Villon,  Grant  Test.,  Bail,  à  un  gont.  nouv, 
marié,  Jouaust,  p.  90.) 

-  Act.,  battre  : 

Comme  lesdiz  Colin  et  Simonnet  eussent 

esteruy  du  blé  en  la  grange  dudit  Raouliu 

I    et  enbatu.  il378,  Arch.  JJ  113,  pièce  216.) 


EMB 


ËiMB 


EMB 


—  Rén.,  en  parlant  du  jour,  se  lever  : 

Al  quint  jur  si  cam  l'aube  crevé 
l.e  jiir  s'nilial,  le  soleil  levé. 

(La   Vir  de  S.  Gile,  915,  A.  T.) 

—  Act.,  employé  d'une  manière  particu- 
lière pour  dire  mettre  au-dessous  : 

Les  uns  et  les  autres  estoient  vestus  des 
\estemen?  aux  femmes,  et  n'avoient  pas 
i''S  chevaliers  honte  d'embatre  les  cotes  de 
rhevalerie  ans  cotes  des  femmes.  (Légende 
dorée,  Mnz.  1333,  f  32''.) 

—  Techn.,  poser  : 

Pro  duobus  paris  rotarnm  embatre  et 
aliis.   (Compt.   de  l'H.-D.  d'Orl.,   1369-70.) 

Pour  avoir  embatu  le  maillet  fait  pour 
balre  les  aguylles  dudit  pont  de  Lovre. 
(1406,  Compi.  de  Nevers,  CC  15,  f"  15  v».) 

A  Guillaume  et  Mathuriu  les  Vaslins, 
marcliaulx  demourans  a  Chenonceau, 
pour  avoir  ambaptti  une  paire  de  roues. 
(1556,  Compt.  de  Diane  de  Poitiers,  p.  206, 
Chevalier.) 

—  Embalu,  part,  passé,  dépouillé  : 

Ne  demeure  mie  longuement  en  un  giste 
pour  ce  que  le  pays  ou  il  a  esté  est  tan- 
tost  embatu,  et  va  en  un  autre  lieu  demeu- 
rer et  pescher.  (Mod.  et  Racio,  ms.,  f»  57", 
ap.  Ste-Pal.) 

2.   EMBATRE,  VOlf  ESBATRB. 

EMBATU,   S.    m.,  domaine,    propriété, 
p.-è.  terre  où  le  gibier  s'embat,  s'abat  : 
Damoiselle,  dist  il,  se  je  sny  venus  chi 
Sur  le  Tostre  emhala,  bielle,  taut  vous  en  di  : 
Se  la  lierre  est  a  vous,  vous  le  tenes  de  my. 
(Chev.  au  cygne,  0^,  Reiff.^ 

EMBAUCHIER,  -  quicr,  embocher,  enb., 
V.  a.,  dégrossir  : 

Enhauquier  les  .ii.  loges  des  eschevins 
au  behourd.  C1389,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gtoss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  charpenlicr  embatique  a  le  maison 
Jehan  Rondet.  (1397.  ib.} 

Et  telles  œuvres  tant  plus  grossemeut 
seront  emboché,  tant  mieux  garderont  le 
décore  de  la  fortresse.  (P.  Van  Ablst, 
Arch.  sel.  Yitr.,  f»  ô"",  éd.  1S45.) 

On  lit  dans  Monet  :  Embaucher,  faire 
bauche  on  enduison  de  chaux,  mortier  ou 
piastre. 

Cf.  Bauch  et  Bauche. 

EMBAUCHURE,  enb.,  s.  {.,  semble  dési- 
gner une  dépendance  grossière  : 

Seront  tenus  de  recoveronner  une  en- 
bauchure  de  la  grange  d'ieelle  censé.  (1421, 
Cart.  de  Corbie.  aj).  Duc,  V,  559.) 

I.  EMBAUDiR,  enb.,  verbe. 

—  Neutr.,  prendre  de  la  hardiesse  : 

Les  lor  voieat  le  cbamp  gnerpir, 
Lès  autres  croistre  et  embaudir. 

(Alhis,  Ars.  3312,  1°  81".) 

—  Réfl.,  s'enhardir  : 

Pluis  s'enbaudissent  de  maufere.  {Lib. 
Custum.,  1,  282,  Rer.  brit.  script.) 

—  Ejnftaud!,  part,  passé, rempli  d'ardeur: 
Si  que  la  voslre  baronie 

De  la  soie  soit  enbaitdie. 

(Alhis,  Ars.  331Î,  f»  39'.) 
Par  cens  anrei  chevalerie, 
Aina  le  vespre,  bien  embaudie. 

(Ib.,  f»  7*''.) 


Cf.   ESBAUDIU. 

2.  EMBAUDIR,  ««6.,  embadir,  v.  a.,  pu- 
blier, proclamer,  promulguer,  signifier  : 

Mais  cbes  traities  ne  furent  mie  adonc 
parfais  ne  accomplis,  enssi  que  les  trai- 
tieurs  Yai^oient  enbaudit.  (J.  de  Stavriot, 
Chron.,  p.  103,  Borgnet.) 

Perchivant  que  li  duk  de  Brabant  ne  leur 
faisoit  nule  expédition  de  chu  que  embadit 
leuravojf.  (1d.,  ib.,  p.  112.) 

Que  nulz  vendans  vins  de  la  citeit  de 
Liège  ne  porat  faire  nonchier  vins  tenant 
coleur,  ne  enssi  embadier  tenant  coleur  se 
celi  vin  enssi  noncbies  et  embaudis  ne 
tient  coleur  .xil.  heures  entiers.  (Id.,  t6., 
p.  218.) 

EMBAVER,  verbe. 

Act.,  pris  au  fîg.,  embaver  quelqu'un, 

l'abreuver  de  discours.   Un  poète  du  xv" 
siècle  a  dit,  en  parlant  des  moines  : 
Les  rois  en  vostre  main  aves, 
Sy  saintement  les  embares, 
tant  do  choses  leur  faites  faire 
Qu'ilz  cnident  tous  estre  sanlves. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  1°  iW.) 

—  Réfl. ,  s'emplir  de  bave  : 

Comme  un  chien  enragé  sa  bouche  elle  s'embave. 
(De  BoissiEUES,  Sizains  des  humeurs  de  la  femme.) 

—  Embavé,  part,  passé,  plein  de  bave  : 

Ja  si  n'iert  orz  ne  si  tachiez 
Ne  d'orz  péchiez  si  enbavei 
Par  Ini  (la  vierge)  ne  soit  lost  eslavez. 
(G.  DE  CoiNCi.  llir.,  Uichel.  2163,  f  18'.) 

Jangleurs  embavez. 

(Le  Mir.  Mme  Ste  Genei).,  Jub.,  ilyst.,  1,  239.) 

Boache  embavee. 

(D'AUBIGN.,  Trag.) 

EMBEALDER,  VOir  E.MBALDER. 

EMBECHONEit,  -  conner,  -  coner,  enb., 
enbieconer,  enpechouner,  verbe. 

—  Act.,  charger,  embarrasser  : 

Quand  ensi  fu  embeconnes 
De  cbele  enfernieté  soudaine. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  113,  Peigné.) 

Car  quant  il  se  sot  cnlechié 
D'une  petite  menchoignele, 
Ne  vaut  pas  lonces  de  tel  dete 
Embeconner  sa  conscience. 

(Ib.,  p.  39.) 

Uns  diacres,  en  un  autre  tans, 
Fu  de  si  grans  maus  et  de  tans 
Enpechouiies  de  toutes  pars... 

(Ib.,  p.  103.) 

—  Nentr.,  être  embarrassé,  empêtré, 
faire  un  faux  pas  : 

Se  Dex  salve  Prinsaut  sous  moi  â'enbeconer, 
A  l'ost  vos  ramenrai,  qui  qu'en  doie  peser. 

(Conq.  de  Jérus.,  3677,  Hippeau.) 
Li  cevals  u  il  sist  fu  las  et  tressues, 
Del  destre  pie  le  hurte,  si  est  eitbiecones, 
Li  vasaus  cai  jus,  si  est  mal  asenes. 

(Ettf.  God.,  Richel.  12558,  f»  30''.) 

—  Act.,  cacher  : 

Car  ne  \'ot  pas  enbechonee 
Sour  son  cheves,  ni  embnschie. 
N'en  parfoade  terre  muchie. 

(Mir.  de  S.  Eloi.  p.  112,  Peigné.) 

EMBECOUNEU,   VOir  E.UBECHONER. 

EMBEDOs,  voir  Andui. 


EMBEGARE,  adj.,  souillé  : 

El  celle  dont  li  estât  est  plus  gens 
Que  d'un  porcel  orî  et  embegarr 
M'a,  en  soudain,  telement  regardé... 

(Froiss.,  />oA.,  Uichel.  830,  f  300  v°.) 

EMBEGUiNÉ,  enb.,  adj.,  ivre  : 
Gillet  Grasset  commença  a   dire   que  le 
suppliant  csioil  enbeguiné,  qui  esloit  a  dire 
qu'il  estoit  y  vre.  (1456,  Arch.  J  j   183,  pièce 
145) 

EMBEISEILLER,  VOir  EMBESEILLEB. 

EMBELETER,  V.  3.,  embellir  : 

Tant  ont  ly  compteonr  compté. 

Et  ly  fableour  tant  fable. 

Pour  leurs  comptes  embeleler. 

Que  tout  ont  fait  fable  sembler. 

(Rom.  du  Brut,  ms.,  F  7.5'\  ap.  Ste-Pal.) 

EMBELiNER,  V.  a.,  tromper  en  flattant, 
capter,  embarrasser  : 

Ce  maistre  homme  sceut  si  bien  embe- 
liner  ceste  fllle,  qu'elle  le  creut.  (Tabou- 
rot,  Escraignes  dijonnoises,  p.  25,  Rouen 
1648.) 

On  dit  encore  dans  le  centre  de  la 
France  emberliner. 

EMBELLIR,  embeliT ,  anbelir,  embielir, 
verbe. 

—  Neutr.,  plaire,  être  agréable,  être 
avenant  : 

S'il  e.weoit  honors  en  cesl  pais 
Qni  me  seist  ne  deust  enbrlir. 
Que  je  l'aroie  sans  nesun  contredit. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  Cl^.) 
L'aveir  que  chascun  d'eus  amasse 
Lor  enbeitsl. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  22737,  Michel.^ 
Dieus  doinst  qu'elle  i  soit  retenue 
Tant  que  li  lieus  li  embielisse. 

(Cligel,  ms.  Turin,  f°  108^) 
Si   li    plot  mout  et  anbeli  ce  que  il  ot  ol 
dire.  (S.  Graal,  ms.  Tours  91S,  f"  203\) 

Dei!  tant  m'enbeli 

Quant  seule  la  vi  ! 
(J.  Erars,  Mot.  et  Pastour.  du  xm°  s..  Th.  fr.  au 
m.  âge,  p.  42.) 

Comme  le  larron  qui  entre  par  l'uis  der- 
rière et  emble  les  biens,  coppe  les  gorges, 
et  ne  scet  l'en  quant  il  vient,  et  après 
celluy  larron  luy  embelisl  de  jour  en  jour 
a  embler  et  persévère  tant  que  il  est  prins 
et  le  destruit  l'en  !  (Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  0.  xLiv,  Bibl.  elz.) 

Je  m'en  yray  sy  Venbeltit, 

Et  se  il  ne  l'enbeltit  mie 

S'en  porteray  de  ma  partie 

Le  chappon  cras.^ 
(Vie  Mans.  S.  Fiacre,  Jub.,  Myst.,  I,  337.) 

Joseph,  moult  rae  doit  embellir 

La  parole  que  m'avez  dicle. 
(Pass.  Noslre  Seigneur,    lab.,  Myst.,  U,  273.) 

Regardant  ententivementles  fais  d'armes 
du  chevalier  incogneu.  qui  moult  luy  plai- 
soient  et  embellissoient.  {Le  chevaïereux 
Conte  d'Artois,  p.  14,  Barrois.) 

—  Act.,  donner  des  agréments,  des 
chances  de  succès  : 

C'est  une  chose  qui  moult  grandement 
embelHst  et  resjouist  vostre  querelle. 
(Froiss.,  Chron.,'Xl,  306,  Kerv.) 

—  Justifier  : 

Et  tout  pour  embellir  et  veriffier  nostre 
matière.   (IfROiss.,  Chron.,  XIU,  3,  Kerv.) 


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—  Embelli,  pari,  passée  qui  ost  dans  im 
état  plus  favorable  : 

Et  sa  querelle  est  grandement  embellie, 
puis  que  li  seqours  d'Engleterre  li  sera 
venus.  (Froiss.^  Chron.,  II,  375,  Luce,  ms. 
Rome.) 

EMBENESTEu,  V.  a.,  mettre  les  pains 
de  sel  dans  les  benastes  : 

Le  benastier les  embeiiesto' par  douzaines. 
{Texte  de  Valenciennes,  tiollut.  Mém.  hist. 
de  la  républ.  séquanoise,  p.  160,  éd.  1846.) 

EMBERCiER,  enbierchier,  v.  a.,  mettre 
autour  : 

Prist  le  blason  de  foy,  a  son  col  Venbiercha. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  2041,  Chron.  belg.) 

EMBESEiLLEMENT,  embesilement,s.  m., 
destruction  : 

Et  en  outre  de  loutz  les  fyns  queux  sont 
ore  tarde  embeseilles  en  la  tresorie  nostre 
seignour  le  roy  par  gents  viscontes  que  les 
notez  et  briefs  de  coveuant  des  dites  fyns 
embeseilles  demurrantz  eu  la  garde  de 
cirographer  sipurrount  estre  troverque  ala 
partie  ruonstrant  partie  des  dites  fyns 
embeseilles  tiels  notes  et  briefs  de  cove- 
nant  demurgent  de  recorde  si  avant  corne 
ceux  fynes  eussent  esté  si  nul  embeseille- 
ment  d'iceux  n'eust  esté  fait.  (stat.  de 
Henri  IV  d'Englet.,  an  v,  impr.  goth., 
Bibl.  Louvre.) 

Sans  (ruade, embesilement  ousubtraccion. 
(Stat.  de  Henri  VI,  an  xxiii,  ib.) 

Cf.  Besillement. 

EMBESEiLLER,  emheiseUler ,  embeseiler, 
\ .  a.,  détruire  . 

Au  fyu  que  si  les  notes  en  la  garde  de 
le  cyrographerou  les  fyns  soient  embeseilles 
que  home  avéra  recours  au  dit  rolle  pur 
avoir  ent  execucioa  come  il  averoit  si  les 
fyns  ne  ['eussent  point  embeseilles.  {Stat.  de 
Henri  IV  d'Englet.,  an  v,  impr.  goth., 
Bibl.  Louvre.) 

Et  que  nul  tiel  frère  de  nul  des  dites 
ordres  amesue,  embeseile,  n'esloigne  ne 
l'ace  acaesaeT, embeseiler  n'esloigner  per  luy 
ne  peraullre  ascuu  tiel  enfant  hors  de  lieu 
ou  il  serra  ensy  premirement  prise  ou 
receux  tanqz  al  autre  lieu  per  un  an  entier 
proschein  ensuant  tiel  prise  ou  receit  en  le 
dit  ordre,  llb-} 

Pur  embeiseiller  les  briefs  du  roy.  {Stat. 
de  Henri  VI,  an  iv,j6.) 

Cf.  Besillier. 

EMBESIER,   voir  EjIBAlSIEB. 
EMBESILEMENT,  VOlrEMBESEILLEMENT. 

1.  EJiBEsoiGN'EMENT,  embesongnemcnt, 
embessongnement,  s.  m.,  occupation,  em- 
pêchement, embarras  : 

Ses  bras  sont  endurcis  en  continuel  la- 
bour, elle  sent  que  son  embesongnement 
est  bon,  et  pouree  le  continue.  (Christ,  de 
Pis.,  Cité,  Ars.  2686,  f"  48".) 

Entre  les  estudes  de  l'esperituel  embe- 
saignement  sur  toutes  choses,  ceste  est  la 
plus  nécessaire.  {De  vita  Christi,  Richel. 
181,  f»  6».) 

L'espirituel  exercite  et  embesoianement. 
{Ib.,  f»  53".) 

Kens  grâces  a  Dieu  qui  t'a  amené  a  tel 
embesoignement  et  proufit  avoir  que  tu 
poeulz  icy  de  uns  seul  eaingnier  cent,  llb., 
f»90\) 


Je  hay  quasi  a  pareille  mesure  vne  oysi- 
veté  croupie  et  endormie,  comme  un  embe- 
songnement espineux  et  pénible.  (Mont., 
Ess.,  1.  III,  c.  5,  f  390  v,  éd.  1588.) 

Le  principal  effect  de  la  grandeur  et  de 
l'emiuence,  c'est  de  vous  jecter  eu  butte  a 
l'iniportunité  etemftesoJîffJiemeni  des  affaires 
d'autruy.  {Lett.  de  Montaigne  à  M.  de  Faix, 
ap.  Feugère,  CEuv.  de  la  Boétie.) 

Embessongnement,  a  businesse,  or  busie 
worke  ;  also,  an   imploying,    or  busyingj. 

(COTGH.) 

2.  EMBESOIGNEMENT,  embesong.,  adv., 
en  causant  beaucoup  de  besogne,  d'occu- 
pation : 

Ce  qui  nous  empeschoit  bien  embeson- 
gnement. (Pont,  de  Tyard,  Disc,  philos., 
("  135  v°,  éd.  1587.) 

EMBKsoiGNiER,  -  songnier,  -  souigner, 
-  ssoigner,  enb.,  v.  a.,  employer,  occuper, 
embaucher,  engager,  empêcher  : 

Et  toutesvoies  le  dit  roy  d'Ang'.eterre  ne 
aussi  le  dit  prince  n'avoient  ne  depuis 
n'eurent  aucune  guerre  pour  laquelle  il 
embesognassenl  ceux  que  le  roy  de  France 
requeroit  a  avoir  en  son  service  a  ses  des- 
pens.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  Charles  V,  xx, 
P.  Paris.) 

Allons  nous  ent  a  l'adventure  en  Portin- 
gal,  nous  trouverons  la  qui  nous  recepvera 
et  embesoingnera.  (Froiss.,  Cftron.,  Richel. 
2645,  f"  52  v«.) 

Pour  ce  que  le  suppliant  ne  trouvoit  per- 
sonne qui  en  son  mestier  le  voulsist  embe- 
songner.  (1404,  Arch.  JJ  139,  pièce  99.) 

0  cher  Nysus,  tcuIx  lu  hor  esloingnier 
Ton  compaignon  san5  plus  Vembesoulijner 
A  hanltes  choses  conme  faire  souloyes. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Eneid.,  Richel.  861,  t°  90''.) 

Lesquels  em6cso>ignere»t  tant  lesAnglois, 
qu'ils  ne  peureut  plus  entendre  a  eux  or- 
donner et  mettre  en  bataille.  (CODSINOT, 
Chron.  de  la  Pue,  c.  53,  Vallet.) 

A  aucuns  autres  labouieux 
Disant  :  Qu'estes  vous  cy  oyseux 
Tous  jour  en  perJant  vostre  temps? 
Ceulï  disent  :  Nons  sommes  restans. 
Car  ame  ne  nous  enbesonyne, 
(Greba.v,  Mijil.  de  la   Pass..  Ars.  6431,  f  139=.) 

Il  étojt  lors  en  propos  d'exploicter  l'espee 
et  embesoigner  le  cheval  si  mestier  en  estoit. 
(U'AuTON,  Chron.,  Richel.  5082,   f»  81  v».) 

Aussi  nous  suffise  d'embesongner  en  ces 
commoditez  nostres  ces  corps  illustres, 
sans  les  asservir  ordinairement  a  nous. 
(Pont,  de  Tyard,  Disc,  philos.,  f»  147  v», 
éd.  1587.) 

—  Réfl.,  s'entremettre  : 

Combien  que  il  se  feust  embesoingnié  eu 
espèce  de  bien  pour  mettre  paix  et  cou- 
cordo  entre  Castille  et  Porlingal.  (Froiss., 
Chron.,  XI,  259,  Kerv.) 

_  Embesoingnié,  part,  passé,  occupé, 
affairé,  empressé  : 

Poi  estoieut  enbessoignez. 

{Rose,  ms.  Florence  Rie.  '27S5.  f»  9''.) 
N'estoille  on  ciel  n'a,  sanz  doubter. 
Planète  ne  souleil  ne  lune 
Ne  intelligence  nesuae 
Qoi  celle  part  n'ait  sa  maigniee 
Qui  pour  elle  est  embesoigmee. 
(Christ,  he  Pis.,   Liv.  du  chemin   de  long  esluie, 
210(1,  Pùschel.) 


La  veissiez  les  dames  embesoingnees  de 
courir  aux  armes.  (Id.,  Cilé,  Ars.  2686 
fo  24".)  •"' 

Et  meismement  dix  ou  douze  de  leurs 
gens  saillirent  en  l'eaue,  qui  faisoient  sem- 
blant de  vouloir  bouter  ycelui  batel  par 
force  du  lieu  ou  il  estoit  assis.  Si  faisoient 
moult  fort  i' embesoingnié.  (.Monsthelet, 
Cftron.,  II,  206,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Alors  le  cœur  n'est  point  embesoigné  a 
fournir  d'esprits  aux  sens.  (G.  BonCHBT, 
Serees,  I,  p.  xxv,  Roybet.) 

—  Qui  est  dans  le  besoin  : 

Cote  ot  d'un  riche  vert  de  Gans 
Cousue  a  lignel  tout  entour, 
Il  paroit  bien  a  sou  atonr 
Qu'ele  iere  poi  embesoignie. 

{Rose,  366,  Méon.) 

EMBESONGNEMENT,  VOIF  EMBESOIGNE- 
MENT. 

EMBESONGNIER,    VOir  E.VBESOIGNIER. 

EMBESOUIGNER,  Voir  E.MBESOIGNIER. 

E.MBESSER,  VOir  EiMBAISSIER. 

EMBESSOIGNIER,  VOir  E.MBESOIGNIER. 

EMBESSONGNEMENT,  VOir EMBESOIGNE- 
MENT. 

EMBESSONNÉ,  part.,  attaché,  collé  en- 
semble, comme  des  bessons  : 

Il  fut  trouvé  en  l'église  sur  une  femme 
emhessonné  et  ne  se  povoien'  départir  l'un 
des-us  l'autre.  yLiv.  du  Chen.  de  la  Tour, 
Richel.  1190,  f''40».) 

Cf.  Entrebesso.nner. 

EMBESTER,  V.  a.,  réduire  à  l'état  des 
bêtes,  abrutir  ; 

Quant  ils  sont  mariez  je  les  regarde  em- 
brider  et  embester  mieux  que  les  autres. 
{Quinze  joyes,  p.  203,  éd.  1734.) 

Cf.  Abestêr. 

EMBETUMÉ,  adj.,  couiposé  de  béton  : 
Au  uioien  des  puissans  betums,  ou  mor- 
tiers embetumes.  (Noguier,  Hist.  Tolos.,  I, 
p.  69,  éd.  1556.) 

Une  pierre  a  la  rustique  entaillée,  et  em- 
betumee.  (Id.,  ib.j  II,  p.  169.) 

EMBEu,  enbeu,  enbu,  esbeu.  adj.,  ivre  : 

E  11  moines  ivre  e  enbeu 
■Vers  le  mostier  s'est  esmeu. 
(Adcir.  Mtr.  de  JV.  D.,  Brit.  Mus.,  Egerton  61-2, 
f°  li".) 

Dormant  tout  yvre  et  enbeu. 

{Fables  d'Ov.,  Ars.  5069,  f°  2=.) 

Aalips  la  Maucuverte  vint  toute  yvre  et 
embeue  en  l'ostel  d'iceux  mariez.  (1382, 
Arch.  JJ  120,  pièce  193.) 

Lesquelz  estans  yvres  et  esbeux...  (1432, 
Arch.  JJ  175,  pièce  208) 

Comme  homme  embeii,  qui  chancelle  et  trepi^'ne. 
L'ai  veu  souvent  quand  il  s'alloil  coucher. 

(ViLLO.N,  p.  81,  Bibl.  elz.) 

Semelle  estoit  embeue  de  vin.  (C.  Man- 
sioN,  biblioth.  des  Poél.  de  metam.,  f°  26  v», 
éd.  1493.) 

Estant  enbu.  (1555,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Fig.,  enivré: 


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Dont  par  ierl  si  decens 

Et  por  Tostre  or  si  emheus  1 

.  Qae  de  joie  a  vos  pies  carra  | 

Rt  homage  vons  olterra. 

(rioire  ri  B'anc,  1919,  Du  Méril.) 

EMBEULLE,  S.  f.,  iiombril  : 

Et  fit  si  grande  seicheresse  qu'au  plus 
profond  endroit  du  Doub  un  en£fant  y  pas- 
soit  sans  se  mouiller  jusques  a  VemheuUe.  \ 
{Aucunes  choses  memor.  lesquelles  se  sont 
passées  ancienn.  riere  la  cilé  de  Besançon, 
Méui.  pour  serv.  à  l'iiist.  de  Fr.-Comle, 
VII,  261.) 

1.  EMUEVRÉR,  enb.,  enbeverer,  enbei- 
vrer,  embuvrer,  enbeuvr'er,  embreuver,  em- 
hruver,.\erbe. 

—  Act.,  abreuver  ; 

Escliaufé  les  oui  e  vesluz,  ! 

SovcQt  eiihcvrez  e  pjux.  i 

(Elucidarium,  ras.  Florence,   Lanr.,  ConTenli  sop-    j 
pressi,  99,  P  U9'.) 

Le  lianap  ad  descoverclé, 
Del  Tiu  Va  primes  eiilieivré. 

(Le  IM  del  Désiré,  p.  29,  Michel.) 
Seifavei,  \os  m'eiibefera\les. 
iTraâ.  de  Rob.  deLincoln,  Kichel.  902,  f  107 r».) 
Enyvre    la    terre     et    Vembreuve.    (I.e 
Fevre  d'Est.,  Bible,  Esaïe,  lv,  éd.  1S34.)    1 

Je  embruveray  mes  flèches  de  sang.  (Id., 
(il.,  Deuteronomo,  xxxil,  éd.  1530.) 

-Fig.  : 

11  avoil  eslé  de  s'effance  embevrez  de  la 
loi  devine.  {Vie  des  Pères,  Riche!.  23111, 
f"  182".) 

—  Enivrer  :  I 

Si  bel  VcnboivfC 
Et  afole,  que... 
Umadas  et  Ydoine.  Richel.  375,  f  3-22'.) 

—  Imbiber  : 

D'aisil  0  fiel  meslé  une  esponge  enbevra. 
(Herîian,B(*;c  Richel.  14U,  fol  V».) 

Que  tu  preignes  litargire  poudre,  etl'en- 
bevreras  avec  oile  rosat.  (Bbun  de  Long 
UOHC,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f»  28''.) 

Je  perdrai  franchement  la  vie,  et  n^es- 
iiargnerai  non  plus  mon  sang,  que  si  c'es- 
ioit  de  l'eau  dont  je  voulusse  embreuver  la 
terre.  (  .yre  Foucault,  Trad.  d'Aristenel, 
[K  46,  Liseux.) 

—  Réfl.,  s'imbiber  : 

Et  après  on  y  peut  mettre  sou  huylle 
seurement,carle  vaissel  ne  s'en  enbeuvrera 
point  (P.  des  Crescens,  ProtiUitz  champ., 
r  56  r»,  éd.  1516.) 

—  Embevré,  part,  passé,  abreuvé  : 

11  est  ausi  taint  et  embevrez  du  precious 
sanc  que  Jhesucrist  espandi  por  lui 
comme  est  une  soupe  de  pain  chaut  quant 
(jU  la  boute  el  vin.  (L.iURENT,  Somme,  ms. 
•■^oiss.  210,  r»  66''.) 

—  Fig.,  imbu  ; 

Moult  se  pena  de  mètre  le  peuple  a 
droite  voie,  mais  il  estoieut  si  embuvré  en 
leur  fause  créance  qu'il  esploita  peu.  {La 
Stcccess.  des  Evéq.  de  Liège,  Richel.  1634, 
f"  103  V».) 

Dans  le  Poitou  et  la  Saintonge,  embrever 
s'emploie  pour  dire  tremper  un  linge,  un 
morceau  de  bois,  un  objet  quelconque 
dans  l'eau  ;  exposer  quelque  chose  à  une 
grande  pluie,  le  saturer.  Dans  ces   pro- 


vinces on  dit  aussi  s'embrever,  pour  signi- 
fier être  mouillé  jusqu'aux  os. 

2.  EMBEvuEit,  V.  a.,  faire  entrer  une 
pièce  de  bois  dans  une  autre  : 

Et  se  Bauduins  Fantosmes  voloit  se 
maziere  haucier,  sor  le  bourt  del  nohe 
puet  macener,  et  si  puet  embevrer  en  le 
maziere  le  bourt  del  nohe,  et  plus  (iries 
ne  le  puet  il  aproisniier.  (Pièce  de  1223,  ap 
d'Herbomez.  Etude  sur  le  Dialecte  du  Tour- 
naisîs,  p.  12.) 

Littré  donne  embrever  avec  la  même  signi- 
fication, sans  exemple  et  sans  historique. 

3.  EMBEVRER,   VOir  EMBRIEVER. 

EMBiAiRE,  adj.,  peut-être  qui  va  parles 

chemins  : 

Se  hom  va  an  moustier  la  n'aveiz  vos  que  faire  ; 
N'est  pas  toaz  d'une  pièce,  tosl  vos  porroil  luaufaire  ; 
A  cenx  qui   i  vonl  dites  qu'ailleurs  aveiz  a  faire  : 
Sans  oir  messe  sunt  maint  biau  serf  embiaire. 
(RuTEB.,  HDiz  de  la  voie  de  Tunes, l,  141,  Jabinal.) 

EMBiERHER,  V.  3.,  mettre  dans  la  bière  : 


La  dame  s'est  dedens  l'escring 
Jordains  U  anies  a  tel  dolor  menée 
Con  s'elle  fiisl  devant  Ini  embierree. 
(Joid.  de  niares,  Richel.  860,  I»  122  v°.) 

Car  Amboyns  et  Forques  ont  porté 
Devant  le  roi  Haguenon  embierré. 

{Gaydott,   1736,  A.  P.) 

On  en  embiere  plus  de  milliers  qu'on 
n'en  guérit  de  demyes  douzaines.  (Cho- 
lieres,  Matinées,  i,  85,  P.  Lacroix.) 

EMBiis'oriR,  enb.,  v.  a.,  biner  : 
.XIII.  journeulx  desdites  terres  qui  sont 
preseutemeut  plains   de   blé,  et   six  jour- 
neulx qui  sont  enbinotis.  (1387,  Arch.  MiVl 
31,  f°  45  r».) 

Cf.   BlNOQUIER. 

EMBLABLE,  adj.,  qui  peut  être  ense 
mencé  : 

Lesquelles  terres  estoient  et  encores 
sont  emblables.  (1417,  Arch.  JJ  170;  pièce 
77.) 

EMBLAEMENT,   -  aiemeiit,  -   ayement, 
-avement,  s.  m.,  récolte  de  blé  ; 
Nous  verront  tout  soudain  des  nuages  descendre 
Une  grasse  rosée,  une  humeur  douce  et  tendre 

Parmy  ces  bas  vallons. 
Qui  germant  à  souhait  viendront  bien-lost  estendre 
Leur  riche  eml/lavemenl  sur  les  jaunes  sellions. 
(Chassign.,  Ps.,  Liiv,  éd.  1613.) 

—  Fig.,  embarras,  désordre  : 

A  le  fin  que  nul  em  emblaiement  de 
guerre  ne  se  remesist  en  Escoce.  (Froiss., 
Chron.,  X,  293,  var.,  Kerv.) 

Emblayement,  a  trouble,  cumber^  pes- 
termeiit.  (COTGR.) 

EMBLADER,  VOir  EMBLAEB. 

EMBLAER,  emblaier,-ayer,  -oiev,  -oyer, 
embleer,  anbl.,  emblader,  anblaver,  -  eir, 
verbe. 

—  Act.,  ensemencer  en  blé  : 

.11.  jornals  de  ierrc  anblaveis.  (1242,  Ca>'(. 
de  S.  Yinc.  de  Metz,  Richel.  1.  10023, 
fo  97  r°.) 

Es  terres  qui  sont  a  présent  embtaies  a 
blés.  (1355.  Reg.  du  Chap.  de  S.-J.deJerus., 
Arch.  MM  28,  f  7  r".) 


Terres  emblees.  (13Sb,  Reg.  du  Chap.  de 
S.-J.,  de  Jer.,  Arch.  MM  82,  f»  16  v».) 

Terres  embloiees.  (1376,  Arch.  MM  30, 
r  38  v».) 

Si  le  lessee  emblea  la  terre  et  le  lessor 
après  Vembleer,  et  devant  que  les  blees 
sont  mature  luy  ousta,  encore  le  lessee 
avéra  les  blees.  (LiTTL.,J»isfJt.,  68,Houard.) 

Si  aucunes  oyes  sont  trouvées  ez  prcz, 
ou  en  vignes,  en  quelque  temps  que  ce 
soit,  ou  terres  embladees,  ou  semées,  pour 
ce  qu'elles  font  grant  dommaige,  elles 
peuvent  estre  menées  en  justice.  (Cout.  de 
Berry,  p.  366,  La  Thaumassière.) 

En  terres  embloyees  ou  semées.  {Cout. 
de  Bourges,  x,  5,  Nouv.  Cout.  gén.,  III, 
913.) 

—  Fig.,  embarrasser,  charger,  empê- 
cher, occuper  : 

Et  dites  au  roi  Daire  qu?  trop  sui  enconbres, 
A  garder  ai  ma  tiere  et  trop  .w/i  cnblars. 

(Ronm.  d'Alix.,  1°  il',  Michelant.) 
Ne  puis  je  faire  herbergaige,  ne  ostise 
doneir,  ne  emblaeir  par  quoi  ly  hommes 
devant  dis  soient  dcstorbez  de  leurs  aaise- 
mens.  (1247,  Cart.  Esdras  de  Corbie,  Ri- 
chel. 1.  17760,  {'•  95.) 

Dam**,  t'es  grosse,  s'as  le  cors  enblaé. 
(G.  d'Hanstone,  Richel.  25516,  f»  49  r") 
Lors  veiisiez  maint  bel  conroi. 
Et  maint  ohcvalx  de  grant  desroi. 
Mainte  cnsegne,  mainte  baniere  : 
Assez  plas  d'une  lieoe  entière 
En  sont  tuit  li  champ  emblaé. 

(G.  de  Dole.  Vat.  Chr.  1725,  P  82». ) 
Mais  d'antre  cose  erl  emblaes. 
On  il  ne  pot  en  nule  manière 
Xe  respiter,  ue  mètre  arrière. 

(Uir.  de  S.  Elai,  p.  60,  Peigné.) 
Et  por  ceu  que  li  cielz  et  li  ars  et  li 
terre  et  li  ague  avoient  esteit  en  une  masse, 
iai  soit  ceu  que  li  uns  soit  contraires  a 
l'altre,  si  ne  pooit  il  mies  estre  que  li  uns 
ne  fuist  envolepeiz  eu  l'altre  et  embloieiz 
de  diverses  colors  qui  en  chascuns  estoit. 
(S.  Graal,  Richel.  2455,  f»  109  r".) 

Cil  estoient  tuit  emblaé  de  garder  leur 
fortresces.  {Cont.  de  G.  de  Tyr,  ch.  xli, 
Ilist.  des  crois.) 

Sire,  ne  vos  doutes  mie  de  moi,  car  del 
menour  escuier  que  vous  aves  séries  vous 
plus  emblees  que  de  moi.  {Comtesse  de Pon- 
tftieu,  Nouv.  fr.  duxiii°s.,p.  168.) 

Li  chevaliers  i  ala  et  trouva  .ii.  femmes, 
ki  nukes  estaient  enblavees  d'atirer  la  famé 
ki  iert  acoucie.  (Li  contes  du  roi  Constant 
l'empereur,  Nouv.  fr.  du  xiii'  s.,  p.  8) 

Ces  glontons  sont  lassus  an  mengier  emblavé. 
(Doun  de  Maience,  5617,  A.  P.) 
Adont  ot  Cipeiis  ses  gens  bien  ordonnes. 
En  .XVII.  batailles  lez  fist  en  vérités, 
Chascun  en  donna  une  de  sez  enfans  chameiz. 
La  bauiere  de  France  ot  Ciperis  le  ber. 
Bien  dit  qa'anUre  de  lui  n'en  seroil  emblaies. 
(Cipeiis,  Richel.  1637,  i"  108  v°.) 
Us  n'avoient  que  faire  de  la  tenir  leurs 
chevaux,  puisqu  ilsaroient  le  siège  et  qu'ils 
en  seraient  trop  emblaies.  (Froiss.,  Chron., 
XIV,  175,  Kerv. 

Qui  l'endemain.  si  tost  que  jour  fu,  eust 
veu  tentes  abatre,  charioz  charger,  gens 
forhaster,  emblaver,  et  entoaillier ,  bien 
peust  dire  :  Je  voy  un  nouvel  siècle.  ilD., 
ib.,  Riohel.  2641,  1»  68  r».) 

Et  regardèrent  que  Hz  n'avoient  que 
faire  de  la  tenir  leurs  chevaulx  puis  que 
ilz  aurovent  le  siège,  et  que  ilz  en  seroyent 
trop  emhlaiez.  (Id.,  i6.,  Richel.  2646,  f»66''.) 


EMB 

El  s'ils(!es  flotz  et  flégards)  sont  trouves 
emblaies  ou  empescbez  de  bos  ou  autres 
emblays  et  empescheraens  durant  ladite 
fesle,  le  bois  on  eniblay  demoiirra  con- 
Ksqiiié.  (1S07,  Prév.  de  Doullens, Coat.  loc. 
du  bail!.  d'Amiens,  II,  77,  Bouthors.) 

—  Réfl.,  s'embarrasser,  se  charger  : 
Que  ja  d'omme  conart  ne  me  qnier  emilaier. 

(.Gaufreij,  .•;304,  A.  P.) 

Emblaier,  avec  le  sens  d'embarrasser, 
occuper,  éiail  usité  dans  le  langage  popu- 
laire au  xvii"  s.  On  lit  dans  le  Diction' 
naire  de  Richelet: 

Emblaier  (intricare).  Etre  occupé  de 
plusieurs  soins  difficiles.  Cette  femme  est 
assez  emilaiée  de  son  enfant.  Ce  mot  est 
bas,  et  point  en  usage. 

Emblaié,  ée,  adj.  (Terra  consita).  Ce  mot 
est  vieux,  et  ne  se  dit  guère  que  par  les 
laboureurs  d'autour  de  Paris  ;  il  signifie 
ensemencé  de  blé.  —  Terre  emblaiee,  ou 
idutôt  terre  ensemencée.  Ou  dit  aussi  em- 
blaier une  terre,  uu  cliamp. 

L'Académie  enregistre  emblaver,  comme 
terme  d'agriculture,  signiOant  semer  une 
terre  en  blé. 

Picardie  et  Morvan,  emblaiver,  ensemen- 
cer, cultiver  un  champ. 

H.  Norm.,  vallée  d'Yères,  et  pays  de 
Ttray,  emblaier,  gêner^  embarrasser  ;  s'ap- 
plique aux  personnes  et  aux  choses. 

Dans  le  langage  rémois,  on  appelle  em- 
lilaveur,  un  homme  qui  fait  ses  embarras. 

EMBLAEURE,  -  aure,  -  eure,  emblure, 
I  .liblaveure,  -  ure,  amb.,  s.  f.,  réculte  de 
blé  et  autres  fruits  pendants  par  les  ra- 
cines ;  blés  ou  grains  provenant  des 
terres  emblavées  et  ensemencées  ;  terre 
chargée  de  blé  : 

Vamblaure  de  la  terre.  (Etabl.  (le  S. 
Louis,  11,  XIX,  p.  399,  var.,  Viollet.) 

Doivent  lesdis  preneurs  labourer  et  en- 
semancier  chascun  an  a  leurs  coux  la  terre 
du  colombier  et  la  terre  du  clos  a  moitié 
de  ambleure  pour  nous  et  l'autre  moitié 
pour  eulx.  (1353,  Reg.  du  Chap.  de  S.-J.  de 
Jerus.,  Arch.  MM  58,  1»  16  r°.) 

Faire  labourer  et  cultiver  lesdites  terres 
a  blés  et  a  avoines  et  autres  semences... 
au  tiers  d'ambleure  chascun,  c'est  assavoir 
les  .II.  pars  des  grains  qui  en  ystront. 
ilb.) 

La  despeuille  ou  emblaure  de  l'une  des 
.11.  pièces.  (1357,  ib.,  f»  74  r».) 

Douze  arpens  de  terre  assis  es  ambleures 
tenant  a  Estiennot.  {Ch.  de  1372,  Arch.  S 
129,  pièce  70.) 

Et  si  pourra  lever  les  embltcres  des  terres 
emblavées  par  le  vassal  trespassé.  (Coul. 
d'Auxerre,  lxiv,  Nouv.  Coût,  gén.,  III, 
597.) 

Les  emhlaveures  et  gaignages  non  coup- 
pez  ne  sepnrez  du  fous  sont  reputez 
meubles.  (Coiit.  de  Meaux,  lxx,  Nouv. 
Coût,  gén.,  111,  ,387.) 

—  Par  extens.,  emblaeure  s'est  appliqué 
à  la  récolte  d'une  vigne  : 

Panre  ]'ambleure  de  ladicte  vigne.  (1377, 
Arch.  MM  30,  1°  75  v».)  Plus  haut  enbleure. 

La  langue  moderne  a  gardé  emblavure, 
champ  ensemencé  de  blé. 


EMB 

EMBLAGE,  S.  m.,  actlon  de  se  dérober  : 

Et  n'avoit  peur  autre  au  monde  fors  que 
sievy  fust  d'aucun  qui  le  pust  avoir  cognu 
ou  qui  se  fust  perçu  de  son  emblage.  (G. 
DE  Chastellain,  Cliron.,  III,  241,  Kervyn  ) 

EMDLAIEMENT,   VOir  E.\IBLAEMENT. 
EMBLAIER,  VOlr  E.MBLAER. 

EMBL.\NCHER,  eiiiblauncher,  v.  a.,  don- 
ner  une  certaine  façon  aux  cuirs  ; 

De  ceux  qui  emblaunchent  quirs  a  escient 
de  bestes  embles,  de  redubbours  ache- 
tauntz  ascient  dras  embles,  et  les  attirent 
a  autre  forme.  (Bkitt.,  Loix  d'Angl., 
I»  71  V,  ap.  Ste-Pal.) 

EMBLANCHiR,  -  «r,  enb.,  enblencir,  em- 
blamchir,  verbe. 

—  Act.,  rendre  blanc,  blanchir  : 
Candidare,    enblanchir.   {Gloss.   de  Con- 

ches.) 

La  saulge  nettoyé  l'ordure  des  dens, 
conferme  icelles  et  emblanchist.  {Platine 
de  Honneste  volupté,  i"  32  v»,  éd.  1528.) 

Emblaiichissanl  la  face.  (Aretin,  Gen., 
p.  92,  éd.  1542.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  de  blanc  : 

Ti'l  se  fait  moult  resg.\rder 
Par  s' enblanchir ,  par  s'enfarder, 
Qui  plus  est  laide  et  plus  est  pesme 
Que  pecliiez  mortelx  eo  quaresme. 

(G.  DE  CoïKCi,  ilir.,  liï.  I,  ap.  Roq.) 

—  Neutr.,  devenir  blanc  : 

I£t  plus  que  nois  enblanchvai, 

{Lih.  Psalm.,  l,  p.  296,  Michel.) 
Et  plus  que  nois  emhlanchirai. 
(ilême  psaume,  ms.  Berne  697,  f°  T.ï  r".) 
Alberc,  enblenchir.  {Catholicon,  Ricbel.  I. 
17881.) 

—  Emblanchi,  part,  passé,  devenu  blanc, 
blanchi  : 

Par  neif  est  enf/tenc/tie  en  Selmon.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  lxvii,  15,  Michel.) 

Sur  neif  serai  emblanchiz.  {Ib.,  l,  8.) 

Laveras  mei,  et  sur  nief  serai  embla[n]- 
chil.  {Psalm.,  Brit.  Mus.  Ar.  230,  f»  53  v».) 

Laveras  mei.  e  sur  neif  serai  emblancit- 
{Lib-  Psalm.,  Oxf.,  l,  Michel.) 

De  neif  serunt  enbtancit  en  Selmon.  {Ib., 
Lxvil.)  Var.,  emblamchit. 

E  par  la  confession  de  la  bûche  sunt.del 
bien  enblanchi  devant  Deu.  (Maurice, 
Serm.,  ms.  Florence  Laur.  conventi  sop- 
pressi  99,  f»  &■) 

...  Sont  enblanci.  (Id.,  ib.,  Richel.  13314, 
fo  32  v».) 

Si  serai  emblanchis  plus  que  nois.  {Mise- 
rie.  N.-S.,  ms.  Amiens  412,  f°  114  r".) 

Puis  si  furent  hastivement  tresJigurez  et 
enblancliiz.  (Légende  de  Pilate.  Richel. 
19525,  f»  59  r».) 

Les  espis  estoient  meurs  com  por  soier, 
quar  ja  tuit  enblanchi  estoient.  {Estories 
Roijier,  Richel.  20123,  f°  67''.) 

Vous  estes  semblables  aux  sépulcres 
ejfifctanc/a's  qui  apparent  par  dehors  beaulx... 
(P.  Ferget,  Nom,  test,  f  33  r».) 

—  Habillé,  couvert  de  blanc  : 

Tci  loe  li  enblanehiz  ost  des  martyrs. 
(Te  Dcum,  Lib.  Psalm.,  p.  250,  var.,  Mi- 
chel.) 


EMB 


31 


Et,  trespasseit  lo  pont,  astoient  li  deli- 
table  preit  et  verdoiant,  aorneit  de  bien 
flairantes  flors  des  herbes,  es  queiz  astoient 
veues  estre  assembleies  d'enblanchiz  hom- 
mes. {Dial.  St  Greg.,  p.  246,  Foerster.) 

EMBLASMER,  V.  3.,  blâmer  : 

Li  empereres  qui  estoit  glorefiex  selonc 
l'us  de  sa  terre,  le  fist  estre  devant  lui  une 
pièce  en  tel  point,  si  que  maint  en  i  ot  qui 
grant  desdaing  en  orent  et  molt  emblasme- 
renl  le  prince  quant  il  ne  se  leva  lors.  (G. 
DE  Tyr,  xviii,  23,  liist.  des  crois.) 

EMBLAURE,   VOir  EmRLAEURE. 
EMBLAVEMENT,  VOir  EMBLAEMENT. 

EMBLAVEMENTE,  S.  f.,  embarras  : 
Si  se  disimuloient  ce  qu'il  pooient  et 
faissoient  disimuler  leurs  amis  a  le  fin  que 
nulle  emblavemente  de  guerre  ne  se  reme- 
sist  en  Escoce.  (FR0IS3.,  Chron.,  X,  293. 
Kerv.j 

Cf.  Emblaement. 

EMBLAVEXCE,  S.  f.,  les  fruits  sBmés  et 
pendants  par  les  racines  : 

Apres  lesquels  jours  passez,  sont  lesdits 
advestures  et  emblavences  reputez  meubles. 
{Coût.  gén.  de  Boulenois,  cvi,  Nouv.  Coût. 
gvn.,  I,  56^) 

Emblavence  de  bled,  corne  sprung,  or 
put  np,  a  pretty  height  above  ground  ;  or, 
Ihe  springing,    or   pulting    up    of    corne. 

(COTGR.) 

EMBL.WER,  voir  EMBLAER. 
EMBLAVEIRE,  VOir  EMBLAEURE. 

1.  EMBLAY,  amb.,  s.  m.,  terre  semée  en 
blé  : 

Celuy  a  qui  ledit  bos  ou  amblay  appar- 
tiendra est  vers  lesdits  religieux  en  amende 
de  Lx  solsparisis.  (1307,  Prév.  de  Doullens, 
Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  11,  77,  Bou- 
thors.) 

H. -Norm.,  vallée  d'Yères,  em6/a/,  embar- 
ras, au  propre  et  au  figuré. 

2.  EMBLAY,  s.  m.,  instrument  pour 
faire  tourner  la  vis  d'un  pressoir  : 

Grosse  cheville  de  bois,  qui  est  mise 
parmi  la  viz  du  pressoir,  et  en  quoy  l'en 
mettoit  Vemblay  ou  grant  thiguel  a  faire 
tourner  ladite  viz  d'icellui  pressoir.  (1441, 
Arch.  JJ  176,  pièce  78.) 

EMBL.VYEMENT,   VOir  EjIBLAEMENT. 

EMBLE,  enbte,  s.  m.,  en  emble,  a  emble, 
loc.,  furtivement  : 

Es  vus  Satlian  qui  l'un  sosduit, 
Mist  li  talent  Je  prandre  en  enble 
Del  or  que  illuec  vit  ensamble. 

{S.Brandan,  .Vrs.  3516,  f°  102'.) 
Se  ce  ne  fu  coiemeut  et  en  emble.  {Artur, 
Richel.  337,  1°  113'.) 

Il  se  doutoit  que  il  ne  s'en  fuisissent  en 
emble.  (Chron.  de  S.-Ven.,  ms.  Ste-Gen., 
C  309'.)  H.  Paris  :  a  emble. 

EMBLÉ,  S.  m.,  en  emblé,  loc,  furtive- 
ment: 

Si  sont  la  tuit  quatre  assemblé 
Ucpostement  et  en  emblé. 

(.Rose,  129Stl,  Marteau.') 

EMBLE  DENIER,  S.  111.,  celui  qui  vole 
les  deniers  : 


32 


EMB 


EMB 


EMB 


Sud[1]  larroncias  emlile  deniers. 

(Rose.  Vat.  Chr.  1522,  f  i8^.) 

EMBLEE,  enblee,  s.  f.,  vol  ; 

Et  sur  tout  vous  gardes  d'emblée  ea 
ayant  l'oeil  au  boys.'  (Cft.  d'Yolande  de 
Sav.,  13  jauv.,  aux  seynd.,  Arch.  mun. 
Cliambéry,AA  1,3=  dossier.) 

—  En  emblée,  en  emblees,  furtivement,  à 
la  dérobée,  en  cachette,  en  secret  : 

En  larecia  u  en  enblee 

M'en  irai  nne  matinée.  | 

(.Cbrestie.\,  du  Rui  Guill.,  1598,  Michel.) 
Je  ne  movre  des  semaine 

En  larrtcin  ne  en  emblée.  \ 

(U  Chevaliers  dou  leon,  Vat.  Chr.  1725,  RomT., 

p.  565.)  ! 

U  trestorne  et  gaeocist,  car  plus  tos  va  Ferrans 
Qne  qaarrians  en  enblee  envoies  par  serjans. 
(Roum.  d'Alix.,  f°  21'',  Michelaat.) 
Ce  ne  fu  pas  fait  en  enblee^  i 

Quêtait  cil  del  paisi  furent. 

(GnuDain, 5728,  Hippeau,)  1 

Si  la  covoita  tant    por   sa   grant  biauté    j 

qu'il  l'en  fist  mener  en  embfee  etjut  a  lui.    i 

(Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  15''.)  I 

Ge  vois  fermer  la  porte  et  le  pont  que 
nus  ne  se  mete  en  emblée.  {Artur,  Riche!. 
337,  f°  382'.) 

Pur  quel  te  unt  mened  ces  de  Juda,  en 
emblees  ultre  le  tlum  e  tes  cumpaignuus 
senz  nus  ?  {Rois,  p.  196,  Ler.  de  Lincy.) 

Et  g'irai  contre  l'emperiere 
En  apert,  non  pas  en  emblees, 
Qai  si  granz  geoz  a  assemblées. 

(GuiART,  Roy.  lujn.,  6320,  Buchon.) 

—  De  jiième,  a  emblée,  a  emblees,  a  l'em- 
blee  : 

En  la  maison  Ion  père  as  estel  a  enblee 
Que  un  povres  paumiers  qui  fust  d'autre  contrée.) 
(De  SI  Alexis,  1016,  Herz.) 
Quant  mesires  Durmars  ti  ber 
Voit  le  tornoiemeut  liner 
Tôt  a  enblees  s'en  parti. 

(Durmars  te  Gallois,  892St,  Stenjel.) 
.....  A  i emblée 
Ma  lieu  secret  et  en  couvert. 
(GfiEBiN,  MiM.  de  lapass..  15552,  G.  Paris.) 

Par  ce  que  es  conventz  des  femmes  ne 
entroient  les  hommes,  sinon  a  l'emblee,  et 
clandestinement...  (Rab.,i,52,  f°  14ir°,  éd. 
1842.) 

—  De  même,  par  emblée  : 
Mallebouche   et    les    mesdisans    campi- 

"eoieut  et  tenoieut  les  champs  sur  les  pais 
du  dieu  d'Amours  et  se.=  subgiez,  alliez  et 
bien  vueiUans.  uon  pas  hâtivement,  mais 
comme  par  emblée.  (,Roi  René,  Œuv.,  m, 
71,  Quatreharbes.) 

La  langue  moderne  a  gardé  la  locution 
d'emblée,  du  premier  coup,  du  premier 
effort. 

EMBLEEMENT,  cmblemeut,  adv.,  furti- 
vement, à  la  dérobée,  rapidement  : 

Piecha  s'en  fuissent  fui  embleement . 

^Anseis,  Ricliel.  "93,  f  25°.) 
S'en  estoit  allé   emblement  vers  l'empe- 
reur.   (G.  Chastell.,  Chron.   des    D.    de 
Bourg.,  II,  72,  fiuchon.) 

E!tIBL,EER,  VOlr  EMBLAER. 

EMBLEis,  embleys,  embliz,  s.  m.,  vol, 
fraude  : 

En  après  avons  ordoney  que  se  nulle 
persone  soyt  feme  ou    home  ehust  imbla 


lana  ovraye  ou  non  ovraye  ou  filar,  que 
cilly  persone  soyt  condampnee  por  .Ix.  s. 
laus.  et  soyt  inteuuz  de  rendre  l'embleys. 
(1372,  Ord.  en  fav.  de  lafabric.  des  draps, 
Arch.  Frihotirn,  1'"'  Coll.  des  lois,  n«  67, 
f»  18.) 

Deis  lannes  et  deis  filar,qui  secretemant 
et  per  maulvestié  s'emblont  et  per  mantes 
foi  se  portent  ver  les  Jueif  de  gage,  en 
emprontent  argent  sus  teil  embliz,  et  de 
cillour  embliz  ploiisour  Jueif  drappallont. 
(1412,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll.  des  lois,  n» 
709,  f»  39  V.) 

Suisse  roni..  Fribourg,  emblai,  amblai, 
vol,  larcin. 

EMBLEMENT,  anft.,  S.  ni.,    vol,  rapt: 

La  fracture  des  églises,  croix,  images  tt 
autres  lieax  sacres,  l'emtjement  des  veste- 
mens  et  joyaulx  précieux.  (  1562,  fli'sc.  des 
guerres  de  Provence,  Arch.  cur.,  l"  sér., 
t.  IV,  p.  40b.) 

—  En  emblement,  comme  d  emblée,  fur- 
tivement : 

Pieça  s'iin  fusent  foi  an  aublement, 
Mas  .1.  roi  ont  de  trop  grant  hardemant. 
(An.tets,   Richel.  368,   f  279».) 

EUBLEMi,  -y,  enh.,  part,  passé,  rendu 
blême,  livide  : 

Ledit  Thomas  fuist  horriblement  batus, 
naufres,  emblemys  et  maheynies  par  Johau 
Salage.  (Stai.  de  Henri  IV  'd'Englet.,  an  v, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

—  Fig.,  altéré,  troublé  : 

U  James  puis  n'crt  dolent  ne  irrez 
Ne  de  nul  mal  enblemiz  ne  tucbez. 
(Petite    philosophie,  ms.  Cambridge,    S.  John's  I, 
u,  Meyer,  Romania,  VIII,  p.  340.) 

Et  les  duement  punir  au  fyn  que  le 
people  ne  soyt  per  tielx  riotours  troublé 
n'endamagé,  ne  la  peas  emblemy.  (Stat. 
d'Edouard  II,  an  xxxiv,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.^ 

Si  le  seigneur  avéra  damage  encurrue, 
ou  sa  fraunchise  soit  emblemy.  (Bhitt., 
Loix  d'Anglet.,  f»  223  v»,  ap.  Ste-Pal.) 

EMBLEJiissEMENT,  -  ysemeul,  s.  m., 
altération,  violation  : 

Que  il  ne  chiet  en  préjudice  des  sei- 
gneours  ne  emblemysement  de  lour  fraun- 
chise, et  que  le  statut  de  seynt  eglys  soit 
toutez  jours  sauve.  (Stat.  d'Edouard  III, 
an-i,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

En  emblemissement  de  la  fraunchise  de 
seint  esglys.  (Ib.,  aiin.  xviil.)  Imprimé, 
emblissemenl. 

EMBLEMURE,  S.  f.,  altération,  viola- 
tion : 

Au  fyn  que  cest  ordinance  quant  al  price 
et  usage  des  draps  soit  maintenus  et  gardes 
as  toutz  point  sans  emb/emure  est  ordeigné 
que...  (Stal.  d'Edouard  III,  an  xxxvii, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

E»iBLER,  enbler,  anbler,  ambler,  embrer, 
verbe. 

—  Act.,  dérober,  voler  : 

Gardes  i  met,  non  sin  emblez. 

(Passion,  360,  Diej.) 

Se  diron  de  son  fil  qui  fu  el  bois  aublex. 
(Parise,  vn,  A.  P.) 


Dirai  que  mon  cner  amblé  m'a 
Li  ris  et  li  bel  oil  qu'ele  a. 

(Thib.  IV,  Chans.,  p.  11,  Tarbé.) 

Les  .11.  pucielles  s'aprociereut  dou  var- 
let  et  li  enblerent  ses  lajtres.  (Li  Contes 
dou  roi  Constant  l'Emper.,  Nouv.  fr.  du 
xni'  s.,  p.  22.) 

On  faire  signe  ce  me  semble 
A  la  belle  qui  ton  cner  emble 

(Clé  d'amour,  p.  17,  Tross.) 

De.iiii.  paires  de  solers  que.i.  lions  o»oit 
■  anblez.  (1332,  Compte  d'Odart  de  Laigny, 
Arch.  KK  3%  f«  121  v".) 

Le  serviteur  Agrippe...  embra  aucuns 
joyaulx  a  son  seigneur  et  s'enfuy.  (Hist, 
des  Emp.,ATs.  5089,  f°4  v».) 

Commande,  se  il  te  plait,  que  le  sepul- 
chre  soit  gardé  jusques  au  tiers  jour,  affîn 
que  ses  disciples  ne  Vemblent.  (O.  Mail- 
lard, Hist.  de  la  passion,  p.  70,  Crapelet.) 

i'aij  eslê  emblée. 
En  chambre  enfermée. 
Et  puis  viollee 
Comme  manlgré  moy. 
(Uoral.  d'ung  Emper.,  Ane.  Tb.  fr.,  III,  150.) 

Pour  recouvrer  cette  première  liberté 
que  César  luy  avoit  emblée.  (Pasq.,  Rech., 
I,  IV.) 

—  Réfl.,  et  fig.,  se  dérober,  s'esquiver, 
s'enfuir  : 

Rigans  s'en  enhle,  des  antres  est  partis. 
(Garin  le  Lah.,  3°  chans.,  x,  p.  255,  P.  Paris.) 
De  la  cort  cel  evesqne  eissi  s'en  est  enblez. 
(Garmeb,  lie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, 

f  35  T°.) 
Moult  parfu  Sansadoines  et  sages  et  membres. 
Par  une  vies  posterne  s'en  est  des  Turs  embtes. 
(Chans.  d'Anlioche,  v,  v.  551,  P.  Paris.) 
Quant  li  grant  lornois  fu  fines 
Et  li  Galois  s'en  fu  enbles. 

(.Durmars  le  Gallois,  8901,  Stengel.) 
Et  que  de  nous  se  part  et  emble. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f°  4".) 

Lors  ot  Jouhan  la  guerre  chiere. 
Qui  au  grant  besoing  s'en  embla. 
(G.  GuiART,  Roi),  lign.,  3100,  BucUon.) 

Et  ele  s'enbla  !a  nuit,  si  vint  au  port  de 
mer.  (Auc.  et  Nie,  p.  39,  Suchier.) 

Et  s'estoient  amblei  le  soir  de  nuit  de 
l'est.  (S.  Graal,  Richel.  2455, 1'°  228  vo.) 

Se  ala  et  pas[sa]a  tant  de  l'uu  a  l'autre 
que  il  s'embiaet  feri  ceval  des  esporons. 
(Froiss.,  Chron.,  II,  24S,Luce,  ms.  Rome, 
f  66  v.) 

■Vous  vos  emblastez  de  my  et  sans  con- 
giet,  et  sus  me  deffensce  vous  partesistes. 
(ID.,  ib..  Il,  317,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Li  Jones  contes  de  Flandres,  qant  il  xe 
fu  ensi  embtes,  s'en  vint  a  Saint  Venant. 
(ID.,  ib.,  IV,  256,  Luce,  ms.  Rome.) 

Et  au  bout  de  trois  jours  ensuivans, 
semblèrent  et  s'en  alerent  secrètement 
grand  partie  d'yceulx  compaignons  de 
guerre,  sans  le  congié  de  leurs  capitaines. 
(MONSTRELET,  ChroH.,  Il,  119,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

Pour  rien  que  je  face  on  labeure 
Mon  cnenr  de  vous  ne  s'emblera. 
(Actes  des  Apost.,  vol.  I,  i°  145=,  éd.  1537.) 
Vostre  gent  corps  de  moy  se  part  et  emble. 
(Cl.  Mak. ,£/«!;.,  iv,  p.  69,  éd.  1544.) 

—  Emblant,  part.  prés,  et  adj.,  furtif  : 


EMB 


EMB 


E.MB 


33 


El  la  lont  bellement  11  di  je, 
Ensi  qae  par  paroUe  enibhnl. 
'l'r.oiss.,  l'Espin.  amour.,  1109,  Scheler.) 

—  En  emblant,  à  la  dLM-obée  : 
Car  je  ne  m'osole  avancier 

Ne  on  ma  dame  esloit  lancier. 
Se  ce  n'estoil  lonl  en  emblanl. 
(Piioi^s.,  rEsp.  amour.,  3G08,  Scheler.) 

—  Emblé.  part,  passé  ;  regard  embléj 
coup  (l'œil  à  la  dérobée  : 

Li  penser  amonrens  et  11  regart  emblé 
It'uas  vers  yeali  et  rlans  par  dcbonnairelé. 
',!«'"'  rf"  paon.  ms.  Brus.  11101,  f°  10a  r°.) 

Embler  a  été  employé  par  quelques  au- 
teurs modernes  ,  tel  que  Saint-Simon, 
pour  dire  ravir  avec  violence  ou  par  sur- 
prise. 11  est  encore  usité  en  Normandie. 

emblehie,  s.  f.,  vol  : 

Par  graut  emblerie  hors  des  leyus  et 
peal.x  laulz  noucusturaes.  (&fa(.  (le  Henri 
VI,  an  XXV,  iiupr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

EMDLEun,  -  our,  s.  m.,  celui  qui  en- 
lève, voleur  : 

Tiel  emblour,  emportour,  relreihour,  et 
avoidour.  {Stat.  de  Henri  VI,  an  vm,  impr. 
KOlh.,  Bibl.  Louvre.) 

EMULISON,   S.   f.,   vol  : 

Tant  tost  ont  ele  snspeccion 
Qui  de  son  fii  le  rmblison 
Par  jus  fel  et  par  treison. 
(Hug.  de  Liitcoln.  Richel.  90-2,  f°  135\) 

EMBLiz,  voir  Embleis. 

EMBLOIEU,  voir  E.MBL.iER. 

EJiBLOQUiER,  -  qiier,  v.  a.,  couvrir 
d'un  bloc  ;  se  disait  particulièrement  des 
cadavres  d'excommuniés  qu'il  était  inter- 
dit d'enterrer  dans  un  sol  quelconque,  et 
sur  lesquels,  pour  se  soustraire  à  la  puan- 
teur et  à  l'borreur  du  spectacle,  on  jetait 
quelque  peu  de  terre  ou  des  pierres  qui,  en 
s'amoncelant,  formaient  un  bloc. 
(E.icemple  égaré.) 

Consulter  Du  Cange,  Imblocatus. 

—  Fig  ,  cacher,  dissimuler  : 
Mes  cist  siècles  si  cort  nos  tient 
Que  de  l'autre  ne  nos  sovient, 
Tant  covoUons,  et  clerc  et  lai. 
Que  nos  enblocons  noslre  loi. 

O'ie  lies  Pères,  Richel.  23111,  f°  81'  ;  du  Filz  au 
seneschal,  11,  Méon,  A'.  Rec,  II,  331.) 

—  Au  seizième  siècle  ce  mot  se  présente 
avec  diverses  acceptions  flgurées. 

Act.,  comprendre,  renferiner.coinpter 
au  nombre,  mettre  au  rang  : 

Sous  le  nom  desquels  j'einWo^îte  le  reste 
de  messieurs  de  la  pratique.  (Chol.,  Mati- 
nées, p.  75,  éd.  lo8o.) 

—  Neutr.  et  réfl  ,  se  joindre  pour  le 
plaisir  : 

D'autant  que  les  allechemens   sont  plus 
grans  il'embloquer  avec  la  beauté.  (Chol 
Matinées,  p.  l.«7,  éd.  1383.) 

C'estoient  des  gens  désespérez,  ennemis 
d'honnesteté  et  qui  avoient  perdu  toute 
honte,  de  sorte  que    de  mesmes  que   les 


i   bestes  brutes   ils  ne  se  hontoyoieni  point 
'    de  s'embloquer  a  la  cupidique   les  uns  de- 
vant  les    autres.     (Id.,     Apresdinees,   vr, 
f"  214  r",  éd.  I387.J 

EMBLOuciiiR,  enb.,  V.  a.,  tromper  ; 

Pour  gens  enb/auehir  i  abil,  Mans  les  couvents) 
Je  ne  qniers  sen  plus  que  l'abit. 

(Ro.w,  Val.  Chr.   1858,  f°  9G''.) 

Cf.  Emdacher. 

EMBLOYER,  VOir  E.MBLAER. 

1.  EMRLURE,  S.  f.,  allure  : 

J'en  vois  nng  peu  plus  grant  emblure, 
(Gredax,  ilisl.  de  la  pass..  Ii361,  G.  Paris.) 

2.  EMBLURE,  voir  E.MaL.\EURE. 

EMBOBÉ,  adj.,  attifé; 

Mais  le  pool  getté  sus  l'oreille 
Ne  fait  pas  d'armes  la  merveille. 
Et  peut  bien  estre  que  bobez 
Est  de  ce  qu'est  ci  embobez. 
(Ms.  Genève  l';9  ''"S  liitler,  Poés.  des  xiv"  et 
sV  s  ,  p.  17.) 

EMBOCER,  v.  a.,  relever  en  bosse.  Pals- 
grave  dit  :  "  1  booce  or  to  boce  out,  as 
■w'orkemcn  do  a  holo'we  thynge  to  niaUeit 
semé  more  apparent  to  the  eye.  > 

Ce  brodeur  a  enbocé  ceste  piecR  d'ouve- 
raicp  fort  bien.  (Palsgrave,  Esclalrc, 
p.  459,  Génin.) 

EMBOCii.\iz,  s.  m  ,  embuscade  : 

Ou  que  tu  wez  embochniz 
Faire  por  doner  poingnaîz 
A  rens  qui  apies  t'ensnerront. 
(.1    DF.  Priorat,  Yegece,  Richel.  160i,  f  .ït''.) 

Que  l'on  le  prant  par  sorvenues  (l'ennemi) 
Et  ausi  par  emboehaiz. 

(Id.,  ib.,  f  52^) 

1.  EJiBociiER,  voir  Embaucher. 

2.  EMBOciiER,  voir  Embdschier. 

EMBOÉ,  emboué,  adj.,  ensemencé  : 

.1,.   journeu.v    embolies    en    blés.   (137G, 

Grand-Seive,  ap.  Manuier,  Commanderies, 

p.  609.) 

EMBOELÉ,  -'^oulé,  adj.,  éventré  : 
La  furent  niiins  cbevaulx  renverses  et 
emboiiles.    (Girarl    de    Rossillon,  rm.   de 
Ceaune,.  éd.  L.  de  Montille,  p.  283.) 

Cf.    ESBOELEn. 

EMBOER,  enboer,  anboer,  v.  a.,  couvrir 
de  boue  ; 

Tous  ses  membres  ot  dotroies, 
Mersuîllies  iert  et  cnboes 
Ades  de  tai  et  de  la  boe. 

(Mir.  de  Si  Eloi,  p.  103, 'reigné. ) 

Icellui  enfant  et  son  chapperon  estoieut 
bonni  de  boe,  et  lui  demanda  pourquoi  il 
pluroit,  et  qui  \'avoil  ainsi  emboé.  (13S3, 
Arcb.  JJ  123,  pièce  212.) 

—  Fig.,  souiller,  déshonorer  : 
Li  bien  ne  sont    mie  plaisant  a  Deu,  ki 
devant  ses  oez  enboeit  sunt  de  la  mellance 
des  malz.    (Dial.  de  Greq.    lo  pap.,  Jloral. 
sur  Job,  p   300,  Foerster.) 

Se  plusieurs  gen*  me  voient,  ma  bianté   erl  loee; 
Mes  se  phisors  m'atouchent,  j'en  serai  emboee. 
KDe  la  Foie  el  de  la  Sage,  ap.  Jub.,  Nauv.  Rec, 
II,  75.) 


—  Emboé,  pari,  passé,  couvert  de  houe  : 
Quant  les  gens  venoient  al  Temple  et  il 

avoient  les  pies  emboes.  il  les  terdoient 
illuec.  (Cliron.  d'Ernoul,  p.  204,  Mas  La- 
trie.) Var.,  anboes. 

EJIBOFFISSEMEXT  ,  VOir  EjIBOL'FlSE- 
ME.NT. 

i.  EMBOiER,  V.  a.,  percer  de  part  en 
part: 

Bon  Wathier  de  Donchcry geta  de  sa 

ditte  pspee  contre  ledit  exfiosant  si  arand 
cop,  qu'il  emhoia  un  boucler,  que  ycellui 
exposant  tendi  contre!  le  cop,  et  lui  creva 
un  det  de  sa  main.  (1377,  Arch.  JJ  ^'>3 
pièce  4.) 

2.  EMBOIER,  voir  EJIBUIER. 

EMBOiETÉ,  adj.,  ivre  : 
Icelle  femme  qui  esloit  emboielee  et  pleine 
de  vin.  (1468,  Arcb.  JJ  197,  pièce  48.) 

EMBOiRE,  -  boivre,  enb.,  verbe. 

—  Act.,  absorber,  être  pénétré  par: 
Ung  nouveau  vaisselet  emboil  par  nature 

la  première  liqueur  qui  y  est  coneeue. 
(G.  Chastell.,  Vérité  mal  prise,  p.  528 
Buchon.)  ' 

t:elte  terre  emboit  et  attire  grandes 
quantités  d'eaux.  {Descr.  du  Ml,  p.  277. 
ap.  Léon,  Descr.  de  l'Afr.,  éd.  1336.) 

—  Imprégner: 

Le  beurre  par  sa  unctuosité  et  humidité 
a  a  emboire  et  profonder  les  corps  lesquelz 
il  alouche.  {Jard.  de  santé,  p.  Si,  impr.  la 
Minerve.) 

—  Fig.,  absorber,  s'assimiler  : 

Esloient  la  contournées  et  enbutes  toutes 

les  rentes  et  revenues  d'Eugleterre.(KROiSS., 
Chron.,  11,  236,  Luci',  ms.  Rome.) 

Les  Flamens  habitans  en  Saxe,  embeu- 
rent  les  meurs  et  contradictions  des 
Saxons.  (Rab.,  1.  III,  c.  1,  f»  13  r'^éd.  1532  - 

—  Plonger  : 

11  faut  avant  toutes  choses  calciner  la 
terre  noire  l'espace  de  vingt  et  un  jour,  tous 
les  jours  une  fois,  dans  un  four  des  ver- 
riers, ou  de  réverbération,  et  a  cliasque 
fois,  l'emboire  dans  sou  eaue.  (A.  Du  Jlou- 
I.IX,  Quinte  ess.  de  tout,  chos.,  p.  40,  éd. 
1549.) 

—  Réfl.,  s'imprégner: 

Estendant  de  laine  a  l'environ  du  navire, 
elle  s'emfeo/ra  des  vapeurs  de  la  mer.  (De 
l'INET,  Ptine,  XXXI,  6,  éd.  1366.) 

—  S'inflllrer  : 

Celle  eau....  se  absorbe  et  em6oi(  en  la 
terre.  (Descr.  du  Nil,  p.  293,  ap.  Léon, 
Descr.  de  l'Afr.,  éd.  1336.) 

Les  eaux  amcres  sont  tenues  pour  mau- 
vaises, aussi  sont  celles  qui  comblent  et 
remplissent  incontinent  un  creux ,  par 
faute  de  s'emboire.  (Du  Pi.net,  P/ine,  xxxi, 
3,  éd.  1366.) 

—  S'enivrer,  se  laisser  entraîner  comme 
par  une  sorte  d'ivresse  : 

En  ceste  ardeur  se  1!  s'emboit. 
Froiss.,  le  Joli  buisson  de  jonece,  3311,  Scheler.)) 

—  Embeu,  part,  passé,  imprégné  : 
Qaant  Jicob  la  cote  a  vehne 

Tainte  de  saoc  el  embchue. 
(M*cÉ  delaCharité,  Bible,  Uich^l.   iOI,  P  13'.) 
3 


3^1  EMB 

Cete  toyson,  fet  il.  senz  donle 
S«ra  demain  an  malin  tote 
Bien  embekue  de  ronsee. 

(Id.,  !*-. 


—  Embeu  en,  absorbé  dans  la  contem-   ^ 
plation  de  : 

Comment  en  son  doulc  viaire  j 

Je  sui  tous  emius.  ,„   <>  u  i     ^ 

(Froiss.,  le  Joli  buisson  de  jonece,  31-10,  SchelerJ    | 

Centre  de  la  FranccsVmboire,  s'imbiber, 
et  tremper;  se  dit  principalement  de  l'ac- 
tion de  l'eau  ;  embu,  imbibé  :  ■  Ces  terres 
sont  bien  embues.  •  Se  disait  autrefois  de 
tout  antre  liquide,  notamment  du  \m. 
(Jaubert.)  Suisse  rom.,  emhoire  :  «  Le  pa- 
pier brouillard  emboit  l'encre.  Les  terres 
légères  emboivent  la  pluie.  »  On  dit  d'une 
manière  analogue  dans  la  Drôme,  «  la 
soupe  est  trop  épaisse,  le  pain  a  embu  tout 
le  bouillon  ;  cette  soupe  est  embue  d'avoir 
trop  attendu.  « 
EJiBOisÉ,  adj.,  boisé  : 

Que  j'aye  encor  une  abbaye  emboisee 
Pour  rendre  aussi  ma  maison  plus  aisee. 
(.VavC!.,  Sa/.,  m,   a  M-  de  la  Serre.) 
EMBoisiER,  -oissi»-,  cnb.,  V.  a.,  mettr.> 
dans  ujie  entrave  : 

Bien  fust  resons  que  banis  fnst 
Deseur  destrier  estriers  de  fust... 
Moines  qai  a  piez  emioisicz 
S'orgueilleus  est  bien  est  boisiez. 
(G.  DE  Coixci,  Doul.  de  la  mort,  Richel.  231H, 
i"  298''.) 

Enboissiez. 
(ID.,  ii-,  ms.  Brus.,  t°  '213'.) 

EMBOissoNNÉ,  oib.,  part,  passé  et  adj., 
plein  de  buissons  : 

Mes  tant  estoit  (la  cité)  agastiee  et  en- 
boissonnee  que  nos  ne  poions  a  la  \oio 
assener.  {Comm.  s.  les  Ps.,  Richel.  9W, 
p.  227^) 

EMBOIVBE,   voir  E.MB0IRE. 

EMBOLisMAiRE,  amboUsmcre,  iâ].,  em- 
bolismique  : 

L'an   est   appelle  ambolismere   quant  i 
chiet  une  lunaison  de  .xxx.  Jow^.q"'  «f, 
rpcneillie   de    .X.   jours   en  quoy   l  an  du 
oU^'surmonte  l'^n  de  la    '""«■  (Co«bi- 
CHON,  Propriet.  des  choses,  Richel.  22o33, 
f  137''.) 
EMBOLisMEL,  -  al,  adj . ,  embolismiqne  : 
Lors  dois  tu  prendre  celui  joretles   XI. 
de  reraanant,  et  joindre  sor  .xviil.,  et  font 
vvx    ce  est  une  lune  embolismel  qui   doit 
ostre  mise  en  l'année  disennevisme.  (BRtN. 
Lat.,  Très.,  p.  143,  Chabaillc.) 

Embolismalis,   ans  emboUsmal,   qui  ay 
.XIII.  lunesons.  {Gloss.  de  Sahns.) 
Je  snyve  enfin  a  mon  extrême  mal 
Ce  roy  d'Escosse  avec  ces  troys  éclipses 
Snirantz  encor  cest  an  emboli^mal. 

(SCEVE,  Délie,  ccccxxv.) 
A  Eleutheres,   année   embolisviale  pour 
la   papauté,    1609.   (L'Est.,    Mem.,  2=  v-> 
p.  S59,  ChnmpoUion.) 

EMBOLisMEisoN,  -  cisun,  -  uisun,  -eis- 
sun,  s.  m.,  embolisme  : 
Dont  faimes  par  raisnns  V embolismeisuns. 
(P.  I.E  TH.ic.f,  liv.  des  créât.,  1385,  Wright.) 


EMB 

\  Dedenz  sont  par  raisnns  les  embolismeissuns. 
1  Oae  nus  jrnarder  devums  les  embotismeisms. 
\  (Id.,  ib..  1399.) 

f°  'iS°.)  Dont  dirrnm  a  présent. 

Se  Dens  le  uns  cunsent. 
Quant  nus  demusterruns 
Des  embolismaisuns. 

(iD.,  Cumpoz,  2323,  Mail.) 

EMBONNER,  anbounelr,  v.  a.,  comme 
aboner,  borner,  limiter  : 

Dou  preit  Hanrit  et  île  dame  Jehenne  sa 
suer,  ancoste  la  Venue,  par  sus  1  awe,  toni 
ensi  com  il  duret  per  devers  Nict,  ausi  coui 
il  esl  anbonneis  de  paulx  ke  Burtadons  ai t 
fait  fichier  ou  preit.  (1284,  Cari,  de  S.  Vtnc. 
de  Metz,  Richel.  1.  10023,  f»  126  r».) 

Et  ses  .II.  danrees  de  preit  davant  ditos 
doit  on  anbonneir  et  justicier  tout  ade> 
par  lou  maiour  S.  Vincent.  (1310,  lO., 
f  132  vo.) 
EMBONXiu,  V.  a.,  rendre  bon  : 
Mais  comme  faut  il  faire  pour  conserver 
les  chiens  d'oyseau  en  leur  bonté,  et  si 
tant  est  qu'ils  s'appesantissent,  comme 
doit  on  procéder  pour  les  embonntr.  (Uf.s- 
PARRON,  Vise,  de  chasse,  p.  93.) 

EMBORDER,  Éiib.,  verbe. 

—  Act.,  border,  parer  : 
Bien  fii  enbordee  et  jonchie 
La  chambre  ou  ele  just  (la  dame). 

(fEscou/pe,  Ars.  3319,  P  15  y  .) 

—  Réil.,  s'embarrasser  : 
N'a  cure  de  miséricorde, 
Ne  d'alesne  pas  ne  s'enbordr, 
Ne  cure  n'a  de  bcsague. 

(Parlon.,  2987,  Crapelet.) 

EMBORER,  -  ourer,  enb.,  (s'),  v.  rén., 

s'appliquer  à  : 

Cil  qui  de  mentir  ne  s'enbore, 

Car  de  vérité  est  fontaine.  -,-,,«•,  \ 

(Reclcs  DEMotiENs.  Miserere,  Ars.  3U2,  f^ilO'.; 

C'on  se  doit  adies  enbourer 
De  Dien  servir  et  aonrer.  ^ 

(B.  DE  CoNDÉ,  H  Contes  don  pellican.  Aïs.  io.>, 
fo  9*  ;  Scheler,  t.  235.) 

Labonrere,  enlens,  qui  laboures 
De  teil  œvre  que  tu  t'emboiires. 
Soit  as  cans.  a  ville  u  aillonrs. 
Dont  vivre  convient  les  meilleurs. 
(J.  DE  CosDÉ,  li  Dis  des  estas  don  monde,  20  i, 
Scheler.) 

EMBORGNE,  adj.,  qui  louche,  qui  a  l'air 
menaçant  : 

Et  sembloit  bien  a  la  contenance  hom 
hardi  et  corajous  et  de  grant  deffense,  et 
ot  les  oilz  eniborgnes  et  gros  enlummeis 
de  grant  orguel.  (S.  Graal,  ms  du  Mans, 
Hucîier,  m,  383,  et  ms.  Richel.  245a, 
f  194  v.) 


EMB 

Apres  les  Danois  queurt  dolens  et  eoibosmcs.'' 
(Doon  de  ilaience,  9117,  A.  P.) 

EMBOSSOiR,  ambossoiier,  s.  m.,  enton- 
noir : 

Deux  ambossouers  pour  entonner  vin 
{Vente  des  biens  de  Jacques  Coeur,  Arch.Klv 
328,1°  272  r».) 

Fr.-Comté,  emboiissou,  entonnoir  en  fer 
blanc.  Bas- valais,  Vionnaz,  éboxô,  enton- 
noir. 

EMBOT,  voir  ElIIilllT. 

1.  EMBOTiîR,  enb.,  V.  a.,  mettre  dans 


EMBORNEUR,  S.  m.,  celui  qul  placB  des 
bornes,  arpenteur  : 

Lorsque  les  parties  veulent  avoir  des 
bornes  et  marquer  ensemble  1  endroict 
ou  ils  les  veulent  avoir,  les  emborneurs  les 
p  aceront  au  lieu  designé.  [Coût  de  Brus- 
ïelles,  Stat.  coucern.  les  partag.,  xcvii, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  1273^) 

EMBOSCHIER,  VOlr  EMBUSCHIEB. 

EMBOSMÉ,  adj.,  comme  abosmé,  abîmé 
dans  la  douleur  : 


une  botte,  dans  des  bottes  : 

Cloistriers,  n'est  pas  croies  tes  fros 

Ti  pié  largement  enboté 

N'ont  caires  par  les  llos  trolé. 
(RF.Ci.r^  de'Moliens,  Dit  de  Charité,  Ars.  ..142, 
{'  221'.) 

2.  EMBOTER,  -  otler,  V.  a.,  mettre  en 
botte,  en  paquet  : 

Les  pierreries  et  enrichissemens  estoienl 
enlevez,  que  facilement  on  emboursoit  ou 
embottoit.  {Disc,  sur  le  saccag.  des  egl.. 
[0  66  r»,  éd.  1362.) 

EMBOTUM,  s.  m.,  ustensile  large  par  en 
bas  et  étroit  par  en  haut  : 

Emhotum  esl  ung  ^1^*™"',^°*  \f£„rf  ; 
soubz  et  gresie  dessus,  et  est  ainsi  figuré  a 
ce  le  fin  que  la  fumée  de  ce  qui  est  mis 
chault  voise  au  lieu  ou  l'on  veut  qu'elle 
voise  .{Le  grant  Herbier,  1°  il  v  .) 

EMBOL-CEMENT,  VOiT  EMBOUSHEMEST. 

EMBOUCHE,  S.  f.,  abouchcmeiit  ;  étr.- 
d'une  bonne  embotwhe,  être  agréable  k  dire 
et  il  entendre  : 

Nous  venons  vers  vous,  cœur  et  bouche. 
Pour  cas  qui  hautement  vous  touche, 
'    Voire  touche  et  touchament  fiert. 
Par  quoy,  selon  que  au  cas  afliert 
Et  qu'il  est  d'une  bonne  embouche, 
Preslez  y  voslre  oreille  douche. 
(G.  de  CHASTEiEAm,  la  Paix  de  Paonne,  vu,  4-1, 
Kervyn.) 

EMBOUCHEMENT,  -  cemcnl,  -  quemeni, 
enb.,  s.  m.,  bouche,  entrée,  embouchure  : 

Encontre  tendi  son  escn 
i;t  cil  i  a  si  bien  fern 
Que  1res  parmi  le  tranche  et  fent 
Enlresqu'a  son  enboiichement.  , 

{Perceeal.  ms.  Montpellier  H  2i9, 1   i-t    1 
A  Vembomuement  de  le  fo"'?'^"';-    (^f /' 
Lille,  ap.  LaFons,  Gloss.ms.,  Bibl.Amiens., 
AVemboucementdeceBle  isle^(G.  ^  Chas- 
1    TELL.,  Chron.  des   D.  de  Bourg.,    Il,   o.>, 
I    Buchon.) 
I       Et  doibt  avoir  une  buse  commenchant  -i 

1    P^rlv    de  S.-Biquier,  (^out.   loc.  du  baill 

j    d'Amiens,  I,  489,  Bouthors.) 

On  estouppe  les  emboMCftmens  d'un  vi- 
vier. (lS34,S.-Omer,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Deux  ou  trois  fois  ayant  donné  a  W»- 
ehPment  du  havre,  autant  de  fois  il  tut  rc- 

t     eltfen  la  mer.  (Mart.  DU  Bellay,  Mem., 

I    1   X,  f  238  v»,  éd.  1569.) 

'      _  caparaçonnement  de  la  tête  d'un  cbe- 

i    val: 


EMB 


EMB 


EMB 


35 


Montes  sur  chevauii  couverts  et  pares  de 
leurs  arineSj,  dont  les  saœbues  et  VeinbOll- 
chement  aloiént  jusques  en  terre.  (Faoïss., 
Chron.,  Richel.  264i,  f»  100  v».) 

—  Abouchement  : 

L' emboucltement  de  nostre  sainct  père  le 
pape,  l'empereur  et  le  roy,  faict  a  Nice. 
Avec  les  articles  de  la  Irefve,  et  lettres  du 
roy  a  monsieur  le  scui'^'erneur  de  Lyon. 
MD  .XXXVIII.  (Acte  dêlS38.  Arch.  cur.  delà 
France,  1"  sér.,  t.  lU,  p.  20.) 

Voyla  le  sommaire  de  cest  embouche- 
menl,  lequel  demeurant  du  tout  infruc- 
tueux, s'estans  obliges  la  royne  et  le  roy 
de  Navarre  devant  que  partir  "de  Monlehery 
de  n'outrepasser  la  resolution  prinse  en 
leur  conseil.  (Beze,  Hist.  eccles.,  t.  II, 
p.  81,  éd.  1580.) 

Dans  la  langue  moderne,  embouchemenl 
signifie  action  d'emboucber. 

KMBOUCHEUR,  S.  m.,  diseur  de  fables  : 
Einboucheur,  taletellar.  (Palsgrave,  Es- 
claire.,  p.  279,  Génin.) 

EMBOUcnEURE,  ombouschure,  embou- 
quem-e,  s.  f.,  désigne  une  marchandise  far- 
dée qu'on  a  essayé  de  faire  paraître  plus 
belle  qu'elle  n'était,  en  mettant  le  meil- 
leur dessus  : 

Quiconques  amènera  aucune  d'icelles 
marchandises  esdittes  places  et  marchez, 
ou  il  y  ait  aucune  ambottschure  :  c'est  as- 
savoir qu'ilz  ne  soient  aussi  bonnes  et 
souffisantes  dessoubz  comme  en  la  montre 
il  forl'era  icelles  denrées.  (1415,  Bégt.  yen. 
pourlajurid.  du  prév.  desmarch.,  Arcb. 
JJ  170,  pièce  4.) 

Le  mesureur  qui  mesurera  blez,  farines 
ou  grains  ou  il  y  ait  amboiischure...  {Ib.) 

Si  lesdiz  jurez  et  gardes  diidit  mestier 
treuvent  aucunes  denrées,  comme  seing 
blanc  ou  noir,  sieuf  et  oint,  ou  il  ait  em- 
bouqueiire  ou  autre  liqueur  adjoustee,  de 
quoy  l'un  Taille  pis  que  l'autre,  teles  den- 
rées seront  forfaictes.  (1424,  Ord.,  xill, 
83.) 

Dans  une  reproduction  postérieure  de 
soixante-trois  ans,  de  l'Ordonnance  de 
1424,  emboiigueure  a  été  altéré  en  embro- 
queure  : 

Et  se  l'on  trouve  sain  blanc  ou  noir  suif 
•ou  oingt,  ou  il  y  ait  embroqueure  ou  li- 
queur, dont  l'une  vaille  pis  que  l'autre, 
icelles  denrées  seront  forfaictes.  (1487, 
Ord.,  XX,  p. SI.) 

Selon  Roquefort ,  en  Franche-Comté, 
embouchure  désigne  un  biseau  de  pain,  la 
baisure. 

1.  EMBOUCHIER,  euboucker,  -oclœr,en- 
bouqider,  verbe. 

—  Act.,  boucher  : 

Et  puis  reclost  l'en  la  porte  et  Venboucha 
l'eu  la  bien.  (JoLNV.,  S.  Louis,  xxviii, 
Wailly.) 

Eiiiottcfeereldesboucher  le  pertuis  quant 
mestiers  sera.  (1328,  Compte  de  Odart  de 
Laigny,  Arch.  IvK  3%  1»  14  r°.) 

—  Entretenir  bouche  à  bouche  : 

Et  aucunement  embouchèrent  le  cappi- 
tame  de  Crathor  touchant  la  charge  qu'il 
vouloit  baillier  au  jouvencel.  (J.  de  Heuil 
le  Jouvencel,  f  238  v,  ms.  Université  )     ' 


Pour  scavoir  si  riea  de  nouveau 
Est  advenu  en  four  ne  cave 
.\tEn  qu'a  l'yssir  de  conclave 
Un?  peu  vons  en  puisse  emboucher. 
^.^ct.  des  Aposl.,  vol.  I,  f>  3,'i<:,  éd.  i:;S7.1 

Ouy  avez  par  ci  devant  l'oppiaiou  de 
ehascuu  reste  de  vostre  intencion,  a  vostre 
plaisir  sur  ce  nous  emboucher.  (D'Auton, 
Ghron.,  Richel.  5081,  f»  30  v».) 

C'est  a  dire  que  celuy  que  elle  nommera 
de  son  plein  gré  pour  son  seigneur  et 
mary  ce  soitsans  contradiction  quelconque. 
Protestant  toutesvoyes...  que  de  lun  ne  de 
l'autre  je  ne  l'a//  embouchée,  ains  luy  en 
laisse  et  permets  totallement  son  franc 
arbitre.  (Le  Maire,  lUuslr.,  lî,  3,  éd.  1.548.) 

—  Réfl.,  s'aboucher  : 

Mais  s'estant  embouchez  ensemble  et 
Bourbon  et  le  visce  roy,  Hourbon  tira 
outre  sans  attaquer  Florance.  (Brant., 
Grands  Capit.  estrang.,\.  1,  cxi,  Ribl.  elz.) 

—  Faire  emboucher,  faire  paraître  ; 

Se  je  ne  te  faifi  emboucher 
Tout  maintenant  devant  le  juge. 
Je  prie  a  Dieu  que  le  delngc 
Courre  sur  moy  et  l:i  tenipeste. 

(Paîhel.,  p.  Si,  Jacob.) 

—  Embouchié,  part,  et  adj.,  la  bouche 
remplie  : 

D'un  parler  sainct,  plein  de  déception 
Le  faui  parjure  est  toujours  embouché. 
(Cl.  M.vnoT,  OEau.,  IV,  245,  éd.  1731.) 

—  Fort  embouchié,  en  parlant  d'un  che- 
val, qui  a  la  bouche  fort  dure  : 

Le  cliiefz  des  Bourguignons  csloit  mon- 
tes susung  cheval /"orf  embouchiez  ,  lequel 
se  effrayt,  et  emportait  le  dit  s'  d'Autel 
dedant  leurs  ennemis.  (J.  Aubrion,  Journ., 
1481,  Larcliey.) 

—  Mal  embouché,  qui  ne  cède  pas  à  l'im- 
pression du  mors  : 

Sus  un  coursier  mallenbouquié .  (Fhoiss., 
Chron.,  11,39,  Kerv.) 

Liquels  (coursier)  estoit  fors  et  rades  et 
mal  enbouquies.  (Id.,  ib.,  "V,  229.) 

Wallon,  Mons,  embouquier,  introduire. 

2.  EMBOUCHIER,  embonqiier,  -  cqner, 
-  ier,  V.  a.,  parer  à  l'extérieur,  farder  une 
marchandise,  essayer  de  la  faire  paraître 
plus  belle  qu'elle  n'est,  en  mettant  le  meil- 
leur ou  le  plus  avantageux  par  dessus  : 

Se  blez  emboukiez  venoit  el  marquié 
nous  devons  jugier  l'amende  du  mesfait  a 
nostre  volenté.f  1273,  Cari,  de  Ponthieu, 
Richel.  1.  10112,  f"  159  v.) 

Pour  garder  que  nulles  denrées  embou- 
cheez  ne  mal  fresches  ne  soient  vendues 
en  ladite  ville.  (1309,  Ord.,  v,  254.) 

Nuls  ne  face  fere  nulle  confiture  en 
boistes  ne  en  bouteilles  embouchié  que 
elles  ne  soient  de  telle  matire  dessoubz 
comme  dessus.  (1321,  Arch.  JJ  61,  f°  1  r».) 

Qui  vendera  blés  eiibouchies,  ne  autre 
grain,  il  paiera  .XL.  s.  {Ordonn.  de  la  ville 
de  Reims,  Arch.  admin.  de  Reims,  t.  III, 
p.  491,  Doc.  inéd.) 

Uus  colers  doit  estre  aemplis  de  tel  cm- 
plage  et  de  aussy  bon  par  dedans  qu'il  est 
embouquies  par  dehors.  (1352,  Ordomumce 
de  l'écheoinage  d'Amiens  sur  le  métier  de  gor- 
relsrie,  an.  A.  Thierry,  Monum.  de  ihisl. 
du  tiers  êlat',  I,  558.) 


Que  canvre  emboucqnié  ne  canvre  mouillé 
ne  soient  vendues  a  paine  de  .v.  solz.  (Sla- 
tuts  des  cordiers  d'Amiens,  ib.,  II,  39.) 

Que  le  laigne  qui  vient  en  navel  ne  soit 
admenusie  ne  enbouquie.  (Ch.  de  la  fin  du 
xiv°  siècle,  Mon.  de  l'uist.  du  tiers  étal,  IV, 
24.) 

Que  nul  n'ait  waide  qu'il  soit  embouquié, 
et  qu'il  ne  soit  aussi  bon  dessoubs  que 
dessus.  (Stat.  des  marchands  de  gnéde,  xv" 
s.,  ap.  A.  Thierry,  ib.,  111,  588.) 

Pignolat  emboucliié.  (Ord.  concern.  la 
vente  des  denrées  au  poids,  Isambert  t.  III, 
p.  32.) 

3.  EMBOUCHIER,  VOir  E.MBnSCHIER. 

EMBOUCLER,  verbc. 

—  Act. ,  attacher,  serrer  avec  une  boucle  : 

4  braiers  de  cendal,  pour  façon  de 
ehascun,  et  pour  les  emhoueler  en  argent, 
G  s.  p.  pièce.  (1352,  Compt.  de  La  Font., 
Uouët  d'Arcq,  Compt.  de  l'argent.,  p.  137.) 

.11.  grans  flacons  dorez  et  esmaiilies. 
penduz  de  tissuz  de  soye  embouclez  et  fer- 
rez d'argent.  (1353,  Invent,  du  garde-m.  de 
l'argent.,  ib.,  p.  320.) 

Chascun  preuoit  son  cheval  de  lance 
royde,  aovnee  de  penoncel  joly,  qui  incon- 
tinent fut  emôOMCie  sur  ceux  qui  attendoient 
qu'ilz  feussent  receuz.  {Perceforest,  vol.  IV, 
ch.  19,  éd.  1528.) 

—  Réfl.,  au  fig.  : 

Le  canal,  qui,  venant  de  la  graud'mer, 
s'emboucle  dans  ce  lieu,  est  si  grand,  si 
large  et  si  net  qu'il  suffît  pour  recevoir 
toutes  sortes  de  navires.  (La  vraije  hist. 
des  troubles,  t'  498  v»,  éd.  1574.) 

EMR0ucLEiTRE,em6t(Êfteî(re,s.f., boucle: 

En  le  large  a  fin  or,  desous  Vcmboucleure. 

(Roum.  d'Allv..  f°  24'",  Michelant.) 

Caigne  sani  cotel  e  bnele  sani  ceinture, 
A  trop  vieus  espérons  e  sanz  enbugleure. 
(Th.  de  Kf.xt.  Gc'sle  d'.ilis.,  Rictiel.  24364, 
f»  18  r».) 

—  Fig.,  obstacle,  embarras  : 

Train,  court,  amour,  telle  cmbouclure 
m'ont  gendre  mainte  afîlstolure. 
(CoQiiiLL.,  nias,  des  ami.  et  des  dam.,  II,  16  i, 
Bibl.  elî.) 

EMBOUER,  voir  E.MDORR. 

EMBOUFFER  (s'j,  v.  réfl.,  s'amortir  : 

Ne  voyez  vous  pas  qu'un  bonlet  de  ca- 
non donnant  dans  une  balle  de  laine,  de 
cotton,  de  mousse,  de  plumes,  etc.,  s'em- 
b07iffe  la  dedans,  et  perd  coup,  parce  qu'il 
u'y  a  résistance.  (Cuolieres,  Apres  dinees, 
VI,  f»  205  r°,  éd.  loS7.) 

ESiBouFi,  adJ.,  bouffi  : 

Les  despensiers  emboufis  de  bonbance. 
(Ross.,  te  Poèmes,  1.  1.  p.  57,  la  Lyre,  Bibl.  cli.) 

EMROUFissEMEXT,  cmboff.,  cnb.,  s.  m., 
bouffissure,  gonflement,  orgueil  : 

Paor  saut  toute  plaine  d'ire, 
^ui  trop  soloit  estre  foarde  ; 
Honte  sa  cousine  regarde, 
lit  quant  si  la  vit  entreprise, 
S'a  la  main  a  l'espee  mise 
Oui  trop  en  trenchant  œalement  : 
Souspeçon  i'eiKbolJissenietit. 
OL  nom. 

yRose.   15713,  Iléon.) 


36  EMB 

S'a  (Honte)  la  raain  a  Tespee  mise 
Qui  trop  iert  Irenchans  malemeal, 
Soupeçoa  i'embmilfissemenl  | 

(/*..  Vit.  Chr.  add.  la-2-2,  f°   lU»  •)  1 

Souspechon  i' enbdfissnnevl ■  , 

(U  ,   Val.  OU.  1-21Î.  f   11.  -^ 

Souspeçoa  dVmfto#s.«mfn/.   _    ,„  ,„,b-,  1 

(M.,  ms.  Corsitii,  (°  101  .)  I 

EMDOUGER,  V.  a.,  mettre  des  poches  îi   l 
un  habit  :  .    ' 

avûit  donné  un  pourpoint  et  -i' ^  «h»«\*^^ 
n  fiire  que  la  coustunere  a\oil  cousu 
toute  matinée  pour  embouger  sa  houppe- 
lande. (1468,  Arch.  JJ  200.  pièce  117.) 

EMBOUGLER,   V.    3.,  dupei"  : 
Onil,  dessus  la  draperie. 
Vrayement,  tous  avez  bien  fait  peslre 
Joceaulme?  Qa'esles  vous,  bon  nieslre, 
D'emi'oîMifr  gens,  sainte  Marie  ! 

(Palhcl'm,  ms.  Bigot.) 

KMBOULi,  part,  passé,  emhrasé  : 

Por  Tardant  midi  d'esté 
Dont  touie  terre  est  emboulic. 

{Fables  d'Ov..  Ars.  SOtlO,  f°  l'l°-' 

EMBOULLEMENT,  cnb.,  S.  111.,  suhite  ar- 
rivée : 

Il  îivoit  en  voUenté  de  atTianchier  et  de- 
taicher  les  cences  que  ladite  abaiee  dob- 
Yoit,  laquelle  en  dobvoit  p  "x  de  llll-"  Ibz 
chacun  an  se  le  dit  enboullement  des  dits 
eneubaxade  ne  fuit  venus.  (J.  AUBRlO.N, 
Journ.,  1463,  Larcbey.) 

EMBOULLEB,  V.  11.,  ténioisncr  du  n.é- 
coiiteuteiiient  : 

Tons  se  prin.lrent  a  embonlU'r, 
Grongner.  hngncr  et  rebeller. 
Quand  veircnt  la  chose  ainsy  mal  duitle  : 
Sans  dire  adieu  prindrent  la  fuitle. 
(Chrm.  de   la  mhle  cite  de  Metz.  Pr.  de  1  H.  de 
Lorr.,  II,  cxsxvu.) 

EMBOUQUEMENT,  VOir  E.MDODCUEMENT. 
EMBOUQL-EURE,   VOiC  EMBOUCHEURE. 
EMBOUQUIEU.  \ûir  ElIBOUCHIER.  j 

EMBOUu,  voir  E.yaouRG. 
EMBOURDÉ,.adj.,  menteur,  trompeur: 
Chis  service  de  miseralion  estoit  si  com 
il  affermoil  plus  acceptables  au  père  de 
miséricorde...  se  on  i  labouroit  plus  par 
exemple  que  par  parole,  et  plus  parproiere 
avoec  larmes  ke  par  parole  emboiirdee. 
(Vie  de  S.  Franc.  d'Ass.,  Maz.  1331,  f»  33''.) 

EMBOURDER,  enb.,  V.  n.,  pousser  des 
bourdes  : 

El  pour  eles  soulacier  quierent  eles  cui 
que  soit  en  qui  ele  se  fient  a  cui  eles  eii- 
iourdent.  {Li  Bestiaires ,  Richel.  12786, 
fo  41  r».) 

EMBOURG,  embour,  s.  m.,  membre  do 
la  fabrique  d'une  église  : 

Veruier  de  Corenol,  emboiirg  ou  fabri- 
queur  en  celuy  temps,  et  gourdoner  de 
la  fabrique  de  l'église  parauchiaul  dudit 
Pouireutru.  (1404,  Rôle  de  S.  Pierre  de 
Porretitruy,  Mou.  de  l'évôché  de  Bàle, 
Vj  197,  Trouillat  et  Vautrey.) 

Lequel  doyen  requis  et  amatey  ledits 
embour  et  es'chevins.  (/b.) 


EMB 

EMBOURGHEBiER,  S.  HL,  bière  de  Ham- 
bourg : 

Anres  leur  premier  escot  fait  et  paie, 
firent  venir  cerldns  potz  de  keute  et  de 
Surglebicrs.  (1463,  Arch.  JJ  199,  p.ece 
396.) 

EMBOURRELER,  V.  a.,  reinhourror  : 

Pour  faire  appareiller  la  celle  de  malle 
de  ladicte  ville   et  y  mectre    de   la  toi  le, 

embotm-eller  icelle  «t.'"f'=l^,<;P\f '^"^^  % 
reure'î   pour    ce     qu  elle    estoit   quassee. 
'    Tclmpl^de   P.  Mareau    1408  1410,  Com- 
mune,  xix,  Arch.  mun.  Orléans.  ) 

j  EMBOURUEMENT,    S.     ffl.,  Ce    qUi  Sert  à 

'    rembourrer  . 

'  Embourrement  ou  garniture  dont  les 
femmes  usent  en  leurs  habits  qu«"?  eUes 
ont  une  espaule  plus  V"'^'„'ï"m  fTt  ' 
pour  n'apparoir  estre  bossues.  iK.  tST., 
DicUonarioliim .) 

EMBOURRER,  -  ower,  enb.,  v.  a.,  rem- 
bourrer : 

C'est  contre  Diu  de  deTourer 
S-ame,  por  le  cors  emhourer. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  375.  r  33b  .; 
Pour   bourraz  achetez   pour  enbourrer 
les  fers  des  moulinsquant  en  bâties  moles. 
(1328   Comple  de  Odart  de  Laigmj,  Arch. 
KIC  3S  f»  14  r».) 

Femme  pour  embourrer  son  bas 
Perdra  plaineraent  la  i;ranl  messe. 
(Coacui-.  Il"'""-  ^'^'  Perntq.,  H,  -ne,  Bibl.  eh.) 
D'Asl  se  partirent  Suyces 
Quant  curent  rasibus 
Embonrré  leurs  pellices 
De  melons  et  cabus. 
{rocs.  fr.  de  G.  Mhme.  Chans.  sur  ta  bat.  de 
Marignan.) 

Le  capitaine  Bernardin  et  ses  estradiotz,    j 
vovans  leurs  jacquez  embourrez  en  danger 
d'é^stre  percez,  n'actendirent  le  choc.  [\i  AU- 
TON,  Chron.,  Richel.  3081,  f°  27  v.)  | 

Si  avoyent  pour  deffendre  leur  fort  grans    i 
basions  embourez  et  l'espee  trancbant  sans 
poincte.  (ID.,  ib.,   Richel.  3083,  1»  113  v«.) 

Pourpoint   emboiirré.    (Ou   1*'ail,    Cont.    , 
d'ËHd-.,  XXXV,  Bibl.  elz.) 
î        Au  lieu  qu'on  pense  avoir   du   drap  de 
pareille  laine  par  dedans  qu'on  la  voit  par 
dehors,  on   trouve,  après   l'avoir   un_  peu 
porté,   qu'on  ha   du   drap    embourre.jn. 
EsTiEN-NE,  Apol.p.  Herod.,  c.  16,  éd.  1566.) 
;       Les   marchands  de   drap   embourrent  le 
1    drap.  (ID.,  ib.) 

\  Les  hommes  qui  veulent  apparoislre 
I  "aillards  et  se  veulent  marier  embourrent 
'  feur  ventre  de  cinq  ou  six  livres  de  coton. 
(G.  BoucBET,  Serees,  xxvi,  éd.  1608) 
Embourrer  et  restablir  ses  selles.  (Lie- 
j    B.VULT,  il/a/s.  rust.,  p.  134,  éd.  1597.) 

—  Embourrer  le  dos,  le  pourpoint,  battre  : 
Le  Tin.  se  Dien  joye  me  doint, 
Eut  peur  qa'emhonrrast  son  porpoinl, 
!  Et  dit  qu'el  seroit  adjournee. 

{Débat  de  Veau  et  dn  vin.  var.,  Toés.  fr.  des  xv'  et 
XVI»  s.,  IV,  118.) 


—  Réfl.,  se  rembourrer  : 
Dames,  petit  vous  honeres 
Qui  d'antrui  kies  vom  emhoures. 
(l'ers  de  le  mort,  Uichel.  37.ï,  strophe  210.) 

EMBOURREUR,  emboureur,   s.  m.,  qui 
earnit  de  bourre  : 


EMB 

Embourreur,  a  stutfer,  bumbaster,  or 
putfer  np  of  things  with  flockes,  haire,  etc. 

(COTGRAVE.) 

—  Fig..  embourreur  de  santé,  médecin  : 

Venons  a  nos  embourreurs  de  santé,  par 
Dieu  si  je  sçavov  au  vray  quelqu'un  qui 
me  deust  délivrer  d'une  maladie  de  laquelle 
je  me  sentisse  foulé,  tiens  toy  asseure 
qu'au  lieu  de  le  mespriser  il  ne  tiendroit 
point  a  le  caresser,  révérer,  et  en  faire 
î.rand  cas  qu'il  ne  me  guenst  bientost. 
('T\hureau,  Prem.  dial.  du  Democritic, 
p.  i95,  éd.  1602.) 

_  Fig.,  embourreur  de  bât,  embourreur 
de  bas,  par  un  jeu  de  mots  grivois,  celui 
qui  a  commerce  avec  les  femmes  : 

Embourcurs  de  bastz.  (R.^.BEI,.,  Pantagr 
Prognosl.  pour  l'an  1323,  c.  5,  éd.  s.  1.  n.  u.j 

-Embourreur  de  bas.  (Brant.,  Dam.  gai, 
t.  I,  p.  193,  ap.  Ste-l'al.) 

EMBOL'RUEURE,  -  ure,  -  euse,  s.  f.,  0»- 
qui  sert  à  rembourrer  : 

Pour   suvdes,   ferreuses,  ung   reslriulif. 
emmiole'usês  et  embourreuses   de  1  a   ce  c 
de  son  dit  cheval.  il449,  Comple  de  S-  Sauv. 
de  mois,  Richel.  6213,  f  18  v°.) 
Ypocrisie  en  pomperie... 
Kaindra  d'avoir  belle  fourrnre. 
Et  c  n'est  que  vieille  emboarrure.  ^ 

(Eloy  Damf.iix.4I.,  le  Livre  de  la  dcablerie.  (»  .17  ' 
éd.  1507.) 

Pins  de  bourre  et  plus  de  co'.ton 
Qu'il  ne  faudroit  pour  Vembouncurc 
De  cent  lodiers.  „ 

(R.  Belleau,  CEiiv.poét.,  le  Mulet,  t.  11,  1   bb  >  . 
éd.   1578.) 

Ceux  qui  ont  le  corps  gresle  le  grossis- 
sent   d'embourrures.    (Mo.nt.,   tss.,    i.    i, 
c.  23,  p.  87,  éd.  1395.) 
'       Les  eHiftoMTeum  de  mon  pourpoint  ne 
me  servent  plus   que  de   garbe  :  ce   ue^i 
rien,  si  je  n'y  adjouste  une  peau  de  lievrc 
ou    de    vautour.    (ID.,  ib.,    1.    111,    c.    13, 
f°491  r»,  éd.  1388.) 
EMBOURREUSE,  voir  Embourreure. 
EMBOURROL'MER,  enb.,  (s't.  V.  l'éfl.,  se 
tuniéOer  : 

Laquelle   plaie  s'enbourrouma  ou  apos- 
tuma!  (1453,  Arch.  JJ  1^7,  pièce  la3.) 
EMBOURSEMENT,     mauvaïse     lecture, 

voir  E.\IBOUSEXIE.ST. 

EMBOURSER,  uiauvaise  lecture,  vuif 
Embouser. 

EMBOUSCHER,  VOir  EMBOStiHIER. 

I      EMBOUSEME.s-T,    enbousemeut,    s.    m., 
vernis,  enduit  : 

Item  que  nulz  ne  puisse  enhouser  pos. 
ne  recuïe  pos  que  de  tel  façon  corne  i 
sont  faU  car  i'enbousement  est  fais  d  oes 
et  de  châus  ;  et  quiconques  mespenra  i 
naie?a  V  s.  au  roy,  et  .v.  s.  a  la  çonfra- 
?fe   (Es-r    BoiL.,  Beg.  des  mesl.  elmar- 

i    chand,  i"  p.,  lit-  LXXIV,  var.,  Depp.ng.) 
Vembou^emenl  est  fait  de  cliaux  et  d,eu.z. 
citsA    irfh    .1.1    187,  pièce  193.     L  eaueui 
il'eto'rdonnances:xV413,  écrit  emboursc- 
ment. 


EMBOUSER,  embouzer,  enbouser.  ambou- 
ser,  V.  a.,  couvrir  de  bouse,  de  lange,  n 
boue,  salir,  souiller  : 


EMB 


EMB 


EMU 


Li  clers  maintenant  se  porvoit 
Qui  les  veut  aler  ambouinnl. 
(Des  trtiis  Amgles  de  Compieiijiu;  39,  Montaiglon  et 
Raynaud,  Fabl.,  II,  '279.) 

—  Enduire,  crépir  : 

Niilz  ne  luiissi'  eiibouser  pos,  ne  recuire 
pos  que  do.  |p|  fiK'on  coaiue  i  sont  fais. 
{Addition  d  l'ex.  du  Liv.  des  mest.  et  mar- 
chand., 1"  p.,  Lxxiv,  p.  157,  Lespinasse 
et  lionnardot.) 

Ne  pourront  (li's  potiers)  icelles  denrées, 
ouvrages  et  marchandises  dudit  meetier 
emboiiser,  calniiner  ne  e.<touper.  (14fi6, 
Arch.  JJ  187,  pièce  193.)  L'éditeur  des 
Ord.,  XIV,  il'6,  écrit  embourser. 

—  Embousé,  part,  passé,  couvert  de 
bouse,  de  fange  : 

Cria  tout  liaiilt  :  Tiers,  par  grâce  pesclie 
le  ;  car  sa  barl)e  est  presque  toute  einbou- 
see.  (Rab.,  Gargantua,  c.  2,  f"  2  r»,  éd. 
1342.) 

Le  lescher  se  prévient  avec  fiente  de 
beuf,  de  laquelle  le  beuf  est  frotté  par  tous 
les  lieux  de  son  corps  ou  il  peut  attaiudre 
avec  la  langue  ;  car  ainsi  embousé,  lamer- 
tume  qu'il  y  trouve  le  garde  de  se  lescher. 
{0.  DE  Serres,  Th  d'agi-., iv,  9, éd.  1603.) 

—  Fig.  : 

Qui  (le  tel  vice  est  cnhoiises 
Se  devant  mort  n'est  desbouses 
Il  mnert  comme  buef  en  sa  bouse. 
(Reclus  de  Mol.,  Miserere,  Ans.  3I1'2,  P  •21-2'^.) 

Pour  laver  sa  gent et  sa  geste, 
Qui  par  leur  coulpe  manifeste 
Esloient  partout  si  housé. 
Et  si  ort,  et  si  emhoitsê . . . 

(Jeu.  de  Mebsg,    Trésor,  310,  .Méon.) 

EMBOUTEMENT,  enb.,s.  Hi., iiUroduclion 
forcée,  intrusion. 

Intrusio,  enboutemens.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

EMBOUTEn,  enb.,  verbe. 

—  Act.,  embouter  de,  jeter  dans  : 
S'en  infer  estoit  cent  mil  ans, 

N'ert  por  ç-oa  II  tormens  mains  grans 
Dont  pecié  Toat  fait  enbjfder. 
(Vers  de  le  mort.  Richel.  S'ir,,  f»  311"'.) 

—  Réfl.,  s'engager,  s'afQlier  : 

Il  furent  si  rice  et  si  puissant  que  toutes 
manières  de  gens  estrainguiers  s'en  vc- 
Doient  deviers  yaux  et  senbouloient  de 
leurs  routes.  (Faoïss.,  Cliron.,  VI,  94, 
Kerv.) 

EMBRAim.E,  adj.,  à  large  tète  : 
Embrabile,    brodeheeded.    (P.\lsgr.\ve, 
Esclairc,  p.  307,  Génin.) 

EMBR.\CE,  -  asse,  s.  f.,  embrassement  : 
Ainpiexus,  einbrace,    vel    embracement. 
{Gloss.  de  Couches.) 

.Mais  s'enlreOrent  mainte  embrasse 
Par  souvenir  de  douleur  lasse, 
Quand  leur  mal  les  poignoit  ainsi. 
(G.  CavsTELLiis.  l'OiMrc  d'amour,  VI,  91,  Kervyn.) 

La  langue  moderne  a  le  mot  embrasse, 
bande  d'etolTe,  ou  ganse  de  soie,  qui  est 
attachée  à  une  patère,  et  qui  sert  à  tenir 
les  rideaux  drapés. 

EMBRACEOU,  VOlr  E.\IDR.\SEOa. 

EMBR.vcEuuE,  -  assewe,  enb.,  s.  f.,  le 
haut  du  corps  que  les  bras  étroignent  : 


Grelle  est  parmi  la  ceinture, 
Biaiis  bras,  belle  cmbraceure, 
A  acoler. 
(Bruxead  de  Toi;rs,  Clians.,  ras.  de  Cangé,  a'  6:;.) 

Eiibracrtire. 
(Poët.  fr.  av.   1300,  t,  II,  p.  TOO.) 

—  Sorte  de  cage  qui  entoure  les  roues 
d'un  moulin  : 

Cosper  es  bois  .un.  chasnes  dout  l'en 
fist  eubrasseiiros  pour  les  roes .  (I3ÏS, 
Compte  de  Odart  de  Laigny,  ArcU.  KK  3^, 
f»  38  r".) 

Une  tronce  de  cbasue  dont  l'en  fist  unes 
embrasseures  pour  le  moulin  Adam.  {Ib., 
f  74  V».) 

Refaire  le  pout,  l'eiibraceure  et  auves  dou 
moulin.  (/6.,  I»  278  r».) 

Pour  faire  auves  aus  cmbraceures  des 
dictes  roes.  {Ib.) 

EJiBRACiER,  -chier,  en.,  an.,  v.a.,  pas- 
ser au  bras,  entourer  avec  les  bras  : 

Puis  hurlent  les  escuz  des  cotes, 
S'ont  les  enarines  enbraciees. 
(Dou  Cheml.  de  la  ekarete,  Richel.  12dG0,  f  03"".) 
Ke  li  veust  son  escu  manoier, 
Par  les  enarmes  lever  et  aitbracier. 

(Gir.  de  Vianc.  Richel.   U-iS.  f"  l ■;''.) 
Il  saut  en  piez,  si  enbrace  l'escu, 
Et  trait  l'espee. 

(Ib.,  f»  18''.) 

L'espee  a  traite  fors  el  l'escu  enbracha. 

(Guide  Bourg.,  1185,  A.  P.) 

Mais  tant  estoient  hault  montez  au  vrai  jugier 
Que  uulz  ne  les  povoit  par  les  corps  eiiibraclûer. 
(Cipcris,  Iticbel.  1G37,  fSl  v°.) 

Cilz  s'en  ala  au  conte,  se  l'ala  embrathier. 
Par  tel  force  l'estraint  qu'il  l'a  fait  baaillier. 
(Ib.) 

EMBiiACLERj  V.  a.,  garnir  de  ridelles  : 
Pour  corde  a  embracler  le  Icarete.  (1309, 
Revenus  des  terres  de  l'Art.,  .\rcli.  KK  391, 
f«  19.) 

EMBRAiDi,  pari,  passé,  embrasé  : 

Mil  foys  eu  ont  le  jor  la  roe  si  charchie  (d'àmes)  ; 
Saint  Pol  vit  ch:iscune  flambant  et  embradic. 
(Des  l'oines  d'enfer,  Richel.  24432,  f  93  r°.) 

Ce  mot  est  très  douteux  ;  c'est  peut  être 
une  faute  pour  embrandi. 

EMBRAiDiR,  V.  a.,  revêtif,  paver  : 
Et  parferra  sou  fossé  ainsi  que  il  l'a 
commericié  a  ourdir,  et  porra  ce  fossé 
embraidir  de  pierre.  (1223,  Cartul.  de 
Guise,  Richel.  1.  17777,  f»  46  v.)  Lai.  ; 
coriare  lapidibiis. 

EMBRAIER,  VOir  E.MBROIER. 

EMBRAiGNEu,  V.  a.,  désifer  avidement; 

Vers  lui  s'adrecent  qui  raies  miex, 
Li  uns  devant  l'autre  s'avance. 
Tant  veut    chascuas  sa    délivrance,  (de  leur 
[seigneur) 
Tant  le  goulonsent,  tant  Vembraignent, 
Ja  i  parra  se  de  riens  l'aiment, 
M'i  redoutent  péril  ne  mort, 
Poignent  par  ire  et  brochent  fort. 
(r,.  de  Païenne,  Ars.  3319,  f  95  v"  ;  ■•  I    .Miche- 
laot,  V.  2282.) 

BMBRAMiR,  -  usmir,  enb.,  v.  a.,  enflam- 
mer : 

Or  entendez,  ne  vos  anuit. 
Quel  mais  terres  fisl  la  nuit 


Par  l'escitement  l'anerai 
Qui  espris  Vot  et  embrami  : 

Coiement  vint  nu  lit  la  tiame 

(G.  DE  Coi.vci,  de   l'Emper.  qui  i/arda 
Richel.  23111,  f°  261''.) 


Embrasmi, 


iMs.  Bruï.,  r  120».) 


—  Embrami,  \)M-l.  et  adj.,  ennauimé, 
ardent,  avide: 

Le  destrier  broiche,  de  grant  ire  embramis. 

(R.  de  Cambrai,  Richel.  2193,  f°  40  v».) 

Li  larron,  li  Dieu  anemi, 

Qui  d'ire  sont  tuit  embrami. 
(C.  DBCoisf.r,  (fe  l'Emper.,  Kichel.    23111, 
f»  20fi\) 

embrasmi. 

(Ms.  Bruf.,  f»  122''.) 
Ades  résout  tout  enbrami 
De  décevoir  nos  et  tenter. 

(Id.,  ib.,  Richel.  23111,  F  273^) 
Joie  ot  illoeques  tramis 
Une  espie  qui  embramis 
Fa  de  tout  ior  conseil  aprendre. 
Et  si  tost  com  il  pot  entendre 
Le  conseil  qu'il  orent  eu 
Es  le  vous  ariere  venu 
À  joie... 
(Phil.'de  Rejii,  Manekine,  04',  Bordier,  p.  18(1. '> 

Le  .1.  est  dessus  l'autre  engres  et  embramis. 

(Doon  de  Haience,  7163,  A.  P.) 

EiiBRASABLE,  adj-,  qul  peut  s'embra- 
ser : 

Incentivus,  embrasablez.  {Catholicon,  Ri- 
chel. 1.  17881,  et  Gloss.  de  Salins.) 

Incentivus,  embrasable.  (l'oc.  lat.-fr., 
1487.) 

EMBR.vsANT,  adj.,  qui  s'embrase,  in- 
flammable : 

Et  les  fist  mettre  sur  chariots  de  fer  et 
emplir  de  choses  de  legier  embrasantes. 
(CouRCV,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  36S9,  f''2ll«.) 

EMBR.xNCHiER,  -  (juier,  Y.  a.,  suspendre 
aux  branches,  pendre  : 

El  voult  que  iceux  prestres  ou  clercs 
soient embranquies.  {10  déc.  1444,  Testam., 
Liasse  de  contrats  isolés,  aun.  1439-1444, 
Arch.  Douai.) 

—  Embranchié,  part,  passé,  placé  sur  les 
branches,  et,  par  extension,  placé  au  som- 
met, pourvu,  muni  : 

Eulx  doncques  les  derreuiers  despouillies 
et  les  plus  haulx  embranclies  di5  gloire  et 
desnucs  de  leur  1res  ancien  victorieux 
règne,  sont  venus  les  François,  restifs  ja 
longuement  paravant  et  rebelles  a  leur 
empire,  el  es  parties  d'Europe,  portant  sur 
toutes  provinces  le  ceplre  de  cremeur.  (G. 
Chastell.,  Chron.  du  n.  Phil.,  Proesme, 
Buchon  ) 

II.-Norm.,  vallée  d'Yères,  être,  rester 
embranquié,  être  embarrassé,  comme  un 
homme  pris  dans  les  branches  ou  dans  les 
broussailles. 

EMBRASÉ,  -  zé,  adj.,  iiui  a  des  embra- 
sures : 

Les  feneslres  et  Uimicres  que  on  doit 
donner  aux  gardemauger  doivent  estre 
estroictes  de  cinq  ou  six  pouces  de  large, 
embrazees  par  le  dedans  et  par  le  dehors. 
(DELOR.ME,  Archil.,  m,  7,  éd.  1S68.) 


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EMB 


EMB 


EMB 


EMBHASEEMENT,  enibrassement,  adv., 
(Ui  éprouvant  une  chaleur  brûlante  : 

Cuers  très  enibrassement  et  aniantmenl  et 
tiovicement  enyvres.  (Li  Complaignemant  de 
Vanne,  Richel.  423,  f»  90'.) 

Aucuns  l'ont  mise  (la  lauréole)  en  eui- 
plastre  avec  ses  fueilles  sans  les  fleurs  a 
ceulx  qui  labouroient  embraseement  en 
chaleur.  {Jard.  de  santé,  I,  247.  impr.  la  Mi- 
nerv.!.) 

EMBit.vsKMENT,  S.  m.,  action  de  percer 

des  embrasures  : 

Pour  l'embrasement  de  six  croysees  eu  la 
chambre  haulte  du  roy.  (1403,  Compte  de 
la  gr.  command.  de  S.-Denis,  Arch.  LL.) 

EMBR.VSEOU,  -  aceor,  -  eur,  -  asour, 

-  asseur,  s.    m,,  celui   qui  embrase,  qui 

met  le  feu  à  : 

ïn<:eBsoT,embrasciir.{Gloss.  de  Conches.) 

lucentor,  embraseur.   {Gloss.  de  Salins.) 

Incentor,  embrasseur,  boute   feu,  ou  qui 

par  maie  signification    duyt  aultrui  a  mal 

l'aire.    (J.  LAGDAEtJCj    CatiioUc.,  Quimper.) 

Embraseurs  de  maisons.  (Coût,  de  Lo- 
dunois,  cb.  xxxix,  art.  13,  Nouv.  Coût, 
gén.,  IV,  737.) 

Vemhraseur,  le  fléau  de  sa  doace  patrie  ? 

(Hardï,  Achille,  I,  i.) 

—  Fig.,  au  sens  mor.,  celui  qui  allume, 
((ui  excite,  qui  provoque  : 

Lî  embraserres  de  luxure. 
(G.   DE   CoiNCi.  de  l'Emper.  gui  garda  sa  cliaslec, 
Richel.  231H,  f  iG'2».) 

Autresi  comme  il  l'eut  esmeu  a  ce  dire, 
et  comme  il  eust  esté  embracierres  de  ces 
maus.  (GuiART,BiÈ/e,  Sec.  liv.  desMachab., 
IV,  ms.  Ste-Gen.) 

Comme  se  il  eust  esté  embrasîerres  do 
ces  maus.  (le,  ib.,  Maz.  684,  f  76''.) 

Coutrouveur  de  malice  et  mauvais  em- 
braseur  de  pecbié.  (J.  VauquelIiV,  Trad. 
de  la  Chron.  d'E.  de  Dynler,  iv,  9,  Xav.  de 
Ram.) 

—  Embraseor  de  (infln.),  celvii  qui  s'ap- 
plique ardemment  à  : 

Et  que  toutz  les  embrasours  d'amener 
ou  procurer  tielï  eaquesles  en  palis  pur 
saigne  ou  profit  prendre  soient  punis  eu 
mesme  le  maner  et  fourme  corne  les  jur- 
rours.  Et  li  jurroiir  ou  embrasour  issint 
atteint  neit  dount  taire  grée  eu  maner 
suisdit  eit  la  prison  d'un  an.  (Stat.  d'E- 
douard UI,  an  XXXVIII,  impr.  gotb.,  Bibl. 
Louvre.) 

EMBRASEuuE,  -  we,  S.  f  .,embrasement: 
C'est  bien  feu  d'enfer  que  loiure 
Quant  gloutonnie  est  l'embrasure 
Et  orgueil  est  flamme  d'icelle. 
(J.  BoncHET,  les  Regnars  traiiersanl,  C  96  r", 

éd.  tS2â.) 

Les  fueilles  et  l'escorce  de  mespile  broy- 
ées et  mises  sur  cmbraseures  de  chaleur 
y  prouffiteut  et  subviennent  moult.  (Jard 
de  santé,  I,  294,  impr.  la  Miuerve.) 

EMBRAsioN,  S.  f.,  inflammation  : 

L'escorce    du   pin    guerist    Yemhrasion 

quant  elle  est  mise  dessus  icelle  en  façon 

pt  manière  d'emplastre.  [Jard.  de  santé  I 

S83,  impr.  la  Minerve.)  ' 

EMBRASMIR,  voir  EMBRAMIR. 


EMBR.vssEE,  omb.,  embracite,  embra- 
chie,  s.  f.,  enibrassement  : 

Molt  leneez  douce  braciee, 
Unques  le  ne  fu  rmbraeiee 
Quant  vos  Deu  enfant  teneez. 
(De  .T.  gaad.  B.  .V.,  ms.  lîeims  I^^  ,  C  133'".) 

La  ou  ilz  firent  leurs  embrassées  et  fes- 
timens,  qui  furent  moult  joyeux  a  ung 
cliascun.  (Relat.  df  l'entrevue  de  Charles  le 
Témér.  et  de  Loui.'^  .Vf,  a  Péronne.  dans  les 
3/m.  de  Ph.  de  Commynes,  t.  III,  p.  228j 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Et  la  se  firent  les  embrassées  et  les  hon- 
neurs a  cheval  de  l'ung  a  l'autre.  (G. 
Chastëll..  Chron.  des  J).  de  Bourg.,  III, 
16,  Buehon.) 

Quant...  a  son  col,  par  donlces  embrassées, 

Gecté  se  fat.. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Enéide,  Richel.  861,  f»  13''.) 
Amhrassees  redoublées,  sans  en  eslre  lasses. 
Par  tant  de  divers  lieux,  que  plus  fusraes  lassez 
Que  n'est  lierre  au  mur.  qui  ne  laisse  rien  vayde. 
(Poés.  du  roy  Franc.  [",  p.  132,  Champollion- 
Figeac.) 

Kn  te  cuidant  donner  une  embrassée. 
(Cl.  Mar.,  £».,  I.  f»  33  V»,  éd.  153S.) 

Embrasse  moy  d'une  lonj^ie  embrassée. 
(Desport.,  Bergeries,  v,  Bibl.  gaul.) 

Et  tenoit  sa  Junon  d'une  douce  embrassée. 
(Jamvn,  Iliade,  xim,  éd    lô"7.) 

La  grande  ardpur  sera  passée, 
Apres  la  première  embrassée 
CSiDiLET,  Coniramour ,  p.  219,  éd.  1581.) 
,  Apres  mainte  embrassée. 
Lice  chande,  elle  estoit  moins  soûle  que  lassée. 
(J.  Vado-,  Sa/.,  I,  a  Cl.  d'Angennes.) 
Comme  une  tendre  vigne  a  l'ormeau  se  marie 
Kt  de  mainte  embrassée  autour  de  lui  se  plie. 
(Ross.,  Ed.,  m,  Bibl.  elz.) 

—  Brassée,  ce  qu'on  peut  embrasser  : 
Cresus  voyandt  l'homme  ainsy  defformé 
luy  donna  joyeusement,  riantet  mocqnant, 
tout  ce  qu'il  avoit  hors  portet.  combien 
qu'il  avoit  trangresset  l'ordre  d'une  em- 
brachie.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  II,  f»  17  r».) 

Si  pensay  que  pour  l'amour  d'elle    (la   royne  des 
l-Vnges) 
Je  lonray  les  femmes  de  bien. 
En  faisaot  une  œuvre  novelle 
Vambrassee  de  viez  marrien. 
(Bouton,  Hiroir  des  Dames,  ap.  MicuiDLT,  Dance 

aux  aveugles,  p.  1S8,  éd.    1718.) 

Il  faut  tenir  les  bottes  grosses  d'une 
embrassée  fraischement,  ou  en  celier,  ou 
en  cave.  (LiEBADT,  Maison  rustique,  iv,  7, 
éd.  1638.) 

Embrassée,  pour  embrassement,  s'est  dit 
encore  au  xvii«  s.  : 

Embrasse-moi  d'une  longue  embrassée. 
(Sandras,  la  France  Galante,  il"'  de  Main- 
tenon.) 

Cf.  Embrassement. 

1.  EMBR.\ssE.MENT,  -  cenient,-  chement, 
s.  m.,  brassée,  ce  qu'on  peut  embrasser  : 

Tray  donc  tout  Vembrachement  entre  les 
champs,  et  le  bois,  et  met  ton  limier  de- 
vant toi.  (Modus  et  Racio,  ms.,  f-  15,  ap. 
Ste-Pal.) 

Cresus  luy  offrit  prendre  ottant  d'or  en 
ses  trésors  qu'il  en  pourroit  porter  d'ung 
embrachement.  Cil  vesti  une  très  grande 
ro'.e  et  chaiute  la  ploya  en  large,  sain  et 


chaussié  de  très  larges  houseanx  se  pros- 
terna sur  le  plus  graudt  des  monceaux 
d'or  qui  luy  furent  monstres.  Et  quandt  il 
eust  empli  ses  houseaux  et  puis  son  sain, 
puis  son  bonet,  ses  manches  et  ses  joes  il 
issi  a  grandt  trnveil.  Cresus  voyandt 
l'homme  ainsy  defformé  luy  donna  joyeu- 
sement riaut  et  mocquant  tout  ce  qu'il 
avoit  hors  portet,  combien  qu'il  avoit  tran- 
grcssetl'ordre  d'une  embracbie.  (Fossetieb, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f»  i'O  r«.) 

2.     EMBR.\SSEME?«T,     VOir      EMBR.\SEE- 
MENT. 

EMBRASSEUR,  VOir  EMBRASEOR. 

EJIBR.ASSEURE,  VOll'  EMBRACEURE. 

EMBR.*.Tz,  S.  m.  pi.,  embrassemenls  : 

El  il,  privé  des  emhrats  d'Ascanye 
Secours  requière  a  tel  qui  le  luy  nye. 
(0.  DE  S.  Gelais,  Eiieid.,  Richel.  861.  f"  41''.) 

Et  leurs  enlfaus  tenuz  entre  leurs  bras 
Monlt  fort  serrovent  par  curieux  embratz. 

(1d..  iV'.,  P  -iS''.) 

E5IBRAUDE,  S.  f.,  sortc  d'Ornement  : 
Et  qu'ils  eieut  draps  pour  lor  vcsture  ou 
cliauceure  dont  le  drap  entier  ne  passe 
deux  marcz,  et  qu'ils  ne  usent  drap  de  plus 
haute  price  delour  achate  n'autremeut.  ne 
nul  d'or  ne  d'argent,  n' embraudes  ne  anelx 
d'or  ne  d'argent  ne  rions  appendantz  des 
dites  choses.  (Sta t.  d'KdouardJI/,  an xxxvu,. 
impr.  goth., Bibl. Louvre.) 

EMBRECHiER,  V.  a.,  mot  doiiteiTx  expri- 
mant l'idée  de  surpasser  : 

Ne  purquant  vus  di  sapieuce, 
Nature(le)  enbrrehie  science, 
E  mes  ke  ja  n'usse  dit  ceo  k'est  avant 
Fors  sus  le  sen  ke  est  ensivant. 
Enfin  vus  suflîsera  asez 
A  tuz  vos  eovres  ke  ferez. 
(P.  d'Aber.nl.v,  Secrei  des  secret.   Riche!.  23107, 
f»  ITS»".) 

EMBRECONos,  -  oux,  adj.,  couvert  de 
broussailles  • 

Et  alire  les  aspres  costes. 
Les  trabuchaz  et  les  leus  rostes, 
Embreconou.r,  desavniez. 
(J.  DE  Priorai,  Iav.  de  Yegece,  Richel.  IGOl, 
r43=.) 

EMBRELiN,  S.  m.,  désigne  un  petit  do- 
mestique : 

En  ce  temps  je  n'eslois  qu'un  petit  embreliu. 
Goujat  suivant  la  cour,  mais  pourtant  bien  malin. 
(L.  C.  Discret,  Alizou,  i,  3,  Ane.  Th.  fr.,  VllI, 
iOG.) 

Le  langage  rémois  appelle  emberlin  un 
petit  enfant  qui  gène. 

EMBREOX,  s.  m.,  membrane  : 
Lui  donne  dessus   la  cuisse  d'une  pou- 
lette toute  chaude,  et   le  cuer,  et  soit  osté 
\'em,breon  qui  est  sus  la  cuisse.  (Modtis  et 
Racio,  ms.,  f»  115,  ap.  Ste-Pal.) 

EUBRER,  voir  Embler. 

EMBRES,  voir  Empres. 

EMBREUVER,   VOir  E.MBEVRER. 

1.  EMBREVEMENT,     VOir  E.MBRIVEMKNT. 

2.  EMBREVEMENT,  VOir  E.MBRIEVEMEKT. 
EMBREVER,  'VOir  ESIBRIEVKK. 


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39 


EMBREVEURE,  VOir  EUBRIEVEURE. 

EMBREVEUSEMENT,  VÙIT  E-MBRIVEUSE- 
MENT, 

EMBRicHER,  V.  3.,  mettre  dans  la  cage, 
pris  au  fig.  : 

Orgueil  est  trop  manveise  vuivre. 
Mal  le  fait  o  soy  embricher. 
Orgueil  fait  l'omme  trébucher. 
'J.  Lefebvre,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  99i,f°  1"'.) 

EMBRicoxER,  -  OHiier,  verbe. 

—  Act.,  corrompre ,  séduire,  rendre 
lâche,  amollir: 

Qui  bien  veut  amour  descrire. 
Amours  est  et  maie  et  bonne  ; 
Le  plus  mesurable  enivre, 
Et  le  plus  sage  embriconnc. 

(Robert  la  Chievre,  m'  Chans.) 

Et  le  plus  sage  embricone. 

(Id.,  Richel.  844  et  1S91.) 

Ainsi  me  sçut  amours  embriconner 
Qui  pour  ma  mort  m'a  fait  ades  penser 
La  ou  valours  et  amours  me  deffeot. 
(Blond,  de  Neelle.  Chans.,  \u,  Tarbé.) 

Ceulx  contrefont  les  pulains  qui  comme 
bestes  cornues  vont  les  testes  levées  par 
les  rues  et  carrefours  pour  embriconner  et 
envelopper  ces  musartzet  folastres  portantz 
leurs  queues  entre  leurs  bras.  (C.  Mansion, 
Bibliolh.  des  Poet.  demetam.,  f  Hi  r»j  éd. 
1493.) 

—  Nentr.,  devenir  lâche  : 

Einsi  me  fait  amours  t'vtbriconner 
Que  pour  ma  mort  me  fait  ades  penser 
La  u  valours  et  raisons  me  deffent. 
(Blond,  de  Neelle,  Ckaiis.,  Richel.  844,  f^^SSr*'.) 

E.MBRIDER,  enb.,  verbe. 

—  Act.,  brider  : 

Sera  mondit  cheval  enbritlé  d'un  frein. 
(1386,  Procez  et  duel  de  Beauman.,  ap.  Lo- 
bin.,  11,  67o.) 

La  dame  le  coursier  saisy 
Et  Yembrida  d'un  frain  doré. 
(Lefraxc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  P  9^) 

La  manière  de  bien  embridcr,  manier, 
et  ferrer  les  chevaux.  (Sibilet,  Contra- 
mour,  Ep.,  éd.  1381.) 

—  Fig.  : 

Quant  Roy  Loys  embrida  Jennevois. 
iPocs.  fr.  de  G.  Alione,  Vers  sur  les  fais  des  Fran- 
çois eu  Italye,  Brunet.) 

—  Réfl.,  tirer  sur  la  bride  : 

Tant  fort  s'encoeurt,  tant  fort  s'cmbridc 
Qu'il  en  pert  la  vene  et  la  voie. 
Si  lui  fault  mettre  bonne  bride 
Qui  le  conduise  et  le  convoie. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam..  Ars.  3121,  f°  8'.) 

Tant  il  (le  cheval)  s'embridoit  bien,  et 
fronçoit  le  col.  (Amyot,  Tlieag.  et  Car., 
eh.  VII.) 

—  Embridé,  part,  passé,  bridé  ;  au  fig.  : 

Estes  vous  yvro  on  embridé 
Et  plain  de  tout  ingratitude 
Contre  Dieu? 
(Farce  de  Colin  qui  loue  et  despile  ùiett.  Ane.  Th. 
fr.,  I,  248.) 

Il  tient  tant  d'ennemys  enbridez.  (Calv., 
Leit.,  II,  123,  Bonnet.) 

—  Mal  embridé,  qu'on  a  peine  à  tenir  en 
bride  : 


Et  lors  dudit  vice  il  se  corrigoit  on  de- 
mouroit  obstines  et  de  tous  cogneus  et 
comme  mal  cmbrides.  (Maiz.,  Songe  du  viel 
peler.,  III,  56,  Ars.  2683.) 

EMBRIEFURE,  VOir  EjIBRlEVEURE. 
EMBRIEPVER,  VOIT  EMBRIEVER. 
EMBRIEFVEURE,  VOir   EMBRIEVEURE. 
EMBRIESVER,  VOir  EMBRIEVEH. 

1.  EMBRiEVEMENT,  cmbrcvement,  enb., 
s.  m.,  écrit,  lettre,  afflch?,  ouvrage  : 

En  ses  escriptions 
E  en  ses  sainz  enbrevfmem. 
(Ben.,  D.  de  Horm.,  II,  42032,  Michel.) 
Qui  mun  non  demande,  Thomas  ai  non  de  Kent, 
Et  pur  ceo  nie  nom  en  cest  enbrievemenl. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Atis.,  Richel.  24364, 
[»  44  v".) 

S'il  ne  faille  commandement 
Dont  vous  vees  Vembrierement 
La  deseure  en  cet  marbre  escrit. 

(blancandin,  Ricliel.  373,  f°  236".) 

Dont  vos  veoz  Vembrevement 

La  desenre  en  cel  marbre  escrit. 

(rt.,  Richel.  19152,  I»  178''.) 

En  la  cilé  s'espart  (l'ean^  et  noie  tant  de  gent 
Nés  poroit  on  nombrer  par  nul  enbrevement . 

(Relias,  Richel.  12558,  f°  6^) 
Et  par  nostre  licence  a  la  requeste  dez 
dictes  parties  fu  leus  uns  embrievemens 
par  escript  par  la  bouche  doudit  W.  con- 
tenant la  fourme  qui  s'ensuit.  (1327,  Cart. 
digny,  Richel.  1.  9904,  f»  SS'-.) 

2.  EMBRIEVEMENT,  VOir  EMBRIVEMENT. 

EMBRiEVER,  enb.,  -  iesver,  -iefver,  em- 
brcver,  enbrcver,  anbrever,  embevrer,  v.a., 
écrire,  mettre  par  écrit,  rédiger,  enregis- 
trer, inscrire  : 

Et  de  l'escole  refu  bien  avisez 
Tant  que  bien  sont  escrire  et  enlrieirr. 
(Le.i  Loh.,  Ars.  3143,  r  2».) 

Par  dons  feiz  est  cnntez 
U  sis  est  enhrevez. 

(P.  DE  Thao.n,  Cumpoz,  2103,  Mail.) 
E  li  dus  fist  tôt  eiibreiier, 
ÎVes  fist  e  chevaliers  nombrer. 

(Wace,  lion,  3"  p.,  dilO,  Andreseo.) 
Celés  (lois)  ke  firent  li  saint  bnme  enbriever. 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom..  Richel. 13513,  P  21  r°.) 
Li  chanoine  lut  embrevereni , 
Pur  édifier  antre  gent 
E  k'il  ne  dntassenl  neent. 
(Marie,  Pnrg.  de  S.  Patrice,  430,  Roq.) 
En  .1.  moustier  ert  Basin  enterré. 
En  .1.  sarqu  on  il  estoit  poses. 
Ses  nons  estoit  par  desore  enbrieves, 

Uidieri,  Richel.  24368,  F  32».) 
.nu",  et  .vu",  en  sont  de  l'ost  torné, 
Gascoins  et  Angevins,  ains  n'an  i  ot  J.  d'el. 
Et  Karles  l'emperere  les  a  tous  anbrevez. 

(Gui  de  Bourg..  io<    A.  P.) 
Bien  sot  romani  et  bien  sot  lire. 
Bien  embevrer  et  bien  escrire. 

(Mhis,  Ars.  3312,  f°  122=.) 
Et  maintes  bonnes  gens  dont  li  nom  ne 
sont  mie  escrit  ne  embrievé  en  livre.  (Vil- 
LEH.,  Cong.  de  Constant.,  xxviii,  P.  Paris.) 
Leissié  a  nostre  visconte  o  nostre  bailli, 
atacbier  et  enbrever  les  chatels  del  mort 
qui  seront  trové  el  lai  fié  a  la  vaillance 
d'icele  dette.  (Gr.  charte  de  J.  s.  terre, 
Cart.  de  Pont-Audemer,  f  83  r»,  Bibl. 
Rouen.) 


De  loles  genz  tant  i  Tenoit, 
Qai   del  nonier  s'enlrcmettroil, 
S'il  n'erent  einz  eiibrevez, 
James  ne  serroient  nombrei. 
(G.   Gaijiar,  Chron.,  ap.  F.  Michel,  Chr.  anol-a. 
I,  36.)  ■ 

Chea  que  l'eafaul  quémande  fet  la  dame  embriever. 
(Gaufreij,  3734,  A.  P.) 
Turpins,  l'arcevesqes  de  Rains, 
Ki  semons  i  fa  premerains, 
Nos  liesmogne  par  escritnre 
El  l'uevre  el  toule  l'avenlnrc  ; 
Qnar  il  embrieca  de  sa  main 
Et  le  premier  el  le  darrain. 

(Ph.    MonsK.,  Chron.,  5150,  Reiff.) 
Quant  la  dame  ot  lot  son  pencé 
As  tables  mis  c  enbrevè. 
Closes  les  a. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  24,  Luzarche.) 
Quant  li  convens  aura  mangié.  les  nou- 
nains  ki  sunt  embrievees  au  niandé  de  cel 
jour  doivent  aporter  en  cloistre  le  eaue 
quee  les  meesmes  doivent  avoir  chaufee. 
[Règle  de  Citeaitx,  ms.  Dijon,  f»  23  r°.) 

Se  li  chantre  n'a  espasse  de  embriever 
si  devisera  par  signe  celés  ki  premiers 
doivent  vellier.  (Ib.,  f°  123  r°.) 

Le-viscount  face  enbrever  lour  nosmes, 
et  les  nosmes  des  plegges.  (Britt.,  Loix 
d'Anglet.,  f'er",  ap.  Ste-Pal.) 

Encontre  ces  fais  chi  que  tous  aij  embriesves. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  4677,  Chron.  belg.) 

-  Fig.  : 

Ce  dit  Labam  cui  moult  en  grieve. 

En  son  cuer  leus  duels  eu  enbrieve, 

Bieu  peu  a  que  toz  ne  forsaoe. 

(Evr.AT,  Genèse,  Richel.  12437,  P  39  T°.) 

Ce  fist  envie  qui  trop  grieve 

A  celi  qu'en  son  cuer  Venbrieve. 

(In.,  ib.,  P  76  v°.) 

—  Embriever  d  Clermont,  loc.  prover- 
biale renfermant  une  menace  dont  le  sens 
nous  échappe  : 

A  quoy  icellui  Regnault  dist  au  sup- 
pliant: Je  te  vois  embriefver  a  Clermont. 
(1373,  Arch.  JJ.  105,  pièce  3.) 

EJIBRIEVEURE,  embriefceure,  embrie- 
fure,  embrevenre,  s.  f.,  minute,  original 
d'un  acte  : 

Pour  faire  les  registres  des  embrieveui'e.-i 
et  mémoires  et  de  tout  ce  qui  vient  a  l'as- 
sis de  ladite  ville.  (RoisiN,  ms.  Lille  266^ 
p.  36.) 

Registre  ou  embreveure  originelle.  (Coût, 
de  Cambrai,  tit.  m.  art.  8.) 

Embriefures  d'obligations  et  de  contracts. 
(Cliart.  de  Bain.,  cix,  6,  Nouv.  Coût,  gén., 
U,  131.) 

L'embriefveure  d'un  establissement.  (1577, 
Valenciennes,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

EMBRiGAXDixÉ,  adj.,  armé  d'une  bri- 
gandine : 

Deux  bonmes  après  eux,  embrigandinez 
et  empoint.  {Mist.  du  siège  d'Orl.,  p.  304, 

Guessard.) 

EJiBRiGUEn,  voir  E.mbriquer. 

EMBRiQUER,  cmbrigucr,  v.  a.,  embrouil- 
ler, embarrasser  : 

Toute  sorte  de  biens,  maisons,  terres, 
vignes,  près,  et  autres  possessions  de  gens 


40 


EMB 


laies,  se  trouvent   avoir  esté  chargées  par 
les   ecclésiastiques   de  tant    de    nouvelles 
censés,  pensions,   et  rentes  volantes  qu  il    I 
s'en  trouvent   peu  qui   n'eu  soyent  embri-    | 
guees.  (Gentillet,  le  Bureau  du  Concile  de   j 
Trente,  p.  360,  éd.  I086.J  I 

—  Réll.,  s'embrouiller,  s'embarrasser  : 

....  Qui  delesse  on  fnil  par  wje  oblique 

Ces  quatre  poins,  qui  sonl  li  vray  moyen 

De  bien  parler,  on  l'un  li'eulx  il  s'eiubrique, 

Si  comme  fait  le  foui  phisicicn 

Qui  veult  ouvrer  et  n'est  praticien 

Es  corps  humains,  dont  pluseurs  sont  en  biere. 

(EusT.    Deschamps,   Balade,  Comment  tout  liomme 

de  pratique  doit  parler  selon  relhorique,  Richel. 

8iO,  i"  38i^) 

EMBUisEURE,  c.  {.,  lambris  : 

Ou  en  faicl  (de  l'azur)  les  voultes  et  em- 

briseures  des   logis,   pnlays  et   cbasleau.v. 

{Blas.  des  coiil.  en  armes,   f»   30  v%  éd. 

loll) 

Cf.  E.MBHISSER. 

EMBRisiEii,  -  briser,  -  brissier,  enb., 
verbe. 

—  Act.,  briser,  rompre  : 
Intero,  is,  eucasser,  cnbrisier.  {Gloss.  de 

Salins.) 

Mlero,embriser.  (J.  LAGADEVC,Catholicon, 
éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl.  Quitn- 
per.) 

—  Fig.,  rompre,  enfreindre,  violer  : 

Les  commanz  Damrideu  convient  touz  aemplir. 
N'en  doit  nnlz  embrisier  qui  s'anrme  vult  garir. 
(Poème  mor.,  ms.  Oxford,  Bodl.  Canon,  mise.  H, 

f»  60  T"  ) 
S'il  les  comanz  de  Deu  ne  forfait  ne  emhrise.  j 

(Ib-,  f°Gl  ï».) 
Por  droit  faire  a  cbascun  soi  doit  bien  travillier 
Par  dons  ne  par  promesses  ne  se  laist  embrisier. 
(Ib.,  f  4G  T°.) 

Et  fist  faire  grans  fosses  tout  autour  de 
son  liost,  par  quoy  on  ne  les  peuist  enbris- 
sier  ne  destourb'er.  (Froiss.,  Cliron.,  V, 
83,  Kerv.) 

—  Neutr.,  être  enfreint  : 

Ke  nostre  donation  demoire  ferme  a 
tous  jours  sens  embrisier.  (Trad.  du  xiii' 
s  d'une  ch.  de  1184,  Cart.  du  Val  S.Lam- 
bert, Ricbel.  1.  10176,  f°  3  r».) 

Ke  ceste  donation  demoire  ferme  sens 
enbrisier.  (Trad.  du  xili'  s.  d'une  ch.  de 
122b,  ib.,  f°  5\) 

Lesquelles  franchises...  voulons  rema- 
noir eu  leur  forche  et  vertus  sans  embri- 
sier aucunement.  (24  fév.  1394,  le  Nouveau 
jet,  Arch.  Liège.) 

Avons  faite  par  manière  de  status,  les  or- 
dinanches  chi  après  decUrcez  a  dureir  sens 
embrisier  le  spasse  de  cent  ans.  (J.  de  Sta- 
VELOT,  Chron.,  p.  33,  Borgnet.) 

EMBRissER,  V.  a.,  recouvrir  d'un  lam- 
bris, et  par  extension,  recouvrir  d'un  tapis  : 
Chambre  ou,  pour  faire  nn  donlî  marcher. 
On  a  emtrissé  le  plancher. 
(1538,  les  Blasons  dnmesliques,  Vais.  fr.  des  xv' 

et  XVI  s.,  t.  VI.) 

Cf.  EUBRISECRE. 

EMBRivE,  enb-,  S.  f.,  mouvement  impé- 
tueux, impétuosité  : 

Geo  dist  Plines,  sis  movcmens 
Est  de  Ven'jrive  des  granz  tenz 
Qui  es  cavernes  snnt  parfondes. 

(Des.,  0.  de  Norm.,  1,  41,  Mic'ael.) 


EMB 

EMBRivEJiENT,  -  brevemetit,  -  briève- 
ment, s.  m.,  impétuosité,  course  impé- 
tueuse, mouvement  impétueux  : 

Li  embrivemenz  del  flul  esledeced  la  cité 
Deu.  (Lib.  Psalm  ,  Oxf.,  xlv,  4,  MiclicL) 
Lat.  :  Flumiuis  impetus. 

Une  fontaine  née  de  veines  aflluenz  apa- 
rut  laquele  par  son  emfti-fremeiitvomissanz 
un  fiueve  s'aouvri.  (l'ie  S.  C(m.,  Richel. 
818,  f»  295  r'.) 

II  ont  decorement 
De  Liban  par  embriremenl. 
(Macé  de  L.i  Cn\P.iTÉ,  Bible,  Richel.  401, 
t»  M-2\) 

Cetes  ayvps  sont  voyreracnt 
Menées  par  embrivemenl. 

(lo.,  ib.) 

Vient  li  monstre  la  mer  fendant 
A  Vembrietemeiil  de  son  pis. 

{Fables  d'Ov.,  Ars.  3069,  i°  C'I'.) 
En  ce  cruel  embrievemeiH 
Que  Pluto  ravi  Proserpine 
Churent  les  flours  a  la  meschine. 

(/*.,  f  li'-) 
En  Y embreremeni  de  lenr  yre 
Firent  aporter  leur  navie 
Pour  rescone  leur  suer  ravie. 

(Ib-,  i"  ICI'.) 

Mouvement  accidentel  qui  lor  vient  del 
embrivemenl  del  firmament.  (Introd.  d'as- 
iron.,  Richel.  1333,  f"  23^) 

Par  tel  embrievement  comme  il  avoienl 
les  aueniis  desconfiz  et  cbaciez  il  ont  leur 
lentes  occupeez  et  prises.  (Bersiure,  ï*. 
Liv.,  ms.  Sle-Gen.,  f»  37».) 

1  Cf.  ESBRIVE.MENT. 

EMBRivER,  enb-,  verbe. 


—  Neutr.,  se  précipiter  : 

Enbriverent  en  mei  li  fort.  {Lib.  Psalm., 
Oxf.,  Lvm,  3,  Michel.)  Impr.,  enbruierent. 
Lat.  :  liTuerunt  in  me  fortes. 

Embrive  sur  els  crieme  e  pour.  {Ib., 
Cantic.  Moys.,  18.) 

—  Rén.,  se  précipiter,  faire  quelque 
chose  avec  impétuosité,  avec  empresse- 
ment, s'empresser  : 

Et  s'cmbriva  etemprist  guearre 
Vers  celui  qui  fist  .-iel  et  terre. 
(Macé  de  la  Ch.vr;té,  Bible,  Richel.  -101,  (°  9o  .) 
Alant  s'enbreie  et  monte  s'en 
Seur  une  roche  ou  la  mer  bat. 

{Fables  d'Or.,  Ars.   5060,  f»  160'.) 

Quant  cil  qui  estoient  defors  les  portes 
oirent  ce,  raeintenant  il  s'embrivenl  dedenz 
|.or  veoir  la  merveille.  (Vie  S.  Mari.,  Ri- 
chel. 818,  f»  289  vo.) 

Com  li  fitz  ou  prevost  la  cuida  toucher 
(Sle-Agnès),  la  clartez  s'embrieva  en  lui. 
■{Vie  Ste- Agnes,  Richel.  20330,  f°  34».) 

Bas-Vendômois,  embrayer  une  voilure,  la 
mettre  dans  la  voie,  la  faire  avancer. 
Morvan,  s'embruer,  se  mettre  en  train. 
Jura,  embruer,  mettre  en  Irain  ;  s'embruer, 
se  disposer  à  courir,  à  sauter.  Suisse  rom., 
s'embrier,  s'élancer,  se  mettre  en  train. 

Cf.  ESBRIVER. 

EMBRivEUSEMENT,  cmbrev-,  adv.,  im- 
pétueusement, témérairement  : 


EMB 


Et  qui  pense  qu'en  fables  ait 
Autre  sens,  autre  enlendement 
Ne  doit  trop  embrcvemenieiit 
Blasmer  la  fable  ne  reprendre. 

{Fables  d'Ov..  Ars.  5069,  f°  2-29=.) 

EMBUOCHEtiR,  S.  m.,  cclui  qul  embro- 
che, pris  dans  un  sens  grivois  : 

Ventre  saincl  gris,  quel  gaudisseur, 
Et  quel  embroeheur  de  cousine  ! 
{Farce  de  Pernet  qui  va  au  vin,  Ane.  Th.  fr.,   I, 
198.) 

1.  EMBROCHiER,  -  cquer,-guer,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  perce  : 

Qu'il  UH  le  mellissent  point  d'aultres 
vins,  quant  il  serait  embrochiez.  (J.  Au- 
BRIOX,  Joitrn.,  1481,  Larchey.) 

—  Terme  de  médecine,  arroser  : 

Et  embroque  le  leu  d'aiguë  forment 
froide.  {Cyrurg.  Albug.,  ms.  de  Salis, 
f°  122'.) 

S'ilz  ohlieut  a  picer  ou  a  chier  frotcs  luy 
le  penil  et  la  veeye  et  le  ventre,  et  les  em- 
broques  deaue  de  décoction  d'orge.  (B.  DE 
GORD.,  Praliq..  II,  12,  éd.  1486.) 

Si  une  portion  de  la  partie  suppuree  est 
corrompue  il  la  fault  iucontineut  couper 
ou  inciser  par  scarifications  qui  entrent 
bien  avant,  et  après  Vembroquer  avec  eaue 
salée,  et  finablement  v  appliquer  ung  em- 
plastre.  (Tagault,  Insl.  chir.,  p.  72,  éd. 
1349.) 

Aucuns  embrocquenl  la  fleur  en  farine, 
de  la  gentiane  avec  eau  ardent,  dans  la 
corac  des  besles  lesquelles  ilz  savent,  ou 
souspeconnent  estre  attainctes  de  venir  en 
pasture.  (EvoN.,  Trésor,  c.  xxxviil,  éd. 
1333.) 

Le  jus  de  ceste  rue,  tirée  en  vinaigre, 
est  singulier  aux  frénétiques,  le  leur  distil- 
lant et  embrochant  sur  le  cerveau  et  surles 
joues.  (Du  Pi.NET,  Pline,  xx,  13,  éd.  13S6.) 

Nous  y  appliquerons  un  bendage  con- 
venable, et  jusque^  au  troisième  jour 
l'arrouserons  et  bacinerons  avec  d'huile  et 
de  vin.  Vul?aireniont  on  dit  cela  embro- 
quer.  (Dalekh.,  Chir.,  c.  m,  éd.  1370.) 

2.  EMBROCHIER,  VOlr  E.\1BR0XCHIF.R. 
EMBROCQUER,  VOlr  EmBROCHIER. 

EMBRODÉ,  adj.,  brodé,  couvert  de  bro- 
deries : 

Un  fanon  et  amite  tout  d'une  sieute  em- 
brodes  ove  popejaies.  (1403,  de  Jocatib.  et 
veslim.capellœ  Reg.,  Rym.,  i"  éd.,Vlll,  296.) 

Ceste  chape  est  de  beaucoup  plus  riche- 
ment embrodfe  que  je  ne  pençoye.  (Palsgr., 
Esclairc,  p.  333,  Génin.) 

Son  habit  esloyt  tehement  embrodé  et 
embossé  qu'il  sembloyt  beaucoup  plus 
riche  qu'il  n'estoyt.  (1d.,  ib.) 

EMBROER,  voir  E.MBROIER. 

EMBROi,  s.  m.,  arme  qu'on  enfonce  dans 
le  corps  : 

Et  dist  :  Je  samble  le  sengler. 
Quant  voit  l'espiel  vers  lui  torner 
Droit  celé  part  aqeut  sa  voie. 
Si  se  ûert  dedens  et  embroie. 
Si  comme  cil  qui  mort  ne  doale. 
Qui  l'entraille  li  perce  toate.... 
Tôt  autresi  est  il  de  moi; 
Eu  l'espiel  sui  et  el  embroi, 
Si  m'oci  tôt  a  essieut. 

(G.  de  Palerme,  Ars    3319,  T  8T  r».) 


EMB 


EMB 


EMB 


'il 


1.  EMBROiEu,  -  oyer,  -  oiler,  embraier, 
embruijer,  e  jibruer,  enb.,  verbe. 

—  Act.,  engager,  Oser  en  perant,  en- 
foncer, plonger  : 

Et  une  espee  ot  fnhroie 
Parmi  l'elme  eos  eo  la  teste. 

(Percerai,  ras.  Berne  ll.'î,  f»  91V) 

V.a  l'esru  J'olifanl  esl  li  brancs  enbroies  :  j 

l'or  nn  poi  qu'ai  relraire  n'est  par  mi  peçoies.  ! 

{Rmm.  (i'ÀlLv.,  P  10",  Miclielanl.) 

La  coiffe  li  a  Inle  en  la  teste  enbroie. 

iConq.  de  Jerus.,  3171.  Hippeaa.) 

Du  Sarrazin  a  retret  son  espee 

Qu'il  li  arail  enz  el  cors  emhriir. 

(Mm.  de  Narb.,  Richel.  213G9,  P  81  v°.) 

Et  le  branc  en  Gst  enbraler 

En  l'ianme  jusqu'au  chapeîer. 

(Yiaitt,  Uichel.  U33,  f°  -28  r».) 
Fiert  le  viconte  d'.\marie 
En  l'iiuiue  suz  don  branc  d'acier, 
Qae  lot  li  a  fait  nnbroier. 

(Athis.  Ars.  331-2.  P  9<i'.) 
Sa  laoche  en  l'esca  li  embroie. 

(R'.chars  le  bkl,  ms.  Turin,  f°  111''.) 

U  corps,  parmi  le  cuir,  ses  onglez  li  emiroie. 
Que  devers  les  entraillez  li  descouvri  le  foie. 

(Dojn  de  ilaience,  13  U,  A.  P.) 

L'espee  li  embroie  jusqu'en  l'escbine. 
(Arlur,  Richel.  337,  f°  22J'.) 

Et  l'espee  i  descent  par  tel  ravine  que 
tote  li  embroie  jusqu'en  la  bouele.  {Ib., 
{"  221=.) 

Toutes  voies  fu  li  coh  si  grans  que  ses 
clievaus  l'emporta  plus  d'un  trait  d  armes 
(larbastres  qu'il  ne  sot  onques  ou  il  fu,  et 
Lancelots'en  passe  outre  et  emporte  s'espee 
tout  enbroie  eu  son  elme.  {Artur,  ms.  Gre- 
noble 37S,  f«  63=.) 

—  Abs.,  comme  enfoncer  : 

Parmi  le  cors  le  bon  espiel  li  rant, 
Li  dux  embroie  et  cil  se  tient  fermant. 
Et  Grailler  brait  quant  il  la  plaie  sant. 
(Raimd.,  Oijier,  116Ù9,  Barrois.) 
Si  voit  celuy  qui  tenoit   le   glaive  pour 
Iny  ferir  paruiy  le  corps,  et  il  abaisse  son 
glaive  et  met  l'escu  devant  Uiy,  et  quant  il 
voyt  que  il  approuclie  si  s'elïorce  tant  qu'il 
peut,  si  heurte  l'escu  et  embraye    dedens. 
(Lancelot  du  Lac,  1"  p.,  ch.  70,  éd.  1488.) 

Littré,  qui  donne  ce  dernier  exemple 
sous  le  mot  embrayer,  écrit  embruyer. 

—  Rén.,  s'enfoncer  : 

Je  samhle  le  sengler. 
Quant  voit  l'espiel  vers  lui  torner. 
Droit  celé  part  a(ieut  sa  voie. 
Si  se  fiert  dedans  el  embroie. 

(Guill.  de  Païenne,  Ars.  3319,  ('  87''.) 
Et  cil  s'alerent  enbrniier. 

(Aire  per..  Uichel.  2168,  f  13=.) 

—  De  mà.nie  pour  signifler  faire  l'acte  de 
la  copulation  : 

Tant  qu'un  homme  peut  faire  ses  dévo- 
tions a  sainct  Guignefort,  se  remuer  et 
s'embriier,  il  peut  engendrer.  (Choliehes, 
Apresdiiiees,  vu,  f°  230  r»,  éd.  1387.) 

2.  EMBRoiER,  -  oer,  -  aler,  enb.,  v.  a., 
couvrir  de  boue  ;  plonger  dans  la  baue, 
dans  la  fange  : 

Giil  lis  el  braioa  enbraier 
Oa  le  triverent  trois  beroher, 
Sil  bâtirent  con  asne  a  pont. 

(Renan,   10769,  .Martin.) 

T.  in. 


—  Embroie,  \>Avl.  passé,  couvert  de  boue 
ou  d'une  saleté  quelconque  : 

Et  ensi  come  il  entra  en  la  salle  a  Paris, 
il  fu  appareilles  qui  le  feri  d'un  froumuge 
enlissielé  ami  le  visaue.  par  le  conselgle 
conte  d'Artois  qui  onkes  ne  l'ama.  Et  li 
rois  s'en  ala  devant  la  roine  tout  enbroiies 
et  li  dist  ensi  l'avoit  on  atourné  en  son 
conduit.  {Cliron.  de  Rains,  c.  xxv,  L. 
l'a  ri  s.) 

—  Fig.  : 

Qui  don  monde  exl  bien  embroez 
\  enviz  en  est  remuez. 

(Vie  des  Pères.  Ars.  3641,  f°  -15''.) 

EMBRoiLLiR,  -  outllir,  eJib.,  verbe. 

—  Neutr.,  se  brouiller,  se  troubler  : 
Foudres  clieir,  fluns  sourundoier,  e  mers 

enbroillir.    'Seer.     d'Arist.,    Richel.    S71, 

f»  128'.) 

—  Réfl  ,  se  salir  ; 

0  quel  malheur  et  quelle  douleur  dure 
Qnant  un  haut  nom  s'emhrouillil  en  ordure. 
fCt.  ('hastellain,  Miroer  des  nobles  hommes  de 
France,   vi,  -212,  Kervyn.) 

—  Embroilli  part,  passé,  sale  : 
Nape  aront  orde  et  embroiiillie. 

(E.  Deschajips,  Poés.,  Richel.  840,  f°3oi'.) 

Suisse  rom  ,  embrouler,  enduire  d'une 
substance  sale. 

EMBRoii.oiR,  s.  m  ,  bàt:in  qu'on  intro- 
duit dans  une  corde  qui  entoure  un  ballot, 
et  qu'on  tourne  jusqu'à  ce  que  la  corde 
soit  assez  serrée  : 

Un  baston  appelle  embroiloir  de  char- 
rette. (1412,  Aich.  JJ  166,  pièce  326.) 

EMBuoiR,  V.  a.,  brûler  : 

Se  rois  ou  quens  tombe  a  d'argent 
Et  en  enfer  embroist  l'ame. 
Que  li  valt  lors  sa  riche  lame  ? 
(G.  riF.  Coixcr,  Doul.  de  la  mort,  Richel.  23111, 
V  300V) 

1.  EMIIROISSEMENT,  VOir  E.MBllUISSE- 
ME.NT. 

2.  EMimoissEMENT,  -  oicemetit,  adv., 
impétueusement  : 

Impeluose,  embroissemeiit.  (Gloss.  lai.- 
(jall.,  Uichel.  1.  7692.J 

Impetuose,  embroicement.  {Gloss.  de 
Conciles.) 

E1IBROIS3ENT,  adj.,  inipétuoux  : 

\mpetaosus,embroissens.  {Gloss.  lat.-gall, 
Richel.  1.  7692.) 

EMBROX,  voir  E.VIBROXC. 

EMBRONC,  embrunc,  ambrunc,  embron, 
1   enbronc,   enbrunc,   enbron,   ambron,   em- 
brong,embront,enbroil  (rime^adj, courbé, 
i    baissé,  pe.iché  : 

Li  empsrere  en  tiit  snn  chiel  enbrunc. 

(Roland,  214,  Muller.) 
Oit  le  Girbers,  si  tint  le  chiaf  enbron. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  t"  218».) 
,  Plus  bel  de  lui  ne  convint  qu'îrre. 

Mais  embruns  fu  un  poi  vers  terre. 

(Ben.,   Troies,  Richel.  373,  f^  79"^.) 
Mais  un  poi  ert  am'irms  vers  terre. 
'  (lu.,  ib.,  Ars.  3314,  f»  3iV) 


Il  meisme  chevaclie.  ambrons,  l'earae  aclin. 

(J.  BoD  ,  Sa.r.,  cclwm,  Michel.) 
Li  cops  gueani.  si  a  torné  enbronc 
Les  le  coslé  sus  l'anherc  fremillon. 

(RiiMB.,  Oijier,  11737,  Barrois.) 
Au  torner  que  il  fist,  li  fisl  le  cief  enbron. 

(Roum.  d'Alix.,  C  8",  Michelanl.) 

Por  çou  qu'il  fu  pensis,  a  sa  compagne  raorne. 

S'aperçoit  bien  Porrns  que  ol  le  teste  anbronc, 

Qu'il  ot  oi  tel  cose  qui  a  nul  preu  ne  toroe. 

(Ib.,  f  ;'G''.)  Lnpr..  arbrone.  Var.,  ambrjne. 

L'enfes  Bernier  leooit  le  chief  enhrun. 
(Raoul  de  Cambrai,  Richel.  2493,  i"  14  r».) 
Eq  costé  s'esgancbisi,  Il  cox  descent  enbron. 
(Cliev.  au  cijtjne,  I,  127,  Ilippeau.) 
Les  plusors  fait  fors  des  arçons 
Chaoir  a  terre  tos  enbrons. 

(Dnrmars  le  Gallois,  13703,  Stengel." 

Candace  tent  le  chef  enbrunc. 

(Prolhcslaus.  Richel.  2169,  f"  14=.) 
Et  la  bele  souspire  et  tient  le  chief  embron. 

(Gaupeij,  So4i,  A.  P.) 
Tant  vassal  charchié  d'armeures 
Embronc  sus  l'arçon  de  la  selle. 

(GriART,  Roy.  lign.,  16378,  W.  el  D.) 
Lors  s'assist  sor  l'esponde  et  linl  le  chief  enhron  : 
Lors  s'apensse   et  porpensse.  a  cui  dira    son  bon  ; 
Quant  tant  ot  porpensse,  si  dreça  le  menton. 

(Uc  Gaulier  d'Aupais,  p.  23,  .Michel.) 
L'esca  encontre  son  pis  serra  ; 
El  hiaum    enbrinis,  la  lance  en  poing. 
(I.  Bbetex,  Town.  de  Chauvenei,  48J,  Delmolle.) 

Chascuns  tint  sa  lance  enpoingoiee, 
El  fichiet  dessous  l'elme  emSrons 
.Muevent  chevaus  des  espérons. 

(Couei,  IdGO,  Crapelet.» 

—  Sombre,  morne,  soucieux  : 

Quant  li  cuilverz  ol  les  respuns 
>'e  fu  mie  pensis  n'embrnnes 
Qui  haitez  e  pleins  de  jotance. 

(Ben.,  d.  deNorm.,  1,   1609,  Michel.) 

Mais  luz  pensis  e  tuz  enbrons 
Tint  un  baston. 

(In.,  (*.,  II.  7819.) 
Ainz  toz  pensis  e  toz  enbrons 
En  uni  eslé  luit  li  meillor. 

Ud.,  ib..  11.  9387.) 

Li  autre  s'en  tornerent  descouDt  et  enbron. 

(Chans.  d'Anlioche,  m,  815,  P.  Paris.) 

Sire,  merci  de  noz  barons 
Que  ge  voi  penssis  et  enbrons  ! 
(Floire  et  Blanche/lor,  V  vers.,  2167,  du  Méril.) 
Mais  tos  taisans  et  tos  enbrons 
S'estent  les  li  tant  co-n  est  Ions. 

(Parlonop.,  1281,  Crapelet.) 
Parlonopeus  se  siet  enbrons 
Trestol  le  jor  tant  con  est  Ions. 

(/*.,  3307.) 

Pour  U  sant  li  Francheis  monlt  dolent  et  embrons. 
(ir.  de  ilonbrans,  ras.     Montpsllier    H  217, 
f  n7V) 

Donc  s'en  ist  de  la  çanbre  coroaçoaz  e  embronl. 

(Prise  de  Pampel.,  3G6.  Mnssalia.) 
Lourissi  de  la  cambre  con  nnî  embronçe  cier 
[Ib.,  570. 
II  s'abessa  a  terre,  un  pelitet  pensoit. 
Et  Richars  l'a  veu,  en  haut  si  s'escrioit  : 
Que  pensez  vos.  Renaut,  qni  estes  si  enbroil  ! 
(Ren.  de  Monlaui.,  p.  332.  Michelanl.) 

—  En  parlant  du  temps,  sombre  : 

Un  poi  fu  amhrnns  li  malins, 
Mais  don  soloill  vindreat  li  rait 
Qni  l'oscurté  don  jor  deCfait. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  f°  79V) 

6 


42 


EMB 


A  mieiraU,  qnant  li  tans  fn  fn»rOT._ 
(Oi;tn-,ms.Durh.. Bib.de Cos.,  v.  11,  li,l    11.1  .; 

_  Embronc  signifiait  de  plus  couvert, 
enveloppé,  affublé  : 

U  Jui  chevalier  i  menèrent 
La  Reotii  pacele  honeree, 
Embranche  et  enchipernnee.  „  „,,  ^ 

(G.  de  Dole.  Vat.  Chr.  17'23,  f»  91'-) 
Tvonnel  chevnuclioit  enipres  luy  tout 
arniMe  chapeau  et  de  hauberpon  comme 
clrr-aiit  «i  se  tenoit  embruns  que  nul  ne 
lecOTaneust.  llancelol  du  Lac,  l'"  p., 
ch.  51,  éd.  1488.) 

EMKRONCHEMENT,  cmbrunquement,  s. 
m.,  embuscade  : 

La  se  conchent  François  raaliciensemenl. 

Oni  pases  et  varies,  dont  ilz  orenl  fn-anmcnt, 

Orent  laissiez  derrière  en  un  ™*"'"f' '"'„^"'- 

(CUT.,  du  r.uesdin,  far    des  v.  'îiaSi-'ia^i, 

Charrière.) 

EMBRONCHi,  -  unchi,  eïib.,  part,  passé 
et  adj.,  penché  : 

Mais  Uiy  comme  vertueulx  chevalier, 
mmilt  vivement  se  Recta  hors  de  la  selle, 
l'espee  en  la  main,  le  heaulme  embrunchy, 
son  escu  avant  mis,  ^in*/»"'''^/"^  "'J 
géant.  {Gerardde  Nerers,  ll.xiii,  éd.  1725.) 

—  Sombre  : 

En  lor  chastel  entrèrent  cnJrnnW/i. 

(Girb.  de  Meti.  p.  Sii,  Stengel.) 
Vostreempereresen  fui  raocltfn>r«'i*s^ 
(Car.  le  Loh..  i'  chans..  xxxt.  p.  131.  P.  Par.s.) 

Normandie,  embronchir,  devenirsombre, 
se  rembrunir.  Morvan,  embrunchi  ,  cou- 
vrir, obscurcir,  voiler,  cacher;  fig., 
rendre  triste,  maussade. 

1  EMBRONCHiER,-cer,  -  cier,  -  unchier, 
-ounchier,  -quer,  kier,  -ter,  -  gier,  -cer, 
-  ochier,  -  ucher,  -  uscher,  -  cer,  -  ler,  amb., 
enb.,  anb.,  verbe. 

-  Act.,  baisser,  pencher,  particulière- 
ment en  parlant  du  visage  : 

Li  amiralî  en  ad  le  helme  enclin, 
E  enaprea  si'n  enbrunquet  son  vis. 

ihol.,  .3501.  Millier.) 
Quant  l'ot  Marsilies,  vers  sa  pareil  se  turnet, 
riuret  des  oilz,  tnte  sa  ehiere  ««*';'''"'*''';^ , ,  . 
\lb.,  Abi*') 

Quant  oit  Froraons  qne  verilé  a  dit 
Le  chief  enbronc'ia. 

(Les  Loh.,  ras.  Montp.,  T  153  .; 

Li  rois  l'entent,  si  enbroncke  le  vis. 
(r.arin  le  Loh.,   1»  chans  .  x\il,  p-  16,  P.  Pans.) 

Acelin  l'^l,  s'embroneha  le  menton. 
(Oiroa.  Looys,  1796,  ap.  Jonckb..  Guitl.  d'Or.) 

Ot  le  li  rois,  s'enbronche  le  visaiae  : 

Qnant  se  redrece  s'apele  son  barnaige 

Callos  l'eatent,  s'enbroaça  le  visage. 

(Raimb.,  Ogier,  866S,  Barrois.) 
Roltant  Tentent,  si  enbroiichal  le  vis. 

(Girard  de  Yiane,  p.  97,  Tarbe.) 

Por  ce  qne  Renart  ne  le  voie 
Enbronche  sa  chère  et  abaisse. 

(Ueitarl.  16577,  Martin.) 

Li  itloz  l'entent,  si  emhronche  le  chief. 
(Jourdain»  de  lîlairies,  55,  Hodm  ann.) 

1  -..s-.u  qu'il  ot  au  col  li  a  fet  eabrunchier 

'  Hne  d'.ivigii..  98n,  A.  P.) 

Son  chief  anoline.  sa  fâche  eitbmche. 
(De  Josaohat,  Richel.  1333,  f'  ilî  r°.) 


EMB 

De  nnle  rien  mol  ne  lor  sonne. 
Son  cief  a  enhrucié  en  bas. 
(Ren.  de  Beaujeli,  h  Bittus  Desconneits.  45T-, 
Hippeau.) 

—  Faire  pencher  en  avant,  renverser  en 
avant  : 

La  bone  coife  covinl  si  enpirier 
Qne  plaine  panme  li  fent  li  chevalier. 
Tôt  Venbnincha  sor  le  col  del  destrier. 
(Le  Coronnem.  Loeys.  Richel    368,  P  161».> 
Mains  pren  orames  aus  cops  qu'il  jonchent 
Sus  les  cols  des  chevans  eubronehenl. 

(GciART,  Roy.  lign;  10931,  ^^  •  et  0-> 
11  met  la  main  a  l'espee,  et   fiert  si  Pla- 
cides parmi  lehiaume  que  tout  I  enfcronche 
desor    l'arcon  devant.  (S.  Graat,  ms.  Tours    ; 
9iS,  t°  233^) 

Li    caus     fu    grans,    si     desehent  seur 
l'es^auUe  senestre.   si   que  il    yenbronche   1 
tous  seur  le  col  du  cheval.  {Ib.,  Vat.  Chr.,   1 
1687,  f  129=.) 

El  le  tennit  si  durement  que  tout  l'a»Oj{   . 
embrmchiê  desus   l'arçon   de  la  sele    de- 
vant. {Artur,  Richel.  337.  f°  SK) 

Enbronchié  Vol  sor  l'arçon  de  la  sele. 

(Enf.  Ogier,  59C3,  Scheler.) 
Si  la  point  et  corbe  et  emhronche... 
Si  Vanbrmche  bien  et  enloise. 
(Damoisele  qui  sonjoil,  ms.  Berne  35i,  f°  1 1'-'-)    1 

—  Renverser,  jeter  à  terre  : 
Fuies,  on  vous  seres  batns. 
Que  di.-ible  vous  ont  raporté. 
Trop  vous  ai  ore  déporté, 
Qne  je  ne  vons  ai  embrunkiet. 

(A.  DE  LA  Halle,  H  Jus  du  Pèlerin.,  Conssemaker, 
p.  417.) 

—  Act..  saluer  en  s'inclinant  : 

Quant  il  la  vit  il  s'avança. 
Et  on  bien  petit  Vembronça. 
El  elle  Ini  monlt  humblement 
En  saluant  conrtoisemeul. 
(G.  »E  Mach.,  Poés..  Richel.  92-21,  f»  19=.) 

—  Couvrir,  voiler,  cacher  : 

Pourquoy  son  vis  et  sa  façon 
Embrimchoil  sonbz  son  chaperon. 
(Deceilleville.  Rom.  des  trois  pèlerin.,  f  53', 
irapr.  Instit.) 

..  Une  vieille  vint  a  enix 
Qui  les  yeiilx  avoit  chacienix 
El  de  sa  raain  les  embrunchoil 
Pource  qu8  pas  cler  ne  veoit. 

(lo.,  ib.,  f  IGS'.) 

Elle  embrunchoit  son  visape  sonbz  son 
chaperon.  (ID.,  Pèlerin,  de  la  vte  hum., 
Ars.  2323,  f»  U2  r».) 

—  Fig.,  embronchier  le  visage,  assombrir 
le  visage  : 

D'autre  escole  ne  partent  teles  nobles 
sciences  que  de  celui  qui  met  toute  sa  ciire 
a  vous  embronchier  le  visage  et  aveuî;ler 
l'entendement.  (M.  Lefram,  l  Estrif  de 
Fort.,  f"  43  r»,  impr.  SteGen.) 

—  RéQ.,  se  baisser,  se  courber,  se  pen- 
cher en  avant;  et  souvent  baisser  la  tête 
d'un  air  triste,  s'assombrir  : 

Ne  sait  commen'i  cil  cancela 
Et  sor  l'espee  s'ambronça. 
Desor  cai,  si  se  navra. 
(Wace,  Brut,  4601,  Ler.  de  Lincy.)  Impr.,    ara- 
brouça. 

..    Vers  terre  s'enbroncha. 
(R.  de  Cambrai,  Richel.  "2493.  f  3  V.) 


EMB 

Si  s'embroncha  ne  ne  dit  mot. 
(La  Charrette,  Vat.  Chr.  17-25,  f»  17=.) 
Qnant  li  roine  l'ot,  si  rongisl  qn'eslincele, 
Desfnle  son  mantiel,  reluisl  en  sa  coliele; 
1    petit  s'eubronça,  sa  main  a  sa  1  aisiele. 

(Roum.  d'Alix.,  f  70-,  Michelant.) 

E  cnme  Amasa  vint  vers  lui,  pur  lui 
saluer  cume  ami  e  parent,  Joab,  par  engin 
e  par  felenie  se  enbrunehad  si  que  la  spec 
vers  terre  li  esculurgad.  (Bois,  p.  198,  Ler. 
de  Lincy.) 

Dnnc  se  sunt  embrunchié  li  qnalre  forsené, 
N'acuillent  ses  salui,  ne  ne  l'uni  salué.       ^ 
(Garnier,  Vie  de  s.  r/iom..  Richel.  13513, fsev  .> 
Li  rois  sembronce  et  espreul  d'ire. 

(Rom.  de  Thebcs,  Richel    60,  f»  9''.) 
Lors  senbrouncha  li  rois,  si  commence  a  penser 
(Fierabras.   197,  A.  P.) 

Contre  terre  s'enbronche  et  plore.  ^ 
1  (G.  DE  Comci,  >lir.,  ms.  Soiss.,  I    iî  .) 

j    Qnant  Renans  l'enlendi.  si  s'embruncha  ploranl. 
1    (Renaud  de  ilontauban,  Richel.  -24387,    !°  10  V.) 
Sor  l'enseiïoe  s'embronce,  si   est  moult  Irespensee. 

(Ib..  t°  13  r°.) 
Corne  li  rois  l'aolant  print  soi  a  anbrtischier. 
(Jean  de  Lan.son,  Richel.  2495,  f»  23  r'.) 
Moultest  dolans.  souvent  s'cntronAe. 
,D<'  Josaphat,  Ri.bel.  1333,  f°  212  r  .) 
i  Et  qnant  çon  entendi  li  rois, 

Monlt  s'enbronça  et  asonpli. 

(MousK.,  Chron.,  19948,  Reiff.) 

La  dame  s'enbronç.a  aval. 

Puis  dist...  ....  V 

(Rom.  du  comte  de  Poil-,  1GS6,  Michel.) 

El  BaudewiDs  s'assist,  soij  prist  a  embronchier; 
Les  pncelles  li  vienent  devant  aiiennouillier. 
:  (Baiirf.  rffSci.,  XVI,  858,  Bocca.» 

Et  en  dorment  «■«(  embrunchez 

Si  maleraent  que  Irebuchez 

Est  jus  a  terre  plainement. 
(Mace  de  la  Charité,  B:l>le.  Richel.  401, 

f»  169'.) 
Ouant  Fedris  l'enlendi,  ver  lerre  s'enbiunquoit. 
(H.  Capel,  2503,  A.  P.) 
Pour  ce  ne  doit  nnlz  homs  amer  poulain. 
Pourqnoy  ?  pour  ce  qu'il  se  cuide  et  qu'il  ront 
En  traversant  d-s  grans  chevaulx  sentiers, 
F.t  en  allant  sembrunehe  cl  lient  son  front. 
Par  devant  enlx,  comme  orgueillens  et  fiers, 

':Ê:DrHA:;s.Pa«..RicheL840,f»234..) 

Le  dnc  sembronqua  et  dit  tout  bas. 
(Trahis,  de  France,  p    49,  Chron.  belg.) 

—  Se  couvrir,  se  cacher,  s'embusquer  : 

Et  s'il  or  de  cho  te  cnrncent 
Ouil  en  ces  landes  si  s'embrucenl. 

(Brut.,  ms.  Munich,  507.  Vollm.i 
Defors  Nerbone  ot  .1.  vergier  petit. 
Bien  fn  fueillnz  de  loriers  et  de  pins. 
Et   Vymeri,  filz  le  conte  Aymeri, 
Dit  a  ses  homes  :   Enbrunchons  nos  ;ci. 

(Enf.  Guill.,  Richel.  774.  f»  12  r».) 
Lors  s'enbronche  li  cnens  a  val, 
Ne  li  respondi  bien  ne  mal. 

(Vie  du  pape  Grrg.,  p.  76,  Lniarche.) 
Desouz  l'ianme  c'est  embronchiez. 
(ROB.  DE  Blo.s,  Poés.,  Richel.  24301.  p.  584".) 

De  son  chapperon  s'embruncha  h^^l^^xil 
la  teste  contre  terre.  (Perceval,  C  94%  ed, 
1530.) 

Et  ainsi  qu'il  eust  eslevé  ses  yeu^  ^ur 
ledit  gouverneur  pour  le  "g"'l;;!;î^'/-°^: 
vrit  sa  face  et  se  embrungea.  (Chron.  ai 
Hain.,m,  142,  f"  94.) 


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4:î 


—  Neutr.,  se  pcncher,être  ri^nversé,  tom- 
ber, être  abaissé  : 

Fait  li  H  coers,  li  helmes  li  einbnmchel. 
{Roi.,  2019,  MuUer.) 

El  il  l'en  r'a  une  ilonee 

Tel  que  tôt  le  fet  anlnmchier 

Jusque  sor  le  col  del  destrier. 

iChev.  an  lyon,  4i08,  HoUand.) 

Une  plaie  li  fisl  dont  li  sans  est  roies. 
Et  l'aapatris  canccle  et  si  c«(  emlimchies . 

(Ckev.  au  cijfjw,  II,  3081,  Uippeau.) 
Si  feri  Orasoulanl  desor  l'elme  el  vergier. 
Qu'il  le  list  sor  l'arcon  une  pipce  emkroncier. 
(Glï  de  Camb.,  Met:,  llichel.  ■2-13i;6,  p.  30'.) 
Floridas  se  re  Irece.  si  va  a  lui  ehapler 
Et  de  la  pesant  inarche  -i.  si  grant  cop  donner 
Que  le  hianme  li  fait  ans  es  yeui  enbrnccer. 
{Vœux  du  Paon,  ms.  Brux.  H19I,  f  6b  ï°.) 
Dnn  pesant  coup  le  convint  enhroncUer. 
(Enf.   Ogier,  3998,  Scheler.) 

La  n  il  tome  son  ceval. 

Les  fait  tous  eubroncier  aval. 

(MoLSK.,  Chron..  30H1,  Reiff.) 
Si  le  feri  de  l'espee  un  srant  coup  sur  le 
chief,  si  ques  il  le  èsl  emhrunchier  a  terre. 
{Conq.  de  la  Morée,  p.  329,  Buchon.) 

Et  adoncques  Anthoine  commença  a 
poindre  le  chevau  des  esporons  par  grant 
fierté,  comme  couroussé  contre  le  roy, 
l'espee  au  poiug,  et  le  ferit  sur  le  bassinet 
par  telle  force  que  il  le  fist  embruncher  et 
encliner  sur  le  col  du  chevau.  (J.  d'Arras, 
Melus.,  p.  226,  Bibl.  elz.)  Imprimé,  em- 
brancher. 

—  Se  cacber : 

.1.  porc  chassèrent  qui  le  jor  i  fut  prins. 
En  enbronchanî  fu  11  sengleis  ocis. 

(Cirb.  de  Metz,  p.  VU,  Slengel.) 
Mais  teus  s'avance  qui  le  çomparra  cier, 
Miels  li  venist  en  sa  tente  enbronchier. 

{Anseis,  Richel.  793,  f°  Se"".) 

—  Embronchiê ,  part,  passé,  couvert, 
voilé,  caché,  enfoncé  : 

Enbrunchié  sont  en  .1.  brullet  ramé. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143,  f-  6''.) 

Et  ne  fait  nul  samblant  qu'il  en  soit  esmaies, 
Derirre  tous  s'est  mis  es  estriers  aûcies, 
D'orgnel  et  de  fierté,  sor  son  elme,  embroncies, 
Grose  lance  en  son  pu;;  dont  li  fiers  n'est  vies. 
(Roum.  d'Alix.,   f  29\  Michelaot.) 

Si  con  Renart  se  dementoit 
Ez  vos  un  vilein  qui  venoit 
Par  mi  la  lande  tôt  a  pié. 
En  sou  cape."on  enbronchié. 

{Renan,  130il,  Martin.) 
Le  sengler  a  aconseu 
Qui  s'en  fuioit  tôt  embruuchie\ 
Loing  des  antres  plus  d'une  archié. 

{Ib.,  2238i  ) 
Li  Braiben';on... 
S'estoient  mis  en  une  rue. 
Mais  nus  dez  nos  ne  lez  remue. 
Car  il  sont  iluec  enhroncié. 

(Gilles  de  Chili,  1982,  Reill.) 

Etlors  l'escuier,  qui  moult  bien  sçavoil 
le  lanerage,  priust  ung  sac  aussi,  et  se  mist 
devant  Geuffroy  embrunché  sur  son  fardcl. 
(J.  d'Arras,  Melus.,  p.  396,  Bibl.  elz.) 

Lesquelz,  pour  leur  faict  .accomplir  feus- 
sent  descendus  tous  embranchiez,  et  se 
fussent  mis  en  es^uet.  (4  dec.  1403,  Rém., 
an.  Douët  d'Arcq,  Pièces  relat.  au  règ.  de 
Ch.  VI,  t.  II,  p.  39.)  Impr.,  embranchiez. 

Et  de  ses  mains  me  tenoit  la  teste  et  les 
yeux  embrunchez  et  estoupez,   si   que  je 


I  n'avoye  l'aise  de  veoir  ni  oyr.  (A.  Char- 
'    TiER,  CEuV;  p.  263,  éd.  1617.) 

Le  .xxiiil.  jour  de  may,  fut  amenée 
(Jeanne  d'Arc)  du  chastef,  le  visage  em- 
bronché,  audit  lieu  ou  le  feu  estnit  prest. 
(P.  DE  i^AiGNY,  ap.  Quiclierat,  Procès  de 
Jeanne  d'Arc.) 

Et  doit  avoir  (le  lépreux)  son  visaige  cou- 
vert et  embrimchié  comme  jours  de  tres- 
passes  {Drd.  de  14bo,  ap.  Lalore,  Ane.  dis- 
cipl.  du  dioc.  de  Troyes,  II.  239.) 

Embrunché  de  sa  cornette.  (1439,  Char- 
trier  de  Thouars,  p.  207.) 

Le  blanc  cbevalier  se  tient  embronchiê 
que  ceulx  ne  le  confïneussent,  et  si  avoitle 
lieaume  lacé.  {Lancélot  du  Lac,  l"  p.,  ch, 
xxiil,  éd.  i488.) 

Si  fut  tautost  désarmée  de  ses  aourne- 
mens  ou  elle  esloit  bien  enfermée  et  bien 
embrunchee.  (Loois  XI,  Nouv.,  lui,  Jacob.) 

Et  estoit  ledit  monseigneur  le  connes- 
table  vestu  et  babillé  d'une  cappe  de  ca- 
melot, doublée  de  veloux  noir,  dans  la- 
quelle il  estoit  fort  embrunché.  (S.  de 
Troves,  Chron.  scandaleuse,  1473,  p.  272, 
éd.  1620.) 

Comme  le  lieu  ou  avoit  esté  mis  le  corps 
sainct  Hyiaire  fust  de  murailles,  voulté  de 
boys,  c'est  adiré,  embrunché  par  le  dessus. 
(J.  BoncHET,  Ann.  d'Aquit.ti"  20  r".) 

Le  tout  basty  a  six  estages  comprenent 
les  caves  soubz  terre  pour  un.  Le  second 
estoit  voulté  a  la  forme  d'une  anse  de  pa- 
nier. Le  reste  estoit  embrunché  de  guy  de 
Flandres  a  forme  de  culz  de  lampes.  (Rab., 
Gargantua,  c.  33,  f°  142  r»,  éd.  1342.) 

Le  feu  se  print  a  la  paille,  et  de  la  paille 
au  lict,  et  du  lict  au  solier  qui  estoit  em- 
brunché de  sapin.  (ID.,  Pantagruel,  c.  14, 
f»  56  V»,  éd.  ir)42.) 

—  Enharnaché  : 

Dy  moy  premier  se  tu  congnois  la  con- 
dicion  bien  au  vray  de  tes  chevaulx? 
Craingnent  ils  le  fouet  quant  ilz  l'oyent  son- 
ner, sont  ilz  bien  embronciez  ?  Dy  moy 
duquel  fais  tu  le  lymonnier  ?(Le  boi  René, 
Morliliement  de  vaine  plaisance,  OEuv.,  IV, 
28,  Quatrebarbes.) 

—  Preslres  embrunquiez,  prêtres  cou- 
verts de  leur  catnail  : 

Vaulticelui  te-tateur  quatre  prestres  ou 
clerp  qui  seront  cmpres  des  candeliers, 
pendant  sen  service,  recitant  le  psautier,  et 
vault  qui  iceux  prestres  soient  embrun- 
quiez. (Testament,  à  Douai,  ap.  Roq.,  Sup- 
pl.) 

—  Embrunchié,  participe  passé  ou  ad- 
j'^ctil,  avait  souvent  le  sens  de  sombre, 
noir,  triste  : 

Moult  vos  vois  ore  enbruncHes  et  peasis. 
(Carin  le  Loh.,  2"  chans.,  ixxv,  p.  130,  P.  Paris.) 

Encontre  vai  -Vudegoas  ou  cleir  vis. 
Vit  lor  gent  troubles,  embruncliies  et  pensis. 
{Girb.  de  MeU,  5.12.  Stengel.) 

Devant  lui  vit  le  roi  lot  embrocldé. 
Se  il  vosist  ja  li  tranchast  le  chief. 
Quant  cil  li  crie  et  raanaide  et  pitié. 
(Coron.  Loo'js,  1238,  ap.  JonckbI.,  Guill.  d'Or.) 

Toat  furent  eubionciet  d'.inoy  et  de  tourment. 
(Cliev.  au  cygne,  1585-i,  UeilT.) 

Le  pui  deschent  tons  enbrunchies. 

(Florimont,  Richel.  iZ'i,  i"  \'^'.) 
....  Enbrunchiez. 
(Ib.,  Richel.  15101,  f  6^) 


Enbronchiez  ont  touz  tens  le  vis. 
(G.  DE  Coi.vci,  Slir.,  ms.  Soiss.,  f  28''.) 

Por  les  chieres  qu'ont  enbrunchies. 

(iB.,  ib.,  v  îo:;\) 

Dolent  le  vit  et  enbmckié. 
(Flaire  el  Blance/lor,  V  vers.,  287,  du  Méril.) 
Cascuns  faisoit  ciere  embroncie. 

(Rlaneand.    6043,  Miohelant.) 

Je  voi  ces  autres  homes  qui  sont  touz  couroucîex 
Quant  leur  femmes  trespassent  et  vont  tout  emlmn 
[chiez 
Et  de  la  mort  la  vostre  estes  joianz  el  liez. 

(Dit  de  ilenage,  102.   Trébutien.) 

Embroncher  s'est  dit  jusqu'au  commen- 
cement du  xvm=  siècle,  avec  le  sens  de 
baisser  : 

Embroncher,  ou  baisser  la  tête.  — Il  le 
111  embroncher  jusque  sur  le  col  du  cheval. 
(DuEZ,  Vict.  fr.-allem.-lat.,  Amsterdam, 
1664.) 

Et  avec  le  sens  d'assombrir  : 

Le  chagrin  né  pour  embroncher 

Les  esprits  simples  et  crédules. 

Comme  un  traître  aime  à  se  cacher 

Dans  l'obscurité  des  cellules. 
(Senecé,  Epist.,  Uép.  au  billet  à  M""  L.  C, 
Bibl.  elz.) 

Pic,  embrungner,  embrugner,  couvrir. 
Rouchi,  embrunqué, enfoncé  dans  la  houe. 
Bourg.,  embrunchai,  fâché,  de  mauvaise 
humeur.  Parler  populaire  du  Centre  et  de 
plusieurs  autres  provinces,  embruncher, 
couvrir  trop  :  «  Les  larges  bords  de  son 
chapeau  lui  embrunclmient  la  figure.  Ce 
chapeau  vous  embrunché.  »  Dans  le  Berry, 
le  Nivernais  et  le  Bourbonnais,  on  emploie 
encore  le  verbe  embruncher  avec  le  sens 
de  troubler  la  vue  :  t  je  ne  puis  voir 
jusque-là,  ce  brouillard,  cet  arbre  m'em- 
brunche;  avoir  la  vue  embruncliée,  avoir 
la  vue  trouble, .  (Jaubert)  et  avec  le  sens 
d'embarrasser,  empêtrer  «  cet  homme  est 
embrunché,  •  il  a  de  mauvaises  aCfaires 
pardessus  la  tête.  Bas-Valais,  Vionnaz, 
efcronti/e,  s'assombrir, en  parlant  du  temps. 
La  langue  moderne  a  gardé  embroncher 
avec  la  signification  de  ranger  des  tuiles, 
des  ardoises,  de  manière  qu'elles  s'em- 
boîtent les  unes  dans  les  autres,  et  avec 
celle  d'engager  des  pièces  de  bois  les  unei 
sur  les  autres. 
2.  EMBRONCHiEu,  cnb.,  adj.,  sombre  : 

Cn  mantel  de  soie  molt  cbier, 
La  penne  estoit  d'erraine  bla(n)che 
Sens  enbronehieie  contenance. 

(Durmars  le  Gallois,  3192.  Stengel.) 

EMBUONCiER,  voir  Embro.xchier. 
EMBRONGXiÉ,  adj  ,  soHibre,  /aroucb.'  : 

Si  me  dreçai  et  cil  me  vint. 

Qui  fel  et  embromjnies  devint. 
(B.  DE  CoxDÉ,  li  Contes  des  kiraus,  581,  Scheler.) 

EMBRONQUIER,  VOIT  EMBRONCHIER. 

EMBROUILLER,  cnb.,  V.  n.,  s'eufoucer  : 

Li  prestre  prant  a  csgarder, 
Si  vit  lo  vit  enbrooiller. 
(Dame  qui  conchia  le  prestre.  ras.  Berne  351, 
f  87\) 


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Cf.  Embroier. 

EMnuoQUE,  amb-,  s.  m.,  liqueur  quel- 
conque que  l'on  fait  pleuvoir  lentement 
ou  qu'on  applique  sur  une  partie  malade  : 

Item,  bon  ambroque  :  Prens  farine  d'orge 
et  la  confis  avec  aiguë  et  miel.  Et  doiz  sa- 
voir que  avec  ces  ambroques  resolt  on  au- 
cune foiz  liou  safren  pour  apaisier  la  do- 
lour.  (Brun  de  Long  Borc.  Cyrurgie,  ms. 
de  Salis,  f»  ly.) 

Que  tu  i  aministres  embroque  de  farine 
de  froment,  de  miel  et  de  jus  d'aclie,  car 
cist  ambroques  digère  la  matere.  (Id.,  î6., 
fo  721.  ) 

Cf.  Embrocuier  1. 

EMBROQUEU,  VOir  E.MBR0CH1ER  1. 

EMBROUER,  e:ib.,  (s'),  V.  réfl.,  s'enfuir, 
se  retirer  en  désordre,  i  la  hâte  : 

Plusieurs  villains  du  pais  viadrent  des- 
pouiller  les  mors,  et  qu^ind  les  gens 
d'armes  s'en  retournèrent,  icenl.'c  villains 
s'enbrouerent  bien  tostponr  doubte  de  mou- 
rir, et  iceulx  qui  pourent  estre  altainz 
ourent  mauvais  payement.  (Ilisl.  de  B.  du 
Ouescl.,  p.  118,  Ménard.) 

B.MBRUCHONXÉ,  adj.,  encapueliouné  : 
Embruchonnee  d'un  chaperon  (l.'i61-146o, 

Procès  crimin.    de   Jeanne    Saignant,  ap. 

J.  Garnier,  EfwytfS  dijonii.,  p.  41.) 

Cf.  Embronchier. 

EJIBRUCIEU,  voir  E.MBROXCHIEU. 
EMBUUER,  voir  E.MBROIER. 

EMBRUiNÉ,  -  bruyné,  adj.,  obscurci  : 
11  fit  sa  fortune  clere  et  glorieuse,  qui  en 

son  venir  la  trouva  la  plus  embruijnee  qui 

onques  fust.  (G.  Chastellai.n',  Chron.,  Il, 

18b,  Kerv.) 
Littré   donne   embruiné  comme   terme 

rural  signiûant  gâté  par  la  bruine. 

EMBRUiR  (s'),  V.  réfl.,  se  précipiter  : 
Icellui  Valerin  s'avance  et  se  embruy  si 
fort  et  tellement   contre   ledit  prestre  que 
dudit  coutel  il  le  bleça.  (1401,  Arcb.  JJ  156, 
pièce  lo6.) 

Cf.  E.MBR1VER. 

EMBRiissEMENT,  einhroissement,  s.  m., 
bruit,  impétuosité  : 

Od  hidus  embrnissemenz 
Sur  li  rechiaierenl  lurdenz. 
(Marie,  Purg.  de  S.  Patrice,  837,  Roq.) 
Li  embruissemens  del  fluni  esleece  la  cilé 
de    Deu.    [Psalm.,    Brit.    Mus.     Ar.     230, 
r^  49  r°.) 

■  L'autre  raison  qui  m'esjoy 
Fut  de  la  aoise  que  j'oy. 
Quer  onc  tel  embruissement 
Ne  fut  sanz  aucun  mouvement. 

{CW  d'autour,  p.  G,  Tross.) 

5Par  le  nli^te^e  de  Dieu  celle  arche  s'es- 
uieut  a  grant  einbruisseinent  de  la  région 
d'Arménie  avecques  .iiil.  arches  d'autres 
martyrs.  (Miroirhistorial,Maz.SS7,  f^âiSr".) 
Adoiic  Niciodanius  en  l'oscurté  de  la  nuit 
descent  aucunes  des  gardes  romaines  en 
passant  oultre  taisiblemeut,  et  parmi  les 
iuUres  il  passa  par  grant  embruissement, 
rt  leur  puissance  sormoutee  il  s'en  entra 
l'H  la  cité.  (Bersuibe,  t.  Lio.,  vas.  SteGen., 
1»  39b\) 


Et  (la  pronosticalion)  les  prépare  (les 
choses)  et  ordene  a  loy  moult  deboiiiai- 
rement  et  moult  simplement,  sans  eînbrois- 
sement,  aussi  comme  se  elles  fussent  pré- 
sentes. (Oresme,  Quadrip.,  Richel.  1348, 
f  17  v°.) 

Car  se  ce  fussent  corps  qui  fussent  meus 
TpaT  embruissement  oa  inclination  de  nature, 
si  comme  sunt  les  .un.  elemens,  et  non 
pas  par  vertu  intellective  ou  voluntaire, 
l'en  ne  peut  pas  bien  assigner  cause  pour- 
quoy  leur  mouveniens  ne  fussent  autre- 
ment ordenes.  (lD.,£,iii.  du  ciel  et  du  monde, 
f"  138  r»,  ms.  Université.) 

Impetus,  embroissement.  {Gloss.  de  Con- 
ches.) 

EMBRUiT,  s.  m.,  attaque  impétueuse  : 

Purpensa  soi  que  il  par  nuit 
Feroit  as  Grius  nn  granl  embruil. 
Va  descunfire  poroit  losl 
Lo  roi  l*andras,  lui  et  sou  est. 

(Brut.,  ms.   Municli,  081,  Vollm.) 
Encontre  lui  cotnbatent  toit, 
Et  il  contre  els  fait  sua  embruit. 

(M.,   1489.) 

Es  Troiens  fnnt  grant  embruit. 

(Ib.,  (1639.) 

EMBRUMÉ  ,  part,  passé ,  couvert  de 
brume  : 

Encens  hi  naist  asez,  mes  ne  est  mie 
blance,  mes  embrumes.  (Voy.  de  Marc  Pol, 
CLXxxv,  Roux.) 

Les  aers  ea  sonl  de  pooldres  et  famées 

Noirs  et  obscurs,  et  les  eaues  embrumées 

D'oraiges,  veos,  naufrages,  et  terapestcs. 

(J.  M.iROT,  le  Yoy.  de  Venise,  P  30  v°,  éJ.  1514.) 

EMBRL'.v,  voir  Embronc. 

EMBRUXCHIER,  VOÎT  E.MBR0SCHIER. 

EMBRUNER,  cnb.,  V.  n.,  être  brun,  un 
peu  sombre  : 

A  l'ajorner,  li  nuis  enbiune. 
(Eté  oc  le  et  Polin.,  Ricliel.  37o,  f°  5G^) 

_  Embruné,  part,  passé  et  adj.,  obscur, 
sombre  : 

Consulter  va  la  forest  emlrunee 
D'ombrage  obscur,  sous  la  haute  AIbnnee. 
(Des  JIascres,  Enéide,  Vll«  livre,  éi.  1608.) 

EMBRUNGIER,  VOir  EjIBRONCHiER. 

EMBRUNiR,  verbe. 

—  Act.,  rendre  brun,  brunir  : 
Roille,   ce  voit  bien  la  genl, 
Embnnist  et  l'or  et  l'argent. 

(Mace  de  la  Charité,  Bible,  Richel.  iOl,  f°  lU».) 

—  Obscurcir  : 

Pais,  alors  que  Vesper  vient  embrunir  nos  yeu.'C, 
Attaché  dans  le  ciel,  je  contemple  les  cieux. 
(RoNS  .   Sona.  pour  Hélène,  11,  Lxxiv,  Eleg., 
Bibl.  eh.) 
Quel  voile  obscur  embrunit  ce  flambeau'? 
(Id.,  Amours,  I,  CLxxxvm.) 

Aucun  mallieur  aembrunisse  vos  jours. 

(Amadis  Jami.n,  Poés.,  f»  2»  v°.) 
Et  la,  jamais  le  manteau  de  la  naict 
îiembrunit  l'air,  ne  la  voalte  des  cieuls. 
(Macnï,  Gaijetez,  à  s'Amie,  p.  91,   Blanchemain.) 

Je  ne  fus  jamais  cousturaiere 
D'embrunir  la  clarté  du  jour. 
(.Fr.  Auffraï,  la  Vie  de  l'homme,  prol.) 

Et  encore  au  xvii'  siècle  : 


Mais  qui  la  plaine  entbrunit  de  poussière. 
(La  Morliere,  Souspirs  et  mort  de  Daplinc.) 
Qu'aucun  brouillars  a'emlirunisse  les  jours 
De  mon  ayiné. 

(lo.,  Calliope.) 

—  Réfl.,  s'obscurcir  : 

Combien  que  desja  le  jour  s'embrunist. 
{La  vrat/e  bist.  des  troubles,  f°  ',S  r»,  éd. 
1574.) 

—  Neutr.,  devenir  brun,  un  peu  soiiibre  : 

Quand  jour />!  enbrn[n]i. 

(Prise  de  Pampel.,  2290,  Mnssafla.) 

—  Embruni,  part,  passé,  bruni,  brun  : 

N'esleil  mie  sa  char  embrunie  ne  oscore. 

(Wace,  Rott,  -206S.  Plaquet.) 

EMBRUXQUEMEXT  ,  YOir  E-MBRÙ-NCHE- 
.MENT. 

EMBRUSQUIER,  VOÎT  ElIBUSCHIER. 

EMBRUSsEi'RE,  S.  f.,  rouille,  maladie 
qui  attaque  les  blés  après  de  longues 
pluies  ; 

Les  blefz  furent  tous  embrussies,  et  ne 
vallout  les  fromens  comme  rians,  car  ilz 
estoient  si crnity qu'il  n'y  avoit  rien  dedaut; 
et,  pour  celle  embrusseure,  on  ne  lez  van- 
doit  que  .VI.  solz  la  quarte.  (J.  AuBRION, 
Journ..  an  1477,  Larchey.) 

EMBRUSSIÉ,  enbrusié,  attaqué  de  la 
rouille  : 

Et  aussv  furent  les  bledz  tout  enbrusies 
ou  paiix  "de  Jletz.  (J.  AUBRio.»»,  Journ., 
an  14137,  Larchey.) 

Furent  les  froment  tous  embrussiez.  (Id., 
au  1477.) 

EMBUCHIER,  Vûir  E.\IBUSCUIER. 
EMBUCQUIER,  Voir  EMBUSCUIëR. 

EMBUFFLER,  V.  a.,  mener  par  le  nez, 
comme  un  buffle  : 

Je  ne  m'estonne  plus  de  ceux  que  les 
singeries  d'Apollonius  et  de  .Mahumedem- 
bufflerent  (.Mont.,  Ess.,  m,  10,  p.  138,  éd. 
1393.) 

Embuffler,  to  deceive,  cousen,  gull,  be- 
sot  ;  lead  (as  abufle)  by  the  nose.(CûTGR.) 

EMBUiER,  emboier,  enb.,  verbe. 

—  Act.,  mettre  dans  les  ceps,  dans  les 
fers  : 

Deus  sofTre  bien,  ce  n'esl  pas  dote. 

Qu'aucune  qui  d'orguil  est  tôle 

Estançonee  et  espinee 

Aucune  foiz  suit  enbuiee. 

(G.  DE  Cnixci.  Mir.,  ms.  Brux.,  f°  13S\) 

—  Réfl., se  charger  soiinôme  de  fers,  au 
flg.,  s'enchaîner  : 

Qni  s'enjayolent,  qui  s'embiiient 
Es  fors  cloislres. 
(,G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  Richel.  817,  f°  6';  v'\l 

—  Embuié,  part,  passé,  mis  dans  les 
ceps,  dans  les  fers,  chargé  de  fers  : 

Entred  el  tuen  esguardement  li  gemis- 
seuieuz  des  embo'iez.  (Lib.  Psalm.,  Oxf., 
Lsxviii,  11,  -Michel  ) 

Ne  li  furent  pas  les  puinz  liez  ne  les  piez 
enbuiez.  {Rois,  p.  133,  Ler.  de  Lincy  ) 
Par  les  genz  prises,  fcrlier?, 
Chaenees  e  embuiees. 
Ilokes  tenir  e  guarder. 

(Be.v.,  D.  de  Norm.,  I,  tO"27,  Michel.) 


EMB 

I.or  priDce  e  luit  li  plus  preisé 
En  furent  as  nefs  enveié 
Enb'iiez  e  eachaeaez. 

(ID.,  ib.,  H.  -2391.) 

Enboit-'i  e  enchaenez 
Fu  mis  en  terre  e  enfoiz. 

(ID.,  ib.,  3390'.) 
Devant  toi  aille  li   (lemisjemens  des  em- 
buiez, li  criz  des  amprisona^z  viegne  a  la 
teue  sainte  pilié. {Psaut..  Maz.  258,  f»97v°.) 
Lat.  :  Geniitus  compeditonim. 

Il  oist  les  gemissemens  des  emboiiez. 
[Ib.,  C  121  T'.y 

La  amenèrent  en  un  hostel  tous  leurs 
prisonniers,  loyes,  enkainnes  et  embnies 
selonc  leur  usage.  (Froiss.,  Chron.,  VIII, 
144,  Kerv.) 

EMBUiGNiEn,  -ngnier,  embiiisnier,  enb., 
unb.,  verbe. 

—  Act.,  bossuer^  bosseler  ii  force  de 
coups  : 

Car  qnant  sor  le  hiaume  l'ataigneat 
Trestout  li  enlul'jnfnl  et  fraignent. 

(\tain.  Richel.  U33.   P   108  r°.) 
Lor  baumes    embuignenl    et    quassent. 
{Artur,  Ricbel.  337,  f°  133^.) 

—  Réfl.,  se  bosseler  : 

Li  hiaume  s' embuignenl  et  ploient, 
Et  des  haubers  les  mailles  volent. 
(Le  Cheval,  au  lion,  Richel.   UoO,  f  -210  r".) 

—  Embuignié,  part,  passé,  bossue  : 

Sengleos  esloit  ces  hiaume  a  or  fin. 
Et  anbugnies  des  coz  qu'il  avoit  pris. 

'Les  Loh.,  mî.  Monlp.,  f  IIS''.) 
Sanglaas  estoit  ses  halbers  dobleatios. 
Et  enbarres  li  hiaumes  poitevins. 
Et  embnigjties  des  cos  qu'il  avoit  pris. 
(La  Slorl  de  Gariii,  3o93,  da  .Méril.) 
11  n'i  avoit  celui  qui  n'eust  haberc   rout 
et  desmailliet,  et  le  hyame  faceit  et  embu- 
gniet.  [S.  Graal,  Ricliel.  2i3o,  f»  282  v».) 

Et   lor   hiaume    embitisnii'    et   embarré. 
{Arlm;  Ricbel.  337,  f=  121".) 
Cf.  Desbugmer  et  Embcscier. 

EMBUISNIER,  VOir  E.MBUIGXIER. 
KMBUISSEMEXT,  VOif  EMBUSCHEMEXT. 

EMBuissiER,  voir  Embuschier. 

EJiBUiT,  embut,embot,s.  m.,  entonnoir: 

Un  embuit  a  eutonner  vin.  (Vente  des 
biens  de  Jacques  Coeur,  Arch.  KK  328, 
f  224  r".) 

Puis  retiroient  le  vin  avec  un  embut. 
(Rab.,  Gargantua,  cb.  24,  f°  72  r°,  éd.  1542.) 

L'on  ne  faisoit  que  luy  entonner  vin  en 
aorge  avec  un  embut.  (\d.,  1.  Il,  c.  28, 
fo  109  r»,  éd.  1542.) 

Quand  ils  avoient  bien  a  poiuct  mascbé 
les  viandes,  ils  les  luy  coulloient  par  uu 
embut  d'or  lin  jusques  dedens  l'estomach. 
Ud.,  1.  V,  c.  22,  f'  62  v°,  éd.  1544.) 

Ainsi  la  vapeur  parl'embotou  entonnoir 
passant  en  un  autre  pot  par  dessus  se  es- 
pessira,  et  convertira  en  une  liqueur  très 
claire  et  subtile.  (EvoN.,  Trésor,  c.  xLiiii, 
éd.  1553.* 

Suffumigation  d'iceluy  (vin)  faicte  par 
un  embut  ayde  a  sourdesse.  (Arsoul  de 
Ville  Nove,  le  Trésor  des  pauvres,  f°  127  r», 
éd.  1581.) 

EMBULÉ,-uI(e,  enb.,  part,  passé,  revêtu 
du  sceau  appelé  bulle  : 


EMB 

Quant  est  oi  e  cunfermé. 

Mis  en  registre  e  enbullé 

Au  cuncil,  ki  au  Laleran, 

Cura  Deu  le  voul,  sist  a  cel  au, 

Li  messager  grant  joie  funt. 

(S.  Edward  leconf.,  -2i7J,  Luard.) 

EJIBULETER,  -  ullelBr ,  -  xdiUer , cnb . ,  v. 
a.,  garnir  d'une  bulle  ;  fig.,  avec  un  rég. 
de  personne,  donner  un  bon  certificat  à  : 

Rn  vo  baslon  ont  mors  maint  chien, 
El  maint  pais  avez  fnsié. 
Endormi  et  'enbulelê 
.\iez  maint  clerc  et  maint  provoire. 
(G.  DE  Coi.\'Ci.  de  l'Emver.  qui  garda  sa  chaslec, 
Richel.  23111,  i"  263''.) 

Endormi  et  rmbuluté. 

(In.,  ib..  ras.  Brus.,  f»  119^) 

—  Embuletc,  part,  passé,  qui  a  reçu  le 
certificat  du  serment  d'obéissance  : 

Comme  des  longtemps  a  le  suppliant  ait 
esté  en  l'obéissance  de  nous  et  enbulleté. 
(1423,  Arch.  JJ  172,  pièce  534.) 

Cf.  Abuleter. 

EMBusf:ii.\i^,-ca/,ei(6.  s.  m.,  embûche; 

A  consoil  li  a  dit  le  fait  et  Vembuschal 
Des  enfans  roy  Clarus,  Canaan  et  Poral. 
(Veus  dou  paon,  Richel.   Và'Ji,  f°  37  v".) 
A  conseil  li  a  dit  le  fait  et  Yembuscal. 

(Ib.,  ms.  Rouen,  f  33  r'.^ 

L'eiibuscal. 
(Ib.,  Richel.  368,  f»  96'.) 

EMBL'scHEMENT,  embiichement.  embtis- 
cement,  embuskement,  embussement,  em- 
buissement,  embuisement,  -  anl,  enb  ,  amb., 
anb.,  s.  m.,  einbûcbe,  embuscade  ; 

Mêles  vos  homes  en   .1.  embucbement . 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f»  16i\) 

Et  lia  convenable  troverent 
A  faire  lor  emiuissement. 

(Wace,  Drul,   l-2:i-2'J,  1er.  de  Liucy.) 
De'nostre  ambuschemenl  saudrons. 

(Be.n.,  Troie,  Ars.  3311,  i"   11''.) 

Puis  lor  muslre  V enbuschement 
U  il  se  mcltrunlquoiement. 

(1d.,  D.  de  Horm  ,  11,  709,  Michel.) 
Cil  clievalchenl  eslreitemcnl 
Qui  s'en  vonl  en  V cmbuôChemenl . 

(iD.,  ib.,  11,  73j.) 
Ne  vnet  eslre  honiz  par  !o\  ambuschemenl. 

(J.  Sud.,  Sa.r.,  CLVXvin,  Michel.) 

La  li  convint  passer  ou  il  vousist  ou  non 
Parmi  Vanbuchiment. 

(Guilecl.  de  Sass.,   Richel.  36S,  P  130».) 

Tôt  droit  vonl  vers  ï' embuschement 
Ou  ert  Trislran  qui  les  aient. 

(Trislan,  1,  1197,  Michel.) 
En  cesle  bruce  verraiment 
Lur  frez  un  enbnchement . 

(Conq    of  Irel..  690,  Michel.) 
Ou  chemin  de  Cesaire  ont  fait  enbusquement. 

(Chev.  au  ajgne,   17136,  Iteill.) 

Qu'il  s'embati  en  .i.  enbuscement . 

(Auberi,  Richel.  21368,  f»  40''.) 
Dates  Yenbussement  passèrent. 

(Mhis,  Richel.  37d,  i"  loQS.) 
Leur  a  fait  .i.  enbussemenl. 

(MoosK.,  Chron.,  16663,  Reiff.) 

Quant  li  rois  sot  qu'il  s'en  estoient  aie 
et  qu'il  n'i  avoit  point  à'enbuissemcnl. 
(Chron.  d'Ernoul,  p.  112,  Mas  Latrie.) 


EMB 


4ï 


Quant  uns  embussemens  qu'il  avoient 
deriere  en  une  uioutaigue  les  enclost  et 
les  desconfist.  I[b.,  p.  igi.) 

Il  se  doloit  que  Sarrasin  n'eussent  fait 
enbuissement.  (Ib.,  p.  338.) 

Et  gries  cose  fust,  s'il  i  eust  enbussemenl: 
de  repanrier  ariere  a  le  cité.  {Ib.) 

Il  n'i  avoit  point  A' embuisement.  (Hisl.  de 
la  terre  s.,  ms.  S. -Orner  722,  f°  71».) 

Si  mist  ses  gens  en  a-n-ait  et  fist  ses  em- 
buskemens,  et  nos  gens  n'en  seurent  mot 
(Robert  de  Cl.\ry,  p.  33,  Riant.) 

Si  vil  Vanloiehemanl 
Des  auberz  et  des  elmes  et  des  chevaas  coranz. 
(Flooii.,  769,  A.  P.)- 
....  Entre  Blois  et  Prélevai, 
Orenl  an  jour  celeeraent 
Anglois  fait  an  embuschemenl. 
En  un  for.'st. 
(G.  GuiART,  llaij.  lign.,  Richel.  3698,  f  41'.) 

D'autre  part  li  rois   Tradelinanz  et  Poli 
damas  ses  mes  se  conbatoient  aus  Saisnes- 
inolt  durement,  qui  sont  venu  de  lor  em- 
buschement  du  chastel.  [Artur,  Ricbel.  337^ 
i»  33'.) 

En  une  forest...  orent  li  Gascon  basti  uir 
embuschement.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms  Ste- 
Gen.,  f»  112=.) 

Et  pierçurent  Venbuisement.  (Hist.  de 
Tournai/,  Hichel.  24430.) 

Trouva  les  anemis  en  .r.  embiichemcnt. 
(Cuv.,  B.  du  Cucsclin,  3016,  Charriére.) 
Les  prist  a   un  embuschement.  (Froiss., 
Chron.,  Il,  ,372,  Lu  e.) 

Li  joues  bacelers  prist  par  un  embusce- 
ment   qu'il  avoit  establi  le    dit  Gérard  de. 
Malain   a  toute   se   compagnie.    (Id.,    ib. 
IV,  34,  Kerv.) 

EMBuscHEUx,  -  biiclieux,  aà}.,  roaipli 
d'embùclies  : 

Puisque  je  vas  périssant 
En  ceste  embucheuse  voye. 
(B.nr,  les  .Amours,  S"  28  v°,  éJ.  1372.) 

EMBUSCHIER,  -buissier,  -  buiser,  -bue- 
Quier,  -  buchier.  -  bochier,  -  boschier,  -  bou- 
chier,  -  bouscher,  -  brusquicr,  enb.,  anboi- 
chier,  verbe. 

—  Act.,  placer  dans  un  bois  : 

Le  temps  d'embocher  porcs  en  bois 
commence  a  la  saint  Micbiel  et  dure  jus- 
qu'à la  saint  André,  et  le  recours  depuis  la 
siint  André  jusrpi'a  la  niy  may.  (Coût,  de 
l'Eo.  de  Verdun,  xv,  6,  Nouv.  Coût,  gén., 
II,  432.) 

—  Embusquer  : 

Il  embucheroit  sa  gent  es  porz  d'.ispre. 
(Vie  Chartem.,  ms.  Rerue  41,  f»  11''.) 

Le  su|jpliaut  emboucha  son  cheval  a 
l'entrée.  (1380,  Arch.  JJ   113,  pièce  293.) 

—  Réfl.,  entrer  dans  un  bois  : 

Quant  tu  iras  entour  le  buysson,  tu  dois 
prendre  garde  a  deux  choses;  la  première 
si  est  que  se  toutes  les  bestes  qui  s'embos- 
Chent  au  buisson  trayent  a  aler  en  ua 
pays...  (Mod.  et  Rac,  t°  63,  ap.  Ste-Pal.) 

—  S'embusquer  : 

Puis  s'enbucherent  dedens  .i.  bois  ramé. 

(Les  Loh.,  krs.  3U3,  f  23".) 
Ves  eut  chi  au  mains  deas  : 
Ch::scuns  sii-ul  son  père  drois  poins, 
.Ne  sai  qui  chics  est  qui  s'embrnsgue. 
(Ad.im  i.E  i.\  Halle,  /)"  Jus  .\dan,  p.  330,  Cousse- 
maker.) 


46 


EMB 


EMl 


EMI 


Cele  nuit  s'anboichai  a  la  Inné  et  an  ciel. 

[FlDovant,  805,  A.   P.) 

Entor  moi  ades  s^enbuisp 
Et  me  paite  por  moi  sospecdre. 
(i.  DE  Bai<!IEUï.  Sor  les  v  lellres  de  Maria,   154, 
Scheler,  Trou».   Belg.,   p.  ÎIO.) 
S'en    vinrent  sus  l'ajournement   embus- 
chier  a?ses  pries  de  Belleperche.  (Froiss., 
Chron  ,    VII,     367,     l.uce,     ms.     Amiens, 
f°  161   v°.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

En  .1111.  liens  les  Qst  embucquier  et  aler. 

(Ciperis,  Richel.   tr,3",  f   117  f>.) 

Incontinent  qu'ils  eurent  embousché,  ils 
saillirent  hors.  (Saliat,  Herod-,  vu,  éd. 
1536.) 

—  Act.,  dresser  une  embuscade  à  : 

Li  rois  fist  monter  .xxx.  hommes  a  cheval 
et  les  flst  issir  hors  pour  cerkier  le  tiera 
tout  entour  pour  che  qu'il  ne  fuissent  em- 
buissié.  [Chron.  d'Ernoul,  p.  111,  Mas- 
Latrie.) 

Car  enx.  ponr  estre  exempts  du  droit  des  cienx. 
Voulurent  mesme  emlitischer  les  grands  dîenx. 
(JoD.,  Cleop.,  ad.  V,  Ane.  Th.  fr..  IV.  13S.) 

—  Réil.,  fig.,  se  cacher  : 

Car  quant  booe  dame  est  esprise 

De  loial  ami  qui  l'onneure, 

S'avient  a  la  fois  qu'ele  neure 

Un  orgueil!  ou  ses  cner.^  s'enhidse, 

Honis  soit  buissons  de  tel  buise  ! 

(Dou  Cerf  amour..  Richel.  37S,  f  8  r».) 

—  Embuschié,  part,  passé,  placé  dans  un 
bois  : 

Dales  la  forest  trovai 
Une  dame  embttissie. 
Et  chante  a  vois  série 
Ne  sais  descort  on  lai. 
{GuiLL.  Li  ViNiEBS,  Descorl,  Dinanx,  Trouv.  arlcs., 
p.  223.) 

Dnlez  la  forest  trovai 
Une  dame  embtt^chie. 
(ID-,  ib..  dans  VHisl.  lill.,  xxiii,  594.) 

—  Embusqué  : 

Soubz  doulces  parolles  sont  souvent 
mucees  et  embouchées  barat  et  trayson. 
(Bozier  des  guerres,  Richel.  442,  f»  63  r».) 

—  Enfoncé,  caché  : 

Vers  son  content  tôt  l'ambb'ure 
S'en  va  en  l'escnt  enbuisies. 
(J.  DE  Baisiecx,  des  trois  Chcv.  et  del  chainse, 
226,  Scheler,  Trouv.  Belg.,  p.  169.) 

—  Garni  d'embuscades  : 

Ses  chemins  estoyent  espiez  et  embuschez 
de  toutes  parts.  (Saliat,  Herod.,  i,  éd. 
lSb6.) 

—  Entravé  : 

Le  suppliant  trouva  deux  chevauls  em- 
buschez de  bris  de  fer,lesquelz  il  desbucha, 
et  furtivement  en  priut  et  enmena  ung. 
(1460,  Arch.  JJ  189,  pièce  49S.) 

EMBUSciER,  enb.,  V.  a.,  bosseler  : 

Escus  percier,  liaubers  fausser, 
Elmes  enbuscier  et  troer. 
Chevaliers  et  cevals  ocire. 

(Bek.,  Troies,  Richel.  375,  f  104^) 

et.  Embuignier. 

EMBUT,  voir  Embcit. 

EMBUVRER,  voir  Embevrbr. 


EMCiMBOiRC,  voir  Encimboire. 
EME,  voir  ES.ME. 

EMEISTREMEXT,   VOif  AJIAISTRIMENT. 
EMENDABLE,  VOir  ESMENDABLE. 
EMEXD.VNCE,  VOlr  ES.MEND-iïiCE. 
EMEXDATEUR,   VOir  ES.\IEN"DATEUR. 
EMENDATIF,  VOll'  ES.ME\D.\TIF. 
EMEN'OE,  voir  ES.MESDE. 
EMEMDER,   VOir  ES.\IliNDEB. 

ementÀtion,  voir  Esmentatios. 

EMER,  voir  ESMER. 

emerci.xble,  voir  Amerciable. 

EMERGENCE,  S.  f.,  syn.  de  dépendance: 
Que  les  causes  et  matières  civiles,  et  cri 
minelles.  despendances  ou  émergences  d'i- 
celles,  se  relèveront  en  la  cour  de  amez  et 
féaux  les  conseillers  de  nos  aydes.  (1498, 
Ord.,  XXI,  136.) 

EMERMER,  VOir  ESMERMER. 

EMERUM,  S.  m.,  épeautre,  blauc  : 
Farre  quod  Oalli  emerum  dicunt.  (Gloss. 
du  x"  s.,  ap.  Graff.) 
Wallon,  amau,  orje  d'hiver. 

EMERVEILLABLE,VOirES.MERVEILLABLE. 

EMERVEILLER,  VOir  ESMERVEILLIER. 

EMERVEILLEUSESIENT  ,  VOir  ESMER- 
VEILLEUSEMENT. 

EMEllKE,  voir  AMORE. 

EMEUVEMENT,   VOir  ES.MOVE.\IENT. 

EMI,  voir  AlMt. 

EMICAUT,  S.  m.  ? 

Rubens  a  emicaux,  fournis  par  un  mer- 
cier; un  cent  et  demi  coûte  .m.  s.  .vi. 
d.  (1490,  Hoye,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

E^ii.XAGE,  esminage,  -  aige,  emynaige, 
eyminaige.  aminage,  -aige,  aménage,  s.  m  , 
portion  de  grains  qui  se  lève  sur  la  mesure 
appelée  hémine  : 

Ce  qui'  pie  avoe  ou  devoe  avoir  et  pooe 
en  Vamenage  de  Dijon.  (1245,  Preuv.  de 
l'Hist.  de  Bourg.,  t.  II,  p.  xvn.) 

Do'j  dit  aminage.  (Ib.) 

Se  li  recevours  dou  dit  eyminaige  fai- 
soîent  point  d'outraige  ou  de  meffait  en 
faisant  l'office  dou  dit  emynaige.  (1264, 
Acey,  boite  16,  cote  3,  -Arch.  Jura.) 

Et  paieront  toutes  manières  de  gens 
ventes  et  aminaiges  qu'il  est  accoustumé 
a  Dole.  (132Z,  Franch.  de  Monlmirey,  Arch. 
Doubs,  Nouv.  Ch.  des  compt.,  M  308,  Ter- 
rier de  Monlmirey  de  1461.) 

Nous  leur  avons  octroyé  et  octroyons 
qu'ilz  soient  et  demorent  perpetuelment 
pour  leur  et  pour  leurs  hoirs  franc  et  quit- 
te d'estaulaiges,  (yesminaige  et  de  toutes 
vantes  des  choses  vendues  et  eschetees 
par  leur,  en  nostre  dict  ehastel  et  ville  de 
Grancey.  (134S,  Ord.,  ix,  160.) 

L'amiJiage  que  le  ventier  demande  aus 
talemelieis  ds  bled  que  il  cuient.  (1363, 
Ord.,  m,  639.) 


Impots  de  sel,  quarts,  demi  quarts, 
quints,  demi  quints,  de  pots,  mesurages, 
pallivages,  esminages,  regratages.  (Solly, 
OEcon.  roy.,  ch.  clxxxviii,  Michaud.) 

EMINAL,  esminal.  aminal  amenai,  ymi- 
nal,  s.  m.,  dimin.  de  hémine  : 

Un  amenai  de  blé  a  la  mesure  de  Pesmes. 
U298,  Arch.  H. -Saône,  H  12,  cote  13.) 

Me  doyvent  loudit  aminal  soit  fromant 
ou  avoine  d.-  renlerre.  {IZ3S,  Acey,  Richel., 
Mor.  229,  f»  44.) 

■  Je  donne  aux  quatre  ordres  mendians...- 
chascun  vint  yminal  de  froment.  (1407, 
Teslam.  d'Isabelle,  dam.  de  Bauzemont,  ap. 
Duc,  Hemina.)  Impr.,  ymal. 

En  l'esmine  de  grain  a  deux  bichots,  ou 
bichot  deux  quartaux  ou  deux  esminaux, 
ou  il  y  a  quatre  boisseaux.  (Cout.de  Bourg., 
Nouv.  Coût,  gén..  Il,  1188.) 

EMiNETE,  emminette,  am,enate,  s.  f.. 
dimin.  d'hémine  : 

Doze  amenâtes  de  blé  et  huit  amenâtes 
d'avoine.  (1298,  Acey,  Arch.  H.-Saône  H 
12,  cote  5  ) 

Emmineltes.  (1368,  Plaid  gén.  de  Laus. 
Doc    de  la  Suisse  rom.,  vu,  401.) 

EMINGAUT,  voir  Amigaut. 

EMixiER,  amenier,i.  m.,  percepteur  de 
l'éminage  : 

Se  li  recevours  dou  dit  eyminaige  fai- 
soient  point  d'outraige  ou  de  meffait  en 
faisant  l'office  dou  dit  emynaise,  de  quoi 
emende  de  sexante  sols  lu  doné,  li  diz 
ameniers  et  recevours  saroient  quitte  de  la 
dite  amende  quant  a  roy,  mes  il  emende- 
roient  lo  meffait  ou  l'outraige  a  celui  cui 
il  seroit  fait.  (1264,  Acey,  boite  16,  cote  3, 
Arch.  Jura.) 

EMiNOTE,  esminotte,  aminole,  amenolc, 
s.  {.,  petite  hémine  : 

Trante  amenâtes  de  blanc  fromant.  (1273, 
Aumouieres,  Arch.  H.-Saône  H  27.) 

Deus  bicliez  et  trois  aminotes  de  froment. 
(Jeudi  av.  S.  Hil.  1283,  Qtiilt.  de  la  ch.  des 
compt.  de  Dole,  Arch.  Doubs.) 

Amenote.  (1297,  Luxeuil,  Arch.  H.-Saône, 
H  708.) 

Item  onze  aminotes  par  moitié  blet  et 
avene.  (1339,  Gart.  de  Langres,  Richel.  I. 
3188,  f»  279  v».) 

.XX.  amenotes  de  bief,  .vu.  amenotes 
d'orge.  (1348,  Compte,  Ch.   des  compt.  de 

Dole,  —  ,  Arch  Doubs.) 
82' 
En  l'esmine  de  grain,  mesure  d'illec 
(Pontarlier)  a  deux  bichots,  ou  bichot  a 
deux  quartaux,  ou  quartault  a  trois  esmi- 
noltes,  en  Vesminotle  deux  boisseaux. 
(Coiit.  de  Bourgogne,  Coût,  gén.j  I,  837, 
éd.  1635.) 

EMIOUERE,  voir  ESMIOIRE. 

EMIT,  voir  Amit  au  Supplément. 
EAiiTRiTE,  S.  f.,  fièvre  demi-tierce  : 

La  parole  fait  aceptable 
A  home  qni  1  a  et  qui  l'ainme. 
Et  sel  garde  d'un  raalvais  flaimme, 
Vemitrite  ou  maint  myres  faut. 

(Lapidaire,  E  240,  Pannier.) 

EinTRiTEUS,  S.  m.,  fièvre  demi-tierce  : 
D'une  fevre  garist  mul  fort 
Ke  a  maint  urne  dune  mort. 
Si  a  nnm  emitriteus. 

(Lapidaire,  A  253,  Pannier.) 


EMM 


EMO 


EMP 


47 


KMLERGIER,  VOir  ENLARGIER. 

EMM,  voir  à  Enm  les  mots  qu'on  ne 
trouve  pas  ;\Emm. 

EMMAIBR,  voir  ESMAIER. 

F.MMALiÉ,  part,  passé,  devenu  méchant, 
cruel  1 

Ocient  tant  qnant  qu'il  i  treuvent, 
Con  gens  de  courrooz  ennnaliez. 
(G.  GuiABT.  R»!/.    lign.,  Richel.  56?8,  f°  3'22  r"., 

EMMANCHOiR,  S.  m.,  ceU  de  l'objet  dans 
lequel  est  introduit  le  manche  : 

Emmanclioir,  the  hole,  or  eyi-  of  a  hat- 
chet,    etc.    whereinlo  the   handie   is  put. 

(COTGRAVE.) 

EMMARER,  V.  n.,  tomber  ou  enfoncer 
dans  un  marais  : 

Une  desdites  jumens  estoit  afondree  ou 
emmaree  par  cas  d  aveulure,  tellement 
que  d'illecques  ne  se  povoit  ravoir  ne  dé- 
livrer. (1377,  Arch.  JJ  111,  pièce  64.) 

EMJiARRER,  v.  a  ,  jetcf  à  la  mer  : 
Et  quant  il  ne  vit  poynt  d'aultre  remède, 
il  emmarra  son  pacquet   de   lettres.  —  He 
threwe  his  packet  of  lettres  into  the  see. 
(Palsgr.,  Esclttirc,  p.  477,  Génin.) 

Puis  qu'il  fault  que  nous  soyons  prins, 
emmarrons  Doz  lettres. —  Sithe  we  must  ne- 
des  be  taken,  let  us  svnke  our  letters.  (Id., 
«6.,  p.  718.1 

EMMASURE,  S.  f.,  pallssadc  de  pieux 
pour  soutenir  la  maisiére  : 

Es  boscherons,  pour  cinq  pièces  de  boys 
chacune  de  cinq  toises  et  de  deux  dois 
de  hault  ou  envoeron  pour  fere  les  emma- 
sures  des  esguUes  des  molins  de  Loire. 
(1447,  Compt.  de  Nevers,  CC  39,  f»  21  r», 
Arch    auin.  Nevers.) 

EMMATi,  part,  passé,  flétri,  desséché  : 
Apres  les  pluies  de  l'automne  sera  le 
vrai  poinct  de  mettre  la  main  a  l'œuvre  ; 
d'autaut  que  lors  aura  on  bon  marché  do 
rompre  les  prairies,  pour  la  commune  foi- 
blesse  de  Therbe  et  de  la  terre,  l'une  em- 
malie  et  l'autre  humectée  par  l'arrivée  des 
froidures  et  humidités.  (0.  de  Serres,  Th. 
d'agr.,  ii,  1,  éd.  1605.) 

On  adoucira  le  vin  dans  la  cuve,  si  sur 
icelui  l'on  jette  des  raisins  noirs  bien 
meurs,  quelque  peu  emmatis  par  la  garde 
de  sept  ou  huit  jours.  (Id.,  ib.,  m,  10,  éd. 
1617.) 

EMMEDOS,  voir  Andui. 

EMMENDE,   VOir  ESMENDE. 

EivrMENNEVi,  voir  Amanevi. 

EMMENsissuRE,  S.  f.,  mot  probable- 
ment corrompu,  signifiant  amoindrisse- 
ment, altération  : 

Les  maisons...  seront  tenus  de  retenir 
bien  et  souflîsamenl  de  pel,  de  vergue,  de 
torque,  de  couverture  sans  fonture  ne 
emmensissure .  [Cart.  de  Corbie,  ap.  Duc, 
111,  437%  éd.  Didot.) 

EMMENUISER,  VOif  ESMENUISIER. 
EMMI,.VOir  Enm!. 
EMMINETTE,  VOir  EMINETE. 
EMM  IGI.EURE,  -  (llSe,   S,  f.  ? 


Pour  guydes,  ferreuses,  unu  restrintif, 
emmioleuses  et  embourreuses  de  la  celle  de 
son  dit  cheval.  (1449,  Compte  de  S.  Sauv. 
de  Blois,  Ricliel.  621S,  f°  18  v.) 

EMMIOLEUSE,  VOir  EmMIOLEURE. 

1.  EMMOLER,  -  ouUer,  V.  a.,  mouler  : 

La  foy  aux  cheveux  gris  esloil  la  enlaillee, 
Et  l'aime  pieté  au  dessons  emmouUee. 

(G   Boums,  l'Alectriom.,  éJ.  1586  ) 

—  Emmolé,  part,  et  adj.,  fait  au  moule, 
flexible  : 

Bon  pied  et  creux,  courte  jointe  emmolee. 

(P.  Dauche.  Blas.  du  Veau  cheval.) 

—  Orné  de  moulures  : 

Les  pelitz  ymatges  et  autres  ouvrages 
emmo«(eset  toute  nienuserie  (26  déc.  1S88, 
Sto<.  (/esor/'p».,dans  \eLiv.  noir,  f» 35,  Arch. 
mun.  Montauban.j 

2.  EMMOLER,  V.  3.,  démolirî 

Abat  et  emmole  les  turiaus  et  les  fosses 
enlour.  (1294.  Trav.  p.  les  chdt.  des  coml. 
d'Art.,  Aruh.  KK  393,  f»  3  r.) 

EMMOLiNER,  v.  a.,  faire  moudre  un 
moulin  pour  la  première  fois  : 

A  l'hilbi-rt  Cordier  deux  boisseaulx  orge 
pour  emmolinev  et  essaier  ledit  molin. 
(1438,  Compt.  de  Nevers.  CC  40,  f»  23  r°, 
Arch.  muu.  Nevers.) 

EMMOLiR,  emolir,  -ollir,  verbe. 

—  Act.,  amollir,  rendre  doux  : 
MoUeo,  molles,  emmolir.    {Voc.   at.-{r., 

1487.) 

Un  vieil  formage  tout  rancide,  pisté  et 
meslé  avec  décoction  d'un  jambon  salé, 
appliqué  en  forme  de  cataplasme  emollit 
toutes  duretez  des  genoux.  (Liebault, 
Mais.  rusL,  1.  I,  c.  xiv,  éd.  1597.) 

On  fait  une  huile  de  ses  fleurs  trempées 
en  huile,  qui  a  vertu  de  résoudre,  emolir, 
d'appaiser  les  douleurs  froides  des  gouttes. 
(JD.,  ib.,p.  284.) 

—  RéQ.,  s'amollir  : 

Le  byacint  s'emmollit  au  feu.  (Le  Blanc, 
Trad.  de  Cardan,  f»  144  v,  éd.  1556.) 

—  Emmoli,  part,  passé,  [amolli  : 

11  fut  homme  efféminé  et  fort  emollu. 
(Saliat,  Hcrod.,  vu,  éd.  1536.) 

Roquefort  indique  de  plus  les  formes 
emolUer,  emmollier,  cmmolier,  sans  les  jus- 
tifler  d'exemples. 

EJiMouiARE,  s.  f.,  ce  qui  est  produit 
par  le  broyement  : 

Emmoulure  ou  enrougeure  de  fer  ou  de 
sauge.  (B.  DE  GORD.,  Pratiq.,  III,  7,  éd. 
1495.) 

EMMoussÉ,  adj.,  couvert  de  mousse  : 
L'espee  a  par  dessus  une  branche  encontree 
D'un  qnesne  vieil  et  dur,  antive  et  cmmoussce. 
(Dooii,  iSlS.  A.  r.) 

Regarde  es  humides  cantons 
De  la  marine  les  Tritons, 
Les  dieux  des  coulantes  rivières. 
Tous  n'ont  ils  pas  longues  crinières 
Tnrtes  sur  leurs  fronts  emmoussn ,' 
(Remï  BELi.EAU.  Poés.,  I.  98,  Gouverneur.) 

EMOIGNIER,  voir  ESMOIGNIER. 


EMOLIR,  voir  E.MMOLIR. 

EMOLiiMENTER,  V.  3.,  acquitter  l'émo- 
lument dit  pour  telle  chose 

Quant  ilz  les  auront  receues  et  gros- 
soyees  (les  lettres),  qu'ilz  ne  les  délivre- 
ront aux  parties  que  premier  elles  ne 
soient  emolumcntees  et  scellées  des  seaulx 
royaulx.  (AniM  1482,  Edil  concern.  les  fonct. 
des  nol  de  Lyon,  Ord.,  xix,  32.) 

Dans  la  langue  mod(!rne  émolumenter 
est  un  verbe  neutre  vieilli  ayant  le  sens 
de  tirer  quelque  émolument  ou  profit. 

EMONGEAU,  S.  Ml.,  torchon  : 

Hem  unum  emongeau  de  serico.  (Inven- 
taire de  1327,  Cliartrrs,  dans  le  Bullet  dit 
Comité  de  la  lang.,  1857,  p.  311.) 

EMOLUMENT,  S.  m.,  instruction,  édifi- 
cation : 

Et  pour  l'umain  l'inoimmcn/, 
On  sépulcre  et  on  monument 
Fut  couchié  (le  Christ»  comme  mortel  corps. 
{Resurrecl.  de  N.-S.,  Jub.,  Mijsl.,   11,315.) 

EMORCHE,  voir  ESMORCHE. 

EMOnCHER,   voir  ESMORCHER. 

EMORE,  voir  Amohe. 

EMORHOi,  S.  m.,  désigne  un  aspic  qui 
fait  couler  tout  le  sang  : 

Aspides  est  une  manière  de  venimeus 
serpent  qui  ocist  home  de  ses  denz.  Ja 
soit  ce  que  il  sont  d  plusors  manières, 
toutes  voies  chascuns  a  une  propriété  de 
raalfaire  ;  car  cil  qui  est  apelez  aspides  fait 
morir  de  soif  l'ome  cui  ele  mort  ;  et  li 
autres  qui  a  non  prialis,  le  fait  tant  dor- 
mir que  il  muert  ;  et  la  tierce,  qui  est  ap- 
pelée emorroi,  li  fait  fondre  tout  son  sanc 
jusqu'à  la  mort.  (Brcn.  Lati.M,  Très., 
p.  191,  Chabaille.) 

EMORROSAGIE,  S.  f.,  flux  de  saug  : 
l/emorrosagic  cessant.    (Brun   de  Long 
BORC,  Chirurgie,  ms.  de  Salis,  f"  5*.) 

EMORSSER,  voir  ES.MORCHER. 

EMORTin,  voir  Esmortir. 

EMOUVEMENT,   Vûir  ESMOVE.MENT. 
EMOUVEUR,   \0ir  ESMOVEOR. 

EMovATiox,  S.  f.,  excitation,  instiga- 
tion : 

Por  le  porcache,  priier  et  emovatUms  qui 
fait  avoient  esteit  par  les  binvoilbans  el 
amis  dédit  Waltier.  (J.  DE  Stavelot, 
Chron.,  p.  327.  Larchey.) 

ESIOYER,  voir  ES.MAIER. 

EMPACHiER,  empaucUier,  ampauchier, 
empaicier,  empaiecier,enp.,v.  a.,  empêcher 
le  succès  de  : 

Li  avocat  qui  reçoivent  mauvaisement  el 
soutiennent  les  mauvaises  causes  a  lor  es- 
cient et  les  bones  empattchent  por  luier  ou 
por  don  que  il  praingnent  a  destre  et  a  se- 
nestre.  (Laurent,  Somme,  Richel.  938, 
f  17  r».) 

—  Troubler  dans  la  jouissance  de  : 

Et  li   forestier  nostre   seigneur  le  roi  li 

ampaiichent  et  torbent  de  novel  sa  saisine. 

(Req.  du  vie.  de  Meliin  au  roi,  Arch.  J  1030, 

pièce  46.) 


EMP 


EMP 


EMP 


—  Avec  un  régime  de  personne,  troubler 
faire  du  tort  à  : 

Car  se  GoJefrois  vient  ma  lierre  kalengier. 
Je  m'en  cniie  1res  bien  issir  sans  le  dangier 
Doa  souciant,  qui  me  voet  ycliy  empaicier. 

(Chev.  au  cijijne,  5371,  ReilT.) 

S'aucunsborjois  est  por  moi  pris  ou  em- 
Jiachiez,  je  lou  doie  délivrer  dedenz  vint 
jors,  et  se  je  ne  lou  dolivroie  dedenz  les 
vint  jors,  li  jurei  puent  panre  les  premières 
Tantes  que  je  aura  en  la  ville  por  la  deli- 
%'rance.  (1269,  i '.bannes,  8,  Arcb.  Meurthe.) 

Tourblee  et  empauchie.  {Jugem.  de  1334, 
Ord.  de  Malte,  Piéton,  Arcb.  de  l'Etat  à 
Mous.) 

—  Particulièrement,  mettre  en  cause 
accuser  : 

De  tout  çoa  que  j'ay  dit  de  nnuviel  et  de  vies 
Esl  ly  corps  de  la  dame  a  droit  rmpaiecies 

(Chev.  au  cijniie,  ifi9ft,  ReilT.) 
Mais  elle  n'ara  mal  ne  nulle  vilonnie, 
Si  vous  n-î  congnissies,  volant  la  baronnie, 
La  traison  de  qnoy  elle  est  empaicie. 

(/».,  197-21.) 
Et  tut  senlensse  rendue  par  le  gouvre- 
neiir  et  les  jures,  que  ledit  Franiel  estoit 
quittes  et  délivres,  et  que  a  vnaisse  cause 
on  Vavoil  enpaiciel  et  enprisonnet.  {Chron. 
des  Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Rec.  des 
Cbr.  de  Klaud.,  t.  III,  p.  238.) 

Sur  ce  verbe,  consulter  Littré  qui,  dans 
son  étymologie  ^'empêcher,  en  fait  un  mot 
à  part  qu'il  dérive, avec  Diez,  A'impactiarc. 

ESIP.^ICIER,    voir  E-\IP.\CHIER. 

EMPAiEciER,  voir  Empachier. 

EMP.\iEMENT,  cmpoement,  s.  m.,  paie- 
ment : 

Et  ce  que  dit  est  siiinifie  a  Jeban  le  Bègue 
demouraut  audit  liostel  de  la  Cave  a  sa 
personne  et  a  la  femme  de  Jehan  Malice,  et 
leur  defendi  Vempaement  des  lieux,  et  aussi 
que  se  aucune  chose  il  dévoient  a  ladicte 
Eustace  a  cause  d'icelle  maison  que  aucune 
«hose  ne  lui  en  baillassent...  jusques  a  ce 
que  paiement  feust  fait  des  diz  arrérages, 
(1380,   Arcli.  S  9i,  pièce  33.) 

EMP.xiENÉ,  empainè,  en/).,  adj.,  attaché 
à  la  religion  païenne  : 

Toulete  e.st  toute  enpaieiiee, 
Encor  fusl  ele  el  pais  née. 
(G.  DE  Coixci,  Mir.,  lib.  1,  ap.  Duc,  Paganhare.) 
Tholete  esl  lote  enpainee. 

(Id.,  ib.,  ms.  Rrus,,  f°  3-2',) 

EMPAiGNE,  s.  f.,  voyage,  concours  : 

A  la  chemise  glorieuse, 
A  Cliirtres,  la  riche  raonlaigne, 
Telle  allée  el  telle  empaignc 
Ot,  si  corn  trois  ea  cel  lempoirc. 
Que  feite  en  fut  moult  belle  estoire. 
(J.    Lem\rchaxt,    Mir.   de    A'.   /)  ,    ms.    Chartres, 
f»  ili''.) 

EMP.\iGXEMENT,  Bup.,  aupenemetit,  en- 
pingement,  s.  m.,  action  de  pousser,  de  re- 
pousser : 

11  se  traine  sor  la  planée  a  la  force  de 
ses  bras  et  a  Venpaignement  de  ses  pies. 
(Artur,  ms.  Grenoble  378,  f°  94''.) 

De  l'anpénement,  du  repoussement.  (xiv* 
s.,  ûarmesteter.  Classes  et  Glossaires  hé- 
breux français,  1878,  41.) 

A  anpéiiemenz,  à  repoussements.  (Ib.) 

—  Impulsion  : 


Les  bestes  sont  meutes  selonc  le  move- 
menl  et  Vcnpinriemeiil  del  appétit  naturel. 
{Li  Ars  d'Amour,  I,  203,  Petit.) 

EMP.\iGNiER,  -  aingnier,  verbe. 

—  Act.,  frapper  : 

Icelle  femme  prist  une  petite  espee,  la- 
quelle elle  mist  au  devant  de  son  mari 
qui  estoit  tout  nu  levé  pour  la  batre,  et 
n'avoient  point  de  clarté,  et  de  ladite  espee 
eusl  empaingné  son  dit  mari  que  il  cbey 
mort.  (1369,  Arcb.  JJ  100,  pièce  335.) 

—  Réfl.,  s'élancer  : 

Adonc  drcscha  on  les  voilles  et  Est  on 
desancrer  la  navire,  et  aprez  se  empoignè- 
rent en  la  mer  a  moult  noble  compaignie. 
(J.  d'Arr.\s,  Melut.,  p.  199,  Uibl.  elz.) 

EMP.viLLiR,  voir  Empalir. 

EMPAiLi.oLÉ,  adj.,  en  paillettes  : 

Uuec  piieent  il  bien  Irover 
Toutes  choes  a  achaler 
Oui  a  la  mercerie  apeat, 
I.'or  empnilhlé  et  l'argent. 
(Le  bit  des  Marehems,  Monlaigloa  et  Raynaud, 
F(M.,  II,  123.) 

EJIPAINAGE,  voir  EMPaNAGE. 

1.  EMP.viXDRE,  -  Indre,  -  oindre,  enp  , 
inp.,  V.  a.,  peindre  dans,  sur  : 

En  ml  le  vix  se  font  enpindre  d'azur 
come  un  fer  de  glaives.  {Voy.  de  Marc 
Pal,  c.  CLV,  Roux.) 

Celés  gens  font  portraire  et  inpindre 
tous  lor  deu  e  lor  idres  noir.  {Ib.,  CLXXVI.) 

Portraire,  inpoindre.  (Ib.) 

Son  bel  visage  et  ses  doulces  paroUes 
estaient  empaintes  en  son  cueur.  {Troilus, 
Nouv.  fr.  du  XLV°  s.,  p.  233.) 

Un  petit  pan  de  toille  auquel  est  enpaincte 
l'aparicion  de  plusieurs  personnages.  (1314, 
Inrent.  de  L.  de  Courcelles,  Arcb.  Aube  6, 
G  1912,  f»  7.1 

Uu.'  lableau  ou  est  empaincl  l'annuncia- 
tion.  (1328,  Inoent,  S.  Amé,  liasse  9,  Arcb. 
Nord.) 

A  Jehan  Prieur  painstre  pour  avoir  en- 
painct  de  bon  stil  ung  drap  d'or.  (1537. 
Lille,  ap.  La  Fons,  Ctoss^.  7us.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Fig.,  reproduire  : 

Car  trop  voult,  corn  simples,  empaindre 
L'oppinion  des  jouvenciaulx. 

(E.  Deschami'S,  Poés.,  U,  iO,  Tarbè.) 

2.  EMPAiXDUE,  empeindre,  empandre, 
enp.,  verbe. 

—  Act.,  pousser,  jeter  avec  violence  : 

A  terre  Veiisl  tosl  enpeint. 

(Wace,  Rou,  3'  p.,  707-2,  Andresea.) 
Dune  cumandad  (Jéhu)  qu3  il  la  (Jezabel) 
enpeinsissent    aval    de    cel   solier.    (Rois, 
p.  378,  Ler.  de  Lincy.) 

L'aoemi  boulent  el  empaingnent 
Moult  en  sus  d'eus  et  moult  arrière 
Cil  qui  usent  ceste  prière. 

(G.  DE  r.oisci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  8-2^.) 
Iluec  est  enpains  et  botes 
Et  par  deriere  el  par  devant. 

(Durmars  le  Gallois,   1 '23-20,  Stengcl.) 
Les  anpénz,  les  repoussés.  (xiv°  s.,  Dar- 
mesteter.   Classes    et   Glossaires   hébreux- 
français,  1878,  p.  41.) 

Furet  anpenz,  furent  repoussés.  (Ib., 
p.  40.) 


—  Avec  un  rég.  de  chose,  pousser,  en- 
foncer, appliquer  : 

Si  li  empeinat  un  bulTet  bon,  bien  estored. 
[Bois,  p.  337,  Ler.  de  Lincy.) 
Et  Renan  let  chaoîr  si  fort  • 
Le  covercle,  et  si  Venipainl, 
Tyberl  en  a  la  qene  ataint 
Si  granl  cop  que  ne  fu  pas  gîens, 

(Uenarl,  2808,  Méon.) 
l.e  branc  d'achier  eus  li  lancha  ; 
Par  tel  vertu  li  a  enpaiiit 
Que  jusc'au  cuer  l'aineure  ataint. 

(Comte  de  Poitiers,  752,  Michel.) 
Il  li   apoia  Dnraudal  a   sa   bouline   et  il 
luy  empaust  si  dure  que  il  li  bouta  ez  cors. 
{Hem.  de   Turp.,  dans  le  Bec.  mss.  de  Dh 
Cange,  Ars.,  Hist.  801,  A.) 

El  usoient  de  ciiair  de  poisson  endurcis 
nu  soleil  et  daulres  greigneurs  monstres 
que  les  llotz  empaignent  dehors.  {Q.  Ciirse, 
VIII,  22,  éd.  1334.) 

—  Réfl  ,  se  jeter,  se  précipiter  : 

Contre  les  lance-s  esmulues 
Sunt  les  forz  broines  derumpues 
Si  que  11  coslcz  lur  seignent 
E  que  morsz  des  chevals  s'enpeignent. 
(Be.v.,  0.  deNorm.,  II,  507,  Michel.) 
Jofroiz  li  Angevins  an  la  presse  s'anpaint, 

(J.  Bon.,  Sax.,  cxiv,  Michel.) 
L'espie  Guitedin  ne  s'i  est  atargiez, 
Antr'as  s'ampainl  et  broche  cora  s'il  fnst  anragié. 
(ID.,  ib.,  cxLvm.) 
Quand   les    chèvres  se   sentent  quelque 
iiiHammation  ou  cataracte  es    yeux,  elles 
s'empeignenl  sur  la  pointe  du  jonc,  pour  se 
descliarger   les   veux,  el   les  faire  saigner. 
(Du  Pixet,  Pline,  viii,  30,  éd.  1363.) 

—  Neutr.,  se  jeter,  se  précipiter,  battre: 

Enpaint  avant  et  trait  arrière 
Qiie  tout  veut  abatre  el  quasser. 
(Wace,  Concept.    Xostre  Dame,    p.  76,    Mancfl  et 
Trébntien  ) 

Puis  ne  fina  de  si  qu'il  vint 
Soz  une  grant  roche  de  mer; 
Lors  commença  llo  a  monter  : 
QuaLl  il  fu  lot  hauciê  el  pleins. 
Si  enpeint  au  piez  et  au  mains. 

(GuiLL.,  Besl.  div.,  2337,  Ilippeau.) 
Quant  li  fil  voient  que  lor  père  ont  estrainl 
Por  lui  seoorre  sont  celle  part  empaingt. 

(Gaydon,  7223,  A.  P.) 

—  Act.,  empaindre  en  mer,  faire  prendre 
la  mer,  embarquer  : 

Ç.o  est  en  mai,  al  premer  jur  d'ested, 
'Iules  ses  hoz  ad  cnipeintes  en  mer. 

(liai.,  2G2S,  Muller.) 

En  vetssiaus  les  empeint  en  mer  : 
Or  peurent  par  l'iaue  vaguer. 

(SI  Graal,  2291,  Michel.) 

—  Réfl.,  s'enipaindre  en  mer,  prendre  la 
mer  : 

En  mer  s'enpaignent  Brebus  el  si  baron. 
(Raimbekt,  Ogier,  9823,  Barrois.) 

Li  v»ns  fu  boins,  l'air  orent  cler  : 
Atant  .îc  -iont  empaint  en  mer, 
(Flaire  et  Blance/lor,   l'-     vers.,  1161,  du  Méril.) 

En  mer  s'enpagnent. 

(Pa.  MousK.,  Chron.,  124,  ReilT.) 

Eu  hante  mer  s'empaignent  pour  l'ost  plus  eslcn- 
Igier. 
(Chans.  d'.inlioche,  vu,  v.  317,  P.  Paris.) 
An  matiuet  en  rai  la  raer  s'enpeignent. 
Nagent  et  siglent  et  grant  joie  demeinenl. 

(Eaf.   Vil'.,  Richel.  7  74,  f  5G=.l 


EMP 


EMP 


EMP 


Il  s'eiipengnrnl  en  mer, 

(ÀyetfAvii/n.,  1867,  A.  V.) 

Si  entrent  es  nés  et  s'enpeingnenten  mer 
en  si  fort  seson  conme  entor  la  Tozseinz. 
{Lancelot,  vas.  Fribourg,  f"  143°.) 

Lî  mariaîer  les  voites  tendent, 
En  mer  s'empaif/iiciil .  pins  n'atendent 
(RiTEB.,  la  Vie  sainte  Marie  l'Ei/iplianne,  II,  110, 
Jubinal.) 

—  Se  faire  empaindi-e  en  mer,  dans  le 
même  sens  : 

Tels  i  ot  qui  en  eiaperent 
Et  en  lor  nés  fuiaut  entrèrent. 
Et  en  mer  $e  firent  empainâre, 

(Le  roman  du  Brut.) 

Quant  Tristant  voit  le  dueil  si  grant,  si 
lui  anuie  trop  le  demorer;  si  se  fait  em- 
paindre  en  mer.  (Le  roman  de  Tristan.) 

—  S'empaindre  de  la  rive,  s'empaindre  de 
la  terre,  s' élo\gneT  du  rivage,  prendre  la 
mer  : 

De  la  rive  s'e!7?paint,  si  prent  a  gouverner. 

(Dcion  de  ilaience,  2761,  A.  P.) 

De  la  terre  s'empeint,  si  prenl  a  gouverner. 
Tant  que  il  Ta  bien  loins  n  palagre  de  mer.  ' 
(/*.,  331.) 

—  Act.,  empaindre  ses  ijenx,  les  fixer  : 

En  leurs  saisons  sont  vertueux 
Ou  débonnaires  ou  crneux 
Quant  aux  plaoetles  s'acompaîgnenl 
Et  leurs  ieu.v  dessus  eulx  eiipaiyner.t. 
(J.  Lefeeïre,  Resp.    de  ta  mort,   Hicbel.  93 i, 
f°  6^) 

—  Act  ,  empaindre  quelqu'un,  le  lieurter, 
le  frapper,  lui  porter  un  coup,  principa- 
lement avec  une  arme  aiguë  : 

Enpeint  le  bien,  fait  li  brandir  le  cors. 

{Roi.,  l-:03.  Millier.) 
Enpaint  le  bien,  sa  sele  en  a  voidie. 

(Les  Loti.,  Vat.  Crb.  375,  f  10''.) 
Jouste  la  cuisse  le  gonfanon  li  misE, 
Si  bien  {'empaiut  qu'en  terre  l'abatit 
El  les  talons  en  fait  amont  venir. 
(Car.  le  Loh.,  V  chans.,  v,  p.  173,  P.  Paris.) 
Ele  Venpeinst  do  tel  air. 
Ne  sai  a  oJ  piez  u  od  meins, 
Parmi  branches  c  parmi  reins 
Le  Dst  haut  cnntremunt  voler 
E  el  fiirc  d'un  arbre  encroer. 

(Bon,  3'  p.,  5;i8,  Andresen.) 
Adonc  l'a  del  bastoa  empaiut 
Durement. 

(Renarl,  4-216,  Méon.) 
Granl  est  la  noise  et  graos  li  cris 
Des  garçons,   des  enfans  petis. 
Qui  Vempaignent  et  qui  le  bâtent. 
[Amadas  et   Ydoine,  Ilichel.  375,  l"  3-205.) 
Ains  fierl  le  chevalier  si  haut 
Et  si  très  roideraent  Venpaint 
Qu'en  la  sele  pas  ne  remaint. 

(Durm.  le  Oal.,  1680,  Stengel.) 
Tis  li  est  ke  Seint  .iedward 
Levé,  e  s'en  vent  cele  part. 
Enpeint  le  serjent  e  l'esveille. 

(S.  Edward  le  conf.,  i:i87,  Luard.) 
Qui  fust  de  un  glayve  au  quer  enpeint. 
{Plante    d'à.  de  Lacy,  Oxf.,  Bodl.  Fairf. 
-2410,  t»  19.) 

Qui  villainement  fu  raen^s, 
Batus,  f/n;jai«5  et  delloules. 
(De  l'Armite  que  la  femiie  voulait  tempter,  Kellcr 
Zwei  falil-,  p.  37.) 


L'an  enpeint  l'au're  et  hurle  et  bote 
De  teste  ou  d'espaule  ou  de  cote. 
(Vie  de   S.  Alej:i,  92.Ï,  Roraania,   Vlll,   180.) 

D'ilec  commanda  Anthiocus  que  li  es- 
comnieuiez  fust  laissiez  cheoir,  et  tonz 
Vempainsissent  a  mort.  (Guiart,  B/6^e,  Sec. 
liv.  des  .Macliab.,  xvill,  ms.  Ste-Gen.) 

Dont  fu  bien  sachies  et  empains. 
Assaillis  el  Irop  mal  menés. 

(Couci,  33-2-2,  Crapelel.) 
Ains  l'empandit  si  rudement  que  maistre 
et  destrier  renversa  en  uns  mont.  {Le  clie- 
valereux  Cte  d'Artois,  p    IS,  Barrois.) 

—  Fig.,  act.j  empaindre  d,  pousser  à, 
exciter  : 

A  bien  fere  les  enpeignoit 
Li  bons  clers  par  dit  et  par  fait. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  (°  3l''.) 

—  Réfl.,  s'appliquer  à,  s'adonner  ;"i  : 

En  toz  les  biens  nns  anpaifjnons, 
Et  en  bien  faire  et  en  bien  dire. 
(G.  DE  C.iixci,  Jf/r.,  ms.  Brux.,  {"  171'.) 

—  kci.,  empaindre  ur.e  plaie,  faire  une 
plaie  profonde  : 

Apres  que  Clinton  eut  ainsi  dil,  il  empai- 
gnil  en  sou  corps  une  playe  mortelle. 
(Bor.cACE,  Nobles  malheureux,  III,  i, 
f»  S8  I»,  éd.  1315.) 

—  Infln.  pris  subst.,  combat,  bataille  : 

Au  bien  empaindre  et  au  sachier. 

(GiiART,  Roij.  liijn.,  -2031,  Bnchon.) 

—  Empnignant,  part,  prés.,  syn.  de  vif  : 

El  seiche  i  redevient  l'olive 
Qui  doit  estre  enpeignant  et  vive. 

(Rose,  Richel.   1373,  f  oC.) 

—  Empaint,  part,  passé,  lancé  : 

Et  me  senibloit  que  Julien  fut  trespercé 
d'uue  espee  brandie  et  einpainte  par  la 
miiiu  de  Dieu.  (BoccACE,  Nobles  malheu- 
reux, VIII,  10,  t°  200  r",  éd.  1513.) 

—  Appliqué,  occupé  à  : 

Tous   les   jours  sont  (les  laboureurs)  aux  champs 
[empains, 
Comme  besles,  clamez  villains. 

(EusT.  Descu.,  Poés.,  II,  228,  A.  T.) 
Cf.E.MPOiNDREaveclequel  il  semble  avoir 
été  quelquefois  confondu. 

EMPAiNTE,  empeinte,  enp.,  enpente,  em- 
peincle,  s.  f.,choc,  poussée,  attaque,  mou- 
vement impétueux,  impulsion  violente, 
charge  : 

Ceo  ne  vodreie  pas  ore  oir  dire 
Ke  vus  maudissez  la  vie 
Par  nule  empeinte  de  folie. 

(Chardry,  Petit  Plet,  872,  Koch.) 
Anchois  que  jo  i  muire,  i  ferai  tel  empaintr, 
Se  Dieu  plaist  et  sa  mère,  dont  m'arme  sera  sainte. 
(Conq.  de  Jtrus.,  6116,  Hippeau.; 

Li  enfens  enmi  la  place 

Uendi  parmi  la  bocbe  hors 

L'eive  qui  li  estoit  ou  cors 

Qui  entrée  ert  par  lele  enpeinte 

Que  l'ame  li  erl  esleinle. 
(J.  LE  Mailch.,  iUr.  de  S.-D.,  ms.  Chartres,  f  IjK) 

Car  quant  sajele  est  descochie 

Ne  puel  eslre  arrière  sachie... 

Ainsi[it  quant  .Vmours  est  volée 

Par  mi  les  ex  duakes  au  cuer 

N'en  puel  issir  a  nestn  fuer 

Devant  que  ele  a  fuit  s'empainte. 
(?aiL.  DE  Kem.,  htanekine,  1332,  Bordicr,  p.  186.) 


Cellni  pastour  nng  destrier  bay  avoil 
Dont  sur  les  rens  tantosl  fist  nnle]  empainte. 
(L.  DE  Beacvau,  le  Pas  de  la  Bergiere,  323,  Cra- 
pelet.) 

La  enpente,  la  repoussee.  (xiv«  s.,  Darme- 
steter,  Glosses  et  Glossaires  hébreux-fran- 
çais, 1878,  p.  41.) 

Et  se  tinrent  ceste  seconde  enpainte 
moult  vaillamment.  (Froiss.,  Chron.,  IV, 
340,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Ne  fesist  course,  jouste  ne  empainte.  (1d., 
ib.,  VI,  134,  Luce.) 

La  pourre  du  ddyé  sablon  commença  a 
lever  a  Vempainte  des  chevaulx.  (Id.,  !&., 
XII,  308.  Ktrv.) 

A  cel  premier  empainte  ce  sont  mis  tellemant 
Que  mil  en  abatirent  devant  eulx  en  présent. 
(Cuv.,  du  Gueselin,  13614,  Charrière.) 

Par  vigueur  d'armes  recuUerent  leurs 
anneniis  a  celle  empainte,  ou  Mathieu 
Gone  fu  occis.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron. 
d'Englet.,  t.  Il,  p.  176,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Et  de  ceste  empeincle  se  signa  de  la  main 
droite,  en  se  recommandant  a  Dieu.  (Des 
Periers,  iN'owD.,  XVI,  Lacour,  p.  77.) 

Et  de  ceste  empeinte  s'en  va  enfermer  en 
son  estude  pour  mettre  son  nom  a  l'en- 
vers. (Id.,  ib.,  Lxxiv,  Lacour,  p.  237.) 

—  D'une  empainte,  d'un  coup  : 

Et  aie  fois,d'«nc  empainte,'\\  descendoieut 
et  venoient  combalre  leurs  ennemis, 
(Froiss.,  Chron.,  VII,  24,  Luce.) 

Tellement  que  d'une  empainte  il  ruoyent 
.II.  .III.  ou  .IV.  hommes  d'armes  par  terre. 
(.1.  Wauq.,  Merv.  d'Inde,  2*  p.,  c.  lxvi, 
Xav.  de  Ram.) 

Et  d  une  empeinte,  bien  soudainement 
et  asprement  poursuivie,  en  ruèrent  jus 
environ  trois  ou  quatre  cens.  (G.  Chas- 
TELLAIN,  Chron.,  I,  230,  Kervyn  ) 

—  Circonstance,  fois  : 

Bien  voit  que  niiex  li  vcnist  tere 
Qu'avoir  chanté  a  cele  enpainte. 

(Renart,  3462,  Méon.) 

CoMsin,  losl  a!ons  qnerre  tant 
Palis,  buissons,  chaume,  pesas, 
Qu'elle  de  mort  n'eschappe  pas 
A  ceste  empainte. 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  Comm.  elle  garla  une  femme 
d'estrearse.  Th.  fr.  au  m    i-,  p.  354.) 

—  Tempête,  ouragan  : 

Quant  l'onde  a  faite(s]  ses  empainles, 
.Moult  lassement  fait  ses  complaintes. 

(S.  Brandan,  Ars.  3516,  P  104'.) 

Quant  funde  ad  fait  les  empeintes. 

(Ib  ,  1238,  Michel.) 

Mes  tuit  s'escrient  qui  miens  miens 
El  si  reclaiment  sainz  et  saintes 
Quant  de  mer  vjicul  les  enpaintes. 
(G.  de  CoiNCI,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f"  7-2°.) 

Nicot  donne  empeincte  qu'il  traduit  par 
impressio,  impetus. 

Cf.  Empoi.nte  avec  lequel  il  semble 
avoir  été  quelquefois  confondu. 

EMPAiNTCKÉ,  enpointurè,  part,  passé  et 
adj.,  peint  : 

Bien  sisl  l'escui  qu'est  d'or  enpointurez. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.  H  213,  1"  12'.) 

EMPAIREMENT,  VOir  EMPAREMENT.' 

EMPAIRER,  voir  EMPARER. 


m  EMP 

EMPAisTRAiL,  enpestrail,   s.   m.,   en- 
trave : 

De  jonrs  la  laist  pestre  ha  bandon  (la  vache) 
Sans  enpestrail  el  sans  l.nndon. 

(FM.  d-Ov..  Ars.  5069,  f  6«.) 

EMPAisTREMENT,  -  aitrement,  -  estre- 
ment,  enp.,  s.  m.,  entrave,  empêchement  : 
Quite  et  délivres  de  tote  force  e  de  toz 
empailremenz.  (Fév  1242,  A^^l>- »'^'°«-f  : 
Loire,  Fontevr.,  La  Roch.,  fen.  3,  sac  ià.) 
Ouite«  et  délivres  de  toz  devers  et  de  toz 
empaitroMcnz.  (Mai  1250,  Charge  de  Geoffroi 
Achefort,  Richel.  1.  9231,  G.  Musset  ) 

Sommes  tenu  a  garir  e  a  deffendre  au 
davam  dit  Père  la  davant  d>te  pièce  de 
Ti<.ne  franche  et  quite  e  de  ivre  de  toz 
lèns  e  de  totes  costumes,  e  de  toz  devers,  e 
de  toz  empaitremenz  ^'f\ZT'  Arc'S' 
mand.  du  Temple  de  la  Roch.,  Arcb. 
Vienne.) 

Garir  e  deffendre  la  dite  vigne.,  quipte- 
«ent  e  delivrement  de  toz  rteveirs  de  o  es 
dentés,  de  totes  obligacions  de  totes 
exactions  de  toz  alienemenz  e  de  toz  autre* 
Zp%tremenz.  [Çh.  de  nmi  1275,  Fontevr 
La  Rocli.,  fen.  2,  sac  l,  Arch.  Mame-ei 
Loire.) 

De  tout  homme  e  de  tote  femme  qui 
rens  vodreent  demander  ne  mpailrement 
faire.  (Fév.  128b,  Arch.  Thouars,  Taille- 
bourg.) 

■  Et  de  trestouz  autres  empaistremenz. 
iCh.  de  1296,  Fontevr.,  La  Roch.,  fen.  2, 
sac  1,  Arch.  Maine-et-Loire  ) 

Porres  n'a  point  A'enpcstrement 
A  panser  a  son  saWcmant. 
(nom.  des  trois  ermem.,  Ars.  5201,  P-  2G3  .; 
Leur  table  leur  soit  fête  en  laz  et  enpes- 
iremenz.    (Comm.  s.   les  Ps.,  Richel.  963, 
p.  104.) 

Que  il  ne  fussent  détenu  d'aucun  leyal 
empamrement.  (1430,  Ch.  de  L.  dAmboise, 
Fonteneau,  I,  S43,  Bibl.  Poitiers.) 

Le  Havre,  empêlrement,  embarras,  obs- 
tacle. 

EMPAisTRER,   empaslwer,  -  aisturer, 
Y.  a.,  mettre  des  entraves,  attacher: 
A  pié  sont  dessenda  des  anterans  destriers, 
Aiol  les  enpasture.  11  sentieus  cheTaliers, 
Li  cpval  penrent  l'erbe  et  burent  ol  nivier. 
(.Mol,  Uichel.  25516,  P  ISS-"  ;  6125.  A.  T.) 
Ses  ceïaus  enpasture,  si  a  les  frains  estes. 
Si  lor  lait  boire  l'aiiine  et  l'erbe  pastuver. 
(«..  S-U6.  A.  T.) 

Ele  vient  an  mnl,  si  deslace 
I.e  chevestre  dont  ses  amis 

Vol  empasluré. 

(L'Escoufjle,  Ars.  3319,  !"  10  v  .) 

Ce  ne  povoit  pas  avenir 
Que  vcns  me  fesissies  venir 
A  cort  issi  empaslurc. 

iChev.  as  .n.  esp.,  11C05,  Foersler.) 
Et  li  preslres  descenl  a  terre, 
Si  enpasture  son  cheval. 
(Du  Prestrt  et  des  2  rib.,  Richel.  837,  t»  235''.) 
Qnar  .1.  pecies  .c.  en  atret 
Et  met  son  mestre  en  tel  plel 
El  si  le  lie  et  enpasture 
Que  de  lui  relraire  n'a  cure. 
(De  fHerm.  Ai  ala  verre  sa  niece,  Ms.Jhll, 

Ouar  molt  enpeslrenl  les  âmes  les  esses 
del  cors.  (Comm.  s.  les  Ps.,  Richel.  163, 
p.  107.) 


EMP 

Li  garçons  a  pié  tenoit  an  mi  pré  les 
deux  pal'efroiz  qui  paissoieut  de  l'erbe  por 
refreschir,  et  les  avoit  enpaislurez  de  lor 
chevoistres.  (Lancelot,  Richel.  754,  f»  7'.) 


De  nuit  Vempestre  et  si  l'alache  (la  vache). 
(Faut.  d-Ov.,  Ars.  5069,  f°  6'.) 

Numellare,  enpaslurer.  (Gloss.  de 
Couches.) 

Lesquels  enfans  empasluroient  les  che- 
vaux de  leurs  diz  pères  ou  dit  pré.  (1404, 
Arch.  a  159,  pièce  14.) 

Ces  vaches...  vont  errant  par  toute  la  con- 
trée la  ou  elles  veulent,  sans  estre  liées  ni 
empeslrees  aucunement.  (Amyot,  Vies,  Lu- 
cull.) 


—  RéQ.,  se  lier: 

Et  quant  enpastures  se  fii, 

11  se  lieve  et  si  vait  avant. 

(ClKV.  as  .11.  esp.,  11.581,  Foerster.) 

Norm.,  empasiurer,  wall.,  epasturer,  en- 
traver. 

EMP.\isTROS,  enp.,  adj.,  qui  entrave, 
gluant,  marécageux  : 

.Mais  pur  les  palnz  enpai.'^troscs, 
Granz,  parfondes  e  encorabroses... 

(Ben.,0-  deSorm.,  II.  66'.13.  Michel.) 

EMPAITREMENT,    VOir  EMPAISTREMENT. 

EMPAITRIER,  YOlP  EMPETRER. 

EMPALÉ,  voir  Emparlé. 

EMPALEis,  adj.,  pâle  : 
Vus  veiscics  mervelles,  ces  barons  amatis, 
De  duel  et  de  pesance  tains  et  eiupateis. 

[Roum.  d'Alix.,  P  80'',  Michelanl.) 

1.  EMPALER,  -  pailler,  enp.,  v.  a.,  percer 
avec  un  pal  ou  toute  autre  arme  : 

Vit  par  de  fors  les  lices,  sor  perces  encruees. 
Les  lestes  de  ses  homes,  les  a  les  empalées. 

(Hoiim.  d'Alix.,  1°  35=,  Michelant.) 

Les  testes  de  ses  homes  lez  a  lez  enpalees. 

(Ib..  Richel.  24364,  P  27  r°.) 

Hz  empailloient  et  feroient  parmi  le  cors 
ou  parmi  membres  gens  et  chevaulx. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641,  f  132  v°.) 

Les  archiers  englois  conmenchierent  a 
traire  moult  fort  et  moult  roit,  et  a  enpaller 
hommes  et  cevaus.  (Id.,  ib,  IV,  234,  Luce, 
ms.  Rome.) 

Tu  me  feras  clouer  en  croix,  ou  bien 
empaler.  (Amyot,  Si  le  vice  suffil  pour  rendre 
malheureux,  3.) 

Empaler.  It.  Impalar.  (JuN.,  Nomencl, 
p.  150,  éd.  1377.) 

En  son  anniversaire  ils  tuoyent  cinquante 
chevaux  ,  montez  de  cinquante  pages, 
qu'ils  avoyent  empalé  par  l'espine  du  dos 
jusques  au  gozier,  et  les  layssoyent  ainsi 
■plantez  en  parade  autour  de  la  tumbe. 
(Mont.,  Ess.,  1.  II,  c.  12,  P-  296,  éd.  1595.) 

—  Palissader  : 

De  mavestié  et  de  corine 
Fu  celle  maison  empalée. 
fRcTEB.,    la     Voie    de    Paradis,    Richel.     1634, 
P  85  r°.) 

2.  EMP.\LER,  enpailler,  v.  n.,  devenir 
pâle  : 

p.illeo,  enpailler.  (Gloss.  lat.-fr.,  Richel. 
1.  7679,  f°  223  r.) 
EJIP.VLEURE,  amp.,  s.  f.,  palissade  : 


EMP 

De  trislece  est  Vampaleure  (de  celle  maisOD). 
(Rdteb.,    la     Voie    de    Paradis,    Richel.    1631, 
1"  85  r».) 

EMPALIR,    -  aulir,   tnpalir,  empailUr, 
verbe. 

—  Act.,  rendre  pâle  : 

Et  quant  la  mort  Vol  etipali 
.En  enfer  fu  en>eveli. 
(DU  du  Besant.  Richel.  195-25,  1°  104  r».) 
Mais  la  dolors  qu'ai  cuer  li  tint 
Li  avait  enpali  le  vis. 
(Ren.  de  Beidjeu,  li  Biaus  Desconneus,  4190, 
llippcau.) 

—  Neutr.,  devenir  pâle  : 

Li  cuers  li  faut,  si  empanlit. 
(Vaussonpcion  N.-D.,  Ars.  5201,  p.  140».) 
Adont  l'esgarde,  si  le  vit  empalir. 
(Alexis,  981,  Richel.  12471,  G.  Paris.) 
Aussi  tainst  comme  chendre  et  enpalit  le  vis. 
(De  SI  Alexis,  939,  llerz.) 

i  Mais  quant  vient  une  fièvre  ague, 

I  Qui  si  le  deslraint  et  arsne, 

i'aindre  le  fait  et  empalir. 
Non  par  viellece  défaillir. 
(iloralilés  sur  six  vers,  ap.  Jub.,  IVo«i'.  Rec.,  H, 
299.) 

Mais  de  paonrlout  empali 
Quant  il  vit  la  lance  brunie. 
(Comm.  le  Roi  Sounain  fu  mort,  ms.  .^.vranches 
1682.) 

—  Empali,    part,    passé  et  adj.,   pâli, 
rendu  pAle  : 

Tint  l'espee  sacie, 
De  sanc  et  de  .erviele  fa  ron.ste  et  empalie. 

(Boum.  d'Alix..  t°31-\  Michelant.) 

Tant  a  perdu  de  sanc,  tous  en  est  enpalis. 

(Fierabras.  913,  A.  P.) 

Et  lues  que  la  rose  est  quillio 
Isnielemenl  est  eapalie. 
(G.  DE  Camdrai,  Barlaam,  p.  118,  Meyer  ;  ms. 
Richel.  1553.  i"  219  v°.) 

Par  Deu,  garsons,  la  vcrtns  est  faillie 
Vostre  face  est  Jurement  empaillie. 

(Gaydon,  6731,  A.  P.) 

Tel  duel  ol  et  lele  honte,  tote  fu  enpalie. 
(Fragm.  du  xui'  s.,  cité  par  Reiff.,  Chron.  de  Ph. 
Mouskes,  t.  I,  p.  613.) 

La  'ace  li  devinl  vermeille, 
Puis  devint  Iresloute  empalie. 

(Lai  de  l'Ombre,  p.  66,  Michel.) 

>'e  n'iert  irez  ne  empaliz. 
(Dou  Lion  et  dou  Pastoriau,  ms.  Chartres  620, 
1         f»  134".) 

EMPALissEMENT,  S.  m.,'  Caractère  de 
ce  qui  est  pâle  : 

Se  vos  dormez  entre  lesclers  les  pennes  de 
la  colombe  enargcntees   et  les  derrierete-. 
del  dos   en   l'empalissement    d  or.    (^Bible, 
Richel.  899,  f»  24S'i.) 
L'eure  que  il  nasquirenl  vous  di  chertainemeat 
Que  le  soleil  rougi  en  empalissemenl. 
Et  mua  sa  fachon  et  son  trescourement. 

(Doon  de  Maience,  6883,  A.  P.) 

EMPALMiER,  v.  H.,  sc  pavoiser  : 
Estant  les  dits  galions  arrivez  e°.  Souli- 
djrt  le  navire  le  Croissent  y  estoit  qui 
commença  a  tirer  sa  volée  et  empalmer; 
le  bateau  ou  estoit  la  reine,  estoit  devant 
celu  du"oy,  bien  loin,  que  le  dit  Croissant 
sa  à  d'une  belle  volée  de  son  artillerie^ 
lEniréedurorj  Charles  IX  dans  a  in  le  de 
St'mio,  Bibl.  cur.,  p.  103,  ap.  Ste-Pal.) 


EMPALUER,  enp.,  verbe. 


EMP 


EMP 


EMP 


SI 


—  Act.,  souiller,  ddtreuiper  : 

L'ivers-.,- 

Qai  la  terre  einpalur  et  moille. 

(Ben.,  Troie,  -riiH.  Joly.) 

E  li  dax  Tait  par  la  bataille 
Tieb;tut  cerchant,  s'espce  nue, 
Qai  de  sanc  la  terre  enpahte. 

(ID.,  D.  de  Norm.,  II.  iUll,  Jlichel.) 
Ne  Toel  mes  dras  enpaluer. 

(Tristan,  l,  3881,  Michel.) 
Parmi  le  cors  H  met  l'eDscgoe  a  or  batue, 
Si  que  del  sans  vermol  toute  l'a  empaluc. 

(Eiif.  God.,  lUchel.  12358,  f  3-2''.) 

—  Réfl.,  se  salir,  s'embourber  : 

De  tay  se  vat  enpaltwr. 
<G.  DE  BiBLEsnoRTH,  16,  Meyer,  Rrc,  p.  361.) 
Qui  quiert  les  voies  et  les  seates 
Ou  l'ea  se  paet  enpaluer, 
(Vers  de  le  mort,  Itichol.  23111,  f  SW-.) 

Qai  qniers  les  voies  et  les  sentes 
Oa  l'on  se  suet  empailler. 

(//'.,  Ars.  .Ï-2III,  p.  22!)''.) 

—  Neutr.,  être  siniillé,  être   embourbé  : 

Fiere  escremie  ont  rendue. 
De  lor  sanc  la  tere  empatite. 

(Be.v..   Troies,  Richel.  3'?i,  f»  09'=.) 

La  veist  bon  bataille  bien  Terne 
El  mainte  tar^'e  estroee  et  fendne, 
Del  sanc  vermoil  la  poudrière  enpalite. 
(Herb.  Leocc,  Fouli;.  de   Candie,    Richel.   23518, 
f»  112  r".) 

—  Empah(e,  part,  passé,  souillé  : 

Ge  habite  en  mei  lo  pople  ki  at  empa- 
4ueies  lèvres.  {Dial.  S.  Greg.,  p.  141, 
Foerster.) 

EMPAX.vGE,  antpanage,  -  aiiiage,  s.  m., 
apanage  : 

Le  duché  de  'Valois  fut  baillé  au  duc 
d'Orléans  par  empainage.  {Coût,  de  Senlis, 
Lxvi,  Nouv.  Coût,  gén.,  Il,  713.) 

L'une  des  pairries  de  France  qui  ont 
esté  desunies  par  empanage,  alliauces  de 
maria-es,  accords.  (Bourgueville,  Rech. 
de  la  Neuslrie,  I,  3,  éd.  1588.) 

Vampanage  de    monseigneur   François 
frère  du  roy.  (Id.,  ib.,  I,  50.) 
Empanage,  as  appenage.  (Cotgk.) 
EMPAN'ciER,  enp.,  anp.,  verbe. 

—  N'eutr.,  se  remplir,  en  pariant  de  la 
panse  ; 

Tonz  tens  i'anpmcier  lenr  panse  art. 
(G.  DF.  Coixr.i,  Mir,,  ms.  Soiss.,    f"  30''.) 
Toi  tens  à'enpancier  la  pance  art. 

(Id.,  ib.,  ms.  lirnx.,  f»  29'=.) 

—  Réfl.,  entrer  dans  la  panse  : 

Le  passaje  se  ferme  ou   les    boyanx  commencent, 
Et  ou  abaadamment  les  viandes  s'empaneent. 
(Grevis,  les  Œiiv.  de  méandre,  p.  61,  éd.  156-7.) 

EMP.\N-ELLER,  V.  0.,  Charger  d'une 
fonction  judiciaire  : 

Encouutre  le  myschief  qui  avient  as 
diverses  genlz  de  roiahiie  qui  sonnt  em- 
pnne/te  et  retournes  devanat  les  justices  et 
barons  de  l'escheker.  (Stat.  de  Richard  II 
an  VII,  impr.  goth,,  Bibl.  Louvre.) 

Et  que  en  les  enqueslcs  en  ceo  cas  ap- 
prendre facent  les  viscountz  et  autres  of- 
ficers  as  queus  il  appenl  empaneller  bones 
i-X  sufliciaates  persones  nient  suspectes  ne 
procures,  c'est  assavoir  que   tiels  eient  al 


I    meyns  chescun   deux   qui  serrount  ensy 

empanelles    en   tielx    enquestes   deins   le 

'    roialme  .c    .s.  des  terres  tenenementes  ou 

I    de    rftut    per   an,  sur  peine   d.'   perdre  al 

I    oeps  le  roy,  .x.    .II.  Et  ceux  qui  serrant 

!    empanelles   en    tiels  enquestes   en    Gales 

eit  cbescun    deux   al  value  de  .xl.  s.  per 

an.  {Stat.  de  Henri  V,  an  ii,  ib.) 

1.  ElIP.VN'EIl,  voir  E.MPENN'ER. 

2.  EMPANEu,  V.  a.,  mesurer  avec  la 
main  : 

Einpanant  le  visage  du  patient  en  forme 
de  signe  de  croix.  (Carloix,  Mem.,  ms., 
ap.  Ste-Pal.) 

EMPANERER,  V.  a.,  mettre  dans  un 
panier  : 

Nul  marchant  ne  pourra  remuer  poisson 
de  paniers  en  autres,  puis  qu'ils  seront 
empanerez  en  la  mer,  ne  ne  pourra  faire 
de  deux  paniers  trois.  (1330,  Ord.,  Il,  360.) 

Empanerer.  (Oudi:?.) 

EMPANON,  voir  Empen.xo.v. 

EMPAXRRE,  voir  EMPREXDRE. 

E.MPANs,  S.  m.,  querelle,  contestation  ? 

En  action  de  meubles  peuvent  excepter 
les  témoins  par  lignage  dedans  le  tiers 
desré  ou  pour  estre  du  conseil  ou  pour 
estre  personnes  infâmes,  mais  pour  estre 
roturier  non,  et  si  aucun  a  eu  empans  sur 
les  tesmoins,  est  il  défaut  a  dire  dessus  es 
autres  termes  ?  Oui,  il  doit  dire  dessus  et 
le  gréer  s'ils  doivent  estre  témoins  en  la 
cause.  (Ord^  du  D.  Jehan  II,  1301,  Morice, 
Pr.  del'H  de  Brct,  l,  1169.) 

Eiip.vouRiR,  enp.,  eiiipouryr,enp.,\'.  a., 
efifrayer  : 

Et  un  mouton  de  li  anemi  lui  vindrent 
encontre,  ou  la  multitude  eiipaouri  li 
chrestien,  et  o  l'arme  li  tailla  l'escut  en 
main.  (Aimé,  Yst.  de  li  Norm.,  vi,  19^ 
Champollion.) 

Pieres  fust  molt  enpourys  de  la  manace. 
\Foulq.  Fils  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s., 
p.  6.1) 

Tous  iceux  que  la  furent  devyndrenl  si 
enpourys  qu'il  ne  purreint,  pur  pour, 
mover'pié  ne  raeyn.  (Ib.,  p.  19.) 

Quant  sire  Water  avoyt  oy  le  maunde- 
ment  molt  luat  empoury  de  le  maunde- 
ment.  (Ib.,  p.  48.) 

EMPAPILLOXXÉ,    part,   passé    et    adj.   1 
brillant  d'un  éclat  pareil  h  celui  des  aîles 
du  papillon  :  j 

Cil  trorapoonr  et  si  trompoienl, 
Kt  les  bachelers  am«ncieat 
D'armes  st  empapillonnez 
Oiie  puis  l'enre  que  je  fn  nez 
Ne  vi  a  mon  gré  tel  mervoillesi 
(Bretex,  Tourn.  de  Cliaiiv.,  4.12,  Dclmottc.)  j 

EMPAPixER,  V.  a.,  barbouiller,  enduire  : 
Et  hucha  les  gens  et  son  maistre,  qui  | 
ouvrirent  le  casier,  ou  ilz  trouvèrent  ce 
povre  prisonnier,  doré  et  empapiné  d'oe.uh, 
de  fromaige  et  de  lait.  (Louis  XI,  Nouv., 
Lxxiii,  Jacob.) 

Cent  œufs  a  empapiner  la  caudiere  du 
brasseur.  (Compte  de  lo72,  S.  Orner,  aii. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EMPAQUER,  empacquer,  empalcker,  v.  a., 
mettre  en  paquet  : 


Fount  trencher  tielx  draps  as  petitea 
pièces  de  cj-nk  ou  sys  verges  ou  de  pluis 
ou  de  mej-ns,  et  ent  fount  diverses  garne- 
ments, et'les  empalck^nt  en  lour  hostielx, 
et  en  mesmes  les  paUkes  subtielment  em- 
pakkent  leyns  lin,  or  et  argent,  ou  plate. 
{Stat.  de  Henri  IV  d'Englet,  an  xi,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Vingt  cinq  gros  cacques  avec  la  coldre 
et  visme  dans  lesquelles  a  esté  empacqué  de 
la  pouidre  w  canon  et  harquebuzerie.  (13 
nov.  157S,  Arcb.  Gironde,  Not.,  Dorléans, 
212-1.) 

EMP.AR.Aciox,  s.  f.,  fortiflcation  : 

Pour  raison  et  cause  desdiz  édifices, 
emparaeions,  fortifficacions,  qu'il  a  desja 
lait  faire  en'  ladite  mote.  (1403,  Arch.  JJ 
138,  f»  17  r».) 

EMPARAGE,  S.  f.,  parage,  appariage  : 
Celui  qui  tient  fief  par  hommage  ou  mn- 

parage:   {Couslum.     de    Poictou,     cb.     3, 

éd.  1499'.) 

EMPARAGiER,  Bnp.,  V.  a.,  marier  une 
011e  à  un  homme  égal  à  elle  par  la  nais- 
sance, l'état  et  la  fortune  : 

Pour  le  mariage  de  sa  fille  emparagee 
noblement.  {Coût.  d'Anjou,  128,  f^ouv. 
Coût,  gén.,  IV,  S41\) 

Qu'elle  soit  mariée  et  emparagee  noble- 
ment par  le  père.  (Ib.,  241,  Nouv.  Coût, 
gén.,  IV,  333».) 

Emparagé.  That  hath  his  due  part,  or 
portion.  Fille  emparagee  suffîsammeut,  ou 
deuement.  Fitly  matched,  equally  maried; 
no  way  disparaged   by   her    match.  (CoT- 

CUAVE.) 

Emparager,  apparager,  marier  avec 
partie  pareille  en  condition.  (.Monet,,  Pa- 
rallele  des  langues,  Rouen  1632.) 

—  Ennoblir  : 

Denier  emparagé  vilaine. 
(De  dan  denier,  Jub.,  Jongleurs  ri  Tivunères, 
p.  97.) 

—  Emparagié,  part,  passé  ;  bien  empara- 
gié,  qui  a  de  nobles  parents  : 

Fix  est  Namon  le  Kallon  consillîer  : 
N'a  home  el  raond  mix  soit  enparagies. 

(riAi.MB.,  Ogier,  3'J63,  Barrois.) 

EAiPARANCE,  -ence,  enp.,  s.  f.,  fortilîca- 
tion,  défense  : 

Il  avoit  fait  enparer  les  vint  (sic)  de 
Pampelune  et  mis  portiers  ^wrX'enparance. 
(1323,  Arcli.  JJ  62,  f°  28  r») 

Sur  Vemparanee.  {Ib.,  f"  28  v».) 

Eniparenee,  defeuce.  (Cotgr.) 

EsiP-ivRCHEiiENT,  eniparkement,  enp^, 
s.  m.,  action  de  renfermer,  de  mettre  en 
parc  OU'  en  lieu  clos  les  bêtes  prises  en 
contravention  : 

E  l'agislement  de  la  comune  e  le  proufit 
df.s  enparkemenz  apeud  a  luy.  {Vear  books 
of  Vie  reign ofEdw .  Via  first,  years xss-xsxi, 
p.  17,  Ker.  brit.  script.) 

Une  feme  se  pleynl  qe  un  Esteven  Ro- 
beas  avoyt  pris  ces  berbj'z  etc.  en  le  haut 
estre  etc.,  issint  qe  par  force  de  enparke- 
ment  tant  morirent  ea  faud'c,  e  tant  après 
ladeliverance.(  1303,  J6.,  years- xxxn>xxxiir, 
p.  379.) 

Lorsque  des  bêtes  ont  fait  quelque  dom- 
mage, c<  y  doit  le  sei.gnionrd'elsoil  mettre 


52  EMP 

remédie,  par  emparkement,  del  outrage  de 
bestes.  »  (Britt  ,  Loix  d-AngleUrre, 
fo  148  V»,  ap.  Sle-Pal.) 

Faire  ajourner  ceulx  ou  celles  qui  es 
tetDps  a  venir  feront  ceulx  emparchemens 
de  be=tes  es  dits  heritaiges.  (1467  tem.  de 
lafor  deBrecelien, Cart.de Redon.Esclairc, 
ccCLSXxviii,  A.  deCourson.) 

EMPARcHEunE,  S.  f.,  action  d'enfermer 
les  bêles  prises  en  contravention 

Li  siergnnt  juré  doient  estre  creu  de  lor 
emparc/ieum  et  de  lor  messeries  par  lor 
sairement.  (1247.  Cari,  de  Hain  Loi  des 
villes  d'Onnaing  et  de  Quaroube,  ArcU. 
Nord.) 

EMPAUCHiER,  -  cicr,  emparquer,  enp., 
enparker,  verbe. 

—  Act.,  enfermer  dans  un  parc  : 
Pu^e  no    bestes    enparker.    (1304,    Year 

hooks  of   the  reign  of  Edward    ihe  firsl 
years  sxxil  XXXlll,  p.  65,  Rer.  bnt.  script.) 

—  Emprisonner,  entourer  : 

Le  fiU  an  conle  de  Blamont 

Fa  pris;  et  o  ceus  que  ^'enparque 

Le  eu  att  conle  de  la  Marque. 

(Glurt,  Roy.  liijn.,  13S91.  W.  clD.) 
Grant  multilude  d'eus  Yempirchen 
Qui  sus  lui  fièrent  et  descharchent. 

(lo.,  ii.,  C9"3,  Duchon.) 

Trop  ai  en  mauves  leu  marchié, 
Li  dé  m'onl  pris  et  emiarchié. 
(UuTEB..  h  DU  de  la  Griesche   d'ïrer,  1,  "27,  Ju- 
binal.) 

—  Tenir  enfermé  dans  un  lieu  retran- 
ché : 

Dont  les  logea  dedans  une  vigne  près 
de  la  tout  a  l'entour  bien  fossoyee  et  for- 
titaee  a  l'avantage,  et  illecques,  avecques 
son  artillerye  qu'il  mit  sur  le  bort  des  fos- 
^ez  et  quelque  nombre  de  genetaires,  les 
emparqua.  (D'Auton,  Chron.,  Uicbel.  5082, 
f  143  !■».) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  clôturer,  pa- 
lissader,  retrancher  : 

i'ay  einparqué  mou  petit  parquet.  —  1 
impale,  1  close  a  grounde  or  a  parke  witli 
pales.(PALSGRAVE,  Esclairc, p.  590,  Géuin.) 
Il  tire  ses  navires  a  terre,  et  les  empar- 
que  de  palliz  et  fùssez.  (Maigret,  Polybe, 
V,  Z,  Lyon  1358.) 


—  Avec  un  sujet  de  chose,  tenir  ren- 
fermé, contenir  : 

Tout  ce  ou  ils  pouvoient  asseoir  les 
mains,  doigts  ou  graux  estoient  riflé  et 
ranchonné,  et  en  tant  grant  multitude  de 
vasselles,  joyaulx  et  chaisnes,  que  les 
coffres  u'estoient  suffisans  de  les  engloutir 
et  emparcier.  (J .  Moliket,  Chron.,  eh.  cclix, 
Bucbon.) 

—  Réfl.,  s'enfermer  : 

Si  s'est  enclose  et  emparchiee 
Eo  clolstre  ou  ne  voit  mes  nulai. 
(G.  DE  Comci,  de  t'Emper.,   RicheL    231U, 
l'  i-iS'.) 

Emparquer  appartient  à  la  langue  mo- 
derne, quoique  peu  usité,  dans  le  sens  de 
mettre  dans  un  parc,  et  d:  circonvenir. 

EVPARDEVEus,  prép.,  du  coté  de  : 


EMP 

Item  le  chief  du  clousel  séant  dessus  le 
courtil  Mons.  Jlile  empardevers  nostre 
vigne.  (1309,  Arch.  JJ  41,  f  56  r».) 

EMPAREMENT,  -  arremeiit,  -  airement, 
-  arament,  s.  m.,  fortification  : 

AuprouBt...desempoi-ceiiie?!S  etfortiffica- 
cions  de  ses  bonnes  villes  fermées.  (1367, 
Arch.  K  49,  pièce  24.) 

Et  faites  plusieurs  fortifications  et  empa- 
remens.  (1367,  Lett.  d' abolit,  de  Phil.  prem. 
D.  d'Orl.,  Arch.  Loiret.) 
1  Faire  paier  les  gardes  desdis  chasteaux 
et  forteresses  et  les  emparemens  d'iceulx. 
I  (1380,  Cart.  de  Sens,  Uicbel.  1.  9895, 
f»159v".) 

Demolucions,  emparemens  et   nouveaux 
édifices  de   forteresses  par   eulx  faiz.  (21 
'    mai  1381,  Ch.  du  D.   de  Bret.,  î"  Bizeul, 
Bibl.  Nantes.) 

Et  aviser  les  fortiffications,  emparamens 
et  réparations  qui  y  seront  nécessaires. 
(1389,  Ord.,  Pr.  de  1  H.  de  Nim.,  111,  98.) 

En  la  fortirficaciou  et  empairement  de 
nostre  chastel  de  Sablé.  (1394,  Ord.  du  fl. 
d'Orl,  Arch.  Sarthe,  E  271,  pièce  42.) 

Pour  faire  plusieurs  reparacions  et  em- 
paremens en  la  ville  Jd'Orleans.  (Letl.  de 
comm.  de  J.  Bdt.  d'Orl,  26  déc.  1428,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

Facent  esdiz  fossez  plusieurs  reparacions, 
curaiges,  apparfondissemens  et  autres  em- 
paremens pour  tenir  les  eaues.  (1430,  Ord., 
XIII,  158) 

...  Laquelle  pierre  a  esté  emploiee  pour 
Vemparement  de  ladite  ville  a  charger  les 
rateault  qui  de  nouvel  se  font.  (1431, 
Comptes  de  Nevers,  CC  32,  f"  18  v°,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Emparement  du  pavé  qui  de  présent  se 
retfail.  (Ib.,  f  20  v°.) 

Comptes  de  l'aide  sur  le  sel  octroyé  aux    , 
habitants  pour  employer  a  la  repparacion 
et  emparement  du  pont  de  Loire  et  autres    | 
fortifficacions  et  emparemens  de  lad.  ville.    ] 
(1453,  i6.,  49.) 

Contribuer  aux   réparations   et  empare- 
mens de  la  ville.  (1469,  ib..  CC  64,  f°  28  r».) 
Pour  la  fortiffication  et  emparement  de 
la  dicte  ville.  {Ib.) 

A  la  reparacion.  edifficacion  et  empare- 
ment de  ceste  ville.  (1494,  Comple  de  R.  Le- 
baud,  f°  1»,  comm.  de  Quimp.,  Arch.  Fi- 
nist  ) 

Employer  les  deniers  qui  en  provien- 
dront es  reparacions  et  emparemens  de  la- 
dicte  ville  d'Aniyens.  (31  août  1520,  Actes 
relal.  d  la  con/irm.  de  certains  privilèges 
accordis  pa>- Louis  XI  d  la  ville  d'Amiens, 
ap  A.  Thierrv,  Monum.  inéd.  du  tiers 
état,  1. 11,  p.  563.) 

Des  deniers  et  finances  qui  seront  or- 
donnez tant  pour  le  faict  d'icehe  (ville) 
que  réparations,  fortifications  et  empare- 
mens. (loo7,  Lelt.  pat.  d'Henry  II,  Ueglem. 
du  Conseil,  ms.  Louvre,  B  1308^.) 


E.MP 

Ilaulemenl  fa  enparentez; 
De  Troie  fa  ces  pareutez. 

(Dolop.,  131,  Bibl.  elz.) 

.X.  chevaliers  en  a  o  lui  menés. 
De  ses  barons  des  miex  enpareiUê. 

(Iliioit  de  Bord.,  5-4-2,  \.  P.) 

A  nne  part  se  traient  li  vu.  des  plus  aisnez, 
De  tons  les  pins  lians  liomes,  du  miels  anparanlei 
(Gui  de  Bourg.,  -212,  A.  P.) 

De  grans  gens  fut  emparantee. 

(Yie  Ste  Uarg.,  ras.  Troyes.) 

El  hautement  enparentez. 
(De  la  Guerre  sainte,  Vat.  Chr.  1G50,  V  13''.) 
Mes  ne  sai  dont  el  est  née, 
Ne  de  quej  parans  ele  est  emparantee. 
(Thibalt  de  Blazon,  Pasiorelle,  ap.  Tarbé.  les 
Chansoitn.  de  Champagne  aux  xii'  et  xiu*  s., 
p.  20.) 

Un  baron  de  Chanpaigne,  vaillant  che- 
valier et  prou  et  de  grant  cuer  et  bien  en- 
parenté.  (Est.  de  Eracl.  Evip.,  xxvii,  14, 
llist.  des  crois. J 

Moult  estoit  bien  emparentes  et  moult 
âmes  de  ses  parens.  {Hist  des  ducsdeNorm. 
:    et  des  rois  d'Anglel.,  p.  115,  .Michel.) 

—  Reconnu  comme   parent,  rapatrié, 

!   raccommodé  : 

Ja  bon  traîtres  n'ert  par  mol  enparenles. 

(Atol,  7711,  A.  T.) 

Il  y  avoyt  de  l'estrif  entre  eulx  ung  long 
temps,  mâys  par  sa  police  ilz  esloyent  em- 
parentes. (Palsgrave,  Esclairc,  p.  624, 
Génin.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  emparenlé. 

EMPARENTi,  enp.,  adj.,  fortitié  : 
Ceste  ville  esl  trop  grande  el  Irop  enparealie. 
(H.  Capet,  5S81,  A.  P.) 

EMPARER,  amp.,  verbe. 

—  Act.,  s'emparer  de,  prendre,  occuper  : 

Pour  la  garde  d'icelui  bailliage,  et  de- 
molicion  des  places  que  ont  emparées  et 
emparent  les  ennemis.  (Lett.  and  pap. 
illustrât,  of  the  wars  of  the  Engl.  in  Fr., 
dur.  the  reign  of  H.  VI,  p.  132,  Rer.  bnt. 
script.) 

Se  sont  amparees  et  ont  prins,  tenu  et 

i    occupé,  et  encore  amparent,  détiennent  et 

occupent     plusieurs    seigneuries...   (1470, 

i    Proc.-verbal,  Cabinet  de  M.  de  Lachassai- 

1       Et  fut  emparé  le  cliastel    Saint  Cclerin, 
I    près  Alencon,  par  un  escuier  nommé  Jehan 
I    Armenge,'  de   la  compaignie   de   messire 
Ambrois  sire  de  Loré,  et  ung  autre  gentil- 
homme nommé  Henry  de  Villeblanche.  (.1. 
'    Chartier,  Chron.  de  Charl.    VU,   c.  60, 
Bibl.  elz.) 

Cette  année  les  Anglois  emparèrent  la 
place  de  St  James,  combien  que  par  les 
trefves  eust  esté  dit  que  aucunes  novalitez 
ne  se  feroient.  (S.  Gilles,  Ann.,  t.  Il, 
t»  246  V»,  éd.  1492.) 


EMPARENTÉ,  emparante,  enparenté, 
anparanlê,  adj.,  apparenté,  qui  a  une 
parenté  : 

De  .11.  pars  bien  enparentee. 

(Wace,  Bou,  Richel.  375,  f°  213°.) 

Makalres  est  forment  enparenles. 
Il  est  dus  de  Losane,  le  fort  chité. 

(Mol,  4392,  A.  T.) 
Des  miez  emparentes. 

(.Aleschans,  Richel.  1418,  f°  215  v°.) 


—  Mettre  en  possession  : 

Car  puis  qu'il  n'y  a  rien  plus  propre  a 
Dieu  que  son  éternité  et  avoir  estre  de 
sov  mesme,  ceux  qui  attrilment  cela  au 
diable,  ne  Vemparent  ilz  point  aucunement 
du  titre  de  Dieu'?  (Calv.,  Instit  ,  i,  xini, 
éd.  1361.) 

—  Défendre,  fortifler  : 

Dedenz  lequel  temps  ilz  aient  leurs  ditoz 
forteresches  empairees  (31  m)-  »•?"; 
Léop.  Dehslc,  Mand.  de  Charles  V,  p.  441.) 


EMP 


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sr 


Comme  monseigneur  le  daulphin  régent    | 

le  reaulme eusl  commandé  et   ordonné 

aux  bourgeois  et  habitans    de  la  dite  ville 
que  tanlost  et  sans   délai   emparassent  et    j 
fortifiassent  la  dite  ville.  (30  mai  1419,  Ord. 
du  grand  maistre  des  eaux  et  forests  au  titre 
du  siège  d'Orléans  par  les  Anglois,  Le  Clerc    i 
de  Doûy,  Arch.  Loiret.) 

Iceux  habitans  des  le  vivant  de  feu 
nostre  oncle  Jehan,  duc  de  Berry,  que 
Dieu  absoille,  et  par  son  aultorité  et  li- 
cence,encommencerenteî?!;)arer  et  fortifier 
la  dilte  ville.  (Lett.  Pat.  de  Charles  Vil, 
l'érùmé,  p.  137.) 

Et  au  surplus  du  dit  lieu  (de  Neploy) 
tant  a  l'entretenir  et  emparer  que  a  faire 
les  retraits  es  dits  jardins  et  terres  sera 
tenu  y  faire  le  mieul.x  qu'il  pourra.  {Compte 
du  domaine  pour  l'année  finie  au  jour  de 
St  J.B.  1468,  L"  Clerc  de  Doûy.) 

Le  conte  de  Richemont,  connestable  de 
France,  fii\.  emparer  \a  ville  de  Pontourson 
en  Normendie  et  y  mist  grosse  garnison 
contre  les  AngIoiz."(J.  Cn.iRTiEn,  Chron.  de 
Charl.  VU,  c.  31,  Bibl.  elz.) 

A  la  longue,  telles  choses  tant  desmesu- 
rees  et  si  violentes  nous  seroyent  insup- 
portables, mesmes  pour  les  doléances  que 
nous  en  font  nosdicts  subgectz,  lesquelz, 
connie  bon  père,  nous  sommes  obligez 
d'emparer  e\.  soubstenir.  (1549,  Pap.  d'Etat 
de  Granvelle,  t.  III,  p.  391,  Doc.  inéd.) 

—  Garnir  : 

Emparer  d'erbes  verdes  ledit  lombeaul. 
(7  oci.  ii'9.  Fond,  d'un  annio.  par  J. 
Drouhot,  Arch.  mun.  Autun.) 

—  Être  entouré  de  : 

Un  cercle  d'or  ont  sor  soq  chief, 
Qai  empare  de  chief  en  chief 
Color  rosiae  fresche  et  blanche. 

(Tristan,l,  3S73,  Michel.) 

—  Emparé,  part,  passé,  entouré,  envi- 
ronné . 

En  l'an  cy  dessns  declairé  (l  131) 
Henry,  jeune  roy  d'Englelerre, 
En  Paris  si  Tint  emparé 
De  plusieurs  seigneurs  de  sa  terre. 
(Martial,  Yig.  de  Ch.  VU,  E  III,  éJ.   I  l'j3.) 

—  Embarrassé,  retenu  : 

Heureux  me  tiens  estre  desemparé 
Du  mocqueur  monde,  ou  j'esloye  emparé. 
(BOOBDIGNÉ,  Ley.   de  P.  Faifeu,  p.  ",  Joaanst.) 

Forezien,  empara,  protéger,  défendre, 
garantir. 

EMPAUEUR,  adj.,  qui  s'empare  d'une 
chose  : 

De  pins  grans  biens  est  celny  empareur. 
Et  plus  riche  est,  qnant  moins  il  y  aspire 
Qu'un  cooToiteui,  qui  en  a  tant  par  heur. 
(J.  BoLCHET,  Ep.  fam.,  1'  p.,  Lvvii,  éd.  1345.1 

EMP-^RFOXDIR,  emperfondir,  enp.,  v. 
a.,  approfondir  : 

Por  ce  qu'il  corront  et  enperfondist  le 
leu  par  la  force  de  s'abstercion.  (Bbcn  de 
Long  Borc,  Cyrurgie,  vas.  de  Salis,  f°  30'.) 

—  Enparfondi,  part,  passé,  plongé  pro- 
fondément : 

Et  s'ilestoit  trop  enparfondy  ou  fort  dor- 
mir on  luy  doit  tirer  les  poilz  de  la  barbe 
et  du  penil  et  les  nazilles  et  estraindre.  (B. 
DE  GoRD.,  Pratiq.,  Il,  12,  éd.  1495.) 

—  Profond  : 


Aucuns  sur  les  fossez  qui  furent  emparfoiidij 
Kegardoient  le  mur  el  les  creneauls  aussi. 
(Cuv.,  Chraii.  de  Duiiiiesclin.  II,  p.  22i,  var-, 
19811-19833,  Charrière.) 

EMPARiLLER,  enp.  (s'),  V.  réQ.,  se  pré- 
parer : 

Vous  pri,  seignors  barons,  are  vous  enpariltez, 
Tenez  les  moult  eslreit,  sovcnt  les  assaillez. 

(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  21364, 

f°  64  r°.) 

EMPARLÉ,  enp.,  anp.,  empalé,  adj.,  qui 
manie  avec  facilité  la  parole,  habile  à  s'ex- 
primer, qui  a  la  langue  déliée,  et  parfois' 
causeur,  bavard: 

El  moult  est  enrainez,  et  raoultest  empalez. 
Nulle  rien  n'aime  tant  comme  nos  deslorber. 
(Hermin.  Bible,  ms.  Orléans  STl*"».) 
Saiges  fu  et  bien  empariez. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3611,  f"  165=.) 
Celé  respont,  ke  bien  fa  anparlee. 

iCir.  de  Viane,  Richel.  1448,  f"  9''.) 

I.ors  est  a  Bel  .Vcueil  alee 
Franchise,    la  bien  emparlee. 

(Rose,  Richel.  1513,  f°  28=.) 

Lors  prcndes  un  message  qui  soit  bien  enparles. 
(Biieves  de  Comm.,  3208,  Scheler.) 
?»'e  se  fait  pas  emportes  ne  agus, 
Ains  est  taisans  con  s'il  estoit  tos  mus. 

(.Mexis,  305,  xui°  s.,  G.  Paris.) 

Sovent  sera  blasmez 
Qui  trop  est  enparkz. 
(Les  Proverl/cs  au  eonte  de  Brelaiijiie,  p.  173,  Cra- 

pelet.) 

Et  si  sera  poi  enparles.  {.irlur,  ms.  Gre- 
noble 378,  f  12^) 

Ow  vos  bénie  !  fait  li  uns  qui  plus  fu  en- 
parles des  autres.  {Auc.  et  Me.,  p.  22^  Su- 
cliier.) 

Si  empariez  et  si  sages  estoit  en  paroles. 
(Chron.  de  S.  Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  13l=.) 

Tant  estoyent  beaux  langagiers  et  em- 
pariez. (Liv.  du  Cheval,  de  La  Tour,  prol., 
Bibl.  elz.) 

Et  beust  bien  a  tant  qu'il  fut  bien  yvre 
et  fut  joyeul.N.  et  emparlé.  (II.,  cxxv.) 

Elle  ot  tant  la  langue  emparlee  et  Hater- 
resse  que...  {Met.  d'Ov.,  Vat.  Chr.  1686, 
f»  45  vo.) 

Il  est  venus  a  lui  fièrement  empariez. 

(Cov.,  du  Guesclin,  2168,  Charrière.) 

Sage  et  avisée, 
A  point  emparlee. 
Bien  amoderee. 
Et  endoctrinée. 
(pRoiss.,  Poés-,  II,  232,195,  Scheler.) 
Icellui  Macé,  qui  estoit  homme  fort  noi- 
seux,  emparlé  et  moqueux.  (1453,  Arch.  JJ 
182,  pièce  32.) 

Comme  il  estoit  gracieux,  courtois  etbien 
emparlé,  la  salua  bien  honnorablement. 
(Louis  XI,  Nouv.,  XXXI,  Jacob.) 

Bien  enlangagee  et  emparlee.  (N.  Gilles, 
Ann.,  f»43  r»,  éd.  1492.) 

Prélat  certes  subtil  et  bien  emparlé.  (Du 
ViLLARS,  Mém-,  VII,  an  1556,  Michaud.) 

Le  mieux  emparlé  et  le  plus  éloquent 
homme  qui  fust  alors  par  toute  la  Grèce. 
(Amyot,  Vies,  Philippe,  c.  15.) 

Il  fut  seigneur  fort  débonnaire,  bien  em- 
parlé tant  en  particulier  qu'en  public. 
(Pasu-,  Lett.,  IV,  20.) 

—  Fig.,  bruyant: 


Sçavez  vous  point  on  sont 

Les  sources  emportées 

De  la  source  du  Mont 

La  bas  en  ces  valees  ? 

(J.  Vadu.,  Idill.,  I,  18,  éd.  1612. i 
Dans  la  Sarlhe,  environs  de  Lude,  on 
dit  :  •  Elle  est  bien  emparlee,  »  c'est-à-dire, 
elle  s'exprime  facilement.  H. -Norm.,  vallée 
d'Yères,  emparolé.  «  II  est  trop  bien  empa- 
rolai  pour  être  honnête.  » 

EMPARLEMENTÉ,adj.,  en  conversatioD: 

En   ces  enlrefaictes   qu'ils  estaient  ainsi 

emparlementez,  ilz  aperceurent  ung  ancien 

chevalier.  [Perceforest,  vol.  VI,   ch.  3,  éd. 

1528.) 

EMP.VRLEOR,  -  ai/foxc,  amp.,  s.  ni.,  avo- 
cat, intercesseur  : 

Guis  de  Borgngne  dist  sans  amparîeor  : 
S'il  le  refusse,  Deus  li  doiost  deshonor. 

(Mseis.  Riche!.  793,  f"  39''. 
Convoitise  seult  enorler 
Ces  avocas,  ces  plaideours 
Et  ces  autres  ampalleonrs 
Ans  maies  causes  sousteûir. 

(Fahl.  dOe.,  Ars.  .'i069,  {"  22'.) 

EMPARLER,  aiîp.,  vcrbe. 

—  Neutr.,  parler,  plaider,  causer,  dire, 
raisonner,  disserter: 

Uns  chevaliers  de  Bournont, 
Emporta  mont  resnabletnent. 

(nom.  de  Tielies,  Richel.  60.^ 

Si  grondireot  et  marmurerent 
V.i  0  loi*  seigneur  enparlerent. 
(Guillaume,  Resl.  div.,  3500,  Hippeau.) 

—  Réfl.,dans  le  même  sens  : 

La  furent  lot  ensamble  pour  combatre  rangé. 
Mais  Savaris  s'enparle,  que  savoit  lour  pansé  . 
"  Diva,  ne  vous  moves,  soies  assenré.  » 

(Desir.  de  Rome,  657,  Krœbor.) 

—  Act.,  adresser  la  parole  à,  interpeller  ; 

Bien  cuideras  avoir  mesprîs. 
Quant  tu  n'as  la  belle  emparlee 
Ainçois  qu'ele  s'en  fust  alee. 

(Rose,  2382,  Méon.) 

Franchise  l'a  bien  anparlee 
Et  li  a  dit  courtoisement. 

(II).,  ms.  Corsiui,  f  23=.) 

Ce  dont  empar(o)lé  su  . 
(Li  Noue.   Teslam.,  Poët.   fr.  av.  1300.  t.  II, 

p.  880,  Ars.) 

Hz  les  emparloienl  et  saluoient  courtoisc- 
meut.  {Le  prem.  vol.  des  grans  décades  de 
TH.  Liv.  t-  &,  éd.  1530.) 

—  Parler  de,  surtout  dans  un  sens  dé- 
favorable : 

Quant  cil  qu'il  emparolé  n'est  presenz. 
(LAURE.NT,  Somme,  ms.  Chartres  371,  f°  2  r».) 

—  Faire  parler  : 

Li  vif  diable  voz  ont  si  emparlé. 

(Gaydon,  3635.  A.  P.) 

EMPARLERiE,  amp.,  S.  f.,  foDCtion  d'a- 
vocat, de  défenseur,  d'orateur  : 

Nous  lor  otroions  qu'il  aient  es  que- 
relles office  à'emparlerie.  (t>.  de  Font., 
Cons.,  XI,  3,  Marnier.) 

Ofice  à'amparlerie.  {De  Droit  et  de  Jus- 
tice, Richel.  20048,  f°  53=.) 

Renax  de  le  VaUerie,  li  chavetiers,  n.' 
doit  estre  d'ore  eu  avant  rechus  ne  oiis  en 


EMP 


EMP 


EMP 


amparlerie  perdevant  le  maieur  et  les  es-    | 
kevius,  pour  che  que   il   dist  vilaines    pa- 
roles du   maieur  et  des  eschevins.   (1300, 
Livre  rouge,    Arch.  mun.   Abbeville,  dans 
les  Mon.  de  l'Itist.  du  tiers  état,  IV,  63.) 

—  Bavardage  : 

Cil  ont  pi  as  le  teste  hardie 

Qi  maiaent  tel  amparlerie 

Que  n'aie- 
(N1VET.0S    Amioxs,  Chatis..    Vat.  Chr.  1490, 
f»  129  V».) 

EMPAULEUR,  S.  m.,  traquet  : 
nufîuenin   de  Genay,  qui   sp   teiioit  sur 

les  emparleurs  du  moulin.  (1419,  Arcli.  JJ 

172,  pièce  23.) 

EMP.VRLEURE,  S.  T.,  eloquence  : 
Biauté,  richesce,  cmparleure  ne  prennent 

sarde  ou  il  s'assient.  (  Hisl.  du  bon  roy  Alix., 

Brit.  Mus.  reg.  19  U  t,  f"  O^) 

EMPARLiER,  mtip.,  cmpavler,  amparlcr, 
enparlier,  enparler,  s.  m.,  avocat,  orateur, 
conseiller,  intermédiaire  chargé  de  porter 
la  parole  pour  un  autre  : 

Enparlier  (a  sour  tous  pleiaaas. 
{Rom.  de   Troye,  ms.  Venise,  St  Marc  18  ;  Romv., 
p.  94.) 

Et  dist  li  abes,  qni  fa  ses  enparliers. 
(Li  Coron.  Looijs,   1727,  Jonckbl.,  Guill.  d'Or.)- 
Le  jnr  ont  lut  lor  plé  par  emparlers  tennz. 
<Garnier,    Vie  de  S.   Thom.,  Richel.  13513, 
f  29  r».) 

Mes  par  le  conseil  li  bier 

Morice,  ki  ert  liir  enparler, 

E  par  sen  e  per  saver 

Les  flsl  Moiice  Int  passer. 

(Conquesl  of  Ireland,  1384,  Michel.) 

Brichemer  fn  chief  de  la  rote, 
A  Ini  s'encline  la  cort  tote. 
Car  par  coamun  asentement 
Fu  enparliers  du  parlement. 

(Renart,  9093.  Méon.) 

Mas  ae  seréja  amparliers 

De  dire  qaeas  bons  il  esloit. 
(Doit  pechié  d'orgueil  laissier,  Brit.  Mos.  addit. 
15606.  P  ll6°.) 

Puis  a  dit  tout  sans  amparlier  : 

Or  oies,  sigaour  chevalier... 

(GiB.  DE  Mo.vTR.,   Violette,  730,  Michel.) 

Por  ce  vos  pri  que  sans  anle  clamor, 

Que  nos  dui  cuear  soient  ea  un  pensé. 

Sans  amparlier  :  s'en  vaudra  mielz  l'amor. 
<BRii!siiAU    DE    ÏOLRS,  Ckans.,  lUchel.  84.5, 
r  \\i  ï°.) 

Tens  s'estoit  a  bien  faire  pris 

t't  raetoit  le  cors  a  bandon, 

C'ûo  ne  prise  mie  ua  boutou  ; 

Ains  sont  devenu  amparlier. 
(Sarrazi.n,   Roman  de  Uam,  p.  218,  Michel.) 

Je  lo  a  Vemparler  qu'il  ust  de  plus  bries 
paroles  et  de  plus  cleres  qu'il  porra.  (P. 
DEFONT.,  Gons.,  XI,  Marnier.) 

Se  aucuns  veut  estre  emparii'ers,  il  meis- 
mes  ne  soit  pas  juges  et  emparUers  en  une 
meisnies  chose,  ca^  il  convient  avoir  au- 
cune différence  entre  les  juges  et  les  am- 
parliers. (De  .Droit  et  de  Justice,  Richel. 
20048,  f"  53''.} 

Ne  doit  estre  juges  ne  amparliers.  (Règle 
de  Citeaux,  ms.  Dijon,  £"  171  r".) 

Droii!  dit,  et  j'en  sui  emparliers. 
Que  quiconques  est  chevaliers 
Qu'il  ne  doit  de  nelui  mcsdire. 
(Elabl.  de  S.Lotds,  Wl,  prologue,  p.  329,  Viollet.) 


Quant  il  devoit  rcspoadre  (,à  l'office)  et  faire  Vam- 
[parlier. 
(B.  de  Set.,  xvi,  440.  Bocca.; 
Comment  \\  amparliers  doit  dire.  (RoisiN, 
ms.  Lille  266,  p.  21.) 

Joseph  parloil  ades  a  aus  ausi  com  par 
amparler,  ausi  com  s'il  ne  seust  nient  de 
lor  propre  parole.  (ÊstoWes  Bojtier,  Richel. 
20123,  f  70''.) 

Veans  leur  perdii^ion, 
Crioient  la  destrnccion 
A  tart  de  leur  emparlier. 

(EusT.  Desch.,  Poés.,  II,  346,  A.  T.) 

—  U  signifiait  quelquefois  celui  qui 
parle  bien,  qui  a  la  parole  facile  et  insi- 
nuante : 

El  puis  d'aventure  il  ert 
Qa'uns  emparlers  par  hardie  proiiere 
S:;ra  oys,  et  cils  remis  arrière. 
(Froiss.,  l'oa.,  Richel.  830.  f°  308  v°.) 

—  Fém..  emparliere,  amp.  : 
Koslre  avocaz,  noslre  emparliere. 

(G.  BE  Coixci,  Jl/i>.  d£  N.-D.,  ras.  Brai-,  P  228».) 

...  Enparliere. 

(IB.,  it.,  i"  225'.) 

...  Amparliere. 

(ID.,  ifr.,  ras.  .Soiss.,  f^  101'.) 

EMP.^RQUER,  voir  EUP.iRCHIER. 

EMPARQDE,  emparcquB,  s.  f.,  boiserie 
qui  entoure,  cadre  : 

Les  empircques  d'un  tableau.  — Un  es- 
crignier  lait  des  emparcques  autour  d'une 
chambre,  (xv  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  GIoss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  escrignier  fait  des  emparques  autour 
d'une  chambre.  (1342,  Lille,  i6.) 

EMP-VRQUiER,  V.  a.,  étaler  : 

On  dit  que  plusieurs  histoires  et  alume- 
ries  estaient  emparquiees  (à  l'entrée  de 
Charles  le  Téméraire)  depuis  le  marchié  au 
wedde  jusqu'à  la  halle,  et  de  la  halle  a 
l'ostel  du  prince.  (1466,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EMP.\RT,  s.  m.,  compartiment  ? 

De  grandes  aumaires  lambrouchies  tout 
au  long  des  murs  ou  sont  plusieurs  em- 
pars  clos  entre  deux.  (Compte  de  1329, 
Ouvr.  faits  par  ord.  d'eschevins,  t»  153  v", 
Arcli.  mun.  Lille.) 

KMPARTiMENT,  S.  m.,  rempart  : 
(Jue  des  dites  bastides  soient  ostez  les 
esclusses  et  emparlimentz,  et  soient  mises 
en  Testât  qu'elles  estoient  avant  qu'elles 
fuissent  enforcez.  (1373,  Treug.,  Uvra., 
2'  éd.,  Vil,  73.) 

1.  EMPARTiR,  enparlir,  -yr,  verbe. 

—  Réfl.,  partir,  s'éloigner  de  : 

Il  se  enpartcnt  dcl  marchaat. 
Si  ttenent  lar  chemin  avant. 

(Lai  d'Havelok,  665,  Michel.) 
Henri  de  Castele  s'en  vint  au  roi  Charles, 
et  demoro  avec  lui  grant  pièce,  et  puis 
s'emparti  par  courout,  et  s'en  ala  a  Rome. 
(B.  LE  Tbes.,  Cont.  de  G.  de  Tyr,  p.  570, 
Guizot.) 

Si  s'empartirent  de  lui  une  grande  par- 
tie, et  s'en  râlèrent  en  lor  pays.  (Chron.de 
liains,  c.  xxx,  L.  Paris.) 
Ne  demeura  gaires  après. 
Qu'elle  pria  a  Dieu  raercy, 
Kt  l'ame  del  corps  s'emparti/. 

(Couci,  8136,  Crapclet.) 


Qu'il  s'emparcke.  (Roisi.\.) 

Lors  s'empm'tirent  a  belle  baronnie.  (J. 
d'.\rk.\s,  Melus.,  p  229,  Bibl.  elz.) 

Et  encorres  avoit  li  dus  de  Berri  assegiet 
le  bonne  chité  de  Limo;;es,  et  disoit  qu'il 
ne  s'enipartiroil  jusques  a  tant  qu'il  Ta- 
roit  coucquis.  (Froiss.,  Chran  ,  VI,  420, 
Luce,  ms.  Ami  ns.) 

ktaals'enpartirent  hors  de  la  chambre. 
(BriU,  Waz.  1309,  f»  1''.) 

Si:  tost  qu'elle  fust  entrée  en  la  dicte 
ville,  le  peuple  s'eH/)ar(it  d'Orléans  du  grant 
voulloir  qu'ilz  avoient  d'estre  hors  de  la 
serviUite  desdùs  Anglois.  (Le  HEH.\trLT 
Berri,  Chron.,  ap.  Quicherat,  Procès  de 
Jeannr  d'Arc,  IV,  42.) 

2.  EMPARTiR,  enp.,  impartir,  v.  a.,  avec 
un  rég.  de  chose,  accorder,  départir  : 

Si  di  as  signors  et  as  dames 
Qui  le  bien  ont  entre  lor  mains, 
Que  ja  pour  çou  n'en  aront  mains 
Se-  carilaulemenl  emparlenl. 
(B.  DE  CoNDE,  li  Quittes  dou  prettdome,  158, 
Scheler.) 

Nous  ont  humblement  fait  supplier... 
que  nous  sur  ce  leur  vucillons  faire  et  im- 
partir noslre  grâce.  (1B74,  Arch.  K  31, 
pièce  l^''.) 

Doublent  que  aucune  chose  ne  leur  en 
peust  estre  demandée  ou  imputée  ou  temps 
avenir  se  noslre  grâce  et  provision  ne  leur 
esloient  imparliz.' {Xoûl  1449,  Convcnt.  de 
Cil.  VII  avec  Us  habit,  de  Lcsieux  powr  la 
reducL  de  laville,  Arch.  mun.  Lisieux.) 

Se  nostre  grâce  et  miséricorde  ne  luy 
cstoil  sur  ce  impartie.  (1433,  Arch.  JJ  182, 
f»  78''.) 

Se  nostre  grâce  et  miséricorde  ne  leur 
est  sur  ce  impartie.  (23  mars  1436,  Réni. 
du  D.  de  B.  en  fav.  de  J.  de  Bauffrem., 
Arch.  mun.  Dijon.) 

Et  sor  ce  leur  impartir  nostre  grâce. 
(Dec.  1463,  Lelt.  de  grâce  aux  hab.  de  Li- 
sieux, iVrch.  mun.  Lisieux.) 

Auquel  Dieu  veuille  impartir  sa  miséri- 
corde, (rraftis.  de  France,  j>.  146,  Chron. 
belg.) 

Se  nuz  grâce  et  miséricorde  ne  luy  es- 
toient sur  ce  impartiz,ea  nous  humblement 
re([iierant  que  actendu  ce  que  dit  est  et  la 
manière  que  ledit  cas  est  parvenu,  il  nous 
plaise  sur  ce  luy  impartir  noz  grâce  et  mi- 
séricorde. (Oct.  1497,Ch.  VIII,  Bem.,  Arch. 
La  Milhal,  Dordogne.) 

Veuille  a  noz  frères  impartir  le  povoir 
n'accomplir  ce  dévot  mislere. 
{Act.  des  Apost.,  vol.  I,  t°  IS'',  éd.  15.i7.) 
Noslre  bon  roi,  que  Dieu  garde  puissant. 
Bien  le  consent,  au  faicl  impartissant 
Pouvoir  récent  de  son  auctorité. 
(le  Cnj  de  l'ciitrcpr.  dumijst.  des  .ici.  des  Apostres.) 
Flateurs  vous  soutenez  a  plain. 
Et  leurs  impartisses  voj  biens 
Tellement  que  n'avez  plus  riens. 
(Le  Clieval.  oui  donna  sa  Femme  au  Dyable,  Abc.  Th. 
fr..  III,  432.) 

PovtT  impartir  et  contribuer  grâces,  dons, 
faveurs  et  honneurs  aux  comtes,  barons, 
vassaulx  et  subjecls.  (.Moliset,  Chron., 
ch.  cxLix,  Buchon.) 

Et  furent  imparties 
Tant  de  douleurs  en  loy  de  tontes  pars. 
(J.  BoucHET,  Ep.  fam.,  1°  p.,  éd.  1545.) 
Mort  ne  servant  au  juste  que  partir 
L'esprit  du  corps,  et  salul  impartir. 
(Cl.  Mar.,  Cant.,  Mort  du  Jnst.  et  du  Pechenr, 
éd.  1731.) 


EMP 

J'ai  receu  a  bien  grand  plaisir  d'entendre 
vos  si  frequens  voyages  et  les  occasions 
d'iceux,  comme  aussi  touts  les  bons  ad"ver- 
tissemciits  que  to'acez  imparliz.  (.Mabie 
Stuart.  Lettres,  au  P.  la  Kue,  30  juinlS86, 
LabaiiulT.) 

Je  vous  ny  bien  voulu  supplier  par  la 
présente,  qu'il  vous  plaise,  Madame,  en  ce 
que  vostre  auctorité  et  prace  y  pourra 
astre  requise,  de  luy  vouloir  mparlir...  une 
augmentation  de  vos  bienfaicts.  (1592, 
Lettres  missices  de  Henri  IV,  t.  IV,  p.  S84, 
Berger  de  Xivrey.) 

—  Avec  un  régime  de  personne,  grati- 
fier : 

De  ce  Vemport 

Très  grande  part 
FortDoe  a  ses  propres  mains 

Et  li  esparl 

Comme  a  poupart 
Devant  lui  tous  ses  complarns. 

(Ffioiss.,  Poés.,  II,  257,  37,  Scheler.') 
Je  ne  seroie  jamais  las 
D'esirc  enparti  de  tel  aiToi. 

(iD.,  if.,  II,  37,  1247.) 

Voulez  TOUS  avoyr  la  pomme  tout  seul 
sans  imparlyr  d'elle  nulluy.  (Palsgbave, 
Esclairc.  de  la  langue  francoyse,  p.  564, 
Géuin.) 

EMPAs,  s.  m.,  entrave  : 

Jlienlx  vous  seroit  cndnrer  les  empas. 

(J.  BoiciiET,  les  Regnars,  f°  Si»,  éd.   1S22.) 
Et  durera  ce  temps  de  passe  passe 
Jusques  a  tant  que  Mars  ayt  les  empas. 
(Rab.,  Garg.,  c.  2,  C  10  r",  éd.  1542.) 

Dans  le  centre  de  la  1  rance,  on  dit  em- 
pas, pour  signifier  gonflement  inflamma- 
toire au  pahiis  des  chevaux  :  «  Ce  cheval  a 
les  empas.  •  (jaubert.) 

EMPAssER,  amp.,  enp.,  verbe. 

—  Act.,  passer  : 

Or  li  commande  sodoihiers  a  mander 

Qui  avoec  lui  enpasseront  la  mer. 

(G.  d'Hanstone,  Richel.  23516,  !"  46  r°.) 

—  Réfl.,  passer  : 

Li  duc  s'enpasse  bêlement, 
Les  rens  issi  corleisement. 
Des  espeirons  point  le  cheval. 

OVe  du  pape  Grrij.,  p.  (;i,  Luzarcbe.) 
Droileraent  a  Vile  Taverne 
il/'en  commençai  a  ampasscr . 
(Raoul  oe  Houdainc,  Songe  d'Enfer,  ,Iub.    ilmt 
II,  ;i88.)  ^     ' 

El  me  laidengent  et  despissent, 
Etsivilment  leiz  moi  s'enpassent. 

(Rose.  ¥.11.  Cbr.  1838,  !"  113'.) 

S'en  menèrent  lor  prisonniers  loies,  et 
s'empasserent  devant  Tabarie.  {Hist.  de  la 
terre  s.,  ms.  S.-Omer  722,  t»  32=.) 

EMPASTELER,  V.  a.,  empâter,  engrais- 
ser : 

Ayez  soing  cependant  de  Vempasteler 
tous  les  jours  cinq  ou  six  fois.  (Liebault, 
Mais,  rust.,  p.  823,  éd.  1597.) 

Vous  les  empastelerez  a  chaque  heure 
une  fois  ou  plus  si  besoin  est.  (Id.,  î6..  vu. 
46,  éd.  1658.) 

Aucuns  les  empaslelent  avee  des  pelotes 
de  farine  comme  les  chapons.  (Oliv.  de 
Serres,  Th.  d'Agr.,  v,  cb.  8,  éd.  1617.) 

EMPASTEMEXT,  S.  II).,  appât   : 


EMP 

llanibal  ne  plaignoit  pas  forment  celui 
damage  pour  ce  qu'il  lui  sembla  que  c'es- 
toit  .1.  empastement  pour  emixscbcr  et 
pouralescher  la  folie  du  consul.  (Bebsuibe, 
T.  Liv.,  ms.  Ste  Gen.,  f»  200%  et  Sec.  Dec. 
de  TH.  Liv.  translat.  de  lat.  en  franc,  II, 
20,  éd.  1530.) 

EiMPASTER,  enp.,  imp.,  verhe. 

—  Act.,  convertir  en  pâte  : 

Faudra  demesler  ces  trochisques  en  eau 
chaude,  avec  fleur  de  farine  de  tourment; 
et  après  qu'on  luy  aura  laissé  prendre  un 
bouillon,  faudra  le  tout  mesler  avec  la 
farine  qu'on  veut  empaster  :  et  tient  on 
que  le  pain  ainsi  appareillé  est  fort  bon. 
(Du  PiNET,  PUnej  xvui,  11,  éd.  1566.) 

—  Neutr.,  pétrir  : 

Les  quez  .il.  s.  .Iill.  d.  li  meistre  deyt 
prendre,  et  porveir  les  garzons  por  porteir 
i'aygue  et  les  meiz  el  ce  que  besoin  sira, 
et  se  per  aventure  nyon  volist  faire  impas- 
tar  lo  forneir  se  li  fayst  tant  qu'il  voluutier 
impasteit,  et  per  tant  il  ne  deyvont  prendre 
ne  farina  ne  jiastha.  (1370,  Arch.  Fribourg, 
1'"  Coll.  des  lois,  n°  44,  f»  14.) 

—  Act.,  mouler  ; 

Li  seliersapele  chose  empraiute  •ou  en- 
pastee  ou  ieteicbe  d'estaim,  quant  aucuns 
fet  euvre  par  molles,  de  quelque  chose  que 
li  molles  soit  faiz,  et  puis  celle  chose 
inoUee  atacbe  a  colle  seur  l'arçon. (E.BoiL., 
Liv.  des  mest.,  l"  p.,  lxxviiÎ,  14,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardot.) 

EMPASTERiE,  S.  f.,  cndrolt  où  l'on 
pétrit  : 

Et  les  trouve  on  tousjours  (les  cloportes) 
en  lieux  humides  et  reumatiques,  comme 
es  caves,  celliers,  privez,  estuves  et  em- 
pasteries.  (Du  Pinet,  Dioscoride,  li,  35, 
éd.  1605.) 

EMPASTEURE,  -  oure,  enp.,  s.  f.,  com- 
position, pâte  faite  pour  farder  le  visage  : 

Mal  bailli  sont  li  mercatour 
Car  il  sont  mortel  peccator 
Qui  vendent  si  faite  eupastoure. 
De  la  honte  sont  consente!'. 
(Reclus  oe  Moliens.  de  Cliarité,  Ars.  3527, 
i"  123''.) 

EMPASTUKE,  enp-,  S-  f-,  entiave  : 
Il  a  esté  as  muls  les  Trains 
Et  enpastures  des  chevestres. 

(l'Escouljle,  Ars.  3319,  f  37  v°.) 

EMPASTUItER,  VOlr  EMPAISTRER. 

EMPASTUUON,  S.  Hi.,  entrave  : 

>'east  esté  cest  empasturoii 
Qui  presse  mes  pieds  de  si  près. 
J'eusse  mangé  a  l'environ 
Toute  l'herbe  de  ces  beaux  prez. 
(Les  Touches  du  S.  Des  Accords,  !°  64  r",  éd. 
1S85.) 

EMPATiNÉ,  part,  passé  ? 

Sus  lesditles  plattes  comble  et  raius 
empathies  de  piet  et  demi  de  point  a  autre. 
(1442,  Dev.  de  carpenterie,  Arch.  mun.  Bé- 
thune.) 

Avons  aussy  deffendu  a  tous  carpentiers 
de  ne  faire  comble  empalinez,  pour  couvrir 
d'esteulle  en  ceste  dicte  ville.  (1535,  Slat. 
des  charpenl.,  Reg.  des  stat.,  p.  393,  Arch. 
mun.  Abbeville.) 

EMPATRONEii,  -Onner,  v.  a  ,  mettre  en 
possession,  rendre    maître    d'une    chose, 


EMP 


S5 


saisir,  donner  l'investiture  et  la  propriété 
de  : 

Lequel,  empatronné  de  ce  désir  et  brûlant 
au  feu  d'une  affescion  démesurée  d'en  avoir 
davantage...  (J.  deCoras,  Altère,  m  forme 
de  dial,  p.  31,  éd.  1558.) 

EMPAïRONiR,  -  onnyr  (s'),  v  rell.. 
s'emparer  : 

Ces  seigrs  ont  sceu  que  le  G.  S.mectoyt 
dehors  ceste  année  plus  grant  armée  par 
mer,  et  que  sa  personne  mesme  \roit  en 
Hougrye  avec  très  grant  exercile  s'empa- 
tronnyr  dudit  royaulme.  (Négoc.  de  la 
France  dans  le  Lev.,t.  I,  p.  496,  Doc.  inéd.) 

André  Doria  a  escript  a  Jeanetin  Doria 
qu'il  eust  a  s'empatronir  de  galleres  que 
V.  M.  avoit  en  Levant.  (76.,  t.  I,  p.  ^00) 

EMPAUCHIER,  VOir  EmPACHIEB. 

EMPAiLiR,  voir  Empalir. 
EJiPAuvaiR,  voir  Empovbik. 
EMPAVENTER,  V.  a.,  paver  : 

Plus  longe  le  fist  (l'église)  et  plus  lee. 
Pins  haute  et  mius  empaienlec. 

(Wace,  Kou,  Richel.  373,  P  220'.) 

EMPAYSER,  V.  &.,  accllmater  : 

Il  [le  laurier]  se  laisse  aussi  empayser 
en  toutes  régions.  (LiEBAULT,Jtfaison  »-«««., 
m,  43,  éd.  1658.) 

EMPK,  voir  Aine. 

EMPECHABLE,  empeschuble,  empes- 
cheablc,  adj.,  qui  peut  être  arrêté  et  re- 
tenu en  prison  : 

Parle  droit  de  la  liberté  dondit  conduil, 
et  de  sa  digneté,  nuns  ne  estoit,  ne  est 
preiiables,  ne  arrestables,  ne  empeehables 
ondit  conduit,  pour  depte  que  ses  sires  ou 
soverains  deust.  (1294,  Uist.  de  Metz,  m. 
239.) 

Que  chescun  prisone  qui  y  soient  em- 
pesché  ou  empescheables  de  quelconques 
cause  por  luy  mesmes  ou  per  auter  per- 
sone  soit  desore  receu  en  dit  escheker  de 
pleindre,  suir  et  avoir  son  discharge  reso- 
nable  en  celle  partie.  (Stat.  de  Richard  II, 
an  v,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

—  Au  sens  actif,  gênant,  contrariant, 
importun  : 

Parmy  le  col  soient  Hz  pendns, 
Tels  gens  qui  sont  si  empeschahles. 

(Pathelin,  p.  61,  Jacob.) 

EJiPEciiiER,  voir  Empeechier. 

EMPECHOUNER,  VOir  EjIBECHONEB. 

EMPEciER,  voir  Empeechier. 
EJiPEDEciER,  voir  Empeechieb. 

EMPEDEMENT,  -  iment,  imp.,  s.  m., 
empêchement  : 

Garantir  les  devant  dites  chouses  quites 
et  délivres  de  tote  obligacion  contraire  et 
de  tôt  impedimcnt.  (9  nov.  1271,  S.  Florent. 
Arch.  Jlaine-ct-Loire.) 

Et  de  toz  empedimens.  (20  nov.  1271,  i6.) 
Li   Arabi  et  li  Barbare   faisoient  empedi- 
ment  a  la  victoriose  bataille  de  lo  duc  Ro- 
bert.   (Aimé,    Yst.    de    li  Norm.,  vn,    1. 
Champollion.) 

Lo  prince  vit  et  regarda  que  lè'.,dui 
avoit  a  Palerme  moult  empediment,  jlensa 


o6 


EMP 


Je   faire  commotion  contre  lo  duc.  (Id., 
ifc.,  VII,  2.) 
—  Torture  : 

Melz  soslcndi-eiet  les  empedemeniz 
Quelle  perdesse  sa  Tirginitet.  .  . 

(Eulalie.  16.  Meyer,  Rec  ,  p.  19i-) 

EMPEECHEOR,  -  ceur,  eupcescheur,  em- 
pescheur,  empoischeur,  s.  m.,  celui  qui 
empêche,  qui  trouble  : 

La  loi  Jhesu  Crist  iRndront, 
Et  garderont  et  dellendront 
Contre  touz  enpeeschmrs. 

(Rose,  Richel.  15 13.  1°  IW    ) 

Contre  les  empeecheeurs.  „       , 

(;*.,  ms.  Corsini,  !"  SU  . 

Intenter  action  contre  les  «npo/srh.U^. 
(1314  Test,  de  Hug.  V,  1  r.  de  1  H.  oe 
Bourg.,  11,  CLiv.) 

Emp«rfteurs  elmolesteeurs.  (1320,  Arch. 
JJ  60,  1°  29  v«.) 

Se  il  les  refusoient,  les  reputeroient 
pour  parjures  et  ejirpescheicrsôa  voyage 
d-oultre  mer.  (Ce.  Chron.  de  Fr..  PUeiip. 
le  lonc,  III,  P.  Pans.) 

Ordenons  que  parles  gardes  desdites 
foires  soient  ^delivr.z  les  d,z  chevaux  et 
les  preneurs  ou  empescheursv»n^z  deue- 
ment.  (1344,  Arch.  JJ  7o,  1»  2S  r».) 

En  contraignant  lesdiz  empescheurs  et 
tous  autres  qui  pour  ce  feront  au  cou  ra.re 
a  cesser  doresnavaut  desdiz  troubles  et 
empe  cî.ements.  (1426,  Con"mss.,tuJioy 
pour  les  relig.  de  S.  flmy,__ .'Irch.  lég.sl  de 
Reims,  2=  p.,  vol.  1,  p.  583,  Doc.  méd.) 

A  la  confusion  et  reproche  des  empes- 
chfurs  de  pai.  et  destruiseurs  d^>  royaulme. 
(J.  Le  Fevbe,  Chron.,  1,  303,  boc.  ne  in. 
de  Fr.) 

Par  force,  puissance  et  voulenté  desdiz 
empLheurs  de  la  paix.  (Monstrelbt, 
Chron.,  I,  106,  Soc.  de  1  H.  de  Fr.) 

Saurions  nous  eslre  empescheurs 
La  mort  d'ung  homme  si  ues  juste. 
(,il!,sl.de  /aP»ss.,f°2-21'»,  .rapr.  Maz.) 

Point  de  la  foy  ne  serez  empescheurs 

Mais  de  pécheurs  vous  serei  fa,ti  preschcnrs 

(.ici.  des  Aposl..  vol.  I,  f  2'.  éd.  1537.) 
Lis  I  nous  voyons  pen  de  prelalz  prescheurs 
Qui  résistent  ne  qui  soyent  empescheurs 
Ceuli  qui  gastent  et  Jeslruisenl  la  foy. 
1,Grikcore,  FoH.  Enirepr     '    "'^    "' 


Bibl.  eU.) 


Bien  tost  après,  pour  toute  erreur  abatre. 
Furent  commis  aucuns  frères  prcscheurs, 
Discrelz  docteurs  qui  furent  empescheurs 

lue  on  ne  oultrageast  foy,  nostre  sauvegarde. 

■^  (Id..  ib.,  p.  1-280 


Un  opposant,  empescheur.  (R.  Est.,  Dic- 
ionariolum.) 

Empêcheur  A  été  employé  par  P.  L.  Cou- 
rier dans  son  pamphlet  célèbre  sur  les 
Empêcheurs  de  danser  en  rond. 

EMPEECHiER,  empcecicr,  plus  anc.  empc- 
decier,  empeschier,  empescher,  empêcher,  em- 
pegier,  empiegier,enp.,  empigier,empeiscier, 
yerbe. 

-  Act.,  entraver,  mettre  aux  fers 
prendre  au  piège  : 

E  ocist  les  cras  d'els,  e  les  esliz  d'Israël 
empedeçad.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxxvii,  3d, 
.Michel.)  Var.,  empeisçat. 


EMP 

Qui  pins  porte,  plus  est  chargiez, 

Plus  est  por  corre  empegiez.  ^  | 

(Poi-me  altéij.,  Brit.  Mus.   add.  liiSOS,  fil-)         | 

Orguens  prent  tant  que  poi  en  laie 

Et  des  clers  et  de  la  gent  laie, 

Quant  le  prélat  a  enpiegic 

Qui  le  pueple  a  vers  Dieu  plegié  j 

Tout  sont  li  autre  deslogié.  i^j'i     1 

(Reclus  de  Mol.,  Miserere,   \rs.    3U2,  f  -07  ■)     \ 

Roquefort  écrit  empegie.  \ 

Qaar  mont  vodroit  ccos  domager 

Oui  le  cuidient  empigier.  i 

(Macé  de  la  Charité,  Bible,  Richel.  401,  f»  50\)    ! 

Et  encore  au  commencement  du  xvii« 
siècle  : 

0  astre  regorgeans  d'influence  mauvaise, 
Qu'inique  vous  m  avez  dans  tes  lacs  empiege. 
(Hardy,  Procris,  acte  11,  i.) 

—  Embarrasser,  combler  : 
Et  par  devers  la   mer  li  a  si  fait  le  port 

encombrer  et  empiger  k'il  ne  h  puet  esca- 
ner  par  mer  legierenient.  (Jehans  DE  TuYM, 
&is(   de  J.  Ces  ,  Ars.  335S,  t»  211".) 

Pour  loger  la  valeur  de  cent  escus  de 
cette  moSnoye,  il  falloit  en  empescher 
tout  un  grand  celier  en  la  maison.  (Amyot, 
Lycias,  13.) 

—  Rén.,  s'embarrasser,  se  prendre  au 
piège  : 

Plusors  dienl  qu'il  trébucha, 
En  sa  cote  s'empeecha. 

(Wace,  Rou,  3'  p.,  10091,  Andresen.) 
Un    d'iceulz  chevaux    par  les  mouches 
ou    autrement     s'empescfea    ou    entraitta. 
(1382,  Arch.  JJ  121,  pièce  43.) 

Un  œil  seulement  ne  nous  domte. 
Sous  le  masrjue  d'un  beau  mainlien, 
Mais  las!  nostre  raison  trop  prompte 
S'empiege  mesrae  en  son  lien. 
Quand  l'appétit  ou  le  désir 
Guide  le  frain  a  son  plaisir. 
(Cl.  Turrin.  (Euv.  poét.,  Chans.,  1,  éd.  15T..) 

_  Troubler  dans  la  jouissance  de  : 
Disoit  que  ledit  duc  lui  empeschoil  Sainct 

Vallery  et  autres  terres.  (CoMM.,  Mem.,  m, 

1,  éd.  1649.) 
_  Empeechier  un  ftef,  'e  saisir  téodale- 

ment  : 

Oueie  ou  my  successours  empaffçssiens 
ouoccupassiens  plus  nuls  des  diz  beire- 
tages.  (1360,  Acey,  Ougney,  Arch.  Jura.) 

Etjoyront  du  bénéfice  de  Çe  présent 
traictiè  tant  au  regard  de  1  abolicion, 
cmnme  de  recouvrer  et  avo>r  tous  leurs 
lieritai^es  et  biens  immeubles  a  eulx  em- 
pes lis,  tant  ou  ^^'J^T\'-T''"'Z.tt' 
phiaé,  a  l'occasion  desdictes  divisions. 
Fmonstrelet,  Chron.,  II,  187,  Soc.  de  1  H. 
1    de  Fr.) 


EMP 


Soc.  de 


—  Act.,  mettre  en  cause,  accuser  : 
Icellui  Adrien...  au  conjureinent  des 
iurez  de  nostre  ville  de  Tournay,  ainsi  qu  U 
est  acoustumé  a  taire  en  tel  cas,  eucoulpa 
et  empescha  ledit  exposant  et  dist  que 
icellui  exposant  lui  avoit  fait  lune  des 
dTt  es  plaies.  (1381,  Arch.  JJ  121,  pièce  43.) 


—  Occuper,  arrêter,  retenir  : 

Li  iuges  seroil  empeecies  por  le  multitude 
des  par'oles,  et  seroieut  li  plet  fop  lonc 
(BEAOM.,  Coût,  du  Bcauv.,  v,  8,  Beugnot.) 

Mais  le  duc  Charles  et  le  comte  d'An- 
gouleme  furent  depuis   fort  empeschez   de 


prison.  {Mcm.  de  P.  de  Fenin,  H 
l'H.  de  Fr.) 

Ung  jour  que  son  mary  estoit  allé  de- 
hors de  sa  maison,  empescha  si  bien  les 
chamberieres  et  varletz,  qu'elle  demeura 
seuUe  en  sa  maison.  (Marg.  d'Ang..  Hept. , 
LXl,  Jacob.) 

—  Embarrasser  : 

Je  vousconteroie  bien  se  je  ne  doutoie  a 
enpeeschier     ma     matière.     (JoiNV.  ,    20, 

Wailly.) 

I       —  Occuper,  faire  perdre  : 

I  Pecherois  je  pas  (comme  dit  le  Pindare 
latin)  contre  le  bien  public,  si  par  de  lon- 
gues paroles  j'empesc/tois  le  temps  que  tu 
donnes  au  service  de  ton  prince.  (JoA- 
CHI.M  DU  Bellay,  lUuslr.  de  la  langue  fr., 
Epistre,  éd.  1349.) 

—  Réfl.,  s'arrêter,  s'occuper  longuement 
d'une  chose  : 

Le  pape  Grégoire  s'estait  si  fort  empêché 
des  be^ccnes  de  France  et  tant  travaiUié 
du  roi  que  a  peine  pouvoit  il  a  lui  entendre. 
(Fiioiss.,  Chron.,  II,  ll,  20,  Buchon.) 

J'apporterois  icy  un  grand  nombre 
d'exemples  d'antiquité  que  nous  fournit 
l'authorité  de  nos  pères  ;  mais,  ne  me  vou- 
lant pas  empescher  longuement,  je  me  con- 
tenteray  de  celuy  que  ceste  ville  de  Pans 
nous  fournit  aujourd'huy.  {Combat  et  Duel 
de  deux  Demoiselles,  Var.  Inst.  et  litt.,  t.  il, 
p.  3b8.) 
—  Empeechié,  part,  passé,  pris  au  piège  : 
Par  cemoyen  demouroit  cmpestré  comme 
la  souris  empeigee,  ou  un  milan  prins  au 
lasset.  (Rab.,  Pantagruel,  c.  3,  1°  13  v  , 
éd.  1542.) 

Est  ainsi  qu'un  lion  dans   les  bois  <'»»?''!/'•'• 
(Jacq.  de  la  Taille,  Daire,  '2,  1,  éd.  15. 2.) 
Que  sans  aucun  secours  je  demeure  empiegé 
Dans  le  tiisle  crolton  d'une  prison  obscufe. 
(P.  de  Cornu,  l£iir.  poél.,  p.  50,  éd.  lo83.; 

Morvan,  empeigcr,  entraver.  Bourg,  S.- 
Martinde-Ia-Mer,    empéger.    Empeigé   est 
resté  dans  le  Berry  et  dans  le  Bourbonnais. 
Dans  la  Sarthe,  surtout  au  Mans,  et  dans  la 
Franche-Comté,  on  dit  empigé  pour  embar- 
rassé :  .  Comme  il  a  l'air  empigé  !  .  On  dit 
aussi,  dans  le  Nivernais,  empigé  pour  empê- 
tré, et  dans  le  Lyonnais,  empiage.  II  désigne 
plusparticulièrement,remarqueiUMM.Bur- 
i    Uud  et  Rathery,  sur  Rabelais,  un  animal 
i    ou  une  personne  don  t  les  pieds  sont  embar- 
rassés  par  un  obstacle  quelconque. 
Cf.  Empigier. 

I  EMPEERnIS,  voir  E.\IPEKERIS. 

EMPEESCHIER,  VOir  E.MPEECHIER. 
EMPEGIER,  voir  E-MPEECHIER. 
EMPEIGER,  voir  E.MPEECHIER. 
EMPEIGEB,  voir  E.MPIGIER. 

EMPEiE,  ampeie,  part,  passé  fém.,  em- 
preinte, gravée  : 

Ki  d'aiUors  ne  sunt  mies  assambleies  anz 
sut;  natureilmeut  an  l-,«Xi"(ieS 
celé  samblance  de  Deu.  (^\,*'J'  f,','/,,  fi 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  /2,  1 
129  v».) 


EMP 

Ce  me  semblât  que  celte  cotte  soit  la 
ymageue  de  Dhu  qui  ne  pnet  eslre  detren- 
chie  ne  ds-pattie,  et  qui  eu  l'onmie  l'u  empeie 
et  saeleie  en  la  nature  misuie.  (S.  Bebn., 
Serm.,  ms.,  p.  372,  ap.  Ste-Pal.)  Lat.,  in- 
sita. 

EMPEINDRE,   VOJr   EMPAINDRE. 

EMPEiNEu,  enpainer(s'),  v.  réfl.,  peiner, 
se  donner  de  la  daine  : 

Car  M  giiis  qui  molt  s'enpaine 

Ou  traus  l'entrait  a  qnelqne  paine. 

(G.  DE  Coisci,  itir.,  Itichel.  -21G3,  f  T.) 

Poit.,  empciné  (emp'nê),  embarrassé 
Saint.,  etnpené. 

EMPEiNTE,  voir  Empainte. 

EMPEIREMEXT,   VOir  EMPIREMENT. 
EMPEIRIERE,  VOif  EmPERIERE. 

EMPEiSGiER,  voir  Empeechieh. 

EMPELÉ  ,  -  elle,  enp.,  adj.,  dont  la 
peau  est  entière,  incirconcis: 

Incirconcis,  enpeté.  (Tritim  ling.  dict., 
éd.  1604.) 

Empellé  a  été  employé  pour  dire  incir- 
cancis  dans  la  traduction  de  la  Bible  de 
Séb.  Castalio. 

EMPELER,  V.  a.,  appeler  : 

'        Venu  sont  a  la  pucele 
Ki  eDsemPDt  les  empete. 
{Guy  de  Warwick,  Ricbel.  1669,  f»  17  v".) 
Se  tu  le  malinpt  bien  main 
K'empeles  mon  chapelain 
A  son  servise  et  a  s'enenr, 
L'ame  de  toi  a  deseoeur  I 

Ainz  .xxj.  jorz  départira.  1 

(G.  DE  Coi.Nci.  Mir.  de  N.  D.) 

EMPELiçoNNÉ,  odj.,  couvert  d'un  peli- 
<;on  : 

Lors  la  prent  li  homs  prias  a  l'aio, 
Li  cornebaux.  Ii  coqu'^bus, 
Et  a  force  moale  dessus. 
Et  a  grant  painc  a  celle  place. 
Afin  que  bonoe  paix  se  face. 
Gist  a  elle  li  bons  eurez, 
Li  cornus  empeUçortiiez. 
Dont  li  déduis  ne  plaist  c'nn  po. 
(E.  Descua.mps,  Poès.,  Ricbel.  840,  f°  513=.) 

EMPEMENTURE,  S.  f.,  plaie  : 

Et  se  aucuns  cnlr'uus  estoieut 
Que  li  antre  plus  despisoient. 
Et  k'ele  veioit  a  mescbief 
Por  le  tingne  qn'eust  el  cbief 
U  por  autres  emprmeiiliires 
Ki  fuissent  trop  pbiines  d'ordures, 
Iciaus  tout  espeni.iument 
Norisoit  on  plus  dcufemeot. 
{De  Sainte  Ysalel,  llichel.  19531,  f»  126'.) 

EMPENDANT,  -  eiit,  Clip.,  iiiip.,  inp.,  adj., 
pendant,  suspendu  : 

Qui  sont  plus  enfumé  que  hiereaceiipendanl. 

(Chfv.  au  cygne,  IG27S.  lieilT.) 

Nous  avons  fait  mettre  noslre  grant  seel 
mipendent  a  ces  présentes.  (8  oct  J370 
Lett.  d'Edio.,princ.  de  Ga//..  Delpit,  Doc! 
fr.  en  Angleterre.) 

Le  seel  de  noslre  communiley  de  Fri- 
bourg  bavons  mis  inpendanl  a  cestes  pré- 
sentes lettres  (1392,  Arch.  Fribourg  AIT 
de  la  ville,  u»  96.)  '      "' 

T.  III. 


EMP 

—  Fig.,  qui  est  suspendu  sur,  qui  me- 
nace : 

S'il  est  (le  soleil)  pasie,  ou  mascnlé  ou 
tascliu  par  la  pluye  impendanle.  (Flave 
Vegece,  iv,  41    ms.  Univ.  E  I.  107.) 

Qui  est  celluy  qui  ignore  les  escriptures 
des  anciens  et  le  reliions  impendint  a  la 
fres  misérable  cité'?  (BOURGOIKG,  Bal.  Jud., 
VII,  7,  éd.  1S30.) 

Interprétez,  dist  Epislemon,  1  inslilulion 
de  quaresuie  a  vostre  pbanlnsie,  cbnscun 
abonde  en  son  sens  ;  mais  a  la  suppression 
dicekiy,  laquelle  me  semble  estre  impen- 
rfeHfc,s'opposeronltoiislesmidecins.(RAB., 
1.  V,  c.  28,  r  80  r",  éd.  1364.) 

EMPENDRE,  enp.,  V.  n.,  être  suspendu, 
être  menacé  de  tomber  : 
Si  est  li  bom  bien  asotez... 
Qui  par  covoilise  d'avoir 
Pert  l'amor  de  Dieu  sanz  ravoir. 
Si  que  s'ame  en  enfer  cnpenl. 
{Du  FiU  au  senescli-,  41,  Méon,  Nouv.  Rec,  II, 
33-2.1 

EMPENiR,  voir  Espenoir. 

EMPENNÉ,  adj,,  sarni  d'une  fourrure 
appelée  panne  ou  penne  ; 

Les  habi'Iemens  les  mieulx  fourrez  et 
empenvez  qui  ne  servoient  qu'en  l'biver. 
(Louis  XI,  A^o^tu..  c  ,  Jacob.) 

1.  EMPENNER,  -cncr,  -  auner,  -  aner, 
amp.,  enp.,  anp.,  v.  a  ,  garnir  de  plumes. 

—  Empenné,  part,  passé  et  adj.,  qui  a 
des  plumes,  des  ailes,  ailé  : 

Ausi  va  drnis  corn  faucon  enpené. 

(Garin  le  Lnli,,  1=  chans.,  xxi,  P.  Paris.) 

Et  votoir  el  galiTre  et  enpenet  grifon. 

{Hoiim.  dWlix..  F  4'2\  Micht-lant.) 
Ce  ne  sont  mie  gent,  ains  sont  angre  anpenê. 

(Gui  de  ttimrg.,  475,  A.  P.) 

Il  sembloient 
Trestout  pour  voir  anfire  empenné. 

(liose,  ms.  Corsini,  f°  C  } 

Quant  ele  est  mal  empenee  (la  luipe) 
jamais  ne  mueroit  a  par  li  seule.  (Rich.  de 
FouKN..  Best,  d'amour,  ms.  Dijon  299, 
f"  29''.)  Enpance,  éd.  Ilippeau,  p.  43. 

Seigneur,  or  en  soiez  tnit  fi 
Que  c'est  .1.  deable  enpanez. 
(D.  Lavesne,  Triiberl,  Itichel.  2188,  f  32  v».) 

Quant  les  oyseleux  giclent  leurs  rayz,  ils 
ne  prennent  fors  les  oysenulx  ijui  volent  bas 
près  de  terre,  car  les' bien  empannez  c'est 
a  dire  ceulx  qui  volent  liault.  ne  peut  le 
ravz  couvrir.  {Le  Chaslel  périlleux,  Richel. 
1009,  f»  45  r'.) 

I  Qui  comme  nn  sçavant  Plolomeo 

A  de  tous  costez  nniassez 

Les  livres  des  siècles  passez 

Empanez  de  la  renommée. 
j  (RoNS.,0(/.,  V,  xxni,  Bibl.  elz.) 

—   Garni  de  plumes,  en  pariant  d'un 
I   trait  : 

Darz  amprnrz. 
(Ben.,  Troi^,  Ars.  3314,  f°  57=.) 
Od  gr^DnaPles  eiipenees. 

(Ben.,  d.  deSorm..  11.28234,  Michel.) 
Lancent  li  lances  et  tausarz  enpni<ez. 
{Bal.  d'Alesrh..  var.  des  v.  6291-6501,  Jonck., 
Gain.  d'Or..  II,  297.) 

...  Qnarriaus  anvaniiez 
J.  de  Lanson,  Richel.  2495,  f  19  r"  ) 


EMP 


o7 


Carreaux  empennes  d'arain.  (Froiss., 
Chron.,  Il,  p.  223,  éd.  1539.) 

.X.  flesclies  empanvees  d'esgle.  (1407. 
Denombr.  du  baill.  de  Rouen,  Arch.  P.  307. 
f''127r°.) 

Donix  yenlx  empanez  do  sagettes. 
(M.1RTIAL,  l'Amant  rendu  Cordelier  a  l'obsere. 
d'amour,  cxcv.) 

Arcz,  virctons,  sagettes  enipenees. 
(Jacq   Millet,  Destiucl.  de  Traye,  1°  30',  éd. 
1544..» 

—  Empenner  s'est  employé  flg.  et  poét., 
au  XVI»  s.,  pour  dire  donner  des  ailes  à, 
faire  voler,  rendre  promptement  célèbre: 

De  ceux  qni  ont  en  m-iin  la  plome 
Plusieurs  ont  bien  reste  couslume 
Ji'empanner  le  nom  etern- 1 
Des  hommes  dontl'bonnenr  notoyro 
Faict  voler  Iny  mesme  sa  gloyre 
D'un  trait  légèrement  isnel 
(Tahureau,  Poès.,  2»  p.,  p.  35,  éd.  1374.) 

—  On  le  trouve,  au  commencement  du 
XVI»  siècle,  avec  le  sens  de  frapper  d'une 
flèche  empennée  : 

De  leur  part  si  a  point  deETendoyent 
l'assaultque  homme  n'approcboit  la  brèche 
pour  cuyder  enirer  qu'il  ne  fust  empenné. 
(D'AUTON,   Cftron.,  Ri(rliel.  5081,   f»  34  v°.) 

Mais  eulxa  coups  de  trect  furent  chargez 
de  tant  que  six  d'iceulx  fvrenl  mortelle- 
ment cmpennez  et  nrreslez  en  la  place.  (In., 
ib.,  Richel.  3082,  t°  30  v».) 

La  langue  moderne  a  gardé  les  expres- 
sions empenner  une  flèche,  flèche  empen- 
née. 

2.  EMPENNER,  cmptener,  v.  a.,  saisir, 
emporter  : 

Lesquelz  rompirent  les  serreures  de  la- 
dite prison,  prindrent  ledit  religieux  et 
l'emportèrent  ou  empienerent  tout  enferré 
enl'ostel  du  suppliant.  (1402,  Arch.  JJ  137, 
pièce  328.) 

Icelluy  Gieuffroy  dist  que  s'il  trouvoit 
plus  au  jardin  son  père  les  pourceaulx  d'i- 
celui  Poitevin,  il  les  empenneroit.  (1472, 
Arch.  JJ  193,  pièce  706.) 

3.  EMPENNER,  empanner,  v.  a.,  garnir, 
munir  en  général  : 

Empenner  ei  garder  l-i  lournelle  sur  les 
murs  llerens.  (1338,  Compt.  de  la  ville  de 
Laon,  ce  1,  Arch.  mun.  Laon.) 

A  Petit  Perrin,  de  Dijon,  chaudronnier» 
pour  un  quarteron  d'arain  pour  faire  et 
empanner  200  fu(i')z  de  caiioijs,4  florins  1/2. 
(1358-39,  Compl.  de  l'arlillerie,  .Kï-ch.  mun. 
Dijon,  H,  alî.  milil.) 

EMPENNEURE,  enpeiieure,  s.  f.,  endroit 
de  la  flèche  où  sont  fichées  les  plumes: 

Si  traist  a  lui  une  saiete  qu'il  11  enbati 
ou  cors  trosques  a  Venpeiieiire.  {Eslories 
Bogier,  Richel.  20123,  1°  141».) 

EMPENNON,  -  fjion,  -  aniion,  -  anon, 
enp.,  s  f.,  endroit  de  la  flèche  où  sont 
fichées  les  plumes  : 

Il  n'i  ot  rienz  qui  d'or  ne  fust 
Fors  les  enpannons  et  le  Inst. 

Œose,  ms.  Lausanne,  1°  8''.) 
h^.sempanons  du  darl  relret. 

(Conipl.  d'amars,  Richel.  837,  f»  335''.) 


58 


EMP 


EMP 


EMP 


El  ne  Tojoil  on  na'nnpanons 
De  flesches  qui  en  l'air  liroieot. 
(Martial,  Vig.  de  Charl.  VU,  C  31^  éd.  1493.) 

Se  toute  ta  ppDsee  ne  poursuit  ton  oroi- 
son,  elle  denicuie  en  cluniin,  comme 
flèche  tirée  d'un  arc  sans  evipcnons.  (Al. 
Chart.,  l'Esper.,  p.  381,  éd.  1617.) 

Celhiy  qui  cest  arc  lurquois  tenoit  luy 
a  une  saiiieclc  defcocliee  de  laquelle  Per- 
ceval  sur  la  linnclie  a  liTu  qui  jusques  aux 
empanons  ioelle  flfi-he  cmpluie  dont  le 
bois  est  a  force  rompu  et  le  1er  en  la  plaie 
demeure.  {Percecal,  f"  209'',  éd.  1330.) 

Des  iilnmes  de  cisues  et  des  oyes  sou- 
vaipes  qu'il  luoit...  il  en  faisoit  les  empe- 
nons.  (Lii  Maire,  lllustr.,  ],  23,  éd.  1548.) 

Sns,  amonr,  clioisy  li.Tns  la  trousse 
Une  sageUe  au  fer  doré... 
Je  voulilray  que  les  empaniinns 
Fassent  di'ux  pannes  de  pijeons. 
(Baif,  Poés.  choisies,  p.  5S,  Becq.  de  Foaquières.) 

Quant  a  leurs  fle  ches,  elles  ont  environ 
ans  brasse  de  longueur  ..  ;  elles  n'ont  que 
deux  empennons.  (J.  de  LER\',Voy.  au  Bré- 
sil, 11,  32.  Gullarel.) 

EMPEN'SEEMENT,  adv.,  uvec  réflexion, 
avec  préniédil.ilion  : 

Quant  on  a  fait  la  chose  empenseement 
et  par  délibération.  (Fabri,  Rliet.,  f»  30  r", 
éd.  1521.) 

EMPEXSEu,  -  anscr,enp.,  anpanser,  en- 
pencer,  v.  a.,  penser,  songer  : 

Crguel  el  pr.nt  fo'ie  as  faite  et  enpensee. 
(lioum.  d'Alix.,  l'  56',  Michelanl.) 
Enpenséin  treslnl  \'meil 
Desques  si>  pères  Roii  >iveit. 
(G.  DE  Salm-Pair,  J/.  s.  ilicltel,  1539,  Michel.) 
De  Melior  li  est  nicnbié, 
IX'aler  alla  enprn\é. 

(l'arlon.,  3847,  Crapelet.) 
Ile  !  sire  rois,  que  orez  empamé  ? 

(Gaydon,  ôG'25,  A.  P.) 
Ne  onkes  ne    lor    dist   que    il  avait  em- 
pensé  a.  faire.  {Citron,    de  liains,  c.  il,  L. 
l'aris.) 

Se  aucuns  a  empensé  a  aler  tuer  .i. 
home  ou  une  famé  (EtuLl.  de  S.  Louis,  I, 
XL,  p.  5(5,  var.,  Viollet.) 

Mes  tanl  a  il  bien  empensé 
S'il  tenoit  on  sa  poesté 
Le  chaslelain,  si  coin  souloit. 
Jamais  \is  n'en  e>rlia|>eroit. 

(Couci,  4SG1,  Crapelet.) 

Comme  je  Vai/  en  mon  cceaT  enpencé- 
{Ren.  de  Monlanban,  Ars.  5072,  f»  57  r».) 

Lors  dil  au  unym  :  Va,  si  dy  a  ton  sci- 
(,'nenr  qu'il  a  tro|i  prant  follie  empevsee 
quant  il  se  viiill  eoiiibatre  a  Mons.  Gau- 
vam.  (Lancetol  du  Lac,  2«  p.,  ch.  US.  éd 
1488.)  '       ■ 

J'avois  cnpnisé  espron^er 
De  ma  femnii'  la  rliastelé. 
(Farce  d'img  Mai ij  jaL,  Ane.  Th.  fr.,  I,  143.) 

—  Réfl.,  s'empciiscr  de,  penser  à  : 

Kl  je,  qni  le  mort  rednnloie. 
De  maintes  choses  m'aiipansnie. 

(Dulop..  844j.  Bibl.  eli.) 

—  Empensé,  part,  passé,  plonpé  dans  la 
réflexion,  qui  pense  à  quelque   chose  : 

Voslre  fiere  est  si  nipeiises. 
Il  ne  pnel  Bor  les  pies  esler. 

(Gauiiaitt,  25-24,  Hippcan.) 


EMPENsiF,  «np.,  adj.,  plongé  dans  ses 
pensées  : 

Le  chemin  regardoit,  qnar  il  ert  enpensis. 

(Bille,  Ricliel.  763.  f  2-29^) 

EMPERDRE,  enp.,  V.  a.,  perdre  : 
La  nature  del  leu  si  est  tele  qe  qant  uns 
hom    le   voit  avant    qe   il    voie  Ihome,  li 
leus  cmperl   lute    sa    force    et  son  hardi- 
ment. (lîicH.  DE  FouRNiVAL,  Bestiaire  d'a- 
mour, li  leus,  p.  5,  Hippeau.) 
A  l'amor  de  cest  mnnd  vei  pinsors  atendanz. 
Mais  cil  mar  l'acointa  qni  Dea  est  eiiperdam. 
{Du  Slespris  du  siècle.  Itichel.  195-25,  f°  Cl  t°,  et 
Setm.  de  Cuich.  de  Beaul.,  Techener,  p.  9.) 
11  luy  faillit  de  convenant,  dontRaimon- 
din  emperdist   la   dame.  (J.  d'Arras,  Me- 
lus.,  p.  70,  Bibl.  elz.) 

EMPERECiEU,  V.  n.,devenir  paresseux: 
Torpere,  emperecier.   {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

EMPEREI.SE,  voir  E-MPEREItlS. 

EMPERER,  imperer,  verbe. 

—  Neutr.,  commander,  gouverner,  do- 
miner : 

Cil  dui  empererent  .xv.  anz.  {Chron.  de 
Fr.,  ms.  Berne  590,  f»  45'=.) 

Dont  on  raconte  d'un  ki  ot  non  Elius, 
que  con  senaleres  eus!  esté,  ellis  fu  a  im- 
perer. {Li  Ars  d'Amour,  11,  366,  Pelit.) 

Il  impera  et  domina  a  tout  le  monde. 
(Chron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3515, 
t.  I,  f»  87  V».) 

Coudes  mis  sur  la  marris  impere  aux 
menftrues  et  aux  fleurs  des  femmes,  (lard, 
de  santé,  1, 137,  impr.  la  Miuerve.) 

Dieu  a  créé  toutes  besles  la  teste  basse, 
pour  demonstrer  que  l'bomme  niesme 
impere  dessus.  (Gruget,  Div.  leç.,  1,  xiv, 
éd.  1526.) 

Je  n'ay  plus  ny  père,  ny  mère, 

Ny  sœur,  ny  Irere, 
Sinon  Dieu  seul  aucpiel  j'espère 
Qni  sur  le  ciel  el  terre  impere. 
{Chanson  faicle  par  ta  ÏUiync  de  Navarre,  nng  mois 

après  la  mort  du  Roy.) 

Ceulx  que  fortune  a  élevez  a  la  puissance 
de  frouverner  et  imperer.  (Le  Plessis, 
Eihiq.  d'Arist..  f  4  r»,  éd.  IS53.) 

Philippique  ayant  impere  un  an  et 
quelques  mois,  ou  liiy  crevé  les  yeux,  et  le 
réduit  on  a  son  premier  raug.(PASQ.,  Rech., 
III,  4.) 

Et  proprement  sembloit  a  lire  tout  ce 
qui  en  espandoil  ça  et  la  que  ledit  seigneur 
empereur  fust  eu  ce  moude  nay  pour  im- 
perer et  coniniander  a  fortune.  (Guill.  nu 
Bellay,  Mém.,  1.  V,  f»  li2  v»,  éd.  1569.) 
Il  l'oit  d'une  voix  fiere,  aox  armes  imperanle. 
Crier  :  Baisse  cornele,  et  d'arme  pénétrante 
Ruer  ce  qui  s'oppose. 

(L.  Papo.i,  Pttstor.,  m,  1,  éd.  1857.) 

—  Act.,  ordonner,  provoquer  : 

Par  forche  et  par  menaches  leur  impe- 
roit  construire  temples  et  autels.  (FossE- 
TIER,  Cliron.,  ms.  Brux.,  I,  f"  150  r  .) 

Camedreos  provocque  et  impere  les 
menstrues  et  fleurs.  {Jard.  de  santé,  I,  90, 
impr.  la  Minerve.) 

EMPERERESSE,  VOlr  E.MPERERIS. 

EMPERERis,  -  12,  -  IX,  -  {/,  emperreriz, 
tmpereresse,  emperesresce,  empeerris,  enp., 


empetrrets,  emperix,  emperies,  empereys, 
emperice,  amperice,  emperresse,  cmperesse, 
empereise,  anperaice,  eporaice,  s.  f.,  impé 
ratrice  : 

Lu  suer  le  roi  de  France  qui  avoit  esté 
empereris.  (Vii.leh.,  249,  Wailly.) 

La  troverent  l'empereor  Sursac...  et  l'em 
pereriz  sa  famé.  (lo.,  183.) 

N'enmena  avec  lui  que  l'empereris.  (Id., 
186.) 

L'cmpereWx.  (Td.,  cxxxviir,  Du  Cange.) 

Ke  il  soit  ensi  ke  Vemperreis  le  lot.  (H.db 
Val.,  593,  Wailly.) 

Ses  (leus  la  Hsl  par  amor 
Enpeerris  de  son  en  pire 
Et  dame  de  quanqu  il  esl  sire. 
(ItECLUS  DE  MoLiEss,  Miserere,  Ars.  3460,  f  58  v*.) 

Il  seroit  empereres  et  elle  emperreis. 
{Chron.  d'Ernoul,  p.  46,  Mas-Latrie.) 

Ma  mère  en  est  emteerris. 

{Rose,  Val.  Otl.  12t'2,  f»  90''.) 

Vous  m'envoieres  Vempereise,  car  je  le 
désire  luoult  a  veoir.  {Litron,  de  Bains,  c. 
XXX,  L.  Paris.) 

Elle  sunt  apelé  eporaices  (les  femmes  du 
kan).  {Voy.  de  Marc  Pol,  c.  lxxxii.  Roux.) 

h'anperaice.  {Ib.,  c.  lxxxix.) 

L'empereonr  Henri  emperice  l'ad  resceu. 
{Chron.  de  P.  de  Langtoll,  ap.  Michel,  Or.  Angl.- 
II. ,  t.  1,  p.  162.) 

Madite  dame  Vcmperix.  (J.  de  Vignayj 
Enseignem.,  ms.  Brux.  11042,  f''3''.l 

Imperatrix ,  emperesresce.  (Gloss.  de 
Conches.) 

L'ainsnce  esloil  empereys. 
(J.  DE  CoKDÉ,  Conle  Will.,  ms.  Casanal.) 

Vampcrice  revint  a  soen  per  en  Engle- 
terre.  {Cliro».  d'Avgl.,  ms,  liarberini,  f»  31 
v°.)  La  emperice.  {Ib-,  f»  32  r».) 

Royne  ne  emperresse  qui  peut  finer  au- 
tant d'avoir.  (J.  d'Arras,  Èelus.,  p.  62, 
Bibl.  elz.) 

Empereresse  et  royne  du  ciel.  {L'Orloge 
de  sapience,  Maz.  1134,  1.  I,  ch.  16.) 

L'empcrery  se  dessira  le  visage.  (Sept 
Sag.,  p.  68,  G.  Paris.) 

Une  riche  et  ancienne  table  d'autel  de 
brodeure  que  on  dit  que  la  première  em- 
perreriz chrestienne  fisl.  {Inv.ite  1420,  ap. 
Laborde,  Vues  de  Bourqoijne,  u<>4092.) 

L'empereur  et  Vemperics  le  saluoient. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg. ,\\, 
62,  Buchou.) 

Je  n'obliray  point  Messatine, 
An  temps  de  Glande  Vemperesse. 
{Le  Passe-lemps  d'oysiielé  de  mai^tre  Robert  Gaguin, 
Poés.  fr.  des  xv  et  xvi°  s.,  VII,  237.) 

EMPERESRESCE,  VOir  EmPERERIS. 

EMPERESSE,  VOir  EMPERERIS. 

EMPERERY,   VOIT   EMPE.'ERIS. 

EMPEREUR,  voir  E.VPIREUR. 

EMPEREUSE,  S.  f.,  impératrice  : 
Cité  de  Dien,  des  vierges  Vempereuse. 
(Mabcial,  Louanges  de  Marie,  f°  27  t°,  éd.  149î.> 

EMPEREYS,  voir  EMPEUERIS. 

EMPERICE,  voir  Empereris. 

1.  EMPERiER,  S.  m.,  chef,  souverain  : 


EMP 


EMP 


EMP 


Apres  ceulx  y  resocrent  plusieurs  empe- 
riers  qui  ROiivernereut  celle  seigneurie. 
(CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f»  132».) 

î.  EMPERiER,  adj.,  impérial  : 

Extrait  de  génération  emperiere  et  prin- 

ciere.  {Chos.   mem.   escr.  par  F.   Richer, 

p.  81,  Cayon.) 

D'une  emperiere  main 

Et  d'nn  soc  trinmrhal  rayoienl  le  cliamp  romain. 
(Du  Bartas,  Semaine,  3*  journ.,  éd.  1579.) 
Sa  ville  emperiere. 

(Garn.,  Corn.,  ii.) 

ConToitenx  aspirer  ans  grandeurs  emperieres. 
(Id.,  l'orcie,  m.) 

—  Terme  de  versification  : 

Rime  emperiere,  est  espèce  de  couronnée. 
Et  est  dite  en'periere,  pour  ce  qu'elle  a 
triple  couronne.  Geste  ne  se  fait  que  d'une 
syllabe  répétée  deux  fois  simple  après  le 
mot  qu'elle  couronne.  De  cesle  n'a  point 
usé  .Marot,  ne  les  célèbres  poètes  de  ce 
temps  :  pour  ce  suy  je  contraint  de  t'en 
donner  vieil,  et  j'ay  peur  que  lourd, 
exemple  : 

En  grand  remorJ,  moit,  mord 
Ceux  qni  parfais,  fais,  fais. 
Ont  par  elTorl,  fort,  fort 
De  ciers  et  frais,  rais.  rês. 
(Ta,  SiBiLEt,  An  poeliqne,  1,  II,  eh.  w,  éd.  15.5.'>.) 

EMPERIERE,  cmpeiriere,  s.  t.,  impéra- 
trice : 

Lors  fist  l'empereres  apperellier  .lui. 
naves  armées  et  iist  mettre  dedens  cou 
que  mesliers  fu  ;  et  fist  entrer  Vempeiriere 
dedens  et  chevaliers  et  arhalestriers. 
{Chron.  de  Rains,  c.  xxx,  L.  Paris.) 

Dame  du  ciel,   regenle  terrienne, 

Emperiere  des  iorernanlx  paluz. 

(Villon.  Grand  Tes!.,  pr  C3,  Jouaust.) 
Et  toy  du  Ormament  emperiere,  Junon,  1 

Qui  pourroit  mieux  que  luy  liaut  louer  ton  renom  ? 
(Tahureau,  Poés.,  à  P.  de  Pascal,  éd.   1574.) 

Un  empereur  et  une  emperiere  de  Rome. 
(Mont.,  Ess.,  m,  5,  f»  373  v»,  éd.  lo88.) 

Est  il  possible  de  rien  imaginer  si  ridi- 
cule que  cesle  misérable  et  chestive  créa- 
ture.... se  ilie  maistresse  et  emperiere  de 
l'univers  ?  (Id.,  ib.,  ii,  12,  f»  181  v».) 

Qu'elle  ne  fasse  de  la  femme  emperiere. 
(Brant.,  Vies  des  Dames  gai.,  p.  lOi,  Ja- 
cob.) 

On  trouve  encore  au  dix-septième 
siècle  : 

Il  n'y  eut  jamais  petite  fille  d'emperiere 
ai  mal  meublée.  (Tai.lem.,  Historiettes, 
CLXXV,  Monmerqué.) 

EMPERiEs,  voir  Empereris. 

EMPERiQUB,  S.  t.,  savoir,  doctrine  : 

Modus  a  tontes  emperiqnes. 
Par  quoy  scet  les  ars  mécaniques  ; 
U  n'est  riens  c'ùn  face  de  matn 
Qq'U  n'ait  apris  d'uy  a  demain. 

(ilodus  el  Racio,  Richel.  1-297,  f»  il".) 

BMPERiR,eïip.(s'),v.  réfl., périr  dans: 
Quant  yaus  se  partent  de  Dieu  yaus  des- 
sendent  jusques  en   abisme,  e  leur   arme 
se  enperit  en   tous  maus.  iPsaut.,  Richel. 
1761, 1"  i28\) 

BUPERIX,  voir  E.MPERERIS. 
EMPERNANT,  VOir  ElIPRENANT. 


EMPERNEMENT,  S.  m.,  actioH  d'être 
transformé,  transformation  : 

Uns  adecertes,  nient  par  le  tresturne- 
ment  de  la  divinitet  en  carn,  mais  par 
Vempernement  del  humanitet  en  Deu. 
(S.  Alh.  Credo,  Lib.  Psalm.,  p.  253,  Mi- 
chel.) 

EJIPERNOUR,   voir  E.\IPRE.\EECR. 

EMPERREis,  voir  Empereris. 

EMPERREMENT,   VOir  EMPIREMENT. 
EMPERRERIZ,  VOi   E.MPERERIS. 

EMPERSON.AGE,  S.  m.,  personnage  re- 
vêtu d'une  haute  dignité  ecclésiastique  : 

Prélat,  moine,  reclus  et  maint  emp[ers\onnarie. 
(Garn..   Vie  de  S.  Thom.,  Uicbel.  13513, r»'97  v».) 

M.  Hippeau  (v.  5799)  imprime  enpounage, 
conforinément  au  manuscrit,  qui  porte 
évidemment  une  faute  en  cet  endroit. 

Cf.  E.MPEHSONÉ  et  PERSON'AGE. 

EMPERSONÉ,  -  arsoné,enp.,  adj., revêtu 
d'une  dignité  ecclésiastique,  chargé  d'une 
cure  ;  ecclésiastique,  d'ecclésiastique  : 

Taz  les  en  fist  ohascier,  et  hommes  et  muîllers. 
Les  clers  eapersonez,  bnrgcis  et  chevaliers. 
(Gars.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  3513,  f  -43  r°.) 
Vus  dites  qe  vous  estes  persone  cnper- 
soné.  (1304,  Year  books  oftlie  reign  oj  Ed- 
ward the  flrst,  years  xxxii-xxxiii,  p.  107, 
Rer.  brit.  script.) 

Il  vus  dist  q'il  est  persone  de  l'esglise  de 
Mamcestre  enpersoné.  {Ib.} 

Lequel  clerk  morust  persone  enparsonee. 
(Ib.,  years  xxx-xxxi,  p.  269.) 

EMPESANTiR,  verbe. 

—  Neulr.,  devenir  pesant,  s'appesantir  : 
Legiereté     empesantist    par    espace    de 

temps.  (Oresme,  Trad.  des  Re>ii.  de  fort,  de 
Petr. ,Avs.  2671,  f»  15  v«.) 

Tout  le  train  de  derrière  empesantit,  se 
contraint  et  accourcit.  (Liebaclt,  Mais, 
rust.,  p.  127,  éd.  1597.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Or  cependant  non  pas  moins  la  forest 

S'empesantit  des  biens  qu'elle  produit. 

(Le  Blanc,  Georgiques,  f*  67  v",  éd.  1608.) 

EMPESCAL,  voir  E.\IPESCHAL. 

EMPESCHAL,  -  cûl,  S.  m.,  empêchement, 
obstacle  : 

Bon  temps  avoienl  cilz  ot  celle. 
Et  moult  fussent  benenré, 
[  Si  leur  eust  longuement  duré 

!  Se  ne  lust  leur  empeschal. 

(ilélam.  d'Oc,  p.  -48.  Tarbé.) 

Bons  tans  avoit  et  cils  et'celle 
Et  moult  feussent  beneuré, 
Si  leur  eust  longues  duré 
Et  si  n'eussent  empescal. 

(«.,  Ars.  5069,  f  51'.) 

j       1.  EMPESCHE,  s.  f.,  empêchement,  obs- 
tacle, embarras  : 

;        Se    fut   le    ravitaillement   puissamment 

fait  et  fort    honnestemout,    sans   quelque 

hasard,   dangier,   ne    fiere    empesche.    (J. 

MoLiNET,  Chron.,  cb.  cli,  Bucbon.) 

Tant    se  monstrerenl  Françoys  gens  de 

I    bien  a  ceste  besoigne  que  pour  les  coups 


d'artillerie    du  dedans   ne  l'empesclie    des 

fossez ne  demeura  que  a  viveforce  d'ag- 

sault  ne   fnst  emporté.  (D'.VuiO.v,  Chron., 
Richel.  SOSI,  f»  7  r».) 

Pour  Vempcsche  de  la  rivière  de  Po.  (lo., 
ib.,  f»  21  r»  ) 

Si  Vemprsehe  lollue 
N'e.st  du  haiilt  Dieu  par  pnissaace  absolue. 

(J.  BouciiET,  Ep.  mor..  '1"  p.,  II,  éJ.  1315.) 

Pour  a  son  bien  mettre  empeaehc  et  delTonce. 

(Cl.  Marot.  Deploralion  de  Flor.  Robertel,  p.  504, 

éd.  1596.) 
Au  pied  du  mur  je  me  voy  sans  eschelle. 
Plus  je  ne  sçay  de  quel  boys  faire  flèches, 
l'aulle  d'argent  m'en  donne  les  enipeschea. 

(R.  DE  CoLLEr.YE.  Itond.,  L.  Bibl.  elz.) 
Devant  la  Charité 
Voulant  sans  nulle  empesche 
Aller  d'une  équité 
Recongnoislre  la  bresche. 
f^Chans.  à  la  nol^lease  de  France,  ap.  Ler.  de  Lincy, 

Ch.  hist.  fr.,  II,  365.) 

Tout  cela  ne  sert  que  à'empesche  dam 
l'estomac.  (P.  Braillier  Decl.  des  abus  el 
ignor.  des  Medec.) 

Ainsy  qu'il  l'eust  faict,  .sans  /es  empes- 
ches  que  je  luy  ny  données.  (lo93,  Lelt. 
miss. deHenrilV, \\',kOS,  Berger  do  Xivrey.) 

Qui  m'estoit  une  grande  charge  et  em- 
pesche de  pouvoir  dormir  a  mon  aise. 
(1612,  Lettre  du  gênerai  des  crocheteurs, 
Var.  hist.  et  litt.,  t.  IV,  p.  243.) 

On  voit  par  le  dernier  exemple  que  ce 
mot  était  encore  employé  au  commence- 
ment du  xvii"  siècle. 

2.  EMPESCHE,  s.  f.,  sorts  de  pèche  : 
Icellui  Hiigue  Gros  meueroit  ledit  Jaquet 
eu  un  autre    Heu   ou    ilz    Irouveroient    de 
bonnes  pescbes  ou  empesches.  (1409,  Arch. 
JJ  163,  pièce  316.) 

EMPESCHEMENT,  S.  m.,  obstacle,  dé- 
fense de  passer  : 

4  perches  il'cmpeschement.  (1437,  Amend. 
et  exploiz  des  eaux  et  ['orests  pour  la  visit- 
de  la  Ferlé-.Vaceij,  Arcb.  Urne.) 

—  Condamnation  qui  entraîne  le  ban- 
nissement : 

Et  par  vertu  dudit  empescliement...  ont 
esté  et  sont  enregistrez  es  registres  (de 
Tournay)  comme  avoir  perdu  a  tousjours 
l'abitation  d'icelle  sans  rappel.  (1381, 
Arch.  JJ  121.  pièce  43.) 

—  Restes,  résidus  de  cuisine,  ordures  ; 
choses  qui  sont  devenues  inutiles.  (Voc. 
d'O.  de  Serres,  éd.  1813.) 

EMPESCHEUR,   VOir  E.MPEECHEOR. 

1.  EMPEscHiER,  -  kicr,  enp.,  v.  a. 
exprime  l'aclion  de  demander,  d'interro- 
ger dans  un  jeu  de  mot  : 

Quant  cil  don  gait  oent  les  cris, 
A  lui  vienent,  si  l'î  rapeskenl 
Don  fossé,  el  puis  li  cnveskent 
Dont  il  vient  et  qu'il  quieit  si  tart. 

(lien,  le  uouv.,  llG-2,   Méon.) 

2.  EMPESCHIER,   VOir  É.MPEECHIER. 

1. EMPESER, Clip.,  V.  a.,syn.  de  fourbir: 
Que  nus  ne  nulle   du  meslier  ne  puisse 

ouvrer  après  l'euredesus  dite  sus  la  paiune 

de  .v.  s., se  ce  n'est  de  l'orbir  ou  d'enpeser. 

(E.   BoiL.,    Liv.    des  mest.,  1"    p.,   lx,  7, 

Lespinasse  et  Bonnardot.) 


60 


wy 


Que  nulz  ne  nulle  du  mestier  d'espin- 
^lerie  no  puisse  ouvrer  après  l'eure  des- 
irnsdite.  .  se  ce  n'e?l  de  l'ourbir  ou  d'em- 
peser. (1336,Aicb.  JJ  70,  fM4  v°.) 

—  Dégrossir  : 

Pour  avoir  empesez  cincq  seulles  de  l'i- 
mage N.  Dame.  (15o9.  Arcli.  de  Vendin, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

2  EMPESEFi,  V.  a.,  peser  sur,  pressurer: 

De  l'nne  dos  miins  est  corloise  (Fortone) 

A  p.irdonnpr,  de  l'.Tntre  empoise, 

Quar  de  l'une  tout  reliMioit 

Qaanques  !i  une  mains  donnoit. 

(Ami  Claudianus,  Richel.  1G34,  f°  39  r°.) 

EMPESsiR,  enp.,  verbe. 

—  Act.,  rendre  épais  : 

lucreppsco,  enpe<'sir.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
cbel.  1.  41-20,  i'°  123  v-o.) 

Empessir,  entasser.  (R.  Est.,  Thés.,  Con- 
fercio.) 

—  Réfl.,  s'épaissir  : 

Quand  l'air  s'empessH.  (Le  Blanc,  Trad. 
de  Cardan,  f°  23  r",  éd.  io56.) 

EMPESTnAIL,  voir  E.MPAISTRAI,. 
EMPESTREMENT,  VOir  EmPAISTREMENT. 

EMPESTREn,  voir  Empaistrer. 

EMPESTRoiRE,  s.  m.,  entrave: 

Ainsi  Boccid  lirnnt  après  soy  telle  em- 

pestroire  s'embrouilloil  de  plus  en  plus,  la 

peurluy  servant  d'esperon.  (Hist.  maccar. 

de  Merttn  Coccaie,  t.  Il,  p.  156,   éd.  1606.) 

EMPETn.^iouR,  voir  Empetreob. 

EMPETREMKNT,  cvipielr.,  S.  m.,  action 
d'obtenir,  olitention  : 

Empetremeiit  de  pardon.  (Légende  dorée, 
Maz.  1333,  1"  18''.) 

—  Réclamation  : 

Toutes  letlros  et  empctremenz  contraires. 
(1312,  Arch.  JJ  48,  I»  4  r».) 

S'on  li  rescowroit  ou  ostoit  (son  liéri- 
tage)  par  for.^lie  du  roy  ou  \iavemplelrement 
d'autres  créditeurs  u  par  occoison  meute 
ou  a  mouvoir  par  le  fait  de  uous,  parquoy 
Souveruer.  lever  et  avoir  ne  le  peust,  il  a 
fait  protestation  que  recourre  pourra  ans 
lettres  qu'il  a  de  nous  qui  font  mention  de 
sa  rente.  (1323,  Arcb   JJ  61,  f»  100  r».) 

Par  forclie  du  roy,  ou  par  empetrement 
d'autres  créditeurs.  [Ib.,  f°  163  v".) 

—  Requête,  demande  de  secours  : 

Et  aToienl  tons  .ii.  voleolé  et  talent 

Qn'cn  Tost  du  ber  Beitnin  on  pnit  saver  comment 

Ll  rois  Pielres  avoil  fat  son  empielrement 

Au  roi  de  Bel  Jl^irin  et  ans  siens  ensement. 

(Cuv.,   (lu  Guesclin,  15415,  Charrière.J 

EMPETREOR,  -  ouv,  cmpetraiour,  enp., 
s.  m.,  impétrant  : 

Li  reis  dit  que  coni  li  empetreres  ait  iet 
fraude,  il  doit  perdre  le  luolist  des  unes 
lelres  et  des  autres.  {Liv.  de  lostice  et  de 
plet,  I,  4,  I  5,  Rapetti.) 

11  randerout  as  empelraiours  desdites 
lettres  dùuiagp,  pries  et  despens.  (1315, 
Ordonn.  de  Louis  X,  Nouv.  Coût,  cén  ,  III, 

225.) 

As  enpelrou[r]s  d'icelles.  (Ib.) 


EMP 

Pour  ce  est  il  que  la  partie  monseîRneur 
le  iluc  de  Normendie  vous  signifion  que  le 
présentes  ou  empetreour  sus  les  diz  relipieus 
vous  retenes  n  la  dicle  eslise.  (1.336,  Cart. 
de  Troarn,  Ricbel.  I.  10086,  f°  159  v».) 

EMPETRER, -ter,  -eir,enp.,anp.,  empai- 
trier,  empietrcr,  empiirer,  v.  a.,  obtenir  : 

Quiqonques  a  enpeiré  le  eonaié  de  mesu- 
rer, il  convient  qu  il  jure  peur  sains  avant 
que  il  puisse  mesurer.  (Est.  Bon,.,  Liv  des 
mesl.,  l''  p.,  IV,  2,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.) 

Convenables  a  anpeirer  pardon.  (J  de 
Aluet,  Serm.,  Richel.  1.  14961.  t"  143  v».) 

La  roine  prist  la  cause  por  lui.  et  empl- 
irai cnnsoil  a  Auiile  par  itel  covenant  que... 
{Li  Amiliez  de  Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du 
XIII»  s.,  p.  S4.) 

Renuncanz..  a  toute  craice  donnée,  em- 
paitriee  et  a  empnitricr  de  nostre  selcjnenr 
l'apostoile.  (1264,  Livre  blanc,  ms.  du 
Mans.) 

Autre  priviliege  empetrié  ou  a  empetrier. 
(1286,  Bon-Port,  liasse  6o,  n»  8,  Arch. 
Eure.) 

A  tout  privilège  empelreil  n  om  poroit 
empetreir.  (Trad.  du  \ni'  s.  d'une  ebarle 
de  1261,  Cart.  du  Val  SI  Lambert,  Richel. 
1.  10176,  f''43''.) 

L'ausnionne  empêtrer.  {Serm.  lat.-fr., 
xiv"  s.,  nis.  de  Salis,  f»  17  r».) 

Il  fait  bon  faire  prier  et  faire  dire  messe 
pour  son  père  et  pour  sa  niere  et  pour  ses 
autres  amis  :  car  aussy  ilz  prient  et  em- 
pêtrent praces  iiour  les  vifs  qui  bien  font 
pour  eulx.  (Ut\  dn  Chev.  de  La  Tour, 
c.  XXXIV,  p.  79,  Bibl.  elz.) 

T.nnt  ronme  je  pnîs,  je  vons  pri, 
Dnn'ee  penl,  pour  nnpelrcr  RracR. 
(Miraclea  de  Noti-f-Dûme,  I,  2,5i,   G.  Paris  ) 
Nonobstant  quelconques    letlres  snbrep- 
iicps  empplrees  ou  a  empelrer.  (26  nov.  1/|33, 
Cart.  de  Flines,  dcccxwvi,  p.   772,  Haut- 
coeur.) 

—  Réclamer  : 


Qner  de  ;rant  bien  t'ez  apensee, 

Qnnnt  tel  prniere  a.ï  empêtrée. 

(Wace.  Vie  de  Sle  Marj/ue'.,  p.  11 


Joly.) 


Pour  empietr.er  secours  a  le  payenne  frent. 

(Chev.  au  e'jgne,  15I12G,  Reiff.) 

Se  aucun  empêtre  an  cort  contre  aucun, 
et  il  Iet  celi  droit  qui  use,  de  celi  droit 
doit  l'en  hufs]er  contre  celi  qui  l'a  empê- 
tré ;  mes  si  ne  l'a  empetrié,  il  n'asl  pas 
tenuz.  (Liv.  de  jost.  et  de  plet,  II,  n,  §  8, 
Rapetti.) 

—  Causer  : 
Bien  cuidoit  li  roi  Piètres  empieirer  vilonnie 
Au  noble  roi  Henri  et  a  sa  litironnie. 

(Cuv.,  du  Guesclin,  16.581,  Cliarrière.) 

EMPEVRÉ,  enp.,  anp.,  anpcvré,  adj., 
assaisonné  de  poivre  : 

Et  ces  pooos  rosliz  toz  anpeirez. 

(Les  Loi.,  Richel.  16-2-2,  f  2-22  ï».) 
Asez  unt  venaisun  de  cerf  e  de  sengler, 
E  unt  srues  et  parues  e  pouns  enpevrez. 

(t'oij.  de  Cltarlemagiie,  410,  Kosclivitz.) 
Grues  et  jantes  et  pa-^ns  empevrez. 
(Charr.  de  li'ymes.  814,  ap.  Jonck.,  Cuitl.  d'O'.) 

lu  deus  plnviers  tôt  chans  et  enpevres. 
(La  Vrise  d'Orange,  Richel.  1448,  f°  100  v".) 
Vivieos  sert  de  l'eve  d'Algemont  l'alosez 
Et  Ogiers  li  Denois  des  gasiel  anpmrez. 

(Simon  de  Pouille,  Richel.  368,  f°  141».) 


EMP 

Les  TJandes  bien  empevrees. 
(G.   DE  CorNci,  bout,  de  la  mort,  Richel.  23111, 
i"  299''.) 

Les  viandes  bien  enpevree.t. 

(ID.,  ib.,  ms   Brnx.,  P  214''.) 
U  voit  porter  ses  cignns  eitpevres. 

(Auieri,  p.  G-2,  Tobler.) 
Plus  aiment  cbar  de  Turc  que  ponn?  empevres. 
(Ch.  d-Aiil.,  V.  79,  P.  Paris.) 
OuB  il  n'ait  chevalier  la  dpsu=  au  disner 
Ki  n'ait  .I.  granl  p:ion  devant  lui  eiipevré. 

(Reii.  de  Mont.,  p.  3t-2,  Michelanl.) 

EMPHiTHEosÉ,  adj.,  emphitéotique  : 
Toutes  prinses  d'beritaipes  a  surcens 
perpétuel,  a  rente  viagère,  a  tiitre  cmphi- 
tlieosé  de  longues  années,  el  a  louage,  sont 
réputées  acquetz  au  preneur  seul.  {Coût, 
de  Laon,  II,  2,  Nouv,  Coût,  gén.,  11,  439.) 

EMPHiTEosiTÉ,  ampliUeozité  ,  emphi- 
tiiosité,s.  f.,  emphitéose,  convention  par 
laquelle  un  propriétaire  cède  la  jouissance 
d'un  héritage  pour  un  temps  très-long, 
ou  même  k  perpétuité,  sous  la  réserve 
d'une  redevance  : 

Et  par  la  teneur  de  ces  présentes  lettres 
preng  desdis  religieu.v,  abbé  et  couvaul  de 
S.  Lu(-ian  a  annuelle  pension  par  amphi- 
teozité  le  campart  desdiles  vint  njines  de 
terre.  (Charte  de  1364,  Grenier  304,  n»  30, 
Richel.) 

Avons  baillié...  a  Girart  le  Roussartet  n 
Colote  sa  femme  pour  et  ou  nom  de  tii- 
tre d'asseacissement  en  emphituosité  et  a 
tousjours  et  apperpelui'lment..  une  mai- 
son.., (1379,  Arch.  iM.M  30,  f  108  v».) 

Pour  la  maison  du  grmt  celior,  laquelle 
ilz  tiennent  en  emphileosilé.  (Compl.  des 
annioers.  de  S.  Pierre,  1387-88,  Arch.  Aube 
G  1656,  f"  210  r»,) 

Héritage  baillé  a  emphileosilé  ou  acceasi- 
vement.  {Ane.  Proc.  verb.  des  coût,  dt 
Troyes,  Nouv.  Coût   gén.,  111,  273.) 

EMPHiTEOTE,  S.  L,  enipliitéose  : 

Si  les  procureurs,  ou  delenleurs  d'aucuns 
héritages  tenus  en  emphtteole,  ou  ascensis- 
seiiient  sont  del'aillaus  de  payer  la  charge, 
ou  pension,  par  trois  ans  couiiuui'ls,  le  sei- 
gneur les  peut  contraindre,  parjuslice,  a 
luy  laisser  les  dits  beritages,  après  somma- 
tions duenient  faites  de  payer  la  dite  pen- 
si.>n  ou  charge.  {Coût,  de  Cliaumont  eu 
Bassigny,  Nouv.  Coût,  gén.,  111,  p.  376^) 

EMPHiTEOTEC.viRE,  adj.,  coustilué  en 
emphitéose  : 

Chose  empftifeotfcatceouarrenlee.  {Coût, 
de  Tournay,  iv,  Nouv.  Coût,  géu.,  11,  968.) 

EMPHITUOSITÉ,  VOIT  E.MPHITEOSITÉ. 

EMPHYTEURE,  S.  f.,  emplilthéosB  : 
Par  devant  les  eschevius  de  la  ville  de 
Bruxelles  sont  toujours  passiez,  et  se  pas- 
sent encore  aiijourd'buy  tous  les  coutracts 
légitimes,  comue  d'emphyleiire,  effestuca- 
tions,  des  peruiutatious,  donations,  etc. 
{Coul.  de  Bruxelles,  Nouv.  Coût,  géu.,  t.  I, 
p.  1-245».) 

EMPHYTEU.v,  adj.,  emphytéotique  : 
Taille    réelle  ou  empliyteuse.    {Gm    Co- 
quille ,    Ins'ilution   au   droit    fraiiçois, 
p.  131,  éd.  1630.) 

EMPiECE,  voir  Pièce. 


EMP 

EMPiECER,  V.  a.,  mettre  en  pièces^ 
briser  : 

Et  avoit  trouvé  les  Espuignolz  en  be' 
soipae,  lepqiielz  avoyent  ja  la  moylié  Je  la 
porte  empiecee,  et  faicle  uramle  ouverture. 
(D'AUTON,  Chron.,  Richel.  5082,  f°  76  r».) 

EMPlEGERj  voir  Empeechier. 

EMPIETER,  -  etter,  v.  a.,  fouler  aux 
pieds,  vaincre  ; 

L'empereur,  pour  sou  premier  essay, 
certes  en  fit  un  très  signallé,  quand  luy 
mesQie  en  personne  chassa  ce  «rand  sul- 
tan Solimau  de  la  Hongrie,  laquelle  il 
ravageoit  et  pilloit  a  son  [bel]  aise,  comme 
il  luy  plaisoit,  et  l'achevoit  de  ruiner  et 
emporter  sans  l'aigle  de  l'empereur,  qui 
Veust  empietlé  luy  niesnie,  sans  qu'il  se  mit 
ala  fuitle  ou  a  la  relraicte.  (Brant.,  Grands 
Capit.  eslrang.,  1,  i.  Bibl.  elz.) 

—  Empiété,  part. passé,  foulé  aux  pieds  : 

Ainsi  qu"oQ  voit  repaistre 

Sur  le  Caucase  froid  la  poitrine  empielee. 

Et  sans  fin  renaissante  a  son  vieil  Piomelhee. 

(JoD.,  Cleop  ,  act.  I,  Ane.  Tli.  fr.,  t.  IV.) 

—  Enfoncé  dans  le  pied  : 

Griffe  ewpielce.  (La  Porte,  Epitk.) 

EMPiETEURE,  -  lire,  S.  f.,  encliâssure, 
l'action  d'enchâsser  une  chose  dans  une 
autre  : 

Empieture,  the  footing,  or  bottome,  of  a 
thing  ;  the  part  -whereby  it  stands  on,  or  is 
setled  into  anolher  tbiug.  (Cotgrave.) 

—  Pied  d'une  plante  : 

Le  lien  luy  aura  maintenu  les  racines  et 
empielure  en  vigueur  (Liebault,  Mais, 
rusl.,  p.  47b,  éd.  1597.) 

EMPIETREMENT,  VOir  EMPETREMENT. 
EMPIETREU,  voir  EMPETRER. 
EMPIEUMENTER,  VOir  EmPIMENTER. 

l.  EMPiGiER,  empi(ier,enpieger,empeger, 
V.  a.,  enduire  de  poix  : 

Icellui  Cariline  detiinura  avecques  son 
frère  oudit  iiressouer  pour  lui  aidier  a  gou- 
trenner  et  pmpiger  la  mette  d'icellni  pres- 
souer.  (1457,  Arch.  JJ  189,  pièce  196.) 

Vous  me  sembiez  a  une  souriz  empegee  : 
tant  plus  elle  s'efforce  soy  depestrer  de  la 
poix,  tant  uliis  el'e  s'en  ■■mbrene.  (Rabel., 
1.  m,  c.  37,  f»  127  V»,  éd.  1552.) 

—  Réfl.,  s'enduire  de  poix  : 

Une  autre  fois  ne  t'enpiege  a  ta  gins. 

(Hardy,  Corine,  II!,  3.) 

Suisse  roni.,  s'empeclger,  s'empedzer, 
s'enduire  d'une  substance  poisseuse,  col- 
lante. Je  me  suis  empedgê  les  mains  avec 
ce  glu. 

Il  semble  qu'à  un  certain  moment  il  y 
ait  eu  confusion  entre  empigicr,  enduire 
de  poix,  et  empigier,  prendre  au  piège, 
forme  de  empeechier.  Rabelais  emploie  em- 
peiger  et  Hardy  cmpieger  tanlôt  dans  un 
de  ces  sens  et  tantôt  dans  l'autre. 

S.  EMPIGIER,  voir  Empeechier. 

EMPiGREssER,  ««p.,  V.  a..  Fendre  pa- 
resseux, engourdir  : 


EMP 

Et  n'est  pas  besoinir  toutesfois  d'arrester 
longuement  près  diidict  feu,  affin  que  ce 
n'enpigresse  le  corps  et  débilite  lenlende- 
ment.  (Platine  de  honneste  Vohiplé,  f°  2  r», 
éd.  1528.) 

Cf.  E.MPERECIER. 

EMPILER,  V.  a.,  attraper,  saisir  : 

Tant  qne  Clolo  pnrie  quenoulle. 
Et  I.ac^sis  ait  qne  filrr, 
Ne  me  lairay  je  empilpr 
Par  Alrnpos  la  maie  Rionle  ; 
Je  ne  venl  pas  qu'elle  mVnelonte. 
(J.  I.EFPiiVRE,  Resp.   de  la   mort,  Itichel.  99i, 

EMPiMENTER,  -  enp.,  -  iumenter.  -  ieu- 
menler,  -  igmenter,  v.  a.,  embaumer,  par- 
fumer : 

L'ahps  a  fait  le  por-^  penlement  conreer 

.Si  que  li  coraanda  Panntins  H  her  : 

P'alnes  et  de  mvre  le  fait  mpimenler. 
(Sle  Eiiphrosyrte.  til.  Meyer,  Rec,  p.  .S3C.) 

Si  enpiqmejitr  res  floretes. 

Ses  flfurs  de  lis,  ses  violeies, 

Oni  entoar  lui  vont  et  repairent. 

Oui  plus  soef  qnp:  pigment  (lairent. 
(G.  DE  CoiNC!,  Mir.,  ms.  Soiss..  f  \(\W.) 

Si  empleumriile  ses  flnrptoç. 
(Id.,  ib..  ap.  Dnc,  V.  2S0*,  éd.  nidot.) 

Les  mes  font  encortiner 

Flors  espandre  et  cnriumfnter. 

(Sept  Sag?s.  692,  Keller.) 

—  Empimenlé,  part,  passé  et  adj.,  em- 
baumé, parfumé  : 

Pucele  pnpîffttientep,  tn  flaires  plus  pigment 
A  cin-  rens  mile  doubles  de  basmn  et   de  pigment. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mr.,  ms.  Soiss.,  f°  104") 
Parmi  la  sale  enpiiimenlee 
Et  de  lis  et  de  plai  flonree. 
De  roses  fresces  et  noveles. 

(Id.,  ib.,  Riehel.  373,  f  138''.) 
Parmi  la  salle  empimpnîee. 

(Id.,  ib..  Ars.  3312.  f°  SS''.'» 

EMPiPEi.oRÉ,  adj.,  orné,  attifé: 

Oni  aîns  .i.  poi  ert  noblement 

Vertus  et  empipehrex. 

De  dras  de  soie,  dedras  dores. 

(Mir.  de  S.  Elni.  p.  32,  Peigné.) 

On  trouve  dans  les  dictionnaires  mo- 
dernes drap  piinpeloré,  drap  orné  de  bro- 
deries. 

EMPiPODER,  en;j.,  (s'),  v.  réfl.,  se  parer 
avec  affectation  et  recherche  : 

Qui  s'ascement  et  qui  se  joignent, 
Envolepeot  et  enpipodent. 
(G.  DE  CoiNci.  (le  VEmper.  qui  garda  sa  chasteé, 
Richel.  23111,  r'261'";  Méon,  A'ow.  Bec, 
II,  39.) 

Cf.  Apipoder. 

EMPiQUER,  V.  a.,  piquer  ? 

A  cens  qui  sont  empiqué  doit  on  faire 
tel  cautère  don  cautère  reont.  (Cyrurgie 
Albiig.,  ms.  de  Salis,  f»  173''.) 

EMPiiiANCE,  -  atiche,  -  ence,  s.  f.,  dété- 
rioration, dommage  : 

N'i  puissent  faire  empiranclie  elkeminde 
l'iaue  en  aucune  cose.  (1268,Ab.  du  Gard, 
Arch.  Somme.) 

Ke  nous  n'i  puissions  faire  empiranche  e\ 
keniin  de  l'iaue.  {Cart.  de  Picnuigny,  Arch. 
0  19628,  f«  421"'.) 


E.MP  01 

Pour  ce  que  se  sont  vins  tenres  et  de  si 
petite  garde  que  si  tost  comme  le  temps 
:  eschauffe  il  tournent  en  celle  empirance 
qui  s'en  faut  délivrer  tel  fuer  telle  vente 
(13"2,  Beg.  du  Cliap.  de  S.  J.  de  Jerus  ' 
Arch,  JIM  29,  f  6j  v».)  ' 

Que  il  ne  soit  nul  ne  nulle  qui  aux  dites 
cuves  facent  au.  une  empiranche.  (13  av. 
1396,  Consausde  Tour nay,  Arch. Toamuy.) 

De  faire  certaine  diminucion,  empirance 
ou  escharceté  de  poix  et  de  loy  en  noz 
monnoyes.  (1405,  Ord.,  ix,  85.) 

Pour  l'enipirance  de  son  cheval  qui  fut 
blecié  au  veage  <le  BInis.  (Compt.  de  Ber- 
trand Mignon,  1410-1412,  Forteresse,  xxiv. 
Arch.  muu.  Orléans-.) 

Les  grappes  vertes,  aigres,  pourries  on 
sèches  tout  trop  grant  grief  et  empirance 
au  vin  (P.  DES  Crescens,  ProufRlz  champ  , 
fo  39  r»,  éd.  1516.)  ' 

Sans  faire  ausdiz  habillemeus  de  guerre 
et  autres  choses  defl'ensables  pour  Tadicte 
forteres.se,  aucun  gasi,  fraction,  ou  aucune 
empirance  de  vivres  ou  autres  choses  pour 
corps  humain.  (.Monstrelet,  Chron.,  11,4, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Car  qui  vouldroit  leurs  barques  espronvor 
Au  descouverl,  pourroit  l'ou  bien  trouver 
Lourde  empireiice  avec  or  de  touche. 

(Crétin,  Chants  ray.,  éd.  tS27,  f  113  v»  ) 
Monuoyeurs  qui  sont  autherisez  de  faire 
la  monuoye  doihvent  obéir  aux  thresoriers. 
affin  i|u'ilz  ne   facent   point  de    monnoye 
faulse,  et  qu'ilzn'y  mettent  de  l'ewipiconce. 
(J.  LE  Blo.vd,  Liv.  de  pal.  hum.,  l»  33  v».) 
Lors  en  renouvelant  une  vieille  empiraitee 
Changer  tu  peui  des  mots  par  quelque  tolérance. 
(Vauq.,  Art.  Poet..  I.) 

La  langue  générale  n'employait  déjà 
plus  ce  mot  au  conimencenieiit  du  xvn* 
siècle  ;  La  Moite  le  Vayer  le  notait  comme 
un  terme  rude  chez  du  Vair. 

11  figure  dans  quelques  dictionnaires 
modernes  comme  terme  de  commerce  de 
mer,  et  comme  ancien  terme  de  monnaie. 
On  lit  dans  Savary  des  Bruslons  ; 

Empirance,  en  termes  de  comuierce  de 
nier,  se  dit  du  déchet,  de  la  corruption  ou 
diminution  de  valeur,  qui  arrive  au.x  mar- 
chandises qui  sont  dans  un  vaisseau,  soit 
naturellement  par  leur  propre  vice,  soit 
accidentellement  par  tempête,  ou  autre- 
ment... Est  aussi  un  terme  de  monnaie, 
qui  se  dit  de  toutes  les  diminutions  ou 
alfaiblissements  qui  peuvent  arriver  à  la 
monnaie,  soil  pour  le  litre,  le  poids,  la 
taille,  le  pri.x  de  l'exposition,  etc.  (Diction- 
naire du  commerce.) 

D'Aguesseau  a  dit  : 

On  peut  renfermer  toutes  ces  espèces 
différentes<raffail)lissementoud'emp/|-ejiC(?, 
dans  une  seule  division  générale.  {Consid. 
sur  les  monnaies,  l"  p.,  sect.  IV.) 

EJiPiRE,  ejip.,  s.  m.,  armée,  force  mili- 
taire, réunion  de  vassaux  : 

En  petit  d"ore  en  i  ot  tant  d'arm^z. 
Nel  porroit  dire  nus  riers  t.inl  soit  leirez  ; 
Bien  vos  puis  ilire,  et  si  est  verilez. 
Si  grant  empire  ne  vit  bonis  qui  soit  uez. 
Corn  en  cel  champ  ot  le  jor  assemblez. 
(Bal.  (/■.l/c.sr/ian.v,  5250,  JonckbI.,  Giiill.  d'Orange.) 
Des  armes  aus  païens  ert  li  vans  reloisans; 
Et  ï^olimans  de  Nique  o  ses  Turs  malfaisaus 
S'en  issi  après  eux  ;  li  empires  fa  grans  ; 
Cent  milliers  et  cinquante  i  ot  des  mescreans. 
[rMn.i.   U'.int.,  I,  311,  P.  Paris.) 


«2 


EMP 


EMP 


EMP 


J'ai  eneor  ma  moUier  que  je  mont  aim  et  prisse; 
Jon  ai  de  lui  im  fil  et  une  bêle  fille. 
Amenés  les  moi  Itosl],  ses  verai  mes  enpirei. 
(E.  de  Si  Cille,  -25.  A.  T.) 

—  Dans  les  exemples  suivants,  empire 
est  employé  par  jeu  de  mots  dans  lesens 
d'action  d'empirer,  d'aller  de  mal  en  pis. 

Car  se  nous  vivons  par  enpire 
Nous  en  arons  après  du  pire. 

(Ijr  S.  Slagtoire,  Ars.  'ùlit,  f'olr  .) 
Dn  roiaume  sui  en  Vempire. 
(De  Pierre  île  la  Broche,  Kichel.  837,  t"  138'.) 
Bien  me  doilloi  li  mons  etgaber  et  despire 
Cils  qu'ivaacié  avoie,  a  couvenu  eslire. 
Et  les  a  l'on  fors  mis  du  royaume  en  Vempire. 
a*.,  f»215'=.) 

...  Tost  est  entrez  en  Venpire. 
(La  Pais  am  Englois.  lUchcI.  83",  f  HO'.) 

...  Vons  morrez  povres  et  nus, 

Quar  vous  devenez  de  ['empire. 
{La  Despnlison  de  Charlol  et  du  barbier,  lUchel.  837. 
f»  323''.) 

Araors  sont  de  Vempire. 

Tuit  ïuellent  vivre  de  lober, 

Nul  HP  secl  mes  voir  dire. 
iChans-,  Poet.  ms.  av.  1300.  t.  IV,  p.  1191,  Ars.) 

Ce  monde  pas  n'amende,  ainçois  vait  en  Vempire. 
(Le  VU  des  Mais.  Jubinal.  Nouv.  Rec,  I,  in3.) 

11  perdirent  geu  et  rire. 

Et  se  trouvèrent  en  Vempire. 

(Geofroi.  Cliron.,  Richel.  liC.  f  65'.) 
Si  leur  fist  apporter  la  dame  a  boire  une 
foiz,  en  actendant  le  soupper  que  fust 
prest,  d'assez  piteux  via  et  de  pain  qui 
sentoil  Vempire.  (Uoi  René,  le  Livre  du 
cuer  d'amours  espris,  OEuv.,  t.  111,  p.  47, 
Qualrebarbt'S.) 

Souvenlcs  fois  je  regrette  et  sonspire 
D'ainsi  me  veoir  povre,  meschant.  hideux  ; 
En  cheminant  je  m'en  voys  a  Vempire, 
Banny  je  suis  d'armes  et  de  tous  jeux. 
(Les  sept   Harchans  de  Naples,  l'oés.  fr.  des  iv°  et 

XVI'  s..  II.  100.) 
Pour  le  présent  je  o'ay  plus  de  vijuenr  : 
De  jour  en  jour  je  suis  mys  a  l'empire. 
(Le  Monde  qui  n'a  plus  que  frire.  Poés,  fr.  des 
xv'  et  xvi'  s.,  t.  Xll.) 

Le  monde  est  ri'duit  a  cette  condition 
qu'il  va  plustosl  a  Vemjiire  qu'au  royaume. 
[Print.  d'hyver,  î-  2i  v,  éd.  1S88.) 

Du  proverbe  qui  dit  par  manière  d'équi- 
voque que  le  monde  va  toujours  a  l'empire. 
(H.  EsTiKNNE,  Apol.  p.  Ilerod.,  1,  2,  éd. 
1735.) 

EMPiREAL^  adj.,  empirée  : 
Cil  ciels   de  rouge  couleur   est   ly  cielx 
empireal.  (Guiart,  Bible,  Richel.  159,  1"  3.) 

EMPiREMKNT,    -  eireiiient,   -  erre  ment 
-  oiremeiil,  s.  m.,  détérioration  : 
Celé  l'en  fera  tele  amende 
Que  ses  ducs  e  contes  nomez 
Li  rendra  sains  et  délivrez 
Senz  empeirement  de  lur  cors. 

(Ben.,  D.  deNorm.,  II.  2780.  Michel.) 
Unqnor  quiert  nostre  emperrement 
Et  nostre  deseriteraent. 

(ID.,  ib.,  11,  1G226.) 
C'y  meleray  la  main,  se  je  puis,  tellement 
Que  nuls  lieras  n'y  pora  mettre  empeirement. 

(Cher,  au  cygne,  28137,  ReilT.) 
Certes  el  men  empeirement 
N'en  ert  le  vostrc  amendement. 

(Tristan,  U,  200.  Michel.) 
S'il  avenoit  empirement  en  la  terre.  (1261, 
Arch.  J  1124,  pièce  2.J 


Se  li  sers  que  l'en  demandoit  fu  empoi- 
riez  par  la  tricherie  a  celui  qui  le  porseoit, 
et  il  est  aprez  morz  par  autre  cause  sanz  sa 
corpe,  ii  empoircmenz  ne  sera  pas  proisiez. 
(.Digestes  de  Just.,  Richel.  20118,  f»  89''  ) 

Or  va  tôt  par  empirement. 

(Rose,  8394,  Méon.) 

Que  ilz  ne  mettent  en  la  chandelle  point 
d'empirement.  (1294^  Arch.  JJ  205,  pièce 
304.) 

Si  par  cas  sel  monnoye  d'Escoce  soit 
empeiré  soit  celle  monneye  issiut  empeiré 
mys  a  meyndre  priée  solouqz  la  quantité 
d'empeirement.{Stat.  d' Edouard  III,anxi,vil, 
impr.  gotli.,  Bibl.  Louvre.) 

Lequel  scel  estoit  sain  et  tout  entier 
sans  aucun  empirement  ny  cassement  y 
avoir.  (1397,  Cart.  de  Reseigné,  ms.  du 
Mans.) 

Chascun  revendra  a  ses  terres  et  heri- 
taiges.coume  dit  est,  sans  ce  que  pour  de- 
molicion  ou  empiremens,  gardes  de  place 
ou  reparacions  quelconques,  on  puist  riens 
demander  l'un  a  l'autre.  (Monstrelet, 
Ckron.,  U,  187,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Celui  qui  la  mauvaise  guerre  commença 
empirera  parmy  le  monde,  et  fera  grant 
donmage,  mais  sou  empirement  ne  sera 
pas  tout  par  sa  coulpe.  (Les  Prophecies  de 
Merlin,  f»  6",  éd.  1498.) 

Nos  meurs  sont  extrêmement  corrom- 
pues, et  paucheut  d'une  merveilleuse  in- 
clination vers  Vempirement.  (Mont.,  Ess., 
1.  Il,  c.  17,  f»  281  V»,  éd.  1SS8.) 

Quelques  Dictionnaires  modernes  enre- 
gistrent empirement,  comme  terme  vieilli, 
signifiant  état  d'une  chose  qui  empire, 
aggravation. 

EMPiREU,  V.  a.,  blâmer  : 

Jehan  Blatier  dist  au  suppliant  qu'il  les 
avoit  empirez  et  les  avoit  nommez  et 
baillez  par  escript,  a  quoy  ledit  suppliant 
respoudi  qu'il  ne  les  avoit  point  empirez 
ne  blasmez.  (1475,  Arch.  JJ  193,  pièce 
1496.) 

EMPiREUR,  empereur,  s.  m.,  celui  qui 
empire  : 

Issi  (Saladin)  se  fist  empereur, 

Mel  fist  pas,   mais  empereur, 

Car  sei  meismes  empeirot. 
(De  la  Guerre  sainte,  Vat.  Chr.  1G59.  P  11".) 
Vous  vivez  comme  rois  ou  bien  comme  empereurs, 
J'entcn  comme  larrons,  brigans  et  empireurs. 
(Imbert,  Sonnets  exotr.,  l'°  p..  p.  24.  éd.  1578.) 

EMPissEE,  enp.,  adj.  t.,  ayant  bon  pis  : 

Une  cherve  qui  molt  bien  enpissee  estoit 
L'enfant  prist  a  ses  dens.  mie  ne  le  bleçoit, 
Par  dedens  son  repaire  esramraent  le  portoit 
En  une  haute  roche  ou  une  kave  avoit 
Grande,  lee  et  parfonde,  et  la  le  nourissoit. 
Ijiist.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3144.  t"  145  v°.) 

EMPiTivAXT,  adj.,  qui  a  pitié,  qui  a 
compassion  : 

Et  il  ert  de  nous  empitivant  si  nous 
eions  gardée  et  fait  tousses  comandemens 
devant  le  Seignor  nostre  Dieu  si  com  il 
nous  maunda.  (Bible,  Deuter.,  ch.  6,  vers. 
25,  Richel.  1.) 

EMPiTivER,  enp.,   V.    n.,  avoir    pitié, 

Otre  touché  de  compassion  : 

Cil  prestes  a  Nostre  Signors,  que  enp- 
Hue  al  poevre.  {Bible,  Proverbes,  ciiap.  19, 
vers.  17,  Richel.  1.) 


EMPITRER,   voir  EMPETRER. 

EMPLACEMENT,  S.  m.,  assignation,  do- 
nation : 

Par  ces  présentes  transportons,  livrons, 
asseons  et  assignons  audit  principal  cha- 
pelain... a  estre  di>tribuez  par  sou  ordon- 
nance tant  pour  lui  que  pour  les  autres 
chapelains  qui  diront  et  célébreront  les- 
dites  messes,  qui.tre  viugt  livre?  de  rente 
valantes  el  levantes  par  chascun  an,  a  estre 
prises  et  levées...  tant  sur  nos  dixmes  de 
la  paroisse  de  Plouueour  que  sur  nos  re- 
ceptes...  de  nostre  chaslellenie  de  Lesne- 
ven..,  |iar  deux  termes  chascun  an,  jiar  la 
main  de  nostre  receveur  desdits  lieux, 
jusqu'à  tant  que  uous  eu  ayons  fait  assiette 
et  emplacement  autrement  audit  chapelain 
et  gouverneur,  (li^i.  Fondât,  du  cliup.  de 
Folgoct,  ap.  Lob.,  Il,  983.) 

EMPLACiER,  verbe. 

—  Act.,  placer,  employer  : 

Pour  tourner,  convertir  et  emplacier  en 
la  suslentacion  et  admendemeut  d'icelle 
chaussée.  (1363,  Ord.,  iv,  729.) 

—  Réfl.,  se  placer  : 

Le  long  de  la  grande  rue  a  deux  rangs 
s'emplacerent.  (U'.\uton,  Cliron.,  Richel. 
5082,  1"  106  r».) 

Des  corps  mal  unis,  qu'on  empoche  sans 
ordre,  treuveut  d'eulx  mesmes  la  façon  de 
se  joindre  el  s'emplacer  les  uns  parmy  les 
autres.  (Mont.,  Ess.,  m,  9,  Louandre.) 

—  Emplacié,  part,  passé,  placé  : 

ISons  par  la  mer  travaillez  et  lassez. 

Devant  les  ïurcz  nos  sièges  emplacei, 

(D'Auton,  C/iroB.,  Uichel.  5082,  f  205  v'.) 

EMPLAGE,  amplage,  -  aiye,  enp.,  s.  m.> 
action  de  reinplir,de  compléter, ce  qui  sert 
h  compléter,  à  remplir  : 

Auquel  (bois)  nous  av.ms  vendu  la  ton 
ture  six  livres  douze  sols  tournois  jiour 
chascune  acre,  sans  emplage.  (1310,  Arch 
JJ  45,  pièce  139.) 

.XI.  arpens  et  .i.  quartier,  chiet  pour 
emplage  .u.  arpens  .m.  quartiers  de  bois. 
(1319,  Arch.  K  40,  pièce  28.) 

Nous  avons  fait  mesurer  es  bois  du 
mont  le  coule  quatre  vins  et  onze  acres  de 
tallis  sanz  i  mplage  ou  il  n'a  point  de  grant 
bois.  (1321,  Arch.  JJ  60,  1"  139  V.) 

Lesdiz  fermiers  maintenoienl...  que  non 
contrastaus  V emplage  fait  es  cliarretes,  ils 
estoieut  en  saisine  pour  le  roy  de  faire 
apporter  l'eullage  au  celier,  ou  les  vins 
de  la  prise  sont,  par  les  marchaans  pour 
les  diz  vins  aeuller  et  emplir.  (1322,  Arch. 
JJ  61,  pièce  439.) 

Pour  em/)/nffe  acheté  pour  emplir  lesdis 
vins  a  eucaver.  (1328,  Compte  d'Odarl  de 
Laigny,  Aich.  KK  3\  f"  18  v°.) 

De  ce  chiet  pour  amplage  .xi.  arpenz 
.liil"»  IX.  perches.  (13:12,  l'risie  des  for. 
deJ.  de  Bourg.,  Arch.  P  26,  pièce  IIS.) 

11  chiet  pour  amplages.  (Ib.) 

Pour  Venplage  de  .xilll.  queues  de  viu. 
(1333,  Compte  d-;  Odarl  de  Laigny,  Arch. 
KK  3^  1»  236  r".) 

Despence  de  vin  beu,  pour  dechiet  et 
emplaiges.  [Compt.  del'hôt.-l).  d'Orl.,  1392- 
1400,  f  7  v°.) 

Je  TOUS  feray  bien  vostre  emplage. 
(Miracles  de  Noire  Dame,  \,  8,  101)5,  G.  Paris.) 


EMP 

De  chacun  jeptier  un  boisselrt  de  plus 
plu?,  et  de  moins  moins  au  farl'emplaige. 
(1430,  Cart.  de  Laigny,  Richel.  1.  9902, 
f"  148.) 

.XLVi.  marches  qui  sont  en  l'emplaige 
d'icelle  viz.  (1490,  Arch.  K  272.) 

—  Fig.,  remplissage  : 

La  fiiull  faire  (la  narralion)  bien  dilicudee 
snns  cmplage.  (Fabri,  Blict.,  î"  20  v,  éd. 
1521.) 

—  Au  feur  l'emplage,  k  proportion  ; 
C.ir  qii.TDl  lionis  pense  qu'il  n'est  riens 
Fors  ponrreture  et  viez  nierrieus, 

lilt  q-i'il  lui  esliiel  ce  passaige 
Passer  cl  paier  son  tmaige. 
Et  qu'il  aura  an  feur  Vemplaige 
El  trop  plus  de  miuiï  que  de  hiens... 
(Jtn.  DE  Meo.vc,  Très.,  13-24,  Méon.) 

Si  aucun  prend  un  lieritape  censuel,  a 
rente  perpétuelle  chacun  Iranc  de  rente 
est  estimé  a  treize  livres  tournois,  doit  le 
preneur  quatre  sols,  et  au  feur  \  empiaige. 
ICout.  de  ilonlargis,  Nouv.  Coût,  cén.,  I, 
916.) 

Au  feur  Vemptage.  Ex  alicujus  rei  modo. 
HuJHs  rei  rnliuue  habita.  Be  ad  proporlio- 
neni  et  œquilibrium  ac  éequiiondium  con- 
stitula  deiluclaqLe.  Alaraisou,  proportion 
et  correspondunce  de  quelque  chose.  (Ni- 

COT.) 

Le  quintal  de  canelle  vaut  cinquante 
escus  et  l'once  au  feur  l'emplage  ou  a  pro- 
portion. (MoNET,  Parallèle  des  langues, 
Kouen  1632.) 

EMPLACER,  V.  a.,  ouUler,  faire  l'em- 
plage : 

Lesquiex  (tonneaux  de  vin)  ne  furent 
touz  plains  et  aoiiillez  et  touz  emplages. 
(13b9,  Jovrn.  de  la  ilép.  du  R.  Jean,  Douet 
d'Arcq,  Ccvipt.  de  l'Argent.,  p.  203.) 

EniPLAiDE.MENT,  cmpledcmeut,  s.  ni., 
procès  : 

Pur  enpiedement.  (Ms.  Bodl.  ripbv  86, 
i'  28  r».) 

En  quoy  il  a  forestier  qui  le  doit  parder 
(celui  bois)  et  respondre  di  s  ewpledewens. 
(1413.  Venomhr.du  baill.  de  Caux,  Arcb.  P 
303,  1»  101  i°.) 

En  laqudle  il  a  sergent  et  forestier  pour 
garder  lesdils  bois  et  en  apporter  et 
rendre  les  cviplcdemcns  dis  malluiteurs. 
(76.,  1°  101  v») 

Et  sy  avons  les  pronffiz  et  revenues  des 
emplaidtmcns  et  aultrcs  enpiois  trouves  et 
apportes  par  noz  serpens  ou  loiesliers  en 
nos  bois  et  Ion  stz.  (14C0,  fieg.  de  la  tem- 
por.  de  l'cv.  de  bay.,  1»  4  v",  Ci.apitre  de 
Bayeux.  ) 

Sans  ce  que  on  en  puisse  faire  action  ne 
poursuite  aultrement  que  par  emplaide- 
mtnt.  (Ib.,  ^46  v».) 

Eiupi.AiDiER,  -  eider,  -  edier,  -  edder, 
enpl.,  V.  a.,  mettre  en  cause,  traduire  en 
justice,  poursuivre,  actionner  : 
.Ne  ke  noi  n'en  densent  eupleider  ne  grever. 
(Garjiier,  Vie  de  S.  Thoiii.,    Ricliel.    13513, 

f°  14  r".) 

(Jui  une  bri-bis  emplaida. 
Devant  jiislise  l'amena. 
(Fabl.  iLiupe,  Iticliel.  15213,  1°  59  r«.) 

Jojettai  voz  choses  de  la  nef  pur  pour 
de  rriort,  il  de  ço  ne  me  poez  enplaider. 
(Lois  de  Guill.,  xxxvill,  Cbevallet.j 


EMP 

Ke  s'il  emplaident  home  ne  feme  ki  soit 
habitans  en  le  vile  a  autre  laie  justice  ke 
a  celi  de  celé  vite  il  en  est  a  .ix.  lib.  de 
fourfait.  (Bans  d'Uénin,  Tailliar,  p.  402.) 

Se  jou  emplaidoie...  et  jou  devant  juge 
ment  enipresisse  deniers.  (1237,Arch.k  30, 
pièce  210.) 

Se  aucuns  est  eniplaidies  de  larrecbin 
devantla  loi  et  il  n'aura  esté  troves  a  pré- 
sent fourfait.  (1253,  Coul.  de  la  terre  de 
Merk,  Lies  d'Artois,  234,  Arcli.  Pas-de- 
Calais.) 

Cit  ki  autrui  enpiaide 
Et  at  souQ  oues  coveile, 
ISet  deit  partout  linchir  ; 
Iceo  est  1ère  ne  rente. 
(Les  Pioi>.  del  vilain,    ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov., 
p.  465.) 

Por  porter  garant,  doit  çascuus  laissier 
son  juge  et  aler  porter  garantie  de  le  coze 
qu'il  bailla  ou  délivra  par  devant  le  juge 
ou  cil  est  empledies  qui  a  mestier  de  son 
garant.  (Bkaum.,  Coût.  duBeauv.,  c.xxxiv, 
46j  Beugnot.) 

En  la  segonde  (part),  demande  l'en  se 
il  a  ensint  es  letres  :  Ge  me  plain  decestui 
et  de  plusours  autres,  saver  se  plusours 
autres  puent  estre  somons  et  enpledié? 
(De  Joslice  et  de  Plet,  I,  4,  1 4,  Rapetti.) 

Se  tu  pledes,  ou  se  tu  es  enplaidiez.  (P. 
DE  Font.,  Cons.,  iv,  16,  Marnier.) 

Se  aucuns  replegge  home,  que  l'en  en- 
pteide  de  meffet,  d'estre  a  droit,  en  autretel 
point  com  il  i  ert  le  jor  qu'il  le  repleja,  le 
doit  rendre  jusqu'à  la  fin  du  plet.  (Id.,  ib., 
VIII,  1.) 

Tu  n'as  nule  reison  â'empleidier  ta  mar- 
rastre  por  le  covenant  qu'ele  fist  a  ton 
père.  (Id.,  il.,  XV,  14.) 

Celui  qui  est  trez  en  cause  ne  puet  pas 
empleidier  celui  jiar  devant  l'arbitre  qui  l'a 
trait  en  cause.  (Ort/i».  Tancrei,  ms.  de  Salis, 
f  1'.) 

Li  Manicbian  n'aient  nule  poesté  d'fin- 
plaidier  aucuns  ne  d'eslie  avocat  por 
aucuns.  (Code  de  Just.,  Ricbel.  20120, 
1°  20  r».) 

11  averont  et  trerront  hors  de  la  court  le 
vicount  les  gentz  de  lour  mester  enpledez 
de  chose  qe  touche  lour  mester.  (Lib. 
Cuslum.,  1,  123,28,  Edw.  I,Rer.  brit.script.) 

Qu'il  su  deporche  don  plait  de  quoi  il 
empledde  le  bourgcis.  (KoisiN,  ms.  Lille 
266,  p.  32.) 

Un  siens  oncles  t'en  cmplaidoit  , 
ïolir  li  veut  sa  teneure. 

(Gilles  Ile  Chin.  4255,  Reiff.) 

Femmes  ne  pevent  eslre  ewplaidees  pour 
leurs  maris.  (BouT.,  Somme  rur.,  2°  p., 
f  54'',  éd.  1486.) 

Se  on  les  trouve  dedens  l'an  hom  les 
l>c\M  emplaidi'r.  (1460,  Rfff.  delà  lempor. 
de  l'éo.  de  Bayeux,  i"  46  v»,  Chapitre  de 
Bayeux.) 

Et  liels  tenants  ne  emplederont,  ne  ser- 
rant empledes  de  lour  teuements  per  briefe 
le  roy.  (Littl.,  Inslit.,  76,  Houard.) 

—  Interpeller  ; 

El  li  Irailres  l'emprenl  a  emplaidier. 

(Aubery  le  Bvurgoing,  p.   7ti,  Tarbé.) 

—  Emplaidié,  part,  passé,  qui  a  un  pro- 
cès, plaideur  ; 

Mors  apaise  les  emplaidies. 
(Thib.  de  Mablt,  Vers  sur  la  mon,  xixu,  Crape- 
let.) 


EMP 


6.3 


—  Qui  aime  à  chercher  querelle,  à 
parler  beaucoup  ; 

La  dame  n'erl  pas  enplaidie, 
Ain»  fu  d'une  manière  coic. 

(.Couci,  470,  Crapetel.) 

EMPLAiDoiER,  -  dicr,  amp.,\.  a.,  mettre 
en  cause,  traduire  en  justice,  poursuivre, 
actionner: 

S'il  en  i  a  nul  ki  habitant  de  le  vile 
emplaidié  se  ce  n'est  par  tel  devise  ki  ci 
est  laite.  (Dans  d'Hénin,  Tailliar,  p.  402.) 

Amplaidioient  ne  travilloient  nulz  de- 
ceals  (Fenal  1303,  Cart.  de  Metz,  Bibl. 
Metz  751,  1°  9  r».) 

Pur  ceste  loy  peus  et  dois  scavoir  que  le 
père  pour  le  fait  de  son    fils   ne   peut  ne 
doit  estre  emplaidoie,  jassoit  ce   qu'il  soit 
encore    en  mamburnye   au   père.    (BouT 
Somme  rur.,  2'  p.,  I»  55",  éd.  1486.)  '' 

EMPLAiEu,  enpl.,  V.  a.,  cou\  rir  de  plaies: 

Li  reis  li  a  mande  sovent 

Qu'il  li  fail  lorl,  si  li  anicDt, 

Ne  li  porte  nute  manaie. 

Ses  renies  prent,  ses  genz  enplaie. 

(Ron,  3°  p.,  10770,  Andresen.) 
A  coni  e  plus,  ço  vus  pnis  jurer 
En  i  flst  Itous  les  chies  voter  ; 
Il  renafrent,  si  lui  enplaient, 
Dnnt  la  sue  genl  mutl  s'esmaienl. 

(Ben.,  D.  de  Nom.,  Il,  873,  Michel.) 

—  Emploie,  part,  passé;  mai  lien  emplaié, 
plaie  qui  n'est  pas  dangereuse  : 

Mes  cis  aient  bonne  menaie, 

(Jui  de  cete  ficiche  (de  Beau-Semblanli  esl  plaies. 

Ses  mans  eu  esl  raielx  einplaies: 

Car  il  puel  tost  santé  alendre. 

S'en  doit  eslre  sa  dolor  niendre. 

{Rose.  1136,  Méon.) 

EMPLAiNDiiE,  -  pleyndrc,  (s'j,  v.  réfl., 
se  plaindre,  porter  plainte  en  justice  : 

Il  s'empleynt  de  trespas  let  si  fresche- 
ment  après  le  jugement.  (1304,  Year  books 
o(  tlie  reign  of  Edward  the  first.  ycars 
xxxu-xxxtll,  p.  7,  Rer.  brit.  sciipt.) 

EMPi.AiRE,  V.  n.,  plaire  : 

Car  quant  plus  sueffre  li  amans  painne 
pour  ses  amours,  et  com  plus  li  sont 
constant  et  plus  \' emplaisenl  Vi  délit  et  ata- 
lentent  des]iuis  qu'il  i  puet  avenir.  (Estoire 
Julius  César,  ms.  S. -Orner  722,  f  141'.) 

EMPLAITE,  voir  EMPLETE. 
EMPLAITRE,  VOir  EMPLASTRE. 

EMPLANTER,  c«p.,  V.  a.,  planter  : 
Tout   le  contour  de  ces  rochers  esl  em- 
planlé  de  bois.  (Desrr.  de  l'Ethiopie,  p.  17, 
ap.  Léon,  Descr.  de  l'Afr.,  éd.  1556. ) 

—  Fig.,  implanter: 

A  ceste  cause  dirent  que  ces  deux  ars  et 
sciences  oroieiif  par  les  Caldeyeiis  esté  en- 
plantees  en  Egypte,  duquel  lieu  elles  vin- 
drent  aux  Créez.  (Chron.  et  hist.  saint,  et 
pro/'.,Ars.  3515,  f»  105  r».) 

EMPi.AQUER,  amplacquer,  v.  a.,  plaquer 
dans  : 

Scellé  d'ung  sceau  en  cire  rouge  amplac- 
que  en  cire  blanche.  (1380,  Concess.  dl 
l'angal  aux  bourg,  de  Clerval,  Anb.  mun. 
Jloutbeliurt.) 

EMPLASTRATioN,  S.  f.,  emplâtre  : 


94 


E.VII' 


Emplastrations  de  fueilles  d'acetouse 
cuites  en  vin.  (Brun  de  Long  Borc,  Cî/rttr- 
gie,  ms.  de  Salis,  1»  29S) 

Le  troisième  est  aceomply  par  la  réduc- 
tion du  t)oyau  avec  la  main,  olclystere,  ft 
baina,  et  ventouses,  et  emplasiralion  de 
lenitits.  (Jour.,  Gr.  Chir.,  p.  566,  éd.  1598.) 

Il  faut  que  le  médicament  suppuralirsoit 
chaud  et  humide,  avec  quelque  emplasira- 
lion et  viscosité.  (Id. ,ib.,  p.  660.) 

—  Action  de  poser  un  emplâtre,  au  fig.: 
Cela  me  faict  craindre  qu'on  veuille  l'aire 
quelque  emplastration  qui  soit  une  vaine 
apparence,  [ilustosl  qu'un  vray  et  salutaire 
remède.  (D'OSSAT,  Lelt.,  23  avril  1600, 
éd.  16-24.) 

La  langue  moderne  a  gardé  emplasiralion 
pour  désigner  une  sorte  de  greffe. 

EMPi.ASTitE,  -aislre,-aitre,  amp.,s.m., 
emplacement,  place  à  bâtir  : 

C'est  assavoir  une  maison,  uns  OHip/aslrcs 
et  les  appartenances.  (1309,  Arcii.  JJ  41, 
f»  91  vo.) 

Avecques  le  pressour,  pranges,  meis, 
povirprls  et  euplaislres  desdites  mesons 
ainssi  comme  elles  ce  comporteul.  (1324, 
Arch.  JJ  62,  f  119  r°.) 

Pourpris  et  cmplailres.  (Ib.) 

Item  Vamplastre  d'une  viez  maison  assis 
a    la    bouquelerie.    (1336,   Arch.  JJ  70,  f°    | 
106  r».) 

Une  pièce  d'emplastre  acquise  de  Beatris   ' 
de  Coulleges  prisiee  douze  den.  de  rente. 
(Ib.) 

Item  sur  Vemplastre  qui  fu  Roulin,  une 
grant  mine  d'avainne...  Item  sur  une  am- 
plastre  et  pourpris,  qui  fu  au  chemin  era- 
pres  le  pressouer.  (1330,  Arch.  JJ  80, 
pièce  17.) 

Robert,  duc  de  Bar,  marchis  don  Pont, 
savoir  faisons  que  lu  maison,  emplaslre  et 
ediiiement,  que  les  religieux,  abbé  et  cou- 
veut    de    Saint  Benoit  en   \Veyure  ont  eu 

nostre  forteresse  de  La  Chaulcie nous, 

désirant  de  tout  nostre  cueuer  les  biens, 
prouffls  et  utilités  des  églises  et  le  divin 
service  eslre  augmentez,  avons,  de  nostre 
certaine  grâce  especial,  admorti  et  par  ces 
présentes  admortissons,  et  voulons  que 
yceulx  religieux  puissent  tenir  et  possider 
iceulz  maison,  emplaslre  et  place.  (1377, 
Arch.  de  l'anc.  abbaye  de  St-Benoît,  np. 
Servais,  Ann.   histor.'du  Bn?TO!s,  I,  492.) 

Emplaistre,  amplaslre.  {Acle  de  1410,  ap. 
Le  Moine,  Diptomat.) 

L'n  emplaslre  en  S.  Père,  auquel  souloit 
avoir  une  niaisou.  (Cft.  de  1463,  ap.  Duc, 
V,  293''.) 

EMPL.\sTREMEXT,  S.  m.,  emplâtre  ; 

Emplastrements  desseichants  la  matière 
qui  dellue.  (JouB.,  Gr.  Chir.,  p.  153,  éd. 
1598.) 

F.MiM..\STRUR,  V.  a.,  Sceller,  insérer: 
Nous  appelons  incerer  ou  emplastrer, 
quand  une  chose  ou  plusieurs  sont  dures 
et  seiches  d'elle  mêmes,  et  n'ont  pouvoir 
d'entrer  aux  métaux  ne  de  mesler  ne  dis- 
soudre. {EUX.  des  Pliilos.,  p.  14,  éd.  1357.) 

Pour  avoir  souldé  deux  grandes  barres  de 
fer  pour  les  mectre  a  la  pomppe  du  Murtho- 
ret  et  les  avoir  emplastrees  dans  la  mu- 
raille. (lo62,  Dêp.  de  deux  jur.,  Arch.  Gi- 
ronde.) 

—  Coinrlr  d'un  emplâtre: 


EMP 

Je  Vemplaslreray  tant  qu'il   soit  guery. 
(Palsgh.we,  Esclairc,  p.  691,  Génin.) 
Cf.  Emplastrir. 

EMPL.\sTRiR,  V.  3.,  Insérer,  sceller: 

Premièrement  la  chose  que  l'on  appelle 
elixir,  purger,  sublimer,  calciner,  distiler, 
résoudre,  rongeller.  incerer  ou  emplastrir. 
{Elix.  des  Philos.,  p.  U,  éd.  15S7.) 

EMPLÉ,  s.  m.,  le  poursuivant  en  jus- 
tice : 

Coviendra  especifier  quant  centz  des 
acres,  choses  de  h'^stes,  et  en  qui  seisine, 
solon  ce  que  Vempli-  déclama  especialement 
en  court.  (Britt.,  Loix  d'Angl.,  f»  Ibl,  ap. 
Ste-Pal.) 

ESIPI-EBEMENT,  VOir  EMPLAIDEMENT. 
EMPLEDIER,  VOIT  EMPLAIDIER. 

EMPLEix,  S.  m.,  plaine,  terre-plain  : 

Kn  un  emplein  nnt  prise  lar  estage. 

(fio/.,  3l2a,  ïar.,Mûller.) 

EMPLEMENT,  S.  m.,  action  de  remplir' 
se  compléter  : 

C'est  tout  vraiement  que  je  face  la  dis- 
position de  tout  le  monde  et  les  vertus  del 
commencement  des  elemenz,  et  X'emple- 
menl  et  la  moitié  et  le  restorement  des 
tens,  et  les  muemenz  et  les  aemplissemenz 
des  tens.  {Bible,  Maz.  684,  f"  13=,  et  Richel. 
901,  f  13''.) 

EsiPLER,  enpler,  impler,  verbe. 

—  Act.,  remplir,  combler  : 

E  emples  chesquune  beste  de  beneieun. 
(Lib.  Psal.,  Oxf.,  cxuv,  17,  .Michel.) 
Tant  quierent  de  vitaille  que  toute  la  nef  emplenl. 
(Ayc  d'Avign.,  235.^>,  A.  P.) 

Ta  vas  preeschant  atenanr.e. 
Voire  voir,  mes  j'emple  ina  pance. 

(Itose,  Ricliel.  IS'S.  f  fli"-) 
De  ilonche  oiidonr  senti  .i.  flair 
Qui  tonte  emploit  et  lai  et  l'air. 

(iiir.  de  Si  Eloi,  p.  23.  Peisné.) 
Que  nous  tend  rouis  et  empleroms  entiere- 
i    ment  les  covenaunces.  (1278,  LcIt.  du  D.  de 
lirab.,  Bym.,  2'  éd.,  t.  II,  p.  102.) 
Encor  cloes  de  fnst  façoient 
Et  de  pierres  si  les  imploient 
Que... 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de   Vegece,  Ricliel.  IGO-l, 
1        f°  59M 

I  Euquel  drap  y  a  quatre  grans  leons  em- 
plans  le  champ  de  ladite  chape.  (H76  Joy. 
j  égl.  Bay.,  f°  SO'',  Chapitre  de  Bayeux.) 
I  II  prent  une  couppe  d'argent,  si  Vemple 
d'eaue.  {Lancelol  du  Lac,  2'  p.,  ch.  119,  éd. 
!    1488.) 

;       S'il  y  a  quelque  contention  ou  division 

j    en  la  ville,  quelque    meurdre  ou  quelque 

larrecin,  l'on  remect  tout  au  juge   et   luy 

emple   l'en    toute    sa   main.  {Contred.   de 

Songecr.,  f  106,  éd.  1330.) 

—  Réfl.,  se  remplir  : 

Il  s'eschaufe  de  bon  vin  et  s'emple  de 
grans  viandes.  (J.  DE  Salisb.,  Policrat., 
Richel.  24287,  f'>91''.) 

Qui  tant  de  jalousie  s'emple. 
(Jaloux  qui  hat  sa  fem.,  Poés.  fr.  des   xv'  et  xvi° 

s  ,  III,  16i.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Les  rnes  impleiU  de  la  gent  mescreaot. 
(IIerb.  Leduc,  Foutq.  de  Candie,  Richel.  25518, 
f»  121  r°.) 


EMP 

Et  se  elle  repare  an  temple 
Qui  de  peuple  mainle  foiz  enple. 

(Clé  d'amour,    p.  ifi,  Tross.) 

—  .A.ct.,  accomplir  : 

Mon  cœnr  n'a  garde  d'estre  sain. 

IMonnyere,  quant  je  vons  contemple. 

Jusque  se  que  voslre  rœur  emple 

Et  asouvice  mon  voulloîr. 
(Farce  de  deiilz  getitihhoptmes  et  le  nwuntjer,  p.  ^2. 
ap.  Ler.  de  LIncy  et  Michel,    Farces,  Moral,  et 
serm.joij..  t.  II.) 

EMPLESsiER,  enp.,  (se),  V.  réfl  ,  se  dé- 
tourner, changer  de  vie  : 

Maintenant  ooblienl  Inr  veu, 
Et  se  rabandonent  au  feu 
Del  mont  et  a  la  convoitise 
Qui  a  malfaire  les  .Tlise, 
Ja  por  çou  ne  s'enplesieront 
Ne  mal  a  faire  n'en  laironl. 

(Sle  nais,  Ars.  3:;27,  f»   13".) 

EMPLF.TE,  -  elle,  -  aile,  -  oilte,  ampl., 
s.  t.,  affaire  de  guerre,vigueur  guerrière  : 

Anglois  sent  gens  de  fait  et  d'emplaite, 
et  an  cas  que  vous  les  ayez  vous  en  ferez 
bien  vostre  emplaite  et  bèsonsne.  (Froiss., 
Chron.,  liv.  IV,  p.  222,  éd.  ig."9.) 

A  cest  assanlt  la  et  amplete 
Si  furent  lors  failz  chevaliers 
Cousinol,  Rivière,  Fayele. 
Et  antres  vaillans  escuiers. 
(Martial,  Vig.  de  Cliarl.  Vit.  K    IllI,  éJ.  119,3.) 
Talehot  si  estoit  monlé 
Sur  une  petite  haqnenee. 
Et  autres  près  de  son  coslé 
Huit  cens  ou  mil  Angloys  A'amplelle. 

(Id.,  tO.,  N  I.) 
Mnis  l'en  jetta  une  bombarde 
Contre  les  murs  de  telle  amplelte 
One  fist  ung  pertuys  et  passade 
Ou  eust  passé  une  charetle. 

(Id.,  ib.,  K  III.) 

—  Emploi,  place,  position  : 

Vemploilte  me  sembleroit  bien  plus 
rovale.  (.Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  6,  p.  80,  éd. 
1395.) 

.Morvan,  emploite,  place,  position. 

EMPLEURER,  VOÎT  EMPLORER. 
EMPLEYKMENT,  VOIT  EMPLOIEMENT. 
EMPLEYXDRE,  VOÎT  EMPLAINDRE. 

1.  EMPHER,  V.  a.,  remplir  : 

Conppps  et  henaps  empiler. 

(J.  Lepevre.  la  Vieille,  180,  Cocheris.) 

2.  EMPLiER,  voir  Amplier. 
EMPLiQUER,   V.  a.,   embarrasser,  en- 
gluer : 

Visco  empliquer,  engluer.  {Catholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

Guernesey,  emplôquer,  enlacer,    entor- 
tiller. 
EMPLIR,  voir  Amplir. 
i       EMPi.issEMENT,   emplijssement,  s.    m., 
action  de  remplir,  de  compléter  : 

De  cuer  arnnt  emplissemenl 
Et  joie  panlnrablement. 

(ttom.  de  S.  Graal,  919,  Michel.) 

Selonc  Vemplissement  desjors.  (Gdiart, 
Bible,  Ezec.  ms.  Ste-Gen.) 


EMP 

Empllssement,  implecio.  {Gloss.  galt.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

—  Accomplissement  : 

Pour  la  deffaute  de  VemplissementeX  de  la 
puarantie  des  couvenanz.  (Dec.  1290,  Ch. 
du  vie.  de  Baieiix,  Trinité  de  Caen,  Arch. 
Calv.) 

Li  emplissemens  de  ta  sainte  -rolenté  soit 
a  moi  souvraine  consolation.  (Vie  de  S. 
Franc.  d'Ass.,  Maz.  1351,  f°64^) 

Mes  saches  qne  se  Tenuz  sni 
Qa'enpiissfment  face  de  lui  (de  la  loi). 
(Macé  de  i\  Chakité,  Bible,  Ricliel.   101, f°  139''.) 

—  Paiement  complet  : 

Jusques  a  planier  emplissement  d'icelles 
(debtes).  (1319,  Arcli.  J.I  58,  î"  25  v».) 

EMPLOE,  S.  t.,  petite  cai'afe,  burette 
dont  on  se  sert  à  l'église  : 

Une  emploe  d'alebastre  ou  de  cristal. 
(1387,  Arch.  JJ  130,  f»  116  r».) 

EMPLoiAL,  S.  m.,  marché  : 

Du  commencement  des  balances  duques 
a  Vemploial  des  poissons.  {Hagins  le  Juif, 
Richel.  24276,  f'  4  r».) 

EiiPLOiANCE,  S.   f.,  action  de  ployer  : 

Implicatio,  emploiance.  (Gloss.  de  Cou- 
ches. ) 

EMPLoiEMENT,  -  oycment,  -  eyemeiït, 
s.  m.,  action  d'employer,  emploi,  usage  ; 

Voulans  que  lesdits  assiettes  et  paye- 
ments, qui  par  vostre  ordonnance  auront 
esté  laiz  en  ceste  partie,  soient  d'autel 
effect  et  valeur  en  toutes  choses  en  em- 
ployement  et  allouement  de  comptes  et 
autrement,  {Lett.  andpap.  illustrât,  of  Ihe 
wars  of  Ihe  Eiigl.  in  Fr.,  dur.  the  reign  of 
H.  YI,  p.  Lxxv,  éd.  1861.) 

Et  ferra  chescun  des  ditz  hostes  registres 
et  escrier  en  un  livre  de  temps  en  temps 
toutz  les  ditez  uiarchandisez  que  les  ditez 
marchantez  aliens  averont  et  resceyveront, 
et  toutez  les  vendes,  achates,  contractz  et 
empleyementz  qu'ilz  feront  per  lour  scieu 
et  survieu,  et  le  transcript  eu  ferra  porter 
devant  les  tresorer  et  barons  del  escheker 
du  roi  deux  foitz  per  an.  (Slat.  deHenriVI, 
an  xvill,  impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

Que  chescun  tiel  marchant  qui  amesne 
ou  face  amesner  desore  en  avant  ascuns 
marchandises  et  lez  dischargera  deins 
ascun  porte  ou  lieu  dudit  roialme  les  mette 
a  vendre  per  survieu  des  ditz  hostes  et  face 
pleyn  emploiemenl  de  toutz  mesmes  les 
marchandises  forsprises  toutes  maners  de 
draps  d'or,  d'argent  et  de  soye  dedens 
seps  moys...  (76.) 

Sans  ascun  employement  du  dit  or  et  ar- 
gent. (Ib.,  an  XXV.) 

Beslowyng,  employement.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  198,  Génin.) 

Employement  et  despense.  (R.  Est.,  Pet. 
Dict.  fr.-lat.) 

EiiPLOiER,    enp.,    V.    a.,    plier   dans, 
mettre  dans,  enfoncer  : 
Que  parmi  le  'ors  li  enploie 
Le  fer  dont  la  lance  ne  ploie. 
(Perceval,  ms.  .Montpellier  H  249,  ("  251".) 
El  vit  de  rarm[e]ure  son  achier  li  emploie. 

(Li  Dast.  (le  Iluitlon,  62i,  Scheler.) 

—  Par  extension,  placer  : 


EMP 

Apres  celui  eslurent  dont  Garin  le  Poliier  ; 
Ne  sorenl  la  corono  allors  miax  ampioier. 

(J.  BOD..  Sax.,  IV,   Michel.) 
Et  se  vous  vees  que  la  corone  soit  mius 
emploie  en  l'un  de  vous  qu'en  moi.  je  m'i 
otroi  volentiers.  (Chron.de  Rains,  p.i48,  L. 
Paris.) 

Et  nous  ne  veyraes  ou  li  roiauraes  de 
Jherusalem  /"«stmius  emploksQne  en  vous. 
{Ib.,  p.  86.) 

—  Appliquer,  asséner  : 

Et  la  beste  s'est  eslaissie. 

Seure  [i  court,  che  m'est  avis, 

Lanchier  le  cuide  en  mi  le  vis; 

Î^Iais  Gerars  son  mante]  li  ploie. 

Li  serpens  son  cop  i  emploie. 

Tout  le  brulle  et  art  et  esprenl. 

(GiB.  DE  MoNTB.,   Violette,  lOlS,  Michel.) 

Qui  li  veist  l'espee  manyer 
Seurement  et  ses  coups  employer 
Ne  deist  pas  qu'il  eust  cuer  lanîer. 

(Ei!f.  Ogier,  6141,  Scheler.) 
ChascQQS  des  princes  son  coup  i  emploia. 
{Ib.,  7100.) 

—  Emploier  une  faveur,  l'adresser,  l'of- 
frir, l'accorder  : 

Bien  enploiames  l'ounour  et  la  douçour 
Que  li  moustrames,  je  et  vous,  l'autre  jour. 
{Eiif.  Ogier,  67i4,  Scheler.) 

EMPLOiEUR,  -  oyeitr,  s.  m.,  celui  qui 
emploie,  qui  se  sert  de  : 

Ledit  Jehan  Bardel  promist  par  sa  foy 
les  dites  .xxix.  1.  .xv.  s.  de  croiz  de  cenz... 
et  emploier  en  ladite  melioracion  les  dites 
.V.  c.  1.  ;  pour  ce  ans  prières  et  mande- 
ment dudit  Jehan  Bardel  se  hrent  et  chas- 
cun  pour  le  tout  et  establirpnt  en  bonne 
foy  pièges  et  principaus  deteurs  et  em- 
ploieurs,  et  tant  eus  comme  ledit  Jehan 
Bardel  obligierent  pour  cest  amendement 
mettre.  (1304,  Cftarf.  de  Ph.  le  Be(,  Richel. 
1.  9785,  f»  210  V».) 

Sept  bulles  par  lesquelles  les  papes  Clé- 
ment V,  Jean  XXII,  Clément  VI,  Urbain  V, 
et  Clément  VII,  excommunient  tous  ceux 
qui  forgent  fausses  monnoyes,  les  achep- 
teurs  et  employeurs  d'icelle.  (Uu  Tillet, 
Recueil  des  Roys  deFr.,  p.  44i,  éd.  1618.) 

EMPLOiTER,  -plaider,  v.  a.,  employer: 

Peu   de  gloire    me    semble   accroislre   a 

ceulx   qui    seulement   y    emploictent  leurs 

oeilx,    au   demeurant   y  espargnent   leurs 

forces.  (Rab.,  1.  III,  prol.,  f»  7  v»,  éd.  1S52.) 

Morvan,  empiéter,  faire  des  emplettes. 

EMPLOiTTE,  voir  Emplete. 

EMPLOAiBER,  -  plomcr,  V.  a.,  garnir  de 
plomb  ;  fig.,  alourdir,  appesantir  : 

Lequel  des  dieuj  enipenna  de  fureur 
Ton  dard  meurtrier  a  la  pointe  dorée? 
De  quelle  main  fut  la  niieu.x  enferrée, 
Et  quelle  trampe  emplomlia  sa  vigueur? 

(II.  Belleau,  Poés.,  I,  148,  Gouverneur.) 
L'oisiveté  qui  trahit  les  desseings, 
Emparessoit.  sons  l'oubly  d'ignorance, 
L'esprit  couard,  contente  d'apparence, 
Qui  emplomboit  mes  pensers  les  plus  sains. 
(LoYS  LE  Caro.\,  l'oés.,  f°  71  V»,  éd.  15S4.) 

—  Emplombé ,  part,  passé ,  garni  de 
plomb  : 

Pour  pescher  en  vivier,  ou  en  estang,  on 
doit  avoir  des  filez  qui  ateignent  de  l'une 
rive  a  l'autre,  emplomez  dessoubz,  et  non 


E.MP 


65 


pas  dessus,  afin  que  le  filé  aille  au  fonz  de 
l'yeaue.  (Chasse  de  Gaston  Pheb.,  ms. 
p.  299,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Fig.,  alourdi,  appesanti  : 

Ils  avoient  les  oreilles  tellement  etn- 
plombees  et  sourdes  qu'ils  n'entendoient 
ce  que  leur  disoit  le  loup.  (Lariv.,  Facet. 
Nuicts  de  Slrap.,  X,  m,  Bibl.  elz.) 

—  S.  m.,  sorte  d'instrument  garni  de 
plomb  : 

Ceux  qui  suans  en  la  carrière 
Laissoieut  leurs  comp.'igaons  derrière 
Et  ceux  qui  de  grands  emplombez 
Meurtrissoient  la  cbarr  empoullee. 

(Ro.is.,  Od.,  V.  II,  Bibl.  cli.) 

EAIPLOMER,  voir  E.MPLOMBEH. 

EMPLORER,  -  orrer,  -  ourer,  -  eurer, 
enpL,  anpl.,  v.  a.,  pleurer  : 

Ore  est  ocys 

La  tlur  de  pris, 

Que  taunt  savùii  de  guerre, 

Li  quens  Montfort; 

Sa  dure  mort 

Molt  enplorra  la  terre. 
(Compt.  sur    la    mort    de  Sim.  Ji  .voulforl,  Brit. 
Mus.  Harl.  2â33,  V  59.) 

—  Emploré,  part,  passé  et  adj.,  fondant 
en  larmes,  qui  est  dans  les  pleurs,  pleu- 
rant, larmoyant,  éploré  : 

De  pitié  et  de  joie  fa  checuu  enptorez. 
(Fierabras,  Vat.  Chr.   1610,  f»  90''.) 
Moult  faisoit  laide  chiere,  et  moult  ert  emplouree. 

(lierte,  xvi,  P.  Paris)  Scheler,  esploree. 

Silènes  ot  .i.  enfançon. 

Dont  je  vos  di  en  cest  sarmon, 

Qne  puis  le  jor  que  il  fu  nez 

Fa  li  enfes  ci  enplurez 

Qu'oaques  la  mère  ea  son  vivant 

JNe  pot  fere  mengier  l'en  faut. 
(Naliu.  iV.-S.,  Reiosch,  die  Pseitio-Ecangelie», 
p.  57.) 

Maintes  dames  en  seront  a  toz  jorz  mes 
emplores  et  en  larmes.  (Voy.  de  Marc  Pot, 
0.  CGVlli,  Roux.) 

Tristes,  dolens,  mas,  emploures. 

(Rose,  15148,  Méon.) 

Tristes,  dolanz,  maz,  anploures. 

(Ib.,  Ilichel.  1573,  t°  1-25".) 
Qui  plus  haut  brait  et  crie,  qui  plus  est  emplourez. 
(J.  DE  Meu.\g,   Test.,  Val.    Chr.  367,  f»  8''.) 

emplorez. 

Uu.,  ib.,  417,  Méon.) 

De  dolear,    de    tourment  et  d'engouisse   enploree. 
(Girart  de  Ross.,  5930,  Mignard.) 
Si  ont  i]  grant  compassion 
Du  peuple  triste  et  emplouré. 
Une  nuit  ot  pour  euU  ouré. 
(Comm.  le  Roi    Sounain   fu  mort,   ms.  Avrancbes 
1682.) 

Hz  sont  tristes  et  emplourez.  (De  vita 
Chrisli,  Richel.  181,  f»  114».) 

—  Avec  un  nom  de  chose  : 
Elle  aie  visaige  tout  empleurc; 
D'oa  lay  vient  ceste  melencolye  I 

(Greban,  Mijsl.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f  116°) 

EMPLovoiR,  emplouvoir,  enp.,  verbe. 

—  Neulr.,  pleuvoir  dedans  ou  intérieu- 
rement : 

lmpluere,ejnpioi;oJr.  (Gloss.  deConcties.) 
Impluere,    emplovoir.     (Gloss.    lal.-fr., 
Richel.  1.  7692.) 

9 


«6 


EMP 


—  Act.,  arroser  de  pluie,  arroser,  au 
propre  et  an  fig.  : 

Et  esjois^e  foi  la  (erre,  ce  est  sainte 
eplise  qui  cist  cii'l  ovt  ernjilene  et  arossee 
de  la  piiiie  ries  siiinli-s  esirilures.  {Comm. 
s.  les  Ps.,  Ridiel.  il63.  p.  284»  ) 

Et  nous  nroserl  el  enpivevent  de  la  doc- 
trine df  l'evfiufiile.  {Jb.,  p.  287^) 

—  Emplev,  part,  passé  et  adj.,  mouillé 
de  la  pliile,  arrosé,  couvert  de  pluie  : 

•  Cel  malin  pinl,  si  (Ist  moll  lait. 
Si  fu  Gerars  mn!t  bien  niiplus 
Et  encor  li  fo  de  chou  plus 
K'il  aloil  a  pif.  sans  clnval. 
iGiB.  DE  MoNTR.,  Violette,  1358,  Michel.) 
...  A  la  dame  mesaviot, 
Qne  Sires  Ilcrncus  ses  maris  vint, 
Toni  emplus  rt  loi  inpcleî. 
(Df  la  Dùme  qui  f^l  trois  lois  entor  le  moslier.  Ri- 
che!, l.sgs.  f"  6i'.) 

Onar  souvent  ninnilliei  el  enyilus 
Y  sui,  et  rhaul  et  Iressuez. 
(Dits  de  Bautl.  de  Condé,  Ars.  3524,  ("  6».) 
Moillies  esloil  et  enpteux. 

ySept  So(ies,  2567,  Relier.'» 
DolaDAj  mornes,  trislres,  pensis 
Est  a  Saiul  Quenlin  reMnns, 
Mal  aloDrnes,  mtillies,  etiphis. 

(Covri,  2514,  Crapelet.) 
Toute  celle  nuit  il  dcnienloit  et  disoit  : 
Quans  y  en  a  il  d'emboes  quans  d'emplevs, 
et  quans  qui  fslrainf.'i](Dt  les  dens  de  Iroit 
qui  doimeni  en  nii  le  marchié.  [Légende 
dorée,  Maz.  1333,  f»  Bl"-.) 

Pollinires   qui   pnrceue    et  la  lor   en   et 
moDt  prnnt  joie,  qunr  trop  esloit  debalus 
et  démenés  de  In  priiut  Imipeslc.  Tant  ala 
ewplevs  et  a  mal  aise  qu'il  entra  en  la  vile. 
(Estories  Bogier,  Hidiel.  S0I25,  f°  95=) 
Sommes  chanlj,  frois,  mouMlez,  emplus, 
Nostre  vie  sur  pon  se  fonde. 
(EusT.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  840,  (•  348'.) 

—  Plein  de  vin  : 

Et  tant  bni  qae  si  fui  emplus. 
(Watriqoet.  rff /a  Fontaine  d'amours,  174,  Scheler.) 

—  Faire  le  coc  empleu,  eslre  comme  lecoc 
enipleu,  faire  la  poule  mouillée  ;  aller  timi- 
dement et  mollement  à  quelque  chose  : 

Tproopl.   Iproupi,  bevons  hardiement  ; 

Ne  faisons  si  le  coe  eviplut. 
0.  Bon.,  li  Jus  de  saint  Nicholai,  Th.  fr.  an  m.  à., 
p.  183.) 

Molt  fttisoil  le  coc  empleu 

Li  papelarz,  li  yporrites. 
We  ilonocho  in  flumine  periclitotn,   152,   ap.   Mi- 
chel, /).  de  Norm-,  t.  III.) 

Et  je  las  qni  sni  enrbeus, 

Sni  comme  li  cns  empitus, 

Chiere  encline  corn  afoler 

Et  comme  li  maslin  fonlez. 
(Du  vilain  Asuier,  14'J,  Mcon,  Nouv.  Hec.,  II,  240.) 

EMPL t;M AILLE,  -  oîifte ,  S.  t.,  luse  de 
chasse  pour  prendre  les  oiseaux  de  rivière; 

De  cœtero  uuUus  ausus  eril  aves  ali- 
quas  caperc  cuui  quadan:  arle  vocata  em- 
plumailhe  sive  capusier<i,  sive  cum  quibus- 
daui  aliis  artibus  anliquis.  arte  tanien 
prœdicta  vara  dnntaxat  excepta.  (1311, 
Charte  tr.érid.,  Arch.  JJ  47,  pièce  130.) 

EMPLUJiÉ,  adj  ,  couvert  de  plumes  T 

Prince,  on  a  lis,  chambre  mal  ordonnée, 
Gros  draps  et  dors,  sanz  fenestre  fermée. 
D'une  coule  ma  couverture  y  truy. 
Sans  cuevre  chief,  on  a  robe  emplumee. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  810,  f»  358'.) 


EMP 

EMPLtJMEOR,  -  eovr,  cvpl.,  s.  m.,  p.-6. 
celui  qui  se  sert  de  la  plume,  qui  écrit 
des  caractères  magiques,  enchanteur  : 

Or  quiert  Vevplvvieor  Merlin. 
(U.  DE  IIOD.,  Heratiijis.  lus.  Vienne,  f°  14".) 
Merani;is  erre,  qui  va  qnerre 
Venpiumeor  en  mainte  terre. 

(iD.,  i*.,  (•  17'.) 


Querre  V enplumeour  Merl 


(iD.,  a.,  1M8'.) 


Celc  respont  :  Esgardez  moi, 
Vezci  Venpiumeour,  jel  sni. 


(In.,  ih.) 


LI  nains  me  dist,  pins  a  d'un  mois. 

Si  jaraes  Irover  le  dévoie 

Nnl  jour,  que  parler  en  orroie 

Ici,  a  cest  nuplumoer  ; 

Mes  je  me  sui  veuuz  joer 

A  la  muse  par  ça  delors. 

(ID.,  ib.) 

EMPLUMiEii,  amp.,  V.  a.,  flatter,  ama- 
douer ? 

Mes  bien  sachiez  de  voir  ne  vos  voil  amplumier. 
Que  an  leu  de  merci  vos  vodrai  dcsfier  : 
Ne  voil  que  me  puissiez  de  traison  reler. 

(J.  BoD.,  Su.T.,  ccLxxiii,  Michel.) 

EMPLuviÉ,  ejï!p;«i/p,  enp.,  adj.,  mouillé 
de  la  pluie,  couvert  de  pluie  : 

Pluviatus,  enpluviez.  (Catftofi'con, Richel. 
1.  17881.) 

Je  Savoie  bien  que  vous  venriez  tout 
mouUié  et  tout  emplvyé.  [Ménagier,  1,160, 
Biblioph.  fr.) 

EMPLUYÉ,  voir  E.MPLUVIÉ. 

EMPOENTABLE,  adj.,  épouvantable  : 
En   cel   cas   paoureus   et  empoentables, 
aucuns  escbapent  et  aucuns  sans  lésion  de 
cors  meurent.  (H.  de  Mondeville,  Richel. 
2030,  f  ^02^) 

EMPOKNTER,  etip.,  V.  a.,  épouvanter: 

La  famé  fu  enpoenlee. 
(J.  Lemabchant,  ilir.  de  y.-D.,  ms.  Chartres, 
f°  14».) 

Deus  !  quant  crieront  ;  Outrée! 
Sire,  aidies  a  palerin  ! 
Par  nui  sui  enpoenlee 
Car  felOQ  sontSarasin. 

(Lai  D.4ME  dod  Fael,  Chans.) 

EMPOENTiR,  enp.,  V.  a.,  épouvanter  : 

Si  qu'el  ne  fus!  enpoenlie 
Tant  qne  li  faillist  cors  et  vie. 
(J.  Le  Marchakt,  Mir.  de  H.-D-,  ms.  Chartres, 
P  24'.) 

EMPOiER,  v.  a.,  empoisser,  enduire  de 
poix  : 

Ces  nefs  clouées  ne  sont  pas  empotées,  car 
ilz  n'ont  point  de  pois.  {Liv.  de  Marc  Pol, 
CLVII,  Pauthier.) 

EMPoiGNAL,adj.,  garni  d'une  poignée  : 

Les  frères  fist  monter 
Li  rois  sur  deus  chevaus, 
A  ctiascun  lîst  baillier 
Une  lanpe  empoignai. 
(Le  Jugement  Salemon,  Kichel.  1593,  f  172''.) 

EMPOIGNANT,  part.  prés.  et  adj.,  em- 
ployé comme  adverbe,  énergiquement  ; 

Il  dit  a  celui  :  N'entens  tu  pas  encore 
que  je   suis  philosophes?  cil   li    dist  molt 


E.MP 

empoigvavt  :  Je  l'euse  entendu,  se  lu  te 
fuses  tenus.  (HoECB,  de  Consol.,  ms.Beme 
365,  f»  20  vo.) 

EMPOiGNEOR,  S.  m.,celui  qui  empoigne 
une  arme,  qui  la  tient  dans  sa  poignée  : 

Aprei  Garsile  t'en  voit  par  grant  îrour, 
A  soi  mfisrae  a  dit  Veinr-oigneor, 
S'il  li  eschipe,  jaraes  n'aura  honor. 

(Olinel,  2002,  A.  P.) 

EMPOiGNEUUE, - «re, enp.,  s. f ., poignée: 

Mont  fut  bien  faite  Venpoignure. 
(ROB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  567".) 

Concernant  les  arbres  niontans  que  les 
fermiers  ont  plnntes  et  cultives, ils  doivent 
estre  hors  de  \' empoigneure  de  I  honme,au 
moins  nu  dessus  de  huit  pouces  de  circon- 
férence, a  la  biiiiteur  de  l'honme.  (Cout.de 
la  seign  de  Pilgam,  rubr.  IV,  art.  II,  Nouv. 
Coût,  pén.,  I,  542.) 

EMPOiLLiF.K,  empouiller,  v.  a.,  ense- 
mencer, garnir  une  terre  : 

S'aucuns  fait  paisire  une  beste  ou  plu- 
sieurs en  aucune  terre  empouille[e]  ou  en 
aucun  jardin  ou  près  qui  ne  soit  encores 
despouillé,  soit  de  jour,  soit  de  nuyt,  l'a- 
mende est  arbitraire.  (Coust.  du  xiV  s., 
Arch.  législ.  de  R-ims,  i'  p.,  vol.  I,  p.XI.) 

Enft  emblavée  et  empoilliee  a  froment... 
une  pièce  de  terre.  (1415,  Arch.  JJ  168,  pièce 
383.) 

Heritnpes  empouilles  aboutissans  sur 
chemins  publiques  aux  issues  des  villes  et 
villages  sont  tenus  de  cloison  depuis  la  S. 
Marc,  vignes  depuis  l'Assomption  {Coût, 
de  Gorze,  xvi,  20,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
1093.) 

Pendant  le  temps  que  les  terres  sont 
emblavées,  il  est  prohibé  mener  bestes 
pasturer  aux  champs  tenants  et  contiguz 
auxherilapes  empovillez  et  emblavez,  avant 
le  poinci  du  jour,  el  de  les  y  tenir  après  le 
soleil  couché.  (Coiit.  de  S.'  Mihiel,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  1058.) 

Empouiller,  v.  a.,  se  dit  encore  pour 
signifier  semer  les  blés,  dans  quelques  en- 
droits. 

EMPOiNDRE,  evp.,  omp.,  verbe. 

—  Act.,  frapper,  porter  un  coup  à  : 

Li  bers  Vempoint.  et  li  vassanj  chai. 

(Les  Loh..  ras.  Montp.,  C  70".) 
L'cscn  II  coupe  et  l'aubert  11  rompi. 
Empoint  le  bien  et  li  vassaus  chai. 
(Garin  le  Loti.,  2'  chans.,  xxxv,  p.  174,  P.  Paris.) 
Apres  les  dos  les  empoindrons 
Et  en  le",  sen  les  enclorrons. 

(Bf.n.,  Troie,  ms.  Naples,  P  15".) 
Li  bers  X'ampoinI  et  li  corps  est  chen. 
(De  Chnrl.  et   des  Pairs,  Val.  Chr.  13G0,  f°  20'.) 
Enpoiat  le  bien  de  grant  vertu. 
Contre  terre  l'a  abalu. 
(Floire  el  Blanee/lor.  2'  vers.,  1069,  du  Méril.) 
Parmi  le  cors  U  raist  l'espié  d'acier, 
Enpoint  le  bien,  si  l'ait  fait  trabnchier. 

vGfr.  de  liaiif,  2G9,  Bekker.) 

Si  Vempoint  de  sa  lance  qu'a  terre  mort  le  rue. 
(Girart  de  Ross.,  1950,  Mignard.) 

—  Absolument  : 

U  enpoint  de  vertu,  si  l'a  mort  craventé. 
(Fierabras.  4343,  A.  P.) 


Si  a  tant  hnrté  et  empoint 
Que  la  chose  est  venue  a  point. 
(Chans.,  ap.  Dinani,  Trouv.  Brab., 


.  45.) 


EMP 


K.MP 


E.MI» 


67 


—  Act.,  pousser,  lancer  avec  force  : 

El  Ëreut  les  royaulx  amener  charrios 
tous  charges  de  buselie  seelie  et  bieu  ointe 
de  saiQ  et  de  graisse  pour  le  feu  boutter 
dedens  et  eulx  ardoir.  Et  ainsi  les  enipoin- 
dreni  a  la  porte.  {Gr.  Cliron.  de  Fr.,  Ist. 
du  gros  roy  Loys,  vil,  P.  l'aris.) 

Se  lu  abandoQoies  Ion  voile  as  vens,  lu 
n'iroies  pas  ou  tu  vorroies,  mais  ou  li 
vens  l'empoindriiil.  (Coiisol.  de  Hoece,  ms. 
MoQtp.  H  43,  f"  5''.) 

—  Enfoncer  : 

S'en  Toslre  escu  est  la  croii  pointe 

Et  ea  To  cuer  p:irfonl  enpinnle. 

(G.  DE  Coi.NCE,  iUr.,  ros.  Soiss.,  f  146*.) 

—  Réfl.,  s'élancer,  comme  s'empajndre: 

Drescent  lear  voiles,  si  s'empnignent  en  mer. 

(Les  Loh.,  Richel.  4U88.  f°  I9j  t".) 

Ea  mer  s'empoignent,  pais  siglerent. 
(Wace,     Conception,  Bril.  .Mus.  add.    15606, 

r»  37=.) 

Les  patrons  firent  leur  recommanda- 
tion a  Dieu, que  Uieu  par  sa  bénigne  grâce 
leur  laisse  faire  et  accomplir  leur  voyage, et 
puys  s'empoindirent  eu  la  mer.  (J.  d'Ar- 
RAS,  Melus.,  p.  1-28,  Bibl.  elz.) 

—  Act.,  fig.,  appliquer  : 

Cui  Dens  at  doneit  sens  za  Inrt  vers  moi  s'oie. 
Et  enpoinge   son  cuer  a  enleadre  la  vie 
De  celui... 

(Vie  lie  S.  Alex.,  ms.    Oif. ,  CaaoD.  mise,  l-i, 
f°  1.) 

Et  Toit  et  esperanche  et  commans  Dien  tenir 
Et  tôt  enpoindre  a  Dieu  son  cors  et  son  espir. 
(De  SI  Alexis,  108,  Heri.) 

—  Inf.  pris  subst.,  impulsion  naturelle, 
instinct  : 

Les  bestes...  seloac  lor  conceptions 
n'uevrent  mie,  mais  selonc  le  movemenl 
et  i'empojiidre  de  nature.  (LiArs  d'Amour, 
I,  3,  Petit.) 

Cf.  Empaindbe  avec  lequel  il  semble 
avoir  été  quelquefois  confondu. 

1.  EMPoiNT,  enpoint,  s.  m.,  attaque  : 

A  ce  premier  empoint  dont  je  vous  vois  parlant, 
Alerenl  nos  FMn(,'ais  les  Engluis  si  ponssaot 
Oui  les  font  recu'er  .xx.  pit'z,  mon  escient. 

(Cov.,  Du  Guesclin,  2-2361,  Charrière.) 
Sy  en  renforcent  lor  enpoint 
Et  lor  chaple. 

(Pastoralet,  ms.  Brox.,  f*  51  v".) 

2.  EMPOiXT,  adj.,  en  bon  état,  en  bonne 
disposition,  dispos  : 

Si  n'est  il  que  frapper  en  coing 

Et  hanler  en  miintz  dl^e^s  lii;iix, 

Eslre  tousjours  ;:eiit  et  empoinct. 

Et  en  tout  temps  e.tre  amoureux. 
{Sermon  joyeux  d'un  Depuceileur  de  nourrices,  Poe's. 
fr.  des  lï  et  xvi"  s.,  VI,  -200.) 

Pour  ie  dernier  ranc  de  la  bande. 

Sommes  nous  pas  promptz  et  eutpnincti. 

Bien  emplasirez  au  bras  la  banJe, 

Par  des.'oobz  je  joly  pournoincl  ? 
(Le  Triumphe  de  dame  Yerolte,  PocS.  fr.  des  xv°  et 
ivi"  8.,  IV,  201.) 

—  Bien  empoint  de,  bien  équipe  de  : 

Le  roy  monta  bien  empoint  de  ses  ar- 
meures  a  cbeval.  {Percefurest,  vol.  III,  ch. 
20,  éd.  1528.) 

l.  EMPoiNTE,  s.  f.,  syn.  d'enquête  : 
Li  meslre  de  la  chambre  des   enqueslo, 
ne  peuvent  jugier  les  causes  de  héritages 


mesmemenl  de  l'héritage  le  roy,  mesquant 
il  auront  veu  les  enquesles  et  empoinles  il 
les  raporleront  en  la  granl  chambre.  (1316, 
Ordm.  de  l'osl.  le  roy,  Arch.  JJ  57,  f"  66  v«.) 

2.  EMPOINTE,  anp.,  enp.,  s.  f.,  choc, 
poussée,  attaque,  charge  : 

N'y  oust  tant  hardi  ne  tant  coînte, 
Di^s  que  je  ver-;  eux  fis  m'empointe. 
Que  lors  ne  s'en  tornast  fuiant. 

(Renart,  Suppl..  p.  135,  Chabaille.) 

A  celle  empointe  les  ont  moult  malbaillis. 
(Guijiion,  -2166,  A.  P.) 

Li  nief  Gaydon  vont  ferant  raaicment, 
A  celle  empointe  en  trebuchierent  .c. 

a*.,  7*87.) 

Mesire  Y.  fu  abaitus  a  icelle  anpointe. 
{Mort  Arlus,  Richel.  24367,  f»  77''.) 

Les  maislres  des  Sarrasins  donnèrent  a 
prant  empointe  un  si  Ires  grant  assaut  a 
ceux  qui  gai-doient  les  murs.  [Gr.  Clir,  de 
Fr.,  Phelip.  le  Bel,  vi,  f.  Paris.) 

Et  adonqnes  en  ceste  empointe 
Les  nostres  reculer  convint. 
(Froiss.,  Poés.,  I,  303,2781,  Scheler.) 

—  Entreprise  ou  circonstance  difficile  : 

Qui  n'aidera  en  ceste  empointe, 
Qui  ci  fera  le  mesacoinle, 
Poi  priserai  tout  l'autre  afere, 
Tant  sache  le  papelart  fere. 
(ROTEB.,  la  Complainte  d'Outre  Mer,  I,  92,  Jnbinal.) 
....  A  ceste  enpointe. 
(iD.,  (*.,  Richel.  1593,  f  59  r°.) 

Cf.  E.MPAINTE  avec  lequel  il  semble  y 
avoir  eu  quelquefois  confusion. 

1.  EMPOiNTiER,  amp.,  7.  a.,  enfoncer 
par  la  pointe,  et  par  extens.,  enfoncer  en 
général  : 

Et  desoz  chascone  memale 
Li  ampoinliez  suz  la  forcelo 
tjne  espee. 
(Dou  pecliié  d'orgueil  laissier,    Brit.    Mus.  addil. 
1560G.  f»  112=.) 

—  Empointié,  part,  passé  et  adj.,  pointu, 
aigu  : 

....  Mais  ne  sai  poindre 
Ne  mouitrer  ne  dire  les  poins. 
Qu'assez  pire  ne  soit  li  poins 
D'envie  par  mesdisans  pointe. 
Que  de  nul  venin  ne  de  pointe 
De  coûte!,  tant  soit  empoiuliez. 
(Watriquf.t,  de  l'iraigne  et  du  crapot,  176, 
Scheler.) 

Les  .111.  ars  empo'ml'iez  qui  portent  le 
coslé  de  la  cbappelle  devers  l'église.  (1490, 
Arch.  K  272.) 

Le  >cor|iion  gresleus  et  empointe.  (Grevik, 
CEuv.  de  tiicandre,  p.  13,  éd.  1567.) 

2.  EMPOINTIER,  -  ter,  enp.,  verbe. 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  chose,  préparer  : 

Geste  guerre  moult  bien  apointent. 

(Athis,  Ars.  3312,  ('  91  v»,  col.  1.) 
empointent. 
tVar.  indiqués  dans  la  copie  de  Sainte-Palaye.) 

—  Garnir  de  ce  qui  est  nécessaire  : 

Lasse  !  quel  bliaut  me  vesti 
Amours,  quant  Ylles  m'acointa  I 
E  le  coisi,  e  le  enpointa, 
De  dolor  Ost  la  gtronee 
Qui  m'a  trestote  avironee. 
De  Ions  sospirs,  de  gries  espoinles 
Fisl  les  coustures  et  les  pointes. 
(Gaoi.,  Ysleel  Gâter.,  Uichel.  375,  ('  309^) 


—  Avec  un  rég.  de  personne,  mettre  en 
bonne  situation  : 

Je  vos  i  cnit  si  empointier 

Qu'il   vos  fera  encore  eveske. 

(G.  deCoi.vci,  ilir.,  Richel.  2163.  f  "'.) 

Je  vos  i  cuit  si  enpointer 

Qu'il  vos  fera  encor  evesque 

(Id.,  ib.,  mi.  Brux.,  P  8''.) 

—  Réfl.,  s'arranger,  se  viitir  : 
Et  ricement  bien  m'empointai 

Le  jor  que  premiers  l'acointai. 
(Gaut.  d'Arra»;,  Eracle    l'Emp.,    Dinanx,     rrom. 
artés.,  p.  1!):),) 

—  Empointié,  part,  passé,  soutouu  : 
Joustes  i  ot  bieu  emptiinties, 

Escuz  perciez,  lances  froissies. 

UMis.  Ars.  3312.  I"  1-23S  var.) 

E.MPOINTUUEK,   voir  E.'tfPAINTURER. 

EMPOIREMEXT,  VOlr  E.MPIREME.\T. 

EMPOIS,  adj.,  monté  ? 

Les  ira  assaillir  a  .m,  Macedoumis 
Pour  fere  cens  descendre  qui  1  issni  oanc  empois. 
.....(Geste  tl'Àlij.-'.  aicnel.  2136J,  1°  15  r».) 

EMPOISGHEUa,  voir  E.MPEECUE0R. 

EMPoisE,  S.  f.,  poix  : 

Que  l'yawe  sort  la  endroit  fors, 
l'^nQamee  s'en  est  sortant 
Ausi  com  empuise  boillant. 
(Gautier  de  Me<,  ilappem.,  Ars.  3167,  f  23  v».) 

—  Empois  : 

Que  nus  feutriers  ne  soit  si  hardis  qui 
niece  empoise  en  feutres.  (Uans  aux  échev., 
00,  l"  20  vo,  Areb.  Douai.) 

Nus  chapelier  ne  doit  mètre  empoise  ne 
cole  en  ses  chapiaus.  (Est.  Boil.,  Liv.  des 
mest.,  l''  p.,  xci,  8,  Bouuardol.) 

EMPoisEE,  s.  f.,  grosse  pierre  de  taille  • 
A  niaislre  Gerarl  Sinlier  pour  la  façon  de 

quatre  empoisees  mises  es  molius  de  Loire. 

(1438,  Compt.  de  Nevers,  CC  4U,  f  21  v», 

Arch.  muu.  Nevers.) 

E.MPOISE.MEXT,  S.   m.  1 

Ce  bon  docteur  esloit  nommé  Pseudon- 
nanthauon,  1res  sçavant  inaisire  es  ars  de 
sa  profession,  qui  estoieut  uia.:ie,  cabale, 
falsification  de  qualilez,  poix  et  mesures... 
einpoisement,  empuisemeni,  empoisonne- 
ment. (Aleclor,  f°  35'=,  éd.  1360.) 

EMPOisoxEMENT,  enpuisonement,enpui- 
seneinent,  ampoinsenemeni,  s.  m.,  odeur 
puante,  qui  empoisonne,  poison  : 

La  sesme  (peine)  est  île  pjours  et  VeiipiL-ienemens 
(Des  t'oines  d'enfer,  Richel.  21132,  f  9i  v".) 
...  Graoz  enpnisonemenz,, 

(II/..  (°  96  r".) 
Mors  fut,  venaus  de  Rome,  d'ung  ampmn.ienemenl 
C'ungs  juif  li  donna  au  lieu  qu'on  dii  iNautue. 
ifitr.  de  Itoss.,   191,  Mignard.) 

EMPOISONNER,  V.  a.;  estre  empoisonné, 
avoir  bu  une  potion,  un  philtre  : 

Comment  Gérard  après  ce  qu'il  fut  em- 
poisonné, fut  fiTU  de  l'amour  Engleuliue. 
(Ger.de  iSecers,  I,  xxix,  p.  138,  éd.  1723.) 

EMPOisoNEiiESSE,  -  onneresse,  adj.  et 
s.  f.,  empoisonneuse,  qui  empoisonne  : 

Appellant  sa  mère  empoisonneresse.  (An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  3081,  !•  241».) 


68 


EMP 


EMP 


EMP 


Une  femme  venefique  et  empoisonneresse. 
(Mer  des  hysloir.,  t.  I,  f»  65^  éd.  Ii88.) 

VeneGca,  empoisonneresse.  (R.  Est.,  Dic- 
tionariolum.) 

Les  lierbes  empoisonneresses.  (Joachim 
DuBELLAY,  Illuslr.  du  laiiQ.  fr.,  1.  II,  c.  12, 
éd.  1549.) 

Alors  au  moins  qu'ils  voyoyent  son  sang 
avoir  esté  empoisonneur,  et  sa  chair  em- 
poisonneresse.{i\.Es7it.NyE,Apol.  p.  Herod-, 
II,  340,  Liseux.) 

EMPOLDRER,  cmpouldrer,  empoudrer, 
empourrer,  enp.,\.  a.,  couvrir  de  pondre, 
de  puu33ièi'fi  : 

Uae  borgoise  bien  yestue 
Qoi  enpoudroil  loule  la  rue 
De  la  qaeue  de  son  bliaul. 
{Vie  des  Pères.  Richel.  23111,  f»  70».) 
Que  ïoi  si  laidement  rostre  robe  empoudree. 
(G.  deSIongl.,  Vat.  Chr.  ISIT,  f  11''.) 
On  se  sa  robe  trop  empondre 
Souilerez  la  li  de  la  poudre. 

(Rose,  ms.  Corsini,  P  S3''.) 

(Juani  cce  ymases  de  pieres  sont  soillees 
et  enpoldrees.  (Sarmons  en  prnse,  Richel. 
19023,  f-  163  r».) 

Se  aucuns  euseymoit  trop  se  laine  ou 
enpourroil  ou  mettoit  ordure  pour  faire 
plus  peser  son  drap,  et  atains  en  estoit, 
il  le  doit  amender  comme  de  mauvaise- 
ment  tissu.  (1300,  Ordonn.,  Abbeville,  Ri- 
chel. Grenier  91,  f-  144  v»  ;  Mon.  de  l'H. 
du  tiers  état,  IV,  67.) 

Se  li  dras  estoit  trop  court  trouves  de  nos 
wardes,  ou  mauvaisement  tissus,  ou  qu'il 
eust  dens,  ou  que  il  fust  trouves  fronchies, 
mouillies,  rudes  ne  empourres,  ne  que  il 
n'eust  sen  pois,  si  comme  il  est  dit,  on 
prenderoit  de  chascun  mefîait  .%'.  de  pa- 
risis.  (76.,  Mon.  de  l'ilist.  du  tiers  état, 
IV,  66.) 

On  doit  oindre  le  liu  d'oile  rosat  cliaut 
et  empoudrer  de  signes  de  mirte.  (Prag. 
d'un  iiv.  de  médecine,  î"  16  v»  ms.  Berne 
A  93.) 

Le  visaige  moult  fort  empouldrez.  (Per- 
ceforest,  vol.  II,  f»  113\  éd.  1328.) 

Vos  souliers  sont  empouldrez.  (Pals- 
liRAVlî,  Esclairc,  p.  436,  Géuiu.) 

Vous  avez  cmpouldré  vostre  bonnet, 
qu'on  l'aille  nettoyer  des  verges.  (Id.,  ib., 
V-  530.) 

En  cependant  que  le  chemin  est  seur. 
D'an  pied  venteux  empondre  la  carrière. 
(Ito.vs.,  Amours,  l'Aut.  à  son  livre,  sonn.,  Bibl. 
eli.) 

Et  mort  estendu  sur  la  place 
Empoudra  sa  sanglante  face. 
(R.  Belleau,  OEm.    poét.,   l'Escargot,  t.  Il 
r°  38  v°,  éd.  1578. ) 

Il  voit  de  loing  les  empoitdrez  alarmes 
Que  font  les  Grecs  et  les  Troyens  gendarmes. 
(J.  DE  LA  Taille,  Œuvres,  m,  182,  Maulde.) 

Son  menton  pinceté. 
Son  Tisage  de  blanc  et  de  rouge  empasté. 
Son  chef  tout  empondre,  nous  monstrerent  ridée, 

Kn  la  place  d'un  roy,  uni' |i Tardée. 

(D'ACBIGKE,    Trag.,  Iiv.   Il,  p.  94,  Itéaume  et 
Canssade.) 

Livres  tous  empoudrez.  (Do  Mou.v,  des 
Contracts,  c.  2,  éd.  1386.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  de  poussière  : 
Oa  se  sa  robe  trop  s'cnpoudre 
Souilevez  la  li  de  la  poudre. 

[Rose,  ms.  Brus.,  f»  57^.) 


Et  en  larmes  lisent  sacrefices  de  beus  et 
de  moutons,  et  en  prisent  le  poure,  et  don- 
nèrent as  viellars  et  as  virgnes  qui  s'en 
enpourerent  selon  lor  loi.  (Hist-  de  Tour- 
nay,  Richel.  24430.) 

—  Act.,  répandre  en  poussière  : 
Toutes  ces  choses  pulverizeras  et  enpou- 

dreras  sor  le  leu  habondamment.  (Brcnc 
DE  Long  Bonc,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis, 
f»  23=.) 

—  On  a  dit  au  xvi°  siècle,  dans  le  sens 
de  se  changer  en  poussière  : 

Pensant  que  soit  la  citadelle 

Dont  Encelade  foudroyé 

S'atterra  menu  poudroyé. 

Comme  par  l'escUt  d'un  tonnerre 

S'empoudre  le  bois  et  la  pierre. 
(R.  Belleau,    OEuv.  poét.,    l'Escargot,    t.  Il, 

f  37  v°,  éd.  1578.) 
Le  noble  corps  qui  ci  dessous  s'empoudre, 
François  passans,  ne  rnoortit  pas  ici, 
Ains  dans  cesle  sanglante  poudre 
Ou  fol  surpris  Montmorenci. 

(J.  Doublet,  Poés.,  p.  96,  Jonausl.) 
Un  écrivain  de  la  première   partie  du 
XVII»  siècle  a   employé  le  participe  em- 
poudre  dans  le  sons  de  poudré: 

Parler  des  affaires  de  la  cour,  comme 
feroit  le  plus  fringant  dameret,  et  le  plus 
frisé  et  CHipoHdré  badin  de  tous  ceux  qui 
la  fréquentent.  (G.  Naudé,  le  Mascurat, 
p.  270,  éd.  in-4°.) 

EMPOLDREURE,  empourrcure,  s.  f.,  le 
fait  d'être  couvert  de  poussière  : 

En  prédication  est  empourreure  de  pies 
espiritueus,  distractions  a  moût  de  coses 
et  laskeiueut  de  descepline.  (Vie  de  S. 
Franc.  d'Ass.,  Waz.  1331,  f»  34''.) 

EMPOLiE,  amp.,  s.  f.,  poulie  : 

Girgillus,  empolie  en  quoy  tourne  la 
corde  a  puysier  vaue.  {Calho'licon,  Richel. 
1.  17881.) 

A  Hugues  Vignart  serreurer,  pour  une 
empolie  mise  en  la  maison  de  la  ville  a 
descendre  et  monter  la  lampe  estant  en 
ladite  maison,  .ii.  sols  .vi.  den.  tourn. 
(1421,  Compt.  de  Nerers,  CC  27,  f»  23  r% 
Arch.  mun.  Nevers.) 

A  Pierre  Molet  pour  la  façon  d'une  am- 
poHe  de  cuivre  pesant  .xxxi.  livres  ou 
envoeron,  laquelle  a  esté  mise  audit  engin. 
(1434,  ib.,  ce  36,  fMOr».) 

A  Loys  charpentier  pour  le  boys  de 
Vempolie  de  la  tour.  (1431,  ib.,  CC  47, 
f»  13  V».) 

EMPOLiEiii'R,  amp.,  s.  m.,  polisseur  : 
Ampolieeur.  (Taille  de  Paris,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Del.) 

EMPOLU,  adj.,  souillé  : 

Por  oc  avoit  li  Saines  sa  gra:it  broigne  veslne. 
Mais  li  fers  al  baron  l'a  faussée  et  rompue, 
Si  que  del  sanc  verrael  est  la  bansle  empolue. 
(Citer,  au  eijgite,  I,  4821,  Hippean.) 

EMPOR,  -  our,  -  vr,  enp.,  prép.,  pour, 
en  considération  de  : 

Soz  ton  degret  me  fai  un  grabalon 
Empor  ton  lil  dont  lu  as  tel  dolor. 

(.Mexis,  st.  44',  xi°  s.,  G.  Paris.) 
Empor  tei,  Olz,  m'en  esteie  penez. 

(/*.,  st.  81''.) 
Ma  grant  bonor  aveie  retenude 
Empor  tei,  lilz,  mais  n'en  aveies  cure. 

(Ib.,  si.  82>'.) 


Empur  ice  ne  resurdent  li  felun  en  juise. 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,  1,  6,  Michel.) 

Empur  ice  beneisquit  tei  Deus  en  par- 
manabletet.  (Ib.,  xliv,  3.) 

Enpur  ceo  dit  Davi... 

(P.  DE  Thaus,  Best.,  54G,  Wright.) 

—  En  échange,  contre  : 

Prisonnières  ça  bas  mais  princesse  la  haut. 
File  (Jane  Gray)  changea   son  throsne  empour  un 
[eschafaat. 
(n'AuBiCNÉ,  Trag.,  IV,  Bibl.  elz.) 

Aunis,  empour,  pour,  moyennant. 

EMPOUISSEMENT,      VOir     EMPOVERISSE- 


EMPORPENSER,  eiipourpenscr,  v.  a.. 
projeter  : 

D'Ogier  dirai,  qni  n'ot  pas  oubliée 
Celé  besoigne  k'acoi/  eiipourpeasee. 

(Enf.  Ogier,  6773.  Tar.,  Scheler.) 

1.  EMPORT.s.  m.,  action  d'emporter  : 
Nul  ne  peult  emporter  aucune  marchan- 
dise que,  aprez  Vemporl  par  luy  fait...  il  ne 
paie  a  nostre  dite  dame  ou  son  prevost 
les  droits  pour  ce  acoustumez.  (1307,  Prév. 
de  Beauquesne,  Coût.  loc.  du  baill.  d'A- 
miens, 11,  249,  Bouthors.) 

Prise,  emporl  et  spoliation  desdits  biens... 
prise  et  emporta.-  l'artillerie.  (i2nov.l362, 
Sent.  crim.  rendue  par  le  prév.  du  Mans, 
Arch.  du  chap.  du  Mans,  B-30.) 

Désirant  pourvoir  ausdits  degasts,  dom- 
mages et  emporls  desdits  bois.  {Placard  de 
l'Emp.  Cliarl.  V,  pour  les  Bois,  Bruxelles. 
7  juill.  1347.) 

—  Faveur,  influence  : 

Quant  li  Champenois  virent  la  traison  et 
l'emport  de  Baudouin  d'Avesnes,  si  s'acor- 
derent  ans  trêves.  (MÉN.  DE  Reims,  452, 
Wailly.) 

Quant  li  arcevesques  vit  qu'il  ne  porroit 
e.schapeir,  si  prist  un  jour  a  dire  ses  rai- 
sons ;  et  quant  vint  au  jour,  il  contre- 
manda.  et  ot  encore  un  jour  et  emport. 
[Ib-,  470.) 

Pour  ce  que  je  n'eusse  point  d'emport, 
je  me  levai  don  consoil,  et  en  ting  quanque 
il  raporterent.  (Joi.W.,  111,  Waillv,  éd. 
1874.) 

Ladite  sentence  donner  justement  et 
loyalment  sanz  aucune  souspecon  de  fa- 
veur, de  emport  ue  de  collusion  nulle. 
(1343,  Arch.  JJ  74,  f°  88  r".) 

Liquel  quatre  ensemble,  a  nostre  com- 
maudemeut.  lauxeront,  gitteront,  départi- 
ront entre  eulx  lesdites  soixante  livres  sur 
meubles  et  héritages,  sanz  nul  emport, 
excepté  les  meubles  des  prestres  et  des 
clers.  (133S,  Ord.,  iv,  336.) 

La  dicte  taille  faicte  et  imposée,  icelle 
cuillez,  levez  et  recevez  tantost  et  sans 
delay,  sans  aucune  faveur  ou  emporl  de 
nul.\24  août  1363,  Ord.  des  élus  du  dioc. 
d'Auxerre,  Arch.  Yonne,  Doc.  hist.) 

—  Importance  : 

Quaud  nostre  dit  prevost,  ou  son  lieute- 
nant, se  trouve  absent  de  la  ville,  lesditz 
jurez  peuvent  choisir  un  bourgeois  d'icelle, 
pour  tenir  le  lieu  dudit  prevost  es  cas  de 
petit  emport,  comme  pour  émancipation 
d'enfans  de  famille,  afforages  de  vins,  et 
chose  semblable.  {Coût,  de  Binch,  Nouv. 
Coût,  géu.,  t.  II,  p.  208».) 


EMP 

Chose  (le  si  pelil  emport.  (Jeann.,  Negot., 
t.  I,  p.  283,  Micliuuii.) 

—  Emporl  de  comptes,  reddition  de 
comptes  : 

Les  dits  curateurs  ayaut  l'adruinistralion 
des  biens  de  l'abseùt,  sont  obligez  de 
rendre  comptes,  tous  les  ans,  par  devant 
les  chefs  tuteurs,  et  de  consifiuer  ou  em- 
ployer les  deniers,  avec  Vemport  des 
comptes,  et  de  tout  faire  en  quoy  les  cura- 
teurs et  administrateurs  sont  obligez. 
(Covt.  de  Brux.,  Nouv.  Coût,  gén.,  t.  I, 
I'.  1260») 

2.  EMi'oiiT,  part.  passé_,  emporté  : 

Uiens e?n/)or/s.  {Teimr.  de Littlet-it"  113'^°, 
iip.  Ste-Pal.) 

On  lit  emportes  dans  une  autre  édition, 
remarque  Ste-Palaye. 

EMPouTABLE,  adj.,  qui  peut  être  em- 
porté ; 

Tout  m'est  conquis  ou  conqaestable, 
Tont  eroporlé  ou  emportable. 
(G.  Chastellaix,  l'OuUrc  d'Amour,  vi,  119, 
Kcrvyn  ) 

EMPORTE,  S.  l-,  enchère  : 

Si  l'un  desdits  conjoints  alloit  de  vie  a 
trespas,  et  eussent  plusieurs  manoirs,  jar- 
dins et  héritages,  le  survivant  demeurera 
en  la  niecte  et  manoirs  par  eschanges 
d'autres  héritages,  et  si  aura  la  maison  a 
fauquiere,  et  les  arbres  portans  fruits,  par 
priserie  de  priseurs  sermentez,  comme  a 
Vemporle.  (Coût,  de  Iticlieb.  Ladvoye,  Nouv. 
Coût,  gén.,  t.  1,  p.  394"  j 

EMPOiiTEMEXT,  S.  m.,  action  d'empor- 
ter,  le  fait  d'être  emporté,  entraîné  : 

Ne  demora  gueres  que  cel  granz  déluge 
cessa.  Li  amis  Dieu  escbapa  et  apparut 
sainz  sanz  bleceure  nulle  et  sanz  emporte- 
ment de  mesou  qu'il  eust.  (Vie  etmir.  de 
plus.  s.  confess.,  Maz.  568,  î"  208>.) 

Depuis  q'il  uut  conu  Venporlement  de 
uostre  uiereme.  (1304,  Year  books  of  the 
reign  of  Edward  the  first,  years  xxxn- 
XXXIII,  p.  41,  Rer.  brit.  script.) 

EMPOitTEOR,  -  our,  S.  m.,  celui  qui 
emporte  : 

pue  si  ascunc  reeordeou  percelle  d'icelle 
biief  soit  voluntirmeut  emblé,  emporté 
rutreit  ou  avoidé  per  ascune  clerk  ou  auter 
persone  a  cause  de  quele  ascune  jugge- 
iiient  soit  reverse,  que  tiel  emblour,  empor- 
tour,  rulreihour  et  avoidour  lour  procura- 
tours...  soient  adjugges  pur  félons.  (Sta{. 
de  Henri  VI,  an  viii,  iuipr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

EMPOs,  ^oir  E-MPOST. 

EMPcsEu.  enp.,  amp.,  verbe. 

—  Act.,  placer,  donner  : 

Del  duc  Koberl  Robert  eut  nno, 
Qu'ea  fonz  li  enposa  sud  uoa. 

vBen.,  D.  de  yorm.,  il,  6851,  Michel.) 
Li  a  fet  son  non  enposer. 
(l'crceval,  ms.  Montpellier  U  2iO,  f  7T\) 
Uoant  Dex  primes  le  monde  fist, 
lit  bornes  et  bestes  i  mist, 
A  treslotes  ses  créatures 
Enposa  diverses  natures. 

(GuiuL.,  Best,  divin,  21,  Hippeau.) 
Lt  le  beneiçoQ  ot  sor  lui  enposee. 

(Ënf.  Ood.,  RicheL  l'2,ï5S,  l'  iV.) 


EMP 


EMP 


69 


—  Presser  : 


Nachor,  qui  n'a  soing  de  tenchier. 
Parole  raoult  raisnableraent; 
Devant  le  roi,  devant  la  gent 
A  monstre  bien  toi  par  raison 
.Sa  clergîe  tout  sans  tenclion 
Vers  les  Grigoys  ki  V amposoient 
Selonc  la  loy  que  il  tenoient. 
(De  Josaphal,  Richel.  1553,  f°  234  v"  ;  éd.  Meyer, 
p.  19G.) 

—  Réfl.,  s'appuyer  sur  : 

Par  ce  point  le  poons  bien  baslardo  prouver, 
Parqnoy  nous  noz  volons  a  ces  pais  amposer 
Tandant  que  ceste  dame  si  vous  paist  deraorer 
A  faire  la  justiche  c'on  voira  ordener. 

{Cheii.  au  cygne,  2112,  Reiff.) 

EMPossEssER,  V.  a.,  possédcr  : 
Et  pour  le  graut  affection  qu'il  veoit  que 
les  bonnes  gens  de  Bruxelles  avoientaUiy, 
donna  a  yceulx  bourgeois  les  libertés  et 
franchises  qui  s'ensuivent  a  empossesser 
jusques  a  son  plaisir.  (J.  Vauquelin,  Tiad. 
de  la  Citron.  d'E.  de  Dynter,  v,  39,  Xav.  de 
Ram.) 

E.MPOSSESSIONNEH,  -  oner,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  possession  : 

Quoy  faisant  telles  personnes  se  doivent 
desaisir  de  la  chose  donnée,  et  en  investir 
et  empossessioner  actuellement  le  dona- 
taire. (Coût,  de  Gorze,  lit.  viii,  art.  2,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  1083.) 

—  Réfl.,  se  mettre  en  possession  : 
Lequel  seigneur  trouvant  par  ses  officiers 

ou  autres  un  héritage  affecté  a  telle  rente 
vuide  et  sans  tenancier  il  s'en  peut  empos- 
sessionner  et  saisir.  (Coût,  de  Gorze,  tit.  xii, 
art.  15,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  1089.) 

1.  EMPOST,  -  os,  -  oz,  enp.,  anp., 
impost ;  fém.  emposte,  amposte,  adj.,  im- 
potent : 

Japhet  ont  un  fiz  mnlt  cnpoz 
Qui  fu  nomez  Goemagoz. 

(Ben.,  V.  de  Xonn.,  I,  369,  Micbel.) 

Enputres  et  cnpoi. 

(Id,,  ib.,  11,  7204.) 

Puis  s'afuble  laiz  e  enpos 
D'une  viez  chape  senz  manjoz. 

(iD.,  ib..  II.  28528.) 
Molt  est  certes  orz  et  eiipoz. 
(G.  liE  CûiNCi,  ilir.  de  H.-D-,  ms.  Brux.,  f  BS'.) 
Orde  a  la  pensée  et  anposte. 
Et  envers  Deu  trop  se  mesfait 
Cil  qui  ce  voit  quant  plus  n'en  fait. 

(iD.,    !i..f''68\) 

Ou  est  espoir  maistre  de  Ion  propos 
Qui  en  repos 
Te  soulloit  faire  vivre  ? 
Te  trouves  tu  raaintenant'sî  empos 
Que  mes  suppostz. 
Sans  faire  nulz  beaux  cups. 
Pour  avoir  los 
Tu  ne  quiers  plus  ensuyvre  ? 
(OcT.  ne  S.  Gelais,  Sej.  d'honn.,  f  11  r",  éd. 
152G.) 

Brief  en  la  dance  maintz  suppostz 

Ont  passé  jeunesse  et  vieil  aage 

Va  ja  n'ont  esté  si  e/npostz 

Qu'a  maint  heure  et  a  tous  propos 

^J'avent  a  ce  mis  leur  courage. 

(Id..  il/.,  f  59  r°.) 
Faire  au  contraire  est  ung  fortuit  acci- 
dent procédant  de  malice,  et  rendant  un 
homme  fort  empos.  (Uu  Guez,  An  introd. 
for  to  terne  to  speak  french  trewly,  p.  923, 
Génin.)  S 


Impost   de   sa   personne  et  ne  trouvant 
cheval  capable  de  son  poids,  ayant  une  que- 
relle, marchoit  par  pays  en  coche    (iMoNT 
Ess.,  1.  III,  c.  6,  p.  79,  éd.  1S9S.) 

Outre  sa  blesseure,  il  estoit  fort  estroppié 
d  un  pied,  dont  la  moitié  luy  avoit  esté 
emportée  d'un  canon  qui  s'esclatta  dans  la 
gallere  de  M.  du  Mayne  au  vovage  qu'il  fit 
en  la  Moree,  en  la  compaignie  "de  don  Juan 
li  Austrie,  gênerai  du  roy  d'Espaigne  ■  et 
pour  ce  estoit  il  fort  impost.  (Brant.,  des. 
Duels,  p.  738,  Buchon.)  ' 

2.  EMPOST,  enp.,  adj.,  trompeur  : 
Trop  par  sont  lor  huevres  reposles, 
Et  lor  paroles  si  rnpnsies, 
IN'i  a  si  vilonnie  non. 

(GiioT,   mi/le,  2578,  Wolfart.) 


.,    mouiller    les  pu- 


EMPOT.VtiER,   V. 

tages  : 

.•Vnrai  ge  des  pois? 

La  Fem>ie. 

Hz  sont  baynes. 
Il  ne  les  fault  que  empotager. 
{Farce  du  Pont  aux  Asgnes,  Ane.  Th.  fr..  Il,  40. 1 

EMPOTEMENT,  cttp.,  adv.,  sans  soin  : 

So  auquns  trete  enpotement  ou  necligen- 

ment  les  garnemenz  de  l'abaie,  il  en  doit 

estre  repris.  (Begle  de  S.  Ben.,   ms.  Sens. 

p.  153%  ap.  Ste-Pal.) 

EMPOTioNNE.MEXT,  S.  11].,  forme  re- 
faite de  empoisonement,  potion  médici- 
nale : 

Et  nonpourquant  maugré  ses  boisles 
El  ses  emplasires  et  ses  moistres 
Et  ses  empotionnemens.  etc. 
(Decuileville,  Pèlerin.,  ap.  Duc,  liiipotionare.) 

E.MPOUDRER,   VOir  E.MP0LDRER, 

EMPOUILLER,  VOir  ElIPOILLlER. 

EMPOURRE.SIER,  V.  1).,  devenir  pauvre  : 
Comme  plusieurs  de  la  seneschaucie  de 
Tiiolouse  et  de  Albigoys,  pource  qu'il  ont 
partie  et  aucuns  le  tout  de  leurs  héritages 
vendu,  aliéné  ou  transporté...  contre  droit 
et  les  ordenances  royaulx,  sont  si  empour- 
reslez  qu'il  ne  puent  comme  il  devroient... 
(1339,  Arch.  ,1.1  72,  f"  81  r°.) 
Cf.  POVRECE. 

ESIPOURREIl,  voir  E.MPOLDRER. 

EMPOURREURE,  Vùir  E.MPOLDREURE. 

EMPouRRia,  enp.,  v.  n.,  pourrir  : 

Tu  as  vescu  eu  gloutonnie  et  ou  giron 

des    femmes    etipourrissant     en     luxure. 

(UoccACE,  Nobles  malheureux.  Il,  13,  f°30v« 

éd.  ISlo.) 

EMPOURVEU,  enpurceii,  adj.,  prévu,  dé- 
terminé : 

Qe  nul  homme  seyt  si  hardi  ne  si  osé  de 
meiîere  a  nul  homme  qe  vodreit  sure  vers 
ascuu  de  trespas  a  ly  fet,  cum  a  autre  qe 
seyt  conselauut  pur  ceux  trespases  swyr, 
souz  la  payue  de  ce  enpurveu.  (Year  boàks 
of  the  reign  of  Edw.  the  first,  years  xxx- 
XXXI,  p.  85,  Rer.  brit.  script.) 

EMPOURYIt,  voir  E.MPAOURIR. 

empoi;therie,  s.  f.,  poutrage  : 
A  llolin  Emery  boscheron  pour  .xxviii. 
toises  de  boys  quarré  pour  mettre  a  Vem- 
poulrerie  de  l'un  des  molins  de  Loire.  (1437, 
Compt.  de  Nevers,  CC  39,  f°  28  r»,  Arch. 
mun.  Nevers.) 


70 


EMP 


EMP 


EMP 


.Ini.  gratis  barres  de  fer  qui  soustien- 
neul  l'empoitirerie  des  molins  de  Loire. 
(1438,  ib.,  ce  40,  f°  23  r».) 

EMPOVERER,  V.  a.,  appauvrir  ; 

Pur  qnoy  les  couQtees  ont  esté  sraude- 
lueal  empoveres.iStal.  d'Edouard  III,  na  il, 
impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

EMPOVEuissEMENT,  emporisseiiient,  s. 
m.,  appauvrissement  : 

A  grande  iniscliief  et  empoverisxemente 
d'eux.  (Slal.  d'Edouard  III,  au  xiv,  impr. 
goth.,  Ùilil    Louvre.) 

Au  grande  damage  et  cmpoverissement 
ae»  dites  marcUaulz.  (fi.,  au  XXV.) 

A  Ires  grande  emporissement  de  son 
roialme.  (Stat.  de  Henri  IV  d'Eiiglet.,aa  ix, 
ib.) 

EMPOvHiu,   enpoverir,   enpowerir,.em- 

pauvrir,  eiip.,  verbe. 

—  Act.,  appauvrir  : 

Tu  uie  veulx  enricliir  et  je  nie  veul.t  em- 
liovrir.  (J.  Gkrson,  l'A'iuHloii  d'amour, 
1-  aa  r».  éd.  1488.) 

Le  vray  dispensateur  du  ciel  n'a  pas 
voulu  aorner  les  premiers  aages  da  si 
grande  splendeur,  de  paour  d'empovrir  la 
posteri  ûre.  {Le  Peregr.  d'Atnour,  1°  144  r", 
^ip.  Ste-Pal.) 

Et  si  ne  iloit  marchandise  enrichir 
Pour  sans  propos  les  nobles  finpauvrir, 
(J.  BoDCHET,  Ep.  mor.,  2'  p..  I.  éd.    15-45.) 
Donner  poar  Diea  n'ftipaui'rist  homme. 
(1525.  le  Moijrn  dr  soij  enrichir.  Poés.  fr.  des 
xV  et  xvi"  s.,  t   X  ) 

—  Neutr.,  devenir  pauvre  : 

Povre  monter,  li  riche  enpturir. 
(U  Rom.  des  roin..  Richel.   195-25,  f»  145  v».) 

—  Empovri,  part,  passé,  tombé  dans  la 
pauvreté  : 

Les  queux  il.  soulz  serrent  coillez  par 
les  gardeyns  du  niester,  a  relèvement  des 
prodeshomes  du  niester  qe  sunt  enpove- 
riz.  {Lib.  Cuslum.,  I,  79,  45,  Hen.  III,  Ker. 
brit.  script.) 

Et  fust  enpoweri.  (Cftion.  d'Angl.,  ms. 
Barberiui,  1»  10  v°.) 

EMl*It.\IGMER,  voir  ElIPREIG.MER. 

EMPRAIGNIR,  VOÏr  EMPREIGNIR. 

EMPR.xiNT,  S.  m.,  empreinte  : 

Eu  un  suaire  lui   envoya   Vempraint  de 

son  visa-e.  (CooHCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars. 

3689,^  I6n'<.) 

EMPHAINTER,    VOir  E-MPRlîINTlîR. 

EMPUAiNTL'RE,  S.  f.,  empreinte  : 
L'ymage  de  Dieu  est  emprainte  en  eulx 
comme   Veiiipraintiire  d'un    seel  demeuré 
dedens  la  cire.  (Traicl.  de  Salem.,  ms.  Ge- 
nève 165,  1°  ?6  r».) 

EMPRANT,  s.  m.,  vernis  : 

Marcbant  d'emprant.  (1312,  Valenciennes, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EMPRECERLÉ,  adj., Supérieur,  suprême, 
en  parlant  de  l'arrêt  d'un  tribunal  exer- 
çant la  juridiction  d'appel  : 

Acceptant  le  règlement  et  ordre  de  jus- 
tice ci  dessus  publié,  conme  de  leur  sei- 
gneur et  duc  dudit  Buillon,  offrant  ressor- 


tir par  appel  audit  Sedan,  comme  lieu  de 
justice  emprecerlee,  tl  leurs  appellations 
estre  vuidees  suivant  la  coustume  dudit 
Buillon.  (Proc-verb.  des  Coût,  de  Sedan. 
Nouv.  Coût,  gén.,  Il,  839.) 

On  lit  dans  le  Supplément  au  Vocab.  aus- 
trasien,  par  Baltus  : 

Lieu  de  justice  empreculé,  territoire  em- 
prunté pour  administrer  la  justice  bors  du 
ressort  du  juge. 

EMPREER  (s'),  V.  réfl.,  SB  Convertir  en 
pré  : 

Ces  réitères  labourages  avec  la  longueur 
du  temps  préparent  Ires  bien  la  terre,  la 
confissent  et  engraissent,  mais  non  tant 
qu'il  est  de  besoin  pour  le  pré,  a  quoi 
suppléant,  conviendra  la  fumer  fort  en  ce 
commencement,  dont  le  lieu  s'cmpreera 
facilement  et  bien.  (0.  diî  Serres,  Th. 
d'agir.,  IV,  3,  éd    1G03.) 

—  Empreé,  part,  passé,  gazonné  : 

En  ceci   est   utile  le  parterre   du   verger 

empreé,  que    d'enganier   les    fruits    de    se 

froisser  cheans  de  maturité  sur  l'herbe.  (0. 

DE  Serbes,  Th.  d'agr.,  vi,  127,  éd.  1617.) 

EMPRELiNANT,    VOir  E.UPRENAXT. 
EMPREICNEMENT,    enp.,     S.     111.,     grOS- 

sesse,  état  de  ce  qui  est  fécondé  : 

Ce  est  la  terre  de  sainte  Eglise,  qui  de- 
sirre  la  rosée  et  la  pluie  del  saint  esperit, 
dons  ele  reçoit  doceur  et  enpretgnement  de 
porter  le  fruit  de  boues  œvres.  (Comm.  s. 
les  Ps.,  KichA.  963,  p.  277^) 

EMPREiGNiER,  -  Byner,  -  aignier,  -  ain- 
gnier,  -  enier.  enp.,  amp.,  imp.,  v.  a.,  fé- 
conder : 

Tantost  corn  noslre  dame  l'oi 

De  l'ange  qui  li  disl  ansi 

Fut  elle  San  pins  amprenie. 
(W.^CE,  Conception,  Brit.  Mus.  add.  15G06, 
f»  18''.) 

De  .II.  moris  fu  ma  mère  empreignee. 
(Hf.re.  Leijuc,  Foulq.  de  Cand.,  p.   41,  Tarbé.) 

Fu  ele  sempres  enpreignee 
De  la  celeslial  liguée. 

{ilir.  N.-D  ,  Richel.  818,  f»  10'.) 
PregGo,  empraingnier .  [Gloss.  de  Salins.) 
Comme  pieea  Pierre  le  Maire  eust  séduite 
laditte  Perrelte,  et  tant  tait  par  ses  cauteles 
que  il  la  detlura  et  l'empreingna,  et  en  ot 
un  enfant.  (1377,  Arch.  JJ  110,  pièce  249.) 
Sire,  Jehans  vos  capel.iins, 
C'on  qnide  de  tel  neteé, 
M'a  tolue  ma  casles  ; 
A  premiers  le  bien  m'enseigna 
Et  au  darain  m'enpreigna. 

(St  Jean  Bouche  d'Or,  160,  Weber.) 
Qui  aurait  la  fille  imprégnée 
Que  celluy  a  qui  est  donnée? 

{Therence  en  franc.,  ï"  370^,  Verard.) 
Enpraingner,  faire  prains.  (J.  Lagadeuc, 
Catholicon,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  (Juimper.) 

Pour  avoir  deux  aigneaux  en  mesme 
année,  ferons  empraigner  nos  brebis  dans 
les  mois  d'avril  et  d'octobre,  dont  nais- 
tronl  les  aigneux  eu  septembre  et  février. 
(0.  DE  Serres,  Th.  d'agr.,  iv,  13,  éd.  1605.) 

—  Neutr.,  devenir  enceinte,  devenir 
féconde  : 

Puis  conçut  ele  *t  enpreigna. 
(Wace,  nia  S.  M.  Virg.,  p.  26,  Lniïrche.) 


Pois  enpreigna,  et  ci  conçot. 

(ID.,  i».) 
Anna  conçut  et  enpraingita. 
(1d.,  Concept.  N-Dame,  p.  28,  Mancel  et  Trébn- 
tien.) 

Virge  conçut,  virge  enpreinna. 

(io..  tb.,  p.  49.) 

Adont  asemblent  charnelraeni, 
La  feraele  enpregiie  errantinent. 
(Gerï.,  Best.,  Brit.  Mus.  adJ.  -28260,  f  90=.) 

Li  mantes  muert,  et  celé  enpreigne. 

Od..  il).,  ('91*.) 
Ançols  qu'ele  doie  emprenier. 

(iD  ,  ib.,   r  90'.) 
Quatre  vinz  anz  vesqai  S  irra, 
Puis  l'onçut  ele  et  enpreigna. 
(G.  DE  Coi.Nci,  Mir.,  Hi'chel.  818,  f»  8''.) 
Si  comme  ta  tRrre  brehaigne 
Par  pluie  el  par  rosée  emprnigne. 

(Vie  des  Pères,  llichel.  23111,  P  87''.> 
Brehalgne  fu  longues  Rai-hel 
Puis  enpreigna  el  si  conçut. 
(f.EorF.,.vii.cs/M  du  monde,  Richel.  1526,  f"  33°.) 

Il  fait  empraignier  la  terre  et  croislre 
les  herbes.  {Psaul  ,  Jlaz.  258.  f»  177  r°.) 

—  Réfl.,  emploi  particulier  : 

Néron,  ^e^on,  m,al  esploitas 
Quant  oullre  droit  or  C')nvoitas, 
Quant  ta  propre  raere  tuas. 
Quant  d'une  royne  l'empregnas. 
Quant  home  pour  fume  espousas. 
(Martyre  de  S.  Pierre  et  de  S.  Paul,  Jnb.,  Myst., 
I,  94.) 

—  Empreignant,  part,  prés.,  fécond  : 
Et  seiche  redevient  l'olive 

Qui  doit  estre  empreignant  et  vive. 

(Rose,  5991,  Méon.) 

Pregnantc  of  wytte,  m.  emprait/nant, 
fém.  enipraignante.  (Palsgrave,  Esclaire., 
p.  321,  Géuin.) 

—  Empreigniee,  part,  passé  fém.,  fé- 
condée, enceinte  : 

Son  ppre  la  rnndi  arrière. 

Qui  sor  tolo  rien  l'avoit  chiere, 

Despncplee  tt  ampreigniee. 

(Be.i.,  Troie,  Ars.  3314,  P  \''è*.) 
Sire,  por  vos  snl  montt  iriee. 
Car  je  sut  de  vos  eiipreigniee. 
(De  Richaut,  332,  Méon,  Hom.  Rec,  I.) 

Estant  la  jument  empraignee.  elle 
sera  séparée  d'avec  les  antres.  (0.  DE 
Serres,  Th.  d'agr.,  iv,  10,  éd    1603  ) 

Ainsi  les  brebis  de  la  métairie  eniprni- 
gnees  les  premières,  les  premières  aussi 
aignelent  elles.  (iD.,  ib.,  IV,  13.) 

—  Emploi  particulier,  échauffé  d'un  vif 

désir  : 

Mais  II  a  de  bien  faire  le  cner  si  empregniet 
Qu'il  ne  fait  nul  semblant  d'ourae  cunlraliiet, 
(Roum.  dAliz.,  f"  30'',   Muhelant.) 

EMPREIGNIR,  -  aignir,  v.  n.,  au  figuré, 
grossir  : 

Du  soleil  chant  et  de  l'umor 

La  mirre  engroisse  et  empraigiist  ; 

Du  soleil  corain-  lionime  en    isl. 

(Fabl.  d-Qr.,  Ars.  5009.  f  143'.) 

EMPREINDRE,  -  aiudre,  -  ayndre,  verbe. 

—  Act.,  ûg.,  féconder  : 

Quels  chose  est  ke  plus  apraignet  la  foit 
et   enforst  l'espérance    el   empraignet  la 


EMP 


EMP 


E.Mi' 


chariteit  cum  f.iit  li   humaniteiz  de  Deu  ? 
(S.  Hebn.,  Serm.,   Richel.  24768,  f°  73  r».) 

—  Emprainle,  part,  passé  fém., enceinte, 
pleine  : 

Il  rt-toiirnera  le  plus  tost  qu'il  pourra  a 
Bloys  de\ers  sa  fraime,  a  cause  de  ce 
qu'elle  esl  empraincle,  qu'est  la  choseque 
plus  iliiesiioil  en  ce  monde.  (ISIO.  Néyoc. 
enl.  la  Fr.  el  l'Antr.,  t.  i,  p.  333^  Doc. 
iuéd.) 

Aulcunes  feir elles  sont  prestes  tons  les 
moys  dVslie  empriiinctes.  (t'ALSGRAVE, 
Esclairc,  p.  492!,  Geniu.) 

Agnrdez,  cesie  Irnye  est  grosse...  Se, 
this  sowe  is  f;reat  wi  b  pyK^'e.  —  Je  fraige 
que  ceste  vaclie  snyt  empraincte  :  But,  if 
a  slie  lieest  be  but  lytie  gone,  tliey  say 
empraincle    (1d.,  ib.,  p.  431.) 

Geste  jnnirut  eH  empraynte  de  poulayn. 

—  (este  vacbe  est  empraiule  de  veau.  — 
Ceste  lisse  est  emproyiife  de  jmiues  cbiens. 

—  Ceste  biche  est  empraynU  de  faon.  (Id., 
ib.) 

Les  bestes  brutes  desqu'elles  sont  em- 
preinles  sont  exemptes  de  ces  accouples. 
(Cholieres,  Apresdinees,  v,  f"  181  r»,  éd. 
1S87.) 

EMPREINIER,   VOJr  EMPREIGKIER. 

EMPHEiNTEH,  -  ainUr,  -  ienter,  enp., 
V.  a.,  tracer  l'empreinte,  graver  : 

Nus  ne  puet  mestre  en  sele  ne  en  escu, 
de  quelque  manuiere  que  la  sele  ou  li  escu 
soit,  cliose  cmprienlee  ne  eupastee  ne  je- 
teiche  d'estam.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest., 
l'  p.,  LX.\VIII,  13,  Lespinasse  et  Bounar- 
dot.) 

En  son  cner  prenl  a  recorder 

Le  ilous  [ualiiïieD  et  le  parler 

De  s.T  ilouce  ilanje  an  rorp*  gent, 

Vis  II  <  st  qii'i!   voieemprcsent. 

Tant  ipar)  fj/  en  son  cufr  emprainlee. 

Hc  !  aihonrs,  vous  soies  loee. 

Dist  11  rliastelains  liantement. 

De  voslre  gracieus  présent. 

(.Couci,  3693,  Crapelet.) 

Des  ce  qne  Tui  hors  d'ignorance, 

Kt  c|ui  cnnnui  qu'estoit  honnours, 

Empr,enta  vo  douce  sembhince, 

Paine,  *  n  nion  cuer  loial  amours. 
(Jeh.  tie  Hesdin,  Bail-,  Dinanx,  Trouv.  arlés., 
p.  253.) 

Un(|Mel  l'emprainte  sera  mise  et  emprain- 
lee en  dru.\  taules  de   ])lonc    ()376,   Htalut    ' 
de  la    Corporation  des  orfèvres  d'Amiens,    ! 
aj).  A.    'riiJi-iry,   Mon.    de   ihisl.    du   liers 
étal,  I.  683.) 

Voslre  figire  est  emprientee 

En   mon  rœr. 

it'aslnralel,  ms.  Brni.,  r  57  r".) 
Par  nng  sien  secrétaire  tu  tes  ung  bries  fourmes. 
On  ces  fais  fist  escrire,  bien  furent  evpievies. 
{Geste  des  ducs  de  Bourg.,  4673,  Chron.  belg.) 

—  Marquer  ds  l'empreinte  : 

Dex  !  s'a  mon  cuer  si  emprienté 
Dou  saj"!  df^  la  prant  bianté 
Et  dnu  ris  de  sa  bielle  bouce... 
Kc  lie  li  ne  m'i  puis  tenser. 
(Bacd.  oe  CoNiiE,  li  Prisons  d'amours,  "02, 
Scbeler.) 

EMPREiNTURE,  -  icnture,  s.  f.,  em- 
preinte : 

Comme  le  mireour  reçoit  tantost  toutes 
les  formes  et  les  emprientures  qui  li  vie- 
nent  au  devant.  (Lauk.,  So7nnie,  ms.  Soiss. 
210,  f°  82''.) 


—  Travail  d'ornementation  exécuté  par 
le  procédé  du  moulage  : 

Qnand  fn  un  peu  avant  allé. 
Je  vy  un  verser  long  et  lé. 
Enclos  d'un  firos  mur  bastille, 
Pourtrait  dehors  et  entaillé 
De  maintes  riches  empreintures. 

(Rose,  229,  Borel.) 

Le  texte  de  Méon  porte  escritures. 

EMPRENANT,  empervaul,   empregnant, 
enp.,  adj.,  entreprenant  : 

Mnlt  empernnnz.  mnlt  corajos. 

(Ben.,  fl.  de  Norm.,  II,  231,   Michel.) 
Nuls  n'e.'l  od  armes  pins  puissanz, 
Pltts  hardiz  ne  plus  empernani. 

(Id.,  il).,  II,  10331.) 

Chevalier  sage  e  empernavt. 

(Id.,  î*.,  II.  3S313.) 
Il  n'est  nns  chevaliers  esrans 
Ne  si  bians  ne  si  emprenans. 

{Cher,  as  deus  esp.,  6605,  Focrster.) 
Mnlt  par  fnt  forz  et  vertuous 
Et  enpernani  et  airons. 

(Lai  d'Haretok.   ISS,  Michel.) 

11  estoit  moult  hardis  et  corageus  et  em- 
pernans.  (S.  Graal,  Richel.  245,'>,  f"  203  v.) 

Cbascune  (bete)  est  malostrae    et   de  bant    cner 
[garnie, 
Fiere  et   forte    el  disparse,  empregnans  et  hardie. 
(Doon  deilaience,  1602,  A.  P.) 


Avec  un 


ijidir.  : 


Merveilles  ert  pru2  e  vaillanz 
E  de  granz  ovrcs  enpervanz. 
(Bek..  D.  de  JVorm..  Il,  2651,  Michel.) 

—  Suivi  d'un  infln.  : 

Que  nul  i  ont  as  règnes  conquérant 
Del  rei  servir  si  enpernani. 
(Vie  de  S.  Thom.  de  Cant.,  220,  Bekker.) 

EMPRENDANT,  enp.,  adj.,  entreprenant,, 
hardi  : 

Li  plus  beans  homs  qu'aine  feist  Deus, 
Et  11  pins  enprendans  de  tos. 

(l'arlon.,  2384,  Crapelet.) 

Mais  DUS  ne  vil  tel  chevalier 
Si  hardi  ne  si  emprendant . 

(Guill.  de  Paterne,  SOU,  A.  T.) 

EMPRENDEUR,  enprendeiir,  s.  m.,  celui 
qui  entreprend  : 

L'enpreiidenr.  il368,  Valenciennes,  ap. 
La  Fous,  G/oss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Guides  tu  c'en  liengne  a  cnr 

Celi  qui  emprenl,  or  le  sens. 

Un  très  prant  fait  devant  son  sens  ? 

Nennil,  et  souvent  il  avient 

Qoe,  quant  al  emprendeur  mesvienl. 

Il  n'en   est  ne  plores  oe  plains. 

(Froiss.,  Poh.,  Uichel.  830,  p.  35».) 

EMPRENDRE,  -  ondre,  enprendre,  an- 
prendre,  empanrre,  verbe. 

—  Act.,  entreprendre,  commencer,  en- 
gager, s'engager  dans  : 

Emprendre  fait  nn  parlement 
U  luit  seient  comniunaument. 

(Bek..  0.  de  Korm.,  Il,  17101,  Michel.) 
Por  loi  la  bataille  emprendrai. 

(La  Charrette,  Val.  Chr.   1725,  f°  22'.) 
Pur  amislé  e  pnr  franchise 
Empernei  pnr  mei  cest  servise. 

(Tristan,  III,  p.  50,  Michel.) 


I  Cist  ciamples  devroienl  prendre 

Cil  qui  ades  weulenl  emprendre 
Les  mauvestiez  el  Ips  malices. 

(llenarl,  29321,  Méon.) 
.Seignor,  besoing  fel  mnlt  aprendre 
Et  tel  chose  sovetit  enprendre 
Dnnl  l'en  ja  ne  s'enlremelroil 
.Si  a  besoins  si  pranl  n'estoit. 
I  (Peler,  lienart,  p.  .129,  Martin.) 

Oui  longue  estoire  ad  a  Iraitier... 
Mais  si  la  face  et  si  Vempraine 
Qu'a  droit  en  maint  ço  i|u'il  en  reine. 
(Est.  de  la  guerre  s..  Val.  Cbr.  &M,  f»  1.) 
Mes  li  doulereus  venz  rie  bise 
A  contre  liiî  baiaille  anprise 
Qui  li  conlreint  par  eslovoir 
Toutes  ses  undes  esmovoir. 

(Rose,  Ilichel.  15":;.  f°  M''.; 
Je  sai  bien  qne  je  Ion  ranroie  (le  frein) 
Se  çaieoz  avoil  chevalier 
Qui  de  ce  s'csasl  afichier 
Que  vousisl  ceste  voie  emprendre. 
(llule  sans  fiain,  ras.  Beroe  354,  f  27^) 
Pou  en  voi  qui  s'en  amort 
A  empanrre  la  sainte  voie. 
(liuTtB.,  Nom',  eompl.  d'Outre  Mer,  Jah.,  I.  lio.t 

Celi  qui  le  servise 
Evijrrrnc  ilamors. 
(R.  DE  1.E  PiEKRE,  t'/wiis.,  Bichel.  815,  f°  286''.) 

Et  o  empris  la  parole  por  la  roine.  {Ar- 
lur,  ms.  Grenoble  378,  f"  6'^.) 

Sire,  s'il  vous  plaisoit,  jou  emprendroie 
ceste  besoigne.  (Chron.  de  Rains,  c.  xx, 
L.  Paris.) 

Espérance....  nous  fait  fois  et  hardis  a 
enprendre  jior  lui  ce  qui  pas-e  vertu  de 
home.  (Laur.,  Vie.  et  vert.,  Richel.  22932, 
f»  52''.) 

Demorroit  en  Testât  que  il  estoit  au 
point  que  cis  arbitrages  fu  empris.  (31  mai 
1332,  Cart.  de  Flines,  cccclviii,  p.  833, 
Hautcœur.) 

Il  emprind  le  voiage  pour  alcr  en  Guéries. 
(Wavbin,  Anch.  Chron.  d'Englet.,  t.  1, 
p.  133,  Soc.  de  l'il.  de  Fr.) 

C'esloient  les  folz  regars  et  les  folz  plai- 
sirs que  vous  fireniez  en  celluy  p.ir  qui 
d'amours  vous  ewprensisles  la  voye  et  le 
voyaige.  (Liv.  du  Chev.  de  La  four,  e. 
XXXIV,  Bibl.  elz.) 

Apres  advint  que  le  roi  Philippes  emprit 
et  accueillit  ce  messire  Robert  en  si  grand 
haine.  (Froiss.,  Chron.,  1.  I,  1''  p.,  c.  34, 
Buchon.) 

Adonc  prist  a  courir  et  adonc  commença 
A  emprendre  proesre,  qui  Ions  jours  li  dura. 

(Ctv.,  du  Cnescl.n,  630,  Charrière.) 

A  il  céans  chevalier  ou  baron  qui  pour 
l'amour  de  moy  a  le  bon  droit  que  je  sens 
avoir  ozé  empraïuire  le  cbamp  a  rencontre 
de  Luciou,  lequel  a  tort  et  sans  cause  me 
mect  sus  la  vilenie  que  oy  présent  a  pri'fe- 
ree.  (Hist.  de  Gilion  de  Trasignyes,  p.  ISO, 
Wolf.) 

Que  sans  grande  et  évidente  cause  je 
n'ay  point  empris  ceste  querelle  et  con- 
qiieste.  (0.  DB  LA  MARCHE,  Mém.,  1,  XI, 
Michaud.) 

Je  suis  contente  d'emprendre  Testât  d." 
mariage,  ou  aultre  tel  qu'il  vous  plaira. 
(Louis  XI,  JVomb.,  xxvi,  Jacob.) 

—  Suivi  de  o  et  d'un  infinitif,  dans  le 
sens  d'entreprendre  ou  de  commencer  : 

Et  la  pucele  a  apeler  Vemprisl. 
(Les  Enfances  Guillaume,  Richel.  774.  1°  il  r°.) 


72  EMP 

Si  l'ai  en  mainte  cort  sirie,  ! 

Puis  que  loi  emprise  a  amer.  j 

mre  per.,  Richel.  '2168,  f  2».; 
Quant  il  VenprisI  a  souvenir, 
De  rire  ne  se  pnct  tenir. 
<I!en.  de  BeaL'Jeu.  ti  Biaus  Deseonneus,  4780,  ] 

Hlppeau.) 

Enprisl  il  cesle  ouvre  a  fere.  [Chron.  de 
S.-Den.,  uis.  Ste-Gen.,  f»  1».) 
Au  cos  que  sus  les  melaus  fist 
Jubal  musique  a  faire  emprist. 
(Mace  de  I.A  Charité,  Bible,  ms.  Tours  006, 
f»  5^) 

La  nuit  quant  repos  doivent  prendre 

M'a  fait  aviser  et  emprendre 

A  tretier  de  ceslo  matière 

Si  vous  dirai  en  quel  manière. 

(Clé  d'amour,  p.  1.  Tross.) 
Regardez  bieu   a  qui  vous  emprendrez  a 
l)arler.  {Liv.  du  Ckev.  de  La  Tour,  c.  xxii, 
liibl.  elz.) 

Emprendre  de,  dans  le  même  sens  : 

Pensez  premier  que  telle  cliose  empren- 
nez  de  faire;  car  ja  pieça  ay   oy   dire  que 
cellui   ou  ceulx  qui  les  loinjjtaias  voyaipes 
t>Qiprendent  sont  tenuz  pour  fols  se  premier 
iian'.-vdviseiitaquelfinilz  en  pourront  venir. 
(Hisl.  de  Gniun  de  Trnssignyes,p.  95,  Wolf.) 
Si  j'ai  emplis  en  raa  simple  jeunesse 
De  vous  escrire.  o  très  haulle  princesse. 
Je  vous  supply,  que  par  douceur  humaine 
.Me  pardonnez. 

(Cl.  Mar.,  Ep.,  I,   le  Despourveu  a   mad.   la  du- 
chesse d'Alençon  et  de  Berri,  p.  lli,  éd.    15.t.t.) 

—  Suivi  d'un  infinitif  sans  préposition  : 
Très  humblement  requérant  voslre  grâce. 
De  pardonner  a  raa  trop  grand'  audace, 
n'avoir  emprins  ce  sol  escril  vous  faire. 
(Cl.  Mar.,  Episl.  au  Boij  pour  le  délivrer  de  prison, 

p.  171.  éd.  i:i44.) 

—  AbsoluMieiit,  commencer,  entre- 
prendre : 

Por  fol  venisles  hoi  enprendre 

Contre  me,  en  champ  de  bataile. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  61,  Luzarche.) 
Je  suis  céans  moult  troublé  de  la  mort 
d  une  myenuc  taute,  et  sy  empescbé  en 
mes  besouf^nes,  que  je  ne  scey  par  quel 
bout  enprendre.  (Lelt  de  Ch.  de  Melun  au 
comte  de  Cliarolais  et  d  Guill.  Biche,  14 
avril  1463,  daus  les  Mém.  de  Ph.  de  Com- 
munes, éd.  de  M'"»  Dupont.) 

—  Réfl.,  faire  une  entreprise,  se  lever, 
se  soulever  : 

Puis  fisent  aporter  les  sains;  si  jurèrent 
tous  ensamble  celé  cbose,  et  s'emprisent 
tout  encoutre  le  roi.  (H(s{.  des  ducs  de 
Norm.  et  des  rois  d'Anglet.,  p.  146,  Michel.) 

—  Neutr.,  entreprendre,  empiéter  : 
Que   demandoit  il,  à'cmprendre  sus  ses 

voisins,  et  de  vouloir  conquérir  le  monde 
sur  autruy  ?  (La  Marche,  Mém.,  introd., 
ch.  V,  Micbaud.) 

Dieu  n'emprent  jamais  sur  le  droit  d'au- 
trui.  (Evang.  des  Quen.,  p.  60,  Bibl.  elz.) 

—  Act.,  prendre,  revêtir  : 

Et  pour  ceste  nature  bestial  ke  les  gens 
aucune  fois  emprendent...  {LiArs  d'Amour, 
II,  47,  Petit.) 

—  Act.,  arranger,  conclure  : 

Ne  pus  pour  lors  savoir  la  vérité  comme 
la  pai-x  estûit  emprise.  (Froiss.,  Chron.,  1. 
IV,  c.  3.5,  Bucbon.) 


EMP 

—  Résoudre  : 
Si  emprennententr'eulx  qu'il  ne  retorne- 

ront  en  leur  ville  devant  ce  qu'ilz  aient  fait 
aucun  damage  a  leurs  anemis.  (G.  DR 
Charny,  Liv.  de  cheval.,  ms.  Brux.,f°65r».) 

—  Faire  prendre,  allumer,  enflammer  : 
Troi  cierge  ne  rendissent  mie 
Tel  claitei  c'il  fussent  empris 
De  la  luor. 

(ROB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  589'.)  1 
Il  lui  empristrentU  colierede  son  cheval    ' 

de    feu    grejois.    (JoiNV.,    S.  Louis,   liv, 

Wailly.)  j 

Et  doitle  varletquisertdehorsemprandre 

le  feuf  esdis  novices.  (Racionale  deS.  Claude, 

f»  26  r»,  Arcb.  Jura.) 

I       —  Neutr.,  s'enflammer  : 

Mais  quant  je  l'esgart, 
Trestoz  li  cors  m'emprent  et  art. 
(ROB.  DE  Blois.  Poés..  Riche!.  21301,  p.  531».) 
Bois  qui  soit  tel   qui    puisse  ligiereraent 
emprandre.  (Racionale  de  S.  Claude,  f'âSv», 
Arch.  Jura.) 

—  Infln.  pris  subst.,  action  d'entre- 
prendre, de  commencer,  entreprise  : 

Qu'il  lui  pleust  la  recevoir  avecaues  ly 
en  sa  compagnie  en  Yemprendre  cle  son 
voyage.  (G.  DE  Chastell.,  Chron.  des  D. 
de  Bourg.,  II,  40,  Buchon.) 

Je  luy  souhaite  en  tout  emprendre 
Salut,  On  bonne  et  joye  prendre. 
(1d.  ,  Souhails  au  duc  Charles,  vil,  339,  Kervyn.) 

—  Emprenant,  pai't.  prés,  et  s.  m., 
assaillant  : 

Les  assaillans  ou  emprenans  se  reputent 
plus  fors.  (ORES.ME,  Eth.,  Richel.  204, 
f"  398'.) 

—  Empris,  part,  passé,  entrepris  : 

Qaand  maladie  extrême  luy  ha  fait 
Son  œuvre  empris  demourer  imparfait. 
(Cl.  Mar..  Fpist.  au  Roi,  pour  luij  recommander 
Papillon,  p.  230.  éd.  1506.) 


Fis 


pris,  saisi  : 


Ampris  de  mal  talant,  nng  sopir  ha  gité. 
(Gir.  de  Ross..  1678.  Mignard.) 
La   bonne    femme,    emprinse    de    joye. 
(Louis  XI,  JVom».,  xiv,  Jacob.) 

—  Elre  empris  d,  concevoir  la  pensée 
de  : 


Quel  est  celuy  tant  cbesté, 
Cognoissaût  voslre  graut  beauté. 
Comme  dessus  je  l'ay  comprins. 
Qu'a  vous  aymer  seroil  emprins  ? 

(JuLYOT,  Elégies,  73,  Willem.) 

—  Empris  de  feu,  enflammé,  allumé  : 
...  Et  une    pierre  appellee   abeston  que 

l'en  ne  peut  estaindre  depuis  qu'elle  est 
emprinse  de  feu.  (Boccace,  Nobles  malheu- 
reux, I,  19,  f°  26  r°,  éd.  1515.) 

—  Emprisen  feu,  dans  le  même  sens  : 
Et  fut  toute  la  navire  qui  demoura  em- 
prise en  feu  et  en  flame.  (J.  d'Arras, Jlfeius., 
p.  187,  Bibl.  elz.) 

—  Empris,  sans  complément,  allumé, 
enflammé  : 

Elle  duc  partist  hors  de  son  siège:  et  le 
roy  d'armes,  en  baisant,  et  s'agenouillant, 
luy  bailla  son  cierge,  allumé  et  empris. 
(O..DE  LA  Marche,  Mém.,  l,  15,  Michaud.) 


EMP 

Y  avoit  ung  tabernacle  de  bois  lequel  es- 
toit  tout  plain  de  cierges  emprins.  (J.  Au- 
BRIO.'*,  Journ.,  1498,  Larchey.) 

—  Fig.,  épris  : 

Adoncques  vit  la  dame  qu'il  estoit  empris 
de  son  amour.  (J.  o'Arras,  Melus.,  p.  19, 
Bibl.  elz.) 

Pat.  lorr.,  ampanre,  allumer,  en  parlant 
du  feu. 

EJiPUENEEUii,  empreneur,  empernour, 
s.  m.,  celui  qui  entreprend  : 

Moult  de  contens  muevent  es  bones  vi- 
les de  commune  por  lor  tailles,  car  il  avient 
souvent  que  li  rice  qui  sunt  gouverneur  des 
besougnes  de  le  vile,  metent  mains  qu  il 
ne  doivent,  eus  et  lor  parens.  et  déportent 
les  autres  rices  homes,  porce  qu'il  soient 
déporté,  et  ensi  quort  tous  li  fres  sor  le 
commun  des  povres.  Et  par  ce  ont  esté 
maint  mal  fet,  porce  que  li  povre  ne  le  vo- 
loient  soufrir,  ne  il  ne  savoieut  pas  bien  le 
droite  voie  de  porcacier  lor  drois,  fora  que 

i  par  eus  corre  sus.  Si  en  ont  li  aucun  esté 
ocis,  et  les  viles  malmises  par  les  faus  em- 
preneurs.   (Beausi.,  Coiit.    de  Beauv.,  ch. 

\    L,  10,  Beugnot.)  Impr.,  empruneurs. 

Sur  tielx  maintenours,  empernours  et 
conspiratours.  (Slat.  d'Edouard  lll,  au  iv, 
impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

Mais  se  séjourner 
Vouloit  l'ost,  fay,  pour  ton  honneur. 
Qu'avec  le  premier  empreneur 
Ailles  sans  faire  demeurée. 

(Liv.  des  cent  bail.,  ix,  S.-Hilaire.) 

Metius  est  celui  qui  a  esté  cause,  machi- 
neeur  et  empreneeur  de  ceste  bataille.  (Ber- 
SUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Genev.,  1»  18».) 

Qui  ont  esté  les  principaulx  cause  et  em- 
preneurs.  (rroufti.de Gand, Append., Chron. 
belg.,  p.  178.) 

EMPRENiER,  V.  a.,  enduire  de  vernis: 

Pour  emprenier  le  pignon  que  Pierre  de 
Bioisfieles  pourtraist.  (1319-27,  Arch.  hos- 
pit.  de  Paris,  II,  p.  66,  Bordier.) 

ESiPRENT,  voir  Empreu. 

EMPRENTiF,  enp.,  S.  m.,  apprenti  : 
Cil  est  emprenlii  ravisez. 
(J.    DE    PRIOBAI,  Liv.    de    Yegece,  Richel.   1601, 

f°  21*'.) 

Se  Venprentiz  se  deffuit  ou  se  son  maistre 
le  veut.  (1336,  Arch.  JJ  7U,  f»  14  v°.) 

EMPRES,  enpres,~ez,-eis,  ampr.,  anpr., 
enpries,  emprex,  emprest,  einbres,  prép.^ 
après  : 

Enpres  la  messe. 

(.Les  Loh.,  Vat.  Urb.  375,  l"  16''.) 

Cil  fu  quens  d'Oa  enpres  ann  père. 

(Rou,  3"  p.,  1031,  Andresen.) 

Enpres  icelz. 

(Cant.  des  Cant.,  Richel.  1.  2297,  fin.) 

Aerst  la  meie  aneme  empres  tei,  mei 
reçut  la  tue  destre.  (Liv.  des  Ps.,  Cam- 
brîdge,  LXII,  9,  Michel.) 

Empres  matines,  (xn'  s.,  ms.  Charlevilli- 
202,  bas  du  feuillet  de  garde.) 

Enpres  leur  mort.  (1261,  Arch.  J  1124, 
pièce  2.) 

Enpres  lor  serement.  (1266,  la  Couture, 
Arch.  Sarthe.) 

Ampres  mon  deces.  (1271,rEau,Tachain 
ville,  Arch.  Eure-et-Loir.) 


EMP 

Emprei  son  deces.  (1276,  Fontevr.,  ano, 
tit.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

Empres  mont  altercations  de  paroles. 
(Ii79,  Car  t.   des   Vaux   de    Cern.,    Arch. 

Seine-et-Oise.) 

Empres  lor  deces.  (1279,  Barzelle,  Arch. 
Indre,  H  112.) 

Enpres  la  feste  seint  Julien.  (1281,  la 
('outure,  Arch.  Sarthe.) 

Enpreis  la  feste.  (130i,  Fontevr.,  anc.  tit., 
494,  Arch.  .Maine-et-Loire.) 

Empreis  la  saint  Martin.  (1321,  Cart.  de 
S.  Valm.,  f»  90  V»,  Arch.  Seine-Inf.) 

Adien  vous  dy.  car  je  m'en  voys 
Toarner  le  rost  en  la  cuysine. 
Lu  00  je  mengeray  des  poys 
Efitpres  une  bonne  gt^line. 
(Farce  du  Gaudisseur.  Anc.  Tti.  fr.,  II,  302.) 

—  D'empiYs,  après  : 

Et  d'empres  icel  don  fet  si  sollempne- 
ment. ..  il  estoient  entré  en  sesine... 
(Mai  1289,  Cart.  des  Vaux  de  Cernay,  Arch. 
Seine-el-Oise.) 

—  Empres  ce  que,  après  que  : 

Et  ampres  ce  qui  fu  resuscitez  il  fii  bap- 
tizé.  (Vita  Pair.,  ms.  Chartres  371,^107^.) 

—  Auprès  de  : 

Un  courtil  assis  eiîîftres  le  nieson  Lorens 
Ponchehart.  (Cft.  de  1270,  Beauvillé,  Doc. 
concern.  la  Pic,  III,  159.) 

Si  comme  qui  teudroit  une  petite  chan- 
daille  alumee  empres  une  grant  torche  de 
cire.  {Cours  de  la  lune,  Richel.  248D,f''9r<'.) 

L'ospital  St.  Jaques  des  pèlerins  nouve- 
lement  fondé  a  Paris  emprez  la  porte  Sainct 
Denys.  (1.326,  Archiv.  hospit.  de  Paris,  I, 
100,"Bordier.) 

La  tournelle  ampres  la  grant  chanbre. 
(  1335,  Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.KK 
3",  f  274  r°.) 

Il  s'arrestoit  et  deniouroit  em,pres  sa  très 
saincte  mère.  {De  vita  Christi,  Richel.  181, 
f  46'.) 

Fut  prins,  en  son  lyt,  de  nuyt,  empres 
sa  femme.  (J.  Chartier,  Chron.  de 
Charl.  VII,  c.  26,  Bibl.  elz.) 

Et  menrs  de  soyf  empres  le  puys. 
{Déliai  de  deux  Damoys-,  Poés.  fr.  des  XT*  et  iti's., 
V,  29-2.) 

Empesctia  de  petits  enfana, 
Qni  seront  toosjours  demandans 
Et  crians  empres  nostre  oreille. 
{Complainte  du  Nom.  Marié,  Poe»,  fr.  des  \i'  el 
svi*  ».,  IV,  11.) 

—  Sur  : 

Fili  Vivien,  or  praorai  de  ton  poil 
Et  de  la  char  des  ongles  de  tes  dois. 
Oui  plus  sont  blans  que  ermine  ne  nois  : 
Empres  mon  cuerles  lierai  eslroit. 
Ses  reverrai  as  fesles  et  as  mois. 
{Effanees  Vivien,  Richel.  1418,  f»  18i  t'.j 
La  haire  Test  enprei  ton  cors. 
{Vie  du  Pape  Grégoire  le  Grand,  p.  83,  Lniarche.) 

Et  avoit  vestu  desoz  sa  robe  por  l'amor 
de  Damedeu  la  haire  enpres  sa  char  nue. 
{Artur,  Richel.  337,  f-  250'».) 

La  haire  adea  empres  sa  char.  {Vies  des 
Hermites,  ms.  Lyon  698,  f»  7  t«.) 

—  D'empres,  auprès  de  : 

D'empres  la  herse  du  pont.  {Compt.  de 
r.irarl  Goussart.  1400-1402,  Forteresse, 
VIII,  Arch.  mun.  Orléans.) 


EMP 

Et  d'empres  eul.x  tu  voys  l'infaœe  chien. 
(Palsgrave,  Esclairc,  p.  821,  Géniu.) 

—  Empres  de,  dans  le  même  sens  : 

Et  vint  arriver  empres  de  Coloingne. 
(■Palsgrave,  Esclairc,  p.  821,  Génin.) 

—  Par  empres,  auprès,  du  côté  de  : 

En  trespassant  par  emprez  le  recept 
dessusdit  ou  estoit  le  chastellaiu.  (J.  d'AR- 
RAS,  Melus.,  p.  104,  Bibl.  elz.) 

—  Adv.,  après,  ensuite  : 

Empres  lo  Tidren  celles  duaes. 

{Passion,  421,  Diei.) 
Enpries  oi  Rrans  nslpmens 
Si  comme  d'ours  et  de  serpens. 

(MousK.,  Chron.,  8302,  Reiff.) 
La  nuit  anpres   lor   apparut   li  angeles. 
(.Maurice,  Serm.,  Richel.  24838,  f»  13  v».) 

Troys  jours  anpres.  (15  fév.  1518,  Regl. 
des  cons.  d'Agen,  Arch.  mun.  Agen.) 

Un  an  et  demy  ampres  il  donna  encor  un' 
autre  bataille.  (Brant.,  Grands  Capit.,  1.  I, 
c.  XXVII,  Bibl.  elz.) 

Que  si  on  se  laisse  trop  aller  a  sa  fiance 
(de  Mars),  et  ne  fasse  on  cas  de  l'advan- 
tage  qu'il  vous  a  donné  une  fois,  il  le  vous 
oste  bien  ampres.  (1d.,  des  Duels,  Buchon.) 

—  En  empres,  ensuite  : 

Et  en  enpres  le  dit  prior  requist.  (Arch. 
J  1024,  pièce  42.) 

—  Ci  empres,  ci  après  : 

Si  com  vos  orroiz  a  délivre 
Conter  ci  ampres  an  cest  livre. 
{Prologue  d'une  hist.  de  Phil.-Aug.,  67,  Romania 

VI,  p.  497.) 

Dont  cy  amprez  i!st  fait  mention,  {iett. 
de  1396,  ap.  Lob.,  II,  672.) 

Voulons  tenir  nos  coustumes  et  droits 
cy  emprest  déclares  par  la  manière  que  cy 
emprest  sont  escripts.  (1427,  Bourgeoisie  de 
Boussac,  Coutumes  locales,  p.  129.) 

—  Empres,  adv.,  auprès  : 

En  la  chambre  d'anpres.  (1471-72,  Compt. 
du  B.  Bené,  p.  280,  Lecoy.) 

—  Ici  empres,  ici  près  : 
Elle  demenre  icy  fmpres. 

{Moral,  d-ung  Emper.,  Anc.  Th.  fr..  Ht,  142.) 

—  Empres,  à  peu  près  : 

La  Porcherece  et  les  apartenances  en 
vaillance  ou  emprex  de  trois  cens  livrées 
de  terre  a  digenois.  (1261,  Pr.  de  l'H.  de 
Bourg.,  II,  p.  xxvi.) 

Empres,  prép.  et  adv.,  est  encore  usité 
dans  le  centre  de  la  France  et  à  Guer- 
nesey. 

EMPRESENT,  adj.,  présent  : 

La  dame  de  Fayel  ooit 
Les  parolles  dont  joie  avoit. 
Car  li  chastelams  empresent 
Veoit,  et  dedeng  son  cuer  sent 
Que  plus  ne  se  poet  destourner 
Qne  il  ne  li  convienne  amer. 

(Couci,  1365,  Crapelet.) 
Lors  estoit  ilec  empresente 
La  dame  de  Han;;est  pour  voir, 
Qni  dist  qu'elle  l'iroit  veoir. 

(»..  2792.) 

EMPRESSE,  S.  f.,  presse,  calendre  : 
Cession    de    une  empresse,  six  paires  de 
forches,  trente  quatre  estoffie  de  cardons 


EMP 


73 


et  tout  ce  qui  s'ensuit  au  mestier  de  ton- 
deur. (28  déc.  1534,  Arch.  Douai,  Beg.  aux 
Actes,  f»  209.) 

EMPRESSEMENT,  S.  m.,  prsssion,  serre- 
ment, action  ; 

Que  soit  en  miloenes  entre  deux  estoiles 
bones,  ou  en  conjnnction  de  l'empresse- 
ment, ou  ensemble  le  soleil,  ou  ensemble 
son  regart.  {Hagins  le  Juif,  Richel.  24276. 
fo  42  v°.) 

EMPRESSER,  -  ssîer,  enp.,  anp.,  verbe. 
—  Act.,  presser,  serrer  de  près,  fouler, 
harceler  : 

Hardres  Yempresse  qni  tint  lo  brauc  a'acier, 

Car  ïolenliers  li  toUist  il  le  chief. 

(Garin  le  Loh.,  i'  chans.,  ii,  p.  132,  P.  Paris.) 

Ja  ne  serai  de  Turs  si  enpresset 

Que  je  ja  fuie  por  home  qui  soit  ne». 
{Li  Covenans   Vivien,  22,  ap.  Jonck.,  Gtill.  d'Or.) 

Et  ge  sni  trop  de  bataille  enpressez. 

{li..   36.) 

Son  seiîjnor  vit  maternent  atirié 

Et  empresse  des  envers  losengiers. 
(Charroi  de  Urnes,  3S0,  Meyor.  »i-,  P-  251.) 

Mee  la  |ineur  point  ne  li  cesse, 

Ainz  la  tient  touzjors  el  enpresse. 
(Vie  des  Pires,  Richel.  23111,  f  138''.) 

Entoar  l'enfant  ot  raoalt  grant  presse. 

Chacun  le  porsait  et  empresse. 
(J.  Le  Marcuant,  Mr.   de  N.-D.,  ms.  Chartres, 
f»  9'.) 

Va  si  cens  dedans  empressant 

Qu'il  se  rendent,  sans  eus  escondre. 

Et  il  fait  toute  la  tour  fondre. 

(GiiART,  fioy.  tiga.,  9290,  W.  et  D.) 

Quant  Renaut  ot  receu  le  chastel,  il  se 
contint  laschement  et  nicemenl  ;  de  quel 
li  Turc  s'aperçurent;  si  les  comencerent  a 
enpresser  au  plus  que  il  porent.  {Est. 
de  Eracl.  Emp.,  xxvii,  2,  Hist.  des  crois.) 

Li  emperere  fist  faire  le  feu  greignor  et 
plus  ard;int,  et  le  fist  o  les  forches  de  fer 
forment  empresser  vers  le  feu.  {Vita  Patr., 
ms.  Chartres  371,  f»  99  v».) 

Les  tourbes  remprfssoien{.(GuiART,  Bible, 
Luc,  ms.  Ste-Gen.) 

Se  ta  dame  se  siet  en  priesse. 
Garde  que  dus  trop  ne  lenpriesse, 
Aidy  li  k'elle  en  soit  hors. 
(Jacq.  d'Am.,    Art.  d'am.,   ms.  Dresde,   Kôrl., 
188.) 

Danois  empressent  Do,  la  maie  gent  desvee. 

{Doon  de  Maience,  8869,  A.  P.) 
Les  sourcis  de  ses   ieus  seront  empresses 
et   ses    narines   longues.  [Hagins  le  Juif, 
Richel.  24276,  f  12  r».) 

A  ce  mot  le  venin  aa  corps  lui  estoffa 
Si  qu'a  terre  quey  et  la  mort  {'empressa. 
(Ciperis,  Richel.  1637.  f  102  ï°.) 
Qu'elle  (la  maison)  ne  soit  pas  trop  en- 
close ne  empressée  entre  maisons.  {Probl. 
d'Arist.,  Richel.  210,  f»  39^) 

Le  pois  de  Ethyope  qui  estoit  soz  icele 
forsenee  calor  fu  en  itel  manière  enpres- 
sez qu'il  ne  la  pout  endurer.  {Chron.  de 
Fr.,  ms.  Berne  590,  f°  8'.) 

Nul  n'en  povoit  approuchier  ne  les  em- 
presser. (Grand.  Chron.  de  France,  Gestes 
du  roy  Charles  V,  lx,  P.  Paris.) 

Anpressera  moi,  tu  me  presseras,  (xiv* 
s.,  Darmesteter,  Glosses  et  Glossaires  fte- 
breux-français,  1878,  p.  38.) 

Les  bons  haubers  doivent  avoir  les 
mailles  empressiees  l'une  sur   l'autre,  affln 

10 


74 


EMP 


EMP 


lue.  sitosl  on  nfi  1ns  piiist  percier.  (Crist. 
dePizan,  Charles  K,  2«p.,ch.32,Michaud.> 

Gayiis  Marciis...  sn  trouva  une.  fois  en 
une  bataille  monlt  empresoé  de  ses  anemis. 
{\D.,PoUcie,Ars.  2C86,  XLIII.) 

Car  se  monlt  de  pfperilzesloient  en  ung 
lieu,  pourtant  ne  empresseraient  \\  aucune- 
ment ee  lien  leqnel  tonleffois  ne  ponroit 
contenir  sneres  de  creiilnres.  (Citron,  et 
hisl.  saint,  elprof.,  Ars.  3315,  f »  5  r».) 

Et  ocist  et  delranclia  tous  ceulx  qui 
VempressoientAIsInire  de  Troye  la  grant, 
ms.LyonS23,  f»  6o''.) 

Se  il  se  sentoit  aucunement  empressé 
desaii=  AUpmaus.  (.1.  de  Troyes,  Chron. 
scand.,  p.  238.  éd.  1020.) 

Tntero,  is,  ivi,  ilntn,  entasser,  empresser, 
arrengier.  {Voc.  lai.  fr.,  1487.) 

Hz  sont  fi  fort  empressez  ensemble  qu'ilz 
ne  se  peuvent  poynt  séparer.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  532,  fii'^uin.) 

—  Tourmenter  : 

Car  je  sii  liren.  drst  l.i  déesse, 
Pont  vient  ti  mans  qui  si  l'rmprcsse. 
(RiCH.  DF,  hoiiu>,v..    la  Panihcre  d'amors,  Richel. 
24432,  I*  Ifin'.) 

Densl  il  pslrc  iiiorl  Ipssié 
Tant/"»  (te  j.'r.inz  rops  rrtpressié. 
(J.    Le    Marcb.i.vt,    ilir.  de  N.-D.,  ms.  Chartres, 
!'  30».) 

Par  desus  lot  ce  encore  estait  i\  empres- 
sii-z  d'un  autre  mal.  {Chron.  de  S.  Den., 
nis.  Ste-Gen.,  f°  Soi".) 

Onqnes  pour  ce  ne  ta  lessa 
Le  deable,  mes  Vempressa 
Et  la  Iraveilla  rterreoliief 
El  par  le  bras  et  par  le  cliief. 
(Dial.  de  S.  Grég..  ms.  Evrcnj.  f»  20  r°.) 
E  avaunt  ces  heures   le    eussoms  nous 
fait,  ne  fcnssent   auliunes   pentz  qe  nous 
empressèrent  ntrajonpenient.(Lî'6.  Cuslvm  , 
I,  198,  27  Edw.  I,  Ror.  brit.  script.) 

Attcro,  encasser,  empresser  ou  enlirisser. 
(,1.  I;AGADEt'C,  Cnihuliron.  éd.  Auffret  de 
Qnoetqueueran,  liibl.  Quimper.) 

Nous  devons  bien  sonlager  nos  pro- 
eliaiiis,  quand  nous  les  vovons  estre  gre- 
vez et  empressez.  (C.ALV.,Serm.  s.  le  Dén- 
ier., p.  732'',  éd.  1567.) 

De  tant  d'ennais  empresse 
Ad  Seiçne-T  je  m'.Tdressay. 
(("..  Dlrant,  MeuL,   Iniit.  du  Ps.  xvii.    éd.  1594.) 

—  Graver,  Imprimer  : 

Li  frère  de  celui  orent  fait  un  pain  desoz 
les  cendres  et  ohlieit  empresseir  a  lui  l'en- 
senge  de  la  croix.  (Dial.  S.  Greg.,  p.  49, 
Foersler.) 

Coronne  d'or  fn  scur  son  mitre  empressé 
de  signe  de   sainteé.    (Bible,    Richel.  901, 

r°  o9»:) 

Et  a  droit  jngier  s'aparelle 

El  orJonnel  a  son  talent 

Les  formes  qn>lle  arnil  avant 

Empressées  en  sa  mémoire. 
iCoiLiol.  de  Boece,  ms.  Berne  363,  f"  63  r°.) 

(Livres)  eseriplez  on  enpressez.  (Slat.  de 

Itichardill,  an  i.in.pr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

Empresser,  enficln-r,  imprime.  (J.  Laga- 

DEiR,  Cathol  ron,   éd.    Auffret   de    Quoet- 

qncuerau,  Bibl.  Quimper.) 

-  Exprimer  : 
Car,  se  raensr.nge  n'empressons, 
Morz  ierl  a  Itains.  en  celui  terme, 
Li  paslres  qui  les  rois  ronfcrme. 

(G.  r.uuiiT.  Roy.  lign.,  II,  30S2,  Buchon.) 


—  Neutr.,  s'empresser  : 

Et  pool  passer  fii  praot  la  presse 
E  la  gent  nnilt  d'aler  empresse. 


Utou,  1036S,  Plnqnct.) 


Les  bons  qui  peu  volontiers  empressent. 
(A.  CiiABTiER,  Quadr.  inv.,  OEuv.,  p.  414, 
éd.  1617.) 

—  Infin.  pris  subst.,  choc,  lulte  : 

La  vessiez  a  Vewfre.'isier 
Armes  acérées  bessi  r. 

(GuiABT,  Roy.  lign..  2244,  Bnclion.) 

—  Empressé,  part,  p^ssé,  qui  a  beaucoup 
de  pratiques,  auprès  duquel  il  y  a  pre.i^se  : 

Ainsi  est  il  de  plusieurs  qui  veulent  avoir 
des  médecins  les  plus  empressez,  et  qui 
ont  plus  de  pratique,  et  soudain  ils  se 
plaignent  de  leur  courte  visite  et  de  les 
avoir  si  peu  auprès  d'eux.  (JouB.,  Err. 
pop.,  l"  p.,  I,  11,  éd.  1387.) 

Morvan,  empresser,  mettre  en  forme, 
dresser  en  coiiiprimanl  ;  empressé,  op- 
pressé par  suite  de  difficulté  de  respira- 
tion. 

EMPRESSOR,  -onr,  s.  m.,  impriineur  : 

Pur  ascun  escrivener,  alluminour,  liour 

ou   empressour,  autrement  dit  ini|irintour 

de  tielx  livers.  {Stat.  de  Richard  lll,  au  i, 

impr.  golh.j  Bibl.  Louvre.) 

EMPREST,  s.  m.,  emprunt  : 

Celui  de  qui  la  chose  est,  et  a  qui  l'on 
la  requiert  a  emprest,  ne  la  [irestera  ja  se 
il  ne  viaut.  (j4ss.  deJér.,  1,  l'j3,  lieuguot.) 

EMPRESTANCE,  fiîp.,  S.  f.,  emprunt  : 
La  raison  des  enpreslanccs  et  des  aveirs 

qui  vont   sur  mer.   (Ass.   de   Jér.,   Il,  42, 

Beugnot.) 

EMPRESTOR,  S.  m.,  emprunteur  : 
La  seureté  que  l'on  peut  faire  ferme  et 
estable  a  celui  qui  preste,  de  ce  que  il 
prestra  ou  fera  pre?ter  est  teil  :  que  l'em- 
prestor  doue  bourgesies  tranches  et  quites, 
s'il  les  a,  en  guagerie,  a  lerme  nioti.  (Liv. 
de  Phil.  de  A'ai).,  Ass.  de  Jér.,  t.  I,  p.  850, 
Beugnot.) 

1.  EMPRESURE,  evp.,  S.  f.,  syn.  d'em- 
prise,  entreprise  : 

Car  de  foie  enpresure,  ce  sachiez  vraiement. 
S'il  en  chiet  bien  a  un.  il  en  meschiet  a  cent. 
(J.  Bon.,  Sa.T.,  lxxv,  MicheLl 
Quant  Anbuîn  le  voit  de  de".:l  lire  sa  hure. 
Il  voit  bien  que  fali  a  a  son  evipresnre. 
(Hiil.  de  Cer.  de  Btat>..  Ars.  3144.  f»  254  r»  ) 

2.  EMPRESURE,  S.  f.,  présure  : 
Coagularc,  mettre   empresvre.  (Pet.  Vo- 

cab.  làt.-franc.  du  xiii'  s..  Chassant.) 

EMPRESURER,  V.  a.,  faire  cailler  au 
moyen  de  la  présure  : 

Le  laict  que  nous  nommons  cmpresitré, 
est  le  laict  auquel  de  nouveau  on  a  meslé 
la  présure,  et  lequel  est  mangé  avant  qu'il 
soit  caillé.  (Grevi.n,  des  Venins,  li,  12,  éd. 
1568.) 

EMPREU,  -  pretif,  -  preux,  -  prun,  - 
prent,  -  prut,  am  ,  adv.,  en  premier  lieu  : 
Je  commenclierai  voleuliers 
Enipren. 
(Adau  de  i.a  Halle.  U  Gieiis  de  Bob.  et  llar., 
p.  38",  Cousseœaker.) 


E.VIP 

Empreti,  cl  deni,  et  trois,  et  qnalre, 
El  cinq,  et  six. 

(falhelin,  p.  36,  Jacob.) 
Vecy  pour  enipreuf 
Le  chnpperon  deulx  escus  franc. 
(Moralilé  des  Eiil'aiis  de  Maiiilenant,  Ane.  Th.  fr., 
III.  54.) 

GRIFFON. 

Empreu 

OnU.LART. 

Et  deux 

BRAYART. 

Kl  trois 

CLAQCEDENT. 

Et  quatre. 
(Greban',   itist.  de  la  pass.,  2-2844,  G.  Paris.) 
Ma  maislresse 
Dit  veriié  :  il  n'y  sçail  rien  ; 
El  les  antres  lesontinenl  làcn. 
Entendez  vous,  c'est  pour  f»j;jrfK. 
(Grincore,  le  Jeu  du  Prince  des  Sotz,  la  Farce, 
p.  285,  Bibl.  elz.) 

Emprent,  premier,  fyrst.  (Du  Guez,  An 

Introd.  for  lo  lerne  la  speke  frencb  trewly, 

à  la  suite  de  I'alsgbave,  éd.  Géniu,p.  928.) 

Et  ce  pour  ampreux.  Segondement.  (Bo- 

NivARD,  Adv.  el  dev.  des  leng.,  éd.  1819.) 

Emprtit,  pour  eiiprtit,  quand  on  com- 
mauce  a  compter  au  lieu  que  plusieurs 
disent  :  El  un.  (Trippault,  Vict.  fr.-grec.) 

On  lient  que  si  celny  qui  a  le  hoquet» 
conte  son  premier  hoquet,  en  disant  uu  ou 
empriin,  il  n'aura  que  celuy  la.  (Liebault, 
Mais.niisl.,  I.  I,  c.  XII,  éd.  1596.) 

Le  simple  de  ce  mot,  preu,  est  très  em- 
ployé en  langage  d'écolier  pour  désigner 
le  premier  à  jouer  dan.s  les  jeux. 

Suisse  rcm.,emp)o,  en  premier  lieu,  em- 
ployé dans  une  ronde  populaire. 

Cf.  ESPBEU. 

EMPREUF,  voir  Empbeu. 

EMPRIENTER,  VOir  EMPREINTEB. 
EMPRIENTURE,  VOir  E-MPREINTURE. 

EMPRiER,  emproier,  enpreer,  v.  a.,  prier: 

Sa  bone  mère 
Lor  emproia  quant  s'empartirent 
De  H,  quant  il  au  tornoy  vinrent, 
Que  il  fussent  carde  de  lui. 

(Gi//cs  de  Chin,  211,  Reiff.) 

llluc  Vetiprrai  pur  l'amur 
Jobao. 

(S.  Edward  le  conf..  3563,  Lnard.) 

—  Emprier  de,  rechercher  ardemment 
telle  chose  : 

Et  cil  qui  volentcs  emproie 
D'amours  et  d'armes  et  d'ounoiir. 

(Ph.  Mol'sk.,  Chron.,  30160,  Reiff.) 

1.  EMPRiMER,  V.  a.,  enduire: 
Emprimez  par  deux  foiz  les  murs  dicelle 

chapelle  du  costé  des  voirrieres,  depuis  le 
siège  jusqu  a  l'enichappement.  {Compte 
Jeh.  Gilon,  1399-1400,  Arch.  KK  264-266.) 

2.  EMPRiMER,  V.  n.,  dominer,  primer  : 

Par  le  m.'il  c'on  voit  emp'imer 
Piert  on  la  liere  d'outre  mer. 
Et  sneffre  Diiis  qui  ti  tirant 
Mainenl  son  puepte  si  tirant. 
(Bacd.  de  Cond.,  U  Contes  dou  l'el.,  141,  Schelcr.) 
Par  mesdit  l'envenimé 
Sont  tout  mal  au  siècle  enprimé, 
En^'eautet  planté  et  repris. 

(1d.,  /(  Contes  dou  Dragon,  257.) 


EMP 

EMPRixsK,  voir  Emprise. 
EMPRixToiR,  s.  m.,  poinçon,  burin  : 

En  pon'îes  ou  en  emprintoirs. 
En  rigles  on  eo  rigleoirs. 

{De  la  Maaille.   Uicliel.  837,  f°  176''.) 

1.  EMPRis,  S.  m.,  prisi?,  entrée  en  pos- 
session? 

Est  est.ibli  que  toutes  manières  d'oblif;<i- 
tions  qui  se  feroii-ut  imroouseil  ilouuiaistre 
et  dou  covent,  et  de  cominsilioiis,  et  de 
change  d'une  pocescion  a  auire,  et  di;  tout^'s 
manières  dVmpris.et  de  toutes  manières  de 
procurations  qui  a  riens  puissent  estre  va- 
lables, soient  huiees  de  la  dessus  dite 
bulle,  {lieijie  des  liospit.,  Riebel.  1978, 
f»71  r».) 

2.  EMPRIS,  S.  m.,  associé  : 
Dodequins  meismes,   qui  estoit   ses  em- 

pris,  seniout,  par  la  foi  et  par  l'alliance 
qu'il  U  avoit  fête,  qu'il  le  secourust.  (GniLL. 
DE  TïR,  I,  419,  p.  Paris.) 

EMPRISE,  anprise,  emprisse,   empriiise, 
inprise,  s.  f.,  entreprise  : 
Bien  et  hardieraent  ont  fourni  lor  emprise. 

(B.  de  Comman-his,  "2S32,  Scheler.) 

Hz  ne  mettoient  nulle  doubtH  que  bien 
ne  venist  a  cliiet  de  sa  besougue  et  ein- 
prinse.  (W.wiii.v,  Aiicli'eii'i.  Citron.  d'En- 
glel.,  t.  1,  p.  154,  Soc.  de  l'II.  de  Fr.) 

Requeroit  leur  confort  et  aide  pour 
venir  au  dessus  de  son  emprinse.  (Mo.N'S- 
TitKLET,  Citron. ,1.  1,  au  1413,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

En  l'an  mil  quatre  cent  seize...  fut  des- 
couverte secrètement  l'einprinse  du  sire  de 
Pois  et  ses  couiplici's  au  prevost  de  Paris. 
(Cousi.NOT,  Geste  des  nobles,  p.  160,  Valet.) 
Tant  tarde  on,  qu'on  fault  a  Vemprhe. 
(Vn.LO.x,  Bail,  des  Prvv.,  p.  U9,  Jouaust.) 

Leur  sera  force  de  tenir  bon  nombre  de 
gens  de  ceste  part,  que  aidera  asses  a 
nostre  anprise.  tCorrtsp.  del'emp.Maximi- 
Uen  V  el  de  alarg.  d'Autr.,  t.  11,  p.  32, 
Doc.  inéd.) 

Car  Dieu  Cessons  sa  grand'maiu 

Conduisoil  tout  le  dessaiu 

Et  l'emprùe  des  fiielleà. 

(R.  Bf.[,leao,  Poés.,  I,  118,  Goaverueur.) 
€e  n'est  le  tout  de  faire  graut  emprinte. 
Mais  c'est  beaucoup,  quant  elle  est  liieu  comprinse. 
<J0LT0T,  Eleg.  de  la  belle  fille,  p.  u2,  Willem.) 

—  En  t.  de  chevalerie,  les  emprises 
étaient  des  jontes  entreprises  par  quelque 
chevalier  particulier,  qui  portait  durant 
un  mois,  six  mois  ou  un  an,  au  bras,  à  la 
jambe,  sur  son  chaperon  ou  en  quelque 
autre  endroit  le  signe  de  son  emprise,  qui 
était  une  écharpe,  une  manche,  un  garde- 
bras,  une  chaîne,  une  étoile  ou  quelque 
autre  marque  semblable,  d'où  vint  le  nom 
d'emprises  que  l'on  a  donné  aux  devises. 
(Menestrieu,  de  la  Chevalerie  anc.  et  mod., 
p.  236,  éd.  1383.) 

—  Entreprise  hostile,  attaque,  violence, 
empièteiiieiit  : 

Qui  fayt  inprise  sus  persone  qui  soyt. 
(13j9,  Arch.  de  Fribour;;,  i''  Coll.  des  lois, 
n»  38,  f  13  V».) 

Nous  les  garderons,  de£fendrons,  et  les 
préserverons  de  toutes  emprises,  forces, 
violences,  outrages  ot  moleotes,  de  uostre 


EMP 

pouvoir.  (Placard  tonchanl  les  monnayes, 
monopoles,  etc.,  7  oct.  1.531.) 

—  Partie,  en  terme  de  jeu  : 
Lesquelz  jouèrent  une  autre  emprinse 

laquelle  di^rreniere  emprinte  ou  passade 
iceii.x  .Millas  l't  i:;a.~al  qui  aï'oieut  perdu  la 
première  emprinse  gaguereut.  (143i,  Arch. 
JJ191,  pièce  49  )  ;  j 

—  Gens  d'emprise,  hommes  bons  pour 
un  coup  de  main  : 

Si  fut  bien  merveille  que  mal  n'eu  ad- 
vint, couime  il  en.~t  f.iit  se  les  anuemis 
eussent  esté  r/ciis  d'eniprinse.  (W.tvnix, 
Anchienn.  Citron..  d'Einjlft.,  t.  I,  u  aoâ, 
Soc.  de  1  H.  de  Fr  ) 

Gem  de  f.iit  et  d'emprinse.  (Faoïss., 
Citron.,  Uicbel.  2844,  f»  303  v».) 

Le  comtesse  de  Monlfort  qui  fu  damme 
àe  grnat  emprise.  (In.,  (&.,  Il,  318,  Luce, 
ms.  Amiens.) 

—  Empn'ss  désignait  encore  une  devise 
avec  quelquj  figure  emblématique.  Cette 
signification  est  donnée  par  Duez,  Dlc- 
tionn.  fr.-allem.-lat.  On  s'en  servait  parti- 
culièrement pour  désigner  les  enseignes 
d'une  dame  que  portait  un  chevalier  qui 
entreprenait  nn  voyage,  un  combat,  etc.  : 

Quant  le  signeur  de  Teruaut  seeut  l'in- 
tention dudict  G.iliot  et  veit  ce  beau  per- 
sounage,  et  entemlit  la  renommée  de  l'es- 
tranger,  luy,  qui  du  loui,nieiuaiii  avoit 
désiré  et  qiiis  de  tr.)uver  (larli,  et  sorte 
pour  f.iire  firmes,  se  délibéra  rl'iixecuter,  a 
icelle  fois,  ce  que  tant  avoii  désiré  :  et  par 
le  congé  du  duc  de  Bourgongue,  son  si- 
gneur  et  sou  mnistre,  chargea,  pour  em- 
prise, une  maucbetti-  de  dame,  faicte  d'un 
délié  volet,  moult  geutemeut  brodée  :  el 
fit  attacher  icelle  emprise  a  son  bras  se- 
nestre,  a  une  aigudl.-tte  noire  et  bleue, 
ricirement  garnie  de  diamans,  de  perles,  et 
d'autres  pierreries  :  i-t  Lnoult  bien  luy  seoit 
a  porter  icelle  emprise  :  car  il  estoit  moult 
beau  chevalier,  sa^e,  prudmt  et  bien  en- 
manieré,  et  l'uu  des  plus  de  son  temps. 

Prestement  qu'il  eut  son  ewprisecliargee, 
il  envoya  le  roy  d'arim-s  de  la  Toison  d'or, 
devers  ledict  (jaliot  de  Baltasin,  pour  luy 
signifier  et  dire  de  [lar  luy,  qu'il  avoit 
chargé  et  elevè  une  emprise,  en  intention 
de  fiiire  armes,  ei  punr  luy  l'avoit  11  prise 
et  chargée,  eu  espHiiint  d'estre  par  luy 
accompli  de  sou  di'sir,  id  que,  si  son  plai- 
sir estoit  de  lever  ladicte  emprise,  il  trou- 
veroit  ledict  sigui-ur  de  'rei'U.mt,  a  une 
heure  après  midy,  en  la  salle  et  en  la  pré- 
sence du  duc  de  Bourjongne,  son  prince, 
son  sigueur  et  maisire,  et  ipi'il  pourroit 
toucher  et  lever  ['emprise  dudict  signeur 
de  Ternuut.  .\I mit  joyeux  se  moustru  ledict 
Galiot,  quaud  il  entendit  qu'il  seroit  de- 
pesché,  en  la  m  lisou  de  li^iurgimgne,  de 
ce  qu'il  queniit  :  et  ne  f.iillil  pas  a  venir  : 
et  s'ageuouilla  devant  le  duc  de  Bour- 
gongue, luy  requi'raut  a  geuou.t,  qu'il  luy 
donnast  congé  et  licence  de  toucher  il 
l'emprise  que  pcirtnit  le  sigueur  de  Ter- 
uaut :  et  le  uou  duc  le  Ht  lever,et  luy  donna 
le  congé. 

Lors  demanda  Galiot  aux  roys  d'armes 
et  heruux  la  cousiuuie  du  |iais  :  et  dit  qu'en 
son  pais,  quaud  le  rei(ueraut  arrache 
Vemprise  de  son  compaigjiou,  c'i'st  iiour 
la  vie  de  l'un  ou  de  r.uilre  :  mais,  quand 
l'on  n'y  fait  que  loucher  seulemcmt,  c'est 
pour  chevalerie.  Sun|iioy  luy  res(>oudil 
Toison  d'or,  que.  Ii;  sij:ueur  de  Teruant 
avoit  cuargé  sou  emprise  pour  chevalerie, 


EMP 


78 


et  que  la  coustume  estoit  de  toucher  a 
Vemprise,  quand  on  est  présent,  l.ors 
s'avança  ledict  escuyer,  et  toucha  a  Vem- 
prise du  chevalier,  en  soy  agenouillant 
bien  bas,  et  dit  :  «  Noble  chevalier  je 
touche  a  vostre  emprise,  et  au  plaisir  de 
Dieu  vous  fourniray  et  acompliray  tout  ce 
que  je  saur.iy  que  désirerez  de  faire,  soit  à 
pié,  soit  a  cheval.  .  tU  .Marche,  Mém.,  I. 
14,  Michaud.)  ' 

—  Emprise  a  signifié  de  plus  enceinte  : 
Que  ladicte  église  dUssel  soit   de  petite 

extendue  et  amprise,  tellement  que  les 
paroissiens  que  a  invseut  y  sont  ne  y 
pouesoat  oetro  ne  contenir  .  usemble.nic», 
Lclt.  deL.  XII,  Arch.  mun.  IW<=J.; 

Rouchi,  emprise,  entreprise. 

1.  EMPRisER,  V.  a.,  emprisonner,  selon 
l'éditeur  des  OEuvres  du  roi  René  : 

Si  en  laissèrent  atant  le  parlement  et 
dirent  bien  à  eulx  mesmes  que  s'ilz  la 
pevent  trouver  que  ilz  vengeront  Bel  Acueil 
que  elle  emprisa  ainsi  faulcement.  (Lk  roi 
Hen-é,  Lia.  dii  citer  d'amours  espris,  OEuv. 
111,  141,  Quatrebarbes.) 

2.  EMr>«isER,  V.  a.,  allumer  : 

L'on  luy  fist  grand  luminaire  de  torche» 
emprisir.  (l>eportem-:ns  des  François  el  Alle- 
mands, 14o6-l492,  .\lém.  pour  sefv.  à  Ihist 
de  la  Fr.-Comté.  1876,  p.  339.) 

EMPRisioN,  enp.,  anp.,  s.  t.,  entreprise, 
projet,  engagement  . 

Eissi  les  orsuilz  des  félons 
E  lor  pesineâ  eiitpri.\i(ris 
Savejt  ester  e  abaissier. 

(Be.'J..  D.  de  Nurm.,  II,  303U,   Michel.) 
L'eaprisioii,  la  covenance 
Qu'a  fait  lluun  al  rei  Je  France 
Sout  tost  Bernart. 

(Id.,  il,.,  II,  U498.) 
Le  fait,  l'ovre  e  l'ententioa 
Ne  queus  ierl  Vemprision, 
Ce  ne  li  vont  pas  descovrir 
Ne  por  vivre  ne  por  morir. 

(In.,  il,..  II.  31899.) 
Conoistre  li  feissent  la  foie  anprisioii 
Dom  il  ne  s'estoit  mie  consoillie?  a  Naimon. 

(J.  Bon..  Stt.i-.,  cxxvii,  Michel,) 
Bien  virent  qu'il  ert  chevaliers 
Fins,  failis,  par^ai^  et  entiers 
El  de  1res  hante  eiip'isioii. 

(Ade.net,  Cleom  ,  Ars.  3U-2,  f°  33''.) 
Or  verra  se  vous  esl'-s  de  ^'r.int  ctipri.'iion. 

(In..  Baev.  de  Cuiniii.,  331S.  Scheler.) 

EMPROP,  enp.,  enpruef,  prép.,  après  : 

Ne  demora  se  petit  non 
Emprof  ceste  peticioa. 
(G.  DE  S.iist-Pahi,  il.  S.  itichel,  1-20.J,  Michel.) 
El  enpruef  li  KahTilin 
Venqui  les  aulre^  p  ir  enïin. 

(rriiUn,  11,  p.  38,  Michel.) 

—  Adv.,  ensuite  : 

Enprof  traient  abaleslriers 
E  lur  serginz  et  lur  archers. 
{ilort  du  roi  Goniiond,  3U,  ap.  Roiff,,  Chron.  de 
Mau'.k.) 

Cf.  Aprof. 

EMPROFiTABLE,  adj.,  profitable  : 
Et  auxi  lou  [ler  cy  devant  en  h-z  occupa- 
tions   del    l'aisance   de    drap  les   lahorers 
d'icelles    ount     esté     chacez    de     (irendre 
grande   part  de   lour  gages    en    espingez 


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EMP 


EMP 


EMP 


ceinctz  et  auters  emprofitables  mercban- 
dises  desoubz  tiel  pryce  que  n'extende 
pas  al  enteut  de  loiulx  pages.  {Slat.  d'E- 
douard IV,  an  IV,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

EMPROFoxDiR,  V.  a.,  creuser,  appro- 
fondir. 

Et  aveuc  ce  doibt  emprofondir  tous 
nœufs  graviers,  qui  lui  seroient  préjudi- 
ciables. (1418,  Cartxil.  Ezechiel  de  Corbie, 
!"  30,  r»  ap.  Duc.,  Approfundare.) 

EMPROIER,  voir  E.VPBIER. 
EMPRONT,  adj.,  qui  est  i  la  diepeaition: 
Et  vouz  uutroei,  madame  ductrice,  o  sub- 
til euging  et  sage  estude,  les  chozes  de  li 
sage  home  cerché,  si  que  a  vouz  sont 
empronl  li  raisonuable  pnrlement  de  li  phi- 
losophe et  li  parole  pleinez  de  gemmez  de 
li  phylosofe  et  de  li  poète.  {La  Èpyslole  de 
Paul  Dtjacone  et  Monache  de  Mont  de  Cas- 
sino,  a  son  très  excellent  et  excellente  com- 
père et  commère  sieus  de  Bonivent.  ap. 
Wailly,E/em.  paléogr.^p.-xw.)  Lat.  :  Tibiin 
promptu  sit. 

EMPROPOSER,  cnp.,  v  a.,  projeter  : 
ToQt  si  que  m'oez  deviser 
0/  cale  chosd  etiproposee. 
I  Adebet,  Cleom.,  Ars.  3142,  P  23''.) 
En  soQ  cuer  ot  enproposé 
Que,  quant  il  auroit  espousé, 
K'en  .1.  pays  divers  iroit 
La  on  nus  ne  le  conooistroit. 

(ID.,  ib.) 

EMPROVEMENT,  -  owement,  -  tiement, 
enp.,  s.  m.,  approbation: 

Car  le  pays  fst  gaslé,  si  ne  se  asseure  niant 

An  roy  ne  a  sa  meinie  par  son  empruemenl. 

(Fragm.,  ms.  Oxf.,  Fairf  2i,  f»  12  r°.) 

E  Yenpruement   dil   wast  apend  a  nous. 

[Year  books  of  the  reirjn  of  Edw.  the  first, 

years  xxx-.xxxi,  p.  19,  Rer.  brit.  script.) 

Qu'il  i  eit  une  commune  huche  de  lacom- 
paignie  du  Pui,  en  la  quele  les  reuiem- 
braunces  et  les  enproivemenz  de  la  com- 
paignie  soient  mis  en  sauve  garde.  {Le 
Feste  de  Pui,  Lib.  Custum.,  I,  220,  Rer. 
brit.  script.) 

Soit  le  surpluis  paie  et  restorré  a  la  com- 
paignie  par  le  prince,  e  mis  en  commune 
huche  a  Yenprouiement  de  la  compaianie. 
{Ib.,  p.  222.) 

Ordines  est  et  accordé  en  le  dit  parle- 
ment que  le  dit  aunage  (des  draps)  purra 
estre  commys  a  ferme  ou  en  emproicement 
solonqz  l'advis  de  le  tresorer  d  Ei:-k|prre 
purle  temps  esteant.  {Stat.de  llenr il  Y  d'En- 
glet.,  an  v,  impr.  golh.,  13ibl.  Louvre.) 

EMPRUEMENT,  VOir  EmPROVEMENT. 

EMPRUN,  voir  Empreu. 

EMPRUNTAii.LE,  anp.,s.  {.,  chosB  em- 
pruntée : 

Cellui  qui  tient  hostelz,  grans  festes, 
grant  hutin,  grans  oultrages,  grant  mes- 
nage  d'anpruiitaiUes,  c'e.'t  folle  largesse  qui 
defiuera  a  honte.  (J.  Dupin,  Merancolies. 
Are.  5099,  f«  89  r»)  i 

EMPRUNTE,  s.  f.,  emprunt  : 

Dp  voir,  trop  ou  peu  qui  emprunte 
Sur  son  honneur  blasme  ou  reproche, 
Ja  n'acquittera  cette  emprunte. 
.(Songe  doré  delà  PucelU,  Poe»,  fr.  des  x»*  et  -ïti's 
III,  2Î0.) 


EMPRUNTEMENT,  S.  m.,  emprunt  : 

La  dite  finance  estoit  perdue  avec  elle, 
qui  estoit  levée  et  cueillie  par  tailles,  par 
empnmteme.ns  et  autres  exactions.  (Mons- 
TRELET,  Cliron.,  vol.  I,  f»  242%  éd.  1516.) 

EMPRUNTER,  vcrbe. 

—  Act.,  prêter  : 

Li  abbes  de  Vileirs  et  li  covenz  enprun- 
tarent  a  Mez  dous  cens  livres  de  Meceains 
lo  conte  Henri  de  Dous  Pons  et  sa  femme 
madame  Havy  la  contesse.  (1212,  cabinet 
Du  Fresne,  Metz.) 

Une  granche  ou  maison  en  la  dite  mairie 
qu'ilz  louent,  empruntent  ou  en  font  aucu- 
nement chevanche.  (1396,  Champarts  de 
Beauce,  xx,  Arch.  Loiret,  Ste-Croix,  2' 
lay.,  B  9.) 

i       — Réfl.,    se   donner,  en  parlant   d'une 
femme  : 

Quand  voyent  jeunes  pucellettes 

Emprunter  elles  a  requoy. 

(ViLLOS,  Gr.   Test.,  XLVi,  éd.   CI.  Marol.> 

—  Se  masquer  : 

S'ai  telle  fois  chantey 

Qu'en  reçoi 

Por  moi 

Grant  ennoi  ; 

Plorroie  de  cuer  marry  ; 

Entre  genz 

Ai  jeu  et  ris  ' 

Démené,  j 

Ensi  m'a[i]  de  beau  semblant 

Eiliprunteij. 

(Chans.,  Poët.  av.   1300,  l.  201,  Ars.) 

EMPRUT,  voir  Empreu. 

EMPTicE,  adj.,  qui  s'achète,  acheté  :  | 

Pourtant  fut  chassé   Chamo  hors   de  la  i 

cité,  et  s'en  allèrent  luy  et  ses  gens  dont  il  , 

avoit  bien   vingt  mil,  tant  de    ses  parens  l 
que  de  ses  empUees  serviteurs  et  souldoiers. 

{Orose,  vol.  Il,  f»  S'',  éd.  1491.)  I 

—  En  terme  de  droit,  constitué  h  prix   j 
d'argent  :  i 

Devrait  prouverla  qualité  desdites  rentes    ! 
qu'elles  seroient  emptices,    et   constituées    I 
pour  prix    d'argent    {Ord.  et  Stat.  du  pays 
de  Liège.  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  973.) 

Seniblablement  tous  cens  et  rentes 
emptices  en  argent,  a  quelque  pris  que  ce 
soit,  seront  rachetables  pour  le  pris  de  leur 
originelle  coiistitution,  et  en  payant  le 
canuon  a  la  rate  du  temps.  {Ib.,  p.  974.)        I 

EMPTiciAi.,adj.,  qui  regarde  unhomme 
acheté,  servile  : 

Qui  ne  est  point  de  condition 
Serville  ne  emplicialle. 

{Therence  en  franf.,  f».240'',  'Verard.) 

EMPTiON,  -  cion,  S.  f.,  achat  : 
Et  volons  que  les  empcions  etvendicions 
que  h  dit  home  aront  fait  ou  feront  soient 
faites  par  devant  nostre  castellain.  (C'ft   de 
1259,  Clermont,  Richel.  4663,  f"  103  v«.') 

Garandise  que  les  clers  appellent  empcion    ' 
est  de  la  chose  vendue  conduire   et   livrer 
par  le  vendeur  a  l'acheteur.  (Bout.,  Somme 
rur.,  l'  p.,  f«  56%  éd.  i486.) 

Et  de  Flandres  la  grant  finance 
Fu  aportee  au  conte  bon. 
A  cause  de  ladicle  empcion. 
Chron.  de  VAbb.  de  Flore/Te.  733,  Mon.  pour  serr. 
à  l'hist.  de  Belg.,  I.  VIII.) 


I  Par  cm/)(iO?i,  donnation,  ou  autre  trans- 
port. {Coust.  de  S.  Quentin,  lxxxiv,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  528*.) 

I        Emption    et    vendicion.  (AiiYOT,    Œuv. 
\    mél.,  IV,  287,  éd.  1820.) 

A  Ivory,  canton  de  Salins,  on  dit  :  à  ma 
malemption,  pour  signifier  à  mes  dépens. 
J   Au  Cernans  on  dit   dans  le   même  sens 
mésemption. 

EMPUANCE,  s.  f.,  puanteur  : 

I        Quatre  tonneaux  de   viez  vin   qui  tour- 
noient  en  empaance.  (1377,   Arch.  JJ  111, 
I    pièce  244.; 

1.  EMPUER,  adv.,  dehors,  en  dehors  : 

Dont  s'est  anemis  en  lui  mis 
U  c'est  par  dellaute  de  cuer 
K'il  m'a  ensi  yetee  empuer. 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  f  10  r°.) 

I         Cf.  PCER. 

2.  EMPUER,  verbe. 

—  Act.,  empuantir  : 

Pour  la  dite  place  clore  et  édifier  pour 
ce  qu'elle  estoit  vacante  en  reculée,  et  que 
les  enfants,autresgens  et  bestes  y  faisoient 
ordures  et  punaisies  qui  empnoient  ledit 
puits.  (1403,  Bail  d  rente  d'une  place,  rue 
au  Lin  d  Orléans,  ap.  Le  Clerc  de  Douy, 
t.  I,  f»  223  r»,  Arch.  Loiret.) 

—  Neiitr  ,  être  empuanti  : 
Toute  l'englouture  empuoil 

De  la  fumée  k'en  issoit. 
(De  S.  Jehan  Paulu,  Richel.  1353,  f  423''.) 

EMPUES,  ampues,  anpues,  ampuis,  em- 
puees,  adv.,  ensuite,  après  : 

Et  li  viez  Clarembaos  an  fn  si  adolez 
Qu'il  ampuis  ne  lava  ainz  .[lu.  mois  passez. 
iParise,  733,  A.  P.) 
Anpues  fu  tiel  le  coup  que  cil  versa  as  cemin. 

(Prise  de  Pamp.,  1001,  Mussafla.) 
Mes  la  lance  se  brise,  ampues  fortment  se  plie. 
(Ib.,  1H9.) 
Je  lesse  a  la  famé  Jehan  mon  fils  que  il 
aura  la  plus   grant    couronne  et  le   plus 
grant  cercle    que  j'aye.   Item  a  Marie  ma 
fille  quatre  de  mes  plus  belles   couronnes 
empuees   et    six  de  mes  plus  beaux    ceve- 
lets.    (1329,     Test,    de   Jeanne  de  Bourg., 
Mart.,  Anecd.,  I,  1377.) 

—  Conj.,  après  que  : 

Ampues  easent  ces  trois  celé  giant  trapasee. 

(Prise  de  Pamp.,  3628,  MnssaBa  ) 

—  Cependant,  pourtant,  néanmoins  : 

Ampues  veut  je,  dist  Zarlle,  oir  velre  latin. 

(Prise  de    Pamp.,  2459,  Mussafla.) 

EMPUGNÉ,  adj.,  impuni  : 
Lesqueles  choses  ne   voulons  demeurer 
empugnees.  (1332,  Arch.  JJ  68,  f»  3  v°.) 

EMPUGNER,  V.  a..  Combattre  : 
Toutes  les  vertus  des  cieulx,  et  tous  le» 
sains  ordres  des  beneures  esperis,  force 
de  la  seigneurie  contraire,  reprenes  et 
empugnes  ceulx  du  ronganl  ennemy,  puis- 
samment me  deffendes.  (Chasse  de  Gaston 
Pheb.,  ms.,  p.  386,  ap.  Ste-Pal.) 

EMPUISEMENT,  S.  m.? 

Empoisement,  empuisement,   empoison 
nemenl.  (Alector,  f  35''    éd.  1.Ï60,) 


EMP 


EMP 


EMP 


Lire  l'ex.  entier  à  Empoisement. 

EMPULENTER,  -  ulleuter,  -  ulanter, 
-  ullanter,  enp.,  verbe. 

—  Act.,  empuantir,  rendre  puant,  in- 
/octer  : 

Par  les  narines  jecloil  fen 
Qui  lout  empuUrittoit  le  lieu. 
(Wace,  Vie  de  Sic  Margner.,  p.  107.  Joly.) 

E  sue  de  si  grant  pooir 

D'une  sueur  si  très  puante 

Tout  le  raouslier  en  enpuUente. 

(G.  BE  CoiNCi,  Mir..  ms.  Sois».,  t"  l'O"'.) 

Es  sentines  d'enfer  pnllentes 
Seras  puUens  enpullentez 
Pour  tes  pnllentes  pullenlez. 
(Id.,  ib..  P  5i',  et  ms.  Brux.,  f°  52\) 

<;ar  son  corps,  qui  estoit  raoult  bel  et  avenant. 
Devint  si  très  niesel  et  tant  forment  puant 
Que  lonz  cens  d'eotour  li  aloit  enpulentant. 

(Dit  des  Aneles,  Jub.,  .\ow'.  Rec,  I,  3.) 

'-  Fig.  : 

L'arae  envenime  et  enpuUente. 
^0.  DE  CoiNci,   ilir.    de    JV.-C,    mi.    Brui.. 
f°  93\) 

Luxure  l'orde.  vil,  puUenle, 
■    Qui  le  cors  soille  et  rmpuHente. 
(/)«  Monacho  in  /lumine  periclitato,  409,  ap.   Mi- 
chel, D.  deXorm.,  t.  III.) 

—  Réfl.,  se  souiller  : 

De  la  pullenlé  t'enpuUentes. 
(G.  BE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  i"  52".) 

—  Empulenlé ,  part,  passé  ,  infecté, 
souillé  : 

De  sa  bouche  ist  nue  si  grant  famée, 

Trestole  l'ot  en  fn  enpullentee. 
iBal.  d'Aleseh..  var.  des    v.    6-291-6501,  ap. 
Jonck.,  Guill.  d-Qr..  II,  '29i.) 

Tant  li  promet  et  tant  li  done 

Qu'il  est  couchiez  el  Ut  puant 

Ou  ont  conversé  li  Iruant, 

Tant  qu'il  est  toz  etipnllantez. 
(De  quoi  lienent  li  trailor  et  li  mauves,  Richel. 
1910-2,  t»  34  r°.) 

Si  estoit  li  cites  si  empullentee  c'orisous 
ne  pooit  amont  monter.  {Citron.  d'Ernoul, 
p.  217,  Mas-Liilrie.) 

Por  ce  est  si  empulantee 
De  Ion  feu  toute  la  contre. 

(Bible,  liichel.   763,  f  216''.) 
Ne  doit  passer  point    les    pelis   s'iiz  ne 
sont  blans,  secs  et  non   empttlentes.  (1410, 
SI.    de    la  drap,   de   Chauny,    Arcli.    de 
Chauny.) 

EMPULENTiR,  V. 3,  euipuantif,  infecter: 

La  puenleur  qui  de  leur  ventre  yssoi 
L'aer  et  les  lieux  tous  empulenlissoil. 

(0.  DE  S. -Gelais,  Eneid..  Richel.  S6I.  t°  27''.) 
Boucz  vils  et  puantz  qui   toute   la  mon- 

tai^ne  empulentissoient.  (C.   Mansion,   Bi- 

hlioth.  des  Poet.  de  mêlant.,  f»  45  r»,  éd. 

1493.) 

...  Y  moururent  grant  planti^  de  che- 
vaulx,  dont  l'ost  estoit  moult  fort  empu- 
lenly.  (.Monstrelet,  Chron.,  I,  94,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.)  '    '      ' 

EMPUNAisiER,  -  oysier,  -  ter,  enp., 
verbe. 

—  Act.,  rendre  pnant,  punais,  infecter, 
corrompre,  souiller  : 

Et  envoioient  par  leurs  engins  chevaux 
mors  et  bestes  mortes  et  puans  pour  euli 


empunaisier.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f°  54  v°.) 

Mais  vouloit  que  tout  fut  ars,  non  pas  la 
cité  empunaisier.  (In.,  ib.,  Richel.  264S, 
f»  103».) 

Car  aullrement  il  enissent  esté  tout  mort 
et  empunaisiet  sans  merci.  (lo.,  «6.,  II,  26, 
Luce.) 

Et  fut  la  repiou  toute  empunaisee  de  la 
pestilence  du  fier.  (Sym.  de  Hesdin,  Trad. 
de  Val.  Max.,  f°  81=,  éd.  1483.) 

Si  ouvry  la  gueule  lors  (le  serpent),  et 
tant  comme  ilpeutalener  et  souffler  s^ctn 
feu  et  flambe  si  que  tout  fut  le  rocher  etn- 
punaisié.  {Ren.  de  Montaub.,  Ars.  S072, 
f"  37  V".) 

Empunayser  le  monde  des  puantes  exha- 
lations de  leurs  pèches.  (F.  de  Sales,  Au- 
torité de  S.  Pierre,  ms.  Chigi,  f»  21'.) 

—  Empunaisié.  part,  passé  et  adj.,  in- 
fecté, corrompu,  infect,  puant,  punais  : 

Que  lesdites  boucheries  soient  tousjours 
corrompuz  et  empunaisiez.  (1391,  Arch.  JJ 
141,  pièce  97.) 

Ne  hantez  pas  la,  car  l'ayr  est  empunaysé, 
infecté,  or  empoysonné.  (Palsgbave,  Es- 
claire.,  p.  591,  Géiiin.) 

Troyes,  orapunaKer,  empester.  (Gboslev, 
Vocab.  Iroyen.) 

EMPUNAisiR,  -  ezir,  verbe. 

—  Act.,  empuantir,  infecter: 

Sordido,  das,emp«)!«!Sîr,  ordoyer.  [Gloss. 
de  Salins.) 

Quant  a  ceux  qui  sont  chancis,  je  suis 
d'opinion  que  s'ils  sont  foibles  beaucoup, 
qu'on  les  oste  du  tout  du  vaisseau,  afin 
qu'ils  ne  le  pastent  et  empunaisissent.  (Bel- 
LE-FoK.,  Secr.  de  l'agric,  p.  96,  éd.  1371.) 

Fay  l^n  vilain,  tu  m'empJiiiezirûs. 

(J.  DE  Baif,  Eclorpies,  XII.) 

Quelque  jour  on  vous  empunaisira.  (Cho- 
lieres,  Apresdinees,  p.  161,  Lacroix.) 

—  Au  sens  moral  : 

Envieux,  les  usuriers  et  les  luxurieux  qui 
aujourd'huy  castent  et  empunaisissent  les 
maisons,  i.î.  Bouchet,  Begnars  traversant. 
f»  17,  éd.  1522.) 

Les  Rhodiens  se  sont  effeminez  après  une 
infinité  de  délicatesses  et  mipnotises  qu'ils 
en  ont  empunaisi\es  Siciliens.  (Cholieres, 
Apresdinees,  vi,  t°  210  r»,  éd.  1587.) 

—  Réfl.,  se  corrompre  : 

Il  faut  retrencher  la  maladie,  de  peur 
que  de  la  puanteur  d'icelle  l'air  s'empunai- 
sisse.  {Hist.  Maccar.  de  Merlin  Cocc,  p.  147, 
Jacob.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Par  ce  que  ces  deux  espèces  de  métaux 
sont  vénéneuses  de  leur  nature,  et  font 
tourner  et  empunaisir  soudainement  l'eau. 
(Du  Fouilloux,  Vénerie,  f»  8  v,  Favre.) 

—  Empunaisi,  part,  passé,  infecté,  in- 
fect : 

Duquel  l'eau  vile,  orde,  empunaisié, 
Gasle  l'Europe,  Affrique  et  toute  Asie. 
(J.  LE  Maire.  Compte  2'  sur  la  naissance  de  dame 
Yerolle.  Bibl.  elz.) 

Vents  emptinaisis.  (JoD.,  QEuc.  tnesl., 
f»  139  V»,  éd.  1383.) 

—  Au  sens  moral  : 


La  chair  humaine  tant  corrompue  et  em- 
punaisie  de  péché.  (La  Ttioison  d'or,  vol.  u 
f»  139  r".)  ' 

EMPUR,  voir  Pur. 

EMPURE,  s.  f.,  employé  dans  la  loc.  S. 
Pierre  des  empiires,  S.  Pierre-ès-Lieiis  : 

Devant  la  Teste  Saint  Père  des  empures 
(31  juill.  1277,  Môt.-Dieu  d'Angers,  B  24" 
f"  11,  Arch.  llaine-et-Loire.)  ' 

EMPURÉ,  adj.,  qui  n'a  que  sa  chemise  : 

Aussi  tost  muert  uns  emmurez 
G'tiiis  en  ST  chemise  emplirez. 
(Watp.iquet,  Despit  du  monde,  163.-Sohcler.) 

Ce  mot  est  formé  d'une  façon  barbare 
pour  la  rime.  Cf.  au  mot  pur  la  locution 
En  pure. 

liMPlSTÉ,  voir  E.'UPCTÉ. 

EMPUTÉ,-  uslé,  adj.,  empuanti,  gâté  : 
Ce  ma  bouteille  estoit  amere 
Et  que  le  vin  fust  empiisle. 

{Mysl.  de  S.  Cleiii.^  p-  ai,  ADel.) 

kvi>'«-tkment,  s.  m.,  dénonciation,  ac- 
cusation : 

Comme  ledit  blé  estoit  ainsi  uiussié, 
vindrent  audit  buisson  par  emputement  ou 
autrement  trois  gens  de  guerre.  (1447, 
Arch.  JJ  179,  pièce  137.) 

Accusation,  ou  dénonciation  faicte  a  la 
justice  ou  au  magistrat,  emputement.  (R. 
Est.,  Diciionariolum.) 

E.MPUTER,  amp.,  V.  a.,  imputer,  accu- 
ser : 

Amputare,  amputer.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

Thibault  d'Orenge  dit  qu'il  avoitcongneu 
charnelement  la  famé  Jehan  Connivet,  et 
si  estoit  marié,  et  que  il  Vamputeroit  d'of- 
fice a  Sens.  (1404,  Arch.  JJ    159,  pièce  27.) 

Icelle  Ouillemette  cmputa  aux  Anglois... 
de  Sainte  Suzenne  le  père  du  suppliant,  et 
leur  dit  qu'il  leceloit  les  François  et  les 
entrenoit  a  son  povoir.  (1437,  Arch.  JJ 
189,  pièce  134.) 

—  £jnpM<é,part.passé,accusé,calomnié  : 

Cil  prostrés  i  fut  empiileiz. 
Qai  tant  fut  riches  et  monteiz. 
(llLTEB.,  li  Testament  de  fane,  I,  27o,  Jub.) 

EMPUTEUR,  S.  m.,  celui  qui  impute, 
délateur,  calomniateur  : 

Icellui  conte  qui  estoit  homme  très  rio- 
teux,  emptitcur  de  gens  et  tribouleur.  eust 
fait  adjourner  a  ce  jour  le  suppliant. (138Î, 
Arch.  JJ  122,  pièce  177.) 

Et  quelque  ung  qui  fut  la,  (ainsi  comme 
emputeurs  souvent  rapporleut)  luy  va  dire 
qu'il  estoit  en  la  cité  de  Peneste  pour  s8 
sauver.  (Orose,  vol.  II,  f»  96^  éd.  1491.) 

Guillaume  Bernard,.... homme  empuleur, 
sedicieux  et  plain  de  mauvais  langaige. 
(1480,  Arcli.  JJ  209,  pièce  176.) 

Las  !  quel  dangier  de  fauli  accusatears, 
Meschans  ijarçons  et  mauvais  emputeurs. 
Qui  vont  dire  mensonRHs  aux  seigneurs. 
(Maiitial,  \igil.  de  Ch.  VII.  i"  03  v°,  éd.  U93.) 

Pcrquisitor,'  ung  empuleur.  (R.  Est., 
rhe.<.) 

Délateur  et  dénonciateur  a  justice.  Em- 
puleur, mouschart.  (ID.,  Diciionariolum.) 


78 


EN 


EMPUTiNiiR,  enp;  V.  a.,  souiller  : 

ne  Dieu  cioa  ciel  vous  soit  il  pardooé 
De  chesl  vielart  que  m'aves  asumé 
Qui  loot  arnil  mon  lil  eupiiliiié. 

(G.  d'IlanMone,  llicliel.  -2j51R,  f"  2  r  .) 

EMPUTRE,  enp  ,  arlj.,  pourri  : 

Lorsî  e  enpnlres  e  enpo'.. 

(Bex.,  D.  de  Norm.,  U,  T-201,  Michel.) 

EMQUISON,  voir  E.NXHOISOX. 

EMUNCTioN,  S.  f ,  ce  qui  découle  des 

narines  quand  on  se  mouche: 

Les  emnnctions  ùe-  ""^'L^'/f,":?'^  "' 
hist.  salut,  olprof.,  Ars.  Solo,  i    lo  r  .) 

EMUSEUL,  S.  m.,  mouchettes  : 

Et  il  fisl  septlaiinternesod  WnT  emuseus, 

elles  vaspenx  dont  les  lauiUnni.-f  esloieiu 

mu-sclieps  lut  (il'  très  uet  or.  (Ilible,  Exod., 

xxxvii,  23,  Ricbel.  1.)    Lat.  :  emuiietonis. 

EMUTILER,  voir  ESMUTILER. 
ElIUTULACION,  VOir  ES.ML-TII..VCION. 
EMYilLER,   V.  a    ? 

Mareschaus  seguians  et  emyolans  clie. 
vaulxes  mes.  (Acl.  consul.,  1440-56,  Arcb. 
mun.  Lyou,  BB  5.) 

1.  EN,  an,  em,  ein,  ain,  in,  e,  préposition. 


En  marquant  le  repos,  la  situation  : 
1»  Le  repos  dans  le  lieu,  et  équivalant 

à  dans,  d,  sur  : 
Ciim  leaimns  e  le   Evanaelin.  et  si  cum 

diste  leEvangelio.  {Frarj.de  VaUnciennes.) 

Suî  UD  olive  est  descndui  en  rumbre. 

(fto/.,  25"  1,  Mùller.) 

Reci  moi  an  ta  compaignie. 
(Wace,  Conception,   Br.l.  Mus.  adJ.  l.'iGOS, 

f°  n^.) 

Cil  conçut  Anseys  en  la  fille  an  vachier. 

(J.  Boo..  Sax.,  IV,  Michel.) 
lerl  ja  en  espérance  d'avoir  molt  riche  don. 

(Rom.  d'Alex.,  Richel.  79-2,  f»  138''.) 
Maintes  bones  genz  de  Borgoigue  dont  li 
non  ne  sont  mie    en  escrit.    ;Vii,leh.,  45, 
Wailly.) 

Et  pioient  Dameilien,  le  roi  de  majesté 
Que  il  leur  lest  en  eus  co.çoivre  ei  enjen Irer. 
(Gui  de  Uuuro.,  4019,  A.  P.) 

Trestnle  nue  en  sa  clieinise 
Au  feu  liée  la  lenoient. 
(Chrest.,  Ckcv.  aulyon,  48U,  Ilollaud.) 

Tant  com  il  fu  an  celé  rage. 

(ID..  1*.,  2863.) 
En  la  compaignie  des  sainz 
Soit  vostru  ame. 

(iD.,  il).,   1293.) 
?^e  l'ai  ore  an  ma  baillie. 

Ud.,  a.,  1227.) 
Tant  qu'il  fust  anquos  en  sa  force 
De  U  apeier  molt  s'eslbrce. 

(iD..  ib.,  3043.) 

En  son  esou  l'emporte. 

(lo.,  ib.,  4053.) 
AnJureit  sont  an  lor  malice. 
An  lor  pechicl  et  an  lor  vice. 

{Dolop.,  1338,  Bibl.  clz.) 

Car  m:cus  me  vient  user  loule  ma  vie 
En  raju  joli  souvenir. 
(RicH.  DE  FouRNivAL./a  Panthère  d'amors,  Richel. 
24432.  f  IGU''.) 


EN 

Quant  je  l'cnconlre  en  la  voie  an  venir. 
(iD.,  th.,  (°  1641'.) 

Ja  de  fere  vostre  servise 
ÎVe  Irovercz  rn  moi  faintise. 
{Guill.  d'EiujIel.,  ap.  Barisch,   Chrest..  col.  iSO, 
-1'  éd.) 

A  penre  cliascun  an  em  molin  de  Mai- 
dlercs  (1243,  Pont,  Fiefs,  1,  73,  Arch. 
Meurthe.) 

Ainz  sui  loz  tens  en  paine  et««  porchas. 

(Le  CuAîTELAi.v  DE  Cocci,  CAaiw.,  xi,  Crapelet.) 

lit  an  boni  dou  tertre  vit  seoir  nn  roy 
plus  bel  des  antres,  miex  vpstu  et  miex 
paré  en  un  tlirone  d'or.  (JoiNV.,  Si  Louis, 
xciv,  Wailly.) 

Dieu  morut  en  la  croix.  (Id.,  ccxcir.) 

Ne  ne  sera  trouvé  que  li  diz  religieus 
les  tenesaient  en  prison.  (1303,  Arcb.  J 
i030,  pièce  28.) 

Pour  rente  annuelle  que  l'église  prant 
cbasc'an  le  jour  de  S.  .\Iar;  l'evaugellsle... 
en  et  sur  les  maisons  assises  ...  1.378, 
Compl.  (tes  annioers.  de  S.  Pierre,  f°  90  v», 
Areli.  .\»be.) 

Il  falloit  avoir  les  reins  ceints,  des  pieds 
en  ses  souliers  et  une  main  en  son  baston. 
—  Il  se  reprit  incontinent.  Eli  bien  !  dit  il, 
des  snuli.Ts  en  ses  pieds  et  nu  baston  en 
sa  main.  (.Marg.,  .Vohw.,  xi,  Jacob.) 

Estndier  en    médecine...  en  lois.  (Rab., 

I.  Il,  c.  S,  éd.  1364.) 

Jamais  je  ne  me  suis  alambiqué  le  cer- 
veau a  lire  en  Ronsard,  Bail',  et  autres  qui 
composent  a  leur    mode.  (Lariv.,  le  Laq., 

II,  2,  Ane.  Th.  fr.) 

Je  vous  feray  le  plus  misérable  'homme 

qni  soit  aujourd'huy  en  Haris.  (In.,  ib.,  II, 

3.) 

Ah  !  Dieu  !  est  ce   la  façon    de   faire  en 

Paris  ?  (lû.,  le  Morf.,  v,  1.) 
<;e?t     I  spagnol     l'i'ust    déshonorée    et 

honnie  en  Naples.  (Fr.  dAmbois.,  les  Nea- 

pot.,  m,  11,  Ane.  Tu.  fr.) 

Armel  en  teste.  (Amïot,  Vies,  Pericles.) 
Il    mescontenta   sa  noblesse,  qui   l'alla, 
I    d'un  cœur  franc,  saluer  en  Avignon.  (Pasq., 
I   le».,  XIV,  2.) 
I       Les  soldats  du  seigneur  Pierre  u'avoient 

souliers  en  pied,  pour  les  avoir  usez  parmy 

les  montagnes.  (Mart.   du   Bellav,  JUein., 

1.  X,  f»  332  r»,  éd.  Io09.) 
I       J  ai  aussi  advis  comme  lesieurde  Brèves, 

qui  laisoit  ey  devant  mes  a£f lires  en  Con- 

stantinople,  et  auquel  j'ay  donné  charge 
I  d'y  résider  pour  mon  ambassadeur,  y  a 
i    esté  fort  bien  reçu   de   ce  seigneur  et  de 

ses  minisir.s.  (I.Ï73,  Lett.  miss.de  Henri  IV, 
[  t.  11,  p.  832,  Berger  de  Xivrey.) 
I  Oc  alloit,  dicl  on,  aux  autres  villes  de 
I  Grèce,  cliercber  des  rlietoriciens,  des 
!  peintres  et  des  musiciens;  mais  e»  Lace- 
(  demone  des  législateurs,  des  magistrats  et 
j    empereurs   darniee.   (.Mont.,  Ess.,  I,  24, 

f"  53  r»,  éd.  1388.) 

1       Les  créoles  des  Grandes-Antilles  disent 
I    encore  eu  et  non  d  Haïti. 

1       —  En  aoiron,  aux  environs  ;  voir  En 

AVIRON. 

—  En  derrière,  par  derrière  : 

De  dire  mai  en  derrière. 

(GuiOT,  Chans.,  y,  40,  Wolfart.) 

—  En  pardevers,  du  côté  de  ;  voir  Em- 

PARDEVEIIS. 


EN 

—  Équivalant  à  sur  dans  les  emplois 
particuliers  qui  suivent  : 

En  piez  se  drecet,  si  li  vint  contredire. 
(Roi.,  195,  Millier.) 

Gagemer  s'est  en  pi^z  levez. 

(Marie,  Lai  de  Gugemer,  839.  Roij.) 

Se  leva  en  piez  Coenes  do  Bethunc.  (VlL- 
LEU.,  144,  Wailly.) 

Li  contes  de  Montfort  se  mist  en  ge- 
nouls  devant  le  roi.  i,Froiss.,  C/iron.,  II, 
203,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Qui  estoit  en  jenonlz  et  a  mains  jointes 
devant  le  roy  son  père.  Jd.,  ib.,  IV,  179, 
Luce.) 

Mais  incontinent  ressaillist  en  piez  et 
Trovlus  retourna  sur  luy.  [hloire  de  Troye 
la  grant,  ms.  Lyon  823,  f-  62''.) 

2»  Le  repos  dans  le  temps,  la  durée, 
équivalant  à  dans,  pendant,  durant  : 

En  eps  ccl  di. 

(Passion,  417,  Diez.) 

En  orer  (vesqni)  «t  «  versillier. 
(Perceval,  ras.  MoUpelliur  H  24^,  l"  2D5'.) 
En  la  Penlecosle,  en  eslé, 
1  aveit  li  reis  si'jurné. 

(.Marie,  Lai  de  Lanval,  11,  Roqfc.) 

0  les  coatiaux  qni  sont  Irenchant 
Mou  père  ocistrent  en  dormant. 

(Rom.  de  Thel/es,  Richel.  60,  P  11=.) 
Ktn  moix  de  oct''mlire    {[i\9.  Rentes  de 
Vecclese  de  Sainte  lloull.  Vil,  Arcb.  Meuse.) 
.Ain  ma  présence  estaublie.  (1273,  ib.,  X.) 

Aint  ont  les  doiz  au  prendre  nuvers  et  desnoez, 

Et  en  rendre  les  ont  crampis  el  engluer. 

(De  Triade  et  de  Yenin.  Jub.,  \n.iP.  Hee.,  I,  36i.) 

Mirent  six  jours  en  venir  a  Damiete. 
(MÉN.  DE  REI.MS,  132,  W  lilly.) 

Car  il  avoit  estet  haclielers  et  saudoiiers 
en  son  venir  eu  Lonibardie .  (Froiss.  , 
Chron.,  I,  353,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Cependant  qu'ils  e-toient  en  plaisirs 
amoureu.x  et  propos  gr.icieux,  le  mary  ar- 
riva. (Lariv.,  Facet.  Nuicts  de  Strap.,  iv,  4, 
Bibl.  elz.) 

—  En  devant,  adv.,  auparavant  ;  prép., 
avant,  antérieurement  à;  voir  Endbvant. 

—  En  es  le  pas,  en  es  l'ore,  aussitôt,  sur 
le  champ  ;  voir  Es. 

—  En  prof,  après,  ensuite  ;  voir  Emprof 

—  En  la  parfin,  à  la  fin  ;  voir  Parfin. 

—  En  un  tenant,  de  suite  ;  voir  Tenant. 

—  En  ce  que,  pendant  que,  au  moment 
où: 

Et  en  ce  qu'il  vindrent  près,  si  voient  une 
prant  bataille  de  .m.  chevaliers  qui  molt 
durement  se  conbatoient  a  plus  de  .L. 
Saisnes.  [Artur,  Richel.  337,  f»  09».) 

En  ce  qu'a  se  cuidoit  relever...  (Id.,  ib., 
f»  276=.) 

En  ce  gn'il  estoit  en  cesie  pansée.  (Vies 
des  Hermit  ,  ms.  Lyon  698,  l"  4  r».) 

En  ce  que  li  sengliers  eiiteudoit  a  meu- 
gler, SI  s'endormi.  {Sept  Sag.,  ms.  Chartres 
620,  1°  23\) 

En  ce  gu'il  estoit  eu  la  destraignance 
de  sa  pensée.  {Estories  Rogier,  Richel. 
20123,  f"  42=.) 

Ainsi  advii-nt  en  pou  d'heure  a  Achilles 
qui  en  ce  qu'd  regarda  la  façon   de  la  pu- 


EN 


EN 


EN 


79 


celle  fut  il  embrappz  de  ?on  amour.  (Istoire  ' 
de  Trotje  la  grant,  nis.  l.yon  823,  f"  74''.) 

II 

En  marquant  la  direction,  le  inouve 
ment  :  j 

1»  Le  mouvement  dans  le  lieu,  équiva- 
lant à  dans,  d,  vers  :  I 

Enlret  en  sa  veie.  si  sVsi  anhiniinez. 

Ulol.,  3C5,  Millier.) 

Vers  EngletPrre  passai  il  la  niprsalsft. 
Ad  ces  seint  Père  en  ciinquist  le  chevage. 
Qne  nus  requiert  ça  en  la  nostre  marche  ? 

(M.,  312.) 
Cnnqnerrat  li  les  terres  d'ici  qa>H  orient. 

(;*.,  401.) 

Hel'is  passe  onlre,  si  est  entrez  en  Tyr. 

(Les  Loh.,  Ars.  3113,  f°  12=.) 

Q'il  vînt  en  Baliilone  a  l'onzime  jornee. 

{Rom.  d'Alex.,  Richcl.  25317.  P  256>.) 
En  ceval  nionle,  prtsl  l'escu  et  l'espié. 

(liAiMB.,  Ogier,  8252.  Barrois.) 

L'amor  qui  en  lui  s'est  mise. 

(Chrest.,  Chei<.  au  hjoii,  1548,  HoHand.) 

Cis  rois  nous  welt  lolir  noslre  possession 
Et  cliachier  en  essil  e^t  antre  rei^ion. 

(liom.  d'Alex.,  lUchel.  792,  f»  138''.) 
Lez  princes  de  la  terre  meis  de  haut  en  bas. 
(;*..  Ricbel.  loOltl,  f»  26T.) 
Ensi  fil  la  vile  rendue  en  la  merci  le  duc    I 
de 'Venise.  (Villeh.,  86,  Wailly.) 

One  le  trenchant  de  l'alemelle 
Li  embal  tout  en  la  cervelle. 

(Rom.   de  Tlieh-s,  [lichel.  60,  f»  8'.) 
Oni  tonl  entièrement  a  mis 
Cner  et  co'ps  en  voslre  baillie. 
(RicH.  DE  ForRMVAL,  la  l'anlhere  d'amors,  Richel. 
2.il32,  1°  163M 

Si  descent  a  pié,  il  et  si  compaignon,  et    ' 
meteut  lor  cbevals  en  loing.  (j4r(ur,Richel. 
337,  f»  89'.) 

De  prendre  damoifele  en  murtre  et  en  i 
rppoft  et  de  meire  niaia  en  lui  estre  son  i 
gré.  (Lancelot,  uis.  Fribourj:,  1»  13=.)  | 

Nous  alanips  an  Ansone.  (JoiNV.,  S.  ' 
Louis,  xxvii,  Wailly,  1874.) 

Poge  dit  avoir  vpii  un  cheval,  qui  entra 
en  (Joustaiice  riur.uit  qu'on  y  lenoit  le  con- 
cile. (G.  BoL'i.HKT,  Serees,  xi,  éd.  1608.)        i 

—  Enjusqu'à,  jusqu'à  :  ! 
Kil  saiclient   ce   k'est    ke  lor  fait  et  an 

jo^ç'ai  ou  il  doient  e?liindre  l'anconiance-  . 
me\  de  lor  eshide.  (Li  F.pislle  saint  Ber-  , 
nard  a  Mont  Veii,  ms.  Viiduu  7i,  l"  69  r°.)   ; 

Des  Poloysie  oi  j!is9J(C>:n  Luccnay.(lï60,    1 
Cart.  de  l'év.  d'Aulun,  r  p.,  lxvi,  A.  de 
Charmasse.)  | 

—  Cheoir  en  baston,  venir  à  la  portée  I 
des  armes  : 

Com  il  manarhe  Chariot  le  fil  Kallon 
De  lui  ochire  si  li  chiei  en  boston.  I 

(Kaimb.,  Ogierj  7211',  Barrois.) 

—  En  marquant  le  changement  d'élat  :   [ 

Si  qn'^n  pièces  Tola  ma  lance. 
(Chrest..  CIhv.  au  lijm,  530,  Holland.) 

Et  quaot  ses  plaies  ont  vcues  i 

Si  relorne  la  joie  en  ire. 

(Erec,  -4197,  Zeilschrift  de  Haapt,  t.  X.)  | 

—  En  lieu  de,  au  lieu  de  : 

En  lieu  de  ces  trois  nos  ont  mises. 

(GuiOT,  DMe,  Mil,  Wolfart.) 


Et  la  clef  soit  en  leu  li'oslages. 

(Rose,  2003,  Mcon.) 

2°  Le  niou\en]ent  dans  le  temps  : 

Cnnqnis  l'aïrat  d'hoi  cest  jur  en  nn  meis. 

(Roi..  2751,  Mûller.) 
De  cel  jor  en  .\l.  ta  li  respiz  ilonncz. 
(Rom.  d'Alex.,  Richel.  792,  P  138''.) 
Souvent,  de  jor  en  autre,  lor  fait  asaul  livrer. 
(II:.,  Richel.  15093,  f  45".) 
Il  ne  cuidoient  uiie-que  il  eussent  la  vile 
vaincue  en  un  mois.  (Villeh.,  244,  Wailly.) 
D'ni  en  .1.  an.  droit  Toslre  vole. 
Desous  ce  piu 
Si  soiez  bien  malin. 
(Le  VicoNTE  n'AcNOi,  le  DU  de  la  lande  dorée, 
Richel.  24432,  f"  25''.) 

—  En  aptes,  ensuite;   voir  Apres  au 
Supplément. 

—  En  avant,  dorénavant,   à   l'avenir, 
voir  Enavant. 

—  En  des,  depuis;  voir  Des  au  Supplé- 
ment. 

—  En  empres,  ensuite  ;  voirEiiPRES. 

—  En  jusqu'à,  jusqu'à  ;  voir  Enjusque. 

—  Eu  esça,  jusqu'à  ce  nioniont  même  ; 
voir  Es. 

—  En  que,  jusqu'à  ce  que  : 

L'eu  lye    bien  le    sak   enke   soit   pleyn. 
{Proverbes  de  Fraunce,  ap.  Ler.  de  Liucy.) 

3»  La  direction  d'intention,  le  but  : 

Tote  s'enttnte  e  son  pocir 
Ert  en  aquerre  or  e  argent. 
<Ben.,  D.  de  JVwm.,  Il,  27S29,  Michel.) 
En  ceste  suspirout  Locrin, 
En  ceste  out  Venus  mis  sa  Un. 
En  ceste  estoit  toz  ses  lalenz, 
En  ceste  aidoit  ses  cuers  dedenz, 
En  ceste  lleiujssoit  sa  rage, 
En  cesle  ont  lerraé  siin  corage. 

(Bfid,  ms.  Munich,   2i09,  Vollm.) 
En  l'hoonr  de  vos,  nobles  reis, 

(Marie,    iaopel,  t.  1,  p.  44.  Roq.) 
Quant  nos  en  son  service  avons  mis  nostre  entente. 

i,Rom.  d'Alex.,  Richel.    15095,  1'  24S  r°.) 
Car  tous  ert  ses  curages  en  lor  bons  aemplir. 
(lù.,  Richel.  243tit!,  Meyer,  Remania  XI,  p.  269.) 

Car  je  met  mon  eaige  en  vos  servir. 
(PiEREKi.NS,  Chans.,  ms.  Berne  389,  f"  86  r".) 
Maint  on[t|  mis  Itur  temps  et  leurs  cures 
En  fables  dire  et  adventures. 

(Alart,  (.'"'  d'Anjou,  Richel.  765,  C  I  r°.) 
Et  j:e  sui  celé    qui  vos  otrui    et    cucr  et 
cors  et  vùleulè  en  votre  srrvise  et  e»  votre 
comaudemeut.  (^((«r,  Itichel.  337,1°  218^) 

Bien  sai  qu'e»  vous  amer  n'ai  droit. 
(Le  Chastelais  de  Cooci,  Chans.,  m,  Crapelet.) 

Et  resemble  le  lion  qui  va  en  proie.  (Li 
prem.  liv.  Salemons,  ms.  Berne  590,1»  986^) 

—  L'objet  : 

Rollanz  me  forfist  en  or  e  en  aveir. 

(Roi.,  3758,  Mùtler.) 
f-il  qui  tel  murtre  faisoit  n'avoit  droit  cji 
terre  tenir.  (Villeh.,  224,  Wailly.) 

En  la  rrgle  saint  Benooit 
Ont  il  mespris. 

(GiaoT,  Bible,  13S8,  WoUart.) 

Et  crées  en  Jhesn, 

(Gui  de  Bourg.,  3333,  A,  P.) 

Bien    creanz  en  Dieu,   (Mén.  de   Reims, 

7i<,  Wailly.) 


Car  vous  ne  vous  pories  niie  miens  ma- 
rier en  millor  dame  ne  eh^  en  meillor  che- 
valier. (Arltir,  ms.  Grenoble  378,  f°  71.) 

Aut.int  a  t  elle  en  mes  enfants  comme 
j'en  ai.  (Fnoiss.,  Cliron.,  11,  a,  222,  Bu- 
chon.) 

—  Equivalant  à  en  qualité  de,  comme  : 
IS'i  lessiez  la  tesle  an  gagrs. 

(Chrest.,   C'/icr,  au  lijon,  l:i30.  Holland.) 
Qui  as  paieos  en  vail  en  raessagier. 

(Fiernbrtts,  lvi,  c,  2,  Beklier.) 
Tenir  em  fief.  (1253,  Ch.  des   Compl.  de 
Dole,  4  ,  Arch.  Doubs.) 

Si  avons  Dieu  en  aji:e  el  il  ne  l'ont  pas. 
(Mén.  DE  Relms,  41,  Wailly.) 

Il  vous  en  dourout  tant  comme  il  vous 
venra  en  grei.  (lo.,  84.) 

Li  evesques  de  Chaalons...  beney  en 
abbei  mon  signour  .lehan  de  Mimeri. 
(Joi.Nv.,  SI  Louis,  cxxxvi,  Wailly.) 

Qui'  il  avoit  pris  a  rente,  en  fié,  et  em 
perpétuel  héritage.  (C/(.  de  1321,  Estrée, 
Areh.  Eure.) 

En  monstrant  que  l'eelcciltm  laicte  de 
Urbain  en  r'<i|)e.  après  la  mort  de  Grégoire 
onziesme,  lut  juste.  (Juv.  DES  UhsINS, //('«{. 
de  Charles  VI,  au  1381,  Slicbaud.) 

Viniirent  en  armes  dir,;  qu'ils  tueroient 
tout,  s'ils  u'avoieut  en  pape  un  Romain. 
(iD.,  i6.) 

Et  se  fit  ledit  Charles  couronner  par 
l'ordounaiiCe  de  Urbain  en  roy  de  Sicile. 
(ID.,  ib.) 

Et  le  couronna  en  roy.  (Id.,(6.,  an  1382.) 

Aiusi  qu'elle  (Jeanne  1",  reine  de  Na- 
ples)  lissoil  un  cordon  de  soie,  le  roi  André 
lui  demanda  a  quoy  estoit  bon  cet  ouvrage? 
Pour  vous  eslrangler,  répondit  elle  en  se 
souriant:  parole  que  le  niury  tourna  en 
risée,  qui  sortit  loutel'ois  sou  "effet.  (Pasq., 
liecli.,  VI,  27.) 

—  Avoir  en  hé,  concevoir  de  la  haine 
pour  : 

Li  uns  de  Salesbire,  ke  li  reis  oui  en  lié. 

vGarn.,   Vie  S.   nom.,   Riihel.  13513,  f°  10  r°.) 

—  Cueillir  en  hé,  en  haine,  prendre  en 
haine  ;  voir  Cueillir. 

—  Enchargier  en  /(OiMC,  prendre  en  haine; 

voir  E.XCHARGIER. 

—  Melircen  défais,  mettre  en  interdit;  et 
flg.,  renoncer  à,  refuser,  dédaigner;  voir 
Defois. 

111 

En  servant  à  marquer  la  matière,  la  ma- 
nière, l'instrument,  le  moyen,  etc. 

—  1»  La  matière  : 

Et  letlra  fayr  en  pargamin. 
(Alberic,  Alex..  90,  Meyer,  Rec,  p.  283.) 
En  rentes  et  in  possessions.  (Fév.  12.19, 

Areh.  Vosges,  H,  Flabemout.) 
Une  cedule  en  parchemin.  Une  cedule  en 

papier.  (5  oct.  1428,  Jnvent.  des  meubl.  de 

la  bastide,  Arch.  P  1189.) 

—  2°  La    manière,  la   manière   d'être, 

l'état  : 

7/1  figure  de  colonib  volât  a  ciel. 
(Enlalie,  25,  Barlsch,  Chrest..  col.  6,  3'  éd.) 


80 


EN 


EN 


ENA 


Terre  major  remaindreU  cit  repos. 

(Roi.,  60n,  Mùller.1 

Mes  ce  cornant  pot  avenir 
One  tu  mon  seifinor  ofeis 
Se  an  traison  dpI  feîs. 
(Chrest.,  Chee.  au  lyon.  1-230,  Holland.) 
Si  l'eptrangla  en   murtre.  (Villeh.,  223, 
Wailly.) 

Ce  ne  îiorroit  eslre  en  nnle  manière. 
<RiCH.  nE  FoiiRMVAr.,  la  Panthère  d'amon,  llichel. 
24132,  f°  ISg".) 

F.»  lermes  et  en  plors  sonvcnt  le  baiserai. 
(Berte,  207,  Sclieler.) 

Ne  le  fesoient  mie  en  bonne  foi.  (MÉN. 
DK  Reims,  29,  Wailly.) 

Si  luiveiiillicz  prier  en  pitié  qu'il  veuille 
avoir  merci  de  nous.  (Froiss.,  Chron.,  I, 
I,  320,  Buchon.) 

Ulysses  se  Labilla  en  mercier.  11  porte 
les  clieveulx  en  Allemant.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  839,  Génin.) 

11  l'accoustrera  en  chien  coiirtault.  (RoB. 
EsTIEN.NE,  Lat.  ling.  Thés.,  Adnuitilo.) 

—  Dans  des  locutions  adverbiales  for- 
mées ai-oo  un  substantif  : 

En   bourgeoisie,   bourgeoiseiurrit -,   voir 

ROURGEOISIE. 

En  chevauchons,  comme  à  chevauchons, 
jambe  deçà,  jambe  delà,  comme  si  l'on 
était  à  cheval  : 

Et  puis  se  met  desor  la  planche  en  che- 
vauchons et  puis  se  traîne  sus  si  armes 
nnnme  il  estoit.  (Artur,  nis.  Grenoble  378, 
f»  Oi-i.) 

Eli  demussons,  en  cachette  ;  voir  Demu- 
r.ONS. 

En  désire,  en  droite  ligne  ;  voir  Destre. 

En  cmble,  furtivement;  voir  Emble. 

En  emblée,  furtivement  ;  voir  Embt.ee. 

En  foi,  fidèlement  : 

Qni  le  service  en  foy  maintiennent. 
OlicH.  nr.  Fnor.NivM..  In  Panthère  â'amms.  Itichel. 
Îii32,  f  161'.) 

En  pardon,  en  pardons,  en  vain,  en  pure 
perte,  gratis;  voir  Pardon. 

En  pièce,  en  pièces,  dans  une  phrase 
affirmative,  dans  quelque  temps,  bientôt; 
'Uns  une  phrase  négative,  jamais,  de  long- 
'emps,    dans  beaucoup  de    temps;   voir 

l'IECE. 

En  recelée,  en  secret,  en  cachette;  voir 

liBCELEE. 

En  recoi,  en  repos,  en  paix  ;  voir  Recoi. 
En  reponiaus,  en   cachette  ;  voir  Repo- 

NAIL. 

En  lapin,  en  tapinage,  en  tapinois,  en 
cachette;  voirTAPiN.  Tapinagk,  Tapinois. 

—  Avec  un  adjectif  : 

En  apert,  ouvertement,  évidemment  ; 
voir  Apert. 

En  bas,  à  voix  basse  ;  voir  Bas. 

En  basset,  à  voix  basse  ;  voir  Basset. 


En  belif,  au  travers;  voir  Belif. 

En  belin,  en  beline,  de  travers;  voir  Be- 

LIN. 

En  haut,  à  haute  voix;  voir  Haut. 

En  humain,  sur  celte  terre;  voir  Hu- 
main. 

En  recelé,  en  secret;  voir  Recelé. 

En  repost,  en  cachette  ;  voir  Repost. 

En  roond,  de  compte  rond,  en  tout;  voir 

ROOND. 

En  seri,  tranquillement,  en  repos;  voir 
Sert. 

En  sordois,  à  la  sourdine;  voir  Sordois. 

En  subit,  subitement  : 

Lors  en  subit  me  prens  a  regarder  au- 
tour de  mov.  (Traict.  di  Salem,,  nis.  Ge- 
nève 165,  f»  '262  r°.) 

Nous  en  irons  tout  en  suhit 
Luy  faire  ancune  question. 
(Greban,  ilist.  de  la  pass.,  14590,  G.  Paris.) 

En  tante,  dételle  manière;  voir  Tant. 
—  Avec  un  participe  présent  : 


Cler  en  i 


ant  l'ad  dit  a  Guene!an. 

(Rot..  619,  Millier.) 


En  enbronr.hant  fu  li  sengleis  ocis. 

{Girh.  de  SIeIt,  p.  452,  Slengel.) 

Qne  par  la  ne  pnis  je  venir 
A  ce  qa'en  dormant  ay  veu. 
(mCH.  iiF.  FocRMVAL,  ta  Panthère  d'amors,  Ricbel. 
24432,  f  ir,r.) 

En  ramembrant  sa  valor  a  loisir. 

(iD.,  th.,  f  1C4''.) 

En  estant,  debout;  voir  Estant. 

En  oiant,  de  manière  à  être  bien  en- 
tendu ;  voir  Oiant. 

—  Marquant  la  multiplication  : 
Paien  s'adabent  d'osbercs  sarazineis, 
Tuit  U  plusur  en  snnt  dnblez  en  trcis. 

(Rot.,  994,  Muller.) 

—  Équivalant  à  quant  d  : 

Rois  deit  estre  moult  dreturiers, 
En  justice  roides  et  fiers. 

(Marie,    Ysopel,  t.  H,  p.  134,  Roq.) 

Simple  en  regart  et  de  bêle  manière. 
(RicH.  DE  FouRNivAL,  la  Panthère  d'amors,  Ri- 
cbel. 24432,  f»  159».) 

3"  L'instrument  : 

En  harpe,  en  viele  et  en  gigue 
Eu  devroit  en  certes  conter. 

(Guioi,  Bible,  209,  Wolfart.' 

4°  Le  moyen  : 

(Lettre)  Et  en  ebrey  et  en  ermin. 
(Alberic,  Alex.,  91,  Meycr,  Rec..  p.  283.) 
Li  boeu  fisicien  loîal, 
Li  prodomme,  li  bien  Ictré 
Ont  maint  verai  conseil  donné  ; 
Maintes  genz  qui  se  desconforlent 
En  lor  conseil  se  reconfortent. 

(GuiOT,  Bible,  Ï643.  Wolfirt.) 

En  langage  grejois. 

(Gui  de  Bourg.,  1373,  A.    P.) 
En  son  sarasinois  malt  bian  l'a  salué. 

(/».,  2-G3.) 


Cil  les  plaint  et  regrate  an  sarazenois  gref. 

(Floov.,  319,  A.  P.) 

5°  La  condition  : 

Am  pris  de  dis  livres.  (1258,  Possières, 
Arch.  Aube.) 

Que  cudes  tu  paaignier  an  ce  que  tu  as 
deguerpie  la  créance  de  nos  deus  ?  (Li 
Livres  de  Balaam,  Richel.  988,  f°  23o=.) 

—  En  0  que,  à  la  condition  que  : 

In  0  quid  il  mi  altresi  fazet.  (842,  Serm. 
de  Strasbourg,  Lidforss,  p.  1.) 

En  quant,  en  quanque,  autant  que  ;  voir 
Quant. 

En  tant  que,  en  tant  comme,  à  proportion 
que;  voir  Tant. 

6°  En  équivalant  à  sous  : 

Por  ce  vos  pri  et  vos  comant 
En  poîne  d'escoraengeraant. 
(Wace,  Conception,  Richel.  818,  f°  12'.) 

7°  En  équivalant  à  d,  au  : 

Ceste  bataille  seit  jngiee  en  sun  num. 

(Roi..  3278,  Muller.) 
La  tierce  foiz  lor  at  doué 
En  nom  de  sainte  Trinilié. 

(Wace,  S.  Hicholas,  107,  Délias.) 
Par  cel  covent  le  recevrai 
En  non  del  Christ  qui  servi  ai. 

(lo.,  ib..  315.) 

En  nom  dau  père  et  dau  fil  et  dau  saynt 
esperit.  (1281,  Test,  de  Guy  de  Lusignan, 
Arch.  J  270,  pièce  19.) 

En  fondu,  avec  l'article,  sing.  ou  plnr., 
a  donné  les  formes  el,  eu,  u,  eus,  es,  ez, 
ens,  ans,  ons;  voir  Le. 

Consulter  sur  la  préposition  En,  G. 
Raithel,  Die  altfranzôsifchen  Prepoti- 
tionen,  i'  Abtheilung,  Guttingen  187S. 

2.  EN,  voir  Aine. 

3.  EN,  voir  Ent. 

EN.VAGiER,  enagier,  v.  a.,  déclarer  ma- 
jeur : 

Quant  il  fu  enaagies,  il  fist  homage  du 
trefTons  de  l'iretage.  (Beaum.,  Coul.  dit 
Beauv.,  c.  xii,  11,  Beugnot.) 

Voulons  et  outrions  que  ce  que  li  diz 
Loeys  fera  en  ce  cas  et  en  ce  qui  peut 
appartenir  y  soit  ferme  et  estable  a  touz 
jours,  aussi  bien  comme  se  il  avoit  vint  et 
un  anz  acompliz  et  passez,  ou  se  il  ettoit 
du  tout  enaagiez  de  aage  parfait.  (1309, 
Arch.  JJ4S,  f°  93  V».) 

Comme  bien  et  souffisaument  enaaget. 
(1310,  Arch.  JJ  47,  f«  69  v».) 

Nous  ayt  esté  soupplié  et  a  grant  ins- 
tance requis  que  ladite  Polie,  laquelle  n'est 
pas  encores  venue  en  son  droit  et  loial 
aage,  nous  vousissiens  enaager  et  soupplir 
ce   qui   li   deffaut  de   son   dit  aage.  Nous 

cousiderans ladicte  damoysele,  laquelle 

a  passé  onze  ans,  enaagons  et  volons...  que 
elle  puisse  ordrener  et  faire  toutes  choses 
tout  aussi  comme  se  elle  fust  en  l'aage  de 
quatorze  ans.  (1321,  Arch.  JJ  60,  f°  140  r».) 

—  Enaagié,  part,  passé,  âgé  : 

.xiili.  vaches  enagies.  (1307,  Mobil,  des 
Templ.  du  baill.  de  Caen,  Arch.  J  413, 
pièce  29.) 


ENA 

ENACERÉ,  adj.,  acéré  : 


En  son  piing  lint  le  bran  enaeerc. 
(Adeh.,  Enfanc  Og..  Ars.  3H2,  F  79''.) 

BNACoiNTEH,  V.  3.,  mettre  en  rapport 
avec  : 

A  Ysenbart  biel  en  esla, 
Al  roi  Gormont  Venacointa. 

(Mouss.,  Chron..  Iin9,  Reill.) 

ENAFFAiRÉ,  adj.,  affairé,  occupé  : 
Qu'ilz  ne  soient  fort  erupeschez  et  enaf- 
faires    en    cest   œuvre.    (A.  Du  Moulin, 
Quinte  ess.  de  tout,  chos.,  p.  28,  éd.  1549.) 

ENAGIER,  voir  ENAAGIER. 

ENAGRiER,  V.  a.,  aiguilloiiiier,  presser, 
harceler  ; 

Et  Berars  se  trait  fors,  cui  la  morz  enagrie. 

(J.BoD.,  Sttx.,  ccxLvi,  Michel.) 

ENAGRIR,  voir  Enaigkir. 
ENAGUiLLiÉ,   -   iiUiê,  adj.,  en  forme 
d'aiguille  : 

Un  comble  enaguilUé,  eschançonné  et 
vymé  a  estanchous  enaguiliez  en  leurs 
combles  et  bouques.  (1416,  Compt.  de  Bé- 
thune,  ap.  La  Fous,  Art.  du  Nord,  p.  181.) 

ENAiGRER,  V.  a.,  irriter  : 
ChacnD  luy  nuist,  riens  ne  luy  esl  alegre. 
Tout  Iny  raessiet,  et  reconfort  l'enaigre. 
(A.  Chvrtier,  Deb.  des  deux  fort,  d'amour,  p.  57'2, 

éd.  1617.) 

ENAiGRiR,  ennaigrir,  enagrir,  enegrir, 
tnnegrir,  verbe. 

—Act.,rendreaigre, énergique,  emporté, 
irriter,  envenimer  : 

On  ne  porroit  faucon  si  enaigrir 
Pour  héron  prendre,  ne  vous  en  quier  mentir, 
Nefust  plus  aigres  de  Karahuel  ferir. 

(£«/■.  Ogier,  '2787,  Scheler.) 

Et  encore  piur  n;iex  lober, 
Voiz  enaigrist  (la  luxure),  iex  fait  troubler 
Et  esmaet  hayoe  et  discorde. 
(Li  Mariaget  des  fill.  au  diable,  ap.  Jiib.,  îlouv. 
Rec,  I.  287.) 

Por  son  cliival  eschafeir  et  enagrir. 
(Hist.  de  Joseph.  Richel.  2453,  f»  294  v-.) 

Exacerbo,  ennegrir.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679.) 

Qui  fut  chose  piteuse,  laquelle  enaigrit 
et  irritafort  ceux  de  Paris,  (juv.  des  Uns., 
Hist.  de  Chartes  VI,  1411,  IMichaud.) 

Dont  ils  enaigrirent  sur  eux  l'mdignation 
de  Dieu.  (A.  Chart.,  l'ICsper.,  OEuv., 
p.  320,  éd.^617.) 

Guerre  mortelle  s'en  ensuyvit,  qui,  tant 
fut  enaigrye,  que...  (D'Auton,  Cliron.,  Ri- 
chel. o0>2,  f°  77  V».) 

S'il  a  quelque  chose  trop  dure 

A  digérer,  il  l'adoucist, 

Il  Venaigrist,  il  la  farcist 

De  sucre  doui  et  d'herbi's  finps. 

(Bet.leac,  la  Itecuim.,  111,  1,  Bibl.,  eli.) 

Tous  les  moyens  que  j'essaye. 
Au  lieu  de  me  profiter. 
Ne  font  qu'enaigrir  ma  playe 
Et  ces  cruels  irriter. 
(Desport.,  Diane,  I,  Lxviii,  Bibl    gaul.) 

Comme  il  faut  donner  vent,  l'alloDRer,  raccourcir, 
(du  chalumeau) 
Le  hastcr,  Venaigrir,  le  feindre,  l'adoucir. 
(J.-A.  oE  Chavicny,  Souspirs  et  regrets,  p.  82, 
éd.  1582.) 

T.  m. 


ENA 

Et  en  attendant  cest  heur,  de  faire  cesser 
selon  la  charité  chrétienne  toutes  invectives 
tant  de  bouche  que  par  escript,  qui  nefont 
Hn'enalgrir  la  plaie  que  nous  devons 
adoulcir  par  tous  moyens,  pour  en  faciliter 
la  guerison.  (Fin  de  l'année  1o83,£pH.  miss, 
de  Henri  IV, l.  1,  p.  617,  Berger  de  Xivrey.) 
Ta  douleur,  Cloophon,  sera  donc  incurable. 

Et  les  sages  discours 
Qu'apporte  a  l'adoucir  un  ami  seconrable 

L'eiiaigrisseul  toujours. 
(Malherbe,  var.  de  la  Consolation  à  M.  Da  Perier.) 

—  Réfl.,  s'aigrir,  s'irriter,  s'envenimer: 

Plus  doucement  qne  seraine  do  mer 
Chantant  trouvai  bêle  dame  a  devis 
De  ses  amours,  dont  me  sni  enaigris. 

(.Reeueil  de  Motels,  1,  279,  Raynaud.) 

Le  vin  vient  a  s'enaigrir.  (A.  Du  Moulin, 
Quinte  ess.  de  tout,  chos.,  p.  30,  éd.  1549.) 

Les  choses  s'enaigrissoyent.  (Fauchet, 
Antig.  gaul.,  iv,  14,  éd.  1611.) 

Sa  femme,  je  le  recognois  luy  a  joué  de 
très  mauvais  tours  :  n'a  pas  esté  a  sa  vie 
qu'elle  ne  luy  ait  tendu  des  embusches  : 
mais  de  s'ennaigrir  de  la  façon  qu'il  fait 
contre  les  femmes,  les  tenir  ainsi  sur  les 
rangs,  qu'en  voudriez  vous  dire  ?  (Cho- 
LiERES,  Apresdinees,  ii,  f"  46  v»,  éd.  1587.) 

—  Neutr.,  s'aigrir,  s'irriter,  s'enveni- 
mer, s'acharner  : 

Trop  enegrist  moines  et  torne 
Puis  qu'il  au  BÎecIe  s'en  retorne. 
(G.  r>E  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f*  59^.) 
Amis,  dont  est  engenree 
En  vo  cuer  lel  volentes 
Qu'eslre  cuidies  refuses. 
Pour  ce  que  vous  ai  monstree 
Chiere  autre  que  ne  voles  ? 
Mais  se  bien  savies 
Comment  on  doit  retenir 
Amant  c'on  crient  de  partir. 
Entendre  porries 
One  le  fis  par  tel  désir 
Qu'enaigrir  vous  feisse  en  moi"amer. 
Fins  coers.  ne  veullies  cesser, 
Car  ailloars  que  vous  chierir  ne  puis  penser. 
(Chans..  ms.  Montp.  H  196,  f°  389  r".) 

Ilels  genz  si  font  enaigrir 
Le  chant  de  Dieu  et  les  chançons. 
(Ri'TEB..  Voie  de  Parad.,  11,  SI,  Jubinal.) 
Se  li  vaissiaus  n'est   purs,  quanque  tu  i 
mettras     enaigrira.    (Brun.    Lat.,    Très., 
p.  370,  Chabaille.) 

Ce  lor  fist  lor  soif  enaigrir. 
(RoB.  DE  Blois,  Pocs.,  Ars.  5201, 'p.  37".) 
Mais  les   choses   de  jour  en   jour    enai- 
grissoient  et  s'enflammoient    plus  que  de- 
vant. (Juv.  des  Urs.,  Hist.    de  Charles  VI, 
1411,  Michaud.) 

Il  leur  déclara  n'y  vouloir  pourvoir,  que 

premièrement  l'afaire  d'Aquilee  ne  fut  vui- 

I    dé,    et    le   cardinal  Borromeo,  en  la  pro- 

I    vince  duquel  est  le    dit  eveché,  presse  sa 

j    sainteté  de  pourvoir  au  plutost  de  pasteur  a 

une  Eglise    de   si   grande  importance,   et 

par  ce  luoyen,    sans   y   penser,  fait  enai- 

I    grir  S.  S.  contre    ladite    seigneurie   pour 

ledit    afaire    d'Aquilee.  (D'Ossat,  Lett.  au 

I    Roy,  S  nov.  1584,  éd.  1624.) 

—  Enaigri,  part,  passé,  aigri  : 

Boire  vins  enaigris. 
(Reclus   de  Mot..,   de    Charité,    Bichel      15212, 
f°  in;;  r".) 

Vins  enegris. 

(lD.,î*.,  Richel.  23111,  C  221».) 


ENA 


81 


Enaigri  durement  es  armes.  (G.  Chas- 
tell.,  Chron.  du  D.  Phil.,  proesme.  Bu- 
chou.) 

—  Empressé  : 

I         La  estoit  cascuns  enaigris 

De  mener  grant  joie  et  grant  iieste. 
(J.  DE  CoNDÉ,  don  Maring.  de  Uardem.   et  de  Lar- 
gesce,  90,  t.  1,  p.  281,  .Scheler.) 

en'aiguer,  eneyguar,  v.  a.,  arroser  : 
E  vos  di  qe  les   arbres  qe   font  le  pevre 

se  plantent  e  le  enaiguent,  et   sunt  arbres 

domesces.  (Marc  Pot,  c.  clxxx.  Roux.) 
Pnnr  eneyguar....  les  tyncs  au  cellier   de 

Mous  (1383,  Compt.  de  P.  Serrer.  P'-'^"-  ie 

Montbrisson,  Arch.  Loire.) 

ENAïQUEs,  adv.,  aussitôt  : 

En  la  chiere  volt  on  sovent 
Enaiques  ce  ke  li  cuers  sent. 
(ROE.  DE   Blois,   Poés.,  Riohel.  21301,  t"  .ïlC.) 

enairir,  voir  Enarir. 

1.  EN.visE,  eneyse,  adj.,  commode,  dont 
on  peut  se  servir  ; 

■Voille  faire  son  vull  loreyn  redubler  ou 
reporiiiller,  pur  ceo  qe  il  li  semble  bon 
queyntes  ou  eneyses.  {Lib.  Cuslum.,  i,  78, 
4S,  Hen.  m,  Rer.  brit.  script.) 

2.  EN.AisE,  aneise,  anaises,  ennaises, 
enesses,  adv.,  presque  : 

Kar  snveot  par  les  mains 
Des  malvais  escrivains 
Snnt  livre  corrumpnt 
Et  aneise  perdut. 

(Ph.  de  Tbaon,  Cumpoz,  157,  Mail.) 
Il  alsiment  la  mort,  ki  anaises  a  trestoz 
est  poine,  amevet  alsi  com   entreie  de  vie 
et  lowier  de  son  travailh.   {Dial.  S.  Greg., 
p.  5,  Foerster.)  Lat.  :  paene. 

Si  estorat  en  icel  lin  ki  est  diz  Fundiz 
une  abie,  en  cui  il  estiut  pères  anaises  de 
dous  cenz  moines.  {Ib  ,  p.  9.)  Lat.  :  ferme. 
Cius  Brandaines  estoit  bons  de  grant 
abstinenche  et  nobles  en  vertus,  et  fu 
pères  ennaises  de  trois  mile  moigues.  {De 
Saint  Brandainne  le  moine,  Jub.,  p.  37.) 
Lat.  :  fere. 

Dont  me  laidi  et  fu  enesses 
Que  me  preisse  a  ses  templiers. 

(.Couronnement  Iteaart,  1938,  Méon.) 

ENAissiER,  -  esser,\.  a.,  placer  sur  des 
ais  pour  exposer  en  vente  : 

Nul  ne  pourra  enaissier  draps  tondus  a 
l'endroit,  sur  peine  de  soixante  solz,  affln 
d'eschever  toutes  fraudes,  et  que  l'en  puist 
mieux  congnoistre  quel  le  drap  sera. 
(1402,  Ord.,  VIII,  308.) 

Ne  pourra  nul  enesser  ne  entabler  drap 
retrait,  sur  paine  de  cent  solz  d'amende 
pour  le  drap.  (1424,  Ord.,  Xlll.  73.) 

ENALEGRiR,  enhal..  V.  a.,  égayer  : 

Urake  dit  qu'il  est  ainsi. 
Si  l'en  a  moult  enhnlegri. 

(Parlon.,  Richel.  19132,  f'  119=.) 

ENAMAiLLÉ,  -  Ulé,  -  elé,  esnamaillé, 
anamalé,  adj.,  émaillé  : 

Une  double  rose  esnamaillez .  (8  janv, 
1375.  Mand.  de  Jean  de  Lanc,  Delpit,  Doc. 
fr.  en  Angleterre.) 

Ferront  tiels   escochons  et  bien  propor- 
tionnez dudit    nietall    endorrez,  gravez  et 
anamalez    de   diverses    armes     (1393,    De 
imag.  et  appar.,  Rym.  vu,  798,  i"  éd.) 
11 


st 


ENA 


ENA 


ENA 


Portpais  d'argent  dorrez  enamelez  de 
■vert.  (1403,  Ce  jocaJ.  elveslim.  capellœReg., 
ib.,  VIII,  295.) 

Une  chatice  ovec  la  patvn  enamelez  ove 
la  Trinité.  (Ib.) 

Une  mirour  d'arjrent  enamaillé.  (1313, 
Invent,  de  Pierre  Gaveston,  ap.  Laborde, 
Emaux,  p.  390.) 

Une  boiste  d'argent  enamillé.  (Ib.)  \ 

ENAMELÉ,  voir  EN.\M.\ILLÉ. 
ENAMEMBRER   (S'),  V.  refl.,     SB    SOUVe- 

nir  :  | 

Euiproe    ce  que  li  cors   fu   enterrez,  la 
faine  s'enamembra  de  son   enfant  et   vint   1 
eorant  a  sou  ostel  et  trova  son  enfant  en 
la  chaudere.  (Vita  Pair.,  ms.  Chartres  371, 
1»  82  -v».) 

ENAMENER,  enammeuer,  v.  a.,  amener: 

Ladite  nef  fut  investie  et  combatue  très 
asprement,  et  de  fait  par  puissance  prinse 
et  enammenee  au  havre  du  Crottoy.  (G. 
Chastell.,  Chron.  du  D.  PMI.,  ch.  lxix, 

BUCUon.) 

ENAUER,  -  eir,  enaimer,  anumoi-,  ina- 
mer, V.  a.,  concevoir  de  l'amour,  de  l'ami- 
tié pour,  prendre  en  afTection  : 

Cnm  il  l'andil,  si  Vinamet. 
(l'if  de  S.  Léger,  Bartsch,  Chresl.,  p.  H.) 
Enamal. 
(Lecture  de  .M.  G.  Paris.) 
À  enamee  nne  mescÏDe. 

(Brut,  ms.  Mnnich,  315,  Vollm.) 
Si  l'en  a  prit  a  enamrir. 

(Ib.,  19H.) 
Qae  Flonrle,  sa  seor,  Godefrois  enama. 

(Cher,  au  cygne,  i9i;i4,  Reiff.) 

Li  reis  Salomuu  enamad  femmes  es- 
tranges  e  de  altre  pais.  (Rois,  p.  275,  Ler. 
de  Lincy.) 

Trop  doremenl  Voit  enamee. 

(Dolop.,  11050,  Bibl.  eh.) 
Je  Toi  conbalre  mon  freire  en  celé  pree 
Kt  mon  amio  ke  m'aioit  anatnee. 

(Gir.  de  liane,  Richel.  1448,  f°  31''.) 
La  fille  au  roi  m'a  tant  fort  enamé 
Qu'ele  me  doone  canquc  teul  demander. 

(Huon  de  Bordeaux,  6166,  A.  P.) 
L'avoit  si  la  roine  en  son  cner  enamf. 
(Gar.  de  iloagl..  RLchel.  21403,  f  3'.) 
Deus  !  cnm  dnice  aronrs  est  de  Den  a  enameir. 
(Poème  mor.  en  quai.,  ms.  Oxf.,  Canon,  mise.  74. 
t°  -21  r'.) 

Dont  j'ai  fait  si  cruel  marcbié 
Qaaot  j'at  enamé  cest  vassal  t 
(Gjb.  de  Montr.,  Yiolelte,  22-28.  Michel.) 
Bien  par  dedans  son  cuer  le  prîst  a  enamer. 

(Brun  de  la  ifonl.,  Richel.  1-270,  f  39  r".) 
Qn'une  aalre  amoit,  quant  premier  i'enomay. 

(Agnes  de  Nav.,  Bail.,  p.  20,  Tarbé.) 

Quant  la  meillor  del  monde  ai  enaimee. 
((".UARDON  DE  Ckoisilles,  Ghana.,  ap.  Tarbé.  Chan- 

sonn.  de  Champagne  aux  iii«  et  xin''  t.,  p.  32.) 
Si  l'esgarda  et  enama. 
(nAODE.s  DE  LA  KiKERiE,  Bartsc.h,  Rom.  elpasi., 

III,  46,18.) 

Que  sombre  k'il  ait  esgardee, 

Alors  si  forment  enamee. 

Que  d'iluec  partir  ne  ce  puet. 
(RoB.  DE  Blois,  i'ufs.,  Richel.  24301,  p.  548''.) 
Ko  jo  TUS  ai  forment  en  mon  qneor  enamé. 

(Horn,  S39,  Tar.,  Michel.) 


L'ot  tant  chierie  et  enamee 
C'a  sa  table  la  amenée. 

(Hichars  li  biaus,  179,  Foerster.) 

ENAMERi,  part,  passé  et  adj.,  qui 
éprouve  un  sentiment  amer,  aigri,  irrité  : 

Li  .1.  as  autres  sont  si  enameris 
Copent  nasiaus  et  bras  et  noielis. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988.  f»  256'.) 
Ert  Tigereus  li  esperis 
Qui  tons  tans  est  enameris. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  21,  Peigné.) 

Selon  M.  G.  Paris  on  peut  voir  dans  le 
second  exemple  le  participe  d'un  verbe 
enamerir,  pour  enamorir. 

ENAMILLÉ,  voir  EnAMAILLÉ. 

ENAMORÉ,  -  mouré,  adj.,  aiguisé,  aigu  : 

SoQ  plain  front,  son  cbief  luisant. 

M'ont  navré 
D'un  dart  si  énamouré. 
Que  bien  croi  qu'il  m'ocira. 

(Recueil  de  Molets,  I,  248,  Raynaud.) 

Cf.  Amoré. 

ENAMOURANT,  p.  prés .  et  adj.,  qui 
donne  de  l'amour  : 

Tu  embellis  le  Tisage 

D'un  vermeil  énamourant  (Bacchns). 

(Print.  d'ïver.  p.  278,  éd.  1588.) 

ENAMouREEMENT,  adv.,  avec  amour, 
avec  passion  : 

Dont  si  enamoureement 
Point  l'amenre  amonreusemeot 
Que... 
(Dils  de  Baud.  de  Condé.  Ars.  3524,  f»  IC".) 

ENAMOURE.MENT,  S.  m.,  passiou  d'a- 
mour  : 

Celles  femmes  parlementèrent  ensemble 
en  elles  merveillant  comme  ung  homme  si 
garny  d'aage  et  de  sagesse  feust  surprins 
d'amour  de  femme...  Si  tost  que  de  loing 
elles  adviserent  venir  maistre  Albert  par 
devers  elles  toutes  ensemble  proposèrent 
d'icelluy  recueillir  et  honnourer  et  fînable- 
ment  de  parler  avec  lui  de  son  énamoure- 
ment.  (L.  dk  Premiehf.,  Decam.,  Ricbel. 
129.  f  33  r».) 

ENANCRER,  verbe. 

—  Act.,  mettre  k  l'ancre,  ancrer: 

La  nef  Tristran  est  arivé, 

El  port  senement  est  enancré. 

(Tristan,  t.  11,  p.  95,  Michel.) 

Aucunez  (nefs)  en  i  avoit  enancreez  en 
la  mer  qui  s'enfuirent.  (Godefroi  de  Buillon, 
Richel.  22495,  f°  Sf.) 

—  Réfl.,  jeter  l'ancre  : 

Les  Normans...  se  enancrerent  en  port  de 
Edierne...  (1292,  Itelat.  de  die.  hostilités, 
Lett.  de  Rois,  t.  I,  p.  398.) 

ENANELÉ,  part.,  enchaîné  : 

Le  lîi  Eslephene  en  unt  mené 
Par  devant  lui  enanelé 
j  En  Waterford  la  cité. 

(Conquesl  cfireland,  2631,  Michel.) 

'  ENANGLER,  enengler,  v.  a.,  resserrer, 
mettre  dans  un  coin,  serrer  de  près, tenir 
dans  un  coin  pour  ôter  les  moyens  d'é- 
chapper, acculer  ;  en  t.  de  jeu  d'échecs, 
mater  : 


Li  liens  le  roi  fn  forment  aires 
Quant  il  se  voit  si  forment  enangles. 
(Raimb.,  Ogier.  Bibl.  Cos.  Durh.  V,  ii,  17,f«72'>.> 
La  furent  Saison  enanglé, 
Porce  furent  Ënglois  clamé; 
Issi  les  Bretons  les  clamèrent 
Quant  en  Tanet  les  enanglerent. 

(Wace,  Brut,  "293,  Ler.  de  Lincy.) 
Cil  ont  la  tere  recoillie 
Oui  a  lor  oes  l'ont  encovie; 
Por  te  linage  dont  cil  furent 
Oui  la  terre  primes  reçurent. 
Et  puis  estaient  enanglé. 
Dont  il   furent  Anglois  clamé. 
Quant  Vorliniers  les  eucauça 
Et  en  Tanet  les  enangla. 

(\b.,  ib.,  14053.) 
Toz  les  paiens  a  ensemble  enenglez  ; 
Devant  la  porte,  entre  pont  et  le  guez, 
La  les  a  toz  ocis  et  démembrez. 
(Aleschans,  1999,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Si  les  a  prises  toutes  a  orne  (les  gelines) 
La  ou  il  les  vit  enanglees. 
Si  les  a  toutes  estranglees. 

(Renan,  IV,  13.t,  Martin.) 

Encontre  un  fust  l'a  enamjlee, 
Ja  l'oosl  morte  et  eslranglee. 

(/*.,   !•,  3171,  Martin.) 
Et  a  la  parfin  l'estransloient 
En  crotes  ou  il  Venangloient. 

(GiiART,  Roy.  lign.,  221,  Bnchon.) 
Tant  les  chassent  et  tes  enanglent 
Qui  les  deveurent  et  estranglent. 
(J.  DE  CoNDÉ,  Dis  des  Lus  et  des  bêches,  Dinanx, 
Trouv.  Brab.,  p.  235.) 
Par  loups  crueux  et  despilenx 
Mes  bestes  trouvaisse  estranglees 
Et  en  grans  ronsois  enanglees. 

(Pastoralet,  m.  Brux.,  i°  24  r°.) 
Lors  aulcuns  bergiers  envieus  de  la 
royale  vie  des  frères  enanglerent  Remus 
seul  et  le  fourdroiierent  de  pierres.  (Fos- 
SETIER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10511, 
V,  IV,  9.) 

Finablement,  Italiens  et  Picquars  furent 
enangles  en  un  destroit  de  l'i.-le,  ou  ils 
furent  crueusement  rompus  et  desconfis. 
(J.  MoLl.NET,  Chron.,  ch   ii,  Buchon.) 

—  Réfl.,  se  retirer,  se  cacher   dans  un 

coin,  s'acculer  : 

Dedenz  sa  chambre  s'enangla. 

(G.  DE  CoiMci,  Mir.,  ms.  Soisi.,  P  42''.) 
Les  galies  ans  nés  assemblent, 
El  grantflo  se  yoal  enanglaul . 

(GciART,  Roy.  lign.,   19234,  W.  et  D.) 
Pour  chou  est  périlleuse  chose 
D'estre  seul  en  sa  maison  close 
Et  de  luy  en  ombre  enangler. 

{Remédia  amoris,  1524,  Koerting.) 
Por  li  bien  veoir  m'enanglai 
Delez  Pitié  en  .i.  requoi. 
(WATRittUET,  li  itireoirs  as  dames,  310,  Scheler.) 

ENANs,  euanz,  adv.,  désormais,  à  partir 
de  ce  moment  : 

Ne  d'autre  droit  que  il  peussent  enans 
reclamer.  (1273,  Lelt.  de  J.  de  Joinu. ,Arch. 
H. -Marne,  Poisson.) 

Eissi  com  ele  dist  le  (ont  enani. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  389,  Michel.) 

ENAP,  voir  Hanap. 
ENAPROF,  loc.  prép.,  après  : 

Saciez  e  bien  l'entendes  ; 

Devant  les  cinc  kalendes 

De  décembre,  en  vertet. 

Ne  deil  estre  guardet  ; 


ENA 


ENA 


ENA 


88 


>'e  enaprof  le  Ireis 
Nonei  de  col  si^l  raeis. 

(P.  DE  Th»d.v.  Cnmpot.  315»,  Mail.) 

1.  ENARCHiER,  V.  3.,-  Cher,  -cier.cour- 
ber  en  arc  : 

De  si  1res  prant  fes  me  carche, 

Que  toute  l'eschine  m'cnnrche. 
{La  Complainte  dnuleuse,  Hichel.  837,  C  157  r°.) 

Arcuare,  enarcher.   {Gloss.  de  Conches.) 

—  Enarcant,  part.  prés,  et  adj.,  courbé 
en  arc  : 

Les  sourchiei  par  sanlant  avoit 
Flnarcaiit. 
<A.  DE  LA  Halle,  Jeu  Adan,  Coassemaker,  p.  300.) 

—  Enarchiê,  part,  passé  et  adj.,  courbé 
en  arc  : 

Viste  ciere  ot  comme  d'orguel  (le  cheval). 
Col  ennrcié  et  large  nntroet. 

(Amaldaset  \d.,  liichel.  375.  f»  3Î38.) 

Sonrcilz  ot  a  délié  tret, 
Ennrchiei,  non  pas  bloi  que  brun. 
(R.  DE  llOD.,  MerauyU,  ms.  VienDe,  f  l*".) 
Le  font  ot  bel  et  plein,  sanz  fronce. 
Les  sorciz  brans  et  enarchiê». 

(Rose.  Kichel.   1573,   f  8'.) 
Sorciz  enarchies. 
Ver»  eus  qui  restancelent. 

(Poil.  fr.  av.  1300,  IV,   14-27,  Ars.) 

Les  eux  a  vers  et  enarchies  sorcis. 

a*.,  p.  1469.) 

Que  chacun  marchant  d'espicerie ,  et 
d'autres  avoirs  de  pois  ait  et  tiengne  bon 
pois  et  leal,  autre  que  ladite  livre  soutive, 
adjusté  au  patron  dou  mestier,  et  ait 
bonnes  balences  perciees  entre  le  bras  et 
la  langue  sans  estre  enarchiees.  (1312, 
Ord.,  1,512.) 

Celle  qui  est  appellee  teste  rengee,  c'est 
une  teste  qui  n'est  pas  crochee,  et  est  une 
teste  haulte  et  large  enarchee,  et  n'y  sont 
nulles  perches  boeteuses,  et  sont  les  en- 
doliers  bien  renges  au  long  des  perches, 
et  les  perches  sont  bien  ployees  et  enar- 
chees  par  mesure  sans  estre  accoutees. 
(Modlis.  f°  14  r»,  Blaze.) 

2.  EN.VRCHIER,  V.  3.,  mettre  en  arche, 
en  coffre  : 

Chil  cui  richoise  a-soashanohié 
Et  si  haut  fais  a  encarchié 
De  terre  bien  sera  venus  ; 
Se  del  chiel  a  autel  marchié 
Bon  a  son  avoir  enarehié. 
(Reclus  de  Moliens.  de   Charilé,    Ars.   3460, 
f°  22  r°.) 

ENARDRE,  vefbe. 

—  Act.j  brûler  : 

Les  nafrex  font  garir, 
Les  mon  enardre.  e  les  uns  font  foir. 
(Th.  de  Kfnt,  Geste  d'Alis.,    Riche!.  24364, 

f»  47  v°.) 

—  Réfl.,  se  brûler  : 

I.i  quens  Renaus,  comme  renars, 
S'estoit  en  sa  prisson  enars 

(Ph.  Mousk..  Chron.,  22295.  Reiff.) 

—  Neutr.,  brûler,  être  brûlé  : 

Turnez  sui  en  ma  miserie,  cum  enarsist 
estez  parmenablement.  (Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridge, XXXI,  4,  Michel.) 

Cant  li  fel  hom  s'eaorgaillisl 
Li  piivres  enart  et  briiist. 

(Lib.  Psalm  ,  u,  p.  267,  Michel.) 


Les  bonues  choses  ki  faites  sunt  de  si 
ardent  amor  en  celui  ki  les  fist,  si  enar- 
dent  tout  d'amor.  (Ejpitc.  sur  le  Deuler., 
Maz.  1331,  f»  97=.) 

Le  dit  chastel,  hostel,  et  donjon  dudit 
seigneur  enardit,  et  fut  bruslé.  (Coût,  de 
Berri,  p.  138,  La  Thaumassière.) 

—  Être  enflammé  d'ardeur  : 

Cascuns  de  ceaz  ki  en  foant  quiert  tré- 
sor, enard  plus  enchalceanment  al  Iravailh, 
quant  il  plus  parfont  commencet  a  foir. 
{Job,  p.  466,  Ler.  de  Lincy.) 

ENARGENTÉ  ,  adj.,   argenté,    couleur 
d'argent  : 
Li  blans  de  cet  esca  estoit  enargentes. 

(Chev.  au  cygne,  1,  1198,  Hippeau.) 

Les  pennes  de  la  colombe  enargenlees. 
(Bible,  Richel.  899,  f»  248'.) 

ENARGUER,  V.  a.,  fâcher  :  1 

Encor  y  scay  je  ung  point  a  dire  | 

(îui  me  despiesl  et  m'enargue. 
(Grebak.  ilist.  delapass..  23828,  G.  Paris.) 

ENARiR,  enairir,  v.  a.,  sécher  : 
Areo,    seicher,   enairir.  i^Gloss.    lat.-fr., 
Richel.  1.  7679.) 

1.  ENARMB,  S.  t.,  sorte  de  cordage  : 
Cordages,  appelles  enarmas,  pour  ledit    | 
trait  a  oyseaux,  sera  de  quinze   fils   et    de 
bon  chanvre.  (144S,   Arch.    uiun.  Angers, 
FF  5,  f°  26.)  [ 

î.  ENARME,  ennarme,  anarme,  esnarme,   j 
s.  f.,  courroie  qui  servait  à  passer  le  bras 
pour  tenir  le  bouclier  dans  l'attente  du 
combat: 

Qui  ont  esca  as  anarme^  le  prent. 

(Les  Loh..  Vat.  Urb.  375,  f  îi"".) 
Par  les  enarmes  joint  son  esca  avant. 

(/*.,  ms.  Montp..  P  nC*.) 

Et  se  hurterent  et  de  cor  et  de  pis. 
Que  les  enarmes  en  font  des  poins  sallir. 
(tiar.  le  Loh.,  2'  chans.,  xviii,  P.  Paris.) 
Chascuns  a  Vesvarme  saisie. 

(Ben.,  Troie,  Ara.  3314,  f  60'.) 
Tantost  par  les  enarmes  prant  la  tarée  llorie. 
(J.  Bod.,  Sax..  CXLI,  Michel.) 
Vestir  hauliercs  e  bruines,  lacierces  healmes  freis, 
Prendre  par  les  enarmes  ces  escuz  vianeis. 
(Chron.  de  Jord.  Fantasme,  136,  ap.  Michel,  D.  de 
Norm.,  l.  m.) 

Andrones  sist  armes  et  galope  son  frain,_ 
L'arme  droite  sor  feotre  et  Venarme  en  la  main. 
(Roum.  d'Alix.,  f°  20'',  Michelant.) 
Son  brai  a  for»  des  enarmes  sachië. 
(Coronemenl  Loeys.  Richel.  368,  f°  161*.) 
El  rejnes  et  ennarmes  lor  sont  des  puins  volé. 
(Fierabraa,  783,  A.  P.) 

11  tint  l'escu  par  les  enarmes 
Et  chevacha  tout  a  droiture 
Vers  le»  forches  grant  aleure. 

(Dolop.,  6112,  Bibl.  elz.) 

Mesire  Durmars  le  paiimoie 
Et  par  les  enarmes  de  soie 
A  mis  son  escu  en  chantel. 

(Durmars  le  Gallois.  1419,  Stengel.) 

1.  ENARMER,  vei'be. 

—  Act.,  garnir  un  écu  des  courroies  qui 
servaient  à  le  suspendre  au  col,  ou  h  l'at- 
tacher aux  bras  ;  passer  le  bras  dans  les 
I  courroies  du  bouclier  : 


Qui  dont  veist  chascnn  son  bernois  aprester. 
Ces  espees  forbir  et  hauberz  roUer, 
Chances  et  covertnres  frnier  et  escorcr, 
Cei  heaumes  rebrnnir,  cei  escnz  enarmer. 
(J.  Bod.,  Sax.,  xxxiv,  Michel.) 
Hochent  çanjles  sor  sangles  ;  li  antres  vuel  ferrer. 
Et  li  tierz  laz  et  heaumes,  corroies  enarmer. 

(Ib.) 

Qui  veist  ces  haubers  relier. 
Et  ces  escus  si  bien  enarmer. 
Et  ces  las  de  soie  lacer. 
(Vengeance  d'Alex..  Brit.  Mus.  Bibl.  reg.  19,  D  I, 
f»  32  r°.) 

—  Rén.,  saisir  son  bouclier,  se  préparer 
au  combat  : 

Por  s'onor  croistre  m'enarmai, 
Combati  m'en,  si  l'encbaçai. 

(Tristan,  I,  117,  Michel  J 

—  Enarmé,  part,  passé  et  adj.,  muni  de 
Venarme,  courroie  qui  servait  5.  passer  le 
bras  pour  tenir  le  bouclier  : 

Et  prent  l'escu  qui  bien  fu  enarmes. 

(n.  de  Cambrai,  cxcv.  Le  Glay.) 
Lor  elmes  esf-.larris,  lor  escus  enarmes. 
(Clinns.  d'Ailioche,  vu,  v.  817,  P.  Paris.) 
Mes  cil  prennent  lances  et  larges 
Entières  et  bien  enarmees. 

(GoiAUT,  Roy.  Itgn.,  1901C,  W.  et  D.) 

Armez  serai  de  .ii.  escus. 
Les  plus  fors,  les  mielx  enarmez 
Dont  cresliiens  puist  estre  armez. 
(J.  DE  CoNDÉ,  li  Dis  des  Jacobins,  334,  Scheler.) 

2.  ENARMER,  V.  a.,  gamir,  munir: 

Pour  neuve  cordele  a  enarmer  une  nueve 
soie.  (1313,  Trav.  aiixchât.des  C"  d'Art., 
Arch.  KK  393,  i°  49.) 

Enarmer  les  plantes  d'espines  pour  le 
broutisch  des  bestes.  (1439,  Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Enarmer  baques.  (1354,  Lille,  ap.  L» 
Fons,  ib.) 

—  Fig.,  emmancher  : 

L'esloire  firent  eu  pluseurs  liens  fausser: 
D'amours  et  d'armes  et  d'onnour  mesurer 
I  Ne  sorent  pas  les  poins  ne  compasser. 

Ne  les  paroles  a  leur  droit  enarmer 
Qui  apartienent  a  noblement  diter. 

(Enf.  Oi/ier,  15,  Scheler.) 

—  Enarmé,  part,  passé,  enarmé  de,  qui 
porte  les  armes  de  : 

La  niasse  enarmfe  des  armes  le  roy.  (Con- 
tin.  anon.  de  la  Chron.  de  J.  de  S.  Victor. 
Rec.  des  Hist.,  XXI,  680.) 

BNARMEURE,  -  mitre,  s.  f .,  courroie  qui 
servait  k  passer  le  bras  pour  tenir  le  bou- 
clier dans  l'attente  du  combat  : 

Car  lor  escus  estoieat  perciet  et  destreu- 
chiet  et  par  desus  et  pur  desous,  et  les 
enarmeures  routes  et  dexiriees.  (S.  Oraal, 
m,  448,  Hucher.) 

Uue  enarmure  a  une  sayaire.  (Trésor  des 
histoires,  ms.  Valenciennes  493  ) 

ENARMOYÉ,  adj.,  amiorié  : 

Une  aloyere  de  soye  vert  enarmoi/ee, 
(Prisée  des  robes  apportées  d  la  Chap.  du  lioi, 
Arch.  J  1034,  pièce  9.) 

ENARRAULE,  adj.,  que  l'OH  peut  narrer, 
raconter  : 

Enarrabilis  et  hoc  euarrabile,  racontable 
enarrable.  (Voc.  lat.-fr.,  1487.) 


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ENA 


ENA 


ENA 


ENAnRATiON,  S.  f.,  mention  : 

Et  pour  tant  qvie  il  fu  plus  Yaillans  que 
nuls  autres,  j'eu  fai  enarralion.  (Froiss., 
Chron.,  III,  60,  Kerv.) 

ENARRER,  6)1)1.,  V.  a.,  narrer,  raconter: 
Ensuite  il  enarra  et  déduisit  les  diverses 
guerres  qui  avoii^nt  esté.  (Jnv.   des   Urs., 
Hist.  de  Charles  VI,  an  1420,  Michaud.) 

Et  après  que  mes  parens  et  amys  mo 
escitoyent  a  exercer  l'office  des  conseillers, 
ma  mère  anpoiseuse  va  ennarer  les  dom- 
maiges  des  conseillers.  (Le  Mirouer  de  la 
vie  humaine,  f«  88  v«,  éd.  i482.) 

De  ce  propos  ne  -veulx  plus  ma  crouique 
cslarpir,  supposé  que  plusieurs  autres 
bonnes  choses  soi/enl  en  la  teneur  dudit 
appel  enarrees.  (D'Auton,  Chron.,  Richel. 
5082,  f-  70  V».) 

BNARSÉ,  -  arssé,  part,  passé  et  adj., 
brûlé  : 

IS'i  ot  coste  cnarsre 
Fors  com  petit  csl  ehascuDe  brallee. 
{Bal.  d'Aleschans.  5037,  ap.  Jonck.,  Guill.  dOr.) 

—  Allumé,  ardent  : 

Entre  le»  Irailors  avale  uce  nnne  ; 
De  celé  nne  issoil  une  neulle  enarsee. 

(Chrv.  au  cyijne,  I,  5539,  Hippeau.) 

1  auqoes  enarsé  tisson. 
(Ph.  Mousk.,  Chron.,  fI167.  Reiff.)  Var.,  enarssé. 
(Ste-Pal.,  T»  Anlisson.) 

Capido  qni  de  son  tison 
Tont  enamê  m'avoit  féru. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.   830,  f»  96  ï°.) 

Bures,  pays  de  Bray,  enarser,  anarser 
un  kien,  agacer  un  chien. 

ENARTEMENT,  S.  lii.,  artiflce,  machi- 
nation : 

Quant  Jesucrist  par  enartement  del  diable 
en  croiz  fu  ptnez,  (Sarmons  en  prose,  Ri- 
chel. 19525,  f»  157  V».) 

.Moites  manières  de  vices  sont,  si  com 
orpoil.  ire,  avarisce,  luxure,  qui  ont  angles 
en  ardur  de  lor  malice,  qi  lor  enartement 
e  le  feu  de  lur  esprise  par  la  grâce  qu'il 
reçut  en  Vevre  de  baptisterie  ne  se  peine 
d'esteindre.  (Ib.,  f  173  v».) 

ENARTER,  V.  a.,  machiner,  tramer  : 

Qnens  fa  e  sajc  e  pruz,  bien  sont  mal  enarler. 
Bien  sout  gaerre  esmuveir  e  bien  sont  paiz  trubler. 
(ficv,  2'  p.,  lo7i,  Andresen.) 
E  que  li  quens  fu  enveiez, 
Por  ço  k'il  esteit  veziez, 
Kn  Normendie  al  Duc  parler, 
Kar  mult  saveit  mal  enarler. 

(Id.,  ib.,  3'  p.,  10389.) 

—  Enartant,  part.  prés,  et  adj.,  rusé, 
habile  à  machiner  ; 

Mais  tu,  qui  es  si  merveillos. 

Si  sages  e  si  engij^uos. 

Si  enarlam  e  sî  suptils, 

E  de  lanz  afaires  apris. 

(Bes.,  0.  de  Norm..  Il,  1J.'>96,  Michel.) 

—  Enarlé,  part,  passé  et  adj.,  habile, 
ingénieux  : 

Li  jacioctes  clers  i  est  il 
Od  le  cristal  e  od  le  biril  ; 
L'on  al  altre  danel  clartet, 
Chi's  asist  fud  mult  enartet. 

(S.  DranJan,  1G90,  Michel.) 


Avez  vos  de  nul  oi  dire, 
Qui  fust  de  bonne  renommée. 
Et  ne  fnst  de  mal  enarteef 
(De  Celui  qni  enferma  sa  feme,  Richel.  19152, 
f  T.) 

—  Mal  enarlé,  qui  a  de  mauvaises  dis- 
positions, de  mauvaises  intentions  : 

La  vielle  mal  enarlee. 
(De  la  maie  Vielle,  Méon,  Rec.  11,  96.) 

ENARTos,  -  ous,  anartreus,  adj.,  rasé, 
entendu,  ingénieux  : 

Paris  fu  moult  esciautreus, 
Visles,  cortois  et  anartreus. 
Tôt  sot.  tôt  vit  et  tôt  conut 
Son  doix  samblaut  et  aperçât. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  33 U.  f°  il'.) 
De  sa  besoigne  est  curios 
E  saive  e  vezié  e  enartos. 

(Id.,  D.  de  Norm.,  Il,  6199,  Michel.) 

Li  viens  fa  grans  et  fors  et  de  mal  enarlous  : 
U  qa'il  vit  la  pacele,  vers  lui  cort  les  grans  cors. 
(Aiol,  6282,  A.  T.) 

ENARVATIF,  VOir  ENERVATIF. 

ENARZiLLiÉ,  adj.,  d'argile  ;  fig.,  com- 
mun, vil  : 

Ne  fareot  mie  enarzillies 
Si  parement  qui  d'or  estoienl. 
(Bret..  Tourn.  de  Chawenci,  frag.  de  Reims.) 
Enarzillié  (Var.  du  ms.  de  Mons.) 

ENASPRIR,  an.,  verbe. 

—  Act.,  irriter,  aigrir,  enflammer,  exci- 
ter ardemment  : 

Li  pechierres  enaspri  Damedieu.  {Psaut., 
Maz.  258,  f»  15  r°.) 

Cil  qui  Venasprissent,  qui  le  courroucent. 
{Ib.,  f»  75  V».) 

Enasprirent  Dieu  le  haut  seigneur  par 
leur  uuevres  mauveises.  (Ib.,  f  95  v°.) 

Très  dont  ke  regardai  premièrement 
Son  doach  maintien  sage  pour  enasprir 
Cuer  d'ounour  faire  et  de  visses  fuir. 
(Servenlois  du  xiu*  s.,  p.  2,  éd.  1827.) 

Que  vertu  soit  enasprie,  aguisiee  et  en- 
forciee  par  fureur.  (Oresme,  Eth.,  Richel. 
204,  f°  402'.) 

La  serpentine  enasprit  et  brusle  le  gosier. 
(Du  PiNET,  Dioscoride,  vi,  7,  éd.  1605.) 

—  Réfl.,  s'irriter,  s'aigrir  : 

Cil  qui  s'en{a)asprissente\.  deviennent  dur 
et  orgueilleus.  (Comment,  s.  les  Ps.,  Richel. 
963,  p.  74».) 

—  Neutr.,  s'irriter,  s'enflammer  : 

Chi  enasprissent  ne  seient  exalcet  en 
sei  medesme.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxv,  6, 
Michel.) 

Perceval  se  seigne  et  beneit  et  coumande 
a  Dieu  et  a  sa  douce  mère,  et  anaprist 
d'ire  et  de  hardement  autresinl  conme 
lions.  (Percev.  le  Gai.,  i,  199,  Potvin.) 

Li  malades  qui  n'est  obeissans  fait  enas- 
prir sou  mire.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  402, 
Chabaiile.) 

Car  quant  li  aguillons  est  espris  li  cuer 
tressaut..  ,  li  œil  enasprissent.  {Li  Ars 
d'Amour,  I,  469,  Petit.) 

—  Enaspri,  part,  passé,  irrité,  aigri  ; 

Je  travaille  criauz,  enaspriz  est  mis  gui- 
truns.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  lxviii,  4, 
Michel.) 


Et  assuaget  les   enaspries    consciences. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24276,  f»  114  r».) 
Li  pins  del  mont  est  si  a  li  fiougis 
Que  de  servir  luxure  est  enaspris. 

(Auberon,  1790,  Graf.) 

Por  CDU,  douce  dame,  vos  pri 
Que  n'aiies  vo  cner  enaspri. 
(B.  DE  CoNDB,  li  Prisons  d'amour,  1798,  Scheler.) 

—  Fig.,  ardent  : 

Tant  l'aim  d'amour  enasprie. 
(Jeh.  de  Renti,  Chans.,    Poët.    fr.  av.  1300,  III. 
1194, Ars.) 

ENASPRissAXT,  adj.,  qui  irrite,  qui 
aigrit  : 

.  Generatiuns  felunesse  e  enasprissante. 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,  LXXVll,  10,  Michel.) 
Lat.,  exasperans. 

ENASTELER,  an.,  verbe. 

—  Act.,  faire  voler  en  éclats,  briser  : 

Grans  cols  se  donent  es  escus 
Si  qu'il  les  ont  frais  et  fendus 
Et  les  lances  enaslelees. 

(Perceval,  ms.  Berne  113,  f  92''.) 

—  Neutr.,  voler  en  éclats  : 

Et  de  la  lance  une  grant  masse 
Peçoie  et  frainl  et  anastele. 

(Ben.,    Troie,  Ars.  3314,  f  70*. > 
Ci  est  teus  coraenciez  li  giens 
Que  mil  lances  i  enastelent 
E  que  teus  cent  i  desenselent. 
(Ben..  D.  de  Norm.,  U,  21111,  Michel.)  Impr., 
chasielent. 

Des  lances  fu  si  grant  le  bruil 
Al  avenir,  quant  il  josterent, 
Que  mil  en  i  enasteterenl. 

Ud  .  r*.,  II.  41346.) 

—  Enaslelé,  part,  passé,  brisé,  éclaté  : 
Et  parmi  les  brognes  safrees 

Sont  les  lances  enaslelees 
Qu'andoi  quirent  en  l'erboi. 
(Ben.,   Troie,  Richel.  375,  f  87'  ;  éd.  Joly, 
V.  10377.) 

ENASTRER,  V.  a. ,  paver  : 

En  ceste  vile  toutes  les  voies  en  enastra 
qe  de  pieres  et  de  maton  tuit,  et  ausint 
toutes  les  voies  et  les  caucies  de  toute  la 
province  dou  Mangi  enastra  qe  si  que  l'en 
la  puet  chevaucher  toute  netemant  et  a 
chevalz  et  a  pies.  [Yoy.  de  Marc  Pol,c.  CLil, 
Roux.) 

ENAsuRER,  V.  a.,  rassurer  : 

Joie  qui  faut,  quant  doit  durer, 
Ne  fait  fors  ame  enasurer. 
(Vers  de  le  mon,  Richel.  375.  f»  311".) 

EN.ATisiER,  V.  3.,  animer,  exciter: 

A  l'aprocher  des  reos  n'ot  on  parole  qnise 
De  pUiit,  de  mariaige  ne  de  marcheandise. 
Ainçois  brochent  ensamble  et  cil  les  enatise 
.Vnquel  il  doivent  tuit  obéir  par  servise. 
(Iras  dou  paon,  Richel.  1334,  f"  118  r°.) 

ENATRiEx,  s.  !.,  hydre,  serpent  d'eau: 
Cykalex  et  enalriex.  { Cont.  de  G.  de  Tyr, 

ch.  xLViil,  Hist.  des  crois.)  Luc,  Phars., 

IX,  720,  natrix. 

■ENAl'GIER,  V.  a.  ? 

S'ele  ainz  .i.  an  ne  vos  fet  fere 
Et  destremper  un  tel  bevrage 
Dont  vos  morrez  a  flne  rage, 
fost  vos  ama  si  eosaugié 
Que  vos  aurez  tout  enaugié. 
(G.  de  CoiNCi.  de  l'Emper.  gui  garda  sa  ehasteé, 
Richel.  2:illl,  f°  239".) 


ENB 


ENC 


ENC 


S5 


ENAUMUciÉ,  part,  passé,  qui  est  couvert 
d'une  aumuce  : 

Mes  d'estre  si  enanviiiciet 

N*en  chaperon  ades  mociez, 

We  sai  je  certes  que  je  die, 

Guile  et  barat  taat  mulleplie. 

(G.  DE  Coinci,  Mir..  ms.  Soiss.,  f»  205''.) 

ENAVANCiER,  V.  a.,  fournlr,  approvi- 
sionner : 

Lonc  tans  fu  puis  enavancie 
1,'os  de  vitaille  et  replenie. 

(Ben.,  Troie,  Rictiel-    Vi,  P  1019.) 

EN  AVANT,  adv.,  dorénavant,  à  l'avenir; 

Mai»  fnavant  tos  cio  aorei. 

(S.  Lryer.   U3,  Diez.) 

Gesuix  tenus  dez  cest  jor  enavant.  (1250, 
Arcli.  Meurtlie,  H  3134.) 

—  Après,  ensuite,  suivant  : 

D'ist  di  enaiiant. 

(Serin,  de  Strasbourg.) 

Des  le  dyner  cnavanl.  (Arlur,  ms.  Gre- 
noble 378,  f°  2'.) 

Constantin  deCfendit  que  nus  ne  fust  tor- 
mentez  en  croix  d'ileuc  enavant.  {Chron. 
de  Fr.,  ms.  Berne  590,  f  50^) 

—  De  celé  hore  enavant,  loc,  doréna- 
vant : 

Que  de  celé  hore  enavant  li  dus  de  Bour- 
goigne  et  si  hers  puissent  ..  (1279,  Ch.  de 
Rob.  et  Oth.  de  Bourg. ,  Aroh.  J  2B8, 
pièce  1.} 

—  D'or  enavant,  désormais  : 

Ne  qui  niant  panroit  au  -n-aigiere  dons 
d'or  anavant.  (1308,  Cart.  de  Metz,  Bibl. 
Metz  751,  f»5r°.) 

—  A  enavant,  dorénavant  : 

VoeiU  et  promet  a  warder  bien  et  loiau- 
ment  a  enavant.  (.Mai  1247,  Lett.  de  J.  d'Au- 
denarde,  Arch.  Nord.) 

Et  partout  li  usent  honnages 
Cil  ki  liere  vorrent  tenir 
A  enavant  et  maiolenir. 

OlousK,,  Chron.,  ii'2\,  Ileitf.) 

—  A  l'enavant,  dorénavant  : 

Qui  voudroil  venir  encontre  a  l'enavant. 
(Donné  à  Salins,  Samedi  av.  St  André  1297, 
Goailles,  Arcb.  Jura.) 

Par  quoy  ceste  permutation  porroit  estre 
rapelee  a  l'enavant.  (Ib.) 

ENAVEsTiu,  v.  a.,  investir  : 

Teu  cors  enaiestis 
De  la  cité  de  Tiase  et  de  tout  le  pais. 

(Roum.  d'Alix.,  1"  H"",  Michelant.) 

EN  AVIRON,  en  aveyron,  adv.,  aux  envi- 
rons : 

Chel  ten  Grelia  la  région 
Els  porz  de  raar  en  aveyron. 
(Alb.  de  Besançon,  Alexandre,  35,  Mcjer,  Itec, 
p.  28-2.) 

De  la  Ggnra  en  aviron 
Beyn  resemplet  DI  de  baron. 

(II/..  6i,  ib.,  p.  283.) 

ENBANXEER,  VOÏr  ESBANOIER. 
ENBARGNIR,   VOlr  ElUB.'iRNIR. 
ENBASSEMENT,  VOir  EMBALSEMENT. 
ENBATARDIR,  VOir  E.«BASTARDIR. 


ENBATEMENT,  VOlr  ESBATEMENT. 

EMBAUSEMER,  enbanscmmier,  voir  Eia- 

BALSEMER. 

ENBAUSSE.AIENT,  VOir  EMBALSEMENT. 
ENBAUSUMER,  VOir  EMBALSEMER. 
ENBERNIR,  VOÎT  E.MBARNIR. 
ENBESSIER,  VOIT  E.MBAISSIER. 
ENBEUVRER,   VOIF  E.MBEVRER. 
ENBIECOfflER,  VOir  EMBECHONER. 
EN  BLANCIR,  VOir  EMBLANCHIR. 
ENBI.ENCHIR,  VOlr  E.MBLANCHIR. 

ENBLOEiR,  V.  employé  pour  esbloir  au 
neutre  avec  le  sens  passif: 

Car  ansi  cum  a  ous  est  pries  li  lumière 
meime  par  cai  il  doient  veoir  les  autres 
choses  quant  il  le  premier  fiert  sor  les 
oiz  lii  malade  sunt,  tôt  ansi  sunt  cist  en- 
bloett  a  la  primiere  lumière  de  la  foet.  {Li 
Epistle  saint  liernart  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f»  2.) 

ENBORNE,voir  Albornb  au  Supplément. 

ENBOUCttUEMENT,  VOir  E.MB0UCHEMENT. 

ENBRAIER,  VOif  EMBROIBR. 

1     ENBREVER,  VOir  EMBRIVER. 

2.  ENBREVER,  voir  Embriever. 
ENBROiT  (rime),  voir  E.vbron. 

ENBROU.NCHIER,  VOir  E.MBRONCHIER. 
ENBRUCHIER,  VOir  E.MBRONCHIER. 

ENBRUCiER,  voir  Embronchier. 

ENBUUNC,   voir  E.MBRON 
ENBUUNCHIER,  VOir  EMBRO.NCHIER. 
ENBRUNKIEH,  VOir  EMBRONCHIER. 
ENBRLINQUIER,  VOir  EmBRONCHIER. 
iiNBU,  voir  E.MBEU. 
ENBUCHIER,   VOir  E.MBUSCHIER. 
ENBUGLEURE,  VOÏr  E.MBOUCLEURE. 

ENBLiisiEit,  voir  Embuschier. 

ENBUISSEMENT,     VOir  EMBUSCUEMENT. 
ENBUSCEMENT,  VOir  EmBUSCHEMENT. 
KNBUSSEMENT,  VOir  EMBUSCHEMENT. 

ENC,  voir  Onc. 

ENÇA,  ensa,  anca,  enssay,  ansai,  ansay, 
ainsa,  adv.,  alors  : 

E  tuz  ses  eirs  depuis  ença 
Qoe  cpje  Ruerre  comença 
Furent  en  paine  e  en  ilolur. 

(Besant  de  Dieu,  Vil,  Martin.) 

—  En  arrière  : 

Depuis  quarante  ans  ensa.  (1327,  Arcb.  JJ 
65,  f°  7  r».) 

—  Ença  de,  depuis  : 

Ainsa  de  vu  semaines  nos  n'avon  rien  amblé. 
(Panse,  v»,  A.  P.) 


—  En  ença,  en  arrière  ; 

Fuis  .XX.  ans  en  ença.  (E.  Boil.,  I.iv.  des 
mest.,  r  p.,  xxxill,  7,  Lespinasse  et  Bon- 
uardot.) 

I^uis  .xvill.  ans  en  ensa.  (1279,  Enqneste, 
etc.,  Moreau  203,  f°  148  v»,  Richel.) 

Puez  ladite  feste  en  ança.  (1281,  S.  Cbe- 
ron,Arch.  Loiret.) 

Des  le  tens  desus  dit  en  ença  sanz  inter- 
ruption duques  aores.  (1291,  Cart  del'abb. 
StJean  en  Vallée,  Richel.    I.  H063,  f-  75''.> 

Depuis  trente  ans  en  enca.  (23  nov.  1328, 
Cart.  de  Flines,  ccccx.xxviii,  p.  oiz,  Haul- 
coeur.) 

Car  du  temps  d'Ector  en  ença 
Que  le  gieu  premier  ■:omraença. 
(J.  I.E  Fevre,  la   Vieille,  I.  I,  t.  t4i.3.  Cocheris.) 

Puis  .XX.  ans  en  enssay.  {Chron.  dite  de 
Praillon,  t.  II,  uis.  d'Epinal,  n»  30.) 

—  En  deçà  : 

Di'  la  Porte  Serpeuoise  en  a'^sai  (1320, 
llisl.  de  Metz,  m,  3U.) 

nui  aient  vigues  dez  la  ville  de  Wawille 
en  ansay.  (1338,  ib.,  iv,  83.) 

1.  ENCACHiER,  voir  Enchaucier. 

2.  ENCACHIER,  VOif  E.XCHACIKR. 

ExcAciER,  voir  Enchaucier. 

ExcAiEMENT,  S.  m.,  chute,  amoindris- 
sement : 

Se  borgois  dissoit  ne  faisoit  honte  as 
eswardeurs  pour  Vencalemenl  de  l'eswar- 
derie.  (Jauv.  1237,  Arch.  Douai,  reg.  00, 
f°  .30''.) 

ENCAiLLiEK,  inquailUr ,  v.  a.,  faire 
cailler  : 

Doue  ne  me  moisis  tu  conie  let  et  tn- 
quaillas  corne  fromage.  {Bible,  Ilichel.  899, 
I»  221».) 

ENCAiLLouiR  (s'),  V.  réll.,  devenir  dur 
comme  le  caillou  : 

Geste  terre  mouillée  estaut  dans  le  trou 
s'encaillouist  et  devient  dure.  (Liebault, 
Mais,  rust.,  p.  478,  éd.  1597.) 

ENÇAINTER,  VOir  ENCEfNTER. 
ENCAITIVER,  VOir  E.NCHA1TIVER. 

1.  ENCAL,  s.  m.,  titre  de  dignité,  p.-ê. 
faute  pour  senescal  : 

Ci  gist  Vencal  Cranclot 
Ly  fut  qui  cacha  S.  Gerbot  ; 
Sen  mal  le  prit  le  jour  de  Paqnes  ; 
Denpeux  sen  ventre  n'ut  relague. 
Ab  Dieu  !  combipn  il  chia  ! 
Dite  por  ly  Ave  .Maria 
(Epilavhe   de  Baijeu.r,  ap.  Duc,   VI,  181,  éd.  Di- 
dot.'j 

2.  ENCAL,  voir  Enchaus. 

ENCALCIER,  VOir  ENCHAUCIER. 

ENCALÉ,  adj.,  qui  a  descalus  ;  flg.,  en- 
durci, invétéré  : 

Cinq  remèdes  ou  medicines  en  ma  forge 
se  treuvent,  dit  la  royue,  pour  curer  ceste 
playe  qui  est  forte  a  guérir,  car  elle  est 
toute  de  viellesse  encalee.  (Maiz.,  Songe  du 
viel  peler.,  m,  100.  Ars.  2683) 

ENC.\MEi.É,  adj.,  embaillonné  : 


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Or  eslaQt  le  furon 
Fort  bien  encamelé. 
(Gadch.,  Plais,  des  Champs,  p.  290.  éd.  1604.) 

ENCAMPi,  S.  m.,  jeune  étourdi  ? 
Se  jon  aïoie  palefrois,  ne  roncis. 
Ne  mnl.  ne  mnle,  ne  destrier  arrabi, 
Ne  Tis  .1.  homme,  qui  de  mère  soit  vis. 
Fors  le  gonnele  et  purs  les  encampis, 
S'iroiej'ou  après  tous  le  chemin. 
(Aimeri  de  Narb.,  ms.  Boulogne,  Ameiger,  V,  18.").) 

ENCANBREUj  VOir  ENCHAMBHER. 

ENCANGE,  voir  Enchange. 

ENCANT,  voir  ENCHANT. 
ENCANTERIE,  VOlf   ENCHANTERIE. 
ENCANTEUR,  VOIT  EN'CHANTEUR. 
E\CAPITUI<EMENT,    VOIT   ENCHAPITULE 
MENT. 

EXCAPITULER,    VOlr  ENCHAPITULER. 
ENCAPPEMENT,  VOir   En'OHAPEMENT. 

KNCAPPER,  voir  Enchaper. 

ENCARATER,   VOir  ENCUARATER. 
ENCARBONNER,    VOir  ENCHARBONNER. 
ENCARCEMENT,  VOir  EnCHARGEMENT. 

ENCARCniER,  voir  Enchargier. 

ENCARENEH,  V.  a.,  pUcer  un  vaisseau 
sur  le  côté,  l'échouer  : 

f^ncarener  uiip  npf.  To  carrip  in  a  ship, 
to  lay  lier  au  lier  side.  (Cotgh.) 

ENCARGE,  voir  Encharge. 

ENCARGIER,  VOir  ENCHARQIER. 
ENCARIER,  voir  ENCHARIER. 

EXCARiR,  voir  Enchérir. 

EXCARNER,  VOlr  ENCHARNER. 
ENCARQUE,  VOir  ENCHARGE. 
ENCARQUIER,    VOir  E.WHARGIER. 

ENCARRË,  encaré,  part,  passé,  engravé, 
éctioué  : 

Nostre  iianf  est  elle  encaree.  (Rab.,  1. 
IV,  c.  21,  f°  49  r»,  éd.  1352.) 

Furent  nos  naufs  enc.arrees  panuy  les 
arpues.  (1d.,  1.  V,  e.  17,  f»  51  r°,  éd.  1564.) 

Encarré,  nef  encarree,  gravelled;  or,  as 
eucareué.  (Cotgr.) 

—  Où  l'on  enfonce  : 

C'est  no  chemin  moult  deslraTe, 
Plein  de  boulions,  tout  encarré. 
(i.  BnuYANT,  Chem.  de  Poirelé.  var.,  à  la  suite  du 
MénagitT,  t.  Il,  p.  18,  Biblioph.  fr.) 

ENCARRER,  enquarrev,  v.  a.  ;  encarrer 
une  arquebuse,  l'afûter  au  niveau  : 

Desquels  les  chefs  auroyent  le  mot  de 
guet  de  tout  ce  qu'il  leur  faudroit  faire. 
Qui  seroit,  selon  son  avis,  de  charger  a 
plomb  leurs  harquebouzes^les  encarrer  et 
tirer  droit  a  l'amiral  et  a  ceux  de  sa  trouppe. 
(te  Reveille  Matin  des  François,  dial.  2, 
p.  172,  Edimbourg,  1574.) 

ENCARRELER,  ençuarreler,  -  quartier, 
.  quaroller,  v.  a.,  garnir  de  carreaux  : 


Car  el  (les  flèches)  furent  encarrelees 
De  sajetes  d'or  birbelees. 

(Rose,  937.  Méon.) 
Enqtiaretees. 
(Ib.,  Vat.  Chr.  H9-2,  f»  8'.) 

Empener  et  enquareller  l'artilleiie.  (1X82, 
Arch.  Aube,  G  1382.) 

—  Plier  en  carré  : 

Cil  escriterramioent.  qui  tôt  ot  apresté, 
Et  quant  il  l'ot  escrit  si  Va  enqiiarelé. 
Et  la  dame  le  prist  si  l'a  enseelé. 

(Hetias.  Richel.  12558,  f  9'.) 

ENCARTEMENT,  VOir  ENCHARTKMENT. 

ENCARTERER,  VOir  ENCHARTRER. 

ENCASÉ,  part,  passé,  rendu  à  la  maison: 
Son  escuyer  Oplophor  les  suivant,  qui  de 
tp|z,  et  si  longz  sermons  ne  se  repaissoit 
pas  voluntiers,  et  luy  tardoit  qu'ilz  ne 
fussent  ja  encasez :  ainsi  ilz  entrèrent  a  la 
ville.  (Àleclor,  1»  110  r»,  éd.  1560.) 

ENCASSEMEXT,  S.  m.,  enchâssurs  : 

Le  quief  raons.  saint  Morant  très  riche- 
ment estoffé,  auquel  faut  deux  pieres  avec 
Vencasaement.  (Jnvenl.  de  S.  Amé,  1454, 
Arch.  Nord.) 

ENCASSER,  VOirENCHACIER. 

ENC.\ssiLLER,  voir  Enchassillier. 

ENCASTELER,  VOir  ENCHASTELER. 

ENCASURÉ,  voir  Enchasuré. 

ENCATHKDRER,  V.  a.,  asseoir  dans  une 
chaise,  comme  encliaiser  : 

Dn  croc  souvent  je  tire  jus 
Aucuns  qu'en  cest  arbre  la  sus 
Ont  esté  par  moy  eocronez 
Et  par  honneur  encaihedrez, 
F.t  aucuns  que  vois  en  parfond 
Aucunesfois  je  tire  amont. 
(Deguillf.ville,  Trùis  pèlerin.,  f  fi"',   impr. 
Instit.) 

ENCAUG,  voir  Enchaus. 

ENCAucEis,  voir  Enchaugeis. 

ENCAUCHIER,  voir  Enchaucier. 

ENCAUcisoN,  voir  Enchaucison. 

ENCAUDER,  VOir  EnXHAUDER. 

ENC.\us,  voir  Enchaus. 

ENCAUSTE,  S.  m.,  encre  : 

Encaustum,  encauste,  enque  a  escripre. 
{Voc.  lat.-fr.,  1487.)  Impr.,  encaustl. 

ENCAVAGE,  S.  m.,  actiou  de  mettre  en 
cave,  encaveraent  : 

Chacune  queue  doit  cinq  deniers,  tant 
pour  Vencavage  que  pour  l'asseage.  {Sta- 
tuts de  l'échevinage  de  Méziéres,  ap.  Duc, 
II,  248».) 

Lyonnais  et  Suisse  rom.,  eneavage. 

EPfCAVALER,  voir  Enchevaler. 

ENCAVELËR,  V.  a.,  creuser  des  caves, 
un  souterrain  sous,  en  parlant  d'une  tour? 

Encaveler  une  tour.  (1363,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENCAVER,  voir  Enchaver. 


ENCAVERNER,  V.  P.,  entrer  dans  une 
caverne  : 

C'est  le  chevalier  qui  tant  suyvit  depuis 
la  pucelle  que  les  deux  draanns  emportoit, 
que  luv  mesme  les  veit  a  plain  encnverner. 
{Percefor.,  vol.  VI,  f°  61",  éd.  1323.) 

BNCAVEURE,  S.  f ,  cavité  : 

Enr.aveure,  enehasseure.  (Gloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

Que  telle  cheville  ait  vers  le  bout  d'eni- 
bas  deux  encavevres  en  forme  d'une  poulie. 
(Besson,  Cosmolabe,  p.  295,  éd.  1567.) 

EXCAViTÉ,  s.  f.,  protondeur  : 

Vous  ferez  pardemolir  et  abatre  du  tout 

l'encavité   des    murs    faits   a    pierre    et   a 

cymens.    (28  avr.   1364,   Arch.  admin.  de 

lieims,  t.  III,  p.  238,  Doc.  inéd.) 
QupIz  ediBces  ilz  ont,   et    aussi    quelle 

enr.avilé  a  la  cité.  (P.  des  Crescens,  Prouf- 

lilz  champ.,  f»  4  r ',  éd.  1316.) 

ENCE,  voir  Enche. 

ENCEAU,  voir  Angkl  au  Supplément. 

ENCEEMENT,  VOif  EnCHEEMIÎNT. 

ENCEiNT,  enceinct,  ensaint,  s.  m.,  en- 
ceinte : 

Quant  je  le  mesrreus  dcslourné 
Et  demeuré  en  mon  ensaint 
A  l'assemblée  sois  retourné. 

(Liv.  de  la  Citasse,  p.  i,  Pichon.) 

Dedens  Veneeinct  d'une  petite  chapelle. 
(Selon,  Singularitez,  II,  lxxxv,  éd.  1554.) 

Dans  Venceint  des  jardinages  ou  vi- 
gnobles. (0.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  v,  8, 
éd.  1605.) 

Fondant  du  mur  Troyen  le  merveilleux  eneeint. 
(Habdt,  .icHlle.  III.  II.I 

—  Circuit,  détour  : 

Avesques  vous  plusears  preudhomme, 

Oui  les  convoient  hors  de  Rorame, 

Et  leur  enseignent  le  sentier. 

Et  le  chemin  sur  et  entier. 

Et  les  ensains  el  les  passades 

Qae  trouveront. 
(Hist.  des  S  Maries,  Richel.  12168,  p.  lU.) 
Sçachant  qu'il  trouvera  puis  après  a  son  aise 
En  faisant  no  enceinct,  cesle  besle  mauvaise. 
(Cl.  Gaochet,  Plais,  des  champs,  p.  154,  Bibl. 
elz.) 

EJJCEIXTEÉ,  aine,  s.  {.,  grossesse  : 
Joseph  moult  fort  se  merveilla... 
Et  tôt  ades  le  sovenoit 
Dont  celé  ainccinten  venoit. 
(EvRAT,  Bible,  llichel.  12157,  f»  73  v".) 

ENCEiNTEMENT,  ensaiuctement,  s.  m., 
grossesse  : 

Mes  elle  cela  plainemeot 
Par  .V.  mois  cest  ensainctement. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible,  Richel.  401,  P  132'.) 

ENCEiNTER,  eiiçainter,  enchainter,  an- 
cinter,  enseinler,  enseynler,  enceincter,  en- 
saincler,  encenter,  verbe. 

—  Act.,  rendri^  enceinte  : 
Cncndoloene  est  mcbainlee 
Del  roi  cui  ele  eirt  esposeie. 

(Brut,  ras.  Munich,  Î319,  Vollm.) 
Dou  saint  esprit  pus  enceintee. 
(ROTEB.,  les  .IX.  Joies  Nostre  Dame,  Richel.  12786, 
f  91».) 


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Il  entra  entre  les  courtines  et  ençainta  la 
iille  de  l'eaipereur.  {Liv.  du  Cheval,  de  La 
Tour,  c.  3,  Bibl.  elz.) 

Me  fllle  as  enchainlé. 

{H.  Capel.  199,  A.  P.) 

Quant  ilz  veulent  (les  démons)  ilz  pren- 
nent luiniaine  fifiiire  dont  ilz  atouchent  les 
lenimes  charnellement  et  les  eiiceinctent 
firosses  d'enfant.  {Bouchard,  Chron.  de 
Bret.,  f»  ai'',  éd.  1532.) 

—  Neutr.,  devenir  enceinte: 

Anne  consul  et  imcinla. 
(Wace,  Conception,  Brit.  Mus.  add.  1.'>60G,  T  ie""  ) 

L'une  des  Dames  enceinta. 

(.Marie,  Lai  del  Freisne.  9.   Roq.) 

Iceste,  se  sur  li  l'a  feroe, 
.la  a  oui  jur  a'aicentera 
El,  s'el  est  pri'ioz,  si  l'perdera. 

(Lap.  de  ilarbode,  80t>,  Paunier.) 

CoDQQt  Eve  qui  ençainta. 
(Macé  de  la  Charité, Bii/f,ms.  Tours  906,  f»  5'.) 

Avynt  que  la  Dinne  enseynta.  {Foulq.  FitZ 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv"  s.,  p.  29.) 

Un  jor  demanda  li  cuens  a  sa  fille  por 
coi  elle  n'e?!çntH/oi(,  et  elle  respoudi...  {Hist. 
des  ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'Anglet.,  p. 60, 
Michel.) 

—  Réfl.,  se  faire  engrosser  : 

.4dfin  de  procréer  ligniee  elles,  l'une  puis 
l'aultre  se  joindoient  charnelement  as 
homes  voisins,  et  quandt  avoieut  couchupt 
elles  repassoient  le  fleuve  de  Thermedon, 
et  aultres  se  alloient  enchainter.  (FossE- 
TiER,  Chron.  Mary.,  ms.  Brux.  10509,  f° 
88  r».) 

—  Enceintee  ,  part,  passé  ,  enceinte  , 
grosse  : 

De  denz  enrauz  est  enceintee. 

(Mabie,  Ltti  del  Fretsne,  91,  Roq.) 
La  damo  est  d'nn  fiz  enseintee. 

{Le  Lai  del  Désiré,  p.  7,  Michel .1 
Celui  enfant  dont   elle  estoit  ensainciee. 
(CouRCY,  Hisl.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f"  184=.) 
Vallée  d'Yères,   et   département  de  la 
Somme,  enceinte,  enchainté. 

ENCEiNTOiSE,  -  cinfoise,  -anc,     s. 
grossesse  : 

Elle  commansait  moult  a  engrossier  de 
Vancintoise  dont  elle  estoit  grosse.  (S. 
Graal,  Richel.  2455,  f"  238  r».) 

ENCEiNTURÉ,  enchainlurè  ,  adj.,  qui 
porte  une  ceinture  ; 

Son   corps  gcnl  bien  enchaintaré. 
Ses  mains  blanches,  ses  dois  traitis. 

{Pa^loralel,  ms.  Brui..  f  'il  v°.) 

ENCEiNTUREu,  ensainlurer,  enchaintu- 
rer  (s'),  v.  réfl.,  devenir  grosse  d'enfant, 
être  enceinte  : 

Vierge  qui  da  hanll  filz  de  Dieu  t'ensaiaturas, 
(J.  DE  Medsg,    Test..  Val.  Chr.  3G7,  f"  ST".) 


...  T'enceinturas. 


2123,  Méon.) 


—  Enceinluree,  part,  passé,  enceinte  : 
Et  voi  ta  cosiue   Elizabeth,  elle   est  en- 
chainturee.  {Bible,  Luc,  i,  36,  Richel.  1.) 

1.  ENCELEu,  V.  a.,  cacher,  enfermer  : 

Ne  fist  semblant  de  son  pencé. 
Bien  encelii  sa  volenlé. 
{Wace,   Vtla  S.  M.   Yirg.,  p.  49,  Luzarctie.) 


2.  ENCELER,  voir  Enskeler. 
ENC.EsiBELER,    enkembelcr,  -    enbeler, 
engttanb.,enchamb.,\ .  a.,  lier,  enchaîner: 

Il  II  corurcnl  sore,  si  l'ont  as  mains  cobri. 
Les  ieus  li  ont  loies,  si  l'on;  enkeiil>elr. 
(Les  Chelifs,  UicheL  12538,  f"  92'.) 
Ainçois  la  mienuil  laiens    entrèrent  (les  larrons), 
Les  moignes  de  laiens  enkenbelerent, 
Lor  escrin  et  lor  arces  tons  deliremerent... 
Uiol,  Itichel.  25516,  f  101'^;  A.  T.,  v.  78i.) 
Li  laron  ont  les  moine  enkenbeles 
Kl  les  serjans  loies  et  enconbres. 

(/*.;  A.  T  .  V. -91.) 
Por  qa'aves  toos  ces  moines  e[n\kenl>eles  ? 

(II/.,  !■■  loi''  ;  A.  T..  V.  821.) 

—  Bander,  en  parlant  des  yeux  : 

Les  puins  li  ont  loiei,  les  ieus  encenbelé. 
(Chans.  d'Antioche,  vi,  787.  P.  Paris.) 

—  Fig.,  tromper,  séduire  : 

Disl  l'un  a  l'antre  :  ^o  sire  a  mal  pensé 

Qni  si  nos  cuide  avoir  e[n]quanbelé 

Et  si  nos  veut  enfin  deseriler. 

Et  no  pais  e  tolir  et  rober. 

Et  nos  meissmes  honir  et  vergonder. 

(Les  Loh.,  Val.  Urt.  :37:,,  f»  29''.) 
Par  le  vallet  qui  tant  est  biaus 
Vell  deable  de  ses  cembiaus 
La  bone  dame  encemlieler 
Et  guiler  s'ame  et  Iremeler. 
(G.  DE  CoïKCi,  de  l'Emper.  qui  garda  sa  chasleé, 
Richel.  23111,  f"  255".) 
La  bone  dame  encenbeler. 

(Id.,  ib.,  ms.  Brni.,  f»  lll^) 
La  bonefdame  enkembeler. 

(ID.,  ib.,  ap.  Dnc,  Cembelliim.) 

—  EncembcU,  part.  passé,  séduit, 
trompé  : 

Je  Toi  les  paslors  abaubis. 
Les  miens  parlans  enkembeles 
Et  les  mieus  veans  aorbis. 
(Reclus  de  Molie.\s,    DU   de  Charité,   Ari.  31 42, 
f»  221'.) 

Les  mieus  parlanz  enchambelez. 

(Id.,  ib..  Richel.  23111,  f  222'.) 
Les  mieus  parlans  emkembeles. 

(Id..  ib.,  Richel.  15212,   V  101  r°.) 

ENCENDEMENT,  S.  m.,  action  de  brfller, 
faire  brûler  : 

Sacrifises  moulez  offerrai  a  tei  ot  encen- 
dement  de  imûluas.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxv, 
14,  Michel.)  Lat.  :  Holocausta  meduUata 
otferam  tibi  cum  incenso  arietum. 

—  Incendie,  embrasement  : 
Tant   pour   raison  de  crime  de  leze  ma- 
jesté, de  murtre,  de  larcin,  d'encendement 
et  de  ravissement,.,  comme  de  autres  cas. 
I    (1372,  Ord.,  v,  566.) 

ENCENDiR,  V.  3.,  enflammer  d'indigna- 
tion : 

Ma  chérîtes  m'a  encendi, 
Qu'oblié  t'ont  mianeroi. 
(Lili.  l'saliii.,  cxvin,  p.  345,  Michel.) Lat.:  Tabes- 
cere  me  fecit. 
I 

Li  pecheor  m'rncendissùtent, 
Por  ce  que  ta  loi  ne  gardoient. 
(Ib.)  L^t.  ;Vidi  praîvaricantes,  et  labescebara,  qnla 
eloquia  tua  non  cuslodierunt. 

ENGENDRER,  verbe. 
—  Act.,  convertir  en  cendres,  réduire 
en  cendres  : 


Inciuerare,  encendrer.  (Gloss.  de  Conches) 

Et  levans  les  dépouilles  des  mors  es- 
couoient  seulement  pouidre  dehors,  car 
feu  divin  les  avait  encendret  sans  nuire  a 
leurs  habis.  (Fossetieu,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  1C509, 1»  60  r».) 

Il  commauda  que  ses  os  fussent  portes  a 
Salamiue,  et  illec  encendres,  et  les  cendres 
semées  par  toute  la  proviuce.  (In,  it.,  ms. 
Brux.  10510,  f»  70  r».j 
Vos  feux  a'encendreront  que  tos  propres  villages. 
(Du  Ches.ne,  SLi.  liv.  du  grand  miroir  du  monde, 

p.  110,  éd.  1588.) 

—  Couvrir  de  cendres  : 

Je  encendre  —  I  arraye  ■nith  aashes. 
(Palsgrave,  Esclairc.  de  la  lang.  fi-anç., 
p.  436,  Géuin.) 

Je  encendre  —  I  fyle  with  asshes.  — 
Vous  avez  encendre' 'vos  gans.  (Id.,  i6., 
p.  444.) 

—  Réfl.,  se  convertir  en  cendres  : 

He!  quelle  est  la  vapeur  de  ton  soulphre  qui  cuict 
Des  vergers  d'alentour  le  délectable  fruict. 
Si  beau  a  l'œil,  qu'on  veut  en  lepaislrela  bouche: 
Qai  s' encendre,  pourtant,  aussi  lost  qu'on  le  toucha, 
(Du  CuESNE,  Si.r.   liv.  du  grandmiroir  du  monde, 
p.  12,  éd.  1388.) 

—  Se  couvrir  de  cendres  : 

Elle  ne  se  fut  pas  pignee  ne  parée, ançois 
ot  ses  cheveux  dessirez  qui  lui  pandoient 
coiitreval  sa  face  mouillée  de  lermes,  et  se 
fitst  encendree  et  ot  vestu  un  noir  veste- 
ment.  {Rom.  deJ.  Ces.,  Ars.  5186,  1"  91^) 

—  Encendre,  part,  passé,  réduit  en 
cendres,  couvert  de  cendres  : 

Qu'il  fust  d'nn  truant  engendres 
Qui  fust  au  feu  touz  encendrei. 

(Hose,  ms,  Corsiiii,  P  125''.) 

—  Gris  couleur  de  cendre  : 

Cheval  gris  encendrr.  (1340,  Arcb.  K  43, 
pièce  14''"'.) 

Le  loutre...  a  le  poil...  de  coulleiir  noire, 
encendre.  (Modus  et  Racio,  nis.,  f"  50  v», 
ap.  Ste-Pal.) 

L'édition  Blaze  porte  encendree.  (F'67  v.) 

—  Qui  a  été  affiné  avec  de  la  cendre,  en 
parlant  de  l'argent  : 

Du  comptant  qui  ystera  de  ladille  vais- 
selle et  d'autre  argent  encendre,  faictes 
payer  a  nostre  dit  receveur  pour  ehascua 
marc  cent  seize  sols  touruois.  (1372,  Ord., 
v,  593.) 

—  S.  m.,  drap  couleur  de  cendre  : 

Un  encendre  de  24  aunes,  pour  son  cors. 
(1316,  Compt.  de  Geoll.  de  Fleuri,  Douijt 
d'Arcq,  Compt.  de  l'Argent.,  p.  7.) 

ENCEXGE,  ensenge,  -  ange,  ancenge.  an- 
sanye. ansenge,s. f., certaine  mesure ^igraire 
en  usage  pour  les  terres  labourables,  pour 
les  prés,  les  vignes  et  les  bois,  ainsi  appe- 
lée parce  que  ces  terres  étaient  enceintes 
de  haies,  de  pallis,  de  treillis,  ou  d'autre 
clôture. 

Dans  les  lois  du  Bavarois,  il  est  question 
de  l'obligation  imposée  aux  colons  ou 
serfs  de  l'Eglise,  de  clore  les  ansangcs  ;  et 
d'après  plusieurs  chartes  on  voit  qu'un 
certain  nombre  d'ansanges  étaient,  dans 
certains  pays,  attachées  aux  manses. 


ENC 


ENC 


ENC 


Vansange  en  tant  que  mesure  agraire   ' 
était  plus  faible  que  le  bonuier  et   peu 
différente  de  l'arpent. 

Suivant  la  loi  bavaroise  elle  avait  qua- 
rante perches  de  long  sur  quatre  percbes 
de  large  :  elle  contenait  par  conséquent, 
cent  soixante  perches  carrées  qui  font 
quatorze  ares  quarante-sept  centiares. 
{GvÈKXUD, Prolégomènes  dupolyplyqued'Ir- 
minon,  p.  176-177.) 

Vansange,  suivant  M.  Guérard,  était  le 
neuvième  environ  du  bonnier  et  valait  un  | 
arpent  un  neuvième.  ■  Dans  la  suite, 
ajoute  le  même  auteur,  cette  mesure  s'ac- 
crut un  peu,  et  valut  à  ce  qu'il  semble,  un 
arpent  et  demi  aux  environs  de  Paris.  > 

L'auteur  du  Dicl.  hist.  des  InslU.  de  la 
France  remarque  que  Vansange  est  restée 
en  usage  dans  les  environs  de  Paris,  au 
moins  jusqu'au  xv°  siècle,  et  qu'il  en  est 
:fait  mention  dans  les  actes  des  années 
1236,  1236,  1262,  1319  et  1394,  SOUS  les 
noms  latins  à'encengia,  escengia,  nscengia, 
ailengia,  et  sous  le  nom  vulgaire  à'ansange. 

Les  deime?,  les  fierbages  et  les  ansenges. 
(1265,  S.-Epvre  de  Toul,  Arcb.  Meurlhe,  6.) 

Pour  .1.  ancenge  et  demi  quartier  de  terre. 
(1287,  Cari,  de  S.  Germ.  des  prés,  Arch. 
LL  1027,  1°  119  r».) 

D'une  encenge  de  terre  en  pré  court  .i. 
stier.  (1330,  Assise  du  byun  de  Villeneuve 
S.  Georges,  Arcli.  L  765.) 

Pour  uue  encenge  de  vigne  en  costerelle, 
II.  s.,  .VI.  d.  (1375,  Censierde  Thiais,  Arch. 
S  3082,  f"  7  y.) 

Pour  une  encenge  de  terre  au  fossé  de 
l'enlreceiz  qui  fu  Laucellot  de  Londres. 
{Jb.,  f»  23  V».) 

Une  encenge  de  vigne une  encenge  de 

terre  arable.  (1384,  Liv.  des  pitances  de  S. 
Germain  des  Prés,  t»  ISO"".) 

Une  ensange  et  un  tercel  de  pré.  (1394, 
ib..  f°  124''.) 

Pour  une  ensengc  de  terre...  (1454,  Cens 
dus  nn  Pilaiici'r  de  S.  Gerih.  des  Prés, 
Arcli.  L  754,  t"  3  r".) 

ENCEN'GLEu,  V.  a.,  Bulacer  : 

Sy  ne  tieng  compte  de  les  jengles. 
Car  sçay  qoe  ne  sont  que  menclionges, 
Qui  que  lu  iiorras  sy  encengies. 
Pris  ne  puis  eslre  de  lelz  songes. 
1  LF.tRA.NC.  C/iam/).  des  Dam.,  Ars.  31-21,  f"  105''.) 

ENCENCEMENT,  «ns.,  S.  m.,  euceus  : 
.l'espère  que  pour  néant  vous  luy  aurez 

donné  les  ensencemens  de  la  mort.  (Hist. 

maccar.  de  Merlin  Cocc,  ix,  Bibl.  gaul.) 

ENCENSEMicNT,  ancc,  S.  lu.,  bail  h  cens  ; 

Accordons  Vanccensement  que  ledit  Al- 
muury  u  fait  audit  Pierre  des  choses  dessus 
dites.  (1326,  ArcU.  JJ  64,  f-  158  r".) 

Cf.  ACENSEMISNT. 

1.  ENCENSER,  verbe. 

—  Act.,  embaumer  : 

Joseph  demanda  le  cors  Nostre  Seigneur, 
et  quant  il  l'out  il  l'encensa  et  le  mist  en 
sepontnre.  (LAURENT,  Somme,  ms.  Soiss. 
210,  1"  98>.) 

—  Neutr..  exhaler  une  odeur  d'encens  : 


En  la  marchandant  (cette    sole)   bouche    ] 
toy,  car  elle  encense.  (G.  Bouchet,  Serees, 
I,  120,  Roybet.)  j 

2.  ENCENSER,  enscncer,  ensenser,  v.  a., 
donner  à  cens.  On  a  dit  au  figuré  :  j 

N'est  pas  drois  d'amours  qi  les  biens  cnsence        ' 
Chil  qi  nul  des  raaus  ne  vent  soustenir. 

(Chnns.,  Val.  Clir.  1490,  P  89  t».) 

3.  ENCENSER,  VOir  ENSENSER. 

ENCENSEUR,  S.  m.,  eucensolr  : 
Trovs  encen~'<eurs  d'argent.  (1469,  Invent., 
S.  Hif.  Egl.,  287,  Arch.  Vienne.) 

ENCENSiER,  -ciev,  -sster,  -  cer,  -  ser, 
-  chier,  ench.,  ansancier,  s.  m.,  encensoir  : 

Crois,  encensier.i  et  chandeliers  porter. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.  H  213,  f  39'.) 
Les  encensiers  par  les  rues  tenir. 
(Gar.  le  Loh.,  2=  chans.,  xin,  P.  Paris.) 
Et  d'enceiisirrs  d'or  amassé. 

(.S.  Itrmâan,   Ars.  3316,  f  103».) 
El  riches  encensiers  o  encens  embrasez. 
(Fierabras,  Val.  Chr.  1616.  i"  90''.) 

En  encensier  font  li  fea  alnraer. 

{.Aubery  le  Bourgoing,  p.  3'ï,  Tarbé.,1 

11  prennent  chasces  et  crois  et  enceiusers. 

(Amis  el  Amiles.  2495,  Hoffmann.) 

Et  le  preslre  et  li  enchensier. 

(Yvain,  Richel.  1433,  f°  71  r°.) 
.III.  ansanciers  d'or.  (S.   Graal,   Richel. 
2455,  f  35  r°.) 

11  prist  le  encenser  et  le   emply   del  feu 
del  auter.  {Apocal.^  ms.  de  Salis,  f»  4  v».) 
Crois  et  enchenssiers  d'or.  (  Vie  S.  Mathias, 
Richel.  23112,  chiir.  XXVIII.   col.  30.) 

Dous  ansancier  d'argent.  (Très,  de  l'an- 
glize  S.  Saveor,  Cart.  de  S.  Sauv.  de  Jletz, 
1   Richel.  1.  10029,  r°  67  v».) 
!       Gomme  la  fumée  de  l'encens  quant   ele 
eet  misse  el  fen  de  Vancensier.  (.Maurice, 
Serm.,  Richel.  24838,  f»  14  v».) 
Plus  de  .1111°.  encencier 
Peassies  par  laiens  veoir. 

(Floriant,  6120,  Michel.) 
Uns  charbons  chei  sour  les  braes  d'un 
enfant   ki    tenoil    un   encensier.    (Li   Ars 
d'Amour,  11,  51,  Petit.) 

.1.  encensier  de  argent.  {Inventaire 
del327,BuUet.  du  Comité  de  la  lang.,1857, 
p.  312.) 

.11.  enchensiers  d'argent.    (1362,  Inv.  du 
I   très,  de  Fécamp,  Arch.  S.-lnf.) 

Ung  petit  encencier  d'argent.  (1380,  Inv. 
I   de  Ch.  V,  2071,Labarte.) 
1       Enchencier.  (1386, Invent. deS.  Amé,kTch. 
,   Nord.) 

i       Que  on  mette  l'ancens  en  Vancensier.  (J. 
GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437,  f"  83  r°.) 

Encensier  d'argent.  (1417,iiy.rfe  la  Char, 
de  la  Coult.,  f"  Û'',  Bernai.) 

Deux  enehenchiers  dargeut.  (1469,  Invent, 
de  S.  Amé,  Arch.  Nord.) 
.  Les  aultres  prindrent  leurs  encensiers 
qu'ils  avoient  appareillié  et  mirent  du  feu 
dedans  qui  n'estoit  pas  beneit  et  de  l'en- 
cens. (Hist.  de  l'anc.  test,  î"  53'',  impr. 
Maz.) 

Encensierz,  aubes,  chasubles.  (Bonivard, 
de  la  Source  de  l'idolâtrie,  p.  17,  Fick.) 

ENCENsiERE,  adj.  fém.  qualifiant  l'en- 
censier  ou  romarin  officinal  ; 


Conyza,  f.  g.  L'herbe  encensiere.  (R.Est., 
Dictionariolum.) 

De  l'herbe  encensiere.  (A.  Pierre,  Const. 
Ces.,  XVIII.  2,  éd.  1543.) 

—  Qui  produit  de  l'encens  : 
L'encens  eroist  en  ceste  partie   d'Arabie 

qui  est  surnommée  thurifere  ou  encensiere. 
(Du  Pwet,  Vioscoride,  i,  70,  éd.  1605.) 

ENCENSION,  voir  ENSCENSION. 

ENCENsiR,  V.  a.,  donner  à  cens  : 
Baillons  et  encensissons  a  frère  Regnault 
de  Cligny  nostre  maison  de  Sainct  Accare 
et  tout  l'enclos  d'icelle.  (1395,   Arch.    MM 
31,  f"  209  V».) 

ENCENSivE,  -  cive,  s.  f.,  fermage  : 
En  ladite  court  (des  Bourgeois)  se  uze... 
(le  rentes  et  encensives  desditcs  bourgeoi- 
sies. (Ass.  de  Jér.,  t.  U,  p.  251,  Beugnot.) 
Que  toutes  manières  de  héritages  qui 
ont  esté  dones  a  encencive  qui  ont  esté 
deinaine  de  la  maison  soient  rapeles.  (Règle 
del  hospit.,  Richel.  1978,  f  73  r».) 

ENCENTER,  VOir  ENCEINTER. 

ENCicNTRiQUE,  adj.,  conccntrique  : 
Cercle  encentrique.  (HaginskJiiif,Riche\. 
24276,  f»  3  V".) 

ENCEOiR,  voir  Encheoir. 

1.  ENCEPER,  -cepper,  -  cheper,  verbe. 

—  Act.,  emprisonner,  mettre  dans  les 
ceps: 

Li  rois  les  a  fait  prendre,  loii  r  et  eslreper. 

(Aiol,  5170,  Foerster.) 

Dans  les  notes,  p.  478,  et  dans  le  Glossaire 
M.  Foerster  pense  qu'il  faut  lire  enceper. 

Par  si  glorieuse  manière 
Oissi  de  la  carnel  laisniere 
Et  del  terrien  plourement 
Chiile  sainte  ame,  ou  loncement 
Ot  cunversé  comme  esseilje 
Et  enehepee  et  qoevillie. 

(Mir.  de  S.  Kloi,  p.  120,  Peigné.) 

Damedieii  a  juré,  qui  tout  a  a  jugier. 
Qui  le  voudra  jaraez  enckeper  ne  lier. 
Tant  comme  il  sera  vif,  se  vendra  si  très  chier. 
(Doon  de  Maience,  9282,  A.  P.) 
Il  est  enchi'pé  et  agravé  de  tourment  in- 
fini.   (M.    i.K    Franc,    l'Estrif  de    Fort., 
f»  IS  v%  impr.  Ste-Geu.) 

Les  gardant  d'esire  jugies,  condemnes, 
liies,  enceppes  et  emprisonnes.  (FosSE- 
TIER,  Chron.  Marg.,  vas.  Brux.  10512,  VUl, 
1,27.) 

U  soit  mis  en  bonne  prison 
Par  mon  conspil  très  bien  serré. 
Bien  enccppé  et  bien  serré 
Tant  qu'il  n'en  saille  de  ce  raoys. 
(Greb.ik,  Mysl.  de  la    Pass.,  Ars.  G431,  T  233".) 
Bien  encepé,  bien  enfferré. 

(ID.,  ib.,  27884,  C.  Paris.) 

—  Réfl.,  s'enchaîner  : 

Sonvent  s'enceppe  en  son  loien. 

(Pttstoralel,  ms.  Brux.,  P  46  r".) 

Pic,  enckeper,  mettre  aux  ceps.  Rouchi, 
incepé,  inchepé,  enckepé,  prononcez  en- 
ch'pé,  pris,  arrêté.  Se  dit  d'un  cheval  qui 
a  les  jambes  embarrassées  dans  les  traits. 
(Hécart.)  H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  n'eJre 
pas  enchepé,  se  dit  de  quelqu'un  qui  est  à 


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son  aise,  dont  les  affaires  vont  bien.  Une  | 
fille  enckepée  est  celle  qui  a  des  enfants  | 
avant  le  mariage.  ! 

ENCERCELEH,  V.  a.,  entortiller  : 

Tant  seulemfint  un  laurier  verdoyant 
Encerceloit  leur  cliaste  chevelure.  , 

(Belleforest,  Chasse  d'amour,  A  M°"==  Marie   et 
Marg.) 

0  saint  rameau,  o  rameau  liaul  croissant,        ' 
Qui  de  mon  chef  les  temples  encercdle. 

(ID..  ib.) 

Si  de  mes  bras  le  tenant  acollét 
Comme  du  lierre  est  l'arbre  encercelc. 

(L.  Labé,  Sonn.,  xin.) 
Et    icelle     queue    fort  bien    encercelee, 
l'emplissantdeces  crains  de  raisin. (Belle- 
For.,  Secr.  de  l'agric,  p.  91,  éd.  1571.) 

—  Encercelé,  part,  passé,  cerclé  : 
Une  charette  ou  deux...  bien  garnie   de 
roues   qui  soient  gentiment  encercelees  et 
clouées.  {Maison  rust.,  v,  6,  éd.  1638.) 

ENCERCHABi.E,  cnscrchablc,  encher- 
chable,  encerchavle,  adj.,  qu'on  peut  pé- 
nétrer, scruter,  sonder  : 

Parfous  est  li  cuers  de  l'orne  et  niant 
encerchavles.  (S.  Bern.,  Serm. ,  Richel. 
24768,  f"  120  v.) 

0  naissauce  pleine  de  sainteit,  honoravle 
al  munde,  auiiavle  as  hommes,  por  lo 
grant  bénéfice  qu'il  receut  en  ont  ;  uiant 
encerchavle  as  angeles,  por  la  parfondece 
del  saint  sacrement.  (iD.,  ib-,  S"  19  v.) 

Ses  voies  sont  néant  encei'cftabfes.  {Bible, 
Maz.  684,  f"  308''.) 

Mauves  est  le  cuer  de  l'homme,  et  n'est 
pas  encerchables.  (J.  de  Meung,  Ep.  d'A- 
beil.  etd'Hel.,  Richel.  920,  f'  91  r°.) 

Scrutabiiis  ,  enserchables.  {CathoUcon  , 
Richel.  1.  17881.) 

Scrutabiiis  ,  encerchables.  {Gloss.  de 
Salins.) 

Les  piez  d'elles  (les   femmes)  en  mort  descendent. 
Leurs  alers  en  enfer  les  rendent, 
Leurs  péchiez  sont  innuraerables 
Et  leurs  voies  non  encherchabli's. 
(EosT.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  8iO,  P  530».) 

ENCERCHE,  enserche,  s.  f.,  recherche  : 
Nul  cuer  de  homme  mortel  ne  pourroit 
estre  de  si  cler  sens  que  il  vous  en  peust 
dire  la  vérité,  de  toutes  les  enserches  que 
l'en  feroit.  {Lancelol  du  Lac,  1"  p.,  oh.  Si, 
éd.  1488.) 

1.  ENCEucHEMENT,  euserchement,  an- 
cerchcinant,  enchcrchemenl,  encerquement, 
encherqueinent,  s,,  m.,  recherche  : 

Vancerchemant  de  veriteit.  {Li  Epistle 
saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f  88  r».) 

Philosophie  est  verais  encerchemenz  des 
choses  naturels  et  des  divines  et  des  hu- 
maines. (Brun.  Lat., Très., p.  4,  Chabaille.) 
Var.,  enchercemens,  encherquemens,  encer- 
quemens. 

Continuels  acusemenz  parsuive  l'escom- 
menié  non  de  toz  les  1*6110162,  et  li  encer- 
ehemenz  de  cest  non  ne  soit  feniz  en  nul 
tans.  {Code  de  Just.,  Richel.  20120,  f»  22  r».) 

Pour  plus  plenier  encerchement.  {Ib., 
f»  26  v°.) 

Li  encercheinenz  de  cel  crisme  ne  doit 
pas  estre  Huez  en  nul  tens.  (Ordin.  Tan- 
crei,  ms.  de  Salis,  f"  30''.) 


C'est  li  lupars  que  vous  veistes  en  vostre 
soigne  et  que  nous  veimes  en  nostre  en- 
cerquement. {Arlur,  ms.  Grenoble  378, 
f  11'.) 

11  qui  les  eneerchoient  défaillirent  a  Ven- 
cerchement.  {Comment,  s.  les  Ps.,  Richel. 
963,  p.  63''.) 

V encerchement  de  la  conjuroison  Cate- 
line.  {Hist.  de  Jules  César,  Richel.  23082, 
f  8=.) 

El  ont  faillit  li  enserchour  en  lour  seru- 
tine  et  enserchemens.  {Ps.,  lxiii,  Maz.  798, 
f»  150  v».) 

Rinior,  enserchemens. {CathoUcon,  Richel. 
1.  17881.) 

Rimor,  moris,  encerchemens,  scrutines. 
{Gloss.  de  Salins.) 

Indagatio,  encerchemanz,  inquisicion. 
(76.) 

Si  s'avisa  de  vouloir  imposer  fin  a  toutes 
ces  doubles,  a  toutes  ces  peurs  et  povretes, 
a  toutes  ces  qu estes  et  encherchemens 
qu'on  faisoit  sur  ly.  (G.  DE  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  I,  53,  Buchon.) 

—  Instigation  : 

Et  li  dus  se  crestienai 

Tout  de  chaut  en  chaut  a  celjor. 

Et  tôt  son  pooir  senz  sejor 

Fit  torner  a  la  loi  de  Rome 

Par  Vencerckement  au  preudomme 

Qui  les  introdnt  saigemeat. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f  107*'.) 

2.  ENCERCHEMENT,  adv.,  en  cherchant 
avec  grand  soin  : 

11  encerchierent  iniquité,  il  défaillirent 
en  cercbnnt  encerchement.  (Bible,  Richel. 
899,  f"  248».)  Lat.  ;  Defecerunt  scrutantes 
scrutinia.  (Ps.  63.) 

ENCERCHEOR,  -  eur,  enscrcheur,  encher- 
cheur,  enserchour,  encerceur,  enchercuer, 
enchiercuer,  s.  m.,  celui  qui  cherche,  qui 
s'enquiert,  espion  : 

Si  dient  qu'il  sont  eiicerckeor, 
(EvRAT,  Genèse,  Itichel.  124S7,  f  99  r".) 

Dont  envoia  Josué  deu.v  encercheurs  de 
Sethem  pour  voir  espier  la  cité  de  Jherico. 
{Bible,  Richel  899,  l"  142  v".) 

Li  encerceur  au'il  envoia  encercler  la 
terre.  (.Guiart,  Bible,  Jos.,  1,  ms.  Ste-Gen.) 

Li  enchiercuer  qu'il  envoia  enchiercuier 
le  terre,  (.le,  ib.,  Maz.  532,  1»  74''.) 

Devant  chou  que  li  enchercuer  furent 
revenu.  (Id.,  ib.) 

Qui  connoist  totes  les  repostailles  et  est 
encerchierres.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  369''.) 

Li  enserchour.  {Ps.,  Lxni,  Maz.  798, 
flSOvo.) 

Scrutor,  enscrcheur,  {CathoUcon,  Richel. 

I.  17881.) 

Enchercheur,  enquereur.  (Gloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

—  Fig.,  celui  qui  recherche,  qui  s'eiïorce 
d'acquérir  : 

Ce  fuit  certenne  signifience  que  il  seroit 
de  toutes  les  vertus  curious  encerchieres  et 
vrais  cognoscieres.  (S.  Graa/,  Richel.  2455, 
f»  102  r°.) 

....  Curieus  et  enchierquieres.  (Id.,  ib., 

II,  406,  tlucher.) 

—  Celui  qui  fouille,  qui  scrute,  scruta- 
teur : 


Deus  est  tesmoins  de  ses  rains  et  est 
verais  encerkieres  de  son  cuer.  (Bible,  Ri- 
chel. 901,  f»  II''.) 

Tu  qui  es  encercheur  des  cuers.  (Office 
des  Ordres,  Richel.  994,  f»  46».) 

-  Provocateur  : 

Adagonista,  enchercheur.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7692.) 

ENCERCHiER  ,  cnsercliier  ,  ancerchicr, 
encerkier,  encerker,  encierkier,  enkierkier, 
encerquier,  encherchier,  emcherchicr,  en- 
charcier,  anquerchier,  encergchier,  encher- 
cuier,  verbe. 

—  Act.,  parcourir  en  cherchant,  pour 
chercher,  fouiller,  sonder  : 

Puis  vont  a  lîounie  ou  en  Eslure 
Ou  vont  autre  voie  cnchergenl. 
(RuTEB.,  Despuliions  doti  Croizic  et  don  Descroizié, 

I,  1-28,  Jubinal.) 

Quant  li  .xil.  enchiercuer  furent  revenu 
à'enchercuier  le  terre.  (Bib.  hisL,  Maz.  532, 
f»  75».) 

Grant  cure  et  grant  diligence  je  mis  en 
mon  temps  pour  syavoir  au  vray  ces  be- 
soingnes,  et  enchârçay  maint  roiaulme  et 
maint  pavs,  pour  faire  justes  enquestes. 
(Froiss.,  'Chron.,  XII,  217,  Kerv.) 

C'est  a  dire  qu'il  examinera  les  cons- 
ciences d'ung  chascun  ;  et  lors  encerchera 
Hierusalem  a  lenternes,  c'est  a  dire  qu'il 
regardera  tout  ce  qui  est  es  cueurs.  {In- 
tern.  Consol.,  H,  xxxxili,  Bibl.  elz.) 

Maisons  furent  froissées,...  aumaires  et 
escrius  emcherchez...  (D'Auton,  Chron., 
Richel.  5081,  f"  24 r".) 

—  Rechercher,  poursuivre  : 

Charlos  de  France  ki  bien  siert  de  l'espeo, 
A  la  dousime  eiicerkie  et  coubree. 
(Raimb.,  Ogier,  var.  du  v.  126i-2,  Barrois.) 
Marins  par  tôt  qniert  et  encerijne. 
(f.HREST.,  du  Roi  Guill.,  i"6,  Michel.) 

Ou  ki  aillet  encherchant  la  sapiance  de 
cest  munde.  {Li  Einstle  saint  Bernart  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f»  3  r».) 

Il  fist  querre  et  encergchier  pertot  les 
provinces  don  pais  .1.  enclianteor.  (Vies 
des  Saints,  ms.  Epinal,  f»  39».) 

—  Sonder,  interroger,  avec  un  rég.  de 
personne  : 

Pour  lui  oir  et  encierkier. 

(Perceval,  %i.  Potvin.) 

Enlr'iaus  li  demandèrent  :  Ques  nouveles  dires? 
Bien  ai.  dist  il,  vos  homes  eneerkies  et  tentes, 
SI  les  trnis  de  bataille  forment  enlalenles, 
(Godefr.  de  Bouill.,  Richel.  12569.  f  122''.) 

—  Scruter,  examiner,  étudier,  s'en- 
quérir de,  avec  un  rég.  de  chose  : 

Od  mun   queor    p;u-luwe    e    encerchowe 
mun   esperit.    (Lib.    Psalm.,     Cambridge, 
LXXVI,  6,  var.,  Michel.) 
Le  brief  Daire  de  Perse  Alixandre  ont  baillié. 
Et  il  l'a  receu  et  le  saiel  brisié. 
Et  par  mult  graot  eslude  lea  et  encierké. 

(Roum.  d'Alix.,  f  li",  Michelant.) 

Cil  ki  encerchet  les  cuers.  (S.  Bern., 
Serm.,  Richel.  24768,  p.   130  r".) 

Et  vues  savoer  ke  lu  doies  faire  et  an 
cai  tu  doies  eusonier.  Tôt  primiers  doies 
ansonier  aucune  partie  del  jor  por  ta  con- 
sciance  a  ancerchier.  (Li  Epistle  saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72.  f"  41  v.) 
li 


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Qui  les  esloires  d'Angleterre 

Voudroit  anccrchier  el  anquierre. 
(S.  GidU.   d'Anglclerrc.  ras.  Cambridge,  S.  Jolm's 
B  9,  f  55".) 

Ancerchicr  fist  decrez  et  lois: 

Mais  il  ne  trueve  jiigeniant. 

Ne  conseil,  ne  delivremrnt, 

Por  coi  puist  délivrer  son  fil. 

^Dolop.,  6998,  Bibl.elï.) 

Li  viex  encrrke  sa  devise 
De  toutes  pars  en  mainte  guise. 
(G.  DE  CASiDn.u,  Barlaam,  p.  101,  P.  Meyer.) 
Quar  cil  qui  les  forfcz  eitcerquc 
Si  l'a  conté  a  l'archevesqne. 
(De  Constant  du  Hami^l,  Montaiglon  et  Raynand, 

Fabliaiu;  IV,  173.) 

Commença  a  encierkier  les  devins  se- 
eres.  {Merlin,  Ricliel.  19162,  f»  6o'.) 

Qui  demandera  vos  oevres  et  encerkera 
vos  pensées.  [Bible,  Ricliel.  901,  f'^  14''.) 

S'aucuns  prent  a  .t.  autre  ses  cozes  u 
ses  denrées,  s'il  plaista  celui  cuiles  cozes 
sont,  il  li  puet  kerkier  sur  boene  plegene 
k'il  li  rendera  a  jour  noniet  u  se  coze  ce 
ce  ke  roizons  ert  ;  et  qi  ensi  ne  le  vorra 
enkierkier  il  sera  coupavles  de  pais  en- 
frainte.  (1273,  Charte  de  la  Paix  de  Va^ 
lencicnnes.  Cellier.) 

Plusieurs  cuydent  bien  conpnoj'sire  leur 
conscience  et  n'y  scevent  advenir  a  \'en- 
cercher  bien  au  vif  ou  l'examiner.  {Intern. 
consoL,  111,  xiill,  Bibl.  elz.) 

Il  enchercha  noblement  les  secretz  de 
nature.  (Boccace,  Nobles  malh.,  VI,  5, 
l"  145  r»,  éd.  151o.) 

Dieu  enserche  et  congnoist  les  cueurs  de 
tous  les  hommes...  (1d.,  ib.,  IX,  8,  f"22Sv».) 

—  Absol.  : 

Il  sera  lies  et  bendes 
Entour  le  chlef  parmi  le  vis. 
Si  que  nulz  ne  ara  avis 
De  counoislre  ne  A^encherchier. 

(Couci.  'Miô.  Crapelet.) 
Tant  ancerclia   que   ele    sot...  (Lancel., 
Uicbel.  7,=Î4,  f°  27".) 

Paissent  requérir  et  enchercer  solicite- 
nient  tous  les  ans.  (La  Iresample  el  vrai/e 
expos,  de  la  reigle  M.  S.  lien.,  1486,  f''138=.) 

—  Réfl.,  s'enquérir  : 

Comme  l'espritnaturellement  est  curieux 
de  savoir  ce  qu'il  fait,  il  ne  se  pourroit 
tenir  de  monstrerses  exemples  a  quelqu'un, 
et  s'enc.hercher  du  nom  des  lettres.  (Bigar- 
rures du  S.  Des  Accords,  cli.  i.) 

ENCF.nciiiR,  ensarchir,  v.  n.,  faire  des 
investigations  : 

Ensarchir.  indagare,  investigare.  (Gloss. 
synon.,  ms.  Lille  369.) 

ENCERCLER,  V.  a.,  cntourer,  renfermer: 

Ores  vous  nous  restez,  la  tierce  margnerile. 
Des  ranses  fleur  unique,  et  la  perle  d'élite. 
Encerclant  eu  un  lour  leur  coronne  a  trois  ranps 
El  le  triple  ornement  de  leurs  noms  trois  fois  grands. 
(La  Boderie,  A  la  R.  de  Nai:,  Eleg.) 

—  Encerclé,  part,  passé,  cerclé  : 
Et  l'elme  .ivoit  d'or  encercle. 

(Bes.,  Troie,  Richel.  375,  f  90''.) 

—  Terme  de  rhétorique  : 

Aristote...  avoit  dit  que  la  démonstra- 
tion encerclée  se  tronvoit  quelquefois.  (La 
BoD.,  Harmon.,  p.  46.) 

ENCERDRE,  V.  a.,  tirer  : 


Encerst  li  gablere  tute  la  substance  de 
lui,  6  départent  li  estrange  les  laburs  de 
lui.  (Psalt.  monast.  Corb.,  Richel.  1.  768, 
f°  89  v°.) 

ENCERNER,  uncreuer,  v.  a.,  entourer, 
environner  : 

Par  paroles  de  liaine  m'encernerent  et 
por  néant  m'escombatirent.  (Psaut.,  Maz. 
238,  f»  133  V».) 

Du  ciel...  qui  seul  encerne  et  circuit  la 
seigneurie  du  siècle.  (0.  de  Chastell., 
Ver.  mal  prise,  p.  317,  Bucbon.) 

Or  sus,  Daru.  qn'ilz  soient  tous  prins. 
Et  les  encernez  a  tons  lez. 
(Act.  des  Apost.,  vol.  II,   f-  20.o"',  éd.   1537.) 

I.ict.  que  le  fer  industrieux 
D'un  artisan  laborieux 
A  façonné  presque  d'un  égal  lour 
On'a  ce  grand  monde  encerne  tout  autour. 
(Bons.,  Od.,  Od.  retranch.,  t.  II,  p.  409,  Bibl. 
elz.) 

Disant  ainsi,  de  sa  belle  ceinture 
Du  lict  d'IIyante  encerna  la  clnsture. 

(In.,  Franc.,  III,  p.  162.  Bibl.  elz.) 

Alexandre  sembloit  aux  barbares  tout 
encerne  de  flammes  de  feu.  (Bouaystuau, 
de  l'Excell.  de  l'homme,  f»  21  v,   éd.  1360.) 

Ils  s'estoient  empossedez  d'un  beau  mo- 
nastère en  Plirise,  tout  encerne  d'eau.  {La 
vratje  hist.  des  troubles,  f°  43  r".  éd.  1374  ) 

De  nostre  ampliithealre  au  grand  lour  fenestré. 
Duquel  le  basliment  ayant  sa  forme  ovale 
Souloit  avoir  six  murs,  qui  par  dislance  égale 
Encemoient  sa  rondeur. 

(P.  DE  Brach,  Poèm.,  ('  79  r°,  éd.  1576.) 

J'ay  commencé  d'encerner  d'un  vif  et 
clairvoyant  regard  la  spacieuse  campagne 
du  Profete.  (La  Bon.,  Pref.  de  J.  de  La 
Mirande,  dans  les  Harmon.,  p.  831.) 

Dans  ces  horribles  monts  Iristement  enclavé, 
Qn'un  fort  buisson  encerne. 

(Garn.,  .4)1(1}.,  I.) 

—  Garnir  de  cerceaux  : 

Qui  auroit  ore  mil  tonneaus  ancrenez 

Comme  cil  est  que  en  cel  char  vefz. 

(Li  Charr.  de  riijmes,  941,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

—  Enchâsser  : 

Pour  un  vericle  encerner  en  manière  de 
lunette...  (1372,  Le  Compte  de  l'execut.  du 
Testam.,  Pièc.  rel.  à  l'Ilist.  de  Fr.,XlX,130.) 

Encerner  se  disait  encore  au  xvii"  s.  11 
est  donné  par  Duez. 

1.  ExcERVELÉ,  -  elle,  adj.,  qui  a  la  cer- 
velle organisée  de  telle  ou  telle  manière  : 

Quelque  autre  nn  dira  non  mieux  encrrrellé 
Que  l'homme  vieulx  ne  peult  pour  aide  estre   ap- 
Ipellé 
Aux  affaires  communs. 

(G.  DO  BPTS,  l'Ame  du  rieillarâ,  éd.  1582.) 

On  trouve  encore  encervelté,  donné  avec 
le  sens  de  convaincu,  entiché,  dans  le 
Glossaire  de  Marie  Sluart. 

2.  ENCERVELÉ,  adj.,  qui  a  la  cervelle 
brisée  : 

Si  a  celé  ore,  que  ores  fui  ires. 
Eusse  el  poing  .i.  granl  baston  quarré, 
Parmi  le  chlef  vos  en  eusse  doué. 
Que  mort  fuissies  et  tos  eneerreles. 

(Girard  de  Viane,  p.  46,  Tarbé.) 
Kc  mors  fuisiez  el  loi  eneerveleiz . 

(li.,  Bichel.  1448,  f»  iC.) 


—  Fig.,  écervelé,  évaporé  : 

Un  jeune  encervelé  prestrean.  (Chron.  de 
la  noble  cité  de  Melz,  Pr.  de  111.  de  Lorr., 

H,   CLXVII.) 

ENCERVELERiE,  S.  f.,  idée  qu'on  se  met 
dans  la  cervelle  : 

Icelle  gent  a  pié  fesoient  par  cbeminz 
moult  de  lorz  et  de  grans  outragez,  si  leur 
monta  es  testez  une  eiicervelerie  dont  nulz 
ne  les  pooit  oster,  que  il  occioient  par  les 
vilez  ou  il  passoient  tous  les  juis...  {Gode- 
froi  de  Buillon,  Richel   22493,  f»  20=.) 

EXCESSER,  ensesser,  v  n.,  cesser  : 

De  Den  servir  pas  D'enxessn. 
(\Va(.e,   Vila  S.  }/.  Yirj/.,  p.  3-2,  Luzarche.) 

ENCESURER,  v.  a.,  cnduire  de  cérusc  : 
A  .lehan  Adveline,  plommier...  pour  dix 
sept  livres  el  ung  quart  d'estaing  pourauoir 
encesuré  et  souldé  les  diz  pommeaux. 
(Compl.  de  Girart  Goussart,  14C0-1402, 
Forteresse,  xxxvi,  Arcb.  mun.  Orléans.) 

ENCEULLYR,   VOir  ENCUEILLIR. 
ENCEVALER,   VOir  ENCHEVALER. 

ENCHAÇABLE,  adj.,  qui  doit  être  chassé 
C'est  gries  domaicbes  a  nous  quant  nous 
ne  fesons  bien  ne  ne  pensons  bien  ainçois 
lessons  nostre  cuer  errer  par  vaines  voies 
et  domacbeuses.  Nule  chose  n'est  plus  en- 
chacable  de  nostre  cnor,  car  comme  il  nous 
less'e  et  il  pense  aus  mauveses  pensées  il 
en  courouce  Dieu.  [Le  Miroir  de  l'ame, 
Maz.  809,  f»  202''.) 

ENCHACEMENT,  -  asscment,  s.  m.,  ac- 
tion de  chasser,  expulsion  : 

Exercitation  est  conservation  de  la  vie 
humaine,...  Venchnssement  de  vices.  (Probl. 
d'Arist.,  Richel.  210,  f  33  r».) 

Musique  est  la  resonnance  des  cieiix,  la 
voix  des  anges,  la  joie  de  paradis,  l'espoir 
de  l'air,  l'organe  de  l'Eglise,  le  chant  des 
oyselels.la  récréation  de  tous  cueurs  tristes 
et  désolés,  la  persécution  et  enchâssement 
des  diables.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  ix, 
Buchou.) 

EXCHACHiEU,  voir  Enchaicier. 
1.  EXCHACiER.    -  cer,    encasser,   enca- 
cier,  encachier,  enchâsser,  enchesser,  verbe. 

—  Act.,  chasser,  bannir,  expulser  : 

Di  mei,  fet  de,  Ion  lingnage, 

Et  qui  te  doua  poesté 

Wenchacer  si  l'ancele  D'. 

(Wace,   Yie  de  Ste  ilarguer.,  136,  Joly.) 

Nos  ïolon  son  nevo  enchast. 

(Tristan,  I,  565,  Michel.) 

E  hors  de  duce  France  enchaciez  e  jelez. 
(Quat.  fils  Aym.,  ms.  Oxf-,  Douce  cxxi,  f  7-2».) 
Ore  poez  avant  passer 
E  nn  autre  jofne  encasser 
De  vos  paroles,  se  beau  vus  est. 

(Chaboby,  l'dit  Plet,  -241,  Koch.) 
Sa  soer  tantost  ad  encliacie. 
(Un  Ctiivat.  e  sa  dame,  ms.  Cambr.,  Corpus  50. 
f»  94''.) 

Par  l'orison  desquels  li  dyales  fu  enra- 
chies  hors  de  leur  hostel.  (Sis.  Berne  697, 
f»  98  r°.) 

Mais  pour  lui  (Renart'»  encacier  dou  règne. 
C'est  fors  descncrs,  vous  en  dirai 
Une  branke. 

{nen.  te  Nouv.,  26C8,  Méon.) 


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11  fiicficha  la  maladie 
Du  cnier  et  fui  la  char  guérie. 
(Ota/.  de  S.  Grég.,  ms.  Evreux,  f°  49'.) 

Cilzqiii  les  enchesseirenl  les  nommeirent 
«nsi.  {L'Istoire  de  Charlemaigne,  Richel. 
•906,  f  276.) 

Et  Uiy  et  madame  sa  mère  furent  enchâs- 
sez dehors  eu  Frauce  coiiiiiie  baunis. 
(Jehan  le  Bel,  Chron.,  I,  97,  Polain.) 

Il  enchesse  les  dyaubles.  (Psaut.,  Maz. 
798,  f«  1-2  V».) 

J'a  l'a  il  enchâssé  en  sus  de  luy,  et  le 
veult  tenir  en  ce  dangier,  et  encoires  en 
plus  firanl.,  se  il  povoil.  (Faoïss.,  Chron., 
XVI,  140,  Kerv.) 

Lassibilam  l'enchâssa  de  celle  terre. 
(Brut,  Richel.  12153,  1°  35.) 

Se  tu  y  viens,  tu  seras  enchacio  des  re- 
<;ions  de  sondit  royaume  et  de  toutes  ses 
dominacioas.  (.Monstuelet,  Cliron.,  I,  140, 
Soc.  del'H.  deFr.) 

Quant  elle  vit  qu'il  n'estoit  pas  homme 
pour  enchacier  par  rudes  parolles,  elle  luy 
cuida  donner  con^çié  par  doulceur.  fLouis 
XI,  Nouv.,  XXXI,  Jacob  ) 

Neutr.,  se  porter  avec  empressement: 

Par  la  ou  la  dame  passa 
ChescïiQ  y  vlot  et  enca^sa. 
(Advocttcie  N.-D.,  ras.  Evreux,  f°  151'.) 

—  Encliaeié,  part,  passé  et  s.  m.,  chassé, 
banni  : 

Uememorant  la  royale  parole, 

Qui  me  promet  de  m'effacer  du  rôle 

Des  enchâssez. 
(Cl.  Marot,  Poés.,  II,  1-2G,  d'HéricauU.) 

2.  ENCH.VCIER,  voir  F.NCH.^CCIER. 

ENCHACILLEIl,  VOir  ENCHASSILLEK. 

ENCHAEITE,  VOir  ENCHEOITE. 

ENCHAENURE,  enchoisneure,  -  ure,  en- 
chesntire,  encheinure,  s.  (.,  chaîne,  trame  : 

Destourser  va  et  desloier 
D'uD  maotel  vair  unes  pastures 
Teus  dont  les  enchneneures 
Saut  d'or,  li  auiel  de  cristal. 

(Chev.  as  .H.  esp.,  404,  Foerster.) 

Enchaisneures  des  draps.  (1398,  S.-Quen- 
tin,  ap.  Lu  Fous,  Gloss.  ins.,  Biul.  Amiens.) 

—  Fig.,  enchaînement  ; 

C'estoitune  vraye  enchaisnuredes  choses 
qui  s'eniresuiveut  et  qui  prennent  leur 
commencement  de  la  Hu  l'une  de  l'autre. 
(6u  YiLLAHS,  Méni.,  IV,  an  1533,  Michaud.) 

Les  voyla  dans  le  srauJ  cours  de  l'uni- 
vers, et  dans  \'enclieiiieui  e  des  causes 
stoiques.  (.Mont.,  Ess.,  1. 111,  c.  2, 1»  355  v", 
éd.  1388.) 

Allégua  force  graeq  et  latin,  qui  n'estoit 
qu'une  enckesnure  de  lieux  communs. 
(L'Est.,  Mém.,  'i'  p.,  p.  661,  ChampoUion.) 

ENGHAiNE.MENT,  S.  m..  Chaîne  : 

Oa  sont  les  eiu'kaïueineiis 
Que  l'eu  porloil  >'oii)iue  coarroye, 
D'argeat  et  d'or,  leurs  sonuemeus. 
Pour  m  eulx  prendre  ces  laulx  en  voie? 
(E.  Deschaîips,  />ue.v.,  Kicliel.  810,  f°  43-2''.) 

ENCHAIXTEIl,  VOir  E.NCEINTER. 

EN'CHAI.NTIJKER,  VOir  ENCKINTURER. 

EXciiAiR,  enclieir,  v.  n.,  tomber  : 


Li  hom  dtnroit  mnult  hair 
En  foie  largece  enchair. 
(Alabt.  Dis  des  Sag.,  Ars.  3142,  i"  148".) 
Dieus  ne  me  laisl  ja  encheir 
En  unie  vnlenté  contraire. 
(Froiss.,  Pocs.,  Uichel.  830,  f°   149  v».) 

—  Condescendre  : 

Mes  oncques  a  nulle  pes  ne  se  vot  des- 
cendre ne  encheir.  (Froiss.,  Chron.,  VI, 
282,  Luce,  ms.  Amiens.) 

ENCHAisEMENT,  S.  m.,  action  d'asseoir 
dan.s  une  chaise  : 

Ceu!x  aussi  qui  natureement 

Sont  eleuz  a  i'eucliaiseinent. 
(Decoillev.,  Trois  pèlerin.,  f  61^,  impr.  Instit.) 

ENCHAisER,  V.  a  ,  assBoir  dans  une 
chaise  : 

Ces  nids  que  tu  vois,  chaises  sont 
Qui  hauU  et  bas  leur  degrez  ont 
La  ou  sont  enchaisez  et  rais 
Princes  et  prelalz  dessus  dictz. 
(Degdillev.,   Trots  pèlerin.,  f"  U"'',  impr.  Inslit.) 

ENCH.\ISNEURE,  VOir  ENCHAENURE. 

ENCHAISOU.N,  VOir  E.NCHOISON. 

ENCH.AiTivEMENT,  cuchct.,  S.  m.,  em- 
prisonnement : 

De  laquelle  bataille  il  avient  souvent 
grans  mortalités  et  enchetivemens  de  gens. 
(J.  DE  ViGNAY,  Enseignem.,  ms.  Brux. 
11042,  f"5J''.) 

ENCHAiTivÉ,  enchetivé,  enchativé,  encai- 
tivé,  part,  passé  et  adj.,  captif  : 

Li  filHisrael  furent  encUaitiveil  en  Babi- 
loine  settante  ans.  (S.  Bern., Serm.,  Richel. 
24768,  f  108  r°.) 

Ensi  nen  est  mies  franche  en  nos  nostre 
raisons,  anz  nos  covient  de  totes  parz 
Initier  a  lei,  car  ele  est  ensi  détenue  et 
enchaitiveie  par  une  manière  de  glut  ans 
terrienes  choses.  (Id.,  ib.,  i'  110  r°.) 

Tu  encachas  Elic  de  ses  hoaors. 
Or  est  en  autre  tere  je  ne  sai  hou 
Encaiiives  del  resne  a  me  seronr. 

(Mol,  Michel.  -25316,  f  125''.) 
Preudons,  or  m'entendes  ! 
S'en  vos  demande,  ja  mar  le  celeres. 
Que  tont  ce  a  fait  Aubris  Venchatives, 
Qui  de  Borgoigne  est  a  grant  tort  jetés. 
(.\uberi,  p.  137,  Tobler.)  Impr.  :  enchatinés. 

Fu  Jherusatem  assise  de  paiens  et  le  pais 
environ,  et  essillies,  et  li  crcstiien  encai- 
Uvé.  (Charlemagne, ms.S.-Omer  722,f°  92\) 

Tant  ay  je  au  moins  compaignie 
En  cesle  doloreuse  vie 
Ou  enckiitirr^r)  suis  venus 
Foibles,  escharnez  etcbanuz. 
(J.  DE  Meunc,  Consol.  de  Boece,  Richel.   1728, 
P>  221.) 

h'enchetivee  chamberiere  d'Israël.  (Vi- 
GNAY, Mir.  hist.,  Vat.  Chr.  338,  f»  2=.) 

L'enchellvé  démenant  sa  chetiveté.  (Id., 
ib.,  Maz.  537,  f»  79  v».) 

Et  retieuent  leur  anemis  enchetlves.  (ID., 
Enseignem.,  ms.  Brux.  11042,  f"  50''.) 

—  Fig.,  perdu  de  vice  : 

Mais  tant  est  ore  enchailivee 
Et  en  malice  enracinée 
Qu'il  ue  11  chant  ne  n'a  chalu 
Ne  Je  Dieu  ne  de  son  salu. 

(Fait.  d-Ov.,  Ars.  5069,  !"  197'.) 


ENCHAI.CIER,  VOir  ENCHAUCIER. 

ENCHALFEH,  V.  u.,  s'échauffer,  deve- 
nir, être  chaud  : 

Le  feu  en  prist,  l'evre  enchalfa, 
Apres  commença  a  lioillir. 
(■VVace,     h  Liv.  de  S.  Sicholaij,  lt;9,  Delius.) 

ENCHALFiii,  V.  n.,  s'échauiïer  : 
La  quelle  chose  cil  sentanz  en  cui  astoit 
la  très  teneue  alaine,  de  tant  petit  efforz 
com  il  pot,  ke  il  poist  parleir,  enchalfisant 
l'espir,  colhit  la  voiz,  si  rumpit  lors  en 
voiz  disanz.  {Dial.  Greg.  lo  pap.,  p.  208, 
Foerster.)  Lat.,  infervescente  spiritu. 

ENciiALi,  adj.,  dur  comme  le  caillou  : 

Cist  soz  vilains  a  corte  chape 
Qui  plus  est  dors  et  enchalis 
Que  pieus  de  soef  ne  de  palis. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  V  ilZ*.) 

Enchaliz. 

(iD.,  ib.,  ras.  Drax.,   f°  167.) 

ENCHALLAssER,  V.  a.,  soutenif  d'un 
appui  : 

Et  fait  enchaltasser  l'arbre  qui  devient  croche. 
(Vauq.,  Sat.,  H,  a  M.  de  Repich.) 

ENCHALOIR,  V.   n.,  chaloir,  importer  : 

Il  ne  va'enchttult  d'estre  tensee 
Poarveu  que  de  mon  entreprise 
Je  sois  a  jamais  dispensée. 
(R.  DE  Coller.,  Monol.,  d'une  dame    fort    amou- 
reuse d'ung  sien  amy,  p.  79,  Bibl.  clz.J 

ENCHALZ,  voir  Enchaus. 

ENGHAMBELER,   VOif  ENCEMBELKR. 

ENCHAMBRER,  encanbrer,  t.  a.,  mettre 
enfermer  dans  une  chambre ,  empri. 
sonner  : 

Jai  li  enst  le  chief  del  bu  sevré 
Quant  Biatris  prist  en  haut  a  crier  : 
Merci,  bian  frère,  por  Deu  ne  l'adeser; 
Cornant  qu'il  praigne  de  mon  cors  vergonder 
Je  Tuel  li  siens  soit  de  la  mort  gardez. 
Suer,  dist  li  rois,  si  com  vos  commandez. 
Lors  le  list  prandre,  si  le  fist  enchambrer. 
(Les  Loh.,  Richel.  19IC0,  P  62».) 

Il  sont  an  jugement  allé, 
Mot  sont  pensia  et  esgaré 
Del  franc  home  d'antre  pais  : 
Lanvaus  est  si  entrepris, 
Encanbrer  le  veulent  plusor. 

(De  l.anial,  Richel.  -2163,  f  57".) 

Avecqnes  vous  je  les  lairray  (Jeux  tigres  apprÎToi- 
[sés) 
Et  luy  aussi  en  voz  maisons 
Enchambrez,  et  nous  en  yrons. 
(Ad.  des  .iposl.,  vol.  Il,  f  82\  éd.  1537.) 

ENCH.VMI.VER,    VOir  ENCHEMINER. 

ENCHANCRER,  V.  a  ,  ulcérer  : 

Laquele  famé  out  chaucre  en  une  de  ses 
mameles  qui  fu  coupée  et  ainsi  ele  fu  cu- 
rée, et  puis  tantost  après  l'autre  mamele 
fiienchancree.  (H.  de  Mondeville,  Richel. 
2030,  f°  lOOi-.) 

Faisant  un  cerne  a  l'entour  d'un  ulcère 
corrosif,  ou  le  garde  d'enchancrer  davan- 
tage Hs  parties  voisines.  (Du  Pinet,  Phne, 
XXVIII,  4,  éd.  1566.) 

En  saupoudrant  d'icelle  (graine)  le?  par- 
ties enchancrees.  (lo.,  ib.,  xx,  3.) 

ENCHANCE,  -  chaingc,  -  cange,  s.  m., 
échange,  troc  : 


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Comment  le  gncrit  en  Athènes 
De  granl  doleur  et  de  grant  poine. 
Et  porce  l'en  rendit  escbange  ! 

(Alhis,  Ars.  3312,  {»  16''.) 


(Var.  dans  la  copie  de  Sic-Pal.  à  l'Arsenal.) 

Et  pour  ce  que  Gisolfe  avoit  fait  cest 
mariage  sanz  lo  conseil  de  Guide  son  oncle, 
pensa  Guide  de  rendre  Veiu'hange.  (Aimé, 
Tst.  de  H  Norm.,  iv,  22,  Champollion.) 

Item  ont  acquis  par  enchange  fait  a  Gar- 
nierCommere  deux  iourneus  de  terre. (1336, 
Arch.  JJ  70,  f»  i05  v\) 

Avet  faicte  une  parson  et  enchainge. 
{Ch.  de  1408,  Lorraine,  Cabin.  de  M.  de 
Labri.) 

ENCHANGiER,  enkangter,  anchaingier, 
V.  a.,  faire  un  échange  : 

Pueent  vandre  ou  anchaingier.  (Chart. 
mess,  du  xiii«  s.,  dans  les  Observ.  sec.  de 
Ferry,  t.  I,  f»  239  v°,  Bibl.  Metz.) 

—  Enchangier  quelqu'un,  être  sépare  de 
lui  par  un  changement  de  lieu  : 

Dont  dolant  soi  au  cner  qu'elle  (Florie,  dont  il  est 
[séparé*  m'est  enkangii. 
(Cher,  au  cygne,  24942,  Reiff.) 

ENCHANi,  part,  passé,  devenu  chenu  : 
Jo  sui  mult  envieilliz  e  enchaniz.  {Rois, 
p.  38,  Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  incanui, 

1.  ENCHANT,  s.  m.,  montant  de  porte: 
Des  eschalers  qu'il  vut  faire  an  sa  maison 

li  diz  Gilez,  devant  Peschcrie  an  cete  me- 
uere  que  li  larges  des  eschalers  seit  de 
czinc  asises  que  sont  ou  mur  a  l'anchanl 
de  la  dicte  maison  desus  lo  sopie  devers  la 
rue  publique  et  les  asises  sont  saignié  a 
on  trait.  (1320,  Arbitrage,  Cart.  mun.  de 
Lyon,  p.  447,  Guigue.) 

Li  diz  Gilez  doit  faire  uns  eschalers  des 
Vanchant  dou  dit  muret  an  tanques  a  lay 
Vanchant  de  sa  maison  devers  Sonne.  {Ib.} 

Le  grant  enchant  devers  lachambre  Mons. 
{Compt.  de  P.  de  Serrer,  Prév.  de  Moutbri- 
son,  répar.  du  donj.,  1382-3,  f"  4'°,  Arch. 
lAiire.) 

2.  ENCHANT,  encant,  s.  m.,  enchante- 
ment, conjuration: 

Telles  leur  a  .m.  encans  Iresgeté, 
Bien  le  sot  Joirres  comment  il  a  ouvré. 

(Les  Loh.,  Riche!.  i988,  f  211  v°.) 
Tulles  leur  giete  .!.  encant  par  vigour 
ICI  puis  .1.  antre  et  le  liere  sans  laissonr. 
De  Jeronville  ist  .loiires  par  vigonr. 

Il  y  gietta  ses  sors  et  ala  conjnrant 
Les  dyables  d'infler  et  par  leur  fort  enchant. 
Qu'elle  ent  le  cuer  de  U  courouciet  et  dolant. 
(Chev.  att  cygne,  3603,  Uoill.) 

Manière  avenans 
Et  plus  li  remanans 
Ont  fait  tant  i'enchant 
Que  pris  e-t  Adaus. 
(C/iaiis.,  ms.  Monlp.  H  196,  1°  282  r°.) 
Chen  qoe  songei  ennait  ne  semble  fors  enchant. 
(.Doon  de  Uaience,  8o9ô,  A.  P.) 


Ce  fa  pecbies  qui  me  fn  enchanté. 

(Aub.  le  Bourgoing,  p.  2iO.  Tobler.) 

2.  ENCH.\NTÉ,  ad].,  chanteur: 

Li  fromi  dit  :  Sire  enchanté. 
En  esté  arei  bien  chanté. 
Or  poez  en  l'iver  saillir. 
(Dou   Fromi   et  dou  gresillon,  ms.    Chartres  620, 
f  136=.) 

ENCHANTELER,  -  ellcr,  enchaulrer,  en- 
canterer,  v.  a.,  relever  sur  le  côté,  en  par- 
ticulier sur  le  côté  gauche  : 

Par  orgoil  fait  l'esca  enchanteler. 

(les  Loh..  Vat.  Urb.  37.Ï,  f»  23*.) 
Bandoins  fu  armez  sor  le  vair  de  Castele, 
L'escu  par  les  enarmes  devant  lui  anchantele. 
Et  tint  l'espee  traite  don  tranche  la  leraele. 

(J.  BoD.,  Sax.,  cm,  Michel.) 
L'escn  par  les  enarmes  devant  lui  enehantele. 

(Id.,  !*.,  Ars.  3142.  f»  243».) 
Poi  a  François  n'ait  l'enarme  uoee, 
La  règne  prise,  la  large  enchantelee. 
(Herb.  Leduc,  Foulq.  de  Candie,   Richel.   2.S.Ï18, 
r  102  r».) 

Li  rois  poi  enchantre  l'espee. 

(Parlon.,  Richel.  19152,  f"  136*.) 
Se  vos  veissiez  le   roi   démener    l'espee 
on  poing,  movoir  les   braz   et    enchanteler 
l'escn.  (L'/irore.    de  S  -Den.,  ras.  Ste-Gen., 
f»  249«.)  P.  Paris  :  enchanleller. 

—  Mettre  sur  le  chantier,  en  parlant  de 
pièces  de  vin  : 

Pour  .Ixr.  tonniau  de  vin  chargier  a 
Roen  es  liaingnes  et  pour  enchanteler,  et 
pour  clo  et  pour  mairien,  .Ixvi.  s.  torn, 
(1295,  Compte  de  Girart  le  barillier,  Arch. 
K  36^  pièce  43.) 

Les  cydres  piller,  entonner,  et  les  ves- 
seaul.x  encanterer.  (1392,  Denombr.  du 
baill.  de  Rouen,  Arch.  f  307,  f°  53  v°.) 

—  Enehantele,  part,  passé,  relevé  sur  le 
côté  : 

Les  escus  ont  enchanteîes 

Et  serres  devint  lor  poitrines. 

iPerceml,  ms.  Berne  113,  f  96'.) 

Li  bcrs  s'en  est  issus,  la  large  enchantelee. 

(Chev.  au  cygne,  I,  6o29,  Hippean.) 
Sy  leur  vint  au   dos  Maulgis  la  lance  en 
son   poing ,     l'escn    enehantele ,    et    son 
heaume    lassé.    (Ren.  de    Montaub.,  Ars. 
5072,  f  147  r».) 

—  Placé  sur  le  chantier  : 

Taudis  le  vin  serré  dedans  la  creuse  tonne. 
De  rang  par  le  celier,  enehantele  bouillonne. 
(Cl.  Gauchet,  l'oés..  p.  223,  Bibl.  elz.) 

Cf.  ACHANTELER. 

1.   ENCHANTEMENT,  S.   m   ,  ChaUt,  COU- 

cert  : 

La  Dissiez  les  estrumens. 

Vicies  et  enchantemens. 
(Floire  et  Bla/ice/tor.  i'  vers.,  2883,  dn  Méril.) 


2.  ENCHANTEMENT,  S.  m.,  actiou  de 
mettre  à  l'encan,  enchère,  encan  : 

De  chose  vendue  a  V  enchantement.  {Ass. 
Séduction,  entraînement  désordonné:       de  Jér.,  t.  1,  p.  129,  Beugnot.) 

De  heste  vendue  sanz  enchantement  qui 
n'est  restive.  (Liv.  dej.  d'Ibelin,  ch.  Lxxxi, 
Beugnot.) 


Pour  bobaucer  par  folz  enchans, 
J'ay  les  deniers  tous  despencez. 
{Farce    de   Folle  Bobance,  Ane.  Tb.  fr..  Il,  283.) 


1.  ENCHANTÉ,  part,  passé  et  adj.,  causé 
pir  enchantement  : 


ENCHANTEOn,    -  eouT ,    -    cur,    s.  m., 
chanteur  : 


C'apartiéul  a  ces  jon-gicors 
Et  a  ces  bons  enchanteors 
Que  il  aient  des  chevaliers 
Les  robes,  que  c'est  lor  mestiers. 
(Du  Chevalier  a  la  robe  vermeille,  Montaiglon  et 
Raynaud,  Fabl.,  III,  42.) 
Il  avient  aucune  fois  que  jugleours,  en- 
chanteurs,  goliardois   et   autres   manières 
de   menestriex  s'assemblent.  [Gr.    Chron. 
de  Fr.,  Phelip.  Aug.,  xx,  P.  Paris.) 

Pluisseur  jongleour  et  encheanteour  en 
place  ont  chanté  et  riniet  les  guerres  de 
Bretagne  et  corromput.  (Froiss.,  Chron., 
111,323,  Kerv.) 

ENCHANTERER,   VOir  ENCHANTELER. 

ENCHANTERiE,  cnconterie,  s.  f., enchan- 
tement, charme  : 

fi'encantcrie  ne  canque  ses  cors  set 
Ne  me  pot  onqes  ne  tant  ne  qnaut  grever. 
(Iliton  de  Bord.,  5051,  A.  P.) 
Par  art  d'enchanterie 
Fera  croire  hérésie. 
(Huos  DE  Meby.  Prologus  Régine  Sibille,  à  la  suite 
dn  Tornoiement  dWnlechrist,  p.  106,  Tarbé.) 
Ta,  ta  !  Symon.  l'amy  Néron, 
Ton  orgueil,  Ion  enchanterie. 
Ta  mauvestié,  ta  simonie. 
Te  seront  bien  lost  chier  vendus. 
(Mart.  de  St  Pierre  el  SI  Paul,  Jub.,  Mysl., 
1.  72.) 

C'est  magique  on  enchanterie. 
(Greban,  Mist.  de  la  f  ass.,  15244,  G.  Paris.) 

Satan  esblouit  les  yeux  des  incrédules 
comme  par  enchanteries.  (Calv.,  Comm.s. 
Iharni.  evang.,  p.  683.) 

Par  son  enchanterie 

Circé  jadis  rendit  les  hommes  porcs. 

(J.  A.  DE  Baif,  Eclog.,  v.) 
Boutique  des  onguens,  des  fards   et  des 
enchanteries.  (Lari'v.,  le  Fid.,  iv,  4,  Ane. 
Th.  fr.,  VI,  43.) 

Enchanteries  et  sorceleries.  {Trag.  de 
Franc-arbitre, p.  108.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII»  siècle  : 

Les  raynes,  sauterelles  et  autres  animaux 
provenus  d'enchanterie  et  sortilleges. 
(1610,  Disc,  prodigieux  et  espouvantable  de 
trois  Espaignols,  Variét.  hist.  et  litt.,  t.  1.) 

On  lit  dans  Duez  :  t  Les  enchanteries 
sont  descouvertes.  .  {Dict.  fr.all.-lat., 
Amsterdam  1664.) 

ENCHANTEUR,  encanteur,  s.  m.,  celui 
qui  vend  à  l'encan,  sorte  d'offlcierde  jus- 
tice : 

Que  la  élection  et  présentation  des  eou- 
raliers,  crienrs  de  vins  et  autres  choses, 
et  des  enchanteurs  de  ladite  ville,  leur  ap- 
parliegne.  (1340,  Arch.  JJ  73,  f»  124  r°.) 

Que  nulz  ne  vende  nulle  chose,  quelle 
quelle  soit,  qui  doit  estre  vendue  a  l'en- 
quant,  sanz  licence  de  Vencanteur  ou  de 
celuy  qui  pour  luy  sera.  (1373,  Ord.,  y, 
682.) 

ENCHANTiER,  S.  m.,  Compartiment  : 

L'ng  aultre  arcbeban  du  costè  devers  le 
cymetiere  ouquel  a  deux  enchanliers  a 
mettre  langes  pour  ladicte  chambre.  (loOl,. 
Invent,  de  l'Holel-Dieu  de  Beaune,  Soc. 
d'Arrhéol.  de  Beaune,  1874,  p.  157.) 

ENCHANTOisoN,  -  cison,  -  ison,  s.  f., 
enchantement  : 


ENG 


ENC 


EiNC 


93 


Benoart  portent  par  grant  rnclianloison. 
(Guill.  d'Orange.  Riohel.  2i369,  F 


\'.) 


Oq  irez  vous,  dit  il,  (iz  aa  putain  gloton, 
Cnidez  vous  eschaper  par  vostie  enchanteison  ! 

{Simon  de  Pouille,  Richel.  .■Î68,  f  US'.) 
Monlt  orent  pain  et  vin  et  oisiaus  a  foison. 
Que  Maufîis  ot  conquis  par  jîrant  enchantoisun. 
(Maiig.  d'Aigr.,  Richel.  TOfi,  V  28  r".) 

Par  niRromaiice  et  par  eiichanlison. 
(Àumoiil  et  Agrav.,  Richel.  -Wrà,  f  117  v».) 

1.  ENCH.vPEi.En,  -  Hier,  enchappeller, 
anch.,  V.  a.,  couvrir  d'un  chapeau,  d'une 
couronne  : 

Et  ses  rhies  fit  anchapelez 
D'un  sebelin  noir  come  raore. 
(tiCon;<'rff/Gra(i;,Cartsch,C/ir('s/.,col.  165,3°  éd.) 

Et  doit  le  duc  estre  enchappellé  d'ung 
très  riche  chappel  d'or  et  de  pierres  pré- 
cieuses par  ledit  prince.  {Gag.  de  bat., 
p.  46,  Crapelel.) 

Anchapeler,  parer  de  chapeau  de  fleurs, 
de  guirlande.  Anchapeler  une  espousee. 
(.MoNET,  Invenl.) 

—  Terme  de  maçonnerie,  pour  signifier 
faire  un  revêtement  : 

Jaquet  Fouqui't  fait....  toises  de  mur 
allant  droit  a  la  rivière,  et  eslevé  tout  au- 
tour et  par  dessus  ladite  bonde  ou  escluse, 
et  enchappellé  le  dit  et  de  aiesme  comme 
il  appartient.  {Compte  de  1531,  Soc.  arch. 
de  Touraine,  IV,  116.) 

—  Enchapelé,  part,  passé,  ijui  a  un  cha- 
peau, particulièrement  une  couronne  de 
fleurs  : 

Et  pour  ce  sni  enchapelez 

Selon  la  coronne  qu'apelez 

Et  en  rommant  et  en  lalin 

Alixandre  suppelalin. 
(Watriqoet,  li  Dis  des  .un.  Sièges,  3i7,  Scheler. 
Sertatus,  enchapeles.  (Gloss.  de  Salins.) 
Une  aiguière  d'or  longue,  enchapellee  en 
.V.  lieux  de  chapeaux,  et  y  faut  plusieurs 
perles.  {Invent,  du  duc  de  Norm.,  ap.  La- 
borde.  Emaux.) 

En  an  bosquet,  dessus  nue  Tontaine, 
Trouray  Robin  le  franc  enchapelé  ; 
Chapeaux  de  flours  avoit  cilz  afublé 
Dessus  son  chief. 
(EusT.  De.'îchami's,  les  Chançoiis  joyaulx,  Richel. 
Rio,  P  10-2''.) 
Pour  ce  fiert  de  tel  arramie 
Sus  les  testes  enchapelees 
One  les  flours  en  sont  jus  volées 
Dont  les  chapeaux  furent  pares. 

(Pasloralel,  ras.  Brux.,  f»  5Î  r".) 

—  Fig.  : 

...  Ceulx  que  cnrarannement 
Les  plus  très  sages  appelles 
Sont  de  cestui  enchaaternent 
Plus  lourdement  enchappellea. 
<Lefrakc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f°  108'.) 

2.  ENCHAPELEit,  V.  a.,  maltraiter  : 

Il  fault  qu'il  soil  enchapelé. 
Tant  qu'il  ait  le  chef  loui  pelé. 

{Met  Test..  Il,  p.  381,  rar.,  A.  T.) 

ENCHAPEMENT,  -  oppement,  emch.,  en- 
cappement,  s.  m.,  empâtement  : 

Pour  V enchapement  des  meurs  d'entour 
la  court.  (133!5,  Compte  de  Odart  de  Laigny, 
Arch.  KK  9»,  1°  293  r».) 

En  cheant  aval  ledit  plastras  cheu  sur 
un  emchapement  d'icelle  tour(dcVincennes) 


qui  le  fist  aler  plus  loing  d'icelle  tour  que 
l'en  ne  cuidoil.  (1379,  Arch.  JJ  115,  pièce 
287.) 

.Illl.  paires  de  fons  de  cuir  mis  as  en- 
cappeincns  des  tentes  et  trefs  de  le  ville  a 
eus  bouter  les  cordes.  (1386,  Lille,  ap.  La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Emprimez  par  deux  foiz  les  murs  d'icelle 
chapelle  de  costc  des  voirrieres  depuiz  le 
siège  jusqu'à  Vemchappement.  (1399-1406, 
Compte  Jeh.  Gilon,  Arch.  KK  264-266.) 

Et  sera  (le  pignon)  en  haut  amorti  d'un 
enchapement  ci  de  couteaulx.(1404,  JWarcfte, 
Arch.  8.  et-M.,  H  98.) 

P'our  .VIII.  I.  de  plomb  pour  mettre  es 
jointures  et  en  \'enr.happement  ihi  pHH  arc 
boutant  dudicl  pilier.  (1409-10,  Coinpl.  de 
la  fabrique  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube,  G 
1559,  f  160  v») 

A  Pierre  Roland  pour  .xxiill.  quartiers 
de  pierre  pour  faire  enchappements  et  ar- 
chelelz  a  lad.  tour  du  havre.  (1463,  Compl. 
de  Nevers,  CC  58,  f°  33  v«,  Arch.  muu.  Ne- 
vers.) 

Ladicte  viz  a  .VI.  toises  demi  pié  de 
hault  a  mesurer  depuis  le  commencement 
des  foudemens  jusques  au  dessus  de  l'en- 
tablement comprins  ens  la  saillie  d'icelui 
entablement  des  enchappemens  et  du  sou- 
bassement sur  .1111.  toises  .1111.  pieds  de 
pourtour.  (1490,  Arch.  K  272.) 

1.  ENcuAPER,  -  apper,  encapper,  v.  a., 
couvrir  d'une  chape  : 

Avant  me  laisseroie  desoiibz  plonc  enchapper 
Que  pour  rien  le  laissoie  ainssin  de  moi  partir. 
(Girart  de  Ross.,  111(1,  Mignard.) 

Car  elle  apprist  comment  de  soye 

L'en  feroit  ornements  et  cappes, 

Doubliers,  serviettes  et  nappes 

Pour  parer  palais  et  moustiers, 

Quant  tu  les  tiengs  ou  les  encappes 

Tu  doibs  beneir  ly  raesliers. 
(Lefra.nc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121.  r  120".) 

Vostre  habit  tout  le  monde  enchape 
Car  trop  bien  tendre  le  sca'es. 

(iD.,  !*.,  P  Ul=.) 

—  Enchapé,  part,  passé,  couvert  d'une 
chape  : 

Poarqnoy  pourras  entendre  bien 

Qaeja  soit,  bien  enmantelee 

Soye  par  dehors  et  emhapee. 
(Degi:ii.lev.,  Trois  pèlerin.,  (°  61°,  impr.  Insllt.) 

Prebftres  encknppes.  (1530,  Reg.  consul, 
de  Limoges,  I,  191,  Kuben.) 

Evesques  enchapez  et  mitrez.  (Lett.  de 
1574,  Kelib.,  Hist.  de  Paris,  V,  2.) 

Je  voy  venir  vers  nous  une  femme  en- 
cappee  que  je  pense  coguoistre.  (TouRNEB., 
les  Contens,  II,  6,  Ane.  Th.  fr.,  VII,  161.) 

2.  ENCHAPEu,  V.  n.,  échapper  : 

El,  se  par  mi  l'uis  Wenchapoie, 
N'en  escbaperoie  antremant. 

([)olop..  8418,  Bibl.  elz.) 

ENCHAPERONNEMENT,  S.  lu.,  revête- 
ment : 

Pour  faire  couvertures  sur  les  archieres, 
enchappemens  et  enchaperonnemens  dessus 
les  murs  de  la  basse  court.  (1366.  Compt. 
de  Ph.  d'Acy,  Richel.  1.  16170,  f»  128  vo.) 

Et  seront  les  maçons  et  autres  ouvriers 
qui  entreprendront  édifices  a  faire,  tenus 
l'aire  au.x  pans  des  murs  par  dehors  les 
entablemens  soubz  la  couverture,  pour 
porter  l'esgoust,  avec  les   plates  bandes, 


enchaperonnement  et  lermiers  a  l'endroit 
des  retraites  ,  les  appuis  des  croisées 
mesmes  les  seuls  et  uiarcheB  pour  y  mon' 
ter.  {Edit  d'Henri  II,  oct.  1357.) 

ENCHAPERO.NN'ER,  v.  a.,  couvrir  d'un 
revêtement  appelé  chaperon  : 

Enchaperonner  un  mur  qui  est  en  ladite 
maison.  (1335,  Compte  de  Odarl  de  Lainnv, 
Arch.  KK3",  f"  236  r».) 

A  Pierre  le  maçon  pour  avoir  fait  de 
pierre  de  taille  l'entrée  de  la  Barre  deçà  et 
delà,  et  enchaplerlonnee  de  taille  a  l'enlour 
de  la  bassecourt  de  la  Barre.  (1416,  Compt 
de  A'evers,  CC  22,  f  20  r",  Arch.  mun.  Ne- 
vers.) 

ENCHAPETER,  enchurpeler,  enchapiter 
(s),  V.  réfl.,  se  couvrir  d'une  chape: 

Il  (nn  ermite)  les  regarde,  ses  a  bien  avises, 
.1.  pelitet  s'esloit  enchapiles. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  257''.) 
Enchapelez  se  fiirenl  li  gloulon. 

{Mon.  Reniiart,  Richel.  3G8,  t°  232".) 

—  Enchapetc,  part,  passé,  couvert  d'un 
chape  : 

An  fevre  vet  trestoz  encharpetez... 
Renuart  vet  vers  lui  encharpetez-, 
Dist  Renuart  :  Quieiis  deahle  avez. 
Par  mon  noir  froc  esles  si  offraez. 
(Mon.    Renuart,    Richel.    368,  !"  238''.) 

Dones  li  une  gonne  et  dras  enchapeles. 
Et  unes  botes  nueves  et  .r  lit  estoré. 
(Jehan  de  Lanson,  Richel.  24U3,  f"  62  r".) 

ENCH.\PITER,  voir  EnCHAPETER. 

EXCH.APLEURE,  - peieure,  anch.,  s./., 
ce  qui  sert  à  former  un  chapeau  de 
Heurs  : 

Anchapeleure,  ce  qui  sert  ans  chapeaus 
de  fleurs  et  a  l'anchapeler.  (.Monet,  In- 
vent.) 

—  Fig.,  fraude  qui  consiste  à  cacher 
sous  une  belle  apparence  de  mauvaises 
marchandises  : 

Que  nuls  ne  vende  ne  achale  pour  re- 
vendre gimgembral  ne  piguolat  enbou- 
chié,  et  qu'il  ne  soit  autel  desous  comme 
dessus,  et  sans  enchapleures.  (1312,  Ord., 
I,  513.) 

ENCHAPPRE,  s.  m.,  petit  comparti- 
ment : 

Deux  reliquayres...  tenant  chescun  ung 
enchappre  en  la  main.  (1542,  Inv.  du  trésor 
de  la  chapelle  des  D.  de  Savoie,  p.  147, 
Fabre.) 

ENCHAPITULEMENT,      enCOp.,      S.     m., 

chapitre  : 

Che  sont  li  encapilulement  des  coses  ki 
sont  en  cest  livres.  (Ad.  de  LA  Halle, 
Chans.,  Richel.  23366,  f"  1  r».) 

ENCnAPiTui.ER,  encop.,  V.  a.,  distri- 
buer par  chapitre  : 

Ci  commencent  les  choses  de  quoi  nos 
(liron,  et  sont  briemeut  encapitulees  par 
ordre.  {Coût,  de  la  vie.  de  l'Eau,  prol., 
Arch.  S.-luf.) 

—  Chapitrer,  morigéner  : 

El  raison  te  doit  esmonvoir 
Que  gens  d'armes  com  chevaliers 
Se  bien  sont  enchapitulez 
Et  par  bons  genoulx  gouvernez... 
(DF.r.iiii.LEV.,  Trois, pèlerin.,  f°  133'',  impr.  In'^lil.) 


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ENCHvuAiEMENT,  aucli.,  S.  111.,  ensoi'- 
ccUeiiient  : 

Tant  lor  font  par  anchaDtemcnt 

El  par  lor  ancharaiemant 

Que  de  lor  amor  les  espranneat. 

(Bf.n.,   Troie,  Ars.  3314,  f"  180».) 

ENCH.\RATER,  eiicaruter,  v.  a.,  ensor- 
celer : 

Audré  Guibretea...  couru  après  une 
femme  en  disant  :  Pule  vielle,  tu  la'as  en- 
caralé.  (1404,  Arcli.  JJ  138,  pièce  360.) 

ENCii.\R.\UDER,  V.  a.,  eiisorcelcr  ; 

leelle  femme  confessa  a  son  mary  que 
ledit  Tymonnier  la  mainlenoit,  et  qu'elle 
ne  povoit  résister  ne  soy  destoyer  audit 
Tymonnier,  et  qu'elle  cuydoit  que  il  Veust 
encliaraudee.  (1402,  Arcli.  JJ  157,  pièce  27.) 

H.-Norin.,  vallée  d'Yéres,  être  cncarnudé, 
être  ensorcelé,  avoir  le  diable  au  corps. 
•  Il  est  encaraudé  de  ch'lé  fille  là.  • 

En  Poitou,  canton  de  Chef-Boutonne, 
on  dit  OicftaOarauder  pour  .planifier  ensor- 
celer. 

ENcii.\REER,  V.  3.,  ensorceler  : 
Lui  dist  icelle  Jehannele  que  elle  avoit 
tant  fait  que  iceul.t  trois  crapos  desquieulx 
icelle  Gilete  le  vouloit  enchareer  estoient 
mors,  et  que  icelle  Gilete  les  avoit  jetiez 
en  Saine.  {Reg.  du  Châlelet,  II,  288,  Biblio- 
ph.  fr.) 

ENCHARBONNER,  eîtcarbonnev ,  v.  a., 
couvrir  de  charbon  : 

Et  soQ  visage  encarhonna. 

{Wislasse  le  Moine,  1012,  Michel.) 

—  Encharbonné,  part.  p;!ssé,  couvert 
de  charbon,  couleur  de  charbon  : 

AdoQC  a  a  chascun  l'esclavione  aportre. 
Et  a  chascun  la  face  tainte  et  encharbonnee. 
Lors  sanble  que  il  vignenl  d'outre  la  mer  salée. 
Ueh.  de  Laiisoii,  Uichel.  -2195,  f  30  r».) 
Visafie  encharbonné.  (M.  Lefbanc,  l'Es' 
Irif  de  Fort.,  f"  133  r»,  impr.  Ste-Gen.) 

EîscHARBOTER,  V.  a.,  brouiller,  coa. 
fondre,  embarrasser  : 

Cela  me  semble  trop  encharbolé  et  confus. 
(T.\B0UR0T,  Bigarr.,  p.  {ol,  ap.  Ste-Pal.) 

En  Franche  Comté  on  dit  encore  enchar- 
boter,  entsarboutai,  embrouiller  du  fil. 

Victor  Hugo  a  essayé  de  rajeunir  ce  mot 
sous  la  forme  barbare  encharibolté  : 

MoQsieur,  vous  avez  l'air  tout  eiicharibotlê. 

{Le  Hoi  s'amuse,  i,  t.) 

Cf.   CH.iRBOT. 

ENCUARCHIEMENT,  VOir  ENCHAUQE- 
MRNT. 

ENCHARGHIER,  Vûir  ENCHARGIEB. 

ENCHARDIR,  VOir  ENCHIERDIR. 

ENCHARDONER,  -  donner,  v.  a.,  mot 
factice  employé  dans  un  jeu  de  mots  pour 
signifier  piquer  avec  des  chardons,  héris- 
ser de  chardons,  et  cardinaliser  : 

Li  cliardnnal  tôt  eschardonent 
Les  eschars  qui  don  ecliar  donent, 
Maint  prendom  ont  enchardoné, 
Chardoual  sont  enchardoné 
Por  ce  poignent  comme  chardon. 
,G.  DE  Coisci,  S/f  ipoc,  Uichel.  1915-2,  f»  29''.) 


Les  eschars  qui  don  eschars  douent 
Maint  preudomrae  ont  enchardoné. 

fiD.,  !«.,  ras.  Soiss.,  f»  26^) 

Cf.  Eschardonner. 

E.NCHARii,  part,  passé,  monté  sur  un 
char  : 

Bien  te  tiens,  pas  n'echaperas. 

Puis  que  tu  es  cheu  en  mes  laz  ; 

Se  tu  es  roy  d'iniquité 

Et  ponrce  tu  es  encharez, 

Tout  aussi  bien  royoe  clamée 

Estre  doy 

(DEGniLLEV.,  Trois  pèlerin.,  C  115,  irapr.  lustit.) 

ENCHARETER,  V.  3.,  mettre  dans  une 
charrette  : 

Wistasces  /a  enchareles. 

(Wistasse  le  Moine,  1729,  Michel.) 

ENCHARGE,  encorge,   encarque,  s.    f., 

charge,  fardeau  : 
Encarge.  (Maurice,  Serin.,  Richel.  13314.) 

—  Fig.,  charge,  obligation: 
S'aucuns  fet  son  testament  et  il  nomme 

execuiteurs  qui  n'i  sont  pas  présent,  et 
muert  avant  qu'il  aient  pris  l'execussion  sor 
aus,  il  est  en  lor  volenté  d'enpenre  l'en- 
carque  de  l'execussion  ou  du  laissier. 
(Beaum.,  CoiU.  du  Beauv.,  c.  xii,  27,  Beu- 
gnot.) 

Quiconque  désire  de  passer  des  emphi- 
teuses.  transports,  permutations,  encharges, 
ou  obligations  dos  héritages,  etc.  {Coût,  de 
Brux.,  Nouv.  Coût,  gén,,  t.  I,  p.  1245'".) 

La  ville  at  aussi  le  droit  d'issue  des  alié- 
nations, permutations  et  encharges,  qui  se 
font  par  des  afforains,  au  regard  des 
biens,  fermes,  cens  et  rentes  qui  leur  sont 
acquises  par  voye    de  succession.  (76.) 

ENciiARGEABLE,  ^adj.,  pesaut,  lourd  : 
bepesche  toy,  pose  de  chair  la  charge 
Tant  cnehargeaUc,  el  qui  si  fort  te  charge. 
(Desi'ERIers,  Prognost.) 

ENCHARGEiiENT,  encharchiement,  enear- 
cement,  s.  m.,  commandement,  ordre  : 

Quant  cesti  deus  sajes  homes  ont  le 
conjé  et  {'encharchiement  de  lor  seingnor, 
il  ne  fout  deleameut  aucun.  {Voy.  de  Marc 
Pol,  c.  ccvi,  Roux.) 

—  Charge  : 

Pour  les  encarcemens  de  la  vaussure 
d'une  tour.  (1403,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENCHARGiER,  anck  ,  enchorjer,  enchar- 
cier,  encarger,  -ier,  emcargier,  encarchier, 
eincargier,  encherger,  encarcher,  encliarcher, 
encarquier,  -  hier,  enquarquier,  enkerkier, 
enquerquier,  enkierker,enquierkier,  emkier- 
kier,  verbe. 

—  Act.,  placer  comme  une  charge  : 

Les  mains  li  lient  et  les  pies, 
Sor  .1.  ronchi  fu  encarchies. 

iEust.  le  moine,  1637,  Michel.) 

—  Prendre  une  charge,  un  fardeau,  se 
charger  de,  charger,  au  propre  et  au  fig.  : 

Fais  trop  mortel  as  cncargié. 

(Athis,  Richel.  375,  V  146".) 
Sons  en   fait  le  grand  fais  enprendre  et  enkerkier. 

{Vœu  du  ïleron,  315,  éd.  Mous.) 
Ses  trois  compains  a  fait  devant  lui  chevancier, 
11  remest  daerruins  p:ur  le  fais  encarchier. 
(Ckans.  dWntioche,  \u,  v.   78,  P.  Paris.) 


Trop  aves  emcargid  grant  fais. 

(Fregus.  p.  03,  Michel.) 

Maintenant  la  prcnt  et  Vencarche 
Desus  son  col. 
(RiCH.  DE  LiELE,  de  Honte  et  Pulerie,  Dinaai, 
Trotiv.  de  la  Flandre,  p.  360.) 

Entre  ses  dous  bras  Vemkierka, 
Par  devant  l'abbé  remporta. 
(De  l'Emper.  Cousiant,  215.  Romania,  VI,  p.  164.) 

Et  puis 

Venquierkierent  et  portent  a  Puis. 
(D'un  Presire  c'om  tarte,  Richel.  1553.  f"  510  r"  ; 
Mootaigloo  et  Raynaud.  Fabliaii.v,  IV,  14.) 

A  le  prestre  mort  encarkiet. 
(Ib.,  Montaiglon  et  Raynaud,  Fahl,  IV,  35.) 

C.estui  duel  deves  laier  et  encargier  duel 
étire  de  ce  que  vous  aves  perdu  honor 
que  vous  ne  poes  recouvrer.  [Artur,  ms. 
Grenoble  378,  f»  33''.) 

Et  pour  çou  dou  Conte  Gnillaame 
Qui  ceste  honor  eut  encharcie. 
Pris  mon  prologue  com  Marie 
Qui  pour  lui  traita  d'izopet. 

(Couronnement  Rcnart,  3360,  Méon.) 

J'ai  esté  sans  raison  .i.  an  et  .1.  yver 
Sans  armeure  nulle  vestir  ne  enchargier. 
(Cuv.,  du  G/iMC/i'n,  2931,  Charrière.) 

Je  suis  encores  trop  joues  pour  encar- 
gier si  grant  fais  et  tele  honneur.  (Froiss., 
Chron.,Vl,  U8,  Luce.) 

Et  messires  Jehans  de  Hainnau  avoit 
si  fort  encargiet  ceste  guerre  et  pris  en  si 
grant  desplaisance  et  despit  la  cevauchie 
que  li  dus  de  Normendie  avoit  fait  en 
Hainnau.  (iD.,  ib..  Il,  233,  Luce,  ms.  Rome, 
f»  64.) 

—  Porter,  prendre  : 

Quant  Godefrois  fu  mors,  a  pinsonrs  anoia, 
Roys  Baudewins,  ses  frères,  le  couronne  enquerqtia, 

(R.  de  Seb.,  xxi,  403,  Bocca.) 
C'anjourd'ai  en  bataille  veuillez  sau  detriîer 
Lez  fleur  de  lis  de    France    porter  et  enquerquier, 

(H.  Capet,  3-248.  A.  P.) 
C'anjourd'ui  enquerquici,  a  ce  lournoiement, 
Dez  fleurs  de  lis  de  Franche  le  blason  qni  resplent. 
(7*.,  3232.) 

C'est  que  vous  voellies  enchargier  les 
armes  de  France.  (Froiss.,  Chron.,  I,  iSS, 
Luce.) 

Que  mesires  Carlos  de  Blois  se  nonmoit 
et  escripsoit  dus  de  Bretagne,  et  en  avoit 
avoecques  le  tille  encarsiell'arnioierie.  (Id., 
ib.,  H,  294-29j,  Luce,  ms.  Rome.) 

—  Enchargier  un  ordre,  entrer  dans  un 
ordre  : 

A  Chisleauli  vint  le  roy  Dagoubert  au  corps  gent, 
La  trouva  il  son  frère  qui  tout  nouvellement 
Ot  encarquié  l'ordre  de  Cisliaui  proprement. 

(Ciperis.  Richel.  16a7,  1°  104  r°.) 

—  Act.,  se  rendre  coupable  de  : 

Dames  nouains  des  grises  cotes. 
De  cuer  outrageuses  et  sotes, 
Grant  outrage  areis  encharchié. 
(J.  DE  CoNDÉ,  la  Messe  des  oisiaus,  803,  Scheler.) 

—  Faire  porter  une  charge,  un  poids  à 
quelqu'un  : 

Ki  si  gries  fais  m'ancharja. 

(Chans.,  Richel.  '20050,  f»  51  r".) 

—  Fig.,  comme  charger  : 

Sa  viande  a  ses  piez  démarche 
0  l'ardeur  qni  son  cuer  encharche, 

(Rose,  ms.  Corsini,  f°  94°.) 


ENC 

—  Charger  de,  imposer  : 

Cil  dist  ceo  que  li  reis  M  aveit  enchargic. 
(Itou.  -2"  p..  3709,  Andresen.) 

L'arcevesques  lor  a  pénitence  anchargie 
D'aler  en  la  bataille  sor  la  genl  paienie. 
(J.  Bon.,  Sax.,  cix,  Michel.) 

Et  li  encarchames 
Que  l'escu  mon  seigneur  portast. 

iChev.as  .11.  esp.,  CriSS.  Foersler.) 
Et  fait  son  message  et  s'acnite 
Do  quanqaes  li  /'ii  encarchic. 

(là..  3935.) 
Voz  comandemenz  m'enchargicz, 
Je  sni  don  feire  encor;igiez. 

(fiose,  Richel.  I;i73,  f°  18'.) 

Sus   li  soient  enctwrgies   toutes   les  be- 

soignes  que (1293,   Arcli.   ,1  456,  pièce 

36.) 

Le  conte  d'Eu  et  le  coûte  de  Tancarville, 
qui  les  lettres  du  roy...  avoient  apportées 
de  Bourdeau.x,  et  au,\quels  le  roy  omit  en- 
chargié  àe  les  faire  publier.  {Gr.  Chron.  de 
Fr.,  Fais  du  bon  roy  .lelian,  xxxii,  P.  Pa- 
ris.) 

Ensi  lour  encarga  !a  roine  son  message, 
et  chil  -vinrent  si  coni  ele  lor  coumanda. 
(S.  Graal,  11.  418,  Hucher.) 

Pour  certaines  besoignes  a  lui  enchargees 
a  faire  par  Monsieur  le  Duc.  (1348,  Compte 
deNicol.  Bracqiie,  Arch.  KK  7,  1°  13  v".) 

Diverses  besoigues  secrètes  que  nous 
leur  avons  enchargees.  (1368,  Arcb.  K  49, 
pièce  31.) 

Et  quant  est  de  ce  que  il  s'estoit  parjuré 
devers  sa  femme,  le  pape  luy  encharga 
telle  pénitence  comme  il  luy  pleut.  (J.  d'Ar- 
RAS,  Melus.,  p.  375,  Bibl.  elz.) 

Lui  dire  aussi  et  e.xposer  certaines  cboses 
a  eulx  enchargees  touchaus  ledit  fait.  (1436, 
Pr.  de  VH.  de  Nim.,  III,  256.) 

Pnis  veistes  Anne  aller  cocclier 

Et  a  ses  servants  enckarger 

Qn'ilz  le  gardassent. 
(Greban,  Misl.  (le  la  Pass..  20107,  G.  Paris.) 
Le  vray  cbemio  qu'a  tenir  je  i'encharge 
Va  de  travers  en  curvalure  large. 

(Cl.  Marot,  Poés.,  111,  208,  d'Héricault.) 

Je  leur  encharge  et  recommande,  detoute 

affection   et   puissance   paternelle,  la  paix 

•a    parfaite   union    entr'eux.     (Chevkrky, 

Mém.,  an  1^33,  Petitot.) 

Pourtant  le  lonp  peur  toute  penilance 
Luy  enchargea,  qu'il  s'abstint  volunliers 
De  meuger  chair  par  trois  jours  tous  entiers. 
(GciLL.  Haudent,  Fables,  II,  9.) 
Je  -vous  prie  me  laisser  aller  a  un  affaire 
que    le    roy   m'a    expressément  encharge. 
(Tournée.,  les  Conlens,  III,  2,  Ane.  Tb.  Ir., 
VII,  169.) 

—  Confier  : 

Son  talent  li  encharge  et  dit. 

(Ben.,   Troie,  ms.   Naples,  f  7''.) 
Son  talent  li  anchierqe  et  dist. 

(Id.,  ib.,  Kichel.  903,  f°  36''.) 
Quant  la  dame  lou  voit,  a  son  cuer  rehaitié  ; 
Puis  li  a  son  voloir  et  scn  hoa  encargic. 
(AuDEFROY  LE  Bastaiui,  Beclris,  P.  Paris,  Homan- 
cero,  p.  33.) 

—  Avec  un  rég.  de  pars.,  charger  de  faire 
quelque  chose,  donner  une  charge,  une 
commission  : 

Liquel  chevalier  Vencharcherent  a  faire  a 
no  et  a  no  requeste.  (1325,  Arcb.  JJ  64, 
f»  60  V».) 


ENG 

Et  eu  voz  consciences  le  mectons,  les- 
quelles nous  eu  enchargeons.  (Oct.  noel 
1328,  Ch.  d'  Eud.  D.  de  Bourg.,  S.  Bénigne, 
Privil,,  Arcb.  Côte  d'Or.) 

Par  le  serrement  de  douze  prousdes- 
homes  du  voisiney  jurez  et  enchargiez  de 
dire  la  vérité  sur  ce.  (1343,  Arcb.  JJ  75, 
f»  226  v«.) 

Cette  signification  est  longtemps  restée 
dans  la  langue  et  mériterait  d'être  reprise. 
Voir  dans  notre  Dictionnaire  moderne  des 
exemples  de  Sorel,  de  Molière,  de  P.-L. 
Courier. 

—  Prescrire  : 

Ta  luy  donnas  la  femme,  en  beaulez  excellente. 
Pour  liik'le  compagne,  et  non  comme  servante, 
Enchargeant  a  tous  deux  un  amour  mutuel. 
(M""'  LiEBAULT,  les  Misères  de  la  Femme  mariée, 
Var.  hist.  et  lilt.,  III,  324.) 

—  Concevoir,  commencer  à  porter,  en 
parlant  d'une  femme  enceinte  : 

Tost  après  celé  avision 
Encliarja  l'enfant  la  royne. 
Et  le  porta  son  droit  termine. 

(GuiART,  Rog.  lign.,  G6,  Bnrhon.) 
Levés  tost  sas,  aies  couchier 
.\voec  le  chevalier  gentil, 
^'enchargeres  anuit  .1.  fil. 
(Du  Preslre  el  du  Chevalier,  Montaiglon  et  Itay- 
naud.  Fabliaux,  II,  87.) 

Qant  la  mère  fu  relevée  ne  demora 
mie  granmeut  que  ele  encharja  un  autre 
enfant.  [Arlur,  Uicliel.  337,  f  190'.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens,  avec  un 
rég.  indir.  :  j 

. ...  Et  si  delTend 
Feme  que  a  encharge  d'enfant  ; 
Et  s'ele  hat  ansois  enchargié, 
La  pierre  l'a  tost  deschargié. 

(Lapid.  de  Berne,  lOSo,  Pannier.) 

Elle  sent  trop  souvent  le  masle  ; 
Je  croy  qu'elle  encharge  d'un  Olz. 
{Farce  des  Chanilferieres,  Ane.  Th.  fr.,  II,  438.) 

—  Absolument  : 

Les  .11.  dames  anchargie  aroieni, 
Chascnne  .1.  fil  porter  dévoient. 
(Wace,  Conception,  Brit.  Mus.  add.  13600, 
f»  .i9''.) 

Cuidies  vous  que  i!  peust  estre  que 
feme  peust  enqiiarquier  sans  home  1  (S. 
Graal,  Vat.  Cbr.  1687,  1»  84'.) 

Se  une  femme  a  encharge,  s'elle  boit  de 
la  saniue  elle  pert  son  enfant  et  le  giete 
par  pièces.  {Liv.  defisiq.,  ms.  Turin  Lxxxvi, 
K,  IV,  f»  3  V.) 

En  l'orine  de  le  famé  ki  enkierke  apert 
tous  les  .III.  mois  prumerains  .1.  meulle. 
(Itemedes  anc,  Kicbel.  2039,  f"  4  v».) 

Apres  lequel  mariage  ainsi  fait  et  con- 
sommé, ladite  .Marie,  comme  on  dit,  a  en- 
chargié et  est  crosse  d'enfant.  (1398,  Arcb. 
JJ  153,  pièce  424.) 

Vitalis  vous  aprendra  qu'une  nourrice 
enchargea  de  l'accoinlance  qu'elle  eut  avec 
sou  uoiirrieon  âgé  de  dix  ans.  (Cuolieres, 
les  Apresdinees,  vu,  f  232  r»,  éd.  1587.) 

—  Act.,  charger,  attaquer  avec  impé- 
tuosité : 

Se  il  voit  ses  compaignons  reculleir  et 
guerpir  plaice  il  les  enchergent  loz  seulz  et 
recuevrent  viporeusement.  (S.  Graal,  Ri- 
chel. 2455,  f"  56  r».) 


E.\C 


95 


—  Enchargier  en,  prendre  en  : 
Puis   que  vous  \'aves  enchargié  en  haine. 
(Froiss.,  Chron.,  Kicln'l.  2j44,  f°  50  v».) 

Qui  que  elle  encargoil  en  haine,  il  estoit 
mors  sans  mercbi.  (lu.,  ifc.,  m,  249,  Luce 
ms.  Rome,  f»  94  V.)  ' 

Normandie,  Orne,  encharger,  charger. 
Poitou,  canton  de  Chef-Boutoniie,  en- 
charger, cnsarger,  charger  quelqu'un  de 
faire  quelque  chose,  une  commission,  un 
travail  quelconque,  recon.mander.  Morv  , 
enchairger,  charger  quelqu'un  de  quelque 
chose,  donner  à  charge  ;  «  1  \'é  enchairgé 
d'vô  pairler.  » 

ENCiiARiER,  encarier,-yer,  v.a.,  mettre 
dans  un  chariot,  dans  une  charrette  : 

Faire  messoner,  soyer,  loyer,  encarqer. 
(9  août  1447,  Flines,  Àrch.  Nord,  Cod    A. 

r  343  y.)  ' 

NiT  peuvent  encarter  ne  emmener  les 
advestures  estans  sur  iceux  heritaigcssans 
le  congié  du  seigneur.  (1507,  Prev.  de 
Fouiltorj,  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  1 
310,  Boutbors.) 

Les  censiers  et  laboureurs,  sans  plus 
atteudre,  pourront  e)ic/iari>rleursdites  des- 
pouilles.  (Placard  concernant  les  Dismes 
ecclesiast.,  12  jiiill.  1337.) 

ENCHARMEU,  -  ermfr,  v.a.,  charmer, 
enchanter  : 

Aussi  vray  que  Dieu  est  aux  cieulx,  il  est 
enchanté,  or  enchermé.  (Pai.sgbave,  Es- 
claire,  p.  533,  Géniu.) 

L'âge  tousjours  apprend,  et  n'est  p.ns  qu'ancienne 
Tn  n'ayes  pratiqué  l'horreur  magicienne; 
Donc  a  l'escarl   tournant    Irois  ou    sept  on    neof 
[tonrs. 
De  Ip.ins  vers  remâchez  eiieharme  les  amours. 
(JoD.,  Didon,  iv,  Anc.  Th    fr.,  IV,  198.) 
Si  quelque   jeune  femme  mariée,  aiant 
un  mary  de  bonne  foy.  est  nue  fois  ensor- 
celée et  tiint  soit  peiï  cncharwee  des   en- 
cbanteinens  de  leur  doclriue.  '1589,   Disc, 
véritable,  Var.  hist.  et  litt.,  L  137.) 

ENCHARNELÊ,  adj.,  qui  s'enfonce  : 

J'ay  des  guimples  cnsaiïrcnees, 
J'ay  agnilles  enchanielees. 

{D'un  Mercier,  Itichel.    I9i;,-:,  f»  iti.) 

Cf.  ENCUAiiXER  au  sens  d'enfoncer. 

ExciiARXELER,  v.  a.,  soutcnlr  une 
vigne,  l'appuyer  d'échalas  qu'on  nomme 
charniers  dans  quelques  provinces  : 

Y  en  a  d'autres  (vignes),  qui  sont  envi- 
ronnées (le  cannes,  et  destouinees  et 
courbées  a  leurs  pesseaus.  qu  aucuns 
noiumeut  appuyées,  ou  supportées  ou  en- 
charnelees.  (Coïereau,  Cohim-,  v,  4  éd. 
1355.) 

Vignes  encharnelees  ou  eschalassees  (Id 
il).,  V,  5.)  ' 

Finalement  la  lutn  encharyieler  {]n  vinne) 
et  garuir  d'escballas.  (Uu  Pinet,  Pline, 
xvil,  22,  éd.  I066.) 

—  Enchurnelé,    part,     passé,    composé 
d'échalas  : 
Appui  encharnelé.  (La  Porte,  Epil.) 

E.NCHAUNEMENT,  S.  m.,  appât  de  chair 
destiné  à  attirer  dans  un  piège  les  bêtes 
fauves: 


96 


ENC 


ENC 


ENC 


Quanti  le  veneur  verra  qu'ils  (les  loups)    ] 
ne  voudront    manger...  il   doit  remuer  la    ! 
chair    de  Vencharnement,   comme   .!st    de 
cheval  ou  de  bœuf...,  ou  de  moutons,  ou 
de  brebis,  ou    de    pourceaux,   ou    asnes, 
qu'ils  manfrent   volontiers.    (Gaston  Phe- 
Bus,  Chasse  du  loup,  à  la  suite  de  la  Vénerie    | 
de  J.  du  FouiUoux.)  1 

ENCH.\R\EHj  -  erner,ancli.,  inc,  esch., 
verbe. 

—  Réfl.,  s'incarner  ; 

Qnaot  D^us  fat  morz  en  teire, 
Sun  sie^e  ala  reqiierre. 
DiiQt  il  anceis  tiiraat, 
Quant  pur  nns  s'encharnat. 

(Ph.  de  Thaun,  Cumpoz,  1779,  Mail.) 

—  Act.,  laire  recroître  la  chair,  soigner 
sa  chair  : 

Cil  qui  le  miens  sa  char  rncharne 
Mire  soi  com  mors  char  descharne. 
Si  com  darrier  sont  desrharué 

Tool  cil  qui  forent  de  char  né 

(B.  iiF.  CosDi;,  li  Ver  de  la  char,  Ars.  31-42. 
f»  316=.) 

La  coustiire  ne  doit  estre  descousue  de- 
vant que  elles  (les  plaies)  soK(  enc/tanî^es. 
(11.  DE  .MONDEViLLE,    Richel.   2130,  f»  44».) 

Les  parties  de  la  plaie  puent  eslre  en- 
charnees.  (Brun  de  Long  Borc,  Ciintnjie, 
ms,  de  Salis,  f  ■  7».) 

Balaustix  incarne  et  restraint  et  cure  de 
la  maladie  uomniee  tenasmon.  {Jard.  de 
santé,  p.  S9,  impr.  la  Minerve.) 

La  racine  de  serapion  incarne  les  ul- 
cères, car  en  icelle  est  vertus  consolida- 
tive  avecques  attrempauce.  {Ib.,  I,  89.) 

Réunir  la  chose  séparée  comme  en 
consolidant,  eu.  incarnant,  en  compressant, 
en  bandant  les  fractures  et  dislocations. 
(.1.  R.\cnjL,  Fleurs  du  grand  Guydon, 
p.  14,  éd.  1549.) 

Que  après  l'ouverture,  le  lieu  soit  raun- 
difié,  incarné  et  consolidé.  (Id.,  ib.,  p.  70.) 

Finalement  sera  la  playe  mundiiiee,  ih- 
carnée  pt  menée  a  cicatrice.  (Paré,  OEuv., 
VI,  16,  Malgaigne.) 

Uemedes  propres  pour  blanchir,  poUir, 
affermir  et  encharner  les  dents.  (La  Fbam- 
BOisiERE,  OEar.,111,  4,  éd.  1613.) 

—  Rén.,  se  coller,  devenir  adhérent  à 
la  chair  : 

Et  puis  y  mettes  sal  et  comin  mâché, 
affin  que  lu  paupière  ne  s'escharne  avec 
l'oel,  et  meuves  l'oel  et  le  vires.  (B.  de 
GoRD.,  Pratiq.,  111,  2,  éd.  1493.) 

Mouves  l'oel  souvent  qu'il  ne  s'eHC/iarne. 
(iD.,  jft.) 

—  Act.,  mettre  eu  curée  : 

Et  quant  li  arhre  floriront. 
Que  li  prins  tens  aprochera. 
Lors  prens  les  chiens  et  si  l'en  Ta 
La  ou  lu  cuideras  trouver 
Mies  le  serf,  pour  aus  encharner. 
(La  Chace  dou  cerf,  Jub.,  Nom.  Rec,  I,  150.) 

—  Act.,  enfoncer,  attacher^  plonger  : 

.Ne  mêlent  il  travail  ne  paine 
Fors  aus  .leliz,  soûlas  charnez. 
Ou  pechies  les  a  encharnez. 
(  Watriqiet,  li  Mireoirs  aus  princes,  871,  Scheler.) 

Quant  fistule  est  encharnee  et  aparfondie 
eu  l'os  de  la  mandible...  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  III,  27,  éd.  1/'9S.) 


Est  donlear  quand  nn  œil  Yencharne  dedans  l'ame 
El  que  le  deshonneur,  la  honle  el  le  dillame 
N'est  point  de  mal  au  prix  dn  lorment  amoureux. 
(Ross.,  Picc.  relranch.   des  .Amours,  Lxxxu,  Sonn. 

à  Cassandrc,  Bibl.  elz.) 
Le  ciel,  snpnenx  de  mon  amour  divine. 
Si  bien  Vencharne  au  vif  en  ma  poitrine 
Qu'elle  i  sera  raesme  après  mou  trespas. 

(Cl.  Bcttet,  Poés.,  I,  41,  Jacob.) 

—  Rén.,  s'enfoncer,  s'attacher  : 

Li  oslors  se  débat  et  sache  ; 

Li  liz  le  roi  la  ligne  saiche. 

Et  si  jeté  vers  li  l'ostor 

Qui  de  plain  v.il.  sanz  autre  tor. 

S'i  encharnoit  dedans  les  paos. 

(Dolop.,  7716.  Bibl.  elz.) 

Ou  mors  s'enchantent 

Li  ver  charoin  qui  tons  descharnent. 
(B.  DE  CosDÉ,  li  Ver  de  la  char,  Ars.  3H-2,  f  316'.) 

Car  le  mal  qui  plus  s'encherne 

Et  moins  veut  eslre  dompté 

Les  vapues  brides  gouverne 

Du  cœur  par  lui  surmonté. 

(Ross.,  Od.,  IV,  x,  p.  '266,  Bibl.  eU.) 
Poudre,  l'honneur  de  Cypre,  actuelle  a  résoudre 
L'uicere  qui  s'encharne  au  pins  creux  de  mon  seiu. 
Depuis  telle  faveur  j'ay  senly  mon  cœur  sain. 
Ma  playe  se  reprendre  et  mon  mal    se    dissoudre. 
(In.,  Sonn.  pour  Iletene,  I,  xli.) 

Un  chancre  s'encharna  sur  Uiy...  (Léon, 
Descr.  de  l'.Afr.,  I,  263,  éd.  1336.)  i 

—  Encharné,  part,  passé,  synonyme  de 
nourri  : 

Mes  Clarvns  est  si  riches  el  si  enparentez 
Et  Alixandres  fors  et  fiers  et  tedoulez 
Et  de  haute  prouece  norris  et  encharnez. 

(Tesl.  d'Alix.,   Richel.  '21363,  f"  163  r«.) 

—  Qui  commence  à  manger  de  la  chair  : 
Il  y  a    aucuns   loups    qui  mengeiit   des 

enfants,  et  aucunes  fois  les  hommes,  et 
ne  mangent  nulle  autre  chair  depuis  qu'ils 
y  sont  encharnez.  (Du  Fouilloux,  Vénerie, 
h  73  r»,  Favre.) 

—  Acharné  ; 

Lob.  poingnent  qui  furent  encarné 
Des  Sarrasins  ocire  et  decoper. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne    113,  P  S*».) 

Et  estoient  sienragies  et  si  encharnes  en 
l'occisiou,  que...  (Grand.  Chron.  de  France, 
IV,  4,  P.  Paris.) 

Or  parlons  des  désirs  charnelz 
Ou  aucuns  sont  tant  encharnez 
Que.... 
(BoECE,  de  Consolacion,  Ars.  2670,  f  36  r".) 

Il  parle  aussi  comme  encharnez 
U  délit  des  desiers  charnez. 
'Dial.  de  S.  Grég.,  ms.  Evreui,  f  97".) 

Quer  lors  estoil  très  encharnez 
Es  f^us  charnelz  désirs  mondains. 

(Ib.,  f»  113''.) 

Enscment  l'nm  sonr  l'antre  fa  le  gent  encornée. 
(B.  de  Set>.,  iv,  78,  Bocca.) 

Que  les  chiens  qui  la  chacent  (la  loutre) 
soyent  bien  encharnez  de  la  chacer.  {Mo- 
dus,  f"  41  V»,  Blaze.) 

Puis  que  fortune  encharnee 
Est  sur  moy, 
(Christ,  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  601,  f°  21'.) 

Apres  illis  soy  partirent  et  alerent  avant, 
1    tout  exiliant  et  ardant  le  paiis  a  diestre  et 

a  seniestre,  com  gens  enchairneis  sour 
]    mescreans  et  qui  riens  ne  redobtoient.  (J. 

DK  Stavelot,  Chron.,  p.  191,  Borgnet.) 


Ils  estoient  tant  encharnez  les  uns  sur 
les  autres.  (Belleforests,  Chron.  et  ann.  de 
France,  François  I",  an  131S.) 

Guerre  tant  Ionique  et  tant  encharnee. 
(Saliat,  Plethon,  ii,  éd.  1556.) 

—  Charnu  : 

Larges  espalles  et  lo  vis  ancharnc. 

(Les  Loh.,  Richel.  162-2,  f°  183  v».) 
Larges  espaules  sor  le  pis  encharnc. 

(Ih.,  ms.  Montp.,  f°  185''.) 

Larges  espaules  et  le  pis  encharné. 

(Gaijdon,  602,  A.  P.) 

Le  cors  ot  gent,  eschevi  et  œollé. 
Grosses  espaulles  et  le  pis  encarné. 
(Beuv.  d'Ilanst.,  Richel.  12348,  P  137=.) 

—  Enfoncé,  logé  : 

Lalanz  en  cel  celier  parfond  et  ancharné. 
(Parise,  IX,  A.  P.) 

Ny  ce  bel  or  qui  frisé  s'cntrelasse 
En  mille  nouds  crespez  (olastremenl, 
-Ny  ces  œillets  égalez  nniment 
Au  blanc  des  lis  encharnez  dans  sa  face  ; 
>'y  de  ce  front  le  beau  ciel  esclarcy, 
Ny  le  double  arc  de  ce  double  sourcy. 
N'ont  a  la  mort  ma  vie  abandonnée. 
(Itoss.,  Pièc.  relranch.  des  Amours,  vi,  Bibl.  el«.) 
El  les  Zephirs    mollets  rodans  tout  a  l'entour 
De  nos  corps  enlacez  dans  les  filets  d'amour 
Poussoieot  si  snefvement  leurs  baleines  doucette» 
Sur  les  lis  encharnez  dans  les  rondes  caissettes 
De  ma  belle  déesse. 

(Les    Muses   incognues   ou  la  Seille  aui  bourriers, 
la  Place  verte,  éd.  1004.) 

—  Invétéré  :, 

Les  fiebvres  longues  et  encharnees.  (Du 
PiNET,  Dioscoride,  m,  12,  éd.  1603  ) 

ENCHARXEURE,  S.  f..  Charnière  : 
Engravadur,   encharneure,    incastratura. 
(J.  Lagadeuc,   Catholicon,   éd.  AuEfret  de 
Quoetqueueran,  Bibl.  (Juimper.) 

ENCHAROiGXiEii,  encharoingnier,  v.  n., 
devenir  charogne  : 

Quant  par  aucun  pechié  darapnable 
Chiet  auscuns  es  mains  au  deable 
Legierement  si  encharoingne. 
(Des  vu  rices  et  des  vu  vertus,  Richel.  837, 
!"  188''.) 

—  Encharoijné,  part,  pissé,  devenu 
charogne  : 

Vers  engendres  de  la  pneur 
De  la  vile  char  encharoignie. 
iKelson  sur  Job,  Vat.  Chr.  1683,  f°  3'.) 

1.  ENCHARPÉ,  part,  passé,  ceint  d'une 
écharpe  : 

Kl  qu'aussi  je  fuz  encharpé 
Et  me  fut  rendu  mon  bourdon. 
j    (Decuillev..   Trois  pèlerin.,  f°  108'',  impr.  Instlt. 

2.  ENCHARPÉ,  adj.,  croix  encharpee  d'un 
I   rubis,  croix  dans  laquelle  un  rubis  est 

enchâssé,  si  encharpé  n'est   pas  un  mot 

altéré  dans  le  vers  faux  que  nous  avons 

essayé  de  corriger  : 

Au  coslé  pendoit  son  espee, 

La  croix,  pommeau  estant  tout  d'or, 

Qu(i)  estoil  d'un  rubis  encharpé[e]. 

(Marcul,  Yig.  de  Charles  VII,  f  80^  éd.  1493.) 

EXCHARPETER,  VOlf  EXCHAPETER. 

ENCHAUTEMiiNT,  encartemcnt,  enchar- 
trement,  s.  m.,  charte,  titre  : 


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Veillent  lesdiles  parties  que  tout,  c'est 
assavoir  procès,  lettres,  enchartremcns, 
eecrits,  soient  en  la  vertu  et  estât  qu'es- 
toient  avant  que  se  missent  en  voye  d'ac- 
cord. (liSë,  Arrêts  du  Parlement,  l.  V.) 

Fera  incontinent  bailler  et  délivrer  audit 
cardinal  tous  instruniens,  encartemens, 
registres,  livres  et  protliocoUes.  {Traité 
entre  Clém.  VII  et  le  D.  d'Aiij.,  ap.  Le  La- 
boureur, Hist.  de  Ch.  VI,  I,  54,  éd.  1663.) 

Pource  que  les  lettres,  documents, 
comptas  et  enchartrements  sont  conserves 
solemnement  tant  en  archives  que  ailleurs. 
(1404,  Ord.,  IX,  20.) 

Les  livres,  tiltres^  mémoires,  eneharte- 
mens  et  autres  monumens,  qu'il  m'a  con- 
venu avoir  au  bastiment  d'un  si  grand 
ouvrage.  (Du  Haillan,  Hist.  de  Fr.,  Ep. 
ded.,  éd.  1584.) 

Tiltres  el  encartemens  des  églises.  (G.  db 
LuRBE,  Chron.  bourdeloise.) 

ENCHARTER,   VOir  ENCHARTBER. 

1.  ENCHARTREMENT,  S.  m.,  emprison- 
nement, captivité,  prison  : 

L'eir  si  e  lur  enehartrement 
Deske  al  jour  del  jugemeot. 
(Pierre,  Rom.  de  Lumere,  Bril.  Mas.,  Harl.4390, 
f»  8'.) 

De  l'ordre  de  l'istoire  de  cy  jusqaes  a 
Venchnrtrement  de  Jehan.  (Miroir  historial, 
Maz.  o57,  !"  55  r».) 

Incarceralio,  enchartremanz.  (Gloss.  de 
Salins.) 

S.  ENCHARTREMENT,  VOir  ENCHABTE- 
MENT. 

ENCHARTRENER,  V.  a.,  emprisonner  : 

II  est  âtickarlrenei. 
(Herm.,  Bible,  ms.  Orléans  371''',  !"  i*'.) 
Et  enchartrenpi 
Dut  esire  cd  cbartre  monlt  obscure. 
(PEtN  Gatineau.  Vie  de  S.  Maiiin.  p.  21,  Bonr- 
rassé.) 

.\viciens  enchartrena 

A  Tors  prisons  qu'il  amena. 

Ud..  ib.,  p.  67.) 
Que  sainz  Johans  H  suens  baptites 
Estoit  encharlrenei  et  pris. 
(M»ct  DE  LA  Charité,  Bible,  Uichel.  •401,f"'138''.) 

—  Enchartriné,  part,  passé, emprisonné: 

Amis,  or  le  noraer.  —  Josepb  \' enchartrené. 
(Hermas,  Bible,  ms.  Orléans  3'i'''',  f  4''.) 

ENCH.\RTRER,  encliorter,  v.  a.,  jeter 
dans  une  cbartre,  dans  une  prison,  em- 
prisonner : 

Dont  l'a  comandet  enchartrrr. 

{Vie  Sle  llarg.,  2"  vers.,  93,  Scheler.) 

Euvoia  les  prelaz  encharlrer  en  la  cité 
de  Naples.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  336».) 

Pour  lequel  fait  ledit  Perrot  /'«pris  et 
enchartré  a  Cambray  es  prisons  de  l'eves- 
que.  (1357,  Arch.  JJ  91,  pièce  68.) 

Il  la  fist  durement  tourmenter,  batre  et 
encharlrer.  (' hrist.  de  Pis.,  Cité,  Ars. 
2686,  f  122^) 

Ils  le  menèrent  par  leur  piiys  et  Venckar- 
trerent  a  Gaza.  (F'ossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.,  I,  f»  254  v".) 

Les  aultres  furent  encharlres  a  perpétui- 
té. (Louis  XI,  Nouv.,  i.xix,  Jacoh.) 

Il  encloist  saint  Jehan  i^t  Vencharira.  (P. 
I'khukt,  le  fiouv.  test.,  1"  76  r»,  iinpr.Maz.) 

T.    III. 


Lequel  Aurelie  enchartra   son  oncle  qui    | 
devoit  régner  après  Constantin.  (Le  Baud, 
Hist.  de  Bret,  ch.  9,  éd.  1638.) 

—  Fig.,  renfermer  : 

Quar  n'ayme  nul  esrouseraent 

De  deniers  en  eus  enchartant 

IVe  en  lerre  ensevelissant. 

(Anti  Claudianus,  Richel.  163i,  i"  50  ï°.) 

En  cel  petit  lieu  qui  sembloitbien  chartre 
enchartra  son  cors  tant  come  ele  vesqui. 
{Vie  Se  Clare,  Richel.  2096, f°  3^) 

—  Enchartré,  part,  passé,  emprisonné, 
renfermé  : 

Et  anceos  vos  apelez  bestes  salv.iiges  et 
anchartreies.  (Li  Epistle  Saint  Bernart  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  î"  10  v».) 

Quant  te  veismes  nous  avoir  faim  ou  soif, 
ou  estre  deshostelé,  ou  estre  nu  ou  malade, 
ou  enchartré,  ou  nous  ne  t'aministranies 
mie  cliou  que  mestier  te  fu  ?  (Bib.  hist., 
Maz.  532,  f"  22o''.) 

Quant  porrelure  est  enchartree  en  la 
plaie.  (H.  DE  .MoN'DEViLLE,  Richel.  2030, 
mi'.) 

—  S.  m.,  prisonnier: 

As  malades,  as  enchartrez 
Esteit  II  suens  toz  dis  privez. 
(Gdill.  de  St  Pair,  Rom.  du  Mt  St  Michel,  t26S, 
Michel.) 

Vevcs,  orfenins  conseilla 

Et  les  malades  visita. 

Les  encharlres  n'oblia  mie. 

(Vie  des  Pères,  krs.  3641,  f  15».) 
Les  encharlrei  gitez  des  Chartres. 
CJ.  Lemarciant,   ilir.   de  N.  D.,    ms.    Chartres, 

f°4^) 

Elle  soustenoit  du  sien  propre  les  povres 
prisonniers  et  les  enchartrez.  {Chec.  de  La 
Tour,  c.  Lxxxviii,  Bibl.  elz.) 

Ceulz  qui  seoient  en  ténèbres  et  en 
unibre  de  mort,  et  les  enchartreiz  en  po- 
vreteizet  en  fers.  (Ps.,  Maz.  798,  f  265  r".) 

ENCHARTREURE,  -  trurc,  S.  f.,  mor- 
taise  : 

Incastratura,  enchartreure.  (Catholicon, 
Ricbel.  1.  17881.) 

Incastratura,  encharlrure.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

Incastratura,  enchartreure,  mortoise, 
(Voc.  lal.-fr.,  1487.) 

Inipreparyng,  enchartrure.  (Palsrrave, 
Esclairc,  p.  234,  Génin,) 

ENCHAS,  voir  Enchaus. 

ENCHASEILLEU,  VOir  ENCHASSILLER. 

ENCHASSEMENT,  enchacetitenl,  s.  m., 
châssis,  cadre  : 

Pour  yceulx  netoyer,  oster  et  remetre 
esdiz  enchacemenz.  (1385,  Compt.  de  l'égl. 
de  Troyes,  p.  41,  Gadan.) 

ENCHASSER,  \oir  Enchacier. 

ENCHASSEURE,  enchassure,  s.  f.,  châs- 
sis, cadre  : 

Avoir  fait  une  enchassure  de  boys  dedans 
la  maison  de  la  ville,  dedans  la  petite 
chambre.  (1463,  Compt.  de  Nevers,  CC  58, 
f»  18  v,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Se  disait  encore  dans  la  première  moitié 
du  xviP  s.  : 


Pour  .1.  enchasseure  du  grand  tableau. 
{Compte  de  1643,  reg.  S,  f»  22  r°,  Arch.  de 
lafabr.  de  S.  Paul  d'Orléans.) 

ENCHASSiCEURK,  enchasiccure,  s.  f., 
encadrement  : 

Paindre,  dorer  et  estoffer  Venchassiceure 
ou  bordeure  servant  a  la  contretable  du 
grant  maistreauteldudict  Saincl  Germain... 
Item  dorer  entièrement  toute  la  susdite 
enchasiceure  de  fin  or  bruny.  (Janv.  1557, 
Marché  pour  le  maître-autel  de  S.-Germ.  des 
Prés,  Arch.  de  l'art  franc.,  II,  136.) 

ENCHAssiLLEURE,  S.  f.,  chàssis.  Cadre: 

Entour  de  Venchassilleure  diidil  dr.ijouer 
y  a  cinq  ruhiz.  {Inv.  de  la  duch.  de  Beauf., 
Arch.  K  106,  pièce  57.) 

Que  nul  ne  face  porle  ou  il  y  ait  point 
d'aubier,  tant  en  membrures  qui  sont  en- 
chassilleures,  comme  es  ays  dont  elles  sont 
enfoncées,  ou  il  porte  préjudice.  (1467, 
Ord.,  XVI,  610.) 

Pour  avoir  fait  en  l'hôtel  de  la  prevosté 
d'Orléans  dedans  la  chambre  aux  gaiges 
une  enchassilleure  de  bois.  (Compte  du 
domaine  du  duché  d'Orléans  pour  l'année 
finie  au  jour  de  SI  Jean-Baptiste  1469  au 
titre  de  l  hostel  de  la  prévostechaslell.  d'Or- 
léans, ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  I,  f"  222  v, 
Arch.  Loiret.) 

ENCHASSiLLiER,  cnchassitler,  enchacil- 
ler,enchaseiller,  encassiller,  encasiKer,  v.a., 
entourer  d'un  châssis,  d'un  cadre  : 

Pour  enchassillier  2  autelz  de  marbre 
n  chanter. (1,'!61,  Arch.  hospit.de  Paris,  II. 
p.  158,  Bordier.) 

Audit  Lois  pour  .ii.  trouées  chacune  de 
.VI.  pies  de  long,  d'ung  pié  et  .m.  doyes 
de  large,  pour  "mettre  et  l'nchassiller  des 
autres  bombardes.  (1420,  Compl.de  Nevers, 
CC  26,  f'Sl  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Enchassiller  penneau  de  voirre.  (1490, 
Arch.  K272.) 

—  Enchassillé,  part,  passé,  qui  a  un 
châssis,  qui  a  un  cadre,  encadré  : 

Deux  autelz  a  chanter,  de  jaspre,  enchas- 
sillez  en  boys.  (1380,  hivent.  de  Ch.  V,  La- 
barte.) 

Deux  petits  autels  benoist  de  mabre  por- 
tatifz,  enchassilliez  en  bois  d'IUande. 
(Compte  de  1389,  Arch.  K  26,  f»  63.) 

Un  petit  tableau  benoit,  enchacillé,  pour 
dire  messe.  (Inv.  des  D.  de  Bourg.,  5717, 
Laborde.) 

Et  y  a  un  reliquaire  au  bout  de  ladicle 
pierre,  etichassillé  d'argent  doré  a  lettre  de 
Damaz  d'un  costé  et  d'autre.  (1400,  Piéc. 
relat.  au  rég.  de  Ch.  VI,  t.  11,  p.  292, 
Douët  d'Arcq.) 

Deux  autres  autelz  benois,  enchassillez 
en  bois.  (Ib.) 

Vu  petit  autel  benoit,  de  jaspre  bordé 
d'argent  doré,  enchassillé  en  cyprès.  (/6., 
p.  303.) 

Huis  encassillez.  (1414,  Ord.,  s,  254.) 

Huis  encassillez.  (1416,  Arch.  JJ  169, 
pièce  243.) 

Ung  mortier  a  deux  bacins  enchaseillé 
en  boys.  (1433,  Test,  de  il'  G.  de  Rennes, 
Arch.  z:  3264.) 

A  Pierre  Thevenin  huchier  pour  avoir 
fait  l'uvs  de  ladite  husscrie  enchassillé  et 
de  trofs  doyes  d'espes.  (1459,  Compt.  de 
Nevers,  CC  S5,  t»  30  v»,  Arch.  mun.  Ne- 
vers.) 

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Que  nul  ne  fucf  liuys  enehassilliez  ne 
châssis  a  voirre  ne  a  feneslre  ou  il  y  ait 
point  d'aulier.  (1467,  Ord.,  xvi,  609.) 

Deux  huys  encassiUez.  (1483,  Conipt.  de 
L.  de  Goussij,  ArcLi.  S.Inf.  G  74.) 

Neuf  huys  enchassillez ■  (1490,  Arch.  K 
272.) 

Huis  evcasillié.  (Bétlmne,  ap.  La  Fous, 
Art.  du  Nord,  p.  195.) 

Deux  pièces  d'artilleries  de  fer  avec  les 
boetes  bien  enchassillees.  (17  juill.  1614, 
Inv.,  Arch.  Vienne.) 

Benoit  Mnllet  escrifrnier  pour  avoir  livré 
deux  venteMux  enrassilies  a  onglet  a  une 
fenc'tre.  (1.536,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.  Bibl.,  Amiens.)  Al.  encaissilies. 

Pour  avoir  livré  unj;  huys  coppé  portant 
le  desenre  treilles  et  venteanx  et  le  des- 
soubz  encassdlicl  de  peutaulx  et  ung  hul- 
chet  ouvrant  dedeus,  et  par  deseure  ung 
cassis  portant  voire  et  venteaux.  (1541, 
ib.) 

Feneslre,  enchassillee.  (La  Porte,  Epù 
tlietes.) 

ENCHASTELER,  cncasleler,  encasteller, 
V.  a.,  garnir  d'un  château  : 

Qiitinl  ils  ti-s  orpiil  arrivées  Heors  nefs). 
Si  les  nul  bien  cnchnalrlees. 
Par  tes  tirelpsctifs  roctcnl  armes. 
Haches  danesclies  d  gi'armcs. 

(Bes.,  Troie,  2195,  Joly.) 

Merrien  pour  les  nés  border  et  enchaste- 
1er.  (129",  Compte  de  Jehan  Arrode,  ap. 
Jal,ll.  323.) 

Etitrues  qu'Agamenon  parloit  as  barons 
de  lor  .nfaires  et  de  lor  nés  apareillier  et 
enchastcler  pour  le  port  a  force  prendre... 
{Eslorics  l\0(jier,  Itichel.  20123,  f»  130''.) 

—  nëfl.,  dans  le  sens  passif  : 
S'enraslellér,  to    grow   incastellaled,   or 

narrowiieeled.  (Cotgr.) 

—  Enchastclé,  part,  passé,  garni  d'un 
château  ;  ijui  porte  un  château,  un  bâtis 
de  défense  : 

Si  renvoya  aussi  grant  quantité  d'olifans 
enchailrllcs  avec  lui.  (Liv.  de  Marc  Pnl, 
CLXXXVII,  Paulhier.) 

En  celé  (escliiele)  dn  front  prcmerain 
A  .xv.  nés  enscmlite  jointes. 
Devant  en  sont  les  mcstres  pointes 
A  cliascnn  bout  enrhtislflees 
El  lie  lonz  costcz  crénelées. 
(GuiART,  Roij.  Ugn.,  Richel.  5698,  p.  308''.) 
Sa  nef  est  ta  plus  souveraine, 
Grant  gon'  a  la  amoncelée. 
Eté  est  si  bel  encliastflee 
Et  honrdee  orgoeillenseraent 
De  serjanz  plains  de  liarJement, 

'Id.,  it..  9-i3S,  Buchon.) 
Et  tout  entour  la  pouppe  avoit  plusieurs 
autres  chambres  et  palais  qui  estoient 
mendres  tous  enclos  en  la  pouppe  qui 
pstoit  de  gransbretecheseiic;ias(e(«e.(MAlz., 
Songe  du  viel  pel.,  11,  36,  Ars.  2683.) 

Si  eurent  avec  eulx   .XL.  nefs  bien  appa- 
reillées,   hault    mnstees     et     enchasteiees- 
(CoURCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  .3689,  f°  69^.) 
Suisse  rom.,  eiichdteter,  entasser,  mettre 
en  tas.  Enchdielcr  du  bois,  des  fruits. 

ENCH.vsTONTVEK,  V.  8-,  enchasser  : 

Les  entrecliamps  de  grosses  pelles  fines 
't  de  clinslons  encha:  tonnez  en  fin  or. 
(Compte  de  Robert  de  Seres,  Arch.  JJ  5, 
f»  -.]'.) 


KNCHASTRE,  cnchatre,  s.  m.,  compar- 
timent : 

.1.  grant  mait  a  ii.  enchastres.  (13  mars 
1397,  Inveni.  de  meubl.  de  la  mairie  de 
Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Un  escrin  plat  de  cuir  ferré  d'argent,  a 
dix  cncluisires  {Journ.  d'un  bourgeois  de 
Paris  sons  Charles  VI,  t.  II,  p.  299,  an 
1418,  ap.  Ste-Pal.) 

A  Jehan  Bourgoin  huicher  .vi.  liv.  t. 
pour  avoir  failles  .11.  trainnees,  les  .ii.  en- 
châtres  et  .ii.  arches  des  .ii.  molins  a  che- 
vaulx  de  ladite  ville.  (1421,  Compt.  de  Ne- 
vers,  ce  27,  f  24  r°,  Arch.  mun.   Nevers.) 

Cf.  E^'CHATIER. 

ENCHAsuBLÉ,  adj.,  revètu  de  la  cha- 
snble  : 

Prestre.  quant  es  enchasuhl€%. 
N'est  hom  s'a  toi  est  mesnrei 
Ne  soit  au  regart  de  toi  bat. 
(Reclus  de  Moliens,  DU  de  Charité,  Richel.  23111, 
f°  220''.) 

ENCHASURÉ,  »ncasuré,  adj.,  revêtu  de 
la  chasuble  : 

Presires,  quant  rs  enckasures, 
N  est  hom  s'a  toi  est  mesures 
IVe  soil  et  regart  de  toi  bas. 
(Reclus  de  Moliens,   Dit  de   Charité,  Ars.  314Î, 
f°  220''.) 

Presires,  quant  In  es  encaaures. 

(Id.,  ib.,  Richel.  15212,  P  96  T».) 

Cf.  Chesube,  t.  II,  p.  108,  et  Cbasule  au 
Supplément. 

ENCHATiER,  -  atticr,  s.  m  ,  comparti- 
ment : 

Une  nrmnyre  de  boys  a  six  enchatiers. 
(1.^01,  Invent,  de  l'Hôtel-Dieu  de  Beaune, 
Soc.  d'archéol.  de  Beaune,  1874,  p.  133.) 

Deux  archebans  de  boys  a  quatre  encha- 
tiers fermens  a  clefz.  (Ib.,  p.  137.) 

Ung  ratellier  de  boys  a  six  enchalliers  es 
quels  sont  les  plalz,  escuelles,  potz  et  go- 
belles  des  seurs,  tout  de  terre.  {Ib.,  p.  139.) 

Cf.  Enchastre. 

ENCHATIVER,  VOlr  ENCHAITIVER. 
EN'CHATRE,  VOir  ENXHASTRK. 

ENCHAUC,  voir  Enchaus. 

ENCHAUCEis,  onchauceiz,  encauceis,  s. 
m., poursuite,  action  de  poursuivre,  pour- 
chas,  chasse  : 

ToE  tes  escios  parmi  Vevchavceis. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  151'.) 

Moult  fu  grans  li  enchauceis. 

(Adeset,   Cleomades,  Ars.  3142,  f-  35'.) 

Dusqu'es  nés  fu  Vanchaticeii, 
El  ilueques  t'abaleiz. 

(Ulanchandin,  Richel.  19152,  {'  192'.) 
Pus  qu'as  très  as  Cassidonis 
Dura  li  grans  encauceis. 

(li.,  1921.  Michelant.) 

ENCHAUCEMENT,  -  kaucement,  -  chace- 
ment,  -  chassement,  -  chaissement,  s.  m., 
poursuite,  action  de  poursuivre,  pourchas, 
chasse  : 

Mais  ne  peurent  pas  longement 
Sofrir  le  grant  enkaucement. 
(Eleoele  et  Polix.,  Richel.   375,  f  63'.) 


Qnanl  Atiiandres  t'ot  qu'il  crient  dnicement, 
Il  escrie  en  hall  :  Laissez  V enchaissement , 
Joe  ne  voit  pas  destruire  cil  qui  a  moi  se  renl. 
(Th.  de  Ke.vi,  Geste  d'Alis.,  Richel.  2i364, 
r  31  r".) 

Car  derrière  a  félon  enchavceritrnt. 

(Gaydon,  37il,  A.  P.) 

Enchaucemenz  et  balalles.  (Introd.  d'at- 
tron.,  Bichel.  1333,  f"  37''.) 

Afin  que  ilz  peussent  transférer  leurs 
copies  sanz  Venchassement  et  sauz  le  tu- 
multe des  anemis.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms. 
Sle-Gen.,  f»  185''.) 

Ainsi  dura  le  enchâssement  des  deux  ostz 
jusqucs  a  la  vespree.  (Lancelot  du  Lac, 
l"  p.,  ch.  51,  éd.  1488.) 

—  Poursuite,  sollicitation,  instance: 
Par  tote  ovre,  et  force,  et  art,  et  raison, 
et  consel,  et  engeng,  et  verluil,  et  par  tôt 
enchacvment.   (Dial.    anime   conquerenlis, 
Bonnardot,  Romania,  V,  p.  283.) 

EN'CHAiJciER,  -  sicr,  cnchaucer,  închau- 
ser,  encauchier,  encavcher,  encaucer,encal- 
cer,  enchalcier,-  cer.  enchalcher,  enchalzer, 
encalcier,  enchacicr,  encaceier,  -cer,  ancha- 
cer,  enchasser,  enchesser  encasser,  v.  a., 
poursuivre  vivement,  poursuivre  l'épée 
dans  les  reins,  pourchasser  : 

Diables  enealceran. 

(Passion,  160,  Diei.) 

Par  vive  force  les  encacierevt  Franc. 

(Rul..  1627,  Muller.) 

Li  cuens  Rollanz  ne's  ad  duac  encalciei. 

(Ib..  2166.) 
Paien  s'en  fuient,  bien  les  enchalteni  Franc; 
El  Val  Ténèbres,  la  le»  vunl  aleijn.nut; 
Ver»  Sarraguce  les  enchalcent  ferant. 

(Ib.,  2460.) 

François  eneaveent  Normanl  et  Poilevin. 

(Les  Loh..  ms.  Berne  113,  f  e'.l 
Mais  de  sa  gent  trop  s'esloingna 
Ll  les  François  trop  euralça. 

(Wace,  Brut,  1015,  Ler.  de  Lincy.) 
E  Norman  les  vunl  enchouçant. 
(Hou,  3'  p.,  2720,  AnJresen.)  Var.,  encharhanl. 
Li  Troiien  vunl  enchauchant. 

(Brut,  ms.  Munich,  1802,  Vollm.) 
Paien  VencauchenI  qi  demainent  prarl  bns. 

UiAiMB.,   Oyier,   12206,  Burrois.) 
Mai»  n'est  mie  si  prnz  ne  si  bons  chevaliers 
Pdf  ferir  en  balalie  ne  pur  [i]  encalnir. 

(Charlemagne,  28,  Koschwili.) 

Mais  il  ne  porent  pas  veoir  ceaz  mali^ 
gnes  espirs,  les  queiz  icil  enchalzanz  a  soi 
sotfroit  griemtnl.  (Liai,  de  S.  Greg.,  p.  252, 
Foerster.) 

La  gens  Fromont  les  enchauce  et  requiert, 
Quatorze  vins  en  ont  copez  les  chies. 

(Jourd.  de  Blairies,  124,  Hoffmann.) 
Et  li  autre  s'en  fnient,  moull  en  sont  esmaié  ; 
Il  Hugoes  les  enchauce  et  Aotoines  li  Ders. 

(Pariée,  19S9,  A.  P.) 

Par  force  V encachierent . 
i.Gar.  de  Mongl.,  Richel.  24403,  f»  l''.) 

L'enperere  s'entorne  quant  it  fut  desconfi», 
Sarrasin  Veucauchierent  qui  l'orenl  envais. 

(Etie  de  St  Gille,  Rictiet.  25316,  1"  77'.) 
Et  François  les  anchauceiit  es  espees  forbies. 
(Floov..  1690,  A-.  P.) 

El  Anloria  de  prêt  les  enrhausa. 

(Gaydon,  2361.  A.  P.) 


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ENC 


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Et  li  Sarrasin  lout  le  pis 
Les  encauçoient  par  compis. 

(MousK.,  Chron.,  6108,  Reiff.) 

Et  anchacent  les  cristieas.  (S.  Graal, 
Richel.  24oô,  f»  197  i") 

11  enchauça  ses  aaemis  jnsques  a  la  so- 
Teraine  dusconfilure.  {Chron.  de  S.-Den., 
œs.  Ste-Gea.,  f»  20'.) 

Inculcare,  enchaucer.  {Pet.  Voc.  lat.-fr. 
du  Xlll*  s.,  Chassant.) 

11  les  enchausa  jusques  a  im  fleuve  qui 
estapelez  Hester.  (Cfti'Oii.  de  S.-Den.,  Rea. 
des  Hisl.  de  Kr.,  t.  111,  p.  161.) 

N'aiez  pas  paoïir  de  ceus  qui  enchaucent 
nos  gens.  (JoiNV.,  S.  Louis,  p.  262,  Cappe- 
ronnier.) 

Et  non  failloient  li  paieu   de  fouir,  ne  li 
chrestien   de  encliaufiier  les  jusque   qu'il 
vindrent  a  lo  mur  de  la  terre.  (AlMÉ,  Yst. 
de  li  Norm.,  v,  23,  Chainpolliou.) 
Cil  de  l'ost  ont  tant  enchanciet 
Que  cilz  ilou  Vault  ont  maintes  plaies. 

{Guerre  de  UfU,  st.  lOl*,  E.  de  Boaieiller.) 

Quant  raessires  Gantiers  de  Mauni  se  vit 
si  fort  poursuiwis  et  encackies  de  ses  enne- 
mis. (Fitoiss.,  Chron.,  11,  374,  Luce,  ms. 
Amiens,  1°  68.) 

Il  tous  seux  encachoit  six  Flamens  qui 
portoient  lonf^hez  pickez.  (iD.,  ib.,  1,300, 
Luce,  ms.  Amiens,  f°  13  v.) 

—  Fig.,  poursuivre  de  ses  prières,  de  ses 
obsessions,  presser  vivement,  rechercher 
ardemment  : 

Quant  il  tant  al  enchauciet  et  travilliet  lo 
solaz  et  la  suaviteit  d'orison.  {Li  Epistle 
Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
{»  91  v«.) 

Ciin  je  vi  k'elle  s'eliroie 

De  ceu  que  la  prie. 

Plus  Vanchauce  el  plu»  la  proie 

Que  s'amor  m'otrie. 

(Rom.  el  pasi.,  Barlsch,  II,  31,  28.) 
Tant  l'a  enchaiicié  sa  nioilier 
Qu'il  l'otreia  a  herbergier- 

{Yie  du  pape  Greg.,  p.  87,  Luzarche.) 
Mes  quant  les  verres  courroucies 
Ja  de  ce  ne  les  ent-ftaucies. 

(Rose,  ms.  Corsini,  l"  52''.) 
Et  li  Vallès  forment  enchauce 
Et  pince  et  boute  la  borgoise. 
{Des  deux  Chanyeurs,  222,  Barbaz.  et  Méon,  Fabl., 
111,  261.) 

Ja  soit  que  la  royne  de  France,  sa 
femme,  et  la  contesse  de  Poitiers  femme 
de  son  frère...  Venchanssassent  et  proias. 
sent  que  ladite  femme  fust  délivre  de  mort. 
(JOINV.,  S.  Louis,  p.  382,  Capperonuier.) 

Non  pourquant  elo  Vcnchauca  tant  en  la 
fin  que...  (In.,  ib.,  p.  349.) 
L'omme  doit  le  premier  prier 
Et  encauchier  el  supplier. 

(Clef  d'amour,  p.  21,  Tross.) 

—  Et  aussi  poursuivre  de  ses  reproches  : 

Si  clerc  l'an/  durement  blasmé  el  enchalcié 
Qu'il  ne  fet  pes  al  rei  et  qu'il  n'a  d'els  pilié. 
<Gab».,     Vie    de    S.    Thom.,    Kichel.    13313,    f 
70  T°.) 

—  Neutr.,  s'empresser  : 

Dont  se  sont  levé  tout  eusamble, 
La  maisnie,  si  corn  moi  samble. 
Pour  lui  servir  et  descauclùer  ; 
Qui  dont  le   veist  encauchier 
De  lui  servir  el  hnnnoar  faire. 
Ne  li  peiist  de  riens  mesplaire. 
{Du  ['retire  el  du  Chevalier,  Monlaiglon  et  Raynand, 
Fabliaux,  11,  51).) 


—  Inf.  pris  subst.,  poursuite  : 

Mais  li  boslre  baron 

Pensent  de  Yencauehicr  a  force  el  a  bandon. 
{Bast.  de  Bidllon,  21 IS,  .Scheler.) 

ENCH.\uDER,  encauder,  verbe. 

—  Act.,  faire  chauffer  : 

Se  joa  sen  cors  puis  prendre  Vencauderat  nel  buel. 
(Roum.  d'Alix.,  f  63'',  Micbelaat.) 

—  Neutr.,  ('evenir  chaud  : 

Lerme  est  si  fort  quant  ele  enchaudc. 
Tout  le  pechié  art  et  esch.inde. 
(G.  DE  CoiNci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f"  M^.) 

ENCH.\us,  -  auz,  -  aux,  anch.,  enchalz, 
-as, encans,  -chauc,  -  cauch,  -caicc,  -cal, 
-  caut,  s.  m.,  action  de  poursuivre,  pour- 
suite, chasse,  pourchas  : 

Ds  cels  d'Espaigne  untiles  esclos  Iruves, 
Tieuent  Venchalz. 

{Roi.,  2ii5,  Muller.) 

Li  enchali  duret  d'ici  qu'en  Sarraguce. 
(II;.,  3635.) 

En  cest  encauc  c'ont  fait  sor  Sarrasin. 

(LesLok.,  ms.  Berne  113,  f  6'.) 
Li  enchaux  faut,  Begons  s'est  départis. 
{Gar.  le  Loh.,  1'  chans.,  xxxiv,  p.  110,  P.  Paris.) 

En  cel  anehauz  perdi  s'espee. 

(Wace,  BruI,  869.  Ler.  de  Lincy.) 
Sun  enchauc  lur  esluel  fuir. 

(Brul.  ms.  Munich,  560,  Vollm.) 

Al  repairier  del  grant  enehauz 
Fu  el  vespre  cliaeiz  li  chauz. 

(Bes.,  D.  de  Norm  ,  II,  2169,  Michel.) 
Li  bers  0;;iers  desus  un  mont  monta  ; 
De  la  bataille  velt  savoir  con  lor  va  ; 
Vit  Sarrasin  qui  maintieneot  lencal, 
François  de.:opeot  a  dolor  el  a  mal. 

tRAïuB.,  Ogier,  516,  Barrois.) 
Nus  nus  fuissums  partiz  e  n'en  'uissums 
pas  fait  enchalz   sur   nostre    frère   Israël. 
{Rois,  p.  127,  Ler.  de  Liucy.) 

Li  reis  Abia  fist  Venchalz  sur  Jéroboam, 
ki  se  fuieit.  {Ib.,  p.  299.) 

Pranent  les  règnes,  si  s'en  vont. 
Et  cil  molt  grant  enehauz  lor  font. 
{Flaire  el  Blanche/lor.  2°  vers.,  1933,  du  Mcril.) 

Moult  fu  grans  li  eitraus  apries  Burile  et 
apries  sa  i;pul.  (H.  de  V.alen.,  Contin.  de 
l'hist.  de  la  conq.  de  Constant.,  IX,  P. 
Paris.) 

Et  li  cers  s'enfoi  les  sauz. 

Qui  n'est  pas  bel  de  lor  enehauz. 

(Renart,  22.)31,  Méon.) 

.mil.  lieues  grans  a  li  encans  dures. 
{Quatre  fils   Aymon,  ms.  Monlp.  II  217,  f  ISl"".) 
Car  monlt  se  doule  de  Vanchaus  pir  derricr. 

(GaydoH,  3826,  A.  P.) 
Ebroins  les  enchauça  et  fist  d'eus  en  cel 
enehauz  trop  cruel  occisiou.  (Chron.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  99\) 

11  ne  povoit  eschiver  les  villes  que  il 
trouvoit  en  sa  voie,  ne  eschapper  de  l'en- 
chaux  de  ses  ennemis.  (Gr.  Chron.  de  Fr., 
Ist.  du  gros  roy  Loys,  II,  P.  Paris.) 

\\  laissierent  Vencauc  des  Sarrasins. 
(Chron.  d'Ernoul,  p.  49,  ftlas-Latric.)  Var., 
enehauz. 

Atant  sns  lui  luit  s'aresterent, 
Venchaux  lessierent,  si  emportèrent 
Le  chaslelain  ens  el  chastel. 

(Coud,  7515,  Crapelet.) 

Il  ont  lessié  Yencam,  aricre  retournèrent. 

(Gaufreij,  8128.  A.  P.) 


Lors  sonnèrent  trompes  etbuisines  pour 
donner  signe  de  retour  a  ceux  qui  encore 
enchaçoient,  et  quaul  toutes  les  compain- 
guies  furent  retournées  de  \'enchas,\\  s'en 
alerent  tous  aux  liebergrs  a  gr^nl  joie  et  a 
grant  leesce.  {Grand.  Chron.  de  Fr.,  Phe- 
lippe  Uieudonué,  m,  17,  P.  Paris.) 

Si  furent  li  crestiien  si  engres  au  gaaing 
et  del  avoir  prendre  qu'il  laissierent  l'en- 
cauch  des  Sarrasins.  (Ilist.de  la  terre  sainte, 
ms.  S.-Omer  722,  f°  13''.) 

E  quant  Berlran  s'en  rail.  Venchalz  commence. 
(Ger.  de  Rossill.,  p.  385,  Michel.; 

La  eut  grant  luile  et  dur  encauch. 
(Froiss.,  Chron.,  111,26,  Luce.) 

La  ot  grant  enchas  el  dur.  (lo.,  ib.,  Ri- 
chel. 2641,  1"  162  v».) 

Et  dura  Venchauz  Ju  point  du  jour  jus- 
que près  d'eure  noue.  (CAU.MONT,  Voy. 
d'oullremer,  p.  80,  La  Grange.) 

—  Fig.,  poursuite,  sollicitation,  ins- 
tance : 

Mais  toutesfois  l'ancienne  amitié  du 
priuce  e\.Venehaus  du  message  le  vainquit 
et  contraint  a  ce  que  il  disl  au  message. 
{Grand.  Chron.  de  Fr.,  I,  13,  P.  Paris.) 

Fist  mourir  Bernabo  par  l'ennort  et  encaut 

De  Phelipe  de  Masieres  le  cuviert  soudoiant. 

(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  236,  Chron.  belg.) 

—  Poursuite  dans  l'intention  de  séduire 
une  femme  : 

Et  puis  que  i'oi  pris  mon  seignor 
Me  relist  il  enchaui  gtcfnnt. 

(Renart,  Martin,  I,  p.   169.) 

—  Fatigue,  souffrance  : 

La  matinée  et  li  grans  chaus 
M'a  hui  tant  f.iil  mal  et  rnchaus 
Que  li  chies  me  delt  orendrnit. 

(VEscouHle.  Ars.  3319,  f  37  T«.) 

—  A  enchuus,  avec  empressement  : 

Et  il  du  demander  s'asproie 
A  enchaus  et  se  Irait  avant. 

(Chev.  as  .u.  esp.,  19i8,  Foersler.) 

De  partout  vient  a  enchaus 
Pueples  en  lanijes  el  deschaus. 
(G.  DE  CoiNCi.Mir.,  ms.  Soiss.,  f»  lnO^) 
Nus  clers  d'apranre  n'est  mes  chalz  ; 
Quar  li  prélat,  tout  a  enchvilz. 
Vendent  les  biens  que  départir 
Doivent  a  ceux  <\w\  sont  marlir. 
(1d.,  Sle  Lcocade,  llichel.  19132,  f»  30''.) 

ENCHAUcisoN,  cncau.,  s.  f.,  action  de 
poursuivre,  poursuite  : 

Que  vous  feroie  de  lor  errer  sermon, 
Ne  de  la  fuile,  ne  de  Vencaucison  t 

(Anseis,  Richel.  793,  P  i9*.) 

ENCHAussuMEu,  v.  a.,  préparer  à  la 
chaux  : 

Doresenavanttous  cmvs  seront  enchaxissu- 
mez  et  polez  au  bastou  et  mis  a  bastart. 
(1407,  Ord.,  IS,  211.) 

ENCHAUSCURRER,    VOir    ESCHAUCIRER. 

ENCH.AVER,  encaver,  v.  a.,  creuser,  en- 
foncer : 

La  figure  d'ycelle  lestre  qui  estoil  enchavee 
dedans  la  pierre.  (P.  de  Vignkullks,  Mém., 
III,  fo  313,  ms.  Metz.) 

—  Fig.,  mettre,  placer  : 


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Chevalier,  congé  avez 
D'aymer  ou  il  Tons  plaisl; 
Gardei  on  vostre  ctienr  encavez^ 
Chevalier  qai  congé  avez. 
(Perci-foreil.  vol.  VI,  ch.  4C,  éd.   1528.) 

—  Enchavê,  part,  passé,  creusé,  creux, 
enfoncé  : 

II  s'en  ala  par  ses  joroees 
Pales  et  joes  encatees^ 
Si  fa  megres  ne  m'en  raerveil. 
(Vie  des  Pères,  niche!.  -23111,  C  75».) 
Les  jambes   porte  droites,  les  piez   ot  encavet  (le 
cheval). 
{Siège  de  Barbasire,  Richel.  24369,  V  126  t°.) 

Si  oil  sont  fier  et  durement  encavé  de- 
dans la  teste.  (Bhun.  Lat.,  H  Très.,  p.  238, 
Chabaille.) 

Une  aiguière  courte  et  grosse,  d'ancienne 
façon,  a  .vin.  cosles  encavees.  (Jnv.  du  duc 
d'Anjou,  n»  408,  Laborde,  Emaux.) 

Les  j-eulz  enchaves  et  coucaves.  (P.  Veu- 
NEY,  Presaiges  d'Hyppocra.s,  1,  éd.  1539.) 

On  trouve,  dans  un  texte  provincial  de 
la  première  partie  du  xvii»  siècle,  encavé 
employé  pour  signiOer  en  forme  de  cave  : 

Les  jurats  de  celle  année  commencèrent 
à  bastir  les  boutiques  encavees,  sur  les 
fossés  des  pailliers,  du  costé  de  la  fon- 
taine, rue  Bousquiere.  (1632,  Chron.  bor- 
delaise, II,  174,  Delpit.) 

EJJCHE,  ence,  s.  f.,  conduit,  canal,  gout- 
tière, tout  ce  qui  sert  à  égoutter  de  l'eau: 

Si  y  avons  un  gort  en  Saine  et  la  x' 
sepmaine  d'acquis  de  fours  a  ban,  et  de 
eeulx  qui  doivent  les  cnces,  et  plusieurs 
autres  forfaitures.  (1402,  Denombr.  du 
baiU.  de  Rouen,  Arch.  P  307,  f»  94  r°.) 

.xxiiii.  pos  de  vin  et  .xxiiii.  anches. 
(1413,  Aveux  du  bailliage  d'Ecreux,  Arch. 
P  294,  reg.  4.) 

Forézien,  anche,  fontaine,  robinet  en 
bois  ou  en  cuivre  d'une  cuve. 

ENCHEEMENT,  cnceemenl,  s.  m.,  insti- 
gation, cause  : 

Certes,  Henri,  james  lies  ne  seroie 
.S'éle  avoit  mal  par  mon  encheement. 
(Mahieoi   de   C»i(d,  Jeu  parti,  Dinaux,    Trouv.  de 

la    Flandre,  p.   3U1,  et   Scheler,    Trouv.  belg., 

p.  142.) 

Amors  grassi,  si  me  lo  del  oitrage 
Que  j'ai  par  son  encheement  empris. 
Si  l'en  aim  molt  et  pris  en  mon  corage 
Del  bel  voloir  qu'en  mon  caer  a  assis. 
(GciLL.  Li  ViNiERS.  Ckans.,  Poël.  (r.  av.  1300, 
t.  Il,  p.  81-2,  Ars.) 

Las  !  pourquoi  vi  sa  beauté,  son  cors  genl, 
l^t  son  cler  vis,  sa  face  encoloree, 
-Ses  dois  regars  ou  pris  Yencheement 
De  ceste  mors  ki  m'est  langors  nomee. 

(Jehans  Erars,  Clians.,  ib.,   III.  1097.) 

El  hautes  dames  de  Uoraaie  le  citel 

Prisent  eiample  a  ceste  haïuililet  ; 

lUuecques  vinrent  par  sen  enccemeitt, 

De  caste  vie  fisent  proposement. 

(.Vie  SIe  Agnes,  Richel.   lo53,  f»  406  r°.) 
Et  vous    veut   mètre  a   destruction   par 
Venchele'jinent    d'une    desliaus    feme    qui 
vous  cuide   mètre   au  desous.  (Kassidor., 
ms.  Turin,  f»  3  v".) 

EXCHEHOIR,  voir  Encheoib. 

ENCHEINEURE,   VOir  E.NCHAENURB. 

E.vcHEiR,  voir  Enchaih. 


ENCHEISONER,  VOir  ENCHOISONNER. 
ENGHEMINEMENT,     S.      111.,     aCtiOD      de 

mettre  en  chemin;  fig.,  acheminement  : 
Qui  desirez  le  bon  encheminement  de  ses 
affaires  (1533,  Pap.  d'El.  de  Granvelle,  IV, 
115,  Doc.  inéd.) 

ENCHEMiNER,  cnchaminer,  enchiminer, 
an.,  verbe. 

—  Réfl.,  se  mettre  en  chemin,  en  route, 
prendre  tel  chemin,  telle  route  : 

Lors  s'enchemine,  arrîer  sont  retorné. 

(Les  Loh..  Richel.  19100,  f»  36'  ) 
Il  et.Thieris  se  sont  enchaminé. 

(Ib..  f»  37».) 

Tote  droite  ta  voie  se  suni  aitcheminé. 
I Simon  de  Pouille,  Richel.  368.  f»  110''.) 
Droit  a  Borgoigne  se  sont  anchameney. 

(Gir.  de   Viane,  Richel.  1448,  f°  11».) 
Par  desoz  terre  se  sont  anehamené. 

(.Ib.,  C38'.) 
Quant  ce  vint  a  matin  Irestuit  s'encheminerent. 
(Girart  de  Ross.,  4435,  Mignard.) 
Brief,  je  ne  puis  imaginer 
Comment  je  m'en  pourray  jouyr, 
Se  n'est  qu'ailleurs  m'encheminer 
En  quelque  part  et  m'eofouyr. 
(Farce  de  Colin  qn  loue  et  despile  Dieu,  Ane.  Th. 
fr  .  I,  232.) 

—  Fig.,  s'enchcminer  en,  se  jeter  dans  : 
Qui  n  entre  jamais  si  avant  en  parti  qu'il 

ne  tasche  avoir  une  porte  ouverte  pour 
s'encheminer  en  nng  aultre.  (F.  de  Lor- 
raine, iVc'm.,  p.  191,  Jlichaud.) 

—  Réfl.,  dans  le  sens  passif,  être  con- 
duit, être  mené  : 

Se  pourra  encheminer  a  bonne  occasion 
la  veue  d'entre  la  royne  très  chre.'=tienne  et 
lu  royne  douaigiere  d'Hongrie.  (1S34,  Pa- 
piers d'El.  de  Granvelle,  t.  Il,  p.  126,  Doc. 
inéd.) 

—  Neutr.,  se  mettre  en  route  : 

Paien  sont  après  ax  la  rote  oncheminé. 

(J.  BoD.,  Saj.,  ccsxsv,  Michel.) 
Gardes  qu'hastiveraent  soies  encheminé. 
(Destr.  de  Rome,  p.  39,  Grœber.)  Ms.,  sees  encM- 
minee. 

Si  aucun  seit  encheminé  il  ne  retournera 
raie.  {Jours  perill.,  Brit.Mus.,AruadeI230.) 

Quant  il  furent  anchaminey.  (Mort  Artus, 
Richel.  24367,  f°  69".) 

Faire  encheminer  le  camp.  (1580,  Arras, 
ap.  La  Fons,  Gioss.  jns.,Bibl.  Amiens.) 

—  Act.,  mettre  en  chemin,  sur  le  che- 
min : 

Vin  trouble,  pain  chaud  et  bois  vert 
EncheminenI  l'homme  an  désert. 
(Gabb.  Medrieb,  Trésor  des  Sentences,  ap.  Ler. 
de  Lincy,  Prov.) 

—  Fig.,  mettre  en  train,  embarquer, 
engager  : 

Ledit  ss'  d'Aromont  avoit  desja  enche- 
miné la  négociation  de  ladite  paix.  (Sec. 
Rapp.  de  J.  de  Monlluc  sur  son  ambassade, 
Négoc.  de  la  France  dans  le  Lev.,  t.  I,  p. 
613,  Doc.  inéd.) 

—  Conduire,  faire  aboutir  : 

Dieu  sçait  nostre  intencion,  auquel  s'en 
doibt  le  principal  conte,  et  ou  consiste 
nostre  espérance,  et  qu'il  encheminera  le 
tout  comme  plus  conviendra  a  son  sainct 


service.  (1539,  Pap.  d'El.  de  Granvelle,  II, 
532,  Doc.  iuéd.) 

—  Encheminé,  part,  passé  ;  encheminé 
en,  embarqué  dans  : 

Et  do'oreux  se  tenir  minez. 
D'estre  en  si  long  travail  encheminn. 
(Heroet,   la  Parfaicle  amye,  III,  éd.  1543.) 

ENCHENCHIER,  VOir  ENCENSIER. 

ENCHENi,  adj.,  probablement  comme 
achienni,  qui  ressemble  au  chien,  qui  a  le 
caractère  d'un  mauvais  chien,  parlant 
d'un  fils  qui  refusa  la  nourriture  à  son 
père  : 

Li  encheni  qui  s'avilla 
A  la  pape  por  Dien  requist 
Que  sa  confession  oist. 
(Vie  des  Pcres,  Richel.  23111,  f»  75*'.) 

ENCHENSIER,    VOir  ENCE.NSIER. 

ENCHEXSEURE,  S.  f.,  enchâtre,  piècs  de 
bois  servant  à  encastrer  ; 

A  Millet,  le  paintre,  pour  avoir  peint  le 
pommeau  et  Venchenseure  du  pilory  d'Or- 
liens.  (1395,  Arch.  Loiret,  A  1091.) 

ENCHEOiR,  enchehoir,  enkeoir,  enqueoir, 
encaoir,  enkaoir,  enchooir,  encheir,  enkeir, 
enchair,  anchair,  inch.,  verbe. 

—  Neutr.,  tomber,  succomber  : 

Qiiaat  uns  enchiet,  lors  i  a  poigneiz. 

(Mort  de  Garin,  4015.  Du  Méril.) 

A  poi  que  au  pié  ne  V  enchiet 
Lancelot,  tant  grant  joie  en  a. 
(Chrf.st.,  Chev.    de  la  Charrette,  p.   109,  Tarbé., 
Que  nos  vos  enchaissiens  as  piez.  (Vil- 
leh.,  Rec.  des  Hist.,  XVllI.  436.) 

Si  s'en  alerent  tôt  droit  devant  le  roi,  et 
li  prièrent  mult  humblement,  etVenchirenl 
au  pié  qu'il  pardonast  son  mautalent  au 
cuens  de  Jaffe.  (B.  le  Très.,  Cont.  de  G. 
de  Tyr,  p.  4,  Guizot.) 

En  pluie  sovent  toneirs  vieuent 
E  fudres  ausi  sovent  encheient. 
(P.  d'Abernun,  Secré  des  secrez,  Richel.  25407, 
f»  181''.) 

Tost  férus  paroir 
Lou  droit  et  le  tort  encheoir. 
(Jugemans  d'amors,  ms.  Berne  389,  (°  3  r**.) 
Creraé  est  qu'achiefde  Dee 
'Vostre  rorage  si  enchee. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  92,  Luzarche.) 
Sont  enchouz  ou  pourrnient  enchehoir  en 
lion    de     servilute.     (1316  ,    Arch.    JJ    53, 
r  10  V.) 

Timophanes  en  icelle  bataille  encheut  en 
lin  très  soubdain  et  très  grand  dangier. 
(G.  Selve,  Timoleon,  éd.  1547.) 

—  Fig.,  encheoir  en,  tomber  dans,  s'a- 
bandonner, se  laisser  aller  à  : 

Ne  daigniez  consentir  james  tant  me  meschiece 
K'en  nule  vilonnie  qui  vous  desplaise  enchiece. 
(G.  DE  CoiNCi,  Prière  Theophilus.  Richel.  1Î467.) 
Ne  me  laisse  encheoir  e»  pechié  de  lainre. 

(ID..X>.) 

Et  encheeni  par  aventure  es  autres  vices. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  Charlemaines,  V,  1, 
P.  Paris.) 

Quand  homme  ou  femme...  enchet  en 
loi-dure  de  péché.  {Doctrinal  de  sapienct, 

Hz  encheurent  en  grans  misères.  {An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  5082,  f»  10\) 


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Estant  encheu  en  très  grant  pechié.  {Gi- 
rarl  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L. 
de  Moutille,  p.  363.) 

Parquoy  les  hommes  encheent  souvent 
en  perdition.  'BocrACE,  Nobles  malh.,  I, 
xvm,  f  23  v°,  éd.  1515.) 

—  Encheoir  en,  encourir  : 

11  enkieroit  ou  forfait  de...  (1262,  Bans 
aux  échev.,  00,  Ass.  s.  les  drap,  de  Douay, 
f»  14  r",  Arch.  Douai.) 

En  demander  la  peinpne  de  six  cens 
mars  d'argent,  en  laquelle  peiugne  li  duc 
dit  que  cilx  Jehans  est  enchoois.  {Lelt.  de 
1269,  Hist.  de  Bourg.,  Il,  xxxil.) 

Nous  seriemes  enkeut  en  le  painne  de- 
seure  dite.  (1286,  Cft.  de  l'abb.  de  Boheries, 
Arch.  L992,  pièce  109.) 

Nos  ne  vourriens  pas  qu'il  enchesest  en 
ladicte    peine.  (1306,  Ch.    dit  Cte  de  Sav., 

Ch.  des  compt.  de  Dole,         ,Arch.  Doubs.) 
769 

Il  fust  dit  et  déclaré  iceluy  de  Montfort 
estre  encheu  en  crime  de  lèse  majesté.  (Gr. 
Chron.  de  Fr.,  Charles  V,  xcviii,  P.  Paris.) 

Est  inchisuz  ou  bant  de  x  sols.  (140S, 
Arch.  Frih.,  i"  Coll.  des  lois,  n"  143,  f-  35.) 

Se  aucons  gangniours  non  résident  in- 
Chisoit  ou  bant  dessus  dit.  (1405,  Arch. 
Fribourg,  1"  Coll. des  lois,  n"  144,  f"  35  V.) 

Se  tu  enchees  en  l'amende  ou  en  la 
peine  qui  sera  mise.  (BocfiACE,  Nobles 
malh.,  m,  1,  f«52v»,  éd.  1515.) 

—  Encheoir  de,  encourir  la  perte  de  : 

Il  seraient  encheut  de  seix  vinz  livres  de 
meceains  ad  la  justice.  (1214,  Paix  de 
Metz,  Arch.  mun.  Metz.) 

Se  je  ne  tenoie  ceste  convenance,  je  se- 
roie  encheus  de  quinze  mile  mars  d'ar- 
gent. (12t;6,  Ligny,  I,  4,  Arch.   Meurtlie.) 

Se  cilz  qui  appelle  ne  porsuit  son  gaige, 
il  serai  ancheoiz.  (1294,  Coût,  de  Dijon, 
Richel.  1.  9873,  f»  31  v».) 

Li  procureur  des  diz  religieus  disoit  que 
les  dites  bonnes  genz  ne  fesoient  a  oir  et 
dévoient  du  tout  ea  loul encheoir  du  prin- 
cipal de  la  querelle  pour  ce  que  il  alle- 
geoient  titre  sus  longue  tenue  aUn  de  pro- 
priété acquerre.  (10  av.  1296,  Cart.  des 
Vaux  de  Cernay,  Arch.  Seine-et-Oise.) 

La  dite  inchut  du  fié  et  homaige  de 
noble  et  puissant  seigneur  monseigneur 
Hugue  de  Vienne.  (138i,  Offic.  de  la  court, 
de  Besancon,  Richel.  .Moreau  ccxxxix, 
f°  105.) 

—  Encheoir  en,  obtenir  : 

Qu'il  veuille  créer  et  mettre  en  moi 
sens  et  entendement  si  vertueux  que  ce 
livre  que  j'ai  commencé  je  le  puisse  con- 
tinuer et  persévérer  en  telle  manière  que 
tous  ceux  et  celles  qui  le  liront,  verront 
et  orront,  y  puissent  prendre  esljatement 
et  plaisance,  et  je  encheoir  en  leur  grâce. 
(Fuoiss.,  Chron.,  prol,,  Buchon.) 

—  Abs.,  tomber  en  faute  : 

S'as  comanderaeQz  establiz, 
Qni  par  tôt  snot  criez  e  diz, 
Enchaeie  si  failement, 
Qui  m'eo  serreil  detTendement  ï 

(Ben.,  D.  de  Horm.,  Il,  7-2-28,  Michel.) 
Vers  DOS  suiit  primes  enchaeit  ; 
Or  lor  mostrum  que  ele  nos  peise. 

(ID.,  H..  II,  3588.) 
Et  dist  Câlins  :  Dehé  ait  qui  enquitt  ! 

(Raiubert,  Ogier,  1331,  Barrois.) 


—  Encheoir  de  corps  et  d'avoir  envers 
quelqu'un,  lui  appartenir  corps  et  bien.s  : 

Se  aulcun  faisoit  playe  dont  le  navré 
morroist  dans  quarante  jours,  il  serait  en- 
cheuz  envers  nous  de  corps  et  d'avoir. 
(Verdun,  1320,  Ch.  d'affranch.  de  Fresnes, 
Cabin,  de  M.  de  Labry.) 

—  Act.,  supporter,  encourir  ; 

Por  la  quel  poine,  se  ansi  estoit  qu'ele 
fust  commise  ou  enchoite.  (5  juillet  1289, 
Arch.  J  254,  pièce  11.) 

Que  la  poine  fust  commise  ou  enchoyte. 
ilb.) 

Por  raison  de  la  poine  qui  serait  commise 
ou  enchoite.  {Ib.) 

Se  les  devant  diz  dean  et  chapistre  ou 
leur  successeurs  aveint,  feseinl,  ou  sous- 
teneint  ou  enceieinl  couz,  mises,  despens, 
interest,  domages,  (1314,  Arch.  Loiret, 
Aulnay-la-Riviere,  A  H.) 

Se  nulz  amant  escheoit  en  la  somme 
dessnsdilte,  on  la  leveroit  maintenant 
qu'elle  seroit  encheule.  (1323,  Hist.deSIelz, 
IV,  2.) 

Il  enoeurent  souvent  parleur  pechié  ma- 
ladies, impotences.  (Oresme,  E(ft.,Pichel. 
204,  f»  546^) 

—  Neutr.,  arriver  : 

Entre  ces  batailles  et  ces  rencontres  et 
les  caces  et  les  poursieutes  qui  furent  ce 
jour  sus  les  camps,  enchei  a  Monsigneur 
Oiidart  de  Renli  ensi  que  je  vous  dirai. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  48,  Luce.) 

—  Etre  dû  : 

J'ay  icy  des  gerbes  a  battre. 
De  vingt  et  trois  a  vingt  et  quatre; 
Baltei  les  caste  relevée. 
Et  je  suis  d'acord  que  je  paye 
Ce  qu'il  enchirt  bien  loyaulmeot. 
(Moralité  de  Charité,  Ane.  Th.  fr.,   III,  386.) 
Impr.,  ce  qui  l'eacliiel. 

—  Encheu,  enchaeit,  part,  passé,  tombé  : 
Et   por  çou  Ue  jo  ne  fusce    enkaus    en 

vostre  ire.   (ta  Vie  M.  S.  Nicholai,  Mon- 
merqué.) 

Je  sui  en  grant  enfermeté  enkeue. {Com- 
tesse de  Ponthieu,  Nouv.  fr.  du  xm'  s., 
p.  216.) 

—  En  ruine  : 

Estoit  (le  puits)  enkeus  et  emplis.  (Chron. 
d'Ernoul,  p.  1 22,  M  as-Latrie.)  Var.,  encheuz, 
enschaus. 

—  Encheu  de,  renvoyé  de  : 

Se  li  apeleres  fust  enqueus  de  son  apel. 
li  compaignon  ne  partissent  pas  as  frais 
ne  as  damaces.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv., 
LXi,  69,  Beugnot.) 

—  Tombé  en  faute  : 

Kaus,  encfiaaii,  vient  al  eslor 
Od  tote  sa  granl  deshooor. 
IBen.,  D.  de  Norm.,  Il,  37-2"6.  Michel.) 
Ne  sûmes  pas  si  enchaeit, 
Nu  n'avom  mie  tant  mesfail 
Cuoi  vos  dites  de  la  meilié. 

(Id.,  ib.,  II,  5583.) 

—  Échu  : 

Des  bestes  vives  alfermees  et  encheues  a 
pierre  de  Plaisence.  (1360,  Rançon  du  roi 
Jean,  Arch.  KK  10%  f  55  r«.) 

ENCHiîoiTE,  -  eoitte,  -  oite,  -  aeite,  s.  t., 
échéance  : 


En  non  d'obligation  et  d'encheoite.  (1293, 
Ch.  de  J.   de  Chalon,  Ch.    des  coropt.  de 

B 
Dole,  —,  Arch.  Doubs.) 

Lequel  marchié,  après  pluiseurs  ofTres  et 
enchieres.  ledit  Jehan  d'Anneville,  après  le 
temps  de  Vencheoile,  fist  une  crehue  de  xx 
1.  (1360,  Rançon  du  roi  Jean,  Arch.  KK  10«. 
f»  121  V».) 

Encheoitte.  Ub.,  f»  137  r».) 

—  Adjudication  : 

Tantost  le  vendage  oultré  et  Venchoitt 
d'icelli  faicte.  (1385,  Original,  comm.  aux 
Arch.  de  la  .Meuse  par  M.  Pirsenot,  curé 
de  Louppy  le  Chiilean.) 

—  Peine  encourue,  châtiment  : 

Laide  chose  i  nnt  vers  mei  faite  ; 
Trop  i  sereit  grant  Venchaeite 
Qui  le  voadrell  a  ce  mener. 
(Ben.,  d.  de  florin.,  II.  13I,",3,  Michel.) 

ENCHEiiCEK,  voir  Ekcebchier. 

ENCHERCHAHLE,  VOir  ENCEUCHABLE. 
ENGHERCHEMENT,  VOirEiNREBCHEMENT. 
ENCIIERCHEUK,  VOir  ENCERCHEOR. 
ENCHERCHIER,   VOir  E.NCEIll'.li  IE11. 
EXCHERCUER,  VOir  E.N'CERCMKOR. 
ENCHERCUIER,  VOir  ENCERCHIEB. 

ENCHERcm,  encharcir,  v.  a.,  enchérir  : 
Se  aucuns  a  aucuns  roarchie  qui    soit  a 

enclierissement,  et  aucuns   vigne  a  lui,  si 

li  dit  qu'il  li  enchercira  son  uiurchié.  [Liv. 

de  jost.  etdeplet,  m,  4,  5  3,  liainiii.) 
Le  même  ouvrage  offre  la  /orme  enchar. 

cir. 

EKCHEREME'ST,enchieremenl,enchierre- 
ment,  enchirement.  s.  m.,  enchère,  suren. 
chère  : 

Des  quieus  .xxxv.  livres  li  diz  Jehan  de 
Morlens  ot  .xxv.  sols,  par  ieiicherement. 
(1259,  Baillies  de  Xaintomje.  Arch.  J  1030, 
pièce  10.) 

Le  premier  achatevour  ont  por  sa  part 
de  Vencherement  .xvi.  livres.  (1259,  Compt. 
df  Poitou,  Hicliel.  I.  9019,  I»  14  r°.) 

ISe  nou  doner  {votre  cœur),  ne  ne  prêtez. 
Mes  vendez  le  bien  chiereraenl. 
Et  tozjorz  par  cnchieremerit. 
(Rose,  Richel.  1573,  f  109'',  et  ms.  Vat.  Ott. 

1-212,  f»  99'.) 

Il  haudront  les  fermes  nou  helîees,  et  le» 
prevostes  a  oves  de  paroisse  et  par  enchi- 
rement. (1309;  Ord.,  I,  460.) 

Item  a  l'eu  paie  a  Jehan  de  Tormont 
pour  lou  tirer  de  son  enchirement  de  .XLlil. 
livres  desquels  il  enclora  par  pluseurs  foi» 
sur  Willemin  son  moisonueim  ut  de  la  dite 
prevosté  pour  deus  années.  (1310,  Compt. 
du  dom.  de  Mahaut  d'Artois,  Richel.  8551.) 

Bailliez  les  exploits  par  soy  a  diverses 
personnes,  qui  soient  convenables  de  les 
tenir  par  enchierrement  et  au  plus  a  nostre 
proufit  que  vous  pourrez.  (1311,  Ord-,  I, 
483.) 

ENCHERER,  cnchirer,  enchirier,  v.  a., 
enchérir,  augmenter  le  prix,  offrir  un 
prix  plus  fort  : 

Dunt  il  aureit  la  quarte  jiarlie  se  il  uve- 
neit  que  ele  fut  encheree  dedenz  le  premer 


i02 


ENC 


ENC 


ENC 


paiement.  fl2o9,  Baillies  de  Saintonge, 
Arch.  J  1030,  pièce  10.) 

En  après  Piere  Boncil  et  Willelme  Clie- 
veoy  enchérirent  ladite  b.iillie  de  c  libre?; 
des  ques  c  libres  li  diz  WiHclmes  Bi-ifaiit 
deit  XXV  libres  par  le  quart  de  l'eu.here  : 
et  issi  eu  remaint  a  mon  seignor  le  coûte 
si  ele  n'est  mchiree  dedenz  le  paiement  de 
la  Cbandelor  xxiil  cenz  Lxxv  libres.  (Ib.) 

Pol  en  après  Willelmes  Ateliu  enchera 
lesdites  choses  de  .LX.  libres.  {Ib.) 

r.niUeluies  Poinz  afferma  premièrement 
ladite  baiUie  por  mil  et  L  libres  a  L  libres 
d'enchère  ;  eu  après  Willelme  Poinz  dessus 
nomez  enchera  ladite  baillie  sus  sei  de  .LX. 
libres,  et  issi  valut  ladite  baillie  .XF. 
libres;  en  après  Guillelmes  Atelin  et  Wil- 
lelmes  de  Saint  Aubin  enchererent  ladite 
baillie  de  lx  libres  sus  le  dit  \V.  Poinz; 
des  ques  LX  libres  li  diz  W.  Poinz  et  por  le 
quart  de  l'eucliere  xv  libres  ;  derrechef 
enchererent  sus  eaus  li  diz  W.  Atelins  et  li 
diz  W.  de  Saint  Aubin  sus  eaus  ladite 
baillie  de  LX  libres.  (16.) 

Que  qui  plus  y  voudroit  ilonner  ne  ledit 
marchié  en  rien  encherer.  (1314,  Arch.  JJ 
52,  f»  24  r».) 

—  Adjuger  à  l'enchère  : 

Feismes  crier  et  savoir  publiement  en 
ladite  audience  par  ledit  Symon  de  la 
Morllerie  que  tout  estait  enchinee  et  vendue 
la  propriété  dudit  moulin.  (1310,  Arch.  S 
45,  pièce  26.) 

1.  ENCHERiMENT,  S.  lu.,  renchérisse- 
ment : 

Encheriment  du  blé.  (1329,  Reg.  cons.  de 
Lim.,  I,  268,  Ruben.) 

2.  ENCHERiMKNT,  S.  m.,  carcsse  : 

Ces  encheriments  deshontez,  que  la  cha- 
leur première  nous  suggère  en  ce  jeu  sont 
non  indécemment  seulemeut.  mais  dom- 
mageablemet  employez  envers  nozfemmes. 
(Mont.,  Ess.,  1.  I,  c.  29,  p.  115,  éd.  1593.) 

ENCHERIR,  enchierir,  encierir,  encarir, 
V.  a.,  chérir,  tenir  cher  : 

Bien  deil  l'en  la  dame  sertir 
E  honorer  e  enchérir 
Ki  rent  as  snens  si  gi-anz  luiers. 
(Adur,  iUr.  de  y.-U.,  Brît.  Mas.   Egerlon  012, 
I»  4''.) 
Et  la  tonrtenielle  est  comparé  a  Florie, 
C'ans  aullres  chevaliers  Vara  sy  encierie. 
(Cheii.  au  cijgnc,  «Tugfl,  Reiff.) 

Sacies  que  c'est  nns  mans  dons 
De  jalousie  en  amant. 
Si  vient  de  trop  enchierir. 
(A.  DELA  Halle,  Chans.,  Kichel.  1109,  f»  Sïl^) 
Car  la  pucele  avait  tant  enchierie 
Pour  la  biaalé  dont  ele  ert  raemplie 
Qu'il  l'amoit  si  d'amours  très  enragie. 
(Adenet,  Enfanc.  Oijier,  Ars.  3142,  f"  81'.) 

INon  ponrqnant  je  me  delTri 

Sonlelte  et  gémi 

Souvent  a  face  csplouree. 

Quant  loingtaine  suy  de  li 

Qa'aij  tant  enchieri. 

Que  sans  li  riens  ne  m'agrée. 

(Acxes  de  Nav.,  «a//.,  p.  -2'J,  Tarbé.) 

Et  moy  guerpir  ponr  un  autre  enchierir. 

(G.  DE  Macs..  Poés.,  Richel.  9-2-21,  f  4''.') 

Trop  aont  de  vous,  dame,  enchieri 
Les  trois  valles  par  leur  fiengler. 
(.Froiss.,  Poés.,  II,  1-23, 41o3,  Scheler.) 

—  Elever  en  dignité,  en  honneur  : 


Communément  leur  dnc  en  firent 
Et  sur  els  tuz  mult  Vencherireni. 

(Brut.  ras.  Munich,  4'29,  Vollm.) 
Qnant  il  les  ont  el  mand  muntez  e  enchérit 
Mal  uni  encontre  Deu  lur  mestiers  acorapliz. 
(Th.  le  mar!.,   75,  Bekker.) 
Se  l'a  Karles  li  rnis  de  nouvel  enciery 
Plus  que  moy  qui  l'ai  bien  .xi  ans  a  servy. 
(Hist.  deGer.  de  Dlav..  Ars.  3144,  f  -264  v".) 

Gentillaice  l'avoit  nouri 
Kt  largaice  l'ot  encari. 

(MousK.,  Chron..  -2S74I,  Ileifl.) 

Et  la  gentil  chevalerie 
Que  Dins  avoil  si  cncherie. 
(B.  DE  Co.NDÉ,  li  Contes  dou  pel.,  229,  Sche'er.) 

Lui    volez  ci  enchérir   por  vus  iloeques 
enpoverir.  (Sarmons  e)iprose,Richel. 19323,   1 
f»  163  v».) 

En  ce  Solder  n'avoit  sens  ne  prudence 
qui  a  recorder  fâche,  fors  la  folle  plaisance 
du  seigneur  qui  ainsy  Vavoit  anchiery. 
(Knoiss  ,  Chron  ,  Ricliel.  2646,  ('  140\) 

—  Réfl.,  parvenir  k  un  rang  plus  élevé, 
à  une  considération  plus  grande  : 

Si   volnil  que  il  s'avançast 
Et  enchierist  et  alosast. 
Et  coni^uesist  pris  et  hnnor 
Par  !;rant  proece  et  par  valor. 

(Parton.,  9533,  Crapelet.) 

—  Enchéri,  part,  passé  ;  faire  de  l'en- 
cherie,  faire  la  renchérie,  demander  un 
trop  haut  prix  : 

La  vieille  le  mena  au  logis  et  luy  moustra 
le  lict,  el  l'ayant  loué  en  toutes  ses  qua- 
lités, dist  qu'elle  ne  faisait  de  l'encherie,  si 
en  demandoit  cinq  sols.  (Rab.,  v,  13,  Bur- 
gaud.) 

ENCHERISSANT,  part.  prés.  et  s.,  en- 
chérisseur : 

Nous  les  bailleriesmes  au  plus  offrant  et 
derrain  enchérissant-  (1386,  Bail,  Arch. 
M.M  31,  t"  12  r».) 

ENCHERissEMENT,  enchierissement,  s. 
m.,  enchère  : 

Summa  de  totes  lesdites  fermes  ob  les 
encherissemenz  viii  iM  .iii"^.  un  libres. 
(12.Ï9,  Fermes  des  baillages  de  Sainlonge, 
Arch.  J  1030,  pièce  10,  p.  9,  G.  Musset.) 

Item  .LXV.  s.  t.  de  rente  par  an  assis 
sus  terres  labourables  qui  sont  baillies  par 
enchierissement  a  fié  ferme  a  Jehan  de 
Raalli,  retenuz  au  roy  les  enchierissemenz 
qui  porroient  estre  mis  dessus.  (1308,C/ia)'(. 
de  Ph.  le  Bel,  Richel.  9783,  r  80  v°.) 

Et  la  mist  (la  propriété)  par  enchérisse- 
ment  a  trente  et  une  livres  de  parisis.(l3l0, 
Arch.  S  45,  pièce  26.) 

Et  ledit  encherissement  eussions  fait 
crier.  (1313,  Arch.  .IJ  52,  f»  80  r°.) 

Il  (les  tisserans)  firent  compilation,  ta- 
quehans,  mauveses  moutees  et  enchierisse- 
inens  a  leurs  volentez  de  leurs  euvres, 
(1319,  Arch.  JJ  59,  pièce  414.) 

ENCHEUE,  ancheutte,  s.  f.,  ce  qui  échoit 
par  succession  : 

Houdrois  et  Hawions  douent  et  aquitent 
pour  Deu  et  en  aumosne  a  la  gleise  de 
S.  Pierre  lour  meaandies  davant  dites,  et 
tous  lour  preis  et  toutes  lonr  terres  ou 
qu'illes  ont,  et  Vencheue  qu'il  doivent  avoir 
après  la  mort  la  maraistre  Hawiou.  (1279, 
Cart.  de  S.  Pierremont,  ap.  Duc' 


—  Ce  qui  a  été  donné,  concession  : 

Qu'il  vous  plaise  le  laisser  et  faire  joyr 
dudit  office  de  maistres  de  Hey,  ainsy  et 
selon  Vancheutle  que  lui  a  esté  faicte.  (1504, 
Ordon.,  Lamarque53t)3,  f»  23  r»,  Richel.) 

EXCHEUMER,  voir  Encharuer. 

ENCHERNER,  VOif  ENCBARNER. 
ENCHESNURE,  VOir  ENCHAENURE. 

ENCHESON,  voir  Enchoison. 

ENCHi:SON'ER,   voir  E.VCH0IS0NNBR. 
ENCHESSER,    VOJT  ENCHACIER. 
EXCHETIVEMENT,      VOir      EXCHAITIVB- 


ENCHETIVER,  VOir  ENCHAITIVER. 

ENCHEVALCHiÉ,  -  vauchié,  part,  passé, 
monté  à  cheval,  muni  d'un  cheval  : 

Auvec  li  furent  .x.  serjant 
Que  Jud  s  li  avoit  baillies 
Bien  armé  et  enchcvalchies. 
(Belleperche,  Hachai.,  l'.ichel.  19176,  t°  SI  t«.) 

Mes  il  n'orent  gères  erré 

Que  demie  liue  sanz  dote. 

Quant  il  ont  oie  la  rote 

De  gent  montt  bien  encheimnchié. 

(Renan.  -22654,  Méon.) 

Moult  furent  bien  apareillié 
Et  richement  enchevauchié . 

(G.  de  Palerme,  Ars.  3319,  f°  98  t'.) 

ENCHEVALER,  -  aller,  encecaler,  encava- 
ler,  V.  a.,  mettre  sur  un  cheval  ; 

Or  vos  ont  H  diaule  si  bien  encevatê, 

(Cheii.  au  cyijne,  I,  2214,  Hippean.) 
Isneleraeol  el  lost  a  la  corde  aporlé 
Et  si  a  ens  on  cief  .1.  baston  traversé; 
Aval  enmi  la  carlre  l'a  li  Tnrs  avalé. 
No  baron  ont  la  curde  et  le  baston  trouTé 
Olivier  tout  premier  ont  sus  encevalé. 

(Fierabras,  '2135,  A.  P.) 

—  Placer  sur  un  chevalet  : 

Li  tonneliers  aura  de  son  salaire  de 
muer  une  dueve,  .vill.  d.  p.  ;  et  se  il  livre  la 
dueve,  il  en  avéra  .xn.  d.  ;  et  de  la  pièce 
loier.  barrer,  enchevaler,  auguier,  .xii.  ob. 
(Ordonn.  de  la  ville  de  Rebns,  Arch.  admin. 
de  Reims,  t.  111,  p.  437,  Doc.  inéd.) 

—  Synon.  d'étayer  : 

Tout  est  en  dangier  de  cheoir.  Et,  pour 
ad  ce  pourveoir,  fault  estaier  et  enchevaler 
les  pilers.  (Fév.  1439,  Deo.  p.  la  reconstr. 
de  la  cath.  de  yoyon,  Arch.  Oise,  chap.  de 
Noyon.) 

—  Croiser  : 

Apres  qu'il  scaura  bien  enchevaller  les 
bras  l'un  sur  l'autre.  (L'Ecuirie  de  Fred. 
Grison,  p.  67,  éd.  1598.) 

—  Enchevalé,  part,  passé,  monté  à  che- 
val : 

Je  despite  Mahom,  si,  sans  vous  peiner, 
vous  n'eussiez  incagné  toute  la  mantique 
compagnie  des  aslroloaues  encuirassez, 
encavalez  ,  enconleiacez  ,  emboubelinez, 
entintimbraillez  etc.  (Cholieres,  les  Apres- 
dinees,  viii,  f°  295,  v»,  éd.  1587.) 

—  Placé  sur  un  chevalet  : 

Ung  gros  veuglaire  de  fer  garny,  a 
double  chasse  et  enchevalé  de  son  chevalet 


ENG 


ENC 


EXG 


103 


«le  bois.  (7  décenilire  MO. Invent,  de  Hugties 
Girard,  }»Tch.  mun.  Dijon,  H,  Aff.  milit.) 

L'ug  petit  vouglaire  de  fondue  enchevalé. 
(Ib-) 

ENCHEVELÉ,  adj.,  qui  a  beaucoup  de 
cheveux  : 

Une  ancienne  damoiselle  enchevelceà'oT. 
iPonlhus,  ms.  Gand,  f"  40  v».) 

La  leste  encherelee. 

(J.  A.  DE  Baif,  Egl.,  xvi.  cd.  1573.) 

ENCHEVESTRER,  -  Ur,  V.  a.,  mettre 
siius  le  joug  : 

Mes  convoi  tese  en  son  chevestre 

Si  les  enrherntre  et  enlace. 

(G.  DE  Coisci,  Nir.,  ras.  Soiss  ,  f  2G''.) 

—  Encheveslrc,  part.,  qui  porte  le  li- 
cou, le  joug  : 

Et  ot  esté  s,;rs  et  cnrlicresles  lonc  tans. 
(S.  Graal,  Vat.  Cbr.  1687,  f°  48''.) 

ENCHEYSOUN,   YOJr  EnCUOISON. 
ENCHIERCUER,  VOir  ENCF.UCHIEB. 

ENCHiERDiE,  S.  f.,  enchère  : 
Subliastolinns,    enchierdies .   'et    autres 
choses.  (1341,  Aich.  JJ  72,  f«  187  r».) 

ENCiiiERDiR,  enchardir,  verbe. 

—  Act.,  enchérir^  mettre  à  un  plus 
haut  prix  : 

Les  lui  baillera  sans  les  lui  evrhardir, 
ne  mettre  autres  cliarges  sur  lesdits  mou- 
lins. (An  1436,  ms.  du  Poitou.) 

—  Neutr.,  devenir  plus  cher  : 

Qaant  le  bled  mchieràit. 
(Ei,OT    Damerkal,  Livre    de  la   deallerie,  f  68°, 
éd.   1507.) 

—  Avoir  disette  : 

Carz  davanl  Ini  maie  Irossee 
Ne  rob  e  d'ermine  orée. 
Ne  sisamiis,  ne  Rris  ne  ver 
Ne  veslisl  ja  n'esté  n'iver. 
Fors  comme  moine  robe  neire 
Ja  por  lui  n'pnchnrdist  la  feire 
De  chevaus  ne  de  vesleare. 
(Peas  Catineau,    Vie  de  S.  hlarlin,  p.  126.  Bonr- 
rissé.) 

Vienne.Deux-Sèvres,  enchardi,  enchérir. 

ENCHIEREMENT  ,    VOÏr     EnCHEBEMENT. 
ENCHIERIR,  voir  E^■CHERIR. 

ENCHIERISSEMENT,  VOir    ENCHERISSE- 

MENT. 


te: 


ief,   prëp.,  auprès, 


ENCIIIES, 

cliez  : 

Por  norrir  l'envoia  la  dame 

Tout  mainlenanl  enchies  la  famé 

D'un  chevalier. 
(IliiTEB.,  la  Vie  Sle  Elijsabel,  1557,  Jubinal.) 

Par  foi,  si  seroit  or  granz  bontés. 

S'il  n'avoient  aa  re  viande 

Que  lesniplure  ne  demande  ; 

El  ele  n'i  mel  riens  ne  este 

Que  ce  qn'on  trouve  enchies  son  osle. 
(italaille  des  vicei  contre   les  verluz,  Richel.  837, 
I"  327«.) 

Si   p.irti   d'enc/ues    les    vavasor.    {Mort 
Arlus,  Richel.  24:167,  f»  3'i.) 

Mes  pères  ki  encore  vit  fu  frères  a  Mel- 
cliium,  celui   qui   taut  jor    siervi  vous  et 


vostre  lion  père,  et  fui  mandes  enchies  lui 
por  f^nrder  vostre  serour  Kassidorc  et 
vosire  frère  Dorum,  quant  li  traiteur  des- 
loial  les  en  firent  ravir  a  Rome.  Si  m'en 
repairai  courecliié  enchies  mon  père  u  jou 
ai  eut  maint  courous  despuis.  {Kassidor., 
nis.  Turin,  f"  181  v».) 

Issirent  hors  d'cnrftip/' ledit  maislre  Re- 
naît. (1408,  Ilisl.  de  Mets,  iv,  643.) 

Sans  ce  que  elle  soit  point  venue  en- 
chiez  niy.  (1421,  ib.,  IV,  760.) 

ENCHIFRENÉ,  an.,  part,  passé,  qui  est 
retenu  comme  par  un  chanfrein,  asservi  : 
Ja  de  foi  ne  leur  sonveoist. 
Se  nus  en  privé  me  lenist, 
Se  ne  fust  aucuns  forsenez 
Qui  fu  d'amors  anchifrrnez. 

^Hiise.  liichel.  1573,  f  1I'J\) 
Qui  fust  d'amors  enchifrenés. 

(Iti-,  143411.  Méon.) 

ENCHIMINEU,  VOlr  ENCHEMINER. 

ENCHiNE,  S.  f.,  établissement  : 
N'est  permis  a  aulcuns  tenir  enc/iine  de 
taverne,  ou  cabaret,  ne  y  mectre  vin,  ou 
cervoise,  pour  vendre  et  distribuer  a  dé- 
tail, bouter  enseipne  hors,  estaller  mar- 
chandises,... sans  grâce  dudict  sieur,  son 
bailly.  ou  officiers...  {Coul.  de  la  seigneu- 
rie de  Sanlly,  Nouv.  Coût,  aéu.,  t.  I, 
p.  407».) 

ENCHIREMENT,  VOir  ENCHEBEMENT. 

ENCHiRER,  -  ier,  voir  Encherer. 

ENCHOisoN,  anch.,  -  coison,  -  caisson, 
-  couson,  emfjiiisoii,  enchaison,  -  oun,  enche- 
son,  -oun,  encheysovn,  uncheson,  s.  f.,  rai- 
son, cause,  motif,  prétexte: 

Sans  anlre  enchnisnn. 

(Ruse,  Val.  Cbr.  1858,  f  130''.) 
Pour  Vanchoison  des  paitures  dou  finaige 
de  Buionville  (27  juill.  1264,  Ch.  deJoinv., 
."îichel.  I.  9036.) 

Et  je  lour  promet  en  bone  foi  que  je  les 
menrai  ne  ferai  mener  en  ost  ne  en  che- 
vaiicbies  par  faulx  enchoi.ton.  (1266,  Chart. 
d'alfr.de  Moiiticr,  Arch.  Montier-s.-Saulx.) 

Pour  aucune  emquison  ou  de  guerre  ou 
lie  autre  cboze.  (1295,  Lell.  de  J.  de  Joinv., 
Ecnrey,  Arch.  Meuse.) 
Anlrefois  sans  ancoison 
Me  fait  semblant  de  crnanle. 
(liiiB.  DE  LE  Pierre,    Chans.,  Vat.  Cbr.    1-l'JO, 
1°  78  V».) 

Si  elo  fnst  encheson  de  sa  mort. 
(Un  Chival.  e  sa  dame,  ms.  Cambr.  Corpus  50, 
f»  93».) 

Vencoisson  de  la  siste  joie. 

(Les  w  joes  N.-D-,  ras.  Troyes.) 

Ne  congé  u'eyt  sanz  especial  enchesoun. 

{Tr.  d'écon.  rur.  du  xiir"  s.,  c.34,  Lacour.) 

Et  le  seigneur  resceivre  nul  damage  par 

enchesoun  d'eaux    queux  il   y    met.  (Ib., 

c.  7.) 

Soient  destorbez  par  mort,  ou    par  ma- 
lade, ou  resnable  encheson.  (1310,  De  pers. 
elig.,  Rymer,  t.  111,  p.  204,  2"  éd.) 
Ou  par  autre  enchesoun.  (Lib.  Cuslum., 

I,  20,  Hen.  11,  Rer.  biit.  script.) 

A  qui  sont  plaies  sans  enchaisomi'!  [Bible, 
Prov.  de  Salomon.c.  xxill,v.  29, Richel. 1.) 

Santz  assent  de  vostre  barnngo,  e  sanz 
endiesons.  {Lib.  Cuslum.,  1,    199,  3  Edw. 

II,  Rer.  brit.  script.) 


Quant  oui  demande  Vencheysoun  de  cel 
coruz.  {Chron.  d'Anal.,  ms.  Barberini 
f  SI  r«.) 

Détint  Robert  Courtheose  en  prisone 
tote  sa  vye  :  Vencheson  ne  vus  serra  ore 
dyte.  (Foulq.  Filz  Warin,  Nouv.  fr.  du 
XIV  s.,  p.  24.) 

V&v  encheson  de  la  guerre.  (24  oct.  1360, 
Tr.  de  Bretigni,  Liv.  des  Bouill.,  XI,  Arch. 
mun.  Bordeaux.) 

Se  taut  est  que  per  uncheson  de  celé 
persone  li  vila  est  intredicte  per  magniere 
que  soyt.  (1369,  Arch.  Fribourg,  1"=  Coll. 
des  lois,  n"  34,  f  12  v.) 

Par  cause  de  l'esploit  du  traitié  avant- 
dit,  ou  par  ascun  autre  encheson  quelcon- 
que. {iZlS,  Tractalus  pacis,  Uym.,  2'  éd., 
Vil,  91,  2'  éd.) 

Pur  certeyns  enchesons  est  ordé...  {Stat- 
do   Richard  IJ,  an   vu,  impr.   goth.,  Bibl- 

Louvre.) 

—  Poursuite  judiciaire,  accusation  : 

Cenz  encoison  et  cenz  contredit.  (Mai 
1255,  Ch.  de  Ferri,  D.  de  Lorr.,  Arch. 
.Meurtbe,  H  3004.) 

Puent  faire  au  dit  molin  un  bator  ou  .i. 
follour...  sens  encouson.  (1274,  Theuley, 
Arch.  H.-Saône,  11  814.) 

Prandre  et  faire  prandre,  vendre  et  des- 
pendre sen  encoisoîi  jusques  a  plain  paie- 
ment et  entière  salislaclion.  (.lanv.  1354, 
Reconnais,  d'une  obligal.,  ap.  Servais,  An- 
nales du  Barrais,  1,  36'J.) 

ENCHOisoNNER,  eucheisoner,  encheso- 
ncr,  ancoisener,  v.  a.,  accuser,  blâmer, 
faire  des  reproches,  gronder,  reprendre  ; 

Que  il  n'en  soient  de  riens  ancoisené. 
(1264,  Lelt.  deJ.  de  Joinv.,  Arch.  M  1.) 

H  me  commenciereut  a  rire,  et  me  dis- 
trent  en  riant,  que  il  li  remariroient  sa 
femme,  et  je  les  enchoisonnai  et  leur  dis 
i|ue  tiex  paroles  n'estoient  ne  bones  ne 
bêles.  (JoiKV.,  S.  Louis,  p.  64,  Capperon- 
nier.) 

Et  ai'enchoisonna  et  me  dit  que  je  n'avoie 
pa.-ï  bien  fet.  (ID.,  î6.,  p.  86.) 

Qui  de  nous  porra  monter  el  ciel  que  il 
le  porte  a  nous,  et  que  nous  le  oions  et 
aconiplions  par  œuvre,  ne  mismes  outre 
la  me'èr,  que  tu  encheisones  et  die  ?  {Bible, 
Ui'utérou.,  XXX,  12,  Itichel.  1.) 

Pur  ceo  qu'ils  ne  dévoient  estre  encheso- 
nez  de  bien  pleder  devant  eux.  {Stat. 
d'Edouard  III,  an  ll,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

ENCHOisoxos,  ancuissunons,  encoisson- 
neux,  adj.,  qui  a  peur,  qui  prend  des  pré- 
cautions au  sujet  de  quelque  mal  ; 

Le  cors  et  le  venlrail  durement  freiz  aveil, 
li  de  6un  mal  del  flanc  ancuissonoiis  esteil. 
(GiBN.,  Vie  de  S.  Tliom.,  Richel.  13513,  f°  05  i°.) 

Au  f»  25  v°  du  même  texte  on  trouve  la 
fonne  altérée  acensunous,  qu'il  faut  peut- 
être  lire  ancesunous  : 

Li  mans  del  llaunc  le  prist,  jur  et  nuil  li  dura, 
Acensunous  en  ert,  ot  souvent  le  greva. 

—  Qui  expose  h  he.iucoup  de  périls  : 
L'ardor  de  luxure,    lequel  est  un  encoi- 

sonneux   pechié.    (Laurent,  Somme,  ms. 
Troyes,  f"  129  v».) 


104 


ENC 


ENCHOisTRE,  aiichoistre,  encoistre.aài-, 
exprime  l'idée  de  grossier,  de  laid,  de 
mauvais  : 

Lors  porent  les  lignices  croislre. 
L'une  fil  bone,  l'autre  enchnisire. 

(EvBAT,  Bible,  Richel.  12i3",  f  U  r°.) 
De  sor  les  .-vu.  cherans  ot  torsees  les  testes, 
Celcs  as  Sarrasins  sont  encoixires  et  laides, 
Mais  celé  as  crestiens  fa  tonte  la  pins  bêle. 
(Mol,  Riche!.  2551G,  P  IW.) 
Cel  Tilain  ivre,  cel  enchoistre. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir..  ms.  Brnx.,  T  182*.l 
Tant  lordarz  filain,  tant  rncoislre 
El  tant  tolart  avoit  en  Ini 
Que  poi  amez  ert  de  nului. 

(ID.,  ili..  f°  ISfi''.) 

Tant  lonrdas  vilain,  tant  enchmstre. 

(iD.,  il:,  ms.  Soiss..  f°  nî"».) 
Botes  la  hors  ce  fol  vilain. 
Cel  vilain  yvre,  cel  anclioislre.  , 

a.  Lem\kchant,    Mir.    de   N.-C,    ms.    Chartres,     i 
f°  i9^) 

Uns  conrtois,  nos  de  boio  afnire 
■Vaut  miels  ke  .c.  vilain  enenislre. 
(Du  Vilain  n'en  gouste,  Richel.  1-21"1,  f  13  r".) 
Si  ot  de  mors  si  grant  plenlé 
Des  paiens  ki  furent  encoisire 
C'on  n'i  pot  crestiien  connoisire. 

OlousK.,  Chron.,  8609,  Kciff.) 

Mais  toi  le  virent  si  encoixlre 
Que  ne  la  porent  reconnoislre. 
Et  li  bobierl  et  li  vilain 

Disent  que  c'iert  li  qoens  a  phin.  ! 

(ID.,  ib.,  21769.) 

Car  cil  niesdiroient  d'un  roi,  \ 

Tant  sont  fol  et  nin.he  et  eneoislre.  1 

(BinD.  DE  CoND..  li  Cmles  dou  dragon.  200, 
Scheler.) 

Se  cil  sel  nalnre  conoislre 
De  vilain  félon  et  eneoislre, 
El  lont  çou  k'il  doit  par  nature 
Faire  cl  dire. 

CId.,  li  Dit  des  hiraus,  381.) 

Ne  set  nient  de  celé  afairc. 
Quer  plus  est  euturle  et  enchoisire 
Qne  n'est  moijne  norri  en  cloistre. 
(Chasloirm.  d'un  père,  coule  xvii,  Biblioph.  fr.) 

KNCHOiTE,  voir  Encheoite. 

BN'f.HOMKn,  -  ommer,  verbe. 

_  Act ,  frapper,  blesser  : 

Le  siippliaul  frapa  d'un  petit  coustfl 
Hobert  le  Quien  Aenx  coups  en  batereau, 
-  et  Veiichoma  a  plaie  ouverte  et  sanc  cou- 
rant. (1430,  Arcb.  JJ  184,  pièce  96.) 

—  Réfl.,  être  frappé,  s'affaisser  : 
Comme  le  soldat,  lequel  yvre  s'cncliomme 
Sous  les  vapeurs  du  vin  qui  l'abbal  et  l'as- 
[somme. 
(CuASSiGN.,  Ps.,  i.ixvn,  éd.  1613.) 

r.Nc.HooiR,  voir  Encheoir. 

KNCHOPER  (s'),  V.  réfl.,  broncher  : 
Hz  avoient  flecbi  les  tendres  branches 
des  bois,  le  bout  d'eu  haiilt  fiché  eu  terre 
fermement,  la  tige  dehors  deux  piez,  par 
tele  façon  qu'impossible  estoit  a  aucun 
cheval  y  traverser,  sans  soy  enchoper  et 
chenir.  [Tri.  des  9  preux,  p.  34%  ap.  Ste- 
Pal.) 

ENCHOSER,  encoser,  v.  a.,  blâmer  : 
Et  chascuns  le  pape  eiieosa 
Quant  tant  de  bons  clers  desposa. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Jus  Adan,  Coussemaker, 

p.  314.) 


ENC 

Pour  ce  se  li  raestre  m'enehose 
We  lairai  mie  que  ne  face. 
(,G.  DE  Coisci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  iS''.) 

Mes  se  nn\s  m'enehose 

Je  direi  que  jou  fis  a  force. 
(Pe\n  GATl^■EAD,  Vie  de  S.  Martin,  Prol-,  Bour- 
rasse.) 

Et  li  poeples  Venchosoil  e  li  disoit  k'il  se 
teust.  (Maurice,  Serm.,  ms.  Florence  Laur., 
conventi  soppressi  99,  f"  14°  ) 
El  tex  darriers  Venchose 
Qui  devant  parler  n'ose. 

(Poet.  fr.  av.  1300,  t.  I,   p.  261,  Ars.) 
Moult  le  ledeoge  et  moult  Venebose. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  S069.  f  G6'.) 

ENciiosTE,  voir  Encoste. 

ENCHOTURE,   S.  f.  ? 

Esmundons  noz  cuers  et  noz  corages  de 
tote  enchotlire,  et  si  aurons  lo  saint  esperit. 
(.Maurice,  Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f»  26  r».) 

EXCHOUMECHIER,  VOir  E.NCOMMENCIER. 

ENCHRESMER,  cncremer,  v.  a.,  oindre 
du  saint  chrême  : 

Une  colombe  vint  qui  aporta  une  am- 
poule en  son  bec  de  laqnel  li  arcevesqucs 
encrema  le  roi.  (Vies  des  saints,  Richel. 
20330,  f»  27''.) 

ENCi,  voir  Issi. 

ENCIERKIER,  VOir  ENCERCHIER. 
EXCIERYR,  voir  ENCHERIR. 

ExciES,  encieux,  ences,  enchies,  encheus, 
voir  AiNçois. 

ENCiJiBOiRE,  emc,  s.  m.,  boite,  écrin 
qui  renferme  la  crosse  : 

Pour  avoir  fait  traire  une  grant  crosse 
en  papier  selon  celle  du  Sépulcre  avec 
Vemcimboiie.  (1410,  Arch.  hospit.  de  Paris, 
II,  163,  Bordier.) 

ENCiR.'ViLLiER,  v.  3.,  couper  en  mor- 
ceaux : 

Lesquelles  escuelles  le  suppliant  enci- 
railla  et  mist  a  pièces.  (1438,  Arch.  J.I  187, 
pièce  177.) 

ENCIRE,  ansire,  s.  f..  toile  imbibée  de 
cire  : 

Item  pour  la  venue  de  madame  la  du- 
chesse de  Berry  pour  aller  a  .Montpensier, 
faire  faire  certains  chassitz  aux  fenais- 
trages  dudit  chastel  pour  les  ansires  de 
toilles  sirees  par  defanlt  de  verrerie.  (1-113, 
j  Compte  de  Jean  Avin,  reneoeur  général 
i   d'Auvergne,  ap.  Lahorde,  Emaux.) 

1.  ENCis,  ancis,  anchis,  s.  m.,  meurtre  : 
Et  les  guerres  et  les  encis. 

(Parton.,  Richel.  19152,  f°  127''.) 

i  —  11  désignait  spécialement  le  meurtre 
j  d'une  femme  enceinte  ou  de  l'enfant 
qu'elle  porte  : 

De  traison  ou  de  ancis.  {Etabl.  de  S. 
Louis,  I,  CLXXV,  p.  324,  var.,  VioUet.) 

Ne  en  murire,  ne  en  traison,  ne  en  rat, 
ne  en  encis.  (Ib.,  II,  viii,  p.  343.) 

D'arsure  l'en  prant  mort,  et  d'encis.  (De 
jost.  et  deplel,  xvili,  24,  §  20,  Rapetti.) 

Encis  si  est  quant  l'en  fiert  femme  en- 
ceinte, et  elle  et  l'enfant  se  meureut.  {An- 
cienne coutume  d'Anjou.) 


ENC 

Qui  frappe  femme  enchainte,  si  que  le 
fruit  de  son  ventre  en  soit  péri,  que  les 
saiges  appellent  crime  de  anchis,  telz  doi- 
vent estre  ti  aisnez  et  pendus,  tant  que  mors 
soient  et  estranglez.  (Bout.,  Somme  rurale, 
2'  p.,  f»  67\  éd.  1486.) 

2.  EXCI.S,  emcis,  -  iz,  -  incis,  part,  passé, 
.taillé,  coupé  : 

Que,  a  huit  jours  d'icy,  circnncis 
Il  soit  en  son  prépuce  incis. 

(Mi.il.  du  viel  lest.,  92.Ï3.  A.  T.) 

Lesquelles  entrées  sont  faictes  artifîcieu- 
sement  en  roch  emciz.  (D'AUTON,  Chron., 
Richel.  5082,  f»  iOS  r».) 

Entre  le  rochier  enciz  de  la  niontaigne 
et  le  bort  de  la  mer.  (Id.,  t6.) 

On  voit  à  Lyon  le  rocher  de  Pierre 
Encize. 

ENCisEiiENT,  S.  m.,  incision  : 

Si  l'un  en  l'autre  entièrement 
Que  n'i  aperl  enciscmenl. 
We  jointure,  n'ovrai{;ne  feite 
Qui  vos  peiist  estre  retraite. 
(Ben.,  l).  de  tiorm.,  11,  24027,  Michel.) 

ENCisER,  ensiser,  \.  a.,  couper  : 
Lequel  Aymeri    en  tirant  a  lui  ensisa  le 
petit  dov  d'icelle  Jehanne  Dupont  de  ladite 
serpe.  (1399,  Arch.  JJ  154,  pièce  163.) 

Le  dit  prevost...  disoit  qu'il  auoit  bastu 
et  ensisé  les  dois  de  Guillemet  le  Maire, 
(1406,  Justice  de  la  Chastetlenie  deJanville 
ap.  Le  Clerc  de  Douy,  Arcb.  Loiret.) 

—  Encisé,  part,  passé,  découpé  : 

Moult  en  sa  robe  desguisee, 
El  fu  moult  riche  et  encisee, 
El  decopee  par  coinlise. 

(Rose,  849,  Marteau.) 

I       ENCisEUR,  S.  m.,  celui  qui  taille,  qui 

émonde  : 
I       Esbrancbeur,  enciseitr.  (Trium  Ung.dict., 

1604.) 

ENCISEURE, -Mre.enc/i..  s.  f.,  incision, 

entaille  : 

Bien  i    perenl  les  mailles  (du  samit)  très    parmi 

H'encisure. 

(Th.  de  Kent,  G«(<"  iM/w., Richel. 2436.1, r>17r».) 

U  y  a  arbres  ainsi  comme  sapins  petiz, 
et  les  encisent  d'un  coustel  en  pkiseurs 
liens  ;  si  que  par  celle  enniseure  giettent 
l'encens.  (Liv.  de  Marc  Pol,  cxc,  Pauthier.) 

lUec  il  Irova  Venchiseure  de  la  bosse. 
(L.  DE  Premierf.,  Decam.,  Richel.  129, 
f  153  vo.) 

Puis  le  pourfens  (le  cerf)  par  dessus  la 
jambe  tout  au  long,  depuis  ton  encisure 
jusques  a  la  hampe.  {Modus,  f"  21  v», 
Blaze.) 

Et  le  doit  pourfendre  ou  la  pointe  du 
coustel  par  dessus  la  jambe  tout  au  long, 
depuis  son  enciseure  jusques  a  la  hampe 
on  poitrine.  {Le  bon  Varletde  chiens,  p.  40, 
Jouaust.) 

ENCiTEJiENT,  encMU,  s.  m.,  action 
d'inciter  : 

Perrece  si  fait  molt  de  maus;  car  ele 
esveille  les  enchitemens  des  visces.  (Li  Ars 
d'Amour,  II,  51,  Petit.) 

ENCizELÉ,  -  elle,  ensizelé,  part,  passé, 
orné  de  ciselures  ; 


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ENC 


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105 


D'argent  (ioni  et  cnsizelê.  (1360,  Invent, 
du  D.  d'Anjou,  Laborde.) 

Deux  flncnns  d'arsent,  dorez,  en  façon 
de  rozes  demy  encizellees  a  iinij  esniail  de 
Nosire  Seianeiir  qui  s'iippariit  a  la  Mapda- 
lene.  (1380,  Jnv.  de  Charles  V,  1284,  La- 
barte.) 

Une  autre  petite  coupe  dont  le  pié  est 
cizellé  et  U'hinnap  plain  pardehors  et  en- 
cizellé  par  dedans.  (6  mars  1383,  Compt. 
du  R.  René,  p.  192,  Lecoy.) 

ENCLAïKciR,  voir  En'clarcir. 

EXcLARCiK,  anclarsiet,  part,  passé, 
éclairci,  écl.iiré,  au  propre  et  au  flg.  : 

Se  pprt  Gir.  ne  Ge.  Ion  seoeit 
Jamais  mon  cner  ne  verrai  anclaraift. 
(Les  Loh.,  Richel.   162-2,  f°  188  v».) 

r.NCLARCiUj  -  sir,  enclaircir.  enclersir, 
ancl-,  verbe. 

—  Act.,  éclairer,  éclaircir  : 

Fiçons  dont  nos  oils  en  no  propre  nature 
ki  a  vraie  lumière,  et  iloiit  nos  enclnrcira 
li  soleus  de  nostre  entendement.  {Li  Ars 
d'Amour,  II,  311,  Petit.) 

Ainsi  en  avient  il  au  cbanieleon  :  caries 
parties  semblables  a  la  couleur  attirent  a 
soi  l'humeur  aqneus  et  clair,  dont  les 
autres  couleurs  sont  enclairciex.  (Le  Blanc, 
Trad.  de  Cardan,  ("  201  v»,  éd.  1336.) 

—  Fig.,  faire  briller  la  joie,  la  consola- 
tion dans  : 

Serenet  et  auienet,  enrUircit  et  embellit. 
(Gloss.  de  Nerk.  ms.  Bruyes,  Scbeler,  Lex., 
p.  91.)  Var.,  endersilh. 

Et  plus  enbelist  et  enclarsit  mon  cuer  et 
enlumine.  {L'Orloge  de  sapience,  Maz.  1134, 
1.  I,  cil.  8.) 

—  Fig.,  expliquer,  débrouiller  : 

Cest  mot,  succession,  emporte  tout,  et 
enclarcist  ladicte  renonciation.  {Coût,  de 
Berry,  p.  303.  LaTbaumassière.) 

—  Neutr.,  s'éclaircir  : 

Vit  le  tempz  embelir  et  enclarsir.  (S. 
Graal,  Richel.  2433,  l'"  129  r».) 

En  cest  tens  suntli  jur  e  la  nuit  d'une 
lonpur  ovels,  li  cors  d'ome  encla[r]cist, 
l'air  enbelist  ..  Secr.  d'i4riS(.,  Richel.  517, 
f»  131=.) 

ENCLARiR,  V.  a.,  rendre  brillant,  illus- 
trer: 

Ances  a  si  le  nin  s'amie 
EaluniiDë  et  cticlari... 
(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ras.  Bruï-.r'lOO''.) 

ENCL.ARSiR,  voir  Enclaiicir. 

ENCLASTRE,   VOlr  ENCLOISTRE. 

ïTNCLAVEMENT,  S.  m.,  enclave  : 
Ouquel  lieu  viudrent  pareillement  ledit 
duc  de  Brabaul  et  la  dauie  de  Haycnau 
etPhelippe  de  Bourgonpne,  conie  deChar- 
rolois,  et  nobles  et  [jrelalz,  avecques  ceulx 
de  Gand  et  autres  bonnes  villes  de  toute 
la  conté  de  Flandres,  des  appartenances 
et  enclavemens.  (Monstrelet,  Cliron.,  1, 
137,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ENCLAVENERox,  S.  m.,  cheville  : 
Plancque  et   seuiilet   portant  doumielle 
et  chanfrain,  y  compris   .xxci.   enciavene- 
rons.  (1310,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 


ENCLAVEURE.  -  vuve,  S.  f.,  enclave  : 

Respondenl  que  la  terre  de  la  tombe 
n'est  point  enclavée  et...  ainsi  ne  venra 
pas  en  Venclavctire.  ^1398,  Gravas  jours  de 
Troyes,  Arch.  X  1>  9183,  f°  26  v°.) 

Pais  d'Aucerrois  et  Tonnerrois  et  encla- 
ticî/re.s  d'icenl.x.  (Saortt  1436,  Décl.du  D.rte 
Bourg.,  Cart.  de  S.  Germ.,  ms.  Au.xerre 
140.) 

Les  nobles  et  bonnes  villes  de  tonte  la 
conté  d'Artois,  et  aveequesles  ressors  et 
enrtnveures  dicelles. (Monstrelet, Cftron., 
I,  137,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Consnoistre  de  tous  cas  rovaulx  et  anl- 
tres  choses  procedans  des  bailla<;es,  pays, 
lieux  et  enclacures  dessusdiz.  (Id.,  ib.,  II, 
187.) 

Quant  a  l'agencement,  les  uns  ont  Ven- 
clavenre  et  queue  du  fer  avec  son  arrest 
plentee  dans  l'ente  ou  haste  du  bois.  (Da- 
lesch.,  Chir.,  p.  347,  éd.  1370.) 

—  Droit  de  passage  pour  aller  à  une 
enclave  : 

Vues,  egouts,  cloaques,  entrées,  issues 
et  enclaveures,  et  autres  droits  de  servi- 
tude, ne  s'ajquerent  par  longue  jouis- 
sance. (CoMt.  lie  Calais,  clxxii,  Nouv. 
Coût,  gén.,  I,  12\) 

—  Enchaînement,  état  réel  des  choses 
dans  leur  rapport  de  cause  à  effet  : 

A  la  iîn  que  par  celuy  on  peust  savoir 
la  vérité  et  Venclavnre  de  leur  convenant. 
(Frciss.,  Chron.,  XIV,  230,  Kerv.) 

ExcLAviERE,  S.  f.,  enclave  : 

Le  duc  avoit  ja  aulcunes  difficultés  pen- 
dans  en  question  entre  le  roy  et  ly,  tou- 
chant enclavieres  de  terres  el  de  seigneu- 
ries. (G.  Chastell..  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  III,  44,  Buchon.) 

EXCLAviNNÉ,  adj.,  recouvert  d'un  cla- 
vain,  d'un  plastron,  d'un  matelas  de  cui- 
rasse : 

Cote  ot  mnull  bonne,  plus  bêle  ne  verrez, 
D'un  drap  tnutynde  qni   fu  a  or  frezez 
A  .1.  lyoa  vermeil  enclaimné. 

(Gajrfon,  GiSS,  A.  P.) 

EXCLEXCQ,  voir  Esclenc. 

ENCLEXGEMEXT,  VOir  E.XCLI.NEMENT. 

ENCLEnsni,  voir  E.nxlarcir. 

ENCLEVE,  S.  L  ? 

El  saint  Bon  on  l'en  fiert  enclrve. 
(1270,  ErjUs.  cl  moiiast.  de  Pari:,,  Bordier,  p.  21.) 

L'éditeur  écrit  en  cleve,  qui  n'est  pas 
plus  clair. 

EXCLIGXER,  voir  ENCLIiNER. 

ENCLiGNiER,  v.  a.,  fouiUer,  examiner: 

La  maison  ont  bien  enctif/uiec, 
One  lor  oil  inles  p:irz  voloient. 
(De  llaimel  et  de  Barat.  Richel.  191j2,  f»  52  ï°.) 

1.  ENCLIN,  -yn,  S.  m.,  inclination; 
action  de  saluer  en  s'incllnant  : 

Cil  l'en  mercient  et  font  parfont  enclin. 

(Les  l.nh.,  ms.  Berne  113,  f  IT;  ms.  Montp., 

1»  'M'.) 
Gentilz  homs  estes,  chascun  d'ans  li  a  dit  ; 
Helvis  l'oi,  chascun  list  .i.  enclin. 

(II,.,  Ars.  3U3,  i"  12'.) 


Il  lo  salnenl,  si  li  firent  enclin. 

(III.,  Vat.  Urb    373,  f  19=.) 
Les  îjnnz  enclins  et  les  sainz. 
(G.  DE  CoiNCt.  Mil .,    ms.  ."^oiss,,  f°  30».) 
.S'un  vilain  fait  nne  arroupie 
On  an  enclin  devant  s'ynini;e... 

(th..  ih  ,  l'on'.) 
Anbcris  l'oit,  si  l'en  n  f.lit  enclin. 

(Auii.  le  ni'urg..  p.  120,  Tobler.) 
Si  prist  cnnjîîet  de  Bnliin, 
Et  Dlarol  me  fisl  enclin 
De  mer  fin. 
(1.  DE  Cambrai,  Bartsch,  Itom.  et  past..  III, 
48,73.) 

Si  li  foit  bel  enclin. 

(Rnin.  d'AsprcmonI,  Romv.,  p.  8.) 

Enclijn  de  moyne. 
{Prov.  dcl  rilain,  Bnl.  Mus.  Arundel  229,  F  303.) 

r.eu'lues  et  nnnnains.  Filles  Dien  el  Béguines, 
Font  mains  diiers  enclins  en  plolant  !enr>i  eschines. 

(Dtl  des  Mais,  Jub.,  Ntnir.  Rc,  1,  185.) 
.lordain  vint  a  Karlnn,  et  parfont  l'enelina. 
Et  aprez  rel  enclin  te  conKict  deuiamla. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  31  H,  f"  189  r».) 

Lui  lit  un  grant  eviiin.  {l.iv.  de  la  Conq. 
de  la  Marée,  p.  371,  Buihon.) 

Envers  .Ihesus  oit  feit  nn  biel  enclins. 

{PaMon.   Itoiuv..  p.  2fi.'> 

Puis  iront  avec  liiunilité  devant  le  con- 
fesseur, liiy  feront  un  enclin  fort  b.is,  les 
mains  jointes,  et  les  yeux  en  terre.  (Fa.  DE 
Sal.,  Directuir.,  art.  xi.) 

—  Disposition  : 

Je  feray  pour  conclusion  cette  remarque, 
qui  ne  desplaira,  conme  j'espère,  a  ceux 
qui  sont  touchez  d'un  nuillfur  enclin  en- 
vers l'Eglise  culholique.  (l'ASQ.,  Rich.,  ni, 
2.) 

2.  ENCLIN,  fliic//»,,  ailj.,  incliné,  baissé, 
bas,  qui  penche,  qui  s'incline  : 

Li  cmpereres  en  tnt  snn  chicf  enclin. 

asol..   139,  Muller.) 
Demain  veres  les  grans  rôles  venir. 
Les  grans  coupajines  sor  les  hianies  enclins. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113.  f°  i'i'.') 
Fromons  les  voit,  si  tint  le  cliicf  enclin. 
(Car.  te  Loh.,  2'chans.,  v,  p.   148.  P.  Paris.) 
Lors  sospire  don  cuer,  la  chiere  Unlancline. 
(1.  Boi>.,  Sa.v..  CXLV,  iMicliel.) 

S(l  Oert  amnnt  al  belme  enclin. 

(Slorl  du  roi  Cormond,  18:i,  Schcler.) 
El  vint  .«or  frain  le  heaiune  enclin 
Por  miex  mettre  Or.-nil  a  ■lei-iin. 
(IlnoN  DE  SIert,  Toinoiement  de  l'Antechrisl, p.iS, 
Tarbé.) 

Tint  lou  chief  anclin.  (Lancelot,  Richel. 
734,  f»  21>.) 

Devant  li  me  vois  enclin  mell'e. 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  de  la  fille  du  roy  de  Hongrie, 
Th.  fr.  au  m.  d.,  p.  508.) 
Et  n'y  avoit  celuy  des  saintz  Thebeiens 
qui  ne  se  presenlasl  le  chef  enclin  pour 
fouflrir  la  mort.  (Iîoucuaru,  Chron.  de 
Brel.,  f»  23",  éd.  i532.) 

Et  semble  le  créateur  nous  avoir  donné 
celle  forme  droicte  que  u.uis  avons,  tout 
ex|ires  pour  plus  facileni>nl  re;;iuiler  au 
citi,  laissant  lu  plusiuiit  des  autres  bestes 
courbes  et  enclines  a  la  terre.  (.\Ikl.  DE 
Painct  Gelays,  OEuv  ,  m,  208,  Bibl.  elz.) 

—  Renversé  par  terre  : 

Parmi  son  hiiume  va  ferir  llnseetin. 
Que  Hors  et  pieres  en  lait  avnl  anclin. 
(Les  Loh.,  r.icbel.  IG  2,  f  157  V.) 

14 


d06 


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ENC 


ENC 


—  Triste  : 

N'osent  parler  por  la  roine 

Qne  tant  voient  morne  et  encline. 

(Parlon.,  5089,  Crapelel.) 

—  Soumis,  assujetti  : 

0  loi  .XX.  mille  Tnrs  qn'a  lai  furent  enclin. 

(CheiK  au  cyi/ne,  '30%,  Reiff.) 

Femme  aveit  bêle  a  celé  feis, 
La  fille  al  rei  Malathlin 
A  ki  Mithe  esteit  enclin. 

(Conq.  of  Irel.,  11,  Michel.) 
An  roi  fit  la  cilé  encline. 
(Siège  dcjerm..  Brit.   Mus.  addit.  15606,  f°  fi^) 

Onqups  ne  fut  rois  plus  doté 

Ke  fu  cesl  rei  de  ses  vaisins, 

Trestuz  les  fist  vers  soi  enclins. 
(G.  Gaimau,  Chron  ,  ap.  Michel,  Chr.  ani/l.-n., 
I,  49.) 

La  terre  avomes  encline. 

Dunt  ne  savoms  le  noum  dire. 

Ne  si  nnqes  avoit  sire. 
(Des  Graunz  jaianz,  Jnb.,  Nouv.  Bec,  II,  365.) 

—  S.  m.,  sujet,  vassal  : 

ftne  dans  Gaillanmes  tient  tel  terre  de  mi 
Por  qu'il  doit  estre  mes  hom  et  mes  enclins. 
(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  Hî'.) 

ENCLiNABLE,  adj.,  enclin,  disposé  : 

Ainsiue  otroi  ge  destinée. 
Que  ce  soit  tlisposicion 
Sous  la  predestinacion 
Ajoustee  as  choses  raovables, 
Selonc  ce  qn'el  sunt  enclinables, 

'Rase,  l'/740,  Méou.) 
Com  les  bercliiers  soient  plus  enclinables 
a  entendre  par  resons   que   par  antoritez. 
{Evastet  Blag.,  Richel.  24402,  f"  52  v.) 

—  Qui  prête  l'oreille  : 

La  pieté  des  .ini.  tribuns  et  l'engin  de 
Ortensius  qui  lu  tant  enclinable  a  leur 
justes  prières  furent  moult  agréables  aus 
pères  et  au  plèbe.  (Bersuibe,  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  f°81''.) 

ENCLINANCE,  S.  f.,  Inclination,  pen- 
chant : 

Et  parce  apert  ke  ceste  enclinance  natu- 
rele  suppose  k'amour  par  amours  est  faite. 
(Li  Ars  d'Amour,  11,  150.  Petit.) 

Venclinance  de  malle  a  femiele.  (Fb.,  I, 
168.) 

ENCLiNANT,  adj.,  enclin,  disposé  : 

Me  promet  le  grant  foison 
De  graus  déduis  dont  je  sni  desirans  ; 
Bien  i  doi  estre  encUnans 
Et  faire  chanson. 
(Chans.,  ras.  Montp.  H  196,  f°  364  t«.) 

ENCLiNAT,  enclenat,  s.  m.,  enclume: 
Omnes  opperantes  ad   martellum   supra 

incudam  seu  enclinaz.   (1368,  Plaid  gen. 

de  Lausanne,  Doc.  de  la  Suisse  rom.,  VII, 

360.)  Commentaire  :  enclenaz. 

BNCLiNEE,  s.  f.,  Inclination,  action  de 
saluer  en  s'inclinant  : 

Lors  regarda  le  ciel  et  fist  Dien  enclinee. 

{Cher,  au  cijgne,  20891,  Reifl.) 

Se  gent  vont  contre  luy  et  sy  font  enclinee. 

(U.,  12670.) 

Borguignon  l'oient,  si  11  font  enclinee. 

(ÀumonI  et  Agrav.,  Richel.  2495,  f°  118  v».) 

A  Ini  s'en  sont  venuz,  se  11  font  enclinee. 

(Ihsi.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  .S144,  P»  152  r».) 


A  le  pucelle  fist  une  douche  enclinee. 

(B    de  Set.,  ni,  543,  Bocca.) 

Et  quant  Gaufrois  le  voit,   si  li  fist  enclinee. 

(li.,  I,  476.) 

Qnant  Bertran  le  choisi,  si  li  &st  enclinee. 

(Cuv.,  du  Guesclin,  424,  Charrière.) 

1.  ENCLiNEMENT,  adv.,  en  inclinant, 
obliquement  : 

Oh\iqne,  enclinemeni.  {Gloss.  de  Couches.) 

2.  ENCLiNEMENT,  euclengement,  s.  m., 
action  de  s'incliner  : 

Que  est  la  pensé  del  juste  se  li  arche 
non  del  Testament  ki  s'encliuet  cant  li 
boef  ki  la  portent  scancilhent  ?  Car  a  la  foiz 
mimes  cil  ki  bien  est  desor  les  altres,  cant 
la  confusion  des  sogez  poples  lo  hurtet, 
soi  commuet  solement  del  amor  al  des- 
cendement  de  pieleit.  Mais  eu  ce  ke  li 
sage  piement  fout,  quident  li  mal  sage 
Venclengement  de  force  estre  trebuchè- 
ment.  (Job,  Ler.  de  Lincy,  p.  475.) 

—  Action  de  saluer  en  s'inclinant  : 

Si  lit  le  chevalier  un  enctinement ,  et 
puis  se  présenta  devant  les  juges.  (0.  de 
LA  Marche,  Mém.,  11,  4,  Michaud.) 

—  Fig.,  inclination  : 
C'est  naturex  enclinemens. 

(Rose,  5794,  Méon.) 
Enclinement,  pronitas.   (Gluss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

Faire  ne  se  peult  aullrement, 
Dienl  ilz,  car  rnclinement 
INalure  donne  a  pf'chié  faire. 
(I.EFiiANC,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f  64°.) 

ENCLiNEu,  -  yner,  -  ignei;  and.,  verbe. 

—  Act.,  abaisser  : 

Et  sera  corbee  et  anclinee  la  hautesce 
des  hommes.  (Ms.  Ars.  52U1,  p.  336».) 

—  Réfl.,  baisser  : 

Le  jour  s'enclinant  desja.  {Sexte  J.  Fron- 
tin.  II,  1,  ms.  Luiv.  1,  1.  1,  107.) 

—  Se  soumettre  : 

D'amors  sospris  m'en  vais  vers  la  tonsete 
Et  se  li  dix  :  Aineis  moy,  suer  doncete, 

A  vos  m' enclin, 

Lotaul  amin  entPrin 
Aureis  en  moy,  suer  doucete. 

(F'asior.,  Belle  Aelis,  ms.  Berne  389.) 

—  Fig.,  condescendre,  acquiescer  : 

Li  rois  s'enclina  a  celle  prière.  (Froiss., 
Chron.,  11,  351,  Luce,  ms.  Rome,  f»  78.) 

—  Neutr.,  baisser  : 

Jai  estoit  li  jors  endigneiz.  (S.  Bkrn., 
Serm.,  Richel.  24768,  f»  5  r».) 

—  Pencher,  tendre  : 

Le  roy  des  Parthes  estoit  en  double  de 
se  resouldre  en  quelle  part  il  debvoit  plus- 
tost  encliner.  (Amyot,  Vies,  Lucullus.) 

Et  encore  au  commencement  du  xvii" 
siècle  : 

Tes  mutineries  n'endinent  qu'ata  cheute. 
(1622,  la  grande  Division  arrivée  entre  les 
femmes  et  les  filles  de  Montpellier,  Variét. 
hist.  et  ait.,  t.  Vil.) 

—  Condescendre,  acquiescer  : 
EncUnans  as  supplications  et  prières  des 

parties.   (1313,  Sent,   du  bailli  d'Amiens, 
Ab.  du  Gard,  Arch.  Somme.) 


En  inclinant  a  la  dicte  requeste.  (1382, 
Prieuré  S.  Samson,  Arch.  Loiret.) 

—  Se  diriger  vers  : 

Nous,  ballis  dessus  nommes,  enclinas- 
mes  et  alasmes  es  lieus  dessus  diz.  (1308, 
Arch.  JJ  40,  f»  55  r-.) 

—  Act.,  saluer  : 

Li  reis  païens  parfundement  Venclinet, 

{Hol.,  974,  MuUer.) 

Et  un  des  bues  ki  la  fu  pasturant 
Vous  enclina  parfont  et  douchement. 

(Raimb.,  Ogier,  10965,  Barrois.) 

L'eniperere  le  baise,  et  li  valles  Y  encline. 

(J.  Bon.,  Sac,  lxxiv,  Michel.) 

L'amirail  humblement  encline. 
(Flaire  et  Blanceflor,  1°  vers.,  2808,  du  Méiil.) 
Ou  que  il  voit  Guion,  parfont  l's  encline. 

(Gui  de  Bourg.,  27fi2,  A.  P.) 

Et  qnant  Guis  l'entandi,  forment  l'an  enclina. 
(Ib.,  2219.) 

Corloisement  le  roi  salue 
Et  les  barons  et  la  reine 
Et  desq'en  terre  les  encline. 

(Dolop.,  6514,  Bibl.  eh.) 
Si  no  le  salue  a'encbjne. 
(Sarrazin,   Rom.  de   FFam,   ap.  Michel,  Flisl.  des 
ducs  de  Norm.,  p.  326.) 
Il  voit  enmi   lieu   de  la   carole   .i.  molt 
biau  pin,  et  a  cel  pin  pendoit  .i.  escu,  et 
tout  cil  de  la  carole  enclinoient   chel   escu 
quant  il  encontre  venoient  tout  ausi  come 
il  feissent  .i.  cors  saint.  (Artur,   ms.  Gre- 
noble 378,  f  71''.) 

Li  abes  Venclina  et  li  dist....  (Li  Contes 
dou  roi  Coustanl  l'Emper.,  Nouv,  fr.  du 
XIII»  s.,  p.  13) 

D'iex  D  del  clef  ['encline  adies. 
(Jacq.    d'Amiens,  Art.    d'Am.,  ms.  Dresde,  1091, 
Kôrting.) 

Messe  oient  la,  le  saint  enclinent. 

(GuiART,  Roij.  lign.,  jOlS,  Buchon.) 

Mesîre  Durmars  al  partir 
IVe  se  pot  de  plorer  tenir. 
Plus  de  cent  fois  le  lieu  encline. 

(Durm.  le  Gai.,  5195,  Stengel.) 
Pois  viennent  a  Doonj  si  Vont  bel  salufi. 
Comme  leur  droit  sepnor  bonnement  encline. 

{Doon  de  Mnience,  597^,  A.  P.) 

—  Neutr.,  s'incliner  profondément,  sa- 


Li  menus  pueple  a  eulz  encline. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f»  78'.) 
Bien  quidoit  tôt  li  monde  li  devoit  encliner. 

(Desir.  de  Rome,  84,  Groeber.) 
Si  n'i    ot   onques  celui  n'enclignest  a  la 
baniere.    (Hist.    de   Joseph,    Richel.   2485, 
f  •  204  r».) 

—  Encline,  part,  passé,  qui  penche  : 
Et  tost  chiet  on  en  ce  a  quoi  naturement 

on  est  encline.   {Li  Ars  d'Amour,  I,   167, 

Petit.) 

ENCLiNEUS,  adj.,  enclin,  disposé  : 
Et  Nostres  Sires,  qui  savoit 
Que  fragilitei  d'omrae  estoit 
Trop  mauveîse  et  trop  périlleuse 
Et  a  pechié  trop  enclineuse — 

{Rom.  du  S.  Graal,  179,  Michel.) 

ENCLiNouER,  S.  m.,  la  miséricorde,  le 
support  en  forme  de  cul-de-lampe  pra- 
tiqué dans  une  stalle  de  chœur,  au-des- 
sous du  siège,  et  se  relevant  avec  lui  : 


ENC 


ENC 


ENG 


107 


EncUnouer,  incliuatoriura.  {Gtoss.  gall.- 
lal.,  Richel.  1.  7684.) 

ENCLOANT,  euclowant,  s.  m.,  enclos  : 

Mais  li  acille  ne  doit  mi  estre  enclqivanz 

de  Decessiteit,  inaix  maisimz   de  paix.  (Li 

Espistle  saint  Bernard   a  Monl  Deu,  tas. 

Verdun  72,  f»  16  v.) 

ENCLOEMENT,  S.  iH.,  coutenu,  sens 
caché  : 

Les  peres  l'ot,  mes  n'entent  mie 

Que  la  parole  seuefie, 

CuiJe  que  le  die  por  bien. 

Monlt  le  loe,  mais  ne  set  rien 

Que  celle  enclôt  a   la  parole 

Mirra  qui  set  Yenclofiiient 

N'ose  son  père  reginier  ; 

Ouanl  de  pttié  le  vit  plorer. 

De  son  meiïet  se  tient  curpable. 

(Fa»;.  d'Ov.,  Ars.  5069,  1°  131^.) 
Lors  Myrra  qui  de  pylié  ouyt  son  père 
parler  entendit  V encloerhent  de  ses  paroles; 
si  ne  l'osa  plus  regarder,  et  se  tint  de  son 
meffaict  eoulpalile.  (C.  .Mansion,  Bihlioth. 
des  Poet.  de  melam.,  f'  106  v»,  éd.  1493.) 

ENCLOER.v.a.,  attacher  avec  desclous: 

Les  mains  li  lient  par  devant. 
A  corroies  en  sont  nouées 
En  .1.  baston  bien  encloees. 
(Geff.,  .VII.  est.  du  monde, Richel.  1526,f»103''.) 

—  Eiicloé,  part,  passé,  garni  de  clous, 
ferré  : 

Des  bastons  encioes. 
(LesPass.  du  roi  Jhesu,  Ars.  5201,  p.  lîi"».) 

ENCLOEi'R,  encloour,  encloueur,  s.  m., 
celui  qui  ferme  d'une  clôture  ; 

Inclusor,  qui  puclost,  encloeur.  (Catholi- 
con,  Richel.  1.  17881.) 

Inclusor,  inclusorius,  encfoottr.  (Gloss.de 
Salins.) 

Inclusor,  cris,  encloueur,  celui  qui  clôt. 
(Voc.  lat.-fr..  1487.) 

ENCLOISTRE,  aiicloislre,  encloystre,  en- 
closlre,  enclastre,  eiiclatre,  s.  m.,  enclos, 
lieu  fermé.ce  qui  sert  à  fermer  : 

De  treis  altres  murs  fud  li  temples  avi- 
runez,  e  après  chescuu  devers  le  temple 
ert  uns  apenliz  cume  enc.loistres  sur  co- 
lumpnes  levez.  {Rois,  p.  281,  Ler.  de 
Lincy.) 

Ja  meismes  les  enclostres  de  la  char 
trespassoil  par  contemplation.  {Dial.  St 
Grey.,  p.  o,  Foersler.) 

E  dient  que  cpo  ne  puet  estre 
Que  Den  volsist  de  femme  oestre 
Ne  qne  il  tant  s'uiuiliast 
Qu'eu  tel  encloistre  se  musçast. 
(Joies  Nostre  Dame,  Hicliel.   19523,  «"89.) 
Chapel  fonnt  lever,  encloyslre  carpenter. 
(Chron.  de  P.  Langtoft,  ap.  Michel,  Chr.  angl.- 
norm-,  1,  lit.) 

Une  caiere  a  enclastre  bien  viese.  (1424, 
Bouai,  ap.  Mannier,  Commanderies,  p.  683.) 

—  Enclos  d'un  monaslére,  le  mon'astère 
même  : 

Dedanz  Vencloistre  s'est  U  abes  assis. 

(A/or/  de  Garni.  20,  du  Méril.) 
Si  funt  processiun  deJenz  en  cel  encloistre. 

(Charlemagne,  821,  Koschwilj.) 
Les  encloistres,  les  religions, 
Les  saintei"  habitations 
Des  evesquiez. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  835,  Michel.) 


Ivre  s'en  eissi  del  celier 
Par  Venclois/re  vers  le  raostier. 
(Adgaii,  Mir.  de  N.-D.,  Brit.  Mus.,  Egerton  61Î, 
f»  14^) 

En  encloistre  ou  on  crient  luxure. 
(Thib.  de  Marlt,  Vers  sur  la  mort,  xxxi,  Cra- 
pelet.) 

Et  cascnos  s'en  ala  fuiaot 
En  Venctoslre  de  maintenant. 

(MousK.,  Cftron.,  1102,  Reiff.) 
Par  offecines  et  par  ancloislres 
f.nnrda  pur  tout  et  sus  et  jus. 
(Don  Tumtienr,  Richel.  1801,  f"   U2  v".) 

En  Vencloslre  Saint  Amé.  (1264,  Acte  dev. 
les  échev.,  Arch.  mun.  Douai.) 

Dedens  Vencloistre  estoit  une  voie  ou 
estoit  li  sepulcrez  saint  Jeroime.  {Cont.  de 
G.  de  Tyr,  ch.  xi,  var.,  Hist.  des  crois.) 

Hors  des  pareys  del  muster  et  del  en- 
cloystre entur.  (Chron.  d'Angl.,  ms.  Bar- 
beriui,  f»  36  r».) 

A  celle  court  ot  bien  li  roys  vi°  cheva- 
liers seans  en  salle  et  en  l'enclostre  (de  la 
maison  des  frères  Mineurs).  (Froiss., 
Chron.,  Il,  115,  Kerv.) 

L'église  Saincte  Wandrut,  qui  est  église 
de  damoiselles  d'eneloistre.  (Mathieu  n'Es- 
COUCHY,  Chron.,  1,  347,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  .Sans  nul  encloistre,  sans  respecter 
nul  enclos,  sans  que  rien  n'arrête  : 

Se  Panalois  se  sont  compris 
De  gaster  le  roial  pourpris 
Tout  a  bandou  sans  tml  enclastre 
En  defoulaut  joncs  et  mentastre. 

(Pasioralet,  ms.  Brux.,  f°  48  r°.) 

—  Compartiment  : 

Ung  dressoir  a  ciel  a  deux  enclatres. 
(1521.  Inv.  de  Franchois  de  Meleun,  Société 
des  Ant.  de  Morinie,  102'  liv.,  1877.) 

ENCLOisTREMENT,  S.  m.,  actiou  de 
cloîtrer  : 

Ces  deux  cncloistremens  firent  mal  vou- 
loir les  moynes  ;>  Bourdeaux,  et  mesdire 
d'eux.  (Chron.  bordelaise,  ii,  126,  J.Delpit.) 

ENCLORE  (s'),  V.  réfl..  S'engager  : 

Allas  I  cum  laidement  s'encloent 
Dedenz  si  pesme  traisun  ! 

(Ben.,  D.  de  Norm-,  II,  660,  Michel.) 

ENCLOS,  enclouz,  adj.,  inclus  : 
Ainssint  monte  li  premiers  mois  encloses 

les  armeures,  18  liv.  par.  (1314,   Ord.,  xi, 

429.) 

Compris   et  enclouz  les   salaires  et  des- 

pens  des  hommes...   (1522,  Trav.  exécutés 

d  Brou,  ap.  Baux,  Hist.  de  l'Eglise  de  Brou, 

2»  éd.,  p.  420.) 

Cf.  Enclus. 

1.  EXCLOSE,  eselose,  s.  f.,  cercle  dans 
lequel  on  enveloppe  ; 

Les  .T.  batailles  ont  estroites  ; 
We  portent  p.as  lor  lances  droites 
Ne  de  droit  front  ne  s'encontrerent, 
Mi'S  tôt  par  sens  les  encontrereot 
Tant  c'une  enclose  lor  ont  faite 
Don  de  maint  cors  ont  l'arme  traite. 

Ulhts,  Ars.  3312,  f»  100\) 
Deci  a  euls  resne  ne  tienent, 
A  une  enclose  les  sorpreunent. 

Ub.,  f  104''.) 

A  une  eselose  les  souprendent. 
(Var.  indiquée  dans  la  copie  de  Ste-Pal.) 


Saiutonge,  enclouse,  enclos. 

2.  ENCLOSE,  s.  f.,  recluse^  nonne  : 
Tous  les  collèges  et  religieux  de  la  dite 
ville^  tant  de  chanoines  comme  de  moines, 
de  mendians  et  de  encloses.   (Gr.  Chr.  de 
Fr.,  Chari.  V,  cv,  P.  Paris.) 

Cf.  Enclus  et  Enclusk. 

ENCLOSEMENT,  adv.,   inclusivement  : 
Lequel    temps    l'église     représente    de 
l'advent  jusques  a    la   nativité  Nostre  Sei- 
gneur enclosement.   (Légende   dorée,   Maz. 
1333,  f»  15''.) 

Jusques  en  le  fin  du  mois  de  février  der- 
rain  passé  enclosement.  (Accord  passé  entre 
l'échevinage  d'Amiens  et  l'Evéque,  ap.  A. 
Thierry,  Monum.  de  l'hist.  du  tiers  état,  I, 
727.) 

ENCLOSEL,  encloziel,  s.  ni.,  dimin. 
d'enclos  : 

Le  quemin  de  Vencloziel.  (1555,  Lille,ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENCLOSEURE,  -  ure,  s.  f.,  enclos,  en- 
ceinte, clôture  : 

Saciez  bien  qu'il  voroit  estre  a  son  enchsure. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3144,  f  254  r".) 

Nus  ne  gete  ordure  dedens  les  enclosures 
des  masieres  de  le  vile.  (1270,  Beg.  aux 
bans,  Arch.  S. -Orner  AB  xvili,  16,  ni>138.) 

Si  devons  livrer  le  manoir...  bien  rete- 
nu de  couverture  et  d'enclosure.  (1318, 
Arch.  JJ  56,  f»  219  r°.) 

Il  rentra  dedans  Vencloseure  as  sains 
arbres.  {Estories  Rogier,  Richel.  20125, 
f"  247''.) 

Mercnrius,  cedist  ii  escriptnre. 

Trouva  premier 
La  belle  flonr  que  j'aim  onltre  mesure  ; 
Car  en  menant  son  beslail  en  pasture. 
Il  s'embati  dessus  la  sépulture 
De  Cephey,  de  quoy  je  vous  figure  ; 
Et  la  cuesi  dedens  Vencloseure 
La  doulce  flour  dont  je  fai  si  grant  cure. 
(Froiss.,  la  Flour  de  la  manjhente.  Ricbel.  830, 
f  72»  ;  Scheler,  v.  87.) 

—  Terme  de  droit  féodal  : 

Enclosure  est,  si  les  terres  ou  les  tene- 
ments  sont  issent  encloses  que  le  seignior 
ne  poyt  vener  deius  les  terres  ou  tene- 
ments  pur  distreyne.  (Littl.,  Instit.,  237, 
Houard.) 

ENCLOsiN,  s.  m.,  petite  clôture  : 

.XVL  piez  d  aisselle  de  blancq  bos  pour 
un  enclosin  au  devant  de  l'orloge.  (1419, 
Trav. pour  lebeffr.  de  i}etft«jie,ap.LaFons, 
Art.  du  Nord,  p.  103.) 

ENCLOSTHE,  voir  Encloisïrk. 

ENCLOSTURE,  encloture,  englouture,  s. 
f.,  enclos,  enceinte,  clôture  : 

Et  Tout  souvent  par  Venclosture 
Ki  molt  estoit  laide  et  oscure, 
K'il  sont  venu  a  une  goufe 
U  chascuns  son  nés  i  estoupe; 
Tonte  Venglouture  empuoit 
De  la  fumée  k'en  issoit. 
(De  S.  Jehan  Pauhi,  Richel.  1S53.  f  423  t".) 

Les  enclostures  de  la  cervele.  (Secr.  d'A- 
rist.,  Richel.  571,  f  130*.) 

Lesquels  sont  teuanz  au  uianoirde  ladite 
église  et  en  Vencloture  d'icelui  manoir. 
(1344,  Arch.  JJ  75,  1°  103  v».) 


108 


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Le  coniipstnble  de  France  faisoit  ouvrer 
et  cliarpcnter  en  Bretai^me  Venclostuie 
d'une  ville  et  lout  de  liojs  prant  et  pros 
pour  apseioir  en  Angleterre  on  il  leur  plai- 
roit  quant  ilz  auroieut  prinse  terre  pour 
les  seigneurs  louier  et  retraire.  (FROIbS., 
Chroit.,  Riihel.  2ii4.ï,  f»  126».) 

L'abbeesse  et  eouvenlde  l'ealise  du  Pa" 
raclit  tiennent  aduiorty  soubz  le  roynostre 
sire  leur  esplise  et  abbaye,  jardins,  vingne, 
près,  eaues  et  aulnnis  contenans  .lvi. 
journelx  de  terre,  et  toute  Venclolttre. 
\Denombr.  des  baill.  d'Am.,  Arch.  P  137, 
f»  129  C.) 

Item  a  esté  faict  reparer  au  lieu  de  Soii- 
vigne  uns  beau  logis  neuf,  tous  les  murs 
et  enclostures  avecqucs  les  granges.  (1473, 
Doc.  inedils  sur  Comynes,  p.  187,  Fierville.) 

En  Venr.lolvre  duquel  (temple)  il  entra. 
(FossiîTiEH,  Citron.  Marg.,  ms.Brux. 10510, 
f»  170  r».) 

Au  corps  et  endosture  de  ladite  ville. 
(1498,  Ord.,  xxi,  139.) 

Et  eussent  en  borreur  de  avoir  seuUe- 
meut  regardé  de  loing  le  circuit  et  enclos- 
ture  des  choses  saiuctes,  (Boubgoing,  Bat. 
Jud.,  IV,  17,  éd.  1530.) 

Laissans  leurs  clievaulx  hors  Yenclosture, 
le  gentil  homme  feit  entrer  le  duc  au  jar- 
din parle  petit  huys.  (.Marg.  D'Atia.,Hept., 
Lxx,  Jacob.) 

Apres  que  César  eut  achevé  son  enclos- 
tlire  et  eut  faict  en  sorte  que  on  ne  povoit 
gecter  dardz  dans  la  ville,  tortifia  son 
camp.  (E.  de  Laigue,  Comm.  de  J.  Ces., 
P  17S  r°,  éd.  1539.) 

La  pierreuse  enclosinre 
Qui  remparoit  li-s  naus. 

<Ja»iï.\,  Iliade,  xvi,  éd.  1S7".) 

,1e  me  trouve  en  une  encloslure  de  mu- 
railles, au  dessus  d'une  moutaigne  exposée 
atousventzet  injures  du  ciel.  (Lett.  de 
Marie  Sluart.  à  .M.  de  Muuvissiùre,  6  sept. 
1583.  Labauoff.) 

ENCLOTER,  verbe. 

—  Rdfl  ,  s'enfoncer  dans  un  trou  : 

Les  juineus  en  celle  nois  et  glace  pourrie 
se  tooiUoieut  et  aucune  foys  y  perdoieut 
les  iex,  et  aucune  foys  se  enclotoient  si 
parfondement  qu  il  y  demoroient.  (Ber- 
SUIRE,  T.  L'w.,  ms.  Ste-Geu.,  f  182''.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Qui  veut  avoir  bonne  gareune  de  con- 
uilz,  il  les  doit  cbascier  deux  ou  trois 
lois  la  sepmaiuuc,  elles  faire  encloter,  car 
autrement  ilz  vuident  le  pays.  (Citasse  de 
Gast.  Phebus,  p.  49,  ap.  Ste-Pul.) 

On  trouve  dans  Monet  anclolir,  cnclolir, 
sa  jeter,  se  cacher  dans  son  terrier/ dans 
son  caveau. 

EXCLOTURE,  voir  Enclosture. 

ENCLoucHEn,  V.  3.,  exclter,  pousser  : 
Si  tu  i'encloaclies,  or  si  tu  le  embouches, 
il  te  vauldroyt  mieulx  aller  une  lieue  a 
mes  all'aires.  —  1  ])rompte  one,  as  scolers 
do  truandes,  or  whan  they  tell  Ibem  wliat 
they  bhulde  suy.  Je  eiiclouclie,  prim.  couj. 
If  tliou  prompt  bym  thon  were  better  go 
a  myle  on  myne  errande.  (PalSGR.WE,  Es- 
clairc,  p.  6B7,  Géuin.) 

ENCLOUÉ,  part,  passé,  enclavé  : 
Leurs  héritages  eiic/owez  et  situez  au  fi- 
nage  de  S.  Bris.    (12  jauv.    1393,    Cli-    de 
Ck.  VI,  ap.  Lebeuf,  Hisl.  d'Auxerre,  uouv. 
éd.) 


—  Emprisonné  ; 

J'euz  a  Paris  prison  fort  înliamaine, 
A  Ctiarlres  fuz  rioiicerneiit  eiicloné. 
(Cl.  Marot,  l'oés.,  II,  166,  Cli.  d'Hérlcanlt.) 

ENCI..OUSTUÉ,  part,  passé,  encastré  : 
Lequelle    espine    estoyt    enclouslree   en 

ung  beau  vessel  d'or.  (Cabm-,  Voy.  d'oul- 

tremer,  p.  Si,  La  Grange.) 
Une  grant  pierre  carrée    enclouslree  ou 

mur.  (1d.,  ib.,  y.  10b.) 

ENCLOWANT,  voir  Encloant. 

EXCLOYER,  V.  H.,  devenir  grosse  : 

Le  commun  peuplt;  ciiydoit  qu'elles  (les 

fées)  fussent  fei-s,  et  ne  mourussent  pas,... 

et  qu'elles  encloijoieiU  de  pur  air,  parleurs 

conjurations  et   par    leurs  enchantemens. 

(Perccforest,  vol.  I,  1'°  97'',  éd.  1528.) 

EXCbmiEL,  endumeau,  englemeau,&.m., 
dirain.  d'enclume  : 

Ung  englemeau  et  trois  pondions  barré 
pour  les  bourgeteurs  .Ix*.  (Les  lablelles, 
les  jetons,  les  poinçons,  les  marques,  li-s  en- 
seignes et  les  mesures  des  éclu-vins  et  des 
corps  de  méliers  de  la  ville  de  Lille  aux 
\\\",  xv  et  xvi°  siècles,  Bullet.  du  comité 
de  la  lang.  et  de  l'Iiist.  de  la  France,  111, 
633.) 

Souffre  quand  tii  seras eticluiiicuu 

Et  frappe  quand  seras  inartPau. 
(Gabr.  Meubier,  Seul.,  ap.  Ler.  de  Linc.y,  Prov.) 

—  Fig.,  frapper  sur  les  endumeaus, 
pratiquer  l'amour  : 

Car  je  ne  puis  martel  lever 

Pour  les  excès,  et  pour  l'ardure 

Que  j'ay  eu  de  trop  marteler 

Un  jeune  temps,  prins  m'a  froidure. 

IN'olz  ne  scet  les  maux  que  j'endure, 

ISo  fraper  sur  tes  enclrtmiaux, 

Tant  cora  j'ay  fiit,  doulx  jouvenciaux. 
CE.  Desohamps,  Balade  des  hommes  anciens  regret- 
tans  leur  pouvoir  de  fo-itier  perdu  par   vieillesse, 
Uicbel.  S40.  f"  4S3\) 

EXCLUS,  S.  m.,  reclus  : 

Tôt  sont  encltts  et  herraite. 

I  Vers  de  le  mort,  Richel.  3"5,    f  335''.) 

Cf.  E.NCL0S. 

EXCLUSE,  S.  f.,  couvent  de  reclus  ou 
de  recluses  : 

Elle  donne  a  l'endMse  Nostre  Dame  trois 
sols.  (Août  1328,  Test.,  Arch.  Douai.) 

Le  biel  livre  qui  fu  Venduse  de  nostre 
dame,  le  livre  de  le  Roze  et  le  livre  du 
Trésor  de  science.  (17  août  1382,  Test,  chi- 
rog.,  Arch.  Douai.) 

Cf.  Enclose. 

ENCLUsio.x,  S.  L,  obstruction  : 
Comme  mociou  devant  mausier  attrait 
chalur  a  l'estomach,  ausint  est  ele  après 
mangier  unissante,  car  donc  descent  la 
viande  besquite  as  parties  foreines  del  es- 
lomach,  e  de  ce  naissent  enclusions  e 
autres  maus.  (Secr.  d'xlnsf.,  Richel.  571, 
f  131».) 

ExcocHEURE,  S.  f.,  manière  de  gref- 
fer : 

La  seconde  manière  (d'enter)  est  quand 
deux  ceps  de  vigne  se  touchent  :  car  lors 
il  faut  encocher  de  biais  et  a  mode  de 
pied  de  chèvre  les  deux  sarments  qu'on 
veut  joindre  du  coslé  qu'ils    se  regardent 


l'un  l'autre,  et  que  Vencocheure  soit  jus- 
ques  a  la  moelle,  a  la  charge  que  les  tailles 
soient  faites  au  contraire  l'une  de  l'autre. 
(Du  PiKET,  Pline,  xvii,  15,  éd.  1366.) 

ExoocHiÉ,  part.,  dressé,  habitué  : 

Atant  la  vielle  s'est  courhie 
Qui  de  mal  faire  est  encochie. 
(GiB.   DE  MoNTR.,  la  Yiotette,  613,  Michol.) 

ENCOEUH,  voir  Encceur. 

ExcoFKixER,  V.  a.,  enfermer  dans  un 
coffre  : 

Cest  exploit  friid  il  priot  tout  a  conp  fin. 
En  son  rolin  mort  si  l'eiu-o/lina. 
(Jeh.   Mol.net,  l'airt  et  dicli.  p.  163,  éd.  1311.) 

ENCOFREURE,  S.  f.,  faculté  d'enfermer: 

l.e  cornet  en  prend  fdes  cornes)  sa  rondeur, 
Et  l'escritoire  sa  lonpupur. 
Et  les  plj.'nes  tour  denteleure. 
Et  leurs  estuils  leur  en.nfienre. 
(Remï  Belleau,  Poés..  1,  99,  Gouverneur.) 

EXCoGNOiss.^NCE,   S.    f.,  mécoHnais- 

sance  : 

Adjoustez  a  tout  cecy  l'imper-feclion  des 
instruments  sur  lesijuels  est  fondé  le 
commencement  de  l'astrologie  ludiciaire, 
ainsi  que  Ptolomee  le  nous  apprend,  es- 
tant malaisé  que  tels  instrumens  ne  soient 
imparfaits  en  quelque  chose,  si  que  de  la 
moindre  faute  qu'on  trouve  en  eux  s'en- 
suit une  très  grande  encognoissance  du 
cours  du  ciel.  (CnouT.KVs,  les  Apresdinees, 
VIII,  f"  306  v,  éd.  1387.) 

ENCoiGNiERj-coJiijne'.-foiiffner,  verbe. 

—  Act.,  placer  dans  un  coin  : 

Mais  si  seront  ilz  encoignez 
En  quelque  coiUi.'. 
(Mgst.  de  la  Pass.,  t°  81  r°,  Paris,  Alain  Lotrain, 
s.  d.) 

—  Placer  sur  la  corde  de  l'arc,  en  par- 
lant d'une  flèche  : 

Puis  misirent  les  mains  a  les  ars,  et 
encongnenl  les  sajetis.  (Voy.  de  Marc  Pot, 
c.  cxxiii,  Rou.x.) 

—  Réfl.,   se  jeter   dans,   se    précipiter 

sur  : 

Hues  de  Troies  en  mi  les  Turs  s'encoigne, 
Fiert  .1.  piien  estrait  de  Cateloii-'ne. 
(Ade.vet,  Enfanc.   Ogier,  Ars.  314-2,  f°  lOi".) 

—  Aboutir  en  angle  : 

Y  asseaut  quelques  pièces  d'artillerie, 
et  faisant  batterie  par  le  costé  dont  la 
ceinture  ou  courtine  se  venoit  encoingner 
avecques  celle  qui  est  au  dessous  d'icelle 
moutaigne.  (Du  Bell-^y,  ilém.,  liv.  VII, 
1"  226  vo,  éd.  1569.) 

—  Enco:gnié,  part,  passé,  pourvu  aux 
angles  : 

Un"  autel  de  pierre  de  liaiz  encbassillé 
en  bois  rouge  et  ennoigné  de  cuivre  doré. 
(1488,  Malrol.  de  S.  Germ.  VAux.,  Arch. 
LL  728,  1°  67  v».) 

Encoingné  de  cuivre  doré.  (/6.,  f"  81  r".) 

....  Et  feuitleux  clnpiteau 
Gentement  eueongné  d'helique  volutean. 
(ScEVE,  ihcrocosme,  m,  éd.  1362.) 

ExcoixçoN,  voir  ESCOISÇON. 
ExcoiNT,  enq.,    adj.,  lié  de   connais- 
sance : 


ENC 


ENG 


ENC 


109 


J'ai  malere 
Qni  si  pries  me  tnoce  et  me  joint 
Que  pour  ce  di  qn'e'lo  me  point. 
Que  nous  sommes  plus  pries  qa'etiqiioinl. 

C'est  chose  rlere. 
(Froiss.,  Poés.,  I,  3U.315*,  Scheler.) 

Cf.  ACOINT. 

ENÇois,  ensois,  voir  Ainçois. 
ENCoisiEU  (s'),  V.  réQ.,  se  tenir  coi  ' 

Or  de  cel  olroi  moiilt  li  poise, 
Et  li  rois  dist  que  il  s'encnisc, 
Car  ee  que  en  ronvent  leur  a 
Ce  disl  loianmenl  leur  lenra. 

(Ade.net,  Cleom.,  Ars.,  311-2,  f°  8'.) 

ENcoissoN,  voir  Enchoisox. 

ENCOISSONNEUX,  VOIT  ENCHOISONOS. 

ENCOisTRE,  voir  Enchoistre. 

ENCOisuRE,  S.  f. ,  sorte  de  redevance, 
dont  la  nature  est  expliquée  dans  le  pas- 
sage suivant  : 

Sont  ti'uus  payer  chacun  manant  d'i- 
celle  terre,  et  paroisse,  ausdils  religieux 
de  Saint  Waast,  chacun  an,  une  poulie^ 
et  deniy  sros,  que  on  a  dit  encoisure,  dont 
sont  quiets  ceu.^  qui  ont  héritages  charges 
de  terraiges  et  tous  les  eschevins  regnans; 
et  ceux  qui  n'ont  nulles  bestes  allrntes 
au  inaretz  sont  quiclz  du  demy  gros  d'en- 
coism-e,  et  ainsi  en  est  usé.  {Coul.  d'En- 
neulin,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  437''.) 

1.  ENCOLER,  -  oUer,  V.  a.,  accoler  : 
De  joie  Vencole  et  cnbrace, 
(Chrest.,  Eree   et    En.,  Richel.  375,  f°  1"'.) 
Toz  les  osles  roche  e  solace, 
E  tuz  les  encolf  e  enbiace. 
(Dit  (luBesaut.  liichel.   19o'2ii.  f  110  ï°.) 

—  Passer  autour  du  col  : 

Bien  lesenchauce  Hervis  li  baichelers, 
El  poÎD»  le  branc  et  l'escu  encolé. 

I.Les  Lùh.,  Uichel.  19160,  f  38=.) 

El  poing  le  branc  et  l'escut  encollé. 

(Ib.,  f  7I^) 

Je  TOUS  prie,  aydez  a  m'encoller  ceste 
louaille.  —  I  pray  you,  helpe  lo  put  the 
towell  aboute  niy  necke.  (Palsgrave, 
Esclairc.,p.  676,  Génin.) 

—  Fig.,  entourer  : 

Et  a  aus  deux  bouts  de  la  dite  nef,  a 
chacun,  un  paon  assiz  sur  une  terrasse  de 
vert,  encolez  autour  d'une  couronne  d'ar- 
gent doré.  (1120,  Pièces  relut-  au  régne  de 
Ch.  VI,  t.  II,  p.  364,  Dùuël  d'Arcq.) 

De  colonne  plus  grande,  et  aossi  encolee. 
(ScEVE,  ilkrocosme,  ni,  éd.  1S62.) 


2.  ENCOLER,  V.  a.,  coller  ? 

Ledit  compaignon  (peintre)  sera  tenu 
achecter  et  avoir  agréable  ce  que  les  mi- 
nistres lui  ordonneront  par  escrint  pour 
faire  son  dit  chef  d'œuvre;  et  fera  faire 
son  tableau  de  bon  boys  bien  sec,  et  sera 
encolé  et  blauchy  bien  et  deuement,  et 
puis  pourlraict  et  esbauchéde  coulleurs  a 
hi.yle.  (1496,  Ord.,  xx,  564.) 

ExcoLEURE,  eucouleure,  encolure,  s. 
f.,  isthme,  détroit  : 

C'est  comme  une  langue  ou  une  encou- 
leure  de  terre  assez  raisonnablement  large. 
(Amyot,  Vies,  Alex,  le  Grand.) 


Il  se  nieit  a  vouloir  fermer  de  muraille 
Vencouleure  de  ceste  demie  isle.  (1d.,  ib., 
Crassus.) 

Vouloient  tous  que  l'on  se  retiras!  au 
Peloponese,  et  que  l'on  assemblas!  toutes 
les  forces  de  la  Grèce  au  dedans  de  Ven- 
coleine  d'iceluy.  (In.,  (6.,  Themistocles.) 

Vencoleure  de  ceste  péninsule.  (Langue, 
D/sc,  Bâle  1387,  p.  433.) 

Se  disait  encore  au  dix-septième  siècle  : 

Eacolure,  istlimi',  détroit  de  terre.  (Mo- 
NET,  l'arallele  des  langues,  Rouen  1632.) 

Encoleure  de  terre  ou  de  pais.  (Duez, 
Dict.  fr.  all.-lat.,  Amsterdam  1664  ) 

Encolure,  isthmus.  (Fr.  Po.mev,  Dict. 
fr.-lal.,  1664.) 

ENCoi^LECTuuE,  S.  f.,  coUet  ; 

Faire  une  encollecture  au  col  et  plusieurs 
aultres  pièces  qu'il  convient  faire  et  res- 
souldre.  (Procès  de  condamnation  et  de  ré- 
habilitation de  Jeanne  d'Arc,  publ.  par  J. 
Quicherat,  t.  V,  p.  223.) 

ENCOLORER, -ourer,  encoul.,  anc,  v.a., 
colorer,  relever  la  couleur  de  : 
Si  vil  .XXX.  galies  isnelement  noer. 
D'une  voiles  moult   blances,    nus   hommes   ne  vit 
(sa  per, 
A  une  crois  vermeille  por  raex  encolorer. 

(Chev.  au  cyr/ne,  1,  2530,  Hippean.) 

—  Fig.,  présenter  sous  un  aspect  favo- 
rable : 

Si  escripsi  la  comtesse  au  roy  engles 
lettrez  moult  alleclueuses.  ensi  que  bien  le 
seult  faire,  et  messires  Gantiers  de  iMauny 
ossi  pour  mieux  aprouver  et  eticoulourer 
les  besoingnes  de  la  damme.  (Fboiss., 
Chron.,  Il,  402,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Ces  cappittainnes,  pour  encoitlourer  et 
enbellir  leur  guerre,  euvoiierent  de  par 
yaulx  tous  certains  messaiges  deviers  le 
roy  dan  Piere  d'Espainyne,  que  il  volsist 
ouvrir  les  pas  de  son  royaumme  et  aminis- 
trer  vivrez  et  pourveances  as  pèlerins  de 
Dieu.  (1d.,  ib.,  VI,  336,  Luce^  ms.  Amiens.) 

—  Encoloré,  part,  passé,  coloré,  qui  a 
de  vives  couleurs  : 

Plus  fresche,  plus  encoloree 
Que  n'est  la  rose  quant  est  née. 

(Ben.,  Traie,  vas.  .Naples,  t°  S'-) 
Et  si  ert  pins  encoloree 
tjue  n'est  en  mai  la  matinée 
Uose  de  novel  espanie 
Quant  la  ro>ee  l'a  moillie. 

(Perceval,  ras.  Berne  113,  f  993.) 

Li  plnsors  sont  si  enfumées  (taiges) 
Que  toutes  nont  enculorees. 

(Eteocle  et  Potin  ,   Kichel.  375,  f°  50''.) 
Une  puciele  i  vint  qui  ert  encoloree. 

(.Itoum.  d-.Ui.c,  l"  5iS  .Michelant.) 
Et  ce  li  avenoit  moult  bien 
Qu'ele  iert  .1.  petit  esploree  ; 
S'en  fu  plus  bel  encoloree. 

(Dohp.,  944.  Bibl.  elz.) 
Le  vis  et  encoloré. 

(Je,in  Erart,  Chans.,  Richel.  844.) 
Abat  sa  guinple  de  son  nés,  si  li  pert  li 
vis  qui  moult  ert  fres  et  encolures.  (Arlur, 
ms.  Grenoble  378,  f»  93^) 

Roze  ancohree. 

(Les  .XV.  Joes  N.-D.,  ms.  Troyes.) 

ENcoLORiR,  encoulorir,  encoulourir, 
v.  n.,  se  colorer  : 


As  chiefs  des  r.-iims  cressent  blez,  rever- 
dissent prez,flurissent  e  enrolorisscnt  fliirs 
{Secr.  d'Arist.,  Richel.  571,  f°  131=.) 

—  Encolori,  part,  passé,  coloré,  qui  a 
de  vives  couleurs  : 

Maint  hranc  d'acier  de  sanc  encolnris. 

(Lei  Loli.,  ms.  Berne  113,  f  24».) 
Sor  le  vert  herbe  enalorie. 

(Perceval,  ms.  Berne  113,  i"  110*'.) 
Targe  a  or  encoutorie. 

(Raum.  ifMi.i-..   C  31^  Slicheiant.) 
Blanche  a  la  char,  clere  et  encotorie. 
(IIerb.  Leduc,  Foiilq.  de  Candie,  Hichel.  25518, 
f»  128  t".) 

Au  bien  hasler  fiert  Auberi  el  vis, 
Del  sanc  vermeil  fu  tons  encoulniiris. 

(.\uberi,  p.  9,  Tobler.) 

ENCOLPAMENT,   VOir  ENCOLPE.MENT. 

ExcoLPEMENT,   -    olpamenl ,    -   orpe- 

mer.l,  -  oupemenl,  s.  m.,  accusation,  faute, 
crime,  tort  : 

Et  qui  puet  penre  jugement 
Sens  respon»i  del  enconpemrnt. 

(l'ionmcnl,  Richel.  792,  f»  45'.) 
Sens  re.-^pondre  à'encorpement. 

(Ib..  Richel.    15101,  C  10G^) 
Et  qui  puet  faire  jugement  ? 
Sanz  responJre  lYcncntpamenl. 

(Ib.,  Richel.  333,  f"  38».) 

E.MCOLPER,  -  oulpcr,  -  iilper,  encorper, 

-  eir,  -  ourper,  -  urper,  -  oper,  -  ouper, 

-  uper,-  onpper,  anc,  verbe. 

—  Act.,  accuser,  inculper  : 

Que  nuls  uem  ne   puscet  esire  encolpet, 

si  cil  non  chi  dreit  i  ad.  (Connu,  du  xil°  s.. 

Cérémonial  d'une  épreuve  judiciaire,  Bibl. 

de  l'Ec.  des  chartes,  4»  sér.,  t.  111,  p.  236.) 

Ki  de  forfait  fust  enculpeiz. 

(Brut,  ms.  Munich,  4163,  Vollm.) 
Por  ce  ne  doit  nus  hom  blasmer 
Autrui  alTaire  a'encolper. 

(Marie,   Ysopet,  Richel.   19132,  1°  18''.) 
Et  il  en  eut  puis  apellez 
iNe  de  traison  encovpez. 

(Flurimonl,  Richel.  792,  f^  45'.) 
En  cort  en  seroie  hiasmez 
Et  de  traison  encorpe^. 

(Ib.,  Richel.  137i;,  f  -li''.) 
Hoc  Venciipa  li  reis  gentils 
De  quantque  il  aveil  mcspris 
Envers  lui. 

(Conguest  of  Ireland,  2637,  Michel.) 
Cui  eschevin  encouperout  par  droit  en- 
coupes  sera  et  cui  il  en  delivn  ront  par 
droit  délivres  sera.  (1211  ,  Chartre  de 
Louis  ,  fils  aine  de  Pli.  Aug.,  pour  les 
Bourg.  d'Arras,  TaiUiar.) 

Et  Vsengrins  a  droit  Vencope. 

(lienart,   I,  p.  183,  Marlin.) 
N'ariies  garde  de  ce  jour  en  av.int. 
Se  traissoos  ne  vous  va  encouponl. 

(Iluon  de  Bord.,  1211,  A.  P.) 
Ore  poez  avant  passer 
E  un  autre  jovcue  encasser 
De  vos  paroles,  se  beau  vus  est: 
Del  encHper  estes  tut  prest. 

(CuAHURV,  Petit  plct,  241,  Kocb.) 
Mains  gentiz  bon  est  a  tort  eacorpez. 

(Caijdon,  381,  A.  P.) 
Me  voles  d'un  blasme  encoper 
Dont  je  me  sai  bien  descoper. 

(Durmars  le  Gallois,  14315,  Stengel.) 


110 


ENC 


ENC 


EiN'C 


Bian  frère,  a  toi  me  faz  coafes, 
Encorpé  sui  d'uo  aalel  fes, 
Taot  ai  ea  teotation 
Que  j'ai  lait  fornication. 

(Kt«  des  Pères,  Richel.  iSlll.  f  -l'.) 
Encorpez  siti  d'un  autel  fes. 

(là.,  Ars.   3641,  f»  2=.) 
Ainsi  par  sa  folie  enconrpe 
Celé  qui  n'a  el  meffet  conrpe. 

(Compl.  d'amour,  Richel.  8,37,  f"  362'.) 
Quatre  viex  hommes  debrisies 
Que  défaut  de  force  encoupoit. 

(GuuiiT,  Roij.  lign.,  yoil.  W.  et  D.) 

Des  faus  cas  dont  1:  mauvais  envieus 
l'encorpoient  sauz  raison.  {Chron.  de  b.- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  33".) 

De  quel  larrecin  m'encorpes  tu  donques? 
(16.,  f°  45".)  P.  Paris  :  m'encoulpes  tu.  ? 
J'ainme  trop  mieus  estre  encoupee 
Que  ma  Jam  e  en  fost  diffamée. 

(Couci.  3639,  Crapelet.) 
El  prie  pour  ma  coupe 
Qui  encor  me  griere  et  enconpe. 
(mal.  de  S.  Greg.,  ms.  ETrenx,  r>  130''.) 
Mais  qui  bien  se  gardast  à'estre  plus  encoupee. 
\Ch.  du  Honssigneut,  f   4'',  ms,  Avranches   241.) 
Elle  estoit  encbainte;  et  en  encoupoit  on 
plus  de  ce  fait  le  sif;nHur  de  Morteuier  que 
nul  autre.  (Froiss.,  Ckron.,  I,   83,  Luce.) 
Me  pourroyeut  encourperàt:  vice.  (C'îist. 
DB  Piz.,  Charl.  V,  2°  p.,  ch.  18,  Michaud.) 
Ne  soit  nuls  qui    encoulpe   autruy   que 
moy.    {Trahis,    de  France,  p.  22,  Chron. 
belg.) 

L'iniquité  des  vicieux  prestresn'encouipg 
en  rien  l'iuiuiunité  des  saincts  temples. 
(A.  Chart.,  l'Esper.,  OEuv.,  p.  308,  éd. 
1617.) 

En  enculpant  la  pucelle.  {Hist.  de  Gilion 
de  Trasignyes,  p.  151,  Woll.J 

—  Réfl.,  se  rendre  coupable  ; 

£t  celle  qui  ne  s'encouppa 
Le  mond  coupable  descouppa. 
(Anii  Clauiianus,  Kichel.    1634,  P  -21  y".) 

-  Encolpé,  part,  passé,  accusé,  et  covi- 
pable,  trouvé  coupable,  en  faute  : 

Mes  cil  doit  estre  moult  hais 
Qui  est  de  tel  blasme  encoupet. 
(GoiLL.  i,F.  VitiiER,  Andrieu  Contredis,  ap.  Maetiner, 
Allfr.  Lieder,  p.  S5,  et  Romv.,  p.  383.) 

Il  ne  se  deffendit  mie, 
Car  il  se  sent  encopes. 
(HUET  nE  \.\  Fr.RTÉ,  Poët.  fr.  av.  1300,   III, 
1135,   Ars) 

Enco'ipes. 

(Id.,  Richel.  12613.) 
....  Quant  el  se  sentent 
De  quexque  forfait  encolpees. 

(Rose.  18338,  MéoD.) 

Entouppees. 

(M.,  Vat.  Ott.  1212,  f»  135".) 

Furent  trouvez  aucuns  qui  estoient  en- 
curpez  de  ces  choses  qui  erent  défendues. 
(G.  DE  Tyr,  IV,  22,  Hist.  des  crois.) 

Por  demostrance  qu'il  n'estoit  pas  an- 
carpez  dou  pechié.  {Vie  saint  Brece,  Ri- 
chel. 988,  f»  237".) 

Et  celui  cui  on  troveroit  encorpeit  li 
treze  le  doient  faire  ajourneir  dedans  brief 
jor.  (Mai  1.3U0,  Cart.  de  Metz,  Bibl.  Metz 
751,  f»  4  r«.) 

Encoupes  de  fausseté  et  de  trahison 
(Froiss.,  Chron.,  III,  38,  Luce. 


Et  seroye  joyeux  que  du  fait  ne  feussiez 
encoulpee,  dont  Lucion  vous  mect  sus. 
{Hist.  de  Gilion  de  Trasignyes,^.  152,  Wolf.) 

A  tort  estoit  encoulpee.  (Gérard  de  Ne- 
vers,  II,  XVII,  p.  82,  éd.  1723.) 

—  S.  m.,  l'accusé: 

Li  amis  de  Vencoupé  volt  son  ami  excu- 
ser. (Kassidor.,  ms.  Turin  G  II,  17,  f''35  v».) 

ENCOLPEUR,  -  upeur,  s.  m.,  celui  qui 
accuse  : 

Si  plai  funt  en  la  curt  le  rei,  ço  est  a 
saveir  en  Hustenj;,  et  Vencupeur  nu  me 
testemonies  devant  défense,  ices  testemo- 
nies  sant  perduz  par  la  lei  de  Luudres. 
{Lois  de  la  cité  de  Lond.,  Brit.  Mus.  add. 
14232.) 

ENCOLPOIER,  -  pier,  encoup.,  v.  a., 
accuser  : 

l't  celle  s'esbahist,  un  poy  se  hontoie. 
De  la  honte  qu'elle  ot  tout  le  vis  l>  rougoie. 
Et  con  plus  s'esbahist,  el  on  plus  Vencoupoie. 
(Rester  du  Paon,  ms.  Rouen,  f°  44  v°.) 
Et  pour   ce   qu'il   mescreoit   sa  femme, 
pour  li  piirgier  ou  encoupier,  li  fist  bouter 
le    bras  en   la   fontaine.    (Compas,   de  la 
sainte  Escriture,  Richel.  425,  f"  153.) 

ENCOMBATRE,  euconbalre,  anc,  (s'),  v. 
rén.,  combattre  : 

Mes  li  seintisme  ber 
S'enconbati  ades  et  par  lui  délivrer. 
(Garnier,   Yie  de  s.  T/iom.,  Richel.    13313, 
f  39  v'.) 

Veant  moi  en  a  .il.  ocis. 
Ht  demain  ocira  les  quatre, 
Se  je  ne  truis  qui  s'anconbale 
A  lui  por  mes  filz  délivrer. 

(Chev.  au  lyon,  3858,   HoUand.) 
Cors  a  cors  vos  enconbatistes. 

(Parlon.,  9246,  Crapelet.) 

ENCOMBLER,  V.  a.,  combler  : 

Et  kant  .\îois  et  Symeus  ses  peire  virent 
qu'il  furent  sor  la  chemise  monteis,  si  se 
redotereut  moult  durement  que  s'il  afon- 
doient  qu'il  n'afondexent  en  la  mer,  et  ne- 
pourquant  a  quilque  poinne  il  passèrent 
avant  et  monterereut  sorlacostured'un  des 
pans  de  la  chemise,  et  lors  fu  si  encom- 
fc[i]ee,  que  plus  n'en  i  pot  chavoir.  (Si Groa/, 
III,  363,  Hucher.)  Impr.,  ancombee. 

—  Enterrer: 

Portez  le  corps  (d'une  femme  morte  en 
accouchant)  et  l'enfant  en  celle  mon- 
taifîue  si  que  elle  v  puisse  estre  encomblee. 
{Miroir  hislorial,  Maz.  337,  f»  247  v».) 

ENCoMBR.\GE,  -  aigc,  s.  m.,  difficulté, 
obstacle,  empêchement  : 

La  glorieuse  Dame,  ou  Dix  prist  aombrage, 
Ele  me  puist  veiigier  de  ce  mal  encombrage ! 
[Chev.  au  cijgne,  I,  933,   Hippeaa.) 

Forment  doute  ses  homes  que  n'en  ait  encombrage. 

(Enf.  God.,   Richel.  12338,  f«  45".) 
Puis  que  son  corps  en  propre  personnaige 
Fnl  destourbé  par  ung  fauli  encombraige 
De  bault  esploit  de  EVaples  se  chevir. 
(Le  Maire,  Plaincle  du  Désiré,  ç.  403,  éd.  1348.) 

ENCOMBHAXCE,  -  ancke,  s.  f.,  difficulté, 

obstacle,  empêchement  : 

Gardez  moi  A'encombrance. 
(V  A  B  C  N.-D..  Richel.  837,  f»  ITO*».) 
Sire,  Dieus  vous  gart  d'encombranche. 
(J.  DE  CoNDÉ,  dou  Cheval,  a  le  manche,  ms.  Turin, 
f  34''.) 


Qui  dolent  est  ne  sert  que  A' encombrance . 
(Ch.  d'Orlea.ss,  Poé».,  1,  58,  d'Héricaolt.) 


Ja  n'auroie  an  cner  ire  n' encombrance. 
Se  je  a  vostre  amour  poroie  venir. 
(Blond,  se  IVeelle,  Chans.,  Il,  ms.  Berne  389.) 

—  Emprisonnement  : 

Que  il  alassent  avant  en  ladicte  enquesle 
a  la  délivrance  ou  encombrance  dudit  Je- 
han. (1349,  Arch.  JJ  78,  fST  v».) 

ENCOMBRE,-«m6)-«,  s.  01.,  lleu  couvert; 
représenté  par  un  nom  de  lieu  : 

E  tui  i  portent  pels  e  croces 
En  la  lande,  suz  Bel  Encumbre. 
La  sailent  e  juent  en  le  ambre. 

(Tristan,  t.  II,  p.  100,   Michel.) 

Cet  ancien  nom  de  lieu  est  mentionné 
dans  XeJoitrn.  des  Yisit.  d'E.  Rigaud,  p.  17, 
Bonnin. 

ENCOMBREMENT,  -  cumbremcnt,  -  kun- 
brement,engonbrament,  angombremant,  in- 
gombremant,  s.  m.,  embarras,  empêche- 
ment, difficulté,  inconvénient,  mal,  dom- 
mage : 

As  Flamens  croist  .i.  grans  encombremens. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  f"  ÎSO''.) 
Ja  n'i  aarez  encumbrement. 

(.Marie,  Lai  d'Eliduc,  196,  Roq.) 

Quant  li  plusiir  eotendentk'untquisl'^Hfrunér^ffieH/ 
L'arcevesques  Thomas,  mut  en  furent  dolent. 
(Garn.,  Vie  de  s.  Thom.,  Kichel.  13513,  f  30  r".) 

Estroite  est   la    voie,  et    cil   qui    esteir 
welt  est  a  encombrement  a  ceos  ki  welent 
aleir   avant   et   ki  désirent  esploitier.   (S. 
Bern.,  Serm.,  p.  567,  Ler.  de  Lincy.) 
Hai  !  laisse,  fait  elle,  com  dur  encombrement/ 
Tant  por  mon  cheti  cors  sont  eu  tel  mariment. 
{Garin  de  ilongl.,  Vat.  Chr.  1517,  1°  4".) 
Li  rois  respont  ;  Signor,  veez 
Mon  duel  et  mon  encombrement . 

(Dolop.,  3367,  Bibl.  eli.) 

Mes  oignemenz  est  bons...  por  clapoirre, 
por  ru  d'oreille,  por  encombrement  de  piz. 
(RuTEB.,  l'Erberie,  Richel  19132,  f  89'.) 

Ne  puissent  james  mètre  empeeschement 
ne  encombrement  en  nulle  manière.  (1296, 
S.  Vinc,  n"  64,  Arch.  Sarthe.) 

Tous  autres  encombremenz  et  empesche- 
menz.   (1317,  Arch.  JJ  53,  f'  77  r».) 

Sans  nul  engonbrament.  {Voy.  de  Marc 
Pol,  c.  IV,  Roux.) 

Por  ce  se  gart  chascun  tiran 
De  non  faire  angombreman 
A  nus  homs  meudre  de  soi. 
{Hercule  el  Phiicminis,  Richel.  821,  f  2''.) 

Qe  il  le  gart  de  ingombremaul. 

(/*.,  r'3'=.) 

—  Emprisonnement  : 

Comme  Perrot  Queveron  de  la  petite 
pree  eust  esté  pris  et  mis  en  prison  nostre 
très  chier  et  très  redoublé  seigneur  Mons, 
de  Valois  a  Gaillefontaines  pour  la  soupe- 
çon  de  la  mort  et  de  l'occision  Mons. 
Jourdain  le  Françoys,  prestre  de  la  pree. 
Et  sur  ce  nous,vouîans  garder  la  coustume 
du  pais,  a  nostre  entente  eussiens  entendu 
a  la  délivrance  ou  encombrement  faire  du- 
dit Perrot  Queveron.  (1320,  Arch.  JJ  60, 
1»  5  r«.; 

ENCOMBRER,  -  cir,  -  umbrcr,  -  onbrer, 
ancombi  cr,  ancumbrer,  ingombrer,  verbe. 


ENC 


EN  G 


ENC 


Hi 


—  Act.,  charger,  embarrasser,  gêner  ; 
Se  li   diables  nos  viielt  encombrer  par 

pecié.  (Maurice,  Serm.,  Richel.  13314, 
f»  15  r°.) 

Il  se  délivra  ainsi  et  de  sa  femme  et  de 
sa  mesnie  et  des  choses  qui  encombrer  le 
peussent,  pour  passer  plus  delivrement 
par  la  terre  que  li  Turc  tenoient.  {Trad. 
fr.  de  Guill.  de  Tyr,  ms.,  1»  lOO.ap.  Cappe- 
rounier,  Gloss.  de  S.  Lotiis.) 

Et  d'iceux  cent  souz  de  mançois  de  rente 
il  chargent  et  encombrent  celé  dite  pièce  de 
vigne.  (1292,  l'Epau.  Arch.  Sarthe.) 

Et  chiescune  (chose)  por  le  tout  le  dit 
vendors  charce  et  encombre  a  touz  jourz  mes 
de  la  dite  rente.  (1324,  Beaulieu,  ib.) 

Tant  iron  aprez  li  que  il  li  mesquerra 
On  que  aucun  nieffet  son  cors  enc^mberra. 

{Doon  de  Maîence,  3419,  A.  P.) 

—  Absol.  ou  neutr.,  paraître  lourd, 
peser  : 

A  haute  montée  le  fai.x  encombre.  (H. 
Est.,  Prec.  du  long,  franc.,  p.  304,  Feu- 
Sère.) 

—  Act.,  en  parlant  de  choses  morales, 
gêner,  charger,  souiller,  entacher  : 

Par  nul  aveir  ne  volt  estre  encombrez. 

{Alexis,  st.  19**,  xi*  s.,  G.  Paris.) 
Las,  malfeJnt,  com  esnies  encumhret. 

{16.,  st.  124".) 
Si  cum  pecchiez  Vencumbretf 
L'anme  de  lui  as  vifs  diables  dunet. 

(Roi.,  36iG,  Mûller.) 
Mes  tôt  ades  a  sei  les  lire 
La  vaine  gloire  et  le  délit 
De  cest  mnn'le,  qni  les  ocit, 
Et  qni  les  plus  sages  enconbre. 
(Gdill.,  Besl.  div.,  300,  de  .\ptalos.  Hippean.) 

Li  hom  sages  eschive  délit  por  ce  que 
il  encombre  et  eœpesche  l'intellect.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  Il,  37,  Chabaille.) 

Quai  peçé  nos  ingombre. 
{Honcev.,  ms.  de  Venise,  Romv.,  p.  12.) 

Les  biens  vons  dirai  et  le  nombre 
S'a  nombrer  Sathan  ne  m'encombre. 
(Eglis.  et  monast.  de  Paris,  p.  27,  Bordier. 
Las,  trop  ay  esté  foie  fanie, 
Dont  j'a^  monlt  enconbree  ra'ame. 

(Pass.  N.-S.,  Jub.,  Uijst.,  Il,  145.) 

L'omme    encombre    le    mariage    de     sa 
femme  quant  il  fait   en   quelque   manière 
qu'elle  en  est  dessaisie.  {Coust.  de  Norm 
f°  192  r»,  éd.  1483.) 

—  Empêcher,  faire  obstacle  à  : 

.V  ton  service  faire  nnle  riens  ne  va' enconbre  ; 
Mius  aira  jon  ten  service  que  par  la  calor  orabre. 
(Roum.  d'Alix.,  t°  ■19'',  Michelanl.) 

Ke  ceste  devise  n'an  soit  de  niant  ancom- 
bree  ne  ampechiee.  (Mars  1288,  Testam., 
S.  Sauveur,  Arch.  Mos.) 

Se  aucun  en  après  vodra  encombrer  ou 
aler  encontre  cest  saint  commandement. 
(1294,  Stat.  de  S.-J.  de  Jér.,  rouleau,  Arch. 
Bouches-du-Rhôue.) 

—  Réfl.,  se  charger  : 

D'iceste  honor  ne  m  revoil  encombrer. 

{Alexis,  st.   38',  xi'  s.,  G.  Paris.) 
Mes  pnr  ço  ke  nus  péchâmes 
E  de  pechié  nus  encombrâmes 
Le  nos  estut  espenir. 
(MiBiE,  Pury.  de  S.  Patrice,  Richel.  25407 
I»  117^) 


Qai  se  aqnite  ne  se  encumhre. 
(Prov.  det  Vilain,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Pror.) 

—  Act.,  en  t.  de  coût.,  hypothéquer  : 
Cestui  dons  et  transpors  des  héritages  et 

censés  dessus  warantir  a  tous  jours  maix, 
se  nous  les  aviens  aillours  encombreit. 
{1409,  Hist.  de  Metz,  iv,  665.) 

Des  ce  que  la  femme  est  en  la  poosté 
de  sou  mary  il  peut  faire  a  sa  volunté 
d'elle  et  de  ses  choses  et  de  son  héritage. 
Et  ne  peut  riens  vendre  tant  comme  il 
vive  ne  encombrer  en  derrière  de  luy  que 
il  ne  puisse  rappeller.  {Coust.  de  Norm., 
f°  192  V",  éd.  1483.) 

—  Passer  avant,  être  prélevé  sur  : 

Et  nulles  nultres  sommes  ne  puent  sa 
somme  devant  dite  encombrer,  ne  n'en  de- 
vons, par  nous  serment,  hommes  ne 
femme  entreporteir.  (1282,  Hist.  de  Metz, 
m,  226.) 

Il  seroit  enchaus  en  la  somme  ke  li  Treze 
desus  dis  i  aroit  mis,  et  en  seroit  cil  Treze 
creus,  et  la  leveroient  et  doubleroient,  par 
lour  sairemens,  li  maistres  eschavius,  et  li 
Treze,  et  li  conte  juriet  de  Mes,  tout  ades 
de  jour  en  jour  a  la  requeste  dou  dit  Treze, 
tant  ke  les  cens  seroient  paiees  de  cens 
qui  aroient  delaillit  de  paiement,  ne  autres 
sommes  ne  poroient  les  ancombreir.  (1287) 
ib.,  III,  232.) 

Ne  autre  sommes  ne  porroient  ceste  en- 
combreir.  (1294,  ib.,  p.  238.) 

Se  nulz  des  eschevins  ou  li  maistres 
eschevigz  eschoient  en  nullez  de  ces 
sommes  dessus  dittes,  li  trezes  les  doient 
leveir  tantost  qu'il  y  seront  escheus...  que 
.nutres  sommes  ne  autres  choses  nullez  ne 
puient  ne  ne  doient  ces  sommez  encom- 
breir.  (Vend.  av.  S.  Sim.  S.  Jude  1315, 
Cart.  de  Metz,  Bibl.  Metz  751,  f»  13  v«.) 

Ne  autre  somme  ne  autre  damaigez  ne 
porroient  ces  sommes  ne  ces  damaigez 
encombreir.  (1388,  ib.,  f»  20  r».) 

Autres  sommes  ne  aultrez  dompmaiges 
ne  pouroient  celles  sommes  encombreir. 
(1431, //(Sf.  de  Metz,  V,  235.) 

—  Encomfcr^  part,  passé  et  adj.;  marmgc 
encombré,  dot  que  le  mari  a  aliénée,  hypo- 
théquée ou  non  du  consentement  de  sa 
femme.  (Brus.,  Vs.  des  Fiefs,  p.  932.) 

Le  bref  de  mariage  encombré  avait  pour 
objet  de  remettre  les  femmes  en  posses- 
sion de  leurs  biens  ;  assimilé  aux  actions 
possessoires,  il  devait  être  intenté  par  la 
femme  ou  ses  héritiers,  dans  l'an  et  jour 
de  la  dissolution  du  mariage. 

E  jura  ladite  Juliane,  que  en  ladite  pièce 
de  terre  aucune  chose  ne  reclamera  jaines, 
ne  ne  fera  réclamer  ne  demander  par  li  ne 
par  autre  por  reson  de  doaire,  de  mariage 
encombré,  ne  de  don  por  noces.  (1286, 
Abb.  de  S.  Georg.  de  Rocherville,  Arch. 
Seine-Inf.) 

Renoncha  a  tout  douaire  et  mariage  en- 
combré. (1318,  S.  Taurin,  Périers,  Arch. 
Eure.) 

La  dicte  dame  renoncha  a  tout  douaire 
ou  de  mariage  encombrez.  (1316,  ib.) 

—  Encombré  se  disait  au  sens  mor.  pour 
signifier  embarrassé,  indécis: 

Lors  s'asist  l'empereres  pensis  et  encombres. 
(Fierabras.  1863,  A.  P.) 

—  Et  fatigué,  ennuyé  : 


Car  g'en  seroie  toute  lasse. 
Et  vous  d'oir  tous  encombres, 
Aios  qae  ges  eusse  nombres. 

(Bo.se,  14108,  Méon.) 

1.  ENCOMBRiER,  enconb-,  ancomb.,  an- 
conb.,  encombrer,  encvmbrer,  engombrier, 
s.  m.,  lieu  obstrué,  de  passage  difficile,  et, 
par  extension,  difficulté,  embarras,  mal, 
'nconvénient,  donjinage  : 

Jhesns  lor  doinst  et  mal  et  enconbrier. 

{Les  Lob.,  ms.  Berne  113,  f°  e"".) 
A  son  chevet  trouva  nn  branr  d'irier. 
Li  glous  le  prent,  Diei  li  doinl  encomhrier! 

(Car.  le  Loh.,  T  chans.,  II,  P.  Paris.) 
Tel  fais  a  suffrir  li  estnet. 
Ne  Iruis  lisant  c'nnc  chevaler 
Peost  passer  tel  eiicrmltrer 
Suz  cet  senz  eslre  mort  u  pris. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  85?,  Michel.) 
Des  lor  doinst  encumbrcrs.' 
(P.  HE  Thaun,   Resl,  488,  Wright.)  Impr.  encum- 
breres. 

Si  grant  e  si  plener,  si  mortel  encnmbrer. 
(ID.,  i*.,  963.) 
Maegans  crei  les  lansengiers, 
>e  sont  qui  fust  ses  encumbriers. 

{Brul.  ms.  Munich.  3657,  Vollm.) 

Ki  Deu  doinst  ni  mal(e|  aventure 
Va  dur  encnmbrer  de  sa  vie  ! 

(Tristan,  t.  II,  v.  11,  Michel.) 

Ci  vient  li  rois  Kallemainne  au  vis  fier 
Por  vos  jeter  de  cest  grant  enconbrier. 

(Raimb.,  Ogier,  10'231,  Barrois.) 

Pèlerin,  frère,  Diecs  te  gart  A'ancombrier. 
(R.  de  Cambrai,  Richel.  2493,  f°  H8  v°.) 
Aprez  cel  jor  li  crut  grans  encombriers. 

(Joiird.  de  Blanies,  32,  Hoffm.) 
Ancor  destruira  il  Hardré  et  Beranger, 
f't  ceuz  de  Morillon  cui  Dex  doint  enconbrer  ! 
(Partie,   xiii,  Martonne. ) 

Et  prie  Damedien,  le  verai  justicier, 

Qu'il  lor  enfans  garisse  de  mort  et  A' ancomhrier , 

{Gni  de  Bourg.,  604,  A.  P.) 

Et  puis  l'ai  commandé  a  Den  le  droiturier, 

Qn'i  desfande  son  cors  de  honte  et  i'anconbrier. 

U'ioov.,  174,  A.  P.) 

Pour  trelonl  le  engombrier 
Che  aie  de  mien  cuisin. 

(Prise  de  Pampel.,  304,  Mnssafia.) 
Qne  cîz  maux  et  ciz  encombriers 
M'est  venuz  par  enchantement. 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1725,  i'  94'.) 
La  peine  e  le  grant  encombrer. 
(Un  Cbir.  e  sa  dame,    ms.  Cambridge  Corpus  50, 
f»  92'>.) 

Tu  vairas  Innlancombriers  et  tant  anuis... 
(S.  Graal,  Richel.  2455,  1°  90  v».) 

Fist  faire  un  pont  de  nés pour  passer 

et  rapasser  sanz  enconbrier.  (Chron.  de 
S.  Den.,  ms.  Ste-Geo.,  1»  ^18^)  P.  Paris, 
encombrer. 

Plus  de  mil  Turs,  Dex  lDrdoi[n]8l  engombrier/ 
(Roi.,  ms.  Chàteanroni,  f°  66  r",  Meyer,  Rec, 
p.  232.) 

E  Irnhent  molt  mais  pas  e  encombriers 
De  ronces  e  d'espines  e  d'aiglentiers. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  3.S7,  Michel.) 
Car  se  te  conseilloie  que  tu  preisses  femme. 
Et  il  l'en  avenoit  encombrier  ne  diffame. 
Bien    sai   que     maudiroies    souvent    mon    cors    e 
Im'ame 
(Dit  de  Ménage,  78,  Trébntien.) 
Et  estoit   avis   au  peuple   que  il  estoient 
quitte    d'un    encombrier    et    délivre    d'un 
pesant  faix.  (Fhoiss.,  Chron.,  11,  91,  Kerv.) 


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Je  dois  bien  maldire  le  jour  de  ma  na- 
tivité quand  par  mnv  receve?   aninnrd  luiy 
si  mortel  encombrier.  {Girnrl  rie  BossiUon 
ms.  de  Beauue,  éd.  L.  de  Montille,  p.  113.) 
Il  ne  venu  pas  que  périssiez 
Ne  que  point  A'euconkrier  aiez. 
(g™  des  Trois  Boyi.  Jnb.,  Mysl-,  II,  Hl) 
Car  on  doit  maudire  la  bonclie 
Qui  fait  a  son  corps  encomhrier. 
(Greban,  Hhjsl.  de  la  Pass.,  2-25I.10,  G.  Paris.) 
Venus  sommes  du  Vau  de  Vire 
En  pellerinase  a  Saincl  Gire. 
Jésus  nous  Rard  d'ciicomlirier  ! 

(Chans.  tiorm.,  éd.  l.  du  Bois.) 
Entre  bouche   et   ciiillier  vient  souvent 
encombrier.  l'our encombrier,  aucuns  disent 
destourbier.  (H.  Est.,  Precell.,  p   22b,  Feu- 
gère.) 

L'ame  bien  préparée  contre  la  mort,  la 
superstition,  les  douleurs  et  autres  encom- 
fcWers  de  riiuniaine  nécessité.  (Mont.,  Bss., 
1.  III,  c.  7,  p.  91,  éd.  1595.) 

Ils  s'assujelliront  a  un  million  d'encom- 
briers  pour  se  farcir  la  panse.  (Cholieres, 
Matinées,  p.  Si,  P.  Lacroix.) 

2.  ENCOMBniER,  adj.,  qui  embarrasse, 
qui  gêne  : 

De  fin  cristal,  de  bericle  céleste. 
Toutes  en  toy  se  treuvent  les  verrières, 
La  on  prossenr  de  maliere  terrestre 
Ne  paratlaiut  pour  y  faire  moleste. 
Ne  pour  y  raeltre  cmpraintes  eucomhrirres. 
(C.  CHASTF.LLA1N,  EpiMrc  à  Mail  Oisli-l.  VI,  140, 
Kervyn.) 

ENCOMunisiEn,  V.  a.,  briser,  fatiguer 
extrêmement  : 

Je  ne  pris  pas   u.  rini-ereles 
Vos  siaumca  ne  vos  misereles, 
Nés  li  parler  tout  m'encomhrise. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f»  83'.) 

ENCOMBROisoN,  onc,  engonbrcson,^.  f., 
ciiipôchement,  obstacle,  embarras: 

Le  conduiront  qu'il  n'ait  aiicoml'rnison. 
{Us  Loh..  Ricliel.  16-22,  f  285  T».) 
Relonrnies  ver  la  ville,  che  plus  cngovbresoti 
Ne  vous  ve  list  di>s  plaies. 

(Prise  de  Pampcl.,  12-2o,  Mnssafia.) 

ENCOMBUos,  -  ons,  -  cus,  -  eux,  -  us, 
cmc,  adj.,  qui  embarrasse,  qui  arrête  par 
les  difflcullés  qu'il  présente,  fâcheux  : 
Mais  pur  les  paluz  enpaistros'-s, 
Granz,  parfundos  e  enconihrnips . 

(Ben.,  D.  de  ^nrm..  11,  GG93,  Michel.) 
Uns  dccevanz,  uas  faus,  uns  reis. 
Cil  qui  est  sire  des  Pane  s, 
Nos  a  mult  malement  bailliz. 
Si  en  signiez  e  si  tiaiz 
Od  aventure  dnlerose 
Qui  trop  nos  par  tu  encoml/nise. 
Que  dol  rcsne  nos  a  sevrez 
E  mortelment  descriiez. 

(lD.,i*.,  11,  1G91.) 
E  je  qui  nuit  ne  jor  ne  fin, 
Qui  si  trois  eucomhros  latin. 
Se  je  i  inesTaz  n'est  pas  merveille. 

(lD.,i*.,  II,  26530.) 
S'est  ore  mult  encombras  l'afaire. 

(Id.,   ib..  29061.) 
A  Estanfort  fu  son  repaire 
Apres  cest  encomhros  afaire. 

(Id.,  ib.,  II,  39063.) 
Lors  va  tout  pendre  a  nng  crochet, 
El  vest  sa  robe  séculière 
Qui  mains  encomhreme  li  erc. 
Si  cum  il  alast  karoler. 

(Hose.  19G3i,   Méon.) 


Mais  quant  perte  s'avient  on  d'-slroit  encomhrous 
N'en  plort  pas,  ainz  penl  bien  comment  il  soit  res- 
[cons. 
{Parlait..  Richel.  19152,  f»  173°.) 
Mnlt  ot  el  parlement  quereies 
Mnll  de  vielz  et  mull  de  noveles, 
Mnlt  en  mannit  de  eiic'imbroses 
E  de  fli'res  et  de  orjoilinses. 
{Esloire  de  la  guerre  sainte,  Wl.  Chr.  16S9,r2».\ 
Ton  hurlement  et  ta  voix  enrambreu'te. 
(Ad.  des  ApasI.,  vol.  I,  P  3^,  éd    l'iST.) 
Et  occyrent  deux  des  archiers  du  seigneur 
de   Chaùmont    lesqiielz    s'estojent   mis  a 
pied  pour  entrer  dedans  une  place  emcom- 
breuse    ou    esloyent    lesdits     Suyces.    (J. 
D'AUTON,  Chron  ,  liichel.  S08I,  f°'38  v.) 
Chemins  encombrevlx.{li>.,  ib.,  f°  121  r". 

Yoslre  Pallas  devoit  helijqnense  déesse 
Pestourner  ce  meschef  de  vous,  sa  forteresse: 
El  calme  vous  parder  d'^wrow/'rf?/.r  accidens. 
Puis  qu'elle  a  bien  dai.ré  se  relir(  r  dedans. 

(R"B.  Gar.s.,  Hippol..  I,  1.) 

—  En  parlant  de  personne,  gênant,  fâ- 
cheux : 

Je  vous  treuve  si  pnramWeuse, 
Si  grevainne  et  si  ennniense. 

(Rase,  ms.  Corsini,  1°  GO''.) 

Je  la  treuve  si  enconhrense. 

(Ib  ,  Richel.   15T3,  f  ni"".) 

—  Emb.irrassé,  gêne  : 

Face  portoit  triste,  palle  el  nmhrense. 

Sa  contenance  esloit  foute  enenwbrejise. 

(J.  BoucHET.  KMe  Dame,  f»  2  r»,   éd.   t53fi.) 

ENCOMMENÇAILI.E,  -Saille,  cnconi .,  cn- 
cotim.,  s.  f.,  commencement  : 

Encoumensailles  de  los  leurs  travaills  en- 
sera  en  les  lahernacles  de  Cham  et  prist 
son  peuple  corne  berbis.  (Psaut.,  Ricliel. 
1761,  f»  09  r".) 

Rois  Feliloe  d'Anlîoche 
Qui  a  destrier  qui  pis  ne  cloche 
Conduist  la  première  bataille; 
Estre  veut  a  Vencammençailte. 

(FtonanI,  3029,  Michel.) 

Comment  se  fait  encommensnille  a  estre 
dicte  f)iromm('nso(/(e  et  non  autrement? 
(G.  DE  Char.vy,  Lie.  de  checal.,  ms.  Brux., 
f  49  r».) 

ENCOMMENCE  ,  -  omence,  anc,  s.  f., 
commencement  : 

A'Innc  i  ol  cstor,  n'ot  tel  jnsqn'en  Valance; 
Maint  barons  i  chait  toi  mors  sans  penitance. 
Et  Franc  viendrenl  poignant  .il.  m.  a  Vaneomence. 
(Ren.  de  Monlanb.,  p.  370,  Michelanl.) 

ENCOMMEXCEJIBNT,  encomencement,  en- 
commancemenl,encommansemant,  encoman- 
ccmenl,  enrommensement,  encoiim.,  encou- 
menssemenl.  ancoii,m.,  ancom.,  s.  m.,  com- 
mencement : 

Nos  faisons  ui,  chier  freire,  Vencommen- 
cernent  de  lavent.  (S.  Berx.,  Serm.,  Com- 
m.  de  l'Av.) 

Ci  ol  mal  ancomaneemani . 

(Dolap.,  8172,  Bibl.  elz.) 

La  veriteit  li  aitconleie. 
Si  cora  la  chose  fut  aleie, 
La  fin  et  i'ancomancemenl. 

(Ib.,  1O007.) 

Davaut  Vencovvv  an  semant  de  tpz  les 
eaiges.  (S.  Craal,  Ricljel.  2453,  f»  25  v«.) 

Le  saint  esperit  est  eternal  et  sans  en- 
coumensement.  (PsaMf.,  Richel.  1761,  f"  186».) 


Sans  enconmenssemcnt.  {Ib.) 
Prierai  li  a  l'encnmmeneement 
De  ma  chanson  qu'a  ami  me  retiengne. 
(.Chans.,  Poel.  fr.  av.  1300,  t.  1,  p.  83,  Ars.) 

C'est  li  anromancemens  don  Caton.  (Ms- 
Berne  !I8.  1»83'.) 

En  Vencommencement  du  monde.  (Joinv., 
SI  Louis,  xc,  Wailly.) 

Ta  vois  a  Vencammenrement 
De  l'enfant,  quant  au  monde  vient 
En  vie,  monlllie  en  devient 
Premiers  la  mère  et  puis  li  pcres. 
(Watriquet,  li  Tournais  des  Dames,  292,  Scheler.) 

A  \'ancommencempnt  de  leur  création. 
(1.144,  Areh.  JJ  75,  f"  34  r».) 

Quailre  moles  pour  les  diz  molins  que 
nous    metous  a   Vencomenceirenl    d'iceix. 

Q 

(1360,  Ch.  des  compt.  de  Dole,-      ,  Arch. 
Doubs  ) 

En  Voneommencement.  (i's.,xxxviii,Maz. 
798,  r»  102  V».) 

Depuis  Vcnrommencement  de  vendenges. 
(1379,  Ord.,  vi.  378.) 

Sera  tenus  de  rendre  en  la  fin  desdites 
années  autant  de  pièces  des  vignes  bien 
laides  ..  comme  nous  lui  en  baillons  a 
Vencommencement  et  entrée  de  ladicte 
ferme.  (1380,  Bail  d  ferme,  Arch.  MM  30, 
f»  172  r".) 

Premièrement  je  feray  homme 
A  ['encommancement,  c'est  la  somme. 
(hesurr.  N.-S..  Jub.,  Mysl.,  H,  317.) 
A  IViiromtieMeiwrwtde  ladite  foire.  (Coust. 
des  foires  de  Champ.,  ms.  Caill.,  Bibl.  Pro- 
vins.) 

Pourtant  que  Herode  des  son  encom- 
rnenccment  lui  avoit  eslé  grant  amy.  i^An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  5i  83,  I»  1''.) 

Le  moix  d'octobre  fut  be',  des  l'nncom- 
mencement  jusques  a  la  fin.  (J.  Aubrion, 
Journ  ,  an  lij'i,  Larch.y.) 

En  Vencommencement  de  mars.  (Id.,  ib., 
an  1482.) 

Depuis  Vencommencement  de  ceste  guerre 
jusques  aiijourd  liuv.  (1.52.'î,  Néyoc.  ent.  la 
Fr.  etl'Aulr.,  t.  ll,"p.  617,  Doc.  inéd.) 

ENcoMMENCiER,  encoivencier.  encom- 
manrer,  anromancier,  enromecier,  enchou- 
mechier,  encommencer,  verbe. 

—  Neulr.,  commencer,  prendre  nais- 
sance, prendre  origine  ; 

Qpçte  est  li  perfections  de  l'animal  home 
en  Sun  eslaiire  ou  del  novice  enromereant. 
(ij  E/iistlesiiini  liernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  1°  47  r".) 

l,i  rois  li  fisl  faire  silance. 
Et  li  saiges  bons  aneomanee. 

{Dolop.,  7981,  Bibl.  elz.) 

Qui  ancomanse  an  tel  manière,  (ilerlin, 
Richel.  7344,  l»81.) 

Jusque  a  nuef  anz  cncomancanz  en  la 
fesie  de  la  Maurieloine.  (Venil.  av.  Sim.  et 
.lude  apost.,  1280,  Oesans,  Ch.  des  compt. 
de  Dole,  cail.  44,  paq.  44,  Arch.  Doubs.) 

Des    quelrs  lettres  les   unes  encommen- 
cenf  ;  N.ius...  (Offlc.    de    Toul,  mardi   av. 
Divis.  des  apost.  1295,  Arch.  Mos.) 
C'estnil  alor<  quand,  les  cbalenrs  passées. 
Le  sale  automne  auj  cuves  va  lonlant 
Le  raisin  gras  dessous  le  pied  contant. 
Que  mes  uoii'iurs  ftireni  enrommencres. 

(l.A  lioi.TiE,  Sonnets,  iv.  Feugère.) 


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—  Act.,  commencer  : 

Por  ce  puis  bien  la  fraerre  encommencier, 
Uourd.  de  Blaines,  79,   Hoffmann.) 
L'en  doit  en  son  bon  point  le  bien  encommencier. 
(La  Chanlepleure,  46,  Jubinil.) 

L'uevre  qu'il  eurent  enchoumechie.  (Rom. 
de  Kanor,  Ricliel   1446,  f»  13  r'.) 

Mais  a  temps  m'en  tairay,  pour  tourner 
au  premier  propos,  c'est  a  sçavoir  de  ce- 
Iny  de  qui  nostre  matière  est  encommencee. 
(Le  Liv.des  faicls  du  maresc.  de  Boucicaut, 
1"  p.,  ch.  8,  Buclion.) 

A  Iheure  que  i'ay  ceste  matière  encom- 
mencee, j'aproche  quarante  cinq  ans.  (0. 
DE  LA  Marche,  Mém.,   préf.,  Michaud.) 


Finir  Ion  œuvre  ne. 
(("l.  Mar..  Opusc.  à  Kr.  de  Boarb.,  t.  I,  p.  238, 

éd.  1731.) 

Ils  insistent  en  telle  rage  qu'ils  ont  ac- 
coutumé, pour  abattre  la  paroi  qu'ils  ont 
ja  ébranlée,  et  parfaire  la  ruine  qu'ils  ont 
encommencee.  (Calv.,  Instit.,  préf.,  éd. 
1S61.) 

Détestables  bourreaux,  parachevez  eu 
nioy  ce  qa'aeez  cruellement  encommencé 
contre  ce  grand  personnage.  (Pasq.,  Lett., 
XVII,  2.) 

Jamais  n'eurent  œnvre  laissée, 

Depuis  que  fiisl  encommancee 

Ceste  malheureuse  alliance. 

(Grevis,  les  Esbahis,  II,  4,  Ane.   Th.  fr.) 

Cela  n'pmpeschera  pas  que  nous  n'ache- 
vions ce  que  nous  avons  desja  si  bien  en- 
commencé. (TouRKEB.,  les  Conlens,  iv,  0, 
Ane.  Tb.  fr.) 

Les  exécutions  encommencees  contre  les 
condamnez  par  lesdits  juge  et  consuls  se- 
ront parachevées  contre  leurs  héritiers. 
{Edit  du  roy,  nov.  1563.) 

Par  la  depesche  que  Monsieur  vous  fait 
présentement,  vous  cognoistrez  comme 
nous  travaillons  a  parachever  les  choses 
encommencees.  (1='  fév.  1581,  Lett.  Miss,  de 
Henri  IV,  t.  I,  p.  354,  Berger  de  Xivrey.) 

Ce  qu'entendons  avoir  lieu  tant  pour  les 
procès  encommenrez  qu'a  encommencer. 
(31  oct.  1587,  Edft  de  Philippe  II  sur  la 
modération  des  rentes,  xvi.) 

Il  poursuivit  l'entreprise  si  bien  encom- 
mancee sur  Rome.  (Bhant.,  Grands  Capit. 
cslrang.,  I,  x,  liibl.  elz.) 

Est  ce  mal  avancé  la  chose  encommencee. 
(DAcBiGjtÉ,  Trag.,  IV,  Bibl.  elz.) 

Le  verbe  encomynencer  a  été  employé 
par  quelques  ailleurs  des  xvil=  et  xviii=s.; 

11  est  vray  (respond  celle-l.i  qui  avoil  en- 
commencé ^e  discours). (CagMefs  de  l'.lccou- 
chée,  3"  journ.,  Bibl.  elz.) 


On  poursuivît  la  chose  i 
(La  Fo-vt.,  Conl.,  le  Faiseur  d'oreilles.) 

Il  y  en  a  eu  de  secondes  (lettres),  qui 
désignaient  mon  père  nommément,  et  qui 
portaient  que  le  procès  encommencé  serait 
continué,  fait  et  parfait  et  jugé,  tant  contre 
ledit  sieur  de  Lally,  que  contre  ses  com- 
plices. (Lally-Tollendal,  ifém.  au  Cons. 
d'Etat,  2»  p.J 

11  est  encore  d'un  usage  habituel  dansle 
centre  de  la  France. 

ENCOMP.viGNiEu,  cncump.,  V.  a.,  ac- 
compagner : 

E  od  quels  il  seienl  encumpaignié  en  l'ost. 
(Rois,  p.  63,  Ler.  de  Lincy.) 


Et  doit  la  bannière  du  moins  clouer 
cincq  blasons  pour  la  encompaignier,  et  le 
pennon  troys.  (Trajie  des  tournois,  Richel. 
1997,  f  16  vo.) 

—  Hncompnignié,  part,  passé,  accompa- 
gné : 

Garuis  et  encompaignes  de  grand  mul- 
titude de  «enz.  (1373,  Reg.  delà  Gréneterie 
du  Chapitre,  Arch.  mun.  Autun.) 

—  Qui  est  mis  dans  la  compagnie  : 

Compains  estes,  car  entresait 
Estes  a  rani  eneompaignies. 
i&.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  2S5,  Meyer.) 

ENCOMPLiR,  -  onplir,  anc  ,  v.  a.,  ac- 
complir : 

Ce  li  doua  grant  vasselage. 

Et  mult  granment  en  son  corage 

En  sa  vie  vont  encomplir. 

(Wace,  Brul,  8621.  Leronx  de  Linc;.) 
Quant  son  voloir  n'tt  enconpUst. 

(Sle  Thais,  Ars.  3527,  1°  13'.) 
Et  autres  pluseurs  choses  faire  et  ancom- 
plir.  (1385-86,   Compt.  des  annivers.  de  S. 
Pierre,  Arch.  Aube  G  1656.  f°  187  v°.) 

—  Infin.  pris  subst, faculté  d'accomplir: 
La  vouleuté  est   en   moy,  mais  Venconi- 

plir  je  ne  puis  trouver.  {Gast.  Phebus,  ms., 
p.  411,  ap.  Ste-Pal.) 

ENCOiMPTER,  V.  a.,  tenir  compte  de, 
prendre  garde  à  : 

Toute  triste  esloil  en  alant 

Et  a  nul  honneur  acoulaut, 

Ceste  ci  trop  peu  ^ncoiiiptjil. 

(Anii  Claudianm,  Richel.  1637,  T  42  r°.) 

S'ilz  monstroient  semblant  de  tenir  peu 

compte  d'elles,  elles  monstroient  tout  ap- 

pertement  de  riens  y  encomp'er.  (Louis  XI, 

Nouv.,  LViii,  Jacob.) 

ENCOMUNER,  tnc,  V.  3.,  avoir  en  com- 
mun : 

Ilest  eslraungepurchasour,  evus  [diomz] 
que  ly  ne  les  terres  tenans  unkes  incomu- 
nerent  si  noun  de  lour  propres  bestis. 
(  Year  books  of  the  reign  of  Edw.  the  first, 
years  xxx  xxxi,  p.  427,  Rer.  brit.  script.) 

ENGONCER,  voir  Enconser. 

ENCONCHER,  V.  3.,  équiper,  arranger, 
parer  : 

Enconché,  tiemmed,  drest,  arrayed.  Nous 
voila  bien  enconché  ;  vre  are  fairly  drest  ; 
we  are  even  well  bandied.  (COTGR.) 

ENGONCHiER,enc«nc/aêr,  v.  a.,  souiller: 

Moult  des  bons  juis  ochioienl, 
Et  les  Bains  liens  encuncbioient. 
(Gaut.  de  Bellep. ,  J/ac/io*., Richel.  19179,  f  I2r°.) 

—  Enconchié,  part,  passé,  souillé,  cor- 
rompu : 

Il  11  donnèrent  un  buvrage  enconchié  de 
poison,  qui  aveugloit   tous  ceulx   qui    en 
bevoient.    (J.   de   Vignay,  Légende  dorée, 
Maz.1333,  f'^  73'.) 
ENCONDUIRE,  V.  a..  Conduire  : 
Li  jovencels  les  encondiiil 
Dos  c'a  la  nef,  si  entrent  tult. 

(S.  Brandon,  Ars.  3.t16,  f  lO.ïB.) 
Piritheus  tous  uns  et  uns 
Les  enconduisi  et  enconvoie. 

{Alhis,  Richel.   375,  f°  149'.) 
Et  Maugis  li  cortois  les  enconduil  et  guie. 

(Ren.  de  Uonlaub.,  p.  97,  Miohelant.) 


ENCONGiNER,  VOlr  ENCOIGNIER. 

ENcoNoisTRE,  V.  a.,  reconnaître, 
connaître  ; 

Hoc  troterenl  dan  Alexis  sedant. 
Mais  a'enconnrent  son  vis  ne  sou  semblant. 
(.ileii.i,  st.  23'',  II' s.,  G.  Paris.) 
N'a  gaires  c'nn  tel  enconntii. 
(Jac(j.  d'Am.,  Art  d'Amour.,  ms.  Dresde,  Kort., 
1760.) 

ENCONREER,  v.  a.,  arranger,  disposer  : 
Si  enconreoit   si   Merlin  totes    les    ores 

qu'il  venoit   a   li   parler   que...  (Lancelot, 

Richel.  734,  f"  13».) 

enconseilTjER,  v.  a.,  conseiller  : 

Et  Dieus  nos  enconseiîîeroit . 
(De  Sainte  Y^ahel.  Richel.  19531,  f°  117'.) 

ENCONSER,  -  cer  (s'),  v.  réfl.,  se  ca- 
cher : 

Et  declinoit  très  fort  le  soleil  pour  soy 
enconser  en  Occident.  (Fleur  des  hist.,  Maz . 
530,  f  40'.) 

Le  soleil  ne  se  doit  pas  enconcer  sur 
vostre  couroux  ne  yre.  (/.  de  Saintré, 
p.  37,  éd.  1724.) 

Cf.  ESCONSER. 

ENCONsiR  (s'),  V.  réfl.,  se  cacher  : 

Li  espee  entra  ens  es  cuissieus  et  percha 

le  premier  et  le  quisse    ossi,  et  s'enconsi 

en  l'autre  cuisse  bien  une  puignie.(FROiss., 

Chron.,  V,  277,  Luce,  ms.  Amiens, f°  10''.) 

ENcoNsivRE,  v.a.,  atteindre  : 

Li  nostre  les  sivireut  occiant  ce  qu'il 
enconsivoient.  (G .  de  Tyr,  xviii,  21,  Hist. 
des  crois.) 

ENCONTENANCÉ,  adj.,  qul  a  telle  con- 
tenance, telle  prestance  : 

Une  très  débonnaire  eibien encontenancee 
damoiselle.  (A.  Chart.,  l'Esper.,  OEuv., 
p.  279,  éd.  1617.) 

EXCONTEOR,  -  eur,  s.  m.,  conteur  : 

Des  espies  ki  i  sn[n]t  n'ert  enconleur. 

(Hnm,  2712,  Michel. 1 

ENCONTRAiRE,  encontroric,  adj..  ad- 
versaire : 

Trestnz  i  ferrunt  communal. 
Cent  a  pé  e  a  cheval. 
Sur  la  gent  de  Osserie 
Ke  nus  furent  enconirarie. 

(Congiiesl  of  treland,  678,  Michel.) 

ENCONTRAL,  S.  111.,  chose  qu'ou  ren- 
contre devant  soi,  obstacle  : 

Lors  si  trueve  si  sa  voie  si  mervilleuse- 
ment  délivre  qu'il  n'i  trueve  encontral  ne 
acopement.  (S.  Graal,  Richel.  24394, 
f»  59".) 

—  Rencontre,  abordée  : 

Et  fiert  Gandin  devant  a  lencontral. 

(Auberi,  p.  219,  Tobler.) 

ENCONTRANT,  adj.,  quî  Vient  à  la  ren- 
contre : 
Obvians,  enconlrans.  (Gloss.  de  Salins.) 
Tout  plein  de  fureur,  (il)  dressa  son  che- 
min tant  qu'il  pouvoit  vers  le  bois,  a  l'in- 
tention de  venger  son  yre  au  premier  en- 
contrant.  (G.  Chastellaik,  Chron.,  I,  248, 
Kervyn.) 


114 


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ENC 


ENC 


ENXOXTRARIE,  VOlr  ENCONTRAinF.. 

1.  ENCONTRE,  S.  111.  ct  f.,  rciicontre, 
combat  : 

La  Teissics  fier  encontre  venir. 

(Girh.  de  ileli,  p.  48j,  Slengel.) 
?ious  l'avons   chy  Ironvé,  ponrlanl  dist  on  soavenl, 
Otte  pis  Taalt  uns  eneonires  c'nns  ajais  qniatenl 

(Chev.  au  ajane.  1-2883,  licifT.) 
Or,  ont  trouvé  encontre  mcrvelens  et  pesant 
Tont  sommes  descoufy  ly  petit  et  ly  prant 

(/*.,  l-,3ï4.) 
De  .111.  batailles  fu  l'nne  outre, 
Et  les  .H-  souslinrent  ['encontre. 

(MocsK.,  Ckrott..  21309,  Iteiff.) 
Car  i'eneonireie  Renj  moult  forment  se  dootoient 
Wt  de  Cmll.  d'Anglet.,  215,  Michel.) 
Lors  proia  Dieu  que  d'encombrier 
Et  Je  Vciic.onire  a  l'aversier 
Gardast  son  frère  el  carJast  lui. 

(Yiedes  l'rres,  Ri.hel.  23111,  f  i''-) 

Et  fist  un  encontre  si  dur 
Que  les  dames  desour  le  mur 
QuiJiereot  Jiien  qu'il  fuissent  mort. 
{Rom.  de  Uam,  ap.  Michel,  llut.  des  D.  de  Korm., 

p.  28i.) 

Aler  a  ses  encontre.  (1337.  Compl.  de  Va- 
lenciennes,  n»  8,  p.  31,  Arcli.  muû.  Valen- 
ciennes.) 

En  Venconire,  obviam.  {Gloss.  yall.-lat., 
Riche).  1.  768''.) 

Entre  cez  deus  os  y  avoil  souvent  dez 
enœntrez.  des  Imstiuset  des  escarmuches. 
(FROlSS.,C/ii'on.,llI,243  Luce.ms. Amiens.) 

La  ot  de  première  encontre  forte  jouste. 
(Id,,  ib.,  V,  424,  Luce,  ms.  Amiens, f»  122.) 

Qui  maine  telle  vie  comme  son  estât  le 
requiert...  tel  sera  asseuré  de  toutes  malles 
encontres.  {Jnlern.  Consol. ,11,  iv,  Bibl.elz.) 

11  luy  vint  a  Venconire  a  tout  grant 
gent.  {Istoire  de  Troye  la  grant,  ms.  Lyon 
823,  f  loi».) 

Quant  on  les  trouve  c'est  bonne  en- 
contre. [Lw.  du  nob.  chev.  J.  de  Mandemlle, 
impr.  à  Paris,  f»  39  V.) 

Vous  deussiez  aller  a  ['encontre. 
(Grebas,  Uisl.  de  la  pass.,  U1)3J,  G.  Paris.) 
D'une  telle  fureur  nous  irons  a  Venconire 
Qu'il  sera  mis  en  route. 
(Biir,  l'oemes,  1.  VU,  ilar.  de  Fr.  roy  daufin, 

Lemerre,  p.  321.) 

—  Chance,  succéSj  événement,  aven- 
ture, traverse  : 

Cist  Hercules  ot  moult  i'enconlrei. 

Illose,  Val.  Chr.  1522,  f"  S9''.) 
Et  y  aveuoil  souvent  tout  ])lain  d'aveu- 
tures'et  û'enconires  aveutureulx.   (Froiss., 
Chron.,  IV,  202,  Luce,  ms.  .\miens.) 

—  Bon  encontre,  olianee  favorable  ;  sorte 
de  salut  pour  souhailer  du  bonheur  : 

Sire,  fait  ele,  bon  e-icontre 

Vons  doint  Diex  et  tôt  lo  deJuil 

Qu'on  puet  avoir  etjor  et  nuit. 

(Mute  sans  frain,  ms.  Beriie  354,  f»  35''.) 
Dieu  v.'us  doyul  bon  encontre.  —  God 
seude    vou   yood    coiupauv.  (l-'ALSGiliVE, 
Esclairc..  p.  867,  Géuiu.) 

Encontre,  bon  encontre,  sorte  de  salut. — 
Good  meeting'.  (Du  Liiez,  An  Introd.  for 
to  lerne  to  speke  frcnch  trewiy,  à  la  suite  de 
PALSGRAVE,  éd.  Géuiu,  p.  918.) 

—  Mal  encontre,  mauvaise  chance, 
malheur  : 


El  lo  roy  dist  que  mal  encontre  eust  tele 
moquerie."  (.loïKV.,  230,   \\  nilly.) 

l'ensant  vous  faire  service,  j'.iy  Irouvé 
mon  mal  encontre.  (Lariv..  le  jlo'rf.,  V,  i. 
Ane.  Th.  fr.) 

Mai?  le  pauvre  lourdaut  laissa  de  mal 
cnronlrc  Innilier  une  de  ses  p.intoutles 
(l'airain.  (Taiutiieau,  Second  dial.  du  De- 
inocritic,  p.  333,  éd    1602.) 

—  Put  encontre,  souhait  do  malheur  ; 
peut  encontre  figure  parmi  les  injures  per- 
sonnelles que  punissaient  les  coutumes  de 
Franclie-Conité. 

—  Conjonction  des  astres  : 
Astrologie,    geonianee,  ydromance,    py- 

roniance,  experimens,  supersiilions,  aus- 
pices, encontres.  (Oresme,  Divination,  Ri- 
chel.  19931.) 

La  science  des  presaipes  et  des  encontres. 
(EvRART  nE  Co.NTV,  Probl.  d'Arist.,  Richel. 
210,  f'  159''.) 

La  langue  moderne  a  g.irdé  le  substantif 
composé  malencontre. 

Nom  de  lien,  Don-Encontrc. 

2.  ENCONTRE,  -  unlvc,  unc,  incontra, 
prép.,  contre,  envers  : 

Incontra  Den  biea  si  garda. 

(S.  Léger.  70,    Diei.) 
Li   prince    traiteruut    pcrment  encuntrc 
le  Seiguor.  (/,ti;.    des  Ps.,  Cambridge,  il , 
2,  Michel.) 

Encontre  l'abé  sus  salit» 

(.Percerai,  ms.  Mons,  p.  lo',  Polvin.) 
Ja  n'en  iré  encontre  vos. 

(Renaît,  4051,  Méon.) 
Se  je   aloie   anr.onire   cez   covenances. 
(1239,  Ch.  de   J.    de   Joinv.,  Arch.,  Mus., 
vit.  42,  u'^  230.) 

S'om  entreprant  encontre  cest  chartre. 
(1233,  Cbup.  de  Metz,  Sancy,  1,  2,  Arch. 
Meurtlie.) 

Envie  el  haine  sont  nées  avecques  Fran- 
çois encontre  ta  maison.  (G.  Chastellain, 
Àdo.  au  duc  Charles,  vu,  308,  Kervyn.) 

Mais  Memmius  eu  ayant  despit  tourna 
sou  courroux  encontre  luy  uiesme  irritant 
le  peuple.  (Amyot,  Vies,  Lueullus.) 

Tu  mesprisois  les  bommes  dont  l'audace 
Est  trop  cruelle  encontre  nostre  race. 
(Uo.<s*nD,  l'oés.  cit.,  p.  196,  Bccq  de  l'ouquières  ) 

—  Être  encontre  de  quelque  chose,  s'y 
opposer  : 

Se  mon  règne  fust  de  ci  mi  ministre 
fussent  encontre  de  ce  que  je  ne  fusse  livré 
a  la  poêlé  desjuis.  (La  Passion,  ms.  Dijon 
298,  i"  177.) 

—  Adv.,  en  face,  à  l'encontre  : 

Encontre  voit  li  LoUerens  Garins, 
Mais  la  roine  onques  mot  ue  li  dist. 

(Les  Luh..  ms.  Berne  113,  i^  210''.) 


tlt  la  reiae  li  estant 
Ses  bras  encontre,  si  l'embrace. 
(La  Charrette,  Vat.  CLr.  1725, 


f°  i\^.) 


Quant  li  haus  cm  sot  la  noviele 
Des  reliques,  moult  li  fu  biele. 
Son  01  lîst  encontre  poi'ter 
Par  créance  et  pour  coulorter. 

(.MoDSK.,  Citron.,  11316,  ReifT.) 

Il  fu  encontre  molt  durement,  (ia  'Vie  S. 
Nicholai,  .Monmerqué.) 


Sein?  plus  faire  encuntre.  (1237,  Para- 
clet,  Arcli.  Somme.) 

Est  il  rien  c'on  penst  avoir 

Qoi  peu^t  encontre  valoir 

Et  voD^  pirir  ? 

(Mir.  d'Amis.  Tb.  fr.  au  m.  à.,  p.  2S9.) 

Morvàn,  encontre,  contre,  malgré. 

ENCONTRECOREMENT  ,  cncuntrecure- 
ment,  s.  m.,  course  : 

De  la  suvreuitet  del  ciel  li  eisemenz  de 
lui,  e  li  encuntrecuremenz  de  lui  desque  a 
la  suvreinitet  de  lui.  (Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridge, xviii,  6,  Michel.) 

ENCONTREDIRE,  eiici/tifre.,  V.  a.,  con- 
tredire : 

ÎV'en  aveit  nul  de  snn  empire 
Ki  les  osast  encnntredire. 

(CuARORV,  Set  dormans,  225,  Koch.) 

ENCo.NTREDiT,  encuntrc.,  s.  m.,  con- 
tradiclion  : 

Seni  nul  encnntrcdit 
Pur  voir  est  espruvel. 

(P.  DE  iHAiN,  Cumpot,  2502,  Mail.) 

1.  ENCONTREE,  S.  f.,  rencontrs  : 

Bessa  le  cbief  a  icele  encontree. 
(Li  Coronn.  Looys,  1074,  Jonck.,  Gtiif;.  d'Or.) 

Car  il  avoient  arser  d'oumes 

Por  tos  les  Turs  d'une  contrée 

Faire  une  si  dure  encontree 

C'on  em  parlast  mil  ans  apries. 
(B.  DE  CoNDÉ,  li  Contes  dou  Pel.,  262,  SchelerJ 

Eut  très  grant  joye  de  ma  venue  et  de 
ma  encontree.  (Caum.,  Voy.  d'oultr.,  p.  107, 
Lu  Grange.) 

De  première  encontree  fendit  a  Fromont 
la  teste.  (Les  Sept  Sages,  p.  32,  G.  Paris.) 

—  A  Vencontree  de,  en  face  de  : 
Prisent    terre   en   l'isle    de   Grenesee,  a 

Vencontree  deNormendie.  (Froiss.,  Chron., 

IV,  137,  Luce.) 

2.  ENCONTREE,   S.  f.,  COUtréB  : 
El  tens  antis  esteit  un  conte. 

En  Aquitaine  roiron/rcf... 

U'ti;  dit  pape  Grég.,  p.  4,  Luiarche.) 
E  si  n'aveit  nus  des  eufanz. 
Fors  une  lille  mariée. 
Qui  esteit  loins  de  i'encontree. 

(Ib..  p.  38.) 

E  li  bons  veas  les  a  droit  mis 
En  celé  encontree,  tôt  droit, 
De  quel  sa  mère  dame  estoit. 

(Ib..  p.  52.) 

Molt  de  miracles  ffureut  ffaitz  en  celé 
eiicojitree.  (Les  Chem.  et  les  Pèlerin,  de  la 
terre  Sainte,  H.  .Miebelant  et  G.  Raynaud, 
Itinéraires  d  Jérusalem,  p.  188.) 

ENCONTREis,  S.  in.,  rencoiitre  : 

Grant  lumulle.  grant  corneis 
Ot  al  premier  encontreis. 

OVace,  Brut,  2281,  Ler.  de  Lincy.) 
Çou  erl  un  durs  encontreis, 
C'ert  uns  estrauges  capleis. 

{.itttis,  Ricbel.  375,  f"  152'.) 

ENCONTREissiR,  V.  U-,  sorlir  à  la  ren- 
contre : 

A  grand  honor  encontraxirenl. 

(Passion,  ms.  Clerraont,  v.  36,  Diei.) 

ENCONTREGAGE,  S.  m.,  gage  donué  en 
retour  d'un  autre 


ENC 


ENC 


ENC 


iir; 


Livres  qui  parole  des  gaigieres  et  des 
enconlreqaqes.  {DigesUs,  nis  Montpellier  H 
47,  f°  24ii''.) 

ENCONT REMENT,  encuTitr.,  S.  m.,  ren- 
contre : 

Emeniilns  esganle  le  fler  enconlrement 
Qae  Belis  lor  a  fait  isi  har.liempnl. 

thonm.  d'AUi.,  1°  •2r,'',  Michelanl.) 
Eljo  pri  a  nos  Dieus  et  prieray  souvent 
Qu'il  garl  tonz  nos  amis  ilo  voslre  cnconiremeni 
,  (Hcstor  du  Paon,  ms.  Rouen,   C  "i"  r°.) 
Un  jonr  iasi  fors  J'one  lanJe 
Ysengrins  por  querre  viande, 
El  dans  Renars  tôt  ensement  ; 
Par  temps  feront  encontremetU. 

(Renan,  Snppl..  p.  127.  Chnbaille.) 
El  de  cors  et  de  pis  ont  lait  enconlrement. 

(Basl.  de  liuillon.  iiioU,  Scheler.) 
Si  m'en  pusse  venger  en  nul  encunlrement 
Pins  murreie  plus  suef  e  plus  lesticreraenl. 

(//ont,  nsS,  Michel.) 

Quant  cil  fors  emontremens  est  des  nues 

et  des  veus,  et  despiecemeuz  de  tonnerre, 

nature  eu  fait  issir  feu  qui  giete  grandisme 

clarté.  (Brun.  Lat.,    Très.,   p.   120,    Clia- 

baille.) 

Enconlrement,  obviacio.  (Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  I.  7684.) 

Mal  sont  aparlies  ;  ils  ont  ent  enconlrement. 
iGeste  des  ducs  de  Bourg.,  -il'i,  Chron.  be\g.) 

ExcoNTREMETTiiE,  V.  a.,  mettre  ù 
rencontre  de,  objecter,  opposer  à  : 

Obicere,  encontremeltre.  (Gloss.  de  Douai, 
Escullier.) 

ENCONTREMONT,  adv.,  en  haut,  en 
l'air  : 

Se  voiez  ore  le  pales  principel. 
Comme  il  est  bauz  et  lotentor  fermez, 
Enconlremont  a  il  que  regarder. 
[Prise  U'Drenge,  iii,  ap.  Jonck.,  Gui//.  d'Or.) 
Impr.,  encunlrement, 

Encontremont  hall  l'engella. 
(Conlia.  au  Brut  de   Wace,  ap.  Micliul,  Chron. 
anglo-norm.,  t.  I,  p.  8.) 

Et  pluàtobt  Seine  enconlremont  ira, 
Que  mou  aiuour  de  toy  so  paitir.i. 
(Cl.  .Mar.,  E/ejf.,  XV.  1,  360,  éd.  1731.; 

ENCONTREPLEGER,  V.  a.,  donner  cau- 
tion : 

Especialement  enconlreplegeons  toute 
uostre  terre  de  uostre  coutree  de  Forays 
tout  pour  vendre,  aliéner  et  eslrangier  a 
tel  fuer,  tel  vente  pour  droite  gurenlie 
porter.  (13U),  Livre  rouge  de  ta  Ch.  des 
Comples,  1"  IST-,  ap.  Due.) 

ENCONTRER,  -  uiitrer,  aiic,  v.  a.,  ren- 
contrer : 

Jésus  las  a  iempr'enconlradas. 

(Passion,  il4,  Diez.) 
Vait  par  les  rues  dont  il  ja  bieu  fut  coinles, 
.\ltre  pois  allre.  mais  son  pedre  i  encontret. 
(Alexis,  st.  iS"*,  xi's.,  G.  Paris.) 
Moi  est  avis  c'est  Ogiers  li  membres  ; 
S'il  nos  perchoit,  mal  nos  est  enconlres. 

(.Raisb..  Ogier,  9201,  Barrois.) 
Li  prenz  Lucimieo  encontre 
Lu  reme,  ki  vient  encontre. 

(Dolop.,  3051,  Bibl.  elz.) 
Âtant  k'il  ala  encuntrant 
Un  vasiet  ki  li  vint  devant. 

(CnARDUv,  Sel  dormans,i\0'.i,  Koch.) 
Et  proie  Damredieu  qui  tôt  a  a  sauver 
Qu'il  li  laist  le  saint  home  conoistre  et  enconirer. 
(De  St  Aleris,  350,  Herz.) 


En  la  terre  de  France  nous  est  mnl  encontre. 
(Age  d'Avignon,  3130,  A.  P.) 
Si  com  II  voirres  tresparans 
Ou  li  ray  s'en  passent  parans, 
Oui  par  dedens  ne  par  derrière 
IN'a  riens  pspes  qui  les  rffiere. 
Ne  puel  les  figures  mouslrer 
Quant  riens  n'i  purent  enconirer 
Li  ray  des  yçns  qui  les  reliengne 
Pour  quoy  ta  fourme  as  ycus  reviengno. 

(liose,  mi.  Corsini,  f^  112'.) 

Et  ne  doiiloit  chevalier  .i  enconirer  tant 
fust  de  grant  proesce.  (Lancelot,  ms.  l'ri- 
bour^',  f"  126''.) 

Tant  clievanclierent  les  deux  frères  en- 
semble qn'i\s  enconlrerenl  Uainiondin  et  le 
bienveiguerent  moult  courtoisement.  (J. 
d'Arr.\s,  Melus.,  p.  81,  Bibl.  elz.) 

Et  occiroient  tout  ce  qn'W  enconlerroient. 
(Bersuire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Geu.,  f  232».) 

Vous  les  enconlerrez,  jo  le  vous  agréant. 

(Cuv.,  dn  Gucsclin,  1312,  (".barrière.) 

—  Réfl.,  se  rencontrer  : 

A  l'oire  porte  s^encontrerenl. 
(Wace.  Conception  Xoaire  Dame,  p.  2",  Mancel 

et  Trébulieu.) 

Les  batailles  qui  se  desiroieut  a  trouver 
s' enconlrerenl.  (Eboiss.,  Ckron.,  IV,  23, 
Liice.) 

—  Infln.  pris  subst.,  rencontre,  choc  : 

Mais  la  liuchoise  li  vait  a  l'ancontrer. 
(Gir.  de  Viane.  Uicl.fl.    1 11^  f  8''.) 

Li  vint  a  Vancontrirr. 
(De  ChnrI.  et  des  pairs,  Vat.  Clir.  13G0,  1°  80^) 

Tout  li  baron  contre  lui  vinrent  ; 

A  Vencontrer  gran;  joe  firent. 
(Flaire  et  Blance/lor,  l'  veis.,  2933,  du  Méril.) 

Si  brisèrent  a  l'enconlrer  toz  leur  glaives, 
si  en  i  ot  niolt  de  bleeiez  au  premier 
poindre,  qar  assez  estoieut  desirrant  d'en- 
contrer  les  uns  les  autres.  (Lancelot,  ms. 
Fribourg,  f"  123\) 

A  Vencontrer  des  lances  le  chevalier  au 
noir  escu  porta  le  chevalier  a  la  fumée 
versé  par  lerre.  (Perceforest,  vol.  VI,ch.37, 
éd.  1528.) 

ENcoNTKESEEL,  S.  ni.,  contre-scel  : 
Nous  avûusseellees  cez  présentes  lettres 
dou  seel  de  la  dicte    baillie   et  dou  uostre 
enconlreseel.   (1327,  Cart.   de  Monlier-Ra- 
mey,  Itichel   1.  3i32.  f»  11  v».) 

ENCONTUESTEK,  eUCUnt.,    V.  II.,   s'op- 

poser,  résister  : 

Roboam  fud  mult  pourus  des  paroles 
que  li  prophètes  Semeia  li  out  dit,  et  ne  li 
pout  encunlresler.  (liais,  p.  298,  Ler.  de 
Lincy.) 

Si  li  encuntreslurcnt,  e  dislreut  que  ço 
ne  li  upendeit  pas  a  faire.  (Jft.,  p.  392.) 

Li  Ueu  az  geuz  de  par  la  terre  ne  pourent 
encunlresler  a  mes  ancestres.  (,1b.,  p.  412.) 

Cil  ki  sor  lui  la  portera 

Trestoz  ses  enemis  vaintra, 

îNel  purront  pas  encontresicr. 

(Lap.  de  Caml/ndge,  093,  Panuier.) 
Pour  estre  désirant,  pourvoyant  et  pro- 
curant la  pais,  la  tranquillité,  le  proUt,  la 
sûreté  des  subjeets,  eu  encontreslanl,  eu 
toutes  bonnes  manières,  aux  griefs,  op- 
pressions et  dommages  d'iceux.  (1327, 
Ord.,  II,  2.) 

Il  est  resté  très  longleinps  usité  comme 
terme  de  jurisprudence. 


E.NCO.NTREURE,  S.  f.,ce  qu'on  ren- 
contre ,  chose  contre  laquelle  on  se 
heurte  : 

Des  bras  et  des  jenoas  prist  tele  enconireure. 
Tous  les  a  escorcies,  tant  corne  liere  mesure. 
(Boum.  d'Alix.,  f  21'',  Michelanl.^ 

ExcoNTREVAL,  adv.,  en  bas  : 

Li  co\  encotilrevat  desi  eut. 
Qui  fu  férus  de  grant  ravine. 

(Guill.  de  Piderne,  6886,  A.  T.) 

ENcoNTHiERK  (A  l'),  locut ,  à  la  reu- 
contre  ;  selon  iiu'il  se  rencontre  : 

Point  Folatise  qui  plus  rort  de  levriere, 
Fiert  Desrcé  devant  a  ['encontriere. 

(Aleschans,  ltl8,3,  Jonck.,  Guill.  d'Or) 
Iluedon  son  once  en  ficrl  a  V  encontriere. 

(.iuberi,  p.  187,  Tobler.) 
Vait  ferir  Olivier  devant,  a  ï'enconlriere. 

(Fieraliras,  1239,  A.  P.) 
.1.  Alemant  devant  a  ['encontriere 
Ala  ferir  cbescun  par  vertu  fiere. 
(Aim,  de  Narl/.,   K.chel.  24369,  P  10  ï°.) 
Gerars  et  Guis  li  ïinrenl  devant  a  ['encontriere. 
(Adenet,  Buer.  de  Com.,  Ars.  3U2,  f°  197".) 
Et  du  son  de  sa  queue  la  chingle  a  Vencoiilriere 
Qu'il  la  gela  scuvin  les  une  caslegnicre. 

{Doon  de  htaience,  1633,  A.   P  ) 

—  Dans  le  même  sens,  en  l'enconlriere  : 

Berlran  fori  devant  eu  V  encontriere. 
LUeschans,  6303,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

E.N'C.ONVEX.vxciER  ,  enconvenanchier  , 
encocenancier,  encuv.,encouv.,\cthe. 

—  Neutr.,  faire  une  convention,  pro- 
mettre : 

Le  matin  Jonalhas  vint  as  cliauips,  si 
cume  encuvenancied  out  a  David.  {Rois. 
p.  81,  Ler.  de  Liucy.) 

—  Act.,  contracter  tel  engagement,  pro 
mettre,  engager  : 

La  dite  vente  teuir,  entériner  et  acom- 
plir  en  la  manière  qui  est  Jésus  encou- 
oenenciee.  (1287,  Cart.  de  Ponloise,  Kiuhel. 
I.  S657,  f"  33  r».) 

Nous  a  juré,  promis  et  enconvenanchiet 
les  dites  maisons  et  uiaisieres  faire  ref- 
faire.  (13S8,  Reg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Je- 
rus.,  Arch.  .MM  2S,  i"  78  r».) 

Promeclauz  et  enconienaiicenz  les  diz 
vendeurs  par  devant  uous.  ^13t<l,  Arc'u. 
Loiret,  Ste  Croix,  S.  Paterne.) 

P.icisci,É)icoiJe(iaK«r.  (Gloss.de  Conckes.) 

Prens  doncques  en  toy  fermeté, 

Vertu,   force  et  establuté 

A  bien  tenir  les  coavenances 

Que  je  vueil  que  m'enconienances. 
(J.  Beiuïam,  Cliem.  de  Poirrlé,  à  la   suite   Ja 
Htnagier,  t.  Il,  p.  29,  Biblioph.  fr.) 
Les  aulcuns  disoyeut  puis  que  les  armes 
esloyent  entrepriusês  et  enconvenanclUes  de 
leur  costé.  trop  grant  blasme  seroit  de  les 
brisier.    (Froiss.,    Chron.,     Richel.    2640, 
f  91''.) 

Et  ja  fut  elle  (la  paix)  du  roy  nostre 
père  et  de  uostre  frère  le  prince  de  Galles 
et  les  autres  jurée  et  accordée  au  roi 
Jean  et  a  tous  ses  suceeeseurs,  et  de  leur 
costé  jurée,  obligée  et  enconvenancee  sur 
peine  et  sentence  du  pape.  (lu.,  ib.,  1.  IV, 
c.  44,  Buchon  ) 

Je  vous  Tueil  enionvenancier 

Que  jamais  en  jour  de  ma  vie 

N'aray  de  plus  pecbier  envie. 
(Miracles  de  tiolrc  Dame,  I,  2,  815,  G.  Paris.) 


116 


ENC 


ENC 


ENC 


Car  ainsi  Y encomenanfay 
A  Floires  mon  seigneur  le  roy. 

(Ib..  V,  211,  1665.) 

faire  ce  que   je  luy   ay  enconvenanchié 
(P.  CocH.,  Citron.,  c.  8,  Vallet.) 
Comment  peuU  on,  de  très  pure  franchise, 
Cuer.  volenté,  foy,  enconvenancier 
A  sa  damo,  qni  de  ce  ne  s'avise. 
Et  rci-nler  an  premier  vent  de  bise 
One  l'on  dira  :  A  la  mort  !  a  l'assault  ! 
iBaude,  Df liai  de  la   Dame   et   de  l'Ësctii/er,  Poés. 

fr.  des  xv"  et  xvi°  s.,  IV,  173.) 

Car,  dist  il,  aux  ennemys  n'avpz  vous 
riens  convenance,  puisque  vous  ne  con- 
venançastes  a  aucun  qu'il  eiicoin^enançast 
pour  vous,  doucques  n'avez  vous  que  faire 
avec  les  Samuciens  ne  eulx  avec  vous. 
[Prem.  vol.  des  grans  dcc.  de  Tit.Liv., 
f°  142\  éd.  1530.) 

—  Enconvenancier  à,   promettre  de  : 
Quaut   il    ot  encouvenencié  a   Ciffrenal  a 

estre  l'un  des  .x.  il  s'en  retourna  a  son 
logis.  {Froiss. ,Chron.,  Richel.  2646, 1'°  90''.) 

—  Promettre  en  mariage,  fiancer  : 
Quant  monseigneur  Aymon...  se  fu  party 

du  royaume  de  Portinsal  et  monté  en  mer 
a  Lisscbonne  avoec  ses  gens,  quoyqii'il 
eust  enconvenenchié  Jeban  son  fils  que  il 
avoit  de  madame  Ysabel  d'Espaigne  ..  a  la 
ji-une  fille  du  roy  Ferrant  de  Portingal. 
(Froiss.,  Cliron.,  XI,  4,  Kerv.) 

ENCONVENANCiR,  -  chir,  w  a.,  pro- 
mettre par  un  engagement  : 

Des  livres  de  torneis  que  lo  dit  chanoine 
ha  enconvenancM  a  rendre.  (Mars  1298,  Ch. 
du  vie.  de  Bayeux,  Chap.  de  Bay.,  Arch. 
Calvados.) 

EA'coNVENcioNNER,  V.  n.,  faire  une 
convention,  une  promesse  : 

Et  fist  tant  le  roy  de  France  au  duc  de 
Breban,  qu'il  luy  enconvencionna  qu'il  fe- 
iûit  vuidier  messire  Robert  d'Artois  hors 
(le  sa  terre  et  de  son  pays.  [Grand.  Chron. 
lie  Fr.,   Phelippe   de  Valois,  xi,  P.  Paris.) 

ENCONVENiR,  verbe. 

—  Act.,  promettre,  s'engager  à  : 
Mesmement  enconvenons  a  tenir  ferme- 
ment les  chartes  et  lettres  que  ladicte  ville 
a  de  nos  prédécesseurs.  (1222,   Charte  de 
Jean  d'Avesnes,  TaiUiar.) 

—  Circonvenir: 

Avoir  esté  deceuz,  enconvenuz,  enginiez, 
fraudez  ou  barétez.  (1346,  Arch.  JJ  76. 
f  S9  r».) 

—  Enconvenir,  s'employait  aussi  im- 
personnellement comme  convenir,  dans  le 
sens  de  falloir  : 

Malquin,  Haqnin,  tantost  Tenir 
Avec  nous  vous  enconvieitl. 

{Pass.  IV.  S.,  Jub..  llyst..  II,  184.) 

ENCONVERTiR,  V.  n.,  SB  Convertir  : 

Li   saint  homme,  a  la  foii,  de  ce  dont  il 

solirent   amenuissomcnt    de  lur  deseiers, 

ont  plus  granz  guains  parmei  ce  ke  li  altre 

enconvertissent.  {Job,  Ler.  de  Lincy,  p.  466.) 

ENcoNvoiER,  awc,  V.  a.,  accompagner, 
suivre,  poursuivre  ; 

Mervoilles  i  flst  Achillcs, 

.c.  an  i  a  ocis  et  mes  ; 

Moult  fiereœant  les  anconvoie, 

Autresinc  fuient  de  sa  Toie 

l'.nm  fait  li  cers  devant  les  chiens. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  .331.4,  f»  47".) 


L'espee  el  pnig  les  enconvoie. 

(iD.,  il';  Richel.375,  f»  89''.) 
Pirilhens  Ions  uns  a  uns 
Les  enconduist  et  enconvoie. 

{Alhis,  Richel.  375,  f  li9'.) 

1.  ENCOPER,  V.  a.,  couper  : 

Si  aviut  chose  que  uns  bom  entra  laiens, 
qui  avoit  tantost  le  pong  encopé  en  une 
mellee.  (S.  Graal,  il,  289,  Hucher.) 

2.  ENCOPER,  voir  E^coLPEn. 

ENCopi^ER,  encovppler,  encoiipUer,  v. a., 
accoupler,  lier  ensemble,  unir,  joindre  : 

D'one  pari  lui  el  d'autre  a  .ii.  ciens  encoples. 
[Les  Chelifs,  Richel.  12j58.  f°  91'.) 

Li  dus  Boves  d'Aygremont  ne  se  vout  atarf^ier, 
'Vistement  avoit  fait  .il.  chevaus  encouplier. 
(Quatre  fils  .\ijmon,  ms.  Oxf.,  Douce  121,  f»  2  r".) 

Dont  voit  venir  parmi  ces  près 
Muetes  de  chiens  tos  encoples. 

(Parton.,  1817,  Crapelet.) 
Les   autres     estans    encoupples    comme 
chiens  en  lesse  en  une  corde.  (Chroniq.  des 
quatre  prem.  Valois,  p.  235,  Luce.) 

ENCOQUELUCHÉ,  part.,  qui  porte  une 
coqueluche,  employé  par  plaisanterie 
comme  le  mot  moderne  coiffé  : 

Soyez  joyeux  d'estre  encogitelitchei. 
(Gei.ncobe,  la  Coqueluche,  t.  I,  p.  195,  Bibl.  eli.) 

ENCOR,  encore,  conj.,  quoique  : 

Encor  n'aient  il  grant  avoir. 
Si  porront  il  asses  avoir. 
(J>u  Yaltel  gui  se  met  a  ilalaise,   Montaiglon  el 
Raynand,  Fabl.,  Il,  159.) 

Espoir  que  Dieus  viaut  que  ge  soie 
prestres,  encor  n'en  soie  ge  pas  dignes. 
{Pluseurs  miracles,  Richel.  423,  f»  93=.) 

—  Encore  dont,  cependant,  toutefois, 
pourtant  : 

Columbe  le  boyteuse  s'en  ala  tenchant 
de  chi,  pour  cbe  que  je  le  voldré  baisier, 
encore  dont  n'en  avoie  je  nul  talent.  (Dia- 
log.  fr.-flam.,  f»  13",  Michelant.) 

ENcoRBEMENT,  S.  m.,  encorbellement: 
Encorbement.    (1509,    Péronne,    ap.    La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EN'CORACHIER,  VOÏr  E.\CORACIER. 

UNConAGUMENT,  ancoraigement,  s.  m., 
excitation,  indignation  ; 

Et  si  praignet  ancoraigement  et  air  en- 
contre la  costume  de  sa  chair.  {Li  Epistle 
Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun 
72,  f»46v».) 

ENCORAGIEEMENT,  adv.,  avec  cœur, 
avec  ardeur  : 

Ge  voi,  fait  il,  .n.  chevaliers 
Venir  mielz  qne  cel  autre  gent 
lît  plus  eneoragieemeni. 

{Parlon.,  Richel.  19132,  f"  153''.) 
11  commenta  plus  encoragieement  a  amer 
son  créateur.  {Vie  et  mir.  de  plus.   s.  con- 
/•«ss.,  Maz.  568,  t»  195'".} 

ENCORAGIER,  -oigier,-  achier,  encour., 
ancor.,  v.  a.,  avoir  à  cœur  : 

Et  d'autre  part,  j'ai  si  ceste  œvre  encoragie. 
Que  je  croi,  qui  men  cuer  lenderoit  a  moitié. 
Du  bon  prinche  i  veroit  le  figure  entaillie. 
(Arn)i  DE  [.E  H.iLLK,  du  lîoi  de  Seiile,  "7,  Cousse- 
maker,  p.  283.) 


—  Rendre  vaillant  : 

Cuers  devient  an  tant  cum  il  bien  anco- 
raigei  et  parlait  sun  nirme  par  l'acraisse- 
ment  de  la  délivrance  ou  il  est  anfrunchis. 
(Li  Epistle  Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f"  100  r°.) 

—  Rendre  maître,  en  parlant  du  cœur  ; 

Se  vos  dous  cuers,  dame,  ne  s'uraelie, 
Pour  moi  mètre  en  volonté  dejehir 
Mon  cuer,  dont  je  vous  ai  encouragie. 
(Adams  li  Boçus,  PoiJl.  ms.  av.  1300,  t.  IV, 
p.  137,  Ars.) 

--  Encoragie,  part,  passé  et  adj.,  coura- 
geux : 

Et  rendoie  le  pueple  fort  et  encorachié 
vers  païens.  {Vie  Charlem.,  ms.  Berne  41, 
f  7'.) 

—  Désireux  : 

Renart  voit  Ysengrin  irié 
Et  Je  maufere  encoragie. 

(Itenarl,  20071,  Méon.) 

Mais,  tant  com  famé  est  pUis  gaitie. 
Elle  est  plus  ancoraigie 
De  mal  et  de  follie  a  faire. 

{Dolop.,  11073,  Bibl.  eh.) 
Vos  commandemens  m'enchargies, 
Ge  suis  a'aus  faire  encoragies. 

(Rose,  2035,  Méon.) 
Ensi  li  dis  princes,  meus  et  encoragies 
de  voloir  aidier  et  conforter  ce  roy  dam 
Piètre  en  son  grautbesoing,  avoit  respondu 
a  cbiaus  de  son  conseil.  (Froiss.,  Chron., 
VI,  203,  Luce.) 

—  Mal  encoragie,  cruel,  qui  a  un  cœur 
impitoyable  : 

Sy  voeullent  nos  dieux  aidier  a  Maniais 
par  leur  saincte  grâce,  car,  s'il  ne  conquiert 
le  jaiant,  sa  vie  et  la  mienne  sont  a  la  vou- 
lenté  du  roy  de  Perce  qui  plus  est  criminel 
et  mal  encouraigié  sans  couqjarison  nulle 
que  n'est  le  jaiant  Escorl'ault.  {Ren.  de 
Montaub.,  Ars.  S072,  f  117  r°.) 

ENcoRAGiR,  cncour.,  V.  n.,  prendir 
courage  : 

La  parole  du  roy  le  fist  encouragir. 

(rioon,  9619.  A.  P.) 

ENCouciEK,  -  urcier,  verbe. 

—  Réfl.,  se  raccourcir,  devenir  court  : 

Et  il  les  tint  si  hautement  (les  terres) 
Si  en  paiz  e  si  noblement 
Cum  de  plein  pie  ne  s'encorça. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II.  36468,  Michel.) 

—  Neutr.,  se  raccourcir  : 

Et  Dens  acnrcera 

Le  tens  qu'il  (l'Anlechrist)  régnera, 
Li  an  acurcerunt. 
Et  come  mois  sernnl. 
Semaines  a  esters 
Encurceruttt  en  jurs. 
(HuoN  DE    Merï,   Liber  Régine   Siiille,  Richel.      . 
23107,  P  109''.) 

ENCOiiDELBR,  V.  3.,  lier  de  cordes, 
lier,  attacher  en  général  : 

Seslettres  parmi  lesquelles  cestes  nostres 
sont  encor delees  el  euexees.(1338,  Liv.  noir, 
ms.  53.5,  f"  4,  Arch.  Valeuciennes.) 

—  Fig.,  lier,  enchaîner  : 
Le  deable  l'a  de  sa  cordelle 

Et  fait  ce  qu'elle  luy  commande, 
El  de  point  en  point  Vencordele. 
(Lefr.a.nc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  31'21,  F  12-'.) 


ENG 

Telle  doncenr  de  sa  voix  coule  a  bas 
Que  sans  l'ouir  vraimeal  on  ne  sait  pas 
Comme  en  ses  rets  l'amour  nous  encordelie. 

(Ross-,  Amours,  I,  38,  Bibl.  elz.) 
Chantons  donc  sa  cheTelure, 
De  laquelle  Amour  vainqueur 
Noua  mille  rets  a  l'heure 
Qu'il  m'encordela  le  cœur. 
(Id..  Od..     Od.  retranchées,  t.    M,  p.   3S9,  Bibl. 
elz.) 

Verrai  je  point  desnoner  ces  liens 
Dequoy  .Vraour  Ions  les  senliracns  miens 
Encordfla  pour  ma  dame  ;:enlile  1 

(Macny,  Amours,  f  la  v°,  éd.  1573.) 
Plus  (je)  la  Teni  fuyr,  pins  elle  m'eacordelle. 
{PriiU.  d'Yver,  p.  32-2,  éd.  1588.) 
Je  mignotl'rois  ses  cheveux  gredillez. 
Confusément  sur  l'onde  osparpillez 
Dont  Cupidon  mille  cœurs  encordelte, 
(Gcv  UE  TocRS,  Poés.,  I,  -il,  Blaachemain.) 

—  Encordeié.part.  passé,  garni  de  cordes, 
cordé  : 

Balle  (de  marchandises)  encorddee.  (La 
Porte,  Epith.) 

ENCORDEMEN'T,  S.  lu.,  cofdage,  Ueii  : 

Pour  moi  est  trop  gries  cis  recors, 
S'a  vous  ne  me  sui  acordez 
Des  péchiez  dont  sui  encordez 
De  si  vilain  fucordcment. 
(Watrisoei,  la  Coiifesiion,  46,  Scheler.) 

ENCORDER,  aticorder,  v.  a.,  garnir  de 
cordes  : 

Dune  veisiiez  banstes  drecier, 
Haubers  e  helmes  afaitier, 
Estrieus  e  seles  alorner, 
Coivros  emplir,  ars  encorder. 

(W.4CE,  Rou,  'i'  p.,  "343,  Aodresen.) 
Cil  ont  la  nef  apareillie, 
El  clavelee  et  chevelie 
Et  encordée  de  funains. 

(Be.n-.,   Troie,  907,  Joly.) 
Son  arc  encorda  et  tendit. 
(Recl.  de  .MoLiEss,  DU    de  Charité,  Ars.  35tl, 
P  133^) 

Si  ta  viele  encordera. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.  de  N.-D..  ms.  Brni.,  f"  171''.) 
Aniour  ari-her  n'est  si  sauvage 
Qu'il  estoit  lors  qu'il  encordoit 
Son  arc  a  peine, 
(Rémi  Belleau,  Poéi.,  I,  134,  Gcuvernenr.) 
Lsurs  chaos,  leurs  sons  par  armonîe  acordet, 
Soet  qne  le  lut,  on  qae  la  lire  ancordet. 
(Jaq.  Peletier  du  Mans,    Louanges,  p.  -21,  éd. 
1581.) 

Et  encore  au  dix-septième  siècle  : 

Soit  que  l'un  encorde 
De  nerfs  haaitins  son  Inth  devotieux... 
(La  Morliere,  A  la  Vierge  mère  de  Dieu.) 

—  Arrêter,  engager,  embarrasser   dans 
une  corde,  lier,  attacher  avec  une  corde  : 

Or  convient  les  chevans  des  cordes  encorder. 

(.Restor  du  Paon,  ms.   Rouen,  t  81   V.) 
Qai  Tons  parlera  plus  devers  nous  acorder. 
Par  foi,  de  maie  corde  le  puiss'oa  encorder. 

(Girarl  de  Itoss.,  3459,  .Mijînard.) 
Quant  par  foie  créance  au  dyahie  s'acorda 
LUI  comme  vil  esclave  en  son  cep  l'encorda. 
(.M.  LE  Franc,  l'Estrif  de  Fort.,  f  63  r°,  ijnpr. 
Ste-Gea.) 

Oacques  corde  qui  le  larron  encorde 
Eiicores  de  l'an  ne  sera  si  diverse 
envers  celuy  qu'elle  e^tranjle  ou  encorde. 
{Farce  Moralisee,  Ane.  Th.fr,,  I,  146.) 


ENG 

Car  vostre  cas  est  accordé 
Que  serez  ars,  ou  encordé 
Par  le  col. 
(Ad.  desApost.,  vol.  II,  f»  194»,  éd.  1537. i 

—  Fig.  : 

Pour  ce  qu'Eve  Adam  encorda. 
(Advocacie  N.-D.,  ms.  Evreux,  f»  148''.) 

Mnnet  donne  cette  signification. 

—  Empaqueter,  trousser  : 

Aioz  fet  les  granz  trez  encorder. 

Ses  aucabes,  ses  pavellons. 

(Cuilt.  de  Dole,  Vat.  Clir.    1725,  f  69».) 


ENG 


117 


—  Fin 


entraver,  enfreindre  : 


Ainssi  fut  il  la  acordé. 
Mais  l'acord  fui  puis  encordé 
Hors  de  saeson,  comme  les  laraproyes. 
Car  l'en  lessa  les  droicles  voyes 
Kt  si  quist  l'en  peiiz  sentiers 
Qui  n'estoint  ne  bons  ne  antiers. 
(GniLL.  DE  St  André,  Libvre  du  bon  Jehan,  897, 
Charrière.) 

—  Poét.,  chanter  sur  les  cordes  de  la 
yre  : 

Dy  leur  qne  moy,  d'affaire  vuide. 
Ayant  tes  filles  pour  ma  guide, 
.\  les  hors  j'cneorday 
Sur  la  lyre  ces  odes. 
Et  aux  françoises  modes 
Preruier  les  accorday. 
(RoNS.,  Od.,  Odes  retranchées,  t.  II,  p.  426, 
Bibl.  elz.) 

—  Encordé,  part,  passé,  garni  de  cordes: 

L'arc  Tnrcois  encordé  d'argent 
Tend. 
(Hdon  de  Mery,   Tornoiement  de  l'Antéchrist, 
p.  52,  Tarbé.) 

Une  arbaleste  d'assier  encordée  et  mon- 
tée. (1470,  Arch.  JJ  196,  pièce  293.) 

—  Fig.,  entravé,  embarrassé  : 

Nul  n'est  a  Deu  tant  descordez 
-Ne  d'orz  péchiez  tant  encorda 
Sa  douce  mère  nel  racort. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  Richel.  2163,   f  18''.) 
Fols  est  cil  qui  ne  s'en  descorde 
Quant  il  se  sent  si  encordé 
Que  de  bien  fere  est  descordé. 
(DU  de  Peiece,  ap.  Jub.,  Houv.  Rec,  II,  60.) 

ENcoRDEUR,  S,  Hi.,  celui  Qul  mesurB 
le  bois  : 

Que  les  encordeurs  de  boys  séparent  le 
menu  boys  qui  n'est  de  grosseur  compec- 
teute  arrière  du  gros  boys.  (Pièce  de  1558, 
ap.  A.  T liierry.  Mon.  inéd.  pour  l'hist.  du 
Tiers-Elat,  ii,  662.) 

ENCORE,  voir  Encor. 

ENCOREMENT,  cncourement,  encurement, 
s.  m.,  parcours,  espace  qu'on  parcourt  : 

Des  signes  qui  sont  Ions  en  leur  pas  et 
encoremens.  IHagins  le  Juif,  Richel.  24376, 
f"  71  r».) 

—  Action  d'encourir  une  peine,  la  peine 
encourue  ; 

El  se  il  avient  qu'on  appelle  de  luy  ou 
de  ses  seueschaux,  ou  de  leurs  lieute- 
nans,  en  quel  cas  que  ce  soit,  et  les 
appellans  chieent,  nous  voulons  que  son 
droit  soit  sauf  en  forfaiture,  en  paines, 
eu  encorement,  et  en  toutes  autres  choses 
qui  de  ce  II  devront  avenir.  (1283,  Ord.rl, 
311,  etArcb.  JJ  34,  f>'45r°,) 


Que  nostre  prevost  de  Paris  auquel 
appartient  la  cognoissance  des  cas  et 
chouses  dessusdit,  puist  modifier  et  mo- 
dérer sur  ce  et  sur  Vencouremenl.  (1362 
Ûrd.,  iii,  586.) 

Surl'eHcoMrement  des  dites  peines.  (1371, 
Uv.  rouge.  Arch.  Y  2,  f"  79  r".) 

—  Attaque  : 

De  la  s.-iiete  volant  en  jur,  de  mestier 
alant  en  teuiehres,  d'encurement  e  diable 
méridien.  {Psalt.  inonast.  Corb..  Richel.  1. 
768,  f"  74  v".)  Lat.  ;  ab  incarsu  et  demo- 
nio  meridiano. 

ENCORESNUIT,  VOlr  EiNCORNUlT. 

ENCORNEiiEN  r,  S.  m.,  forme  de  corne  : 

Evesqaes  sages  es  nommes 
Quant  tu  es  de  ton  hiauines  armes. 
Car  par  le  double  encornement 
Dou  mittre  dont  tu  es  mitres 
Monstre  que  tu  es  bien  letres. 
(Reclus  de  Moliens,  DU  de  CharUé,  Ars.  3142 
r  220'.) 

ENCORNER,  verhe. 

—  Act.,  terme  de  chasse,  en  parlant  d'un 
cerf,  le  renverser  sur  le  dos  la  tête  sous 
les  deux  épaules,  de  façon  que  son  corp.s 
soit  entre  les  deux  cornes  : 

Qu'a  valles  fasses  retorner 
Ton  cerf,  puis  le  fai  encorner  ; 
Et  lors  dois  sachier  ton  coutel, 
Les  coulles  lieve  bien  et  bel. 

(La  Chace  dou  cerf,  p.  23,  Pichon.) 

—  Enivrer  : 

Chertés  moult  pau  leur  a  valut 
Chils  calipses  de  Babylone 
Qui  eoyvre  fort  et  encorne 
Les  fols  caitis  pekeurs  de  terre. 

(l'ers  de  Job,  Ars.  31 12,  f°  174".) 

—  Recommander,  insinuer  : 

Trop  plus  aras  qu'il  ne  le  fault 

Se  tu  faiz  ce  que  je  l'encorne. 
(G.  DE  Mach.,  Poés..  Richel.  9221,  f»  103''.) 

Ung  point  luy  avoge  encorné. 

Que  tous  les  enfançons  petiz 

De  Bethleen  et  des  partis 

Par  mort  destruisist  et  eiillast. 
(Greban,  Mtjst.  de  ta  Pass.,  Ars.  6341,  f  49'.) 

—  Souffler  dans,  en  parlant  d'un  cor  : 

Quelqu'un  voulut  corner 
La  mort  du  cerf  ;  les  aulres  p.ir  fainlise 
Cornèrent  lors  en  oyant  sa  devise  ; 
Lors  voulurent  tous  leurs  cors  encorner. 
(Gringore.  la  Chasse  du  cerf  des  cerfs,  p.  163,  Bibl. 
elz.) 

—  Encorné,  part,  passé,  cornu,  muni  de 
cornes  : 

Et  cras  mouton  cornus  et  encornes. 
(G.  d'Hanstone,  Richel.  25516.  f°  37  r».), 
Ochirre  me  voules,  bien  soi  vostre  pensée. 
Ou  mener  en  lien  comme  chievre  encornée. 
Woon  de  Maience,  B455,  A.  P.) 
De  faire  de  bons   arcs  de  bon  bois  d'if, 
et   qu'ils   soient   bien  encornez.  [Arr.   du 
prév.  de  Paris,  1443.) 

Leurs  basions  esloieut  encornez  de  fer  rt 
brochiez  au  milieu  de  acier.  (Lancelot  du 
lac,  V  p.,  ch.  62,  éd.  1488.) 

On  porte  des  verges  encornées  devant  !.•. 
judges.  (Palsghave,  Esclairc.  de  la  lam/ 
franc,  [i.  7o«,  (.eiiiu.) 

—  Hautain,  arrogant  : 


118 


ENG 


ENC 


ENG 


Et  maudite  leur  présomption  et  encorné 
orgueil,  ((i.  Chastei-l.,  Cliron.  des  D.  de 
Bourg.,  III,  54,  Buclion.) 

Plaisenrs  de  vin  hault  encornas 
Oallrageui  sont  el  orgnilleax. 
{Lepranc,  Clmmp.  des  Dam..  Ars.  3121,  f°  l.i>'.) 

—  Placé  dans  un  coin  : 

Et,  quant  je  fnz  la  eneornr, 
Dien  sel  comme  il  y  ent  houlsé. 
(Sermon   joijeui    d'un     Ramonm-    de     cheminées, 
Poés.  fr.  Je;  xv  et  xvi°  s.,  1,  '238. ) 

ENcoRNij  adj.,  dur  comme  la  corne  : 

Et  sont  qnarrey  et  bien  forniz,  (les  paysans) 
Les  membres  durz  et  encortiiz 
Por  soffrir  tresloles  menieres 
De  travaz  el  de  poinnes  (iercs. 
(J.  CE  Priorat,  Liv.  de  Vegece,  Uichel.  1604, 
C  3'.) 

Bas-ValaiSj  Vionnaz,  ckorni,  dur^  rassis. 

ENCORNUiT,  -  miyt,  encoresnuit,  loc. 
formée  prolialjlement  par  confusion  avec 
la  forme  anquenuil  : 

Si  lui  demandoit  :  Hé  sire,  qui  me  paiera 
de  mes  juppons  ?  Il  me  faut  bien  .xxx. 
mars.  —  Appaises  toy.  respondit  Tliieulier, 
tu  seras  liipu  paie  encornuyt,  tien  t'eu  a 
moy.  (Fnoiss.,  Chron.,  Richel.  2660, 
f»  121  r°.) 

Par  ma  foy  il  y  a  ung  chevalier  a  unes 
armes  blanches,  "uug  dyable,  ung  enragié 
qui  plus  occiroit  encoresnuit  de  gens  qu'il 
ne  pourroitd'liommesmors  en  deux  arpens 
de  terre  {Lancelol  du  Lac,  ¥  p.,  ch.  121, 
éd.  1488.) 

Cf.  Anquenuit. 

ENCOiiNiinE,  S.  f.,  morceau  de  corne 
<jai  f  jrme  le  bout  d'un  arc  ; 

Mais  (malheur)  vnl.inl  dans  ce  parr 
De  branche  en  branche,  de  son  arc 
Rompt  le  boni,  et  perd  Veneonmre. 
<R.  Bellciu,  OEiiv.  poél.,  la  Cornaline,  éd.  Id'S.) 

Dans  la  H.-Norm.,  vallée  d'Yôres,  on 
;ippelle  encornure  les  cornes  des  bœufs^ 
des  vaches  ;  il  en  est  de  même  dans  le 
Berry  : 

Deu.i  jeunes  taures,  l'une  desquelles 
avance  le  front  pour  folâtrer,  tandis  que 
l'autre,  défiante  et  déjà  malicieuse  de  son 
encornure,  l'attend  pour  la  heurter  trai- 
treusement.  (G.  Sand,  les  Mailres  sonneurs, 
p.  149,  Lévy.) 

ENCouoNË,  part,  passé  et  adj.,  cou- 
ronné : 

Ains  se  gard  bien  Reliant 
Da  mot  en  cescnn  lieu  ;  car  je  di  aperlemant 
Cho  se  je  pois  long  vivre,  qu'il  sera  malemant 
Encoroné  d'Espagne  selong  mien  escianl. 

(.Prise  de  VampeL,  6(54,  Massafia.) 
Vostre  olifant,  se  il  esloît  sonez. 
Charités  l'orroit.  li  rois  eticoronez. 

{Roncisi.,  p.  40,  BourJillon.t 

Encoroné  estoit  de  spins  marîç. 

(Pass.  da  Christ,  397.  Boucherie.) 

EXCOROXEMENT,  encorounemeni,%.  m., 
couronnement  : 

Rendre  ly  la  i&rx^oniVeiieorounement. 
(Chron.  de  I'.  de  Lanutoft,  ap.    Michel,  Chr. 
ani/l.-n.,  t.  I,  p.  1Î7.) 

Treis  feei  Iv  fust  oflert  Vencoroimement. 
(Ib.,  p.  161.) 


ENCORPEMEXT,   VOÎT  EXCOLPBMENT. 

ENCORPKR,  voir  Encolper. 

EXCOHPORER,  V.  a.,  lucorporer  : 
Pour  accomplir  vos  lettres  es  quelles 
unes  lettres  du  roy  vostre  sire  sont  encor- 
poreeset  ceste  moy  relntion  ennexee.  (1348, 
Ch.  de  J.  de  Lormel,  serg.  du  Roy,  ap. 
Harniand,  Léproserie  de  Ti'oyes,  p.  204.) 

—  Encorporê,  part,  passé  et  s.  m.,  béné- 
flciaire  : 

Ceulx  qui  auroient  batu  ou  injurié  aucun 
des  chanoines  ou  autres  bénéficies  et  en- 
corpores  de  leur  église.  (1377,  Letl.  de 
Ch   V,  Cart.  mun.  de  I-yon,  p.  183, Guigue.) 

EXCORRE,  -  courre,  inc  verbe. 

—  Neutr.,  courir  : 

Elle  Vencort  par  amor  acoler. 

i.iiil/ery  le  Bourgoing.  p.  6,  Tarbé.) 

—  Couler,  découler: 

Lors  en  i  ot  entre  deus  tant  occis  que 
toutes  les  rues  encouraient  de  sanc.  (G.  de 
Tyr,  xt,  13,  Hist.  des  crois.) 

—  Réfl.,  courir,  s'enfuir  : 

Et  moult  grant  planté  d'escnreus 
Qui  par  celle  herbe  s'encouraient. 

(Rose,  ms.  Corsini,  P  10^.) 
Molt  grant  aleure  s'encourt. 
Si  n'aient  pas  son  conpaignon. 

[Fregiis,  p.  17,   Michel.) 

Vers  le  noble  cilé  s'enkeiirent  demanois. 

(B.  de  Sel/.,  iv,  30,  Bocca.) 

Si  le  bruit  d'une  porte  ou  d'un  chien  aboyant, 
Si  le  retour  soudain  d'un  homme  défiant. 
Si  quelque  bon  valet  ans  autres  en  devise. 
J'appréhende  tousjours  de  m'encourre  en  chemise. 
(Vai'Q.  des  Vvet.,   OEiiv.  poct..  Mél.,  à   M.  l'abbé 
de  Thiron.) 

—  Couler  : 

Et  Uea.Trs  fuit  a  grant  esploit 
Vers  uD  permis  que  il  savoit 
Qui  en  soubs  le  mur  de  la  cort. 
Parmi  la  on  l'ewe  s' encor t 
Quant  il  ha  pieu  durement. 

(Itenarl,  Suppl.,   p.  323,  Chabaille.) 

—  Act.,  poursuivre  une  oeuvre^  l'exé- 
cuter : 

On  doit  plaindre,  el  c'est  honte  a  Ions  bons  Iroa- 
[veonrs. 
Quant  bonne  matere  est  ordenee  a  rebours  ; 
Car  qni  miei  sel  plus  doit  mètre  paine  et  secours 
A  che  bien  ordener  qni  mie\  doit  esire  encours. 
(Adam  de  le  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  1,  Cousse- 
maker,  p.  283.) 

—  Act.,  encourir  : 

Jamais  ne  partiray  de  cy 
Sam  mort  encorre. 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  de  l'empereris  de  Romme,  Th. 
fr.  au  m.  a.,  p.  378.) 

Les  tribulations  sont  depuis  incourules 
et  eslevees.  (Fhoiss.,  Chron.,  I,  ii,  Luce.) 

—  S'arrêter  à,  juger  d'après  : 

Par  ce  moyen  ils  s'asseuroient  que  ce 
peuple  se  fieroit  plus  d'eux,  comme  s'il 
debvoit  encourir  le  nom  et  non  pas  sentir 
les  effects.  (La  Boet.,  Serc.  voi.,  Feugère.) 

—  Outrager  : 

Ne  pouvoient  souffrir  leur  prince  eslre 
par  luy  en  ce  poinct  oultragé  et  encouru. 
{Chron.  de  J.  Ludet  Chrét.,  p.  10.) 


—  Neutr.,  être  puni  : 

El  prie  Jhesn  Crist,  cni  sainte  Eglise  aore. 
Qu'il  ne  face  tel  plet  dunt  envers  Deu  enrurc. 
(Garsier,  YiedeS.  Thom.,  Richel.  13:113, r»r.S  r") 
Que  lex  ne  pèche  qui  encort. 

(Renarl,  I,  p.  210,  Martin.) 

—  Encours,  part,  passé,  nombreux,  fré- 
quent : 

Ses  images,  si  vieux  chasier 

Par  lot  le  mont  snnt  si  encors 

iS'est  mes  chapele  ne  viez  fors 

Ou  il  n'en  ail  on  .ni.  ou  quatre. 

(G.  DE  Coi.vci,  Mir.,  ms.  Brui..  V   168'.) 

—  Exposé  il  une  pénalité  : 

N'estoit  nuls  prestres  flamens  sus  estre 
encours  en  sentense  esqumenicative,  qni 
osast  canter  ne  faire  le  divin  office. 
(Froiss.,  Chron.,  Ill,  211,  Kerv.) 

ExcoRREOR,  tncorreour ,s.  m.,  celui  qui 
encourt  : 

Conoisse  soi  iticorreour  la  indignation 
de  Dieu.  (Begle  del  hospit.,  Richel.  1978, 
f"  26  V".) 

EXCORS,  enkor,  s.  m.,  accord  : 

Ol  de  la  voie  d'onlremer 
Respit  .u.  ans,  par  tel  enkor 
Qu'il  donna  .il.  mil  onces  d'or 
Outre  mer,  al  siervice  Deu. 

(MousK.,  C/iron.,  25330,  Reiff.) 

ExcoRSEMENT,  S.  m.,  course,  attaque: 
Et  lotes  choses  ausiment 
Qu'a  nostre  ost  soient  nccessaires 
Soient  gardées  des  adversaires 
Et  de  lor  Tatx\ .encariemeni . 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Vegece,  Richel.   1604, 
P  37».) 

ENCORSER,  verbe. 

—  Act.,  mettre  sur  son  corp.s,  revêtir  : 

Chascnn  vent  anoir  encorsee 

Chappe  v.Tire,  chappe  fourrée. 

(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  171'.) 

—  Réfl.,  prendre  chair  : 

Et  nous.  Dieppoys,  la  féconde  pucelle 
Ou  s'encorsa  ce  dieu  homme  ton  fils 
Elisous  matière  éternelle 
De  nos  vers  et  seul  but  prefis. 

(J.  Doublet,  Poés.,  p.  91.  Jouansl.) 

—  Neutr.,  prendre  du  corps,  croître  : 

U  n'ont  cure  fors  d'embourser. 
Partout  voi  le  mal  encorser. 
{Z.  DE  CoNDE,  ti  Contes  don  Pel,  151,  Scheler.) 

—  Pencher  par  l'effet  du  poids  : 
Si  com  la  barge  fu  devant  encorsee, 
.1.  pelilel  la  voile  a  sozclinee. 

(LesLoh.,  ms.  Montp.,  f  184^) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  encorser,  man- 
ger, boire  quelque  chose  avec  répugnance; 
€  encorser  une  médecine;  >  au  flg.,  sup- 
porter :  •  11  a  bien  fallu  encorser  ces  re- 
proches. » 

ENCORTiNEMENT,  encourtinement,  s. 
m.,  courtine,  tapisserie,  tenture  en  gé- 
néral ; 

Tout  son  pales  portent 

De  pailes  et  de  pourpres  et  i'encorlinemenl. 
(Siège  de  Barbastre,  Richel.  24369,  T  156  r°.) 
En  signe  qu'au  commencement  (le  soleil) 
A  vermeil  encourtinement. 
(Dist  de  la  Flenr  de  lys,  Richel.  I.  4120, 

f»  158  r°.) 


ENC 


ENG 


ENC 


119 


Des  draps  vermeux  nchatez  pour  les  en- 
courtinemens  fais  eu  la  noble  maison,  a  la 
feste  de  lEsloille.  (1382,  Compl.  de  La 
Font.,  Douël  d'Arcq,  Compl.  de  l'argent., 
p.  150.) 

Par  co  dist  lors  :  Te  convient  il 
Enleûiire  que  le  firmament 
IN'estoit  que  nng  encourtinemenl 
Leqnel  le  d<'6t<turnoil  de  Teoir 
Ce  qae  vois  maiotenaDt  de  voir  ? 
(Deghillev.,   Trois    pèlerin.,  !°  137'',  inipr. 
Instit.) 

Bien  est  vérité  qn'ea  ung  mom  ol 
Fut  relrairt  Veneourlinetiinit 
El  qu'aucune  joye  m  pris 
Poui-  la  clarté  que  tu  y  vis. 

{iD..  ili.,  r'  138».) 

ENCORTiNER,  -  iiiner,  ancort.,  encourt., 
engord.,  engourd.,  verbe. 

—  Act.,  garnir  de  tapisseries,  de  ten- 
tures, parer  : 

La  veissiez  le  bon  chaslel  garnir, 
Eneorlitier  de  dras  et  de  samis. 
{Garin  leLoli.,  2'  chans.,  xlii.  P-  Paris.) 
Constantinoble  la  mirable  rite 
EneoTlinnerent  et  de  lonc  et  de  lé. 
{Jourdain  de  Blaivies,  41C7,  Iloirniann.) 
Si    Vancortine  l'an    et   aorne    (ri''f;l)se). 
(.Maubice,  Serm.,  Kichel.  24838,  1°  76  r».) 

Si  dame    desco\rit   tantosl  la   neif    del 
drap  noir  dont  elle  estait  ancortinee.  {Hist. 
de  Joseph,  Richel.  24S5,  f»  96  r».) 
Tu  les  devras  encourtiner 
De  cesle  vermeille  courtine. 
(Dist  de  la  peur  de  lys,  Richel    1.4120,  f°158r°,) 
Se  son  chief  mucbe  on  encorline. 

(Clef  d'amour,  p.  85,  Tross.) 
Et  lors  le  roy   commanda  a  encourtiner 
toute  la  grande  rue,  de  1-   porte  par  ou  les 
frères   dévoient  venir,  JL.ques  au    palais. 
(J.  d'Arras,  Melns.,  p.  163,  Bibl.  elz.) 

Et  avaient  adonc  les  bourgois  encouriinez 
les  rues  jusquesau  chastel^de  riches  draps. 
(ID.,  ib.,  p.  230.) 

El  ne  debïons  pas  sonbz  courtine 

Meure  ses  œuvres  et  ses  dits, 

AflÎD  que  se  mort  eneourîine 

Le  corps,  son  nom  dure  tondis. 
iLefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  i\1\,  t»  131'. \ 
Illec  lui  font  ses  escuiers  une  littiere 
moult  gentement  et  Veiicourlinent  d'ung 
beau  drap  de  soye.  {Lancelot  du  Lac,l"  p., 
c.  xxvil,  éd.  1488.) 

Pois,  quand  la  nuicl  brnnelle  a  rangé  les  estoilles. 
Eneourtinant  le  ciel  et  la  terre  de  voiles. 
Sans  soucy  je  me  couche. 

(RoKS.,  Réponse  à  quelque  llinistre.) 
LentuluB  Spinter  fut  le  premier  qui  ten- 
dit et  encourtina  les  théâtres  de  toile  fine 
teinte  en  pourpre.   (Du  l^lNET,  Pline,  xix, 
1,  éd.  1566.) 

—  Couvrir  de  voiles  : 
Se  tu  as  belle  poitrine 

El  biau  col  ne  Venciiurline. 

(Clef  d'amour,  p.  87,  Tross.) 

—  Entourer  en  général  : 

Celuy  qui  premier  mist  bornes  aux 
champs,  celui  qui  encourtina  de  murs  les 
bourgades.  (E.  Pasqdikr,  Pourparler  de  la 
Loy.) 

—  Réfl.,  se  parer  ; 

Apres  ce  que  nous  avons  lessié  le  mal, 
encortinons  et  enbelissons  nous  meismes 
en  l'onor  de  Dieu...  par  bien  penser,  par 


bien  dire.  [Vita  Pair.,  ms.  Chartres  371, 
f°  113  r».) 

—  Se  cacher  derrière  des  tentures: 
Pleust  a  Dieu  que  je  fusse  une  souris,  ou 

que  je  me  puisse  encourtiner  la,  j'orroys 
mayntes  choses.  (Palsgrave,  Esclairc.  de 
la  lang.  franc.,  p.  500,  fiéniu.) 

—  Encortiné,  part,  passé,  garni  de  ten- 
tures, de  tapisseries: 

Et  la  roine  qui  prous  est  et  senee 
Entre  on  la  cliambre  de  soie  encorlinee. 

(Les  Loh..  ms.  Monlp..  P   183''.) 

Trop  riche  apareil  i  Iroverent: 
Loges  foillees  et  ranipcs 
Jonchées  et  encorttneea. 
(Bf..\.,  /).  de  Norm.,  Il,  23328.  Michel.) 
Cascuiis  ara  maisons  ft  lis  engourdines. 

(Cliev.  au  Cligne,  207S3,  Reill.) 
Les  rues  sont  cngordinees 
De  riccs  kentes  coulourees. 

(Percev.  le  Gai.,  16723,  Potvia.) 

Ainz  n'i  ot  rue  ne  fusl  eneortinnee 
Encontre  euls  est  toute  la  peut  alee. 

(.Jourdain  de  Blawies,  .4228.  Hoffmann.) 
Dedens  sa  cambre  le  mena 
Qui  toute  fu  engordinee. 

(D'un  Herm.,  etc.,  Ars.  3527,  t"  29». ) 
Le  cambre  roiaus  engourdinee. 

(B.  de  Seli.,  v,  152,  Bocca.) 
Et  furent  les  rues  et   le  pont  par  ou  il 
(le  roy)  passa,  encourtinees.  {Cliron.  de  S.- 
Den.,  Richel.  2813,  1°  436^.) 

Le  dit  escbafaut  encourtiné  a  manière 
d'une  chambre.  (Froiss.,  Chron.,  1.  IV,  c.  i, 
Buchon.) 

En  my  la  rue  toute  tendue  de  draps  de 
soye  et  toute  encourtinee.  {Lancelot  du  Lac, 
2«  p.,  ch.  119,  éd.  1488.) 

Beau  lict  eneourîine'  de  soye. 
(G.  CORROSET.  les  Blasoîis  domest  ,   Blas.  du  Lict, 
Poés.  fr.  des  iV  et  wi"  s.,  VI,  246.) 

—  Par  extension,  entouré  en  général  : 

Avec  l'autel  construit  de  mesme  pierre 
Eneourîine  de  laurier  et  de  l'hierre. 
(JOACU.   BU   Bellay,  Ch.  triomph.  sur  le  toyage  de 
Boulogne.) 

D'estre  aux  bords  des  cLiirs  ruisseaux 
Encourtines  d'arbrisseaux. 
(P.  UE  Brach,  Poem.,  1"  'JO  v",  éd.  157i;.) 

Mais  bien  les  foutaines  vives 
bières  des  petits  ruisseaux 
Autour  de  leurs  verdes  rives 
LneouTlmez  d'arbrisseaux. 

(G.  DD  Buïs,  Ode,  a  Bouju,  éd.  1582.) 

—  M'estre  pas  en  chambre  encorlinee, 
être  dans  une  position  désagréable  : 

Trébuché  a  le  moine  al  pas. 

En  l'eve  gist  adeuz  li  las  : 

.N'est  mie  en  clianilirc  encorlinee. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  25570,  Michel.) 

Dune  n'ont  el  conle  que  e^maier  ; 

Sovent  maudil  celé  joruee  ; 

-^'ert  pas  en  chambre  encorlinee. 

(In.,  10.,  Il,  28.171.) 

Encourtiner  se  disait  encore  au  xvii°  s.  : 

L'aprèsdisnée  elles  se  coucheul  et  s'ac- 

comodent,  se  peignans,  frisans  el  entourti- 

nans  ?uperbement  dans  leur  lict.  {Caquets 

de  l'AccûUCli.,  V  jouin.,  liibl.  elz.) 

Encourtiner.  garnir  de  courtiues  :  en- 
courlmer  uu  lit.  Entourer  de  courtines  : 
encourtiner  uu  malade  au  lit.  (MoNET,  Pa- 
rallèle, lioueu  1632.) 


Encourtiner,  garnir  de  courtines  ;  om- 
brager. (DuBZ,  Dict.  fr.  ail.  lat.,  Amster- 
dam 1664.) 

Il  est  également  enregistré  dans  le  Dic- 
tionnaire de  Richelet  et  dans  la  première 
édition  de  rAeadéinie. 

ENCORYKH,   VOirE.NCUIRER. 

ENcosEU,  voir  Enchoseb. 
ENCOSSEMENT,  S.  ui.,  cosse  : 
Li  fruis  est  plains  i'encossemenl. 

(De  Josaphat,  Richel.   1553,  l''2ll  r°.) 

ENCossEK,  V.  a.,  garder  dans  la  cosse; 
fig.,  garder  soigneusement  : 

Car  justice  est  eu  ces  pays  fort  par  les 
grands  adossée,  el  rapiueuse  convoitise 
encossee  et  en(  oû'ree.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  me.  Brux.  10509,  1"  54  v.) 

ENCOSTE,  ancosle,  encousle,  enchoste, 
prép.,  i  cùté  de,  près  de  : 

S'il   avieut  kc  aucuns  hom   pasl  encoste 
lui.  (liiCH.   DE   FoUKNiVAL,  Beat,  d'amour, 
ms.  Uijùu  299,  1»  23\) 
SeschiTrs  flsl  afailer  et  bien  encorliacr, 
Et  l'un  encosle  l'aulre  charoier  et  errer. 

(Gui  de  Bourg.,  283,   A.  P.) 

11  avoit  leue  la  Bible  et  les  livrez  qui  vont 
encosle\a  Bible.  i,Joinv.,  Hist.  de  St  Louis, 
p.  207,  Michel  ) 

Je  meurs  de  soif  «icoa,s(f  la  fonlainc. 
(Gilles  des  Ourmes,  Bail.,  ap.  CbampoUion,  Poés. 

de  Charles  dUrl.,  p.  433.) 

—  D  encoste,  loc.  prép.,  à  côté  de  : 

Au  coveut  de  Bel  Lyu  d'encosle  Douay. 
(1231,  N.-D.  de  Siu,  Arch.  Nord.) 

Au  couiiiencement  don  sentier  qui  est 
rf'aJiCOSfeBiauval.  (Juin  1266,  Beauvais,  Doc. 
pic,  p   27.) 

Tanlost  d'encosle  li  s'avance. 

(Couci,  1024,  Crapelet.) 
Si  s'est  d'encosle  l'uis  assis. 

(lù.,  2446.) 
A  tant  vint  le  roy  qu'il  arriva  d'encosle 
la  dame  comme  se  il  ne  l'avoit  oucques 
veue.  (J.  D'ARRAS,  Melus.,  p.  18,  Bibl.  elz  } 
Et  Gst  le  roy  Oetes  asstir  d'encosle  luy 
Jasou  et  Hercules.  {Hist.  de  Troye,  Val. 
Chr.  967,  1»  P.) 

Et  lors  il  manda  sa  fille  qui  vintvolcu- 
tiers  a  son  ui^mdemeut  et  s'assisl  d'encoife 
luy.  (II,.,  1°  i\) 

—  Par  encoste,  loc.  prép.,  à  cùté  de  : 

Et  cent  fois  |iasseroit  11  hom  par  encosie 
le  lion,  et  ja  li  lious  ne  se  uioveroit,  pour 
tant  que  li  hom  ue  le  regurdasl.  (RlCU.  DE 
FouBîiiVAL,  le  Uesliaire  d'amour,  li  Lion^, 
Hippeaii.)  Impr.,  en  costê. 

—  On  disait  quelquefois,  dans  le  inèine 

sens, par  d'encosle  : 

Vois  tu  la  cUelle  piere  par  d'enchoste  cbe  bos? 
(B.  de  Sel/.,  xv,  453,  Bocca.) 

—  Encûsle,  adv.,  à  cOté,  auprès  ; 

Sor  l'autre  maison eiifOilt;.. XV. sols. (1234, 
Arch.jMus.,  vitrine  42,  u"  233.) 

—  D'encosle,  par  encoste,  dans  le  même 
sens  : 

Hues  i  vint,  d'encosle  est  areslcs. 

{UuoH  de  Bord..  5516,  A.  P.) 
De  meimes  l'euvaissenl 
E  derere  e  d'encosle.  ^ 

(Prov.  del  ciluin,  ap.  Ltr.  de  Lincy,  Prou., 


130 


ENC 


ENG 


ENG 


Il  avoitune  poterne  par  encoste,  que  l'en 
apeloit  la  Porte  de  .losaplias.  (Contin.  de 
Guill.  de  Tyr,  H.  Michelant  et  G.  Raynaud, 
Itinéraires  d  Jérusalem,  p.  1S2.) 

—  Selon  Ste-Palaye,  Beaumanoir,  dans 
ses  Coût,  de  Beaun.,  a  employé  encoste 
pour  dire  de  côté,  collatéralement. 

Cf.  COSTE. 

ENCOSTE,  adj-,  dcmt  los  eûtes  .ilTrent 
des  aspérités  : 

Des  cailliex  lor  ont  tant  contreval  rné 
Et  tante  grès  oornne  et  tant_^.a.~.^^^ 

Cf.  CosTÉ  et  CosTU. 

ENcouAN,  ancouan,  -en,  oncoum, adv., 
aujourd'hui,  maintenant  : 

Qai  plus  la  moilleroit  oaan. 
Tant  seroil  plus  ser.lie  encoan 

<Itenarl,  -28349.  Méon.) 

Bien  le  puel  oncoucti  pronver. 
(G.  DE  CoiNci,  S    Uocadr.  Richel.  19l..2.t»-M  .) 

Ancouan.  en  cesl  an 

Ert  decoars  on  croissan. 

Gnillaumes  et  Landris 

Sera  on  mors  on  tis. 
{De  VEschacier,  ap.  Jiibinal,  Jongleurs  ri  Trou- 
vères, p.  ISS.) 

Pn  lormeot  qu'il  fera  semer 

Me  fera  ancouan  llamiche.  , 

(RUTEB..  de  Rrichemer,  I,  209.  Jabinal.J 

C'est  coiistnme  qni  n'est  nouvelle, 

A  Toulouse,  et  dedens  Roaen, 

Bien  pert  et  perra  encouen.  „  esb  -, 

(GODEFROY  DE  PARIS,  C/ifO».,  Richel.  lib,  1   b5  .; 

ENCouciiiER,  encuchier,  encucier,  v.  a., 
coucher  avec,  avoir  commerce  avec  : 

Une  .lohane  trova  seurté  de  siwre  uu 
appel  de  rap  -s-ers  W.  qe  fut  présent  ;  1  a- 
vnndite  J.  conta  vers  luy  q'il  \  encoucha 
V  m  trentime  ;  e  ne  parla  de  nul  rap. (reor 
Ijuoks  of  the  reign  of  Edw.  the  first,  years 
xxx-xxxi,  p.  52J,  Rer.  brit.  script.) 

—  Neutr.,  se  coucher,  s'appesantir  : 
Encucad  la  crieme  d'icel?  sur  elf.  (Lib. 

Psa(m.,Oxf.,civ,36,  Michel. )Impr.,encM«od. 

Var.,  encuchat.  Lat.  :  Incubuit  timor. 

ENCOUDRE,  enqueudre,  enkeudre,  v.  a., 
coudre  h,  en,  attacher,  enfermer  en  cou- 
sant : 

Si  avoil  encousu.  par  lin». 
Les  l'or  de  son  cief,  nn  caval. 
(Chrest.,  CUijcl,  Richel.  37S.  f»  269^.) 
Si  le  cors  eut  lavé  et  corerl  qu'il  ne  pne  ; 
Pedens  .i.  dras  de  soie  out  la  char  encosue. 

(Chev.  au  ciigne,  I,  5603,  Hippean.) 
Ccle  a  prise  la  menor  pel 
Par  le  coramant  an  Jamoisel, 
Sor  Melinr  l'a  cstendne, 
Ensi  comme  cle  estoit  veslue 
De  ses  garnemens  les  millors 
L'a  encousue  en  la  pian  d  ors. 
(G.  de  Palerme,  Ars.  3319.  ('  102  r°.) 
Tiens  iert  li  escbequiers,  onques  miendres  ne  (n, 
Les  listes  .son/ d'or  fin  a  Irifoire  encousu. 

(ic,«  Vœu.t  du  Paon,  Ricbel.   368,  f°  97'.) 
Se  aucuns  a  encoissu  eu   sa  robe  autrui 
porpre.  (G.  de  Lkngr.,  Instit.  de  Just.,  ms. 
S. -Orner,  f»  11''.) 

•l'ai  robe  enlire  d'amours,  de  joie  encousue. 
(Jacbcemar';  Giei.ee.  Chans-,  ap.  Dinaui,  Trouv. 
de  la  Flandre,  p.  216.) 
Portera  on  le  cors  laver,  si  doitli  prieuse 


porveir  ki  ce  face  et  cornent,  et  del  en- 
coudre.  (Règle  de  Citeaux,  ms.  Dijon, 
f°H8  r».) 

Intuere,  enkeudre.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Enqueudre  des  cordes  en  quir.  (Compte 
de  1339,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Li  varies  prist  la  lettre  que  li  chevalier 
li  baillierent,  qui  estoit  scellée  de  leurs 
trois  seaulz  ;  et  li  encousirent  en  ses  draps. 
(Froiss.,  Chron.,  lU,  64,  Luce.) 

Vencousit  tout  parmy  les  cuisses  jusques 
au  hault.  (Id.,  ib.,  V,  279,  Luce.) 

—  Fig.,  enfoncer  : 

Messire  Regnault  lui  encousi  si  roide- 
ment  (son  espée)  ou  costé  qu'il  lui  perça 
tout  outre  les  plates.  (Froiss.,  Chron.,  Ri- 
chel. 2641,  f"  211  r°.) 

—  Réfl.,  fig.,  s'enfoncer  : 
A  derrains  ma  peUje]  vesti  ; 
Maei  ke  je  pou  m'i  encoin. 

(Dolop.,  8491,  Bibl.  elz.) 
L'espee  qui  estoit  roiJe  et  bien  aceree 
et  envoiee  de  fort  bras  et  de  grant  voulenté 
entra  es  cuissiens  et  s'encousi  tout  parmi 
les  cuisses  jusquns  aux  hanches.  (FROISS., 
Chron.,  Richel.  2641,  f"  173  r°.) 

Le  li  entra  li  fiers  la  dedens,  qui  s'encousi 
jusques  ou  eerviel.  (iD.,  ib.,  VU,  203,  Luce.) 

ENCOULPER,  voir  Encolper. 

ENCOUI^OURIR,  voir  E.NCOLORIR. 

ENCOULOURER,  voir  Encolorer. 
ENCOui^EURE,  voir  Encoledre. 

ENCOUMENSAILLE,  VOir  ENCOMMEN- 
ÇAILLE. 

ENCOL'MENSiaiENT,  voir  Encommence- 

MENT. 

ENCOUPEMEXT,  voir  Encolpement. 
ExcouPER,  voir  Encolper. 

EXCOUPIER,  VOirENCOLPOIER. 

EXCOUPLIER,  voir  Encopler. 
EXCOUPOiER,  voir  Encolpoier. 
ENCOUPPLER,  voir  Encopler. 

ENCOURAGIER,  VOlr  ENCORAGIEU. 

ENcouRAGiR,  voir  Encoragir. 

EXcouR.\NCE,  S.  f.,  actloE  d'encourir  : 
Encourance  de  peine.  (Coul.  d'Aix,  vni, 
S,  Coût,  gén.,  Il,  677.) 

ENCOURBÉ,  adj.,  courbé  : 

Doibvent  eslre  ordonnées  les  poinctes 
des  liburues  non  directes,  comme  en  plain 
cliamp,  mais  encourbees  et  ployees  a  la 
semblance  de  la  lune.  [Flave  V'egece,  iv, 
4S,  ms.  Univ.  E  1.  107.) 

ENCOURBi,  adj.,  courbé: 

Et  seroient  les  genoulx  fonrbis. 
Que  vous  avez  enz  encourais, 
A  vons  faire  honnenr. 
(Farce  d'un  Mary  j  al.,  Ane.  Th.  fr.,  I,  129.) 

ENCOUREMENT,  VOir  ENCOREMENT. 

ENCOURPER,  voir  Encolper. 


ENCOURRE,  voir  Encorre. 

ENCOURS,  in  ,  s.  m.,  action  d'encourir, 
risque  ; 

Défendons  a  tous  nos  féaux  et  subgiez 
de  quelque  condition  ou  estiit  qu'ils  soient, 
sus  la  foy  en  quoy  ils  sont  tenus  a  nous, 
et  sus  Vencours  de  nostre  indignation,  et 
toute  la  peine  que  nous  leur  pourriens 
enjoindre,  que...  (1312,  Ord.,  I,  507.) 

—  En  terme  de  coutume,  revenus  des 
biens  confisqués  pour  crime  d'hérésie  : 

Rentes,  leudes,  rêves,  peaiges,  incours, 
notaireries.  (1477,  Ord.,  xviil,353.) 

ENCOURSER  (s'),  V.  réfl.,  se  hâter,  s'ac- 
tiver à  faire  une  chose  : 

Ainsi  s'enforce 
De  raal  faire  et  tant  s"\  encourse 
Qu'il  a  remplie  sa  bourse. 
(Baud.  ue  Condé.  don  Preu  avarie,  Ars.  3112, 
f  320».) 

ENCOURTINEMENT  ,  VOir  ENCORTINE- 
MENT. 

ENCOURTINER,  VOir  ENCORTIMER. 

ENCOUSON,  voir  Enchoison. 

ENCOUSTE,  voir  EN'COSTE. 

EXcou.sTUMÉ,  pari.,  accmitnmé  : 

Elle  prist  .xil.  chandelles  ou  non  des 
.xil.  aposlres  si  conme  il  est  encoustumé 
en  ceste  terre  la...  (Vies  et  mart.desbeneur. 
virges,  Maz.  568,  f»302i'.) 

EXCOUTER,  ancoiter,  (s'),  v.  réfl., 
s'appuyer  : 

Lez  une  estaiche  m'ancoitai. 
(J.  Bretex,  Toartt.  de  Chauvenei,  1047,  Delmotte.i 

Quant  les  dames  oit  parler 
Je  m'enconlai  lez  un  piler 
Pour  escouter  qu'elles  disoient. 

(ID.,  ih.,  1747.) 

EXcouvEXExciER,  voir  Enconvenan- 
cier. 

ENCOUVER,  V.  a.,  saillir  : 

—  Or  sus  tost,  cheminez,  paillarde, 
Maux  loups  vous  poissent  dévorer  ! 

—  Que  ne  la  (ait  on  encouver 
Ainsi  qu'on  fait  une  génisse T 

Ofyst.  de  Ste  Barbe,  Ars.  3496,  p.  789.) 

ENCouvERTÉ,  adj.,  caparaçonné  : 
Sur  leurs    destriers   encouvertez  et   ai-- 

moyez  do  leurs  armes.  (Roi  René,  Œuv., 

II,  24,  Quatrebarbes.) 

ENCOUViR,  voir  Encovir. 

EXCOVENANCER.  voir  Encovenancier. 

ENcoviER  (s'),  V.  réfl.,  concevoir  un 
grand  désir  : 

Rois  Adraslas  moult  l'en  mercie 
Et  de  lui  servir  s'encovie. 
(Eleoele  et  Polin.,  Richel.  375,  f»  44».) 

ENCOVIR,  encouvir,  encuvir,  verbe. 
—  Act.,  désirer  ardemment,  convoiter, 
regarder  avec  envie,  au  propre  et  au  fig.: 
Li  empereres  a  l'avoir  encovi, 
Toi  otroia  ce  que  Gnillaumes  dist. 

(Mon  de  Garin,  p.  102,  dn  Méril.) 
Li  empereres  ol  l'avoir  encovi. 

(Les  Lok..  ms.   Montp.,  P  105''.) 


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ENG 


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121 


Et  lot  ceu  c'um  piiet  encuvir  el  munde 
est  assi  cum  uns  niauz  envers  ceste  glore. 
(S.  Bern.,  Serni.,  Richel.  24768,  f»  4  v".) 

Se  doiens  pi'imiers  savoer  ke  li  sapiance 
si  ciim  nos  au  suu  livre  leisons  davancet 
ceos  ki  1  ancovissent  et  se  lor  vient  an- 
■coDtre.  {Li  Epislle  Saint  Bernard  a  Mont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  f»  96  v».) 

Cilz  ont  la  terre  recueillie 
Qui  Vavoient  raoult  encouvie. 
(Rom.  du  Bnil.  ms.,  P  10 i%  ap.  Ste-Pal.) 

Se  il  bien  vnet,  el  laîra  son  mai-i, 
0  lui  ira,  taal  fort  l'a  encouvi. 

(Aub.  le  Bourg.,  p.  123,  Tobler.) 

Molt  a  encovi  le  vallet  ; 
En  lui  esgarder  paine  met. 

{Parlon.,  399'J,  Crapelet.) 

Eosi  par  le  bras  depecié 
Gari  Dieux  Cliarlon  de  pecié. 
Et  la  Donnain  qa'ol  encouvie, 
Ki  nostre  Daine  avoit  servie. 

(MousK.,  Citron.,  iiH.  Reiff.) 
Sor  tous  homes  l'ai  encori. 

Wancand-,  199D,  Michelanl.) 
Par  foi  !  fait  elle,  je  radote 
Quant  jou  ai  chelui  encoei 
Conques  de  mes  deus  iex  ne  vi 
Fors  que  Uni  en  l'eslour  armé. 
{G.  DE  MoMR.,   la  Yiolelle,  31Uo,  Michel.) 

Molt  cuidai  bien  avoir  flné, 

Que  la  dame  une  nuit  ravi 

Pour  l'avoir  que  jou  encovi. 

(ID.,  ib..  3282.) 

Vrai  DIeus,  quant  je  premiers  la  vi, 

Merveil  moi  cornent  Vencoii, 

Car  tant  par  ert  dolente 

K'en  sa  face  revente 

Faisoient  larmes  sente. 
<Gdill.  li  ViMERS,  Chans.,  Poët.   fr.  av.   1300, 
t.  II,  p.  933,   Ars.) 

Ne  porqaant  s'amer  me  voulez 

Et  tout  sagement  me  celez, 

Je  vos  garantirai  la  vie, 

Car  pieça  vos  ai  encouvie. 
(De  la  Royne  gui  ocist  son  seneschal,  487,  Méon, 

Nom.  Hec,  II.) 
Li  Den  sers  qui  la  joie  del  ciel  ot  encovie. 
(Poème  mor.  en  quai-,  ms.    Oxf.,  Canon,   mise. 
■74.  f°  21  r°.) 

Puis  s'en  istreit 

Et  parlereit  a  son  ami 
Que  ele  areil  tant  encouvi. 
(Chastoiem.  d'un  père,  conte  XII,  v.  66,  Biblioph. 
fr.) 

Por  sa  biaalé  est  ses  cors  encovis. 

(Bible,  Richel.  763,  f  226''.) 

—  Absolument,  concevoir  des  désirs, 
des  desseins  : 

Li  chars  ancuvist  d'altre  part  encuntre 
lui  et  li  mundes  li  ainoeuet  davant  celés 
choses  ke  fuut  a  encuvir.  (Li  Epistle  Saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f»  40  r°.) 

—  Chercher  à  s'emparer   de,  attaquer  : 

Onques  si  bel  pais  ne  vi, 
Jo  l'ai  a  ton  oes  encovi. 

(W.4CE,  Brul,  C056,  Ler.  de  Liacy.) 
Si  ert  la  tere  desgarnie 
El  cil  dui  roi  l'ont  encovie, 
Si  l'ont  par  Escoce  envaie. 

(Id.,  !*.,  6233.) 
M'en  sai  pren  qne  jugier,  toz   nos  a  encovi. 

U'arton.,  Ilicbel.  191c>2,  f">  170».) 

—  Choisir,  élire  : 

T.  m. 


Ains  siervi  tant  et  desiervi 
Que  Dieux  l'ama  et  encouvi 
Pour  son  peule  garder  en  droit. 

(MousK.,  Chron.,  38"2,  Reiff.) 

ENCOvnin,  encouvrir,  verbe. 

—  Act.,  couvrir  : 
0  dur  tombeau,  de  ce  que  tu  encœuvres. 
Contente  toy,  avoir  n'en  penlx  les  oeuvres. 
(Cl.  Mahot.  Cimetière,  de   Guillaume  Crétin, 

p.  431,  éd.  1311.) 

Au  vieil  autel  d'IIecate  Perseide 
Qu'un  bois  ombreuï  et  segret  encouvroil. 
(Baif,  Poèmes,  I.  VI,  l'.lmoar  de  Medee,  Lemerre, 

p.  302.) 


—  Réfl  ,  fig.,  se  cacher,  dissimuler  : 

it  que  vos  âmes, 
oi  vos  encôvres. 
(Parton.,  7013,  Crapelet.) 


Bien  sai  el  sent  que  vos  âmes. 
Et  que  vers  moi  vos  encovr 


ENCRA.IÉ,  voir  Encreé. 

ENCRAissABLE,  encraissuvle,  adj.  f., 
ennuyeuse,  déplaisante,  onéreuse  : 

Cil  ki  ensi  vit  ke  sa  conversations  est 
plaisanz  a  toz  et  a  neluy  encraissavle.  (S. 
Bebn.,  Serm.,  Richel.  24768,  f»  68  v».)  Lat., 
onerosa. 

ENCU.\MPELi,  adj.,  engourdi  : 

Quant  il  ot  donné  son  mantel  a  .1.  povre, 
il  eucontra  .i.  autre  qui  estoit  tout  encram- 
peli  de  froit,  il  li  donna  sa  cote.  {Légende 
dorée,  Maz.  1333,  f^  51=.) 

Cf.   ACRAMPI. 

ExcRAMPEii,  encremper,  v.  a.,  fixer 
avec  des  crampons  : 

Pour  avoir  mis  deux  contrepoys  sur  led. 
pont,  et  pour  Vavoir  encrempé.  (1454, 
Compt.  de  Nevers,  CC  50,  f  17  r°,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

ENCUAMPONNEii,  eucrup.,  V.  a.,  fixer 
avec  des  crampons  ; 

Pour  asseoir,  soder  et  encramponner  les 
clercs  voyes  de  l'ostiau  uuef.  (1409-10, 
Compt.  de  la  fabrique  de  S.-Pierre,  Arch. 
Aube  G  1559,  I"  127  v».) 

Encraponner  les  cleres  voyes  dessus 
ledit  ostiau.  (1409-10,  Arch.  Aube,  reg.  3  G 
345.) 

Serrure  encramponnee  en  mur  mise  en 
la  porte  de  Nyevre.  (1414,  Comptes  de 
Neoers,  CC  19,  ï"  18  r",  Arch.  muu.  Ne- 
vers.) 

ENCIIAPONNER,   VOir  EiNCRAMPONNER. 

ENCRAUÉ,  adj.,  augmenté  : 

Par  qei  le  service  Dieux  et  la  foy  cris- 
tiene  hissent  honourez,  encrauez  et  enbe- 
lis.  (1343,  Cil.  d'Eil.  III,  Avesb.,  p.  111.) 

ENCRÉ,  adj.,  couleur  d'encre,  foncé  : 
Que  on  ue  mete  en  un  drap  que  trois  los 
de  seyni,  fors  que  es  pers  encres,  es  blancs 
et  es  mesles.   (1300,  Ordoint.,  Grenier  91, 
1°  144  v»,  Richel.) 

A  Volent  quatre  pièces  de  vert  encré. 
13H,  Test.  deMar.  de  Haiii ,  Arch.  P1370.) 

Chappe  de  ve-rt  encré.  (Ib.} 

Deux  petites  escroes  de  drap,  l'uue  de 
pers  encré,  et  l'autre  de  pers  asuré.  (1361, 
Arch.  P 1359',  cote  633.) 

E.NCREABi.E,  adj  ,  qui  ne  croit  pas  : 


Et  qui  plus  e.>t  vers  eus  souTrables. 
El  eus  plus  fous  et  encreobles. 
(Vie  St  Alexi,  501,  Remania  VIII,  p.  17S.) 

ENCREAXCE,  S.  f.,  croyaucB  : 

Plus  en  croisa  envie  f\vCencrcance. 
(Qdesne  de  Bethi-.ne,  p.  Paris,  Bomanccro  fran- 
(ois,  p.  97.) 

ENCRE.\s,  voir  Encresse. 

ENcuECE,  voir  Encresse. 

ENCREÉ,  encraiê,  adj.,  p.-ê.  qui  a  encore 
son  apprêt,  ce  qui  donne  le  lustre  k  une 
étoffe  : 

Chascun  de  mal  fere  recroie 
Ainz  que  de  lui  chiee  la  croie  ; 
Robe  novele  et  encre\r]e 
Est  plus  prisiee  et  plus  amee 
Que  n'est  la  vielle  et  la  remese. 
(G.  DE  CoïKci,  Dont,  delà  mort,  Richel.  23111. 
1°  SOS''.) 

Robe  novele  el  encraiee. 

(Id.,  ib.,  ms.  Brux..  f»  220'.) 
Donnons  nos  a  iNoslre  Seigneur 
Que  que  nos  sons  en  pleine  fleur, 
Que  que  nos  sommes  encreé. 

(Id.,  ib.,  Richel.  ililU,  f  305''.) 

EN'CREis,  voir  Enores. 

ENCREJiENT,  adv  ,  extrêmement: 
E  de  eyicremctit  hele  flur  set  muis  e  demi. 
{Rois,  p.  98,  Ler.  de  Lincy.) 

E  truverent  Abisag  de  Sunaui,  une  en- 
crement  bêle  pulcele.  {Ib.,  p.  220.) 

ENCREMER,   VOir  E.NCHRESMER. 
ENCREMETÉ,   adj.  î 

M.  Tritain  d'Ailli.  —  De  gueules  a  .i  chief 
encremeté  d'argent  et  d'azur.  (Armor.  de 
Fr.  de  la  fm  duxi^°  s.,  Cab.  hist.,  VI,  226.) 

ENCREMPER,  VOir  ENCRAMPER. 

1.  ENGRENÉ,  adj.,  enfoncé  : 

Ccsle  peccatrice  la  voyant  approcher 
d'elle  avec  renfort  de  bezicles  encrenez  sur 
le  nez,  la  récuse,  et  s'inscrit  en  faux  contre 
ses  veux  de  verre.  (G.  Rouchet,  Serees,  xix, 
f»  i38  r»,  éd.  1608.) 

2.  ENGRENÉ,  adj.,  entaillé  de  crans: 
Un  baston   encrenez.  (Pièce  de  1406,  ap. 

Duc,  V,  690.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  ékrena,  faire  une 
entaille. 

encrenelé,  adj.,  crénelé  : 
Mur   encrcnelé.  (Trium   linrj.   d'ici.,    éd. 
1604.) 

ENCREPATivEMENT,  adv.,  avec  des  re- 
proches: 

Comme  Saint  Paul  qui  se  demonstroyt 
aux  pécheurs  encrepalivement,  car  il  pro- 
mectoit  aux  pécheurs  qui  estoient  en  pé- 
chez pour  laisser  leurs  péchez  gloire,  et 
aux  bons  promectoil  peine  pardurable  se 
ilz  se  delaissoient  cl)eoir  de  leurs  bonnes 
œuvres.  (Lég.  des  saints,  f"  71",  éd.  1477.) 

ENCREPEMEiVCE,  i.  f.,reproche,  blâme: 
De   ta  main  jo   défailli  eu  encrepemencc. 
(Psalm.,  lirit.  Mus.  Ar.  230,  1"  43  r».) 

ENCREPEMENT,  S.  lu.,  l'eproclie  mena- 
çant : 

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122 


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Del  tun  encrepement.  Sire,  del  aspire- 
ment  del  espirit  de  la  tue  ire.  {Lib.  Psalm., 
Oxf.,  XVII,  18,  Michel.)  Lat.  :  Ab  increpa- 
tione  tua. 

Del  tuen  encrepement  fuirunt.  (Ib.j  cm, 
8.) 

Esprise  par  fu  e  desramee,  del  encrepe- 
ment de  la  tue  face  périssent.  {Liv.des  Ps., 
Cambridge,  Lxxix,  16,  llichel.) 

Del  tuen  encrepement,  Deus  'de  Jacob, 
dormirent  qui  munterent  clievals.  (Psall., 
monasi.  Corb.,  Ricliel.  1.  768,  f  61  v.) 

ENCREPER,  V.  3.,  réprimander,  re- 
prendre avec  rigueur,  avec  menace  : 

Tu  enerepas  les  genz.  (Lib.  Psalm..  Oxf., 
IX,  5,  Michel.) 

E  cncrepa  la  mer  Ruge,  e  assechede  est. 
(Ib.,  cv,  9) 

Encrepe  la  beste  del  chalemel  la  concre- 
gatiuns  des  forz.  [Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
LXVIi,  31,  Michel.) 

N'i  ad  parole  dunt  te  estuce  curecher, 
ne  mei  si  encreper.  {Rois,  p.  65,  Ler.  de 
Lincy.) 

Tu  enerepas  les  malfaiturs.  (J6.,  p.  207.) 

ENCRER,  V.  a.,  tacher  d'encre  : 
Qui  a  encré  la  manche  de   vostre    che- 
mise? (Palsghave,    Esclairc.  de    la  lang. 
franc.,  p.  729,  Génin.) 

ENCRES,  voir  Engres. 

ENCRESMÉ,  voir  Encriesmé. 

ENCRESSE,-  ece,  encreas,  s.  m.,  accrois- 
sement : 

Pur  meulfz  parder  or  et  arpent  deins  le 
roialme  d'Enslelerre,  et  pur  Vencrece  de  les 
comoditeesduditroialme.(S(n<.  de  Henri  IV 
d'Englet.,  anv,  impr.  goth.,Bibl.  Louvre.) 

Item  que  les  leyns  en  cbescun  counté 
soient  coilles  par  bonez  gentz  du  paiis  et 
soient  liveres  as  resceyvours  le  roy  saks 
es  countes  ou  ils  serront  coilles  soloncqz 
le  pois  ordcigné  par  estatut,  c'est  assavoir 
.XIIII.  li.  pur  la  piere  et  .xxvi.  piers  pur 
le  sali,  sans  auter  encreas.  {Stat.  d'E- 
douard m,  an  XV,  ib.) 

ENCRESTÉ,  encreté,  adj.,  qui  a  une 
crête,  une  crinière  redressée  comme  une 
crête  : 

Crans  fa  e  gras  et  fornis  et  molles. 
Fiers  ses  repars  con  lions  encreteis. 

(Raimbebt,  Ogier,  10384,  Earrois.) 

-  Fig.  : 
Vray  Dien.  il  csloil  si  gentil, 
Et  si  genlemenL  encresté. 
(.Farce  de  frère  Cuillebert.  Ane.  Th.  fr.,  I,  316.) 
La  haut,  encresté,  le  duc  de  Vendaome 
Ardent  se  montre  tuteur  du  royaume. 

(Cl.  Bbttet,  Poés.,  II,  113,  Jacob.) 

Aunis  etSaintonge,  encrêter,  donner  un 
premier  labour  qui  ouvre  seulement  la 
crête  du  sillon. 

ENCRETÉ,   voir  ENCRESTÉ. 

ENCREUSER,  voir  Encroser. 
ENCRiciER,  V.  D.,  s'accroître  : 

...  La  conqneste  commença 
Qui  tousjours  depuis  encrifa, 
A  duré  el  encore  dure. 
(Fboiss.,  Poù.,  III.  m,  tlG5,  Scheler.) 


ENCRiEME,  encrime,  adj.,  criminel, 
scélérat  : 

Or  set  qu'il  sont  encrieme  que  Itens  s'en  vengera. 
(Hermax,  ISil'le,  Ilichcl.  '2162,  f  15  v».) 

.Se  je  vos  fas  tin  coule  bref 
Del  traitor  félon  encrime 
Con  il  concia  moi  meîme. 

(Renarl,  Martin.  I,  p.   \'l.) 

Que  TOUS  feroîe  longue  rime  ? 
La  gent  felonesse  et  encrime 
Mist  eotor  li.  la  boue  osta. 
(RuTEB.,   Vie  de  Sle  Elysab.,  Il,  198,  Jnb.) 

Ki  bien  aime,  il  est  en  crieme 

D'airer  çou  qu'il  aime.  Encrieme 

Et  félon  me  sont  mi  travail. 
(Badd.  de  Co.vdé.  li  Contes  de  la  rose,  189, 
Scheler.) 

Li  dierves,  qui  ot  vie  encrieme, 

S'embali  en  une  vies  voie. 
(J.  DE  CoNOÉ,  li  Dis  don  Icrrier,  9in,  Scheler.) 

Aten  je  donc  que  en  sa  main 
Me  tiengne  cis  (els  rois  encriemes. 

(Fergus.  5634,  Martin.) 

ENCRiEAiÉ,  voir  Enxriesmé. 

ENCRiEMETÉ,  S.  f.,  action,  conduite 
criminelle  : 

Laissies  tresloule  vilonnie, 
Encriemeté,  toute  esloutie. 
(Amadas  et  Ydoine.  Itichel.  375,  f°  317'.) 

ENCRIESMÉ,  encrismé,  ancrismé,  encres- 
mé,  encrieme,  encriemmé,  engriemé,  encrime, 
ancrijne, adj .  et  subst.,  criminel,  scélérat  : 

Suz  ciel  nen  al  pins  encrismé  felnn. 

(Roi.,  1216,  Mûller.) 

Et  Bordeloîs  li  encrieme  laron. 

(Les  Loti.,  ms.  Berne  113,1"  20''.) 

Tiebalt  en  fa  tenu[2]  pur  encrismé  felun. 

(Itou,  2»  p.,  3660.  Andresen.) 
Mais  d'Alain  Vencrcsmê  félon 
Ne  veut  nue  parole  escuter. 
(Ben-.,  D.  de  Norm.,  II,  8823,  Michel.) 
Sire  rois  Cniteclins,  dit  V ancrismé  fe\oji , 
Je  estoie  ier  matin  an  la  tante  Karlon. 

(J.  Bon.,  Sax.,  cxxxvi,  Michel.) 

Et  je  sni  tant  mauvais  et  ancrimc  félon 
Que  de  son  bien  li  vael  randre  mal  gnerredon. 
(Id.,  il.,  cLvi.) 

Et  il  si  lisent  li  encrime  felom. 

(Raijib  ,  Ogier,  50-2,  Earrois.) 

Jesu  ont  pris  li  engriemé  felom. 

(Id.,  ib.,  239.)  Var.,  Encrieme. 
Il  n'en  a  mie  mort  de  ['encrieme  félon. 
Mais  il  l'a  abatu  de  l'auferant  gascon. 

(Aiol,  900-2,  A.   T.) 
Aies  vons  adouber,  antre  pais  n'en  feron  : 
Tais  si  lor  corons  sus,  les  encrieme[s]  felon[s]. 
(M.,  10682.) 

A  .1.  conseil  alerent  li  encrime  félon. 

(Paris,-,  23,  A.  P.) 

Al  lor  osteui  s'an  vont  li  eln]criemé  félon. 

(Ib.,  55.) 
Que  Turc  ne  nous  sourprenent,  li  encriesmé  félon. 

(C/ians.  d'Antioclie,  II,  y.  604,  P.  Paris.) 
Car  Franc  sont  en  ma  terre,  li  encriesmé  félon. 
(/*.,  V,  T.  489.) 
IS'i  dcerûDt  François,  li  encrieme  félon. 

(Fierabras,  3730,  A.  P.) 

En  une  tour  se  fiertnl  li  encrime  mesel. 

(Gaufrey,  4385,  A.  P.) 

Paicn  s'en  fuient,  li  encresmé  félon. 

(Enf.   riv-,  Richel.  774,  f  o."-'".) 


Vers  Reniers  viennent  li  encriemmé  (e\on. 

(Jord.  deBlaves,  Richel.  860,  f°  113  r».) 

Osiez  Jhesu  de  sa  haschie 

On  li  encrime  l'ont  posé. 

(Boni,  du  S.   Graal,  504,  Michel.) 
Il  l'en  ont  hors  gelé  cil  encrismé  félon. 
(Yie  et  mir.  de  la  Y.,  Richel.  22528,  f»  28^) 

ENCRIME,  voir  Encrieme. 

1.  ENCRi.MÉ,  s.  m.,  accusé,  condamné  : 
Faire  les  exécutions  des  encrimez .{Debv . 

deuz  au  D.  de  Bret.,  à  cause  des  ferm.  de 
Lesneven,  xv°  s.,  Arch.  l'inist.) 

2.  ENCRIME,  voir  Encriesmé. 

ENCRISMÉ,  voir  Encriesmé. 

ENCROCHEMENTE,  S.  f.,  extotsion  : 
Pur  grandes  myschiefs  et  importables 
oppressions  faitz  de  jour  en  jour  a  les 
loial.^  lièges  du  roy  deins  le  countee  de 
Hereford  per  encrocUemenlez  et  extorcions 
faites  par  lez  viscountes.  {Stat.  de  Henri  VJ, 
an  IX,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENCROCHiER,  -  cicr,  -  ckcr,  encruchier, 

-  quier,  encrocqtier,  verbe. 

—  Act.,  accrocher,  percher,  saisir  : 

La  vois  tout  maintenant  11  vint 
Qui  desor  .1.  arbre  se  tint. 
Si  li  dist  :  r,a  sui  encrocies 
Qn'a  poi  ke  ne  sai  escacies 
De  ton  ceval  des  pies  devant. 
(D'un  Yilain  qui  fu  ricties  et  fuis  poires,  Ars. 
3527.  f»84''.) 

Si  li  dist  :  Ça  sui  encrochiez. 
(Du  Yilain  asnier,  445,  Méon,  Nouv.  Rec,  II.) 

Car  sus  nu  de  ses  piez  chei 
Tout  don  trenchant  une  coiguiee 
Qui  ert  sur  le  char  encruckiee. 
(J.  Le  Marchakt,  Mir.  de  N.  D-,  ms.  Chartres, 
r  23^) 

Je  ne  le  pouvoye  poynt  encrocher,  le  61  de 
l'eave  l'avalloyt  si  fort.  (Palsgrave,  Es- 
clairc-, p.  478,  Génin  ) 

Hz  dressent  deux  poultres,  hautes  comme 
un  mas  de  navire,  qu'ilz  fischent  droictes 
en  la  mer,  de  distance  l'une  de  l'autre  en- 
viron de  quarante  a  cinquante  pas  :  sur  la 
summité  desquelles  l'on  faict  des  logettes, 
afin  qu'un  homme  ou  deux  aient  lieu  a  se 
tenir  dessus  en  taisant  le  guet  au  poisson. 
Ces  poultres  ont  des  basions  hschez  au 
travers  pour  monter  et  pour  descendre. 
Les  logettes  leur  servent  pour  les  défendre 
de  la  chaleur  du  soleil  et  des  pluyes.  Es- 
tant la  hault  encruchez,  font  comme  ceux 
qui  font  le  guet  aux  vignes.  {\iKLOy,Singu- 
laritez,  I,  73,  éd.  1S34.) 

Celuy  qui  conduit  le  bateau,  ne  pourroit 
veoir  son  chemin,  s'il  n  estait  encriiché  bien 
bault.  (Id.,  i6..  Il,  xxx.) 

Un  ramier  bastist  son  nid  mal  propre- 
ment, non  trop  mal  aysé  a  trouver  :  car 
communément  il  ne  Vencruche  gueres 
hault.  (ID.,  Nat.  desoys.,  VI,  19,  éd.  l.=5bS.) 

En  luy  ostant  le  pas,  le  poulmon,  et  la 
peau,  (au  lièvre)  lesquels  il  encruch?ra  en 
quelque  arbre,  de  peur  que  les  chiens  eu 
mangent,  (Do  FouiLi.oux,  Ve>i.,ch.  lix,  éd. 
1383.) 

—  Dans  un  sens  grivois  : 

Chascuu  venll  faire  tricque.   trocqne  ; 
Chascun  qniert  s'araye  encrocquer. 
(AnDRÉ  DE  LA  ViGNE,   Yergicr   d'honneur,  Poés.  fr. 
des  xv'  et  xvi"  s.,  X,  152.) 


ENC 

—  RéQ.,  s'accrocher,  se  percher  : 
Kn  hant  es  clochiers  des  yslises 

Ko  r'a  ancnns  qui  la  sencruchent. 
Aus  sainz  tirer  aide  huchent. 

^GciART,  Roy.  lign.,  117-8,  W.  et  D.) 
Aussi  li  pecherres  s'encruiehe 
Par  orguil,  puis  verse  et  trabruche. 
(Macé  de  la  Charité,  BMe,  Ricliel.  401 ,  f»-20T=.) 

Et  m'estoil  avis  qu'il  voloit 
Seur  .1.  mont,  dessus  s'encrocba 
Et  contreval  se  Irebuscha. 

(FaW.  d-Oi:.  Ars.  50B9,  f  153».) 

Kt  sans  ateudre 

S'encrocha  sur  le  soumerOQ 
Du  haut  mont. 

(/«..  t°  HI5''.) 

Quar  qui  plus  hautement  s'encruche. 
S'il  avient  qu'il  chiee  ou  trebuscbe. 
Tant  est  li  cheoirs  plus  doutables. 

(;*.,  f  -231'.) 

On  verra  au  Supplément,  à  l'art.  Cro- 
CHiERjle  verbe  réfléchi  se  c?"ucfter  employé 
par  Rémi  Belleau  dans  le  même  sens  de 
se  percher. 

—  Neutr.,  se  percher,  grimper  : 
Sus  pope  monte  et  se  prent  garde 
De  quel  part  le  vent  nous  regarde. 
Les  marooniers  escrie  et  huche. 
Sas  la  geôle  aucuns  encruche 

Pnur  viser  se  de  terre  estions 
Prouchaias. 
(Chb.  dePis.,  Poes.,  Richel.  601.  t»  108  r°.) 

—  Être  crochu  : 

Espaaies  qui  point  u'encruquoienl, 
Dont  li  loue  bras  adevaloient 
Gros  et  graille  ou  il  alleroit. 
(A.  DE  LA  Halle,  H  Jus  Adan,  Richel.   2.S566, 
t°  41  r°.) 

îi'encruçoient. 

(ID..  «*.,  Vat.  Chr.  1490,  t"  132  v».) 

—  Encrochié,  part,  passé,  perché  : 

Les  Françoys  ayants  un  petit  oysillon 
de  la  corpulence  d'un  pigeon,  haull  encru- 
che dessus  ses  jambes,  quasi  comme  estant 
a  cheval,  l'ont  nommé  chevalier.  (Belon, 
Nat.  des  Oys.,i,  xv,  éd.  1553.) 

Saintonge  et  Orne,  encrucher,  accro- 
cher. H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  encrou- 
quier  :  rester  encrouguié  dans  un  arbre,  être 
pris  dans  les  branches  ;  s'encrouquer,  mon- 
ter sur. 

2.  ENCRocHiER,  voir  Encrocier. 

1.  ENCROciEU,  -  chier,  v.  a.,  revêtir 
d'une  crosse  : 

Abbes  qui  t'osas  eslochier 
Du  cloistre  por  toi  encrocifr, 
Croce  n'est  pas  a  fol  maçne. 
(Reclus   de   .Moliens,   de  Charilé,  Richel.  23111, 

pour  toi  racrocAier. 

(Id.,  ib.,  Richel.  15212,  ("  97  7°.) 

2.  ENCROCIER,  voir  Engrochieh. 
ENGROER,  ancroer,  encrouer,    eneruer, 

encroier,  v.  a.,  accrocher,  pendre  au  croc, 
pendre  : 

Enz  ke  desus  vus  encroitiis, 
Aperlement  vus  mosleruns 
Cum  feit  forment  cil  chaitif  sunt 
Qui  a  la  roue  pendu  sunt. 
(Marie,  Purg.  de  S.  Palrice,  Richel.  25407, 
f  112».) 


ENC 

Et  il  lu'euist  peudu  et  encroel  au  vent. 

(Chev.  au  cygne,  6722,  Reiff.) 
Qui  nos  fera  touz  pendre  i  an  ant  encroer. 

(Parise,    179,  A.  P.) 

Que  ja  ne  fust  pendnz,  o  o  vent  ancroes. 

(li.,  222.) 
Car  jel  feroie  a  fonrqes  eneruer. 

(Huon  de  Uordeaui.  23C1,  A.  P.) 
Et  Richier  et  Urbam  au  vaut  nncroerai. 

{Ftoov.,  092,  A.  P.) 
Pendus  serai  et  encroues. 

(Sept  Sages,  2273,   Keller.) 
Aura  si  grant  paour  d'estre  au  vent  eiicroé 
Qu'il  n'ot  mes  si  très  grant  puis  l'enre  qu'il  fu  né. 
(ilcugis   dWigrem.,   ms.  Montpellier   H   2i7, 
P  163''.) 

A  Moutfaucon  le  firent  sus  au  vent  encroer. 

Ulerle,  2309,  Scheler.) 
Devant  vo  porte  voz  ferai  encroier. 

(Gaydon.  7410,  A.  P.) 

Si  fu  encroez  et  liez  toz  envers  sor  une 
haute  roue.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  1'»  260".) 

A  un  gibet  de  Pontoise  pour  eux  nou- 
vellement fait  furent  traînes,  et  en  celuy 
gibet  pendus  et  encroes.  {Gr.  Chron.  de 
Fr.,  Phelip.  le  Bel,  lxx,  P.  Paris.) 

Sa  fortune  vous  a  encroé  sur  sa  roe. 

(Jeh.  de  Meung,  Test-,  653,  Méon.) 

Ardoir  u  eneruer  au  vent. 

(Fregus,  p,  127,  Michel.) 

Certes,  se  je  suis  pris  de  ses  vilains  lardez. 
Pour  or  ne  pour  argent  ne  seré  respitez 
Que  je  ne  soie  tost  aux  fourches  encroez. 
(Cuv.,  Bertran  du  CuescUn,  3171,  Charrière.) 

Avant  que  il  feust  demain  pas.sé  je  le 
feroye  si  hault  encrouer  au  vent  que  tous 
ses  amis  en  aiiroient  honte  et  vergongne. 
{Girart  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd. 
L    de  Montille,  p.  270.) 

—  Attacher,  en  général  : 

Desor  son  elme  .1.  chapel  encroia 
D'un  capadouce  que  merveilles  ama. 

(Mon.  Renuart,  Richel.  368,  f°  240'.) 
Si  flst  sa  chapele  enmaler 
Et  dessus  son  asne  encroer. 
(Pean  Gatineau,  Vie  de  S.  Martin,  p.  151,  Bour- 
rasse.) 

—  Réfl.,  s'attacher,  s'accrocher  : 

Qant  il  virent  qu'il  n'i  a  pins, 
A  queilque  peines  sus  montèrent, 
Desus  dous  branches  sV/ic/'Ocrt^»/. 

(Renart,  Martin,  I,  p.  276.) 

Que  ta  ne  seras  rien  loues 
Qui  Vestoies  haut  encroes. 
^Ysopet-.^vionn.,  fab.  viii,  du  P.ion  et  de  la  Grue, 
Robert.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Parmi  branches  e  parmi  reins 
Le  fist  haut  cuntremunl  voler, 
E  el  furc  d'un  arbre  encroer. 

(Rou,  S'  p.,  600,  Andresen.) 

—  Réfl.,  en  parlant  d'arbres,  s'engager, 
s'embarrasser,  en  tombant  dans  les  bran- 
ches d'un  autre  arbre  : 

Pource  que  moult  de  fois  on  a  veu 
qu'aucuns  coustumiers  ou  acheteurs  qui 
un  arbre  ou  plusieurs  avoient  a  prendre 
en  nos  forests  le  faisoieut  abattre  telle- 
ment qu'il  s'encroiioit  sur  un  autre  meil- 
leur pour  eu.x,  et  plus  dommageable  a 
nous  que  le   premier  et   tel    qu'iceluy  ne 


ENC 


d23 


cheust  en  eoustume  uy  en  veute  ;  et  puis 
par  prix  avoient  celuy  en  estant,  non  sans 
fraude  et  grand  dommage  pour  nous,  pour 
la  convoitise  des  marcliands  ou  coustu- 
miers, ou  par  la  malice  des  abatteurs,  les- 
quels selon  leur  industrie  feroient  l'arbre 
cheoir  de  quel  costé  qu'ils  voudroient  sans 
encrouer  sur  un  autre  :  ordonné  est  que 
cbascun  se  garde  doresnavant  d'abattre  ou 
faire  abattre  si  follement  son  arbre  qu'il 
s'eneroue  sur  un  autre  a  nous  appartenant, 
tellement  qu'il  ne  puisse  estre  osté,  sans 
le  nostre  abattre  ;  car,  s'il  le  fait,  il  perdra 
ce  sien  arbre  et  sera  a  nous  acquis.  {Ord. 
de  Fr.  I"  sur  la  chasse  des  for.,  etc.,  mars 
1515.) 

—  Fig.,  se  coller,  rester  accroché  ; 

S'on  s'eneroue  sur  vos  mamelettes. 
Et  qu'on  vous  chatouille  le  bas. 
N'en  sonnez  mot,  ce  sont  esbas. 
{Farce  de  Frère  Guillebert,  Ane.  Th.  fr.,  I,  306.) 

—  Au  sens  mor.,  s'attacher  à,  embras- 
ser : 

Mes  s'il  ont  en  eulz  ensreslié. 
Orgueil  ou  quelque  mauvestié, 
Le  grant  estât  ou  il  ^'encroenl 
Plus  tost  le  monstrenl  et  descloent. 

(Rose.  Vat.  Chr.  1322.  f^  11*".) 

—  Encroé,  part,  passé,  accroché  : 

Vit  par  defors  les  lices,  sor  perces  encruees. 
Les  testes  de  ses  homes,  les  a  les  empalées. 

(Roum.  d'Ati.t.,  P  35",  Miclielant.) 

Et  fu  sus  son  asoe  encroiez 
Dom  la  celle  n'ert  pas  dorée. 
(Pea!)  Gatineau,  Vie  de  S.  Martin,  p.  140,  Bour- 
rasse.) 
Li  chastiaus  fu  moult  fors,  si  fu  haut  cncroc. 
Et  l'eve  d'envirou  li  cort  par  le  chané. 

(Qaat.  lits  .\ym..  p.  8,  Tarbé.) 

—  Enfoncé  profondément  : 

Si  en  i  ont  .v.  (saietes)  bien  encroees. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1492,  f  14».) 

—  Arbre  encroé,  arbre  qui,  étant  tombé 
sur  un  autre,  demeure  engagé  ou  embar- 
rassé dans  ses  branches  : 

Que  sûubs  umble  de  caable  ne  autre- 
me"nt,  l'on  ne  face  ventes  de  cbesnes  ne 
autres  arbres  en  estant,  sur  lesquels  autres 
abbatus  par  caables  ou  autrement  soient 
encroez;  mais  soient  ou  marchié  du  caable, 
les  encroes  lessiez  et  exceptez,  se  les  mar- 
cbans  ne  les  peuvent  abattre,  sans  celuy 
en  estant  copper.  (1376,  Ord.,  VI,  231.) 

...  seroient  encrouez.  (1515,  Ord.  de 
Franc.  I"  s.  la  chasse  des  for.) 

Arbre  encroué  se  dit  encore  en  terme 
d'eaux  et  forêts. 

—  Voûté  : 

N'ot  pas  espaoles  ancroees, 
M'ierent  trop  corbes  ne  trop  lees. 

(Ben.,  rroic,  Ars.  3311,  1°  34''.) 

N'ot  pas  espanles  encroees, 
M'ereut  trop  longes  ne  trop  lees. 

(Id.,  tl>.    Richel.  375,  f°  79\) 

Norm.,  eitcroHfr  ;  Morvan,  eiicroui,  ac- 
crocher, suspendre. 
Cf.  Encroser  et  Encroûter. 

ENCROIER,  voir  ENCROER. 

ENCRoiRU,  anc,  verbe. 

—  Act.,  croire  : 


124 


ENC 


La  dame  flsl  ancroire  et  dire  por  verte, _ 
Se  remanoiz  sans  oir.  ja  n'auroit  le  régné. 

(Panse,  231.  A.  P.) 

—  Rén.,  s'encroire  d,  s'en  rapporter  à  : 

Il  n'est  déduis  ne  renbians 
Fors  que  d'avoir  ciier  loians  : 
Ce  dit  Colins  do  Chanpians, 
]e  m'enrro  en  li. 
(Col.  bf.  Ch.isp.,  Bartsch,  Rom.el pasl.,l,  ■/2,11.) 

KNCROis,  S.  m.,  endroit  où  deux  che- 
mins se  croisent,  croisière  : 

Et  Ganor  s'en  lorna,  s'entra  en  .T.  encrois 
0  Ini  de  ses  barons  fplusl  de  .lx.  et  trois. 

(Aije  d'4ny».,2-2'25,  A.  P.) 

ENCROISEMENT,    VOir    ENXROISSKMENT. 

ENCROisiER,  yerbe. 

—  Act.,  croiser  : 

Aux  unps  encroiserent  les  bras  et  esta- 
clierent.  (D'AdtoNj  Chron.,  Ricliel.  S083, 
f»  41  v°.) 

—  Réfl.,  se  croiser,  prendre  la  croix  : 
Enqui  après  sencroisa  li  quens  Joffrois 

del  Perche.  (Villeh.,  §  10,  Wailly.) 

—  Neutr.,  s'entrecroiser  : 

Mais  les  dames  qui  dedans  sont 
N'est  mervelle  se  paor  ont  : 
Les  nues  voient  eiicruisier. 
Les  nés  lever  et  abaissier; 
De  la  mer  sont  espoentees. 

(Mhis,  Richel.  :M'6.  P  139'.) 

—  Encroisic,  part,  passé,  croisé  : 

Ses  mainz  encrozees  sor  son  piz.  (Chron. 
de  Tnrpin,  Richel.  5714,  f»  76S  Auracher.) 

El  baisèrent  la  terre,  les  braz  emcroisez. 
(D'Adton,  Chron.,  Richel.  5083,  f  76  v».) 

Les  bras  encroiscz.  (In.,  ib.,  (<•  100  r«.) 

1.  ENCROissEMENT,  eocroJsemeîiijS.  m., 
accroissement,  augmentation  : 

Sire,  fait  il,  or  li  dones, 
Car  seur  nos  faire  le  deves, 
De  la  part  Deu,  encroisemeni 
De  bien  et  de  vie  ensement. 

(Parlon.,  lOilS,  Crapelet.l 

En  faveur  du  devin  service,  V encroisse- 
ment  duquel  nous  desirons  tousjours.  (1336, 
Arch.  S  80,  pièce  27.) 

2.  ENCROissEMENT,  S.  m.,  grincement  : 
lUiec  sera  plor  et  encroisscment  de  denz. 

(Bible,  Maz.  684,  f"  232''.) 

1.  ENCRoissiER,  V.  n.,  croître  : 
Einsin   fu   celé   rose    en   ce  rosier   .IX. 

jours,  et  encore  crut  et  encroissa  et  embeli. 
(S.  Graal.,ms.  Tours  915,  f"  121=.) 

2.  ENCROissiER,  voir  Engrossier. 

ENCROISTRE,  VCrbC. 

—  Neutr.,  croître,  s'accroître,  au  sens 
■mater,  et  au  sens  mor.  : 
Encunlre  mei  revelernnt  li  Saisne, 
E  Hnngre,  e  Bugre,  e  tante  gent  averse... 
Puis  encrernint  mes  peines  e  sufraites. 

(Kol.  29-21,  Muller.) 
Si  grant  damage  nos  encreisl 
Oae  la  danesche  gent  cbaitive 
N'a  dunt  i  seit  ne  de  quel  vive. 

(Bcs.,  D.  de  Norm.,  II,  120,  Michel.) 
Et  li  bourdeur  sont  cncroissanl , 
Les  vertus  encroissent  et  vivent. 
Et  vices  vertus  devienenl. 
(Lfl  Prise  amoureuse  de  Joiiesie,   tlichel.    24432, 
f  338''.) 


ENC 


Sun  los  encresl  par  tut 

(ffoni,  402,  Micbcl.) 
Si  la  force  de  ascun  flot  court  a  un  vei- 
siD  en  partie  de  sou  soil,  par  quoy  le  soil 
l'auter  veisin    encresl  de   aultre   part   de 
l'ewe.  (Britt.,  Trouv.,  c.  33,  Houard.) 

De  niesme  encressenl  les  seignorages  et 
les  fées  des  seisniours.  (ID.,  ib.,  c.  33  )         i 

1 

—  Act.,  faire  croître,  augmenter  : 

U  encroistre,  amenrir,  u  changier,  u  os- 
teir,  toute  u  en  partie,  aucunes  coustutnes 
u  assises.  (1265,  Etabl.  d'une  fêle,  Tailliar, 
p.  266.) 

Et  encresse  votz  biens.  (Lelt.  de  }.  Tra- 
vers d  H.  le  Despencer,  16  oct.  132b,  Delpit, 
Doc.  franc,  en  Anglet.,  p.  50.) 

Nous  le  nourrissons  (notre  sang)  et  en- 
croissons  des  viandes.  (Dn  GuEZ,  An  Inlro- 
ductoriefor  to  lerne  to  speke  french  irewly, 
à  la  suite  de  Palsgrave,  p.  1074,   Génin.) 

—  EncreM,  part,  passé,  accru,  augmenté: 
Dcmostenes  avoit  la  teste  bien  channe. 

Les  grenons  conlremont  et  la  barbe  encreiie. 
(Th.  of.  Kent,  Gale  dWlis.,    Richel.     24364, 
f»  o7  ï».) 

Si  ot  large  la  crope  el  le  piz  anereu. 

(J.  Bon.,  Sajr.,  ixxin,  Michel.) 
El  s'ot  large  la  crape  et  le  pis  encreu. 

(iD.,  iS,  Ars.  3142,  f  240".) 

Les  amendes    qui  enclieirout  pour   les 

forfez  es  arbres  pourtauz  fruit  et  en  bestes 

encreues.  (fleg.  de  la  Ch.  des   Compl.  de 

Paris,  sign.  Bel,  i"  148  r»,  ap.  Duc.,111,  804.) 

ENCROLER,  -  oulcr,  V.  a.,  envaser  : 

Et  sachez  quicunque  estoit  encroulé,  il 
trouvoit  a  grand  paine  qui  luy  aidast.(JEH. 
LE  Bel,  Chron.,  I,  52,  Polaiu.) 

Sachiez  que  qui  feust  encroi«Z  en  ces 
crolieres  il  eust  trouvé  a  mal  aise  qui  lui 
aidast.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f  14  T'.) 

Qui  fust  encroles  en  ces  crolieres  il  trou- 
vas! a  malaise  qui  li  aidast.  (ID.,  tft.,  I, 
S6,  Luce.) 

ENXROi.LER,  V.  S  ,  mettre  entrain  : 
Pomponius  escrit  que  se  ge  ai  cstablé  la 
besoigne  que  tu  as  fête,  jaçoit  ce  que  cle 
est  nullement  fête,  tu  n'es  pas  tenuz  a  moi 
par  action  de  besoignes  fêles.  Jles  se  il  est 
en  dote,  savoir  mon  se  ge  lai  establé,  il 
covient  veoir  se  l'action  de  besoignes  felcs 
est  encrollé,  quar  des  que  cle  estoit  corn- 
nienciee,  cornent  sera  ele  ostee  par  seule 
voleuté?  (Digestes  de  Jiist.,  Richel.  20118, 
f"  44».) 

Jugemenz  ne  puet  pas  estre  encrollé  ne 
estrefez  des  choses  qui  sont  a  avenir  au- 
tresi  corne  plevine  puet.  (ID.,  ib.,  f°  73'*.) 

ENCROSER.  -  ouser,  -  euser,  verbe. 

—  Réll.,  s'enfoncer  : 

Delis  de  char  en  cuer  s'encrouse, 
11  n'en  est  pas  lost  descrouses. 
De  vilain  ver  est  cuers  crouses. 
Ou  teus  delis  s'est  enciouses. 
(Reclus    de   Moliess,  iliserere,  .\rs.    3142, 
f  212'.) 

—  Act.,  enfoncer,  planter  : 

Le  matelot  sur  la  mer  poissonneuse 
Conduisant  ses  vaisseaux. 
Pour  reposer,  l'ancre  mordant  encreuse 
Aa  pins  profond  des  eaux. 
(P.  DE  COBKU,  (Xuv.  poel.,  p.  36,  éd.  1383.) 
II  encreiisoH  soigneux  des  amandes,  des  nois. 
Des  pignets,  des  marrons  recueillis  par  les  bois. 
(Du  BART.4S,  les  Arli/lces,  p.  273,  éd.  ICIO.) 


ENC 

—  Encrosé,  part,  passé,  enfoncé  : 
Mais  la  saiete  est  eus  remesse 
Qui  ont  esté  de  nouvel  resse; 
Si  en  i  ont  .v.  bien  encrosees 
Qui  ne  ponrenl  estre  oslees. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1S58,  f°  17''.) 

Cf.  Ekcroer  et  Encroûter. 

1.  ENCROTER,    encroiistcr,    encrutter, 
voir  Egroter. 

2.  ENCROTER,  VOif  ENCROUTER. 

ENCROUE,  S.  f.,   écrou,  petite  fossette 
pratiquée  d.ins  le  canon  de  l'arquebuse  : 

J'ente  le  tireplomb  dedans  Vencroae,  adn 
De  recharger  de  qnoy  tirer  au  marcassin. 
(Gaccb.,  Plais,  des  Champs,  p.  229.  éd.  1601.) 

ENCROUER,  voir  Encroer. 

ENCROUPELÉ,   adj.,  qui   a  une   large 
croupe  : 

Mais  par  especianté  je  pris 
Un  très  grant  destrier  pomelé 
Large  de  piz,  encronpelc. 

(Fauvel,   llichel.  146,  f°  38'.) 

ENCROUSER,  voir  E.ncroser. 

ENCROCSTER,  VOir  ENCROUTER. 

1.    ENCROUTER,    encrolcr,   encrouster, 
verbe. 

—  Act.,  cacher  dans  une  grotte,  dans 
une  caverne,  dans  un  trou  : 

Mors,  petit  ou  nient  te  redoutent 
Cil  qui  l'or  et  l'arpent  encroulcnt. 
Dont  maint  preudons  va  mendiant. 

(  Vers  de  le  ilorl,  llichel.  373,  f  335'.) 
Que  n'ont  il  quant  l'ame  leur  part? 
.1.  seul  suaire  qui  leur  part. 
Et  tant  comme  il  sont  looc,  de  terre. 
Ou  bien  les  encrouste  et  enserre. 

(Fabl.  d'Oc,  Ars.  5069,  f^  67'.) 

—  Cacher,  en  général  : 

De  desus  les  raisins  se  voûte  (le  heriçon). 
En  ses  espines  les  encrote. 
Quant  chargiez  est  alot  s'enfuit. 
(Gerv.,  Besl.,  Brit.  Mus.  add.  28260,  f°  94=.) 

—  Réfl.,  se  cacher  dans  une  grotte,  dans 
une  caverne,  dans  un  trou  : 

Mors,  si  te  ses  entrebouter 
Que  nus  ne  se  puet  encroûter 
En  liu  que  reponrcs  li  vaille. 

(l'ers  de  le  Mort.  Richel.  373,  f"  333».) 

Ainsi  se  vait  tout  encrolanl 
Erasinns  uns  grauz  Dons  larges 
Qui  puis  vait  et  resourt  en  Arges. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  5069,  f  223\) 

Bien  près  de  Troyanne  Emphilé 
Ot  jadis  nne  large  plaigne 
Qui  ore  est  une  grant  montaigne. 
Ce  furent  vent  qui  s'encrouterenl 
Ans  sousterriencs  et  boutèrent. 
Et  quant  se  furent  encroulé 
Souz  les  cavernes  et  bouté. 
Issir  vondrent,  mais  il  ne  porent. 

(Ib.,  f  223"=.) 

—  Encrotité,  part,  passé,  enfoncé  pro- 
fondément : 

Si  en  i  ont  .v.  (saletés)  bien  encrotees. 

(Rose,  Vat.  Cbr.  1522,  f»  ISi-.) 

Morvan,  Franche-Comté  el  Suisse  rora., 
encroler,  encrotd,  etc.,  enterrer.  Bas-"Va- 
lais,  Vionnaz,  ékrola.   Dans  le  Nivernais, 


ENG 

on  dit  encrotler  un  animal   mort,   pour 
signifier  riMifouii^  le  metlre  dans  un  crot. 

Cf.  Encrokr  et  EiN'cnosER. 

2.  ENCROUTEit,  voir  EonoTER. 

ENCROZEU,  voir  E.NCROISIER. 

ENCRUCHiKii,  -  guier,  voir  Encrochier. 
ENCRUciER,  V.  a.,  lourinentor  : 

Dorement  sercil  encrticiez. 

(Marie,  Lai  de!  Freisne,  284,  Roq.) 

ENcïsuDELiR,  -  elUr,  encruellir,  verbe. 

—  Act.,  rendre  cruel,  irriter  el  pousser 
à  la  vengeance  : 

Le  peuple  félon  a  encrudeli  ton  nom  par 
leuryniquites.  (Psauî. ,  Richel.  1761, f°  93''.) 

Yaus  temptereut  e  encrudellirent  le  Dieu 
haut.  ilb.,i°  9a  vo.) 

...  Car  In  ne  prens  qn'a  gloire 
^'encruellir  ton  cœar  en  ta  victoire. 
(P.  DE  Brach,  les  Poem..  S°  23  r",  éJ.  1576.) 

—  Réfl.,  se  soulever  : 

Quant  le  peuple  se  encrudelissoit  contre 
moy.  {Psaitt.,  ELcliel.  1761, 1»  41^) 

EiNCRUELER,  -  eller,  verbe. 

—  Neutr.,  se  montrer  cruel  : 

Si  vus  voslre  estai  veillez  bien  garder, 
Ne  dfivrez  Irop  encnieler 
Re  trop  cslre  simple  vers  la  gent. 
(Le   Jonijlcur  d'Eltj,   Monlaigloa   el  Raynaud,  h'a- 
btiaux,  II,  2o6.) 

—  Act.,  rendre  cruel  : 

Or  si  la  es  pour  nous,  qui  seroit  cesl  haulaia 
Qui  Toudroil  coalre  nous  encruellcr  sa  maia  i 
(Chassig.n.,  Slcspris  de  la  rie,  p.    3'J5,  éd.  1594.) 

ENCRUELLIR,  VOlr  En'CRUDELIR. 

ENCRUENTÉ,  adj.,  ensanglanté  : 

Et  de  cruour 
Est  Ion  jnpel  eneruentes. 

U'asloralel,  ms.  Brnî.,  C  62  y".) 

ENCRUER,  voir  EN'CROER. 

ENCRUQuiER,  voir  Encrochjer. 

ENCRUTTERj  VOlr  EGROTER. 

ENCucHiER,  encucier,  voir  Encouchier. 

ENCUEiLLiR,  eiiceulUr,  enquoillir,  an- 
qillii;  V.  a.,  prendre,  en  général  : 

Si  l'a:j  enceullij  a  lié. 

(L'Ysloire  du  Chevalier  au  Signe,  in  fine.; 

Errant  que  li  hons  eut  chou  dit,  nous 
angillimes  uo  voie.  {De  Saint  Brandainne 
le  Moine,  Jubinal,  p.  o9.) 

Li  pucelp  oip&rlerde  lui  et  desaproeche, 
si  VenquoiUi  en  prant  amer.  (Sept  sag.  de 
Home,  Ars.  3334,  f"  47=.) 

—  Cueillir  avant  le  temps,  avant  la  ma- 
turité  : 

L'homme  ou  la  femme  survivant  sa  par- 
tie [leut  prendre  et  lever  tous  les  fruicts  et 
chastels  franchement,  dessus  les  héritages 
du  deffuut,  tant  d'anciens  que  d'acquetz, 
dedans  les  quarante  jours  après  la  mort  du 
deffunt  ;  pourveu  qu'ils  soient  en  bonne 
maturité,  sans  les  eticueilUr.  (Coût,  de  l'E- 
veche  de  Metz,  Nouv.  Cuut.  géu.,  11   424''  ) 


ENC 

ENCUEUR,  encoeur,  s.  m.,  charbon  ou 
anthrax  au  poitrail  des  chevaux  ou  des 
bœufs  : 

Le  mal  de  Vencceur  est  celuy  qui  des- 
peche  et  fait  tost  mourir  les  chevaux,  et 
par  ainsi  fanlt  que  des  aussi  tost  que  la 
glande  s'enfle  en  la  poitrine  on  l'arrache 
sans  rien  tarder.  (Belle-For.,  Secr.  de  l'a- 
gric,  p.  267,  éd.  1571.) 

Vencueur  du  bœuf,  autrement  appelle 
maillet  ou  marteau,  se  cognoist  quand  la 
beste  est  hérissée  par  tout  le  corps, moins 
gaye  que  de  coustume,  ayant  les  yeux 
slupides  et  hebetez,  le  col  panché ,  la 
bouche  saliveuse,  le  pas  paresseux,  l'es- 
pine  et  tout  le  train  du  dos  roide,  du  tout 
desgousté,  et  ne  ruminant  gueres.  (Lie- 
DAULT,  Mais,  rust.,  p.  120,  éd.  1597.) 

Vencueur  est  un  autre  mal  qui  despesche 
tost  le  cheval  ;  de  mesme  qu'au  précèdent, 
convient  recourir  au  mareschal,  pour  arra- 
cher avec  ferremens  la  glande  qui  s'enfle 
eu  la  poiclrine.(0.  de  Serres,  Th.  d'agric., 
viir,  6,  éd.  1605.) 

Encueur,  the  scithie,  a  disease  of  horses 
and  cattell.  (Cotgr.) 

EN'cuGNiER,  incugner,\.  a.,  battre,  en 
parlant  de  la  monnaie  : 

Slouetam  cudere,  vel  encugnier,  facere 
seu  battre.  (1368,  Plaid  général  de  Lau- 
sanne, Doc.  de  la  Suiss.  rom.,  VII,  375.) 

Cudere  seu  battre  et  incugner  (mone- 
lava).(Comment.sur  leplaict  gener.de  Laus., 
ib.,  319.) 

—  Cogner  l'un  contre  l'autre  : 

lu  donl  le  veist  Iressailhir 
¥A  les  oelz  ovrir  et  clugnier 
Et  les  puins  easamble  encuijnier, 
Il  desist  bieo,  selonc  mon  sens  : 
Cesle  puel  bien  perdre  soq  sens. 
(G.  LE  Long,  la  Veuve,  36,   var.,    Mootaiglon   el 
Raynaud,  fai;.,',Il,Ç339.) 

Lorr.,  encueugnc,  se  dit  de  linge  sale 
qu'on  laisse  en  tas  dans  le  grenier  sans 
l'étendre  et  qui  peut  contracter  quelque 
altération. 

ENCUI,  voirEKQUi. 

ENcuiDiER,  V.  a.,  penser,  résondre  : 

Se  vous  ce  faites  qpe  je  ai  encuidié, 
A  tousjors  mais  auries  m'amislié. 

(Auberi,  p.  217.  Toblcr.) 

Sire,  dist  il,  bien  avons  esploilié, 
Moult  aurons  gent,  si  com  j'ai  encuidié. 
(Aumont  et  Agrav.,  liichel.  2495,  f  79  v".) 

ENCUIERER,   VOir   E.NCDIEER. 

ENCuiRE,  V.  a.,  faire  cuire  : 

Par  nuit  en  a  le  corps  emblé, 
Encuit  l'en  a  et  balsemé, 
A  grant  honor  l'ensevelirent. 
(Vies    des  Saints,  Ricliel.  23J12,  chiffre  LX,  col. 


—  Encuit,  part,  passé, "et  adj.,  très  cuit, 
ti'op  cuit  : 

Matière  fécale  encw'cfe.  (Nicot,  Tliresor.) 

Il  est  enregistré  en  ce  sens  dans  plu- 
sieurs dictionnaires  du  commencement  et 
du  milieu  du  xvii«  siècle  : 

Encuit,  adust,  trop  cuit.  Excremens  en- 
cuits.  (MoKET,  Parallèle  des  langues,  Rouen 
1632.) 


ENG 


12S 


Encuit,  consumé  de  cuire.  (Duez  Dict 
fr.-all  -lat.,  Amsterdam  1664.) 

—  Mal  cuit  : 

Encnict,  raw,  undisgested,  not  yet  con- 
cocted,  no  fuliy  boyled,  not  throuiilily  ha- 
ked,  also  hardened  through  heat.  (Cotgr.) 

ENCUiRiER,  -quirer,  -quierer,-cuierer, 
encoryer,  v.  a.,  recouvrir  de  cuir  : 

Et  dessus  cliascun  sépulcre  a  une  mai- 
son quarree  moult  bien  enquieree  dessus. 
(Liv.  de  Marc  Pal,  xxx,  Pauthier.) 

Et  si  ont  grandisme  quantité  d'ydoles, 
et  si  grans  que  bien  sont  longues  dix  pas  ; 
et  telles  y  a  qui  sont  plus  petites  ;  et 
telles  y  a  qui  sont  de  fust  ;  et  telles  de 
terre,  et  telles  de  pierre.  Et  sont  toutes 
bien  eKgitirees,et  puis  couvertes  d'or,  llb 

LXI.) 

Trois  coulombes  de  fust  de  pièces  moult 
bien  encuierees  de  beau  cuir  de  lyon.  (Ib., 
xcil.) 

Jehan  de  l'Escluse  demande. v. gros  pour 
chaque  pavais  qu'il  encorye;  il  eii  avait  en- 
coryet  .xx.  moyennant  c.  s.  (13S6,  Lille, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibî.  Amiens.) 

ENCUISANÇON,  VOir  ENCnSAWjON. 

ENCuisiNER,  V.  a.,  entraîner  dans  la 
cuisine  : 

Par  le  nés  fa  Merlins  menés 
Au  flair  de  la  crasse  cuisine. 
Moult  a  de  cuers  encuisines 
Et  après  soi  achemines. 
(Reclus  de  Moliens,  Miserere,  .\rs.  3.j2",f°127''.) 

ENcuissoNos,  ancuissunous,  adj.,  qui 
soufl're  d'un  mal  cuisant  : 

Le  cors  et  le  ventrail  durement  freiz  aveit 
Et  do  Sun  mal  de  flanc  ancuissunous  endl. 
(Gars.,  Vie  de  SI  Thom.,  Richel.  13513,  (»  05  v».) 

ENCuiTER,  voir  Enquiter. 

ENCuiTEUR,  S.  m.,  uiot  probablement 
altéré,  qui, dans  l'exemple  suivant,  semble 
signifier  sacrificateur  : 

Par  le  porte  recevant  sacreCse  eutroient 
li  encuiteur  et  cil  ki  le  loi  -n-ardoient  caut  il 
avoient  fait  lor  sacrelise  au  diable,  {llist. 
de  Tournay,  Richel.  24430.) 

EJicuivitiER,  -  oier,  v.  a.,  vexer  : 

Ne  l'enciiivroierons  ne  molesterons  par 

nous  ne  par  autrui.  (1259,  Cart.  S.Medart, 

f°  34",  Arch.  Aisne.) 

ENCULER,  V.  a.,  placer  en  arrière  : 
Et  enculer  lesdis  crestiaux   a  le  montée 
desdis  avantpis,  afin  qu'un  homme  y  puist 
veir  et  estre  a  se  deffense.  (1416,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  148.) 

—  Mettre  au  fond  : 

Aucuns  dressent  des  pépinières  des- 
dites espèces  d'arbres  les  semans  en  mars  : 
ils  veulent  aussi  dire  qu'ils  viennent  de 
bouteure  fichée  dans  petits  rayons,  ou  en- 
culee  dans  paniers,  et  qu'on  en  greffe  et 
ente  sur  tige  assez  près  de  la  racine, 
(Liebault,  Maison  rustique,  m,  26,  p.  363, 
éd.  1658.) 

ENCULPER,  voir  Encolper. 

EXCULTivER,  V.  a.,  houoref  : 

Cet  meis  li  encullivouent  païens  et  onurouenl. 
(P.  DE  TuAUN,  Liv.  des  créai.,  341,  Wright.) 


126 


ENC 


ExcL'MUENT.  iiicumbent.  s.  m,  bénéfi- 
cier, prêtre  pourvu  d'un  bénéfice,  curé,  eu 
Angleterre  : 

En  meane  le  maner  en  lou  un  yillein 
purchase  un  advowson  d'un  Esglise  plein 
â'un  incumbent,  le  Seinnur  del  villein  poit 
veneral  dit  Esi^lise,  et  claim  ledit  advowson, 
et  pour  cel  claim  l'advowson  est  en  luy  : 
car  s'il  doit  attendre  tanque  après  le  mort 
Venciimbenl,  et  adonq  a  présent  son  clercJi 
a  le  dit  esfjlise  dont  eu  le  meane  temps  le 
villeine  poit  aliéner  l'advowson,  et  issmt 
ouste  le  Seinuur  de  son  présentement. 
(Tenur.  de  Liltlelon,  f»  40,  ap.  bte-Pal.) 

ENCIJMBRE,  voir  ENCOMBRE. 

EXCUMBiiEH,  voir  Encombrer. 

EXCUMBRIER,  VOir  ENCO.MBRIER. 

ENCUMBROS,  Voir  Enccmbuos. 

ENCUJIPAIGNIER,  VOir  E.NCOMP.\IGNIER. 
ENCUXTRE,  voir  ENCONTRE. 
EXCUNTRECUREMEXT,  VOir  ENCONTRE- 
CORBME>"T. 

ENGUNTREDIRE,  VOlr  ENCONTREDIRE. 

EXCUXTREDIT,  voir  Encontredit. 

ENCUXTREMENT,  VOir   ESCONTREMENT. 

EXCUXTRER,  voir  Encontrer. 

EXCUXTRESTER,  VOir ENCONTRESTER. 

EXCUPER,  voir  Encolper. 
ENCUPEUR,  voir  Encolpeur. 
ENCUR.\T,  voir  Excuré. 
EXCUUciER,  voir  E.ncorcier. 

ENCURE,  VoirENCORRE. 

ENtuRÉ,  encurat,  s.  ni.,  celui  qui  est 
chargé  d'une  cure  : 

Nos  avons  baillé  ces  letres  selees  do  seel 
de  Garner  nostre  encuré  de  Germeigné  et 
Uo  seel  de  Jahan  encuré  de  Mont   Flour. 

(1263,  eu.  des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arch. 

Doubs.) 

Fer  les  diz  encuraz  ou  vicayres.  (1319, 
.Vrch.  Fribourg,  A/f.  eccL,  u»  2.) 

A  la  castigacion  de  mous  l'encuraz  ou  de 
son  vicayre.  (1403,  Arch.  Fribourg,  V  Coll. 
Ces  lois,  n»  145,  1°  33  v».) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  ékoera,  curé. 

ENCUREMEXT,  VOir  EN'COREMENT. 

EXCURVER,  V.  a.,  courber  : 

Laz  apresterent  a  mes  piez,  e  encurve- 
renl  la  meie  aueme.  {Lib-  Psalm.,  Oxf., 
LVI,  8,  Michel.) 

Encurvé  sunt  M  tertre  del  mont,  des 
eires  de  la  parmanableted  de  lui.  (Cant. 
ffabac.,10,Lib.Psalm.,  Oxf.,p.239,  Michel.) 

Gierres  la  forsenerie  de  Deu  muntadsur 
eals,  e  si  ocist  les  cr;is  d'eals,  e  les  esliz 
d'Israël  encurvad.  {Lie.  des  Ps.,  Cambridge, 
LXXVII,  31,  Michel.) 

EXCusAXçox,  anc,  encuisancon,  s.  f., 
souci,  chagrin  : 

Quant  ge  n'i  pais  trover  qn'encuisaiifon 
Je  le  defi. 
/Li  Coron.  Looijs,  1819,  ap.  JoQckb.,  Giiill.  d  Or.) 


ENC 


Sire,  fait  il,  de  la  teoçon 
N'ai  mie  grant  ancusançon. 
(Crest.,  le  Cheealier  au  lijon,  ap.  Tarbé,   Toum. 
de  l'Antechr.,  p.  117.) 

Cf.  CnSAXÇON. 

ENcus.vxçoxxEUx,  adj.,  soucieux  : 
Je  scay  certainement  que  tu  n'es  point 
nuit  et  jour  encusançonneux  du  gouverne- 
ment de  la  chose  'pubiicque.  (Laur.  du 
Premierfait,  Traiclié  consolalif  de  la  vieil- 
lesse, Richel.  i009,  f»  87  r».) 

ExcusEMEXT,  anc,  s.  ra.,  accusation, 
dénonciation,  trahison  : 

E  que  mut  li  aveit  pesé 
De  ceo  qu'il  ot  sun  CQDgié  : 
Par  encusement  l'aveit  fait. 

(Marie,  Lai  du  cl>evre/oil,  99,  Roq.) 

l'n  poi  TUS  esteit  ici  lesser. 
Al  le  rei  île  Englelerre  repérer 

E  a  sa  geat. 
Kl  a  l'apostoille  vuot  enveier 
Ses  sages  hommes,  a  sei  deliverer 
De  encaseinent . 
(Yie  Je  S.  Thomas,  ap.  Michel,  D.lde'yorm., 
III,  0-20.> 

Que  l'ung  quanqn'il  ose  penser 
Puisse  a  soa  ami  recenser 
Cam  a  soi  seul  seuremeut. 
Sans  soupeçon  i'encusemciil. 

iltose,  4713,   Méon.) 
Enaisemenl  e  fausclé 
Tienent  les  plaiz  de  sa  cité. 
(Dit  du  Besani,  Ricliel.  195-2o,  P  111  r°.) 

D'ancusement  de  larron.  (Elabl.  de  S. 
Louis,  I,  XXXVII,  p.  53,  var.,  VioUet.) 

De  cens  qui  seront  ataiuz  pour  bataille 
en  la  court  l'evesque  ferons  nous  joustice 
et  aurons  leur  meubles  sanz  ancusement. 
{Coul.  de  Paris,  Richel.  20048,  f»  3S^.} 

Ge  temps  durant  Coronis  s'acointa  celee- 
meut  d'uug  aultre  amoureux,  laquelle 
chose  Phebus  sceut  par  l'encusemeut  d'ung 
sien  serviteur.fC.MAXsiON,Bi()(ioJ.  des  Poel. 
demetam.,  f»  17  r-,  éd.  1493.) 

ENCUSEOR,  -  eour,  -  eeur,  -  eur,  -  ur, 
encuzeour,  -  sseor,  encuiseor,  s.  m.,  accu- 
sateur, dénonciateur,  calomniateur  : 

Unqnes  a  son  consoil  n'emma  encusseor. 
(Hermax,  Bilile,  ras.  Orléans  374''",  1»  4".) 
Or  se  tairont  li  vanteor 
Et  11  couart  encuseour, 

(Ben.,    Troies,  Richel.  370,'!°  S4=.) 

.\.  gr.int  marlire  et  a  dolor 
SuDt  issu  li  encuseor 
Du  taier  defors. 

(Tristan,  I,  3823,  Michel.) 

Ke  mut  fa  grant 

Li  encusiir  cum  un  géant. 

(S.  Edward  le  conf.,  S20,  Luard.) 

Faus  encuserres. 

(Reclus  de  Moliexs,  Miserere, Kk.  3460,  f°  47'.) 

Seront  dorénavant  plus  chier 

Encuseor  et  losengier. 

(GoioT.  Bille,  186,  'Wolfart.) 

Encuseor,  mal  plaidif  et  losenger. 
(Boni,  des  Romans,  Richel.  25407,  f  144  r».) 

Se  aucuns  accuse  un  autre  de  murtre 
ou  de  traison,  li  encusierres  doit  fere  sa 
plainte  par  devant  la  justice.  (Estahliss.  de 
S.  Louis,  II,  XI,  St-.Martin.) 

Li  encuserres  doivent  toz  jors  croistre  la 
demande.  (Ordin.Tancrei,  ms.  Salis,  f"  9=.) 

Li  encuseors.  {Ib.j 


ENC 

I.i  enevseur  ki  encnsoient. 
(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  14,  Mejer.) 

Encuiseors  et  m.aldisanz.  (Ms.  Ars.  5201, 
p.  168».) 

Les  encuseor  furent  ataint  de  lor  fauseté. 
(Chron.de  Fr.,  ms.  Berne  390,  f  24'.) 

—  Enquêteur,  commissaire  : 

Et  pour  ce  il  doit  avoir  entour  luy  d'une 
gent  encuzeours  et  enquereours,  jusques  il 
li  feront  assavoir  les  dessus  dites  males- 
faites.  [Ass.deJér.,  II,  243,  Beugnot.) 

—  Inspecteurs  chargés  d'examiner  le 
vin  avant  qu'il  soit  mis  en  vente  : 

Li  crierres  est  tenuz  de  requerre  sa  ta- 
verne avant  qu'il  soit  eure  de  crier, pour  ce 
que  il  doit  encuser  le  vin  qu'i  doit  crier 
avant  qu'il  crit  ;  et  se  encuseeurs  vont,  li 
tavernier  li  puêt  veer  sa  taverne,  et  dire 
qu'il  n'est  mie  tens  de  requerre  mestre,  car 
encuseeur  vont.  Et  li  crierres  li  puet  de- 
mander sa  taverne  a  l'endemaiu.  (Est. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1"  p.,  v,  11,  Lespi- 
nasse  et  Bonnardot.) 

EXCUSER,  anc,  enk.,  encusser,  v.  a., 
blâmer,  accuser,  et  quelquefois  trahir  : 

Qui  Venensat  ab  Chielpering. 

(Vie  de  S.  Lèg-,  ms.  Clerm.,  st.  13.) 

Moull  fut  de  toute  part  la  chative  enmssee. 

(HERMiN,  Bible,  ms.  Orléans  374"'.) 
Idunc  qniderent  estre  lut  pris  u  enliusé. 
(Garmer,   Vie  de  S.  Tkom.,  lUchel.    13513, 
f»  35  r».) 

Que  ja  par  moi  n'en  seras  ensuses. 

(llAiMB.,  Ogier,  8780,  Barrois.) 
Par  grant  humilité  s'escuse 
De  ce  dont  ses  pères  Vencuse. 

(Dolop.,  3421.  Bibl.  elz.) 

A  l'orgailleus  géant  \'a  encusé. 

(.ittleron.  2287,  Graf.) 

Se  ta  me  tcus  plevir  ta  foi 
Que  tu  ja  ne  m'encuseras 
D'une  rien  que  dire  m'orras. 
(Des  Trois  boçus,  Montaiglon,  Fahl.,  I,  17.) 

U  encusa  Quinton  Ligarion  par  devant 
l'empereeur.  (Digestes,  ms.  Montpellier  H 
47,  f»  4'.) 

U  encusa  ses  familiers.  (Chron.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  l"  51''.) 

V ancttsaienl  si  anemi. 

(Pass.  D.  N.,  ms.  S.-Brieuc,  f°  32''.) 

Seigneurs,  j'ay  trop  grant  marrison 
De  celle  abesse  qa'encusee 
Wont  ces  nonnains. 
(Miracles  de  Nostre  Dame,  I,  2,682,  G.  Paris.) 

Dieu  mette  en  mal  an  l'orde  beste  qui 
m'a  encusé.  (Louis  XI,  Nouv.,  xxxi,  Jacob.) 

Estant  en  la  prison  il  encusa  ses.  compa- 
gnons. (Des  Periers,  Nouv.,  lxxxi,  La 
Monnoye.) 

Sans  aler  encore  a  son  père 
Encuser  le  pauvre  garçon. 

(J.  A.  DE  Baif,  l'Eunuque,   V,  7.) 

Ils  pensoient  avoir  faict  beaucoup  pour 
luy  de  tant  se  hasarder  seulement  que  de 
ne  Vencuser  aux  geus  de  l'empereur  ou  du 
roy  Ferdinand  son  frère,  et  de  luy  conseil- 
ler qu'il  se  retirast  en  diligence  sans  pas- 
ser outre.  (GuiLL.  du  Bellay,  Mém.,  l.'VI, 
fo  176  V,  éd.  1369.) 

—  Faire  connaître,  manifester,  révéler, 
avouer  : 


ENG 


END 


END 


127 


Tait  encusfnt  ci  lor  pensé, 
Fors  11  sage  bien  apensé. 

(Rose,  10877,  Méon.) 

Ce  n'est  pas  sens  que  jon  celer  li  voel, 
K'encor  ne  die  jou  m.i  aeseslance. 
Si  m'encusent  mi  samlilant  et  mi  oel, 

(SïMOS  d'Altie,  ap.  Dinaux.  Trouv.  arli'S.,p.  418.) 
Devant  ce  qu'il  dut  Irespaser 
Vout  Dei  son  trésor  nicuser. 

{Vie  de  S.  Mexi,  59',  Romauia,  VIII,  p.   177.) 
Toutes  ces  choses  cy  celle  femme  eitcîfsa 

par  force  de  tourmens.  [Anàenn.  des  Juifs, 

Ars.  5083,  f°  198'.) 

—  Réfl.,  s'accuser, se  dénoncer,  se  trahir: 

Proisie  sui  reine,  mais  d'une  riens  ni'encus 
une  n'a  si  bêle  famé  dusc'as  bones  Artus. 
(Roiim.  d'AlU..  f°  50'',  Michelanl  ) 
Apres  Ua  my    aoust  les   cerfz  musent  et 
quierent   les  biclies,    et  hurlent  tellement 
les  ungs  aux   autres  qu'ilz  sont    ouys   de 
bien  loing,  et  par  celle  cause  se  encitsent. 
{Moins,  f"  58  r",  Blaze.) 

—  InQn.  pris  subst.,  accusation  : 

K'issî  vus  e  li  a  fait  del  rei  esloigner 
Par  ses  granz  mençunges  e  par  sun  encttser. 
(llorn.  3708,  Michel.) 

—  Encuser  le  vin,  le  goûter,  le  dégus- 
ter : 

Li  crierres  est  tenuz  de  requerre  sa  ta- 
verne avant  qu'il  'soit  eure  de  crier,  pour 
ce  qu'il  doit  encuser  le  vin  qu'i  doit  crier, 
avant  qu'il  crit.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest., 
1"  p.,  V,  11,  Lespinasse  et  Bonuardot.) 

Comtois,  Montbéliard,  ancusai,  ancvjai, 
accuser.  Saintonge,  encuser. 

ENCUSSEOR,   voir  EîfCUSEOR. 

ENCussER,  voir  Encuser. 

ExcuvABLE,  -  vavle,  adj.,  convoiteux, 
désireux  : 

Je  ne  cuiz  mies  ke  tu  soies  si  encuvavles 
de  glore  a  avoir  ou  d'onor  que  tu  ne  re- 
ceusses  bien  ceste  çrlore  d'aucuen  altre 
homme  ki  purs  hom  fust  si  cum  tu,  s'il 
doneir  la  poist.  (S.  Bern.,  Serm.,  Ricliel. 
24768,  f  4i  V».) 

—  Désirable  : 

Asseiz  est  et  bien  puet  soffeire  ke  nos 
vitailles  soient  mainjavles,  c'est  telles  c'uni 
en  puist  maingier,  et  ne  m\es,  encuvavles  on 
deleitavles.  (Li  Epistle  Saint  Bernard  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f»  66  r°.) 

ENcuvELLER ,  anc.  (s) ,  s'aïuasser 
comme  dans  une  cuve  : 

Et  ton  envier  a  la  vaisselle 
On  l'eaue  d'un  mois  s'ancuvelle. 
Et  put  comme  pucianx  en  rue  : 
Homme  n'est  qui  pain  ne  mangue. 
Va  dormir,  si  despureras. 
(K.    Deschasips,    Poés.,  Richel.    8i0,    f°  377''.) 

Pat.  lorr.,  ankeuvelé,  arranger  le  linge 
dans  un  cuveau  pour  le  lessiver. 

ENCUVENANCIER  ,  VOir  ENXOKVENAN- 
CIEB. 

ExcuvER  (s'j,  v.réfl.,  s'enfoncer  comme 
dans  une  cuve  : 

Da  cnl  de  robbe,  qui  leur  chiet 
Contre  val,  comme  un  fonds  de  cuve. 
Bien  focrré,  ou  elle  n'enciive. 
(E.  Desch.imps.  Poés.,  llichcl.  840,  f  .i'J',^.) 


Fr,-Comté,  enctaer,  faire  la  lessive. 
ENCuvirt,  voir  EiNxoviu. 

ENDA,  anda.  semble  avoir  été  un  subst. 
Il  s'employait  couiine  un  juron  de  femme, 
en  guise  d'exclamation  affirmative.  On 
disait,  par  mon  enda,  par  m'enda  : 

Par  mon  enda,  je  voudrois  qu'il  fust 
desja  de  retour.  (LarIV.,  les  Escol.,  IV,  3, 
Anc.  Th.  fr.) 

Par  mon  anda,  les  maistresses  de  ces 
escoUiers  ont  meilleur  temps  que  les 
roynes  et  grandes  princesses.  (Id.,  ib.,  m, 

Oy,  par  mon  enda.  (Id.,  la  Vefve,  i,  5.) 
Par  ni'anda  I  j'en  jure  la  bonne  feste  de 

madame  la  Saint  Jean.  (Ber.  de  Berville, 

Moy.  de  parv.,  p.  34,  Jacob.) 

—  Par  enda,  dans  le  même  sens  : 

Par  enda,  c'est  nostre  maistre  ; 
.le  croy  qu'il  se  double  du  jeu. 
(Farce  de  Frère  Guilleiert,  Anc.  Th.  fr.,  I,  314.) 

—  En  enda,  dans  le  même  sens  : 
Ainsi  se  tindrent  plus  d'un  grand  quart 

d'heure,  et  jusques  a  ce  que  Mabile  se 
souzriant  dist  a  Oriane  :  lia  dame,  au 
moins  avant  que  mon  cousin  trespasse, 
que  nous  le  voyons,  s'il  vous  plaist.  En 
enda,  respondit  Oriane,  vous  me  le  laisse 
rez,  et  puis  vous  l'aurez  a  vostre  aise 
(Herbebay,  Sec.  liv.  d'Amad.,  c.  xiv,  éd 
1555.) 

Et  quoy  !  que  veult  dire  cecy  ?  Les  corn 
pères  se  jouent  ils  ainsi  avec  leurs  corn 
mères?  En  enda  t  c'est  un  trop  grand 
péché.  (Lahiv.,  Facel.  Auicls  de  Slrap.,  vi, 
i,  Bibl.  elz.) 

Vous  estes  un  beau  ^aiidissenr. 
An  anda  je  m'y  recommande. 
(Jacq.  Grevin,  ta  Thresor.,  III,  m,  éd.  1561.) 

—  Enda,  dans  le  même  sens  : 

Anda  je  ne  veux  point  vous  servir  de  jacqnet. 
{R.  BELLEAti,  (Eiiv.  pocl.,  d'une  Dame,  t.  II, 

f»  82  ï",  éd,  1578.) 

Enda  ouy  :  enda  voire  Jlonsieur,  vous 
nous  en  voulez  conter,  vous  venez  de 
Blays.  (Tahurkau,  Prem.  dial.  du  Démo- 
critic,  p.  59,  éd.  1602.) 

On  lit  dans  la  Liste  alphahéiique  des 
anciens  termes  de  Marot,  a  la  suite  de  l'éd. 
1731  : 

Enda,  sorte  d'exclamation  populaire,  qui 
se  dit  encore  en  quelques  provinces. 

Cf.  Manenda. 
endable,  voir  Endeble. 

ENDABLETÉ,  VOir  ENDEBLETÉ. 
ENDABTÉ,  voir  ENDATÉ. 

ENDAiGNEMENT,  S.  Di.,  indignation  : 

Damedeus...  les  gita  hors  de  lor  terre  en 
son  ire  et  en  son  grant  endaignement. 
[Bible,  Riohel.  899,  f°  93''.) 

ENDAiGNiER  (s'),   V.  réfl.,  s'indlguer  : 
Sire,  ne  t'endaigne  pas,  tu  sez  bien  que 
cist  pneples  est  enclin    a  mal.    (Bible,   Ri- 
chel. 899,  f«  48«.) 

ENDAN,  voir  ANJ)AIN 

ENDANSÉ,  -  anssé,  adj.,  paré  pour  la 
danse  : 


Adont  fu  Bertran  chiez  un  mire  portez 
Et  loi  (n  snr  son  chief  le  noble  pris  posez; 
C'estoit  nn  beau  chappel  d'or  et  d'argent  ouvrez, 
lié  Diex  !  ce  dit  Bertran,  pour  Dieu  de  majelez  ! 
Ostez  moy  ce  chappel,  point  ne  suy  endanssez. 
(Ccv.,  du  Cuesclin , -Rat .  des  v.  2"Jl-260,  Charrière.) 

ENDANTER,  VOir  ENDENTER. 

ENDARDiR,  V.  a.,  darder  : 

Si  luy  sembloil  a  l'eplise  aler. 
Ce  n'esioit  donc  que  pour  déambuler 
Et  eiidardtr  ses  yenh  pour  entretien 
Sur  tny,  voyant  ta  grâce  et  ton  maintien. 
(1525,  Epistre  du  lion  frère  gui  rend  les  armes 
d'amour,  Poés.  fr.  des  w'  et  xvi'  s.,  t.  XI.) 

ENDARREAiNNEMENT,  aud.,  adv.,  fina- 
lement : 

Il  est  bien  voir,  et  s'el  dit  on  sovent, 
Qui  traison  porquîert  et  entreprent 
On'il  est  honiz  andarreainnement. 

(Mon.  Renuart,  Richel.  368,  f  245'.) 

ENDART,  adv.,  inutilement  : 

Leur  karongne  et  leur  estandart 
I  orenl  amenée  endort. 

(MocsK.,  Citron.,   29560,  Reiff.) 
Un  son  compaingnon  ad  occis. 
Par  mer  s'est  fuiz  del  pais. 
Mais  ne  s'en  ala  pas  endort 
Ke  il  en  ad  trop  ben  sa  part. 

(Proitteslaus,  Richel.  2169,  f  19'.) 

Nous  avons  présenté  cetti^  locution, 
écrite  en  deux  mots,  t.  11,  p.  422,  à  l'ar- 
ticle Dar. 

ENDATÉ,  -  abté,  part,  passé,  daté  : 
Les    deux    contralz    y    ciidabtes.    (1580, 

Compt.  de  tut.,  f»  115»,  Barbier  de  Lescoet, 

Arch.  Fiuist.) 

ENDEAIN,   voir  ANDAIN. 

ENDEBLE,  eudieblc,  endeible,  endaible, 
endoible,  endoivle,  endable,  endevle.  and., 
adj.,  faible,  affaibli,  infirme,  caduc,  exposé 
à  périr  : 

Jonathas  le  fiz  Saul  ont  un  fiz  ki  fu  en- 
dieble  des  piez  (Rois,  p.  135,  Ler.  de  Lincy.) 

Si  est  endicble  des  piedz.  (Ib.,  p.  149.) 

Ki  feble 
Sunt  par  lur  veillesce  e  endebte. 
(Marie,  Vurij.  de  S    Patrice.  Richel.  25407, 
f  105''  :  ï.  3'JI,  Boq.) 

Quant  viel  et  endelle  se  sent. 

(GuiLL.,  Best,  div.,  2.^.52,  Hippeau.) 
Moult  est  fol  cil  qui  est  endeible 
S'a  pins  fort  de  lui  veut  initier. 

(l'al/l.,  ms.  Chartres  261,  C  139  i°.) 
Mes  tant  est  li  mondes  eitdables. 
Qu'il  ont  faites  amors  vendables. 
(Rose,  516.'),  Méon  ;  ms.  Corsini,  f°  36"^.) 
Mes  tant  est  li  mondes  endebles. 

(Ib  ,  Val.  Chr.  1522,  f  33''.) 

.Mais  tant  est  li  mondes  cndevies 
Qu'il  ont  faites  amours  vendavles. 

(Ib..  Vat.  Ott.    1212,  f  40».) 
La  seigneurie  (de  l'Eglise)  est  molt  endable, 
Se  cil  s'efforcent  de  la  prendre 
Cui  lu  la  bailles  a  delTendre. 

(Ib.,  Bichel.  1573,  f°  93''.) 
Car  no  cars  par  est  trop  endevle 
Et  Irop  malade  et  trop  fevle. 
(De  Ste  Ysaiel,  Richel.  19531,  t°  119''.) 
Quant  la  fores    amenuise  etideble  sunt  li 
os.  (Ptaut.,  Miiz.  2o8,  f  37  v».) 


128 


KND 


END 


END 


As    emiers  et  as  endoibles  de  cors.  [In- 
trod.  d'aslron.,  Richel.  1333,  f»  24».) 
Car  anchiens  estoit  et  foibics, 
Maladieui  et  moult  endaibles. 
(Bisl.  des  Trois  Maries.  Richel.  12168.  p.  152.) 

Pois  dit  que  mon  fait  est  enieible. 
(J.  Lefebvre,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  1191, 
r»  4\) 

Icellui  exposant  fist  mettre  ledit  Bodart 
en  geyue,  eu  laquelle  il  qui  estoit  andaple 
de    frofs'e    maladie,    si   comme    on    d:st, 
expira.  (1376,  Arch   JJ  109,  pièce  145.) 
Et  horas  qui  vit  en  tel  raeschief 
A  par  droit  dolerous  le  chief; 
Je  l'avoic  lors  si  endouie 
Et  le  coer  si  mat  et  si  foible 
Qu'a  paines  pooie  parler. 

(Fkoiss..  Poés.,  Richel.  830,  f°  107  r°.)  i 

Elle    disoit   que    elle  n'y  (lourroit    aler 
pour    ce   que    c'estoit  moult  loing   dudit    j 
palais  et  qu'elle  estoit  endable  d'une  de  ses 
jambes.  (1423,  Arch.  JJ  173,  pièce  303.) 

—  Avec  a  et  un  inûn.  : 

Moult  foible  et  fort  endeble  a  vaincre  les 
autres  vices.  {De  vita  Christi,  Richel.  181, 
f°  57».) 

ENDEBLKTK,  ciidableté,  s.  f.,  faiblesse, 
infirmité  : 

L'enfermeté  et  Vendablelé  des  genz. 
(Régie  de  S.  Ben.,  ms.  Sens,  p.  Ia5\  ap. 
Ste-Pal.) 

ENDEBRETER  (s'I,  V.  rt'tl.,  s'affaïWir  : 

Mes  cuers  par  mainte  fois  regrcte 
Le  grant  perle  de  Damiele 
Que  receuns  par  le  le?at  ; 
Crcstientes  trop  s'eudebrele. 
Molt  le  Irast  d'ague  siiele 
Et  navra  de  cruel  baral. 
(Cfimpt.  de  Jérusalem,  ms.  Berne  113,  f^  l'JO''.') 

Cf.  Endeble. 

EXDEBTER,  VOir  EiNDKTER. 

ENUECEVoiu,  V.  a.,  tromper: 

Il  en  i  ot  .in.  moult  vallans 

Ki  furent  eskievin  esliut  ; 

Or  oies  corn  ont  endeeiiit 

Le  siècle,  et  si  ont  femes  prises. 

(MousK.,  Chron.,  28951.  ReilT.) 

ENDEDEN.S,  -  dans,  prép.,  dans,  d'ici  à  : 

Endedens  trois  ans.  (12  sept.  1421,  Flines, 
Arch.  Nord,  Cod.  A,  f»  38  v».) 

Les  ville  et  cliastoaulx  de  Montbeliart 
estans  présentement  en  nos  mains  seroient 
baillées  et  délivrées  es  maius  de  nostre 
très  chier  et  amé  cousin,  le  conte  de  Saint 
Pol  endedans  la  lin  de  ce  présent  mois. 
(24  juin  1443,  Ch.  des  compt.  de  Dijon,  B 
119Ô6,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Lorsque  tels  bourgeois  ou  manaus  sont 
prisonniers,  leur  doibt  estre  administrée 
loy  endedens  le  tiers  jour  ensuivant  ladite 
ap'prehention.  {Coust.  de  Sainct  Amand 
(Flandre),  ms.  apparten.  à  M.  Baligand, 
p.  69.)     ■ 

Endedens  l'an  dudit  coni|iaruit.  {CoHSt. 
de  Morlaigne  (Flandre),  ib.,  [i.  113.) 

EXDEIBLE,   voir  ENDEBLE. 

ENDELissÉ,  part,  et  adj.,  qui  goûte  les 
délices,  qui  est  attiré  ou  retenu  par  des 
délices  : 

Deliciari,  estre  endellssi'S.  [Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 


ENDEMAGE,  S.  m.,  dommage,  tort  :  ] 

Sachez  que   Vendeniage   de   Tabarié   est  ! 

miens,  et  sur  moi  torne.  (Est.  de   Eracl.  ' 

Emp.,  XXIII,  33,  Hist.  des  crois.) 

ENDE.M.\iN,  -  mein,  and.,  ond.,  s.  m., 
lendemain  : 

A  Vendemain  de  feste  Saint  Denis. 
(Gar.  le  Loh.,  2°  chans..  xx,    p.  287,  P.  Paris.) 

Vondemain  lues  ke  l'aube  rrieve. 
(ROB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  f  543  T».) 

A  recevoir  chacun  an  a  tousjourz  Vende 
mein  des  octaves  de  Noël.  {Ch.  de  1281, 
Arch.  L  1033.) 

Eu  Vandemain  de  l'Assunpcion.  (1291, 
Cart.  de  N.-D.  de  Beaug.,  Arch.  Loiret, 
f»  22  V».) 

A  Vandemein  de  Noël.  (1293,  Vente,  Arch. 
Loiret,  Ste-Croix.) 

'Vendem{en'\ain  do  le  Division  des  apos- 
tles  saint  Piere  et  saint  Pol.  (!301,  Cart. 
de  l'Abb.  de  Flines,  p.  499,  llautcœur.) 

Aucuns  commencent  des  Vandemain  de 
Panthecouste.  (J.  GoDLAiN,  Ration.,  Ri- 
chel. 437, 1»  360  r°.) 

De  ce  que  ta  pues  faire  au  main 
N'attens  le  soir  ne  Vendemaui. 
{Quatrains  morait.1-,  2"  sér.,  xvii,  tirés  d'no  ms. 
du  xv''  s.) 

ENDEM.\NDRES,  VOir  ENDEME.NTRES. 

ENDEMANÉ,  VOir  E.NDEMENÉ. 

ENDEJi.ANiER,  adj.,  expérimenté  : 

Mais  tous  li  plus  eiidentanier 
Ne  li  soreot  que  consillier. 

(MousK.,  Chron.,  21557,  Reiff.) 

ENDEMISNDRES,  VOir  ENDEMENTRES. 

ENDEMEXÉ,  endemaué,  andemné,  adj., 
qui  ne  peut  pas  rester  en  place,  qui  bouge 
toujours,  qui  a  besoin  de  se  remuer  sans 
cesse,  léger,  écervelé  : 

Voy  le  gentil  esservelé 
Comme  folle  amoar  l'appareille. 
Portant  le  bonnet  sur  roreillc. 
Sans  r.iison  trop  endemané. 
(Rot  Re.né,  IWliizé  en  court,  Œav..  t.  IV,  p.  IIU, 
Quatrebarbes.) 

Je  me  suis  trouvée  tant  lasse  et  foible 
■  pour  la  douleur  d'espaule  qui  m'a  tenue 
par  les  chemins,  que  j'ay  bon  besoing  de 
repous,  ce  que  je  voys  prendre  hors 
d'avecques  ma  fille,  car  elle  est  si  ende- 
menee,  que  je  ne  sauroys  repouzer  auprès 
d'elle.  {Lett.  de  Marg.  d'Ang.,  lett.  lxvii,  à 
M.  le  Grant-.Maistre,  13^9.) 

Lascivus,  va,  vum,  sémillant,  saffre,  en- 
joué, endemené,  rageux,  qui  ne  peult 
arrester  sans  lolastrer.  (R.  Est.,  Dictiona- 
riolum.) 

Pois,  s'eslançant  hors  la  porte  des  cieus, 

Endemené,  frétillant  et  joyeux 

Se  rue  en  l'air. 

(RoKSAi-.D,  Poés.,  111,  111,  Blanchemain.) 
C'est  bien  dit,  car  desja  moa  ame  endemenee 
Voile  d'y  aller  jtost. 

(Jacq.  de  la  Taille,  Alex.,  3,  éd.  1572.) 

Tout  le  jour  mesme  il  ne  pouvoit  de- 
mourer  en  un  lieu,  et  les  dames  le  blas- 
moient  fort  d'inconstance  et  légèreté  de 
ce  qu'il  estoit  si  endemené  qu'il  ne  se  fai- 
soit  que  mouver  et  remuer.  (G.  Rouchet, 
Serees,  iv.) 


Hé  Dieu,  que  vous  estes  endemené- 
(Tahureau,  Prem.  dial.  du  Democrilic, 
p.  60,  éd.  1602.) 

Estant  la,  je  farele  aux  recoins  plus  cachez. 
Ou  le  bon  Dieu  voulut  que.  pour  mes  vieux  péchez. 
Je  sceusse  le  despit  dont  l'ame  est  forcenée. 
Lorsque,  trop  curieuse,  ou  trop  endemenee, 
Raudant  de  tous   costez.  et  tournant  haut  et  bas. 
Elle  noas  fait  trouver  ce  qu'on  ne  cherche  pas. 
(Recmier,  Sal.,  XI,    Lacoar,  p.  111.) 

—  Endemené  à,  qui  s'agite  pour  : 

Cest  fleur  d'aage  est  fort  chatouilleuse 
et  endemenee  a  prendre  tous  ses  plaisirs. 
(Amvot,  OEuv.  mor..  Comment  on  nourrit 
les  enfants,  éd.  1819.) 

Endemené,  entémené,  se  dit  encore  en 
Normandie,  parliculièremont  dans  le  dé- 
partement de  l'Orne.  11  signifie  évaporé, 
espiègle,  turbulent,  qui  ne  tient  pas  en 
place,  en  parlant  d'un  enfant  :  «  11  n'est 
pas  méchant,  mais  il  est  endemené.  »  Dans 
le  Haut-Maine,  on  dit  endemené  pour  agité, 
tourmenté,  emporté;  en  Bourg., endemone'  ; 
dans  le  Val  de  Saire  (Manche)  endemono, 
excité,  entêté. 

ENDEMENGNE,  S.  m.  ? 

En  teil  manière  que  li  endemengnes,  du 
cours  ki  vient  au  moelin  desous  etdeseure 
est  li  vidanie  en  demengne.  (Cart.  de 
Picquigmj.  Arch.  0  19628,  f»  63  r°.) 

ENDEMENTiERS,  -  meulers,  -  mantiers, 
-mentirs,  undem.,  endrementiers,  endemes- 
liers,  adv.,  pendant  ce  temps,  alors  : 

Et  molt  doucement  li  prièrent 
C'un  poi  de  respit  lor  donast, 
Endementiers  s'apareillast. 
{Floire  et  Blanclu,  2°  vers.,  1780,  du  Méril.) 
Mais  il  avint  andemantiers 
Que... 

(lienarl,  Richel.  1G30,  f»  128''.) 

Or  te  tai  donc  endemesliers. 

{Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f»  49'.) 

Mais  endementiers  Melusine  pensoit  a 
l'estat  de  ses  deux  fi'z.  (J.  d'Arras,  Me- 
lus.,  p.  208,  Bibl.  elz.) 

Endementiers  voicy  (présage  merveilleux) 
On  apperçoit  en  l'air  vingt  milans  famcilleax. 
(Jan  de  ViTEL,  la  Prinse  du  mont  S'  hlichel,  8. 
de  Beaurepairc.) 

Se  mussa  endemantiers  en  une  isle.  (Le 
Baud,  Hist.  de  Bret.,  ch.  xxi,  éd.  1638.) 

Si  Dst  ilec  demeure  Artur  dix  ans  entiers. 
Et  son  armée  acrent  de  gent  endementiers. 

(In.,  te  Bréviaire  des  Bretons.) 

—  Endementiers  que,    conj.,    pendant 

que  : 

Endementers  qu'il  vont  dotant 
Lequel  consel  praodront  avant. 

(Wace,  Brut,  SU,  Ler.  de  Lincy.) 

Endementiers  que  il  aUi  parler  as  contes 
et  as  barons.  (Villeh.,  81,  Wailly.) 
Andemantiers  he  il  escoute, 
L'aofant  vers  la  riame  regarde. 

(Dolop.,  9930,  Bibl.  elz.) 

Et  end\em'\enlirs  que  il  les  beneissoit,  il 
se  parti  d'eulx.  (Guiart,  Bible,  Luc,  ms. 
Ste-Gen.)  ■ 

Endementiers  que  Challes  chevauchoit  li 
vindreat  au  devant  uns  oz  de  Saines. 
{Cliron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  11b".) 


END 


END 


END 


1-2!) 


Endemetiers    que  nous   serons    en   nos 
présentes  guerres.  (1338,  Ord.,  xil,  45.) 
Endremenliers  que...  {Sr/dran,  Ars.  2320. 

S  XLI.) 

Endementiers  que  il  sist  la  list  il  faire  .i. 
fossé  tout  entor  Castel  Gaillart.  {Hist.  des 
dues  de  Norm.  et  des  rois  d'Anglet.,  p.  96, 
Michel.) 

Ce  mot  cessa  d'être  en  usage  dans  la 
seconde  moitié  du  xvi°  siècle  : 

On  trouve  ordinairement  endementiers 
es  rommans.  (H.  Est.,  Precell.,  p.  331, 
Feugère.) 

Endementiers  avoit  eu  votjue  jusques  au 
temps  de  Jean  le  Jlaire  de  Belges,  car  il  en  i 
use  fort  souvent,  pour  ce  que  nous  disons 
par  une  périphrase,  en  ce  pendant  ;  io^ch\m 
du  Bellay  dans  sa  traduction  des  quart  et 
sixiesme  livres  de  Virgile  le  voulut  re- 
mettre sus,  mais  il  n'y  peut  jamais  parve- 
nir. (Pasquier,  Rech.,  viii,  3.) 

Les  paysans  du  Haut-Maine  disent  en- 
core endemintiers,  ademintier,  pour  tandis 
que,  en  attendant. 

Cf.  Menthe  et  Dementiers. 

ENDEMENTiERES,  -  tires,  -  trieres,  en. 
4eman.,  endemestiere,  adv.,  pendant  ce 
temps,  alors  : 

Endemenlieres  tote  voie 
Ddmeoez  grant  feste  et  grant  joie. 

(Dolop.,  3608,  Bibl.  elr.) 
Nos    endemantieres   mandâmes...   (1230, 
Lett.  du  Cte  de  Poit.   d  S.  Louis,  Arch.  J 
«90.) 

Il  at  endemestiere  prise 
Une  autre  Heiche. 

(Rose,  Vat.  Chr.  lSo8.  f°  i:=.) 
Se    autre   chose  endementrieres  n'estoit 
ordonné.    {Traité,    1299,  Dupuy    ccxiv,  3, 
Richel.) 

Endemenlieres  fut  Jhesus  introduit  en  la 
mavson  de  Cavphus.  (Pass.  de  J.-C,  Maz. 
13l'3,  f"  41  r».)" 

—  Endementieres  que,  conj.,  pendant 
que  : 

Endementieres  que  le  comte  de  Cham- 
paingne  venait.  (JoiNV.,  S.  Louis,  xvni, 
Wailly.) 

Endementieres  que  il  oevre.  .  (Sijdrac, 
Ars.  2320,  §  XLi.) 

Endementires  que  chil  de  le  cbité  de 
Rennes  se  coussilloieot  entre  yaui. 
(Froiss.,  C/iron., II, 278, Luce,  ms.  Amiens.) 

Si  seras  pendu  endementires  qu'il  est 
grant  jour  attin  que  de  chascun  soyes  veu. 
{Hist.  de  Gilion  de  Trasigmies,  p.  186, 
Wolf.) 

ENDEMENTIRES,    VOir  ENDEMENTIERES. 

ENDEMENTREs,  -  entrez,  -  entre,  an- 
demantres,  endemeintres,  endomentre,  en- 
demendres,  -  andres,  adv.,  cependant,  pen- 
dant ce  temps-là,  sur  ces  entrefaites  : 

Endementres  lu  li  temps  si  avant  aies 
que  Noël  fu  passes.  (Villeh.,  de  la  Conq. 
de  Constant.,  clxviii,  P.  Paris.) 

Endementres  grant  murmures  et  grans 
souspeçoDs  mut  contre  euls.  (G.  de  N.^ng., 
Vie  de  S.  L.,  Rec.  des  Hist.,  XX,  443.) 

Endemeintres  il  ne  furent  mie  oiseus. 
/G.  de  Tyr.  XV,  9,  Hist.  des  crois.) 

T.  lU, 


Endomentre  lu  première  me  ri.  {Liv.  de 
jost.  et  de  plet,  x,  7,  §  2,  Rapetti.) 

Et  Gaufrey  et  sa  genl  fmtonfn/r«  s'armèrent. 
{Gauf-eij.  8148,  A.  P.) 

—  Lûcut.  conjonct.,  pendant  que,  tandis 
que  : 

Endementre  ça'ele  pensoit 
Qae  cet  salu  senafioit. 
I  W.icE,  Conceplion  Nostre  Dame,  p.  3S,  Maacel  et 

Trjbalien.) 

Endementres  que  li  empereres  Baudoins 
estoit  vers  Saleuique.  (Villeh.,  Conq.  de 
Constant.,  cxvili,  P.  Paris.) 

Endementres  fc'il  entendoieut  au  furrer. 
(Henri  de  Valenc,  de  l'Empereur  Henri, 
518,  Wailly.) 

Andemantres  que...  (Maurice,  Serm., 
Richel.  21838,  f»  94  r°.) 

Et  andemantres  que  te.x  juridiction  est 
escrite.  {Liv.  de  jost.  et  de  plet,  11,  i,  §  4, 
Rapetti.) 

Endomentres  q.u'W  est  avoez  par  conchie- 
ment.  {Ib-,  H,  IV,  §  8.) 

Endemendres  que...  {Vita  Patr.,  ms. 
Chartres  371,  f  74  rM 

Endemandres  que  l'on  flst  l'ouvrage  de 
maçonnerie  oudit  piler.  (1332,  Compte  de 
Ouiarl  de  Laigny,  Arch.  KK  3',  f"  171  r°.) 

En  cest  temps  endementre  que  Gisolfe 
persequtoit  cil  de  Amalfe.  (AlMÉ,  Yst.  de 
U  Normant,  vill,  3.) 

Endementre  que  lo  prince  Richart  estoit 
en  cest  acquester.  (76.,  VI,  9.) 

ENDEMENTRIERES,  VOir  ENDEMEN- 
TIERES. 

ENDEMENTRUES,  -  ocs,  adv.,  pendant 
ce  temps,  alors  : 

Endementrues  i  eut  maint»  jouste. 
(FROlss.,C/iron.,  11, 326,Luce,m3.  Amiens.) 

Endementroes  vint  messires  Robiers  de 
Verssi  a  Paris.  (ID.,  ib.,  il,  328.  Luce,  ms. 
;    Amiens.) 

—  Endementrues  que,  pendant  que  : 
Endemenlroes   que  li  roix   d'Engleterre 
sejouruoita  Wesmoustier.  (Fhoiss.,  Chron. , 
I    I,  .377,  Luce,  ms.  Amiens.) 
I       Endementrues  que  cilz  rois  se  traioit  par 
devers  le   cité  d'Evruich.  (lu.,  ib.,  H,  124, 
Luce.) 

ENDEMESTIERE,    Vûir   ENDEMENTIERES. 
ENDEMESTIERS,  VOlf  ENDEMENTIERS. 
ENDE.METIERS,  VOlr  ENDEMENTIERS. 

ENDEN,  voir  Andain. 

ENDENs,jadv.,  comme  adens,  suv  les 
dents,  k  plat  ventre  : 

Chai  endens  emmi  la  pree. 

(Perceval,  ms.  Berne  113,  f  90'.) 

Or  est  souvins,  or  est  endens. 

(G.  DE  Camebai,  Darlaam,  p.  29.  Meyer.) 

Pais  manda  .1.  fasselon  d'ierbe. 

Si  lia  l'enfançon  dedens, 

Jon  ne  sai  souvin  ou  endens. 

(MocsK.,  Chron.,  145-20,  Reiff.) 

Si  chiet  a  terre  tout  endens, 
A  poi  qu'il  n'a  froé  les  dens. 

(Richars  le  Hel,  mi.  Turin,  f  129'.) 
Et  lui  desclique  un  cop    entre   le  col  et 
les  espaules  si  très  durement  qu'il  le  ren- 


versa tout  endens  sur  le  col  de  son  cheval. 
(Faoïss.,  Chron.,  Richel.  2641,  f  336  r».) 

1.  ENDENT,  adj.,  authentique  : 

Sinon  que  le  leus  soit  fait  per  fait  endent. 
(hlTTL.,  Instit.,  58,  Houard.) 

Cedule  endente.  {Acte  d'Henri  V,  1  août 
1416.) 

Bille  endente.  (/6.,30  août  1416,  coll.  Bre- 
quigny,  XLI,  Richel.) 

2.  ENDENT,  voir  ANDAIN. 

ENDENTEE,  S.  f.,  action  de  tomber  : 
Lors  hauce  le  baston,  tele  li  a  donnée 
Que  sas  l'arçon  devant  a  fait  une  endenlee. 

(lieslor  du  Paon,  ms.  Rouen,  f  23  r".) 

ENDENTELÉ,  adj.,  syu.  de  endente  : 
Avecques  amples,  larges,  et  horrificques 
maschoueres  bieu  endentelees  taot  au  des- 
sus comme  au   dessoubs.  (Rabel.,   1.  IV, 
c.  59,  f»  123  V»,  éd.  1332.) 

ENDENTELEURE,  S.  f.,  partie  dentelée: 

Si  le  cuir  de  la  teste...  n'a  point  ses 
hocties  et  endenteleure  a  travers  de  laquelle 
s'évaporent  les  fumées  plus  subtiles. 
(Damp.\iart.,  Merv.  du  monde,  î'  31  v°,  éd. 
1383.) 

1.  ENDENTER,  -  ouler,  verbe. 

—  Act.,  accrocher: 

Si  serré  les  ont  endentees  (les  nefs) 
Sanz  ce  qu'aucune  en  fraigne  et  qnasii) 
Qa'eles  sont  comme  en  une  lasse. 
(Guiaut,  Roy.  lion.,  Uicbel.  u69S.  P  311  t\) 

—  Régler,  fixer,  déterminer  : 

Les  gens  du  roy  ne  voulaus  riens  des- 
mordre de  ce  qu'ils  avoyenl  endente, ïeirenl 
tant  de  résistances  que,  beaucoup  d'an- 
nées consommées  par  longueurs  de  pré- 
tendue justice,  le  rov  Charles  VllI  vmt  .i 
mourir.  (S.-JULIEN,  3Iél.  histor.,  p.  43/, 
éd.  1388.) 

—  Neutr.,  faire  un  traité,  une  conven- 
tion : 

L'en  lui  fera  prest  promptement  de  la 
somme  de  trois  mil  livres  tournois,  afin 
d'en  faire  prest  aux  capitaines  avec  les- 
quelx  il  endentera  pour  le  dit  fait  et  siège. 
(1427,  CUron.  du  31ontSt  Michel,  Pièces  di- 
verses, 1. 1,  p.  23i,  A.  T.) 

A  la  supplication  de  les  seigneurs  et  ca- 
pitains  qui  sont  eu  vie  (qui)  ount  endenics 
ovesqzle  gracious  roy  Henry  pierauroyqui 
ore  est  en  toutes  ses  guerres,  etlesexecu- 
tours  auxi  de  ceux  qui  sont  a  Dieu  com- 
mandes quiauOi'eilteHdenfMOvesqzleditroy 
le  pier.  (Stat.  de  Henri  VI,  an  l,  impr.  gotb.. 
Bibl.  Louvre.) 

_  Endente,  part,  passé,  dentelé  : 
Et  U  atours  que  il  vestoit 
A  une  crois  d'or  endenlee. 
(J.  Bretex,  lourn.  de  Chamenci,  1738,  Dalmotle.) 

Ses  armes  estoient  d'argent. 
Si  ot  une  fasse  endenlee 
De  geuUes  qui  fa  diaspree. 

{Couci,  1601,  Crapelet.) 

Lour  banieres  estoient  vermeilles  et 
estoient  eniiantosjuesques  vers  les  lances. 
(JoiNV.,  St  Louis,  S37,  "Wailly,  éd.  1874.) 

Un  autre  grant  drapouer,  dont  la  bor- 
deure  est  cndanfec.  (1360,  Invent,  du  duc 
d'Anjou,  n°  633,  Laborde.) 


—  Acharné,  rongeur  : 


17 


130 


END 


END 


END 


Tandis,  de  la  Morl  eseraplez. 
Puissent  nos  deux  noms  et  ce  livre. 
Contre  les  siècles  enitrnlez, 
Tousjoors  d'aape  en  aage  revivre. 

(G.  Dorant,  Od.,  I,  i.  éd.  1594.) 

Et  que  je  voy  de  tous  costez  ' 

Mes  vielz  ennerays  ciidaiilez  I 

Se  paitre  en  vain  de  leur  envie. 
(MiGKï,  GayrI.,  à  D.  Durand,  td.  l.'ioi.) 

Arrachant  de  leurs  pensée?. 

Offensées, 
Les  sonciz  plus  endciilrz. 

(Id.,  ili-,  les  Marlinales.) 

—  Authentiqué  : 

Ount  mis  lour  seaus  a  ces  escriz  enden- 
tez.  (1273,  De  siihmiss.  D.  de  Tornon,  Ry- 
mer,  II,  p.  12,  2=  éd.) 

—  Renversé  ; 

Lors  est  a  icel  mot  pasmee 
Par  desus  la  table  nidfnicf. 

[Couci,  8089,  Crapelet.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  èdèla,  fournir  un 
râteau  de  dénis. 

ENDENTEURE,  -we,  S.  t,  denture,  as- 
semblage de  dents  : 

Bonche  ot  de  si  belle  feinre. 
Et  si  très  belle  endenleiire... 

(Mhis,  Ars.  331^2,  f°  e'*.) 

Blaoce  cndi-nlure,  jointe  et  close. 
(A.  DE  LA  Hai.i.f,,  Jeu  Adan.  Vat.  Chr.  1490.) 

Un  grand  tliiplienie,  dont  les  hors  sont 
pointuz,  esmaiiliez  a  doubles  esmaux  azu- 
rez,esquelz  esmaux  a  seipenleles  et  ciselés 
vers  et  mourez,  et  dedens  sont  faiz  en  ma- 
nière de  endenteiire.  (1360,  Jnvent.  du  D. 
d'Avjou,  n»  C47,  Laborde.) 

Le  Dictionnaire  de  la  langue  moderne 
a  gardé  endeiiHire,  t.  de  diplomatie,  cliarte 
dont  la  marge  détachée  de  la  souche  est 
dentelée  et  non  coupée  en  ligne  droite. 

ENDENTi,  adj.,  authentiqué  : 

Et  les  front  enbrever  et  mettre  en  roule 
endentie  lui  ]ile\uement.  {Lib-  Cvstvm.,  I. 
194,7  Edw.  II,  lier.  brit.  script.) 

ENDEHCE,  endersse,  s.  !.,  dartre  lai- 
teuse des  veaux  : 

Plusieurs  guérissent  les  enderces  dudit 
huile  (de  tartre),  parce  quil  est  corrosif. 
(Palissv,  Recopie,  Cap.) 

Laquelle  (huile)  a  une  vertu  entre  autres 
spécifique  qui  est  de  suerir  incontinent  le 
mal  des  dans  en  appliquant  d'icelle  sur  la 
dent  dolente;  outre,  elle  desseiche  toutes 
sortes  à'endersses  surfureuse  et  crouteuse. 
(La  Turbe  des  philosophes,  ms.  Sle-Gen. 
EF  S,  1»  38  v".) 

Il  est  encore  employé  dans  le  centre  de 
la  France  sous  les  formes  endarde,  en- 
darce  :  «  Une  endarde  vive,  avoir  des  en- 
dardes.  »  (Jaubert.)  Et  dans  la  Vendée  et 
le  Poitou  (Vienne,  Deux-Sèvres)  sous  les 
formes  enderce,  enderde,  endarde. 

ENUEREIT,  voir  ENDROIT   3. 

ENDEisENiEU,  cndemier  (a  l'),  loc. 
adv.,  à  la  fin,  finalement  : 

Ainsi  s'excusoit  Othon,  mais  a  l'endere- 
nier  le  roy  luy  déclara  que  tel  estoit  son 
plaisir.  (Lie.  du  Boy  Raimhaux,  Ars.  31S0, 
f  13  V».) 


Rien  ne  me  profiteroit  de  poser  un  fon- 
dement sur  l'observation  et  preuve  de 
plusieurs  (vieillards)  qui  ont  eu  des  fils  a 
l'endernier,  et  que  leurs  femmes  ont  tous- 
jours  vescu  en  bonne  réputation.  (JouB., 
Err.  pop.,  Il"  p.,  u,  9,  éd.  1587.) 

De  fuit,  on  en  voit  assez  qui  en  jeunesse 
et  es  premiers  ans  de  leur  mariage  ne  fai- 
soyent  que  des  filles,  et  a  l'endernier  font 
des  fils.  (Id.,  ib.) 

ENDERiER  (a  l'),  loc.  adv.,  en  dernier 
lieu  : 

Tesmoing  le  légat  qu'il  fit  a  sa  mort  a 
M.  l'admirai  d'Anbaut  son  grant  favory,  a 
Venderier  enchargea  a  son  fils  de  le  luy 
laisser  et  donner  et  entretenir.  (Brant., 
Capit.  fr..  Franc.  I,  Bibl.  elz.) 

ENDERNIER,  VOir  ENDERENIEB. 

ENDERSSE,  voir  Enderce. 
ENDESiRÉ,  adj.,  plein  de  désir  : 

Et  cbilz  esTonge  son  désir. 
Voire  ce  qu'il  a  désiré. 
Car  le  désir  n'a  il  osté, 
Ains  s'en  va  si  endrsires 
Qu'a  peu  n'en  est  descientes. 

(Sones  de  Nansay,  ms.  Turin,  P  3T.) 

ENDESTRÊ,  adj.,  dressé  : 

Boin  cheval  endesiré  vous  donrai  et 
boines  armes.  {Vies  des  saints,  ms.  Lyon 
697,  f»  80".) 

ENDESTRER,  V.  a.,  niarchcr  &u  côté, 
comme  adestrer  : 

.nu.  contes  Vcndeslrent  qui  sunt  de  sa  contrée. 
(Gui  de  mm.,  761,  A.  P.) 

ENDESTROiER,  V.  a.,  être  placé  à  la 
droite  de  : 

Et  s'en  va  seir  en  son  siège  et  les  prelaz 
V  en  deslr  oient.  (Liv.  de  J.  d'Ibelin,  c.  7, 
var.,  Beugnol.) 

ENDETENiR,  ond.,  V.  a.,  détenir  : 

Mes  se  cil  qui  a  la  restilulion  est  dedenz 
aage,  l'actions,  c'est  la  resons  de  deman- 
der, dois  eslre  eslablie  a  Vandetenir.  (P. 
de  Font.,Co71S.,  XIV,  30,  Marnier.) 

ENDETEOR,  -  ceiir,  -  cur,  s.  ni.,  débi- 
teur : 

Mes  se  cil  qui  a  la  restitution  est  dedenz 
aage,  l'actions,  c'est  la  resons  de  demander, 
dois  eslre  eslablie  a  Yendeteiur.  (P.  de 
Fo.NT.,  Cens.,  XIV,  30,  var.,  Marnier.)  Autre 
var.,  restublie  a  Vendeteiir. 

ENDETER,  endetter,  verbe. 

—  Act.,  charger  de  dettes,  engager  : 

Il  doit  laissier  lesdiles  maisons  quittez 
et  lièges  de  toutes  débites,  ne  ne  les  puesl 
ne  pourra  par  vertu  de  ces  présentes 
lettres  engajer  ne  endebler  en  aucune 
manière.  (1368,  lieg.  du  Chap.  de  S.J.  de 
Jerus.,  Arch.  MM  29,  f-  19  r».) 

—  Fig.,  exposer  au  danger,  mettre  en 
péril,  comprometlre  : 

0  !  resgardez  a  quel  escil, 
j  Dames,  cis  cbevalier  se  metent  : 

Terres  et  cors  pour  vos  endctent. 
Et  or  sont  en  péril  de  mort. 
(.1.  Bretex,  Tourn.  de  Chauveiici,  9i6,  Delmolle.) 

i       —  Réfl.,  s'exposer  au  danger  : 


Cis  chiet  qui  n'est  vains  ne  faiUiz, 
Mes  toflt  est  en  piez  resailtiz. 
Pour  paour  de  soi  endeter, 
Prent  environ  lui  a  geter 
Roidement.  de  plaine  venue, 
A  la  trenchant  espee  nue. 
(G.  GuiART,  Roy.  lign..  1. 1,  p.  300,  Bnchon.) 

ENDEVALER,  -  aller,  verbe. 

—  Act.,  descendre  : 

Il  endevalleni  les  roarberios  degrez. 

(Les  Loh.,  Richel.  191fi0,  f»  41».) 

—  Réfl.,  descendre  : 

Si  s'endevallet  dou  solier  jus  aval  et  re- 
verchiet  la  neif  sus  et  jus.  (Hist.  de  Joseph, 
Richel.  245S,  1»  183  v».) 

ENDEVANT,  CH devant,  adv., auparavant: 

Et  joirent  cescune  des  parties  asses  pai- 
sieuvlemenl  de  ce  que  il  lenoit  eii  devant. 
(Froiss.,  Chron.,  IV,  38,  Luce.) 

—  Prép.,  avant,  antérieurement  à  : 

Et  aussi  naturelement  donnoit  bon  con- 
sel  que  onques  fait  il  avoit  en  devant  sa 
maladie.  (Froiss.,  Chron.,  I,  376,  Luce, 
ms.  Rome,  f»  38.) 

—  Mettre  d  Vendevant,  manifester  pu- 
bliquement : 

Tu  deusses  avoir  honte  de  mettre  a  l'cn- 
devant  tes  gestes  doshonnestes.  {Intern, 
consol.,  II,  VI,  éd.  1498.) 

ENDEVENiR,  endvenir,  v.   n.,  devenir. 


Soit  endevenu  eu  grant  povrelé.  (22  mars 
1394,  Livre  des  Bouillons,  lxxxiii,  p.  263, 
Bordeaux  1867.) 

Nous  sommes  preslz  d'acomnlir  vostre 
edict  quoy  qu'il  endviegne.  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f"  161  v».) 

ENDEViN,  endcvi,  endivi,  s.  m.,  devin  : 

Adonc  convient  que  les  parens  dou  mort 
les  tegneut  en  lor  maison  tant  com  je  vos 
ai  dit,  car  il  ne  firoient  james  ardoir 
jusque  a  tant  que  les  endevins  lor  dient 
qu'il  soit  bien  ardoir.  (Voy.  de  Marc  Pol, 
c.  Lviil,  Roux.) 

Cesli  cndevi.  (Ib.) 

Con  aslroniqe  et  con  endivis  qe  sevent 
moût  de  encanlemant.  (Ib.,  CLXXIV.) 

ENDEvix.\iLLE,  -  aile,  s.  f.,  divination, 
prédiction  : 

•Jl  fait  sez  endevinaile  par  arz  diabolique. 
{Voy.  de  Marc  Pot,  c.  lviii.  Roux.) 

ENDEViNER,  -  oviuer,  V.  3.,  deviuer, 
prédire  : 

Mes  le  cner  me  endevinc  que  bataille  e  reraour 
.\urons  boy  d'antre  part. 

(Prise  de  Pampel.,  p.  119,  MussaOa.) 

Qui  endovine  les  aventures  des  hommes 
par  sort.  (JuN.,  JVoïnencL,  p.  370,  éd.  1S77.) 

ENDEViNEDR, cndoDînear,  s.  m.,  devin: 
Metoposcopus.   i'n   endovineur  hors  la 

face.  Ital.  Un  indovino  per  la  faccia.  {No- 

mencl.  octil,  éd.  1619.) 
Un  chiromancien  ou  endovinenr  hors  la 

main.  {Ib) 

ENDEVLE,  voir  Endeble. 
ENDiABLi,  endyabli,  adj.,  endiablé  : 


END 


END 


E.M) 


131 


Com  cealx  qui  sont  a  ce  faire  eslablys 
SoDt  si  pervers,  rorranpus  et  enâijablis. 
(Ms.  Genève  179'^",  Hitter, /"dm.  des  xiv»  et  iv'  s., 
p.   35.) 

ENDi.VDESMÉ,  adj.,  omé  d'un  diadème: 

Coulpes    de  jaspe  a  couronnes   d'or  en- 

■dladesmees  de   perles   et  rubits.   (Doc.  du 

temps  di  Ch.  V,  cité  dans  le  Dict.  gên.  de  la 

cuis,  franc.,  p.  531.) 

ENDiciox,  s.  f.,  indiction  : 

En  l'an  de  l'incarnation  de  nostre  sei' 
fineur  mil  .ii.  c.  XLVii,  endicion  disnie- 
{Rentes  de  te  Prév.  de  Clerm.,  Ricliel.  4663, 
f»  94  V».) 

ENDIEBLE,   VOif  ENDEBLE. 

ENDiRE,  endierre,  indire,  v.  a.,  parler 
de  : 

Ne  sai  qu'est  avenu,  ne  comment  il  en  va. 
Mais  onkes  tel  meskies  personne  n'endira. 

(B.  de  Sei.,  iv,  239,  Bocca.) 

—  Imposer,  taxer,  édicter  : 

Et  de  endierre,  tauxer  et  assoir  entre 
■eulx  et  sur  eulx.  {Ch.  de  1390,  Pr.  de  l'H. 
de  Nim.,  III,  103.) 

Il  escheera  es  peines  indictes.  (Charl.- 
QuiNT,  Ordonn.  de  la  Chambre  du  conseil 
d'Artois,  31  juin.  1531  dans  les  Coustumes 
générales  du  comté  d'Artois,  Arras  1679.) 

Lesdits  archevesques  et  evesques  procé- 
deront soigneusement  et  sévèrement,  sans 
dissimulation  ne  exception  de  personne, 
contre  les  personnes  ecclésiastiques  qui 
auront  commis  le  crime  de  simonie,  par 
les  peines  indictes  et  portées  par  les  saincts 
décrets  et  constitutions  canoniques.  (Or- 
donn. de  Henry  III,  Blois,  mai  1579,  xxi.) 

Sur  les  peines  qui  avoient  esté  indieles 
et  apposées.  (Le  Baud,  Chron.  de    Vitré, 

c.  LXXII.) 

—  Déclarer  : 

Le  dictateur...  doffia  les  Crites  et  leur 
indist  guerre.  (Prem.  vol.  des  grans  décades 
de  TH.  Liv.,  f»  117^  éd.  1530.) 

Le  peuple  commanda  que  l'en  indist 
guerre  aux  Samuciens.  (Ib.,  f"  139'.) 

—  Convoquer  : 

On  avait  déjà  indict  l'assemblée  de  con- 
seil pour  desliberer  des  articles  et  capitu- 
lations soubz  lesquelles  on  accorderoit 
avecques  Nicias.  (Amyot,  Vies,  Nicias.) 

Qu'estant  le  concilie  gênerai  sur  pied,  il 
voulsist  présumer  d'en  indire  nag  natio- 
nal. {1331,  Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  III, 
526,  Doc.  inéd.) 

Lequel  (concile)  ne  peult  après  qu'il 
sera  indict  estre  assemblé  en  moindre 
espace  de  temps  que  d'un  an  ou  plus. 
(Mart.  du  Bellay,  Mém.,  1.  IV,  f»  106  r»' 
éd.  1369.) 

Ne  pouvant  obtenir  du  primat  ecclésias- 
tique a  qui,  en  vostre  absence  appartient 
convoquer  les  estais  du  pays,  de  les  indire 
et_  signifier  suivant  la  coustume.  (1573, 
Negoc.  de  la  France  dans  le  Lev.,  t.  III, 
p.  614,  Doc.  inéd.) 

EXDiRER,  V.  a.,  perdre  : 

Altersi  de  aver  endirez  et  de  altre  tro- 
Teure.  (Lois  de  GuilL,  7,  Cbevallet.) 

Cf.  Adirer. 

EXDisciPLiNEu,  V.  3.,  instruire  : 


C'est  celluy  la  mesme  que  Lycurgus  a 
nourry  et  endiscipliné.  (Selve,  Vie  d'Alci- 
biade,  éd.  1547.) 

ENDiSELER,  -  izeUr,  -  eller,  v.  a  , 
mettre  par  dizeaux  : 

Pour  sover  ung  arpent  de  blé,  lier  et 
endiseler.  fl447,  Compt.  du  Temple,  Arch. 
M.\l  134,  f»  190  V».) 

Apres  que  li-sdits  ablais  sont  liez  et  en- 
dizellez.  (Coût,  de  Ponthieti,  cv,  Nouv. 
Coût,  gén.,  I,  94'.) 

Endizeler  les  gerbes.  To  stonke,  or  shock 
up  sheaves  of  corn  ;  to  set,  or  niake  them 
up  in  (ten   sUeaved)    balf  tbraves.   (CoT- 

GRAVE.) 

Endiseler  se  dit  encore  dans  la  H.-Norm., 
pays  de  Bray  et  vallée  d'Yères. 

ENDiTEMENT,  eniictemeut,  s.  ra.,  sug- 
gestion, instigation  : 

Ne  sai  par  quel  eudilernent 
Ne  qui  les  mut  preuiiereraent. 
(Wace,  Rou,    lUchel.  373,  f"  -2-20"  ;  éd.    AaJre- 
sen,  3'  p.,  V.  821,  var.) 

Par  l'amonnestement  et  enditement 
Cbarles  le  conte  de  Valois.  (Grand.  Chron. 
de  France,  L'istoire  du  roy  Phelippe-le-Bel, 
Lxxiv,  P.  Paris.) 

Par  telle  manière  qu'elle  fnst  chassée  et 
envoyée  par  Vendictement  des  parens  du 
roy  (Lio.  du  Clieo.  de  La  Tour,  c.  lxiii, 
Bibl.  elz.) 

Les  gens  du  duc  de  Bourgongue  alerent 
par  Vendilement  d'aucunes  femmes  de  la 
ville  au  lieu  ou  estoit  enterré  le  duc  Jehan 
de  Bourgongue.  (.Monsthelet,  Chron.,  I, 
228,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ENDiTER,  -  lier,  anditer,  enditter,  v.  a., 
indiquer,  faire  connaître,  exposer  : 

Vint  nue  voiz  qui  lor  ad  enditet  : 
En  la  maison  Eufemieu  quereiz. 
(Alexis,  st.  63',  xi*  s.,  G.  Paris.)  Ms..  andilet. 

La  roine  a  tant  demandée 
Qu'asses  li  fit  près  endilee. 

(Wace,  Briil,  2i)-23,  Lor.  de  Lincy.) 

As  guardes  ving  de  la  cité. 
Cil  le  m'eurent  tost  eniité. 
(Cant.  des  Cant..  ms.  du  Mias  173,  f  39  t°.) 

Li  moines  qui  dota  l'orage 
Prist  l'esloi  ou  esloit  l'ymage  ; 
Si  la  ïoleit  delors  geler 
Quant  del  ciel  li  vint  endiler 
Uns  angeles  qu'il  ne  le  getast. 
{Miraele  de  Siirdenai,  169,  G.  Raynaud,  Roma- 
nia,  XI,  p.  534.) 

11  fu  qui  bien  li  endita 
Que  une  de  ses  glises  tenoit 
Uns  preslres  qui  se  contenoit 
Assez  desordenement. 

(ilir.de  S.  Eloi,  p.  99,  Peigné.) 

Eiidites  li  fu  uns  vassaus 
Grans  et  hardis  et  fors  et  bians. 

(Eust.  le  iloine,  3iS,  Michel.) 

Quaut  il  les  voit,  s'est  moût  espoentes, 
Que  par  pecié  ne  lor  soil  endité. 

(Alexis,  831,  Kichel.  12171.) 

Si  li  fu  enditié  Estienne  Boiliaue,  lequel 
maintint  et  garda  si  la  prevoslè,  que... 
(JoiNV.,  St  Louis,  p.  228,  Michel.) 

Nuls  bons  plus  douce  chose  ne  nous  put  endtier 
Que  nous  avec  les  nostresdoiens  resusciter. 
(J.  DE  Meuxo,  Test.,  ms.  Corsini,  f  158".) 


Et  toute  la  response  li  ont  bien  endité. 
(Chron.  des  ducs   de   Bourg.,  9007,  Chron.  belg.) 

—  Dicter,  suggérer  : 

Morice  Regan  iert  celui, 
Bûche  a  bûche  parla  a  lui, 
Ki  cest  jesl  endita, 
L'estorie  de  lui  me  mostra. 

(Conq.  of  Irel.,  i,   Michel.) 
Puisse  je  commencier  a  dire 
Ce  que  mes  cuers  m'a  endité. 
(RuTEB.,  les  Ordres  de  Paris,  I,   138,  Jnbinal.) 

—  Écrire,  rédiger  : 

Tens  lettres  li  devise  li  rois  que  il  voloit. 
Et  li  clers  fu  soulius  qui  mult  bien  Venditoit. 
(Boum.  d'Alix.,  f°  7T,  Michelant.) 

Tost  vus  aurai  conté 
Que  il  ouÊ  en  cel  brief  escril  et  endité. 
(Gafinier,  Vie  de  S.  Ttiom.,  Kichel.  13313, 
f»  50  V».) 

Noa  done  al  livere  k'il  endité 
La  philosophie  petite. 
(Petite    philosophie,    ms.  Cambridge,   S.  Jobn's  I. 
11,  f  152».) 

—  Avec  un  ré.t;.  de  pers.,  informer,  ins- 
truire, renseigner  : 

Quant  ly  roys  Orians  ot  de  chou   sentement, 
La  royne  enhay  adout  moult  ;,'randement. 
Et  par  ces  fais  ichy  et  par  l'euorlement 
Dont  il  fu  endites  tous  les  jours  grandement. 

(Ckeo.  au  cijnne,  1016,  UeilT.) 

Son  baron  a  moult  enditié 

Que  son  hostel  ne  refust  mie 

A  madame  Sainte  .Marie. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  103''.) 

Et  si  fu  moult  bien  endites 
Comment  il  iert  dcsiretes. 

(MousK.,  Citron.,  20111,  Ueifl.) 

Cil,  si  comme  on  m'a  endité, 
Garda  le  port  de  la  cité 
Qu'aucun  n'i  feist  traison. 

(GoiïRT,  Boij.lii/n.,  13139,  W.  et  D.) 

Il  prist  un  biraut  et  Veildila  et  enfourma, 
et  l'envoia  dedens  llainbou  parler  a  la 
cmtesse  de  .Moutl'ort.  (Kroiss.,  Citron.,  Il, 
373,  Luce,  ms.  Rome.)  Impr.,  endica. 

Et,  avoecq  les  lettres,  il  emfourmerent 
et  (;tt(i(((ereiU  Camlùs  le  hiraul  d'aucune 
cose  dont  il  devoit  parler  au  prinche.  (Id., 
ib..  Vil,  358,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Aimerigot,  avant  son  département,  Ven- 
ditta  trop  bien  et  informa  en  disant  ainsy... 
(Id.,  ib.,  Richel.  2646,  f»  6S\) 

Il  peut  estre  enté  en  soy  mesme,  ou  en 
poirier,  ou  pomiuieij,  ou  en  coingnier  et 
pour  bien  estre  endité  aux  bonnes  greffes, 
il  faut  1  adresser  a  celles  qui  sont  yssans 
du  milieu  du  néflier.  (Liebaolt,  Mais. 
rust.,  p.  457,  éd.  1397.) 

—  Neutr.,  donner  une  indication: 

Que  si  loing  de  gens  habitoit 
Que  nul  rien  ne  li  enditoit 
De  Pasques. 
(Dial.  de  S.  Grei/.,  ms.  Evreui,  f*  27^.) 

—  Act.,  pousser,  exciter  : 

En  l'ille  de  Corcoil,  dont  on  a  moult  parlé, 

La  ou  Jasoa  ala,  la  u  fa  endité 

Por  l'ocoison  d'or  flu,  ce  dient  U  letré. 

(l'ieraliras,  2031,  A.  P.) 

Deables  templa 

Evaiu,  le  femme  AJaiu,  et  tant  li  endita 
Qu'elle  fist  avaler  le  fruit  qu'.\dans  mengi. 

(Bas»,  de  Buillon,  3230,  Scheler.) 


*32 


END 


END 


END 


Si  Toeil  donler 

Et  endiller 
Mon  petit  coer  si  Ires  fort, 

Par  tel  effoi  t 

Que  pour  raporl 

Qu'on  Ji  raporl 

.Ne  pnist  goûter 

Ne  savourer, 

(Froiss.,  Poés.,  II,  2-3,121,  Schsler.) 

Pour  enhorter  rt  endiller  le  roy  que  il 
Tolsift  prendre  la  vermeille  crois.  (Id., 
Chron.,  VI,  00,  I-nce  ) 

ENDiuEE,  aclj.  t..  qui  est  toute  en  Dieu, 
qui  ne  fait  pour  ainsi  dire  qu'un  avec 
Dieu  : 

Et  dist  li  sapes  qu'ele  n'avoit  mie  son 
cuer,  ains  l'avoit  Jbesucrif,  et  qu'ele  esloit 
si  de  Diu  endiuee  qu'ele  ne  parloit  ne 
faisoit  œvres  tors  espirilueiis.  [La  Vie  la 
Magdelaine,  }Viche\.  15212,  f»  163  v°.) 

ENDIVI,  YOir  Endevin. 

ENDOARER,  VOir  ENDOUAIRER. 
ENDOCTRINEOR,  VOir  EKnOTRIKEOB. 
ENDOCTRINER,  VOir  ENDOTRINER. 

ENDOER,  \oir  Endover. 

ENDOIRLE,  voir  EKDEBLE. 

ENDOIRIER,  voir  Endouairer. 
ENDOITÉ,  adj.,  divisé  en  doigts  : 

Il  y  a  une  espèce  de  cygne  qui  a  le  pied 
droit  endoité  et  façonné  en  serres  ou  griffes 
d'oiseau  de  proye.  (Liebault,  Maison  7~us- 
lique,  I,  17,  p.  78,  éd.  1638.) 

ENDOivLE,  voir  Endeble. 

ENDOLÉ,  adj.,  affligé: 

Tout  pour  le  dame  en  sont  maint  endolé. 

(Hiwtt  de  Dard.,  100S9,  A.  P.) 

Quant  Lenburc  oi  les  moz,  mnt  fu  cndolee. 
(Ilorii,  2513,  Michel.) 

—  En  parlant  de  chose,  endolori  : 

Tote  la  meia  ol  endoice 
Por  l'espee  qu'il  ol  portée. 
(Floire  et  Ulanche/hr,    2»  vers.,  30G';,  dn  Méril.) 

ENDOLoiR,  \erbe. 

—  Neutr.,  faire  mal  : 

Si  grant  clarté  ist  de  son  vis 
Que  vr.ii(:ineot  leur  est  avis 
Se  devant  li  ne  s'enfiiioient 
Que  tout  li  oel  l'en  eitdouroient. 
(G.  DE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f°  18''.) 

—  Réfl.,  s'endolorir: 

Celidee  de  qui  les  playes  envenimées  &'es- 
toient  bouffies  et  endolues  de  façon  qu'elle 
en  avoit  la  fièvre.  (D'Urfé,  Astrée,  1\,  xi.) 

—  Endolu,  part,  et  adj.,  endolori  : 

La  ou  l'espoir  peut  seulement  lécher 
nostre  playe,  elle  n'est  aussi  test  plus  en- 
dolue.  (D'Ûrfe,  Aslrée,  I,  12.) 

ENDOLOSER,  V.  n.,  86  passcr  dans  la 
douleur  : 

Sans  rayson  et  sans  équité 
M'a  tormenté 
Et  fait  endoloser  ma  vie. 
(Conplainle,  ms.  Genève   179'''%  Ritter,  Poés.  des 
xiV  et  %\"  s.,  p.  50.) 


ENDOMENEURE,  S.  f .,  biens  que  le  prieur 
tenait  à  ses  mains,  et  qui  n'étaient  pas  in- 
féodés ou  acensés  : 

Sauves  les  endomeneures  et  les  fies  si 
aucuns  en  tenons.  (ii'/O, Ch. de  H.  de  Bourg ., 
Arcl).  J  247,  pièce  37  (29).) 

Les  endomeneures  et  les  fies.  (1286,  Ch. 
des  cowpt.  de  Dole,  —,  Arch.  Donbs.l 

ENDOMENTRE,  VOir  ENDEMBNTBES. 

lîNDOMESCHiER,  V.  n.,  s'apprivoisBr,  se 
plier  à  l'obéissance: 

Par  droiture  est  édifiée  la  terre,  e  rois 
sunt  establiz,  et  li  subjest  obeisent  e  endo- 
meschent.  (Secr.  d'Arislot.,  liicbcl.  571, 
f  137».) 

Cf.  Adomeschier. 

EXDOJiMACEi'x,  adj.,  dommageable,  fâ- 
cheux : 

Ez  lieux  moins  endommageux.  {Lell.  de 
1423,  ap.  Lob.,  II,  993.) 

ENDOJUiAiGEUR,  S.  m.,  celui  qui  cause 
un  dommage: 

De  noz  os  puisse  naislre  quelque  vengeur 
Qui  tant  leur  soit  pervers  endommaigeur 
Qu'iceuh  Troyens  par  feu,  par  fer  efface. 
(0.  DE  S.  Gelais,  Enéide.  Richel.  861,  f»  42''.) 

ENDORER,  endorrer,  v.  a.,  dorer  : 
Les  sept  pi  anettes  dont  les  aucuns  anciens 

cyidoroyentlcms  noms.  {Le  Blason  de  toutes 

armes  elesciitz.) 

—  Endoré,  part,  passé  et  adj.,  doré  : 

Trois  fois  se  pasme  sor  la  selle  endoree. 

(Roncisv.,  p.  91,  BourdiUon.) 

Un  gran  palais  qui  est  tout  de  cbannes, 
mes  est  endores  tout  dedens.  (Voy.  de  Marc 
Pol,  c.  Lxxv,  Houx.) 

Une  boiste  d'argent  endorré  pur  porter 
eynz  un  anel  entour  le  col  de  un  homme. 
(1313,  Invenl.  de  P.  Gaveslon,  ap.  Laborde, 
Emaux,  p.  168.) 

Laton  endorres.  (1395,  De  imag.  et  appar., 
Rym.,  VII,  796.) 

Melall  endorrez.  {Ib.,  p.  798.) 

Pur  ceo  que  les  orpheours  d'Engleterre 
de  lour  covyne  et  ordinance  ne  voillent 
mye  vendreles  choses  de  lour  mestier  en- 
dorré sinoun  a  double  pris  de  le  pois  d'ar- 
gent d'icelle,  le  quele  semble  au  roy  trop 
outrageons  et  trop  excessive  price..."(SIat. 
de  Henri  V,  an  li,  impr.  gotb.,Bibl.Louvre.) 

ENDOREUR,  S.  m.,  dopeur  : 
Doradeur,  endoreur.  11.  indoralore.Esp., 
dorador.  (Jl'n.,  Aomencl.,  p.  349,éd.  1577.) 

E.VDOREURE,  -  omire,  s.  f.,  dorure  : 
Pur  Vendorrure  desJitz  roes   et  autres 
parcelles,  Lin  s.,  iv  d.  (1428,  De   strenis, 
liber,  et  expens.,  Rym.,  2«  éd.,  X,  388.) 

ENDORM.iBLE,  adj.,  qul  peut  endormir, 
ou  être  endormi  : 

Et  li  serpens  d'estran;;e  terre 
Qui  portoit  V cndormahlc  oublie. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f»  130=.) 

Sopibilis,  endormables.  (Catholicon,  Hi- 
chel.  1.  17381.) 

Sopilus,  endormable.  {Gloss.  lal.-fr.,  Iti- 
chel.  1.  7679,  f  247  v.) 


Sopibilis,  et  hoc  le,  endormable.  {Voc. 
lal.-fr.,  1487.) 

1.  ENDORMEMENT,  S.  m.,  somiiieil,  as- 
soupissement, torpeur  : 

Si  commença  a  occuper  les  membres  de 
chascun  aussi  comme  une  stupeur,  .1.  en- 
dormement  non  accoustumé.  (Bersuire,  T. 
Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  I»  140=.) 

Ainsi  comme  une  vapeur,  stupeur  ou 
endormement  non  accoustumé.  {Prem.  vol. 
des  grans  dec.de  TU.  Liv.,  f»  139',éd.l530.) 

Soy  relevant  de  son  CHdo)'?nementvicieux. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg..  II, 
41,  Buchon.) 

Ce  mot  a  été  repris  par  un  écrivain  du 
XIX'  siècle  : 

C'étaient  de  longs  repas  où  ces  bourgeois 
riches  s'attardaieul  avec  des  lenteurs,  des 
lassitudes,  des  endormements  de  paysans. 
(Alph.  Daudet,  Fromont  jeune  et  liisler 
aine,  I,  5.) 

2.  ENDORMEMENT,  adv.,  en  dormant  : 
Soporabiliter,  endormement.  {Calholicon, 

Richel.  1.  17881.) 

Soporabiliter,  vel  sopobiliter,  endorme- 
ment. {Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7679, 
i"  247  V».) 

ENnoRMERESSE,  S.  f.,  cello  qui  endort: 
0  Vendormeresse  des  t'ois  !  (G.  Chastel- 

LA1N,  Deprecation  potir  Pierre  de  Brezé. 

VII,  49,  Kervyn.) 

ENDORMIE,  -ye,  s.  f., engourdissement: 
...  Et  n'attendre  pas  a  ce  faire,  jusques 
a  ce  que  nous  sentions  des  cruditez  uy 
(les  flux  de  ventre,  ny  des  inflammations, 
ou  refroidissemens  et  endormies  de  mem- 
bres. (Amyot,  ÛEîiî).  mor.,  t.  V,  p.  76,  éd. 
1819.) 

Catalepsis,  1'  endormie.  (JUN.,  Nomencl., 
p.  297,  éd    lb77.) 

—  Potion  soporative  : 

S'ilz  ne  sont  ou  bonnes  ou  belles. 
Au  fort,  mon  cueur  endurera, 
Eq  attendant  d'avoir  de  celles 
Que  Bon  Eur  lui  apportera, 
Et  de  Vendormije  beuvra 
De  nonclialoir. 
(€h.  d'Orléans,  Poés.,  1,  122.  d'HéricauU.) 
Avez  vous  beu  de  Yendormye 
Qui  dormez  si  grant  mâtine;  ? 
(Acl.  desAposL,  vol.  I,  f  39'',  éd.  1537-) 

—  Endormie  était  le  nom  d'une  sonne- 
rie qu'on  sonnait  k  Noyon  pendant  la 
nuit,  aux  fêtes  annuelles  : 

Les  sonneurs,  aux  grands  annuels,  doi- 
vent commencer  rendonn;ye  uug  quart  de- 
vant trois  heures  du  matiu.  (1572,  Noyon, 
aj..  Lapons,  GlOSS.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENDORMiER,  V.  a.,  endormir  : 

Ouaut  il  est  si  asourdis,  si  n'a  garde 
cou  rendormie.  (RiCH. deFournival,  Best. 
d'amour,  li  Serpens  aspis,  llippeau.) 

ENDORMISSEMENT,  S.  m.,  soiumeil, 
assoupissement,  torpeur  : 

Paresse  est  endormissement  de  pensée 
ncligeute  de  couuneucer  a  bien  faire.  (R. 
GoBiN,  le  Livre  des  loups  ravissans,  ch.  vu, 
éd.  1525.) 

Un  endormissement  letargigue.  (Du  Vil- 
i.ARS,  Mém.,  IX,  an  1558,  Michaud.) 


END 


END 


END 


Dieu  ne  nous  a  t  il  pas  assez  frappez  les 
uns  et  les  autres,pour  nous  l'aire  revenir  de 
uostre  endormissement  "!  (Cayet,  Chron. 
nov.,  p.  114,  Michaud.) 

Torpor,  endormissement  des  membres. 
(Jdn.,  Nomencl.,  p.  296,  éd.  1577.) 

Les  signes  du  venin  froid  sont  stupeur 
ou  endormissement,  froidure  et  iiiflanima- 
tion  molle  a  la  partie  blessée.  (Paré,ÛEm«., 
IX,  XXIV,  Malgaigne.) 

L'ont  délaissé  au  lict  avec  un  endormis- 
sement qu'ils  ont  prins  pour  iudice  du  re- 
tour de  sa  sauté.  {Advert.  des  cathol.  fr. 
aux  cath.  angl.,  1586,  p.  23.) 

Dissoudre  cet  endormissement.  (Damp- 
MAitT.,  Merv.  du  monde,  i"  127  v»,  éd.  1587.) 

De  membres  et  d'esprit  un  nidormisscment 
En  délices  la  tient. 

(Vauq.,  Sat.,  T,  a  Berlant.) 

Assoupis  en  un  profond  endormissement 
d'esprit.  {Sat.  Mén.,  Har.  de  d'Aubray.) 

Cet  endormissement  amoureux  de  vostre 
esprit  entre  les  bras  du  Sauveur.  (Fr.  de 
Sales,  CEtiv.,  ii,  114,  Vives.) 

Endormissement,  torpor.  (Nicot.) 

ENDORJiissoN,  S.  m.,  engourdissement: 

Endormisson  de  membres,  numnesse, 
unsensiblenesse,  benumming,  astonisb- 
meut  or  stupidity  of  the  members.  (Cotgr.) 

Endormisson  et  estounement  de  mem- 
bres. (NicOT,  Thresor.) 

ENUoRjiiTiF,  adj.,  qui  endort  : 
Médecines  endormiUves.  (B.    de    Gord., 
Praiiq.,  1,  17,  éd.  1495.) 

ENDORMOiRii,  adj.,  qui  endort,  assou- 
pissant : 

Le  sommeil  doux   et    lent  sous  sa    plame  endor- 
[moire 
Tenoit  les  bords  coasns,  paupière  sur  paupière. 
Des  beanï  yeoï  de  Cypris. 

(H.  Belleau,  Œuv.  poél.,  L'Onyce.) 

ENDORSEIR,   VOir  ENDOSSER. 

ENDORTE,  and.,  S.  f.,  lien  de  fagot  : 

Deux  cens  et  demy  de  endortes  pour 
faire  le  forneau ,  pour  faire  fondre  les 
pièces  de  artillerye.  (1562,  Dép.  de  deux 
jur.,  Arch.  Gir.)  " 

Pour  aller  quérir  des  andortes  au  tail- 
his  du  procureur  du  roy,  (Ib.) 

ENDOSE,  s.  t.,  compensation  : 

11  y  enst  en  au  moins  a  prendre 
Quelque  endose  pour  les  dépens. 
(Citation  de  Parfait,  Hist.  du  Tli.  fr.,  t.  I,  p.  iOb.) 

ENDOSER,   voir  ENDOSSER. 

ENDOSSE,  endoce,  andosse,  s.  f.,  vête- 
ment qu'on  met  sur  le  dos  : 

Il  n'a  tirandcs  ny  endoce. 
Haubert,  temple,  ne  pain,  no  pouce. 
Le  marmonyu  est  lent  a  sec. 
(Myst.  de  la  Pass.,  I"  146'',  Paris,  Alain  Lotrain, 
s.  d.) 
Sans  chausser  ponrpoint  ne  endosse. 
(Les  secreli  et  loix  de  Mariage,  Poés.  Ir.  des  xv" 
et  xïi'  s.,  t.  III.) 

Il  a  eu  le  sabre  sur  son  andosse.  (G.  Gou- 
CHET,  Serees,iu,  130,  Roybet.) 

ENDOSSER,  -  oser,  endorseir,  verbe. 
—  Act.,  appuyer  : 


Le  soncretain  a  endossé 

j  Tôt  en  estant  a  fuis  deriere 

Et  la  dame  tôt  en  tremblant 
Se  fu  levée  pour  prssier, 
A  Puis  Tint  droit  ou  l'avercier 
Fn  apuiez... 
(Dou  SoHcrclain,  332,  Méon,  Jioiw.  Rec,  I,  328.) 
Indorso,  endorseir.  {Gloss.  de  Salins.) 

—  Réfl.,  se  charger  le  dos  : 

E  tut  dis  s'encombre  e  endosse 
Tant  qu'il  vient  sor  l'or  de  la  fosse. 
(Dit  du  Besant.  Richel.  19525,  (°  103  r».) 

—  S'eng.iger: 

Gilles  s'endosa  el  faire  qu'il  tenroit  qanke 
cil  preudonie  en  diroient.  (1246,  Exposé 
de  griefs,  Tailliar,  p.  137.) 

—  Neutr.,  des  qu'il  endosse,  dès  le  com- 
n.encement  du  dos  : 

Le  col  a  lonc  des  qu'il  endosse 
Tresqu'a  la  teste  qu'il  a  grose. 

(Parlon.,  5U39,  Crapelel.) 

—  Endossé,  part,  passé,  h  dos  : 
Quand   ils  veirent  la  grande   puissance, 

ils  prinrent  place  la  place  la  plus  avanta- 
geuse qu'ils  peurent  pour  eulx,  laquelle 
estoit  de  grans  buissons  et  haies,  que  ils 
avoient   endosses.   (S.    Remy,    Mem.,    ch. 

CLXXL), 

ENDOSSEURE, -oifssetire,  s.  f.,  ce  qu'on 
met  sur  le  dos  : 

Et  vi  qu'a  cesle  resteure 
N'aaroie  pain  n' endosseure. 
(KuTEB.,  Dit  d'Ypocriiie,  II,  74,  Jnbinal.) 

—  Dos  d'un  toit,  couverture  de  telle 
chose  que  ce  soit  : 

Le  dessus  couvert  d'ardoize  fine,  avec 
Vendoussetire  de  plomb  a  figures  de  petitz 
manequins.  (Rab.,  Gargantua,  c.  53, 
f°  142  r",  éd.  1542.) 

ENDOTRiNEOR,  endoct.,  S.  m.,  doc- 
teur : 

Tait  li  saint  endoctrineor 

Soint  doctor  saint. 

(Macé  DE   LA  Cbarité,  Bii/e,  Iticbel.401, 
f»_82\) 

—  Fém.,  endotrineresse  : 

Grèce,  qui  est  endoctrineresse  de  science. 
(J.  Goulain,  Ration.,  Kicbel.  437,  f°  306  r°.) 

ENDOTRiNER,  -  doclriner,  -  doutriner, 
-  douctriner,  v.   a.,  instruire,  enseigner  : 

Ses  ai  norries  et  bien  endouclrinees. 

(Auberi.  Uichel.  2.i3(i8,  f  55''.) 
Et  ses  subjeus  endolriner. 
(i.  DE  Joi'RNi,    Disme  de  penil.,  Brit.   Mas.   add. 
10015,  f  73  r».) 

Et  feirent  loix  et  louables  slalulz 
Endoclrinans  loules  sens  a  verluz, 

(J.  BOUCHET,  Opusc,  p.'  iG.) 

Sainct  Paul  au  rebours  endoctrine 
I  Que  qui  est  frauc  s'y  doibt  tenir, 

Sans  point  vouloir  serf  devenir. 
(Cf..   Mau.,    Coll.   d'Erasme,  la   vierge  mesprisant 
maiiage,  D  III  v°.) 


—  Endotriné,  part,   passé, 
vant  : 


instruit,  sa- 


Larges  fn  et  cortois  et  bien  endolrineis. 
(Garinde  Montjl.,  Val.  Cbr.  151",  f"  l^) 
Li  une  prisl  ses  gans  et  l'autre  prist  s'espee; 
ne  ce  estoit  bien  chascune  endoulrinee. 

(.Ubenj  le  Bourg.,  p.  74,  Tarbé.) 


Quant  m'nparlas,  lu  fesis  que  senes. 
Tu  en  ouvras  ron  bien  endolrines. 

(Huon  de  Bord.,  3o6G,  A.  P.) 

Pour  ce  qu'on  ne  croit  pas  aux  hommes 
excellens  et  eiîrfocfrines  en  médecine,  mais 
plus  tost  on  croit  a  ceulx  qui  en  abusr^nt. 
(P.  Ferget,  Mirouer  de  la  vie  hum.,  f»  113 
r°,  éd.  1482.) 

ENDOL'AiRER,  endoarer,  endoitai/rer,  in- 
douairer,  endoirier,  v.  a.,  pourvoir  d'un 
douaire  : 

Et  ledit  Monsieur  Ollivicr...  a  vollii  que 
ladite  Amice  soit  endoaree  en  ses  terres  en 
tant  comme  elle  devra  estre  a  la  coustume. 
(1343,  Art.  de  mar.,  Morice,  Pr.  de  l'H.  de 
Bret.,  I,  1439.) 

Ledit  Duc  de  Bretaigne  demamle  que  le 
jour  des  espousaiUcs  ladite  Marie  soit  in- 
douairee  pleinement  desdits  2000  marcs  de 
renie.  (1395.  AU.  ent.  les  D.  de  Lanc.  el  de 
Bret.,  Lobin.,  II,  793.) 

Que  je  feray  ? 
Arbitres  vous  que  indouairê 
.le  soije  :  pulron  des  pucelles 
J'ay  coustame  d'estre  entre  elles 
Douaire  bien  el  richement. 

(Therence  en  franc.,  f  341',  Verard.) 

Et  si  telle  estoit  endouairee  et  l'en  luy 
eust  baillé  terres  ou  maisons  ou  boys  qui 
portent  fruictz,  estangz,  moulins  ou  aultres 
choses,  et  celle  lessast  les  choses  despecer 
et  deschoir  ou  aulcunes  d'icelles,  par  quoy 
l'eritaige  fut  mal  mis  et  empiré  et  moins 
vallant,  elle  debvroit  eslre  dessaisie  et  des- 
vestue  du  douaire.  (Coût,  de  Bret.,  ("  Ib  v°.) 

—  Fig.,  doter  : 

Eulre  les  dons,  grâces  et  prérogatives 
desquelles  le  souvrain  plasmateur  Dieu 
tout  puissant  lia  endoiiayré  et  aorné  l'hu- 
maine nature  a  son  couimencement,  celle 
me  semble  singulière  et  excellente,  par  lii- 
quelle  elle  peut  en  estât  mortel  acquérir 
espèce  de  immortalité.  (Rab.,  II,  8,  f"  30  r», 
éd.  1542.) 

—  Endouairé,  part,  passé,  doté  : 

Afin  que  l'on  te  vist  endouairee  de  ci? 
visage  ridé  et  flestri,  ensemble  des  autres 
apennaiges  de  la  vieillesse  (Cyre  Fou- 
cault, Trad.  d'Aristenel,  p.  73,  Liseux.) 

—  Riche  : 

Il  sont  moult  plus  endoirié  et  de  liant 
lingnage.  (Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  l"".) 

ENDOUBLER,  V.  n.,  redoubler  : 
Tant   fut  joyeuse  toute    la   compagnie, 
quant  le  chevalier  fut  cougneu  estre  de  si 
liaulte  venue  que  la  teste  endoubla  en  joye. 
(Perceforest,  vol.  'V,  ch.  42,  éd.  152S.) 

ENDOticiR,  -  chir,  enducyr,  endoukir, 
endulcir,  verbe. 

—  Act.,  adoucir,  rendre  plus  doux,  au 
sens  matériel  et  au  sens  moral  ; 

Ce  est  la  douce  parole  qui  multeplie 
amis  et  endoucil  les  enemis.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  356,  Ghabaille.) 

Lors  commence  auques  a  entloucir  les 
cuers  des  oians.  (Id.,  iô.,  !>.  501.) 

Le  quers  se  délite  en  oygnemens  et  de 
diverses  odours,  l'aime  est  ent/H/c'i  par  bon 
consails  d'amis.  (Bible,  Prov.,  ch.  xxvil, 
vers.  9,  Uichel.  1.) 

Dulcioratus,  enUûulcis.  {Gloss.de  Salins.) 

Dulcorutus,  eii(/0H/C(.  (Voc.  lat.-fr. .liST.) 


134 


END 


—  Kéfl.,  s'adoucir,  devenir  plus  doux  : 
Et  quant  le    inaresclal  oy    monseignor 

Guillaume  parler  ainxi  cortoisement  et  par 
raison,  si  s'enducyl  et  enclina  que  la  chose 
alast  droit  et  par  acort.  {Liv.  de  la  Conq. 
de  la  Morée,  p.  403,  Buchon.) 
Si  s'endouchisl  le  marescUal.  (76.,  p.  43S.) 

—  Neutr.,  être  doux,  avoir  de  la  dou- 
ceur : 

Corne  miel  endoulcist  en  toute  bouce. 
(FossETiER,  Chron.Marg.,  ms.  Brux.  10511, 
V,  VI,  7.) 

ENDOUCTRINER,  VOir  ENDOTRINER. 

ENDOUEMENT,  endoipiiient,  endowement, 
s.  m.,  action  d'assigner  un  douaire,  de 
faire  une  dotation  : 

Item  ordines  est  et  establis  que  Testât 
de  l'appropriacion  des  esglises  et  de  la  en- 
doioement  des  vicaires  en  icelles  fait 
l'an  XV  le  roy  Richarde  second,  soit  ferme- 
ment tenus  et  gardes  et  mys  en  due  exe- 
cuciou.  (Slal.  de  Henri  IV  d'Englet.,  an  iv, 
impr.  goth-,  Bibl.  Louvre.) 

Prouvaut  son  assent  et  consent  de  cel 
endotomenl.  (Littl.,  Insiii.,  40,  Houard.) 

ENDOUER,  endower,  v.  a.,  pourvoir  d'un 
douaire  : 

Il  endowe  la  terne  de  sa  entier  terre  ou 
de  la  moitié,  ou  d'auter  meindre  parcel. 
(LiTTL.,  Inslit.,  39,  Houard.) 

—  Endouc,  part,  passé,  qui  a  un  douaire, 
une  dot  : 

Ceste  femme  attent  a  estre  haultement 
remariée,  car    elle  est  richement  endouee. 

Forshe  is  rychelyendo-wed.(PALSGRAVE, 

Ksclairc,  p.  534,  Génin.) 

—  Loti  : 

ne  cestoy  cy  sais  fndauee. 
(p.  DE  Gri.\gore,  Allant  au  Chai,  d'amour.) 

ENDOULENTi,  adj.,  endolori  : 
Partie    endoulentie.    (Joue.,    Gr.    chir.> 
p.  100,  éd.  1598.) 

ENDOUSSEunE,  voir  Endosseure. 

ENDOUTUiXER,  voir  Endotrinf.b. 

ENDOUVER,  V.  a.,  garnir  de  douves  : 

Endouver  .lxiii.  toises  de  fossé  contre 
l.'B  Diurs  neufs.  (13.")9,  Compt.  mun.  de 
Tours,  p.  171,  Delaville.) 

ENDovER.  -  ocr,  V.  3.,  exprime  l'idée 
de  prendre  une  femme  de  force  : 

La  dame  .1.  jor  en  riche  alor 
Tout  esbalant  vient  vers  sa  tor. 
Apres  li  va  li  damoisians 
Tout  sanlelant  com  nns  oisians, 
Bien  cnide  aroir  borse  trovee, 
Krainte  la  dame  et  endovee, 
Mos  s'il  savoît  bien  son  corage 
Plus  la  fuiroit  que  vcnz  n'orage. 
(G.  DF.  CoiNCi,  de  l'Emppr.  qui  garda  sa  chasteé, 
Richel.  23111,  F  257\) 

...  Endoee. 
(ID.,  a.,  ms.  Brnx.,  f°  llS*.) 

Si  me  consant  saint  Martinez, 
Mainte  en  ont  frainte  et  endovee 
Et  s'en  ont  faite  aucune  ovee  ; 
Pipelardiaus  et  papelardeles 
Ont  a  la  fois  papelart  d'eles. 

{[b.,  ib-,  ms.  Soiss  ,  f°  20:i'.) 


END 

ENDOVINER,  VOir  ESDEVINER. 
ENDOVINEUR,  VOir  ENDEVINELR. 

ENDOZ,  voir  Andeus. 
ENDRA.GÉ,  adj.,  excessif: 

...  L'a  engagée. 
Et  de  ses  biens  du  tout  gagée. 
Est  la  vonlenté  enragée 
Qui  a  dueil  et  joye  endragec. 
(Ai,.  Chart.,  Livre  des  quatre  Dames,  p.  635,   éd. 
Ifin.; 

Cf.  Druge  1,  Drugier  2,  et  Endrugir. 
ENDR.\PELER,  V.  a.,  couvrif  d'uu  linge  : 

Ses  piez  ert  bien  endrapelet. 
(G.  nE  CoiNCi,  Mir.  deN.-D.,  ms.  Soiss.,  f°  186*, 
ms.   Brux.,   f"  180';   et  J-  Lemarchant,    Mir. 
de  N.-D.,  ms.  Chartres,  f°  i6''.) 

ENDRAPEu,  v.a.,  couvrir  d'un  drap  : 

lETT. 

Prophétise  qai  l'a  fera. 

CAOO. 

Devine  qui  c'est  qui  t'endrappe. 
(Le  Yiel  Testament,  H,  p.  377,  var.,  A.  T.) 

—  Endrapé,  part,  passé,  fourni  de  linge  : 

Qnant  j'issi  de  l'ostel  mon  père 
Je  en  issi  bien  endrapee  ; 
Je  aportai  moût  boine  pliee 
Et  boin  sercot  et  sonscanie. 
(Du  Vttllet  qui  se  met  d  malaise,  Monlaiglon  et 
Raynaud,  Fabliaux,  II,  169.) 

ENDRECEMENT,  S.  m.,  drolture  : 

Endrecemenl  de  cuer.  (J.  de  Vignay,  le 
Direct.,  Brit.  Mus.  reg.  19,  D  I,  f  165*.) 

ENDRECiER,  -  drescier,  -  dresser,  -  dre-  I 
chier,  V.  a.,  mettre  dans  le  droit  chemin  : 

Et  endrscera  noz  piez  en  voie  de  pes. 
(Cif/(e,  Maz.  684,  f»2o9''.) 

—  Envoyer  : 

Nous  avez  faict  service  d'avoir  endressê 
riiuissier  Anlhouio  de  Bedia  pour  le  re- 
couvrement de  noz  subjectz  detenuz  es 
fialeres  de  France,  et  entendons  que  con- 
tiuuez  a  luy  assister  jusques  a  l'entière  dé- 
livrance et  recouvrement  de  nosdits  sub- 
ji'clz.  (1534,  Papiers  d'Et.  de  Granvelle,  II, 
174,  Doc.  inéd.) 

—  Redresser,  corriger  : 

Si  aucunes  chouses  ge  ay  obmis  ou  errié 
en  bailhaut  mondit  fyé,  qu'il  me  vueilhent 
enseigner  et  endresser.  (1337,  S.  Hil.,  Ar- 
çay,  Arch.  Vienne.) 

—  Diriger,  conseiller  : 

De  toutes  les  choses  dont  vos  serez  en- 
combrez, vos  conseilliez  a  lui  et  li  vous 
eiidrecera.  (S.  Graal,  i,  329,  Hucher.) 

—  Relever,  redresser  : 

Li  dus  le  prist,  si  Vendrecha. 

(flou,  3°  p.,  7601,  var.,  Andresen.) 
L'empercres  Vendraiche,  ou  il  volsist  on  non, 
Et  dist... 

(.Chcv.  au  cygne,  2863,  Reill.) 

—  Présenter  : 

Mon  orisous,  dist  il,  soit  davant  ti  en- 
drescieie  si  cum  encens.  (S.  Bern.,  Serin., 
Itichel.  24768,  f"  84  v».) 

....  endresseice.  (Id.,  ib.,  Richel.  nouv. 
acq.  342,  p.  350.) 


EiND 

—  Fig.,  préparer,  ménager,  disposer 
former,  macjiiner  : 

Cel  home  estoit  en  la  place  et  crioit  se- 
lonc  que  le  cardinal  avoit  ordené,  et 
maintz  homes  i  avoit  qui  por  ce  que  li 
ooient  dire  endreçoient  leur  volenté  a  ser- 
vir la  volenté  Dieu.  {Evast.  et  Blaq., Richel. 
24402,  f»  71  V».) 

Naturel  chose  est  que  de  tant  com 
l'umain  entendement  est  mieuz  endrecié  a 
entendre  Dieu,  de  taut  est  la  volenté  plus 
apareiUiée  a  amer  Dieu.  {Ib.,  ("  72  r'.) 

Que  pooir,  par  loue  usage,  puet  endre- 
cier  et  amener  a  fin  ce  que  l'apostole  veust 
des  hommes  de  Jorgie.  {Ib.,  i"  73  v».) 

Pour  promovoir,  tenir  main  et  endresser 
la  graudeur  de  sesdits  eufans  en  tout  ce 
que  sera  convenablement  conduysable, 
(1534,  Papiers  d'Et.  de  Granvelle,  II,  137. 
Hoc.  inéd.) 

Pourra  t  on  bien  encores  encheminer 
que  ladite  royne  en  aye  une  particulière 
(déclaration),  comme  chose  provenant  du 
propre  mouvement  de  sa  dite  majesté;  et 
en  ce  je  tiendray  aussi  le  soin  pour  l'en- 
dresser,  selon  que  l'on  verra  le  progrès 
des  affaires  principaux.  (1544,  ib.,  III,  60.) 

Par  especial,  il  s'informera  s'il  endres- 
sera  aulcunes  praticques  en  Gènes.  (1549, 
ib.,  III,  342.) 

ENDREIT,  voir  ENDROIT. 
ENDREMENT,  VOir  ONDREMENT. 

ENDRESs.\.NCE,  S.  f.,  actlon  de  mettre 
dans  le  droit  chemin,  de  diriger  : 
Directio, endcessance.  {Gloss.  de  Conches.) 

EXDROET,  voir  ENDROIT. 

1.  ENDROIT,  S.  m.,  cause  : 

Cil,  ki  ne  sot  de  coi  covrir, 
Li  dist  ke,  c'elle  l'uis  ovioit. 
Jamais  nul  jor,  por  nul  endroit. 
Ne  seroit  par  lui  enfermeie 
Ne  jai  n'aa  seroit  ancusee. 

(Dolop.,  1120i,  Bibl.  eli.) 

—  Genre,  valeur,  caractère  : 

Jamais  jor  ne  melrai  ma  cure 

En  fere  raison  ne  mesure 

Se  n'est  por  celui  qui  tôt  voit; 

Car  s'amoars  est  ferme  et  seuro. 

Sages  est  qu'en  li  s'aseare  : 

Toit  li  autre  sunt  d'un  endroit. 

(RuiEB.,  la  Par.  de  Ruteb.,  I,  22,  Jub.) 

De  l'orgoillense  daraoisele 

Qui  estoit  de  si  mal  endroit. 

(Fabl.,  ms.  Berne  351.  T  SS*".) 

2.  ENDROIT,  endroict,  endroet,  androit, 
endreit,  endereit,  undreit,  undreyt,  adv., 
s'emploie  avec  ça,  la,  ci,  ici,  illuec,  pour 
mieux  préciser  le  lieu  : 

Por  recorder  .i.  dit  sui  ci  endroit  vennz. 
(Dit  de  Guill.  d'Angl.,  Brit.  Mus.  addit.  1360G, 
f  UO".) 

Un  moult  vaillant   chevalier   de  l'ost   a 

Normans  vint  illeuc  endroit.   (Cont.    de  G. 

de  Tijr,  Florence,  Laur.  10,  III.) 
Mais  or  nos  tairons  d'eus  ichi  endroit,  si 

vous  dirons...  (Comfesscde Ponfftieii, Nouv. 
I    fr.  du  xill*s.,  p.  222.) 
[       Si  ad  entendu  que  le  roy  Henré  est  de- 

nioraunt  a  Gloueestre,  e  s'en  va  la  undreit. 

(Foulq.  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv*  s., 

p.  47.} 


END 


END 


END 


133 


Fouke  visl  une  grosse  fourche  de  fer.  si 
la  prent  en  s.i  nipyn,  e  dresse  sa  undreyt 
e  la  undreit  ces  coupons.  (Ib.,  p.  93.) 

Il  in'eft  pris  volonté  de  nieitre  iciendroit 
aucuns  de  ses  fais  esperiluelz.  (J.  de  Vi- 
GNAY,  Trad.  de  la  Cliron.  de  Primat,  Brit. 
Mus.  reg.  19,  D.  1,  f»  224\) 

Cy  endroit  dit  le  compte  que...  (Isfoirc 
de  Troye  la  grant,  ms.  Lyon  82.3,  f»  142=.) 

—  Prép.,  auprès  de  : 

£t  tienge  od  soi  bele  maisnie 
Endroit  la  sae  seinorîe. 

(Brut,  ms.  Munich,  3360,  Vollm.) 
Li  renc  clairoient  endroit  lui. 

(Parton.,  2201,  Crapelel.') 

En  .1.  isie  l'empereor, 

Ed  Sardoigne  endroit  Loinbardîp. 

(/*..  Kichel.  UI152,  1°  166=.) 
Endroit  la  ville  de   Fossez.  (1284,  Cart 
de  S.  Maur,  Arch.  LL  U4,  f  48  r».) 

Nous  gisiens  si  a  estroit,  que  un  pié 
estoient  endroit  le  bon  conte  Cerron  de 
Bretainçne,  et  li  sien  estoient  endroit  le 
mien  visaige.  (JoiNViLLE,  St  Louis,  lxx, 
Wailly.) 

—  Au  moment  de  : 

Li  charrois  passe  Loire  endroit  miedi. 
{Gar.  le  Loh.,  2°  cbans.,  xxxT,  p.  115,  P.  Paris) 
Endroit  ore  de  mienutt. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naplcs,  f°  2=.) 
R.  i  Tint  endroit  prime  sonnant. 
(Raoul  de  Cambrai,  RicheL  2493,  f  19  r".) 
La  bataille  Tanqirent  androit  none  sonant. 

(J.  BOD.,  Sai.,  cxcv,  Michel.) 
Endroit  prime  leva  li  rois. 
(Percerai,  ms.  Montpellier  H  219,  i"  60''.) 
.luslies  endroet  lou  meis.  (1230,  Cath.  de 
Metz,  Boucherie,  Arch.  Mos.) 

Des  le  lundi  al  main  entrosc'al  semeJi 

Endroit  le  cok  cantaot. 

(Li  Ver  del  Juisc,  ms.  Oif.  Canon,  mise,  'i, 

r>  133  r°.) 

Si  vos  voil  dire  que  vos  faciez  a  savoir 
par  toute  l'ost  que  nus  ne  soit  desgarniz  de 
ses  armes,  aiuz  soient  tuit  monté  endroit 
le  premier  somme.  (Artur,  Richel.  337, 
f»  146^) 

De  la  forest  issi  endroit  midi  sonnant. 

(Doon  de  Maience,  2649,  A.  P.) 

—  En  ce  qui  regnrde,  quant  à  : 

Lores  li  reis  endreit  sei  e  li  poples  firent 
granz  sacrefises  e  oblatiuns  a  noslre  Sei- 
gnur.  (Bois,  p.  265,  Ler.  deLincy.) 

En  Eaglelere  un  sul  n'aveit 
Qui  plos  donot  ne  pins  feseit 
Endereit  sei. 
(Vie  de  S.  Tliom.  de  Cant.,   187,  ap.    Michel,    D. 
de  Norm.,  t.  III.) 

Missires  Johan  de  RoTrei 
Dist  :  «  Sire  je  di,  endreit  mei. 
Que  ce  fu  treslut  li  plus  sages 
Clievalier  qui  en  nos  eages 
Faist  nuques  de  nului  venz.  f 
(llist.  de  Gtiill.  le  Maréchal,  191.^.1,  P.  Meyer, 
Romania,  XI,  72.) 

Chaseun  androit  soi.  (1312,  Arch.  JJ  48, 
f  33  v:) 

Jadis  nn  asne,  nn  regnard  et  un  loup 
En  qnelque  lien  se  trouvèrent  un  coup 
Tous  trois  ensemble,  on  promisrent  leor  foy 
L'uD  envers  l'autre  et  chacun  rndroict  soy 
C'est  a  sçavoir  de  leur  accompaigner 
Pour  les  pardons  a  Homme  aller  gaigoer. 
(GuiLL.  Haudent,  Fables,  II,  9.) 


Et  se  vanteroient  et  tiendroint  fiers, 
chaseun  endroivX  soy,  de  leur  rendre 
obéissance.  (La  Boetie,  la  Mesnag.  de 
Xcnophon,  Feugère.) 

—  Endroit  de,  à  l'ëgard  de,  envers, 
quant  à  : 

Ke  chescnn  bon  fust  endreit  de  sei 
E  endreit  f/f^  autres  en  bone  fei... 
(Pierre  d'Aberkun,  Sccré   des  serrez,  Richel. 
25407,  f°t73''.) 

Quatre  i-eis  sunt  ;  li  prenicr  rei 
Larges  est  a  snens  et  a  sei, 
Li  autre  est  aver  endreit  li 
Et  endreit  de  ces  sngez  ausi. 

(ID.,  ib.,  f  17o».) 
Cum  discorde  fust  entre...  à'androil  de 
la  grange  de  Viel  Moustier  (1271,  Compro- 
mis, Lebeuf,  Preuv.  de  l'Hist.  d'Auxerre.) 
Mais  endroit  de  moy,  ne  me  souvenoit 
ouques  de  pechié  que  j'eusse  fait.  (JoiN- 
VILLE,  Saint  Louis,  lxx,  Wailly.) 

Envoiierent  casquns  endroit  de  soi  a  la 
journée  euls  escuser  souffissanment. 
(Froiss.,  Chron.,  I,  421,  Luce,  ms.  Rome, 
{'  43.) 

Car  endroit  de  moy  je  n'ay  cure  de  grant 
demeure  faire.  (L'istoire  de  Troye  la  grant, 
ms,  Lyon  823,  f  4'.) 

Centre  de  la  France,  endret  de,  à  l'égard 
de,  envers.  Morv.,  endreit  In,  vers  lui,  sur 
lui.  Bresse,  St-Julien-sur-Yeyle,  à  Vendra 
de  yo,  à  leur  égard.  Bombes,  Thoissey,  à 
Vendro  de  yo. 

ENDROITES,  adv.,  à  côté,  auprès  : 

.Vins  que  gaires  de  jour  la  endroites  apere 
S'en  départ  la  roioe,  car  la  lune  luist  clere. 

(Berte,  1072,  Scbeler.) 

ENDROiTURE,  S.  /.,  droite,  côté  droit  : 
Une  ville  qui  est  en   V endroiture  d'Acre 

qui  a  a  non  Cayphas.    (Chron.  d'Ernovl, 

p.  265,  Mas-Latrie.) 
A  Vendroiture  de   la  porte   estoit  li  mo- 

numenz.  (Confin.  de  G.  de  Tyr,  ch.  iv,  var., 

llist.  des  crois.) 

ENDRUGiR  (s'),  v.  réfl.,  devcnh'  fort, 
robuste  : 

Qui  s^endiugist  trop  et  engraisse 
\  pechié  faire  trop  s'eslaisse. 
(G.  DE  CoïKCi,  de  l'Emper.,  ms.  Brux.,  f  133=.) 

ENDRUiR,  verbe. 

—  Act.,  rendre  fort,  engraisser  : 

Por  ce  sa  char  fet  bon  lessier 
A  endruir,  a  eugressier  ; 
Par  trop  forz  vins,   par  trop  cras  mors 
A  pechié  s'est  mains  bons  amors, 
(G.    DE  Coisci,  de  l'Emper,,  Richel.    23111, 
C  278».) 

La  char  covient  desendruir 
Qui  les  péchiez  veU.  ilefuir  ; 
Qui  Vcndriiist  trop  et  encresse, 
A  pechié  fere  lost  s'eslesse. 
(1d.,  «.,  3675,  Méon,  Nonv.  Rec,  II,  110.) 

—  Réfl.,  s'engraisser  : 

Qui  s'endruist  trop  et  encresse 
A  pechié  fere  tost  s'eslesse. 
(G.   DE  CoiNci,  de  l'Emper.,  Itichel.  23111, 
C  278^) 

Qui  s'rndruit. 

(Id.,  ib.,  ap.  Duc,  Druda.) 

—  Endrui,  part,  passé  et  adj.,  fort  : 


Qnant  il  ot  bot,  as  rains  cot  endruis, 
l'rent  Branchant,  del  pallais  est  partis. 
(Auberon,  492,  Graf.) 

ENDUCYR,  voir  Ekdoucir. 

ENDUELLETÉ,  S.  f.,  deuil  : 

Onques  ne  senti  eofrelé 

Seur  son  cors  ne  enduelleté. 

(GiLE.,  Lucid.,  Ricbel.  25427,  f"  65  T».) 

ENDUIRE,  induire,  indure,  verbe. 

—  Act.,  conduire,  amener,  inciter: 

Car  je  ne  sai  quel  pari  aler  ; 
Ta  vertus  me  soioit  enduire. 
Or  te  ïoellent  juif  destruire. 
(I)ou  Regret  de  le  crois,  Richel.  1553,  f°  420  r°.) 

Lesdites  choses  délivrerons  de  touz  em- 
pesehemens,  et  les  diz  doyen  et  chapitre, 
ou  aucun  autre  en  leur  nom  mettron  en 
corporelle  possession  franche  et  quicte  de 
toutes  les  choses  dessus  dites,  ou  par  autre 
les  feron  mettre  et  enduire  en  ycelle.  (1337, 
Arch.  JJ  70,  f»  135  r».) 

Nous,  desirans  mettre  et  amener  lesdites 
parties  par  voie  de  traictié  amiable  a  bon 
accort,  les  enduisismes  par  toutes  les  voies 
et  raisons  que  nous  peusmes  afin  qu'il  se 
vousissent  accorder.  (1346,  Arch.  JJ  77  f» 
10  V».) 

Ung  ange  qui  les  conduysoit 
De  par  Dieu  la  lemiiie  indmjsoit 
Que  plus  illec  ne  sejournast. 
(J.  Le  Fevre,  Maiheolus,  II,  v.  1407,  Tricotel.) 

Nous  ne  enduirons  ou  ferons  enduire  au- 
cuns des  allies  ou  subgiez  dudit  adversaire 
a  laisser  son  partie  ou  son  alliance.  (1375, 
Treug.,  Rym.,  2=  éd.,  VII,  73.) 

Pour  enduire  ses  bons  stibjets  en  bien. 
(Oresme,  Eth.,  Richel.  204,  f"  338'.) 

Herode  blandissoit  et  flatoit  Aristobolus 
le  jeuvenceau,  et  Venduisoit  a  boire  oultra- 
geusement.  {Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  5083, 
f»  49\) 

Aussy  le  Pape  est  Grec  de  nacion,  et  doc- 
teur excellent  en  théologie,  si  devront  eslre 
les  Grecs  plus  induis  dessubz  lui  et  par  lui. 
(.1.  Gerson,  Sermon  sur  le  retour  des  Grecs 
d  l'unité,  Galitzin,  p.  45.) 

Il  parla  pluiseurs  foiz  au  duc  de  Bour- 
goingne  et  l'amonesta  et  induit  bien  a  certes 
qu'il  vaulsist  aller  devers  le  daulphin.  (J. 
Le  Fevre,  Chron.,  I,  371.  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

—  Introduire  : 

Usaiges  ou  nouvelles  costumes  indure 
contre  ceste  devant  dicte  liberté.  (Franck. 
de  Monnet,  trad.  du  xv=  s.,  Ch.  des  compt. 
de  Dijon,  122,  Arch.  Doubs.) 

—  Réfl.,  s'introduire  : 

Li  serpent  des  desers  por  le  paor  s'enfuient , 
Es  crues  et  es  crevices  se  mncent  cl  enduieiil. 
(Boum.  d'Ali.r..  f»  47'\  Michelant.) 

—  Act.,  a\aler,  digérer  : 

Li  fu  si  la  langue  acropie, 
El  la  gorges  si  escandee. 
Et  si  mal  mise  la  coree, 
K'il  ne  pot  ne  racier  a'enduire. 
(Li  Vilains  de  Farbii,  Richel.  2108,  f"  45>'.) 

Dedalus  li  dist  qu'il  meslast  poil  et  pois 
ensamble  si  l'aportast  avec  lui.  et  quant  il 
venroit  au  mostre  se  li  getast  devant,  et  il 
tantost  le  voudroittot  mangier  mais  ne  le 
poroit  tant  maseher  qu'il  le  peust  avaler  ne 
enduire.  [Estories  Bogier,  liichel.  20125, 
f»  15S=.) 


i:j6 


END 


END 


ENE 


—  Neut.,  digérer  : 

Aiusi  font  les  fauconniers  :  quand  ils  ont 
repeu  leurs  oiseaux,  ils  ne  les  font  voler 
sur  leurs  gorges;  ils  les  laissent  enduire 
sur  la  perche.  (Kab.,  III,  IS,  éd.  1626.) 

Enduisoienl  comme  hommes.  (Id.,  V,  2.) 

—  Enduit,  part,  passé,  introduit  : 
Resceu,  institut  et  induct  come   priour. 

(18  acr.  1397,  coll.  Brequigny,  IV,  Richel.) 

—  Appliqué  : 

L'arroche  enduicte  avec  maulve  appaise 
toutes  inflammations.  {Trad.  de  l'Hyst.  des 
plant,  de  L.  Fousch,  c.  xli.) 

La  racine  du  dent  de  chien  broyée  et  en- 
duicte referme  les  playes.  {Ib.,  c.  XLVm.) 

—  Couvert  : 

A  pié  comme  marcheant  pris 
.S'en  ïODl  lout  droit  a  Clavejjris, 
-Les  chiefs  enduis  molt  simplement 
S'en  vont  tout  areement. 

(Florimont,  Richel.  333.  f°  38'.) 

EXDi'iSEUR,  endouiseur,  s.  m.,  celui 
qui  enduit,  badigeonneur  : 

De  Bourjoise,  femme  Raoul  Venduiseur. 
(1337,  Arch.  admin.  de  Reims,  ll,  766,  Doc. 
inéd.) 

A  R.  Faussart,  endouiseur.  (1340,  ib.,  ii, 
826.)  Impr.,  endoinseur. 

Blanchisseurs  et  enduiseurs  de  maisons. 
(Du  PiNET,  Pline,  xxviil,  17,  éd.  1S66.) 

Enduiseurs  avecques  mortier.  (L.\  Bon., 
Harmon.,  p.  67.) 

ENuuisox,  endiHsson,  s.  f.,  action  d'en- 
duire : 

La  chaux  d'une  pierre  trouée  est  meil- 
leure aux  enduissons  et  rembouchemens 
que  celle  des  pierres  blanches.  (Du  Pinet, 
Pline,  xxxvi,  23,  éd.  1566.) 

ENDUisuRE,  S.  f.,  badigeonnago  : 

De  inavestié  et  de  corine 
Fu  celifi  maison  empalée, 
\.'enduis»re  fn  enselee. 
KuTEB  ,  la  Voie  de  Parad.,  Richel.   ir.:U, 
r  °  85  r».) 

ENDUIT,  S.  m.,  appétit  : 
Jusqu'à  midi  estes  ou  lit  bouté  ; 
Lors  vous  levez,  et  avez  mal  eiidiiU. 
(EusT.  Deschamps,  Pocs.,  II.  133,  A.  T.) 
Kt   a  cette   cause  manda  incontinent   a 
celle  qui  avoit  la  garde  des  grillous,  qu'elle 
ne  les  repeust   pour  ce   jour,    aliu  qu'ils 
eussent  meilleur  enduit  quand  il  viendroit 
au  besoin.  (Des  Essabs,  Amadis,  v,  50.) 

ExnuiTE,  s.  f.,  sorte  de  pierre  pré- 
cieuse'? 

Que  dii-oie  plus  del  mantel  % 
Moult  fu  riches  et  bons  et  biaus  ; 
Quatre  pieres  i  ot  es  tasseaus. 
De  l'une  part  andels  enduites^ 
Et  de  l'autre  deui  amatistes. 
Qui  furent  asises  en  or. 
(Chrest.,  Erec  et  En.,  Richel.  375.  f°  28°) 

ENDULcia,  voir  E.\doucir. 

ENDim.vMMENT,  adv.,  patiemment  : 
N'a  il  porté  sa  première  perte  patiem- 
ment et  constamment,  sa  seconde  repul- 
sion soubmise  au  divin  plaisir,  et  autrui 
force  qui  prevaloit  sur  la  sienne  portée 
i>nduramment...f  (G.  Chastellain,  le  Temple 
de  Boccace,  vu,  120,  Kervyu.) 


ENDURANCE,  S.  f.,  patience  à  endurer  : 

La  espérance  de  Jacob,  la  endurance  de 

Moysi.  {Secr.  d'Arist.,  Richel.  571,  f»  124».) 

Vendée,  endurance,  douleur,  souffrance. 

ENDURCiER,  V.  a.,  endurclr  : 
DemoUio, desamollir  ou  endurcier.  {Gloss. 
de  Salins.) 

ENDURÉ,  and.,  adj.j  endurci  aux  fa- 
tigues, courageux,  vaillant  : 

Fiert  ea  la  presse  eom  vasalz  endurez. 

(Les  Loh.,  Richel.  19160.  F  58=.) 
L'anfes  Hervis  an  coraige  andiiré. 

(Ib..  P  ii^.) 
Cil  damoîselz  est  fiers  et  andureij. 

(Gir.  de  Viane.   Uichel.  1418.  P  11"".) 

ENDUREMENT,  anduremaut,  s.  m.,  en- 
durcissement : 

Cist  très  horribles  enduremenz  de  cuer. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Ler.  de  Lincy,  p.  562.) 

Ceu  nen  iert  mies  humaine  temptacions 
nen  humains  péchiez,  anz  iert  enduremenz 
de  diavle.  (ID.,  ib.,  Richel.  24768,  f°  3  v».) 

.Mais  a  la  maie  enfarmeteit  est  sorvenuz 
li  anduremanz  ki  peix  valt.  (ii  Epistle 
Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
r»  50  V".) 

—  Action  d'endurer,  de  souffrir,  et  ce 
qu'on  endure  : 

Trop  y  a  dor  eudurement. 
(G.  BE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f"  30*.) 

.le  l'aime  de  si  bon  cuer,  tout  dur  endwfmetU 
Por  lui  a  endurer  me  sont  douz  durement. 

(Vie  SU  Christ.,  Richel.  817,  f  183  v°.) 

Le  suppliant  moienuant  son  labour  et 
travail  et  le  grant  endurement  et  patience 
qu'il  a  eu., (1416,  Arch.  JJ  169,  pièce  131.) 

Ses  chevalereuses  labeurs  et  enduremens. 
(G.  Chastellain,  l'Entrée  du  roij  Loys  en 
nouveau  règne,  vu,  11,  Kerv.) 

ENDUREOR,  -  cour,  -  eur,  s.  m.,  celui 
qui  supporte  courageusement . 

Endureour  d'estour,  vassal  sans  couardie. 
(Guï  de  Cambraï,  Veng.   d'Alex.,  Richel.  '24366, 
p.  •2-23'.) 
Que  voulez  %  souvent  Vendureur, 
En  souffrant,  il  est  procureur 
De  son  propre  grant  bien  et  joye. 
(G.  Cfiastellais,  la  Pair  de  Peronne,  vn,   i3i, 
Kei'ï.) 

ENDURER,  verbe. 

—  Act.,  endurcir,  rendre  dur,  au  sens 
matériel  et  au  sens  moral  : 

Ne  voilliez  endurer  voz  cuers.  [Comm. 
s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  278''.) 

—  Réfl.,  s'endurcir  : 

Li  reis  vers  lor  gent  s'endura. 
{Ilisl.  de  Cuill.  le  itarechal.  427,  P.  Meyer, 
Romania,  t.  XI,   p.  52.) 

—  Enduré,  part,  passé,  endurci  : 

Mervelle  est  qne  li  cu^rs  vos  est  si  endureiz 
Ke  si  a  escient  vos  et  altrui  perdeiz. 

(Vie  Ste  l'hais,  170,  Meyer,  Rec,  p.  329.) 

Ostinalion,  c'est  durté  de  cuer  quant  li 
lions  est  si  endurez  en  sa  malice  que  l'en 
ne  le  puet  fléchir.  (Laurent,  Somme,  Maz. 
809,  f  17''.) 

Tes  cuers  est  endurez.  (Vies  des  Saints, 
ms.  Epinal,  f"  57'.) 


ENDURETÉ,  -  esté,  adj.,  endurci  : 

M'a  si  mauvais  vilain 

Ne  si  enduresté. 

Se  il  avoit  bianx  dras, 

Chascuns  ne  l'apelast 

Et  diroit  :  Achetez. 

(Des  Tisseranz,  ras.  Berne  354,  ap.  Jub.) 
Et  m'a  juré  sur  Dieu  qui  maint  en  trioitez 
Que  il  ne  scet  on  monde  nul  si  endurelez 
A  qui  fust  mieulx  séant  l'espee  en  veritcz 
Qu'a  Bertran  du  Guesclm  qui  de  nous  est  amez. 

(Cov. ,  B.  du  Guesclin,  17836,   Charrière.) 

ENDURin,  verbe. 

—  Act.,  endurcir,  durcir  : 

En  ses  contes  et  en  ses  genoz  solunc  la 
coustume  des  chamoz  fut  troveiz  li  cuirs 
enduriz  avoir  sorcriut.  (Dial.  de  St  Greg., 
p.  217,  Foerster.) 

Endurir  devons  nos  corages  et  des 
blaudissemens  des  delis  soustraire.  [Li 
Ars  d'.lmour,  I,  143,  Petit.) 

—  Réfl.,  devenir  dur,  durcir  : 

Et  de  tant  qu'on  les  cuyt  (les  champi- 
gnons) plus  s'endurissent.  (Platine  de  hon- 
neste  Volupté,  f»  91  r»,  éd.  1328.; 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Ansi  k'il  des  biens  nostre  Segnor  nen 
amandent  mies,  anz  an  endurissent.  (Li 
Epistle  Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f  921  r».) 

Ocaleo,  endurir.  (Gloss.  lat.-fr..  Richel. 
1.  7679,  f°  222  v».) 

Aulcunes  choses  se  fondent  et  amolis- 
sent  par  la  chaleur  comme  la  glace  et 
cire,  et  aultres  choses  y  endurissent  comme 
terre  et  la  fange.  (J.  Gerson,  l'Aiguillon 
d'amour,  [' il  r»,  éd.  1488.) 

ENDURissER,  V.  a.,  eudurcir  : 
Mais  jeo  endurisseroi  son  quer.  (Bible, 
Exode,  chap.  vu,  vers.  3,  Richel.  1.) 

ENDUVERiE,  S.  f.,  état  de  celui  qui  est 
couvert  de  duvet  : 

Damoiselle.  n'ay  pas  apris 

Veoir  d'autres  ainsi  emplumees 

Gomme  vous  estes  et  duvees, 

II  semble  que  s'aviez  désir 

Voleriez  a  voslre  plaisir; 

Si  vous  pry  par  ullection 

Que  saiche  comment  avez  non  : 

De  quoy  sert  et  que  signifie 

Icelle  grande  enduiterie. 
(Degliluev.,  Trois  pèlerin.,  f  ■49'',  impr.  lustit.) 

ENDVENiR,  voir  Endevenir. 
EXEGRiR,  voir  EXAIGRla. 
EXEiLLE,  voir  Anille. 
ENEKB,  voir  Esnesche. 
ENEMi,  anemi,  s.  m.,  ennemi  des  âmes, 
diable  : 

L'ame  emportent  H  anemi, 

(Wace,  Brut,  13100,  Ler.  de  Lincy.) 

Seint  Gire,  aiez  de  nns  merci  ; 
Depreie  Deu,  tun  cher  ami, 
K'il  nus  défont  de  Venemi. 

(Vie  ûf  St  Gile,  460,  A.  T.) 

Trestot  a  sou  commandement 

Faisoit  venir  apertement 

Les  anemis  et  les  diables. 
(G.  BE  Coisci,  de  Theophil.,  Richel.  375.  V  310°.) 
Et  croient   es  sors   et   es   respons   dou 
mauvais,  c'est  de  Vanemi.   (Li  Contes  dou 
roi  Constant,  Nouv.  fr.  du  xiii°  s.,  p;  4.) 


ENE 

Car  pechié  et  anemi  avoieut  les  cuers 
d'aucuDS  si  aveugles  que  tout  eussent  il 
pères  et  mères  et  frères  en  la  partie  le 
roy,  il  ne  laissoient  pas  pour  ce  a  com- 
batre  pourpnour  de  Dieu.  (Grand-  Chron. 
de  Fr  ,  Phelippe  Dieud.,iii,  10,  P.  Paris.) 

ENEMiABLE,  ««».,  0».,  adj.,  ennemi  : 
Parole  feleuesse  fera   le  cuer  estre  ane- 
miable.  {Bible,  Richel.  901,  f»  o2^) 

Et  si  recevez  de  toute  vostre  pensée  ce 
qui  est  contraire  au  salut  du  cors  et  ane- 
miable  aus  joies  de  ce  monde.  (Vies  et 
mart.  des  beneur.virges,  Maz.  568,  f"  348''.) 

Hosticus,  ennemiahlez.  (Gloss.  de  Salins.) 

Hosticus,  ca,  cuni,  ennemiable.  [Voc. 
lat.-fr.,  liSl  ) 

Inimicabilis  ennemiablez-  (S-  Lagadeuc, 
Catholir.on,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

—  En  parlant  de  choses,  d'ennemi,  hos- 
tile, fâcheux,  funeste  : 

Quar  cant  nos  tornons  les  vitiouses  pen- 
ses es  vertuz,  si  chaons  nos  parmi  lo  sa- 
crefice  de  le  enlencion  les  anemiables 
batailhes  des  temptacions,  et  si  en  faisons 
alsi  com  cuers  de  noz  amis.  {Job,  Ler.  de 
Lincy,  p.  4S5.) 

Onqaes  de  don  anemiabîe 

Nus  a  l'amour  Dieu  ne  s'alraist. 
(Reclos DE  MoLiENs,  Miierere,  Ars.  3U"2,  t°  206°.) 

Et  c'est  bieo  cose  anemiabîe 

De  ciaus  qui  sont  si  desvoyié. 

S'en  la  fin  no  sont  ravoyié. 
(J.  DE  CoNDÉ,  ilagnif.,  ms.  Casan.,  v.  46-2,  Tobler.) 

EXEMiABLEMENT,  enii.,  ail.,  adv.,  en 
ennemi  : 

Car  li  aguaitant  vlsce  prendent  la  face 
•des  vertuz,  mais  anemiablement  nos 
fièrent.  (Job,  Ler.  de  Lincy,  p.  453.) 

Li  Madinians  nos  sera  toz  jors  anemis, 
ferez  icels,  car  ensement  il  firent  contre 
nos  anemiablement  et  nos  ont  deceu  par 
aguez.  (bible,  Uichel.  899,  f  68''.) 

Hostiliter,  ennemiablement.  (Gloss.  de 
Salins.) 

Inimicabiliter,  ennemiablement.  (J.  Laga- 
deuc, Calltolicon,  éd.  Auffret  de  Quoet- 
queueran, Bibl.  Quimper.) 

ENEMiABLETÉ,  «Jin.,  an.,  S.  f.,  ini- 
mitié, hostilité  : 

Entre  vous  et  Salhan  anemiabletez 
Naislroit. 
(ta  Bible  N.-D.  en  fr.,  Ars.  3142,  f  298'.) 
Qci'entre  vons  et  Sathaa  ennemiabletes 
Uetroit. 

(Ib.,  Richel.  24432,  f  88  r".) 

Inimicitié  ,  enemiableliez .  (MAimiCE, 
Serm.,  ms.  Oxf.,  BodI.  Douce  270,  f  11  r°.) 

Inimicabilitas,eranemia6/e(e.  (  Voc.  lat.-fr., 
1487  et  J.  Lagadeuc,  Cntholicon,  éd.  Auf- 
fret de  Quoetqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

ENEMiciADLE,  cnn.,  adj.,  hostile  : 

Hosticus,  ennemiciables.  (Catliolicon,  Ri- 
chel. 1.  17881.) 

ENEMiciABLEME.VT,  emi.,  adv.,  60  en- 
nemi : 

Hostiliter,  eyinemiciablement.  (Calbolicon, 
Richel.  1.  17881,  et  Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

ENEMIEMENT,   ennemtement,   ennemye- 
ment,  anemiement,  adv.,  en  ennemi  ; 
T.  in. 


ENE 

Et  conmanderent  plus  hospitalement  que 
hostilement,  et  plus  debonnairement  que 
anemiement.  (Bersuihe,  T.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f  108".) 

Ennemijemenl,  hostiliter.  (Gloss.  gall' 
lat..  Richel.  1.  7684.) 

Les  Ephesiens  les  envayrent  ennemie- 
ment.  (Fossetier,  Cftrore.  Marg.,  ms.  Brus. 
lOoU,  IV,  VI,  13.) 

Hz  leur  prioient  que  a  leurs  renduz  et  ha- 
bandonnez  ilz  ne  voulsissent  pas  employer 
leurs  armes  ennemyement.  (Prem.  vol.  des 
grans  dec.  de  TU.  Liv.,  f  121^  éd.  1530.) 

EMEMiER,  enn.,  v.  a.,  rendre  ennemi  : 

Inimico,  ennemier.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679.) 

ENESiiEux,  enn.,  adj.,  ennemi  : 

De  plus  fort  en  mieulx  s'essoient  les  che- 
valiers par  une  manière  félonne  et  enne- 
mieuse,  tellement  que...  (Duquesne, //jsf.  de 
J.  d'Acesn.,  Ars.  5208,  f  64  v.) 

ENEMisTANCE,  an.,  S.  f.,  inimitié,  hos- 
tilité, disposition  hostile  : 

Li  légat  denoncierent  que  toutes  choses 
estoient  plaines  tVanemistance,  et  que  Sa- 
gunce  estoit  destruicte.  (Bersuirk,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Geu.,  f  177"=.) 

ENEMiTÉ,  ennemilê,  s.  f.,  inimitié  : 

Inimicabilitas,  ennemilez.  {Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

ENENGiER,  V.  n.,  avoif  souci  : 

Ne  pnet  nus  faire  sa  besoigne 
Se  il  ne  le  sert  de  losenge  : 
Qui  sa  besoigne  a  faire  enenge 
Ait  la  losonge  toute  preste, 
Ou  se  ce  non  point  ne  conqueste. 
(ALiRi,  Dis  des  Sag.,  Ars.  3142,  f"  153'.) 

ENENGLER,   VOir  ENANGLER. 

ENENTRER,  v.  H.,  entrer  : 

En  .1.  désert  enenlre  o  ot  mnlt  grant  arson. 

(Roitm.  d'.ilij-.,  fo  4-2»,  Michelant.) 

ENEP,  voir  Hanap. 

ENEQUE,  voir  ESNESCHE. 
ENERBER,  VOlP  EnHERBER. 
ENERMIXER,  VOir  ENHERMINER, 

ENERMiR,  voir  Enhebmir. 

ENERRER,  -  crer,  -  esrer,  verbe. 

,    —  Neutr.,  donner  des  arrhes  : 

Il  met  main  a  bourse  pour  enerer.  (Serm. 
lat.-fr.,  xiv'  s.,  ms.  de  Salis,  f»  157  v°.) 

Subarrare,  enesrer.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  personne,  don- 
ner des  arrhes  à  : 

Et  bien  ot  esté  enerrez. 
Quant  l'arcevesqiie  il  donerent. 
(Pe4N  Gatikeau,  Vie  de  S.  Martin,  p.  168,  Bour- 
rasse.) 

Par  mandement  du  X-Xlli  aoust  MCCCCXIX 
3  certains  capitaines  qui  ont  pris  retenue 
de  gens  d'armes,  pour  venir  servir  le  Duc 
toutes  fois  qu'il  leur  fera  assavoir;  et  fut 
ordonné  pour  chaque  homme  d'armes,  pour 
l'enerrer  iv  liv.  (1414,  Exlr.  du  Compte  de 
J.  Mauleon,  ap.  Lob.,  Il,  964.) 


ENE 


137 


—  Avec  un  rég.  de  chose,  donner  des 
arrhes  sur  : 

Hautement  m'a  assené 

Amors  la  douce  plaisant. 

Je  li  ai  fait  feauté. 

Ses  bous  sui  d'un  fié  tenant  ; 

De  grant  dolor  m'a  fievé 

Qai  aa  cuer  me  va  poignant; 

Helas  !  je  Vai  enerrec 

Par  mes qui  porchaçant 

Vont  ma  mort  a  esciant. 
(Poèt.  fr.  av.  1300,  t.  I,  p.  344,  Ars.) 
Que  cuideroit  il  fere  s'il  ne  paioit  la  bee  ? 
11  la  puet  bien  paier,  qu'il  l'a  ja  enerree. 

(Gant.  d-Aup.,  p.  18,  Michel.) 
Nicostrates  ala  la  ou  li  dui  frère  estoient 
et  les  deslia,  et  lor  pria  que  il  s'en  alessent 
luit  délivre  ;  mais  cil  distrent  qu'il  ne  vo- 
loient  pas  perdre  la  coroune  de  paradis  que 
il  avoiont  ia.  enerree.  {Vies  des  Saints,  ms. 
Epinal,  f»  19'.) 

Que  doresenavant  ils  ne  voisent  ne  en- 
voyeut  en  appart  ne  clandestinement  au 
devant  des  denrées  et  marchandises  que 
l'eu  amènera,  et  qui  seront  ordonnées  estre 
conduites  ou  envoyées  pour  vendre  en  la- 
dicte  foire  du  Lendit,  pour  ycelles  bargui- 
gner, enerrer  ne  acbetter,  soubz  quelque 
forme  de  parole  que  ce  soit.  (1399,  Ord., 
VIII,  324.) 

—  Fig.,  faire. des  avances  à  : 
D'on  doz  regart  l'a  enerree, 
Ele  lui  d'un  autre  en  riant. 

(La  Charrelle.  Vat.  Chr.  1"25,  f  21».) 
Et  cil  qui  ot  sa  femme  bêle. 
Simplete,  joene  sanz  mamele, 
Entre  ses  braz  s'ala  conchier  ; 
Si  com  a  li  volt  atouchier 
Et  de  ses  braz  Vot  enerree, 
L'ymage  qu'il  ot  espousee 
Par  son  gieu  li  fist  tel  annl 
Qu'a  tra-vers  se  coucha  sus  lui. 

(Vie  des  Pérès,  Richel.  23111,  f  76'. > 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  mettre  en 
train,  mettre  en  mouvement,  commencer: 

Atant  sont  toutes  enerrees 

Les  eschielles  et  assemblées. 

(Athis.  Ars.  3312,  f  125'.) 

Qui  que  m'ai(  ce  plait  enerré, 

J'en  veul  bien  tout  vostre  plaisir. 
(Watbiooet,  li  Mireoirs  aus  princes,  388,  Scheler.) 
La  se  rendent  les  galans,  qui  avoient  a 
l'aventure  aucun  d'entreulx  enerré  leur  be- 
songne  a  l'autre  feste  qui  fu  davant,  et 
l'attendent  a  conclure  la  leurs  besougnes. 
(Quinze  joyes  de  mariage,  ii,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  se  mettre  en  train,  commencer  : 
Le  remanant  de  l'ost  serré 

S'est  d'aler  après  enerré. 

(GuiART,  Roi/,  lign.,  9397,  W.  et  D.) 

—  Enerré,  part,  passé,  pourvu  ; 
D'armes  garniz  et  enerrez. 

(GuiART,  Roij.  lign..  3177,  W.  et  D.) 

Il  vonldroft  alors  ta  richesse 
Et  que  tes  corps  fust  enterrez 
Dez  qu'il  est  de  femme  enerrez. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  840.   f  303'".) 

—  Mis  en  train  : 

De  bataille  tnit  enerré. 
(GoiART,  Roy.  lign.,  Richel.  5698,  f°  279  r".) 

ENERVATIF,  enavi'.,  adj.,  qui  énerve  : 
Disans  lesdictes  ordonnances  estre  plei- 
nement derogans  et  totalement  enarvalives 
de  leur  juridîcion,  drois  et  anciens  usaiges. 
(1457,  Ord.,  xiv,  430  ) 

18 


138 


ENE 


ENF 


ENF 


Et  si  estoient  (ces   ordonnances)  totale- 
ment enervaiivcs  de  leur  loy,  estât  et  juri- 
dicion.  (76.,  p.  458.) 
Mais  tout  le  jeu  lequel  est  permis  prendre 
Doit  estre  brief,  hocneste  et  sans  mesprendre, 
Tont  modéré,  donlx  et  consolalif, 
Qae  de  verluz  ne  soit  enervatif. 

(J.  BODCHF.T,  Ep.  fam.,  \'  p.,  il,  éd.  loiS.) 

ENERVELLET,  S.  m.,  les  petites  ara- 
besques qui  ornaient  la  fin  des  alinéas  dans 
certains  livres  de  luxe  : 

Pour  .iiii.  m.  verses  et  enervellez  d'or 
moulu  au  pris  de  .v.  solz  le  cent,  valent 
.XI.  1.  V.  s.  {Compte  de  Verard,  BuUet.  du 
Bibliopb.,  t.  XXU.) 

ENESGHiER,  V.  a.,  auiorcer  : 
Ja  si  bien  ne  fnst  entfichié 
Se  d'amor  ne  fut  nieschi^, 
Alais  paramorsama  et  fist 
Ce  qne  M  droiz  d'araors  reqnist. 

(Vie  des  Pèm.  Ars.  3611,  C  3'.) 

Fi  de  hantece  et  d'amor  d'omme, 
Voslre  compaipnie  et  la  pomme, 
La  pomme  qui  m'a  enesctiiê 
De  Dieu,  qui  m'a  si  atecitié 
La  bouche,  ces  deus  voit  avoir, 
(.Du  Fitz  au  lyenescJial,  7*Î3,  Méon,  Souv.  Rec, 
II,  3o5.) 

ENESGuii.LE,  S.  f.,  niortâise  : 
Enesguillies   pour    nsseir    des   verpues. 

(Acte  de  1456,  Bétliunc,  ap.  La  Fous,  G/oss. 

ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENESBEn,  voir  Enerreh. 

ENESSER,  voir  Enaissier. 

ENESSES,  voir  Enaise. 

ENESsiLiER,  v.  n.,  s'cxiler,  être  exilé  ; 
ExuUare,  enessilier.  (Gloss.  de  Douai,  Hs- 
callier.) 

ENESWiLLER  (s'),  v.  réfl.,  s'enCler 
dans  les  raortaises,en  parlant  des  tenons  : 

Et  sera  le  pino  de  deux  pièces  qui  s'en- 
esioilleront  dedens  icelluy  esliel  et  aussi 
reneswiller  les  ]iosliaulx  cl  coulombes  des 
foueslres  eu  celé  piiie.  (8  aoust  1404,  Chi- 
rogr.,  Arcb.  muu.  Douai.) 

ENEUT,  voir  Anuit. 

ENEvois,  ennevois,  adv.,  à  l'instant: 
Baron,  or  lost  as  armes,  enevois  i  para 
Qui  preudom  vaura  estre  :  grans  mesliers  H  sera. 
(.Aïol,  733i,  A.  T.) 
X  toi  congié  praing,  doce  dame, 
Et  le  commant  mjn  cors  et  m'ame, 
Porter  m'en  feroi  ennrvois. 
(G.  deCoinci,  Mir.,  ms.  Brui.,  f  181''.) 

ENEWAUNCE,  s.  f.  î 

Auxi  que  chescuu  drap  appelle  kersev 
estre  faites  ou  mises  al  vende  puis  le  dit 
fcste  après  le  pleyu  encwaunce  pristes  al 
vende  teigne  et  conteisue  en  longure  xvill 
verges  et  les  poucez.  [Slal.  de  Richard  III, 
an  I,  impr.  golb.,  Bibl.  Louvre.) 

ENEWER,  v.  a.  ? 

Que  uul  tondeur  n'autre  persone  quele 
que  soit...  tonde  ne  cancelle  ascuns  draps 
sinon  le  drop  soit  avant  pleinement  enewé 
sur  peine  de  forfait  .xi.  s.  {Stat.  de  Ri- 
chard III,  an  I,  impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 

ENEXESER,  voir  Ennexer. 

ENExsKR,  voir  Ennexer. 


ENEYGUAR,  VOir  ENAIGUER. 

ENEYSE,  voir  Enaise. 


ENFACHiNER,  V.  a.,  entourer  de 
bandes  : 

Il  n'est  point  envelopé  pour  estre  guery, 
ne  pour  estre  lyé  de  drappeaux,  ou  enfa- 
chiné  de  linge.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible, 
Ezecb.,  XXX,  éd.  l.ïSi.) 

ENFAÇONNÉ,  adj.,  qui  a  de  bonnes 
façons  : 

N'ouques  Helaiue  ne  Lavine 
Ne  furent  de  color  si  fine, 
Ne  de  si  bêle  façon  nées. 
Tant  fussent  bien  enfaconnees. 

(Itose,  •ÎIOST,  Méon.) 

ENFA1LL0LER,  V.  3.,  couvrif  de  bran- 
chages : 

Que  la  charetle  soit  bien  enfaillolee  de 
branches  verdes,  affin  que  les  archers  s'af- 
fustent  mieux  au  couvert  de  la  cbarette. 
{Modvs,  fS7  r»,  Blaze.) 

ENFAISSELER,  v.  a.,  mettre  en  fais- 
ceau : 

Adonc  fera  Dieux  congreger 
Les  pécheurs  et  eïifahseter. 
Par  les  sains  angles  glorieus, 
Et  on  dampuable  feu  getter. 
(E.  Deschamps,  Poés..  Richel.  840,  f°  91''  ;  II, 
296,  A.  T.) 

ENFAissiER,  v.  a.,  lier  avec  des  ban- 
delettes : 

Pont  descovri  11  sires  le  cors  sainte  Marie, 
La  çainlnre  en  a  pris  et  si  l'a  desloie 
Dont  li  ewangelistcs  Jchans  Vot  evfaissie. 
(Herman,  mille,  Ilicbcl.  1444,  f»  70  r°.) 

Car  choD  est  la  caintnre,  bien  l'ai  apercbeue. 

Dont  Yenfttissai  le  cors  quant  l'ame  en  fn  issue. 

(ID.,  ib.,  P  70  r°.) 

ENFAiT,  adj.,  infecté  : 

11  envoiat  al  serf  del  lot  poissant  sanior 
un  pain  qui  fut  enfaiz  de  venin.  (Dial.  St 
Greg.,  p.  69,  Foerster.)  Lat.  :  Inleclus. 

ENFAiTiÉ,  adj.,  habile,  inslruil,  sage, 
prudent  : 

N'est  il  envoisies  Wcnfoilies 
Li  sens  dcl  gentil  chevalier. 
{Li  Lots  de  t\iml>re,  Richel.  1553,  f°  i'Jl^.) 

Cf.  Afaitier  et  Efaitié. 

ENFAiTi'REMENT,  S.  111.,  action  de 
faire  revenir  à  son  état  naturel  une  per- 
sonne transformée  par  un  charme  : 

Comment  fu  la  hom  devenus 
Par  dame  Brande  la  roine 
Qui  en  avoit  fait  la  mecine, 
Les  sors  et  Veiifailtirement. 
(G.  de  l'alcnne,  Ars.  3319,  f»  153  T^) 

ENFAMÉ,  adj.,  qui  a  de  la  réputation  : 

Par  tout  le  monde  fu  âmes, 
El  de  boine  famé  enfantes. 

(MousK.,  Chron.,  2680,  Reill.) 

ENFAMER,  V.  a.,  diffamer,  déshonorer  : 

Yostre  aime  volez  cnfamer  por  lui    en 
cest   siècle  eugresser.    {Sarmons  en  prose, 
\    Richel.  19325,  1»  168  v.) 

1 

1       ENFANCE,  -  anclic,  (nif.,  cnif.,  s.  f.,  jeu- 

!  nesse  : 


Quant  les  chevaliers  et  les  bourgeois  et 
tout  le  peuple  virent  les  œuvres  du  roy  si 
merveilleuses,  et  que  il  estoit  jeune  et  de 
bonne  ên/'a)îce,ils  rendirent  grâces  a  nostre 
Seigneur.  {Chron.  de  S.-I)enys,t.  Il,  fis r». 
Bec.  des  hist.) 

—  Actes  d'un  enfant  ou  d'un  jeune 
homme,  en  particulier  exploits  d'un  jeune 
guerrier  : 

Les  vers  que  vus  dirrai  si  sunt 
Des  enfances  de  seint  Edmunt. 
{Vie  de  S.  Edmond,  Michel,  Rapport  au  minisire.) 
Les  enfances  de  Jhesn  Crist 
Leur  aconta  toute?  et  dist. 

{Si  Graal,  p.  55,  Michel.) 
Ci  vous  lairons  des  enfances  Ogier. 

{Enf.  Ogier,  8215,  Scheler.) 
Or  poez  oir  des  bêles  emfances  vostre 
fill.  (Maie  marastre,  ms.  Berue  41,   f»  1'.) 
Sire,  che  dist  Ganfer,  car  façons  bone  enfanche. 
(B.  de  Seb.,  XX,  656,  Bocca.) 

Un  certain  nombre  de  poèmes  du  moyen 
âge,  racontant  les  exploits  de  jeunes  guer- 
riers, portent  le  nom  d'Enfances  :  les  En- 
fances Charlemagne,  les  Enfances  Ogier,  les 
Enfances  Vivien. 

—  Parole  d'enfant: 

Trop  set  bêles  enfances  dire. 
{Ilisl.  de  Cuill.  le  ilaréchal.  SGO,  P.  Meyer, 
Ilomania,  XI,  54.) 
Quant  li  reis  oi  ceste  enfance, 
Por  ttestot  l'or  qui  est  en  France 
Nel  laissa[s]t  il  pendre  cel  jor. 

(7*.,  531.) 

—  Légèreté  digne  d'un  enfant,  folie  : 

E  hnni  seint  ki  par  enfance 

Nus  vcelent  mettre  en  autre  créance. 

(CuAiiDRï,  Sel  dormons,  1595,  Koch.) 
Mes  cum  pins  entrai  en  âge 
Tant  tnrnai  plus  a  grant  folage 
Mes  enfances  e  m'cnveisure. 

(Id.,  l'eut  Plel,  125,  Koch.) 

Bone  famé,  tu  dis  enfance. 
Fait  li  rois. 

(.Dolopathos,  77i;i;,  Bibl.  elz.) 

Mais  grans  follie  est  et  anfance 

De  dire  lot  en  audiance 

Et  a  gent  ki  raison  n'antandent. 

(Ib.,  11577.) 

Biaus  amis,  folie  et  enfance 
T'ont  mis  en  poiuc  et  en  esmai. 

(Rose,  3010,  Méon.) 

ENFANCE.\u,  enff.,  S.  m.,  petit  enfant  : 
11  vit  amener  en  prison   un  enffanceau 

qui    avoit    emblé    une   escuelle    d'estain. 

(1399,  Enq.,  la  Coulure,  Arch.  Sarthe.) 
Si  que  Dieu  pour  flambeau 

Voiant  Phoebusja  vieil  clouclié  comme  bicle 

De  .Salnrne  et  Juppin  an  dessus  l'cpicicle 

A  mis  et  arrangé  ce  petit  cnfanceau. 

(G.  BouKi.N,  Salijre  eu  roy,  F  27  r»,  éd.  1580.) 

ENFANCEGNON,  S.  m.,tout  petit  eufant, 

petit  enfançon  : 

Lai  otrovcrcnt  un  enfancegnon  envolepeit 
eu  povrcs  dras.  (S.  Bern.,  Servi.,  Ler.  de 
l.incy,  p.  550.) 

ENFANCiABLEMEKT,  enfcn.,  adv.,  en 
enfant  : 

Les  premières  paroUes  que  elle  Uiy  ap- 
jirist  fu  son  Ave  .Maria,  et  par  elle  fu  si 
duit  que  c'estoil  doulcette  chose  luy  oyr 
dire  enfenciaUemenl  a  genoulz,  ses  petites 


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139 


mains  joinctes  devant  l'image  Nostre- 
Dame.  (Crist.  De.  Pizax,  Charles  V,  T  p., 
ch.  16,  Michaud.) 

ENFANCiAL,  enffencial,  adj.,  d'enfant, 
enfantin  : 

Et  faisoyps  les  sisnes  enffenciaulx  les- 
quelz  soufoieiit  faire  les  petis  enffans  pour 
monstrer  l'amour  qu'ilz  ont  a  leur  mères. 
(L'Orloge  de  sapience,  Maz.  1134,  1.  I,  ch. 
16.) 

ENFANCiBLE,  elfanchiblc,  adj.,  de  l'en- 
fance, d'enfant,  puéril  : 

Et  se  tenist  louz  jours  peisible 
Sans  giea  legier  ne  f/fanchièle. 
(Dial.  de  S.  Grer/.,  ms.  Evreui,  f  105''.) 

Ce  me  samble  une  grant  folie  et  ung  dit 
très  enfancible.  (Orïssme,  Eth,.,  1.  X,  ch.  ii, 
éd.  1488.) 

Nous  raportons  le  nom  de  desaltrem- 
pance  aus  peehies  enfancibles.  (ID-,  ib., 
Richel.  204,  f-  410'=.) 

Deffaultes  enfancibles.  (Id.,  ib) 

L'Escripture  dit  de  Thobie  qu'il  estoit 
bien  jeune  mais  il  ne  tist  nulle  euvre  en- 
fancible. (iD.,  Politiq.,  f  111%  éd.  1489.) 

En  brief  temps  il  aprisl  toute  la  science 
de  la  loy  et  des  propbetez,  et  doubtoit  joli- 
veté,  et  vainquait  par  bonnes  meurs  les 
ans  enfancibles.  (Légende  dorée,  Maz.  1333, 
t'IZ''.} 

—  Et  qu'est  ce  ?  —  Ce  n'est  que  chose 
enfancible.  —  Quelle  chose  est  ce  î  —  Ce 
n'est  rien.  (Therence  en  franc.,  i°  29  r°, 
Verard.) 

ENF.\NciBLEMENT,  iuf.,  adv.,  8n  en- 
fant : 

Non  infanciblcmenl. 
(Vie  S.  Uagloire,  Ars.  5122,  f  3-i  v».) 

ENFANCiBLETÉ,  S.  f.,  action  d'enfant  : 
Attens  la  joie  greigneur  quant  tu  auras 
osté  l'ouvrage  enfancible  et  tu  te  seras 
transporté  es  hommes  de  sagesse,  et 
adoncques  enfance  ne  demeura  pas,  raaiz 
enfanciblete  qui  est  plus  griefve.  (Miroir 
historial,  Maz.  So7,  f  190  r'.) 

Quant  celle  piicelle  nourrie  en  délices 
royaux  renoncoit  a  toutes  enfancibletez  et 
se  mettoit  du  tout  ou  service  de  Dieu. 
(Légende  dorée,  Hlaz.  1333,  f"  291'.) 

EXFANçoN,  -  son,  -  sson,  -  chon,  anf., 
^nfenson,  enfeçon,  enfezon,  enfechon,  s.  m., 
petit  enfant  : 

De  bêles  dames  i  oissies  le  criz, 
Et  de  puceles  et  à'enfansons  petis. 

(Les  Loh.,  ms.  .Montp.,  f°  113'.) 
Uns  noirs  enfezons  lo  traoit  fors  par  la 
fringe  de  son  vestiment.  (Dial.  St  Greg., 
p.  63,  Foerster.) 

Aotemble  lui  Rolandin  Vaiifatiçon. 
(De  Charlem.eldes  Pairs,  Vat.  Chr.  1360,  P  9  r°.) 
Or  entandez,  fait  il,  franc  chevalier  baron. 
Qui  estes  home  lige  l'empereor  Karloa, 
Et  plus  aves  de  sens  que  a'ont  cil  enfançon. 
Por  ce  vos  di  a  tous  que  me  dites  raison. 
(Gai  de  Bourg.,  2918,  A.  P.) 
Car  je  ai  l'autre  del  tout  mis  en  oubli. 
Les  rnistes  painnes  et  les  autres  periz 
Que  me  feistez  en  la  charlre  soaffrir 
Moi  et  ma  (arae  por  l'aiifanson  petit. 

(Jotird.  de  Blaivies,  780,  Hoffmann.) 
Il  manjae  tons  nos  enfanssons. 

(Vsopet,  I,  fab.  lxii,  Robert.) 
Qaant  ot  ce  dit  Venfanchon  embracha. 

(Auberon,  1412,  Graf.) 


Ses  enfançfinnes. 
(Thib.   IV,  Chatis.. 


■p.  120,  Tarbé.) 


I  Et  pnis  fors  del  bos  s'apara 

Tant  qu'uns  enfeçons  l'a  ven. 

(Mou<K.,  Chron..  21603,  Reiff.) 
Loes  Dien.  signonrs  enfamons. 

(Lib.  Psalm.,  au,  p.  338,  Michel.) 
Et  li  enfechons  11  rescrie. 
(De  S.  Jehan  Paulit,  Richel.  1553,  P  431  r'>.) 
Uns  enfcchons  de  vm  ans.  (Vie    de  S. 
1    Franc.  d'Ass.,  .Maz.  1331,  f«  73''.) 

■    Mon  père,  le  boen  quens,  qu'en  apeloit  Guion, 
A  Maience  la  grant,  en  son  mestre  donjon, 
T'a  nourri  si  souef  des  petit  enjauchon. 

(Doon  de  Maience,  406,  .i.  P.) 
Vesla  Vcnfenson  baptisa. 
(G.  Mach.,  Poês.,  Richel.  9221,  f»  213».) 
Deux  petits  enfancons  estans  de  la  ville 
I    de  Courcelles.  (1389,  Arch.JJ  138,  pièce  23.) 

Et  n'a  qn'un  po  que  Venfen(on 

Senti  mouvoir. 
(Miracles  de  Notre  Dame,  \,  2,  440,  G.  Paris.) 

Hé!  c'est  parole  i' enfançon. 

Ui..  I.  5,  721.) 

Crois,  0  royal  enfançon. 

Pour  escouter  la  ch:inson 

De  l'humble  Lyre  Angevine. 
(JOACH.    DU   Bellay,   Od.  s.   la  naiss.   du  D.   de 
Beaum.) 

D'oa  viens  la,  mauvais  frarcoo. 
Qui  devroies  eslre  mes  joies? 
Mais,  faux  petit  enfançon. 
Tout  le  rebours  tu  m'envoyes. 
(Baif,  Poés.  ch.,  p.  29,  Becq  de  Fonqaières.) 

Enfançon  est  un  des  mots  vieillis  que  La 
Fontaine  aimait  à  employer  ; 

Arrivant  le  deces 
De  Venfanron 

(Contes,  le  Fancon.) 
Un  néologue  de  la  fin  du  xviii"  siècle  a 
essayé  de  le  faire  rentrer  dans  l'usage  : 

Oh!  combien  tous  ces  enfancons,  deve- 
nus grands,  vont  se  divertir  à  nos  dépens  ! 
(Mercier,  !^éolog.,  préf.) 

ENF.\NçoN.\EAU,  S.  m.,  petit  enfant  : 

Mes  mignons,  mes  enfançonnenuîx , 
(R.  GoBi.v,  Loups  ravissans,  cb.  v,  éd.  1525.) 

ENFANCONNET,  -  sonncl,  -  sonel,  -  chon- 
net,  -çunet,  -chunel,  s.  m.,  dim.  â'enfançon: 

Son  pié  li  tret  hors  de  la  main 

Venfançonnet 

(Perceval,  ms.  Montpellier  H  249,  f°  126'.) 
Et  les  enfanchunez  pendre  as  mères  as  piz. 
I    (Gaunier,  Vie  de  S.  Thom.,   Richel.  13513, 
I        f»43v°.) 

Et  nostre  Sires  ferid   le  enfançuntt  que 
I    David  out    eagendred   de  la    femtne  Urie. 
(Rois,  p.  160,  Ler.  de  Lincy.) 


L'enfanchonnet.  (Dial.  de  S.  Greg.,  ms. 
Evreux,  f»  86'.) 

Jovene  enfansonet-  (Estories  Rogier,  Ri- 
chel. 20123,  f»  179=.) 

Ce  tendre  enfanchonnet.  (De  vita  Christi, 
Richel.  181,  f"  28\) 

Qnant  n'ont  assez  fait  dodo 
Ces  petiz  enfanchonnes 
Us  portent  soubz  leurs  bonnes 
Visaiges  pleins  de  bobo. 
(Cb.  d'Orle.us,  Poés.,  I,  70,  d'Héricault.) 
Infâme,  tyran,  inhumain. 
Que  te  nuysoit  Venfansonnel  ? 

(Mist.  du  viel  Test.,  22523.  A.  T.) 


Donli  et  piteux  en/fanionnrl. 
(Grbban,  Mist.  de  la  Pass.,  5621,  G.  Paris.) 
Amonr  n'a  non  plus  de  manière 
Qu'ung  fol  ou  ung  enfansonnet. 
(La  Fontaine  d'.Amours.Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi'  s. 
IV,  18.) 

ENFANçoxNETE,  -  cite,   S.  f.  ,   petite 

mie- 

Venfanfonneite  en  fnt  desireite. 
(J.  Lemarchast,  Mir.de  N.-D.,  ms.  Chartres 
f°12^.) 

ENFANGERiE,  S.  f.,  bourbier,  cloaque  : 
Car  ses  grâces  (de  la  fortune),  quant  les  despent, 
Rn  despendant  si  les  espent, 
Que  les  giete  en  leu  de  poties 
Par  putiaos  et  enfanijenes. 

(Rose,  6587,  Méon.) 

ENPANGiER,  -  ger,  verbe. 

—  Act.,  plonger  dans  la  fange,  dans  la 
boue,  embourber,  couvrir  de  boue,  lai.sser 
traîner  dans  la  fange,  crotter  : 

Par  tens  le  cuidons  enfangier 

Et  traîner  a  cros  de  fer 

Ou  puis  et  on  borbier  d'enfer. 
(G.  DE  CoiNCi,  de  Monacho   in  flumine  periclUato, 
112,  ap.  Michel,  D.  de  Nom,.,  t.  III,  et  ms. 
Brui.,  f°  90^) 

Levez  en  hault  mon  mantel,  car  vous  le 
enfangies   a  merveilles,   (llisl.    des  Emp 
Ars.  5090,  f»  38  r».) 

Ils  trouvèrent  au  devant  d'eulx  ungrand 
trouppeau  de  pourceaux  fort  serrez  tous 
pleins  de  fange  et  de  villenie...  ils  portè- 
rent aucuns  de  ces  jeunes  hommes  par 
terre,  et  enfangcreiit  tous  les  autres. 
(Amyot,  CEuv.  mél.,  t.  III,  p.  201,  éd.  1820.) 

Enfanger  ses  roses  (les  rosettes  des 
chaussures  qui  traînaient  à  terre).  (D'Aub., 
Fœnesle,  I,  2.)  Ecrit  enfanyer,  par  pronon- 
ciation gasconne. 

—  Fig.  : 

Voila  le  desespoir  ou  les  raoynes  reniez 
les  ont  voulu  attirer  et  eii/"(Uî3Cr,  atin  que 
se  voyans  coulpahles  et  contaminez  de 
leur  péché,  ne  reviennent  a  santé  et  ne  se 
retournent.  (Condé,  Méin.,  p.  642,  .Michaud.) 

—  Fig.,  pour  dire  attacher  d'une  ma- 
nière honteuse  ; 

A  la  pucele  on  enfangié 
Ai'oit  son  courage  et  son  cner 
S'en  repatra. 
(G.  DE  Coi.'ici,  Mir.,  Richel.  817,  f  71  v».) 

—  Réfl.,  s'embourber  : 

Le  chien  se  pert,  le  faulconnier  s'enfange. 
(A.  Chartier,   Poéi.,  Débat  des  deax  fort,  d'am., 
p.  565,  éd.  1617.) 


S'en  errenr  de  fny  ne  l'enfanges. 

(Jeh.  de  Meu.vg,   Très.,  144,  Méon.) 

—  N'eutr.,  s'enfoncer  dinsla  boue  : 

...  El  destroit  vint  d'une  rue. 
Ses  cevaus  ciet,  et  si  enfange, 
Ne  pot  resordre,  si  esl:ince, 
El  tai  gist  sor  lo  Jestre  les. 
(Eteocle  et  Po'.in.,  Richel.  375,  f  52''.) 

Quant  se  cuida  arrière  traire 

11  enfanga  si  durenn^nt 

Ens  es  piarres  du  pavement 

Que... 

(G.  de  Colnci,  Mir.,  liichel.Sn,  P  55''.) 


uo 


ENF 


ENF 


ENF 


Mais  li  mares  est  prans,  n'ofcnt  por  afTontirer, 
Ne  porqnanl  si  i  vont   Xï.  lejier  baceler 
Tant  que  il  porent  si  dure  terre  troTer 
Qne  lor  ceval  les  puissent  s-ms  en  fan  gier  çorler. 
(Hclias.  Richel.  12558,  f»  6».) 

—  Enfangié,  part,  passé,  enfoncé  dans 
la  fange,  dans  la  boue  : 

Le  lieu  ordonné  ou  la  gendarmerie  de- 
voit  combatre  cstoit  en  un  maraiz  ou  les 
chevaux  estoient  enfanges  jusques  au 
genoil.  (Mabt.  du  Bellay,  Mém.,  1.  I, 
f»  3  T»,  éd.  lo69.) 

lit  les  chiens  cnfangcz  de  leurs  voix  menassantes 

Le  tiennent  en  aboy  (le  loup). 

(Gacch.,  Plais,  des  Champs,  p.  279,  éd.  1604.) 

—  Couvert  de  boue  : 

Et  pour  en  tirer  le  dit  jus,  ils  enduisent 
de  boue  lesdits  prains,  et  les  mettent 
eschauffer  ainsi  cnfangez  au  four.  (Du 
PiNET,  Pline,  xxvil,  10,  éd.  1566.) 

—  Fig.  : 

Et  est  tout  le  monde  si  enfangié  de  ceste 
maudicte  avarice,  que...  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  111, 106,  Buchon.) 

Tout  enfangié.  d'autres  povretes  corpo- 
relles. (iD.,  les  12  Dames  de  Rhélor.,  vri, 
160,  Kervyn.) 

ENFANONNER,  cnphanonner,  verbe. 

—  Act.,  garnir  d'un  fanon,  d'un  dra- 
peau : 

Une  lance  vermeille  toute  enfanonnee  de 
soie.  (Feoiss.,  i^hron.,  XV,  40,  Kerv.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  d'un  fanon,  mettre 
le  manipule  : 

En  priant  Dieu  et  nuit  et  jour 
Qne  de  ton  fanon  ne  fanssonnes, 
Car  sacbes  bien  tantes  coronnes 
Te  donra  Dieus  quantes  personnes 
Tu  conquerras  par  ta  suour  ; 
Prestres.  s'ainsi  ne  C enphanonnes^ 
Dont  qniers  un  lien  ou  te  reponnes 
Que  Dieus  ne  sache  en  un  destour. 
(Reci.  de  Moliens,  du  de  Charité,  Ars.  31-12, 
l'  219'.) 

ENFANSET,  anf.,  S.  m.,  petit  enfant  : 
Deci  que  li  anfanses  estoit  noz.  [Serm., 
ms.  Metz  262,  f''6o''.) 

ENFANSON,  VOIT  EXFANÇON. 
EXFANSONXET,   VOir  EXFANÇONNET. 

ENFANT,  S.  m.,  jeune  homme  noble  non 
encore  adoubé  chevalier  : 

Ensembl'od  els  .xv.  milie  de  Francs 
De  bac.belers  que  Cavles  cleimet  enfanz. 

(Roi.,  319G,  Muller.) 
Sire,  dist  Ycnfes,  nobile  chevalier. 

(Raimb.,  Oi^ier,  131,  Barrois.) 

Rollandins  ot  sivi  le  roi... 
El  tant  li  enles  s'i  prova 
Que  d'un  tronçon  ocist  Janmont. 

(MousK.,  Chron.,  .1482,  Reill.) 

.Lx.  ans  ay  passé 
El  Tons  estes  .1.  enfes  d'entour  .xxx.  ans  d'aé. 
Waiifiey,  5759,  A.  P.) 

—  Enfant  de  pied,  fantassin  : 

Nons  vous  baillons  légionnaires, 
Enffans  de  pied,  centarions. 
(Vie  et  Pais,  de  Mur  s.  Didier,  p.  122,  Carnan- 
del.) 


—  Enfant  de  l'église,  comme  enfant  de 
chœur  : 

Ce  mesme  jour  le  pape  dit  la  messe  en 
solennité  ou  le  roy  assista  et  servit  le  pape 
comme  premier  enfant  de  l'église.  (N. 
Gilles,  Ann.,  t.  II,  f   304  v°.  éd.  1492.) 

—  Bel  enfant,  en  pointe  de  vin  : 

Et  s'estant  departiz  par  les  cabarets,  y 
demeuroient  a  boire  jusques  sur  les  trois 
heures  après  niidy,  qu'ils  sortoient  beaux 
enfans,  pour  retourner  en  leurs  loiîis,  fai- 
sant faire  saults  et  voiles  a  leurs  chevaux 
sur  le  pavé,  dont  quelquefois  ils  prenoient 
la  mesure.  (J.  de  Mergey,  Mém.,  an  1562.) 

EXFANTANCE,  enfauntauncB,  s.  f.,  en- 
fance : 

Dnnt  les  âges  de  munde  par  nature 

As  âges  de  humeine  créature 

Respunent.  tut  en  vérité, 

Pnr  qnei  le  munde  Tust  lut  crié. 

Le  primere  âge  saunz  doutaunce 

De  l'homme  est  nommé  enfauntaunre. 
(Pierre  de  Peckam.  Rom.  de  Lumere,  Bril.  Mng. 
Ilarl.  4390,  f»  27».) 

ENFANTANTR,  S.  f.,  femme  en  couches: 

0  Juno  Inçine 

Qui  présides  aux  enfantantes. 
Donne  ayde  a  mon  enfantement. 

(Therencc  en  fran(.,  t°  250',  Verard.) 

ENFANTARESSE,  VOir  ENFANTEBESSE. 

EXFANTEEMENT,  adv.,  d'uue  manière 
enfantine  : 

Pueriliter,  enfantcemenl.  (Voe.  lat.-fr., 
1487.) 

1.  ENFANTEL,  -  teau,  S.  m.,  petit  enfant: 
Et  vit  que  .i.  noir  enfantel  tiroit  hors  ce 

moine  parl'orlede  son  vestement.  {Légende 

dorée,  Maz.  1333,  f»  80=.) 

Mais  Venfanteaii,  en  moins  de  dire  pic. 

D'une  grand  croix  luy  donna  si  grant  choc 

Qu'il  l'abbatit  et  lui  cassa  le  sac. 

(Cl.  Marot,  Œuv.,  II,  74,  Jannet.) 

Son  petit  enfantean  qui  cache  tost  la  teste 
Au  sein  de  sa  nourrice,  effrayé  de  la  creste 
De  l'armet  de  son  père.... 
(Jan  de  Vitel,  la  Prinse  du  mont  St  Michel, 
p.  16,  Beanrepaire.) 

2.  ENFANTEL,  adj.,  enfantin  : 

Ne  fostes  pas  enfant  ne  i'enfantel  h[c]é. 
(JORD.  Famosme,  Chron.,   1392,  var.,  ap.  Michel, 
D.  de  Norm.,  l.  III.) 

ENFANTELET,  S.  m.,  petit  enfant  : 

Enfantelet  très  net  et  munie. 

774 
(De  V  gaud.  B.  M.,    ms.  Reims  ^.  ,  fo    133») 

Petis  enfantelets.  (Ancienri.  des  Juifs,  Ars. 
5083,  t"  52=.) 


L'escriture  les  appelle  petits 
qu'il  faloit  porter.  (Calvin,  Inst.  Chrest., 
IV,  16.) 

Bien  qu'enfantekt 

Ta  sois  mingrelel. 

Tu  ne  vaux  pas  mieux. 
(Baif,  Poés.  ch.,  p.  241,  Becq  de  Fonqnières.) 

Achetant  et  ravissant  plusieurs  enfante- 
lets pour  leur  ostentation.  (G.  BosQ.,  Hist. 
des  ti'oubles  de  Tolose,  ch.   xvi,  éd.  1S95.J 

Un  écrivain  célèbre  du  xix«  siècle  a 
essayé  de  rajeunir  ce  mot  : 

Ce  sont  de  pareils  lions  sans  mâchoires, 
de  pareilles  lionnes    sans   ongles,  de  pa- 


reilles e?!/'aM(eJeWes  tétant  ou  fiançant,  que 
doivent  suivre  des  hommes  faits  dans  celte 
ère  d'incrédulité  !  (Chateaubriand,  Mém., 
xi"  V.,  Concl.,  dans  la  Presse.) 

ENFANTELiN,  adj.,  enfantin  : 
Ces  jeux  en/'an(e!«îs  estoyent  communé- 
ment de  choses  qui  peuvent  signifier  faicls 
de  chevalerie.  (Le  Livre  des  faicts  du  ma- 
resch.  de  Boucicaut,l''  p.,  ch.  iv,  Buchon.) 

1.  ENFANTEMENT,  S.    m.,  pHs  dans  le 

sens  d'enfant  : 

Elle  dist  :  C'est  mes  enfantemens,  c'est 
mes  fieux.  [Bib.  hist.,  Maz.  532  f»220".) 

2.  ENFANTEMENT, s.  m.,  encbantemeiit* 

Onques  el  monde  maaislire, 
^'enfantement  que  on  pnist  dire. 
Dont  on  eust  déduit  ne  joie. 
Que  ne  trooTaissenl  cil  de  Troie. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f  74'.) 
En  la  ville  un  Juis  avoit 
Ki  tant  d'engieng  el  d'art  sa  voit, 
D'enlregent  et  d'enfantement. 
De  barat  et  d'encantement. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ap.  Duc,  V,  234",  éd.  Didot.) 

Cf.  Enfantos.me.ment. 

ENFANTERE.ssE,  -erresse,enfentarresse, 
s.  f.,  accouchée,  femme  en  couches,  femme 
en  travail  d'enfant  : 

Et  Peluse  se  tenra  comme  enfanteresse. 
(Guiaet,  Bible,  Ezech.,  ms.  Ste-Gen.) 

Enfentarresse,  puerpera.  (Gloss.  gall.- 
lal.,  Richel,  1.  7684.) 

Puerpera,  re,  enfanterresse  de  premier 
enfant.  (Toc.  lat.-fr.,  1487.) 

Lorsviendrasoubdaineraentmort  comme 
la  doleur  a  V  enfanteresse.  (P.  Ferget  , 
Nouv.  test.,  f"  196  v,  impr.  Maz.) 

ENFANTESME,  VOir   ENFANTOSME. 
ENFANTESMER,  VOir  ENFANTOSMER. 

ENFANTERiE,  enfcnterijc,  enff.,  s.  f.,  in- 
fanterie : 

El  si  en  armes  el  a  cheval  sont  prestz, 

Dy  luy  qu'il  vieigne,  et  son  enffanterie. 

(0.  DE  S-  Gel.,  Enéide,  Richel.  SOI,  f  50\) 

Sur  Venfenterye  fut  faict  tel  chapliz... 
fD'AUTON,  Chron.,  Richel.   5081,  f»  23  v°.) 

ENFANTET,  S.  m.,  petit  enfant  : 

Une  pucele  qui  seeit 
La  desns  en  cet  air  amonl, 
La  Ires  plus  bêle  del  mond. 
Un  enfante:  en  snn  devant. 
Uoies  ^^ostre  Dame,  Richel.  19325,  P  87».) 

Un  enfantet  de  grenior  eage 
Virent juer  sor  la  gravele. 
(WiLL.,    de  Ste  Marie  Magd.,  Richel.  19523, 
f  71  r°.) 

ENFANTETÉ,  -  entêté,  s.  f.,  enfance  ; 
Enfentelé,  infantilitas.  {Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  76S4.J 

ENFANTEURE,  -  «rc,  -  aure,  S.  t.,  en- 
fantement, et  le  fruit  de  l'enfantement  : 

En  tritece  et  en  doiilours  enfanteras 
l'enfanieure.  (S.  Graal,  ms.  Tours  913, 
f»  74'.) 

La  mpre  morust  de  enfantaure.  {Brut, 
Maz.  1309,  f°  2''.) 

—  Imagination  ? 


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L'une  couschera  de  monsieur. 
Et  l'autre  d'une  créature 
Qui  a  cul  de  bonne  grosseur. 
Mais  il  ne  vient  pas  de  nature  : 
L'une  dit  que  c'est  enfanture^ 
L'autre  dira  qu'il  n'i'n  est  rien. 
(CoQUiLL.,    Droits  iiouv..  De  injuriis,  I,  1S3,  Bibl. 
elz.) 

ENFANTioLi'.,  enfeti.,  adj.,  enfantin, 
puéril  : 

Cil  roy  Phelippe  amoit  moult  le  déduit  de 
chacier  en  bois  et  inout  i  aloit  volentiers. 
Et  fu  grant  pièce  moiit  enfaiitibles  en  sa 
jonesce.  {Gr.  Chr.  de  Fr.,  Phelip,  III,  16. 
note,  ms.  2813,  P.  Paris.) 

Son  amour  estoit  encore  nisse  et  enfen- 
tible.  (L'Orloge  de  sapience,  Maz.  1134,  1.  I, 
Prol.) 

Si  estoit  avenant  joyeux  et  courtois  en 
tous  ses  enfantibles  faicts.  {Liv.  des  faicts 
du  Maresch.  de  Boucicaut,  l"  p.,  c.  3,  Bu- 
chon.) 

Sotie  enlanUble.  (B.  de  Gord.,  Pratiq., 
11,  18,  éd.  1495.J 

ENFANTIEUMENT,  VOir  ENFANTILMENT. 

ENFAKTiEUSEMENT,  adv.,  en  enfant  : 

Enfant ieusemcnt  parles. 
{Chans.,  Val.  Chr.  1490,  F  193  v°.) 

ENFANTiF,  anfuntif,  enfentif,  eff.,  adj., 
d'enfance,  enfantin  : 

Si  fu  li  enfantis  amours 

K'il  orent  maintenu  lousjonrs. 

(Marie,  Lai  de  l'Espine,  49,  Roq.) 

E/fantiz  est,  ses  bes  est  jaunes. 
(G.  DE  CoiNCi.  de  VEmper.  qui  garda  sa  chasteé, 

Richel.  23111,  f  262''.) 

En  son  aape  cnfantif.  (Yie  S.  Mart.,  Ri- 
chel. 818,  f»  287  r».) 

Jeux  enfanliz.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  1»  383=.) 

Enfenlive chûse.  [Gloss.  gall.-lat.,  Richel. 
1.  7684.) 

—  Fig.,  puéril,  sot,  niais  : 

S'il  nos  reqiert  costume  ne  le  chevage  ensi, 
Consoil  aura  creu  molt  fol  et  an  fautif, 

(J.  Bon.,  Sai.,  xxiv,  Michel.) 
Moult  par  est  sos  et  moalt  est  enfantis 
Qui  ne  la  sert, 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Brnx.,  f  G^.) 
Et  la  roine  li  dist  que  voulentiers  i  me- 
teroit  conseil  ;  et  le  retint  une  grant  pièce 
avec  lui,  et  le  trouva  enfanlif  en  ses  pa- 
roles. (MÉN.  DE  Reims,  438,  W'ailly.) 

Un  pelitet  ert  eufanlis. 
(Rose,  Vat.  Otl.  1212,  1°  US''  ;  ms.  Corsini, 
f»  105''.) 

II  devient  eufanlis  de  paroi--  et  de  fes. 
(J.  DE  Meung,    Tesl.,  ms.  Corsini,  f  146''.) 
....  eufanliz. 
(1d.,  ib.,  177.  Méon.) 

II  devient  enfanlif  de  parole  et  de  fait. 

(ID.,  ib.,  Vat.  Cbr.  367.  fi"'.) 
Il  sont  aucun  si  anfantif  et   si  de  nice 
manière   que   il    se    l'ont  tenir   por  fous. 
(Laurent,  Somme,  Maz.  809, 1°  189».) 
Enlantif,-paen\.  {Trium  ling.  dict.,1604.) 

ENFANTiL,  -  iu,  esfanlU,  adj.,  enfantin, 
d'enfance  : 

En  la  quelle  vile  ses  ahaneires  ot  un  filh 
Honoreit  par  nom,  ki  des  enfanttlz  ans 
arst  par  abstinence  al  ainor  del  céleste 
pais.  (Dial.  St.  Greg.,  p.  8,  Foerster.) 


Li  tenrors  de  Venfanlil    cas.    (S.   Bern., 
Serm.,  Richel.  24768,  f"  54  v».) 
Aige  enfantil.  (In.,  ib.) 
Chars  enfantis.  (Id..  ib) 

>'e  fustes  pas  enfant  ne  A'eufanltl  eé. 
(JoRD.  Fastosme,  Chrou.,  1392,  ap.    Michel,  D.de 
Norm.,  t.  111.) 

Et  fu  baus  de  Costantinoble  tant  corne 
il  vesqui  por  sen  genre  qui  jouenes  estoit 
et  enfantins.  {Chron.  de  Bains,  c.  xviii,  L. 
Paris.) 

L'empereres  Bauduins  estoit  jouenes  et 
enfantins.  {Ib.,  c.  xxx.) 

Infantilis,  enfantius,  {Glnss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Face  enfantile.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.,  1,  f  100  v».} 

Enfantine  condition.  {La  tresample  et 
vraye  expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1486, 
f»  85'-.) 

Enfantine  conversation.  {Ib.,  f"  114''.) 

—  Fig.,  enfantin,  puéril,  sot,  niais  : 
Tos  i  devenres  sos,  enfantieus  et  savages. 

(Aiol,  Richel.  2.Ï316,  f  96''.) 

Celé  qui  n'est  pas  effantih. 
(G.  DE  Coi.NCi,  de  l'Emper.  qui  (farda  sa  chasteé, 
Richel.  23111,  f  262'';  Méon,  Nouv.  liée,  II, 
42.) 

Et  le  retint  une  grant  pieche  avoec 
li  et  le  trouva  enfantin  en  ses  paroles. 
{Chron.  de  Bains,  c.  xxx,  L.  Paris.) 

Mère  de  Dieu  digne  et  gentieuT, 
Très  grant  amour  monstra  vo  fleux 
Aux  roys  quant  lenrs  dons  recueilli. 
Pas  ne  se  monstra  enfantieui. 

{Trésor  N.-O.,  Richel.  994,  f  54''.) 

Sire  Jehan,  trop  estes  enfantieus. 

Quant  vous  cuidiez  qu'il  soit  si  faitement 

C'on  ne  puist  estre  en  amours  trop  lardiens. 

(Chans.,  Vat.  Chr.  1522,  f»  163.) 

Sire  Jehans,  trop  estes  esfanlieus. 

{Ib..  Vat.  Chr.  1490,  f  147  r».) 

Paroles  enfantiles.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  IX,  m,  30.) 

Une  si  sotte  glose  et  si  enfanlile.{CAL\., 
Predest.,  p.  13,  éd.  15S2.) 

ENFANTiLLER,  verbe. 

—  Act.,  jouer,  duper  : 

Quant  le  gupilz  s'est  reguardez 
Mont  par  se  tient  enfantine. 
(Marie  de  Coiipiegne,  Evangile  as  famés,  p.iSO, 
Constans.) 

—  Neutr.,  agir  en  enfant  : 

Estant  jeunes  et  petits,  ils  folastrent, 
enfanlillent  et  bégayent  et  gazouillent. 
(BoAYSTUAU,  Theat.  du  monde,  11, éd.  1S67.) 

ENF.^NTiLLON,  S.  ui.,  petit  enfant  : 

Voy  comme  un  escadron  de  ces  eufantiUons 

Chasse  folastrement  les  dorez  papillons. 

(Du  Barias,  ta  Magnificence,  p.  505,  éd.  1610.) 

ENFANTiLLONAGE,  S.  m.,  enfantillage: 
On  ne  doit  mie    entendre  que  tuit  puis- 
sent estre  encloz  dedenz  celé  valee,  car  ce 
^RToiienfantHlonage.(Vies  des  samJs,Richel. 
20330,  f»  4  r».) 

ENFANTILMENT,  -  icumetit,  ailv.,  en 
enfant  : 

Aucun  Ilebrieu  exposent  caste  cose  eJl- 
fantieument.  {Bib.  /list.,  Maz.  532,  f"  70''.) 


ENFANTIN,  S.  m.,  petit  enfant  : 

Per  regardar  lur  petit  enfantin. 
{Noël  du  xvi"  .s.,  Rcï.  savoisienne,  28  fév.  1879.) 
La  terre  donc,  gracieux  enfantin. 
Te  produira  serpolet  et  plantain. 

(Cl.  Marot,   ilEur.,  I,  6.'l,  Jannet.) 
Le  petit  enfantin  de  laict 
Inconlin'.'nt  commence  a  croistre. 

(Tahoreau,  I'oi's.,  II,  222,  Jonanst.; 
-Nymphe  qui  as  la  bouche  allaittee 
De  l'eperija  enfantin  gracieux... 

(Cl.  Butlt,  Poés.,  I,  8,  Jacob.) 

ENFANTiNET,  cuff.,  S.  Ht.,  petit  enfant; 

Pour  ung  petit  en/fanlinel. 
{Farce  de  la  pippee,  p.   43,  ap.  Michel,  t'aés. 
goth.) 

ENFANTiVEMENT,  -  tievemeut,  enfent., 
adv.,  en  enfant  : 

Et  se  juoit  des  pumeletes  et  des  jueles 
aveuc  aus  moût  enfanlievement.  (S.  Graal, 
Vat.  Chr.  1687,  f  99''.) 

Aucuns  Hebrieux  exposent  ceste  chose 
enfantivement,  et  dient...  (Guiart,  Bible, 
Deut.,  XV,  ms.  Ste-Gen.) 

Enfentivemenl,  infautiliier.  {Gloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

ENFANTON,  S.  m.,  petit  enfant  : 

■Voulentiers,  madame,  fait  \  enfanlon. 
[Quinze  joyes  de  mar.,  xi,  Bibl.  elz.) 

Ouyans  les  cris  de-s  enfantons.  (Aretin, 
Gen.,  p.  231,  éd.  1542.) 

Un  vray  embryon,  on  enfanlon.  (RousSET, 
Hysterotom.,  p.  190,  éd.  1581.) 

ENFANTOSME,  enfontesme,  s.  m.,  fan- 
tôme, illusion  produite  par  un  songe,  es- 
prit lutin,  revenant  ; 

L'n  enfanlesme  la  nuit  lur  vint 
Que  chescun  a  vers  le  tint. 

(Conquesl  of  Ireland,  970,  Michel.) 

ENF.\NrosJiEMENT,  enfantomemeut,  en- 
faumenternent,  s.  m.,  évocation  de  fan- 
tôme, ensorcellement,  maléflce,  sortilège  : 

Qui  tant  d'engien  et  d'art  savoit, 
D'entreget,  i' enfant ouiemenl. 
De  barat  et  d'eucantement... 

(De  Theophil.,  Ars.  3327.  C  107".) 

Se  tu  hes  toi  et  ton  ar;,'ent. 
Croi  d'avDcas  l'enortement, 
Quant  du  plait  ert,  si  aten  bel 
(Jue  por  loi  aras  jugement  : 
S'ert  çou  par  enfaumentemeut. 
(Vers  de  te  Slort,  Kichel.  375,  f°  339'.) 

ENFANTOsjiEoii,  -  oii)',  eiifantom.,  en- 
fanlomm.,  enfaniomour,  atifant-,  enfau- 
menteor,  s.  m.,  sorcier,  enchanteur,  celui 
qui  ensorcelle  : 

Et  s'uns  sages  d'amors  parole 
A  une  demoisele  foie,... 
iNe  pensez  ja  qu'il  i  aviegne... 
Qn'el  cuide  qu'il  soit.i.  lobieres. 
.1.  renarz,  uns  anfantosmieres. 

(Rose,  Kichel.  1573.  f  65''.) 

Qu'el  cuide  qu'il  soit  uns  lohierres. 
Uns  regnarz,  nns  enfantosmicres. 

{Ib..  7795,  Méon.) 

Qu'ele  cuide  qu'il  soit  .i.  lerres. 
.1.  renars,  .i.  eufantomeires. 

(Ib.,  Val.  Chr.  1S5S,  f  OS"».) 

....   Enfantomieres. 

(Ib..   Vat.  OU.  1212.  t"  59*.) 


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ENF 


Je  ne  sai  mie  enfanlomcrres 

Ne  ne  chant  pas  corne  jonglerres. 

iVila  J.-C,  ms.  Berne  63i,  f  1.) 
Cascuns  de  moi  s'eskeut  et  tert 
Con  se  je  fuisse  enfaumeiitere. 
(Li  Coitgié  Baude   Fastoul  d'Aras,  6-24,  Méon.) 

FaiiUsticus  ,  enfantomour .  {Gloss.  de 
Conches.) 

ENFANTOSMER,  enfaniesnw,  enfanto- 
mer,  -  oumer,  -  ommer,  enfenl.,  enfaumen- 
ler,  enfonienUr,  v.  a.,  ensorceler,  troubler 
le  sens,  faire  perdre  la  mémoire,  l'es- 
prit, etc.  : 

Hai  Ernulf  de  Flandres,  tant  m'as  enfanlosmé .' 
{Rou,  2°  p.,  3312.  Andresen.) 

Les  pramesses  lo  rei  vus  uiU  enfanlosmé. 
(Ib.,  2'  p..  2517.) 

Li  doi  viellart  respondcnt.    qa'eieot  de    grant  aé, 
Que  Ilercul  et  Libis  par  lor  grant  deité 
Entoscierent  le  liu  et  l'on/  enfanlosmé. 

(Rom.  d-Alix.,  f  SS'',  Michelanl.) 
Atanl  cz  .i.  garçon  qui  d'errer  ne  s'alente, 
Guileclins,  (ail  il.  sire,  ne  sai  que  je  le  mente. 
Cil  a  cui  lu  paroles  t'enchante  et  enfomente, 
Il  a  mort  Oahanin  le  flU  de  ta  parente. 

(Giiil.  de  Sass.,  Ars.  3U2.  P  -2-i'''.) 

Deable  .vnn/  enfomenlé 

Deable  sont  lot  tormi'nté. 

(G.  deCoinci,  Mir.,  Richel.  2163,  f°  l"".) 

l'ces,  ceo  quit,  m'unt  encnntré, 
Ki  issi  m'unt  enfanlosmé. 

(Chaudky,  Sii  dormans,  1121,  Koch.) 

La  tavreniere  enfawnenla. 
OVilasse  le  Moine,  65,  Michel.)  Irapr.,  enfanmenla. 

Issi  les  a  B.  treslouz  enfantomez. 

(.;.  de  Lanson,  Richel.  2195.  f  63  r".) 

lous  jors  se  paine  d'encanler 

lit  de  la  gent  cnfautosmer. 
(Amadas  el  Ydoine,  Kichel.  375,  r  329'J.) 

Car  il  cnide  que  soit  oevre  enfanlommee 

Qui  por  lui  décevoir  se  soit  la  arivee. 
{nht.  de  Gei:  de  Blav.,  Ars.  3U-1,  f  lii  v».) 

Los  sersans  voit  juer  et  rire 

De  çù  que  il  orent  vcu  ; 

Bien  sot  qu'il  enfaumanles  fu. 
(Uen.  de  Be.iujeu,  li  Biaus  Desconneus,  4508, 
Hippeau.) 

En  l'un  a  une  pierre,  ja  qui  la  portera 

Atienii  ne  maufé  ne  Veafanlosmera. 
(ilaug.  d'Aii/r.,  ms.  Montp.  H  247,  f  154".) 

Sovenles  fez  as  tu  doté 

Ke  io  te  eu^se  cnfanlesmé  ; 

N'aies  tu  ja  regard, 

Ne  sui  m:e  de  maie  part. 

(Lai  del  Désiré,  p.  21,  Michel.) 

Cil  se  muoieDl  ea  diverses  {ormes  et 
cnfantosmoient  les  genz.  (De  S.  Mathiu, 
ms.  Sle-Gen.  DI  21,  p.  93.) 

Il  furent  si  enfantosmé  qu'il  leur  estoit 
aviz  queuulle  plus  suiute  gent  ne  porroient 
estre.   IChron.  de  S.-Den.,  ms.   Ste-Geu.) 

Je  vous  proi  por  Dieu  que  vous  moi 
eonsellies  que  joii  puis  faire  car  tous  stii 
enfantoumé.  (Aassidor., ms.  Turin,  f''42  r».) 

Je  cuit  que  vous  aves  le  sens  enfanlosmé  ! 
(Doon  de  Maience,  3976.  A.  P.) 

Bien  paroit  a  sa  contenance 
Que  de  riens  nule  n'ot  doutance, 
Car  d'yyresce  esl  enfantosmez. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f  3r,\) 

Et  disent  li  pluiseur  qu'il  avaient  esté 
enfantosmet.  (Fboiss.  ,  Chron.  ,  II,  79, 
Luce.) 


Que  peut  c'eslre  ?  Ay  je  sens  desvé 
Ou  j'ay  eslé  enfanlosmee% 
(Miraoies  de  yolre  Dame,  I,  7,  390.  G.  Paris.)  j 

Tellement   Venfanlosma   et  endormi  que 
malgré  lui  paracheva    son   vovaige.  (Ren. 
de  Montaub.,  Ars.  5072,  f"  33  v"».) 
Certes,  enfantosmez  nous  ha. 

(Pass.  N.-S.,  Jub.,  Mijst.,  Il,  232.) 

—  Pervertir  par  ses  sorcelleries  : 

Du  grant  diable  le  messaige 
Partout  il  (Luther)  est  renommé  ;  i 

A  gasté,  enfenlommé  \ 

La  très  vraye  loi  chrestienne. 
(1525,  le  Resveitr  arec  ses  resveries,  Poés.  fr.  des 
xv'  et  ïvi"  s  ,  t.  XI.) 

—  Enfantosmé,  part,  passé,  ensorcelé  : 
Mais   il  jura  Dieux   que   ainsi    ne   s'en 

iroient  mie,  et  qu'il  verroit  se  c'estoit  jeu, 
gabois  ou  chose  enfanlosmee.  (Voy.  de 
Charlem.  a  Jêrus.,  p.  64,  Koschwitz.) 

Se  disait  encore  dans  la  première  moi- 
tié du  xvii"  s.  : 

Elle  fut  enfantomie  et  conduicte  auxdites 
Planches  par  un  homme  noir  qui  luy  de- 
clairat  qu'il  estoit  le  diable.  (1626-1630, 
Arch.  H.-Saône,  B.  5,119.) 

Norm.,  Cotentin,  et  Bessin,  arr.  de 
Bayeux,  enfantante,  ensorcelé,  qui  voit  des 
fantômes  ;  tiomine  qui,  égaré  dans  l'obs- 
curité, est  supposé  avoir  marché  sur  une 
herbe  malfaisante.  Besançon  (anciens 
Noels),  aifantouma,  ensorcelé. 

Cf.  Fantosmer. 

ENF.\NTosMERiE,  -  lomerie,  enfaumen- 
lerie,  enfeumenterie,  enfoumenterie,  s.  i., 
sortilège,  enchantement  : 

En  la  vile  un  Jius  aroît 
Qui  tant  d'engien  et  d'art  savoit. 
De  barat  et  d'encanterie. 
De  trait  et  d'enfanlomerie, 
Trestot  a  son  commandement 
Faisoit  venir  apertement 
Les  anemis  et  les  diables. 
(G.  DE  Coisci,  de  Théophile.  Richel.  373,  f°  310=.) 

En  la  vile  un  Gin  avoit 

Ki  tant  d'eniîing  et  d'art  savoit. 

De  trei  et  à'cnfeumenlerie, 

Debaratet  d'enchanterie. 

(Id.,  ib.,  Richel.  2163,  f»  6^) 
Urban  tout  ce  qu'il  voit  tient  a  enchanterie, 
Mestîer  ne  t'a  ta  guile  ne  Venfoiimenlerie. 

(Vie  Sle  Chrisl.,  Richel.  817,  f  176  v».) 
Vous  sares  bien  preecier  oujever  d'en- 
faumenterie  se   vous  m'escapes.   (Froiss., 
Chron.,  IV,  178,  Luce.) 

Il  n'est  joueur  d'enchanterie 

Qui  sache  plus  de  maies  ars, 

Femme  use  d'enfautnenlerie. 

Pendre  on  le  deust  a  maies  hars. 
(Lefrakc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,   f°  38''.) 

EXFAXTOSMi,  -  tomi,  adj.,  qui  perd  le 
sens  : 

Si  sui  enfantomie  toute. 
(Li  Chevaliers  dou  leon,  RomT.,  p.  5S4.) 

ENFANTRix,  anfantrix,  s.  t.,  celle  qui 
a  enfanté,  mère  : 

Belle  dame,  très  pie  empereris. 
Qui  de  Den  fnstes  mère  et  anfanlrix. 

(Les  XV  joes  N.-D.,  ms.  Troyes.) 

E^F.\STOUILLER,  VOir  ENFATROUILLER. 


ENF.VTROuiLLER,  Biufatrouller,  enfas- 
toin'//er,  V.  a.,  embarrasser  pour  surprendre, 
tromper  : 

Certes  les  loups  trop  bien  espient 

On  les  brebis  sont  mal  baillics. 

Et  pour  ce  souvent  les  tonppient 

Ou  de  legier  sont  assaillies  ; 

Que  se  gardées  et  veillies 

Fussent  de  notables  pastours 

,Ia  ne  fnssenl  enifalroullees 

De  ce  Sathan  en  divers  tours. 
(Lefranc,  Cluimp.  des  Dam.,  Ars.  3121,  F  125*.) 

De  quoy  m'nves  enfaslouillet. 
(lli/st.  de  la  Pass.,  ras.  Arras  625,  f°  21.) 
Ge   ne  crois  pas  ton  papier,  tu  m'en  as 
autrefois  enfatrouillé  ;  mais   tu    ne    m'en 
enfatrouilleras  plus.  (1433,    Arch.   JJ  183, 
pièce  71.) 

ENF.vRCiu,  V.  a.,  farcir,  remplir  : 
Infertio,    enfarcir,   emplir.    (Catholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

Infertio,  enfarcir,  remplir.  (Voc.  lal.-fr., 
1487.) 

ENFARDELER,  anfordeUr,  -  délier,  v. 
a_,  mettre  en  fardel,  lier,  empaqueter,  en- 
velopper, lier  comme  un  paquet,  entortil- 
ler : 

Prinrent  tout  et  enfarielerent. 
(Deguillev.,  Trois  pèlerin.,  f  172'',  impr.  Instit.) 

Item  pour  une  flossoye  pour  enfardeler 
la  selle  dessus  dile.  (1332,  Coinpt.  de  Rob. 
de  Ser.,  reg.  5,  t°  o  r-,  ap.Duc,  Fardellus.) 

Pour  les  despans  de  ceulx  qui  la  lièrent 
et  enfardelerent  (la  malle).  (1360,  Rançon 
du  roi  Jean,  Arch.  KK  10»,  f'  33  r'>.) 

Ils  chercierent  partout  et  firent  trousser 
et  enfardeler  draps,  toiUes,  robes,  pennes 
et  toutes  choses  dont  ils  pensoient  a 
prendre  prouflit.  (Froiss.,  Cliron.,  XIll,  74, 
Kerv.) 

Lequel  Boussart  et  icelle  femme  prinrent 
et  enfardelerent  tout  l'or,  argent,  vaisselle, 
etc.  (1411,  Arch.  JJ  163,  pièce  396.) 

Enfardeler  et  saquier  amont  le  tente  et 
pavillon.  (1419,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

A  paie  et  délivré  pour  mettre,  lyer,  enfar- 
deler, couvrir,  porter,  meuer  et  conduire,, 
de  la  ville  d'.Avignou  jusques  par  devers 
nous,  certaines  drogueries.  (26  juin  1431, 
Cab.  généal.,  Laborde,  Ducs  deBourr/.,  \V.) 

Et  son  harnois  troussa  dessus  bien  en- 
fardelé.  {Ren.  de  Montaub.,  Ars.  5072,  f" 
193  ro.) 

Il  les  bouta  en  l'estable  des  chevaulx, 
bien  enfardelees  dedans  du  foing,  en  ung 
gros  monceau  de  fiens.  (Lonis  XI,  Nom,, 
LXIII,  Jacob.) 

Le  duc  de  Bretagne  envoia  acheter  a  Mi- 
lan certaine  quantité  de  harnois,...  qui 
furent  enfardelez  eu  fardeaux  en  façon  de 
draps  de  soye  et  aultres  marchandises.  (J. 
DE  Troyes,  Chron.  scand.,  p.  322,  éd.  1620.) 

Les  femmes  doncques  dont  les  maris 
avoient  esté  bannis  prinrent  et  enfarde- 
lerent leurs  joyaulx  et  autres  précieuses 
choses  habilles  a  porter  avec  elles.  (Boc- 
C-\CE,  Nobles  miltt.,  IV,  18,  f»  106  v,  éd. 
1313.) 

Comme  cuyrasses,  salades,  et  aultres  ar- 
meures  qui  furent  enfardelees  en  fardeaulx 
de  draps.  (Bouchard,  Chron.  de  Brel., 
f  138",  éd.  1532.) 

Faire  son  pacquet,  enfardeler.  (H.  Est., 
Thés.,  Sarciuo.) 


ENF 

ENFARDELiEn,  S.  m.,  sans  doute,  en- 
droit où  l'on  portait  les  marchandises 
pour  les  mettre  en  ballots;  tel  peut-être  à 
présent  la  douane,  dit  Secousse  : 

Voulons  et  ordonnons  que  toutes  choses 
enfardellees  a  Paris,  pour  porter  hors, 
foyeut  en  enfardelier  veues  et  visitées  par 
lieux  au  moins  des  personnes  des  six  prin- 
cipaux maistres  des  mestiers  de  Paris,  et 
liar  autres,  s'il  est  mestier,  a  ce  deppulez. 
(1359,  Ord.,lV,  357.) 

1.  ENFARDER  (s'),  V.  réfl.,  sc  couvrir 
de  fard  : 

Tel  se  fait  monlt  resgarder 
Par  s'enblanchir,  par  s'enfardcr. 

(G.  iiE  CoiNCi,  iiir.,  liv.  I,  ap.  Roq.) 

2.  ENFARDER,  V.  a.,  mettre  en  paquet  : 
Tonneaulx    jionr    enfarder  lesdits    ou- 

vrages.  (Cli.  de  1484,  Arch.   de  l'Art  fran- 
çais, V,  324.) 

Va  apprester  vivres  et  antres  bardes 
Qoe  proprement  en  vaisseani  les  enfaries. 
(rELETiER,  Odiss.,  II,  éd.  1577.) 

ENFARGIER,  VOir  ENFERGIER. 

ENFARMETEIT,  VOir  EKFERMETÉ. 

ENFARS,  cas  sujet,  voir  Enferm. 

ENFASINER,  VOir  ENFAXCIGNEH. 
ENFATRER,  VOir  ENFKUTRER. 
ENFATREURE,  VOir  ENFEUTREURE. 

ENFAUCELER,  enfocclcr,  V.  ,1  ,  enve- 
lopper ? 

Qae  sera  donrques  don  focel 
Dont  ele  fii  enfociier. 
Toute  sera  deilocelee 
L'ame  de  ce!  porri  mesel. 
(Recl.  de  MoLiENS,  Miserere,  Ars.  :îl'l2,  f°21-i^) 

Cf.  Faucel  et  Desfauceler. 

ENF.\UMEN'TEMENT,  VOir  ENFANTOSME- 
MENT. 

ENFAUMENTEOR,    VOir  EiNFANTOSMEOR. 

ENFAL'MEXTER,  VOir  ENFANTOSMEB. 

ENFAUMENTERIE,  VOir  EnFANTOSMERIE. 

ENFAXJNTAUNCE,  VOir  EnFANTANCE. 

ENPAUTREURE,  VOlr  ENFEUTREURE. 

ENFAXciGNER,  enfosiner,  v.  a.,  ensor- 
celer : 

Le  mari  de  la  suppliant  lui  dist  qu'elle 
Vavoit  enfaxcigné.  (1461,  Arch.  JJ  198,  pièce 
294.)  ' 

—  Enfaxcigné,  part,  passé,  qui  a  produit 
un  effet  de  fascination  :  | 

Encores  n'est  seurement  asfisnee  ! 

La  tienne  amour  ne  bien  enfasinee  :  ! 

La  longne  attente  et  ung  peu  de  deraenre  ' 

Te  pourra  mieulz  valoir  a  une  aullre  heure.  ( 
(0.  DE  S.  Gel.,  Ep.  d'Oi:,  Ars.  ;;I0.S,  f»  liG  v».) 

ENFEBLiER,  eii/lebier,  v.  a.,  affaiblir  :    } 

Que  l'en  ne  enfleliie  la  loy.  (Ohesme, 
Poliliq.,  f»  186%  éd.  1489.) 

ENFEBLiR,  -  eiblir,  -  ieblir,  -  oiblir, 
verbe. 

—  Act.,  affaiblir  : 


ENF 

E  pur  ceo  est  mut  evfiebli 
L'estomac,  saciez  le  de  fi. 
(P.  d'Abernun,  Secrc  des  secrez,  Riche!.  2:1407, 
f  131>.) 

Pour  contrefaire  ou  eiifeblir  le  draperie. 
(1270,  Beg.  aux  bans,  Arcb.  S.-Onier  AU 
XVlll,  16,  n»  128.) 

Par  inobedience  des  subjez  est  enfeblie 
et  souzmise.  {Secr.  d'Arisi.,  Kicbel.  571, 
f»  12S''.) 

L'ame  sensitive,  laquelle  est  corporelle 
et  phfsible  et  enfeblie  en  vieillesse. 
(Oresme,  Polit.,  f»  ST'',  éd.  1489.) 

—  Réfl.,  s'affaiblir  : 

De  lor  force  s'evfoihliroient. 
(J.  DE  Priobat,  Liv.  de  Yegece,  Riche).  1604, 
f"  12».) 

—  Neutr.,  s'affaiblir  : 

Por  ce  que  il  a'cnfoiHissessent 
De  lor  cors  ne  de  lor  usalge. 
(J.  DE  Priorat.  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1604, 
f»  24".) 

Ënfebli  sui  par  maladie. 
Ne  puis  garir  en  ceste  vie, 
Le  cors  vet  mut  enfebhsanl. 
(Req.  de  F.   Sim.,  Brit.  Mus.  Cott.  Cland.  D,  m.) 

Le  cerveil  enfeblist.  (Ms.  Bodl.  Diphy  86, 
f  26  r«.) 

Bestes  tremblent,  verluz  des  cors  enfîe- 
blissent.  (Secr.d'Arist.,  Richel.  571, f°  132».) 

Autant  de  temps  que  l'omme  est  a  venir 
a  force,  vigueur  et  beaulté,  autant  eu  doit 
inertre  pour  enveillir,  enfeiblir  et  aler  a 
néant.  (Kalend.  des  berg.,  p.  1,  éd.   1493.) 

ENFEBLissEMENT,  enfie.,  S.  D).,  affai- 
blissement : 

EnfieUissement  des  genitaires.  [Secr. 
d'Arist.,  Richel.  571,  f"  133'.) 

ENFECHON,  VOlr  ENFAKÇON. 

ENFEÇON,  voir  Enfançon. 

ENFEFFEMENT,  S.  m.,  inféodatiou  : 
En  cas  que  soit  demandez  aucun  en feffe- 

ment  de  terre   pour    l'avantdile    Isabelle. 

(1395,   Insiruct.,  etc.,   Rym.,   2»  éd  ,  Vil, 

804.) 

ENFEFFER,  eiifeofcr,  enfeuder,  y.  a., 
donner  en  fief  : 

Et  ioelles  (maisons)  enfeudar  et  bailler 
de  feu  a  certaines  melioracions  et  cens. 
(28  oct.  1392,  Cil.  de  J.  de  Lanc,  Liv.  des 
Bouill.,  Lxxvtll,  Arch.  mun.  Bordeaux.) 

—  Investir  : 

Celé  Alice  enfeffa  cesly  Henri  de  une 
acre  de  tere  a  tenir  des  chifs  seignurs. 
(1304,  Year  boolcs  of  Vie  reign  of  Edward 
the  first,  years  xxxiixxxiii,  p.  xi,  Rer. 
brit.  script.) 

Nous  voulons  que  vous  accordez  pour 
ele  etlfeffer  en  .x.  milles  mures  d'annuel 
rente.  (1395,  Insiruct.,  etc.,  Rym.,  2»  éd  . 
Vil,  804.) 

Et  tous  autres  lieux,  qui  sont  du  royaume 
d'Italie,  duquel  il  veut  enfeuder  M.  (Trailé 
entre  Clém.  ¥11  et  le  D.  d'Anj.,  ap.  Le  La- 
boureur, Hist.  de  Ch.  VI,  1,  54.) 

—  Enterrer  : 

Ce  est  itam  cura  vos  savez 
Ou  l'on.  Venfelle  ^oX  envers. 
Ou  nienjucent  laisarde  e  vers. 
(Ben.,  d.  de 


ENF 


143 


—  Enfeffé,  part,  passé,  \assal  : 
Item  ordinez  est  et  assentus  que  les  sei- 
gneours  et  autres  qui  fuerent  forjupget 
en  le  dit  parlement  tenus  le  dit  an  vinz 
premier,  ou  per  auctorité  d'icelle  qui  ore 
sont  en  vie,  et  lez  terres  des  seigneours  et 
autres  qui  sont  mortz  soient  enlierment 
restorez  et  restituez  a  lours  nouniz  heri- 
lage  et  possession.';,  revercions,  fées,  ad- 
vouesons,  offices,  libertees  et  fraunchises 
quelconiques,  auxi  entièrement  conme  les 
dites  seigneours  et  autres  qui  ore  sounten 
vie,  ou  les  seiguconrs  et  autres  qui  sont 
niorlz  ancestres  de  les  heyres  suisdytes,  ou 
les  enfeofes  desdites  seignours  et  de  les 
autres  suisdites,  ou  autres  enfeoffes,  a  lour 
oeps,  fuereut  al  temps  de  jugement  deveis 
eux  rendus  le  dit  an  vint  premier  parenlre, 
sauns  autre  pursuite  ent  luire  ou  livere 
avoir  d'icelle.  (Stat.  de  Henri  IV  d'Englel., 
an  I,  impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

EN'FEIBLIR,  \o\V  ENFEBLIR. 

ENFEiM.ER,  V.  a.,  greffer  à  petite  cou- 
ronne : 

Le  moyen  d'enter  a  pelite  couronne,  ou 
comme  autres  dient,  a  enfeiller  les  enles. 
(Belle-For.,  Secr.  de  l'agric,  p.  108, 
éd.  1577.) 

ENFEissEsiENï,  S.  m.,  poids,  induence, 
autorité  ; 

Sa  parole  cl  son  preescbemcnt 
Ot  tantûut  tel  eii/eis^etnetU 
Que  a  touz  les  auditenrs  pleisoit. 
U.  Le  Marchamt,  Mit:  de  jV.-O.,  ms.  Chartres, 
F  50^) 

ENFELKMENT,  eufell.,  adv.,  avec  co- 
lère : 

Enfellement  est  indiqué   par  Sto-Palaye 
comme  une  variante  fournie  par  le   ms. 
de  Bombarde  de  ce  vers  de  Wace  : 
Si  parla  mult  enfleement. 

(Brui,  1381,  Ler.  de  Lincy.) 

ENFELER  (s'),  V.  réfl.,  se  remplir  de 
fiel,  de  venin  : 

Et  quant  ils  les  touchoient  (les  chenilles) 
de  leurs  mains,  elles  s'enfeloi'.nt  et  veny- 
moient  par  telle  lachou  que  jusques  au 
quatriesme  jour  ensuivant  ne  s'en  povoient 
ayder.  (J.  11oli.net,  CAron.,  ch.  cccxxviii, 
Buchon.) 

ENFELLÉ,  part,  passé,  devenu  fort  î 

La  noif  abat  de  la  scie  dorée 
T.I  la  grésille  qui  iert  enz  avalée, 
Qui  la  nuit  iert  choelte  et  eiifellee. 

(Agolam,  618,  Bekker.) 

Cf.  Enfelir.  Mais  p.  ô.  enfellee  est-il 
une  faute  pour  eiigellee. 

ENFELiR,  -  ellir,  verbe. 

—  Act.,  irriter,  envenimer  : 

Vaine  gloire  y  est  grant  raaisiresse 
Et  couvoitise  y  est  princesse  ; 
Envie  y  enfe4iit  les  cneurs 
Et  les  lait  languir  en  douleurs. 
(Froiss.,  l'oés..  III,  33,1087,  Scheler.) 

—  Neutr.,  s'animer,  s'enflammer,  s'é- 
chauffer, s'irriter  : 

Avec  ce  que  nature  l'avoit  forgié  homme 
animeux  et  a  sang,  si  luy  enfelissoit  son 
courage  cent  fois  double  en  sa  fortune. 
(G.  Chastell.,  Chron.  du  D.  Phil.  oh.  ii, 
Buchon.) 


l'ii 


EM' 


ENF 


ENF 


—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Les  matières  de  douleur  se  enfelissoient 
et  croissoient  (G.  Chastell.,  Chron.  du  D. 
Phil.,  ch.  CII,  Buchon.) 

Estoit  morigiaé  assez  et  sobre  a  table  ; 
mais  de  nul  n"y  pouvoit  estre  regardé, 
souverainement  de  gens  non  cognus  ;  car 
de  cestuy  la  jamais  ne  se  bougeoient  ses 
yeux,  et  en  perdoit  contenance  et  mangier; 
et  enfin  s'en  enfelly.  (Id.,  Chron.,  11,  18b, 
Kerv.) 

—  En/'e/i,  part,  passé,  plein  d'une  ardeur 
furieuse  : 

Soudainement  et  sans  ordonnance  de 
leur  chief,  tout  enfellis.  partirent  a  tout 
escbielles.  (G.  Chastell.,  Chron.  du  D. 
Phil.,  ch.  XXXIX,  Buchon.) 

Uug  caer  enfelly  de  ire.  (Id.,  ib-,  ch.vi.) 

ENFELLENIR.  VOir  EnFELON.NIR. 

ENFELONNER,  cnfellonner,  verbe. 

—  Act.,  remplir  d'ardeur,  exciter  le 
courage,  animer,  enflammer,  échauffer  : 

Lesquels  il  combatit  tellement  qu'il  n'y 
out  celuy  a  qu'il  ne  trayt  le  sang  oultre 
leur  gré,  et  tant  les  enfehnna  que  nonobs- 
tant la  honte  tous  trois  se  prindrenta  ferir 
sur  luy  de  toute  leur  force.  {Perceforest, 
vol.  V,  ch.  21,  éd.  1S28.) 

Grant   fut    le    coup    et   fort    enfelonna 
Exille  ;  mais  pour    soy   vengier  plein   de 
courroux  laissa   l'espee,  et   saisit   Morgal 
parle  bras  dextre...  {Ib.) 
Ore  ce  qui  jadis  eschaufoit  moD  conrage 
Et  mes  sens  les  meilleurs  cnfelonvoil  de  rage 
Je  sens  en  moy  esteiot... 

(G.  DO  Bdïs,  l'Ame  du  vieillard,  éd.  1582.) 

Misérables  François,  hc  !  qne  voules  vous  faire? 
Hé  !  pourquoi  voules  vous,  enyvres  de  courrous, 
Ettfelonaant  vos  cœnrs,  vous  occire  entre  vous  ? 
(P.  DK  Brach,  Poem.,  m,  3,  Dezeimeris.) 

—  Réfl.,  s'animer,  s'enflammer,  devenir 
acharné  : 

Ainsi  se  enfellonna  ceste  guerre  et  mul- 
tiplia... (Fhoiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f°  89  r».) 

Tons  ceux  lesquels  ces  bourrelles 

Touchenl  de  leurs  mains  cruelles, 

EnQelees  de  venin, 

S'enfelonnent  a  l'injure. 

Enr.or  que  de  leur  nature 

Leur  cœur  fut  dons  et  bénin. 
(P.  DE  Brach,  Poem.,  f  110  y",  éd.  15"6.) 

—  S'irriter  : 

Le  premier  (tableau)   vous   présente  une   aveugle 

[Belonne 

Qui  s'irrite  de  soy,  contre  soy  .•i'enfelonne, 

.Ne  souffre   rien  d'entier,   veut    tout  voir  a  mor- 

[ceanx. 

(D'AOB.,  Trag.,  T,  Bibl.  el».) 

—  Enfetonné,  part,  passé,  irrité  : 

Telle  fu  la  substance  de  la  responsce 
que  li  sn-es  de  Labretb  fist  adont  au 
princbe,  de  quoy  li  prinches  fu  tous  me- 
rancolieux  et  un  temps  enfellonné  sus  le 
dit  seigneur  de  Labreth.  (Froiss.,  Chron., 
Vil,  236,  Kerv.) 

Les  sprpens  se  voyans  de  betoine  cernes. 
Lèvent  contre  le  ciel  leurs  chefs  enfelones. 

(Du  Bartas,  la  Semaine,   III,  éd.  1379.) 

—  Qui  se  déchaîne  avec  fureur  : 

Le  nocher  terapeslé  de  la  brusque  algarade 
Du  vent  enfelonné  a  long  cris  murmurant. 
(Chassign.,  ilespr.  de  la  vie,    clxxxii,  éd.  1394.) 


Les  sons  de  ces  flots  mulinez 
Encontre  d'autres  flots,  jappans,  enfeloimez 
Pour  le  trouble  de  l'air  et  le  bruit  de  tempesle. 
(D'AoBic,  Trag.,  V,  Bibl.  eh.) 

KNPELONNiER,  enfeU.,-yer,  (s'),  v.  réfl., 
s'irriter  : 

Qant  le  chapitainne  de  ces  Flamens, 
qui  se  nonmoit  Clais  Dennequins,  entendi 
que  li  rois  de  France,  en  sa  nouvelleté, 
avoit  juré  que  jamais  il  n'enteroit  en  Paris, 
De  entenderoit  a  aultre  cose  si  averoit  re- 
mis en  Flandres  le  conte  Lois  et  confon- 
dus tous  ses  ennemis  et  nuisans,  si  s'en 
enfellonnia  grandement  et  dist  que  chils 
rois  poroit  bien  fallir  a  ses  pourpos. 
(Fboiss.,  Chron.,  I,  298-299,  Luce,  ms. 
Rome,  f"  2o  v°.) 

Durant  le  temps  que  les  besongnes  des- 
susdictes  se  comencerent  fort  a  enfelonnier 
et  animer  entre  les  deux  parties  d'Angle- 
terre et  de  Bourgongne.  (Monstrelet, 
Chron.,  II,  196,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Enfelonnié,  part,  passé,  irrité  : 

Il  avoit  le  coer  si  dur  et  si  enfellonniet 
de  grans  courous,  que  il  ne  pot  parler. 
IFroiss.,  Cferon.,IV,  291, Luce,  ms.Rome.) 
Var.,  enfellonnyet.  (Kii.  Kerv.,  v,  214.) 

ENFELONNiR,  enfelL,  enfellenir,  verbe. 

—  Act.,  remplir  d'ardeur  : 

Ceste  parole  enfelonni  et  encouraga  gran- 
dement le  cuer  du  prince.  (Froiss.,  Chron. 
Richel.  2641,  f»  168  r»  ;  éd.  Luce,  V,  30, 
enfelleni. 

—  Réfl.,  s'emporter  avec  fureur,  se  dé- 
clarer violemment  contre  quelqu'un,  se 
montrer  ennemi  furieux  : 

Mais  tant  f:e  fu  enorguilliz 
E  si  vers  lui  enfeloniz 
,  W'iert  mais  qu'il  ne  li  seit  noisant. 
(Bf.n..  d.  de  Korm.,  II,  32170,  Michel.) 
rSe  s'en  est  pas  enfeloniz 
Ne  envers  Deu  enorguilliz. 

(Id.,  ib.,  37817.) 

Si  s'enfellcni  et  fu  moult  couroucies. 
(Froiss.,  Chron.,  VI,  161,  Luce.)  Var., 
s'enfelonnit. 

Le  suppliant  se  apperceu  que  icellui 
Nicaise  par  trop  avoir  beu  ou  autrement 
se  enfelonnissoil.  (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce 
142.) 

Ains  est  plus  racine  d'ayr  qui  après  se 
peut  enfellonnir  tout  au  parfait.  (G.  Chas- 
tell., Ver.  mal  prise,  p.  547,  Buchon.) 

Et  quant  il  fut  approché  auprès  du 
mouton,  il  se  cnfelonist  sur  luy.  (Lepevre 
d'Etaples,  Bible,  Daniel,  viii,  éd.  1330.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Colin  le  tamisier  dist  aux  diz  hommes 
armez,  qui  veoil  enfelonnir  sur  luy  et  dé- 
mener oultrageusement.  (1385,  Arch.  JJ 
127,  pièce  137.) 

—  Act.,  en  parlant  d'une  chose,  aggra- 
ver, envenimer  : 

Et  la  monstra  les  bleschies  pour  plus  la 
chose  enfelonir.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.Brux.  10311,  V,  vi.) 

—  Enfelonni,  part,  passé,  irrité,  en- 
flammé de  colère,  farouche,  cruel  : 

Mais  Raol  alerent  noneier 
Cum  li  dus  ert  vers  lui  marriz 
E  mortelraent  enfeloniz. 
(Bes.,  d.  de  JVorm.,  Il,  17490,  Michel.) 


Fureur  de  sang,  amertume  de  rage, 
Enfelonny,  injurié  courage. 
(G.  CiiASTELLAm,  Complainte  d'Hector,  vi,  191, 
Kervyn.) 

Cela  sur  toutes  choses  abbatit  et  amortit 
le  cueur  des  capitaines  et  des  gens  de 
bien,  pour  ce  qu'ils  veirent  que  les  soldats 
ayant  tels  outrages  et  tels  reproches  faits 
par  les  ennemis  ne  s'en  montroient  en 
rien  enfelonnis  et  esmeus  pour  en  faire  la 
vengeance,  ainsi  qu'ilz  avoient  accoustumé 
de  faire  autrefois,  ains  les  voyoit  tous  gé- 
néralement espouvantezet  esbranlez.(SEYS- 
SEL,  Appian  Alex.,  f»  100  v»,  éd.  1560.) 

Les  bestes  farouches  ne  sont  si  enfelon. 
nies  ou  dommageables  contre  nostre  genre 
que  nous  mesmes  le  sommes.  (D.iMP- 
mart.,  Merv.  du  monde,  f°  32  v,  éd.  1587.) 

—  Acharné  : 

Ils  se  defendoient  non  moins  vigoreu- 
sement,  que  fait  le  sanglier  enfelonni  a 
rencontre  des  chiens  acharnes  sur  lui. 
(NOGUIER,  Hist.  Tolos.,  p.  265,  éd.  1556.) 

Pic,  Vermand.,  infelni,  vif,  empressé, 
infelnie,  éveillée,  enflammée,  amoureuse: 

ENFE.MiNER,  V.  u.,  être  efféminé  : 
Il  respondit  qu'il  honoroit  les  amys  du 
roy  et  non  pas  les  chastrez,  et  que  en  la 
coustume  des  Persans  n'estoientpasreputez 
gens  de  bien  ceulx  qui  souffroient  enfemi- 
ner  par  adultère.  (().  Curse,  ix,  3,  éd. 
1334.) 

ENPENCIABLEMEXT,  VOIT  ENFANCIA- 
BLE.MENT. 

ENFENDRE,  V.  n.,  SB  fendre  : 

Le  soloil  perdit  sa  clartey,  et  les  pierres 

enfendirent  a  l'oure  de  la  mort  Jhesucrist. 

(Laurent,  Somme,  ms.  Troyes,  f»  108  v.) 

ENFENSON,  VOIT  ENFANÇON. 
ENFENTERYE,  VOir  E.\F.\NTERIE. 
ENFENTETÉ,  VOir  ENFANTETÉ. 
ENFENTIBLE,  VOir  ENFANCIBLE. 
ENFENTIF,  VOir  ENFANTIF. 
ENFEOFER,  VOir  ENFEFFER. 
ENFEORM,  voir  ENFERM. 
ENFEORMETHE,  VOir  ENFERMER  1. 

ENFEREMENT,  enferrement,s.m.,  action 
d'enchaîner,  de  mettre  dans  les  fers  : 

Tous  cbeaus  que  vous  encontreres  qui 
diroient  qu'il  seroient  lié  de  mon  enferre- 
menl.  (Artur,  ms.  Grenoble  378,  f°  123M 

ENFERER,  -  errer,  -  ierer,  verbe. 

—  Act.,  garnir  de  fers,  mettre  dans  les 
fers  : 

Qui  lor  veist  d'une  part  et  d'autre  hau- 
biers  roUer,  glaives  enfierer,  pourpoius  et 
quiries  et  escus  enarmer.  (Chron.  de 
Rains,  c.  x,  L.  Paris.) 

Le  fasl  doré,  pi'i  et  plain 
Ot  enferé  d'un  si  dons  fer... 
(HooN  DE  Mery,  Tornoiement  de  l'Antéchrist, 

p.  52,  Tarbé.) 
Adonc  ont  pris  Garin,  qu'en  ot  fet  enferer. 

(Gaufrey,  1611,  A.  P.) 

Item,  se  enferrer  convient  pour  aucun 
esploit   fait  pur  la  justice,    dudit  mestrc 


ENF 


ENF 


ENF 


lio 


Raoul  et  Jehnnne,  il  sera  fait  pur  nous, 
luaieur  et  jures,  en  la  manière  accous- 
tumee.  (1311,  Areli.  JJ  46,  !<•  103  r».) 

Pour  fret  a  eafierer  Cateline  de  Chisoing 
le  sote.  (1345,  Dépenses,  etc.,  Auu.  de  la 
Soc.  de  l'hist.  de  Fr.,  1864.) 

Pour  uns  fiers  d'Espaingne  a  enfierer 
une  sote  as  frères  mineurs.  (Ib.,  13S7.) 

A  Cubains  de  Rains  pour  son  droit 
•d'auoi'r  enfferré  et  delîerré  ledit  Jehan 
Mareschal.  (1433-39,  Compt.,  Arch.  mun. 
Autun.) 

Et  l'enmena  dedens  le  chastel  de  Galli- 
poly,....  auquel  lieu  il  l'emferma  et  enferra. 
(Wavrin,  Anchienn.  Chron.  d'Englet.,t.  II, 
p.  14,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Au  sens  moral,  enchaîner  : 
Vers  vous  qaasi  serf  il  se  reod, 
Son  propre  vouloir  enferrant 
Prisonnier  pour  le  vostre  suyvre. 

(JOD.,  Eu}.,  V,  3,  Ane.  Th.  fr.,  IV,  10  ) 

—  Enferré,  part,  passé,  garni  de  fer, 
enchaîné  : 

Car  la  moie  (lance)  est  plus  roide  et  enferee. 
(Aiol,  750,  Foerster.) 

Darz  et  lances  enferrées. 
(J.dePrior.vt,  Liv.  de  Vc(7«f,Richel.  1604,  C  74=.) 

Et  chil  n'orent  baslon,  branc  ne  glesve  enferé. 
(Doon  de  Uaience,  11129,  A.  P.) 

Il  le  tint  longue  espace  enferré  des  deux 
jambes.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron.  d'En- 
glet.,  t.  II,  p.  139,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

11  porta  ce  fier  enfieret  bien  trente  deus 
ans.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  236,  Luce,  ms. 
Rome.) 

Lequel  estoit  enferré  par  les  piez  d'une 
père  de  fers  si  pesans  qu'il  ne  povoit  aller. 
(J.  Chartieh,  Chron.  de  Charl.  VU,  c.  39, 
Bibl.  elz.) 

Et  fut  ceste  exécution  faicte  huict  jours 
après  avoir  esté  amené  de  Bourges  par 
l'huissier  Bachelier,  accompaigué  de  dix 
ou  douze  hommes,  tout  enferré  et  lié. 
{Journ.  d'un  bourg,  de  Paris  de  1513  a 
1S36,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Je  fuz  es  prisons  du  chasteau,  ou  j'en- 
tendis que  le  concierge  dit  ausdicts  prison- 
niers des  Isles  qu'on  lui  avoit  commandé 
les  faire  disner  a  sa  table  dix  ensemble,  et 
les  autres  dix  après.  Et  n'estoient  plus  en- 
ferrez, ne  liez,  ne  es  lieux  viles  et  salles, 
mais  es  meilleures  chambres  desdites  pri- 
sons. (1542,  Voyage  de  Franc.  I''  d  la  Ro- 
chelle, Arch.  cur.  de  l'hist.  de  France, 
1«  sér.,  t.  m,  p.  57.) 

—  Couvert  de  fer  : 

Ainsi  s'en  vint  tout  ainsi  enferrez  comme 
il  estoit  contre  Panthasillee.  (Istoire  de 
Troye  la  grant,  ms.  Lyon  823,  f"  118».) 

ENFERGE,  S.  f..  Chaîne,  fers,  menottes  : 

Le  suppliant  donna  a  icellui  Pirou  ung 

coup  des  mailles  des  cnferges,  dont  il  vou- 

loit  enlerger  et   lyer   ladite  jument.  (147^ 

Arch.  JJ  195,  pièce  337  )  ' 

Il  avoit  troussé  son  habit  sur  ses  espaules, 
et  avoit  attaché  son  enferge  en  une  de  ses 
jambes.  (Bernard  de  Palissy.) 

Enferges,  shackles,  fetters,  irons  for  the 
legs.  (Cotgr.) 

Le  tourangeau  et  le  berrichon  ont  gardé 
enfarges,  enferges,  s.  f.  pi.,  entraves  en 
fer  avec  cadenas  qu'on  met  aux  pieds  des 
■chevaux  au  pâturage  : 


Une  jeune  pouliche  blanche...  s'enfuit 
épouvantée  en  traînant  ses  enferges  sur 
les  dalles  de  la  chapelle.  (G.  Sand,  André, 
p.  183.) 

La  vieille  grise  approche  de  la  haie  en 
faisant  sonner  ses  enfarges.  (Id.,  La  Mare 
au  diable.) 

Le  poitevin  et  le  canadien  emploient  de 
même  enfarges  pour  désigner  les  entraves 
que  l'on  met  aux  pieds  de  devant  des  ju- 
ments poulinières  quand  elles  sont  au  pâ- 
turage. Aunis  et  Saint.,  enfarges,  enferges. 

ENFERGiER,  enfargicv,  enforgier,  enfre. 
gier,  anf.,  v.  a.,  charger  d'entraves,  de 
de  fers,  chaînes  : 

Ce  sachez  q'unes  ferges  ai. 
Se  vos  volez  bien  enfermer, 
Jel  vos  otrei  a  cel  raeslier. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  94,  Luzarclie.) 

Si  pri  ge  vostre  Majesté, 
Dame,  et  la  virginité 
Ou  li  fiuz  Dieu  se  herberga, 
Par  quoi  mort  d'enfer  enferja. 
Que  vous  pour  moi  l'apaiez  si. 
Si  que  ci  Iruisse  sa  merci. 
(Du  elerc  Golias,  213,  Méon,  Nom,  Rec.,  II,  454.) 
Mes  il  la  lient  et  enfer gent. 
(Rose,  4340,  Méon  ;  ms.  Corsini,  f°  32".) 
Ez  lais  qu'il  out  d'arrien  forgiez 
Les  tenoit  andous  anforijiez. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1838,  f  120''.) 

Soultimcnt  nous  enferge  li  Iraitre^  hideux. 

(J.  DE  MtiN,   Test.,  1699,  Méon.) 

En  ta  prison  l'as  enfregie, 
ii!  Lais   de   la  Rose,  Poét.  fr.   av.    1300,  t.  II, 
p.  884,  Ars.) 

Euferger,  to  shackle  or_fetter.  (Cotgr.) 

—  Fig.,  renfermer,  retenir  : 

Por  ce  doi  l'en  tenir  a  fol  et  a  bregier 
Qui  Tuelt  Diex  et  pechié  en  son  cuer  enfergier. 
(Jeh.  de  Mednc,  Tesl.,  1330,  Méon.) 
Mais  ceux  qui  foibles  de  corps  ont  l'es- 
prit  grand,  fort   et   puissant,  est   ce    pas 
grand  dommage  de  les  enferger  et  garotter 
a  la  chair  et  au  mariage?  (Charron,  Sa- 
gesse, I,  42.) 

—  Enfergié,  part,  passé,  ayant  les  fers 
aux  pieds  : 

Argon  remest  pris  et  enferjes.  {Voy.  de 
Marc  Pal,  c.  ccviii,  Roux.) 

Entre  en  ton  esgardement  II  gemisse- 
menz  de  tes  enfergiez,  de  cens  qui  furent 
mis  en  fers.  (Conim.  s.  les  Ps.,  Ricliel.  963, 
p.  189».) 

Li  plours  et  li  gémissement  des  enfer- 
gieiz  et  enprisonneiz.  {PS.,  LXXVIII,  Maz. 
798,  f»  198  v°.) 

Le  dit  malfaictour  estoit  enforgies  des 
pieds,  car  aultrement  il  leur  heust  fait 
quelque  grant  outraige,  veu  le  couraige 
c'ons  disoit  qu'il  avoit.  (Contin.  du  Journ. 
de  J.  Aubrion,  par  P.  Aubrion,  1507,  Lar- 
chey.) 

Enfergies,  mis  aux  fers.  (D.-J.  Fr.,  Voc. 
auslras.) 

—  En  parlant  d'un  cheval,  à  qui  on  a 
rais  des  entraves  : 

Il  y  a  un  honneste  homme  qui  avoit  mis 
sa  cavale  enfargee  en  ses  foussez.  (Bk- 
roalde  de  Verville,  Moyen  de  parvenir.) 

Le  patois  manceau  et  le  berrichon 
disent  encore  enferger,  enfarger,  pour  si- 


gnifier mettre  des  fers,  des  entraves  aux 
pieds.  Canada,  enfarger,  entraver. 

ENFERM,  -  arm,  enfeorm,-erme,  -arme, 
enfer,  ~  ier,  emf.,  anf.,  amf.,  adj.  et  s.,  in- 
firme, malade,  valétudinaire  : 

Tjt  soi  enferms,  si  m' pais  por  soe  amor. 
{.ilexis,  s»,  i't',  xi°  s.,  G.  Paris.)  Var.  enfers. 
(Richel.  12471.) 

Ne  vint  amferm  de  nul  amfermetet. 
(Ib.,  str.  112%  Mùlier.)  G.  Paris,  cnferms. 
Durement  (ni  enfers  li  rois  Pépias, 
Chargies  de  mal  et  durement  souspris. 
(Garin  le  Lok.,  i°  chans.,  xxvui,  P.  Paris.) 
Aies  merci  de  mei,  Sire,  kar  jo  sui   en- 
ferm.  (Liv.  des   Ps.,  Cambridge,  vi,  2,  .Mi- 
chel.) 

Li  enfeorm  sunt  ceinz  de  force.  (Ib., 
Canticum  Anne,  p.  266.) 

Pur  les  enferms  saner. 
(Garnier,  Vie  de  S.  Jhom.,  Richel.  13313, 
f»  97  V».) 

Autres  enfers  i  ont  assez. 
De  diverses  dolors  sanez. 
(GoiLL.  DE  St  Pair,  hlonl  SI  Michel,  941,  Michel.) 

La  voie  nekedent  de  lur  franchise  des 
enfers  en  exemple  ne  doit  pas  estre  traite. 
(Dial.  St  Greg.,  p.  10,  Fôrster.)  Lat.  :  infir- 
uius. 

Ke  tu  me  délivres,  car  je  suys  enfars. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f"  3  v».) 

Emfarm.  (Id.,  ib-,  f»  S  r».) 

0  vertuz  de  Deu,  et  sapience  de  Deu  ! 
cum  longement  seras  tu  receleit  el  peule 
si  cum  uns  altres  hom  enfars  et  non  sa- 
chanz.  (Id.,  ib.,  Ler.  de  Lincy,  p.  532.) 

S'il  n'i  remest  pour  estre  em fiers. 

(Mousk.,   Chron.,  21987,  Reitf.) 
Je    sui  enfers,  sane  moi.  (Psaiit.,  Maz. 
258,  f°  U  r°.) 

Uns  enfers  bons  qui  avoit  mal  dedens  le 
cors...  (Rob.  de  Clary,  p.  68,  Riant.) 
Aies  merci  de  moy,  bianz  Sire  : 
C'anfer  snix  el  plaia  de  mertyre. 

(Lib.  Psalm.,  vi,  p.  263,  Michel.) 
Lor  demandon  qui  estoit  cil  enfers  ma- 
laides qu'il  portoieut.  (Li  Amiliez  de  Ami 
cl  Amile,  Nouv.  fr.  du  xiii»  s.,  p.  60.) 

Malade  et  enferme  de  corps.  (Lett.  de 
1406,  ap.  Lob.,  II,  1026.) 

Povres  et  meschans  et  enfermes.  (Intern. 
consol.,  I,  9,  Bibl.  elz.) 

Car  sans  sa  grâce,  pis  que  enfers 
M'en  voys  es  ténébreux  enfers. 
(La  Cumplaincle  de  faine  iampnee,  Poés.  fr.  des 
xV  et  xvi°  s.,  VII,  95.) 

—  En  parlant  de  choses  : 
Elle  vous  sera  dicte  (la  cause) 
Si  je  n'ay  l'engin  trop  enferme. 

(.ici.  des  Aposl.,  I,  f"  132^  éd.  1537.) 
Entre  toutes  les  parties  du  corps  celle  du 
ventre  est  la  plus  molle  et  la  plus  enferme. 
(J.  Bouchet,  la  noble  Dame,   î"  43  r»,  éd. 
1536.) 

—  Mauvais,  malsain  : 
Lipreud'ome  du  meslier  dient  que  teuz 

choses  ne  sont  pas  boues  ne  leaus  a  mètre 
en  cervoise,  quar  elles  sont  enfermes  et 
mauveises  au  chief  et  au  cors.  tEsT.BoiL., 
Liv.  des  mest.,  l"  p.,  vill,  3,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Les  aiguës  en  devinrent  enfermes  et 
ameres.  (Estories  Rogier,  Richel.  20123, 
f»  5".) 

19 


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ENF 


ENF 


ENF 


—  Au  sens  moral,  qui  souffre,  qui  est 
malade  d'une  passion  : 

Amans  enfermes. 
(Villon,  Crant  Test.,  p.  113,  Jonansl.) 

—  Corrompu,  pervers  : 
Se  Dienx  fiisl  en  tiere  venns 
Ke  fusl  il  pas  mions  recens 
D'abes,  de  moines  el  de  clers, 
Quar  11  pais  iert  monlt  enifers. 

(MousK.,  Ckron.,  24833,  Reiff.) 

1.  ENFERAiEMEXT,  S.  m.,  actiou  d'en- 
fermer : 

Enfermement,  incliisio.  (R.  Est.,  Pet. 
Dkt.  fr.-liit.,  et  DvEZ,Dict.  fr.-oll.-lat.) 

2.  ENFERMEMENT,  S.   m.,  fOrCB  : 

Les  qnalre  Terluî  i' en  fermement, 
Ke  nomai  au  comencement. 
K  dnnt  est  en  cesl  livre  Ireitez, 
Profilent,  s'il  seient  acoplez 
A  fei  e  espérance  e  cherilé. 
(Pierre  d'Aberkcn,  le  Secré  des  secrez,  Richel. 
2o40:,  f°  l'Jo'i.) 

3.  ENFERMEMENT,  adv.,  Sûrement, 
certainement  : 

Afin  qu'ils  puissent  plus  enfermement 
avoir  leur  poiement.  (1318,  Ord.,  I,  664.) 

4.  ENFERMEMENT,  adv.,  faiblement  : 

II  m'est  avis  qne  pas  ne  croient 

Si  fait  larron  Ires  fermement, 

Ainz  croient  molt  eiifermemenl. 

(G.  DE  Coi.NCi,  }lir.,  ms.  Brui.,  f  191^.) 

1.  ENFERMER,  enfvemer,  v.  n.,  tomber 
malade,  devenir  infirme  : 

Hoel  ot  mal,  si  enferma. 
Et  après  hnit  jnrs  dévia. 

(Wace,  Brul,  57T0,  Ler.  de  Lincy.) 

Puis  amainent  le  mes  avant. 
Et  celé  demande  en  plorant 
Comment  ses  frères  enferma 
Et  par  quel  jor  il  dévia. 

(Vie  S.  Grtg.,  Ars.  3527,  P  158''.) 
Li  dona  Biens  si  mal  destin 
One   li  siens  cors  toz  enferma. 
{Rom.  de  r.iniumc,  Ars.  5201,  p.  100''.) 

Qnant  Carlemaînne  afebli 
De  son  eape  et  emferma. 

(MousK.,  Chron.,  11507,  Reiff.) 

Se  il  meujoit  de  celui  qui  est  apelf  fruit 
de -vie  jamais  ne  s'esvelliroit  ne  n'enfreme- 
roH.  (Sydrac,  Ars.  2120,  |  111.) 

—  Enfermé,  part,  passé,  malade, Infirme: 
E  iople  cl:i  mult   filz  aveit,   enfeormethe 

est.  {Liv.    des    Ps.,  Cambridge,    Canticum 

Anue,  p.  266,  Michel.) 

Il  est  malade,  si  est  moult  enfremes. 

(.Iffxù-,  632,  Ricbel.  12471.) 

2.  ENFERMER,  fJ!/"re7?7er,v.  a.,  affermir: 
Pource  que  ma  vertu  a  esté  enfermée  en 
la  pourté  ense  que  je  ne  demostre  pas  bien 
ma  force  quant  je  vins  as  tourmens,  et 
mes  os  se  troublèrent  tous.  (Psaut.,  Eichel. 
1761,  f°  40''.) 

Pour  toi  plus  enfremer  et  enfichier  en 
la  sainte  créance.  (S.  Graal,  ii,  378,  Ha- 
cher.) 

Plus  est  grant  chose  quant  home  est  si 
enfermez  en  l'anior  Dieu  et  abuvrez  de 
l'amor  Deu  que  nul  solaz  ne  nul  confort 
on  ne  reçoit  se  de  li  non.  (Laurent, 
Somme,  ms.  Chartres  371,  f°  30  v°.) 


—  Affirmer: 

Les  diz  relijrieus  enfermaient  et  disoient 
que...  (1324,  Arch.  JJ  62,  f»  157  r».) 

ENFERMERiE,   -  î/P,  enff.,    enfrcmerie, 
s.  t.,  maladie  : 
DeTenns  est  malades  et  plains  i'enfremerie- 

(Les  Chelifs,  Richel.  12558.  f>  eS*».) 

—  Temps  pendant  lequel  il  était  permis 
aux  religieux  de  l'ordre  de  Cluny  de  se 
faire  saigner  : 

Ledit  convent  doyt  faj're  quinze  jours  des 
enfermerye  devant  Nouel  et  quinze  jours 
devant  le  dimanche  de  circiimdederunt,  et 
fornist  le  toute  pitance  ondit  convent  du- 
rant lesdits  enfermeryez,  excepté  les  ven- 
dredi que  monsieur  l'abbé  doibt.  (1403, 
Stat.  de  Montiernevf,  p.   1,  Arch.  Vienne.) 

Et  aussy  doit  le  boys  es  enffermerye 
pour  les  mallades  et  toutes  choses  néces- 
saire ausdits  mallades,  et  l'ccffermier  en 
doibt  avoyr  la  sollicitude.  (76.,  p.  23.) 

Consulter  Ducange,  à  l'article  Infirma- 
riae  générales. 

ENFERMERiER,  onf.,  S.  ni.,  infirmier  : 

Et  anfermerier  i  anra. 
Savez  de  quel  servira. 
Ses  malades  doit  visiter, 
Por  lor  maladies  asoagier 
Qui  joir  ne  porront  d'amor. 
(L'Ordre  d'aniors,  Richel.   12786,  P  87''.) 

1.  ENFERMETÉ,   -  ei,  -  et,  amf.,  anff., 
inf.,  enfermté,  enfarmeteil,enfermitc,  enfor 
meté,  enfremelé,  s.  f.,  infirmité,  maladie  : 
MoIt  li  en^ieget  la  soe  enfermetet. 

(Me.xis,  st.  56%  \\°  s.,  G.  Pails.) 
Sejo  t'sousse  la  jns  soz  le  degret 
On  as  geut  de  longe  enfermetet. 

{li.,  st.  98'.) 
Ne  Tint  anferm  de  nul  amfermelet. 

(ll>.,  str.  117,  Mûller.) 
E   en    la  meie  enfermetet  s'esleeçowent- 
{Liv.    des  Ps.,  Cambridge,  sxxiv,    16,  Mi- 
chel.) 

Ewart  en  enfermté  geseit 
Del  mal  donc  il  morir  deveil. 

(Roii,  3"  p.,  5753.  Andrescn.) 
En  mnlt  très  grant  enfermetei. 

(Marie,  le  Dit  i'Ysopet,  xxxvni,  Roq.) 

Li  un  furent  mort  de  Venfermeté  de  la 
terre,  li  autre  tornerent  en  lor  pais  arrière. 
(ViLLEH.,  229,  Wailly.)  Enfermité.  (Richel. 
4972.) 

Li  un  morurent  pour  les  infermetes  de 
la  terre,  et  li  autre  retornerent  en  leur 
pais.  (1d.,  p.  Paris,  c.) 

Tonstans  Tenrai  a  vous  pour  mes  enfremeles. 
(Li  Prière  neo;;/;.,  Zeitschriftde  Grober,  1, 249,22.) 

Qni  Tet  avoir  homilité 

Remembrer  doit  s'enfermete'  : 

D'orguel  nos  garde,  de  vaine  gloire, 

De  nostre  anferlé  la  mémoire. 
(Poème  allég.,  Brit.  Mus.  add.    15606,  f°  8'.) 

De  long  pèlerinage,  de  grant  enfemieté 

Voit  on  pou  de  gens  amender. 
(Ane.  prov  ,  xiii"  siècle,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

Doue  moi  la  mort,  ou  tu  me  done  aide 
de  ïn'enfermeté.  {Li  Amiticz  de  Ami  et 
Amile,  Nouv.  fr.  du  xiii«  s.,  p.  61.) 

Pour  ce  que  ccle  enfermeté  coroit  plus 
en  celé  vile  que-  aileurs.  {Chron.  de  S.- 
iJcn.,  ms.  Ste-Gen.,  f«  Sl^) 


Toutes  manières  d'enfermitez.  {Secr. 
d'Arist.,  Richel.  571,  f»  130»,) 

Et  puis  fui  ele  senee  de  ceste  enformeté. 
{Vie  sainte  Geneviève,  Richel.  988,  f»  Se*".) 

Il  chei  an  enformeté.  (Vie  saint  Hilaire, 
ib.,  {'•39'.) 

Venfermeté  que  il  avoit  commença  a 
croistre  forment.  (JoiNV.,  S.  Louis,  p.  240, 
Michel.) 

Nos  sûmes  au  grief  an/fermeté  de  nostre 
cors.  (1315,  Sec.  cod.  de  Bug.  de  Bourg., 
Ch.  des  compt.  de   Dijon,  Arch.  C.-d'Or.) 

En  telle  enfermeité  de  son  corps.  {Stat. 
de  la  confr.  N.-B.,  Coût.,  xxi.  Bernai.) 

Plein  de  jours,  chargé  et  fourni  de  di- 
verses enfermeles,  et  persécuté  de  débile 
vieillesse.  (0.  DE  La  M-iRCHE,  ilWm.,  introd., 
Michaud.) 

Qne  nul  enfermeté  ne  prent. 
{Débat  de  Nat.    et  de    Jeun.,    Poés.    fr.    des  Xï' 
et  xvi'  s.,  III,  91.) 

—  Au  sens  moral  : 

Par  nonsachance  ou  par  enfarmeteit. 
(S.  Bebn..  Serm.,  Richel.  24768,  f'-3  v».) 

Ayes  tousjours  les  yeulx  sur  toy,  c'est  a 
dire  a  tes  péchez,  deflaultes  et  enfermetez. 
{Intern.  Consol.,  111,  xiiii,  Bibl.  elz.) 

2.  ENFERMETÉ,  S.  f.,  enceinte  fortifiée  : 
Dit  aussi  que  se  aucun  fourfait  ou  de- 
linque  ou  ban  de  Saint  Remy,  tant  en 
Venfermeté  comme  dehors  dont  il  soit  tenu 
d'amende  de  .lx.  solz.  (1431,  Engiieste 
afuture,  Arch.  légis.  de  Reims,  1"  série, 
1,  489,  Doc.  inéd.) 

ENFEBMETURE,  S.  f.,  lieu  fermé,  pri- 
son : 

Joseph  est  des  prisons  sailly... 
Et  est  hors  de  V enfermeture. 
(ilijsi.  de  la  Resurr.,  P  19',  Paris,  Alain  Loiraia, 
s.  d.) 

1.  ENFERMEURE,  cnframeure,  s.  f.,lieit 
fermé  et  fortifié  : 

Se  vous  avez  de  moi  tel  cnre 
ÎSe  vous  tendra  Venfermeure 
Que  ne  viegoiez  ici  segure. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5060,  f  41''.) 

—  Porte  fortifiée  : 

La  foille  Tonseise(e)  pent  desoz  Yenframeure, 
(Th.  de  Ke.nt,  Geste  d'.ilis..  Richel.    24364, 
P  48  r°.) 

—  La  contenance,  ce  qui  est  renfermé- 
dans  une  chose  : 

Une  escuielle  ataint  d'argent. 
Le  mps  atout  le  brief  i  met 
Et  a  la  vielle  le  tramel 
Et  dist  bien  siervie  l'avoit... 
Mais  je  vous  dirai  une  rien 
Se  on  scenst  Venfermeure 
Ja  n'avenist  chelle  aventure. 
(GAnT.  d'Arr.,  Eracl.,  ms.  Tarin,  P  15''.) 

2.  ENFERMEi'RE,  S.  f.,  infirmerie  : 

Enfermeure,  infirmaria,  s.  domus  infir- 
morum.  {Gloss.  gall.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

ENFERMiN,  evfremin,  adj.,  malade  : 

Monlt  estoit  a  mcssaize,  s'ot  le  cors  enfremin. 
(Florenee  de  Rome,  Richel.  nonv.  acq.  4192, 
f»  85  r") 

1.  ENFERMiR,  -  yr,  verbe. 

—  Act.,  affermir,  consolider  : 


tjiyt 


Confermer  ou  enfermir,  (Voe.  lat.-fr., 
1487.) 

L'aloes  solide  et  e»/ermisf  les  plaies. (Jacd. 
ée  santé,  I,  18,  impr.  la  Minerve.) 

Goiutne  arable  enfennist  et  rejoinct  les 
os  froisses.  (/6.,  220.) 

La  racine  de  peonia  enfermist  et  constipe 
les  rains.  {Ib.,  338.) 

Conviendra  qu'il  ayt  sur  lesdicts  rem- 
parts deux  nianouvriers  ordinairement, 
pour  respandre  lesdites  terres  et  les  mouil- 
ler souvent  d'eaue,  pour  les  enfermyr. 
(1542,  Mém.  pour  les  fortif.  de  Troyes, 
Grosley,  Ephêm.,  1,53.) 

—  RéQ.,  s'affermir  : 

Quant  le  boys  de  cèdre  est  mys  en  poul- 
tres  es  temples  il  se  enfermist  de  impéné- 
trable fermeté.  [Jard.  de  santé,  I,  119, 
impr.  la  Minerve.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Quant  le  frommage  commencera  a  en- 
fermir et  consolider.  {Jard.  de  santé,  I, 
133,  impr.  la  Minerve.) 

2.  EXFEUMiR,  voir  Enfremir. 

ENFERMITÉ,   VOir  ENFERMETÉ. 

ENFERMOYÉ,  cuff.,  S.  m.,  prisonnier  : 
Ce  mot,  certainement  ancien,  n'a  été 
rencontré  que  dans  un  texte  du  commen- 
cement du  xvu°  siècle  : 

5  sous  pour  un  gros  verrou  et  deux 
crampuns  a  chascung  des  prison  des  enffer- 
moyes.  (1633,  Men.  dép.  de  l'ab.  de  S.-Denis, 
ms.  S.-Denis.) 

Pour  la  couverture  des  combles  des 
■enffermoyes.  (Ib.) 

ENFERNE,  adj.,  infernal: 

Uai  toz  DOS  a  pelé 
De  diiel  et  de  vilté 
Et  à'enferne  pala. 
(Rdteb.,  Miracle  de  Théophile,  II,  08,  Jabioal.) 

ENFERNER,  VOÎr  ENFRENER. 

ENFERNiN,  adj..  Infernal  : 

De  tei  eit  hoî  seisine 
Belzebnc  en  eofer  od  sa  gent  enfernine  î 
(ttorn,  1670,  Michel.) 

Feissant  miracles  por  yertnç  enfernine. 

(Pass.  du  Christ,  188,  Boucherie.) 

ENFERREUR,  S.  m.,  celui  qul  enfonce  le 

ier  : 

Les  plus  hardis  enferreurs,  les  plus 
braves  et  courageux  soldats.  (CholiereSj 
Matinées,  p.  47,  Lacroix.) 

ENFERRURE,  S.  t.,  fers,  Chaîne  : 
Or  sçavez  vous  la  raison    de    ma  venue 
et  la  cause  de  Venferrure  dont  je  suis  en- 
ferré. {Perceforest,  vol.  I,  c.  68,  éd.  1528.) 

ENFERTÉ,  -  ei,  enfierté,  enfrelê,   emf., 
s.  t.,  infirmité,  maladie: 
Kar  el  chief  la  valar 
DDoet  force  e  vigiir  ; 
IVe  ja  n'ierl  biea  senet 
Ki  la  at  enferlé. 

(P.  DE  Tbadn,  Cumpoz,  1487,  Mail.) 
Uns  hom  qni  ont  cesle  enferlé 
Si  n'en  poeit  aveir  sauté. 
(Wace,  Vie  de  si  Nichol.,  1170,  Delins.) 
Une  enferlé  la  li  avint. 

Ud.,  rtou,  a'  p.,  9083,  Andresen.) 


Qne  i'enferlei  moslre  semblant. 

(Briil.  ms.  Munich,  33G6,  Vollm.) 

Mais  a   pi  ui jours  vient  enfreles, 

El  par  l'enfermeté  ki  naist 

Lor  vient  mains  nians  ki  lor  desplaist. 

(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  '20,  Meyer.) 


Pour  I 


nferté  et  pour  besogne. 
(MousK.,  Citron.,  lliO" 


Ueitr.) 


Plusor  lui  ont  enquis 

Qnele  enferlé  il  a  qui  ainsi  est  palis. 

(De  Gautier  d'Àupais,  p.  11,  .Michel.) 
S'en  morut  asses  de  famine 
Et  de  moult  d'antres  enfretes. 
(Baud.  de  Co.idê,    Dis  de    Tunes,    Ars.  3142,  !" 
310''.) 

Celé  cui  enfiertes  est  apierte.  (Règle  de 
Cileaux,  ms.  Dijon,  f»  114  v°.) 

Enferlé,  poverté  et  nécessité.  {Li  .irs 
d'Amour,  I,  379,  Petit.)  Impr.,  enferce. 

Une  manière  de  maladie  et  d'enfreté. 
[Ib.,  II,  329.) 

ENPERTUMBE,  VOir  ENFERTUME. 

EîSFERTUME,  -umbe,  S.  f.,  infirmité  : 

En  s'amor  (du  monde)  a  tant  i'enferlume 
Toz  ses  amanz  en  enfer  tume. 
(G.  DE  CoiNCi,  Cliasleè  as    nonn..    Uichel.   ^Sltl, 
l"  283^) 

Tout  antre  amor  est  dolentez 
Envers  la  toue  et  enferlumhe. 
Bien  sai  qne  s'ame  en  enfer  tumbd 
Qui  ne  faimiiie  de  tout  son  cuer. 

(1d.,  Uir.,  ms.  Soiss.,  f»  34''.) 

Tote  autre  amor  est  dolentez 
Envers  la  toe  et  enferlume. 

(Id.,  ib.,  ms.  Brni.,  f  33^) 

ENFESSiER,  V.  u.,  s'aflalsser,  pris  au 
flg.  : 

Si  ne  soit  on  après  de  qui 
Fere  pape  :  si  enfessa 
Longtemps  l'acort.  et  enbessa 
La  rourt  par  teraporex  seinguors. 
Qui  moult  !i  firent  deshonnors. 
(GoDEFROY  DE  Paris,  Chrou. ,  2-232,  Bnchon.) 

EXFESTE,  s.  f.,  extrémité,  liu  de  la  vie  ? 

Le  servi  si  bonnement, 

A  l'amor  de  tote  sa  gent. 
Si  qu'an  Venfrsle  son  seignor. 
Si  qu'il  jat  neis  en  langor. 

(l'arlon.,  Kicbel.  19152,  f  165^) 

ENFESTÉ,'  adj.,  qui  aime  les  fêtes  f 

Mais  soit  tousjours  près  de  ma  coste. 

Si  non  pour  aler  an  moustier. 

Quant  aux  jours  qu'il  sera  mestier. 

Et  qui  ne  soit  pas  enfestee. 

Ni  de  saillir  a  la  volée. 
(E.    Descuajips,    Poés.,   Comment    franc    vouloir 
pense    aux  besoins    de  mariage,  Richel.    840, 
f»  492'.) 

ENPESTEL,  -  tau,  S.  m.,  faîte,  comble  : 

Pour  ung  enfestau  a  mectre  sur  le  petit 

mur  du  gardefol.  (Compt.  de  J.  Asset.  1402- 

1404, Forteresse,  xvill,  Arch.  mun.  Orléans.) 

ENFESTER,  eufetler,  v.  a.,  garnir  d'un 
faîte  : 

Et  mis  ung  poi  de  tielle  par  lieux  sur  les 
mesons  du  dit  lieu  et  enfester  la  sale.  (1392- 
1400,  Compt.  de  l'hdt.-D.,  f»  33  r°.  Hôpital 
général  Orléans.) 

Pour  construire  et  baslir,  el  si  haat  enfeller 
Cn  fort  a  double  mur,  que... 

(.G.  BoDNiN,  l'Aleclriom.,  éd.  1586.) 


ENPESTucE,  s.  f.,  maladie  de  clijval 
déûnie  dans  l'exemple  suivant  : 

Il  advient  une  maladie  au  cheval  quant 
il  est  trop  escbaulfé  ou  il  a  sué  et  on  le 
met  en  lieu  froid  ou  plain  de  vent  si  que 
par  les  conduiz  de  la  sueur  qui  sont  cou- 
vers  ou  par  la  boucbe  le  vent  entre  dedans, 
dont  il  s'ensuyt  que  les  nerfz  se  retraieut 
et  enflent  ung  peu  et  seulfrent  grant  dou- 
leur et  ne  peuvent  allnr.  Et  est  ceste  ma- 
ladie appellee  enfestuce,  et  la  congnoist  on 
a  ce  que  le  clieval  semble  avoir  le  cuir 
ung  peu  estendu  par  dehors  si  que  a  peine 
on  le  peut  pincer  au  dos,  et  semble  estre 
empesché  d'aller  comme  s'il  fust  enfondu, 
et  luy  pleurent  les  yeulx.  (P.  des  (^res- 
CENS,  ProuIJilz  champ.,  1'^  99  r",  éd.  1316.) 

E.NFESTUQUER,  v.  a.,  mettre  en  pos- 
session : 

Par  l'enseignement  et  le  jugement  des 
hommes  devant  dis,  nous  fumes  adheri- 
tez,  et  li  dis  Hues  déshéritez:  et  en-werpi  et 
enfesluca  une  tie,  autre  et  la  tierche,  si 
que  n'i  en  eut,  ni  retient,  et  nus  en  fumes 
enherilez  bien  et  a  loi.  (1300,  Hist.  de 
Guines,  ap.  Duc,  III,  248'',  éd.  Didot.) 

ENFETTER,  VOir  EN'FESTER. 

ENFEUCHiER,  verbfl. 

—  Act.,  mettre  en  fosse,  enterrer  : 

Tu  tueras  un  veel  et  le  porteras  a  la 
maison  de  ton  ami  par  nuit,  et  diras  : 
Amis,  vechy  ung  homme  que  j'uy  tué,  je 
te  prie  que  tu  Venfeuches  priveement,  nul 
ne  t'en  aura  souppeçon  de  ce  fait.  {Discipl. 
de  Clergie,  l,  Biblioph.  fr.) 

—  Neutr.,  enfoncer  : 

Icellui  Robert  enfeucha  d'un  piet  ou  chey 
dedens  un  fumier.  (1410,  Arch.  .IJ  163, 
pièce  333.) 

ENFEUDER,  VOir  E.NFEFFER. 

ENFEUDRE,  V.  a.,  Miot  douteux,  verser 
d'un  vase  dans  un  autre  : 

Infusoriuui,  dont  on  enfeut.  {Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

ENFEUMENTERIE,  voir  EnFANTOSMERIE  . 

1.  ENFEUUREU,  enfuerrcr,  v.  a.,  mettre 
dans  le  fourreau  : 

L'espee  prist  a  terre,  moult  Ires  tosl  Venfeurra, 
Puis  l'a  chainte  a  son  les. 

(Doon  de  Maier.ce,  2191,  A.  P.) 

Tnit  se  tiennent  en  pes  et  lessen'  le  coûtent, 
El  furent  enfuerré  li  branc  monln  trenchant. 

(/*.,  1116.) 

2.  EXFEURRER,  V.  3.,  mettre  dans  de 
la  paille  : 

Vert  Janet  ressemble  a  Beurré  : 
Fui  il  en  migoe  eiifcurré, 
Jamais  ne  vaut  rien,  car  pon  larde. 
(1S37,  le  Discours  de  trespas  de  Yerl-Janel,  Poés. 
fr.  des  XV'  et  xvi°  s.,  t.  1.) 

ENFEUST,  S.  m.,  affiit  : 

Ung  veuglaire  ou  crapaudeaul  de  envi- 
ron trois  pieds  demy  de  long,  garny  de 
deux  chambres,  eufu-té  sur  son  enfeust  de 
bois  d'une  pièce,  (liilt,  Incent  de  l'Artil- 
lerie, Arch.  mun.  Dijon,  H.,  Aff.  milit.) 

ENFEUTREMENT,     S.    lU.,      Objet     reiU- 

bourré,   en  particulier  pièce  rembouirée 
dont  on  se  garnissait  le  dos  : 


r^nr 


Qnarli  tiere  sous  aus  croie  sorans  et  feni, 
El  U  ceval  i  entrent  dusc'a  Venfeutrement. 

{Roum.  d'Alix.,  f  53",  Michelant.) 

ENFEUTRER,  -  attirer,  -  atrer,  anf., 
V.  a.,  appuyer  sur  le  fellre  : 

Loor  enfenîra  sa  lance. 

(Prise  de  Pampel.,  98i,  MnssaCa.) 

—  Enfeutré,  part,  passé,  appuyé  sur  le 
feltre  : 

Les  lances  cnfeutrees,  vont  rers  lor  anemis. 

{Chev.  an  cygne,  I,  2239,  Hippeau.) 

—  Garni  de  feutre  : 

Et  u  chapiax  qa'ot  el  chié  enfeutré. 
(Alesckans,  GOUl,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

—  Couvert  d'une  couverture  de  feutre  : 

Puis  montent  as  rauloi  qui  bien  sunt  anfautré. 
(Simon  de  Pomlle.   Uichel.  308,  f  U3'.) 
.1.  messaigier  ai  pris  H  rois  de  sa  contrée, 
Gardez  que  vostre  mule  soit  très  bien  enfatree. 
Le  matin  en  iroiz  sanz  noie  demoree. 

(/*.,  S"  142\) 
Li  seneschaz  vint  la  sor  la  mnle  anfaulree. 
(Rom.  de  la  Yanjance  Yaspas.,  Ars.  5201, p.  M"".) 

—  Fig.,  recouvert  d'une  enveloppe  : 
Une  excresciînce  fort  eitfeutree  et  enra- 
cinée.   {Tagault,    Inst.  dur.,   p.  133,  éd. 
1349.) 

Enfeulrec  est  expliqué  plus  loin  par  ces 
mots  :  enveloppée  d'une  propre  tunique. 

ENFEUTREunE,  eiifaulreure,  enfalreure, 
enfletreure,   enfreutriise,    s.   f.,    pièce   de 
feutre,  coussin  rembourré  : 
Certes  joe  ne  vail  mie  nne  poire  meure 
Très  puis  qne  li  men  corps  siet  sor  enfletreure. 
(Th.   de  Kent,  Geste  d'Alis.,  liichel.  24364, 

f  IS  t'.) 

Trosqu'en  Venfaulrenre. 
(Herb.  Ledcc,  Foulq.  de  Candie,    Richel.  25318, 
1°  29  r».) 

Trenche  le  col  de  son  cheval 

Très  par  devant  Yenfautreure. 

(Gact.  d'Arr.,  Eracl.,  ms.  Turin,  f°  19''.) 

Li  arson  des  sel'es  davant  et  Venfatreure. 
(S.  Graal,  Richel.  24bS,  f°  243  v°;  III,  318, 
Hucher.) 

Les  uns  qui  sont  prins  comme  aides 
pour  certaine  Iieure,  a  un  besoing  hastif, 
comme  porteurs  a  l'enfetilreure,hToaelieTs, 
lieurs  de  fardeaul.x  et  les  semblables 
(^Ménagier,  II,  53,  liiblioph.  fr.) 

Une  salière  en  façon  d'un  porteur  d'en- 
freutruse,  et  sur  son  enfreutruse  a  une 
salière  de  cristail.  (1400,  Pièces  relat.  au 
règ.  de  Ch.  VI,  t.  Il,  p.  293,  Douët  d'Arcq.) 

ENFEZON,  voir  Enfançon. 

ENFFENCIAL,  VOir  ENFANCIAL. 
ENFFEUSTER,  VOlr  ENFUSTER. 
ENFFROI,  voir  ESFKOI. 

EiVFiANSAiLLEs,  S.  f.  pi.,  fiançallles  : 

Enfiansailles,  espousailles.  (Rab.,  V,  17.) 

ENFiBRÉ,  part,  passé,  lié  : 

La  pluspart  du  temps  ne  mangeoit  que 
biscuit,  et  la  moictié  de  ses  gens  enclies- 
nez  et  enftbrez,  sans  que  ledit  prince 
le  voulsist  veoir.  (G.  de  Villen.,  il/m., 
1493.) 


EXFir.HEiiENT,  S.  m.,  actiou  de  liclier  : 
Li  enfichement  des  fais  n'est  fors  que  pro- 
fondes    pensées    du    sacrement    meisnie. 
(Miseric.N.-S.,  ms.  Amien5412,  f  101  v".) 

Enfichement,  infixio.  (Gloss.  gall.lal., 
Richel.  1.  7684.) 

ENFicHiER,  enficier,  enfixer,   anfichier 
infichier,  -  yer,  inpcquier,  verbe. 
—  Act.,  ficher,  enfoncer,  plonger  : 
Kar  tes  saietes  enfichées  sunt  a  mei.  (Liv. 
desPs.,  Cambridge,  xxxvil,  2,  Michel.) 

La  les  ont  fait  en  la  terre  enfichier 
En  deus  sarcus  de  marbre  mult  très  chier. 
(RiiMB.,  Ogier,  8119,  Barrois.) 

Od  clous  de  fer  e  meins  e  piez 
A  la  terre  sunt  enfichiez. 
(Marie,  Piirij.  de  S.  Patrice,  Richel.  25407, 
1°  110=;  V.   947,  Roq.) 

Il  enfichierenl  une  hache  en  son  cervel. 
(.Bial.  SI  Greg.,  p.  169,  Foerster.) 

Maint  pavillon  i  ont  le  jor  drescié. 
Maint  très  i  fit  a  maint  pel  anftchies. 
(Jord.  de  Blaves,  Richel.  800,  C  119  v".) 
Jlort  en  loz  leas  ses  denz  enfiche. 
(,G.  DE  Coi.Nci,  Mir.,  ms.  Brnx.,  l"  79''  ) 

La  mort  plus  volenliers  enfiche 
Ses  denz  en  nne  dame  riche 
Qui  la  gorge  a  blanche  et  polie 
Qu'en  une  vielle  grezelie. 

(Id.,  il).,  ms.  Soiss.,  f"  80".) 

Par  devers  la  posterne  del  plus  maistre  dongon 

Ettftca  Arisloles  son  maistre  gonfanon. 

(Guï  BE  Camb.,  .■!;«■.,  Richel.  24366,  p.  28''.) 

Este  mei  del  fane  que  jo  n'i  seie  enfiehies. 
(Psalt.  mon.  Corb.,  ap.  Cocberis,  Doc.  sur 
la  Pic,  t.  I,  p.  661.)  Lat.  :  ut  non  infigar. 

Car  tes  saietes  seront  enfichiees  en  moi 
{Psaut,  Maz.  238,  f''  47  r".) 

Li  mistrent  sor  son  chief  une  moult 
aspre  coronne  d'aubes  espiues  et  li  anfi- 
cherent  en  son  chief.  (Bible,  Richel.  20039, 
f»  113  r°.) 

Ses  portes  (de  Syon)  sont  enfiehies  eu 
terre,  et  il  destruist  ses  gons.  IBib.  hist., 
Maz.  532,  f»  2oO^) 

Turnus  fist  prendre  les  testes  de  Nisus 
et  de  Erialus,  si  les  fist  enfichier  sor.ii. 
glaives.  {Estories  Rogier,  Richel.  20123, 
f»  166".) 

Infigere,  enfichier.  {Gloss.lal.-fr.,  Richel. 
1.  4120,  f»  123  v°.) 

Ainsy  qu'il  le  regardoit,  luy  comme 
plein  du  diable  luy  inficlia  la  pointe  d'une 
lanche  très  ague  en  la  joe.  (J.  VauQUELIX, 
Chron.  d'E.  de  Dynter,  V,  29,  Xav.  de 
Ram.) 

-  Flg.  : 

Esrachant  l'affectiou  de  carnelle  concu- 
piscence as  inficquiet  en  son  ceur  la  ra- 
cine de  ta  dilection.  (J.  Vauquelin,  Chron. 
d'E.  de  Dynter,  I,  23,  Xav.  de  Ram.) 

—  Attacher  : 

Par  de  devant  la  porte  vous  ferai  enfichier 
Entreci  que  au  ceint  dedens  .1.  grant  fnraier. 
(Siège  de  Barhastre,  Richel.  24369,  f°  128  r".) 

Tote  la  nuit  fist  granz  peas  treucher 

Et  de  .u.  parz  bien  aguisser. 

Les  homes  morz  i  enfichèrent. 

(Lai  d'Uavelok,  1053.  Michel.) 

Esqueles  (lettres)  ces  présentes  sont  enfi- 
ches. (1330,  Cart.  de  Guise,  Richel.  1. 17777, 
f  103  r».) 


Esqueles  ces  .  présentes  sont  enficiiees, 
{Ib.,  f  113  V».) 

Esqueles  lettres  cestes  présentes  sont  an- 
nexées et  enfichiees.  {Charte  de  1342,  Gre- 
nier 297,  n"  221,  Richel.) 

Ensi  qu'il  est  contenut  es  crys  sour  ce 
fais  lesqueils  sont  dedens  ces  présentes 
infichyez  et  annexeis.  (13  avr.  1433,  Lett. 
des  allianc.  des  met.  de  Liège,  Anul.  leod.) 

—  En  partie,  attacher  la  vigne  aux 
échalas  : 

Faire  labourer  et  cultiver  soixante  six 
hommees  de  vignes  et  laissier  bien  la- 
bourées et  bien  cultivées  en  la  fin  de  leurs 
années  et  enfichées.  (1376,  Bail,  Arcb.  MM 
30,  f»  40  v°.) 

—  Fig.,  attacher,  appliquer  : 
Cil  qui  haut  cner  a  tant  et  riche 
Que  tout  le  plante  et  tout  Venfiche 
En  ma  Dame  sainte  Marie. 

(G.  DE  Coisci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  205''.) 

—  Imprimer  : 

Empresser,  enficher,  imprimo.  (J.  Laga- 
DEUC,  Catholic,  éd.  Auffret  de  (juoetqueue- 
ran,  Bibl.  Quimper.) 

—  Percer  : 

Et  ses  cevaus  fu  reslancies, 
Qaar  de  lances  iert  enficies. 

(MousK.,  Ctiron.,  7260,  Reitf.) 
Ains  le  fiert  on  de  toutes  parts  ausi  com 
de  dars  et  de  saietes  et  de  quarriaus,  si 
que  tous  ses  cors  en  est  enficies.  (Jehax 
DE  TtTYM,  Hist.  de  J.  Ces.,  Ars.  3333,. 
i"  223''.) 

—  Réfl.  et  fig.,  se  plonger  : 

Chascun  s'embat,  chascnn  s'enfiche 
Es  granz  délices  de  cest  mont. 
(G.  DE  Coiîici,  Dont,  de  la  mort,  Richel.  23111, 
f  299'.) 
De  son  neveu  qoi  si  s'enfiche 
En  vanité  et  en  luxure. 

(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f»  66».) 

—  Fig.,  s'enfichier  de,  entamer,  aborder  r 
Et  (i'une  antre  parole  me  voel  ore  enficier. 

(Roum.  d'Alix.,  f  19°,  Michelant.) 

—  Enficha,  part,  passé,  fiché,  enfoncé,, 
fixé,  attaché,  appliqué  : 

Quant  Brehns  fn  aprestes  et  garnis. 
Devant  lui  fu  ses  bons  escus  ^oltis 
Et  ses  espius  qi  fu  gros  et  foibis. 
Sa  grant  baniere  enficic  i  ot  mis. 

(Raimc,  Ogier,  11264,  Barrois.) 

Por  les  brainches  desns  anbroichiez.'an/îcftieî. 
(Des  Poignes  d'enfer,  Brit.  Mus.  add.  15606, 

f»  SI''.) 

rS'i  avoit  mas,  neis  verge  entallee, 
0  ne  ust  cerge  ou  lanterne  enficce. 

(Roncisv.,p.  lis,  Bourdillon.) 

Derrière  le  chevît  de  l'église,  enfixez 
entre  les  pilliers  d'icelle,  a  plusieurs  es- 
t.iulx  ou  bouticles  a  merciers  et  libraires. 
(1384,  Déclar.  du  temporel  du  couv.  de 
Clermarès,  Arcb.  admin.  de  Reims,  t.  111, 
p.  377,  Doc.  inéd.) 

Une  croix  enficlioe  au  mur  d'ung  jardin. 
(1431,  Enqueste  afuture,  Arcb.  législ.  de 
Reims,  t.  1,  p.  486,  Doc.  inéd.) 

La  esloient  parmy  ces  corps  ces  cleres 
espees,  tranchans  et  affilées,  boutées  et 
enfichées.  (Girart  de  RossiUon,  ms.  de- 
Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  283.) 

—  Fig.,  attaché,  fixé  : 


t. M' 


14» 


Les  yeos  tint  oi/(cA/fs  en  terre.  , 

(FaU.  d'Ov.,  Ars.  o069,  t»  18G''.)  ! 

H.-Norra.,    vallée     d'Yères,     en/iquier,    j 
ficher. 

ENFICIER,   voir  ENFICHIER. 
ENFIEBLISSEMEXT,     VOir    ENFEBLISSE- 
MENT.  l 

1.  ENFiER,  eii/T-,  V.  a.,  donner  en  fief? 

Cinquante  solz  torn.  que  les  lioirs  Nicolas 
de  ViUars  doivent  chascua  an  pour  la  terre 
de  la  tieulerie  a  eus  si  enffiee,  a  paier  aus 
termes  que  il  ont  acoustumes  a  paier  au 
roy.  (1310,  Arch.  JJ  47,  f»  16  r».) 

2.  ENFiEu  (s'),  V.  réll.,  se  fier  : 

Je  ne  serais  esmeu  pardurablement  cant 
je  m'enflerais  en  Dieu  qui  m'aura  reseu  en 
sa  maison.  [PsmU.,  Richel.  1761,  f"  38  v».) 
Se  Ganfrois  s'i  enfle,  il  en  sera  chelis. 

(B.  de  Seb.,  viii,  119-2,  Bocca.) 

1.  ENFiERER  (s'),  V.  féQ.,  devenir  fier: 

La  beauté  ensorcelle  tellement  les  femmes 
que  les  moins  mal  conditionnées  s'enfiereni 
au  préjudice  de  leur  devoir.  (Cholieres, 
Matinées,  p.  210,  P.  Lacroi.x.) 

2.  ENFIERER,  VOif  EnFERER. 

ENFiERiR,  -  yr,  verbe. 

—  Réfl.,  devenir  fier,  avoir  de  la  hau- 
teur : 

Mes  il  fat  mort  si  soQiiement 
Qa'il  lessa  son  assemblenient 
Et  tonz  ses  bilans  sans  tonchier  y. 
Ponr  nient  s'esloit  si  enfienj, 
Qoer  0  sey  n'en  pont  bien  porter. 
{Dial.  de  S.  Grég.,  ms.  Evreux,  f  li!9\) 
Sa  femme  comme  ly   s'estoil  moult  en- 
fyerie  en  sa  fortune.  (G.  Chastell.,  Chron. 
des  D.  de  Bourg.,  U,  i,  Buchon.) 

S'enfierir  et  s'enorgueillir.  (R.  Est.,  Pet. 
Dict.  fr.-lat.) 

L'homme  s'enfierit  souvent  tant  de  son 
bonheur,  qu'il  perd  modération  et  tempé- 
rance. (J.  Le  Blanc,  Val.  Max.,  f"  417  v, 
éd.  1379.) 

—  Plus  ancienn.,  s'enfierir  avait  un 
sens  plus  énergique,  comme  l'adj.  fier,  et 
exprimait  l'idée  de  s'obstiner  au  combat 
avec  une  mâle  ardeur  : 

Mes  en  vain  s'enf/erist  lenr  troche. 
Car  Onrri  l'.Vlemant  approche. 
Lai  et  sa  compaingnie  entière. 
(GuiART,  Roy.  lign.,  16685,  W.  et  D.) 

—  Enfierl,  part,  passé,  rendu  fier  : 
Sans  estre  plus   enfiery  sur  la   gloire  de 

sa  fortune.  \G.  Chastell.,  Chron.  du  D. 
Phil.,  ch.  Lxxix,  Buchon.) 

Chran,  roy  des  Bulgares,  enfiery  pour 
ses  victoires,  assiégea  par  deux  ans  Cons- 
tantinople.  {Fahchet,  Antlq.  gaul.,  2*  vol., 
II,  17,  éd.  1611.) 

ENFIERTÉ,  voir  EXFERTÉ. 

ENFiERTREu,  V.  a.,  mettre  dans  une 
châsse,  dans  un  cercueil  : 

En  cest  an  fust  levez  le  corps  saint  Loys, 
et  fut  moult  seignouriement  enjiertré  a 
Saint  Denis.  (Chron.  anon.,  Rec.  des  Ilist., 
XXI,  133.) 

EXFiGuuER,  V.  3.,  figurcr,  retracer, 
peindre  : 


El  voit  nno  baniero  blanche  com  fleur  d'esté. 
On  l'ymage  saint  Jorge  esloit  enfîgiire'. 

(Gaufrey.  10058.  A.  P.) 

—  Enfigurè,  part,  passé,  qui  a  telle  fi- 
gure, telle  mine  : 

Henris  ot  a  non  li  ainsnes, 
Povrement  erl  enfignrei. 
Et  si  povre  personne  estoit 
Que  cascuns  s'en  esmerveilloit. 

(Sones  de  Nansay,  ms.  Turin,  f»  3fi^) 

Veis  ta  mes  en  cest  mund  hom  melz  enfigurei 
iNe  de  tûtes  beltez  fust  si  eninminet? 

(Uorn,  1234,  Michel.)  1 

—  Qui  représente  une  figure  : 

Lor  voiles  entaillies  par  pans  et  par  girons 
Et  bien  enfigurecs  a  testes  de  dragon. 

t\yed'Avign.,  1710.) 

ENFiLEMENT,  cnifill.,  S.  m.,  action  de 
filer  : 

Netus,  emfillement.  {Gloss.  lat.-fr.,  Richel. 
1.  7679,  f»  220  V».) 

ENFiNCEUX,'  adj.,  libertin,  débauché  : 
Enfinceux,  lascivious,  pétulant.  (Cotgr.) 

ENFissELEU,    V.   a.,  mettre   dans  le 
panier  d'osier  qui   sert  à   presser  ou  à 
égoutter  le  fromage  : 
Ansi  com  lais  amoncelés 
Quant  a  droit  est  enfisseles 
Prent  de  fromage  le  façon. 
(Vers  de  le  Mort,  Richel.  375.  f  340?.) 
Et  ensi  come  il  entra  en  la  salle  a  Paris, 
il  fu  appareilles  qui  le  feri  d'un  froumage 
enfisslelé  ami  le  visage.  {Chron.  de  Rains, 
c.  XXV,  L.  Paris.) 

M.  de  Wailly  (Mén.  de  Rems,  .^■>8)  écrit 
en  folssele. 

Cf.  Fissele. 

ENFisTULÉ,  adj.,  qui  présente  une 
fistule  : 

Si  que  li  leus  soit  enfistulez.  (Brun  de 
Long  Borc,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  t°  70''.) 

Pource  que  la  ulcère  est  ja  ej)/îs(Mte' par- 
font. (B.  DE  GoBD.j  Pratiq..iy,  S,  éd.  1493.) 

Si  la  playe  est  enfistulee.  (Arthel.  de 
I    Alag.,  Fauc.) 

EXFixER,  voir  Enfichier. 

ENFL.vBEn,  voir  Enflamber. 

ENFL.VISTKIR,  VOir  ENFLESTRIR. 

E-NFL.VMBEJiENT,  S.  m.,   acliou    d'en- 
flammer : 
I  Et  feis  la  divinité 

I  Vestir  de  nostre  humanité 

En  la  vierge,  en  enflamlemenl. 
Sans  ce  que  nul  corrumpement 
Eb  sentist  la  vierge  honnoaree. 
(Alart,  C"-°  d'Anjou,  Richel.  "65,  f°  5  v".) 

Le  enflanibement  du  sang  est  cause  de 
ire.  (H.  DE  GiUNcm,  Trad.  du  Gmiv.  des 
Princ.  de  Gille  Colonne,  Ars.  5062,  f'  119  v».) 
Pour  V enjambement  qu'il  avoit  de  la 
honte  des  paroUes  de  sa  mère  se  combati 
se  viguereusement  que...  (Christ,  de  Pis., 
Cité,  Ars.  2686,  f»  30^) 

Un   enflanibement  d'ardeur  et  de  désir. 
(G.  Chastellain,  Chron.,  I,  287,  Kervyn.) 
Mesmement  que  le  voyons  (le   vin)  dé- 
fendu par  S.  llierosiDe  ala  jeunes3e,comme 


fêtant  avec  clleun  enpambement  deluxure. 
{Devis  sur  la  vigne  et  vend.  d'Orl.  de  Suave.) 
Quoi  qui!  la  putréfaction  soit  la  voie  a 
Venflambement.  (Le  Blanc,  Trad.  de  Car- 
dan, f  186  V,  éd.  1556) 

ENFLAMBER,en/!'abec,;n/;am//er,  plus  an- 
ciennement enflambler,  enflembler,  verbe- 

—  Act.,  enflammer,  au  propre  et  au 
fîg.  : 

Car  jonece  si  les  en(lemtle 

Qae  de  fea  les  emple  et  de  Oemhle. 

(Rose,  ms.  Rrux.,  f°  68". I 
Dardanas  est  malt  eschall'ez 
Et  de  grant  coruz  enflambez. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f"  1*.) 
Fol   atouchement   eschauffe    le   cuer  et 
enflambe  le   corps.    {Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,c.  XLil,  Bibl.  elz.) 

Garde  bien  toutes  voies  que  tu  ne  mons- 
tres chose  qui  enflambe  les  yeu.\  du  prince. 
(J.  DE  Salisb., Poto-ai.,  Richel.  24287, f»  6".) 

Pantagruel  priut  nouveau  courage,  et 
feutenflàmbé  a  proftiter  plus  que  jamais. 
(Rab.,  1.  11,  c.  8,  f»  33  r»,  éd.  15i2.) 

C'est  le  cueur,  lequel  par  ces  mouve- 
mens  diastolicques  et  systolicques  le  sub- 
tilie  (le  sang)  et  enflambe.  (Id.,  1.  III,  c.  4, 
f"  24  V,  éd.  1352.) 

Dont  vous  connoissiez  quelle  est  la  doc- 
trine contre  laquelle  d'une  telle  rage  fu- 
rieusement sont  enflambez  ceux  qui  par 
feu  et  par  glaive  troublent  aujourd'huv 
vostre  royaume.  (Calv.,  Inslit-,  prêt.,  éd. 
1561.) 

11  suscite  haines,  et  enflambe  contentions 
et  noises.  (Id.,  Ib.,  1.  I,  c.  xiiii.) 
1       Le  chant  a  grande  force  et  vigueur  d'es- 
mouvoir  et  enflamber  le  cœur  des  hommes. 
(iD.,  Pref.  des  psaum.  de  Cl.  Marot.) 

Las!  il  est  mort,  pleurez  le,  damoiselles. 
Le  passereau  de  la  jeune  Maupas. 
Un  autre  oyseau  qui  n'a  plumes    qu'aux  esles 
L'a  dévoré,  le  cognoîssez  vous  pas  ? 
C'est  ce  fascheux  amour,  qui  sans  compas 
Avecques  luy  se  jeltoit  au  giron 
De  la  pucelle,  et  voloit  environ, 
VonvVenlîamber  et  tenir  en  destresse. 

(Cl.  Mar..  Epigr.  du  Passereau  de  Maupas,  m,  33, 
éd.  1731.) 
Et  avec  leurs  finesses  etruses  taschoient 

continuellement  d'emflamber  plus   fort  la 

mère  al'enconlre  d'elle.  (Lariv.,  Nuicts  de 

Strap.,  IV,  3,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  s'enflammer  : 

Et  ne  se  advisoit  pas  que,  tant  plus  la 
veoit.  se  enflambloit  son  dolent  cueur. 
{Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv"  s.,  p.  131.) 

Le  mont  Athos  s'enfîambe. 
(Cl.  Mar.,  Met.  d'Oe.,  I.  II.  p.  90,  éJ.  1511.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Mous  et  vais,  mer  et  montaiancs. 

Ciel  et  terre  en/Iamberunl. 
a'rad.  de  Rob.  de  Lincoln,  Richel.  902,  f»  107  r°.) 
Quant  li  murdrier  l'entent  lui  prist  a  esgarder, 
Et  sembla  de  son  vis  qu'il  deust  enflambler. 
\  (Brm  de  la  Mont.,  Richel.  1270,  f-'  6  v».) 

—  Enflambant,  part.  prés. ,  qui  en- 
flamme ; 

Toute  chose  enflambante  el  nourrissante. 
Fomes.  (NicoT,  Thresor.) 


Enflambe,  part,  passé,  enflammé,  ar- 


dent 


EM 


Et  jiitûit  feu  et  flambe  en  l'air  parmi  la 
gole,  et  si  gr.int  foison  que  tuit  li  airs  en 
devenoit  roges  et  enflambez.  {Arlur,  Ri- 
chel.  337,  f»  63\) 

Le  roy  fu  tuoult  escliauffé  et  enflambé  de 
prendre  vengence de  tel  fait.  (Grand.  Chron. 
de  France,  la  Vie  Mgr  Saint  Loys,  vi,  P. 
Paris.) 

Ensamble  grant  viguenr  decaiJier  eii/labee. 

(Gir.  de  Ross.,  38,  Migaard.) 
Son  corps  ardant.  l'nflambé  de  nature, 
11  a  tout  niid,  saos  quelque  couverture. 
(Cl.  MAR.,CAa/i/5,  Aiuoar  fogit.,  p.  27,  éd.  15-14.) 
Ulcères  inflambees.  (Tagault,  Inst.  chir., 
p.  632,  éd.  1349.) 

La  femme  qu'il  print  estoit  une  jeune 
fille  grande  et  puissante  de  tous  ses 
membres,  d'un  poil  roux,  et  enflamblee, 
(Ant.  Le  AIaçon,  Decameron,  m,  169,  Dil- 
laye,) 

Pour  le  traiter  selon  que  son  félon  cou- 
rage enflambé  d'un  extrême  désir  de  ven- 
geance luy  conseilloit,  (H.  KsTlEHHE,  Apul. 
p.  Herod.',  c.  19,  éd.  1566.) 

Et  avec  tonneaux  et  cuvettes  plaines  de 
poix  et  graisses  enflambees,  brusloient  les 
engins.  (Faucuet,  .intiq.  yaul.,  1.  IV,cb.  9, 
éd.  1611.) 

Les  yeux  enflambez.  (Charron,  Sag.,  1. 

I,  e.  27.) 
Berry,  s'enflamber,  s'enflammer  : 
Quand  il  était  comme  çà  tout  enflambé 

de  vin  et  de  folie...  (G.  Sand,  François  le 

Champi,  I,  xiv.) 

ENFLAMBEURE,  S.  f.,  liiflaramatioa  : 

Si  at  sapliir(s)  qui  enfleore 
Oste(nO  et  [de]  dent  Veii/lambeure. 
(Gautier  de  Mes,  Mappem.,  Ars.  3167,  f  18  r°.) 

Cf.  Enflameube. 

ENi''LAMBiR,  verbe. 

—  Act.,  enflamiuer  : 

Granz  dens  ol  et  la  langue  en  mi 
Qui  les  oilz  li  enllamlnssuit 
Ue  la  lueur  qui  en  issoit. 

(Vie  des  l>cres,  Uichel.  23111,  f»  'V^^.) 

—  Réfl.,  s'enflammer,  s'irriter  : 

Et  estoit  la  manière  du  faire  si  estrauge 
qu'il  ne  povoit  qu'il  ne  s'en  enfiambisl.  (G. 
Chastell.,  Cliron.  des  D.  de  Bourg.,  I,  72, 
Buclion.) 

EXFLAUBLEU,  VOlr  ENFLAMBER. 

ENFL.AMDOIEU,  V.  a.,  enflammer: 
Pour  l'iimour  de   la  dame   qui  luy  avoil 

enflamboié  le  cueur.  (Duques.ne,  ifist.  de  J. 

d'Avesn.,  Ars.  5208,  f»  49  r».) 

ENFL.\jiEMENT,  enflammemcnt,  s.  m., 
action  d'enflammer,  d'allumer,  au  propre 
et  au  flg.  ;  inflammation  : 

Les  enflammemenz  de  ceos  ki  encontre 
lui  ont  receut  parmenant  bataille.  {Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Ver- 
dun 72,  f»  66  r-.) 

Por  le  graut  enflamement  de  sa  pensée. 
(Lit),  des  Machab.,  Maz.  70,  f"  183''.) 

Il  s'est  eslevé  dans  le  corps  quelque 
grand  enflammement.  (Gkevin,  des  Venins, 
I,  1,  éd.  1568,) 

Enflammement  des  gencives.  (Id.,  ib-, 
I,  12.) 

ENFLAJiEunE,  S.  {.,  inflammation  : 


Si  a  safirs  qui  enfleare 
Ostent  d'iaus  et  enflameuTe. 
(Gadtier  de  Mes,  ;'  Ymage  du  monde,  Maz.  602, 
f  50  Y».) 

Si  a  saphir  qui  eofleures 
Oste(nt)  e  de  denz  enpameure[s]. 

(Id.,  ib..  ms.  S.-Briouo,  f  23''.) 

ENFLAMMEUR,  S.  m.,  désigne  celui  qui 
enflamme  une  querelle,  un  différend  : 

Nos  brouillears  sont  de  la  querelle 

Par  icelle  epians  leur  pris 

Mesme  ainsi  que  maint  enflammeur 

Aspre  et  plein  de  pédanterie 

Retenant  dosa  vieille  humeur 

D'eschole  ou  bien  de  moynerie. 

(JOD.,  OEuv.  mesl.,  f»  284  ï°,  éd.  1583.) 

ENFLANCE,  S.  f.,  euflure  : 

Infl.itus,  enflement,  suflatio,  enflance. 
(J.  Lagadeuc,  Cathol.,  éd.  Auffret  de 
Quoetqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

ENPLATioN,  S.  f.,  enflure,  gonflement: 
Li  pacianz  doit  user  de  choses  genera- 
tives  d'eufleure  tant  que  il  soit  bien  enflez 
ou  ventre,  car  celé  enflations  doit  bouter 
fors  labriseure.  (Brun  de  Long  Borc,  Cy- 
rurgie,  ms.  de  Salis,  f»  49''.) 

1.  ENFLE,  emfle,  s.  f.,  enflure,  gonfle- 
ment : 

(.Saphyrs)  Boches  et  en/tes  rasonage. 

(Lap.  en  vers,  361,  Pannier.) 
Le  mal  rancle  d'entor  cbet, 
L'em/Ie  dà  totes  parz  asec. 

{Prolheslaus,  Richel.  2169,  !"  20'.) 
Estoit  avenue  grant  doleur  a  ladite  Clé- 
mence, pour  ladite  enfle  qui  estoit  creue 
li'une  part  et  d'autre  que  ele  ne  pooit  neis 
veoir.  (Les  Mir.  S.  Loys,  Rec.  des  Hist., 
XX,  146.) 

La  dite  enfle  creva  a  la  senestre  partie. 
(Ib.,  p.  148.) 

Se  trop  grant  enfle  ne  va  devant.  (H.  de 
MONDEVILLE,  Ricliel.  2030,  f»  67".) 

De  jour  en  jour  li  princes  agrevoit  d'enflé  , 
et  de  maladie,  laquelle  il  avoit  conçut  en 
Espagne.  (Froiss.,  Chron.,  VU,  296,  Kerv.) 

Une  enfle.  (0.  de  Serr.,  Th.  d'agr.) 
Enfle,   pour  enflure,  se  dit  encore  en 
Normandie,  département  de  l'Orne. 

2.  ENFLE,  adj.,  enflé,  boursouflé  : 
Enfle.  ^0.  de  Serr.,  Th.  d'agr.) 

Enfle  est  resté  avec  le  même  sens  dans 
la  Saintonge,  le  Lyonnais' et  la  Suisse  ro- 
mande :  «  A  la  suite  d'un  coup,  son 
genou  devint  tout  enfle.  » 

ENFLÉ,  adj.,  gonflé  de  colère  : 
Quant  il  l'ot  despoodu  e  les  vos  esfrees, 
Por  .1.  poi  qu'il  ne  partenl,  tant  tu  cascnns  enfles. 

(Rom.  d^Alex.,  Richel.  15095,  f  247  ï°.) 

ENFLEBIER,   VOir  ENFEBUrR. 

ENFLECHEURE,  S.  f.,  l'échelle  de  corde 
au  moyen  de  laquelle  les  matelots  grim- 
pent aux  mâts  : 

Enflecheures,  t.,  the  ratlings  ;  the  cordy 
steps  wliereby  mariners  climbe  up  to  the 
top  of  a  mast.  (Cotgr.) 

ENFLECHIER,  -flescher,  -flequier,  v.  a., 
percer,  se  planter  dans,  en  parlant  d'une 
flèche  : 


Qui  en/tesche  nos  caeurs  de  plus  certe  visée, 

(L.  Papon,  Disc,  à  M.  Panfile,  p.  30,  éd.   1857.) 

Enflescher,  to  pierce,  or  shoot  into  with 
arrowes.  (Cotgr.) 

—  Garnir  comme  d'une  flèche  : 

.1.  baston  dont  on  enflequa  le  fourque 
dont  on  œuvre  a  le  fontaine  dou  bieque- 
riel.  (xvi»  s.,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

—  Enflechié,  part,  passé,  planté,  fiché, 
en  parlant  d'une  flèche  : 

Lors  porsui  taut  et  chassa  Paris  par  la 
bataille  a  tote  la  saiete  qu'il  ou  cors  avoit 
enflechee  qu'il  l'atainst.  {Estories  Bogier, 
Ricliel   20125,  f  141".) 

ENFLECHiR,  -  cir  (s'),  V.  réfl.,  se  dé- 
tourner : 

Et  verras  en  Policralique 
Qu'il  s'en/leclii  de  la  malire  (Altaalus) 
Et  des  nombres  devoit  escrîpre. 
Ou  ce  biau  geu  jolis  trova  (les  échecs) 
Que  par  demonsirance  prova. 
(Rose,  6718,  Méon  ;  Vat.  Cbr.  1192,  f°  47'=.) 
Et  s'enfleci  de  la  matière. 

(«..  Vat.  Chr.  1858,  f  58'».) 

ENFLECiR,  voir  Enflechir. 

ENFLEEMENT,  adv.,  avec  enflure,  avec 
ua  gonflement  d'orgueil  : 

Devant  li  vint  ireement. 
Si  parla  malt  enlicement. 

(W.icE,  Brut,  1381,  Ler.  de  Lincy.) 

Içon  les  fîst  amesurer 
D'iloec  tencter  et  ramprosner 
Fors  tant  disent  par  mal  talent 
Et  par  orgoel  enlicement. 

(Cligel,  Richel.  1420,  f  132".) 

Apius  comencha  parler  tant  enfleement 
qu'il  acquist  a  la  cause  des  nobles  plus  de 
conlredicts  que  Quintius  n'avoit  acqui  de 
faveur.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  10511,  VI,  VI.) 

Tumide,  grossement,  enfleement.  (J.  La- 
gadeuc, Catliolic,  éd.  Aullret  de  Quoet- 
queueran, Bibl.  Quimper.) 

ENFLEisoN,  emf.,  s.  f.,  enflure  : 
Quant  tiel  manière  de    vin   est   douz  il 
voist  al  estomach  e  engendre  veutositez  i 
emfleisons.    [Secr.   d'Arist.,    Richel.     571, 
f»  133«.) 

ENFLEITUIRj  VOir  ENFLESTHIR. 
ENFLEMBLER,  VOir  ENFLAMBER. 
ENFLEQUEH,  VOlr  ENFLECHIER. 
ENFLESCHIER,  VOir  ENFLECHIER. 

ENFLESTRiR,  enflaistrir,  enfleitrir,  v. 
n.,  se  flétrir  : 

L'aneme  d'els  en  mais  eiiflaistrisseil.{Lib. 
Psalm.,  Oxf.,  cvi,  26,  Michel.)  Var.,  enflais- 
triseit.  Lat.  :  in  malis  tabescebat. 

E  muntent  desqu'as  ciels  e  descendent 
as  abysmes,  l'anme  d'els  en  mais  enflei- 
triseit.  {Psalt.  monast.  Co'rb.,  Richel.  1. 
768,  f^  88  r».) 

Le  temps  d'estee  est  chaud  et  les  fyms 
sont  chauldz,  et  le  sabloun  est  chaud,  et 
qant  les  .m.  chalyns  vignent  ensemble, 
pur  le  grant  chalour  si  enflcstrent  lez  bleez 
après  la  Seint  Jehan,  (rr.  (i'ÉcoiWHi.  rur. 
du  xill°  s.,  c.  19,  Lacour.) 


ENF 

ENFLETREURE,  VOir  ENPEUTREURE. 

ENFLEUMÉ,  -  vmé,  ad}.,  enflé  : 

Les  uns    avaient   disseutere,  les    autres 

avoient  fièvre,  les  autres  estoient  enflumez, 

les   autres  mouroient   de   mort    soudaine. 

{Chron.  deS.-Den.,  t.  II,  1"  96  v»,  ap.  Ste- 

Palaye.) 

ENFLEURÉ  ,  effleuré,  adj.,  poudré  de 
flenr  de  farine  : 

La  (loche)  cuite  en  l'eaue  a  la  mous- 
tarde  soit  menjîee,  et  au  frire  soit  effleurée 
celle  qui  sera  frite.  (Ménagier,  11,  192,  Bi- 
blioph.  fr.) 

Aussi  sont  eschaudees  celles  que  l'en 
doit  frire,  et  doivent  esire  enfiévrées,  puis 
trites,  mengees  a  la  sausse  vert.  Ilb.,  Il 
203.) 

ENFLEURER,  VOlr  E.\FLORER. 
ENFLEURIR,  VOir  ENFLORIR. 

ENFLEURONN'ER,   V.    3.,     couvrir  de 
fleurs  : 
Eiifleuronner,  as  enfleurir.  (Cotgr.) 

ENFLORER,  -  ourer,  -  eurer,  v.  a.,  or- 
ner, parer  de  fleurs  : 

En  paradis  ses  violetes 
Fera  de  vous  et  ses  flonreles 
Por  eii/lourer  par  grant  délit 
Sa  bêle  chambre  et  son  biau  lit. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ras.  Soiss.,  f°  14G''.) 
Des  floreles  de  mon  pra"l, 
S'ele  santé  me  done  et  livre, 
Toot  enflorpr  verrai  mon  livre. 
(De  la  ilere  au  roi  de   Paradis,  Ars.  3527, 
f°  103».) 

Qu*on  enfieure  la  terre 
De  roses  et  de  lys,  de  lavande  et  de  jonc. 
(RONS.,  Amours,   II,  xi,  Bibl.  elz.) 
Lors  de  bouqnels  evflcnra  ses  chevenx. 
(A.  Jamyn,  (Eut',  jioel.,  f"  116  r°,  éd.  1579.) 

Je  n'ai/  pour  honorer  la  feste  noptiale 
En[lenré  le  lambris  de  la  maison  royale. 
(Garn-.,  Aniig.,  II.1 

—  Enflorê,  part,  passé,  paré  de  fleurs  ; 
Mes  ceste  doit  esire  aouree 

Oai  tant  est  douce  et  enfloree 
Que  chascun  prie  et  tente  et  baste. 
(G.    DE  Col^•Cl,  de  l'Emper.   gui  garda  sa  chasteé, 
Richel.  23111,  f  26-2''.) 
Les  Hors  quiert  aval  la  pree 
Qai  tote  est  verte  et  eii/loree. 

(Id.,  !«.,  ms.  Brnx.,  f°  159".) 

Jamays  je  ne  vis  homme  tant  aymer 
d'avoyr  sa  conppe  enficuree.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  666,  Géniu.) 

—  En/!eMré  s'est  employé  pour  dire  qui 
exhale  un  parfum  très-odorant  : 

Ce  sunt  .n.  fleurs  si  enfleurees 
Qae  qui  les  a  bien  odorees 
Plaisant  li  sunt  seur  toutes  choses. 
(G.  DE  Coi.Nci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  145''.) 

ENFLORIR,  enfleurir,  v.  a,,  parer  de 
fleurs  : 

Maintenant  une  triste  pinye 
D'un  air  larmoyant  nous  eonnye  ; 
Maintenant  les  astres  jumeaux 
D'email  en/lnirisseut  les  plaines. 

(UoNs.,  Od.,  IV,  XXI,  Bibl.  elz.) 

ENFLOURER,  VOir  EiNFLORER. 

ENFLUMÉ,  voir  EXFLEUMÉ. 


ENF 

ENFOANCE,  S.  t.,  actîon  de  réchaufi'er  : 
Suffotio,  enfoance.  {Gloss.  de  Couches.) 

ENFOCELER,  VOir  EnFAUCELER. 
ENFOEMENT,  VOlr  EXFOOEMENT. 
ENFOIBLIR,  voir  EXFEBLIR. 

ENFoiLLiR,  -  tiellir,  V.  a.,  couvrir  de 
feuilles,  enfeuiller  : 

Les  paintores,  les  dras  de  soie 
Dont  la  cambre  fii  enbelie, 
Encortinee  et  enfueltie. 
(Chbest.,  Erecel  En.,  Richel,  375,  i"  292*!.) 

Enmî  le  vergier  ot  nne  ante 
De  flors  chargie  et  enfoillue. 

(Uom.  d'Alix.,  Richel.  1374,  f  G2^.) 

ENFOiRER,  V.  a.,  sallr,  souiller  ; 

Ce  ne  seroit  jamais  fait  (en  consciencel 
toupjours  vous  vous  enfoireriez  les  babine-5 
au  babil  des  femmes.  (Cholieres,  Apres- 
dinees,  v,  f»  160  r",  éd.  1387.) 

ENFoiRiR,  V.  a.,  salir,  souiller  : 

Enfoirir,  to  besquirt,  besqiiatter,  beray, 
besbite.  (i-otgr.) 

ENFOLATiR,  -  ollatîr,  verbe. 

—  Act.,  affoler,  ensorceler,  étourdir, 
attraper  : 

Ton  seignnr  poz,  fait  il.  nnntier 
Que  ne  nos  pnet  mais  rien  offrir 
Par  qu'il  nos  puisse  enfolatir. 
(Ben.,  D.  de  tiorm..  Il,  91SI,  Michel.) 

—  Réfl.,  s'affoler  : 

Les  hommes  qui  se  sont  enfotlaiiz  de 
l'amour  désordonnée  des  femmes.  (.1.  BoD- 
CHET,  Noble  Dame,  f°  126  r»,  éd.  1536.) 

ENFOLER,  V.  n  ,  s'écaiter  : 
Et  de   tes    cumandemenz  nient  enfolai. 
{Psalm  ,  Brit.  Mus.  Ar.  230,  f°  125  v°.) 

ENFOMEXTER,  VOlr  EiN'FANTOSMER. 

ENFON'CEE,  an.,  s.  f.,  renfoncement  : 

Unes  aunioires  neusfves,  de  bois  d'Ir- 
lande, de  .vu.  pies  et  de  deux  de  bault  et 
de  .VI.  piez  de' long,  a  .iir.  estapes,  de  deux 
an  foncées.  (1396,  Comptes  royaux,  ap.  La- 
borde.  Emaux.)  Impr.,  aufoncees. 

ENFONCEURE, -o?isse!(re,  -osseure,  s.  f ., 
fond  d'un  meuble  ou  d'un  tonneau  : 

Pro  .1.  .c.  de  enfosseure  et  pour  le  doler. 
(Compl.  de  iH -D.  d'Orl,  1363-64,  e.\p. 
comm.  dom.,  Hôpit.  géu.  Orléans.) 

Pour  50  pièces  d'enfonsseure  a  thonneau 
viez.  (Ib.,  1395-96,  esp.  comm.  dom.) 

.i"T.  enfonceures  de  noel  (noyer)  pour  les 
estoules  d'un  escrin.  (1392,  lundi,  an  l'an 
nouf,  Invent,  de  menbles  de  la  mairie  de 
Dijon,  Arcb.  Côte-d'Or.) 

ENFONCiER,  -  ser,  -  cer,  -  cher,  eff., 
verbe. 

—  Act.,  faire  le  fond  de  : 

Un  cent  de  fous  pour  enfoncer  la  grant 
lucanne  de  la  porte  Ûourgoigne.  (Compt.  de 
Girarl  Gonssarl,  1400-1402,  Forteresse,  li, 
Arcb.  mun.  Orléans.) 

—  Fig.,  approfondir: 

Conlinuelment  ilz  entendirent  a  diverses 
sciences  acquérir...  lesquelles  sciences  ilz 


ENF 


loi 


n'eussent  seu  effonser  se  ilz  ne  resquissent 
du  moins  .vi=.  aus.  {.incienn.  des  Juifs 
Ars.  5082,  f°  gi.)  '  ' 

Pour  e/fo?icAer  la  vérité.  (Troubl.de  Gand 
Append.,  Cbrou.  belg.,  p.  216.)  ' 

Il  fauldra  que  nons  y  labinrons 
Cy  après  toujours  pour  penser 
De  mieux  la  matière  effonccr. 
(Greban,  Mijst.  de  la  pass.,  Ars.  6131,  t°  70^) 

—  Faire  couler  bas  : 

Il  y  avoit  .vi.  gallees  que  galliottes  que  les 
Tureqz  avoienteffonsees  en  l'eaue.  (Wavri.n 
.Anchienn.  Chron.  d'Englet.,  t.  II,  p.  145' 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.)  ' 

—  Neutr.,  s'enfoncer,  s'engloutir  : 

La  terre  fondit  en  plusieurs  lieux,  et  y 
effonserent  quarante  neuf  grosses  maisons 
si  porfond  que  l'on  n'y  scavoit  trouver  fond. 
(S.-IiEjiY,  Mém.,  ch.  cxLl.x,  Buchon.) 

Que  les  flots  ne  feissent  suronder  et  effon- 
ser vostre  navire.  (C.  .Maksion,  Biblioth  des 
Poet.  de  metam.,  f°  154  r»,  éd.  1493.) 

—  Enfoncié,  part,  passé,  garni  de  fonds: 
Cinq  tonniaux  vuis   enfonciez   de  deux 

bous,  et  .VIII.  tonniaux  qui  ne  sont  enfon- 
ciez  que   d'un   bout.  (1390,  Arch.  MM  31 

Les  sièges  seront  enfonciez  bien  et  nec- 
tement.  (1415-16,  Ouvr.  fais  a  Dole,  Ch.  des 
Compt.,  B  1,586,  Arch.  Cote-d  Or.) 

Pour  l'achat  de  quarante  huit  tonneaux 
vuides  achatez  pour  mettre  ledit  sel,  ren- 
diiz  enfoncez.  (Nov.  1439,  Compt.,  Arch. 
n.un.  Orl.) 

—  Chargé  : 

Et  cil  la  est  venus  de  loing. 
Qui  si  est  magres  et  halles; 
Et  cil  la  est  moût  enfonces 
De  car  :  je  croi  qu'il  soit  mont  mous. 
(SARE^ZI^•,  Boni     de   Hnm,  ap.   Michel,    llisl.  des 
ducs  de  Norm.,  p.  "268.) 

ENFONDER,  -  drcr,  enfundrer,  verbe. 

—  Act.,  enfoncer,  engloutir,  faire  cou- 
ler à  fond  : 

Por  trésor  enfnudrer. 

{Quatre  fils  Aijmon,  ms.  Oîf.  Hatt.  59,  f  91  r».) 
L'enfant  vit  enfondree  en  l'eive 
Qui  n'en  paroit  fors  qoe  seul  tant 
La  robe  qui  aloit  flotant. 
(J.  Le  M.iRCH.,  ilir.,  ms.   Chartres,  r  14».) 
Cappitaioe  Pregent  les  a  si  hyea  frottez 
Qu'ils  ont  esté  en  terre  et  en  mer  enfondrez. 

(Chansons  normandes,  ap.  L.  du  Bois,  (Euv.  de  Bas- 
selin,  p.  173  ) 

Par  la  cruanlté  de  Herodes  il  fut  enfon- 
dré  et  noyé  en  soy  baignant  dedans  une 
tontaiiic.  iBoccACE,  Nobles  mnlh.,  VII,  3, 
1°  170  r».) 

Ceste  vague  de  Dieu  enfondrera  nostre 
nauf.  (Rab.,  1.  IV,  c.  19,  f»  44  v»,  éd.  1332.) 

Les  gens  sont  enfondrez  en  la  fosse 
[qu'ils]  ont  faicte.  (BuDÉ,  Pseaum.,  ix,  éd. 
1351.) 

La  médecine  commenceant  a  estre  mais- 
tresse  chassa  et  enfondra,  par  manière  de 
dire,  jusques  au  fond  du  corps  la  vigueur 
et  force  naturelle.  (Amyot,  Vies,  Alex,  le 
Grand.) 

Dedans  le  vin  enfondrons  la  mémoire 
De  nos  soucis  passez. 
(A.  Jamyn,  Œuv  poet..  f  28  r°,  éd.  1579.) 

—  Réfl.,  s'enfoncer,  couler  à  fond  : 


152 


ENF 


La  barge  se  vouloit  enfondrer.  (JoiNV., 
S.  Louis,  XXXIII,  Wailly.) 

—  Neutr.,  s'enfoncer,  périr,  couler  à 
fond  : 

Ceval  n'aroient  que  mengier 
Et  si  enfonderoient  de  froit. 
(Bellei'..  Mâchai).,  Richel.  191"9.    f°   56  V.) 

Le  batel  enfundra.  {Chroii.  d'Anglei., 
ins.  Barberini,  f°  32  v».) 

Hz  s'entredonneut  grans  coups  sur  les 
heaumes  et  les  font  enfondrer  sur  leurs 
testes.  [Lancelotdu,  Lac,  i"  p.,  ch.  33,  éd. 
1488.) 

Et  la  maistresse  cité  de  celle  province 
enfondrera  avant  que  le  dragon  vienne 
{Les  PropUecies  de  Merlin,  f»  9^  éd.  1498.) 

Ils  entrèrent  en  des    sablons    ou   leurs    \ 
pieds    eiifondroient    bien    avant.   (Amyot, 
Vies,  Crass.) 

11  print  quand  et  quand  des  préceptes 
d'Attalus,  de  ne  se  coucher  plus  sur  des  , 
loudiers  qui  enfondrent,  et  employa  jusqu  a 
la  vieillesse  ceux  qui  ne  cèdent  point  au 
corps.  (Mont.,  Ess.,  1.  m,  c.  13,  p.  206, 
éd.  1593.) 

l'enfondre  tonsjours  plus  en  la  bourbe  mondaine. 
(0.  DE  La  Noue.  Poés.,  p.  81.  éd.  i59i.) 

—  Act-,  renverser,  répandre,  briser  : 
11  (cels  enemis)  pernent  la  cité. 

Le  mur  uni  enfundrel. 
Fait  i  unt  giant  baee. 

(P.  DE  Thain,  Cumpoz,  77,  Mail.) 

Dont  nous  aions  ces  murs  piercies  et  enfonires. 
(Chev.  au  cyijne,  163-27,  Reiff.) 

Quant  trouvent   femme   gros[se),  le  corps    U    ont 
[crevé, 
Et  son  petit  enfant  ont  mort  et  enfondré. 

(Deslr.  de  Rome,  472,  Grœber.) 
Qui  ne  donte  castel  ne  mur  a  enfondrer. 
«Qiialre  fils  Aijmon,  ms.  Montpellier  H  247, 
f»  198".) 

Des  engins  tos  dirons  le  nonbre 
Par  r.'oB  les  murs  ront  et  enfondré. 
(J.  DE  PiiiORAT,  Liv.  de  Yegece,  Ricliel.  1604, 
f°  56^) 

Et  perce  on  les  murs  et  enfondré. 

(ID.,  il,..  f°  56'.) 
El  s'on  le  trovast  (le  vin)  ruellei,  on  Ven- 
fonderoit.  (1270,  Reg.  aux  fcoHS,  Arch.  S- 
Omer  AB  xvill,  16,  n°  21.) 

Y  eut  .1.  tonuel  qui  fit  enfondrez et 

tous  li  vins  perdus.  (1346,  Revenus  des  terres 
de  l'Art.,  Arch.  KK  394,  f»  56.) 

Ce  fust  ung  coup  horrible,  agardez  com- 
ment il  a  enfondré  son  barnoys.  (Pals- 
GHAVE,  Esclairc,  p.  bil,  Génin.) 
Plus  fort  recommencèrent 
En  enfondant  maisons  ;  mais  aucuns  ne  blesche- 
[rent. 
(A.  MOREX.  Siège  de  Boulogne,  quatr.  33,  Morand.) 
D'une  grand  playe  enfondranl  sa  poitrine. 

(ROKS.,  Franc,  iv,  p.  231,   Bibl.  elz.) 
Et  si  le  père  au  gent  Telemachus 
Enfondrera  cuirasses  et  cscus. 

(Salel,  Iliade,  IV,  éd.  1377.) 
Doibt  eslre  la  futaille   enfondree  sur  les 
ruis.  {Coust.  de  Sainct  Amand  (Flandre), 
ms.  apparten.  à  M.  Baligand,  p.  97.) 

—  Neutr.,  fig.,  se  jeter,  se  précipiter 
sur  : 

Affin  que  les  ennemys  ne  puissent  enfun- 
drer  sur  eulx  ne  les  départir.  (H.  de 
Granchi,  Tract  du  Gouv.  des  Princ.  de 
Gille  Colonne,  Ars.  5062,  f°  214  r".) 


ENF 

—  Enfondé,  part,  passé,  enfoncé,  cave  : 
Li  malades   ki  a  les   narriles   agues,  les 

oilz  enfundrel.  (Petit  traité  de  SIédeicne  du 

X1V°  s.,  p.  8,  Boucherie.) 

Wallon  de  .Mons,  enfondrer,  enfoncer, 
embourber,  crever  ;  s'enfondrer,  s'ouvrir  ; 
se  dit  surtout  des  abcès. 

ENFONDR.'VNT,  adj,,  daus  lequel  on 
enfonce,  qui  s'éboule  : 

Terres  grasses,  argilleuses  et  enfon- 
dranles.  (Dl-  Villars,  Mém.,  IV,  an  1353, 
Michaud.) 

Terre  molle  elcnfondranle.  (F.  IIotoman, 
la  Gaule  Franc.,  p.  41,  éd.  1374.) 

C'estoit  une    campagne  rase,  longue  et 
large   infiniment,  qui   n'estoit  ni  trop  en-    \ 
fondrante,   ni   trop   ferme   ni   trop    dure. 
(A.MYOT,  Vies,  Eumenes.)  ' 

Et  me  jette  dans  le  (chemin)   battu,   le    i 
plus  boueux  et  enfondrant.   (MoNT.,  Ess., 
1.  II,  c.  17,  f»  276  r»,  éd.  1388.) 

1.  ENFO.vDnE,  e«/?'., s. m., foudre, orage: 
Un  jor  fu  que  un  enfondré  et  un  grésil 

(lu  ciel  descendy  si  prant  et  si  froit  que 
Ions  les  mouscherons  furent  mors.  (FrOISS., 
Chron.,  Bichel.  2646,  f»  88^)  , 

Adont  sambloit  il  que  ce  fuist  ung  enf-    \ 
fondre  de  veir  ces  bestes  comment  elles  se 
demenoient  quant  elles  sentirent  le   trait. 
(J.  Wauq.,  Merv.  d'Inde,  2=  p.,  c.  lv.) 

Cf.  ESFOLDRE. 

2.  ENFONDRE,  -widrc,  -  oundre,  emf., 
v.  n.,  être  morfondu,  gelé  : 

Kt  lu  qui  es.  a  qui  il  me  convient  respondre. 
Qui  es  ainsi  velu  ?  Va,  si  te  fais  retondre  ; 
.le  croy  que  c'est  du  froit;  tu  pourras  bien  enfondré; 
Aussi  grant  feu  te  fault  qu'a  une  clocbe  fondre. 
(x\'  s..  Déliât  de  l'ijver  et  de  l'esté,  Poés.  fr.  des 
xv*  et  xïi'  s.,  t.  X.) 

—  Enfondu  ,  part,  passé  ,  mouillé  , 
trempé,  glacé  : 

•    Por  ce  sunt  il  tout  enfondu, 
Flestri,  froncié,  fade  et  fondu. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  P  SS"".) 

Les  frieleus,  les  enfundnz.  ■ 

(ID.,  ib.,  ms.  Brus.,  l"  36'.) 
Povres,  megres,  et  enfonduz, 
Entrepelej  et  haut  tonduz. 
(Vie  des  Pères.  Richel.  23111,  f  96"  et  Ars. 
;        3641,  f  100''.) 

Icelle  Gervesote  pour  se  évader  de  la 
voye  se  mist  en   une  mare,  ou  il  y  avoit   | 

beaucoup  d'eaue, ils  allumèrent  du  feu 

]]Our  lui  seicher   ses  babillemens,  qui  es-    ; 
toient  tous  enfondus  d'eaue.   (1473,  Arch. 
JJ  194,  pièce  339.) 

Gelez,  mennlriz  et  enfonduz. 
(Villon,  Petit  Test.,  xxx,  p.  IT.Jouausl.) 

Mais  tant  en  fut  estandu  par  les  che- 
mins que  de  leur  sang  estoyent  tous  em- 
fondus.  (D'AUTON,  Cliron.,  Richel.  5081, 
f"  16  V».) 

Caillou  Venfondu,  par  la  grâce  d'yver 
roy  de  glace,  duc  de  geslee,  conte  de 
nesge  et  de  grésil,  amiral  de  froidure. 
(Lel.mis.  en  man.d'un  mendemenl  joieux, 
Vat.   Chr.  1323,  f»  236''.) 

Les  couilles  enfonducs.  {Ib.) 

—  Attaqué  de  la  maladie  appelée  en- 
fonture  : 


ENF 

Qui  a  enûeure  entre  cuir  et  char,  corne 
home  enfoundu.  (.Marb.,  Lapid.,  Richel. 
23247,  f»  107  V».) 

Relivrereut  li  Hainuier  leurs  chevaus, 
qui  tout  et  par  especial  des  signeurs  estoient 
enfondut  et  afolet.  (Froiss.,  Chron.,  II, 
183,  Kerv.) 

Quand  le  cheval  cloche  d'ung  pied,  de 
deux  ou  de  plus,  et  il  meult  les  cuisses 
griefvement  et  en  soy  retournant  il  s'en 
gaste,  ce  sont  signes  que  il  est  enfondu. 
(P.  DES  Crescens,  Prouffitz  champ.,  l"98  v, 
éd.  1516.) 

A  tous  les  rongneux,  riffleurs,  roffleurs, 
chaheux,  ligneux,  morveux,  cratheurs, 
goûteux,  langoureux,  plazineux,  roupieux, 
enrouez,  enreumes,  enfondus.  (Ms.  d'Epinal 
189,  f°  71  V»,  n"  59,  dans  le  Bullet.  de  la 
Soc.  des  anc.  textes,  1876,  p.  103.) 

Aussi  si  chien  enfondu  ou  roigneux  y 
avoit,  il  le  doit  traire  hors  des  aultres  du 
chenil.  (Le  bon  Varlet  de  Chiens,  p.  13, 
Jullien  et  P.  Lacroix.) 

—  Truie  enfondue? 

pins  sevent  de  truie  enfondue 
Dni  pappelart,  c'en  est  la  some, 
Et  dui  begins  que  cent  preudome. 
(G.  DE  CoiNCi,  Ste  Leoc.,  1500,  Méon.  Fabl.  et 
conl-,  1,  319.) 

Viellarz  esloit  auqnes  li  prestres. 
Ne  fu  onqucs  de  letres  mestres; 
Plos  savoit  de  truie  enfondue 
Que  de  lelre  desporvcue. 

iRenart,  7389,  Méon.) 

Centre  de  la  France,  enfondré,  mor- 
fondre ;  s'enfondre,  se  mouiller  à  la  pluie 
de  manière  à  avoir  ses  habits  imbibés, 
transpercés  ;  enfondu,  morfondu,  trempé 
par  la  pluie,  mouillé  jusqu'aux  os.  Poitou, 
Vienne,  arr.  de  Civray,  Deux-Sèvres,  arr. 
de  Bressuire  et  de  Parthenay,  effondre  ou 
enfondré,  pénétrer  en  parlant  de  la  pluie: 
•  Mon  frère  est  arrivé  tout  enfondu.  »  «  Le 
terrain  est  tout  effondu.  >  S'enfondre,  se 
mouiller,  être  trempé,  avoir  ses  vête- 
ments traversés,  transpercés  par  la  pluie. 
Aunis  et  Saintonge,  enfondré,  pénétrer, tra- 
verser ;  enfondu,  pénétré  par  l'eau. 

ENFONDRER,  VOir  EnFOXDER. 

ENFONTDREURE,  S.  L,  eudioit  011  l'on 
enfonce  : 

Sloughe  a  myre  —  bourbier,  s.  m.; 
fange,  s.  f.  ;  enfondreure,  s.  f.  (Palsghave, 
Esclairc,  p.  271,  Génin.) 

ENFONDRiR,  -  foundrir,  v.  n.,  s'enfon- 
cer, s'engloutir  : 
I       Atant   perist  e    enfoundry  l'autre   neef. 
i    (Foulques  Fitz  Warin,  INouv.  fr.  du  xiv» 
i    s.,  p.  84.) 

'         ENFONSEURE,  VOir  ENFONXEURE. 

EXFONSOIRE,  S.  f.,  éboulcment  : 
Le  14=  juillet  94,  fut   une  enfonsoire  de 
telle  façon  que  la  plus  grande  partie  de  la 
'    terre  dés  vignes  de  la  coste  St  Michel  vint 
'    a  la  vallée.  (Enquesteurs  de  Tout,  1594.) 

ENFONTURE,  unfoudeure,  s.  f.,  sorte  de 
maladie  produite  par  excès  de  nourriture  : 


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ENF 


ENF 


1S3 


D'enfonture  est  (cette  pierre)  grant  saineinen. 
(Lap.  de  }tarliode,  433,  Paanier.) 

Le  temps  passé  a  tons  sonloye  plaire, 
Maint  m'offroient  et  honneur  et  service, 
Ouant  ma  mère  la  donice  et  liebonnaire 
Me  nonrrissoit,  or  fault  que  tout  tarisse 
El  qu'a  meschief  et  a  douleur  périsse 
Plain  de  malons  et  de  povre  cnfontnre^ 
Puis  qn*ay  perdu  ma  doulce  nourriture. 

(Christ,  de  Pis.,  Voés.,  Ricliel    604,  r  4=.) 

Comment  on  giiarit  les  chiens  de  enfon- 
dure.  {Moduset  Racio,  f»44  v°,  Blaze,) 

Du  mal  d'anfondeure.  (Traité  de  faucon., 
Richel.  12581,  f«  83  -y".) 

De  infusion  ou  enfonture.  Geste  maladie 
■vient  au  cheval  de  trop  manger  ou  boire  a 
superfluité,  dont  le  sang  se  croist  trop  et 
puis  descend  aux  cuisses  et  espand  par 
les  jambes  et  ne  peut  aller,  et  si  advient 
de  trop  grant  labeur  qui  fait  descendre  le 
sang  aux  cuisses  et  aux  pieds  et  l'em- 
pesche  a  aller,  et  aulcunesfois  les  ongles 
en  cheent  qui  ne  les  secourt  ;  et  cette  ma- 
ladie est  appellee  enfonture.  (P.  des  Cres- 
CENS,  Prouffitz  champ.,  1»  98  v,  éd.  1516.) 

EPJF0RÇ.\D,  voir  Enforchié. 

■ENFORç.\DE,  infossade,  s.  f.,  inforciat, 
seconde  partie  du  Digeste  : 

Une  infossade,  qui  se  commence  au 
second  feuillet,  en  teuste  :  Partum  et  oves 
tonssas,  prisié  .XLVili.  s.  (1389,  Inv.  de 
Bich.  Picqiie,  p.  152,  Biblioph.  de  Reims; 
Arch.  adm.  de  Reims,  III,  473,  Doc.  inéd.) 

Enforcade.  (Inv.  des  livres  de  Ch.  VI, 
art.  328,' ap.  Ste-Pal.) 

1.  ENFORÇA.T,  S.  m.,  infofciat,  seconde 
partie  du  Digeste  : 

Enforcat.  (Inv.  des  liv.  de  Charles  VI, 
art.  46,  âp.  Ste-Pal.) 

2.  ENFORÇAT,  S.  m.,  nom  d'une  mon- 
naie forte  : 

Enforzati  numnii,  denarii  n  solidi  enfor- 
catorum.  (1178,  Montazai,  coll.  Fonteneau, 
t.  XVIII,  p.  505,  Bibl.  Poitiers.) 

Denarii  enforzati.  (Vers  1180,  ib.,  p.  S39.) 

Numnii  d'en/orçat.  (Vers  1180,  ib.,  p.  541.) 

Voir  Lecointre,  Dissertation  sur  des 
monnaies  portant  les  noms  de  Charles  roi 
et  de  la  ville  de  Mette  vulgairement  attri- 
buées d  Charles  le  Simple,  p.  15. 

ENFORCEiz,  s.  m.,  croissance  : 

Asez  l'avole  dist  a  Bernart  vos  amîz, 
Ke  ja  ne  seriez  hom  par  eiiforcciz. 

(Wace,  Hou,  3144,  Pluqnet.) 

L'éd.  Andresen,  2°  p.,  v.  2404,  porte  es- 
forceiz. 

ENFORCELÉ,  enfow.,  adj.,  recouvert, 
masqué  : 

Enfourcelé  et  couvert  de  drap.  (Modus 
■et  Racio,  ms.,  f»  180  r%  ap.  Ste-Pal.) 

—  Fig.,  enfoncé  dans  : 

Que  ceux  qui  brouilloyent  pour  la  reli- 
gion estoyent  enforcelez  et  envyvrez  de  la 
Ligue.  (1593,  le  Propos  tenu  ent.  le  Roy  de 
Fr.  et  le  Gard.,  Rym.,  XVI,  211.) 

1.  EN'FORCEMENT,  S.  m.,  actiou  de 
rendre  plus  fort  : 


A  Venforcemenl  dadil  empire.  (J.  de  Vi- 
GNAV,  Enseignem.,  ms.  Brux.  U042,  f'  S*.) 

Et  l'envoya  au  chastel  de  Saint  Celerin, 
lequel  avoit  esté  de  nouvel  emparé  ;  le- 
quel mareschal  Qst  dilliganment  labourer 
a  V  enf or  cément  d'iceluy,  et  le  fist  garnir  de 
vivres  et  d'artillerie.  (J.  Chartier,  Chron. 
de  Charl.  VII,   c.  G9,  Bibl.  elz.) 

—  FortiDcation,  rempart  : 

Pour  certains  enforcemens  et  réparations 
que  uostre  dit  père  fist  faire  audit  chastel, 
par  la  doubtance  de  messire  Jehan  de 
Vernny,  quand  il  se  tourna  -ennemi  du 
royaume  ;  lesquels  enforcemens  cousterent 
bien  deux  mille  livres  parisis  a  nostre 
père.  (1361,  Lett.  d'Anl.  de  Beaujeu,  Méui., 
D,  f"  27>,  ap.  Ste-Pal,,  éd.  Favre.) 

Les  Galles  par  especial  se  devroient 
lever  a  armes,  lesquelz  nature  a  chains  de 
tant  d' enforcemens.  (Ancienn.  des  Juifs, 
Ars.  5083,  f»  230''.) 

—  Ce  qui  rend  plus  lourd  : 

Esdiz  pois  et  balances  ne  mettront  aucun 
enforcement  ne  adjousteront  soudure  qui 
ne  soit  de  la  loy  du  métal  dont  sera  le 
poix.  (1415,  Ord.,  x,  354.) 

—  Forces,  en  parlant  de  troupes  : 

N'a  si  lontain  ami,  ne  si  proçaio  parent. 
Se  il  ne  vient  a  lui  a  grant  etiforcemenl , 
Que  il  ne  face  pendre  et  présenter  au  vent. 

(Roum.  dWlix.,  f»  56=,  Miehelanl.) 

Et  le  roy  Dagonbers  et  Oiperis  le  gent 
Partirent  de  Beanvais  a  grant  enforchemml. 

(Ciperis,  Richel.  1G37,  r°  53  t°.) 

—  Force,  pouvoir,  puissance,  autorité, 
en  général  : 

Nos  avons  ceste  présente  cartre  confre- 
mee  del  enforcement  de  nos  saials.  (1232, 
Auchin,  Arch.  Nord.) 

V  enforcement  au  juge  ne  vaut  riens  la 
ou  il  n'a  point  de  juridiction.  {Liv.  de  jost. 
et  de  plet.  Il,  ii,  |'6,  Rapetti.) 

Li  rois  havoit  grant  tort  par  l'amonestement 
Du  deable  et  des  siens  senz  autre  enforct'mc:it ■ 
(Girarl  de  Ross.,  31-23,  Mignard.) 

—  Augmentation,  accroissement,  tout  ce 
qui  sert  à  fortifier,  à  augmenter  : 

En  enforcement  dau  davant  dit  cens, 
(.lanv.  1229,  Arch.  M.-et-L.,  Fontev.,  La 
Uoch.,  fen.  3,  sac  8.) 

E  por  iceaus  cent  et  .x.  sols  de  cens  li 
oguisse  en  convenent  a  assire  .LX.  sols  de 
cens  d' enforcement  dedenz  la  vile  de  la  Ro- 
chele,  en  luec  soceant.  (Janv.  1231,  Arch. 
M.-et-L.,  Fontev.,  La  Roch.,  fen.  3,  sac  8.) 

Si  le  roy  se  fust  marié  a  la  fille  d'un 
roy  ou  d'un  prince  voisin,  estoit  moyen 
d'ênforcement  d'avoir  et  d'alliance  pour  le 
roy  et  pour  le  royaume.  (La  Marche, il/e'/n., 
I,  '20,  Michaud.) 

Fleur  est  viande  des  âmes  et  enforcement 
des  sens.  (Fossetieb,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  II,  f»  22  r».) 

—  Force,  violence,  action  de  forcer,  de 
prendre  de  force  : 

La  a  elle  s'estordera 
V  enforcement  moll  amera. 
Honteuses  snnt  del  olroier, 
Por  çoa  les  doit  en  ellorcier. 
(Jacq.  d'Am.,  An  d'Am.,  ms.  Dresde,  l'20fi, 
Korting.) 

S'en  allèrent  parmy  la  ville  deffeudre 
et  destourber  la  grande  Décision  qu'on  y 


faisoit,  et  préserver  bourgoyses  et  puchelles 
d'ênforcement  et  de  villainie.  (J.  Le  Bel, 
Chron.,  II,  73,  Polain.) 

En  frais  pour  l'apel  que  lidite  demisielle 
fist  encontre  le  sentence  et  pour  enforche- 
ment  dont  elle  fut  traveillie.  (19  juin  132î 
Fliues,  Arch.  Nord,  God.  A,  f»  13i  v".)       ' 

Enforcement  de  pucelles  ou  de  femmes. 
(1461,  Rôle  de  la  préo.  de  Moutier-Grandoal, 
.Mou.  de  l'év.  de  Bâle,  V,  43S,  Trouillat  et 
Vutrey.) 

Elle  bailloit  assez  a  conguoistre  a  Paris 
que  ce  qu'il  luy  vouloit  bailler  par  amours, 
elle  aimoit  mieulx  y  estre  contraincte  par 
force  :  car  communément  toutes  femmes 
ont  ceste  nature  appropriée  que  l'enforce- 
ment  leur  est  plus  agréable  que  n'est  de 
ce  bailler  de  plein  gré  a  leur  partie.  (Le 
Maire,  Illustr.,  II,  7,  éd.  1548.) 

—  Effort  : 

Nixus,  enforcemens.  (Gloss.  de  Salins.) 

2.  ENFORCEMENT,  VOir  E.NFOflCHEME.VT. 
ENFORCENER,   VOir  E.XFORSENER. 

ENFORGEOR,  -  ceur,  -  cheuT,  enfour., 
S.  m.,  celui  qui  fortifie  : 

Enforceur  de  vigoeur.  (Senn.  lat.-fr., 
XIV'  s.,  ms.  de  Salis,  f»  93  v».) 

—  Violateur  : 

Bougres,  coupeurs  de  bourses  et  enfour- 
cheurs  de  femes.  (Dialog.  fr.-flam.,  f"  17". 
Michelant.) 

De  pucelles  enforcheurs.  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f°  137  r».) 

Il  estoit  meurdrier,combat[eur,  houillier, 
enforeheur de  femmes.  (J.  du  CLERCQ,.Vm., 
an  1462,  liv.  IV,  ch.  XLII,  t.  III,  p.  207.) 

Meurtrier  et  enforceur  de  femmes.  {Coût, 
de  France,  f"  151  v°,  éd.  1517.) 

1.  EXFORCEURE,  enfour.,  s.  f.,  ce  qui 
sert  à  fortifier  : 

Pour  avoir  fait  les  manteauï  de  boys  qui 
sont  en  la  dicte  tour  et  pour  avoir  fait  les 
enfourceures  des  quarrez  et  trappe.  (Compt. 
de  Girarl  Goussart,  1400-1402,  Fortification, 
XLVii,  Arch.  mun.  Orléans.) 

2.  ENFORCEURE,  VOir  ENFOHGHEURE. 

ENFORCHEMENT,  enforccment,  enfour- 
qiiement,  s.  m.,  enfourchure  : 

Ung  autre  bourne  sera  assis  a  Venfour- 
quement  dudit  rieu.  (Fragm.  d'un  accord 
conclu  entre  l'échev.  et  l'Évéque  d'.imiens, 
ap.  A.  Thierr\',  Monum.  du  Tiers  Etat,  II, 
251.) 

—  La  partie  de  la  poitrine   nommée 

fourchette  ou  bréchet  : 

Fiert  Canemont  sor  l'elme  a  orpiument. 
Aine  de  nnl  arme  n'ot  garandissemeut  : 
Tout  li  trencha  jusqu'en  {'enforcement. 

(.\nseis,  Uichel.  793.  f  42'.) 

ENFORCHEURE,  -  cciire,  cufourc,  en- 
forc,  s.  f.,  la  partie  do  la  poitrine  nommé 
fourchette  ou  bréchet,  ou  la  bifurcation 
des  jambes  : 

Bele  bonce  a  (Médée)  et  dons  regars, 
Bel  menton,  bel  cors,  et  bel  bras. 
Large  et  grande  Venforceure. 

(Ben.,  Traies,  Uicbel.  375.  f°  70'".) 

S'ot  large  enforceure  et  le  cors  par  raison, 
(ftoura.  i\K.lii.,  f»  23'',  var.,  Michelant.) 
21) 


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II  ot  Venfourceure  graol  et  plenîer  le  bn. 
(Fierabras,  579,  A.  P.; 
Aa  cors  de  1res  bêle  failure, 
A  la  bien  large  enforcetire. 

(Alhis.  Richel.  375,  f  US».) 
Venforcheure  ot  grosse. 

(Aye  i'Atdgn..  il27.  A.  P.) 

L'enforceure  ot  longne.  bien  resemble  bricon. 
(Siège  de  Barbasire,  Richel.  24369,  f»  121  r°.) 
Vez  qnele  enfonrcenre,  qnels  cors  de  bacbelers. 

(«.,  f°  126  ï°.) 
Grant  cors  et  grant  enforcenre. 
(Dx  tianlel  mou/aillé,  Montaiglon  et  Raynand, 
Fabl.,  III,  6.) 

Ot  enforcheure  lee  et  jambes  droites  et 
longues.  {St  Graol,  m,  541,  Hucher.) 

—  La  distance  entre  les  deiixpartiesd'un 
objet  recourbé  : 

Il  ot  en  Thessale  .i.  rivage 

De  la  mer  une  crevenre 

D'un  arc  de  longue  enforcenre. 

{Fabl.  d-Ov.,  Ars.  50ti9,  f  U9"'.) 

ENFORCHiÉ,  enforcad,  adj.,  fourchu: 

Lo  corps  d'aval  beyn  enforcad. 
(Alb.  de  Besakçon,  Alex.,  71,  Meyer,  Rec,  p.  283.) 

ENFORCiBLEMENT,   adv.,  avec  force  : 

Li  reis  O'Brien  e  li  cnntnr 
S'en  vint  enforciblement 
En  Osserie  od  sa  gent. 

(Conqaest  of  Ireland,  20i6,  Michel.) 

ENFORCiEMENT,  -  cMement,  -  ant,  an- 
fovrcieement,  adv.,  avec  force,  de  toute  sa 
force,  avec  toutes  ses  forces  : 

On  tient  le  siège  monlt  anforciement. 

(Les  Loh.,  Richel.  1622,  f  153  r°.) 
Si  li  a  dit  molt  eiiforciemeiU  : 
Se  ne  me  dites  mon  bon  et  mon  talent. 
Vos  morroiz  ja,  n'en  iroiz  en  avant. 

(Mon  de  Garitt,  3920,  du  Méril.) 
Son  elme  li  erraichent  qui  de  clarté  respleot. 
Et  l'espee  li  uslent  moult  eiiforciement. 

(Veus  don  paon,  Richel.  1554,  f"  61  v°.) 

Quant  verront  ceus  qu'as  ont  ahiz 
Oui  si  enforciemant  sorveiognent 
Sus  ans... 
(J.  IF.  Priorat,  Lie.  de  Yegece,  Richel.  1604, 
P  42».) 

Li  légat  furent  prudhome  et  boin  clerc 
et  bien  croisierent  enforciement.  {Chron. 
de  Bains,  c.  vi,  L.  Paris.) 

Li  rois  d'Aragoune  i  fu  très  enforciement. 
{Rom.  de  Kanor,  Richel.  1446,  f°  18  v».) 

Si  la  courut  sus  il  et  sa  iient  moult  en- 
forchiement.  (Kassidor.,ms.  Turin,f»210  v".) 

Lors  peignent  AUemans  moult  enforchiement. 
(Ciperis,  Richel.  1637,  1°  80  ï°.) 

Pour  faire  kuire  et  moulre,  si  enforcie- 
ment con  on  porroit.  (1318,  Prév.  de  Long- 
■wy,  Arch.  Meuse  B  1847.) 

.LX.  sestieres  de  -nayn  et  .xL.  d.  tramoi.\ 
qui  bien  valoient  .xv.  de  messains,  que  li 
prevos  enmeuet  aiifourcieement.  (1337, 
Coll.  de  Lorr.,  III,  f»  41,  Richel.) 

Comment  les  Engles  enforchiement  ve- 
noient  pour  lever  le  siège.  (Froiss.,  Chron., 
XVII,  S21,  Kerv.) 

ENFORCIER,  -  r/i/cr,  a»/'.,  emf.,\.  a., 
rendre  plus  fort,  fortilier  : 

Le  chastel  firent  durement  cnforcier. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  P  SO'.) 
'Son  chastel  fait  durement  enforcier. 
(Garin  le  Loh.,  2"chans.,  xxvn,  P.  Paris.) 


Le  devant  dit  chastel  n'enforcerai  ne 
enforcer  ne  ferai  par  neguue  manere. 
(1243,  Ch.  de  Marg.  de  Rochef.,  Arch.  J 
192,  pièce  9.) 

Li  sains  corporieus  soustient  et  en/brcde 
cors.  (Laurent,  Somme,  ms.  Alencon  27, 
f°  19  r».) 

Pristrent  Maule  sur  Maudre  etVenforcie- 
reni  et  pluseurs  autres  forteresses.  {Chron. 
de  S.-Den.,  Richel.  2813,  f°  496''.) 

Pour  enforcier  de  gens  d'armes  monsei- 
gneur le  connestable.  {Rançon  du  roi  Jean, 
p.  121,  Dessoles.) 

—  Rendre  plus  fort,  augmenter,  redou- 
bler, aggraver  : 

Dedanz  Boorges  sont  li  cri  enforcié. 

(Mort  de  Garin,  1553,  Du  Méril.) 

Li  traiter  desrangent,  s'est  anforcez  li  cris. 

(Parise,  1964,  A.  P.) 

De  ces  davant  dites  fiances  et  de  ces  d.i- 
vant  diz  tenuz,  ge  li  dei  enforcer  a  mou 
poeir  de  mes  homes.  (1243,  Ch.  de  Marg. 
de  Rochef.,  Arch.  J  192,  pièce  9.) 

Ki  onques  enforce  mellee  il  est  a  autel 
fourfait.  (1247,  li  Bries  des  frankises  de 
Cand'n,  Fliues,  Arclj.  Nord.; 

Celé  enforce  son  dorenlot... 
(E.  Caopins,  Chans.,  ninaax,   Trouv.  brab., 
p.  255.) 

Celui  qui  a  fait  la  loi  a  puissance  de  en- 
forcier la  loi  ou  de  la  actremper  et  amesu- 
rer.  (J.  DE  S.VLISB.,  PoUcrat.,  Richel.  24287, 
f»  60».) 

Il  conviengne  ce  qui  at  esleit  ordonneit 
par  les  saiges,  selonc  la  disposision  du 
lemps  et  des  personnes  muer  et  modérer 
ou  de  plus  grandes  paines  enforcier  et  cor- 
roborer. {Le  Nouv.  jet,  24  fév.  1394,  Arch. 
Liège.) 

—  Donner  force  à,  soutenir  : 

Nous  l'avons  enforchiet  par  le  subscrip- 
tion  de  tesmoins.  (Trad.  du  xill'  s.  d'une 
charte  de  1194,  Cart.  du  Val  St  Lambert, 
Richel.  I.  10176,  f»  3'.) 

—  Prendre  de  force,  forcer  : 

Et  ke  les  wardcs  des  bleis  aporclient  les 
wages  k'il  prendent  a  le  haie,  ot  s'on  leur 
enforche,  k'il  monstrent  le  forche.  (1270, 
Reg.  aux  bans,  Arch.  mua.  S.-Omer  AB 
xvill,  16,  n»  234.) 

Rendez  les  clefz  a  la  Pucelle  de  toutes  les 
bonnes  villes  que  vous  avez  enforcees. 
(CousiNOT,  Chron.  de  la  Pue,  c.  44,  Valet.) 

La  royne  craignante  que  le  peuple  n'en- 
forchast  le  palais.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f  88  v».) 


II  enforçoit  les  damoiseles. 

(Percerai,  ms.  Mons,  p.  2,  Potvin.) 

Cens  qe  enforcent  les  puceles.  {Lib.  Cus- 
tum.,  ï,  22,  Rer.  brit.  script.) 

Son  proesme  murdrir,  la  mère  et  la  seur, 
ou  la  femme  ou  la  tille  enforchier,  les 
maisons  brisier  et  l'avoir  rober.  (Jehan  le 
Bel,  Chron.,  \\,  74,  Polain.) 

Et  tuil  la  ravirent  et  enforcerent.  (1373, 
Inform.  i)ar  l'off.  d'Auiun,  Arch.  mun. 
Autun.) 

Tarquinus  avoil  enforce  Lucresse.  (Sym. 
de  Hesdin,  Val.  Max.,  f»  7^  éd.  148b.) 

Violer  et  enforcer.  {Chron.  de  la  noble 
cité  de  Metz,  Hisl.  de  Metz,  II,  cxxxiv.) 


Ainsy  comme  sy  Joseph  l'eust  volu  en- 
forchier maugré  elle.  'Fleur  des  hist.,  Maz. 
530,  f»  16".) 

Qu'il  avoit  esté  a  enforchier  une  femme. 
(0.  DE  La  MarchEj  Mém.,  IV,  42,  Michaud.) 

—  Presser,  forcer  : 

Li  reis  l'enforre  mut  sovent 
Ke  de  lui  prenge  alkun  présent. 

{Vie  de  St  Gile,  2159,  A.  T.) 

—  Chasser  : 

De  nulz  autres  biens  meublez  ni  heri- 
taiges  dont  nulz  de  Mes  ne  femmes  ne- 
furent  panis  ne  anforcies  de  lour  heritaige. 
(Dim.  ap.  Chand.  1304,  Cart.  de  Metz,  Bibl. 
Metz  751,  f»  15  r°.) 

—  Activer  : 

Si  dit  as  enfans  que  il  enforchasent  leur 
oirre.  (S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f  132».) 

—  Réfl.,  se  fortifier,  devenir  plus  fort, 
augmenter  : 

Et  la  se  garny  et  enforca.  (Chron.  de  S.- 
Den.,  Richel.  2813,  f»  394"  v».) 

Et  la  s'enforcha  la  feste  uioult  fort.  (J. 
d'Arras,  Melus-,  p.  104,  Bibl.  elz.) 

En  vraye  amour  nng  cuenr  s'enforce. 
En  vraye  amour  on  le  soulage. 
(R.  DE    CoLLERïE.  Blaz.  des  bain.,   p.  132,  Bibl. 
elz.) 

—  S'efforcer,  appliquer  toute  sa  force,, 
tout  son  pouvoir  : 

Ne  vos  atargiez  mie, 
Enforçon  nos,  por  Dieu  le  fiz  Marie. 

(Les  Loh.,  Vat.  Urb.  375,  P  26'.) 

Por  ceu  se  nos  enforceons  de  tant  cum 
nos  pouns  ke  nos  les  voiens.  {Li  Epistle- 
Saint  Bernard  a  MontDeu,  ms.  Verdun  72, 
f»  96  r».) 

Li  rois  d'Alemaigne  s'enforce  meut  de 
grever  le  conte  de  Savoie.  (1278,  Lett.  d^ 
Marg.  d  Edouard  J,  Letl.  de  Rois,  etc., 
l.  I,  p.  209.) 

Cil  c'enforça  tant  k'il  parla. 
(UOB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  53S'.) 
De  tost  errer  mont  o'enforsoit. 

(Id.,  ib.,  p.  566».; 

Et  si  s'enforça  de  bien  faire. 
(J.  DE  Co.NDÉ,  Magnif.,  ms.  Casan.,  430,  Tobler.)- 

Chascun  s'est  vouUu  enforchier  d'en  avoir 
le  gouvernement.  (Wavri.n,  Anchienn. 
Chron.,  II,  282,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Et  s'enforcent  a  venir  en  ladite  assem- 
blée. (J.  de  Vign-VY,  Enseignem.,  ms.  Brux. 
11042,  f»  45''.) 

Si  s'enforcent  de  chacier  et  de  prendre- 
les  dis  auemis.  (ID.,  ib.,  I"  47».) 

Tu  t'enforceras  de  bien  faire  a  celuy  qm- 
tu  reputois  ton  ennemy.  {Traité  de  Iribu- 
lacion,  Richel.  1009,  f  32  r».) 

Tous  les  autres  chacun  endroit  soy  s'en- 
forcèrent  de  offrir  beufz  et  moutons  a 
grant  largesse.  {Fleur  des  hyst.,  Maz.  330^ 
f°  73=.) 

Lesdits  bailli  et  esfhevin...  s'esloient  cn- 
forchié  et  enforchoient  de  coeullier  ou  faire 
coeullier  lesdites  aides.  (1389,  Cart.  de 
l'église  de  Térouane,  p.  272,  Duchet  et 
Giry.) 

Et  Saul  s'enforcea  de  atachier  David  de 
la  lance  en  la  paroit.  (Lef.  D'ETAPLES,Bi6/e, 
Rois,  I,  19,  éd.  1330.) 


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15o 


—  Neutr.,  devenir  plus  fort,  plus  im- 
portant, augmenter,  s'augmenter  : 
Duel  oissies  en  la  ville  enforeier. 

(Girb.  de  Melz,  p.  467,  Stengel.) 

Il  chai  mors  ;  dont  enforce  II  cris. 

(Car.  le  ioh.,  '2"  chaos.,  xxsv,  P.  Paris. > 

Or  commance  chançons  raoll  bone  a  anforcier, 

Qai  bieo  an  set  les  vers  et  le  chant  desrainier. 

(J.  BOD.,  Sax.,  IV,  p.  173.  Michel.) 

Kar  ja  par    mei    n'enforcera  (le  soleil    en    ayant 
[ligoée). 
(Marie,  DU  d'Ysopct,  vi,  Roq.) 
La  noise  enforce,  et  le  doel,  et  li  cris. 
(.Aulierij  le  Boiirgoing,  p.  122,  Tarbé.) 


Croist  cliascim  jor  et  enforce.  {Artiir, 
Richel.  337,  f°  34^) 

Il  Bsent  sor  le  flun,  la  ou  11  eve  enforce, 
ua  pont.  (Chron.  d'Ernoul,  p.  441,   var., 

Mas-Latrie.) 

Or  enforche  canchon,  qui  oir  la  voudra, 
Ainsi  comme  Gaufre!  les  règnes  conqnesta. 

{Gaufrey,  1-268,  A.  P.) 

Monseigneur,  voslre  honor  enforce. 
(Miracle  d'Amis  et  d'Amille,  Th.  fr.  au  m.  à., 

p.  22S.) 

Tant  pour  les  grosses  guerres  que  plu- 
sours  de  uos  aneiuis,  grans  et  poissans, 
nous  ont  fait  et  meney  ja  de  piessa,  les- 
quelles ne  sont  mye  puoore  cessées,  mais 
se  appareillent  de  enforeier.  (1406,  Hist.  de 
Metz,  IV,  601.) 

—  Enforeier  de,  faire  une  chose  avec 
plus  de  force,  redoubler  : 

Dais  doulz  regairt,  cleir  vis  et  biaut  semblant 
Puet  bien  mon  cuer  enforeier  de  chanleir. 
(Baoo.  des  .VisLANS,  Clians.,  Dinaux,  Troue,  brab., 
p.  59.) 

—  Enforcié,  part.  passé,rendu  plus  fort, 
forliûé,  fort,  puissant  : 

Fromons  li  qnens  est  enforcies  d'amis. 

(Gann,  -2=  chaos.,  V,  p.  154,  P-  Paris.) 
Huon  de  Troies  et  VenforcMé  Sanson. 
\Ogier,  ms.  Dnrh.,  bib.  de  Cos.,V,  il,  17,  f»  36".) 
Puis  vait  vers  le  foresl  les  sans 
Et  les  grans  galos  enforcies. 

{Aire  per.,  Richel.  2168,  P  3'».) 

A  Penteconste,  le  haut  jor  enforcié. 

(Huon  de  Bord.,  '239,  A.  P.) 

Riches  de  terre  et  enforckies  d'amis. 

(Anseis,   Richel.  793,  f°  2'.) 

Avons  baillié  cheste  présente  chartre  de 
chou  enforchie  de  nostre  seel.  (Oct.  1211, 
Livre  blanc,  f»  8  r»,  Arch.  mun.  Abbeville.) 

Mont  est  li  chastiaus  enforciez. 
(RoB.  DE  Blois,  Poés-,  Richel.  24301,  p.  588".) 
Sni  compaignon  sont  tant  engrez, 
Et  tant  enforcié  de  fierlei, 
Qa'il  ne  sont  tant  ne  qnant  grerei. 

(ID..  ib.,  p.  595\) 

Hz  s'entreaiment  de  très  grant  et  enfor- 
ciee  amour.  (Christ,  de  Pis.,  Cité,  Ars. 
2686,  f»  103^) 

Il  veirent  le  pooir  le  dame  si  grant  et  si 
enforciet.  (Fhoiss.,  Chron.,  ï,  29,  Luce.) 

—  Qui  subit  une  attaque  : 

Tellement  qu'elle  leur  rendoit  sang  et 
vertu  et  coraige,  et  encorageoit  les  resveil- 
lez,  resveilloit  les  deffendans,  deffendoit 
les  enforchez,  renforclioit  les  bataillans.  (J. 
MOLINET,  Chron.,  ch.  ccxvil,  Buchon.) 

Cf.  Enfohcir. 


ENFORciLLÉ,  adj.,  recouvert,  masqué  : 
.le  racontré  en  mon  chemin  ung  grant 
vilain  mal  façonné  rébarbatif  et  enforcillé, 
qui  en  sa  main  tenoit  ung  baston.  (Degdil- 
LEV.,  Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars.  2328, 
I'>,Ï3  r».) 

Cf.  Enforcelé. 

ENPORCiR,  -  chir,  emf.,  verbe. 

—  Act.,  fortifier,  autoriser,  confirmer  : 

La  cité  prent  et  reçoit  de  Garin, 

Et  puis  le  fist  moult  richement  garnir, 

Les  fosses  faire  et  la  tor  enforcir. 

(Les  Loli.,  ms.  Berne  113.  f°  7'.) 
Nous  avons  fait  emforchir  ceste  présente 
charte  dou  garuissement  de  nostre    seel. 
(Ch.    de   1224,     Clermont,    Richel.    4663, 
f-  103  v.) 

Nous  avons  chez  présentez  lettrez  enfor- 
ckies dou  garnissement  de  nostre  seel.  {Ch. 
de  1253,  ib.,  f»100r°.) 

Nous  avons  fait  emforchir  cheste  pré- 
sente de...  (Ib.,  f»  103  vo.) 

—  Réfl.,  se  fortifier  : 

pue  il  entendoit  a  soy  enforchir  de  con- 
seil... {Ch.  du  bailli  de  Cotentin,  Arch. 
Manche.) 

—  Neutr.,  devenir  fort  : 

Et  s'il  en  use  (de  ce  remède)  tous  les 
jours,  il  enforcira,  et  ce  le  fera  longue- 
ment vivre.  {Le  Bastiment  de  receptes, 
f"  143  vo,  éd.  1570.) 

—  Act.,  violer  : 

La  ravit  et  enforcit.  (1373,  Inform.  par 
l'off.  d'Autun,  Arch.  mun.  Autun.) 

—  Contraindre  : 

C'estoit  trop  d'oultrecuidance  enmoy  de 
vouloir  amer  en  si  hault  lieu,  mais  mon 
cieur  m'enforcissoil,  voulseise  ou  non. 
{Hist.  du  chev.  Paris  et  de  la  belle  Vienne, 
p.  33,  éd.  1835.) 

—  Enforci,  part,  passé,  fortifié,  rendu 
plus  fort,  fort,  puissant  : 

Fromons  li  quens  i  vint  molt  enforci. 

{Les  Loli.,  ms.  Montp.,  f  57'.) 

Del  parage  est,  del  lignage  enforcié. 

(Aleschans,  3156,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Fierabras  d'Alixandre  fu  preus  et  enforcis. 

(Fierabras,  898,  A.  P.) 

Guillaume  le  convers  et  Bertrans  ['enforcis. 
(Herd.  Leddc,  Foulq.  de  Cand.,  p.  105.,  Tarbé.) 

Sans  dus,  sans  contes,  sans  marcis. 

Sans  rois,  sans  princes  enforcis. 

(Moosk.,  Chron.,  2588,  Reitf.) 

Castelain  et  prince  et  marcis. 
Et  li  baron  plus  enforcis. 

(Id.,  ib.,  19r08.) 
Milon  s'en  va  en  Puille,  a  la  chiere  hardie. 
Et  Renier  droit  a  Jeanez,  sa  chité  enforchie. 

(Gaufrey,  10457,  A.  P.) 
De  ce  corps  enterrer  dedens  une  abbaye 
Ou  de  le  renvoier  a  Paris  Venforchie, 

(Ciperis,  Richel.  1637,  f°  87  v°.) 
Des  chevalers  dedins  plus  enforcuis. 

{Ger.  de  Itossill.,  p.  329,  Michel.) 
Moustiers  enforcis  et  emparez.   (15  mai 
1360,  Vid.  des  tell,  de  Ch.  rég.,  Arch.  S.- 
Umer,  boite  CXLVI,  4.) 

—  Violé  : 

De  la  femme  enforcié.  (1265,  S.-Epvre  de 
Tout,  Arch.  Meurthe,  H  6.) 


H.-NoriH..  vallée  d'Yères,  enforcir,  en- 
forchir, devenir  plus  fort,  plus  vigoureux. 

ENFORCUIR,  voir  E.NFORCIB. 

E?JF0RE,  adv.,  dehors  : 
Tu  es  la  vive  orientale  conce 
l.a  ou  dedens  la  perle  esloit  absconce. 
Qui  oncq  n'y  prit  entrée  par  enfore. 
(G.  CuASTELLAiN,  Loueugc  a  la  très  glorieuse 

Vierge,  viii,  2S2,  Kerv.) 

ENFORER,  V.  H.,  percer,  perforer  : 
11  Venfora  avec  telle  douleur  en  l'espaule 
droite  que  la  playe  nu   fut  moins  grande 
que    dangereuse.    {Dom   Flor.   de    Grèce, 
f°  147  r»,  ap.  Ste-Pal.) 

ENFORESTÉ,  adj.,  (înfoncé  dans  une 
forêt  : 

Quant  bien  furent  cnfnresté. 
Tant  ont  chevaucié  et  erré 
Par  montagnes  et  par  valees. 
(Percerai,  ms.  Berne  113,  !"  105',  et  ms.  Jlontp. 
Il  249,  !"  19,;".) 

Est  vous  Erec  enforesié. 
Et  li  autre  sont  aresté 
Sor  cels  qu'en  mi  le  champ  jurent. 
(Chrest.,  Erec  et  Eu.,  Richel.  375,  f>  15".) 

AI  cbief  d'une  forest  le  virent 
Ainz  qu'il  feust  enforeslez. 

(In.,  ib.,  f  15^) 

Et  tant  avoit  Keus  cheminé. 
Estes  K'  vos  enforesié 
En  une  forest  h  lute  et  grant. 
(La  Mule  sans   frain,  129,  Méon,  Nom.  Rec,   I.) 

ENFORGER,  V.  a.,  forger,  préparer  : 
Et  tout  pour  tousjours  mieulx  son  fait 
couvrir  et  aveugler  les  jaloux  yeulx  qui 
pas  tant  ne  se  doubtoient  que  ou  luy  en- 
forgeoit  bien  la  matière...  (Louis  XI,  Nouv., 
XIII,  Jacob.) 

ENFORGIER,   VOir  E.XFERGIER. 

ENFORMEEME.N'T,  adv.,  avec  de  belles 
formes  : 

Ja  n'ert  cors  qui  tant  soit  deiïais  mennemeat. 
Ne  tant  gise  porris  ue  tant  esparsement. 
Qui  dont  ne  se  reliiive  tout  enformeniienl . 

(Herma.v,  Bible,  Richel.  1414,   f»  61  v».) 

ENFORME.MEXT,  eufourmement,  enfour- 
nement, s.  m.,  formation  : 

Les  choses  qui  aparlieuent  a  l'euseigne- 
ment  des  mors  et  a  V enf armement  des 
vertuz.  {Trad.  de  Beleth ,  Richel.  1.  995, 
f"  16  v».) 

—  Information,  enquête  : 

Secont  les  enformemenz  feiz.  {Ch.  de 
1290,  Cunaud,  t.  1,  ch.  99,  Arcli.  Maine-et- 
Loire.) 

Estre  faite  enqueste,  aprise  ou  enforme- 
ment.  (1291,  Batif.  de  la  C"'"  de  Blois, 
Arch.  Loiret,  Ste-Croix,  Nouan  sur  Loire, 
A4.) 

De  recevoir  et  oir  Venformement  du 
droit,  de  la  saisine  et  possession  de  la  rente 
que  li  diz  luonsegnieur  Pierre  demande 
sus  nostre  terre.  (1309,  Commiss.,  Arch.  J 
509,  pièce  10  ter.) 

Selon  l'e»/'on)ieme)i(  qu'avoit  failli  arbi- 
tre devant  dit.  (1325,  Arch.  JJ  64,  f"  59  r».) 

A  certaines  ordonnances  faisant  mention 
qu'on  ne  reçoive  aucuns  enformemens  a 
part,  adjoustons  et  ordonnons  peine  d'a- 
mende arbitraire  contre  les  iufracteurs  d'i- 
celles.  (1446,  Ord.,xili,  473.) 


156 


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—  Réclamation  :  | 

Et  comme  cet  enfournemenl  soit  pour  le 

droit,    Tounor    et    le    pourfit     de    voftre 

royaume.  (1292,  Mém.   des  dépnt.   de  Va- 

lenc.  àPh.  Avg.,  Arch.  JJ  21.) 
Ez  qui  molt  d'autres  enfourmemens  du 

droit    et   du    pourfit    de  vostre  royaume 

meissent  avant.  (/6.) 

ENFORMEOR,  S.  ra.,celiii  qui  s'in/ornie, 
qui  recherche  : 

Et  il  corne  bons  governerres 
Esloil  tliligPDz  cnformnres. 
(J.  DE  Pbiobat,  L'w.    de    Yegece,    Richel.    tf,04, 
C  19'-.) 

ENFORMER,  -  fourmer,  emf.,  anf.,  inf., 
verbe. 

—  Act.,  former,  conformer  : 

Qant  li  cuers  panset  la  semblance  de 
lui  et  de  Deu  si  doit  toi  priraiers  eu  ceu 
avformeir  et  afl'aitier  sa  panse.  {Li  Epistle 
Saivt  Bernard  a  Mont  I)cu,  ms.  Verdun 
72,  t»  135  r».) 

Bon  jonr  ait  hni  sa  bele  (orme 

El  11  formiers  qui  Cst  la  forme 

Oa  cil  sonlliers  fit  enformez. 

(G.  BE  CciKci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  100^) 

Et  buer  fit  fait  et  enfourniez 

Le  pié  que  celé  enfoorma 

Ed  qui  sainz  flans  cil  se  fourma. 

(ID.,  ib.-) 

Li  .IIII.  élément  qui  sont  aussi  comme 
sostenemens  dou  monde  sont  enformez  de 
ces  .im.  complexions.  (Bkun.  Lat.,  Très., 
p.  103,  Chabaille.) 

Por  moi,  las  !  doleureus,  por  moi, 
Mans  gans  de  mes  mains  etifonnoi. 
Et  crueusement  me  deçni 
Quant  onques  vostre  foi  reçui 
I.e  jor  de  noslre  mariage. 

(Rose,   8533,   Méon.) 

De  mainte  onde  eslancee 
Enformen!  un  haut  mont. 
(Hist.    maccar.  de  Merlin  Cocc,  x\n,  Bibl.  gaul.) 

—  Donner  une  mauvaise  forme,  dé- 
former : 

Lors  Teissiez  espiens  brandir 
Kl  sor  hyaumes  des  mains  ferir 
Pour  plus  forleuient  enforvier 
Le  hiaume.  ou  pour  venir  plus  cler. 

(Adenet,  Cleom.,  Ars.  31i2,  t"  Si"".) 

Les  deux  autres  compaignons  coururent 
sus  audit  Jeban,  et  en  le  bâtent  forment 
sanz  coutel  ou  espee  que  on  veist  lui  en- 
foitrmerent  son  chaperon  et  bessierent 
jusques  près  de  terre.  (1348,  Arch.  JJ  77, 
f"  134.) 

—  Réfl.,  prendre  forme  : 

Dieus  doucement  te  renforma 
Qnant  en  ta  forme  s'eiiforma, 
(Reclus  de  Moliens,  iliserere,  Ars.  3142,  f  212'.) 

—  S'habiller,  se  vêtir  : 

Et  en  autel  abit  s'enforme 

Come  celé  qui  s'en  desforma. 

(De  le  Soucretaine,  Richel.   375,  P  346".) 

—  Act.,  instruire  : 

Pour  enfourner  nos  consciences  sur  le 
dit  fait  contenu  es  dictes  lettres.  (1335, 
Cart.  de  Sl-Quentin,  Richel.  1.  11070, 
f»  49  r°.) 

Espérance  qui  de  tons  bien  m'ev fourme 
El  qui  me  fait  souvent  ouvrir  la  bouche. 

(Froiss.,  Pois.,  I,  83,1058,  Secherl.) 


Les  Gothois,  lors  payens  et  incrédules, 
avoient  supplié  et  requis  a  l'empereur 
Valens  qu'il  leur  envoyast  aulcuns  evesques 
et  docteurs  instruitz  en  la  foy  creslienne, 
affin  de  les  informer  et  aprendre.  (Boccace, 
mWes  malh.,  VllI,  13,  f-  203  r»,  éd.  1515.) 

Par  ainsi  les  Golhois  cuidans  estre  infor- 
mez en  la  foy  catholique...  (ID.,  ib.) 

Et  premièrement  senties  gentilz  a  infor- 
mer et  instruire  a  la  foy  catholique.  (Prem. 
vol.  des  expos,  des  Ép.  et  Ev.  de  Mr., 
f°169v».  éd.  1519.) 

—  Prévenir  défavorablement  : 

Li  roys  de  France  fu  trop  mallement 
dur  enfourmes  contre  lui  (le  roy  de  Na- 
varre). (Froiss.,  Chron.,  V,  354,  Kerv.) 

Ha  I  monsigneur,  pour  Dieu  merci,  qui 
vous  a  si  dur  enfourmé  sur  moy  ?  (Id.,  t6., 
359.) 

—  Enseigner,  apprendre  : 

Comme  tu   m'emformoies  les   mours  de 
nostre  vie  a  l'exaniple    de  l'ordre  du  ciel,    j 
{Consol.  de  Boece,  ms.  Berne  365,  f°  4  r».)    j 

Et  crois  bien  que  s'il  vous   plaist  a  oyr   [ 
monseigneur  mon  mari  enses  excusations, 
que  vous  trouverez  que  ceulx  qui  vous  ont 
informé  le  contraire  n'ont    pas    dit  vérité.    ! 
(J.  d'Arras,  Melus.,  p.  290,  Bibl.  elz.)  ' 

—  Enfermant,  part,  près.,  qui  a  la  vertu   | 
de  créer,  de  former  ■ 

Et  dont  les  œvres  des  puissances  viris-    1 
sant  et  sentant  sunt  faites  en  la  vertu  del    | 
ame     raisonable,    ki  par   devant  estoient 
par  la  poissance  de  la  vertu  enformant.  (Li 
Ars  d'Amour,  1, 194,  Petit.) 

—  Enformé,  part,  passé,  formé,  taillé  : 
Avoit   une    autre    cappelline  affublée  et 

bien     enfourmee.    (1420,     Arch.   JJ     171, 
f  141  r°.) 

—  De  pareille  forme  : 

Furent  tous  vestuz  de  noir:  c'est  assavoir 
de  robes  longues,  manteaux  noirs  dessus, 
aveuc  chaprons  noirs  enfourniez.  (Mathieu 
d'Escouchy.  Chron.,  I,  354,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.)  Impr.,  enfourniez. 

—  Instruit  : 

Entendement  soit  infourmé  et  enseigné. 
(Rusltcan  du  labour  des  champs,  Ars.  5064, 
fM.) 

Par  un  religieux  informé  et  dévot.  (1508, 
Test,  de  Marg.  d'Autr.,  ap.  J.  Baux,  Hist. 
de  l'église  de  Brou,  i'  éd.,  p.  349.) 

ENFORMETÉ,  VOir  ENFERMETÉ. 

ENFORMiER,  V.  n.,  foumiiller  : 

De  la  gent  qu'il  amaine  la  cites  enformie. 

(Chant.  d'Attlioche,  i,  v.  299,  P.  Paris.) 

ENFORMOiR,  ettfourmoir,  s.  m.,  forme 
de  soulier  : 

Girardin  l'AIemant  cordonnier  prins  en 
son  ouvroir  Venfourmoir  d'un  housiau. 
(1350,  Arch.  JJ  78,  pièce  177.) 

ENFORNiR,  V.  a.,  fortifler  : 

Ains  me  fis  sonr  la  place  sbarier  e  enfornir. 
Pour  ne  me  poust  nul  pain  souvenir. 

(Prise  de  Pampet.,  216,  Mnssafia.) 

ENFORRER,  VOir  EnFOURRER. 


En  fnie  toment,  a  enforz  de  destrier. 
(Li  coron.  Looys,  1867,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Et  cil  sont  fors  de  lor  pais, 
N'erilez  sont  en  ceste  terre 
On  nul  enfors  prennent  de  guerre. 

(.Mhis.  Ars.  3312,  f»  42'.) 

Cf.  Enfort. 

ENFORSENER,  -  cener  (s'),  V.  réfl.,  de- 
venir forcené,  furieux  : 

Ce  fu  la  mort  que  il  raar  virent. 
Car  Troilus  tes  s'enforseue 
Oui  a  s'espee  les  assené. 

(Ben.,  Traies,  Richel.  315,  f  88'.) 

—  Enforsené,  part,  passé  et  adj.,forcené, 
furieux  : 

Ceulx  qui  sont  enforcenez  d'ire.  (J.  d'Ar- 
ras, Melus.,  p.  352,  Bibl.  elz.) 

Le  discord  oïlieni 
Enforcené  de  rage... 
(G.  DC  Buïs,  Elégie  à  M.  de  Loquelan,  éd.  1582.> 

ENFORT,  enff.,  s.  m.,  force,  dans  les 
divers  sens  de  ce  mot: 
Li  reiz  en  fa  mnlt  lié,  si  manda  son  enfort  ; 
A  sis  baronz  parla... 

(Wace,  Roti,  847,  Ploquet.) 

L'éd.  Andresen,  2=  p.,  97,  porte  esforz. 

—  Violence,  assaut,  lutte  : 
Brebis   du   nombre   de   six,  prinses   en 

dommage,  doivent  .i.  denier,  et  se  tout  le 
four  y  est,  il  doit  .ii.  solz,  se  ce  n'est  cour- 
sie  ou  enffort.  (1507,  Prév.  de  Fouitloy, 
Coût.  loc.  du  baiU.  d'Amiens,  I,  282,  Bou- 
thors.) 

Cf.  Enfors. 

ENFORTECE,  S.  f.,  force  : 

La  tue  destre.  Sire,  magnifiethe  est  eu 
enforteee.  (Cant.  Motjsi,  6,  Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  p.  268,  Michel.) 

ENFORTissEMENT,  S.  m.,  accroisse- 
ment: 

La  augmentacion,  emendecnent  et  enfor- 
lissement  dudit  Oisellarl  et  du  fied  de 
nostredit  seigneur.  (1429,  Affranchis.  d'Oi- 

E 
selay,  Arch.  H.-Saône— .) 

ENFORTUNÉ,  adj.,  fortuné  : 

De  tant  comme  tu  es  plus  enfortunes 
(Alexandre),  de  tant  es  tu  pyre.  (J.  de  Vi- 
gnay.  Jeu  des  échecs  moral.,  Ars.  3254, 
f»  17  r".) 

ENFOSER,  voir  Enfosser. 
ENFossEMENT,  S.  m.,  action  de  crea- 
]  ser: 

Suffossio,  enfossemens.  {Gloss.  de  Salins.} 

I       ENFOSSER,  -  oser,  anf.,  v.  a.,  jeter  dans 

I    une  fosse,  enterrer  : 

I  Ce  qu'il  esloit  mors  desconfes 

Hors  de  Chartres  en  un  fossé 

Com  nn  larron  Vont  enfossé. 
I    (G.  DE  CoiNci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  l°38',etms.Brnx., 

I      f  se'.) 

Et  l'avoit  veudt  rononchier  a  son  règne, 
esrachier  ses  veuls,  et  enfossé  par  ses  deux, 
filz  misérablement  morir.(FossETlER, ChrO)». 
Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f  181  r°.) 


ENFORS,  -  orz,  s.  m.,  force,  violence  :    i      —  Enfossé,  part,  et  adj.,  cave,  creux  : 


EN  F 


ENF 


ENF 


157 


Le  front  cl  plat  e(  la  venc 
Enfossee  et  la  cbiere  ossue. 
(.Pfrceval,  ms.  Montpellier  H  249,  f   IOj''.) 

La  teste  cl  gros  et  le»  les  enfoses. 

(Iliion  de  Bord.,  i931,  A.  P.) 

Les  oreilles  mossues  et  les  eus  fnfassfs. 

{Gui  de  Bourg.,  1719,  A.  P.) 

Yeus  eiifosses,  apu  le  né. 
(De  Josaphat,  Richel.  1353,  f°  202  t".) 

Si  Tair  oil  forent  anfosseit. 

(Dolop.,  951i,  BibL  elz.) 

lens  enfossez  et  nez  camus. 

(Adenet,  Cleom.,  Ars.  3142,  f  6\) 

CEil  petit,  povre  corage  ;  œil  durement 
enfosset,  malicieus.  (Li  Ars  d'Amour,  II, 
194,  Petit.) 

Les  yeux  sont  concavez  et  enfossez.  (B. 
DE  GORD.,  Praliq.,  I,  2,  éd.  1493.) 

Groîng  de  pnnrcel,  long  coal  comme  une  grne. 

Bosses  derrier,  et  enfossez  devant. 

(Eusi.  Desch.,  Poés.,  Richel.  840,  t»  221'^.) 

ENFOssEUR,  anf.,  s.  m.,  destructeur  : 

Koubeeur  de  moustiers  et  anfosseur  de 
maisons.  (Proc.  verb.,  1289,  Grenier  XCI, 
147,  Mon.  de  ihist.  du  Tiers  Elat,  IV,  S3.) 

ENFOSSELRE,  \Oir  ENFONXEURE. 

ENFOUEMENT,  -  focvieut,  anf.,  s.  m., 
impôt  payé  par  feu  : 

Et  sont  et  demoiirront  li  dessus  diz  Tho»' 
mas  et  Marie  des  maintenant  plenement 
quitte  et  exempt  de  l'aji/bemeHfqu'il  avoient 
fait  a  nous  a  certaines  années  qui  ne  sont 
mie  encore  escbeves  ;  duquel  enfoement 
nous  les  quittons  des  maintenant  en  bonne 
foy.  (1324,  Arch.  JJ  62,  f°  63  r°.) 

Cf.  Afouement. 

1.  ENFOUER,  -  fuer,  -  foiccir,  verbe. 

—  Neutr.,  exciter,  fomenter  la  révolte  : 

Et  covient  ilh,  por  le  fureur  de  peuple 
et  por  les  maies  conselbies  qui  estoienl 
entre  eaux  por  enfowelr,  que  tantoist  on 
alust  queire  le  coufire  la  [ou]  les  franchieses 
del  citeit  sont  elle  tressorie.  (J.  de  Stave- 
LOT,  Chron-,  p.  286,  Borgnet.) 

—  Enfoité,  part,  passé,  enflammé,  flam- 
boyant : 

Quar  mânes  seuircnt  celés  espawentables 
enseuges  el  ciel,  ke  banstes  et  enfoueies 
compangies  asioient  veues  de  la  partie 
d'aquilon.  {Dial.  Greg.  lo  pap.,  p.  187, 
Foerster.)  Lat.,  Acies  igneae. 

Et  quant  en  ceslei  (Galla,  fille  de  Sym- 
maque)  astoit  moult  enfoueie  nature  del 
cors,  li  meide  comencierent  a  dire...  (Id., 
ib.,  p.  210.)  Lat.,  Ignea  conspersio  corpo- 
ris. 

Il  at  jai  dambleit  son  espoie  enfueye. 
(S.  Bern.,  Serm  ,  p.  126,  ap.  Ste-Pal.)  Lat.  : 
jam  vibrabat  gladium  ignitum. 

Wallon,  Liège,  efowcir. 

2.  ENFOUER,  enfuer,  anf.,  v.  a.,  enfouir, 
enterrer  : 

A  S.  Fremin  Venfeuenl  on  monstier. 
(Les  Loh.,  Richel.  4988,  C  192  t».)  Plus  haut  : 
enfouer. 

Le  cors  anportent,  si  l'anfueent. 
Et  tant  ont  qnis  el  tribolé 
Qne  de  querre  sont  saoté. 

(Chev.  au  lyon,  1246,  Holland.) 


Puis  ensevelissent  Druas  ^iVenfueenlea 
une  chapele  qui  en  la  tour  estoit.  (Rom. 
d'Agrav.,  Ricbel.  333,  f»  3^) 

Achetons  en  ung  champ  de  terre 
Auquel  on  eiifoue  et  enterre 
Les  povrts  pèlerins  passans. 
(Greban,  ilisl.  de  la  pass.,  21709,  G.  Paris.) 

ENFOiELR,  S.  m.,  enfouissBur,  celui 
qui  enfouit,  qui  enterre  : 

Enfotieiirs  de  mors.  (Hagins  le  Juif,  Ri- 
cbel. 24276,  f»  98  v.) 

ENFOuiLLÉ,  adj.,  enveloppé  : 

Un   materas,    et  coissin  couvert,  et  en- 

fouillé  de  drap  d'or  frisé.  (G.  Du  Bellay, 

Mém.,  1.  V!,  p.  145,  éd.  1569.) 

ENFOULER,  verbe. 

—  Act,  fouler,  refouler,  enfoncer  : 
Quant  ses  yeulx  seront  tournez  et  enfou- 

lez  en  la  teste.  {Le  Chasiel périlleux, Kiche\. 
1009,  f«  48  r.) 

Noblesse  enfouie  et  ternist  ses  natures. 
(G.  Chastellain,  iliroer  des  nobles  hommes  de 
France,  vi,  208,  KerTyn.) 

—  Neutr.,  se  presser  en  foule  sur,  fou- 
ler, presser  : 

Tons  les  plus  mestres  rens  fet  partir  et  sevrer. 
Et  si  homme  après  11  ne  fjnent  i'enfouler. 
Par  Ireslont  on  il  tourne  font  la  presse  tourner. 
(Boon  de  ilaience,  4689,  A.  P.) 

ENFOfLiîRE,  S.  f.,  toumient  : 

Car  pour  repos  j'ay  enfoulure. 
(CoQUiLL.,  Blason  des  Armes  et  des  Da?iies,  p.  1G4, 
Bibl.  elz.) 

ENFOLIMENTERIE,  VOir  EKFANTOSMERIE. 

Eis'FOURCELÉ,  voir  Enforcelé. 

1     ENFOURCEURE,  VOir   EKFORCHEURE. 
2.    ENFOURCEIRE,  VOir  ENFORCEUBE. 

ENFOtRCHi,  adj.,  qui  a  la  forme  d'une 
fourcbe  : 

Toutes  testes  portans  deux  amont,  ou 
que  les  espois  doublent  efl  la  manière 
qu'ils  sont  icy  pourtraits,  se  doivent 
nommer  teste  enfotirchie,  d'autant  que  les 
espois  sont  plantez  en  la  sommité  de  la 
percbe,  en  forme  d'une  fourcbe.  (Du 
Focilloux,  Yen.,  c.  xxi,  éd.  1585.) 

ENFOL"RCIEE3IIENT,V0irE.NF0RClEMENT. 

ENFOURCQ,  enff.,  S.  m.  ? 

Que  ceulx  duditmestierqui  feront  aucuns 
ouvrages  et  ediffices  de  maisons  ou  autres 
en  laditte  ville  feront  et  seront  tenus  faire 
lesdits  ouvrages  bien  et  souffisamment  a 
ploncq  et  a  lingne,  portans  leurs  enffours 
souffisans  selon  l'ouvrage  qu'ils  feront,  sur 
paine  de  .xx.  solz  d'amende.  (1464,  Statuts 
des  charpentiers  d'Amiens,  ap.  A.  Tbierry, 
Monum.  de  l'hisl.  du  Tiers  Etat.  II,  289.) 

Tous  carpentiers  lairront  ung  pauches 
de  terre,  en  faisant  nouvelle  ediifice  contre 
le  voisin  d'icelluy  qui  les  mectera  en 
œuvre  pour  les  enfourcqs  et  ablocqs.  (1533. 
Stat.  des  charpent.,Reg.  des  stat.,  p.  374, 
Arcb.  mun.  Abbeville,  ap.  A.  Tbierry,  IV, 
392.) 

ENFOURMEMENT,    VOir    ENFOR.MEMENT. 
ENFOURMER,  VOir  ENFORMER. 
ENFOURMOIR,  VOÎT  EKFGRMOIU- 


ENFoiRNoiER,  V.  3.,  enfoumer  : 

Car  li  sains  homs  qui  n'avoit  cure 
De  boursier  si  bien  l'emploioit 
Que  de  rien  nel'enfournoioil. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  23,  Peigné.) 

ENFOl'RQL'EMENT,  VOirENFORCHE.MENT. 

ENFOURRELER,  V.  3.,  diniin.  de  enfour- 
rer  : 

Et  celuy  aura  deux  petis  basions  en  se:' 
mains,  enfourrelez  et  couvers  du  drap 
meismes.  (Modus,  i°  132  r»,  Blaze.) 

1.  ENFOL'RRER,  -  orrer,  v.  a.,  garnir  de 

fourrures  : 

Desoz  sa  coule  li  fist  si  enforrer. 
Que  l'en  ne  puet  defors  maille  mirer. 
(.ilesclians,  4818,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Le  manlel  li  a  aporté 
Et  le  bliaut  qne  jusqu'aux  manches 
Enferrez  d'ermioeles  blanches. 
(Cebest.,  Erec  el  Eu.,  Ilichel.  1420,  C  7=.) 

—  Garnir  d'un  fourreau  : 

Cinq  grandes  espees  enfourrees  de  four- 
reaux de  cuir.  (1420,i'iéces  7-elcit.  au  régne 
de  Ch.   VI,  t.  II,  p.  399,  Douét  d'Arcq.) 

—  Fig.,  cacher,  déguiser  : 

Li  droiz  nous  est  un  peu  vilains. 
Si  Venfurrai  por  les  vilains 
En  fleurs  vermeilles  et  en  roses. 
(G.   DE  Comxi,  Uir.,  ms.  Soiss.,  f»  107''.) 

—  Enfoncer  : 

Mais  un  laquais  de  l'arcbevesque,  que 
estoit  sur  le  Ibeatre,  voyant  ofl'enser  le 
gentilbomme  qui  estoit  domestique  de  la 
maison  qu  il  servoit,  enfoure  de  bault  en 
bas  une  grande  estocade  dans-le  cœur  de 
Tarneau.  (Chron.  bord.,  II,  204,  Delpit.) 

2.  ENFOURRER,  V.  a.,  donner  du  four- 
rage à: 

Ainsi  deux  fois  le  jour,  de  son  troppean  soiguense, 

EU*  Venfûurre  elle  mesme. 

(Gaich.,  Plais,  des  Champs,  p.  2G0,  éd.  1604.) 

ENFOURVOYER,  V.  a.,  fourvoyer,  éga- 
rer : 

Afin  que  les  mesdisans  ne  vous  puissent 
enfoiirvpyer  du  contraire.  (Perceforest, 
vol.  IV,  1»  45S  éd.  1528.) 

ENFOWEIR,  voir  EiNFOUER. 

ENFRACTi'RE,  S.  f.,  infraction  : 
Apres  que  on  auroit  commencé  a  les  en- 
tamer (nos  ordonnances),  elles  pourroient 
legierement  tomber  en  conséquence  de  en- 
fracttire  et  totale  confusion.  (1499,  Ord.. 
XXI,  248.) 

ENFRAELER  (s'),  V.  léfl.,  86  parer  : 

llasars  dist  :  Mors  a  la  pucele 
Qui  si  «aonille  et  enfraele 
Que  on  le  convoit  en  regart. 
(Recl.  de  MoLiE.vs,  Miserere,  Ars.  332",  (°  132'.) 

Cf.  Orfroisf.ler. 

ENFRAGNIEUR,   VOir  ENFRAIGNEUR. 

ENFRAiÉ,  voir  Enfboié. 

ENFRAiGNANCE,  enfrainnance,  s.  f.,  in- 
fraction : 

Pour  ce  que  ceste  pais  fermement  et  es- 
tablement  sans  nulle  enfraignance  foit  te- 
nue a  tous  jours.  (1259,  Traité  de  paùr, 
Dupuy  ccxiv,  2,  Ricbel.) 


158 


ENF 


Sanz  na\eenfi-ainnaHee.  {Copiedelaméme    j 
pièce,  Arch.  JJ  34,  i"  30  v».)  j 

ENFRAiGXEMENT,  S.  M.  ,  action  de 
rompre,  de  briser,  de  violer,  infraction  : 

Dn  feu  il'enfer  scronl  luit  ars  el  cil  brui 
Qui  ne  croieul  qu'en  toi  pnst  Dieiis  humanité 
Sans  uul  enfraii/ttemcitl  de  la  virginité.  ; 

(G.  DE  Coi\c[,    Sal.  N.  D.,  ms.  Sjiss..  f°  -i^O",  et 
Richel.  23111,  t"  325».)  | 

Et  s'aucuns  le   faisoit,  on    eu  feroit  jus- 
tice   si  comme   d'enfraigneiimnt    de   com-    , 
muue.  (1209,   Charte  comm.  d'Amiens,  ap. 
A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etal,  l,  181.) 

ENPu  vicjNEUu,  enfreignitr,  -  eeur,  en- 
fraingneur,  enfragnieur,  enfrengiieiir,  - 
eoitr,  s.  m.,  qui  rompt,  qui  viole,  infrac- 
teur  : 

Pais  a  tenir  caraande  a  saint  Ijjlise, 
Des  enfreigimrs  ea  fait  cruel  juslise. 
(JORD.  Fantosme.  Chron.,  6S-2,  ap.  Michel,    D.  de 

Nonn.,  t.  m.) 

Nuls  n'eatrepreague  ad  destourber 
homme  qui  maiagne  dedens  le  commune 
ne  marclieaut  qu'il  viengne  ad  la  chité  a 
toute  marcliaudise  dedens  le  banlieue  de 
la  chité;  et  s'auquns  le  faisoit,  la  com- 
iimne  en  feroit  justice  si  comme  d'enfreiyi- 
gneour  de  commune.  (1209,  Coût.  loc.  du 
baill.  d'Amiens,  t.  I,  p.  63,  Bouthors.) 

Enfreigneeur  de  commune.  (1317,  Arch. 
.IJ  53,  f-  118  v«.) 

Gile  le  grant  de  Surlains  enfraingneiir 
de  ladicte  prison.  (1346  ,  Arch.  JJ  75, 
f"  238  v°.) 

Prevaricator,  oris,  enfragnieur.  {Gloss. 
lat.-fr.,  Richel.  1.  7679,  t"  232  v°.) 

Prevaricator,  prévaricateur,  trespasseur, 
enfrengneur.  {Calholic,  Richel.  1.  17881.) 

Rompeurs  et  enfraigneurs  de  foy  et  de 
seremeut.  (1409,  De  cuii/irm.  Hier,  de  re- 
pris., Ryra.,  2'  éd.,  VIU,  606.) 

Violeurs  et  enfraigneurs  de  paix.  (Mons- 
thel.,  Chron.,  l,  &ti,   Soc.  de  l'Il.  de  Fr.) 

—  Féin.,  enfraigneresse  ,  enfreneresse , 
celle  qui  enfraint  : 

Prevaricatrix,  enfreneresse.  (Calholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

KXi'RAiNDUE,  verbe. 

—  Act.,  renverser,  détruire,  mettre  au 
pillage  : 

Ne  trove  bore  ne  castel  q'il  n'enpraigne. 

Ne  mur  tant  aul  q'a  la  terre  a'enfraigne. 

(Roncisv.,  p.  1,  Bonrdillon.) 


Pourquoy  il  disoit  que  ilz  avoient  allé  et 
erré  contre  leur  sierement  et  enfraint  et 
brisié  le  pais  saus  nul  title  de  raison. 
(Froiss.,  Chron.,  VII ,  344,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

—  Réfl.,  se  retirer  : 
Porras  de  la  batalle  n'a  talent  que  s'enfragne. 
(Romn.  d'Ali.v.,  t»  iT,  Michelanl.) 

EXFR.viNER,  voir  ENI'HENER. 

ENFRAINNANCE,   VOir  ENFRAIGNANCE. 

ENFRAiNTE,  -  einte,  -ainclc,  emfraincte, 
s.  f.,  infraction  : 

Par  cause  de  l'enfreinte  des  trewes  sus- 
dites. (1307,  Plaintes  des  suj.  du  roi  d'An- 
ylet.,  Lett.  de  Rois,  etc.,  t.  H,  p.  21.) 

Par  cause  de  la  enfreinte  d'icelles.  {Ib.) 


ENF 

Désobéissance  et  enfrainte.  (1340,  Arch. 
JJ  73,  f»  54  V».) 

Sauz  préjudice  el  sanz  enfrainle  a  leurs 
libertés.  (1347,  Arch.  adm.  de  la  ville  de 
Reims,  ii,  U48,  Uoc.  inéd.) 

Les  anchiennes  haynes  raeues  contre 
luv  pour  les  enfraintes  des  lois...  furent  du 
tout  estaintes.  Uncienn.  des  Juifs,  Ars. 
5083,  f°  21».) 

Prendra  garde  que  par  quelque  manière 
ou  façon  que  ce  soit  aucun  abus,  enfrainle 
ou  ro'inpture  ne  soit  faicle  contre  el  ou 
préjudice  des  estatuz  et  constitucions  dudit 
ordre.  {Ord.  de  Louis  X[  pour  l'Ordre  S. 
Michel,  ms.  Bibl.  du  Louvre,  E  1444, 
f°  34  r».) 

Veu  la  roupture  de  la  Iriefve  et  emfraincte 
de  la  paix  par  eulx  faictes.  (D'AuTON, 
Chron.,  Richel.  5082,  f»  82  v».) 

Eumenes  qui  a  sou  roy  Alexandre  avoyt 
gardé  entier  et  loyal  seriueut  esprouva  eu 
son  dommaiae  Venfraincie  du  serment  des 
Arispides  ses  hommes  et  parjures  envers 
luy.  (BoccAGE,  Nobles  math.,  IV,  xi,  f'94v», 
éd.  1515.) 

—  Invasion,  tumulte  : 

Le  suppliant  estant  en  son  hostel  ou  il 
faisoit  son  meslier  de  lisseranderie,  en- 
\iton'<iespTes,oy  enfrainle  de  gens  d'armes. 
(1368,  Arch.  JJ  99,  pièce  279.) 

Cf.  Enfraindre. 

ENFRAiNTURE,  enfreinture,  -eure,  anf., 
enfraincture,  anfromture,  enfraiture,  s.  f., 
action  de  briser  ; 

Fors  à' enfraiture.  {Cari,  blanc  de  S. 
Corn,   de  Compiegne,  f°  13o  v»,  ap.  Duc.) 

—  Intraction  ;  atteinte  portée  aux  lois 
ou  aux  droits  de  quelqu'un  : 

Quiconques  ara  fait  dedens  le  pais  de  le 
chité  enfrainture  de  rat  u  de  larrechin  u 
de  plaie  a  banliue,  nostre  justice  le  doit 
arester.  (1211,  Charte  de  Louis,  fils  aine  de 
Ph.  Aug.pour  les  bourgeois  d'Arras,  TaU- 
liar.) 

De  clains,  d'enfr allures.  (Ch.  de  1230, 
Arch.  de  KEtat  à  Gand,  40.) 

Toutes  les  enfraintures  qui  avenront 
dedens  le  pais.  (1235,  Lett.  du  Cte  d'Art., 
Ctes  d'Artois,  248,  Arch.  Pas-de-Calais.) 

Et  leur  avoie  fait  pluseurs  autres  injures 
et  enfrainctures.  (1264,  Chap.  Moyon,  Tliie- 
courl,  Arch.  Oise,  G  1910.) 

Quant  aucuns  demeude  aucune  chose  de 
palremoine,  si  comme  chose  qui  ne  move 
[las,  et  l'en  li  met  devant  longue  posses- 
sion et  longue  tenue  pesible  de  sept  anz 
ou  de  di.x,  et  l'en  la  nie  et  enfraint,  et  l'en 
offre  a  prover  Venfreinlure  par  gage  :  en 
tel  chose  ne  doit  pas  avoir  bataille,  mes 
li  juiges  doit  voer  par  l'euquest  de  bones 
geuz  se  Venfrainture  a  esté  resonahlement. 
(Liv.  de  jost.  et  deplet,  xvi,  2,  %Z,  Rapetti.) 

Et  de  toutes  autres  enfrailwres.  (1286, 
fxtt.  de  J.  de  Joinv.,  Richecourt,  Arch. 
Meuse.) 
I  Se  aucuns  enfraint  l'asseurement  donné 
'  ou  le  pais,  li  maires  poet  enquerre  de 
Venfrainture.  {Us.  d'Amiens,  Maruier,  Ane. 
Coût,  de  Pic,  p.  135.) 

I  Sans  nule  enfrainieure. 

(Li  Lais  de  la  Rose,  Poët.  fr.  av.  1300,  t.  II, 
p.  885,  Ars.) 

L'anfrointure  des  lois.   (Ils.    Ars.  5201, 
\    p.  396».) 


ENF 

Et  que  che  ne  aporte  préjudice,  amenu- 
sement  n'enfrainture  a  aux,  a  lor  privi- 
lèges, Chartres  ne  loy.  (I3I1,  Cart.  de  Pon- 
thieu,  Richel.  1.  10112,  f»  33  r».) 

Pour  raison  de  l'anfrainture  du  ban. 
(1313,  Arch.  JJ  53,  f°20v°.) 

Et  se  l'en  leur  a  riens  enfraint  des  cous- 
tumes  ne  des  usages  du  temps  de  lors, 
que  Venfrainture  et  la  nouvelleté  en  soient 
du  tout  ostees.  (1313,  Ord.,  xi,  432.) 

ENFRAITURE,  VOir  E.NFRiINTURE. 
ENFRAMEURE,  VOif  ENFERMEURE. 

ENFRANCuiER,  enfrauucher,  v.  a.,  af- 
franchir : 

E  ren  ne  mostrez  qe  ces  tenementz 
seyonl enfraunchez .  (Year  boolcs of  the  reign 
of  Edw.  the  flrst,  years  xxx-xxxi,  p.  21, 
lier.  brit.  script.) 

Jugement  si  celé  translacion  la  pusse 
enfrauncher.  {Ib.,  p.  169.) 

ENFRANCHiR,  -  Ci")',  -  quir,  -  kir,  anf., 
enfraunchir,  eff.,  v.  a.,  affranchir,  rendre 
libre  : 

Je  l'aeata  a  serf,  mais  or  Venfranquison. 
(Herman,  Bible,  Richel.  iii4,  P  18  v».) 

Cuers  devient  autant  cum  il  bien  anco- 
raiget  et  parfait  sun  airme  par  l'aeraisse- 
met  de  la  délivrance  ou  il  est  anfranchis. 
(Li  Epistle  Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f°  100  r°.) 

Enfranci  l'a  et  tout  son  parenté. 

{Anseis,  Richel.  793,  f  69».) 

Je  quit  e  enfraunchi...  louz  les  pèlerins 
Engleys,  alauz  e  veuaunz  par  mon  poer,  ou 
que  seit,  et  voille  que  il  soient  frans  et  de- 
livres  de  totes  maneres  de  paiage.  (1273, 
De  submiss.  D.  de  Tornon,  Rym.,  II,  p.  12, 
r  éd.) 

Jouai  effrankit  etenfrankis...  (1331,  Cart. 
de  Flines,  ccccli,  Hautcœur.) 

Et  s'il  au  deseure  en  venoit  le  saint  en 
devoit  porter  tout  quite,  et  ciaus  enfrankir 
qui  le  cavale  paioient.  {Sept.  sag.  de  Rome, 
Ars.  33.34,  i»  149'.) 

—  EnfranclU,  part,  passé,  affranchi, 
libre: 

Li  linages  enfranchis.  {Kassidor.,  ms. 
Turiu,  f°  65  v.) 

ENFRANCHisÉ,  fraunchisê,  part,  passé, 
franc,  libre; 

Auters  gentz  si  bien  espirituelx  comme 
temporels  s'enfuient  deins  cytees,  villes  et 
lieux  enfraunchisez,  comme  de  cité  de 
Loundres  et  auters  semblables.  {Stat.  de  Ri- 
chard II,  an  IX,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENFRANGELÉ,  adj .,  frangé,  bordé  : 
Les  aumosnieres 
Avoit  tant  riches  et  tant  chieres. 
D'or  et  de  gemmes  bien  ouvrées. 
De  boutons  d'or  enframjelees. 

(ilir.  de  S-  Eloi,  p.  31,  Peigné.) 

ENFRAUDER,  V.  3.,  frauder  : 
Et  en  estoient  cnfraudei  pluxour  bonne 
gens.  (1330,  Hist.  de  Metz,  IV,  131.) 

ENFREGIER,   VOir  ENFERGIER. 

ENFRECi,  voir  Enfressi. 

ENFREDURER,  VOlr  ENFROIDURER. 

enfrelé,  adj.  ? 


ENF 


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159 


Et  la  nnil  fu  cheoile  et  enfrelce. 
(De  Charl.  el  des  Pairs,  Vat.  Chr.  ISfiO.  f  2ll''.) 

EXFREiDLin,  voir  Enfroidib. 

EXFREIGN'UR,   VOir  ENFRAIGNEUR. 
ENFREINGNEOUR,  VOir  ENFRAIGNEUR. 
ENFREINXER,   VOir  ENFRENER. 
EXFREINTE,  VOir  ENFRAINTE. 
EXFREINTURE,  VOir  ENFRAINTURE. 
ENPREMER,  'VOir  ENFERMER. 

1.  EXFREMERiE,  S.  f.,  lien  fermé,  for- 
tifié, citadelle,  forteresse  : 

Et  a  dit  a  Rolbnt  :  Jlonlt  penses  grant  folie, 
Ki  me  rouTCs  remaindre  en  cesle  cnfiemerie. 

(.Fiembras.  32-21,  A.  P.) 
Por  taol  qn'il  sont  prisons  mis  en  enfremerie. 
(Bisl.  de  Ger.  de  Blar.,  Ars.  31H,  f°  215  t".) 
A  Garins  fort  castel  et  forte  enfremerie  ? 
(Gaufreij.  17-1.  A.  P.) 
Ne  soit  s'il  est  ochis  on  en  enfremerie 
On  paien  l'aient  mis,  la  pnte  pent  haie. 

(/*..  -ITi.) 

Dame,  nons  somez  clii  en  reste  enfremerie 
On  de  ïitaille  n'a  derree  ne  demye. 

(ff.  Capet,  4775.  A.  P.) 

2.  EXFREMERIE,  VOir  ENFERMEBIE. 
EXFREMETÉ,    VOlr  ENFERMETÉ. 
EXFREMix,  voir  EN'FERMIN. 
ENFREMiR,  cnfermir,  v.  n.,  frémir  : 

Et  de  ses  dens  enfenniri. 
(lii.  Psalm..  csi.    p.  .■^33,    Mirhel.)  Lat.  :  denti- 
bns  suis  fremet. 

EXFREXAisiR,  ciiff.  (s'i,  V.  réfl.,  s'.a- 
bandonner  à  la  frénésie  : 

Et  elle  fut  foie  et  seuUe  et  ne  trouva  n 
qui  plus  tencer,  et  s'eriffrenaisist  se  elle 
voult.  (Liv.  du  Cheval,  de  La  Tour,  c.  1.^, 
Bibl.  elz.) 

EXFREXER,  anf.,  enfrainer,  -einner,-cs- 
ner,  enferner,  v.a.,  mettre  un  freina, gar- 
nir d'un  frein,  soumettre  au  frein,  brider  : 

E  mettrai  anel  en  tes  orilles,  si  te  enfre- 
nerai.  {Rois,  p.  414,  Ler.  de  Lincy.) 

Enselé  furent  richement 
Et  enfrené  genlement. 

(Bes.,  Traies,  Richel.  375,  P  %V.) 
Ja  sont  li  cheval  enselé, 
Apareillié  et  enfrené. 
(Chrest.,  la  Charete,  Richel.  12560,  f"  43'.) 
A  une  hranche,  par  la  resne 
01  le  gringalet  aresné, 
La  sele  mise,  et  enfresné. 

(iD.,  Etec  el  En.,  Richel.  375,  f  16S.) 
Le  eberal  ensele  et  enfreigne. 

(Id.,  il,.,  C  G'.l 
D'nn  riche  frein  a  or  esloit  il  enferné. 

(Fierabras,  Val.  Chr.  1616,  f"  61'.) 
Son  cheval  si  li  enferna. 
(G.  DE  C01.NCI,  Mir.,  ms.  Brnx.,  f°  W.) 
Freno,  enfrener.  (Gloss.  de  Salins.) 

—  Fig.,  assujettir,  mettre  sous  le  joug; 

Co  est  par  le  diable  ki  les  a  enfrenez  et 
ki  les  demaine  si  cun  il  volt.  (Maurice, 
Serin.,  ms.  Florence,  Laur.,  conventi  sop- 
pressi  99,  f  19=.) 

Ce  est  por  le  deauble  qui  les  a  anfrenez. 
(Td.,!6.,  Ricbel.  24838,  f»  .31  v».) 


—  Fig.,  refréner  ,  réprimer ,  arrêter, 
empêcher  : 

Car  li  fol  conseil  furent  en  Bretaigne  forgié 
Par  ki  fut  enfrenez  e  bien  près  mis  a  pié. 
(Garkier,  Vie  de   S.  Thom.,  App.,    t.  221,  Hip- 

pean.) 

Certes,  dist  il,  celi  qui  cestes  (délecta- 
tions) a  dompté  et  enfrené  se  puet  vanter 
qu'il  a  acquis  plus  grant  gloire  et  victoire 
que  nous  n'avons  en  combatant  Siphax. 
(Bersdire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  304''.) 

—  Avec  de  et  un  infin.  : 

En  iaus  se  fiert  com  en  une  quintaine. 
Ses  plus  hardis  del  encancier  enfraine. 
Qui  il  ataint  li   fait  maie  eslraine. 

(.Xnseis.  Richel.  793,  f°  17''.) 

—  Enfrené,  part,  passé,  bridé  : 

Et  li  frains  fu  mnlt  riches  dont  il  fu  enfrenez. 
{Gui  de  Bourg.,  2332,  A.  P.} 

.Sns  les  hauts  destriers  enfrenez, 
S'esmuevent  comme  forsenez. 

(GciART,  Roy.  lign.,  5445,  Bnchon.) 
Mes  li  cevaus    sor    quoi    Lancelot    seoit 
estoit  .1.  poi   tirans,    si   n'estoit  mie  bien 
enfraines.     {Artur,     ms.     Grenoble    38, 
f"  20''.) 

Garde  a  son  cheval  qu'il  n'i  faille  rieus 
et  qu'il  soit  bien  enfreinnez.  {Lancelot,  ms. 
Fribourg,  f»  52'.) 

Chevaus  touz  enselez  et  touz  enfrenez 
en  lorains  dorez.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f- 55'.) 

D'nne  couleur  sunl  tuil  li  cheval  enselé  ; 
Tuit  se  semblent  li  frain  dont  il  sont  enfrené'. 
(Doon  de  Maience,  U4Û3,  A.  P.) 

Li  rois  Jehans  li  fist  présenter  un  moult 
rice  destrier  et  moult  ensielé  et  enfrené. 
{Hist.  des  ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'An- 
glet.,  p.  il2,  Michel.) 

Si  fist  au  soir  son  commandement  que 
les  genz  de  cheval  tous  armez  tenissent 
les  chevaux  carniz  et  enfrenez.  (Bersuiee, 
T.  Liv.,  ms.  'Ste-Gen.,  f"  278'.) 

Il  n'estoit  mie  bien  enfraine  (le  cheval) 
ains  estoit  de  si  grant  force  qu'il  ne  heur- 
loit  a  nul  cheval  que  il  ne  le  portast  a 
terre.  (Lancelot  du  Lac,  i''  p.,  ch.  54,  éd. 


EXFRENGXEUR,  VOir  EnFRAIGXEUR. 
ENFRENERESSE,  VOIT  ENFRAIGNEUR. 

ENFRESci,  voir  Ekfressi. 
ENFRESi,  voir  Enfressi. 

ENFRESXER,  VOir  EXFRENER. 

ENFRESSÉ,  ad  j,  frangé  : 
Et  prist  l'ensenge  qui  fu  hien  enfressee. 
{G.  d'Uanstone,  Richel.  25516,  f"  60  r°.) 

EXFRESSELÉ,  adj.,  bordé  : 

Ele  li  donna  une  corone  d'or  aornee  de 
dyamanset  une  [d]almatique  bordée  d'or  et 
estelee  d'asur  etenfresselee  de  pierres  pré- 
cieuses. {Hist.  du  bonroy  j4Iej.,Brit.  Mus. 
Ueg.  19,  D  1,  f»  35>.) 

EXFRESSI,  enffressi,  enfresci ,  enfresi, 
enfreci,  adv.,  jusque  : 

Enfresi  au  castel  n'i  ot  règne  tiré. 
(GOY  DE  Cambrai,   Vnig.    d'.ilex.,  Richel.    24366, 
p.  29».) 

Illoec,  servi  enfreci  a  set  ans. 

(.4/f.rts,  Richel.  12471,  v.  76,  G.  Pnris.) 


—  Enfressi  que,  dans  le  même  sens  : 

Enfresci  que  a  Blaves  ne  tirèrent  lor  resne. 

{ilainel,  p.  13,  G.  Paris.) 
Enfresci  k'a  demain  a  l'aube  apparissani . 
Ul>:  p.  17.) 
Enfresci  k'a  Monfrin  ne  sont  il  arresté. 

(11,.) 
Tôt  le  porfent  enfresi  qn'en  l'archon. 

(Raimb.,  Ogier,  12675,  Barrois.) 
Tôt  le  porfent  enfresci  que  l'arçon. 

(Id.,  ili.,  12874.) 
Fendu  l'eust  enfreci  qn'el  braier. 
(/(.  de  Cambrai,  Richel.  2493,  f»  73  V.) 
>'el  porent  onqiies  tenser  ne  garandir 
Que  nel  pourfende  enfressi  que  el  pis. 

iHuon  de  Bord.,  887,  A.  P.) 
Qui  ert  fendns  enfressi  ke  el  pis. 

(/*.,  959.) 
Enfresi  c'an  paien  n'i  ot  règne  tiré. 

{Fierabras,  360,  A.  P.) 
Se  ne  tornast  l'espee  el  poing  au  pautnnn  er. 
Enfreci  qn'ens  es  dans  n'i  lessast  que  Irench'ier. 
{.Age  dWvign.,  566,  A.  P.) 
Irenchcnt  cuisses  et  bras  et  coroies  et  cors 
Que  il  sont  ens  el  sanc  enfreci  qnes  es  cols. 

(/«.,  3378.1 
Ainsi  s'en  vont  par'ant  les  Caldains  et  les  Gris 
Knfressi  c'au  palais  entaillié  d'azur  bis. 
(V'œa.c  du  Paon,  ms.  Brux.  11191,  f  113  r°.) 

Et  demain  parlement  ra,7rpss(  qu'a  midi 
La  jus  en  mi  cez  près. 

(Ib.,  P  98  v".) 
Enfressi  qn'a  Porus  n'a  son  resne  tiré. 

(/*.,  f  62  r».) 

1.  ENFRETÉ,  voir  EXFEKTÉ. 

2.  EXFRETÉ,  adj.,  malade,  infirme,  ce- 
lui qui  est  affecté  de  l'éléphantiasis  : 

Elefanintus,  enfretes.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier. 

EÎMFREVTVSE,  VOir  EXFEt'TREDRE. 

EXFRICHÉ,  adj.,  sale,  qui  a  été  fripé 
par  tout  le  monde  : 

Car  il  sçaura  toujours  si,  en  telle  brigade 
De  cabas  enfrichez,  la  rongne  on  In  pelade 
Auront  point  délaissé  quelques  buissons  fâcheux 
Pour  le  juste  loyer  des  faicts  chevaleureux. 
(1559,  le  Médecin  Courlizan,  Poés.  fr.    des  xv'  et 
xvi'  s.,   t.  X.) 

EXFRiçoxxER,  V.  a.,  c.iuser  le  frisson, 
la  peur  h  : 

Un  des  clerçons  jouant  moult  bel 
Qni  en  sa  main  tint  un  aael 
Qne  s'amie  li  ont  donné. 
Amours  Vont  tant  enfriçonné, 
Por  grant  chose  ne  vousist  mie 
Que  li  enneaus  qui  fnt  s'amie 
Fust  ne  perduz  ne  peçoiez. 
(G.  DE  Coisci,  3fir.,  ms.  Soiss.,  f  51''.) 

EXFRiGiER,  V.  3.,  garnir  de  franges  : 
Fripinus,  niistre  a  evesque   que  l'en  en- 
frige.  (Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7679.) 

EXFRiGiDiTiF,  adj.,  réfrigérant  : 

De  certaines  eaues  restrictives  et  enfri- 
qiditives.  (30  mars  1393,  Déposit.  de  J.  de 
Grandville,  etc..  Doc.  hist.,  111,  478.) 

KNFROiDiER,  V.  a.,  refi'oidir  : 

Frigido,  enfroidier.  (Gloss.  de  Salins.) 

EXFUOiDin,  enfroijdir,  enfreidir,  verbe. 


160 


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—  Act.,  refroidir,  rendre  froid  : 

MeJeciaes  enfroidissantes  et  sechaates. 

(II.  DE  MoNDEViLr.E,  Ricliel.  2030,  f»  77«.) 
Frigido,  enfroidir.  {Gloss.  de  Salins.) 
Chascan  corps  celestiel  a  aultre  propre 

vertu  ou  de  enfroydtr  ou  sécher.  {Mer  des 

hystoires,  t.  I,  f»  S^,  éd.  1488) 

Ta  grand  froiiieiir  si  m'enfroidlst. 
(P.  Jamec,   Debttl  du    Vin   et  de  l'Eane,  Poés.   fr, 
des  XV*  et  xvi°  s.,  IV,  105.) 

—  Réfl.,  devenir  froid  : 

Rigesco,  s'enfroidir.  (R.  Est.,  Tlies.) 

—  Neulr.,  dans  le  même  sens  ; 

La  feie  e  les  entrailles  enfreidlissent.  (Ms. 
Oxf.,  Hodl.  Uigby  86,  f»  26  r».) 

Si  les  frères  (les  testicules)  al  malade  en- 
freidissenl...  goe  signifie  la  mort.  (Petit 
Traité  de  méd.  du  xiv's.,  p.  4,  Boucherie.) 

—  Enfroidi,  part,  passé,  refroidi,  froid  : 

Tous  ses  cors  est  enfroiâis. 

(Fatd.  d'Ov.,  Ars.  .1009,  f  2i\) 

Car  elle  avoit  le  cner  sechié 

Et  de  felonate  euroidi, 

Et  de  mortel  froit  enfroidi. 

(/*.,  f  lii"".) 
Le  régime  et  la  diette  d'estomac  enfroidij 
et  humide.   (B.  de  Gord.,   Pratiq.,  V,  3, 
éd.  1493.) 

Ainsi  est  l'omme  autres  six  ans  enfroiâis 
que  membres  luy  tremblent.  (Kalend.  des 
bery.,  p.  5,  éd.  i'493.) 

Fièvres,  colicqiies  et  enfroiâis  caterres. 
(15"2r>,  Episire  du   bon  frère   qui   rend    les   armes 
d'Amour,  Poés.  fr.  des  iv"  cl  svi"  s.,  t.  XI.) 

—  Au  sens  moral  : 

Si  estoit  il  enfroidy  en  corage  envers  ly. 
(G.  Chasteli,.,  Chron.  des  D.  de  Bourg., 
III,  33,  Buchon.) 

Il  se  dit  encore  dans  le  Berry  : 
J'étais  enfroidi  de  cette  sorte  de  crainte 
qu'on  ne  peut  pas  s'expliquera  soi-même, 
parce  qu'on  ne  sait  pas  trop  où  en  est  la 
cause.  (G.  Sand,  les  Maîtres  sonneurs, 
m"  veillée.) 

ENFROiniJRÉ,  enff.,  enfreduré,  adj., 
saisi  de  froid  : 

J'ay  nom  paresse  la  gonteuse, 

La  crampeliere,  la  boiteuse, 

La  mehatgnee,  l'affolée, 

L'enfrediiree  et  l'engelee. 
(Decuillev.,  Trois  pèlerin.,  CSS',  impr.  Instit.) 

Je  suis  ung  poTre  avanturé 

Qui  suis  cy  tant  en  froidure' 

Que  je  ne  si;ay  comment  il  m'est. 
(Gbeban,  Mijsl.  de  la  Pass.,  An.  6-i.3l,  P  160^.) 
Enffroiiuré.  (lîd    G.  Paris,  T.  19i69.) 
Le  poivre   donne   bon    confort   et  ayde 
aux  nerfz  enfroidurez.  (La  Nef  de  santé, 
f»  16  r%  éd.  1507.) 

Le  feu,  réchauffant  les  animaux  enfroi- 
durez, leur  redonne  la  vie.  (La  Bod., 
Harmon.,  p.  136.) 

Le  bon  homme  vieillard  ja  tout  enfroidurê. 
(Ci..  GiucHET.  Plais,  des  champs,  p.  28S,  Bibl. 
eU) 

En  Bret.,  dépt  des  Côtes-du-Nord,  spé- 
cial, dans  l'arr.de  Matignon,  on  dit  encore 
enfreduré  pour  signifler  saisi  de  froid. 

ENFROiii,  -oyé,  -aie,  anf.,  adj.,  troublé, 
effrayé  : 


S'an  ai  esteit  si  anfraiez, 
Com  vos  ancor  veoir  poez. 

(Dolop.,  1079."),  Bibl.  elï.) 
Por  tel  chose  sui  enfraiez 
Dont  ja  n'aura  mes  volentez 

(Alhis.  .\.rs.  3312,  P  39'' .) 
Trop  en  furent  enfroyes  leurs   ennemis. 
(Le  Clievalereux  Cte  d'Artois,  p.  44,  Bar- 
rois.) 

ENFROiER,  V.  n.,  se  glacer  : 

De  la  paor  q'il  eit  le  sang  li  enfroie. 
(Enlr.  en  Eip  ,  ms.  Venise,  f  "289  v°,  Gautier.) 

EXFUoisiER,  anf..  V.  a.,  border,  fran- 
ger : 

Moult  estoit  blaus  li  daraoisians. 
Et  la  cote  moult  envoisie, 
Enror  estoil  elle  anfroisie 
D'un  riche  orfroy  monlt  noblement. 
(Rii-HART  DE  FouRMVAi-,  la   Panthère  d'amors,  Ri- 
chel.  -2443-2,  f°  155'.) 

ENFROissiER,  V.  a.,  snfraindre  : 
Il  n'enfroisseroil  point  d'ore    eu   avant 
son  sermeul.  {J.  de  Vig.nay,  Trad.  de  la 
Chron.  de  Primat,  Brit.  Mus.,  Bibl.  Reg. 
19,  D.  I,  f»  19S^) 

—  Endommager  : 

Quant  il  veaut  en  despit  de  moy 
Corrompre  et  enfroisser  l'onor 
De  Hester  et  de  son  seignor. 
(Macé  de  la  CuAiiiTÉ,  Bible,  Richel.  401,  P  92^) 

ENFROiT,  adj.,  glacé  par  la  mort  : 

De  Jhesu  Crist  dirons  ici 
Comment  son  cors  resurrexi; 
Encor  adonc  estoit  en  croiz 
Li  cors  de  loi  qui  fu  enfroiz 
Qu'avoit  a  mort  donné  Longis- 
(Gr:FF.,.VM.fs(.  du  monde,  Richel.  13-26,  f»  119^) 

ENFRONCIER,  V.  a.,  ffODcer  : 

Miircien  regarda,  ne  peut  lessier  n'en  rie. 
Sa  main  devant  son  vis,  sa  chiere  enfroncie. 
(Restor  dou  Paon,  ms.  Rouen,  f»  13-2  r°.) 

ENFRONTER,  -  onctcr,  V.  â.,  affronter, 
braver  : 

Qui  les  avoit  tons  enfrontez, 
Ars  et  bruii  en  une  Dame, 
N'en  seroit  Dieus  ne  Notre  Dame 
Vengié  a  droit  1 

(G.  DE  CoiNCi,  Mr..  ms.  Soiss.,  f°  23'.) 
^'enfronclez  ja  le  marmiteux. 
(Farce  de  la  pippee,  p.  44,  ap.  Michel,  Poés.  goth.) 
(.'aigle  ne  sceut  pas  enfronter 
Rochepot  pins  forte  que  pierre. 
(r'.-2l,  Gitans,  sur  le  siège  de  Meiiéres,  ap.  Ler. 
de  Lincy,  Rec.dech    hist.,  II,  68.) 

—  Enfronté,  part,  passé  et  adj.,  qui  a  du 
front,  effronté  : 

Femme  qi  est  enfrontee. 

(Gitans.,  Vat.  Chr.  1190.  >  174  r".) 

ENFROQUÉ,  adj.,  qui  a  pris  le  froc, 
moine  : 

Survient  un  quidam  enfroqué,  ayant  la 
charge  d'esteindre  les  chandelles  et  de 
chasser  les  chiens  hors  l'église.  (N.  D0 
Fail,  Cent.  d'Eutrapel,  xx,  Bibl.  elz.) 

Les  règnes  d'un  Childeric  Venfroqué, 
Louis  le  fainéant,  Charles  le  simple. 
(Sully,  Mém.,  III,  p.  136,  ap.  Ste-Pal.) 

ENFRUCTER,  VOir  E.NFRUICTER. 

ENFRUCTUER,  V.  3.,  ensemeucer  ; 


Que  le   suppliant    et   les    autres  dessus 

nommez eussent  icelle  pièce    de  terre 

enfructuee  et  semée  en  blé.   (1469,   Arch. 
JJ  196,  pièce  37.) 

ENFRUICTER,-  fructer.  -  fruiter,  fruit- 
ier, V.  a.,  semer,  ensemencer  : 

Laquelle  pièce  de  terre  estoit  enfruittee 
partie  de  froment.  (1473,  Arch.  JJ  197, 
[lièce  401.) 

Terre enfruictee  en  orge.(lS53,Conipt. 

de  Diane  de  Poitiers,  p.  125,  Chevalier.) 

Terres  enfructees  en  bleds  et  grains. 
[Edd  d'Henri  II,  nov.  1354.) 

Labourer  et  enfruicter  aucunes  terres. 
{Coût.  loc.  de  Vallancay,  m,  Nouv.  Coût. 
gén.,  III,  1684.) 

Le  droit  de  terrage  est  tel,  que  les  héri- 
tages qui  sont  tenus  audit  droict,  quand  ils 
»onl  enfruictez  en  grains  ou  autres  fruicts, 
il  en  est  du  au  seigneur  certaine  portion. 
(Coût,  de  Blois,  cxxx,  Nouv.  Coût,  gén., 
III,  10o6.) 

Ceres  ayant  donc  fait  les  champs  acravanter. 
Lors  de  ses  grains  bladiers  les  fail  tons  enfruiter. 
(G.  BoE.'dN,  l'.Aleetriom.,  éd.  1586.) 

ENFRUN,  enfrum,  anfrum,  adj.,  renfro- 
gné, morose: 

Car  castees  est  cose  avère, 
Enfrume  et  liere  od  malehere. 

(Parton  ,  6-237,  Crapelet.) 
Qui  aime  tel  pucele  et  de  si  grant  parage 
Ne  doit  le  cuer  avoir  ne  enfrun  ne  ombrage. 
Bien  en  doivent  si  coup  eslre  fier  et  volage. 
(Bettv.  de  Gommarchis,  355-2,  Scheler.) 
L'os  mortiers  de  plume 
But  tonte  l'escnme 
Oui  estoit  en  mer. 
Ne  mais  nne  enclume 
Qui  moult  ierl  enfrume 
Si  l'en  va  blâmer. 

(Fatrasies,  lab.,  Nouv.  Rec,  II,  211.) 
...  Dne  dame  sai,  en  cesl  pais, 
Felonesse  est  et  enfrume. 

(Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  f=  101'».) 
Adonc  se  trait  près  de  mi, 
Et  je  ne  fu  pas  anfrume  ; 
Il  me  baixait  bien  trois  fois, 
Ausi  fix  je  Ini  pins  d'une. 
(Pastour.,  XLiii,  ms.    Oxf.,  Bodl.  Douce  308.) 
Voire,  ja  n'ai  en  blont  n'en  braa 
Fiance,  ki  fail  chiere  enfrume. 
(Baud.  de  Co.vdé,  li  Contes  dou  preudome,  126, 
Scheler.) 

Dont  s'il  est  ancnns  ou  ancnne 
Qai  s'en  plaint,  elle  est  (la  Fortune)  a  tous  nne. 
Mes  jou  aurai,  malgré  Venfrune, 
Le  coer  loyal. 
(Froiss.,  Poés.,  I,  14-2,  18S8,  Scheler.) 
Je  ne  le  voeil  estre  enfrune  ne  torte. 
Mes  justement  de  mon  bon  coer  t'enorte. 

(In.,  ih.,  I,  171,  2832.) 
Si  ai  je  eu  par  piniseurs  fois 
Compassion  de  vos  anois  ; 

Mes  li  enfrune 
Voelt  faire  la  forest  commune. 

(ID.,  ib.,  I,  311,  3047.) 
Et  se  fortune. 
Qui  mains  estable  est  ne  soit  cours  de  lane. 
Est  contre  vous  diverse  on  trop  enfrune, 
N'i  regardes;   m  ils  prendes  la  rancune 
De  Socra'es. 

(lu.,  ib..  Richel.  830,  p.  77'.) 
Et  après  tu  scez  que  fortune 
M'est  si  diverse  et  si  enfrune 
Que  de  mes  frères  proprement 
Ay  esté  fntez  laidement. 
{Miracle  d'Amis  et   d'.imitle.  Th.   fr.   an   m-  à., 
p.  252.) 


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161 


Sa  mort  fut  monll  réclamée 
Lui  vivant,  petit  amee. 
Pour  ce  qu'il  sembloît  eiifrun, 
(E.  Deschamps,  Poés..  Uichel.  S40,  P  lOl"-.) 

Mais  ceste  loy  est  en  amour  enfrune 

Qui  par  force  da  loy  fait  obéir 

Cil  qai  araat  vouloit  amours  servir. 

(iD.,  ib.,   I,  226,  A.  T.) 

Tant  qu'il  les  puist  mettre  a  la  désire 
Du  Filî  Dieu  qui  n'est  pas  en/'run. 

(Id..  a..  II,  229.) 
La  femme  lui  est  enfruite 
Kt  l'enfant  plour  lui  demaioe. 

(lu.,  ib.,  II,  3i9.) 

—  Avide,  glouton  : 

Moult  est  usure  enfrune  et  gloute. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.,  tas.  Soiss..  f  iS'.) 

Contre  les  enfruns  panetiers. 
<Uecl.  de  MoLiEXS,  ms.  Amiens  437,  f  144  i".) 

Et  si  gentemenl  redoit  boivre 

Que  sor  soi  n'en  cspande  goule; 

Car  por  enfnonc  ou  por  trop  gloute 

L'en  porroit  bien  aucuns  tenir 

Oui  celi  verroit  avenir. 

(Rose.  13624,  Méon.) 

Un  Ica  qui  fu  de  maie  part, 

Glout  et  enfruns  et  de  mal  art. 
iYsop.  Il,  fab.  1,  du  Leu  et  de  la  Grue,  Uoberl.) 

Moult  est  richesse  enfrume  et  gloute 

Oui  les  viltoie  et  chace  et  boule. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  P  73''.) 

Li  enfrun  de  Toi.  (Prou.,  à  la  suite  des 
Poel.  mss.  av.  1300,  t.  IV,  p.  163,  Ars.) 

D'enfrun  mangeour  mauvais  departeoiir. 
(Prui).  ruraux  et  vulgaux,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Prov.) 

Ja  pour  ce  la  char  ne  menjassent, 
Ouar  ce  leur  semblast  chose  enfrume 
Pour  char  enfraindre  leur  jeune. 

(Fail.  d'Où..  Ars.  5069,  t"  229».) 

—  Avare,  chiche  : 

lloms  enfruns  et  d'averes  mains 
Ne  peut  estre  sans  anemis. 
(Heclus  de  Mol..  Miserere,  ap.  Ler.  de  Liacy, 
Prov.,  I,  399.) 

Il  n'alliert  point  c'on  soit  enfrun 

Seur  le  viande. 
<A.DE  laHalle, /(  Jbs  Atoi,  Coussemalier,  p.  336.) 

Des,  qui  nos  forma  uns  et  uns, 

On  il  est  fel  et  enfruns 

Au  povre.  ou  il  est  ses  vengerres. 
(Thib.  de   Marlï,    Vers  sur  la  mort,    xuu.  Cra- 
pelet.) 

Vilains  enfruns,  fel  et  estons. 
Tant  gaingnent  cil  qui  font  por  vos. 

(ij  Couronn.  Renarl,  5H.   Méon.) 
Da  son  corps  n'esl  pas  trop  enfrume. 

{Renan,  Suppl.,  p.  3o9,  ChabaiUe.) 
On  est  mins  a  .ii.  mes  assis 
Dales  lui.  c'a  cinq  ne  que  sis 
Eus  en  l'ostel  d'un  hora  enfrum. 
(B.  de  Condé,  li  Contes  dou  Preudome,  123, 
Scheler.) 

Honis  soit  il.  car  sa  couslome 
Est  trop  vilaine  et  trop  enfrune. 
(Phil.    de    Kemi,    Salut   d'Amour,    233,    Bordier, 
p.  2-6.) 

Mont  par  a  dyverse  costume. 
A  l'un  est  largue,  a  l'autre  enfrume. 
(Id.,  Comft.  d'.imour,  488,  Bordier,  p.  294.) 

....  J  ains  chaudreliers  qui  ne  sont  pas  enfrun 
De  boire  sor  autrui. 

(xiv"  a..  Chanson  sur  les  di/ferenls  métiers,  ap. 
Du  Méril,  Poés.  inéd.  du  moyen  âge.) 
T.   III. 


Car  li  juges  royanis, 
Qai  siet  dessus  le  souleil  et  la  lune, 
Congnoist  voz  faiz  et  vostre  vie  enfrune. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Ricbel.  840,  f  357=.) 

ENFUBLER,  V.  a. ,  affubler  ,  revêtir, 
couvrir  d'un  vêtement  : 

Nu  fu,  et  vus  m'enfublastes. 
(Cros<;eteste.  Trad.  de    Rob.  de  Lincoln,   Richel. 
U02,  f"  107  r°.) 

Norra.,  arr.  de  Caen,  enfluber. 

ENFUELLIK,  VOif  ENFOILLIB. 
ENFUEU,  voir  ESFOUER. 
ENFUEUREU,  VOir  E.NFEURREU. 

ENFUMÉ,  part,  passe  et  adj.,  durci  au 
feu  : 

Li  AUemansli  consuiwipar  telle  manière 
de  son  plaive  roide  et  enfumet  qu'il  onc- 
ques  ne  brisa  ne  ne  ploya.  (Froiss., 
Chron.,  III,  168,  Kerv.) 

—  Orgueilleux  : 

Et  le  clama  Brunehaut  Venfutnee. 

(.iuberon,  415,  Graf.) 

ENPUMEMENT.  S.  m.,  fumigatioii  : 

Enfumementfi  smoaking,orbfisraoakins; 
a  piM-fiiming  -with  smoak,  or  hanging  in 
Ihe  smoak.  (CoTGR.) 

1.  ENFUMER,  verbe. 

—  Act.,  aveugler  : 

Il  n'i  vont  raie  por  conqaerre, 
Mais  por  vaine  glore  a  aquerre 
Dont  espris  est  el  aluraes 
Li  siècles  et  tous  enfumes. 
(Baud.  de  Cond.,  li  Contes  dou  Pel.,  177,  Scheler.) 

2.  ENFUMER  fs'),  V.  réfl.,  s'enorguciUir  : 

Celuy  qui  plus  sçait  moins  présume 

Et  qui  moins  sçait  d'orgueil  s'enfume. 

(J.-A.  DE  Baif,  Mimes,  I,  110,  Blanchemain.) 

3.  ENFUMER,  V.  a.,  fumer  : 
Labourer  lesdites  terres,...  convertir  les 

ffliirrpB  eu  tiens  et  les  enfumer.    {Titre   de 
1502,  Arch.  L  778.) 

ENFUNCELER,  V.  a.,  offusquer,  selon 
Scheler  : 

Car  qui  s'en  lait  enfunceler  (de  la  jalousie) 
Ne  entamer 
Ne  endebter... 

(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f  19  V;  Parad. 
d'amour,  1190,  Scheler.) 

ENFUNDRER,  VOir  ENFONDER. 

ENFUNKiÉ,  part,  passé,  enfumé  : 

Cist  saint  sont  enfnnkiel  : 

II  ont  veu  maint  roy  en  France. 
(A.  DF.  LA  Halle,  li  Jus  du  Pèlerin,  Coussemaker, 

p.  417.) 
Le  harnois  vont  toursant  que  nul  ne  s'y  detrie  ; 
La  veissies  querquier  mainte  large  enfunkie, 
Et  mainte  lance  oussy  qui  fn  enrunjye, 
Caudieres.  cauderons,  mainte  large  noircie. 
Viandes  et  besquis.  et  le  boin  vin  sur  lie. 

(Godef.  de  Bouill.,  16021,  Reiff.) 

Rouchi,  infunkié,  enfumé  :  infunkié 
comm  in  gambon,  enfumé  comme  un 
jambon. 

Cf.  FUNKIER. 

ENPUsci,  adj.,  noirci  : 


Il  vit  le  duc  en  la  bière  gésir. 
Les  ieus  tornes  et  lenebrous  le  vis. 
Et  les  bras  roides  et  le  cors  enfusci. 
(Garin  le  Loh.,  3"  chans.,  x,  P.  Pari».) 

ENFUSELER,  -  le'ir,  V.  H.,  mettre  du  fli 
sur  un  fuseau  : 

Infuso,  enfuseler.  (Gloss.  lat.-fr.,  Riche]. 
1.  7679.) 

Infuso,  sas,  enfuseleir.  {Gloss.  de  Salins.) 

Enfuseler,  infuso,  as.  {Gloss.  gaîl.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

ENFUSTEMEN'T,  S.  m.,  plèce  de  bois 
dans  laquelle  le  canon  était  encastré  et 
maintenu  au  moyen  de  liens  ou  cram- 
pons, dont  le  nombre  variait  avec  la  Ion 
gueur  de  la  volée.  (J.  Garmer,  Gloss.  de 
l'Artillerie  de  Dijon.) 

A  Jehan  Maresciiul  pour  la  ferrure  des 
six  veuglaires,  laquelle  ferrure  pesé  282 
livres  a  3  blancs  la  livre,  laquelle  a  esté 
faite  pour  asseoir  lesdits  veuglaires  et 
iceulx  loyer  et  arrester  en  leurs  cnfuste- 
ments.  (1432,  Compt.  de  J.  Rabustel,  Arch. 
muu.  Dijou,  H,  Atl'.  milit.) 

Venfustement  d'ung  canon,  (xv"  s. 
Lille,  ap.  La  Fons, G/oss.  ms.,Bibl.  Amiens.) 

ENFUSTER,  -futer,  enffeuster,  verbe. 

—  Act.,  garnir  de  boiSj  d'affût,  emman- 
cher : 

Unes  tenailles  enfustees.  (1371,  Beg.  du 
Chap.  de  S.  J.  de  Jêrus-,  Arch.  M.VI  29, 
f  35  v.) 

A  Jehan  Bourgoing  et  Hugues  Raoust 
huichiers  pour  avoir  garni  el  eiifusté  de 
son  boys  une  petite  bombarde.  (1410, 
Comptes  de  Nevers,  CC  17,  f"  23  r»,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

A  Jean  FerJeal,  charpentier,  pour  avoir 
en/"MSié  cinq  canons  de  cuivre.  (1411,  Doc. 
cilé  par  Desmaze,  Cur.  des  anciennes  jus- 
tices, p.  60.) 

Uug  mortier  enfusté  de  bois  double.  {Un 
partage  mobil.  en  1412,  St-Germain,  p.  23.) 

Ung  veulglaire  neuf  a  deux  chambres 
signées  au  saing  de  cinq  et  de  six.  assis  et 
enfusté  eu  bois  tout  neuf;  ung  petit  canon 
assis  et  C)iA«si(!  eu  viel  bois.  {3  juin  1433, 
Compt.  de  l'Artillerie,  Arch.  mun.  Dijon, 
H,  Alî.  milit.) 

Deux  autres  veualaires  en  façon  de  ser- 
pentines, garny  chascun  de  deux  chambres, 
enffeusles  en  affusts  de  bois.  (1469,  ib.) 

Ancre  non  enfutee.  {Coût,  de  Dieppe, 
f"  30  y,  Arch.  S.-Iuf.) 

—  Mettre  en  futaille  : 

De  ces  vins  enfuteiz  et  boteiz.  (Ruteb., 
li  Diz  de  Verberie,  i,  2j7,  Jubiual.) 

Fusts  neuf  a  enfusler  vin.  {lali.Péaçie  levé 
par  le  duc  d'Orl.,  ap.  Mantellier,  Mardi. 
fréq.,ni,M.) 

—  RéO.,  employé  au  fig.,  dans  un  jeu 
de  mots,  pour  signifier  s'ingénier  et  se 
frapper  soi-même  : 

A  tort  cil  qui  de  ce  fnst  oient 
Parler  n'aient  soing  d'aus  fuster 
De  mal  por  l'aulrui  afusler. 
Car  dou  mal  qui  s'enfustera 
Pour  mal  faire  il  s'enfustera 
La  ou  mais  n'en  iert  desfusles. 
Et  la  iert  fustes  des  lusles. 
(Baud.  de  Co.'ide,  li  Dis  de  Tunes,  Ars.  3142, 
f»  311°.) 

21 


162 


ENG 


—  Enfusté,  part,  passé,  fig.,  engourdi  : 

11  m'est  advis  que  teste  faste  ne  doit 
passer  sans  aulcun  esbanoy  d'armes;  les 
ipuncs  clievaliers  se  tiennent  pour  tous  en- 
fusiez  du  grnnt  repos,  qu'ilz  sont  desirans  ^ 
de  monstrer  leurs  torces  eu  aulcun  beau  fait 
d'armes  ou  de  tournoy.  (Perceforest,  vol. 
Il,  f»  11'',  éd.  1S28.) 

ENFUTER,  voir  Enfusteh. 
EXGAAiGxiER,   eiigaigner,  enyuaigner, 
aiigigner,  verbe. 

—  Ad.,  labourer,  cultiver  : 

De  angigner  lor  terres  et  de  faire  lor 
figues.  (Vita  Pair.,  ms.  Cbartres  371, 
I'UBt".) 

i'ne  feme  dona  un  cbanip  a  un  home  qui 
n'estoit  pas  ses  mariz,  et  l'en  fist  ses  lelres, 
et  puis  prist  cel  meismes  champ  de  lui  a 
loape  ;  l'en  puet  dire  que  action  seur  la 
chose  aparlient  a  l'ome,  quar  il  aquist  par 
lui  la  possession  autre.oi  comes'ili  eustmis 
.1.  cultiveeur.  Et  se  il  estoit  el  champ  qui 
ii  fu  donez  quant  la  chartreli  fu  envoiee 
ce  fu  assez  a  avoir cngaaigniéla  possession 
lacoit  ce  qu'il  ne  bailla  pas  a  la  feme  le 
'rh'amp  a  loage.  {Digesles  de  Just-,  Bichel. 
20118,  f"  92^) 

—  Neutr.,  gagner,  avoir  le  gain,  l'avan- 
lage,  profiter  : 

Quant  1  en  pleide  de  poor,  l'en  ne  de- 
mande mie  qui  fist  la  poor  cil  qui  l'en 
]dedoie  ou  autres,  car  il  soufist  bien  que 
cil  qui  se  pleiut  mostre  que  la  poor  ou  la 
force  li  ait  esté  fête,  et  que  cil  qui  l'en 
\i\eiàoiù  ait  evgaaigne  en  celé  force,  encor 
n'ait  elle  pas  esté  lete  par  lui.  (P.  DE  Font., 
Cens.,  xv,  78,  Marnier.) 

—  Engaaignié,  part,  passé,  labouré,  cul- 
tivé : 

Lesdiz  acccnseurs  doivent  laissier  en  la 
fin  desdites  années  les  terres  d'icelle  mai- 
son de  Viclies  en  tel  estât  et  enyaignees 
tomme  elles  sont  aujourduy.  (1390,  Dail, 
Arch.  MM  31,  f''  118  i".) 

Ledit  frère  R.  sera  tenuz  de  laissier  au- 
ilit  commaudeur  les  dictes  vignes  faictes 
lie  toutes  façons,  et  les  terres  labourées  et 
cngiiaignes  en  la  forme  el  par  la  manière 
et  d'autant  de  blé  et  d'autel  tourne  de 
présent  ledit  frère  P.  les  baille  audit 
trero  R.  (1410,  Bail  d  ferme,  Le  Saussoy, 
Riches,  Champallcment,  Arch.  MM  32, 
fo  42  v°.) 

ENG  ACIER,  v.  a.,  agaccr,  tourmenter  : 

l.'eofanl  dit  :  Ad  il  nnl  ki  sace 
Dont  maladie  les  engace, 
Tar  ki  vent,  e  die  duno? 

(Chahdry,  Jusaphaz,  G13,  Koch.) 
Li  deaWe  \'ad  tant  engacee 
K'ele  ad  haulemeat  crié. 

(ID.,  ih..  18G7.) 

ENGADROUI.LER,  V.  a.,  teindre  : 
Que  on  ne  puist,  eu   le  juridiction  de  le 
ville  d'Auiieus,  vendre  blans   draps  enga- 
drouUez  par  croye  ne  de   nulle  blancheur 

ileciievablc,...  sûr    .x.   solz    d'amende 

et  le  drap  eslre  relavé.  (1346,  A'owu.  or- 
donn.  relat.aux  teintur.,  tisser.,  elpareurs 
de  draps,  ap.  A.  Thierrv,  Monwn.  de  l'hist. 
du  Tiers  Elal,  l.  1,  p.  523.) 

ENGAGE,  S.  m.,  engagement  : 
N'espargnez  point  ma  terre  parventene 
par  engage.  (1428,   Lett.  de  Guy  XIV,  sire 
de  Laval,  ap.   Den.   Godefrov,    Ch.    VU, 
p.  895.) 


ENG 

ENGAGERiE,  -  goigerie,  s.  f.,  engage- 
ment : 

Qui   sa  maison  ou  sa  chose...  mouvant   ' 
de  nous  engaigeroit,  nous...   n'en  devons    j 
avoir  vente,  ne  autre  prouffit,  se  la  engai-   \ 
gerie  n'estoit  oultre  cinq  ans.  (1374,  Arch. 
JJ  198,  pièce  360.) 

EXGAGEURE,  -  geeure,  -  jure,  s.  t.,  en-   j 
gageaient,  chose  engagée  : 

Celé  fnjajxrc  n'estoit  nule.  {Digestes,  ms. 
Montpellier  H  47,  f°  87=.) 

Se  une  chose  est  engagiee  a  pluiseurs 
ensamble,  tuit  sont  ingal  a  Vengageure. 
Ub.,  f»  175'.) 

11  samble  qu'il  aient  fet  convenance 
à'cngageeure.  (/(*.,  f"  249^) 

Sur  engajure  il  n'y  aura  point   de  près-    j 
criplion.  (Coul.  de  Namur,  XL,  Nouv.  Coût, 
gén.,  Il,  305.)  I 

L'an.,  mille  cent  nouante  trois.,  l'église 
de  Lvon  engagea  aux  citoyens  de  la  ville 
de  Lyon  certain  tretiu,  laquelle  se  levoit 
par  1  archevesque  et  le  chapitre  sur  l'achapt 
des  victuailles,  pour  la  somme  de  vingt 
mille  sols  monnoye  de  Lyon...  L'instru-  j 
ment  de  ceste  engageure  est  scellé  de  deux 
seaux  en  cire.  (PÀradin,  Hist.  de  Lyon,  . 
p.  133,  éd.  157S.)  | 

Ceux  que  je  voy  si  familièrement  em- 
plover  tout  chacun  et  s'y  engager,  ne  le 
leroient  pas  s'ils  sçavourôient  comme  moy 
la  douceur  d'une  pure  liberté  et  s'ils  poi- 
soieut  autant  que  doit  poiser  a  un  sage 
homme  Vengageure  d'une  obligation. 
(,MoNT.,  Ess.,  1.  m,  c.  9,  p.  127,  éd.  1595.) 

ENGAGiERE,  -  gère,  s.  f.,  engagement 
d'un  immeuble  qui  retourne  à  son  pro- 
priétaire après  que  ce  dernier  s'est  libéré 
de  la  somme  pour  laquelle  il  a  engagé  le 
dit  immeuble  : 

Les  vieilles  cngageres  venans  de  plus 
haut  que  du  dcfuuct,  constituées  sur  biens 
féodaux,  ou  francs  et  allodiaux.  sont 
tenues  pour  anciens  héritages.  (Coût,  de 
Luxemb.,  xii,  19,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,350.) 

Ce  mot  s'est  conservé  dans  certaines 
provinces;  on  en  trouve  un  exemple  du 
Rarrois,  de  1642.  (Arch.  Meuse  B  652, 
f»  153.) 

Suisse  rom.,  Neuchàtel,  engagère,  con- 
trat par  lequel  un  débiteur  s'engage,  en 
cas  de  non-payement,  à  abandonner  une 
partie  de  son  avoir  à  son  créancier. 

ENGAGNE,  VOir  EkGAIGNE. 
ENGAGNIER,  VOlr  EKGANER. 

1.  EKGAIGNE,  -Qaingne,  -gagne,  -gaine, 

-  gane,  -  guane,  -  gueigne,  -  guengne,  ang., 
s.  f.,  habileté,  adresse,  industrie  : 

I  cnvoia  ses  cevalicrs 
Et  des  plus  preus  et  des  plus  tiers, 
A  .1.  casliel  que  par  engagne 
Fcrmoient  en  une  montagne. 

(Moi-ss.,  Chion..  23159,  ReilT.) 

—  Invention,  engin,  machine  : 

La  fu  si  dotuse  la  sort 
Que  od  saetles  esmulaes 
E  od  engaignes  trenchaaz,  agues, 
N'i  ose  rien  descovrii  l'oil. 
(Be.\'.,  D.  de  Korrn.,  11,  3958,  Michel.) 


ENG 


Maçnes  et  fausarz  et  quarriaus  anpaooeiz, 
Angaignes  et  pilez,  hauberz,  hiaumes  geracz. 

(J.  de  Lam.,  Ilichel.  îiOo,  f  19  r».) 
Lancié  i  ot  maint  dar,  trait  mainte  engaigne, 

(Enf.  Ogier,  oo99,  Scheler.) 

Des  Unches  qui  sunt  (ors  volent  li  Irons  avant 

Pins  haut  en  contremont  q\i'ciigaigne  ne  destent. 

(,Doon  de  ilaience.  6869,  A.  P.) 

Les  seietes  et  les  enguanes  par  quoi  tra- 

oient.  {Estories  Hogier,  Ricliel.  20125, 1»  20'.) 

—  Ruse,  tromperie,  fourberie  : 

Dient  que  ce  lor  semble  engaine 
Que  feme  règne  en  Bretaine. 

(Bnil,  ms.  Munich,  3585,  Vollm.) 
Si  prenomes  vansence  de  l'onte  et  de  Vangaigne. 
(J.  Bon.,  Sax.,  xxxvi,  Michel.) 
...  Porce  ont  mesdisans  eitgaingne 
Sus  fins  amans,  qu'il  sevent  bien 
Qui  por  le  mal  dont  il  sont  plain 
ÎS"e  pueent  avoir  cete  joie. 

(Salut  d'amor,  Richet.  837,  !°  205».) 

En  entente  de  vcngier 

Leur  domages  el  leurs  engaingnes. 

(Ib.) 
Ja  m'a  tait  cist  traîtres   maintes  pesans  angaignes, 
(Ren.  de  ilonl.,  p.  368,  Michelant.) 

Car  il  n'a  home  de  lui  servir  se  (aigne. 
Fors  Gainelon,  q'est  tenu  por  engaigne. 
I  (Honcisv.,  p.  t,  Bourdillon.) 

Qui  me  pnet  faire  plus  i'cngaignes. 

(liose,  Vat.   OU.  1212,  I"  65K) 

Il  estoit  frères  mainnes 

A  .u.  chevaliers  de  Campaigne 

Moult  vaillans,  qui  par  grant  engaingne 

L'orent  caciet  de  lor  pays. 
(J.  DE  CoKD.,  dou  Cheval,  a  le  mance,  40,  Scheler .> 
Puiz  que  li  conte  ot  ceste  victoire,  torna 
a  Melit  par  Cataine,  et  comanda  a  Hugues 
de  Brechie  son  gendre,  et  lui  proia  qu'il 
se  gardast  de  Vengane  et  fraude  de  li  Sarra- 
zin,  et  especialmenl  de  cil  de  Sarragoce. 
(Aimé,  Chron.  deRob.  Viscart,  1,27,  Cham- 
pollion.) 

Quant  je  voy  Iqn'Jil  me  faict  engaigne 

Dieu  sçait  quel  profil  il  y  gaigne. 
(Serm.  joy.  de  la  patience  des  femmes,  Poés.  fr. 
des  XV'  etxvi"  s.,  111,  263.) 

—  Mécontentement,  dépit,  chagrin,  fâ- 
cherie: 

Nus  ne  li  fist  tort  ne  engaine. 

(Brut,  ms.  Munich,  25G5,  YoUm.) 

Mar  i  chaçasles  en  ma  forest  demaine  : 
Mon  porc  preistes,  dont  j'ai  moult  grant  engaigne, 
(.ialieri,  p.  1S3,  Tobler.) 

Hnedes  de  Lengres  n'i  fait  pas  demoraigne, 
Il  et  11  sien  i  fièrent  par  engaigne. 

(Ib.,  p.  225.) 

Par  foi  !  or  ai  je  grant  engaigne 
De  vo  grande  mélancolie. 
(A.  DE  EA  Halle,  li  lus  du  Pèlerin,  Conssemaker, 

p.  420.) 
Gantier  vait  atraiant  par  ire  et  par  engaigne. 
(Parton..  Hichel.  19152,  f  171».) 

S'il  voit  tenir  a  sen  sorciel 
Un  cavel.  lors  en  a  engaigne. 
Il  cuide  ce  soit  une  araigne. 
(Chans..  Poët.  ms.  av.  1300,  t.  IV,  p.  1307,  Ars.> 
Dou  despit  et  de  Vengueigne   que  il    en 
eut,   guerpi   tout.  [Est.   de  Eracl.   Emp., 
XXXIII,  59,  Hist.  des  crois.) 
1       II  conçurent  moult   grant  enguengne  et 
grant  despit.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
fien.,  f°  292''.)  P.  Paris,  engaigne. 

Qui  talent  ont  de  faire  a  nos  engaigne. 

(Enf.  Ogier,  5620.  Scheler.) 


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163 


AJont  leva  le  cry  et  le  noyse  el  enguengne 
Qaaat  Galadre  peichupt  le  bon  roy  d'Alemengne 
Qui   fat    mon    a    dolour  a  peu    ne   morul  i'eit- 
[guengne. 
{Ciperis.  Richel.  1G37.  f»  60  v".) 
Gaillaume  le  choisi,  s'en  ot  Joeul  et  eiigaigne. 
(Ib.) 

Et  en  ot  ire  et  grant  engaingne. 
(l.  DE  CoNDÉ,  Blanc  chevalier.  639,    Scheler.) 
Je  l'y  ferey  ja  deul  et  honte, 
Qaer  a  ses  dis  repliquerey 
Si  bien  qa'eitgaigne  li  ferey. 

{Adiioc.  JV.-O.,  p.  -48,  Chassant.) 
Et  lors  se  trébucha  i'engaigiie 
Le  serpent  aval  la  montaigne. 
(Diat.  de  S.   Grég.,  ms.  Evrent,  f°  72''.) 

J'ai  grant  engaigne  et  grant  despit 
Du  joatencel  qui  me  despit. 

(ilélam.  d'Ov.,  p.  88,  Tarbé.) 

Li  Engles  en  eurent  sraat  engaigne. 
<Froiss.,  Chron.,  IX,  262,  Kerv.) 

Et  par  despit  ou  engaigne  que  le  duc  de 
Milan  uvoit  sur  le  roy  de  France.  (Id.,  ib., 
XV,  262.) 

Charles  fut  nommez  proprement 
Duquel  l'en  fist  dueil  et  eiigaingae. 
Quant  le  bon  marchai  de  Champaingne 
Dit  aussi  Jehan  de  Conflaus 
Fut  d'espees  feruz  es  Uans. 
(E.  Descuajips,  Poés.,  Richel.  840,  C  572''.) 

Le  vaillant  roi  de  Behaingne... 
Eust  a  son  cuer  yrant  engaingne 
S'il  veist  a  sa  champaini^'oe 
Ses  ennemis  bouter  feux. 

(iD.,  ib..  II,  31-2,  AT.) 

Dangier,  sa  meschiue,  qui  enraigeoit 
d'engaigne,  avoit  eu  sa  main  un  cousteau 
dont  elle  neltoyoit  sa  robbe.  (Louis  XI, 
Nouv.,  xxxvii,  Jacob.) 

Lucifer,  je  crevé  tl'eiigaigne 
Des  fortunes  qui  nous  surviennent. 
<Gbebai(,  ilisl.  de  la  Pais.,  10471),  G.  Paris.) 
Le  PiiiciER. 

Entant 
Qui  me  souvient  de  co  pasté, 
Ne  le  faicte  point  apporté 
A  personne,  si  n'a  enseigne 
Certaine. 

La  Femme. 

J'en  auroyo  engaigne. 
(.Farce  du  Pasté  et  de  la    Tarte,  Ane.  Th.    fr.,  II, 
67.) 

Pour  loy  faire  plus  grande  engaigne, 
Araigne,  araigne,  araigne,  araigne. 
iFarce  des  cinq  sens,  Sac.  Th.  fr.,  III,  316.) 
Sur  les  f[rIontieres  d'AUemaigne. 
Près  Clavier,  est  l'empereur  eslonné. 
Tout  remply  de  hayne  et  A'engaigne 
De  voir  son  cas  mal  ordonné. 
(La  Deffaicle  des  Bourguignons  et  Xllemans,  Pocs. 
fr.  des  xv°  et  .^vi*  s.,  VI,  215.) 

—  Incertitude,  embarras  : 

J'en  ai  mont  grant  engaigne, 
Conment  donroient  une  estraigne 
De  leur  blé,  ne  de  leur  argent. 
{Poel.  ms.  av.  1300,  t.  IV,  p.  1356,  Ars.) 

Suivant  Ste-Palaye,  engaigne  dans  le 
sens  de  préjudice,  inquiétude,  incertitude, 
chagrin,  se  dit  parmi  le  peuple  de  quel- 
ques cantons  de  Normandie. 

Suisse  rom. ,  angaina  ,  eingaina,  ruse, 
fraude,  subterfuge,  moyen  d'écbapper. 

2.  ENGAIGNE,  voir  Gaigne  (en). 

ENGAIGNEMENT,  VOir  ENGANEMENT. 


ENGAIGNIEn,  Vùir  EN'GA.tIGXIER. 
ENGAIOMEIt,  voir  E.N'O.INER. 

ENGAii.L.vRDEU  (s'),v.  réfl.,  s'agaillar- 
dir  : 

Or  endementier  començarent 
A  s'engaillardt'r  tant  et  plus. 
Et  en  grant  chiere  s'enb.iillarent 
Por  fester  le  novel  vegnu. 
(\i\8.  Semililudel'en/fanl proudigue,  éd.  A.  Anbry.) 

ENGAINE,  voir  ENGAIGNE. 

ENGAING,  voir  ENGAN. 

ENGAIOLEU,  VOir  E.NJ.VOLF.R. 

engaiue,  s.  m.,  sorte  d'impôt  : 

Touttes  tailles,  e.tactions,  tonaiges,  en- 
gaires,  impositions.  (17  fév.  137 i,  Franck. 
d'Hehcourt,  Arcb.  luun.  .Montbéliard.) 

Cf.  Angarie. 

engjVJUre,  voir  E.\gageure. 

1.  ENG<Ui,  Voir  IVEL. 

2.  ENG.\L,  voir  Angal  au  Supplément  ; 
ENGALEn,  voir  Engeler. 
engalonné,  enguelloHé,a.d}.,  galonné  : 

Belle  fut  et  bien  actournee 
Et  d'un  ûl  d'or  enguellonee. 

(Rose,  ms.  Lausanne,  f  8'.) 

ENGA5IBE,  S.  f.,  jambe  : 

Sy  rosticiez  sez  engambez 
Comme  les  costez  d'un  toriaa. 
{ilarlijre  de  S.    Denis  el  de  ses  compagnons.  Job., 
Myst.,  l.  129.) 

e.xgambé,  voir  Enja-'ubé. 

1.  engameu,  V.  a.,  donner  la  gamme  ; 
flg.,  inspirer  : 

Car  chascnn  doit  estre  eateutis 
A  toi  louer  a  haulte  game. 
Selon  ce  que  Dieu  les  engame. 

(Jeb.  de  .Meong,  Très.,  1603,  5Iéon.) 

2.  ENGAMEU  (?). 

Et  d'oQ  vient,  mon  jeune  telot, 
Que  vous  engameu  ung  petiot  ï 
(Farce  de  frcre  Guilleb.,  Ane.  Th.  fr.,  I,  310.) 

ENGAN,  enjan,  enjenl,  engaing,  enjain, 
etjjan,  engen,  s.  m.,  ruse,  tromperie, 
fourberie  : 

...  Nel  tenez  a  engan. 
(Garmer,   Vie  de  s.  Tkom.,    Richel.    13513, 
f  6  y".) 

En  che  conseil  n'a  point  d'engan. 
(S.  Bodel,  li  Jus  de  saint  Nicholai,  Th.  fr.  an  m. 
â.,  p.  166.) 

Se  Daires  aidier  li  voloit, 
I  Por  çou  que  rois  eslre  deroit. 

Et  nomeement  de  cest  an, 
1  De  traison  n'i  voi  engan. 

\    (Rom.  de  Tkébes,  ap.  Coûstans,  Légende  d'CEdipe, 
p.  221.) 

Tels  sont  ore  vostre  ami 

Qui  seroieut  vostre  anemi. 

Que  pour  enjain.  que  pour  envie. 

(Flonmont.  Richel.  353,  V  2''.1 
Mes  li  Juis,  li  mal  seué. 
Plains  de  boidie  et  à'engan 
i  Cuidoient  ce  fust  Abraham. 

(.Gbff.,  .VII.  est.  du  monde,    Richel.  1526, 
F  78°.) 


Donc  s'en  ala  li  son  Inianz 

Qui  fu  plains  d'engins  et  d'engam. 

(In.,  ib.,  f»  03^.) 

Sans  faintize  et  sans  nuls  uienniere  d'ei/ 
jan.  (1253,  Cli.  de  J.  de  Bourg.,  Arch.  S  247, 
pièce  37.) 

Sans  nule  manière  d'enjan  ne  de  devee- 
ment.(JuiUct  1233,Cft.  de  J.  de  Bourg.,  .\icb. 

Doubs,  Ch.  des  comptes    —  .) 
73 

Dunt  il  fait  sna  engan. 

(Horn,  3321,  Michel.) 
Mais  gardes  qu'il  n'i  ail  engen 
Sema  promesse  n'ai  aven. 

(G.  D'.iRR.,  Eracl.,  ras.  Turin,  fin.) 
S'el  m'a  gnerpi  par  son  engaing 
En  grant  dolor  mon  cuer  empaing. 
(G.  DE  SoiGsiES,  Chans.,  Scheler,  Ttouv.  lelg.. 
nouv.  sér.,  p.  9.) 

kious  engaing  S,  decevances.  (1301, Cori. 
de  S.  Germ.  l'.lux.,  .A.rch.  LL  489,  foeOr'.j 

—  Peine,  travail  : 

Des  ore  comencent  les  enjanz 
El  les  travaiz  e  les  ahanz 
Que  il  firent  par  félonie 
.\l  duc  Richart  de  -Normenlie. 

(Be.n.,  D.  de  Norm.,  Il,   I2i;i0,  Michel.) 
Qoi  tanz  enjanz  e  tanz  d'-sleiz 
Aura  ja  faiz  par  tantes  feiz. 

(Id.,î*.,  II.   19506.) 

OJ  ces  harmes  purrat  as  paens  fere  ahan. 
Cura  soleil  .\aluf  si  frat  cist  enjan. 

(liorn,  1  123,  Michel.) 
E  la  me  voil  combalre  toi  pié  estent 
Que  tort  e  la  boisdie  e  lot  Yenjenl 
N'ot  .G.  chevalier  nul  si  vaillent, 
Borgoignoa  ne  Baivier  ne  .VIomeal, 
Qui  en  volsist  contre  mei  faire  semblent. 
(Ger.  de  Rossill.,  p.  336,  Michel.) 

BNG.VNANGB,  engenaiice,  s.  f. ,  ruse, 
tromperie  : 

De  tricherie,  de  fraude,  d'ew/enances. 
(1393,  Contr.  de  mariage  passé  d  Nantes, 
Arcb.  Solesmes.) 

ENGANAY,  S.  m.,  adi'esse,  habileté, 
ruse: 

Mon  mary  est  Jordain  que  loialment  amay. 
Et  s'est  rois  du  pais  dont  je  le  couionnay. 
Et  tu  es  .1.  ribaut  plain  de  mal  enganag. 

(llist.  de  Ger.  de  Dlae.,  Ars.  31 IJ,  C  197  r».) 

A  Bertran  fut  menez  en  disant  sans  esmay 
Qu'ilz  ont  prins  un  Breton  vers  .Mausay 
Qui  Auglois  ot  esté  par  villain  enganag. 
(Cgï  ,    du    Cuesclin.    var.    des    v.  22115-22131, 
Charrière.) 

ENCANE,  voir  E.\GAIGNE. 

EXGAXEJiENT,  engaignemeut ,  s.  m., 
ruse,  tromperie,  fourberie  : 

Fet  avons  asaukauz  pinson  enganemens, 
Covenanz  Irespassez  e  feiz  e  seremenz. 
(Wace,  Rou,  19.S1,   Pluiaet.)  Irapr.,  engai'cmcns. 
A  cieres  pieres,  a  esmaus 
En  fu  devant  tos  li  [rontaus. 
Ne  fu  pas  fait  A'enganemenl. 

(Mis,  Richel.  375,  C  131'.) 

Si  ferireut  les  pecheors  eu  leur  ire  et 
les  desloiau.'i  bornes  eu  lor  engaignement. 
(Bible,  lUcbel.9ùl,f»  63=.) 

Mes  a  ce  qu'il  se  peust  miex  garder  de 
lor  enganeinent,  commanda  que  l'ust  faite 
une  maison  de  pierre  dedens  l'ost.  (.\iMÉ, 
R.  Vise,  l,  22,  ChampoUiou.) 


164 


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Robert  se  prist  bien  fjfirdo  de  son  enga- 
nement,  (non)  donna  adjuloire  et  despriza 
lasoe  dissimulation.  (Id.,  Yst.  de  UNorm., 
IV,  36,  ChanipoUion.) 

ENGANEOR,  -  CUV,  eiigami.,  s.  m.,  trom- 
peur : 

En  le  main  Mahieii  VEnganneur.  (C/i. 
ent.  1290  et  1304,  Mon.  de  l'hist.  du  Tiers 
Etat,  IV,  Su.) 

Pierres  VEnganeur.  (1311.  Cart.  de 
Ponthieu,  Richel.  1.  10U2,  f  44  r°.) 

EXGAXER,  -  anner,  enjanner,  -  enner, 
engnenner,cngagnier,  engaignier,an.,  v.  a., 
tromper  : 

.Ses  enemîs  nrl  pot  onc  rttganer. 
(Alexis,  st.  as",  xi°  s.,  G.  Paris.)  Ms.  anganer. 

Semblant  faiseit  d'aler  chacier 
Por  les  Caameis  cngairer. 

(Bon,  3°  p.,  11'211,  var.,  Andresen.) 
Entrepris  sni  et  enganm. 
(Flaire  et  Blanc,  1°  vers.,  1340,  Tar.,  Dn  Méril.) 

Maidien  monte  tôt  haitié, 
Qni  le  rallet  a  anganttc. 

Ui-,  2»  vers.,  lOSl.) 

Li  Tint  nos  pensers  de  noblece, 
Qn'il  est  pins  bel  et  miols  asses. 
Se  il  estre  i  doit  oigaiies. 

(Parlon.,  924,  Crapclet.) 

S'or  nel  pnet  enjignier,  lient  soi  a  engané. 
(itaiigi.i  il'Aigrcm.,  ms.  Montpellier  H  247, 

f  'leS":.) 
Par  mon  chief,  ce  dist  Guis,  mal  snmes  engané. 
(nui  de  Bourg.,  2034,  A.  P.) 

S'il  Tons  escape.  tôt  sommes  engané. 

(//«on  de  Bord.,  'm'3%  A.  P.) 

James  ne  fiist  ensorceres 
rv"e  engignies  ne  enganes. 

(Giiill.  de  Palerne,  7735,  A.  T.) 
Estes  engcnnee. 

(Rom.  elpast.,  Bartsch,  II,  19,74.) 
Je  ai  la  meschine  enjannee. 
(De  nichant,  IHi",  Méon,  A'oai'.  Bec.,  I.) 

Et  qnant  Guion  l'entent  a  pen  n'est  forsené. 
Il  a  dit  a  sa  gent  :  Je  n'ay  point  bien  onvré. 
Je  croy  par  re  commnn  ponrrai  estre  enguenné ; 
Je  n'oseray  jamais  rentrer  en  la  cité. 

(Ciperis,  Richel.  1637,  P  109  y".) 
Et  Guillalme,  quant  il   se  vit  engané  de 
lamoillier  qu'il  avoit  jurée...  (Aimé,  Yst.  de 
li  Norm.,  VI,  l,  ChampolUon.) 

Ponr  nos  g(>ns  engagnirr. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  8694,  Chron.  belg.) 

Si  a  tont  mon  sens  engaigné. 
(Contredictz  de  Songecreux,  f  27  t",  éd.  1530.) 

L'amorce  est  ce  qui  engaigné  le  poisson 
et  non  la  ligne.  (Prov.,  ap.  Ler.  de  Lincy, 
Prov.,  t.  II,  p.  91.) 

—  Irriter  : 

La  lance  brise  el  pis,  qni  ronlt  Va  engané. 

(Boum.  d'Alix..  t°  22',  Michelant.) 

—  Réfl.,  s'irriter  : 

Se  Iny  dis  le  tour  de  l'enseigne. 

Si  vint,  dont  je  m'en  engaigné. 
(Farce  du  Pasté  et  de  la  Tarte,  Ane.  Th.  fr.. 
II.  76.) 

La  femme  a  son  mari  s'engagne 

Qni  despend  son  bien  sans  raison. 
(1556,  Discours  sitr  les  pions,  Poés.  fr.  des  xv°  et 

XTl"  S.,  t.  XI.) 

—  Neutr.,  s'irriter  : 

Moult  li  feront  par  temps  sa  grant  ire  engaignier. 
(Gaufreij,  t070S,  A.  P.) 


Enganer,  s'est  conservé  en  Normandie 
et  dans  la  Beauce,  sous  la  forme  éganer, 
dans  le  sens  de  gêner,  ennuyer,  faire 
souffrir.  Les  paysans  des  environs  de 
Nogent,  de  Dreux,  de  Houdan,  disent  sou- 
vent dans  le  sens  d'ennuyer  :  «  Ah  I  qne 
je  suis  éganél  II  l'a  bien  ëgané.  »  Au  Mans, 
on  dit  enganer,  pour  signifier  taquiner, 
causer  de  l'ennui  à  quelqu'un. 

ENGANERiE,  engkonerie,  s.  f .,  nom  de  rue 
de  plusieurs  villes  de  la  Flandre,  de  la  Pi- 
cardie et  de  la  Normandie  se  rattachant  pro- 
bablement h  la  famille  de  engan,  enganer  : 
J'en  eusse  aussi  bon  marchiet 
Che  me  sanle,  en  VEnganerie. 
(A.  BE  LA  Halle,  li  Jus  Adan,  Conssemaker, 
p.  338.) 

Gisans  en  VEngkanerie  devant  le  puchot. 
(1409,  Valenciennes,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Rue  de  VEnghanerie.  (Ib.) 

A  Caen  on  trouve  maintenant  encore 
la  rue  de  l'Engannerie. 

ENGANERis,  S.  f.,trompeuse  : 

Lo  pardon  qn'il  a  fait,  de  Peu  maldis, 
E  clainie  la  reine  enganeris. 

(Ger.  de  Rossill..  p.  3G8,  Michel.) 

ENGANNiR,  V.  3.,  exprime  l'idée  de  dé- 
figurer : 

La  face  en  oui  mut  enlaidie. 
Dépecée  e  engannie. 

(S.  Edward  le  conf.,  2618,  Luard.) 
Li  emflé  e  enganni. 

(Ib.,  4430  ) 

ENGARAiRE,  S.  m.,  sujet  à  corvée,  à  un 
service  manuel  : 

Et  tuit  li  home  de  la  cité  seront  tos  jors 
mais  engaraire  :  c'est  assaver  qu'il  labou- 
reront conlinuellement...  qui  soit  de  vile 
condition,  vilain,  ne  engaraire.  (Statuts  ms. 
de  Ch.  /"',  roij  de  SiciUe,  ap.  Duc,  Anga- 
riarius.) 

ENGARB.VRDER,  V.  a.,  tromper,  se  mo- 
quer de  : 

Se  pechié  de  luxure  n'est  de  trop  près  gardes 
L'en  puet  par  tout  crier  ;  Vous  ardes,  vous  ardes  : 
Presque  Irestout  li  mondes  en  e.^t  engarhardes, 
Nuls  ne  se  pert  si  tost  par  tables  ne  par  des. 
(J.  DE  Mecsg,  Test.,  1757,  Méon.) 

Cf.  Enjobarder. 

ENGARDE,  VOir  ANGARDE. 

ENGARDER,  - cj)',  cnwarder,  anw.,  v.  a., 
garder  : 

Et  en  doy  service  d'engarder  la  porte  de 
Couches  par  deux  jours.  (1449,  Denombr. 
de  la  vie.  de  Conches,  Arch.  P.  308,  f°  15  r°.) 

—  Préserver,  prévenir,  empêcher,  faire 
obstacle  à  : 

Qa'engart  ses  yens  de  Tanilé. 
(G.  DE  CoiNXi,  Mir.,   ms.  Soiss.,  f°  203*'.) 

L'huiUe  qui  est  faicte  des  olives  engarde 
et  empesche  la  sueur,  (lard,  de  santé,  I, 
321,  impr.  la  Minerve.) 

Estre  engardé  des  vens  d'aller  plus 
oultre.  (R.  Est.,  Thés.,  Detineri.) 

Et  envoyoit  peu  de  gens  a  l'assault  pour 
engarder  seulement  les  Tyriens  de  pouvoir 
reposer.  (Amyot,  Vies,  Alex,  le  Grand.) 


Ils  veulent  faire  toutes  choses  pour  avoir 
des  biens  ;  mais  après,  quelque  maistre 
vient  au  devant  qui  les  engarde.  (La 
BoETiE,  Mesnag.,  Feugère.) 

Car  le  soin  d'acqnerir. 

Qui  sans  repos  t'eollarae, 

Engarde  que  ton  ame 

Ne  se  puisse  gnarir. 
(RONs.,  Od.,  II,  IV,  contre  les  avaricieux,  Bibl. 
elz.) 

Quifonqne  chaste  et  saint  se  garde 

De  tout  péché,  rien  ne  Vengarde 

Qu'il  ne  se  face  fils  de  Dieu. 
(J.-A.  DE  Baif,  Mimes,  11,  167,  Blanchemain.) 

Mais  si  je  puis  je  t'en  engarderay. 

(Th.  de  Beze.  Sacrif.  d'Abraham.) 

Il  est  aussi   peu    en    la    puissance    de 

toute  faculté  terrienne  d'engarder  le  peuple 

François  de  parler,  que  d'enfouir  le  soleil 

en  terre    ou   l'enfermer    dedans  un  trou. 

(L'ESTOILE.) 

Entre,  si  tu  veux  ;  personne  ne  t'en- 
garde  :  nemo  prohibet,  te  impedit.(NicoT.) 

Peut  être  engarde  les  gens  de  mentir. 
(,Prov.,  ap.  Leroux,  Dict.  corn.,  1. 1,  p.  4i9.) 

—  Regarder  : 
Engardez  grant  folie  :  si  forment  lace  et  loie 
Ses  braz  et  ses  costeizk'a  grant  paine  soi  ploie. 
(YieSte  Thaïs,  91,  Meyer,  Bec,  p.  325.) 
Quant  l'ot  Rerans  s'est  defobles. 
Puis  li  a  dist  :  Si  m' engardez. 

(Athis.Ars.  3312,  f°  l'.) 

A  engardeir  me  prist.  (Vie  S.  Andr.,  ms. 
Oxf.,  Canon,  mise.  74,  f»  120  v.) 
On  trouve  au  dix-huitième  siècle  : 

De  mille  coups  il  se  sut  engarder 
Bien  à  propos. 
(Gacon,  Anti-Rousseau,  p.  137.) 

Dans  le  centre  de  la  France  et  dans  la 
Bretagne,  notamment  dans  'les  Côtes-du- 
Nord,  engarder  se  dit  encore  pour  signifier 
empêcher,  défendre,  mettre  obstacle  à 
quelque  chose.  On  emploie  aussi  le  réflé- 
chi s'engarder,  s'abstenir,  se  garder  de. 
Morvan,  s'engarder,  se  garer  de. 

ENGARIER,  VOlr  AnGARIER. 

ENGARMOUSER,  enguermeuscr,  v.  a., 
donner  un  certain  apprêt  à  une  étoffe  de 
laine  : 

Nus  frepier  ne  puet  ensousfrer  lange,  ne 
nule  chause  lange  engarmouser,  ce  est  a 
savoir  de  fesil  de  charbon  et  de  huile. 
(Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  1"  p-,  lxxvi, 
6,  Lespinasse  et  Bonnardot.)  Var.,  enguer- 
meuser. 

ENGARNiR,  V.  a.,  garnir  : 

...  Engarnisent  les  pors  et  le  rivaje. 
(Les  Loh.,  Ars.  .BL.  180,  ap.  Victor,  Handsckr. 

der  Geste  des  Loh..  p.  64.) 

Boucles  et  hardillons  engarnies  de  cuir. 
(1.386,  Procez  et  duel  de  Beawman.,  ap.  Lo- 
bin.,  II,  673.) 

ENGASSE,  s.  f.,  sorte  de  lampe  : 

Lumière  ou  chandelle  a  veiller  de  nuit, 
ou  chouloil,  ou  engasse,  britannice  creu- 
seul.  {Catholicon  armoricum,  ap.  Duc.) 

L'édition  du  Catholicon  de  Lagadeuc 
donnée  par  Auffret  de  Quoetqueueran 
porte  engresse  (verbo  DihunafT.) 

ENGAULEu,  voir  Enjaoler. 


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ENGAULT,  voir  IGAL. 
ENGAULTRER,  VOIT  ENGEAULTRER. 
ENGAUMENT,  VOir  IVELMENT. 

ENGE,  S.  m.,  engeance,  race,  famille, 
espèce  : 

Et  cil  Rogiers,  doDljoa  vos  dis, 
Metoit  en  Brione  kalenge. 
Pour  çoa  qu'ele  ot  esté,  par  enge, 
A  Raoul. 

(MoESK.,  Chron..  180GO.  Reilt.) 

Et  dist  :  Amis,  si  ta  sçavoies 

Qne  c'est  grant  chose  de  loenge. 

Et  com  prisié  en  est  li  enge, 

Pins  cliier  l'anroies  a  anoir 

Qu'en  tes  colTres  nul  grant  avoir. 

(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f°  3-13  v°.) 

Dont  pluiseiirs  se  esbahissoient,  disans 
entre  eulx  priveement  :  Le  roi  ne  Toel 
point  perdre  le  penre  et  enge  de  traytes, 
quand  ainsi  leur  donne  p.irdon.  {Chron. 
des  Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Rec.  des 
Chr.  de  Fland.,  t.  111,  p.  417.) 

Et  de  faitj  tant  que  Venge  des  cordon- 
niers soit  faillie,  jamais  ils  n'auront  faute 
de  telles  reliques  (le  soulier  de  8t  Jean). 
(Calvin,  Inst.,  p.  16o,  éd.  1361.) 

Il  continua  tout  le  temps  que  son  dit 
frère  Fiacre  fut  malade,  a  tuer,  raachacrer, 
meurdrir,  esgorser,  rompre,  bizcazier  et 
abbattre  oyseaux;et  tant  en  occit.que  quasi 
Venge  en  faillit  a  nostre  forest.  (la  Nonr. 
Fabrique  des  excell.  Traits  de  vérité,  p. il7, 
Bibl.  elz.) 

Enge  est  encore  usité  en  Normandie  au 
sens  d'espèce  :  Des  pigeons  de  la  grande 
ou  de  la  petite  enge. 

ENGEANCE,  henganclic,  ingence,  s.  i., 
soin  : 

Chjl  qui  n'ont  ne  cner  ne  henganehe 
De  bien  leurs  rnfnns  caslover. 

(Vers  de  Joli,  Ars.  31-12,  f»  ISS^) 
De  bonté  n'ai  unie  ingence. 
(Thib.,  Chans.,  ms.  Berne  231,  f°  6'".) 

ENGEANCEMENT,  S.  m.,  muItipUcation, 
propagation  : 

N'estant  une  seule  couleur  de  pigeons 
par  tout  approuvée,  faict  qu'a  l'eslection 
des  meilleures  races  pour  Vengeancement 
du  colombier,  l'on  ne  se  peut  servir  de 
caste  seule  addresse.  (0.  DE  Serr.,  Th. 
d'agr.,  v,  8,  éd.  1603.) 

ENGEANCER,  verbe. 

—  Act.,  multiplier,  servir  à  la  multi- 
plication de  : 

Les  jiimens  qui  doivent  estre  choisies 
pour  engeancer  un  haras,  fault  que  soyent 
de  belle  grandeur,  ayant  les  flancs  et 
croupe  large,  le  regard  amiable,  et  plustost 
un  peu  maigres  que  trop  grasses,  a  cause 
qu'ainsi  elles  retiennent  mieux  la  semence 
de  l'estallon.  (Belle-For.,  Secr.  de  l'agric, 
p.  252,  éd.  1571.) 

—  Kéfl.,  se  multiplier,  se  propager  : 

S'estant  engeance  le  plant  en  plus  grand 
nombre,  vous  les  métrez  souz  terre  en 
plus  grands  et  double  quantité  qu'aupara- 
vant. (Belle-For.,  Secr.  de  l'agri:.,  p.  71, 
éd.  1S71.) 

Numilaire  d'elle  mesme  s'engeance  en 
lieu  bas  et  aquatique,  sans  aucune  culture. 
(0.  DE  Sehr.,  Th.  d'agr.,  vi,  13,  éd.  160S.) 


—  Se  procurer,  acquérir  une  abondance 

de  plants  : 

Sanicle,  l'on  s'engeance  de  ceste  herbe, 
par  graine,  la  semant  au  printemps.  (0.  DE 
Serr.,  Th.  d'Agr.,  vi,  15,  éd.  1603.) 

Pour   avoir    le    fonds  acquis  nouvelles 
forces,  moyennant  la  culture,  et  s'estre  en- 
geance  de  jeunes   et  franches    semences.    \ 
(iD.,  i6..  Il,  1.) 

ENGEAULTRER,  cngaultrer,  v.  a.,  en- 
jôler, engluer  : 

Tousjonrs  trompeur  anltruy  engeauUre. 
(Villon,  Grant  Test.,  lvii,  éd.  Jacob  1851.) 
Var.,  engaullre.  (Ed.  Jacob  18'".) 

ENGEE,  S.  f.,  engin  : 

As  mnrs  mallent  et  fièrent  cescnn  jor  a  engcen. 
{Roum.  d'Alix.,  P  16%  Michelant.) 

ENGEFFÉ,  atlj.,  exprime  l'idée  d'extra- 
vagant : 

Tant  estoit  foie  et  engeffee.  (Liv.  du  Chev. 
delà  ToMr,  Richel.  1190,  f°  68''.) 

ENGEGNIER,  VOir  ENGIGNIER. 

ENGEHiR,  V.  a.,  confesser,  avouer  : 

A  l'evesque  Milnn  sun  conseil  engrhi. 
(Garnuîr,  Vie  de  S.  nom.,  Richel.  13.S13, 
P  35  V».) 

ENGEicNE,  voir  Engigne. 

ENGEIGNEMENT,  VOir  ENGIGNEMENT. 

ENGEiGNiE,  S.  f.,  Tuse,  tromperie,  four- 
berie : 

A  .1.  sautoir  de  grans  manaces, 
A  Vengeignie  de  dangier. 
(HuoN  DE  Mery,  Tornoyement  de  V  Antéchrist , 
p.   20,  Tarbé.) 

C'est  li  cscn  de  fans  argent, 
A  une  bende  d'heresie, 
Flouretté  de  malvaise  vie, 
A  .1.  blasme  de  malvestié, 
A  Vengeignie  de  faintié. 
Au  mireor  de  fausseté. 

(Id.,  ib.,  p.  2G.) 

ENGEINDREMENT,  VOir  ENGENDREMENT. 

ENGEINGNEOULX,  VOir  ENGIGNOS. 

ENGEINGNERIE,   VOir  ENGIGXERIE. 

ENGEINGNEUS,  VOir  ENGIGXOS. 

ENGEINH,  voir  ENGIN. 

ENGEiNus,  voir  Engignos. 
ENGELANCE,  S.  f.,  actiou  de  se  geler  : 
Congelatio,e)!5rcia?ice.  (G/oss.  de  Concttes.) 

ENGELEMENT,  angclement,  engiclement, 
s.  m.,  état  de  ce  qui  est  gelé,  glacé  : 

Dont  li  engielemens  u  li  durtcs  don  cuer 
est  dispositions  contraire  a  amour.  {Li  Ars 
d'Amour,  1,  160,  Petit.) 

Engelement,  angelement,  indisposition  de 
quelque  membre  atteint  de  gelure.  (MoNET.) 

ENGELER,  an.,  cnjclcr,  engeller,  engieler, 
-  ieller,  enjaler,  engaler,  verbe. 
—  Act.,  geler: 

Et  le  frodure  grande  nons  va  tons  engetant. 
(Vœ«  du  lieron,  3GG,  éd.  Mons.) 

Y  vint  une  très  fort  gelée,  laquielle  en- 
gela  en  telle  manière  les  vignes  par  tout 


le  royaume  de  France  que  elle  ne  porent 
oncques  venir  a  meurté.  {Grand.  Chron. 
de  Fr.,  Phelippe  de  Valois,  x,  P.  Paris.) 

Bise  qni  fort  vente 
Tout  engielle  et  verdure  et  ente. 
(Anli  Ctaudianns,  Richel.  1634,  T  37  v".) 

Les  vins  furent  engetcs  es  caves  (1364, 
Enquereurs  de  Tout.) 

Mes  cheveux  hérissez  se  dressèrent  alors 

Et  la  palle  frayeur  m'engela  tout  le  corps. 

(Cl.  Gauchet,  Plais,  des  champs,  p.  86,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  se  geler: 

De  luy  vient  très  grande  froidure  par 
quoy  la  moiste  nue  s'cngetle  et  se  amasse 
en  l'air.  {Le  Livre  de  clergie,  c.  xv.) 

Si  aprouchoit  la  saison  que  coustumie- 
rement  la  rivière  se  engelloit.  (Wavhin, 
Anchienn.  Chron.  d'Englèt.,  II,  158,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

—  Neutr.,  geler,  se  geler,  se  glacer  : 
Largecce  est  herbregie  et  manvestes  anqiele. 

(Roum.  d'Alix.,  t"  81'',  Michelant.) 
.S'or  devoil  toz  vis  engeller 
N'iroit  elle  pas  l'uis  oviir. 

U>olop.,  11202,  Bibl.  elz.) 

En  chartre  la  fist  avaler, 

Morir  de  froit  et  cnjeler. 

(G.  DE  CoiNCi,  Uir..  ras.  Brux.,  f  101''.) 

Un  eure  a  chanst  et  autre  engele. 
(Gf.ff.,  .-wi.est.  du  monde,  Richel.  152G,  P  Ti'.) 
Por  ce  avient  il  sovent  que  la  moistour, 
avant  que  ele  soit  engroissee  en  goûtes, 
vient  on  celui  air  froit,  et  engele.  (Bru.n. 
Lat.,  Très.,  p.  119,  Chabaille.)  Var.,  an- 
giele. 

A  !  orfenlns,  dit  elle,  pour  toi  li  cuers  m'engelle. 
J'ai  ton  père  perdnt  dont  li  cuerz  me  santelle. 
(B.  de  Seb.,  i,  831,  Bocca.) 

Qu'il  [le  vent]  feist  de  froid  les  vignes  engeler. 
(.Chant  rog.,  Richel.  1537,  f  19  r°.) 

—  Inf.  pris  subst.,  action  de  geler: 

Li  religniers  si  est  contraire  al  engieler. 
{Li  Ars  d'Amour,  I,  169,  Petit.) 

—  Engele,  part,  passé  etadj.,  gelé,  glacé, 
qui  gèle  de  froid  : 

Por  çon  si  est  ses  cors  si  frois  et  engieles. 
(Roum.  d'Alix.,  P  47'',  Michelant.) 

Toz  nnz  esloit  el  puis  alez. 
Pour  pou  n'estoit  toz  enr/elle:.. 

(Dolop.,  11181.  Bibl.  elz.'l 

Bien  est  cil  froiz  et  angelcz. 

(G.  DE  Comci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  107''.) 

Perres  endormis  n'enjale: 

N'a  pas  les  dois  seur  la  viele. 

Mais  si  bien  chante  et  si  viele. 

(ID..  ib.,  P  166.") 

Vnîrcment  i  a  il  rimee  de  froidure 
De  pechies  engetcs,  de  venin  el  d'ordure. 
(Li  Prière  Theoph. ,  Zahsc.h.  de  Groeber,  1,  2  IS,  12.  i 
Gel  fis  seoir  en  la  gelée 
Tant  qu'il  ot  la  qcne  engelce. 

(Renart,  10777,  Méon.) 
On  trouva  l'aighe  si  durement  engielee 
que  on  pooit  bien  charier  sus.  (Henri  de 
Valexc,  Contin.  de  l'hist.  de  la  conq.  de 
Constant.,  xiv,  P.  Paris.) 
El  de  froit  en  ce  bois  sni  ennnit  engelee. 

(Berle,  1181,  Scheler.) 

D'antre  chose  qne  de  faine 
Fn  celé  meson  enpalee. 
Quar  l'endure  fu  engelce. 

UiUTF-D.,  Voie  de  Parad.,  11,  33,  Jub.) 


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Vapors  engelees.  (Brux.  Lat.,  Très.,  p. 
119,  Cliabaille.)   Var.,  vapours  angelees. 

La  moistour....  chiet  toute  engelee.  (Id., 
ib.,  p.  119.)  Var.,  enjalee. 

An  cours  de  la  lane  anijelee. 
(BoECE,  de  Consol.,  ms.  Berne  3i5o,  P  53  t".) 

Un  viel  chevalier  tout  cngellc,  tremblant 
de  froil.  (Le  Lio.  des  Esches,  ms.  Chartres 
411,  f"  78  r».) 

Si  l'ont  ens  el  moulin  menée 
Tome  tremblant  et  engelee. 

(Coud,  6326,  Crapelet.) 

Eaue  congelée  ou  engelee.  (Oresme,  Liv. 
du  ciel  et  du  monde,  ms.  Univ.,  L  II  7,  (" 
48  V».) 

Gelidus,  frois,  engelez.  {Gloss.  de  Salins.) 

Sus  les  fosses  tous  engelles.  (Fboiss., 
Chron.,  I,  191,  Luce.) 

L'eau  des  fosses  estoit  engellee.  (J.  -Moli- 
NET,  Chron.,  ch.  CLXIII,  Buchon.) 

Le  pot  est  engelé  auprès  du  feu.  (P.\ls- 
GBAVE,  Esclairc,  p.  426,  Géniu.) 

La  mer  est  engelee.  (Trium  ling.  dict., 
1604.) 

—  Fig.,  qui  a  le  cœur  de  glace  : 

Aval  l'iaue  s'en  fiist  alez,  (le  corps  de  Ste  Léocade) 
IMais  Dieus  n'est  pas  si  engalez 
Qu'endurer  ue  soufrir  voasist 
S'amie  l'iaue  II  lousisl. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,   f°  610°.) 

—  Engourdi  : 

Sire  engelé. 
En  quel  terre  avez  esté 
Oae  n'avez  rien  conqaesté  ' 
(Colis  Muset,  Poiit.  ms.  av.  ISOO.  t.  11,  p.  "OS, 
Ars.) 

Folz  Franç.oys,  Bretons,  Genevoys, 
Folz  maloslrus  et  engelez, 
Venez  vers  moy,  car  je  coagnoys 
Qu'en  folies  estes  congelez. 
(Farce  de  Folle  Bobance ,  Ane.  Th.  fr.,  Il,  265.) 

Retournez  a  votre  place, 
■Vous  m'avez  pris  sans  m'embrassar. 
Je  dirai  a  votre  mère 
Que  vous  estes  un  engelé. 
Un  mangeur  de  pommes  cuites. 
Un  buveur  de  lait  trutté. 
(Chans.  norm.,  ap.  Le  Iléricher,  Gloss.  norm.,  t.  1, 
p.  332.) 

Au  commencement  du  xvii'  s.  Nicot  et 
Descartes  emploient  encore  engeler  avec  le 
sens  de  geler  tout  à  fait. 

L'acception  d'engourdi  est  restée  dans  la 
langue  moderne  :  c'est  un  engelé,  c'est  un 
jeune  homme  qui  ne  se  dégourdit  pas. 

Dans  la  Flandre  et  dans  la  Normandie, 
engelé  a  gardé  sa  signiflcation  de  gelé; 
dans  la  H.-Nonn.,  vallée  d'Yères,  on  ap- 
pelle un  cul  Vengelé  un  homme  qui  se 
plaint  toujours  du  froid. 

ENGEUÉ,  adj.,  mot  douteux,  p.  ô.  gémis- 
sant : 

L'escu  li  perce  ;  l'aubert  li  a  faussez  ; 

Varmi  le  cors  h  est  l'espee  coulez  ; 

Le  gentil  queas  est  du  cheval  versez, 

Et  saut  en  pies,  mais  moût  iert  cngemez. 

(Herb.  Leduc,  Foulq.  de  Cand.,  p.  il3,   Tarbé.) 

Cf.  E.WEMIU. 

ENGEMER,   VOir  ENGERMER. 

EMiEMia,  aiig.,  v.  n.,  gémir  : 


Quant  il  sospiret  et  angemist.  (Li  Epistle 
saint  Bernard  a  Mont  Deu,  vas.  Verdun  72, 
f°  91  r».) 

ENGEMMÉ,  part.,  couvert  de  pierres  pré- 
cieuses : 

Cruz  e  fertres  e  les  listes 
Bien  engemmel  de  amestistes. 

(5.  Brandan,  676,  Michel.) 

ENGENj  voir  Encan. 

ENGENANCE,  VOlr  ENGANANCE. 

ENGENAVE,  adj.,  enclin  : 

Il  estoit  mult  engenave  délie  inquerir 
coument  ilh  acqueroit  argeus,  sans  estre 
honteux,  et  a  son  temps  regnoit  si  grande- 
ment symonie  en  court  de  Rome,  que 
quiUoncques  qui  demandoit  benefisches 
illi  avoit  por  argent.  (J.  de  Stavelot, 
Chron.,  p.  77,  Borgnet.) 

EXGExciEii,  V.  a.,  ordonner,  disposer: 

Monlt  ai  pensé  parfondement, 
Ainz  que  j'eusse  fondement 
De  cest  ronmanz  bel  engeiicier. 
(G.  GuiART,  Roi/,  lign.,  Prolog.,  311,  Buchon.) 

ENGENDERRESSE,VOirENGE.\DRERESSE. 

ENGENDRABLE,  adj.,  qul  peut  êtrs  en- 
gendré : 

La  chose  que  l'on  seit  est  nécessaire  ne 
non  engendrable  ne  non  passible.  (Brun. 
Lat.,  très.,  p.  298,  Chabaille.) 

—  Capable  d'engendrer  : 

Car  tous  jors  choses  engendrables 
Engendreront  choses  semblables. 

(Rose,  17717,  Méon.) 
Car  souvent  choses  engendrables 
Engendreront  choses  semblables. 

(Gages,  Deduiz,  Ars.  333-2,  t°  36  v".) 
La    semence    virile   et    engendrable   de 
l'homme.  (Jard.  de  santé,  I,  2S1,  impr.  la 
Minerve.) 

ENGENDRACiON,  -  tion,  engcnracion, 
-sion, s. L, action  d'engendrer, génération; 

Hz  sont  .XVII.  frères  d'nnne  engenracion. 
(Ciperis,  Uichel.  1637,  f»  137  v°.) 
Se  n'ay  ne  fil  ne  fille  de  m'engenrasion. 

(H.  Capel,  118,  A.  P.) 
A  cause  de  la  prime  engendration  de  son 
père.  (FosSKTiER,  Chron.  J)fa;'a.,ms.Brux., 
1,  f"  148  v.) 

ENGENDRANT,  S.,  cBlui,  Celle  qui  en- 
gendre : 

Pource  peut  il  eslre  que  cils  qui  sont 
engendres  en  adultère  ou  en  fornication 
peureuse  ou  doubtable  sont  pyeurs  que  li 
autres,  pource  que  li  engendrans  sont  es- 
meus  d'aucune  passiou  communément. 
(Evrart  de  Conty,  Probl.  d'Arist.,  Ri- 
cbeL  210,  fM33'.) 

Le  commandement  sur  les  entans  est 
royal,  pour  ce  que  l'engendrant  par  amitié, 
et  par  la  prérogative  de  l'aage...  (LoYS  LE 
Roy,  Polit.  d'Arislole,  p.  112,  éd.  1378.) 

1.  ENGENDRE,  aug.,  V.  a.,  engendrer  : 

Eis  vos  sa  meire  qui  devant  lui  en  vint 
Et  son  chier  peire  qoe  Voui  engenui. 

(Girb.  de  Metz,  p.  494,  Slengel.) 
Cax  as  perdus  que  tu  engenois. 

(Mort  de  Garin,  2G78,  du  Méril.> 
Mors  est  li  père  qui  vos  engenui. 

(Les  t.oh.,  ms.   Montp.,  f"  87^.) 


Uns  rois  payens  Vengenui. 
(Ftoire  et  Blancefl.,  V*  vers.,  14,  du  Méril.) 
Qni  est  vos  pères  qui  vous  engenui  ? 

(Iluon  de  Bord.,  628,  A.  P.) 
Qui  puet  bien    engendre.  (Digestes,   ms. 
Montp.  H  47,  f"  256=.) 

Puis  l'ore  que  m'angenoi, 
(Dame  qui  concilia  le  prestre,  Berne  354,  f    SS*".) 

—  Engenoi,  part,  passé,  engendré  : 

D'un  père  fumes  andui  engenoi 
Et  d'une  mère  et  porté  et  norri. 
(Garin  le  Lolt.,  3"  chans.,  i,  p.  223,  P.  Paris.) 
D  aa  père  soraes  andui  engenui. 

(LesLoh.,  ms.  Berne  113,  f  20''.) 
Que  ja  ses  frnis  ne  soit  péris. 
Puis  qu'il  sera  engenouis 
Et  concheus  dedens  son  cors. 
(Wace,  Vie  de  Ste  Marguer.,  Joly,  p.  114.) 
....  Saint  Denis 
Est  al  siècle  mult  de  grant  pris  ; 
Greu  fu,  eu  Grèce  engenoiz. 

(Ben.,   D.  de  Norm.,  11,  G945,  Michel.) 
Il  fu  nez  et  engenoiz 
En  Gales. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H    240,  f"  213'.) 
Il  fu  de  ma  serour  nez  et  angenois. 

(Guide  Bourg.,  3478,  A.   P.) 

2.  ENGENDRE,  S.  f.,  acte  d'engendrer  : 

Il  (le  fils)  ne  vient  pas  de  mon  engendre. 
(Greban,  Mist.  de  la  pass.,  4081,  G.  Paris.) 
Et  par  pure  nécessité. 
Puis  q\i^engendre  est  eu  elle  faicte 
Il  faut  qu'elle  se  soit  meffaicte. 

(Id.,  ib.,  4151.) 

ENGENDRÉ,  S.  m.,  fils,  celui  qu'on  a 
engendré  ; 

Vostre  est  la  terre,  si  la  défendez  ; 
A  tort  vus  guerroie  li  vostre  engendrez. 
(JORD.  Fa.mosme,  Chron.,  152,  Michel,  D.  de 
Norm.,  t.  m.) 

Elle  (l'usure)  a  esté  appelée  -coV.o;,  c'est  a 
dire  engendrement,  attendu  que  les  en- 
gendrez ressemblent  aus  engendrans.  (LoYS 
leRoy,  Polit.  d'Arist.,  p.  98,  éd.  1378.) 

ENGENDREE,  cngenrce,  s.  f.,  progéni- 
ture, génération,  race  : 
Et  vous,  roy,  veues  vir  onssy  vostro  engenree. 
(Cliev.  au  cijgne,  2132,  Reiff.) 
'e  hai  perdne  la  joie  de  ma  lasse  engendrée. 
(Dit  de   Guill.    d'Aiiglet.,  Bril.  Mus.  add.  15606, 

f  146'".) 
Je  ay  poy  eu  de  joie  de  ma  lasse  engendrée. 
(/«.,  474,  Michel.) 

...  Cescun  Frans  breit  e  hue, 
Por  la  noble  engendrée  qe  Deu  nos  a  rendue. 
(La  Conquête  de  l'Espagne  par  Cliarlem.,Doz.  hist., 

t.  III,  p.  368.) 
Tant  qu'il  euist  en  vie  enfant  de  s'engenree. 
Utist.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3144,  F  322  v".) 
.ia  fort  riche  Soudan  qu'en  li  fîst  engenree. 

(B.  deSeb.,  ii,  974,  Bocca.) 
Entre  ses  bons  amis  li  fu  amour  monstres 
Sans  che  c'on  le  sceast,  en  lait  ni  en  pensée. 
Que  cbe  fust  leur  amis  par  loial  engenree. 

(Ib.,  XV,  1316.) 

ENGENDREMENT,  cngeindrement,  engen- 
rement,enganrement,  s.  m.,  le  fait  d'engen- 
drer ou  d'être  engendré,  naissance  : 

Lon  jor  que  hot  angendremant 
Sainte  .Marie  charneloiant. 
(Wace,    Conception,    Brit    .Mus.  add.  13606, 
rST',  et  ms.  Cimbridge.S.  John's  B  9,  f  l'  ) 


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De  ceo  nos  (lit  YsiJorns 

Que  Tanleor  ne  fait  acreire  plus. 

Que  par  si  fait  engendrrment 

Est  dit  Germaine  dreilcment 

E  d'engendrer  Germaine  est  dite. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  oSl,  Michel.) 
Li  pères  (mnerl)  a  Vengeindrrmrnl. 
(Gebv.,  Best.,   Brit.  Mns.  add.   28i60,  f  92".) 

Un  (enfant)  en  pnet  elle   avoir,  pour  voir  vous  le 
[créant, 
Ne  ja  pins  n'en  aura  en  nn  etigenrcmant. 

(Chev.  au  cygne,  I,  66,  Hippean.) 
Engendremenz  de  toutes  choses.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  133,  Chabaille.) 
Li  diables  n'en  sot  nient 
De  cest  saintisme  eiigendrcment, 

{Vie  du  pape  Greg.,  p.  10,  l.uzarche.) 
Avant  VengenremeiH   de!  piifaut.  {Est.  de 
Merlin,  Ricljel.  24394,  f»  134''.) 

Issirent  par  engendrcment.   . 
(.Macé  de  la  Cbabité.  Bii-/f,  ms.  Tours  906,  f  8''.) 
Et  tait  chil  qui  saillirent  de  lor  engcndrement. 
(Doon  de  Maience,  6893,  A.  P.) 
Li  enganremens  de  ceste  enfermeté  vient 
de...  {Cyrurgie Albug. ,ms.  de  Salis,  t»  158'".) 
N'eust  esté  Vcngendrement    qu'il    fist  en 
luou  corps   d'un   beau   damoisel    {Ren.  de 
Montaub.,  Ars.  5072,  f»  143  v°.) 


Maudit  soit  mon  eitgendrement. 

(Slist.  du  iiel  lesl.,  2895 


A.  T.) 


Je   suis    celle   qui   vous  porlay  en  mes    j 
costez  neuf  moys   entiers  jiar  Vengendre- 
7nen(  du  preux   coule  de  fediuc.  (Perce/'o- 
m(,  vol.  iV,  ch.  37,  éd.  1528.) 

Engeiidreinenl.  Procréation  d'enfants. 
(R.  Est.,  Diclionariolum.) 

—  Extraction  : 

De  grant  aigenremenl. 

(Chev.  au  cygne,  21376,  Reiff.) 

—  Race  : 

Serpens  et  engendremens  de  vipères , 
conment  escliaperes  vous  que  ne  soyes 
mis  au  feu  d'enfer?  (P.  Ferget,  (e  iVoîil). 
Test;  f  33  r",  impr.  Maz.) 

—  Fig.,  en  parlant  de  chose,  pour  dire 
ce  qui  produit,  ce  qui  entraine  comme 
conséquence  telle  ou  telle  cliose  : 

Les  engendremens  de  porreture.  {H.  de 
MONDEYILLE,  Richcl.  2030,  1°  47».) 

Stipulaciou  est  ung  engendremeni  d'obli- 
i^acion  et  de  promesse  de  couvent  qui  se 
tait  par  paroles  et  par  responces  de  l'un 
promettant  a  l'autre,  c'est  a  dire  de  soy 
obligier  par  paroles  de  voulenté,  sans  ce 
qu'il  y  ait  cause  pourquoy  on  se  oblige 
que  paravaut  ne  soit  engendré.  (Bout., 
Somme  rur.,  1=  p.,  f»  80^,  éd.  1486.) 

Un  engendrement  de  larmes  aux  parens. 
(Lanoue,  Vise,  p.  190,  éd.  1587.) 

ENGENDUEUESSE,  -  dcrrcsse,  -  deresse, 
engendresse,  subst.,  (ém.  de  engendreur  : 

Ce  esloit  Vengenderresse  du  diable  qui 
de  guerre  laisoit  sambler  paix  et  de  paix 
guerre.  (Gebson  ,  Serm. ,  ms.  Troves  , 
t»  8  V.) 

Elle  (la  nature)  est  comme  i'engenderesse 
Et  comme  la  commauderesse, 
(G.  Chastellain,  la  Mort  du  duc  Philippe,  vu, 
2o2.  Kervjn.) 

Epbesion...,  engendresse  des  plus  excel- 
lents paiulres.  (FosSETiER,  Clu-on.  Mar- 
gar.,  ms.  Brux.  10509,  1"  50  r".) 


Cesane,  engendresse  de  très  bon  vin.  (Id., 
ib.,  {"  197  vo.) 

Deux  choses  enqendresses  i'honem.  (Td., 
ib.,  ms.  Brux.  10512,  VllI,  II,  19) 

ENGENDRESSE,  VOif  ENGENDBKBESSE. 

ENGENDREi-RE,  -  dmre,  -  druire,  engen- 
reure,  evgenrnre,  engerettre,  s.  f.,  progéni- 
ture, race,  petits  : 

Monlt  fut  feil  de  Chain  malle  engendreure. 
(llEiiMAS.  Diile,  ms.  Orléans  37i'''S  t°  1'.) 
Se  ne  me  rcns  Callot  l'engenreure. 
Si  l'ocirrai  a  m'espee  esmolue. 

(Rai.mbebt,  Ogier,  10330,  Barrois.) 

Le  mien  mesfait,  ma  grant  mesaventnre 
Compera  cbier  la  noslre  engendreure. 

{Adam,  p.  -43,  Luzarche.) 

Onant  li  oisel  guerpist  arrière 
?>' engendrure  en  la  poudrière, 
Por  ce  qui  an  ciel  apartient. .. 
(Guillaume,  Best,  div.,  2-li4,  de  l'OsIrice, 
Hippeau.) 

Jeo  ai  par  mésaventure 
Tnle  perdue  m'eugendrure. 

(CuARDBï,  Petit  met,  1079,  Koch.) 
Moult  as  fait  bele  engenrenre. 

{Dolop.,  0465,  Bibl.  elz.) 

Ne  fa  pas  beste  par  nature, 
Ains  fu  de  roi  engendreure. 

(G.  de  Palerme,  Ars.  3319,  f°  UT  v°.) 
Ainsi  i  dist  :  Pères,  tel  parole. 
S'il  TOUS  plaist,  poes  bien  laissier  ; 
Car  ce  ne  me  porroit  plaisier 
.Nus,  que  ce  me  sanlast  droiture 
Que  nus  hom  peust  i'engereure 
Espouser... 
(Pbil.  de  Rémi,  Maneliine,  548,  Bordier,  p.  179.) 

Ele  n'a  mie  sauiblance  qu'ele  puist 
venir  de  bone  engenrvre.  (La  Befponse  del 
Best,  mestre  Richard  de  Furnival,  p.  66,  li 
Lions,  Hippeau.) 

Et  fait  tant  que  il  i  a  ymage  de  vérité  et 
de  bone  engenrciire.  [Ib.) 

Et  maudist  tote  s'aventure 
Quant  faile  a  tel  eugenreure. 
(Vie  de  Marie  fEgijpt.,   Richel.  23112.) 

Et  fais  mont  pute  engendreure. 
{Poème  allég.,  Brit.  Mus.  add.  15C06,  P  ô"".) 

Ce  est  la  gregueur  grase  que  les  femmes 
ont,  que  de  concevoir  et  de  garder  leur 
engendrure.  (Ligesies,  ms.  Montpellier  H 
47,  1°  257'.) 

Comme  chaste  engendreure  est  bele. 
(Bible,  Kichel.  901,  r  12".) 

Cili  (Jupiter)  sceust  amenrir  le  dolcir, 

La  malice  et  la  cruaullé 

De  Saturuus  plain  de  durté  ; 

Quar  il  U  loull  Vengendrure 

De  uoif,  grelle  et  de  froidure. 

Quant  il  est  près  voisins  de  li. 

(Mélam.  d'Ov.  moral.,  p.  24,  Tarbé.) 
Je   rent  grasces  a  nostre  seigneur  qui  a 
daingniè  reçoivre  la  première  engendreure 
du  huit  de   mou  veutre.  [Chroii.  des  rois 
du  Fr.,  ms.  Berne  607, 1»  16".) 

Pour  aider  a  V engendreure. 
(J.  Lefebvre,  RespU  de  la  mort,  Richel.  994, 
f»  G\) 

Pur  une  fîlie  ke  il  out,  kar  autre  engen- 
drure ne  out  il  poynt.  {Chron.  d'Angl.,  ms. 
Barberini,  1»  39  v.) 

Genitalis,  pertenan  a  engendruire.  (Gloss. 
de  Salins.) 

Gcuitivus,  qui  appertient  a  engendruire. 
(Ib.) 


—  Au  plur.  : 

Pour  alaiclier  leurs  engendrures.  (Fcsse- 
TiED,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10509, 
fSS  r°.) 

—  Action  d'engendrer  : 

En  tel  sui  dejetez  del  leu  d' engendreure, 
del  ventre  ma  mère  li  miens  Deus  tu  les. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xxi,  10,  .Michel.) 

Se  li  uns  est  frois  de  nature 
Ki  moll  nuist  a  engenreure. 

(.A.  Du  PosT,  Mahom.,  1S23,  Michel.) 
Es  membres  fet  pur  engendrure. 
{Rom.  de  lumere,  Brit.  Mus.  Harl.  4390,  1°  1*.) 
Soit  par  voie  d'engendreure 
Ou  par  cure  de  norreture. 

(Rose,  Richel.  1573,  C  49''.) 
Soit  par  voie  A'engenreure, 

{Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  f  Si'.) 

Dreile  engendrure  est  natarele  chose. 
{Gilole  et  Johanne,  Jab.,  Xouv.  Rec,  II,  32.) 

Et  a  engendreure  de  poureture.  (Frag. 
d'un  livre  de  médecine,  ms.  Berne  A  95, 
f»  16  v°.) 

Et  sans  fin  mauldicte  soit  l'enre 
Que  de  toy  je  fis  \' engendreure. 
(Deguillev.,  Trois  pèlerin.,  i°  115^  impr.  Instit.) 

Toute  humaine  créature  qui  dedans  le 
ciel  est  enclose  par  naturelle  engendreure. 
[Perceforest,  vol.  IV,  ch.  26,  éd.  1528.) 

Quant  on  oingt  de  poix  liquide  la  verge 
de  l'homme  a  l'houre  qu'il  habite  avecques 
la  femme  elle  destruit  V  engendreure  et  le 
concevement.  (Jard.  de  sanié,  1,  381,  impr. 
la  Minerve.) 

Begettyng,  engendrxtre.  (Palsgrave,  Es- 
clairc,  p.  196,  Génin.) 

ENGENDRis,  (iigenlrix,  engerris,  subst. 
féni.  de  engendreur  : 

Bienaurouse  engentrix  de  vie,  bienau- 
rouse  mère  de  saheteit.  (S.  Been.,  Sei'm., 
liichel.  24768,  1"  9  r".) 

0  bele  dame,  très  pieue  empereis. 
Qui  de  Diu  fuites  mère  et  engerris. 
{Prière  à  X.-D.,  Richel.  15212,  1'^  126  V.) 

ENGENEILLIER,  VOir  EiNGEKOILLIER. 

ENGENER,  VOir  ENGIGNIER. 

EXGENEULLEUR,     VOir    ENGEKOILLEUR. 

EXGENG,  voir  EXGIX. 

ENGENGIER,  VOir  EXGIGNXER. 

en'genhier,  voir  Ekgignier. 

ENGENIER,  VOir  ENGIGNIER. 

engenillier,  voir  E.ngei\oillier. 

ENGENNER,  VOir  ENGANER. 

ENGENOi,  part,  passé,  voir  E.ngendre  1. 

ENGENOILLEL'R,  engeneulktir,  adj.,  qui 
s'agenouille  : 

lugcuicularis,  engciieulkur.  (Gloss.  du 
Salins,  j 

ENGENOiLLiER,  -  oUcr,  -  oiUer,  -  ouller, 
-  uiilier,-  uler,  -  eillier,  -  illier,  ang.,  enj., 
anj.,  enginoiler,  enjenoeler,  verbe. 

—  Réfl.,  s'agenouiller  : 


ae.s  Lo. 


ille  Hervis  li  baicheler. 

.,  Richel.   rjloo,  1°  42  r°.) 


168  ENG 

Devant  le  roi  se  vont  engenolier. 

(Gif.  de  Vianc.  Uichel.  li4S,  f  5  .) 
A  cest  mot  c'est  eni/fiioillies. 

(Diirmars  le  Gallois.  570-i,  Slengel.) 

Devant  U  conl  Rollanl  se  veit  anjenuillier. 

En  plorant  de  ses  eulï  U  veit  merci  crier. 

(Enlr.  en  Esp.,  ms.  Venise,  f  6  V,  Gautier.) 

Impr.,  amenuillier. 

Tantost  s'engiiwila 

Davanl  lu.  ,,        ,    , 

(Prise  de  Pampel..  3i3.   Mussafia.) 

El  quant  je  plux  m'engenoille 
Davant  la  belle  a  cleir  vis, 
Lors  me  Irais  si  esbahit, 
Ke  ne  U  sai  raiwn  randre 
Dont  elle  me  vculle  enleiidrc. 
(J0.N.1S  Li  CuARPEXiiER,  Chans.,  Dinaux,   Trom: 
arlés.,  r-  339.) 

Et  Josepbes  s'engcnoillait.  (S.  Graal,  Va- 
chel.  2453,  f  40  v».) 

Le   zabater   s'enjenoele  devant   la  crois. 
{Voy.  de  Jilarc  Pol,  c.  xxx,  Roux.) 

Se  tu  fengenoitles  et  m'aore.  (Ms.  Berne 
365,  f"  120  r".) 

Lors   s'engenoullail  le  lyon.  (Laurent, 
Somme,  ms.  Troyes,  !■>  120  r'.) 
Qant  fu  a  lui  il  s'amjenoille 
Davant  ses  riez.  a)  ea  \ 

{Hercule  el  Phileminis,  Richel.  S21.  r  5  .) 
E  s'engenoillereni  al  roy  a  Westmoster. 
{Foulques  Fitz  JJ'ariM,  Nouv.  fr.  du  xiv*  s., 
p.  109.)  j 

S'engenulerenl.  prièrent  mercy  e  pardon 
de  vyè.  (Ib.,  p.  42.) 

Devant  lui  s'enclineront  et  s'engeneille- 
ront.  (Ps.,  Maz.  798,  f"  172  v".) 

S'engcnilla  devant  le  roy.  (Fbo.ss., 
Chron.,  I,  379,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Ne  place  ia  a  Dieu  que  la  royue  face  ce 
ne  ait  empeusel  a  faire  que  de  lieimml- 
lier  devant  son  chevalier.  (1d.,  ib.,  1,  --, 
Luce.) 

Se  cngenoullerent  devant  le  rov.  (h  Le 
Fevre,  Chron.,  I,  14,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Je  m'engenoulle  —  I  knole.  (Du  Guez,  An 
Introd.  for  to  lerne  to  .ywte  french  trewly 
a  la  suite  de  Palsgrave,  éd.Genm,  p.  1009., 
Pleusl  a  Dieu  que  je  m'cngenoullasse,  que 
lu  t'enqenoullasse,  qu'il  ou  qu'elle  s  enge- 
iiouUast,  que  nous  novs  engenotillissions, 
que  vous  vous  engenoulUssiez,  quilz  ou 
qu'elles  sengenoullassent.  (In.,  ï6.,p.  1010.) 

—  Xeutr.,  dans  le  même  sens  : 

0  Toille  ou  non  l'estnet  etii/eiwillter. 

(Les  Loh.,  Kichel.  16-2-2.  f"  '221  v".) 
Et  tût  par  force  les  font  engenoilier. 

(Girard  de  Yiatie,  p.  135,  Tarbé.) 
Ne    venist    tantost     après    angenoilUer. 
{Car.  de  Mongl,  Yat,  Chr.  1517,  1°  2^) 

E  trestous  qe  servvrent  leynz  engemile- 
mU  devant  sire  Pierep,e  le  apelerent  lur 
seisnur  sire  Foute.  {Foulques  Fitz  Wartn, 
isoîàv.  fr.  du  xiv"  s.,  p.  65.) 

_  Engenoillié,  part,   passé,  agenouillé  : 

La  nuit  veillant  ^a  ureisoas, 
Engeniilez  en  aiflictions. 
(Wace,  Il  Liv.  de  S.  Nicholag,  202,  Delius.) 
Ki  U  chief  nnt  beisié 
Et  sont  emiemillié. 
{Liier  Régine  Sihlle,  Richel.  25i07,  f  110=.) 

—  Fig.,  en  t.  d'archit.,  courbé,  profilé, 
suivant  une  courbe  dont  le  profil  fait  un 
jarret  : 


ENG 

Por  chu  tail  om  vosure    engenolie.  {.Al- 
bum de  VUl.  de  Bonnec.,^.  164,  Lassus.) 

ENGENOiLLiK,  V.  îi.,  s'agepouiUer  : 
Engenoillir,  suffraginari.   (J.  Lagadeuc, 

CathoL,    éd.    Aulïret    de   Quoetqueueran, 

Bibl.  Quimper.) 

EN'GEXomm,  V.  a.,  engendrer  : 

Et  que  sa  mei-e  engenoiri. 
(W'xct,  Concept.,  Bril.  Mus.  add.  13606,  P  3''.) 

ENGENOLIER,   VOir  ENGESOILLIER. 

E.NGENOULLER,  VOlr  EXGE.\OILLIER. 

ENGENR.VCION,  VOlr  E.NGEXDRACIOX. 

ENGENREE,  VOir  EXGEXDREE. 

ENGENREllENT.VOir  E.NGENDREMENT . 

ENGENREURE,  VOlr  EXGENDREURE. 

ENGENTRIX,  VOlr  ESGESDRIS. 

ENGENLi,  part,  passé,  voir  Engendre  1. 

ENGENLLER,  VOir  EXGE.XOILLIER. 

!      ENGERciER,  V.  a.,  coupcr  les  jarrets  : 
Quant  ilz  eurent  mis  a  mort   telle    mul- 
titude de  f;pns.  si  engercerent   tous    leurs 
i-lievaulx.  {Hisl.  de  fane,  test.,  f-69'.)  Lat.  : 
Equos  eoruui  subnervavil.  (Jos.,  xl,  9.) 

j       Cf.  Agercier. 

ENGEREURE,  VOir  EXGENDREURE. 

ENGERMER,  enigmier,  verbe. 

—  Xeutr.,  germer  : 

Car  il  n'est  nul,  s'il  atent  tel  salaire 
Comme  je  faiz,  douce  dame  honnouree, 
Qui  ne  doie  sanz  faire  nul  outrage 
Servir  amours,  quant  elle  est  engemee 
Dedeos  son  cuer. 

(G.  M.vca..  Poés-,  Richel.  9221,  f  '7'.) 

—  Act.,  ensenaencer  : 

De  la  terre  poudreuse  on  eugerme  le  sein 
Pour  en  tirer  l'usure  et  redoubler  le  grain, 
ili.  Belleai',  (Muv.  poél.,  Hyacinthe    et    Chryso- 
lilhe.) 

ENGERONNER,  VOir  EXGIROXER. 

ENGERRIS,  voir  EXGENDRIS. 

ENGEsiR,  V.  n.,  gésir,  être  étendu, 
être  couché  : 

Es  le  vous  engisant  deles  lui,  a  costo. 

(Roum.  dWlix.,  1"  40'',  Michelant.) 

ENGETEMENT,  -  etlement,  eiijetlement, 
enjeslement,  s.  m.,  expulsion  : 

Un  bref  de  engHtement,  etc.,  fut  abattu... 
(Yearbooks  uf  ihe  reign  of  Edw.  Vie  first, 
years  xxx-xxxi,  p.  5,  Rer.  bnt.  script.) 

Bref  de  enjettement.  {Ib.,  p.  147.) 

Que  responez  vus  a\enjestemenl?  {Ib.) 

ENGETER,  -  elter,  -  ister,  enj.,  v.  a.,  je- 
ter, chasser,  déposséder  : 

E  de  Egypte  les  engetad.  {Bois,  p-  39, 
Ler.  de  Liucy.) 

E  cumaudad  que  la  meschine  enjetast, 
e  après  lui  l'us  fermast.  (/(/.,  p.  164.) 

Dune  enjetad  li  reis  Salomun  Abiathar 
que  il  ne  fust  mais  pruveire  Nostre  bei- 
gnur.  (Jb.,  p.  230.) 


ENG 

E  nostre  Sires  se  curuchad  vers  Jérusa- 
lem e  Judam,  si  que  desur  sei  les  enjetad- 
{Ib.,  p.  434.) 

Encontremont  ba.UVengetta  (sa  lauce). 
(G.  Caimar,   Chron.,  ap.  F.Michel,  Clir.  angl.  n.. 
t.  1,  p.  8.) 
La  pureture  ela  dulur 
Enguta  si  grant  puur... 

(S.  Edward  le  conf.,  2620,  Luard.) 

Kar  cil  reis  par  sa  guerre 
Dermod  etijela  de  Leynistere. 

(Conquesl  of  Ireland,  2U7,  Michel.) 

Ore  est  .\dam  engeté 

De  parais  deserité. 
(Trad.  de  Robert  de  Lincoln,  Richel.  902,  V  99".) 

Ou  furent  il  engetlez  (les  anges  rebelles). 
(Pierre  de  Peckam.  Rom.    de  Lumere,  Bril.  Mus. 
Harl.  4390,  f  8».) 

Trente  serjans  por  lui  alerent 

Qui  de  la  charte  Vengeterent. 
(Othevien,  ms.  Gif..  BodI.  Ilatton  100.  f"  '  V.) 

De  France  vos  cnide  engeler. 

(Ib..  f"  43  r".) 

Pnr  ly  de  peynes  engeler. 
{De  Pèches,    ms.  Cambridge,  Univ.  E  e.  I,  20, 

r  i'i'.) 

Par  queuz  lees  il  fut  seisy  ben  quatre  so- 
maynes  taunt  com  une  Maud  vynt,  e  ly 
enghla.  {Year  bocks  of  the  reign  of  Edw. 
the  first,  years  xxx-xxxi,  p.  143,  Ker.  bnt. 
script.) 

Si  jeo  vus  venke  une  tere,  e  oblige  uiey 
e  mes  heyrs  a  la  garrantie.  e  vus  seez 
engetté  par  un  home  de  peuple,  jeo  ne  vus 
sum  pas  tenuz  a  garrantir.  (Ib.,  p.  145.) 

Le  rev  Harald  fust  enterré  a  Westmuster. 
mes  pus  fust  il  engeté  e  ensevely  a  eglyse 
Sehyn  ClemenL  {Chron.  d'Angl.,  ms.  Bar- 
berini,  f»  18  v.) 

ENGEULER,   VOir  ENGOULEH. 

EXGEir.\É,  adj.,  à  jeun  : 

Alainz  les  a,  si  les  asalt 
Comme  lions  qui  a  proie  sait, 
FaineiUeus  et  engeunez. 

(Cligct.  Richel.  1420,  T  45'.) 

ENGHANERIE,  VOir  ENGANERIE. 

ENGHIEN,  voir  EXGIS. 

E.NGiBER,  V.  a.,  enfermer  dans  une 
malle  : 

Engiber  et  enfardeler  une  tapisserie. 
(xV  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 


plain 
L.  V. 


ENGiEL,  S.  m.,  gelée,  glace  : 

Es  ténèbres  d'enfer,  en  lieu  chault, 

d'engiel.  (Trad.  du  Dante,  ms.  Turin, 

33,  ch.  III.) 

ENGIELER,  VOir  E.XGELEH. 
ENGIENG,  voir  E-NGI.X. 

ENGiER,angie>",  ongier,\.  a.,  augmenter; 
par  extension,  au  sens  moral,  élever, 
exalter  : 

Mais  Jhesuchrist  si  venja  par  lui  (Vespa- 
«ien)  et  ce  fu  por  essample  demostrer  dn 
la  desloiauté  as  Jiiis,  quer  cil  que  il  avoit 
apelé  chien  si  furent  li  païen,  et  cil  li  farenl 
plus  d'ennuis  que  cil  qu'il  avoit  apelé  fiz, 
ce  furent  li  juif,  quer  li  juif  le  crucefierent, 
et  li  paien  Venqierent.  (R.  de  Borr.,  Queste 
du  S.  Graal,  Richel.  12582,  f»  6  r».) 

—  Presser,  activer  : 


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169 


S'irons  lornoier  moi  el  vos; 

Quo  l'en  oe  vos  apiaut  jalos 

Or  ne  devez  vos  pas  soQgier, 

Mes  les  tornoieraenz  oiujicr 

El  anpanre,  et  tôt  fors  giler. 

(Chrest.,  Chei).  au  lijon,  2')01,  Ilollaad.) 

—  Ongier  une  femme,  l'étreindre,  avoir 
commerce  avec  elle  : 

Ongier  feme.  {Akbrant,  Richel.  20"21, 
I»  27,  ap.  Littré,  Enger.) 

—  Fréquenter,  dans  le  sens  général  ; 

L'une  (souris)  en  un  bois  ot  sa  maison, 
La  manoil  en  tonte  saison, 
La  sa  garnison  aunoit. 
Par  sa  peine  a  vie  se  meaoit  ; 
De  bief,  de  noiz  garnie  yere  ; 
Bien  fu  garnie  sa  closere. 
Po  TOUloit  autre  geat  angier  : 
Rondement  vivoit  sanz  dangier  ; 
Paonr  n'avoit  qu'on  l'occist. 
Ne  que  l'hom  sus  li  mal  meist. 
(Renard  coiilrefail,   'l'arbé,  Pocl.  de  Champ,  anl.  à 
Fr.  l.  p.  lo-2.) 

—  Neutr.,  habiter,  commercer  : 

Demoaroit  beste  par  le  bois  ; 
Avec  autres  béates  inijoU 
Et  char  de  beste  crue  manjoit. 
(Renard  contrefail,  Tarbé,  Poét.   de  Champ,  anl.  à 
Fr.  1.  p.  1390 

—  S'aviser  : 

Que  ja  soit  ce  qne  nus  ne  puisse. 
Pour  médecine  que  l'en  triiisse, 
Ne  pour  riens  donc  l'en  sache  onijUr^ 
La  vie  du  cors  alongier. 
(fiose,  ms.  Corsini,  P  113';  Méon,   17187.1 

—  Engeant,  part,  prés.,  croissant  : 

Lais  pechies  est  de  mesdire; 
Car  par  mesdit  l'envenimé 
Sont  tout  mal  au  siècle  enprimé, 
Engeant  et  planté  et  repris. 
<B.  DE  Co.NDÉ,  /(  Conles  dju  dragon,  236,  Scheler.) 

Troyes,  enger,  communiquer  :  mal  qui 
s'enge,  maladie  contagieuse.  (Grosley, 
Vocab.  troyen.)  Beauce,  aticher,  affubler. 
De  quelle  marchandise  nous  avez-vous 
anches  là  ?  » 

ENGIG,  voir  E.NGIX. 

ENGiGXANCE,  S.  /.,  troiuperie  : 

Qaar  il  en  firent  plait  e  engignance. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  327,  Michel.) 

ENGiGNANT,  adj.,  trompeur  : 

Si  traître,  si  engignanz. 
(Guillaume,  Best,  divin,  38S3,  Hippean.) 

Nacor  a  non,  molt  est  sachans 
Et  sor  tous  autres  engignans. 
(Guy  de  Cambrai,  Bartaam,  p.  130,  Meyer.) 

ENGiGN.\ouR,  voir  Engig.neor. 

ENGiGNAiiT,  engmgnart,  angignart,  an- 
gingnart,  adj.,  trompeur  : 

D'Ugon,  dnc  d'Agiane,  e  de  Berart 
Qui  me  caident  confondre  dui  engignarl. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  323,  Michel.) 

—  Est  employé  pour  désigner  un 
diable  : 

Angignars  bien  faire  saura 
Ceci. 
(ilysl.  de  la  venue  de  l'Antéchrist,  ms.   Besançon, 
P  S''.) 

T   m. 


Engingnart,  vous  seroiz  mon  mestre. 

(th..  V  y.) 

Angingnars  sais. 

(».,  f»  4''.) 

ENGiGNE,  enjinne,  engsigne,  s.  f.,  trom- 
perie : 

Ça  keli  hermites  me  dit 
Et  les  enjinnes  qa'il  m'aprit, 
A  voslre  pleisir  le  lerrai, 
E  vos  comanlemenz  l[elrai. 

(Le  Lai  del  Désiré,  p.  18,  Michel.) 

—  Machine  de  guerre  : 

Darz  et  engeignes  empeaees. 

(Ben.,  Troie,  7120,_Joly.) 

Qui  traient  engeignes  agues 
Et  granz  saieles  esmolues. 

(lD.,i*..  17277.) 

ENGiGNEMEXT,  enguignemenl,  enginne- 
ment,  enginimenl,  engeigneinent,ang.,  s.  m., 
invention,  engin,  machine  : 

Enginiment,  uiachina.  (The  treatise  de 
utensUibus  of  Alexandcr  Necliam,  p.  109, 
Wright.) 

—  Moyen  quelconque  qu'on  imagine 
pour  arriver  à  un  but,  avec  l'idée  d'habi- 
leté, d'adresse,  et,  dans  un  sens  défavo- 
rable, ruse,  perfidie,  tromperie  : 

Fait  avez  as  alquanz  plusars  engignemenz. 

(Rou,  -l"  p.,  4210,  Andresen.) 
A  Leniii  fn  11  reis,  ki  ont  graat  marreraeat 
De  Richart,  qu'il  perdi  par  tel  enginnemenl. 
(U..  2162.J 

Comment  i  monteres  I  dites  Vengignemenl. 

(Rouitt.  d'Alix-,  f  60°,  Michelant.) 

Qu'il  me  sosprist  par  son  engignement. 
(Auberi  le  Bourg.,  Richel.  839,  f  110^) 

Par  ses  malvais  anglgnemens.  (S.  Graal, 
Richel.  24ÏS,  l"  93  v».) 
Si  les  déçoit  deaubles  par  son  anginemenl. 
(l'oignes  d'enfer,  Brit.  Mas.  add.  13606,  F  S6<'.) 
Moult  fu  lié  l'ennemi  quant  .par  eng'mgnement 
Ot  deceu  l'enfant. 
(Dit  de  la  Borjoise  de  Narbonne,  Jub.,  Nom.  Rec, 

I,  37.) 

A  teil  feme  doit  baieir 

Uns  eogingûieres  de  geat 

Ki  par  son  engingnement 

La  saiche  a  son  droit  moaeir. 

(Chaas.,  m;.  Berne  389,  f  81  »".) 

Car,  par  aucun  engingnement, 

Com  apiers  et  vigreas  et  fors 

Fait  tant  qu'il  ist  par  dehors. 
(B.  DE  Co.\DÉ,  li  Prisons  d'amour,    1737,  Scheler.) 

Pour  faire  entfigiiemcnl  greigneur. 

(G.  Mach.,  Pods.,  Richel.  9221,  f  T)''.) 
AucuQs     engirineinens     ou     sortilèges. 
(ORES.ME,  Etk.,  Richel.  204,  f»  SOS"".) 
Cilz  avisa  .j.  jour  par  quel  engingnement 
Porroit  entrer  a  M  lote,  qui  prez  de  la  s'estent. 
(Cdv.,  da  Guesdm,  3719,  Charriera.) 

Et  vuillons  qui  foQceut  ou  facent  foncer 
fausses,  chergeoul,  tendre  cordes  et  aultres 
engeignemens.  (1407,  Droit  de  chasse  de 
l'abb.  de  liellelai),  .Mon.  de  l'év.  de  Bàle,  'V, 
217,  TrouiUal  et  Vaulrey.) 

ENGiGNEOR,  -  eour,-  aour,  -  eeur,  -  or , 
-  eur,  -  ur,  aag.,  sngiagneur,  eng'mior,  en. 
ghigneour,  s.  m.,  inijénieur,  faiseur  d'en- 
gins, de  machines;  mécanicien.architecte, 
celui  qui  fait  le  plan  d'an  travail,  en  di. 
rige  l'exécution  : 


Fromons  manda  Vengigneor  Maurî. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  F  149*'.) 
E  fud  cil  David  del  lignage  Beseleel,    le 
boa  enginur,  le  boa   ménestrel  ki  Bst  les 
auruemeaz  e  la  riche  vaisseleal  taberaacle. 
(Rois,  p.  204,  Ler.  de  Liacy.) 

Carpentiers  e  engigneors, 
Boens  fevres  e  boens  ferreors. 

(Wace,  Rou,  3'  p.,  6191,  .\adresen.) 
Engignierres  estoit  provez  (Argus), 
Li  plus  tressages  qui  fust  nez. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naples,  V  6'.) 
Engignieres. 

(Ed.  Joly,  T.  881.) 
Karles  s'est  porpaasez  et  si  angignear 
Qu'autrement  lor  covient  afaiter  lor  ator. 

(J.  BoD.,  Sa.r.,  CLXXI,  .Michel.) 
Faites  Tostre  periere  venir  hastivement  ; 
Ja  pescera  la  porte,  si  \'en<]ignur  ne  ment. 
(JoRD.    Fasto^me,    Ckron.,   1210,    Michel,   D.  de 
Norm.,  t.  111.) 

Li  engignieres  fa  moalt  sage. 
(Floire  et  Blanceflor,  1°  vers.,   163G,  da  Mêril.) 
Vassal,  es  ta  engtgneor. 
Qui  ci  mesures  uoslre  tor  î 

(Ib.,  2*  vers.,  2601.) 

L'engignierres  a  fait  ses  engiens  aprester. 

(Fierabras,  3733,  A.  P.) 

Li  engignieres  prent  raoult  haut  a  escrier. 

(/*.,  3739.) 

L'amirans  list  venir  l'en'/igneow  .Maboa. 

(tb.,  3733) 

Engignaours  et  charpantiers. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  1601,  f"*  j-*.) 

Engigneeurs  drecent  perrieres 

Et  mingonoians  pour  tout  confondre. 

(CuiART,  Rog.  lign.,  7910,  Buchon.) 

Fu  gitiez  li  t'eus  par  lor enijinaors.{Chroii. 
de  S.-Den.,  lus.  Ste-Gea.,  1"  259'.) 

Eugius  dont  Jocelin  de  Coruaut  estoit 
uiesire  engiagneur.  (Joi.w.,  S.  Louis,  xli, 
Wailly.) 

Doyraaistreertjft/gneour.fFaoïss.,  Chron-, 
m,  348,  Luce,  ms.  Amiens,  f"  88.) 

Et  manda  querre  Argus  qui  estoit  le  sou- 
verain engigneiir  do  Grèce,  et  lui  commanda 
que  uue  uef  fut  faicte  hastivement  et  ap- 
pareillée de  toutes  choses  qui  y  seroieul 
neccessaires.  (Istoire  de  Troye  la  grant, 
ms.  Lyon  823,  f"  4".) 

—  Adj.,  habile  : 

Et  si  sanblent  bon  chevalier, 
D'armes  engignur  et  manier. 

(Parlon.,  Uichel.  19152,  f  153=.) 

—  Subst.  et  adj.,  trompeur  : 

Si  deving  lerres  merveiUeus  por  embler. 
Et  engignierres. 
(Charr.  de  Nymes.  1220,  ap.  Jonck.,  Gnill.  d'Or.) 
Si  est  il  et  raison  et  drois 
Del  engingneur  qu'en  l'engint. 

(Renan,  16438,  Martin.) 
Cil  ki  a  les  ieus  eufosses   et  pelis  doit 
estre   malicieu.x  et  enginieres.  (Alebbant, 
Reg.  de  santé,  Richel.  2021,  t"  69.) 

—  Subst.,   le    trompeur   suprême,   le 
I    diable  : 

!       Les  aguaiz   del  maltime  engiiUor.  (Job, 
p.  462,  Ler.  de  Liucy.) 

Ensi  serons  délivres  don  mal  engigneor^ 

(De  St  Ale.cis,  1237,  llerz.) 

j  ENGIGNEU,  voir  ENGEIGN  1ER. 


ENGIGKEaESSE, 

qui  trompe  ; 


■  gineresse,  s.  f.,  celle 


170 


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Qni  soDt  ainsi  qn'enginerresses. 
Sorcières  el  eochanlerresses. 

(SIélûm.  d'Ov.  moral.,  p.  112,  Tarbé.) 
Subtille  oigineresse  a  trouver  art  et  engin 
[loiir  le  monde  décevoir.  (N.  Gilles,  Ann., 
f"  68  y",  éd.  1492.) 

ENGiGNEHiE,  eiigeingnerie,  s.  f.,  trom- 
perie : 

Tant  leur  ferons  à'engcingnerie 
Pour  la  roere  Dien  courrocier. 
(L'Enfant  donné  au  diable,  82,  Mir.  de  Notre  Dame, 
1,  A.  T.) 

ENGiGNEUSEMENT,  engingneusevietil,  en- 
gineusement,  adv.,  avec  esprit,  avec  habi- 
leté, ingénieusement,  subtilement  : 

Comme  porpre  de  roi  jointe  engingneute- 
ment.  {Bible,  Maz.  684,  f"  10\) 

La  font  piigijHCJ/semenfentaillies  de  pierre 
les  imapcs  "des  trois  vifz  et  trois  mors. 
(GuiLLEB.  DE  Metz.  Vescr.  de  Paris,  xxiv, 
dans  Paris  et  ses  hist.,  1867.) 

Sapio,  gis,  engineusement  ouvrer.  {Gloss. 
de  Salins.) 

Artificiose,  engineusement.  (Gloss.  de 
Couches.) 

Comment  les  hommes  pevent  prendre 
toutes  manières  d'oiseaax  engingneusement. 
{Modiis  et  Racio,  f»  189,  r=>,  ap.  Ste-Pal.J 

Et  les  cscripsoit  (les  lettres  grecques)  si 
très  enginelisemenl   que  grant  admiracion    l 
estoit  a  veoir.  (Cheist.  DE  Pis.,  Cité,  Ars.    | 
2686,  f°  47".)  I 

1.  ENGicNiEn,  S.  m.,  ingénieur,  méca- 
nicien, architecte  : 

Mes  feiles  chi  venir  vostre  mestre  engignier. 
Si  haut  pont  voas  fera,  a  petit  de  targier. 
(Doon  de  Maience,  3'G;>,  A.  P.) 

2.  ENGiGNiER,  -  ginguiev,  -  ginnier,  -  gi- 
vier,ang.,  eiigyneer,  -gyner,enginner,ang., 
engegner,  -  genier,  -  genhier,  -  gêner,  -  gen- 
lier,  -gengier,  ingénier,  verbe. 

—  Act.,  fabriquer  avec  art,  imaginer, 
inventer,  machiner  : 

Ta  lungue  engiiinat  chant  de  trecherie. 
{Liv.des  Ps.,  Crinibridge,XLlx,  19,  Michel.) 

Compasser  les  Inreles,  c  le  marbre  tailler, 
ICnvauser  les  arches  e  les  uiz  enginner. 
(Th.  de  Kent,  Gesle  d'Alis.,  Richel.  2i365, 
f»  •74  r°.) 

Comment  pères  jor  de  sa  vie 

Pot  engignier  tel  félonie? 
(Flaire  el  Hlanchcflor,  2°  vers.,  1751,  dn  Méril.) 
Comment  osas  tu  chen  engignier  et  baslir 
Conques  osas  ma  niere  en  sa  chambre  servir  ? 
(Doon  de  Maience,  1303,  A.  P.) 

—  Susciter  : 

Si  aucun  defailloit  le  clein  engigné.  (1301, 
Ordonn.  du  D.  Jehan  II,  Morice,  Pr.  de  l'H. 
de  Brel.,  I,  1169.) 

Ains  doit  faire  sa  prfuve  dedans  dix 
sept  jours  après  que  le  clein  seraa[n]gigné. 
(Ib.,  col.  1170.) 

Quiconque?  engigne  cleins  ou  contredilz 
dont  il  eschet  que  la  querelle  principale 
relardege,  ceux  qui  les  engignent  sont 
lenuz  a  les  poursieuldre.  (Coîist.  de  Bret., 
1-  77  r».) 

—  Engignier  que,  employer  tout  son 
esprit,  tous  ses  moyens  pour  que,  trouver 
h  force  d'habileté  le  moyen  défaire  quelque 
chose  : 


Car  se  erent  tuil  assemblé 

Cil  qni  or  lont  et  seront  né, 

Ne  porroient  il  engignier 

Ne  pnrquerre  ne  porchacier 

Que  il  la  poissent  avoir  (la  toison  d'or). 

iBEN.,  Troie,  ms.  Naples,  f  S*".) 
Ne  porreient  mie  engingnier. 

(ID.,  ih.,  1327,  Joly.) 
Et  se  il  nnl  offre  ne  font, 
i'engegnerai  qu'iX  le  feront. 

(Parlon.,  2511,  Crapelet.) 

—  Act.,  tromper,  enjôler  : 

S'il  nocs  eschappe  mal  sommes  engignies. 
(Garin  le  Loh.,  3°  chans.,  v,  p.  234,  P.  Paris.) 
Malt  par  est  deble  enginnus, 
Mult  se  peine  de  enginner  nus. 

(Wace.  Vie  S.  Kicholatj,  1241,  Delins.) 
Dex  !  dist  li  rois,  com  sui  or  engingnies. 
(Raimd.,  Ogier,  186,  Barrois.) 

Celé  nnit/uli  abes  Henris 

Mal  engenez  et  nialement  sorpris. 

Olon.  Eenuarl,  Richel.  368,  f  250'=.) 

Tost  pnel  estre  engeniez  qni  en  beateit  s'alîe. 
(Me  Sie   Thais,  1S,  Meyer,  Rec,  p.  322.) 

Par  la  flambe  de  cest  pechié 
A  maint  home  esté  enginnié. 

(GiiLL.,  Best,  div.,  381,  Hippcan.) 
Tant  par  me  tenc  enginné 
Ke  n'i  jostai  oi  premier 
Tôt  cors  a  cors  al  aversier, 
Ja  est  il  rei  et  rei  sui  jeo. 
(Mort  du  Roi  Gormond,  362,  ap.  Reiff.,  Chron.  de 

Housket.) 
An  non  Den,  Clarembans,  mal  somes  anginné. 
(Parise,  1614,  A.  P.) 

Et  Bneves  an  manja,  don  mal  fu  enginiez. 

(Ib.,  2863.) 

Tbeophiins  li  radotez 

Ki  engivgniez  et  assolez 

Fu  si  com  vos  avez  oi. 

(G.  OE  CoiNCi,  ilir.,  Richel.  2163,  f  6'.) 

Mnt  sui  sages  de  mal  tracier 
Et  de  bons  omes  engenier. 
(Vie  de  Sle  Miane,  ms.  Gif.,  BodI.,  Canon, 
mise.  74,  f°  70  r°.) 

Et  si  serez  touz  jors  mi  conseillier. 
Que  voz  Girart  m'aidiez  a  engingnier, 

Ucurd.  de  Blailies,  91,  Hoffmann.) 
...  Ne  m'en  pvel  engingnier. 

(Auberi,  Richel.  860,  f  74".) 
Tant  s'est  li  enfes  mervellies 
Qni  cnide  moult  esire  engenies. 

(Parlon.,  903,    Crapelet.) 


Ne  me  tieng  pas  a  engenii 
Se  vos  de  moi  aves  pitié. 


(Ib.,  10193.) 


Alas  !  com  sûmes  morz,  trei  et  anginez.' 
(Floov.,  321,  A.  P.) 
S'on  Vengine  une  fois,  ele  engignera  .vu. 
foiz.  (RicH.  de  Foupmval,  Bestiaire  d'A- 
mour, l'Ydre,  p.  37,  Hippeau.) 
Or  est  venus  por  engengier 
Tos  cens  qe  il  porront  prendre. 
(Poème  s.  la  fin  du  m.,  Ars.  36.15,  i°  6  v".) 

Estroite  la  faites  assez  Oa  fenêtre) 
Que  vos  ne  soifz  engennez. 
(Cliasloiem.  d'un  père,   Richel.  19152,  f»  6».) 
Elle  dira  :  Je  vous  la  engingnier. 

(Chans.,  ms.  Berne  231,  f°  2.) 

Si  pensa  en  son  quer  k'il  Vengegneroit. 
(Li  Contes  dou  roi  Constant  l'Emper., 
Nouv.  Ir.  du  XIII'  s.,  p.  18.) 

Par  maintes  fois  avient  que  on  aime 
celuy  dont  on  est  engingnié.  (Artur,  ms. 
Grenoble  378,  f»  34''.) 


Certes  molt  m'atraisistes 
Juene  a  cel  mestier. 
N'ains  nnlui  n'i  vausistes 
Fors  moi  ingénier. 
(Blond,  de  Neelle,  Chans.,  xi,  Tarbé  ) 
A  l'okison  d'un  achat  dont  sires  Werris, 
damme  Jehanne  et  'Werris  devant  nomeit 
se  disoient  engenhiel.  (1290,  Cart.   du  Val 
St-Lambert,  Richel.  1.  10178,  f»  15".) 

La  cent  anginier.  [Serm.,  ms.  Metz  262, 
fie».) 

Que  en  l'assiette  dudit  bois  a  li  baillié 
pour  rayson  dudit  eschange  il  estait 
griefment  deceuz  et  engenez.  (1318,  Arch. 
JJ  56,  f»  109  V».) 

A  esté  decea  et  engené.  (Ib.) 

Pieres  e  ces  compaignouns  se  tindrent 
engyneez.  (Foulq.  Fitz  Warin,  Nouv.  fr. 
du  xiv  s.,  p.  65.) 

Si  fu  receux  de  part  le  duc  a  grant  ho- 
neur,  et  plus  pour  engignier  que  pour  autre 
chose.  (Lit),  de  la  Conq.  de  la  Storée,  p.  61, 
lîuchon.) 

Quant  j'ai  l'on  engigniel,  l'autre  vois  barétant, 
(xiv'  s.,  Chans.  salirilique sur  les  di/férents  métiers, 

ap.  Du  Méril,  Poés.  inéd.  du  moy.  âge,  p.  343.) 
Amour,  qui  gens  engigne. 
(Villon,  Grant  Tesl.,  Bail,  et  Orais.,  p.  82, 

Jonanst.) 

Une  gracieuse  mignonne 

Qui  ne  me  veult  point  engigner  ? 

(R.  DE  CoLLERYE,  Episl.,  I,  Bibl .  elz.) 

—  Fig.,  comme  on  dit  aujourd'hui  trom- 
per, au  sens  de  faire  oublier  : 

Pont  buverez  ce  bon  pieument, 
S'engignerez  plus  soutitment 
Le  mal  qui  si  trambler  vous  fait, 
Tont  oublieres  entresait. 

(Rich.  li  biaus,  283,  Foerster.) 

—  En  parlant  d'une  femme,  tromper, 
séduire  : 

S'yl  poeit  oyr  de  nulle  bêle  dame  ou  da- 
moiselc,  femme  ou  fyle  de  counte  ou  de 
baron  e  d'autre,  yl  la  voleyt  a  sa  volenté 
aver,  ou  par  promesse  ou  par  don  en- 
gyner,  ou  par  force  ravjr.  {Foulq.  Fitz  Wa- 
I    rin,  Nouv.  fr.  du  xiv  s.,  p.  72.) 

I       —  En  engingnier,  en  remontrer  : 

Or  chanterai  pour  voz  esbanoier  : 
Je  sai  de  geste  les  chansons  commencier 
Que  nus  jongleres  ne  m'en  puel  engingnier. 
(.\uberi.  Richel.  859,  f°  74  r°.) 

—  Réfl.,  se  tromper  soi-même  : 

Cil  de  defors  bien  s'aperçoivent 
Que  trop  s'eiigignent  et  déçoivent 
Quant  il  pris  ont  a  celi  guerre 
Qni  dame  est  de  ciel  el  de  terre. 

(G.  DE  CoïKCi,  ilir.,  ms.  Brui.,  f°  71".) 
11  nous  vuet  engingnier,  il  engingne  soi 
meismes.  (S.  Graal,  i,  319,  Hucher.) 

La  Fontaine  (Fables.  IV,  H)  a  employé 
engeigner  dans  le  sens  de  tromper. 

Engigner  est  resté  en  Bretagne.  Dans  le 
dépt  des  Côtes-du-Nord,  arr.  de  Matignon, 
on  dit  engigner  de  l'argent.  Le  normand 
dit  encore  engignier,  le  picard  engingner, 
engeigner,  tromper,  séduire  par  de  fausses 
1   promesses. 

ENGiGNOisoN,  S.   f.,  génération,  race: 

I  Voloit  savoir  l'estracion 

Des  femes  et  Vengignoison. 
fChasIoiem.  d'un  père,  Richel.  19152,  r  6'.) 


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17i 


ENGiGN'OS,  engigiipus,  enfjingneus,  en- 
gingnous,  engeingneus,  eiigigneuls,  enginos, 
-  îts,  -  ous,  enginneus,  engijnoiis,  engineus, 
enginnos,  enginnns,  engeiniis,  adj.,  ingé- 
nieux, industrieux,  adroit,  liabile,  avisé  : 

N'en  avoît  mie  millors  trois 
Plus  sages  ne  plus  enginos. 

(Beh.,  Troiei,  Richel.  375,  (•  82=.) 
Cam  engignos  e  cume  sages 
Prent  de  els  seurtez  e  ostajes. 

(Id.,  0.  de  Norm.,  II.  2611,  Michel.) 
Cil  rois  fa  forment  engeiiius 
Et  do  totes  arz  scientus. 

(Brul,  ms.  Munich,  27U,  Vollm.) 
Fa  moDlt  soulils  et  engigneuls. 
(Chrest.,  Erec  et  En.,  Richel.  375,   f  27S.) 
Et  moul  estoit  sajes  et  engigneus.  (Vil- 
les.,Conî.  de  Constant.,  cxxxv,  P.  Paris.) 

Hardiz  estoit  e  conquerranz,  sages  e  enginus. 
(Th.  de  Kest,    Ge'He  d'.ilis.,    ras.  Darham,  Bibl. 
du  chap,,  c.  lï,  27.  B,  C  7.) 

Un  home  sage  qui  senes 
Soit  et  soutias  et  enginneus. 

(Couronn.  Renart,  1318.  Méoa.) 
Soutilset  engeingneus.  (L.\urent, Somme, 
ms.  Chartres  371,  f»45r»,) 

Ce  dist  li  fii  :  Iceste  espose 
Esteit  veirement  enginnose  : 
Par  grant  eugien  fa  délivrée 
De  ce  donc  el  ert  encombrée. 
(Chastoiem.  d'un  père,  conle  Vil,  71,  Biblioph.  fr.) 
Impr.,  enginuose. 

Force  qu'il  es\.o'\i en gineux.  (Hist.  de  Jules 
César,  Ricliel.  23082,'  f"  3''.) 

Engignieus.  (Ib.,  Ricliel.  23083.) 

Yl  fust  sages  e  engynoits.   (Foulq.    Fitz 

Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s.,  p.  66.) 
Li  Grec,   qui    ades  sout  soutil   et  engi- 

gnoux.    (Lie.    de   la    Conq.   de  la  Morée, 

p.  429,  Buchon.) 

Et  quant  ceste  poissance  engigneuse  est 
de  bien,  dont  fait  ele  a  loer  et  puet  estre 
apelee  prudence.  Et  quant  mauvaise  est, 
si  fait  a  blasmer,  et  dont  puet  estre  apelee 
astuce  u  une  manière  de  malisce  engigneuse 
u  soutillece.  {Li  Ars  d'Amour,  il,  173, 
Petit.) 

Engeingneux  ou  soutifz,  bret.  ingingus, 
lat.  ingeuiosus.  (J.  Lagadeuc,  Catholicon, 
éd.  Auffret  de  Quoelqueueran,  Bibl.  Quim- 
per.) 

—  Avec  un  rég.  indir. ,  ingénieux  à 
faire,  à  imaginer  telle  chose  : 

Et  de  plaiz  iert  saiges  et  enginoux. 
(De  Charl.  el  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1360,  f°  21».) 
Fel  fn  et  enginnus  de  guerre. 

(Prolheslaus.  Richel.  2169,  !'  i'.) 
Qui  engingneus  estoieut   de  toute   mala- 
veulure.  (Vie  M.  S.  Nioholai,  Monmerqué.) 

—  En  parlant  de  choses,  qui  demande 
une  grande  habileté  :  I 

Les  Homaias  trait  a  aae  part 

Qui  moult  sont  plain  i'engineus  art. 

(.Alhis,  Richel.  375,  f  132'.) 
La  coïreture  et  li  crelel 
Furent  molt  engigneus  et  bel. 

(Blancand.,  833,  Michelant.) 
Jasoit  ce  que  ledit  art  d'armes  soit  si 
engingneus  et  uon  comprenable.  (J.  de  Vi- 
GNAY,  Enseignent.,  ms.  Brux.  11042,  f»  8^.) 
Les  trois  frères  enlumineurs  et  autres 
d'engigneux  mestiers.  (Goilleb.  de  Metz, 
Descr.  de  Par.,  xxx.) 


—  Mal  engignos,  rusé,  artificieux  : 

Ileuc  cl  .1.  paiea  fel  et  mal  engignous, 
Tapineas  espie  moult  fu  let  et  hidoas. 
{i[mgis  d'Axgrem.,  ms.  Montpellier    H  247, 
f  154=.) 

I  —  Il  se  prenait  souvent,  comme  adj.  ou 
subst.,  dans  un  sens  défavorable,  et  signi- 
fiait rusé,  artiQcieux,  trompeur,  séduc- 
teur : 

Que  vengiez  soit  des  félons  traitors 
Et  de  Lambert,  qni  est  si  engingnous. 

(.Xuliery  le  Bourg.,  p.  102,  Tarbé.) 
Engingneus  est  sor  tote  rien  (le  renard). 
(Renart,  22694,   Méon.) 

—  S.  m.,  ingénieur  : 
Eiigeingneoulx,  et  teille  manière  d'ovriers 

et  d'artillerie.  (1391,  Hist.  de  Metz,  IV,  416.) 
H.-\orra.,  vallée  d'Yères,  ingignens,  lin, 
malicieux. 

ENGIN,  angin,  amgin,  enging,  engeinh, 
engeng,  enginh,  engien,  engieng,  enghien,  en- 
gig,  s.  m.,  habileté,  adresse,  ruse,  fraude, 
tromperie,  artifice,  expédient  : 

Par  quel  art?  par  quel  consel?  par  quel 
engeng  f  iDialog.  anime  conquerenlis,  ms. 
Epinal,  Boniiardot.  lîomania,  V,  283.) 

La  vaut  engins  on  force  fait. 

(Wace,  Brul,  8264,  Ler.  de  Lincy.) 
En  lai  n'avoit  engien  ne  art 
Qu'il  seust  terre  gaverner. 

(Brul,  ms.  Munich,  325,  Vollm.) 
Ne  voit  engien  del  recunqaerre 
Por  la  chartre  a  el  est  mise. 

(Ib..  3618.) 
Jamais  Franceis  ne  doteras 
Que  vers  tei  facent  raesprison 
^'enging  n'agait  ne  traison. 

(Bex.,  D.  de  iVon».,  II,  G386,  Michel.) 
S'engiens  ne  nos  aide,  force  n'i  a  mestier. 

(Roum.  dWlix..  i"  77=.  Michelant.) 

Ne  porent  l'apostolie  par  engin  deceveir. 

(GiRN.,  Th.  le  mari,  36,  Bekker.) 
Mais  A'engig  garder  ne  se  sot. 
(Flaire  et  Blancejlor.  2°  vers.,  790,  da  Méril.; 
Les  pieres  gielent  grant  clartez, 
Qaar  a  compas  furent  assises 
Et  par  engig  i  farent  mises. 

(Ib.,  702.) 
Dons  roches  ont  en  mie  leissié. 
Que  il  ne  poent  fors  geter 
Par  nal  engieng  oe  remuer. 
(GuiL.  DE  Saint-Pair,  Mont  Saint  ilichel,  258, 
Michel.) 
Qai  li  aprist  Venghien  et  l'arll 
Qui  tout  le  moQt  déchoit  et  art.  I 

(Wilasse  le  Moine,  13,  Michel.) 

Vinrent  clerc  astrenomiieo 
Ki  molt  sorent  d'art  et  d'enghien. 
(GuT  DE  Cambbai,  Barlaam,  p.  11,  Meyer.) 
Mius  vaut  engins  que  ne  fait  forche. 

(Couronn.  Renart,  1354,  .Méon.) 

Mes  se  il  tant  i'enging  savoit... 

(Rose.  ms.  Corsiai,  F  80». ) 
Tu  as  bien  veu  et  oui  par  mainte  manière 
la  paine    que   il    ont    misse  en  i'engieng. 
(S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f»  88'.) 
Seignor,  cis  siècles  ne  vant  rien. 
Plains  est  de  baral  el  i'engien. 
(Li  Mariages  des  filles  au  Dijable,  Ars.  3142, 

f»  292=.) 
Trop  set  feme  i'engin,  de  barat  et  de  lobe. 
(Chaslie-Musart,  ap.  Jub.,  Poés.  de  Ruleh.,  H,  481.) 


I       Sans  enghien.  (Août  1256,  Flines,  Arch 
I    Nord.) 

J  Ne  querrai  art  ne  engien  par  moi  ne  par 
autrui  en  nule  manière  par  coi  le  devant 
dite  aumosne  ne  soit  rapelee.  (1259,  Chap. 
Noyon,  Arch.  Oise,  G  1702.) 

A  tous  enginz  et  a  toutes  decevances 
(128S,  Cart.  de  S.  Germ.  l'Aux.,  Arch.  LL 
489,  f»  82  r».) 

Ont  renoncié  les  devant  diz  vendeurs  a 
tous  amgins,  baraz,  eauteles.  (1296,  Cart. 
des  Vaux  de  Cernay,  Arch.  S.-et-O.) 

Se  li  demanderes  fu  empeesohies  d.- 
venier  a  jor  par  l'engin  Tice.  (Digestes,  ms 
Montpellier  H  47,  f»  19''.) 

Por  ceu  devons  nos  estre  curios  de  vos 
mostrer  ses  engingz.  (.Maurice,  Serm.,  ms. 
Poitiers  124,  f»  21  v».) 

Li  maronnier  fraisent  cele  part  u  li  tou- 
niaus  estoit  et  lisent  tant,  que  par  engien 
que  par  force,  que  che  touuiel  misent 
dedens  lor  nef.  (Comtesse  de  Ponthieu, 
Nouv.  fr.  du  xill"  s.,  p.  190.) 

La  dame  pense  engiens  el  ars, 
El   moult  en  est  en  grant  angoisse. 
Comment  celai  retenir  paisse. 
(Rem.  de  Beidieh,  li  Biaus  Deseonneus,  2262, 
Hippeaa.) 

Se  tu  vies  estre  em  pais  et  hom  sages 
sour  toutes  choses,  te  garde  d'engien  de 
femme.  (S.  Graal,  il,  480,  llucher.^ 

A  tous  engins,  barres,  decevances.  (1301, 
Cart.  de  S.  Germ.  l'.iux.,  Arch.  LL  489, 
f»  61  r».) 

Que  U  homs  est  mesqaans 
Qui  trop  se  Se  en  femmes  ;  car  leurz  engiens  est 
Igrans. 
(B,  de  Seb.,  v,  682,  Bocca.) 
Renoncha..  a  toutes  baires,  fraudes,  ma- 
lices, engins  et  decevances.  (1331,  Cart.  de 
S.  Taurin,  cclxiii,  Arch.  Eure.) 

Sans  mal  engeinh,  sans  mal  enginh. 
(24  oct.  1360,  Tr.  de  Bretigni,  Liv.  des 
Bouillons,  XI,  Arch.  mun.  Bordeaux.) 

Et  pour  ce  est  il  neccessaires  que  le 
cyrurgien  soit  garni  et  resplendissant 
d'engin  naturel.  (H.  de  Mondeville,  Ri- 
chel. 2030,  f»  34«.) 

Par  Venging  d'eulz.  (J.  db  Vig.^ay,  En- 
seignent., ms.  Brux.  11042,  ('  3*.) 

Par  Vengeing  d'eulx.  (Id.,  ib.,  ms.  Brux. 
9467,  f  2  r-.) 

N'est  pas  saige  qui  telles  choses  cuide 
comprendre  en  son  engin.  (J.  D'.iRRAS, 
Melus.,  p.  U,  Bibl.  elz.) 

Des  Irlandois,  qui  sont  très  dures  gens, 
rudes  et  hautains,  de  gros  engin  et  de  di- 
verse fréquentation  et  acointance.  (Froiss., 
Chron.,  1.  IV,  c.  44,  Buciiou.) 

Moy  meue  de  désir  d'accomplir  son  bon 
vouloir,  selon  l'estendue  de  mou  foible  en- 
gin. (Christ,  de  Pisan,  Charles  V,  i,  2, 
Michaud.) 

A  un  escollier  du  pays  de  Rennes  pour 
lui  aider  a  se  tenir  es  escolles  a  Paris  pour 
le  bon  rapport  fait  au  duc  de  son  engin. 
(1433,  Chambre  des  Comptes  de  Nantes,  aii 
Laljorde,  Emau.v.) 

A  Ilerode  ne  faaidrons  mie 
Qiiej'ay  tant  fait  pour  mon  angin 
Qu'il  vendra  tantost  a  sa  fin. 
(Geu  des  Trois  Rogs.  Jub.,  Mgst.,  11,   134.) 
Mes  paroUes  sont  espérance  et  vie,  c'e.-;! 
a  dire  espirituelles.  et  qui  ne  se  doibveul 
pas  peser  ou  estimer  selon  le  seus  ou  engin 
humain.  (Intern.  Consol.,  Il,  3,  Bibl.  eu.) 


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Ne  te  plorifie  pas  en  toy  de  ton  habililé   j 
ou  de  ton  engin.  (16.,  III,  7.)  | 

Et  n'e?loitpas,  croiez,  son  evgin  oyicvK. 
(Louis  XI,  Konv.,  xxvii,  3acob.)  ] 

Ainsi  que  avez  oiiy,  fui  le  bon  cbevalier 
deceu  par   le    Fubtil  engin  de   sa  femme.    ; 
(Id.,  ib.,  Lxxviil.) 
Je  m'eslaliys  en  moy  très  grandement 
Pu  grant  rnnin  et  Rrant  enlendement, 
Tlu  graDt  sçavoir,  fantasîe  et  mémoire 
Qni  sont  en  nioy,  et  m'eshahys  comment 
t!ng  seul  eniiin  peult  faire  sûrement 
Tant  de  choses  comme  je  sçny  bien  faire. 
{Dilz  <le  viaisire  AUhorum,  Poés.  fr.  des  w*  et 

XYl'   s.,  t.    I.) 

Mais  ledit  Appius  si  comme  il  estoit  de 
fier  et  de  aspre  engin  a  dit  ainsi.  {Prem. 
vol.  des  grans  dec.  de  TH.  Liv.,  f°  ST,  éd. 
1530.) 

Au  meilleur  drap  et  plus  fin 
Git  le  dol  cl  mal  engin. 
(Gjcr.  MEtBinn.  Trésor  des  Semences,  ap.  Ler. 
de  Lincy,  Prov.) 
Mais  quand  je  pense,  Toirement 
Elle  a  de  Vengin  laryement, 
D'iuTenter  la  science  et  l'art 
De  crier  sur  moi  hautement  : 
Prenez  le.  il  a  mangé  le  lard. 
(Cl..  Marot,  Ballade  contre  Isali.,  152S.) 

Engin  ne  s'en)  ploie  plus  au  sens  d'adresse, 
industrie,  que  dans  le  proverbe  :  Mieux 
vaut  engin  que  force  ;  pro\crlie  qui  était, 
déjà  vieilli  auxvi=  s.,  puisque  H.  Estienne, 
qni  le  cite  (Precellence,  p.  235,  éd.  Feugère), 
fait  cette  remarque  :  •  Aujourd'buy  nous 
disons:  Adresse  vaut  mieux  que  force;  ou 
dextérité  vaut  mieux  que  force.  > 

ENGiNABLE,  Bdj.,  qui  a  beaucoup  de  ta- 
lent: 

Du  cheval  dcssendy  dont  ly  frains  fn  de  sable, 
Poins  gracieusement  d'un  ouvrier  enginalle. 

(H.  Capel,  5-39,  A.  P.) 

—  Qu'on  peut  tromper  : 

Engineuse  non  enginalAe. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  lUchel.  810,  f°  17'.) 

ENGiNAOR,  voir  Engigneor. 

ENGINERESSE,  VOir  ENGIGNEBESSE. 

ENGiNERiE,  S.  f.,  partie  de  l'hospice  oii 
étaient  recueillis  et  élevés  les  enfants  or- 
phelins ou  abandonnés  à  Orléans  : 

Pour  une  fille  que  l'on  norissoil,  a  l'o!- 
ginerie,  paie  tant  por  la  norrir  que  pour 
faire  ses  offerences...  10  s.  [Compt.  de  l'H.- 
D.  d'Orléans,  1416  17,  esp.  pro  salar.  fa- 
mul.,  Hôpit.  gén.  Orléans.) 

ENGiNETiÉ,  S.  t.,  tromperie,  fausseté  : 

S'il  ont  en  eulx  eni/ineties, 
Orguioulz  ou  quelques  manvelies. 

{Itose,  ms.  Brux.,  1°  46''.) 

ENGIKEUSEiMENT  ,     VOir     EKGIGNEUSE- 

MENT. 

ENGiNG,  voir  Engin. 
ENGiNiMENT,  voir  Ekgignement. 

ENGINNEMENT,   VOir  EnGIGNEMEKT. 
ENGINNER,  VOir  ENGIOKIEB. 

ENGiNNEUS,  voir  Engignos. 

EXGIXOILER,  voir  E.NGENOILLIEU. 


ENGiNos,  voir  Engignos. 
ENGiNUR,  voir  Engigneor. 

ENGiRONnn,  -  onner,  engeronner,  v.  a., 
mettre  sur  son  giron,  sur  ses  genoux: 

Gremio,  as,  avi,  are,  tngivonner,  on 
mettre  en  son  sein.  {Catholicon,  Richel.  1. 
17881.) 

Gremio,  mias,  engeronner,  mellTe  en  son 
geron.  {Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

Ne  crie  pas  tant  que  je  revienpne,  et  je 
te  engeronneray .  (Palsgbave,  Esctairc, 
p.  K06,  Génin.) 

Engeronner,  to  dandle  upon  Ihe  lap,  as 
a  nurse,  or  mother,  her  child.  (Cotge.) 

ENGis,  adj.  î 

Mais  trop  par  fn  désespères 
Que  li  fel  tant  ne  s'avanci 
K'it  enisl  criée  mierci 
Al  signour  l<i  l'avoil  formé 
Kt  comme  son  disciple  amé. 
Kl  si  l'ot  haissié  Iniaumenl, 
Et  il  l'cuisl  tout  voirement 
Toi  autres!  com  cl  Longis, 
Ki  de]  cop  ne  fu  pas  ens/is 
Dent  li  ot  perciel  le  coslé  ; 
Kt  quant  il  ot  te  sanc  taslé 
Ki  parmi  la  lance  conloil, 
Ensi  comme  Dieux  le  voloit, 
A  ses  ious  del  sanc  atouça 
El  tout  lues  qu'il  i  apro(a 
Si  ot  et  lumière  et  clarlé. 

(Mocsk.,  Chron.,  G"79,  Ileill.) 

ENGisTEMENT,  S.  hi.,  action  st  droit 
de  faire  giter  : 

L'abbé  de  Swynesheved  est  seipniir  de 
meisme  la  vile,  e  estre  ceo,  il  ad  Venqii'- 
tement  de.ii.  ceut  bestis  en  meisme  In  vile, 
par  my  e  par  lut.  (1304,  Yéar  bocks  of  tlie 
reign  of  Edicard  the  flrst,  years  xxxii- 
xxxill,  p.  23,  Rer.  brit.  script.) 

Cf.  AGISTE.MENT. 
ENGISTER,  VOirENGETER. 
ENGITH,  S.  m.î 

Qui  csl  trouves  en  autrui  courtil  u  gar- 
din  par  nuit  damage  fnisaul,  il  est  a  cinq 
sols,  et  se  c'est  par  jour  il  est  a  deux  sols, 
et  s'il  rend  le  damage,  li  capileles  oste 
Vcngith  as  us  et  as  couslumcs  detlaynnau. 
(1247,  Cart.  de  Hainaut.  Loi  des  vill.  d'On- 
naing  et  de  Quaroube,  ReifT  ) 

ENGLACEURE,  S.  f.,  glaCB  : 

Or  ces  deux  choses  ensemble,  c'est  assa- 
voir eau  et  englacenre  ne  se  peuvent  faire 
en  hyver  en  mesme  instant.  \Descr  du  Nil, 
p.  304,  ap.  Léon,  Descr.  de  l  Afrique,  éd. 
15o6.) 

ENGLACIER,  -  Cf)',  verbe. 

—  Act.,  glacer,  geler  : 

Quand  la  froidure  de  la  nuict  est  tant 
grande  que  elle  a  force  d'eng/arer  lesdictes 
vapeurs  et  les  congeler.  (Gkugkt,  Div. 
leç.,  Dial.  des  Météores,  éd    1S83.) 

Adieu  le  bel  ohjecl  de  mon  plaisani  martyre, 
Adien,  M  opil  divin    qui    m'eiii/lace  et  m'enllame. 
(RONS.,  Amours,  II,  xxxni.  Madrigal,  Bibl.  elz.) 
Veu  que  je  suis  en  un  feu  qui  m'englace. 
(Gi'ï  iiE  ToiBS,  Poés.,  1,  4G,  Biaurhemain.) 
Est  ce  le  chaud  qni  vous  lldilrist, 
Od  la  bise  qui  vous  englace  ? 
(II.  Beileac,  Poés.,  I,   181,  ConTemenr.) 
Je  te  snpply  imaginer  cnt^ore 
Ce  qui  mon  cœur  brnle,  eiiglacc  et  dévore. 
UoACH.  M'  Bellay,  Otiv.,  LI.) 


Helas,    voyez    que   c'est   qui    mes    poumons  em 
[pierre 
Qui  englace  mon  sang,  cl  mes  entrailles  serre? 
Uacq.  de  la  Taille,  Alex.,  4,  éd.  1572.) 

—  Réfl.,  se  glacer: 

Ma  chère  neige  et  mon  cher  et  doux  fen. 
Voyez  comment  je  m'englace  et  m'eatlame. 
(Bons.,  Amours.  I,  cxvii,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

y  englace  au  feu,  je  brnsle  dedans  l'eau. 
(Magny,  Soiisp.,  cm,  éd.  1557.) 

—  Englacié,  part,  passé,  glacé,  gelé  : 
Neges  englaciies.  (Vision  de  fondai,  Ars. 

3622,  f»  S  V».) 

Et  furent  les  eaues  englacees  pour  le 
froit.  {Rom.  de  J.  Ces.,  Ars.  5186,  f"  104''.) 

N'estez  pas  en  cest  erreur  englacié.  (M. 
LE  Franc,  Estrif  de  Fort.,  f»  7  v,  impr. 
Ste-Gen.) 

Vîmes  dens  englacez  dens  ung  trou  monlt  eatrange 

Si  que  l'ung  des  deux  chiefi  a  l'autre  estoit  chap- 

[pean. 

(Trad.  du  Danle,  ms.  Turin  LV,  33,  Ep.  d'Ugolin.i 

Plus  tost  on  verroit  la  mer  englacee. 
{Percevat,  f"  39'',  éd.  1530.) 

ENGLAciR,  -glassir,(s'),\.  réfl.,  se  gla- 
cer : 

Le  sang  qui  enluy  se  englassilp&Ttoale^ 
les  veines  le  priva  des  sentimentz.(ARETlN. 
Gen.,  p.  189,  éd.  1542.) 

—  Englaci,  part,  passé,  glacé  : 

Aer  englacy.  neyges  sur  moi  fondans. 
(1525,  Epist.    du  bon  frère  qui   rend  les  armes 
d'Amour,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi'  s.,  t.  XI.) 

ENGLAIGNE,  VOir  EnGRAIGNE. 

ENGLAioLER,  -  yoUr,  englagoUr,  v.  a., 
couvrir  de  glaïeuls,  de  verdure  en  général  : 
Gardes  que  ceste  sale  soit  Ires  bien  acesmee. 
De  cendaus  et  de  porpres  snit  tonte  encortinee. 
De  jonc  et  de  mentastre  soit  bien  euglagolee. 
(Enf.  God..  nicliel.  -l'iSaS,  f  55^) 

De  chendax  el  de  porpres  moult  bien  encortinee. 
De  jonc  et  de  menlastre  moult  bien  evglaiolee. 
{Chcti.  au  cygne,  II,  3169,  Hippean.) 
La  sale  pourlendue  e  bien  enconrtineâ 
De  jonc  et  de  menlastre  fn  bien  englaiolee. 

(Gui  de  mm.,  435,  A.  P.) 
Quant  nous  fumes  esmayolé 
Et  de  vers  glays  emjlayolé. 

(Pastoralet,  ms.  Brnx.,  f»  49  v°.) 

ENGLANTiNE,  englentiric,  s.  f.,  sorte 
d'étoffe  : 

Une  bouppellande  sur  drap  t\'engle[n]Une 
fourrée  de  connins.  (Reg.  du  Chat.,  I,  5, 
Biblioph.  fr.) 

De  englanline,  deux  aulnes.  (1474,  Inv. 
des  bagues  de  Gabrielle  de  Lalour,  Ann.  de 
la  Soc.  d'bist.  de  Fr.,  1S80,  p.  295.) 

ENGLANDÉ,  adj.,  couvert  de  glands  : 

Les  chesnes  evglandez. 

(G.  Boi'MN,  rAlerlriom.,éà.  1586.) 

La  langue  du  blason  a  le  mot  englanté  : 
chêne  englanté,  chêne  portant  des  glands 
d'un  autre  émail  que  l'arbre. 

ENGLECHERiE,  -  f/f,  cnglescherie,  s.  f., 
loi  élablie  sous  la  domination  des  Danois, 
d'après     laquelle    les    Anglo-Saxons    de 


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chaque  hundred  (centaine)  étaient  respon- 
sables du  meurtre  d'un  Danois,  et  devaient 
produire  le  coupable  ou  payer  une  amende; 
Guillaume  appliqua  aux  Normands  ou 
Français  le  bénéfice  de  cette  loi  : 

Et  de  chescun  es,  face  le  coroner  -vener 
un  parent  al  mort,  ou  plusurs,  de  part  le 
piere,  ou  de  mère,  devnunt  luy,  en  tes- 
moynaunce  de  engleclierie  et  selon  l'usage 
du  pays.  (Bbitt.,  Loix  d'Angl.,  f»  V',  ap. 
Ste-Par.) 

Nous  voloms  saver  de  vous  cornent  vous 
présentez  englecherye  en  ceo  conté.  {Year 
books  of  the  reign  of  Edw.  the  firsl,  years 
xxx-xxxi,  p.  241,  Rer.  brit.  script.) 

Hom  ne  présente  nul  englecherye  en  ceo 
conté.  (Ib.) 

—  Race  anglaise  : 

Si  est  tout  le  mains  qu'affaire  ait,  que 
destruire  Vengleachehe.  (Christ,  de  Pisan, 
ap.  Quicherat,  Procès  de  Jeanne  d'Arc,  V, 
16.) 

ENGI.EME,\U,  voir  ENXLUMEL. 

ENGLESCHE,  oiigL,  &à}.,  anglais  : 

Du  parlement  de  Paris,  qui  lors  suyvoit 
le  parti  anglesche.  (E.  Pasquieb,  Bech.,  ix, 
28.; 

engleschiau,  s.  m..  Anglais  : 

Ice  pourpil  ,  tricherre  Engleschiau. 
(Chron.  fr.  ms.  de  Nangis,  sous  l'an  1302, 
ap.  Ste-Pal.) 

ENGLESQUÉ,  part,  passé,  occupé  par  les 
Anglais  : 

L'abbaye  du  Bec  fu  englesqnee  merqnedi 
6' jour  de  moy  141S,etpovoieut  chevaucher 
par  tout  que  nul  ne  leur  contredisoit.  (P. 
CocH.,  Chron.,  c.  32,  Valet.) 

ENGLOUTEiMEXT,  S.  m.,  cmbouchure  : 

Ne porra  tendre  ledit  fermier  nulz  harnaz 
depuis  le  penne  de  Cherisy  jusques  a  ledit 
englonlemenl  du  fossé  de"  l'église.  (1513, 
Cart.  de  Corbie,  13,  f»  168'',  ap.  Duc.) 

ENGLouTER,  V.  a.,  engloutlr  : 

Ahi  terre,  qnar  œvre,  si  me  va  etigloulant. 
(RCTEBEUF,  Mir.  de  Théophile,  398,  t.  II,  p.  252, 
Jabinal,  2'  rdit.) 

ENGi.ouTEUu,  S.  m.,  glouton  : 

Glouton,  englontcnr  ou  cngloulisseur,(LA 
Porte,  Epilh.) 

ENGLOLTTissABi.E,  enghiUssahle,  adj., 
que  l'on  peut  manger,  engloutir: 

Sorbilis,  sorbissable,  humable,  rnglutis- 
sable,  si  conie  euf  mollet.  {Catholicon.Ki- 
chel,  1.  17881.) 

ENGLouTissEUR,  S.  m.,  gourmaud, 
glouton  : 

Glouton,  englouteur  ou  engloutisseur. 
(La  Porte,  Epilh.) 

—  Fém.,  engloulisseresse  : 

Langue  d'aspic  et  denture  de  tygre, 
louve  engloulisseresse  de  l'honneur  des 
Françoys.  (G.  Chastellain,  Verilé  mal 
prise,  VI,  254,  Kerv.) 

ENGLOUTURE,  VOlr   ENCLOSTURE. 
ENGLU,  -  MS,   S.  f.,  glu: 


Noslre  appliquant  se  senlit  pris 
Comme  les  oyseanx  a  Vengtus. 
(Les  Drois  noue,   l'ial/iis  s.  les  fem..  Vois.  fr.  des 
xv°  et  xvi"  s.,  Il,  128.) 

L'on  prent  a  l'engin  mochelons. 
{Le    Teslam.    de  Monseigneur  des  Barres,  Poés.  fr. 
des  xv"  el  xvi's.,  VI,  107,  var.) 
Voire  vrayement  je  suis  celny 
Qui  pren.;  les  mouches  a  l'englu. 
(1500,  les  menus  Propos,  Poés.  fr.  des  xv"  el 
xvi'  s.,  t.  XI.) 

Et  peut  on  avoir  le  plaisir  a  les  prendre 
a  petits  engins,  pipee,  filets.  (Liebault, 
Maison  rustique,  vu,  13,  p.  616,  éd.  16S8.) 

ENGi.uEus,-  euls,  adj.,  qui  estde  lana- 
ture  de  la  glu,  qui  prend  comme  la  glu: 

Viscosus,  sa,  su  m,  englueuls.  {Gloss.  lat.- 
fr.,  Richel.  1.  7679,  f»  264  v«.) 

Amour  englueus.  (La  Porte,  Epilh.) 

ENGbuivE,  angluve,  adj.,  glouton,  qui 
engloutit,  avide  : 

Mors  envieuse,  mors  engluiie. 
Mors,  In  es  pire  de  deluive. 
(Chrest.,  Cligel,  Richel.  3"5,  f"  il^^.) 
Ne  soies  pas  anghwes  en  nule  viande. 
(Ms.  Ars.  5201,  p.  348>.) 

Les  deliz  desirre  li  angluves.  {Ib., 
p.  351''.) 

ENGLUivER,  V.  a.,  engloutir  : 

Cil  leiis  on  biens  ne  pnet  fenir 
Est  si  haut  c'onques  avenir 
N'i  pot  l'eve  du  granl  deluive 
Qui  la  malvese  gent  engluive. 
(EvRAT,  Bible,  Richel.  12157,  f°  6  v".) 

ENGLUivETÉ,  engluvcté,  s.  f.,  glouton- 
nerie : 

Engluvelez  ne  set  mesure .  Gulositez 
passe  roisou.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  348".) 

ENGLUMELLE,  S.  f.,  petite  enclunie  : 

Englumelles  pour  ferrer  les  cbangeans 
sur  les  liostilles,  a  vii=  pieche.  (1562,  les 
Tablelles,  les  jetons,  les  poinçons, les  marques, 
les  enseignes  et  les  mesurés  des  échevins  et 
des  corps  de  métiers  de  la  ville  de  Lille,  aiix 
Xiv'.xv'et  xvi"  siècles,  Bullet.du  Comité  de 
la  langue  et  de  l'bist.  de  la  France,  t.  111, 
p.  632.) 

Cf.  Enclumel. 

ENCi.uMER,  V.  a.,  fixer  aussi  solidement 
que  sur  une  enclume  : 

Ainz  li  avoit  pifça  noncié  et  enfoBrmé_ 
Que  l'iuume  de  son  chief  auroit  outre  son  gré 
S'a  son  chief  ne  \'aroit  poisié  et  euglumè. 
(fies/,  dou  paon,  Richel.  looi,  I"  146  v°.) 

ENGLUON,  s.  m.,  engin  pour  prendre  à 
la  glu  : 

Y  a  plusieurs  oiseleurs  qui  ont  cages  et 
tendeut  retz  et  engluons  pour  y  décevoir 
lesditz  oiseles.  (Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f  98», 
éd.  1488.) 

ENGLUTiNii,  adj.,  coagulé: 
Le  sanc  du  mouton  demoura  la  tout  en- 
glutiné.  {Légende  dorée,  Maz.  1333,  f"  145M 

ENGLUTISSABLE,  VOir  E:(GLOUTISSABLE. 
ENGLUVETÉ,  VOir  EnGLUIVETÉ. 
ENCNELIN,  voir  AiGNELIN. 
ENGOIR,  voir  E.NJOIR. 


ENGOLÉ,  angolé,  engoulé,  engulé,  en- 
gourlé,  -  eit,  adj.,  orné  d'une  goule  on 
collet  : 

Ilelvis  li  doue  son  hermin  engoulé 
El  li  jOBgleres  l'a  forment  mercié. 

(Les  Loh..  Ars.  3113,  V  18'.) 
Et  vair  et  gris  et  hermins  engnlrz. 

(Ib..   f»   19''.) 

Mandoil  ses  homes  de  parlot  le  régné 
Cui  li  donoit  les  hermins  engotet. 

(Ib..  ras.  Monip.,  f»  201».) 
Li  covertors  d'un  ermin  engolé. 

(Raisib.,  Ogier,  8918,  Barrois.) 
Il   prist  le  roi  par  l'ermine  engolé. 

(Id.,  ib.,  890.) 
Et  bons  bilans,  el  hermins  engourlez. 
{Bal.  d-.ilesch.,  Richel.  2i.69,  f»  218  v°.) 

Mainte  pelice  grise  d'ermines  engoulee. 

{Rom.  i'.Vtx.,  Val.  Chr.    I3H4,  f  2'.) 
El  vairs  el  ermins  engouiez. 

(Florimonl,  Richel.  792.  P  29'.) 
Mai>  bien  vos  semblet.  sanior  et  dammes, 
ke  manteaz  ne  vos  siel  s'il  n'est  aligoteiz  ; 
pelice  n'est  pas  clialde  s'ele  n'est  engoleie. 
(St  Greg.,  Sapientia,  p.  291,  Foerster.) 

Et  les  pelices  engulees. 
{Mort  du  Roi  Gormond,  i9l,  ap.  Reitf.,  Chron.  de 
Mousket.) 

.S'ot  vesln  nn  ronge  fuslaingne... 
Ënlor  le  col  erl  engouiez 
D'nna  liste  treslote  blanche. 

{Renan,  7620,  Méon.) 

Vestne  estoit  la  donzelle.... 
En  un  blanc  chainse  ridé, 

pjeolé, 
El  pelisson  engolé. 
(CoLiss  Pansace,  Clians.,  Barlsch,  Rom.  el  pail., 
lit,  50,10.) 

Tost  el  isnelemant  se  sont  bien  acesmé 
De  riches  dras  de  soie  et  d'ermins  engoles. 

{Gui  de  Bourg.,  3831,  A.  P.) 

Telz  i  a  qni  nous  chantent  de  la  Ronde  Table, 
Des  manleanlx  angoles  de  samin  el  de  sable. 
(L'Ystoire  du  chevalier  au  Signe,  in  fine.) 
Et  vest  une  pelice  tKhemnal  engolee. 
{De  Yaspa.iien,  Richel.  1553,  f»  281  r°.) 
Pelizon  engoleit. 
{Poème  mor.  en  quai.,  ms.  Oxf.,  Canon,  mise.  "1, 
f»  57.) 

—  Par  extension,  avec  un  nom  de  per- 
sonne, pour  dire  paré,  orné  : 

Dame  bien  engulee 
Quant  ele  v'eut  sanleo 
A  table  soun  feiL-nonr 
Demeine  j^raunt  J:.UDger. 
{Proc.  del  vilain,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Piov.,  p.  .169.) 

El  ne  fust  hui  si  engoulee. 
Si  acesmee  ne  si  coinle 
Roine,  s'ele  n'eiist  acointe. 
(Sarrazi.v,  Rom    de  llam,  ap.  .Michel,  //ij(.  des 
ducs  de  Hiirm-,  p.  288.) 

Cf.  Agolé  et  GoLE. 

EjjGOLEL'RE,  cngoulure,  s.  f.,  collet  : 
Soibans  li  maislres  saisi  le  valetoa 
Par  Vengoulure  del  heriuin  peliçon. 

{Beuves  d'Ilanslone,  Richel.  12518,  P  83''.) 

ENGOLSIER,  V.  U.   ? 

I.i  flos  monta  au  port,  prist  mer  a  engoh[i\er 
Moult  [par]  auront  hou  vent,  dieal  li  nolooliler. 
{Deslr.  de  Rame.  302,  Grœber.) 

Do  l'aBgoisse  des  nefs  ci,l  la  mer  engohie. 

{Ib.,  320.) 


17i 


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EXGOMURIER,   Vûif  EiNCOMBRIER.  j 

ENGONBRAMENT,    VOir  ENCOMBREMENT. 
ENGOXBKESON,   VOir  ENCOMBBOISON. 

1.  ENGOKDELi,  eiigour.,  adj.,  engourdi: 

La  pensée  ont  vers  Diea  si  froide 
Qu'il  suDt  eiKjordeli  ei  roide 
Plus  que  ne  soat  pcus  ca  fouace. 
(G.  deCoisci,  Ifir.,  ms.  Soiss.,  f°  95''.) 
...  Engouràeli. 
(Id.,  ii.,  Richel.  817,  P  67».) 
Ne  soions  froit  a'engordcii. 

(iD..  i*.,  Richel.  817,  f  67  =  .) 
Laisse  le   chevalier   reposer  jnsc'al   lie- 
maiu  que  ses  plaies  soient  refroidies  et  il 
ert  cngordelis.  (Artur,  ms.  Grenoble  378, 
{'  95'.} 

Et  ne  feussent  lasches  ne  engourdelis. 
Mais  fors  et  preui  et  a  chiere  hardie. 
(E.  Descuasips,  Poés.,  Richel.  «iO,  f  '25'';  I, 
223,  A.  T.) 

2.  ENGOUDELi,  adj.,  mot  d'origine  dou- 
teuse qui  se  présente  comme  variante 
â'enorgoilli  dans  le  texte  suivant  ; 

Et  dist  Guillauraes  :  Malvais  afaire  a  ci; 
Li  Lohereos  est  trop  cngordelis, 
Qui  sa  demeiae  et  destruit  dos  amins. 
(Car.  leLoh.,  2°  cbans.,  xxxv,  p.  130,  P.  Paris.) 
Li  Loherans  est  trop  engordeli. 

(;«.,  ms.  Monlp.,  f  6Î''.) 

Le  ms.  Uichel.  1461   porte  :  enorgoiUis. 

ENGOKDINEU,  VOir  E^'CORTINER. 

ENGOKGANT,  adj.,  qui  avale,  qui  en- 
gloutit : 

Bien  doit  hair  s'engorgani  gorge 
Qui  tant  eu  englout  et  engorge.  ^ 

(t'ns  Oiatis  Sliracles  de  A'.-C,  Ars.  3527,  f°  1^6'.) 

ENGOUGEMENT,  S.  Hi.,  action  d'avaler, 
d'engloutir  : 

Oultra^euz  boire  et  mendier  ou  engorge- 
ment du  corps  vault  peu.  (De  vita  Cliristi, 
Richel.  181,  1°  So'.) 

Iniiiioderespiiffoivyemens  de  vins.  {FosSE- 
TiER,  Cliron.  Marg.,  ms.  Brus.  10S12,  IX, 
m,  2.) 

ENGOKGEOR,  -  geiir,  S.  et  adj.,  qui 
avale,  qui  dévore,  qui  engloutit  : 

Vengorgierres  qui  engorge 
Si  grans  gorcies  et  englout. 
(G.    «E   Coi.\ci,  3Jir.,  Richel.  817,  f  56=,  et  ms. 

Brui.,  P  74=.) 

Grans  engorgeiirs  de  vins.  (Cftron.  et 
Itist.  saint,  et  prof.,  Ars.  351S,  f»  152  r'.) 

Engorgeur  de  vins  et  de  brouelz.  (Août 
1465,  Chron.  de  Louis  XI,  ms.  Clairamb., 
et  Lhermite,  Cab.  de  Louis  XI,  p.  9.) 

Claudius  qui  est  noble  engorgeur  de 
viandes  et  de  vins.  (BoccACE,  Nobles  malh., 
Vil,  3,  1"  170  v>,  éd.  1515.) 

Littré  dit  :  engorgeur  de  pigeons,  celui 
qui,  avec  les  lèvres,  donne  du  grain  aux 
pigeons. 

Fém.,  engorgeuse  : 

Fournaise engorgeuse.  (La  Porte, £;>i(;i.) 

ENGORGERiE,  S.  t.,  action   d'engorger  : 

Ce  sont    meugeries,  buveries.  gourmeu- 

dises  et    engorgeries.    (Okes.me,    Trad.  des 

Revi.  de  fort,  de  felr.,  Ars.  2671,  f"  33  r°.) 


ENGORGEURE,  S.  f.,  gofge,  poitrine  : 

Lait  ot  le  cors  et  laide  engorgeure. 

(G.  de  Hanstone,  Richel.  25516,  f  29  t".» 

Quel  dos  et  quele  engorgeure  / 

(Renan,  Snppl.,  t.  229,  p.  9,   Chabaille.t 

ENGORGETER,  V.  a.,  fréquentatif  de 
engorgier,  dévorer  : 

Engorgeter,  dévorer  ou  emplir.  {Gloss. 
gaU.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

ENGORGiÉ,  adj.,  qui  fait  le  glorieux, 
qui  aime  à  se  parer  : 

Li  bon  clerc  solunc  lur  escient. 
Qui  pins  verruut  cuntenir  leaument, 
Icelui  deivent  il  eslire  dignement, 
Ment  Vengorgic  qui  se  mire  sovent. 
{Rom.  des    Romans,   Richel.  2.';i07,  P  116  t'-I 

ENGORGiEMENT,  engorgecment,  engro- 
giement,  adv.,  gloutonnement  : 

Qui  a  grant  mestier  de  prendre  grant 
quantité  de  ewe  si  le  prenge  quant  il  aura 
assez  mangié,  elle  doit  prendre  deliement, 
ne  mie  trop  engrogiement.  (Alebrant,  Reg. 
de  santé,  Richel.  2021,  f"  10''.) 

Qui  en  vouldroyt  beaucop  boire  (de 
l'eaue)  si  le  face  quant  aura  beaucop 
niengé,  et  la  boyve  deliement  et  non  pas 
engorgeement.  {Platine  de  honneste  Volupté, 
f"  110  r',  éd.  1528.) 

ENGORGIER,  verbe. 

—  Act.,  avaler,  dévorer,  engloutir  ; 

Li  fol,  li  glout 
Qui  tant  engorge  et  tant  englout. 
(RF.CL.  DE  M0L1E>'S,  Miserere,  Ars.  3527,  T  120=.  i 
Li  Huart  crient  qu'il  ne  \*engorge. 

(Renarl,  28526,  Méon.) 

Tant  avoit  de  l'elvc  engorgiee 
Que  esleinz  estoient  ses  esperis. 
(J.  Le  March.,  Slir.,  ms.  Chartres,  f"  H''.) 

Preux  gendarmes,  saige,  sotz.  hommes,  femmes 
Il  engorgoit.  comme  sucre  par  dragmes. 
(Grincore.   les    folles  Entrepr.,  p.  47,  Bibl.  elz.) 

Il  l'engorgea  sans  le  mâcher.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  744,  Géniu.) 

Et  ton  œil  espion  s'employe 
Sur  le  hazard  de  quelque  proye 
A  celle  tin  de  Vengorger. 
(R.  Belleal',  Œnv.  poét.,  la  pierre  d'Aigle.) 

—  Enfoncer  dans  la  gorge  : 

Au  cheval  qui  va  léger  a  la  main  et  se 
veut  poiut  appuyer  sur  sa  bride,  et  qui 
fuit  et  engorge  sa  langue,  vous  donnerez 
aussi  des  voltee  au  galop.  {L'Ecuirie  de 
Fed.  Grison.p.ST,  éd.  1598.) 

Si  le  cheval  est  dur  de  la  langue  et  se 
défend  contre  la  bride  ou  la  fuit,  et  l'eii- 
gorge.  (ft.,  p.  76.) 

—  Faire  avaler  : 

Hz  fondireut  or,  et  icelui  fondu  lui  en- 
gorgèrent au  corps.  {Decamer.  de  J.  Bocace, 
Uichel.  129,  f»  30''  ) 

—  Gorger,  au  propre  et  au  flg.  : 

Et  si  tu  la  welz  (la  nature)  engorgier  de 
superfluetei,  ou  elle  te  nuirait  ou  elle  te 
mettrait  en  mesaise.  (Consul,  de  Boece,  ms. 
Montp.  H  43,  f  7^) 

Se  riches  estait  engorgiez  d'or  et  de 
gemmes  touz  chergiez.  (Ib.,  f°  10''.) 

11  n'avoit  point  d'envie  de  s'approcher  de 
Paris  ny  le  saccager,  de  peur,  par  le  sac 
si  grand  et  si  opulent,  enrichir  et  engorger 


si  fort  ses  soldats,  qu'après,  devenus 
riches,  ils  ne  voulussent  plus  tenir  le  rang 
de  soldats,  mais  de  princes.  (Brant., 
Capit.  (r..  Franc.  I,  Buchon.) 

Peu  et  souvent,  convient  donner  a 
manger  a  ceux  (vers)  qui  par  famine,  sont 
devenus  langoureux,  pour  les  remettre  et 
saouler,  sans  les  engorger.  (0.  de  Serr., 
T'A.  d'agr.,  v,  15,  éd.  1605.) 

—  Écouter,  recueillir  avidement  : 
Jehan  de  Gbistelle  y  estoit  qui  notoit  et 

engorgoit  toutes  ces  paroles  du  chevalier, 
et  faut  que  finahlemeut  il  ne  se  peut  taire 
pourtant  qu'il  lui  sembloit  qu'il  parloit 
trop  avant.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f»  SI  r°.) 

—  Réfl.,  se  gorger  : 

Et  s'engorgent  de  gros  pain  noir. 

(J.-A.  deBaif,  l'Eun.,  r.  A.) 
Le  reste  des  Indiens...  s'eragorgoient  d'une 
yvrongnerie  continuelle.  (Po.NT.  de  "rvARD, 
Disc,  philos.,  f°  163  v»,  éd.  1387.) 

S'il  est  bon  que  le  soldat  s'enrichisse 
tant  et  s'eiigorgede  biens  par  sac  de  grande 
ville.  (Bramt.,  Capit.  fr.,  Franc.  I,  Bu- 
chon.) 

S'engorgeant  de  viandes  et  de  vin.  (Ta- 
hureau,  Prem.  dial.  du  Democritic,  p.  48, 

éd.  16U2.) 

—  Se  couvrir  la  gorge  : 

Il  se  arma  et  engorga  de  la  gorgiere- 
(Dkguillev.  ,  Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars. 
2323,  f»42  v«.) 

Morv.,  engorzer,  embourber. 

ENGORSETÉ,  S.  f.,  gourmandisB  : 

Ce  li  fit  faire,  avuec  folie, 
Engorseteij  et  lecherie. 
{hou  Chien  qui  porte  la  pece  de  char,  ms.  Lyon, 
Palais.St-Pierre,  57,r'7,ap.Mey8r,  Rec,  p.  359.) 

ENGOUER,  v.  n.,  se  gaver  : 

Encores  d'abondant  en  eussent  il  engoué, 
car  il  avoient  grand  fain.  (Froiss.,  Chron., 
XI,  242,  Kerv.) 

ENGOUFFiR,  V.  n.,  devenir  gofle,  d'ap- 
parence grossière  et  sale  : 

Engouffir  commence  et  ronpper. 
De  courrons  estoit  ropiens 
Qui  voult  estre  delicieus. 
{Ysop.  I,  fab.  LX,    du  Loup  qui  trouva  une  Teste 
paincte,  Robert.) 

ENGOULÉ,  voir  Engolé. 

ENGOULE  AOUST,  qualific,  qui  com- 
mence le  mois  d'août  ;  c'est  la  fête  de 
Saint-Pierre-aux-liens,  appelée  aussi  en- 
trant aoust : 

En  la  feste  S.  Père  engoule  aoust.  (E. 
BoiL.,Z,(B.  des  Mest.,  1°  p.,  I,  23,  Lespinasse 
et  Bonnardot.) 

Le  jour  de  feste  saint  Père  engoule  aoust. 
(1281,  Cart.  de  St-Denis,  Richel.  1.  5415, 
p.  435''.) 

Le  mercredi  devant  feste  Saint  Pierre 
engoule  aoust.  (1314,  Arch.  JJ  50,  f'  69  v».) 

Le  juedi  devant  feste  saint  Piere  engoule 
aoust.  (1315,  Ch.  du  Ole  de  Bar,  S.-Ma.x, 
Arch.  Meuse.) 

P.-être  vaut-il  mieux  lire  eu  trois  mots 
en  goule  aoust. 
Cf.  Goule. 


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ENGOi'LEE,  ang.,  s.  f.,  chose  qu'on 
avale  : 

Et  abstinence  .1.  dart  trenchant, 
Qnantele  cl  froissie  sa  lance. 
Très  parmi  la  goenle  li  lance. 
Et  en  haut  s'escrie  :  Biaa  mestre, 
D'on  tel  morsel  Tons  sai  jo  pestre. 
Or  en^'oules  cesle  enyoulee. 
(Hi'0.1  DE  Meky,  le  Tornoiement  Aniicmt,  Richel. 
25407,  r  233».) 

—  Nom  d'un  blanc-manger  : 

Si  mêlez  cuire  ris  entier  ovec  l'eve  de  la 
geline  ou  ovec  let  d'alemandes,  si  aura 
nom  angoulee.  (Ens.  p.  apareil.  viand., 
Richel.  1.  7131,  f»  100».) 

ENGOULEMENT,  S.  m.,  actiou  d'en- 
gloutir  : 

Engotilement.mguTg\làlio,yoral'w.(Trium 
ling.  dict.,  1604.) 

—  Large  gueule  : 

Ung  poissou  qui  a  ung  grand  engoute- 
ment  et  large.  (G.  Chastell.,  Chron.  du 
D.  Phil.,  ch.  LXiil,  Buchon.) 

ENGOULER,  eiigoler,  angoler,  angouler, 
enguler,  engueler,  enguoler,  engueuler, 
-  euller,  engeulcr,  angoiller,  \.  a.,  mettre 
précipitaniiiient  ou  avideniont  dans  la 
gueule,  dans  la  bouche,  enfoncer,  plonger 
dans  la  gueule,  dans  la  bouche,  engloutir, 
avaler  : 

Mesire  ïder  a  trait  l'espee 
Por  Ini  desreodie  et  il  Icngucle, 
Et  il  li  enpaint  en  la  gnele, 
L'espee  est  fors  et  il  le  boute. 

Waiivain,  5C10,  Hippeau.) 
.1.  ors  i  Tint  corant  gonle  baee; 
De  si  aa  conte  moût  la  main  engoulee, 
Por  .1.  pelil  qn'il  ne  la  m'ol  conpee. 

{Aubenj  le  Bourgoituj.  p.  S",  Tarbé.) 
Enfer  ne  set  qu'il  puist  mais  dire 
Quant  perdue  a  la  grant  guolee 
Qn'ûïoi/  ja  prise  et  eitguolee. 
(G.  DE  CoI^■cl,  Mir.,  Richel.  2163,  f°  13''.) 
Qui  li  oist  uller  et  braire 
Et  les  pies  ensemble  détordre 
Et  la  terre  etigcnler  et  mordre  (à  la  bêle). 
(G.  de  Palerme,  Ars.  3310,  t"  78''.) 
Le  bort  du  baoap  trop  a'engoulë 
Si  conme  font  maintes  norrices. 
(Rose,  Richel.    1^:3,  f"  113»;  Méon,  13616.) 
Mes  nos  ne  toit  qui  ne  enivre, 
Ne  nos  de  soif  ne  s'i  délivre. 
Car  la  douceur  si  fort  les  bole 
Qu'il  n'est  nus  qui  tant  en  engole 
Qn'il  n'eo  teulle  plus  engoler. 
f/*.,  Richel.  i;i73,  F  51».)  \'&i..  aigtde,  cngoleir. 
(Vat.  Chr.  ISoS.  C  33'.)  .ingoule,  angouler. 
(Vat.  Chr.  U92,  f  42'.) 

Qn'il  n'est  nus  qui  tant  en  evgoule 
Qui  n'en  vueille  plus  engouler. 

Ul'.,  ms.  Corsini,  f  i-2».) 
GloDtement  les  pièces  engoule, 

(Ib.,  ms.   Corsini.  V  107».) 
Ez  Tos  celui  goule  baee. 
A  bien  près  l'ai  loule  angolee. 

(Vie  Ste  Starg.,  ms.  Troyes.) 
Li   dragons....    engoula  la  teste  de  son 
cheval.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
fo  227«.) 

Quant  li  poissons  angoille  la  viande  que 
voit.(Ser7?iOJi,Brit.  Mus.udd.  15606,  f»  90''.) 
Aucuns,  ponr  leur  soif  oublier. 
Qui  grant  esloit  a  desmesure, 
Et  pour  querre  un  poi  de  froidure 
Le  fer  a  leur  denz  engouloient. 

(Gdiart,  Roy.  lign.,  208.'i2.  \V.  et  D.) 


Qnarpes,  brenes,  roches  et  tenches 
Ont  bien  rendues  leursentenches 
Quant  les  prent,  quar  parmi  sa  geale 
Passent,  quar  toutes  les  engeule. 
(J.  DE  CoHDÈ.  Il  Dis    des  Lus   el    des    ieches,  35. 
Scheler.) 

Un  grant  gobelet  doré,  cizelé,  séant 

sur  III serpenteles   qui  engoulent  les 

(liez  qui  sont  de  lion.  (1360,  Invent,  du  duc 
d'Anjou,  n»  U7,  Laborde,  Emaux.) 

Le  suppliant  vouloittout  avoir  et  angou- 
ler. (1416,  Arch.  JJ  169,  pièce  277.) 

Tant  se  combatirent  le  lévrier  et  le  ser- 
pent que  en  combatant  le  lévrier  engoule  le 
serpent  par  la  teste,  et  si  fort  le  tint  et 
eslraigny  que  le  serpent  fut  vaincu  et 
mourût  eu  la  place.  (Sepl  Sag.,  p.  7,  G. 
Paris.) 

Le  traître  loup  vient  qui  l'agrafe  (la  brebis)] 

Et  lost  engloutist  et  engueule. 

(LEFU.4KC,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  T  125''.) 

Le  fin  et  rusé  mastin,  ayant  bien  fait  ses 
approches,  tout  d'un  coup  bape,  engoule. 
(Du  Fail,  Conl.  d'Eutr.,  xx,  Bibl.  elz.) 

Les  gens  de  Marius  eussent  aussi  tué  le 
noble  Romain  Catullus  s'il  n'eusl  engoule 
la  flambe  et  soy  lancé  en  ung  feu.  (Bon- 
CACE,  îtobles  malh.,  VI,  2,  f"  141  v",  éd. 
1513.) 

Gargantua  les  niist  avecques  ses  lectues 
dedans  un  plat  de  la  maison,  grand  comme 
la  tonne  de  Cisteaulx,  et  avecques  huile, 
et  vinaigre,  et  sel,  les  mangeoit  pour  soy 
refraischir  davant  souper,  et  avoit  ja  en- 
gouUé  cinq  des  pèlerins.  (Rabel.,  Gargan- 
tua, c.  38,  éd.  1S42.) 

Cela  pourtant  n'avoit  force 
De  m'aliecher,  sans  avoir 
Premier  engoule  l'amorce 
Qui  pendoit  de  ton  sçavoir. 
(RONS.,  Od.,  V,  X.  à  Nie.  Denisol,  Bibl.  elz.) 

Le  gros  turbot  sans  qu'il  s'eforce 
Engoule  le  mouge  léger. 
(J.-A.  DE  Baif,  Les  ilimes.  1.  II,  f°  Cl  v". 
éd.  1619.) 

Je  ne  ponrroy  rien  engonler 

Si  je  fermoy  toujours  la  bouche. 

(Godard,   les  Desguis,  I,  3.  .\nc.  Th.  fr.) 

Et  jaçoit  qu'on  peut  dire  que  le  butin 
de  la  France  estoit  certain,  il  portoil  quant 
et  soy  un  hameçon,  lequel  retieudroit  ceux 
qui  Vengouleroyênt.  (Fauchet,  Antiq.  gant., 
vol.  11,  1.  I,  ch.  15,  éd.  1611.) 

Sus  donc,  mon  estomacb,  engoule  ceste  lame. 
(Garkier.  Porcie,  y,  éd.  1568.) 

Quand  j'e«//ou/(?  tont  goulu 
Ce  blanc  telon  pommelu. 
(Tahureau,    Poés.,  I"-'  part.,  p.  102,  éd.  I,ï7-1.) 

—  Fig.,  en  parlant[de  chose  morale: 

Tout  désir  i'engouler  honneur 
Et  d'eslre  appelle  Monseigneur. 
(Eloy  Damernal.  Lare  de  la  deablerie,  P  S'',  éd. 
1507.) 

—  Faire  entrer  une  chose  dans  une 
autre,  par  la  gueule,  par  l'ouverture  : 

Prenez  bois  sainct  taillé  en  menus  qua- 
drats,  d'iceux  emply  un  pot  de  terre  tout 
neuf,  qui  sera  eslouppé  d'un  couvercle  de 
terre  perse  a  menus  pertuys  :  et  soit  ren- 
versé et  engueuUé  avec  bonne  lutation  dans 
un  autre  pot  enfoncé  en  terre  jusques  a  la 
gueule.  [Le  Trésor  d'Evonme,  cb.Lxil,  éd. 
1553.) 


—  Engouler  la  patience,  prendre  pa- 
tience : 

Et  d'engoulerU  dessus  la  patience,  il  n'y 
a  ordre.  (Du  ViLLARS,  Jlfe'm.,  XI,  an  1359 
.Michaud.)  ' 

—  Engouler  s'est  employé  plaisamment 
d'une  manière  absolue,  pour  signifier 
faire  l'amour  : 

.le  m'en  vay  respond  le  seigneur  Pantha- 
leon,  a  ceste  heure  aux  e.vem'ples  de  celles 
qui  ont  esté  si  saffres  d'engouler,  que  j'ay 
horreur  et  frémis  lorsqu'elles  me  re- 
viennent devant  les  yeux.  [Les  Apretdinees 
du  S'  de  Cholieres,  II,  C  57  v»,  éd.  1587.) 

—  Engoule,  part,  passé,  terme  de  cuisine  : 
Oiseaulx  de  rivière  a  la  dodine,  ris  en- 

gotilé.  (lUénagier,  II,  91,  Bibliopb.  fr.) 

Aisne,  engouler,  manger  avec  avidité. 
Langage  populacier,  engueuler,  accabler 
d'injures. 

Cf.  E.N'GOULEE. 

ENGouLEUK,  S.  TH.,  et  adj.,  engloutis- 
seur,  qui  engloutit,  glouton  : 

L'ung  contend  a  tout  engouler,  et  l'aiiltre 
a  faire  estrangler  les  engouleurs.  (G.  Chas- 
tell., Chron.  du  D.  Phil.,  cb.  lxiii,  Bu- 
chon.) 

Lion  engouleur  ou  engloutisseur.  (La. 
Porte,  Epith.) 

Gosier  engouleur.  (In.,  ib.) 

Gueule  engouleuse.  (lo.,  ib.) 

ENGOULEVENT,  subst.  composé,  qui 
aspire  ou  avale  le  vent  : 

Jehan  Engoulevent.  (Liv.  de  la  Taille  de 
Paris  ponr  1292,  ap.  Géraud,  Paris  sous 
Phil.  le  Bel.) 

Envoyèrent  trois  cens  chevaux  legiers 
sons  la  conduite  du  capitaine  Engoulevent. 
(Rab.,  I,  26.) 

Engoulevent  est  le  nom  d'une  rue  di^ 
Langres  : 

Un  autre  pré  séant  dessous  Engoulevent 
(1336,  Arch.  JJ  70,  f  103  r».) 

Dans  la  langue  moderne  engoulevent  est 
le  nom  d'une  espèce  d'oiseau. 

1.  ENGouLURE,  S.  t,  balser  ; 

Voy,  comme  d'uu  doux  murmnre 
El'  se  Hâtent  doucement 
Parray  si  doace  engoulure. 
(J.-A.   DE  Baif.  les  Amours,  f  133  r",  éd.   1378. ;> 

2.  EXGOULL'REj  VOir  EXGOLEUUE. 
ENGOURDELI,   VOlr  E-NGORUELI. 
ENGOURDINEIl,    VOir  E.\COnTIXER. 

ENGOLRDissoN,  S.  f.,  engourdissenieut 
La  mort,  engourdisson ,    impuissance   de 
faire.  (Préf.    de  J.  de  La  Mirande,  ap.  La 
Bon.,  Harmonie,  p.  863,  éd.  1578.) 

ENGOURDissuRE ,  S.  f.,  eugourdisse- 
ment: 

Lors(iae  dedans  la  main  des   hommes  tout  glasses 
La  nice  engourdissure  est  firoidement  cachée. 
(Gbevin.  les  Œuv.  deHicandre,  p.  31,  éd.  1."167.) 

ENGOURLÉ,  voir  E.NGOLÉ. 

ENGOunjiELii,  adj.,  chargé  do  gru- 
meaux : 


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Si  le  laict  est  engourmelé  saus  que  le  te- 
tin  soit  beaucoup  eunamnié,  appliquez  un 
cataplasme.  (Liebault,  Mais,  rusl.,  1-  1, 
c.  XII,  éd.  1S97.) 

ENGOURSÉ,a)i30!/rsp,  engorsé,  angorsé, 
engoussé,  adj  ,  bien  muni  : 

Si  r'iert  molt  d'armes  aiigoursez 
Li  tilains  fel  el  aoursez. 

{Rose.  Uichel.  IdIS,  i"  V^'J"-) 
Si  r'ierl  moult  d'armes  cagoursez. 

,74.,  Val.  Chr.  lt;-22,  f  99^) 

Si  r'est  des  armes  angorscs. 

(«..  Val.  Chr.  185S,  C°  132=-) 
Si  r'ierl  moult  d'armes  engorses 
Li  vilains  fel  et  aorses. 

(/J.,  13S57,  Meon.) 

—  Gros,  gras,  bien  portant,  bien  pro- 
portionné : 

relit  pié.  gembes  eagoussees, 
Bieu  sarable  que  lussent  de  fées. 
(Gauik,  du  Clieialier  qui  faisoit  les  c.  parler,  503, 
Méon,  1-abl.,  111,  ii'i-) 

KNGOl'SSEU,  V.  a.? 

Pour  avoir  engoussé  el  fait  les  cersoirs 
outre  les  coiajïs  et  les  hupes.  (Iii2,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  142.) 

ENGOUTÉ,  adj.,  qui  a  la  goutte  : 

La   mère   estoit   eiigoutee  si   qu'elle   ne 

peust    bousier    qui  la  touruast.  (Ponlhus, 

ins.  Gand,  f"  21  r'^.) 

ENGUADOULIE,   S    f .  ? 

Que  nuls  pareurs  ne  pare  blanques  saus 
eiHivadûulie  ol  saus  croye.  {Slal.  des  pa- 
veurs el  foulons, -ny  s.,  ap.  A.  lluerry, 
Mon.  inéd.  de  l'hisi.  du  tiers  elal,  t.  111, 
p.  578.) 

1.  ENGH  VIGNE,  eïigraingne,  ang.,  s.  f., 
ressentiment,  acharnement  : 

Cil  en  ont  teil  dolor  et  issi  grant  eïigraingne. 
{Rom.  (l'Alcvaiidre,  513,  P.  Meyer,  Ilomania, 

XI,  2i3.) 
Li  escrlenl  lor  genz  par  mervoillox  angraigne, 
Isnelemont  s'adobent,  n'i  facent  ja  barftaigne. 
(J.  BoD.,  Sai.,  ex,  Michel.) 

Le  .xxvni°.  enseigne 
Comment  li  juis  plains  à'engraigne 
Devant  Pilate  le  menèrent. 
(Geoff.,  .vu.   eslaz  du  monde,  Uichel.  152G, 
t"  4''.) 

2.  ENGU.viGNE,  englaigiiB,  s.  f.  ? 

Garrou,  seectes  et  engraigne:, 
Vouloint  avoir  en  leurs  enseignez. 
(GniLL.  DE  St.-Amirf.,  le  Libère  dit  lion  Jehan, 
2838,    Cbarriere.)   Lobineau,  II,    730  :  eaglai- 
gnes. 

ENGRAiGNEUEXT  ,  engraitignement,  s. 
m.,  grognement,  plainte,  lamentation  : 

Et  la  quinte  set  plainte,  c'est  iafernaus  sorpens, 
Et  la  siste  d'elloudre,  de  grans  mgraigaemens. 
{Des  Poines  d'enfer,  Uichel.  24i3-2,  V  92  r°.) 

Li  tans  est  venus  de  deslruiement  et 
d'engraignement.  (Bible,  RicUel.  901,  f"  65''.) 

Si  ferirent  les  pescheurs  en  leur  ire  et 
les  desloiaus  hommes  eu  leur  engraigne- 
menl.  (Gui.\rt,  Bible,  Prem.  liv.  des  Ala- 
hab.,  II,  ms.  Sle-Geu.) 

En  leur  engraingneiitenz.  (lu.,  ib.,  Maz. 
684,  f"  53".) 

Cf.  Engroin. 


ENG 

l.E:iGR\ic.-siKR,engreigner,engrainner, 
engrainer,  engreingner,  engregnier,  cngri- 
gnier,  engrenier,engriner,  engranner,  -ier^ 
verbe. 

—  Act.,  rendre  plus  grand,  agrandir, 
augmenter,  étendre  : 

Apres  a  dit  au  roi  que  cailif  no  se  claint. 
Que  \oel  qu'il  face  dol,  ne  secort  li  engrainl. 
(Roum.  d'Alix.,  r  SI'',  Michelant.) 
Les  mais  oste.  les  biens  engreiijne. 
(Eipl.  du  Canl.  des  canl.,  ms.  du  Mans  173, 
f  86  r°.) 

Li  chien  ont  lor  cours  engreguié. 

(Reiiart,  20SG.  Martin.) 

Se  l'ire  jalousie  engraigne 

Elle  est  moult  fiere  et  moult  griffaine. 

(ficHff,  37-27,  Méon.) 

Por  le  fumier  pas  ne  meshainne  (le  soleil) 
Ne  li  iiiosliers  ne  li  engraniie 
Ue  sa  lumière  nés  .i.  point. 
(G.  DE  Camdrai,  Barlaam,  p.  244,  Meyer.) 
Et  offroituu cierge...  lequel  il  eiigraignoit 
cascun  au  par  devocioû  d'une  ouche.  {Vie 
de  S.  Franc.  d'Ass.,  Maz.  1331,  f"  80^) 
Dieux  te  pardoint  :  lu  m'as  engrigiiid  mon  lormenl  ! 
(Girarl  de  Ross.,  2926,  Mignard.) 
Pour  le  harle  et  air  du  temps  la  ditte  playe 
porroit  estre  engrinee.  (1401,  Arch.  JJ  156, 
pièce  207.) 

Il  fist  tenpesle  et  «resla  merveilleuse- 
ment ce  qa'engraingHa  de  beaucoup  le 
mal  des  vipues.  {Deporlemens  des  François 
el  Allemands,  .Mém.  pour  serv.  à  l'hist.  de 
la  l'-r -Comté,  1876,  p.  381.) 

—  Réfl.,  grandir,  augmenter,  devenir 
plus  considérable,  plus  grave  : 

MerveiUanz  furent  del  oir 
E  en  grant  crème  de  solTrir 
E  d'endurer  si  fiere  ovraigne 
Cume  vers  eus  suri  e  s'eiigrainc. 

(Be.N-,  D.   de  Norm.,   11,  385,  Michel.) 
Bernart  le  Daneis  veil  l'ovraigne 
E  le  damage  qui  s  engraigne. 

(iD..  ib..  11,  U776.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Li  dels  des  siens  croist  et  engraiiine. 

(Ben.,  Troies,  Uichel.  375,  f  73''.) 
Rous  veil  la  gerre  e  veil  l'ovraigne 
Qui  si  devers  Franc[els  engraigne. 

(1d.,  D.  de  Sorm..  Il,  5029,  Michel.) 
Por  l'esjoiance  del  ovraigne 
Qui  vers  Franceis  suri  e  engraine. 

(Id.,  ili-,  II,  15706.) 

Guiteclins  est  iriez,  a  paines  se  refraigne, 
Qant  voit  la  mescheance  sor  lui  tcirne  et  engraigne. 
(J.  Bon.,  Sax.,  CLXxxiv,  Michel.) 
La  gentius  dame  vil  le  duel  eugraigaier. 
(fi.  de  Cambrai,  Uichel.  2493,  f  57  r".) 
Lors  enforce  moult  et  engreigne 
Le  duel  que  la  pucele  en  fet. 
(Perceval,  ms.  Montpellier  II  249,  f  17"^.) 

Desramez  oi  la  noise  qui  engraigne. 
(LiCovenans  Vivien,  1636,  ap.  Jouck.,  Guill.  d'Or.) 
Par  ce  commence  li  maus  a  engreignier . 

(li  Charr.  de  Nijmes,  103,  ib.) 
Et  tant  creist  le  feu  et  engreigne 
Qu'il  l'sprent  tote  la  montuigne. 
(Guillaume,  Best,  divin,  353,  Hippean.) 
La  noise  ala  si  engringnanl 
Li  chien  m'alerent  ataiugnant. 
{Renart,  8671,  Méon.)  Ed.  Martin,  engrenant. 
El  sa  dolor  li  engregnoit. 

{Ib.,  12335.) 


ENG 


Car  la  folie  ades  eïigraingne. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f"  21'".) 
Par  qaoi  sa  foi  monteplil  et  engraigne. 

{Eiif.  Ogier,  5609,  Scheler.) 
Car  ma  dolor  croist  ades  et  engiaigne. 
(Gasse   Brûlez,    Clians.,  ap.  Tarbé.    Cliansonn.   de 
Champaigne  aux  xu*  et  xni'  s.,  p.  48.) 

Quant  voi  lo  douz  tens  repairier 
Que  li  rosigools  chante  en  mai. 
Et  je  cuiz  que  doie  alegier 
Li  mais  et  la  dolors  que  j'ai, 
Adonc  m'ocient  li  délai 
D'amors  qui  les  font  engregnier. 

(Ckans..   Uichel.  -jdoSO,  f  77  r".) 

Quant  il  vist  que  l'enfermeté  engreingna, 
et  qu'il  n'i  avoit  mes  nul  recouvrier.  (  Vie  et 
mir.  de  plus  .s.  confess.,  Maz.  568,  f"  198'".) 

2.  ENGRAIGNIER,  engraigner,  engrei- 
gnier, engrignier,  ang.,  verbe. 

—  Act.,  mécontenter,  irriter  : 

Ne  pot  parler  tant  grant  ire  Vengraigiie. 
(Eiitr.  en  Esp.,  ms.  Venise,  f  217  v",  Gautier.) 

—  Réfl.,  s'irriter  : 

Et  cil  qui  les  deffendront  sachent  bien 
que  nos  nosengraignvons  contre  els.  {Code 
de  Just.,  Richel.  20120,  1"  13  r".) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Li  dus  l'entent,  de  maltalent  engraigne. 

{Auberi,  p.  183,  Tobler.) 

—  Devenir  plus  fâcheux,  plus  cruel  : 

Cesle  guerre  est  dure  pI  ameire, 
Onques  certes  teille  ne  vy. 
Ades  engreigne,  ades  empeire. 
(Credo  Henri  de  lleis,  20,  ap.  E.  de  Bouteiller, 
Guerre  de  iletz.  p.  369.) 

—  Engraignié,  part,  passé,  irrité,  cour- 
roucé : 

Mes  cueurs  m'en  est  tant  angrignies  que 
jamais  avant  ne  porterai  mes  pies  tant 
nue  vengies  en  soie.  (S.  Graal,  m,  563, 
Hucher.) 

Quant  seignor  et  home  sont  ewjrignies  ou 
eu  bone  volonlé  li  uns  vers  l'autre.  {Ass. 
de  Jér.,  I,  400,  Beugnot.) 

Uans  la  H. -Norm.,  vallée  d'Yères,  en- 
grigné  se  dit  de  quelqu'un  qui  a  toujours 
triste  ligure  ou  d'un  enfant  pleurnicheur. 
Suisse  rom.,  engrlnger,  chagriner,  rendre 
triste,  peiner. 

Cf.  CRAIGNE. 

ENGRAiGNiR,  -  grignijr,  v.  a.,  écon- 
tenter,  irriter  : 

Et  fu  une  chose  qui  moult  engrigny  et 
euQama  ceulx  de  Gaud.  (Fboiss.,  Citron., 
Richel.  2641,  1"  115  r".)  Engrigni.  (Ed. 
Luce,  m,  10.) 

ENGRAIGNER,  VOir  E.NGRENEU. 

1.  ENGRAINER,  eiigraijner,  en,  iner, 
V.  a.,  teindre,  du  subsl.  graine  : 

I  grayne  clothe  in  the  dayeng.  J'en- 
grayne,  priui.  coq|,  A  man  raaye  grayne  a 
clothe  what  colour  so  ever  it  be  dyed  m  : 
on  peult  engrayner  ung  drap  en  quelque 
couleur  qu'il  soyt  taincL  (Palsgrave, 
!    Esclairc,  p.  574,  Génin.) 

2.  ENCHAINER,  voir  Engraignier. 
ENGRAiNG,  adj.,  accablé  : 


ENG 

L'exposant  qui  estoit  nouvellemeDt  re- 
levez d'une  grosse  maladie...  et  estoit 
encores  tout  pesant  et  engraing  d'icelle 
maladie.  (1391,  Arch.  JJ  141,  pièce  5.) 

Nom  de  lieu.Montigny  V Engrain  (Aisne). 

ENGRAIN.\ER,  Vûir  EXGRAIGNIER. 

ENGRAiNTiÉ,  S.  f.,  irritation  : 

Pitiez  respoQt  :  C'est  veritez 
Qa'engraintir  vaint  harailitez. 
Et  qnant  trop  dure  est  l'eni/rainliez. 
C'est  félonie  et  manvestiez. 

(Rose,  Richel.  1.573,  t"  28'.) 
Cf.  Engrestié. 

ENGRAIS,  voir  Engres. 

ENGRAISSANCE,  VOIF  ENGRESS.4NCE. 

ENGRAissEURE,  S.  t.,  Ce  qui  est  propre 
à  engraisser  : 

L'herbe  zeduor  engraisse  de  engraisseure 
convenable.  {Jard.  de  santé  I,  524,  impr. 
la  Minerve.) 

ENGRAissiER,  -  essiev,  V.  a.,  graisser  : 

Totes  les  foiz  qne  votis  tievez, 

Vostre  boiclie  bien  essaez. 

Que  li  vins  engraissiez  ne  soit. 
<R.  DE  Blois,  Poés.,  Ars.  5-201,  C  Ij"",  et  Richel. 
'21301,  p.  5"i-^.) 

A  Regnault  Maillart  armurier  pouraeotr 
lourny,  engressé  et  mis  en  point  vint  liuit 
salades.  (1468,  Compt.  de  Nevers,  CC  63, 
fo  22  r=^  Arch.  mun.  Nevers.) 

Soixante  lotz  d'oeulle..  pour  engressier 
les  orloges  et  cloches.  (1497,  Compt.  faits 
p.  la  ville  d'Abbev.,  Richel.  12016,  p.  49.) 

Huile  docyne  pour  engresser  l'ologe  du 
belfroy.  (lSo5,  Péronne,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms-,  Bibl.  Amiens.) 

—  Oindre  : 

Tu  as  engressé  mun  chief  d'huyle.  (Le 
Fevre  d'Est.,  Bible,  Ps.  xxil,  éd.  1534.) 

Suisse  rom.,  cant.  de  Fribonrg,  engrais- 
ser, graisser. 

Engraisser  appartient  à  la  langue  mo- 
derne, mais  il  ne  se  dit  guère  que  dans  le 
sens  de  rendre  gras. 

ENGRAissiR,  -  gressir,  verbe. 

—  Act.,  engraisser  : 

E  le  cors  ansi  veraiement 
Engressist  e  plas  legier  rent. 
(P.  d'Aberndn,  Seeré  âessecrez,  Richel.  25107 
f"  192>.) 

—  Réfl.,  s'engraisser  : 

Autres  da  tout  s'en  engraississent 
Et  enlï  et  leurs  gens  en  noarrissent. 
{Christ,  de  Pis.,  Liv.  du  chem.  de  long  eslude, 
969,  Pûschel.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

C,liscere,pinguescere,eK3ra(ssir.  (R.EsT., 
Thés.  ) 

—  Act.,  graisser  : 

Vous  sçavez  bien  qu'il  nons  fanlt  Tivra, 
De  chair  engressir  nos  moseaulx. 
Pour  estre  de  tout  mal  délivre. 
<  Il .  GoEiN,  Livre  des  loups  ravissons,  ch.  I. 
■id.  1325.) 

ENGRAIXER,  VOir  ENGRESSER. 

ENGRALLÉ,  VOir  E.NGBELLÉ. 


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ENGRAMiR,  engremir,  angremir,  verbe. 

—  Réfl.,  s'attrister,  s'affliger,  s'exaspé- 
rer : 

...  Dont  forment  s'engrami. 

(Gaydon,  1650,  A.  P.) 
E  Gnerarz  qnant  l'oist,  si  s'engremis. 

(Ger.  de  RossilL,  p.  357,  Michel.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Et  se  cist  maus  tous   dore   tant  qn'en  bière  Tons 
[maint 
Ma  dolor  engramist  et  ma  joie  remaint. 
(Gaut.  d'Aup.,p.  15,  Michel  ;  Richel.  837.  f» 316=.) 

—  Eagrami,  part,  passé  et  adj.,  chagrin, 
triste,  fâche,  courroucé,  colère  : 

Li  prevos  l'oit,  molt  en  fn  engramis, 
Avec  la  paame  si  va  ferir  Hervis. 

(Les  Loh..An.  3113,   f»  î»".) 

Et  qnant  Chariot  l'entent,  si  en  est  engramis. 
(Le  Livre  Oger  de  Dannemarche,  Mort  Bandoninet, 

Brit.  Mns.  reg.  15  E  vi.) 
Qnant  Harepois  entendent  que  Charles  au  ûer  vis 
Lear  a  mandé  tel  mant,  cbascnns  fu  enqramis. 
(i.  BoD.,  Sa.r.,  xxvi,  var.,  Michel.) 
Tant  par  est  seur  moi  engramis. 
(Id.,  /(  Jus  Si  Sielwlai,  Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  204.) 

Et  cil  li  vient  tous  engramis 
Tont  a  eslais  pour  lui  ferir. 

(Perceval,  12188,  Potvin.) 
Ez  voz  les  ondes  maintenant  engramies 
Froissent  cil  masl  et  cil  voile  descirrent. 

(Jourdain  de  Blaivies,  2187,  Hoffmann.) 

Senre  li  corent  irié  et  engrami. 
(Prise  d'Orenge,  1206,  Jonck.,  Gai//.  d'Or.) 

Moranz  brocha,  iriez  et  angremis. 

(^Anseis,  lUchcl.  368,  f°  273''.) 
Mes  dons  sires,  mes  dos  amis, 
Vos  estes  pour  chou  engramis 
Que  plus  tost  ne  sai  revenne. 
(Da  Preslre  qu'on  porle,  Montaiglon  et  Raynand, 
Faèl.,  IV,  6.) 

Pensis,  car  trop  sont  engrami 
Sa  gent  dont  Uens  a  plus  a  faire. 
(Dis  da  Croisiet,  ms.  Tarin  LV  3-2,  F  227.) 
Sarrasin  l'ont  vea,  moult  en  sont  engramis. 

(Gaufrey,  491,  A.  P.) 
Cascnns  engramis  et  hastans 
De  faire  ^ant  bruit  et  grant  noise. 
(J.  deCo.ndé,  Poés.,  I.  284,100,  Scheler.) 

ENGRAMOi,  adj.,  irrité,  courroucé  : 

Comme  Rollans  l'oi,  s'en  fn  engramois, 

(Ren.  de  Montaub.,  p.  217,  Michelant.) 

Cf.  Engramir. 
ENGRANDiR,  -  yr,  verbe. 

—  Act.,  agrandir,  augmenter  : 

.1.  raessagier  vit  qui  le  trot 
Venoit  a  pie.  grant  aleure. 
Et  engrandi  mont  s'amblenre 
Apres  lui. 

(Chev.  as  deiis  esp-,  10256,  Foerster.) 
Ne  (sera)  la  justice  et  seigneurie  du  dit 
vidame  engrandie  ne  enmerie.  (1314,  Lett. 
de  Ph.  le  Bel,  Arch.  JJ  50,  f  33  r».) 

Pour  ce  que  li  bienfais  ne  puet  estre  si 
bien  fais  sans  compaignie,  engrandisl  ele 
l'amisté  et  le  conferme.  (Li  Ars  d'Amour, 
I,  34,  Petit.) 

Il  a  engrandy  le  cloystre  de  son  esglise 
de  plus  de  quarante  piedz.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  428,  Génin.) 

Que  son  couraige  n'estoit  point  encore 
anioUy  pour  ce  qu'il  avoit  esté  bany,  mas 


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plustost  en  estoit  il  engrandy.  {Sec.  dec   de 
Tit.  Liv.,  II,  23,  éd.  1330.) 

—  Fig.,  rendre  fier,  orgueilleux  : 

Car  il   lui    avoient  tant  donné    du    leur 
qu'ilz  Vavoient  sy  engrandy  et  enorgueiUy 
quil   ne  faisoit   compte    d'eulx.  (Fhoiss 
Chron.,  Richel.  264.5,  f»  88'.) 

—  Réfl.,  augmenter,  s'aggraver  : 
Mùult  de  malaidies  se  conferment  et  en- 

grandissent  por  ce  que  ou  ne   les  secort 
pas  au   comencement.    (Cyrurgie  Albua 
ms.  de  Salis,  f»  107'.) 

—  Neutr.,  augmenter  : 

Si  engrandirenl  ab  savoir. 

(Brut,  ms.  Munich,  4093,  Vollm.) 

Et  de  tant  plus  engrandist  la  nuit.  (Bru.n 
Lat.,  Très.,  p.  133,  var.,  Chabaille.) 

Par  ainsi  la  humidité    de   la  teste  n'est 
pas  si  degastee,  ains  y  croist  et  habonde, 
et  par  consequens   les  cornes    en  engran- 
dissent.  (Evrart  de  Conty,  Probl.  d'Arist 
Kichel.  210,  f«  163''.) 

L'apostume  engrandiroit.  (B.  de  Gord 
Pratiq.,  IV,  2,  éd.  1495.) 

ENGRANDissEMEXT,  S.  m.,  agrandisse- 
ment : 

Et  par  ce  samble  il  ke  li  estres  trop 
souvent  ensamble  soit  plus  amenuisemens 
que  engrandissemens  d'amitié.  (Li  Ars 
d'Amoicr,  I,  141,  Petit.) 

Lesquels  estaux  ont  esté  hostes  et  de" 
molis  pour  l'amieudrisseinent  de  ladicte 
ville  et  engrandissemenl  du  marquié.  (Con- 
trat du  27  avr.  1377,  Arch.  mun.  Abbe  - 
ville,  DD  6.) 

ENGRAXGEMEXT,  S.  m. ,  agrandisse  - 
ment  : 

Quant  chis  Bellus...  fu  mors,  Ninus  ses 
fieus  tint  toute  .4ssyrie  et  engranga  le 
chité  .III.  journées,  et  l'apela  Ninivien  de 
sen  nom,  et  de  chou  est  il  ensi  que  au- 
cuns hystoires  dient  que  li  règnes  des  As- 
syriens commencha  a  l'anchieu  Belum,  et 
c'est  voirs  tant  com  au  commenchement  ; 
et  li  autre  dient  qu'il  commencha  a  Ni- 
num  ;  et  c'est  voirs  taut  coin  a  Vengrange- 
ment.  {Bib.  hist.,  Maz.  532,  î"  U».) 

Le  plus  sovent  celé  vertus  a  engrange- 
ment  et  naissence  par  doctrine  et  par  apre- 
sure.  (Li  Ars  d'Amour,  I,  219,  Petit.) 

Nostre  doleurs  a  la  dolour  du  dolousant 
doit  estre  jointe  :  par  quoi,  par  atempre- 
ment,  la  grieté  dou  dolosaut  relieve,  et  ne 
mie  par  engrangement  le  grieve.  (Ib.,  I, 
127.) 

Dieux  lait  bien  les  malvais  grant  pieche 
régner,  par  quoi  li  mondes  soit  prives  de 
la  vie  des  bons,  u  pour  cou  k'en  ces  biens 
del  monde  il  aient  toute  lor  boneurté  ki 
est  espérée  en  la  vie  pardurable,  u  que  ois 
bien  lor  soient  engrangemens  de  lor  tour- 
ment. (/6.,  H,  127.) 

1.  ENGRANGiER,  V.  a.,  loger  : 

Et  encore  le  nourrit  celui  qui  la  mère 
engrangea  eu  l'absence  de  notre  gentil- 
homme. (Lonis  XI,  youv.,  XXII,  Jacob.) 

2.  ENGR.WGiER,  verbe. 

—  Act.,  augmenter,  agrandir  : 

Ravis  deseur  lui   meisme  fu   tresportes 

en  une  merveilleuse  lumière  et  engrangic 

le  contenance   de   sa  pensée  :  vit  chou  ki 

li  estoit  a  avenir  et  a  ses   frères,  et  leur 

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dist  :  Confortes  -vous  et  soies  joiant  en 
nostre  signeur,  ne  ne  soies  mie  dolant  se 
vous  estes  petit,  ne  ne  tous  cspoente  mie 
ma  fimpliee  et  la  -voslre,  car  ausi  com  il 
m'est  demonstré  en  -vérité  de  par  nostre 
Sipneur,  Dieus  nous  fera  croistre  en  prant 
multitude  et  nous  engravgera  en  plenté 
par  la  beneicon  de  sa  grasse.  {Yie  de  S. 
Franc.  d'Ass.',  Maz.  1351,  f"  12^) 

Et  engendra  de  Iny  ung  fil  qui  en- 
granga  Babjlone.  (Bible,  Maz.  S32,  f"  16".) 

Delis  est  çou  par  quoi  l'uevre  delilable 
est  enpenree  ;  et  li  propre  œvre  de  la  chose 
engrange  le  délit.  (Li  Ars  d'Amour,  1, 145, 
Petit.) 

—  Nentr.,  s'agrandir,  augmenter  : 

Qnuit  Tit  les  rens  frémir  et  le  noise  engrangier. 
(Roum.  d'Alix..  V  24»,  Michelanl.) 
Ne  faîtes  pas  vo  damage  engrangier. 
(AnrNKT,  Enfanr.  Ogier,  Ars.  3142,  1°  SS';  éd. 
Scheler,  v.  2l5i.) 

Mais  goerredons  de  cner  vaut  miens, 
Car  qae  tons  plus  en  esterez 
ToDSJoiirs  plus  en  i  trouTerez 
Qoe  plus  avez  de  mon  cner  pris  ... 
Ponrce  ne  fanlt  ne  amenuise 
Se  on  souvent  i  prenl  et  pnise. 
Car  del  puisier  croist  et  engrange. 
(AiART,  Dis  des  Sag..  Ars.  3142,  f"  159''.) 
Qae  de  lianleur  ne  pnet  plus  engrangier. 
(Anberon,  1573,  Graf.) 

Lors  commencent  li  cri,  li  plor 
A  engrangier  el  la  dolors. 

{LEscouflle,  Ars.  3319,  f°  21  i".) 

I.e  gen  croist  toz  dis  el  engrange. 
(Du  Presire  el  des  .il.  riiaiis,  Montaiglon  et 
Raynand,  FaM.,  III.  63.) 

Moult  li  croi.«t  le  cner  el  engrange. 

{Des  .n.  Cheraus,  ib.,  I.  159.1 

Confient  il  a  donc  les  jors  croistre  et  eiî- 
grangier.  {Brcn.  Lat.,  Très.,  p.  133,  var. 
Chabaille.) 

Puiske  jovence  soit  niovemens  a  devenir 
plus  gract  et  viellece  plus  petite,  il  covient 
un  moien  eage,  ki  soit  ausi  con  repos  la  u 
on  n'engrange  ne  n'apetice.  (Li  Ars  d'Am., 
I,  47,  Petit.) 

—  Eiigravjanl,  part.  prés,  et  adj.,  qui 
rend  plus  grand  ; 

L'ame  virissans  si  a  trois  puissances, 
c'est  l'engenrnnt.  le  nourissant  et  l'engran- 
jant.  (Li  Ars  d'Amour,  l,  193,  Petit.) 

1.  ENGRANIER  (s'),  V.  Téù.,  s'irriter  : 
Gaivains  li  crie  qn'il  se  rende 

El  envers  i.nus  plus  ne  défende. 
Perchevans  l'ot,  si  s'engranie  ; 
Gaivain  ferit  par  si  granl  ire... 

(Perceval,  ms.  Berne  113,  f»  10'3.) 

Cf.  Ekgkaignier  2  et  Engbaignir. 

2.  ENGRANIER,  VOir  ENGEAIGNIER. 
ENGRANNER,  VOJr  EnGRAIGNIKR. 

1.  ENCRANT,  engrand,  adj.,  désireux, 
soucieux  : 

Et  monltpar  sont  engrant  d'anqnerre 
Dont  il  vienenl  et  de  quel  terre. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naples,  f»  &^.) 
Pus  que  d'oir  estes  engrant. 
{Pereeval,  ms.  Montpellier  H  249,  f">  264''.) 
Et  qn'envoisiez  fu  et  engranz 
Du  siècle  cognoistre  et  user. 

(G.  DP.  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  41".) 
De  Tespouser  fut  moult  engrant. 

(ID.,  il?.,  P  93*.) 


Soions  engres,  soions  engrant,  î 

Soions  ardanz,  soions  espris 
De  la  pucele  de  baat  pris. 

(ID.,  ib.,  !°  H*'.) 
Quant  miens  me  fait  amnrs  et  pins  m'ngree. 
Et  miens  la  ser  et  pins  m'en  trnis  engrant. 
(Duc  OF.  Brabant,  Chans.,  ap.  Scheler,  Tronv. 
Belg.,  p.  50.) 

Et  veissiez  maint  crestien  engrant 
De  servir  Dieu  et  d'ounour  désirant. 
"  '  (Adenet,  Enf.  Ogier,  806,  Scheler.) 

Bîaus  nies,  dit  il,  com  v-os  esi  convenant  ? 
Dites  le  moi,  qtiar  j'en  sni  mnnll  engrant. 

{Otinel,  604,  A.  P.) 

On  ne  voit  ne  petit  ne  grant 
Qui  n'en  soient  trestuit  engrant. 

(Renart  le  floniel,  37,  Méon.) 
Ce  soir  fu  moult  Piliez  engram 
De  moi  gentement  osleler. 

(Rdteb.,  Voie  de  Parad.,  II,  54,  Jub.) 
El  du  lire  fn  trop  engrant. 
(Cotisai,  de  Boece,  ms.  Orléans  357,   P  I  r°.) 
Encontre  li  vint  Engherrans 
De  Bove,  qui  moul  est  engrans 
De  melre  son  corsa  hcneur. 
(Sakrazin,   Rom.  de  Ilcm,  ap.  Michel,   Bist.    des 

ducs  deNorm.,  p.  345.) 
Sont  or  (les  cheTaliers)  plus  engrant  de  rober 
Que  li  autre. 
{Bible  du  Ckastelain   de  Bersi,  214,  Méon,  Fabl., 

II.  400.) 

Ma  dame,  or  approche  le  temps 
De  croisier  dont  je  fui  engrans 
D'acomplir  ce  que  j'ai  voué. 

(Couci,  6588,  Crapelet.) 

OnquPs  mais  ne  vî  homme  qui  Tu  si  desirans 
De  faire  la  bataille,  tous  jours  en  est  engrans. 
(Cuv.,  du  Guescitn,  2475,  Charrière.) 
Plusieurs  François  y  ot  qui  estoicnl  engrans 
D'aler  aventurer. 

(Id.,  ib.,  var.  des  v.  4591-4607.) 

Qui  moult  engrans  estoit  de  combalre. 
(Froiss.,  Chron.,  Vl,  123,  Luce.) 

Repentance  ay  si  grant 

Que  ne  puis  ne  ne  suis  engrant 

De  riens  roengier. 
(ilir.  de  Nosire-Pame  de  Bebert   le  dyaile,  p.  65, 
Soc.  des  antiq.  de  Norm.) 

Amis,  as  lu  mais  cucr  engrant 

De  vivre  au  monde? 
(ilir.  d'Ami  et  Amille,  Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  254.) 

Pour  »ler  a  Paris,  mont  en  estoit  engrant. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  2626,  Chron.  belg.) 

Que  nnl  ne  fust  plus  si  engrant 

De  vouloir  faire  telle  fallasse. 
(Mist.  du  siège  d'Orl.,  54SI,  Guessard.) 

Tout  le  seie  féminin  soit  engrant 
De  l'adourer  (la  vierge)  par  vraye  atïection. 
{La  Voye  de  Paradis,  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi*  s., 

III,  160.) 

Tu  es  bien  engrand   de   troller.  (NicOT, 

MONET.) 

Cf.  Grant,  substantif.  L'adjectif  engrant 
a  été  formé  par  confusion  avec  la  locution 
en  grant,  et  plusieurs  des  exemples  que 
nous  avons  placés  comme  justification  de 
l'adj.  engrant  auraient  pu  être  mis  au 
subst.  grant. 

2.  ENGRANT,  S.  m.,  empressement,  dé- 
sir vif  : 

Et  moult  estoit  en  engrant  àe  trouver  le 
roy  anglois  ou  aultrui  ou  il  peust  sa  honte 
veogier.  (Grand.  Chron.  de  Fr.,  Gros  rojs 
Loys,  XIV,  P.  Paris.) 


ENGRAS,  voir  Engbks. 

ENGRASSIER,   VOir  EnGRESSER. 

ENGR.\TiE,  S.  f.,  ingratitude  : 
Engratie,  ingratitude.  (Palsgrave,   Es- 
clairc.,  p.  234,  Génin.) 

ENGRATiNER,  V.  H.,  égratiguer  : 

A  deus  poînz  se  Ihopine  el  sa  face  engratine. 
(Th.  de  Kent,  Geste   d'Alis.,  Richel.  243G4, 
r>  85  v°.) 

Leurs  faces  engralinent  et  esrachenl  leur 
lomplez.  (Vie  Sle  Christ.,  Richel.  817, 
1°  174  r«.) 

ENGRAVELÉ,  adj.  ? 

Peaiis  engravelees.  (Coul.  de  la  vie.  de 
l'eau,  II,  Arch.  S.-Iat.) 

ENGRAVEMENT,  S.  m.,tort,  dommage: 
Viegne  par  mer  al  dnc,  des  qu'il  aura  le  vent. 
Tut  Sun  navie  ameitt.  si  n'i  demurt  nient  ; 
Al  rei  purchacerunl  alcun  engrarement. 

(Bon,  i'  p.,  2876,  Aodresen.) 

Cf.  Engbegement  et  I^■GRAVA^•c.E. 

ENGRAVER,  V.  a.,  graver  : 

Un  plancbier  d'aiz  cngravees  et  deux 
chassiz.  (Compt.  de  G.  Charvot,  1438-39, 
Arch.  Côte  d'Or,  B  2392.) 

Tout  le  genre  humain  a  confessé  qu'il  y 
avoit  quelque  sentiment  de  divinité  en- 
gravé  en  leurs  coeurs.  (Calv.,  Connaiss.  de 
Dieu.) 

Le  roi  luy  monstra  son  image  qui  y 
estoil  engravee.  (Amvot,  Vies,  Lucullus.) 

I  a  engravé  en  pierre  de  nouvel  du  costé 
de  la  dicte  ruche  de  Getfe  une  marque  de 
la  dicte  borne.  (1579,  Arch.  S.  Hil.,  Bourg, 
n»  1465.) 

S'engrara  sur  le  front  un  reproche  éternel. 
(JOACH.  DU  Bellay,   les   Fureurs   cent,  les  infract. 

de  foy.) 
Puis  engravons  ces  mots  sur  son  vide  tombeau. 
(P.vssEUAT,  Poés.,  I,  57,  Blanchemain.) 

ENGRAVEUR,  S.  m.,  gravcuT  : 

Un  engraveur.  (Calv.,  Lelt.,  t.  I,  p.  229, 

Bonnet.) 

Engraveurs  et  fondeurs,  imagers  et  tailleurs. 
(RoNS.,  Ed..  I,  Bibl.  eli.) 

r  L'ingénieux  engraveur. 

(JOACH.  DO  Bell.,  Od.,  12,  el  G.  do  Buvs,  Ode,  a 
Caries.) 

Encores  te  veux  je  advcrtir  de  hanler.. 
mariniers,  fondeurs,  peintres,  engraveurs 
(Du  Bellay,  Leif.  etllliisl.,^.  147,  Person. 

ENGRAVEURE,  -  vwe,  anQ.,  S.  f.,  action 
de  graver,  d'empreindre  ;  gravure,  chose 
gravée  : 

Maistres  de  orfaverie,  e  de  puitrailure, 
e  de  engravure,  e  de  altres  enginz.  (Bois, 
p.  252,  Ler.  de  Lincy.) 

Et  sera  escriple  toute  autour,  en  engra- 
veure,  ce  qu'il  plaira  a  madicte  dame  (de 
la  Tremoille)  ordonner.  Laquelle  tombe 
sera  remplye  en  Vangravetire  de  syment 
noir.  (6  av.  1521,  Marché,  Arch.  Serrant, 
chartr.  de  Thouars.) 

Sculptura,  taillure,  engravure.  (R.  Est., 
Thés.) 

Les  artistes  dois 

De  ce  gentil  ouvrier  qui  tailla  Vengraveure. 
(Rem.  Belleac,  Poés.,  II,  155,  Gouverneur.) 


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Vengraveure  du  seel  dont  il  le  seelloil 
estoit  la  figure  d'un  lion.  (Amyot,  Vies, 
Alex,  le  Grand.) 

V engraveure  estoit  le  roy  Bocchus  qui 
livroil,  et  Sylla  qui  recepvoit  Jugurtha  pri- 
sonnier. (1d.,  ib.,  Syll.) 

Ce  n'est  pas  chose  moderne  de  veoir  les 
daulpUins  retirez  en  painclurn  et  en  ar- 
moyries  et  autres  engraveures.  (Belon, 
Poiss.  mar.,  I,  27,  éd.  lool.) 

Tous  les  bastimpns  des  chevaliers  de 
Rhodes,  tant  fraaçois  que  d'autre  nation 
sont  encor  partout  en  leur  entier  :  car  les 
Turcs  n'ont  rien  osté  des  armoiries,  peinc- 
tures,  sculptures,  et  engraveures  et  escri- 
teaux  qu'ils  y  ont  trouvé.  (iD.,  Singulari- 
tez.  II,  13,  éd.  1534.) 

Et  Vengraveure  d'un  cachet  feut  ce  pas 
la  première  et  maistresse  cause  du  plus 
horrible  croulement  que  cette  machine  aye 
oncques  souffert  î  (.MoxT.,  Ess.,  m,  10.) 

EXGRAviR,  V.  n.,  s'aggraver  ; 
Et   en    après,   engravissant   lo    mal,  fut 
morz.  {Dial.  St  Greg.,  p.  226,  Foerster.) 

ENGRE,  s.  f.,  race  : 
A  hante  ïois  s'escrie  le  qaiTer[s]  de  mal  engre. 
(Aiol,  9091,  A.  T.) 

ENGREEH,  V.  a.,  agréer  : 

Cnm  il  engrfent  mua  voleir, 
Asoagié  covieat  qu'il  seieot. 
Qu'a  eeste  ovre  De  nos  desTeient. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II.  23088,  Michel.) 

ENGREGEMENT,  -  ieçemant,  s.  m.,  tort 
dommage  : 

Por  Vengriegemant  de  la  cité  oster.  (Trad. 
d'une  lelt.  de  Louis  VII  de  1137,  Ord.,  xi, 
188.) 

Quant  ilz  ont  relaté  les  déceptions  et 
engregemens  qu'ilz  ont  commis  oultre  cela. 
(CoRROZET,  Prison  d'amour,  éd.  1326.) 

—  Aggrave,  seconde  fulmination  d'un 
inonitoire  avec  menace  des  dernières  cen- 
sures de  l'Eglise  ; 

Deux  engregemens,  deux  rengregeniens. 
{Compl.  de  Severs.  1400-1401,  CG  9,  f»  14  v, 
Arch.  muu.  Nevers.) 

Mais  cela  leur  est  tout  a  faict  impossible, 
quelque  monitoire,  engregement,  ren^Tege- 
ment  et  excommunication  qu'ils  facent 
fulminer.  {Chron.  bordelaise,  ii,  12,  Delpit.) 

Cf.  ENGR.iVEMENT. 

ENGREGiER,  -jer,  -  grigier,  -  greigier, 
ang.,  verbe. 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  personne,  faire 
du  tort  à,  accabler  : 

Alas  !  cnm  ierent  malbailli 
De  ce  que  ham  les  Tel  guetier. 
Par  euiz  trair  et  engregier. 

(Marie,  Lai  d'Ywenec,  '238,  Roq.) 
Li  chans  et  li  travaas  lù'engriege. 

(Fail.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f»  101=.) 

—  Frapper  d'une  aggrave,  c'est  à  dire 
de  la  seconde  fulmination  d'un  monitoire 
avec  menace  des  dernières  censures  de 
l'Eglise  : 

Bodoia  Ht  excommenier  et  engregier  ledit 
vigneron.  (1389,  Arch.  J.I  137,  pièce  58) 

Or  aviendra  que  après  l'excommunie- 
ment  il  sera  engregié.  doni  conviendra  a  la 
dame  demeurera  l'oustel.  {Quinze  joyes 
de  mariage,  i,  Jacob.) 


—  Avec  un  rég.  de  chose,  aggraver  : 
Les  circonstances  qui  pueent  engregier  le 

pechié.  (Laurent,  Somme,  ms,  Soiss.  210, 
1°  88'».) 

Toutes  les  circonstances  qui  engrigent 
es  pechies.  (lo.,  î6.,  ms.  Soiss.  208,t'">  93''.) 

—  Rén.,  se  rendre  plus  grand  : 

Nul  ne  se  peult  augmenter  or  engreger, 
or  accroystre  nr  fayre  plus  grant  que  Uii'u 
ne  l'a  fait.  (Palsghave,  Esdairc,  p  626, 
Génin.) 

—  Neutr.,  empirer,  s'aggraver  . 

Mult  li  angregel  la  sue  anferraetet. 
(Chans.  d'Alexis,  str.  56,  Mûller.)  G.  Paris. 
engrieget. 

Mais  quant  ce  fa  qa'il  engreja. 

Si  Osl  ses  evesqnes  venir 

E  ses  barons,  por  départir 

Sa  terre  e  ses  trésors  gisanz. 

(Ees.,  D.  de  Norm.,  II,  39.326,  Michel.) 
11  senti  sa  maladie  engregier.  {Chron.  de 
S.  Den.,  ms.  Ste-Gen.,  1»  94'.) 

Celle  langonr  le  tenist 
Qni  dejonr  en  jour  eng;'ejasf. 
(Dial.  de  S.  Greg.,  ms.  Evreai,  C  SS"".) 
Poyne  toy  d'acorl  a  lui  fere 
Que  tes  afferes  si  a'engriege 
Qu'il  te  mêle  en  main  de  mege. 
(MiCÉ  DE  L4  Charité.  BMe,  Itichel.  401,  f»  U0\) 

Et  tant  engrige 

Celle  grief  peine 

Qu'il  n'a  repoz  nul  jonr  de  la  sepraaine. 
(Chr.  de.Pis.,  Poés.,  Richel.   601,  f  SO'".) 
Je  sens  que  mon  mal  point  n'allège. 
Mes  tant  plus  va  et  plus  engrege. 
(Grkbas,  Misl.  de  la  Pass  ,  1.jo9,  G.  Paris.) 

En  ce  sommeil,  pour  abreigier. 
Eus  lors  maintes  menues  pensées 
Pour  adoulsir  et  erigreigier. 
Do  riz  et  Je  plours  enlacées. 
(Dell,  de  la  Dam.  et  de  la  Bourg.,  Poés.  fr.  des 
iv'  et  xvi"  s.,  V,  5.) 

Au  resveiller  engregenl  les  donlenrs. 
(Cretis,   Chants  Toy.,  P  17  r",  éd.  1527.) 
A  la  Sainct  Vincent  se  l'yver  s'engrige  si 
l'attends.  [Prov.  gallic,  ap.  Ler.  de  Lincy, 
Prov.) 

Quant  le  mal  engrege,  il  ronûe  par  en- 
goisse  qu'il  a  d'avoir  son  alcine.  (GciLL. 
Tardif,  l'Art  de  faulconnerie,  i,  129,  Jul- 
lien.) 

ENGREGNIER,   VOir  ENGRAIGNIER. 
ENGREIGEMANT,   VOir  ENGREGEMENT. 
ENGREIGIER,  VOir  E.XGREGIER. 
ENGREIGNIER,  VOlr  ENGRAIGNIEH. 

ENGREiLLiER,  V.  a.,  griller: 
Si  troverent  le  signor  de   Karabel  mort 
de  la  foudre  qui  cheoite    fu  sor  lui,  et  fu 
tous   ars  et  engreillié.   (S.    Graal,   Richel. 
24394,  f  73^) 

EN'GRBIXER,  VOir  ENGRAIGNIER. 

ENGREis,  voir  Engres. 

EXGRELLË,  engralU,  part,  passé,  ravagé 
par  la  grêle  : 

Fist  grant  temppst  de  tonnoire  et  de 
gralle  ;  et  furent  belcop  de  vigue  engrallee 
oultre  Saille.  (J.  AuHRioN,  Journ.,  1469, 
Larchey.) 

—  Changé  en  grêle  : 


Et  par  ce  naist  la  froidure 

Qui  engele  celé  moisture. 

Tantost  corne  ele  est  coramotee 

Chiet  aval  tote  engrellee. 
(Gauib.  de  Mes,    Ymage   du  monde,  Maz.  602,  P 
66  i°.)  Les  ms.  Ricliel.  1,ïd3,  V  183  v»,  et 
23107,  r  80=,  portent  engelee.) 

ENGRELLi,  cngresli,  adj  ,  grêle: 

Les  pez  ont  tortz.  nerfz  cngurdiz, 
Gaml)es  sanz  brahnn  eigre^Hz. 

(.S.  Edward  te  conf.,  1937,  Luard.) 

Mais  ore  est  laide  et  enviellie. 
Sole,  flestrie  et  engrellie. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  S069,  r^  200'.) 

EN'GREMiÉ,  adj.,  irrité,  courroucé  : 

Diex  Sire,  adresse  le  tien  vis 
Envers  les  moriez  aneinis 
Qui  sor  moy  sunt  monteplié 
El  de  lor  haine  engremié. 

(Lib.  Psalm.,  xxiv,  p.  277,  Michel.) 

Cf.  Engramir. 

ENGREAIIR,   voir  E.N'GRAMIR. 

ENGRENER,  Bugraiguer,  y.  a.,  renfer- 
mer du  grain  dans  un  grenier,  dans  une 
grange  : 

Et  li  set  espi  bien  grené 
Par  qui  Joseph  nt  engrené' 
Le  blé  es  greniers  et  es  granges. 
(Evrat,  Genèse.  Richel.  1-2137,  f»  108  r°.) 

Etpoiirront  charrier  leurs  ditsblez  quand 
bon  leur  samblera,  sans  ce  toutes  voyes 
queiceulx  habitans  puissent  lier  leurs  dits 
blez  par  nuit  ;  ouquel  disme  le  curé  de  -Ma- 
noix  prent,  quant  ils  sont  engraignez,  la 
sixième  partie.  (1461,  Ord.,  iv,  96.) 

—  Inf.  pris  subst., action  de  commencer: 

Car  puis  qae  sainte  Eglise  apaire 
Dens  gens,  che  n'est  mie  a  refaire  : 
Garde  estnet  prendre  a  l'engrener. 
(Adam  de  la  Halle,  li  Jus  Adan,  Th.  fr.  an 
moy.  âge,  p.  57.) 

Morv.,  engheurner,  présenter  le  grain 
avec  la  paille  à  U  machine.  Saint.,  engre- 
ner, ensemencer.  En  Bourg.,  angueurnai 
est  un  terme  d'écoliers  pour  commencer 
le  jeu  :  «  Y  â  moé  l'preu,  y  angueurne.  » 

ENGRENIR,  -  cnnyr,  v.  n.,  mettre  le 
grain  dans  la  trémie  du  moulin,  et  par 
extension,  commencer  un  travail ,  se 
mettre  en  mouvement  : 

Je  feroie  tons  ceali  recroire 
Qu'encontre  Mets  sont  engrenny, 
(Credo  Henri  de  Heis,  8,  ap.  E.  de  Bonteiller, 
Guerre  de  Metz,  p.  368.) 

1.  ENGRES,  engrais,  engrais,  engrees, 
angres,  engries,  engras,  ancres,  adj.,  diffi- 
cile, f.îcheux,  contraire,  rude,  violent, 
acharné,  opiniâtre,  ardent,  vif  ;  avec  un 
nom  de  chose  : 

Me  combatrai  par  la  grant  presse 
Ou  la  bataille  ierl  plus  engresse. 

(Wace,  Rou,  3°  p.,  7687,  .\adresen.) 
La  pensé  est  a  la  foiz  greveie  à.'engressi' 
temptacion  es  prosperileiz.  (Liv.   de    Job.. 
Ler.  de  Lincy,  p.  431.) 

Fu  li  tornoieraens  engres. 

(Blancand.,   1918,   Michelanl.) 
Par   oroison     engoisseuse    et    engresse. 
(.Riule  S.  Bensil,  Richel.  24960,  f»  1  r°.) 


180 


ENG 


Par  orison  engreisse  et  enguiseuse.  (76., 
ms.  Angers  390,  1"  ^^) 

Or  escoutez  cooment  irez 
Jusqu'à  la  mesoQ  de  confesse, 


Car  la  voie  est  .i.  poi  enf/ressâ. 
(La  Voie  de  Paradis.  Richel.  831,  1* 


310''.) 


Et  sachiez  que  quatre  ans  après. 
Revint  nn  vent  grans  et  ear/res 
Qui  esrachierent  les  noiers 
El  depicierent  les  clochiers. 
(Chron.  de  France  pour  l'année   )?S4.  ap.  Lebœuf, 
Disserta!.,  t.  I,  p.  CI.) 

Car  com  plus  est  uns  maus  engres 
Plus  est  douce  saintez  après... 

(R.  DE  Blois,  Poés-,  Ars.    5-201,  f»  IG''.) 

Tant  est  li  maus  fors  et  engres, 
C'an  lit  le  met,  ne  ce  remne. 

(ID.,  ib.,  Richel.  '2i301,  p.  535''.) 
Qui  souffrirent  les  grans  martires 
Por  Dieu  et  les  paines  engriesses.  \ 

(Dits  de  Baud.  de  Cmidé,  Ars.  3521,  f  T=.) 

—  Avec  un  nom  de  personne  ou  d'être 
.animé,  fâcheux,  importun,  gênant,  diffl-    ; 
cile,  acharné,  entêté,   opiniâtre,  ardent, 
courroucé,  violent  : 

En  la  bataille  sunt  felun  et  engres.  [ 

(Roi.,  3-251,  Millier.) 

Frans  chevaliers  coraijons  et  hardis, 
Fel  et  angres  contre  vos  anemis. 

(Les  Lo/i.,  ms.  Montp.,  f  85''.) 

Cil  sunt  bon  cevalier  et  en  eslor  engres.  \ 

(lioum.  d'Alix.,  P  T",  Michelant.)  i 

Li  uns  vers  l'autre  pnint  lo  destrier  engras. 
Olaccttli.,  ms.  Berne  113,    Stengel,  t.  203,  Ki- 
rista  di  filoloi/ia  romaiiza,  1875.) 

Mal  aient  il,  trop  sont  engres. 

(Tristan,  1,  4856,  Michel.) 

El  li  veneors  vint  après, 

Si  descouple  les  ciens  engres. 

(Henart,  8089,  Martin.) 

Mais  homes  hardiz  et  angres. 

(Patton.,  5"82,  Crapelet.) 

Por  ses  anfans  c'on  li  a  mors  gietei 
Est  il  sor  noz  engrez  et  airez. 

(Gagdon,  2476,  A.  P.) 

GuiUaumes,  ses  flus,  tint  la  tiere, 
Asses  i  ot  et  pais  et  gierre. 
Sages  fu  et  preus  et  engries. 

(HousK.,  Chron.,  H007,  Reiff.) 

Si  ne  se  tint  pas  si  angres  com  il  avoit 
devant  esté.  (Lancelot,  Richel.  7S4,  f"  1B\) 

Autrement  doit  l'en  amonester  cels  qui 
sont  engres,  et  de  trop  grant  bobam,  et 
cuident  mieus  valoir  qu'il  ne  vallent,  et  au- 
trement ceuls  qui  sont  de  simple  corage. 
Les  engres  porce  qu'il  cuident  trop  valoir 
ledangent  les  autres  gens,  et  les  ont  en 
desdaing.  Cil  qui  sont  debascoragechieent 
a  la  foiee  en  desesperation  par  la  foiblesce 
qu'il  sevent  eu  euls,  Li  engres  cuident  que 
tout  soit  bien  quanque  il  font.  D'autre 
part  li  autre  cuident  que  tout  soit  mauves 
quanque  il  font.  (Vie  et  mir.de  plus.  s.  con- 
fess  ,  le  Pastouriau  S.  Gringoire,  Maz. 
968,  M65''.) 

De  l'uis  est  voslre  lis  si  près. 
Gardes  ne  soies  tant  engres 
Que  en  ma  cambre  entres  a  nuit. 
(Ren.   de  Beabjeu,  /(  Biaus  Desconneus,  U\3, 
Hippeau.) 

n  est  hardis  et  engres.  (Laurent, 
Somme,  Richel.  22932,  f"  69=.) 

Et  se  li  semons  est  si  engries  que,  por 
nul  daniache  qu'il  ail, ne  vieil  avant  venir... 
(P.  DE  Font.,  Cous.,  xxi,  9,  Marnier.) 


ENG 

Et  trop  félon»  et  trop  engres. 

(Sept.  Sag.,  1122,  Keller.) 

Et  fel  et  fier  et  fort  et  foui  et  orgnilleuj. 

Hardi  et  couraigeux,  ancres  et  artoilleni. 

(Girart  de  Ross.,  G-l'S,  Mignard.) 

împortunus,  engrees.  (Gloss.   de  Douai, 
Escallier.) 

—  Engres  de,  avide  de,  vivement  préoc- 
cupé de,  zélé  pour  : 

Et  mult  sunt  de  ferir  engres. 

(Wace,  Brul,  13003,  Ler.  de  Lincy.) 

J)'ans  ocire  fu  mult  engres. 

(Brul,  ms.  Munich,  1472,  VoIIm.) 

Et  François  furent  del  encaucier  engres. 

(Raimb.,  Osier,  90-21,  Barrois.) 
Tholomes  voit  dant  Clin  qui  d'aler  n'est  engrais. 
(Boum,  d'.ilix.,  f  63'",  Michelant.) 
Se  mon  conseil  eust  creu 
De  cest  mois  ne  de  l'autre  après 
Ne  fust  de  la  bataille  engres. 

(La  Charete.  Richel.  12560,  r  02''.) 

Ja  de  proie  n'iert  trop  engres. 

(Mabie,  Ysopet,  \\\i,  64,  Hoq.) 

Sont  or  plus  ancres  de  rober. 
(Bible  de  Hugue  de  Berzi,  Brit.  Mus.  add.  15606, 
f  102>.) 

Et  puis  de  par  l'empereonr 
Et  de  l'apostole  en  apries. 
Qui  de  leur  besoing  est  engries. 

(MoBSK.,  Chron.,  10-219,  Reiff.) 

Adont  si  fist  Karles  li  Caus, 
Qui  de  biens  fu  engries  et  caus. 

(ID..  ib..  12713.) 

Et  Procidas  est  molt  engres 
fl'eaz  damagier  et  rf'eaz  destruire. 

(Dnrmars  le  Gallois,  12344,  Stengel.) 

L'un  des  parens  Alimodes 
Se  fis!  del  tornoier  engres 
Por  la  pncele  qui  l'esgarde.  i 

(Blancand.,  1245,  Michelant.)  j 

Qui  moult  m'aura  servi  a  gré. 
Si  soit  engres  de  lui  servir. 
(Ren.  de  Beaujeu,  li  Biaus  Desconneus  4952, 
Hippeau.) 

Or  sace  Nobles  que  '^'engries 
Sui  de  lui  desposer  et  faire 
Chose  cui  li  iert  a  contraire. 

(Le  Couronnemens  Renart,  236,  Méon.) 
Cil  deux  sont  de  bien  faire  engres. 
(J.  Bretex,  Tourn.  de  Chauvenci,  4078, Delmotte.) 
Quant  Reniers  vit  qu'il  .sont  si  près 
Si  lor  dist  ;  Moût  estrs  engres 
De  savoir  a  cui  eles  sont  ; 
Par  celui  Dieu  qui  fist  le  mont, 
Moies  sont  et  ce  qui  est  enz. 
(De  pleine  Bourse  de  sens,  Montaiglon  et  Raynand , 
Fabl.,  m,  379.) 

Du  preu  Hector  et  d'Achilles 
Qui  tant  furent  rf'arraes  engres. 

{Du  Con,  Richel.  19152,  f«  63''.) 
Chastoiez  l'amant  lot  ades, 
Et  pins  cera  rf'amors  engres. 
(Roe.  de  Blois,  Poés.,  Itichel.  21301,  p.  564''.) 

Fu  li  emperaire  forment  esmeuz  et  si 
engres  de  ceste  honte  venchier  qu'il  envola 
tantost  ses  corsiers  par  toutes  les  provinces. 
(Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  126'.) 

Le  siècle  est  si  engres  de  demander 
que...  (JoiNV.,  Hisl.  de  St  Louis,  p.  208, 
Michel.) 

—  Engres  est  quelquefois  pris  dans  un 
sens  tout  à  fait  défavorable,  et  signifie 
méchant,  cruel,  scélérat,  impie  : 


EP*G 

Despit  li  oilz  de  lui  les  engres.  (Liv.  (ie< 
Ps.,  Cambridge,  xiv,  4,  Michel.) 

Si  ot  moult  grant  feule  et  grant  presse 

De  genz  felenesse  et  engresse. 
(Chrestien,  li  Chevaliers  don  leun,  Romv.,  p.  550  J 

De  Pirru»,  le  fil  Acilles, 

Qui  asses  fu  fel  et  enqres. 

(Be.v.,   Troies.  Richel.  375,  f»  69''.) 
Ne  deit  estre  orguelus  vers  nnlui  ne  engres. 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  f  21  v'>.> 

Tôt  autres!  est  du  mahes, 
Et  du  félon  et  del  engres. 
(Marie,   Ysopet,  Richel.  19152,  (»  17''.; 
Mais  tu  es  si  angresc  et  foie. 

(ID.,  ib.,  f»  -24».) 

Cnm  li  juge  vindrenl  après 
Qui  jugèrent  le  pueple  engres. 

(Guillaume,  Besl.  dit'.,  71,  Hippeau.) 

Et  ensi  comme  les  engresses 
Les  Taurent  mordrir  as  coutiaus. 

(Lai  d'Ignaures,  p.  21,  Michel.) 

Et  chou  que  no  François  veoient  que  i 
se  travelloient  de  leur  proies  mener  en 
Cristople,  les  refesoit  auques  crueus  et  en- 
gries envers  les  Lombars.  (H.  DE  Val., 
Conlin.  de  l'hist.  de  la  conq.  de  Constant., 
XXV,  P.  Paris.) 

La  gent  sauvage  et  barbarine, 
La  fiere  et  la  leopardine, 
Wequedent  chil  pôles  engres, 
Plus  fel  que  leus,  plus  durs  que  fers. 

(Jfir.  de  SI  Elai.  p.  80,  Peigné.) 
Melancolieus  ou  engres   ou  boçus.  (Di- 
gestes, ms.  Montpellier  H  47,  1°  2S6''.) 

Le  ventre  des  engrees  ne  poel  estre  as- 
sacié.  {Bible.  Prov.,  xili,  25,  Richel.  I.) 
Lat.  :  Venter  autem  impiorum  insatura- 
bilis. 

Gent  pins  aspre  et  plus  combatant. 
Plus  cruelle  et  plus  felounesse, 
Plus  anieuse  et  plus  engresse. 

(Mélam.  d'Ov.,  p.  34,  Tarbé.) 

Norm.,  angré,  irrité  :  «  11  est  angrr 
conte  me.  » 

Noms  propres,  Langrés,  Langreis,  Lan- 
grais,  Lengrais. 

2.  ENGRES,  engreis,  engrais,  encreis, 
s.  m.,  acharnement,  attaque,  vivacité, 
empressement  : 

Quant  ceux  qui  au  siège  du  chastel 
estoient  demeures  virent  que  le  roy  s'en 
fu  parti  et  Vengres  de  leurs  ennemis,  ils 
cueillirent  toutes  leurs  tentes  et  tous  leur 
paveillons  au  plus  tost  qu'il  porent  pour 
aler  après  le  roy.  {Grand.  Chron.  de 
France,  Gestes  au  bon  roy  Phelippe,  II,  xi, 
P.  Paris.) 

Et  a  de  pensement  perdu  Vengrais. 

(Ger.  de  RossilL,  p.  382,  Michel.) 

A  guerre  muet  reis  .K.  e  a  encreis. 

(Ib..  p.  338.) 

—  A  engres,  rudement,  et  avec  instance  : 

Mais  or,  soffrez  .i.  pou  ici, 
G'irai  lassus,  venez  après, 
L'ostel  me  querroz  s  engres 
El  ge  vos  en  escoodirai ; 
Et  s'ele  l'ot,  très  bien  le  sai 
Que  vos  serez  bien  ostelez 
Por  ce  que  vous  aurai  veez. 
(De  la  Dame  escolliee,  Itichel.  19152,  f°  43  v°.) 

ENGIIESCEMENT,    VOir    E.NGRESSE.MENT. 

ENGRESLE,  adj.,  hargneux  : 


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181 


Tont  antresi  com  li  chiens  reille. 
Voit  on  li  manves  riche  eni/rcsle. 
Si  doivent  estre  compaignoa 
Li  manves  riche  el  li  gaignoa. 
(Rois  de  Cambuay,  la  Senefiancc  de  VA. B.C., 
Richel.  837,  f  127''.) 

ENGRESLi,  voir  Engrelli. 
ENGRESLURE,  S.  f.,  grêle  : 

Car  ponr  repos,  j'ay  enfoUare. 
Pour  le  beau  temps,  j'ay  eiu/reslure. 
(CoQUiLL.,  Blason  des  armes  et  des  dames,  ap. 
Dnc,  Birotiim.) 

ENGRESSANCE,  -  aissauce,  s.  f.,  peine, 
ennui  : 

Se  li  amis  ne  violt  doner  a  l'ami  por 
amislié,  si  li  donera  il  por  Vengraissance 
et  por  l'ennui  de  longuement  prier.  {Trad. 
de  Belelh,  Richel.  1.  995,  f»  63  r".) 

1.  ENGREssE,  S.  f.,  revêtement  : 
Faire  sur  una  muret  de  brique  engresse 

de   pierres.  (Chirographe   du  9  mai   1437, 
Arcli.  Douai.) 

2.  EXGRESSE,  s.  f.,  sorte  de  lampe  : 
Lucibrum,  chouloil  ou  engresse.  (J.  La- 

GAnEUC,    Cathol..    éd.   Auffret   de    Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

ENGREssEEJiENT,  -  semenl,ang.,  adv., 
avec  emportement,  immodérément  : 

Uns  noirs  oiseaz  et  petiz  ki  del  pople  est 
apeleiz  merle  comenzat  a  Toleir  entor  sa 
face  et  engressement  enchaleier  a  son  \iaire. 
{Dial.  St'Greg.,  p.  59,  Foerster.) 

Engressement  l'ad  envai, 
Tnz  les  cops  comence  a  jeter. 

(Protheslaus,  Richel.  2169,  f°  26».) 

Molt  propose  engressement  li  deman- 
derres  qui  dist  que  li  contremans  n'est 
mie  loiax  qui  fu  fez  por  la  mort  de  .i.  en- 
fant qui  fu  morz  ainz  qu'il  fust  nez.  (P.  de 
Font.,  Cons.,  iv,  6,  Marnier.) 

Il  avint  une  fois  c'uns  siens  frères  res- 
pondoit  durement  a  un  poïre  ki  deman- 
doit  aumosne  engresseement,  et  quant  li 
sains  ameres  des  povres  l'eutendi,  il  con- 
menda  au  frère  k'il  s'estendist  tous  nus 
as  pies  dou  povre  et  rendist  sa  coupe.  {Vie 
de  S.  Franc.  d'Ass.,  Maz.  1351,  f"  36=.) 

Tontesfois  respondit  très  fonlenessement, 
Très  deputaircment  et  très  angressement. 
{Cirart  de  Boss.,  1425,  Mignard.) 

Importune,  engressement.  {Gloss.  de 
Conciles.) 

Demandassent  ceste  chose  Irop  evgressee- 
ment.  (Chron.  d'Angl.,  ms.  Barberini  1° 
19  v.) 

1.  ENGRESSEMENT,  eugrescemeut,  s.  m., 
désir  immodéré,  emportement  passionné, 
criminel  : 

Richesce  croist  engrescement,  et  touzjors 
tant  aucune  chose.  (Brdn.  Lat.,  Très  , 
p.  446,  ChabaiUe.) 

Quant  li  angele  virent  le  grant  engresse- 
ment de  ceaus  de  la  cité  tôt  comuuemenl 
«t  la  grant  folie  il  distrent  a  Loth...  (Es- 
tories  Rogier,  Richel.  20125,  f°  30".) 

2.  ENGRESSEMENT,  VOir  EnGBESSEE- 
.MENT. 

ENGRESSER,engrass!er,e«3rMîse)',verbe. 
—  Act.,  presser,  exciter,  animer  : 


Enide  estoit  en  grant  esmai. 
Coques  son  doel  ne  recessoit. 
Et  H  quens  toz  jors  l'eitgressoit 
Par  prier  et  par  menacier. 
(Chbest.,  Erec  et  En.,  liichel.  U-20,  f"  20\) 

Elyos  le  semont  et  prent  a  engresser  : 

Bian  sire,  cestai  vea  ne  devez  refuser. 
{Les  Ya:u.r  du  Paon,  Richel.  368,  f  102^) 

Cens  que  je  puis  apercevoir 

Qui  s'entreraestenl  de  luxure 

Cens  engingne  je  et  tieog  près. 

Et  nuit  et  jour  tant  les  engres 

Que  je  les  e  mis  ea  mez  laz. 
(Vie  Ste  Marg.,  ms.  Chartres  620,  f  -15''.) 

Femme  n'est  mie  gengleresse  ; 
Ne  por  cose  que  on  Vengresse, 
On  ne  le  poroit  mètre  en  ire. 
(Li  Epysttes  des  Femmes,  Jub.,   Jongleurs  et  Trou- 
rires,  p.  2i.) 

Paour  de  mort  me  fait  le  cner  frémir. 
Non  pas  pour  tant  que  je  dont  a  mourir. 
Mais  pour  ice  qu'il  m'estouvra  cesser 
De  vos  amer,  et  un  autre  engresser. 
(Cbans.  anon.,  Stockholm,  ms.  fr.  46,   v.  46,  Ro- 
mania.  Vil,  p.  S'J.) 

Que  diroit  Jnuo  ma  mestresse 
Qui  si  me  sient  et  si  m'engresse 
Que  ses  brebisettes  je  garde  î 

(Froiss.,  Poés.,  II,  31,1042,  Scheler.) 
Riens  n'y  ot  oublié,  mais  mys  et  adjousté 
de  nouvel  assez,  pour  la  besoingne  engras- 
sier  et   plus  exaulcier  le  mal  que  le  bien. 
(ID.,  Chron.,  Richel.  2646,  f-  %':) 

Se  prindrent  a  engresser  les  chiens  sur 
les  porcs.  {Perceforest,  vol.  II,  i"  9',  éd. 
1528.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  mettre  de  l'a- 
nimosité,  de  la  chaleur  dans  : 

Dit  que  partie  engresse  ses  griefs  en  ses 
répliques.  (1402,  Grands  jours  de  Troyes, 
Arch.  xi»  9187-88,  f"  7  r».) 

—  Avec  un  rég.  de  personne,  molester  : 
Et  en  doit  li  davant   dis   Jehans   porter 

bone  warantie  as  davaut  dis  chanoines 
envers  ces  hers  et  envers  touz  cals  qui  les 
engruiseroent.  (1251,  Ch.  de  l'Ev.  de  Tout, 
Mureau,  Arch.  Meuse  ) 

—  Réfl.,  devenir  plus  fort,  plus  violent  : 
Le  assaut  se  engressa,  car  ilz  comraen- 

chierent  a  traire.  (Chron.  des  Pays-Bas, 
de  France,  etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Fland., 
t.  m,  p.  322.) 

—  S'empresser,  se  presser  : 
Chacun  d'aller  avant  s'engresse. 

(Bou,   3°  p.,  5244,  var-,  Andresen.) 
Chascnn  del  demander  s'engresse 
Quel  doel  c'est,  el  quel  merveille. 
(Chbest.,  Erec  el  En.,  Richel.  37o,  f  109.) 

Com  plus  d'entrer  leenz  s'engresse 
Et  plus  la  recule  la  presse. 
(Rutee.,    Vie  Sainte  ilarie  l'Egiptianne,' Il  ,113, 
Jubinal.) 

De'vistemenl  courre  s'engressenl. 

(GoiART,  Rotj.  lign.,  14259,  W.  et  D.) 

Au  passer  outre  molt  s'engressenl. 

(Gilles  de  Chin,  2490,  ReilT.) 
De  plus  eu  plus  s'engresse  et  enforce  de 
nous  niectre  au  dessoubs.  {Girarl  de  Uos- 
sillon,  ms.  de  Beaune,  éd.   L.  de  Montille, 
p.  261.) 

—  S'animer,  s'irriter  : 

Contre  les  félons  s' engressa 
Et  vers  les  humbles  se  plessa. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f  64''.) 


Tant  se  courroucent,  tant  s'engressenl. 

(Base,  ms.  Corsini,  1°  68''.) 
Tant  se  courrocent  et  engressenl. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  f  86''.) 

—  Se  livrer  à  l'affliction  : 

Monlt  fel  grant  dnci  et  si  s'engresse 
De  son  compaignon  que  mort  voit. 
(La  Mule  sanz  frain,  v.  722,  Méon,  iVour.  Rec. 
t.  I  ;  ms.  Berne  354,  1"  32''.) 

—  Neut.,  s'animer,  devenir  acharne  : 
Tant  estoit  grant  entr'euli  la  presse. 

Et  la  bataille  si  engresse. 
(Brut,  ms.,  f  98  v",  col.  2,  ap.  Sle-Pal.) 
Turc  et  paien  moult  les  apriesent, 
Glalisent,  cornent  et  engriesent. 

(MousK.,  Chron.,  7432,  Reiff.) 

—  Engresse,  part,  passé,  attristé  : 

Mais  j'entent  bien  a  ses  sonapirs 
Pour  vostre  amour  sera  raartirs. 
Car  il  est  ja  si  engresses 
Que  près  de  mort  est  appresses. 
(Phil.  be  Rémi,  Jean  el  Blonde,  1161,  Bordier, 
p.  230.) 

ENGRESSERiE,  angraisscrie,  s.  t.,  ar- 
deur, impétuosité  : 

Li  saint  homme  ne  cessent  de  mortifiii'r 
soi  mimes  parl'espeie  de  la  sainte  parole, 
en  sus  del  engresserie  des  temporeiz  de- 
siers.  (Job,  Ler.  de  Lincy,  p.  468.) 

Maintes  foiz  cil  ki  en  posteit  sont  sail- 
hent  en  ramponnes  de  lur  sogez,  et  ce  ke 
il  volanment  servoient  al  governement 
perdent  par  Vengresserie  de  lur  lengiie. 
{Ib.,  p.  472.) 

Lai  ou  li  angraisserie  de  l'animaliteit 
retrait.  {Li  Epislle  saint  Bernard  a  Mont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  f»  33  v".) 

ENGRESSETÉ,  engrecsté,  ang.,  engresté, 
engrestié,  angrestié,  engressité,  engrielé,  s.  f., 
méchanceté,  chose  pénible,  rigueur,  im- 
portunité  : 

Melons  frain  a  lor  angreslé. 
Se  destruions  lor  poésie. 

(Wace,  Brut,  12916,  Ler.  de  Lincy.1 
Par  lor  engresselé  e  hatie. 
Par  lor  orgoille  e  sorquiderte. 
(Conlin.  du  Brut  de   Wace,    Michel,   Citron,  anglo- 
norm.,  I,  75.) 

Li  lox  respunt,  riens  nel  détint 
Forz  i'engresles  de  son  cnraige. 

(Mabie,  du  d'Ysopel,  uï,  Roq.) 
Quant  vels  mesire  ta  parole 
La  moie  velz  faire  remaîndre. 
Par  angrestié  me  vels  ateimlre. 

(Id.,  il>..  Richel.  19152,  f°  24».'> 
Engrestié  vaint  humilités, 
ICI  quant  plus  dure  Vengreslies 
Che  est  folie  el  mauvaislies. 

{I{ose,  Vat.  Oit.  1212,  f  26".) 
Et  quant  trop  dure  Vangreslie::. 

(II/.,  ms.  Florence,  Rie.  2755,  f"  22'.) 
Engrielé  vaint  humilités  : 
Et  quant  trop  dure  Vengreslié, 
C'est  felonnie  et  maveslié. 

{Ib.,  3298,  Méon.' 

Mes  s'il  ont  en  eulz  engreslez 
Orgueil  ou  quelque  mauvestez. 

(/*.,  ms.  Corsini,  f"  43''.) 
En  qui  l'en  trueve  mauvestiez, 
Vilanies  et  engresliez. 

(Ib.,  f  124^.^ 
Se  jalousie  est  vers  vons  dure. 
Et  vous  fait  anui  et  laidure. 
Fêles  li  en'/reslié  eacoaive. 

(Ib.,  4027,  Méon.) 


18:.' 


EN  G 


ENG 


E\G 


Orgilleus  fo  H  ahaoiers, 
Et  par  sa  folle  engresselé 
Despit  la  desbooaireté. 

(Mir.  de  SI  Eloi,  p.  101,  Peigné.) 
Trop  estoit  bamle  et  hardie    a  fere  en- 
iirestez    et     félonies.   (Chron.   de  S.-Den., 
lus.  SteGen.,  f°  36'.) 

Quaut  il  virent  que  U  rois  s'en  fupartiz 
et  Vengresseté  de  leur  aneinis.  (Ib-,  !"  302''.)    i 

—  Instance,  importunilé,  avidité,  ar- 
deur :  1 

Li  ploisor  qui  conseil  H  donent 
De  famme  prendre  le  seraonnent. 
Si  li  enhorlent  et  ra^ressent, 
Chascnos  jors  d'cnhorler  no  cessent. 
Que  par  lor  granl  eiigressrlé 
L'ont  de  sa  fiance  gelé. 
Et  lor  voloir  lor  acreanle. 
(Chre^t..  Cligel,  Ricliel.  1420,  f  40'.) 
Et  doivent  fere  que  les  peticions  as  genz 
soient   oies   justement,  que   endementres 
qu'il  ot  aucun  par  sa  richelé,  ou  aucun  par 
i^aengrestié,  li  povre  ne  seront  pas  oi.  (Oc 
Jost.'el  de  plel,  I,  xxi,4,  Rapetti.) 

Comme  li  ungs  me  demandast  par  grant 
engresseli  qui  m'est  advis  de  ceste  descor- 
dance...(.I.  deMeung,  Ep.d'Abeil.  etd'Hel-, 
Kicliel.  920,  f  34  v«.) 

Importunitas,  engressetes.  {Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

Improbitas  ,  eiigressetez  ,  importunitez. 
(Gloss.  de  Salins.) 

Importunitas,  eiigressetc.  (Gloss.  de  Cou- 
ches. ) 

Improbitas  ,  importunitez  ,  engressitez. 
iCatholicon,  Richel.  1.  17881.) 

ENGRESSEUR,  S.  ui.,  celui  qul  provo- 
que,  agresseur  : 

Que  icellui  Pierresson  Roucellet  fut  en- 
gressenr  eu  tant  qu'il  but  ledit  vin  a  la 
table  dudit  esculer  oultre  son  gré,  et  par 
manière  de  despitlui  regetta  la  dite  tasse... 
(1419,  Arch.  JJ  171,  f»  12  r°.) 

ENGRESSIER,  VOir  ENGRAISSIER. 
ENGRESSIR,  VOlr  ENGBAISSIR. 
ENGRESSITÉ,  VOir  ENGRESSETÉ. 
ENGRESTÉ,  VOir  ENGRESSETÉ. 
ENGRESTIÉ,  VOir  E.NGRESSETÉ. 

ENGRESTiRE,  S.  f.,  méchanccté  : 
Que  il  encontre  ceste  présente  doneison 
no  vendra  ne  ne  la  rapelera  par  resou 
iVengresiiye  ne  par  autre  reson.  (I  fév. 
1288,  Hùt.-Dieu  d'.\ugers  B21,Arcb.  Maine- 
et-Loire.) 

Cf.  ENGRESSETÉ. 

ENGREUTURE,  S.  f.,  maladie  ; 

K'il  soit  sanz  tecche  d'engreideure  e 
d'iveresce,  {Secr.  d'Arist.,  Richel.  S71, 
f»  139'.) 

ENGREVER,  Verbe. 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  personne,  faire 
du  tort  à  : 

Que  il  son  honte  vengeroit 
V  il  encor  Vfiigrevcroit. 
(Chrest..  Erec  et  Eiiide,  Richel.  37a,  f  ■283''.) 

Ne  ce  ne  Vengrevera  mie  que  ses  aver- 
saires  s'abandonna  a  ce  graut  péril,  et  fu 
.1  son  jor.  (P.  DE  Font.,  Cons.,  vi,  S,  Mar- 
uier.) 


-~  Avec  un  nom  de  chose,  aggraver  : 
Por  ce  estoit  auques   la  chose   eschaufoe 

et  plus  engrevee.  (Eslories  Bogier,  Richel. 

20123,  f«  m''.) 

—  Neutr.,  s'aggraver  : 

Vostre  maladie  tousjours  engriefve. 
[Prônes  d'tmg  curé  de  Cisoing,  xv°  s.,  ms. 
Lille  100.) 

Champ.,  Troyes,  s'engrever,  se  grever, 
travailler  fortement.  (Grosley,  Vocab. 
troyen.)  ^,»^ 

ENGREVANCE,  S.  f.,  charge,  ennui  pe- 
sant : 

Fille  sage  est  iretages  a  son  baron,  et 
celé  ki  desliooneur  li  fait  est  engrevance  au 
père.  {Li  Ars  d'Amour,  I,  113,  Petit.) 

ENGREviR,  V.  n.,  s'aggraver  : 
Par  cascun  jor  li   langors  engrevissoil. 
(Dial.  St  Greg.,  p.  106,  Foerster.) 

ENGRIEKVER,  VOir  ENGREVER. 
ENGRIEGEMEÎVT,  VOÎr  ENGREGEMENT. 
ENGRIEMÉ,  voir  ENCRIESMÉ. 

ENGRiEs,  voir  Engres. 

ENGRIETÉ,  voir  ENGRESSETÉ. 
KNGRIGIER,  VOir  ENGREGIER. 
ENGRIGNIER,  VOir  ENGHAIGNIER. 
ENGRIGNYR,   VOir  EXGRAIGNIR. 

ENGRiLLONNÉ,  esgrilloiiné,  adj.,  ayant 
les  poucettes  ou  les  grillons,  petites  cordes 
avec  lesquelles  on  serrait  les  pouces  des 
criminels  : 

Ung  homs,  nommé  Diomedes. 
Devant  loy  on  lay  amena, 
Eiignlloniié  ponices  et  dett. 
Comme  nng  larron. 
(Villon,  Gront  Test-,  17,  Joaaust,  p.  27.) 
Var.  de  plusieurs  manascrits,  esgriUonné. 

ENGRINER,  VOlr  ENGRAIGNIER  1. 

ENGRINGNIER,  VOir  ENGRAIGNIER. 

ENGROGIEMENT,  VOir  ENGORGIEMENT. 

ENGROGNE,  -  ougne,-  oingne,-  osne,  s.  t, 
sorte  de  monnaie  : 

Trois  engrognes  valaient  un  blanc,  quatre 
blancs  ou  douze  engrognes  valaient  un 
groSj  dont  douze  faisaient  Je  franc  qui  va- 
lait  en  monnaie  française  treize  sols  quatre 
deniers.  (J.  Garnier,  Gloss.  de  l'Arlitlerie 
de  Dijon.) 

Imposer  sur  une  chacune  channede  vin... 

un  denier,  c'est  assavoir  demye  engrongne 

j    d  avance.  (1441,  Cft.  de  la  C'^'°  Henr.  aux 

bourg,  de  Montbéliard,  Arcb.  Montbéliard.) 

Ung  florin  d'or  et  quatre  engrognes.  (4 
iiov.  1444,  Inform.  par  Hug.  Belverne, 
f°  21  r°,  Ch.  des  compt.  de  Dijon,  B  11881, 
Arch.  Côte-d'Or.) 

Paieront  pour  chascune  esmine  une  en- 
grogne.  (1431,  Chron.  anon.  de  Besançon, 
1  iMém,  pour  servir  à  l'Iiist.  de  la  Franche- 
Comté,  1876,  p.  323.) 

Payé  a  maisfre  Benoist  Bonvalet,  canon- 
nier,  la  somme  de  "37  francs  11  gros  10  en- 
grognes. (1471,  Compt.  de  l'.irtiUerie,  Arch. 
uiun.  Dijon,  11,  AU',  niilit.) 


Dois  le  quinziesme  jour  d'avril  jusques 
au  XV'  jour  d'aoust  suiguaut,  lesd.  ouvriers 
auront  cinq  petitz  blans  et  trois  chaveaulx 
de  boire,  et  les  femmes,  sept  engroingnes. 
(Ordon.de  Salins,  1492-1349,  Prost,  p.  31.) 

Une  engroigne.  (Ib.,  p.  3o.) 

La  somme  de  vingt  et  deux  francs,  trois 
gros,  dix  engrongnes.  (l.'ilO,  Affranchisse- 
ment des  habilans  d'Amoncourt,  Rev.  des 
Soc.  savantes,  7°  série,  1. 111,  2'  livraison.) 

Paver  huict  engrosnes  monnoie.  (1584, 
Dênomb.  de  J.  d'Aumont,  ("  5,  E  29,  E  1490, 
Arch.  Doubs.) 

ENGROGNÉ,  VOir  ENGROIGNÉ. 

ENGROIGNE,  -  ongnc,  s.  f.,  taloche  sur 
le  groin,  sur  la  bouche  : 

Car  je  ly  bandray  tel  engroigne, 
Foy  que  je  doy  saint  Andrieu  le  Scol, 
Qne  je  bevray  a  son  escot 
On  je  fanrray  a  faire  lente. 
(ilir.  Mme  Sle  Geiiei:,  Jub.,  %.!(.,  I,  -l'.lî.) 

Eocores  le  Tillain  srongne. 
Bien  lay  donray  d'une  engrongne 
Sur  les  dentz. 
(Act.  des  Aposl.,  vol.  II,  f"  96,  éd.  1537«.) 

ENGROIGNÉ,  -  ongnié,  -  ongnê,  -  ognê, 
adj.,  de  mauvaise  humeur,  grognon  : 

Et  fut  de  trois  acompaignié 
Le  yillain  lourt  mal  engrongnié, 
Deus  femmes  et  ung  langarl  homme. 

(Rose,  2871,  Lantin  de  Damerey.) 

—  Est  il  bien  fort  embesongné  ? 

—  Nenny,  mais  il  est  engrongne 
Tant  qu'a  peu  qu'il  ne  crevé  d'ire. 

(ilysl.    de    la    Pass.,   T    230,    Paris,    Alain    Lo- 

Irain,  s.  d.) 

...  Morne,  taciturne  et  tout  engrongne. 
(Amvot,  Prop.  de  table,  IX,  v.) 

Dieu  sçait  comment  ils  s'y  accommodent, 
et  s'ils  font  ripaille  le  plus  souvent  aux 
despens  de  leurs  engroignees  niesnageres. 
(Choi.ieres,  Apresdinees,  111,  f"  98  v»,  éd. 
1587.) 

Un  mesnage  engroigne.  (Id.,  Mat.,  p.  212> 
Lacroix.) 

Une  mine  engroignee.  (Id.,   tb.,  p.   214.) 

■Vous  vous  estes  levée  le  cul  le  premier, 
vous  estes  bien  engrognee.  (Cte  de  Cra- 
mail,  Com.  des  Prov.,  I,  v,  Ane.  Th.  fr.) 

L'autre  plus  engroigne'  invite  raille  morts. 
(Le  Doct.  amour.,  ap.  Leroux,  Dicl.  comique.) 

Rouchi,  malengrogné,  de  mauvaise  hu- 
meur, qui  parle  en  rechignant. 

ENGROiNG,  -  om,  s.  m.,  s'emploie  avec 
l'adj.  mal,  pour  signifier  mauvaise  hu- 
meur, courroux  : 

Hé  !  Clarians,  vons  avez  fet  folage 
Qui  a  Guillanrae  mon  ami  afiastes 
Que  de  ra'araour  le  feriez  connestable, 
De  vostre  part  mal  engroing  li  mostrastes. 
(Aim.  de  Narb..  llichel.  24369,  f  40  ï°.) 
Par  mal  engroin  de  la  Parce  félonne 
Je  feuz  occis,  et  du  filz  de  Latotine. 
(Rabel..  1.  ni,  c.  10,  r  37  ï°,  éd.   15.i2.) 

ENGROINGNE,  VOir  ENGROGNE. 

ENGROissE,  S.  f.,  grosscsse  : 

La  paine  de  Vengroisse  ou  de  l'enfante- 
ment. (Quinze  joyes  de  mar.,  vu,  Bibl. 
elz.) 

Craignant  que  celle  engraisse  ne  leur  en. 
gendrast  une  vergongne  perpétuelle,  deli. 


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liererententr'enx  la  faire  mourir.  (Labivey, 
les  Xuicts  de  Strap.,  ii,  71,  Bibl.  elz.) 

ENGROISSIER,  VOif   EKGROSSIER. 

ENGROissuRE,  S.  /.,  gi'ossesse  : 
D'une  jeune  femme  a  qui  on  fit  enten- 
dant qu'elle  avoit  engroiffé  son  mari,  et 
comme  il  remist  sou  engroissiire  a  sa 
ohamberiere.  (Nie.  DE  Troyes,  le  grand 
Parangon,  p.  141,  Bibl.  elz.) 

ENGRONDER,  V.  a.;  engroiider  ses  sour- 
cils, les  froncer  par  l'effet  du  méconten- 
tement ; 

Lieve  et  engronde  ses  sorcils.  (Brun. 
Lat.,  Trésor,  p.  403,  var.,  Chabaille.) 

ENGRONDiR,  V.  H.,  gronder,  être  de 
mauvaise  humeur  : 

11  engrondiront  et  se  corroceront.  {Com- 
ment, s.  les  Ps.,  Ricbel.  963,  p.  42'.) 

1.  ENGRONGNE,  VOir  ENGROIGNE. 

2.  ENGRONGNEj  VOir  EKGflOGNE. 
ENGRONGNE,  \Oir  ENGROIGNÉ. 

ENGRONGNEURE,  S.  t.,  groin  ; 

Tournez  icy  voz  enf/roitgneitres 
Et  escoulez  bondir  la  cloche. 
{Ad.  deiApost.,  Tol.  1,  1°  155',  éd.  153".) 

ENGRONDELi,  adj.,  mot  d'origiiie  dou- 
teuse qui  se  présente  comme  variante 
à'enorgoilli  dans  le  texle  suivant  : 

Por  la  roine  est  trop  engrondelis. 
(Les  Loh..    Uichel.    4988.  ap.  I>.  Paris,  Carin    le 
Loherain,    2'  chans.,    xxsv,  Tar.  du  vers  ;  Li 
Loherens  est  trop  engordelis.) 

Le  ms.  Ricbel.  1461    porte  :  enorgoillis. 

ENGROs,  adj.  ? 

Villein  engros  est  lors  un  home  seisie 
d'un  maner  a  que  un  villein  est  regardant. 
{Ten.  deLilti,  ^40',  ap.  £te-Pal.) 

ENGROSNE,  VOir  EnGROGNE. 

ENGROSSEMENT,  engroisscment,  s.  ni., 
accroissement,  grossissement  : 

Si  a  très  grand  nombre  de  chevaliers 
qui  sont  venus  pour  honneur  acquerre  a 
la  feste,  meniez  sur  leurs  chevaulz,  qu'il 
n'est  plus  li'engrossenient  de  cueuT  a.  che- 
valier  qui  a  honneur  tend.  (Perceforesl, 
vol.  Il,  fllS^  éd.  1528.) 

Vengrossemeni  de  la  mer.  (/6.,  vol.  111, 
ch,  46.) 

—  Grossesse  : 

Et  qne  les  ventres  virginans 
Du  merveilleus  concevement 
Sentit  le  douz  engroissement. 
(Prière  à  N.-D.,  Richel.  23111,  f  205''.) 

ENGROSSiER,  -  oissier,  -  oisier,  -  oixier, 
ang.,  enc,  verbe. 

—  Act.,  grossir,  agrandir  : 

Kar  la  force  del  engrossier 
Fesoit  les  premer  ans  fruissier. 
(Gactier  de  Mes,  l'Image  du  monde,  Richel. 
25107,  I»  61'.) 

Et  de  tant  comme  il  (le  coq)  chante  plus 
près  de  la  mie  nuit,  chante  il  plus  efl'orcie- 
ment  et  plus  engraisse  se  vois.  (Bich.  de 
FouRN.,  Best,  damotir,  ms.  Dijon  299, 
^•21».) 


N'e  lairons  mie  por  l'iaue  de  son  estant 
a  retenir  noz  chaucies  et  amender  a  nostre 
volenlei  en  lever  et  engrossier  ou  en  re- 
faire, s'il  avenoit  par  aventure  que  elles 
rumpaissent.  (1270,  S.  Pierrem,,  12,  Arch. 
Meurthe.) 

Cuers  ejigroisse,  lalans  atise, 
Proesce  espreot.  qui  tout  justise. 
(J.  Bretei,  Tourn.  de  Chauvenci,  1823,  Deiraolle.) 

Sa  mère  qui  estoit  moult  bonne  dame  et 
sage  congncut  tantost  que  son  filz  estoit 
uit'U  a  rencontre  d'elle,  si  ne  voult  pas  la 
chose  engrossier,  ainchois  oltroia  que  le 
roiaulme  fust  party.  {Hist.  des  Emp.,  Ars. 
5090,  f  41  v°.) 

11  n'avoitq\ielque  congnoissance  de  Sorus 
pour  sa  voix  qu'il  engrossait  en  parlant. 
[Perceforest.  vol.  VI,  ch.  15,  éd.  1528  ) 

—  Bendre  enceinte  : 

11  Vengrossa  du  divin  Sarpedon. 

(HuG.  Salel,  Iliade,  vi,  éd.  160fi.) 

Et  sans  le  masie  elles  sont  bien  souvent 
(Merveille  a  dire)  engrossées  de  vent. 

(Le  Blakc,  Georgiques,  V  81  ï°,  éd.  1608.) 

—  Amplifier  : 

Quant  une  fin  est  engrossé  em  ne  resor- 
tira James  a  bref  ne  a  note  chalanger  ;  qar 
par  Vevgrosser  sei  anentissent  e  bref  e 
note.  (1S04,  Ycar  books  of  the  regn  of  Ed- 
ward tlie  first,  .\ears  xxxii-xxxtii,  p.  315, 
Rer.  brit.  script.) 

—  Augmenter  : 

Quant  fors  furent,  dont  e.sploilierent, 
Lor  ambleores  engroisierent ; 
Tant  ont  aie  et  chevachié 
C'a  l'ost  as  Grieus  sont  repairié. 

(Ben.,  Traies,  Richel.  375,  f"  81».) 
Quant  il  le  vit  venir  si  engrossa  s'aleure 
si  comme  il  pot.    (S.    Graal,   ms.   Bourg, 
f  53=.) 

Si  engraissa  s'aleure.  (Ib.,  Vat.  Cbr. 
1687,  f»  22  V».) 

—  Rendre  vif,  emporté  : 

Monll  engrotssierenl  lor  paroles, 
Ja  en  i  eust  auqnes  de  foies. 

(Bek.,  Troies,   Richel.   375,  f°  81'.) 
Et  tant  engrossierent   leurs  paroles  que 
Antipas  reprocha  Agripe  que    il    eust  esté 
mort  de  faim  s'il  né  fust.  {Hist.  des  Emp., 
Ars.  5089,  f»  4  v«.) 

—  Chagriner  : 

Queil  chose  engroixe  tant  lou  cuer  de 
celui  qui  y  pancel  ?  (Ms.  Berne  365,f»141r».) 

—  Réfl.,  s'irriter,  s'emporter  : 
Seigneurs,  dist  le  chevalier  a  la  fumée, 

ne  vous  engrosses  ja  tant  par  voz  haulz 
parlers,  allendez  le  jugement  de  l'espee, 
car  tel  parle  a  présent  hault  qui  aura  la 
parole  cassée.  {Perceforest,  vol.  'Vl,ch.49, 
éd.  1528.) 

—  Neutr.,  devenir  gros,  grossir  ; 

Quant  il  vit  le  ventre  aiigrotssier. 
(EïBAT,  Genèse,  Richel.  12457,  f°  73  v°.) 

Car  li  ventre  m'est  jai  grosses, 
Et  ades  me  vail  angrois.sant. 

(liom.  etpasl.,  Barlsch,  I,  43,   33. '> 
Veissez  si  Flagoz  engrosser  et  emfler. 

(Fierairas,  Vat.  Chr.  1G16,  f"  04''.) 

Quar  ne  Dncrent  tresqu'a  ore 
De  creistre  en  char  e  d'engroisser 
Ses  menieles  e  espesser. 
{iliracle  de  Sardenai,  344,  G.  Raynaud,  Romania, 
XI,  p.  536.) 


Cel  marine  est  tel  que  la  mer  y  engraisse 
plus  et  est  plus  fort  près  de  terre  que 
loins.  {Est,  de  Eracl.  Emp.,  xxxiii,  60, 
Hist.  des  crois.) 

Quant  li  fruis  engrosse.  (Alebrant,  Reg. 
de  santé,  Richel.  2021,  1°  32'.) 

Ensi  fu  celé  rose  en  chel  rosier  .rx.  moys, 
et  tousjours    crut  et  amenda   et  engraissa 
et  embielli.  (S.  Graal,  m,  151,  Hucher.) 
Les  vins  font  engroissier  les  vaines. 

{Clé  d'amour,  p.  y,  Tross.) 

—  Devenir  enceinte  : 

Tant  qu'elle  engraissa  d'un  beau  fils. 
(Rab  ,  Gargantua,  c.  3,  t»  11  r»,  éd.  1542.) 

—  Fig.,  devenir  gros  (en  parlant  du 
cœur),  s'attrister  : 

A  dant  Gnillanme  vet  le  cner  engraissant. 

(Ateschans,  2978,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Aymeri  vet  li  cuers  encroUsant. 
(Alesehans,  var.,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.,  t.  II, 

p.  261.) 

De  tant  li  angroissa  plus  li  cuers  de  fierté 
et  d'orguel.  {Cliran.  de  S-Den.,  ms.  Ste- 
tien.,  1»  233».)  P.  Paris  :  engraissa. 

Li  coers  li  commença  a  engrossier. 
(Froiss.,  Chran.,  1,  258,  Luce,  ms.  Rome, 
1»  14.) 

Si  lui  engrossa  le  cuer  et  le  sang  lui 
monta  au  vis.  {L'Istoire  de  Traye  la  grant, 
m  s.  L)  on  823,  1»  66'.) 

Lorsque  il  le  veit  venir  le  cueur  luy  en- 
grossa et  dist  a  soy  mesmes  qu'il  joustera 
a  ce  chevalier  venant.  {Perceforest,  vol. VI. 
ch.  37,  éd.  1528.) 

—  On  trouve  engrossier  avec  un  nom 
de  personne  comme  sujet,  au  sens  (h> 
s'attrister  : 

Bele  Aiglentine,  q'avez  a  erapirier 
Que  si  vos  voi  pâlir  et  engroissier  / 

(Rom.  et  past..  Barlsch,  I,  2,17.) 

—  Engrossiê,  part,  passé,  grossi  : 
Si  comj'oy  la  rose  aprochiee 

.1.  poi  la  trouvai  engroisniee, 
Et  vi  qu'elle  esloil  Uien  creue. 

Ulose,  ms.  Corsini,  f  23*.» 

I'd  pou  la  irouvay  enqroissie. 

(li.,  Vat.  Cbr.  1492.  f°  21''.) 

—  Devenu  épais  : 

Se  cil  feus  trueve  la  amont  ces  vapors 
inoutees  et  engrossées,  il  les  enflamme  et 
les  fait  ardoir.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  119, 
Chabaille.) 

—  Accablé  : 

D'aiiltre  part  le  roy  fut  si  très  fort  en- 
grossé de  ses  eunerais  qu'il  se  parti  tout 
ijadandonné  de  ses  gens.  (Monstrelet, 
Cliran.,  Il,  39,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Un  très  vaillant  capitaine  subtil  et  en- 
trepreuant,  nommé  Musebacque,  tout  en- 
grossiê de  horions  et  de  soutenir  sièges 
endurci.  (J.  .Molinet,  Chron.,  cb.  i,  Bu- 
chon.) 

Engrosser  était  encore  de  quelque  usage 
au  XVII'  s.  : 

De  la  pourriture  de  leur  tronc  qui,  sans 
doute,  avait  engrossé  la  terre,  ou  vit  ger- 
mer... deux  jeunes  arbrisseaux.  (Cyr.  dk 
Bergerac,  liist.  corn,  de  la  lune  et  du  soleil, 
['■  236,  Jacob.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  égrâxé,  devenir 
gros. 


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ENGROSSiR,  verbe. 

—  Act.,  grossir,   agrandir,  augmenter  : 
Pour  attirer   la   nourriture  a  la  teste    et 

Vengrossir.  (G.  Bouchkt,  Serees,  iv,  7o, 
Roybet.) 

Quand  il  sera  assuré  de  l'aposteme, 
qu'on  engrossisse  sa  manière  de  vivre,  et 
qu'il  retourne  de  peu  a  peu  a  sa  coustume. 
(JOUB.,  Gr.  chir.,  p.  226,  éd.  1598.) 

—  RéO.,  grossir,  devenir  gros  : 

La  mer  s'emirossit  et  sunuouta.  (Le 
Baud,  Hist.  de  Bret..  c  xli,  éd.  1638.) 

Car  sache  que  sitost  que  la  personne  est 
corrompue,  le  Rosier  s'engrossit,  et  la  teste 
accorsit.  (Le  Bastiment  de  receples,  p.  10, 
éd.  1570.) 

—  Neutr.,  grossir  : 

A  ce"!  motz  luy  print  la  voix  a  engrossir 
tellement  que  point  ne  sembloit  de  femme 
mais  de  homme.  (G.  Maxsion,  BiMlot/i.  des 
Poet.  de  metam.,  f°  131  v»,  éd.  1493.) 

—  Devenir  enceinte  : 

Incontinent  au  vcul  de  Dieu, 
Tont  ainsi  comme  un  subtil  fen. 
S'en  -vint  ça  bas  une  ame  belle, 
Et  dedans  le  ventre  s'assit 
De  ta  mère,  qui  riigrossil 
De  loi,  lors  sa  cbarge  nonvelle 
(Cl.  Buttet,  l'oés..  11. 


y,  Jacob.'l 


—  Terme  militaire  : 
Les  ennemis  font  tout  effort  et  diligence 

de  "ai"npr  les  devantz  l't  de  engrossir  de 
touz  costez.  (lSb4,  Négoc.  de  la  France 
daiis  le  Lev.,  t.  11,  p.  314,  Doc.  med.) 

—  Fig.,  devenir  gros,  se  chagriner  : 
Le  cueur  luy  prent  a  engrossir.  {Percefo- 

rest,  vol.  I,  c.  52,  éd.  1528.) 

—  Avec  un  nom  de  personne  comme 
sujet,  s'irriter  : 

Si  se  vont  entredonuer  si  grans  coupz 
■sur  leurs  escus  a  ce  qu'ilz  esloient  engrossis 
de  cueur  les  ungs  a  rencontre  des  autres 
qu'ilz  se  vont  tous  quatre  ruer  par  terre. 
(Perceforest,  vol.  VI,  ch.  51,  éd.  1528.) 

ENGROSSissEMENT,  S.  m.,  grossisse- 
ment :  1 

A  mesure  de  Vengrossissement  des  arbres,    i 
(0     DE   Serbes,   Tft.   d'agi'.,  vr,  30,   éd. 
1605.)  I 

ENGROTE,  voir  EGHOTE.  | 

ENGROTEMENT,  VOlr  EGROTEMENT. 
ENGROTER,  VOif  EGROTEU. 

ENGROUÉ,  adj.,  qui  a  la  gravelle  : 
Couillon  engroué.  (Rab.,  m,  28.) 

ENGROUTER,  VOir  EOROTER. 
ENGRUISER,  VOif  EXGRESSER. 

ENGRUMÉ,  part,  passé,  qui  rend  des 
fientes  mêlées  de  grume  : 

Se  li  pors  ou  la  truye  estoyent  prins  es 
vignes  par  le  temps  de  venenges.  ou  i 
feust  trouvé  engrumez,  cilz  a  cm  û  seroit 
ne  naieroit  que  trois  solz  tournois  toute 
rannee  pour  une  fois.  (1374,  Ord.,  vi, 
62.) 

KNGRUNER,  V.  a.,  mettre  en  pièces, 
écraser,  briser  : 


ENG 

Cela  kl  la  blance  fait  brone. 

Celé  ki  les  plus  fiers  enqrune.  | 

(Recl.  de  Moliens,  Miserere.,  Ar3.3527,  P  123  .)  | 

Cf.  ESGRUNER.  I 

EXGRUTER,  voir  Egroter. 
ENGRUTi,  voir  Egroti. 

ENGUEIGNE,  VOif  ENGAIGNE. 
ENGUEIL,  voir  IVEL. 
ENGUEILETEIT,  VOir  IVELTÉ. 
ENGUEILMENT,  VOir  IVEI.MENT  . 
ENGUELER,  voir  E.NGOULER. 

ENGUELET,  VOir  ANGELET. 

ENGUELLONÉ,  VOir  ENGALONNÉ. 

ENGUENGNE,   VOir  E.NGAIGNE. 

ENGUENNER,  VOir  ENGANER. 

ENGUERMEUSER  ,    VOlr    ENGARMOUSEH 

ENGUERPiR,  enw.,  V.  a.,  mettre  en 
possession  : 

Par  l'enseignement  et  le  jugement  des 
hommes  devant  dis,  nous  fumes  adhentez, 
et  li  dis  Hues  deslieritez  ;  et  enioerpi  et 
enfestuca  nue  fie,  autre  et  la  tierche,  si 
que  n'i  en  eut,  ni  retient,  et  nus  en  fumes 
enheritez  bien  et  a  loi.  (1300,  Hist.  de 
Guines,  ap.  Duc,  III,  248^  éd.  Uidot.) 

EXGUERRi,  adj.,  aguerri  : 
Hommes  bien  enguerris.  (J.  Vaultier, 
Hist.des  choses  faites  en  ce  roy..  Mon.  méd., 
I    p.  279.) 


ENGUERROiER,  V.  a.,  faire  la  guerre 
à: 

Ethienenguerreoieroitles  ennemis  Nostre 
Seigneur.  (G.  DE  Tyr,   xvii,  7,  Hist.  des 

crois.) 

ENGUEULER,  VOir  EnGOHLER. 

ENGUicHEURE,  -  guischeure,  s.  f.,  cour- 
roie plus  ou  moins  ornée  par  laquelle  le 
bouclier  se  suspendait  au  cou,  anse  d'un 
bouclier  :  ] 

Oultre  tout  ce  y  aura  pour  s'en  aider  (i    | 
l'écu)   deux    paires    d'enguischeures ,   une    j 
pour  prendre    au   coul   a   cheval  et  autre    ; 
pour  mettre  le  braz   pour  combatre  a  pié.    j 
j    {Habits  des  gens  de  guerre,  Richel.  1997, 
j    f'>84  V».) 

ENGUicHiÉ,  enguigié,  enguygié,  part. 
'  passé,  garni  d'une  guiche,  ou  guige,  c'est- 
à-dire  d'une  courroie  par  laquelle  le  bou- 
;  clier  se  suspendait  au  cou  : 
;  Escu  enguigié  de  soie.  (1313,  Trav.  aux 
I    chat,  des  C"  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  44.) 

Escu  engmigié  de   soie.  (1316,   Damages 

\    fait  à  Mad.  'd'Artois,  Arch.  Pas-de-Calais.) 

Le  sire  de  Grenville.  —  D'azur  a  un  chief 

'•    d'aroent  a  un  demi  lion  rampant  de  gueules 

en  cliief  et  en  pié  desoubz   trois  brie  d'or 

I    enguigiez  d'argent.  {Armor.   de  Fr.  de  la 

fin  du  xiv'  s.,  Cab.  hist.,  VI,  33.) 

'      ENGUiER,  ang.,  v.  a.,  guider,  conduire, 
mener  : 

'    Tlon  ceval  a  il  sist  a  le  règne  saisie, 

Cni  qu'en  poist  ne  qni  non,  de  le  prese  Ymqi'ie- 
(Rown.  d-Ali:i.,  t"  i9'\  Michekint.l 


ENG 

L'antre  gens  s'en  relort  et  Porrns  les  mgrnl- 
(;».,  r-  55=.) 

Par  deriere  l'ester  tôt  bêlement  Vetiguie. 

(ib.,  t°  ^^^) 

Et  li  dus  les  enguie 

Ensamble  o  lai  mengier  avec  sa  compaignie. 

(Chev.  au  cygne.  II,  2109,  Hippeaa.) 
Ki  fors  d'Egypte  les  enguie. 
(Delivr.  dupcup.  d'Isr.,  ms.  du  Mans  ITS,  f  3  r  .) 
Buiement  l'apela,  a  une  part  Venguie. 

(Les  Chelifs.  Richel.  123a8,  f»  81=.) 
Saint  Michins  prist  les  armes,  devant  Deu  les  enguie. 

(Conq.  de  Jerus.,  425",  Hippeau.) 
Or  s'en  vont  crestien  par  moult  grant  aatie  ; 
Et  li  Turs  beneois  contreval  les  enguie. 

(.Clians.  d-.intioche,  vi,  v.  158,  P.  Paris.) 
Regarde  devant  lui  desorz  une  sapine. 
Se  vit  une  pucclle  que  Sarrazins  anguient. 
(Flooi:,  238,  A.  P.) 

Il  la  prist  por  Ion  poin,  ansanble  ou  li  l'anguie. 
(Ib..  1698.) 

En  la  mer  sunt  entres  par  dedens  la  galie. 
Et  le  veni  vient  deriere,  qui  moult  bel  les  enguie. 
(tiaufrey.  7841.  A.  P.) 

—  Réfl.,  diriger  son  chemin,  s'achemi- 
ner, s'avancer  : 

Le  pas  vers  l'ost  des  Grius  s'enguient. 

(Ben.,  Troies.  Richel.  375.  f»  lOO''.) 
Onqnes  n'i  arestut,  sanpres  outre  s'anguie. 
(Simon  de  Pouille,  Richel.  368,  f°  151'.) 

ENGUIGIÉ,  voir  ENGniCHIÉ. 

1.  ENGUiGNiER,  enguijngner,  verbe. 

—  Netttr.,  faire  signe  de  l'œil  : 
Li  dos  moult  bien  s'apercevoit 
Qu'il  ert  ausi  com  il  le  dit  : 
A  cenz  em/uif/ne,  si  lor  rit. 

lUIUs,  Ars.  3312,  f»  84=.) 

—  Act.,  troubler  la  vue  : 
Il  n'y  a  nul  en  Engleterre  qui  le   scayl 

mieulx  enguijngner  que  moy.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  457,  Génin.) 

Rouchi,  engtiigner,  viser,  ajuster.  «  H  a 
ben  enguigné  s'co.  >  (Hécart.) 

ENGUiNAiLLE,  S.  f.,  aine  : 

Laquelle  pestilence  il  apelent  enguinaire, 
pp  pst  aoostume  sans  enOeure  en  la  engm- 
na«L.  {nesdTs  saint  s, Richel  20330,t»  119..) 

ENGUINAIRE,  adj.,  de  l'aine  : 
Laquelle  pestilence  il  apelent  enguinaire. 
{Vies  des  saints,  Richel.  20330,  f»  119'.) 

ENGUisARMÉ,  adj.,  armé  d'une  gui- 
sarrae  : 

Vous  n'entreres  porte  fermée. 
Dieu  propre  garde  le  passage. 
Pour  main  qu'il  ait  enguisarmee 
Qui  Dieu  ne  craint  il  n'est  pas  sage. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam..  Ars.  3121,  P  70».) 

ENGUISCHEURE,  VOlf  ENGDICHEURE. 
ENGUISSE,  s.  f.  î 

Ab    omni   steurarum    et  petilionum    iu 
1    Gallico  dictorum  evguisse......  et  actionious 

quibuscumque  exempti  sint.  (1404,  Ui. 
I  d'Humhert,  évêgue  de  Baie,  Ann.  des  Pré- 
'    montrés,  I,  col.  229.) 

ENGULÉ,  voir  ENGOLÉ. 
ENGULER,  voir  ENGOULER. 


ENH 


ENH 


ENH 


185 


ENGUN,  voir  Enjun. 

ENGUOLER,    VOir  ENGOULER. 

ENGURGiTEMENT,  S.  m.,  ingurgitation  : 

Le  vin  et  Vengiirgilenient 
Font  faire  des  maulx  a  foison. 
es.  DB  LA  Chesnaïe,  Comdaim.  de  Bancquet, 
p.  S'il,  Jacob.) 

ENGUTER,  voir  EN'GETER. 

ENGirvGNOuERE,er!3MJ/noHere,  adj.,  qui 
cligne  de  l'œil  : 

Pour  ce  les  ay  je  nommez  (les  hypocrites) 
enguygnoueres,  qui  est  un  mot  qui  vient 
de  fruynor  de  l'œil.  (Le  Plessis,  Ethig. 
d'Arist.,f  70  v»,  éd.  1533.) 

Sont  appeliez  contrefaisans  les  saiges, 
enguynoiieres.  (Id.,  ib.) 

ENGLTi'NGNER,  VOir  EXGUIGNIER. 
ENGUYNOUERE,  VOir  ENGUYGNOUERK. 
ENGYNER,  VOir  EXGIGNIER. 

ENGYNOUS,  voir  Engignos. 

ENHABiT.\BLE,  adj.,  habitant,  qui  ha- 
bite : 

Et  cornent  lesdites  marchauntes  aliens 
ne  sont  niye  communs  jurrours  ne  enha- 
bitables  dèins  le  dit  roialme  ne  purront 
purchacer  ne  enjoier  ascunes  terres  ou 
tenementes  en  icelle  sans  especiall  licence 
du  roy.  (Slat.  de  Henri  VI,  an  viii,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENHABiTAcioN,  S.  f.,  habitation  : 
Pur  Venhahitacion  deins  le   dit  roialme. 

{Stal.  de  Richard  III,  an   i,   impr.    goth., 

Bibl.  Louvre.) 

ENH.XBiTER,  inhabiter,  verbe. 

—  Act-,  habiter  : 

Li  sire  diluvie  fait  enhabiter.  (Lib.  Psalm., 
Oxf.,  xxvili,  9,  Michel.) 

Tuit  11  enhabilant  le  cercle.  {Ib.,  xxxii, 
8.) 

Kar  saciez  bien  veraiemenl 
Ke  par  fei  sont  anniz  gent, 
E  par  fei  sunt  en  veritez 
Les  citez  enhibitez 
Des  homes  de  bone  corapaignie. 
<PiERRE  d'Aiîerm'N,  le  Secrc  de  iecrez,  Richel. 
2340-1,  f°  ISS»".) 

Cest  pais  est  inhabitée  de  Bedewins  et 
de  vileius  muutains.  {Itin.  de  Lond.  d  Je- 
rus.  attribué  d  Malth.  Paris,  11.  Michelant 
et  G.  Raynaud,  Itinéraires  d  Jérus.,  p.  129.) 

Tous  les  barons,  nobles,  et  autres  subsis 
et  enhabilantz  lesdites  provinces.  (1362, 
De  Aquitaniaa  Pâtre  tenenda,  Kym.,2'  éd., 
t.  VI,  p.  388.) 

—  Neutr.,  habiter  : 

Ire  que  inhabile  en  seiptnorie  est  sem- 
blable a  foudre.  (Lib.  Custum.,  1,  18,  Rer. 
brit.  script.) 

Vuellantz  demeurer  et  enhabiter.  (1417, 
Appoint  de  la  ville  de  Falaise,  Lechaudé, 
Grands  rôles  des  échiquiers  de  Normandie, 
p.  273.) 

ENHACHEii,  V.  a.,  enclaver,  rentrer 
l'un  dans  l'autre,  tenir  contre,  être  atta- 
ché : 

Quatre  arpens  et  demy  qui  se  enhachent 
par   le    bout....    Item    cinq   arpens    trois 


quartiers  de  terre  en  une  pièce  enhachee 
aux  deux  bouz.  {Cart.  de  Lagny,  Richel.  1. 
9902,  f»  2o9\) 

ENHADIR,  voir  ENHAIR. 

ENHAiER,  V.  a.,  clore,  fermer  d'une 
haie  : 

Si  sembla  bien  voie  enhaie, 
Onar  d'arabes  pars  ert  enhaie 
De  ronches  et  d'espines  telles 
Que  ne  vous  diroie  hui  quelles. 
(B.  DE  CoNDÉ,  Voie  de  Paradis,  133,  Scheler.) 

ENHAiNTi,  voir  Enhansti. 

ENii.iiR,  enhayr,  enhadir,  verbe. 

—  Act.,  prendre  en  haine  : 

E  fliz,  dist  ele,  cam  m'o!ts  enhadide. 
(Clians.  d'Alexis,  str.  87',  xi*  s.,  G.  Paris.) 
Ja  estes  vns  sis  hom;  vus  a  il  enhai  ? 
(Wace,  Rou,  •2'  p.,  1828,  Andresen.) 

Ne  fait  a  demander  si  Deas  ea  est  marris 
E  si  il  ad  le  rei  Willame  enhaiz. 
(JoRD.  Fanto>;>ie,  Citron.,  cxcvii,  ap.  Michel,  D.  de 
Non».,  t.  IIL) 

Et  li  fet  enhair  ço  ke  plus  amer  sont. 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513.  f»  12  v».) 
Por  qnoi  m'avez  si  enhai  f 

(Renarl,  21593,  Mêon.) 
Mais  de  ce  sui  morte  et  trahie 
One  mes  sire  m'a  enahie, 
Enhaije  m'a,  bion  le  voi, 
Qoant  il  ne  vnet  parler  a  moi. 

(Erec,  2-74,  Haupl's  Zeitschrifl,  t.  X.) 
Pallas  et  Jnno  s'en  marirent 
Et  cens  de  Troie  en  enhairrnt. 
(Eneas,  ms.  Montpellier  II  -2.51,  V  149'.) 
Ta  li  a[s)  fait  asses  d'anui  sonsfrir 
Et  a  sa  femme  l'as  ta  fait  enhair. 

{.\uberi,  p.  1-25,  Tobler.) 
Car  mainte  dame  a  souvent  enhai 
Sen  hoin  ami  par  li  trop  anuiier. 
(J.  Ferri,  à  Grievil.,  ms.  Sienne  H.  X.  36,  f  SO"".) 
Li  Grieu  les  commencierent  a  enhair  et 
a  porter  mauvais  cuer.  (Villeh.,  Conq.  de 
Constantinoble,  cxxvi,  P.  Paris.) 
Gis  a  mes  hommes  enhais. 

(MoosR.,  Chron.,  12343,  ReiOT.) 

Tant  enhai  Dieu  et  baptesme, 

Qa'il  menjoit  cher  chascun  quarosme. 

(GoiART,  Roij.  lign.,  3638,  Bncbon.) 

Dolent,  mort  somes  et  trai  ; 
Li  Bien  nos  ont  trop  enhai. 

(Dolop.,  2608,  Bibl.  elz.) 

Quant  encontre  la  volenté 

Mon  père  ovrai,   bien  fn  trai. 

Bien  est  dreiz  qu'il  m'ail  enhai. 

(Besanl  de  Dieu,  3398,  Martin.) 

Le  maingier  li  fait  enhair. 
(ROB.  deBlois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  543".) 

Et  qne  déshonneur  enhair 

Ne  vneille  et  tous  vices  fuir. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f»  18'.) 
Li  contes  de  Moofort  laroit  monlt  enhay, 
Ponr  tant  que  maintes  foiz  il  lui  avoit  nuisi. 
(Cdv.,  du  Guesclin,  2829,  Charrière.) 

Qne  monsegnenr  le  roy  ait  vo  cors  enhaij. 
(Gesle  des  ducs  de  Bourg.,  4221,  Chron.  belg.) 

Et  pour  ces  causes  tous  ses  propres  su- 
jets Venhayrent.  (Chron.  de  Norra.  de  nou- 
veau corrigées,  f"  76  r".) 

—  Réfl.,  se  haïr  soi-même  : 
Si  s'est  si  forment  hesbaiz 
Qu'il  meesmes  s'est  enhaiz. 

(Rose,  Richel.  1574,  f  51''. > 


Haut-Maine,  enhair  quelqu'un,  le  haïr, 
le  bouder.  Dans  la  Haute-Normandie,  pays 
de  Bray,  et  dans  le  Haut-Maine  on  dit 
qu'un  oiseau  enhaït  son  nid,  quand  il  cesse 
d'y  revenir  parce  qu'on  l'a  dérangé  en 
touchant  aux  œufs  ou  aux  petits. 

ENHAiT,  enhet,  s.  m.,  santé,  bonne  dis- 
position : 

Assez  em  pert  de  bon  enhet. 

(Athis.  Ars.  3312,  f»  101  v',  col.  1.) 

Cf.  Ahait  et  Eshait. 

ENHAiTiER,  -  ter,  enhciticr,  enhetier, 
-  er,  emhettier,  enhatier,  verbe. 

—  Act.,  exciter,  animer,  donner  de  l'ar- 
deur, réjouir  : 

Sire  cumpainz,  pur  Den,   qne  vos  enhaitet, 
Tanz  bons  vassals  veez  gésir  par  terre! 

(Roi.,   1693.  Millier.) 
Nequedant,  qant  vos  oi  de  parage  plaidier, 
Molt  vos  en  apanrai  por  vos  miaz  anhaitier, 

(J.  BoD..  Sa.r.,  cclxxxi,  Michel.) 
Si  en  devon  Deo  gracier 
E  Doz  conrs  a  bien  enhatier. 
(Gadt.  de  Mes,  Ym.  du  monde,  ms.  S.-Brienc, 
f"  lO'.) 

Monlt  Yenhaiteni  et  aliegrissent. 

(Parton.,  6202,  Crapelet., 

Vons  avez  la  bataille  par  orgueil  enheitie 
Ponr  Gaion  de  Mantueil. 

(Gui  de  Mnt.,  692,  A.  P.) 

C'est  folie  qui  vous  cnhete. 
(RuTEB.,  Vie  Sainte  Eli/xabel,  }ah'iail,  II,  166.) 

Cil  qui  tout  le  mont  het  avoit  sa  seson  faite 
Et  ver  esloil  entré,  qui  tonte  chose  enhaite. 
(Delà  Foie  et  de  la  sage,  Jab.,  JVouu.  rec.,  II,  73.» 
Biautes    de  feme    enhaite  et    enleece    la 
face    de    son    mari.    (Bible,    Richel.    901, 
f»  51''.) 

A  l'encocher  molt  lez  enhaite. 

(Gilles  de  Chin.  2470,  Reiff.) 

—  Neutr.,  se  réjouir  : 

Cele  parole  fist  nos  barons  enhaitier. 

(Fierabras,  3283,  A.  P.) 

—  Agréer,  plaire  : 

Or  me  dites  que  vos  enhaite. 
(Ben.,  d.  de  Norm.,  II,  10360,  Michel.) 
Et  quant  ele  s'est  bien  refaite 
De  penser  qaanque  lui  enhaite. 
Lors  s'estent,  lors  se  retorne. 

(Cliget,  Richel.  1420,  f°  33''.) 
Moult  durement  plaist  et  enhaite 
As  chevaliers  de  Normendie 
Ke  que  chascuns  face  ne  die. 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  F  S  r».) 

—  Enhailié,  part,  passé,  animé,  trans- 
porté d'ardeur  ou  de  joie  : 

Celle  nuit  fa  le  Boargoins  molt  lies. 
Et  a  sa  jent  rians  et  enheitiez. 

(Aubenj  le  Bonrgoing,  p.  112,  Tarbé.) 
Adonques  Gui  de  Namur  enhetié  de  la 
victoire  des  siens  et  lors  sou  courage  em- 
brasé de  l'orgueil  de  occuper  toute 
Flandres,  s'elforca  de  tendre  a  greigueurs 
choses.  (Grand.  Chron.  de  France,  Phelippe 
le  Bel,  XLli,  P.  Paris.) 

—  Excité,  appliqué  : 
ÎSe  se  fie  en  chien  aiïaitiet 
Qni  en  court  demnurer  désire. 
Ung  chacan  y  est  emhetlié 

A  espier,  veoir  et  dire. 
(Lefrasc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  P  82'. I 

24 


186 


ENH 


H-Norm.,  vallée  d'Yères,  enhaiter,  exci- 
ter, animer. 
ENUALCER,  voir  Enhaucieb. 

ENHALEGRIK,  VOif  E:<ALEGR1R. 
ENHALTIR,  VOir  ENHEUDIR.  | 

ENHANCER,  V.  3.,  mût  obscur,  employé   i 
comme  synonyme  à'apareillier,  préparer  : 
Dolereus  jors,  pesans  semainnes 
Lor  aparelle  et  lor  enhance. 
(.De  Josaphat.  Richel.  1333.  f»  198  r°:  Meyer, 
p.  5.) 

ENHAN,  enhen,  anhain,  s.  m.,  souffrance, 
douleur,  angoisse  : 

E  soffert  orpnt  maint  cnhartx. 

(Rou,  3'  p..  S9"8,  var.,  Andresen.) 
Si  li  est  souvenu  de  sa  mère  parlant, 
Qui  estoit  en  prison  o  doulerens  enlutn. 

(Doon  de  ilaience.  4173,  A.  P.) 

La  sueur  leur  couroil  parmi  le  corps  de 
la  naine  et  de  Venhan  qu'ils  avoient  souf- 
fert. (J.  DE  Meung,  Art  de  cheval.,  Ars. 
2915,  f  4  r».) 

Pour  Venhan  que  ta  as  en. 
(J.  Broyant,  Chem.  de  Povrelc.  à  la  suite  du  Né- 

nagier,  t.  II.  p.  3',l,  Biblioph.  fr.) 
Chasoun  se  plainct  que  j'ay  perdu  Milan 
En  srant  enlum  par  guerre  mal  menée. 
(J.  Mabot,  Resp.  de  France  el  des  Estais,  aux 
escriv.  sedicieux,  p.  44,  éd.  1532.) 
Je  croy  qu'il  le  vanidroit  myenlx 
Adïiser  quelque  anlre  moyen 
Que  de  soullrir  ung  tel  enhen. 
(Dadouv.,  Les  Moyens  d'eviler  Merencolie.  Poés. 
fr.  des  xv"  etxvi°  s..  Il,  67.) 
Il  y  en  a-voit  beaucoup    qui    à'anhan  et  1 
lasseté  se  ielloienl   par  terre.   (Mabt.  du   j 
Bellay,  iV'cm.,  1.  VUl,  f  244  v°,  éd.  1569.)   j 

La  plus  grande  uierveille  fut  que  cela  se 
rerauoit  souveutesfois  le  lonp  du  jour  avec    i 
tant  d'enhan,   que    du  long  de  la  pierre  il    , 
en  couloit  de   grosses  gouttes    de   ce   qui    | 
snoit.   (Palma   Cayet,   Cliron.   novenmre, 
V,  589,  Buchon.) 

—  Effort  pénible  : 

Un  coffrel  qui  s'ouvre  avecq  enhan. 

(REGNIER,  Sal.,  SI  ;  Lacour,  p.  112.) 

—  Labour,  semailles  : 
On   amenoit  vendre    a  Metz    devant   le 

nioustiez  ung  cher  tout  chargiez  de  grues 
c'ons  avoit  prins  au  pannel  aux  anhain  des 
avoinnes.  (J.  AuBRiON,  Journ.,  an  1484, 
Larchey.) 

Cf.  Han  et  Ahan. 

ENHANABLE,  cnhennoW,  adj.,  labou- 
rable : 

.XV.'"'  mencaudcps  de  terres  enhennahks. 
[Denombr.  des  Baitl.  d'Amiens,  Arch.  P 
137,  f»  41  V».) 

ENHANAGE,  enhann.,  s.  m.,  labourage, 
culture,  et  produit  de  la  culture  : 

Sont  tenuz  de  amener  d'an  en  an  ledit 
temps  durant  ou  dit  hostel  touz  les  enhan- 
naqez  qui  es  diz  héritages  croistronl.(1377, 
nail,  Arch.  MM  30,  f°  88  v.) 

Cf.  Hanage  et  Ahanage. 
ENHANER,  tiihaneir ,  enbanner,  enhen- 
ner,  enhayner,  verbe. 


ENH 

—  Act.,   essouffler,  fatiguer,  harasser, 
tourmenter  : 

Souvent  sui  par  toi  eithané. 
(Chamcel.  de  Par.,  Chans.,  Richel.  817.  f  181.) 

LE  PELLETIER. 

Bien  ;  porlei  donc  voslre  paquet  ! 
Mais  c'est  peine  et  lionte. 

PATHELIN. 

Rien,  rien, 
Chascnn  emportera  le  sien. 
Pensez  vous  que  cecy  m'enkenne  T 

(Xouv.  Pathelin,  p.  149.  Jacob.) 

—  Réfl.,  s'essoufler,  s'efforcer  : 

Chascnn  tant  s'enhana 
Oue  paiens  desconflsmes. 

(Gaufrey.  S019,  A.  P.) 

_  Neulr.,  être  essoufflé,  s'essouffler, 
respirer  avec  peine,  haleter,  gémir  : 

11  fut  porté  a  Rouen  (un  oiseau  miracu- 
leux) pour  nionstrer  a  Messieurs,  et  con- 
vint un  chariot  et  seize  chevaux  pour  le 
traisner,  qui  enhennoye.nl  sous  le  fais.  (La 
Nouv.  Fabrique  des  excell.  tratts  de  verile, 
p.  83,  Bibl.  elz.) 

Les  autres,  afGn  qu'elles  se  monslrent  a 
leurs   amoureux  plus   gresles    et  le   corps 
mieulx  al'espaignole,  s'estreignent  siforl. 
de  leurs  baudriers    et   ceinctures,  qu  elles 
'i    enhennent  beaucoup.  (J.  le  Blond,  Liv.  de 
pol.  hum.,  f°  62  r°.) 
Lorsque  la  pranje  esl  granment  enhannee 
Des  grains  qui  sont  recueillis  en  l'année. 
(Le  Blanx,  Georgiques.  f°  76  r».  éd.  1608i> 

—  Act.,  labourer  : 

Alcune  art  voirement  ne  sai  ge  mie,  mais 
bien  sai  enhaneir  un  cortil.  fDial.  de  S. 
Greg  ,  liv.  111,  ch.  I,  p.  M2,  Foerster.) 

Dont  fait  que  terre  «(  enhartee. 
(Anli  Claudianns,  Richel.  1634,  f  17  r  .) 
Adonc  des  terres  enhaner 
Ung  rhescnin  homs  forment  se  poinne 
(Guerre  de  ilelz.  st.  56%  E.  de  Bouteiller.) 

Je  les  pourray  refaire  ou  enhaner  (les 
terres).  {Charte  de  1364,  Grenier  304,  n»30, 
Richel.) 

—  Cultiver  : 

Le  buef  obeist  a  la  courroie  qui  le  tient 
n  la  charue  en  enhennant  le  fourmentdont 
il 
escript.. 


a  charue  en  ennennani  le  lumuirui  u^^^ 
n'a  que  la  paille.  {Compas,  de  la  s. 
•,ript.,  ms.  Monmerqué,  t.  I,  f°  5'.) 

—  De  même  absolument  : 

Par  celui  Dieu  qoi  maint  en  paradis. 

Avant  iroie  enhaner  ou  foir 

Ou  labourer,  que  je  onques  n'apris, 

Oue  du  pain  n'aient  voslre  enlançou  petit. 

(les  loh.,  Ars.  3143,  f»  2».) 
Or  la  plus  grande  pitié  que  fat. 
C'est  qu'ils  meltoient  par  loul  le  feu. 
Tout  fondu  el  lont  miné, 
Et  (si)  n'ai'0!(  on  rien  enhanné. 
{Chron.  de  la  noble  cilé  de  ilelz,  Hisl.  de  Lorr., 
II,  raxvii.) 

Et  ne  polt  on  enhanner  par  le  temps 
qu'estoit  trop  most.  (J.  Aubbion,  Journ., 
an  1468,  Larchey.) 

Sy  oit  poc  de  blefz  et  d'avoinne,  et  ven- 
doit  on  la  q.  de  blefz,  la  meilleure  ix  s., 
et  l'avoinne  .im.  s.  ;  et  touteffois  ons 
enhaynoil  très  bien   (7b.,  an  1481.) 

Ad  cause  des  dites  plue,  on  ne  polt 
enhenner  en  beaucop  de  Heu.  (76.,  an  1491.) 

--  Enhané,  part,  passé,  harassé,  fatigué  : 


ENH 

Or  sont  la  si  fort  enhanez. 
Que  cilz  qui  mains  y  est  penei 
Guident  avoir  des  maulx  le  graindre. 

(Jeh.  de  Meokc,  Très.,  146-2,  Méon  ) 
!Ne  de  toute  une  année 
Ne  fensse  de  dancer  tannée, 
Lasse,  mate,  ne  enhannee. 
(K.  Chariier,  Liv.  desqnalre  dames,  p.  63-2,  éd. 
1017.) 

Ilelas  !  il  est  bien  enhanné 
De  la  grant  douleur  que  j'avoye. 
\.Chnns.  norm.  du  seiz.  siècle,  VI,  Jacob.) 
On  trouve  au  xvii'  s.  enhanner  avec  le 
sens  d'être  essoufflé  : 

Il  faut  dire  de  toi  comme  l'on  faisoit  de 
Cognetestu,  qui  se  tuoit  à  ne  rien  faire, 
car  après  avoir  bien  sué  et  enhanné  a 
montrer  que  le  cardinal  n'a  point  d'argent, 
tu  ne  conclus  pas  pourtant  qu'il  n'ait  une 
infinité  de  choses  qui  valent  mieux  que  de 
l'argent,  et  desquelles  il  en  pourra  faire 
quand  il  voudra.  (Naudé,  il7ast:«ra(,  p.  263, 
1    éd.  in-4''.) 

Cf.  Haner  et  Ahaneb. 
ENH.ANSER,  enhausser,  v.  a.,  enchâsser, 
enclaver  : 

Le   suppliant   tenant  en    ses  mains  un 

;   baston  auquel  il  avoil  enhanssé  trois  aguz 

clouxcfe  fer.  (1423,  Arch.  JJ  172,  pièce  348.) 

1.  ENHANSTER,  euauster,  enhanler,an' 
hanter,  enaster,  v.  a  ,  gainir  d'une  hante, 
d'un  manche  : 

Cez  ferz  de  ces  espiez  an  fraisnes  anhanter. 

(J.  BoD.,  Sax.,  xxxiv,  Michel.) 

Son  escn  de  bataille  fisl  devant  lui  porter 
Et  le  fer  de  l'espee  qu'il  fera  enhansler. 
\  (Chec.  au  cygne,  l.  3799,  Hippean.) 

!    El  le  fer  de  l'espiel  qu'il  fera  enaster. 

(11/.,  Richel.  12od8,  r  26°.) 

Le  sarcel  enhanler 
Por  les  chardons  oster. 
(VOuMIem.    au  Vilain,  Montaiglon   et  Raynand. 
Fabl..  Il,  153.) 

_  Enhansté,  part,  passé,  garni  d'un 
bois,  d'un  manche,  emmanché  : 

Portent  picois  el  grans  mnrs  enhansles. 

(Raimb.,  Ogter,  6148,  Barrois.) 
Le  paien  ot  deux  boces  et  doux  nés. 
Et  s'ot  quatre  elx  en  la  teste  plantes. 
Et  quatre  bras  et  quatre  poins  quares. 
En  cascun  tint  un  granl  mail  enasié. 
Un  n'en  porlast  un  chevalier  "«="• 

(Id.,  tl>.,  lïolb.; 

Un  mail  d'acier  porte  grant  enhanlé. 
(Aleschan^.  6102,  Jonck.,  GuiU.  d  Or.)  Impr.. 

enhanlé. 
Et  li  carpentier  facent  max  de  fraisne  e«ft«s(«. 
(CoH?.  de  Jerus.,  1728,  Ilippeao.) 
D'espiel  qui  soit  bumis 
Erbien  fort  enan..tes  «fl  jo  eslre  garnis 
(Helias,  Richel.  l2oo8,  f"  19  .) 
S'il  fDSt  garni  de  branc  ou  d'ejpié  enhansté, 
a  nel  poussent  prendre  des  qu'il  fe^P"^'*- 
(Doon  de  Maience,  o301,  A.  V.} 
Une  coigneeanhanfee  en  guise  de  hache. 
(1427,  Arch.  JJ  173,  pièce  705.) 
—  Par  extension  : 
Adam  ne  !Noé  ne  chaussa 
Ne  iioz  pères  d'antiquité, 
Telz  solers  comme  on  trouvera. 
Qui  une  aulne  ont  de  bec  anté 
De  denz  de  balaine  cnAaiijf . 

(E.  Deschawps,  Poes.,  III,  195.  *■   '•' 


ENH 

—  Enhanté  en,  einiuanclié  dans,  atta- 
ché à  : 

Et  doivent  avoir  chacuQ  en  sa  main  une 
fourche  qui  doit  estre  enhantee  en  une 
lance.  {Modus,  f  42  v,  Blaze.) 

—  Enhanté  s'est  encore  pris  pour  signi- 
fier monté,  enchâssé  : 

Un  saphir  plat,  enhanté  en  une  verge 
d'or.  (1400,  Pièces  relat.  au  rég.  de  Ch.  VI, 
t.  H,  p.  347,  Douët  d'Arcq.) 

Cf.  Enh.\ster  2. 

2.  ENHANSTER,  VOir  ENHASTER  2. 

ENHA.NSTI,  -  hainti,  part,  passé,  garni 
d'un  manche  : 

Un  Eagleis  od  nne  coigaie 
Que  il  aveit  lonc  enhainlie 
L'a  si  fera  parmi  le  dos 
Qa8  toz  li  fait  croissir  les  os. 

{Rou,  3'  p..  8i-27,  var.,  Aodreseii.) 

ENHANTÉ,  part,  passé,  fréquenté  : 

Tant  doint  dol  sien,  tant  l'cnorl, 
E  de  sez  rentes  tant  accort, 
Ke  toz  tanz  niez  seit  enhantez 
Et  el  non  Saint  Pierre  enorez. 

(Wacf.,  Ron,  lOGi,!,  Plnirnel.) 

ENHANTER,  VOir  E.N'H.\NSTER  . 

ENHAPER,  V.  a.,  saisir  avec  force: 

Dont  li  Ta  la  coille  eiihaper 

Qne  il  avolt  au  cul  paadue. 

(De  Conneberl,  iiï,  Méon,  fiom.  Rec.  I.) 

Comme  aucune  de   leurs   nefz  si  fut  en- 

hapee  et  enclavée   pour   sov   comhalre    a 

une  romaine...  (la  sec.  dec' de  TU.  Liv.,  I, 

28,  éd.  1S30.) 

ENHARDEMENT  ,  anh.  ,  S.  m. ,  har- 
diesse : 

Et  il  ceu  funt  ne  mies  par  anharde- 
ment  d'orgoil  mais  par  pie  amor  an  la 
poverteit  de  lor  esperit.  (Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f  95  r».) 

Cis  est  vrais  fors  ki  garde  le  moiien  es 
cremeurs  et  enhardement.  (Li  Ars  d'Amour, 
1,353,  Petit) 

ENHARDER,  V.  a.,  attacher  avec  une 
corde  : 

Que  soies  maintenant  escorchiee  et  lardée. 
Et  après  d'une  hart  soit  ta  gueule  enhardee. 
(Vie  Sle  Christ.,  Richel.  817,  P  18i  vM 

ENHARDiEMENT,  S.  m.,  hardiesse  : 
Il  ne  loise  doue  dou  tout  en  tout  a  nul 
homme  enfraindre  ceste  page  de  nostre 
octroi  ou  aler  encontre  par  fol  enhardie- 
meni.  (1325,  Cart.  de  Guise,  Richel.  1.  17777 
f»  59  v°.) 

EXHARDiER,  -  î/er,  vprbe. 

—  Act.,  enhardir  : 

Encourager,  enhardier.  [Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

Et  a  ce  moustrerent  les  cappitaines  et 
lieutenans  et  autres  Françoys  plus  exti- 
mez  la  valeur  de  leur  personnes,  sans  rien 
y  espargner,  ce  qui  de  plus  enhardua  les 
autres.  (J.  d'Auton,  Chron.,  Richel.  5082, 

—  Réfl.,  s'enhardir  : 

Et  combien  que  l'escoutete  avoit  ordon- 
nence  expresse  de  le  faire  mourir  a   onze 


ENH 

heures  du  matin,  encore  sursist  le  temps, 
et  s'enhardia  de  le  différer  jusques  a  trois 
heures  après  midi.  (G.  Chastellain,  Chron., 
V,  402,  Kervyn.) 

.Morvan,  enharder,  exciter,  provoquer  à 
une  lutte.    • 

ENHARDissEMENT,  S.  m.,  hardiessB  : 

Par  fol  enhardissement.  (1323,  Cari,  de 
Guise,  Richel.  1.  17777,  f"  107  v°.) 

Par  le  fait  et  enhardissement  seulement 
de  quatre  cites  et  villes.  (Froiss.,  Chron., 
I.  UI,  p.  81,  éd.  1539.) 

Ce  fut  a  son  frère  et  a  tous  les  aultres 
ung  grant  enhardissement.  (Bouhgoing, 
Bat.  Jud.,  I,  3,  éd.  1530.) 

ENHARDOiER,  V.  a.,  harceler  : 

Maint  lor  en  a  le  jor  ocis. 
Qu'a  l'arc  tnrcois  les  enhardoir. 

(Be».,  Troies,  Richel.  37.5,  f»  89^.) 

ENHARDRE,  VOir  ENHERDRE. 

ENHARNACHEus,  eiiharneceus,  s.  m., 
harnacheur  : 

Aux  enharneceulx  qui  lièrent  les  ton- 
neaus  sur  les  harnas.  (Compte  de  1480, 
Arch.  législ.  de  Reims,  I,  671,  i"  partie. 
Doc.  inéd.) 

ENHARNACHURE,  S.  f.,  harnachement  : 
Pour  les  enharnachures  de  ses  chevaux. 

(ISSO,  Compte  d'A.  de  Beaulainc,  liull.  de 

la  Soc.  d'Arcli.  lorr.,  V,  78.) 

ENHAS,  voir  Hanap. 
ENHASER,  v.  a.,  maltraiter? 

Et  par  charbons  arJens  qui  bruient 

Grant  part  de  la  cité  desLruient, 

Si  malement  l'on/  enhasee 

Qu'assez  tost  fu  toute  embrasée. 

(G.  Gdiart,  Roy.  lign..  12-223,  W.  et   D.) 

EiVHASTELER,  VOlrlESASTELEB. 

i.  ENHASTiîu  (s'),  V.  réfl.,  86  liâtcr  : 

Bien  est  besoins  que  vous  vous  enhantez. 
(Ade.net,  Enfances  Ogier,  Richel.  1632,  i"  i  v".) 

2.  ENH.ASTER,  cnhanster,  an.,  enhater, 
anhater,  v.  a.,  embrocher,  percer  d'une 
broche,  d'une  lance,  empaler  : 

Encor  i  a  fier  jugement 
Qui  après  vient  d'autres  chetis, 
Enhastez  les  at  on  tons  vis. 
Et  les  met  on  en  feu  roslir. 
[Le  Purgatoire  de  S.  Patrice,  ap.  Roq.) 
La   roine   fist   la    meschine    prendre  et 
tormenter   de  divers  tormeuz    et   puis    la 
fist  enhaster  en  un  pel  et  fichier  en  terre. 
[Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  51^) 

Vanhasterent  en  un  pel.  {Ib.,  f"  246".)  P. 
Paris,  enhasterent. 

.1.  des  lévriers  parmi  la  boache 
L'ataint  et  par  les  flans  Venhaste. 

(Fabl.  d'Or.,  Ars.  5069,  f  112°. ) 
L'antre  vielle  en  sa  main  tenoit 
Un  glave  qui  tous  plains  estoit 
D'orelles  d'ommes  trefforees 
Qui  y  estaient  enhanstees. 
(Deguilleville.  Pèlerin,  du  genre  humain,  ap.  Doc, 
111,  633''.)  Impr.,  enchanstees. 
Puis  les  enhastez   en   une    broche    bien 
déliée.  (Ménagier,  II,  214,  Bibliopli.  fr.) 

Les  supplians  prindrent  en  l'ostel  d'icel- 
lui  Mosnier...   trois  pièces  de  chair,  qu'ilz 


ENH 


187 


I   enhasterent  en  un  baston.  (1471,  Arch     Jj 
193,  pièce  608.) 

I  Les  antres  sont  de  picqnes  enhastez 

I  Gisans  envers. 

(J.   Marot,  Yoy.  de  Venise,  f  72  v»,  éd.  1532.) 

—  Par  extension,  ficher,  placer  : 

Entre  ses  poinz  un  bastonet  enhaste. 
(Li  Coron.   Looys,  23.Ï9,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Il  se  disait  encore    au  commencement 
du  xvri»  siècle  : 
!       Anhater,  ambrocher,  mettre  en  broche. 
Anhater  un  levraut.  (iMo.net,  Invent. } 

Cf.  Enhanster. 

ENHASTiE,  S.  f.,  malhcur,  accident, 
peine  : 

Le  roys  ne  sot  arrier  n'avant. 
Conseil  ne  sot  ne  sanvement 
Qa'a  Fredegonde  seulement. 
Elledist  :  Roys,  ne  t'esmaier  ! 
Lai  moi  mun  i  onsoil  essaier. 
Le  rois  dist  ;  Dame,  or  enpensez 
Gommant  puissions  estre  tensez 
A  honneur  de  ceste  enha^tie. 
(Renard  contrefait,  ap.  Tarbé,  Poet.  de  Champ, 
ant.  à  Fr.  I,  p.  119.) 

ENH  vsTiR,  anh.,  enhalir,  verbe . 

—  Act.,  presser,  pousser  vivement  ; 

Desconfit  sont  cil  don  chastel, 
IS'an  orenl  mie  le  plus  bel, 
Jusqu'as  portes  les  anhasitrent. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  33U,  f  28=.) 

—  Fig.  : 

Par  Mahomet  folie  dites  grant 
Qui  d'un  g.arçon  m'alez  enhastiiant 
Qui  onques  n'ot  de  terre  plain  .[.  gant. 

(Enf.  Guill.,  Richel.  774,  P  9  ï°.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  poursuivre, 
rechercher,  tâcher  d'atteindre,  d'acquérir  : 

Qui  vorra  enhaslir  porlitable  chose,  a 
honeste  se  taigne.  [Moral.,  Richel.  12381, 
1°  386  v».  j 

—  Réfl.,  se  hâter,  se  presser  : 

Mult  s'enhasti  que  il  iroit  dessegier  .\u- 
drenople.  (Villeh.,  289,  Wailly.) 

Car  tous  cil  qui  sorent  et  virent 
Le  miracle  plus  s'enhiilirent 
A  porter  qoant  que  ert  mestier 
A  fere  l'oevre  et  le  monslier. 
(J.  Le  Marcua.nt,  Uir.  de  .\.  D.,  ms.  Chartres, 
f»  11''.) 

De  tost  descendre  s'enhasiissent. 

(GuiART,  Roij.  lign.,  17123,  W.  et  D.l 

—  S'enhalir  d'une  chose,  s'y  livrer  avec 
ardeur  : 

Tes  se  pnet  or  de  la  guerre  enhati', 
Ja  au  besoin  n'en  iert  ses  escus  pris. 

(itort  de  G.trin,  2691,  dn  Méril.) 

—  S'enhastir  d,  être  en  opposition  îi  '■ 

Mainshomes  i  a  qui  aimment  miaus  gran' 
cors  que  richesces.  Einsis  s'anhaslissenl  I' 
don  de  fortune  as  boutez  dou  cors,  et  des 
boutez  dou  cors  valent  miens  li  nus  que  li 
autre.  (Moral.,  Richel.  12581,  f»  383  v.) 

—  Enhasli,  part,  passé,  qui  a  hâte  : 

Puis  issent  de  Tremoigne,  de  combatre  anhasti. 
(Ren.  de  iîontaub.,  p.  367,  Michelant.) 

ENHASTisoN,  S.  f.,  hâte,  ardeur  : 


188 


ENH 


ENH 


ENH 


La  mace  liCTe  par  grant  enhasiison. 

{Mon.  Guill.,  Richel.  368,  i°  îeS*».) 

ENHATIER,   VOir  ENHAITIER. 

ENHATiR,  voir  Enhastir. 
ENHAUCEj  enhaunce,   s.  /.,  action  d'é- 
lever : 

Par  Venhaunce  de  sorlz,  molyns,  estan- 
kes...  {Stai.  de.  liichard  II,  an  xxi,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENHAUciEit,  -  ser,  enhalcer,  enhauncer, 
enhaunsier,  verbe. 

—  Act.,  élever,  rehausser  : 

Pois  lonr  berfrois  etihûiicetil,  si  les  ont  bien  fiché. 
{Desir.  de  Rome,  9i8,  Grœber.) 
Ne  li  sovenoit  mais  de  sa  cité  fermer  ne 
de  ses  grandes  tors  enhaucier  vers  les 
nues.  {Estories  liogier,  Richel.  20125, 
f»  lb5^) 

—  Fig.,  élever  en  honneur,  relever  la 
situation  de  : 

Ne  la  devez  james  faillir  (l'Eglise), 
Mes  enhak-cr  et  meiotenir 
A  Tostre  poeir. 
{Yie  de  S.  Thom.,  3'i2,  -var.,  Michel,  D.  de  Norm., 

t.  III.) 
Si  de  mei  feiles  rei,  grant  honnr  en  anrez, 
Kar  vos  serrez  por  mcî  enhaucé  et  amez. 

(Gui  de  Bourg.,  p.  136,  var..  A.  P.) 

Les  nns  assaie  trop  enhattcer. 
Les  autres  trop  grevement  abeiser. 
(Pierre  iie  Peckam.   Rom.  de  Lumere,  Brit.   Mus. 

Harl.  4390,  f  iO'*.) 

Nostre  sire  soefre  as  deables  de  tormen- 
ter  corsejntz  en  aseun  temps  pur  les  ai- 
mes enhauscr.  (Apocal.,  ms.  de  Salis, 
t"  18  V».) 

Ne  amisties  n'abaisse  mie  le  plus  haut, 
mes  le  bas  enliauce.  (Li  Ars  d'Amour,  l, 
78,  Petit.) 

Dont  vous  soiez  enhavciez  et  honorez. 
(G.  DE  Chaeny,  Liv.  de  Cheval.,  ms.  Brux., 
f°  107  r».) 

—  Accroître: 

liir  bon  amour,  joly  desport  et  curtais 
scias,  joie  et  douçour  entre  peut  norir  et 
enhauncer.  (LeFesïe  de  Pui,  Lib.  Custum., 
1,219,  Rer.  brit.  script.) 

—  Hausser  le  prix  de  : 

Qe  genz  qi  vendent  vitaille  unt  outrajou- 
sement  enhaucez  lour  darrees.  (Lib.  Cus- 
tum., I,  192,  28,  Edw,  I,  Rer.  brit.  script.) 

—  Relever,  en  parlant  de  chose  : 
Quant  la  matière  est  vil  et  petite,  et  que 

li  oierres  ne  bee  pas  a  ce  se  po  non,  lors 
convient  il  que  tes  prologues  soit  aornez 
de  tels  paroles  qui  li  douent  talent  d'oir  et 
qui  enkaucenl  ta  matière  et  l'ostent  de  sa 
viltance.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  493,  Clia- 
baille.) 

—  Relever,  exalter,  célébrer: 

La  feste  roiale  du  Pui,  de  ci  cum  ele  est 
par  chansoun  honorée  e  enhaunsiee.  {Le 
Feste  de  Pui,  Lib.  Custum.,  I,  224,  Rer.brit. 
script.) 

—  Réfl.,  s'élever,  s'enorgueillir: 

K'il  tant  se  voelent  enhaucier. 

(Marie.  Dit  d'Ysopel,  xvi,  Roq.) 
Si  que  on  ne  s'enhauce  trop  en  prospé- 
rité, et  que  on  ne  soit  trop  troblez  en  ad- 


versité. (Brun.  Lat.,   Très.,  p.  400,   Cha- 
baille.) 

ENHAUDISSEMENT,     VOif    EnHKUDISSE- 
MENT. 

ENHAUNCE,  Voir  Enhauce. 

ENHAUNCER,'  eiihaunsier,  voir  Enhau- 
cier. 

ENHAUSER,   VOir  ENHAUCIER. 

ENHAVER,  V.  a.,  prendre  plein  la  main  : 
Une  bavee  de  chandelles  de  cire  tant 
comme  moy  ou  mon  prevost  en  peult  en- 
haver  a  deux  mains  desdites  chandelles 
qui  ont  esté  oO'ertes  a  la  dite  messe.  (14S4, 
Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  Aroh.  P.  294, 
reg.  1.) 

Grosley,  dans  son   Vocabulaire  troyen, 
donne  enhaver  comme  un  terme  de  mois- 


ENHAYNER,  VOir  ENHANER. 

ENHEAUJiEU,  enhyaumcT,  v.  a.,  armer 
d'un  casque  : 

Ga\eo,  enhyaumer.  {Gloss.  lat.-fr.,K\che\. 
1.  7679.) 

—  Enheaimé,  part,  passé,  armé  d'un 
casque  : 

Venheaumê,  ou  garny  de  casquet.  (La 
Bon.,  Harmon.,  p.  b47,  éd.  1578.) 

ENHEITIER,  VOir  ENHAITIEH. 
ENHEL,  voir  ISNEL. 
ENHELDER,  VOir  ENHEUDER. 
ENHELDIR,  VOir  EnHEUDIR. 
ENHELUEMENT,  VOir  ISNELEMENT. 

ENHEM,  voir  Enhenc. 

1.  ENHEN,  voir  Enhan. 

2.  ENHEN,  voir  Enhenc. 

ENHENC,  enhencq,  emhencq,  enhem,  en- 
hen,  exclamation,  hein  !  hein  I  hé,  hé  I  : 

Enhenc,  Diens  !  je  Savoie  bien 

Comment  li  besoigne  en  aloit. 
(A.    de  la  Halle,  U  Jus   Adan,   p.  307,   Cousse- 
maker.) 

Enhenc  .'  bian  seigneur,  je  sni  rois. 
(Id.,  li  Gieus  de  Roiin  et  de  Marion,  p.  388.) 

Semprone  seroit  mise  en  rencq, 

Car  elle  fut  grande  clfrgesse. 

Mais  tantost  diroiez  :  Emhencç, 

Elle  ne  ressambla  Lucrèce. 
(Lbfranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f»  129''.) 

—  Qui  est  cest  honme  qui  parle  a  moy  î 
—  Enhem,  mon  seigneur.— Je  suis joyeulx 
que  tu  es  venu  sain  et  sauf.  [Therence  en 
franc.,  f°  146  r°,  Verard.) 

—  En  après  l'en  dit  que  tu  veulx  aller 
en  Cypre.  —  Enhem.  —  Tu  as  ja  achapté 
beaucoup  de  choses  pour  y  mener,  et  as 
loué  une  nef.  —  Je  le  sçay  bien.  (/&., 
f»  241  V».) 

Enhen  !  sire  ! 
Nous  avons  fait,  Dieu  soit  loué. 

(Myst.  de  S.  Clem.,  p.  130,  Abel.) 

ENHENNABLE,  VOir  ENHANABLE. 

ENHENNEU,  VOir  ENHANER. 


ENHERBEMENT,  encrb . ,  enhicrb . ,  s.  m., 
poison  fourni  par  une  herbe  vénéneuse, 
empoisonnement  : 

Ja  ont  porqnis  Y enherbement 
Dont  il  andoi  mort  recevront. 

(G.  de  Paterme,  Ars.  3319,  f  77  r°.) 

Mais  Dieu  merci  li  enherbemenz  ne  fu 
mie  a  mort.  (Mén.  de  Relms,  60,  Wailly.) 
Sour  lequel  cas  dou  dit  enerbement  ou 
empusonnenient,  li  dis  lieutenens  avoit 
fait  faire  une  information.  (1349,  Arch. 
adm.  de  la  ville  de  Reims,  ii,  1186,  Doc. 
inéd.) 

En  fait  de  sorcberie  on  par  enhierlement. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  -1818,  Chron.  belg.) 

ENHERBER,  auherbcr,  enerber,  anarber, 
enyerber,  verbe. 

—  Act.,  empoisonner  à  l'aide  de  plantes 
ou  herbes  vénéneuses  : 

Car  nn  beuvrage  leur  fait  boivre 
Qu'il  destrempe  de  vaine  gloire 
Dont  toz  les  enivre  et  enerhe. 
(G.  DE  CoïKCi,  j;ir.,  Richel.  2103,  P  16''.) 
Et  l'ocist  orguel  et  enherbe. 

(Id.,  ib.) 

Car  faisons  nue  chose  :  nostre  dame  anherbon. 

(Parise,  33,  A.  P.) 

Anarber  vos  cuidai  et  vos  cors  vergoinier. 

(/*.,  2865.) 

Certes  je  Yanherbai,  je  ne  lo  puis  noier. 

(Ib.,  2868.) 
Cil  ki  enherber  le  voaloicnt 
Respondent  ke  il  semoudroient 
Volontiers  lor  mestre  Virgile 
Et  des  compaignons  de  la  vile. 

(Dolop.,  1598,  Bibl.  elz.) 

Ou  tons  .M    les  fera  par  poisons  enerber. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Blav..  Ars.  3144,  i"  178  r".) 

Laissiez  aler  la  garce,  Dieu  li  puist  mal  donner  t 
Bien  vous  peust  encore  ocire  ou  enherber. 

(Berte,  531,  Scheler.) 

Ci  gist  li  frois  serpens  en  l'erbe  : 
Fuies,  enfans,  car  il  enherbe 
Et  empoisonne  et  envenime 
Tout  homme  qui  de  li  s'aprime. 
(Rose,  16793,  Méon;  ms.  Corsini,  f  111^.) 

Foiez,  enfant,  car  il  anherhe, 
Et  anpoisone  et  anvenime 
Tout  borne  qui  de  lui  s'aprime. 

(/*.,  Richel.   1573,  f"  ISg*".) 

Lesquels  marcanderent  à'enyerber  l'em- 
pereur, pour  le  pris  de  .L.  mille  ducas. 
(Chron.  des  Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Rec. 
des  Chr.  de  Fland.,  t.  111,  p.  13S.) 

Se  cheus  vous  cspousoit  qui  vo  père  eiierba. 

(H.  Capel,  683,  A.  P.) 

Lequel  de  Cluny  jamais  ne  retourna  de- 
puis, car  fut  enherbe  piteusement,  et  dont 
ce  fut  un  damuiage.  (G.  Chastell.,  Chron., 
111,  337,  Kerv.) 

Enherber  aussi  est  un  beau  mot,  pour 
ensorceler  par  certaines  herbes  ou  empoi- 
sonner. (H.  EsTiENNE,  PrecelL,  p.  195, 
Feugère.) 

-  Fig.  : 

Enherbe  m'as  de  ta  parole 
Ki  molt  me  samble  ville  et  foie. 
(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.   10,  Meyer.) 
Biaus   doux    fiz.   quant   ge  ne  t'ay  creu 
pieça  mes,  c'a  esté  por  mon  cuer    qui   est 
encombré  et  toz  enherbez  de  péchiez.  (Vie 
saint    Josaphat  et   Balaara,   Richel.    423, 
1°  17''.) 


ENII 


ENH 


ENH 


189 


—  Absolument  : 

C'om  doit  a  son  œil  mettre  l'erbe 
Corn  congnoist  et  qui  pas  a'enherlie. 
(VOrotoge  de  la  mort,  Ricliel.  'J91,  f"  40'.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  d'herbe  : 

Ja  la  terre  s'enherbe. 
(Chassign.,  Mesfr.  de  la  vie,  p.  255,  éd.  1594.) 

Bourbonnais,  enherber,  panser  avec  des 
herbes.  En  ronchi,  enheibcr  veut  dire  gar- 
nir d'herbe.  •  Ces  blés  sont  enhetbés  ;  cette 
prairie  s'est  enherbée  en  peu  de  temps.  » 

ENHERBEURE,  eticrb.,  S.  f.,  polson  vé- 
gétal : 

Vers  li  ne  vaut  enerbcure, 
Venins,  ne  carmes,  ne  conjare. 

(Lapidaire  de  Modènc,  G57,  Pannier.) 

ConToitise  est  el  monde  molt  maie  enerbeure. 
{Rom.  d'Alex ,  Richel.  792,  t»  13T=.) 

ENHERBi,  ad].,  couvert  d'herbe,  mis  en 
herbe  : 

Petit  estoil  ces  hnis  envers. 
S'il  ne  l'ovroit  por  ces  berbis 
Qui  par  mi  les  leus  enherbis 
Aloient  paislre  chascun  jor. 

(holop.,  84-22,  Bibl.  elz.) 

Les  gncz  Irespasse  et  la  lande  evherbie- 
(Heeb.  Leduc,  ho:it(i.   de  Candie,  p.  139,  Tarbé.) 

ENHERDANT,  part.  prés.  et  subst.,  ad- 
hérent : 

Ses  subgitz  et  enherdanlz.  (13S7,  Inden- 
iura  convention.,  Rjiii.,2''  éd.,  t.  VI,  p. 47.) 

ENHERDiR,  verbe. 

—  Neutr.,  se  hérisser  d'horreur,  éprou- 
ver de  l'horreur,  de  la  terreur  : 

Et  quant  li  efpirs  moi  présent  trespasse- 
vet,  si  enherdirenl  li  poil  de  ma  char.  {Mo- 
ral, sur  Jobj  dans  les  Dial.  SI  Greg.,  p.  336, 
Foerster.)  liât.,  inhorrueruut  pili  caruis 
meae. 

Enherdid  de  la  tue  crieme  la  meie  charn, 
e  tes  jiigemenz  je  criems.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  cxvill,  120,  Michel.)  Lat.,  hor- 
ripilavit. 

—  Act.,  avoir  horreur  de  : 

Tu  a  délivrer,  a  sosceivre  le  home,  ne 
enherdis  de  la  virgene  le  ventre.  {Te Deum, 
dans  le  Psalt.  monasl.  Corb.,  Ricliel.  1.  768, 
fo  121  V»;  Michel,  p.  251.)  Lat.  :  Non  hor- 
ruisti  virginis  uterum. 

1.  ETiHEKBRE,  enhardre,enerdre,  verbe. 

—  Act.,   s'attacher,  s'accrocher  à,  saisir  : 

Or  me  fault  tout  laisser  et  perdre. 
Puis  qae  la  mort  me  vient  eiikardre. 
ijie  du  maulmis  Riche,   Ane.  Tb.  fr.,  111.  293.) 

—  Réfl.,  s'attacher,  s'accrocher,  s'ar- 
rêter : 

L'ymage  de  victoire  qui  estoit  en  la  sou- 
veraine hautesse  du  temple  fust  férue  de 
foudre  et  chut  bas  jusques  ans  autres 
ymages  de  victoire  qui  esloient  yleques 
flchiees  devant  le  temple,  et  yleques  s'en- 
herdist  sanz  descendre  plus  bas.  (Ber- 
SUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Geu.,  f»  230''.) 

—  Se  prendre,  s'attaquer  : 

Vous  aves  grant  tort,  qui  vous  enherdes 
a  ce  chevalier.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2644,  f°33Svo.) 

—  Neutr.,  consentir,  adhérer: 


Nous  sommes  enhers,  adheriz,  adherdons, 
et  adherissons  aux  appellations  faictes 
par  ledit  M.  le  coule,  au  roy  de  France 
nostredit  seigneur  et  a  sa  court  de  parle- 
ment, contre  M.  le  duc  de  Guienne  dessus- 
dit et  ses  officiers.  (1371,  Ord.,  v,  39S,) 

—  Entiers,  part,  passé,  attaché  : 

...  Quant  nus  autres  mon  raartire 
Ne  set  qae  vous,  se  aillors  mire 
Qerroie  du  mal  qu'est  enars 
En  moy,  bien  seroye  mnsars. 
(ifl  Complainte  donleuse,  Richel.  837,  C  13»;'.) 

ENHERiTABLE,  adj.,  qui  peut  hériter: 
Auxint  sur  la  peticion  mys  en  parlement 
par  la  commune,  supplianlz  que  les  en- 
fantz  neez  par  delà  deinz  les  seignories  de 
Caleis  et  aillours  deins  les  terres  et  sei- 
gnories qui  apparteignent  a  nostre  sei- 
gneour  le  roy  par  delà  soyent  si  avant 
ables  et  enherilables  de  lour  héritage  en 
Englelerre  comme  auters  enfantz  neez 
deins  le  royalme  d'Engleterre,  est  accordé 
que  la  commune  ley  et  l'estatut  sur  ceo 
point  aulerl'oitz  fait  soient  tenus.  (.Steî. 
d'Edouard  III,  an  XIII,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

—  Subst.  : 

Eient  et  ejoent  mesme  les  bénéfices  et 
avauntages  d'avoir  et  porter  héritage  dans 
ledit  ligeaunce  comme  les  autres  enheri- 
tables  avauntdits  averount  en  temps  ave- 
nir. (Dèclar.  d'Edouard  III,  Morice,  Pr.  de 
VH.  de  Bret.,  I,  1477.) 

ENHERiTANCE,  -  awicc,  S.  f.,  action 
d'hériter  : 

Tenant  en  fee  simple  est  celuy  que  ad 
terres  ou  tenements  a  tener  a  luy  et  a  ses 
heyres  a  tous  jours...  En  son  purchase... 
ceux  parolx  (ses  beires)  font  l'estute  d'en- 
herilance.  (Bhitt.,  Lois  d'Angleterre,  f»  1", 
ap.  Ste-Pal.) 

Dont  les  ditz  supplianlz  se  doutent  estre 
grevez  et  enipesches  de  lour  enheritaunce. 
{Stat.  de  Henri  VI,  an  ix,  impr.  golh., 
Bibl.  Louvre.) 

ENHERiTEMENT,  inheritemcnt,  s.  m., 
action  d'hériter  de,  d'être  mis  en  posses- 
sion d'un  héritage  : 

Avec  ce  contendoit  a  avoir  sa  fille  et 
Venheritement  de  la  couronne  de  France 
pour  luy  et  les  siens  a  jamais.  (G.  Chas- 
TELL.,  Chron.  du  D.  Phil.,  ch.  xxxv,  Bu- 
chon.) 

—  Héritage  : 

Toutes  les  terres,  tenemenlz,  et  posses- 
sions et  libertees  et  toutes  autres  inherite- 
mentz.  {Stat.  de  Richard  II,  an  xxi,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENiiERiTER,  cnkireler,  enyerler,  v.  a., 
mettre  en  possession  d'un  héritage  : 

Dont  cil  soffrirent  le  martyre 

Por  droiture  et  por  vérité. 

Dont  il  seront  enherilé. 
(Gadth.   de  Mes,   Ym.  du  monde,  Richel.  2021, 
f"  85''.) 

Si  faisoit  debonairelez 

Dont  ses  cuers  est  enkeritez. 
(Hekhi  d'AiNdeli,  du  Chancel.  Phil.,  ms.  llarl. 
4333,  i"  98''.) 

Et  toutes  les  coses  devant  dictes  et  tout 
le  droit  que  je  y  avoie  ou  pooie  avoir  ra- 
porlai  je  et  rendi  au  dien  et  au  capille 
devant  dis  pouryaus  enliireter  a  tous  jours 
mais.  (1281,  Cart.  de  SI  Quentin,  lii(ihe\.  1. 
11070,  f°  SI  v.) 


Pykenot  fut  enherilé  de  ces  tenementz. 
(1304,  Year  twoks  of  the  reign  of  Edivard 
the  flrst,  years  xxxil-xxxill,  p.  105,  Rer. 
brit.  script.) 

Cely  Thorand  fevt  enherilé  en  la  terre  de 
Nor-wey.  {Le  Petit  Bruit,  Bibl.  Arl.,n°902, 
f°  6  vo.) 

Enyerler.  (xv*  s.,  Estaires,  ap.  LaFons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENHERiTRix,  adj.  f.,  héritière,  femme 
qui  a  succédé  à  des  iii.meubles  : 

Feme  enheritrix  de  terre  en  fee  simple. 
(LiTTL.,  7ns(i(.,  4,  Houard.) 

Si  terne  enheritrix  prent  baron.  (Id.,  ib., 
636.) 

ENHERMÉ,  eniermé,  adj.,  solitaire  : 
Or  giras,  cors,  en  le  liere  eniermee. 

(Alexis,  232,  xin'  s  ,  G.  Paris.) 
Cf.  Enhermi. 

ENHERMi,  enhiermi,  enermi,  ennermi, 
-  ie,  adj.,  tranquille,  solitaire,  réduit  en 
solitude,  sauvage,  agreste,  désolé,  ravagé  : 

Et  tant  granz  mons  et  tant  val  enhermis. 

(Les  Loh..  Vat.  Urb.  373,  (•  8^) 

Sul  fn  (le  lieu)  aprps  e  ennermiz, 
Gaslé  lune  lens  e  degerpiz, 
N'i  repeirout  si  bestes  nnn 

(Bën.,  D.  de  Norm.,  1,  977,  Michel.) 
Nul  n'osoul  aler  par  chemin. 
Ne  marcheant,  ne  peleriu  ; 
Par  tel  erent  si  rnermi. 
Si  poi  erré,  si  relenqui. 
Que  sut  n'ert  mais  aparissant 
La  n  orent  esté  plus  grant. 

(ID.,  ib.,  1,  lui.) 

Qne  la  terre  que  il  li  done 
N'i  a  bestes,  blé  ne  annone, 
Gast  est  e  povre  e  cnnennie, 
K  si  tornee  e  si  deserlie. 
Si  sale  e  une  e  si  sauvage 
Qu'il  n'i  a  Tait  gaaignage. 

(Id.,  ib.,  IL  6617.) 

Lonc  tens  après  fn  enermie  (l'abbaye  de  Giœèges) 
Si  gasle  chose  e  deguerpie, 
Qui  n'i  avelt  conversion. 
Repaire  ne  habitation. 
Home  vivant  ne  créature. 

(Id.,  ib.,  II,  10835.; 

En  mainte  grant  chartre  enermie 
Furent  dévalé  a  dolor. 

(ID.,  ib.,  II,  35942.) 
Oevre  cele  poslerne,  veras  le  praerie; 
Puis  trouveras  \n  voie  qui  est  toute  enhermie. 

(Roum.  d'Àli.t.,  f"  52",  Michelant.) 
le  message  as  tn  fait,  je  l'an  port  garantie: 
Mes  ci  ne  voi  sergent  ne  garçon  ne  espie 
Qui  li  cont  corn  t'as  fait  an  la  lande  «icrmic. 
(.1.  BoD.,  Sa.r.,  cxli,  Michel.) 

Franc  issent  de  la  vile  par  mi  la  praierie, 
Et  regardent  errier  vers  la  combe  enermie. 

(Id.,  ib.,  ccxïiii.) 
Sanz  viande  ne  maint  il  mie 
En  ceste  lande  enhermie. 
(Pcrceval,  ms.  Montpellier  II  249,  P  Ilfi''.) 

Et  bien  sachiez  que  il  trova 
Une  forest  grant  enermie. 

(Ib.,  r  ISl^) 

Que  Gascelin  a  Bourgoigne  saisie 
Et  Jenevois,  cele  terre  enhermie. 

Utibenj,  p.  85,  Tarbé.) 

Mesire  Gauvains  et  s'amie 
Parmi  .i.  lande  enherviie 
Ccvaucbiertnt  la  matiuce. 

(Couvain,  1477,  Hippeau,) 


l'JO 


ENII 


La  fories  fa  grans,  enMermie. 

(MousK..  Ctiroii.,  10311,  Keilf.) 
Tote  le  despoulierent  comme  lio  enermit. 

(De  S(  Alexis,  13".  Herz.) 

La  forest  ert  enhermie, 
C'on  ne  Teoit  la  clarté  raie. 
(Du  tair  Palefroi,  Riche!.  83',  f  333°.) 
Fors  seulcmeat  d'nne  partie 
Avoit  nne  voie  enermie 
Ki  la  montagne  compassa. 

(Fregus,  p.  'i.  Michel.) 

Par  mi  nne  voie  enhermie. 

(ib.,  p.  un.) 

Dedans  la  foresl  enhermie. 

(Ib..  p.  129.) 

Par  nne  vies  voie  enermie. 

(Ib.,  p.  186.) 

—  En  parlant   Je   persoan?,  solitairfi, 
iombre^  triste  : 

>e  li  caloit  de  soi,  tous  estoit  enhermis  ;■. 
Barbe  ot  el  longe  et  lee  et  le  poil  retortis, 
lit  le  «ief  deslavé  et  velus  les  sorcis. 

(Ronm.  d'Alix.,  f»  81",  Michelant.) 

ne  Maugis  parleron,  qui  mult  est  enhermi. 
Tele  entente  a  vers  Dex  qu'il  a  de  cuer  servi. 
Kenant  a  oblié,  son  bon  charnel  ami. 

{Ren.  de  Montaub.,  p.  371,  Michelant. i 

—  Sauvage  : 

La  mains  Dieu  Bst  chele  mnanche. 
En  blé  roua  la  jarserie 
Quant  ichele  gent  enermie. 
Sauvage  et  Dere  flst  privée. 

(iUr.  de  S.  Eloi,  p.  81,  Peigné.) 

ENHERMiN,  adj.,  Solitaire  : 

Vois  cesl  pais  tôt  enhermin  et  gast. 

(Les  Loli.,  ms.  Montp.,  f"  179''.) 

Cf.  Enhermi. 

ENHERMiXER,  eiurminé,  v.  a.,  couvrir 
d'hermine  : 

Achètent  les  chiers  sehelins 
lit  les  robes  enerminees. 
(G.  DE  Coisci,  Doul.  de   la   mort,   Richel.  -23111, 
f»  301''.) 

Lui  et  ses  gens  enermines.  (Mathieu 
D'EsconcHY,  Chron.,  II,  d30,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

El  ces  femmes  ou  que  je  soye 
Que  je  voy  cy  adominer 
Leurs  testes  et  enherminer. 
(J   BoucHET,  les  Reijnan  Iracersans,  (°  lOS  V,  éd. 
132-2.) 

ENHERS,  S.  m.  pl.,  toute  espèce  de 
fruits  que  produit  une  terre  labourée  : 

Le  suppliant  bailla  a  labourer...  plusieurs 
pièces  de  terres  a  moitié  des  blez  et  autres 
enhers  qui  v  croistroient.  (1468,  Arcb.  JJ 
194,  pièce  301.) 

ENiiERTiR,  V.  a.,  tirer  ? 

Car  François  le  lardoient  de  lances  et 
d'espiex  esmolus  et  tranchans  dont  ilz  lui 
faisoient  le  sang  yssir  du  corps,  et  les 
nepveux  Fouques,  Gerbet,  Seguin  et  Boos, 
qui  veirent  clerement  que  toute  leur  puis- 
sance estoit  ainsi  que  alee  a  fin  mortelle, 
le  enherlirent  et  le  tirèrent  a  force  hors  de 
la  presse.  {Girart  de  Rossillon,  ms.  de 
Reaune,  éd.  L.  do  Montille,  p.  142.) 

ENHET,  voir  Enhait. 

ENHETIER,  VOlr  EKHAITIER. 

ENHEUDELEU,  v.  ,1.,  tromper  : 


ENH 

Enheudelant  et  barétant.  {Corpus  Chro- 
nie.  Flandriae,  111,  373.) 

ENHEUDER,  eHheldev ,  enkouder,   v.  a., 
emmancher,  garnir  d'une  poignée  : 

Ceioeat  espees  enheldees  d'or  mier. 

{Roi.,  38G6.  Millier.) 

De  cez  espees  enheldees  d'or  mier 
Fièrent  e  caplent  sur  cez  helmes  d'acier. 
(/*.,  3837.) 

Li  amiranz  li  ceint  l'espee. 
Qui  de  (in  or  fu  enheudee. 
(Floire  et  Blanreflor.  l"   vers.,  p.    117,  du 

Méril.) 
Et  le  poifç  d'or  dont  el    fu  enhondee  (l'cpée). 
(,Gir.  de  Yiane,  Richel.  1371,  f  32M 


Avec  lui  porta  .II.  espees 
Qui  cointement  sonl  enheudees. 

(Dolop.,  ms.  Chartres  6'20,  f"  -28''.) 
Avec  lui  porta  trois  espees. 
Richement  furent  enheudees. 

(Sept  Saaes,  211i),  Keller.) 

C'est  Florence  la  bêle  qui  d'or  est  enhendee. 
(Gar.  de  Mongl.,  Richel.   21103,  !"  -2''.) 

-  Fig. : 
Justlse  li  porte  c'espee 
De  lois  et  de  drois  enhondee. 
(ROB.  DE   Blois,  l'oés.,  Richel.  21301.  p.  "SlT".) 

ENHEUDÉ,  part,  passé,  qui  est  attaché 
par  des  heudes.  Bêles  enheudees,  bêtes  re- 
tenues par  des  heudes,  qui  sont  des  liens 
qu'elles  ont  aux  pieds  de  devant.  (Tré- 
voux.) 

Les  domaines  qui  se  gouvernent  noble- 
ment sont  en  defence  toute  l'année,  s'ils 
sont  clos,  pour  les  défendre  d'un  cheval 
enheudé.  (D'Argentré,  Coust.  de  Bret., 
p.  1332,  éd.  1582.) 

D'un  cheval  enheudé.  Aliidicunt  entravé. 
Sunt  vero  heudes  pedicee  quée  anterioribus 
equorum  pedibus  injiciuntur  ut  numell;e 
quîe  uni  tantum  pedi  ils  appellent  sepeaux. 
[Yu.,  ib.,  p.  1334.) 

Enheuder  est  encore  usité  dans  le  Haut- 
Maine  et  la  Bretagne,  pour  dire  mettre 
des  entraves  aux  pieds  d'un  animal. 

ENHEUDEURE,  cnhoudeure,  enhoudure, 
anh.,  enholdeure,  inoldeure,  s.  f.,  poignée 
d'épée,  anneau,  et  tout  ce  qui  sert  h  ac- 
crocher : 

L'espee  trait  sanglente  dnsqu'en  Venheudeure. 
(Roum.  d'Alix.,  P  21'',  Michelant.) 
Desns  Venholdenre. 
(Herb.  Ledoc,  Fo'ilq.    de  Candie,  Richel.   25518, 
f»  29  r°.) 

Venheudeure  de  l'espee.  (S.  Graal,  Vat. 
Cbr.  1687,  f»  23°.) 
Vanhoudeure.  (Ib.,  Richel.  2433, f»  114  v°.) 
Ensi  disoient  les  letres  de  X'enheudeure. 
(Ib.,  Il,  448,  Hucher.) 

Enheudeure  (d'épée)  entresegnie  de  croiz. 
(Chron.  de  S.-Den  ,  ms.  Ste-Gen.,  f»  153''.) 
1".  Paris  :  enhoudure. 

Un  escu  a  son  col,  l'espee  ceinte  ; 
Venheudeure  en  estoit  vermeille.  (Gr. 
Chron.  de  Fr.,  Charlemaines,  m,  4,  P.  Pa- 
ris.) 

Puis  trast  l'espee,  d  or  est  Vinoldeure. 

(Roncisc,  p.  61,  Bonrdillon.) 
Dont  li  ponz  et  Venheudeure 
lerent  d'or  fin  a  couleur  pure. 
(r.DiART,  Roy.  hin-,  t.  I,  P-  330,  Bn-hon.) 


ENH 

Les  ans  font  faire  enheudeures 
Es  espees  tontes  nonveles. 
(1d.,  ib-,  19311,  W.  et  D.)  Irapr.,  enhendeure. 

EXHEUDIR,  -  eldir,  -  heulir,  -  haltir, 
verbe. 

—  Act. ,  emmancher ,  garnir  d'une 
poignée  : 

Veez  m'espee  ki  d'or  est  enheldie. 

(Roi.,  966,  Millier.) 

Puis  tret  l'espee  qai  d'or  esl  enheudie. 
(Aleschans,  499,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Veez  m'espee  qi  d'or  est  enhaltie. 

(Roncisv.,  p.  13,  BoordilloQ.) 

—  Enheudir  un  voyage,  l'entreprendre, 
le  commencer,  à  peu  près  comme  on  dit 
vulg.,  emmancher  une  affaire  : 

.V».  ans  avoit  passez  tous  acomplis 
Que  cis  volages  fu  par  aus  enheudis. 
(Adenet,  Enfanc.  Ogier,  Ars.  3142,  P  Ti^'  ;  Sche- 
ler.  V.  763.) 

—  Réfl.,  se  préparer  à  un  voyage  : 

Et  dist  Gauvain  que  moult  volentiers 
iroit  parmy  (la  forest)  cerchant  deuK  jours 
ou  trois  pour  savoir  se  elle  est  si  merveil- 
leuse conme  l'en  dist.  Et  dist  que  il  se 
mouvera  sitost  conme  la  penthecoste  sera 
passée  ;  et  Lancelot  se  enheutist  et  dist 
qu'il  partira  au  matin  si  tost  comme  il  verra 
le  jour.  (Lancelot  du  Lac,  l"  p.,  ch.  So,  éd. 
1488.) 

—  Act.,  exciter,  animer  : 

>'e  porquant  del  deffendre  esl  chascuns  enheudis. 
(Conij.  de  Jerus.,  2180.  Hippeau.) 

Meliadns  vait  par  l'estor 
Enheudissait  les  siens  as  lor. 
Tant  cop  i  a  leru  li  ber 
Que  maint  des  lor  en  fist  verser. 
(G.  de  Païenne,  Ars.  3319,  f  132  v".) 

Tout  mal  faire  11  enhendissent 

Et  enortent,  puis  se  périssent 
/  On  malice  et  es  grans  forfais 

Qu'il  ont  ou  nombre  de  lui  fais. 
(Watriqcet,  Tournoi  des  dames,  1219,  Scheler.) 

Certes,  frères,  ce  sont  les  âmes 

Des  chaitis  qui  vaincre  se  laissent 

A  lenrs  charoignes  et  se  paissent 

Des  deliz  et  des  vanitez. 

Dont  nuit  et  jour  sont  eucitez, 

Temptez  du  monde  et  enhendiz. 
■  (iD.,  ib.,  348.) 

ENHEUDissEMENT,  enkaud.,  s.  m., 
connivence,  trahison,  tromperie  : 
1  Et  se  nos  âmes  et  fiauls  li  sires  de  Coucy, 
'  a  souffert  ou  par  sa  négligence  ou  enhau- 
dissemenl  [per  suam  conniventiam]  a  sous- 
tenu  que  Jehans,  diz  de  Cramailles,  che- 
valiers, fieves  dou  dit  sigueur  de  Coucy, 
ait  fait  une  forteresse  a  Estrees  en  son  fiel 
en  venant  contre  l'ordenance  devant  dicte, 
tu  contraingnes  les  devant  diz  nostre  âmes 
et  feauls  le  signeur  de  Coucy  et  Jehan, 
son  flevé.  (1294,  Carlul.  de  Guise,  Richel. 
1.  17777,  f  77.) 

Gaufrois  prist  les  traîtres,  qai  scevent  son  convent, 

Avoec  les  Sarrasins  se  tourna  esvomeot, 

La  coramenche  bataille  et  orrible  content, 

Mis  forent  crislien  a  Joël  et  a  tourment. 

N'ierent  point  ordenet,  par  Venheudissement 

De  Gaufioit  le  félon,  qui  par  mal  essient 

Ot  vendu  son  signour  et  trai  faussement. 

(B.  de  Seb.,  i.  626,  Bocca.) 

EN'HEUsEïiEXT,  S.  m.,  couroniiement 
de  la  lucarne  : 


ENH 


ENH 


ENJ 


191 


Douze  vins  chevilles  de  fer...  mises  aux 
chevrons  des  espoiutements  des  deux  de 
la  dicte  porte  et  aux  enlieusemens.  {Compt. 
de  Girarl  Goussart,  1400-1402,  xui,  Arcli. 
njun.  Orléans.) 

Sept  vins  chevilles  de  fer  pour  queudre 
les  champlates  et  l'enhen sèment  de  la  dicle 
tour.  {Compt.  de  P.  Mareau,  1408-1410, 
Forteresse,  xxxill,  Arch.  niuu.  Orléans.) 

ENHEusEi'RE,  -  sttre,  -  sscure,  s.  i., 
couronnement  d'une  lucarne  : 

L'e)îftP!(sse!'re  du  !.'rant  pomrueau.  (Compt. 
de  Girart  Goussart.  1400-1402,  Forteresse, 
XLVIl,  Arch.  mun.  Orléans.) 

A  Estienne  Aqueniin,  charpentier,  pour 
faire  Venhettsui'e  de  la  dicte  tour.  {Compt, 
de  J.  Asset,  1402-1404,  Forteresse,  xvil, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

Pour  avoir  plommé  la  lucarme  du  comble 
de  ladicte  chiippelle,, c'est  assavoir  les  pos- 
leaux,  l'appuj'e,  le  licteau  de  dessus,  le 
haut  des  corbeaux,  le  front  de  ladicte  lu- 
carme, les  wirnberges  et  Venheitseure  du 
poinçon,  de  dessus  ycelle  lucarme.  (1490, 
Arch.  K  272.) 

Pour  avoir  plombé  Venheuseure  du  poin- 
çon qui  est  sur  la  viz  d'icelle  cliappelle. 
ilb.) 

Cf.  EiNHEUDEUEE. 

ENHEUTiR,  voir  Ekheddir. 
ENHiciER,  V.  a.,  exciter  : 

F'nr  rnhjcier 
Cels  qni  Liions  si  inahuis  sunt. 

(Cher,  as  .u.  esp.,  û60-i,  Foerster.) 

ENHiDÉ,  part,  passé,  épouvanté  : 
La   eut  grant  encaucli   et  maint  homme 
reversé  et   jetlé    par   terre,   et  cheoienl  a 
mons  I  un  sus  l'aultre,  tant  estoient  il  fort 
enhidé.  (Frotss.,  Chrou.,  IV,  410,  Kerv.) 

ENHIERBEMENT,  VOlr  EiNHEllBEMENT. 
ENHIERMIR,  VOÎT  ENHEBMIR. 
ENHIRETER,    VOir  ENHF.RITEB. 

ENHiTER,  V.  a.,  exciter  : 
Les   preus   clairae  couars,  l'un  \ihol,  l'autre  erile, 
Ensi  com  ses  voloirs  pour  plaire  li  endite. 
De  parler  s'apresla,  car  cbascuns  li  enhtie. 
(  Rest.  (lu  paon,  Richel.  1554,  f°  141  '".) 

ENHOINDRE,    VOir  EnOINDRE. 

ENHOLDEURE,   VOlr  ENUEUDEURE. 

ENHONOR,  S.  f.,  honneur  : 

Pour  l'anor  et  l'enlionor  de  mon  ehier 
seifinor.  (1273,  Lelt.  d'Aeliz,  C"''  de  Bloia, 
Marmout.,  Arch.  Indre-et-Loire.) 

ENHONORER,  V.  a.,  honorer  : 

Les  ydies  ne  deif^ooit  Domer, 
Ains  nés  servit  u'enltonorail. 

{Dolop.,   12565,  Bibl.  elz.) 

ENHONTiER  (s'),  V.  réfl.,  avoir  honte  : 
Et  ce  apert  en  ciaus  c'on  a  delivret  de 
mort  u  de  grant  blasme,  k'il  eskivent  a  lor 
pooir  ciaus  ki  bien  lor  ont  fait,  si  ke  cil 
ki  s'enhonlient  et  se  tienent  rendable  nient 
volentiers  du  paier,  pour  ce  k'il  se  tienent 
a  abaissiet  par  ciaus  ki  bien  lor  ont  fait. 
(Li  Ars  d'amour,  1,  110,  Petit.) 

ENHORBETÉ,   VOIP  EKORDETÉ. 
ENHORDIR,  voir  EKORDIR. 


EXHORDOYER,  VOir  E.NORDIER. 

EMioRRiR,  V.  a.,  avoir  horreur  de  : 
Tui  me  enhorrissent  cumme    lipros    de 
liens  e  de  boes.  (Dial.  anime  conquereniis, 
ms.  Epinal,  Bonnardot,  Remania  "VI,  142.) 
Lat.  :  ut  leprosum  tangere  honcnt. 

ENuoRT,  voir  Ekort. 

ENHORT.\BLE,  VOir  EXORTABLK. 
ENHORTANCE,  VOir  EkORTANCE. 
ENHORT.VTOIRE,  VOir  ENORTATOIRE. 

ENHORTEiz,  voir  Enorteis. 

ENHORTEMENT,  VOir  EKORTEMENT. 
ENHORTEOR,  VOir  EnORTEOH. 

EXHORTER,  voir  Enorter. 
ENHORTiR,  voir  Enortir. 
ENHOSTER,  V.  a.,  mettre  dans  la  hotte: 

Li  manfez  sa  part  enhosle. 

(De  Brichemer,  Richel.  1593,  i°  72*.) 

ENHOUDER,  VOif  ENHEUDER. 

ENHOUDURE,  VOif  ENHEUDEURE. 

EXHOULDRË,  adj.,  mis  à  la  broche  ? 

Et  pnis  a  pris   .1.  chapon  enhouldré, 
A  .HT.  raorsiaus  l'a  mangié  et  pasté. 

(Mon.  Itcmarl,  Richel.  368,  P  -248=.) 

ENHOi^ssÉ,  part,  passé,  qui  porte  des 
housses  : 

Un  bonhomme,  coiffé  eienhoussé,  tenaoz 
ses  ganz  eu  sa  main.  (1360,  Invent,  du  D. 
d'Anjou,  Laborde,  Emaux.) 

ENHUCHELER,  V.  3.,  enfermer  : 

Qnant  aras  tn  desnionchelé 
Le  mal  que  as  enhuchelé? 
Vels  tn  tout  melre  en  .1.  vessel  ? 
(Reclus  de  Moliens,  Miserere,  Ars.  3460,  f  54  r°.) 

ENHL'cniER,  -  uschcr,  -  ussyer,  verbe. 

—  Act.,  enfermer,  mettre  dans  un  coffre, 
dans  une  huche  : 

La  pecnne  que  tu  ninchas. 
Et  que  par  folie  enhuchas. 
(Dial.  de  S.  Grég.,  ms.  Evrenx,  f  ISli^.) 
Et  sy  ont  le  droit  à'enhussyer  les  lettres 
quy  se  font  en  double  chirogi  apbe.  (1507, 
Prév.  de  Fouilloy,  Coût.  loc.  du  baill.  d'A- 
miens, I,  298,  Bouthors  ) 

—  Réfl.,  être  enfermé  ; 

Dont  se  font  lettres  en  forme  de  chiro- 
graphe  qui  se  mettent  et  enhuchent  en 
ferme  dudit  eschevinage.  (Coût,  de  Berne- 
ville,  IV,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  413».) 

Qui  se  mettent  et  enhuschent...  (1,W7, 
Prév.  de  Fouilloy,  Coût.  loc.  du  baill.  d'A- 
miens, I,  276,  Boulhors.) 

EXHLiLïER,  voir  Enolier. 

EMIIJ.MU1.IR,  v.  n.,  devenir  humble  : 

(Exemple  égaré.) 

ENHLiMiLiER  (s'),  V.  léfl.,  s'huiuilier  : 

E  crieme  en  eus  e  enhumilied  le  as  devant 
lui.  {Rois,  p.  42S,  Ler.  de  Lincy.) 

Si  tient  boem  a  grant  vilenie 
Quant  dame  trop  s'enhuviilie. 
(Ancek,  Dial.  de  S.  Crég.,  21,'),  Meyer,  Ree., 
p.  313.) 


EXHUPELANDER,  v.  a..  Couvrir  d'une 
houppelande  ou  coimue  d'une  houppe- 
lande : 

Tout  dis  aies  este' montes 

Et  d'abis  enhupelaudes. 

(.Fkoiss.,  le  DU  don  Ikinn,  2:j.3,  Schelcr.) 

EXHUSCUIER,  voir  EiNHUCHIER. 

ExuussYER,  voir  Enhuchier. 
ENHUVETÉ,  part,  qui  porte  une  huve  ; 

Médecine  Venhuvelee. 
(Degdillev  ,   Trois  pèlerin.,  f"  89',  impr.  Instit.) 

EXHUY,  voir  A.VUIT. 

EXHYAUMER,  VOir  EiNHËAUHER. 

ExiERMÉ,  voir  Enhermé. 
ENiGiER,  voir  Ennichier. 
ExiEuz,  voir  Enoios. 
ExiGMAT,  s.  in.,  énigme  : 

Que  soobz  enigmal  ou  semblance. 
(J.  Le  Fevre.  la  Vieille,].  [U.  v.  53(11,  Cocheris.) 

EXIXAAGE,   voir  AiNSNEAGE. 

EXioz,  voir  Enoios. 

ExiQUE,  s.  1.,  nom  de  plante  potagère  ; 

Lieus  ou  il  a  plenté  de  malvaises  herbes, 
coujme  chous  et  eniqiies.  (Evrart  de 
CoNTY,  Probl.  d'Jr.,  Richel.  210,  f"  16  v».) 

ENiRER  (s'),  V.  réfl.,  s'irriter  : 

Vers  la  roine  monlt  s'entrent. 

(Gilles  de  Chin.  3680,  Reiff.) 

EXIUDEMMER,  V.  a.  î 

Et  bien  se  doient  aviser 
Cbeauï  qui  vuelent  es  cienx  monter 
Et  qui  sont  encors  cha  jus  ; 
Car  li  ars  est  tondis  tendus 
Et  ly  saielle  est  mise  en  coche 
Por  traire  a  cheli  qui  vescoche 
Et  ne  veult  les  commans  tenir  ; 
Exemple  en  poies  cbi  veir 
A  cbil  homme   qui    ces  .x.  ars  (les  dix  com- 
[maudem.  de  Dieu) 
Eniudemment  de  tontes  pars. 
(J.  DE  Stavelot,  Citron.,  p.  380,  Borgnet.) 

ExivREiiRE,  s.  f.,  propriété  enivrante 
Mult  est  de  bere  nature 
Quant  al  vin  toit  s'enivreure. 

(Lapid.  de  Cambridge,  1319,  Pannier.) 

EXJAiN,  voir  Engan. 

ENJALER,  voir  ENGELEB. 

EXJABLER,  v.  a.,  munlr  d'un  jable  : 
Que  nul  ne  puist  mettre  en  tonueaulx 
merrien  qui  soit  vermoulu  ne  pertuisié, 
niaiz  soit  de  bon  et  soufhsaut  merrien,  et 
les  fons  enjables  et  entailliez,  et  bien  souf- 
hsamment.  (1400,  Ord.,  VIII,  370.) 

ExjAioLER,  voir  Enjagler. 

EXJ.\MBÉ,  engambé,  adj.,  alerte,  in- 
gambe : 

L'office  de  sergent  major,  ny  de  mestre 
de  camp  gênerai,  ne  se  pouvoit  bien  exer- 
cer, qui  ne  se  peut  jamais  bien  faire  a 
pied,  quelque  bien  engambé  qu'il  soit. 
(Brant.,  Capit.  franc,  t.  IV,  p.  216,  Bu- 
chon.) 

—  Aflourché  : 


192 


ENJ 


ENJ 


ENJ 


Nonobstant  que  pour  elle  plus  haster 
a  venir,  chevauchèrent  engambees  sur  che- 
vaux. (MONSTR.,  Chron.,  vol.  I,  f»  22  r",  éd. 
1S16.) 

ENJAN,  voir  Engan. 

EN.IANNER,  VOIF  ENGANER. 

EN.IANGLÉ,  enjenglé,  engenglé,  adj.,  babil- 
lard, railleur,  qui  parle  avec  beaucoup 
d'assurance  : 

Qiiar  pais  qa"araor  est  enjanglee 
Doit  el  bien  Mtre  desjujjlee. 
(Perceval.  ms.  Montpellier  n  219,  P   101''.) 
Onqnes  nos  hom .  a  mon  avis. 
Ne  fil  mes  ansi  desjonglez  : 
Or  n'est  il  pas  si  enjcnglez 
Comme  il  fn,  l'antrier,  en  sa  chambre  ; 
Ains  li  frémissent  tuit  li  membre. 
(Des  .n.  Changeurs,  Richel.  837,  f  266''.) 
Dame,  fet  Herchembant,  trop  estez  engenglee,  | 

Ne  m'escaperez  pas,  si  seres  embrasée. 

(Doon,  69G,  A.  P.) 

Esgar  conrae  il  est  enjaiiglé:  I 

Tons  jonrs  parle  de  son  croysy. 
(Martyre  de  S.  Denis,  Jub-,  Mysl..  I,  136.) 

ENJAOLER,  -  jaouler,-  joler,  enjaioler, 
-  ayoter,  engaioler,  angeoler,  verbe.  j 

—  Act.,  mettre  dans  une  prison,  enipri-   I 
sonner  : 

Dcns  l'enprisone  et  Venjaole. 

(G.  BE  CoïKci,  ilir.,  ms.  Brnî.,  ("  203''.) 

...  Engaioîe. 

(Id.,  ib.,  ap.  Duc,  Gaiola.) 

...  Enjttiole. 

(Id.,  ib..  ms.  Soiss.,  f°  208''.) 

Kt  trop  a  le  cner  enjôlé 
Quant  contre  Dien  a  tant  aie. 

(lo.,  ib.) 

Enjaoulez  eiit  en  fort  raie 

Et  a  donlenr  tout  son  tens  nse 

Qui  tout  ades  en  cloistre  muse. 

(Id.,  ib..  r  91'.) 

Enjayolez  est  en  fort  jaye. 

(Id.,  il>..  Richel.  817,  f  66  r°.) 
Ceuls  (les  oiseaux)  qni  ont  des  champs  le  conduit 
Vivent  frans  ;  franchise  les  duit. 
Et  Yangeolé  pas  ne  vole 
Qui  pour  yssir  hors  se  dernit. 
(E.  Descbamps,  l'oés..  Kichel.   810,  f  19»;   I, 
183,  A.  T.) 

Engauler.  (Oudin.) 

—  Réfl.,  s'emprisonner  : 

Qui  s'enjaoient,   qui  s'enbuient 
Ou  fons  du  cloistre. 
(G.  DE  CoiNCi,   ilir.,  ms.  Soiss.,  f  96^.) 

Cil  qui  en  cloistre  s'enjayole. 

(lo.,  ib.,  Richel.  817,  f»  67  v".) 
Cil  qui  en  terre  s'enjaole. 

(Id.,  ib.,  ms.  Brax.,  f»  96^) 

Un  ancien  quartier  de  Verdun  s'appelait 
Saint-Pierre  VAngcU,  c'est-à-dire  Saint 
Pierre  dans  la  prison,  Saint  Pierre  aux 
liens. 

ENJAOULER,  VOir  ENJAOLER. 

ENJAUNiR  (s'),  V.  réfl.,  devenir  jaune  ; 

Les  lards  ne  s'enrancissent  et  enjau- 
nissent.  (0.  de  Serr.,  Th.  d'agric,  viii,  1, 
éd.  160b.) 

EX.IAYOLEU,  voir  EnI.VOT.ER. 


EXJELER,  voir  Engeleb. 

ENJENGLÉ,  voir  E.NJANGLÉ. 
ENJENOELER,   VOlT  EnGENOILLIER. 
EXJEXT,  voir  E.\'G.A..\. 

EN.IESC,  voir  Esjdsqok. 

ENJESTEJIEXT,  VOir  E.NGETEMENT. 
ENJETER,  voir  ENGETER. 
ENJETTEMENT,  VOir  ENGETEMENT. 

ENJiNNE,  voir  Engigxe. 

ENJOBARDER,  enjombarder,  v.  a.,  trom- 
per, se  moquer  de  : 

Onqnes  miens  gens  ne  soureut  prela[sl  enjobarder 
Quecilz  font  qui  leurs  œuvres  veulent  bien  es?a[r]der. 

(J.  de  Meu.nc.   Test.,  ms.  Corsini,  f»  ISl"*.) 
Onqnes  genz  niieus  ne  sorent  prelas  enjombarder. 

(Id.,  ib.,  Vat.  Clir.  367,  P  lo'' ;  Méon,  818.) 
Le  pechié  de  luxure  n'est  de  trop  près  gardez, 
On  pnet  par  tout  crier  :  Vous  ardez,  vous  ardez. 
Presque  treslout  le  monde  en  e^l  enjobardei. 
(Id.,  i*.,  ms.  Corsini,  f"  166".) 

...  Enjombardez. 
(Id..  ib.,  Vat.  Chr.  367,  f  32») 

ENJOBELiNER,  V.  a.,  abuser  par  des 
paroles  flatteuses  : 

Vous  sçavez  bien  pateliner. 

Mais,  pour  mieulx  Venjobeliner. 

Dictes  luy  ce  qu'il  ne  fui  onc. 

{Farce  de  Calbain,  Ane.  Th.  fr..  11,  118.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvn'  siècle  : 

Ne  m'enjobetine  plus  de  ces  comptes  à 
dormir  debout.  (Drachierd'.A.morny,  le  Ca- 
rabinageetmatoiserie  soldatesque,  éd.  1616.) 

ENJOELEn,  -  ocller,-  oueller,-  ouailler, 
-ouUer,  -  oiller,  -  oyller,  v.  a.,  doter, 
parer,  enrichir  de  joyaux  : 

Qu'elle  (la  robe)  soit  brodée  et  enjouellee 
et  aournee  de  telz  joj'aux.  (G,  de  Charny, 
Liv.  de  Cheval.,  ms.  Brux.,  f"  133  v".) 

Parez,  aournez,  enjoyllez.  (Id.,  ib.) 
Dames,  damoiselles  asses 
Y  ot,  richenieot,  ce  penses 
Moult  noblement  enjouellces 
Etjoliement  affublées. 
(Chk.  de  Pk..  Poés.,  Richel.  60i,  T  166  r".) 

Item  que  son  dit  cousin  de  France  sera 
tenu  de  vestir,  enjoeler,  et  faire  mesme 
accompagner  a  ses  frais  et  despens  la 
dite  dame.  (1393,  Trailé  de  mariage  de  Ri- 
chard Il  d'Angleterre,  ap.  Godefroy,  Annol. 
iur  l'Hist.  de  Charles  VI,  p.  583,  éd.  1653.) 

Par  les  rues  de  la  ville  furent  ces  pare- 
uiens  de  toutes  pars  hault  et  bas  tendus, 
si  furent  enjoullees  de  très  grandes  riches- 
ces,  comme  de  vaisseaux  d'or,  de  joyaux 
et  deymages  tant  comme  onques  a  nul 
jour  n  en  avoit  on  plus  veu.  (CouRCY,  Hisl. 
de  Grèce,  Ars.  3689,  f»  41'=.) 

Sera  tenuz  de  la  enjouailler  bien  et 
deuement.  (1433,  Arch.  P  1364, pièce  1388.) 

Avec  ce  la  vestiront  et  enjouailleront 
ainsi  que  a  fille  de  tels  seigneurs  que  sont 
lesdits  roy  et  royne appartient.  (ioOl,Traité 
de  mar.  du  duc  de  Luxemb.  el  de  M"  Cl. 
de  France,  Négoc.  ent.  la  Fr.  et  l'Autr., 
t.  1,  p.  32,  Doc.  inéd.) 

Et  que  madicte  dame  soit  meublée  ou 
enjouaillee  ainsi  que  a  son  estât  appartient. 
{lîi[i,Snpplém.d'inslruct.  auxambass.,  ib., 
t.  II,  p.  32.) 


ENJOENiR,  voir  Enjovenir. 
ENjoER,  voir  Enjoier. 
ENJOiER,  anj.,  enjoer,  verbe. 

—  Act.,  donner  de  la  joie,  accueillir 
avec  joie  ;  témoigner  de  la  joie  à  quel- 
qu'un, le  recevoir  avec  plaisir  : 

Jamais  en  tel  tin  ne  vendres, 
Que  tos  li  mons  ne  vos  enjoie  ; 
Et  chascnn  fera  de  vos  joie. 
(Du  Chevalier  qui  fisl  les  cons  parler,  Richel. 
19152,  f'S8''.) 

—  Réfl.,  se  réjouir  : 

De  doner  es  enemis  voe 
De  foir.  por  ce  qu'on  s'anjoie 
De  lor,  par  itele  meniere. 
(J.  DE  Priorat,  Lii'.  de  Yegecc.  Richel.  1601, 
f»  26'=.) 

—  Act.,  entrer  en  jouissance,  en  pro- 
priété : 

Soient  desore  ables  d'avoir  et  enjoier 
lour  héritage  après  la  mort  lour  ancestres. 
{Stat.  d'Edouard  III,  an  xxv,  impr.  goth., 
Bibl.  Louvre.) 

Eient  et  enjoent  mesme  les  bénéfices  et 
avauntages  d'avoir  et  porter  héritage  dans 
ledit  ligeaunce  comme  les  autres  enheri- 
tables  avauntdils  averount  en  temps 
avenir.  {Même  déclar.,  ap.  Morice,  Pr.  de 
l'H.  de  Bret.,  I,  1477.)  Impr.,  emoent. 

ENJOiNCTE,  S.  f.,  injonction,  comman- 
dement : 

J'ay  esté  cause  de  la  première  enjoincte 
a  vous  faicte.  (Perceforest,  vol.  V,  ch.  16"' 
éd.  1528.) 

ENJOINCTE,  part,  passé,  réglé  : 
Autres  debtes   jugées  ou  enjoinctees  par 

sentences.  (1481,  Coutumes  de   Reims,  ap. 

Varin,  Arch.  lêgisl.,  I,  78a,  l"  série,  Doc. 

inéd.) 

ENJOINDRE,  verbe. 

—  Act.,  joindre  : 

Jeu  fui  enjointe  a  toi  par  loial  mariage. 
{Arlur,  ms.  Grenoble  378,  f°  5''.) 

—  Réfl.,  se  joindre  ; 

Les  Henoyers,  remplis  d'oultrecuydance. 
Se  sont  enjoinctz  avec  les  Fiamans. 
(IS21,  Clians.  sur  le  siège  de  iléùéres,  Ler.  de 
Lincy,  Ch.  hist..  t.  II,  p.  U.) 

—  Enjoint,  part,  passé,  joint  : 
Femmes  bien  fessues,  et  a   grosses  co- 

lomnes  de  cuisses  bien  enjointes.  (Joub., 
Err.pop.,  1"  p.,  III,  I,  éd.  1S87.) 

ENJoiNTiÉ,  -  té,  -  oincté,  adj.,  qui  a  des 
jointures  : 

Très  bien  taillies 
Avoit  les  jambes  et  antressi  les  pies 
Vollis,  grasses,  bien  el  bel  enjoinlies, 
Et  par  maislrie  mignoUement  chanssies. 
(G.  i»lACB.,  Poés.,  Richel.  9221,  f»  38'.) 
Deloueure  est  cheute  et  issue  de  l'os  en- 
joincte hors  de  sa  propre  cavité  en  un  lieu 
inacoustumé.  (Dalesch.,  Chir.,  p.  798,  éd. 
1    1570.) 

I       Les  jambes  grosses,  et  non  hault  enjoin- 
\   tees.  (Belle-For.,  Sec.  de  l'agric,  p.  248, 
éd.  1571.) 

Les  jambes  (du  cheval)  grosses  en  ses 
ossemens,  peu  chargées  de  chair,  mais 
fort  nerveuses,  droites  et  bas  enjoinctees. 


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causons  grosses  joinctiires.  (0.  de  Serres, 
Th.  d'agi:,  iv,  10,  éd.  1605.) 

EN.ioiNTURE,  S.  f.,  Ce  quï  Sert  à  joindre, 
à  lier  : 

Pour  cousper  ou  bois  .cl.  pièces  de  gros 
merrien  a  faire  pieus  et  enjoinlures.  (132S, 
Compte  de  Odart  de  Laiqnv,  Arch.  KK  3', 
f°  12  v«.) 

ENJOin,  -  jouir,  -  goir,  verbe. 

—  Act.,  jouir  de  : 

Est  assenlus  et  establis  que  la  seint 
esglise  eil  et  enjoise  toutes  ses  droitures, 
libertees  et  frnuucliises  entiermeat.  {Slat. 
de  Richard  II,  an  ii,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

—  Réfl.,  se  réjouir,  jouir  : 

M'an  vois  lors  tôt  sol  esbataat 

Et  les  oiseletz  escoutaDt 

Oai  déchanter  moh  s'engHs^oient. 

(Rose,  Richel.  1573,  f°  1''.) 
Prolheslans  rault  a'enjoit 
Quant  le  burgeis  si  parler  oit. 

{Protheslaits,  Richel.  21C9,  f°  aS'.) 
Li  déduis  et  li  solas   si  gist  plus   ens  ou 
veir  li'en  el,  et  selon  ce  veir  s'enjouissent 
plus  cil  amaut  sovrainement.  {Li  Ars  d'A- 
mour, I,  156,  Petit.) 

—  Enjoissant,  part,  prés.,  qui  se  ré- 
jouit : 

Et  entre  les  enjûissans 
Joie  faire  el  estre  joians 
De  lor  solas  et  de  lor  Tie. 
CR.  DE  HoiD.,  Rom.  des  Etes,  321,   Scheler.) 

ENJOissEME.NT,  S.  m.,  réjouissancB, 
joie  : 

Li  voiz  li' enjoissement  et  de  salveit.  (S. 
Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f°  19  v°.) 

ENJOLER,  voir  Enjaoler. 

ENJOLiER,  -  yer  (s'),  v.  réfl.,  s'égayer, 
devenir  gai  : 

Les  oyseletz  brnyent. 

Les  cerfz  au  boys  rayent. 

Les  champs  s'enjohjent. 
(Le  Ma.re,  Temple  i'hoim.  el  de  verl.,  éd.  1548.) 

ENJOLIVER,  -  yver  (s'),  v.  réfl.,s'égayer, 
devenir  gai  : 

Et  les  cuers  de  chescune  gent,  pur  la 
beauté  du  temps  e  la  sesone,  mountent  en 
haut  et  s'enjoltjEenl.  (Foulq.  Filz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  xiV  s.,  p   13.) 

Johan  de  Rampaigne  fust  moU  richement 
atyree  e  bien  mountee  ;  e  si  avoit  un  molt 
riche  tabour,  e  fery  le  tabour  al  entré  des 
renks,  dont  les  montz  e  les  vais  rebondy- 
rente  les  chyvals  s'enjolyverent.  (Ib.,  p.  80.) 

ENJOMB.\RDER,  VOir  E.\JOBARDER. 

ENJONCiER,  V.  n.,  être  jonché  : 

De»  mors  et  des  navres  tes  li  vaus  enjonça. 

(Chans.  d'Ant..  i.  541,  P.  Paris.) 

ENJORNANT,  anj.,  S.  m.,  matin,  point 
du  jour  ; 

El  quant  ce  vint  a  Yanjornanl. 

(Ben..    Troie,  ms.  Jiaples,  f»  11».) 
La  nnit  fa  coie  et  la  Inné  leva, 
A  Yanjornanl  an  petit  espessa. 

(Aleschans,  100-2,  Joack.,  Guill.   d'Or.) 
Et  Tenderna  D  a  Venjornanl 
Li  chevaliers  leva  avant. 

(De  Berangier,  Richel.   19152,  P  54=.) 


ENJORNEE,  -  urnee,  -  ournee,  anj.,  s.  f. 
point  du  jour  : 

.\  Venjornee  oissiez  cors  tentir. 

Ulorl  de  Carin,   1013,   Da  Méril.) 
Lendemain  près  de  Venjornee 
Refu  la  gent  toale  assemblée. 
(CHREST.,C/i«vt/i>r  de  la  charrelle,  p.  155,  Tarbé.) 
Imprimé,  lennornée. 
Prent  le  congé  a  le  enjiimee. 

{Trislan,  11.  725,  Michel.) 
L'aotrier  par  une  anjornee 
Chivachoie  raoa  chamin. 

(Rom.  el  pasl.,  Bartsch,  I,  45,4.) 
Quant  ce  vint  a   Venjornee.  {Artur,   Ri- 
chel. 337,  f»  46'.) 

Ains  chivauchait  a  la  froideur,  tant  qu'il 
vint  a  l'enjournee  droitement  az  Egyptiens. 
(S(  Graal,  m,  529,  Hucher.) 

Et  murant  trois  liues  devant  le  jour, 
el  vinrent  a  Venjournee  a.  Cesaire.  (Mén. 
DE  Reims,  210,  Wailly.) 

Par  matinet,  a  Venjornee, 
Cil  a  sa  nef  apareilee. 
(Yie  du  pape  Grég.,  p.  104,  Luzareho.) 

ENJORNEMENT,  -  ant,  OTij.,  S.  m.,  point 
du  jour  : 

Vers  Vanjornemant.  {Mort  Arlus,  Richel. 
24367,  f"  61''.) 

—  Ajournement  : 

Sans  de  riens  les  y  apeler  par  enjorne- 
ment  ne  par  autre  "  voie.  {Acte  de  1317, 
Arch.  Solesmes.) 

ENJORNER,  enjourner,  anj.,  verbe. 

—  Neutr.,  commencer  à  faire  jour  ;  pris 
subst.,  pour  signifler  point  du  jour,  dans 
les  exemples  suivants  : 

La  nuit  sejorne  deci  a  Yenjorner. 

(Mon  de  Garin,  1502,  Du  Méril.) 
El  l'endemain,  qaantvi.it  a  Yenjorner... 
{Aumonl  et  Agrav.,  Richel.  2495,  1°  88  V.) 

—  Act.,  éclairer  : 

Si  vostre  trop  dur  sommeil 
Pouvoit  dessiller  sa  nne 
Et  voyr  le  luisant  soleil 
Qui  anjonrne  nostre  veue. 
(Tahcread,  Poés..  2'  p.,  p.  23,  éd.  1574.) 

ENJOSK,  voir  Enjusqcje. 

ENJOTER,   voir  E.NJOUTER. 
ENJOUAILLER,  VOir  EN'JOELER. 
ENJOUELLER,  VOir  ENJOELER. 

ENJOULLER,  voir  Enjoeler. 

ENJOURNEE,  VOir  ENJORNEE. 

ENJOUSTE,  prép.,  près  de  : 


Vil  les  fourkes  if 


ries  d'enjousle  le  fessier, 
(Fierabras,  3483,  A.  P  ) 


ENJOUTER,  -  oter,  -  uter,  verbe. 
—  Act.,  enlever,  renverser: 

Certes,  certes  viens  desloiaus  : 

Donz  me  souloit  estre  el  loiaas; 

Mais  U  ie  m'as  si  enjonté. 

Qu'en  sas  de  moi  l'as  si  bouté, 

Qae  il  ne  m'aimrae  ne  ne  prise. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  {"  70".) 

Le  prestre  avoil  si  enjoulé. 

Si  a  envers  du  sac  boulé 

Par  son  dit^et  par  sa  favele 
Qo'aulani  l'amoit  'la  vieille  hideuse)  comme  la  bêle. 
(Id..   ib.,    f»  204^)   Var.,   enjôlé.    (Us.    Brui., 
f  199^) 


—  Réfl.,  se  renverser  : 

IIou  qui  s'enivre  ne  qui  s'enjote 
Gent  enbes  fait  en  une  rote. 
(G.  iiE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Brui.,  f  74''.) 

—  Act.,  placer: 

Par  la  sue  seinle  pilé 
Nus  enjula  de  mort  en  vie. 

(Chabdrï,  Sel  dormans,  SIO,  Koch.) 

ENJOUVENIR,  voir  E.NJOVENIR. 

EivjovENiR,  enjouvenir,enjoenir,  verbe . 

—  Réfl.,  rajeunir: 

II  s'enjoenist  et  renovele. 
(G.  DE  Comci,   Dout.  de  la  mon,  Richel.    23111, 
f»  307=.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Et  hora  croist  et  enjovenist. 

(De  Josaphal,    Richel.   1553,    P  231  v";  Meyer, 

p.  181.) 

Apres  que  ils  eurent  veu  les  choses  de  ce 
monde  et  enjouvenir  et  envieillir  par  neuf 
cens  et  .xxxii.  ans.  (Bocgace,  Nobles  malh., 

1,  I,  f»12r»,éd.  lois.) 

ENJOYLLER,  VOir  ENJOELER. 

ENJUiNG,  voir  Enjdn. 

ENJUN,  engun,  angun,  enjuing,  adj.,  à 
jeun  : 

Ke  porfite  porter  le  ventre  enjun  .u.  jors 
u  .m.  se  on  le  farsist  trop  a  une  fois?  {Ex- 
plie,  sur  le  Deuter.,  Muz.  1351,  f"  117'.) 

L'an  .XXIX.  on  mois  de  juing 
Si  m'en  aloie  tout  enjuing 
Parmi  un  vergier  vert  jouant. 
(Watriqoet,  Dit  de  l'iraigne,  3,  Scheler.) 
Encore  estoient  il  tout  enjun.  (Fhoiss. 
Chron.,  VI,  119,  Luce.) 

—  A  enjun,  à  jeun  : 

Feis  tu  orine  a  engun  ? 
(a.  de  la  Halle,  li  Jus  Adam,  Coussemaker, 

p.  305.)  Var.,  angun. 

Boire  aiguë  a  enjun.  {Calendrier  du  xiir 
siècle.) 

ENJUNCTioNs,  S.  f.  pi.,  joiutures  : 
Par  aposteme  des  enjunclions  des  mem- 
bres principaulx.  (B.  DE  Gord.,  Pratiq.,  I, 

2,  éd.  1493.) 

ENJUPER,  enjiipper,  v.  a.,  donner  on 
mettre  une  jupe  : 

Cil  grant  seigneur  ceaus  avant  traient. 
Et  ceaus  encappent  el  enjnppent 
Qui  les  aulrupes  lor  antrtipenl; 
Cil  en  enfer  vont  enjupant 
Qai  vont  teiis  jupes  enjupant. 
(G.  DE  CoiNLi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  prol.  du  1.  IL) 
El  ceaus  encbapent  et  enjupenl. 

(la.,  ib.,  ms.  Brux.,  f"  106''.) 
Qui  vont  ces  juppes  enjuppant. 

(lu.,  ib.,  Richel.  2311,  f»  289».) 

ENJURE,  s.  f.,  substance  sur  laquelle 
on  a  fait  une  opération  magique  : 

Et  s'on  va  avant  en  le  querele,  le  jus- 
tiche  fera  jurer  as  avoez  espresseement,  et 
lor  esclaira  que  il  n'ont  broches  ne  cou- 
tiaus  sor  aus,  ne  autres  armeures,  fors  lor 
basions,  et  lor  escus,  et  lor  armes,  qui 
chi  sont  em  présent,  et  que  par  droit  et  par 
loi  doivent  avoir  ;  et  que  il  n'ont  herbe,  ne 
enjure,  ne  autre  cliose  beue  ne  maugie.  {Li 
usages  de  le  cité  d'Amiens  de  coi  on  plaide 
devant  te  Maieur,  dans  A.  Thierrv,  Monum. 
inéd.  de  l'hist.  du   Tiers  Etat,  l.'\,  \>.  138.) 


194 


ENL 


ENJURER,  V.  a.,  ensorceler  : 
Amors  est  et  maie  et  bone, 
Lo  pins  mcsnrable  enjure  1 

El  lo  pins  sase  abricone. 
(  Chanson,  ap.  Lcr.  de  Lincy,  I{ec.  àe  ch.  hisl., 
t.  I,  p.  XLVIII.) 

ENJURiE,  S.  f.,  injure,  affront  : 

Grant  enjurie  aveit  (le  diable)  qne  hom  aver  de- 
[veit 
Le  lin  lionl  Irebnchat  par  orgnil  qn'il  pensât. 
(P.  DE  Tbabn,  Best.,  128,  Wright.) 

ENJiTsQiiE,  -  es,  anj.,  enjosque,  enjoske, 
enjesc,  prép.,  jusque  : 

Des  la  plante  del  piet  enjosk'  ni  chief.(S. 
Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f°  97».) 
Enjesc'  as  nues.  (In.,  ib.,  f°  149».) 
Lo  fil  de  prace  et  lo  frut  de  sun  vantre 
nurist  li  celle  et  anbrescet  et  enjosc' ai  la 
planteit  de  perfection  la  permoenet  en  lei 
s'il  porveuz  ne  fut  a  \\e.  {Li  Eptstle  saint 
Bernard  a  Mont  Den,  ms.  Verdun  72, 
f»  18  y°.) 

11  li  fist  plus  de  .XX.  mailles  entreir  de- 
dens  la  chair  anjvsqu'a  test.  {Hisl.  de  Jo- 
seph, Richel.  24S5,  f°  245  r».) 

Einsi  enlr'ens  grant  plet  menèrent 
Enjusque  an  soir  a  la  Tespree. 
(Pean  Gatineau,  Vie  de  S.  Martin,  p.  168,  Boor-    i 
rassé.)  I 

^'os  ne  tolons  nule  prueve  qui  ait  esté  I 
receue  en  cort  laie  enjusques  a  ors.  {Etabl.  j 
de  S.  Louis,  I,  IV,  p.  11.  Viollet.) 

Et  bien  des  antres  meilors  enjusque.  .c. 
(Enlr.  en  Esp..  ms.  Venise,  f  215,  Gantier.) 
Doiz  le   flnve  de  Rone  enjusquex  a  Beone. 

(Girarf  de  Ross.,  36G7,  Mignard.)  ^ 

■     —  Enjosk' a  tant  ke,  jusqu'à  ce  que  :         j 

Enjosk-atant  ke...  (S.  Bern.,  Serm.,  Ri- 
chel. 24768,  f"  28  v°.) 

Seix  livrées  de  terre  a  tornois   chascun    | 
an  a  panre  en  mes  premiers   chaiteilz   de 
Ducuey   en  jusc'a   tant  que  je  h  averoie    , 
aillors  assenet  a  son  greit.  (Mai  1282,  Cft. 
de  Joffroi  d'Aspremont,   S.    Vmc,   Arch.    | 
Mos.) 

ENJUTER,  voir  EXJOUTER. 

ENKARNANCE,  S.  f.,  incamatioii  : 
Li  enkarnance  ieius  Christ.  (1133,   Test, 
conjoncl.  de  Renaud,  etc.,  TaïUiar.) 

ENKAUNEE,  S.  f.,  incarnation  : 

0  li  an  de  li  enkarnee  Jésus  Christ  mil 

cent  terente  terois.  (Cft.  de  Ben.d'Haucourt, 

Pr.  de  ni.  de  Cambrai,  18.) 

ENKAUCESIENT,  VOir  ENCHAUCEMENT. 
ENKEXBELER,  VOÏr  EXCESIBELER. 
ENIvEOIR,  voir  E.XCHEOIR. 
ENKERKIER,  VOir  ENCHARGIER. 
ENKi,  voir  EXQUI. 
ENKIERKIER,   VOif  ENCHARGIER. 

ENKOR,  voir  Encors. 

ENKUMBREMENT,   VOil  ENCOMBREMENT. 

ENuusER,  voir  Excuser, 
ENL,  voir  Le. 

ENLA,  enlai,  adv.,  au  delà,  d'ici  là,  en 
parlant  du  temps  : 


ENL 

Des  la  saint  Luc   qui  vient  enlai.   (1302, 
Lett.  de  J.  de  Joinv.,  Coll.  de  Lorr,,  vol.  397,    | 
pièce  15,  Richel.) 

—  En  parlant  de  lieu  : 

Celle  cy  qui  me  semble  plus  aagee  c'est 
la  sage  Placidie,  fille  du  grand  Theodose,  I 
sœur  d'Arcadius  et  d'Honorius,  femme  de 
Constance,  et  mère  de  Valentinian,  qui 
tous  cinq  ont  esté  empereurs,  et  desquels  , 
vous  pouvez  voir  les  portraits  un  peu  en  la. 
(D'Urfé,  Astree,  II,  xi.) 

Plus  en  la.  nous  rencontrasmes  un  antre    i 
Temple  dédié  a  la  Déesse  Astree.  (ID.,  ib.)    ] 

Ces  monts  qui  nous  séparent  de  l'Au- 
vergne, et  ceux  qui  sont  plus  en  la  a  la 
main  gauche.  (In.,  ib.,  1,  2.) 

Cette  locution  est  encore  fréquemment 
usitée  dans  la  Suisse  romande. 

ENLAÇABLE,  enlaxabU,  inlassable,  adj., 
qu'on  peut  enlacer  : 

Nexillis,«!7ossa()/e.  {Gtoss.  !a«.-/'r., Richel. 
1.  7679,  f»220  V».) 

Enlaxable,  nexibilis.  {Gloss.  gall.-lat, 
Richel.  1.  7684.) 

ENLACEEMENT,  adv.,  en  enlaçant  : 
Enlaceement,   nexim.   (Gloss.   gall.-lat., 
I    Richel.  1.  7684.) 

ENLACEURE,  -usseure,  -açnre,  -achure, 

j    s.  f.,  enlacement  : 

Et  le  trelle  et  Venlaceure 
Fist  monlt  sonlive  par  figure. 

{Parton..  10309,  Crapelel.) 
Nodus,  enlachure.  (Gloss.  lal.-fr.,  Richel. 
1,  7679,  f  221  r°.) 

Deux    pintes  d'argent   doré,    taillées  en 
j    deux  lieux  a  enlassewes,  et  sur  les   cou- 
vescles  a  ung  esmail  ront   des   armes   do 
France,  pesant  .viii.  marcs.  (1380,  Inven- 
taire de  Charles  Y,  n°  1337,  Labarte.) 


ENLACHiR,  V.  8.,  ralentir  : 

Dist  qe  meisme  cely  William  avoyt  levé 
un  gors  amount  le  niolin  le  priour,  par 
quey  qe  le  evve  fut  enlachi  e  ne  corust.pas 
si  reddement  cum  ele  soloit  fere.  {Year  { 
boots  of  the  reign  of  Edw.  the  first,  years 
xxx-xxxi,  p.  407,  Rer.  brit.  script.) 

ENLACHURE,  VOir  ENLACEDRE. 

ENLAGANÉ,  adj.,  exposé  à  une  perte 
certaine  : 

Il  est  en  prison,  si  est  pris. 
Aussi  c'as  Tnrs  enlaganes. 

(Sones  de  Nansay,  ms.  Turin,  f°  70'.) 

Cf.  Lagan. 

ENLAI,  voir  Enla. 

ENLAIDIR,  -  eidir,  v.  a.,  outrager  : 

Jo  serai  pris  et  esoharniz  et  escopiz  et 
enleidiz.  (Maurice,  Serm.,  ms.  Oxf.  Douce 
270,  f  23  V».) 

—  Enlaidi,  part,  passé,  honteux  : 

I  Ses  jonrs  seront  de  petite  durée. 

Son  règne  obscur,  sa  mort  tost  désirée. 
Et  fera  fin  confuse  et  enlaidie. 
(G.   Chastellain,  le  Prince,  vu,  45T,  Kervyn.) 

ENLAIER,  voir  ENLIER. 

ENLAiNiER,  V.  3.,  outrager  : 

S'il  y  a  (dans  une  mêlée)  bourgois  ki 
enlainie  le  deforain,  il  n'iert  jamais  bour- 


ENL 

gois  de  ceste  vile.  (Bans  d'Hénin-liélard, 
p.  394,  Tailliar.) 

Cf.  Lanier. 

ENLAissiER,  -  oisieT,  -  eissier,  ■  essier, 
verbe. 
—  Act.,  laisser,  abandonner,  délaisser  : 

Li  borgeis  snnt  rensé,  e  I!  champ  enlaissez, 
K  la  cité  est  arse  e  les  mars  dépeciez. 
(ÏH.  DE  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel. 213G4,f6r°.> 
Aine  les  roava  bien  enlaisier. 
Et  com  tens  pris  a  mort  laisier. 

(MousK.,    Chron.,  '23765,  Reitt.) 
Si  les  despoillierent  et  bâtirent  et  firent 
trop  grant  honte,  puis  les  enlesserent  aler. 
(G.  DE  Tyr,  I,  18,  Hist.  des  crois.) 

Et  li  taverniers  enleisse  aler  sa  maisnie 
après  le  mesfet.  (P.  DE  Font.,  Cons.,  xx, 
11,  Marnier.) 

Quant  midis  fn  lor  chiens  enlaissent 
Ly  bergier,  et  la  chasse  laissent. 

(Pasloralet,  ms.  Bruj.,  P  36  r°.) 

—  Neutr.,  s'élancer  : 

Et  uns  chevaus  aussi,  encore  ait  il  ver- 
tut,  par  lequele  il  est  chevaus,  ne  le  tient 
mie  a  bon,  s'il  ne  fait  bien  les  œvres  ki 
apertienent  a  se  bontet,  aussi  con  S'il  en- 
laisse  bien,  u  keure  bien,  u  amble  bien,  u 
porte  bien,  u  ne  soit  mie  estaieus.  (Li  Ars 
dAm.,  I,  229,  Petit.) 

—  Enlaiisié,  part,  passé,  comme  eslais- 
sié,  qui  s'élance,  qui  se  précipite,  à  bride 
abattue  :' 

Kymenidos  recoeuvre  sos  l'escu  enbnschez, 
En  sa  main  une  lance  dont  li   fer   n'en  pas  viez. 
Un  chevalier  de  Cadres  feri  tout  enlessez 
K'ambedoBS  les  estrius  li  a  toln  des  pez. 
(Th    de  Kent,  Geste   i'Alis.,  Richel.   24364, 
f»  16  ï".) 

Celle  pari  vint  tout  enlaissiez. 
Par  sus  les  murs  saillit  joins  piez. 

(.\lhis,  Ars.  3312,  P  1=.) 


Atys  i  vint  touz  enlessiez. 


(Ib..  f»  52'.) 


ENLAMER,  V.  a.,  tramer  : 

Ainsi  ai  ra'amonr  en  l'amee 
Mal  ourdie  et  pis  enlamee. 
Car  je  sui  en  trop  basse  lame 
Envers  li. 
(B4DD.  DE  CoNDÉ,  Dis  de  la  Rose,  Ars.  3142, 
f»  315''.) 

ENLANDONNER,  V.  a.,  assujettif  uu  ani- 
mal par  le  cou  au  moyen  d'un  morceau 
de  bois,  d'un  billot,  d'un  landon  : 

Si  ne  peuvent  les  habitans  et  demeu- 
rans  es  mettes  d'icelle  tenir  chiens  en 
leurs  maisons,  s'ils  ne  sont  enlandonnes 
ou  afîolles.  (Coust.  particul.  de  Hesdin, 
concernant  les  droits,  preem..  etc.,  8,  dans 
les  Coust.  gen.  du  comté  d'Artois,  Arras 
1679.)  Impr.,  enlarnonnés. 

—  Fig.,  lier,  engager,  asservir  : 
Ces  granz  seigneurs  et  ces  gr^nz  dames 
Qni  por  les  cors  perdent  les  âmes 
Et  en  enfer  les  enlandonneni . 
(G    DE  Coisci,rfe  VEmpereris  qui  garda  sa  chasteé, 
'RicheL23Ul.  f"  254S  et  817,  f»  75  t°.) 

ENLANGAGiÉ,  -  Quagié,  -  gaigé,  adj., 
beau  parleur,  loquace,  éloquent  : 

Donc  ne  porroit  nuizdire,  tant  fust  eiilangagiez, 
!  En  com  grant  redevance  homs  estoit  engagiez. 
'  (Jeh.  de  Meong,   Test.,  133,  Méon.) 


ENL 


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ENL 


139 


Lequel  Andrieu  avoit  en  nouvelles  par 
iinp  messajje  secret  du  duc  de  Sombresset, 
moult  bien  enlanguafiié.  (Wavrin,  An- 
chienn.  Citron.  d'Englèt.,  t.  II,  p.  194,  Soc. 
de  111.  de  Fr.) 

Dares  ne  foreat  ne  eslontes, 
Mes  doucement  eataiigagies 
Et  de  jone  eage  ea?ies. 
(Froiss.,  Poés.,  II.  56,1907,  Scheler.) 

Si  estoit  elle  très  belle  dame  et  féminine 
et  doucement  enlangagie.  (Id.,  Chron.,  I, 
2in,  ms.  Rome,  f"  3,  Luce.) 

Sasement  estoit  enlangagies.  (Id.,  ib., 
IV,  287,  Luce.) 

Il  estoit  sages  sirez  et  bien  enlangagies. 
(Id.,  ib.,  VI,  282,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Un  clercb  de  droit  bien  enlangagiet. 
(Id.,  ib.,  VII,  9i,  Luce.) 

Ces  .II.  chevaliers  comme  saiges  et  bien 
enlangagiez  exploitèrent  si  bien  que..  (Id., 
ib.,  Ricliel.  2641,  f  269  r«.) 

Il  estoit  sages  et  bien  enlangagiez  et  de 
belle  parlure.  (Id.,  ib.,  Ricbel.  2646,  f°  30'.) 

Levez  sns  aussi,  maistre  Pol, 
Qui  estes  sy  entengagié. 
(Martyr,  de  SI  Pier.  et  St  Paul,  ap.  Jub.,  ilyst., 

I,  79.) 

Ce  cordelier  plus  enlangagé  que   docte, 
n'ayaut  quelquesfois  de  quoy  parler  pour 
achever  son  heure,  s'amusoit  a  faire  des 
comptes  qui  satisfaisoient    aucunement  a 
ces  bonnes  gens  de  village.  (Marg.  d'Ang., 
Hept.,  XI,  Grugei.) 
^îir  je  te  dy  pour  sentence  flnalle 
One  l'homme  faalx  et  bel  enlaiigaigé 
Vaalt  pis  que  fauU  es  mains  d'ung  enraigé. 
(J.  Makot.  boctr.  des  Prmcess.,  m"  Rond.,  p.  6, 

éd.  1534.) 

Les  jeunes  veuves  qui  sont  trop  enlan- 
gagees,  et  legieres  a  aller  de  lieu  en  aultre. 
(Yie  de  Mons.  S.  Hier.,  ch.  xxxi,  éd. 1341.) 

Les  deux  les  mieux  enlangagees,  et  qui 
avoieut  le  plus  d'apparence.  (Cholieres, 
Apresdinees,  p.  202,  Lacroix.) 

ENLANOAGiER,  verbe. 

-  Ac'  ,  enseigner  à  parler,  donner  la 
faculté  de  parler  à  (en  parlant  des  oi- 
seaux) : 

Oiseau  contraire  a  ceux  qu'on  enlangagé. 

(Vauq.,  Sat.,  m,  a  M.  Tillier.) 

—  Neutr.,  dire  des  grivoiseries  : 

Si  aucun  en  enlangagé,  trois  jours  (de 
pénitence).  (1396,  Traduct.  des  Staluts  de 
i'Eglise  de  Tours,  Riche!.  1237,  ch.  77.) 
Lat.  :  Si  quis  lingua  lascivus  fuerit,  tridua- 
na  pœnitentia  capietur. 

ENLANGiER,  V.  a.,  couvrir  d'étoffe  de 
laine  : 

Li  nuef  de  lor  dos  enlangier 
N'ont  cure,  mes  bien  enlingier 
Et  servir  comme  chastelain. 
(Reclus  de  Moliess,  A-  Charité,  Richel.  23111 
f»  224'=.) 

Suisse  rom.,  enlanger,  entourer  d'un 
lange. 

E.\LANGORÉ,  VOir  E.\LANG0URÉ. 

ENLANGOURÉ,  -  oré,  aulangoré,  adj., 
langoureux,  languissant  : 

Tant  par  esloit  descoloree, 
Qn'el  sembloil  estre  enlangoree. 

Utose.  201,  Méon.) 


On  mener  vie  enlangoree. 
(».,  9i4S  et  ms.  Val.  Chr.  1858,  f  80*.) 

Et  mener  vie  antangoree. 

Ub.,  Vat.  Clir.  U92,  f»  65'.) 
Enlangouree. 
Ub.,  Vat.  Ott.,  f»  71''  et  ms.  Corsini,  64".) 

Pour  gnerir 

Toutes  bestes  anlanqorees. 

{Ib..  liictiel.  1573.  f  ITT.) 
Lors  sont  amours  enlangonrees. 

(Clef  d'amour,  p.  65,  Tross.) 
Mesmes   les   povres,   les   iinpotens,    les 
maladifs    ou    enlangoures...   preignent   et 
quierent  plaisir  et  joye.  {Ménagier,  I,  134, 
Biblioph.  fr.) 

Dont  j'ay  le  cueur  enlangouré. 
CK.  Chart..  Liv.  des  qmt.  dames,  OEuv.,  p.  031, 
éd.  len.) 

Amours,  amours,  joye  ennayeuse. 
Amours,  liesse  enlangouree. 
Amours,  charité  envieuse. 
Espérance  désespérée. 
(Lefranc,  Champion  des  Dames,  V  63,  ap.  Le 
Duchat,  Noies  sur  Clément  Marot.) 

Et  matne  vie  enlangouree. 

(Pastoralet,  ms.  Brux., f'flG  r".) 
Mener  vie  enlanifouree. 
(JaloiLV  gui  bat  sa  femme,  Poés.  fr.  des  sv'  et 
ïvi'  s.,  III,  ICA.) 

Morne  maintien  et  cbiere  enlangoree. 
(II.  Baode,  Del>at  de  la  Dame  et  de  l'Escuijer,  Poés. 
fr.  des  XV'  et  xvi"  s.,  IV,  160.) 

Et  de  cela  ilz  faisoyent  du  pain  bis. 
Que  bien  aimoyent  leurs  séduites  brebia  : 
Mais  de  maigreur  estoyent  enlangorees. 
(Cl.  Mar  ,  Sera.  rf«  bon  Past.,  p.  537,  éd.  1596.) 

—  Fig.,  faible,  débile,  mauvais  : 

Mainte  cause  enlangouree 
Avez  pour  l'or  savourée 
Et  plaidé  de  grant  acueil 
Contre  raison  et  mon  vneil. 

(E.  Desch.,  Poés.,  II,  181,  A.  T.) 

EXLANGouRER,  V.  H.,  être  languissant  : 
Tant  que,  moy  mort,  mon  ame  ayt  recouvrée 
Celle  qui  fait  ma  vie  enlangourer. 

(E.  Desch.,  Poés.,  Richel.  8i0,  P  U4''.) 

ENLANGouRiR,  V.  H.,  tomber  en  lan- 
gueur : 

Le  roy  Leyr  commença  a  enlangourir 
par  viellesse".  (Hist.  s.  et  prof.,  Ars.  3079, 
f"  13».) 

ENLAOIER,  voir  ENLIER. 

ENLARDER,  V.  a.,  embrochep  : 

Par  art  et  par  coujureison 

Ont  cil  enlardé  lo  mouton  (de  Colchos). 

(Bex.,  Traies,  ms.  Naples,  t"  'j''.) 
Sur  le  franc  roy  sallirent 
Cornans  conme  vachiers. 
François  les  recoeillirent 
A  guise  de  bouchiers, 
Landsknects  aventuriers 
Si  bien  les  enlarderent 
Que  le  moins  deuli  entiers 
A  Milan  retournèrent. 
(Poés.  fr.  de  G.  .ilinne.  Chaos,  sur  la  bat.  de 
Mariguau,  E  m  v",  J.-C.  Brunet.) 

—  Enlardé,  part,  passé,  entrelardé  : 

.1.  bourjois  de  la  cité  envoia  .i.  paon 
cuit  et  bien  enlardé  a  l'evesque.  (Evast  et 
Blaq.,  Richel.  24402,  f»  13  r".) 

ENLARGiEu,  -  ger,  emlergier,  v.  a., 
élargir,  augmenter,  améliorer,  prolonger  : 


Tu  ne  destruies  falonie,  mais  ['emlerges. 
(Dial.  anime  conquerentis,  ms.  Epinal,  Ro- 
mania,  VI,  143.) 

Cesti  Aleyn  fist  enlarger  moût  le  chastel. 
{Foulques  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv  s  , 
p.  23.) 

De  proroger,  proloigner  et  enlarger  les 
trieves.  (1373,  Tract,  de  pace,  Rym., '2'  éd., 
t.  VII,  p.  59.) 

Releases  solonque  le  matler  en  fait 
ascun  foits  ont  lour  effect  per  force  d'en- 
larger  l'estate  celuy  a  que  le  release  est 
fait.  (Littl.,  Instil.,  463,  Houard.) 

Son  estate  n'est  my  enlargé.  (Id.,  ib.) 
La  navie  des  subgitez  et   amys   du  roy 
(sera)  encressé  et  enlargé.  {Stat.  de  Henri 
VI,  an  XX,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

e;«largir,  -  guir,  verbe. 

—  Act.,  élargir,  augmenter  : 

Pur  enlargir  snn  déduit 
Un  grant  pais  ad  destruit. 
(Continuât,  du  Brut.  ap.  Michel.  Chron.  angl.- 
norm.,  I,  78.) 

Tu  os  enlargi  mes  voies.  (Psaut.,  Richel. 
1761,  f•23^) 

Enlargir  la  plaie.  (Bru.v  de  Long  Borc, 
Cyrtirgie,  ms.  de  Salis,  f»  24'=.) 

Il  a  enlargy  le  passage  de  l'eaue  de  dix 
piedz.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  428,  Gé- 
nin.) 

—  Réfl.,  se  laisser  aller  k  un  mouve- 
ment de  largesse  : 

Et  se  enlargit  de  donner  plus  qu'il  n'avoit 
de  coustuuie.  [Lancelot  du  Lac,  i'°  p., 
ch.  38,  éd.  1488.) 

—  Neutr.,  s'élargir  : 
Et  l'entrée  de  paradis 

Au  premier  est  estroite  et  dure. 
Mais  celle  estrelé  petit  dure, 
Com  plus  dure  plus  enlargit. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3611,  fo  105'.) 

—  Faire  des  largesses  : 

Cest  riqueche  en  tresorrie 
Qui  ne  sert  fors  de  gésir, 
Et  n'en  voles  enlarguir. 
(A.  DE  LA  Halle,  Chans.,  Richel.  25566,  C  7  v».) 

ENLARGUIR,  VOil'  E.N'LARGIR. 

ENLARMÉ,  adj.,  plein  de  larmes  : 
Si  eul  estoient  enlarmé, 
Cai'  longuement  ploré  avoit. 

KDolop.,  3549,  Bibl.  elz.) 

ENLASSEURE,   VOir  ENLACEURE. 

ENLATIMER,   VOir  ENLATINER. 

ENLATiNER,  enlatimer,  anl.,  v.  a.,  ins- 
truire dans  le  latin,  instruire,  en  général: 

Langue,  por  gens  envenimer. 
Font  (les  avocats)  de  IrulTes  enlatimer. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  375,  f»  339°.) 

—  Enlatiné,  part,  passé  et  adj.,  instruit 
dans  les  langues,  qui  parle  bien,  qui 
s'exprime  avec  facilité  : 

Li  mes  parolent  qui  sunt  enlatimé. 
Le  duc  Garin  en  ont  araisonue. 
(Garittle  Loh.,  2"  chans.,  xxxi,  p.  97,  P.  Paris,) 
Impr.,  enlatinié. 

Un  moine  enlatimé  e  sage. 
Bien  conen  e  enseignié. 

(Rou,  3°  p.,  7136,  var.,  Andresen.' 


196 


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Datiris  li  respondi  a  loi  d'orne  scné  : 

C'est  la  genl  d'Alixandre  le  fort  roi  coronné. 

Jou  oi  ier  soir  dire  Florent  Venlatimc 

Qu'il  gisoit  a  .VII.  Hues  pries  de  cesle  chité. 

(Roiim.  d'Alix.,  i°  71',  Michelant.)  Var..  Venlaliné. 

Va,  gioz,  dit  l'ampereres.  trop  es  anlatincz, 

De  totes  tes  paroles  es  losengiers  privez. 

(Simon  de  Pouille,  Ricbel.  3G8.  f  1  iO'*.) 

Kle  parla,  bien  fii  enlalimee. 

(G.  ifllansloiie,  Itichel.  25516,  f  68  r».) 

Sïes  loas  sont  sage  et  bien  enlalimè. 
{.Mm.  de  Karb.,  Itichel.  2-l36'J,  f»  10  r».) 

Oil,  ce  dist  Rollant,  moolt  est  prens  et  senes, 
Et  sages  et  corlois  et  bien  eiilatinies. 

(Quai,  fils  Aymon,  Richel.  21387,  f°  16'.) 

Au  roi  parole,  bien  fu  enlalimes. 

(Anseis,  Richel.  "93,  V  39^.) 
Por  chou  qu'il  erent  si  bien  enlalimes. 
De  tous  langages  apris  et  enparles. 

(».,  f»  57*.) 

James  vos  n'orrez  famé  si  bien  enlatinee. 

Uije  d-Avign..  1556.  A.  P.) 

Li  traite  respondent  qui  sont  enlatinè. 
(Florence  de  Rome,  Kichel.  nooT.  acq.  il92, 
f  43  r°.) 

—  Avec  un  rég.  indir.  : 

De  tos  langages  iert  bien  enlalines. 

(Alesclians.  Richel.  1448,  f  225  t".) 
De  toz  langages  ert  bien  enlatinez. 

(Ib.,  1597,  ap.  Jonck.,  Guill.  dOr.) 

ENLAXABLE,  VOIF  EKLAÇABLE. 

ENLEÇONNÉ,  cnlocltontié,  enloçonné,enlo- 
çoné,  enloçHnné,enlouçuné,aLà}.,  endoctriné, 
instruit,  bien  eniliouché,  beau  parleur, 
éloquent,  proprement  qui  a  eu  des  leçons, 
ou  à  qui  on  a  lait  la  leçon  : 

Paiens  ert.  de  Saxonne  nez. 
Qui  moult  estoit  enfuchomiez. 
De  médecine  se  faisoit  sage, 
Si  savoit  jiarler  maint  langaige. 
(Bom.  du  Brut,  ms-,  f"  63'',  ap.  Sle-Pal.) 
Bien  fu  enlo(onnez-,  et  de  bêle  raison. 
(Wace,  Bou,  2'  p.,  2320,  Andresen.) 
Mult  ert  tennlz]  pur  sage  e  pur  enloçonné. 

(Id.,  ib.,  2"  p.,  4268.) 

Par  nn  vaslet  enloronè. 

(,Id.,  ib.,  Z"  p.,  G293.) 

Par  un  vaslet  enlonnnr. 
(Id.,  ib.,  var.,  Andresen.)  Impr.,  en  locun  ne. 

Un  moine  enlouçiiné  e  sage. 

Rien  cooeu  e  enseignié. 
(Id.,  ib.,  y  p.,  7130,  var.)  Irapr.,  cnloncimé. 

Onqaes  ne  fu  ne  sages  ne  senez 
Com  .1.  autre  homme,  ne  si  enloçonez. 
(Mon.  Benuarl,  Richel.  368,  f  234*.) 

ENLEECiER,  ciihjetscr,  V.  a.,  réjouir  : 
Biautes    de    feme   enhaite    et  enleece  la 
face  son  mari.  {Bible,  Richel.  901,  f»  SI''.) 

—  Enleecié,  part,  passé  et  adj.,  comblé 
de  joie  : 

J'avoye  grant  avoir  amassé  ; 
J'esloye  en  honneur  enlyessé. 
Et  n'ay  cessé 
De  dissiper  tout  par  follie. 
(Le  Chevalier  qui  donna  sa  femme  au  Duable,  Ane 
Th.  fr.,  IH,  451.) 

ENLEER,  voir  EnLIER. 

ENLEGACioN,  S.  f.,  allégation  : 


C'est  li  cscn  a  .il.  envers. 
Tort  et  bochuz  et  contrefez, 
A  la  torlue  de  cors  fé, 
Pourtraile  de  desliaulé. 
Al  faus  esgard  de  fauseté. 
D'une  fausse  enlegaciun 
A  langues  de  avoc:tciun. 
De  geôles  a  plaidenrs  traites. 
(HooN  DE  Meri,  le  Tornoiement  Anticrist,  Richel. 
254U7,  f''219'=.) 

ENLEGUER,  V.  3.,  alléguer  : 

En  enleganl  aucune  instruction  qui  n'a 
pas  esté  gardée  ne  tenue  d'ancienneté  en 
ce  cas.  (13%,  Ord.,  viii,  123.) 

EXLEHER,   VOirENLIER. 
ENLEIDIR,   voir  E.N'LAIDIR. 
ENLEIER,  voir  EiNLIER. 
ENLEIGER,  VOlr  ENLIER. 

ENXEissiER,  voir  Enlaissier. 

ENLES,  voir  ESLAIS. 
ENLESSIER,  VOir  ENLAISSIER 

ENLEURER,  V.  a.,  attirer  comme  par 
un  leurre  : 

Dont  la  gloute  envieuse  esrage 
Que  le  deable  a  remplie 
Et  enleuree  d'envie. 

(Fabl.  d-Ov.,  Ars.  .=i069,  f»  2.o«.) 

ENLEVER,  V.  a.,  élever: 

Li  fessez  que  pe  i  hai  fait  faire  ou  enle- 
ver et  clôt  vers  les  autres  vipnes  qui  sunt 
au  dessus.  (Mars  1343,  Vente  par  Isoré 
Daure,  fac-similé  à  la  biblioth.  de  l'Ecole 
des  chartes,  p.  4,  G.  Musset.) 

—  Enlevé,  part,  passé,  en  relief  : 
Toute  euvre   enlevée  doit  estre  faite  de 

plâtre  a  pincel  et  sur  la  sele  et  seur  l'escu. 
(E.  BoiL.,  Liv.  des  mest,  i"  p.,  lxsviii, 
14,  Lespinusse  et  Bonnardot.) 

Et  sont  quarante  huit  evesque  en  quatre 
costeiz  de  la  tombe,  enleoei  et  figurei 
comme  evesque.  (MÉN.  de  Reims,  307, 
Wailly.) 

Ung  autre  tableau  d'or  plat,  a  ung  cru- 
cifi.x  enlevé  ou  mylieu.  (1380,  Invent,  de 
Ch.  V,  184,  Labarte.) 

Morvan,  enlever,  élever. 

ENLEVEURE,  S.  f.,  relief  : 

Les  billetes  d'orfaverie  de  haute  enleveure 
dorez  a  fleur.  (Arch.  JJ  5,  1°  3»,  ap.  Ste- 
Pal.,  éd.  Favre.) 

—  Récolte  : 

Tout  ainsi  que  la  terre,  quand  elle  a 
esté  sejournee  et  engraissée,  par  aucunes 
années,  rapporte  puis  a  la  première  enle- 
veure le  double.  (Claude  de  Seyssel, 
Louis  Xn,  p.  136,  éd.  1508.) 

ENLiANCE,  enloiance,  enloyence,  s.  f., 
lien,  obligation  ; 

Et  tole  voies  acordance 
l  est  remise  et  enloiance 
Por  garder  iceste  meniere. 
(J.    DE   Priorat,  Liv.   de  Yegece,    Richel.   1601, 
f»  23''.) 

Par  sa  plus  forte  enloiance, 
(Id.,  a.,  f  56».) 

Je  promet...  les  allcgences  faictes  entre 
nous  garder  et  tenir  fermement  selon  la 
lenour  des  lettres  faictes  sur  lesdites  en- 


loyences.  (Veille  S.  Hilaire  1333,  Cart.  de 
Neuchdtcl,  appartenant  au  marquis  de 
Durfort-Civrac.) 

ENLiciER  (s'),  V.  réfl.,  être   renversé  : 

Les  lances  froissent  et  esclicent. 
Mais  il  des  selles  ne  s'entivenl. 

(Alhis,   Ars.  3312,  f  96"'.) 

ENLiEFF,  S.  m.,  enlèvement.  Ce  mot 
certainement  ancien  n'a  été  rencontré 
que  dans  un  texte  provincial  du  xvii' 
siècle  : 

Défenses  d'ouvrir  aucun  clos  de  vignes 
ni  couper  bleds  et  enlever  leurs  gerbes, 
qu'au  préalable  ils  n'aient  averti  ledit  ex- 
posaut  24  heures  avant  VenUelJ'  de  leurs 
gerbes  l't  vendanges.  {Arr.  du  parlent,  de 
Bret.,  22  mai  1688,  Arr.  conc.  les  par.,  J, 
113.) 

ENLiEGER,  V.  a.,  défler,  appeler  en 
duel  : 

Et  a  dit  Bue  ;  Vous  i  avez  menti 

Com  félon  traitor  anemis. 

Conques  mes  frères  sa  parole  mesdist, 

Com  traitor  vos  enîiege  deci, 

Eins  qui  soit  vespres  ne  soluel  a  déclin 

Vos  en  ferai  l'ame  del  corps  partir. 

(Garin,  ap.  Duc,  Inlegiare.) 

ENLiEMENT,  -  loiement,  -  loyemmt, 
-  loyment,  -  loement,  -  louement,  -  ani, 
anl.,  s.  m.,  engagement,  obligation,  hypo 
thèque  : 

Et  que  il  vous  sovegne  de  vo  enloiement 
Comment  somes  ensamble  par  le  saint  sacrement. 
(De  St  Alexis,  228.  Herz.) 

Sus  Venloiemanl  et  la  especiaul  obligation 
de  touz  ses  biens.  (Lundi  ap.  S.  J.-Bapt. 
1277,  Arch.  C.-d'Or.) 

Sor  \' enloiement  de  toz  nos  biens  movi- 
bles  et  noumovibles.  (Sept.  1280,  Ch.  de 
Guill.,  sire  de  Pontarlier,  Arch.  Côte-d'Or, 
B  493.) 

Et  renonçons  en  cest  fait  por  nos  et  por 
nos  beirs  sus  la  vertu  de  nostre  saireraant 
et  sus  ['enloiement  dessusdiz  a  tous  droits. 
(1281,  Pr.  del'Hisl.  de  Bourg.,  II,  L.) 

A  promis  par  Yanloirmant  de  li  et  de  ses 
hers.  (1283,  Ch.  de  l'évéch.  de  Langres, 
Vaux-sous-Aubigny,  Arch.  Haute-Marne, 
689.) 

Sus  le  enliemant  de  nôtres  biens.  (1286, 

Ch.  des  compt.  de  Dole,  -^  ,  Arch. 
Doubs.) 

Ces  covenances  et  cest  enloement  devant 
dittenray  et  guarderay.(S  juillet  1289,  Arch. 
J  234,  pièce  11.) 

Nos  nos  sûmes  enloyé  et  nos  enloyons 
et  fait  avons  enloyement  entre  nos  encontre 
honourable  prince  Raliour,  par  la  grâce 
de  Deu  roy  d'Alemaigne,  et  contre  toz  ses 
aydanz.  {Ib.) 

Prometons  sor  l'enloiement  de  toz  nos 
biens  que  nos  n'irons  encontre.  (1291,  S. 
Bénigne,  Chaignay,  1.  4,  c.  2,  Arch  Côte- 
d'Or.) 

Sus  Venlouement  de  tous  mes  biens. 
(.Mai  1297.  Arch.  Jura,  Baume,  Terrier  I, 
tilanues,  1486.  f  123.) 

Sux  Venloijement  de  touz  ses  biens. 
(Mai  1307,  Gevrey,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 
cart.  44,  paq.  44,  Arch.  Doubs.) 

Laquelle  quittance  de  ladite  mortemain 
Icsdiz  Perrins   et  Ysabiau  promistreut    et 


ENL 

ont  promis  par  Venloiement  Je  eus  et  de 
leurs  hoirs  et  de  tous  leurs  beos...  tenir 
et  avoir  ferme.  (1323,  Arcb.  JJ  61,  f°  171  v°.) 

Doresnavantnul  ne  sera  receu  a  alléguer 
compromis  eu  dissimulant  et  retardant  la 
cause  commencée  et  intimée  si  celuy  qui 
allègue  compromis  ne  monstre  présente- 
ment compromis  vallable  par  lettre  passée 
et  scellée  de  seau  portant  foy  et  qui  soit 
vallable  a  l'esgart  du  juge  ou  aultrement 
enloyment  de  serment  de  partie  sans  jour 
changer.  {Coust.  de  Bret.,  1"  154  r°.) 

1.  ENLiEn  (s'),  V.  réfl.,  se  réjouir  : 

Compaignie  de  dames  et  de  damoiselles 
qui  s'en  vont  entier  en  ung  preau.  {Perce- 
forest,  vol.  II,  1°  T?*",  éd.  1S28.) 

2.  ENLiER,  -  yer,  -  oier,  -  oyer,  eml., 
anl.,  enleier,enlaier,emlier,enleer,  enleher, 
enlaoier,  anlaoier,  enleiger,  verbe. 

—  Actif,  lier  : 

Il  sunt  enliet,  e  cbairent.  {Lib.   Psalm., 
Oxf,,  XIX,  9,  Michel.) 
Qne  tu  les  faces  bien  lier  (les  tonneans) 
Kt  de  bon  ciment  éviter. 

(Dial.  de  S.  Grég.,  ms.  ETreox,  F  16  »°.) 

—  De  même,  au  sens  moral  : 

La  paienie  (ut  en  laut  plus  enloié  des 
visces  ke  ele  n'ont  la  conissance  de  son 
l'aiteor.  {Liv.  de  Job,  Bicbel.  24764,  f»  1  v°, 
éd.  Ler.  de  Lincy,  p.  441  ) 

—  Engager,  obliger,  lier  par  un  serment, 
hypothéquer  : 

Et  que  ces  choses  que  il  ont  vendu  ne 
sunt  enliees  a  oui  autre  home  ne  famé  par 
gaigerie  ne  |'ar  autre  manière.  (1239,  St- 
Loup,  Arcb.  Aube.) 

Et  en'ievns  a  ce  garder.  (1246,  Arcb.  Jura, 
G,  n»  419.) 

Por  les  queus  trois  mile  livres  nos  lor 
avons  emloye  et  mis  en  guage  quant  que 
nos  aviens    a    Chamlite.    (1253,    Ch.    des 

C 

cojnpt.  de  Dole,-—  ,  Arcb.  Doubs.) 

44 

Et  ajiÎ0îe?!(  toz  lor  biens  mobles  et  non 
mobles  de  porter  garantie  sor  ceste  chose 
a  ladite  madame  Helie.  (1262,  Lib.  feod. 
episc.  Hngon.,  ms.  Langres  E  405,  l»112v».) 
Et  an  ount  anloiez  louz  lors  biens  que  il 
ount  jiur  [iorter  garantie.  (Aoïit  1266, 
Cray,  Ch.  des  compt.  de  Lole,  cart.  4b,  paq. 
48,  Aich.  Doubs.) 

i'ai  obligié  et  enloiè  en  la  main  a  la  dite 
Lore  ma  dame  dix  livrées  de  terre.  (1271, 
Arcb.  Doubs,  E  1318.  pièce  513.) 

Je  hay  enlaiez  et  engaygiez  en  la  main 
Symou  voslre  juyf  porune  soumme  de  dé- 
nies... mes  molins  de  Roches.   (1274,   Ch. 

des  ccmpt.  de  Dole,- —  ,    Aicb.  Doubs.) 

Et  por  plus  grant  seurlbc  avons  hobli- 
gié  el  enloié  en  )a  main  audit  Parenin  une 
vigne  qui  siet...  (Nov.  1282,  Ch.  des  compt. 

de    Dole,  ■— -  ,  Arbois,  Arch.  Doubs.) 

Ait  mis  elenloyé  en  nostre  mein  le  fyé 
que  mes  sires  Jebans  de  Chalon  tient   de 
luy.  (1293,  Ch.  de  J.  de   Chalon,  Arch.    J    i 
234,  pièce  22.) 

Se  Yillames    enliois   moy    et    touz    mes 
biens.   (13C0,    Ch.     des  compt.   de    Dole,   ! 
C 

—  ,  Arch.  Doubs.) 
87 


ENL 

Donc  fu  joios  li  enemis 
Qui  autre  chose  n'aveit  quis, 
Tos  les  cuida  aveir  sorpris 
E  enlies  a  tos  [lor]  dis. 
Qu'en  enfer  les  peust  lacier. 

{Vie  de  Grég.  le  gr.,  p.  0,  Luzarche.) 
Et    ne    peult   l'un  et  l'autre    enloyer  ne 
mettre  a  serment,  {l'.oust.  de  Bret.,  t"  63  v».) 

—  Réfl.,  se  lier  : 

En  la  folie  se  lia 
Si  ke  de!  tout  s'en  enîia. 
(D'un  llerm.  et  d'une  Sarrai..,  Ars.  3527,  C  S=.) 

—  S'engager,  se  lier  par  un  serment  : 

Et  nous  strnies  enloyé,  nous  et  nous 
terres,  en  la  main  l'arcevesque,  en  telle 
menere  que  se  nous  brissiens  aucune  foiz 
celz  convanz...  il  nous  pourroit  esconi- 
menier.  (1229,  Cout.  ace.  aux  hab.  d'.ilix., 
Arcb.  J  252.) 

Pour  que  ceste  aulmosne  soit  ferme  et 
estable,  nous  en  anlyons  nous  et  noz  hoirs 
en  la  ntain  l'arcevesque  de  Besançon.  (1255, 
Cart.  de  JVewcAâ(e(,  appartenant  aîi  marquis 
de  Durfort-Civrac,  f"  75  v».) 

A  totes  ces  covenances  garder  en  boine 
foi  et  leaument  a  toz  jorz,  sens  noz  tor 
faire,  a  il  enloié  luy  et  ses  hoirs  par  son 
sairement,  et  nos  aussi  nos  somes  enloiees 
par  nos  sairemenz  a  tenir  a  davant  dit  dus 
et  a  ses  hoirs  a  toz  jors  ceste  compaifinie. 
(Av.  1266,  Remirem.,  hôp.  de  Mari.,  Arch. 
Vosges.) 

Entions  nous  par  ces  présentes  lettres 
nous  et  noz  hoirs.  (Mai  1266,  ib.) 

De  ce  fere  et  tenir  en(ions  nos  et  les  nos 
(1266,  Ch.  d'Alis  de  Savoie,  Arch.  J  247 
pièce  37  (33).) 

Et  an  anlaoi  moi  et  les  miens.  (1274, 
Acey,  Arch.  II. -Saône,  H  12.) 

Et  a  la  dicte  garantie  porter  ge  enloi  as 
diz  abbé  et  au  couvant  moi  et  mes  hoirs 
et  touz  mes  biens.  (Août  1274,  Ch.  de 
Jeh.  sire  de  Trichart,  S.  Bénigne,  Flacery, 
Arch.  Cole-d'Or.) 

Et  an  enlaoi  moi  et  les  miens.  (1274, 
Moreau  198,  1°  80,  Richel.) 

Li  dit  vendour  ont  enloié  tour  et  lour 
choses.  (Mardi    ap.    S.  Mart.  d'hiv.    1278, 

Ch.  des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 
'60  ' 

Nos  enlehons  nos  et  nos  choses.  (Janv. 
1280,  ib.) 

Nos  enleons  et  nos  choses.  (Av.  1287,  ib.) 

Nos  nos  sûmes  enloyé  et  nos  enloyons  et 
tait  avons  enlojement  entre  nos  encontre 
licnouriible  prince  Rahour.  (5  juillet  1289, 
Traité  d  alliance,  Arcb.  J  254,  pièce  li.) 

No  en  enleigons  nos  et  nos  choses.  (Août 

1290,  Ch.  des  compt.  deEole,~  ,    Arbois  , 

60 
Arcb.  Doubs.) 

Et  por  ceste  chose  tenir  et  garandir  nos 
nos  enleons  en  la  juridition  de  la  cort  du 
conte  deBergoigne.  (Ji'iH-  1292,(6.) 

Emlions  nos    et    touz    nos  biens.  (1296, 

Chap.de  "Vesoul,  Arch.  Haute-Saône,  G  67.) 

Et   pour  toute  la  tenour  de    cex  lettres 

leimemcnt   lenir  et  gueider  nos  enleions 

nos  nox  chousts  et  nox  hoirs.  {1300,  Ch. 

\ 
des   compt.   de  Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 
61 

—  Neutr.,  se  lier  : 

La  lange  li  veit  enliaiil  ; 

Vein  oui  le  quor,  le  cors  pesant. 

(rie  de  S(  Cile,  358",  A.  T.) 


ENL 

Enlié,  part,  passé,  lié  : 


197 


Gésir  en  haires  enloiez.  (Dial.  SI  Greg., 
p.  168,  Foerster.) 

—  Fig.,  complice  : 

Lours  haidanz,  enloiez,  complices  et 
bien  voillanz  estans  présentement  oudil 
contey  de  Bourgoingne.    (Janv.    1363,  Ch. 

des   compt.  de  Dole,  —,  Arch.  Doubs.) 

ENLiGNAGiEn,  -  uigicr,  enlinagier  (s'), 
v.  réfl.,  prouver  sa  descendance,  sa  pa- 
renté : 

Et  come  je  soie  le  plus  prochains  hoirs, 
et  de  celé  part  dont  li  héritage  muet,  et  cil 
tienne  a  tort  les  dites  choses,  dont  je  re- 
quier  a  avoir  la  sesine,  bien  m'en  enli- 
gnageray  envers  luy,  se  il  le  me  nie.  (1270, 
Ord.,  I,  249.) 

(Lesdits  biens)  escharront  et  advenront 
ans  diz  hommes  et  famés  de  nostredite 
ville  de  Poille,  et  a  leurs  hoirs  qui  se  pour- 
ront enifanaffierestre  plus  prochain  de  ceuls 
de  qui  ledit  héritage  seroit  venu.  (1343, 
Arch.  JJ  74,  f»  39  v".) 

—  Enlignagié,  part,  passé,  qui  est  de  tel 
lignage  : 

Non  pas  pour  ce  que  ne  soiez 
lîiches  et  bien  eulignagiez. 

(Cleomai..  1.333,  Van  Hasselt.) 

Coi  que  je  soie  povres  et  mal  enliiiagiez. 

(II.  de  Seb.,  III.  914,  Bocca.) 

Robert  d'Artoys,  qui  estoit  ung  des  plu.- 
haults  barons  de  France  et  des  mielx  enli- 
gnagié, et  estrait  des  royaulx.  (Jehan  le 
Bel,  Chron.,  I,  93,  Polaiu.) 

Le  preniierpresident  de  Parlement  nonmé 
Jlaistre  Henry  de  Marlj,  et  Messire  Jean 
Juvcnel,  advocat  du  roy  oudil  parlement, 
lesquels  estoient  grandement  enlignagiez 
et  auctorisiez  en  la  ville  de  Paris.  (Je.in 
Chartier,  Hist.  de  Charl.  VII,  p.  27,  ap. 
Ste-Pal.) 

Les  plus  riches,  nobles  et  niieulx  enli- 
nagies  de  leur  peuple.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  X,  v,  9.) 

Je  suis  femme  de  hault  parage  et  gran- 
dement héritée  et  enlignagee.  (Sept  Sag., 
p.  3,  G.  Paris.) 

—  Allié,  apparenté  : 

En  ce  temps  avoit  ung  comte  a  Corbueil, 
ung  autre  aMonllehery,  et  ung  autre  aChas- 
teaufort  près  Paris  :  îesquelz  estoient  pro- 
chains parens  et  (oTlenlignagez.  (N.Gilles, 
Ann.,  I»  193  v»,  éd.  1492.) 

ENLiGNiEH,  enliner,  v.  a.,  faire  entrer 
dans  un  lignage,  une  famille  : 

('ar  la  as  toute  ta  li^oie 
Deslipnie  de  droite  lia:ne 
Et  eitliftitie  en  maie  ligne. 
(KiXLUS  DE  MoLiENS,  Miserere,  Ars.  3oi7,  1°  129"-) 

—  Enlignié,  part,  passé  et  adj.,  qui  l'si 
de  tel  lignage  : 

Asez  avez  ben  eiiliiiees  dames. 

I. Roland,  v,  720,  Génin.) 

—  Qui  est  traversé  par  une  ligne  : 

Par  la  conl'ederacion  de  l'arc  en  ciel  enh- 
i/nié  des  blanches  flours  dorées.  (.\Iaiz., 
Songe  du  viet  pet.,  III,  1,  Ars.  2683.) 

EM.iMKU,  V.  11.,  limer  ? 


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ENL 


ENL 


ENL 


Les  escnz  enlimez. 
(Tragédie    de  Jeanne    d'Arqués,    à    Rouen,   1600, 
Act.  II.  s.  1.) 

ENLINAGIER,  VOir  ENLIGNAGIER. 

ENLiXER,  voir  Enlignier. 

ENLiNGiER,  V.  S..,  revêlir  de  lin,  de 
linge  : 

Li  nnef  de  lor  dos  enlangier 
N'ont  cnre,  mes  bien  enlingier 
Et  servir  comme  chastelain. 
(Recl.    de    MoUE^•s.    de    Charité,  Richel.  23H1, 
f»  224=.) 

ENLiRE  verbe. 

—  Act.,  élire,  choisir  : 

Disl  k'il  faisoieol  grant  folie 
One  si  très  perilloose  vie 
Et  si.doleroase  enlisaient. 
(Dolop.,  ap.   Leroux  de  Lincy,  Rom.  des   Sept 
Sages  de  Home,  p.  234.) 

—  Rén.,  .se  rendre  eslit,  distingué  : 
S'il  est  Ic'amurs  cortois  le  truisse 
Cortois  le  fait  plus  que  devant  ; 

S'il  est  larges,  Iar;;es  avant, 
Kt  en  toutes  bonteis  s'enlist. 
(R.  DE  HooDENC,  les  Etes.  624.  Scheler.) 

ENLOCHOXNÉ,  VOir  ENLEÇO>fNÉ. 

ENLOçoNNÊ,  voir  Enleçonné. 
ENLOÇUNNÉ,  voir  Enleçonné. 

EXLODER,  voir  ESLOIDER. 
E.VLOEMENT,   VOir  ENLIEME.\T. 
ENLOIANCE,  VOlf  ENLIANCE. 
ENLOIEMENT,  VOlr  EnLIEMENT. 
EiVLOINGXIER,  VOir  ESLOIGNIER. 
ENLOISSELER,  VOir  ENLOISSELER 
EXLONGIER,  voir  ESLONGIER. 

ENLOQUEXCÉ,  adj.,  qui  s'exprime  bien 
et  aisément,  éloquemment  : 

Deu  donna  tele  vertu  a  celé  pierre  que 
cil  qui  la  porte  est  bien  parlant  et  bien 
enloguencé,  et  si  plaide  contre  homme  qui 
a  tort.  (Sydrac,  Ars.  2320,  |  282.) 

ENLOQUiNÉ,  -  yné,  anl.,  adj.,  quia  une 
grande  facilité  de  parole  : 

Car  de  mançoinges  dire  est  trop  anlorjuinez. 

{Jeh.  de  Lanson.  Richel.  219r>,  f»  22  v».) 
Et  quant  visl  Gilote,  si  la  salua, 
E  counsail  e  aye  ly  deraauuda. 
Et  dit  qe  un  chivaler  ly  avoit  counté 
Qe  Gilote  fust  femme  bien  enloquyné. 

(Gilote  eljohane,  Jub.,  Nouv.  Ree.,  II,  35.) 

ENLORi,  adj.,  entouré  de  lauriers  : 
Vois  tu  celle  place  flourie 
De  ces  haulz  arbres  enlorie  ^ 
(Chr.  de  Pisan,  Liv.  du  chemin  de  long  estude 
1015,  Piischel.) 

ENLoiiBÉ,  adj.,  Changé  en  loup  : 

Les  loups  sommes  tout  ravissans 

On  les  ravisseurs  enloitbez. 

Les  biens  d'aultruy  appetissans  : 

Les  loups  ne  sont  jamais  saouliez. 
(Le  Monde  qu'on  achevé  de  peindre,  Poés.  fr.  des 
XT°  et  xvi°  s.,  t.  XII.) 

ENLOUÇUNÉ,  voir  E.\LEÇON'NÉ. 

EXLOUEMEXT,   VOlr  ENLIEMEXT 


ENLouRDi,  adj.,  lourd,  pesant,  chargé  : 

Qui  sont  d'orgnil  si  enlourdis. 

(Vie  S.  Greg.,   ms.  Evreui,  P  ISgl.) 

Ou  il  seroît  trop  enlourdis. 

{li  ,  C  95».) 
Car  des  tardifz  vault  mieulx  eslre  tousdiz 
Qn'estre  enlourdiz,  n'avoir  la  pel  hnussee. 
(Poés.  fr.  de  G.  .Mione,  Voy.  et  conq.  de  Ch.  VIII. 
J.-C.  Brunet.) 

—  Fig.,  étourdi  : 

Duquel  cop  icellui  Havis  cbeu  a  terre 
ioul  enl ourdi.  (1409,  Arcb.  JJ  368.) 

Bourbonnais,  cnlourdi,  appesanti. 

ENLoviR,  V.  a.,  désirer  avec  ardeur  : 

Tant  enlori,  tant  aama 
De  son  cner  la  damoisele 
Oui  tant  estoit  bone  pncele 
Ouil  ne  savoit  qne  deust  faire. 
(G.  DE  CuiNci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f"  93°.) 

Cf.  ALOuvr. 

ENLOYDER,  VOlr  ESLOIDER. 

ENLUER,  V.  a.,  enduire,  oindre  : 

Graos  portes  i  fist  fere  e  fortes  barres  cloer, 
Del  butçmai  les  list  trestutes  ealuer. 
(Tb.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24354, 
f  65  ï°.) 

Tant  fu  de  ses  pecies  en  fors  larmes  fondue 
Qne  vos  pies  en  lava,  des  cevels  les  reseue. 
De  ce  saint  ongement  les  enoinst  et  enlue. 

(Enf.  God.,  Richel.  12558.  f»  32=.) 

—  Enliié,  part,  passé,  enduit  : 
E  dune  sui  en  peiz  mez. 

Pur  plus  ardeir  enluez. 

(S.  Brandon,   1382.  Michel.) 

ENLULMIXEMENT,   VOir  ENLn.MINK5IBNT. 

ENLuissELER,  cnluiceler,  enlotsseler, 
enliceler,  v.  a.,  mettre  en  peloton,  arron- 
dir, amasser,  rendre  solide  : 

Globo,  enluisseler,  arrondir,  amasser. 
(CathoUcon,  Ricliel.  1.  17881.) 

Glomcro,  enliceler  fil.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679.) 

Globo,  eramonceler,  arrondir,  cnluiceler. 
(Voc.  lat.-fr.,  1487.)  Impr.,  enlinceler. 

Glomero,  enluiceler,  assembler,  arronde- 
ler.  (Ib.) 

—  Envelopper  : 

Car  suposé  que  l'omme  voye  quant  le 
soleil  entre  en  ses  signes,  quelle  planète  il 
regarde,  et  quele  non  :  je  vous  afferme 
que  tout  ne  puet  savoir  certainement  ne  le 
neu  des  choses  apercevoir,  car  il  est  enlois- 
selé  de  mile  choses  trop  ou  toutes  obs- 
cures. (M.  Franc,  l'Estrif  de  Fort.,  f"  42 
v»,  impr.  Ste-Gen.) 

ENLui.ssELURE,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui 
est  formé  en  peloton,  rondeur  : 

Globositas.  roudesse, enluisseleure,  amas- 
semens.  (CathoUcon,  Richel.  1.  17881.) 

ENLU.MER,  V.  a.,  allumer,  enflammer  : 

Ce  dieot  cil  qui  de  son  nom 

Font  veraie  exposicion 

Que  de  charbon  est  son  non  pris 

Qui  est  enlumes  et  espris. 

(Lap.  de  Berne,  875,  Pannier.) 
Chascune  trait  la  langue  qu'est  de  feu  enlumee. 
(Des  Poines  d'rnfer,  isichel.  24432,  f"   93  v°.) 


ENLUMiERER,  V.  a.,  rendre  la  vue  à  : 

Diex  delloie  les  encheines, 
S'enlumiere  les  avenles. 

(ti«.  Psalm..  p.  3oB,  Michel.) 

ENHJMINA.BLE,  adj.,  éclalré,  illuminé  : 

Fontaine  tonsjours  permanable. 

Oeil  d'avengles  enluminable . 

'•Mijsl.  de  Sle  Barbe,  Ars.  3496,  p.  821.) 

ENLUMiN.\cioN,  S.  f.,  action  de  rendre 
ou  de  recouvrer  la  lumière  : 

Se  l'enfant  veult.  il  vous  dira 

De  son  enluminacion. 
^Greban,  Mijst.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  P  119''.) 

ENLUiiixEMENT,  Uni.,  euluiminement, 
s.  m.,  lumière,  clarté  : 

Plont  li  que  fust  li  iirmamenz 
Clarlez  e  enliiminemenz 
Al  monde  e  as  créations. 

(Des.,  D.  de  Norm.,  I,  5,  Michel.) 
là  enltiminemens  de  ton  volt.  (Bible,  Ri- 
chel. 899,  f»  243'.) 

Ele  (la  lune)  est  clere  en  tel  manière 
que  ele  puet  recovrer  enluminement  d'au- 
trui.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  137,  Chabaille.) 
La  terre  ne  pourroit  fruit  porter  sans  le 
enluminement  qui  lui  vient  du  soleil. 
(CocRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f"  2291.) 

-  Fig.  : 

Li  sire  est  le  mien  enluminement  e  la 
meie  salut.  (Lib.  Psalin.,  Oxf.,  xxvi,  var., 
.Michel.) 

Ti  dit  snnt  enluiminrmenl. 
Et  as  petis  entendement. 

(Psautier,  cxviii,  p.  344,  Michel.) 

Qui  apartenent  a  salut  e  a  \'anlumine- 
mant  des  armes.  (Vie  de  St  Denis,  Brit. 
.Mus.  add.  15606,  f  134'.) 

Je  veillai  a  toi  de  jor,  ce  est  de  Venlu- 
minemenl  de  reson  que  lu  m'as  donee  por 
toi  conoistre.  {Comment  s.  les  ps.,  Richel. 
963,  p.  57'>.) 

Acboison  est  ce  qui  a  regart  aus  choses 
qui  sont  a  venir,  selonc  que  reson  et  dis- 
cretiou  le  conuoissent  par  enluminé  en- 
tendement, ou  par  enluminement  de  foi. 
(Evast  et  Blaq.,  Richel.  24402,  f  34  r».) 

Et  comme  remembrer,  entendre  et  vou- 
loir souvent  soient  enluminement  par  le- 
quel chevalier  peut  suivre  la  voie  et  la 
règle  de  l'ordre  de  chevalerie.  (Ordre  de 
chevalerie,  Ars.  3240.  f»  17  r».) 

Ame  est  une  substance  nient  corporele, 
entendans.  enluminement  de  Dieu  reche- 
vans.  (Li  Ars  d'. Amour,  I,  188,  Petit  ) 

0  tn  vray  enluminement, 
Vray  père  et  vray  doctour. 

(Slyst.  de  S.  Clém.,  p.  144.  Abel.) 

—  Action  de  rendre  la  lumière  : 
L'enluminement  de  l'avugle.  (J.  GoULAlx, 
Ration.,  Richel.  437,  f"  233  v.) 

ENLU.MiNEOR,  -  BUT,  S.  m.,  celui  qui 
éclaire,  qui  donne  la  lumière  : 

Le  Saint  Esperit...  vrais  enlumineres  et 
vrais  comfors.  (fio/u.  du  S.  Graal,  lUchel. 
24394,  f»  1'.) 

Nostre  Sires  est  enlumineur  de  l'un  et 
de  l'autre.  (Bible,  Maz.  684,  f''  1'.) 

Se  dont  li  non  sachant  le  foit  divine 
aient  esté  tel  ens  es  œvres  de  justice  pour 
l'amour  de  grasce  et  covoitise  de  gloire 
temporele,  quel  dolent  dont  estre  li  enlu- 


ENL 

mineur  de  foit  et  en  charitet  ordenet  î  {Li 
Ars  d'Am.,  I,  369,  Petit.) 

Mon  Seigneur  mon  Dieu,  inspirateur, 
c'est  a  dire  enseigneur  et  enlumineur,  des 
prophètes.  (Intern.  Consol.,  II,  2,  IJibl. 
elz.) 

—  Celui  qui  glorifie, qui  met  en  lumière: 
Si  j'estoy  grant  enlumineur  de  mes  ac- 
tions, al'adventure  rembarrerois  je  bien  ces 
reproches.  (.Mont.,  Ess.,  i,  2S.) 

—  Fém.,  enluminerresse,  celle  qui  éclaire: 
Marie  Tault  autant   a  dire    comme   mer 

aniere  ou   enluminerresse   ou    enluminée. 
(Légende  dorée,  Maz.  1333,  f»  lo9=.) 

—  Enlumineuse  : 

Enlumineresse.  (Taille  en  1298,  Arch.  KK 
283,  l"  214.1 

Enlumineresse  de  livres.  (Arch.  JJ  90, 
r  2.) 

ENLiniiNER,  anl.,  elluminer,  v.  a.,  éclai- 
rer, illuminer  : 

La  nuit  sicume  li  jurz  sera  elluminede. 
(Lib.  Psabn.,  Oxf.,  cxxxviii,  11,  Michel.) 
Var.,  enluminée. 

De  sens  et  de  clergie  est  si  enluminée, 
Qu'el  moQl  n'a  sapience  qni  la  ne  fust  trovce. 
{Roum.  d'Alix.,  P  lO'i,  Michelanl.) 
Vous  y  aves  raenli,  dist  Bandouin  le  ber  ; 
Ma  mère  n'est  point  pute,  se  Dieux  me  puist  sauver  ! 
Car  n'est  putain  c'omrae  ne  fait  tuer  ; 
;\Iais  s'amonr  par  sa  grâce  le  fîst  enluminer. 
Et  par  sa  grant  vertu  0?ier  mon  père  amer, 
Et  da  surplus  lessa  les  fais  d'amour  ouvrer. 
Pour  ce  ne  la  deves  desprisier  ne  blasmer. 
(Le  Livre  Oger  de  Dannemarche.  Mort  Baadoninel, 
Bril.  Mus.  Bibl.  dn  Roi,  15  E  vi.) 

Et  de  bêle  clarté  le  monde  enluminas. 

(Gui  de  Bourg.,  -2508,  A.  P.) 

De  la  mervoilouse  clarté 

uni  aniumine  la  cité. 
(Siège  de  Jérus.,  Brit.  .Mus.  addit.  13606,  f°  61».) 

Dieus  les  a  par  vos  délivrez 
Et  de  to"  uiens  enluminez. 
(Mule  sans  frain,  ms.  Berne  331,  P  35''.) 
Li  diex  d'amors  soit  avoec  vous 
Qni  fet  les  besoîngnes  a  tous, 
Et  si  vons  puist  enluminer 
Que  ne  me  puissiez  oublier. 
(Salut  d'amours,  Jnb,,  Jonyl.  et  Trouv.,  p.  48.) 

A  la  clarté  qui  lont  enlumina 
Kostre  srant  tenebror. 
(Recueil  de  Motels,  I,  167,  Raynand.) 

La  nuit  esloil  aussi  enluminée  comme  le 
jour.  (Grand.  Chron.  de  France,  Des  Gestes 
le  roy  Phelippe  Dieudonné,  ]ii^20,  P.  Paris.) 

Celui  qui  la  chartre  avoit  enluminée  du 
sa  clerté.  (Vie  sainte  Restoree,  Richel.  988, 
f"  SS"'.) 

Li  prestrez  voit  le  belle,  li  sans  li  est  muez. 
De  la  bianté  de  loi  fu  tons  enlumines. 

{B.  de  Seb.,  v,  60-i,  Bocca.) 

Sentences...  par  quoi  les  cuers  de  ceus 
qui  ores  vivent  sunt  enluminé.  (Obesme, 
Quadrip.,  Richel.  1349,  f»  3^) 

Detant  que  aulcun  se  sera  plus  uny  en 
soy  et  reduyt  par  dedens,  delant  con- 
gnoistra-il  et  sçaura  de  Dieu  plus  baulte- 
ment  et  parfondement  ;  car  il  reçoyt  la 
lumière  souveraine  qui  enlumine  son  en- 
tendement. (Intern.  consol.,  m,  3,  Bibl. 
elz.) 

■Vous  enseignez  et  enluminez  les  cueurs. 
(Ih..  II,  2.)  I 


ENL 

Luy,  entrepreneur,  garde  et  deffendeur 
d'icel'iiy  noble  pas,  enluminoit  et  eslevoit 
si  haut  la  renommée  dudict  pas,  qu'il  de- 
siroit,  sur  tous  les  biens  qu'il  ponvoit 
jamais  acquérir,  donner  confort  a  la  dame 
de  Plours.  (0.  de  la  Mabchk,  Mém.,  I,  21, 
Michaud.) 

Avecques  France,  Angleterre  enlumine. 
Disant  :  Il  faut  qu'en  ce  camp  je  domine. 
(Cl.  Mab.,  Ballad.  Iriumph.  d'Ardr.  et  Guign., 
p.  239,  éd.  1544.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Li  esclairemenz  de  tes  paroles  enlumined. 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,cxviil,130,Michel.)Lat.: 
Declaratio  verborum  tuorum  illuminât. 

Devant  moy  un  rondeau  ou  estoit  assise 
une  lampe  d'oile  pour  enluminer  sur  mon 
euvre.  (Les  Evang.  des  ÔnenouilL,  p.  13, 
Bibl.  elz.) 

—  Être  éclairé,  briller  : 

Ja  no  fera  si  nuit  c'on  n'i  voie  si  cler 
Com  se  Dius  ensl  fait  le  jour  enluminer. 
(Cher,  au  cygne,  I,   1012,  Hippeau.) 

Quant  fu  venue  la  meschine 
Tous  li  palais  en  enlumine. 

(Florimont,  Richel.  792.  t°  24°.) 

—  Act.,  rendre  la  vue  : 

Enlumine  les  oilz,  que  jo  unches  ne 
dorme  en  mort.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
XII,  3,  Jlichel.) 

Une  mullilude  ainsi  comme  sans  nombre 
d'aveugles  y  furent  enlumines.  (Grand. 
Chron.  de  France,  des  Fais  et  des  Gestes 
Cliarlem.,  111,  XI,  P.  Paris.) 

Saint  .\lbins,  qui  avoit  ja  relevez  mors, 
et  maintz  avugles  enluminez.  (Amitiez  rie 
Ami  et  Amile,  Noiiv.  fr.  du  xiii"  s.,  p.  81.) 

Le  veugle  que  Jbesu  Crist  enlumina. 
(Caum.,  Votj.  d'Oultr.,  p.  73,  Lagrange.) 

Celuy  qni  fut  aveugle  né 
Et  qui  en  la  crois  fa  pené, 
Resnscita,  monta  es  cieuls. 
Te  vueille  enluminer  les  yeulz  ! 
(La  Convers.  S.  Denis,  Jnb.,  MijsL,  I,  33.) 

Celuy  Judocus...  faisoit  plusieurs  miracles 
comme  de  ressusciter  mors,  enluminer 
aveugles,  guérir  malades.  (Bouchard, 
Chron.  de  Bret.,  f»  49'',  éd.  1532.) 

Enluminer  \es  aveugles,  guérir  les  ladres. 
(N'OEL  DU  Fail,  Cont.  d'Eutrapel,  p.  390, 
Guichard) 

—  Enluminé,  part,  passé,  éclairé  : 

Par  lo  saut  de  X'anlumineie  amor.  (Li 
Epislle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f»  136  r».) 

Virge  pucele  henoree... 
Par  voz  est  enluminée 
Toute  créature. 
(Chans.,  ap.  Raynaud,  Rec.  de  Melels,  I,  136.) 
Car  li  possanche  Dieu  est  si  ellummee 
Que  sa  volentcs  est  (ornie  par  pensfe. 

(B.  de  Seb.,  \\n,  102,  Bocca.) 

Raison  l'enluminée.  (Desput.del'ameel  du 
corps,  Vat.  Chr.  367,  f  W.) 

—  Propre,  nettoyé  : 

.III.  voitures  de  feurre  pour  faire  lictiere 
aux  chevaulx  nette  et  bien  e«/Mmwiee. (1392, 
Bail,  Arch.  MM  31,  f°  160  v»,) 

—  Éclatant  : 

Hnimes  orrez  bataille  enluminée. 
Et  cbançon  fere,  s'ele  est  bien  escoutee. 
(Aleschans,  5414,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 


ENM  199 

Huimes  orroiz  chançon  enluminée. 
Con  Anberi  ala  querre  .«oudee. 

(Aubery,  p.  24,  Tarbé.) 
L'ospital  vi  jeja  doté 
El  de  bêle  hnevre  enluminé. 

(Gliot,  Bible,   1916,  Wolfart.) 

—  Enluminé  de,  illustré  par  : 
Sire  Rollant,  ço  dit  Opierli  ber. 
Fort  estes  e  fiers    hardis  e  redutez 
I  E  de  bataille  mult  bien  enluminez. 

(Olinel,  916,  A.  P.) 

ENLUMiNEUs,  adj.,  qui  jette  de  la  lu- 
mière : 

Esmeraudes  enlumineuses. 
(Jacq.  Millet, Ccs/rert.  de  Troye,  f  24'', éd.  1344.) 

ENLUNIER,   voir  ESLOIGNER. 

ENLYESSER,  VOir  EnLEECIER. 

ENMACRELÉ,  adj.,  qui  a  mal  à  la  mA- 
choire  : 

Qui  est  enmacreles  preigne  figues  et  vsope 
et  les  cuise  en  via.  et  dont  melle  du  miel 
et  puis  mêle  en  sa  bouche  el  gorgete  en  sa 
gorge,  si  garira  et  desrora  s'il  est  enroues. 
(Liv.  de  fisiq.,  ms.  Turin  lxxxvi,  K,  IV, 
37,  f°  13  r».) 

Cf.  Macerel. 

ENiiAER,  voir  Emmaier. 

1.  ENMAiER,  -  aer,  v.  a.,  joncher  de 
fleurs  : 

May  pour  enmaier  l'oglise.  (1489,  Roye, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Fig.  : 

Bien  doit  ses  nons  cner  adocir. 
Boche  enmaer,  boche  ensocir. 

(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  2'.) 
Eve  est  amere  et  entielee, 
Marie  douce  et  enmaiee. 

(Id.,  »*.,  r  2».) 
Mes  tant  est  donz  et  enmaiez 
Li  nons  de  la  donce  Marie. 

(Ib.) 

2.  enmaier, fffi»!.,  (s').  v.réU., s'effrayer 

Joianz  s'en  veit,  mes  cil  l'aient 
Qui  moult  a'emmaie  durement. 

(Alhis,  Ars.  3312,  f  30''.) 
Moult  li  prie  qu'il  ne  s'enmait. 
Mouvoir  li  cuide  .i.  antre  plait. 

(Ib  ,  P  32''.) 
La  vois   lor  respondit  :  Ne  vos  caut  ettmaier. 
(De  SI  Alexis,  777,  var.  dn  ms.  GxL,  Rerz.) 

Cf.  ESMAIER. 

ENMAILLEURE,  ei/iwi  ,  S.  f.,  gâmiture  de 
mailles: 

Et  saiches  bien  que  ceste  armeure 
Contient  en  soy  double  enmailleure. 
(Df-iuilleville,    Trois   pelerinaiges,  f°  39',  impr. 
lustil.) 

ENMAILLII5',-  ef,fn!7nfl//)>',adj.,  émaillé: 
.II.  pelis  candelers  cmmallics  tous  deux 

d'une  fachon.  (Invent,  de  la  fin  du  xiVs., 

S.  Amé,  XII' liasse,  Arch.  Nord.) 
XJng  lyon  d'or  enmailliet  de  blancq.  (Dr- 

QUKSNE,   Hist.    de  J.    d'Aresn.,  Ars.  5208, 

1°  90  r».) 

ENMAii.LocHER,  emm.,  V.  a.,  enimail- 
lotter  : 


200 


ENM 


ENM 


ENM 


C'est  ung  dieu  qui  souvent  veult  estreem- 
maillochez  ei  liez.  (Degdillev.,  Pèlerin,  de 
la  vie  hum.,  Ars.  2323,  t°  lU  r-  ) 

ENMAiLLOLER,  cmmailoUr ,  anmaloler, 
V.  a.,  emmaillotter  : 

La  lepresimes  trestot  emmnillolel  (l'enfant), 
(fi.  de  Cambrai.  Richel.  -2493,  f"  135  y".) 
A  lot  s'anlorne  quant  Vot  enmniUolé. 

(Bat.  Loijuifer,  Uichel.  3C8,  V  ii'^.) 
Lai  troverent  l'anlfant  trestot  anmatolc. 

(l'arisr,  8fii,  A.  P.) 

Cil  fu  emmailolez 
Par  cui  li  monz  est  governez. 
(Dclivr.  dupeup.  d'Isr.,  ms.  dn  Mans  113,  f°  lGv°.) 

ENMAiLi.ENTÉ,  adj.,  taché  : 

Cele  (Cornaline)  qni  samble  cnmailletUee, 
Comme  de  sanc  fust  esprohce, 
Restancc  sanc. 

(Lapidaire  de  ilodcne.  X'\,  Pannier.) 

ENMAiLLENTi,  enmailenU,  adj.,  tacbé  : 

Et  de  sang,  de  chcrvele  esloit  (Pt-pée)  enmailenlic. 
(Conq.  de  Jeriis..  '2382,  Hippeau.) 

Ei^MMO\.Kn,enmayoler,emm.,esmayoler, 
'  aller,  v.  a.,  gratifier  d'un  bouquot  de 
mai  : 

De  quoi  que  soit  se  doit  renouveler 
Uns  jolis  cuers,  le  premier  jour  de  may, 
Voires  s'il  aimme.  ou  s'il  pense  a  amer  : 
Pour  ce  vous  voeil.  ma  dame,  rmmaijoler. 
En  lien  de  may,  d'au  loyal  cuer  que  j'ay. 
(Krobs.,  Pops  ,   Richel.  830.  f  332 


r°.) 


La  seurveille  du  premier  jour  de  may, 
iceulx  supiiliaus  voulaus  aler  eninaioler 
les  dittes  filles.  (1375,  Arch.  JJ  107,  pièce 
140.) 

—  Garnir  de  bouquets  de  mai  : 

Pour  herbe  et  may  achetés  pour  enmoj/oî- 
ler  la  halle  d'eschevius,  coume  l'eschoppe 
du  rewart,  a  la  joyeuse  entrée  du  duc  de 
Bourpogoe.  (14o3,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss'.  nis.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Enmaiolé,  part,  passé,  orné  de  mais, 
el en  général  orné  : 

Au  départir  du  bel  esté 
Qui  a  jjaiz  et  joliz  esté, 
De  fleurs,  de  feuiles  fenllolez. 
Et  d'abrissiaux  emmaiolez. 
(G.  M.iCH.,  Poés.,  Uicbel.  9221,  P  45'.) 
De  fleurs,  de  fueilles  faillolez, 
Et  d'arbrissiaus  emnaillolez. 

(iD.,  ib.,  Ricbel.   1584,  f  22.) 
Quant  nous  fumes  exmayolé 
Et  de  vers  slays  englayolé. 

(Pastoralet,  ms.  Brui.,  f°  49  v».) 

Esmayollé  de  may.  (Acte  de  1534,  Bé- 
thuue,  ap.  La  Fons ,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ENMAisoNÉ,  adj.,  renfermé  dans  sa 
maison  : 

Car  entres  de  nuit  en  la  cité  entrèrent  en 
silence  (eu)  leurs  maisons  et  plusieurs 
jours  se  abstinrent  de  se  monstrer  en  pu- 
blique. Mesme  les  consulz  enmaisones  ne 
osoient  user  de  leurs  offices.  (FossETlEU, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512,  IX,  m, 
30.) 

La  terre  est  le  mesme  corps  terrien  et 
fraisle  ou  nous  sommes  emmaisonnez.  (Ni- 
colas DE  LA  BoDERiE,  l'Heptople  de  Jean 
Pic  de  la  Mirandole,  à  la  suite  de  l'Har- 
monie du  monde,  éd.  1S78.) 


ENMAisTREu,  -  mestrer,  emm.,  v.  a., 
tisser,  corder? 

Et  doit  estre  (le  trebucliet)  si  grant  eu 
ront  point  comme  toute  l'estendue  de  la 
verge  d'un  tumberel,  et  doit  estre  parfond 
ou  milieu,  et  doit  estre  emmaistres  en  une 
déliée  cordelle,  mais  qu'elle  soit  si  forte 
qu'elle  puisse  soffrir  le  tirer  que  le  che- 
vreul  fera  quant  il  sera  prins.  Et  emmaistre 
en  ung  lonsr  laz  a  cerfz  quant  il  seraprins, 
fors  qu'il  n'y  aura  que  ung  maistre,  ou  il 
V  aura  une  fermeliere,  comme  en  ung 
chevestre.  (Modus,  î"  71  r»,  Blaze.) 

Et  doivent  estre  (les  poches)  emmaistrees 
de  cordelles...  {Ib.,  f°  75  r».) 

Le  paveillon,  pour  prendre  les  perdris  a 
l'amorse,  doit  estre  lachié  de  fil  qui  ne 
soit  mie  trop  délié,...  doit  uvoir  cinq  pies, 
ou  plus  par  dedans  de  lé  et  de  long,  et  ne 
doit  mie  estre  trop  hault,  et  doit  estre  en- 
meslré  du  cordel  assez  fort  par  dessoubz, 
ou  il  ait  chevilles  qui  seront  fichies  en 
terre  tout  entour.  [Ib.,  ms.,  f"  177  v,  ap. 
Ste-Pal.) 

EiwiALADER,  V.  a.,  rendre  malade  : 
Oa  pour  estre  malade 
Du  mal  d'amonr,  on  pour  enmalader 
Ceux  qui  venoient  leurs  beautés  regarder. 

(P.  oE  Bu.icH,  Poem.,  f  42  v»,  éd.  1376.) 

ENMALADiR,  emm.,  verbe. 

—  Act.,  rendre  malade  : 

L'ombrage  <lu  noyer  emmaladissant  et 
hommes  et  bestes.  (0.  de  Serr.,  Th. 
d'agr.,  vi,  26,  éd.  1603.) 

—  Neutr.,  devenir  malade  : 

Li  reis  Robert  t-nmaJadi. 

(Rou,  3°  p.,  2528,  Andresen.) 

D'ire,  de  dol  e  de  pesance 
Enmaladi  li  reis  de  France. 
(Ben.,  D.  de  Norm..  II,  20078,  Michel.) 
Le  enfancunet  que  D.avid  out  engendred 
lie  la  femme  Urie,  enii.aladid  e  fud  déses- 
pérez. {Bois,  p.  160,  Ler.  de  Lincy.) 

,Ia  B'enmaladireil  ne  n'afeblireit.  {Le 
Pater  Nosler,  Richel.  19323,  f°  81  v.) 

Ama  tant  ke  il  enmaladi. 
(Un  Chii'al.  e  sa  dame,  ms.  Cambr.,   Corpns,  50, 
f»  91''.) 

Le  verbe  enmaladir  est  resté  dans  le 
patois  normand. 

ENMALEMENT,  S.  m.,  actioH  de  mettre 
dans  une  malle  : 

Cil  qni  porte  si  pesant  maie 
Trop  i  a  mal  enmalemenl. 
(G.  DE  CoiNCi.  Mir.,  ms.  Bmx.,  f  ^4^) 

ENMALER,  -  aller,  emm.,  amm.,  anm., 
V.  a.,  mettre  dans  une  malle  : 

La  doDzele  flst  anmaler 
Les  chiers  avoirs  et  atoraer. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3311,  f  83''.) 

Cum  le  Tî,  tendeit  un  banap  de  or  ; 
Plus  ricbe  n'i  at  en  un  trésor. 
Cil  levet  sus,  prendre  l'alat 
E  en  repost  lut  Vennialat. 

(S.  hrandan,  315,   Micbel.) 
Or  repoez  bien  enmaler 
Vostre  harnois. 
(EvEAT,  Genèse.  Richel.  12457,  f  104  r".) 
Qui  lors  veist  dras  enmaler. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  l"  27"'.) 
Ja  sont  lor  robes  enmalees. 
Et  seur  les  fors  somiers  levées. 

(bolop..  2121.  Bibl.  elz.) 


Certes,  molt  fait  mal  enmaler 
Maie  chose  dedenz  sa  malo. 
'G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Brai-,  f  215''.) 

Cil  qni  si  maternent  enmalent 
A  envis  !or  caoces  avalent. 

(Uns  mir.  N.-D.,  Ars.  3527,  f  146'^.) 

II  a  fait  emmaler 
Tout  son  harnois  pour  fors  aler. 

(Rose.  Vat.  Chr.  1522,  f»  94'.) 

Ele  a  fait  emmaller. 

(Ib..  14853,  Méon.) 
Et  si  n'a  cure  ^'enmaler 
Le  gaaing,  car  point  n'i  entent. 
(B.  DE  CoNDÉ,  li  Dis  don  Bicbeler,  Ars.  3142. 
f»  303'';  v.  326.  Scheler.) 
Certaine  declaracion 
Oa  sont  les  disiemes  alez 
Que  l'en  a  pris  et  emmalex 
Longuement  des  biens  de  l'Eglise. 
(Li  Chapel  des  trois  fleurs  de  lis,  ms.  Berne  217, 
f»  80^) 

Mais  montes  tos,  si  en  alons. 
Toutes  nos  coses  enmalons. 

(Rickars  li  biins,  37'il,  Foerster.) 
Ainssi  puis  faire  itesmaler 
Bien  et  mal,  mais  cil  le  mal  a 
Qui  la  voie  esclenche  va  la 
Ou  tout  li  mal  sont  enmalez. 
(Watbiq.,  li  Mireoirs  as  dam.,  104,  Scheler.) 
Li  lointain  du  paiis  fait  tresser,  ammaler. 
(Girarl  de  Ross..  4249,  Mignard.) 

Tantost  coramande  a  emmaler 
Tout  son  bernois. 

(Faurel,  Richel.  146,  f  16''.) 

El  fist  enmaler  et  trousser  son  riche 
trésor.  (L'Istoire  de  Troye  la  grant,  ms. 
Lyon  823,  f»  .53''.) 

Parquoy  Arnoul  eut  paour  et  fit  emmal- 
ler et  trousser  ses  harnois...  (Chron.  di' 
Norm.  de  nouveau  corrigées,  f"  25  r".) 

Voyia  le  pacquet  emmalé. 

Mon  maistre  peult  bien  dire  a  Dieu. 

(Grevin,  Trésor.,  II,  ii,  Ane.  Th.  fr.) 

EPOiALEURE.  emm.,  s.  f.,  action  de 
mettre  dans  une  malle  : 

Car  Dieus  qui  h't  mal  malement 
Maudit  tout  mal  emmalement  ; 
Plnsenrs  leur  maie  emmaleure 
Maine  en  enfer  maie  aleurc. 
(G.  DE  CoiNci,  Bout,  de   la  mort.  Riche!.  2:HU, 
f=  300'.) 

Enmaleure. 

(\b.,  ib.,  ms.  Brux.,  f  215''.) 

ENMALi,  emm.,  part,  passé,  perverti, 
rendu  méchant,  mauvais  : 

Ocient  tout  quant  qu'il  i  treuvent, 
Con  genz  de  courrouz  emmalies. 
Puis  se  reQerenl  es  galles. 
(G.  GciART,  Roy.  liijn.,  19102,  W.  et  D.) 

ENMALVEsiÉ,  adj.,  msé  : 

Trop  estoit  enmalveùee 
Et  de  respondre  enseigniee. 

(Bible,  Richel.  763,  f  217'.) 

Cf.  Malvoisie. 

EXMAMBRER,  V.  a.,  entailler  ? 

Une  mollure  de  deux  boucel  enmambree 
tout  en  l'cntour.  (P.  de  Vigneulles,  Chron., 
m,  f"  315,  ms.  Metz  840.) 

ENMAXAGiER,  V.  a.,  ménager  : 

E  cil,  qui  al  n'en  porent  faire. 
Virent  la  honte  e  le  contraire 


Qae  li  Longebart  lor  fereient. 
Ne  plus  nés  enmanajereient, 
Cel  d'ous  ou  plus  soreut  valor 
Firent  lor  prince  e  lor  seignor. 
(Bek..  D.  de  Norm.,  II,  36U8,  Michel.) 

KNMANAXTm,  emananUr,  verbe. 

—  Act.,  enrichir  : 

Quens  fu  li  lens,  e  quil  basti» 
De  s'aveir  cum  Venmanauti, 
De  quels  sainz  e  Je  quel  mérite, 
Tote  l'ovre  li  unt  descrite. 
(Bem.,  D.  de  Norm..  11,  10919,  Michel.) 

.VIdz  que  de  lui  fussent  partiz. 
Les  ont  d'aveir  enmanantiz. 

(Ib.,  20-23i.) 

—  Réfl.,  s'enricllir  : 
Qu'en  Beissin  e  en  Oismeis 
Porras  t:int  prendre  e  tant  saisir 
Que,  se  le  vous  enmanantir, 

INe  remaindra  si  en  tei  non. 

(Be.v.,  d.  de  Noim.,  II,  3i8:jO,  Michel.) 

—  Enmananti,  part,  passé,  enrichi  : 

Tost  en  seroie  enmanantia 
Et  sor  tos  autres  enrichis. 

(Be.\.,  Tioies.  P.icbel.  3"3,  f»  102''.) 
...  De  treslotes  les  bontez 
Oui  en  humain  cors  sunt  eues 
Ne  esprovees  ne  veues 
Fn  il  comblez  e  enrichiz 
E  sur  anties  ejimannntis. 

(Id.,  d.  de  Xorm..  Il,  8033,  Michel.) 
Mnll  fu  li  dux  emnnantiz. 

(ID.,  ib..  II,  20072.) 

Sus  ciel  n'est  aveir  delitns, 
Beal  ne  riche  ne  precius. 
Dont  si  ne  senm  repleni, 
Cumhlé  e  si  en,iiaitaiUi, 

(lo.,  ib..  I.  ligi.") 

ENJiANCHEEi'R,  S.  m.,  faiscur  de 
manches  de  couteaux  : 

Enmancheeurs  de  coutiaus.  (E.  Boil., 
Liv.  des  mest,  1°  p.,  XVII,  ^,  Lespinasse  et 
Boanardot.) 

EN5IANEVI,  cmmennevi,  adj.,  préparé, 
disposé  : 

La  bataille  fust  esbaldie. 
Et  del  ferir  enmanevie. 
(Mort  du  roi  Gormond,  131.  Reiff.,  Chron.  de 
Moualiet.) 

Qni  a  sauldees  voeulent  gaisner  Dourins  massis 
Soient  tost  a  cheval  prest  et  emmennevis 
Pour  eslre  en  la  qninsaine:  en  la  cité  de  pris. 
!.Cipe,is,  Richel.  1637,  f"  74  r\) 

Cf.   A.M.\NEVIR. 

EXJiAxiERÉ,  emm.,  adj.,  qui  a  telles  ou 
telles  manières  : 

On  ne  doit  dame  reprochier 
Qu'elle  ne  soit  tontdls  trouvée 
Courtoisement  emmanieree . 
(Froiss.,  le  Temple  d'onnour,  Richel.  830,  f  40  t"- 
Scheler,  y.  806.)  ' 

On  ne  vit  oncqnes  gent  si  bien  enmanieree. 
(Cov.,  du  CuescUn,  var.  des  v.  4492-4496, 
Charrière.) 

Il  estoit  moult  beau  chevalier,  sage 
prudent,  pt  bien  enmanieré.  (0  de  lÀ 
Marche,  Mcm.,  1,  14,  .Michaud.) 

Tout  a  ce  derraia,  et  comme  en  queue 
^py  je  venir  avant  encore  un  personnage 
^  homme  froidement  emmanieré  et  de 
bonne  mode.  (G.  Chastell.un,  Adv.  au 
duc  Charles,  VII,  310,  Kerv.)       ' 

T.   lîl. 


ENM 

—  Avec  un  nom  de  chose  : 

Ossi  si  regarl  et  si  maintien  qui  sont 
bel  et  plaisant  et  bien  enmanieret.  (Froiss., 
Prison  amour.,  I,  233,  Scheler.) 

H.-Norm.,  vallée  d'YèTeSjbienemmanic'rê, 
adroit;  mal  emmanieré,  maladroit. 

ENJiANTELEE,  s.  f.,manteaude  verdure: 

Apres  yver,  que  sa  volée 
Refait  delà  Ventua'itelee. 
Et  l'aroode  revient  decha. 

(Pastoralel,  ms.  Bruî.,  f°  50  y°.) 

EN'AIANTELER,  emm.,  -  cller,  emnient., 
ammatil.,  emanteler,  verbe. 

—  Act.,  couvrir  d'un  manteau,  couvrir 
comme  d'un  manteau  : 

Ne  devoit  il  suffire  a  la  haute  mer 
d'avoir  emmantelé  et  circuit  toute  la  terre, 
et  englouty  eu  ses  gouffres  une  grande 
I)artie  d'icelle  ■?  (Du  PlNET,  Peine,  VI,  I, 
éd.  1.^66.) 

La  terre  adooq*  s'ammantelle  la  face. 
Le  vert  email  des  campaignes  s'efface. 
(Mac.nt,  Amours,  f  26  r°,  éd.  1S73.) 
La  palpable  noirceur  des  ombres  Méphitiques, 
L'aer  tristement  epes  des  brouillars  Cirameriques, 
La  grossière  vapeur  de  l'infernal  manoir. 
Et  si  rien  s'imagine  au  monde  de  plus  noir. 
De  ce  profond  abyme  enmunteïoit  la  face. 

(Du  Bartas,  la  Semaine,  i,  éd.  1579.) 

Nous  ammantelons  en  France,  contre  le 
froid,  les  citrouiers,  grenadiers,  etc.  (Mo- 
NET,  Dicl.) 

—  Terme  de  fortification  : 

Il  fit  fortifier  et  emmanteller  plusieurs 
autres  villes.  (Du  Pi.\et,  Pline,  XXIX,  i, 
éd.  1366.) 

—  Déguiser,  voiler  : 

Or  te  diray  de  mon  mantel 
Qui  est  nng  habit  assez  bel. 
Et  de  luy  je  suis  bien  parée 
Ainsy  qne  voys  et  afublee, 
11  a  très  longtemps  qu'il  est  fait 
Pour  couvrir  ce  que  j'ay  de  lait. 
Pour  mes  faultes  emmanteler. 
(Decdillf.t.,  Trois  pèlerin.,  {"  61"^,  impr.   Instit.) 

Il    s'advisa  encore   d'une    grande    ruse 
pourmieulx  couvrir  son  dessein  &\.  emman- 
teler son    entreprise.    (Carloix,  Mém.  de 
Vieilleville,  vi,  4S,  éd.  1757.) 
...  L'un  par  nostre  France 
Ammantele  son  ignorance 
D'un  vestement  tout  rapiécé, 
S'egayant  en  l'antrui  plumage. 
(J.-A,  DE  Baif,  (lEm.,  f"  34  r°,  éd.  1373.) 


ENM 


201 


Si  seul  i'emmanteloy  vos  trésors  précieux. 
Dessous  le  voile  ingrat  d'un  silence  oïlieux. 

(BiRAGDE<;,  ilesL,  Sonn.  si.) 

—  Enmantelé,  part,  passé,  couvert  d'un 
manteau  : 

Un  pot  a  eaue  d'un  lyon  sur  quoy  un 
houme  enmantellé  siet.  (1333,  Invent,  du 
garde-m.  de  l'argent.,  Douët  d'Arcq,  Compl. 
de  l'argent.,  p.  312.) 

Et  est  ladite  dame  enmanlelee  d'un  petit 
mantel  fendu  a  deus  costes.  (1360,  Invent, 
du  due  d'Anjou,  n»  78,  Laborde.) 

Une  royne  enmanlelee  d'un  mantel  fendu 
devant.  (Ib  ,  n"  90.) 

—  Couvert  comme  d'un  maiiteau  : 
Une   nef    dorée,     semée   d'esmauz    aus 

armes  de  Valoys,  a  2  lyons  aus  2  bous  en- 


mantellez  desdictes  armes.  (1333,  Invenl 
du  garde-m.  de  l'argent.,  Douët  d'Arcq' 
Compt.  de  l'argent.,  p.  307.) 

Un  lyon,  d'argent  doré,  faisant  aiguière, 
emantelé  d'un  mantel  esmaillié  de  vert  par 
(luartiers.  {1360,  Invent,  du  duc  d'Anjou, 
n"  80,  Laborde.) 

Ung  lion  emmantellé  des  arme"  de 
France.  (1380,  Inv.  de  Ch.  V,  12S0,Labarte.) 

Un  chandelier  d'argent  doré,  vssant  d'un 
liz,  lequel  liz  est  assez  sur  un  pïé  en  façon 
d'une  terrasse,  sur  qui  sont  assis  de'ux 
oiseaux  emmantelez  de  France  et  de  Na- 
varre. (1400,  Pièces  relat.  au  rég.  de  Cfi.  VI. 
t.  II,  p.  316,  Douët  d'Arcq.) 

Item  un  doussellet  ou  sout  oies  et  cynes 
emmentelez  des  armes  de  monseigneur,  et 
de  son  mot  :  le  temps  viendra.  (1416, 
Inv.  du  duc  de  Berry,  Arch.) 

Graculus,   primum    genus    Monedularii 
une  graille  emmantelee'.  (C.  Est.,  De  lat.  et 
grœc.  nomtjiibus  aviiim,  p.  98,  éd.  1347.) 
Les  poissons  emmantelei  d'escailles. 

(Garnier.  Porcie.  m,  éd.  1568.) 

La  corneille  emmantelee.  (Belon,  JVa(.  des 
oys.,  6,  un,  éd.  1333.) 

Tout  le  dos,  le  dessus  du  col,  les  costez 
par  dessus  les  aelles,  les  cuisses,  et  le  des- 
sous du  ventre  sont  de  couleur  cendiee. 
C'est  de  la  qu'elle  a  gaigné  son  appellation 
françoyse  :  car  il  semble  qu'elle  est  em- 
mantelee de  couleur  cendrée  dessus  le  noir 
(ID.,  ib.) 

Je  me  trouvay  emmantelé  en  ceste  pom- 
peuse robe  de  palais.  (Du  Fail,  Cont. 
d'Eutrap.,  xviii,  Bibl.  elz.) 

Les  beufs  emmenteles  de  noir  craigaenl 
plus  les  raoïK^hes  qu'estans  d'autre  cou- 
leur. (0.  DE  Serres,  Th.  d'agr.,  iv,  7,  éd. 
1603.) 

Le  bay,  le  fauve,  le  grison,  le  moreau, 
sont  les  chevaux  les  plus  prises,  comme 
emmenteles  des  quatre  principales  couleurs 
(iD.,  ib.,  IV,  10.) 

Tousjours  les  aigneaux  ne  sont  emman- 
teles  de  la  couleur  de  leurs  pères  et  mères, 
car  souventesfois  aviont  que  les  béliers  el 
brebis  engendrent  des  petits  autrement 
colores  qu'eux.  (Id.,  ib.,  iv,  13.) 

Les  (chiens)  blancs  pour  la  conformité 
de  la  couleur  conversent  facilement  avec-, 
les  moutons  et  brebis  :  ce  que  ne  font  les 
noirs,  qui  espouvantent  ce  timide  besta'', 
cuidant  que  ce  soyent  loups  qui  I  approche:  :, 
estans  tousjours  ces  bestes  ravissantes 
obscurément  emmanletees.  (Id.,  ib.,  iv,  16.) 

Le  moins  qu'on  peut  tenir  emmentelee; 
ces  plantes  ci,  est  le  meilleur,  par  aucune- 
ment leur  nuire  tel  embarras.  (Id.,  ib., 
VI,  6.) 

Dans  ce  jardin  lembrissé 
Du  maint  pampre  entrelacé 
Est  une  gentille  allée 
De  treilles  emmenletlee 
Dont  les  costez  sont  flanquez 
De  grands  rosiers  enmusquez. 
(Les  Muses   inconnues  ou   la   Seille    aux  bourri      . 
le  Jeu  de  boule,  éd.  1604.) 

1.  ENM.ARGiER,  eniM.,  V.  a.,  entourer  : 

A,  douce  très  large  aumoniere, 
Grant  mestier  est  que  ta  main  large 
As  povres  sa  pitié  esparge. 
Car  uostre  vie  est  près  de  marge 
Qui  mont  est  maie  d'en  arrière  ; 
Dame,  de  bone  fin  Venmarge, 
Que  Sathan  tonz  ne  nos  sozmarge. 
(Recl.   dp.   Molie.is,  Miserere,  Richel.  23111, 
f  253».) 

26 


202 


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Mais  il  De  puet  ciians  sousmarcier  j 

Qoi  Tie  la  vens  emmargier 

De  la  donçonr  de  ton  service.  ' 

(Id.,  it.,  nichel.  15212,  f°  73  t») 
Mais  il  (Satani  ne  imet  céans  sormargier 
Cui  vie  ta  Tcas  enmargier 
De  la  donçonr  de  ton  service.  I 

(iD.,  ib.,  Ars.  3U2,  P  216'>.)  [ 

2.  ENMAnGiER,  v.  a.,  prendre  à  sonser-   j 
vice,  embaucher; 

Nus  déifier  ne  puet  ne  ne  doit  enmar- 
ijier  ne  fortrere  li  aprentiz  li  un  a  l'autre 
devant  que  il  ait  fetson  terme.  (Est.  Boil., 
Reg.  des  mest  et  marchand.,  l"  p.,  lxxi,  6, 
Lespinasse  et  Bonnaidot.) 

ENSiASER,  V.  a.,  encaquer  : 

Que  tous  herens  en  masse  demeurent  en 
le  masure  de  quoy  il  sont  enmasé  du  lieu 
dont  ils  viennent,  soit  blanc  ou  roux,  sans 
remuer  des  mases  la  u  il  ont  esté  enmasé. 
(1394,  Reg.  des  slat.,  p.  39,  Aroh.  niun.  Ab- 
beville;  Mon.  de  l'bist.  du  Tiers  Etat,  IV, 
191.) 

ENMASSKR,  V.  3.,  amasser,  mettre  en- 
semble, entasser  : 

Aacnne  chose  aij  trespassé. 
Et  aucune  antre  emiias'ié. 

(Ysop.-Avioim.,  Epil.,  Robert.) 

Se  laissay  les  troubles  pensées 
Qui  PU  moy  fttrr'tit  enm/j.t.trpfi 
Par  moy  tenir  trop  soulitaire. 
(G.  Mach.,  roé.i.,  Rirhel.  9221,  f»  TT^.) 

ENMAUVEisiR,  V.  A.,  rendre  mauvais  : 

A  vos  1res  bien  enmauveinr 
Ne  coveniireit  pas  jîranz  leisir. 

(Ben..  D.  de  Norm..  Il,  7212,  Michel.) 

E70IEDOS,  voir  Andeus. 

ENMEDRIER,  VOir  E.\.yiEDDRER. 

ENiMEGiiiR,  -  aigrir,  emm.,  verbe. 

—  Act.,  amaigrir: 

E  norac'  ment  le  cors  fnmegri. 
(Pierre   d'Abernus,  le  Secré   de  secrez,    Ricbel. 
23407,  f°  192^) 

Les  eaux  par  le  vice  de  leur  froidure  et 
des  sablons  qu'elles  charrient  Yemmai- 
grissent  pins  lo^^t  qn'enjiraissent.  (Oliv. 
DE  Serres,  Tlieal.  dagric,  iv,  3,  éd.  1617.) 

—  Réa.,  maigrir  : 

R'euvïifiigrisfimît  et  suant  sous  la  peine 
De  cultiver  ses  vipnes  et  sa  plaine. 

(RoN^.,  />(/(■.■.-.,  VI,  131,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Li  envieus  enmaigrit  tozjors  des  grosses 
choses  as  autres.  (Bhcn.  Latini,  Très., 
p.  370,  Chabaille.) 

ENJiEGRissEMENT,  emmeigrissement, 
s.  m.,  amaigrissement  : 

Car  il  faut  que  V emmeigrissement  soit 
commencé  loneteni|is  devant  que  la  rage 
soit  venue  (Charles  IX,  Chasse  royale, 
p.  69   éd.  1857.) 

ENMEILLEURIR,  VOir  ENMEILLORIR. 

ENJiEiLLORER.  -  ovrer,  emm.,  emme- 
Uorer,  enmelhorer,  ennieilletirer,  verbe. 

—  Act.,  améliorer,  rendre  meilleur  : 

Nen  al  Rlise  en  la  vilhe  ne  suit  enmelhoree. 
(Ste  Eiiphrosyne,  103,  Meyer,  Rec,  p.  337.) 


A  la  mue,  ou   il  muent  et   enmeUlorenl    | 
pennes  et  habiz.  (Brun.  Lat.,  Très., p. 198, 
Chabaille.) 

Chascuns  deliz  acroist  et  enmeilloure  ses 
œvres.  (Id.,  ib.,  p.  326.) 

Dont  se  la  chose  alast  ainsi,  dont  la 
peussiez  dont  enmeilleurer.  {Rom.  de  J. 
Ces.,  Ars.  5186,  f°  9  r°.)  ( 

Afin  de  emmeliorer  et  peupler  ledit  pays. 
(1492,  Ord.,  xx,  330.) 

Un  mauvais  naturel  est  emmeliorc  par 
une  bonne  instruction.  (Le  Tocsain  contre 
les  massacretirs,  p.  35,  éd.  1579.) 

—  Réfl.,  s'améliorer  : 

Aussi  s'agencera  et  s'emmeliorera  il  tant 
mieux  que  plus  souvent  le  maistre  visitera 
son  terroir.  (Oliv.  de  Serres,  Theat.  d'a- 
gric,  V,  éd.  1617.) 

E?]MEiLLORiR,  -citrir,  enmeliorir,  emm., 
verbe. 

—  Act.,  améliorer  : 

Paroles  bones  et  creables  profitent  a  la 
conscience  de  celui  qui  les  dit  et  emmeil- 
leurissent  les  mours  de  sa  vie.  (Brun.Lat., 
Très.,  p.  ,S24,  var.,  Chabaille.) 

Plus  de  gent  enmeillenrissoient 
Par  leur  sens  et  par  leur  doctrine. 

{Fabl.  d'Ov..  Ars.  ,Ï0G9,  f»  147''.) 

—  Neutr.,  s'améliorer  : 

(Geste  besle)  engraisse  et  emmeliorisl. 
(Brun.  Lat.,  Très.,  p.  254,  var.,  Chabaille.) 

ENMEiRER,  V.  n.,  devenir  mère  : 
Hé  Diex  !  ce  fu  grant  joie  quant  la  dAme enmeira ; 
En  icele  leesce  saint  Josep  l'espousa. 

{Gui  de  Bourg.,  2343,  A.  P.) 

ENJIELDRER,  VOir  EXMIEUDRER. 

ENSIELHORER,  VOir  ENMEILLORER. 

ENMELioRAcioN,  emm.,  S.  f.,  améliora- 
tion : 

Possessions.,  a  posseoir..  paisiblement  o 
tout  Vemmelioracion.  (1305.  Chart.  de  Pli. 
le  Bel,  Richel.  1.  9783,  f°  138  r».) 

ENMELLÉ,  -  elé,  enmerllé,  part,  passé, 
mêlé,  aux  prises  : 

Li  dus  Richars  s'en  part  quant  les  vit  ettmerllez. 
(Fierairas.  4036,  A.  P.) 
Et  voit  les  batailles  an  plain 
Et  les  conipaignes  enmellees. 

(Blancand.,  4334,  Michelant.) 

—  Fig.,  brouillé,  troublé  : 

....  D'autre  cose  n'a  envie. 

Fors  de  faire  Brunel   mellee  ; 

Sovent  li  fait  leste  enniellee. 

Bien  est  mesliers  que  il  soit  durs. 
{Chans.,    Poët.    mss.    av.    1300,    t.  IV,  p.  1346, 
Ars.) 

Eux  toutesvoies  en  tel  estât  ou  tel  usage 
croissans  et  esclarcissans  leur  seigneurie 
par  semblables  a  eux  ou  pires  en  nature, 
«près  très  longs  ans  enmeles,  finablement 
Dieu  les  a  fait  trébucher  en  glaive  sanglant. 
(G.  Chastell.,  Chron.,  Prol.,  i,  5,  Kerv.) 

ENMENAIGEMENT,  Vûir  E.N.MESNAGE- 
MENT. 

ENMENAXCE,  S.  f.,  actiou  d'emmener  : 
Inductio,  enmenance.  {Gtoss.  de  Conches.) 

ENMENDE,  emm.,  s.  [.,  amende,  action 
de  s'amender  : 


Aprof  li  firent  tel  enmende 
Qu'o  els  beiveit  puis  e  manjonl 
As  loz  les  jorz  que  il  li  plout. 
(G.  DE  S.  Pair,  Rom.    du   M.   S.  Michel.,   2166. 
Michel.) 

Prénes  Vemmende  et  je  vos  baiserai. 
(Bêle  EremboTs.  P.  Paris,  Romancero  françois, 
p.  30,  Richel.  20O3O,  t"  66.) 

A  cui  nos  sûmes  tenue  faire  enmende  et 
restitucion.  (1275,  Jacobins  de  Poligny,  A 
S,  Arch.  Jura.) 

Soit  en  rentes,  soit  en  enmendes.  (1290, 
Cart.  év.  LaoD,  1»  40'',  Arch.  Aisne.) 

Parmi  le  demage  rendant,  sanz  autre 
emmende.  (1322,  Arch.  JJ  61,  f  33  v».) 

Sus  paine  de  \' enmende.  (1324,  Arch.  JJ 
62,  f»  211  r°.) 

EN.MENDEMENT,  emm.,  S.  m.,  amende- 
ment: 

En  ce  fait  chiet  emmendemeni . 
{ta  Joiirn.  d'onn.  et  de  prouesse,    Richel.  1997, 
t"  54  v°.) 

Pour  douze  livres  de  parisis  que  il  ont 
promis  a  mètre  et  a  emploier  en  enmende- 
ment  de  la  meson  devant  dite.  (1296,  Arch. 
S  1S14,  pièce  13.) 

Par  paier  les  plais  au  chastel  d'Abbe- 
ville  toutes  fois  que  ledit  chevalier  y  est 
souffisaument  adjnurné,  et  baillie  chest 
escript  par  enmeridement.  (Charte  de  1362, 
Grenier  299,  n"  174,  Richel.) 

ENMENDER,  cmm.,  inmcndeir,  verbe. 

—  Act.,  amender,  réparer  : 

Mais  de  qnan  ke  j'en  ai  mespris 
Je  Venmenderai  en  tel  gnise 
K'il  ira  a  vostre  devise. 

{Chev.  as  .ii.  esp.,    11632,  Foersler.) 

Qui  bien  li  feissent  emHîender.  (Villeh.. 
285,  var.,    Wailly.) 

Et  lo  damage  qui  vindreyt  por  cel  aber- 
gemant  il  doyt  inmendeir  de  cors  ou  d'a- 
veir.  (1369,  Arch.Fribourg,!''"  Coll.  des  lois, 
w  38,  f°  13  v°.) 

Cumme  li  dit  maseliers  soyent  venuz 
ver  nos,  et  nos  ayent  preyé  que  nos  lour 
volissions  inmendeir  auco'ns  puenz,  qui  ne 
sont  continuz  in  la  dite  lettre  deis  quez  il 
sont  besognyens  de  porveir  que  un  lour 
inmendeyt  et  corrigevt.  (1378,  ib.,  n"  697, 
f"  245.) 

—  RéQ.,  s'amender  : 

Il  ne  s'en  enmandn  de  riens. 
(Gabth.  de  Mes.  1';».  du  monde,  ras.  S.-Brienc, 

r  2».) 

N'en  î  et  un  qui  s^emmendast. 

{Pass.  D.  N.,  ms.  S.-Brieuc.  f  55''.) 
El  s'il  estoit  mauves  il  s'en  enmenderoit. 

(J.  DE  Mec.ig,  Test.,  ms.  Corsini,  P  169''.) 

Et  estude  àe  t' emmender  àe  cy  en  avant. 
(Sept  Sag.,  p.  112,  G.  Paris.) 

—  Neutr.,  s'améliorer,  être  dans  uii 
meilleur  état  : 

Polens  est,  si  fait  ^rant  dangier 
Gant  ses  voisins  a  que  mangier  ; 
Et  cant  il  le  voit  enmender 
Mielz  li  araeroit  remender 
Dous  cinces  a  une  coslnre 
K'ensi  li  aporle  nature 
(EvBAT,  r.enese,  Richel.  12436,  F  12  v".) 

ENMEXEMENT,  emm., S.  m.,  action  d'eiii- 
uiener,  de  mener  en  exil,  en  captivité 


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Enmenement  de  cité.  {Bible,  Maz.  684, 
P  36=.) 

Laquelle  dame  par  paroles  expresses  ap- 
prouva, ratiffia  et  accepta  que  la  prinse  et 
eminenement  que  ledit  chevalier  avoit  fait 
de  elle,  se  avoit  esté  de  son  boQ  gré  et 
volenté.  (1366,  Arch.  JJ  97,  pièce  618.) 

ENAiENUiit,  enimoindrir,  v.  a.,  amoin- 
drir : 

La  poiQQe  an  oste  et  finmoindrit. 
•(J.  DE  Pbior,vt,  Lit.  de  Yi'gecc,  Rlchel.  IGOl, 

r»  10'.) 

Si  en  fa  le  nombre  enmenri. 

(Geoff.,  Chron.,  Kicliel.  14G,  P  79''.) 

Ne  sera  le  justice  et  seigneurie  dudit 
vidame  eagraudie  ne  enmenrie  es  lieux 
Uessusdiz.  (1314,  Arch.  JJ  50,  1°  33  r".) 

EN'MENTONXÉ,  -  oné,  adj.,  dont  le 
menton  est  saillant  : 

Mentatus,  enmentotines.  (Calholicon,  Ri- 
chel.  1.  17881.) 

Mentatus,  enmentonez.  {Gloss.  de  Salins.) 

Mentatus,  eiimentonné.  {Gloss.  lat.-fr.) 
Bichel.  1.  7579,  f"  217  r".) 

EN.MENUisiiB,  emm.,  verbe. 

—  Act.,  diminuer,  amoindrir  : 

Hameine  cors  devez  saver 
K'est  vessel  de  beivre  e  mangier, 
Enmenusez  est  e  remeuez 
Ea  la  maiire,  bien  le  saciez. 
•(Pierre  d'Aber.nun,   le  Secré  de  secrez,  Kichel. 
25i07,  1"  188\) 

—  Neutr.,  devenir  plus  menu,  diminuer: 

Li  cuers  avaricieu.x  ne  puet  estre  assasies 
d'avoir;  et  eu  tele  manière  de  cuers  ne  se 
puet  loyauté  herbergier,  et  souvent  voit  on 
que  il  amasse  d'une  part  avoir,  et  d'autre 
part  emmenuisse  l'or,  si  que,  quant  la  roe 
de  fortune  leur  tourne,  ils  deschendent  plus 
en  une  eure,  que  il  ne  sont  montes  en  dix 
ans.  (Beaum.,  Coiit.  de  Beauv.,  p.  9,  ap. 
Ste-Pal.j 

L'air  attanuy  et  enmenuise  au  Sen. {Chron. 
ethist.  s.  et  prof.,  Ars.  3315,  f»  7  v-.) 

ENMERCiEB,  V.  a.,  remercier  : 

Si  tost  com  ele  le  voit,  si  joint  ses  mains 
envers  le  ciel,  et  enmercie  notre  Segnor  du 
secors  que  li  a  envoie.  {Artur,  liichel.  337, 
1°  54''.) 

ENMERDER,  V.  a.,  couvrir  de  merde  : 
Merdo,  das,  enmerder.  {Gloss.  de  Salins.) 

ENMERLLÉ,  VOir  EN.MELLÉ. 

ENAiERTEiiR,  volr  A.MERTOR  au  Supplé- 
ment. 

ENJIESNAGEMENT,  enmenaigement,  s. 
m.,  tout  ce  qui  sert  de  meubles  : 

Comme  les  dites  choses  auront  esté 
mises  et  livrées  en  nosdites  chappelle  et 
maison  d'Amboise,  avecques  les  quittances 
des  persoiJUHs  particulières  qui  auront 
fourni  ledit  enmenaigement  et  autres  parties 
deppendaus  d'icelluy.  (1493,  Arch.  KK  332.) 

ENMESNAGiER,  -  Qer,  v.  a.,  aménager  : 
Le  bon  père  de  famille  rustique  cherche 
les  meilleures  bestes,  les  arbres  et  herbes 
plus  prouflitaliles  pour  l'usage  de  sa  mai- 
son et  enmesnager  sa  terre.  (Belle-For., 
Secr.  de  l'ugric,  p.  47,  éd.  1377.) 


Cf.  Amesnagier. 

ENMESSURE,  einnussure,  -  eure,  emes- 
sure,  s.  f.,  imputation,  inculpation, 
charge  : 

Que  li  dit  maistre  se  pooient  purger  de 
cette  entmessure  par  son  seul  sairement. 
(1278,  Jugem.  du  prév.,  Arch.  admin.  de 
Reims,  II,  962,  Doc.  inéd.) 

Jehans  Pépins  devoit  estre  absoutz  et 
délivrez  des  souspecons,  emnwssures  et 
cas  dessus  diz.  (1318,  Arch.  JJ  01,  pièce 
344.) 

Sur  ce  délibération  eue  a  plain...,  sen- 
tenciasmes  et  deismes  par  jugement  que 
li  diz  Jehans  de  "Vignoy  te  aloit  délivrer 
du  cas  de  la  souppeçon  et  de  la  emessure 
devant  dite  et  pour  laquelle  il  estoit  lenuz 
en  prison.  (1323,  Arch.  JJ  61,  f"  149  r».) 

Comme  li  cas  dessus  diz  n'estoit  notaire 
ne  manifes  contre  ledit  Jehan,  ançois  es- 
toit,  si  comme  il  disoit,  une  pure  emmes- 
sure  de  laquelle  il  s'ofl'roit  a  purgier... 
(1324,  Arch.  JJ  62,f'' 186  v».) 

Il  les  creoient  du  tout  innocenz  et  sanz 
coupes  des  enmessures  dessus  dites.  (1325, 
ib.,  f  131   r».) 

De  faire  droit  on  dit  Jehan  Pépin  de  la 
souspecon  des  cas  et  emmesseures  dessus- 
diz.  (1335,  Arch.  JJ  69,  f"  80  r°.) 

Toutes  les  enmessures  que  ou  leur  en 
poroit  ou  woroit  enmettre  ou  opposer  pour 
le  cause  dessus  dite.  (Juin  1358,  Lett.  de 
la  C'"'  de  Hain.,  Liv.  noir,  Arch.  mun. 
Valenciennes.) 

ENMESTRER,  VOlr  ENMAISTRER. 

ENMESURER,  V.  a.,  mesurer  : 

Et  li  fil  Israël  enmesurcrenl  la  terre  de 
promission  de  loue  et  de  lé.  {Hist.  Carol., 
Ars.  5201,  p.  223''.) 

ENMET,  voir  EXMI. 

ENMETAXT,  adv.,  pendant  ce  temps, 
dans  cet  intervalle  : 

Aussi  dedens  .m.  mois  ilh  ordenroit  .i. 
lieu  compétent  et  ydonne  aux  ambdeuxpar- 
tiies,  por  acomplire  chil  devant  dit  beson- 
gne,  et  que  enmelantne  li  une  ne  li  altre 
ne  feroit  n'en  ne  creeroit  uoveaz  cardinals. 
(J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  7,  Borgnet.) 

ENMETTRE,  emiH.,  vcrbe. 

—  Act.,  charger  de,  imputer  : 

Soi  meismes  en  corpe  met. 
Le  blasme  ce  done  et  rmnet. 

(.Dolop.,  3133,  var.,  Bibl.  elj.) 

Ou  il  se  purge  de  la  coulpe  que  on  li 
enmestra,  ou  il  l'amende  ensi  que  il  li  sera 
jugié.  (Trad.  d'uue  charte  de  1198,  Cartul. 
de  Guise,  Richel.  1.  17777,  f"  141  v«.} 

Et  leur  emmelloit  que...  (1278,  Jug.  du 
pr«u.,Arch.  admin.  de  Reims,  II,  962,  Doc. 
inéd.) 

Pour  aucunes  ordonnances  faire  seur  le 
fait  que  on  enmet  a  l'ordre  des  Templiers. 
(1308,  Arch.  JJ  414,  pièce  3.) 

Ou  il  se  purge  de  la  coulpe  que  on  li 
enmetera.  (1327,  Cart.  de  Guise,  Richel.  I. 

17777,  f»  209  r'.) 

De  tout  chou  ossi  que  on  leur  voroit  ou 
poroit  em)!e{(ce  ou  opposer.  (1338,  Lett.  de 
la  C""  de  //aiJi., Arch.  mun. 'Valenciennes.) 

—  Accuser  : 


L'empereeur  Qton,  qui  enmetoit  le  roi 
Phelipe  qu'il  li  avoit  donnei  (Jrliens  et  Es- 
tempes.  (MÉN.  DE  Reims,  274,  Wailly.) 

—  Rén.,  s'entremettre,  s'engager  : 

Cest  nvre  est  fjrant  :  si  covient  mais 
Que  vos  ims  emmeleit  a  fais. 
Que  vos  conoissiez  e  savez  bien 
Vostre  pru  ert  corne  le  mien. 

(Ben.,  0.  deXorm.,  II.  18131,  Michel.) 
Car  ne  m'est  vis  qa'ea  aies  tort 
Quant  ci  i^os  enmeles  si  fort. 

{Parton.,  3,S6o,  Crapelet.) 

ENMEUBLEMENT,  emm.,  S.  m.,  ameu. 
blâment  : 

L'emmeubtement  de  deuil  de  la  chambre 
et  cabinet  du  roy.  (Oct.-déc.  1383,  Dép.  du 
R.  de  Nav.,  Arch.  B.-Pyr.,  B  82.) 

II  se  disait  encore  au  commencement 
du  xvii»  s.  : 

Cet  emmeublement  est  bien  imaginé- 
(SoMAizE,  Gr.  Dict.  hist.  des  Préc,  1,  Bibl. 
elz.) 

La  richesse  des  emmeublements.  (Jour- 
née des  madrigaux,  ms.  de  Courart,  Ars.) 

1.  ENMEL'BLER,  emm.,  v.  a.,  garnir  de 
pieubles,  meubler;  ûg.,  garnir  en  général: 

Si  fu  toute  la  maison  einmeublce  de  hé- 
las, percée  de  clameurs  et  abismee  de 
plours.  (G.  Chastell.,  Chron.  du  D.  Phil., 
ch.  II,  Buchon.) 

Bas- Valais,  Vionnaz,  émôbda,  meubler. 

2.  EN'.MEUBLER,  emm.,  V.  a.,  rendre 
meuble  : 

Il  faut  emmeubler  la  terre  tout  autour  du 
trou  ou  les  voudrez  replanter.  (Liebault, 
Maison  rust.,  III,  ch.  19,  éd.  1638.) 

ENMEUBLiB,  emm.,  V.  a.,  rendre  meuble, 
convertir  en  chose  meuble  : 

Si  ledit  seigneur  de  lief  ayant  saisi  les 
estangs,  fait  lever  la  bonde  d'iceux  en 
l'année,  et  saison  de  pescher,  il  emmeublit 
le  poisson  trouvé  esdits  estangs.  {Coût. 
d'Orléans,  commentées  par  J.  Delalande, 
art.  LXXiv.) 

EXMEUDBEB,  VOir  E.X.MIEUDRER. 

ENiiEULONNER  ,  enmulonner ,  v.  a., 
mettre  en  meule  : 

Il  y  a  partie  des  honmes  qui  doivent  fe- 
ner  les  l'aius,  enmulonner  et  tasser  a  la 
granche.(l456,  Denoinbr.  delà  Vie.  d'Orbec, 
Arch.  P  308,  1°  18  r».) 

Quatre  acres  de  prez,  ausquelz  fener  et 
enmeullonner  et  acharier  sont  tenu?  plu- 
sieurs de  mes  honmes  (1437,  Den'jinbr.  de 
la  chastell.  d  Andely,  Arch.  P  307,  f°  20  v».) 

EN.MEUBiR,  V.  n.,  Hiûrir  : 
Les  blez  en  cressent  e  arbres  ansi, 
Les  fniz  en  suiU  enmenri. 
(Pierre  d'Abebnun,    le   Secrc  de  secrez,   Itichel. 

25107,  1»  iS-i».) 

EXMEUTE,  S.  f.,  émotion  : 

Nen  est  il  dons  cil  qui  parmei  les  paroiz 
del  ventre  de  sa  raere  et  de  la  teie  te  re- 
cûuut,  et  ki  a  moens  te  fist  conissans  a  sa 
mère  par  Venmeule  de  son  esjoyssement  î 
(S.  Bern  ,  Serm.,  Richel.  24768,  ï»  78  r°.) 

EN.MEY,  voir  Enmi. 

ENMi,  an))!!,  en  mi,  an  mi,  emmi,  emme, 
enmei,  enmey,  en  mei,  en  meij,  enmy,  enmet, 
prép.,  au  milieu  de  : 


204 


ENM 


ENM 


ENM 


Jésus  estet  enmet  Irestoz. 

(Passion,  432,  Diez.) 

E  de  la  terre  qn'est  erntne  Celicie. 

(Ep.  de  S.  El.,  lv^  Slengel.i  i 

Se  trois  Rollaot  le  prnz  enmi  ma  Teie. 

(Roi.,  986,  MuUer.i 
Enmeila  malvaise  et  perverse  genz.  {Jnh,    i 
Ler.  de  Lincy,  p.  441.) 

Lou  champ  ke   gist  en  mey  les  vignes    ] 
dou  Mont  S.   Quentin.  (Cens,  de  S.  Paul, 
I"  9  -v»,  sans  date,  xill"  s.,  Arch.  Mos.) 

Ll  princes  fa  tous  droîs  en  mi  sa  baronnie. 
(Cuv.,  B.  in  Guesclin,  13488,  Charnière.) 
Si  ordonnèrent  li  seigneur  entre  yaux 
i]ue  leurs  ,iii.  batailles  fuissent  rengies  en 
.111.  lieux  devant  leurs  logeis,  et  que  on 
fesist  grans  feux  enmy  chacune  place,  par 
quoy  on  veist  plus  cler  li  uns  l'autre  par 
nuit.  (Froiss.,  Ckron.,  Il,  173,  Kerv.) 

Et  par  ce  semble  qu'il  ne  fauldroit 
Qu'abbatre  femmes  en  my  les  rues. 

(CoûCiLLART,  Playd.,  II,  49,  Bibl.  elz.) 

Il  y  avoit  une  grosse  buge,  assise  enviei/ 
la  grant  esglise.  (J.  Aubrion,  Journ.,  14s6, 
Larchey.) 

—  Adv.,  au  milieu  : 

La  but  lie  l'iave  et  se  coucha  enmi. 
(Car.  le  Loh.,  t"  chans.,  III,  P.  Paris.) 

Maintenant  fut  el  feu  lancie 
Et  ces  pucelles  i  lanciereut. 
Onkes  por  elles  ne  prièrent 
Père,  ne  mère,  ne  ami, 
Ains  les  geletrent  tôt  anmi. 

(Dolop.,  113'26,  Bibl.  elz.) 

Messin,  annii.  Wallon,  emé,  émi,  éméie. 
Centre  de  la  France,  enmi. 

Emmi  se  rencontre  encore  dans  quelques 
écrivains  du  xix"  siècle  qui  ont  tracé  des 
scènes  de  province  : 

Ils  passent,  et  tantôt  emmi  les  néfliers 
Ils  s'enfoncent  tous  deux. 

(A.  Tbeukuît,  Sylvine,  vin.) 

Emmi  les  prés  et  les  hois.  (J.  Massic, 
Thibaud,  H.) 

Il  y  avait  autrefois  ;"i  Verdun  la  rue 
Emmi-Ponts. 

Cf.  Ml. 

ENMiEUDRAxcE,  -  udrauce,  -  iedrance, 
s.  f.,  amélioration,  perfectionnement,  ré- 
paration, avantage  : 

Li  angele  n'erent  mie  morteil,  et  Deus  ne 
volt  por  Venmiedrance  del  pechiet  se  la 
mort  non.  (Dial.  Greg.  iopap., de  Sapientia, 
II,  p.  289,  Foersler.) 

S'il  a  en  ceste  cartre  aucune  cose  dou- 
tavle,  li  capiteles  doit  esclairier  celé  dou- 
lance  en  boine  foi,  et  s'il  i  a  amender  pour 
l'emTi'  drance  et  le  pourflt  des  hommes 
des  villes,  li  capitelcs  le  doit  faire  a  bone 
foi.  (1247,  Cart.  de  Hain.,  Loi  des  vill. 
d'Onnaing  et  de  Quaroube,  Arch.  Nord.J 

Pour  sen  assenne  et  Veninieudrance  àf. 
sen  mariage.  (1384,  Valenciennes,  ap.  Lu 
Fons,  Glnss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

enmieudre:iient,  -  iudrement,  eniieu- 
drement,  s.  m.,  amélioration,  perfectionne- 
ment, avantage  : 

Le  valant  .i,xx.  sols  doit  il  laisser  a 
i'emmludrement  de  la  maison.  (Cft.  Je  1233, 
ap.  Duc,  III,  35S  éd.  Didot.) 


Pour  \'enm iudrement  de  nodite  ville. 
(1295,  Cart.  de  Hain.,  Lett.  de  J.  d'A- 
vesnes,  Arch.  Nord.) 

Pour  Vemieudrement  et  enforchissement 
de  nostre  ville  de  Bovingne.  (2  .iuill.  1383, 
Cft.  du  Cte  de  Namur,  Arch.  com.  de  Bou- 
vignes.) 

ENJiiEunRER,  enmiudrer,  emmiudrer, 
enmeudrer,  enmieldrer,  emmioldrer,  enme- 
drier,  enmeldrer,  verbe. 

—   Act.,  améliorer,   rendre    meilleur     | 
augmenter  :  I 

Por  emmioldrer  lui  et  sa  vie. 
(G.  DE  CuiDRAi,  Barlaam,  p.  2,  Meyer.) 

Et  fu  soignens 
Plus  que  devant  d'anmosnes  faire 
Et  d'eiimindrer  tout  son  afaire. 

(Mir.  de  S.  Eloi.  p.  68,  Peigné.) 
Chançons,  Phelippe  salue 
Le  conte  séné. 
Qui  a  France  mainteane, 
Proesce  enmeudrt\ 
Chevalerie  hoaeré. 
'Gautier  u'Epinal,  Chans.,  Richel.  844.) 

Ne  ne  sait  (.Satan)  mais  tant  de  maldire 

N'en  doie  eslre  miedres  ne  pire, 

Ne  ke  Deas  pnet  estre  enmedriez 

Ne  pais  je  mais  estre  empiriez. 
i\ie  Ste  Jutiane,  ms.  Oxf.,  BodI.  canon,  mise.  74, 
f°  73  V".) 

Si  comme  est  clergie  et  science  et  ces 
autres  choses  qui  nos  enmietidrent  l'ame 
par  nécessité.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  339, 
var.,  Cbabaille.) 

Dont  nous  veons  ke  les  gens  sont  parfait 
et  enmieudret   par  l'amour   de   ce  ki   est 
bien  et  enpiret  par  l'amour  de  mal  et   de 
!    pechiet.  (li  Ars  d'an.,  I,  170,  Petit.) 

—  Amender,  réparer  : 

Mult  grauz  droiz  est,  ki  altrui  toit  la  sue 
chose,  ke  ce  ke  il  li  at  tolut  li  rendet,  et 
se  li  enmieldret  lo  torfait.  {Dial.  Greg.  lo 
pap.,  de  Sapientia,  n,  p.  296,  Foerster.) 

Tant  que  li  excès  soit  aile  avenant  del 
bannissement,  ou  enmiudreis  suffisamment 
al  correxion  del  loy  de  paiis.  (J.  de  St.\- 
VELOT,  Chron.,  p.  48,  Borgnet.) 

—  Réfl.,  devenir  meilleur,  s'améliorer  : 

Amours  me  tient  envoisié 
Souvent  et  mi  fait  chanter, 
Car  je  li  ai  otroié 
Quunques  je  la  puis  donner 
Pour  moi  enmiudrer  de  sa  signourie. 
(Chans.,  ms.  Sienne  H.  X.  36,  !'  21'.) 
Belle  et  bonne  est  celle  por  qui  je  chant 
S'en  doie[nt1  bien  mes  chansons  enmieudrer. 
(Tbibadlt  IV,  Chans.,  p.  9,  Tarbé.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Selonc  ce  que  Deus  ert  il  ne  pooit  pechier. 
Ne  croistre,  ne  desco'stre,  n'enmeldrer,  n'enpirier. 
(Heijian,  Bible,   Ilichel.  243S7,  f"  ^3^) 
!    J'aim  lealment  senz  trechier  et  senz  faindre, 
Cen  dient  cil  qui  en  vuelent  parler 
La  lor  merci  kant  ce  me  font  entendre 
Don  fine  amors  puet  ades  enmeldeer. 

(Chans.,  Richel.  20030,  I»  19  v"  ) 
Et  pour  ce    croissent  les  vertus   et  en- 
mieudrent  et  enbelissent.  (Li  Ars  d'Amour, 
I,  428,  Petit.) 

ENMiTRER,  v.  3.,  décorer  de  la  mitre  : 
Mes  s'il  fussent  garnis  de  meurs  et  bien  letrez, 
James  par  symonie  ne  fusaient  enmilrez. 

(Jeh.  de  Meung,  Test.,  537,  Méon.) 


ENMIUDREMBNT,  VOir  ENMIEUDBEMBNT. 
ENJIIUDRER,  voir  EnMIEUDRER. 
ENMOI.\N'CE,  voir  ES.WAIAXCE. 

ENMOiER,  enmoihier,  v.  a.,  mettre  ea 
meule,  en  tas  : 

Ausi  les  destrencboit  comme  fait  li  faaquiers 
Les  espis  en  aoust,  que  on  doit  enmoihier. 

(Chev.  au  eygne,  I,  5679,  Hippeau.) 
De  blé  escous  faire  soier 
N'a  nul  conqnest  a  l'enmoier. 
(.Vers  de  le  mort,  Richel.  375,  f''  342'.) 
Pour  enmoier  les  .v.  mille  et  vu.  chent 
de  fagos  qui    sont  enoore   ou    bos.  (1340, 
Trav.  aux    chat.    d'Art  ,    Arch.  KK    393,. 
f»  89.) 

ENMoisoNNER,  anmaisonnùr ,  v.  a.^ 
prendre  à  ferme  : 

Ke  de  chescuu  .xxv.  pies  de  terre  k'il 
anmaisonnereit  lor  doit  il  doneir  chasc'an 
.II.  chappons  de  cens.  (1263  Cart.  de  S. 
Vinc.  de  Metz,  Richel.  1.  10023,  f''  118  v°.) 

Cf.  Amoison.\eu. 

ENMoisTiR,  emoistir,  verbe. 

—  Act.,  humecter,  rendre  moite,  hu- 
mide, mouiller,  pénétrer  d'humidité: 

Celés  (choses)  k'engressissent  e  enmx)is- 
tissent  sont  repos  de  cors,  leesce  de  cu- 
rage... {Secr.  d'^rtsf.,  Richel.  571,  f  134».; 

Humectare,  enmoistir.  {Gloss.  de  Douaiy 
Escallier.) 

—  Réfl.,  devenir  moite,  humide  : 

Car  la  char  de  dehors  lors  se  retrait  et 
endurcist  et  deseche.  combien  que  par 
dedens  le  corps  s'enmoistisse.  (Probt. 
d'Arist.,  Richel.  210,  f"  39».) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Qnl  lors  tanroit  sa  main  desus. 
Celle  vapor  il  seceroit. 
Et  sa  main  li  emoistiroit. 
(Gauth.  de  Mes,  r»i.  dit  monde,  Richel.  1669, 

f»  84  r°.) 

La  terre  enmoistira par  suour.  (De  Seneke^ 
Richel.  375.  f»  28''.) 

Enmoitir  est  encore  usité  dans  les  pays 
wallons,  pour  dire  mouiller  légèrement,, 
amollir  quelque  chose  en  rimprégnant 
d'humidité. 

ENMOLER,  -  oitler,  emm.,  v.  a.,  garnir 
un  moulin  de  tout  ce  qui  est  nécessaire 
pour  bien  moudre  : 

Seront  tenuz  de  reffaire  et  reediffier  a 
leurs  coutz  un  des  moulins  qui  encores 
est  en  estant,  et  yceulz  emmoler  bien  et 
soufQsamment  et  faire  tornant  et  molant. 
(1376,  Bail,  Arch.  MM  30,  f"  36  v».) 

Et  le  moulin  enmouler,  se  tous  deux 
sont  reediiûez  laissier  et  rendre  bien  en- 
moles,  et  tous  les  ai'Lres  molages  laissier 
en  bon  et  souflisant  estât  tournans  et 
moulans.  (Ib.) 

EN.MOLU,  part,  passé  et  adj.,  émoulu  : 
Une  hace  enmolue. 
(GiB.  DE  MoNTR.,  Molelte,  1542,  Michel.) 

ENMONCELEMENT,  emm.,  S.  m.,  amon- 
cellement : 

Entre  delx  emmoncelemenz  de  celé  gra- 
vele  si  estoit  la  mer  plus  parfonde.  (Cont. 
de  G.  de  Tyr,  ch.  xi.vi,  Hist.  des  crois.) 


ENM 

Emmoncelement  de  pravier  par  le  flotte- 
ment de  la  mer.  (Triiim   Ung.  dict-,  1604.) 

ENMONCELER,  emm.,-eUer,  v.  a.,  amon- 
celer : 

Par  nient  traTailtium 
E  enmuncf'lums 
E  l'or  e  l'afiieat. 

(Sermon,  13,  Meyer,  Rec,  p.  330.) 
Li  sablonz  et  la  gravelle  estait  si  emmon- 
celee  de  leuz  en  leuz  qu:i...  {Cont.  de  G.  de 
Tyr,  ch.  xlvi,  Hist.  des  crois.) 

Ton  sépulcre  bien  et  lentement  emmon- 
celé  sera  tousjours  la  chose  que  première- 
ment salueront  les  urrivans.  (G.  Selve, 
Theviistocle,  éd.  1547.; 

Les  montagnes  emmonceiies. 
(JoACB.  DD  Bell,  MusaynaeoinaclUe,  Marty-Lareani, 

I.  151.) 
Passeot  la  toat   l'byver   toutes   emmoncelees   (les 
[arondelles). 
(D0  Chesne,  Six.   liv.  du  grand  miroir  du  monde, 
p.   105,  éd.  1388.) 

Si  la  fortune  eust  laissé  emmonceler  cinq 
ou  six  telles  advantures,  elles  estoient 
capables  de  mettre  ce  miracle  en  nature. 
(.Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  xi,  f  455  r», 
éd.  1588.) 

Plus  on  moins  demeurent  ces  fruits  ci 
emmonceles  selon  les  saisons.  (Oliv.  ije 
Serres,  Tlieat.  d'Afjr.,  m,  15,  éd.  1617.) 

ENMONDER,  Verbe. 

—  Act.,  avoir  ou  inspirer  de  rattache- 
ment pour  le  siècle,  pour  les  biens  de  ce 
inonde  : 

Mais  il  sunt  si  souvent  tenté 
Des  delisses  ki  les  enmondenl. 

{Renarl  le  nouvel,   7438,  Méon.) 
Tous  est  li  mondes  enmondes, 
?te  savons  nus  i  soit  mondes. 

(/«.,  1-271.) 

—  RéQ. ,  concevoir  de  l'attachement 
pour  les  biens  de  ce  monde  : 

S'ans  se  desmonde,  mil  s'enmondent 
En  cest  monde,  ei  quaot  il  se  mondent, 
Tost  reso.nt  par  nous  enmondé. 
Si  qae  puis  ne  sont  remondé. 

(Renarl  le  nouvel,  1277,  Méon.) 

ENMONESTER,  V.  a.,  avertir,  prévenir  . 

Item  il  doit  le  x""  toutes  fois  qu'il  en 
est  enmonnestes.  (1374,  Papier  de  l'office 
de  la  Cène  de  S.  Germ.  des  prez,  Arch.  1. 
771,  f»  2S  r».) 

ENMONTER,  verbe. 

—  Act.,  monter,  gravir  : 

Et  cil  enmonte  les  degrez. 
Qui  a  merveille  s'est  basiez. 
(Flaire  et  Bluncheflor,  -2.'  vers.,  2875,  du  Méril.) 

—  Réfl.,  monter  : 

Si  s'enmonla  l'arcevesque  soi  le  mur  en 
haut.  (Artur,  Richel.  337,  l'°  2''.) 

S'emnonta  sus  une  haulte  montaigne. 
(Caum.,  Voy.  d'ouUr.,  p.  20,  La  Grange.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Ains  a  pris  les  destriers,  arrière  est  relornez, 
Vint  a  son  escuier,  sel  preot  a  apeler  : 
Gerars,  bians  dons  amis,  desor  l'un  enmonlez. 
(Les  Loti.,  Kicbel.  19160,  1»  23''.) 

Ej«ioRTiR,  V.  a.,  amortir  : 
Les  leur  avons  enmortiz  et  amortisons. 
(Fév.  1375,  .Moulins,  Arch.  P  13oo.) 


ENM 

!      Bas-Valais,  Vionnaz,  émoerti,  engourdi. 

EN'jiouFLÉ,  -  oufflé,  -  oflé,  eiiim.,  anm., 
adj.,  ganté  : 

N'ayez  pas  les  braz  anmou/lez. 
Martelez,  forgiez  et  souflez. 

(Rose,  Itichel.  1373,  f  ICC.) 
Emmollex. 
j  (Ib.,  19995,  Méon.) 

Enmouflei. 

I  (Ib.,  ms.  Corsini,  1"  131*.) 

Chat  emmou/te'  ue  prend  souris. 
(J.-A.  DE  Baif,  les  ilimes,  I.  I,  f  48  v»,  éd.  1619.) 

j      —  Par  extens.,  emmitouflé  : 

Si  m'endorray,  tout  enmou/le'. 

(VILI.O.N,  l'elit   Tesl  ,  XXXIX,  Jacob.) 

Il  est  si  trestant  emmoufflé  d'hahillemens 
qu'il  ne  se  peult  cont-iurner.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  489,  Génin.) 

Il  est  si  emmoufflé  que  je  ne  le  puys 
conynoystre.  (In.,  ib.,  p.  642.) 

j       ENMOULEU,  voir  En.moler. 

E.NMOussÉ.  adj.,   Couvert   de  mousse: 

L'espee  a  par  dessus  one  branche  encontree 
D'un  quesne  viel  et  dnr,  anlive  et  emmoussee. 
(Doon  de  ilaience,  4376,  A.  P.) 
Aux  rochers  caverneus,  aux  antres  emmotmez. 
(R-  Belleau,  Œuv.    poét.,  la  Pierre  d'aymant.) 

...  Sur  le  champ  emmoussé. 
(Jehan  de  la  Taille,  Morl  de  P.  Alex.,  éd.  1572.) 

ENMOVEMENT,  inmovemant,  s.  m.,  mou- 
vement, excitation  ; 

Li  enmovemen:  d'impacience  ou  d'envie. 
(S.  Bern.,  Serm.,  ftichel.  24768,  f"  108  v".) 

Se  nyon  volist  destorbeir  les  dites  choses 
ne  de  fayt  ne  de  dit,  ou  volist  nyon  in- 
movemant  de  cel  fayt  porchascier  que  il  et 
tuyt  cil  qui  les  segrant  ou  imparerant  iu 
secreyt  ou  in  paleys  permaneyre  qui  soyt, 
soyent  seins  totta  marcy  por  C  sols  lau- 
saïineis.  (1379,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll. 
des  lois,  n"  86,  f"  24.) 

ENMOvoiR,  -  mouvoir,  emm.,  anm., 
verbe. 

—  Act.,  émouvoir,  exciter,  soulever  : 
Car  Deus  ajuei  par  sun  viaire  et  anmitet 

f't  moenet  avant  ceos  ki  l'eswardeut.  (Li 
Epistle  Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  1°  96  v".) 

Davant  ke  lo  cuer  del  novice  anmuet  a 
l'amor  de  Deu  et  a  despeit  de  lui  meimes. 
{Ib.,  f'Sov".) 

Quant  li  cuers  est  enmeuz  et  a  l'amor  de 
pénitence  et  a  la  haine  del  pechiet.  (S. 
Bern.,  Serm.,  Richol.  24768,  f»  71  v».) 

—  Irriter  : 

Encore  fu  mesires  emmus  encontre  nous 
[lour  aucunes  laides  paroles  ki  moulent  a 
iTime.  (1293,  Cliurtr.  de  Namur,  Justifie, 
de  la  comm.  de  Namur,  Borgnet.) 

Encore  fu  mesires  emmus  sour  nous  de 
ce  que...  (Ib.) 

—  Mouvoir,  susciter  : 

Pourquoi  nous  as  guerre  enmeue? 

(Mlus,  Ars.  3312,  f  8i">.) 

Vous  aves  enmut  le  plus  grant  folie  que 
ouquesfeme  émeut.  (Arlur,  ms.  Grenoble, 
f"  6=.) 

—  Réfl.,  partir  : 


ENM 


205 


Congé  lor  doua,  cil  s'enmurent. 
Que  onqaes  puis  veu  ne  furent. 

(Vie  S.  George.) 

—  Neutr.,  s'ébranler  pour  le  combat  ; 

A  Venmovoir  .i.  graille  sonnent. 

Tût  de  plain  front  les  vont  ferir. 

I  (A(Ai5,  Ars.  3312,  f  98».) 

'  ENMOYIHE,  s.  f.  ■? 

Une  autre  couppe  cizellee  dedans  a  un 
esmail  à'enmoyrie.  (6  mars  1385,  Compl 
duR.  René,  p.  191,  Lecoy.) 

EN.MUUELIER,  VOir  E.T'UUUUELIER. 

[       EN.MUGLER,  V.  H.,  perdre  la  raison  ? 

E  damesele  tut  eamugle 
Qui  ad  s'amour  fonlement  doné. 
(PiERiiE  DF.  Peckam,  Rom.  de  Lumere,  Brit.  Mus 
Harl.  4390.  P  K^.) 

!       ENMUGUELiER,  enmiiijsUer,  v.  a.,  par- 
fumer de  muguet  ; 

Deus  !  tant  doné  muget  li  as 

Qu'ausi  est  enmugeliee 

Con  s'iert  lote  en  range  liée. 

(G.  DE  Coi.Nci,  >hr.,  ms.  Erux.,  f"  lii2=.) 

Deus  !  tant  donné  mugue  li  as 

Qu'aussi  est  enmiigueàee 

Con  s'el  fust  en  rnugue  lice. 

(1d.,  ib.,   ms.  Soi.ss.,  f  110'.) 
Dieus  doint  tous  nous  enmuguelU. 

(Id.,  ib.) 

—  Réfl.,  se  parfumer  de  muguet  : 

Mes  tuit  cil  bien  s'enmuguelieat 

Qui  entor  ans  son  mugue  lient. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Brux.,  C  102=.) 

Mais  tuit  cil  bien  s'enmugetient. 

(Id.,  ib.,  ms.  Soiss.,  !"  110».) 

ENMUGUER,  -  ger,  verbe. 

—  Act.,  parfumer  de  muguet  : 

Enmugucz  esl  de  maavez  mugue. 

(G.  DE  Coi.Nci,  j;ir.,  ms.  Soiss.,  i"  im'.< 

—  Réfl.,  se  parfumer  de  muguet  : 

Qui  ne  s'enmuge  de  son  muge 

Enmuguez  est  de  mauvez  mugue. 

(G.  DE  Coi.NCi,  Mu.,  ms.  Brux.,  V  102°.) 

ENMuiR,  V.  n.,  devenir  muet  : 

Il  esloit  de  dnel  enmuis 
Por  sa  mère  ki  morte  esloit . 

(Votopollios,  7633,  Eibl.  elz.) 

E^^IULER,  emmuler,  -  uller,  -  urler, 
v.  a.,  mettre  en  meule,  en  monceau,  amon- 
celer : 

.1111.  arpeuz  de  pré  qu'en  li  doit  fauchier, 
fener,  enmuler  a  moitié.  (1277,  Cart.  de 
■Jouurre,  Richel.  11571,  f"  53  r°.) 

Fenner,  enmurler  et  mettre  eu  tas  l'erbe 
ou  foing  de  touz  lesdiz  prez.  (1331,  Compte 
de  Odarl  de  Laitjny,  Arch.  KK  3%  f»  103  r».) 
Enmuller  le  foing.  (1335,  ib.,  f°  276  r".) 
Faucher,  faner  et  enmuler.  (1447,  Compt. 
du  Temple,  Aich.  .M.M  134,  1»  183  r°.) 
Mais  cil  qui  venlt  tout  emmuler 
Et  d'avoir  faire  un  trop  grant  mule. 
Se  puet  de  legier  acuier. 
Se  largesce  ne  le  descule  : 
Face  adonc  que  nulz  ne  l'acule. 
(E.  Deschami'S,  Pocs.,  Uichel.  840,  T  222''.) 

—  Dans  l'ex.  suiv.,  si  le  manuscrit  n'est 
pas  fautif,  enmuler  présente  le  sens  d'en- 
tasser dans  son  estomac  : 


206  ENN 


Saves  qui  nos  fait  avuler  ? 
Li  vairs,  li  gris  a  l'affuler, 
Li  boitt  morsel  a  Venmuler. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  375.  f    ii'  ■) 

—  Enmulc,  part,  passé,  mis  en  meule  ; 
partie,  qui  forme  comme  une  petite 
meule  : 

Or  vos  dirai  de  sa  senblance  ; 
Il  a  desore  la  char  blanche, 
S"a  la  booche  rose  el  vermeille 
Tant  rom  il  dort  et  com  il  veille  ; 
.    Si  est  plus  Ions  qu'il  ne  soit  lez 
Et  est  loi  entor  cumulez. 

(D«  Coll.   Richel.   1915-i,  f°  fii''-) 

ENMULONNERj  VOif  ENMEULONNKR. 
ENMURLER,  VOÎr  ENM0LER. 

ENMUSELER  (s'),  V.  réfl.,  s'amuser  : 

Qui  s'enmiisetenl,  chiflent.  godent 

As  chevaliers  aval  ces  sales. 
iG.  DB  CoiNCi.  de  VEmper.  qui  garda  sa  chastec, 
Richel.  23111,  P  281''.) 

ENMUTELER,  V.  a.,  mutiler  : 

Si  comme  de  tuer  LommeSj  femmes,  en- 
fans,  les  enmutekr.  (1410,  Hist.  de  Metz, 
IV,  670.) 

ENMUTESCE,  S.  f.,  luimectation,  action 
d'humecter,  de  rendre  moite,  état  de  ce 
qui  est  humecté  : 

Humectalio,  enmulesce.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

ENNAiER,  -  aiier,  v.  a.,  garnir  d'étoupe, 
bondonncr  ;  pris  au  fig.  : 

Desnaie  ici,  hom  eniiaiies. 
(Recl.   nE  JIOLIENS,  Miserere,  Ars.  3142,^  2U'.) 

Cf.  Naier  et  Desxaier. 

ENNAiXNES,  enaiiies,  adv.,  tranquille- 
ment, facilement  : 

Une  nuit  entor  luienuit  que  li  boim' 
estoient  aler  reposer  et  il  gesoit  tonz 
cnnainnes  emiin.?.  {Vie  etmir.  déplus,  s. 
confess.,  Maz.  568, 1°  243=.) 

Puis  vit  .1.  vieil  lionme  chenu,  ne  mie 
de  grant  eslature,  monter  de  la  bessece  de 
la  terre  par  veable  aleure  tout  enaines  vers 
la  croiz.  (Ib.,  1°  243''.) 

ENNAisEs,  voir  EXAISE. 
EXXASSER,  V.   a.,  mettre,  jeter   dans 
la  nasse,  dans  le  filet  : 

Diens  r'a  déjà  tendues  ses  nasses 

On  li  autre  ierenl  eimassc'. 

(G.  DE  Coixci,  Mir..  ms.  Soiss.,  f°  lOT.) 

Sans  se  laisser  ennasser  eu  infinis  et 
inexplicables  discours.  (St-Iul.,  Mesl. 
hisL,  p.  197,  ap.  Ste-Pal.) 

Vous  en  estes  donc  la  logé,  seigneur 
Gamarin,  répliqua  le  seigneur  Postorelli. 
que  vous  voila  gentiment  eiinassé  en  la 
fondrière  du  seigneur  Alphonse.  (Cho- 
LiERES,  Apresdinees,  viii,  f»  303  r°,  éd. 
1587.) 

EXNAUMENT,  VOir  ÂNXALMENT. 

ENNAVRER,  enavrei',  inavrer,  v.  a., 
blesser  : 

Ciaus  qui  seront  batut  et  ennavreit. 
(1298,  Réglem.  des  monnaies  d  Namur, 
-Mon.  pour  servir  à  l'hist.  des  prov.  belges, 
I,  52.) 


ENN 

Il  traient  lor  tantes  sagites  qe  mervoile, 
et  furent  les  leofans  ennavres  duremaut. 
{Yoy.  de  Marc  Pal  c.  cxxill,  Roux.) 

Il  en  avoit  de  mors  e  des  enavres  a  mort. 
[Ib.,  c.  cxcviii.) 

Chevaliers  cheoir  a  la  tere  mors  et  î«a- 
vres.  {Ib.,  c.  ccxxxi.) 

Car  iluec  ne  leirent  Saracin  aprocier, 

Che  ne  fust  enavré  ou  mort  sens  recobrier. 

(Prise  de  Pampel.,  1956.  Mossafia.) 

ENNE,  enné,  particule  affirmative,  par 

ma  foi,  certes,  assurément  : 

Enne  porroit  bien  avenir 
Que  li  rois  perdus  revenroit. 
(Chrest.,  Roi  Guillaume,  2211,  Michel.) 

Quoy  que  vie  meinenl  estroicte, 

Si  ont  ilz  largement  entre  eulx. 

Dont  povres  filles  ont  souffrette  : 

Tesmoing  Jaqneline  et  Perrette, 

Et  Isabean,  qui  dit  :   Enné  f 
(Villon,  Granl  Tes!.,  cxxxix,  Jonaust,  p.  101.) 

Enne,  le  mien  fait  le  marry 

Quant  a  luy  je  me  vneil  jouer. 
(J.  d'Ivrt,  Secr.  et  Loix.  de  Mar.,   Poés.    ff.  de.» 
xV  et  xvi"  s.,  m,  180.) 

Suivant  Cl.  Marot,  "  enné  est  un  juron  de 
ûUes.  . 

—  C'était  aussi  une  forme  d'interroga- 
tion, qui  s'employait  dans  une  phrase  né- 
gative, et  qui  équivalait  à  est-ce  que, 
n'est-ce  pas  : 

Enne  disjou  che  fn  pour  nient? 
(J.  RoDEL,  li  Jus  de  saint  Nicholai,  Th.  fr.  au  m.  à., 
p.  189.) 

Enne  vont  il  Dieu  par  barat 
Tolir  a  jeu  et  faire  mat  ? 

(G.  DE  CoLNXI,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  3''.) 

Douce  dame,  o  misericors, 
Enne  vois  lu  comment  mes  cors 
Est  confondus  et  depecies  ? 

(D'un  Clerc,  Richel.  3'5,  f  313''.) 

Enne,  sont  ce  pas  .xxxvi.. 
(ini  sont  ja  deseur  mi  assis  ? 
Une  petite  cauchemente, 
Qae  je  chauce  le  diemence. 
Celé  me  cousta  .nu.  sans; 
Enne,  sont  ce  .xl.  sans? 
I  Du  Yallet  qui  se  met  a  malaise,  Montaiglon  el  Ray- 
naud.  Fabliaux,  II,  163.) 

Enne  doi  cil  por  cni  c'est  fait 
Celle  folie  u  ce  mesfait 
Aidier  a  son  pooir  celui 
Qai  folyer  osa  pour  lui  ? 
{[ÎAL'D.  DE  CoxDÉ,  U  Prisoiis  d'amours,  130(!, 
Scheler.) 

Enne  connissiez  vos  Gomer  ? 

(G.  Le  Long,  la  Veuve,  293,  Scheler.) 

.M'amie,  enne  ai  je  bien  et  parfaitement 
fait  cest  chançon?  (La  Manière  de  langage, 
p.  391,  Meyer.) 

—  L'exemple  suivant  réunit  les  deux 
emplois  : 

Hé  !  malvais  chaitif,  c'aves  vous  fait  ? 
Enne,  saves  vous  que  jo  estois  la  u  vos  fe- 
sistes  cest  mal  et  ceste  félonie  ?  Enne  vos 
regardoient  mi  oel  quant  vos  tolistes  etro- 
basles  ces  choses  et  autres.  (Vie  M.  S.  Ni- 
cholai, Monmerqné.) 

ENNE,  voir  Ain  2. 

ENXE.\NCE,  enneence,  eneence,  ennence, 
s.  f.,  aînesse,  droit  d'ainesse  : 


ENN 

Entre  femeles  n'a  point  de  enneence.  (Lie. 
de  jost.  et  de  plet,  xii,  6,  §  14,  Rapetti.) 

Se  aucuns  a  eu  Venneence  de  la  terre  son 
père,  et  la  mère  remet  seisie  de  son  héri- 
tage enpres  la  mort  son  seignor,  et  li 
einznez  fiz  mort,  li  einznez  fiz,  qui  vindra 
après,  aura  Venneance  de  la  terre  a  la  mère. 
(Ib.,  §  33.) 

Les  avenues  qui  vienent  do  premier  ma- 
riage ou  do  segont,  sont  parties  iveement 
au  fiez,  saus  l'eneence.  {Ib.,  xii,  6,  |  2.) 

Les  venues  seront  au  premiers  et  au  der- 
reniers,  sauf  Vennence.  {Ib.,  |  39.) 

En  escheeste  de  costé  n'a  point  de  en- 
neence, tuit  sout  ivel.  {Ib.,  Xll,  vi,  15.) 

Et  s'il  i  a  enfanz  de  deus  femes,  ou  de 
trois,  en  ce  qui  sera  commun  prendra  il 
Venneance?  {Ib.,  Xll,  vi,  §  30.) 

Cf.  AINSSEAGE,  AINSNEECE,  GtC. 

EXNEANTER,  V.  a.,  anéantir  : 

Enneanter,  nuUare.  (.1.  Lagadedc,  Cch 
Ihol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueuaran,  Bibl. 
Quimper.) 

ENNEE,  voir  AlNSNEE. 
ENXEENCE,  VOir  ENNE.^NCE. 

EXNEGiÉ,  -  neigé,  part,  passé  et  adj., 
couvert  de  neige  : 

Et  vint  droit  vers  la  praerie 
Qui  fu  gelée  cl  ennegie. 
(Perceval,  ms.  Montpellier  H  249,  f"  27=.) 

Son  afaire  a  trop  agregié 
Qai  por  un  femier  ennegié 
Et  por  un  vioz  buisson  flori 
Perl  paradis  et  champ  flori. 
(G.  DE  Coi.NCE,   de  Monacho   in  flumine  periclitalo, 
519,  Michel,  D.  de  Norm.,  t.  III,  el  ms.  Richel. 
23111,  f°  68°.) 

Uns  beaus  cors  n'est  que  uns  blanc  sac 
plein  de  fiens  puant  et  ausi  come  li  fumiers 
ennegiez.  (Laure.nt,  Somme,  Maz.  809,  f" 
51'»,  el  ms.  Troyes,  f°  24  v».) 

Entre  les  monts  enneigez,  (Joach.   du  Bell., 
Ode  s.  la  uaiss.  du  D.  de  Beaum.) 

Alpes  enneigi'es.  (La  Porte,  Epith.) 
Enneigé,  fuU  of  snow.  (Cotgr.) 
EXNEGRiR,  voir  Enaigrir. 
ENXEiGÉ,  voir  Ennbgié. 
EXXEMENT,  emiemen,  adv.,  par  ma  foi, 
vraiment,  assurément  : 

On  vient  a  l'hostel,  c'est  bleu  dit; 

Jenyn  dit  :  Vous  mettez  assez  ! 

Ma  bourgoise  sans  contredit 

Respondra  ;  Tousjours  vous  lenses  ; 

Enneinent,  que  bien  le  sachez. 

De  travail  le  front  me  degolte  ; 

Je  viens  de  sainct  Mor  des  Fossez. 

Pour  eslre  alegee  de  la  goutte. 
(CoQUiLLART,  Monol.  des  Perruq.,  p.  281,  Bibl. 
elz.1 

Et  puis,  et  puis  on  est  ma  dame? 

Que  fait  elle?  y  a  il  ame? 

Ennement,  elle  est  sur  le  licl, 

Elle  repose  hul;  petit  ; 

Ce  me  dit  lors  la  rharaberiere. 

(Id.,  Mimol.  du  Pays,  p.  219.) 

Ma  dame,  vous  plaisl  il  dancer? 

Et  grand  mercy,  se  me  dit  elle, 

Emement  je  ne  puis  aller. 

(ID.,  ib.,  p.  252.) 

Ennement,  vous  n'estes  poiul  saige. 

(Farce  de  Jolyet,  Ane.  Th.  fr.,  l,  56.) 


ENN 


ENN 


ENN 


207 


Raulet. 
Venez. 

Raoul  Macuue. 
Eniiemeiit, 
C'est  a  vous  a  aller. 

(Farce  de  Mimin,  Ane.  Th.  fr..  Il,  34G.) 
Ennemen,  je  me  tiens  biens  Cere 
D'eslre  aymee  d'uoj;  tel  dorelot. 
(R.  DE  C0L1.ERYE,  Monol.  de  r.esolii,  p.  64,  Bibl. 
elz.) 

Cf.  Enne. 

ENNEMIAIILE,  VOIT  EnEMIABLE. 

ENNEJIIABLEMENT,  VOir  EnEMIABLE- 
MENT. 

ENNEMIABLETÉ,  VOif  ENEMIABLETÉ. 

ENNEMICIABLE,   VOir  ENEMICIABLE. 

ENNEMIER,  VOir  EnEMIER. 

ENNEMitux,  voir  Ene.mieox. 

ENNENCE,  voir  ENiVEANCE. 

ENNEovoY,  sorte  de  refrain  : 

Eniieovoij  f 
Longtemps  y  a  qn'a  hante  voix  je  crie  : 

Secoarez  moy  ! 
D'un  peu  de  vin  réconfortez  mon  cœur. 
Ou  autrement  jt'  vay  perdre  la  vie... 
Ennroruij  ! 
(  Vaux  de  Vire  d'O.  Bassetin  et  de  J.  le  Houx, 
xxxvii,  Jacob.) 

ENNER,  V.  a.,  presser  : 

Toutteffois,  qu.'int  les  gens  d'armes  se 
despartirent  de  Metz,  il  s'en  allit  aveceiilx, 
et  puis  revint,  ung  poc  devant,  pour  es- 
pouser  la  dite  dame  Et  fîpt  tant  enner  les 
ordinaire  de  l'eplise,  qu  il  oit  ces  bans  et 
confies  d'aposer  quant  il  li  plairoit.  (J. 
AUBRION,  Journ.,  an  1491,  I-archey.) 

ENN'EuciR,  voir  Ennoihcir. 

ENNERMI,  voir  EnHER.MI. 

1.  EXXETÉ,  ennetei,  enneteit,  ainnetei, 
annelei,  s.  f.,  équivalent  de  en  aine  et  en 
fond  : 

Lire  ici  le.s  deux  ex.  donnés  t.  I,  p.  297s 
sous  la  forme  Anneté  avec  une  déflnition 
dont  il  ne  faut  pas  tenir  compte. 

Et  de  ce  est  vestiz  li  mairez  le-;  signours 
de  Vannetei  per  le  niaior  et  per  l'eschevig 
dou  ban.  (1229,  Cart.  de  S.  Sauveur,  Ri- 
chel.  1.  10029,  r»  40  v.) 

Et  si  en  est  vestis  Liebert  de  Vainnetei 
per  ceulz  ki  la  vestenre  an  font.  (12.55, 
Cari,  de  la  cathédrale,  Richel.  11846 
f"  153  vo.) 

Et  si  en  est  vestis  Wateras  de  Vennelei 
per  eeulz  ki  la  vesteure  an  font.  (Ib.) 

Et  si  en  est  vestis  Colin  d'Airs  de  Venne- 
feitper  lou  maiour  et  per  l'eschaving  kila 
vesteure  en  font.  (125fi,  ib.,  i"  154  r».) 

2.  ENNETÉ,  eennelê,  s.  f.,  aînesse,  droit 
d'aînesse  : 

El  se  li  frères  ainznez  est  morz,  et  ai  an 
Veenneté  ...  {Lie.  de  jost.  et  de  plet,  x,  23, 
§  2,  Rapetti.)  ^      .     .       . 

ENXETTiR,  V.  A.,  rendre  propre  : 

Kar  iceri  les  denz  enneltil. 
(Pierre  n'ABERxiN,  le  Secrc  des  secrez,  Richel. 
25407,  f»  IS'J'^.; 


ENNEULER,  VOir  ENNUBLER. 
ENNEULIEMENT,  VOir  ENOLIEMENT. 
ENNEULIER,  VOir  ENOLIER. 
ENNEUR,  voir   HOiNOR. 

ENNEVoiRE,  Intcrj.,  n'est-ce  pas? 
n'est-il  pas  vrai  ? 

Bien  dis.  fait  Renars.  — Ennevoire? 
Fait  Ysengrio. 

(Couronn.  Renart,  612,  Méon.) 

Nonne,  ennevoire.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Cf.  En.\e. 

ENNEVois,  voir  Enevois. 

ENNEXER,  enexer,  enexser,  enexeseï; 
enaixier,  exnesser,  v.  a.,  joindre,  attacher, 
annexer  : 

Qui  tant  par  grâce  s'apressa 
De  nous,  qu'en  lai  nous  enncxa 
Sanz  jamais  faire  départie. 

(Jtu.  DE  MuuNG,  Très.,  12S2,  Méon.) 

Ces    présentes     lettres    sont   enaixiees. 

(1325,  Tr.  de  Paix,  Hist.  de  Metz,  IV,  24.) 

Si  comme  il  appert  par  le  compte  dudit 

Robert,  et  la  relacion   dudit   N.,  ennexees 

oudit  compte.   (1352,  Compt.  de  La  Font., 

Douët  d'Arcq,  Compt.  de  l'argent.,  p.  159.) 

Es  lettres  par  mi  lesquelles  les  présentes 

!iontene.vees.{l3S5,  Arcli.  Loiret,  Ste  Croi.x, 

S.  Vincent.) 

Es  lettres  par  my  lesquelles  ces  pré- 
sentes sont  ennexees.  (1365,  ib.) 

Apres  le  terme  défaillant  de  ces  lettres 
parmi  lesquelles  ces  mimes  lettres  sont 
exnessees  en  la  forme  et  manière  que  elles 
devisent.  (1377,  Baî(,  Arcli.  MM  30,  l''102r°.) 

Et  laditte  exposition  ens  enclore  et  ene- 
xer. (Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,t°  221  v.) 

Tout  chil  qui  sont  enexsé  et  conclave 
ens  es  terres,  qui  sont  et  doient  estre  te- 
nues et  relevées  de  foi  et  d'onmage  de 
nostre  sigoeur  le  roi  d'Engleterre.  (1d., 
Chron.,  I,  326,  Luce,  ms.  Rome.) 

Telle  fois  estoit  qu'il  cbevauchoient  si 
loing,  qu'il  estoient  trouvet  et  rencontret 
des  garnisons  francboises,  qui  estoient 
enexesees  sus  le  pays.  (In.,  ib.,  Vil,  337, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

ENNiCHiER,  -  cier,  enigier  (s'),  v.  réll., 
se  nicher,  et  flg.  s'abriter,  se  réfugier,  se 
cacher  : 

En  ceus  s'eitiiice  (la  convoitise). 
(Reclus  de  Moliens,  Miserere,  Ars.  3S27,  f°12fi».) 
Mes  yeulx  sont  yeulx    de    basilique  qui 
occienl  ceul.x    qui  se  enigent  et  habitent 
auprès   de  moy.  (Deguillev.,  Pèlerin,  de 
la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f°  89  v°.) 
L'un  (animal)  lient   l'hostel,   l'autre  s'ennicke  au 
[bois. 
(OEiiv.    mlg.  de  Fr.    Pétrarque  mis  en  franc,  far 
Vasquui  l'Ialieul,  p.  29,  éd.  1335.) 
Des  yeulx  ausqaelz  s'ennicke  le  soleil. 

(ScEVE,  Dette,  xxx,  Lyon  1344.) 

Centre  de  la  France,   ennielier,  cnniyer, 
engendrer,  créer,  produire  :  »  La  malpro- 
preté    enniije  la    varmine.   •   (Jaubert  ,    ' 
Suppl.) 

Cf.  Anichieh. 

ENNICIER,  voir  E.N'XICUIEH. 


ENNiEBLER,  V.  a.,  obscurcir,  assom- 
brir : 

0  cœur  forligné,  autre  a  ton  père,  et 
tout  estrange  au  noble  et  très  haut  sang  de 
ta  mère,  qui  darrainement  nous  viens  tous 
ahonter  les  premiers,  et  enniebler  notre 
ancienne  clarté.  (G.  Chastell.,  Chron.,  I, 
54,  Kerv.) 

ENNiELLER,  V.  u.,  èlrc  atteint  de  I.1, 
nielle  : 

Le  soleil  ne  cuit  jamais  ny  les  vignas, 
ny  les  bleds  et  moins  les  faict  tresaler  nv 
ennielier.  (Du  Pinet,  Pline,  xviir,  28,  éd. 
1566.) 

ENNiENTiR,  V.  a.,  anéantir  : 

Et  de  gloire  l'onur 
Ert  ennienti  a  chief  de  tnr. 
(Pierre  d'Aberkiin,  le  Sccré  des  secrez,  Richel. 
25407,  f  178''.) 

Pus  après  si  frôlerez 

Vos  denz  e  gengives  asez 

Od  les  escorccs  tut  entur 

D'arbre  chaad,  sec,  amer  de  savnr, 

Kar  iceo  les  denz  enneltit 

E  vice  de  bûche  tut  enmentil. 

(In.,  ib;  f»  189''.) 
E  a  l'estomac  chaline  rent 
E  les  jnncturcs  lie,  e  ennienlil 
Los  humurs  nusantes  e  tul  défit. 

(iD.,  ib.,  C  189''.) 

ENNiuLE,  adj.,  dont  l'esprit  est  obscur: 
Siècles  fait  bien  de  flor  d'aveine 
As  nonsachanz  et  aus  enniules 
Bons  cheneslriaus  et  bones  niules; 
Pain  d'orge  vent  por  pain  .1  braie. 
(G-  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  159''.) 

Cf.  NiULE  au  sens  de  nuage. 

1       ENNOCQUEJiENT,    S.  m.,    place    de  la 
gouttière  : 

Un  charpentier  fait  ung  nouvel  rain  al 
endroit  de  Vennocqnemenl.  (1449,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  bibl.  Amiens.) 

ENNOER,  enoer,  ennouer,  cnnoycr, 
verbe. 

—  Act.,  nouer,  lier,  mettre  dans  les 
liens  ;  au  propre  et  au  lig.  : 

Les  ennoya  du  lien  d'excommunication. 
{Chr  fr.  ms.  de  Nangis,  sous  l'an  1216, 
ap.  Ste-Pal.)  Lat.,  Innodavit. 

Certaine  quantité  de  grosses  perles  enoel 
de  drapelet.  (1372,  Compte  de  l'execut.  du 
Teslam.,  Fiée,  relat.  à  l'Hist.  de  Fr.,  XIX, 
138.) 

Et,  quand  par  fois  la  mort 
Veut  deslacer  le  lien  de  ma  peine. 
Amour  tonsjours,  pour  Vennouer  plus  fort, 
Flatte  mon  coeur  d'une  espérance  vaine. 
(RoNS.,  Amours,  I,  cxxvil,  Bibl.  elz.) 

Il  s'enlaça  fortuitement  et  ennoua  le? 
jambes  aux  courroies  et  liaces  de  l'attelle- 
meut.  (RoB.  Gaun.,  Ilippol.,  Suj.  de  cette 
trag.,  éd.  1373.) 

—  Fig.,  pour  dire  embarrasser  : 

HicnoDES. 
Jhesu,  ne  te  doiz  csbaliir  : 
De  parler  a  moy  n'aiez  honte. 
Vien  près  de  moy  et  sy  me  conte 
De  quelz  euvres  tu  veulz  jouer. 
Et  n'aiez  paour  de  m'ennoner  : 
Respon  moy  ce  que  tu  vourras. 
(Pass.  N.-S.,  Jub.,  Mysl.,  II,  212.) 


208 


ENX 


—  Rén.,  au  fis.,  so  lier,  s'enchaîner  : 
Les  parties  de  ce  monde  comme  membres 

d'un  animal  deppendenttoutes  d'un  amour, 
s'emwvcnt  et  lient  ensemblement  par  com- 
munion de  nature.  (L\  Boderie,  de  l'honn . 
Amour,  p.  236,  éd.  1378.) 

—  Ennoé,  part,  passé,  noué,  lié  : 

Ces  choses  sont  ennouees  ensemble  — 
Thèse  thynges  be  combyned  tosylber. 
(Palsgrave,  Esclaivc,  p.  489,  Génin.) 

—  Fig.,  difficile,  qui  offre  comme  des 
nœuds  difficiles  à  délier  : 

Le  haut  brait  de  ton  sçavoir 
Evidemment  nous  fait  Toir 
Que  tu  brises  l'ignorance. 
Renommé  parmy  la  France, 
Comme  un  oracle  des  dieux. 
Pour  desnouer  aux  plus  sages 
Les  plus  ennouez  passages 
Des  livres  laborieux. 

(RoNS.,  Od.,  I,  xm,  Bibl.  elz.1 

ENîS'oiEU,  V.  a.,  noyer  : 

On  informe  contre  une  fille  ayant  ennoir 
ung  enfant.  (1334,  Enqnesle,  Bêthune,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms..  Bibl.  Amiens.) 

ENNOILLEMENT,   VOir  ENOLIEMENT. 

ENNOiRCiR,  cnnoyrcir,  ennercir,  entiir- 
cir,  esnercir,  verbe. 

—  Act.,  rendre  noir,  rendre  sombre,  an 
propre  et  au  flg.  : 

Ço  est  li  deables  ki  esnercist  e  fait  oscurs 
les'  curages  par  pecchied.  (Rois,  p.  206, 
Ler.  de  Lincy.) 

La  beauté  don  cors  ai  sovant 
L'arme  cnnrrcie  duremant. 
(Poëme  allé:!.,  Brit.  Mus.  add,  15606,  f  14*.) 

La  demeure  du  donnant  ennoirdst  la 
mérite  du  don.  (J.  DE  Salisb.,  Policrat., 
Richel.  24287,  t°  SV.) 

Décoction  de  saulge  ennoircist  les  cbo- 
veulx.  {Platine  de  honneste  Volupté,(°3^^" , 
éd.  1328.) 

Lesquelles  (images)  sont  atournees  d.; 
ces  vers,  dont  j'ai  voulu  ennoircir  cette 
charte,  eh  faveur  de  l'antiquité.  (NoguIEB, 
Hist.  Tolos.,  p.  60,  éd.  loa6,) 

—  Réfl,,  devenir  noir  : 

Vostre  niayn  se  ennoyrcyra,  or  se  aoyr- 
cyra  après  ce  coup.  (Palsgrave,  Esclairc, 
p",  773,  Génin.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Velle,  gemist,  soupire  et  pleure, 

Qu'ele  cimerchl  tôle  et  palist. 

(G.  DE  i:oiNCi.  Mit.,  ms.  Brux.,  f»  134'^.) 

—  Ennoirci,  part,  passé,  noirci,  assom- 
bri : 

Perdirent  la  clarté  et  si  sunt  ennercis  (les  anges  re- 
[belles). 
(Hebman,  Bible,  ms.  Orl.  374'''',  f°  1».) 

Ele  li  descoevre  le  vis 
Qui  ja  estoit  mont  ennoircis. 
(Eleocle  et  Polin..  Richel.  37S,  P  53Ï.) 

Que  le  pain  que  l'en  y  mettra  n'en  soil 
plus  ennoircy.  (P.  des  Crescens,  Prouffltz 
champ.,  i"  43  r%  éd.  1316.) 

La  estoyent  les  capitaines  d'embas  tous 
ennoircis  et  barboiUez  de  fange.  (D'Auton, 
Chron.,  Richel.  5083,  f"  114  v.) 

—  Fig,  : 


ENN 

Et  je  vous  rent  donques  l'anel 
Par  covent  que  vous  l'en  faciez, 
N'ert  enjiirsi:i  ne  esfaciez 
Li  sens  del  Rentil  chevalier. 

(Lai  de  l'Ombre,  p.  76,  Michel.) 

ENNoisiEU,  V.  a.,  engager  dans  une 
querelle,  jeter  dans  le  tracas  : 

Mort  acoise  les  enitoisirz. 
Mort  tontes  les  roi'llees  fine. 
(Vers  de  le  Mort,  Richel.  23111,  f  316'',) 

Raimondin  se  marie  et  ne  scet  quelle 
femme  il  prent,  ne  de  quel  lignage.  Mon- 
seigneur, dist  Raimondin,  puisqu'il  me 
souffist,  il  vous  doit  bien  souffire,  car  je 
ne  prens  pas  femme  pour  vous  ennoisier, 
mais  pour  moy;  si  en  porteray  le  dueil  ou 
la  joye,  lequel  Dieu  plaira." (J,  d'Arras, 
Meiukne,  p.  57,  Bibl.  elz.;  ' 

ENNOITIER,  ennoit^r,  ennuyter,  ennnic- 
ter,  ann.,  verbe. 

—  Neutr.,  commencer  à  faire  nuit  : 
Ne  n'i  leit  l'en  nul  homme  entrer. 

Des  qu'il  ennnile,  por  ovrer.  j 

(G.  DE  Sai»t-Pair,  m.  s.  Michel,    2356,  Michel.) 

En  iceluy  assault,  la  Pucelle  fut  blessée 
de  chausse  trapes  en  l'un  des  pieds  ;  et  a 
cause  qu'il  enmiictoit  fut  rammenee  a  Or- 
léans. (Chron.  de  la  Pucelle,  ap.  ,1,  Qiii- 
cherat,  Proc,  de  Jeanne  d'Arc,  IV,  227,) 

Et  quand  il  annnictoit 

Le  fier  Enee  en  songe  l'afiitoît, 

(J.  nu  Bellay,  IV°  lie.  de   l'Enéide.) 
D'une  entre  suyvante  fuyte 
Il  ajourne,  et  puis  ennmjle. 

(lo.,  Compl.  du  désespère.) 

—  Act,,  mettre  h  l'abri  pour  la  nuit  : 
Faitez  ennoiler  vostre  faulde,  solonc  ceo 

qe  vous  avez  berbys  plus   ou    meyns,  (Tr. 
d'Econom.  rur.,  xni»  s.,  c.  19,  Lacour.) 

Berry,  annuiter,  ennuiler,  passer  la  nuit. 
Morvan,  .s'ennewfer,  s'attarder  dans  la  nuit, 
Lorr,,  s'ennniter. 

ENN'OMBRER,  ennumbrcr,  v,  a.,  mettre 
au  nombre  de,  compter  parmi  : 

Lequel  Eligius  fut  ennumbré  au  catha- 
logue  des  saints.  (Le  Baud,  Hist.  de  Bret., 
ch,  XII,  éd.  1633.) 

La  Muse  l'enfer  desfie, 
Seule  nous  esleve  aux  cieui. 
Seule  nous  béatifie 
Ennombres  an  rang  des  dienx. 

(RoNS.,  Od.,  t.  Il,  p.  433,  Bibl.  elz.) 

Entre  ces  deux  temps  s'escoulent  les 
quatre  premiers  princes  que  nous  ennom- 
brons  entre  les  anciens  rois  de  France, 
Pharamond  ,  Clodion,  Merovee  et  Chil- 
deric.  (Pasq.,  Jiech.,  1,  vu.) 

Qui  est  la  cause  pour  laquelle  en  ceste 
générale  division  et  aristocratie  des  Pairs 
leur  duc  n'y  lut  ennombrê.  (1d.,  ib.,  I,  xi.) 
Ces  drolesses  sont  indignes  d'estre  en- 
nombrees  avec  le  reste  des  autres  dames 
d'honneur.  (Choliebes,  Apresdinees,  v, 
»  173  v»,  éd.  1587.) 
f 

ENNOJiER,  ennommer,  enomer,  v.  a., 
nommer  : 

Ne  jo  ne  voil  longue  ovre  faire 
Ne  ennommer  toz  les  barons. 

(Rou,  3°  p,,  8fi82,  var.,  Andresen.) 

Li  firmamenz  cens  est  enomez-, 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  0,  Michel.) 


ENN 

E^'No^ci  ER,  -  ser,  ennuncier,  v.  a. .an- 
noncer, publier  : 

Et  dit  k'il  le  fera  en  sa  cnrt  adrescer, 

Voille  li  reis  u  nun.  la  l'estot  ermuncier, 
(Garnier,   ViedeS.  TAom.,  Richel.  13513,  f  14'',) 

Au  seigneur  l'ala  ennoncîer 

Qu'en  la  vile  a  ,i.  charpentier. 
(D.  Lavesne,  Truberl.  Richel.  2188,  f»  8  v».) 

Et  la  raine  fist  prière... 

Que  novel  escrit  ennonsast. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible,  Richel,  401,  f°  92'.) 
Ce  sont  les   messagiers    qui    portent  et 
ennuncenl  vérité,  (Liv.  duChev.de  LaTour, 
c.  cil,  Bibl.  elz.) 

Que  une  estoille  doit  apparoir 
A  la  naliviié  joyeuse 
De  la  sainte  fleur  précieuse 
Que  Ysaie  nous  a  ennonciè. 
(Creban,  Myst.  de  la  Pans.,  Ars.  6431.   f°  62M 

ENNOR,  voir  Honor. 

ENNORIÎEMENT,  VOif  HONOREEMENT. 

ENNORT,  voir  Enort. 

ENNOSQUIER,  VOÏr  EnOSCHISR. 

ENNOUER,  voir  Ennoer. 
ENNOURER  (s),  V.  réfl.,  SB  uourrir  ? 

En  esté  doivent  labourer 
Pour  eus  en  yver  ennonrrr 
Que  la  meseise  ne  les  blesce. 

(Fable,  ras,   Chait,  6-20,  V  136''.) 

ENNOTER,  V.  n,,  notsr,  observer  : 
Du  royaulme  de  Jérusalem  yci  endroit  je 

lesse  a  ennoter  et  a  plus  entituler,  (Chron. 

fr.  ms.  de  Kangis,  sous  l'an  1224,  ap,  Ste- 

Pal.) 

ENNovELLER,  V.  n.,  commcncer  une 
chose  nouvelle  : 

Ce  fureur  commencba  quant  le  rov 
précipité  de  vaine  gloire  se  fist  appellei 
filz  de  Jupiter  Ammou  de  ceuls  qui  cognois 
soient  son  géniteur,  et  etinovella  a  la  mu 
talion  de  ses  meurs.  (Fossetier,  Ckron 
Marg.,  ms,  Brux.  10312^  IX,  m,  19.) 

ENNOYEMIiXT,  VOir  ENOIEMENT. 
ENNOYER,  voir  ENNOER. 

EXNUBLE,  esnuble,  ennuyvie,  adj.,  né- 
buleux, couvert  de  nuages  : 
Desous  ce  roce  n  il  erl 
Bâtait  la  mers  noire  et  ennubte. 

(Gaavain,  4S84,  Hippean,) 
Je  vis  le  temps  noir  et  ennuble 
Et  plain  d'obscurité  moult  horrible. 

(Pass.  N.  S.,  Jub.,  ilijsl.,  11,  279.) 

—  Fig.,  sombre,  obscur,  obscurci  : 
La  sale  ne  fu  mie  ennuble, 

Si  i  luisent  ja  les  chandeles. 
(Dou  Cheval,  delà  charete,  Richel.  12360,  t«  48'.) 
Al  jor  estavlilvintli  veriteitpar  lo  comun 
atornement,  "'       --«c'as   nues  montât    ne 
1    mies   ancor    ^  .   .ment    cleire,    mais 

I    ancor  auques  oscure  et  ennuyrle  del  como- 
vement  de  sa   flerteit.  (S.    Uern.,   Serm., 
Richel.  24768,  f°  149  r°). 
Mantel  ennuble. 
(Rose,  ms.  Florence,  Rie.  2735,  f»  32'.) 

—  Fig.,  en  parlant  d'un  aveugle  : 

Jadis  a  Rome  ot  dens  avngles 
Compaignons,  povres  et  ennubles. 
(Renard  eonlrefait,  Tarbé,  Poet.  de  Champ,  antrr. 
à  Fr.  I,  p.  91'..) 


ENN 


ENN 


ENO 


209 


—  Fig.,  au  sens  moral,  sombre,  triste  : 

Lors  n'ot  mie  la  car  e^nuhle. 
<Chbest.,  E'eo  cl  En.,  Ricbel.  37o,  f  SSl'.) 

ENNUBLER,  eitiieuler,  ennuller,  -  uler, 
verbe. 

—  Act.,  couvrir  d'un  nuage,  de  nuages, 
au  propre  et  au  lîg.  : 

Car  alsi  coin  la  fumeie  obscuret  pur  la 
nullouse  assciubleie  lo  jor  az  enfers  oez, 
alsi  ennullet  lo  cuer  la  confusions  par  ses 
desturbeiz  penseirs.  (Job,  Ler.  de  Lincy, 
p.  459.) 

Et  s'esclipse  corne  la  lone 

Oue  la  terre  enuulde  et  encombre. 

QnaDt  la  lune  chiet  eu  sou  ombre. 

(Rose,  ms.  Floreoce,  Rie.  2753,  P  32^) 
■Quatre  jumens  souple-jarrets,  qui  marchent 
Du'd  brave  lrai:i.    qui  fil  tourbillonueux 
Ennublcr  l'air  d'uu  poudrier  sablonneuj. 

(Bons.,  Franc,  iv,  Bibl.  clz.) 
Somme,  que  je  te  hais,  vray  frère  de  la  mort. 
Qui  mes  seus assoupis  ennubles  de  ta  one. 
(J.-A.  DE  BiiF,  tes  Amours,  i°  61  ï°,  éd.  157"2.) 

...  Et  qui  dans  le  nuage 
Connoist  la  vérité  qn'fnimJ/oiV  un  ombrage. 
vVauq.  de  la  Freskaïe,  Sat.,  nu,  à  Fr.  Vanq.) 

—  Réfl.,  se  dérober,  se  dissimuler  : 

Le  cardinal  d'Amboise  estant  lors  a  Rome 
logé  a  la  vichancellerye,  le  cardinal  As- 
caigne,  qui  au  roy  avoit  promis  de  bien 
besoigner,  s'enmiloit  tousjours  en  parolles 
fainctes  et  motz  couverts,  continuer  pro- 
pos, voyre  de  bouche,  mais  d'effet  besoi- 
gnant  pour  le  cardinal  de  Seine.  (J.  d'Au- 
TON,  Ann.  de  Louis  XII,  de  1503-4-3,  ms., 
f»  57  V»,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Enntiblé,  part,  passé,  couvert  d'un 
nuage,  de  nuages,  au  propre  et  au  flg.  : 

Un  poi  fn  li  jors  ennubles. 
(CuREST.,  Cligel,  Ricbel.  375,  ("273''.) 

Donc  ne  lèveras  tu  tavoiz  enneulee.  {Bible, 
Richel.  899,  f"  aSl''.)  Lat.  :  N'umquid  eleva- 
bis  ia  nebula  vocem  tuam  ?  (Job,  xsxvill, 
34.) 

Et  sous  l'erreur  de  mon  sans  ennublé 

Je  fus  surpris  sans  m'en  prendre  de  garde. 

lOi..  TuiiRiN.  Œuv.  poét.,  Soua.,  il,  éd.  1572.) 

Bas-Yalais,  Vionnaz,  enebda,  devenir 
nébuleux. 

i;nnublir,  -  yr,  v.  a.,  couvrir  d'un 
nuage  : 

si  li  font  hnmblement  prière 
Qu'il  ne  voeille  ennublir  le  monde. 

(Fabl.  ifOv.,  Ars.  o069.  f  W.) 
Quant  l'iglise  a  Dieus  eslablie 
Soz  la  loi  premere,  ennublie 
Fu  jailis  tôt  premeremeot. 
>  Macé  de  la  Charité,  Bible,  Richel.  401,  t°  118''.) 

—  Ennubli,  part,  passé,  couvert  d'un 
nuage,  obscurci  : 

Dieus  gart  vostre  cors  de  torment 
Et  d'ennemi  et  de  fantosme  ; 
Sire,  voes  vos  a  Vendosme 
Que  li  oeil  vos  sont  ennubli. 
(Des  Tresces.  Richel.  19132,  f^  123*  ;  Mcnlaiglon 
et  Raynaud,  Fabliaux,  IV,  80.) 

Cel  jor,  ce  dit  li  contes,  fist  un  tempz 
enubli.  (St  Graai,  m,  610,  Hucher.) 

Tant  a  le  visage  ennubli 

Qu'il  ne  se  voit  pas  ou  conduire. 

{Fabt.d'Ov.,  Ars.  3069,  f°  11'.) 


Le  soleil  s'ennua  pour  ne  voir  telle  mort. 
(RoKS.,  Ed.,  I,  Bibl.  elz.) 


Por  la  fraude,  por  les  malices 
Diint  oreslien  sont  aniibli 
Dieus  Ips  met,  ce  semble,  en  obli. 
(M.1CÉDE  LA  Charité,  Bible,  Riche'.  40t,  f''203=.) 

Ainsy  ont  le  cuer  ennublij 

Et  mucbiet  par  mondains  delis. 

(Pasloralel,  ms.  Brai..  f»  7  t".) 

ENNUÉ,  part.,  couvert  de  nuages  : 
Li  rai  de  lui  (soleil)  sont  esconsé 
Quant  il  se  sent  si  cnnué. 
Et  se  vertus  la  se  desnue 
Quant  psnues  est  de  la  nue. 
(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  118,  .Meyer.) 
Il  a  iluec  des  estoiles  ennuees  de  .i.  duques 
■1  .xiir.   degrés.    {Hagins  le   Juif,  Richel. 
24276,  f°  26  r°.) 

ENNUELIER,  VOIF  ENOLIER. 

ENNUER,  verbe. 

—  Act.,  couvrir  d'un  nuage  : 

I.a  coarriere  aux  beaux  doigts  qui,  mi  morte  de 
[deuil, 
l'nnue  par  despit  le  cercle  de  son  œil. 

(Cl.  DE  MoRENKE,  Poés.,  p.  82,  Duhamel.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  d'un  nuage  : 

Le  soleil  s'ennua  pour  ne  i 
(RoKS.,  Ec. 

ENNUEUR,  voir  HONOR. 

ENNuiCTER,  voir  Ennoitier. 

ENNUILLER,  VOir  E.NOLIER. 

EXNCiosETE,  voir  Enoiosete. 

ENxuiRE,  V.  a.,  nuire  à  : 
Jofnes,  qu'il  n'ierl  pas  chevalier, 
Ne  s'en  pont  vostre  père  aidier, 
Deseriter,  forcer  a'ennuire 
Que  toz  jorz  n'en  fust  suen  le  piie. 
{1:f.n.,  D.  de  Norm..  11,  21038,  Michel.) 

ENNUios,  voir  Enoios. 

ENNULE,  enule,  s.  f.,  nom  de  plante  : 
L'on  semé  la  ennuie  environ  février,  en 
y  a  de  deux  sortes,  l'une  croist  es  jardins, 
i'aultre  es  champs,  et  ceste  est  de  plus 
firant  vertu  que  celle  des  jardins,  elles  ont 
toutes  graus  racines  et  de  bonne  odeur, 
saveur  ague  et  couleur  sur  le  rouge.  {Pla- 
tine de  lionneste  Volupté,  f'>36  v»,  éd.  1328.) 
Ertt«(e,  campane,  herbe  et  racine.  (JotJB., 
Gr.  chir.,  p.  693,  éd.  1398.) 

ENNULIEJIENT,  VOir  ENOLIEMENT. 

ENNULiER,  voir  Enolier. 

ENNULLER,  VOir  ENNODLER. 
ENNUMBRER,   VOir  ENNOMBRER. 

ENNUMER,  voir  Ennomer. 
ENNUNCiER,  voir  Ennoncier. 

ENNURRiER,  V.  n.,  mot  doutcux,  très 
net  au  manuscrit,  mais  p.-ê.,  faute  pour 
eiipurrie  qui  représenterait  enpurhl,  pour- 
rit; voir  plus  haut  E-mpourrir  : 

Les  viandes  se  corrumpent  primiere- 
ment  par  chalur  naturel  k'ensecchist  la 
moisture  del  corps  et  de  meismes  la  mois- 
lure  ennurrie  e  pue.  {Secr.  d'Arisl.,  Richel. 
S71,  C  ^30^) 

ENNUYABLE,  VOir  EN0I.\BLE. 
ENNUYANCE,  VOir  ENOIANCE. 


ENNijYRE,  V.  a.,  ennuyer  : 
0  ennuyre  par  quaqueter.  {Kalend.  des 
berg.,  p.  49,  éd.  1493.) 

EiVNinrvLE,  voir  E\nuble. 
ENOBSCURCIR,  voir  Exoscurcir. 

ENOBSCURER,   VOlr  ENOSCURER. 
ENOBSCURIR,  voir  E.»(OSCnRIR. 
ENOCHIER,  voir  E.TOSCHIER. 
ENOCIER,  voir  E.NOSCHIER. 

ENDIABLE,  ennoiable,  aniable,  anoiable, 
ennuyable,  adj.,  pénible,  fâcheux,  en- 
nuyeux, en  parlant  de  personnes  ou  de 
choses  : 

Dieus  n'est  mie  anoiables  ne  anieus.  (Li 
.irs  d'Amour,  I,  60,  Petit.) 

Ce  fu  une  très  graut  désolation  et  en- 
miyable  pour  toutes  manières  de  gens. 
(Fituiss.,  CkrOH.,  V,  71,  var.,  éd.  Luee,  et 
ms.  Richel.  2641,  f"  177  v».) 

Anoiable  pour  touttes  mannierres  de 
gens.  (iD.,  (6.,  V,  293,  ms.  Amiens,  f"  107  v.) 

Enoiable  pour  toutes  manières  de  gens. 
CId.,  (6.,  VI,  3,  Kerv.) 

A  veoir  cas  si  piloiable, 
L'oir  dire  en  ost  anoiable. 

(Pasloralel,  ms.  Brui.,  f  16  v".) 

A  les  racompter,  chacun  a  par  soy,  il 
seroiltroploni.etciuiui/fifc/e.  (.MonstrÊlet, 
Ghron.,  1,  f"  310,  éd.  1316.) 

Il  se  complaignit  et  se  doulousa  tant  que 
trop  long  et  trop  ennuyable  seroit  a  le  ra- 
compter. (C.  .Mansion,  Biblioth.  des  Poètes 
de  metam.,  f»  101  v»,  éd.  1493.) 

Le  mal  (est)  fuyable,  ennuyable,  miséra- 
ble et  rejetlable.  (Cholieres,  Apresdisneei, 
IV,  p.  136,  éd.  1387.) 

—  Ennuyé  : 

Li  apostole  en  fu  moult  ennoiable. 
(..Uni.  de  Narb.,  Richel.  21369,  f  77  r".) 
.iniables  et  lost  torues 
Est  li  ïiellars. 

(A.  Du  Po.VT,  Slalwm.,   144,   Michel.) 

ENOiAGE,  enuiage,  s.  m.,  ennui  : 

Ja  ne  vos  en  raovez  por  enuiage. 

(Ger.  de  Rossill.,  p   312,  Michel.) 

ENOIANCE,  ennuyance,  anoianche,  a- 
nuiance,  anuianche,  annuanche,  s.  f.,  cha- 
grin, ennui  : 

Jel  sivi  jusc'al  jor  (le  cerf)  si  que  par  anuianee 
ISe  me  senc  de  dormir,  ains  sui  en  grant  balance 
Ke  ors,  ïeu  u  lion  n'en  prpsiscent  ve:;jaace. 

(Uelias,  Ricbel.  12358.  1°  2".) 

Chevauchant  vint  devant  la  porte 

Don  preu  chevalier  a  le  manche 

Qui  ert  issus  par  anoianche 

De  sa  porle. 
(J.  DE  CoNDÉ,  don    Clieval.  a   le  manche,  ms. 
Turin,  f"  32''.) 

Plains  de  grant  ire  et  i'annuanche 

S'en  est  venus  sans  arieslance 

En  la  cambre  u  li  vesques  dort. 
(D'an  Preslre  c'om  porle,  Richel.  1533,  1"  513  r".) 

Montepliances  de  paroles  engendrent 
anuianche  au  cuer.  {Le  Gieu  des  eskies,  lii- 
chel.  1173,  f»  4.) 

J'ai  bien  sen  par  m'anuiance 

Que  trop  ont  herbes  giant  puissance. 

(Fabl.  U'Ov.,  Ars.  3069,  l"  196''.) 

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ENO 


ENO 


ENO 


Qui  pourroit  oauFer  erivvyavce  a  vous, 
et  aux  lifans.  (0.  DE  la  M'aeche,  Slem., 
inirod.,  Micliaud.) 

Anoiance,  pour  eniiui,  se  dit  encore  dans 
le  patois  lorrain  et  messin. 

ENOIANMENT,  avnuianiiient,  adv.,  a\ec 
peine,  de  mauvaise  grâce  : 
.1.  peliz  donz  vant  mieDs,  se  Diens  me  voie, 
C'on  fait  coni'loiseinent, 
Qne  .C.  greignfnr  c'on  fet  atinuinumcnt. 

(Cliciis.,  Ricliel.  76S,  1°  63  y°.) 

ENOiANT,  adj.,  ennuyeux,  /âcteux  : 

Ce  qe  dil  Daiies  c  Dilis 
I  aTODS  si  reiret  p  mis 
Qe  sil  pleisoit  as  jogleors, 
Oi  de  ce  sont  acnsiors 
Qu'anlies  ont  fel  e  reprenans 
E  a  tresloz  bien  evoiansy 
Ne  qe  ja  riens  n'aura  anor 
Qn'il  n'aient  ire  e  dollor. 
(Bek.,  Treye,  ms.  Venise,  S.  Marc,  fr.  n,  f»  233.) 

ENOiE,  ennoie,  eni(ie,annoie,  s.  i.,  ennui, 
chagrin,  contrariété  : 

Ne  fost  jam.iis  hom  tant  poissant, 
Itois,  amperier,  ne  amirant 
Qi  pensl  mit  plie  jnie 
Un  jor  avoir,  n'eiist  avnoie. 
(Hercule  et  Phileminis,  Ricliel.  821.  f  1'.) 

De  lonc  part  sui  mis  en  voie 
Por  vos  et  moi  garir  i'ennoie. 

(/*.,  t»3>.) 

Pour  ce  qu'il  nVust  evnie  de  ceulx  qui 
ceste  hifloire  liroient.  (Chr.  de  S. -Denis, 
t.  II,  f»  63,  ap.  Kte-Pal.) 

ENOiEsiENT,     evïioyemevt,    eniiiement, 
anuiemeni,  s.  m.,  contrariété,  ennui  : 
En  tote  celc  voie  n'orent  omiirmevl. 
(Hebbaii,  Bille,  Richel.  1444,  f  55  r°.) 
Petit  de  cose  fait  graul  emiirment. 
(G.  d'Hamlone,  Richel.  25516,  C  ii  f'.) 

Ilecques  est  l'en  sanulez  de  tous  biens 
SPDZ  nul  amuiment.  (Le  Mnoir  de  lame, 
Maz.  809,  f  193".) 

Ce  ne  scroit  s'evuiemens  non  et  alon- 
gance.  {Estories  Itogier,  Richel.  201i5, 
f«  180".) 

Ennoyerneni,  attediamentum.  (J.  Laga- 
DEUC,  Calliol.,  éd.  Auffret  de  Quoelqueue- 
ran,  Bibl.  Quiiuper.) 

—  Par  enoicment,  en  pressant  jusqu'à 
ennuyer  : 

Jehanel,  par  anniement 
Eusses  eut  que  que  ce  soit. 
(Du  Gerç.  et  de  l'areugle,  Richel.  243C6, 
p.  243».) 

ENOiGNEMENT,  enouingiremcnt,  s.  m., 
action  d'oindre,  onction  : 

Sel  sacrenien?  soiint....  enouingnement. 
(Ms.  Bodl.  Diyby  86,  f°  6  v».) 

ENOINCTER,  VOir  EKOINTEB. 

ENOiNDRE,  enoyndre,  enhoindre,  enuing- 
dre,  enwindre,  v.  a.,  oindre,  sacrer  : 

Herant  qui  fo  mananz  e  forz 
Se  fist  cnoivàre  e  coroner. 

(fioa,  3°  p.,  5858,  Andrcsen.) 

Enoiîiz  seras  d'oile  e  de  cresme 
E  si  recCTcras  faint  haplesme. 

(Ben.,  D.  de  J\(-ri»..  Il,  1029,  Michel.) 

Vaveit  etiwint  a  rei. 
(Garkieb,  Vies.  Thom..  Riche).  13513,  ^45^.) 


La  grâce  Den  tbs  fist  eituindre  et  coroner. 

(Id.,  i*.,  f°  51  r°.) 

Et  pcr  ço  qne  tus  estes  et  eiiwinz  et  sacrez. 
(In.,  ib.) 

Aprof  rcqniert  qne  il  seit  enoiWz, 
Quer  sa  mort  seit  qne  n'est  pas  loi[n](rz. 
(GciLL.  DE  St  P,iir,  iloiit  SI  iUchel,  1201,  Michel.) 

E  si  Venilivgderas  que  ducs  seit  siirmim 
pople  de  Israël,  (iîois,  p.  30,  Ler.  de  Lincy.) 

Que  jo  Vennignsisse  rei  sur  sun  pople  de 
Israël.  (/6.,  p.  63.) 

Deuste  envignsla  rei.(J6.,  p.  SS.) 

Ki  Tout  fait  cnvivgdre  a  rei.  (Ib.,  p.  85.) 

Li  barnnpes  de  Juda  \int  e  eniiingst 
David  qu'il  reçnasi.  (Ib.,  p.  124.) 

Si  Vemtined  iloc  li  prestres  Sadoc  a  rei 
sur  Israël.  (/fc.,p.  224.) 

Quant  il  fu  enoins,  se  li  recousi  on  le 
cote  as  boutons  d'or,  et  puis  se  li  revesti 
on  le  pâlies.  (Robert  de  Clary,  p.  75, 
Riant.) 

Et  li  apostoles  diet  qu'il  le  sacreroit 
Toleiiliers;  et  le  sacra  et  enoinsl  avesques. 
{Chron.  de  nains,  c.  xiv,  L.  Paris.) 

Ooqnes  rois  ne  fist  dnel  tant  fort  ; 
La  dame  fait  de  bannie  enoinire; 
A  noe  glise  le  fait  joindre 
Pries  d'un  aulel,  et  fait  sns  faire 
.1.  biel  tombiel. 

(flicft.  li  Uaus.  116,  Foerster.) 

Par  nnit  en  a  le  cors  emblé, 
Krioiiil  l'en  a  et  balsemé. 
(Vif  Ste  Kalenne.  Richel.  23112,  f  60'',) 
E  quant  Snoul  fn  mort,  un  autre  lois  fu 
enhûiiit.  {Psaut.,  Richel.  1761,  f»  34''.) 

Purpiez  fu  et  enbasniez  e  enoinz. (Chron. 
deS.-Ven.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  158».) 

Comment  Charles....  fu  sacré  et  enoinl  a 
roy  de  France.  (Ib.,  Richel.  2813,  f»  439».) 
Icil  Pi  pins  fu  enoinz  a  Soisons.  (Chron. 
des  rois  de  Fr.,  ms.  Berne  607,  t»  71''.) 

H  fvsl  enoynt  en  rey.  (Chron.  d'Angl., 
ms.  Baibcriui,  1»  9  r°.) 

Et  pus  li  cnoygnes  de  gleyr  des  eufs. 
{Queniyses,aé\.  libr.,  Edimb.,  18,4;9.) 

Que  li  Jones  Edouwars  serait  rois  enoins 
et  sacres.  (Fnoiss.,  Cftro».,  1,  233,  Luce, 
ms.  Rome,  f°  12.) 

Ftil  a  la  messe  sacrée  et  enointe,  ainsi 
comme  roiue  de  France  le  doit  estre.  (ID., 
ib.,  1.  4,  c.  1,  Buchon.) 

La  sainte  ampoule  de  quoy  les  roys  de 
France  sont  enoings  fu  envoiee  a  saint 
Reiiiy  par  un  anpe  du  ciel.  (^Debat  des  He- 
raulx  d'armes,  12,  A.  T.) 

Cnqiiel  fouRncment)  son  saint  corps  précieux 

Sera  aloucbé  et  enoinct. 
(Gbebah,  Uist.  de  la  pass.,  138G0,  G.  Paris.) 
El  fusl  il  (l'ongnement)  pnnr  eiioingdre  ung  roy. 
S'est  il  bien  precieoix  et  digne. 

(ID.,  ii.,  28420.) 
Ton   Dieu  Va  enoivgt  dhuylle  de  liesse. 
(Bible,   St  Paul,  Ep.    aux   Hébreux,  ch.  i, 
éd.  1543.) 

—  Graisser  : 

Qnant  je  vicnk  (c'est  l'été  qui  parle),  je  porte  assez 
Chars  noTelcs  e  deintez 

Pur  mei  servyr  : 
Le  bnef  freysbe  e  veneyson 
Donnt  ja  ne  emind<es  Ion  gernoun 

Si  n'est  salée. 
(De  l'Yver  et  de  i'Edé,  ap.  Job.,  tfoiiv.  Rec. 
Il,  44.) 

—  Enoint.  part,  passé,  oint,  sacré: 


Roine  enointe  et  ancresmee. 
(Paraphr.  du  Ps.  Eruct.,   Brit.  Mus    add.  13606, 

f°  30''.) 

Celé  Genièvre  chi  fu  loiale  espouse  et 
enointe  a  li  roi  Artu.  (Arlur,  ms.  (jrenoble 
378,  f-  26''.) 

En  ses  ongles  enoins  de  je  ne  sçai  quelle 
oille  ou  autre  crpsme.  (J.  DE  SalISB.,  Po/î- 
crat.,  Richel.  24287,  f  69'».) 

—  Fig.,  fourni,  pourvu  : 

Le  peuple  gras  tout  enoingt  de  richesses 
et  boussoufflé  d'orgueil.  (D'Auton,  Chron., 
Richel.  5083,  f«  22  r».) 

ENOiNTERj  -  oincler,  V.  a.,  oindre: 
Nous  y  avons  esté  sacres  et  enoinctez  de 

la  saincle  empoule.  (149o,  Cft.  de  Charles 

nu,  Arch.  Aube  G  2594.) 

ENoiNTURE,  s.  f.,  onction  : 

Les  nuveles  sont  bien  certes 

E  les  enseinpnes  apertes 

Des  dnze  croiz  les  enointures. 

(S.  Edtvard  le  conf..  2222,  Lnard.) 

ENOios,  -  oris,  -  eus,  enoyos,  -  oyeus, 
ennios,  -  ous,  -  eus,  enieus,  enioz,  enn., 
hen.,  esn.,  an.,  ann.,  adj.,  au  sens  actif, 
nuisible,  malfaisant,  incommode,  désa- 
gréable, importun,  fâcheux,  pénible,  en 
parlant  de  personnes: 

Mes  un  vallel  galois  i  ot, 
Anietts  et  vilain  et  sot. 
(Perceeal,  ms.  Montpellier  H  249,  i"  6".) 
Il  estoienlbien  laieus  sept  cent,  qui  asses 
estoient  fol  et  aiiious  se  ils  eussent  pooir. 
(H.  DE  Valencieinnf.s,  Contin.  de  Ihist.  de 
la  conq.  de  Constant.,  xxxi,  P.  Paris.) 
Gars  anieus,  fons  assoties. 
(Amadas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f  316".) 
Se  li  prestre  fut  enuiona. 
Si  fn  laidangiez  et  batus. 

(D'Estula,  Richel.  19152,  f  51''.) 
Et  est  plas  entiieus  que  ronce. 

(Falit.,  ms.  Berne  354,  f  80"'.) 
Madame  me  lient  pour  anieus, 
Quant  je  li  proi,  ponr  Dieu,  qne  ne  m'ocie. 

(Chans.,  Vat.  Cbr.  1490,  f»  26  v".) 
De  dnel  moront  medixant  anoious. 
(Chms.,  ms.  Berne  389.  part.  III,  f  26  r*.) 
Telz   gens  sont  tristes   et  enieiis  a   eulx 
meismes  et  a  leurs   amis.  (Oresme,  Eth., 
129,  éd.  1488.) 

—  Avec  un  nom  de  chose  : 

Puis  li  conte  sa  poinne 
Qu'il  a  eue  et  (tiiievise  et  vainne. 
(De  Clmrlem.  et  des  Pairs,  Romv.,  p.  168.) 

Monlt  li  fu  Ions  et  amiiots. 

(Ben.,  Traies,  Richel.  375,  f  103'»,) 

Un  point  ne  lest  k'il  ne  li  die 
Del  esiiiuse  maladie... 
(S.  Edward  te  conf.,    4213,    Lnard.)    Impr.,   «- 
nuise. 

Ses  frniz  est  gries  et  enmdus. 
(Detivr.    du    peiip.    d'Isr.,    ms.    du    Mans   173, 
f°  14  r».) 

Soirs  anuious, 
(Ste  Leoc,  Richel.  19152,  f  164'".) 
One  l'uns  (bivcri  est  frois  et  plnviens 
Pins  que  lanlres  et  anieus. 
(Gadth.    de    Mes,  )'«i.  dou  monde,  Richel.  155:1, 
f  189  V.) 

Ne  porqnant  monlt  i  ot  paroles 

Dites  tieniuses  et  foies. 

\F.st.  de  la  g.  s..  Val.  Chr.  1659,  I»  7».) 


ENO 


ENO 


ENO 


i>Il 


Moalt  est  ma  peine  aniouse. 

{Poil.  ms.  av.  1300.  t.  H.  p.  1031,  Ars.) 

...  Entre  amie  et  ami 

Anieus  sont  a  cheler 

Li  mans  d'amer. 

(/«.,  Il,  93.  Ars.) 

C'est  anieuse  coze  quant  nostre  cous- 
tume  suefre  que  uns  petis  lions  de  poesté 
pot  ferir  home  vaillant.  (Beaum.,  Cout. 
de  Beauv.,  xxx,  19,  Beuguot  ) 

Ala  en  Frise,  .i.  pays  anieus,  et  le  vot 
prendre  par  force.  {Cliron.  de  Rains,  c, 
XXIX,  L.  Paris.) 

La  navie  le  roy  passa  tout  outre  les 
anieus  pas  de  la  mer.  (G.  de  Nang.,  Vie  de 
S.  L.,  Rec.  des  Hist.  XX,  389.) 

Paroles  annieuses  et  dissolues.  (Id.,  «6., 
XX,  401.) 

Moût  estoit  li  chemins  eiiioz  et  rudes  de 
roches  et  de  moutaignes.  {Ksi.  de  Eracl. 
Evip.,  XXIV,  22  ,  Hist.  des  crois.)  Var., 
anuious,  amtieus. 

Quant  on  se  part  de  celle  cité  deCreman 
on  treuve  bien  sept  journées  de  moult 
aniouse  voie.  (Liv.  de  M.  Pol,  xxxvii,  Pau- 
Ihier.) 

Ils  se  descorderent  et  jetèrent  paroles 
ennieuses.  (JoiNV.,  S.  Louis,  p.  249,  Cappe- 
ronnier.) 

De  si  faites  paroles  et  encore  de  plus 
anuiouses  et  plus  laides  les  araisnoient. 
(Eslories  Ror/ier,  Richel.  2012o,  f»  73".) 

Anoyeuses  nouvelles.  (Fossh,tier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10309,  l"  217  r»  ) 

—  Au  sens  passif,  souffrant,  inquiet, 
/àché,  ennuyé,  en  parlant  de  personnes  : 

Li  clers  qui  si  aimieus  iere. 

(Reaart.  RicUel.  1630,  f»  ISg".) 

Bien  seiveat  kani  eles  la  voient 
Qu'ele  iett  doleote  cl  ennuienae. 

(Dolop.,  410",   Bibl.  elz.) 
Se  aucuns  est  si  negligenz  et  annuieus 
nue  il  ne  veuille  ou  ne  puisl  lire  ou  penser, 
si  U  face  en  faire  aucun  labor.  [Règle   de  S. 
Ben.,  ms.  Bouhier,  p.  68,  ap.  Ste-Pal.) 

Si  ne  foi  j'onqaes  tint  joieux 
Pour  rien  qu'ore  siii  anoieux. 

{Pasloralet,  ms.  Brax.,  f*  2t  r°.) 
Lequel  duc  de  Bethfort,  oyant  ces  maies 
nouvelles,  fut   moult   anoyeux  et   desplai- 
sanl.  (MoNSTRELET,  Chron.,  U,  60,  Soc.  de 
IH.  de  Fr.) 

Pour  la  mort  duquel,  ledit  Guillaume  fut 
moult  troublé  et  anoyeux.  (Id.^  ib.,  II,  88.) 

Les  Flamens  qui  s'estoient  mis  en  bataille 
se  retrairent  moult  troubles  et  enoyeux, 
pour  leurs  gens  qu'ilz  veirent  ainsy  estre 
occis.  {Id.,  ib.,  II,  203.) 

—  Enoios  de,  lassé,  dégoûté,  ennuyé  de  : 
Mais  devenu  anoiieux  de  sa  vie  présente 

se  donna  a  superûuité  de  boire  et  de 
mengier.  (Fossetikh,  Cliron.  Marg.  ms. 
Brux.  10312,  X,  i,  8.) 

Ennuyeux,  dans  la  langue  moderne,  n'a 
plus  qu'un  sens  affaibli. 

ENOiosEMENT,  cuH.,  On.,  OHM.,  anolous., 

amyeus.,  ennoyeus.,  annuieus.,   enuious., 

enious.,  ennious.,  -eusemeiit,  adv.,  au  sens 

act.,  en  causant  du  clmgrin,  de  la  peine, 

avec  offense,  injurieusement: 

Anoiousement.  (Clians.,  ms.  Berne  389, 
part.  1",  f»  57  v».) 

Aniousement.  {Ib.,  2'  p.,  f»  33  r».) 


Certes,  sire,  toqs  vous  proves 
Molt  anietisement  enviers  moi. 
(D'un  Presire  c'om  porte,  Richel.  1553,  t°  510  r'.) 

Li  sancs  de  lor  vies  plaies  lor  raioit  moult 
anieusement.  {Kassidor.,  ms.  Turin,  f» 
211  r".) 

Uns  petiz  biens  vant  mieui,  se  Dei  rae  voie 

Q'on  fait  cortoisement. 
Que  cent  grei^nor  fais  ennititsirment , 
{Chans.,  Poët.  fr.  av.  1300.  t.  I,  p.  312,  Ars.) 

Il  doibt  meritoirement,  non  ennoyeuse- 
œenf.eslre  veude  ses  citoiiens.  (Fossetier, 
Cfiron.  Marg.,  ms.  Brux.  IQ.ïll,  Vil,  ii,  12.) 

—  Au  sens  passif,  avec  souffrance,  avec 
peine,  avec  chagrin,  avec  ennui,  impa- 
tiemment: 

Cil  remaint  eninmement 

De  cni  amors  s'est  partie. 
(Chans.,  Poët.  fr.  av.  1300,  t. 


Enniousement. 


I,  p.  157,  Ars.) 
(/*..  p.  312.) 


Cil  remaint  annîfusemfnt 
De  qai  amnnrs  est  partie. 

(Chans.,  Richel.  765,  f»  49" 


'.) 


Il  ne  furent  mie  la  trop  anuiomement. 
f.lEHANS  DE  ToYM,  Hist.  de  J.  Ces.,  Ars. 
33.» ,  f»  246»'.) 

Voyant  anoiieusfment  les  crudelites  du 
roy.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux., 
Il.f-  110  V».) 

Annuieuscmcnt.  (Monet,  Dict.) 

ENOiosETE,e)tn"(ose((;,  ennuieusele,  adj. 
f .,  diniin.  d'ennuyeuse  : 
...  Sner  doucete, 
Dist  li  jalos, 
Ennuieusele, 
Oui  araez  vos? 
(rMns..  Poët.  fr.  av.  1300,  IV,  1507,  Ars.) 
Foie  ennuhsete. 
Qui  amez  vos? 
{Mol.  et  Paslour.  du  xiu°  s..  Th.  fr.  an  m.  âge, 
p.  47.) 

ENOiR,  V.  a.,  entendre  : 

Je  ne  di  raie  qa'aussi  bel  (conte) 
]N'ai7  enoi  par  raaintez  fois. 
{Uou  Tmnheur,  Richel.  1807,  P  142  r".) 

ExoisELLEMEN'T,  enoy.,  s.  ra.,  chasse 
aux  oiseaux  : 

Et  de  costé  furent  envoyés  environ 

cent  archers,  qui  tirèrent  tous  a  une  fois 
sur  cosliere  ;  et  commença  le  bu  et  le  cry 
de  toutes  pars  ;  et  prestement  se  romnirent 
les  dicts  liandois  et  se  mirent  en  fuitte  ; 
et  certes  il  en  mourut  bien,  a  celle  ren- 
contre, quinze  cens:  et  fut  un  droit  enoy- 
sellement  et  un  gibier  pour  les  jeunes  et 
noiiveau.t  chevaliers.  (Ol.  de  l.\  Marche, 
Mém.,  1.  I,  ch.  XXV,  Michaud.) 

EN'OisELEu,  enoizeler,  enoyseler,  enoy- 
seller,  enoseler,  v.  a.,  dresser,  en  parlant 
d'un  oiseau,  et  par  extension  instruire, 
exciter,  en  général  : 

Li  gonfenoos  de  soye  snr  l'plrae  li  ventele, 
L'araours  de  la  royoe  l'afaile  &lenoisete. 
(Guiteclitis  de  Sassaigae,  Ars.  3142,   f"  -243'.) 
Qui  dame  ama,  ne  damoisiele. 
Sou  cuer  de  bien  faire  eaoisiele. 

(Moossbs.  Citron..  30091,  ReilT.) 

On  a  raoult  lart  enoiselé 

Va  niais  plaia  de  folour. 

{Chans..  Vat.  Chr.  1522.  C  163  i°.) 


D'un  dons  baisier  m'enoselai. 
(Grant  chant,  Lxxxviii,  ras.  Oxf,  Douce  308.) 
Ci  se  taist  li  contes  a  parler  des  oisiaus 
chaceors,  et  comment  om  les  doit  norrir  et 
enoispler   et    enseigner    n    prendre    proie. 
(Bku.n.  Lat.,  Très.,  p.  204,  Cbabaille.) 

A  l'esprevier  sor  nnoiseler  convient  il 
qnaille  u  mauvis.  (L' A 'nciilnre des  oiseaux 
de  proie,  ms.  Lyon  697,  f^  217'.) 

Si  vous  voulez  enoyseler  ua  oyseau  agart, 
ne  le  cliarnez  point  de  jeune  proie.  (Akthel. 
DE  AL\r,.,  Fane.) 

Dont  le  seii;nenr  estoit 
Ponr  l'heure  aux  champs,  alBn  de  prendre  l'air 
Et  ses  oyseiux  veoir  faire  einviieller. 

(Crétin,  Chants  roij.,  (<•  51  v",  éd.  1327.) 

—  Enoiselé,  part,  passé,  dressé  : 
Cette  armée,  mal  enoizelee  de  ses   pre- 
miers coups,  trouva  du  rafiaicbissement  a 
Chasteau  Vilain.  (D'AuB.,  Hist.,  m,  62.) 

ENOIT,  voir  Anuit. 

ENOiTEMENT,  eiin.,  S.  m.,  accroisse- 
ment : 

Car  ele  (Marie)  est  verrei  encheisun 
De  hameinesauvacioo, 
E  si  est  auxi  ennoitement 
De  joiedtîs  angles  eosement. 
(PiERBE  or.  Peck.vm,  liiim.  de   Lumere,  Brit.  Mus., 
llarl.  4390,  f»  3!>".) 

De  temporeaus  bieus  enoitement. 

(Id..  ib.,  C  &i*'.) 
Iceste  ^race  de  Dieu  est  ennoité 
En  cesle  veie  q'est  vie  nomé, 
Issi  que  par  cesle  ennniteineni 
Qui  va  tut  par  amendeineol 
En  cest  q'<'st  nostre  pais  dit 
Serra  en  glorie  tut  parût. 

(Id..  ib..  f»  34".) 

ENOiTiER,  enoyler,  verbe. 

—  Act.,  accroître,  augmenter  : 
Ki  mut  eve  beit  en  vérité 

E  la  seifen  seit  plus  enoité. 
(Pierre  d'Adep.nun,  le  Secré  de  secrez,  Richel. 

25407,  f  194''.) 

Jeo  te  orroy  adecertes  sour  Ismael  ;  voy 
jco  le  benesquieroy  et  jeo  lui  enoyleroy  et 
multiplieroy  trope.  [Bible,  Genèse,  chap. 
17.  vers.  20,  Richel.  1.) 

Beservantz  a  nous  expresse  et  especialle 
poissauee  d'accroistre  et  enoyler  la  dite 
impo?iciou  (1362,  De  Aquittnia  a  Pain 
tenemla,  Kym.,  2"  éd..  t.  Vi,  p.  389.) 

—  Neutr.,  augmenter  : 

Mes  mut  veiller  en<cnr  seez 
Ke  la  chaline  ennile  en  veritez 
E  led  romrne  e  m*»^re  rent 
E  eosecchit  le  cors  eosement, 
E  colre  russe  engenJre  ausi 
E  noineem'^nt  le  cors  cnmegri. 
(Pierre  o'Abernu.v,  le  Secré  de  secrez,  Richel. 
25107,  r  im".) 

EiNOiTES,  enoyles,  adv.,  cette  nuit, 
maintenant  : 

Ju  si  l'eswart  enoyles  lai  ou  il  en  vait. 
(S.  Bër.n.,  Senn.,   KicUel.  24768,  f"  o6  v».) 

Mais  venuit  soines  enoyles  as  sacremenz 
de  la  passion  ensi  cocu  nos  parliens  des 
sacrem^mz  de  la  uativiteit,  (Id.,  ib.,  Ler.  de 
Liuoy,  p.  oiO.) 

Cf.  Anuit. 

ENOLiEMENT,  enoulieinsnt,  ennoitement, 
enneuliement,    ennuUeinent,     anuHiement 


212 


ENO 


ENO 


ENO 


ennoHlement,  s.  m, onction,  action  d'oindre 
avec  de  l'huile  : 

A  dire  fet  ore  del  sacrement 
Qui  est  le  derein  ennoillemenl 
DuDtles  malades  snnt  enoint 
Quant  de  miirir  sont  près  del  point. 
(Pierre  de  Peckam,  Rom.  de  Lumere,  Bril.  Mns., 
Harl.  i390,  1°  6-2\) 

Del  ennolkmcnl  des  malades,   (nigl.  de 
Citeavx,  nis.  Dijon,  1»  5  v»  ) 
Del  enoliemenl.  {Ib.,  ("  115  v°.; 
Dire  vous  irnrl  da  sacrement 
C'on  appelle  ennuliemnit. 
i^Poéme  du  Riche  et  du  Ladre,  Doc,  Iiwleare.) 

Le  jour  que  je  scrav  anullié,je  vueil  que 
on  face  disiribucion  à  tous  cenlz  de  l'église 
(lai  seront  a  mon  dit  anullinnent  .il.  soiz 
iiarisis.  (1.394,  Test,  de  Pierre  du  Chalel, 
.Mél.  hist.,  III,  273.) 

Ponr  Dieu  prier  et  reqocrre 
De  trez  bon  cuer  piteusement 
Qui  m'envoil  W-iinolirmeiit 
De  l'uille  de  miséricorde. 

(Naliv.  N.  S.,  Job.,  Slysl.,  U,  l'-) 


Qni  me  requiert  pitcosement 
Pour  son  père  enouliemenl 
De  l'aile  de  miséricorde. 

Donnez  ly  X'enoliemenl 
De  l'uille  de  miséricorde. 


(Ib.,  p.  IS.) 


(Ib..  p.  18.1 

—  Ce  avec  quoi  on  fait  l'onction  : 
Uns  vessel   d'argent  ouquel    est    l'uille 

saincte,  le  cresnie  et  Venneuliement.  (1488, 
Matrol.  de  S.  Genn.  l'Aux.,  Arcb.  LL  728, 
f»  66  r°.) 
Le  crisme  et  Vennuliemenl.  {Ib.,  f"  79  t'.) 

ENOLiER,  enoUier,  enoUicr,  ennolier, 
enoilier,  eiinuelier,  ennuUer,  emilier,  anu- 
lier,  anmtlier,  admllier,  emetilier,  enneii- 
liier,enniiHier,  eunuilUer,  enUuilier,  enlmll- 
lier,  esnoUer,  verbe. 

—  Act.,  liuiler,  oindre,  administrer  les 
saintes  huiles,  l'extrème-onction  à: 

Vont  eiwiHési  rnm  il  dorent. 
(GuiLL.  deSt  Pair,  ilonl  SI  Michel,  1204,  Michel.) 
Tant  que  je  .«0!>  amiliez. 
(Percerai,  ms.  Montpellier  H  249,  C  45'.) 

Messe  li  cante  et  enolie. 

(Ste  nais,  Ars.  3527.  f  IS"".) 
Ne  dois  aonrer  haute  ouroison, 
Ke  faire  commeodalion, 
Baplesraes,  visilalion. 
Sans  estole,  n'eiiolier. 
(Reclus  de  Moliens,  Miserere,  Uichel.  15212, 
t"  •!4.) 

L'ame  en  est,  font  plusors,  alee  ; 
iNon  est  encor,  li  aulre  dient; 
A  grant  doulaoce  Venolient. 

(G.  de  Coi.\ci,  Mir.,  lif.  I,  ch.  31.  i 
Et  apries  fu  cumeniics. 
Et  lues  einiDt  eiwliies. 

(MocsK.,  Lhroii.,  24013,  Reiff.) 

EnneuUié  li  clerc  Vont. 
(Amadas  et   Ydoine,  Uichel.  375,  f  326».) 

Et  de  reeevoii-  la  unction  dnrreniere, 
coiubieu  que  auUe  loiz  il  ail  estes  cnnulies. 
(1263,  Coiislit.  de  la  ilais.-D.  ds  rroyes^LV, 
Arch.  Aube.) 

Si  comme  le  preslre  Venolioit,  une  volée 
d'eiseaux  vint  de  devers  le  ciel  aussi  blans 
comme  noil'.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  Saint 
Loys,  X,  P.  Paris.) 


Quant  l'en  enhuilioit.  (Joinv.,  S.  Louis, 
cxLvr,  Wailly.) 

Et  enoliez  du  sainct  crcsrae. 
(Deglillev.,  Trois  pèlerin.,  1°  5»,  impr.  luslit.) 
Aussi  ta  doulcenr  tt  pitié 
Dont  tout  ton  cuer  est  enolié. 

(1d.,  ib.,  f  171'.) 
Jehan  Guillon  aconcba  malades  de  Rrieve 
maladie...,  par  telle   manière  que  d'icelle 
maladie  il  fu  confessé,  commenié  au  lit  et 
annuité.  (1383,  Arch.  JJ  123,  pièce  260.) 

Apres  ce  laditte  femme  fut  confessée  et  i 
adrecee..et  encores  depuis,  quaut  elle  {ii 
adniiUiee.  (1392,  Arcb.  JJ  143,  pièce  142.)  1 
La  fille  dudit  Yvonnet  avoit  esté  si  très  i 
fort  malade  au  lit  que  elle  avoit  esté  enolie  [ 
et  confessée.  (1398,  Arch.  JJ  153,  pièce  530.)    ' 

Mienlx  Tault  enviné  qa'eahuile'. 
(Gabb.  Meurier,  Très. des  Sent.,  Ler.  de  Lincy, 
Prov.) 

Car  il  alloit  enoilier 
Uog  malade  et  commenier. 
(J.  Bolchet,  les  Reijnars  travers.,  f°  68'',  éd. 
1522.) 

Veult  eslre  ennulié 
En  espérant  qu'en  Paradis  ait  part. 

(Id.,  ib;  r  C8  r\) 

—  Réfl.,  s'oindre  : 

Le  roy  lui  niesmes,  selons  sa  foiblece, 
s'aida  a  s'enulier.  (Crist.  de  Pizan,  Charles 
V,  3°  p.,  ch.  71,  Michaud.) 

—  Act.,  Cg-,  charmer,  ensorceler  : 

Cist  siècles  si  les  eaolie 

Que  petit  pensent  a  la  mort. 

(G.  DE  CoiNCi,  3/ir.,  ms.  Bras.,  f°  211°.) 

Et  mauvestiez  si  i'enolic 

Que  tu  m'es  tez  qui  plus  eu  faces. 

Ne  tu  ne  l'eslrainz  ne  l'enbrices. 

Un.,  ib.,  ms.  Soiss.,  t»  203\) 
Mes  lors  que  veut  revient  folie, 
Si  le  deçoii,  si  Venolie. 
(Id.,  de  t'Emper.  qui  garda  sa  chasteé.  Richel 
23111,  f°  255\) 

Amours  n'est  fors  meoestraudie 
Qui  fait  estre  en  grant  baarie 
Cbascun  qui  se  eslrumens  ot, 
Mais  tout  li  mondes  ne  set  mie 
Con  bêlement  ele  emuelie, 
Carele  fait  d'un  sage  un  sol. 

(Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  f»  130  v».) 

—  Allumer  : 

Et  sa  lanterne  ardant  el  chemin  esnolie. 
(Vie  S.  Alexis,  ms.  Osf.,  Canon,  mise.  74,  f  1.) 

—  Enolié,  part,  passé,  mêlé  d'huile,  hui- 
leux : 

Se  l'en  meurist  les  semences  par  trois 
jours  eu  eau  ennuillee.  (Fbère  Nicole, 
Trad.  des  Pro/its  cliamp.  de  P.  des  Crescens, 
l»51r",  éd.  1516.) 

Il  se  faut  bien  garder  de  semer  les 
graines  qui  seroienl  enhtiytees,  engressees 
(ui  euipoissees.  (Du  Pi.neï,  Pline,  xvill, 
17,  éd.  1566.) 

Wall.,  eiio'ii,  oindre.  Bas-Yalais,Vionnaz, 
enolier,  tacher  d'huile. 
ENOMBRAGER,  v.  a.,  couvrir  d'ombre  : 
Obumbro,  enombrager,   offusquer,  obs- 
curcir. {Calepini  Blet.,  Bâie  1384.) 

ENOMBREMENT,  a«.,  S.  m. ,  Incarnation  : 

Qui  en  la  sainte  virge  presis  anombrement- 
{Quatre  fils  Aymon,  ms.  Gif.  Douce  121,  f  1  v".) 


ENOMBRER,  enoubrer,  ennombrer,  enum- 
brer,  anonbrer,  verbe. 

—  Act.,  couvrir  d'ombre,  obscurcir, 
couvrir  de  ténèbres  : 

C'est  l'amor  qui  Tient  de  fortune, 

Qui  s'esclipse  corne  la  lune 

Qui  la  terre  obouble  et  eiionbre. 
(.Rose.  Richel.  1573.  f  4P,  et  Vat.  Chr.  15-22, 
f  31''.) 

Que  la  terre  obnnble  et  enumbre. 
(Ib.,  4799,  Méon,  el  ras.  Vat.  Oit.  1212,  t»  37''.  • 

Apres  Ion  eoleil  enumbras 

Et  sa  grant  ardeur  atempras. 
774 
(De  V  gaui.  B.  M.,  ms.  Reims   ;j^  ,  f  135') 

Mesme  la  fumée  qui  de  eulx  et  de  leurs 
chevaul.i  yssoit  les  enumbroil  tellement 
qu'il  sembloit,  qu'ilz  fussent  en  une  nuée. 
(l'erceforest,  vol.  V,  cb.  5,  éd.  1528.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  d'ombre  : 

Ainsi  la  fontainne  s'enombre. 

(Rose,  ms   Corsini,  1"  135".) 

—  Act.,  en  lang.  biblique,  couvrir  de  son 
ombre,  pour  parler  de  l'opération  du  St- 
Esprit  lors  de  la  conception  du  Sauveur  : 

Le  Sainct  Esprit  surviendra  en  toy,  et  la 
verlu  du  Souverain  Venombrera.  (Calv. 
Cotnm.  s.  l'Iiarm.  évavg.,  p.  18.) 

A'i  mot  d  enombrer  (Luc,  i,  35)  il  y  a  une 
métaphore  fort  élégante.  La  vertu  de  Dieu, 
par  laquelle  il  maiulieut  etdefendles  siens, 
est  souvent  comparée  en  l'Escrilure  a  une 
ombre  :  touleslois  icy  il  semble  qu'il  y  ait 
une  raison  ppculiere  de  ce  mot,  asçàvoir 
pour  monstrer  que  l'opernlion  de  l'Esprit 
sera  secrele  et  cachée,  corne  s'il  y  avoit 
une  nuée  au  devant  pour  enipescher  que 
l'œil  humain  n'y  puisse  pénétrer.  (Id.,  ib.) 
La  Vulgate  dit:  virtus  Altissimi  obumbrabit 
tibi. 

—  On  a  dit  aussi  enombrer  le  St-Esprit 
en,  pour  signifier  faire  descendre  la  vertu 
du  St-Esprit  dans  : 

11  est  napqui  sans  delict,  sans  briseure, 
sans  semeuce  de  homme,  mais  tant  seule- 
ment par  la  voulenté  de  Dieu  le  père  qui 
a  ennombré  son  sainct  esperit  en  ung 
ventre  virginal.  {Le  prem.  vol.  de  Merlin, 
i"  1".) 

—  Réfl.,  s'incarner  : 

La  Virgine  en  que  Deus  s'anonbra. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  11,  17308,  Michel.) 
Qui  pour  le  salut  des  âmes  descend!  du 
ciel,  par  l'ordonnement  de  Dieu  le  père  et 
s'enoinbra    au    sacré   ventre  de  la  vierge 
:    .Marie,  ou   il    prist  vraye    chair    et  vraye 
'    forme  d'homme.  {Grand.  Chron.   de  Fr., 
j    Gros  roys  Loys,  xxiv,  P.  Paris.) 
1        Ou    il    li   plaisoit   soy   ennombrer  en  la 
vierge  Marie.  (JIakdiîv.",  ms.  Uidol,  f»  1  r».) 
CeUiy  qui  est  venu  du  sein    du  père  en 
ton  précieux  ventre  pour  se  emanbrer  en 
toy  sera  appelle   filz  de  Dieu.  {Le  Repos  de 
conscience,  c.  v,  Trepperel.) 

ENON,  voir  EiNON. 

ENONCTioN,  enunction,  enunctiun ,  - 
eiun,  enn.,inunclion,  s.  f.,  action  d'oindre, 
onction  : 

Quant  li  reis  snnt  enoint,  ço  devez  bien  saveir. 
Cil  lur  met  en  treis  lins  ï'eiiuncliun,  pur  veir. 
(Garh.,  Vie  de  S.  Thoin.,  Richel.  13513.  f"  51  r». 


ENO 


ENO 


ENO 


213 


...  A  Tostre  eiianclioii. 

(ID.,  I*..  r  52  r".) 

N'crt  prélat  en  la  reginn 
Ki  Tos  face  la  cmincciim. 

(S.  Edward  le  conf.,  3919,  Lnard.J 

Que  il  ont  veue  la  sninctfi  ennoncHon 
que  je  ai  mis  sor  toi.  (S.  Graal,  Richcl. 
24BS,  f»  36  r°.) 

Pource  les  crestiens  prement  double 
inoncUon,  l'une  en  la  poitrine,  l'autre 
entre  les  espaules.  (J.  GooLAiN,  Ralion.,  Ri- 
chel.  437,  f  kO'.) 

A  l'uns  et  al'auUre  (cas)  conipete  bains 
et  initnction  de  populeon  ou  de  unç;uent 
cilrin.  (B.  de  Gord.,  Pialiq.,  I,  2i,  éd. 
1493.) 

Selon  ce  doit  on  faire  fricacions,  et 
hmrictions  et  estuves  et  baings.  (1d.,  ib., 
VI,  3.) 

ENONDANT,  -  undatit,  adj.,  débordant  : 
De  ce  est  ke  cant  Job  ot  son  rujemcut 

apeleit  si    com  les  aiwes  enundanz.  {Job, 

p.  471,  Ler.  de  Lincy.) 

ENONDERj  ononder,  v.  a.,  inonder,  em- 
ployé fig.,  dans  le  sens  de  rassasier,  satis- 
faire : 

D'avoir  sont  convoilonz  n'en  ne  pent  anonâer. 
([ton,  ms.,  p.  133,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Enondé,  part,  passé  et  adj.,  en  af- 
lluence,  en  grand  nombre  : 

Car  a  tons  rois  et  dos  et  contes. 
S'il  estoienl  chi  enondé, 
Dist  bien  Bindnins  de  Condé, 
En  son  dit,  que  cascuns  le  doit. 
'B.  DE  Condé,  ii  tomes  don  manliel,  336,  Scheler.) 

ENONCLEu^  V.  3.,  accrocbcr  avec  Jes 
ongles  ;  pris  au  lig.,  comme  on  dit  tenir 
sous  sa  griffe  ; 

Tenoit  une  grand  part  du  royaulme 
enonglee  et  Cunqnise  par  armes,  a  ly  Irans- 
porlee  depuis  par  don  du  roy  ;  laquelle, 
qui  i'eust  vohi  ravoir,  elle  eust  esté  dan- 
gereuse a  lui  esrachier  des  njaius.  (G. 
Chastell.,  Ckron.  des  D.  de  Bourg.,  111, 
145,  Buchon.) 

Retourne  arrière  a  l'alliance  faite  avec  le 
roy  Lancelot  en  son  contraire,  de  qui 
main  encore  vous,  François,  tenez  enonglee 
la  querelle  de  Luxembourg.  (1d.,  Vérité  mal 
prise^  VI,  389,  Kerv.) 

ENOR,  voir  HONOR. 
ENORANCE,  VOir  HONOHANCE. 

ENORBE,  S.  f.,  privation  : 
Avoit  esté  repose  et  en  graut  enorbes  eslé. 
(Geste  des  dncs  de  Bourg.,  1124,  Chron.  belg.) 

ENORBETÉ,  gnfi.,  part,  passé  et  adj., 
aveuglé,  aveugle  : 

Et  que  il  meismes  se  guart  de  l'anenii, 
([ui  ne  soit  ja  en  si  grant  ire  ne  enorUetes 
que  il  ne  voie  cler.  (Si  Graal,  l,  326,  llu- 
cher.) 

Ne  li  oblie  pas  a  dire 
Qu'il  se  gart  de  couronz  et  d'ire, 
Que  il  enhorbetez  ne  soit  : 
Maubailliz  est  qui  bien  ne  Toit. 

(S.  Graal,  3063,  Michel.) 

ENORDER,  verbe. 

—  Act.,  salir,  souiller  : 
C'est  celle  qui  toutes  lava 
Les  taches  dont  nous  enorda 
Eve  par  sa  iuobedience. 

Unti  Clttudiams,  Richel.  1634,  f"  22  r».) 


—  Réfl.,  se  salir,  se  souiller  : 

Se  Diei  m'a  doné  don,  bien  m'en  doi  recorder, 
Qj'a  nieu  dont  Ii  dons  vient  me  doi  si  a<-ordor 
Que  ses  dons  et  ra'onor  face  cnsamble  acorder  ; 
Por  ce  ne  me  doi  pas  en  pechié  enorder. 
(De  ta  Foie  cl  de  la  sage,  ap.  Jttb.,  Nouv.  ree., 
II,  79.) 

Poi  voi  gent  qni  si  tost  s'acordent 

A  enls  monder  quant  il  s'eiiordeiit 

De  pechié  ne  de  vilain  vice. 
(Watriqcet,  li  Dis  de  la  ùjgoione,  191,  Scheler.) 

Tout  ypocrite,  quant  par  le  netetet  de 
cbaesté  s'eslieve,  sovent  par  l'ordure  d'ava- 
risce  s'enorde.  {Li  Ars  d'Amour,  II,  494, 
Petit.) 

ENORDiER,  -  oi/er,  enh.,  v.  a.,  salir, 
souiller  : 

Par  Iny  ainsi  suis  je  sooîllee 

Enfangee  et  enhnrdoijee. 
(Deguillev.,  Trois  pèlerin.,  P  36^  irapr.  Instit.^ 

ENORDiNAT,  adj.,  désordonné  : 

Pur  l'entroduction  et  accoraplisshement 

de  lour  rancour   et   enordinate    covetise. 

(Stat.  de  Henri  VI,  an  xxxix,  impr.  goth., 

Bibl.  Louvre.) 

ENOUDiR,  enhordir,  verbe. 

—  Act.,  salir,  noircir,  rendre  sale, 
souiller,  au  propre  et  au  ilg.  ; 

Tn  enordis  qnanqnes  ta  tiens. 
(Recudsde  Mol.,  iUserere,  Richel.  13212,  f»  20  r°.) 

Donc  les  granz  ordnrcs  norrissent 
Qui  lo  cors  et  l'arae  etioi dissent. 

(GciLL.,  Best,  div.,  1307,  Ilippean.) 
11  n'est  si  don  cheval,  si  bone  draperie 
On  n'ait  quelque  senros  et  trairame  mal  bastie. 
Si  bons  blez  on  il  n'ait  oo  chardons  ou  ortie; 
Ce  mait  chascims  raeslier  etiordil  et  conchie. 
(DU  des  Hais,  Jub.,  Houe.  Rec,  I,  192.) 

Que  le  dyable,  chascun  jor  empeeche. 
deslourbe  et  enordist  les  cuers  des  hommes 
par  oiseuse.  (Guiart,  Bible,  ms.  Ste-Gen., 
Prol.,  et  ms.  Genève  2,  f"  1\) 

Que  le  trop  grant  désir  de  belle  et  nette 
robe  ne  soit  cause  de  enordir  vos  cons- 
ciences. {Begle  S.  Aug.,  ms.  Reims,  f°17r''.) 

—  Réfl.,  se  souiller  : 

Quant  j'ay  fait  mes  foies  entreprises  et 
me  suis  forlaicte  et  enordie  avec  ses  enne- 
mis et  les  myens.  (J.  Gerson,  Mendicité 
spiril.,  f  21  V",  éd.  i488.) 

—  Enordi,  part,  passé,  sali,  souillé  : 
Moalt  ai  esté  de  pute  afere 

Pins  qoe  li  abes  de  Corbie 
Dont  toulle]  l'ordre  est  enordie. 

(Renan,  28486,  Méon.) 

Tons  noirs  devindrent  et  saliz, 
Vilz  et  pnans  et  cnhordiz. 
(Deguillev.,   Trois  pèlerin.,  f  16°,  impr.  Instit.) 

(Le  pain)  qui  estoit  de  la  sueur  dou 
cheval  tout  enordi.  (Jehan  le  Bel,  Cliron.. 
I,  64,  Polaiu.) 

Qui  n'est  de  pechié  enordis. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  !"  H'i'.) 

ENORDissEMENT,  S.  m.,  souillupe  : 
Si  comme  le  ray  du  soleil  passant  sur  le 
fumier  puant  ne  preut  pource  nul  enordis- 
sèment.  (J.  Goulain,  Ballon.,  Richel.  437, 
1»  147  v».) 

ENORDURER,  V.  a  ,  souillcr,  déshono- 
rer : 


Je  ne  sui  pas  si  fauvoîee 
Qoe  por  poor  d'estre  noiee 
Mon  Creator  m'ame  renoit 
El  enordurer  mon  cors  voit» 
(G.  DE  Coi.NCi,  de  l'Emperer.  qui  gard.  sa  chast., 
1863,  Méon,  Nouv.  rec,  II,  60.) 

ENORÉ,  enorré,  adj.,  doré: 

Un  chalice  d'argent  enorrez.  (1403,  De 
jocal.  et  vestim.  capellœ  Rcg.,  Rym.,  2=  éd., 
VllI,  293.) 

ENOREEMEXT,  VOir  IIONOREEMENT. 

ENORFRisiER,  V.  3.,  franger,  border  : 

Sa  pliçon  lonc  et  lé  d'envie, 
EnorfiiUe  de  loberie, 
A  .1.  boulnncel  de  toeil. 
(De    Dame    Guile,    Jiib.,   Jongleurs    et    Trouvères, 
p.  63.) 

ENORGELLIER,  VOir  E.NOBGOILLIER. 

ENORGOiLLiER,  -go>jler,-gellier,  -gueil- 
ler,  verbe. 

—  Act.,  enorgueillir: 

Enorgoiller.  {Chron.  d'Angl.,  ms.  Bar- 
beriui,  1"  3o  v.) 

—  Réfl.,  s'enfler,  se  gonfler: 
La  mer  contre  loy  s^enorgueille. 

(t'n  Mir.  de  .V.-O.,  du  roy  Thierry,  Th.  (r.  au  m.  &  . 
p.  573.) 

—  EHorso(7((',  part,  passé,  enorgueilli. 

Cailif  d'eslrange  tere  enorgellies. 

(Aiot,  3333,  Foerster.) 
Homme  enorgoylez.  {Apocal-,  Ars.  5214.) 

ENORGUEILLIR,  V.  n.,  SB  gonflef  : 
Il  y  a  aucuns  goûteux  qui  désirent  gran- 
dement le  coit  pendant  leurs  douleurs, 
parce  qu'ils  sentent  une  grande  chaleur 
estrange  au  dedans  du  corps,  laquelle  ne  se 
résout  et  dissipe  point  en  exhalations 
comme  l'ardeur  fébrile,  mais  fait  fondre 
l'humidité  séminale,  qui  courant  aval  vers 
les  parties  génitales,  les  fait  euUer  et  enor- 
gueillir.{l'Ai\É,CEuv.,  XXI,xii,Malgaigne.) 

ENORMAL,  enn.,  adj.,  contre  la  règle, 
énorme,  excessif: 

Par  exceptions  ennormales. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f°  130''.) 

Par  ung  meurtre  ennormal. 
(Mabtml,   Vig.  de  Chartes  VU,  H  I,  éd.  1493.) 

En  coram*^ttant  occultemenl 
VergoDi^ne  et  choses  enormalles. 
(N.  DE  LA  Chesnaye,  Condamu.  de  Bancquet,  p.  3.35, 
Jacob.) 

Et  atlroxilez  enormalles. 

(ID.,  ib.,  p.  391.) 
Je  viens  devers  ton  tribunal 
Pc/ur  monslrer  le  cas  enormal 
Ou  ta  folle  plaisance  tend. 
(Greban,  ilijsl.  de  la  t'ass.,  f  20^,  impr.  Instit.' 
Lors  nne  nymphe  enlour  l'arc  enormal 
El  la  sitj;eue  enveloppe  (eo)  oog  tappiz. 
Et  le  tout  geue  au  loiug,  de  peur  de  piz, 
P.ir  la  feueslre  es  fossez  du  ciiaslel. 
(J.  Le  Maiiie,  Compte  V  :iur  la  naissance  de  dame 
Vervlle,  Poés.  fr.  des  xv°  et  ivi"  s.,  IV,  233.) 

D'empruulz  et  tourments  enormaux. 
(1337,  Cari.,  Arch.  uiuu.  Albi,  3^  v.) 

Soulagez  nostre  mal. 
Qui  depuis  seize  années 
D'un  malheur  enormal 
On  faict  leur  destinée. 
(1378,  Clums.  a  la  noùless.  de  Fr.,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Ch.  liist.  fr..  Il,  366.) 


214 


ENO 


E^ORT,  ennort,  enhort,  s.  m.,  conseil, 
l'xhortation,  suggestion,  instigation,  ex- 
citation : 

Mais  par  \'enhoi-t  de  madame  Berte,  il 
se  départit.  {Girarl  de  Rossillon,  tas.  de 
Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  156.) 

Et  pour  ce  avoit  le  roy  dccliacié  laroyne 
de  luy,  et  par  sou  ennort.  (Froiss.,  Chron., 
Richel.  2611,  f  9  r».) 

Par  le  conseil  et  Vennort  d'un  mauvais 
chevalier.  (Id.,  ib.,  1"  p.,  I^  5.) 

Par  rinstigacion  et  enhort  de  mes  dictes 
compaignes.  (Louis  .XI,  Nom.,  lx,  .lacob.) 

Monicions  et  douls  enhorls. 
(P.  M1C1IADI.T,  Dance  mis  mrugt.,  p.  98,  éJ.  1748.) 
Pourtant  ne  venlt  pas  Dieu  ma  mort. 
Mais  convertisse  et  vive  en  bien. 
Mienlî  tout  autre  que  péché  mord. 
Soye  vraye  voulenlé  ou  cnhorf. 

(ViLi.ON,  Gravd  Test.,  14,  Jacob.) 
Par  enhort   et  conseil   d'anltriiy.  (Mat- 
thieu d'Escouchy,  Chron.,    11,  342,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr  )  I 

Les  enhorts  et  secours  d'argent  que  l'on 
faisoit  a  ceux  d'Amsterdam.  (Marnix, 
Ecrits  polit,  et  historiques,  p.  36,  Lacroi.x.,i 

ENORTABLE,  enhort.,  adj.,  persuasif  : 
Suabilis,  enhortables.  {ûloss.  de  Salins  ) 
Suasibilis, cnftorlaMe.  {Voc.  lat.-fr.,iiS7.) 

—  Susceptible  d'être  persuadé  : 

Se  dont  li  appetis  n'est  mie  bien  enlior-   l 

tables  ne  bien  sougis  a  raison,  il  eugrau-   ! 

géra  plus  et  plus.  {Li  Ars  d'Amour,  l,  364, 

Petit.) 

ENORTAGE,  S.  111.,  conseil  : 

El  pais  lor  demanda  s'il  aura  gnionage 
D'aleralroi  soudans,  qui'st  de  mal  eiiortaçn'- 
(Chev.  au  ajijnc,  II,  49G1,  Hippeau.) 

ENORTANCE,  cnh.,  S.  f.,  conseil,  exhor- 
tation : 

Par  ta  bêle  enorlaiici'- 
<Adans  le  Boçu.  Chans.,  Vat.  Chr.  1400, 

f  128  r".) 

Revint  li  cuens  Thiebaus  a  Lobier  et  si  li 
dist  par  moult  mauvaises  enorlances  que 
il  fesist  le  duc  venir  a  soi  par  force.  {Hist. 
des  ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'Anglet., 
p.  40,  Michel.) 

Fut  enfin  par  diverses  prédications  et 
enhorlances  de  prcbstres  remis  en  tran- 
quillité de  cœur.  (G.  Chastell.,  Chron.  des 
D.  de  Bourg.,  I,  86,  Buciiou.) 

ENORTATioN,  -  cioii,  cnn.,  euh.,  inh., 
inn.,  s.  f.,  conseil,  exhortation  : 

Par  Veiiorlation  du  deable.  {Grand. 
Chron.  de  Fr.,  Phel.  de  Val.,  xxxii,  P.  Pa- 
ris.) 

Par  Vennortacion  dndit  Thevenin.  {Reg. 
du  Chat.,  Il,  57,  Biblioph.  fr.) 

Par  Vinnorlacion  d'un  nommé  Jehannin. 
(/6.,  Il,  417.) 

Soubs  la  fiance  de  son  gracieux  support 
et  a  vostre  enhortalion,  je  me  suy  mis  a 
descouvrir  ma  témérité  et  fol  cuider.  (Bo- 
BERTET,  ap.  G.  Chastell.,  12  dames  de  rhc- 
toriq.,  Vil,  145,  Kerv.) 

Nous  ne  présumons  point  de  faire  nostre 
pétition  ou  inhortation,  sinon  en  humilité. 
(La  tresample  et  vraye  expos,  de  la  reigle 
M.  S.  Ben.,  1486,  f"  74».) 

ENORTATOiUE,  enk.,  adj.,  d'exhorta- 
tion, fait  pour  exhorter  : 


ENO 

Epistre  enhortatoire.  (Maum.,  Euv.  de  S. 
Mst.,  f-  6  V,  éd.  159i.) 

ENORTEiz,  enh.,  s.  m.,  exhortation  : 

Rural  enhortnz. 
(OcT.  DE  S.  Gel.,  Se;,  d'honn.,  V  131  r",  éd. 
1526) 

ENORTEMEXT,     ««II.,   cuh-,   in.,    an., 
s.  m  ,  conseil,  exhortation  : 

Par  le  diable  enorlemenl. 
(M.iRiE.  Piirg.  de  Si  Patrice,  Richel.  2S401, 
f»  121''.) 

Icest   corner  fud  signe   de   victorie    et 
il'enhortement.  {Rois,  p.  42,  Ler.  de  Lincy.) 
Par  le  gré  et  ennortcment 
De  ses  deuK  enfanz  vraiement 
Pource  a  laissié  la  parole. 
(Yieetmir.  delà  Y..   Richel.  22928,  f  2''.) 
A  Vanorlemenl  de  l'anemi.  (Renier,  des 
.1111.  Aag.  d'ome,  Richel.  125bl,  f  389  v.; 
Comment  par  le  enorlement  de  ses  allez 
fu  fait  capitain.  {Chron.  de  S.-Den.,  Richel. 
2813,  t°415''.) 

Et  ce  fist  il  par  Venortement  du  deable.  | 
{Citron,  des  rois  de  Fr.,  vas.  Berne  607,  I 
f»  66  v».)  j 

Suasio,  enhortemens.  {Gloss.  de  Salins.) 
Et  entre  eulx  estoit  le  très  vaillant  ma- 
reschal  comme  preux  chevetaine  qui  les 
mettoit  en  ordonnance,  et  par  ses  bons  et 
chevaleureux  enhortemens  les  admonestoit 
<|u'ils  se  portassent  comme  vaillans.  {Faicts 
du  mareschal  de  Boucicaut,  2»  p.,  ch.  15,  { 
Buchon.)  I 

Pren  de  ce  fruit  ysnellement. 
Et  en  f.iy  tost  incontiuant 
Mendiera  Adam,  et  p:is  ne  double 
Qu'il  en  mengera  sanz  nulle  double 
Par  Venitrlement  que  ly  feras. 

(Ri-Mrr.  JV.-S.,  Jub.,  Hy^t.,  II,  321.) 
Guy,  c'est  de  nostre  congié. 
Et  non  pas  seulement  de  nous. 
Mes  par  Venhorlement  de  tous 
Les  scribes  et  pharisiens. 
(GiiEB*N,  Misl.  de  la  pass.,  28168,  G.  Paris.) 

Par  Vinhortement  et  induction  d'aucuns- 
(1472,  Ord.,  XVII,  489.) 

Instigation  ou  inhortement  (J.  Lagadeuc, 

CathoUcon,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 

Bibl.  Quimper.) 

'       Deiuetrius...   luy  envoioit  aulcunes   fois 

enhortemens   et  enseignemens    en     forme 

I    de  livres.  (BoDÉ,  Inst.   du  Prince,  p.  103, 

'    éd.  1547.) 

i  Ses  discours  et  enhortemens  accompa- 
I  gnez  plus  de  bon  zèle  et  de  vérité  que 
d'au  une  exquise  suffisance.  (MoNT.,  Ess., 
I  1.  11,  c  10,  f  176  r»,  éd.  1588.) 
i  Dans  le  Vocab.  austras.  de  D.  J.  Fran- 
çois, on  trouve  :  Anhortement,  exhorta- 
I   tion,  instance. 

Rouchi,  enhorlement,  exhortation,  exci- 
tation au  vice. 

ENORTEOR,  -  Bur,  6(1)1.,  S.  m.,  celui  qui 
conseille,  qui  excite,  instigateur  : 
I  Cil  connut  lautost  toute  la  vérité,  et  lui 
uomnacellui  par  cui  enorlement  il  avoit 
cliou  lait.  Lors  rist  moult  li  empereres  et 
puis  fist  ochirrerenorfeur.  {Bible,  Maz.  532, 
i"  19SK) 
\  Que  se  li  frères  ou  la  suer  ou  li  amis 
ennortastaucunHebrieu  aaourerles  ydoles, 
qu'il  ne  le  celast  mie,  ains  l'accusast,  et 
se  li  ennorteres  le  connust  ou  il  en  fust  te- 


ENO 

nus,  tout  li  peuples  le    lapidast.  (GuiART, 

Bible,  Deut.,  iv,  ms.  Sle-Gen.) 
Suasor,  enhortiere.  (Gloss.  de  Salins.) 
Kar  parchouiers  est  dou  crierae  ki  cause 

est  k'autres  melîace;  au  moins  est  il  enor- 

teres  d'autrui  malvaislet.  {Li  Ars  d'Amour, 

II,  36S,  Petit.) 

Rouchi,  inhorteur,    instigateur,    celui 
qui  excite  au  mal. 

ENORTER,  ennorter,  enhorler,  ainorter, 
verbe. 
—  Act.,  conseiller,  exhorter,  exciter  : 

Li  miens  amis,  que  Dex  l'enortl 

(Tristan.  I,  2797,  Michel.) 

Nus  ne  me  porroit  enorler. 
Par  promelre,  ne  pour  losange, 
Qne  je  n'en  aille  en  terre  estrange. 

(CnREST.,  Cligel,  Richel.  375,  f  2673.) 
Quant  Caries,  qui  on  Venorta, 
Les  saiotnains  aporta, 
Teus  com  jou  les  vous  nommerai. 

(MoosK.,  Chron.,  12693,  Reiff.) 

C'est  la  choze  dont  pins  i'ennorle. 
(Chans.,  'Vat.  Ou.  1212,  Romv.,  p.  644.) 

L'en  les  ainortera  des  articles  de  la  foi. 
(1307,  Arch.  J  413,  pièce  20.) 

Je  sni  des  an^es  l;i  deesce. 

Qui  ci  te  vieng  reconforter 

El  ton  cuer  de  grâce  enorler. 

(Mir.  de  S.  Jean  Chrys.,  661,  Wahlund.) 
Tant  consilla  et  enhorta   le   roy  engles 
que...    (Fuoisîs..    Chron.,  111,  351,    Luce, 
ms.  Amiens,  f»  88.) 

Tant  de  gens  enortè  avoit 

Dii  croire  cez  diz  et  cez  euvres. 

Car  j'ay  double  qu'en  ne  desqnenvre 

Le  tumliel  pour  l'emporter. 

Ute^urr.  K.-S..  Jub.,  blysl.,   II.  330.) 
Apres  les  avoir  preschez  et  enhorlez  de 
bien  faire.  (Amyot,  Vies,  Sj'Ua.) 
Lors  tontefois  les  nuPS  il  enhorte. 
Ouvre  du  ciel  la  flamboyante  porte, 
El  (ail  pleuvoir  la  m:ione  de  sur  eax. 
(Baïf,  Pues,  ch.,  p.  344,  Beoq  de  Fouqaières.) 

Ayant  presclié  et  enhorlé  les  siens  a  l'u- 
nion et  a  la  p.iix.  (Mont.,  Ess.,   1.  II,  c.  3, 


148  r»,  éd.  1588.) 
—  Neutr. 


El  li  enortel,  dont  lei  nonqne  chieit, 
Qned  elle  fiiiet  lo  nom  christiien, 

(Enlaiie,  13,  Meyer,  Rec.  p.  193.) 

Li  prevos  des  marchans  et  cil  de  sa 
sectelienftor(o(en«a  faire. (Fboiss.,  Chron., 
y,  98.  Luce.) 

—  Act.,  dans  un  sens  défavorable,  sé- 
duire, tromper  : 

Car  lez  gens  enorle  et  déçoit. 

(Remrr.  ff.-S.,  Jub.,  hipt..  II.  329.) 

Point  de  mon  feu  n'enporteras 
S'en  Ion  niantel  lu  ne  l'eiiportes. 
Ne  sçay  pas  se  Ihz  gens  enurtes. 
Car  point  n'en  auras  autrement. 

{Haliv.  N.  S.,  ib.,  p.  61.) 

—  On  trouve  enorler  avec  le  sens  de  dé- 
couvrir, en  manquant  à  un  ordre  reçu  : 

Bleu  voi,  s'il  V  .us  pliist.  je  sni  morte. 
Se  la  vérité  vons  enorte 
El  la  vons  cuvre. 
(Un   Mir.    de  «.-!).,  du   roy   Thierry,  Th.  f-  «« 
m.  à.,  p.  589.) 

—  Enorlant,  part,  prés.,  qui  exhorte  : 


ENO 

Apres  les  plaies  del  bieneurous  Job 
vinrent  les  paroles  de  la  mal  enhortani 
femme  ki  dist...  {Job,  p.  4SI,  Ler.  de  Lincy.) 

Rouchi,  inlwrler,  enhorter,  exhorterj 
conseiller,  exciter,  pousser  au  vice. 

ENORTiER,  V.  a.,  piquer  avec  des 
orties  : 

El  lenr  donne  cti.-ipian  d'ortie 
Deal]les  qui  les  enortie. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  137''.) 
Il  faut  choisir  un  cbappon  sain  et  puis- 
sent, le  plumer  sous  le  veutre,  eiVenortier 
avec  orties  des  plus  fortes  et  piquautes. 
(LiEBABLT,  Maison  rust.,  1.  I,  c.  xv,  éd. 
1897.) 

Enortier,  to  nettle,  or  benettle  ;  to  sting, 
prick,  rub  over  ■witb  nettles.  (Cotgb.) 

ENORTiLLEMENT,  S.  111.,  aiuas  d'orties  : 
Geste  semence  peut  bien  eslre  nettoyée 
par  deux  fois,  car  Venorliltement  et  le  po- 
dagre du  lin  dont  il  est  euveloppé  si  l'es- 
taint  et  pource  on  le  doit  arracher  et  bien 
extirper  avant  qu'il  s'enveloppe  cutour  le 
lin.  (Frère  iN'icoLE,  Trad  des  Profils  champ, 
de  P.  des  Crescens,  f»  27  y,  éd.  1516.) 

ENORTiR,  enh.,  v.a.,  exhorter: 

Et  enhortirent  chacun  d'eux  les  siens  de 

bien    faire.   (Le  Baud,   Hisl.  de  Bret.,  c. 

XXXVIII,  éd.  1635.) 

EXORTissEMENT,  cnu.,  S.  i]i.,  couseil, 
exhortation  : 

Par  Vennortissemenl  dou  deable.  {Psaut., 
Richel.  1761,  f  23  v».) 

ENOSCHIER,  enoscier,  enocher,  enocier, 
ennosquier,  v.  a.,  faire  une  hoche  à,  en- 
tailler, entamer,  fendre  : 

Et  mains  brans  enoscies  et  frais  et  tronçones. 
(fioiim.  d'Alix.,  P  2G'',  Michelant.) 


Brans  enocies. 


Ub.) 


Et  ces  espees  fendre  et  tordre  et  enoscirr.  \ 

(Ib.,  P  27=.) 

Branz  enoschiez.  \ 

(Th.    de    Kemt,    Geste   â'Alis.,    Richel.    243i;i,  i 

P  18  v°.)  j 

Ains  est  l'estoor  si  fort  d'enls  .ii.  recommencies  \ 
C'en  Toist  en  peu  d'enre  leur  brans  tous  enoschies,  \ 
Leur  haubers  sus  leur  bras  fauces  el  drtreuchles. 

{Restor  du  Faon,  ms.  Houen,  P  108  T°.) 

En  snn  poin  tint  le  brant  d'acier; 

Tôt  fui  sanglant  et  enoché. 
(La  MorI  du  hoi  Gormond,  334.  ap.  Reiff.,  Chroii. 
de  Mouskel.) 

Armes  estoil  li  rois,  tint  l'espee  fcrbie. 
Des  COI  qn'en  ot  dones  /«  lainle  et  enoschie. 

(Coitq.  de  Jériis.,  2380,  llippean.) 
Lor   espees   sont  tories  et  cnocliiees.   iS. 
Graal,  Kichel.  2435,  1»  243  v»  ;  111,  518,  Hu- 
cher.) 

Et  me  porres  faire  entamer  | 

l.e  teste,  ou  les  quisses  brisier, 
Ou  les  espaules  enoscier. 

{Rose,  Vat.  OU.  1212,  f  70'.) 

—  Enoschié,  part,  passé,  fixé  par  l'en- 
taille :  t 

Icellui  Vilet  tenté  d'anemi  retourna  son 
arc  tendu,  la  sayette  ennosquiee,  et  diux 
sayestes  en  la  bouche.  (1373,  Arch.  JJ  lOS, 
pièce  212.) 

ENOSCIER,  \oir  Enoschikr. 


ENO 

ENOscuRCiR,  enobscurcir,  verbe. 

—  Act.,  obscurcir  : 

Li  soleus  sera  enobscurcis  et  la  lune  ne 
doura  mie  sa  clarté.  {Bible,  Maz.  684, 
f  2S3".) 

Cil  qui  regardent  par  les  pertruis  seront 
enoscurci.  {Bible,  Itichel.  SOI,  i»  7''.) 

Fu  la  lune  .m.  foiz  enoscurnie.  {Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  fcte-Gen.,  f»  124».) 

Celé  fumée  enoscurctst  le  solayl  e  le  eyr. 
{Apocal.,  nis.  de  halis,  f°  6  r».) 

—  Neutr.,  s'obscurcir  : 

Li   tans    encomenca  tantost   enoscurcir. 
{Artur,  Richel.  337,  'P  184".) 
Si  anublist  li  soleuz  et  enoscurcisl.  {Ih., 

t"  ni'.) 

ENOscuRER,  -  obscurer,\.  n.,  s'obscur- 
cir : 

Li  tens  commença  a  changieret  merveil- 
leusement a  enobicurer.  (S.  Graal,  ms. 
Tours  915,  1»  82".) 

ENOscuRiR,  -  yr,  enob:iCurir,  verbe. 

—  Act.,  obscurcir  : 

La  fumée...  enoscnryt  le  solayl.  \Ar)OC., 
Ars.  5214,  1"  12  v°.) 

Car  les  ténèbres  ne  seront  pas  enobscuries 
par  toi.  {Psaul.,  Slaz.  25b,  f"  168  r°.) 

—  Neutr.,  s'obscurcir,  devenir  obscur  : 
La   funiee    k'en   issoyt   e   enoscuryt   le 

solayl  siguilie  la  laus  doctrine  ke  let  enos- 
curyr  la  ley  eu  plusours.  {Apocal.,  An. 
5214,  f»  12  V".) 

Deux  envola  ténèbres  eu  Egipte  et  enos- 
curi  le  tens  si  que  nus  ne  vitgoule.(/'sa!t(., 
Maz.  258,  1"  127  v«.) 

ENOSELER,  voir  Ekoiseler. 

ENOSSE,  adj.,  pesant,  et  p.-ê.  qui  a  de 
gros  os  : 

Et  li  ont  tant  batu  lo  dos 
C'OLques  li  boens  vilains  .Mados 
û'ele  Itooit  por  Curoin 
!Ne  feri  laut  sor  Baudoin 
Qanl  il  tiaisl  Djiau  de  Ja  fosse 
(îni  tant  est  visible  et  enosse. 

{De  Conuebeil,  lUl,  Méou,  N.  Rec.,  1.) 

ENossEMENT,  S.  Di.,  étranglement  : 
Metz  peu  a  peu    en   la   gueule  du  chien 
huile  en  eau  tiède,  qui  mollilirale  ennosse- 
ment,  et  l'os  eburia.  (CuiLL.  Takdif,  l'Art 
de  jaulc,  il,  28,  Jullieu.) 

Enossemenl,  m.,  faucium  ab  osse  obs- 
tructio,  vel  oppilatio,  et  strangulatio. 
(UUEZ,  Dict.  fr.-aU.-lat.) 

EKOSSER,  ennosser,  enoisser,  anosser, 
verbe. 

—  Act.,  étrangler,  particulièrement  en 
parlant  d'un  os  qui  s'airêledans  la  gorge: 

Qni  rnogoit  .i.  os  fierrnienl,  1 

Tant  fisl  que  il  /u  ci/Mjfî. 
{Voti  Loii  cl  des  aistùiis,  ms.  Chartres  620,  P  129''.)    1 

Quar  pleost  ore  an  vrai  cors  Dé 
Que  un  ibien  en  /vsl  cnussé. 
{Du  Pescheur  de  Voiil-scur-Same,  Montaigloo  el 
llayuaud,  laùl.,  111,  "O.J 

Il  esioyt  qansi  ennossé  liyer  d'ung  os,  or 
d'une  ai  este  en  disnant.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  484,  Génin.) 

—  Fig.,  étouffer,  tuer  : 


ENO 


215 


I.'anemi  mit  al  bien  ennossenl 
Oui  le  siècle  et  sa  gloire  adossent. 
(g.  de  CoiBcr,  Mir.,  ms.  Soiss.,  P  98'.) 
....  Enossent. 
(Id.,  ib.,  Richel.  23111,  f»  2:12''.) 
AinsÎDc  chevirent  de  leur  oste. 
Ne  Vont  autrement  cnossé  : 
Pnii  le  tumbenl  en  .i.  fosse. 

(Rose,  Kichel.  lo73,  f»  tU-l''.) 
Et  se  la  maie  mort  Venosse, 
Bien  le  convoi  jusqu'à  la  fosse. 

«/A.,  Vat.  Cbr.  1322,  f  73^) 
....  Venoisse, 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  1»97''.) 

—  Réfl.,  s'étoufler  par  un  os  arrêté  dan^ 
la  gueule  : 

S'eiwssa  par  mésaventure 

De  l'os  d'une  chievre  moult  dore. 

(Vsop.  Il,  fab.  l,  du  Leu  el  de  la  Grne,  Robert.,' 
Ce  lyon,  pour    avoir   esté   trop    goulu, 

s'estoil  enosié.  (Du  Piket,  Pline,  vin,  16, 

éd.  1566.) 

—  Act.,  faire  entrer  dans  les  os  : 
De  fer,  de  fnst,  oa  de  fièvre  i'eaosse. 

(E.  Descbaups,  Pues.,  llichel.  840,  P  253'.) 

—  Enossé,  part,  passé,  qui  est  entré, 
qui  a  pénétré  dans  les  os  : 

Une  dolors  euossee 
Est  dedaus  mon  cors 
Que  je  ne  puis  geler  hors 
Por  nule  riens  qui  soit  née. 

O'uiB.  IV.  Chans.,  p.  71,  Tarbé.) 
Goutte  enossee  a  poine  est   curée.  (Proc. 
gallic,  ap.  Ler.  de  Liucy,  Prov.) 

V.a  mes  jambes  les  goaltes  sont  enflées. 
Qui  dilformeut  de  tout  en  tout  la  grefve  ; 
Les  aulcunes  on  les  nomme  eitossees. 
Dont  nuyt  et  jour  par  icelles  je  resve. 
{Les  sepl  Marchons  de  Xaples,  Poés.  fr.  des  xv'  et 
Xïi"  s.,  11,  108.) 

Fistule  enossee  et  envieillie.  (JouB..  Cr. 
ckir.,  p.  335,  éd.  1598.) 

—  Qui  a  un  os  dans  la  gueule  : 

Si  me  tendrez  por  rnossê. 

Uleiiarl,  898  i,  Marlm.) 
Les  chiens  qui  l'ont  (la  rage  noue)  ne 
veuleut  pas  manger,  et  ont  lousjours  la 
geule  ouverte,  nictlaus  la  palle  dedans, 
comme  s'ils  estoient  enossez.  (Du  Fouill., 
Rec.  pour  guarir  les  chiens.) 

—  Dont  les  os  paraissent,  décharné  : 
Le  vis  ot  paile  et  anosseit. 

(Dohp.,  0543,  Bibl.  elz.) 

Ces  emplois  étaient  encore  usuels  au 
xvii"  s.  : 

Enosser,  boucher  le  gosier  d'un  os.  — 
S'éi(usser,  s'estrangler  d'un  os,  ou  se  bou- 
cher le  gosier  d'un  os.  Le  loup  s'enosse 
souvent.  (Duez,  Dict.  fr.-all.-lal.,  Amster- 
dam 1664.) 

Enosser;  ce  mot  se  dit  d'un  chien  qui  a 
le  gosier  embarrassé  d'un  os.  (Ménage, 
Dicl.  élymol.,  éd.  17.^0.) 

Norm.,  s'enosser,  avaler  un  os.  Champ., 
énossé,  qui  a  un  os  dans  la  gorge.  Morvau, 
ennossé,  se  dit  d'une  personne  qui  a  le 
cou  très  court  et  comme  enfoncé  dans  les 
épaules.  Ennosser  se  dit  encore  dans  quel- 
qites  provinces  du  centre  pour  signifier 
gêner  la  respiration,  étrangler,  engouer  : 
"   Quand  cet  enfant  telle  il   s'ennosse.  » 


216 


ENP 


ENQ 


ENQ 


(Jaubeht.)  Bourbonnais,  enosser,  enous- 
ser.  Suisse  rom.,  Neuchâtel,  s'ennousser, 
s'engouer,  perdre  la  respiration  en  buvant 
ou  en  mangeant  trop  vile;  canton  de 
Vaud,  s'anosser,  dans  le  môme  sens  ;  Ge" 
nève,  s'ennosser. 

ENOUINGNEMENT,    VOif    ENOIGNEMENT. 

ENOULER,  V.  a.,  Ater  le  noyau;  émuler 
des  noix,  séparer  le  noyau  de  la  coquille  : 

T.'hyver  vient  il  ?  les  noix  lors  on  eno'ile, 
VX  l'haile  ctreint  hors  de  la  presse  cnnie. 

(Baïf,  miiv.,  f>  24  r".  éd.  1373.) 

Ce  mot  subsiste  dans  la  Touraine  et 
dans  le  Bas-Vendômois. 

ENOULIEMENT,  VOir  EXOLIEMENT. 

ENOUVRER,  voir  Enovrer. 
ENOVRER,  v.  n.,  travailler,  agir  : 

Apres  la  mort. 
De  leur  avoir  (les  hommes)  n'ont  nul  confort 
Se  lor  bienfais  ne  les  rTuevre  : 
Pour  ce  est  sa^es  qui  bien  entrvre. 
{Moral,  sur  six  vers,  ap.  Jub.,  Nouv.  rec.  11,  298.) 

—  Enovré,  part,  passé  et  adj.,  occupé, 
appliqué  à  un  ouvrage  : 

Car  grant  oonforlement  raportent 
As  enovrez  et  as  oispus, 
<0«  Chevalier  Qui  faisoil  les  cons  parler,  Ilichel. 
19152,  f»  58'.) 

Et  interrosiiies  se  les  dames  d'illec 
estoieut  toutes  comme  e.oWe  enovvrees.  res- 
pondirent  que  onv.  (Fo<!SETIER,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brus.  iOoll,  VI,  iv,  9.) 

—  En  parlant  de  chose,  travaillé  : 
Bracent  areblastes  et  anarreals  ennmrez. 
{Quat.  fils  Aym..  ms.  Oxf.,  Donce  cxsi,  f°  11.) 

Pat.  lorr.,  annovré,  occupé. 
ENOYEUX,  voir  Enoios. 

ENPAILLER,  VOir  EmPALER. 

ENPAiNÉ,  voir  Emp.ueké. 

ENPARKEMENT,    VOif    EMPARCHEMENT. 
ENPARKER,  VOir  EMPARCHIER. 
ENPARQUIER,  VOir  EUPARCHIER. 

ENPARSONÉ,  voir  Empersoné. 

ENPEERRIS,   voir  E-MPERERIS. 

ENPENTE,  voir  Empainte. 

ENPERFONDIR,  VOir  EMPARFONDIR. 
ENPEVERÉ,  voir  EMPEVRÉ. 
ENPHANONNER,  VOif  EnFANONNER. 

ENPiEGER,  voir  Empigier. 
ENPiEGiER,  voir  Empeechier. 

ENPIGMENTER,  VOir  EMPIMENTER. 
ENPINDRE,  voir  ElIPAINDRE. 
KNPINGEMENT,  VOir  ESIPAIGNEMENT. 
ENPIUMEXTER,  VOlf  EMPISIENTER. 

EXPOUDRER,  voir  Empoldrer. 

ENPOUNAGE,  forme  altérée  pour  Ein- 
persoiiage,  voir  ce  mot. 


EXPOURYR,  voir  Empaourih. 
EXPRAixGXER,  voir  Empreignier. 
ENPHEER,  voir  Emproier. 

ENPREGNER,  VOir  EMPREIGNIER. 
ENPROVVEMENT,  VOir  EMPROVEMENT. 
ENPRUEMENT,  VOÎr  E.MPROVEMEXT. 

EXPUisEXEMEXT,  voir  Empoiso.nement. 

EXPUISOXEMEXT,  VOirEMPOISONEMENT. 
EXQUAXBELER,    VOir  ENCEMBELER. 
ENftUARELER,  VOir  ENCARRELER. 
ENQUAROLLER,  VOir  ENCARRELER. 
ENOUARQUIER,  VOÏr  ENCHARGIEU. 

EXQUARTAXÉ,  enquavlené,  adj.,  qui  a 
la  fièvre  quarte  : 

Pourtant  les  lois  n'escnsent  point  ceux  cy 
Enqiiartanez  a  comparoistre  ainsi 
Devant  le  juge. 

(Blason  de  la  quarte,  éd.  1347. 1 

0  gens  enguarlenes f 

ai>-) 

EXQUARTEXE,  VOir  ENQUART.\NÉ. 

EXQu.ARTERÉ,  adj.,  brisé  eu  morceaux  : 

La  veissiei  tant  cnp  d'espee 
Et  tante  lance  enqiiarleree. 
(Mon  du  roi  Gormond,  i'J7,  ap.  Ueiff.,  Chron.  de 
Uouskel.) 

Cf.  Escarterer. 

EXQUERABLE,  adj.,  qu'ou  peut  cher- 
clier,  rechercher,  trouver  : 

Scrulabilis,  enserchables,  enquerables. 
(Calkolicon,  Richel.  1.  17881.) 

Scrulabilis,  encerchables,  enquerables. 
(  Gtoss.  de  Salins.) 

Et  se  oiul  d'uille  non  enquerable.  (De 
l'ysloire  Asseneth,  Nouv.  fr.  du  xiv*  s., 
p.  6.) 

Et  comment  que  les  voies  de  ceste  chose 
soient  nou  enquerables,  si  demandes  tu 
comment  je  sai  que  c'est  voir.  {Légende 
dorée,  Maz.  1333,  1»  128''.) 

Je  suis  seul  Dieu  parfait  non  enquerable. 
(}lyst.  de  la  Concept.,  i"  'ii",  Paris,  Alain  Lotrain, 

s.  d.) 

EXQUERAXT,  adj.,  qui  recherche,  qui 
s'enquiert,  questionneur  : 

Li  plus  enqueravt  en  Normandie,  ou 
aliax?  que  queriax  î  dont  veniax  ?  (Prov. 
normand,  ap.  Crapelet,  Prov.  et  dicl.pop.) 

V  ba  il  dame  citquerante  ou  songneose 
Qui  ait  raison  d'estre  plus  amoureuse  î 

(IIeboet,  la  parfaicte  Annje,  ii,  éd.  1543.) 
Veu  la  nature  des   barbiers,  qui  est   ex- 
trêmement  babillarde,  jazardin   et    enque- 
ranle.  (^Le  prem.  acte  du  Synode  noct.,xv.) 

EXQUERELLÉ,  adj.,  querellsur  : 

Quar  s'uns  garçon  d'une  quisine 
Coschoit  anvec  une  roine. 
Qui  fust  mauvais,  eiiquerelez. 
Ses  fruis  en  seroit  pire  assez. 
(De  quai  viennent  li  trailor,  Kicbel.  19152,  f"  34'.) 

EXQUERELLER,  V.  a.,  quereller  : 
Ne  vout  home  enquereller  a.\oT\..  {Chron. 
des  rois  de  Fr.,  ms.  Berne  607,  f"  80V) 


ENQUEREMEXT,  -  errement,  s.  m.,  en- 
quête ,  recherche ,  demande  ;  la  chose 
qu'on  recherche  : 

Eisi  e  par  tel  jugement 
En  fust  tant  fait  V enquerement 
Que  li  furs  fust  aconseuz 
E  trovez  e  aperceuz. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  H,  727C,  Michel.) 
La  mer  li^  a  ses  areines. 
Qu'il  li  doua  tôles  di-raaines, 
Eissi  e  si  faitiercment, 
Ou  n'a  meslier  enquerement . 

(ID.,  ii.,  II.  23903.) 
Qui  ci  a  tuz  demandemenz 
E  as  grevons  enqueremenz 
Que  l'om  porreit  ici  faire 
Saureit  mostrer... 

(ID.,  it..  1,239.) 
Assez  li  funt  enqueremenz. 

(ID.,  ib.,  II,  77U.) 
Quant  voi  que  par  enquerement 
Chose  n'rn  ot  qui  li  soufise... 
(G.  DE  CoiiNci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  P>  igO*".) 

L' enquerement  des  sainz,  le  fondement 
de  religion.  (S.  Graal,  ms.Tours  915,  f  46''  ) 

Venquerrement  des  grans  savoirs.  (16., 
Ricliel.  24.ÏS,  f"  73  r».) 

Venquerement  des  grans  savoirs.  {Ib., 
Vat.  Chr.  1687,  f"  ^2^) 

ENQUEREOR,  -  eour,  -  eur,  enqiiyrour, 
s.  m.,  celui  qui  recherche,  qui  s'enquiert, 
questionneur  : 

Des  faos  félons  enguereors 
Qui  eninierenl  d'autrui  amors. 
(De  Castelaine  de  Yeriji,  liichel.  375,  f  332  v°.) 
Mes  li  fans  enquereour 
Font  œuvre  maleuree, 
Engin  de  mainte  coulnnr 
Pour  tourner  joie  en  tristour. 

{Couci,  400,  Crapelet.) 

11  sera  enquerieres  de  praclike  et  de 
phisike.  (Inlrod.  d'aslron.,   Richel.    1353, 

1»  m\) 

Et  hante  principalement  avec  hommes 
psprouves  cl  est  1res  sage  enquerreur  de 
leurs  besonanes.  (L.  DE  PremIERFAIT,  de 
CaiUlir.,  Richel.  132,  prol.) 

L'enquereur  i\e  la  majesté  sera  acravanté 
de  gloire  de  Dieu.  {J.  de  Salisb.,  Poli- 
crat.,  Richel.  24287,  ('  SoK) 

—  Enquêteur  ;  en  particulier  à  Tonl, 
nom  de  cinq  magistrats  choisis  par  la  jus- 
tice, suivant  le  règlement  de  l'année 
1283,  pour  enqucrre  les  faits  par  serment  : 

Clerk  de  justice  d'eschetour,  ou  d'en- 
qnyrour.  {Carta  magna,  1°  34  r%  ap.  Ste- 
fal.) 

E  se  auqun  descorl  i  avoil  en  aucune 
des  recreauces  feire  devant  dites  entre 
levesque  et  li  borjois,  li  evesque,  corne 
sires  en  sa  cort,  requerroil  ce  que  li  dui 
preudoume  enquercor  de  par  la  roine  li 
coiiseill  roieut  ce  que  a  recreire  feroit. 
(1230,  Beg.  du  Pari,  Arch.  J  1033.) 

Qui  de  leur  droit  et  office  doivent  de  ce 
estre  justes  et  diligeus  enquereurs,  bien 
insiruis  et  vrais  relateurs.  (Moxstrklkt, 
Citron.,  an  1400,  I,  4,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Que  enquereurs  fensmes  de  la  cité 
INommee  ïoul,  pour  ceste  année  présente. 
De  la  garder  cliacuns  s'est  incité, 
La  nuyl,  le  jour,  sans  d'autre  avoir  actente, 
ISostre  an  finy,  nous  fanldra  nostre  rente. 
(Enquereurs  de  Tout,  1496-1497.) 


ENQ 

Furent  eslenx  cinq  bons  bonrgeois, 
Saiges,  prodans  et  gracieni. 
Pour  éstre  ledit  an  enquereux. 

(Ib.,  an  1503.) 

ENQUERQUIER,  VOir  ENCHARGIER. 

ENQUERRE,  verbe. 

—  Act.,  rechercher,  demander  : 

Forment  \'enqaer[l]  a  tnz  ses  ménestrels. 
(Alexis,  st.  6j'',  Stengel.) 

Enquis  ai  mnlt  la  lei  de  salvetet. 

(Roi.,  126,  Muller.) 

Sa  mère  pins  ne  li  enqnist 
Et  li  valles  plos  ne  li  dist. 

{Percev.,  ms.  Jlons,  p.   151,  Potïin.) 

A  enguerre  et  osier  les  malveises  cos- 
tumes des  viscontes.  (Gr.  charte  de  J.  s. 
terre,  Cart.  de  Pont-Audemer,  f»  87  r», 
Bibl.  Rouen.) 

Très  bien  m'encuist  comment  j'avoie  onvré. 
Demanda  moi  comment  par  amisLé 
Se  joQ  avoie  a  Gandise  parlé. 

(Hiion  de  Bord.,  9786,  A.  P.) 
D'aler  enguerre  les  noveles 
Du  cberalier  as  damoiseles. 
(R.  iiE  HoD.,  Mcraugis,  ms.  Vienne,  f  9''.) 
Cil  qi  m'ont  repris 
De  ma  kanchon  couronnée 
^'onl  pas  bien  enkuis 
Que  je  senc. 
(ROB.  DE  LE  Pierre,  Chans.,  Vat.  Chr.  1490, 
f  79.) 

Nos  oissains  et  enguaissains  la  vérité  des 
choses  desus  dites,  et  la  vérité  enquise  et 
oies  leurs  ressons.  (Sent,  de  1283,  Prieuré 
de  Bonne-Nouv.,  M  C  A,  Arch.  Loiret.) 

ENQUERRIER? 

S'il  est  Prouvencel,  (eslj  enguerrier.  (Ms. 
189  de  la  bibl.  d'Epinal,  dans  le  Bullet.  de 
la  Soc.  des  anc.  textes,  1876,  p.  86.) 

ENQUESiTOR,-o!(r,  -  tsitour,  S.  m.,celui 
qui  est  chargé  de  faire  une  enquête  : 

Les  devant  diz  enquesilours  doivent  faire 
enquérir  des  Porches  de  Cran  qui  sont 
mises  par  les  jans  Monsi  Loys.  (1300,  Tr. 
ent.  le  sire  de  Vaud  et  i'ré.  de  Laus.,  Bibl. 
Lausanne,  ms.  Ruchat,  III,  21".) 

Li  autours  est  bons  de  grant  noblesse, 
enguisilorirs  et  amerres  de  sapience.  (Ms. 
Richel.  12400,  f»  3  r».) 

ENQUESTEMENT,  S.  m.,  enquête  : 
Percuuctatio.  enquestemens.  (Catholicon, 
Richel.  1.  17S81.) 

ENQUESTioN,  S.  f.,  enquêlB,  recherche  : 
Se  il  avenist  que  le  seigneur  ou  baill  de 
seigneur  merme  d'aage  lust  de  noveau 
dessaisi  d'aucune  choze  petite,  en  teil  point 
que  il  ne  trovast  recort  de  court  de  la  sai- 
sine de  son  père  ou  de  lui,  et  il  vausist 
que  enqiiestion  en  fu  faite  de  la  novele  des- 
saisiue,  si  com  il  est  usé;  j'enten,  por  ce, 
que  ceaus  qui  seront  estubli  a  Venguestion 
faire  sont  a  l'onie  tenu  corne  ses  pers  ;  que 
l'on  ne  porroit  mie  defîendre  que  Vengues- 
tion ne  fust  de  la  novelle  dessaisine  :  car 
mains  d'avantage  ne  doit  mie  avec  le  sei- 
gnor  que  ses  bornes,  et  chascun  doit 
garder  sa  fei.  (liv.  de  Phil.  de  Nav.,  Ass. 
de  Jér.,  I,  53a,  Beuguot.) 

Por  ce  que  il  n'estoit  venus  respondre, 
en  avoit  il  t'ait  enqueslion  sur  lui,  et  avoit 
il  trové  que  il  estoil  vérité  ce  que  l'en 
avoit  esté  mis  sus.  (Est.  de  Eracl-  Emp., 
sxxill,  33,  var.,  Hist.  des  crois.) 


ENQ 

Celle  enquestions  et  celle  gens  mettre 
hors  dura  du  solel  levant  dusque  a  solel 
couçant.  (Chron.  d'Ernoul,  p.  228,  Mas- 
Latrie.) 

ENQUETUME,  -  Uume,  S.  f.,  inquiétude  : 

Et  ot  toutes  les  enquctumes 
K'il  <n  camores  tout  por  voir 

(Chev.  as  .M.  esp.,  614C,  Foerster.) 

Chele  doloors.  chele  enquitume 
Le  flst  gésir  par  .xv.  mois. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  103,  Peigné.) 

ENQUEUDRE,   VOir  ENCOUDRE. 

ENQUEURE,  S.  t.,  rallonge  1 

Un  escringnier  met  une  engueure  d'ane- 
uiarcbe  a  une  table.  (1450,  Lille,  ap.  La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENQUEURER,  V.  a.,  mettre  au  cœur,  en- 
seigner : 

Et  se  je  ne  me  pnis  estordre 
Qu'aucun  ne  me  venlle  remordre 
Par  enïje  qui  tout  devenre. 
Je  prie  a  Dieu  qui  luy  eiiqueure 
Le  mandiçon  d'un  acteur  sage 
Qui  dit  aiusy... 
(Alard,  C'^"  d'Anjou,  Richel.  765,  f»  Ai  ï°.) 

ENQui,  anqui,  enki,  aingui,  encui,  en- 
quoi,  encoi,  encoy,  adv.,  là  : 

Lor  mangier  laissent,  si  s'en  toruent  i'enqui. 
(Les  loh.,  ms.  Berne  113,  f°  10'.) 

Puis  saillit  sus  et  s'en  lorna  d'enqui. 
(Garin  le  Loh.,  3°  chans.,  x,  p.  25",  P.  Paris.) 

Ceval  li  baillent,  si  l'enmainent  i'enki. 

(Rauib.,  Ogier,  7551,  Barrois.) 
Ez  Tos  a  tant  grant  alenre 
Le  chastelain,  par  avantare. 
Qui  toz  sonz  par  anqui  venoit. 

(Dolop.,  9991,  Bibl.  elz.) 
Vers  le  palais  en  snnt  venu  ; 
Ainqui  ne  truevent  nulle  gent. 
(Renarl,  Snppl.,  var.  des  T.  22022-24341,  p.  330, 
Chabaille.) 

D'ainyui  trayner  me  valra 
Pour  garnison  en  son  recel. 

(/*.,  p.  192.)  Irapr.,  ainqui. 

Mais  li  paixant  à'enqui  entor  s'en  esloient 
tuit  foit.  (S.  Graal,  Richel.  2455,  t»  213  v».) 

Que  auquns  nel  en  vaulut  emporter  ne 
remuer  à'enki.  (Ib.,  ms.  du  Mans  334,  dern. 
f»,  V».) 

Vous  ne  fûtes  onques  asseviz  d'or  ne 
d'argent;  mais  je  vous  en  assevirai  encore 
encui.  (Mén.  de  Reims,  211,  Wailly.) 

Atant  se  parti  li  rois  Ricars  à'enki  atout 
ses  prisons.  (Chron.  de  Rains,  c.  viii,  L. 
Paris.) 

Tuit  li  escorpion  qui  seroient  enqui  près 
s'assembleroient  as  cancres.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  183,  Chabaille.) 

Et  enqrii  il  trovai  un  noble  home.  (Li 
Amiliez  de  Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du 
xili°  s.,  p.  37.) 

Douèrent  en  consoil  a  roi  et  a  la  roiue 
que  on  sevelissest  les  uiors,  et  feist  on  en- 
qui englise.  {Ib.,  p.  79.) 

Les  bones  por  ce  enqui  mises.  (1271, 
Carlul.  de  Fonlenay,  f»  81  v»,  Arch.  Côle- 
d'Or.) 

A  lonr  conseille  il  demandirent 
Se  plux  enqid  sejorneront. 
(Guerre  de  ilelz,  st.  88',  E.  do  BouleiUer.i 

—  Maintenant  : 


ENQ 


217 


Encoi  perdrai  France  dulce  sun  los. 

(Roi.,  1194,  Muller.)  Var.,  enquoi. 
Si  hom  les  desdit  d'enki  en  avant.  (1231, 
C'A.  de  Morv.-s.-Seille,  Arch.  Meurthe.) 

Et  dois  enqui  en  avant  nous  les  devons 
iiourir.  (1346,  Franck.  d'Arguel ,  Droz, 
bibl.  Besançon.) 

A  gênons  me  mellray  cy  encoy. 
{La  Naliv.  N.  S.  J.-C.  Jnb.,  iUjst.,  II,  31.) 

ENQuiEF-vETURE,  S.  t.,  couvcrcle  : 
Pour  avoir  remis  a  point  l'enquiefvelure 
du  puch...  qui  estoit  uzé  a  deux   boutz  et 
deux  quevilles.  (1498,   Compt.   faits   p.   la 
ville  d'Abbev.,  Richel.  1.  12016,  p.  131.) 
Cf.  Enquieveure. 

ENQUIERER,  VOir  ENCUIRER. 
ENQUIERKIER,   VOir  ENCHARGIER. 

ENQUiEVER,  V.  a.,  garnir  de  couvercle: 

A  Jehan  Miette,  carpentier,    pour   .vill. 

enquiewures  de  baques  a  lui  accalé  pour 

enquiever  les  baques  waghoirs.  (1424,  Lille, 

ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENQUIEVEURE,  - cwitre, S.  f.,  chsf dune 
pièce  de  drap  oii  le  fabricant  mettait  sa 
marque  : 

Pigneres5es  ne  porroni  Imre  enquieveures 
ou  queues  a  leurs  draps,  plus  hault  que 
de  une  aulne  et  demie.  (1410,  St.  de  la 
drap,  de  Chauny,  Arch.  Chauny.) 

—  Couvercle  : 

A  Jehan  Miette,  carpentier,  pour  .vill. 
enquietvures  de  baques  a  lui  accaté  pour 
enquiever  les  baques  waghoirs...  (1424, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.   E.NQCIEFVETURE. 

ENQUiGNiÉ,  part,  passé  î 

Il  ont  mis  lor  lances  en  lor  lius,et  fièrent 
les  cevaus  tant  aigrement  qu'on  ne  sot 
s'il  furent  ensanle  enquignié.  (Sept  Sag.  de 
Rome,  Ars.  3354,  f»  107».) 

P.-ê.  forme  d.'encoignic,  au  sens  de  serré 
l'un  contre  l'autre. 

ENQUIRER,  voir  ENCUIRER. 

ENQUiN,  adj.,  sale  ? 

Evrurt  li  enguin.(Liv.  de  la  taille  de  Paris 
pour  1292,  ap.  Géraud,  Paris  sous  Phil.  le 
Bel.) 

ENQUISE,  s.  f.,  enquête  : 

Doivent  estre  quittes  de  toute  tailles, 
enquises,  courvaubt  et  aultres  servitutes. 
(1402,  Ch.  de  Reinal  de  ifaleray.  Mon.  de 
l'év.  de  Bâle,  V,  186,  Trouillat  et  Vautrey.) 

ENQuisicioN,  -  tion,  s.  f.,  action  d'en- 
querre,  recherche,  information  : 

Il  avoit  fait  engiiisition  sor  lui.  (Contiu- 
de  G.  de  Tyr,  Martene,  t.  V,  col.  726.) 

Enguisicion,  encherchement.  (Gloss.galL- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

ENQUisioN,  s.  f.,  recherche  ; 

Gelé  enquisions  de  ces  gens  mettre  for» 
dura  de  soleil  levant  jusques  a  soleil  cou- 
cant.  (Hist.  de  la  terre  s.,  ms.  S.-Omer 
722,  f»  46''.) 

I      ENQUisiTOUR,  voir  Enquesitor. 

1      EXQuiTER,  -  Hier,  eneuiter,  -  ter,  verbe 


218 


ENR 


ENn 


ENR 


—  Acl.,  rendre  quitte,  libre  : 

De  lai  tenrois  vos  fiez  enquiltes. 
Herb.   Leddc.  l'oulq.  de  Cand.,  p.  -46,  Tarbé.) 

Et  les  enquitons  del  amende  entirement. 
{Ch.  de  1204,  Roism,  ms.  Lille  266,  f»  335.) 

—  Réfl.,  s'acquitter  : 

Ne  retenes  autrui  calel, 
M-^s  encjtitiey  vous  eui  partont. 
(Chbest.,  Guill.  J'A'igt.,  Richel.  375.   P»  240''.) 

ENQUITUIIE,  voir  ESQUETUME. 

ENQuocARDER,  V.  3.,  duper,  SU  impo- 
ser à  : 

Pol,  bien  nons  vas  enriuocarianl. 
Ton  Diea  fera  il  les  mors  revivre  ? 
(ilart.  de  St  Pierre  et  de  SI  Paul,  lab.,  Mijst., 
I,  8-2.) 

ENQUOi,  voir  ESQUI. 

BNQUOiNT,  voir  Encoint. 

ENQuoisELEU,  -  zekr ,  V.  a.,  mettre  en 
tas,  en  meule  : 

Soier,  loier,  enquoizeler  et  entasser  bled 
et  marcbaioe.  (1376,  Lille,  ap.  La  Fous. 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  COISEL. 

ENQUouÉ,  enkoué,  adj.,  qui  a  une  queue, 
dont  la  queue  est  placée  de  telle  ou  telle 
manière  : 

Et  ot  basse  la  cronpe  et  iert  haut  enkoiiei. 
{Siège  de  Barbasire,  Kichel.  2i369,  f  126  t".) 

—  Attaché  à  la  queue  : 

Je  porte  si  peu  de  respect  a  ce  bougre 
de  pape  que  je  voudroy  qu'il  fust  enquoué 
avec  mon  lévrier.  (Beze,  Bist.  eccl.,  I, 
350,  éd.  1S80.) 

EXQUYROUR,  voir  Enquereob. 

ENRAD.\ssEL'R,  adj.,  fou,  lurieux,  im. 
pu  dent  : 

Icelhii  de  la  Tare  disoit....  que  le  dit 
Jehan  Madone  estoit  faulx,  traite,  enrabas- 
seur.  (1472,  Arch.  JJ  197,  pièce  345.) 

ENRABi,  adj.,  enragé  : 

Che  est  ce  que  voas  feiles?  Estes  tous  enraUP 
(Prise  de  Pampel.,  151,  Mttssafia.) 

Pour  les  garder  des  maulx  lonps  enraèis. 
{Banquet  du  l/ûijs,  Porlef.  de  l'Ami  des  livres.) 

ENRACHEURE,   VOir  ESRACHEDRE. 

ENRACHiER,  VOir  ESRjVCHIER. 

ENRACLER  (s'),  V.  réfl.,  s'enfoRcer^dans 
une  ornière  : 

Icellui  chariot  se  feust  enraclé  tellement 
que  les  roues  d'icellui  cheurent  en  une 
charriere,  par  telle  manière  que  les  che- 
vaulx  qui  le  menoient  ne  le  pouvoient 
avoir  d'icelle  charriere.  (1406,  .\rch.  JJ 
160,  pièce  324.) 

Cf.  Enrasquier. 

ENRAG.ABLE,  adj.,  enragé,  furieux  ; 

Soyez  a  jamais  misérables^ 
Besouguez,  dyables  enragables. 
(ilgst.  de  la  Pass.,  f  193'',  Paris,  Alain  Lolraiu, 

s.  d.) 

ENRAGEMENT,  S.  m.,  rage  : 


Or  est  dont  li  commencetnens 
De  qaoy  vient  (i  enragetjiens. 
(G.  Mach  ,  Poés.,  Richel.  92-21.    C  52''.) 

Tre,  enrngpment,  hayne.  (Plntine  de  hon- 
nesle  volupté,  f»  111  r",  éd.  1.528.) 

Enragement.  (Oudin,  IHcl.) 
ENR.AGERiE,  S.  f.,  fage,  furpur,  folie  : 

iS'ara  beste  ceens  ne  soit  toute  mengie. 
Nous  mengerooi  l'un  l'antre   par    droite  enragerie. 
Ou  Piètres  sera  mors  et  tolue  la  vie. 

(Cdï.,  du  Guesclin,  U488,  Charriera.) 

Enragerie  est  d'ensemeni 
Procurer  si  diligemment 
Tant  de  besoigaes  pour  ton  hoir. 
(Chr.  de  Pisis,  Liv.  du   chemin   de   long  estude, 
4661,  Pûschel.) 

Contendre  a  plus  fort,  c'est  enragerie. 
{Ménagier,  I,  217,  Biblioph.  fr.) 

Enragerie,  rabiditas.  {Gloss.  gaU.-lal., 
Richel.  1.  7684.) 

C'est  une  grande  enragerie 
Du  mal  qu'ils  nous  fout  endorer. 
(Farce    de    deux  jeunes   femmes,  226,  Picot  ft 
Kyrop,  .\owJ.  Bec.  de  farces,  p.  109.) 

ENRAGEsoN,  -  eson,  S.  f.,  rage  : 

Folie  en  denx  sortes  s'avance  : 
L'une,  je  l'appelle  ignorance. 
L'autre  je  nomme  enragczon. 
(J.  A.  deB.mf,  les  Mimes,  1.  II.  l"  68    v",   éd. 
1619.) 
L'humain  et  divin  elle  brouille  : 
Les  plushenreui  elle  dépouille 
Par  ses  fortes  cnragezons. 

(Id.,  a.,  II,  136,  Blanchemain.) 

ENRAGEux,  adj-,  enragé,  furieux  : 
Rabiosus,  enrageux,  forceneux.    {Gloss. 
de  Salins.) 

...  Rage  enrageuse. 
(Act.  des  Apost.,  vol.  1, 1°  1  iS"",  éd.  1531.) 

ENR.AGiE,  S.  f.,  rage,  fureur  : 

Dyablerie, 

Enragie 
Trop  endure. 

(Jl/isr  du  viel  tesl.,  IGIT,  A.  T.) 


ENRAGIEMENT,    -   geeiuent, 
adv.,  avec  rage,  avec  fureur,  avec  ardeur  : 

Venus  est  vers  Garnier  moult  enragiement. 

(Aye  d'Avign.,  618,  A.  P.> 

S'il  n'amast  enragiement. 
(GuiLE.  Veacx,  Chans.,  Poët.   fr.  av.  1300,  t.  II, 

p.  774,  Ars.) 

Dont  fu  Cayn  enragiement  courroucié. 
(GuiART,  Bible,  Gen.,    xill,   ms.  Ste-Gen.) 

Mieulx  et  plus  sagement  aiment  les  as- 
seurez,  et  mieulx  sçavent  garder  la  paix 
ft  honneur  de  ce  qu'ilz  ayment,  que  ne 
font  ceulx  qui  ayment  enrageement.  (Perce- 
forest,  vol.  VI,  f»  99\  éd.  1528.) 

Autant  que  son  mary  l'aime  plus  enra- 
geement, follement,"  deshonnestement. 
(Raoul  de  Montfiquet,  Traité  du  ma- 
riage.) 

Me  rendant  odieni,  fonlant  ma  renommée 
D'avoir  enragement  ma  Cleopatre  aymee. 
(JOD.,  Cleop.,  Ane.  Th.  fr.,  t.  IV.) 
Quelle  horrible  Megere,  enragement  cruelle. 
(ROB.  Garnier,  Marc  Antoine,  II,  éd.  1578.) 

De  quoi  les  prédicateurs  se  formalisèrent 
fort,  principalement  Guarinus,  qui  en  cria 
enragement.  (Lestoile,  Mém.,'i'  p.,  p.  203, 
ChampoUiou.) 


ENRAGIER,  voir  ESRACHIER. 
ENRAICHIER,  VOir  ESRACHIER. 
ENRAIDERIE,   VOir  ENREDEHIE. 
ENRAIER,   voir  ENROIER. 
EXR.AIGNIER,    VOlr  E.NRAISNIER. 

EXRAiLLER,  V.  a.,  écarqulller  : 
Earailler,  as  esrailler,  to  stare.  (Cotgr 

—  Enraillé,  part.,  écarquillé,  grand 
ouvert  : 

Le  becq  ouvert,  l'neil  enraillé. 

Pour  bien  chasser  a  la  pipee. 

(CoQOiLLART.  Enqueste,  II,  98,  Bibl.  eli.) 
Ses  yeulxsonte»rai(/e3,  or  esquarquillez 
de  force  de  boyre.  (Palsgrave,  Esclairc, 
p.  457,  Génin.) 

ENRAISER,  voir  EPTRASER. 
ENRAISONNER,  VOlr  EnRAISNIER. 

ENRAiSNiER,  enresuier,  enraigner,  enra- 
nier,  enraisonner,  enresoner,  v.  a.,  adresser 
la  parole  à  ; 

Il  commanda  au  médecin  que  par  son 
art  il  restoupast  les  trous  dont  venoit  le 
■sangaffin  qu'il  cessast  de  courir,  non  point 
pour  bien  qu'il  luy  volsist,  mais  affin  qu'elle 
ne  iînast  point  si  tost  sa  vie,  car  il  la  voloit 
encore  enraisonner  et  ses  painnes  renou- 
veler. {Vie  Ste  Febronne,  Richel.  2096, 
f»  42  V.) 

Willam  la  enresona,  et  pria  qe  ele  se 
descovereit  a  ly,  s'yl  y  avoit  en  la  terre 
nul  chevaler  qe  elevoleit  prendre  a  baroun. 
{Hist.  de  Foulq.  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du 
xiv»  s.,  p.  24.) 

—  Enraisnié,  part,  passé  et  adj.,  qui  sait 
bien  s'exprimer,  beau  parleur,  éloquent  : 
El  moult  est  enraniez  et  moult  est  empalez. 
Nulle  rien  n'aime  tant  comme  nos  destorber. 

(Herba.x,  Biile,  ms.  Orléans  374''''.) 
A  lai  se  sunt  acanipagnié 
Qatre  clerc  saive  et  enraisnié. 

(Wace,  Brul,  14135,  Ler.  de  Lincy.) 
Dont  se  lieve  Antenor  en  pies. 
Qui  sages  fu  et  enraisnies. 

(Ben.,  Troyes,  Richel.  375,  f  108=.) 
De  leau  qoor  est  e  vassans, 
Kstable,  large  e  comnnans, 
Sachanz  e  sor  toz  enraisniez, 
Sar  toz  joios  e  eoveisiez. 

(Id.,  D.  de  yorm.,  II,  6173,  Michel.) 
N'I  a  nnl  tant  soit  enraisnies 
Par  cui  soit  hni  a  mort  jngies. 
(Eleocle  et  Polin  ,  Richel.  3"5,  f  60=.) 
La  contesse  preus  et  vaillans. 
Bien  enraisnié  et  bien  parlans. 
{Amadas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f  329''.) 
Qui  s'aie  pnet  deservir 
Sa  querele  a  tost  deraisuie. 
Devant  Deu  est  si  enraisnié 
Teus  plaiderresse  et  teus  plaidiere 
Que  qui  de  lui  fait  s'enparliere 
Il  a  le  corl,  il  a  le  plait. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir  ,  ms.  Brux.,  C  225''.) 
Devant  Dieu  est  si  enretniee. 

(Id.,  iJ.,  Richel.  23111,  f  293=) 
Klle  fu  sage  et  enresniee. 

{Vie  des  Pères,  Richel    23111,  f  73''.) 
Il  savoit  ja  si  bel  porter 
Ses  bras  as  cols  des  chevaliers. 
As  serjanz  et  as  escuiers 
Se  venoit  baus  et  enraisnies. 

{l.'Escou/fîe,  Ars.  3319,  f  lô''.) 


ENR 

Aparcevanl  voas  voie  forment  enraignez. 
(Tn.    DE    Kent,    Geste    d'Alis.,    Richel.    24361, 
P  m  T°.) 

Il  fist  .1.  varlet  preu  et  bien  enraisnié 
monter  sour  .1.  destrier  et  aier  par  toutes 
les  boines  viles.  {Chron.  de  Bains,  c.  xv, 
L.  Paris.) 

—  Avec  un  nom  de  chose  : 

Li  riches  bons  le  vit  recuit, 
Biau  varlet  et  langue  enresniee. 
Si  te  detiut  de  sa  mesuiee. 
(G.  DE  CoiNxi,  Itir.,  ms.  Soiss.,  P  81'.) 

—  Plein  de  raison  : 

Dame  Raison 
Qai  doucement  m'araisonna 
Et  .11.  des  poins  qu'en  raison  a 
M'aprist  des  miex  cnraisonncz.. 
(Watriqcet,  Mireoirs  as  dames,  24o,  Scheler.) 

EXRALER,  voir  RALER. 

ENRAMEMENT,  S.  m.,  actïon  de  monter 
pour  filer,  en  parlant  des  vers  à  soie  : 

En  cest  enramement,  les  magniaux  ont 
a  choisir  de  place,  pour  fermement  y  atta- 
cher leur  riche  matière.  (0.  de  Serres, 
Th.  d'agr.,  liv.  V,  ch.  15,  éd.  1803.) 

ENR  AMER,  Verbe. 

—  Act.,  garnir  de  rames,  conduire  à  la 
rame  : 

Cum  li  Looreng  vendrunt  a  la  riwere,  si 
enramerunt  lequel  veisseil  que  il  vodront, 
e  lerrunt  lor  enseigne.  (Lois  de  la  cité  de 
Lond.,  Brit.  Mus.  add.   14232.) 

—  Neutr.,  avoir  des  branches  : 

Enramer,  to  lay ,  sticke,  or  spread 
boughes.  (COTGR.) 

—  Réfl.,  grimper,  monter  pour  filer: 
Vous  commeuceres  a  diminuer  leur  or- 
dinaire, jour  après  aulre,  pour  ensuite  ne 
leur  bailler  du  tout  rien,  quand,  afin  de 
s'eiiramer,  toute  la  troupe  aura  abandonné 
la  table,  ou  peu  s'en  faudra.  (0.  de  Serres, 
Th.  d'agric,  liv.  V,  ch.  IS,  éd.  1605.) 

S'enratner,  to  pearch,  or  take  a  stand  in 
a  bough  ;  to  lape,  munt,  or  climbe  upou 
boughes.  (CoTGR.) 

—  Act ,  engager  : 

Tn  pues  si  le  lien  enramer 
Que  quant  In  le  vauras  clamer 
N'i  troveras  auques  ne  poi. 
(Vers  de  te  muri,  Richel.  375,  f°  341'.) 

—  Réfl.,  s'engager  : 

Dont  se  doivent  ninsart  clamer 
Cil  qui  tosjors  l'ont  corecié. 
Par  aus  en  Inxore  entiumer. 
Et  de  pis  en  pis  enramer 
Ea  amei'Iame  de  pechié. 
(Yers  de  le  mort,  Richel.  375,  C  3356.) 

—  Enramé,  part,  passé,  attaqué,  saisi  : 
.Se  pour  moi  prent  conglé  a  cians 

Ki  me  compaigoie  ont  amee, 
Ains  que  ma  cars  fusi  enramee 
Du  mal  ki  n'est  pleisans  ne  biaus. 
(Le  Cojigié  Daude  d'An  as,  -231,  Méon.) 

ENRAMi,  adj.,  ardent  : 

Tôt  autres!  com  li  leus  la  berbiz 
Le  Bert  Turganz  de  grant  ire  enramiz. 
(Mon.  lieiiiiart,  Richel.  368,  f  239=.) 

Cf.   ARAillR. 


Ei\R 

ENRAMMENT,  VOir  ERR.4NMENT. 

ENRANciR  (s'),  v.  réfl.,  devenir  rance  : 
Quelque  diligence  qu'on  mette  a  saler 
les  chairs  de  pourceau.^,  si  leur  reste  il 
tousjours  quelque  humidité  naturelle  de- 
dans, leur  causant  mauvais  appareil,  dont 
(■lies  s'eiirancissent.  (Ouv.  de  Serres, 
Theat.  d'Agric,  VIII,  ch.  i,  éd.  1617.) 

ENRANGIÉ,   voir  ENRENGIÉ. 

ENRARiE,  S.  f.,  violence,  injure  : 
Que  dia  ne  face  a  nescium  Frances  en- 
ravie  ne  villanie.  {Ass.  deJér.,  t.  Il,  p.  357, 
Beugnot.) 

ENRANIER,  VOlr  ENRAISNIER. 
ENRAQUIER,  VOir  ENRASQUIER. 

ENRASEMENT,  S.  m.,  actloD  de  raser  : 
A  cause  de  la  demoUtion   et  enrazetnent 

des    places   de    Watronville    et   Lendres. 

(1455,  Arch.  Meuse  B  501,  f°  198  v°.) 

ESRXSER,  enraiser, y.  a.,  remplir  aras: 

Aies  lost  a  cele  iane,  vos  botelles  emples, 
Quant  seres  revenu  vos  hanas  enrases, 
Devant  Archedecliu  .1.  granl  en  asees. 

(Hebman,  Bible,  Richel.  1444,  f"  34  r°.) 

—  Enrasé,  part,  passé  et  adj.,  rempli  : 

Dient  que  plus  est  vils  d'un  cien. 
De  tous  hontes,  et  de  toz  viels 
Est  il  enraisé  li  caitis. 

(Ben.,  Traies,  Richel.  375,  f»  92°.) 

ENRASKIER,  VOir  ENRASQUIER. 

ENRASQUIER,  -  Hier,  enraquier,  enrac- 
quier,  v.  réfl.,  s'enfoncer  dans  la  vase, 
s'embourber  : 

Une  raske  trouvèrent  grant  ; 
Trestont  cairent  en  la  raske, 
Cascnns  laidement  s'i  enraske, 
Li  cheval  i  sont  dnsc'au  ventre. 

(Wislasse  te  Haine,  2002,  Michel.) 
11  s'i  enfeut,  et  s'i  cnraque. 
(r.ciLL.  d'Amieks,  Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  f»  130.) 

—  Enrasquié,  part,  passé,  enfoncé  dans 
une  ornière,  embourbé  : 

Or  fa  Cados  molt  bien  déchus 
Qu  int  en  la  rasque  fu  keus 
Lui  .xv""".  fu  enraskies. 

(Wistasse  le  Moine,  2013,  Michel.) 
La  eut  des  chevaiis  enrasquies  qui  ne  se 
purent  ravoir,  qui  y  lurent  mort,  et  leurs 
maistres   ossi.  ^FROISS.,    Chron.,    X,    109, 
Rerv.) 

Et  est  une  croliere  ou  cent  contre  ung  il 
demourra  enraquié.  (G.  i  hastell..  Venté 
mat  prise,  p.  55U,  Buchon.) 

Afin  que  l'acteur  ne  demeure  enraquié  en 
ses  propres  escripts.  (Id.,  ib  ,  p.  576) 

Son  cheval  estoit  enracquiê  des  deux 
pieds  de  derrière,  et  estoit  en  grand  dan- 
gter  de  y  demorer.  (J.  MoLiNET,  Citron., 
ch.  CCXXIV,  Buchon.) 

H.-Norm..   vallée   d'Yères,   s'enraquier, 
s'embourber. 
Cf.  Rasque  et  Enracler. 

ENUAYoïR,  s.  m.,  sabot  d'enrayage  : 
Sulfliuiicn,  enrayoir,  une   pièce   de  bois 
de  ([uoy  ou  arretle  les  roues  en  une  des- 
cente   trop    roide.    (Calepini   Dict.,   Bâle 
1584.) 
Suin.imino,   accoustrer    les    roues    d'un 
1  enrayoir.  (Ib.) 


ENR  219 

ENREDDIR,  VOir  EXROIDIR. 

EXREDE,  -  eddc,  voir  Ekresde. 

ENREDERiE,  -  aiderie,  -  oiderie,  anroi- 
derie,  errederie,  erredrie,  esrederie,  s.  f., 
opiniâtreté,  fureur,  extravagance  : 

Li  pueples  et  la  foie  geut  ne  se  tenoient 
mie  apuiez  de  lor  paroles,  einz  avoient  fait 
un  cheveteine  qui  avoit  non  Godcfroiz 
Buriaux,  qui  moût  les  metoit  en  cele  enre- 
derie.  (G.  de  Tvr,  i,  24.  Hist.  des  crois.) 

Li  quens  de  Toulouse,  par  une  enroi- 
derie  ou  il  estoit  entrez,  disoit  que  sa  part 
ne  quiteroit  ja  anului.  (lo.,  v,  17.) 

Se  li  njuliera  ne  pot  retenier  Venraiderie 

des  mules celui  qui  ne   pot  retenier 

Venrederie  deu  cheval.  {Digestes,  ms.  Mont- 
pellier H  47,  f»  116''.) 

Mas  j'auroie  grant  deni  se  pour  Vanr oiderie 
D'ung  seul  bons  a  mon  temps  tant  gens  perdoient 
[la  vie. 
(Gir.  de  Ross..  939,  Mignard.) 

Vehementia,  esrederie.  {Gloss.  de  Douai  ) 
Et  seoient  la  plus  par  erredrie  que  pour 

cose  que  li    chastiaus  vausist  quatre  fois. 

(FROisSi,  Chron.,  111, 347,  Luce,  ms.Rome.) 

Se  il  euissent  abatu  les  errederies,  de- 
mandes, requestes,  calenges  dou  roi  d  En- 
gleterre.  (iD.,  ib.,  l,  488,  Luce,  ms.  Rome.) 

Cf.  Enresdie. 

ENREDiE,  voir  Enresdie. 

ENREDiRj  voir  Enroidir. 

ENREER,  v.  a,,  mériter  ? 

Leons  qui  les  tous  ot  crevas 
Dont  il  estoit  moult  agreves, 
Et  si  ot  la  langue  trencie  : 
Pour  souffrir  plus  grande  hascie, 
Ensi  l'eurent  cil  conraé. 
Et  si  ne  i'ot  pas  enrer. 

(.MOOSK.,  Chrott.,  4300,  Reiff.) 

ENREGISTREUR,  S.  lu.,  cclul  qui  enre- 
gistre : 

Notaires,  escrivens,  enregistreurs,  gar- 
deeurs  de  registres.  (1310,  Arch.  JJ  42, 
1»  118  r"  ;  Ord.,  1,477.) 

Et  ne  furent  que  .v.,  c'est  assavoir  le  con- 
fessant, les  .111.  frères  et  ledit  Perrin,  clerc 
de  Venregislreur.  (1332,  Mand.  du  roi  au 
bailli  de  Vermand.,  Arch.  adm.  de  Reims, 
t.  11,  2"  part.,  p.  653,  Uoc.  inéd.) 

ENREIDE,  voir  ENRESDE. 
ENREIER,  voir  ENROIER. 
ENREIGNER,  VOir  ENRESNER. 
ENREM.ANCIER,  VOir  ENROMAKCIER. 

ENRENGEURE,  S.  f.,  dragoiiue  : 
Damoisele,  s'il  vous  plaisoil, 
J 'essaii-Toie  volentiers, 
Disi  il,  puis  que  sui  chevaliers, 
Seje  ja  deslacier  poroie 
Ces  enrengeui es  de  soie. 

(Cliev.  as  .11.  esp.,  1612.  Foerster.) 

ENRENGIÉ.  -  angié,  part,  passé,  orné 
d'une  dragonne,  d'une  renge  : 

Lez  lui  sur  l'erbe  esleit  s'espee 
Bien  emengee  e  aturnee. 
(/io«,  3"  p.,  535,  Andresen.)  Var.,  enrengie. 
Bien  enrenniee... 

(11).,  ib.,  ;>liU3,  Pluquet.) 


Î20 


ENR 


ENR 


Si  ol  une  robe  d'erraine, 
Et  par  desns  ceinle  une  espee, 
Dont  pnis  ol  la  teste  coopee, 
Enrangiee  de  soie  fine. 
(Perceval,  ms.  Montpellier  H  2i9,  f  19'.) 

KNRENTÉ,  part.,  qui  jouit  de  beaucoup 
de  revenus  : 

Si  nous  sommes  tous  deux  hors,  noz 
hostelz  bien  enreniez  se  pourront  perdre. 
(Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  234.) 

ENRESDE,  -  ede,  -  eide,  -  edde,  errede, 
eroide,  adj.,  violent,  furieux,  extravagant, 
insensé  : 

MoBlt  fn  enresdes  et  monlt  fiers. 

(Bes.,  Traies,  Kichel.  375,  i"  "5".) 
Enrndes  fnst  lonc  tens  et  fonz. 
(G.  v^  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  75°.) 
Le  moigne  Toil  enrede  et  sot. 

(Id.,  «*.,  Ricliel.  25532,  f°  166  r°.) 

6e  li  Yalles  ou  li  aide  qui  a  amende  faite 
au  mestre,  est  si  errede  et  si  fouz  que  il  ne 
voille  obéir  au  conmendement  le  mestre, 
ou  s'amende  paier.  (Est.  Boil.,  Liv.  des 
mest.,  i"  part.,  i,  48,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Li  mestre  qui  fjarde  le  mestier  ne  puet 
lever  que  une  amende  de  une  querele.  El 
se  cil  qui  l'amende  a  faite  est  si  eroides  et 
si  foz  que  il  ne  voille  obéir  au  conmende- 
ment le  mestre.  ou  s'amende  paier,  le 
mestre  li  puet  delTendre  le  mestier.  (Id., 
ib.,  l'°  p.,  XLViii,  19.) 

Tousjours  fustes  vous  félon  et  enrede 
envers  chiaus  ki  bien  vous  ont  fait.  {Vies 
des  saints,  ms.  Lyon  697,  f°  26'.) 

Et  voie  s'il  est  conseillables  ne  mie 
enredes  en  son  sens.  (Miseric.  N.-S.,  ms. 
Amiens  412,  f  94  r".) 

Pertinax,  enredes.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Pertinax,  enredde.  (Gloss.  de  Conches.) 

Et  si  aussi  estoit  que  l'une  des  parties 
feust  trop  enresde  et  loing  de  bon  appoinc- 
tement,  ledit  seifineur  juge  doit  entendre 
en  quoy  gist  le  différent.  (1483,  IIardouin 
DE  i,A  .UiLLE,  Formulaire  des  gaiges  de  ba- 
taille, p.  171,  Prost.) 

ENRESDiE,  enredie,  enreidie,  enreddie, 
enroidie,  anr.,  aiiradie,  esresdie,  s.  f.,  opi- 
niâtreté, rage,  fureur,  extravagance  : 

Filz,  monlt  feriez  qne  corlois 

Se  ceste  enredie  lessiez. 
(Chresiien,  la  Charrette.  Val.  Chr.  1725,  f»  13''.) 

Vesresdie,  l'iopacience 

Don  moine  soufre  en  pacieoce. 

(G.  HE  CoiNCi,  Mir.,  dis.  Brnx.,  f  170''.) 

Venresdie,  l'impatience. 

(Id.,  li.,  Itichel.  25532,  f  166  r».) 

Onqnes  por  famé  ne  feiles  enroidie. 

(Auberi,  llicbel.  24368,  f°  22'.) 
Car  monlt  es[l]  fox,  se  Dies  me  beneie 
Qoi  son  seisoeur  vuet  mener  enreddie. 

Klb.,f.  235,  Tohler.) 

L'autrier  par  nne  anjornee 

Cbivacboie  mon  chamin, 

Novelelte  mariée 

Trovai  lois  un  gai  foilli, 

Batae  de  son  mari  ; 

Si  en  ol  lott  cner  donlaut 

Et  por  cen  aloit  disant 

Cest  motet  par  anradie  : 

?(e  me  bâtes  mie, 

Maleuroz  maris, 

Vos  ne  m'aveis  pas  norrie. 
'liom.  et  pasl.,  Bartsch,  l,  45,  à.)  lùifT.,aurailir, 
mauvaise  lecture  que  nous  avoos  reproduite  t.  I . 


.■;ni, 


ol. 


Drineourt  fist  il  par  enresdie. 

(MocSK.,  Chron.,  18275.  ReilT.) 

El  fn  fais  dus  de  Normcodie 
Li  fius  Mehant,  par  enresdie. 

(Id.,  ib..  18611.'» 

Meis  trop  fevie  fa  la  joustice, 
Dont  mont  de  seigneur  sont  en  vice. 
Et  force  n'i  vousl  meslre  mie, 
Ainz  vonsl  soufrir  leur  enreidie. 

(S/  Graal,  409,  Michel.) 
Sire,  fcl  ele,  or  Toi  je  bien 
Que  ce  vons  fet  fere  enresdie. 

(lai  de  l'Ombre,  p.  75,  Michel.) 
Et  disl  :  Oste  de  toi,  amis, 
La  convoitise  qui  t'a  mis 
En  cheste  mauvaise  enresdie. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  94.  Peigné.) 
Ne  vuilz   pas   qu'on   l'occie,   je  le  vnilz  ainssois 
[pendre. 
Sa  1res  granl  anraidie  li  vnilz  chiercment  vendre. 
(Giror/  de  Ross..  5061,  Mignard.) 

ENUESER,  v.  n.,  conter,  raconter: 

Ne  donna  pas  aiguë  de  puis 

A  boivre  a  l'ostel  as  valles. 

Mais  boins  vins  clers,  sones  et  nés  ; 

Si  lor  conte  et  chante  et  enroise. 

Si  fist  eocor  plus  que  cortoise 

K'el  lor  dona  de  sesjoiaus 

An  départir  et  bons  et  biaus. 

(.L'Escouffte,  Ars.  3319,  f»  49  r°.) 

ENRESKi,  adj.,  pierreux  : 
Si  comme  d'un  camp  enresH 
Et  sec  fnst  née  grant  braaille 
Plaine  de  grains  a  poi  de  paille. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  81,  Peigné.) 

ENRESNER,  an)'.,  enreigner,  v.  a., 
mettre  la  rêne  à  : 

Et  mon  cheval  enreignez. 

(Tristan,  1,  3554,  Michel  ) 

Habeno,  enresnei:  {Gloss.  de  Salins.) 

—  Fig.,  enresner  à,  venir  aax  mains, 
aux  prises  avec  : 

Li  bais  Guillanmes  fut  as  François  aotrez, 
.XX.  chevaliers  corrent  a  Vanrener, 
Desor  les  routes  fut  li  chaples  mortez. 

(Les  Loh.,  Richel.  1622,  f  194  r°.) 

—  Enresné,  part,  passé,  qui  a  une  rêne: 
Habenatus,  enresnez.  {Gloss-  de  Salins.) 

ENRESNiER,  voir  Enraissieh. 

ENRESONER,  VOif  ENRAISNIER. 

ENRETER,  envettcr  ,  enrether  ,  enrlie- 
ler,  enrellher,  enrester,  verbe. 

—  Act.,  prendre  dans  un  rets,  dans  un 
filet,  au  propre  et  .au  fig.,  captiver,  en- 
chaîner : 

Car  Iny,  de  pins  en  plus  aimant 
Les  beaux  yeux  qui  Vont  enreté 
Semble  du  tout  au  diamant. 
Qui,  pour  garder  sa  fermeté. 
Se  rompt  plnstost  sous  le  marteau 
Que  se  voir  tailler  de  nouveau. 

(Bons.,  Amours,  I,  cxlii,  Bibl.  elz.) 
Et  dans  ses  laz  sulils  les  plus  fins  enretc. 

(Du  Bartas,  la  Semaine,  I,  éd.  1579.) 

AilîD  de  s'eschapper  des  périlleux  dangers 

On  il  est  enreihé. 
(J.  DE  ViTEL.'PrCT».  e.rerc.  poH.,  Prinse  du   Mont 

S.-Michel.) 
Et  croy  qu'aux  champs  n'y  a  une  fleur  nouvelette 
Qni  n'ait  ouy  le  nom  de  Cassandrete, 
Qui  par  tant  de  soleils  au  nœud  de  ses  cheveux 
.1  enreté  mon  ame,  et  mon  cœur,  et  mes  vœux. 
(P.  DE  Biii,ir.UES,  Berg.,  l'err.  et  Flam.,  éd.  -1581.) 


ENR 

Tu  te  viens  (moineau)  reposer  sur  le  chef  de   la 
(belle, 
T'empcstrant  au  fil  d'or  on  je  .<»!.«  enreté. 

(Passerat,  Œuv.,  p.  205,  éd.  1606.) 
La  d'un  ré  d'or  chacun  est  enreté. 
(VACfi.  DE  LA  Fresn.,  Sttl.,  XI,  à  F.  Malh.,  éd.  1G12.) 

Celuy  de  qui  l'éloquence  plus  qu'admi- 
rable peut  enrether  les  plus  beaux  esprits 
de  la  France.  {Invent,  tinio.  de  Tabarin, 
Epist.,  Bibl.  elz.) 


—  Fig.,  retenir  captif  : 

Qui  a  borné  Ceres,  et  qni  dedans  son  poin 
A  enrellé  les  vents. 

(G.  BooNiN,  l'AlecIriom.,  éd.  1586.) 

—  Réfl.,  se  prendre  comme  dans  des 
filets  : 

Heureusement  mon  cœur  s'est  enrellé 
Dans  ta  beaulé  d'un  libre  œil  regardée. 
(Pont,  de  Tïabd,  Xuv.  poet.,  p.  115,  éd.  1573.') 
Ores  dans  les  cheveux,  d'une  façon  gentille, 
(Mon   àme)  s'empestre,  enrhele,    enlasse,    ennoue 
[et  entortille. 
(G.    Dorant,  Prem.   amours,  Stanc,    éd.  1594.) 

—  Enreté,  part,  passé,  retenu  par  des 
filets  ;  et  par  extension,  retenu  captif^ 
enchaîné  : 

Amoureux  enrheié.  (La  Porte,  Epith.) 

Dans  les  laçons  de  la  mort  enretthez. 
(Chassicn.,  Mespr.  de  la  vie,  p.   318,  éd.   1594.) 

Sanglier  enrellé. 
(Gaicb.,  Plais,  des  Champs,  p.  200,  éd.  1604.) 

ENREVERDiR,  v.  n.,  reverdir  : 
La  sécheresse  des  rainsiaux  enreverdist. 
(J    DE  Salisb.,   Policrat.,   Richel.   24287, 

f»  74^) 

ENREVERSE,  S.  f.,  reuverse  : 
Lors  sortira  ung  canon  d'une  tour,  qui 
viendra  le  (Sallebry)  frapper  parmi  la 
raoiclié  de  la  teste,  en  la  joue,  et  lui  crè- 
vera un  oeil  ;  puis  cherra  tout  a  Venreverse. 
{ilist.  du  siège  d'Orl,  p.  121,  Guessard.) 

ENREVERTÉ,  VOIF  ENRIEVRETÉ. 

ENREVRB,  voir  Enrievre. 

EXREVRETÉ,  VOir  ENRIEVRETÉ. 
ENRHETER,  VOir  ENBETER. 

ENRICHEER,  aw.,  V.  a.,  enrichir  : 
Ausi   cum   triste  et   ades  Joiant,  si  cum 
besi"nous   et  meinte   jant  anricheant.  {Li 
Episile  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Ver- 
dun 72,  f°  104  V».) 

ENRicHiER,  -  cher,  V.  a.,  enrichir  : 

Nous  ki  n'avons  cure  d'enrichier  uostre 
e"Use  en  le  grevance  d'autrui.  (xill°  s., 
Cart.  du  Val  St  Lambert,  Richel.  1.  10176, 
1»  31'.) 

Pour  six  papiers  d'or  fin  a  faire  or  bruni; 
pour  meclre  et  emploier  a  enricher  uny 
tabernacle  de  boys.  (Pièce  de  1478,  Arcli. 
(if  l'art,  français,  'VU,  3.) 

Ceste  chasse  est  enrichee,  despuis  que  y 
a  congnus  premier,  de  la  moytié.  (Pals- 
GRAVE,  Esclairc,  p.  b37,  Génin.) 

ENRiGuiMENT,  s.  m.,  enrichissement  : 

Ton  treshaul  vœu  m'est  tel  enrichimeni 
Qu'il  me  semble  que  je  suis  clerement 
De  ton;  mes  maux  a  pleine  délivrance. 
(0.  DE  i,A  Marche,  ilém.,f.  -29,  MichauJ.' 


ENR 

ENRiCHissKUR,  S.  m.,  celui  qui  enri- 
chit : 

Devoz  enrichissieres  et  fonderes  d'abaies. 
{Chron.  de  S.-Denis,  Dom  Bouquet,  t.  III, 
p.  298.) 

Dévot  enrichisseiir  et  fondeur  d'abaies. 
{Grand.  Chron.  de  France,  V,  17,  P.  Paris.) 

ENRiDELER,  -  eller,  V.  a.,  garnir  de 
ridelles  : 

Avoir  rapparillé  la  petite  charrete  de  la 
ville,  assavoir  la  fonsser,  enrideller  et  fréter 
les  roues.  (1435,  Compl.  de  Nevers,  CC  37, 
f"  41  V»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

ENRiEULEMENT,  S.  m.,  ce  qul  est  selon 
la  règle  : 

Erarnentum,  enrieidement.  (Glofs.  lai. 
gall.,  Richel.  1.  7692  ) 

ENRIEVETÉ,  VOir  ENRIEVRETÉ. 

ENRiEVRE,  enrevre,  enreve,  anr  ,  ai]., 
méchant,  malicieux,  opiniâtre,  extrava- 
gant, insensé  : 

Li  Gepidien  snnt  empres. 
Félon,  enrievre  e  eogres. 

(Ben.,  D.  de  Xorm.,  I,  293,  Michel.) 
Mal  se  conoist  qoi  aulroi  croit 
De  cose  qai  en  lui  ne  soit  ; 
Car  qnant  il  est  fel  et  enrievres, 
Malvais  et  coars,  comme  lièvres. 
Riches  et  fols  et  contrefais. 
Et  vilains  en  dis  et  en  fais, 
La  prise  par  devant  et  loe 
Cil  qni  derrier  li  fait  la  raoe. 

(Cdrest.,  Cligcl,  nichel.  375,  f"  2765.) 
Na  te  fé  tenir  por  enrievre, 
Na  por  fol,  ne  por  angoisseus. 
(Id.,    Cheval,  de  la  charele,    Richel.  12560, 

r  6^^) 

Atant  let  Renart  la  ganglar 
Qai  a  l'nis  vit  abocler 
Un  fol  ïileia  fet  et  enrievres 
HiTdiz  antresi  con  nn  lièvres. 

(Renart,  21703,  Méon.) 
Li  fol  avnglai,  li  anrievre. 

{Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  C  W.) 
L'espns  l'antre  est  feinn  e  enrevre. 

(Chardry,  Peut  Plet,  1400.  Koch.) 

Mais  Gnenelons  an  cner  enrievre, 
Li  dist  :  Sire,  c'est  ponr  .i.  lièvre 
Qne  Rollans  corne,  n  ponr  .i.  cierf. 

(MocSK.,  Cliron.,  "824,  Reiff.) 

Qni  snnt  enrievres  et  vilains 
Et  porvers  et  de  mal  afere. 
(ViedeS.  Aleii.  498,  Rom.  VIII,  p.  175.) 

Qnar  cil  connins  est  ci  enrievres 
Qu'il  ne  pnet  faire  bêle  chère 
Cil  n'a  fuiron  en  sa  tesniere. 
(Da  Presire  et  de  la  dame,  Mootaiglon  et  Raynand. 
Fabliaux,  II,  239  ;  ms.  Richel.   19152,  f"  65=.) 
Se  li  uns  et  li  autres  est  si  enreves  qu'il 
n'eu  demandent  nul  amesurement.  (P.  de 
Font.,    Cons.,   xv,    27,     Marnier.)     Var., 
enrievres. 

—  Désordonné,  dissolu,  adonné  au  plai- 
sir : 

A  ce  que  ilz  ne  deviennent  enrievrez  et 
lubricques.  (Gilles,  Goût;,  des  Princ,  Ars. 
3062,  f°  127  r».) 

S'en  cellny  temps  je  fn  jenne  et  enrievre, 
Servant  dames  a  Tours  u  Itleun  sur  Yevre 
(1.  Meschi.noi,  Lunettes   des    princes,  f°  6  v°,  éd. 
1493) 

ENRIEVRETÉ,  enrievelé,  enrevrelê,  en- 
reverlé,  s.  f.,  obstination,  opiniâtreté  : 


ENR 

Tota  la  gant  qni  iloec  esleîant 
Por  la  dolar  de  lui  ploreient. 
Si  li  diseieiit  a  un  cri  : 
Marsarcle,  fai  tun  ami 
Dr  ccst  provost,  e  tun  seignor. 
Si  vivcras  n  raolt  grant  henor; 
Molt  nos  peise  de  ta  bianlé 
Que  lu  perz  par  la  enreverté. 
{Vie  Ste  Marguerite.  Richel.  19525,  P  142  v».) 
Que  tu  pers  par  Venrevrete'. 

(il/.,  2°  vers.,  132,  Scheler.) 

—  Désordre,  dissolution  : 

Euvie  engendre  detraction ,  detraction 
baenge,  haenge  injurie  et  enrevrelê,  enre- 
vrelê ire...  (Secr.  d'Arist.,  Richel.  571, 
f"  126=.) 

A  raison  apartient  refraindre  les  concu- 
piscences et  enrievelez  de  la  char.  (H.  de 
Cranchi,  Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de  Gilk 
Colonne,  Ars.  5062,  f-  112  r°.) 

Pource  que  les  enfants  sont  moulz  et 
ductilles,  se  ilz  ensuivent  lascivité  ou  dis- 
solue enrievelé  sans  frain  de  raison,  incon- 
tinent en  eulz  sont  imprimez  babiz  vi- 
cieulx.  (Id.,  ib.,  f  112  v».) 

ENRiGOLER,  V.  3.,  SB  moquer  de  : 
i'eiirigolai  la  mère,  qui  loyaument  m'ama. 
(B.  de  Seb.,  sxiv,  471,  Bocca.) 

ENRisÉ,  adj.,  riant,  qui  aime  à  rire  : 

Un  regart  enrisé. 

(Chans.,  Vat.  Chr.  1490.  i"  169  v°.) 

Toutes  gentils  femmes  et  nobles  pu- 
celles...  doivent  estre  de  doulce  manière... 
et  n'estre  pas  trop  enrisees.  {Liv.  du  Chev. 
de  la  Tour.,  f»  8",  ap.  Sle-Pal.) 

ENRivER,  enrr.,  verbe. 

—  Réfl.,  rentrer  dans  ses  rives,  dans 
son  lit  : 

Eaue  desrivant  s'est  tantost  enrrivee. 
(E.  Deschajips,  Poés.,  Kichel.  840,  f  48^) 

—  Act.,  animer,  exciter  î 

Et  cil,  oui  flno  amors  enrive. 
Saut  avant. 

(Dolop;  9250,  Bibl.  elz.) 

ENROBER,  verbe. 

—  Act.,  fournir  de  rohes: 

Je  ne  trnis  pas  ponr  avoir  robe. 
Mais  por  la  dame  qni  m'enrobe. 
Quant  anemis  m'a  desrobé. 

(G.  DE  CoiNCi,  Uir.,  ms.  Soiss.,  C  35'.) 
Encor  ne  sui  pas  enrobez, 
Qnar  par  le  dé  sni  desrobei. 
(l'HELUTOT,  DU  des  Uarcheans,  Uichel.  837,  f»  283''  ; 
Montaiglon  et  Raynaud.  Fabl.,  Il,  128.) 

—  Revêtir  : 

Trop  par  est  fons  hom  qui  trop  bee 
A  enrober  trop  riches  robes. 
(G.'DE  CotNci,   bout,  de  la  mort,  Richel.   23111, 
f»  300*.) 

—  Rén.,  se  donner,  revêtir  des  habits: 
Se  Diei  plest.  je  m'enroberai. 

(PHELiri'OT.  DU  des  Marcheans,  Richel.' 837, 
1»  283''.) 

ENROCHIEH,  V.  a.  î 

Pour  avoir  enroché  quatre  tonneaux  de 
vin.  (14GS,  Compt.  de  l'aumosn.  de  S.  3er- 
Ihomé,  f  100  1",  Bibl.  la  Rochelle.) 

1.  ENROEu,  enrouer,  v.  a  ,  mettre  sur 
une  ioui>  : 


ENR 


221 


Si  tost  com  fortune  l'a  mis 

Et  enroé  senr  sa  roele. 

(G.  nE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  168''.) 

—  Attacher  un  criminel  sur  la  roue  ; 
anciennement  on  l'y  perçait  de  flèches: 

El  raa  char  fusl  demain  boulie  et  enroee. 
O'eus  dou  paon,  Richel.  1534,  f  83  r".) 

Mais  pois  furent  cil  enroet, 
Boulit,  penjntet  trainet. 

(MocsK.,  Chron.,  17900,  Reiff.) 

Hommes  as  fourches  encrones 
Ou  enbargies  ou  enroues. 
Ou  en  aucun  patible  mors. 

(Mir.  de  SI  Eloi,  p.  53,  Peigné.) 
Sire  Evrard  Clavs  fut  mené  a  Mons  en 
Haynau,  et  la  le  "fit  le  conte  trayner  par 
les  rues  jusques  au  gibet,  et  par  grandes 
pierres  la  luy  Ut  la  leste  copper  sans  en- 
roer.  (J.  le  Bel,  Chron.,  I,  193,  Polain.) 

Le  chastellain  fist  drescber  une  roe  sur 
le  marchié  pour  y  enroer  Bouchart.  (Hist. 
des  emper.,  Ars.  5089,  !'>  362  r'>.) 

Pendre,  trainner,ardoir  et  enroer.  (rraftis. 
de  France,  p.20o,  Chron.  belg.) 

Il  empêtra  devers  le  roy  que  toz  les  corps 
qui  estoyent  conderapnes  a  mort  qu'il  trou- 
veroit  es  villes  et  es  citez,  feussenl  pendus 
ou  enrouez,  que  il  les  peust  osier  et  ensep- 
velir.  {Lég.  des  saints,  f  2'',  éd.  1477.) 

—  Enroé,  part,  passé  et  adj.,  qui  est 
formé  en  roue  : 

Tourbillon  enroué.  (La  Porte,  Epilh.) 

2.  ENROER,  V.  a.,  faire  rouir  : 
Il  poent  leur  lins  et  leur  canvres  enroer 
sanz  nul  roage  paier  en  lotes  les  iawes  de 
bruel.  (1279,  Cart.  de  Ponlhieu,  Richel.  1. 
10112,  r  330  r».) 

ENROi,  s.  m.,  voyage,  entreprise  : 

Lors  si  veist  l'en  biau  convine 
Ue  cels  qni  France  ont  en  sesine. 
Ou  il  n'a  mesure  ne  roi  ; 
Sel  savoient  gent  tartarine, 
Ja  por  paor  de  la  marine 
Ne  losseroient  cest  enroi. 
(RiiTEB.,  la  Complainte  de  Conslanlinoble,   l,  108. 
Jubinal.) 

EROiDE,  voir  Enresde. 

ENROiDER,  V.  n.,  devenir  raide  : 

Plus  li  prie,  pins  enroide. 
Kl  quant  il  plus  le  trueve  froide, 
T.intesl  il  plus  boillans  et  chans. 
(G.  DE  CoiNCi,  un  Chev.  qui  amoil  une  dame,  45, 
Méon,  Fabl.,  I,  348.) 

11  enroide  de  froidure  et  de  fain.  (De  S. 
Pierre  et  de  S.  Paul,  ms.  Alem^^on  27, 
f»  80  V».) 

ENROIDERIE,  VOiP  ENREDERIE. 

ENHoiDiE,  voir  Enresdie. 
EXitoiDiR,  eïîrediV,  -eddir,  verbe. 

—  Réfl.,  devenir  raide,  se  raidir  : 

Trop  se  sont  vers  moy  enredi. 
(Dittl.  de  S.  Grég.,  ms.  Evrcux,  f  66'^  ) 
Le  heriçon  se  clost  et  enroidist  eutre  ses 
iiguillons  et  espines.  (]ard.  de  santé,  II,  71. 
impr.  la  Minerve.) 

Et  s'enroidist  en  corps  soli'le  (celle  herbe) 
Si  tost  que  dn  séjour  humide 
Aux  bords  elle  peut  s'eslancer. 
(R.  BtLLE.u',  Œuv.poél.,  le  Coral,  t.  II.  f^  33  r°, 
éd.  1378.) 


ENR 


ENR 


ENR 


—  Dessécher  de  chagrin  : 
Tramblement  est  venu  sus  les  robustes 

de  Moab.  Tous  les  habitans  de  Chanaan 
se  sont  enroidis.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible, 
Ex.,  XV,  éd.  1S34.) 

—  Neufr.,  devenir  raide  : 

Toz  li  cors  en  eles  enroidissoit.  {Dial.  St 
Greg.,  p.  215,  Foerster.) 

Toz  li  cors  enroidist.  (S.  Bern.,  Serin-, 
Richel.  24768,  f°  17  v.) 

Ne  vous  lessies  pas  refroidir 
Ne  trop  vos  membres  enroidir. 

(Rose.  19897,  Mcon.) 
Si    se   despoilla  et   se   baigna  en   celir' 
flun,  et  maintenant  il   enroidi  touz    {Hist. 
du  bon  roy  Alex.,  Brit.  Mus.,  Reg.  19,  D.  1, 
f»  IfiJ.) 

Rigeo,  enredir.  {Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1. 
7679,  f  239  r°.) 

—  Se  dessécher  de  chagrin  : 
Enredirenttwi  li  habitedur  de  Chanaan. 

(Cant.  Moijs.,  Lib.  Psalm.,  p.  238,  Michel.) 
Var.,  enreddirent.  Lat.  :  obriguerunt. 

Et  feis  l'ame  de  lui  enredir  ausi  comme 
iragne  que  quanqu'ele  labore  repaire  a 
nient.  {Psaut.,  Maz.  238,  f°  49  v°.)  Lat.  : 
tabescere. 

Don  ne  haoie  ge,  sire  Dieux,  ceux  qui  te 
hairent  et  seur  touz  tes  ennemis  enredis- 
soie.  (li).,  f»  169  r".)  Lat.  :  tabescebam. 

—  Enroidi,  part,  passé,  devenu  raide, 
dur  : 

Oui  derier  ens  s'est  mis  o  le  lance  enroidi/-. 

(Roum.  d'Alix.,  f°  21%  Miohelant.) 
Que  do  froil  fasmes  enrroidis. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  810,  i"  -itl") 

—  Endurci  : 

Doicnt  es  armes  eslre  espars 
Et  enroidis  par  Rrant  pratique. 
(Christ,  de  Pisan,  Lw.  du  chemin  de  long  estude, 
4450,  Pûschel.) 

Morvan,  enroidi,  devenir  raide.  Suisse 
rom.,  avoir  les  membres  enraidis. 

ENROiDissEMENT,  enroyd.,  s.  m.,  état 
de  ce  qui  est  raidi,  contracté  : 

DilEculté  de  mouvement  de  membres  et 
enroidissement.  {H.  de  Mondeville,  Richel. 
2030,  f»  66  r«.) 

11  se  faut  garder  de  froit  quant  la  bise 
court,  dont  viennent  contractions  de  nerfz 
cl  enroydissemens  {Platine  de  honneste  Vo- 
lupté, i"  2  r»,  éd.  1528.) 

Cette  maladie  commençoit  par  les  geni- 
toires...  faisant  défaillir  par  je  ne  scny 
quel  enroidissement  les  nerfs.  (Du  Verdier, 
Prosograpliie,  p.  2328,  éd.  1B03.) 

ENROiDURE,  onr.,  s.  f .,  raideur  : 
Garde  mesure  an  decipline,  anroidure  en 
debonaireté.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  322'>.) 

E.NROiEU,  -  oiier,  -  oijer,   enreier,  en- 
raicr,  v.  a.,  mettre  dans  la  raie,  enfoncer  ; 
Ta  as  en  dure  terre  eiiroié  ton  arere. 

(De  Gaut.  d'Auvais,  p.  12.  Michel.) 

—  Mettre  dans  le  chemin,  dans  le  droit 
chemin  : 

Ches  .11.  dames  bien  Venroicermt 
Kn  bonne  foi  et  l'avoierent 
A  che  trouver  qoe  il  queroit. 

(JWir.  de  S.  EIni.  p.  76,  Peigné) 


—  Commencer,  entreprendre  : 

Celé  qui  plas  s'orsneille  et  qui  pins  se  desroie. 
Qu'il  sanble  chastelaine  de  Peronue  ou  de  Roie, 
Ne  li  chant  qui  el  mate  ou  enprenl  ou  enraie 
Por  .1.  taissn  d'argent  ou  por  one  corroie. 

(CMslie  Miisarl,  Richel.  19152,  f  106''. > 
Orguel  desobeist,  orgnel  fiert  et  desroie, 
Orguel  vuet  achever  qnanqu'il  pense  et  enroie. 
(Ses.  de  Mel'ng,   Tesl.,  1703,  Méon.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  enseigner  : 

Lia  et  jour  vons  voel  assener. 
Et  Des  nous  i  voelle  mener  ! 
Ou  je  vous  puisse  descoiivrir 
l.e  Toloir  Diu  et  aonvrir 
Comment  le  fait  velt  m'enroiier 
De  la  loy. 
(A.  Db  Pont,  Rom.de  Mahom.,  13(;5,  Michel.) 

—  Neutr.,  s'arrêter  dans  le  chemin,  s'ar-  ! 
rêter  en  général,  et,  dans  l'ex.  suiv.,  s'ar-  | 
rcter  pour  résister,  s'opposer  : 

Devers  nos  ert  li  rois  d'Arcaie, 
Et  cil  d'Almene  u  nus  n'enraie. 

(Parton..  7211,  Crapelet.) 

—  Enrôlé,  part,  passé,  qui  sert  de  che 
min  : 

Une  cerne  fait  (le  lion)  en  terre,  quant  volt  praie 
[conquere, 
Si  laisse  une  baee,  que  içeo  seil  enreiee 
As  bestes  qu'il  désire,  dunt  volt  faire  sa  prise. 
(P.  DE  Tbaun,  Rest.,  48.  Wright.) 

—  Qui  est  en  train  de,  qui  a  com- 
mencé de  : 

Qant  li  aprentiz  est  enrôlez  a  aprendre, 
et  il  s'enfuist  un  mois  ou  deux,  il  oublie 
quant  que  il  a  apris.  (Est.  Boil.,  Liv.  des 
mest.,  1"  p.,  XVII,  4,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.) 

■EynoiL,i.Evi\E,,enrouiU?iire.enrouillure, 
enrouUeure,  s.  f.,  enronillement,  rouille  : 

Le  fer  est  enroillé  ou  pource  qu'il  n'est 
pas  pur  ou  pource  qu'il  est  près  de  la 
terre  ou  pource  qu'il  a  totché  du  sang, 
et  c'est  la  plus  mauvaise  enrouilleure  qui 
soit  et  qui  plus  mengue  le  fer.  (Corbichon, 
Propriel.  des  choses,  Richel.  -22.Ï33,  f°  247=.) 

EnrouUeure  de  fer.  (B.  de  Gord.,  Pratiq., 
III,  10,  éd.  1493.) 

Par  Venrotilleure  des  armes.  (Christ,  de 
Pis.,  Cité,  Ars.  2686,  f»  70\) 

Car  il  les  venoit  embraser  et  degaster 
en  eulz  et  en  aultres  Venroulleure  depcchié. 
{De  viia  Christi,  Richel.  181,  f»  SZ'.) 

Le  fer  qui  est  mis  au  feu  pert  Venrouil- 
lèvre.  (Iniern.  Consol.,  T,  4,  Bibl.  elz.) 

EnrouUeure  et  rougeure.  {Jard.  de  santé, 
I,  440,  impr.  la  Minerve.) 

Le  seigneur  te  frappera  de  disette,  de 
lièvre...  et  d'air  corrompu  et  d'enrouillure. 
(Lef.  d'Etaples,  Bible,  Ueutéronome,  ch. 
28,  éd.  1330.) 

Enrouilleure  de  fer  prinse  en  beuvmge. 
(Les  Proprlelez  des  simples,  p.  143,  éil.  1569.) 

Les  fièvres  adviennent  au.'c  animaulx,  la 
nielle  aux  bledz...,  l'enroilleure  a  l'airain 
et  au  fer.  (I-OYs  le  Roy,  Polit.  d'Arist-, 
p.  SU,  éd.  1378.) 

Couleur  ferruginee,  c'est  a  dire  pareille  a 
eM-ouiU"re.  (Trad.  de  l'Hyst.  des  plant,  de 
Fousch,  ch.  cccxxLiv.) 

ENROiLLiR,  -  ouillir.  -  owjllir,  -  oullir, 
verbe. 
—  Neutr.,  se  rouiller  : 


Huile  pure  garde  le  fer  de  enroillir.  (Cor- 
bichon,  Propriet.  des  choses,  xvii,  110,  éd. 
1483.) 

Enrouyllir.  (Fossetier,  Chron.  Marg.. 
ms.  Brux.,  2'  p.,  sec.  copie,  f»  U  r".) 

Car  elles  (les  cités)  enrouillissent  en  la 
paix,  ny  plus  ne  moins  que  le  fer.  (Lovs 
LE  Roy,  Polit.  d'Arist,   p.  239,  éd.  1578.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Come  ung  harnois  s'enroullisl  par  humi- 
dité de  pluye  ou  aultre  moisteur.  (Du 
GuEZ,  An  Inlrod.  to  learne  to  speak  french 
trewlij,  à  la  suite  de  Palsgrave.  p.  1057, 
Génin.) 

ENROiR,  enrouir,  v.  n.,  s'enrouer  : 
Lnr  criz  et  Inr  grant  noise  forent  fel  enroir. 
(Garnier,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, 
f»  60  r".) 

Calcofannm  hat  color  noire  ; 
Noslre  maistre  nos  font  acroire 
One  la  vois  esclaire  et  conforta 
De  celui  qui  sor  lui  le  porte, 
^fe  ja  ne  porra  enrouir. 

(Lapidaire  de  Renie,  1129,  Pannier.) 

ENROisELEU,  v.  a.,  tortiller  : 

Et  doit  on  mettre  celles  dons   escrowes 

enroiseleez  en  ung  chapperon.  (1358,  Hisl. 

de  Metz,  IV,  175.) 

1.  ENROISER,  V.  a.,  rouir  : 

En  mettant  le  dit  lin  en  la  roise,  ledit 
Jehan  vint  audit  Charreton  et  lui  dist  qu'il 
n'enroisat  point  ledit  lin  oudit  vivier.  (1397, 
Arch.  JJ  131,  pièce  283.) 

2.  ENROISER,  voir  Enrouser. 
ENROMAXCIER,  -  cMer,  -  encier,  -  en- 

chier,  enromm.,  enroumancer,  -  cier,  -chier, 
enromauncer,  enremancier,  enrumancer, 
anr.,  v.  a.,  traduire  tel  langage  que  ce 
soit  en  français  ;  et  dans  un  sens  plus 
général,  mettre  par  récit  en  langue  vul- 
gaire : 

Il  ne  savoit  chanter  ne  lire. 
Enromancier  charlre  ne  bri"f. 

(G.  DE  CoiNxi,  ilir.,  ms.  Brui.,  f°  36'.) 
Ce  miracle  n'enromanfai 
Se  pour  ce  non  que  ja  orrez. 
(iD.,  !*.,  I.  II,  ch.  10,  ap.  Capperonnier,  Gloss. 
de  S.  L.1 

La  lelre  dit.  qui  Yenromanee, 
Oui  lit,  qni  eure.  qni  verseille, 
A  Dien  parole,  a  Dieu  conseille. 
(ID.,  de  fEmper..  Richel.  23111,  f°  278=.) 
Por  s'onnor  enoomencerai  ; 
Geste  estoire  enromancerai. 

(Dolop.,  33,  Bibl.  elz.) 
Prist  lo  sael,  sel  prist  a  depecier, 
Lo  parchemin  rendie  an  chancelier. 
Cil  lo  reçoit  qu'il  sot  enromoncier. 
(Herd.  Ledoc.  Foulq.  de  Candie,  Richel.  23318, 
P  83  r».) 

Don  l.ipidaire  a  rommancier 
S'est  entrerais;  Jou  coraraencier 
L'ancien  latin  enrommance  : 
Le  rommans  îles  pierres  commenre. 

(Lapidaire  en  vers,  5,  Pannier.) 
Vuel  un  romans  ancomancier, 
El  del  latin  anroinaucier. 
(CvL.vsDRE,  lliit.  des  Empereurs  de  Rome,  Hisl. 
litt.,  XVIII,  772.') 

Chascuns  devroil  a  son  messire 
Fere  conooistre  et  enseignier 
El  honement  enromancier 
Les  aventures  qui  avieneat. 
(ta  Hoiice  partie,  Richel.  837,  f   150'.) 


ENR 

En  primitive  iglise  estoit  deveé  que 
aucuns  nu  parlast  en  laingnige  si  cil  ne 
fust  qui  1  cnromançasl  :  car  que  proBtast  li 
purlers  s'il  ne  l'ust  entendus?  (Trad.  de 
Betetli,  Richel.  1.  993  f°  7  r.) 

I  aij  a  l'aide  de  Dieu  enrottiancie z  tous 
les  ewani,'iles  des  doniees  de  tout  l'an. 
(Evangiles  des  Domees  el  des  Saints  de  toute 
l'année,  Uichel.  908,  f°  1  r".) 

Uns  clers  qni  auroit  romraant  chîer 
Et  le  Torroit  enrommanchier  (ce  fait) 
Âuroit  bien  matière  de  qaoy. 

(Pastoralet,  ms.  Brni.,  f°  54  r°.) 

—  Enromancier  à,  traduire  telle  langue 
en  français  à,  lui  servir  d'interprète  : 

II  avoit  gens  illec  qui  savoient  le  sarra- 
zinois  et  le  françois,  que  l'en  appelle  dru- 
gemens,  qui  enromançoient  le  sarrazinuois 
au  conte  Perron.  (JoiNV.,  Hist.de  S.  Louis, 
p.  toi,  .Micbel.) 

—  Dans  un  sens  plus  général,  expli- 
quer : 

Qne  j'esponge  et  qne  yenromaiwhe 
Da  songe  la  seneûanche. 

(Rose,  Vat.  Oit.  1-212,  S°  l'\) 
Qne  je  espon  et  enromence. 

(/*.,  Val.  Clir.  1858.  F  tS''.) 

Qne  g'espoigne  et  que  g'enromance. 

(».,  -2081,  Méon.) 

—  Enromancié,  part,  passé  et  adj.,  élu- 
quent,  disert  : 

Bastars,  dist  il,  mnlt  es  outreqnidies, 
Fel  el  quvers  el  trop  enremancies. 

(Raimb.,  Ogier,  3170,  Barrois  ) 

Dirrat  ses  patentez 

Sil  Tolel  demander  :  Cen  est  enrumancez. 
(Horn,  '2319,  Michel.)  Var.,  enromauncrz. 
Sabine  a  langhe  enroumanchie 
A  Henri  a  tonte  acoinlie 
La  dolonr  que  chii  doi  senloient 
Qui  coste  a  cosle  se  seoienl. 

{Sortes  de  Nansay,  ms.  Tnrin,  S°  61'.) 

ENRim.vTisER,  V.  3.,  embaumer  : 
Aine  n'enlaidi  ne  n'empira. 
Car  cil  qni  \'enromalisa 
L'en  gardasl  bien  jusqu'al  juise. 

(Ben.,   Troies,  Richel.  375,  f  101''.) 

ENRONciEH,  -  chier,  -  cher,  v.  a.,  dé- 
chirer par  les  ronces  : 

Car  puisqu'il  parle  de  percer  la  haye 
pour  toy  radrecer,  tu  peuz  bien  ■veoir  qu'il 
ne  quiert  mie  son  déduit  ne  son  soûlas,., 
car  il  sera  enronchiez,  espinez  et  ensan- 
glantez. (Deguilleville,  Pèlerin,  de  la  vie 
hum.,  Ars.  2323,  f  72  v.) 

..  S'il  y  estait  bien  espiné  et  enroncé.  (Id., 
il).,  f°  73  r».) 

Soit  en  guise  de  mojne  on  de  marchant 
Se  massera. 

Et  en  bayssons  de  jonr  s'embnschera  : 
Visage,  mains  et  nez  enronchera. 
Ou  en  fosses  de  nnyl  Iresbnchera. 
(A.  Chirt.,  Deb.  des  deux  fort,  d'amour,  p.  5T:'i. 
éd.   161-.) 

—  Enroncié,  part,  passé  et  adj.,  mêlé  de 
ronces  : 

...  Du  foin  enroncé. 

(RONS.,  Elet/.,  II,  Bibl.  elz.) 

H.-Norm.,  vallée  d'ières,  s'enroncher,  ! 
entrer  dans  les  ronces.  ' 

ENROOLLUHE,  S.  t.,  enrôlement  : 


ENR 

Que  suivant  l'ancienne  ordonnance,  on 
ne  puisse  enrooUer  aucuns  homuif-s  d'ar- 
mes ny  archers,  entre  deux  monstres, 
sinon  en  temps  de  guerre,  et  d'avantage, 
qu'il  ne  se  face  aucunes  enroollures,  en 
qni'lque  temps  que  ce  soit,  que  les  person- 
nages ne  soient  présentez  par  les  capi- 
t:iines  ou  leurs  lieutennns.  {Arrêt  du  cons. 
concern.  la  compas,  des  compagnies  des 
archers,  etc.,  12  f'év.  1534.) 

EXROORTER,  eurooter,  anrouorler,  en- 
rosier,  v.  a.,  lier,  attacher,  entortiller  ; 
Une  corone  li  boni  faite... 
Car  d'espines  fat  lole  ovree, 
Menuement  anrouortee. 
(Wace.  Pass.  J.-C,  Bril.  Mus.  add.  15006, 
f  '  66  v".) 

Car  a  espines  fu  ouvrée 
Menuemenl  enrootee. 

(Id.,  ib..  Ars.  3527,   f»  188''.) 

Li  diables  les  fait  devenir  malades  par 
son  art  et  si  les  enroste  pour  cou  qu'il 
aourent  les  fausses  ydoles  u  il'  abitent. 
(Fies  des  saints,  ms.  Lyon  697,  f"  14''.) 

Morvan  et  Bourg.,  Saulieu,  enrouler,  en- 
velopper. Champ.,  enrôler. 

ENuooTER,  voir  Enroorter. 

ENROSÉ,  adj.,  de  couleur  rose'? 

S'eust  miex  le  liz  enrosé 
Selonc  nature  ouvré  a  rose. 
Le  prix  de  hianté  et  la  rose 
Pour  son  cors  gracieus  et  gent 
Enst  conquis  veu  toute  gent. 
(Watriquet,  li  Dis  de  la  [este  du  comte  de 
l'iandre,  68,  Scheler.) 

liNROsER,  voir  Enrouser. 

ENROsiNÉ,  anr.,  adj.,  couvert  de  rosée  : 

Et  son  cheval  paistre  lairoit 
L'erbe  qui  ert  enrosinee. 

{Perceval,  ras.  Berne  113,  f  109".) 
Et  cbev  auche  la  matinée 
Par  la  forest  anrosinee. 
(II/.,  ms.  Montpellier  H  2i9,  f>  229''.^ 

ENROsiR,  V.  n.j  devenir  rose  : 

Dist  :  Entendet  cum  enblauncbist 
Le  piz  e  de  saunk  enrosist. 
iPiERRE    DE  Peckam,    Kom.   de  Lumere,  Bril.  Mus. 
Harl.  4390,  f  33'=.) 

ENRossiNER  (s'),  V.  réd.,  sc  piquer 
avec  des  ronces  : 

Lequel  Hue  fery  le  dit  Jehan  de  la  pointe 
lie  son  espee  en  la  joue,  jusques  a  bien 
letit  d'effusion  de  sang,  ainsi  comme  s'il 
.ie  feust  enrossiné  d'une  ronsse  tant  seule- 
ment. (1403^  Arch.  JJ  158,  pièce  206.) 

ENROSTEll,  voir  ENROORTER. 

ENHOTULER,  in.,  v.  a.,  inscrire  sur  un 
rôle,  comprendre  dans  un  rôle  : 

Pour  ce  faire  et  accomplir  ,  certaiue 
sonme  d'argent  seroit  levée  sur  chacun  in- 
rolulê  ou  dit  roole.  (1395,  Ord.,  vill,  222.) 

Au  préjudice  des  assignacious,  nomina- 
cions  ou  collocacions  des  dessusdis  cnro- 
tulez.  (1411,  Ord.,  ix,  643.) 

Pour  avoir  plus  grant  certitude  de  tous 
ceul.\  qui  sont  souspet;onuez  en  ceste  ma- 
tière, seront  prins  et  enrotulez  par  lesdits 
commissaires  et  ministres  de  lustice  les 
noms  et  surnoms  de  tous  lesdiz  prison- 
niers. (1419,  Ord.,  XII,  272.) 


ENft 


223 


1       ENROUEMENT,  adv.,   d'uHe   voix   en- 

'   rouée  : 

Enrouement,  rauce.  (Gloss.  gall.lat..  Ri- 
iliel.  1.  7684.) 

.Mais,  quand  en  sa  distance  égale 
El  le  soleil,  et  la  cigale 
Enrouement  espanJ  sa  vois. 
,    (lio.Ns.,  Od.,  Od.  reiranch.,  II,  416,  Bibl.  elz.) 

j       Ou    parle   enrouement.     (Paré,    Briefve 
Collection,  f"  41  r".) 

Ta  chantes  enrouement. 
(P.  DE  Brach,  l'oem.,  S"  62  r",  éd.  1576.) 

ENROUER,  voir  Enroer. 

ENRouEURE,  S.  f.,  eurouement  ; 

Et  tant  y  souiîri  qu'il  luy  prist  une  grant 
enroueure  qui  longuement  luy  dura.  {Gr. 
Chron.  de  Fr.,  Phelippe  I,  iv,  P.  Paris.) 

lîaucitas,  enroueure.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679,  f  236  r».) 

Seicheresse  fait  les  artères  aspres  par 
la  ou  la  voix  passe,  et  de  celle  aspreté 
vient  Yenroueure.  (Corbichox,  Propriet. 
des  choses,  vu,  27,  éd.  1485.) 

Avec  tout  le  mal  devant  dit,  on  avoit  la 
toux  si  fort  et  la  rume  et  Venroueure. 
(1413,  Journ.  d'un  bourg,  de  Paris,  ap. 
Ler.  de  Lincy,  Ch.  hist.  Fr.,  1,   Préf.,  p. 

XLII.) 

Enroueure  ou  enrumeure.  (J.  Lagadeuc, 
Catholic,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

On  s'imaginoit  que  l'hipocras  ou  entroit 
le  squinanthi  causoit  l'esquinancie  ou  du 
moins  une  enroueure,  si  on  le  buvoit  au 
soir.  (Rabel.,  I.  111,  c.  32.) 

Quant  aux  enroueures  de  la  gorge,  les 
escargots  les  modèrent  fort.  (Du  Pinet, 
Pline,  XXX,  4,  éd.  1566.) 

Enroueure  de  voix.  (Paré,  CEuo.,  XXI 1, 
r,  Malgaigne.) 

L'apertion  des  veines  guidez  est  néces- 
saire a  la  forte  enroueure  et  quand  on 
craint  la  suffocation.  (JouB.,  Annot.  s.  la 
chir.  de  Guy  de  Chaut.,  p.  240,  éd.  1598.) 

Venroueure,  qui  contraint  de  parler 
bas,  et  a  peine  et  difficulté.  (0.  de  Serr., 
Th.  d'agr.,  viil,  5,  éd.  1605.) 

Ce  mot  était  encore  d'un  usage  fréquen  t 
au  xvH'  s.;  il  n'est  plus  usité  que  dans 
quelques  provinces  et  dans  la  Suisse  ro- 
mande. 

ENRouGETÉ,  part,  pass.,  rougi  : 
Alais  li  frère  ki  les  lavoient  u  qui  li  trai- 
oient  sa  cote  pour  escoure,  a  la  pour  ce  tro- 
voient  eurougetees  de  sanc  conneurent 
sans  doutance  le  vérité  de  la  plaie.  (Vie  de 
S.  Franc.  d'Ass.,  Maz.  1351,  f»  62'=.) 

ENROUGEURE,  S.  f.,  infusion  rouge  : 
Enimoulu  re  ou  enrougeure  de  fer  ou  de 

sauge.    (B.    de   Gord.,   Pralig.,  III,  7,  éd. 

1495.) 

ExuouGiER,  v.  II.,  devenir  rouge  : 
11  li  vieut,  l'espee  traite,  et  li  doue  grant 
cop  sor  son  escu,  si  qu'il  il  tant  très  c'u 
miieu  la  ou  la  teste  del  dragon  estoit,  el 
la  llaube  saust  si  ardant  en  l'espee,  si  en- 
rouga  et  enflanba  autrcsint  coume  l'espee 
au  chevalier  estoit.  [Percev.  le  gai.,  i,  200, 
Potvin.) 

ENROUGLR,  emrougir,  enrogir,  verba. 
—  Acl.,  rougir  ; 


ENR 


ENR 


ENR 


Li  sans  de  son  fil  li  avoit  enrougi  la 
bouce.  (Vies  des  Saints,  ms.  Lyon  697, 
f»  37«.) 

—  Neutr.,  6tre  rougi,  rougir  : 

Cil  qui  se  vergoigne  por  toutes  choses 
enrongist.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  292,  var., 
Chabaille.) 

Tu  enrogis  el  Tisaige  porce  que  tu  avoies 
colpe  en  ce  meffait.  (Id.,  ib.,  p.  Sol.) 

Ja  verres  de  nos  sans  enrougir  lor  cspees. 
(Gaufrey,  9027,  A.  P.) 

Et  les  damoiseles  qui  les  chivaliers  ne 
conoissoient  enrougirent.  {Eslories  Rogier, 
Richel.  20123,  f-  97».) 

Le  vadlet,  pur  la  repreose  que  ele  avoit 
dyt  tôt  enroulg]y  de  yre  e  de  maltalent. 
{Foulq.  Filz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiV  s., 
p.  32.) 

liubeo,  bes,  enrougir.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679,  i"  239  v°  et  Gloss.  de  Salins.) 

—  Enrougi,  part,  passé  et  adj.,  rougi  : 
Abandonnèrent  la  muraille  toute  enrougie 

de  leur  sang.  (J.  d'Auton,  Ann.  de  Louis 
XII,  de  1505  et  1507,  p.  79,  ap.  Ste-Pal.) 

De  sang  humain  cstoit  la  terre  taincte  et 
emrotigie: (ID.,  ib.,  Richel.  5081,  f"  33  t".) 

Enrougi  pour  signifier  rouge,  rougi,  se 
dit  encore  en  Berry  : 

Brulette  montra  une  mine  tout  enrougie 
d'aise  à  Huriel.  (G.  Sand,  les  Maîtres  son- 
neurs, xxv°  veillée.) 

ENROUILI.EURE,  VOir  EnROILLEURE. 

ENROUIR,  voir  Enroir. 

ENROULEMENT,  S.  m.,  chosB  roulée, 
rôle  : 

Nous  avons  trouvez  es  roules  des  assises 
d'Evreux...  un  enroulement  en  la  forme 
qui  ensuit.  (1283,  Cart.  de  S.  Taurin,  lv, 
Arch.  Eure.) 

ENROULER,  V.  a.,  inscrire  sur  un  rôle, 
comprendre  dans  un  rôle  : 

Qe  cil  clers  enroule  les  nouns  de  ceux  qui 
frunt  defaute  a  teles  assemble-iz.  (Le  Fesle 
de  Pui,  Lib.  Custum.,  I,  221,  Rer.  bril. 
script.) 

ENROULLEURE,  VOlr  ENROILLEURE. 

ENROULLiR,  voir  Enroillir. 

E.VROU.MA-NCHIER,     VOir     ENROMANCIER 

ENRoupiÉ,  adj.,  roupieux  : 
Enrotipié,  snotty,  besnivellel.  dropping 
ut  the  nose.  (Cotgr.) 

ENROusABLE,  adj.,  qu'oii  peut  arroser, 
qui  est  arrosé  : 

Iriguus,  enrousable.  (Gloss.  lal.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679.) 

ENROUSEMENT,  S.  m.,  arrosement  : 

Aspercio,  enroîtsement.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679.) 

ENROUSER,  enroser,  enrozer,  enroiser. 
verbe. 

—  Act.,  arroser,  asperger  : 

Aspergo,  enrouser.  (Gloss.  lat.fr.,  Richel. 
1.  7679.) 

Le  suppliant,  par  manière  d'esbatement, 
vestu   d'un   surpeliz    ou   roquet  de   toile. 


prinst  un  pot  d'arain,  en  quoy  il  avoit  de 
l'eaue  et  un  vipillon,  dont  il  enrosoit  en 
alant  par  le  chemin  les  gens  qu'il  trouvoit. 
(1416,  Arch.  JJ  169,  pièce  143.) 

Le  russeau  qui  enroisoit  le  champ  par 
dessus.  (Crainte  amour,  et  bealit.,  ms. 
Ars.,  fo  70  r».) 

De  l'enrouser  asseï  je  m'en  acqnite 
Et  mesraement  le  soir  et  matinet. 
(R.  DE  CoLLERïE,  Rondeaux,  vu,  Bibl.  elz.) 
Une  urne  propre  a  enroser  jardins.  (En- 
trée de  Henry  II  à  Paris,  1»  8  r»,  éd.  1S49.) 

—  Neutr.,  faire  de  la  rosée  : 

Roro,  as,  enrouser,  faire  rousee.  (Voc. 
lat.-fr.,  1487.) 

—  Enrousé,  part,  passé,  arrosé  : 

Encore  venra  la  bonne  heure 
Qae  de  la  très  douice  roasee 
De  mercy  sera  eitrousee 
Sa  très  {^rant  ardeur  et  estainte. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f»  190'.) 

En  apvril  il  fait  beau  veoyr  comment  les 
herbeltes  sont  enrousees.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  445,  Génin.) 

Y  a  plusieurs  jardins  enrousez  de  l'eaue 
du  fleuve  prochain.  (Mer.  des  Chron., 
f"  70  ro,  éd.  1532.) 

Estoit  le  pays  d'environ  bien  peuplé 
d'arbres  et  d'arbrisseaux,  avec  belles  prai- 
ries enrosees  d'uue  infinité  de  canaulx.  (D. 
Florès  de  Grèce,  f"  127,  ap.  Ste-Pal.) 

Est  enrosé  des  grâces  et  visitations 
célestes  en  plus  grande  abondance.  (Est. 
DE  CVPHE,  Basil.  Pkilact.,  f»  36  v».) 

Mon  paonre  œil  s'esblonyl,  an  parterre  inégal, 

De  ce  teint  de  lignslre,  enrozé  de  coiiral. 

tL.  Papon,  Disc,  à  M.  Panfile,  p.  2S,  éd.  1857.) 

Centre  de  la  France,  enrouser,  arroser. 

ENROUSEUR,  s.  m.,  arroseur  : 
Rigor,   oris,  enrouseur.   (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f°  239  r°.) 

ENROusiLLÉ,  adj.,  couvert  de  rosée  : 

Et  se  print  (Lyonnel)  a  estendre  au  ray 

du  soleil, qui  estoit  bel  et  cler  :  car  il  estoit 

tout  enrousillé  de  la  moisteur  des   arbres. 

(Perceforest.) 

ENROusoiR,  enrozoer,  s.  ni.,  arrosoir  : 

A  Simonnet  Vvare,  portier  de  terre,  pour 

.XI.   cônes    et    enrozoez    pour    le   jardin, 

.VII.  s.  .VI.  d.  (Compl.  de  dép.  du  chat,  de 

Gaillon,  xvi'  s.,  p.  368,  Deville.) 

ENROussiR,  v.  a.,  roussir: 

La  coraille  li  va  emplir 
De  veniQ  pnant  enroussi. 
Et  son  cuer  cmple  de  soassi. 

(Fatl.  d'Oi).,  Ars.  S069,  f  21'.) 
La  fnmee  est  de  noir  sonssi 
Qai  tout  a  son  cuer  enroussi. 

(Ib.,  P  25=.) 

ENROUYLLIR,  VOir  ENROILLIR. 

ENROZOER,  voir  Enrousoir. 
ENRUDiR,  verbe. 

—  Act.,  rendre  rude,  grossier  : 

La  fève  enrudist  le  sens  de  cestuy  qui  en 
mengue  souvent.  (Corbichon,  Propriet.  des 
clioses,  Richel.  22333,  1°  272».) 

Aussi  trop  peu  de  viande  affeublist  nature, 
obscure  la  vue,  enrudtst  les  sens,  faicl  tum- 
ber  les  cheveux  du  chief.  (J.  Bodchet,  la 
Noble  Dame,  f°  51  v»,  éd.  1536.) 


Elle  (cette  boisson)  enrudit  la  langue. 
(Grevin,  (Euv.  de  Nicandre,  p.  63,  éd. 
1567.) 

—  Neutr.,  devenir  rude,  grossier: 
Rudeo,  enrudir.  (Catholicon,   Richel.   I. 

17881.) 

Rudesco,  commencier  a  enrudir.  (Gloss. 
de  Salins.) 

—  Enrudi,  part,  passé  et  adj.,  rude, 
grossier  : 

Pense  donc  a  cen  que  tu  dis. 

Et  ne  soies  pas  enrndis 

Qaer  tonzjonrs  fel  il  bon  aprendre. 

(Diat.  de  S.  Grég.,  ms.  Evreni,  f°  17'.) 
Quer  pas  ne  te  puis  bien  entendre 
Ou  je  par  suy  trop  enrudis. 

Ul>..  f  il».) 
Je  seroie  trop  enruiis, 
Dist  Sathau,  se  je  la  bailloie  (la  copie) 
Devant  que  ma  partie  voie. 

{L'Advocacie  N.-D.,  p.  24,  Chassant.) 

ENRUER,  v.  a.,  jeter  : 
Les  quarens  de  la  toor  enrue. 

(Lai  d'Uavelok.  729,  Michel.) 

ENRUGNiR,  voir  Enrungir. 

ENRUHiR,  V.  a.,  rendre  rogne,  arrogant: 
Che  les  a  hui  si  enruhis  que  il  nous  trou- 
vèrent ier  un  poi  travaillies.  (H.  de  Valenc, 
Contin.  de  l  hist.  de  la  conq.  de  Constant., 
VII,  P.  Paris.) 

ENRunvÉ,  part,  passé  et  adj.,  ruiné: 
Dont  la  maison  de  Chalon  a  esté  fort  en- 

ruinee,  diminuée,  rompue  et  adommagee. 

(0.  de  la  Marche,  Mêm.,  I,  21,  Michaud.' 

ENRuissELER  (s),  V.  réfl.,  sc  diviser  en 
ruisseaux  : 

S'enruisseter,  to  run  ont  in,  or  to  divide 
it  selfe  into  Utile  streames,  broolies,  chan- 
nels.  (CoTGR.) 

ENRUSIANCER,  voir  Enromancieb. 

ENRUMEURE,  S.  f.,  l'hume  : 

Enroueure  ou  enrumeure.  (J.  Lagadeuc, 
Calhol.,  éd.Auffret  de  Quoetqueueran,Bibl. 
Quimper.) 

Aunis,  enrhumure,  rhume. 

ENRU5IJURE,  S.  f.,  rouille  : 
Eramenfum,  enrumjure.  [Gloss.  de  Douai, 
Escalliur.)  Impr.,  enrumiure. 

Erago, enrumjure.  (Ib.)  Impr.,  enrumiure. 

ENRUNcrER,  verbB. 

—  Act.,  rouiller  : 

.^e  arraenre  ne  le  pnet  empirier 
Pour  cop  qui  soit  nil  ne  puet  ennngier. 
(Aaberon.  1593.  Graff.) 

—  Neut.,  se  rouiller  : 

Ses  ors  enrunge,  quels  ert  fers  ! 

(Roman  de  charité,  ap.  Roq.) 

—  Enrungié,  part,  passé,  rouillé,  cou- 
vert de  rouille  : 

Moyses  li  hermites  l'ot  aportee  (l'espee), 
Qui  .XV.  ans  tous  entiers  l'avoit  gardée, 
Soveot  l'avoit  forbie  et  ressuee 
Qu'el  ne  (a  enrmjie  ne  lre[s]salee. 

{Aiol,  314,  A.  P. 
Remembre  vos  encore  del  bel  mescin 
A  le  lancbe  enfumée,  a  l'escn  bis 
Et  a  l'elme  enrungié. 

(Ib.,  3774.) 


ENS 


ENS 


ENS 


La  veissies  querqnier  maiole  large  enfunkie 
Et  mainte  lance  onssy  qni  fn  enrunjye. 
^God.  de  Bouill.,  16022,  Reiff.)  Impr.,  en  rumije. 

ENRUNGiR,  enrugnir,  v.  n.,  se  rouiller  : 

Li  iawe  par  cstre  coie  pourist,  et   li  fers 

enrungisl.  {Li  Ars  d'Amour,  II,  50,  Petit.) 

—  Enrungi,  part,  passé,  roiiillé  : 

Les  aucuns  estoient  armes  de  cuir  et  les 

autres    de     haubergeons     tout     enrugnis. 

(Troiss.,  Chron.,  XV,  290,  Kerv.) 

On  dit  encore  éruni  k  Naraur. 

1.  ENS,  enz,  ans,  anz,  ins,  adv.,  dedans, 
à  l'intérieur  : 

La  nef  est  presto  on  il  dOTeit  entrer, 
Donet  son  pris,  et  ens  est  aloez. 

(Alexis,  st.  i6'',  xi"  s..  G.  Paris.) 
Si  li  depreient  qne  la  citet  ne  fondet 
Ne  ne  périssent  la  gent  qui  ein  fregondenl. 
(».,  st.  GO".) 

Ço  nos  dirat  qnVns  troverat  escrit. 

(M.,  st.  74''.) 

A  tant  s'en  toment  li  franc  home  gentil, 
Ens  chiei  lor  oste  tinrent  a  Valentin. 
(Car.  le  Loh.,  3"  chans.,  x,  p.  234,  P.  Paris.) 

A  son  genoil  a  l'arc  tendu. 
Une  sajete  a  ens  cocbié 
K'il  ot  Je  la  torqne  sakié. 

(Rou,  Richel.  375,  1°  222°.) 

Il  entrent  enz,  siglent  avant. 

(BnU,  ms.  Munich,   1241,  Vollm.) 
Overt  l'nis  de  la  meson  voit, 
S'entre  em. 
(Chrest.,  dou  Cheval,  de  la  ckarete,  Richel. 
12560,  f"  74».) 

Ce  serai  ens  et  vos  defors. 

Un.,  ib.,  Vat.  Chr.  1725,  f  20'^.) 

Sa  meire  antre  ans. 

Ulom.  elpast.,  Bartsch,  I,  8,25.) 

La  roine  point  et  s'i  abert 
Si  fort  qn'eavis  se  desahert 
Nal,  qui  ens  se  soit  embatus. 
(RiCH.   DE    FocnKivAL,  la   Panthère   d'amort,  Ri- 
chel. 24432,  f>  157''.) 

Tout  ce  Ironveras  a  délivre 
Mais  qne  tn  veilles  lire  on  livre 
Qu'on  apele  en  françois  Gautier, 
Miens  ens  qu'en  bible  n'en  psaltier. 

(Id.,  ib.,  1°  1G5'.) 
Par  les  le  crot  est  ens  chenwe. 
(G.\UTa.  d'Arr.,  Eracles,  ms.    Tarin,  (°  15''.) 

Ens  entrent  par  la  maistre  porte. 

(Renart  le  nouvel,  1765,  Méon.) 
Et  fu  li  baias  en  la  canbre    et    la  bielle 
dame  entra  ens.  (Flore  et  la  bielle  Jehane, 
Nouv.  fr.  du  xin=  s.,  p.  104.) 

Henri  si  fist  garnir  le  castiel  et  mist 
kieuvetain  ens,  preudome  et  sage.  {Chron. 
de  Rains,  c.  xxxi,  L.  Paris.) 

Laissons  le  ens,  si  ferons  bien, 
Dist  la  dame.  Ce  ne  vaut  rien; 
En  ccste  nuit  n'i  enterra. 

(Couci,  2481,  Crapelet.) 
Mon  lit  estoit  fait  en   mon   paveillon   en 
tel  manière  que  nul   ne   pooil   entrer  ens, 
que  il  ne  me  veist  gésir  en  mon  lit.  (JoiNV., 
Hist.  de  St  Louis,  p.  153,  Michel.) 

IVlais  Ermignas  furent  desconfis  et  re- 
boutes ens.  (Mém.  de  P.  de  Fenin.,  p.  27, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

A  saincte  Agathe 
Entre  eus. 
(Farce  du  pasté  et   de    la  larte.  Ane.  Th.  fr..  Il, 
11.) 

T.    III. 


Je  ne  scay  s' elle  est  ens  ou  hors.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p.  819,  Génin.) 

Dont  le  tout  se  pourra  monter  a  grosses 
sommes  de  deniers  qu'il  est  besoing  de 
recouvrer  et  faire  venir  ens.  (Ord.  de  Fr. 
I"  sur  le  faict  de  la  just,  f"  Ùl  r'>.) 

Ens,  se  dit  pour  dedans  :  comme  ci  ens, 
le  maistre  de  ci  ens,  je  vay  ci  ens,  je  viens 
de  ci  ejis,  je  passeray  par  ci  ens,  pour  ci 
dedens.  Et  parlant  d'ung  lieu  plus  loing, 
nous  disons  :  Il  est  li  ens.  Va  li  ens.  Je 
viens  de  li  ens.  Et  ne  faut  pas  escrire 
leans,  non  plus  que  Céans  a  bon  inn,  mais 
liens,  ciens.  (Eob.  Est.,  Gramm.  franc, 
p.  78.) 

—  Hors  et  ens,  dehors  et  dedans  : 
Nnz  esteient  e  li  freiz  venz 
Les  tnrmentont  e  hors  e  enz-. 
(Marie,  Pitra.  de  St  Patrice,   Richel.    25407, 

r  iii\) 

Quicunques  s'aidera  par  sarment  ne 
fors  ne  enz.  (1214,  Paix  de  Metz,  Arch. 
mun.  Metz.) 

Bien  l'esgardait  et  fors  et  ans. 

(Dolop.,  10830,  Bibl.  elz.) 

Par  hors  et  par  ens. 
(Ad.  des  Apost.,  vol.  Il,  f»  11",  éd.  1537.) 
Barques  couvertes   de  tapisserie  hors  et 

ens.  (P.  Coche,  Vuy.  d'Anne  de  Foix,  Richel. 

90,  f»  6.) 

Dont,  quant  a  moy,  je  lien    qne  c'est    grand  sens 
D'avoir  a  court  ung  pyé  hors  et  l'autre  ens. 
{La  Doctrine    des  princes,  Poés.  fr.  des  xv^  et  xvi" 
s.,  t.  IV,  p.  33.) 

Ens  et  dehors  par  subtile  practiqne 
Despaincte  estoit  la  victoire  auctentique 
De  ce  hault  roy,  puissant  et  magnifique. 
(J.  Marot,  Voij.  de  Venise,  la  Prinse  du  chasteau 
de  l'esquiere,  f  98  v°,  éd.  1332.) 
Joye  prenons  comme  vous  ens  et  hors. 
(Jacq.  Boochet,  le  Chappelet.  des  Princes.) 

—  Ens  se  place  souvent  devant  en  pour 
renforcer  l'idée  exprimée  parla  préposi- 
tion : 

Enz  enl  fou  la  getterent,  com  arde  tost. 
(Eulalie,  19,  Meyer,  Rec,  p.  194.) 

Em  en  Inr  mains  portent  branches  d'olive. 

(Roi.,  93,  MûUer.) 

Ens  es  mostiers  font  lor  cevans  gésir. 

(Les  Loh-,  ms.  Berne  113,  f°  1".) 

Ens  en  sa  chambre  toute  plorant  en  vint. 
(Gar.  le  Loh.,  2'  chans.,  xxxv,  p.  110,  P.  Paris.) 
Impr.,  eus. 

Il  dit  ens  en  sua  livre 
Et  enz  el  tierz  chapille. 
(P.  BE  THAns,  li  Cam;ioî,'.2953,  Mail.) 

Moult  l'en  ama  anz  an  son  cuer. 

(Be.\.,  Troie,  ms.  Maples,  f  S''.) 
Salemons  nos  ansaigne  et  dit. 
Et  si  lîst  anz  an  son  escrit. 

(ID.,  ib.,  P  ^^) 
Uns  chevaliers  s'en  est  sevrés  des  nos, 
Qui  d'un  espiel  fu  navres  ens  el  cors. 

(Raimbebt,  Ogicr,  1225,  Barrois.) 
Tant  esperone  que  il  ne  s'i  atarge. 
Qu'il  est  venus  a  Rome  ens  en  la  place. 

(iD.,  ib..  1630.) 
Ja  fumes  nons  né  en  un  jor 
Et  en  une  nuit  engendré. 
Si  com  nos  mères  ont  conté  : 
[Nonri  avons  esté  ensamble  ; 
Bien  denssions,  si  com  moi  samble, 
Ens  en  un  jor  issir  de  vie. 
Se  la  mors  fust  a  droit  partie. 
(Floire  et  Ulanceftor,  1"  vers.,  714,  du  Méril.) 


Je  me  Go  tant  ens  en  ma  bone  foi 
Et  en  icea  k'onkes  ne  li  menti. 

(GcioT,  Chans.,  IV,  7,  Wolfarl.) 
Ens  cl  non  del  père  et  del  fis. 

(Blancand.,  3211,  Michelanl.) 
Ens  es  bonces  les  a  baisies. 
(De  VEmper.  Constant,  595,  Romania,  VI, p.  169.) 

Enz  an  l'eve  se  fièrent  li  Sarazins  puant. 

{Floovanl,  214S,  A.  P.) 

Molt  dolans  et  abosmes  ens  en  mon  cuer. 
(Comtesse  de  Pontliieu,iion\ .  fr.  du  xiix's  , 
p.  18S.) 

Pour  .H.  voitures  d'estrain  amener  ens 
es  halles.  {Compt.  du  Massart,  1348-82, 
Arch.  mun.  Vaienciennes.) 

Si  ne  pooit  y  estre  que  baynne,  mauta- 
lens  et  dissentions  ne  s'esmeuissent  entre 
leurs  gens,  ens  en  cas  que  chacuns  voroit 
faire  partie  pour  son  amy.  (Froiss.,  Cftron., 
VI,  331,  Luce,  ms.  Amiens.) 

—  De  même  devant  la  préposition  d  ; 
Qu'il  en  gesoit  .ccc.  enz  ou  laris. 

{Les  Loh.,  Vat.  Urb.  373,  f"  10".) 
Je  ne  lairoie  mie  por  .c.  livres  d'or  mier 
Ne  por  home  vivant  qi  m'an  seust  proier, 
S'aa  puis  venir  an  leu,  ne  te  face  ploier 
Les  costez  anz  on  vanlre,  cui  q'an  doie  ennier. 
(J.  BoD.,  Sax.,  cxLix,  Michel.) 
Li  apostoiles  fist  bien  forbir  l'espee, 
Enz  ou  trésor  S.  Pierre  l'at  gardée. 

(Ger.  de  Viane,  2674,  Bekkcr.) 

Iluidelon  l'orgnillens  est  ens  on  tref  assis. 

(Gui  de  Bourg.,  2769,  A.  P.) 
Anz  ou  fonz  de  la  chartre  lai  le  fait  trabnchier. 

(Floovant,  844,  A.  P.) 
Esposerent  lor  fanmes  Richiers  et  Floovanz, 
Puis  an  firent  lor  noces  anz  ou  palais  plus  grant. 
(/*.,  2261.) 

Et  ces  coses...  sui  je  tenus  de  warandir 
et  de  faire  venir  ens  ad  devant  dits  l'ab- 
beesse  et  le  couvent.  (1270,  Paraelet,  Arch. 
Somme.) 

A  warandir  et  a  faire  venir  ens  au  devant 
monseigneur  l'abbé.  (1295,  ib.) 

Par  oui  Jhemsalem  soit  mise 
Ens  ou  pooir  de  sainte  Eglise. 
(J.  DE  JouRNi,  Disme  de  penit.,  Brit.  Mus.  add. 

10015,  f  78  v".) 
Mais  c'estoit  la  plus  sage  et  la  mieulx  doclrinee 
Qui  fust  ens  ou  pais  n'en  toute  la  contrée. 

(Cdv.,  du  Guesclin,  2329,  Charrière.) 

—  Ens,  prép.,  dans,  en  ; 

Ens  celé  canbre,  bians  dons  nies,  enteres  : 
Ens  le  première  troveres  le  vin  cler  ; 
Ens  l'autre  après  vair  et  gris  a  ases, 
lit  ens  le  tierce  les  .nu.  Dix  verres. 
Et  ens  le  quarte  l'Orgilens  troveres. 

(Iluondc  Bord.,i&m.  A.  P.) 
Vanter  s'en  puet  le  pren  conte  Rollant 
Que  ins  sa  vie  ne  trouva  si  poissant. 

(Olinel,  412,  A.  P.) 

Et  si  ara  il  et  ses  oirs  ens  le  tierage  ke 
li  glize  i  avoit.  (1235,  Lett.  deSobier,  o§cial 
(le  Cambrai,  N.-D.  de  Cambrai,  Arch. Nord.) 

Enz  tesmoignage  de  totes  les  choses 
devantdites.  (1261,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 

—  ,  Arch.   Doubs.) 
64 

Le  venredi'ens  darrien  jour  dudit  mois, 
(1397,  Arch.  Meuse  B  1043,  f  57  r».J 

Or  advenist  une  famine 
Molt  griesve  ens  cilz  loinglalns  lieui. 
(1418,  Semililude  f  enfant  proudigue,  A.  .\nbry.) 

29 


226  ENS 

Tien  moy  pyrement  lu  en  prye 

Corne  varlet  ens  ton  logis. 

(Semitilude  l'enfant  proudigue,  A.  Aubry.) 

Sy  yoire  dial  ens  sa  cervelle. 


Soy  meot  le  jnvencel  ens  voye. 

Adont  son  père  ens  sa  lyesse 
Semond  a  ly  nng  sien  serfvanl. 


(li.) 


Ub.) 


—  Ens,  prép.,  est  quelquefois  précédé   | 
de  ens  adverbe  : 

Enz  enz  le  milen  vi  Haine 
Qui  de  courez  et  d'alaine 
Sembla  bien  estre  meneresse.  | 

(Rose.  Richel.  1573.  f  2».) 
Il  l'ocist  d'une  saiete  anz  anz  une  jïrant 
voie  ferrée.  {Lancelot,  Ricliel.  754,  f"  21».) 

Norm.,  ians,  adv. 

2.  ENS,  voir  Le. 

3.  ENS,  voir  Ent. 
ENSACHEMENT,  -  sacqucmenl,   s.    m., 

action  de  mettre  dans  un  sac  : 

Ensacquemens  on  emboursemens  de  de- 
niers. (Trag.  de  Franc-arbitre,  p.  299.) 

l.  ENSACHiER,  vepbe. 

—  Act.,  mettre  dans  un  sac,  signiflca- 
lion  conservée. 

-  Fig. : 

Et  cil  qui  mant  pois  qu'il  loa  saiche 
De  biens  se  vuide  et  mani  ensaiche. 

(rie  des  Pères,  Ars.  3fi'il,  f°  'l''.) 
Moult  est  folz  qui  son  nrabre  chace, 
Maiz  celuy  qui  le  vent  ensache 
N'est  mie  plus  garny  de  santé. 
(La  Vie  saincle  ilarine,  Vat.  Chr.  1728,  f°  105=.) 


Pour  ce  dit  qne  le  vent  ensache 
Cil  qui  l'amor  du  monde  embrache. 


(Ib.) 


Vous  ensachez  le  mal  en  le  remuant: 
comme  les  pals  s'enfoncent  plus  avant,  et 
s'affermissent  en  les  branslaut  et  secouant. 
(Mont.,  Ess.,  1.  I,  c.  38.) 

—  Couvrir  dans  un  sac  : 

Kt  cil  sont  de  sas  ensachic, 
Et  dieot  que  il  ont  sachié 
Lor  ordre  des  fez  aus  apostres. 

(RoTEB.,  Voie  de  Paradis,  H,  52,  Jub.) 

—  Réfl.,  se  couvrir  comme  d'un  sac: 

Ensachez  vous  de  hayres. 

(L.  Papon,  Paslor..  II,  2,  éd.  1857.) 

2.  ENSACHIER,  -aichier,  -  acier,  ans.,\, 
a.,  tirer,  attirer  : 

Si  com  le  fer  li  aymanz 
Ensache  a  lui,  Iret  et  atache, 
Ausi  s'amor  mou  cuer  ensache. 
(G.  DE  CoiNci,  de  rEmper-,  mctiû.  23111,  f  27ti''.) 
Josc'a  la  maison  ra'ansachierent 
Par  cbaTox,  par  piez,  et  par  malus. 

(Dohp..  S841,  Bibl.  eli.) 
Le  brant  ensace  isnelement. 

(Parlon.,  9841,  Crapelel.) 

—  Arracher  : 

Quant  il  vint  sur  le  bort  du  fossé,  il  vit 
les  assaillans  qui  la  muraille  avaient  percée 
en  deux  lieux,  et  ensaiche  mainte  pierre. 
{Du  Guescl.,  p.  493,  Mesuard.) 

ExsAr.iKR,  voir  Ens.^chier  ?. 


ENS 

ENSACQUEMENT,  VOir  ENS  ACHEMENT. 

ENSADMENER,  V.  a.,  pousser  dans  :  ] 

Inigo,  cnsadmener.  (Gloss.  de  Salins.) 

ENSAELER,   VOir  ENSEELER. 

ENSAFRAXER,-  aincr,  voir  Ensafreneb. 
ENSAFRENER,  -  aner,  -  anner,  -  ainer, 
ensajf.,  verbe. 

—  Act.,  parfumer  de  safran  : 
Car  il  pensoit  que  ce  tonnerre  eust  amené 

une  pluye,  qui  eust  ensafrané  sa  chemise. 
(iVlEHLiN  CocCAYE,  Hisl.  Mac.,p.  84,  Jacob.) 
Le  bon  Crocoma^ma  se  cognoist  en  ce 
qu'il  ensafranne  les  dents.  (Du  Pinet,  Pline, 
XXI,  6,  éd.  1566.) 

—  Réa.,  être  planté  en  oignons  de  sa- 
fran : 

A  ce  que  sans  interruption  ayes  tousjours 
du  safl'ran  a  suffisance,  diviseres  le  lieu 
destiné  en  satfraniere  en  ouatre  ou  cinq 
portions,  pour  l'une  estre  desensaffranee, 
lors  que  l'autre  s'ensaffranera,  faisant  ainsi 
chacun  an,  sans  interruption:  par  lequel 
i  ordre,  en  mesme  estât  demeurera  conti- 
nuellement vostre  safTraniere.  (0.  DE  Serr., 
Th.  d'agr.,  vi,  28,  éd.  1603. 1 

—  Ensafrené,  part,  passé,  avec  un  nom 
de  personne  ou  de  chose,  parfumé  de 
safran  : 

Aussi  sont  mais  ensafrenees 
Comlme]  s'estoient  en  safren  nées. 
(G.  DE  CoiNCi,  de  Monacho  in  /Inmine  periclitalo, 
487,  Michel,  D.  de  Norm.,  t.  111.) 
Ainsi  sont  mes  ensafrainees 
Comme  s'estoient  en  safran  nées. 

(1d.,  ib.,  ms.  Soiss.,  f  92'',) 

Ne  seront  pas  si  ceintes 

Pie  si  ensafrenees 

Les  dames  qui  se  sont 

Folemeut  démenées. 
(Le  Conlenz  don  monde,  Richel.  1593,  f°  143''.) 

J'ai  les  gaimples  ensa/l'renees. 
(D'un  Mercier,  Crapelet,  Prov.  el  dicl.  popuL. 
p.  149.) 

Et  si  ot  gnimple  ensafrenee 

De  sole  qui  fn  desgnisee. 

(Sept  Sages.  4468,  Keller.) 

Tousjonrs  de  celle  me  souvyn 

Oui  a  la  teste  cnvelopat, 

D'in  covrechef  ensa/frenal. 

(Chans.  du  xv»  s.,  n°  96,  v.  1,  G.  Paris.) 

(Les  Hylandman)  parlent,  et  se  vestent 
tout  ainsi  qu'Hirlandois,  portans  leurs  che- 
mises ensa If r années.  (Thevet,  Cosmogr., 
XVI,  6,  éd.  1538.) 

—  Couleur  de  safran  : 
Incontinent  que  l'aube  ensoffranee 
Eut  du  beau  jour  la  clarté  ramenée. 

(RoNS.,  Poés.,  111,  65,  Blanchemain.) 
Arrivé  sur  !e  soir 
Vensa/frené  malin  de  revoit  ne  t'assure. 
(CeassiciN.,  Slespr.  de  la  vie,  ccxxiiii,  éd.  1594.) 

L'anrore  ensafranee. 
(Passerai,  OEus.,  p.  139,  éd.  1606.) 

Scarron  a  dit  encore  : 

Lorsque  la  rive  basanée 

Fu  d'elle  d'aurore)  toute  ensafranee. 

—  Plaisamment,  syn.  d'endetté  : 
Finalement   ceux  qui    sont   endebtez  et 

ensaffrenez    sont   dits    oh,Trati,    en    latin, 


ENS 

c'est  a  dire  pressez  et  chargez  d'erein.  (Du 
Pinet,  Pline,  xxxiv,  1,  éd.  1666.) 

ENSAGiR,  -  aigir,  verbe. 

—  Act.,  rendre  sage  : 
Si  fet  la  saige  cmpererii. 
Si  VcnsaigisI  sainz  Esperiz 
O'nmaine  gloire  tant  desdaigne 
Que  ses  cueurs  nés  penser  n'i  daigne. 

(G.  DE  CoiNci,  de  rEmperer.  qni  ffard.  sa  cliasl.. 
3887,  Méon,  Nouv.  liée.  11,  123.) 

—  Neutr.,  devenir  sage  : 
Le    monde     donc   ensagissant   plus    ne 

i    craindra  la   fleur  des  febves  en  la   prime 
I    vere.  (Rabel.,  1.  V,  Prologue.) 

I      —  Ensagi,  part,  passé  et  adj.,  devenu 
I   sage  : 

Ensagiz  es  en  assolant. 

(G.  DE  CoiNCi,  llir.,  ms.  Bini.,  f°  'S'.) 

Ensagis  les  en  asotant. 

(ID.,  ib..  Ars.  3527,  f»  149''.) 


ENSAGNE,  voir  ENSEIGNE. 
ENSAGNIER,  VOir  ENSEIGNIER. 


ENSAi,  ensay,  enssay,  s.  m.,  essai, 
épreuve  : 

Laquelle  monnoie  fut  mise  a  Vensay. 
(Maiz.,  Songe  du  viel  pel.,  i,  17,  Ars.  2682.) 

Du  pastel  bon  et  marchand  a  Venssay 
de  seys  marcs  d'esterlings  de  garanthia. 
(14  fév.  1505,  Arch.  Gir.,  Not.,  Senechault, 
477-1,  f  75.) 

Le  pastel  de  l'aloy  el  garenthie  de  vingt 
quatre  florins  de  i'enssay  de  Tholose.  (15 
j.inv.  1331,  tb-,  Brunet,  67-7.) 

ENSAiE,  s.  f.,  essai,  épreuve  : 

Il  font  du  gros  relief  ensaie 
Dontja  povres  n'ensaiera  ; 
Bien  se  gart  qui  le  paiera  ; 
Chier  sera  cis  escoz  paiez. 
(Watriobet,  de  Raison  et  de  mesure.  76.  Scheler.) 

ENSAIELER,  VOlî  EKSEELEB. 

ENSAiER,  -  ayer,  ■  aiier,  verbe. 
—  Act.,  essayer,  éprouver  : 
11  est  venus  an  serf,  sa  bone  espee  ensaie. 

(Chev.  au  cygne,  l,  1625,  Hippeau.i 
Jndas  Jlachabens  moult  greva 
One  tant  le  firent  delaier, 
Par  tans  les  fera  ensaier 
Son  hardemcut  et  sa  proece. 
(Bellep.,  Machab.,  Richel.  19179,  f  17  r°.) 
Nus  ne  set  les  maus  d'amours 
S'il  ne  les  a  ensaies- 
(Th.  Heriers,  Chans.,  Vat.    Chr.  1490,  f»  105=.) 
Et  que  ja  ne  vouz  délaies 

O'ensaier  la  (l'image  enchantée)  quant  vous  plaira. 
(Du  Clieval  de  fust,  ms.  Florence  Rie.  2757, 
Romv.,  p.  111) 

Si  dota  moult  por  quei  il  vost  ensay er 
son  poeir  au  lor.  (Est.  de  Eracl.  Emp., 
XXXII,  4,  var.,  Hist.  des  crois.) 

Pource  quierent  ils  autre  chemin  pour 
ensaier  s'il  en  porroieut  mieuls  venir  a 
léu?  entente.  (EvRART  de  Conty,  Probl. 
d'Arist.,  Richel.  210,  f°  96^) 

—  Avec  un  rég.  de  personne,  mettre  à 
l'épreuve  : 

Et  puis  que  fine  nmors  m'ensaie 
Et  ele  m'a  trovee  vraie. 
Dont  me  doit  ele  bien  doner 
Ce  qu'ele  me  fait  désirer. 

(Dnimars  le  Gallois,  11491,  Slengcl.) 


ENS 


ENS 


ENS 


227 


Coume  cliil  qui  bien  suvoit  qup  il  npl 
faisoient  ne  mais  por  li  ensaier.  (S.  Graal, 
Vat.  Chr.  1687,  f  2:2''.) 

—  Absolument  : 

Il  voloit  cnsaiier  a  la  moitié  de  sa  gent. 
(S.  ûraal,  Val.  Chr.  1687,  f»  o-".) 

—  Neutr.  : 

Ne  seit  nais  hom  s'il  n'en  ensale. 
(Délivr.  du  peup.    d'Isr.,  ms.  da    Mans  173, 
f»  17  V".) 

Il  font  du  gros  relief  ensaie 

Dont  ja  povres  D'ensaiera. 
(Watriquf.t,  de  Raison  et  de  mesure,  76,  Sclieler.) 

H.-Norm.,  pays  de  Bray,  ensaier,  essayer. 

ENSAiGiR,  voir  Ensagib. 

ENS.\iGNABLE,  enseigimble,  adj.,  taché 
de  sang  : 

Li  premiers  qni  nasqai  de  mère 
Martri  par  trayson  son  freie, 
ËQCor  a  il  mains  enseignables. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  3069,  f"  iG*:) 

ENSAiGNAL,  voir  Enseignal. 

ENSAIGNE,    voir  ENSEIGNE. 
ENSAIGNEMENT,  VOir  ENSEIGNEMENT. 

ENSAiGXEOR,  voir  Enseigneor. 

1.  ENSAiGNiER,  enseignier,  v.  a.,  en- 
sanglanter : 

Le  sano  qui  en  isl  les  dras  enseigne. 

(Tristan,  I,  696,  Michel.) 
Qne  ja  desja  Décime  en  sa  gorge  frapee 
IV'alloDS  nous   courageux  ensaigner   aostre  espee  ? 
(Garn.,  Corn.,  nii,  éd.  1374.) 
Je  ne  te  taxe  point  i'avoir  par  trop  avare 
Ensaignè  mes  autels  duo  sacrifice  rare. 

(Chassicn.,  Ps..  xlix,  éd.  1613.) 

—  Saigner  : 

Item  selon  la  loy  escriple,  qui  delinque 
en  cas  pourquoy  il  doive  eslre  enseignié  au 
visaige,  si  come  de  flastrir  par  la  cous- 
tiirae  localle.  (Bout.,  Somme,  rur.,  2°  p., 
f"  68\  éd.  1486.) 

—  Ensaignic,  part,  passé,  teint  de  sang, 
ensanglanté  : 

A  quelque  agraffe  ou  esptngle  ensaignce 
Elle  a  un  peu  sa  main  egratigoee. 

(Amtot,  Prnp.  de  table,  ix.   4.) 
Sur  la  playe  ensaignee. 

(Passerai,  OEuv.,  p.  8,  éd.  1606.) 

Morv.,  ensangner,  ensanglanter.  Bourg., 
Saulieu,  s'ensaignei;  se  tacher  de  sang. 

2.  ENSAIGNIER,  VOif  ENSEIGNIER. 

ENSAiLLiR,  V.  a.,  assaiUîr  : 

Et  ta  chité  est  ensaillie. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f»  85».) 

ENSAisiER,-  aymmer,  -  eymer,-ainner, 

enss.,  V.  a.,  graisser,  engraisser  : 
Encraissiez,  enssaUnez,  essampliz.  {Cant. 

Moys.  ad  fil.  Isr.,  Oxt,  Lib.   Psalm.,  p. 

244,  Michel.)  Lat.,  impinguatus. 
Se  aucuns  enseymoit  trop  se  laine  ou  en- 

pourrùit  ou  mettoit  ordure  pour  faire  plus 

peser  son   drap,  et   atains    en  estoit,  il  li; 

doit   amender    comme    de   mauvaisemeni, 

tissu.  iCh.  de  1300,  Livre  rouge,  Areh.  muu. 

Abbeville;  Mon.  du  Tiers  Etat,  IV,  67.) 


Se  li  draps  qui  sera  trouves  ors  ou  en- 
saymmes  soit  reboures  et  depuis  rapportes 
as  wardes,  etc.  {Stat.  des  drapiers.  Livre 
rouge  d'Abbeville,  art.  4,  ap.  Duc,  VI,  30'.) 

Doivent  estre  les  laines  ensainnees  de 
sain  cler  ou  de  beurre.  (1378,  Ord.,  vi, 
36o) 

Et  doivent  estre  toutes  icelles  laines  en- 
saymees  de  clair  saing  ou  burre,  sans  y 
mettre  autres  gresses.  (1424,  Ord.,  xili,  69.) 
Impr.,  ensayniees. 

La  langue  moderne  a  gardé  ensimer, 
terme  de  manufacture. 

Wallon,  arr.  de  Charleroi,  ansenne,  fu- 
mier. 

EN.SAINCTEMENT,    VOif  ENCEINTEMENT. 
ENSAINCTER,  VOir  ENCEINTER. 
ENSAINGNABLE,  VOir  EnSEIGNABLE. 
ENSAINNER,  voir  ENS AIMER. 

ENSAiNT,  voir  Enceint. 

ENSAiNTiR,  v.  n.,  se  sanctifier,  devenir 
saint  : 

Li  plusurs  d'els  ensaintirent 
Par  la  vertud  qu'en  lui  virent. 

(S.  Brandan,  1828,  Michel.) 

Maint  saint  a  l'en  ven  morir 

Et  maintes  saintes  glorieuses. 

Dévotes  et  religieuses. 

Qui  draps  corarauns  tons  jors  veslîrent 

N'onques  pour  ce  mains  u'ensaintirent. 

{Rose,  1186.  Marteau.) 

ENSAINTIIRER,   VOir  ENCEINTURER. 

ENSAisiR,en.5emr,  v.  a.,  mettre  en  pos- 
session : 

Devant  l'empereor  l'ont  mené  (sa  fiancée)  par  les 
Idois  : 
La  fn  fait  a  Witasse  de  Bâillon  li  otrois  : 
Par  .1.  rain  d'olivier  l'a  ensaisi  li  rois. 

(Chev.  au  cygne,  II,  197,  Hippeau.) 
E  Den  sun  règne  li  abandune. 
De  sa  grant  gloire  Venseisi. 

(S.  Edward  le  conf.,  3939,  Luard.) 
Se  dessaisirent  du  tout  en  tout  en  la  main 
des  diz  clers  jurez,  en  ensaisirent  les  diz 
Gieffroi  et  sa  famé,  et  des  maintenant  les 
en  tist  procureurs.  (1302,  Donat.,  Arch.  L 
762,  pièce  2.) 

Et  en  ay  envesti  et  ensaisi  ledit  Jehan. 
(1335,  .4^rch.  JJ  69,  f"  61  r<>.) 

ENSAL,  adj.,  qui  coupe  des  deux  côtés  : 

Cultelaire  ensal,  ou  qui  cou])pe  des  deux 

costez.  (JouB.,  Gr.  Chir.,  p.  638,  éd.  1598.) 

ENSALCIER,  VOlr  ENSACCIER. 

ENSALER,  voir  Enseler. 

EN.sALiR,  -  allir,  V.  a.,  salir,  infecter  : 
Alee  en  est  sanz  plus  attendre 
Tout  droit  a  la  maison  d'envie 
Qni  fn  fumeuse  et  ensalie. 

(Fabl.   d'Ov.,  Ars.  50G9,  f»  ÎS*.) 
Ce  n'est  pas   tout  que   de   faire   un  bon 
office,  il  ne  faut  puis  après  le  desfaire  ny 
Vensallir  par  un  autre  mauvais.  (Brant., 
Cap.  fr.,  Biron,  Bibl.  elz.) 

RNSAi.issEMENT,  S.  m.,  action  de  de- 
venir sale  : 

Ne  faut  oublier  de  sarcler  le  nouveau 
pié  en   son   commencement...,    prévenant 


par  diligence  et  curiosité  Vensalissement 
d'icelui.  (Ouv.  de  Serres,  l'heat.  d'Agr., 
IV,  3,  éd.  1617.) 

Par  la  est  la  maison  préservée  de  Vensa- 
lissement. (Id.,  ib.,  IV,  8.) 

ENs.ALUER,  V.  a.,  saluer  : 

La  très  douce  dame  ensalue. 
(RuTEB.,  Vie  SU  Marie  l'Egipl.,  II,  144,  Jub.) 

ENSALVECIR,  VOÏr  ENSAUVAGIR. 

ENSAMANT,  VOir  ENSEMENT. 

ENSAMBLEEMENT  ,      VOir     ENSEMBLEE- 

MENT. 

ENSAMBLER,  voir  ENSEMBLER. 
ENSAMPLE,  voir  ESSAMPLE. 
ENSAMPLIR,  voir  ESSAMPLIR. 

ENSAN,  voir  Enseing. 

ENSANER,  V.  a.,  guérir,  comme  saner  : 
Et  aînsinc  en  faire  miracles, 

Com  ensaner  demoniacles 
Et  avugles  faire  veoir. 

(Vie  S.  ilagloire,  Ars.  5122,  f»  91  v".) 

ENSANGE,  voir  Encenge. 

ENSANGLANTEMENT,  S.    m.,    aCtiOU  de 

couvrir  de  sang,  le  sang  dont  une  chose 
est  couverte  : 

La  lance  tout  aval  decort  del  fier  sanglent, 
A  celui  mains  parvient  qui  la  frescor  en  sent, 
Taintes  en  sunt  un  poi  mais  nel  voi   nequedent. 
Mist  ses  mains  a  ses  ens  o  l'ensanglentement. 
(Herman,  Bible,  Richel.  1  iii,  f°  5-2  r".) 
Finablement  le  tuèrent  et  de  son    sang 
fut  ainsi  l'escharpe    goutec,  mais    elle   eu 
fut  en  icelluy   temps  plus   belle    que    par 
avant,...  car  après  ledit  ensangl[ant]emcnt 
fut  elle  moult  plus  désirée  et  portée  que  de- 
vant. (Degoillev.,  Pèlerin,  de  la  vie  hum  , 
Ars.  2323,  f»  37  r°.) 

ENSANGLENTiR  (s'),  V.  réfl.,  SB  couvrir 
de  sang  : 

Il  vainqui  sans  soy  ensanglenlir.  (Fosse- 
TiEB,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  11052,  xi, 
111,27.) 

ENSARCHiR,  voir  Encerchir. 

ENSARMONNÉ,  VOir  ENSERMONNÉ. 
ENSARPELLIER,  VOir  ENSERPILLIER. 
ENSARPILLER,  VOir  ENSERPILLIER. 
ENSARRER,  VOiP  ENSERRER. 

ENsARTiER,  V.  3.,  abfeuver,  faire 
boire,  rassasier  : 

Pur  seif  estancher  ke  vus  avez 
Un  pelitet  adunc  en  bevez. 
Mes  ne  mie  ke  seez  ensartiez. 
(Pierre  d'Abernom,  te  Secré  de  secrex,  Richel. 
•2.3407,  f°  194'.) 

Cf.  ASARTIER. 

ENSARZiit,  V.  a.j  rassasier  ; 

Kar  mieuz  vaut  ke  gent  eient  désir 
La  éloquence  de  lui  (du  roi)  oir 
K'eslre,  saciez  de  vérité. 
De  ses  paroles  trop  asarcié  ; 
Kar  des  oiailles  la  saullé 
Le  corage  cnsarzit,  en  vérité. 
(Pierre  d'Abernum,  le  Secré.  de  srcra,  Richel. 
-23107,  f»  179».) 


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ENSAUCEMENT ,  ensaiilcement,  s.    m., 
exhaussement,  au  propre  et  au  fig.  : 

Ce-  que  la  femme   done   a  son  mari  por 
aquerre   aucune  dignité   e?t   estable...  car 
li  empereres  Antouihsestabli  que  la  femme 
poust  doner  a  sou  mari  por  son  ensmice- 
meni.  (Digestes,  ms.  Montp.  Il  47,  f"  300».) 
Mais  j'appelle  an  commencement 
Nostre  Dien  Pan,  car  nullement 
Sans  lai  par  beaa  racontement 
Ne  pois  avoir  ensaukcmcnt. 

(l'asloralel,  ras.  Brnx.,  f  32  r°.) 

ENSAUCHiER,  voir  Ensaucier. 

ENSAuciER,  -  chier,  ensalcier,-saulcier, 
ans-,  verbe. 

—  Act.,  élever,  relever,   protéger,  ho- 
norer : 

Cil  qni  Dalre  ont  ocis  m'ont  mis  en  granl  repos 
Et  ont  craie  m'ounor  et  cnsaucié  mon  les. 

(Houm.  d'Alix.,  f  41*,  Michelanl.) 
S'esloie  de  mes  plaies  garis  et  respasses, 
Encor  ensauceroic  sainte  creitienté. 

(Fierabras,  1802,  A.  P.) 
Par  coi  sainte  église  ensaucierenl 
lit   a  nient  lour  loy  cachierent. 
{Des  Juis  qui  bat.  le  crucefts,  Richel.  1S212, 
C  149  f.) 

Por  la  loy  qa'eiisauctiier  vololent. 
(G.  DE  Mes,  Mappem.,  Ars.  31C7,  f°  6  r".) 
Et  d'onnourer  et  d'avancier 
El  de  garder  et  i' ensaucier. 

(MocsK.,  Citron.,  23831,  Reiff.) 
Qaant  del  roi  Daire  me  sovient 
Oai  les  chevaliers  avilla 
Et  les  vlUains  tes  ensaucha. 

(btirmars  le  Gallois,  8166.  Stcngel.) 
Poar  boinc  amoar  et  ma  dame  bonnerer 
De  ma  cançon  voel  le  pui  ensaucier. 
(3.  DE  Grievil.,  Chans.,  Val.  Chr.  1490,  f°  83».) 
...  Plus  courchies  est  cil  c'on  veut  despire 
Que  cil  n'est  lies  qu'on  veut  ensauchier, 

(Chans.,  Val.  Chr.  14U0,  f»  171  r".) 
Il  aloienl  le  lor  despendre 
Pour  la  loi  Dieu  a  ensauchier 
Et  por  lu  foi  croistre  et  haucier. 
(Baud.  de  Co.\di;,  dou  Pel,  IS8,  Scheler.) 
Mais  grâce  avoit  il  trop  grant.  qui  Y ensauchoit , 
S'estoit  riquez  d'avoir  et  graut  plenté  donnoit 
A  barons  et  a  princhez. 

(//.  Capel,  633,  A.  P.) 

A  le  draperie  ensauchier.  (1401,  Ord.  de 
la  draper.,  f°  1  r»,  Arch.  comm.  de  lions.) 

Gaultier  dist  que  n'est  pas  droiture 
De  ceux  ensaukier  que  nature 
Abaisse. 

{Pasloralet,  ms.  Braï.,  f°  62  r".) 

—  Réfl.,  s'élever  : 

Bien  vous  devez  lever  et  ensaucier. 
(Car.    le  Loh.,  2'  chans.,  n,  p.  138,  P.  Paris.) 
Cil  ki    s'ensalce,  il   serai  abaissiez.    (St 
G  BEC,  Sapientia,  p.  293,  Foerster.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Fortune  qui  l'a  fait  desor  la  roe  drecier 
Et  el  plus  mailre  siège  monter  et  ensaucier. 
(Itom.  d'.Mcx.,  Kichel.  1.^095,  f  247  v°.) 

—  Ensaucié,  part,  passé,  élevé,  protégé' 
honoré  : 

Et  comment  se  gentius  liguie 
Fu  honorée  et  ensauchie. 

(Rou,  Richel.  375,  f»  221'.) 
Tant  oom  or  sont  plus  ansaueiez  fles  artf  >, 
Fussent  elles  plus  avilliez. 

n)olop.,  ll-iO.5,  Bibl.  c-lz.1 


Pour  la  noble  chevalerie 

Oui  jadis  fu  si  ensauchie 

En  France  et  en  toute  Brelaigne, 

En  Engleterre,  en  Alemaigne... 

(Couronn.  Renan,  i,  Méon.) 
Ke  li  vrais  bumles   est  ensauchies  a  le 
1res  bauUe  gloire.  (Vie  de  S.  Franc.  d'Ass., 
Maz.  1351,  f"  27=.) 

ENSAUGiER  ,  V.   fi..   Semble    signifier 
faire  boire  des  potions  de  sauge  : 
S'ele  ainz  .i.  an  ne  vos  fet  fere 
Et  deslremper  .i.  tel  bevrage 
Dont  vos  morrcz  a  fine  rage, 
Tost  vos  aura  si  ensaugié 
Que  vos  aurez  tout  enangié. 
(G.  DE  CoiNCi,    de    l'Emper,  qui  garda  sa  chasleê, 
Richel.  23111,  f  2S9».) 

ENSAuvAGiR,e»sa»ejtr,ensaJoÉCir,v.n., 

devenir  sauvage  : 

Tut  estov(e)reit  fraternelé  guerpir 

E  comme  beste  la  gent  ensamagir. 

(Li  Rom.  des  tom.,  Richel.    19525,  f  151  r».) 

—  Ensauvagi,  part,  passé,  rendu  sau- 
vage, sauvage  : 

Commandes  a  bierser  ces  ours  ensavegis. 

(Chev.  au  Cygne,  Richel.  795,  f°  81''.) 
Conmandes  a  bcter  ces  ors  ensaliecis. 

(Ib.,  II,  3038,  Hippeau.) 
Kar  raisun  plus  n'orreint  ke  tigre  ensauvagi. 

(Vie  de  Seinl  Alban,  470,  Atkinsou.) 

ENSAVEGin,  voir  Ensauvagir. 

ENSAvoiu,  V.  a.,  apprécier  : 

Un  roy  devroit  visitier  sa  chambre  des 
comptes  aucunes  foiz,  pour  savoir  de  son 
estât,  et  le  trésor  de  ses  Chartres,  et  ensa- 
voir  la  manière  de  la  garde  d'icelles.  (Adv. 
d  Is.  de  Bav.,  Richel.  1223,  f  9\) 

ENSAVONER,  v.  &.,  farder  : 

Quant  la  dame  sera  parée, 
Ensavonee  et  atifee. 
Si  se  mctra  en  mi  la  rue. 
(Yie  des  Pires,  Richel.  23111,  f  148';.) 

ENSAvotjRER,  -  uver,  y.  a.,  procurer 
un  adoucissement: 

Reficit,  ensaviiret.  (Gl.  de  Neck.,  ms. 
Bruges,  Scheler,  Lex.,  p.  93.) 

ENSAYELLER,  VOlr  ENSEELEH. 

ENSBOiAE,  V.  a.,  absorber,  être  pénétré 
par: 

Imbuo,  ensmaller,  ensboire.  (CathoUcon, 
Richel.  1.  17881.) 

ENSBOKTANCE,  S.  f.,  action  de  pousser 
dans: 
iutT\issio,enshoutance.{Gloss.  de  Couches.) 
ENSBOUTER,  V.  a.,  pousser  dans  : 
Trudo,  ensbouter.  (Gloss.  de  Salins.) 

—  Ensbouté,  part,  passé,  poussé  dans  : 
Impulsus,  ensboutes.  (CathoUcon,  Richel. 

1.  17881  et  Gloss.  de  Salins.) 

ENSBRisiER,  V.  a.,  briscr,  rompre  : 
Intero,  ensbrisier.  (CathoUcon,  Richel.  1. 
17881.) 

EXSCELEIl,  voir  E.NSELLER. 

ENSCE.vsioN,  -  (ton,  -  cion,  -  inn,  anc, 
ans.,  eus.,  s.  f.,  ascension  : 


Tanqne  an  jor  de  l'ancension. 
(Wace,  Conception,  Brit.  Mns.  add.  15606,  f  76' .> 
Le  honur  de  sa  ensenciun.  (Apocal,  Ars. 
b214,  f°  6  r«.) 

Apres  ['ansancion. 
(Gir.  de  Yiane,  Richel.  1448,  P  10".) 
Ainz  que  venist  la  encensinn 
De  la  sainte  croix  aoree. 
(De  Sie  Marie  VEgipl.,  Richel.  19525,  f  17  v°.) 

Ansansion.  (1267,  Chap,  cath.  Metz,  Mai' 
sonnerie,  Arch.  Mos.) 

L'ancention  nostre  signer.  (Mai  1273; 
S.  Maur  de  Verd.,  Arch.  Meuse.) 

Ancension.  (Vies  des  Saints,  ms.  Epinal 
f  7  r».) 

L'ondemain  de  Vansansion.  (1308,  S.  Li 
vier,  Arch.  Mos.  G  2189,  n°  1.) 

A  l'ensencion  nostre  Seigneur.  (1374,  Reg 
de  S.  J.  de  1er.,  Douay,  Arch.  MM  29 
f  2  V».) 

Ansantion.  (1376,  S.  Mihiel,  I,  3,  Arch 
Meurthe.) 

A  Venscencion  nostre  Seigneur.  (1377 
Arch.  MM  30,  f»  87  r°.) 

Le  jour  de  Venscencion.  (Racionale  de 
S.  Claude,  Arch.  Jura,  t"  28  r°,) 

ENSCEVOIR,  voir  Ensevoir. 

ENsciENCE,  -  ance,  s.  f.,  science  : 

Et  reJisoies  d'espérance 

Qu'il  n'iert  pas  certaine  ensciancc. 

Et  pour  fol  nice  me  tenoies. 

(Rofe,  Vat.  Chr.  1522,  f  66''.) 

1.  ENSCIENT,  ensient,  -  cient,  -  tient, 
-  ant,  s.  m.,  entendement,  idée,  pensée, 
avis  : 

Alixandres  fu  prcas  et  de  bon  entient. 

(Roum.  d'.ilix.,  P>  5»,  Michelant.) 

Moult  par  eûmes  .i.  très  povre  ensient 
Quand  nous  geumes  en  ce  pré  verdoianl. 

(Huo«  de  Bord.,  4653.  A.  P.) 
Moalt  est  vaillans  et  de  bon  ensianl. 

(Ib.,  4684.) 

De  nostre  bon  gré  et  de  nostre  bon  ens- 
ciant.  (1270,  Ch.  de  Hug.  de  Bourg.,  Ch. 

des  compt.  de  Dole,  — -  ,  Arch.  Doubs.) 
325 

Sire,  vo  sjaa  se  repont. 
Ou  vous  changez  amendent. 
(Bretel,  Chans.,  à  Greviler.  Anc.  chans.  fr.  av. 
1300,  t.  2,  Ars.) 

Cius  Robiers  estoit  de  petit  enscient,  ne 
riens  ne  savoit.  (Chron.  de  Bains,  c.  l, 
L.  Paris.) 

Moût  estes  de  fol  ensient. 
Quant  nule  parole  esmoves. 
(Du  Presire  qu'on  porte,  348,  Montaiglon  el  Ray- 

naud,  Fabl.,  IV,  13.) 
Tu  fesis  toi  cest  mnnd  par  ton  grant  encient. 
(Adieux  de  J.-C.  à  N.-D.,  Richel.  19525,  f»  10  v».) 
Sanses  vint  a  l'estour  a  csperon  brochant, 
Loiaus  bons  estoit  moult  et  de  bon  entient. 

(Doon  de  Maience,  1105,  A.  P.) 
r.  udour  fut  appellee,  moult  avoit  d'enscient. 
(Ciperis,  Richel.  1637,  P  120  r°.) 

—  A  mon,  d  son,  à  leur  enscient,  etc.,  à 
mon,  à  son,  à  leur  escient  : 

La  ou  il  se  sont  tant  pené 
De  moi  nuire  a  leur  entient. 
(Casse.  Chans.,  ap.  Maetzuer,  Allfr.  Lieder, 
p.  4.) 


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Se  il  presta  gregneur  pois  a  son  ensient 
qu'il  ne  devoit.  (Digestes,  ms.  Montp.  H  47, 

—  De  môme  sans  à  : 

Elas  !  fait  il,  ne  sai  que  dire 
Quels  mais  ça  est,  qui  si  enpiro  1 
Ço  est  amors,  mien  enscient. 
(Ren.  de  Beaujeu,  li  Biatis  Desconncus,  3616, 
Hippean.) 
Lequel  fait  le  mieux,  vosire  eiicient, 
Ou  de  celer  ce  que  li  reqnist. 
On  si  tonte  la  yerilé  me  dist  ? 
(GASS/ini  DE  Rains,  Jeu  parti,  ap.  Tarl)é,  Chansonn. 
de  Champagne  aux  xw'  et  xm"  s.,  p.  43.) 
Mes  maas  est  telz  que  se  mengoie, 
Mien  ensiant,  que  pis  aroie. 

(Coud,  6"76,  Crapelet.) 
Il  Tonsist  bien,  mien  ensient, 
Qu'il  fuissent  trestout  endormy. 

(Ib..  6789.) 

—  A  enscient,  h.  escient,  sciemment  : 
Mais  bien  voit  et  conuoist  et  set  a  encient, 
Qae  plus  le  convient  faire  que  dire  seulement. 

(Roum.  d'Àlu:,  f  li'^,  Michelant.) 
A  ensient  a  ton  enfant  ochis. 

(Huon  de  llord.,  13;i'2,  A.  P.) 
A  ensiant  le  tua  et  ocist. 

ilb.,  1612.) 
Ke  aucuns   liom  enfruinsist  trives  a  en- 
sient. {Bans   aux  échevins,   QQ,  f"  22  ■v", 
Arch.  Douai.) 

Tose  ki  bant  bome  refuse, 
Vilain  pastorel  amuse, 
A  enlient  prent  le  pionr. 
(Pastourelle,  dans  les  Mot.  et  Pastour.  du  xiil°  s.. 
Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  4C.) 

2.  ENSCIENT,  encient,  encyent,  adj.j  qui 
a  le  désir  de  : 

Et  n'y  avoyt  cuer  si  dur  qui  ne  fust 
encyent  de  plourer  la  veanl  ainsi.  (Vie  de 
Loyse  de  Sav.,  ch.  i.) 

ENSCIENTE,  ensientrCy-untre,  ans.,  s.m., 
idée,  pensée,  sentiment,  comme  enscient  : 
Que  il  n'a  home  de  si  qn'ans  pors  d'Outrente 
Si  plaîn  d'engin  ne  de  mal  ensciente, 

(Auberi,  p.  161,  Tobler.) 

— '  Mon  ensciente,  à  mon  avis  : 
Mais  li  rois  ot  mellor  confort, 
Qnar  d'Englois  ot  plus  de  .lx.. 
Et  lendemain  mon  ensiantre 
Ot  il  Saintes  a  son  voloir. 

{.MoBSK..,  Chron.,  31061,  lleifl.) 

—  Ensiente,  abs.,  à  escient  : 

Car  luit  péchâmes  en  Adam  ansiantre. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  ^"89  r».) 

ENSCIENTOS,  ensiantos,  ensienteus,  ens. 
cienteoz,  adj.,  savant,  liabile,  avisé  : 
Omers,  li  clers,  fu  merveilos, 
E  sajes  et  ensiantos. 

(Be.v.,  Troyes,  Richel.  7,S2,  f»  1  r".) 
En  lui  avoit  cuer  merveiloz 
Et  de  set  ars  enscienteoz. 

(1d.,  ib.,  Romv.,  p.  90.) 
11  n'est  mie  de  grant  savoir, 
Cou  sachies,  ne  aisienteus. 

(Fregus,  p.  81,  Michel.) 

ENSCOMBREMENT,  anscombremunt,  s. 
m.,  empêchement,  embarras  : 

Estroite  est  li  voie,  et  cil  qui  esteir  -welt 
est  a  enscombrement  a  ceos  qui  welent  aleir 
avant  et  ki  désirent  esploitier.  (S.  Ber- 
N-\RD,  Serm.,  Richel.  24768,  f"  13i  i".) 


Dons  sommes  nos  eu  une  manière  des- 
vuidiet  des  deforains  anscombremanz.  (Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  i"  o6  r».) 

ENscoMDRER,  ansc,  v.  a.,  empêcher, 
embarrasser  : 

Car  autre  travail  sunt  de  cors  ki  grant 
mestier  unt,  si  cum  sunt  les  vailles,  les 
junes  et  autre  travail  semblant  a  cez  Ui 
uen  anscombrent  mies  les  espiriteis,  anz  les 
ajueut  s'on  les  fait  par  raison.  (Li  Epislk 
saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f»  62  V".) 

ENscRUTERjV.  u., faire  des  recherches: 

Pourquoy  la  royne  diligentementeriscruta 

pour    sçavoir   la    cause    du   desplaisir  de 

l'empereur.  (L'Yst.  des  Sept  Sages,  p.  99, 

G.  Paris.) 

ENSEALER,  VOir  ENSEELER. 

ENSEALURE,  S.  f.,  action  de  marquer 
du  sceau  : 

(Etaient)  iceux  aulneours  poair  et  auc- 
torité..  d'ensealer  ove  le  seal  al  office 
suisdit  assigné  toutes  les  draps  et  duszeins 
suisdites  teignantes  lour  longure  et  laeure 
d'assise,  perensy  que  le  people  sauns  doute 
purroit  que  per  le  grant  d'icelle  ensealure 
les  draps  et  duszeins  susdites  teignerenl 
lour  longure  et  laeure...  (Stat.  de  Henri  IV 
d'Englet.,  an  xi,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENSEANs,  adv.,  céans,  là  : 

Païens  et  Sarrazins  ont  enseans  trouves. 
(Fierabras,  2971,  A.  P.) 

ENSECCHIR,  voir  Ensechir. 

ENSECUiER,  enseichier,  v.  a.,  dessécher, 
rendre  sec  ; 

Furent  tuit  ars  et  ensechc. 
(M.VCE  DE  LA  Chakiie,  Bible,  Richel.  401,  f°  192».) 

—  Neutr.,  sécher,  devenir  sec  : 

E  manaçad  a  la  ruge  mer,  e  ensechad. 
{Liv.  des  P's.,  Cambridge,  cv,  9,  Michel.) 

Kanat  vosire  lyn  est  roez. 
Pur  ensecher  au  solayl  le  mettet- 
(The  Trealise  of  Walter  de  Uiblesworth,  p.  li)6, 
Wright.) 

Et  la  terre  perose  ensechera  issint  qe  au 
peine  enracinera  le  hlé.  (Tr.d' Econom.  rur. 
du  xiil»  s.,  c.  Id,  Lacour.) 

Mais  ung  vent  est  venu  si  fier 
Qui  eu  a  ahatu  la  tleur. 
Et  a  fait  l'arbre  tresbucher 
Et  enseicher  toute  l'humeur. 
(Jacq.  Millet,  Dcslruct.  de  Troije,  P  80'', 
éd.  1544.) 

ENSECHIR,  -  secchir,  verbe  : 

—  Act.,  dessécher,  rendre  sec  : 

Par  chalino  ke  l'umar  ensecchist 
Laquele  le  cors  pest  e  norrist. 
(Pierre  d'Abernuh,  le  Secré  de  secrei,  Richel. 
25407,  i"  188".) 
Wensecchiisent  trestut  l'umnr. 

(ID.,  ib.) 

Dormir  devant  (manger)  rend  cors  d'orne 
megre  e  ensecchist  ses  humours.  (Secr. 
d'Arist.,  Richel.  S71,  f  131''.) 

—  Neutr.,  se  dessécher  : 

Les  membres  estendu(e)s  ensecchissent 
(Pierre  de  Peckam,  Rom.  de  Lumcrc,  Biit.  Mus-, 
Harl.  4390,  1»  33".) 


Car  sicam  les  braunches  eusechirunt 
Quant  les  racines  vertu(e)  n'avemnt. 

(Id.,  ib.yi"  .35".) 
Qant  un  des  membres  de  home  ensechist 
e  se   pert.  (Moralit.    des  philos.,    Richel. 
23407,  f°  126=.) 

—  Ensechi,  part,  passé,  desséché  : 
Ledit  Denys  estoit,  par  sa   maladie,  en 

corps  et  en  tous  ses  membres,  tant  descru, 
anienti,  ensecchi  et  enfebli  que  a  peine 
purroit  il  recoverir  nul  jour  de  sa  vie. 
(1360,  De  notificat.  stat.  Dion,  de  Morbek, 
Kym.,  2°  éd.,  t.  VI,  p.  ISo.) 

ENSEELER,  BnceeUr,  enseler,  ensceler, 
enceler,  -  eller,  ensaeler,  ensaieler,  -  ayeler, 
-  eller,  ensealer,  ans.,  v.  a.,  revêtir  du 
sceau,  sceller  : 

Le  non  i  fait  escrire  et  bien  enseeler. 
(Heriian,  Bilile,  Richel.  1441,  P  23  v".) 
L'amor  des  Herupois  an  son  cuer  anseele. 

(.1.  BoD.,  Sax-,  XLi,  Michel.) 
En  romanz  devise  un  brief,  d'un  anel  Venseele. 
(Chron.  de  Jord.  Fantasme,  246,  ap.  Michel,  D.  de 
Non».,  t.  111.) 

Un  brief  li  baille  enscelé. 

(Marie,  Lai  de  Milun,  515,  Roq.) 
Al  rei  de  Lymerich  ad  mandé 
Par  ces  brefs  encelé 
Que  il  venist  en  Osserie 
Od  trestut  sa  baronie. 

(Conquest  of  Iretani,  2035,  Michel.) 
Olriasmes  a  eus  citains  tout  de  nouviel 
le  loi  par  le  quele  li  cites  doit  estre  gou- 
vernée, si  comme  ele  est  escrite  et  enseelee. 
(1228,  Lett.  de  Godefroi,  év.  de  Camb.,  vig. 
S.  Luc,  N.-D.  de  Camb.,  Arch.  Nord.) 

Nos  avons  cest  présent  esaril  tàH  enseeler 
de  nos  seelz.  (Ch.  de  1234,  Arch.,  .Musée, 
vitrine  42,  n°  233.) 

Nous  avons  ensaeleit  les  letres  de  no 
saiel.  (Cft.  de  1236,  Cart.  rouge,  pièce  81, 
Arch.  Nord.) 

Ai  baillié  ces  lettres  enseelees  et  confre- 
mees  de  mon  seel.  (1233,  Arch.  S  5061, 
n"  4,  Suppl.) 

J'ay  fait  ces  lettres  ensaieler  del  sayel 
Aelis.  (1254,  Homm.  de  J.  d  Avesn.,  Arch. 
B.-Pyr.,  E  120.) 

Son  propre  nom  li  rnselent  : 

En  baptesme  Robert  l'apelent. 
(liom.  de  Rob.  le  D.,  Richel.  24405,  f"  174=.) 

Avoit  il  en  Jérusalem  en  trois  lues  cuves 
de  marbre  enceelees  en  masieres.  (Est. 
d'Eracl.  empereur,  xxiii,  6,  var.,  Hist.  des 
crois.) 

La  cbartre  lira  ensayellee. 

(Sones  de  Nansaij,  ms.  Turin,  f  64''.) 

Vo  gent  cors 

De  faiture  et  d'ator. 

Enluminé  de  pitié,  de  doçor. 

Est  ciicelé  de  promesse  d'amor. 
iChans.,  ap.  Raynaud,  Recueil  de  motets,  I,  8.) 

Dusques  adont  qu'il  trovascent  le  tombe 
Il  li  cors  saint  gisoit  et  estoit  enseeles. 
(Vie  M.  S.  Nicholai,  .Moumerqué.) 

Et  ensement,  sour  tous  les  caucheteiir.* 
ki  cauches  font  u  vendent,  k'il  fâchent  eii- 
seeleir  les  dras,  (1282,  Reg.  aux  6ans,  Arch. 
S. -Orner  AB  xvili,  16,  u»  940.) 

E  granta  qe  quanqe  Alorys  voleyt  fere 
escrivre,  yl  le  enselereyt.  (Foulques  Fitz 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv'  s.,  p.  52.) 

—  Enseeté,  part,  passé,  gravé  dans  la 
mémoire  : 


230 


ENS 


ENS 


ENS 


Li  bons  rois  Charles  ot  le  cner  si  doaté 
De  courtoisie  et  de  sens  apensé 
K'ades  aTOit  en  lai  ensaielé 
Le  fait  des  bons,  ne  l'east  onblié. 
En  -c.  .M.  ans,  se  tant  enst  doré. 
(Enf.  Ogier,  nSo.  Scbcler;  Ars.  314'i,  f  in''.) 

ENSEELEUR,  -  elkiir,  s.  m.,  celui  qui 
marque  du  sceau  : 

Ne  porront  li  enseelleur  de  le  vile  d'A- 
miens mettre  le  seel  ou  les  seaux  dessus- 
ditz  a  aucun  drapz  faiz  hors  de  le  jurisdi- 
cion  desdis  maieur  et  esolievins,  jusques  a 
ce...  (Ordonn.  relat.  aux  teinlur.,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  I,  523.) 

ENSEGANT,  VOir  ENSUIVANT. 
ENSEG.\UMENT,   VOlr  ENSUIVAMMENT. 

ENSEGGER,  voir  Ensegier. 

ENSEGiER,  enseger,  -  egger,  v.  a.,  assié- 
ger, cerner  : 

II  ont  ensrgié  Rome. 

(DesIr.  de  Rome,  1393,  Grœber.) 

Obsideatur,  seyt  ensegé.  {Gloss.  de  Neck., 
ms.  Bruges,  Scheler,  Lex-,  p.  9o.) 

Ensegerent  le  cUastel  de  Tikhil.  (Chron. 
d'Angl.,  ms.  Barberini,  focar».)  Plus  haut: 
ensegierent. 

Enseggerent  tote  la  foreste  tôt  entour. 
(Foulgues  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s., 
p.  59.) 

ENSEGiR,  V.  a.,  assiéger  : 
Le   cbastel   fu  ensegi.   (Chron.  d'.ingl., 
ms.  Barberini,  (»  C3  v».) 

ENSEGNE,  voir  Enseigne. 

ENSEGNEMENT,   VOir  ENSEIGNEMENT. 
ENSEGNEOR,  VOir  EnSEIGNEOR. 
ENSEGNIER,  VOif  ENSEIGNIER. 
ENSEGRE,  voir  ENSUIVRE. 

ENSEGUiR,  voir  Ensievir. 
ENSEicHER,  voir  Ensechier 

1.  ENSEiGNAHLE,  -emgnable,-aingnable, 
-  ennatfe,  adj.,  docile  à  l'enseignement; 

Salemons  dit  :  Je  te  pri.  Dieu,  que  tu 
me  done?  cuer  enseignable.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  367,  Chabaill'e.) 

Docibilis,  enseignablez.  {Calholicon,  Bi- 
chel.  1.  17881.) 

Indocilis,  qui  ne  puet  riens  apranre,  non 
ensaingnablez.  (Ib.) 

Indoctibilis,  non  enseignable.  (Gloss.  de 
Couches.) 

Docibilis,  enscnnable.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel.  1.  7679.) 

Trois  membres  principanix  notablez 

D'escience  1res  enseintjnablez 

A  prouver  les  vrayes  raisons 

Des  .ni.  causes  que  devisons. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés..  Richel.  601,  f»  207  t°.) 

11  ne  convient  mie  pledoier  le  sergeni 
nostre  seigneur,  mais  estre  débonnaire  a 
tous,  enseignable,  souffrant  avec  atrem- 
pance.  (P.  Ferget,  Nouv.  lest.,  i"  201  v". 
impr.  Muz.) 

2.  ENSEIGNABLE,  VoIt  ENSAIGNABLE. 

ENSEiGNABLEMENT,  adv.,  docilpment : 
Si  desciple  enseignablement 
l.e  congnnrent  et  le  suivirent. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  .SOfiO,  f°  îiS'.i 


Enseignablement,  docibiliter.  (Gloss.  gall.' 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

ENsEiGNAnLET*:,  S.  1.,  docilité  : 
Enseignableté,    docibilitas.  (Gloss.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

ENSEiG-VAi>,  S.  m.,  signal  : 

A  braire  et  a  Initier  commence  li  escans, 
Et  cil  dedens  sont  coy,  qui  ont  bons  eiiseignaus. 
(Reslor  du  Paon.  ms.  Rouen,  f"  16  v".) 
Or  menace  Clarvus,  mes  il  i  a  tout  al, 
.iinz  qne  il  soit  midis  verra  tel  emcignal 
Qu'il  revandroit  estre  en  son    palais  Tyndal. 

(les   Vœux  du  Paon,  Richel.  368,  f  91".) 

Et  des  k'il  sont  ensi  obéissant 

Je  lor  ferai  .1.  si  bel  emeifjnttl 

Ke  cbascuns  d'eaus  gairo  bien  son  ostanl. 
(Ancdses  de  Maiiveros,  Chans.,  ms.  Berne  389, 
f  92  r°.) 

—  Médaille  : 

Item  une  pasternostre  ou  il  a  sis  ensai- 
gnaux  a  fason  de  tablier,'=.  {Invent,  de 
1393,  Richel.  4628,  f»  366  r».) 

ENSEIGNE,  ensengne,  enseingne,  enseinge, 
ensenie,  ensinge,  ensaigne,  ensenne,  ensagne, 
ansangne,  ansigne,  ansoigne,  s.  f.,  marque, 
tache  : 

Et  la  doit  on  clore  (cette  maison)  ansi 
corn  les  ansignes  des  clos  ki  sont  férus  ou 
mur  sont  faites.  (1286,  Cart.  Gr.  Egl.  de 
.Metz,  Richel.  11846,  f"  137.) 

Pour  le  fachon  d'une  boiste  de  Vensengne 
de  le  ville...  (Compt.  de  1369,  Arch.  mun. 
Valenciennes.) 

Sur  moy  a  telle  enseigne,  qu'il  n'est 
homme  ne  femme  au  monde,  tant  me 
soient  prochains  parens,  que  jamais  l'ai- 
veue.  (Gérard  de  Nevers,  I,  m,  éd.  1725.) 

—  Banderolle  de  la  lance,  et  par  exten- 
sion, lance  : 

Et  en  sa  lance  ot  grant  ettsaît/ne. 
Les  lances  li  bâtent  as  poiuz. 

(Ben-.  Troie,  ms.  Naples,  f°  IG'.) 
Par  mi  le  gros  del  ceur  li  mist  Veasiiir/e  nue. 
Tonte  plaine  sa  lancbe  del  ceval  mort  le  rue. 

(Aiol,  4992,  A.  T.) 
Grant  colp  li  done  sur  sun  esca  de  peis, 
Ultre  l'en  passe  l'enseniie  de  cicleis. 
De  l'balberc  trenche  mailles  [bien)  trente  treis. 
(Olinel,  826,  A.  P.) 
Veiisenie  met  tut  dreit  el  cors  devant. 

(Ib..  815.") 

—  Signe,  signal,  indication  : 

Judas  li  vel  ensemia  feire. 

(Passion,  l-i:î,  Diez.^ 
Mes  toutevoiz... 

Conmant  je  que  tu  leur  enseignes. 
Au  mains  par  generaus  enseignes. 
En  quel  leu  mieuz  te  troveroient 
Se  du  trover  mestier  avoient. 

(Rose,  Richel.    I5-3,  f  92''.) 

Ensengnes. 
(Ib.,  Vat.  Oit.  1212,  !"  W.) 

Pais  a  fait  .1.  timbre  sonner. 
C'en  fu  ensagne  de  laver. 

(Rom.  du  conte  de  Poil.,  133,  Michel.) 
11  resplendi  de  granz  enseignes  de  vertu. 
(Brun.  Lat.,  Très.,  p.  53,  Chabaille.) 

Il  comense  de  sa  main  acener  et  a  faire 
enseigne  a  ses  homes  qu'il  ariere  se  trai- 
sisseut.  (Estories  Rogier,  Richel.  20125, 
1°  173'.) 

—  Cri  de  ralliement  : 


Guillaume  crie  :  Dex  ave  ; 

C'est  Venseingne  de  Sormendie. 

(Hou,  p.  239,  ap.  Ste-Pal.) 
Lors  escrie  &'ansoigne,  ses  compaignons  ralie 
Qui  estaient  espars  aval  la  praierie. 

(J.  BoD.,  Sax.,  CLii.  Michel.) 

El  cors  li  mist  l'espiel  entre  les  .11.  mameles. 
Tonte  plaine  sa  lancbe  l'abati  mort  sor  Terbe, 
Puis  escrie  s'enseinge,  Monjoie,  aute  et  bêle. 

(Aiol.  4982,  A.  T.) 
Vint  a  l'eslour,  cria  s'ensagne. 
Si  leur  a  fait  guerpir  la  plague. 

(MooSK.,  aron.,  17116,  Reiff.) 

—  Preuve  : 

Quant  mesire  Gaovains  l'oi. 
Sel  crut  el  bien  sut  qu'il  dist  voir, 
Por  ce  que  le  dnt  mult  savoir, 
Que  boues  ensaignes  conta. 

(Mess.  Gauvain,  3870,  Hippeaa.) 

N'y  preu  exemple  fors  eu  France, 
Et  pense  bien  très  grant  enseigne 
Des  faiz  notables  de  Bretaigne. 
(GniEL.   DE  Si-André,  Libère  du   boa  Jehan.  62, 
Cbarrière.) 

Lors  fnt  prins  Jehan  de  Bretaigne 
Et  en  prinson  mis  pour  enseigne 
Que  le  roy  avoit  en  puissance 
De  luy  porter  très  grant  nuisance. 

(lD.,iJ.,  181.) 

—  Nouvelle  : 

Et  se  clamoit  de  son  signor  que  il  li 
avoient  toUut,  ne  oncques  puis  ansangnes 
n'en  avoit  oies.  (Hist.  de  Joseph,  Richel. 
2453,  fie  r».) 

—  Enseignement  : 

Fy  de  l'enseigne. 
Puis  qne  l'ouvrage  est  si  commun  ! 
(Villon,  Grant  Test.,  cxn,  p.  lOi.  Jouaust.) 

—  Statue  : 

Or  parlerai  a  vos  qui  bien  entendez  rai- 
son, et  qui  béez  a  avoir  viles  et  maisons  et 
enseignes  et  tables  d'or  et  d'argent.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  511,  Chabaille.) 

—  Monnaie,  médailles,  patenôtres  : 

Icellui  Symon  rompi  une  huche,  prist  et 
osta  une  enseigne  d'argent  et  .xvil.  solz  et 
.VI.  den.  tournois.  (1363,  Arch.  JJ  93, 
pièce  2.) 

Lors  ledit  Toustaineutsachié  de  sabourse 
une  ensaigne  d'argent,  qui  bien  povoit  va- 
loir deux  solz  ou  environ.  (1397,  Arch.  JJ 
153,  pièce  129.) 

D'iceulx  coffres  ilz  emportèrent  certaines 
mailles  ou  enseignes,  qui  estoient  du  curé 
d'icelle  église.  (1407,  Arch.  JJ  162,  pièce 
152.) 

Lequel  mareschal  fist  deux  ferremensen 
façon  d'estrilles...  cuidant  que  ce  fut  pour 
faire  des  enseignes  d'argent  ou  mahelins. 
(1470,  Arch.  JJ  196,  pièce  163.) 

—  Oultre  l'enseigne,  loc,  plus  qu'on  ne 
peut  dire  : 

La  matinée  ra'enfonrmoit 

Qu'il  feroit  bel  oultre  Vensengne. 

(Froiss.,  Poés..  Richel.  830,  p.  357».) 

Riches  estoit  oultre  l'ensengne. 

(lo.,  I*.,  p.  31'.) 

Uns  siens  escuiers  d'onneur  que  il  amoil 
oiitlre  l'ensengne.  (\o.,  Chron.,  VUl,  195, 
Kerv.) 

El  leurz  envoya  bons  chevaus  etarmeures 
oultre  l'ensengne.  (In.,  ib.,  Xll,  31.) 


ENS 


ENS 


ENS 


231 


Morvan,  ensoueyue,  indice,  indication, 
symptôme. 

1.  ENSEIGNEMENT,  ciiscygn.,  ensaign., 
ansaign.,  ensengn.,  ensegn.,ensen.,  ensign., 
ansign.,  essengn.,  s.  m.,  renseignement 
qu'on  a  eu  sur  une  cliose,  connaissance  ; 
preuve  ; 

Outre  pourront  passer  senremenl. 
Il  et  Charlos,  par  leur  ensaiyiiement. 
Car  il  y  orenl  ce  joar  passé  souvent. 

{Enf.  Ogier,  2643,  Scheler.) 

Sera  creu  partout  par  son  simple  ser- 
mentj  sans  autre  preuve  ne  enseignement 
taire.  (1499,  Trans.  entre  le  bar.  de  Ferr. 
et  ta  lepros.  de  S.  Symph.,  Arcb.  hosp. 
Bernay.) 

—  Avis,  conseil,  instigation  : 

Et  jo  estai  celé  tere  de  mon  fief  par 
Vensegnemeul  de  mes  homes.  (1232,  Chap. 
de  S.  Amé  de  Douai,  Arch.  Nord.) 

Se  alcuns  home  u  feme  soit  mis  en  le 
prison  le  castelain  de  le  vile  par  ensegne- 
ment  d'eskevins.  {Bans  aux  échevins,  L, 
f"  1  \",  Arch.  Douai.) 

Je  Heuris  esvekes  et  abbes  de  Stavelot, 
al  essengnemenl  de  mes  homes  ki  la  pré- 
sent astoient,  rendi  a  Gilet  le  fiez  devant 
dit.  (1271,  Cart.  de  S.  Vinc.  de  Metz,  Ki- 
chel.  1.  10176,  f°  49  r».) 

Par  Vensegnement  de  nos  tournes  en 
avons  saisis  et  airetes  le  dien  et  le  capille 
devant  noumes.  (Juill.  1272,  Ch.  de  Joinv., 
Arch.  S. -Orner.) 

Par  Vensevgnement  de  la  ditte  court. 
(1281,  ielt.  de  Vente,  Mon.  pour  servir  à 
l'hist.  des  prov.  belg.,  t.  1,  p.  21.) 

Li  oirs  devant  nommes  raporterent  par 
Vensignement  des  hommes  devant  nommes 
les  fruis  et  les  pourfis  oblipies  devant  dis 
en  le  main  de  celui  Baudewin  de  le  Couit 
comme  en  main  de  signeur;  et  après  cil 
Baudewins  par  Vensignement  devant  dit 
les  raporta  en  no  main  comme  en  main  de 
signeur  de  souvrain;  et  après  nous  par 
Vensignement  des  hommes  nous  le  rapor- 
tames  en  le  main  du  doien  devant  dit. 
(6  déc.  1290,  Ch.  de  J.  de  Joinv.,  Wailly, 
Chart.  d'Aire.) 

Par  ensegnement  des  hommes  chi  après 
nommes.  il293,  iô.) 

Selon  l'usage  et  le  coustume  du  pais  et 
de  le  court  de  celui  Baudevviu  de  Jlasures, 
ki  comme  sires  rechut  par  ensignemenl 
d'ommes,  el  nom  et  avoeques  le  doien  et 
le  capitle  d'Aire  et  de  lor  yglise,  de  mi  et 
de  men  oir,  le  werp  de  toutes  les  choses 
devant  dites.  (30  déc.  1293,  ib.) 

Dame,  par  mon  eiïseijnemetît 
Loe  le  prendre  au  commencement. 
(Jjcu.  d'Ajiieks,    Art  d'Amour,  ms.  Dresde,  2183, 
Korting.) 

Pour  cou,  par  ensegnement  de  loy,  jour- 
née fut  baille[e]  et  donnée  audit  procureur. 
(Avr.  1336,  Flines,  Cod.  A,  1"  43  r",  Arch. 
Nord.) 

A  Venseygnemenl  le  counte  de  Lcycestie. 
(Chron.  d'Angl. ,ins.  Barberini,  I"  42  v.) 

—  Charte,  acte,  titre,  pièce  authentique: 
Que  tout  ledit  fief  et  marquiet   il  devoit 

et  doit  acquitier,  délivrer  et  desquerquier 
de  touz  douaires,  de  touz  ensenemens,  de 
toutes  quierques.  (1336,  Arcb.  JJ  70, 1"  9v».) 
Les  seigneurs  dud.  [leage  n'eu  ont  ne 
lettres  ne  ensaignement,  mais  en  ont  ainsi 


usé  par  force.  {Ch.  du  13  nov.  1438,  Arcb. 
mun.  Orléans.) 

J'ay  perdu  a  l'occasion  des  guerres  la 
pluspart  des  enseignemens  el  escriplures  de 
mes  dittes  terres  et  seigneuries.  (14Sb, 
Arcb.  P  303,  3'  p.,  orig.,  cote  482.) 

Faites  mettre  brandons  ou  aultres  ensei- 
gnemens de  par  nous  en  icelle  tour.  (Janv. 
1459,  Ch.  de  l'év.  d'Anx.,  ex  Tabul.  Episc. 
Autiss.,  Lebœuf,  Bist.  d'Alix.) 

Plusieurs  livres,  Chartres  et  aultres  ensei- 
gnemens dn  temporel  dudit  evescbié  fu- 
ientars.  {lk&0,Temporel  de  Bayeux,  1<'43  v°. 
Chapitre  de  Bayeux.) 

Pour  que  les  dits  hommes  manans  et 
habitans  en  la  dicte  paroisse  ont,  par  la 
fortune  des  guerres,  perdu  les  Chartres  et 
enseignemens àe  leurs  franchises  et  libériez. 
[Ch.  de  1460,  Chartrier  du  château  d'Acon.) 

Iceuls  chartrier  et  ensignemens  veus. 
(1463,  Cart.  de  Bolleville,  Brit.  Mus.  add. 
13307.) 

Et  bailles  ausdiz  acbateurs  tous  les  con- 
traz.  lettres  et  autres  enseignements  qai\  a. 
{Charte  de  1471,  Arch.  Solesme,  82.) 

Sera  icelluy  trésorier  tenu  de  faire  deux 
livres  des  chartes,  privilèges,  fondacions, 
augmentacions,  acqueslz,  lectres  et  etisei- 
gnemens  dudit  ordre.  {Ord.  de  Louis  XI 
pour  l'Ordre  S.  Michel,rus.  Bibl.  du  Louvre, 
E  1444,  f°  15  V».) 

Voulons  et  ordonnons  que  tous  crédi- 
teurs tant  ecclésiastiques  que  séculiers  pré- 
tendant rentes  en  grains  ou  autres  espèces 
que  dessus,  seront  tenus,  a  la  requeste  du 
débiteur,  d'exhiber  les  lettres  de  constilu- 
tion  qu'ils  ont  d'icelles  rentes  avec  tous 
autres  enseignemens  a  ce  servans,  si  au- 
cuns en  ont.  (5  mars  1S71,  Placard  de 
Philippe  II  touchant  les  rentes  constituées 
en  grains,  Bruxelles.) 

Interdisons  très  expressément  a  tous  nos 
vassaux,  de  quelque  estât  ou  qualité  ils 
soient,  de  s'arroger,  usurper,  ny  appro- 
prier, et  a  tous  autres  de  donner,  ny  attii- 
buer  en  parlant,  ou  par  escrit  a  qui  que 
ce  soit,  ledit  titre  et  qualité  de  baron  ou 
autre  semblable,  ou  plus  grand,  s'ils  ne 
font  premièrement  apparoir  en  forme  deue 
par  enseignemens,  ou  litres  autentiques  et 
valables,  que  les  terres,  fiefs,  et  seigneuries 
qu'ils  possèdent  en  nosdits  Pays  Bas  et 
de  Bourgogne,  soient  eslevees  et  décrétées 
en  lél  degré  et  titre,  et  qu'ils  ayent  sur  ce 
lettres  patentes  de  nosdits  prédécesseurs, 
ou  de  nous.  (23  sept.  1595,  Edit  de  Phi- 
lippe II,  touchant  les  Armoiries.) 

—  En  particulier,  passeport  : 

Ne  souffres  passer  es  mettes  de  vostre 
bailliage  quelconque  personne  du  royaulme 
d'Angleterre...  s'il  n'a  bulletle  ou  ensaigne- 
ment de  nous.  (Acte  de  1424,  dans  la 
Chron.  du  Mont  St  Michel,  p.  145,  A.  T.) 

—  Assignation  : 

Nus  ne  lor  doit  amender  ne  enpirier  lor 
armes,  ne  ansignemenz  fere,  ne  parler  a 
ans,  fors  de  la  pez.  {Liv.  de  jost.  et  de 
plet,  XIX,  33,  §  4,  tiapelli.) 

Se  on  fait  record  ou  ensegnement  sour 
aucun  bourgois,  et  il  se  trait  u  warant 
hors  de  l'esquevinage  pour  le  record,  et 
qu'il  ne  viegne  mie  avant  pour  faire  chou 
que  escheviu  out  ensigniet  sour  lui,  se 
chius  qui  on  ara  fait  sen  record  ou  son 
ensignement  s'en  trait  a  eschevius,  esclie- 
viu  doivent  envoyer  le  vallet  de  le  ville  a 
chelui  sour  cui  on  ara  fait  sou  record  et  lui 
faire  savoir  qu'il  viegne  avant  pour  faire  le 
dit  d'eschevius  dedeus  .vil.  jours  et  .vu. 
nuis.  (KoisiN,  nis.  Lille  266,  p.  38.; 


Le  bourgois  sour  cui  li  enseqnemens  seroit 
fais.  (Ib.) 

—  Insigne  : 

L'empereur  revestu  de  ses  habits  et  en- 
seignements impériaux.  {Chr.   de  S.  Den 
111,  f"  33,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Sagesse  : 

Dame,  plainne  A'aiisaigvement, 
De  sen,  de  cortoisie. 
Cor  m'olroies  corloisement 
La  Tostre  drncrie. 
(Jaikes  D'AmEss,  Chatis. ,ms.  Berne 389,  TOI  r".) 

2.  ENSEIGNEMENT,  VOir  ENSEIGNIEMEKT. 

ENSEiGNEOu,    cnsuign.,    ensoign.,    en- 
soingn.,  enseingn.,-  eour,-our,  -  eur,ans., 
enc,  ensigneur,  s.  m.,  celui  qui  enseigne  : 
Veneiz,  filh,  oiez  moi,  ge  vos  aprenderai 
lo  cremor  de  Deu,  car  il  est  aprenderes  et 
ensengiercs  de  toz  les  biens.  (St  Grec,  Sa- 
pientia,  p.  283,  Foerster.) 
Par  nalnre  bien  se  provoil 
Locemiens  et  bien  trovoit 
Bon  mestre  et  bon  etiseigneor. 

(Dotop.,  1379,  Bibl.  elz.) 
Ne   mes   anseignierres    n'estoit    il    pas. 
{Lancelot,  Richel.  754,  f"  23».) 

Celui  que  ge  vos  avoie  baillié  por  maislre 
et  por  anseigneor.  (Ib.) 

Tozjors  va  devant  les  autres  comme  cbe- 
vetaine  et  ensenynieres.  (Bbon.  Lat.,  Très., 
p.  192,  var.,  Chabaille.) 

Apren  ce  que  tu  sels,  si  que  tu  soies  en- 
seignierres  profitables.  (Id.,  ib.,  p.  367.) 
S'aprenJre  voes  les  médecines 
(iu'en  tait  d'erbes  e  de  racines, 
Macres  l'en  iert  bon  enceigniere. 
(Dits  moraus,  ap.  Luzarche,  Adam,  p.  xixv,  Intr.l 
Qui  en  lonc  lans  fu  ensoignieres 
Des  autres  gens. 

(Ms.  Ars.  5201,  p.  173=.; 

Et  bien  garde  que  ta  lor  metes 
A  ceus  ensoingïteonrs  bien  saiges. 
(J.  DE  Priorat,  Vegece,  itichel.  1604,  f"  8^.) 

Qui  estoit  roys  et  enseingnerrez  de  tous 
ses  commandemens.  {Godefroi  de  Builloii, 
Itichel.  22495,  1°  9'.) 

Homar  qui  estoit  prince  d'Arrabe,  le  tiers 
après  Mahomet,  rois  et  enseignieres  de  ces 
commaudemenz.  (Cent,  de  G.  de  Tyr,  Flor., 
B.  Laur.  lxi,  10,  L) 

Maistres  Zacbvas,  ensaignieres  de  la  lov. 
(^«/■fljiCêS  A'. -C,"  Richel.  1553,  1°  S80  r».) 

U  vous  a  baillez  enseipieitrs,  par  quoy 
vous  congnoissies  quant  vous  faites  le  bieïi 
et  quantvousfaites  lemal.(JoiNV.,  S.  Louis, 
Lxxxviii,  Wailly.) 

Ensegniere.  (i'assî(/or.,ms. Turin, fi>39  v.) 

Il  li  dist  que  il  estoit  venus  de  loingpour 

çou  que  il  estre  peust  edefies  par  lour  ensei- 

gneur  et  par  lour  boine  vie.  {Vies  des  saints, 

uis.  Lyon  697,  1°  72'.) 

Ansoignieires.  { Vies  des  Saints,  ms. Epi- 
uai,  t"  22  v.) 

Apres  lui  alout  Cenekes  li  sages,  ensei- 
gneres  de  moralilez.  {Moralité  des  philos., 
Itichel.  25407,  f»  123'.) 

Il  bien  savoit  que  sans  lor  evesque  qui 
estoit  lor  maistres  et  lor  ensegneres  ne  dé- 
voient mie  aler  en  si  gruut  aluue.  {Estories 
Rogier,  Richel.  20125,  !"  107'.) 

Tous  vieillars  sont  bien  eureux  qui  sont 
maistres  et  euseigneurs  de  bonnes  euvres 


S32 


ENS 


et  de  proCtribles  scieuces.  (Laub.  du  Pre- 
MiEBFAiT,  Ti-aictié  consolait f  de  vieillesse, 
Richel.  i009,  f"  99  r».) 

Il  fu  apostre  noslre  Seinpnor  et  aiisotrî- 
gnerres  de  genz.  (La  Convers.  Saint  Paul, 
Richel.  988,  1°  48''.) 

Doctor,  enseignoiir.    [Gloss.  de  Conches.) 

Estes  mon  maistre  et  enseigneur. 

(K.  deCollerye,  Complaiiicte  que  faict  le  serviteur 
de  la  mon  de  son  maistre,  p.  IGl,  Bibl.  eli.) 
Des  choses    perdues    on   le  tenoit  yray 

enseigneur,  et  de   toute   science   aussi   le 

parlait  docteur.  (Louis  XI,  Nom.,   lxxix, 

Jacob.) 

Courroux  si  est  leur  seigneur. 

Droit  cappitaine  et  enseigneur. 

(lloi  René,  (Muv.,  m.  33,  Qnatrebarbes.) 

Noslre  saulveur,  signcur  et  ensigneur. 
(FossETiEU,  Chron.  Margarit.,  njs.  Brux., 
1,  f"  14  r».) 

Il  a  esté  de  verla  enseignrnr. 

(Crétin,  Chants  roy.,  P  35  v°.) 

Bien  soyez  vous  Tenus,  sages  seigneurs, 

Des  antres  rois  l'esemple,  et  enseignetirs 

Dn  snr  chemin  qni  an  vrai  salut  mené. 

(Marg.  de  Nav.,  Corn,  de  l'ador.  des  trois  rois  à 

J.-C.) 

Helas,  seigneurs, 
Si  la  sça-vez,  soyez  m'en  enseignetirs. 
(Cb.  Mab.,  Templ.  de  Cup.,  p.  8,  éd.  lliU.) 
Soiez  joyenli.  gentilz  hommes,  seigneurs, 
Gens  de  pratique  en  tons  lieni  enseigneurs. 
(CoRROZET,  Cry  de  joye  des  Franc,  pour  la  deljvr. 
du  pape  Clément  Yll,  Poés.rr.  des  xv'  et  xvi   s., 
VI,  290.) 

Outrecnidee  en  ses  fautes  se  plaist. 
Hait  Vcnseigneur,  l'ignorante  qu'ell'est 
De  toute  discipline  ! 
(RoNS.,  Oi.,  Od.  retranch.,  t.  II,  p.  453,  Bibl. 
elz.) 

Ces  rhetoriclens,  maistres  et  enseigneurs 
d'un  babil  affeté,  gagnèrent  petit  a  petit 
crédit  dedans  Rome.  (Pasq.,  Becft.,  Ht,  44.) 
Un  tas  d'autres  lourdaus  superstitieus  et 
philosophes  renfrongnes,  qui  veulent  con- 
trefaire les  sages  et  graves  enseigneurs. 
(Tahureau,  Dial.,  p.  45,  Lemcrro.) 

Enseigneur  de  toutes  belles  choses  et 
saiuctes.  (La  BoET.,Regl.de  mor.  de  Plut., 
Feugère.) 

—  P.-ê.  ofûcier  de  justice  chargé  de 
porter  les  accusations  : 

Touchans  plusieurs  meffais  fais  desdis 
portans  pour  maire  et  pour  eskevins  et 
seur  les  accusations  de  suspecte  adminis- 
tracion  que  li  ensigneur  de  ledite  vile 
avoicnt  lait  contre  aux.  (1309,  Cft.  du 
Ponlhieu,  A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat, 
IV,  84.) 

Deux  desdites  persones  qui  seront  ensi- 
gneur avoec  les  autres  ensigneurs  de  la  vile 
avant  dite.  (Cft.  de  1311-1312,  ib.,  IV,  93.) 

—  Sorte  d'agent  voyer  : 

Mais  d'où  vient  la  faute,  sinon  de  la  né- 
gligence de  ceux  qui  se  veulent  immiscer 
et  sont  introduits  a  la  charge  des  maistres 
voyers  et  enseigneurs  ?  (1600,  Jehan  Pus- 
sot  Traité  sur  les  difficultés  des  servitudes 
Arch.  législ.  de  Reims,  1,  1022,  Doc.  inéd.) 

—  Index  : 

Quand  la  mensale  (ligne  qui  traverse  le 
milieu  de  la  main)  coupe  le  tubercle  de 
l'enseigneur,  c'est  signe  de  cruauté.  (Mont.  , 
Ess.,  II,  12.) 


ENS 

—  Fém.,  enseigneresse,  -  erresse  : 

Ele  (sapience)  est  enseignerresse  de  la 
descipline  de  Dieu.  {Bible,  Maz.  684,^13".) 

Ele  est  ensegneresse  de  la  descepline  de 
Deu.  {Ib.,  Richel.  901,1°  15*.) 

Histoire  enseigneresse  et  maistre  d'escole 
a  nostre  vie.  (G.  Tory,  Chron.,  ép.,  éd. 
1544.) 

ENSEiGXEURiER,  verbe. 

—  Act.,  rendre  maître  : 

En  si  haulte  part  fut  mis  l'homme  par  le 
grand  Dieu,  affin  qu'il  la  cultivast  et  gar- 
dast.  Et  soubdain  qu'il  V enseigneur ia. 
(Aeetin,  Gen.,  p.  13,  éd.  1542.) 

—  Réfl.,  se  rendre  maître  : 

Vouloit  peu  a  peu  s' enseigneur ier  du 
rovaume.  (A.  DE  LA  Sale,  la  Salade, 
f»  42'.) 

Capet  s'estant  enseigneurié  de  la  France. 
(l'ASQ.,  Rech.,  m,  13.) 

ENSEiGNEus,  adj.  ;  mal- enseigueus,  de 
mauvais  exemple  : 

Pour  rien  n'eust  voulu  souffrir  que  sour 
son  jugement  nulle  chose  mal  enseigneuse, 
ou  de  fraude,  eust  esté  faicte.  (0.  DE  LA 
.^lARCHE,  Mém.,  I,  17,  Michaud.) 

ENSEiGNiEMENT,  -gneevient,  -gnement, 
adv.,  doctement,  sagement: 

Chantez  enseignement.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  XLVi,  7,  Michel.)  Var.,  ensei- 
gneement. 

Li  messagers  parla  mnlt  enseigniemeni . 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom..  Richel.  13513,  PSOr". 
Cil  parla  mnlt  enseignement. 
(Vespasianus,  Brit.  Mus.,  A  vu,  f°  40'.) 

1.  ENSEiGNiER,  eusegn.,  enssegn.,  en- 
sengn.,  essegn.,  ensagn.,  ensign.,  ensingn., 
ensein.,  enseinn.,  ensen.,  ensoingn.,  ansoi- 
gnier,  verbe. 

—  Act.,  marquer  : 

Nus  teliers  ne  soit  si  hardis  qui  tisse 
sor  ostille  qui  ne  soit  ensegnie  del  ensegne 
de  le  vile.  (1262,  Bans  aux  échev.,  00,  Ass. 
s.  les  drap,  de  Douay,  f»  4  v",  Arch.  mun. 
Douai.) 

A  tant  k'il  (les  draps)  seroient  enseignié 
de  l'enseigne  de  le  vile.  (1270,  Reg.  aux 
bans,  Arcb.  mun.  S.-Omer  AB  xvili,  16, 
n°  199.) 

Enseigner  des  nappes  et  touailles.  (1403, 
Lille,  ap.  La  Pons,  GÎoss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Montrer  : 

Et  si  mena 
Li  rois  le  conte  de  Canpagne, 
Que  tous  II  mons  al  doit  ensagne. 

(MoDSK..  Chron.,  27980,  Reiff.) 

—  Neutr.,  faire  signe  : 

Lors  les  soigna  (les  lions)  et  ensoingna  a 
la  main  qu'il  s'en  aulessent.  {Vies  des  Her- 
mites,  ms.  Lyon  698,  f°  4  r».) 

—  Faire  la  preuve  : 

Et  a  conforter  leur  dicte  seisine  et  pos- 
session, et  enssegner  plus  a  plain  de  leur 
droit,  exiberent  unes  lettres.  (Cft.  de  1351, 
N.-D.  la  Gr.,  l.  I,  Arch.  Vienne.) 

—  Réfl.,  s'instruire  : 

Tote  pais  ait  e  el  qnitance 
(Ju'il  en  face  sa  peneance  : 
Eissi  l'esgart  e  e'en  enseing, 
Kar  deu  mieuz  dire  ne  m'i  feing. 
(Ben.,  I)    de  Norm.,  II,  25784,  Michel.) 


ENS 


Par  exemples  de  créatures 
Lt  par  regarder  leur  natures 
Se  poet  on  ensengnier  et  dnire. 
(1.  DE  CoNDÉ,  Dis  iou  chien,  ms.  Casan.,  Scheler.) 

—  Ou  il  n'a  qu'enseignier,  loc,  qui  a 
toutes  les  qualités,  parfait  : 

S'entrait  une  pucelle  ou  il  n'ot  qu'ensignier. 
(Garin  de  Monglanne,  Vat.  Chr.  1517,  f°  7=.) 

Ses  .lu.  fies  a  trouvez  avoec  le  chevalier 
Et  avoec  le  pncelle,  ou  il  n'ot  qu'ensingnier. 

(B.  de  Sel).,  m,  83,  Bocca.) 

—  Enseignié,  part,  passé,  marqué  : 

Ce  que  feroient  en  la  peine  de  deux 
cens  mil  escuz  d'or  du  coing  forgé  et  en- 
seigné du  roy  de  France.  (MoNSTREf.ET, 
Chron.,  I,  47,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Armorié  : 

Les  estranieres  armoyees  et  enseignies 
de  leurs  enseignes.  (Froiss.,  Chron.,  V, 
239,  Kerv.) 

—  Instruit  : 

Li  nient  enseinniez  perirunt.  {Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  XLVIII,  10,  Michel.) 

Dune  kommença  a  estre  enscines  et  cortcis. 
(Garnier,  Yiede  S.  Thom.,  Richel.  13513,  f°5r°.) 
Car  il  est  pruz  e  ensengné. 

(Tristan,  II,  458,  Michel.) 
Moriz  a  dist  a  sa  meyné  : 
Montez,  chevalers  enseigné. 

(Conquest  of  heland,  2113,  Michel.) 
Gentis  est  et  bien  ensengnies. 

(Flormoni,  Richel.  792,  P  22''.) 
Li  enToisiet  li  demandoient 
Pour  coi  il  n'amoit  par  amonr 
A"ucune  dame  de  valonr. 
Ou  aucune  gentil  pncele 
Qui  fust  frauce,  ensegnie  et  bêle. 

(Amadas  et  Yd.,  Richel.  375,  f  SL^"-.) 
Li  damoisians  bien  ensengnies. 
Comme  courtois  et  afaities 
De  cest  message  se  fist  prest. 

(Ib.,  f  315''.) 

Gavain  le  pren  et  Vensegnié. 

(Atre  per.,  Richel.  2168,  f°  22"".) 
Vos  aves  une  nièce  bêle, 
IS'a  plus  vaillant  dusqn'a  Tndele, 
Plus  sage  ne  pins  ensegnie. 
Plus  gente  ne  plus  envoisie. 

(Parton.,  3953,  Crapelet.) 
Sarrazenois  parole,  bem  an  fut  ansoigniez. 

(Floovant.  2392,  A.  P.) 
Il  apela  Rolland  e  Naimes  Vensenes. 

(Prise  de  Pampel.,  2475,  Mussafia.) 
Trop  par  avez  dit  grant  ontraige 
Qui  si  solez  estre  ensaigniez. 

(Des  Tresces.  Richel.  19132,  f°  123=) 
Ja  ai  ge  la    plus   bêle    fille   qui    soit  en 
terre  et  la  plus  sage  et  la  mielz  ensaignie 
qui   onques   naquist.  {Artur,  Richel.  337, 
f  59\) 

Comme  fel  chevaliers  et  mal  ensengniez 
que  vos  estes.  {Ib.,  f°  255'.) 
Et  la  dame  respont  qni  bien  fn  ensignie. 

(B.  de  Seb.,  xy,  1042,  Bocca.) 
Katherine  l'enseignie, 

(Liv.  des  cent  bail.,  xm,  S.-Hil.) 

2.  ENSEIGNIER,  VOirENSAIGNtER- 

ENSEiGNiR,  ensenhir,  essegnir,  v.  a., 
instruire  : 

Mon  estre  et  mon  pe'nser,  mon  vivre  et  mon  parler 
l'uist  li  spirs  de  science  ensenhir  et  donteir. 
(Prière  à  la  Yierge,  Richel.  1.  1077,  f  9.) 


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233 


Adonc  li  dist  et  Vessegnist  : 
MaDgies  ardieniant  dou  fruit. 

(BMe,  Richel.  763,  f°  215».) 

—  Enseignij  part,  passé,  instruit  : 
(Amor)  si  fet  hardi  sage 

Et  enseigni  large. 

{Chans.,  ms.  Montp.  H  196.  F  29  y°.) 

EXSEiGNOuiR^  -  oufif,  Verbe. 

—  Neutr.,  devenir  seigneur,  régner, 
dominer  : 

Kar  poples  coTeitos  e  fens 
Vienent  enseignorir  sor  eus. 
(Bes.,  D.  deNorm.,  II,  14772.  Michel.) 

—  Réfl.,  se  rendre  maître,  s'emparer  de  : 

A  Rome  lo  que  nos  anjuiu,, 
E  si  nos  eiiseignorissum 
De  li  e  de  si  faite  honur 
Qu'ai  siècle  n'est  nule  greignnr. 

(Ben.,  D.  de  ISorm.,  I,  1-249.  Michel.) 

Lidit  enfant  ne  aucun  d'iceuls  ne  se 
pouTToit  enseignoiirir  deTuffruildu  manoir. 
(i32o,  Arch.  JJ  64,  V  37  v».) 

ENSEIGRE,  voir  ENSUIVRE. 
ENSEILLEURE,  S.  f.,  Seuil? 

Pour  avoir  fait  le  dit  évier  et  la  dicte 
enseillevre  de  la  dicte  tour  au  villain. 
{Compt.  de  Girart  Goussart,  1400-1402,  For- 
teresse, XXII,  Arch.  mun.  Orléans.) 

ENSEiNER,  voir  Enseignier. 

1.  ENSEiNG,  ensan,  s.  m.,  signe,  trace  : 

La  dame  vont  qoerant  ades 
Mais  n'en  trovereot  nul  eisaii. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f°  147''.) 

2.  ENSEING,  voir  Ensoing. 

ENSEINGE,  voir  ENSEIGNE. 
ENSEINGNABLE,  VOif  ENSEIGNAELE. 
ENSEINGNEOR,  VOif  ENSEIGNEOR. 

ENSErNxiER,  voir  Enseignier. 

ENSEINTER,  VOir  ENCEINTER. 

ENSEisiR,  voir  Eksaisir. 
ENSEJouRNER,  v.  n.,  séj oumer,  tarder  : 

Sainct  Mathurin,  pour  paix  y  mettre, 

Aui  ambassades  fist  promettre 

Sur  le  sacrement  de  la  messe 

Que,  ains  qn'il  partist,  feroieut  promesses 

Vif  ou  mort  de  le  ramener 

A  Larchant  sans  t'iL^cjownrr. 

(1490.  la  Vie  de  St  Malhurin.  Poés.  fr.  des  x\'  et 

XTI*  S.,  t.    XII.) 

ENSELAGE,  S.  m.,  fonctiou  de  celui  qui 
marque  du  sceau  : 

Ne  porront  li  enseelleur  de  le  vile  d'A- 
miens ne  aucuns  d'eulz  mettre  le  seel  ou 
les  seaux  dessusditz  a  aucuns  drapz  faiz 
hors  de  le  jurisdiciou  desdis  maieur  et 
eschevins,  jusques  a  ce  que  souffisaiment 
leur  sera  tesmongnié  par  lesdis  es-wars 
lesdis  draps  avoir  esté  par  eulx  veux  et 
estre  souffisaus  pour  avoir  ledit  seel,  sur 
paine  de  perdre  ledit  mestier  d'enselage. 
{Nouv.  Ordonn.  relat.  aux  teintur.,  tisser, 
et  pareurs  de  draps,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
de  l'hist.  du  Tiers  Etat,  I,  523.) 

1.  ENSELER,  -  eller,  enss.,  enc,  ans., 
anc,  ensieller,  ensealer,  ensaler,  inseler, 
V.  a.,  seller  : 


La  veissies  maint  cier  Liaume  lacler 
Et  enseler  maint  bon  corant  destrier. 

{Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  ("  14».) 
El  cheval  monte  qui  estait  enselez. 

Ub..  Ars.  3143,  f°  6'.) 
Cil  cheval  sont  covcrt  et  enselé. 

(Ib.,  i"  20K) 

El  cheval  monte  qui  bien  fu  encelez. 

(Ib.,  V  23'.) 

Ancellez  fu  cel  estelez  roncin. 

(»..  Richel.  191C0.  f  26*.) 

Et  enseler  maint  auferrant  destrier. 

(Ib.,  ms.  Montp  .  f"  101».) 
La  veissiez  enseler  maint  destrier. 
(Gar.  le  Loh.,  1'  chans.,  vit.  P.' Paris.) 

La  veissiez  tant  blans  hanbers  veslir, 
Et  tant  cheval  enseler  et  covrir. 

(/{..  2°  chans.,  xvi,  p.  252.) 

Es  chevaus  montent  c'on  ent  fait  ensaler. 
(De   Charlem.    et    des   Pairs,  Vat.  Chr.  1360, 
!°  3^) 
On  li  amaine  Broiefort  ensele'. 

(RAisiiiEET,  Ogier,  2410,  Barrois.) 
D'ooe  malvaise  sielo  se  jument  ensielé. 

(Roum.  d'Alix.,  f  47',  Michelant.) 
C'on  face  enselter  son  cheval 
Et  ses  armes  lost  aporter. 

(Florimont,   Richel.  792.  P  V.) 

Huidelon  li  a  fait  le  cheval  amener. 

Et  par  devant  l'enfant  l'a  fait  bien  anseler. 

(Gui  de  Bourg..  2204.  A.  P.) 

Amis,  dist  Bneves,  or  enten  mon  pensé, 

Ensele  moi  Arondel  le  mué. 

(Beuv.  d'Banst.,  Richel.  12S48.  f"  155''.) 

Fai  ensaler  les  chevaus. 

(De  morte,  Ars.  5201,  p.  231».) 

Son  cheval  trova  apresté 
Ensellé  et  appareillé . 
(J.  LcMARCHAM,  Mir.,  ms.  Chartres,  f  36».) 

Il  a  fait  Baielart  sin  cheval  inseler. 

(Poet.  ms.  av.  1300,  IV,  1363,  Ars.) 
La  dame  fet  enseler  deus  chevaus.  (Lan- 
celot,  ms.  Fribourg,  f»  35''.) 

E  serra  le  chival  ensealé  de  une  seale 
des  armes  le  dit  Robert.  (Lib.  Custnni.,  I, 
148,  ISer.  brit.  script.) 

Et  ensiellerenl  leurs  chevaus.  (Froiss., 
Chron.,  III,  90,  Luce.) 

Tout  furent  armet,  et  li  chevaux  enssellet. 
(ID.,  ib.,  III,  264,  Luce,  uis.  Amiens.) 
Mener  fist  .ii.  chevaux  en  celle  région 
Tous  les  mienlx  encellez  que  trouver  pooit  ou. 
(Ci-v..  B.  du  Guesclin,  2906.  Chabaille.) 

Que  l'en  ne  puet  cnseifer,  insellabilis.  (Gl. 
gall.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

Ensellé,  insellatus.  (Ib.) 

Monté  sur  un  moult  bon  cheval,  bien 
armé  et  bien  ensellé.  (0.  de  la  IMabche, 
le  Livre  de  l'adois  de  gaige  de  bataille, 
p.  87,  Prdst.) 

Lors  eussiez  veu  enseller  bien  deus  mille 
chevdulx.  {Perceval,  f»  68»,  éd.  t530.) 

Enseller  chevaulx.  (J.  Lagadeuc,  Ca- 
thol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl. 
(^uimper.) 

2.  ENSELER,  voir  Enseeler. 

ENSELLEUR,  S.  m.,  cclui  qui  chevauche 
assis  sur  une  selle  : 

Stradites,  enselleur.  {Gloss.  lal.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679,  {°  250  V».) 

Strator,  ensellettr.  (Gloss.  de  Salins.) 


ENSEMBLABLE,  adj.,  Semblable,  pareil; 
ensemblable  que,  loc.  conj .,  de  même  que  : 

Lesdits  seigneurs  vassaux  pour  les  pri- 
sonniers chargez  des  crimes  pourront  ad- 
ministrer justice,  et  un  sergeant  pour  par- 
tie, ensemblable  que  nos  oKciers  ordinaires. 
(Charl.  de  Hain,,  lxiv,  8,  Nouv.  Coût,  gén.. 
Il,  96.) 

ENSEMBLABLEMENT,  ensonib.,  adv., 
pareillement  : 

Jusques  a  soixante  soulz  et  un  denier,  et 
au  dessous  ensamblablement.  (1341,  Arch. 
JJ  73,  f»  272  V».) 

ENSEMBLE,  ansambU,  prép.,  avec  : 

Se  doit  an  warde  doneir  quels  c'il  soit 
cui  om  receoit  por  habiteir  ansarnble  lui. 
Mais  li  mais  om  nen  habitet  onkes  seure- 
mant  ansarnble  lui,  car  il  habitet  ansanible 
un  mal  home.  {Li  Epistle  Saiyit  Bernard  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  71  v».) 

Ou  il  est  ansanible  les  homes.  [Ib., 
('  74  r".) 

Sainz  Germains  ala  ou  palais  ansarnble 
ses  compaignons.  (Vie  saint  Germain  d'Au- 
ceurre,  Richel.  988,  f°  149"'.) 

ENSEMBLEDEMENT,  VOif  ENSEMBLEE- 
MENT. 

EXSEMBLEE,  ensanb.,  amsamb.,  s.  f.,  as- 
semblée : 

En  ceste  ensanblee  de  Wincestre.  (Mort 
Artus,  Richel.  24367,  f»  3-'.) 

A  ceste  amsaniblee.  {Ib.,  t"  10».) 

Or  vons  ai  je  conteit  et  dit 
Pourquoy  ont  faite  l'ensemblee. 
(Guerre  de  Metz,  st.  137»,  E.  de  Boateiller.) 

ENSEMBLEEMENT,  ensamblecment,  ens- 
sambleement,  emssembleement,  ensemblede- 
ment,  ensenbleyement,  ensambleyement,  e)i- 
semblement,  adv.,  ensemble,  tout  à  la  fois  : 

Tuit  se  desevrerent,  ensembleement  en- 
gluet  sunt.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xili, 
4,  ]\lichel.) 

Ensembledement  11  nunsaives  e  li  fols 
perirunt.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xlviii,  9,  Mi- 
chel.) 

Nabal,  en  hébreu,  ço  est  fol  ;  e  folie  est 
ensemblement  od  lui.  {Rois,  p.  99,  Ler.  de 
Liucy.) 

Ensenbleement  o  cest  escrit.  (1260,  Vente, 
Ste-Croix,  Arch.  Vienne.) 

Ensambleement  o  le  seau  de...  (1260, 
Acquisition,  Ste-Crois ,  Ste-Radegonde , 
Arch.  Vienne.) 

Eu  testimoyne  de  vérité  je  y  ay  mis 
mon  seyau  emssembleement  ob  les  seyaus 
lou  davunt  dit  mon  sire  Hugues...  (1281, 
Test,  de  Guy  de  Lusignan,  Arch.  J  270, 
pièce  19.) 

Fu  mis  en  saisine  de  la  dite  terre  de 
Gailefontaines  et  de  ses  appartenances  en- 
sambleement avec  les  dites  autres  choses. 
(1314,  Arch.  JJ  52,  f  54  v.) 

Ensambleyement  o  le  nosire  seel.  (1326, 
Arch.  JJ  64,  f  92  v.) 

Ensenbleyement  o  le  nostre.  (16.) 

Emssemblement.  (1340,  Fontevr.,  anc.  tit. 
228,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

Enssambleement  ob  tout  le  droit,  le  do- 
maine, la  propriété.  (23  juin  1371,  S.  Ber- 
tliomé,  Bibl.    La  Hochelle.) 

30 


234 


ENS 


Par  lesdits  personnaiges  de  nostredit 
parlement  ensemblement  avecques  les  gens 
Se  nostredite  court.  (ISOO,  Ord.,  ssi,  274.) 

Et  en  yrez  tous  manger  vostre  part  en- 
semblement, comme  bons  amys.  (Des  Per., 
Cont,  Ll,  La  Monnoye.) 

Les  deux  frères  puisnez  ayans  pitié  du 
mauvais  traictement  que  leur  père    rece- 
Toit  par  Lothaire,  se  liguent  ensemblement 
eontre  luy.  (Pasq.,  Rech.,  v,  3.) 
De  perdre  ensemblement  le  corps  et  la  richesse  ! 
(Lasphrise,  Nom.  Treijic.,  Bibl.  elz.) 

Ensemblement  se  disait  encore  au  com- 
mencement du  xvii"  s.  : 

Les  ofeciers  s'allient  avec  les  comptables, 
et  meslent  leur  gain  ensemblement.  (Caquets 
de  l'Accouch.,  1"  journ.,  Bibl.  elz.) 

Ils  ont  ensemblement  conjuré  votre  honte. 
(BoiSROB.,  Folle  Gageure,  ii,  1.) 

1.  ENSEMBLEMENT,  S.  m.,  rassemble- 
ment : 

Ne  sevent  la  covino  de  nostre  ensemblement. 
(Th.  de  Kent.  Geste   i'Alis.,  Kichel.  2i36i, 
f°  19  r".) 

2.  ENSEMBLEMENT,  VOir  ENSEMBLEE- 
MENT. 

ENSEMBLER,  ensambUr,  ensenWer,  ens- 
sanller,  verbe. 
—  Act.,  rassembler  : 

Seygnurs,  fet  il,  or  entendez, 
Par  grant  liosoinne  estes  ensemblez. 
{Guy  de  \yarwick,  Richel.  166'J,  f  20  v°.) 
K'il  passol  de  grandur  tn?  ki  sitnl  ensembles. 

{Ilorn.  2312,  Michel.) 
Toutez  manières  de    cent  seront  d'une 
fov  ensemblez  en  la  maison  et  l'obediance 
de  S'»  église  dont  Jhesucrist  sera  pasteur. 
(1347,  Arch.  M  105.) 

Enssanller.  (13S9,  Péronne,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Bian  seigneurs,  que  qnerez  vous  ore 
(Ju'a  ceste  heure  estei  ensamblé  f 

(Pass.  S.  S.,  Jub.,  ilijst.,  11,  186.) 

—  Mettre  ensemble,  mêler  : 

Pour  double  que  ceux  qui  charioient  ne 
ensemblassenl  les  gerbes  de  leurs  voisins 
ou  d'autres.  (1404,  Ord.,  ix,  31.) 

—  Fig.,  confondre  : 

Tous  droictz  humains  sont  ensembles  el 
meslez.  (E.  de  Laigue,  Comm.  de  J.  Ces., 
î"  4  r»,  éd.  1539.) 


—  Neutr.,  se  rassembler  : 

Mes  li  Flammenc,  quant  cco  virent, 
Ensemblerent  tost  et  faillirent. 
(G.  Gauiar,  Chron.,  ap.  F.  Michel,  Chr.  angl.-n., 
I.  3.) 

—  S'unir  par  mariage  : 

Qui  enfanz  lest  ensembler 
Avaunt  lor  agee  légitimer. 
(De  Pèches,  ms.  Cambridge,  Univ.  E  e,  1,  20, 
f»  13=.) 

—  Infln.   pris  subst.,  rencontre,  choc, 
combat  : 

A  Vensenbler  font  les  lances  croisir. 

(Les  loh..  Vat.  Urh.  S'iS,  f  '!''.) 

A  Vensenbler  1  ol  tel  froisseis. 

(/*..  f"  lOV) 

—  Ensemble,  part,  passé,  entremêlé  : 


ENS 

Une  bacgue  ou  il  a  trois  roses  ensem- 
blees  de  blanc  et  d'autres  diverses  con- 
leurs.  (24  sept.  1447,  Coynpt.  du  R.  René, 
p.  204,  Lecoy.) 

ENSEMBLOisON ,  msanbloison  ,  s.  f., 
assemblée^  assemblage,  union  : 

A  cele  ansanbloison. 

(Les  Loh.,  Richel.  -1622,  f  "9  r°.) 

ENSESiELÉ,  part,  passé,  dont  la  semelle 
est  garnie  : 

Gros  sonilliers  ensemelez  de  clondz. 
(Gaocbet,  Plais,  des  Champs,  p.  iS.  éd.  160i.) 

ENSEMENT,  encmneul,  ancement,  ensa- 
manl,  enssament,  ensiment,  enchement,  esse- 
mcnt,  adv.,  pareillement,  ainsi,  de  telle 
manière,  également  : 

Car  ne  voleit  beisier  clerc  ne  lai  ensement. 
(Gark.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  P  70  r°.) 
L'elme  11  trainche  et  la  coiffe  ancement. 

(Raoul  de  Cambrai,  cccxxxv.  Le  Glay.) 
Cho  est  almosne  esperitens, 
E  essement  le  corporeus. 
(Ej:pl.  du  Cant.   des    cant.,  ms.  du  Mans  113, 
f  n  r°.) 
Les  altres  membres  essement. 

(Ib.,  P  78  V'.) 

Si  com  Venus, 
Pallas  et  Juno  ensement 
Vinrent  oir  le  jugement 

De  Paris. 
(Floire  el  Blanceflor,  l'  vers.,  4S2,  du  Méril.) 

Çou  m'est  a  vis,  se  voir  recort, 

Une  pucele  o  eus  avoit  | 

Qui  ensement  se  contenoit. 

(Ib.,  1246.) 

Car  sens  alrait  avoir  et  amis  ensement.  ' 

(Ad.  de  la  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  92,  Jubinal.)    i 

Si  tant  est  que  il  ne  la  prcnget  pucelle,    | 
enssament  aura  li  maris  oscle,  cum  la  famé. 
{Coût,  de  Charroux,  18,  coll.  Fonteneau,    1 
Bibl.  Poitiers.)  i 

Essement  a  tierce  et  a  midi  et  au  vespre  \ 
aloia  uostre  sires  ovriers  en  sa  vigne.  | 
(Maurice,  Serm.,  Richel.  24838,  f"  20  v».) 

Ceste  vie  tout  ensement  n'est  fors  que  uns 
trespassenienz.  (Traité  des  vertus,  Richel. 
22932,  f"  26''.) 

A  chely  enchement.  (Rentes  de  la  Prév.  de 
Clenn.,  Ùichel.  4663,  f"  93  r».) 
Crans  et  petiz  tôt  ensamant. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  821,  F  1''.) 

—  Ensement  comme,  tout  comme  : 
'            Li  amiralz  bien  resemlilet  barun. 
1            Blanche  ad  la  barbe  ensement  cume  flnr. 

(Roi.,  3172,  MUller.) 
Cil  sunt  seiet  ensement  cume  porc. 
I  (Ib.,  3223.) 

E  iert  ensement  cume  fust  tresplantet  de- 
juste  les  ruisals  des  ewes.  (Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  i,  3,  Michel.) 

—  Ensement  que,  tout  comme,  exacte- 
ment comme  : 

Mes  mon  cors  vous  dira 
Toute  la  vérité  ensement  ?a'ele  va.        ^ 
(Jeh.  de  Lanson,  Ars.  3U5,  f  15i  r  .) 

—  Placé  en  tête  de  la  phrase,  sans  rela- 
tion directe  avec  ce  qui  suit,  ensement  a 
signifié  de  même,  outre  : 

Encement,  autel  raison  est  ce  la  mère  qui 
tient  le  baillage  dou  ûé...  [Ass.  de  1er.,  l, 
628,  Beugnot.) 


ENS 

Haut-Maine,  ensement,  ens'ment,  en- 
semble, en  même  temps.  Aunis,  Sain- 
tonge,  Vendée,  et  Poitou,  Deux-Sèvres, 
ensement,  ens'rement,  seulement. 

ENSEMS,  adv.,  ensemble  : 

Crident  Pilai  trestuit  ensems. 

(Passion,  228,  Diei.) 

Ensems  crident  tuit  li  fellnn. 

(Ib.,  233.) 

ENSENCioN,  voir  Enscension. 

ENSENDRER,  VOÏr  ENGENDRER. 
ENSENEMENT,  VOir  ENSEIGNEMENT. 

1.  ENSENER,  voir  Ensonnier. 

2.  ExsENEB,  voir  Enseignier. 
ENSENGE,  voir  Encenge. 

1.  ENSENGNE,  VOir  ENSEIGNE. 

2.  ENSENGNE,  volr  Encenge  au  Supplé- 
ment. 

ENSENGNIER,  VOir  ENSEIGNIER. 

ENSENHIR,  voir  Enseignir. 
ENSENiE,  voir  Enseigne. 

ENSENNABLE,  VOir  ENSKIGNABLE. 
ENSENNE,  voir  ENSEIGNE. 
ENSENSEMENT,  VOlr  ENCENSEMENT. 

1.  ENSENSER,  efic,  V.  a.,  éclairer,  re- 
mettre dans  son  bon  sens  : 

Li  veuz  hœm  se  dresce  atant 
Pur  la  resun  au  josne  enfant, 
E  dist  :  Beau  (iz,  U  seint  esprit 
Vus  gart  le  cors  en  fet,  en  dit  ! 
Car  ben  m'aiez  ore  ensensé ^ 
En  poi  d'nre  de  grant  pensé. 

(Chardrt,  Petit  Plel,  543,  Koch.) 

Longement  ont  tel  penser. 
Puis  lui  fist  Deu  despenser 
Le  penser  qu'il  out  pensé, 
Et  quant  Deu  Vaut  encensé 
Si  repensât  en  son  qner... 
(Yie  S.  George,  Richel.  902,  f  109  r".) 

2.  EXSENSER,  voir  Encenser. 

ENSENTEMENT,  essgntemant,  essante- 
mant,  s.  m.,  consentement  : 

Parle  commnn  essentemant.  {MortArtus, 
Richel.  24367,  f  14''.) 

Per  Vessantemant  de  Estevenet.  (1274, 
Acey,  Arch.  Haute-Saône,  H  12.) 

0  le  bon  gré  et  Vensentement  devant  diz. 
(20  juiU.  1359,  Regard,  Arch.  Côtes-du- 
Nord.) 

Cf.  Asentement. 

ENSENTiR,  V.  a.,  sentir,  ressentir  : 

Bien  voit  qu'il  n'en  venroU  a  chief  : 
Ne  moastra  pas  tout  le  meschief 
Oue  il  a  on  cuer  ensenti. 

(Cleomad.,  8035,  Van  Hassell.) 

Nus  ne  doit  suirre  la  volenté  de  son 
cuer,  ne  estriver  annui  ausiment  contre 
l'abé  de  nule  chose;  et  se  il  ce  ff'l-  f  '' 
face  ensentir  '^ .  decephne  de  la  règle 
(Riule  de  S.  Beneit,  Richel.  24960,  f»  8  v  .) 

ENSEOiR  (s'),  V.  réO.,  s'asseoir  : 


ENS 


ENS 


ENS 


235 


En  real  sea  aproef  vous  etiseez. 
(Ta.  DE  Kent,  Geste  d'AUs.,  Richel,  2-4364, 
f»  76  r°.) 

ENSEOR,  ans.,  s.  m.,  celui  qui  règle 
l'assiette  de  l'impôt  : 

Et  veille  et  avère  que  lesdits  anseors  an- 
quergent  si  je,  ho  mon  peir,  avons  rens 
sorpris  ho  boes  de  Bosic.  (1262,  Preuv. 
de  l'hist.  de  Bret.,  t.  I,  col.  984.) 

Cf.   ASSEOR. 

ENSEPONXÉ,  adj.,  monté  sur  un  affût  : 

Une  petite  bonbarde  enseponnee...  Troys 

petites  bonbardes  de  cuj-vre  enseponnees  et 

un   petit   canon   enseponné.    (14t7,   Arch. 

mun.  Angers,  CC  3,  T  167.) 

ENSEPOULTURER.VOirENSEPOUTOUEER. 

ENSEPOUTOURER,  -  oullwer,  -  ulluver, 
V.  a.,  ensevelir  : 

Ensepoutouret  fu  en  l'eplise  saint  Denis. 
(Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  9S\) 
P.  Paris,  ensepalturé. 

C'est  la  myse  feite  le  jour,  de  l'obyt  de 
feue  madame  de  la  Vaysonsiere,  que  Dieu 
absolle,  qui  fut  ensepoulturee  en  l'eglyse 
de  Myre  le  mercredi  xxill"  jour  de  ottobre 
l'an  mil  cccc  et  neuf.  {Charte  de  1409, 
Richel.  Clairamb.  1090,  f»  260.) 

Ou  le  corps  de  ladicte  dame  est  ensepul- 
turé.  {Ch.  de  1454,  ap.  J.  Quicherat,  Hist. 
de  Ste  Barbe,  I,  320.J 

EnsepuUurer  et  mectre  en  terre  mondit 
cueur.  (29  mars  1436,  Compt.  du  R.  René, 
p.  6S,  Lecoy.) 

Pour  faire  enterrer  et  ensepulturer  feu 
Guillaume  Guillemet.  (1498,  Reg.  de  Nant., 
f°  38  r».) 

Car  déjà  quatre  jonrs  avoit 
Qu'il  esloit  citsepûiiuré, 
{Mist.  de  la  Saincle  Leniie,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
xvi°  s.,  I,  46.) 

Inhumé  et  ensepulturé  au  cueur  et 
cbansseau  de  la  dite  église.  (1315,  C'A.  de 
P.  de  Dainpierre,  Minute  de  M.  Chefdev., 
not.  à  Evreux.) 

Etre«sep«;(Mrcre»iaumoustier  de  Sainct 
Melaine.  (Le  Baud,  Hist.  deBrel.,  ch.  xxii, 
éd.  1638.) 

Vous  aviez  une  tant  femme  de  bien, 
vous  la  devez  ensepulturer  honorablement. 
(G.  BoucHET,  Serees,  xxxiv.) 

Se  disait  encore  dans  la  première  moitié 
du  XVII»  s.  : 

Chapelle  en  laquelle  sont  ensepulturez 
tous  ceux  de  sa  famille.  (Ch.  Jaulnay,  le 
Parfaict  prélat,  Paris,  1648,  p.  530.) 

Bourbonnais,  ensepouturer. 

ENSEPULCRER,  -  clircr,  V.  a.,  mettre 
dans  un  sépulcre  : 

Knfln  elle  Oa  mort)  le  domte,  et  peudaut  qu'il  sora- 
[meille 
L'ensepidchre  aus  enfers. 
(CsiSsiGH.,  Uespr,  de  la  lie,  cixn,  éd.  139i.) 

ENSEPULCRiR,  V.  a.,  mettre  dans  un 
sépulcre  : 

Uni  li  clerc  et  li  lai  le  cors  ensepulcri. 

(Rou,  2*  p.,  1.311,  Andresen.) 

ENSEPULTURER,  VOif  EKSEPOUTOUnER. 

ENSERCH4BLE,  VOir  ENCERCHABLE. 


ENSERCHE,  voir  ENCERCHE. 
ENSERCHEMENT,  VOir  E.NCEBCHEMENT. 
ENSERCHEUR,  VOir  ENXERf.UEOR. 

ENSERCiON,  insercion,  s.  f.,  action 
d'enter,  de  greffer  : 

Aucunesfois  ceste  chose  se  fait  par  enser- 
cion,  c'est  a  dire  par  enter  le  rainsel 
d'aucun  arbre  ancien  et  parfait  sur  l'escot 
de  I.  jone  arbre,  et  ceste  manière  est  la 
meilleure  qui  soit  quant  ceste  insercion  se 
fait  d'un  arbre  sur  un  autre  bien  propor- 
cionné  a  li.  (Evraht  de  Conty,  Probl. 
d'Arist.,  Richel.  210,  f»  236'.) 

ENSERCiR,  V.  a.,  remplir  : 

Insertio,  ensercir,  reamplir.  {Gloss.  de 
Salins.) 

ENSERF""  5.  f.,  soirée  : 

Et  quant  ce  vint  a  l'enseree. 
Que  li  solaus  a  son  droit  tome. 
(De  Cortois  d'Artois,  RicLel.  19152,  f  81'.) 

ENSERER,  V.  H.,  Commencer  à  faire 
nuit  : 

Il  s'ent  tornerent  quant  il  dut  enserer. 

(LesLoh.,  ms.  Montp.,  f°  134''.) 

ENSERF,  adj.,  serf  : 

Apartenances  donc  les  unes  sont  frankes, 
les  autres  enserves.  (Britt.,  Loix  d'Angl., 
f"  139  r»,  ap.  Ste-Pal.) 

ENSERGIEE,  S.  f.,  soirée  : 

Et  Jhesa  Crist  revint  as  soes 
Ou  il  Irova  megres  escroes, 
Qui  de  pechié  erent  chargiees 
Au  malin  et  as  cnsergiees. 
(EvBAT,  Gen.,  Richel.  12157,  f»  90  y°.) 

ENSERi,  adj.,  calme,  tranquille,  doux  : 

Li  pensers  amonrous.  li  regars  enseri. 
(Yeiis  dou  paon,  Richel.  IS.'il,  !"  7"  r».) 

Qui  tant  est  simples  et  seriz 
Ce  samble  estre  saioz  anseriz. 
(G.  DE  Coixci,  ilir.,  ms.  Soiss.,  1°  28'.) 

1.  ENSERiR,  anserir,-sierir,  v.  impers., 
se  faire  soir  : 

Qaant  vinrent  as  ostcns,  si  fn  près  i'ensierir. 

(Roim.  d'Alix.,  f  71",  Michelant.) 

Ersoir,  an  vespre,  quant  il  fu  enseri^ 

Karlos,  vos  fiex,  a  l'ostel  me  requist 

Que  jou  alaisse  en  gibier  aveac  Ini. 

(Hiion  de  Bord.,  1372.  A.  P.) 

Il  n'estoit  pas  a  che  point  ou  castiel  ; 
anchois  estoit  aies  as  Lombars,  por  chou 
ke  il  presisseut  uosti-e  «eut  quant  il  seroil 
enseri.  (II.  de  Vale.nxiknnes,  Hist.  del'emp. 
Henri,  640,  Wailly.) 

Parae,  ce  dit  Butor,  pnr  voir  je  vous  plevi 
C'annuit  vons  le  r'aurez  ainz  qu'il  soit  anseri. 
(Brun  de  la  Mont.,  Richel.  1270,  f°  15  t°.) 

—  II  s'employait  aussi  comme  verbe 
neutre,  avec  les  mots  vespre,  nuit,  pour 
sujet  : 

Li  jors  défaut,  vespres  fu  enseri. 

(RAI5IEERT,  Or/ier,  8905,  Barrois.) 

Et  jnrait  moult  très  ûeremeut 

ïoz  ses  Dex,  son  cors  et  sa  vie, 

Q'ançois  ke  nuis  soit  anserie 

INe  k'il  beust  aiguë  ne  vin, 

Seroit  la  chose  traite  a  lin 

Piir  raison,  si  com  il  savoit, 
(Dolop-,  9053,  Bibl.  elz.)  Var.,  soil  nuis  enserie. 


—  Tout  est  enseri,  le  soir  est  tout  à  fait 
arrivé  : 

Quant  vint  an  vespre,  que  tout  fii  enseri. 
En  an  lit  coachent  la  dame  et  Fromoudin. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143,  l"  53'".) 

Ains  atent  tant  qne  tout  fu  ensieri. 

(Anscis,  Richel.  793,  f»  69''.) 
Monlt  tart,  ke  lot  fn  ensieri. 
Durement  estoit  aviespré. 

(La  Passion  Dieu,  Ars.  3527,  f»  200».) 

—  Estre  enseri,  avec  un  sujet  de  pers., 
être  plongé  dans  le  sommeil  : 

Tout  dorment  en  la  sale,  Renaus  pas  ne  dormi, 
Qnant  il  ot  enleuJu  que  toat  sont  enseri, 
Adonques  s'est  levés... 

(Ren.  de  Montaub.,  p.  442,  Michelant.) 

—  Infin.  pris  subst-,  le  soir  tombant  : 
J'a  non  Girarl,  gaiste,  bians  dons  amins. 
De  Gironville  mui  ju  a  Venserir. 

(Girb.  de  Metz,  p.  531,  Stengel.) 
Aine  ne  fina  de  si  a  Venserir. 
(Garin  le  Loh.,  2'  chans.,  ixxv,  p.  103.) 

La  nuit  sejornent,  tant  se  lievent  matin 
Qu'a  Blaucafort  furent  a  Venserir. 

(Ib.,  XLU,  p.  198.) 
As  pnis  de  Maldiant  vinrent  a  Vensierir. 
(Roum.  d'Alix.,  f  71^  Michelant.) 

An  tierc  jor,  droit  a  Venserir, 
Vint  la  novele  a  Galeron. 
(Ysles  el  Galeron,  Richel.  375,  P  299'.) 
A  Venserir  sor  la  vespree. 
(J.  Bretex,  Tourn.   de    Cliauvenci,    3143,  Del- 
motte.) 

Ains  ne  flnerent  de  ferir 
Dessi  qui  vint  a  Venserir. 

(Rich.  li  biaus,  ms.  Tnrin,   f  145'.) 

Oisel  chantent  doucement 
A  Venserir. 
(G.  DE  SoiiiNiES,  Chans.,  ap.  Scheler,  Trouv.  belg-, 
nouT.  sér.,  p.  6.) 

—  Enseri,  part,  passé  pris  substant., 
le  soir  tombant  : 

A  Vanserit. 

(Les  Loh.,  Richel.   1622,  f°  217  r°.) 
Du  main  jusqu'en  Vanseri. 
(EïRAT,  Genèse,  Richel.  12457,  f»  20  T°.) 

Tote  jor  l'ont  gaitié  desi  qu'a  Venseri, 

(Chev.  au  cijgne,  I,  6305,  Hippeaa.) 

2.  ENSERiR,  V.  a.,  insérer  : 

La  dite  clause  de  laquelle  la  teneur  cy 
dessoubz  est  ejiserie.  (1469,  Arch.  P  1391, 
cote  626.) 

ENSERMENTER,  V.  n.,  ramasser  du  sar- 
ment, en  faire  des  fagots  : 

Icelle  femme  alabesoigner  en  une  vigne... 
et  ensermenta  en  icelle  vigne.  (1473,  Arch. 
JJ   193,  pièce  844.) 

ENSERMONNÉ,  ensarmouiié,  adj.,.  qui 
manie  bien  la  parole,  à  peu  près  comme 

emparlé  : 

Et  respont  le  paiens  :  Bien  es  ensannonncs. 

(Gaufrey,  3589,  A.  P.) 
Quant  les  muets  seront  ensermonnez. 
(La  Loijaullé  des  Femm.,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi' 
s.,  Il,  3C.) 

ENSERPiLLiER,ensarpi;(er,  ensarpellier, . 
V.  a.,  envelopper  dans  une  serpillière  : 

.xxxvili.  aulnes  de  grosse  toille...  en 
laquelle  les  nupes   ciJessus    escriptes  ont 


236 


ENS 


ENS 


ENS 


esté  enserpiUees  et  envelopees.  (1389 , 
Compte  de  G.  Bat.,  Lamarque  4486,  f"  29  i", 
Richel.) 

Pour  cordes  achetées  de  lui  pour  enser- 
pillier  lesdites  napes.  (Ib-,  i"  29  v».)  Plus 
loin,  ensarpiller. 

Grosse  toille  pour  ensarpellier  et  envo- 
leper.  (xv°  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENSERREMENT,  ensierrement,s.  ni.,  em- 
prisonnement : 

L'enserrement  de  Merlin.  (Ms.  Richel. 
117,  f"  50.)  Var.,  ensierrement. 

—  Prison  : 

Ne  le  lendroit  prison,  anel  ne  ferrement, 
Ne  tor  ne  fermelé  ne  nul  cnserrcmmt. 

(Mann.  d'Aii/r.,  Richel.  7G6,  f°  12  r».) 

ENSERRER,  -  eir,  -  erer,  -  arrer,  -  ter- 
rer, enss.,  ans.,  verbe  : 

—  Act.,  enfermer,  renfermer,  serrer  : 

A  grant  paine  a  Sébile  cel  termine  anduré, 
Molt  crient  de  Baudoin  que  ne  l'ait  oblié, 
A  Helissanl  a  molt  anqis  et  demandé 
Se  set  an  nule  fin  comment  ce  est  aie 
Que  lor  .ii.  ameor  sont  eusi  aiisarrc. 

(J.  BoD.,  Snx.,  cxxxi,  Michel.) 

En  vo  cit  de  Bordiax  seres  si  enseres. 

{Ren.  de  Monlauli.,ii.  116,  Michelanl.) 

Ci  siii  pour  voslre  amour  enserrera  grant  paine. 

(AuDIFROY  LE  Bastard,  Bêle  Idoine,  P.  Paris, 

Romancero,  p.  15.) 

Qui  en  cest  mes  m'a  mise  et  enserrée. 

(Rom.  et  past.,  Bartsch,  I,  9,  9.) 
Li  dus  Jehanz  les  a  ou  palais  anserrez. 
Qeh.  de  Lanson,  Richel.  2193,  f  23  t°.) 
Certes  je  te  feroi  lier 
Et  enserrer  en  une  tour. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f°  2a".) 

On  enserer  en  une  tour. 

(Ib.,  Vat.  Ott.   1212,  f»  27'".) 

Mar  vi  enserreir 

Dame,  vostre  cors  lou  gent. 
'Le  dcchase  de  Looraine,  Chans.,  ms.  Berne  389, 
f  247  r».) 

Amis,  mar  fn  mes  cors  nés 

Quant  pour  vous  est  enseres 

Et  autres  en  a  ses  volentes. 
iChans.,  ap.  Maetzner,  Attfr.  Lieder,  p.  72.) 

Au  chatel  de  Loon  Vont  paiens  ansarré. 

(Floovant,  2289,  A.  P.) 

Et  en  tel  manière  m'a  ci  mes  frères 
enserrée.  {Artiir,  Richel.  337,  f»  176^) 

Ge  porrai  un  leu  fermer  par  force  de  pa- 
roles etansarrer  dedanz  ce  que  ge  voldrai. 
(Lancelol,  Richel.  754,  f  12^.) 

Cum  Aurelienseust  fait  ensarrer  la  pucele 
en  sa  chambre  por  li  efforcier.  (  Vies  sainte 
Neree  et  sainte  AchiUee,  Richel.  988,  i"  92^) 

Et  quant  les  homes  seront  enseres.  {Ass. 
de  Jér.,  t.  II,  p.  379,  Beugnot.) 

Et  se  il  fussent  enserres  dou  conseill  ans 
deux  jours  devant  dis.  (Ib.,  p.  324.) 

L'abbé  et  le  couvent  de  Raugenoi  sont 
moût  ensserrez  et  moût  destreiz,  et  ue 
puent  aler  ne  venir  en  leur  mesons  ue  en 
leur  besoig.  (1291,  Cart.  de  N.-D.  de  Beau - 
genci,  Arch.  Loiret,  f»  22  r".) 

Quant  la  dame  ot  tôt  son  pensé 
Ens  es  tables  bien  ensierré, 
Ses  a  recloses  pir  grant  duel. 

(Vie  S.  Grig.,  Ars.  3527,  i"  158'.) 

Et  sui  entre  paiens  en  chest  lieu  enserres. 

(Gaiifrey,  1735,  A.  P.) 


Nons  sommes  enserres. 
Ne  nons   pourra  venir  ne  pain  ne  vin  ne  blés. 
(Ib.,  2592.) 
Ha,  mort  !  com  par  toy  enserrez 
Est  mon  cuer  en  dure  Iristesce  ! 
(Miracle  d'Amis,  Th.  fr.  au  m.  à.,  p.  263.) 
Si  les  gens  et  lansquenets  de  ce  Frains- 
berg  firent  du  mal  a   Rome,  ilz    en   firent 
bien  autant  dans  Naples  quand  ilz  y  furent 
assiégez    et    ensarrez.    (Brant.,    Grands 
Capit.  estrang.,  I,  xvil,  Bibl.  elz.) 

C'est  une  chose  merveilleuse  des  etfects 
des  eaux  enserrées.  (Palissy, des  Eaux,Ceip.) 

—  Enfoncer  : 

Et  tendi  le  glave  au  cheval. 
Si  le  feri  ens  el  poitral, 
Dnsqn'ens  el  cuer  Va  ensere'. 

(Gauvain,  913,  Hippean.) 

—  Réfl.,  s'enfermer  : 

En  ses  flancs  cil  s'enserra.. 
(G.  DE  Comci,  Mir.,  ms.  Brux.,  (°  S"".) 
Si  s'an  vet    la    roine  en   sa   chanbre  et 
s'anserre  o  lai   coupaignie   d'une    pucelle 
soulement.   (Mort  Artus,    Richel.    24367, 
1»  So''.) 

Fermèrent  les  portes  desdittes  églises  et 
s'enserrèrent  dedans  avec  lesditz  catholic- 
ques.  (Haton,  Mem.,  an  1562,  Bourquelot.) 

—  Enserré,  part,  passé,  enfermé  : 
La  vielle  avoit  non  Aubree, 

.Ta  si  ne  fust  feme  ensieree 
Qu'a  sa  corde  nel  atraisist. 
(Li  Lais  de  dame  Aubree,  llichel.  1533,  F  502».') 

....  Feme  anserree. 
(D'Auberëe  la   vielle  Maquerelle,   ap.  Jnb.,  iVoar. 
Rec,  I,  203.)  Impr.,  auserrée. 

—  Peu  muni  : 

Dictes  au  roy  que  s'il  estoit  enserré  de 
tapisserie,  vaisselle  d'or  et  d'argent,  nous 
en  avons  assez  pour  nous  et  pour  luy. 
(Rom.  de  J.  de  Paris,  p.  78,  Bibl.  elz.) 

Morvan  et  Bourbonnais,  ensarrer,  ren- 
fermer. 

La  langue  moderne  a  gardé  enserrer 
avec  le  sens  de  serrer  dans,  enfermer 
contenir. 

ENSERVE,  s.  f.,  servitude  '? 

Pense  il  que  Dieu  le  munisse  et  préserve 
A  geuUe  bee  et  a  dens  do  Venserre, 
Pour  mordre  en  prince  et  en  chevallerie  ? 
(La  Compl.  de  Dignanl,  Analecta  leodica,   v.  98.) 

ENSERVER,  V.  3.,  asservlf,  assujettir, 
mettre  en  servitude  : 

La  ou  le  sank  est  une  feez  enfrauuchi 
par  cely  qe  pover  en  ad,  cornent  qe  ascun 
après  ïet  services  costumables,  ce  ne  en- 
serce  pas  le  sanli.  i^Year  books  of  the  reign 
of  Edw.  the  first,  years  xxx-xxxi,  p.  139, 
Rer.  brit.  script.) 

Une  feez  enfraunchy  par  toz  jors  de- 
morentfrauuclis,  se  il  ne  seyt  après  enservé 
par  conusaunce  en  cort.  (Ib.) 

ENSERVi,  part,  passé,  tombé  en  escla- 
vage : 

Ja  fu  cleregie  (l'Eglise  d'Angleterre) 

Franche  e  a  desus, 

Amee  e  chérie, 

Nule  ren  pot  plus. 

Ore  est  enservie 

Et  trop  envihe 

E  ahatu  jus. 
(1256,   Cantiq.  sur  la  désolation  de  l'Eglise  d'An- 
glet.,  ap.  Ler.  de  Liocy,  Ch.  hist.,  I,  189.) 


ENSESSER,  voir  Encesser. 

ENSEUGRE,  VOir  ENSUIVRE. 
ENSEUILLEMENT,  VOir  ENSUEILLEMENT. 

ENSEUR,  ensur,  adj.,  sûr,  certain  : 

Mes  nus  le  savom  qe  Merlyn 
Le  dit  pur  Fouke  le  fllz  Waryn  : 
Quar  chescun  de  vus  deit  estre  ensur 
Qe  en  le  temps  le  roy  Arthur 
La  Blanche  Launde  fust  appelée 
Qe  ore  est  Blaunche  Vile  noraee. 
(Hist.  de  Foulque  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv"  s., 
p.  113.) 

ENSEURANCE,  ensw.,  S.  t.,  assurance  : 

De  ceo  aveit  le  deble  ensurance 
De  dire  ceo  que  aveit  en  penser. 
(Pierre  de   Peckam,   Rom.  de  lumere,  Brit.  Mus. 
Harl.  4390,  f  1°.) 

ENSEURE,  voir  ENSUIVRE. 

ENSEUREMENT,  adv.,  avec   certitude  • 

Et  de  ens  aprendre  dunke  cornent 
Kespundre  pust  enscurement. 
(Pierre  d'Abernux,    le  Secré  de    secrez,    Richel. 
25407,  f  178'.) 

Pnr  ceo  n'en  voil  ore  plus  tretter. 
Ne  cest  ne  faz  for  pur  adrecer 
Cest  livre  par  dreit  entendement 
A  acumplir  le  enscurement. 

(Id.,  ib.,  f°  196''.) 

ENSEURER,  v.  a.,  assurer  : 

Puv  enseurer  l'estat  Adam.  (Year  books 
ofthe  reign  of  Edw.  the  first,  years  xxx- 
XXXI,  p.  365,  Rer.  brit.  script.) 

ENSE.VRTOVT,  insoretout,  adv.,  surtout, 
principalement  : 

Promettant /nsoreJottf.  (1391,  Arch.  Frib., 
.  l'°  Coll.  des  lois,  n»  114,  f'^'  30.) 

Promettant  insoretout.[l592,  Arch.  Frib., 
Aff.  de  la  ville,  n"  96.) 

ENSEUTE,  S.  f.,  action  de  suivre,  d'i- 
miter : 

De  son  enseute  ai  ju  ensemble  vos  lo 
renoyement  del  munde  et  la  profession  de 
la  reguleir  discipline.  (S.  Bern.,  Serm., 
Richel.  24768,  f»  123  v».)  Lat.  :  De  ejus  imi- 
talione. 

Totes  lor  œvres  doient  estre  perfeites  et 
dignes  anceos  de  los  et  à'anseule  ke  de 
reprehensiun.  {Li  Epistle  saint  Bernard  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  22  v».) 

ENSEVANT,  voir  ENSUIVANT. 
ENSEVANTEMENT,       VOir        ENSUIVAM- 


ENSEVAVLE,  VOlr  ENSUIVABLE. 

ENSEVELissEUR,  S.  m.,  cclui  qui  ense- 
velit : 

Pollinctor,  ensevelisseur.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

ENSEVELLiER,  V.  a.,  ensevcUr  : 

Tu  m'as  dit  cesluy  exemple  de  celhiy 
filz  qui  coupa  la  teste  a  son  perc  et  puis 
n'eust  cure  ne  non  fit  devoir  pour  enseoel- 
lier  sa  leste.  (Yst.  des  sept  sages,  p.  92, 
G.  Paris.) 

EKSEVEHANCE,  S.  f.,  CB  qu'on  dolt 
suivre,  modèle  : 


ENS 


ENS 


ENS 


237 


Le  fondement  de  notre  créance 
E  de  tuz  vertnz  W'iiseivrancc 
Est  JhesQS  Crist  le  saavear. 
(Pierre  d'Aberncn,  le  Secré  de  secres,  Richel. 
254(17,  f>  igo"".) 

ENSEVoiR,  ensc,  ensuevoir,  v.  a., 
suivre  : 

Enscevoir,  insequor.  {Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

—  Imiter  : 

Ensuevoir.  imitor.  {Gloss.  gall.-lat.,  Hi- 
chel.  1.  7684.) 

ENSEVOR,  voir  Ensuivor. 

ENSEVRE,  voir  ENSUIVRE. 
ENSEYMER,  VOir  EnSAIMER. 
ENSEYNTER,  VOir  ENCEINTER. 

ENSFicHiER,  V.  a.,  fictier,  planter  : 

La  mors  pins  volentiers  ensftchc 
Ses  dois  en  ane  dame  riche. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,    liv.  1,   ch.  xxviii,  ap.   Bar- 
bazao,  Gloss.  ms.,  Ars.) 

ENSGARDER,  ciisioardeir,  v.  a.,  regar- 
der attentivement  : 

Enswardeiz  por  Deu  ceu  k'est  ke  nostre 
sires  respondit  a  Moisen  quant  il  parfaisi- 
vet  lo  tabernacle.  {Li  Epistle  saint  Bernard 
a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f'  73  v».) 

ENSGETEMENT,  S.  ui.,  aclion  de  jeter 
dans  : 

Initio,  injectio,  ensgetement.  {Gloss.,  Ri- 
chel. 1.  7692.) 

ENSiAME,  adv.,  ensamble  : 

Quant  il  sont  venut  tout  ainsi  ensianie. 
{Liv.  de  la  Très.  d'Origny-Ste-Ben.,  Arch. 
mun.  St-Quentin.) 

Bourg.,  ansanne.  Rouchi,  enchen,  en- 
sanne. 

ExsiANTRE,  voir  Ensciente. 

ENSic,  voir  Issi. 

ENSIDUEL,  voir  AssiDUEL  au  Supplé- 
ment. 

ENSiEGE,  enss.,  s.  m.,  siège  ; 

Deux  enssieges  de  bos  a  une  fenestre 
pour  soy  assoir.  (1506,  Péronne,  ap.  Lu 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENSiELER,  voir  Enseler. 

ENsiENT,  voir  Enscient. 

ENSiENTAGE,  S.  m.,  sclence,  instruc- 
tion : 

J'estoie  jonenes,  n'oi  point  i'ensienlage. 
(lUisiB.,  Oj/ier,  8746,  Barrois.) 

ENSiEXTos,  voir  Enscienios. 

ENSiERiR,  voir  Enserir. 

PNSIERREMEXT,  VOir  ENSEBREMEKT. 
PNSIERRER,  voir  ENSERRER. 

ENsiEuvABLE,  voir  Eksuivable. 

ENSIEUVANT,  VOir  ENSUIVANT. 
ENSIEUVEMMENT,  VOir  E.NSUIVAMJIENT. 

ENsiEuwER,  V.  a.,  continuer  : 


Si  m'ait  Dieus,  fet  ele,  paine  ares  vous 
ases  se  vous  voles  ensieuwer  ce  que  vous 
aves  enpris.  {Artur,  ms.  Grenoble  378, 
f»  S3».) 

ENSiEUWiR,  voir  Ensievir. 

ENSiEVANCE,  voir  Ensuiv.^nce. 

ENSIEV.\BLE,  VOir  ENSHIVABLE. 

ENSIEVABLEMEXT,  VOir  ENSUIYABLE- 
MENT. 

ENSIEVABLETÉ,  VOir   ENSUIVABLETÉ. 

ENSIEVANT,  VOir  ENSUIVANT. 

ENSIEVIR,  -  syevir,  -  suivir,  -  suyvir, 
-  sieuwir,  -  seguir,  -  suir,  -  ssuir,  -  suyr, 
verbe. 

—  Act.,  suivre,  imiter  : 

Ensievir  vie  honeste.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  8,  var.,  Chabaille.)  Autre  var.,  enseguir. 

Ensievir  juslise.  (Id.,  ib.,  p.  403,  var.) 

Et  luy  sambloit  bien  que  ilz  deveroient 
assez  ensievyr  la  condition  et  meurs  et  la 
manière  de  leurs  frères  et  leur  liaulte 
proesse  et  entreprise.  (J.  d'Arhas,  Metus., 
p.  206,  Bibl.  elz.) 

Nous  les  devons  plus  ammirer  et  loer 
que  ensieuivir.  {La  Jovene  puchielle  de  Nt- 
vielle,  ms.  Valenciennes  173,  i"  292  r".) 

La  personne 
Qni  a  en  lui  tant  de  savoir 
Que  biauté  d'âme  venlt  aToir 
E  Jesucrist  veult  eiisuir. 
Convient  les  biens  mondains  fair. 
(ilir.  de  S.  Jean  Chnjs.,  143,  Wahlund.) 

C'est  vanité  ensuyr  les  désirs  et  plai- 
sances de  la  chair.  {Intern.  Consul.,  III,  i, 
Bibl.  elz.) 

Si  tu  ne  veulx  ensuyr  ton  humble  servi- 
teur, tu  doiz  ensuir  ton  humble  maistre  et 
seigneur  Jhesucrist.  (Leghant,  Liv.  des 
bonnes  mœurs,  Richel.  1030,  f»  2  v.) 

Les  nobles  hommes^  a  tous  costes,  par 
pitié  et  compassion,  encommencerent  a 
faire  vœus,  et  ensuyvir  mondict  signeur  le 
duc,  chacun  selon  sa  faculté,  fOL.  de  la 
JIarche,  Mém.,  I,  29,  Michaud.) 

Mais  la  vie  et  les  bonnes  meurs  de  ces 
cnfaus  par  ensuivir  les  traches  de  leurs 
prédécesseurs  peuvent  bien  aporter  plu- 
sieurs utilitez.  (Surse  de  Pistoye,  Contro- 
versie  de  noblesse,  impr.  Maz.) 

Ne  se  doit  faindre  en  sa  jeunesse  d'en- 
suyvir  ces  vertus.  {Enseign.  d'Anne  de 
France  à  sa  fille,  p.  124,  Chazaud.) 

Cil  qui  voealt  bonté  ensui(e)r 
Il  doit  envie  moult  fuir. 
(LoDis  XII,  le  Litre  contre  tout  péché.) 
Conjecturant  l'issue  et  catastrophe  de  son 
mal  ensuivir.  (Rab.,  1.  IV,  Epistre,  A  Iir°, 
éd.  10.32.) 

—  Continuer  : 

Est  mon  intencion  A'ensievyr  la  matière 
que  le  dit  feu  Engueran  laissa  des  trêves 
qui  furent  prinses  et  confirmées  a  Tours. 
(.Mathieu  d'Escouchy,  Cliron.,  I,  4,  Soc. 
de  ru.  de  Fr.) 

Pour  ensuyvir  nostre  propos.  {Enseign. 
d'Anne  de  France  d  sa  fille,  p.  4,  Chazaud.) 

—  Réfl.,  s'ensuivre  : 

Vous  povez  bien  congnoislre,  si  telle 
chose  estoit  sceue,  ce  qui  s'en  porroit  en- 
suir. {Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv  s.,  p.  172.) 


Sur  le  pleit  et  litige  qui  meu  estoit  et 
espoir  plus  graut  se  peust  mouvoir  et 
enssuir  entre...  (1424,  Accord  entre  J.  de 
Coell.  et  J.  de  ilalestr.,  Cabinet  de  M.  de 
Cuverville.) 

Pour  les  charges  qui  s'en  peuvent  ensuy- 
vir. {Enseign.  d'Anne  de  France  d  sa  fille, 
p.  116,  Chazaud.) 

—  Neutr.,  survenir  : 

Pour  les  domages  qui  eussent  peu  en- 
sievir aus  diz  m'archans.  (1417,  Treug., 
Kym.,  2"  éd.,  IX,  483.1  Impr.,  ensieur. 

ENSIEVRE,    voir  ENSUIVRE. 

ensigableté,  voir  Ensuivableté. 

ENSIGANMENT,  VOIT  ENSUIVAMMENT. 

ENsiG.\NT,  voir  Ensuivant. 
ensigeant,  voir  Ensuivant. 

ENSIGNEJIENT,  VOÎT  ENSEIGNEMENT. 

ENSIGNEUR,  voir  Enseigneor. 

ENSiGivicioN,  S.  f.,  promotion  : 
El  auxi  que  toutes  letters  patentz  faitz 
per  ascun  de  les  prêteuses  Roies  al  ascun 
personne  ou  persones  del  creacion,  ensigni- 
cion  ou  ereccion  d'ascun  d'iceux  au  ascun 
estate,  dignité  ou  prééminence  soient  a  la 
dit  personne  ou  personnes  et  as  tielx  de 
lour  heires  queux  sont  contenus  en  les  ditz 
letters  patentz  d'autiel  force,  value  et  eti'ect 
come  touchant  tiel  creacion,  ensignicion 
ou  ereccion  si  come  mesmez  les  letters  pa- 
tentes feussent  faitz  ou  grauntes  au  ascun 
d'eulx  per  ascun  roy  loyalment  reignant 
en  cest  roialme.  {Stat.  d'Edouard  IV,  an  i, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENSiGxiER,  voir  Enseignier. 

ENSiGRE,  voir  Ensuivre. 

ENSIGUENT,  VOir  ENSUIVANT. 
ENSILER,   V.  a.  1 

Toutes  personnes  menans  leur  bestial  en 
nouveaux  compos  et  esteuUe  de  blé,  aupa- 
ravant le  troisième  jour,  quy  sont  portez 
et  ensilez  encheent  chascun...  en  ameude 
de  .Lx.  solz  par.  (1307,  Prév.  de  Beauvoisis, 
Coût.  loc.  du  baiU.  d'Amiens,  t.  I,  p.  170, 
Bouthors.) 

ENSIXC,  voir  AiNSINC. 
ENSINGNIER,  VOir  E.NSEIGNIER. 

ENSiNGE,  voir  Enseigne. 
ENsiR,  voir  Eissir. 

ENSIR-4.NT,  adj .  ? 

De  sinoble  et  d'azur,  de  couleurs  ensiranl. 
(Chev.  au  cygne,  7-283,  Reiff.) 

ENsisER,  voir  Enciser. 
ENSivABLE,  voir  Ensuivable. 
ENSivEMEXT,  voir  Ensuivement. 
ENsivEXT,  voir  Ensuivant. 
ExsivEUR,  voir  Ensuivor. 
ExsiwANCE,  voir  ENSUIVAN'CE. 
ENSiwoR,  voir  Ensuivor. 
ENsiwRE,  voir  Ensuivre. 


338 


ENS 


ENS 


ENS 


ENSjoiER,  V,  n.,  ressentir  de  la  joie, 
se  réjouir  ; 

Quant  les  ot  Cassamns  toz  li  ciiers  li  ensjoie. 
(Les  Yœux  du  Paon,  Richel.  368,  P  OS'.) 

Cf.  Enjoier. 

ENSMER,  V.  a.,  fendre  ? 

Sachies  de  vray  que,  s'il  l'eut  altaint,  a 
<ie  que  le  levier  estoit  pesant,  il  eut  ensmé 
jupques  aux  dens.  (J.  d'Abras,  Melus., 
p.  36o,  Bibl.  elz.) 

ENSMETTRE,  V.  a.,  mettre  dedans  : 
ludo,  eiumettre,  enmesler.  {Calholicon  . 
Richel.  1.  17881.) 

ExsMoiLLER,  V.  a.,  tremper  : 
Imbuo,  ens  moiHer,  ensboire.  {Catholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

ENSOBRETOT,  adv.,  par-dessus  tout  : 
Ensobtetot  peliz  enfao. 

{Passion,  47,  Diez.) 

Ensoiretot  si  l'escarnissent. 

(U.,  187.) 

Ensobretoz  nos  dels  ladrnns. 

(«..  287.) 

ENSociER,  V.  a.,  chausser  : 

Pié  de  porc  nisocié 
Eo  froit  solier. 
{La  Devise  ans  techeors,  233,  Méon,  Nouv.  /tec, 
t.  I.) 

ENSociR,  V.  a.,  parfumer  : 

Bien  doit  ses  nous  cuer  adocir. 
Boche  enmaer,  bocbe  ensocir. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Brns.,  f°  2'.) 
Dame  enmielee  et  ensocie. 

(iD.,  a.,  ('  lOG'.) 

ENSOCORIR,  V.  a.,  secourir  : 
Mais  Dens  sa  gent  ensocoru. 

(Parlon.,  431,  Crapelct.) 

ENSODEER,  voir  Ensoldeer. 

ENSODER,  voir  Ensolder. 

ENSOFFiSMER,  ensopUmer,  v.  a., 
tromper  par  des  sophismes,  séduire, 
duper  : 

Toi  li  règnes  est  suen,  tôt  le  deit  gaverner, 

Par  ço  le  pensl  il  trestoz  ensopUmer, 

E  totes  les  yglises  a  sun  don  atoraer. 

(Gard.,  Vie  de  S.  Tliom.,  Richel.  13513,  f°  40  r°.) 

Par  cel  mot  le  voldra,  ço  dit,  ensoffismer. 

(ID.,  ib.,  1°  68  r».) 

ENSOiER,  -  oyer,  v.  a.,  t.  de  cordonnier, 
adapter  des  soies  au  fil  ;  faire  une  ligne 
pour  pêcher  avec  de  la  soie  de  porc  : 

Tôt  avant  en  este  l'an  fors 
La  soie  qu'il  a  sor  lo  dox  : 
Boene  est  ;  si  ont  grant  inestier 
A  cez  qui  s'an  savent  aidier, 
Car  on  en  ensoie  le  fil 
Don  en  qneust  et  soler  et  cuir. 
{Des  Bochiers,  ap.  Jubin.,  Lettre  sur  le  ms.  de 
Berne  354,  p.  25.) 

Ensoyer,  mettre  soyes  de  porc,  comme 
en  ligneul,  inseto.  (GlOSS.  gaU.-lat.,Xiiche\. 
1.  7684.) 

Saintong.,  ensayer  un  claveau,  attacher 
un  hameçon  avec  un  crin. 

ENSOiGNANTEu,-  ongnaiiter,  -oinanter, 
V.  a.,  user  d'une  femme  comme  d'une 
concubine  : 


Tiebanz  d'Arrabe  vos  a  ensoinantee 
Et  meinte  foii  comme  pntain  folee. 
(Aleschans,  301!),  ap.  Jonck.,  Giiill.  d'Oi .) 

Pour  ichen  que  Maugis  vons  a  ensongnanlee 
{Maugis  d'Aiyrem.,  ms.  Monlp.  H  247,  f  161°.) 

Cf.  Asoignanter. 

ENSOIGNE,  VOirENSOINE. 
ENSOIGNEOR,'  VOif  ENSEIGNEOR. 

ENSoiGNiER,  voir  Ensoknier. 

ENSOINANTER,  VOir  ENSOIGNANTEII. 

ENSOILLIER,  -  ouHler,  V.  a.,  souillei  : 
La  vanité  del  monde  wai 
Qui  t'a  ensoillié  de  son  tai. 
(ItECL.  DE  MoLiENS,    Miserere,  Richel.  15212, 

f°  66  r".) 

La  pluspart  de  France  et  des  marches 
adjacentes,  tout  le  souverain  sexe  s'en 
trouva  beaucoup  ensouillé  par  ensievir  ses 
meurs.  (G.  Chastell.,  Cliron.  des  D.  de 
Bourg.,  II,  40,  Buchon.) 

ExsoiNE,  ensoigne,  enssoigne,  ensoingne, 
ensongne,  ensonne,  ensoune,  ensomme,  s.  f., 
empêchement,  excuse  ; 

Cil  vindrent  cnm  a  tel  bosoigne, 
Bien  aparailiez,  senz  ensoigne. 

{Hou,  3'  p.,  1093,  Andersen.) 

Mnlt  volentiers  ne  herbergaisse  ; 
Ja  por  ostel  avant  n'alaisse, 
Se  je  n'easse  grant  ensoigne. 

(Gaiwain,  1509,  Hippeau.) 

Et  entr'els  .ii.  tel  esgart  font, 
K'il  n'iront  a  la  cort,  k'il  puissent, 
Devant  ce  k'aventure  truissent, 
Cascuns  la  soie,  kels  qne  soit, 
S'ancuns  ensoingnes  n'avenoit. 
Qui  ceste  queste  lor  tausist. 

{Chev.  as  .ii.  esp.,  10894,  Foerster.) 
Avuec  chou  avoit  il  encore  un  autre  en- 
soune par  coi  il  ne  pooit  mie  aler  delivre- 
meut.  (S.  Graal,  Vat.  Cbr.  1687,  f»  22  v".) 
Si  loons  au  bailli  qu'il  ne  contremande 
pas  l'assize  qu'il  a  fête  savoir,  ne  point  ne 
la  mette  en  respit,  s'il  n'a  ensoine  ou  res- 
nable  cause,  si  comme  de  maladie  ou  de 
commandement  de  segneur  ou  d'autres 
grosses  besognes  qui  li  sourdent,  dont  il 
ne  se  donoit  garde.  (Beaum.,  Coust.  du 
Beauv.,  I,  21,  Beugnot.) 

Et  avant  que  li  jors  viengne  de  l'ajorne- 
ment,  il  a  si  grant  ensoine  qu'il  n'i  pot 
aler.  (Id.,  «6.,  ill,  23.) 

Quant  il  convient  a  aucun  jurer  son  en- 
soine, il  doit  jurer  se  Dix  li  ait  et  tout  li 
saint  qu'il  eut  ensoine  loial,  par  quoi  il  ne 
pot  estre  au  jor.  (In.,  ib.,  III,  29.). 

Comme  il  s'abandonna  a  ferir  Pouthus  il 
encoutra  une  pierre  de  son  pié  si  que  il 
convint  que  il  chait,  et  Ponthus  lui  aide 
a  soy  relever  :  Sire,  se  vous  feussiez  bien 
sain  je  vous  courusse  sus,  mais  je  voy 
bien  vostre  enssoigne.. .{Ponthus,  ms.Gand, 
fo  44  V".) 

Item  par  ensoigne  de  lit  mortel,  de 
guerre  mortelle,  de  iemme  euchainte  icel- 
luy  jour.  (Boutillier,  Somme  rur.,  f»  22'', 
éd.  1460.) 

Si  Dieu  le  garde  d'encombrier,  et  de 
loyale  ensongne.  (0.  de  la  Marche,  Mém., 
I,  21,  Michaud.) 

Nobstant  l'ensonne  de  son  fils.  {Trahis. 
de  France,  p.  248,  Chron.  belg.) 

Et  aucuns  s'envoyèrent  excuser,  disaus 
qu'ilz  avoient  loyalle  ensonne    par  quoy 


ilz     n'y    povoient     venir.     (Monstrelet, 
Chron.,  II,  224,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Tous  ajournez  a  comparoir  en  personne 
seront  tenus  comparoir,  et  s'ils  ne  com- 
parent, sera  donné  deifaut  :  en  vertu  du- 
quel sera  ordonné  que  l'ajourné  sera  en- 
voyé quérir  tout  prisonnier  a  ses  despens, 
si  l'ajournement  a  compris  sa  personne  : 
n'estoit  que  ledit  ajourné  a  comparoir  en 
personne  envoyast  quelque  ensomme  ou 
excuse  suffisante.  (Charl.-Quint,  Ordonn. 
de  la  Goiivern.  d'Arras,  HO.) 

—  Embarras  : 

Je  le  fais  souvent, 

Sans  ïons  donner  si  grant  ensonne. 
(Gkeban,  Misl.  de  la  pass.,  17919,  G.  Paris.) 

Ont  désiré  par  grans  ensonnes 
De  voir  ce  que  ja  veu  avez. 

(Id.,  ib.,  12733.) 

Je  venoys  quérir  mon  chapeau, 
Car,  vous  voyes,  le  temps  se  brouille, 
Et  pnys,  vous  saves,  la  pluye  mouille  ; 
Je  le  veulx  porter,  pnys  qu'i  pleust. 

LA   FEMME. 

Et  esse  tont  ce  qui  vous  meust? 
Tenes,  le  voela  ;  que  A'ensongne! 
{Farce  du  Poulier,  H,  ap.  Ler.  de  Linc.  el  Michel., 
Farc.,  moral,  et  serm.  joy.,  t.  III.) 

ENSOINGNE,   VOir  ENSOINE. 

ENSOINGNEOUR,  VOir  ENSEIGNEOR. 

ENSoiNG,  enseing,  s.  m.,  excuse  : 

Signour.  fait  il,  sans  contredit, 

M'avez  servi  a  ce  besoing, 

Onques  n'i  quesistcs  ensoing. 

Et  li  doi  cheval  seront  vostre. 
(J.  DE  CoNDÉ,  li  Lays  dou  blanc  Chevalier,  1148, 
Scheler.) 

Com  princes  puissaus,  plains  d'onnenr, 

Manda  lantost  son  corneenr. 

Et  cils  errant,  (la  ensoing  n'i  mand 

Vint  a  lui. 
(Watriquet,  li  Mireoirs  atis  princes,  iiS,  Scheler.) 

S'il  n'est  excuseis  par  loial  enseing.  (La 
Correct,  des  Liégeois,  Analecta  leodica.) 

Cf.  ESSOING. 

ENSOINGNIER,  VOir    ENSEIGNIER. 

ENSOLDEER,  ensodeer,  v.  a.,  enrôler, 
prendre  à  sa  solde  : 

Au  duc  estoient  ensodees  cel  an. 
(Avenl.  de  Girbert,   fragm.  inéd.     de   Gar.  le  Lo- 
herain.) 

Ne  chevalier  n'en  ot  ensoldeet. 
{Li  Charr.  de  Nymes,  457,  ap.    Jonck.,  Guill. 
d-Or.) 

ExsoLDER,  ensoder,  v.  a.,  prendre  à  la 
solde,  enrôler  : 

Car  par  tont  avoil  peut  mandées 
Par  prières  et  ensodees. 

(Adeset,  Clcom.,  Ars.  3142,  f°  Si"».) 

ENSOLEMENT,  S.  m.,  nom  donné  à  une 
certaine  hauteur  comprise  entre  l'appui 
d'une  fenêtre  et  le  plancher  : 

Ung  larmyer  assis  dessoubz  Vensolement 
des  vourieres.  (Pièce  de  1519,  Arch.  de 
l'art  français,  Vil,  36d.) 

Cf.  Ensueillement. 

ENSOLER,  v.  a.,  paver  : 

Desquelles  pierres  le  suppliant  employa 
neuf  pour  en'soler  sa  maison.  (1410,  Arch. 
JJ  164,  pièce  240.) 


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239 


—  Ensolé,  part,  passé,  dont  le  sol  est 
élevé  : 

Il  (le  palais)  n'est  pas  ensolez  haut,  mais 
est  a  pié  plain.  {Liv.  de  Marc  Pol,  lxxxiii, 
Pauthier.) 

ENSOLucioN,  S.  f.,  absolution  : 

lilt  qoant  cil  fîert  soo  compaignon 
Et  cil  (ail  ensotucion. 
(De  Hueline  et   d'Aiglanline,  Méon,  Nom.  Rec,  I, 
335.) 

ENSOMET,  ensommet,  ansommet,  ensum- 
met,  s.  m.,  sommet  ;  loc.  adv.,  au  som- 
met, tout  en  haut  : 

Savaris  est  montes  ensomet  en  la  tour. 

(bestr.  de  Rome,  C73,  Groeber.) 

—  Loc.  prép.,  ensomet  de,  au  haut  de  : 

Il  fist  un  dragon  lever  ensomet  d'une 
lance.  (Arlur,  Richel.  337,  f»  2''.) 

—  Par  ensomet,  par-dessus  : 

Par  ensomet  la  crope  del  destrier  sejorné, 
Chai  Kenans  a  terre. 
(Ren.  de  Montaub.,  p.  32t,  i^lichelant.) 

—  Surcroît  ;  loc.  adv.,  par  ensomet,  de 
plus,  en  outre  : 

Par  ensommet  li  otrea 
Kalles  Bretagne. 
(G.  DE  SAI.NT-PAin,  SI.  S.  Michel,  1450,  ï»Iichel.) 
Par  ensitmmet  rendu  li  a 
Qaant  qne  Kalles  a  Roa  donna. 

(lo.,  ib.,  16-29.) 
En  houltre    et  par   ensomet  cinquante 
soulz  de  çans.  (14  mars  1389,  Pont-l'Abbé, 
Arch.  Finistère.) 

—  Loc.  prép.,  outre,  en  surplus  de  : 
Par  ensomet  les  dites  sis  livres.   (1271, 

Fontevr.,  pièces  non  cotées,  Arch.  Maine- 
et-Loire.) 

Si  les  choses  sont  tenues  en  foy  comme 
seigneur  lige,  l'omme  jurera  au  seigneur, 
par  ansominet  ce  qu'il  luv  aura  fait  la  foy, 
a  luy  porter  foy  et  loyauté.  (Ane.  Coût,  de 
Bret.,  î"  119  V".) 

ENSOUJiE,  voir  Ensoine. 

ENSOMMELER,  -  omeler,  v.  a.,  charger 
sur  des  bêtes  de  somme  : 

Li  tonneliers  aura  de  son  salaire  de  muer 
une  duevre  .vill.  d.  p.;  et  se  il  livre  la 
duevre  il  en  avéra  .xil.  d.  ;  et  de  la  pièce 
loier,  enchevaler,  auguier,  .xii.  ob  p.  ;  et 
se  il  plait  au  marchant  de  Vensomeler,  il  en 
paiera  .vi.  ob.  (.Milieu  du  xuv  s.,  Ordonn. 
de  la  prévôté  de  Waily,  Arch.  admin.  de 
Reims,  t.  111,  p.  487,  note.  Doc.  inéd.) 

ENsoMMEiLLiER,  V.  a..  Charger  sur  une 
bête  de  somme  : 

Si  se  mirent  au  chemin  tous  ensamble 
en  une  compaigni«,et  firent  cbargier,  trous- 
ser et  ensommeilUer  tous  leurs  harnois  si 
comme  s'ilz  deussent  aller  en  une  journée 
de  bataille.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  264o, 
t»  115=.) 

ENsoMJiER,  v.  a.,  charger  sur  une  bête 
de  somme  : 

Droit  environ  six  heures  ils  eurent  tout 
troussé  et  ensommé  et  chargié  leurs  che- 
vaulx.  (Feoiss.,  Chron.,  XIU,  78,  Kerv.) 

ENSONGEMENT,  S.  m.,  songe,  rêve,  ima- 
gination : 


Et  a  la  foiz  avicnt  ke  li  hom  ne  tenget 
mie  lo  munde  par  pensé,  mais  li  mundes 
tient  lui  par  ensongemenz.  (Job,  p.  46o. 
Ler.  de  Lincy.) 

ENSONGNANTER,  VOlr  ENSOIGNANTIÎR. 

ENSONGNE,  voir  Ensoine. 

ENSONIMENT,  VOlr  ENSONNIEMENT. 

ENSOMNE,  voir  Ensoine. 

ENSONNIAN'CE,  S.  f.,  soucl,  occupation  : 

Sovent   cil  ki    coi  et   en  repos   pooient 

estre  en  contemplation,  apriesset  des  en- 

sonniances  dou  monde  sont  cheut.  (Li  Ars 

d'Amour,  II,  298,  Petit.) 

Comme  doncques  on  fut  quite  de  ces 
nopces,  et  que  V ensonniance  en  estoit 
passée,  tout  le  dur  et  le  grand  y  restoit  a 
faire.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  Il,  91,  Buchon.) 

ENsoNNiEMENT,  -  oniment,  s.  m.,  em- 
pêchement juridique,  excuse  : 

Il  a  grant  différence  entre  contremant  et 
ensonniement.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv., 
III,  y,  Beugnot.) 

Qui  veut  debatre  le  liu  qui  li  est  assi- 
gnes, il  le  doit  fere  savoir  as  auditeurs  ou 
as  miseurs,  avant  que  li  jors  soit,  s'il  a 
tant  d'espasse  dusqu'au  jor  ;  et  s'il  n'a 
tant  d'espasse,  bien  se  pot  essonier  a  le 
jornee,  et  a  resnable  cause  de  Vensoniment. 
(iD.,  ib.,  XLi,  21.) 

—  Empêchement  en  général,  embarras, 
occupation,  souci,  soin  : 

Vos,  cui  li  ensoniemenz  del  seule  ne  dé- 
tient mies,  esgardeiz  quels  soit  li  speri- 
tuels  solaz.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 

fo    74  yo,) 

De  ceu  vienent  cheske  jorli  novel  enso- 
niemant  et  les  noveles  coutreveures 
d'oevres  ou  de  labors.  (Li  Epislle  samt 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f  34  y.) 

Ades  nostres  ansoniemanz  ke  ceu  soit 
parfeitemant  an  nos  assomeit  ke  li 
aposlles  dist  aceos  ki  ancor  sunt  animal 
et  ancomenceant.  (Ib.,  i"  46  r".) 

Sa  mémoire  d'oisous  ansoniemanz.  (Ib., 
f  119  V»,) 

Lai  oit  grant  ensonniement. 
(Guerre  de  Metz,  st.  98",  E.  de  Boateiller.) 

Et  en  faisant  ces  contes  au  seigneur  de 
Boussut,  le  duc  entre  deux  rioit  et  disoit 
que  le  roy  estoit  bien  loing  de  ce  qu'il 
queroit  et  n'auroit  ja  \ ensonniement  de 
ses  affaires  tant  qu'il  porroit.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  II,  58,  Buchon.) 

ENSONNiER,  -  ijer,  -  lier,  ensonicr,  an- 
sonier,  ensognier,  enssonnier,  ensongnier, 
ensoingnier,  ensoinnier,  ensoignier,  ensoii- 
nier,  ançoner,  ensener,  verbe. 

—  Act.,  occuper  activement  : 

Li  sages  n'est  onques  oiseus,  ains  en- 
soinnie  son  corage  d'aucune  bone  chose 
tous  jours.  (Des  Prov,  Seneke,  Ars.  3142, 
f»320'=.) 

Li  saiges  n'est  onques  oiseus,  ains  en- 
sonnie  tous  jors  son  coraige  d'aucune  bone 
chose.  (Ib.,  ms.  Berne  365,  f°  81  r".) 

—  Réfl.,  s'occuper,  s'inquiéter  : 

D'ivre  et  de  fol  se  fait  mauvais  ensonnyer. 

(Chev.  au  cygne,  1353,  lieill.) 


Ne  d'anlrn  guerre  ne  vos  fait  ançoner. 
(Rom.  d'Aspremont,  ms.  Venise,  Romv.,  p.  4.) 

Ne  il  ne  se  poel  cnsoniier, 

Car  li  chevaliers  est  venns. 

Si  requiert  k'il  soit  tenus 

Des  convens  tels  comme  il  estoit. 

(Chev.  as  .i..  esp.,  11920,  Foerster.) 

A  le  ville  assalir  tantos  s'ensonnia. 
(Bist.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3143,  P  2U  v°.) 

De  tierche  dusques  a  none  elle  s'enson- 
nioil  de  tistre.  {Anfances  N.-D.  et  deJ.-C, 
Richel.  1553,  f»  273  v».) 

Pour  aidier  a  servir  forment  s'i  ensonnie. 

(Ciperis,  lUchel.  1S37,  f>  86  r°.) 

Et  ch'est  tant  gratieux,  c'en  poet  bien  tesmoogoier 
Que  puis  qu'il  se  vausist  de  damme  ensonier 
Confaite  qu'elle  fust,  ou  piichelle  on  monllier 
Mais  qa'il  dangnast  sans  plus  une  dame  cluignier 
Tout  tantost  le  menoit  ou  qu'il  voloit  couchier, 
Fust  as  champs  ou  au  bos,  en  chambre  ou  ensolier. 

(B.  de  Se!/.,  ivi,  3H,  Bocca.) 
Car  ly  contez  Sauvaigez,  qui  moult  ot  signourie, 
Apercheu  Huon  qu'au  ferir  s'ensonnie. 

(H.  Capet,  1503,  A.  P.)  Impr.,  ensonnie. 

Nous  avons  meslier 
De  sigoenr  qui  se  saiche  de  guère  ensonnier. 

(II/.,  4121.)  Impr.,  ensonnier. 
L'ame  orde  et  ville...  ki  del  tout  entent 
et  se   met  as  choses   corporeles   et  d'elles 
s'ensonnie.  (Li  Ars  d'Amour,  II,  10,  Petit.) 
Mesdisaut  sont  moult  hardi 
Qui  s'ensonnient  de  mi, 
ÎV'e  scevent  comment. 
Et  mettent  empecemeot 
Entre  moi  et  mnn  ami. 

(Froiss.,  Poés.,  Il,  80,2707,  Scheler.) 
Je  me  voel  ensonniier  de  l'ordonner  et 
mettre  en  prose,  (lo.,  Chron.,  I,  1,  Luce.) 
Elle  ne  trouvoit  en  France  ne  aultre 
part  nul  confort  ne  qui  se  vosist  ensonniier 
de  ses  besongnes.  (In.,  ib.,  I,  233,  Luce, 
ms.  Rome,  f»  6.) 

Et  avoient  ordonné  qu'il  lairoient  les 
Escos  entrer  en  leurlogeis  elyaux  enson- 
niier de  prendre  et  de  toursser  che  que 
laissiet  y  avoient.  (ID.,  ib-,  I,  333,  Luce, 
ms.  Amiens.) 

Il  ardoient  le  pais,  sans  ce  que  les  ba- 
tailles dou  duch  s'en  ensonniassent  ne 
desroiassent  en  riens.  (Id.,  ib.,  II,  198, 
Luce,  ms.  Rome,  f»  57  v».) 

Avoecques  la  bonne  dame  s'ensonnioit 
de  traitiier  et  d'aler  de  l'un  a  l'autre  uns 
moult  sages  chevaliers  qui  se  nonmoit 
mesires  Lois  d'Augimont.  (In.,  ib.,  II,  259, 
Luce,  ms.  Rome.) 

Chil  qui  dou  tretiet  s'ensonnioient.  (Id., 
ib.,  11,344,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Or  fu  avisé  que  on  feroit  une  cose  rai- 
sonnable, sans  ce  que  li  rois  s'en  enson- 
niast  en  riens.  (Id.,  ib..  Il,  333,  Luce,  ms. 
Rome.) 

El  vouloit  le  roy  que  les  autres  s'enson- 
niassent  en  chef  des  besoncnes  durovaulme. 
(iD.,  ib.,  Richel.  2060,  f»  81  v».) 
Siqnes  pour  la  drechier  s'ensonnient  forment. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  6741,  Chron.  belg.) 

Adont  entra  ledit  marchant  en  la  porte, 
avec  sa  carrelle,  laquele  il  laissa  sus  le 
pont,  loings  du  boUvaircq,  se  ensonniant 
mettre  main  a  sa  bourse,  de  laquele  il  tira 
.11.  bretons  et  une  plaque  pour  le  vin  dudit 
portier,  et  lui  jeta  a  terre.  (Chron.  des 
Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Rec.  des  Chr.  de 
Fland.,  t.  III,  p.  423.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 


240 


ENS 


Primiers  doies  ansonier  aucune  partie  del 
jor  por  ta  consciance  a  aucerchier.  {Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Dm,  œs.  Ver- 
dun 72,  f»41  vo.) 

Si  se  rafrena  de  son  mautalent  et  laissa 
bonnes  pens  ensonniier  et  convenir  de  lui 
et  dou  roy  de  Navare.  (Frwss.,  Chron.,  IV, 
137,  Luce.) 

Chil  ensongnierent  si  vaillamment,  avoec; 
ques  l'evesque  de  le  ditte  cité,  qu'il  n  i 
prisent  point  de  damage.  (Id.,  ib-,  111,  31, 
Luce.) 

Tout  ardoient  son  pays.  Si  en  convint  le 
comte  Guillaume  de  Hainaut  ensonnier. 
(ID.,  ib.,  1.  I,  1"  p.,  c.  54,  Buchon.) 

—  Act.,  tourmenter,  causer  beaucoup  de 
soins,  de  soucis,  d'embarras,  occuper  : 
Monll  y  ot  de  harnas  qni  fort  les  ensonnie. 

{Chcv.  au  cygne,  14273,  Reiff.) 
Ne  ensenez  pas,  dist  il,  ceuz  innocens, 
car  les  deners  que  vous  querez  sont  o  moi. 
{Vita  Pair.,  ms.  Chartres  371,  f°  90 v».) 

Il  quidoit  que  li  rois  Pbelippes  l'eiist  si 
ensoinniet  e  que  il  n'ust  pooir  de  la  aler. 
{Chron.  de  Rains,  c.  x,  L.  Pans.)  Impr., 
ensoumiet. 

Et  li  archevesques  de  Rains, 
K'adont  fu  hom  de  raison  plains, 
Sontint  le  plait,  li  plais  greva. 
Et  si  le  Pape  ensounia 
C'Acre  n'en  fa  nient  seconrne. 

(fie»,  le  flom'.,  7579,  Méon.) 
Voit  les  .II.  chevaliers  dont  ciscnns  Yeiissoiniie, 
Entre  ianx  .11.  se  boula  par  si  grande  esraraie 
Qu'il  a  fait  en  .1.  mont  flaslrir  le  compaijinie. 
(B.  de  Seh.,  m,  't11,  Eocca.) 
Pour  la   justice   moins   ensoingnier,    et 
pour  ce  que  moins  d'awars  viguent  a  laulx. 
avons  acordeit.  (1324,  Hist.  de  Metz,  IV,  6.) 
A  Prague  s'en  viennent  d'air, 
Qni  forment  sont  embesoisnies 
Et  par  paiens  monlt  ensounnies  ; 
Car  forment  les  vont  empressant. 
(.Meltisine,  2338,  Michel.)  Impr.,  ensommies. 
Que   de   leur  partie    ilz   feissent  bonne 
guerre  aux  Enp;lois  et  les  ensoingnassent 
telement  qu'ilz  n'eussent  puissance  de  pas- 
ser la  mer.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f°  11  V».) 

Don  conmenchierent  arcbier  a  traire  de 
fçrant  randon  et  ensonniier  pens,  et  gens 
d'armes  entre  euls  a  aprocbier  pour 
prendre  terre.  (Id.,  ib.,  I,  409,  Luce,  ms. 
Rome.) 

Chil  archier  avoient  très  grant  avantage 
de  traire  au  lonc  et  de  ensonniier  Normans. 
(ID.,  ib.,  11,  221-222,  Luce,  ms.  Rome.) 

Et  faisoit  aporter  bombardes  et  pos 
plains  de  vive  cauch,  pour  plu=  ensonniier 
chiaux  de  l'ost.  (Id.,  ib.,  II,  3o8,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Or  estoit  adonc  li  royaumes  et  li  consaulz 
dou  roy  et  dou  duch  de  Normendie  dure- 
ment chargies  et  ensonniies.  (Id.,  ib.,  VI, 
87,  Luce.) 

—  Empêcher,  comme  essonnier  : 

Car  il  estoit  ensonniies,  se  n'i  pooit  aler. 
(Chron.  d'Ernoul,  p.  156,  Mas-Latrie.) 
Impr.,  ensonniies.  Var.,  ensognies. 

Nus  ne  soit  releisiez  de  servir  a  la  cui- 
sine se  il  n'est  enseigniez  de  la  maladie  ou 
d'autre  grant  besoigne.  {Riule  S.  Beneit, 
Richel.  24960,  f  27  v.) 

—  Ensonier  son  jor,  s'excuser  de  ne 
pouvoir  comparaître  à  tel  jour  : 


ENS 

Quant  feme  plede  ou  ele  est  assalie  de 
plet,  ele  pot  bien  ensonier  son  jour  se  ele 
est  grosse.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv., 
c.  III,  16,  Beugnot.) 

Plusors  ensoiues  sont  par  les  quix  ou 
par  aucun  des  quix  on  pot  ensonier  le  jor 
qu'on  a  par  devant  sigueur,  si  comme  en- 
fermeté  de  cors.  (Id.,  ib.,  m,  2.) 

—  Réfl.,  s'excuser  : 

Si  dirons  as  queles  semonses  il  poenl 
contremander  par  coustume  et  as  queles 
il  se  poeut  ensonier.  (Beaum.,  Coût,  du 
Beaiw.,  c.  11,  1,  Beugnot.) 

—  Neutr.,  proposer  une  excuse  en  jus- 
tice pour  faire  remettre  ou  différer  une 
accusation,  porter  excuse  pour  quelqu'un 
absent  : 

Cil  qui  ensonie  no  pot  pas  contremander 
après  son  essoniement.  (Beaum.,  Coût,  du 
Beauv.,  m,  8,  Beugnot.) 

Il  est  clere  coze  que  s'aucuns  a  plusors 
quereles  en  une  cort,  a  une  jornee,  il  ne 
se  pot  pas  aparoir  pour  l'une  querele  et 
contremander  ou  ensonier  por  l'autre  ;  car, 
puisqu'il  vient  en  cort,  il  li  convient  aler 
avant  en  çascune  querele  qu'il  a  a  fere  en 
celé  cort.'a  le  jornee  ;  car  maie  coze  se- 
roit  qu'il  peust  contremander  ni  ensonier, 
puis  qu'il  se  seroit  aparus  ne  présentes  en 
court  a  celé  jornee.  (ID.,  i6.,  m,  14.) 

—  Ensonniant,  part,  prés.,   troublant  : 
Les  malvaises  panses   ou   les  ensonianz 

et  les  oisouses  ke  de  ccu  naissent  espas- 
sement.  {Li  Epistle  saint  Bernard  a  Mont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  33  r°.) 

—  Ensonnie,  part,  passé,  occupé  : 

Se  ceu  n'enestoit  ke  ju  de  maintes  choses 
suys  ensoniez.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24768,  p.  129.) 

Il  amoiont  mius  eslre  ensonnie  de  querre 
trésor  en  ciel  k'cn  terre.  (3'  p.  des  Cout. 
des  Chartreux,  ms.  Dijon,  f»  1  r".) 

Li  empereres  fu  ensoines  de  plusors 
affaires.  {La  Vie  M.  S.  Nicliolai,  Monmer- 
qué.) 

Parmi  la  conrt  passent  amont  ; 
Riens  n'enconlrent,  car  lor  mesnie 
Estoit  ailleurs  ensonniie. 

(Coiici,  7213,  Crapelet) 

Sergans  d'armes  et  officiers  du  roy  es- 
toyent  tous  ensonniez  a  faire  voye  et 
rompre  la  presse.  (Froiss.,  Cftro».,  Richel. 
2646,  f  »>.) 

Et  quant  il  sentent  que  li  Engles  dolent 
venir  en  leur  pays,  il  requeillent  leurs 
besles  et  le  leur,  dont  il  ne  sont  gaires 
cnsonniiet,  car  il  ne  font  compte  de  grant 
meuble.  (Id.,  ib.,  II,  238,  Luce,  ms. 
Amieus.) 

—  Embarrassé  : 

Atant  se  parti  la  comtesse  de  la  roine  et 
trouva  le  comte  a  St  Germain  en  Laie  et  li 
monstra  sa  besoigne  et  li  proia  pour  Dieu 
qu'il  i  mesist  coiiselg.  Et  li  quens  fist  Ven- 
sonniiet  et  respondi  molement.  {Chron.  de 
Bains,  c.  xxviii,  L.  Paris  ) 

Et  lorsqu'il  le  senti  cbeu. 

Si  com  il  l'en  fa  meschea. 

Il  flst  forment  Yensonmjé, 

El  la  a  requis  et  pryé 

Que  on  li  voeille  aidier  a  querre. 

(Froiss.,  Poés.,  II,  86,2881,  Scheler.) 
Gerars  fist  Vensonnyet...  (Hisl.  des  Seig. 
de  Gavres,  i"  188  v»,  Cachet.) 


ENS 

Il  cnide  eschapcr  de  la  torche 
Pour  faire  fort  Vensongniié. 
(Greban,  Misl.  de  la  pass.,  17355,   G.  Paris.) 

—  Chargé  : 

Li  ville  de  Valenchiennes  estoit  kierkie 
et  ensonnie  de  pluseurs  deffautes  de  rentes 
a  vue  et  a  hiretage.  (1352,  Beceptede  Gan- 
drast  d'Andegnies,  Arch.  mun.  Valen- 
cieunes,  CG  4,  f»  93  v°.) 

Elle  fu  doee  et  assignée  sur  toute  la 
conté  de  Bloix  de  .v.  m.  livres  monnoye 
de  France,  qui  vallent  bien  .vi.  m.  frans, 
a  prendre  les  flourins,  se  l'oir  de  Bloix 
aloit  de  vye  a  trespas  devant  sa  femme,  sy 
nettement  de  la  conté  de  Bloix  que  toute 
la  terre  seroit  ensonniee  de  les  payer. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2646,  f°  124"'.) 

ENSOPHIMER,  VOir  EnSOFFISMER. 

ENsoRBER,  V.  a.,  engloutlr,  absorber, 
pris  au  flg.  : 

Mon  cueur  adonc  est  tout  ensorbé  en 
abisme  de  ta  douceur.  (J.  Gerson,  l'Aguil- 
lon  d'amour,  f»  U  r»,  éd.  1488.) 

Je  veulx  qu'il  l'ait  (mon  cœur)  tellement 
qu'il  ne  soit  plus  en  moy  mais  qu'il  soil 
tout  ensorbé  en  son  amour.  (Id.,  t6., 
fo  27  r°.) 

ENsoRBiR,  ensourbir,  v.  a.,  engloutir, 
absorber  : 

Et  la  mellee  de  la  gnivre. 
Si  com  ele  est  contée  el  livre 
Et  com  la  1ère  Vensourbist. 

(Alhis,  Richel.  373,  f»  131'.) 

ENSORCELERRESSE,  S.  f.,  sorcière  : 

Sorcière  ou  ensorcelerresse  de  gens.  {Beg. 
du  Chdt.,  II,  296,  Biblioph.  fr.) 
Je  suis  ensorcelerresse.  {Ib.,  II,  337.) 

ENSORCELLERiE,  S.  f.,  sorccUerie,  en- 
sorcellement : 

Vous  croyez  donc  comme  le  simple  et 
rude  vulgaire  qu'il  en  soit  quelque  chose 
de  ces  charmes  et  ensorcelleries  des  yeux  î 
(Amyot,  Theag.  et  Car.,  ch.  viii.) 

Comme,  par  l'insinuation  de  quelqu'iti- 
visible  sorcière,  ils  avoient  esté  liez  huit 
ans  ne  faisans  que  languir,  sans  pouvoir 
faire  renaistre  leur  generationpar  le  devoir, 
une  bonne  vieille  leur  avoit  donné  le 
moyen  de  deslier  Vensorcellerie.  (1560,  Uist. 
admir.  d'un  faux  el  supposé  mari,  Var. 
hist.  et  litt.,  t.  VIII,  p.  113.) 

Il  se  disait  encore  au  commencement 

du  XVII»  s. 
ENSORCERiE,  S.  f.,  ensorcellcment  : 
Facinus,  ensorcerie.  (R.  Est.,  Thés.) 
ENSORCiLLiÉ,  ensourcHU,   adj.,  qui  a 

d'abondants  sourcils  : 

Ung  grant  vilain  mal  fassonné, 
Ensotircillé  et  renfrongué. 
(Deccillev.,  Trois  pèlerin.,  f»  47'',  impr.  Inslit.) 

A  ungs  graos  yeulx  et  esraillez 
El  laidement  ensourcillez. 

(Id.,  ih.,  r  54=.) 

Il  estoit  bien  entrouillié,  bien  ensorcilliè, 
et  ot  lonc  voult  et  enclin.  (Légende  dorée, 
Maz.  1333,  f"  274\) 

ENSORDRE,  -  ourdre,  verbe. 
—  Neutr.,  sourdre,  naître  : 


ENS 


ENS 


ENS 


241 


Si  aucuns  contenz  ensorgoit  ou  esloit 
entre  les  genz  dou  dit  Jaam  et  les  nôtres. 

(1286,  Ch.  des    Compt.  de  Dole,  -^  ,Arch. 

Doubs.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Si  qae  souvent  maint  homme  se  qnerelle 
A  son  amy,  et  grans  debatz  s'ensourdeiU 
Jnsqu'a  tuer. 
{Les  Trêves  de  Marol  et  Sagon,  à  la  snite  des  Œuv. 
de  Cl.  Marol,  vi,  220,  éd.  1731.) 

ENSORE,  prép.,  contre  : 

Tote  est  colorée  et  fine  ; 
Quant  l'en  fesgarde  ensore  jor 
D'antre  nature  est  sa  color- 
(Lapidaire  de  Cambridge,  1330,  Pannier.) 

ENsosANGER,  V.  a.,  séduire  : 

Par  le  fniit  tant  X'ensosanga, 
Qa'Adam  le  prist.  sy  en  manga. 

(Resurr.  H.  S.,  Jab.,  ilysl.,  II.  313.) 

ENSOTiR,  V.  a.,  rendre  sot  : 
Je  cuidoie  assez  savoir  de  ce  jeu  et  en  sui 
tant  ensoti.  (S.  Graal,  l,  439,  Hucher.) 

ENSouAGiER,  V.  3.,  adoucir  : 

Li  fors  du  sens,  li  enragiez 
Maintenant  est  ensouagiez, 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  180>.) 

ENSouciER,  V.  a.,  mettre  en  souci,  in- 
quiéter : 

Heureuse  telle  jeunesse 

Que  ny  l'effroyable  mort, 

Ky  l'incurable  tristesse 

De  l'amonreui  deconfort 

Peut  ensoucier  de  crainte. 
(LoïS  LE  Cabon,  Poés.,  V  51  r",  ap.  Ste-Pal.) 

—  Ensoticié,  part,  passé,  qui  a  du  souci  : 
Si  Tons  estes  ensoucié 

De  riens,  je  vous  vneil  advertir 
Que  tous  mes  biens  Tueil  convertir 
A  tontes  vos  nécessitez- 
{Ad.  des  Apost.,  vol.  Il,  P  169'',  éd.  1537.) 

ENSOUDRER,  V.  3.,  mot  douteux,  p.-ê. 
faute  pour  enpoudrer,  assaisonner,  sau- 
poudrer : 

Comme  Jehan  de  Saint  Germain,  escuier, 
se  feust  courouciez  que  le  tavernier  leur 
avoit  mal  appareillé  et  ensoudré  leur  pois- 
son. (1383,  Arch.  JJ  127,  pièce  265.) 

ExsouFLER,  -  ouffler,  V.  a.,  sonfQer 
dans,  gonfler  : 
Insufflare,  ensoiifler.  {Gloss.  de  Couches.) 
Si  en  peuvent  estre  leurs  ciiers  plus 
grands,  leurs  natures  plus  ensoufflees  de  va- 
nité. (G.  Chastell.,  Ver.  mal  prise,  p.  556, 
Buchou.) 

—  Insuffler  : 

Dn  snpresme  puissant  la  prudence  éternelle 
A  l'image  de  soi  ensoufla  la  raison 
Dans  ce  terrestre  corps... 

(Cl.  BniTET,  Poés.,  I,  127,  Jacob.) 

ENSOUFRIR,  V.  a.,  souffrir,  endurer  : 

Si  ne  li  caloit  mie  de  tons  lor  dii, 
Ains  endurer  le  vient  et  ensoufrir. 

(Aiol,  2761,  Foerster.) 

ExsouPFRoiÉ,  adj.,  qui  est  de  la  natnre 
du  souffre  : 

Envie  ardent,  enJoît^rotee.  (G.  Chastell., 
Vérité  mal  prise,  p.  380,  Buchon.) 


1.  ExsouiLLiER,  V.  a.,  garnir  d'une 
souille  : 

La  couchete  roulleresse  fniarnye  de 
couete,  de  deux  toilles,  ensouillee  de  deux 
souilles.  (Oct.  1471,  Compt.  du  R.  René, 
p.  284,  Lecoy.) 

2.  ENSOUILLIER,  VOir  EXSOILLIER. 

ENsouxE,  voir  Ensoine. 

ENsouPLiR,  V.  a.j  assouplir  : 
La  rasteller  (la  terre)  de  sillon  en  sillon 
avec  des  râteaux  ferres,  afin   de   l'emme- 
nuiser  et  ensoupUr.  (0.  de  Serr.,  Th.  d'a- 
gr.,  Il,  4,  éd.  1603.) 

EN'SOURRIRj  VOirENSORBIR. 

ENsouRciLLÉ,  voir  Ensorcillé. 
ENsouRDiR,  V.  3,.,  rendre  sourd  : 
Le  son  grave  et  fort   grand  ans  monta- 
gnes   de    l'isle    d'Espagne    ensourdit  les 
hommes.  (Le  Blanc,   Trad.  de   Cardan, 
f°  276  V",  éd.  1356.) 

Dans  la  Suisse  romande,  canton  de  Neu- 
châtel,  on  dit  ensourder. 

ENSOURDRE,   VOir  ENSORDRE. 

ENsousFRER,  V.  a.,  Bxposer  à  la  vapeur 
de  soufre  : 

Nus  frepier  ne  puet  ensousfrer  lange, 
ne  nule  chause  lange  engarmouser.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1»  p.,  lxxvIj  6,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

ENsouviNER,  voir  Ensoviner. 

ENsoviNER,  -  ouviner,  v.  a.,  renverser 
par  terre  : 
Trestoz  li  plus  bardiz  son  senblant  ensovine. 

(Parlon.,  Richel.   19152,  f°  173^) 

Si  s'enlrevienent  de  ravine. 
Si  que  li  uns  l'autre  ensouvine 
Et  li  chevaliers  tons  caucele. 

{Fregus,  p.  106,  Michel.) 

ENSPANDRE,  VOir  ESPANDRE. 

ENSPiRATioNj  S.  f.,  inspiration  : 
Par  l'enspiration  divine.  (1283,  Cart.  du 
Val  S.  Lambert,  Richel.  1.  10176,  f»  17  r».) 

ENSPiRER,  ans.,  V.  a.,  insuffler  : 
Premiers   formel    Deus    l'ome  et  après 

anspiret  en  sa  faceon    espirement  de  vie. 

{Li  Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 

Verdun  72,  f»  84  r°.) 

E.vsPLUvoiR,  V.  n.,  pleuvoir  : 

Impluere,  enspluvoir.  (Gloss.  de  Douai. 
Escallier.) 

ENspRAiNDRE,  V.  a.,  allumer  : 
Por  ceu  ke  cil  atraimanz  anspraignel  an 
lui  l'amor  de   chariteit.    {Li   Epislle  saint 
Bernard  a   Mont   Deu,  ms.    Verdun    72, 
f»  92  r».) 

ENSPRE?JDRE,  verbe. 
—  Act.,  allumer,  enflammer,  brûler  : 
Lo  queil  el  tens  lo  roi  Totyle  troverent  li 
Gothe,  si  soi  penerent  de  lui   ensprendre 
avoc  sa  celé.  (Dial.  Greg.  lo  pap.,  p.  150, 
Foerster.)  Lat.,  inceudere. 

Le  cur  de  tnn  ancelle  enspren  de  la  chalnr 
Ki  descent  par  set  grasces  et  de  par  sue  ardur. 
{Prière  à  la  Vierge,  Uichel.  1.  1077,  f  9.) 


—  Neutr.,  s'enflammer  : 

Karles  l'oi,  de  maniaient  enzprevt. 

(Caydon,  3730,  A.  P.) 
Ses  pies  esgarde,  de  fin  air  enzprent. 

{li.,  6419.) 
De  fin  air  ensprent. 

(li.,  8750.) 

—  Enspris,  part,  passé,  enflammé  : 

Ke  il  alsi  sunt  enspris  de  charror  de 
droiture  encontre  les  culpes  des  forfaisanz. 
{Mor.  sur  Job,  Richel.  24764,  f  2  v».) 

La  bore  defors  ensprins  tt  alnmé. 

(Gaydon,  47-23,  A.  P.) 

La  chambre  est  clere,  qui  fn  de  manbre  bis, 
Com  s'il  i  eust  .xxx.  cierges  ensprins. 

(;*.,  10657.) 

—  Épris  : 

La  digniteit'de  l'anrme  qui  de  Deu  est  msprise. 
{Poème  mor.,ms.  Oit.,  Bodl.  Canon,  mise.  74, 

f  24  r°.) 

ENSRAIGIER,  VOir  ESRACHIER. 

ENSSASiENT,  voir  Ensement. 
ENSSANLLER,  voir  Ensembler. 
ENssAY,  voir  Ença. 

ENSSEGNEB,  VOJr  ENSEIGNIER. 
ENSSEGRE,  voir  ENSUIVRE. 

ENssEVANT,  voir  Ensotvant. 

ENSSIEV.ANT,  VOir  ENSUIVANT. 
ENSSIGANT,  voir  ENSUIVANT. 

ENssiGAUMENT,  voir  Ensuivammbnt. 
ENSsuiENT,  voir  Ensuivant. 

ENSTERNALITÉ,  VOir  ETERNALITÉ. 

ENSTiTuciON,  s.  f.,  nomination  : 

Et  retenons  a  nous  et  a  nos  successours 

li  enstilucion  dou  maistre   de  maison  Dieu 

fondée  et  a  fonder  pour  nous.  (1296,  Ch. 

de  Ph.  le  Bel,  Arch.  hospice  Tonnerre,  Car- 

tul.,  f»  27  v».) 

ENSTORMIR,  VOir  ESTORMIR. 

ENSTRArER,  voir  Estraier  2. 
ENsuAGiR,  V.  a.,  faciliter  : 

Ke  travail  del  cors  ensuagist 
E  la  digestinn  mieuz  nurist. 
(Pierre  d'Abersos,  le  Secte    de   secrez,   Richel. 
25407,  P  192\) 

ENsuAiRER,  ensuerer,  v.  a.,  envelop- 
per d'un  linceul  un  corps  mort,  le  couvrir, 
rhabiller  selon  l'usage  établi  dans  le  pays 
où  il  doit  être  enterré,  comme  dit  Nicot  : 

Le  saint  suaire,  ou  Nostre  Seigneur  fnt 
ensuairé.  (Déb.  des  hér.  d'arm.,  107,  A.  T.) 

Une  morte  qu'il  embaumoit  et  ensueroit. 
(Mont.,  Ess.,  111,  5.) 

Ensuairer.  (Oudin.) 
Saintongeais,  ensouairer. 

ENsucRER,  v.  a.,  sucfer  : 

Pour  deux  tartres  de  froumaige  bien  en- 
sucrées  et  .viil.  quartes  de  vin.  (1423, 
Compt.  de  Nevers,  CC  29,  f"  16  v°,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

31 


242 


ENS 


ENS 


ENS 


ENSUEL,  ansuel,  s.  m.,  ensouple,  ron- 
leau  de  bois  sur  lequel  on  monte  la  chaîne 
pour  faire  la  toile  : 

Et  si  le  doit  on  esgardeir  anchois  ke  ele 
(la  trame)  kieclie  de  Vanmcl.  (1282,  Rcg. 
aux  bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xviil,  16, 
n»  579.) 

ExsuEiLLEJiENT,  enseuUlement,  s.  m., 
t.  d'archit.,  nom  donné  ;Y  une  certaine 
hauteur  comprise  entre  l'appui  d'une  fe- 
nêtre et  le  plancher: 

En  entableinens,  en  enchappetnens  et 
enseuillemens  pour  les  murs  de  l'eschive 
du  pont  dormant.  (1366,  Compt.  de  Ph. 
d'Acy,  Richel.  16170,  1°  129  t".) 

En  tant  que  touche  la  haulteur  dudit 
corps  d'ostel  il  nous  semble  et  est  avis  qu'il 
ne  doit  point  estre  plus  haut  que  l'arase- 
ment du  gros  mur  qui  fait  Vensueillement 
des  fourmes  de  voirrines.  (19  nov.  1457, 
Arch.  S  26,  pièce  3.) 

ENSUEB,  verbe. 

—  Réfl.,  se  couvrir  de  sueur  : 

Ne  kiens  poar  clopeter, 
Ne  nul  keval  pour  s'ensuer. 

{Anlhol.  pic,  p.  11,  Boucherie.) 

—  Neutr.,  être  couvert  de  sueur  : 

Il  n'est  pas  drois  que  je  desnue 
Un  honme  por  autre  vestir 
Quant  de  la  rien  que  j'ai  toino 
An  laborenr  rui  (nis.,  au)  cors  ensiie. 
De  ce  dont  li  faz  fain  sentir 
Vneil  au  povre  la  pauce  emplir. 
(Reclds  de  MoLiEHS,  Miserere,  Ars.  3142,  1°  206».) 

ENSUERER,  voir  Ensuairer. 
ENSUEVENT,  voir  Ensuivant. 
ENSUEVoiR,  voir  Ensevoir. 
ENSUEVRE,  voir  Ensuivre. 

ENSUGANT,  VOir  ENSUIVANT. 
ENSUGRE,  voir  ENSUIVRE. 
ENSUIABLE,  VOir  ENSUrVABLE. 
ENSUIABLETÉ,  VOir  ENSUIVABLETÉ. 

ENSuiAMMENT,  voir  Ensuivammekt. 

ENSUIANT,  voir  ENSUIVANT. 
ENSUIGABLE,  VOif  ENSUFVABLE. 

ENsuiGANCE,  voir  Ensuivance. 

ENSUIGANT,  VOIT  ENSUIVANT. 

ENSuiGEUR,  voir  Ensuivor. 

ENSUIGRE,  voir  ENSUIVRE. 
ENSUIGUEMENT,  VOir  ENSUIVEMENT. 

ENSuiR,  voir  Ensievir. 

ENSUIRRE,    voir  ENSUIVRE. 

ENsuiTER,  V.  a.,  exécuter  : 

Quant  j'eu  ensuites  ses  saintes  peregrina- 
cions.  (Caum.,  Yoy.  d'oultr.,  p.  58,  Lm 
Grange.) 

ENSuiTEUR,  s.  m.,  imitateur: 
Ensuiteurs   des  angelz.   (Légende  dorée, 
Maz.  1333,  f  1521».) 

ENsuivABLE,  eusieuvable,  ensievablc, 
ensivabie,  ensuiable,  ensuigable,  ensevavle, 


adj.,  qu'on  peut  suivre, imiter,  exemplaire, 
digne  de  servir  d'exemple  : 

Loavle  est  sahaltesce,  ne  mies  ensevai^le. 
(S.  Bern.,  Serm.,  Riche!.  94768,  f»  114  r») 

Pour  ce  que  les  mérites  de  ceste  vie  si 
ensivabie  ne  puissent  par  aventure  cy 
après  estre  oubliez.  {Vie  de  S.  Louis  par 
le  Conf.  de  la  R.  Marg.,  Rec.  des  Hist.,  XX, 
60.) 

Chose  ensivavle.  (Serm.  lat.-fr.,  xiv'  s., 
nis.  de  Salis,  f°  133  v°.) 

Les  meurs  vertueus  et  ensievables.  (Fos- 
SETIER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10510, 
f»  66  v».) 

—  Avec  un  nom  de  pers.,  digne  de 
servir  de  modèle  : 

Il  se  monstra  ensuiable  a  nous  en  trois 
choses...  (Lég.  dorée,  Maz.  1333,  f»  194'.) 

—  Ensuivable  à,  qui  doit  être  suivi  de  : 

Corrons  songent  et  ataines, 
Et  contens  o  lor  aoemis 
Qui  les  ont  en  haine  mis 
Es  choses  a  guerre  ensivables. 

(Rose,  19099,  Marteau.) 

—  An  sens  actif,  qui  suit,  qui  imite  : 

Sequax,  ensievable.  {Gloss.  de  Conches.) 

Sequax,  cis,  ensienvable.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f»  244  r».) 

Imitatorius,  ensuigables.  {Catholic,  Ri- 
chel. 1.  17881.) 

Sequax,  ensuigable.  (Ib.) 

Imitatorius,  ensuigable.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

Ensuivable,  imitatorius.  {Gloss.  galL- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

En  demonstrant  sa  jeusne  a  ce  temps 
estre  aussi  comme  ensieuvable  la  jeusne  de 
Nostre  Seigneur.  {De  vita  Christi,  Richel. 
181,  f»  56^) 

—  Suivant  : 

En  l'année  après  ensivabie. 
(Mage  de  la  Charité,  Bilile,  Richel.  401.  f  138''.') 

ENSuivABLEMENT,eȔSietiabJejnejtt,adv., 
en  suite,  à  la  suite,  consécutivement  : 

Piritheus  fu  li  plus  prez 
.4ssi8  delez  Ini  vers  la  destre. 
Et   li  Tiens  lez  Ini  a  senestre, 
Et  li  antre  ensuitablement . 

(.Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069.  f°  114'.) 

Ly  jnge  lay"  premièrement 
Et  li  clerc  ensuivahlement 
Tuit  les  escorchent,  tait  les  ploment. 

(H.,  p.  124.  Tarbé.) 

De  quoy  pareillement  l'euvangile  ensieva- 
blement  contient.  {De  vita  Christi,  Richel. 
181,  f  14;1^) 

ENSUIVABLETÉ,  ensuiabUté,  ensieva- 
blelé,  ensigableté,  s.  f.,  ceux  qui  suivent  ou 
ce  qui  suit,  conséquence  : 

Sequella,  le,  ensievableté.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  l'°  244  r».) 

Au  delict  sont  deux  choses,  péché  qui 
hounit  l'ame  et  l'ensuivableté  de  péché, 
c'est  obligement  de  peine,  aussi  sont  deux 
choses  en  contrition,  grnce  et  douleur  qui 
est  ensuivableté  de  grâce,  {le  Miroir  histo- 
rial,  Maz.  357,  ("  152  r".) 

Par  ensuiableté.  {Légende  dorée,  Maz. 
1333,  f»  194".) 


—  Ceux  qui  viennent  après  nous,  pos- 
térité : 

Fillon,  fille  Régnier  le  courtilier,  et  tonte 
leur  proapnie  et  ensigableté.  (1316,  Arch. 
JJ  53,  f'  44  r».) 

Ensuivableté,  genre  qui  s'en  suit,  pos- 
tentas. {Gloss.  ffaH.-(ot.,  Richel.  1.  7684.) 

ENSUiVAMiiENT,  ensieuvemmeut,  ensui- 
vantetnent,  ensuiamment,  ensevantement, 
cnsigamment,  -  anment,  enssigaument,  ense- 
gaument,  adv.,  à  la  suite,  consécutive- 
ment, ensuite  : 

Commencera  le  premier  terme  a  la  feste 
de  Touz  sains,  et  le  second  a  la  feste  de 
l'Ascension  ensiguaut,  et  ainsin  ensigan- 
ment  ans  diz  termes  annuelment.  (1341, 
Arch.  JJ  72,  f»  318  r».) 

Laquele  rente...  tendront  de  nous...  en 
la  manière  que  dit  est  en  nostres  contez 
d'Anjou  et  du  Maine,  tout  ensegaument 
sanz  aucun  moyen  entre  deux.  (1342,  Arch. 
K  49,  pièce  58.) 

Et  einssi  chascun  an  enssigaument  tant 
comme  il  vivra.  (1348,  Arch.  Loiret,  Ste- 
Croix,  S.  Père  le  Puellier,  B,  I.) 

Et  einssi  de  terme  en  terme  chascun  an 
enssigaument  et  continuelment.  (/b.) 

Pource  que  les  plantes  et  les  bestes  de- 
sus  dites  depuis  leur  couiencement  doivent 
croislre  proporcionelment  et  estre  esten- 
dues  selonc  l'extension  première  qui  est 
plus  du  long  que  du  lé  ne  du  parfont, 
pource  se  fait  tous  dis  ceste  desus  dite 
extension  ensieuvemment  plus  du  long 
qu'autrement.  (Evrart  de  Conty,  Probl. 
d'Arist,  Richel.  210,  t»  218''.) 

Satiffation  est  plus  nécessaire  ou  esta 
faire  devant  restitution,  et  restitution  de- 
vant reddition,  et  ainsi  ensuivamment. 
(Oresme,  Eth.,  Richel.  204,  f  538».) 

Or  disons  doncques  ensuivamment  des 
aultres  choses  ce  que  nous  avons  commencé 
en  la  matière  de  ire  et  superhabondance. 
(Id.,  ib.,  f  32^  éd.  1488.) 

Il  convient  que  nous  élisions  de  nuit 
primierement  la  lune  et  ensuiamment  le 
solail.  (lD.,(Juadrip., Richel.  1348,  t«  138  v».) 

Ensigamment  nos  détermine  li  auctours 
de  l'aiguë  qui  descent  en  l'uel.  {Cyrurgie 
Albug.,  ms.  de  Salis,  f"  133^) 

Et  consequentement  de  ses  huit  déesses 
et  des  autres  ensuivantement.  {Chron.  et 
hist.  saint,  etprof.,  Ars.  3515,  f"  144  r".) 

Doivent  les  seigneurs  estre  serviz  de  vin, 
puis  après  de  bonnes  et  fines  confectures,  et 
ensevantement  de  vin.  (1415,  Arch.  Rennes, 
ap.  Guillotin  de  Corson,  Potiillé  de  l'Arche- 
vêché de  Renyies,  p.  293.) 

Consequeuter,  deinceps,  continue, ens«i- 
vamment.  (Trium  ling.  dict.,  1604.) 

ENSUIVANCE,  ensiwance,  ensievance, 
ensuigance,  s.  f .,  ceux  qui  suivent  ou  ce  qui 
suit,  suite,  conséquence  : 

Dunkes  parl'umbre  de  mort  entend  l'om 
sa  ensiwance.  {Job,  p.  458,  Ler.  de  Lincy.) 

Nule  contrariété  n'ait  donc  leu  en  touZ 
les  menbres  de  nostre  code,  einz  i  ait  con- 
corde et  eiuuivance,  si  que  nus  n'i  soit 
aversaires  a  autre.  {Code  de  Justin.,  Richel. 
20120,  f  26  v«.) 

Sequela,  ensuigance.  (Catftolicon,  Richel. 
1.  17881.) 

Selonc  l'opinion  de  ceulz  d'Egypte  les 
termes   n'eosieuvent  pas  les  choses  gène- 


ENS 

ralment  pour  que  ce  que  il  ne  inistrent  pas 
certaine  ensievance  pour  principe  et  rachine 
ne  en  l'ordi'uance  ne  eu  la  quantité  de 
chescun  d'eulz.  (Oresme,  Quadrip.,  Ricliel. 
1348,  f°  49  r».) 

ENSUIVANT,  ensuivent,  ensuevenl,  en- 
suiant,  -  ent,  enssuient,  ensievant,  enss.. 
ensivant,  ensevant,  enss.,  ans.,  enxevant, 
enxeuvant,  anxuant,  ensuigant,  ensigant, 
enssigant,  ansigant,  ensiguent,  anssiguant, 
anssiganl,  ensigeant,  ensigant,  ensugant, 
adj.,  suivant,  qui  suit,  consécutif  : 

Pour  ces  anssevans  que  demoreret  lou 
conte.  (1238,  Louppi,  I,  2,  Arch.  Meurthe.) 

A  la  saint  Rémi  enseganl.  (1234,  Ch.  des 
B 
Compt.  de  Dole,  -—  ,  Arch.  Doubs.) 

Et  en  l'autre  année  après  celé,  et  en 
toutes  les  autres  ensuians.  (Est.  Boil., 
Lii\  des  mest.,  1"  p.,  xcix,  2,  Lespinasse 
et  Bonnardot.) 

Deanz  nuef  jours  ensuganz  pruchiene- 
ment  après  ce  que  vous  lour  auroiz  lites 
ces  présentes  letres.  (S.  Bénigne,  Moniales 
de  Larrey,  Arcb.  Côte-d'Or.) 

Per  le  terme  de  sex  semennes  qui  doit 
comencier  chescun  an  a  la  feste  de  la 
seint  .Michiel  et  continuelment  ensigeanz. 
(1283,  Franck,  de  Montbeliard.) 

Et  ensint  chasciin  an,  cinc  cens  livres  a 
ces  moismes  termes,  continuelment  ansi- 
ganz.    (1283,    Pr.   de  l'H.    de   Uourg.,  II, 

LXII.) 

A  Vansigant  feste  de  tous  Seins.  {Ib.,  II, 

LXI.) 

A  le  Toussains  après  enssievant.  (1292, 
Boulogne,  Arch.  J  1123,  pièce  10.) 

Par  doux  festes  continnemenl enssenanz. 
(Sept.  1294,  Arch.  M.-et-L.,  B  82,  f  42.) 

Et  seroient  li  denier  paie  des  leveures 
de  la  première  franchise  ansigant.  (1298, 
Lett.  de  J.  de  Joinv.,  Arch.  K  1153.) 

As  trois  semaines  de  Pasques  prochienes 
ansivans.  (Ch.  de  1299,  f'''  Biz.,  Bibl. 
Nantes.) 

Quar  li  signe  ensuigant  ponr  certaia  le  lesmoignent. 
(Girart  de  Ross.,  61-23,    Jlignard.)    Var.  du   ms. 
de  Sens,  ensigant.  ] 

Et  des    anssiguanz    articles...  as  anssi- 
ganz  articles.  (13ÛS,   Arch.    J    1030,    pièce    1 
28.) 

A  paier  aus  termes  ensiguenz.  (1316, 
Cuap.  Ste-Croix,  Arch.  Loiret,  G  II.) 

A  Vansigant  feste  de  l'ascenssion.  (1316, 
Arch.  JJ  54''",  f"  50  v°,) 

Davant  lai  feste  S.  Martin  après  enxe- 
vant. (1326,  Virey,  Lorraine,  Cabin.  de  .M. 
de  Labry.) 

As  choses  ensiciantes.  (1331,  Ch.  du 
Garde  du  sceau  de  Corentin,  S.  Sauv.,  Cats, 
Arch.  Manche.) 

Chascuu  an  le  jour  de  la  uostre  Dame 
fhandeleur  prochene  après  enssigant  la 
dite  siguifficaciou.  (1.348,  Arch.  Loiret,  Ste- 
Croix,  S.  Père  le  Puellier,  B,  I.) 

Tant  alerent  nagent  et  tant  vont  cheminant, 
tant  par  l'eane  de  Saine  la  rivière  courant 
Comme  par  terre  ensevant  en  Seine  cosliant, 
Qa'il  ont  veu   Meullenl  dessus  Seine  séant.  I 

(Ccv.,  du  Guesclin.  ïar.  dn  v.  .3971,  Charriera.) 

Le  venredy  enssuiient.  (1374,  Ste-Croix, 
Chautay,  Arch.  Loiret.) 

As  prochains  plais  ensevans.  (Mars  1386, 
Fiiues,  Arch.  Nord,  Cod.  A,  1»  416  r».) 


ENS 

Et  ensi  des  aulres  dous  adjournemens 
enxeuwant.    (1397,  Hist.  de  Metz,  IV,  480.) 

Au  samedi  après  venant  et  enssuient. 
(1398,  Arch.  Loiret,  la  Cour-Dieu.) 

Jusques  a  trois  ans  ensivens.  (Compt.  de 
Girart  Goussart,  1400-1402,1  Commune, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

Faisant  défaut  de  paier  par  deux 
termes  continuez  ensegant  l'un  l'autre. 
(Charte  de  1409,  Arch.  Solesmes,  16.) 

Peu  de  temps  après  ensievant.  (Mons- 
TRELET,  Chron.,  II,  224,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

Le  mois  ensievant.  (Id.,  ib.) 

Le  règne  du  dict  Philippe  de  Valois  et 
des  quatre  rois  ensuivans.  (Seyssel,  Hist 
de  Louis  XII,  f»  32  r»,  éd.  1587.) 

—  Fig.,  qui  imite  : 

Ensuevens  ,  imitator.  (Gloss.  qall.-lat , 
Richel.  1.  7684.) 

—  S.  m.,  successeur,  descendant  : 

Por  nos  et  por  les  nos  et  por  nos  an- 
xuans.  (Mai  1287,  Ch.  du  Cte  de  Detix- 
Ponls,  Villers  Betnach,  Arch.  Mos.) 

—  Adv.,  ensuite  : 

Puis  que  Dien  fist  Adam  et  ensieuvant  Evain, 
Ne  vit  on  plas  bel  homme,   prinrhe  ne   castelain. 
(H.  Capet,  97-2,  A.  P.) 
Si  ala  ramembrant 
Da  viellart  Qu.issamas,  dez  anitrez  ensievant. 
Comment  lez  aquievoient  en  bonour  exauchant. 
(/«.,  1132.) 

ENSUIVANTEMENT,       VOir       ENSDIVAM- 

MENT. 

ENsuivEMENT,  -ivemcnt,  ensuiguement, 
s.  m,, suite: 

De  toute  ceste  misère  Adam  fut  le  com- 
mencement et  non  Vensuivement  par  pro- 
pagation. (P.  D'AiLLY,  les  sept  Degrés  de 
l'esclielle  de  penitance,  f»  10  r°.) 

—  Action  de  suivre,  d'imiter,  imitation  : 
En  tele  manière  s'estoit    acoustumez  as 

raciunes  des  herbes  comme  se  il  ne  fust 
mie  houme..  Mes  mieus  pot  estre  apelez 
bi'Ste  sauvage,  tout  ne  fut  ce  par  nature, 
si  fu  ce  par  estude  d' ensivement.  (Vie  et 
mir.  déplus,  s.  confess.,  Maz.  568,  f'  197''.) 

Sintagma,  matis.  ensuiguement.  (Calho- 
licon,  Richel.  1.  1788t.) 

Ensuivement,  imitacio.  (Gl.  gall.-lat.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

Ensuivement,  imitation.  (Trium  ling.  dict., 
1604.) 

ENSUIVEUR,  voir  Ensdivor. 

ENSuiviR,  voir  Ensievir. 

ENsuivoR,  -  eur,  ensiwor,  ensevor,  en- 
suigeur,  ensuyveur,  s.  m.,  celui  qui  suit, 
imitateur  : 

En  si  ample  congrégation  ne  laissât  il  eu 
viTtuz  ses  ensiworsf  (Dial.  St  Greg.,  p.  15, 
Fiierster.) 

Mal  homme  ki  ensiwor  sunt  de  lor 
orguilh.  {Job,  p.  446,  Ler.  de  Lincy.) 

Cil  lii  après  vos  doient  veuir  et  ki  au 
cest  saint  proposemant  doieut  estie  vustre 
ensevor.  (Li  Epislle  si  liernart  a  Mont  Deu, 
DIS.  Verdun  72,  1»  12  v».) 

Les  .VIII.  beueu[r]tez  que  Jhesu  Criz 
promit  es  apostres  et  a  lor  ensiveus.  (Bla- 
querne,  Richel.  763,  f»  108  r°.) 


ENS  243 

Imitator,  ensuigeur.  {Gloss.  de  Salins.) 
Comme   vray  ensuiveur  de   Nostre  Sei- 
gneur. (MoNSTRELET,  Chrou.,   I,  44.   Soc 
de  l'H.  de  Fr.) 

Affin  qu'il  nous  racheptast  et  nectoyast 
son  peuple  acceptable  ensuyveur  de  bonnes 
œuvres.  (Bible,  Ep.  de  St  Paul  à  Tite 
cil.  2,  éd.  1543.) 

ENSUIVRE,  -  suyvre,  -  xuivre,  -  sieuvre. 

-  sievre,  -  sevré,  -  sueure,  -  seure,  -  suigre, 

-  seugre,  -  sugre,  -  sigre,  -  seigre,  -  segre, 
ans.,  anss.,  es.,  ins.,  verbe. 

—  Act.,  suivre,  aller  à  la  suite  de  : 
Mais  la  matire  g'ensurrai. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naples,  P    l*.) 
Mais  ranlt  les  vont  près  ensiwant, 
Sovent  lor  fant  les  fers  sentir. 

(Id.,  D.  de  Norm.,  Il,  90i.  Michel.) 
Si  nnt  après  lui  chevalcbic, 
Ensevi  l'unt  od  granz  maisnees. 

(Id.,  ib.,  II,  8619.) 

Venrat  li  tens,  quant  li  menbre  ensevront 

10  cliief,  ke  toz  li  cors  se  delciterat  en  un 
esperit.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f''58vo.) 

Qnant  il  fu  jor  et  François  virent 
Païens  esebapes  si  sallirent 
Sur  les  chevans  et  les  ensurent. 
(J.  Le  Marcuact,  }hr.,  ms.  Chartres,  t"  44'=.) 
La  trasce  ensuient  li  chien  tait. 

{Dotop.,  9-214.  Bibl.  elz.) 
Il  n'ont  cnre  d'orgnel  ensievre, 
Tuit  se  vuellent  humblement  vivre. 

{Rose,  Vat.  Chr.  1858.  P  9."^».) 
An  moins  en.Tui  .1.  ponr  la  trace 
Par  quoi  li  boen  ont  los  et  pris. 
(RuTF.B.,  Despulizon  don  Croiiié  et  dou  Descroiiié, 
I,  131,  Jnbinal.) 

Ne  le  promet  mie 
Tens  de  lunje  vie 
Ke  desceu  ne  soies  ; 
Si  tu  vas  eoz  ou  hors, 
L'umbre  ton  cors 
Ensiut  mort  tôle  voies. 

i.Calm,  Richel.  -25407,  f  21t«.) 

Qui  est  mes  sergenz  si  m'ansuigue.  (3'p. 
des  Coiit.  des  Charlr.,  ms.  Dijon,  1"  20  v».) 

Li  Gliot  avaient  les  Borguignons  ensuiz 
et  soustenuz  contre  lui.  (Chron.  deS.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f"  13"=.) 

Et  pansa  qu'il  les  ansuegroit  moult  vo- 
luntiers.  (Vie  saint  Dominique,  Richel.  988, 
f  166'=.) 

Li  chans  choriques  n'ensievent  pas  ainsi 
les  paroles.  (Evrart  de  Conty,  Probl. 
d-A7-ist.,  Richel.  210,  1°  233'.) 

11  cnsuguist  1res  bien  le  bon  Cesaire  Anguste. 

(Girar(  de  Ross.,  '2855,  Mignard.) 

—  Poursuivre  : 

Tant  en  r'ot  de  ceos  ki  la  povreteit  de 
l'espirit  ansevirent.  {Li  Epistle  Saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  7  v  .) 

Car  celui  que  tu  as  féru 
Ont  enchaucié  et  ensru. 

(Lib.  Psalm.,  Livui,  p.  306,  Michel.) 

Prosequi,  ensiire.  (Fragm.  d'un  gloss. 
du  xiii"  s.,  Zeitschr.  fur  roiu.  Phil.,  1880, 
p.  369.) 

Comme  nous   de  nostre  office  enseguis- 

sie?is  Aymeride  Saint  Waisse,...  et  deisBieus 
contre  li  que  il  avoit  tué  johan  de  Gu 
serines,  pouniuoi  nous  voulions  que  se  i 


244 


ENS 


ENS 


ENS 


le  confessoit  que  les  biens  de  li  feussent 
commis  au  roy.  (1309,  Arch.  JJ  41, f  113  r°.) 

Car  de  la  mort  dudit  Jolian  nous  ne 
poions  ne  ne  le  deviens  ensegre.  {Ib.) 

Comme  nous,par  la  vertu  desdites  lettres, 
enseguissons  et  trasissons  en  cause  par  de- 
vant nous  Jehen  Vigiers.  (1313,  Arch.  JJ 
49,  f°  9  r».) 

Et  ainxi  fust  que  le  dit  mons.  Johan 
Chasteigner  ensseguist  et  encliaussast  le  dit 
Micbeau,  disans  que  la  dite  pièce  de  vigne 
ob  son  ions  il  li  deguerpist.  (11  cet.  1368, 
S.  berthomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

—  Suivre,  imiter  : 

Kar  desque  a  justise  serad  returned  li  ju- 
gemenz,  e  ensiwerunt  iceol  tuit  li  dreiturel 
par  quer.  {Liv.des  Ps., Cambridge, XCIII,  15, 
Michel.) 

Ci  remaindrnnt  mi  chevalier 
A  lot  ton  bon  enseure  e  faire. 
(Ben.,  D.  deNorm.,  II.  1194S,  Michel.) 

Ces  oiseans  ensegre  devons. 
(Gerv..  Best.,  Brit.  Mns.  add.  28260,   f  9T\) 

N'en  ensevez  mies,  chier  freire,  ceos  ki 
maligne  sunt.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24768,  f"  10  r».) 

Por  ansevre  lo  savoer  religions.  {Li 
Epistle  Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f  70  v».) 

Ansevre  l'example  de  la  seinte  et  de  la 
religiose  simpliceteit.  (Ib.,  ("  70  v».) 

Henris  de  Valenchienes  dist  Ije,  puis 
que  li  hom  s'entremet  de  biel  dire  et  de 
traitier,  et  il  en  est  graciles  de  tes  discres 
et  autorisies,  il  se  doit  bien  traveillier  que 
il  ensiuce  le  vou  de  sa  grâce  par  traite- 
mentdeplaine  vérité.  (H.  de  Valenciennes, 
SOI,  Wailly.) 

Ce  est  bestial  chose  a  ensuirre  trop  le 
délit  de  touchier.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  283,  Chabaille.) 

A  cotes  chouses  ensuevre  et  enterigner. 
{Ch.  de  1272,  Bercé  et  la  Hubaudière,  2i'''', 
Arch.  SartUe.) 

Volons  ke  conute  choise  soit  a  tous  ke 
nous,  esiivans  les  traches  de  nous  ances- 
Eors  por  l'amur  nostre  Sangnor...  (Trad.  du 
XIII»  s.  d'une  charte  de  1243,  Cart.  du  Val 
St  Lambert,  Richel.  1.  10176,  i"  18\) 

Essiwans  les  traches  de  nous  ancessors. 
(1235,  ib.,  1'  IS»-.) 

Tu  es  ensegu  Job  et  Thobie  per  patience. 
{Li  Amiliez  de  Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du 
XIII*  s.,  p.  65.) 

Ses  filles  n'ensuivirent  mie  la  luxure  de 
leur  mère.  {Grand.  Chron.  de  France,  IV, 
24,  P.  Paris.) 

Ke  il  ensiwra  mes  tnte  sa  volenté. 

{Hom,  4531.  Michel.) 

Qai  charitablement 

Ed  ce  présent  du  monde  ensievirent 
Ibesas  Crist. 

(JMam.  d'Ov.,  p.  13b.  Tarbé.) 

Nous  créons  que  Girart  velt  enseugre  son  père 

Qoi  a  fait  en  son  temps  mainte  doltote  mère. 

(Gir.  de  Ross.,  975,  Migoard.) 

Imitor,  ensuigre.  [Catholicon,  Richel.  1. 
17881.) 

La  dite  vençon  tenir,  actendre,  garder, 
enseigre  feaument,  fermement.  {Ch.de  1348, 
Fontevr.,  Mespied,  Arch.  M.-et-Loire.) 

En  esuivant  les  œuvres  de  nostredit  sei- 
gneur et  père.  (1383,  Ord.,  vu,  63.) 

Plusieurs  Vensuyvenl  jusques  a  la  frac- 
tion de  son  pain,  mais  pou  jusques  a  hoir 


le  calice  de  sa  Passion.  {Intern.  Consol,  I, 
XI,  Bibl.  elz.) 

Dont  par  gros  oallraige  ensuit 

Malheur  et  dneil  qui  les  instiil. 
{La  Pileuse  désolât,  du  monast.  des  Cord.  de  Maiilx, 
Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi°  s.,  I,  143.) 

Tous  ceui  qui  sons  Jesns  Christ  vivent 

Et  ses  commandemens  ensuivent, 

We  sont  ils  point  religieux  ? 
(Cl.  M.iR.,  Coll.  d'Erasme,  Virgo,  ji'.(jOYà|AO;, 
p.  19i,  éd.  1731.) 

Le  langage  français  ensuit  les  jolies,  gen- 
tilles et  gaillardes  façons  grecques  du  plus 
près  qu'aucun  autre.  (H.  ÈsTiENNE,  Precel- 
lence  du  lang.  franc.,  p.  7.) 

Le  seul  désir  que  j'ay  de  faire  bien  con- 
noitre  et  hair  les  villains  par  leur  villenie, 
et  les  meschants  par  leur  meschanceté, 
m'a  fait  ensuivre  la  manière  des  Lacede- 
moniens,  qui  pour  instruire  leur  jeunesse 
a  sobriété  faisoient  venir  les  ivrognes  en 
leur  présence,  afin  que  voyant  leurs  vi- 
lains actes  ils  apprissent  de  bonne  heure 
a  détester  1  ivrognerie.  (Id.,  Apol.  p.  Herod., 
c.  21.) 

Mais  que  me  sert  i'enmyvre  en  vers  la  gloire 
Dn  grand  Ronsard... 

(Jean  de  la  Taille,  Becq  de  Fouqnières.  Po<'l.  fr. 
au  ivi"  «.,  p.  251.) 

—  Suivre,  exécuter,  accomplir,  prati- 
quer : 

Ce  que  nature  nous  auroit  véritablement 
ordonné,  nous  Vensuivrions  sans  doute 
d'un  communconsentement.(CHARR.,  Sag., 
II,  3.) 

—  Poursuivre  en  justice  : 

Et  Pierres  disoit  encontre  qu'il  pooit 
bien  sivjr  por  le  tout  lequel  qui  li  pleroit, 
et  cil  qui  il  ensuirroit  quesist  ses  compai- 
gnons,  et  sor  ce  se  mistrent  en  droit. 
(Beauman.,  Coût,  du  Beauv.,  xliii,  7,  Beu- 
gnot.) 

—  Réfl.,  suivre,  venir  après  : 

Cils  qui  s'enseuguent.  (Oct.  1294,  Ch.  de 
Marguerite,  femme  du  seign.  de  Pontarlicr, 
Arch.  C.-d'Or,  B  493.) 

—  Neutr.,  suivre,  être  à  la  suite: 

En  la  manière  qui  ensieult.  (xiil°  s., 
Chap.  de  Renn.,  S.  Melaine-le-Petit,  Arch. 
lUe-et-Vilaine.) 

Les  choses  qui  enseguent.  (1293,  Cart.  S. 
Levroux,  f"  87%  Arch.  Indre.) 

Que  bois,  que  bruiere,  que  pasture,  que 
terre  guaingnable,  assis  en  la  parroisse  de 
Limoux,  en  la  dyocese  de  Paris,  tenans 
d'un  bout  au  bois  de  Poumereit,  et  ensuient 
a  ce  meisme  bout  et  a  la  terre  au  seigneur 
de  Lymoux.  {Ch.  du  9  juin  1300,  Arch. 
Seine-et-Oise.) 

Et  ensuieent  a  la  terre  Renout  le  Bestier 
et  a  la  pasture.  (Ib.) 

Les  convenances  qui  enssuient.  (1302, 
S.  Pierre  en  Pont,  Arch.  Loiret.) 

Pour  ouir  et  recevoir  l'otroy  et  l'acor- 
dance  des  choses  qui  enssiguent.  (1308, 
Ste  Croix,  Mesnilgir.,  D  III,  Arch.  Loiret.) 

Pour  oir  et  recevoir  l'otroy  et  l'acordance 
des  choses  qui  anssigant.  (1314,  Aulnay-la 
Rivière,  A  11,  Arch.  Loiret.) 

Avons  fez  les  acorz  et  convenances  qui 
ensigiient.  (1330,  Liv.  des  Priv.  de  l'Egl.  de 
C/ia>-(.,Richel.  Cart.  28,  p.  232.) 

Avoir  ferme  et  estable  les  choses  qui 
enssigant.  {Ch.  de  1336,  Aulnay-la-Rivière, 
B  2,  Arch.  Loiret.) 


Quant  a  ce  que  dit  est  et  qui  enseull. 
(Vend.  ap.  S.  Math.  13SS,  S.  Melaine,  Arch. 
lUe-et- Vilaine.) 

—  Passer  à  une  autre  chose  : 

Nous  ensuivons  a  dire  de  la  somme  du 
coust.  {Ch.  de  1293,  Arch.  Musée,  vitrine 
50,  pièce  298.) 

—  Ensui,  part,  passé,  conclu  : 

Selon  les  transactions  et  concordats  en- 
suys  entre  eux  ou  leurs  dicts  prédéces- 
seurs. (1452,  Letl.  duD.  Pierre,  Arch.  Côtes- 
du-Nord.) 

Ce  verbe  appartient  à  la  langue  mo- 
derne, sous  la  forme  ensuivre,  comme  ré- 
fléchi, et  comme  actif,  en  terme  d'an- 
cienne procédure,  avec  le  sens  de  pour- 
suivre. 

ENSULLENTER,  ensulenlcr,  v.  a  ,  syn. 
de  souiller  : 

Luxure  l'orde  vil  pullente 

Qui  le  cors  soille  et  ensultente. 
(G.  DE  Coisci,    ilir.,   ms.  Brux.,  f    92',  et    Ki- 
chel.  23111,  t"  69''.) 

Del  sanc  est  tos  ensulentes. 
{Athis,  Richel.  375,  f°   123".)  Ms.  ensalentei. 

Si  désarment  les  damoiseles  Bohors  et  li 
lèvent  le  cors  et  le  vis  por  les  armes  et  le 
suor  dont  il  esloit  ensuUentes.  {Artur,  ms. 
Grenoble  378,  C  126=.) 

ENsuLTivEMENT,  adv.,  avec  soin, 
avec  zèle  : 

Ki  ensullivement  Dea  prie  e  eschordement. 

(P.  DE  Thaon,  Best.,  1363,  Wright.) 

1.  ENSUR,  prép.,  au  moment  de  : 

Ensur  nnil. 

{Alexis,  st.  15',  Stengel.) 

2.  ENSUR,  voir  ENSEtJR. 

ENSURANCE,  voir  Enseurance. 
ENSURE,  voir  Ensuivre. 
ENSURFURER,  V.  a.,  remplir  de  soufre, 
soufrer  : 

Si  ['auront  lote  ensurfuree  (la  coraille) 
De  soufre,  de  puant  ordure. 
(Macé  de  la  CsABiTÉ,  Bible,  Richel.  401,  f°  194''.) 

ENsuRiR,  -  yr  (s'),  V.  réfl.,  devenir 
sûr,  aigre,  aigrir  ; 

Ce  laict  se  est  ensury.  (Palsgrave,  Es- 
claire,  p.  777,  Génin.) 

L'aile  s'ensuryt  en  temps  d'esté  bien  tost. 
(ID.,  ib.) 

—  Ensuri,  part,  passé  et  adj.,  aigri, 
aigre  : 

Et  leur  mectz  au  cueur  ung  douloureux 
emplastre  destrempé  de  vin  aigre  et  en- 
suru  de  poinctures  et  d'aiguillons  de  dou- 
tes. (P(;rce/-ores(,  vol.  III,  f»  37,  éd.  1528.) 

ENSus,  ansus,  adv.,  au-dessus,  à  l'é- 
cart, loin  : 

Christns  Jesns  qai  man  ensus. 

(Passion,  509,  nia..) 

Ensus  an  partir  del  forfait 
Se  sunl  li  Aleman  retrait 
Auques  eu  loinz  de  la  cité. 
(Be.n.,  d.  de  Norm.,  11,  18972,  Michel.] 

Erec  bote  le  nein  ensus. 
(Chresi.,  Erec  et  En.,  Richel.  1420,  T  l'.) 


ENT 


ENT 


ENT 


2io 


Ansus  te  trait  por  la  joste  esgarder. 

(Gerarl  de  Viane.  162,'.Bekker.) 

Si  ne  vous  avieigne  jamais,  dit  Jehan, 
que  vous  chassiez  les  povres  enms.  (JoiNV., 
Hist.  de  St  Louis,  p.  136,  Michel.) 

D'autre  part,  un  petit  plus  ensus,  li  ar- 
chier  d'En^leterre  s'estoient  recueilliet. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  170,  Luce.) 

—  Ensus  de,  loc.  prép.,  de  dessus,  loin 
de  : 

Osteit  avons  ansus  de  nos  et  de  nos  a- 
celles  la  forme  de  povreteit  et  la  biauteit 
de  la  seinte  simpleciteit  (Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu ,  ms.  Verdun  72, 
f»  73  r°.) 

Sire,  trailes  ensus  de  moi. 
(A.  DE  n  Halle,  li  Gieus  de  Robin  et  de  Marion, 

p.  353,  Conssemaker.) 

Et  se  seroit  bannis  x  ans  fuers  de  Mes, 
et  a  deix  lues  ansus  de  Mes.  (1306,  Hist.  de 
Metz,  III,  282.) 

■  —  A  l'ensus  de,  loin  de  : 

Qae  se  deus  ans 

Ta  atoies  a  t'ensus  de  moi  mes. 
Se  seroies  ta  tousjours  en  moi  entes. 
(Froiss.,  l'Esp.  am.,  2875,  Scheler.) 

—  Estre  ensus  de,  loc,  être  délivré, 
être  arraché  à  : 

Tu  faces  tant  qne  nous  poissons, 
Se  de  ce  siècle  trespassons. 
Venir  an  repos  de  lassus 
Et  de  purgatoire  eslre  ensiis 
Et  Dieu  leoir. 
(Un  Mir.  de  ti.-D.,  du  roy  Thierry,  Th.  fr.  au. 
m.  i.,  p.  597.) 

Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,  Vendée, 
Limousin,  ensus,  ensu,  en  haut,  là  haut, 
au-dessus. 

ENSUYR,  voir  Ensieyib. 

ENsuYviR,  voir  Ensievir. 

ENsuwE,  voir  Eisstra. 

ENSWARDEIR,  VOir  ENSGARDER. 

ENT,  end,  en,  em,  an,  ens,  ind,  in,  adv., 
de  ce  lieu,  de  ces  lieux  : 

Or  set  il  bien  qued  il  s'en  deit  aler. 

(SI  Alexis,  st.  56,  G.  Paris.) 
Al  siège  ad  Ais  en  serez  amenez. 

(Hol.,  433,  Muller.) 
Istons  nos  ent  armé  et  fervesti. 

(Les  loh.,  ms.  Berne  113,  f°  2-2''.) 
Tornes  tos  enl. 
(Raoul  de  Cambrai.  Richel.  Îi93,    P  131  j".) 
Dist  qn'il  par  nuit  fors  end  istra. 

(Brut,  ms.  Munich,  1675,  Vollm.) 

Uns  sols  D'end  est  tIs  escapeiz. 

(Ib.,  568.) 
Car  j'ai  grant  volenté  pieça 
D'aler  ent  en  vostre  servise. 

[Atreper.,  Richel.  2168,  P  11'.) 
Tournoienr,  vos  qui  aleiz 
En  jTer,  et  vos  en  aleiz 
Querre  places  a  loiirnoier 
Vos  ne  poeiz  mieux  foloier. 
(RcTEB.,  Nouvele  complainte  d'Outre  mer,  Jab.,  I, 
lli.) 

Volentiers,  dist  li  sires  :  Venes  vous 
cnl.  (Li  Contes  dou  roi  Flore  et  de  la  bielle 
Jehane,  Nouv.  fr.  du  xiil°  s.,  p.  143.) 

Aies,  menés  Vent,  et  en  faites  vostre  vu- 
lenté.  (Comtesse  de  Ponthieu,  Nouv.'  fr.  du 
XIII'  s.,  p.  iOO.) 


Ailes  yous  ens  fnyant  en  Cbipre. 

{La  Rescepcion    maistre  Lambelin,    00,  ap.  E.  de 
Bouteiller,  Guerre  de  Metz,  p.  353.) 
Ja  pour  la  mort  ne  le  trespas 
Dndit  conte,  qui  estoil  le  chief. 
Les  Angloys  a'em  bougèrent  pas, 
Ains  s'entretiadrent  de  rechief. 
(Martui.,    Yig.deCh.   VU,  D  III,  éd.  1493.) 

—  D'ent,  dans  le  niême  sens  : 

Si  passèrent  d'ent  en  après 
Par  les  columbes  Hercules. 

(Brut,  ms.   Munich,  1277,  Vollm.) 

—  Ent  s'emploie  aussi  comme  pronom 
pour  signiûer  de  cela,  et  remplacer  un 
nom  de  chose  : 

Jo  ne  sai  veirs  nul  hume 
Ne  mais  Rollant  qn'uncore  en  avrat  honte. 

(Rot.,  381,  Muller.) 
Qne  que  Rollanz  Guenelnn  forsfesist, 
Vostre  servise  l'en  doust  bien  guarir. 

(/«.,  3827.) 
Antipater  respont  qui  mal  fn  apensez  : 
Donnez  nons  en  respit  et  jour  nous  en  metez. 
(llom.  d'Alex.,  Richel.  792,  !"  138''.) 

Li  abbes  et  li  chapitles  l'en  aquitten. 
(1230,  Coll.  de  Lorr.,  980,  n°  6,  Richel.) 

De  mangier  ent  mnlt  l'en  pria. 
(Pierre  de  Peckam,  Rom.  de  lumere,  Brit.  Mus. 
Harl.  4390,  f»  1''.) 
C'est  a  saver,  pernez  ent  cure. 
(Pierre  d'Abernun,  le  Secré  de  secrez,  Richel. 
254U7,  f»  188^> 

E  mangiez  ent  a  tun  pleisir. 

(ID.,  ib.,  f»  ISît"".) 

Un  trop  biel  temple. 

Bien  maçonné,  couvert  d'escaille  ; 
Dou  trop  parler  ent  ne  me  caille. 
(Froiss.,  le  Temple  d'onnour,  162,  Scheler.) 

Or  vous  diray  je  la  manière 
Comment  nous  nous  en  cheviron. 

(Pass.  N.-S.,  Job.,  Myst.,  Il,  279.) 

Mais,  m'amie,  dist  il,  vous  semble  il,  a 
la  vérité,  et  a  vostre  entendement,  que  ce 
que  droit  cy  vous  me  dictes  ne  soit  point 
fantasie  ou  illusion?  que  vous  en  juge  le 
cueur  î  (Louis  XI,  Nouv.,  xiv,  Jacob.) 

—  Il  signifie  encore  à  cause  de  cela  : 

Ell'^nt  adnnet  lo  soon  élément. 

(Eulalie,  15,  Meyer,  Rec,  p.  194.) 

Si  end  avoit  li  rois  grant  ire. 

(Brut,  ms.  Munich,   1338,  Vollm.) 

I(m)berz  l'entent,  s'ind  out  grant  ire. 

(Ib.,  1347.) 

Quant  il  oi  la  mesestance 
Del  roi  Leir  s'ind  ot  pitié. 

(Ib.,  3430.) 

Car  a  main  amant  en  meschîet. 
(RiCH.  DE  FouRNiVAL,  la  Panthère  d'amour,  Richel. 


24432,  f°  163''.) 

Ta  ne  i'en  dois  pas  esmoier. 


(lo., 


Car  grant  talent  m'en  est  venus. 

(\t>.,ib.,  t"  161'.) 

Il  est  bien  vray  ce  qu'on  dicl  communé- 
ment, que  des  choses  que  l'on  tient  les 
plus  chères,  ou  en  a  souvent  le  plus  d'uu- 
uui.  (Fr.  d'Amboise,  les  Neapol.,  Il,  5, 
Ane.  Th.  fr.) 

—  Ent  remplace  également  un  nom  de 
personne  et  peut  se  traduire  par  de  lui, 
d'elle,  etc.  : 


Vengiez  m'en  sui,  mai  n'i  ad  traison. 

(Roi.,  3778,  Muller.) 
Pour  tant  que  de  li  me  souvient. 
Me  plait  il  a  parler  ent  chi. 
(Ju  de  la  Capete,  5(12,  Ravnand,  Remania,   X 
p.  381.) 

Je  me  sui  longement  tenus  a  parler  dou 
roy  David  d'Escoce,  mais  jusques  a  main- 
tenant je  n'ai  eu  nulle  cause  de  parler  ent. 
(Fboiss.,  Chron.,  IV,  17,  Luce.) 

—  EnJ  s'emploie  au  sens  partitif  pour 
remplacer  un  nom  pluriel  : 

Dis  mil  end  i  a  faiz  morir, 

.viii.  mil  en  mist  par  force  el  goeiz. 

(Brut,  ms.  Monich,  566,  VoUui.) 
Ves  ent  chi  an  mains  deus. 
(A.  DE  LA   Halle,  li  Jus  Adan,    p.  330,    Consse- 
maker.) 

Li  Granz  Caam  ne  vit  onques  nul  latin 
et  a  grant  désir  de  veoir  ent  aucun.  (Thie- 
BAULT  DE  Cepoy,  Voijages  en  Syrie  de  Ni- 
colo,  Maffeo  el  Marco  Polo,  H.  iMichelant  et 
G.  Raynaud, Itinéraires  a  Jérusalem,  p.  216.) 
Mais  ceu.x  qui  en  voulurent  recevoir,  ou 
qui  en  demandèrent,  il  en  donna  fort  libé- 
ralement.  (AjiiYOT,  Vies,  Alex,    le  Grand.) 

—  Ent  s'emploie  parfois  aussi  au  sens 
partitif  pour  remplacer  un  nom  singulier: 
Mais  il  n'en  poeent  point  trouver  (Cléomadès  que 

[l'on  cherche  partoot.) 
(Cleom.,  9276,  Hasielt.) 

Li  chevaliers  point  a'en  eusl 

Mise  0  la  dame  (la  chambrière). 
(J.  deCondé,  Lai  du  blanc  Chevalier,  196,  Scheler.) 
Et  tel  mil    qui    a'en  virent  onqoes  (l'homme  mé 
[chant) 

En  dient  mal. 
(Id.,  Pour  quels   deus  coses  on  vit  au  monde,  29.) 

—  Ent  est  ?  loc,  qu'en  est-il  ?  qu'en 
penses-tu  1 

Ho!  siogaeur,  cbis  jeus  est  trop  lais: 
Eu  est,  Perrete  ? 
(Adam  de  la   Halle,    li  Gieus  de  Robin,  p.  385, 
Coussemaker.) 

—  Ent  s'emploie  parfois  dans  un  sens 
explétif: 

Morz  en  fud  sis  père  e  sa  mère, 
>'e  lui  remist  sorur  ne  frère. 

(Vie  de  St  Gile,  255,  A.  T.) 

Seignor,  dist  Berangers,  vers  moi  an  antandez. 

(Parise,  174,  A.  P.) 
Vos  qui  ci  me  jugiez,   vers  moi  an  antandez. 
(Ib.,  653.) 
Mais  prier  t'en  vuel  d'une  cose 
Pour  chou  que  nus  hom  ne  t'en  cose. 
(La   Houce  Partie,  Monlaiglou   et   Raynaod,    Fa- 
biiaux,  11,  4.) 

ENTABLEU,  enluvler,  entaveler,   verbe. 

—  Act.,  planchéier,  mettre  des  planches, 
faire  un  entablement  : 

Instabulare,  entabler.  (Gloss.  de  Conches.) 

TabuUo,  as,  entabler.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679,  f  253  v«.) 

A  Guillaume  Jacopin  pour  36  tables  prises 
en  sa  dite  perriere  et  menées  a  la  porte  de 
Croe  pour  le  entabler  a  .xl.  s.  le  cent. 
(1395,  Compl.  de  Nevers,  CC  3, 1°  6  r°,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

Sept  toises  d'entablement  de  pierre  de 
taille...  pour  aschever  li'entabler  iceulx  gros 
murs.  {Compt.  de  J.  Asset,  1402-1404,  For- 
teresse, VllI,  .Vi'ch.  mun.  Orléans.) 


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ENT 


ENT 


ENT 


Pour  avoir  remaçonné  dessus  ladite 
voulte  et  entablé  d'entablement  sur  icelle 
porte.  (23  avr.  1465,  Compl.  du  R.  René, 
p.  16,  Lecoy.) 

—  Placer  à  table  : 

Cheli  qni  plus  Tuet  honnonrer 
Deles  loi  le  fait  enlavier, 
Entre  le  conte  et  bielle  Ydain 
Se  revoDt  seir  main  a  main 
A  la  grant  table  princhipal. 

(Soiies  (II-  Nansay,  ms.  Tarin,  f°  73'.) 

—  Réfl.,  se  mettre  à  table  : 
Asis  se  sont  et  entallc, 

Eo  lenr  a  le  mengier  porté. 
(D.  Lavesne,  Trtibert,  Richel.  2188,  P  48  r°.) 

—  Act.,  écrire  sur  une  tablette,  écrire 
en  général,  relater  : 

Et  tont  ce  qu'il  dist  escoula, 
Et  si  l'a  bien  enlarri/ 
Jamais  ne  l'ara  onblié. 

(Sones  de  Nansay,  ms.  Turin,  T  45'.) 
Un   aultre  livre   ou   se  comenche  li  vie 
saint  Medart,  et  est  entaveles   au  premier 
foellet  des  légendes  qui    sont  eus.  (Invenl. 
de  S.  Amé,  avant  1395,  Arch.  Nord.) 

—  Exposer  en  vente  sur  une  table,  un 
étal  : 

Ne  pourra  nul  enesser  ne  entabler  draps 
retrait  sous  paine  de  cent  solz  d'amende. 
(1424,  Arch.  JJ  173,  pièce  131.) 

—  Représenter  sur  un  tableau  : 

Cela  donc  qui  par  la  destrts 
D'nn  ouvrier  laborieax 
Entablé  ne  pourroit  esire. 
Par  ce  peintre  industrieux 
Si  bien  exprimé  l'on  peut  lire 
Que  chacun  des  Dieux  s'en  relire. 
(JoDELLE,  Od.  à  ilagny,  sur  ses  amours.) 

—  Infln.  pris  subst.,  action  de  se  mettre 
à  table  : 

Mez  bien  garde  a  l'enlabler 
Que  cil  ne  te  vielle  fabler. 

(Clef  d'amour,  p.  101,  Tross.) 

—  Entablé,  pSitt.  passé,  couvert  de  pierres 
plates  : 

Quant  ces  voies  sunt  volses  et  entavlees. 
(Album  de  Vill.  de  Honnec,  p.  21S,  Lassus.) 

—  Couvert  en  général  : 
Les  uns  apprennent  a  escripre 
Des  greffes  entaillez  de  cire. 

(J.  Lefedvre,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  901, 
f°  15=.) 

ENTABLEunE,  entavelettre,  -  lure,  s.  f., 
entablement  : 

E  de  suz  les  trefs  fud  fait  uns  ciels  de 
cèdre  et  une  entablure.  {Rois,  p.  248,  Ler. 
de  Lincy.) 

11  fist  entableurcs  de  cèdre  de  .xx.  contes 
de  lonc.  (Bible,  Richel.  899,  f»  165<.) 

De  riches  entableures  de  precious  arbres 
(Estories  Rogier,  Richel.  20125,  f»  247''.) 

En  onze  jors  a  tant  ouvré 
Qu'a  la  fenestre  a  asené  ; 
Il  sousieva  Venlableure, 
Atant  s'en  Irestome  a  droiture. 

(Sept  Sages,  4356,  Keller.) 

—  Tableau,  image  : 

Gerars  de  Bourgongne...  trouva  le  place 
ou  le  Magdelaine  avoit  esté  ensevelie  com- 
bien cougnu  par  escripture  et  aussi  pour 


Ventavelure  que  de  luy  il  trouva  en  une 
pierre  de  marbre.  (Proues  d'ung  curé  de 
Cisoing,  xv»  s.,  ms.  Lille  102.) 

—  Terme  de  tisserand,  ourlet,  surjet,  ou 
bordure  ; 

Nule  mestresse  ne  ouvrière  du  mestier 
desus  dit  ne  pueent  fere  fausse  entaveletire 
ourdie  ne  tissue  de  hl  ne  de  Douriu.  (Est. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.  et  marchand.,  ^''  p., 
xxxvill,  3,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Nulle  maistresse  ou  ouvrière  du  mestier 
dessusdit  ne  puisse  faire  entaveleure  our- 
doye,  ne  tissus  de  fil  ne  de  flourin.  (1425, 
Ord.,  XIII,  108.) 

Au  XVI'  s.,  on  a  refait  entablature  : 

Entablature,  f.  s.,  an  intablature  ;  or,  as 
entablement.  (Cotgr.) 

ENTABLissEMENT,  S.  m.,  entablement, 
chaperon  d'un  mur  : 

Jehan  Cornu  abati  les  entablissemens  des 
murs  le  roy  et  en  pava  ses  viviers  et 
fosses.  (1334,  Arch.  JJ  66,  pièce  1461.) 

1.  ENTACHEMENT,  ant.,  S.  m.,  souil- 
lure  : 

Sanz  la  tanceon  de  l'aiherse  volonteit  ou 
sanz  Vantachement  de  l'amor  de  l'oevre  k'il 
trait.  (Li  Epistle  saint  Bernard  a  MontDeu, 
ms.  Verdun  72,  f»  42  r».) 

Et  plus  dotent  en  ous  meimes  lo  talant 
des  vices  k'il  ne  facent  l'essaut  des  autres, 
et  plus  l'antachemant  ke  lo  malice.  (Ib., 
f»  103  v.) 

Puis  dist  le  sisiesme  commandement  : 
de  Dieu  sui  doné  pour  confondre  entache- 
ment  de  cuer  et  de  cors.  (Evasl  et  Blaq., 
Richel.  24402,  f-  31  r».) 

2.  EXTACHEMENT,  VOlf  ENTECHE.MENT. 

ENTACHER,  V.  3.,  entailler  : 

Il  les  entachent  (ces  arbres)  con  coutiaus 
en  plusors  parties,  e  por  celle  thache  oise 
l'encens,  e  encore  en  oisse  por  l'arbre 
meisme  sans  entacher.  (Yoy.  de  Marc  Pol, 
c.  cxcv,  Roux.) 

ENTACHIER,  VOÎT  ENTECHrER. 

ENTAGE,    S.    m.,   action   d'enter,   de 
greffer  : 
Insitio,  entage.  (R.  Est.,  Thés.) 

ENTAicEMENT,  adv.,  avcc  forcc  : 
Tous  tans  plouvoit  nuit  et  jour  sans 
ciesser  si  fondanmenl  et  si  entaicement  que 
la  force  don  tans  et  de  la  pluie  remetoit  par 
force  et  faisoit  fondre  le  noif.  (Jeh.  de 
TuYM,  Hist.  de  J.  Ces.,  Ars.  3355,  f»  216'=.) 

ENTAiCHEMENT,  S.  m.,  tâche  : 
A  eulx  (les  entrepreneurs)  ausquels  a 
efté  marchandé  et  donné  enlaichenient  de 
f:Mre  sièges  pourseoir...  (1413-16,  Ouvr.fais 
d  Dole,  Ch.  des  Compt.,  B  1386,  Arch.  C- 
d'Or.) 

ENTAiER,  entaiier,  enloier,  verbe. 

—  Aet.,  couvrir  de  boue,  plonger  dans 
la  boue,  embourber  ; 

On  tai  d'enfer  dusqu'ans  mentons 
Piungié  serons  et  cntaié. 
(.G.  DE  CoiHci,  Mir.,  ms.  Bras.,  F  22-2") 

—  Fig.,  souiller  : 

El  de  fuir  le  hetumier 
Qui  en  l'orl  fane  et  el  fumier 
Du  tai  d'enfer  enlaie  l'ame. 
(G.  riE  CoiNCi,  Chasieé  as  nonn.,  Michel.  23111, 
F  483".) 


La  vanité  dn  monde  vai 
Qui  tant  t'a  soîllié  de  son  tai, 
Monlt  i  as  ton  caer  entaiié. 
(Reclds  de  Moliens,  3/wrerf ,  Ars.  3142,  f  214*.) 

—  Enfoncer  quelque  chose  de  sale  : 

A  tant  me  vont  sanz  delaier 
Fichier  on  cors  et  entaier 
Ses  aguï  cros  et  ses  granz  pales. 
(G.  DE  CoïKCi,  ilir.,  ras.  Brnx.,  f°  98'.) 

—  Réfl.,  se  plonger  dans  la  boue,  se 
souiller  : 

Por  lui  en  compieng  entaier. 
(Vers  de  le  mort.  Richel.  375.  (°  339'.) 

En  grant  cruanlé  s'entaie 
Cuers  gealis 

Qni  fait  samblant  ne  dons  vis 
Qu'il  ne  toille  ne  relraie. 
(Maist.  Vbill.,  CAaiM.,  Val.  Chr.  1490,  r"  38  i«.) 

—  Neutr.,  être  souillé  : 

Tant  gentil  chevaler  remist  el  champ  gisant 
Del  sanc  qui  corl  des  morz  entaient  li  combatant. 
(Th.    de    Kent,    Cesle    d'Alis..    Richel.    Î4364, 
f°  47  r».) 

—  Entaié,  part,  passé,  couvert  de  boue, 
embourbé,  souillé  : 

Eissi  ont  amené  le  moine, 
Qui  uncor  erl  loz  entaiei 
E  loz  dolenz  e  loz  moitliez. 
(Be.n.,  d.  de  florm.,  Il,  25877,  Michel.) 

Li  marois  font  desoz  lor  piez  ; 
Cbascun  qui  entre  est  enlaiei. 

(Tristan,  1.  3645.  Michel.) 

Juste  un  pilier  s'asist  a  la  terre  enlaiei  ; 

N'i  fn  suz  lui  lapiz  ne  oreiliez  cnlchiez. 

(G.iBN.,  Tti.  le  Martyr,  Appendice,  p.  213,  Hippean.) 

Destaie  toi,  hom  enlaiea. 
(Reclos   de  Moliens,  Miserere,   Richel.  15ÎIÎ. 
f°  66  V.) 
Desloie  toi,  hom  enloies. 

(ID..  ib.,  Ars.  3327,  f  ISS*».) 

Entaiies. 

(ID..  ib..  Ars.  3142,  f»  214=.) 
Ceus  ki  es  délices  dou  siècle  ont  lor  quers 
entaies  et  emboes.  (Jf.h.  de  Tuym,  Hist.  de 
J.  Ces,,  Ars.  3333,  f"  222».) 

ENTAiLLABLE,  adj.,  quc  l'ou  petit  tail- 
ler, sculpter  : 

Sculptilis,  entaillables.  (Gloss.  de  Salins.) 

Scultile,  chose  entaillable.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f°  242  v.) 

Sculpo,  entailler  comme  ymage  ou  chose 
entaillable.  (Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

ENTAiLLAGE,  S.  m.,  actiou  d'entailler: 

De  soye  y  fait  en  tous  ouvrages 
Broderies  et  entaillages. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  f  185  r°.) 

Ce  mot  ne  s'emploie  plus  que  dans  le 
sens  restreint  d'opération  qui  consiste  à 
enlever,  à  entailler  transversalement  et 
dans  une  étendue  plus  ou  moins  grande 
une  partie  d'écorce  ou  d'aubier. 
ENTAILLE,  -  alliB,  S.  t.,  cisclure  : 

En  un  cbier  lit  de  ciparis 
A  entaille  sarrazinor. 

(Ben.,  Troie,  10176,  Jolj.) 

Li  crelel  sont  moult  bien  assis 
De  marbre  vert,  vermel  et  bis  : 
La  veissies  lant  bêle  entaille 
N'a  nule  el  monde  qui  miols  vaille. 

(Parlon.,  195,  Crapelet.) 


ENT 

—  Morceau  coupé  : 

Pnis  Tont  V entaille  amesurer, 
Li  qneos  meismes  a  la  rôle 
L'entaille  de  lonc  et  d'encoste; 
Par  tôt  a  mesure  le  Inieve, 
Et  ansi  fresce  et  ansi  Queve 
Con  la  cote  meisme  estoit. 
(Rom.  du  comte  de  l'oit..  iOl,  Michel.) 

—  Ouverture  de  la  fenêtre,  la  fenêtie 
elle-même  : 

Si  s'apoia  a  une  «ies  feoeïtres, 
Parmy  l'entaille  a  mis  defors  s.i  teste. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  166'.) 
Les  dames  montent  es  entailles 
Et  les  pncieles  ensement 
Pour  Teoir  le  tornoiemeoi. 
(CiB.  DE  MONIR.,   Violette,  2678,  Michel.) 

—  Ouverture  du  casque  :• 

N'ot  pins  fier  chevalier  desi  en  Cornuaille, 
Devant  en  mi  le  front,  pir  devant  la  ventalle, 
AToit  plain  pié  de  lé.  par  de  devant  l'entaille. 
(Roum.  d'Alix.,  f  39%  Mithelant.) 

—  Taille  : 

Vostre  cousin  se  recomande  a  vous...  et 
il  vous  a  envolée  trois  blancs  leuvrers  si  ve- 
Inz  comme  un  ours,  bien  courans  et  de 
boue  entaille.  {La  Manière  de  langage, 
p.  401,  P.  Meyer.) 

—  Qualité  : 

.v".  chevalier  ot  qni  sont  de  grant  entalhe. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  27172,  Chron. 
belg.) 

—  Façon,  manière  : 

Car  en  estonr  li  ot  servit  de  tel  entalhe. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  1604.  Chron. 
belg.) 

—  Juridiction  financière  : 

Si  qne  Treit  la  moytiet  astoit  de  son  entalhe. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  5975,  Chron. 
belg.) 

1.  ENTAiLLEis,  entall.  ,  adj.,  taillé, 
sculpté,  gravé  : 

Par  l'entrée  qni  fn  faitice 
En  la  fort  piere  entailleiee 
L'assalirent  tôt  a  un  front. 
(Eteocle  et  Polin.,  Richel.  375,  f°  403.) 

En  la  fort  pierre  entailleise. 

(It>..  Richel.  60.  f«  8^) 
Ma  cites  S'est  pas  close  de  yerge,  ne  d'eclise. 
Ains  est  de  hant  mur  faite,  a  piere  entalleise. 
(Roum.  d'.Mix.,  V  59'',  Michelant) 
Un  porpre  entailleis. 
(Bataille  Loquifer.  Richel.  1448,  f°  293  v".) 
Li  piler  sunt  d'argent  massis. 
Et  a  fin  or  entalleis 
lerenl  ovrees  les  maisieres. 

(Floritttit.  1309,  Michel.) 

2.  ENTAILLEIS,  -  eiz,  s.  ni.,  ciselure, 
gravure,  sculpture  : 

Tu  ne  feras  pas-  entailleiz,  ne  la  sem- 
blance  de  toutes  les  chosi-s  qui  sont. 
{Bible,  Richel.  899,  f°  80".) 

ENTAiLLEMENT,  S.  m.,  obJBt  taillé  : 
Nous  ne  devons  mie  croire  que  Dieus  soit 

fais    d'or   ne    d'entaillement    de    pierres. 

{Bible,  Maz.  532,  f°  245».) 

ENTAILLEOR,    -  tBUr,  -  eUT.  -  UT,    BUtel- 

heur,  s.  m.,  tailleur,  sculpteur  : 


ENT 

Entaitlierres  nns  ne  maçons 
James  recoovrer  n'i  penst... 

(Vif  des  Pères,  Richel.  23111,  i"  78".) 
Pymalion  fn  entaillierres, 
Poiirtrayans  en  fust  et  en  pierres. 
Eu  fer,  en  os  et  en  cires. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  137''.) 
Pymalions  uns  entaillieres. 

(li..  21071,  Véon.) 

Ovraigne  d'entailleor.  {Bible,  Bichel.  899, 
f  46'.; 

Lèvre  d' entai lleeur.  (76.) 

Ciellee  ert  la  chambre  par  art  A'enlaillur. 

(Horn,  2709,  Michel.) 

Cielee  ert  la  chambre  par  art  i'entailleor. 

(Ib.,  var.) 

Entailleur,  cesor,  foris  iucisor.  {Gloss. 
lat.-fr.,  Richel.  1.  7684.) 

Tassin  Croi.x,  Mannequin  Godefroy  et  Je- 
han Duffle,  entailleurs  d'ymages.  (1379, 
Arch.  JJ  H5,  pièce  199.) 

Entelheur  de  draps. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  36924,  Chron. 
belg.) 

Et  on  pourrons  pareillement 
Trouver  massons  et  entailleurs. 
(Acl.  des  Aposl.,  vol.  I,  f>  85%  éd.  1337.) 

ENTAiLLERiE,  S.  f.,  métier  de  l'entail- 
leur  : 

Maistre  d'entaillerie  et  de  pointure,  (xv" 
s.,  ms.  Lille  102.) 

ENTAiLLEURE,  -  talheuve,  -  tallieure, 
-  tallure,  -  tailiire,  -  lledure,  -  lure,  s.  f., 
sculpture,  ciselure  ; 

E  en  lur  entailledures  a  envidie  lui  pur- 
vocherent.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxxvii,  64, 
Michel.)  \iir.,entailures.  Lat.,in  sculptibiis. 

E  ore  les  entailleures  de  li  oelment  od 
haches  e  od  doleures  derestrent.  {Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  lxxiii,  6,  Michel.) 

Le  sepnlcre  de  marbre  ot  bone  enlatheitre. 
(Ste  Euphrosyne,  92,  Meyer,  Rec,  p.  337.) 
Tont  par  fu  rice  le  tonbel 
Qne  je  n'en  os  dire  le  taille. 
Car  je  dont  moult  que  je  n'i  faille] 
A  deviser  l'entailleure. 

(Aire  per.,  Richel.  2168,  f°  S'.) 
La  veissies  entailleures 
D'or  et  d'argent  coverles  pures. 

(Parton.,  851.  Crapelet.) 

Et  en  leur  entalitires,  ce  est  par  leur 
ymages  que  il  aorerent.  {Psaut.,  Maz.  258, 
f  96  r".) 

Celatura,  entallieure.  {Gloss.  de  Couches.) 
Sculptura,  entailleure.  {Gloss.  de  Salins.) 
Pour  la  singularité    et   grosseur  de  l'en- 
taillure  (Amyot,  Vies,  Paulus  Aemilius.j 

Entailleures  d'or  et  d'argent.  (Du  Verd., 
Uisl.  d'Alexand.,  1.  111.) 

ENTAiLLiE,  S.  f.,  sorte  de  vêtement  : 

Cil  et  celés  qui  aiment  les  orgeilloses 
vesteures,  les  miparties,  les  enlailUes  et 
les  trains.  (Maurice,  Serm.,  Richel.  13314, 
1°  80  r",  et  ms.  Florence,  Laur.  couveuti 
soppressi  99,  f»  70%) 

ENTAiLLiER,  etitaller,  antaillier,  anlai- 
gler,  verbe. 
—  Act.,  sculpter,  graver,  ciseler  : 


ENT 


S47 


Qe  desor  ma  sepnllure 
Soit  anlaigke  tiel  flgure 
Cum  Jupiter  le  dieu  puissant. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  821,  f°  8''.) 

11  leur  fist  entailler  en  la  chapelle  toute 
nostre  créance.  (JoiNv.,  S.  Louis,  xciii 
Wailly.)  ' 

Ils  firent  entailler  plusieurs  pierres 
creuses.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  xili 
Huchon.) 

—  RéQ.,  commencer,  se  mettre  en  train, 

s'eiiiriiancher  : 

Ja  la  chose  très  bien  s'entaille. 
Car  les  bergiers  sont  divises. 

(Pasloralet,  ms.  Brni.,  f  20  y».) 

—  Neutr.,  se  frapper  : 

La  veissiez  gens  d'armes  entailler  entre 
eux,  et  frapper,  et  ferir  sur  eus  (les  arba- 
étriers  génois  qui  fuyaient  à  Crécy). 
(Fhoiss.,  Chron.,  liv.  I,   p.  152,  éd.  15S9.) 

—  EntaiUié,  part,  passé,  taillé,  sculpté, 
gravé,  ciselé  ; 

Seient  cunfundu  tuit  cil  ki  servent  a 
chose  enlailliee,  ki  se  glorient  en  ideles. 
(Liv.  des  Ps  ,  Cambridge,  xcvi,  7,  Michel.) 
Var.,  entailee. 

—  Entaillé  a  cisiel. 
(Roum.  d'Alix.,  V  12%  Michelant.) 
Sainglant  ea  ot  son  hermine  del  giet. 
Et  son  menlel  a  fin  or  cnlailliet. 
(R.  de  Cambrai,  ccLxv,    Le  Glay.)  Irapr.,  cntoilliet 
Cinte  a  Tespee  an  pont  d'or  antaillié. 

(G.  de  Mongl.,  Vat.  Chr.  1360,  f°  15».) 
Par  devant  la  sale  enlaillie 
Monte  Gerars,  congié  a  pris 
Comme  sages  et  bien  apris. 
(GiB.  de  Mo.ntr..  Violette,  2256,  Michel.) 
Et  pnis  li  cint  l'espee  an  poin  d'or  antailiê. 

(Floovant,  169,  A.  P.) 
Et  riches  croces  a  evesqnes, 
A  abez  et  a  archevesques, 
Crucefiz  et  ymagerie 
D'argent  et  d'yrnire  enlaillie. 
(Dict  des  marcheans,  Montaiglon  et  Raynand 
Fabl.,  H,  123.) 

De  pera  entaillia.  {Vie  de  sainte  Eulaire 
virge,  Richel.  423,  f°  25''.) 

Vermiculatus,  entaillies.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

Poisson,  oisel,  beste  sanvaige. 
Ne  nulle  banlte  envre  enlaillie. 

{li.  Desch.,  Poés.,  II,  229,  A.  T.) 

Il  ne  sonnoit  pas  uug  mot,  mais  se  tenoit 
comme  une  droite  statue  ou  une  ydole 
enlaillie.  (Louis   XI,  Nouv.,  xxix,  Jacob.) 

—  Fig.,  taillé,  conformé,  constitué  : 

Mais  vos  taions  qui  ot  a  non  Ilervis 
Fu  uns  vilains  entalles  com  mastius, 
Estrais  d'usure  et  montes  en  baat  pris. 
(.inseis,  Richel.   4988,  f"  171  r°.) 

Mon  signeur,  s'il  vous  plaist,  j'en  ai  deux 
très  belles  [fllletles]  et  très  bien  et  gra- 
ciousement  entaillez  du  corps,  et  aussi 
gresles  que  vous  les  porez  empoigner 
entre  voz  deux  mains.  (La  Manière  de 
langage,  p.  390,  P.  Meyer.) 

Gilion  fut  moult  grant  et  corsu  et  bien 
entailUé  de  tous  membres.  (Hist.  de  Gilion 
de  Trasignyes,  p.  3,  Wolf.) 

1.  ENTAiNDRE,  V.  a.,  atteindre,  frap- 
per : 


ENT 


ENT 


ENT 


La  r'ot  si  faite  caplerece 
Et  sor  els  tel  retentereche 
Si  faite  presse  et  si  estraigoe 
Que  l'uns  ponr  l'autre  s'i  enlaigne. 

(Ben..   Troies.  Richel.  375,  S°  SS'.) 

—  Entaint,  part,  passé,  atteint  : 
Apres  la  mort  de  celluy  Amaury  refurent 

autres  qui  estoient  enlàins  et  corrompus 
du  renin  de  sa  perverse  doctrine.  (Grand. 
Chron.  de  France,  Gestes  le  roy  Phel.  Dieu- 
donné,  111,  1,  P.  Paris.) 

Enlaint  de  maladie.  {Chron.  fr.  ms.  de 
Nangis.  an  1302,  ap.  Ste-Pal.) 

3.  ENTAINDRE,  VOlf  ENTEINDRE. 

ENTAisiER,  voir  Enteskr. 

ENTAisNiER,  entcsnier  (s'),  v.  réfl.,  en- 
trer dans  une  tanière  : 

A  icest  mot  s'fsl  eniesniei 
Qaant  se  fn  assez  deresniez. 

(Renarl,  67",  Martin.) 

—  Entaisnié,  part,  passé,  qui  est  dans 
une  tanière  : 

Atant  estez  vous  qae  repaire 
Dant  Ysengrio  a  sa  maisniee 
Qui  soui  la  roche  est  enlesniee. 

(Rrnarl,  477,  Martin.) 

—  Fig.  : 

Tantost  se  fn  d'ilnec  sevrée 
Tonte  la  maligne  maisnie 
Qui  dedans  ans  (les  possédés)  fn  entaisnié. 
Olir.  de  S.  Eloi,  p.  98,  Peigné.) 

ENTAisoN,  -eison,  s.  {.,  action  d'enter  : 
Insitio,  enteison.  {Gloss.  de  Couches.) 

ENTAIT,  ant.,  adj.,  appliqué,   disposé, 
attentif  : 

Qnant  li  rois  l'a  ven,  durement  se  rehaile, 
De  demander  aoveles  a  mnlt  la  langbe  enlaile. 
(Roum.  d'Alix.,  l"  76\  Michelant.) 
Qui  se  porra  vengier  gariz  ert  et  refaiz. 
Bien  en  doit  chascuns  eslre  volonteos  et  antaiz. 
(Guilecl.  de  Sass.,  Richel.  368,  C  iiî^,) 

A  çon  fn  il  tonsjors  entais 
De  travellier  et  de  combatre. 

(MoDSK.,  Ckron..  4039,  Reiff.) 

Hais  se  je  snis  jolis,  chantans,  nobles  et  gais 
Et  des  armes  snis  desirrans  et  entais. 
C'est  li  prnevesanzplns  qu'amours  est  en  moy  trais. 
(Rest.  dou  paon,  Richel.  15o4,  t"  153  v».) 

Qui  de  parler  toit  saiges  et  entais. 

(Gaydon,  133,  A.  P.) 
Noie  riens,  Toir,  fors  d'esgarder  me  plais. 
Et  se  de  chon  su!  trop  entais... 
(WiLL.  II  ViwERs,  Chans.,  ap.  Maetzner,  Altfr. 
Lieder,  p.  21.) 

Il  ne  sent  angoisse  de  plaie 
Ki  li  soit  a  l'espee  faite, 
Toat  ades  a  la  main  entaite 
De  lui  al  branc  asseurer. 
(Jacq.  de  Baisiecx,  ap.  Scheler,  Trouv.  belg  , 

p.  179.) 
De  vous  servir  entais  doit  estre  a  tonsjours. 

(Poés.,  Vat.  Chr.  U90,  f°  120  v".) 
Et  il  estoient  tuit  de  bien  ouvrer  entais. 

(.Gant.  d'Aup.,  p.  1,  Michel.) 
De  vos  amer  sui  jon  lostans  entaite. 
(Sonj/es  do  dm  d'am.,  Richel.  lo53,  t"  521  v".) 
Bone  amour  tient  son  homme  entait 
En  bien. 
(B.  de  Cordé,  /;  Vers  de  droit,  256,  Scheler.) 
Toute  sa  vie  fa  entais 
A  gr.int  avoir  amonceler. 
(Cm  Trois  Bocus,  Montaiglon,  Fait.,  I.  14.) 


Par  grant  ironr  l'entoise,  de  bien  ferir  entaiê. 
(Doon  de  Maience,  7119,  A.  P.) 
SI  con  font  hyranl  qui  touz  dis 
Sont  entait  des  bians  cops  noncier. 

(Watriûuet,  Tournoi  des  dames,  354.  Scheler.) 

—  Sans  rég.,  bien  disposé,  dispos,  actif, 
appliqué  à  bien  faire  : 

Les  pluisors  (cités)  snnt  encor  entaites 
Et  al  servise  Deu  attraites. 

(Brul,  ras.  Munich,  59,  Vollm.) 
Nos  Franc  les  vont  ferir,  irié  sont  et  entais. 
Nés  pnet  garir  banbers  ne  des  escus  les  ais. 
(Chanson  de  Jérusalem,    Meyer,  Rec,  p.  272,  var. 
du  ms.  Richel.  1621.) 

S'ierent  entais  s'on  les  assant. 

(MoDSK.,  Chron.,  21580,  Reiff.) 
En  celé  triuwe  fu  pais  faite, 
Qnar  la  roine  fu  entaite. 
Mais  li  qneos  de  Bologne  en  ot 
Qnan  qae  demauder  sot  et  pot. 

(ID.,  ib.,  28013.) 
Joians  et  lies 
De  la  victore  k'il  ot  faite 
Et  de  sa  gent  kj  fn  entaite. 

(la.,  !*.,  5731.) 
La  fn  grande  la  cevancie. 
Et  si  ot  gent  a  piet  asses. 
Si  ot  à'entais  et  de  lasses. 

(Id.,  ib.,  31050.) 
D'aidier  son  compaignon  soit  chascun  en  agait. 
Quant  nous  serons  lassé  pas  ne  serons  entait. 
(Rester  du  Paon,  ms.  Rouen,  (°  13  r".) 
Grans  fu  la  noise  et  li  brullas, 
Li  plus  entais  fu  assez  las 
Des  graus  cous  douer  et  resoivre. 
(Bretes,  Tourn.  de  Chauv.,  3749,  Delmotte.) 
Qnar  n'est  pas  courtois,  çou  lisons, 
Qui  courtois  est  par  Innisons  ; 
Courtesie  doit  estre  entaite 
Qui  ensaigne  l'orne  et  afaite. 
(Du  vil.  n'en  gouste.  Richel.  12471,  l"  11  v°.) 
Aies  touz  jours  pensée  entaite. 
Que  de  toi  soit  chantez  bons  lais. 
(Watriqcet,  li  Dis  de  l'ortie,  155,  Scheler.) 

—  En  pari,  de  chose,  préparé,  travaillé  ; 
De  rice  soie  bien  entaite 

Fn  tos  li  lis  dcsos  cordes. 

(Bes.,  Troies,  Richel.  375,  f  99''.) 

—  Dans  l'ex.  suiv.  il  paraît  employé 
d'une  manière  abusive,  pour  la  rime,  au 
sens  d'entier  : 

Des  cevans  anferrans  ont  par  l'ost  si  srant  fraite 
Con  pot  oir  le  son  d'une  jornee  entaite. 

(Roum.  d'Alix.,  l"  76»,  Michelant.) 

ENTAiTiER,  V.  a.,  pousser  : 

El  cil  de  France  qui  les  sivent 

Les  vont  ociant  endementre, 

Li  rois  Henriz  en  Saintes  entre. 

Si  con  l'ost  françois  l'i  entaite. 

(G.  GciART,  Roy.  lign.,  9548,    W.  el  D.) 
Cf.  Entait. 

ENTAiTiF,  adj.,  disposé,  appliqué  : 

Biaus  sire,  je  sui  la  caitive, 

Qui  tant  ai  esté  entailive 

De  vos  cerqnier  de  tere  eu  terre. 
(Gaut.,  Ysle  et  Gâter.,  Richel.  375,  P  304".) 

ENTALEMAscHiER,  cntalam.,  V.  a.,  dé- 
guiser, changer  : 

Lores  liad  li  prophètes  sun  chief  e  des- 
guisad  sei  de  puldre  dont  il  entalemaschad 
sun  vis.  (Bots,  p.  328,  Ler.  de  Lincy.)  Lat., 
mutavit  aspersione  pulveris  os  et  oculos 
suos. 


—  Entalemaschié,  part,  passé,  souillé, 
déshonoré  : 

E  poi  snnt  ki  snnt  en  sege  (siège  épiscopal) 
Ki  n'ont  le  pé  ea  icest  pege, 
Ë  poi  sunt  de  celé  antre  gent 
K'enlalamaschi'  ne  se  sent. 

(Chardrï,  Sept  dormans,  1871,  Kcch.) 

Cf.  Talemache  et  Talemaschier. 
ENTALENTABLE,  adj.,  désirable  : 

Appetibilis,  entalentable.  [Gloss.  de 
Conches.) 

ENTALENTANT,  adj., qui  platt,  agréable: 
Pour  ce  amours  qui  douce  est  et  acoil- 
lans  et  loiaus  est  plus  entalentans  en  toutes 
manières.  (J.  de  Thon,  Est.  de  Julius  César, 
ms.  S.-Omer  722,  f»  142=  et  ms.  Ars.3355, 
f»  243'.) 

ENTALENTEE,  antalantte,  s.  t.,  désir, 
goût,  plaisir  : 

Beneoit  est  li  bom  qoi  a 
Aide  Dien,  et  avéra 
Ascencions  et  devisees 
En  son  cner.  et  antalantees. 

(Lib.  Psalm.,  ixxxiii,  p.  318,  Michel,) 

ENTALENTEMENT,  -  ant,  ant.,  entenlcn- 
tement,  s.  m.,  désir,  goût,  penchant,  ar- 
deur : 

Del  mal  et  del  pechié  a  l'entalentement. 
(Hebman.  Bible,  Richel.  1444,  P  47  r".) 
Mars  n'est  mais  entalentemenx 
De  morz  d'ommes  e  de  contenz. 

(Bes.,  D.  de  Norm.,  I,  485,  Michel.) 
Ansi  ne  sunt  mie  ades  seur  tuit  li  anta- 
lanternent  de  bien.  {Li  Epistle  saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  40  v°.) 
En  l'ourgueil  de  leur  délices  aparut  leur 
malice.  11  trespasserent  en  Y anlalentement 
de  leur  cuer.  Selonc  leur  plesir  ouvrèrent 
a  mal.  {Psaut.,  Maz.  238,  f»  86  r».) 

Il  trespasserent  outre  en  affet  de  cuer, 
ce  est  en  entalentement  de  cuer.  {Bible,  Ri- 
chel. 899,  f»  250=.) 

Tant  ont  grant  entalentement 
D'oir  celé  sentence  lire. 
(Rose,  19682,  Méon  ;  ms.  Corsini,  f"  129».) 
Et  as    hardis    redounoit  seurté  et  grei- 
gnour    entalentement   de  de  bien  faire.  (J. 
DE  TncN,  Est.    de  Julius    César,   ms.  S.- 
Omer  722,  f°  iao'.) 

Si  que  son  entalentement 
A  trait  don  roy  tôt  plainement. 
(Macé  de  la  Cbaritk,  Bible,  Richel.  401,  f  90*.) 
Et  sentoie  sur  cela  la  volenté  et  l'enta- 
lentement des  devant  dis  mes  seigneurs. 
(J.  DE  ViGNAY,  Enseignem.,  ms.  Brux. 
U042,  f°9v°.) 

Toute  la  multitude  des  légions  celestielx 
vindrent  encontre  a  grant  entenlenteinent 
de  devocion.  (Légende  dorée,  Maz.  1333, 
f  199M 

En  souspirs,  en  desirriers  et  en  autre 
bons  entalentemens  de  cuer.  {Miseric.  N.- 
S.,  ms.  Amiens  412,  f»  lU  r».) 

ENTALENTER,  entallcnter,  ant.,  enta- 
lanler,  entallanter,  entenlenler,  verbe. 

—  Act.,  inspirer  le  désir,  exciter,  ani- 
mer : 

De  bien  faire  les  entalente, 
Grant  cure  i  met  e  grant  entente. 

(Ben.,  d.  de  Norm.,  11.  2355,  Michel.) 
Mes  chieres  dames  et  amies, 
Li  grant  bien  et  les  courtoisies 


ENT 


ENT 


ENT 


Dont  j'ai  en  vous  tronvé  plenté 
n'ont  semons  et  fntalenté 
De  cest  œuvre  a  enlrepreoiire. 
(G.  DE  Coixci,  Epislre  de   S.    Gerome  de  la  garde 
de  virginité.) 

Car  çoa  ne  fnst  mie  par  lui 
K'il  fesisl  bien,  mais  par  aatrui 
Ki  li  eust  entalentè 
A  faire  et  donné  voleûté. 
(Gaiith.  de  Mes,   Ymage  du  monde,  Ricbel.    2021, 
f  S  11'.) 

Qui  l'en  eust  enlalenté. 

(Id.,  ib..  Maz.  602,  F  6  v°.) 
Et  si  sai  bien  que  james  nus 
Ne  m'en  poroit  entalenler. 
(De  Josaphat,  Richel.  1553,  f»  209  v°.) 
Pierre,  roy  d'Arrapon.^M  moult  enlalenté 
des  malices  sa  femme,  et  la  crut  de  quan- 
qiie   elle   disoit.    (Grand.    Chron.  de   Fr., 
Pliel.  lils  Mgr  St  Loys,  xxx,  P.  Paris.) 

Palamides  ordounoit  ses  batailles  et  les 
entalentoit  de  bien  faire.  (Isloire  de  Trotje 
la  grant,  ms.  Lyon  823,  f"  It'.) 

L'amonr  du  pays  m'a  fort  entallenté 
Faire  son  vaeil. 

(Faifeu,  p.  28,  Jouausl.) 

—  Donner  appétit  .\  : 

I  gyve  a  mau  an  appetyteto  his  meate... 
Je  entalentè,  prim.  conj.  And  you  hâve  no 
stomacke,  looke  upon  me  bowe  1  eate, 
and  I  shall  syve  you  an  appetyte.  Si  vous 
n'avez  poynt  d'estommac ,  regardez  sur 
uioy  quant  je  mange,  et  je  vous  entalen- 
teray.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  ë64,  Gé- 
nin.) 

—  Neutr.,  être  empressé  : 
Cam  voisins  ensemble  plaisoie. 
Comme  frères  entalenloie. 

(Lib.    Psalm.,    s.ww,    p.   283,    Michel.)    Lat. 
Quasi  proiimum,  et  qnasi  fratrem    nostrnm,  sic 
complacebam. 

—  Entalentè,  part,  passé,  qui  a  un  vif 
désir,  qui  a  envie,  plein  d'ardeur,  d'impa- 
tience : 

Antttlentes  fa  de  Beroart  vengier. 

(Les  LoL,  ms.  Monlp.,  f»  lOl'.) 
Les  glaives  tienent  acerez, 
Coragos  e  enlalentez 
Del  rei  e  des  Franceis  destriiire. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  16144,  Michel.) 
Vez  me  ci  tôt  enlalenté 
De  fere  vostre  volenté. 

(Dolop.,  595,  Bibl.  elz.) 
Lncimiens  fnt  dnrement 
De  lui  oir  entallanteiz. 

(Ib.,  11590.) 
Bien  a  le  cuer  entalentè 
Qne  Lncemien  parler  faice. 

(/*.,  3839.) 
Et  les  .II.  08  ont  assemblées, 
D'arabes  .ii.  pars  enlalentees 
De  lor  honor  a  ponrcacier. 

(Athis,  Kichel.  793.  f»  117") 
La  dame  de  Garadigan 
Dist  qu'il  faice  sa  volenté. 
Car  son  cner  a  enlalenté 
De  faire  trestout  son  plaisir. 

(Chev.  as  deus  esp..  1874,  Foerster.) 
Tonte  ferai  ta  volenté. 
Vois  me  ci  tont  enlalenté. 
(Josaphat  et  Barl.,  ms.  Mont-Cassin,  f»  S^.) 
Ceditli  rois  :  Dont  iales. 
Puis  qn'esles  si  entalentes. 
(Re\.  de  Beadjec,  li  Biaus  besconneus.  219 
Hippean.) 

T.  m. 


De  bien  occirre  les  païens  deffaez 
Estoil  chascans  forment  entalanlez. 

(Otinel,  nii9,  A.  P.) 
Quant  la  tose  entalenlee 
Vi  lie  fere  mon  voloir. 
(HoiTACES  DE  Fo.NTAisES,  Bartsch,  Rom.  et  pas!., 
III,  28,31.) 

Tous  jors  de  bien  fere  et  de  bien  dire 
entalentes.  (Artur,ms.  Grenoble  378,1'»  33''.) 

Se  partit  de  le  ville  courcies  et  ireis,  en- 
talentes de  prendre  le  vengance  de  tel  fait. 
(t'A.  de  1,293,  Martenne^  I,  1257.)  Impr., 
en  latentes. 

<:il  qui  bien  estoient  entalentè  de  mal 
faire.  (Hist.  de  Jules  César,  Richel.  23082, 
f»6".) 

Le  cner  en  ai  entenlenté. 
a.  DE  CoNDÉ,  dou  Blanc  Cheml.,  ms    Tnrin,  f°  22''.) 
Car  nnlz  n'y  a  de  nous  ne  soit  entalentes 
De  bien  faire  en  l'estour. 

(Ciperis,  Richel.  1637,  f  74  ï°.) 
Mais  par  amours  vous  pri  que  conseil  me  donniez, 
Car  de  tenir  manage  soi  fort  enlalentez. 

(I)il  de  Ménage,  118,  Trébutien.) 
Puis  qu'ainsi  sui  entalentes. 
Ames  moi,  donce  dame,  amez. 
Et  je  ferai  vouz  voleutes. 
(Jeh.  Lescorel,  Clians.,  Bail,  et  Rond.,  xxxiii, 
Bibl.  elz.) 

Car  celle  avoit  or,  joyanix  a  foison. 
Et  ianguissoit  d'acquerre  enlalenlee. 
(EosT.  Deschamps,  Poés.,  I,  319,  A.  T.) 
Or  sus  !  soyons  enlalenté, 
Compains,  de  saisir  tost  Crespin. 
(Myst.  de  S.  Crespin,  p.V22,   Dessales  et  Clia- 
baille.) 

Mais  s'ilz  ne  sont  enlalenté 
De  me  croire,  je  les  feray 
Mourir. 

(/*..  p.  87.) 

Et  vinrent  aux  champs  enlalentez  de 
bien  combatre  et  eux  faire  valoir.  (Juv. 
DES  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an  1402,  Mi- 
chaud.) 

Tant  j'ey  le  cœur  enlalenté 

D'acomplir  se  que  je  veuil  dire. 
(Farce  de  2  Gentilzhom..  p.    16.  ap.  Michel  et 
Ler.  de  Lincy.  Farces,  Moral.,  Serin,  joij., 
t.  II  ) 

Demandant  manière  de  uriner,  la  per- 
sonne n'en  estant  entalentee.  (Rab.,  1.  IV, 
c.  63,  t°  133  V»,  éd.  1552.) 

—  Dévoué  : 

Amy  loial  vous  ai  trouvé. 
Coques  si  loial  ne  trouvai. 
Car  de  vrai  cner  enlalenté 
Fesistes  çou  que  vous  priai. 
(Jehan  de  le  Mote,  li  Regret  Guillaume,  3640, 
Scheler.) 

—  En  parlant  de  chose,  ardent,  impé- 
tueux, démesuré  : 

Apres  que  Cipion  eut  a  son  grand  mechef 
pillé  le  trésor  des  Tolosains,  éprouvant  les 
forces  des  compagnes  aguerries  d'iceux 
(souz  lesquelles  print  fin  son  enlalenlee 
outrecuidance).  (NOGUIER,  Hist.  Tolos., 
p.  50,  éd.  1556.) 

Cf.  Atalenter. 

ENTALENTi,  adj.,  désireux  : 

De  lui  aidier  sont  moult  enlalenli. 

(Les  Loh.,  m».  Berne  113,  t»  2''.) 

Champenois  poi^nent,  de  bien  entalenti.  ' 
(Ib.,  ms.  Blontp.  H  243,  P  39') 


Li  vassaul  snnt  de  lor  armes  garni. 
Pour  aus  défendre  sont  luit  entalenti. 

(Girb.  de  Metz,  p.  446.  Slengel.) 

ENTAI.ENT1F,  adj.,  désireux,  qui  a 
beaucoup  d'ardeur  de  faire  une  chose,  ar- 
dent à,  empressé,  impatient  : 

Aubprnn.  au  bien  courre  soies  entatentier. 
(J.  Bon..  Il  Jus  de  saint  Mcholai,   Th.  fr.  au 
m.  à.,  p.  168.) 

Comme  cil  qui  moult  fa  peusig 
Et  de  mal  faire  entalentis. 

(Renan,  Suppl.,  p.  188.  Chabaille.) 
Et  soiies  de  Guion  secorre  entalemis. 

(Buev.  de  Comm.,  3760.  Scheler.) 
Les  cbevaus  brochent  de  corre  entalentif. 

(Gaydon,  32IG,  A.  P.) 
Le  chevalier  estoit  desirrans  et  entalentis 
coment  il  les  peust  délivrer  de  celé  mort 
{Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxv,  20,    Hist.  des 
crois.) 

Haus  bons  estoit  et  moult  gentieus 
Et  d'oanour  faire  entenlenliens. 
(J.  de  Condé,  dou  Blanc  Chevalier,  ms.  Turin. 
f°22r''.) 

Les  amis  des  mors  en  sont  plus  contens 
et  plus  entalentifz  de  continuer  a  servir  le 
roy.  (Adv.  a  Is.  de  Bac,  Ricbel.  1223, 
f"  14^) 

ENTALENTIVEMENT,       adV.,     aVOC     Ull 

grand  désir,  ardemment  : 

Ce  que  je  requier  plus  entalenlivement. 
(Vie  Ste  Consorce,  Richel.  818,  f»  506  v».) 

BNTALENTos,  -  ous,  adj.,  désireux  : 

De  sa  honte  vengier  fu  mult  enlalentous. 

(Roum.  d'Alix.,  f  67'',  Michelant.) 

ENTALHEURE,  Voif  ENTAILLEURB. 

ENTALLEIS,  VOif  ENTAILLEIS. 

ENTALLER,  VOir  ENTAILLIER. 

ENTALLIER,  VOir  EnTAILLIBR. 

ENTALLIEURE,  voir  ENTAILLEtniE. 

ENTALLURE,  Vûir  ENTAILLEURE. 

ENTALONNER,  V.  3.,  garnir  d'un  talon  : 

Pour  mortoiser  des  chevestres,  entalon- 
ner  et  enchevestrer  des  chevestres  ou  pont 
de  Loyre.  (  1394,  Compl.  de  Nevers,  CC  2, 
f"  2  v,  Arch.  mun.  Nevers.) 

ENTAME,  s.  f.,  blessure  faite  par  un 
instrument  tranchant  : 

Et  sui  encor  tous  certains 
Que  li  tains 

Dont  mon  coer  fu  très  et  tains 
En  uo  regart  prist  ['entame 
Dont  james  ne  sera  saine. 
(Froiss..  Poé.i.,  Richel.  830.  f°  145  v".) 

ENTAMEMENT,  S.  m.,  actiou  d'entamer, 
de  commencer  : 

Ce  n'est  pas  entamemens  de  plet  que  de 
requerrejor  de  conseil  nejor  de  veue  ou 
jor  davisement,  es  cas  exquix  il  doivent 
estre  doné.  (Beaum.,  Coul.  du  Beauo.,  ix, 
1,  Beuguot.) 

Entamemenz  de  plait  est  recontemenz  de 
la  priûcipaul  cause  fez  de  l'une  et  de  l'autre 
partie  par  devant  celui  qui  est  lor  juges. 
(Ordin.  Tancrei.  ms.  de  Salis,  1"  48'>.) 

Mais  après  beaucoup  de  reparemens,  ça 
et  la  toujours  ont  esté  renvabis  et  ramenés, 
puis  leur  premier  cnlamemenl,  a  leur  con. 

32 


250 


ENT 


linue  confusion,  sans  pouvoir  rapaiser 
fortune  qu'ils  ne  soient  aies  plus  et  plus  a 
déclin.  (G.  Chastell.,  Chron.  du  D.  Phil.. 
Proesme,  Buchon.) 

Par  la  dite  coustume.  nn  louagier  d'une 
maison,  après  son  louage  passé,  ayant 
paisiblement  résidé,  par  forme  d'entame- 
ment  de  nouveau  louage,  en  ladite  maison, 
por  le  terme  d'un  mois,  il  est  tenu  de  par- 
faire ledit  louage,  au  mesme  prix  que 
paravant,  pour  une  année.  (,COMt.  de  Lille, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  776.) 

Et  s'il  y  a  enlamement  de  procès  par 
devant  autre  justice  que  nostredile  court 
de  Mous,  ils  pourront  décliner  le  juge. 
{Coût,  de  Hayn.,  cvi,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
36.) 

ENTAMPONNER,  V.  A ,  placer,  faite 
entrer,  en  parlant  de  tampons  : 

Enlampovner  les  tampons  de  bois  des 
crapaudeaulx.  (xv"  s.,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

1.  ENTANCE,  s.  f.,  intention  : 

Si  saDres  lor  entance. 

(Prise  de  Pampel.,  540,  MnssaCa.) 

2.  ENTANCE,  voir  H.\NTANCE. 
ENTANCHON,  S.   m.? 

Venlanclion  du  porlail.  (15S3,  La  Bassée, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  bibl.  Amiens.) 

ENTANDIBLETÉ,   VOir  ENTENDIBLETÉ. 

ENTANDis,  enten.,  adv.,  pendant  ce 
temps  : 

Gens  d'espcrit.  nng  petit  eslourfliz. 
Trop  demouiez,  car  il  meurt  eutandiz. 
iPués.  nlliibuées  à  Villon,  p.  19',  Jacob.) 
Holoferoes,  l'ydolastre  mauldiz, 
Q'occist  JaJic  ^et  dormoit  entandiz  .') 

a*.,  p.  '228.) 

—  Entandis  que,  loc.  conj.,  pendant  que  : 

Car  d'imposer  nouveau  servage 
IV'e  peult  pas  a  la  lemiiie  plaire. 
Et  y  auioit  trop  grant  dommage 
Enlcndis  qu'elle  a  fraiz  visaige, 
Jeuue,  n'est  qu'ung  eufançon. 
(CoQDiLL.,  Drmtz  nom.,  1"    p.,  de  Jure  natnrali, 
1,57,  Bibl.  elz.) 
Car  enlandis  que  j'entendoye 
Aux  juilz,  ou  je  cuoleudoye 
A  traicler  leur  destrurlion... 
(Actes  des  apast.,  vol.  1,  f°  31",  éd.  1537.) 

Allez  entandis  que  vous  avez  lumière  que 
ténèbres  ne  vous  comprennent.  (Bible, 
St  Jeban,  ch.  12,  éd.  1543.) 

ENTANDRE,  VOir  ENTENDRE. 
ENTANDRUÉ,  VOir  ENTENDBIÉ. 
ENTANTE,  VOir  ENTENTE. 

ENTAPiNER  (s'),  V.  réfl.,  se  déguiser  : 

Lor»  la  devest  (l'esclavine),  Thibers  l'ait  endossé. 
Ces  dras  11  cbainge.  Ion  chival  alretel, 
Et  Thibers  c'est  moult  bien  enlapinez. 

(Les  Loh.,  Ricbel.  19160,  f»  66''.) 

—  Entapiné,  part,  passé,  déguisé  : 

De  Corlrai  ist  par  son  l'anbe  aparant, 
Entapines  en  guise  de  serjaut. 

(Auberi,  p.  il,  Tobler.) 

Cf.  Atapineh. 

ENTAPiR  (s'),  V.  réfl.,  se  cacher: 


ENT 

Pource  veons   nous   aucunesfois   que  li    | 
roigneus  quant  ilz  se   baignent    en  Viaue    I 
froide  leur  roigne  s'enlapisl  et  anientist. 
(Probl.  d'Arist.,  Kichel.  210,  f»  40^) 

ENTAPissER,  V.  a.,  taplssBr  : 
N'estoit  en  mémoire  d'omme  d'avoir  ja- 
mais veu  plus  beaux  eschnffaulx,  mieulx 
compassez,  ncoosiTez.entapissez,  ne  mieulx 
proporcionnez  qu'ils  estoieut.  (1496,  Repré- 
sentation du  Myst.  de  S.  Martin,  Richel. 
24332,  ap.  Lecoy  de  la  Marche,  SI  Martin, 
]..  700.) 

ENTARDiER,  V.  n.,  tarder: 

La  face  e  la  veue  esclarsisl. 
Le  sen  ansi  eu  aforsist, 
E  entardier  fet  ensement 
Cbaouesce. 
CPiERRE  d'Aberson,    te  Secre'  de    secrez,  Richel. 
25407,  f»  ISg*-.) 

ENTARGiER  (s'),  V.  réfl.,  tarder: 

E  Oliver  de  ferir  ne  s'enlarget. 

(Rot.,  11,  685,  Génin.) 

ENTARiEMENT,  S.  m.,  irritation  : 
Si  cume  en  enlariement  sulunc  le  jurnde 
templaciun   el   désert.  {Lib.  Psalm.,   Oxf., 
xciv,  Michel.)  Lat.,  in  irnlalione. 

ENTARiER,  cnlarriei',  v.  a.,  irriter: 

E  je  purvocherai  els  en  icelui  chi  nen 
est  poples,  e  en  foie  peut  entarierai  els. 
{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  Cant.  Moys., 
p.  2i5,  Michel.) 

Débute  icels,  kar  il  cntarierenl  tei,  Sire. 
(Lib.  Psalm.,  Ox(.,  v,  Michel.) 

Purquei  entariatli  fel  Deu  ?  {Ib.,  ix,  36.) 

E  enlarierent  les  muntanz  en  la  mer. 
{Ib.,  cv,  8.)  Var.,  entarrierent. 

E  le  conseil  del  Altisme  entarierent.  (Ib., 
cvi,  11.) 

E  entarrierent  lui  en  Inr  truvemenz. 
(Psalt.  monast.  Corb.,  Richel.  1.  76!<,  1" 
86  r».) 

ENTASCHIER,  entacher,  entasser,  verbe. 

—  Act.,  prendre  sur  soi,  entreprendre, 

se  charger  de  : 

Quant  voit  nu  preudom  qui  entache 
De  sor  soi  lole  une  besogne. 
(Cbrest.,  Cher,  au  Lyon,  3167.  var.,  HoUand.) 

—  Faire  effort  contre,  presser  : 

AlODS  nos  eut  en  tel  manière. 
Et  reiraiaut  loz  jors  arrière 
Qu'il  ne  nous  puisse  entasser, 
A  ces  trencies  trespasser. 

(Atkii,  Ars.  3312,  f°  110''.) 

An  bien  ferir  si  les  entassent 
Qu'il  ont  te  conte  délivré. 

(Ib.,  f  106M 

Monlt  hardiement  les  requissent. 
Par  force  a  la  voie  les  missent 
Ferant,  ferant  en  lor  venue, 
K'onqnes  règne  n'i  ol  tenue, 
Por  nn  petit  qu'il  ne  cassèrent. 
Outre  le  p,is  les  entassèrent 
Par  force  et  par  armes  tous  vint. 
Si  que  d'eus  tans  d'ouor  avint 
De  ce  qu'il  sont  avant  venus, 
K'il  ont  .II.  des  lor  retenus. 

(Atre  per..  Ricbel.  2168,  f°  Si'.) 

Iqui  lor  covint  a  gueuchir  les  testes  des 
chivalz  et  recevoir  az  fers  des  glaives  les 
Egyptiens  qui  les  tinrent  si  cors  et  entas- 
sèrent àa^niit  la  porte  que  .M.  escus  y  ot 
fendus  a  l'entreir  eus.  (Hist.  de  Joseph,  Ri- 
chel. 2455,  r»  267  r°.) 


ENT 

Se  vous  leur  tonmesiez  les  cbieres 
Et  contre  eus  vous  delTendissiez... 
Ja  esgarder  ne  vous  osassent, 
Grant  honte  est  que  si  vous  entassent. 
(G.  GiiART,  Roy.  tign.,  3490,  Buchon.) 

—  Entaschier  un  trait,  l'ajuster,  le  lan- 
cer avec  effort,  avec  attention  : 

Les  tourbes  des  bidanz  frémissent. 
Qui  la  endroit  sont  en  estant  : 
Le  premeraiu  front  dVns  estant, 
Qu^rriaus  et  dars  et  pierres  laschent. 
Vers  ceux  qui  viennent  les  entasrbent. 
(GciART,  Roy.  Iign.,  Ricbel.  5698,  p.  3:i6.) 
Arbalestiers  quarriaos  relaschent. 
Par  pluseurs  places  les  enlaschent. 
Et  li  antres  conlr'eus  retraient. 

(Id.,  ib.,  20873,  W.  et  D.) 

—  Entaschier  de,  cribler,  accabler  de  : 

Et  cil  mesmes  furent  lassé. 
De  morteus  plaies  entassé. 

(MoDsK.,  Chron.,  7164,  Reiff.) 

—  A  l'entaschier,  locut.,  dans  l'attaque, 
dans  la  mêlée,  dans  la  presse  : 

La  veissiez  a  l'enlaschier 
Cops  de  divers  basions  laschler, 
Mans  et  orribles  et  ruisanz. 
(GciART,  Roy.  tign.,  Richel.  5698,  p.  314.) 

lertja  la  nuit  brune  et  oscnre; 

Par  quoi  François  a  l'entasser 

Ne  voudrent  les  cbarroiz  passer. 

(Id.,  ib..  2U873,  W.  et  D.) 
Tant  en  ocirent  a  l'enlasser  et  al  entrer 
ens  et  a  la  presse  qui  es  toit  desœesuree 
que  par  la  grant  habnndance  des  abatus 
ne  pooient  avenir  as  portes.  {Eslories  Ro- 
gier,  Richel.  2012S,  f"  115^) 

Et  s'en  alerent  a  la  parfin  trestous  fuiant 
a  la  ville,  si  que  a  l'enlasser  qu'elles  fai- 
soient  dedens  en  occirent  Gregois  sans 
nombre.  (Isloire  de  Troye  la  grant,  ms. 
Lyon  823,  f»  118=.) 

Si  s'en  fuyront  es  mares  bien  deux  mille 
qui  tous  furent  noyés  et  perys,  et  ceulx 
qui  furent  devant  chassiez  se  misrent 
oultre  parmy  la  chaussée  ;  mais  trop  y  en 
eut  de  mors  o  l'entasser,  car  tant  en  oc- 
cist  Lancelot  que  tout  estoit  couvert  de 
sang.  {Lancelot  du  Luc,  l'°  p.,  ch.  51,  éd. 
1488.) 

Plusieurs  des  exemples  cités  semblent 
indiquer  qu'il  y  eut  à  un  certain  moment 
confusion  entre  les  deux  verbes  Entas- 
chier et  Entasser,  quant  à  l'emploi  de 
cette  locution. 

—  RéQ.,  s'efforcer  : 

Ains  suefre  et  s'enclout  et  s'entaiehe 
Qn'envers  sa  povretei  nesaiche. 

(Rose,  Val.  Chr.  1858,  f  71'".) 

—  Se  presser,  s'empresser  : 

0  sa  giint  qui  après  s'entasse 
Isnelement  le  fossé  passe... 
(Gdiart,  Roy.  Iign.,  Richel.  5698,  p.  347.) 

ENTAssEis,  -eiz,  unt.,  s.  II).,  tas,  mon- 
ceau, entassement  : 

iltuec  ot  un  antasseiz 

Et  nn  si  fait  abateiz 

N'i  a  Grejois  qui  bien  ne  cnit 

Que  il  soient  desconût  tuit. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  f  58''.) 
Iqui  ot   .1.   teil  entasseis  de  gens   et   si 
grant  chaple  et  si  mortel  que  li  chival  es- 
toient  eu  sanc  eleir  jusqu'az  arcos.  {Hist. 
de  Joseph,  Richel.  2455,  f»  250  v».) 


ENT 


ENT 


ENT 


351 


.   ENTASSELÉ,  paît,  et  .idj.,  disposé  par 
tas,  en  marqueterie  : 

De  sebelïQs  noirs  ert  orlez 
Et  de  safirs  entasselez. 

(Parlon.,  Richel.  19152,  P  H±^.) 

ENTASSELEUHE,  S.  f.,  tas,  amas  : 

Li  njps  prent  .1.  des  las  de  ft'enjauelimrp, 
(jDaot  i[  l'ol  deffié  si  s'en  Tel  a  droiture. 
(Geste  d'Alix.,  Ricbel.   24363,  1°  lo  r».) 

ENTAssEOR,  -  eour,  -  eeur,  s.  m.,  celui 
qui  entasse  : 

Mes  lessoDS  teus  preescheors 
Et  parlons  des  enlaiseors. 
(Hase.   Rjchel.    1573,    1°   43'',  et   ms.    Vat.   Chr. 
1522,  f  33".) 

Et  parlons  des  entasseours. 
(Ib.,  nis.  Brnx.,  f"  38',  et  ms.  Val.  Ott.,  f»  SS".) 
Et  parlons  des  enlasseeum. 

(li.,  ms.  Corsini,  P  36V) 

1.  ENTASSER,  V.  a.,  jeter  sur  un  tas: 

Od  son  glaive  l'a  si  enpeint 

Qae  par  le  gros  Jel  cors  li  passe, 

Desus  les  autres  inorz  Venlaxxe. 

(Bes.,  Ducs  de  Norm.,  Il,  18749,  Michel.) 

—  Entassé,  part,  passé,  toulïu,  épais  : 

Pois  le  soir  arriré,  je  fesoy  ma  retraite 

Dans  ce  tjois  entassé, 
Uacomptanl  a  la  nuit,  mère  d'amour  secrette, 

Tout  le  plaisir  passé. 
(GiLES  Dorant,  Poés.,  à  la  suite  de  Bonnef., 
p.  1S2.  ap.  Ste-Pal.) 

—  Charnu  : 

...  Aucunes  fois  chars  de  veauU, 
Qui  aient  pins  d'un  mois  passé, 
Qni  soient  gras  et  entassé, 
Nourriz  de  li^t  de  bonne  mère. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  840,  P  486".) 

—  Rempli  ; 

Les  autres  deux  se  vont  frapper  ou  ilz 
virent  le  tournoy  plus  espes  et  plus  entassé 
de  chevaliers.  (Perceforesl,  vol.  I,  f»  las" 
éd.  1528.) 

—  Comble  : 

On  vous  donnera  bonne  mesure  et  bien 
pleine  et  entassée.  (Beausport,  Monotessa- 
ron,  p.  83,  éd.  iS52.) 

2.  ENT.\ssER,  voir  Entaschier. 

ENTASsoiR,  S.  m.,  bâtiment  où  l'on  en- 
tasse les  grains,  grange  ? 

On  vend  .i.  entassoir  et  hiretage.  (1428, 
Valenc,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ENTAVELER,  VOir  ENTABLER. 
ENTAVELEURE,  VOir  E.NTABLEURE. 
ENTAVLER,   VOir   ENT.4BLEH. 

1.  ENTE,  ante,  enthe,  anste,  empte,  s.  t., 
greffe,  rejeton,  arbre  nouvellement  greffé, 
branche  : 

E  vient  a  Carlemalgne  desui  l'umbre  d'une  ente. 
(Ctiarlemagne,  793,   Koschwilz.) 
Molt  est  Karles  cuverz,  qi  ensi  me  lormente. 
De  fel  bastart  doit  bien  issir  doleirose  anle. 

(S.  Bon.,  Sax.,  cxsxiii,  Michel.) 
Blanche  la  char,  comme  la  flnr  en  Vente. 
(Prise  d'Orenge,  205,  ap.  Jonck.,  Giall.  d'Or.) 
En  .1.  gardin,  soz  .i.  cnie. 

(Tristan,  I,  552,  Michel.) 


Araors  li  a  livré  entente  . 
El  cuer  li  a  planté  une  ente. 
(Flaire  et  Blance/lor,   l"  vers.,  371,  du  Méril.) 

Quant  Blauceflor  s'ira  gésir 
Jouste  soi  et  le  baisera. 
Le  fruit  de  Vente  cuellera. 

(/>.,  378.) 
Et  li  vergiers  fu  jonenes  et  li  anste  florie. 

(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  23516,  f  85''.) 
Par  le  jardin  on  ot  mainte  ente  bien  fenillie. 
(Berle,  33,  Scheler.) 

Assis  se  sont  soz  sue  ante  raraee. 
(CuENS  Gdis,  Chans.,  P.  Paris,  Romancero,  p.  38. J 

Pense  d'ailleurs  enraciner 

Les  emptes  ou  ta  vealz  fruit  prendre. 

(Rose,  ms.  Corsini,  P  75''.) 
Lors  porta  Vente  fleur  et  fruit. 

(RcTEB.,  Voie  de  Paradis,  11,  4i,  Jub.) 
Dp  boue  enle  vient  bons  frais. 
(B.  DE  CoN'DÉ,  li  Mantiaus  d'onnour,  Ars.  3142. 
r   303''.) 

Très  fine  et  noble  dame  gente, 
Sour  toutes  antres  florie  enle. 

(Coud,  7671.  Crapelet.) 

Il  y  avoit  une  ente  en  leur  jardin  qu'il 
ayiiioit  sur  toutes  riens.  'Sept  Sages,  p.  23, 
G.  Piiris.) 

En  un  jardin,  paré  d'arbres  et  entes. 
(G.  CoRROZET,   Fables  d'Esope  mises  en  vers,  le 
Rossignol,  Jouaust,  Cabin.  du  Biblioph.,  1832.) 
Il  arrousoit  en  son  petit  verger. 
Quelque  jeune  ente. 
(Cl.  Mar.,  Eijl.  au  Roi,  p.  38,  éd.   1544.) 

Le  coq,  de  grand  peur  qu'il  a. 

S'envola 
Sur  une  ente  haute  et  belle. 
Disant  que  maislre  renard 
N'a  pas  l'art 
De  monter  dessus  icelie. 
(Fr.  Habert,  Fables,  du  Coq  et  du  Renard.) 

'.Ka  bastellier  qui  amena  par  eaue  li-.sd. 
di'iix  centz  antes.  (13.53,  Compt  de  Diane,  de 
Poitiers,  p.  138,  Chevalier.) 

Quant  a  moy,  rien  pins  je  n'attente 
Sinon  chanter  l'honneur  de  Vente 
De  la  cerise  et  son  beau  teint. 
(R.  Bellead,  Œuv.  poii.,  la  Cerise,  t.  II,  P  43  r", 
éd.  1378.) 

—  Partie  du  volant  d'un  moulin  : 

Icellui    mnnier    fist    un     faulz    conduit 

appelle  une  fausse  enthe oa  dit  moulin,  par 

lequel  conduit  pouvoit  cheoir  occultement 

blé  ou  farine.  (1391,  Arch.JJ  140,pièce281.) 

On  trouve  dans  une  phrase  en  patois  du 
commencement  du  xvii°  s.: 

01  en  est  corne  des  antes  dau  compère 
.Michea,  qui  estiant  des  bêles  d'iquele  terre  ; 
o  les  emundit  hors  de  tans  :  cordiene,  li 
mourirant  toutes  une  nuit.  (1614,  Confé- 
rence d'Anlitus,  Panurge  et  Guéridon. 
Variét.  hist.  et  litt.,  Vllf,  300.) 

Ente  subsiste  comme  terme  d'arboricul- 
ture. 

2.  ENTE,  s.  f.j  peine,chagrin,  tristesse  . 
^'a  home  si  poissant  de  ci  [qu'enlOriente, 
Se  teus  gens  le  haoit,  ne  peust  estre  a  enle. 

(i.  Bon.,  Sax.,  Ars.  3142.  P  234''.) 
Pour  moi,  sanle  que  dist  voir 
Li  prenilom;   moult  m'en  est  a  ente. 
(1d.,  li  Jus  de  saint   ^'icholai,  Th.   fr.   au    m.  à., 
p.  200.; 

S'Aiols  dort  en  son  lit  a  ente  peut  songier. 
(Aiol,  4613.  A.  T.) 


-Vssores  est  en  la  mer  monlt  a  ente  : 
Itecloime  Dieu  ki  siet  en  oriente  : 
Glorieux  sire,  pater  omnipotente. 
Regardes  nous,  car  trop  sommes  a  ente  ; 
Li  quatre  vens  par  devers  d'occidenle 
Viennent  bruiant,  cascuns  durement  vente. 
(Anseis,  RicbeL  793,  P  8'.) 
Trnevent  la  fille  Aliraodes 
Qni  plus  ert  lie  que  dolente. 
De  SaJoine  li  ert  a  ente 
Qu'ele  l'eust  a  son  plaisir. 

(Blancand.,  3492,  Michel.) 
Moult  est  le  roi  Guillaume  a  enle 
Quant  ses  compains  de  lui  se  part. 

(G.  de  Palerme,  Ars.  3319,  P  153  r°.) 
Le  jovencele  est  moult  a  enle 
Quant  .SX.  ans  use  se  jovente 
Avoec  son  malostru  viellart. 
(Chans.,    Ane.    Poët.   fr.  ms.    av.    1300     t.    III 
p.  1312,  Ars.)  ■  ' 

La  dame  al  chanse  reploiier 
Et  al  regarder  met  s'enlente, 
Mult  en  fii  a  son  seigneur  ente. 
CJacq   de  Bais[eds,  Chans.,  ap.  Scheler,  Trour. 
belg  ,  p.  174.) 

Dist  saint  Pieres  :  Moult  m'est  a  enle 
Que  vous  de  mon  geu  me  blasmastes 
Ke  que  vous  larron  m'apelasles. 
(De  SI  Pierre  et  du  Jougleor,  280,  Méon,  Fabl. 
et  cont.,  III,  291.) 

Il  ne  trenve  de  touz  les  cors 
Ami  ne  parent  ne  parente 
Cul  ne  fusl  plus  griefs  et  plus  ente 
I)e  Uii  deus  nuis  a  berbreger 
Qu'il  ne  seroit  d'un  ort  brecer. 
(B.  DE  CoNDÉ,  de  Gentillesse,  179,  var.,  p.  473, 
Scheler.) 

Pierdre  amour,  pierdre  amie, 

Pierdre  sens,  pierdre  entente, 

Hareu  !   Ki  seroit  chius 

Ki  n'en  seroit  a  ente  ! 

Por  chou  fait  il  ke  sages 

Ki  en  Dieu  met  s'entente. 
(Bot  vrai  Chiment  d'am.,  Ricbel.  1533,  P  S15  v".) 

Et  la  s'endormi  desous  l'ente. 

11  devoit  bien  songier  a  enle  : 

Plus  y  dormi  que  dusc'  a  nonne. 
(De  l'Emper.  Constant,  333,  Romania,  VI,  p.  167.) 

3.  ENTE,  adj.,  triste  : 

Moult  se  plaint  et  monlt  se  démente, 
Quar  li  maus  le  tenoit  monlt  ente. 

'MoDSK.,  Chron.,  24021,  Reiff.) 
Et  plus  celle  especiaumeut 
De  Faiel  grant  duel  demenoit 
Et  dedens  son  cner  regretoit 
La  valeur,   la  manière  gente 
Le  chastelain  pour  qui  est  ente. 

(Couci,  1766,  Crapelet.  1 
Ne  cnidies  que  ses  cners  fust  ente 
Quant  ot  veu  ce  mandement  ; 
Si  sacbies  tout  certainement 
Que  nulz  avoir  joie  ne  peut 
Greingneur  que  li  chastelains  eut. 

ilb.,  3220.1 
Lors  dist  :  Trop  m'a  fait  demeurer 
Ce  que  pluet  la  hors  fort  et  vente. 
Aymi  !  com  je  venrai  ja  ente 
U  anuit  dévoie  osteler  I 

(/».,  6737.) 

Tout  pour  che  damolsel  me  siet  li  coerz  si  ente 

Que  je  vauroie  o  lui  estre  de  liewez  trente 

Tant  qu'eusse  des  biens  d'amonrs  eut  le  rente. 

(B.  de  Seb.,  m,  624,  Bocca.) 

4.  ENTE,  voir  Hanste. 

ENTECEMENT,  VOir  ENTECHEMENT. 

EKTECHEMENT,  entecemcnt,  entekement. 
entachemant,  s.  m.,  qualité  en  général. 


232 


ENT 


ENT 


ENT 


marque,  sig:ne,  et   en    particulier  signe 
d'un  mal,  le  mal  lui-même,  contagion  : 

Maislres,  (ait  il,  di  moi   choa   qne   les   cners    en 
[sent 
Se  tn  de  riens  en  ses  en  moi  Venlekfment. 
Dist  Jtiesnm  :  Cheu  es  tn,  ta  l'as  dit  voireraent. 

(HER5IAN,  Bihle,  Ricbel.  iAU,  F  il  t".) 

S'ele  a  rnteckmient  île  mal 

Et  d'aToltire  crirainal. 

Hors  del  lit  chiet  enscment 

Com  l'en  la  botast  durement. 
(Lapidaire  de  Cambridge.  S09,  Pannier.) 

Contagium ,  entechement.  {Pelit  Vocab. 
lat.-franç.  duxuv  s..  Chassant.) 

Entecemens,  contagium.  (Gloss.  de  Douai, 
Esoallier.) 

Et  coment  ly  sains  awe  les  malades  non 
deivont  converseir,  ne  ly  malades  awe  les 
sains,  pour  eschuir  lo  péril  de  Venlache- 
mant  de  celle  maladie.  (142.^,  Arch.  Frib., 
1"  Coll.  de  lois,  n°  3b0,  ("  97.) 

—  Mauvaise  qualité,  corruption  : 

Qne  don' mort  troverent  le  cors 
Sans  pnenr,  sans  eiilechement. 
(J.  Lbmakchant,  Mir.,  ms.  Chartres,  f  45°.) 

KNTECHEURE,  S.  f.,  tache,  Signe, 
marque,  contagion  : 

Et    cil   qni   descendre  i  denssent   (dans  l'infernal 
(prison) 
Pour  Ventecheure  qn'ilseQSseot 
Pe  mors  dont  li  premiers  moururent, 
Par  lui  quite  et  délivre  furent. 

(ilêlam.  d'Ov.,  p.  75,  Tarbé.) 

ENTECHiER,  enthecliier,  enteichier,  ente- 
e.ier,  enthecier,  entessier,  entachier,  antai- 
chier,  anlicher,  enlequier,  entoichier,  ant , 
enlencher,  verbe. 

—  Act.,  munir,  garnir,  en  parlant  d'une 
qualité  morale  ;  relever  par  des  qualités 
morales  : 

Damediei,  selon  mon  avis. 
De  cortoisie  Ventecha. 
(Raoul  de  Ferrieres,  Chans.,  I,  Trébntien.) 

En  seignorie  de  hantesse 
Le  corps  convient  que  l'arme  enteche. 
(Sur  les  Vices  el  les  Verliis,  ap.  Scheler,  l'oés.  de 
B.  de  Condé,  p.  4'5.) 

—  Béfl.,  acquérir  telle  ou  telle  qualité, 
telle  ou  telle  passion  : 

Mais  che  seroit  trop  grans  pechies 
Se  en  avant  f'en  enlechoies  (de  l'amonr  de  ri- 
(chesses). 
(Rose.  Vat.  Oit.  121-2,  f  41*,  etVat.  Chr.  lo-22, 
f»  3D^) 

Si  c'a  manveses  teches 
Touz  jours  vorts  entessiez. 
(Doctrin.  le  Sage,  ms.  Rennes,  f°  SS*".) 

—  Entechié,  part,  passé  et  adj.,  qui  a 
telle  ou  telle  qualité  ;  bien  enlechié,  qui  a 
de  bonnes  qualités  : 

Qne  onques  son  per  ne  mellor 
Ne  fu  nés  en  toute  Brelaigne  : 
Des  les  pors  dusqu'en  Alemaigne 
N'est  nus  si  bien  enlecies. 

(Aire  per.,  lUchel.  2168,  P  12«.) 
S'a  de  proece  grant  renom, 
Pi'onques  miez  entechié  ne  vi. 

(Durm.  le  Cal.,  324S,  Stengel.) 
Certes,  si  fuisl  bien  enlecUes, 
Par  toi  le  mont  fuist  resoiognies. 

(Ik;  8519.) 


Moult  fu  cil  roy  débonnaire  et  attrempé, 
et  l'un  des  mieux  entechies  de  tous  les 
rois  et  des  mieux  morigènes.  (Gr.  Chron. 
de  Fr.,  Bon  roy  Rob.,  i,  P.  Paris.) 

L'un  des  miex  entechez  chevaliers,  que 
je  veisse  onques.  (Jomv.,  S.  Louis,  lxvi, 
Wiiilly.) 

Celle  qui  plus  en  seuffre  sans  en  faire 
chieriî  en  recouvre  .x.  foiz  plus  de  hon- 
neur que  celle  quin'a  cause  de  en  souffrir, 
el  qui  a  son  seisoeur  bien  entachié.  {Liv. 
du  Chev.  de  La  Tour,  c.  xcii,  Bibl.  elz.) 

Li  jouenes  fils  Guillaume  des  Bares,  le 
lioin  chevalier  et  le  bien  entechié.  (Hist.  des 
ducs  de  Noi-m.  et  des  rois  d'Anglet.,  p.  201, 
Michel.) 

—  Mal  entechié,  qui  a  de  mauvaises 
qualités  : 

Orde  home  esteil  e  mal  enleché. 
(Cnntin.  du  Brut  de  Wttcc,  Michel,  Chron.   anglo- 
norm.,  I,  95.) 

Cil  est  trop  mal  entechies, 
Selonc  ce  que  vous  m'avez  dit. 

(Lai  du  Conseil,  p.  93,  Michel.) 

—  Avec  un  rég.  indir.  indiquant  les 
qualités  possédées  par  la  personne  : 

De  tous  biens  fa  si  entechies 
Que  n'i  failli  riens. 

(Adenet,  Cleom.,  Ars.  31  i-2,  r>  2  r».) 
Bele  et  boine,  de  tons  biens  entechié. 
(ItoBERT  DE  Kastel,  Chous.,  ap.   Maetiner,   Allfr. 
Licder,  p.  29.) 

Car  il  estoit  enlecies  de  toutes  boines 
teches.  (Chron.  de  Bains,  c.  xxiv,  L.  Paris.) 
Tant  est  france  et  cortoise  el  debonaire 
et  entecie  de  lotîtes  bones  teces.  {Aucassin 
et  Nicolette,  Nouv.  fr.  du  xiiP  s.,  p.  236.) 
Ce  duc  Charles  fut  le  plus  beau  cheva- 
lier de  France  et  le  mieulx  enteichié  de 
vaillance.  (Chron.  de  du  Guescl.,  p.  144, 
Michel.) 

—  Qui  a  le  goût,  la  passion  de  : 

De  cens  bouler  n'est  pas  pechies 
Qui  de  bouler  sant  entechies. 

(Rose,  7391,  Méon.) 

Entechiez. 

(/«.,  ms.  Corsini,  f°  50^.) 

—  11  se  disait  aussi  d'une  maladie,  d'un 
mal  quelconque,  physique  ou  moral,  dont 
on  était  attaqué,  afiecté  : 

Il  est  fel  et  crnel  et  de  mal  entequies. 

(Reslor  du  Paon.  ms.  Rouen,  f  83  r°.) 
C'est  a  dire  plains  de  pecies 
Dont  il  a  esté  enthecies. 
(Gadth.  de  Mes,  Ym.  du  monde,  Richel.  2021, 
f»  93''.) 

Qui  blasme  home  d'ancnn  pechié 
Dont  il  esl  de  voir  antaichié. 

(Renart,  Richel.   1630,   f»  161'.) 
Car,  se  Dame  Dies  me  doinst  joie. 
De  la  fain  dont  sui  entechies 
Ai  je  tous  les  boiaus  Irenchies. 
(Renart,  Sappl.,  var.  des  t.  22022-24344,  p.  271, 

Chabaille.) 
Ou  saelire  les  péchiez  dont  on  est  entechiez. 

(Ane.  proiK,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 
De  cel  péché  fn  entenché. 
(De  Pèches,  ms.  Cambridge,  Univ.  Ee  1,  f°  23''.) 
En  espérance  de  garir  de  meselerie  dont 
ilesloil  enthechiez.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Geu.,  f°  48=.) 

Tous  les  ordres  estoient  enthecies  de  ce 
méfiait.  (Chron.  anon.,  Rec.  des  Hist,,  XXI, 
137.) 


Cil  qui  est  antoichies  de  mortel  pechié. 
(Comment,   sur  le  Miserere,  Richel.   98S, 

f"  2oo^) 

Nas  ne  fn  onques  sans  peciet, 
rieis  li  ciel  sant  enteciet. 
(Jacq.  d'Ahiens,  Rem.  d'am.,  ms.  Dresde,  25, 

Kdrt.) 

Bonnes  gens,  ne  vous  vueilliez  esmerveil- 
ler  se  RaouUet  est  ainsi  cheu  de  mauvaise 
maladie,  car  il  en  est  entechié,  et  en  chiet 
souvent.  (Gr.  Chron.  deFr.,  Bon  roy  Jeh., 
LXXV,  P.  Paris.) 

De  nulle  taiche  ne  sont  entoichiez.  (G. 
DE  Charny,  Liv.  de  Cheval.,  ms.  Brux., 
f»  115  r°.) 

Laquelle  Guillete  estoit  entachée  de  la 
fxrant  maladie  (le  mal  caduc).  (Jurid.  de  la 
Sale  de  S.  Benoit,  f»  40  r",  Arch.  Loiret.) 

Fille  !  je  ne  saj,  mais  m'entente 

Est  que  le  cuer  as  enthechié 

Contre  Dien  d'aucun  grant  pechié. 

(ilir.  de  S.  Jean  Chrys.,  743,  Wahlnnd.) 
Messire  Pierre  est  antachez  de  meselerie. 
(1381,  Grands  jours  de   Troyes,  Arch.  X'» 
9183,  f°  30  V".) 

En  unç  seul  moment  lui  changa  la  cou- 
leur, qui  vermeille  estoit  par  avant  et 
sanguine,  en  couleur  pale,  l^i^le  et  comme 
enlaichiee  de  douleur.  (Ren.  de  Montauban, 
Ars.  5072,  f"  141  v.) 
N'i  a  celle  des  antres  qui  n'en  soit  entequie. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  7499,  Chron.  belg.) 

Aultrement,  elle  se  trouvera  en  peu  d'es- 
pace si  de  mal  entechee  el  surprinse,  que 
la  morlluyserale  derrain  remède. (LonisXI, 
JVoMî).,  XXI,  Jacob.) 

Entachiez  et  poUuz  d'exécrables  et  mal- 
dictes hérésies.  (J.  MoLiNET,  Chron.,  ch. 
ccnxxvii,  Buchon.) 

L'année  fut  tant  chaulde  et  saiche  que 
les  arbres  portans  gros  fruicls  ne  furent 
trop  bien  adressez,  et  si  peu  qu'ils  en  por- 
tèrent furent  entechez  de  vermine.  (Ib.,  ib., 
ch.  ccoxxvill.) 

Comme  ces  choses  se  menoyent  au  camp, 
estansja  plusieurs  entachez  de  ceste  con- 
juration, Aristides  en  sentist  le  vent. 
(Amyot,  Vies,  Aristides.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvii°  s.  : 

Après  avoir  congratulé  l'accouchée,  je  le 
priay  me  donner  ce  contentement  de  ma 
cacher  à  la  ruelle  du  lict  aux  apresdinées, 
pour  entendre  le  discours  des  femmes  qui 
la  venoienl  voir;  ce  qu'elle  m'octroya  faci- 
lement, a  la  charge  de  l'en  dispenser  si 
j'estois  antiché  de  la  maladie  de  la  toux, 
parce  que  pour  rien  elle  ne  voudroit  cela 
eslre  descouvert.  {Caquets  de  l'Accouch., 
i"  journ.,  Bibl.  elz.) 

—  Gagné,  séduit,  et  souvent  le  même 
que  la  forme  moderne  entiché  : 

Biax  niez,  nous  sommes  entechies 
D'un  malvez  tout  plein  de  pechies 
Qui  est  en  vostre  corapaignie. 
(Godefroï  de  Paris,  Chron.,  7261,  Bnchon.) 
Et  de  cesle  manière  de  gens  esl  le  plus 
du   monde  entechiez  et   surpris.    (Lia.  du 
Chev.  de  La  Tour,  c  xxxvil,  Bibl.  elz.) 

Assez  prochain  de  l'oslel  d'iceluy  che- 
valier, père  de  la  pucelle,  avoit  ung  aullre 
jeune  chevalier,  vaillant  et  preux,  riche 
nioyennemenl,  non  pas  tant  de  beaucoup 
que  l'aullre  ancien  dont  j'ay  parlé,  qui 
estoit  très  ardantel  fort  embrasé  de  l'amour 
d'ycelle  pucelle.  Et  pareillement,  elle,  par 
la  vertueuse   et  noble  renommée  de   luy 


RNT 


ENT 


ENT 


en    estoit   très   fort    entachée.    (Louis  XI, 
Nouv.,  xcvni,  Jacob.) 

Forés.,  endechi,  vicié,  entaché,  taré. 

ENTECHIER,  VOir  ENTICIER. 
ENTECIER,  voir  EiNTECHIER. 
ENTEFINER,  V.  a.  ? 

A  Jehan  Tressart,  potier  d'estaing,  pour 
la  vente  de  .xvi.  livres  d'estaiu;;  poav  enle- 
finer  le  dit  pour  la  dicte  tour.  {Compl.  de 
J.  Asset,  1402-1404,  Forteresse,  xvi,  Arch. 
mua.  Orléans.) 

ENTEICHIER,  VOif  ENTECHIER. 

ENTEiMES,  enlemes,  adv  ,  même  : 
E  si  ad  tnt  tens  deprié 
Ke  il  gehisse  snn  pechié. 
C'est  pur  neenl,  nel  volt  ?ehir 
^^enteimes  pur  crem  de  murrir. 

(Vie  de  St  G(/c,  2901,  A.  T.) 

—  Surtout  : 

Ce  n'aûert  pas  a  cheTalier 
Qu'il  s'esmait,  por  mile  aventure... 
Entemes  cil  qui  a  amor 
Ne  doit  avoir  nule  paor. 
(Ren.  de  Beaujed,  li  Dmus  Desconneus,  3086, 
Hippean.) 

ENTEiNDRE,  entaindre,  v.  a.,  teindre  : 

C'est  que  chascuns  sa  lance  enteigne 
El  cler  sanc  a  ceus  d'Aleraaigne. 
(Bek..  D.  de  Norm.,  Il,  18394,  Michel.) 

—  Enteint,  part,  passé,  teint  : 
L'auberc  vestu,  l'espee  ceiote. 
Don  saoc  as  Troyens  anieinle. 

(Bes.,  Tvou;  Ars.  3314.  f  56=.) 
E  Rou  tint  nu  le  brant  d'acer 
Enteint  de  sanc  glacié  de  cors. 

(Id.,  D.  de  Norm.,  Il,  3836,  Michel.) 
Et  sa  miséricorde  a  ceinte. 
De  fres  enlouchement  enlaïnte. 

(Parton.,  Richel.  19132,  f"  133''.) 


D'antre  part  vint  Clarns  de  hardement  eniains. 
{Reslor  du  Paon,  ms.  Rouen,  f  103  r°.) 

La  pierre  fn  vile  et  enlainte 
De  sa  pensée  fausse  et  fainte. 

(fa*/.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f°  24\) 

ENTEis  QUE,  loc.  conj.,  pendant  que  : 

Qaer  ge  sui  nnquor  asez  forz 
A  conduire  une  lance  armé 
Enteia  que  g'ere  désarmé. 
(Jlist.  de  Guilt.  le  Maréchal,  9330,  P.  Meyer, 
Remania,  XI,  p.  69.) 

ENTEisoN,  voir  Entaison. 

ENTELETTE,  S.  f.,  petite  ente,  petite 
greffe  : 

Feist  an  millier  de  perles  rondelettes. 

Plus  qae  cristal  claires  resplendissantes 

Puis  les  pendit  autour  des  entetettes 

Sur  les  rameaux  des  espineux  rosiers. 

(Le  Maire,  Concorde  de  deu.i:  lang.,  éd.  1518.) 

Plusieurs  enleletles  de  pumiers  et  de 
periers.  (1565,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Uibl.  Amiens.) 

ENTELGiR,  v.  a.,  Comprendre  ; 
Cum     potestis   ore    videre    et    enteUjlr. 
(Zonas,  Fragm.  de  Valenciennes,  ligne  53.) 

ENTEMES,  voir  Entei.'hes. 


ENTEMPESTER,  V.  a.,  tourmenter  : 

Et  tant  les  vait  entempestent  (le  diable) 
Que  l'un  occist  et  l'autre  acore. 
(Falil.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f°   204°.)  Le    ms.   porte 
entespestent. 

ENTEMPUEEJiENT,  adv.,  modérément  : 

E  mult  d'autre  mais  ja  vicnent 
K'etilempreeinent  pas  ne  se  tienent. 
(PiERKE  d'Abersun,  le  Secré  de  secrez,  Richel. 
234117,  f°  187\) 

Chaudes  viandes  valent  veirement 
Mes  ke  chaud  seient  entcmpreement. 

(ID.,  ib..  f»  188''.) 
K'ailez  nu  petit  enlempreement. 

(iD.,  ib;  f  189«.) 
Ne  mie  trop  mes  enlempreement. 

(Id.,  ib.,  r  190^) 
E  enlempreement  dormez. 

(iD.,  ib.,  P  190'.) 

ENTEMPREURE,  -  prurc,  S.    (.,  tempé- 
rance : 

E  seint  Jérôme  dit  i'entemprure, . . 
(Pierre  de  Pecraîi.  Rom.  de  Lumere,  Brit.  Mus., 
llarl.  4390,  f»  33".) 


Avère  enlemprure. 


(Id.,  ib.,  P  39''.) 

—  Règle,  modération  : 

Snlum  ceo  ke  apent 
Par  costume  bone  e  par  entempreure. 
(Pierre  d'Aberno»,  le  Secré  de  secrez,  Richel. 
2S407,  P  195'.) 

Sonlom  le  ordre  des  cordes  dreit 
Convient  que  proporcium  seit, 
Et  soulom  le  nombre  e  le  espace 
Convient  que  Ventemprure  face. 
(Liv.  as  Lais,  Bull,  du  Bibl.,  II,  240.) 

—  Température  : 

Chescun  des  ymages  un  vessel  d'or  teneit. 
De  diverse  enlemprure  l'ewe  lur  verseit, 
Solura  çoe  que  icil  ki  i  baigner  voleit. 
(Ta.    DE    Kent,    Geste    d'Alis.,    Richel.    24304, 
f  48  r°.) 

ENTEMPTEMENT,  VOir  ENTENTEMBNT. 

ENTENAL,  S.  m.,   couduit,  entounoir  : 

Tous  tans  i  suut  tempré  li  baig  emperlal 
Del  baume  qui  acort  par  mi  .i.  entenal 
Qui  rent  itel  flairour  d'odour  espirital... 

(Roum.  d'Alix.,  f  44»,  Michelant.) 

ENTENANT,  part,  prés.,   qui  se  tient, 


qui  se  touche,  contigu  : 

Pour  son  grant  jardain,  les  troys  mou- 
lins, le  pré  et  troys  pièces  de  terre,  tout 
entenant...  (26  fév.  1448,  Compt.  duR.  René, 
p.  131,  Lecoy.) 

ENTENAVRER,  VOir  ENTRENAVRER. 
ENTENCUER,  VOir  ENTECHIER. 

ENTENciER,  V.  a.,  blâmer  : 

Feme  set  moult  de  renart, 
Deus  cordes  a  en  son  arc. 
Nus  ne  la  poroit  entencier. 
(Goiii.-<  DE  1UI.\S,  Poët.  mss.  av.  1300,   t.  11, 
p.  723,  Ars.) 

ENTENCiEux,  voir  Ententieux, 


ENTENCION, 

intention  : 


ciUH,  -  lion,  -  çon,  s.  /., 


Escotet  la  pur  benne  enlencitm. 

(Ep.  de  S.  Esl.,  st.  1'',  Steagel.) 


D'Ynde  et  d'Yngleterre  nos  vient 
Une  pierre  dont  me  convient 
Faire  en  cest  livre  meucion 
Selon  veraie  entencion. 

(Lapidaire  de  Berne,  483,  Pannier.) 
Nostre  entencion  est   a  esclairer  touz  les 
mestiers  de  Paris.  (E.  BoiL.,  Liv  des  mest., 
p.  1,  var.,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Li  dus  le  pris  par  enlençon, 
A  Riiem  le  mis!  en  sa  prison, 
.V.  ans  le  tint  tous  acomplis. 

(MousK.,  Chron.,  13312,  Reiff.) 
Et  monta  en  mer  en  entention   pour  ar- 
river en  Engleterre.  (Froiss.,    Chron.,  IV, 
120,  Kerv.) 

Bourbonnais,  entencion,  intention. 

ENTENDABLE,  antandable,  entendauvle, 
entendavle,  adj.,  au  cens  passif,  qu'on 
peut  entendre,  comprendre,  facile  à  en- 
tendre, à  comprendre  : 

.lo  Marie  ai  mis  en  mémoire 
Le  livre  del  espurgaloire. 
En  roraanz  k'il  seit  entendables 
A  laie  genz  e  covenables. 
(Marte.    Purg.    de    S.    Patrice,    Richel.    25407, 
r  122°;  éd.  Roq.  v.  2297.) 

E  faire  sa  rime  entendable, 
Legiere  et  douce  e  profitable. 
(Ancez,  Dial.  de  S.  Greg.,  ap.  Meyer,  Recueil, 
p.  343.) 

Garde  que  tu  ne  dies  oscures  paroles, 
mais  entendables.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  356, 
Chabaille.) 

Et  ce  est  si  entendable  que  li  maislres  ne 
s'entremet  de  niostrer  aucun  exemple  de 
ce.  (Id.,  ib.,  p.  488.) 

Ceu,  fait  Josephes,  est  asseis  antandable 
chose.  (S.  Graal,  Richel.  2435,  f»  77  r».) 

Selon  aucuns  très  anciens  poètes 
Faingnans  d'oyseauls  et  do  testes  leurs  fables. 
De  Protheus,  de  Ganimedes  fectes 
Et  de  pluseurs,  qui  sont  mal  entendables 
Aux  gens  communs,  sont  les  diz  recitables 
Ou  le  coq  doit  les  Alpes  Iransvoler. 

(E.  Descb.,  Pocs.,  Richel.  840,  1°  296''.) 

Pour  estre  bien  entendable.  {Sept  Sag., 
p.  56,  G.  Paris.) 

A  aulte  voix  et  bien  entendable.  (1438, 
Sent,  du  maire  de  Chevenez.  .Mon.  d.'  l'év. 
de  Bile,  V,  339,  Trouillal  et  Vautrey.) 

—  Au  sens  act.,  en  parlant  de  personnes 
ou  d'êtres  vivants,  qui  peut  entendre, 
comprendre,  doué  d'un  grand  entende- 
ment, intelligent  : 

Ele  est  beste  entendable  (l'élépbant). 

(P.  DE  Thau,v,  Best.,  693,  Wright.) 

Qui  les  enfantez  fait  raisnablcs 

E  scientos  e  entendables. 

(Ben.,  n.  de  Norm.,  II,  39811,   Michel.) 

Rous,  seoz  demore,  lot  maneis. 

Manda  les  meillors  des  Daneis, 

Les  plus  vaillanz,  les  plus  raisnables 

E  ceus  qu'il  sont  plus  entendables. 

(Id.,  ib.,  II,  6337.) 
Et  monlt  sage  et  moult  entendable. 

(GuiLL.,  Best,  div.,  18S6,  Hippean.) 
Sire  Dex,  por  quel  ne  sovient 
A  home  que  Dex  fist  resnable, 
Et  quenoissant  et  entendable. 
De  guerpir  la  joie  terrestre, 
Por  aveir  la  joie  celeslre? 

(Id.,  ib.,  2147.) 
('ors  fort  et  aige  entendavle.  (S.  Bern., 
Serm.,  Richel.  î"  35  v».) 


254  ENT 

Et  sachent  tuit  homme  entendable 
Qa'il  n'esl  mie  chose  semblable 
D'aqnerre  sens  et  genlillece. 

(Rose,  19027,  Méon.) 

Les  plus  enUnàatwles  bestes  du  monde 
sont  singes,  el  ours  et  chien.  (Sydrac,  Ars. 
2320,  §  199.) 

Considérons  nos  grans  fragilitez, 
Moslre  aase  brief,  U  ju;e  esperitable. 
Les  cas  soadains,  la  forlune  versable  ; 
Faisons  raison  tt  jusUce  a  dix  fois  : 
An  bien  commun  soions  lait  enlendaUes. 
(E.  Desch*«ps,  Poés.,  Richel.  840,  P  139''.) 

—  En  parlant  de  personne,  qui  mérite 
d'être  entendu,  qui  est  digne  de  foi  : 

Se  il  ne  pot  derainer  per  .ii.  enlendaUe 
hom  del  plait.  (L.  de  GuilL,  §  xxvili,  Che- 
vallet.) 

Ne  li  dit  de  gens  entendables  ne  doient 
eslre  refusé....  si  con  de  sains  et  de  pro- 
phètes. (Li  Ars  d'Amour,  11,  9,  Petit.) 

ENTENDABLEMENT  ,  entendavlemeut , 
adv.,  de  manière  à  être  bien  entendu,  in- 
telligiblement, distinctement  : 

La  vois  dira  a  tous  moult  entendavlemenl... 
(Herman,  Bible.  Richel.  Uli,  f  61  vM 
Mestro,  si  'us  vient  a  talent, 
Dites  moi  enlrndahlnnent 
Qe  est  a  dire  contemplacinn. 
(Pierre  de  Peckaji,  Rom.  de  iumere,  Crit.  Mus., 
Harl.  4390,  !"  4'2''.) 

Li  notaire  lisent  a  haute  voiz  entendable- 
ment  les  ordenemens.  (Brun.  Lat.,  Très., 
[1.  398,  Chabaille.) 

Chll  riches  hom  ot  une  pie, 
El  parloil  si  apenement. 
Et  si  1res  enlendablemeni 
Antressi  comme  che  fust  famé. 

{Sept  Sages.   3088,  Relier,  i 

Ke  on  oie  cler  et  enlendablemeni  le  son 
de  le  psaumodie.  (Règle  de  Citeaux,  ms. 
Dijon,  f<'26  r".) 

Por  ce  voel  je  mostrer,  au  plus  enlenda- 
blemeni que  je  porré,  la  manière  el  la  rai- 
son des  questions  et  des  demandes.  (Intro- 
ducloire  d'Aslronomie,  Richel.  ISoSif^ôâ v°.) 

—  Attentivement  ; 

L'empereriz  le  regarda  moult  enteiidable- 
ment.  (Sept  sages,  ms.  Chartres  620,  f°  21".) 

KNTENDAJVIENT,  VOir  ENTENDANMENT. 

ENTENDANCE,  Ont.,  S.  f.,  attention, 
application  : 

Tantaveit  vers  Deu  s'entendanee. 
(Ben..  D.  de  Norm.,  11,  -26583,  Michel.) 

—  Intelligence  : 

Ne  veilles  estre  feil  sicume  chevals  e 
muls,  es  quels  nen  est  entendance.  (Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xxxi,  10,  Michel.) 

—  Attachement  : 

Car  tant  connois  son  sens  et  sa  vaillance 

nés  qu'ele  eost  do  nului  entendance 

yue  loials  cuers  no  l'en  laissas!  movoir. 

(J.  DE  CisoiNG.  Clians.,  Richel.  844,  f»  15  t".) 

—  Ce  qu'on  doit  entendre,  comprendre, 
sens,  signiflcation  : 

Li  doiz  de  Deu  lor  dit  l'esperitel  enten- 
dance. (Trad.  de  Belelh,  Richel.  1.  995, 
f  66  r».) 

—  Attente,  ce  qu'on  espère  : 


ENT 

Orendroit  que  elle  est  ma  entendance,  et 
séries  nulle  cliosse  n'est  ma  espérance 
que  tu,  sire.  (Psaut.,  Richel.  1761,  f»  So'.) 

En  lui  soûl  avoient  tuit  li  autre  lor  espee- 
rances  et  lor  enlendances  de  conquerre  tôt 
Itale.  (Estories  Rogier,  Richel.  20123, 
f"  196^) 

—  Attente,  délai  : 

Cele  dist  :  Dont  me  fai  venjance, 
Nel  mètre  pas  en  antendanee. 

(Dolop.,  7783,  Bibl.  elz.) 

ENTENDAN5IENT,  -  ùmment,  -  ammant, 

-  animent,   -  ament,  -  aument,  -  eaument, 

-  eament.  adv.,  intelligiblement,  distincte- 
ment, attentivement  : 

Qui  ore  veut  aprendre  el  oir 
Dont  il  se  porra  esjoir 
Si  lise  on  oie  enlendeament 
Tut  cesl  livre  orJineraent. 
(Gautier  de  Mes.  Image  du  monde,  liv.  2,  Richel. 
23407.  f°  53''.) 

Le  bon  plaideur  deit  dire  ses  paroles  tout 
haudement  et  entendanment.  (Liv.  de  J. 
d'Ibelin.  c.  xxvi,  Beugaot.)  Var.,  enten- 
dantment,  enlendaumenl. 

Les  plus  briefves  paroles  et  enlendeau- 
ment  dites  sont  meaiis  entendues  et  rete- 
nues. (Assises  de  Jérusalem,  ch.  27.) 

Le  soloil,  la  poudre  solTrir, 

El  a  totes  poinnes  oHnr, 

Entandammant ,  non  pas  maser. 
(J.  DE  PiiioRAT,  Yegece,  Richel.  1604,  f  Z'.) 

Dire  li  dots  bien  ptaînement, 

Biel  et  bien  et  entendanment. 
(Jac8.  d'Am.,  Art  d'Am.,  ms.  Dresde,  Kôrling, 
470.) 

Celle  snbjection 

Dont  Saint  Paul  parle  enlendammenl. 
(Le  Franc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  r  43'.) 

Et  en  disant  ce,  partit  tout  murmurant, 
en  disant  enlendammenl  a  aultres  :  Je  re- 
noncerai plustost  a  tout  ce  que  j'ay  vaillant. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg., 
II,  32,  liuchon.) 

Quant  la  damoiselle  eut  chanté,  de  sa 
bouche  sus  la  harpe,  le  lay  si  entendament 
que  tous  ceulx  el  toutes  celles  de  lafesle 
avoient  les  mots  ouvs.  (Percef.,  111,  f°  36'', 
éd.  1328.) 

1.  ENTENDANT,  -  dent,  adj.,  intelligent, 
instruit  : 

Enlendanz  fn  e  de  cler  sens. 
(Ben.,  d.  de  Sorm.,  II.  32665,  Michel.) 
En  doctrine  entendons,  de  meffaire  dontiei. 
(Adam  de  la  Halle,  du  Roi  de  Seule,  p.  285, 

Cousseraaker.) 
Nés  bien  cognoisl  dame  entendans  et  saige 
S'on  la  proie  de  cuer  on  faintemant. 
(Li  Rois  Amasis  de  Creoss,  Clians.,  ms.  Berne 
389,  f°  78  v°.) 

Un  prudumme  e  bien  sachant 
Ke  seit  de  Inr  lange  entendant. 
(Pierre  d'-Aberniin,  le  Secrr  de  secrez.  Richel. 
25407,  f  182=.) 

En  Ogier  a  chevalier  très  plaisant. 
De  bonnes  lèches,  courtois  et  entendant. 
(Enf.  Ogier,  2570,  Scheler.) 

Loeys  estoit  sages  et  entendans.  (Chron. 
de  Hains,  c.  i,  L.  Paris.) 

Et  la  dame  fu  tozdis  de  molt  boine 
compaignie  a  la  gent,  et  molt  cortoise  et 
moll  eiilendans,  et  aprist  tant  k'ele  sut 
sarrazinois.  (Comtesse  de  Ponthieu,  Nouv. 
fr.  du  XIII'  s.,  p.  194.1 


ENT 

Varies  loians  et  entendans. 
(B.  de  Condé,  li  Vers  de  droit,  64,  Scheler.) 
Et  ceulx  qui  m'appellent  ainsy 
Sont  plus  rudes  que  je  no  sny, 
Ne  sont  si  sagps  n'entendans 
Comme  nioy  ne  si  snlBsaus. 
(Decoillev..  Trois  pèlerin.,  f  48''.  impr.  Instit.) 
11  estait  bien  deceu  et   mal  entendant  si 
comme  il  appert  parce  qu'il   adjousta.   (J. 
DE  Salisb.,  Policrat.,  Richel.  24287,  f»  66'.) 
Et  cnlendens   homs    estoit.    (Crist.  de 
Piz.,  Charles  V,  3'  p.,  ch.  21,  Michaud.) 

—  Soumis  : 

Tuî  les  reaumcs  cnm  nn  feseit, 
A  loi  entendant  le  round  esteit. 
(PiLRRE  d'Abernun,    te  Secré  de  secret,    Richel. 
25407.  f>173'=.) 

—  Faire  entendant,  faire  entendre,  faire 
savoir  : 

Par  ma  foi  il  me   font  entendant  que... 
(S.  Graal,  ir,  21,  Hucher.) 

Et  lors  le  prisent   et    levèrent   et   le  mi- 
rent en    son   lit,   et   firent    entendant  au 
pueple  que  il  estoit   morz  soudainnement. 
(Mén.  deRei.ms,  26,  Wailly.) 
Comment  porroil  il  ainsi  estre 
Que  vous  me  faites  entendant  ? 

(Froiss.,  Poés.,  11,  211,  Scheler.) 
D'une  jeune  femme  a    qui   on  fit  enten- 
dant.... (Nie.  DE  Troyes,  le  grand  Parangon 
des  nouvelles,  p.  141,  Bibl.  elz.) 

—  Faire   a  entendant,    dans  le  même 

sens  : 

Et  comment  Guis.  li  traîtres  pnans. 

Li  avoit  dit  et  fait  a  entendant 

Que  mort  estoient  lait  si  baron  vaillant. 

(Gaydon.  10794,  A. 

—  S  ni.,  auditeur  : 

Bians  Gens  Guillanmes  entendans, 
Une  balade  voel  deslendre, 
Entendant,  vofllies  y  entendre. 
(Jtii.  DE  LE  MOTE,  ti  Regres  Guill  .  2691,  Scheler.) 

2.  ENTENDANT,  part.  prés.  el  adj.,  qui 
tend,  qui  vise,  désireux  : 
Bien  furent  .c.  millier  cele  compaigne  granl 
Oui  tnit  sont  a  K^rlon  de  bien  faire  entendant. 
(Gui  de  Bourg.,   3443,  A.   P  ) 

Apres  souper,  le  chef  de  l'ambassade. 

Le  bon  Phénix,  Cst  nue  bonne  œillade 

A  Ulysses,  lequel  bien  entendant 

A  quoy  estoit  ceste  œillade  entendant. 

Prend  nue  coupe.... 
(Hcc.  Salel,  Iliade;  ix,  f  130  r°.  éd.  1606.) 

ENTENDAUMENT,  VOir    ENTENDANMENT. 
ENTENDEAUMENT,        VOÎT       ENTENDAN- 
MENT. 

ENTENDEEMENT,  -  dément,  adv.,  de 
manière  ."i  être  entendu,  intelligiblement  : 

De  ce  dit  il  que  ceuls  qui  ont  puissance 
de  parler,  mais  il  n'ont  pas  d'oyr  encore 
tiuissance  ne  peuvent  lors  parler  au  mains 
enlendeement,  pour  la  deffaule  de  l'oye. 
(EVRABT  DE  CONTY,  ProbL  d'Arist.,  Richel. 
210,  f"  i'76''.) 

Par  cesl  publique  et  auctentique  estru- 
menl  a  chascuns  presens  el  avenir  appa- 
roisse  entendement  que...  (8  sept.  1398, 
Arch.  P  1384.) 

Publiquement,  haut  ,  et  entendement, 
mot  après  autre.  (Monstr.,  Chron.,  I, 
f»  53^  éd.  1516.) 


ENT 

1.    ENTENDEMENT,  S.  111.,   seus,  juge- 
ment, signiflcation  conservée  : 
La  virget  fad  de  boQ  entendement. 

(.Cttnl.  des  Canl.,  10,  Slengel.) 

—  Interprétation,  signiûcation,  explica- 
tion, mobile,  but^  intention  : 

Toutes  les  fois  que  paroles  sont  dites., 
soit  en  testament  ou  hors  de  testament, 
lesqueles  paroles  ont  plusors  entend emen s, 
on  doit  penre  le  œeillor  entendement  por 
celi  qui  le  parole  dist.  (Beaum.,  Coût,  du 
Beauv.,  c.  xii,  44,  Beugnot.) 

Por  ço  Tuel  ensi  espondre  les  sains  atire- 
mens  de  le  riiile  que  li  sens  et  li  enhnde- 
mens  que  li  sains  i  eut  ne  se  changera. 
(Règle  de  CUeatix,  ms.  Dijon  352  ('), 
f°  189  r».) 

Fera  seur  lui  trésor  de  science  et  enten- 
dement de  justice.  (Bible,  Richel.  901, 
f°  27=.) 

Dame,  se  j'ai  mespris  a  ma  parole,  li  en- 
iendemens  n'est  pas  vilains.  (Les  sept  Saq. 
de  Rome,  Ars.  3354,  f»  64''.) 

E  countre  l'enter> dément  e  la  fourme  del 
ordinaunce  avauntdite.  {Lib.  Custum  1 
191,  28,  Edw.  1,  Rer.  brit.  script.) 

Se  on  pupt  savoir  par  tesmoins  et  par 
leur  entendement.  (1280,  Reg.  anx  bans, 
Arch.  S.-Omer  AB  xvill,  16,  n"  420.) 

Et  quant  cil  du  pais  le  saroient,  il  leur 
conveudroit  porter  que  ce  ne  lut  pour  autre 
enlenUemenl.  (1293,  Arch.  J  455,  pièce  36  ) 

C'est  li  entendemenz  de  ceste  assiete. 
(1332,  Prisie  des  fures  de  J.  de  Bourg., 
Arch.  P  26,  reg.  2,  pièce  118.) 

Il  vault  mieulx  aucunes  foys  soy  taire  et 
soy  tenir  plus  humblement  que  estre  trop 
apperte  ne  commander  paroUes  a  telz 
gens  qui  ont  paroUes  a  maju  et  qui  n'ont 
nulle  honte  de  dire  parolles  doubles  a 
plusieurs  entendemens.  {Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  XXII,  Bibl.  elz.) 

Car  a  plaseurs  at  fait  cerlaias  entendemens 

De  mull  de  fais  obscors... 

(Jeh.  des  Preis,  Ceste  de  Liège,  11709,  ap. 

Scheier,  Gtoss.  philologique.) 

Avons  nous  acordet  que  se  aucuns 
tourbles,  obscurelé  u  divers  entendemens 
eskeoienl  en  ces  dites  ordenances.  (1380 
Instit.  de  la  confr.  de  S.  Georg.,  Arcii. 
Mons.) 

Nul  de  ces  Brutons  ne  savoient  enquore 
entendre  ne  parler  englois,  mez  parlèrent 
meismes  tiel  languige  comme  les  Brutons 
parlent  euquore.  Mes  un  latiniei-  dist  al 
roi  l'entendement  de  Wossail  et  qu'il  devoit 
respondre.  {Brut,  Maz.  1300,  f"  20  v".) 

—  Avis,  opinion  : 

Car  en  court  de  baut  prince  n'est  si  bons  paremens 
CoD  des  bons  a  veoir,  c'est  mes  entendemens. 
(Watriqoet,  li  Ens.  du  jone  fil  de  prince,  18, 
Scheier.) 

—  Leçon,  enseignement  : 
DaTi»,  qni  çonla  avisa, 

h' entendement  considéra. 
(Jee.  de  le  Mote,  li  Regres  Guill.,  '2073,  Sclieler.) 

—  Connivence  : 

Et,  pour  conduire  son  faict  plus  subtile- 
ment, avec  un  peu  d'entendement  qu'il 
avoit  en  aucuns  de  la  vile  de  Termoude, 
mit  sus  une  douzaine  de  compaignons  de 
guerre.  (0.  de  la  Marche,  Mém.,  II,  xi, 
.Michaud.) 

La  voix  couroit  que  ceulx  de  la  ville 
avoient  entendement  avec  les  Gueldrois   et 


ENT 

favorisoienl   aux     François.   (J.    Molinet, 
Chron.,  ch.  Lxxxi,  Buchon.) 

Morvan,  entendement,   entente,  accord. 

2.   ENTENDEMENT,  VOir  ENTENDEEMEXT. 
ENTENDENT,  VOif  ENTENDANT. 

ENTENDEOR,  -  eouT,  end.,  ant.,  s.  m., 
celui  qui  entend  : 

La  sont  li  bon  enlendeour. 
Qui  jugeront  bien  la  meilleur 
De  nos  chansons. 

(AsDRiEU  Contredit,  Ckans.,  Richel.  SU.) 

Quant  la  matière  est  contraire  et  laide, 

et  que  li  corages  de  Ventendeor  est  com- 

meuz  contre  lui.   (Brun.    Lat.,    Très.,  p. 

500,  Chabaille.) 

Li  entendierres.  (Id.,  ib.,  p.  S02.) 
Selonc  ce  que  li  bons   entenderes  porra 
savoir  et  conoistre.  (Id.,  ib.,  p.  517.) 

Quant  la  matière  est  vil  et  petite  et  que 
li  antendierres  ne  bee  pas  a  ce  se  po  non, 
lors  convient  il  que  tes  prologues  soit  aor- 
nez  de  tels  paroles  qui  li  douent  talent 
d'oir.  (Id.,  ib.,p.  495,  var.) 
Glorieuse  canchon  qui  doit  eslre  contée, 
Devant,  tous  endendeur  et  dite  et  devisee. 

(H.  Capet.  3475,  A.  P.) 
Or,  n'est  il  si  fort  entendeur 
Qui  ne  treuve  plus  fort  vendeur. 

(Pathelin,  p.  42,  Jacob.) 
Encore  dy  je  aux  entendeurs 
Que  c'est  tout  nn  des  deux  labeurs. 
(jEBAît  DE  LA  FoNTAiNE,  la  Fontaitie  des  amoureu.i 
de  science,   743,    Méon.) 

A  bons  entendeurs  pou  de  langaige  souf- 
fyt.  {Le  Chevalereux  Cte  d'Artois,  p.  26, 
Barrois.) 

Saint  a  tons  bons  entendeurs. 

(Therence  en  franc.,  V  SIS**,  Verard.) 

L'antre  un  Hoel  de  sotte  grâce, 

Leqnel  voulut  voler  la  place 

De  l'absent  :  mais  le  demandeur 

Eiist  affaire  a  un  entendeur. 
(Cl.  Mar.,  Fripel.  à  Sag.,  Il,  195,  éd.  1731.) 

Le  comte  de  Nydone  cuidant  desja  avoir 
la  victoire  pour  avoir  mis  en  desordre  le 
conte  d'Albon  et  son  avantgarde  vint  char- 
ger le  conte  Amé  de  Savoye,  duquel  il  fut 
si  bien  receu  et  rembarré  de  telle  manière 
qu'il  congnut  qu'il  avoit  affaire  a  un  enten- 
deur. (G.  Paradin,  Chron.  de  Sav.,  p.  117, 
éd.  1552.) 

Lequel  propos  je  ne  poursuivray  plus 
avani,  me  contentant  d'avoir  dict  un  mot 
aux  bons  entendeurs.  (H.  Estien.,  Apol.  p. 
Herod.,  c.  17,  éd.  1566.) 

—  Fém.,  entenderesse,  celle  qui  entend, 
qui  écoute  : 

....  0  sage  entenderesse, 
Franche  empeiris,  des  cieulx  comraanderesse. 
(G.  Chastellai»,  Louenge  à  la  1res  glorieuse 
Vierge,  vin,  285,  Kervyn.) 

Entendeur  ne  s'emploie  plus  guère  que 
dans  la  locution  :  bon  entendeur. 

ENTENDiBLE,  adj .,  intelligible,  qu'on 
peut  entendre  : 

Je  useray  de  parolles  et  de  sentences 
tautost  et  proniptement  entendibtes  et 
clercs  aux  liseurs.  (Laur.  de  Premikrfait, 
Traiclie  consotatif  de  vieillesse,  Richel. 
1009,  f°  87  r».) 

Chose  mieus  provable  et  plus  enievdible. 
(Oresme,  Eth.,  Richel.  204,  f°353''.) 


ENT 


âSS 


Pour  faire  la  matière  et  la  parolle  plus 
plaisant  et  mieulx  entendible.  (VOrloge  de 
sapience,  Maz.  1134,  I.  I,  Prol.) 

Perspicabilis,  entendibles.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

En  prose  clere  et  entendible  a  chascun. 
(.1.  GoLEiN,  Trad.  de  B.  Gui,  Vat.  Chr.  697, 
f°  2>.) 

Par   figure  assez   entendible.   (Traict.  de 
Salem.,  ms.  Genève  165,  f»  29  r».) 
Sachez  on  sa  raison  se  fonde. 
Car  elle  m'est  mal  entendible. 
(Grera.v,  Mist.  de  la  Pass.,  20568,  G.  Paris.) 

Entendible,  intelligible,  qu'on  peut  en- 
tendre. (MoNET,  Invent.) 

—  Qui  mérite  d'être  entendu  : 

Entendible,  marvaylous.  (PALSGRAvr,£s- 
claire,  p.  318,  Génin.) 

—  Qui  entend,  attentif  : 

Soiez  plus  em  pes  et  entendible  a  oroison. 
(Vie  de  S.  Louis,  par  le  coui.  de  laR.  Marg., 
dans  le  Rec.  des  Hisl.,  XX,  82  ) 

Tu  as  esté  vers  ton  penpie  entendible. 
(Cbastellain,  Episl.  au  duc  de  Bourg  ,  vi,  165, 

Kervyn.) 

ENTENDIBLEMENT,  adv.,  intelligible- 
ment, distinctement  : 

Qui  bien  tntendiblement  les  considereroit 
il  ont  assez  de  proufit.  (J.  de  Vignay,  Mir. 
hist.,  Vat.  Cbr.  538,  f»  3».) 

Lesquelz  rooles...  feurent  leuz  par  bon 
loisir  et  bien  entendible  ment.  (1389,  Arch. 
JJ  138,  pièce  28.) 

Une  cedule  de  papier  leue  aultement  et 
entendiblement.  (1433,  Arch.  P  1364,  pièce 
1388.) 

Icelle  basse  ou  chamberiere  dudit  prestre 
dist  entendiblement  :  Veez  la  cy  venir.  (1450, 
Arch.  JJ  185,  pièce  39.) 

Aucunes  bestes  parlèrent  aussi  entendi- 
blement comme  parlent  les  hommes.  (Boc- 
CACE,  Nobles  math.,  VI,  9,  f»  153  r°,  éd. 
1515.) 

Pource  que  nous  sçaurons  bonnement 
exprimer  entendiblement  les  noms  et  faictz 
des  roys  de  uostre  Bretaigue.  (BOUCHARD, 
Chron.  de  Bret.,  f»  32'',  éd.  1532.) 

Intelligenter,  entendiblement.  (R.  Est., 
Thés.) 

Laquelle  voiz  ne  se  peut  entendre  gueres 
loin  entendiblement.  (Bonivard,  Advis  et 
devis  des  lengues,  p.  7,  éd.  1849.) 

Et  déclarer  ]^\us. entendiblementlei  quatre 
pomts  que...  (GuiLL.  DU  BELLAY,  Mém., 
I.  V,  I»  155  r»,  éd.  1569.) 

Quant  le  mallade  ne  peult  parler  a  'son 
aise  et  entendiblement.  (P.  Sutor,  la  Man. 
de  faire  test.,  f»  3  r».J 

Et  moi  aussi  pour  charité  de  Dieu...  le 
te  reveleray  entendiblement.  (Ant.  du  Mou- 
lin, Quintess.,  p.  19,  éd.  1581. J 

—  Avec  intelligence  : 

Cestuy  nous  a  doublez.  Vois  tu  comme 
il  dissimule  entendiblement.  (Therence  en 
franc.,  t"  308  \',  Verard.) 

Entendiblement    était   encore   usité   au 

commencement  du  xvii»  siècle  : 

Entendiblement,  intelligiblement.  (.Monet, 
Invent.) 

ENTENDiBi.ETÉ,  cntand.,  s.  f.,  intelli- 
gence, perspicacité  : 


256  ENT 

Et  l'anere  si  rist  pour  Ventendiblete 
Assenelh.  {Ce  VYstoire  Assenelh,  Nouv.  fr. 
du  XIV*  s.,  p.  9.) 

Perspicabilitas ,    entendibleles    {CalhoU- 
con,  Richel.  1.  17881,  et  Gloss.   de  Salms.) 
s'edulitas,  eniandibletez-  {Gloss.   de  Sa- 
lins.) 
■ENTENDiF,  adj.,  attentif  : 
Tn  \oudras  moult  entendis  eslre 
A  tes  yes  saouler  et  pestre. 

(Rose.  ms.  Corsini,  f°  1"'-) 
Les  voslres   oreilles  soient   entendives  a. 
la  vois  de  la  meepreere.  {Règle  del  hospit. 
Richel.  1978,  f  165  v».) 

...  De  TOoloir  en/enrfir.  .,.„.  n 

{Ad.  des  Apost.,  vol.  I,  f°  iO=,  éd.  1537.) 

ENTENDIS,  voir  Entandis. 

ENTENDIT,  VOir    INTENDIT. 

ENTENDivEMENT,  adv.,  attentivement:    ] 
Entendivemeiit.   sagement.  {Gloss.  gatl.- 
iat.,  Richel.  1.  7684.) 

Quand  j'en  regardé  longnenienl 
Ceste  tonr  enleniirement. 
(Jacq.  Millet.  Dcstruct.  de  Troye,  S°  165  ,  éd. 
15U.) 

ENTENDOiRE,  -  ouoire,  S.  f.,  intelli- 
gence : 

.Val  assez  belle  entendouoirc ,  dit  frère 
Jean.  (Rab.,  iv,  121.) 

Il  n'y  a  rien  digne  de  ton  entendoire  en 
la  région  pollronesque.  (Dbachies  d  A- 
MORNY,  le  Carabinage  et  matoiserie  solda- 
tesque, éd.  1616.) 

—  Oreille  : 

Regardez  mon  doigt  a  mon  front,  consi- 
dérez"' mou  entendoire.  (Ber.  de  Verville, 
Moy.  de  parv.,  p.  6o,  Jacob.) 

C'est  nourquoy  ]c  ne  vous  en  veux  point 
cstourdir  les  eniendoires.  {Le  Premier 
acte  du  Synode  nocl.,  xv.) 

Que  vous  sçave?  proprement  distiler  ce 
iiue  pourquoy  vous  avez  tant  de  tourment 
dans  les  e7itendoires  de  vos  affldes.  (Ib.) 

Dans  le  centre  de  la  France,  on  dit  en- 
core enlendouère  pour  intelligence,  com- 
préhension. 

ENTENDRE,  -  tandre,  ont.,  verbe. 

—  Act.,  tendre,  étendre  : 

Entendiet  sun  arc  desque  il  seient  en- 
fermez. {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lvii,  7,  Michel.) 
Lat.,  iutendil. 

Et  li  voile  sont  bien  tendut  ; 

11  n'i  a  entendu  nul  ris. 

Car  11  vens  siet  droit  del  pais. 

(Parton.,  732,  Crapelel.j 

Une  bêle  loaille  prisl. 
Si  Ventendi  en  UQ  bel  lue. 
Bien  près  de  lui  e  près  del  fné. 

(Vie  du  pape  Grrg.,  p.  88,  Luzarcbe.) 

—  Attendre  : 

Atant  se  part  la  damoselle  de  l'ost  et 
s'en  vail  tant  que  elle  vient  el  chastel  ou 
elle  estait  enlandue.  {Mort  Artus,  Richel. 
24367,  f»44''.) 

Elle  vient  al  avesques  qui  emmi  le  pales 
VentmdoH.  {Ib.,  t»  49».) 

Vers  la  chaunbre  va  bêlement 
Ou  1.1  dame  Venteiidoil. 
(Vil  Chev.  a  la  Corbeille,  p.  41,  Michel.) 


ENT 

—  Espérer: 
Il  en  entendait  a  avoir  bon  confort. 

(Froiss.,  Chron.,  II,  332,  Kerv.) 

—  Neutr.,  être  attentif: 
La  dammoisclle  nuit  el  jur 
A  la  dame  lut  enlendeit 
El  son  comandement  leseit. 

(Ch  Chtval.  e  sa  dame,  ms.   Cambr.  Corpus   50, 

f  9^^) 

—  Avoir  l'intention  de,  se  disposer  à  : 
En  la  seconde  partie  entendons  nous   a 

trclier  des  chaucies.  (E.  BOIL.,  Liv.  des 
mest,  p.  2,  Lespinasse  et  Bouuardot.) 

Touz  jours  devez  antandre  en  aucune 
bonne  huevre.  {Miserere  mei,  Richel.  988, 
f»  244".) 

Pour  la  considération  du  bon  service  que 
tait  nous  a  et  entent  a  faire  ou  temps  a 
venir.  (1340,  Arcb.  JJ  73,  f°  201  r».) 

i       —  Faire  entendre,  donner  le  signal  : 
!    Et  traient  fors  les  armes,  que  de  soper  fn  tans  ; 

Au  mengier  font  entendre  escuiers  et  serjanz. 

(J.  Bon.,  Sai-..  cxvii,  var.,  Michel.)  Impr.,  les 
I        cuîers. 

I       —  Entendre  sur,  avoir  l'intendance  sur  : 

11  avoit  un  autre  officier  appelle  Prœpo- 

I    silus  meusœ,  Scalco  ou  Siuiscalco  en  lan- 

\    cai<'e   franc   theuch,  qui  entendait  sur  la 

îiande.  (Fauchet,  de  l'Orig.  des  dignit.  et 
\   magist.  de  France,  I,  10,  éd.  1611.) 

—  Locut.,  mal  donné  entendre,  mau- 
vaise insinuation  : 

Oullre  lesinflamations  et  fureurs  en  quoy 
par  traysons  et  mal  donne  entendre  fut  mis 
Herode  contre  ses  ûlz,  Salomé  leur  tante 
qui  point  ne  les  aymoit  incitoit  et  afflamoil 
superhabondantement  sa  fureur  et  criide- 
lilé  contre  eulx.  (BocRGOiNG,  Bat.  Jud-,  1, 
43,  éd.  1530.) 

ENTENDRiÉ,  cntandrié,  part,  passe,  at- 
tendri : 

Lors  ol  lou  cuer  entandrié. 

(Yie  des  Pérès,  Ars.  36*1,  f°  138'.) 

ENTENDRiR ,  cutan.,  V.  n.  ,  devenir 
tendre,  devenir  faible  : 

Le  cuer  li  entendri. 

(Prise  de  Pampel.,  112,  Mussafia) 

Et  li  bons  qui  tant  entandril 
Qne  il  ne  puet  porter  ses  armes. 
On  l'ocit. 
(.[     DE   Priorat,   Liv.  de   Vegece.    Richel.    1601, 
f  10=.) 
ENTENDU,  anlandu,  adj.,  attentif  : 

A  ^en  dont  si  frère  jnoieut 
Estoit  la  pncele  aniandue  ; 
INe  s'en  est  pas  aparcene 
Tant  ke  cil  les  chaaines  prisl. 

{Dolop.,  9632,  Bibl.  elz.) 

ENTENDUE,  ant.,  S.  t.,  attention,  inten- 
tion : 

Si  esgarde  Guinebaut  la  dame  moult  vo- 
leutiers,  et  tant  i  met  son  esgart  et  s'en- 
tendue  qu'ele  li  est  si  u  cuer  entrée  que  il 
ue  bee  fort  a  lui  remirer.  (Artur,  Richel. 
333,  f"  71'.) 

Et  si  leur  faull  encor  avoir 
Beaux  lis,  beaui  draps,  chambres  tendues, 
Et  qu'ils  mettent  leurs  entendues 
A  belles  touailles  et  nappes. 
(ECST.  Deschawi's,  Poés-,  Richel.  SIO,  f»  49"^) 


ENT 

Elle  n'avoit  jamais  cogneu  meilleur 
prince,  ny  plus  obeissans  subjectz  qu'en 
ceste  maison  (de  Lorraine',  voire  ny  meil- 
leur pays  pour  son  entendue.  (L'Enfer, 
d'après  le  ms.  Conrart,  p.   56,  Ch.  Read.) 

—  Intelligence  : 

Entendue  et  créance  ont. 

(GuioT,  Bible.  17,  Wolfart.) 

Si  doit,  pnis  qn'il  a  congnoissance, 
Avoir  ancune  differance 
Encontre  homme  et  la  beste  mue, 
Qui  n'a  raison  ne  entendue. 

(Méiam.  d'Oi).,  p.  14,  Tarbé.) 

Aus  aucuns  toulloit  la  vene. 
L'aolre  l'oye  et  Vantendue. 

(Ib.,  p.  26.) 

j       Morv.,  entendue,  entente,  accord   préa- 

I   lable. 

ENTENEBRER,  VCrbe. 

—  Act.,  couvrir  de  ténèbres,  obscurcir, 
rendre  sombre  : 

Li  hom  sages  eschive   délit,  porce  que  il 
encombre   et  entenebre  l'intellect.  (Brto. 
Lat.,  Très.,  p.  308,  var.,  Chabaille.) 
Fêle  amours  qui  si  les  desjngle  ; 
Si  les  entenebre  el  avugle. 
Que  tout  leur  toit  sens  et  savoir. 

(Fa*;.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f  52''.) 

—  Réfl.,  devenir  sombre  : 
La  nuit  s'enlenebre  et  noircist. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  (°  157".) 

—  Entenebre,  part,  passé,  obscurci  : 
Cil    qui    ont    longuement     demoré    en 

chartre  ont  les  oelz  entenebrez  et  oscurs 
et  ne  poent  veoir  clerement.  {Vies  des 
saints,  Richel.  203'30,  f°  2  r».) 

Détester  leur  mauldite  vie  toute  entene- 
bree  de  confuse  laidure.  (G.  Chastell., 
Cftron.  des  D.  de  Bourg.,  111,  183,  Buchon.) 

Plusieurs  auteurs,  tels  que  Chateau- 
briand {Génie  du  christianisme),  L.  Veuil- 
lot  {Mélanges,  2-  série,  t.  V,  p.  284),Miche- 
let  {l'Oiseau,  p.  218),  Barbey  d'Aurevilly 
{Une  histoire  sans  nom,  IV)  ont  essayé  de 
rajeunir  ce  mot  nécessaire. 

ENTENEBRiR,  V.  n.,  s'obscurclr  : 

Li  souleus  entenebrira 
Et  ta  lune  en  sanc  mnera. 
(Gepf.,  .Tii.es«.  du.  monrff.Richel.  1526,  f°  181  .) 

—  Avoir  les  yeux  couverts  de  ténèbres, 
être  ébloui  : 

Qui  roidement  esgarde  les  rais  dou  so- 
leil, il  entencbrit  si  que  il  ne  voit  goûte. 
(Brun.  Lat.,  Très.,  p.  369,  Chabaille.) 

—  Entenebri,  part,  passé,  couvert  de 
ténèbres,  au  propre  etauflg.  : 

Li  prélat  qui  deivent  illuminer  les  lays 
ke  sunt  entewebns  de  ignorances,  (^pocai., 
Ars.  5914,  f°  2  r».) 

ENTENER,  V.  a.  î 

Les  banstes  ont  fait  entener 
Por  mius  abalre  et  raius  conter. 

(.Uhis,  Richel.  3'5.  f"  137'.) 
Les  flèches  entenerenl  el  chevillent  les  bras. 

(Conq.  de  Jerus.,  1674,  Hippean.) 

ENTENIiE,  voir  ESTANCHE. 
ENTENLENTEMENT,    VOir    ENTALENTE- 
MENT. 


ENT 

ENTENI-ENTER,  VOir  EnTALENTEH. 
ENTENLENTIF,   VOif  ENTALENTIF. 

ENTENsivEMENT,  adv.,  attentivement  : 

Eulls  entensiveincnt  ma  orisson.  {Psaul., 
Richel.  1761,  f°  19''.) 

ENTENT,  S.  m.,  intention,  application: 

A  pere  ne  a  mère  n'ara  mais  son  entent. 

{De  StAkiis,  215.  Hen.) 

En  allre  lin  or  ai  m' entent. 
(Vie  S.  Andr.,   ms.    Oif.,  Canon,    mise.    74, 
P  120  T°.) 
A  CCS  mos  par  droit  entent 
One  por  li  chant  seulement. 
(Adan  de   GiEVENCY,    Chans..  Dinani,    Trour.  ai- 
tét.,  p.  49.) 

E  graut  entent  avez  mis  pur  cel  amur. 
(Acte  de  1281,  Rym.,  II,  181,  2"  éd.) 

Pur  ce  que  nous  veouis  Lieu  que  vous 
estes  en  entent  de  persévérer  en  voslre  in- 
jurieuse détenue.  {Cartel  de  dcffy  d'E- 
douard m,  26  juin.  1340.) 

ENTENTE,  entante,  an  tente,  antante,s.  f., 
intention  : 

Hé  I  Des  pères,  dit  il.  par  cni  il  plnet  et  vante, 
S'an  cest  point  passe  Rune  qui  ne  cort  mie  lante, 
A  moi  porront  avoir  mi  ami  maie  antanle. 

(J.  BoD.,  Sa.r.,  csxxiii,  Micliel.) 

Por  gaveir  m'airme  i  vois  en  bone  entente. 
{Chans.,  Ricliel.  20050,  f"  157  r».) 

A  ce  dois  mettre  Ventente  comment  tes 
cens  et  tes  sougez  vivent  eu  pez  et  en 
droiture  desouz  toy.  (JoiNV.,  Hist.  de  SI 
Louis,  p.  238,  Alichel.) 

N'est  pas  nostre  entente  que  li  posses- 
seur des  liyretages  de  le  ville  ne  puissent 
acroistre  leur  iieu.  (1320,  Cop.  des  Chart. 
des  R.  de  Franche,  p.  40,  Arch.  S.-Quent.) 

Mais  dictes  moy  se  gens  qui  auroient  po- 
voir  de  mener  de  .xxii.  a  .xxv.  mille 
hommes  d'armes  y  pourroientrien  faire  et 
■venir  a  ses  ententes  pour  secourir  a  celluy 
roy  î  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  120,  Bibl.  elz.) 

Ils  ont  continuele  entente  que  ils  don- 
nent a  entendre  et  font  acroire  que  ils 
scevent  les  choses  a  venir.  (J.  DE  Salisb., 
Polierat.,  Richel.  24287,  f"  62».) 

Comme  c'estoit  nostre  entente  d'aler  ou 
envoler  en  vos  boys  de  Saint  Evrol  pour 
chacier  as  chers.  (1378,  Cart.  St  Evroul, 
Richel.  1.  use,  f"  178  r".) 

Il  s'en  partirent  un  jour  en  entente  que 
pour  desconfire  le  roy  et  toute  sen  host. 
(Fboiss.,  Chron.,  I,  83,  Luce.) 

11  se  logierent  sus  une  rivière,  a  celle 
entente  que  pour  combattre  a  l'endemain. 
(lD.,tb.,  IV,  41,  Luce.) 

Tant  le  regarda  Medea  et  tant  y  mist 
s'entente  qu'elle  fut  si  surprise  d'amour 
qu'elle  ne  savoit  que  dire.  (L'Istoire  de 
Troye   la  grant,  ms.  Lyon  823,  f»  6».) 

Ponr  ce  qne  sçait  bien  mon  entente 
Jehan  de  Calays. 
(ViLioK,  Granl  Test.,   CLx,  p.  US,  Jouansl.) 

Croire  la  tierce  est  mon  entente 
Tant  et  pins. 
(Cl.  Mar.,  Rond,  de  trois  alliances,  II,  409,  éd. 
1731.) 

Car  celle  la,  vers  qni  tu  as  en/ente 
De  t'adreaser,  est  pleine  de  liqneur 
D'hamanilé. 

(Id.,  Ep.,  2,  p.  14.) 

—  Action  de  viser  : 


ENT 

Prent  l'entente,  si  tendi  l'arc. 

(Tristan,  l,  4403,  Michel.) 

—  Pensée,  désir,  effort  : 
.Sire  drois  emperercs,  molt  par  as  foie  entante 
Qui  manaces  tes  fiels  a  ardoir  et  a  pendre. 

(hiainet,  p.  28,  G.  Paris.) 

A  cens  qui  n'ont  lettres  appris 
Ne  lor  ententes  n'i  ont  mis. 
(Wage.  Vie  S.   Nie.,  ms.   Oïford,  Douce  270, 
f"  93  v°.) 
Près  de  lui  se  sont  acoulecs 
•  II.  puceles  bêles  et  génies 
Qui  totes  mistrent  lor  ententes 
A  lui  servir  monlt  gentemeat. 

(Perceval,  ms.  Montp.  11  249,  f"  273'.) 
Apres  mist  Rous  tote  s'entente 
En  Vavoreis  deslruire  e  ardeir. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II.  2480,  Michel.) 

I.i  rois  einsi  ce  deraenloil. 
Qui  toute  s'entente  meloit 
Kn  plenr  et  en  duel  démener. 

{Dolop.,  4132,  Bibl.  clz  ) 
Trestot  mon  aage  et  m'entente 
Ai  jo  mis  tos  jors  en  aprendre. 

(«.,  9165,  var  ) 
Plus  bêle  riens  ne  poisl  estre. 
Plus  acesmee,  ne  i)lus  gente  ; 
Je  croi  ke  tôle  i  mist  &  entante. 
Eu  li  former  Dex  et  sa  cure. 

Qb.,  10488.) 

Por  çou  qu'ele  est  et  bêle  et  génie 
Avoie  en  li  mise  m'entente. 
{Flaire  et  Blance/Ior,  1"  vers.,   2459,  dn  Méril.) 
Moult  est  et  bêle  et  longe  et  gente, 
En  soi  vestir  a  mis  s'entente, 

{Parton.,  3985,  Crapelet.) 

Les  yens  ont  vairs,  la  bonche  gente. 
Et  le  nés  (et  par  grant  entente. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f°  7».) 

Qni  en  trouver  fiche  s'entente. 
Bien  se  doit  garder  qa'il  ne  mente. 
(GmAKT,  Roy.  lign.,  prol.,  1,  Bnchon.) 

Les  richéces  douent  ades  entente  et  cu- 
sencon  a  cens  qui  les  gardent.  (Vie  saint 
Jehan,  Richel.  423,  f"  4'.) 

Vous  perdez  temps  de  me  dire  mal  d'elle. 
Gens  qui  voub'Z  divertir  mon  entente. 
(Cl.  Mar.,  Ctians.,  xsxv,  éd.  1731.) 

—  But  que  l'on  se  propose  : 

A  cette  cause,  Pompeius  craignant  de 
ne  pouvoir  parvenir  a  son  entente,  n'épar- 
gna point  de  faire  les  plus  deshounestes  et 
plus  violentes  choses  du  monde.  (Amyot, 
Vies,  Crass.) 

—  Attaque  : 

Danois  troverent  encombrer 
Qui  od  François  s'erent  meslez  ; 
Si  lur  livroent  grant  entente 
Que  suz  eus  ert  l'erbe  sanglentc. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  5367,  Michel.) 

Melianz  se  santi  a  mort  navrez,  si  se 
trest  arriéres,  touz  dolanz,  et  autre  cheva- 
lier corent  sus  a  Lancelot  et  li  livrèrent 
antente.  (Percev.  légal.,  i,  272,  Potvin.) 

Mes  tant  est  lasse  et  mebaingnte 
Des  uns  et  des  autres  la  flote. 
Et  plaine  de  dure  riote, 
ïi'ententes  et  d'assaus  estranges 
Par  Flameus  qui  ont  a  changes 
Qu'entr'eus  se  tiennent  pour  trichiez. 
(GciART,  Roy.  liijn.,  18898,  W.  et  D.) 

Li  sondoier  devers  Toulouse 
Assez  granz  ententes  leur  baillent. 

(Id.,  ib..  20742. 'i 


ENT 


257 


1.  ENTENTEMENT,  adv., attentivement: 
Ki  se  prist  garde  de  la  ciere 
Au  chevalier  ententement. 

{Chev.  as  .ii.  esp.,  8310,  Foersler.) 

2.  ENTENTEMENT,  entempleinent,  s.  m., 
tentation  : 

E  ne  nus  meines  a  entemptement.  (Mau- 
rice, Serin.,  ms.  Florence,  Laur.  convenli 
soppressi  99,  f°  4>.) 

3.  ENTENTEMENT,  S.  m.,  intention, 
volonté  : 

Quant  li  reis  d'Engleterre  entent  le  maniement 
De  Sun  cnsin  d'Escosse,  de  snn  ententement. 
Dit  a  snn  message  qu'il  ne  fera  nient. 
(JORD.  Fantoche,  CItroa.,  339,  ap.  Michel,  D.  de 
Norm.,  t.  III.) 

ENTENTER,  v.  n.,  avoip  l'inteution  de  : 

Laquelle  rente  il  a  en  propos  a  deleissier 

a  une  chapellenie  qu'il  enlentenl  a  fonder 

en  l'église  de  Marcillv.  (1340,  Arch.  JJ  73, 

I»  201  r".)  -    V        . 

—  Attenter  : 

Benedicite  !  Entenler 
Ne  pnist  il  ja  a  ma  personne. 
(Palhelin,  ap.  Ste-Pal.)  L'éd.  Jacob,  p.  80,  porte 
attenter. 

ENTENTEUR,  adj.,  qui  tente  : 
De  ce  jour  je  venli  a  mon  Rédempteur 
Luy  faire  de  mon  corps  hommaige, 
Et  si  veulx  tousjours  estre  ententeur 
A  le  servir  de  bon  courage. 
(1525,  le  Resveur  avec  ses  resveries,  Poés.  fr.  des 

XV»  et  XVI'  s.,  t.  XI.) 

ENTENTEVEMENT  ,  VOif  ENTENTIVE- 
UENT. 

ENTENTiBLE,  entemtible,  intentible,  adj., 

qui  peut  être  entendu  : 

Chose  intentible.  {Consolacion  de  Boece, 
Ars.  2670,  f»  68  r».) 

Chose  visible  est  ou  regart  du  voiement 
comme  chose  ententible  ou  regart  d'enten- 
dement. (Obesme,  Eth.,  Richel.  204,  f" 
392".) 

—  Attentif  : 

Bieneurez  iert  qui  en  la  loi  Dieu  sera  en- 
tomtibles.  (Psaut.,  Maz.  268,  f"  8  r».) 

ENTENTiBLEMENT  ,  anlanlivlemcnt  , 
adv.,  attentivement  : 

Retraitier  antantivlement  a  moens  en  au- 
cune hore  del  jor  les  biens  ke  nostre  sires 
nos  fist  an  sa  paission  et  au  nostre  racha- 
lemant.  (Li  Episile  Saint  Bernard  a  Mont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  57  v».) 

Florimons  enteiitiblement 
Esconte. 

(Fiorimont,  Richel.  15101,  f»  24*.) 

Consideranz  ententiblement  que...  (1319, 
Arch.  J3  39,  t»  37  v".) 

ENTENTIEU,  VOif  ENTENTIF. 
ENTENTIEU.M  i:NT,  VOir  ENTBNTIVEMENT- 

ENTENTiEusEMENT,  adv.,  attontlve. 
ment  : 

Ententieusement.  {Règle  de  S.  Ben.,  ms. 
de  Beauv.,  ch.  52,  ap.  Ste-Pal.)  Lat.,  inten- 
lione  cordis. 


KXTENTIEUX, 


ciett.r,  adj.,  attentif  : 

;i3 


268 


ENT 


De  caenr  entencieuz. 
(Jacq.  Millet,  Deilriict.  de  Troye,  f°  4'',  éd.  154S.) 

Ce  qn'ay  Iradnit  de  enenr  ententieux. 
(i.  BoDCHET,  Ep.  fam.,  l'  p.,  cv,  éd.   1544.) 

ENTENTIEUWEMENT,  VOir  ENTENTIVE- 
MBNT. 

ENTENTIEVEMENT,  VOir  ENTENTIVK- 
MENT. 

ENTENTiF,  -  tieu,  iiil.,  adj.,  attentif,  ap- 
pliqué, soigneux  : 

Car  cil  erl  entenliiis  a  son  oncle  siervir. 

(Roum.  d'Alix.,  V  24'',  Michelanl.) 
As  chiens  et  as  oisians  par  naturp  enleiuiex. 
(Adam  de  la  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  Consse- 
maker,  p.  iSo.) 

A  çou  fn  loDc  tans  enlentivs. 

(MousK.,  Chron.,  690,  Reiff.) 
Et  Theoderis  li  courtois 
Ses  frcre.  et  Tbeol'icrs,  ses  fins, 
Ki  de  gierres  fu  ententius. 

(iD.,  ik.,  577.) 
A  chanteir  forent  antentia. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f"  1^.) 
Molt  iere  a  duel  fi-irc  enlentive. 

(li..  llichel.  157Ô,  f"  3'.) 
A  Den  servir  est  anianlis. 
(Dou  pechié  d'orgueil  laissier,  Brit.  Mus.  addit. 
15606.  fllO''.) 

Molt  orent  lor  coers  eiilfiUif.i- 
Les  .II.  roines  en  bien  faire. 

(Dwm.  le  gai.,  1.5434,  Stengel.) 
Se  en  cestre  besoigne  estoit  aucuns  qui 
fust   curieuz,    diiigenz    et    enlentis.    (Lett. 
d'AlpIi.  de  Poit.  au  sénéch.  de  Saint-,  Àrcli. 
J  307,  pièce  55,  f»  5  v».) 

Il  qui  fu  moult  enlenlif  ei  raoult  curions 
a  mètre  le  dit  roiaunie  en  bon  point  et  en 
bon  estât.  (Liv.  de  J.  d'Ibelin,  c.  l,  Beu- 
gnot.)  Var.,  enlenlis. 

11  sunt  ententi  aus  obres  terriennes. 
(Maubice,  Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f"  18  v».) 

Puis  servi  Dien  hnmblcs  et  pis. 
Et  fn  au  bien  fere  enlentis 
Et  aus  povres  fu  voleutis. 
(.Le  Yergier  de  Parad.,  ap.  Jnb.,  Noiiv.  Rec, 
II,  294.) 

Qu'il  est  vigrcns  et  Tolenlieus 
Et  a  tous  biens  faire  ententieus. 
(Sarrazin,  Rom.  de  llam,  ap.  Michel,  Hal.  des 
ducs  de  Norm.,  p.  '290.) 
Et  pour  cea  qu'ay  aperchea 
Que  es  vers  moy  si  enlentis 
Et  qu'an  amers  onc  ne  mentis. 

(Clé  d'amour,  p.  3,   Tross.) 
Operosus,  ententieus.  {Gloss.    de  Douai, 
Escallier.) 

Afin  que  par  ce  moyen  cbascun  d'iceulx 
chauoiues  leust  plus  intentif  a  vaquer  ou 
service  divin.  (1400,  Cari,  de  St  Victor  de 
Paris,  Richel.  1.  15037,  f  27  v°.) 

Non  pas  legier  ou  liatif,  non  pas  ententif 
en  vanilez.  (Intern.  Consol.,  II,  v,  Bibl. 
elz  ) 

Aultant  qu'elle  avoit  aymé  les  festins, 
dances  et  compaignies,  telle  estoit  enlen- 
tive a  son  mesnaige.  (Marg.  d'Akg.,  Hept., 
XXVI,  Jacob.) 

Sus  donc  ma  plnme,  ores  soys  enlentive 
D'entrer  en  feu  U'aigreur  vindicative. 

(Cl.  Mar.,  Eléj/.,  14,  p.  81,  éd.  I.i44.) 
Les  jeones  gens  la  fais  récréatives, 
A  cbasse,  a  vol,  a  tournois  enlenlives, 
Et  esbats  maints. 
(Id.,  Chant»,  Cant.  à  la  Decss.  .Santé,  n.  28' 
éd.  1396.) 


ENT 

Et  pour  être  enlentive  (la  nature)  a  la 
production  des  créatures  riiisonnables, 
n'oublie  pourtant  les  irraisonnables.  (Dn 
Bell..  lUustr.  de  la  lang.  fr.,  1.  I,  c  10, 
éd.  1549.) 

Pendant   que    chacun    estoit  ententif  a 
mener  guerre...  (Pasq.,  Hech.,  Il,  13.) 
Les  gros  larrons  sont  enlenlifs 
De  poindre  et  robber  los  petits. 
(La  Fabrique  des  excell.  Traits  de  vérité,  p.  55, 

Bibl.  elz.) 

Lors  Dieu  voyant  la  malice  de  l'homme 
eslre  très  grande  sur  la  terre,  et  tonte  la 
pensée  de  son  cœur  estre  enlenlii^e  au  mal 
en  tout  temps.  (Bible  de  Louvain,  Genèse, 
VI,  5.) 

—  Etre  ententif  d'une  chose,  y  avoir  l'es- 
prit appliqué,  la  convoiter  : 

Lors  commanda  li  rois  a  gracier  ses  dieus 
Qni  tant  li  ont  doné  qu'il  ne  demande  miens 
Fors  que  sol  Babiloine  dont  il  est  ententieus. 
(Les  Vœui  du  Paon.  Richel.  368,  1°  89".) 

—  En  parlant  de  chose,  attentif  : 
Par  monlt  enten/ive  cnre. 

(Ro.v,  ms.  Corsini,  f»  107'.) 

Si  ne  convient  il  pas  a  ceste  œuvre  user 
de  beauté  de  parole,  mais  il  y  convient 
travail  ententif  eX  loyal,  ad  ce  que  les  choses 
qui  sont  espandues  ou  envelopees  et  celées 
es  hysloires  de  diverses  auteurs  puissent 
estre  mises  en  apert.  (J.  DK  Meung,  Trad. 
de   Varl  de  cheval,   de  Veg.,    Ars.    2913, 

Et  propoz  entenlieu  de  tous  maulz  lais- 
sier. (Devila  CItristi,  llichel.  181,  f»  1''.) 

Ce  mot  était  encore  de  quelque  usage 
au  xvii"  siècle  : 

Les  deux  autres  bourgeois  eurent  les 
oreilles  fortement  entenlives  a  la  remons- 
trance  de  leur  compagnon.  (1627,  les  Plai- 
santes ruses  et  cabales  de  trois  bourgeoises 
de  Paris,  Variét.  hist.  et  litl.,  VII,  30  ) 

Ren  ton  oreille  enlentive  à  la  voix  sacrée 
du  filz  bien  aymé  rie  Dieu.  dSAAC  Arnauld, 
le  Mespris  du  monde,  p.  348,  éd.  1661.) 

ENTENTIF.MENT,   VOir   ENTENTIVEMENT. 

ENTENTiL,  antantU,  adj.,  attentif  : 
Que  nos  soiens  antanlil  a  iceles   choses. 
(Serm.,  ms.  Metz  262,  f»  3».) 

ENTENTiLMENT,  sdv.,  attentivement  : 
Oui  ne  la  sert  ententilment. 
I  (G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  134».) 

ENTENTHIMENT,  VOir   ENTENTIVEMENT. 

I  ENTENTIVEMENT,  -  ifment,  ontanti- 
vement.  •  anl,  enlentievemenl,  -  tieuvement, 
enlentieument,  ententevement,  ant.,  int, 
adv.,  avec  application,  avec  soin,  avec 
attention  : 

L'afaire  ententifment  aprestez.  [Rois, 
p.  92,  Ler.  de  Lincy.) 

Al  roi  pria  enlenlifment... 
(Contin.  du  Rrut .  de  IVarc,  Michel,  Chron.   anglo- 
norm.,  I,  p.  96.) 

Pnr  ço  plus  enlenlivement, 
Pur  amender  la  simple  gent. 
Voit  desclore  ceste  escriptnre. 
(Marie,  Purgatoire    de   saint   Patrice,  Richel- 
25407,  P  102''.) 

Forment  se  ploint  del  damage, 
Mult  li  reqnisl  enlentivemenl 
De  la  meyné  e  de  sa  gent 

^Cong.   of  bel..   1->1,  Michel) 


ENT 

Si  i  fait  entenlevcmeni 
Mainte  croisete  et  mainte  estoile. 
(CiB.  DB  MosTREtiiL,  la  Violele.  2303.  MicheL) 

Si  le  regarde  si  enlentieument  qu'ele  en 
pert  le  boire  et  le  mangier.  {Artur,  ms. 
Grenoble  378,  f»  13S°.) 

Se  il  i  puet  venir  anlantivement.  (fiisl. 
de  Joseph,  Richel.  2453,  1°  3  v».) 

Oioit  les  ontanlirement. 

(Les  XV  joei  N.-D.,  ms.  Troyes.) 
Tant  l'amoil  ententieuwement. 

(Sones  de  Nansag,  ms.  Turin,   T  38=.) 
Et  escouta  la  dochor  de  son  chant,  et  si 
enlentievemenl  que...    (Madrice,  Serm.,  Z' 
dim.  ap.  Pâq.,  ms.  Oxf.,  Bodl.  270.) 

Traities  ententiument  de...  {Règle  de  Ci- 
taux,  ms.  Dijon,  f"  156  v».  ) 

Escoutez  antanlivemanl.  (Ms.  Ars.  B201, 
p.  342».) 

Ces  nouvelles  faisoient  plus  enlentieve- 
menl gaitier  les  Engles  que  nulle  autre 
cose.  (Fboiss.,  Chron.,  1,  278,  Luce,  ms. 
Amiens,  f"  10  v".) 

Et  leur  demanda  moult  enlentievemenl 
de  leurs  aventures.  (Id.,  ib.,  II,  168,  Luce.) 

Et  méditer  enlentieument  en  ces  choses. 
(Ce  vita  Chrisli,  Richel.  181,  f»  27^) 

Servez  la  Vierge  Marie  enlentieumenl. 
{Hist.  des  Seig.  de  Gavres,  f»  8  v,  Gachet.) 

La  jeune  femme  regardoit  entenlivement 
au  service  divin.  (Marg.  D'Ang.,  Hept., 
LVI,  Jacob.) 

Chascun  appetoit  inlenlivemenl  la  belle 
Rosemonde.  {Violier  des  Hist.  romaines,  c. 
Lxxv,  Bibl.  elz.) 

La  dame,  qui  estoit  sa  mère,  le  regarda 
inlenlivemenl.  {Ib.,  c.  lxxix.) 

Qu'il  me  faict  peur,  tant  il  me  regarde 
entenlivement.  (Lariv.,  le  Morf. ,  IV,  7, 
Bibl.  elz.) 

Apres  m'avoirplus  enfenftuemenf  regardé. 
(Tahureau,  Sec.  dial.  du  Democrilic,  p.227, 
éd.  1602.) 

ENTENTivETÉ,  S.  f.,  attention,  appli. 
cation  : 

Car  as  choses  eus  esqueles  nous  nous 
délitons,  nous  sommes  moult  ententifs  : 
dont  se  li  enlentiveles  s'est  a  aucune  chose 
delitable  fortement  ahierse  elle  oste  ensi 
con  toute  autre.  {Li  Ars  d'Am.,  II,  209, 
Petit.) 

Quant  a  çaus  parlons  u  jeuons  par  Ven- 
tentiveté  et  le  yvroigne  dont  empli  sommes, 
ne  savons  nous  ke  nos  faisons  ne  n'i  pen- 
sons mie.  (Id.,  ib.,  I,  93.) 

ENTENTU,  adj.,  attentif,  appliqué,  soi- 
gneux : 

Si  courut  l'autre  dame  au  timon  lors 
pour  guider  le  voyage,  et  par  ainsi  l'une 
fut  entenlue  a  gouverner  la  voille.  (Roi 
René,  Livre  du  cuer  d'amour  s  espris,  CEuv., 
t.  III,  p.  84,  Quatrebarbes.) 

ENTENU,  int.,  part,  passé,  tenu,  obligé  : 

Li  facoiz  les  homages  et  les  feautez  en 
quov  vos  nos  estes  entenu.  (1289,  Cart.  de 
Savoie,  Richel.  1.  10129,  f  103  v°.) 

Cy  n'a  nul  de  merciementbesoing,  pour 
ce  que  je  suys  entenu  de  faire  honneur  a 
mon  cousin.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  60, 
Bibl.  elz.) 

Soyt  intenuz  de  rendre  l'embleys.  (1372, 
Ord  en  fav.  de  la  fabric.  des  draps,  Arch. 
Fribouig,  1"  Coll.  des  lois,  n»  67,  f°  18.) 


ENT 


ENT 


ENT 


2S9 


La  dicte  contesse  n'est  entenue  a  rendre 
ne  restituer  les  lus.  (o  juin  1378,  Neuchâ- 
tel,  Arch.  du  Prince,  Y,  n»  8) 

La  dicte  contesse  n'est  entenue  de  délivrer 
les  diz  Gorgier,  ne  Saint  Albin,  (Ib.) 

Soit  inlenuz  de  faire  raison  et  droit 
plenemant  (1403,  Arch.  Fribourg,  1''  Coll. 
des  lois,  n»  «33, 1°  34.) 

Soit  enlenuz  de  rendre  compte.  (1410, 
ib.,  n»  188,  1»  52  v».) 

Serons  nous  lesd.  habitants  et  succes- 
seurs e/i(erti(3  d  esLre  obéissants  anostred. 
seigneur.  (Ii82,  Franck,  de  Franquemonl, 
Arch.  mua.  Moulbéliard.) 

Par  la  dis|iosition  du  droit  et  raison  le 
possesseur  n'est  entenu  alléguer,  demons- 
trerou  donner  a  congnoistre  le  tiltre  de  sa 
possession.  (1521,  Préc.  des  confér.  de  Ca- 
lais, Papiers  d'Et.  du  card.  de  Granv., 
t.  I,  p.  200,  Doc.  inéd.) 

1.  ENTER,  V.  a.,  placer,  faire  entrer: 
Tant  l'asailli,  tant  le  tenta 
C'une  pensée  li  enta 
En  son  conrage  qui  tant  crat. 
(G.  DE  Comci,  Slir.,  ms.  Soiss.,  f  89''.; 
Qui  oui  enté 
En  Dieu  son  cuer  et  son  courage. 

(ID.,  iS.,  P  93''.) 
Car  trop  griefment  ea  son  cuer  fiite 
Le  mal  d'amours  qui  est  entré. 

(Couci,  5691,  Crapelet.; 

—  Enlé,  part,  passé,  rapporté,  flxé  : 

Le  crucifix...  est  de  .m.  pièces,  c'est  a 
savoir:  le  cors  d'une  pièce,  et  les  braz  en- 
tez. (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1'  p.,  lxi,  9, 
Lespinasse  et  Bonuardot.) 

—  Couvert: 

Tantost  ara  un  chipf  enté 

De  cbanure  ou  d'autre  foarenre. 

(Clef  d'amour,  p.  91.  Tross.) 

—  Réuni  deux  à  deux,  de  manière  à  ne 
pouvoir  être  séparé  sans  être  rompu  : 

Hz  gettent  leurs  lumees  en  diverses  ma- 
nières selon  le  temps  et  selon  les  viandes 
qu'ilz  font  ore  en  torche,  ore  en  plateau.x, 
ores  formées,  ores  nguiUonnees,  ores  entées, 
ores  pressées.  (Gast.  Feb.,  Alaz.  514,  i"  1".} 

—  Parvenu,  qualIQant  un  vilain  qui 
épouse  une  femme  noble  : 

Li  vilains  cn'es  si  est  cius  ki  preut  gentil 
feme  tout  ausi  corn  on  ente  une  poire  de 
saint  en  .i.  chol,  u  en  .i.  perler  sauvage, 
u  en  .1.  naviel.  (Des  xxill  manières  de  Vi- 
lains, p.  12,  Jubinal.) 

—  Enté  de,  greffé  sur  ;  flg.,  qui  a  telle 
chose  pour  objet  : 

Maint  mot  ont  dit  d'amoars  enlé. 
(Du  Clerc  gui  fu  repus  derrière  i'escriii,  23,  Méon, 
Nouv.  Rec,  I,  166.) 

—  Ballade  entée,  motet  enté,  chanson  ter- 
minée par  un  envoi  qui  reproduisait  ses 
rimes  et  son  dernier  vers  : 

Nenil,  ains  savoil  caocbons  faire, 
Partores  et  motes  entes. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  }us  du  Pèlerin,  p.  ilg,  Cons- 
semaker.) 

Doubles  boques,  et  plusieurs  lays, 

Moies,  rondiaus  et  virelais. 

Qu'on  claimœe  chansons  baladées, 

Complaintes,  balades  entées, 

A  l'onneur  el  a  la  loange 

De  tontes  dames  sans  losange. 

(G.  .Macuault,  (Eav.,  Prol.,  p.  7,  Tarbé.; 


2.  ENTER,  V.  a.,  emmancher  : 
Et  les  enter  de  bois  neuf,  (Iil9,  Compte 
de  P.  de  la  Coudre,  Arch.  C.-d'Or,  B  2332.) 

ENTEUAGB,  -  oige,  enterr.,  s.  m.,  enter- 
rement, sépulture  : 

Apres  viennent  les  Repenties, 

Li  Bon  Enfant,   li  Jacobin, 

Qui  menjueDt  maint  gros  lopin. 

Dont  bifu  scevent  leurs  avantages, 

Et  porcbacent  les  enter  rages. 
(La  Requeste  des  Frères  Meneurs,  Itichel.  ■244:î2, 
f  146  r".) 

Et  a  chascun  des  dis  trois  enlerrages  qui 
furent  fais,  furent  donnes  a  toutes  per- 
sonnes qui  y  vouldrent  aler,  a  chascune 
personne  a  chascune  fois  quatre  deniers 
parisis.  {Grand.  ChroH.  de  Fr.,  Charles  V,, 
LXXXll,  P.  Paris.) 

Le  jeudy  dessus  dit  furent  enterrées  les 
deux  OUes  du  duc  de  Normamlie....  et  fu 
présent  le  dit  duc  a  Venterrage.  {Chron.  de 
S.-Den.,  Richel.  2813,  f  436''.) 

A  son  enterraige,  ou  elle  ot  beau  service. 
(Lie.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  cxxvi,  Bibl. 
elz.) 

Recevoir  les  profits  et  emohimens  par 
leur  clers  et  fossoyeurs,  des  fossoyages  et 
enlerrages  de  tous  les  corps  qui  sont  en- 
terres audit  cimetière.  (23  déc.  1371,  Sent, 
du  Prév.  de  Paris,  Arch.  S  28,  pièce  6.) 

Je  vneil  esire  a  son  enlerrage. 
{Un  Mir.    de  N.-D.,  Comm.  elle  garda  nue  femme 

d'eslre  arse,  TA.  fr.  an  m.  â.,  p.  311.) 

Pour  huit  oisons  aehates  et  despenses 
celuy  jour  de  sou  enterraige  .x.  s.,  .viil.  d. 
parisis.  (1404,  Compte  de  l'exéatt.  du  test, 
du  curé  d'Intrecille,  cliastelt.  d'Yenviile,  ap. 
Le  Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  f»  201  r».) 

Feront  paier  Venlerraige  du  corps.  (1433, 
Teslam.  de  Maislre  G.  de  Bennes,  Arch.  Z^ 
3264) 

Pour  Venlerraige  et  sépulture  du  corps 
d'uue  des  niepcesdu  suppliant.  (1442,  Arch. 
JJ  176,  pièce  164.) 

Por  enlerrages  d'excjmmunies  dedens 
icelles  esglises.  (1474,  Slat.  synod.,  ap.  La- 
lore.  Ane.  discipl.  du  dioc.  de  Troyes,  H, 
122.) 

Un  jour  de  ïenlerrage.  {Coustumier  de 
Poiclou,  ch.  61,  éd.  1499.) 

Interrogé  s'il  vouloit  gaigner  une  pièce 
d'argent  pour  estre  des  pleureux  a  un  eu 
terrage.  (Du  Fail,  Conl.  d'Eulrap.,  xill, 
Bibl.  elz.; 

Un  curé....  pour  avoir  refusé  le  minis- 
tère de  son  office  pour  Venterrage  d'un 
mort.  (G.  BoucHET,  Serees,  xxxi,  Koybet.) 

Enlerrage,  as  enterrement.  (Cotgb.) 

—  Droit  sur  les  enterrements  : 
Dist  qu'il  y  a  mortuages  et  enlerrages  et 
offrendes  et  mariages.  (1393,  Grands  jours 
de  Troyes,  Arch.  X'"  9184,  ("  139  r».) 

1.  ENTERAiN,  adj.,  intérieur  : 

Leur  habitation  située  au  milieu  du  boys 
si  estoit  fremee  de  troys  murailles.  La  en- 
teraine  fremeture  contenoit  le  royal  hostel. 
L.i  seconde  avoit  les  femmes  et  les  concu- 
bines des  roys...  La  troisième  habitoient 
les  satellites  et  gens  d'armes.  (KossETlER, 
Citron.  Marg.,  ms.  Brux.  10312,  IX,  ii,  21.) 

2.  ENTERAIN,  voir  Enterin. 

i:\TERAiNEMENT,  int.,  adv.,  Inlérieu- 
rement  : 


Quelque  semblant  qu'il  monstrast  defo- 
rainement,il  avoit  interainement. ..  {Froiss., 
Cliron.,  IV,  258,  Luce.) 

ENTERCEMENT,  entiercement,  enterche- 
ment,  entierchement,  s.  m.,  saisie  en  reven- 
dication, acte  judiciaire  par  lequel  celui 
qui  trouve  une  chose  mobilière  qu'il  pré- 
tend lui  appartenir  en  la  possession  d'un 
autre,  l'arrête  pour  la  mettre  en  la  posses- 
sion d'un  tiers  : 

De  enteroement  de  vif  aveir.  {Lois  de 
Guill.,  23,  Chevallet.) 

Si  le  conducteur  ou  autre  que  le  sei- 
gneur de  rente  foncière  enlevé  desdits 
biens  estans  en  l'hostel  baillé  a  louage, 
sans  le  consentement  du  locateur,  ledit 
locateur  peut  faire  appeler  le  conducteur 
ou  celuy  qui  a  fait  ledit  entiercement  en 
restablissement,  pour  restablir  lesdits 
biens  audit  hostel.  {Cout.  de  Dunois,  xcili, 
Nouv.  Cout.  gén  ,  111,  1076.) 

—  Droit  qu'on  payait  pour  une  saisie 
en  revendication  : 

S'il  avient  chose  que  aucuns  claime  au- 
cune chose  qui  li  ait  esté  emblée  et  il 
trueve  le  larron  saisi,  por  tant  qu'il  s'en 
fâche  creables,  il  a  le  sien  sans  paier  en- 
terchement.  {Li  Us.  de  le  cité  d'Amiens,  Ri- 
chel. 25247,  1»  33  r».) 

ENTERCEOR,  S.  m.,  celul  qui  reven- 
dique : 

Se  aucun  frepier  achate  aucun  garne- 
ment, qu-l  que  il  soit,  en  foire  voisine 
séant,  c  est  a  savoir  a  Saint  Germain  des 
Prez,  a  la  Saint  Ladre,  au  leudit,  et  a  la 
Saint  Denis,  et  li  garnemens,  quel  qu'il 
fust,  hors  mis  le  guarnement  de  service 
de  sainte  Iglise,  fust  enlercez  et  prouvez, 
li  enlercierres  r'auroit  sou  garnement,  et  li 
frepier  r'uuroit  son  argent,  pour  tant  qu'il 
peust  prouver  que  il  eusi  ach'ité  en  une 
des  foires  devant  dites.  (Est.  Boil..  Liv. 
des  mest.,  1"  p.,  lx.\.vi,  24,  Lespinasse  et 
Bounardot.) 

Cf.  Entebcier. 

ENTERCHEMENT,    VOir  ENTERCEMENT. 
ENTERCHIER,  VOir  ENTERCIER. 

ENTERCiER,  enliercier,  enlercher,  an- 
lercer,  -  ier,  enlierclier,  entracier,  v.  a., 
mettre  en  main  tierce,  séquestrer,  saisir, 
en  parlant  d'un  objet  mobilier  au  sujet 
duquel  une  revendication  est  exercée  : 

Nus  ne  semble  pas  raisoun  que  l'un  face 
pruvance  sur  leslimonie  ki  conusseut  ço 
que  entercéest,  e  que  nul  nel  prust  devant 
le  terme  de  .VI.  meis  après  iço  que  l'aveir 
fu  emblé.  {L.  de  Guill.,  xliv, 'Chevallet.) 

Se  auquns  enlercs  le  soie  chose  autruy 
et  li  accuses  respont  que  il  ne  l'a  acaté  a 
escient  a  larron,  il  perJera  ce  dont  il  iert 
accuses.  {Trad.  de  la  charte  lai.  accordée 
en  1209  d  la  ville  d'Amiens,  Mém.  de  la 
Soc.  des  antiq.  de  Pic,  111,  476.) 

Se  aucun  frepier  achate  aucun  garnement 
eu  foire  voisiue,  etii  garnemens  quel  qu'il 
fjst...  fust  enlercez  et  prouvez,  li  enter- 
eierres  r'auroit  son  garnement  et  li  frepier 
r'auroit  son  argent.  (E.  BoiL.,  Liv.  des 
mest.,  1"  p.,  Lxxvi,  24,  Lespinasse  et  Bon- 
uardot.) 

De  chose  que  l'en  enlrace  por  emblée. 
(Lie.  dejosl.  etdeplel,  xix,  35,  Rapetti.) 


260 


ENT 


La  cbose  mobiliaire  estant  veue  a  l'œil 
peut  estre  entiercee,  sauf  le  droict  d'autrui. 
{Coût.  d'Orl.,  lit.  XX,  art.  ccccLiv.Pothier.) 

Aucun  ne  peut  entrer,  ne  faire  entrer 
sergent,  ne  autres  personnes  en  la  maison 
d'autruy,  pour  faire  entiercer  et  enlever 
les  biens  estans  en  icelle  maison,  sais 
auctorité  de  justice.  (Id.,  ib.,  art.  CCCCLV.) 

—  D'une  manière  plus  générale,  rêve  i 
diquer,  réclamer  : 

Il  regarda  le  ilamoisiel, 

Dedens  son  doit  choisi  l'aniel. 

Lors  caide  bien  che  soit  li  'saens, 

Qui  molt  estoit  et  bians  et  buens  ; 

Mais  ne  le  volt  mie  enlerehier 

Poar  faire  honte  an  chevalier. 

(Sept  Sages,  438i,  Relier.) 
Li  sires  regarda  el  doi  au  chevalier,  si 
connut  son  anel  qu'il  avoit  doné  a  sa  famé. 
Quant  il  l'ot  aperceu,  si  se  merveilla 
moult  et  pensa  que  ce  estoit  ses  ançaus,  et 
moult  fu  esbaliiz.  Mes  ne  le  vost  mie  en- 
tercierj  car  il  ne  voloit  pas  fere  honte  au 
chevalier.  (Rom.  des  sept  Sages,  app.,  p.  93, 
Ler.  de  Lincy.) 

—  Rechercher  : 

Jo's  Toeill  aler  e  qnerre  e  cntercier. 

(Roi.,  '2180,  Millier.) 

—  Mettre  h  part,  démêler,  reconnaître, 
distinguer,  apercevoir  ; 

Nel  reconurent  ne  nel  uni  anterciet. 

(Chans.  d'.Aleiis,  str.  25",  Millier.) 

Nel  reconnrent  ne  nel  uni  enle[r]cié. 

{U.,  Ilichel.  19o2S,  f  27  r°.) 

Tant  ala  sns  et  jns  harpant 
Et  de  la  cité  aproçant 
Qne  cil  del  mur  l'onl  entercié. 
Si  l'ont  a  cordes  sus  sacié. 

(Wace.  Briil,  93i8,  Ler.  de  Lincy.) 
Puis  sont  fui  de  la  contrée 
Qn'il  ne  fuissent  entercié. 

(Id.,  a.,  9222.) 
En  sa  chape  s'est  enbnschié, 
K'il  ne  ftist  pris  ne  entercié. 

(b.,  Rou.  3"  p.,  1021,  Andresen.) 
N'a  riens  sns  cel  qui  l'esgardast 
Qui  por  chevaler  Venterçast. 
(Ben.,  D.  de  tiorm..  II,  28536,  Michel.) 
La  gentil  dame  a  resgardet  Bernier, 
Tôt  maintecant  le  prist  a  entiercier  ; 
Par  nne  plaie  qui  desos  l'uel  li  siet 
Bien  recognnst  c'est  son  marit  premier, 
(fi.  de  Cambrai,  lUchel.  2493,  f»  124  t».) 
N'aveit'hume  ki  al  mnnde  fust 
Ki  pur  Tristran  le  recunust, 
No  ki  Tristran  le  enterçast 
Tant  nel  veist  n  escntast. 

(Tristan,  t.  II,  p.  99,  Michel.) 
Folie  serroit  e  engain 
A  entercer  le  pur  Tristran. 

(;*.,  p.  129.) 
Li  qex  est  li  nies  Karle'don  tan  parlâmes  ier? 
Trop  par  mi  sens  or  bêlement, losangier, 
Que  de  ce  granz  ne  vi  m'as  mis  en  desirrier. 
—  Dame,  dist  Ilelissanz,  ne  le  pnis  anlercier. 
(}.  BoD.,  Saj.,  Lxii,  Michel.) 

E  pur  ivre   Venlerçad.  (Rois,  p.  3,  Ler. 
de  Lincy.) 

Pnis  vient  plus  près  et  miols  l'avise  : 
A  Ventiercier  a  paine  mise. 
Uns  hom  est,  ce  li  est  avis  ; 
Maisel.n'i  puet'trover  le  vis, 
Tant  est  soillies  par  les  grans  dels, 
Et  si  est  covers  de  cevels. 
N'est  mervelle  s'el  ne  i'enlierce. 
Le  cief  avoit  let  come  nue  berce, 


ENT 

Large  a  le  front  et  les  iols  gros, 

La  face  basse  ethans  les  os,  | 

Les  dens  blanceles  et  mennes. 

Les  lèvres  seces  et  peines. 

(Parton-,  5923,  Crapelet.) 

Sains  vos  connoistre  a'entercier. 

(Ib.,  6853.) 

Certes  grant  folie  pensastes 
Quant  por  novelier  m'entcrchastcs. 

(Durmars  le  Gallois,  1859,  Stengel.)  | 

Car  tant  'weil  le  monde  cherkier 
Que  mon  père  paisse  enterchicr. 

(Rich.  li  biauf,  2983,  Focrster.) 

Est  on  plus  tost  perçut  et  entercié. 
(Bretel,  Chans.,  ms.  Sienne  H  X  36,  f»  47^) 

En  chascone  eschiele  première 

Dn  conduiseenr  la  baniere 

Entérine  non  pas  percie 

Si  que  bien  pent  estre  entercié 

Par  les  sivanz  qui  s'en  déduisent. 

(G.  Gbiaiit,  Roij.  lign.,  16701,  \V.  et  D.) 
Quant  il  furent  vestus  et  Do  les  regarda. 
Si  s'entresemblent  luit  que  tont  s'en  merveilla  ; 
Pour  poveir  qu'il  enst  .1.  d'autre  n'entercha. 
Ne  ne  sol  qui  il  sont,  s'il  ne  les  apela. 

(Doon  de  Maience,  11390,  A.  P.) 

ENTERCOMMERCER,  VOir  ENTaECOM- 
MERCER. 

ENTEREINNEMENT,  VOir  ENTERINE- 
MENT. 

ENTERENEMENT,    VOir    ENTERINEMENT. 

ENTERER,  -  errer,  -  ierer,  verbe. 

—  Act.,  protéger  avec  de  la  terre,  blo- 
quer par  des  terres  : 

Les  portes  fait  moult  richement  garnir, 

Qne  l'nne  enterre  et  l'antre  fait  ovrir. 

(Car.  le  Loti-,  2'  chans.,  t.  p.  169,  P.'Paris.) 

Li  paien  de  laiens  se  sont  tont  estormi, 

Si  fissent  enterer  et  portes  et  postis. 

(Aiol,  Richel.  23516,  f    131''  ;  A.  T.,   t.  5060.) 

Et  fisent  chil  seigneur  enlierer  trois  des 
portes  de  Cambray  qui  point  n'estoient 
nécessaires  a  l'ouvrir.  (Froiss,,  Chron., 
Il,  494,  Kerv.) 

—  Neutr.,  tomber  par  terre  : 

Voient  ces  bianmes  enbarer. 
Voler  de  cief  et  enterer. 
(Gaot.,  Ysle  et  Caler.,  Richel.  375,  t"  308°.) 

—  Enteré,  part,  passé,  souillé  de  terre, 
de  botie  : 

A  ses  piez  qn'il  ol  embonez, 
Et  de  l'arzilliere  enterrez. 

(Renart,  8107,  Méon.) 

ENTERESTRE,  VOir  EnTREESTRE. 

ENTERFUCIER,  V.  ? 

Integrare,  enterfucier.  (Gloss.  du  P. 
Labbe,  p.  308,  ap.  Ste-Pal.) 

ENTERGETTEIR,  VOlr  ENTREGETER. 
ENTERIENEMEXT,  VOlr  ENTERINEMENT. 
ENTERIETÉ,  voir  ENTIERETÉ. 
ENTERIGNEMENT,  VOir  ENTERINEMENT. 
ENTERIGXETÉ,   VOIT  ENTERINTITÉ. 

ENTERiMER,  V.  a-,  Combattre  : 
Platon  le   philosophe  enterimoit  et  nioit 
l'opinion  de  Eudoxus.  (Oresme,  Eth.,   Ri- 
:   chel.  204,  f»560».) 


ENT 

ENTERIN,  -  errin,  -  ain,  -  ein,  ant,  en- 
tierein,  entrin,  entrain,  entir.,  inter.,  adj., 
entier,  complet  : 

Deui  mois  et  pins,  los  enlirains. 

(Ben.,  Traies,  Richel.  375,  T  107^) 

Le  reaime  tut  enlerin 
Avum  suzmis  nostre  seignnr 
Par  vive  force  e  par  vignr. 

(Id.,  D.  de?yorm..  I,  1412,  Michel.) 

Bea!  servise  e  rault  entrin 
Firent  la  nnit  e  le  matin. 

(St  Brandan.  444,  Michel.) 

Qnl  trop  heveil  giseit  enclins 

Tel  jom,  tel  dons,  tel  .m.  entrins. 

(Ib.,  812.) 

Desquelz  (livres  de  tournois)  nous  avons 
receu  enterain  paiement.  (1273,  Cart.  de 
Vév.  d'Aulun,  2"  p.,  lvii,  A.  de  Charmasse.) 

Lors  anront  en/frin  déport. 

{Rose,  Vat.  Chr.  1522,  P  92''.) 
Tant  a  illneqnes  atendn. 
Que  son  harnas  a  despendn 
Tote  nne  qninsaine  entérine. 
(Rbh.  nE  Beabjec,  li  Biaus  Desconneus,  4088, 
Hippean.) 

La  cortine 
Qni  estoit  fors  et  entérine 
En  mi  le  temple  est  descendue. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible,  Richel.  401,  f  155'.) 

Vous  lessa  entiereine  vostre  corone  d'En- 
pleterre.  (Petilion  des  Prélats,  Contes  et 
Barons,  Lib.  Custum.,  I,  199,3,  Edw.  II, 
Rer.  brit.  script.) 

Jusques  a  plein  enterin  acomplissement 
de  toute  la  teneur  de  ces  lettres.  (1314, 
Pontoise,  Arch.  Seine-et-Oise,  A  1334.) 

Restitution  entérine.  (1336,  Arch.  S  307, 
pièce  16.) 

Venix  m  ma  doctrine 
Tenir  entérine. 
Sçavoir  et  garder  ? 
(Moral,  des  Enfans  de  Maintenant,  Ane.  Th.  fr., 
III,  76.) 

—  Intègre,  sincère,  loyal,  pur  : 

L'empereris  qni  cner  ot  anterrin. 

(Les  Loti.,  Richel.  1622,  f°  263  r».) 

Girbers  ot  nom  si  com  la  chansons  dit. 
An  bon  corage  et  au  cner  anterin. 

(Ib.,  ms.  Montp.,  P  54'.) 

Et  dist  li  dus  ;  Conseil  a  anterin. 

(Ib.,  f  8\) 

Ce  dist  li  dm  :  Conseil  a  enterin. 
(Car.  le  Loh.,  1°  chans..  xvii,  p.  56,  P.  Paris.) 
Girberl  ot  non,  si  com  la  chansons  dit. 
An  bras  de  fer  et  au  cner  enterin, 
Qni  tantes  guerres  mena  vers  Fromondin. 

(/*.,  '2'  chans.,  xxx,  p.  74.) 

Seum  mais  nn  en  araor  fine, 
Leians,  durable  e  eiiterrine. 

(Beîi.,  D.  de  yorm.,  II,   1931,  Michel.) 
Sor  tnt  autre  dileclion 
Seiom  conjoint  e  enterin 
Tresloz  noz  vivani  mais  seni  fin. 

(Id.,   ib..  Il,  10664.) 
Et  apela  o  soi  son  neveu  Baudoin, 
Duc  Naime  de  Bavière  au  corage  anterin. 
(1.  BOD.,  Sax..  L,  Michel.) 
Hautement  s'escria  a  sa  voii  anterine  : 
Baudoin,  se  tu  es  leanz  an  la  sapine, 
Is  l'an  fors  contre  moi,  si  verras  mon  covine. 
(Id.,  ib-,  cxL.) 

Mes  prendom  pins  qu"ors  ne  qu'argent 
Est  vrais  et  purs  et  enterins. 
(G.  Dt  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  30'.j 


ENT 


ENT 


ENT 


261 


Sans  barat  de  fause  traîne 
Dura  Dostre  amors  entraîne. 

Ulreper.,  Richel.  2168,  f°  25''.) 

Leal  ami  et  enterin.  (1265,  Arch.  J  1024, 
pièce  4b.) 

Moult  est  enlerins  tes  conrages. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f°  70".) 
Tantost  comme  bons  pèlerins, 
Hatis,  fervens  et  enterins. 

(Ib.,  21613,  Méon.) 

Devant  c'en  commençait  matines. 
Ces  .II.  qu'a  Dieu  sont  entérines, 
Ysabiaas,  oir  le  servise. 
Et  sa  dame  sont  a  l'église 
Venues. 
(RuiEB.,  \'ie  sainte  Etysabel,  II,  204,  Jnb.) 
De  Normendie  estoit,  ce  est  vérité  (lue  ; 
Il  avoit  une  dame  loialle  et  entérine. 
(On  Dist  que  on  elam.  rcspon,  ap.  .Inb.,  Nouv. 

rec.  1,  174.) 
Por  quoi  m'as  tu  tollu  mon  franc  povoir 
Qn'a  ma  dame,  cui  je  serf  soir  et  main 
Et  servirai  de  fin  cuer  enterain 
Ne  puis  au  moins  mou  penser  regeir  1 
(Chans.  anon.,  ms.  Stockholm  fr.  40,  v.  3,  Ito- 
mania,  VU,  p.  97.) 

Dieu  très  puissant,  que  la  royne  Crotilde 
prie  et  aoure  de  cuer  et  de  pensée,  je  te 
promet  perpétuel  servise  de  foi  entérine. 
{Gr.  Chr.  de  Fr.,  I,  18,  P.  Paris.) 

Je  t'ai  servi  de  bon  cuer  et  de  pensée 
enlerrine.  {Ib.,  IV,  3.) 

Eicercilez  vous  au  matin. 
Se  l'air  est  cler  et  enterin. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  840,  f  4SS'.) 

Sans  lettre  et  sans  signe. 
Sans  nulle  doctrine 
Fors  la  lumière  interine 
Tout  escript  entendra. 
(Ad.  des  Apost.,  vol.  1,  f»  ^$^.  éd.  1537.) 

—  S.  m.,  totalité  : 

Il  ne  peust  estre  héritiers  en  tout  Vente- 
rin  de  nostre  terre  e  de  toz  noz  bieus. 
(1283,  Test,  de  Hugues  XIII,  Arcb.  J  407, 
pièce  5.) 

A  tout  bénéfice  et  restitucion  en  enterin. 
(1289,  N.-D.  de  Voisins,  Arch.  Loiret.) 

Bénéfice  de  restitution  en  enterain.  (1306, 
Ste-CroiXj  S.  Paul,  Arch.  Loiret.) 

Guernesey,  entrin,  opiniâtre. 

ENTERiNAGE,  eutemage,  s.  m.,  action 
d'entériner  : 

En  quoy  sont  comprins  les  paraffes,  pe- 
tiz  cadeaulx  et  enternages  de  la  forme  des- 
dits deux  premiers  cayers,  (Pièce  de  1546, 
Arch.  de  l'art  français,  VU,  398.) 

ENTERINANCE,  -  euce,  enth.,  ant.,  s.  f., 
parfait  accomplissement  : 

E  (eil  l'anterinance  de  cestelestre  a  plain. 
(1298,  Cart.  de  S.  Aubin,  Arch.  Côtes-du- 
Nord.) 

Juques  a  l'acomplissement  et  parfaite  en- 
terinance  et  assiete  des  dites  .vi°.  livres  do 
rente.  (1436,  Assise  de  douaire,  Cabinet  de 
M.  de  Cuverville.) 

Que  lesdits  supplians  joissent  entière- 
ment du  contenu  en  icelles,  et  qu'ilz 
sortent  et  aient  leur  planier  euect  et  ente- 
rinance.  (1492,  Ord.,  xx,  355.) 

Et  doibt  estre  monstre  faiete  en  faveur 
de  la  justice  conme  de  la  partie  affin  que 
justice  sache  de  quelle  chose  elle  doit  en- 
terinance  ou  que  elle  debvroit  faire  si  juge- 
ment en  est  fait.  {Coust.  de  Bret.,  f»  73  v».) 


Quant  homme  ou  femme  sont  condem- 
nez  par  court  séculière  de  corps  de  terre 
ou  d'aultres  choses,  la  justice  qui  a  fait  la 
condemnation  doibt  faire  Venterinence  par 
elle  ou  par  ses  subgetz.  {Ib.,  î"  129  v».) 

Il  est  ordonné  que  doresnavant  a  l'enthe- 
rinance  et  vérification  des  grâces, remission 
et  abolutions  qu'elles  seront  faictes  devant 
les  juges  a  qui  elles  seront  addressees. 
(1516,  Ord.  faictes  en  parlement  a  Venues, 
à  la  suite  des  Coust.  de  Bret.) 

Pour  la  verificacion  et  enterinance  de  la- 
dicte  grâce.  (Ib.) 

—  Caution  : 

Ne  seront  tenuz  de  faire  nul  gariment  ne 
enterinance  a  nous  Guillaume  L'Arcevesque, 
ne  a  nos  hoirs,...  mes  que  des  deptes  des- 
queles  i  nous  doivent  acquiter  et  garir.  (Ch. 
de  1300,  ap.  Duc,  III,  864.) 

ENTERiNEEMENT,  entrigneenicnt,  adv., 
entièrement  : 

Se  tindrent  entrigneement  por  paiez  des 
devant  diz  dis  livres  et  les  orent  et  re- 
ceurent  entrigneement  en  peicune  nombree. 
(1274,  Fontaine  le  Comte,  Arch.  Vienne.) 

Se  tiengentenfermeemewJpour.bien  paez. 
(1316,  Lett.  du  prêv.  de  la  ville  de  Fontevr., 
Arch.  Maine-et-Loire.) 

ENTEuiNELMENT,  adv.,  entièrement  : 

Dont  elle  se  tint    abien  paiee  et  agréée. 

enterinelment.  (1317,  Arch.  JJ  56,  f°  80  r».) 

1.  ENTERINEMENT,  -  iunement,  -  erri- 

nement,  -  ienement,  -  ignement,  - ingnement, 
-  ainement,  -  enement,  -  einement,  -  ein- 
nement,  cnterr  ienement,  enlieregnement, 
ant.,  -  ant,  adv.,  entièrement,  parfaite- 
ment : 

Quant  nos  enterignement  dewerpons  la 
sustance  del  munde  par  son  nom.  (S. 
Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f"  84  r».) 

Foir  deivent  la  compaignie 
Des  famés  enterignement 
Et  lor  charnel  aprochement. 
(Gdill.,  Best,  div.,  360,  Hippeau.)  Impr.,  enteri- 
gnement. 

Enterinnement  (Fév.  1239,  Arch.  Vosges, 
H,  Flabémont.) 

Li  moble  des  bois  qui  sunt  eu  ma  partie 
me  remainent  mien  quite  enlerienement 
et  aynsint  li  mobles  des  bos  qui  sunt  en  la 
partie  a  cest  Archenbaut  et  a  sa  famme  lor 
remainent  lor  quite  cnterienement.  (i24H, 
Arch.  P  1369,  pièce  1666.) 

Des  quaus  il  se  tenguirent  davant  nos 
entérinement  por  payé.  (1260,  Ste  Croi.\, 
Arch.  Vienne.) 

Les  Tatars  pensant  que  les  Sarrasio.-i 
fussent  touz  desconflz,  corurent  au  gain 
et  pristrent  les  haberges  dou  Soudan  et  des 
autres  Sarrasins  entérinement.  (1281,  Lett. 
de  J.  de  Cancy  d  Ed.  I,  Lett.  de  Rois,  t.  I, 
p.  290.) 

Paier  enterenemant.  (Juin'  1290,  Arcli. 
Côte-d'Or,  B  464.) 

Haussiens  pahie  entereinement  la  devant 
dite  somme.  (1291,  Pr.  de  l'II.  de  Bourg., 
H,  xcix.)  Impr.,  entereineuement. 

Et  li  cners  soit  a  Deu  tôt  anterainement. 
(Doctrinal,  Brit.  Mus.  add.  15606,  1°  121".) 

Et  est  purgé  .vil.  fois  enterrienement  des 
cliosses  mondaigues.  (Psailt.,  Richel,  1761, 
1"  15«.) 


Que  anterinemant  fuit  gardée  virginiteit. 
(Hist.  de  Joseph,  Richel.  24do,  f"  127  v».) 

Que  li  .X.  an  seront  acoinpli  entérinement. 
(Est.,  hoiL.,  Liv.  des  mest.,  i''  p.,  xxx,  5, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Que  li  .viir.  anz  en  so\enl  enterinnement 
acompliz.  (Id.,  ib.,  Li,  4.) 

Por  lui  servir  anterinement  et  de  bon 
cuer.  (MA0RICE,  Serm.,  Richel.  24838  f» 
38  V".) 

Pardoner  ontennemenJ.  (Renier,  rfes  .un. 
Aag.  d'orne,  Richel.  12.581 ,  1»  404  r».) 

Tote  la  terre  enterinemant  somist  Karles 
a  Compostelle.  (TuKP.,  Hist.  Carol.,  Ars. 
5201,  p.  210».) 

Que  il  aient  lor  rentes  tôt  enterignement. 
(Décrétâtes,  ms.  Caen,  f»  a''.) 

Se  confesser  enterignement.  (Laurent, 
Somme,  ms.  Alenç.on  27,  f»  48  r».) 

Li  conla  moût  entérinement  les  erremenz 
del  tens  trespassé.  (G.  de  Tyr,  I,  xi,  Hist. 
des  crois.) 

De  garder  entérinement 
Virginité  et  fermement. 
(Deguillev.,  Trois  pèlerin.,  f  164*,  impr.  Instit.) 
Se  tint    a  paie    enteringnement.    (1310, 
Arch.  JJ  47,  f  64  r«.) 

Avoir  eu  et  receu  entérinement.  (1315, 
Pontoise,  Arch.  Seine-et-Oise,  A  1334.) 

Soit  paiez  entereinnement  de  la  somme 
de  seze  cens  trente  et  trois  livres...  (1323, 
Arch.  JJ  62,  f»  31  r^) 

Rem  nous  voulons  que  le  pavage  acous- 
tumé  a  lever  a  Laou,  soit  levé  et  converti 
entérinement  es  réparations  et  soustene- 
ment  des  chaucies.  (1331,  Arch.  JJ  13, 
pièce  35.) 

Delaissoient  enterenement...  (1342,  Arch. 
JJ  74,  f  101  r».) 

Tout  anterignement.  (1346,  Arch.  S  204, 
pièce  20.) 

Se  tiengne  enlieregnement  pour  bien 
paiez.  (1373,  Arch.  S  93,  pièce  44.) 

Jusques  ad  ce  que  le  jugement  contre 
ledit  Rubion  feust  entérinement  excecutez. 
(Reg.  du  Chat.,  I,  301,  Biblioph.  fr.) 

2. ENTERINEMENT,  -ignement,  s.  m., 
parfait  accomplissement  : 

En  pourchaçant  V  enterignement  de  ce 
qui  deffaudroit  des  choses  dessus  dites. 
(1316,  Lett.  du  bailli  de  Rouen,  le  Bec, 
Arch.  Eure.) 

Le  default  y  avoit  à' enterignement  et 
d'accomplissement  ou  contenu  de  ees 
lettres.  (Charte  de  1381  ,  Grenier  303, 
n»  55,  Richel.) 

ENTERiNEOR,  -  ecw,  -  cur,  S.  m.,  ce- 
lui qui  entérine  : 

Se  flst  et  establi  de  son  bon  gré...  envers 
le  point  de  ces  lettres  ou  du  transcript, 
plege  et  garantisseeur,  enterineeiir,  feseeur 
et  acoomplisseeur  principal  de  point  en 
point.  (1326,  Arch.  S  93,  pièce  5.) 

S'establirent  garantisseurs,  enlerineurs  et 
accomplisseurs  de  et  pour  toutes  les  choses 
contenues  en  ces  présentes.  (1335,  Arch.  JJ 
09,  f  94  r».) 

ENTEiiiNEU,  -  inncr,  v.  a.,  acconipWr 
entièrement  : 

Se  cil  a  qui  l'en  demande  quenoist  ce 
que  l'en  dira  contre  lui,  li  prevost  ce  que 
sera  queneu  fera  tenir  et  entériner,  segont 


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ENT 


ENT 


ENT 


ce  qui  est  acostumé.  {EtabUssem.  de  St 
Louis,  I,  I,  ap.  Rapelti,  Livre  de  jostice  et 
de  plet,  p.  345.) 

Enlerinner  les  convenances  envers  l'a- 
prentiz.  (E.  BoiL.,  Lio.  des  mest.,  1'°  p.,  l, 
17,  Lespiuasse  et  Bonaardot.) 

Et  ce  que  li  tesmoing  lesmoigneroient, 
le  mestre  le  devroit  faire  tenir  et  entériner. 
(Id.,  ib.,  Lxxvi,  11.) 

Pour  enlerinrr  ces  besoingnes, 
QQ'homrae  vivant  desbal  n'i  coete, 
Chevaucheol  jusqu'à  Damiele. 
(G.  GuiART.  Ro'J-  lign-,   10-2-26,  W.  et  D.) 
Que  Dieu  voslre  plus  graut  désir 
Vous  entérine  ! 
(ifir.  de  S.  Jean  Chrys..  917,  WahlnuJ.) 

Raphaël,  commancer  m'en  vois 
De  vois  doulce  et  consolative  : 
Qui  voudra  de  vous  si  m'eusuyve. 
Je  voj'S  la  feste  euleriner. 
(Gkeban,  Mut.  de  la  pass..  33243,  G.  Paris.) 

U  langue   judiciaire  a  gardé  intériner. 

EXTERiNETÉ,  enterinueté,  anlerinetey, 
enlerrieneté,  enlerignelé,  entrignité,  s.  f., 
intégrité  : 

Franqne  e  li  dux  Robert  od  lui 
Cisl  viadreol  a  Rou  ambedui, 
Reliait  li  nul  l'olreieraent 
Que  li  reis  li  fait  lionemeot 
De  desus  Venlerinelei 
De  fei  que  tient  creslienlcz. 
(Ben..  D.  de  Nom.,  Il,  6703,  Michel.) 

Et  tant  cum  li  enlerigneleiz  de  cest  soel 
permanust,  ne  poisl  eslre  desjoinle  celé 
uniteiz.  (S.  Bern.,  Serm.,  Ricliel.  24768, 
f»52r«,) 

Quel  pechiet  pois  tu  de  lei  traire,  ke 
senz  malvestiet  te  conceut  et  enfanlat 
salve  sou  enterigneteil?  (Id.,  tb.,  p.  S52, 
Ler.  de  Liucy.) 

Les  sains  presolieours  qui  sont  parseve- 
rans  en  Us  voies  de  sa  entrignité.  {Psaul., 
Richel.  1761,  f»  175>  ) 

Enterinneté  de  char.  {Vieetmir.  déplus, 
s.  confess.,  le  Pastouriau  S.  Gringoire,  Maz. 
S68,  1°  183=.) 

Eu  enlerignelé  de  cors.  {LxvRzm, Somme, 
ms.  Cliartres  371,  f  63  v-,) 

Que  li  estaz  de  la  commune  en  toutes 
choses  soit  antiers  et  non  cùrrum|iuz  ut 
demoroit  en  celé  anlenneley  et  fermetey. 
(1294,  Commune  de  Uijon.  Kichel.  1.  9873, 
fo  14  r».) 

En  le  povreté,  li  enterrienetes  de  bones 
meurs  est  gardée.  {Li  Ars  d'Am.,  U,  371, 
Petit.) 

Senz  nulle  double  lors  tout  le  corps  du 
bien  commun  sera  par  Venterineté  de  sa 
force  ravigoré  et  conforté.  (J.  de  Salisb., 
Policrat.,  Richel.  24287,  1°  il'^.) 

Plusieurs  out  esté  de  graut  enterineté  de 
pensée  en  gardant  virginité,  simplesse, 
chasteté  avec  constance  et  autres  grans 
mérites.  (BoccACE,  Nobles  malh.,  1,  xviii, 
f»  23  r»,  éd.  1S15.) 

Venterineté  de  sa  foy  esloyt  plus  en 
fait  que  en  paroUe.  (Id.,  ib.,  V,3,  f°  113  v».) 

ENTERiR,  enlierir,  v.  a-,  souiller  de 
terre,  de  boue  : 

Tant  roidement  l'abat  enmi  le  plaseis 
Que  ses  elmes  a  or  en  fii  tons  enlieris. 

(Roitm.  d'Alix.,  1°  28\  Michelanl.) 

ENTER.IECTER,  VOif  ENTREGETEU. 


ENTERUNEURE,  S.  f,,  ce  qui  est  écrit 
dans  les  lignes,  texte  : 

Le  saint  livre  tôt  maintenant 
Qu'ot  en  sa  sainte  main  tenant 
La  mère  Deu  li  a  overt 
Et  si  li  nioslre  a  descovert 
A  son  AùH  ['entlerl]ineure. 
(G.  DE  Coisa.  ilir.,  ms.  Brus.,  f»  eG".) 

ENTERMARiE,  adj.  féui.,  ininiaculée  : 
Par  la    loy   de  Saint  Eglise  entermarie. 
(Tenur.  de  Littlel.,  f  5  r%  ap.  Ste-Pal.) 

EXTERMINER,  V.  a.,  flxer  à  une  époque 
déterminée  : 

Quant  a  l'arcevesque  ont  li  reis  assez  parlé 
Un  parlement  lur  ad  a  Turs  entenniné. 
(Gars.,  S.  Thomas,  Richel.  13513,  f  73  r°.) 

ENTERNAGE,  VOir  ENTERINAGE. 

ENTERQUER,  V.  a.,  enduire  : 
Ilem  avoit  sur  le  dit  marchié  ung  bel 
feu  et  grand,....  ou  avoit  tonniaux  que  on 
avoil  enterques  de  sien  pour  les  mieux 
alumer.  (1470,  Bécept.  de  Marg.  d'Evreux, 
duch.  de  Bourg,  d  Douai,  Reg.  R.  de  l'Hôtel 
de  ville,  f"  lue'',  Arch.  mun.  Douai.) 

ENTERRETÉ,  VOir  ENTIERETÉ. 

ENTERS,  voir  Enterz. 

ENTERSAIT,   VOir  ENTRESAIT. 

ENTERTENNEMENT,    VOir    ENTRETENE- 

MENT. 

ENTERVE,  S.  f.,  finesse,  ruse,  malice  : 

Regardez  icy,  gros  satrappe, 
Maling  esprit  et  plein  {i'eaterve. 
{Ad.  des  Apost.,  vol.  I,  f'21=,  éd.  1337.) 

ENTERVER,  V.  a.,  interroger  ; 

Baron,  dist  Buienons,  .i.  petit  m'entendes, 
Jr.Q  p.i  nos  petis  bornes  enterrer  et  lentes, 
Ses  voi  de  la  balaille  forment  enlalentes. 

(Les  Clielifs,  Richel.  l'2338,  (°  101*.) 

—  Chercher,  rechercher  : 

Noveles  va  plus  entervani 
Qu'il  n'ait  escril  el  parceinin. 
(Gact.,   Yile  et  Gâter  ,  Richel.  373,  f»  307'.) 

Mais  li  Sarrasin,  qui  a'enliervent 
Fors  que  mal,  Ireslos  les  enierbenl. 

tMocsK.,  Cliron.,  3U631,  Reitf.) 

—  Entendre,  comprendre,  concevoir  : 

Oielentcrve  que  qe  Killes  a  dit. 

(Raimbert,  Ogier,  lOOO,  Barrois.) 

Meis  por  mostrer  aperlement 

A  cels  qui  n'uni  entendement 

^e  rieu  ne  seivent  porpenseir 

Esperita!  ne  enterrer. 

Que  je  sui  cil  dont  Johan  dit 

Qui  au  dra^un  se  combatit. 
(G.  DE  S.  Pair,  M.  S.  Michel,  3353,  Michel.) 

En  tiois  li  a  dit,  dont  il  savoit  planté. 

Si  que  li  enianrhon  ne  l'on(  pas  enterré. 
(Doon  de  Maience,  23i,  A.  P.) 
Et  sortoit  de  pechounerie,  toutefois  en- 
tervoil  le  gourd.  (1396,  la  Vie  généreuse  des 
Mercelots,  Gueuz  et  Boesmiens,  Var.  hist. 
et  litt.,  t.  Vlll,  p.  130.) 

—  Aspirer  vers  : 

Ci  aura  dure  verve 
S'ainz  que  la  mors  u'enerve 
En  vous  ne  se  marie 
iM'ame  qui  vous  enterre. 
(Ruteb.,  le  Miracle  de  Théophile,  II,  98,  Jub.) 


—  Le  sens  A'enterver  est  douteux  dans 
la  phrase  suivante  : 

De  inesme  le  trou  la  cheville 
Tenir  ferme,  pour  enterver  / 
(CoaciLL.,  Monol.  des  Perrtiq.,  11,273,  Bibl.  eU.) 

Argot  parisien,  enterver,  savoir.  Haut- 
Jura,  argot  des  peigneurs  de  chanvre,  in- 
terver,  comprendre.  Bas- Valais,  Vionnaz, 
éterva,  demander. 

ENTERZ,  enters,  s.  m.,  objet  reclamé 
comme  de  provenance  suspecte  : 

Quant  aucun  enterz  est  trouvez  seur  uu 
frepier,  que  il  le  tesmoigne  a  estre  preu- 
dom  et  loial.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.. 
1"  p.,  LXXVI,  2,  Lespinasse  et  Bonaardot.) 

Le  mestre  qui  garde  le  niestier  de  par  le 
mestre  chamberier  le  roy,  doit  aler  par  de- 
vant le  prevost  de  Paris  toutes  les  fois 
qu'il  en  est  requis,  pour  tesmoignier  le 
frepier,  soit  (  ovre  soit  riche,  qui  est  ares- 
lez  pour  aucun  enlerz,  qui  s'avoe  a  frepier 
délivrer.  (Id.,  ib.,  3.) 

—  Action  de  reconnaître  ;  par  enters,  en 
étant  reconnu  : 

Por  quant  por  honte  son  oief  besse, 
Et  vient  a  li  parmi  le  presse, 
Si  r'a  peor  que  par  enters 
Ne  soit  ses  consaus  descovers. 

(Parton.,  7483,  Crapelet,) 

Cf.  ENTERCIER. 

BNTESEE,  S.  f.;  0  entesee,  d'un  coup 
bien  asséné  ; 

Desus  sou  hiaame  le  ûert  a  entesee. 

(Olinel,  549,  A.  P.) 

ENTESER,  -ezer,  entescier,  emteser,  en- 
toiser,  entoyser,  enloisser,  antoiser,  enteiser, 
enteyser,  entaisier,  verbe. 

—  Act.,  tendre,  en   parlant   d'un  arc  : 

Enlesa  l'arc  q'en  sa  main  tint. 

(Chron.  anglo-iwrm..  t.  1,  p.  34,  Michel.) 

Androines  prent  chel  arc,   si   enloise,  si 

cuide  ferir  Kyrsaac    qui   corounes    estoit, 

parmi  le  cors  ;  si  comme  il  enlesa,  si  rumpi 

le  corde.  (Robert  de  Clary,  p.  21,  Riant.) 

Tanlost  une  Besche  il  a  prise 

Et  l'a  dessus  la  corde  mise. 

Il  enle.'^a  jusqu'à  l'oreille 

L'arc  qui  estoil  fiirt  a  merveille. 

(Rose,  C  11  r",  ap.  Ménage,  Dicl.  étym.) 

Ausi  com  li  archiers,  de  taut  com  il  eil- 
toise  plus  son  arc,  de  tant  fert  il  plus  for- 
ment. (Laurent,  Somme,  ms.  Chartres 
371,  f»  30  r».) 

11  a  son  arc  tendu  et  entoisé.  (Id.,  ib.) 

Et  vit  ce  clerc  qui  mist  une  sayette  en 
l'oche  el  entesoit  son  arc  devers  le  duc, 
puis  alloil  avant,  puis  arrière,  et  toujours 
entesoit  son  arc  comme  s'il  vouloit  traire 
au  duc.  (Gliron.  de  Norm.,  de  nouveau 
corrigées,  f'  37  r".) 

U  prent  une  flesche  et  enteyse  sou  arc 
jusques  a  l'oreylle.  (Palsgrave,  Eiclairc, 
p.  326,  Génin.) 

Il  enteze  son  arc. 

(Valq.,  Idill.,  II,  42,  éd.  1605.) 

—  Il  se  disait  aussi  de  la  flèche  : 
Mais  tant  li  mostre  li  reis  Ros 

Qne  cil  t'a  d'air  entesee 
Une  sajette  barbelée... 
(Bes.,  d.  dr  .Vorm.,  II,  40808,  Michel.) 


ENT 


ENT 


ENT 


Un  Turs  entoise  d'un  fort  nrc  une  grant 
saete.  (G.  de   Tvr,  vi,  2,  Hist.  des  crois.) 

Qant  li  repart  plus  lor  agrée, 
Lor  f.v/  la  soiele  entezee 
D'amors  ke  par  les  ieus  c'en  val. 
(ROB.  DE  Blois,  Poés..  Ricliel.  2^301,  p.  562».) 

—  Tendre,  ajuster,  diriger,  dresser,  le- 
ver pour  frapper,  parlant  de  divers  ins- 
truments, et  du  bras,  du  poing  : 

Guardad  vers  David,  e  erranment  la 
lanchad  (une  lance),  e  bien  entesat  que 
par  mi  le  cors  le  ferist.  (Rois,  p.  70,  Ler. 
de  LiDcy.) 

Et  eo  après  a  le  branc  eiileset. 

(R.  de  Cambrai,   Itichel.  2493,  f°  79".) 
Et  mesire  Dormara  li  sache 
Son  elme  si  qu'il  li  fsrache  ; 
Puis  entoise  l'espee  nue, 
La  teste  li  eust  tnlue. 

(Durmars  le  Gallois,  4785,  Stengel.) 

Mahaat  d'Aspremont,  la  crtrloise, 
A  l'iintre  ler  son  bras  entoise. 
(J.  Bretex,  Touni.  de  Chauvenci.  1-295,  Delmolle.) 
Impr. ,  encoise. 

Qn'elc  'la  mort)  a  ja  enle.ié  sz  mâche, 
Ne  JDsqu'aa  ferir  ne  man.Tre. 
(Rdteb.,  Complainte  de  Conslanlinoble ,  I,   lOi. 
Jub.) 

Si  la  tient  bien  fer  enpoingnie  O'épée), 
Molt  justement  l'a  pauinoie, 
Si  ai  le  bras  destre  entesé. 

iUurm.  le  gai.,  Ifi97,  Stengel.) 

Rohastre  sa  cnignie  a  pris  a  enteser. 

(Gaufrey,  3468.  A.  P.) 
Cil  entoise   le    poinp  et    fiert    le   cheval 
entre     ii.    oreilles.     {Sept   sag.   de  Rome, 
Ars.  3354,  f"  147^) 

Et  s'en  vint  au  gavant,  qui  voulut  ente- 
ser son  flaval.  (.1.  d'Àrras,  Melus.,  p.  339, 
Bibl.  elz.) 

11  entoisa  le  levier  et  cuida  ferir  Geuffroy 
sur  la  teste.  (1d.,  ib.,  p.  3U5.) 

Icellui  Jehan  persévérant  en  sa  mau- 
vaise volenté  entesa  ledit  couslel  pour  ferir 
ledit  Colin.  (1373,  Arch.  JJ  105,  pièce  241.) 

La  vire  ou  boujon  dont  ledit  du  Quesnoy 
jouoit  et  que  paravant  il  avoit  enteze. 
(1396,  Arch.  JJ  151,  pièce  12.) 

—  Ajuster,  en  parlant  d'un  coup  : 
Et  por  ferir  a  le  cop  enlesé, 

{Us  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  258=.) 
Vers  le  Sarrazia  vient,  a  plain  cop  entesé 

(Fierai/ras,  13;iO,  A.  P.) 

Li  chevaliers  le  voit  venir,  si  entoise 
srant  coup  et  il  pete  l'escu  encontre  et  li 
chevaliers  fiert  en  la  pêne  devant.  (Arlur 
uis.  Grenoble  378,  f"  59'.) 

Et  cil  ot  entesé  son  coup,  si  ne  le  pot  re- 
tenir. (76.,  f»  59''.) 

Et  vot  ferir  si  grant  cop  come  il  pot  en- 
teser. {Chron.  de  Rains,  c.  xv,  L.  Paris.) 

Li  escuier,  qui  vit  l'espee  en  volant  ve- 
nir sur  lui,  se  destourna  et  perdi  par  celle 
voie  le  cop  qu'il  avoit  entesé  au  chevalier. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  277,  Luce,  ms.  Amiens, 
f"  106.) 

—  Fig.,  pour  dire  ajuster  : 

Franchise  qni  monlt  est  courtoise 

Sa  vois  joliement  entouie 

Pour  chauler  a  bonne  manière. 

(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f"  377  r».i 

—  Atteindre  : 


Parmi  la  porte  ont  lor  genl  entesee. 

{Les  Loh.,  Val.  Urb.  375,  f  24=.) 

L'elme  li  fent,  la  char  a  eutesee. 

(Ib.) 

—  De  même  dans  une  acception  gri- 
voise : 

Si  ranbrnnche  et  entoise. 
{Damoisele  qui  sonjoit,  ms.  Berne  354.  f°  112'.) 

—  Fig.,  embrasser,  tendre  à  quelque 
chose,  s'efforcer  d'atteindre  à  quelque  ré- 
sultat : 

Oai  grant  ovre  embrace  et  enteise 

Si  la  face  si  vivement. 

Si  bien  e  si  proiiseraent 

Que  pra  i  ail    honor  e  pris. 

(Bes.,  D.  deNorm.,  II,  3590,  Michel.) 
En  ceste  manière  prist  en  sa  main  la  cité 
de  Manbec  et  la  Chamele,  Hanian  et  celé 
qui  a  nom  la  grant  Cesaire.  Il  avoit  encore 
plus  emtesé.  quar  il  avoit  fait  parler  as 
aniirauz  de  la  terre  de  Halape  que  il  li  de- 
voieut  rendre  la  cité  et  baillier  l'enfant  qui 
ses  sires  deust  estre,  mais  icele  chose  ne 
fu  mil-  achevée  si  com  il  penssoit.  (G.  de 
Tvr,  XXI,  6,  Hist.  des  crois.) 

—  Réfl.,  s'enteser  d'une  chose,  s'appli- 
quer à  la  faire  : 

Al  archevesqne  molt  pesont 
Que  Rou  de  mal  si  s'entesont. 
(G.  DE  Saist-Pair,  il.  S.   Michel,  1437,    Michel.) 

Qui  bien  se  vorra  entaisier 
Pou  bien  faire  et  dou  mal  laissier. 
(Badd.  de  Cokdé,  Dis  de  Tunes,  Ars.  3142, 
f  SU''.) 

—  Act.,  enjamber  par  toise,  arpenter  : 

Li  bon  destrier  la  terre  ertioise. 
(G.   GciART,  Roy.  lign.,  Richel.  5698,  f  284  r".) 

—  Entesé,  part,  passé,  brandi,  prêt  à 
frapper  : 

Or  tint  l'enfes  Helvis  le  grant  fnst  entesé. 

(Les  Loher.,  Ars.  3143,  f"  10''.) 
Il  lor  cort  sus  entesé  le  levier. 

(Raijib.,  Ogier,  8299,  Barrois.) 
Mult  par  fu  grans  li  cos,  li  brans  est  enlescie^. 
{Roum.  d'Alix.,  f  lO"',  Michclant.) 
Vers  Hnon  vient,  le  nn  brsnc  enlesé. 

{lluon  de  Rord.,  1900,  A.  P.) 

—  En  parlant  de  personnes,  prêt  à  tirer, 
l'arc  bandé,  l'épée  haute,  etc.  : 

Et  vient  tous  enteses  de  grant  coup  doner. 
{Artur,  ms.  Grenoble  378,  1»  30''.) 

Quant  il  vist  venir  Lancelot  tout  enlesé 
pour  !uy  ferir.  {Ib.,  f°  31=.) 

Ataut  saichet  Nabors  l'espee  dou  fuerre 
et  s'en  vient  vers  le  duc  antoiseis  de  grant 
cop  ferir  parmi  le  chief.  (S.  Graal,  Richel. 
2455,  f-  177  r».) 

Rolanz  le  suit  an  dos,  de  ferir  entesez. 
{Fierabras,  V.il.  Cbr.  1616,  f  44=.) 
Et  François  les  encaucent,  de  ferir  enlesé. 

(Ib.,  1771,  A.  p.) 
Quant  Ferraus  vint,  de  ferir  entesez. 

{Gaydon.  2493.  A.   P.) 
Si  est  venus  vers  lui  corant. 
Si  enloissé  por  lui  ferir 
(Ren.  de  Beadjec,  li  Biaus  Desconneus,  780, 
Hippeaa.) 

—  Enfese  de,  tendu,  appliqué  à  : 

Cil  qni  ainsi  ont  lor  pensée 
De  douces  amors  entesee. 
(B.  de  Condé.  li  Prisons  d'.Amours.  "If,  Scheler.i 


Dans  la  première  partie  du  xvii"  siècle, 
on  employait  encore  enloiser,  avec  le  sens 
de  tendre,  de  brandir,  en  parlant  d'une 
arme  : 

Comme  Ulysses,  disoit  il,  avoit  un  arc 
que  personne"  ne  pouvoit  tendre  et  entoyser 
que  luv  seul.  (Garasse,  Doctr.  cur.,  p.  59, 
éd    1613.) 

Enloiser,  ou  courber.  Enloiser  un  arc. 
Enloiser  une  espée.  ou  la  hausser  pour 
Irapper.  (DuEZ.  Dicl.  franc.-allem.-lat., 
Amsterdam  1664.) 

ENTESKEMENT,   VOir  ENTOSCHEMENT. 
ENTESNIER,    voir  ENTAISNIER. 

ENTESSEn,  voir  Enteser. 

ENTESSIER,  VOÎT  EnTECHIER. 

ENTESTANT,  adj.,  qui  entête  ; 

Et  avoec  un  bnril  de  vin 
Aporla  qui  crut  sur  le  Rin. 
Moalt  esloit  fors  et  enieslans. 

{Blanche  et  Jehane.  3838,  Michel.) 
Leur  ordonnez  un  seul  buvrage  nourris- 
sant et  non  enteslant.  {Ménagier,  II,  70, 
Biblioph.  Ir.) 

ENTESTE,  an.,  s.  f.,  bout  : 

A  Vanleste  de  la  dila  manlaz.  (1363, 
Arch.  Fribourg,  1"=  Coll.  des  lois,  n"  3.) 

EXTESTER,  Verbe. 

—  Act.,  frapper  à  la  tête,  blesser,  frapper 
en  général  : 

Tant  dist  :  Segnenr,  vonsalestes 
Que  Willebans  e>t  enlestes 
Et  que  il  est  ocliis  et  mors. 

iMtr.  de  S.  Elai,  p,  108,  Peigné.) 
Et  cil  qui  Irestoz  les  enleste 
Me  preot  aus  braz  et  si  me  torne. 
Et  en  cel  tor  si  mal  ra'atorne 
Que  il  m'abat  euccntre  terre. 
(R.  DE  Houdenc,  Songe  d'enfer,  274,  Si-heler, 
Trouv.  belg.,  noav.  sér.,  p.  186.) 
Lores  oisiez  noi  genz  huer 
Et  desconfire  et  temppsler, 
Blecier,  laidir  et  entester. 
(Est.  de  la  g.  s.,  Vat.  Chr.  1639.  f°  6''.) 

Quant  li  glout  voit  l'enfant  qui  si  l'a  entesté. 
Grant  merveille  a  eu,  si  l'a  moult  regardé. 

(Diion  deiiaience,  188,  A.  P.) 

Vent  et' foudre  et  tounoirc  qui  tout  perce  et  enleste. 
<L  rE  Melwg,  Tesl.,  Vat.  Chr.  367,  f  3.S'' ; 
Méon,  V.  1957.) 

Malle  mort  te  puist  enlesler. 
(Greban,  Mist.  de  la  pass.,  33332,  G.  Paris.) 

—  Avec  un  rég.  de  personne,  mettre 
une  chose  dans  la  tête  de  quelqu'un, 
l'affermir  dans  une  pensée,  dans  un  des- 
sein : 

Fait  li  rois.... 

Cinq  cens  arbalesliers  baillier 
Qui  sou  vouloir  pas  ne  desdient 
A  cens  qui  le  navie  gnient. 
Et  de  ce  le  vont  enteslant. 
(G.  Cl-iart,  Roy.  lign..  11633,  W    et  D.) 
Je  ne  sai  qui  vous  a  de  ce  fait  entesté. 
Mars  faire  vous  convient  a  vosire  voulenté. 
Œrun  de  la  Mont.,  Richel.  1270,  f  6Î  T».) 

Et  a  sa  besoi^ne  euteudoit 
Sagement  par  fez  et  par  dis. 
Comme  bon  prélat  et  bardis  : 
Il  vint  devant  les  presidens 
Pour  i'eio  los  séries  evideus 


26& 


ENT 


ENT 


ENT 


Qoej'ey  ramentens  devant. 
Bien  lonr  raloit  araentevant 
Son  titre  et  sa  possession. 
Maintenant  sans  dilacion 
Fnt  mandé  a  ses  ainemis. 
Cenlz  qni  s'estoient  entremis 
Da  roy  soa  cela  enlestrr. 
Qu'enlx  vcnissent  sans  arresler 
A  lajonrnee  qni  fnt  mise 
Ponr  bien  maintenir  lonr  emprise. 
(Advocaeie  N.-D.,  ms.  Evreux,  f  1G2'.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  se  mettre  en 
tête  de,  entreprendre  : 

Les  MetapoDtins,  Sibariles  et  Crotoniates 
conjoincts  entesterent  expulser  les  aultres 
Grigois  hors  de?  fins  de  Ytalie.{FossETIER. 
Chron.  Afarf/.,  ms.Brux.  10312,  VIII,  ii,  21.) 

—  Réfl.,  se  mettre  une  chose  dans  la 
tête  : 

Qaant  li  porleres  ol  tel  plct 
Fiancié  li  a  volentiers, 
Onar  il  covoitoit  les  deniers. 
Et  s'estoil  anqnes  miestez  ; 
Le  grant  cors  monta  les  degrez. 
(Ddrand,  des  S  Bopis,  144,  Méon,  FaW.  cl 
cont.,  III,  249.) 

—  De  même  au  passif,  estre  entestf  d'nne 
chose,  l'avoir  résolue  fortement  : 

Li  François  cessent  de  la  guerre 

De  laqnele  il  sont  entestè, 

El  se  séjournent  par  l'esté. 

(G.  GciART,  Roij.  lign.,  10016,  W.   et  D.) 

Ces  dernières  signiûcations  n'est  pas 
complètement  disparu  de  la  langue  mo- 
derne et  ont  été  surtout  en  usage  au  xvii' 
siècle. 

ENTESTEURE,  S.  t.,  mal  de  tête  : 
Entesteure,  n  troubliug,   or   making  of 

tlie  bead  very  heavie  a  breeding,  or  brin- 

ging,  of  tbe  headacl;.  (COTGR.) 

—  Action  de  placer  la  tête  dans  quelque 
chose  ou  de  placer  quelque  chose  sur  la 
tête  : 

Entesteure,  a  putting  of  the  bead  inlo, 
or  putting  upon  tbe  bead.  (Cotgb.) 

—  Capuchon,  trou  pour  passer  la  tête  : 
Entesteure.   a  booding;  also,  a   b'ole  to 

put  tbe  bead  tbrougb.  (Cotgr.) 

ENTESTRE,  VOÏr  ENTISTBE. 

ENTETTEMENT,  adv.,  entièrement  : 
Le  bataille  et  la  route  qui  fu  le   mieuls 

coml)atue   et   plus    enlettement.    (Froiss., 

Chron.,  XII,  2)5,  Kerv.) 

ENTEUR,  s.  m.,  celui  qui  ente,  émon- 
deur  en  général  : 

Il   fault  que    les  enteurs.    en   ce   moys, 
entent  tout  ce   qu'ilz  vouldront  enter.  (A. 
Pierre,  Const.  Ces.,  m,  3,  éd.  1543.) 
Et  porte  a  son  costé  la  gaaine,  qne  souvent 
Son  père  bon  enteur  portoit  auparavant. 
(Gaixh.,  Plais,  des  Champs,  p.  227,  éd.   1604.) 

Les  enteurs  d'arbres.  (0.  de  Serr.,  Th. 
d'agr.,  i,  7,  éd.  160b.) 

A  ce  que  toutes  fois  ne  se  pratique  au- 
jourd'hui tant  exactement  par  les  meilleurs 
enteurs,  qui  tronçonnent  un  long  greffe  en 
deux  ou  trois  pièces.  (Id.,  ib.,  VI,  22.) 

Verileur  rampant  conpe  du  haut  conpeaa 
Un  rejeton  encor  de  tendre  peau. 
(Le  Blam,  Georgiqites,  f  o3  r»,  éd.  ICOS.)  Lat., 
pntator. 


En  ceste  part  au  ncud  est  fait  on  œil, 
Dn  réceptacle,  un  eslroit  recueil 
Dedans  lequel  font  prendre  les  enleurs 
Quelque. arbre  estrange... 

(Id.,  ib.,  !°  55  v".) 

ENTEURE,   -  ture,  'anture,  s.  t.,  action 

d'enter  : 
Ensilio,  enteure.  (Gloss.  de  Salins.) 
Enlure,  insertura.    {Gloss.  qall.-lat..  Ri- 
che!. 1.  7684.) 

—  Ente,  partie  entée  : 

Unis  comme  deux  arbres  par  l'enlure. 
(La  Boderie,  Harmon.  du  monde,  p.  755, 
éd.  1578.) 

Vous  pourrez  bien  faire  d'une  greffe 
longue  deux  ou  trois  tronçons,  dont  aussi 
bien  ferez  tousjours  bonnes  enteures.  (Lie- 
BAULT,  Maison  rustique,  m,  10,  p.  335,  éd. 
1658.) 

Qu'il  reçoit  toutes  sortes  d'antures, 
comme  la  Ligue  a  receu  toutes  sortes  de 
gens.  {Satire  Menippee.  p.  276,  Labitte.) 

Le  tronc  ou  cep  enté  est  aussi  couppé 
un  pied  ou  environ  au  dessus  de  l'en- 
teure,  afin  que  toute  sa  substance  par- 
vienne au  nouveau  ente.  (0.  DE  SerR., 
Th.  d'agr.,  m,  5,  éd.  160S.) 

Or  l'arboisier  aspre  et  rude  qui  pique 
Sur  le  noyer  par  enture  s'applique. 
(Le  Blanc,  Georgiques,  f»  54  t°,  éd.  1608.) 

ENTHECIER,  VOlr  ENTECHIEH. 

ENTHROIVER,  VOir  EnIROSNER. 

ENTiCEMENT,  -issement,  -ycement,  -iche- 
ment,  ant.,  s.  m.,  action  d'inciter,  excita- 
tion, instigation,  impulsion,  suggestion  : 

Li  paisant  e  li  vilain, 
Cil  del  boscbage  e  cil  del  plain, 
Ne  sai  par  cul  entichement, 
Ne  ki  les  mut  premièrement. 
Par  vinz,  par  trentaines,  par  cenz 
Unt  tenu  plnsnrs  parlemenz. 

(Wace,  Rou,  3<i  p..  819,  Audresen.1 

Si  qne  li  reis  meismes  snvent  le  cuntralie 
Par  Venticement  de  ces  qu'aiment  la  folie. 
(Chron.  de  Jord.  Fantasme.  388,  ap.  Michel,  D. 
de  Norm.,  t.  111.) 

Ne  vus  devez  pas  fier  en  fol  enticement. 
(W.,  400.) 

Ke  par  autre  anticement 
INel  perdist  si  feiterement. 

(Chabdrt,  Josaphat,  239,  Koch.) 

Sovent  ai  oi  recunter 

Quant  femene  entre  si  en  amer 

E  ne  pot  tôt  son  voler  faire 

A  celui  ferra  tut  contraire 

Et  plus  qne  altre  bomne  le  barra 

ISe  ja  s'ele  pot  ne  finera 

Desqu'il  par  son  entissement 

Morge  u  pur  eutuchement. 

(Protheslaus,  Ricbel.  2169,  f  14'.) 

Par  Venticement 
Dn  mortel  serpent 
Fa  tost  déposes. 

(Sermon  en  vers,  p.  7,  Jubinal.) 

Par  fcme  fnst  perdue,  par  son  enticement. 
(Desp.  du  Juif  et  du  Chrestien,  Richel.  19152, 
f»  109».) 

Par  leur  conseill  et  par  leur  enticement. 
(G.  DE  Tyr,  III,  23,  Hist.  des  crois.) 

Crist,  que  li  juif  par  Venticement  dou 
deable  le  crucefierent.  {Psaut.,  Maz.  258, 
fMSr».) 


Par  leur  conseil  et  par  leur  anticement. 
{Godefroide  Buillon,  Richel.  22495,  t»  34'.) 

A  si  grant  forsenerie  fu  menez  par  Ven- 
ticement Fredegonde...  {Chron.  deS.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  36''.) 

Tout  ce  fesoit  il  par  Venticement  la  roine 
Fredegonde.  {Ib.,  f»  43'.) 

Put  Venticement  du  deable.  (J6.,  f»  159'.) 

Par  un  fol  entycement  de   sa  peut  malu- 

ree.  {Fragm.,  ms.  Oxf.,  Fairf.  24,  f  1  r») 

ENTiCEon,  -eour,-eur,  s.  m.,  flatteur, 
séducteur  : 

Liloial  consoillier  ont  plus  de  porvoiance 
que  li  fans  enticeour  de  losanges.  (Moralit. 
des  philos.j  Ars.  5201,  p.  374'.) 

Mielz  sunt  a  crere  leal  conseiller  de  pur- 
veance  lie  li  fans  enticeur  de  losenge.  (Ib., 
Richel.  25407,  f»  125'.) 

ENTicH,  s.  m.,  clôture  faite  avec  des 
pieux  : 

Sis  moieies  (de  bois)  au  easuoi,  quinze 
moiies  a  Ventich.  (1260,  Lett.  de  Mah.  de 
Beauvois,  Arch.  JJ  31,  f»  102  v°.) 

Nuef  moiies  as  entis.  {Ib.) 

ENTICHEMENT,  VOir  ENTICEMENT. 

ENTicHiER,  voir  Enticier. 

ENTiciER,  -  ichier,  -  echier,  ant.,  v.  a., 
piquer,  aiguillonner  : 

Car  nus  viens  senglier  bericiez 
Quant  des  cbiens  est  bien  enlicie: 
S'est  si  crueus. 

iRose,  ms.  Corsini,  r>  66''.) 

—  Fig.,  inciter,  pousser,' provoquer  : 

HdU  Ventice,  mnlt  ragnillone. 
En  maint  sen  l'en  araisone. 
(Ben.,  d.  de  Korm.,  Il,  21028,  Michel.) 

Rogicrs  del  Punt  l'Evesqne  les  aveit  conveiez 
Et,  a  tere  le  mal  les  a  mnlt  enticiez. 
(Garn.,  YiedeS.  Thom.,  Richel.  13513,  f°  84  y".) 
C'est  U  maufé  ki  les  entice 
De  mettre  chescun  en  divers  vice. 

(Chardrï,  Set  dormans,  1869.  Koch.) 

Sis  entiçout  encontre  lui 

Et  li  feseit  asez  ennui 

Que  par  aogoise  ou  par  destrece 

S'en  reperast  a  sa  richece 

Et  sa  sainte  vie  chanehast. 

(Vie  de  S.  Alexi,  553.  Koœ.  VIII,  p.  175.) 

Tant  noz  entice 
Angoisse  et  avarisse. 
(Chaus.,  ms.  Montp.  H  196,  P  263  t'.) 

Hayne  est  ire  aduree  qui  retret  hom  de 
ben  fere  a  soen  preme  e  Ventice  de  querre 
a  li  mal  ou  grevaunce.  (Ms.  Bodl.  Digby 
86,  f"  3  r».) 

Kl  ne  me  fine  i'entechier 
De  vous  amer. 

(GiB.  DE  MoNTR.,  Violette,  454,  Michel.) 

En  vient  an  preste,  si  Vantice, 
iNe  li  laira  croiz  ne  calice. 
Se  il  la  croit. 
{De  Richant,  508,  Méon,  Nouv.  Rec,  I,  54.) 

—  Enticier  quelqu'un  que,  lui  suggérer 

de,  l'aiguillonner  à  : 

Satbanas  se  eslevad  encuntre  Israël,  e 
entichad  David  que  il  feist  anurabrer  ces 
de  Israël  e  ces  de  Juda.  {Rois,  p.  215,  Ler. 
de  Lincy.) 


ENT 


ENT 


ENT 


265 


C'est  sa  char  qni  tnt  dis  l'enlice 
Que  il  li  face  sa  délice. 

(Besant  de  Dieu,  iil,  Marlin.) 

—  Entirier  à  quelqu'un  que,  lui  niellre 
dans  l'esprit  l'idée  qrj,  lui  insinuer  que, 
le  pousser  à  : 

Enlieié  t'ont  e  fait  entendre 
Au  rei  de  France  Qu"\\  l'Oet  prendre 
Normendie,  s'il  vont,  st  nz  paine. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  35Hiy,  Michel.) 

A  Cantorbire  vindrenl  parler  et  conseillier 
A  Dan  Uandulf  del  Broc,  .'l  pnr  Im  enlirier 
Qn'i\  deast  i'arcevPsqiie  et  1rs  siens  nieslreier. 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Uijhel.  13513.  P  TB  v°.) 

.1.  deables  le  convei^i 
Maintes  fuiz,  et  /:  eulic-z 
Que  toz  ses  moinnes  hors  meist. 
(Pean   Gatimeau,    Vie  de  S.  Marlin,  p.  41,  Bonr- 
rassé.) 

—  Etiticié,  part,  passé,  incité,  poussé  : 

Quant  François  de  guerre  enlice' 
Arrivèrent  soui  Cirici;, 
Tonz  apareilliez  de  ci  n  batre. 
(GuiART,    Roy.  lign.,  Richol.  5638,  f»  312  r°.) 

ENTicoRNE,  S.  (.,  sopte  d'animal  fabu- 
leux, probablement  altération  pour  uni- 
corne  : 

Si  r'a  nne  antre  beste  encore 
Qa'on  apiele  enticorne ; 
Cornes  de  cerf  a  en  sjn  tîs 
Et  de  lion  cuisses  et  pis. 
Pies  de  ceval,  orellesg-ans 
Kî  li  croissent  en  l'oel  .ledens, 
Bouce  ronde  et  le  inusel 
Aosi  com  le  cief  d'un  tnel. 
Les  oels  l'un  de  l'autre  molt  près, 
Kt  te  Tois  d'on  homme  1  ien  près. 
(Gadth.  de  Mes,  Vm.  du  monde,  Kichel.  20'2l, 
P  100*'.) 

ENTiCQUis,  -  iz,  esUquich,  s.  m.,  sorte 
de  palissade  : 

Pelvis  et  cloiez  a  faire  ung  estequich. 
(1445,  Bélhune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Lesdiz  cloeux  emploiez  a  ung  pont  estant 
auprez  du  molin  Farouel,  a  ung  aultre 
pont,  a  ung  enticquiz  au  point  de  le  pointe 
a  faire  une  montée  a  l'oschargiiette.  fl497, 
Compt.  faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  Richel. 
12016,  p.  37.) 

Quarante  cinq  pointes  de  fer  mises  aux 
estocqz  dont  l'en  a  fait  enticquis  pour  fere 
caticbes  auprez  du  pont  de  l'ille.  (1498,  ib., 
p.  130.) 

Ung  estrief  de  fer  mis  audis  enlicquis  et 
caticbe.  {Ib.,  p    130.) 

Cf.  Entich  et  Entisi'.bier. 

ENTiEDiR,  V.  a.,  atliédir  : 

Ce  sont  togre  qni  le  ci  ntraire 
De  l'iglise  vnellfnt  toi  fere. 
Et  sa  resplendor  enlaiJir. 
El  sa  grant  vjgor  entiedir. 
(Macé  de  la  Charité,  BihU,  Kichel.  401,  f  90'.) 

ENTIENT,   voir  EnSi'IENT. 

ENTIER,  eniir,  antier,  adj  ,  sincère,  in- 
tègre, loyal,  pur,  parfait  en  son  genre  : 

De  parler  fu  fins  et  enliers. 

(Ben.,   Troie,  ms.  Monlp.,  f»  i^) 
S'alai  en  un  pais  on  on  est  si  entir 
Que  on  i  meurt  errant  qnaut  on  i  vent  mentir. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Jus  du  Pèlerin,  p.  415, 
Conssemaker.) 

T.  lU. 


Entirs  m'avez  esté  et  (ers, 
Ainz  voz  oslei  ne  me  fn  fers, 
Sej'oi  meslier  d'une  provende. 
(Jeh.  Bodel,  Congié,  -160,  Méoo,  Fabl.,  I,  140.) 
Ains  ère  ades  courageus  et  hardis 
De  li  amer  Je  loinl  cuer  eiilir. 

{Chans.,  Val.  Chr.  1430,  f°  127  r°.> 
Philippe,  encor  venra  anire  saisons  ; 
Ains  qu'en  ains  conquis  les  bons  respnns. 
Me  dires  vous  qn'Araours  n'est  pas  entiers. 

(ÏHIB.  IV,  Clians.,  p.  96,  Tarbé.) 

Qni  veist  Blanchefloar  la  dame  an  cuer  entier. 

(Berle,  3189,  Schcler.) 

Ans  bons  estiiez  donce,  et  aus  mauves  si  Acre, 
Ainz  ne  menja  de  pain  pucele  plus  entière. 

(Gant.  d'Aup.,  p.  15,  Michel  ) 
Parlont  estoit  Gilles  enliers, 
Nos  nel  veist  qin  nel  amast. 
Qui  nel  servist  et  bonorast. 

{Gilles  de  Cliin,  2675,  R'iff.) 

Aussi  comme  ses  devantiers. 
Qui  furent  preudoms  et  antiers. 
(GoDEFROY  DE  Paris,  CAfOB.,  6800,  BuchoD.) 
Item  il  convenroit  passer  par  la  force  de 
plusieurs  seigneurs  qui  ue  sont  pas  si  en- 
tiers ne  si   loyans  aux  chresliens  comme 
ils   deussent.   (lieg.  Nosler  de  la  Ch.  des 
comptes.  I"  291  ter.) 

Et  s'en  serai  plus  lies  et  plus  entiers 
En  tous  mes  fes. 

(Froiss.,  Poés.,  !,  86,  1171,  Scheler.) 

Mon  coer  si  vrai  et  si  entir 
Avoie  tout  dis  en  s'amoor. 

(iD.,  ib.,  1,  190,3485.) 
Qui  fu,  ce  recommendenl  li  ancteur, 
Dos  vres  amans,  acquist  moult  hanlle  honneur. 
Quant  pour  amer  par  amours,  vres  martirs, 
F^rans  et  loyans,  moru  de  coer  enlirs. 

(ID.,  ii>.,  I,  85,1121.) 
Si  avoit  la  gorgerette  moult  blanche   et 
entière.  {Percef.,  V,  f°  44^  éd.  1328.) 

En  une  commission  si  ruineuse  et  si 
odieuse  a  tout  le  monde,  comme  estoit 
celle  la,  il  se  porta  non  seulement  en 
homme  droict,  entier  et  net,  mais  aussi 
doulx  et  humain.  (Amyot,  Vies,  LucuU.) 

—  Véritable  : 

De  ce  n'enssies  falli  point 
De  parler  a  la  bonne  et  belle, 
Qni  n'est  pas  ores  trop  rebelle 
De  TOUS,  ains  vous  voit  volontiers. 
Trop  plus  que  ses  cousins  entiers. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  183,3215,  Scheler.) 

—  S.  m.,  accomplissement  : 

L'entier  ou  l'accomplissement  de  vos 
désirs.  (Du  GuEZ,  An  Inlrod.  for  to  lerne 
to  speke  french  Iretcly.  a  la  suite  de  Pals- 
grave,  éd.  Génin,  p.  919.) 

ENTIERCEMENT,  VOlr  ENTEBCEMENT. 

ENTIERCIER,  VOlr  ENTERCIER. 

ENTIEREGNEMENT,  VClr  ENTERINE- 
MENT. 

ENTIERER,  voir  ENTERER. 

entiereté,  entierretê,  entierlé,  entier- 
teit.  entierité,  entirelé,  enterieté,  enterreté, 
entierlié,  s.  S.,  la  totalité,  le  tout: 

Integritas,  entiereté.  (Gloss.  de  Couches.) 

Integrilus  ut  integritudo,  entierretez. 
(Gloss.  de  Salins.) 

Et  par  custome  en  ascun  ville  et  burgh 
el  aura  Ventiertié.  (Litti-.,  Instil.,  37, 
Houard.) 


Si  le  donour  nequedent  reteigne  devers 
luy  niesme  ascun  parcele  de  tout  l'entierlé. 
(Britt.,  Loix  d'Anal.,  f°  lOo  v»,  ap.  Ste- 
l'al.) 

Integritas,  entiereté:  (G.  dk  Villedieu, 
Epitlioma  vocalmlonim,  Caen  1529.) 

Innocentia,  integritas,  cnfierele.  (R.  Est., 
Thés.) 

Il  serait  plus  a  propos  de  gratiffier  M.  et 
madame  de  Savoye  de  l'entierelé  des 
places,  que  d'y  mettre  la  main  et  ne  le 
pouvoir  toutes  fois  achever.  (Du  Villars, 
Mém.,  X,  an  1339,  Michaud.) 

—  Etat  d'une  chose  qui  est  dans  son 
entier,  dans  son  intégrité  : 

La  sainte  mère  Ygliso  de  seinle  Trenilé, 

Sire,  dunt  receustes  corone  el  realté, 

Hestablissez  del  lot  en  celé  dignité 

Et  en  cel  mesme  estât,  et  en  Venterrelé 

Qu'el  out  as  anceisurs  et  par  antiquité. 

(Garn.,  Vie  de  S.  'thom.,  Kichel.  13313,  f  52  v».) 

Ung  hanax  de  madré  qui  a  perdu  la 
beauté  de  son  enlierité.  {Liv.  S.  Pierre  de 
Lucemb.,  ms.  Epiual,  f°  6  r».) 

Toutes  choses....  seront  realraent  et  de 
fait  rendues...  especialuient  en  mesmes 
Venlierelé  comme  ilz  furent  au  roy  d'An- 
gleterre depuis  .Lxx.  ans.  {Chron.  de  S. 
Den.,  Richel.  2813,  f°  427''.) 

Et  toutes  chouses...  renduz  audit  roy 
d'Engleterre..  en  meisme  Ventierlé  come 
ils  furent...  (24  oct.  1360,  Lett.  d'Ed.  III, 
Liv.  des  BouiU.,  XVI,  Arch.  mun.  Bor- 
deaux.) 

Et  soient  demores  (les  terres  et  pays)  en 
telle  meismes  entiereté  et  estât  com  ilz 
estoient  par  avant.  (25  av.  1369,  Ord.  de 
L.  d'Anj.,  Liv.  arm.,  1°  103,  Arch.  mun. 
Montauban.) 

Car  vous  ne  povez  donner  du  tout  Ven- 
tiereté  des  noms  et  faillir  en  la  diminucion 
d'icelles.  (Oresme,  des  Monnaies,  p.  49, 
Wolowski.) 

Car  l'bebraique  (la  langue)  avoit  son 
siège  en  Judée,  la  grecgue  en  Grèce,  et  la 
latine  a  Rome  et  par  toute  l'Italie,  que  ne 
sont  encores  demeurées  chascune  en  sa 
purité  et  entiereté.  (Bo.nivard,  Advis  et 
devis  des  lengues,  p.  13,  éd.  1849.) 

L'entierelé,  situation  et  ordre  des  ele- 
raens.  (Nie.  de  la  Boderie,  Heplaple,  p. 
838,  éd.  1378.) 

—  Au  sens  moral,  intégrité,  pureté  : 
Illokes  alsinient  regehissoit  il  soi  avoir 
veut  un  estrange  jireste,  li  queiz  venant  al 
devant  dit  pont  par  si  grande  autoriteit 
trespassat  parmei  lui,  par  com  grande  eii- 
tiertnt  il  veskit  ici.  {Dial.  Greg.  lo  pap., 
p.  246,  Foerster.) 

Que  je  parmaicne  en  enlireté.  {Anfances 
N.-D.,  Richel.  1353,  t»  276  v».) 

Comme  le  cloistre  du  ventre  de  la  vierge 
fut  cloz  et  seellé  par  le  seel  de  chasteté 
Ventiereté  du  corps  ne  pot  contrailler  a 
l'enfantement,  ne  il  n'ot  pas  besoin  d'estre 
defermé.  {Miroir  histor.,  .Maz.  557,  f  124r».) 
Parfaite  entiereté  de  char  vierginel.  {Lé- 
gende dorée,  -Maz.  1333,  1°  199».) 

Oste  la  corruption  et  poursuiz  l'entierelé 
de  necteté  et  de  vertus.  (J.  DE  SalISB., 
Policrat.,  Richel.  24287,  f"  67^) 

Vecy  doncques  le  point  ou  je  vous  vueil 
prier  :  c'est  oue  gardez  nostre  mariaige  le 
plus  longuement  que  vous  pourrez  en  son 
puliercté.  i Louis  XI,  Nouo.,  c,  Jacob.) 
?4 


ENT 


ENT 


ENT 


Si  me  fist  jurer  et  promettre  que,  quant 
il  adviendroye  ainsi  que  ma  nature  me 
forceroye  a  rompre  et  briser  mon  entierete, 
je  esleusse  ung  homme  saige  et  de  haulte 
auctorité,  qui  couvert  et  subtil  feust  a  gar- 
der nostre  secret.  (ID.,  ib.) 

Qui  avez  gardé  mon  entière  chasteté  et 
ma  chaste  entierelé.  (1d.,  «6.) 

Lucresse  estriva  pour  Yenterieté  de  son 
corps.  {Hist.  de  Floridan  et  Belise,  à  la  suite 
de  Jehan  de  Saintré,  p.  525,  éd.  1724.) 

En  toutes  choses  baille  toy  mesme 
l'exemple  en  bonnes  œuvres,  en  doctrine, 
en  entierté,  en  gravité.  (Le  Fevre  d'Est., 
Bible,  S.  Paul  à  Tite,  II,  éd.  153i.) 

Entierete  et  pureté  de  jugement.  (A.  Du 
Moulin,  Cfticom.,  p.  212.) 

Toutes  foys  plustost  ployer  que  rornpre, 
de  peur  que,  s'il  vient  a  user  d'une  je  ne 
soay  quelle  stoique  entierelé,  et  ne  pense 
devoir  céder  a  aucune  tempeste,  poulsé 
liors  de  ce  gouvernail  il  ne  laisse  la  Repu- 
blique en  troubles,  et  factions  comme  une 
nave  a  la  tourmente.  (Du  Verdier,  Bibl., 
p.  174,  éd.  1580) 

Il  se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII'  siècle  : 

Integritas,  tatis,  entierelé,  pureté,  bonne 
et  entière  santé  et  disposition.  (Guillelmi 
MoRELLi  Thesorusvocum  omnium  tet., Paris, 
1622.)  ■ 

ENTIERIR,  voir  ENTEUIR. 
ENTIERITÉ,  voir  ENTIERETE. 
ENTIERTÉ,  voir  ENTIERETE. 

ENTIEUS,  adj.,  rêveur,  soucieux,  triste  : 

S'en  sai  enlieits 
Et  très  peosieus. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f°  270  r».) 

Nonponrquant  formenl  m'angoissoie 
Des  sonspirs  et  des  plonrs  enlieus 
One  les  jones  dames  gentieuls 
Faisoient. 

(1d.,  ib.,  P  193  T°.) 

Cf.  AiNSOS. 

ENTiFiER,  ant.,  V.  a.,  enter,  planter  : 
Et  doit  li  dit  Moreol  le  dit  désert  planter 
elantifier.  (1295,  Goaille,  Arch.  Jura.) 

ENTiLBARDÉ,  part.,  embarrassé  : 
Gectez  vostre  lance  le  premier,  si  vous 
povez,  et  la  suivez  de  près,  et  vous  trou- 
verez vostre  homme  enlilbardé  de  sa  lance 
et  de  son  pavaiz.  {Le  Jouvencel,  ms.,  p.  359, 
ap.  Ste-Pal.) 

ENTiLLEMENT,  S.  m.,  exprime  l'idée 
d'intelligence  : 

La  première  meson  si  ensegne  sur  l'arme 
elle  savoir  et  Ventillemeiit  et  la  créance  et 
le  cors  et  la  vie  de  l'orne.  {Hagins  le  Juif, 
Richel.  24276, 1°  70  v.) 

Adonc  ara  il  ame  haute  et  force  pleine 
d'entillement  et  de  sens.  (Ib.,  t"  72  \°.) 

ENTIR,  voir  Entier. 

ENTIRAIN,  voir  EnTERIN. 

ENTiRER,  verbe. 
—  Act.,  tirer  : 

Li  TilaÎDs  par  grant  vigor 
Son  arçon  toise  et  eiitire. 
(JosCELin  DE  Bruges,  Clians.,  ms.  Richel.  Monchct 
8.) 


—  Fig.,  fatiguer,  oppresser  : 

Grief  accident  monlt  fort  m'entire; 
Mon  corps  plus  n'est  a  demy  vis. 
(Moral,  d'iing  Emper.,  Ane.  Th.  fr.,  III,  131.) 

—  Réfl.,  se  tourmenter,  s'inquiéter  : 

L'ardenr  qni  me  tire 
Me  vient  tire  a  tire. 
Par  qiioy  Je  m'entire 
En  angoesse  dure. 
(Moral,  d'ung  Emper.,  Ane.  Th.  fr..  III,  133.) 

ENTiRES  QUE,  loc.  conjonct.,  pendant 
que  : 

Entires  que  li  rois  Engles  alloit  et  venoit 
et  chevauchoit  le  pays  de  Bretagne,  ses 
gens  y  faisoient  tous  les  jours  tamaint 
assault.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  175,  Kerv.) 

Cf.  Entrues. 

ENTIRETÉ,  voir  ENTIERETE. 

ENTiscHiER,  V.  a.,  enfoncer  : 

Mettre  et  entischier  ung  bauch  ou  sera 

atachié  ung  querquant  ou    coller    de   fer. 

(1477,  Péronne,  ap.    La   Fons,    Gloss.  ms., 

Bibl.  Amiens.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  pays  de  Bray, 
Somme,  entiquier,  enfoncer  un  pieu,  en- 
foncer en  général  :  »  On  ne  peut  rien  lui 
entiquier  dans  la  tête.  » 

Cf.  Entich  et  Enticquis. 

uNTisEMENT,  S.  TH.,  excltation  : 

Par  mensn[n)ge  de  la  gent 
E  par  maveise  enlisement 
Esteit  Richard,  li  quens  gentils, 
Anqaes  mellé  al  rei  Henris. 

(Conques!  of  Ireland,  22io,  Michel.) 

ENTiSER,  V.  a.,  atiser  : 

Pechié  nous  tost  noslre  franchise. 

C'est  ce  qui  nostre  plaie  enlise. 
(.1.  Lefebïre,  Resp.  de  la.  mort,  Richel.  994, 
l"  S'.) 

—  Exciter  : 

Sy  est  cy  bon  exemple  comment  l'en^ 
doit  estre  piteuse  des  povres  et  des  ser- 
viteurs, et  non  enliser  ne  donner  mal  con- 
seil a  son  seigneur.  (Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  Lxvi,  Bibl.  elz.) 

ENTissANCE,  S.  f .,  suggpstion  : 
Instigatio,   enlissance.    {Gloss.  de  Co<i- 
ches.) 

ENTISSEMENT,  VOir  ENTICEMENT. 

ENTissEUR,  s.  m.,  cclui  qui  tisse,  tis- 
serand ;  fig.,  celui  qui  trame,  qui  ourdit  : 

Mieus  font  a  croire  li  loial  conseileur,  et 
plus  sont  de  pourveance  que  li  félon  en- 
tisseur  de  losenges.  {Liv.  de  moral.,  Ri- 
chel. 25247,  f  62>.) 

ENTisTRE,  enlestre,  v.  a.,  tisser  : 

Li  kente  fn  rice  et  parée. 
De  soie  esloit  d'oevre  menue, 
Par  lius  esloil  d'or  enlissue. 
(Eteocle  et  Polin.,  Richel.  315,  f  11""-) 

D'un  bliant  fn  vestue,  qui  fn  fais  en  Cartage 
A  bestes  et  a  flors  ;  nis  li  poisson  marage 
I  furent  entessu  et  IL  oisel  volage. 

(CheiK  au  cygne,  I,  ûeii.'Hippeau.) 
Or  entendes,  baron,  qne  Deus  vos  face  aiue, 
Cançon  moult  bien  rimee.  de  bons  vers  entessue. 
(Les  Chelifs.  Richel.  125S8,  V  ^0^) 


An  chief  avoit  -i.  chier  offrois 
Ent  entissu  touz  a  ses  doiz. 
(Geff.,  .tu.  es(.  du  mnnie,  Richel. 1526,  P  120''.) 

i'ay  entissu  mon  lict  de  cordes,  et  l'ay 
entissu  et  couvert  de  tapis  d'Egypte.  {Bible, 
Paraboles  de  Salomon,  ch.  9,  éd.  1543.) 

ENTiTELEMENT  ,  -  Utlement ,  s.  m., 
titre,  objet  : 

De  cest  livre  est  Venlitlement. 
(Pierre  de  Peckam,  Rom.  de  Lumere,  Brit.  Mus., 
Harl.  4390,  f°  i'.) 

Ki  fut  autnr  e  Vcnlilte]lement, 

E  la  matire  e  la  fnrme  ensement, 

E  la  fin,  par  qnei,  ceo  est  resnn. 

Fa  fête  la  composiciun. 
(Id.,  ib.,  ms.  Cambridge,  S.  John's  F  30,  f°  4».) 

ENTiTELER,  -  uUr,  entitleT,  y.  a.,  men- 
tionner, rapporter  : 

Solonc  ceo  que  en  le  chapitre  de  lour 
office  serra  tntiilé  (Britt.,  Loix  d'Angl., 
f°  2  r",  ap.  Ste-Pal.) 

—  Entitlé,  part,  passé,  qui  porte  une 
inscription  : 

Une  bende  ot  entilulee 
Ou  piz  resonable  apelee. 
CMacé  de  la  Cbarite,  BMe,  Richel.  -401,  f°  24°.) 

—  Indiqué  : 

Les  anthieuenes  des  samedis  sourMagni- 
ficat  si  com  Loquere  Domine,  Cognoverunt 
omnes,  et  les  autres,  doit  on  dire  as  same- 
dis u  eles  sunt  entiieles  a_  Magnificat  u 
apries  a  commémoration. (fiéffie  de  Cileaux, 
ms.  Dijon,  f"  40  v".) 

—  Titulaire  : 

Cappelains  entitules.  {Livre  clauté  des 
chapelains  de  N.  D.  d'Arras,  V  de  la  feuille 
de  garde  et  f»  74  v.) 

ENTiTELEURE,  eiiUtuleure,  -  ure,  enty., 
ant.,  s.  f.,  titre,  inscription  : 

Por  Deu  altre  nom  metteiz  a  vostre  pro- 
fessiun  et  autre  antileleure  a  vostre  œvre. 
[Li  Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ma. 
Verdun  72,  f  10  v».) 

Le  saint  livre  tout  maintenant 

La  Mère  Dieu  li  a  ouvert, 

Et  si  li  monstre  a  desconvert 

A  son  doit  Venliluleure. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  66'^.) 

A  son  doit  Yentiteleure. 

(Id.,  ib.,  Ars.  3527,  f»  136''.) 
Ave,  de  tons  les  biens  est  Yenlyluleure. 
(Ave  Maria,  Richel.  23111,  f°  319''.) 
A  cest  cantique  Ezechie  mêlent  li  entre- 
prêteur  tele  entilulure  :  li  orisons  Ezechie 
le  roy  de  Judée.  {Bible,  Maz.  532,  f  130«.) 

ENTITLER,  VOir  ENTITELER. 
ENTIT13LER,    VOir  ENTITELER. 
ENTITULEURE,  VOir  ENTITELEURE. 

ENTivENT,  voir  Antivent  au  Supplé- 
ment. 

ENTOCE,  voir  Entosche. 

1.  ENTOCHiER,  -  oucher,  -  ucher,  ant., 
verbe. 

—  Neutr.,  toucher  : 

Ce  qni  jus  a  la  terre  entache 
Ne  dui  torner  vers  vostre  boche. 
(Ben.,  D.  deNorm.,  11,131460.  Michel.) 


ENT 


ENT 


ENT 


:267 


—  Act.,  toucher  :I 

Quant  LoDgis,  qui  ne  voit  gonte, 

Voas  ot  la  char  du  costé  route, 

Fort  vous  poigny,  pas  ne  failly. 

Tant  que  Tostre  sang  en  saitly 

Sus  ses  mains  ;  lors  les  aprocha 

De  sez  yeulz  et  les  atttouclta 

Du  sang,  par  qnoy  r'ol  sa  veue 

Qu'il  avoit  longuement  pardue. 

(Pass.  N.  S.,  lab..  Mijst.,  II,  275.) 
La  manière  de  bien  et  justement  entou- 
cher  les   lues  et    guiternes.  (Desperiers, 
Discours  non  plus  mélancoliques  que  divers, 
éd.  1557.) 

—  Entocfti^, part,  passé,  touché,atteirt: 

Ke  tuz  les  banz  de  la  cuntree 
Ed  furent  ja  entuchen  del  mal. 

(Chardry,  Set  dormans,  896,  Kocl  "> 

2.  ENTOCHIER,  VOIF  ENTOSCHIER. 

ENTOICHIER,  VOlr  EnTECHIER. 

ENTOIER,  -  oyer,  -  ayer,  enlh.,  \ .  a.., 
recouvrir  d'une  taie,  d'un  linge,  d'une 
toile  ou  d'une  étoffe  quelconque  : 

Entoiea  est  d'an  drap  de  soie. 

(Pttrton.,  1U361,  Crapelet.) 
Un  treillis  nuet  a  entoyer  uii   lit.    (1375, 
Arch.  JJ  107,  pièce  33S.J 

Une  douzaine  de  thoyes  que  de  lin  que 
de  cUenosve,  pour  enllioyer  lesdicts  oreil- 
liers.  (1501j  Invent,  ae  l'Hôtel-Dieu  de 
Beaune,  Soc.  d'arcliéol.  de  Beauue,  1874, 
p.  173.) 

—  Entoié,  part,  passé,  recouvert  d'une 
taie,  d'un  linge,  d'une  étuBfe  : 

Trois  oreillies  entayes.  {Un partage  niobil. 
en  1412,  St-Germain,  p.  22.) 

Dans  la  Franche- Comté,  notoirement 
aux  environs  de  Montbéliard,  on  emploie 
encore  le  composé  rentaier. 

ENTOIER,  voir  EirrAiER. 

ENToiREs,  s.  pi.,  terme  de  vénerie,  les 
nœuds  du  cerf,  morceaux  de  chair  qui  se 
lèvent  aux  quatre  flancs  du  cerf  : 

Quant  tu  defferas  le  cerf,  oste  première- 
ment la  langue....  puis  oste  les  enloires, 
que  aucuns  appellent  les  neux  du  cerf;  les 
entoires  c'est  une  haute  chair  qui  est  ou 
cousté  du  col,  et  joint  es  espaules,  ensise 
au  travers  celle  chair.  IModus  et  Racio. 
f»  15  r»,  ap.  Ste-Pal.)  ' 

EXTois,  s.  in.,  l'action  de  tenir  son  arc 
tendu  : 

Il  (l'archer)  ne  pourroit  longuement 
tenir  son  entais,  si  l'aro  estoit  trop  fort. 
(Modus  et  Racio,  ms.,  f»  76  v,  ap.  Slo- 
Pal.) 

Cf.  E."<TESEn. 

ENTOISCIER,  voir  EiNTOSCHIER. 

ENTOiSE,  S.  f.,  embûche  : 
Car  encor  il  lui  tend  enloise. 

(Wace,  Bm,  13647,  Ler.  de  Lincy.) 

ENToisER,  voir  Enteser. 
ENTOisiER,  v.  n.,  retentir: 

11  connut  bien  le  cor  qui  boudist  et  entoise. 
(Mttugii  d'Aigrem.,  ms.  Montp.  H  '2i7,  f»  166-'.) 

ENToiTiER,  verbe. 


—  Act.,  abriter  sous  un  toit,  abriter  en 
général  : 

Et  trop  folement  esploitristes 
Quant  en  voz  cliarabres  entoitnstes 
Tel  ribaade,  tele  avolee. 
(G.  DE  CoiNci,  de  fEmper.,  Richel.  23111,  f  261', 

ms.  Brus.,  f°  120".) 
Et  li  ciens  si  sîvoit  .i.  leu  qui  el  buscier 
Erl  venus  en  la  haie  por  les  bestes  raangier 
Que  l'ermites  faisoit  la  aa  vespres  eitloilter. 

(Helias,  Richel.  12ci5S,  i"  8^  ) 

Et  tant  vausissent  esploitier 
Que  Diei  les  vansist  entoilier 
En  la  joie  de  paradis. 

(J/jr.  St  Eloi,  p.  80,  Peigne  ) 

—  Réfl.,  se  fixer  sous  un  toit: 

Qui  en  cloistre  tous  tens  s'entoile, 
(G.  DE  CoiNci,  A/(>.,  Richel.  817,  f»  67  v".  et  ms. 
Brux.,  f  96''.) 

EXTOivRE,  S.  m.,  appareil,  train  ; 

Vous  coDiiuerrons  en  champ  et  votre  gent  entoivre. 
Quant  partirez  de  nos  tuit  serez  des  chief  soivre. 
(Rom.  d'Ale.t..  Hist.  litt.,  XV,  168.) 

Cf.  Atoivre. 

ENTOLEMENT,  S.  m.,  manifestation  : 
Et  endementiers  autressi  que  nous  con- 
sidérons plus  ententievement  que  vostre 
entolement  de  souverainne  devosion  et  avoir 
de  grant  révérence  vers  nous  et  vers  l'es- 
glise  de  Roume  nostre  mère  aves  porté  ça 
en  arriéres  et  ne  cessies  de  porter.  (1435, 
Est.  de  S.  J.  de  Jér.,  Arch.  H. -Car.,  f»  4''.) 

ENTOLiR,  v.  a.,  enlever,  ôter  : 
Cens  qui  perdent  auroient  grant  envie  de 
ceus  qui  gaaignent  se  droiture  n'estoit  qui 
le  mauves coraige  leur  entoust.  (Ms.  Chartres 
620,  î"  2^) 

ENTOMBELER,  entumuler,  v.  a.,  mettre 
dans  le  tombeau,  ensevelir  : 

La  fu  11  rois  entumnles. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  ;;8,  Peigné.) 
Les  .II.  corps  sains  furent  entombeles  en- 
semble. (Légende  dorée,  Maz.  1333,  f"  181''.) 
Tonsjours  mais  seray  cy  tapis. 
Et  enlumulez,  qui  vault  pis. 
(E.  Deschamps,  Poes.,   Richel.  8iO,  f  438'".) 

1.  ENTOMBER,  -toumbcr,  -tumber,\.  a., 
mettre  dans  la  tombe  : 

Si  Ventumbent  en  .i.  fossé. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f°  84'''.) 

Dens  annz  et  demy  ly  roys  demorait.... 
Vynl  aunz  et  .xi.  moys  son  règne  governait. 
A  Kame  en  Normendye  l'evesqe  enioumliait 
En  l'église  Saynt  Esteven.  Il  mesmes  la  fundait. 
(P.  DE  Langtoft.  citron.,  ap.  .Michel,   ,hr.  angt. 

Norm.,  1,  145.) 
A  Seynt  Poel  de  Londre  fu  le  cors  entoumbez. 
(Id.,  ib.,  p.  163.) 

11  fut  enlombé  de  pecune  publicque.(Fos- 
SETIER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10312. 
Vlll,  m,  12.) 

Les  vieux  corbeaux  leurs  corps  entomberont. 

(RoNS.,  Franc,  IV,  llibl.  elz.) 

.l'atlens  l'heure  qu'il  faille  a  mon  père  monia   l 
l'aire  pour  Ventomber  un  convoi  lamantable. 
(P.  DE  Bbacii,  Poëm.,  V  15G  v»,  éd.  1576 

Les  citez  maudites 
Que  le  ciel  entomba  sous  les  flots  aspbaltites. 
(Du  Bartas,  les  Trophées,  p.    182.) 

....  Que  l'oubliance 
l'enlombe  ponr  iamais  dans  l'infernal  terroir. 
(Marie  de  Romieu,  Poés.,  p.  96,  Blanchemain.» 


Ils  Veniomherent  au  cercueil.  (Cholieres 
Apresdin.,  1,  f»  24  r",  éd.  1587.)  ' 

—  Entombé,  part,  passé,  recouvert  d'une 
tombe,  mis  dans  le  tombeau  : 

Aux  Dieux  marins  victime  soit  ma  teste 
Pour  sacrifice  agréable  a  la  mort. 
D'un  peu  de  sable  enlombé  sur  ce  bort. 

(RoNs.,  Franc.  111,  Bibl.  elz.) 
liien  que  j'aye  regret  de  voir  qu'obscurément 
Boiirdeaux  cache  entombes  aux  fons  d'un  monument 
Les  effets  signales  rie  sa  gloire  passée. 

(P.  DE  Brach,  Poèm.,  f»  87  r».  éd.  1576.) 
Corps  entombé. 
(Du  Bartas,  Trimnfe  de  la  foy,  II,  éd.  1580.) 

2.  ENTOMBER,  eutumber,  v.  n.,  em- 
piéter : 

Et  semble  audict  Schefne  que  je  veuille 
enlumber  sur  sa  commission  (1553,  Pap 
d'El.  de  Granvelle,  IV,  101,  Doc.  inéd.) 

ENTOMBiR.  voir  Entomir. 

ENTOMiR,  -  ommir,  -  oumir,  -  umir, 
-  ombir,  -  onnir,  verbe. 

—  Act.,  engourdir,  étourdir  : 
Si  fièrement  li  a  la  teste  martelée. 

Les  temples  entommies  et  l'oie  estonnee. 
Que  pasmé  le  gela  souvln,  gnenle  baee. 

(Doon,  10734,  A.  P.) 

Geste  disposition  se  fait  quant  ce  somme 
est  naturel  par  aucunes  douces  et  souefz 
vapeurs  qui  s'eslievent  de  dessonbz  des 
membres  de  la  digestion  et  montent  en 
la  cervelle,qui  ainsi  Venlommissent  et  lient. 
(Evhart  de  Conty,  Probl.  d'Ar.,  Richel. 
210,  f»  6  v.) 

Le  sel...  esmeut  et  dissolve  le  humidité 
dessusdite  qui  enlonnissoit  les  dens.  (Id., 
ib.,  f-  29  V».) 

Elle  troeve  l'autre  humidité  aigre  qui 
ainsi  les  entommissoit  (les  dens).  iId.,  ib.) 

Geste  vapeur  venteuse  raemplist  lors  la 
cervele  et  ainsi  le  oppile  et  entommist  et 
lie.  (ID.,  ib.,  f  219''.) 

Opium  prins  dedans  le  corps  a  la  quan- 
tité d'un  grain  de  vesse  entotnmist  et 
mortifBe  tous  les  sens  de  l'homme.  {Le 
grant  Herbier,  ("  79  r»,  Nyverd.) 

Trop  long  repos...  entonnist  aulcunes 
fois  noz  membres  tellement  qu'ilz  sem- 
blent estre  liez.  (Boccace,  Nobles  malh.. 
Vil,  l,f»16S  v»,  éd.  1515.) 

—  Neutr.,  être  engourdi  : 

Torpeo,  enlumir  ou  languir,  eslre  pere- 
ceux.  {Gloss.  de  Salins.) 

—  Enlomi,  part  passé,  engourdi  : 

Tant  ot  fern  al  caple,  sa  mains  fa  entombie. 
(Les  Chetifs,  Richel.  12338,  V  140''.) 

Les  membres  entommiz  et  endormiz. 
[Mir.  S.  Loys,  Rec.  des  Hist.,  XX,  167.) 

Ausi  com  li  poissanz,  cou  li  yiches  uem, 
enlomiz  de  vin.  {Comment,  en  rom.  sur  le 
Sautier,  i"  164  vi>,  ps.  lxxvh,  verset  65, 
ap.  Capperonnier,  Gloss.  de  l'Hist.  de  S. 
Louis.) 

Uns  lens  a  queue  d'argent 
A  si  le  ventre  entonmi 
Qu'il  n'a  c'un  oil  et  .i.  dent. 

(Watriquet,  Fastrasie,  93,  Scheler.) 
Torpidus,  enlumiz.  {Gloss.  de  Salins.) 
Et  doiz  savoir  que  li  pacianz  ne  sent  pas 
moult   grant   dolour,    si   conme  feroit  .1. 


268 


ENT 


sains,  porce  que  tous  ses  cors  est  ja  en- 
toumis.    {Cyrurgie  Albuii.,  m  s.  de   Salis, 

Par  quoi  touz  li  cors  est  entomis.  (Id., 
ib-,  f°  117".} 

Blasraé  doibt  il  eslre  et  plos  ris 
Que  le  vaincn  loul  enlommy 
Qui  a  des  cops  les  bras  porris. 
(Lefranc,  Champ:   des  Dam..  An.  3121.   f»   35^) 
Vraiment  je  sois  tout  enthomi 
Et  s'ay  la  hanche  loiite  rente. 

(Miist.  de  SI  Clémenl.  p.  154,  Abel.) 

—  Étourdi  : 

Mais  quant  l'empereres  entra  en  Tebes, 
donques  peussiez  oir  un  si  granl  polucrone 
de  alpas  et  d'alconles,  et  de  homes  et  de 
femmes,  et  si  prant  tumulte  de  timbres  et 
de  tabours  et  de  trompes  que  toute  la  terre 
en  fut  entoniie.  (Villf.h.,  479,  ap.  Cappe- 
ronnier,  Gloss.  de  l'Iiisl.  de  SI  Louis.) 

—  Au  sens  moral,  dont  les  facultés 
sont  engourdies,  hébété  : 

Enlent,  bons  mois,  bons  enlomis, 
Se  ta  vie  ne  reoonveles 
Del  îles  ns  on  es  endormis, 
A  grief  jngement  sera  rais. 
(Recl.  deMoliens,  Miserere,  Kn.  3i60,  f  50r°.) 
Moult  estoit  fols  et  enlomliis, 
De  fol  sens  et  de  foie  chiere. 

(DeJouglel.  Itichel.  837,  P  116".) 
Qoi  mourra  de  dueil  etuumis 
Se  briefment  ne  le  destumis. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f  73''.) 

Le  picard  n  conservé  enlombi  pour  en- 
gourdi. En  rouclii,  on  dit  être  élombi, 
pour  être  engourdi  par  le  froid,  en  par- 
lant des  mains  :  .  j'ai  les  mains  tout 
Hombies.  v  H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  pays 
de  Bray,  intombi,  même  sens.  Bourg., 
Yonne,  Percey,  entourmir,  ensommeiller, 
alanguir:  «  La  chaleur  du  feu  enlourmil  ». 

ENTOMissANT,  eniomm.,  adj.,  assoupis- 
sant, engourdissant,  stupéflant  : 

Par  chose  narcotique,  que  Aristote  ap- 
pelle conicum,  nous  devons  entendre  toute 
chose  excédant  en  froidure  tant  qu'elle  en 
est  entommissanl  et  mortificative,  comme 
opuim.,..    {Probl.    d'Arist.,    Richel,    210, 

ENTOMissEMENT,  -  ommissemetit,  entu- 
missemcnt,  cntonnissemenl,  s.  m.,  engour- 
dissement, torpeur,  au  propre  et  au  fig  : 

Le  pourpie  ou  la  pourcelaine  guerist  la 
congélation  et  VenlonnissemeiH  des  dens 
(EvBAUT  DE  CoNTY,  Probl.  d'Ar..  Richel 
210,  f»  29  v°.) 

Pour  la  horreur  que  l'ame  a  de  celle 
acetosilé  qui  fait  retraire  la  chaleur  nalu- 
rele  de  ces  parties,  et  par  consequens  li 
dens  demeurent  refroidies,  si  s'en  ensieut' 
la  dessus  dite  congelacion  ou  enlommisse- 
ment.  (Id.,  ib.,  f"  117".) 

Du  cautère  contre  entomissemenl.  (Cvrur- 
gic  Albug.,  ms.  de  Salis,  f»  117=.) 

D'cntumissement  qui  vient  as  membres 
{Ib.,  t»  117''.) 

'Torpor,enlumissemeiis  ou  paresse,  (Gloss 
de  Satins.) 

Torpédo,  entomissement,  pareche. (GJoss 
lat.-fr.,  Richel.  1,  7679,  1»  2S7  v».) 

Torpédo,  entumissement  ou  paresce 
Catholicon,  Richel,  1.  17881.) 


ENT 

L' entomissement  du  somme  vain  et  long, 
(Du  GuEz,  Inlrod.  for  to  terne  to  sfieke, 
french  trewh/,  à  la  suite  de  Palsgrave, 
p.  921,  Géniu.) 

ENTOMMEURE,  VOir  EnTOUMEÏÏRE. 
ENTOMMIR,  voir  ENTOMIR, 

ENTON,  S.  m.,  ente,  greffe  : 

La  tierce  est  d'une  pipee  de  bois,  ou 
l'on  met  une  teille  bien  parée  faicte  d'enton 
d'esglantier.  (Modus,  f»  134  v»,  Blaze.) 

Le  coutelet  ou  canivet  a  enter,  pour 
coupper  et  aguiser  les  greffes,  afin  que  la 
peau  ne  se  pelle  ou  escorche,  ce  qu'advient 
souvent,  si  Venton  est  en  sève.  (Lieba0lt 
Mais,  rust,  p.  412,  éd.  1397,)  ' 

ENTONNEEMENT,  adv.,  d'un  ton  net  et 
clair  : 

Sire,  puet  cel  estre  je  ai  pechié  lisant 
qui  pronunçoie  entonneement  por  covetise 
d'umaine  loenge.  (Trad.  de  Be(f(ft,  Richel 
1,  995,  f'  17  r°.) 

ENTONNELEMENT,  —  ellemcnt,  s.  m., 
entonnement,  action  de  mettre  en  tonne  : 

Le  premier  jour  de  leur  entonnettement 
(des  vins),  (0.  de  Serres,  Th.  d'agr.,  111, 
XI,  éd.  1603.) 

Entonnelement,  a  tunning;  or  putting  of 
liquor  into  caske.  (CoTGR.) 

ENTONNELER,  -  oneler,-eller,  entuneler, 
V.  a.,  entonner  : 

Nus  beverons  çacns  e  piment  et  clarez, 
E  bons  vins  precieus,  de  viez  enimielez. 

(Ilorn,  543,  Michel.) 
0  bons  vins  precins  e  vielz  e  enlunelel. 

(Ib.,  547.)  Var.,  de  viez  enlonelc'. 
Apres    que  le   vin   sera   enlonnellé.    (A. 
Pierre,  Const.  Ces.,  vu,  13,  éd.  1543.) 

Entonneter,  to  tunne  (by  a  funell) 
(COTGR.)  '' 

1.  ENTONNEMENT,  S.  m.,  action  d'en- 
tonner : 

Ladite  cour  permet  ausdits  questeurs, 
après  le  premier  entonnement  fait,  de  jauger 
et  sonder  les  cuves.  (Arrêt  du  30 mars  1540, 
Cour  des  Aides  de  Rouen.) 

î.  ENTONNEMENT,  S.  m.,  intonation  : 
Au  délaisser  me  sembla  dire  ces  parolles 
par  un  flateu.x  entonnement  dens  l'oreille. 
(Aledor,  f»  3  r°,  éd.  1360.) 

Avec  quelles  oreilles,  tant  exercées 
fussent  elles  aux  proportions  des  sons  et 
des  voix,  pourroit  on  prouver  qu'elles  (les 
pies)  graillent  touies  d'un  mesme  entonne- 
ment? (Pont,  de  Tyard,  Disc,  phitos., 
f»187  r»,  éd.  1587.) 

1.  ENTONNER,  -oncr,  ant.,  verbe. 
—  Act.,  engouffrer,  absorber  : 
t;il  ki  la  conpe  ot  aporlee 
L'a  premier  por  boirre  levée, 
Son  duel  boit  et  sa  mort  eiilone. 

(Dolop.,   1773,  Bibl,  elz."! 
N'an  blâmer  Ion  vin,  mas  la  goule 
Qui  tant  an  anionne  el  anjouie. 
(Calon,  Bril.  Mus.  add.  15606,  f='  117».) 

...  Maiules  norrices 
Saut  si  gloules  el  si  niées 
Qu'el  versent  vin  en  gorge  creuse,  1 

Tout  ausincconme  en  une  heuse, 
El  lant  a  granz  gorz  an  anlonenl 
Qu'el  s'en  confondent  el  eslonent.  [ 

(Rose,  Richel.  1573,  f  113''.)  | 


ENT 

Vins  et  viande  e.itomer. 

(Fabl.  i'Ov.,  Ars.  5060,  r  133'.) 
Une  crouse  coqn'lle 
Retorse  par  le  boni  el  larje  que  souvent 
Ainsi  qu'ni  flngpolet  il  ailnnne  de  vent  : 
Il  n'a  si  tost  dedans  iitlonni  son  haleine. 
Que..., 

(RoNS.,  Œuv.,  p.  ,S{9,  éd.  1623.) 
Il  n'est  nn  tel  coitentement 
Qa'enlonner  dn  vin  eo  son  ventre. 
(Troterel,  les  Con  iv.,  III,  i.  Abc.  Tli.  fr.) 

—  Réfl.,  s'engouffrer  : 

Le  vent  s'entonne  en  la  voile.  (Joinville, 
p   24,  ap,  Ste-Pal,) 

Et  couvrira  le  tuya  de  telle  sorte  que  les 
bouffées  de  vent  ne  s'y  pourront  entonner. 
(Delorme,  ^rc/iiJ.,  ix,  8,  éd.  1568.) 

Il  sembloit  que  le  rocher  se  fust  retiré 
et  courbé  par  le  milieu  en  façon  de  théâtre, 
tellement  que  la  voix  des  nonnes  et  tout 
son  quelqu'il  fust,  s'entonnans  leans  re- 
doubloit,  et  se  faisoit  plus  grand  et  divers 
qu'il  n'estoit  de  vray.  (Fauchet,  Antiq. 
gaul.,  i,  9,  éd.  1611.) 

On  lit  dans  le  Dictionnaire  de  l'Acadé- 
mie :  Entonner  avec  le  pronom  personnel 
se  dit  du  vent  loisqu'il  entre  avec  impé- 
tuosité dans  un  lieu  étroit. 

2.  ENTONER,  -  onner,  int.,  verbe, 

—  Neutr.,  résonner  : 

Et  la  voix  du  Père  intona,  et  fut  oye 
d'en  hault  disant..,  (De  vita  Christi,  Ri- 
chel. 181,  f»  53=,) 

—  Act.,  faire  résonner  : 

Mais  mal  Iny  print  certes  a  cestes  fois 
Car  en  sa  trompe  il  rnlonna  sa  voii 
Cnydaiil  les  dieux  marins  faire  dednyre. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Eneii.,  Richel.  861,  f»  56'.) 

—  Faire  retentir  ; 

Un  antre  iheaire  en  après... 

Monslroit  les  troijpes  débandées 

D'Orphée,  le  rhanlre  des  Dieux, 

Qui  enlonnoit  le.'i  proihains  lieux 

De  dix  mille  voix  accordées. 
(1578.   Chiins.    de  l'KnIree  du  gr.    duc  François  i 
Angiers,  ap.  Ler.   de   Lincy,  Ch.  Itist.  fr.,  II, 
36-2.) 

—  Mettre  au  ton  : 

Je  entonne  —  I  set  in  tune,  as  men  do 
syngers,  or  mynsirelles.  —  Ne  povez  vous 
poynt  entonner  ces  chantres  encore?  (Pals- 
grave,  Esclairc.,  p,  714,  Génin.) 

1,  ENTONNEiirt,  S.  m.,  qui  entonne  : 

L'airain   enlunnenr  des  guerres  furieuses. 
(Gbev.,  Olimpe,  p.  1.  éd.  1560.) 

2.  ENTONNEUR,  aut.,  anth.,  s.  m.,  en- 
tonnoir : 

.1.  entonneur.  (1360 ,  Inv.  de  N-  des 
Barres,  Arch.  Loiret,  G  11.) 

.1.  petit  antltonueur.  (23  janv.  1396,  In- 
vent.  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Côte-dUr.) 

.1.  anlhoneur  de  bois.  (1398,  Invent,  de 
meubl.  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte- 
d'Or.) 

Vnf^antonneur.  (1438,  Compi.  de  Thevenin 
de  Liynieres,  Arch.  mun.  Avallon,  CC  88.) 

En  la  cave  de  ladicte  Grange  sont  plu- 
sieurs barroti,  un  gmal  aiitonneur  et  plu- 
sieurs pelis  antonneurs.  (1501,  Invent,  de 
l'Hôlel-Dieu  de  Heaune,  Soc.  d'archéol.  de 
Beauue,  1874,  p.  196.) 


ENT 


ENT 


ENT 


269 


ENTONNiR,  voir  Entomih. 

ENTONNISSEMENT  ,  VOir  ENTOMISSE- 
MENT. 

i.  ENTOR,  enlour,  anlor,  autour,  entur, 
entorn,  prép.,  autour  de  : 
Enleole  mist  e  Doiz  e  jars 
Enliir  vertuz  de  bone  mars. 
(Pierre   d'Aberncn,    le  Secré  de  secrez,    Richel. 
25i07,  f°  l-;3=.) 

Quaat  li  Espaa;aol  virent  le  grant  siège 
entor  la  cité.  (Cftroii.  de  S.-Den.,  tas.  Ste- 
Gen.,  f»  27*.)  P.  Paris,  entour. 

Firent  procession  tout  enfor  les  murs  de 
la  cité.  (/6.) 

N'avons  nons  pas  belle  maison, 
Terres,  près,  vignes  a  foison. 
Tant  na'enloitr  nons  n'y  a  voysin 
Qni  en  ait  plus  souflisamment? 
(Farce  des  Femm.  qui   font  refondre  leurs  mari/s, 
Aoc.  Th.  fr.,I,  64.) 

Comme  abeilles  chassent  les  freslons 
d'entoiir  leurs  rousclies.  (Rab.,  Gargan- 
tua, c.  40,  f°  110  y,  éd.  1542.) 

—  Environ  : 

Entur  quinze  boniers  de  terre.  (Trad. 
du  xill'  s.  d'une  charte  de  1239,  Cart.  du 
Val  SI  Lambert,  Richel.  1.  10176,  f"  36'.) 

Sy  en  occist  et  raehangna  enlour  .XV. 
hommes.  (Isloire  de  Troye  la  grant,  ms. 
Lyon  823,  f"  149'^) 

Entour  le  soleil  levant.  (Palsgrave,  Es- 
claire,  p.  802,  Génin.) 

—  Chez  : 

Et  se  il  aveuolt  que  li  aprentiz  s'en  fouist 
à'enlour  son  mestre,  li  mestres  l'atendroit 
un  an  sanz  aprentif  prendre.  (Est.  Boii-., 
Lie.  des  mest.,  l"  p.,  xxvil,  4,  Lespinasse 
et  Bonnardot.J 

Il  est  ordené  et  acordé  que  nule  per- 
sone  dudit  mestier  ne  puist  ouvrer  enlor 
home  estrange  tant  comme  il  puist  trouver 
a  ouvrer  enfoarhome  du  mestier.  (Id.,  ib., 
XXV,  13.) 

—  Entor  de,  auprès  de  : 

Et  sy  savoit  toutes  les  torses  et  les  che- 
mins de  autour  de  Lille.  (Froiss.,  Chron., 
II,  190,  Luce.) 

—  Adv.,  autour  : 

II  tôt  enlom  t'arberjaran. 

(.Passion,  59,  Diez.) 

Fist  assalir  la  vile  environ  et  enlour. 

(Basl.  de  Buillon.  1005,  Scheler.) 

—  La  entor,  loc,  à  peu  près  : 

Le  cens  de  quatre  mars  de  lighois  u  la 
entur.  (Trad.  du  xili°  s.  dune  charte  de 
1261,  Cart.  du  Val  St  Lambert,  Richel.  1. 
10176,  f  43«.) 

Un  arpent  de  pré  ou  la  enlour.  (1287, 
Cart.  de  Pantoise,  Richel.  1.  5657,  (■>  32  r».) 

Cinquantes  acres  de  terre  ou  la  enlor. 
(1289,  Cart.  S.  Sauv.-le-Vic,  p.  27,  Arch. 
Manche.) 

Onze  journeus  ou  la  entour.  (1303,  Le 
Gard,  Arch.  Somme.) 

Un  arpent  de  vigne  ou  la  entour.  (I3(i9, 
Par.  de  Champ.,  Arch.  Seiue-et-Oise,  A 
1295.) 

—  Entor,  à  ce  sujet  : 

Si  aukuns  oontens  monte  an  la  ville 
anlor.  (1231,  Ch.  de  Morv.:i  -Seille,  Arch. 
.Meurthe.) 


—  Entor  que,  conj.,  au  moment  où  :        1 

Anlor  que  Bandoins  ot  conqis  l'anferrant,  | 

Ez  la  rote  des  Saîsnes  a  esperon  brochant. 

(J.  Bon.,  Sa.i- ,  lxxmt,  Michol.'t 

—  Mettre  entor,  loc,  garnir^  réparer  : 
Nus    chapuiseur  ne    doit    melre  enlour 

nule  viez  sele,  c'est  a  dire  nule  viez  sele 
rapareillier  ne  a  coutel  ne  a  aisse.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1»  p.,  lxxix,  6,  Les- 
pinasse et  Bonnardot.) 

Nus  ne  puet  cuirier  viez  sele  mise  entour. 
(Id.,  ib.,  Lxxx,  3.) 

—  Estre  entor  de,  loc,  s'occuper  à  : 

Laidement  lor  ert  reprochié, 
Ceo  qait  jeo,  au  daerain  jor, 
Que  il  Dont  pins  esté  enlor 
De  délivrer  a  Danraedieu 
Son  herit:ige  e  son  dreit  fiea. 

(Desanl  de  Dieu,  2830,  Martin.) 

2.  ENTOR,  -  our,  s.  m.,  circuit  : 
Encontre  la  mer  arenouse,  a  une  manière 
de  gens  ki  ont  les  pies  reons  ausi  coume 
kam3l,  et  la  reondecce  des  pies  a  .m. 
coûtes  d'entour{e).  {Lettre  du  prestre  Jehan, 
np.  Jubinal,  OEuv.  de  Ruteb-,  m,  360.) 

—  Entourage  ; 

De  la  rompture  desdites  ordonnances 
furent  cause  ceuls  qui  cy  après  seront 
nommes,  lesquels  sont  des  entours  le  roy. 
(S.-Remy,  Mém.,  ch.  lxxviii,  Buchon.) 

—  Ce  qui  se  répand  tout' à  l'entour  : 

Ce  grand  enlour  de  leurs  branches  ne 
nuit  aux  terres  ensemencées  qu'a  demy. 
(LiEBADLTj  Hais,  rust.,  p.  461,  éd.  1597.) 

ENTORBLIER,  VOIT  ENTROBLIER. 
ENTORCER,  VOIT  ENTORSER. 
ENTORCHENÉ,  VOir  ENTORCHONNÉ. 
ENTORCHIER,  VOir  ENTOSCHIER. 

ENTORCHOXNÉ,  -  cliené,  part,  passé, 
vêtu  de  haillons  : 

Maul  vestue  et  chanchiee  et  tonte  entorehonnee, 
Covroit  sa  granl  biaaté  la  génie  fauconaee. 
(Girart  de  Ross.,  2373,  MignarJ.)  Var.  du  ms. 

de  Sens,  enlorchenee. 

ENTORDRE,  V.  a.,  lier,  entortiller: 
Abbes,  ce  n'est  mie  pronece 
Se  ton  deciple  veis  entorire 
.En  lien  donc  te  vels  destordre. 
(Reclus  de   Moliebs,  ie  Charité,  Richel.  23111, 
f»  221\) 

Première  me  serre  et  entord. 
(Cl,.  Mar.,  Ballade  d'un  am.  ferme  en  son  amour, 
p.  237,  éd.  loli.) 

—  Brandir,  lancer  : 

Ce  créons  nos  poruec  avoir  fait  lo  tôt 
poissant  Deu  par  ke  li  hom  de  mult  grande 
simpliciteit  comniouz  de  com  grand  dolor 
ki  soit  ne  presumast  mais  enlordre  lo  dar 
de  malizou.  (Dial.  SI  Greg.,  ]i.  139,  Foers- 
ter.)  Lat.  :  Ne...  intorquere  ultra  prœsume- 
ret  jaculum  maledictionis. 

—  Enlors,  enluers,  enlort,  part,  passé, 
tordu  : 

Et  la  corde  II  destoreille 
Qui  ert  entor  le  truel  entorte. 

(Renart.  Suppl.,  p.  Iti,  Chahaille.) 
Un  gobelet  d'or,  bien  haut  et  gros,  a  cou- 
vercle, dont   le  souaige  du  pié  est  double 
et  greneté,  et  est  le  dit  gobelet  enluers,  et 


est  la  gueule  faite  en  manière  d'un  godet 
de  terre,  et  ou  fons  a  un  grant  esmail  de 
noz  armes  et  est  le  dit  couvercle  enluers 
aussy  comme  le  corps  du  gobelet.  (1360, 
Inveht.  du  duc  d'Anjou,  n»  200,  Laborde.) 

Et  est  çaint  devers  le  pié  de  .ii.  cordons 
dorez  enteurs,  et  le  bort  du  couvercle  est 
çaint  d'un  mesmes  cordon  doré  enleurs,  et 
dessus  le  dit  couvercle  a  un  esmuil  de  noz 
armes  garni  de  soiiages  grenetez,  et  environ 
a  un  cordon  enteur,  doré.  {Ib.,  n"  29S.) 

Une  aiguière  d'argent  blanche,  entuerse 
de  .vn.  couroieces  cloetees  de  pommetes 
dorées  et  le  couvercle  de  mesmes.  (Ib-, 
n»  671.) 

Mais  l'inférieure  (maschoire)  par  bailler 
souvent  est  luxée  en  la  partie  antérieure, 
et  est  pervertie  et  entorse.  (Tagault,  Inst. 
chirurg.,  p.  370,  éd.  1349.) 

Les  violes  des  susdicts  Egyptiens  n'ont 
qu'ne  corde  tendue,  ou  deux  pour  plus^ 
qui  n'est  que  de  soye  de  cheval,  sans  estre 
entorse.  (Belon,  des  Singularitez,  U,  XLViii, 
éd.  1554.) 

Ceux  qui  ont  les  genitoires  enlorls  et 
violentement  comprimez.  (G.  Chrestian, 
Gêner,  de  l'homme,  p.  78,  éd.  1339.) 

La  colique  faite  parce  que  les  boyaux 
sont  enlors  et  replies.  (Paré,  Œuv.,  XV, 
LxVj  Malgaignc.) 

Lny  liant  le  talon  a  l'envlroa  des  ners 
Avec  uae  ceinture  enlorce  de  travers. 

(Am.  Jasiïs,  Iliade,  xvu"  ch.,  éd.   1GU6.) 

Lance  sur  les  pervers  sa  pronte  foudre  enlurte. 

(Cl.  Buttet,  l'oés.,  I,  37,  Jacob.) 

—  Entouré  : 

De  sanc  e  de  paluz  snnt  sonlllie(z)  e  enlors. 

(Itou,  i"  p.,  3296,  Andresen.) 

De  dolor,  d'angoisse  enlors. 
Sus  le  plancher  se  jut  adenz. 

(Ben-.,  D.  de  Norm.,  Il,  2100,  Michel.) 
D'araerlor  fu  sis  qners  enlors. 

an.,  !«.,  II,  26113.) 

—  Fig.,  tortueux,  dépravé,  méchant, 
malveillant  : 

Raons  vos  nies  ot  molt  le  caer  enlort. 
Mais  aseiz  plus  vos  vol  félon  et  fort. 

(Raoul  de  Cambrai,  clx.  Le  Glay.) 
Li  cbiers  fa  grans,  bien  sambla  besle  enlorle. 
(Auberon,  191,  Graf.) 
Je  voi  Irestout  le  siècle  et  félon  et  enlort  : 
Nous  tessons  la  droiture,  si   nous  tenons  au  tort. 
(De  Triade  et  de  Venin,  Richel.  837,  f""  337».) 

Se  tu  dis  paroles  enlorles. 
Ne  ni'esmiervel,  car  la  faitnre 
Le  doit  bien,  vilains  de  nature. 
(Baiid.  de  Coudé,  des  liiraus,  396,  Scheler.) 

Trop  est  cuers  vilains  qui  enorte 
Riche  homme  a  faire  chiere  entorte. 

(Id..  li   Vers  de  droit,  220.) 
Et  s'il  est  que  ta  haies  tort. 
N'aies  pas  le  cuer  si  enlort 
Qu'a  toutes  raisons  ne  le  mettes 
El  que  tort  en  sus  de  li  geltes. 
(Cf.  Machault,  Confort  a'ami,  p.  109,  Tarbé.) 
Dont  a  cilz  bien  cuer  enlort  et  esclame 

El  di^  pule  aire 
Qui  ne  s'applique  a  leur  service  faire. 

(Id..  foes.,  Richel.  9221,  !•  197*'.) 

ENTORLACiER,  V.  a.,  entrelacer: 

Et   de  paleys  qui  seit   si   enlorlac.é    de 

cordes  treillices...(/,iu,  deJ.d'lbelin,  cli.cili, 

var.,  Beuguol.) 

ENTORMIR,  voir  ESTORMIR. 


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ENT 


ENT 


ENT 


ENTORN,  voir  Entor. 

ENTORNE,  adv.,  à  l'entour  : 

Puis  conmanda  que  fussent  fait  entorne 
de  Salerne  cité  et  chastel,  et  foire  et  mar- 
chié  pour  vendre  et  pour  achater  toutes 
choses  nécessaires.  (Aimé,  Yst.  de  li  Norrtl., 
VIII,  13,  Champollion.) 

1.  ENTORNER,  verbe. 

—  Act.,  tourner  sens  dessus  dessous, 
renverser  : 

Et  de  celé  poindre  que  Perceval  fist, 
qant  il  fust  outré,  si  encontra  Key  le  séné- 
chal et  le  hurta,  si  qu'il  fust  entornez  que 
il  ne  sot  ou  il  fust  jor  ou  nuit.  (S.  Graal, 
I,  480,  Hucher.) 

—  Réfl.,  se  tourner  : 

Lors  s'entorna  devers  son  Ut. 
(Hisl.  de  Guill.  le  Maréchal,  V.  Meyer,  Romania, 
XI,  p.  66.) 

2.  ENTORNER,  entoumer,  v.  a.,  entourer  : 
Une  table   d'ardoise  entornee  de  bois  a 

l'environ.  (24  mars  1393,  Inv.  de  Regnaut 
Chevalier,  tailleur  du  D.  de  Bourg.,  Inv.  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon  ,  Arch. 
Côte-d'Or.) 

Et  trouveras,  sire,  qne  sa  conronne 
Ke  celle  la  qni  ton  chef  environne, 
fi'est  pins  ne  miens  de  gcmmos  enlournec 
Que  son  œuvre  est  de  fijures  ornée. 

(Cl.  Mar.,  Episl.  à  François  1".) 
Il  porte  un  colier  de  couleur  rousse,  (la 
tadorne)    qui   luy   entourne  la   poiotrine. 
(Belon,  JVoi.  des  ôys.,  3,  xvii,  éd.  1585.) 

Son  col  (du  butor)  est  long  d'un  pied  et 
demy,  bien  entourne  de  plumes  pâlies. 
(ID.,  ib;  4,  un,  éd.  ISSS.) 

La  bourse  de  fiel  entournee  de  grasse. 
(L.  JouB.,  l'Hyst.  despoiss.  de  Bond.,  v,  2, 
éd.  1658.) 

Le  temps  extrêmement  chaud,  durant 
l'esté,  rend  pur  l'air  qui  nous  entourne. 
(ID.,  Annot.  s.  la  chir.  de  Guy  de  Chaul., 
p.  105,  éd.  1598.) 

Et  de  laurier  enlouma 

Tont  le  beau  rond  de  sa  teste. 

(RoNS.,  Ode,  V,  V,  Bibl.  elz.) 
Un  cercle  entournant  le  ciel  et  mainte- 
nant le  monde  par  l'ardeur  de  la  lumière. 
(IIONT.,  Ess.,  1.  11,  c.  12.) 

Disans  qu'il  y  a  infinis  démons  qui  nous 
entournent.  (Dampmart.,  Merv.  du  monde, 
f»  95  V»,  éd.  1585.) 

La  tourbe  des  scribes  et  pharisiens  l'en- 
tourna  et  assiégea  (Jésus   Christ).  (Maum., 
Euv.  de  S.  Just.,  f»  115  r",  éd.  1594.) 
Les  chiens  m'ont  environné. 
Les  méchans  m'ont  en-tourné. 
(G.  Durant,  ilesl.,  Imit.  des  Ps.,  XXI,  éd.  1594.) 
Ilewtottrijatoutela  ville  de  peaux  d'asnes. 
(Tahureau,   Second  dial.    du  Democritic, 
p.  251,  éd.  1602.) 

Les  premiers  qui  le  vindrent  entoumer 
estant  en  cest  estât  fut  Diego  d'Avilla,  et 
Juan  d'Urbieta.  (Brant.,  Capit.  Fr.,  Franc. 
I,  Buchon.) 

Le  camp  estoit  devant  le  Cheny,  très 
beau  certes  et  tout  entourne  de  beaux  fos- 
sez  et  barrières.  (Id.,  ib.,  ch.  ix.) 

—  Faire  le  tour  de  : 

Quand  nous  eusmes  entourne  ladicte 
montagne,  retoumasmes  au  village  de 
Rapanidi.  (Belon,  Singularitez,  i,  30,  éd. 
1354.) 


—  Enrouler  :  1 
11    monstre   le   poing,  puis  desgaine  sa 

dague,  et  entourne  son  manteau  au  bras. 
(Hist.  maccar.  de  Merlin   Cocc,  m,  Bibl. 

gaul.) 

Entoumer,  au  sens  d'entourer,  était  en- 
core usité  au  commencement  du  xvii°  s.  : 

Ta  n'as  qu'a  l'enloumer  la  teste  de  cyprès. 

(Hardy,  Did.,  IV,  uu) 

ENTORSE,  S.  f..  Chose  tordue  : 

L'un  allongeant  le  chanvre  a  toute  force, 
Pli  dessus  pli,  entorse  sus  entorse. 
Menant  la  main  ores  haut,  ores  bas. 
Fait  le  cordage. 

(Rons.,  Franc.,  I,  Bibl.  el>.) 

.  ENTORSER,  -  cer  (s'),  V.  ré  fl.,  se 
tordre  : 

Si  le  nez  n'est  incontinent  redressé,  par 
après  il  ne  le  peut  estre,  ains  s'entorce  et 
pervertit.  (Dalesch.,  Chir.,  p.  704,  éd. 
1570.) 

—  Se  donner  une  entorse  : 

S'entorser  pour  quelque  mesmarcheure 
ou  entor^ure.  (Paré,  de  la  Mumit,  c.  ix, 
Slalgaigne.) 

—  £;w(ors^,'part.  passé,  tordu  : 
Maladie  par  laquelle  le  glan  est  retiré  et 

entorcé.  (Dalesch.,  Chir.,  p.  296,  éd.  1570.) 

2.  ENTORSER,  voir  Entrosser. 

ENTORSEURE,  -  ceure,  -  sure,  s.  f., 
torsade  : 

Ung  goubelet  d'or  cizellé  d'une  entor- 
seure.  (1380,  Inv.  de  Charles   V,  345,  La- 

barte.) 

—  Manière  de  tordre  : 

Ils  tiennent  ledict  peson  en  Allant  con- 
tremont,  et  la  queue  du  fuseau  contrebas, 
et  retordant  le  fil  d'entorsure  correspon- 
dante a  celle  de  ce  pays.  (Selon,  Singula- 
ritez, l,  46,  éd.  1554.) 

—  Entorse  : 

Enfonceure  ou  entorseure,  contusion,  ou 
meurdrisseure.  (Paré,  CEuv.,  XIII,  vi,  Mal- 
gaigne.) 

S'entorser  pour  quelque  mesmarcheure 
ou  entorsure.  (Id.,  de  la  Mumie,  c.  ix.) 

Pendant  que  la  contusion  se  résout,  ou 
Ventorceure  se  redresse.  (Dalesch.,  Chir., 
p.  783,  éd.  1570.) 

ENTORTELIE,  VOlr  ENTORTILLIE. 

ENTORTiLLEURE,  entourtUlure,  s.  f., 
lurtil  : 

Tantost  de  sa  chevelure 
Je  fais  une  entourtUlure, 
l'U  je  m'en  vais  garrotant. 
(fiiL.  Durant,  à  la  suite  de  Bonnefons,  p.  103, 
éd.  1587.) 

E\TORTiLLiE,e»(or(eiie,  s.  f.,  coup  ci  n- 
glant,  qui  fait  le  tour  de  la  partie  qui  le 
reçoit  : 

Kiert  apries  le  destrier  de  l'espee  fourbie, 
La  endroit  li  donna  si  grande  entortclic 
Que  li  oevaus  le  fuit,  aprocier  ne  vol  mie. 

(B.  de  Sel/.,  t.  Il,  p.  361,  Bocca.) 

De  la  verge  qni  molt  fui  dure 

Luy  donna  une  enlortillic 

Sur  l'espaule  qu'ot  mal  garnie. 
(Alard,  C"'"  d'Anjou,  Richel.  "63,  f°  3o  v".) 


ENTORTiLLiER,    -  tHher,   V.    a.,    faire 
rouler  : 

Jusqu'en  pis  le  fendit,  a  terre  Yentortilke. 
(Jeban  des  Preis,  Geste  de  Liège,  6161,  ap. 
Scheler,  Gloss.  ptiUotogique.) 


Si  que  li  vins  les  at  entortitkiet. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  26168,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philologique.) 

ENTORTiLLONXER,  V.  a.,  entortiller  : 

....  D'dd  filet  gris 
Et  d'un  blanc  elle  entorlillonne 
Tous  les  bouquetz  qu'elle  me  donne. 
(Oliv.  de  Magny,  Odes,  n,  60,  Courbet.) 

Ah,  ah,  je  voy  l'horrible  Tisiphonne 

Qui  de  son  poil  rampant  ta' entorlillonne. 
(Jean  de  la  Taille,  le  Combat  de  fortune  et  de 
pauvreté,  III,  p.  cxLiv,  De  Maulde.) 

Auprès  d'elles  (les  Muses)  doux  bouilloit 

La  source  d'une  fontaine 

Qui  santelant  trepilloit, 

Entortillonnanl  la  plaine 

De  ses  cristalins  rnisseanx. 
(Tahdr..  Poés.,  2°  p.,  p.   IS,  ms.  Marguerite, 
éd.  1571.) 

—  Entor tillonné,  part,  passé,  entortillé  : 
Ses  cheveulxestoyent  par  couples  conme 
aulcuns  les    portent  entortillonnez  ensem- 
ble. (La  Thoison  d'or,  vol.  I,  f"  35  r".) 

Els  allèrent  cueillir  dedans  un  chesne  épais 
Force  faeilles  de  cbesue,  et  du  lierre  après 
Qui  enlortillonnr  le  vestoil  jusqu'au  teste. 
(Baif,  Poèmes,  I.  VII,  les  Bacchantes,  Lemerre, 

p.  348.) 

Garroté,  entortillé  ou  enlortillonné.  (La 
Porte,  Epith.,  éd.  1571.) 

ENTORTissER,  V.  a.,  entortiller  : 
Les  boulins  faits  de  terre  entorlissee  de 
paille  sont  plus  au  naturel  du  pigeon  que 
ceux  qui  sont  faits  d'aix  ou  de  tuile  quar- 
ree.  (Liebault,  Mais,  rustiq.,  p.  110,  éd. 
1597.) 

ENTOSCHE,  entousehe,  entoske,  entoche, 
entoce,  entouche,  entuche,  s.  f.,  poison,  ve- 
nin : 

Enlosche  e  venim  ont  mesié. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  36941,  Michel.) 
Mais  li  sers  depnlaire  qui  ne  le  pot  amer. 
Et  que  li  rois  pensait  forment  a  onnorer, 
Ot  aporté  Ventoske  por  lui  envenimer. 

(Roum.  d'Alii-,  V  78'',  Michelant.) 
Ot  aporté  Ventonsche  por  lui  enpoisonner. 
(Significat.  de  la  mort  d'Alex.,  Richel.  368, 

f  11 9^) 
En  l'ongle  de  ses  dois  ot  Ventousche  botee. 

(/*.,  f»  119'.) 
Se  unie  entosche  vient  a  table 
On  il  soit,  tout  maintenant  (le  jaspe)  sue. 
Et  une  de  ses  coulors  mue. 

(Lapii.  en  vers,  400,  Pannier.) 
De  Ventuche  de  la  vuivre 
Par  ceste  pire  est  huem  délivre. 

{Lapid.  de  Cambridge,  83,  Pannier.) 
Qui  en  pechié  mortel  se  couche 
Bien  est  emben  de  Ventouche 
Au  maifé  qni  si  le  déçoit. 
(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f°  T^,  et  ms.  Ars. 
3641,  f  12''.) 

Fors  qu'en  le  coupe  al  damoisel 
N'a  or,  ne  argent,  ne  noe!  ; 
Car  ele  est  tote  d'un  saflr. 
Entosche  i  perdroit  son  air  : 
Li  safirs  est  anques  porprins, 
Anqncs  oscurs,  et  si  est  fins. 


ENT 

Se  nus  en  boit  enlosche  frois, 
Sacîes  ja  ne  l'en  ert  sordois. 

{l'arlon.,  101',  Ciapelet.) 

Qni  tant  le  gaite  et  si  l'entoce 
Qu'il  renveaime  de  s'enloce. 
{D'un  Hoi  d-Ei/ijple,  Ars.  35"27,  f  93''.) 

Lors  l'envenime  de  liiitouche. 
Si  qae  l'ame  do  cors  li  tret, 
Et  a  dampnacion  la  met. 
(,De  ta  Royne  gui  ocist  son  senesch.,  58,  Méon, 
Nom.  rec,  II,  258.) 

11  avoit  serpens  vives  pour  faire  enlosche. 
{Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxv,  27,  Hist.  des 
crois.) 

Lors  a  Peliarmenus  cuis  entoske  et  venin 
lie  triade.  (Kassidor.,  ms.  Turin,  f  133  r».) 

ENTOSCHEMENT,  -  quement,  -  kement, 
entouch.,  entusch.,  entuch.,  antouch.,entesk., 
intosch.,  s.  m.,  poison,  venin  : 

Mar  fn  onqnes  bastis  par  ians  VeiUosquemeiis. 
(Goï  DE  Caïbrai,  Yeng.  Alex.,  Ricbel.  21366, 

p.  226''.) 
Qai  poisson  li  donnèrent  et  tel  enleskement 
Don  garis  ne  pot  estre. 

(iD.,  ib.,  p.  sai'.) 

Li  fmis  est  plains  i'entoschemenl. 

(1d.,  Barlaam,  p.  73,  P.  Meyer.) 

Ki  en  Ini  querra  bien  mar  doutera  nient 
Que  d'infer  le  puant  sente  Ventosqiiement. 

(Les  Chetifs,  Richel.  12558,  P  60^) 

Ne  ja  s'ele  pot  ne  finera 
Desqn'il  par  son  entissement 
Morge,  u  par  entuchement- 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  P  li'.) 
Et  cil  Farans  savoit  assez  de  plaies  garir, 
mes   il  ne   fu  mie  si  soutis  qu'il  poist   eo- 
noistre  son  antouckement.  (S.   Graal,  ms. 
Tours  31.9,  f°  145''.) 

Il  ne  fu  mie  si  soutix  que  il  conneust, 
en  celé  plaie,  Ventosquement  dont  il  tu 
esbahis  trop  durement.  {Ib.,  ili,  242,  Hu- 
clier.) 

Ensaigne  del  entouchement  du  venin. 
{Vie  et  mir.  de  phts.  s.  confess.,  Maz.  S68, 
f»  84''.) 

Li  mire  pristrent  conseil!  et  virent  bien 
que  toute  la  force  de  V entouchement  mou- 
voit  de  lamein  dont  le  coup  avoit  esté.  (G. 
DE  Ttb,  XV,  22,  Hist.  des  crois.) 
Si  a  coisi  un  fontenil  rovent. 
Plein  de  venin  et  plein  i'inloschement. 
(Roi.,  ms.  Cbàteanrouj,  f"  63  y",  Meyer,  Rec.) 

Toxicum,  entoskemens.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

Et  netoie  entonchenievi  de  vermine. 
{Sydrac,  Ars.  2320,  §.  269.) 

-  Fig.  : 

Mais  puis,  par  Ventuschement  Mahumeth 
ki  nule  honesteté  ne  enseignera  ne  reddur 
de  vertu,  mais  délices  cbarneles  e  ke  plest 
au  cors,  est  (cette  contrée)  ja  tute  corrum- 
peue  e  pasture  au  diable.  {Itinéraire  de 
Londres  à  Jérusalem  attribué  à  Matthieu 
Paris,  ap.  H.  Michelant  et  G.  Raynaud,  Iti- 
néraires à  Jérusalem,  p.  130.) 

ENTOSCHIER,  -  scier,  entochier,  entou- 
chier,  antoucher,  -  ier,  entuschier,  enthus- 
chier,  entuchier,  enloichei\  enloiscier,  entor- 
chier,  ani.,  entoscler,  verbe. 

—  Act.,  empoisonner: 

Li  naim  redut  Triatran  navrer 
E  enlusche[r\  par  grant  en^iD. 

O'rislan,  II,  S.';il,  Michel.) 


ENT 


Ches  armes  qne  portes  sont  molt  pories, 
Por  voir  les  entorchierent  gent  Sarrasine  : 
Oui  navres  en  seroit  ne  poroit  vivre. 

(Aiol,  2612,  A.  T.) 

Kg' membres  espandi  U  chiez 
Le  levain  dont  fu  entouehiez 
Li  cors  qui  dedenz  nos  se  gaste. 
(Reclus  de  Molieks,  Miserere,  Richel.  23111. 
1''  233''.) 

Le  levain' dont  fuestoscies. 

(Id..  ib.,  Richel.  15212.  1°  18  v">.) 
Lo  fruit  vos  anvoiai  qne  je  fis  antoucher. 
(Parise,  2862,  A.    P.) 

Li  fers  fa  aceres,  bien  Tôt  fait  enloschier. 
(Ctians.  d'Anlioclie.-.y,  595,  P.  Paris.) 

La  chastees  beauté  entosche  ; 
La  caste  soit  et  noire  et  losche  ! 

(Parton.,  6251,  Crapelet.) 

...  Maie  bouche 
Qui  envenime  et  qui  entouche 
l'ous  cenlz  dont  il  fait  sa  matière. 

(fiosc,  Vat.  Chr.  1522,  P>  2'î'.) 

Entoictie. 

(/*.,  ms.  Rrnx.,  1°  31^) 

—  Fig.  : 

Dampné  pour  le  mescreandise 
Dont  il  entoscoit  sainte  Eglise. 

(Mir.  de  S.  Etoi,  p.  63,  Peigné.) 

—  Absolument  : 

L'air  gros  et  moiste  raemplist  le  pis  et 
entosque  et  encline  a  suffocation.  (Evrabt 
DE  CONTY,  Probl.  d'Arist.,  Richel.  210, 
f- 199^) 

—  Neutr.,  être  empoisonné  : 

De  vers  ne  de  bestes  sauvages 
IN'a  qui  l'a  garde,  on  d'enloschier. 

(Lapid.  en  vers,  152,  Pannier.) 

—  Entoschié,  part,  passé,  empoisonné  : 

Et  tint  nn  arc  d'aubonrc  bien  fait  et  bien  séant, 
La  saiele  entoiscie  afilee  et  trancant. 

(Mainet,  p.  27,  G.  Paris.) 

A  mort  est  navré  d'un  espé 
Dunt  li  acers  est  enlusché. 

(Tristan,  U,  14i7,  Michel.) 

A  mort  est  naufré  d'une  espee 
Ki  de  venim  fu  enlhuschce. 

(Ib.,  III,  p.  63.) 

Et  tint  une  lance  aceree, 
Enluschee  et  envenimée. 

(Protheslaus,  Richel.  2169,  f  16^ 

De  une  lance  mnlt  entuchee. 

(Ib.,  P  16"^.) 

Les  entouchiees  saietes.  (Chron.  de  Fr., 
ms.  Berne  S90,  f  28».) 

Tantost  li  traist  une  saiette  entouchiee. 
{Légende  dorée,  Maz.  1333,  f  249''.) 

—  Fig.  : 

La  mortel  parole  enloscie 
Qni  me  doit  estre  reprocie. 
(Chbest.,  Erec.  et  En.,  Richel.  375.  ("  290''.) 

—  Souillé  : 

Les  cors  ont  antoschiez  de  sanc  et  de  suors 

(].  BoD.,  Sax.,  cxcii,  Michel.) 

Anques  a  lo  vis  enlochié 

Do  sanc  et  d''  la  porreture. 

(Mule  sans  frain,  ms.  Berne  354,  f  34''.) 

Cil  qui  sont  de  sanc  entouehiez 
Sont  entre  les  autres  couchiez 
0  les  morz. 

(GciART,  Roy.  lign.,  18793.  W    et  D.) 


ENT 


271 


ENTOSQUEMENT,    VOir    ENTOSCHBMENT. 
ENTOSQUIER,  VOir  ENTOSCHIER. 

ENTOSCiER,  voir  Entoschieh. 

ENTOUAILLIER,  VOir  ENTOUEILLIER. 

ENTOUCHE,  voir  Entosche. 

ENTOUCHEMENT,  VOir    EnTOSGHEMENT. 
ENTOUCHIER,  VOir  ENTOSCHIER. 

ENTOUEILLIER,  -  ouelUer,  -  ouaillier, 
-  ouiller,  -  oillier,  -  ouller,  -  uillier,  verbe. 

—  Act.,  embrouiller,  enchevêtrer,  mê- 
ler: 

Si  mar  ont  U  glonlon  la  chose  entoueitlie 
Ni  au  roy  Bandewin  le  gerre  commenchie. 
Trop  chier  l'aqnateront. 

(B.  de  Seb.,  xxv,  530,  Bocca.) 
Tant   estaient  fort  entoueilliet  li  un   en 
l'autre,   et   tant  se   combatoient    vaillam- 
ment. (Froiss.,  Chron.,  V,  6,  Luce.) 

Troubler,  mesler,  et  entouiller  du  tout. 
(R.  Est.,  Thés.,  Conturbo.) 

—  Fig.,  plonger  dans  le  désordre,  souil- 
ler : 

Car  en  tant  c'on  clost  "œil  et  œvre  en  une  fie 

En  pensant  seulement,  a  souvent  desvoiie 

Li  bons  l'ame  de  lui  et  si  entoueitlie 

Que  droit  eu  infer  est  manans  et  herbergie. 

(C.  de  Seb.,  xv,  1078,  Bocca.) 

—  Tromper,  attraper: 

Et  aulcuns  de  iceulz  hommes  acatoient 
quelque  marchandise  que  ce  feust,  et,  au 
paier,  baiUoient  ung  florin,  et  en  recepvant 
leur  cambge,  estoient  si  abiles  de  porter 
de  la  main,  en  entoullant  et  abusant  les 
gens,  ou  voeillans  avoir  aultre  monnoie 
que  on  ne  leur  bailloit  que  nul  n'en  esca- 
doit  sans  perte.  {Rec.  des  Chron.  de  Flandre, 
111,  372,  de  Sniet.) 

—  Réfl.,  se  mêler,  s'enchevêtrer  : 

L'une  bataille  en  l'autre  c'est  ci  entouaillie,  _ 
Que  la  gent  du  roi  Piètre  s'en  est  toute  esmaie. 
(Cdv.,  B.  du  Guesctin,   16240,   Charrière.)    Var., 

entoittie. 

Si  veoit  on  bannierres  et  pennons  par 
routtes  entrer  en  l'un  l'autre  et  puis  com- 
battre et  tjaux  entoueillier,  une  heure  ren- 
versseret  l'autre  adrechier.  (Froiss. ,Gftron., 
VU,  28o,  Luce,  ms.  Amiens,  f»  147.) 

Ensi  et  par  tele  incidense  se  conmen- 
cierent  a  entouellier  li  différent  en  Bre- 
tagne. (Id.,  ib.,  II,  294,  Luce,  ms.  Rome.) 

—  S'achoper  : 

En  passant,  il  s'entouella  en  son  pare- 
ment qui  estoit  sus  le  plus  Ions,  tant  qu'un 
petit  il  s'abuscha.  (Froiss.,  Chron.,  VII, 
202,  Luce.) 

—  Fig.,  se  plonger  : 

Tellement  s'entoulla  en  merancolye  que 
nncques  puis  ne  monslra  joye.  (G.  Chas- 
ïELL.,  Chron.  du  D.  Phil.,  ch.  iv,  Buchon.) 

—  Entoueillé,  part,  passé,  embrouillé, 
enchevêtré,  empêché,  empêtré,  embourbé, 
confus,  en  désordre  : 

La  veissies  bataille  entouitlie 

Ki  de  lonc  dure  .v.  lieues  et  demie. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988.  P>  255''.) 
Ainsi  estoient  les   choses  entottillees,  et 
les    seianeurs    et   chevaliers    l'un    contre 


272 


ENT 


ENT 


ENT 


l'autre.    (Froiss.,    Chron.  ,    Richel.    2641, 
f»  342  V».) 

Et  avançoient  nimilt  fonvent  li  Hainnuier 
sus  ceuls  de  Boliain  et  de  la  .Maleni.iison  ; 
une  fois  gaegnoient  et  l'anllre  perdoieut  : 
ensi  estoil  tous  li  pais  enlouellies.  (1d.,  ib-, 
II,  212,  Luce,  ms.  Rome,  f"  59  v>.) 

Li  dus  de  Normendie  et  les  besonsnes 
de  France  esloient  si  enlouellies  que  il  ne 
pooit  riens  esploitier.  (Id  ,  ib.,  V,  87,  Luce.) 

Esloit  ja  li  royaummes  si  enluillies  qu'il 
ne  pooit  y  estre  oys  de  nulle  aye.  (Id.,  ib-, 
V,  303,  Luce,  ms.  Amiens,  l"  IÔ8.) 

En  ce  temps  que  le  royaume  de  France 
et  toutes  ses  marches,  depuis  les  monts 
Saint  Bernard  et  Pirenees  jusques  a  la  ri- 
vière du  Rin,  estoyent  si  enlouilles  par 
guerres  et  discords  "d'aucuns  princes  l'un 
contre  l'autre.  (Id.,  ib.,  V,  310,  Luce.) 

Tant  estoyent  les  besonpues  du  royaume 
entouiUees.  (Id.,  ifc.,  V,  313,  Luce.) 

Deux    corps    nnicliies   et   entouillies   en 
topes  de  deuil.  (G.  Chastellain,  le  Temple 
de  Bocace,  vu,  83,  Kervyn.) 
Mon  nom  l'Honneste  Forlnné. 
Souvent  gourd  et  bien  gnerdonné, 
Sonvcnl  tool  mal  assaisonné. 
Souvent  enlouillé  par  nieslore. 
(CoQuiLL.,  lilason  des  Armes  et  des  Dames,  II,  163, 

Blbl.  elz.) 

C'est  entre  les  vices  et  biens  mondains 
esquelz  l'honme  esttellement  enlouillé  qu'il 
ne  peut  trouver  trace  aulcune  pour  en  yssir. 
(C  Mansion,  Bibl.  des  Poet.  de  metam., 
fo  80  r«,  éd.  1493.) 

Quant  leurs  ducz  seront  courus  au  ta- 
bernacle de  Holofernes  ilz  le  trouveront 
comme  ung  tronc  enlouillé  en  son  sanp. 
(Le  FEvaE  d'Est.,  Bible,  Jud.,  xiv,  éd. 
1534.) 

Nous  estions  entouillez  en  la  bourbe  du 
péché  (Macm.,  Euv.  de  S.  Jusl.,  f  123  r°, 
éd.  1S94.) 

Cheveux  mal  peignes  et  mal  ajustes,  em- 
brouilles et  enlouilles.  (Ddez,  Dict.  fr.-al- 
lem.-lal.) 

—  Il  se  disait  aussi  an  sens  moral, 
comme  embrouillé  : 

Ceci  est  fort  enlouillé  et  meslé.  Nec  capui, 
Dec  pedes  liabet  hn?c  res,  Est  maxima  im- 
plicata.  (NicoT,  Thresor.) 

l'ne  chose  enlouillee  et  embarassee.  Cecy 
est  tort  e»!(Oî(!;((;  et  embrouillé. (DuEZ.DtCt. 
fr.-atl.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

Enlouillé  se  dit  encore  aujourd'hui  en 
Picardie, pour  qualiûer  le  peloton  de  fil,  de 
chanvre  ou  de  lin  dont  tous  les  fils  sont 
mêlés,  noués  ensemble. 

ENTOuiLLEMENT,  entouellemeut,  entoul- 
lement,  s.  m.,  confusion,  désordre,  empê- 
chement : 

L'entoullement  de  leurs  attours  couvrant 
leurs  viaires.  (G.  Chastellain,  Deprecation 
pour  Pierre  de  Brezé,  vu,  38,  Kervyn.) 

Grant  enlovellemenl  de  ceenr.  {\T).,Adver- 
tissemint  au  liuc  Charles,  vu,  304.) 

Entouillemenl,  a  pestering,  inconibrance, 
impeachment,  contusion,  inlauglement. 
(COTGR) 

ENTOUILHER,  VOif  ENTOUEILLIER. 

ENTOuiLus,  S.  m.,  langage  outrageux 
et  plein  d'orgueil  : 


Mes  en  lieu  de  sens  et  de  révérence  print 
ung  entouillis  de  fol  orgueil  en  ly  mordant 
ses  dens.  (G.  '  hastell.,  Chron.' des  D.  de 
Bourg.,  III,  106,  Buchon.) 

ENTOULLER,  VOir  ENTOUEILLIER. 

ENTOUMEIJRE,  entommeure,   s.   f.,   en- 
tonnoir: 
Entommeure,  as  entonnoir.  (Cotgr.) 
Enloumeure,  as  entonnoir.  (Id.) 

ENTOuMiR,  voir  Entomir. 

EXTOURBER  (s*),  V.  réfl.,  Se  jeter  au 
milieu  d'une  foule  : 

Pins  tost  que  cers,  biche  ne  cbievre 

Es  genz  se  flert  et  entourbe. 

(G.  DE  CoiNCi,  Uir.,  ms.  Soiss.,  P  ITS'.) 

ENTouRELER,  -  eller,  V.  a.,  couvrir  de 
tours  : 

Le  reste 

De  ses  babils  pompeux  est  digne  dn  bean  corps 
De  celle  qni  d'Eiiphrale  eilturela  les  bords. 

(Do  Bartas.  Jiidil,  IV.) 
Entourellé,  turribus  nonnullis  munitus. 
(DuEZ,  Dict.  fr.-all.-lat.) 

ENTOUREMENT,  S.  M.,  tour,  ce  qui 
entoure  : 

Circinatio,  entourement,  environnement, 
tour,  circuition  de  compas.  {Calepini  Dict., 
Bâle  1584.) 

Enlourewent,  a  compassing,  environ- 
ning,  rouuding,  incircling,  inclbsing  on  ail 
sides.  (Cotgr.) 

Entourement  d'eaux;  a  surrounding  of 
waters.  (Id.) 

Enlourement,c\rcom\i\exui.  Entourement 
d'eaux.  Entourement  de  quelques  per- 
sonnes a  l'entour  de  quelqu'un.  (DuEZ, 
Dict.  fr.-all.-lat.) 

ENTOURER,  V.  a  ,  enfermer  dans  une 
tour: 

Acrise  sa  fille  entoura 
Afïio  que  ame  ne  le  dechopt. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Kts.  3121,  f°58''.) 
D'une  dime  il  s'enamoara. 
De  laquelle  le  bon  mary 
Emprisonna  et  entoura. 

(ID.,  ib.,  C  59''.) 

ENTOUREURE,  -  ure,  S.  f.,  tour,  ce  qui 

entoure  : 
Enloureure,  f.  Looke  entourure.  (Cotgr.) 
Entoiirure,  a  compassé,  a  compassing  ; 

auy  thing  that   compasseth  and  inclosetli 

anôther  ;  a  go  abont.  (Id.) 

ENTOURNEMENT,  S.     m.,     tOUf,    CB  qUi 

entoure  : 

L'entour nement  d'une  maison.  Ambitus 
œdium,  circuitus  doœus.  (Trium  ling. 
dict.,  1604.) 

Entournement,  oa  entournure,  cirrus,  vel 
circulus,  circuitus,  ambitus.  (DoBZ,  Dict. 
fr.-all.-lat.) 

ENTOURNER,  VOir  ENTORNER. 

ENTOURNoiÉ,  -  oyé,  part,  passé,  en- 
touré : 

Au  milieu  de  la  place  pendoient  les  ar- 
moiries de  uiondit  seigneur  d'Orléans... 
entournoyees  d'un  joyeux  feston  de  myrtes, 
lierres,  lauriers.  (Rabel,,  la  Sciomacliie,  II, 
560,  Burgaud.) 


ENToiiRNOY,  s.  m.,  entonnoir  : 

Entournoy,  m.,  as  entonnoir,  a  funnell. 
(Cotgr.) 

ENTOURNURE,  S.  f.,  Fond,  cercle,  cy- 
lindre : 

Entournure,  a  round,  a  circle,  a  rundle. 
(Cotgr.) 

EXTOURSELER,  V.  a.,  entortiller  : 

Kenuevach  et  cordes  pour  entourseler  les 
dras  de  cambre  del  ouvre  d'Arras.  (1367, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ENTOURTILLURE,  VOir  ENTORTILLEUHE. 
ENTOUSCHE,  VOir  ENTOSCHE. 

ENToussÉ,  adj.,  enrhumé,  qui  tonsse 
beaucoup  : 

Le  vent  et  le  froit  fut  grant,  et  il  estoit 
bien  joint  et  bien  estroit  en  celle  cote,  et 
enduroit  le  grant  froit  et  estoit  tout  noir 
et  toulpalle  et  tout  enloussé.  {Liv.  du  Chev. 
de  La  Tour,  c.  cxxi,  Bibl.  elz.) 

Es  mois  de  février  et  de  mars  (1414)  se 
leva  un  vent  merveilleux,  puant  et  tout 
plein  de  froidures.  Pour  occasion  duquel 
plusieurs  gens,  tant  d'église,  nobles  que 
du  peuple,  furent  tellement  enreumez  et 
entoussez  que  merveilles.  (.Idvenal  des 
iRSiNS,  Hist.  de  Ch.  VI,   p.  274,  éd.  1653.) 

Sotz  enrnmez,  sotz  entoiissez. 
(itonol.  des  Solzjoy.,  Poés.  fr.  des  xv"  et  ivl'  s., 
III,  n.) 

ENTOUSSIQUE,  in.,  S.  m.,  poison  : 

Li  dona  intoii.ssigtie  a  beirre. 
(Be.\.,  D.  de  Korm.,  Il,  31742,  Michel.) 

ENTOVOIR,  voir  ESTOVOIR. 

ENTOxic.\iRE,  -  thoxicaire,  s.  m.,  em- 
poisonneur : 

Si  n'ose  dire  que  tous  (les  médecins) 
soient  larrons,  enlhoxicair\e]s  et  empoison- 
neurs, ilz  tuent  les  hommes.  (P.  Ferget, 
Mirouer  de  la  vie  humaine,  f"  113  r»,  éd. 
1482.) 

ENTOxiQUEMENT,  S.  m.,  empoisonne- 
ment : 

Mourant  par  les  poisons  et  entoxique- 
mens.  (Tri.  des  9  preux,  p.  3fe0,  ap.  Ste- 
Pal.) 

EXTRABATRE  (s'),  V.  réfl.,  S'abattre 
mutuellement  ; 

S'entreflerent  e  entrabatent . 

(Hou,  3*  p.,  3979.  var.,  Andresen.) 

Si  se  douent  granz  cous  sus  le  hiaume  et 
sus  les  escuz,  et  s'entrabatent  a  terre  molt 
felonnessement.  (Lancelot,  ms.  Fribourg, 
f»  140'.) 

S'entrabalirent  li  vassal. 
(R.  DE  HoD.,  Neraugis,  ms.   Vienne,  C  î'i^.) 

Ambedui  s'entrabatent  tout  sanglant  en  l'erbier. 
(Berte.  siivui,  P.  Pari».> 

Par  le  poing  a  prise  la  dame, 
D'une  pari  vont  en  noo  açainte 
Desloie  l'a,  cl  desçainle. 
Sor  le  fuerre  novian  bain 
Se  sont  andoi  enirabatu. 
(Vu  Vilain  de  Bailluel,  Richel.  837,  C  243'.) 

—  Se  confondre,  se  mêler  : 


ENT 


ENT 


ENT 


Î73 


Si  (ootilment  enlrabalue 
S'fst  l'nne  couleurs  dedeos   l'entre 
Que  OD  De  set  de  l'une  a  l'autre 
La  qocle  a  la  millnur  partie. 
IPbil.  db  Rbmi,  Jean  el  Blonde,  "iSS.  Bordier. 
p.  ii\.) 

ENTRACE,  voir  ESTRACK  1. 

KNTHACIER,  VOIF  ENTRRCIKH. 

ENTRACOCHIER  (s'),  V.  réll.,  86  frapper 
mutuellement  : 

As  fiers  des  lancbes  s'tmiracorhfnt 
Si  que  les  esclices  s'ea  rralugoeot. 

(Cliget.  ms.  Turin,  f"  113*.) 

ENTRACOiNTiER,  eiitracc,  enlreaccoin- 
ter,  V.  réD.,  s'approcher,  avoir  rapport  ea- 
seuible  : 

En  tel  manière  se  doivent  hoc  chevalier 
entracointier.  {Arlur,  ms.  Grenoble  378, 
f  103J.) 

Si  parole  li  uns  a  l'autre  et  s'entracoin- 
tent  au  plus  bel  q'il  puent.  {Lancelol,  ms. 
Fnbourg,  f"  14'.) 

Or  Tieng  a  tous  eo  cest  Tostre  roinn  ; 
Car  il  ost  drois  qoe  nous  entraco:n1on, 
(Aubery  le  Boiirgoiag,  p.  63,  Tarbé.) 
El  par  bêles  paroles  se  vool  entracoinla'it . 

(Buev.  de  Comm..  36S4,  Scheler.) 
Quant  tous  quatre  se  furent  entreaccoin- 
lez,  et  que  les  deux  damoiseauU  euri^nt 
apportées  leurs  armes  sur  le  perron,  Fns- 
selion  appela  Ourseau  et  dist...  {Percefo- 
rest,  vol.  IV,  ch.  33,  éd.  iS28.) 

—  S'approcher,  se  mêler,  en  venir  aux 
prises  : 

At  brans  forbiz  se  vont  entracointier. 
(Alescltans,  5445.  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

As  boins  brans  acerins  se  sont  enlrocointié. 

merabras,  5808.  A.  P.) 
Des  brans  entracointier  s' ça  vont. 

(Adehet.  Cleom.,  Ars.  3U2.  P  4'  ) 
Et  lor  sepnor  endemenlieres 
Si  5'entrevont  cntracoinlant. 

(G.  de  Dole.  Vat.  Chr.  i:25,  f"  8-2".) 

—  Avoir  commerce  ensemble,  en  par- 
lant d'un  homme  et  d'une  femme  ; 

Et  Urian  fut  avecques  sa  femme,  qui 
moult  doucement  se  entratxinterent.  {i. 
d'Abras,  Melus.,  p.  173,  Bibl.  elz.) 

ENTRACOLPERj enfracosper,  (s'),  v  réfl., 
en  venir  aux  prises  : 

Car  li  nos  d'euls  ne  pnet  coDquerre 
Sonr  l'antre  vaillant  un  denier, 
Mes  comme  vaillant  chevalier 
S'entratendent  el  s'enlracospent. 
En  la  ÙQ  depiecent  et  cospeot 
Hyaames.  el  banbers  el  escutz. 

{Meraugis,  m».  Vienne,  f  5'.) 

Michelant,  dans  son  édition,  p.  31,  change 
s'enlracospenltïi  s'enlrecopent. 

ENTRACOMPAIGNIER     (s'),  V.  réfl.,  être 

compagnon,  s'associer  : 

Lors  t'entracompaignerent  lai  et  li  ennemis. 
iDil  de  la  Korjotse  de  harbonne,  Jnb..  IVouf,  Rec, 
I.  35.) 

ENTRACONTER,  V.  a.,  racouter  : 
A  l'abbé  demanda  errant  : 
Qai  Tons  donna  cel  biel  enTanl  ? 
Cieus  qni  garde  ne  s'en  donna 
Tont  le  voir  tantosl  l'en  canta, 

T.    lU. 


Comment  li  portiers  l'ot  Ironvp 
Devant  le  porte  envolepê 
D'une  vermeille  kieute  pointe  ; 
La  vérité  si  l'ent^acotnle 
Oue  Florijen»  sait  loul  de  voir 
Que  c'est  cieus  qui  devoit  avoir 
.Sa  fille  et  tout  son  hiretage. 
(Du  l'Emper.  Constant,  ÎG'J,  Romania.  VI,  p.  273.) 

KNTRACONTKER,   entreacwitrer ,  antr., 
(s'),  verbe. 

—  Réfl.,  se  rencontrer,  se  heurter  mu- 
tuellement : 

As  hansles  roides  el  as  fers  asserez 
Se  sont  li  conte  si  .  jit  anlraconlret... 

(LesLoh.,  Kichel.  1622,  f»  193  v°.) 

Li  dni  clieval  furent  si  droit  mené 
Dne  li  bnron  s'ea  son:  entracontré. 
(Beitv.  i'ilanst.,  Vat.  Chr.  1632,  f  i' .) 

—  Act.,  rencontrer  : 

Mar  m  auront  entreantntrè  li  traître  es  chauraeis. 
(JoRD.  Fantosbe.  Chron.,  lo'J,  Micbel,  D.  de 
!\orm.,  t.  III.) 

ENTRACOSPER,   VOir  ENTRACOLPER. 

ESTR.\DossER  (s'),  V.  réQ.,  s'unif  : 

Et  saciesqne  ne  s' entradossent 
Le  nnit  la  dame  ne  li  sire. 
N'onqnes.  a  le  vérité  dire, 
Li  DUS  a  l'antre  n'adesa. 
(Chrbst.  DR  Troyes,  du   Boi  Gmll.,  1Î91I.  Michel.) 

ENTRADRECiER  (s'),  V.  réfl.,  36  diriger 
les  uns  contre  les  autres  : 

A  tant  se  sont  entradrccié. 
Mais  n'i  ont  gaires  gaaignié 
Icil  defors. 

(Guill.  de  Paterne,  6953,  A.  T.) 

ENTRADVESTIR,   VOif  ENTRAVESTIR. 

ENTRADVESTISSEMENT,     VOir  E.N'TRA- 
VESTISSEUENT. 

ENTRAESMER   (s'),   V.   réfl.,   sp   viser 
l'un  l'autre  : 

Des  espees  s'entraesmoient 
.Ne  antre  mal  ne  «e  fesoient. 
(Perceval.  ms.  Montp.  H  24'J.  f»  12';''.^ 

ENTRAFiER,  enlreaffier,  verbe. 

—  RéQ.,  se  donner  mutuellement  sa  foi, 
se  faire  une  promesse  mulaelle 

Tool  maintenant  se  sont  eniraflé 
Qu'il  garderont  la  belle  en  loianlé. 

(Us  Loh..  Ars.  3143,  1»  .■i'.) 

Li  .X.  s'entraflerenl.  grant  et  fort  pautonnier. 
(Aiol,  4631.  A.  T.) 

Enirafté  se  sont  il  dui. 

(Tristan,  I,  2903,  Michel  ) 

Donc  inrereol  sur  saini  et  enirafié  s'unt 
K'ea  tnz  les  Uns  del  siècle,  on  trover  le  purrunl. 
Par  desQz  le  menton  la  langue  h   Irerrnot. 
(GiBv..  Vie  de  S.  Tliom.,  Richel.  13513,  r  81  r») 

An  départir  s'entrafierent 

Qu'a  cet  jor  que  eslabliroient 

'Trestout  ensanble  reveoroienl. 

(Fergjts,  5372,  Marl.n.» 

—  Act.,  liguer,  lier  : 

Confederare,  enlreaffier.  (Pet.  Vocab.  lai.- 
franc,  du  xiii'  s..  Chassant.) 

KNTRAFOLER,  -  oller,  (s'),  v.  réfl.,   se 
blesser  mutuellement  : 

Qui  s'entrafollent  et  occient 
Laidement  s'entrecootralient. 
CCbebst.,  Chei'.  au  lyon,  3263,  Holland.) 


Arbalestiers  qui  en  liez  festes 

Servent  d'nn  met  des  trbaleste^, 

Tendent  vislement  el  eococbcot  : 

De  tontes  parties  descochenl 

Ponr  eus  plastost  entrafoler. 

(G.  GuiART.  Roy.  lign.,  Î0605.  W.  el  D.) 


ENTRA FONDRE 

cer  : 


(s'),  v.  réfl.,  s'enfon- 


Qn'il  entrent  en  l'yane  profonde 
Ou  le  nombre  d'eus  a'entrafonde. 

(GouKT,  Roy.  lign.,  13595,  W.  el  0.) 
La  se  noient  ;  la  s' entra  fondent. 

ilD..  ib.,  19412.) 

ENTRAGE,  Mrage,  -  aige,  s.  m.,  entrée, 
droit  d'entrée  : 

Donne  a  Jehan  de  la  Roye,  paroisse  de 
S.  Meymy  et  a  ses  successeurs  les  intraiges 
en  ses  forets  de  Born  et  de  Plaigne, 
moienant  .xxx.  sols  par  an,  et  un  sestier 
de  sibade  mesure  de  Scgur,  portable  au 
«renier  du  donateur,  pour  aiasinc  que 
ledit  Jehan  et  les  siens  y  promènent  leur 
bestail  tant  gros  que  menu,  ensemble 
prendre  du  bois  mort,  ou  tombé  par  impé- 
tuosité de  temps,  et  des  bois  pour  bastir 
maisons  et  granjres.  (1332,  Donation  faite 
par  Jehan  de  Bretagne,  comte  de  Pentkievre 
el  de  Perigord,  tome  2  des  mss.  de  Li- 
moges.) 

Vendes,  investicion  et  intrages.  (1333, 
Information  par  J.  de  Paroi,  Richel. 
UOiO.} 

Le  chancelier  a  voulu  que  l'on  en  eust 
faict  deu.^  lettres,  assavoir  une  pour  le  sel 
seulement  et  une  austre  pour  les  entrages 
de  vin,  charroy  de  bestes...  (22  fév.  14S3, 
Lett.  de  M'  J.  de  Molesme,  Doc.  hist.,  t.  IV 
p.  437.) 

La  concession  perpétuelle  de  Ventrage 
sus  le  vin.  (xv*  s.,  Arch.  mun.  Dijon,  B 
23,  I,  n»  197.) 

—  Droit  qu'on  payait  en  entrant  en  pos- 
session d'un  fief  ou  d'un  b?.il  à  cens  : 

Retrait  coustumier  a  lieu  pour  le  pro- 
chain parent  de  celuy  qui  baille  son  ancien 
héritage  a  censé  ou  rente  perpétuelle,  et 
qui  en  prend  pris  pour  Venlrage.  {Coût,  du 
comté  de  Bourg.,  xui,  Nouv.  Coût,  gén., 
11,  1200.) 

Ne  devra  le  possesseur  et  tenancier  en 
recognoissant  au  seigneur  moyen  payer 
aucun  entrage,  nv  autres  charges,  ny  frais 
pour  son  albergemeut  et  investiture.  (Cousf. 
d'Aoustc,  p.  223,  éd.  1388.] 

ENTRAGNE,   Vûlr  E.NTRAIG.NK. 

ENTRAGouciER  (s'),  V.  rell.,  se  harce- 
ler, se  provoquer  : 

Ooarriaos  qni  preaaenl  a  voler. 

Hors  des  deas  zens  qui  s'entragoucent, 

Maintes  personnes  i  conrroucent 

(G.  GuiARi,  Roy.  hgn.,  13856,  W.  el  D.) 

ENTRAGUER  (s').  V.  Tefl. ,  s'aiguiâcr 
l'espril: 

Pour  ce  le  duisent  es  escollea 
El  s'entragnent  par  paroles. 
(J.  Lefbbvhk,  Hesp.   de  ta  mort,   Richel.   994, 
f  ViK) 

ENTRAKASTtR  (s"),  V.  réQ.,  58  hâter, 
s'empresser  mutuellement  : 

Mesdisant  se  sont  enlrahasti; 
De  moy  grever  se  sont  bien  asseoli. 
(CiBiN  DE  Rains.  Chans  ,  Po»t    ms.    av.   1300. 
l.  1,  p.  38-,  Ars.) 

J6 


274 


ENT 


ENT 


ENT 


ENTKAHATiR,  Ont.  (s'),  V.  réfl..  s'atta- 
quer  l'un  l'autre 

El  com  Hector  el  Achillei 
VoiiDt   c.  chefalier»  et  mes 
Smlrakaslireni  rors  a  (on. 

(Ben.,  Troie,  Art.  33U,  f  3''.) 

ENTRAHERDRE  (s').  V.  réd.,  SB  saisir 
mntuellement  : 

Brit  a  bras  ensi  s'entraherdrnl. 

(GiB.  DE  Mo.vTB.,  VioUlle,  1933,  Michel.) 

Ouant  Synador  vil  chou  si  ne  le  refusa 
pas,  aincois  piele  jus  l'escut  el  laisse  son 
branc  aier,  cl  s'enlrahierdenl,  de  grant 
force  plain.  {Les  sept  Sag.  de  Itome,  Ars. 
3354,  f»  74".) 

ENTRAIDABLE  ,  adj.,  qui  s'entr'aide  : 

Que  enlraiiabte  fe  sernot 
Vers  trestole  la  geot  dcl  mnnd. 
(Be\..   D.  de  florm..  II.  lOSil.  Michel  ) 

ENTRAIGNE,  otit. ,  «itroingne,  «ifremgne, 
entreigne,  eittragnt\  entraîne,  entiainne, 
enlrane,  estraingne,  alraigne,  s.  f.,  aine, 
jointure  du  ventre  et  de  là  cuisse,  boyaux, 
entrailles  : 

Loa  doc  G.  a  la  chiere  grifainne 
Moi  Tont  ferir  don  coolel  ao  Valruiguf- 
lOf  Charlem.  el  des  Pairs,  Vat.  Chr.  t36U.  f»  SK) 
Qoe  fer  et  lance  li  misl  parmi  Venlragne. 
(Raiyi.,  Ofier,  lî^OS,  Barrois  ) 
\  maint  en  a  cnpé  le  Ti«ir8  et  Vanlraiane. 

(J.  BoD.,  Sttx.,  cumi,  Michel.) 
Comment  Emcoidns,  a  la  ciere  grirji;oe. 
Etloil  férus  el  cors,  ases  près  de  Veniragne. 

(floion.  d'Alix.,  r  îi'.  Michelant  > 

EscQS  perchier,  maint  coer  et  mainte  entraigne. 

(Auien,  p.  ÎÎ5,  Tobler.) 

Li  pis  li  a  trenché,  el  le  cner  et  i'rnlraigne. 
(Hekb.  Lej)oc,  Fmlq.    de   Cand..  p.  156,  Tarbé.) 

Je  me  ferrai  de  mespee  en  Venlrainne. 

(Atanont  el  Agrat..  Richel.  2495,  f"  88  y") 
Fiert  le  paien  ipi"il  U  perce  Venlraine, 
.Vort  le  trebnce  del  bon  dettrirr  aniaine. 
[AtueU,  Richel.  193,  r  n".) 

El  cors  parmi  ootn  \'eniretçne 
U  mest  dedeai  tonte  l'enseigne. 

Ulku,  kn.  33IÎ,  f  49'.) 

Trancbié  li  a  l«  grant  eslrangne. 

ilD.,  flU3''.) 

Carcant  recereheot  environ, 
Trové  le  ront  en  la  champaîgne. 
De  jonste  Ini  U  gisl  t'enlrùgne. 
Al  arme»  l'ont  reconnen. 

(G.  de  Paterne.  Ars.   3319.  T'  12T  r".) 

Il  li  perce  lote  Venlratgue. 

(Blancand.,  ,%9Î9.  Michelant.) 

Mort  ont  lierri  le  proi,  le  dac  d'Ascane. 
(Dam  Bos  de  Carpion,  qoi  tint  Jordane, 
1  mist  tote  sa  lance  par  mie  Venlrcne. 

(Gérard  de  Rots.,  p.  300,  Michel.) 

ENTRAiL,  S.  m.,  enveloppe  : 

Les  deux  leios  dont  les  illes  souiit 
couverts  et  l'entrait  du  peser  od  les  petiz 
reins.  {Bible,  Levit.,  ch.  m,  vers.  4,  Ui- 
chel.  1.)  Lai.  :  Duos  reoes  cum  adipe  quo 
Icguntur  ilia,  et  reliculum  jecoris  cum  re- 
Dunculis. 

ENTRAILLE,  S.  f.,  entrée  : 

De  loales  para  lor  toillent  les  enlrailles 
Et  les  destrois,  les  fasses  et  les  barres. 
(Jcuril.  de  lîlaivies,  1107,  UotJmann.J 


La  les  mainent  tos  Irois,  ni  ot  qoe  nna  eiUrailte. 
{Us  Chelifs.  Richel.  12558.  f"  18''.) 

(11  cul)  de  Drouin  de  Mairiau  .1.  porcel, 
quaul  il  fil  le  entraille  de  sa  maison  (Beg. 
du  Pari,  Arch.  J  1024.) 

—  Fig.  : 

N'oot  la  pncele  ami  feeil 
Qni  ne  reoist  a  ses  nocailles. 
Riches  en  fnrenl  trop  les  en/milles. 
^BES.,  D.  deHorm..  II,  20321.  Michel.) 

1.  ENTRAIN,  adj.  m.,  intérieur: 

Et  par  aventure,  parla  saincleté  de  leurs 
cueurs  occupes  en  saincle  et  dévote  niedi- 
tacioD,  Dieu  ne  les  veult  pas  occuper  en  la- 
beurs forains  el  mondains  afin  que  le  fo- 
rain ne  soit  de  Ventrain  labeur  empeschant, 
ou  afin  qu'ils  ne  soyent  trop  preves  de  deux 

'    labeurs  ensemble.  (J.  Gerson.    l'.4tgttiilon 

[   d'amour,  f"  41  r»,  éd.  1488.) 

I  Mais  cesl  erreur  1res  périlleux  de  ainsi 
juper  o  mon  ame,  c'est  assavoir  de  juger 

;    l'etitraine  conversation   par  apparence  fo- 

i   raine,  (lo.,  ib.) 

2.  ENTRAIN,  voir  Enterin. 

'         ENTRAINDRE,  VOir  ESTRAINDRE. 
ENTRAINE,  VOir  ENTRAIGNE. 

ENTRAINEMENT,  adv.,  intérieurement  : 

La  seconde  inebriaciou  est  une  très  «ii- 

'■    cessive  et  vebemenle  doulceur  resplendis- 

I    sanl  le  cueur  de  la  compaipnie  divine,  et  ce 

advient  par  le  repos  de  conlemplacion,  et 
1  tant  excessivement  habomle  ou  cueur  icello 
I    indicible  doulceur  que  elle  redonde  habon- 

d.imment  en  tous  les  membres  et  sens 
'  corporelz  en  tant  que  entraînement  et  fo- 
i  raiaement  et  toute  mellIDuant  (J.  Gerson, 
I   f^ijuttion  d'amour,  f»  37  v»,  éd.  1488.) 

I  ENTHAIPliU,  voir  E.NTRAPER. 

I      BNTRAiRE,   V.    a.,    entraîner,    attirer 
I   dans  : 

I  Car  li  Gins  qui  molt  s'enpaine 

1  En  trans  Venlraù  a  qoelqae  paioe. 

<G.  DE  Coinci,  Ifir..  Ricbel.  2163,  f  ''-^ 

—  Enfermer,  couvrir  : 

j    l.ors  le  Est  recnellir  la  dame  o  cler  viaire  (la  cendre) 
Tont  le  plos  nettement  qne  on  le  pooit  Taire, 
Ft  pnis  en  .I.  fort  coyr  de  cierf  le  6sl  enlrairr 
Et  pendre  a  Moofancon  poar  son  Toloir  parfaire. 

!    (Hist.  de  Ger.  de  Blai..  Ars.  3141.  f  188  r'.) 

I      —  Terme  de  fabrique ,   désignant   une 

I   partie  du  tissage  ; 

I  Qui  ne  soit  nu?  si  hardis  qui  commence 
a  listre  le  malinnee  ne  a  noer  ne  a  entraire 
ne  a  voer.  (1262,  Bans  auxéchev.,  00,  ass. 

I    s.  les  drap,  de  Douay,  f"  4  v°,  Arch.  Douai.) 

I  yue  nulle  ne  tisse  ne  noe  ne  enfraie. 
ilb.) 

Pour  entraire  et  appareiller  .viii.  pièces 
de  nappes,  5  sols.  (1321,  Arch.  hospii.  de 
Paris,  II,  87,  Bordier.) 

Que  on  ne  puist  listre,  nouer  ne  entraire 
laines  aprez  le  clocque.  {Nouo.  ordonn. 
relal.  aux  teintur.,  tisser.,  et  paveurs  de 
draps,  ap.  A.  Thierry,  [iec.  de  rnonmn. 
inéd.  de  l'hist.  du  Tiers  Etal,  I,  519.) 

Seront  tenus  faire  chef  d'œuvre  sufisant, 
ourdir,  meclre  sus,  entraire,  acoupler  el 
faire  de  loutz  poinclz  une  sarge.  (1570, 
Statuts  des  sayeteurs  dr-apants,  ib.,  ii,  786.; 

—  Entrait,  part,  passé,  recouvert  : 


Ses  escn  fn  a  or,  entrau  d'nne  conloar. 
Fors  el  canliel  deTant,  nt  asise  nne  flor. 
(Roum.  d'Alii..  P>  21^  Michelant.) 
Quant  les  composteurs  ne  sont  congneus 
et    il    vendent   leur    chauces    villes    pour 
neuves  et   entraides   couverteraent   et  es- 
loCfees  de  fausses  estoffes,  et  les  acheteurs 
cuident  avoir   achesté  bonnes  denrées    et 
ne  puent  trouver  leurs  vendeurs  ou  com- 
porteurs,  et  aussi  perdent  leur  argent.  (1346, 
Arch.  JJ  77,  r»  16  v  ;  Ord.,  xn,  87.) 

—  Entraîné,  possédé  : 

Adont  fist  che  chant  eoToisié 
D'amooreuse  pensée  eilraile. 

(Court,  7031.  Crapelet.) 

ENTRAIT,  entraict,  entret,  ont.,  s.  m., 
bandes  de  toile  enduites  de  baumes  et  de  li- 
niments.à  l'aide  desquelles  on  rapprochait 
les  bords  des  plaies  pour  en  opérer  la  gué- 
rison;  par  extension,  toute  substance 
molle  ou  liquide  plaquée  sur  un  objet, 
couleur,  cataplasme,  emplâtre,  onguent, 
remède  en  général  : 

Car  a  lor  plaies  resener 
Dot  mestier  de  mire  et  A'antrel. 
(Chrcst..  Chep.  ait  lum,  6488.  Rolland.) 
Erec  a  son  chemin  se  tret, 
Qai  grant  mester  eust  i'enlrel 
Por  ses  plaies  mediciner. 

(Erec  el  Enide.  Richel.  1120,  I'  16''.. 

[.'entret  ta  le  roi  aporté 
Qai  monlt  a  Erec  conforté. 

(/*.,  r*  18'  ) 

Li  rois  monlt  parfont  en  sonspire 

Et  fet  aporter  on  enlret 

Que  Horgnen  sa  sner  avotl  Tel 

Que  ja  plaie  qa'eo  est  ointe. 

On  fcust  sor  nerf  on  feast  sor  joiole. 

Ne  fansist  qo'eo  Que  semaine 

Ne  fenst  lote  garie  el  seioe, 

Porqaoi  le  jor  nne  Gee 

Fu5t  de  t'nlret  apareillie. 

(«.1 

Primea  la  morte  char  osterenl. 
Pois  mistrent  snr  eTilret  et  lente, 
A  lai  garir  ont  mis  s'enlenlc. 

(/«..  f  21".) 

Sovent  ses  plaies  relavoient. 
Et  lentret  remetoieat  sns. 

(M; 

N'i  estent  oignoment  a'enlrel. 

(Eneas,  ms.  Mootp.,  f*  195'   i 

A  le  plaie  c'ol  faite  ranra  il  mettre  entrail. 

(Roum.  d'Alix.,  f  68'.  Michelant. ) 

Par  entrait  li  garisl  de  drancle  et  d'ardeore. 

(,1b..  V  32M 

Il  fa  empoisonex  an  mois  qi  a  non  mais; 
EIne  ne  l'en  pot  aidier  Uloaires  ne  mirais. 

(U.,  as.  Parme  1206,  f°  173  V.) 
Cil  n'aront  mes  mestier  ne  A'enirait  ne  de  mire. 
(Venj.  Alix..  Bril.  Mus.  Reg.  19.  D  I,  r>  ->V'.', 
Ses  plaies  li  ont  bien  lavées 
i.t  puis  après  li  ont  bendoes, 
.\ssez  i  oot  mis  bon  entrait. 

(Florimonl.  Richel.  792.  f»  5'.) 

Il  furent  tnit  li  nerf  reliait  ; 
Trop  li  donai  (cllon  enirail. 

(Dolop.,  8367,  Bibl.  clz  > 

Grant  mestier  aroie  i'enlratt 

Et  c'en  m'eusl  mon  hauberc  trait 

(GiB.  deMostr.,   Violelle.  2101.  Michel  ) 

Li  font  emplastres  et  enlrais 

D'nn  oijjhemenl  ki  fn  fors  Irais 

D'une  boisle  ki  soaet  oie. 

.11,.,  il,.,  2121.; 


ENT 

Si  11  bïille   1.  snritipo 

Qui  molt  sol  de  plaie  et  iVenIratl. 

(iD.,  i*..  iasi.) 
El  j'ai  nne  flile  moall  tranche. 
Qui  tel  entrail  vo8  i  melra 
Qae  la  dolor  toos  en  Iraira. 

(Atreper..  Richel.  4168.   P  H'.) 

Tantotl  me  prisl  ooe  goule 

Qoi  me  dal  l'ame  du  cors  Irere. 

S'E^perance  la  debnnaire 

ÎVe  fnsl.  qui  me  fisl  .i.  rntrel. 
(HcOK  oeMbbï.    ïorninrm.  dr  l'Anleckr..  p.  80, 
Tarbé  ) 

El  ronpi  lesbendes  de  ses  plaies,  et  G.<la 
les  entrais.  (Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxvii,  10, 
Hist.  des  crois.) 

La  le  IrooTerent    iir.  fces 

ModU  cortoises  et  moiill  seoees. 

Si  11  donerent  tel  cntrel 

Dont  il  redrece  maint  rontrPt  : 

En  eel  enirel  a  nne  ree 

Que  li  donna  Horgne  la  fee 

Que  l'orne  fait  si  esbahir 

El  si  trembler  et  si  Tremir 

Com  f'il  easl  Oevre  migraigne. 

(Du  Con.  Kichel.  l91,".-2.  T'  fit'=  ) 

r.'esl  nne  amors  qoi  bien  resamble 

Pleke  sans  fer.  car  n'a  d'enlratl 

Mul  meslier  cil  cm  on  en  Irail- 
(B*D0.  DE  Coud  ,  Il  Pris    i'am  .  1917,  S  heler.i 

ic  rerongnois  bien  mon  mal  Irait  • 

Elqnau  coller  j'ay  snuvenl  Irait 

Dont  je  me  densse  bien  detraire. 

Mais  se  tu  veoli  tn  as  Ventratl 

Par  qnoy  tanlost  sera  rentrait 

Le  mehain  qui  t^nl  m'e«t  rontrairp. 
(l)F.r.tiLLEvlLLF,  Trois  Pfb-nnaigrs.   t-  6'J%  inipr. 
loslil.) 

Alraïueutiim,  enlrail.  (Olla  pateUa,  p.  23, 
Scheler.) 

Femme  Thomas  des  Portes,  pour  la 
somme  de  seuze  solz,  un  anlrait.  (1337, 
Arch.  adm.  de  la  ville  de  Reims,  il,  779, 
Doc.  iuéd.) 

Meslez  avec  sain  de  porc  les  herbes  sus- 
dites, et  les  mettez  sus  les  boces,  et  cela 
les  fera  meurer,  et  quant  elles  seront 
molles,  si  les  crevez  d'une  lancette,  et 
quant  elles  seront  crevées,  mettez  dessus 
e  ttret  tirant,  et  sera  pari.  {Chasse  de  Gas- 
U»)  Phebus,  iiif..  p.  110,  ap.  Sle-Pal.) 

El  iiassoient  leur  temps  a  la  faire  revenir 
(la  bra^'uotle)  entre  leurs  maius,  comme 
HU<;  masdaieon  d'enlraici.  (Rab.,  I,  XI.) 

—  Fij,'.,  baume,  joie,  consolation  : 

Quant  Mirra  la  promesse  oy 
Le  cbiel  lera.  si  s'esjoy. 
On  cuer  li  a  mis  an  entret, 

(Fahl.  d'Or  .  Ars.  50fi9.  f  135'.) 

ENTRAITE.  enlrcle,  s.  f.,  mauvais  t.iir, 
nauviiis  traitement  : 

Amors  li  a  fait  une  entratle 
Dont  la  rolors  snvent  li  mue. 

(Bts..  Troies.  Uichel.  31S,  V  96' J 

).a  nuit  faissoient  escer^a Iles 
l'ur  ceU  dedeni  el  br  entiaïUà. 

(Bm,  nis.  Munich.  6il,  Vollm  ) 
Mais  dereuz  eusl  les  gnaites 
Que  ne  seossent  ses  entrniles. 

(/*..   6S1  ) 
Car  dit  m'aves  tantes  ftilmiles. 
Kl  tant  a  que  mes  ne  vos  vi 
Qu'eu  Tostre  amor  de  mains  me  fi. 

U'arron.,  631-2.  Cnpelrt  i 
N'est  il  bien  laus  de  moi  ^•fni;ier  des  en- 
tidiles  k'il   m  il  faites.   {Sept  sag.  de  Home, 
Ars.33S4,  f°  13''.) 


ENT 

Nous  volons  qu'ele  jure  sor  sains  que  de 
cesl  pas  en  avant  ne  fera  enviers  le  senes- 
cal  malviiise  entraile  ne  cose  ki  li  loiirl  a 
haine.  {Ib.,  f"  33''.) 

D'ane  lancete 
Me  Gst  sus  la  langne  nne  enirete. 

iDial.  de  S.  Grrg..  ms.  Etreni.  f  fl''.i 

—  Promesse  trompeuse,  bourde  : 
Nei  tu  cely.  bien  ra  en  souvient. 
Qui  es    ylel  com  ta  sonloies, 

.\a  monde  enfermer  me  vonloies. 
Quant  ta  deis  que  je  feis'se 
Des  pierres  pain,  se  je  vousisse 
Je  les  ensse  ass.  '.  lost  fêles. 
Ta  m'as  trop  fet  d'itieus  entrelrs. 
(Advocarie  S.-D.,  ms    Erreui.  CUy'.i 

—  Cataplasme  : 

Mnlt  sovent  a  la  plaie  met 
Enplaslres  el  bones  enlratfrs 
De  racines  et  de  herbes  faites. 

{Prolheslttiis.  Rirhel.  USB.  f"  in'.) 

1.  ENTRAiTiER  (s"),  V.  rpfl  ,  s'ernbar- 
rasser  dans  les  traits  : 

Un  d'ieeulz  chevaux  parles  mouclies  ou 
autrement  s'empescha  ou  entraitia  en  ses 
traits...  et  ineoiUinenl  que  ledit    exposant 

ot  despecliié  et  destraitlié    ledit  cheval 

(1383,  Arch.  JJ  127,  pièce  91.^ 

2.  ENTR.\ITIEIl,   verljc. 

—  Act.,  entretenir  : 

Se  tn  poToies  enlrailûr 
La  damoisell'^  nallemeul. 
Si  li  di  tout  hardiemeni 

(Coun.  2970.  Crapel"!  > 

—  Conclare  : 

i  .ivons  entraitié  délibération  el  .jceord, 
.  i-l  fail  certaines  ordonnances.  (1361,  Ord  , 
'    ITI.  513) 

1       —  Neutr.,  traiter  : 

I       Coment  le  cardinal    cliivacha   du  io\  de 
Fraunce  vers  l'osl  du  prince   pur  entràiter 
'    d.'    l'acorde   avant    dit.   (Chandos,  Prince 
i    yoir,  p.  62,  Co.ve.) 
I 

i  ENTRAiTL'RE,  -  traiclwe,  s.  (.,  poignée 
I   de  l'épée  : 

...  A  s'e»pee  a  -sa  main  mise, 
'  Si  l'a  par  VrntraU'iTe  prise. 

iParto'..,  Richel.  191J*,  T  161*.) 

—  Rentraiture,  conture  rentrée,  cachée  : 
I  Sub  bac  alla  tonsura...  latilare  pote- 
•    tant...  insiilur.-p,  qure  sxallice   diciintur  en 

I  traiclwe.  (13  fev.  1395,  Arrêts  du  Parlement, 
j    vol.  VIII.) 

ENTRAJosTEu  (s'j,  V.  réd.,  se  féuiiir  : 

Comunalm'nt  s'enlmjo^lernt 
E  de  par  lui  s'enlrasumblereut. 

IBtN  ,  0,  d,-  Sorm..  11.  «1171.  Michel  1 

KNTRALER  (s',)  V.  réd  ,  aller  l'un 
contre  l'autre  : 

K  cil  qui  'a  lor  ^anz  genz  s'atendenl. 
De  tolir  lor  les  gaei  contendent. 
Od  les  espees  s' entrfsunt . 

^BF..^../).  df  Narm-,  II.  'iU^S     Michel.) 
...  Si  fort  s'entrnan! 
Qu'il  abatent  tout  en  un  lunnl. 
Chevals  et  chevaliers  ensemble. 

(ilrra'ii/is,  p-  30.  Michclanl.  ) 

ENTRALIÉ,  enlrealié.   part,  pas-''',  lie  : 

Eissi  d'amor  enlraîu' 
E  li  uns  vers  l'autre  otreié. 
I  (Bek.,  0.  de  mrm..  II,  107  1  T.  Michel. 


ENT  27Ô 

Ausi  corne  confrères  entrealiez  par  lour 
foiz  (Le  Feste  de  Put,  Lib.  i.usium.,  1, 
224,  Ker.  brit.  script.) 

ENTRALLEiTE,  S.  f.,  p.-è.  petite  atlB  : 

.Nos  cuers  pendent   en  nous  aussi  comne 

une    lampe    a    petites    enlralleiles    qui  le 

soustiennent.    (Compas,    de  la  s.  escripl., 

ms.  .Monmerqué,  l.  Il,  ('3'ir'.) 

ENTRALONGIER.    VOif    ESTaESLOIG.NIF-R. 

ENTRALS,  voir  Entrctes. 

ENTRAM.visNiER  (s'),  V.  réQ.,  sp  récon- 
cilier: 

Eisi  se  sunt  entramaisnië. 
(Be.v.,  d.  de  Nom..  II.  6817.  Michel.) 

Cf  Amaisoter. 

ENTRAMBLER,  VOir  E.'«TBBUBLER. 
ENTRAMIS,  voir  ENTREMIS. 

ENTRANCE,  S.  f.,  entrée  : 

Cuer  qui  doit  faire  entrance  de  cour- 
toisie fait  oir  jolif  de  douce  acoiutance. 
{Chans.,  Richel.  765,  f°  55  v°.) 

—  Droit  d'entrée  : 

René  donne  quatre  entrantes  déniaisons 
aux  halles  d'.\nger3  a  Etienne  Licier,  artil- 
leur, canonnier,  ouvrier  d'artillerie,  de 
forge  et  d'autres  habillemens  de  guerre,  en 
considération  de  ses  services,  et  pour  qu'il 
puisse  plus  facilement  l'aider  de  son  mes- 
lier  quand  besoin  sera.  (22fév.  1463,  Compl 
du  R.  René,  p.  225,  Lecoy.) 

ENTRANE,  VOir  E.NTRAIGSE. 

1.  ENTR.v\T,  adv.,  pendant  ce  temps  : 

Entranl  ont  fait  les  boori  veadier 
De  saiact  Amonlt.  de  St  Clément. 
Guerre  de  MeU,  si.  98",  E.  de  Bjuteiller.) 

Entrant  ont  fait  noslre  citain 
Pocr  eoix  armer  Mente  sonner. 

(/»..  5t.   113'.) 

—  Conj.,  pendant  que: 

Entrant  ces  gens  chescnin  assemble. 
Qu'il  n'y  al  pas  longement  mis, 
A  l'evesqne  de  Verdun  semble 
Qu'encor  ail  Mets  poc  d'ennemis. 
(Guerre  de  Ui'l:.  st  239".  E.  de  Booteiller. ) 

2.  ENTRANT,-  ent.  Ont.,  s.  m.,  entrée, 
commencement  : 

A  l'entrant  de  la  saison. 
!(..    ut  SoicsiES,    Cka:is.,   Scbelar,    Tron.   bel}. 

nonv.  scr.,  p.  1.) 
.\  Vantranl  don  tans. 

{Estampie,  ivi,  ms.  Ojf. .  Douce  308.) 

A  l'entrant  du  port.  (Bersuire,  T.  Lie., 
MIS.  Stc-Gen.,  f»  36S'.) 

A  V entrent  du  moys  de  may.  (D'Adton, 
Chron.,  U;chel.  5081,' f»  57  r«.) 

El  eu  l'ertlranl  de  septembre,  s'en  revint 
a  Bloys.  (iD.,  tb  ,  Richel.  5081,  f»  65  r«.) 

En  l'entrant  du  movs  d'apvril.  (ID.,  tft  , 
Uichel.  5082,  f"  211  r».") 

U  n'y  avoil  gallere  ny  navire  qui  ne  cou- 
rust  grande  fortune  de  se  perdre  a  Venlrant, 
si  l'on  y  advisoil  bien.  (Brant.,  Rodomnnl. 
espaign..  Il,  43,  Buchon.) 

3   ENTRANT,  adj.,  commençant  : 

Quant  11  dont  tans  rasonage 
A  doui  muis  d'avril  fatriint. 

{CItans..  Richel.  20050.  f  52  r".) 


176 


ENT 


ENT 


ENT 


—  Entreprenant  : 

Mais  il  se  monstroit  lors  plus  entrant  et 
plus  bravasche  que  le  duc  d'Albe,  bien 
qu'il  fust  de  belle  façon,  comme  j'ay  dict, 
et  de  belle  et  haute  taille.  (Br/int.,  Grands 
Capit.  eslrang.,  1,  v,  Bibl.  elz.) 

Je  voudrois  qu'il  ressemblasi  un  peu  Le 
Peloux  c'une  chose,  qu'il  fust  plus  entrant 
qu'il  n'est  en  compaguie  ;  car  Le  Peloux, 
il  sijait  aller.  Tenir,  et  veut  entrer  partout. 
(ID.,  ib.) 

—  S.  m.,  commençant  : 

Artiens  et  ?ntron« commençarent.  (Rab., 
Il,  18.) 

4  ENTRANT,  S.  m.,  onguont  : 
Le    suppliant    se    transporta    en    l'ostel 
d'un  barbier  pour  avoir  de  l'entrant  a  soy 
guérir  de  certain  mal.  (1471,  Arch.   ,'J  197, 
pièce  187.) 

Cf.  Entrait. 

ENTRANT   AOUST,      lOCUt.,  qUi  esl  tOUt 

près  de  l'entrée  du  mois  d'août  : 

La  feste  S.  Pierre  entrant  aoust.  (1253, 
Arch.  mun.  Laon.) 

A  la  feste  de  sent  Père  entrant  aoust. 
(30  juillet  1239,  Ck.  du  Cte  de  Bourg., 
Cart.  de  Salins.) 

Cf.  ï^GonLEAonST. 

ENTRAPARTENiR  (s'),  V.  réfl.,  être  Uni 
par  des  liens  de  parenté  : 

Ele  esloil  ja  de  grant  aage,  mes  bien  sol 
conter  cornent  li  rois  Aniauris  et  celé  Agnes 
s'enirapart«noJen(.  (Guill.  de  Tïr,  ii,  258, 
P.  Paris.) 

Quant  il  la  prist  (pour  femme)  fu  ce  bien 
contredit  par  le  patriarche  Fouchier,  pource 
qu'il  l'entrapartenoieiit  en  quart,  (la  .  ii 
Î57.)  '      .     . 

ENTRAPE,  -  appe,  s.  f.,  embarras  : 
Enlrappe,  ou  un  empcschement  ou  em- 
barassemeut,  qui   empesche  de   bien  faire 
ses  affaires.  C'est  une  grande  enlrappe,  ou 
incommodité.  (Dukz,  Dict.  fr.-all.-lal.) 

Troyes,  entrape,  embarras. 

KNTRAPER,  -  apptr,  -  oiper,  verbe. 

—  Act.,  faire  tomber  dans  un  piège  : 

Noches  sont  por  fol  entraper 
Qoi  T«ll  aulrai  feme  haper. 
(Reci.  dc  MoLiEKS,  Mùerere,  An.  3460,  P  SI  t».) 
Qunt  de  Itrrou  est  etchapa 
Li  moines  qui  fust  entrapet 
Trop  œalenient,  si  Dieu  ne  fost... 
(C.  DE  Co'Kci.  Mtr.,  ms.  Soiss.,  f"  207'.) 
Et  des  noies,  des  eslnnglei 
La  mort  en  a  woMciilrapez. 

(Yte  lia  Pères,  Ars.  3C41,  r  1Î8'.) 
Hai,  biaai  maisires,  ronsoillier, 
Dijt  li  ermites,  me  derei  ; 
Por  vos  «là  je  ei  ntraipes. 

(/*.,  P  ISS»".) 
Quant  cnido  mnei  eslre  eschapei 
Don  esl  il  plos  fort  erUrapei. 
(ROB.  Dt  Blois,  Poéi.,  Ars.  5Î01,  p.  40*.) 
Qne  ne  me  pais  ostar  de  la  folie 
Oo  mes  fol  cuer  m'«  entrapé  et  mis. 
(G.  Macb.,  Poés.,  Richel.  9i2l,  p  lî^.) 
Ili  penst  bien  estre  frappes. 
On  mors,  ou  prias,  on  entrappei. 
<Li  À  B  C    maUlre   Atselin  du  Pont,  14»   ap    E 
de  Boateiller,  Guerre  de  UeH.  p.  3ti;.)  ' 


Monlt  est  mal  bailli 

Cellui  qa'ils  peveot  entraper 

Et  dessoabs  leur  trappe  atrapper. 

(J.    BRDïvnr.  Chemin  de   Povrelé,  k    la  suite    dn 
tàènagier,  t.   Il,  p.  12.  Bibliopb.  fr.) 
Prince,  hom  n'est,  ni  si  fonl,  ni  si  saij^e. 
Se  femme  preot,  qu'elle  ne  l'assonaige. 
Et  qni  ne  sott.  par  son  fait,  entrëpé. 

(Ei;sT.  Dc'^HAXPS,  Poéi.,  Uichel.  840,  f»  2S6^) 

Que  si  ta  Majesté,  poor  le  commun  service 
Etitrappe  ces  mescbaos.  . 

(JoiCH.  Dc  Bell.,  les  Fanes  contre   les  imlnselevs 
defoy,  éd.  1561.) 

—  Retenir  comme  dans  un  piège  ; 
J'ascommcoi  de  par  le  pap« 

Vilain  qni  a  mazerin  lape. 
Et  qui  roisin  apeie  grape. 
Et  qni  sa  bêle  famé  entrape. 
(L'Eseommen.  ans  j  al..  Richel.  831.  f»  194*.) 

—  Entraver,  embarrasser  : 

Messires  flauvains  vient  a   Gaadin  et  le 

\    prent  par  la  resue,  et  descent  du  gringalet, 

I    si  les  lie   ensemble   ambedeus,  et  entrape 

!    de  l'un   des  freins    qu'il    ne    s'en   aillent. 

Artur,  Richel.  337.  f°  171M 

Quant  Lncnlos,  ponr  festoyer  Pompée. 
Rendit  si  fort  sa  famille  entrapee, 
I  Le  caysiDÏer  devoit  bien  estre  habille. 

a.  DP.  LA  Cbcshate,  Comdamn.  deboMcquet, 
p.  278,  Jacob.) 

S'en  vont  aux  chambres  porter  leurs 
malles  sur  les  coffres,  es  lieux  qu'elles  «n- 
trapoient  le  moins.  (Des  Accords,  Kscr. 
Dijonn.,  p.  40,  éd.  1548.) 

Ces  robes  a  plaio  fonds,  a  gros  bonlToas  et  manches 
Ne  feroieot  qa'enirapper  et  vos  bras  et  vos  hanches  : 
Va  sac,  poar  bien  coarir,  toos  sera  plus  léger. 
(Rewunsir.  aui  femm.  et  ftll.  de  la  Fr..  Var.  hisl. 
et  litt.,  IV,  364.) 

—  Réfl  ,  se  laisser  tomber  dans  nn  piège  : 

Car  en  l'amor  oa  tn  t'enlranes. 
Maint  i  perdent,  bien  dire  l'os. 
Sens,  teos,  chatel,  cors,  ame.  los. 

{Rose,  Richel.  1.573,  f  39'.) 
Car  en  l'arnoor  on  tu  t'entrappes 
Maint  j  perdent... 

(/».,  ms.  Bmx..  f*  34*.) 

Car  quant  il  se  fait  plos  debatre 
Ponr  soi  despendre  et  ealacîer 
Plna  se  seoll  pendre  et  entraper. 

(Fatl.  dOe.,  Ars. 50611,  f°  80'.) 

Quant  trop  enveloppé 
Est  es  choses  on  il  s'est  enirappé. 
(Chiii';t.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604.  r  39*.) 
Champ.,  Troyes,  entraper,  embarrasser. 

ENTRA PEUS,  adj..  Semé  de  pièges,  de 
difiBcultés  : 

...  C'est  cele  qui  s'achemine 
A  confesse,  qni  tout  netoie  : 
Moult  i  a  entrapeuse  voie 
Ainçois  c'on  i  puisse  venir 
Qoi  ne  met  graot  paine  ou  tenir. 
(RCTED.,  la  Voie  de  Paradis,  Richel.  837, f»  3I1«.) 

ENTRAPOIER,  V.  .1.,  appayer  l'un 
contre  l'autre  : 

...  N'ot  pas  tant  d'escu  soostenir 
Corn  il  ont,  ainz  les  ont  laissiez, 
Des  bras  s^  sont  enlremhraciei. 
Par  les  testes  illueques  sont 
Entrapoiê  que  il  ne  font 
Riens,  ne  dient  n'ojl  ni  a. 
(R.  DE  HoD.,  Merauijis,  ms.  Vienne,  f  SO*".) 

ENTRAPRisMER  (s"),  V.  réfl.,  s'appro- 
cher  l'un  de  l'autre  : 


D'ambes  deux  pars  s' entrapri^mrmt 
Cil  lii  par  ire  se  rekierent. 

(Ben.,   rroi«,  Richel.  375.1''  81'.) 
Nais  de  rombalre  apareillees 
Se  tunl  les  osz  entraprismees. 

On.,  D.  de  Norm.,  II,  33291.  Michel.) 

ENTRAPRor.HEMENT,entreaprocftemenl, 
s.  m.,  action  de  s'approcher,  d'en  venir 
aux  prises  : 

Ventreaprochement  des  deux  osts  enne- 
mis. (TossETlBB,  CAron.  Marg.,  ms.  Brux. 
10512,  X,  V,  13.) 

—  Action  de  se  réunir,  de  se  joindre  : 

CesdeuxQeuves.a  leurs  entreaprocAemenj 

embrachent  uog  chnmpz  en   lorme  d'une 

isic.  (FossETiER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux. 

10512,  X,  v,8) 

ENTRAPROCUiER  (s'),  s'âpprocher  l'un 
de  l'antre  : 

Et  qant  il  se  furent  entraprochiet.  (S. 
Graal.ni,  97,  Hucber.) 

Par  grant  air  se  sont  entraproeMé . 

(Gai/doa,  67S4.  A.  P.) 

ENTRARMÉ,  adj.,  armé  à  l'iatérieur  : 
Sa  baniere  fa  d'un  obar. 
Bien  enlrarmé  de  verous. 
(Bal.  de  Quaresme,  Ricbel.  19152.  f  9i\) 

ENTRAROTE,  S.  f.,  invasion  : 

Ne  reis  ne  qaons  n'i  poet  faire  entrarote. 
^Alexis,  st.  lOJ*,  Stengel.) 

ENTRASSAILLIR  (s"),  v.  réfl.,  s'assailMr 
nmtuellement  : 

Et  si  te  sont  rnlrassailli 
As  espees  toat  de  rechief. 

{Ueraugu,  p.  30,  Michelaot.) 

ENTRASSEMBLÉ,  entreasembU ,  pari, 
passé,  assemblé  : 

IJoques  ne  fist  Tiebaot  de  Bai?igas 
Si  mal  eschec  a  cens  de  France  né. 
Corn  <as  ferraot  li  Surreis  aduré 
Si  vus  e  tls  estes  enireasemlilé. 
(Joan.  FiiiTo'^iiE.  CAro».,  7.16.  Michel.  D.  de 
Nerm.,  t.  III.) 

BNTRASSENRR  (s'),  v.  réfl.,  SB  frapper 
réciproquement  ; 

Sor  les  escus  se  soal  entratsené. 

(Gaydon,  2828,  A.  P.) 

ENTRASSEURER  -  aseurer,  (s'),  v.  réfl., 
s'assurer  mutuellement,  convenir  en- 
semble : 

S'entraseurerent  ensi 
Qu'entr'ans  usent  roi. 

(MousK.,  Cliron.,  13802.  Reiff.) 
De  la  compaignie  taotost 
S'enlratsearenl  et  aSeot. 

(Ueraiigis,  p.  254,  Michelanl.) 

ENTR.vTEiNDRE  (s'),  V.  réfl., S'atteindre 
mutuellement  : 

Thelamon  et  Pentesilee 

Joslerent,  et  si  s'entrateignent 

Que  des  chevaux  corrans  s'eopaignent. 

(Bek.,  Troie,  23924.  Jolj.) 

ENTRATENDRE  (s'),  V.  réfl.,  s'âtleiidre 
inatuelicment  ; 

Car  li  nnsd'euls  ne  pnet  conquerre 
Soar  l'antre  vaillant  an  deaier, 
Mes  comme  vaillant  chevalier 
S'enlratendenl  et  s'enlracospenl  ; 
En  la  Do  dipiecent  et  cospent 
lijaumes,  et  haubers  et  escuti. 

{Ueraugis,  ms.  Vienne,  P  S'.) 


ENT 

ENTRA VAtix,  -  aulx,  -  eaux,  entrebaux, 
s.  m.,  entrait,  pièce  de  charpfiiitn  nonirnée 
aussi  tirant  : 

Quil  rpRarde  les  entravaulx  des  lieux 
non  niip  SPiilenient  pus  uomlire  de  u:,^ 
mais  repard.'  les  qnrililez  ft  foiirnips  d,  .! 
voye?,  les  adresses  et  les  deslours.  (.1.  m- 

Quatre  soupentes  enferrées  dans  quatre 
poutres,  pour  porter  et  soustenir  le  plan- 
ctiier  dicelle  nrmeurerie,...  garnies  di' 
poinczons  a  arcs  boutans.  de  jauilietes  en 
troMaulx  et  esseiiers.  (23  f6v.  1469,  Compt. 
du  R.  René,  p.  18,  Lecoy.) 

Deux  estriers  et  flottes  pour  mettre  n  un" 
entrebaux  d'une  ploocquette.  {TU.  d7i 
XV*  s.,  Valenciennes,  ap.  La  Kons,  Gloss 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

L'argentier  parle...  des  estriers  et  flottes 
mis  a  uuf,'  entrebaux.  (1463,  Bethune,  ap. 
La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  138.) 

Et  y  mettre  deu.^  entravaux  île  grosseur 
de  ciuq  poulces  eu  carri''.    (An  1577,  D.  K., 

EivruAVEii.MER,  Verbe. 

—  Act.,  retenir  par  des  entraves,  qu'on 
nppelle  aussi  dans  certains  cas  des  travaiis  : 

Cilz  pensa  si  la  lieroil  (la  chievre) 
Que  ja  De  cners  ne  cors  n'i  croit. 
I.ors  la  cili  si  nlrarnlUee 
Par  coroes,  par  masel  lice 
Qu'el  ne  povnii  conrre  ne  braire 
i.Renard  conlrefail.  Tarbé,  Poet.  dr  Champ,  ani   a 
Fr.  I.  p.  13i.) 

—  Rén.,  se  donner  du  travail,  de  la 
peine,  s'efTorcer  : 

Mes  nostre  Sires  regarda   le   pueple  par 
sa  pitié,  et  moût  s'entravetllerent  li   prélat   j 
•lu  pais  cornent  la  pais  i  fust  mise.  (G    de    i 
Tyb,  II,  ioi,  P.  Paris.)  "  j 

ENTRAVEMENT,  S.  111.,  entrave:  ' 

Soiir  roei  jirans,  et  fors  et  dures, 
OdI  eslevees  les  figures,  ; 

Les  las  el  les  nttravnitrns. 

(Bek..  Troies.  Kicbel.  .iT.'i,  V  111».) 

ENTRAVExiR,  Verbe. 

—  Refl.,  se  rencontrer  : 
Duj  homme  sailloient  outre  un  feu  et  il 

»  enlravindrenl  cusauible,  et  li  uns  fii  ars 
[Digestes,  ms.  Moiitp.  H  47,  f-  121.  ) 

—  Se  faire  bon  accueil,  se  bien  con- 
venir : 


ENT 

[>cvant  lui  a  sa  tarRo  ntravirtee. 
Entre  dens  rens  a  jousie  demandée 

(4Bsm,  Richel.  7u;i,  f  \V.) 
Devant  lui  a  l'escu  enlrairrsé. 

(Gai/don,  i;iRS.  A.  PJ 


ENT 


277 


II! 


tour  d'un 


h'.li/il  enlrarersrs  .1.  Irons 
Ile  caisne,  prans  et  grus  et  Ions 
Umadns  cl   Ydumr.  Ilichi;!.  37.;.  !"  3-Jl'.) 
Tellement  qu'en  peu   de  temps,  a   lorce 
de  gros  pieu.T.   aisses    et    madriers,    qu'ils 
enlraoerserent  de  biais  en   la   IJure,  ils   li 
remirent  assez  tost   en   son  premier' canal 
{La  vraye  Hist.  des  troubles,  f»  202  r°,  i^d 
1374.) 

—  Traverser,    passer  à    tra\ers    de,  se 
placer  en  travers  do  ; 

Li  dus  flerbers  les  va  enlraversant . 
\Les  Loh.,   Richel.    1113,    ap.    Vielor,    llandschr. 

der  Ceste  des  l.oix.,  p.  81.) 

Et  vont  la  terre  mtraveraant. 
(ItELLEP.,  ilachab.,  Richel.  19179,  f»  3  v».) 


Bien  s'fniravmoiriii  endui. 

^Hose,  ms.  Florence,  Ric.  27,HS,  f»  f,'.) 

—  iNeutr.,  venir  à  la  traverse  : 

Mains  omicides  et  orribles  fais  en  sohI 
nitravenus.  (.Maiz.,  Songe  du  net  11  n 
Ars.  2682.)  '       ' 

ENTRAVERS,  prép.,  à  travers  : 

■Si  l'a  férue  par  mtrarers  le  nés. 

(Gaydon,  4256,  A.  P.) 

—  Dentravers,  de  travers  : 
Adont  veissies  le  viellart 
Mull  fièrement  premlre  l'escu 
t:t  enpiiinjiner  le  branc  moin, 
Kt  l'escu  d'entraifrs  leler. 

iBiaticand.,  Hii,  Mtchelant.) 

E.NTRAVERSER,  entreverur,  verbe.  | 

—  Act.,  placer  en  travers  :  , 


Fierenbras  passe  avant,    s'a  son  destrier  broché  • 
Rollans,  li  mes  Karlon,  l'i  a  entracersé  : 
Crant  coup  li  voit  doner  snr  son  escu  boucler. 
'Iir.ir.  de  Rome,  117:i,  Groeber.) 

—  Réfl.,  se  placer  en  travers  ; 
Envers  Hnon  se  sont  eniraversr. 

(.Les  Loh.,  ms.   Monlp.,  f  1)8*.) 
Il  est  bien  vraj  qu'un  voile  me  faict  tort. 
Kt  celle  raain.  qui  souvent  s' enlravcrsc 
Kntre  voz  yeoi  el  les  miens,  dont  renverse 
Tout  mon  d''3ir. 

(Vasuci.s  PaiLiEOi.,  Car.  vulg.  de  Fr.  Pclrarquc 
p    6:  .  éd.  IS.i.-l.) 

—  Act.,  soulever  avec  une  traverse  : 
Icellui  Coulin  avoil  entraversé  ledit  huys 

alin  de  le  faire  ebeoir.  (1468,  Arch.  JJ  193. 
pièce  121.) 

j       —  Entraversé,  part,  passé,  placé  en  tra- 
!    vers,  de  travers,  transversal  : 

Si  la  leooit  eutrover'iec 
I  En  .[.   Iil.  toute  desrouverle. 

''    (Chrest.,  Ckcv.  de  la  Charrclte,  p.  31.  Tarbé.) 
.1.  tref  ont  prins  entraversé  de  lonc. 

I.Gaydon,  liSj,  .\.  P.) 
l.e  dns  Boef  s'est  la  trait  quant  il  l'a  reparJee 
Kt  s'est  boulé  dedeus  la  targe  cniraiersee. 
(HauçK  d'.iiprem.,  ms.  Monlp.  H.  217,    f»    ii;o».) 
;     Par  la  plache  gesoient  trestuil  enliaversr. 

(Doon  de  Mùtenec,  3960.  A.  P.) 
Hz  furent   batus  très   griefvement  et  mi.-; 
'    ou  touniieiit    de    eciillee,  c'est   a  dire  une 
I    crois  entraversee.  {Mirouer  historial,  .Ma? 
1    557,  f»  269  r».) 

Pons  et  plaïulics  abbatuz,  grans  arbres 
entrarersez  en  la  voye.  (D'AUTO.N,  Chron. 
Ilichel.  3081,  f»  18  i-.) 

La  blanche  croix  droiote  les  distingue 
des  Bourguignons  qui  la  portent  entra- 
versee. (La  vraye  Hist.  des  troubles,  f»  161  r° 
éd.  1574.) 

-  Entraversé  de,  sur  quoi  telle  chose 
est  placée  en  travers  : 

Larges  fossez  de  gros  arbres  en'raversez 
(D'AUTON,  Chron.,  Richel.  3082,  f»  32  r».j 

Des  gobelets  de  bois  entrauersez  d'une 
barre  d'argent.  (La  vraye  Hist.  des  troubles 
I»  129  v»,  éd.  1574.) 

Et  pendirent  a  leurs  costes  des  gobelets 
de  bois  entreverses  d'une  barre  d'argent 
qui  portoit  ces  mots  :  "V'ivent  les  gue.\  I 
(L'Est.,  Mém.,  i'  p.,  p.  463,  Champollion  j 


j       ENTRAVESTIR,   entradv ..    y.   a  ,  insti- 
[    tuer  comme  héritier,  en  parlant  d'un  mari 
et  d'une  femme  : 

Deux  conjoiniz   ensemble    par  mariage 
pœyent     entravnslir     l'un   l'autre.    (1307, 
Préo.   de  Reauqnesne.   Coût.  loc.  du  baill' 
;    d'Amiens,  11,  276,  Boulhors.l 
j        Le  mary  et  la  femme,  par   la  coustume 
I    localle  de  la  ville,  banlieue  et   eschevinag.- 
de  Bethune,  peuvent  e«(rarfoes(ir  l'un  l'autre 
par  lettres.    {Coust.  yen.  de  B-'thHni'.   d.m^ 
j    les  Couslumes  générales  du  comié  d'Artois 
j    éd.  Arras  1679.)  ' 

Quand  deux  conjoints  par  mariage  en- 
travestissent  l'un  l'autre  par  devant  esche- 
vins  d  iceluy  pays  que  l'on  appelle  entra- 
vestissement  ,  par  lettres,  au  survivant 
compétent  et  appartiennent  tous  et  cha- 
cuns  les  biens  meubles  et  calheux,  de 
quelle  nature  et  condition  qu'ils  soyent  dé- 
laissez par  le  trespas  du  premier  mourant 
[Coût,  de  Lalteue,  iv,  Nouv.  Coût  «en  I 
372'.)  '     ' 

Entravestir  de  sang.  Quand  deux  con- 
joints par  mariage  ont  entravesti  l'un  l'autre 
de  sang,  qu'advient  quand  il  y  a  un  enfant 
diidit  mariage,  ou  par  lettres  au  survivant 
d'iceulx  deux  conjoints,  compétent  et  ap- 
partiennent tous  et  chascuns  les  meuble,* 
catheux  et  héritages  situez  audit  escbevi-' 
nage.  (Coût,  de  la  ville  d»  Douait  Nouv 
Coût,  gén.,  II,  984».) 

ENTRA  VESTISSE.MENT,  entrad.,  en- 
tread.,  s.  m., don  entre  mari  et  femme  : 

Pœuvent  deux  conjoints,  honme  et 
femme,  advantageret  donner  l'un  n  l'aultre 
par  entre  vifz,  par  forme  d'entradoestisse' 
ment,  tous  leurs  beritaiges  patrimoniaux, 
pour,  par  le  survivant  d'entre  eulx,  en 
joyr  et  possesser  sa  vie  durant.  (1307 
Prev.  de  Beauquesne,  Couf.  loc  du  baill' 
d'Amiens,  11,  208,  Bouthors.) 

C'est  une  coustume  que  l'on  nomme 
coustume  à' entravesti ssement  de  sang,  ou 
par  lettres  que  peuvent  acquérir  deux 
conjoints  ensemble  par  mariage  demeurans 
en  icelle  ville,  par  deux  moyens  •  l'un  en 
ayans  eu  enfnns  nez  et  procréez  de  leuVdit 
mariage,  es  mctes  dudit  escheviuaige  :  et 
l'autre  moyeu,  par  lettres  et  recognois- 
sance  qu'ils  font  et  passent  par  devant  sept 
desdits  esehe\ins  et  en  la  chambre  de  leur 
halle.  {Coul.  loc.  de  Béthune,  i,  Nouv  Coul 
gén.,  I,  316M 

Par  ladite  (Mustiime  l'on  use  audit  pays 
d  entravestissemenl  pur  sang  et  par  lettre, 
lequel  e/i(rai)î's((ssement  par  sangs'engendrè 
qu.ind  deux  conjoints  par  mariage  durant 
icelle  conjonction,  ont  un  ou  plusieurs  en- 
fants  :  et  entravestissemenl  par  lettres  se 
fait  quand  deux  conjoints  s'entravestissent 
1  un  l'autre  de  tous  leurs  biens  par  devant 
I  cchevins  dudit  pays  de  Lalleue.  {Coût,  de 
i    Lalleue,  m,  Nouv.  Coût,  gén.,  I.  37J\) 

Audit  lieu  l'on  use  d'enlreadvcslissemeul 
:  par  sang  et  par  lettres.  (Coût.  loc.  de 
i    Hiiisnes.  11,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  403». ) 

En  ladite  ville,  loy,  banlieue,  et  eschevi- 
I  nage  y  a  deux  manières  dentravesUsse- 
mens.  l'un  appelle  entravestissemenl  de 
I  sang,  qui  se  cause,  quand  il  y  a  enfant  issu 
du  mariage,  l'un  de  l'autre,  quand  deux 
conjoints  coiniiarent  pardevant  deux  es- 
cbevins  et  reconnoisseut  l'amour  de  ma- 
riage qu'ils  ont  l'un  a  l'autre,  et  eu  iceluy 
demonstrant,  la  femme  va  baiser  son 
mary  en  la  présence  desdits  escbevins  • 
lequel  enlravestissement  ainsi  fait  est  ap- 
pelle entraviiUssement  par  lettres.  (Coust. 
d  Arras,  r,  Nouv.  Coût,  gén"    I   277'  ) 


278 


ENT 


ENT 


ENT 


ENTRA VBURB,  entroewe,  ont.,  s.  i., 
travée  : 

E  ces  treis  estages  par  treble  entranure 
Jevigad.  (Rois,  p.  »i6.  Ler.  de  Liucy.) 
De  eaMi*  att  l'tutrûrrve  (da  ;>aUii). 
Et  d«  hum»  la  eoTartore. 
(De  Bueliae  et  d'AifltMline,  301 .  Méon,  Nmv. 
Bee..  t.  I  ) 

KNTRAViSKR,  entreavisev  (s'),  v.   réO., 
s'apercevoir  mutuellement  ; 
Sont  le»  ODS  derant  lea  antrae, 
Cliucoiu  reot  de  prêt  t'nirarue. 
L'aepue  d'an  champ  lea  defise. 
iGduiit,  «0».  Uf.,  Richel.  5698.  f  li3^) 

Adonc  lee  deax  combalans  t'intreavite- 
rent  l'ung  l'aullre,  si  couchèrent  leurs 
laDces  pur  l'arrest  et  brochèrent  les  che- 
vaulx.  (Perceval,  f»  54«,  éd.  1530.) 

Bretagne,  Côlesda-Nord,  cant.  de  Mali- 
anon,  entreviser,  entrevoir. 

ENTRA  voir(8'),v.  réfl.,vivre  ensemble, 
s'accorder  ; 

Li  siècles  aimiue  glootoDoie, 
Loiare,  orjoel  et  félonie  : 
Dont  ne  le  poeent  enlrûioir 
Dieat  et  li  siècles,  coi  c'oD  die. 
(F<Tf  de  IriHorl,  Richel.  375,  f  33S'.) 

1.  ENTRE,  entra,  antre,  intre,  enter. 
préposition. 

1»  Dans  l'espace  qui  sépare  deux  ou 
plusieurs  objets: 

E»lre  eels  dos  peodeot  Jeeoo. 
(Pûtntm.  ma.  Clermont,  '283.  Koichwiti.) 
Falrr  ses  poifsi  tient  sa  haoste  fraiinine. 

{Roi..  ItO.  Millier.) 
Il  avoient   tant  de  lor  aaeniis  entre  al!> 
que   li  uns  ne  pooit  venir   a  l'autre.  (Vil- 
LBH.,  495,  Wailly.) 

E*tre  le  martel  et  leoclame 
Sont  cil  deno. 

(Ciiot.  BiWf.  2369.  ■Wolfarl.) 
I.a  dachoisa  aa  imr  entre  aea  bras  la  prent. 

(Berle,  ÎU.  Scbeler.) 
Et  dist  entre  denz  trois  moz  en  françois. 
(.Men.  db  Keims,  212,  Wailly.) 

Une  pièce  qui  siet  entre  Vilers  et  le  bois 
au[sj  Cordelières.  (1270.  Cour-Notre-Dame, 
St  Helier,  Arch.  Yonne  H  803.) 

Ortea  par  cfTect  je  sça; 
C*  Tieil  proterbe  estre  rray. 
Qa'eMtte  la  boDche  et  le  Terre 
La  Tio  sonreot  tombe  a  terre. 
Bt  ne  tant  qae  l'homme  hamain 
S'aaaeore  de  nolle  cbote, 
SI  ja  ne  la  tieol  eocloae 
Eatroiltemeol  dans  la  maio. 
(Ron.,  Od.,  Od.  Retraoch..  t.  Il,  p.  liO   Bibl 
eli.) 

—  An  milieu  de,  parmi,  chez  : 
Zo  panaent  il  qne  ester  el|sl 
Latpiritos  aparefoes. 

(P«i«t«».  439,  Diei.) 
e«fr*  lai  porras  se  list  dans  Alexis. 

(AlexU.  st.  ÎC,  Steofel.) 
£t  qn'il  m'avienl  sourent 
Qoe  je  m'oabli  penaant  entre  la  gent. 

(Coca.  C»4«i..  XVI.  Crapelel.) 
...  Ce  fD  la  flort  des  barons 
L,a  outra  entre  les  Gascons. 

(GoiOT,  Biile.  378.  Wolfart.) 
Qnant  sa  iiiesnie  virent  que  li  roi?  n'es- 
toit  mie  entr'eus,  si  le   quirent   partout. 
(Mxif.  OB  Rkims,  2ô,  Wailly.) 


Demeura  monseigneur  de  Hainaut  «ntre 
les  Anglois.  (Pboiss..  Cliron.,  1,  l,  15,  Bu- 
cbon.) 

Que  si  j'eusse  esté  entre  ces  nations. 
(Mont.,  Est.,  au  lecteur,  p.  m,  éd.  1803.) 

—  En  ; 

Si  me  pris  on  poo  a  soosrire 
Et  eture  mo;  meiame*  a  dire. 
(Can.    DB    PuAji.    Lu.    du  ekemi*  de  long  estude. 
un,  Pasehel.) 

—  Entre  ces  affaires,  sur  ces  entrefaites  : 

Entre  osi  affaires  li  reis  David  a  un  jur 
levad  après  meriene.  {Rois,  p.  154,  Ler.  de 
Lincy.) 

—  Entre  txs  choses,  dans  le  même  sens: 

Antre  ces  choses  i\  avoient  acostumé...(Kte 
saint  Ueneoit,  Richel.  988,  f  73''.) 

—  Entre  cela,  dans  le  même  sens  :  I 

Mais,     madame,     toute     la    chreslienté  | 

attend,  entre  cela,   de  vostre  prudence  et  i 
nulhorité,  que  vous   reveillies  et  eihorties 

IDUS  les   princes  et  estats  cbrestieus  a  leur  | 

(iebvoir.  (1585.  Lettres  missives  de  Henri  IV,  i 

t.  Il,  p.  52,  Berger  de  Xivrey.)  j 

—  Par  entre,  entre,  au  iiiilieu  de  ; 

i       Si  li  envoie    l'espié  par  entre  le  col   et    ' 

l'Hspaule.  (Xrtur,  Richel.  337,  f  152^.) 
!        F.l  en  peu  d'heure  se  trouvèrent  si  grand    I 
i    iimiibre,    et    si    serres,  qu  a    erand  peine 
voyoit  on  le  jour,  par  entre  les  picques  et 
les'  claives.  'Olivikb  uk  La  Marche,  Mém., 
I,  28,  .Michaud.) 

—  2"  Dans  un  temps  qui  suit  une  époque 
I    et  en  précède  une  autre  : 

Et  lor  dist  qu'il  vcoissent  en  se   meson 
'    entre   quien    et    leu.   (BraUM.,    Coust.    de    i 

Beaui'.,  LUX,  16,  Beupnot.) 
i       Et  dura  ledict  assault  depuis  les  entre   | 
!    sept  et  huict  du  malin  jusques  sur  les  unze 

heures.  (Do    VillaRS,  Uém.,  IV,  an   ijo3, 
!    .Michaud.) 

j  —  3»  Fig.,  entre  exprime  le  rapport  que  | 
des  personnes  ou  deschoses  ont  l'une  avec  ] 
l'antre  :  | 

i    Seignor.  par  tel  manière,  ja  ons  D'en  soit  doutans.     j 

Po  mena  la  goerre  antre  Saisnes  et  Francs.  I 

,  (J.  BOD..  Sas.,  V.  Michel.)  | 

Pristrent  consoil  entraus.    (Villkh.,  14,    j 
I   Wailly.) 

£ii<r'uu  n'a  plos  de  différence. 
{  (CciOT,  Biite,  1616.  Woltart.)  | 

Cum  descors  fust  intre  ..  (Février  1239,    i 
î    Arch.  des  Vosges,  H,  Flabémont.) 

I       Com  il  aut  contenz  et  descorde  entre  moi 
I    d'une  part   et   les   moines    de    Vauluisant 

d'autre.    (Janv.    1238,    Vauluisant,    Arch. 
I    Yonne,  H  710.) 

Li    règnes    en    porra    bien    enipirier   et    j 

entre  nous  naistre  granz  descorz.  (Mém.  dk    ' 
[    Heims,  4,  Wailly.)  1 

I       Li   pleiz  qui   ert.  est   et  pant  entre  les    ! 

dictes    parties.    (1344,    Accord,    Pontisny, 

Arch.  Youne  H  1542.) 

I      —  Entre  exprime  encore  le  choix  : 

!  Le  duc  Philippe,  lequel  entre  toutes  les 
maisons  du  monde  aymoit  ceste  mai.~on  de 
Bourhou.  (CoMU.,  ifern.,  I,  2,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.)  , 


—  4°  Entre  s'employait  devant  deux 
substantifs  pour  indiquer  un  rapport  co- 
pnlatif,  et  l'idée  d'ensemble,  ^  la  fois,  ou 
simplement  et  : 

Enter  mirra  et  aloeo 
Qaaai  cent  hiraa  a  donad. 

(Pution.  347.  Diai.) 

Tant  Toa  donrai  flilr'arfaat  et  or  fin 
Nel  porteroient  doi  destrier  arrabi. 

(La  Lait.,  nu.  Hoalp..  t*  lO**.) 
Et  moi  dont  et  le  vair  et  le  gris 
Et  .111°.  mart  entre  argent  et  or  fin. 

(«..  1°  9i'.) 
En  son  poing  destre  porte  la  nef  d'or  ûa  : 
Tota  fo  plaine  entre  claré  et  Tin . 

(«..  P  ÎÎJ'.) 
Molt   joerenl    longuement   ce  soir  entre 
la    damoisele    et    mon   seigneur  Gauvain. 
[Artur,  Richel.  337,  f  173") 

Mais  or  s'en  taisi  li  contes,  et  dit  qu' 
molt  menèrent  grant  teste  entre  Sagremor 
et  la  damoiselle,  et  molt  se  deduirent  taut 
qu'il  virent  le  jor  aparoir.  (/6.,  (*>  218'.) 

Si  se  couchèrent  sus  contre  le  feu  entre 
le  roi  et  la  pucele.  (76.,  f"  23S\) 

5i  estoient  mais  si  aquis  entre  le  roi 
Vrien  et  le  roi  Neutre  et  le  roi  Ydier  que 
a  paines  pooient  mais  les  braz  lever  amont. 
(76.,  f»  260-.) 

Et  Pieres  de  Braiescuel  faisçit  auté  de 
l'autre  part,  entre  lui  et  Nicholon  de  Mailli. 
(H.  DE  Valknc,  523,  Wailly.) 

Atjnt  se  parti  li  rois  des  soudans  et  en- 
tra en  une  nave  entre  lui  el  ses  frère». 
(Chron.  de  Rains,  c.  xxvii,  L.  Paris.) 

Dont  s'en  veit  la  famé  toute  seule  entre 
li  et  son  garçon  et  sa  garce.  (E.  BoiL.,  Liv. 
des  mesl.,  1*  p.,  lxxvi,  34,  Lespinasse  et 
Bonnardot.t 

E'-Ire  CoJefroi  el  Robin 
Gardoieot  béates  no  chemin, 
Dejoste  nne  riTiere. 
(Erîhct  Catpaix,  Ckana  ,    Scheler.     Tron.  ielg  , 
noDT.  sér.,  p.  itl.} 

Entre  cortoisie  el  orgoelh 
rie  poroieat  coojoindre  josemble. 
(R.  DE  HoLOE«.  Rom.  dei  Etes,  ib  .   p.  259.) 

Mais  doremeot  se  desconfortent 
Entre  ''escoier  et  le  prestre. 
(Du  Preitre   et   du  Chevalier,  Moolaigloo    et  Ray- 
naod.  Fabluiiu,  II,  77.) 
Entre  moi  et  ceste   famé    demorons  en 
une  meson.   (U.  pretn.  liv.  Salemons,  vas. 
Berne  590,  l'  144".) 

—  o"  Entre  se  place  devant  deux  adjec- 
tifs, pour  exprimer  l'idée  de  à  demi  : 

Ele  le  trouva  encore  someillant  et  entre 
veillant  et  dormant.  (.4rf«r,  Richel.  337, 
f  173'.) 

Le  portant  entre  vif  et  mort  dedans  la 
cité.  (La  Laadb,  Hisl.  de  Dictis,  f  66  r«, 
éd.  1356.) 

Cet  emploi  était  encore  de  quelque 
usage  au  xvii"  siècle  : 

Puis,  entre  joyeux  et  morne. 
Da  temps,  entre  laid  et  beao. 
Je  m'eo  alla;  Toir  à  Tboroe 
Le  coperoique  lombeaa. 

(St-Aïaht.  la  Polonoue,  Bibl.  eli.) 

—  Locutions.  Entre  que,  pend.iiitque  : 
Entre  que  cil  assaillent  doremeot. 

(Auben,  p.  212.    fobler.) 

—  Entre  ce  que,  entre  le  moment  oh  : 


ENT 


ENT 


KNÏ 


i79 


On  doit  regarder  la  droitun-  a  l'nir  el 
Iwnipa  que  il  aquicrl  l'erilnp;'-'  j''"z  'jui!  <"" 
.1.  autre  et  ia  muaiice  de  la  liroiture  oui 
avient  entre  ce  quj  li  lestamens  a  cslé  U-i 
«l  la  oiorl  u  celui  qui  l'a  fait,  ou  aiiiz  que 
la  condlcions  sor  cui  aucuns  fu  faiz  inr^ 
soit  aconiplie,  ne  ne  nuit  poiut  a  l'oir. 
[Inslilules,  Ricliel.  1069,  f  34''.) 

i.  ENTRE,  S.  f.,entr^<';  coniuicnwnient 
de  jouissance  : 

Fraunke  entre,  et  frauuke  issue.  (Khitt., 
Loix  d'Anglel.,  (°  141  r»,  ap.  Sle-Pal.) 

Bref  de  entre.  (In.,  t6.,  f«  263  v».) 

ENTRÉ,  part.  pa.ssé,  enregistré  : 

Soient   les    parcelles  entrées,  et   espcci- 

fiees  en  pluseurs    escrnwes.  (Britt.,  LoiT 

d'Angl.,  f»  185  v,  ap.  Ste-l'al.) 
Entré  en  nostre  roule.  (Id..  ib.,  ('  24  v«.' 

—  CDmmencé  : 

Il  est  yverz  entrez.  (Villkh.,  86,  Wailly.l 

Encore?  n'estoycnl  les  trêves  entreis  ne 
ciinfermces.  (Fhoiss.,  liv.  III,  p.  312,  éd. 
15S9.) 

Cette  semaine  qui  est  entrée.  (Loncelot 
du  Lac,  t.  I,  f  31',  ap.  Ste-Pal.) 

KNTREACCOINTER  ,  VOIF  ENTHACOIK- 
TIëR. 

uvrREACONTER  {i'),  V.  réfl.,  se  racon. 
ter  mutuellemeDl  : 

Todt  mot  1  DOt  t'entrearontrml 
Ceo  qn'cn  lour  tooge  oorcnt  teq. 
(Dtat.  dr  S.    C.tfg.,  rat.  KTn»ai.  f    !!;'•> 

i-'.NriiEACORDER,  T.  a.,  ftccorder  deux 
persDnnes  ensmible  : 

Puis  furent  il  entreacordcz  et  sui  enlre- 
imereut.  {Chron  de  toute  Engl.,  Bibl.  arl., 
no  200.) 

ENTIIEACIIBII.LIU      (s')  ,      V.     réû.,    SC 

prendre  récipruqueuient  : 

Si  se  alloiont  veoir  nsoult  souvent  l'un^ 
l'autre,  et  s'entreacciiitUrenl  en  si  praul 
aiMOur...  que  a  peiue  pouvoient  cstn;  Si- 
ensemble  non.  (fjineelot  tin  Lac,  3"  p  , 
<  II.  Slll,  éd.  14«8.) 

KNTIlEAnVESTISSEMBNT,  voir  ENTRA- 

VKSTISSKJIENr. 

ENTIIKAFPIEII,    voir  ENTRAFIBR. 

KNTUKALie,  voir  Entr.\liis. 

ENTREAPniKiHEMENT  ,  VOir  ÙNTBA- 
PROCHEME.NT. 

EXTitE\ssi':Miii.i:it  (s"),  V.  réfl.,  s'i'ui- 
lirasser  pour  lutter  ; 

Le  suppliant  et  ledit  battard  se  entre- 
assamblerent  et  balellerenl  eusauible,  lele- 
lui'iit  que  leilit  baslard  deiuoura  mon. 
(1304,  Arcb.  JJ  94,  pièce  5d.) 

ENTHKAT.viNEii,  -  actainer,  -  ayner, 
(S'),  V.  réfl,  s'attaquer  iiiutuelleuient  ; 

Kt  par  toute  telle  viiye  s'entrcaf.taynerent 
de  reproches,  de    blaspliesiiws    et    de    ma-     ' 
ledictions.  (Lu  Uaud,  Hist.  de  Dret.,  cb.  10, 
éd.  1638.) 

ENTIIEAVISER,  VOir  EnTRAVI3F.11. 

RNTitEBAAiLLBUHE,  enlrebuillure,  s.  f  , 
entrebaillemeat  : 


\-'enlrehaillure  et  ouverture  îles  lèvres 
I   (A.\ivoT,  Pcop.rfe  (ab/e,  iX,  2.) 

Par  ce  moyen  le  tout  conviendra  fort 
bien  ensemble,  et  nulle  rime,  enlrebadU- 
leure.  ou  Bssure  apparoistra  entre  les 
Commissures  et  assemblage  de  deuv  es- 
eorci-s.  I  LiKBAfLT,  Mo«.  rust.,  p.  422,  éd. 
1597.) 

ENTKKB.VCTE,   VOir  E.NTBEBATK. 

KNTREBAER,  V.  a.,  entrebailler  : 
Si  a  .1.  poi  î'uis  eHlT^bar. 

(f'cler.  Rraart,  p.  1*7.  MirllD.) 

ENTREHAlLL:'ilF.,  Voir  E^NTREB-iAIL- 
LBDRE. 

ENTREBANDE,  -  tende,  S.  f.,  piéce  de 
bois  qui  en  soutient  deux  autres  : 

Ctn  trouva  icellui  delTuut  peudu  et  es- 
tran^;lé  par  le  moien  d'une  jorde  mise  et 
tenant  a  un  baucb  ou  enlrebenJe  dudil  bo.s- 
lel.  (1403,  Arch.  JJ  160,  pièce  t30..l 

Ordonnons  que  une  balle  sera  faicle,  la- 
quelle sera  construicte  et  assise  sur  lon- 
gues entrebandes  traversaus  Traue  de  .Mer- 
derou,...  de  longueur  et  largeur  compec- 
tautes,  pour  en  icellc  halle  mectre  Icdnt 
cujr  au  s.Mij.  (16  sept.  1540,  Ordonn.  de 
Véchecmage  d'Amiens  relat.  d  ta  cons- 
truct.  d'une  hatle  aux  cuirs. .tp.  A.  Thierrv, 
.Won.  du  Tiers  t'Mt,  II,  (>13.) 

E\TUEB.\T,  S.  m.,  irilerrupliou.  repos, 
A  fesc  altr-  eo  tmtul  TiQ. 
N'aî  nirrbal  de  inan  ih». 

(6'    Hrfdtu.  1314,  Michel.) 

EN'TREBATE,  -  ollt,  -  acle,  S.  f.,  entfe- 
liando,  le  coniniencoinent  et  la  lia  d'une 
pièce  d'etuile  : 

Iceulz  tixeraus  s.jut  tenus  de  faire  aux 
draps  qui  sont  a  eulz  leurs  euseugues  a 
rliacuunc  lisière  du  premier  cbief  d  iceulz 
draps,  et  avec  ce,  a  Yentrebate  du  com- 
meuceuieut,  mettre  un  duvtes  de  cbaiivre 
tout  routieremeut  au  milieu  de  la  dicte  en- 
trebate.  (1410,  Mat.  de  ta  drap,  de  Chauny, 
.\rcli.  Lbauuy.) 

Item,  toutes  aultres  saies  qui  seront 
trouvées  aians  tache  et  autres  rompius 
par  mauvais  ouvrage,  ne  porteront  point 
le  sceau,  mais  seront  les  ouvriers  coudem- 
l'Uez  a  hoster  les  enircbacics  et  en  amende 
"le  .XX.  solz  parisis.  (I4S0,  Statuts  des  sa- 
yeteurs  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
inàd.  du  tiers  état.  11,  381.) 

Que  iiulz  ouvriers  diidict  mestier  ne 
puist  lueclre  jus  de  l'esliile  une  pièce  de 
saie,  de  satin,  d'estadiue  ou  aultre  ou- 
vraige  de  saieterie,  que  premier  et  avaut 
que  le  petit  sceau  y  soit  mis  ilz  n'y  aïeul 
mis  et  l!ssu  sou  eiiseif'ne  et  cntrebatlf. 
(1518,  A'our.  statuts  des  sayeteurs  d'Amiens, 
ib  ,  II,  549.) 

S  il  est    trouve    ijue   ladite    m.iicbaiidiso 
ne  soit  bonue  et  lealle  par  les  ditz  esg.ird^. 
serout  justicies  iesdiles  pièces,  c'est  assa- 
voir de  bosler  les  entrcbatles  et   ui'  [KTTTI'-    • 
rout  ne  finie  seaul.v  de  la  dilte  ville.  (1518,     . 
Stat  des  sayeteurs,  Heg.  des    stat.,   p.   i34,    . 
Arch.  uniu.  AbbcMlle.) 

Littré  donne  ;i\ecU'  iiiémesens  le  subsl. 
inasc.  Entbebat. 

ENTiiiiUATUE  (s'),  >.  retl.,  se  battre 
niutuelloiiionl  : 

l:n  enfer  nous  entrebaton 
Pour  l'arae  qne  perdue  avoo. 
{Df  Uttrttn  llapart,  Montiigloa  et  UayuauJ.  Fahl.. 
Il,   fis  1 


I  Eolreulz  .ii    ti»  Toot  mrcbatre. 

I    <;«  Maille  df  Prorms.    Ilehi!!.  2413»,  f*  :;i*.) 
Et  si  l'honime  et  ia  femme  eoa  mbii: 
S'entrebalevt  romra»»  gen-i  d<ï  biens. 

I      Farce  des  cns  de  Pans,  Ane.  Th.  fr  ,  II,   31.3.) 

—  N'eulr.,  d.'ins  le  mêoie  sens  : 

j  Jf^  ne  les  fais  point  rnirehatre 

I  >e  nulle  rieQi  faire  qui  bleee. 

I    (Chr.  de  PiSAN.  Lu.  du  cfienun  de   long  estudc. 
39i)i;,  Pûscbel.^ 

ENTREBAUX,  VOir  E.NTRAVAIX 

I       icNTREBEE,  S.  f.,  entrebâillement  : 
I        billni   Cotele    se    efforça  de    frapper  le 
'    supiliant  d'icelle    dague  par  Venlrebee  ou 
ouverture   de    l'huis.  (1427,   Arch.   JJ   173, 
I    pièieT-il.) 

EN'TREBENDE,  VOir  E.NTREBANOB. 

I       E.vTREBERSER,  -  ersser  (s'),  V  réfl  .  v 
;    lancer  des  flèches  : 

A  qaarriaas  agns  t'enlrebers^fnti 
'         'GntRr,  Roy.  Ugn.,  t.  I,  p    l^iH,  Buchoo.) 

!         ENTREBESSO.VNER    (S'),      V.       réfl..     Se 

j   coller  ;  proprement  tenir    l'un  à   l'antre 

comme  deux  jumeaux  : 

Il  avint  en  celle  église  de  Nostre  Uame 
I  qu'un  sergent  s'y  coucha  avec  une  femme 
;  ^iir  lin  autel,  si  avint  un  miracle  qu'ilz 
;  s'entreprindrent  et  s'entrebetionmreni 
I  comme  chiens,  tellement  qu'ilz  fuent 
I    aussv  prias  de  toute  jour  ajournée,  (tir.  du 

Chev.  de  La  Tour,  Ricliel.  Ii90,  f"  39«.| 

',         Cf.  EUBBSSOXNÉ. 

j       ENTREBEUVERIE,  S.  f.,  action  ds  plu- 
sieurs personnes  qui  boivent  ensemble  : 

Nul  eu  Ces  entrefaicles  à'entrebeucerim 
envjv  eunemiement  l'exercite.  (Fossbtier. 
Cliron.  Marg.,  ms.  Brui.  10512,  IX,  ;ii,  7.1 

ENTREBOTER,  -  botler,  -  boutcT ,  ontre.. 
verbe. 

-  Act.,  placer  entre,  intercaler  : 

l'or  lii.  qiievilies  8  entrebouter.  (1304. 
7"rar.  aux  ebdt.  des  C-  d'Art..  Arch.  KK 
393,  r-  16.) 

De  toutes  purs  pendoient  tentes  de  cou- 
leur d'asur  sùusteuues  par  cordes  de 
byssus  et  de  pourpre,  ausquelles  estaient 
eiitrelioutez  des  cercles  d'.v: -;  (Le  Fbvre 
u  tsT.,  Bible,  llester,  i,  éd.  1534.) 

—  Réfl  ,  s'entrebeurter  : 

Des  poitrines  t'ealreboloim 
Kl  des  gaïubes  loioi  «'aforçoieoi 

(WA.t,  Bi-ul.  tiaa.  Ler.  de  Lincï) 
Si  que  11  uns  ne  f^ee  presse  a  l'autre,  ue 
ne  (OS  antreboutez    ne  ni    visinoiz    riant. 
(.Maurice.  iV/ TH.,  Richel.  13314.) 

Ils  senti ebottoien!  et  csperouuoient  l'un 
l'-MilIre  par  eliarile.  (Kau  .  I.  V,  c.  26,  f"  73. 
éd.  IMi.) 

—  Eiitreboté,  p.irt    passé,  presse  : 
Aussi  comme  brebis  sont  une  p.irt  aie 

Kt  mâchent  l'un  en  raolri.',  moult  sunt  t-n.rebvuU. 
{Doon  df  ilauucf,  11130,  A.  P.l 

ENTREIIOl'ELER,  VOIT  E.NTRESBOELEII. 

ENTitEiiuAs,  adv.,  entre  ses  bras,  sous 
sa  puissance  : 

Si    liT   me   tient  pechics  e<Iroil  et    eiiIrelTas. 
L,   Vira,  Je  Coidoigiie,  Hitbfll.  ^ilbJ,  1"  \oh^.) 


380 


ENT 


ENT 


ENT 


EP«TREBRASSKn,  -  braclier.  antre,  (s'), 
V.  réfl.,  s'embrasser  : 

Apres  ceste  parole  s'antrebrasserent.  (  Vie 
de  St  Denit,  Uiit.  Mus.  add.  15006,  f"  136'.) 

Car  fuisoient  prant  chiere  l'un  a  l'autre, 
rioient  et  devisoient  eoscmble,  s  enlrebra- 
choient  et  s'entraeoloient.  (G.  Chastellain, 
le  Livre  de  paix,  \n,  ?5i,  Kervya.) 

Vons  ne  «isles  onqaes  griocer 
i:hirns,  qoaot  ili  «e  lieoneol  aux  craint, 
Cwinrae  ili  »onl  s  s'enirriirasser 
El  enlrelajter  par  le»  rains.  ^ 

{U80,  la  Hesolulion  d'Amours'  Pues.  fr.  des  x\ 
et  Xïi=  s..  Xii,  31z.> 

El  après  s' estans  entrebrassez  ensemble... 
se  esbalireol  le  deiiiournnl  de  celle  uuict. 
(Ant.  lk  Maçon,  le  Vecameron,  i,  169, 
DilLiye  ) 

Les  sèches  fraient  niellant  bonchc  contre 
bouclic,  t'entrebrassnns  de  leurs  pieds, 
comme  de  brus.  {L.  JoUB.,  Vllist.  des  poiss. 
de  Rondelet,  xvii,  1,  *d-  1KÏ8  ) 

ENTREBiusiER ,  V.  â.,  iiitcrromprc, 
rompre  : 

El  e'en  vous  .-ntrebrise  vonlrc  heure  de 
dormir  longuement  il  vous  en  sera  trop 
mal.  (G.  DE  CiiARNY.  Liv.  de  Cheval.,  ms. 
Brui.,  f»  101  V.) 

Le  tilence  de  tous  les  assislens  ^«t  entre- 
brisé  par  unp  granl  efforccuienl  de  saii- 
(jloux  nnpetueux.  (Lk  Maire,  Plaincte  du 
Vesiré,  p.  401,  éd.  1348.) 

ENTRUBiiocHiEH  (s.'),  V.  rcQ.,  piciuef 
des  deux  l'un  amlre  l'autre  : 

A  ice$le  parole  te  «m/  nlrebrochié. 

(Fierabrûs,  8:5,  A.  P.) 

KNTREBROUiLLER,  V.  a.,  brouiUpr  les 

uns  avec  les  autres  : 

Se  dar  malheor  el  fortniie  rnnemie 
^on^  ont  jadis  enlrrlroHiUet  en  jnerre, 
La  sontenance  en  doibl  eslre  endormie 

(G.  CaiSTELi.,  Vérité  mal  prue,  p.  545,  Bur!;ao.) 

ENTREBUCUIER,  V.  II.,  trébUrUor,  iolll- 

ber: 

N'encuse  p<'S  le  serf  a  mon  seigneur  que 
ii  ne  le  maudie  par  aventure,  el  lu  entre- 
huches.  {Bible,  Mai.  684,  f  2".) 

Les  cheminées  des  maisons  entrebu- 
cherenl  sur  les  mes.  (J.  Mollet,  Chron., 
cb.  cccxzvili,  buchoa.) 

ENTREBUS,  S.  Il),  f 
Accende  lamen  Mniiboi 
Ponr  eitre  mieoli  tolliciles, 
(^l'aneio;  par  grant  abns 
Noos  veull  mener  comme  cntrebut 
Har«  de  toclet  félicites. 
(La  Paix  faute  a  Camtray.  p.  \k.  éd.  ISOg.) 

Les  six  entrebus  d'une  garde  robe.  (ItiOO, 
Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Uibl. 
Amiens.) 

ENTRECAMBGEEliENT ,  Voir  ENTHE- 
CaANGBKMENT. 

ENTRECANG.VVLEMENT,  VOÎr  ENTRE- 
CBANGBABLEUENT. 

ENTRECASTRE,  VOir  EKTRECHASTRK. 

ENTRECEis,  -  il,  entresseis,  s.  m.  ? 

Pour  demy  quartier  de  vigne  en  l'enfre- 
ceil  qui  fii  Perrin  Bouquet,  .vi  d.  (1375, 
C'«n«t«r  de  Thiais,  Arch.  S  3082,  f*  13  r».) 


Demi  arpent  de  terre  au  fossé  de  l'entre- 
eeiz.  {Ib.,  f»  15  v».) 

Au  fossé  de  l'enfresscis  de  Guill.  d'Yssy. 
(/6.,f»22  V.) 

liNTiiECENS,  S  m.,  droit  de  centii^me, 
plus  fcrt  ou  plus  faible  suivant  l'usage  des 
lieux,  que  le  seigneur  hant-juslicler  levait 
sur  les  mines  fouillées  dans  l'étendue  de 
sa  baute-justice  ;  quelquefois  c'était  le 
même  droit  que  les  censives  : 

Droit  d'eiifrerens  sera  Unu  pour  héritage. 
(Cbart.  de  Hain.,  cxxil,  14,  Nouv.  Cont. 
gén.,  Il,  138.) 

ENTRECEP,  S  lu  ,  distance  nécessaire 
entre  cbarue  eep  : 

Premièrement,  on  se  résoudra  de  la  ma- 
nière qu'a  l'advenir  ou  eultivcTa  la  vigne 
pour  ordonner  de  ren(recpp.(U.  uk  s^erhf.s, 
Tft.  d'agric,  liv.  III,  cb.  4,  id.  1803.) 

KNTRECESSE,S.  f,  disconlinustion  : 
L'on  y  proeedoil  sans  disconlinuation  el 
entrecesse.  (I'asq.,  Lc/(.,  iv,  7.) 

ENTRECESSEMENT,  S.  Hl-,  disCOntiPUa-     | 

lion  : 

Par  tant  ke  l'om  ne  puel  conoislre  In  I 
posteit  de  le  divine  iror,  si  est  besoins  kc  | 
lom  dnlel  jenz  entreressement  en  tôles  i 
choses.  [Job,  p.  471,  Ler.  de  l.iuoy.i 

Onreis  sans  entrecessement.  [Serin,  du 
XIII*  s.,  ms.  Mont-Cassin,  f»  97'.) 

ENTRECESSER,  V.  n..  avoir  de  Tinter-  ; 
valle,  cesser  :  j 

Onqncs  a'rtilreceuoil  des  Urines  la  valee. 
(lie  Sir  Thtjaes.  Richel.  Î31tî,  chill.  ixvii,  | 

col.  31.) 

ENTRECHAAINEMENT,  S.  m.,  enchaîne-  ; 

mcnl  :  I 

Cest  enlrecftaainemejif  des  eause5.(BoBCE,  : 

de  Consol..  ms.  Berne  365,  f*  57  v.)  ' 

ENTRECHAINJAVLE,   VOir   EKTRECHAN-     ' 

cearle.  I 

ENTRECiiANGE,  S  m. , échange  oiutuel  i    1 

Qnel  joye,  qnel  enToisemenl,  i 

Oneli  chans  p.ir  joyeui  entrechanges  ' 

Mèneront  buy  anges  et  arranges. 
(CutHK,  Ugst.  lie  la  t'aa.,  Ar».  6431.  f  iH'.) 

ENTitECiiANUEARLE,  enirechangable,  \ 
entrechainjarlc,  adj., changeant,  alternatif,  j 
mutuel,  commun  : 

par  entrechainjarle  repos.  (S.  Bern., 
Scrm.,  Uiihel.  24768,  (°  lO»-»".) 

Tant  est  sonvent  ntrrchangable 
Le  monvement  et  variable. 
(J.  L«  FtvRE.  la  Vietlle,  I.  I.  t.  1511.  Cocheris.) 

Amistes  est  désirs  d'avoir  compaignie  et 
usancbe  de  ce  c'on  ayrae  par  enirechangable 
bienvoellance  piercbeue.  {Li  Ars  d'Am.,  i, 
23,  Petit.) 

Cesle  enirechangable  bienvoellance  et 
compaignie  de  gens  a  Dieu  esl  commenchie 
en  cesle  présente  vie  par  prasce  el  sera 
cbi  après  parfaite  en  gloire.  {Ib.,  II,  21.) 

Efjouiz  de  leur  entrechangeable  vision,  et 
leurs  de  la  lignée  promise.  (Ifir  hislorial, 
Maz.  557,  f»  12  r».) 

ENTRECHANGEABbEMENT,  -jahlement, 

enterch.,  entrechaungeablement,  entrecanga- 


vlement,  aàv .,  en  entrecbangeant,  mutuel- 
lement, respectivement,  alternativement: 

Mais  ore  est  qnestinn, 
Pnr  qnel  chose  Iruvum 
Km  el  ireis  de  jeiivier 
Kalendes  de  février; 
Des  altres  ensement 
Entrerhavjahlt'mfnt 
(P.   m.  TmoN.  ti  Ctimjtoi.  W,',  Mail.) 
Il   entrerhanjablement  parlevent  alcunes 
choses.  {lUal.  St  Greg.,  p.  43,  Foersler.) 

Avons  donet  ces  lettres  présentes  entre- 
rnngaviement.  (1297,  Concord.,  Marlene, 
Tlies.,  I,  1299.) 

Deux  chenihins  en  chascun  des  hau- 
lesces  del  propilialorie  les  eeles  et  gover- 
mnl  le  propilialorie.  et  regardant  soy  en- 
trechaungcablement.  {Bible,  Exode,  cb.  37, 
vers.  9,  Hicliel.  1  ) 

Lors  se  leva  ele  einsque  les  homes  se 
eonniftroient  fnfrrcftoungeai/emenf.  (fb., 
Hulh,  cb.  3,  vers.  14.) 

En  lesmoing  de  les  choses  les  chivaler» 
dessus  nommez  ont  mis  enlerchangeable- 
ment  lours  seatil.v  a  ceste  présente  cediile. 
(1  août  1351,  Traité  ent.  le  roid'Anglet.  el 
Chartes,  roi  de  Nav.) 

A  cesle  endenture  enterchanqeablement 
ont  m7s  lour  seaix.  (1359,  Indenturii. 
Hym.,  V  éd.,  t.  VI,  p.  13i  » 

En  lesmoipne  des  choses  sus  ditz  le  dil 
monseigneur  le  duc  el  lleliol  ont  mis  leurs 
seelz  a  ces  présentes  endenlures  eBfr?cfcaB- 
geablement.  (13  janv.  1371,  Endent..  Delpit, 
Doc.  fr.en  Angleterre.) 

En  lesmoing  de  ce  nous  avons  fait  scel- 
ler ces  lettres  entrerhangeahlement  de  nos 
seaux.  (Utt.  de  1379.  ap.  Lobin.,  II,  594.) 

A  cause  que  les  dilz  soulhviscountes. 
recejrvours  el  baillils  sount  continualmenle 
dan  en  an  ovesqz  les  viscounles  entre- 
chaungeablemenl  d'un  office  en  ni:lre.  (,S(o(. 
de  Henri  K,  ani,  impr.  golh.,  Bibl.  Louvre.) 

ENTRECHANGEABLETÉ.  -  gobleté,  S.  f.. 

changement,  vicissitude,  échange  : 
Vicissitudine,    enlrerhnnqfablelè.     (Clos. 

deNeck.,  ms.  Bruges,  Scheler,  l.ex.,  p.  98.) 
Car    a   amitié    convient  entrechangabletr 

des  œvres   kl   sont  silonc   le  nature  de  li. 

(ti  Ars  d'Amour,  1, 141,  Pelit.i 
Amisté  ajouste  sour  amour  l'etifrerhan- 

gablelé  de    bienvoellance   el  perchevance 

(Ib.,  I,  23.) 

ENTRF.CHANCEANCE,      -     gCnCC,     S.     f., 

changement, altémiion  : 

Alleralio,  entrcchangcnee.  (J.  de  Laga- 
peuc,  CoHio/ifon,  éd.  AÙffret  de  (Jaoelqueue- 
ran,  Bibl.  Quiroper.) 

ENTRECHANGEEMENT,  -  Changement, 
-  chavgiemenl,  -  cambgeement,  adv.,  par 
échange,  muiuellement,  allernativement. 
l'un  après  l'antre,  successivement  : 

Vieissim.  pnr  foies,  entrechangeement. 
{Gloss.  de  Salins.) 

Miituo,  entrechangement.  {Gloss.  lat.-fr.' 
Bichel.  I.   7679,  f  219  v») 

Alternatim,  entrechangiement.  (Gloss.  de 
Lahbe,  p.  488.) 

Ils  permirent  les  compaignies  charnelles 
entrechangeement  de  toutes  leurs  femmes, 
esperans  que  nluslost  elles  concevroient 
.=  e  chascunc  a'jcelles  estoil  congnene  et 
habitée  de  plusieurs  hommes.  (Hist.  saint, 
et  prof.,  Ars.  5079,  f°  8".) 


ENT 


ENT 


ENT 


"281 


L'un  parloit  par  signes  et  l'autre  par 
paroles,  et  ainsi  parlèrent  entrecltangiee- 
ment  .m.  jours  que  il  alerent  ensemble. 
{Légende  dorée,  Maz.  1333,  f"  ISo".) 

Dcdens  ladite  court  estoit  une  linjorgne 
lie  piere,  qui,  par  le  bout  de  sa  corne, 
jeltoit  ypocnis,  malevisee,  rnnimeuie,  mus- 
cadet, et  anltres  délicieux  buvr.ifjes  entre- 
camligeement.  (Citron,  des  l'ays-Bm:,  de 
France,  etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Flaad., 
t.  m,  p.  415.) 

Si  renvoyèrent  les  jouvenceaulx  ou  pays 
de  Sparte  et  leur  donnèrent  congé  de 
couclier  avec  leurs  feuiuies  entrecliangee 
ment:  afin,  comme  ils  pensoient.  on  temps 
advenir  leurs  femmes  conceussent  plus 
tost  se  elles  esloieut  esproiivees  de  plu- 
sieurs hommes,  (ëoc.cace,  Nobles  mal.,  III, 
8,  f»  67  r,  éd.  lois.) 

Mais  il  fist  une  autre  desordonnance, 
car  ceul.t  qui  paravaut  avoient  esié  en  l'of- 
flce  avoient  accousiumé  de  f.iire  porter 
devant  eul.x  l'ung  après  laultre  enlreclian- 
geement  banieres  de  leur  seigneurie,  mais 
cesluy  Apiiis  voulut  qu'ilz  portassent 
banieres  ebascun  par  soy.  (Id.,  ib.,  111,  9, 
f»  68  r°  } 

ENTRECHANGEMENT,    antrCCh.,    S.    Ul., 

Changement,  échan;;e  : 

Mes  ensi  l'ail  a  entendre  li  entreehanqe- 
menz  des  paroles.  {Comm.  sur  les  Ps.,  Hi- 
chel.  963,  p.  18o>.) 

El  tierz  an  il  recevoient  ce  qui  n'estoit 
pas  baillié  de  l'un  et  de  l'aulre  volume, 
ce  est  des  choses  ou  des  jugemenz  selonc 
Vantrecliangement  de  l'un  et  de  1  autre  vo- 
lume. {Digestes  de  Just.,  Richel.  20118, 
1»  1'.) 

Que  se  aucun  autre  testament,  un  ou 
plusieurs,  sont  trouvé  ou  monstre  par  la 
main  de  mes  exécuteurs,  desquieus  mi  exe- 
cutour  se  veillent  aidier  qui  soient  d'une 
mesme  date  et  de  samblaas  lois,  jaçoit  ce 
qu'il  aient  aucuns  entrecliangemenz  de 
parolles,,..  je  les  conferme.  (1324,  Arcli.  JJ 
62,  f'Sav».) 

Chaungyng,en(recfta«gement.(PALSGBAVE, 
Esclairc,  p.  204,  Génin.) 

ENTRECHANGiER,  -congier, -chningicr, 
V.  a.,  changer  ; 

Se  li  siers  laisse  soû  sigiior 
Dont  vient  ses  sens  a  grant  folie. 
Et  i'entrecange  molt  sa  vie. 
(G.  DE  Cambrai,  Barlaam.  p.  59,  Meyer.) 
Alterno,  entrechaingier .  (Gloss.  de  Salins  ) 

—  Déguiser  : 
De  la  pel  del  kicvrol  li  a  le  col  lo'r. 
Yest  les  dras  Esau,  liien  est  entrecangié. 

(Herma.n-,  Bible,  Richel.  1411,  t°  H  r°.) 
De  son  seignor  ne  conot  mie 
Qiiar  sa  parole  entrechanjoit. 
{Le  Chevalier  confesseur,  Montaislon,  Falil.    I, 
18-2.) 

ENTRECHANTER,  V.  n..  Correspondre 
par  des  chants  : 

Que  les  animaux  entrechantent  avec  lo 
ciel  estelé.  (La  Boderib,  U.vm.  du  monde, 
p.  141,  éd.  1578  ) 

ENTRECHANTRIÎ,  S.   m.  1 

Les  contrechantres  et  entrechantres  en 
la  même  palinodie.  (La  Boderie,  Harm. 
du  monde,  p.  298,  éd.  1378.) 

ENTRECHAPINGNIER   (s'),    V.     rëfl.,    SB 

prendre  récipruqueinent  aux  cheveux  : 

T.  lU. 


Moult  «c  sent  entrechapvifimè, 
Batu,  et  Tern  et  sichié. 
iDe  SI    Pierre  et  du  Jm'ileor,  207,  ap.  Barbaz.  et 
Méoo.   Faut,  elconl.,   III,   291.) 

ENTREciiAPLER  (s'),  V.  féfl.,  ss  tail- 
lader réciproquement  : 

Lesquelles  parlics  se  entrechaplerent  les 
uns  aus  anlres  l't  meslerent.  (1378,  Arch. 
•IJ  114,  pièce  148.; 

ENTRECH.ARNEMENT,  S.   ni.  ? 

Adonc  quand  le  veneur  verra  qu'ils  (les 
loups)  ne  voudront  manger  pour  quand 
que  on  leur  fait  Irains,  il  doit  remuer  la 
chair  de  Ventrecliarnemenl,  comme  est  de 
cheval  ou  île  bœuf...,  qu  ils  ra;ingent  vo- 
lontiers. (Du  FouiLLOU.K,  Vénerie,  f°  77  r", 
Favre.) 

ENTRECHASTRB,  -  custre,  -  chaitrc, 
antre.,  s  f  ,  planches  qu'on  met  dans  une 
boite  ou  une  caisse  pour  y  former  diffé- 
rentes ca.ses  : 

Trentes  cotes  aura  de  hnnt  (l'arche), 
Ensi  vnil  qu'en  le  m'aparaut, 
El  si  feras  cinc  enfrerhaslres, 
Buen  seinnl  se  tnv  hien  les  piastres. 
(EvBAT,  Genèse,  Ridiel.   1-24.57,  f°  10  r".) 

Un  escrineit  d'argent  et  .i.  petit  escrin 
d'argent  a  .m.  anlrechailres,  et  an  l'autre 
davant  mal  on  nncense.  (Très,  de  l'anglize 
S.  Saveor,  Cari,  de  S.-Sauv.  de  Metz,  Ri- 
chel. 1.  1U029,  f»  67  v«.) 

Pour  .II.  clés  faire  a  .1.  escring  a  entre- 
castre ou  il  a  escris  de  le  ville.  (1301, 
Compt.  de  Valenc,  n°  13,  Arch.  mun.  Va- 
lenciennes.) 

ENTRECHAiiCHER  (s'),  V.  réfl.,  s'enlrc- 
sailllr  : 

Les  perdris  privées  ébauchent  p  ir  des- 
dain  les  sauvages,  et  celles  qui  sont  nou- 
vellement prinses  ou  vaincues  s'entre- 
chaur.lient  l'une  l'autre.  (De  Pinet,  Pline, 
X,  33,  éd.  1S66.) 

ENTRECHAUNGEABLEMENT,  Vûir  EN- 
TBECHANGEABLEMENT. 

ENTRECHELON,  VOir  EnTRESCHELON. 

ENTRECHEMIN,  S.  m.,  chcmin  qui  par- 
tage deux  propriétés  : 

Tous  les  entrechemins  ou  intervales  sont 
communs.  (CûMf.  rfe  Gand,  xvui,  22,  Nouv. 
Coût,  gén.,  I,  lOOe»».) 

ENTRECHENU,  entrekenu,  adj.,  à  moitié 
chenu  : 

Un  chevalier  granz  et  corsuz, 
A  cheveus  blois,  enlreehenm. 

(Parton.,  7703,  Crapelet.) 
Li  das  Elias  i  refii, 
Ki  le  poil  et  entrekenu. 
(Ren.  de  Beaujeu,   li  Biaus  Desconnens,  54 U, 
Hippeau.) 

ENTRECHEOiR,   V.   n.,  tombcr  parmi, 
survenir  : 
Intercido,  entrecheoir.  {Gloss.  de  Salins.) 

Entrecheoir,  intercido.  {Gloss.  gall.-lat., 
Ricbel.  1.  7684.) 

Par  aucune  aventure  ce  point  indivi- 
sible entrechiet  en  la  génération.  (J.  de 
Salisb.,  Policrat.,  Ricbel.  24287,  I'  59'.) 

Misères  et  pestilences  y  enlrechureut. 
(li.  GuASl'ELLAIN,   CItron.,  '  \,  20.   Kervyn.) 


—  Entrecheti,,  part,  passé,  interrompu  : 
Que   ce    ne   peut    eslre   que     disci|iline 

d'armes  dont  l'usage  est  entrrcheiiz  puisse 
eslre  jamais  recouvré.  (J.  DE  Meu.ng,  Trnd. 
de  l'Art  de  cheval,  de  Veg.,  Ars.  2913, 
f»  31  V.) 

Affin  qu'il  ne  semble  impossible  de  pou- 
voir réparer  la  discipline  des  armes  de  la- 
qnelle  l'usaige  est  enlrechen  et  remys. 
sDVons  enseianez  et  inslruiclz  par  exem- 
ples. {Flave  Vegece,  III,  10,  ms.  Univ.  E  1. 
107.) 

ENTRECHEVAUCHIER,    V.      a.,    pOUSSCr 

ses  chevaux  dans  les  rangs  de  : 

Entrues  qae  Corsoll  fis  no  envayssemenl 
ÎNous  entrecheianchiereut  Sarrazin  plus  d-  cent, 
(fl.  de  Commarchis,  3111,  Sclieler.) 

RegnauUlin  de  Meliin  ..,  accompagné  de 
quarnnte  ebevaliers,  les  poursuivit  et  en- 
Irecheoauclia  jusques  auprès  de  iloulon- 
gne.  (J.  MOLINET,  Citron.,  eli.  xiii,  Bu- 
chon.) 

—  D'une  manière  analogue,  attaquer  en 
poussant  son  cheval  sur  : 

Icelui  Defraiuc  retourna  la  teste  de  son 
cheval  vers  ledit  Ilennequin,  veuillaut  le 
entrechcoauchier.  (1373,  Arch.  JJ  106,  pièce 
387.) 

ENT«ECHOisiR,  -  coissir  (s'),  V.  réfl.. 
s'entre-regarder  : 

Quant  cil  des  nea  s'enlrechnisirent. 

(Be.n.,   Troie,  121.ï,  Joljr.) 
EnlrecoisH  se  furent  tant 
Que  devisèrent  les  batailles 
Des  cevatiers  et  des  piétailles. 

(MousK.,  Chron.,  4157,  Reiff.,! 

ENTRECi,  -  Si,  antr.,  adv.,  jusque  : 

Et  sunl  tresloutes  nues  et  lor  pert  a  bandon 
Qiian  que  nature  fist  enlresi  au  talon. 

(Houm.  d'.Mix.,  i"  52'',  Michelant.J 

—  Entreci  que,  dans  le  même  sens  : 

Antreci  qn'n  Coloigne  ne  se  sont  areslé. 
(Parise,  2737,  A.  P.) 

Firl  .1.  roi  sarazin  qui  li  est  aprnchiez 
Que  tôt  l'ai  porfandu  entreci  gu'e\  braier. 
(rivov.,  799,  A.  P.) 
Si  an  Oert  Josné,  le  roi  de  Piscenie, 
Que  lot  l'ai  porfandu  antreci  que  a  l'oie. 
{Ib.,  1668.) 

ENTRECIL,  antr.,  s.  m.,  entre-sourcils  ; 

La  partie  qui  est  entre  les  deux  surcilz 
sur  le  nez  ou  il  n'a  point  de  poil  est  ap- 
pellee  antrecilz.  (Corbichon,  Propriet.  des 
choses,  \,  9,  éd.  1483.)  Le  ms.  Richel.  22333, 
r  52',  porte  enlreuil. 

ENTRECILLER,  entressUlcr,  v.  a.,  en- 
tr'ouvrir  les  paupières  : 

Si  je  la  voys  d'un  sommeil  gracieui 
A  demi  morte  entressiller  les  yeni. 
(Tahcr.,  Poés.,  !'•  p.,  p.  126.  éd.  1374.) 

ENTRECLiNER  (s'),  V.  féfl.,  s'incUner 
l'un  devant  l'autre  : 

Et  ledit  comte  et  luy  s' enlreclinerenl  et 
firent  bonne  chiere  l'un  a  l'autre.  (G.  Chas- 
TELLAIN,  Chron.,  IV,  188,  Kervyn.) 

ENTRECLoiso.N,  -  clusion,  S.  f.,  actiou 
de  boucher,  de  fermer,  d'empêcher  : 

Interclusio,  entrecloison.  {Calholicon,  Ri- 
chel. I.  17881,  et  Gloss.  de  Salins.) 
36 


ENT 


ENT 


ENT 


Interclusio,  entreclusioli.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679.) 

ENTRECLOIRE,   VOir  ENTRECLORE. 

ENTRECLORE,  -  clovre,  -  cloirc,  (intre., 
anter.,  v.  a.,  boucher,  fermer  : 

Qui  entredosist  l'entrée  de  paradis.  (Bib. 
hist.,  Maz.  532,  f»  6''.) 

Afin  que   le   lieu    ne    lui  fust  entreclos. 
(ViGNAY,  Mir.  hist.,  Vat.  Chr.  538,  f°  5=.) 
Intercludo,  entredoire.  {Gloss.  de  Salins.) 

Entreclorre,  intercludo.  (Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

—  Enfermer,  entourer  ; 

Or  vendrai  au  monstre  devant. 
Pais  la  gorgele  en  avalant  ; 
Et  premiers  au  pis  camuset, 
Dur  et  court,  et  de  point  bel, 
Enlrechanl  le  ruiotel 
D'amours,  qui  chiet  en  la  fonrcbele. 
(A.  DE    LA  Halle,  li  Jus  Adan,    Richel.    25.ÏG6, 
f°  41  r».) 

Que  César  s'en  estoit  tournez  eu  sa  pro- 
vince oultre  les  Alpes  comme  cil  qui  estoit 
oultre  Loire  si  entredos  qu'il  ne  poToit 
avoir  viande.  IBom.  de  J.  Ces.,  Ars.  5186, 
f»  70".) 

Les  autres  furent  surprins  et  entredos. 
(E.  DE  Laigue,  Comm.  de  J.  Ces.,  f  138 
r»,  éd.  1539.) 

—  Entr'ouvrir  : 

Qu'il  a'enlrecloe  les  Tenestres. 

(.Hose,  Vat.  Chr.  1522,  f»  92>.) 
...  Entrecloue. 

(lli.,  Vat.   Chr.  1838,  f  123''.) 
Kt  neporquant  encor  sommeille. 
Et  œuvre  et  eiitreclost  son  œil. 

{Fabl.  dOv.,  Ars.  SO(i»,  f»  l.'ig^) 

—  Entredos,  part,  passé,  bouché,  fermé: 

Entredoux,  interclusus.  (Gloss.  nall.-lat , 
Richel.  1.  7684.) 

—  Enfermé,  inclus  : 

Ainsy  que  verres  par  ces  lettres  que  je 
vous  envoie  dedans  ces  présentes  anter- 
doses.  (Lett.  de  Cosme  Sasset,  dans  les 
Mém.  de  Ph.  de  Commines,  t.  III.  p.  193 
Soc.  de  l'H,  de  Fr.) 

—  Entr'ouvert  :' 

A  l'ois  m'en  vign,  sanz  dire  mot, 
Que  la  vielle  desfermé  ra'ot. 
Et  le  tint  encore  anireclos. 

{Rose,  Richel.  1373,  f»  124''.) 
Tenir  l'hnis  entreclos. 

U*.,  ms.  Cotsini,  P  y9\) 
Duquel   ostel    le   suppliant   trouva   l'uis 
entredoz,  et   n'y  avoit   personne  dedans 
(1394,  Arch.  JJ  146,  pièce  173.) 

Ung  viel  coffre  entredos.  (1412,   Lotties 
Arch.  Grossœuvre.)  ' 

Les  paulpieres  entredoses.  (P.  Verney, 
Presaiges  d'Hyppocras,  i,  éd.  1639.) 

ENTRECLOS,  anlr.,  s.  m.,  cloison,  sé- 
paration, enclos  : 

Del  travers  hst  un  entredos  de  tables  de 
cèdre.  (Rois,  p.  248,  Ler.  de  Lincy.) 
Un  entreclos  i  a  petil, 
V  il  ne  puet  avoir  c  un  lit. 

(Parlon.,  6911,  Crapelet.) 
Vesci  une  legiere  poupée   d'uns  estaus  a 
.1.  entredos  a  tote  le  clef.  (Album  de  Vill 
de  Honnec,  p,  193,  Lassus.; 


Et  d'un  arpent  de  pré,  sauçoye  et  cour- 
tille,  assiz  en  l'antreclos  de  ladite  maison. 
(1350,  Arch.  5063,  pièce  3,  Suppl.) 

Ventreclos  qui  est  ou  milieu  de  la  cha- 
pelle. (25  mars  1336,  Trav.  de  peint,  au. 
chdl.  de  Vaudreiiil,  Biblioth.  de  l'Ec.  des 
Ch.,  1844.) 

Por  celui  diable  enserrer  manda  li  rois 
Minos  Dedalus,  et  si  li  fist  faire  une  mai- 
son merveillouse,  a  tant  d'entredos  et  de 
chambres  qu'el  mont  n'avoit  créature, 
s'ele  la  dedens  en  la  moiene  fust  encloze, 
que  jamais  fnst  repairee  a  l'entrée.  (Esto- 
ries  Rogier,  Richel,  20125,  f"  157'.) 

M'en  alay  devers  le  vergier 
Qui  fu  de  la  rivière  enclos. 
Tout  environ  sanz  entreclos 
Qu'autre  fortrcsce  n'ol  enlour. 
(G,  Mach.,  Poés.,  Richel.  92-21,  f  61".) 

Faire  un  cuer  de  .xxxvi.  chaires,  que 
haultes  que  basses,  a  dossiers,  garnies  a 
crosses  et  entredos.  (15  av.  1426,  Arch. 
-Maine-et-Loire,  Hôtel-Dieu  d'Angers.) 

ENTRECLOSTURE,  S.  f,,  cloison,  sépa- 
lation  : 

Entre  le  cuer  ou  li  chanoinne  estoient 
et  le  monument,  si  avoit  un  autel  la  ou  li 
Grieu  chantoient.  Mes  entredosture  avoit 
entre  ,ii.  (Contin.  de  Guill.  de  Tyr,  H.  Mi- 
chelant  et  G,  Ravuaud,  Itinéraires  à  Jéru- 
salem, p.  148.) 

ENTRECLUSION,  VOif  ENTRECLOISON, 
ENTRECOISSIR,  VOif  ENTBECHOISIR. 

ENTRECoiTiER  (s'),  V.  féfl.,  SB  frapper 
mutuellement  : 

As  brans  d'acier  se  vont  entrecoitier. 
Tous  les  escus  font  faindre  et  detrencier, 
(Aliscans,  5175,  A.  P.) 

ENTRECOLER  (s'),  V.  réfl.,  s'eiiibrasser  : 
Les  bras  tendus  se  vont  entrecolant. 

(Olinel,  595.  A.  P.) 
Et  la  il  a  lait  la  révérence  au  roy,  tous- 
jours  a  teste  nue  et  jusques  a  terre,  en 
s'entrecolans.  (Relat.  de  l'entrevue  de  Louis 
XI  avec  son  frère  le  due  de  Berry,  dans  les 
Mém.  de  Ph.  de  Cornmynes.  III,  266,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

ENTRECOLOURÉ,  part,  passé,  bigarré  : 
Ornoit  son  cief  d'ung  diadème  de  pourpre 

enlrecolouré  de  blanc.   (Fossetier,  Chron. 

Marg.,  ms.  Brux.  10512,  l.\,  m,  17.) 

ENTRECOMHATRE  (s'),  V.  réfl..  Se  Com- 
battre réciproquenjent  : 

Quant  je  troiay  en  uns  essarz 
Tors  salvages,  ors  et  lieparz 
Qui  s'anlreeombatoienl  luit. 
(Chrest.,  Cheval,  au  Lion,  277,  HoUand.) 
Li  vent  qui   s  enlrecombalent  si  merveil- 
leusement. (Bbun.  Lat.,  Très.,  p.  120,  Cha- 
baille.) 

ENTRECOMBRER  (s'),  V.  réfl.,  s'embar- 
rasser  mutuellement  : 

Mais  a  l'entrée  s'entrecombrerent  si  qu'il 
I  orent  graut  domage.  (Guill.  de  Tyr,  i 
253,  P.  Paris.) 

ENTRECOMMANDER  (s'),  V.  réfl..  Se  re- 
commander réciproquement  : 
Al  départir  s'entr'acolerent. 
Et  a  Dieu  s'enlrecommanderent . 

(.■^looss.,  Chron.,  H298,  Reiff.) 


ENTRECOMMERGER  ,  enter.,  V.  n.,  com- 
mercer : 

Et  paisiblement,  par  terre  et  par  meer, 
entercommercer  et  enterconverser,  passer 
et  repasser.  (1372,  Traité,  Lob.,  ii,  685.; 
Impr.,  entercommer. 

ENTRECOMMUNER,  -  comuner,  verbe. 

—  Neutr,,  entrecommuniquer  : 

Issint  que  noz  suggits  et  noz  alliex,  et 
les  suggits  et  les  alliez  nos  adversaires 
puissent  cnlrecommuner,  et  sauvement  ve- 
nir toutes  partes.  {Trêve  entre  l'Anglet.  et 
la  Fr  ,  Mor.,  Pr.  de  l'H.  de  Bret.,  I,  144).; 

Qe  durant  lesdites  trêves  touz  céans, 
d'une  part  et  d'autre,  puissent  enirecow 
muner  par  terre  et  par  mère.  (1337,  Inden- 
tura  convent.,  Rym.,  2°  éd.,  t.  VI,  p.  47.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Le  fraunctenement  a  quey  la  comune 
est  apendant  est  en  Croxtone,  e  la  comune 
pasture  est  en  Croxstone,  cornent  qe  les 
deuz  viles  se  entrecomunent.  M304,  Year 
books  of  the  reign  of  Edward  the  first, 
years  xxxii-xxxiii,  p.  45,  Rer.  brit.  script.) 

ENTREcoMPAiGNiER  (s'),  v,  réfl.,  for- 
mer compagnie,  s'accompagner,  se  lier  : 

Par  mariage  et  par  honor 
Vous  entrecompaignies  eusamble. 
(Cerest..  Cliget,  Richel.  373,  C  272>>,) 
...  Orgueil  et  yre,  pour  voir, 
S' cUrecompaignent  main  et  soir. 
(Gage  de  la  Biche,  des  Déd.,  ms.,  I"  1  v",  ap, 
Sle-Pal.) 

ENTRECOMPTER,  VOir  ENTBECONTER. 

ENTRECONCLUSION,  S.  f.,  conclusion  : 
Interconclusio,   entrecondusion.   (J.   La- 

gadeuc,    Cathol.,    éd.   Auffret   de    Quoel- 

queueran,  Bibl.  Quimper.) 

ENTRECONJOIR,  -  ouir  (&'),  V.  réfl.,  se 
féliciter,  se  fêter  réciproquement  : 

Moult  se  sont  entreconjoi. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  f  204''.) 
Mnlt  se  sont  entreconjoies. 
Car  mnlt  crent  bones  amies. 

{Guill.  de  Palerne.  8659,  A.  T.) 
Moult   s'entreconjouirent  l'un    frère    et 
l'autre.  (P.   de   Fenin,   Mém.   de  Ch.    VI, 
p.  457,  ap.  Ste-Pal.) 

ENTRECONSEILLER     (s"),     V.     l'éfl..     Se 

conseiller  réciproquement  : 

Car  je  scay  bien  que  le  conseil  de  deux 

Est  plus  certain  en  fait  si  hazardenx 

Que  n'est  d'un  sent  :  car  l'on  s' entreconseille. 

D'où  sort  après  l'audace  nompareille. 

(Hue,  Salel,  Iliade,  x,  P  149  r°,  éd.  IGOti.) 

ENTRECONSENTIR  (s'),  V.  réfl,,  tomber 
d'accord  : 

Quer  guerre  a  entre  mal  et  bien 
Si  forte  que  pour  nule  rien 
A  un  acort  ne  se  teudroient, 
Ne  ne  s'enlreconsentiroient. 
(Chastoiement  d'un  père  à  son  fils,  v.  11,  Bibliopli. 
fr.) 

ENTRECONTER,    -  Compter,   V.   a.,    se 
compter  réciproquement  : 
Et  s'entreconterent  lor  vie. 

{Cher,  as  ,n,  esp.,  12059.  Foerster.) 
liée  s'entrecomptoient  comme  advenu  fut 
de  la    cruele   bataille.    (CoURCY,  Hist.    de 
Grèce,  Ars,  3689,  f"  60'^.) 


ENT 


ENT 


ENT 


283 


Et  alors  nous  serons  de  relour,  nous 
entreconterons  des  nouvelles  l'un  a  l'autre. 
(Tahureac.  Prem.  dial.  du  Democritic, 
p.  213,  éd.  1602.) 

KXTRECONTRALIER  (s'),  V.  réfl.,  être 
en  désaccord,  se  quereller  : 

Si  furent  de  lors  en  avant  les  régions  du 
monde  en  seigneuries  diverses,  et  merveil- 
leusement s  entrecontralierent,  parquoy 
moult  de  praus  peuples  en  furent  exilliez. 
(CoDRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f»  130».) 

ENTRECONTREDIRE     (s'),     V.     réfl.,    SB 

contredire  mutnellenient  : 

Escriptures  diverses  qui  s' entrecontre- 
dient.  (Ordin.  Tancrei,  rr,?.  de  Salis,  f»  71''.) 

EN'TRECONTRER  fs'),  V.  féfl.,  86  ren- 
contrer : 

11  s'enireeonireni,  grans  fa  H  pogneis. 

(Les  Loh.,  ras.  Berne  113,  f  10°.) 
Qui  s'entrecmtrenl  d'armes  volenteis. 

(;*.,  f»  13'.) 
Fièrement  s'entrecontrent  a  la  première  estraine. 
(Roum.  d'AlU.,  P  8^  Michelant.) 

As  fiers  de  lor  espies  se  suni  entreconlré. 

(Ib..  (°  43=.) 
Li  cheval  s' entrecontrent. 
(Gdy  de  C4MB.,  Alex..  Richel.  243G6,  p.  30'.) 
Lances  baisies,  se  sont  enlreconfré. 

(Uuon  de  Bordeaux,  8058,  A.  P.) 
Mais  si  se  sont  entreconlré 
Des  pis,  des  ceraas,  des  escas. 
C'a  la  terre  caireat  jas. 
{Rom.  du  comte  de  Poit..  1150.  Michel.) 
Miséricorde  etveritei  se sontentrecontrees, 
(Ps  ,  Lsxxiv,  .Maz.  793,  f°  209  v°.) 

Les  deus  os  s'entrecontrerent  a  Nichole. 
(Hist.  des  ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'An- 
glet.,  p.  77,  .Michel.) 

ENTRECorrv'ENiR  (s'),  V.  réfl.,  se  con- 
venir mutuellement  : 

Le  x°  que  les  personnent  s  entreconvien- 
nent  bien.  (J.  de  S alub.,  Policrat.,  Richel. 
24287,  f"  71''.) 

ENTRECONVERSER ,  eiitcrconverser , 
y.  n.,  avoir  des  relations  : 

Et  paisiblement,  par  terre  et  par  meer, 
entercommer[cer]  et  enterconverser,  passer 
et  repasser.  (1372,  Traité,  Lob.,  ii,  58b.) 

ENTRECONVOITIER  (s'),  V.  réfl.,  56  COU- 

voiter  réciproquement  : 

Si  jurent  ensemble  charnelment  cora 
cil  qui  mnlt  s'entramoient  et  qui  molt  s'en- 
treconvoitoient.  (Artur,  Richel.  337,  f»  188'".) 

ENTREçoR, antre., s.  m.,  tresse,  frange  : 

Quatre  espees  y  ot  a  or, 

Que  poDg,  que  heut,  que  entreçor. 

(Rom.  du  Brut,  ms.,  f  li)'',  ap.  Ste-Pal.) 

Que  pom,  que  helt.  que  anlreç.or. 

(Ib..  Richel.  liI6.) 
Sa  granl  espee  d'Aleraaigue 
U  oQt  sis  livres  de  tia  or 
Eolre  le  heut  e  Vcntreçor. 
(Ben.,  D.  de  ^orm..  Il,  lOiin,   Michel.) 
A  a  l'on  d'eus  doué  s'espee 
U  aveit  quatre  livres  d'or 
Entre  le  pont  e  Ventreçor. 

(ID.,  ib.,  II,  20788.) 
Phelippe  tint  l'espee,  qui  fu  reis  dreiluners, 
Ventreçor  (ii  d'un  jaspe,  le  helt  de  fin  or  miers. 
Cïa.     DE    Kent.     Geste    d'Alis..    Richel.     243C4, 
f  -1  r».) 


Mais  ains  qu'il  l'enst  a  sei  traite 
Fu  l'espee  les  le  heut  fraito 
Si  que  li  puins  et  Venireror 
Ki  esloiî  adoubes  a  or 
Li  reniest  en  la  maio  sans  plus. 

(Atre  per..  Richel.  216R.  f  37''. > 

Veez  vos  cel  branc  qui  la  pent 
Qui  a  cel  entreçor  d'argent, 
(fin  Chevalier  a  l'Espee.  Méon,  A'oct.  Rec,  I,  U3.) 

EXTRECOROCiER,  -  corrccier,  (s'),  v. 
réfl.,  se  courroucer  l'un  contre  l'autre  : 

Et  tant  nous  entrecorreçames, 
.xx'°.  hialmes  en  laçasraes. 

(Ben.,  Troie,  26861.  Joly.) 

ENTRECORRE,  -  courrc,  verbe. 
—  Réfl.,  courir  l'un  sur  l'autre  : 

Eneslepas  qu'il  se  conurent 

De  maintenant  s'entreeoururenf. 

(Ben.,   Troie,  10629,  Joly) 

Sus  s'entreçneurent  sans  parler, 
(Floire  et  Blanceflor,  1°  vers.,  2155,  dn  Méril.) 

Et  lors  nous  enirecorrous  seure 
Comme  dui  anerai  de  mort. 

{Meraugis,  p.  155,  Michelant.) 


Parmi  la  sale  s'enirrcorl. 
En  la  chambre  entre. 

(Vie  du  pape  Gré;/.,  p.  7  1,  Luzarche.) 

—  Neutr.,  courir  à  travers  : 

Li  frère  et  li  parent  se  vont  desiretant, 
Ne  fois  ne  cariles  n'i  vait  entrecormu. 
(Herman,  Bible,  Richel.  UU,  f"  59  v».) 

Intercurso,  entrecourre.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

—  Act.,  parcourir,  traverser  : 

Une  rivière  entrecourt  ce  que  nous  de- 
vons passer  :  laquelle  si  nous  traversons 
sans  faulte  nous  porterons  nos  armes  en 
Europe.  {Q.  Curse,  VI,  23,  éd.  1534.) 

ENTRECORREMENT ,  antrecoTremant , 
s.  m.,  entrechoc  : 

Car  ces  dous  choses  unt  en  aies  la  plan- 
teit  de  totes  virtuz  quant  aies  parfeitemant 
consantent  an  un  et  ke  tôt  a  fait  pueient 
sanz  toz  antrecorremanz  de  vices.  (Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f"  110  v°.) 

ENTRECORS,  -  cours,  -  court,  antre., 
inter.,  s.  m.,  échange,  communication  : 

Sain/,  esperis  sera  l'amors, 
Li  solois  et  U  entrecors, 
Qui  de  par  toi  au  roi  ira. 
(Paraphr.    du  Ps.  Eruct.,  Brit.  Mns.  add.  15606, 

!•  29''.) 

Sicome  de  Ventrecours   son  cens  prant. 
(1235,  S.  -Maurice  de  Verdun,  Arch.  Meuse.) 
Des  lestamens  ont  hui  ces  denï  ordres  le  cours, 
Et  si  s'en  enti-emetent  par  commun  entrecours. 
(Jf.h.  de  Meunc,   Test.,  905,  Méon.) 

Communication  et  intercoiirs  de  mar- 
chandise. (1477,  Ord.,  xvili,  272.) 

Entrecours  de  raarchandie.  (1490,  Ap- 
point, av.  la  D.  Anne,  Rvm  ,  2'  éd.,  XII, 
393.) 

En  quoy  lesd.  marchaas  et  toute  la  chose 
publique  de  nostre  royaume,  ensemble 
Ventrecours  de  la  marchandise,  sont  srap- 
dement  intéressez  et  endommagez....  (Juil- 
let 1498,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Pour  ce  que  c'est  retarder  et  empescher 
Ventrecours   de   lu  marchandise  do  nostre 


dit  royaulme  et  la  venue  des  marchans 
tant  des  pays  de  noz  confederez  et  allez 
que  de  plusieurs  autres  nacions.  {Proc- 
verh.  des  séanc.  du  Cons.  de  régne  de  Charl. 
VIII,  p.  93,  Bernier.) 

Et  oultre  ce.  avons  voulu  et  permis  la 
communication  et  entrecours  de  la  mar- 
chandise entre  noz  subgectz  et  les  vostres. 
(16.,  p.  98.) 

Offrans  sauf  conduit  tant  a  ceulx  de 
(;and  conme  de  Bruges,  entrenours  de 
marchandises  et  abstinence  de  guerre.  (J. 
MoLiNET,  Chron-,  ch.  clxxii,  Buchon.) 

Aussi  est  Ventrecours  de  la  marchandise, 
tant  par  mer  que  par  terre,  fort  multiplié. 
(Seyssel,  Loueng.  de  Loui:  XII,  p.  113, 
éd.  1308.) 

L'enlrecours  et  négociation  de  la  mar- 
chandise de  laquelle  proviennent  les  plus 
clers  deniers.  (1378,  Actes  des  Etats-géné- 
raux des  Pays-Bas,  II,  444,  Gachard.) 

—  Convention  faite  ou  contractée  entre 
deux  seigneurs,  en  vertu  de  laquelle  les 
vassaux  de  chacun  d'eux  pouvoient  libre- 
ment et  sans  danger  de  perdre  leur  fran- 
chise, aller  s'établir  et  demeurer  sur  les 
terres  de  l'autre  seigneur  : 

Tuit  li  borjois  ki  estoient  menant  a  Mor- 
vile,  au  jor  que  la  vile  fu  jurée,  il  puent 
aleir  a  leur  entrecors  en  ban  de  Chaminel 
a  tote  la  terre  qu'il  tenoient  an  jor  que  la 
vile  fu  jurée,  lor  droiture  paiant.  (1231, 
Ch.de  Morville-sur-Seille,  Arch.  Meurthe.  ) 

Sauf  Ventrecors  des  borgois  des  villes 
franches  qui  puent  aler  la  ou  il  welent,  et 
sauf  Ventrecors  des  mariages  de  la  terre 
de  Deulowart  et  de  la  terre  de  Moncous. 
(1240,  Ch.  de  l'Ev.  de  Verdun,  Bar,  Fiefs, 
I,  17'''S  Arch.  Meurthe.) 

Et  doit  hom  esclairier  les  entrecors  par 
prodommez  en  tous  poins  ensi  com  drois 
enlrecors  doit  estre.  (1236,  Coll.  de  Lor- 
raine, 194,  n"  4,  Richel.) 

Li  davant  diz  chapistres  et  li  davant  diz 
cuens  acquittent  et  deffont  li  uns  anvers 
l'autre  tous  les  antrecours  de  lors  terres. 
(1268,  Ace.  entre  H.  comte  de  Vaudemont  et 
le  chap.  de  Tout,  Arch.  Vosges,  chap.  Tou., 
cart.  G  I,  lay.  A  onze.) 

S'il  avenoit  par  aventure  que  nuns  des 
houmes  le  chapistre  alat  manoir  an  autre 
leu  que  dessous  le  conte  ou  il  eut  entre 
cours.  [Ib.) 

Est  assavoir  que  li  entrecours  qui  estoit 
des  homes  et  des  famés  le  roy,  et  des 
honmes  et  des  famés  l'iglise  de  Resbais  et 
de  Jorre  avant  ledit  eschange  demorront 
en  la  manière  que  il  estoit  au  temps  le  roy, 
sauf  ce  que  les  famés  que  cils  de  ceste 
franchise  prendront  de  l'iglise  de  Jorre  et 
de  Rabais  seront  de  ceste  franchise.  (1308, 
Arch.  JJ  56,  f  140  y.) 

Des  fammes  du  rov,  de  ladicte  jurée  ou 
de  Ventrecours,  ou  i3es  villes  qui  sont  de 
Ventrecours  de  ladicte  cbastellerie  de  Chas- 
teillon.  (1345,  Arch.  JJ  77,  f  4  v».) 

Des  villes  de  Vantrecourz.  (Ib.) 

Tous  ceux  et  toutes  celles,  de  quel  lieu 
qu'ils  soient,  qui  d'ancienneté  ont  vray  et 
leal  antrecouri  et  contremend  audit  lieu  de 
Rozieres  et  pareillement  les  habitnus  dudil 
lieu  de  Rousiere,  ont  en'.recourt  et  contre- 
mend ez  lieuv  diceulx,  tel  entrecourt  ei 
conlremcnd  qui  est  de  droite  équité  des 
ung  aux  autres,  voulons  nous  et  ordon- 
nons estre  tenus  et  tardes,  selon  ce  qu'il 
en  est  usé  et  accoustumé  d'ancienneté. 
(1392,  Hist.  de  Metz,  IV,  426.) 


â84 


ENT 


ENT 


ENT 


Sur  ce  que  Icsdiz  de  chapitre  dient  que 
leurs  subcip?,  manans  et  habilans  en  leurs 
terres  a  Reins,  ou  dehors,  ne  leurs  biens, 
ne  doibvenl  estre  prins,  ne  arrestes,  ne 
détenus  de  l'auclorité  temporelle  dudit  ar- 
cevesque  ;  et  s'il  advient  que  de  fait  ilz, 
ou  aucuns  d'iceulz  le  soient,  et  ilz  s'ad- 
vouent  subsies  duilit  chapitre,  ilz  doivent 
pstre  rendus  et  restituez  audit  chapitre, 
sans  delay,  franchement,  et  sens  despens, 
ou  'aucuns  frais  ;  combien  que  se  les  offi- 
ciers dudit  Mtfr  l'arcevesque  maintiennent 
que  Hz  se  soient  faulx  advoui'',  ou  que  il 
ait  esté  prins  en  présent  meCfait,  et  après 
la  restitncion  dessusdicte.  ilz  en  informent 
ledit  chapitre,  ou  leur  bailli,  ou  son  lieu- 
tenant, on  le  doit  restituer  audit  Mgr  l'ar- 
cevesque, et  pareillement  est  il  des  subsies 
et  uiansionnaires  dudit  Mgr  l'arcevesque 
envers  ledit  chapitre;  et  de  ce  ont  Chartres, 
et  en  sont  en  possession  et  saisine,  et  est 
appelle  ce  entrenours.  (12  janv.  1396,  Arrêt 
d'homologat.  d'un  accord  entre  l'archev.  et 
le  chap.,  Arch.  adm.  de  Reims,  111,  865, 
Doc.  inéd.) 

Respont,  se  aucune  chose  en  a  esté 
faicte,  ce  a  esté  par  vertu  d'un  enlrecourt 
qui  est  entre  monseigneur  de  Reins  et 
lesdis  religieus,  par  lequel,  quant  une  des 
parties  prend  un  subject  de  l'autre  en  fait 
présent,  il  doit  esire  rendus,  ou  ses  biens 
pris,  au  iuge  a  qui  il  est  subges.  (Response 
contre  les  efchev.,  Arch.  admin.  de  Reims, 
III,  56,  note.) 

Ledit  Jehan  Aubrion.  par  vray  contreman 
et  entrecoiirl,  et  par  autre  certaine  haul- 
teur,  apparlenani  a  Monsieur  le  Duc  (1421, 
Hist.  de  Metz,  IV,  764.) 

En  cas  de  mariage,  par  le  susdit  droit 
d'entrecours,  1  homme  changeant  de  rési- 
dence doibt  a  son  seigneur...  (CoKt.  de  f.M- 
xembourg,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,  340.) 

—  Incursion  : 

Italie  n'avoit  oncques  esté  sans  grano 
entrecoura  et  foullemcns  de  leurs  enneuiys. 
IPrem.  vol.  îles  grans  dee.  de  TU.  Liv., 
b  177'',  éd   1530) 

ENTRECOSSER,  Verbe. 

—  Act.,  se  heurlRr  réciproquement  : 

—  Entre  le  double  mnnt 

Qni,  d'an  choc  mntud,  s'fiilrrrnssoil  le  front. 

(Ahadis  Jamin,  I'oé.1.,  f  33  v",  éJ.  157'i.) 

—  Réfl.,  se  heurter  réciproquement  : 
Voir  sautelerles  agnelels  sur  la  verdure, 

et  jouer  par  les  (lejirs,  pendant  que  leurs 
pères  s'entre.cossoyent  a  coups  de  cornes. 
{Print.  d'Yvcr,  p.  21   éd.  lo88.) 

S'enlrecosser,  to  jur,  or  butt  together,  as 
rams.  (Cotgr.) 

ENTREcoucHiER  (s'),  V.  réfl.,  coucher 
ensemble  : 

Et  li  temps  que  ules  s' entrecouchent 
chainelment  dure  des  kalcndcs  de  mars 
jusques  as  très  grauz  jors  d'esté.  (BflUN 
Ut.,  Très.,  p.  206,  OhabaiUe.) 


ENTRECOULER, 

intercaler  : 


V.  a.,    couler  parmi. 


Source  que  Tau  des  Grecs  estant  accom- 
modé aux  mois  lunaires,  souffr.iit  d'es- 
tranges  inconstances,  ]iour  le  reigler  au 
cours  de  l'an  solaire,  il  fut  besoin  "d'entre- 
couler  non  seulement  ce  mois  assemblé 
des  onze  jours,  mais  encores  nn  jour 
composé  de  six  heures  abondantes  chacun 
an.  (Po.NT.  DE  Tyard,  Disc. philos  ,f<'.360  x' 
éd.  1587.)  .      ""     , 


Annis,  entrecouler,  intercaler. 

ENTRi:coui,EUi\E,  S.  f.,  intercalation  : 
Auquel  (mois)  Auguste  adjousta  nn  jour, 
emprunté  de  février,  qui  par  ce  moyen  fut 
aceourcy  a  28  pour  recevoir  de  quatre  ans 
en  quatre  ans  Ventrecouleure  ou  l'enlreget 
d'un  jouramassé  par  quatre  fois  six  heures 
du  cours  solaire.  (Pont,  de  Tyard,  Disc, 
philos.,  f»  364  r»,  éd.  1587.) 

•  EXTRECOUPEURE,  -  purB,  S.  f.,  eutre- 
coupement  : 

E'ilrecoiipeure.  (1335,  Compte  de  Odart 
de  Laigny,  Arch.  KK  3»,  f°  248  v°.) 

Dit  par  entrecoiipeure  et  parentese.  (Du 
Fail,  Cent.  d'Eutrap.,  xix,  Bihl.  elz.) 

D'avantage  la  dimension  parfaicte  au 
corps  est  accomplie  parle  triple  accroisse- 
ment et  par  triple  enù'ecoupure  au  droit 
angle.  (  La  Roderie,  Harm.  du  monde,  p.  77, 
éd.  1578.) 

L'archiduc  envoya  refraischir  d'hommes 
et  de  munitions  tous  lesdicts  forts,  a  quoy 
l'accès  luy  estoit  libre,  et  malaisé  au  prince 
de  l'empescber,  a  cause  de  Ventrecoupure 
des  fosses  parmy  les  prairies,  qui  sont 
fréquentes  en  cepays  de  Flandre  occiden- 
tale, aussi  bien  qu'en  Hollande.  (Cayet, 
Cliron.  sept.,  p.  101,  Michaud.) 

ENTRECOURAGER   (s'),  V.  réfl.,  S'eDCOU- 

rager  mutuellement  : 

Les  Gaulois  s'eutrecotirageans  l'un  l'autre 
de  ne  laisser  eschupper  de  leurs  njains  une 
proye  toute  évidente.  (Vigen.,  Comm.  de 
Ces.,  p.  214,  éd.  1576-) 

E.NTRECOURRE,  VOir  ENTRECORRE. 

ENTRECOURS,  voIr  Entrecors. 

ENTRECOURSE,  -  cc,  S.  f.,  commcrce, 
échange,  correspondance  : 

Accorder,  eutrctenir  et  garder  entre  les 
pais  et  subgies  d  une  partie  et  d'autre  en- 
trecource  et  communication  de  marchan- 
dise. (  4o8,  Tractât.,  etc.,  Rym.,  2'  éd., 
.\I,  618.) 

CL  Entrecors. 

EXTRECREANCER  (s*),  V.  réfl.,  56  pro- 
mettre nintuellement  : 

Si  .se  entrecreuncerent  tous  quatre  qu'ilz 
mouveroui  au  luudi  au  matin  que  ja  nul  ue 
sauia  ou  ilz  iront.  (Lancelut  du  Lac,  l"  p., 
ch.  55,  éd.  1488  ) 

ENTRECREANTER  (s'),  V.  réfl.,  SB  pro- 
mettre mutuellement  : 

Si  s'entrecreanterent  de  tenir  loialle  coiu- 
paiguie.  [Uist.  dss  Emp.,  Ars.  5000,1" 2l7v».) 

ENTRECROisuRE,  S.  f.,  entrecroise- 
ment : 

Ahn  que....  du  costé  de  Lille  il  veint  as- 
saillir le  fort  de  l'eiilrecroisure.  (XIarnix  de 
Ste  Aldegondë,  Ecrits  polit,  et  littéraires, 
p.  280,  A.  Lacroix.) 

ENTREDACiER,  V.  a.,  donner  l'un  à 
l'autre  : 

Se  vont  enlreferir  d  estais. 
Des  escus  percierpot  les  ais 
El  les  granz  pelâtes  d'acier  : 
Grans  cox  se  vont  enireilacier. 
(Rom.  de  Uam,  ap.  Micliel,  Hist.  des  D-  de  Norm., 
p.  277.) 

ENTUEUAILIER,  -  doUer,  -  daylUer  (s'), 
V.  réfl.,  s'entreréjouir  : 


Beau  dnz  seifmors.  por  vus  dednro 
Vus  conteny  un  envpysnre 
De  an  vpyllard  et  de  un  enfant 
Ke  s'nilredaiillrrenl  tant 
De  jnvenle  et  de  veyilessce. 
De  folislé  et  de  peiresse, 
Chescun  monstra  sa  jfrevance. 
Sa  eyse  u  sa  ntesestao'-.e  ; 
Si  fn  l'e^lrif  mult  delitns 
Dei  veyllard  et  del  juventus. 
(Obarory.  te  Peti  plee,  Vat.  Chr.  165S),    P  91».) 
Vm  cnnierai  une  enveisnre 
r>'nn  vcillart  e  d'un  enfant 
Ki  s'enlredalierent  tant 
D'  jnvenle  e  de  veillesco. 
De  joliflé  e  de  peresce. 

(Id.,  ib.,  2.  Koch.) 

Ke  plus  i  ad  solace,  ceo  me  semble, 
Kant  deas  s' entredailenl  ensemide. 
(Lumière  as  lais,  ras.  Cambridije,  S.  .lohn's  F  30, 
C  4".) 

ENTREDEBOUTER  (s'),  V.  réfl.,  s'entre- 
heiirter  : 

L'o«t  des  piétons  s'enlrcdeboule. 
Près  de  mil  en  ol  en  leur  route, 
A  cens  anouie  ii  séjours. 
(G.  GuiART,  Hny.  lign..  Itichel.  5698,  f  58".) 

ENTREDECHASSER     (s'),      V.     réfl.,     SB 

chasser  mutuellement  : 

Il  s'entredechassent  et  boutent. 

iUEsiOuHle,  Ars    331'J.  T  18  r  .) 

ENTREDECOUPER,  -  OUppCr  (s'),  V.  réfl., 

se    meurtrir    mutuellement  le   corps    de 
coups  : 

Encommencerent  ung  estour  le  plus 
terrible  qui  de  long  teui|is  enst  esté  veu  : 
car  ilz  s'alloient  entredecouppant  si  mer- 
veilleuseuieut  et  si  augoiseusemeut  que  la 
place  estoit  tout  enlour  eux  en-anglautce. 
[Perceforest,  vol.  VI,  cU.  44,  éd.  1528.) 

ENTREOELS,  VOir  ENTREDF.US. 

ENTREDEPAICIER,  VOir  ENTREDESPE- 
CIER. 

ENTREDESAIEVER  (s'),    V.  réfl.,  SB  dé- 

saiçonuer  inutuelleuieiit  : 

Des  lances  si  s'entracolnlierent 
Cun  poi  a'eiilreile.iaievereiu 
Fois  de  lor  l.inccs  i|ui  brisiereot, 
De  rien  ne  s'ecilred.iraigiereal. 

(Alhis.  llicbet.  375,  f°  161».) 

ENTREDESARÇONER     (S"),    V.    réfl.,    Se 

désarçonner  iiiuluelleinent  : 

A  rencontre  fu  granlz  li  frois 
D>.3  lauces  dont  il  s'enlredonent 
l'iels  eux,  qu'il  s'enlreJesarçonenl 
Des  cbev^li. 

(,ileraugis,p.  173,  Michel.inl.i 

ENTREDESCONGNOISTRE    (s'),   V.    réfl., 

se  méconnaître,  ne  pas  se  reconnaître  ; 

Mesmement  les  Pers.iins  s'entredescon- 
gnoissoient  et  tuoient  lu  ig  l'aultre  aucu- 
ueslois  par  descongnoissance.  {Orose,  vol. 
I,  f»  175»,  éd.  1491.) 

ENTREDESiRER  (s),  V.  réfl.,  se  désiier 
mutuellement  : 

Si  s'eutrefont  joie  merveilleuse,  come 
cil  qui  uiolt  s'eniredesirroient.  [Artur,  Ri- 
chel.  337,  f»  218".) 

Car  pieça  mais  il  ne  se  virent 
Et  de  bon  cuer  s'eniredesirenl. 

(Alhis,  Richel.  375,  V  HOS.) 


ENT 

Li  rois  Markps  piiit  avoec  le  roine,  car 
forinent  s'entredcxiroient.  {Sept.  sag.  de 
Rome,  Ars.  3334,  f°  182'.) 

ENTREDESPEciEU,  -  (iepccer,  -  depai- 
cer,  verbe. 

—  Réfl.,  se  mettre  en  pièces  l'un  el 
l'autre,  s'entredéchirer  : 

Souvent  veoit  on  les  pierres  hurler  en 
l'air,  si  que  elles  s'entredespeçoient,  et  en- 
voloit  li  feus.  (G.  de  Tyr,  vin,  13,  Hist. 
des  crois.) 

Il  veist  chiens  et  petites  bestes  qui  s'en- 
tredespeçoient loules.  (Christ,  de  Pis.,  (îite', 
Ars.  2686,  f»  60>.) 

—  Act.,  entredéchiri'r  : 

Et  s'entredepainent  lor  eskus  et  lor 
heaumes  et  lor  haubiers.  {Li  Contes  dou 
Roi  Flore  et  de  la  Bielle  Jehane,  Nonv.  l'r. 
du  xiii"  s.,  p.  136.) 

ENTREDEUS,  -  deux,  -deuls,  -  dHs,  -  dos, 
-dous,  -  dots,  prép  ,  au  milieu  de,  entre  ; 

Enz  valieies  entredous  les  montaignes 
trespesserout  les  awes.  iS.  Befun.,  Serm  , 
p.  93,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Adv.,  cependant,  en  attendant,  dans 
rintervalie  : 

De  loat  ce,  dist  il,  ae  m'en  cant, 
Car  c'esl  si  loiag,  s'a  entrcieus 
Tans  eorombriers  si  perilleiis. 

(£*«■.  as  .»,  esp.,  3681,  Foerster.) 
Et  ce  promas    que    je  ci    entredous   ne 
prenrai  rien  en  la  ville  de    Ais.  (1225,  Ch. 
de  l'éo.  de  Verd  ,  Arcli.  Meuse.) 

Neantmains  et  eniredeus  vous  tenez  si 
garni  que  se  necessilé  nous  survenoit 
vous  fussiez  tous  prez  de  venir.  (1319, 
Arch.  JJ  o8,  {"  41  r».) 

El  enlredeuls  lui  disoit  paroles  de  soupe- 
con  et  de  manaces.  (Froiss.,  Chron, ,  II, 
422,  Kerv.) 

Et  enlredeiix  lantosl  que  le  duc  de  Len- 
claslre  estoit  en  son  chasiel  de  Poursoy 
il  envoya...  {Trais,  de  Rich.  U,  p.  33, 
Williams.) 

—  Sans  entredos.  express,  adv.,  sans 
rien  cacher  ; 

Saiu  eiilreiio<,  .iperlemeol. 
{Roman  d'amors,  Kicliel.  837,  f  l^.ï".) 

—  S.  m.,  terme  d'escrime,  coup  donné 
par  le  milieu  de  la  tête  ; 

Engi^'neaz  est,  el  s'il  n'est  fon 
.Sun  senz  valoit  on  graut  esfurz. 
De  Venlredoas  se  sel  coviir 
Et  bien  taper. 

(««!.,   Il.S.'il,  Martin.) 
Molt  meooeraenl  s'entreiloDent 
Par  bias,  par  lestes  et  par  cens 
RetrLiiles,  sorpenes,  et  cous. 
.Sormontees,  et  eiilreâeux. 
iHiiov  DF.  Merv,  Tornoiem.  de  IWnIfclii. .   [t.  Tl, 
Tarbé.) 

A  l'escremie  se  requièrent  ; 
Es  visages  grans  cols  se  fièrent. 
Et  se  donnent  muult  grans  testées. 
Et  entre  .n.  et  soonoonlees. 
(G.  DE  IiloNiR.,    Yiulelle,   1968,  Michel.) 
Tout  main'eoant  seure  li  court. 
Grand  cop  li  done  a  Ventredeita. 

(Id.,   ih.,  U4-23.; 
Li  an  juenl  a  l'escreiuir 

A  Venlredeux  por  raies  ferir.  I 

(Comte  de  Poitiers,   1360,  Michel.)         ) 


ENT 

One  d'un  entredels  qn'il  jeta 
Son  branc  d'acer  parmi  brisa. 

(Fergits,  p.  66,  Martin.) 

Grant  pièce  dura  cesle  meslee,  et  tant 
qu'il  ennuyoit  moult  ;  lors  petla  au  géant 
ung  enlrédeux  si  amèrement  qu'il  luy 
coupa  le  nez  et  toute  la  baulevre  en  telle 
manière  que  les  dens  luy  apparoissoieiit 
de  tous  costez,  et  dessus,  et  dessous. 
(Lane.  du  Lac,  t.  Il,  f"  118S  éd.  1488.) 

—  Clauses  qui  rendent  nul  l'effet 
d'autres  clauses  : 

Quant  Benedich  entendit  chu,  par  les 
priiers  de  ses  cardinals  qui  la  furent  pre- 
sens,  ilh  s'y  consentit  et  l'ottriat,  non  pas 
si  purement  et  nuwement  corn  Grimoire  ; 
car  ilh  y  voloit  reserveir  alcuns  conditions 
hours  des  compromes,  et  mettoit  des  en- 
tredois pluseurs,  si  que  ons  veioit  et  con- 
sideroit  bien  que  c'estoit  tout  barterie  et 
fiction  qu'ilh  queroit.  (J.  de  Stavelot, 
Chron.,  p.  8,  Borgnet.) 

ENTRE  DEUS  SOURCHIEUX,  S.   COmpO- 

sé,  entre-deux  des  sourcils  : 

Intercilima,  entre  deus  sourchieux.  (Olla 
patella,  p.  34,  Scheler.) 

ENTUEDEvisER,  v.  a.,  parler  intime- 
ment de  : 

...  Vint  an  lit  on  cil  se  gisent 
Qui  lor  amor  entrederisent. 

(D'Auberee,  Richel.  19IS2,  f°  81''.) 

ENTREDOIS,~V0ir   Entredeus. 

ENTREDON.vcR,  -  diiuer  (s'),  V.  réfl., 
se  donner  réciproquement  : 

.Snr  cez  escnz  mult  granz  colps  s'eniredimeitl. 
(Rot.,  3o8i,  Mullcr.) 

Et  saillirent  sus  au  plus  tost  que  il  po- 
renl,  et  traient  les  espees  nues  des  fuerres 
et  s'entredonnenl  grauz  colees.  (.\1én.  de 
REliis,  I  127,  Wailly.) 

ENTREDOS,  VOif  ENTREDECFS. 

ENTREDOUS,  voir  Entredeus. 

ENTREDOUTER  (s'),  V.  réfl.,  Se  redou- 
ter réciproquement  : 

Tant  s'entredouterent  qu'il  furent  en 
cesle  manière  trois  mois  qu'il  s'enlre- 
veoienl,  ne  ne  fesoient  nul  mal...  (G.  de 
Tyr,  XII,  6,  Hist.  des  crois.) 

ENTREDUIRE,  (s')  V.  rétl.,  s'exhorkT 
mutuellement  : 

D'eslre  vignerens  s'enlrediiient. 

(GuiAiiT,  Roy.  tign.,  190-23,  W.  et  D.) 

ENTREDUISEMEXT,  VOir  EnTRODUISK- 
.MEST. 

ENTREDUNER,  VOlr  E.NTREDO.NNEH. 

ENTREEMPIRER,  VOlr  ENTREMPIRIER. 

ENTREESCARMOUCHER     (s'),      V.   réfl., 

s'entrecombattrc  : 

Se  partirent  |)lusieurs  vaillans  et  gens 
de  guerre,  et  s'enlreescarmousckerent  par 
diverses  foiz.  {Hist.  et  dise,  au  vrai  du  siège 
qui  lut  devant  la  uille  d'Orléans,  par  les 
Anglais,  ap.  Quicherat,  Procès  de  Jeanne 
d'Arc,  IV,  192.) 

ENTREESTRE,  eiUereslre,  v.  n.,  être 
présent,  assister  : 


ENT 


285 


Li  queiz  prestes  unrriz  en  son  servise 
tant  puet  cascunes  dire  de  lui  plus  vraie- 
ment,  en  combien  lui  avint  et  a  ceaz  mi- 
racles entereslre.  (Dial.  St  Greg.,  p  33 
Foerster.)  Lat.  :  Quanto  eis  hune  con  lait 
intéresse.  '^ 

0  ni:ustre  de  vraye  daclrine 
Jadis  a  ton  eseolle  fus 
Hanlle  discipline 
Non  pas  de  relias 
Mal  y  entrefiis. 
(Grebvn,  ,1/(.ï(.  de  lapas-!..  2I1.ÏS,   G.  Poris.) 

EXTIIEEUR,   voir  ENrREOR. 

ENTREFAiRE  (s'),  V.  réfl..  Se  faire  l'un 
à  l'autre  ; 

l'ar  les  guerres  dures,  mortelles, 
Qu'aies  s'enlrefonl  sanz  cesser.  ' 
(Chr.  de  Pism,  Lie.  du  chemin  de  Ion:,  e^lude 
2643,  Piischel.) 

C'estoit  un  singulier  plaisir  de  vcoir  le^ 
caresses  et  les  festes  qu'ils  s'entrefaisoient 
1  un  al  aultre.  (.Mû.\t.,  Ess.,  ii,  12,  éd.  lS9o.) 

ENTREFAiTE,  -  aicte,  S.  f.,  entreprise  : 
Entrefaites  que  cil  de  lai  conlei  ont  faitc'^ 
en  lai  prevostei  de  Gondreville.  (1337   Coll 
deLorr.,  m,  f»  42,  Richel.)  ' 

Se  aulcuns  de  nos  hommes  ou  subgis 
faisoit  aulcuns  entrefaicle,  panie,  ou  vyaye- 
ment,  en  alcun  leu  ou  héritage.  (1391,  Hisl 
de  Metz,  IV,  412.)  o     v        > 

Ponrce  qu'alors  ayans  discrétion 
Vous  vous  verrez  hors  la  sabjection 
Des  infernanix,  et  de  leurs  enirefaicles. 
(Cl.  Mar.,  Enf.,  p.  52,  éd.   1311.) 

—  Toutes  sortes  d'actions  : 

Quant  me  souvient  des  tabourins 
Nopces,  lestes,  harpes,  trompeltes 
Meneslrelx,  doulcines,  cl  irins 
Et  des  grans  chères  qnej'ay  faiclei:, 
Je  congnoiz  i|ue  Iclz  entiefaicles 
Kii  temps  de  mort  n'ont  point  de  lieu. 
yDaiise  macabre  des  hommes,  éd.  USfi.i 

—  Entremise  : 

iN'y  meslez  pins  voslre  entrefaicle. 
Mais  concluez  qu'en  A.  B.  C. 
N'a  bonne  lettre  sinon  G. 
(Poés.  allrib.  à  Cl.  Marot.  l'Alphabet  dn  temps 
présent,  V.  311,  éd.  173 1.^ 

ENTREFËNDRE,  V.  a.,  fendre  l'un  à 
l'autre  : 

Si  f'enlrefendirenl  a  leur  venue  les  esciis. 
{hloirede  Troye  la  yrant,  nis.  Lvon  823. 
f  Ho'.) 

ENTREFENS,  S.  111.,  .séparation,  étage  ; 

C'estoient  chambrettes  a  trois  entrefens. 
et  n'avoient  nulles  eolomnes.  (Le  Fevre 
d'Est.,  Bible,  Ezech.,  XLii,  éd.  1S34.)  Lai.' 
Trislega  enim  eraut. 

Une  aumaire..  ayant  .xvni.  huisseries  ■1 
entre  deu.x  entrefens.  {Compt.  de  154", 
Arch.  niun.  Douai  ) 

ENTREFERIR     (s'),      V.      l'éfl.,     s'eiltl'e- 

f rappel-,  s'entre-choquer  : 
Mesle  mesle  s'entreferoient. 

(Be.i.,  Troie.  24-219.  Joly.) 
Li  vent  s'encoutrent  desus    les    nues    i-t 
s  eulrefierenl.  (Brun.  L.\t.,  Très.,   p.   119, 
Chabaiile.) 

El,  les  lances  baissiees,  s'entreferirent 
les  unyz  les  autres.  (Wavrin,  Anchienn. 
Chron.  d'Englet.,  I,  186.  Soc.  de  l'Hist.  de 
Fr.) 


286 


ENT 


ENTREFERUE,  S.  f-,  coup  donné  dans 
l'intervalle  : 

Union  indissoluble,  qui  maintenant  est 
dissolvable  par  une  legiere  enlrefente  se- 
nestre  et  de  mauvais  accident.  (G.  Chas- 
TELLAiN,  Expos,  sur  Vérité  mal  prise,  vi, 
376,  Kervyu.) 

ENTREFEssoN,  S.  ui-,  l'eutre-deux  des 
fesses  : 

Depuis  Ventrefesson  le  cliemin  de  la  ves- 
cie  tend  contremont.  (DaleSCH.  ,  Chir., 
p.  313,  éd.  1570.) 

Lny  racouslrer  (à  madame)  son  bilboqnet, 
Venlrefesson  et  le  brisqnel. 
(Les  Ballipux  des  ordures  du  monde,  Var.  hisl.  et 

litt.,  m,  189.) 

ENTREFESTOYEMENT,  S.  Hl.,  aCtlon  de 

se  fêter  réciproquement  : 

Quant  les  deux  parties  s'encontrerent,  la 
noblesse  doubla  pour  les  beaux  entrefes- 
toyemens,  et  aussy  pour  aller  a  l'espou- 
saille  du  noble  conte.  {Perceforest,  vol.  111, 
f»  136^  éd.  15-28.) 

ENTREFESTOYER  (s'),  V.  réfl.,  se  fêter 
réciproquement  : 

La  chevalerie  qui  la  esloit  s'enlrefestoya 
a  merveilles,  car  plusieurs  ne  se  estoient 
veuz  puis  grant  temps.  {Perceforest,  vol.  III, 
ch.  49,  éd.  1328.) 

Ils  s'enlrefesioijent  eu  privé  l'espace  de 
seize  jours  durant.  (Amyot,  CEuv.  mesl.  de 
Plut.,  f»  319  V»,  éd.  1374.) 

Les  gens  d'entendement  sçavent  s'entre- 
festoyer.  (Mont.,  Ess.,  m,  3.) 

De  sorte  que  nous  vivions  en  toute  seu- 
reté,  et  s' entre  festoyait  on  a  tour  de  rôle  et 
a  l'envie.  (Carloix,  Méin.,  IX,  9,  éd.  1737.) 

ENTREFiAXCiER,  V.  a.,  promettre  l'un 
à  l'autre  : 

S'estoient  entrefiancié  que  li  riche  aide- 
roient  les  povres.  (Vies  des  Saints,  ms. 
Lyon  697,  f"  76'=.) 

El  nous  entrefiancerons 
Que  du  remeuaut  nous  tairons 
A  tonz  jours  mais. 
(Mir.  de  Holre  Dame,  t.  V.  p.  183,  v.  801,  A.  T.) 
Et    s'entrefiancerent   et    promirent   qu'a 
tousjours    mais    seront   amys.    (Perceval, 
î'  88=,  éd.  1330.) 

ENTREFICHIER,  verbe. 

—  Act.,  placer  entre  ; 
Kes  voie  par  derrier  la  sele 
Ou  ruissiel  de  la  fouleniele  ; 
La  teste  avant  com  tumeonr 
Enlrefiche  le  hianme  a  llour. 

(Fregiis,  p.  '250,  Michel. ,1 

—  Entrelacer  : 

11  n'est  pas  besoin  pour  l'exercice  des 
vertus  de  se  tenir  toujours  actuellement  at- 
tentive a  toutes.  Cela  de  vray  entorlilleroit 
et  enlreficlieroit  trop  vos  pensées  et  affec- 
tions. (Fr.  de  Sal.,  Lett-,  à  Mme  de  Chant., 
11  févr.  1607.) 

—  Réfl.,  se  donner  sa  parole,  se  jurer  : 
Anthenor  lor  respondi  et  dist  qu'il  avoit 

bien  trové  en  lui  meisme  qu'il  faire  de- 
vroient  sor  ce,  s'il  croire  le  voloient,  et  il 
faire  1  en  voloient  fiance,  et  si  lor  torueroit 
a  grant  profitance.  Tuil  fi  distrent  et  li  res- 
pondirent  qu'il  le  creiroient,  et  lors  s'en- 
treficherent  sans  plus  atendre  cil  qui  la 
ft.itoii'nl.  (Estories  Rogier,  Richel.  20123, 
f»  14^.} 


ENT 

—  Entrepchié,  part,  passé,  entrelacé  : 
Mais  je  trouve  aujourd'hoy  ce  beau  sentier  couvert 
De  bois  entreftché  tout  plein  d'une  ombre  noire. 

(Vaoq.,  Div.  Son.,  i,  éd.  1612.) 

EXTREFiER,  verbe. 

—  Act,,  assembler,  unir  par  un  traité, 
confédérer  : 

Confederare,  entrefier.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

—  Réfl.,  faire  tel  accord  : 

Tant  unt  dit,  tant  unt  fait  qa'enlrefîe(s)  se  sunt. 
Et  jurent  seremenz  qu'ensemble  se  leodrunt 
Cuntre  reis,  e  cuntre  allres,  quant  le  besaing  pér- 
imât. 
(Roii,  f  p.,  60,  Andresen.) 
Taj  li  mielz  de  la  cnrt  s'en  snnl  enireflé 
De  fere  et  de  fnrnir  celé  grant  crnelté. 
(G.4RN.,  Vie  de  S.  Thom..  Richel.  1.3513,  f°  84  v°.) 

ENTREFILÉ,  S.  m.,  étoCfe  composée  de 
fils  dont  la  couleur  alterne  : 

Que  nul  ne  face  nul  escbiqueté  ne  entre- 
filé  qui  ne  soit  d'une  lainne  tainte  en  plu- 
seurs  colors.  (1321,  Arch.  JJ  61,  f»  3  v».) 

ENTREFLATIR  -  flUCtyr,  (s'),  V.  Péfl.,  SB 

frapper  mutuellement  : 

El  poigoent  si  qn'a.ii.  braciees 

Parmi  les  escoz  s' entre  patent 

Des  lances,  si  qn'eles  esclatent 

Et  esmient  corne  brandon. 
(Chrest.,  Clieii.  de  la  Charrette,  p.  100,  Tarbé.) 

—  Entreflati,  part,  passé,  qui  frappe 
contre  : 

Et  combien  que  la  multitude  de  ces  eaues 
flottast  largement  sur  le  pays,  toutesvoyes 
il  entretenoit  la  roideur  de  son  cours  :  et 
tout  ainsi  comme  se  ces  rives  feussent 
assemblées  en  estroict  et  descendoit  entre- 
flacty  et  decourant  ses  undes  rebondies  et 
fressaillans  monstroyent  qu'il  y  eust 
pierres  mussees  en  plusieurs  lieux.  [Q. 
Curse,  VII,  28,  éd.  1534.) 

ENTREFONDRE,  -  widre,  V.  a.,  entrc- 
percer  : 

Dnnc  comença  lens  la  bargaisne 
Cura  de  grosses  lances  fraisuincs, 
Qtie  pcz  e  coslez  e  peilrioes 
S'i  cntrefundrent  senz  manaic. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  18641,  Michel.) 

Sont  avenu  al  eskermie. 
Les  forz  escuz  s'entrefundrerenf 
Tant  cnm  les  lances  lor  durèrent. 
(Chrest.,  Ctiget,   Richel.   1420,  f  58'.) 

ENTREFORFAiRE  (s'),  V.  réfl.,  sc  faire 
du  mal  mutuellement  ; 

Mes  se  les  geuz  bien  s'entramoient, 
James  ne  s'enlreforferoient. 

(Rose,  Richel.  1573,  f»  47'.) 

ENTREFOULER  (s'),  V.  réfl..  Se  fouler 
mutuellement  : 

Il  establira  sa  bergerie...  laquelle  sera  de 
telle  longueur  que  se»  bestes  a  laine  y 
puissent  habiter  sans  s'entrejouler.  [Maison 
rustique,  l,  25,  p.  109,  éd.  1638.) 

ENTUEFRisii,  adj.,  entrelacé  : 
Marie,  vous  avez  la  joue  aussi  vermeille 
Qu'une  rose  de  may  ;  vous  avez  les  cheveux 
1)6  couleur  de  chaslaigoe,  entrefrisez  de  nœuds, 
Gentement  tortillez  tuiu  autour  de  l'oreille. 

(Ro.\s.,  Amours.  Il,  m,  Bibl.  elz.) 

Ses  poils  enirefrisei  de  neuds. 
(P.  DE  Cornu,  Œuv-  poél.,  p.  19,  éd.  1583.) 


ENT 

ENTREFROiER  (s'),  V.  réfl.,  s'entre- 
frotter  : 

Les  eilremites  des  os  des  jointures  qui 
sont  cartillagineuses  s'ent\'efroient  mole- 
raent.  (H.  de  Mondev.,  Richel.  2030,  f  10".) 

ENTRE FROissiER  (s'),  V.  réfl, se frois- 
ser  mutuellement  : 

Il  s'entredonnoient  des  espees  si  forment 
qu'il  s'entrefi'uissoient  iau  il  seconsivoient. 
{Sept  sag.  de  Rome,  Ars.  3334,  f»  12S'.) 

ENTREFRONTER,  -  trer,  (s'),  V.  féfl.,  se 
heurter  front  contre  front  : 

Cil  de  l'est  qui  ont  lear  ententes 
A  euls  mal  faire  les  cnconlrenl 
Si  morlelment  qu'il  s'entrefrontrent 
Ets'entrocient. 
(R.  DE  HoD.,  iteraugi-s,  ms.  Vienne,  P  28''.) 

ENTREFROTTEMENT,  S.  m.,  frotte- 
ment mutuel  : 

Que  j'en  ay  veu  de  ces  Lesbiennes,  qui, 
pour  toutes  leurs  fricarelles  et  entrefrotle- 
ments,  n'en  laissent  d'aller  aux  hommes. 
(Brant.,  Dam.  gai,  p.  236,  éd.  1666.) 

ENTREFusEE,  S.  f,,  le  fil  enveloppant 
un  fuseau  : 

Une  paire  de  draps  a  lit,  quatre  entrefu- 
sees  de  file.  (1408,  Arch.  JJ  162,  pièce  336.) 

ENTiîEGABER  (s'),  v.  réfl.,  se  moquer 
l'un  de  l'autre  : 

Dont  s'alereut  entregahant. 

(Vie  des  Pitres,  Ars.  3641,  f"  93^) 

1.  ENTREGARDER  (s'),  v.  réfl.,  56  re- 
garder mutuellement  : 

Il  se  coumenchierent  maintenant  a  en- 
tregarder.  (S.  Graal,  m,  92,  Hucher.) 

Et  quant  çou  avint  que  il  s'entregar- 
derent  et  ils  se  virent  nul...  {Ib.,  ii,  453.) 

2.  ENTREGARDER,  V.  a.,  préscrver  : 
Les  très  lâches  mains  ont  esté  mises  sur 

ton  corps,  pour  eslever  les  dépouilles,  se 
fortune  ne  Veust  enlregardè.  {Triomphe  des 
IX  Preux,  p.  206'',  ap.  Ste-Pal.) 

ENTREGESANT,   VOif  ENTREGISANT. 
ENTREGET,  VOir  ENTREGIET. 

ENTREGETEMENT,    -  jslement,   S.   m. 
tour  de  passe-passe,  prestidigitaiion  : 
Por  esgarder  lesjuis  douchement 
De  nigromanche  et  d'entrejelement. 
(Vie  Sle  Agnes,  Richel.  1553,  f»  404  v".) 

ENTREGETEOR,  -eur,  entrejeteur,  -jet- 
leur,  -  jeeleur,  s.  m.,  faiseur  de  tours  de 
passepasse,  bateleur  : 

Bouteocoroy,  entrrgeleres. 
(G.  DE  CoiNCi.  Mir.,  Richel.  22928.   P  222''.) 
....  Teus  eniregeterres. 

(Id..  ib.,  Richel.  25532.  f»  166  r".) 

Faniz  ouvriers  et  fanlz  baretierres, 
Entrejeteurs  et  enchanlerres. 
(Ji;/r.  Mme  Sle  Genev.,3ab..   Mijst..  I,  210.) 
Cel  entrejeteur  nous  fait  peslre. 
(Le  Martyre  de  S.  Denis  et  de  ses  compagnons, 
.lub.,  Mgst..  I,  136.) 

Il  estoit  entrejetteur  de  gobelez.  (Reg.  du 
Chdt.,  1,  110,  Biijliûi.h.  fr.) 

Vostrc  besongne  est  trop  ouverte  : 
Ce  n'est  pas  jhu  d'entrejecteurs 
Aus  esches,  s'esles  bons  joueurs. 
{Poés.  de  Cliarles  d'Orl,  p    298,  Champollion  ) 


ENT 


ENT 


ENT 


287 


Comme  ce  qui  serait  dit  par  aucun  en- 
trejecteur  de  besongnes  par  maléfice  comme 
par  larchiii,  rapine,  dommase  et  injures. 
(1507,  Prév.  de  Fouilloij.  Coût.  loc.  du 
baill.  d'Amiens,  1,  299,  Boutliors.) 

ENTREGETER,  -  gettcr,  -  gectcr,  -  jeter, 
-  jecler,  -jelter,  enter.,  vc;rbe. 

—  Act.,  intercaler  : 

Li  entey-getteiz  silences  de  la  voiz  avoit 
signetiet  un  petit  espaze  de  vivre.  (Dial. 
St  Greg.,  p.  32,  Foerster.)  Lat.,  interjectum 
vocis  silenlium. 

Entrejecter  et  intercaler  un  mois.  (Sa- 
LIAT,  Her.,  2,  éd.  1556.) 

—  Interjeter  : 

Pour  raison  de  l'amende  d'un  fol  appel 
que  l'en  dit  avoir  esté  entrejeclé  par  feu 
Jehan  de  Francfort.  (23  déc.  1452,  les  Con- 
sent, sur  le  fait  de  la  jn st.  du  très,  à  Paris, 
Beauvoir,  Arch.  Aube.) 

Ou  par  entregecter  :  on  luy  a  baillé  lettre 
pour  lettre  a  signer.  (Fabri,  Rhet.,  S"  26  v» 
éd.  1521.) 

—  Rëfl.,  passer  successivement  : 

Qui  est  chose  merveilleuse  et  hors  le 
commun  cours  des  choses  conquises  a 
l'espee,  qui  souvent  se  seulent  rebeller  et 
entregecter  en  diverses  mains.  (Crist.  de 
PiZAN,  te  Livre  des  fais  et  bonnes  meurs  du 
sage  roy  Cliarles  V,  2»  p.,  cb.  37,  iMicbaud.) 

—  Neutr.,  parler  à  bâtons  rompus  : 
Si  comme  ilueqnes  vont  parlant 

Et  de  lor  gins  enlregelanl, 
La  dame  esgarde  le  dansel. 

(Guili.  de  Paterne,  6299,  A.  T.) 

—  Entregeté,  part,  passé,  entremêlé, 
veiné  : 

Par  quatre  tneanli  d'or  d'on  œnvre  eitlregelee 
S'en  yssoil  l'eane  hors  qui  conroit  par  la  pree. 
{Le  lieuvre  du  roy  Charlemaine,  Michel,  Charle- 

magne,  Préf.,  p.  xcm.) 

Alebastre,  si  comme  dit  Ysidore,  est  une 
blanche  pier  entrejectee  de  diverses  coleurs. 
(Corbichon,  Propriet.  des  clwses,  ap.  La- 
borde,  Emaux.) 

Apres  plusieurs  menaces  et  vantises  en- 
trejectees  a  la  mode  françoise.  (J.  Moliket, 
Chron.,  ch.  un,  Buchon.) 

Et  tellement  y  fut  veu  que  le  nombre 
des  fynences  baillées  aux  trésoriers,  et  la 
somme  d'icelles  receues  par  les  gensdarmes 
du  roy  entregectees,  de  plus  de  doze  cens 
mille  Irancz  de  reste  furent  lesdits  tréso- 
riers et  clercz  des  hneuLPs  envers  le  roy 
endebtez.  (D'Auton,  Chron.,  Richel.  5082, 
f»  203  r».) 

La  narration  de  l'accusateur  doit  estre 
enterjectee  de  suspicions  et  esparties  de 
obscures  deffences.  (Fabri,  Rhet.,  1°  27  v°, 
éd.  1521.) 

Avecqnes  un  rebec  d'ebenne  raarqnelé 
Et  d'yvoire  parm;  l'ebenne  entrejelté. 

(,J.-A.  DE  iiAiF,  Eclogues,  xi.) 

EXTREGETERiE,-;e((en'e,-  ffefne,  s.  f., 
tour  de  passe-passe,  métier  de  bateleur  : 

Gieux  de  dez,  de  tables,  de  quartes,  d'e- 
chez,  de  boulez,  d'entreqetrie  et  de  sou- 
plesse. (Degcillev.,  Pèlerin,  de  la  vie 
lium.,  Ars.  2323,  1°  72  r».) 

Gieus     de    tables    et    d'eschequiers,    de 
boulles  et  de  merelliers,   de    des    et  A'en- 
trejetterie,  et  de  mainte  autre  muserie  (Id 
ib.,  ap.  Duc,  111,  54%  éd.  Didot  )        '       " 


ENTREGiET,  -  gct,    •   gect,  ■  jet,    ant., 
s.  m.,  coup  d'une  arme  de  jet  : 
Desorle  col  le  vait  ferir, 
A  an  enlrejet  qa'il  jeta 
Les  las  de  l'elme  li  treocha. 
(Ren.  de  Beaojeu,  li  Biaus  Desconneus,  2155, 
Hippean. ) 

—  Action  de  jaillir  : 

Pourquoy  Ventreget  des  rayons  du  so- 
leil apporte  la  chaleur.  (La  Borj. ,  ffarmon., 
p.  93,  éd.  1578.) 

—  Prestidigitation  : 

Et  si  sai  meint  bean  gea  de  table, 
El  i'eniregiel  et  d'arruraaire. 
{Les  deux  Troveors   ribanx,  la  Response    de    l'an 

des  denx  ribaux,  Montaigloo,  Fabl.,  1,  8.) 

Menestrelz  qui  font  les  jeux  es  places  de 
bateaux  ou  A'entregietz  ou  d'autres  choses 
pour  leur  proffit  ou  poar  louenge  du  peu- 
ple. (,1.  DE  Meung,  Trad.  de  l'art  de  cheval, 
de  Yeg.,  Ars.  2915,  f  »  32  v».) 

A  trois  menesterclx  qui  avoient  joué 
à'entregel  d'espartie  et  des  basteaus  devant 
le  roy...  64  s.  p.  (1380,  Compt.  de  l'bot. 
des  R.  de  Fr.,  p.  185,  Douét  d'Arcq.) 

Le  suppliant  et  Marques  par  esbatement 
prindreut  des  festuz  et  les  mistrent  sur  le 
plat  d'un  coustel  inouUé  de  leurs  salives, 
en  feignant  qu'ilz  savaient  bien  jouer 
d'entreget.  (1408,  Arch.  JJ  148,  pièce  127.) 

—  Vicissitude  : 

Qae  souventesfoiz  n'en  oyst  des  nou- 
velles moult  pesans  et  dures,  selons  Ven- 
tregect  de  fortune,  qui ,  communément, 
gouverne  aventures  de  guerre.  (Crist.  dk 
PizAN,  le  Livre  des  fais  et  bonnes  meurs  du 
sage  rog  Charles  V,  2°  p.,  ch.  29,  .Michaud.) 

—  Proposition  dilatoire  : 

Lucius  Slarcius  légat  des  Romains,  en 
la  guerre  contre  Perseus  roy  de  Macédoine, 
voulant  gaigner  le  temps  qu'il  luy  falloit 
encore  a  mettre  en  poinct  son  armée,  se- 
ma des  entregels  d'accord,  desquels  le  roy 
endormi  accorda  tresve  pour  quelques 
jours.  (Mont.,  Ess.,  1.  I,  c.  5,  f'  7  r°,  éd. 
1588.) 

—  Intervalle,  espace  : 

Pendant  lequel  entreget  le  peuple  usoit 
des  vies  des  lioumes  comme  si  elles  leur 
eussent  esté  baillées  a  l'abandon.  (Pasq., 
Rech.,  II,  4.) 

Tout  cet  entrejet  de  temps,  jusques 
vers  l'avènement  du  roy  François  l"'  de  ce 
nom,  nous  enfanta  plusieurs  rimeurs.  (Id., 
ib.,  VII,  5.) 

11  n'est  pas  qu'eu  folastrant  il  (Ronsard) 
ne  passe  d'un  long  entreject  des  poètes 
qui  voulurent  l'aire  les  sages.  (Id.,  ib., 
VII,  6.) 

Clément  Alarot  fut  le  premier  de  sa  vo- 
lée sous  le  grand  roy  François.  Lisez  Ron- 
sard, qui  vint  sous  Henry  11,  il  le  passe 
d'un  long  entrejet.  (Id.,  ib.,  viii,  3.) 

Et  se  rencontrant   la    perte   outrepasser    | 
d'un  long  entreject  le  prolit,  c'est  de  nostre 
sagesse  de    nous  retirer  promptement  de 
ce  mauvais  pas.  (N.  Pasq.,  Lett.,  11,  8.) 

Nous  amusons  a  la  couqueste  d'Italie, 
que  nature  a  séparée  d'avec  nous,  de 
mœurs,  de  langues  et  d'un  haut  entrejet 
de  montagnes.  (Est.  Pasq.,  ib.,  V,  1.) 

ENTREGIEU,  S,  m,,  JBU  : 
L'autre  laisoit  an  chappellet 
Et  entregieu  et  gabelet. 
(G.  Mach.,  Poéa..  Richel.  9221,  niS'.i 


Aussi  comme  ses  hommes  vertueux  (de 
Scipion)  souloieut  dancier  en  temps  de 
restes  et  d' entregieux .  (Oresme,  Trad.  des 
rem.  de  fort,  de  Pétrarque,  Ars.  2671, 
f»  42  r°.)  ' 

ENTREGis.\NT,  -  gesaut,  at)j.,  situé 
entre  : 

Lieux  entregesans  dedans  les  mettes  et 
bonnes  qui  s'ensuivent.  (Chr.  de  StDen., 
Jehan  le  Bon,  VI,  178,  P.  Paris.) 

Entregisanls  dedenz  les  mettez.  (24  oct 
1360,  LM.  d'Ed.  lit,  Liv.  des  Bouillons^ 
XI,  Arch.  muu.  Bordeaux.) 

Et  toutes  aultres  apertenances  et  lieus 
entregisans  dedens  les  metes  et  bondes 
qui  s'eusievent.  (Faoïss.,  Chron.,  VI,  9, 
Luce.) 

ENTREGisÉ,  adj.,  sltué  entre  : 
Toutes  autres  appartenances  et  lieux  en- 
tregises  dedenz  les   metes  et  bonnes  qui 
s'eusiiyvent.    (Chron.    de  S.-Den.,  Richel. 
2813,  1"  427>.) 

Cf.  ENTREGISA.M. 

EXTREGOUSPILLER     (s'),     V.     réfl..    Se 

battre  l'un  l'autre,  se  houspiller  : 

Des  chiens  qui  s'entregouspillerent.  (Ha- 
rasse, Recli.  des  Rech.,  p.  62,  éd.  1622.) 

ENTREGRAPER  (s'),  V.  réfl.,  s'entr'ac- 
crocher : 

Le  vaisseau  ou  GeuCfroi  estoit  se  borda 
au  vaisseau  ou  le  roy  Anthenor  estoit,  et 
se  entregraperent  a  bons  cros  de  fer.  (J. 
d'Arras,  Melus.,  p.  302,  Bibl.  elz.) 

ENTREGREVEit  (s'),  V.  réfl..  Se  faire  du 
niai  l'un  à  l'autre  ; 

Et  allez  avant 
Sans  vous  mesroes  entregrevant. 
(Lefrasc,  CUamp.  des  Dam.,  Ars.  3121,  f°  118'.) 

E.\TREGROGi\iiR  (s'j,  V.  réfl.,  grogiier 
l'un  contre  l'autre  : 

Et  sans  craindre  ne  Dieu  ne  conscience..., 
s'entregrog lient  ensemble  et  tirent  l'un  ça, 
l'autre  la.  (G.  Chastellain,  Expos,  sur  Vé- 
rité mat  prise,  VI,  98,  Kervyu.) 

(Ils)  s'aguisent  et  s'escharnissent  en  l'un 
l'autre,  s  entregrognent.  (Id.,  ib.,  VI,  3S0.) 

ENTREGUERRIER-  ifuectec,  -guerroler, 
(s'),  V.  réfl.,  se  faire  mutuellement  la 
guerre  ; 

Si  home  s'entreguerioietit. 

(Uiut,  lUil,  Ler.  de  Lincy.) 

El  se  nous  nous  entreguerrions  dout 
primes  seront  Grifon  lié.  (11.  de  Valen- 
CIENNES,  586,  Wailly.) 

Par  ceste  raison  se  sont  maintes  fois 
cntreguerroié.  (Guill.  de  Tyr,  1,   153,  P. 

Paris.) 

ENTREGuiGNiER  (s'),  V.  réfl.,  s'entre 
regarder  : 

El  cil  cui  les  paroles  plaisent 
S'enireguigneiit  et  s'entrcboutent, 
Alant  se  taisent  et  escoulent. 

(Rose,  19700,  JMéon.) 

ENTREHABANDONXER  (s'),  V.réfl,  b'a- 

bandonner  mutuellement  : 

Quant  ilz  se  entrelaissent,  or  entrehaban- 
donnent,  ilz  sont  bien  d'accort.(PAi,SGRAVE, 
Esclairc,  p.  5S6,  Génin,) 


â88 


ENT 


ENT 


ENT 


EXTREHAPPEl!   (s'),  V.   létl.,   SB  happer 

réciproquement  : 

Ainsi  couinienza  la  meslee  des  deux 
lyoïis,  et  dura  moult  longuement,  si  s'eii- 
Irehapperent  aux  ongles  et  aux  dents, 
iLancelûl,  t.  III,  f»  2,  ap.  Ste-Pal.) 

Et  les  escrimeurs  des  poings,  encore 
qu'ils  ne  deniand'Uit  bien  souvent  autre 
chose  que  s'enlrehaper,  les  juges  et  gou- 
verneurs ne  leur  peruieltent  pas  de  le  faire. 
(Amyot,  CEuv.  mesl.  de  Plut.,  S"  143  r°,  éd. 
1574.) 

ENTREHASTER  (s'),  V.  réfl.,  SB  déchi- 
rer, se  meurtrir  : 

Et  dura  moult  longement  la  bataille  et 
tant  s'entreliasterenl  as  ongles  et  as  dens, 
ke  il  n'i  ot  C'-li  ki  n'eust  dedens  le  cors 
plus  de  .X.  plaies.  {Si  Graal,  m,  307j  Hu- 
cher.  ) 

ENTUEHATiR,  -  hasUr  (s')  V.  réfl.,  s'ex- 
citer mutuellement  : 

Mesdrsant  se  sorti  enlrehatti  ; 
De  niny  {grever  se  ."^rinl  bien  assenli. 
(GOBIN  DE  KAI^s,  C/iaiis.,  Pcel.  av.  1300,  p.  387, 
Ars.) 

Cil  defors  s'enlrehalissoient  et  semonoient 
de  grever  leur  ennemis.  (G.  DE  Tyr,  xv, 
y,  Ilist.  des  crois.) 

ENTKEHERDOiR  (s'),  V.  réd.jSe  joindre 
adhérer  l'un  à  l'autre  : 

Anssi  com  fers  et  lest  por  voir 

!Ne  se  pnent  eitlrehertfoir, 

Anssi  li  piiepjps  anemis 

Ne  puel  a  acort  estre  mis. 
(AIacé  de  la  Charité.  Diblc.  Richel.  401,  f»  93''.) 

ENTREHEURTEMENT,  -  hurtement,  - 
huertement,  s.  m.,  heurt,  choc  entre  plu- 
sieurs personnes,  entre  deux  armées,  etc.  : 

Completio,  entrehuer tement.  (Gloss.  de 
Couches.) 

Collisio,  entrehueriement.  (Glos.i.  lat.-fr., 
Richel.  1.  4120,  f-  123  r».) 

Par  hastil's  cntrehurtemens  et  rencontres 
1res  vehemens.  (Fossf.tier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brus.  10510,  f»  183  v».) 

Par  le  choc  et  entrehurlement  des  na- 
vires. (ViGEN.. Comm.  de  César,  p.  163,  éd. 
Ib76.) 

L'entreheurlement  d'icelles  (nuées), 
comme  il  se  fait  quand  deux  grands  corps 
s'entrefroissent.  (Mathieu  de  Chalvet, 
Trad.  de  Seneque,  f»  520  v»,  éd.  1626.) 

ENTREHOURDER,  -  korcler,  Y.  3.,  gar- 
nir, détendre  avec  des  hourds  : 

Hnis  et  fenie.slri'S  Irestoiit  enirehorder . 
{Les  Lûh.,  Richel.  4988,  P  199  r°.) 

ENTREHUERTEMENT,  VOlf  ENTREHEUR- 
TEMENT. 

ENTREHURTEMENT,  VOir  ENTREHEUR- 
TEMENT. 

ENTREIGNE,  VOlf  ENTRAIGNE. 

ENTREiLbER,  V.  a.,  garnir  de  treillis  : 

Font  des  petits  fours  de  cuivre  en  la  ma- 
nière d'un  pot  de  terre,  entreilles  par  le 
bas  estroictement  de  treillis  de  fer,  a  fia 
que  la  cendre  puisse  choir.  (Le  13lanc, 
Trad.  de  Cardan,  (•>  27  v",  éd.  1556.) 

ENTREiLLiER  (s'),  V.  réfl.,  entrer  l'un 
dans  l'autre  : 


Snlilment,  et  par  grant  merveille 
De  l'un  ciier  eo  l'autre  s'entreille. 

(FlorimonI ,  Richel.  353,  (°  20^) 

ENTRE iLLissÉ,  -  isé,  -  izé,  adj.,  garni 
comme  d'un  treillis  : 

Au  reste,  avoit  (la  jument  de  Garganl.) 
poil  d'alezan,  loustade,  enlrrillizè  i\e  grises 
poramelelles.  (Rab.,  1,  16,  éd.  1711.)  Vur., 
enlreillisè.  (Ed.  Jouaust.) 

ENTREIPEITE,  VOlT  ENTREPETE. 

icxTRE.iET,  voir  Entregiet. 

ENTRE.ÎETEMENT  ,  VOir  ENTREOKTF,- 
MENT. 

ENTRE.IETER,  VOir  ENTREGETER. 

ENTRE.IETTERIE,    VOir  ENTREGETKRIE. 

15NTREJETEUR,  VOÏr  ENTREGETEOR. 

ENTRE.ioiNDRE  (s'),  V.  réfl., se  joindre  : 

Destinées  les  en  esloiRoent 
Qui  n'ont  cure  qne  s'euirpjnigneni 
La  déesse  phinteurense  [CeresJ 
Et  Fain,  la  lasse  doulcreuse. 

(Rose.  Richel.  1573,  f»  86'.) 

ENTREJOiNTE,  S.  f.,  ouverture  : 

Longne  enlrejoinle  a  cuisses  a. 

(Vabl.  d'Ov  ,  Ars.  .'5069,  (°  'CO'.) 

ENTREJOTÉ,  part.  pHssé,  qui  joute  en- 
semble : 

Quant  Frans  et  Aniemans  furent  enirejotei, 
Onqnes  n'i  ot  ester  soutenu  des  Esclers, 
Car  Sarazins  ne  porent  sofrir  ne  andurer. 

(Floov.,  2483,  A.  T.) 

EXTRE.iURER  (s'),  V.  réfl.,  SB  jurcr  mu- 
tuellement : 

Et  s'entrejureni  et  affient 
K'a  leur  pooir  s'entraideront. 

(Rose,  15318,  Méon.) 

—  Enlrejurè.  part,  passé,  ayant  fait  un 
serment  mutuel  : 

Andous  entrejurees  sont 
Que  por  raorir  ne  le  diront. 
(ROB.  DE  Blois,  Pocs..  Richel.  24301,  p.  .Sl.'i'.) 

ENTREKENU,    VOir  ENTRECHENU. 

ENTRELACE,  -  lasse,  -  lache,  s.  f.,  en- 
trelacement : 

Vers  le  comte  s'en  vont  par  mult  fierc  entrelache. 
(Jeh.  des  Preis.  Geste  de  Liège,  II,  1627,  ap. 

Scheler,  Gloss.  philol.) 

Ilzbaslissoient  un  colosse  de  bois  aiant 
les  entrelasses  de  foin,  et  en  iceluy  bru- 
loient  toutes  espèces  de  bestes.  (J.  de  Cas- 
telnau.  Façons  et  coust.  des  anc.  GauU., 
f"68  r",  éd. '1559.) 

1.    ENTRELACEURE,    -     laÇUrC ,     -    lUS- 

seure,  -  lassure.  s.  f.,  entrelacement  : 
Es  garneraeni  a  or  batnz 
Que  cil  ont  sur  leur  armenrcs 
A  bêles  enlrelaceures. 

(GoiABT,  Roy.  lign.,  20494,  'W.  et  0.1 
Entrelacure.   (1481,   Valenciennes,    ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms..  Bibl.  Amiens.) 

Ils  prennent  aussi  plus  de  plaisir  a 
ceux  (jeux)  ou  il  y  a  quelque  entrelassure 
ou  quelque  ingénieuse  dilficuUé.  (Amyot, 
Prop.  de  table,  v,  1.) 

Il  vit  un  chariot  qu'on  luy  dit  estre  celuy 
su     lequel   Gordius    montoit    pour    aller 


combattre  ses  ennemis  ;  il  n'estoit  pas  con- 
sidérable par  une  superbe  structure,  mais 
il  esloit  si  remarquable  par  un  joug  si  arti- 
ficieusement  lié  d'un  merveilleux  nombre 
à'entrelassures  qu'on  n'en  pouvoit  trouver 
le  commencement  nv  la  fin.  (Du  Verdier, 
Hist  d'Alexand.,  1.  ill,  éd.  1371.) 

Tairoy  je  bien  V entreïaceure 

De  cette  belle  cheveleure. 

Qui  de  mitte  tortiz  dorez 

Si  giyement  entr'e;;arez 

Enserre  d;ins  ses  cordelettes 

Le  plus  doux  de  nos  amourette.^  ? 

'Tahireau,  PoH.,  aux  Muses,  éd.  lo"2.) 

Il  me  semble  de  cette  implication  et 
entrelasseure  du  langage  par  ou  ils  nous 
pressent,  qu'il  en  va  comme  des  joueurs 
de  passe  passe.  (MoNT.,  Ess.,  I.  III,  c.  8, 
éd.  1395.) 

Vers  le  coude  il  y  a  grande  entreïaceure 
de  liens  et  d'os.  (JouB.,  Gr.  chir.,  p.  172, 
éd.  1398.) 

Elles  vindrent  marcher  soubs  l'air  de 
ces  violons,  et  par  une  belle  cadence  sans 
en  sortir  jamais,  s'approcher  et  s'arrester 
un  peu  devant  leurs  Majestés,  et  puis 
après  danser  leur  ballet  si  bizarrement  in- 
venté, et  par  toni  de  tours,  contours  et 
destours,  d'entrelassures  et  lueslanges, 
affrontements  et  arrests,  qu'aucune  dame 
jamais  ne  faillit  se  trouver  a  son  tour  ny  n 
son  rang.  (SR\tn.,  Vies  des  dames  illustres, 
Catherine  de  Médicis,  Uuchon.) 

2.  ENTRELACEURE  ,  VOir  ENTRELAS- 
SEURE. 

ENTRELACHEEMENT,  adv.,  SaUS  SUltei 

Laquele  chose  Livius  descript  obscuré- 
ment et  entrelachesment,  non  sans  cause, 
comme  je  cuide.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.  10512,  VIII,  i,21.) 

ENTRELAiDER  (s'),  V.  réfl.,  se  Con- 
duire d'une  manière  honteuse  : 

Que  les  parvers  JuiTz  queroient 
Savoir  comment  .Ihesns  tendroient. 
Entre  lesquel.1  .t'enlreloida 
Judas,  et  a  ceulx  marchanda 
Que... 
(Greba.m,  ilyst.    de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f°  166^) 

ENTRELAIER,  VOir  ENTRELIEH. 

ENTRELAis,  -  laiz,  -  les,  S.  111.,  délai, 
relâche  : 

Sans  enireles  si  les  arole. 

(Percev.,  ms.  Berne  113.  f"  tOS".) 

Qui  sa  valor 
Et  sa  doçor 
Tote  vauroit  des^'rire, 
Mar  fin:ist  mais 
Sans  eniretavi. 
Car  trop  aroit  a  dire. 
(G.  DE  SoiGSiES,  Chxins..  Scheler,  Trouv.  kelg., 
nouv.  sér.,  p.  53.) 

—  Emplacement  entre  deux  chambres 
ou  logis  : 

Uu  entrelaiz  de  chambres  aux  halles 
d'Angers  a  Pierre  Jarriel.  (4  mars  1471. 
Compt.  du  fi.  René,  p.  338,  Lecoy.) 

ENTRELAissANCE,  -  aisauce,  s.  f.,  re- 
lâche, interruption  : 

Et  avoit  tel  acotumance 
Que  senz  mile  enlielaisonce 
CUascun  Jor  por  amor  île  lit 
Tant  ave  Maria  disii. 

(ilir.  N.-O.,   Hicbel.SlS,  C  6UK) 


ENT 


ENT 


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BNTRELAissE,  entrellaisse,  s.  m.,  re- 
lâche, interruption  ; 

Et  faisaut  entrellaisse  a  lo  dire,  si  con- 
terons de  la  libéralité  de  lo  filz  de  lo  duc, 
et  la  pitié  de  lo  duc  son  père.  (Aimé,  ¥sl. 
de  li  Xorm.,  vu,  18,  Cliampollion.) 

ENTRELAissEMF.NT,  -  matil,  -essemeitt, 
-  assement,  antre-,  s.  m.,  discontinuation, 
discontinuité,  relâche,  interruption  : 

Alsi  com  il  vivanz  avoit  acconstumeil  a 
faire,  seuz  entrelaissement,  ensi  perseveret 
a  ses  mortes  osses.  {Dial.  St  Greg.,  p.  49, 
Foerster.)  Lat.,  indesiueuter. 

Li  orisons  sanz  anirelaissemant.  Sans  an- 
trelaissenifint  oreiz.  (Li  Epistle  Saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  90, 
r\) 

Sanz  entrelessement  orez.  [Comment,  s. 
les  Ps.,  Richel.  963,  p.  78^' 

Sanz  nul  entrelessement.  (P.  de  Font., 
Cons.,  XXVII,  1,  Marnier.) 

Despis  est  mauvais  entrelaissemens  de 
droit  maintenir.  (Moral,  des  philos.,  Richel. 
23-247,  f"  79  r».) 

Mauves  entrelessement.  {Ib.,  ms.  Chartres 
620,  1"  9'.) 

Despit  si  est  antrelessemanz  de  droit 
maintenir.  (76.,  Ars.  5201,  p.  384''.) 

La  sapience  de  nostre  seigneur  est  grans 
et  fors  en  puissance  et  voit  tout  sans  en- 
trelaissement. {Bible,  Richel.  90i,  f'35''.) 

Entrelessement.   {Ib.,  Maz.  6845,  f"  29''.) 

Ly  livres  en  quoy  nous  devons  especia- 
lement  lire  sans  nul  entrelaissement.  (La- 
ment.  Mons.  S.  Bern.,  Richel.  916,  f»  1  r».) 

Sans  nul  entrelassement.  llb.,  Richel. 
966,  f  9S  r«.) 

Pour  ce  rendons  nous  grâces  sans  entre- 
lassement, car  vous  receutes  de  nous  la 
parole  de  Dieu.  (P.  Ferget,  Kouv.  Test., 
f"  195  r",  impr.  Maz.) 

L' entrelaissement  de  la  fièvre.  (Jun  No- 
mencl.,  p.  350,  éd.  1577.) 

ENTRELAissiER,    -  leissier,  -   lessier, 

-laiscer,-laisier, antre., enter. ,intra., verbe. 

—  Act.,  interrompre,  laisser,  omettre  : 

.vii[.  jors  onc  ne  Ventrelaisserent. 

(Bem.,  Troie,  ms.  Montp,,  f"  \' .) 
Mais  n'a  cuer  que  por  ce  antretait  son  labor. 
(J.  BoD.,  Sai..  CLXxi.  MiclielJ 
Por  çon  qu'en  Ini  vit  tel  hiauté 
Tonte  entrelaist  sa  crnanté. 
(Floirt  et  Bianceftor,   1"  vers.,  1949,  du  Méril-J 

Ceu  qne  ta  sez  n'entreiaisier. 
(Disl.  de  Calon.  Brit.  Mas.  adil.  1S606.  ^  117''.) 
Ne  vaeil  pas  ci  enlreïaissier 
L'alian  qn'il  ot  aa  pourcacliier. 
(Gaut.  d'Arr.,  EracL,  ms.  Toiin,  f"  1(1'^.  i 
Tant  ai  mon  cliant  enirelaissié 
Qa'a  grant  anui  le  recoraens. 
(G.  DE  SoiGNiEs,    Chans.,   Scheler,    Trmiv.    liely., 
nonv.  sér.,  p.  S6.) 

Enlrelaissier  boivrc  et  maingier. 
(RuB.  DB  Blois.    Poés.,    Richel.  24301.  p.  590''.) 

Tout  fors  le  penser  enlrelail, 
Del  penser  soulement  ce  past. 

(Id..  ib.,  p.  535''.) 

Il  avient  aucune  foiz  qu'en  entreleisse  la 
question  citoene  por  juaer  premièrement 
de  la  criminel.  (P.  de  Font.,  Cons.,  xxiv 
7,  Marnier.)  ' 


Se  li  juges  entrelaisse  ce  a  faire  par  ne- 
gligeuce  aucuns  periz  en  vient  puis.  {Li 
ordin.  maistre  Tancrei,  Richel.  25540,  f" 
1  v».) 

Retourner  nous  convient  a  nostre  ma- 
tière que  uous  avons  un  petit  entrelessee 
pour  aucunes  incidences  qui  sont  bêles  a 
raconter.  {Gr.  Clir.  de  Fr.,  I,  15,  P.  Paris.) 

Nous  couvieut  un  petit  entrelaiscer  nostre 
maliere,  pour  raconter  aucunes  cho.ses  de 
ceste  cité.  {Ib.,  Il,  23.) 

Si  aucune  chose  ait  esté  obmise  ou  en- 
trelessee. (1360,  Pro  Principe  Walliœ,  etc., 
Rym.,2»  éd.,  t.  VI,  p.  210.) 

...  Einz  refusauntz  et  enterlessavntz  tout 
procès  de  ley  chivachent  en  grande  routz 
es  plusours  parties  d'Ensleterre.  {Stat.  de 
Richard  //,  an  ii,impr.  goth.,  Bihl.  Louvre.) 

Tons  entreîaissent  Ipurs  parnlles. 
(ÀLART,  €""•  d'Anjou,  Riche!.  ~^o,  1°  15  r".) 

Que  ly  quel  non  voudra  intralaissier  sa 
contrepart  dou  seremaut  qui  havra  esta 
adjugié  de  faire.  (1421.  Arch.  Fribourg, 
1"  Coi;,  de  lois,  n»  303,  f»  89  v°.) 

—  Sans  enlrelaissier,  sans  interruption, 
sans  relâche  : 

Tôt  le  chief  et  les  lèvres  trembloient  sanz 
entrelessier.  {Mir.  S.  Loys,  Rec.  des  Hist., 
XX,  148.) 

Des  Pasques  jusqu'à  la  Penlecouste  die 
on  seus  enlrelaissier  alléluia.  {RiuleS.  Ben., 
ms.  Angers,  f"  8"  V.) 

Et  le  roy  Loys  ardoit  tandis  la  terre  et 
la  destruisoit,  et  gastoit  tout  le  pays  sans 
enlrelaissier.  {Gr.  Chr.  de  Fr.,  Ist.  du  gros 
roy  Loys,  III,  P.  Paris.) 

Priez  sans  enlrelaissier.  (P.  Ferget. 
Nouv.  Test,  i°  196  v»,  impr.  Maz.) 

—  JVe  pas  enlrelaissier  que,  ne  pas  lais- 
ser de  : 

Lors  n'entrelaissa  pas  l'empereur  gu'i\ 
ne  pensast  du  pruuffit  de  la  chose  com- 
nmne.(fir.  Chron.  de  Fr.,  Louis  le  Debonn., 
XX,  P.  Paris.) 

—  Réfl.,  se  laisser  réciproquement,  se 
séparer  ; 

Contiaas  rompent,  gantelez  croissent, 
Frrmçois  et  Anglois  s  entreloiasent 
Kt  par  parties  se  raonent. 
(G.  Gdiart,  Roy.  liqn.,  4672,  Bucbou.; 

ENTREi.ANCiEft,  -  chier,  verbe. 

—  Réfl.,  se  lancer  entre  ; 

Li  loaps  est  qui  tout  tue,  tout  mort  et  tout  dévore, 
Es  tas  les  plus  espes  s'erabat  et  s'enlrelance. 
(Girart  de  Ros».,  1(;81,  .Mignard.) 

—  Act.,  s'asséner  mutuellement  : 

Si  s'entrelançoient  de  merveilleux  coups. 
{Le  Livre  des  f'aicts  du  mareschal  de  Bouci- 
caut,  i"  p.,  ch.  24,  Buchou.) 

—  Neutr.,  frapper,  lancer  dans  une  mul- 
titude : 

A  l'espee  d'achier  de  qnoy  entrelanchoit 
De  forme  et  de  mesure. 
Ueh.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,  30813,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

ENTRELARDER  (s'),  V.  réfl..  Se  mêler 
à,  se  glisser  entre,  se  faufiler  : 

Plusieurs  moyens  mauvais  et  fanlx 
Que  les  pervers  Juifz  queroient. 
Sçavoir  comment  Jhesus  teudroient  ; 
Entre  lesquelz  s'entrelarda 
Jadas  et  a  euli  marchanda 
(Grebar,  ilist.  delapass.,  20068,  G.  Pans  ' 


ENTRELASSE,  VOÎr  ENTRELACE. 

ENTRELASSEMENT,  VOlT  ENTRELAISSE- 
MENT. 

1.  ENTRELASSEURE,  -  laceure,  S.  f, 
interruption,  entrecoupement  : 

Quant  la  voix  et  le  mot  sont  par  entre 
laceures,  petites  pauses  et  intervales  rom- 
pus. (Du  Fail,  Cont.  d'Eutrap.,  xix,  Bibl. 
elz.) 

D'autrefois  il  (le  rossignol)  coupe  son 
chant  court,  tantost  il  assemble  sa  voix 
comme  de  crochets  musicaux  et  d'entrelas- 
seiires.  (Du  Pinet,  Pline,  x,  29,  éd.  1S66.I 

Aux  spectacles  de  Rome,  il  se  voyoil 
ordinairement  des  eiephaus  dressez  a  se 
mouvoir  et  dancer  au  son  de  la  voix,  des 
dances  a  plusi.;urseH(retasse«res,coupeures 
et  diverses  cadences  diiliciles  a  apprendre. 
(Mont.,  Ess.,  I.  II,  c.  12,  éd.  1593.) 

2.  ENTRELASSEURE,  VOir  E.NTRELA- 
CEUHE. 

EXTRELES,  VOir  ENTRELAIS. 

ENTRELESSEMENT,  VOlr  ENTRELAISSE- 
MENT. 

ENTRELESSER,  VOir  ENTRELAISSIER. 

ENTRELIAISON,  S.  {.,  mélange,  entrela- 
cement : 

V  entreliaison  des  espines  et  ronces. 
(Coton,  Serm.,  p.  722,  éd.  1617.) 

ENTRELIER,  -  lakr,  verbe  : 

—  Act.,  lier  ensemble  ; 
Ensi  les  .vu.  ars  devisèrent 

Cil  qai  de  premiers  les  trovereot. 
Et  sont  ensi  entrelaies 
Qu'il  ne  puent  estre  sor  pies 
L'ane  sans  l'autre  entirement. 
(Gaoth.de  Mes,    \m.  du  monde,  Richel.  -2021, 
f"  87'.) 

Se  trousiaus  n'est  enirelies  de  cordes,  li 
premier  trousiaus  donra  .un.  d.  (E.  BoiL., 
Liv.  des  mest.,  2°  p.,  II,  6,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

L'amour  dont  leurs  cœurs  estoient  entre- 
lies et  enlaces.  (LoDis  XI,  A'ûuu.,  xcviii, 
Jacob.) 

Toute  la  cage  sera  tissue  et  entreliee  si 
bien  et  dru  qu'elle  puisse  asseurement 
contenir  les  connins.  (0.  DE  Serr.,  Th. 
d'agr.,  v,  11,  éd.  1603.) 

—  Réfl.,  se  lier,  s'assembler  : 

Le  roiUenl  ensemble  en  graundes  routz 
et  s'entrelienl  per  tiel  confederacie  que 
chescun  eidera  autre  a  countreesteer  lours 
seignours.  (Stat.  de  Richard  II,  an  ii,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ENTRELIGNE,  S.  m.,  Intercalation  : 

Quant  aux  ducs  qu'on  nous  a  mis  parmy 

nos  roys  en  entreligne,  il  n'est   pas   hors 

propos  de  penser  que  ce  qui  donna  vogue 

a  ceste  opinion   fut..  (Pasq.,  Rech.,  l,  15.) 

ENTRELIGNEURE,  -  Hncure,  -  lire,  in- 
terlineure,  s.  f .,  l'écriture  qui  est  contenue 
entre  les  lignes,  mots  intercalés  dans  un 
acte  : 

Encore  pot  estre  letre  faussée  en  autre 
ni.iuiere.  si  comme  quand  il  y  a  enlreli- 
gmtre.  (Beaum.,  Coust.  de  Beaur..  xxxv, 
12,  lieugnol.) 

a? 


390 


ENT 


ENT 


ENT 


Et  nous  ledit  garde,  a  la  requeste  dudit 
enquesteuT  en  ces  présentes  avons  mis  le- 
dit seel  en  signe  de  vérité,  en  tout  et  par- 
tout, le  droit  de  monseigneur  et  d'aulrui 
gardé  ;  nous  sommes  certains  de  l'entreli- 
neure.  (1321,  Arch.  JJ  61,  f°  9  r°.) 

A  la  relacion  dudit  tnbellion  juré,  avons 
scellé  ces  présentes  lettres  dudit  scel_  de  la 
prevosté  d'Auceurre,  en  approuvant  Vinter- 
lineure  faite  de  ce  mot,  grâce,  laquelle  in- 
terlineure  a  esté  faite  par  erreur  de  l'es- 
cripvain.  (1364,  Ord.,  iv,  529.) 

Et  approuvons  les  rasures  et  entreligneu- 
res  cy  dessus  en  ces  présentes  faictes  et 
rescriptes.  (1397,  Ord.,  VIII,  152.) 

ENTRELINEURE,  VOlr  ENTRELIGNEURE. 

ENTRELONGNE,  S.  f.,  incident,  action 
qui  retarde  l'issue  d'une  affaire,  tergiver- 
sation ; 

....  Et  Basin  qni  resongne 
Qn'ilh  posist  escapeir  par  alcnnne  enlrelongne. 
(J.  DES  Pbeis,  Geste  de  Liège,  14503.  ap.  Scheler, 

Gloss.  philol.) 

Peut-être  faut-il  lire  entresongne. 
ENTRELUISANT,  adj.,  Qui  brille  parmi  : 
L'erain  de  Cvpre  naturel  a  des  macules 

d'or  entreluisântes.   (Le  Blanc,  Trad.  de 

Cardan,  f»  128  r%  éd.  1556.) 

ENTREMAIGNE,  S.  f.  T 

Des  escus  tranchent  cair  et  es, 
Fausenl  habers  par  enlremaigne, 
D'abatns  cnevrent  la  cbampaiae. 

(Alhis,  Ars.  3312,  f»  76'.) 

Cf.  Entbemain. 

ENTREMAIN,  S.  f.,  partie  d'uue  armure: 
Que  nul  doresuavant  ne  puist  faire  cote 
gamboisiee  ou  il  n'ait  .m.  livres  de  coton 
tout  net,  se  elles  ne  sont  faites  enfremes  ; 
et  au  dessous  soient  faites  entremains,  et 
que  il  y  ait  un  ply  de  vieil  linge  enprez 
l'endroit  de  demie  aulne  et  demy  quartier 
devant,  et  autant  derrière.  {Statuts  de  1296, 
ap.  Duc,  Gambiso.) 

ENTREMANDER    (s'),  V.  It'tl.,   Se  ConVO. 

quer  réciproquement  : 

Maint  autre  haut  baron  que  je  ne  puis 
pas  toz  noumer,  quant  il  oirent  ces  nou- 
vielos,  il  s'entremanderent  de  toutes  pars, 
et  assemblèrent  graut  ost.  {Hist.  des  D.  de 
Norm.,  p.  102,  Michel.) 

ENTKEMARCHANDER,  V.  n.,  exercer  le 
commerce  : 

Qu'ils  puissent  franchement  et  paisible- 
ment converser  marchandaument,  et  en- 
tremarchander  l'un  avec  l'autre.  (1370, 
Confirm.  tractatus  Flandriœ,  Rym,,  2°  éd., 
t.  VI,  p.  659.) 

ENTREMARCHiER  (s'),  V.  réfl.,  terme 
de  vénerie  : 

Quuud  le  cerf  va  le  pas  et  il  s'entre- 
marche,  c'est  signe  qu'il  soit  maigre  et 
qu'il  ait  les  cuisses  plattes  et  les  flans 
gresles  et  costes  maigres,  et  qu'il  ait  eu  a 
souffrir.  {Modus,  f»  11  v°,  Blaze.) 

ENTREJiATER  (s'),  V.  réfl.,  s'entre- 
vaincre  : 

Denx  maulx  qai  en  moy  se  combateat 
Et  pour  mon  ciieur  gaigner  s'embatent, 
A  celle  fin  qu'ilz  bentrematent. 
(A.  Chaut.,  les  Quatre  dames,  Œot.,  p.  t;51,  éd, 
161-.) 


ENTREMAURRE,  V.  u.,  lutter  d'acuité  : 

El  si  fa  si  bien  doctrines, 
Et  si  sa;;es  et  si  saclians. 
Et  de  paroles  si  trenchans. 
Que  nus  n'i  ppost  entremaurre  : 
Puis  qu'il  vonsisl  sa  langue  esmanrre 
Il  ne  doutast  .H.  avocas. 
(De  le  vielle   Truande.  Richel.  '2108,  f»  ^39''.) 

ENTREMBLÉ,  -  amblé,  agité  conime  par 
un  tremblement  : 

Trop  est  la  forest  entraml'lee 
Par  ceste  mortel  assamblee. 

iPasIoralel,  ms.  Brui.,  f°  54  r».) 

ENTREMBRACiER  (s"),  V.  féfl., Se  prendre 
à  bras-le-corps,  en  parlant  de  combat- 
tants : 

Des  braz  se  sont  enlrembraciez, 
(R.  DE  HoD.,  ileraugis,  ms.  Vienne,  f  30''  : 
Michelant,  p.  196.) 

ENTREMEiNE,  S.  t.,  Compartiment: 
Geste  pierre  est  une  sépulture  a  double 
e«(remeîne,  pour  mettre   deux  corps.  (Pa- 
RADIN,  Eist.  de  Lyon,  p.  431,  éd.  1573.) 

ENTREMELLE,  VOlf  ENTREMESLE. 

ENTREMELLEEMENT,  VOir  ENTREMES- 
LEEMENT. 

ENTREMELLEURE,  VOlr  ENTREMES- 
LEURE. 

ENTREMENACER  (s'),  V.  réfl.,  Se  mena- 
cer réciproquement  : 

(Ils)  s'aguisent  et  s'escharnent  en  l'une 
l'autre,  s'entregroupent  et  s' entremenacent 
ensemble  pour  privées  affections.  (G.  Chas- 
TELLAIN,  Exp.  sur  Vérité  mal  prise,  VI,  550, 
Kervyn.) 

ENTREMENER,  V.  a.,  mener  ensemble  : 

Et  que  dit,  qne  il  l'amenra 

Seoir  avec  la  soe  amie  ; 

Si  s'enlremeiiront  compaisnie. 

yplonmont,  Richel.  353,  P  43''.) 

1.  ENTREMENT,  S.  m.,  entrée,  action 
d'entrer  : 

Li  sires  guardet  tun  eissement  e  le  tuen 
entrement.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  cxx, 
8,  Michel.) 

Li  sire  guart  le  tuen  entrement  e  le  tuen 
eissement.  (Psalt.  monast.  Corb..  Richel.  1. 
768,  f»  102  r°.) 

Qni  ne  lor  tondra  plainement 
Secors,  vitaille  e  entrement 
Tôt,  si  ne  nos  preiseront  gaire 
Hiens  que  nos  ja  lor  puissum  faire. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  19286,  .Michpl.i 

Et  pource  sont  aucune  fois  les  enlremens 
des   estoilles   el   ciel.   (Sydrac,  .\rs.   2320, 

SV.) 

2.  ENTREMEXT,  adv.,  pendant  ce  temps: 

Tout  entrement  s'est  embatas 
Entre  sept  mil  Grieus  fervestus. 

(Bes.,  Traies,  Richel.  37?,  T  ST.I 

Galatea  quida  saisir, 

Mais  miiult  s'en  peust  bien  sofrir. 

Entrement  l'en  fist  pecies. 

(ID.,  ib.,  f  88'.) 

—  Enlrement  que,  conj.,  pendant  que  : 

Entrement  qu'il  demourra  desous  le 
mont  de  Synai  {Bib  hist.,  Maz.  532, 
f»  51  V".) 


Entremenl  que  on  disne.  (1487,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ENTREMENTES,  VOir  ENTRE.MENTRES. 
ENTREMENTIERES     QUE,      lOC.      COnj., 

pendant  que  : 

Nous  vous  mandons  que  vous  fachies 
avoir  au  maieur  de  Clermonl  en  nostre 
forest  en  Hes  une  cartee  de  bos  par  se- 
maine, quar  nous  avons  entendu  par  nos 
enquesteurs  que  ainsinc  avoient  si  ances- 
seuricelleenfremenli'eresgu'il  demeurassent 
illuec.  {Ch.  de  1255,  au  reg.  du  comté  de 
Clermont.) 

ENTREMENTiERs,  -  lier,  endre.,  adv., 
pendant  ce  temps  : 

Entremenliers  leur  soufQoit  celé  douche 
oudeurs  en  tel  manière.  {De  saint  Bran- 
dainne  le  moine,  Jubinal,  p.  89.) 

Entremcntier  sont  an  degré 
Li  riche  palefroi  venn. 

(L-Escou/lle,  Ars.  :î319,  f°  67  r".) 
Boys  qni  Toell  guerroyer  doit  payer  vollentiers  : 
Autrement  ne  poet  il  les  cœurs  avoir  entiers. 
Aviser  se  poet  bien,  s'il  volt,  entremenliers  ; 
Cent  li  venront  asses  par  voies,  par  sentiers. 
(Gilles  li  Muisis,  li  Estas  des  princes  et  des 
nobles,  t.  1.  p.  296,  Kervyn.) 

— Entremenliers  que,  conj .,  pendant  que  : 
Endremenlier  qu'i\  le  lavoit, 
Vist  le  clerc  sanc  qni  decouroit 
De  ses  plaies. 

(Rom.  du  S.  Graal,  535,  Michel.) 

ENTREMENTION,  S.  f.,  mention,  propo- 
sition : 

Lors  fut  par  aulcuns  faicte  quelque  en- 
Iremention  de  le  créer  roy.  (Fossetier, 
Cliron.  Marg  ,  ms.  Brux.  10510,  f»  106  r«.) 

ENTREMENTREs,  -  meutes,  -  montre, 
an.,  adv.;  enlrementres  que,  loc.  conj., 
pendant  que  : 

.intremantre  qu'il  soient  a  disner... 

(Les  Loh.,  Richel.  19160.  f  18".) 

Entrementes  qu'il  portoient  sus  l'autel 
tels  sacrefices  que  Dieu  u'avoit  mie  cou- 
mandé,  ils  furent  soudainement  ars  et  en- 
flambes.  (GuiART,  Bible,  Lév.,  xjll,  ms. 
Ste-Gen.) 

Enlrementres  que  il  somelloit.  (S.  Graal, 
Vat.  Chr.  1687,  f  17».) 

Entrementes  que  ces  batailles  s'ordon- 
nolL-nt  et  metloient  en  arroi.  (Froiss., 
Citron.,  V,  20,  var.,  Luce.) 

Entrementes  que  les  prestres  faisoient 
leurs  oroisons  à  Dieu.  (Brochart,  des 
quatre  Molifz  pour  faire  le  passage  d'oultre- 
mer,  ("  15  r».) 

ENTREMES,  -  melz,  S.  m.,  entremise  : 
11  avinl  que  par  Venlremes  d'un  poisson 
qui  avoit  receu  en  sa  bouche  ycelui  anel 
et  qui  avoit  esté  pris  incontinent  et  mis 
devant  ce  tyrant  a  sa  table  luy  restitua 
son  anel.  (Oresme,  Trad.  des  Rem.  de  fort. 
dePefr.,  Ars.2671,  f»  60  v°.) 

—  Démêlé,  altercation  : 

Qar  j'ai  eu  un  entremes 

Da  vilain  qui  gardoit  l'anmaille. 

(Renart,  5974,  Méon.) 

—  Diversion,  divertissement  : 

A  Preney  fist  ung  entremes 
De  fen  ardanl,  quant  il  fut  ans. 
(.Guerre  de  Metz,  «t.  15IS  E.  de  Bouteiller.) 


ENT 


ENT 


ENT 


291 


Car  par  Lowis  nnz  enlreiielz 
Aurez  avant  la  de>pai-lie. 
(ta  Reacepcion  maistre  Lambetin,  173,  ap.  E.  de 
Bouteiller,  Guerre  de  ilelz.  p.  3.')6  ) 

ENTREMESCORDEii  (s'),  V.  réfl.,  n'être 
pas  d'accord  en  chantant  : 

Ces  chaalres  s'entremescordent  tousjours. 
—  Thèse  syngyng  men  dis^ree  ever.  (Pals- 
GRAVE,  Esdairc,  p.  519,  Génin,) 

ENTREMESFAiRE,  V.  3.,  SB  faire  du  Dial 
réciproquement  : 

Les  personnes  qui  s'entretnesfaisoient. 
(Trad.  de  l'ord.  de  Louis  IX,  cet.  124S,  Ord., 
I,  57.) 

Lesquels  traicties  conclus  et  scelles 
d'eulx  et  d'aulcuns  de  leurs  plus  feables 
consilhers,  pardonnèrent  l'un  a  l'autre 
tout  ce  qu'ilz  se  povoient  estre  entremesfais. 
(MoNSTRELET,  Chron.,  II,  131,  Soc.  de  l'H 
de  Fr.) 

EXTREMESLANGE,  S.  f.,  mélange: 
Par  les  entremeslanges  d'icelles  choses. 
(La  Bod.,  Hannon.,  p.  173,  éd.  1578.) 

EXTREMESLANGiER,  -  cngier.  V.  a., 
entremêler  : 

Si  fait  (amonr)  souvent  amer  le  plus  eslrange 
Et  delaissier  le  privé  ea  eschanse, 
Estrangement  les  cners  eniremesleage. 

(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  G04,  f°  i4=.) 

ENTREMESLE,  etilreinelle,  s.  m.,  ce 
qu'on  entremêle  : 

Siffler  en  son  chant  sans  mettre  orl  eniremelle. 
(Ch.  du  rmssigneu!,  ms.  Avranches  241,  !"   l'.] 

ENTREJiESLEEME.\T,  entremelleement, 
adv.,  en  mêlant,  en  confondant  : 
Lors   nous    fierl   de  sept  vices    mortiei  parfonde- 
.  [ment, 

Pois  de  i'ong,  pnis  de  fantre  enlremesleement. 
CJeh.  db  Meong,  Test.,  1691,  Méon.) 

Entremelleement. 

(Id.,  !«.,  Vat.  Chr.  3S7,  P  30''.) 

L'onziesme  légion  mist  par  derrière 
avec  le  charroy  entremesleement.  (Rom.  de 
J.  Ces.,  Ars.  5186,  f»  7B=.) 

Le  roy  Peleon  et  la  royne  estoient  au- 
près d'elle,  en  après  chevaliers  et  dames 
entremesleement.  (Perceforest,  vol.  m  ch 
20,  éd.  1528.)  ' 

ENTREMESLEMENT ,  antremallemant , 
s,  m.,  action  d'entremêler,  mélange  : 

Ces  estudes  ne  sunt  mie  de  letreure  ne 
d'antremallemant  de  paroles,  ne  sunt  mie 
de  desputesons  ne  de  jangleries.  (Li  Epis- 
tle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun 
72,  f°  103  v«.) 

Comme  en  croteîqne  on  voit  par  entremeskmenl 
De  bestes  et  d'oyseaui  divers  acconplemens. 
iy.  DE  LA  Fres.saïe,  .irl  poct..  p.  IC,  Gentï.) 

ENTREMESLEURE,  entremelleure,  -  ure, 
s.  f.,  mélange  : 

Les  antienes  entremellees  signifient  les 
enlremelleures  de  charité  qui  doivent  estre 
eu  toutes  nos  œuvres.  (J.  Go0LAli\,  Ra- 
tion., Richel.  437,  f  193  \«.j 

Par  la  force  de  Ventremesleure  de  l'en- 
nuy  avec  la  joye.  (J.  Maugi.m,  Noble  Tris- 
tan de  Leonn.,  c.  x.\x,  éd.  1586.) 

Sans  interposition  ny  entremeslure  (S  - 
JULIKN,  Mesl.  histor.,  p.  447,  éd.  1589.) 


ENTREJiEssAGE,  -  aige,  s.  m., message, 

messager  ■ 

Et  faisait  par  ses  entreme^saiges  deman- 
der audit  evesque  une  grande  somme  de 
deniers.  (J.  Vauquelin,  Chron.  d'E.  deDyn- 
ter,  IV,  1,  Xav.  de  Ram.)  Lat.  ;  per  inter- 
nuncios. 

Si  respoudit  celle  fille  par  entremessage 
a  son  père  que  elle  ne  sçavoit  et  soavoir 
ne  pouvoit  la  vérité  de  la  chose  que  son 
père  luy  demandoit.  (Boccace  ,  Nobles 
malh.,  111,  5,  f»  36  r",  éd.  1515.) 

ENTREMET.\BLE,  -  mettable,  -  mectable, 
adj.,  qui  s'occupe  d'une  chose,  capable  ; 
Or  fnz  je  vrays  homs,  ce  n'est  pas  fable, 
De  nefs  mener  entremecînble. 
(Can.  DE  Pis.,  Poés..    Richel.  604,  f».lG9  ;■".) 
...  Veez,  je  raect  la  table. 
Oa  !  je  vueil  estre  entremettable 
De  li  servir. 
{Mir.  de  Holre  Dame,  V,  p.  41,  t.  1163,  A.  T.) 

ENTREMETANT,  entremettant,  adj.,  en- 
treprenant, hardi,  habile,  ardent  : 
l^t  coragons  et  flers  et  rices  et  poisans, 
Et  larges  cnslumiers  et  l>ien  entremctans. 
(Hoiim.  d'.mx.,  f°  32'',  Michelant.) 
Sans  proesce  ne  pnet  monter 
!Vus  chevaliers  très  bien  avant. 
Qui  d'armes  soit  entremêlant. 
(Pierre,  duc  de  Bretagne,  Chans.,  Richel.  845 
f»  128.) 

Cil  estoient  plus  preu  et  Jplus  entremê- 
lant de  guerre  que  la  gent  de  la  vile  qui 
n'avoient  onques  apris  tele  chose.  (G.  de 
Tyr,  XIll,  7,  Hist.  des  crois.) 

Uns  princes  alors  la  tenoit  (Trêves), 
Que  Gilles  nommez  en  estoil. 
Le  roys  Clovis  a  celai  temps 
Estoit  mont  fort  entremêlons 
Par  lai  et  par  maint  soudoier 
De  sainte  Yglise  gaerroier. 
(Renard    contrefait,  Tarbé,   Poet.  de  Champ,  anl. 
à  Fr.  l.  p.  109.) 

—  S.  ni.,  entremetteur  : 

Nous  voulons  que  toutes  les  personnes, 
ou  les  entremettans  du  dit  mestier,  qui 
par  fraude  ou  autrement  malicieusement 
prendroient  ou  achcteroient  desdits  ven- 
deurs lesdites  denrées....  nous  voulons 
que  tels  poissonniers  ainsi  repris  dudit 
maléfice  soient  privez  dudit  mestier.  (1343, 
Ord.,  II,  591.) 

ENTREMETEUENT,  -  mectement,  s.  m., 
exploitation  : 

Y  a  plusieurs  mines  d'or  et  d'argent,  de 
cuivre,  de  plomb,  estain,  pottin,  azur  et 
aultres  mestauxet  matières,  lesquelles  par 
deffaut  de  conduite  d'ouvriers  et  d'autres 
gens  expers  et  connoissans  en  telles  ma- 
tières, et  des  edits  et  constitutions  et  or- 
donnances convenables  pour  Ventremecte- 
ment  d'iceulx,  sont  et  demoureut  en  chom- 
mage  et  de  nul  effect  et  valeur.  (1471,  Edit 
(le  Louis  XI,  sur  l'exploitation  des  mines, 
Ord.,  XVII,  446.) 

EXTREMETEUR,  -  mellcur,  s.  m.,  mé- 
tayer qui  fait  valoir  un  terrain  sous  la 
condition  d'avoir  la  moitié  du  rapport  : 

Messire  Gui  de  Craon, seigneur  de. Monte- 
reau  et  de  Laleubeloys,  Colin  Pinyuet  son 
entremetteur  et  garde  de  la  justice  dudit 
lieu.  (Cft.  de  1387,  ap.  Le  Clerc  de  Douy, 
Arch.  Loiret.) 

EXTREMETEUx,  -  metleux,  adj.,  qui  se 
mêle  de  beaucoup  de  choses  : 


Je  suis  trop  entrcmetteux.  —  I  am  husye, 
I  am  quarellyng  or  fallyng  ont  with  folkes. 
—  Il  est  entremetlenx.  -  He  liis  a  busye 
bofly.  (PALSGRAVE,£si,7air(;.,  p.  423, Génin.) 

EN'TREMETiER,  S.  m.,  traducteur  : 

Et  saint  Jeroime  fnt  le  tiers, 
Qui  fut  très  sage  entremetiers 
Et  très  loyal  et  1res  pesible 
Pour  translater  toute  la  bible 
D'ebrieu  e  de  grec  en  latin 
(Dial.  SI  Greg..  ms.  EiTCni  8,  v.   119,    Romania 
VIII,  p.  513.) 

—  Souffleur,  au  théâtre  : 

Le  mystère  par  onze  jours 
Dura,  sans  y  faire  recours; 
Moy  portant  le  second  papier 
Pour  aider  a  V entremelier . 
(CoiLL.  le  DorEiN,  Annal.,  an  1.Ï34,  E.  de  Certain.) 

ENTREMETRE,  -  mettre,  ardre.,  inter., 
V.  a.,  placer  au  milieu  : 

Quant  ilz  (les  chiens)  sont  contretenus 
ou  entremiz,  ilz  suyvent  les  autres  qu'ilz 
voyent  chacer.  (Modus,  !'  17  r",  Blaze.) 

Entremettre,  intromittere.  (J.  LAG.\DBnc, 
Catbol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,  BihI. 
Quimper.) 

—  Remettre  : 

S'espee  on  fuerre  entremettre. 
(GoDEFROT  DE  P.iRis,  Chron.,  20,  Bnchon.) 

—  Ajourner,  interrompre  ; 
Entremettre  la  besongne,  la  laisser  pour 

un  temps.  (R.  Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lat.) 
Comme  un  docte  artisan,  s'il   n'entremet  l'ouvrage 
Sent  éblouir  ses  yeni,  sent  étourdir  ses  sens. 
(JOD.,  OEuv.  mesl.,  i"  104  r",  éd.  1583.) 

—  Entremêler  : 

Pour  tant  dit  bien  Chaton,  entremez  a 
tes  œuvres  aucunesfoiz  esbatemens. 
(Christ,  de  Pis.,  Policie,  Ars,  2681,  §  Llx.i 

—  Composer  : 

Je  diz  c'ans  enz  li  geteroie 
.1.  i"o!îre  ke  je  feroie. 
Ou  grant  poine  covenoit  mètre. 
Il  me  priait  de  Vantremeire 
Et  del  faire  bastiveraant. 

(Dolop.,  8309,  Bibl.  elz.) 

—  Presser  : 

Del  bien  teuir  sa  cort  a  droit 
Fn  porcacies  et  entremis. 

tGauvain,  4796,  Hippean.) 

—  Réfl.,  s'occuper  : 

Icil  sostiennent  lot  le  fes 

-Ne  ne  s'eniremetent  de  rien. 

(Gdiot,  Bible.  1321,  Wolfarl.) 
Comme  eu  Paris  soient  aucun  et  aucunes 
qui  s'entremêlent  de  cyrurgie  qui  n'en  suut 
pas  digne.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mesl.,  1'  p., 
xcvi,  4,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Cil  s'entremet  de  lui  servir. 

(Unie  sans  frain.  ms.   Berne  354,  P  31') 

Soz  ta  cortine  se  sont  mis. 

Et  cil  s'est  tantost  entremis 

De  ce  jeu  c'amors  li  demande. 
(Dame  qui  fisl  balre  son  mari,  ms.  Berne  354. 

f"  vr.) 

Ele  n'en  vialt  nul  escoter 
Qui  de  li  se  vialt  enlrcmelre. 
(Dame  qui  concilia  le  prestre.  ms.  Berne  354, 
r  8  fi.) 

Bien  doit  garder  qn'il  soit  net 
Qui  de  mal  dire  s'entremet. 

(Prov..  Il,  248,  Ler.  de  Lincy.) 


J92 


ENT 


ENT 


ENT 


Si  se  Touldrent  mettre 
Ani  armes,  dont  bieo  entremellre 
Hz  se  sorent  en  petit  d'eure. 
(Chr.  de  Pi5«I(.  Liv.  du  chemin  de  long  estuie, 
3301.  Pûschel.) 

Tay  toy.  bPan  sire,  je  t'en  prie. 
De  leur  venue  n'ay  je  cure  ; 
Man  gré  Jupiter  et  iilercnre. 
Quant  oncques  je  m'entremis  d'enlï  ! 
(Greban.  Mut.  de  la  pans-,  27268.  G.  Paris. ^ 

—  Entremis,  part,  passé,  entremêlé  : 

Entremis  i  sont  a  rrislal 
D'or  et  d'argent  tout  li  esmal. 

(FI.  et  Blanceflor,  557,  Dn  Méril.) 

—  Transporté  : 

Et  il  les  vit  d'ire  antramis 
Et  oulrageus  et  arrarais. 
(J/(r.  de  S.  Eloi,  p.  80.  Peigné.)  Impr.,  dire  au 
It  amis. 

—  Privé,  éloigné  : 

Le  repos  et  eloniîation  perpétuel,  cons- 
tant etintermiz  de  ioule  tumultuation  inte- 
riore  et  exteriore.  {La  tresample  et  vraye 
Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1486,  M07''.) 

Nantes  et  environs,  entremis,  entêté. 

ENTREMi,  -  y,  -  te,  intremiez,  prép.^ 
au  milieu  de,  parmi,  entre  : 

Iriez  e  aogoissos  e  feus 
L'ont  si  enclos  entremi  eus 
Que  je  ne  sai  par  quea  manière 
S'en  repont  puis  toiner  arere. 
(Ben.,  0.  de  Horm..  Il,  18790.  Michel.) 
Se  se  lance    très    entremi    ses   aueiuis. 
{Auc.  et  Nie.  p.  12,  Suchier.) 

Pour  leor  donner  entremy  enli, 
Kscns  telz  que  priure  les  donne. 

(ViLi.ON,  Pet.   Test.,  xxsiv,  Jacob.) 

Pour  ce  qu'il  pleuvoit  dessus  l'aultier 
entremy  lesjoinctz  de  hays  de  sapin.  (1472, 
Compt  de  Ncvers,  CC  66,  f°  12  r»,  ArcU. 
mun.  Nevers.) 

Grande  est  l'astuce  qu'a  la  perdris  pour 
l'aire  son  nyd  occullenient  serré  entremy 
les  espines  et  buissons  aflin  que  nulle 
beste  y  puisse  enirer.  (Platine  de  honneate 
volupté,  l"  59  r»,  éd.  1528.) 

La  mer  occidentalle  qu'est  entremy  En- 
gleterre  et  Germaoie.  (Ib.,  !"  96  r».) 

Les  diverses  diaphanilez  et  transparences 
de  divers  moyens  qui  sont  enlremy  uoslre 
veue  et  les  corps  célestes.  (Cholieres,  les 
Apres-dinees,  viil,  f°  306  v",  éd.  1587.) 

—  Entremi  de,  dans  le  même  sens  : 
Por  bien  de  paix  et  de  bone  trauquillitey 

a  dureir  intremiez  de  nos.  (1406.  Arch.  Fri- 
hourg,  1'=  Coll.  de  lois,  n"  152,  f"  38.) 

—  Par  entremi,  dans  le  même  sens  : 

Et  toutesfois  tel  qu  il  est,  vient  sans  dé- 
licat entretien,  tanlost  au  pied  des  mu- 
railles, tantost  par  enlremy  un  monceau 
de  pierres.  {Mais,  rustique,  m,  39,  p.  383, 
éd.  1658.) 

—  Adv.,  au  milieu  : 

Lo  chimin  entremis.  (1341,  Molissolle, 
Arch.  Rhône.) 

Une  petite  vie,  la  vie  publique  entremi. 
(1412,  Arch.  JJ  166,  pièce  272.) 

On  dit  encore  enlremi,entermi,  enteurmi, 
dans  le  Berry,  dans  le  Bourbonnais,  dans 
la  Bourgogne,  dans  la  Bresse  et  au  Canada, 
pour  signifier  au   milieu  de,  e.ilre  deux. 


parmi,  préposition  et  adverbe.  Bas-Valais,   , 
Vionnaz,  étremi,  entre.    Aunis,   enlremi, 
jusqu'à. 

ENTREMIS,  s.  f.,  entremise  : 

Par  Ventremie  des  amis    des  deuz  partis. 

(15  mai  1276,  Ginois,  Invent,  des  chart.  des 

comt.  de  Fland.  à  Gand.) 

ENTREMisABLE,  adj.,  OÙ  l'on  peut 
passer  : 

lulermisilis,  entrepassable,  vel  entremi- 
sable.  {Gloss.  lat.-gall.,  Richel.  1.  7692.) 

ENTREMISE,     S      f.,     OCCUpatioU,     SOlp, 

charge  : 

Considéré  la  charge  et  entremise  qu'il  a 
pour  les  faiz  et  affaires  du  roy.  (1469, 
Monstres  gen.  des  nobles,  Arch.  Eure.) 

Item,  quant  aux  plaintes  ou  requestes 
qui  se  font  en  la  court  a  Mons,  pour  con- 
traindre sergens,  receveurs  ou  entremet- 
teurs a  rendre  compte  des  biens  dont  ils 
auront  eu  l'eufremise,  telles  plaintes  ou  re- 
questes se  devront  signifier  a  partie.  {Coitt. 
de  Haynault,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  789.) 

—  Habileté,  hardiesse  pour  entre- 
prendre : 

Ung  des  vaillans  chevaliers  du  monde, 
et  de  plus  grand  entremise.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  l"  p.,  Proesme, 
Buchon.) 

1.  ENTREMOiEN,  -  oyen,  enlromoiew 
adj.,  intermédiaire  : 

Et  ainsiut  soit  que  entre  nous  et  la  per- 
sonne qui  aliène  icelles  choses  soint  trois 
seigneurs  entromoiens  ou  plus,  ils  payeront 
pour  finance  l'estimation  de  quatre  ans. 
(1328,  Ord.,  1,24.) 

Donnèrent  et  oltroyerent  a  nostredit  sei- 
gneur une  imposition  de  six  deniers  pour 
livre,  de  quinze  sols  quatre  deniers  et 
maille,  de  dix  sols  trois  deniers,...  et  des 
sommes  entremoyennes,  au  prix  que  des- 
sus est  dit.  (1330,  Ord.,  Il,  403.) 

En  choscun  de  ces  mouvemens  nous 
voions  que  transmutacion  est  faite  de 
ternies  contraires  a  termes  contraires,  et 
par  les  entremoiens,  et  non  pas  de  de  chose 
contingente  en  autre  contingente.  (Oresme, 
Liv.  du  ciel  et  du  monde,  ms.  Université, 
1»  211  v°.) 

L'air  est  un  entremoyen  conciliateur 
enire  l'humidité  de  l'eau...  et  la  chaleur 
du  feu.  (H.  ViuENRRE,  Traicté  du  feu  et  du 
sel,  p.  187,  éd.  1E42.) 

Des  choses  qu'on  appelle  resplendis- 
santes, les  unes  de  jour,  les  autres  de  nuict, 
les  autres  de  jour  et  de  nuict  ;  car  il  y  en 
a  d'illustres  et  claires,  d'autres  sombres  et 
mattes,  et  d'autres  entremoyennes,  (lu., 
ib.,  p.  179.) 

Veu  donc  que  ces  choses  sont  très  claires, 
la  ou  la  lumière  est  receue  quasi  sous  la 
propre  quantité,  si  quelque  chose  est  en- 
tremoienne  il  est  porté  avec  l'ombre.  (Le 
Blanc,  Trad.  de  Cardan,  f»  86  v»,  éd. 
1336.) 

Vents  collatéraux  et  entremoiens.  (De- 
LOBME,  ArchiL,  1,  7,  éd.  1568.) 

Geste  espace  d'estroisseur  entremoyenne 
est  le  lieu  qu'il  faut  lier  alors  qu'on  veut 
extirper  la  matrice  précipitée  et  gangre- 
née. (RonssET,  Hyslerotom.,  p.  133,  éd. 
1.381.) 

2.  ENTREAIOIEN,  S.    m.,   cloiSOIl  : 


Le  suppliant  rompit  de  plain  jour  Ven- 
tremoien  du  grenier,  et  illec  print  furtive- 
ment deux  sextiers  de  seigle.  (1460,  Arch. 
JJ  190,  pièce  69.) 

ENTREMONDE,  S.  m..  Ce  qul  est  entre 
les  mondes  : 

...  Il  n'y  a  point  d'eau  estrangere,  ny  de 
peregrine  nourriture,  dont  noz  prédéces- 
seurs n'aient  jamais  gous té,  qui  de  quelque 
monde  nouveau,  ou  bien  d'aucuns  entre- 
mondes soit  en  noz  jours  tout  freschement 
icv  descoulee  (Amyot,  Prop.  de  table,  VllI, 

IX.) 

A  ses  dieus  fainéants  le  resveor  Epicnre 
Ne  devoit  souhaiter  qu'âne  telle  nature; 
S'il  les  enst  dit  cornus,  c'estoil  un  argament 
Pour  prouver  qu'ils  estoieot  heoreus  parfaitement 
Et  non  pas  relègues  es  places  vagabondes 
Qu'il  leur  a  conlroové  parmi  les  entremondes. 

(Passerai,  OEuik,  p.  1.34,  éd.  Ifi06.) 

ENTREMOSTRER,  v.  3  ,  montrer  mu- 
tuellement: 

Mult  s'entremosirent  bel  senblant. 
(Ben..  D.  de  Norm.,  II,  10513,  Michel.) 

ENTREMOT,  S.  m.,  parole,  discours  : 

Ensiment  seirat  fait  qoe  sont  vos  entremos 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  2771,  ap.  Scheler, 
Gloss.  philologique.) 

Quant  la  damme  entendit  si  crneux  entremos. 
(ID..  ib.,  9067.) 

ENTREMOUVOIR  (s'),  V.  réfl.,  se  mou- 
voir réciproquement,  aller  l'un  contre 
l'autre  : 

Lors  s'entremenvent  l'ung  contre  l'autre, 
tant   que   les    chevaulx   peurent  venir,  et 
s'entreferirent  sur  leurs  escus.  (Percef.,  \, 
I    f"  28N  éd.  1328. 

I       ENTREMOYELNNEUR,    S.    m.,    Intermé- 

I    diaire  : 

Nous  les  prions  (les  saints)  comme  en- 
tremoyenneurs  pour  nous  envers  Dieu.  (La 
Bon.,  Harmon.,  p.  196,  éd.  1578.) 

'  ENTREMPiRiER,  eutreempircr  (s'),  v. 
réfl.,  se  faire  mutuellement  du  mal,  s'a- 
bimer  : 

Laidement  a  cel  antre  assant 
i"enlre  sont  moult  entrempirié. 
(R.  de  Hod.,  tferaiigii.  ms.  Vienne,  t"  29M 
Si  se  entredonnent  grans   coups   et  pe- 
saus,  et  derompeut  les  liaubers  sur  leurs 
bras  et   sur  leurs  hanches,  et  se  entreem- 
pirent  a  leur  povoir.  (Lancetnt  du  Luc,  2'  p., 
ch.  90,  éd.  1488.) 

ENTREMUÉ,  adj.,  terme  de  fauconnerie, 
à  moitié  mué  : 

Hz  sont  faulcons  de  deux  manières  ;  le^ 
uogs  sont  mues  de  bois,  les  autres  sont 
sors,  les  autres  sont  entremues  et  tienneni 
du  sor.  (Modus,  f"  77  r»,  Blaze.) 

ENTREMUIE,  -  muye,  -  mueye,  s.  f., 
trémie,  lieu  où  elle  est  placée  dans  le 
moulin  : 

Par  faute  de  monnier  art  bien  par  Yentremnie 
Uns  moolins,  se  convient  qoe  li  monaiers  s'enfaye. 
(Gilles  li  Mmsis,  li  Maintiens  des  ordenes  men- 

dians,  I,  250,  Kervyn.) 

Farricaptias,  enlremuies.  (Gloss.  de  Garl., 
ms.  Lille,  Scheler,  Lex.,  p.  60.) 

Le  suppliant  geta  le  blé  dedens  le  uio- 
lage  du  molin,  et  puis  descendit  de  ladite 
entremuye.  (1498,  Arch.  JJ   201,  pièce  193. 


ENT 


ENT 


ENT 


233 


Par  une  petite  fente  laissée  au  long  de 
l'angle  inférieur,  vuide  le  blé  (a  la  manière 
des  entremueyes  de  moulin  dans  le  trou  de 
la  meule).  (0.  de  Sers.,  Th.  d'agr.,  v,  8,  éd. 
1605.) 

Bourbonnais,  entremaye,  trémie.  Bas  Va- 
lais, Vionnaz,  êtirnmdyé,  engrenage. 

ENTREN.WREi:,  enUiiavrer,  (s'),  verbe. 

—  Act.,  blesser  : 

Tout  ea  tel  point  di  île  la  lose 
Amoars,  de  ce  -[ae  je  n'avré, 
El  si  m'a  si  ent.iiavré 
De  irenchant  aj  lour  qni  bien  taille. 
(B.  DE  CoNDÉ,  /!  Contes  de  la  rose,  98,   Scheler.) 

—  Réfl.,  s'entriblesser  : 

Quant  les  deux  chevaliers  se  furent  ainsi 
entrenavrez,  ilz  mirent  pied  a  terre  sans 
tumber.  {Perceforest,  vol.  HT,  ch.  51,  éd. 
1528.) 

S'entrenavrans  de  façon  fort  eslrange. 

(Cl.  .Mar..  Ep..  3.) 

—  Entre7iavré   part,  passé,  blessé: 

Dont  fist  Blanrars  desprisonner 
Et  par  devant  Ini  amener, 
Entreaavre'  paimi  le  cors. 

(Remrl  h'  nouvel,  -Î9!f7,  Méon.) 

ENTRENCHiER,  V.  n.,  être  tranchant: 

Poi  parolent  et  simplement 
Et  cel  si  Ires  veraieraent 
Qae  cascnn  m'it  entrence  et  rot. 
Et  ne  jurent,  fors  Deus  le  sel. 

(Parlon.,  80-23,  CrapeleLj 

EXTRENCiÉ,  part,  passé,  vêtu  : 

Paris  se  r'est  mis  a  la  voie 
Erttrencies  de  dras  de  soie. 

(Ben.,  Iroies,  Richel.  375,  r  94''.) 

ENTRENCOMMANDER     (s'),    V.    réfl..    Se 

recommander  léciproquement  : 
A  tant  s'enlrenconmanàenî  -à.  Dameldé  delciel. 
(Aiol,  .5697.  Foerster.) 

ENTRENC0^TRER  (s'),  V.  réfl.,  SB  ren- 
contrer mutuellement  : 

El  TDS  Be.  elYsores  li  gris. 
Il  s^entrenconfreut  d'armes  volentiers. 
(LesLoh..  DIS.  Monlp.  H  243,  1»  38  t'\> 
Estrange  joie  démenèrent 
La  ou  primes  s'entrencoiitrerent. 

(Ben.,    Troie,  ms.  Monlp.,  f  l'.) 

Se  par  aventure  caretes  s'entrencon- 
troient.  (1238,  '.lart.de  Beaupré,  Richel.  1. 
9973,  f»  42".) 

Eusi  se  sont  tiitrencontré. 
Mollit  ont  entr'iai  grant  amisté. 

(Gilles  de  Ctiin.  766,  Reiff.) 
Gens     d'armes    s'entrencontrent    et    se 
combatent.  (G.  de  Charny,  IAv.  de  Cheval., 
ras.  Brux.,  f  76  r».) 

Si  s'entrenco  itrerent  les  deux  roys.  (/s- 
toire  de  Troije   la  grant,    ms.    Lyon  823, 

f"  72=.) 

ENTREXCUSER  (s'),  V.  réfl.,  s'accuspr 
inuluellement  : 

S'entrencusoient  a  ia  feie  de  moût  laides 
paroles.  {Vie  des  saints,  ms.  Lyon  697, 
f»  279".) 

ENTREN'Ho  iTER  (s'),  V.  réfl.,  s'exhor- 
l.n-  nmtuellenient  : 

Les  plus  notables  personnafies  du  Sénat, 
criant   que    c'estoit     uue    grande    houte. 


s'entrenhortoyenl  l'un  l'autre  de  refréner 
l'audace  et  l'insolence  de  ces  gens  de 
guerre.  (Amyot,  Vies,  Paul,  ^myl.) 

ENTRENLUMINER    fs'),  V.   réfl.,   s'éclai- 

rer  réciproquement  : 

C'est  (la  voi.ic  lactée)  la  splendeur  de  plu- 
sieurs petites  estoiles  près  les  unes  des 
autres  qui  s' entrenluminent  a  cause  de  leur 
espesseur.  (Amvot,  QEuv.  meslées  de  Plu- 
turque,  f»  232  v»,  éd.  1574.) 

ENTiiENoiR,  adj.,  mêlé  de  noir  : 
luternigrans,   entrenoir,    entresemé    de 
noir.  (Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

ENTREXQUEHiR,  V.  a.,  demander  l'un 
à  l'autre  : 

^'entrengneroient  nonvelles. 

(Un  !\onge,  Richel.  146.  f"  'iî  r".) 

ENTHENsuivANT,  adj.,  consécutif  : 

En  trois  années  entrensuivants.  ('29  oct. 
1431,  Mand.  du  D.   Charl..   Cab.  hist.,  111, 


ENTRENT.  VOir  KNTR.INT. 
ENTRENTENDRE  (s'),   V.  réfl.,   S'en- 

tendre  l'un  l'autre  : 

N'ous  découvrons  bien  évidemment 
que  entre  elles  (les  bestes)  il  y  a  une  pleine 
et  entière  communication,  et  qu'elles  s'en- 
trentendent.  (Mont.,  Ess.,  ii,  12,  éd.  1588.) 

11  y  a  des  conditions  qui  s'entrecherchent, 
et  pour  ne  s' entrentendre,  laissent  les 
hommes  en  extrême  nécessité.  (Id.,  ib., 
1, 34,  éd.  1595.) 

ENTRENUEU,  S.  m.,  mût  obscur  dési- 
gnant une  partie  du  bas  de  l'escalier  : 

A  Jehan  Laurent  charpentier  pour  avoir 
l'ait  le  balet  du  bout  des  degrés  de  la  tour 
dessus  et  l'enirenweu  au  bot  desoubz.  — 
A  Philibert  du  Ruau  pour  avoir  baillé  .xvi. 
toises  de  boys  quarré  a  fere  ledit  balot  et 
entreniieu  de  ladite  descendue  des  degrés 
du  hault  solier.  (1437,  Compt.  de  Nevers, 
ce  39,  f  36  V»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

A  Thibaut  le  charpentier  pour  faire  ung 
enlrenueu  de  boys  en  la  chambre  derrière 
les  molins,  audit  Thibaut  pour  paliçonner 
ledit  enlrenueu.  (1438,  ib.,  CG  40,  f»  35  v.) 

Au  petit  Gerart  tonnelier  pour  marché 
fait  de  deux  huys  volans  pour  le  balet  et 
e«t)'e«!(eit  de  la  descendue  du  hault  solier 
de  la  tour  de  la  Censuere.  [Ib.,  i"  39  v".) 

ENTRENVENiR  (s'),  V.  réfl.,  Venir  à  la 
rencontre  l'un  de  l'autre  : 

Si  s'entrennennenl  anbedui. 
IRen.    de   BEiUJEi;,     li    Biaus   Desconiieiis,    •Si;'i-2, 
Hippeau.) 

ENTREOCIRE,  VOir  ENTROCIRE. 

ENTKEOEIL,   VOir  ENTROEIL. 

ENTREOR,  -  eeur,  antraour,  s.  m.,  celui 
qui  entre  : 

Li  entreeur  se  trestrent  arrière  et  par 
ce  cop  remest  II  assauz  qu'il  apareilloient 
si  lierement.  (G.  de  Tyr,  xxii,  18,  Hist.  des 
crois.) 

Por  ce  que  li  antraour. 
C'est  cil  qni  sont  essoigeour, 
A  occise  n'a  mort  ne  vienent. 
0.    DE  Priorat,    Uv.    de     Vegece.    Rii-hel.    1604, 

f»  6e>.) 


ENTREOUBLIER,  Voir  EnTHOBLIER. 
ENTREPAIER,   VBrbe. 

—  Neutr.,  rendre  la  pareille  : 
De  haches  trenchanz  enmi  lees 
Et  d'autres  armes  aQIees 

Qu'il  deschargent  sanz  delaier 
El  prennent  a  cntrepaier. 
(Gij-iart,  Roy.  lign.,  Richel.  5698,  p.  iH'^.) 

—  Réfl.,  se  rendre  la  pareille  : 
Amont  parmi  ces  elmes  se  vont  enirepaiant. 

(.Fierabras,  980,  A.  T.) 
Bien  s'entrepaienl  communal. 

(Fergiis,  655.5,  Martin.) 
De  coutiaus  trenchanz  s'entrepaienl. 
(GuiART,  Roy.  lign.,  Richel.  5698,  p.  130'".) 

ENTKEPAiGNON,  S.  m.,  celui  qui  prend 
part  h  une  entreprise  : 

iMoult  par  furent  de  granz  bonlez 
Encore  li  dui  coopaiognnn 
Qu'ont  tant  eslé  entrepaignon. 

(Perceval,  ms.  Monlp.  H  249,  P  87''.) 

ENTREPAisiER  (s'),  V.  réfl.,  falrs  la 
paix,  se  réconcilier  : 

Par  mi  cesle  bataille  nous  entrepaiseron  ; 
Se  li  Deu  nos  aient,  voiremenl  le  vaincron. 

(Roman  d'Alix.,  P  SS"",  Michelant.) 

ENTREPAisTRE  (s'),  V.  réfl..  Se  repalti'e 
l'un  l'autre  : 

Par  les  génies  qni  sont  espiai 
S'entrepaissoient  des  morssiax. 

^Guill.  de  Paterne.  3327.  A.  T.) 
Des  besiers  dont  il  s'enirepeurent 
Vait  chascuu  la  dooçor  au  cuer. 

(Le  Lai  de  l'Ombre,  p.  80,  Michel.  1 

ENTREPAN,  S.  m.,  partie  du  corset  près 
de  la  gorge,  l'intervalle  qui  sépare  les 
deux  côtés  : 

Or  convient  un  large  colet 
Es  robes  de  nouvelle  forge, 
Par  quoy  les  leltins  el  la  gorge. 
Par  la  façon  des  entrepans. 
Puissent  estre  plus  apparans. 
(E.  Deschamps,  ilirouer  de  Mariage,  p.  213.   Cra- 
pelel.) 

ENTREPANER,  VOir  ENTREPENER. 

EXTUEPANRE,  VOir  ENTREPRENDRE. 

ENTREP.ARLANCE,  -  launcB,  S.  f..  Con- 
férence : 

Soubz  tiel  colour  font  lour  assemblées, 
entreparlaunces  et  conspiracies  pur  lever  et 
disobeir  a  lour  liegeaunce.  (Stat.  de  Bi- 
chnrd  II,  an  xill,  impr.  goth.,  BibLLouvre.) 

i:\Ti(EPARi,ER,  verbe. 

—  Neutr.,  parler  d'une  chose  entre  deux 
ou  plusieurs  personnes  : 

Il  ne  respont  ne  o  ne  non, 
El  il  en  ont  entreparlé 
lOl  antre  foiz  reconjnré. 

(Renart,  21790,  Méon.) 

—  Act.,  traiter  une  chose  entre  deux  nu 
plusieurs  personnes  : 

Cum  jadis  une  convenance /'«<(  traytee  et 
entreparlee  entre  mon  seygnor  Odoart...  ■  l 
moy...  (1281,  Te.it.  de  Guy  de  Lusignan, 
Arch.  J  270,  pièce  19.) 

—  Inf.  pris  sulist.,  langage  qu'on  parle 
entre  soi  : 


29& 


ENT 


ENT 


ENT 


Un  petit  livre  pour  enseigner  les  enfantz 
de  leur  entreparlir  cominnn  françois. 
(Texte  dti  xiv  s.,  dans  la  Zeitschrifl  fur 
neiifranzoesische  Sprache  und  Likralur, 
1879,  l"  fasc.) 

ENTREPARLEUR,  entre-parleiir,  s.  m., 
interlocuteur  : 

Entre-parleurs  :  le  Passant  et  le  Prestre. 
(RoNS.,  Epituphe  d'Albert,  joueur  de  luth  du 
roy  Franc.  /"'.) 

Les  entreparleurs  esloicnt  tous  hommes 
de  noms.  (Pasq.,  liecli.  de  la  Fr.,  vn,  6.) 

Le  poète  doit  faire  parler  ses  acteurs 
avec  tant  d'art  qu'il  ne  soit  pas  raesme 
nécessaire  de  marquer  la  distinction  des 
actes  et  des  scènes,  ni  mesme  de  mettre  les 
noms  des  entreparleurs.  (D'Adbigné,  Prat. 
du  théâtre,  1,  vin  ) 

ENTREPARTIE,  S.  f.,  part,  portïon  : 

Et  cnidasies  a  la  personne 
Eiitrepartif  de  son  avoir 
A  tort  et  au  pechiet  avoir. 
(Du  Prestre  et  dn  Chevalier,  Montaiglon  et  Ray- 
nand,  Fablianx,  H,  8fi.) 

ENTREPARTIR,  V.  a.,  partager  : 

Leurs  despouilles  ilz  départent 

Egaumcnt  et  les  s'entrepartent. 
(Chr.  de  Piçan,  Liv.  du  chemin  de  long  estiide, 

5813.  Puschel.) 

ENTREPAS,  s.  m.,  distance  qui  doit  se 
trouver  entre  les  pieds  d'un  cheval,  pour 
éviter  l'eiitretaillure  : 

La  poitrine  et  devant  (du  cheval)  large, 
haute,  et  avancée  en  dehors,  laquelle 
cause  grand  entrepas  et  destourne  l'entre- 
tailleure.  (0.  DE  Sebres,  Th..  d'agr.,  iv, 
10,  éd.  1603.) 

Dans  la  langue  moderne,  entrepas  dé- 
signe une   allure  approchant  de  l'amble. 

ENTREPASSABLE,  adj.,  OÙ  l'on  peut 
passer  : 

Intermisilis,  entrepassable.  {Gloss.  l.-fr., 
Richel.  1.  7692) 

ENTREPASSER,  verbe. 

—  Réfl.,  passer  : 

Et  en  çou  que  il  s'entrepassoient  parmi 
ceste  forest  plus    isuielumeut   que   soufles 
de  vent.  (S.  Graal,  m,  2-26,  Hucher.) 
Seul  de  tant  se  tieoent  a  un  (leurs  cœnrs) 
Que  lavolentez  de  chascon 
De  l'un  a  l'autre  a'enirepasse. 

(Cligel,  Richel.  iHO,  P  M^.) 

—  Neutr.,  se  rencontrer  : 

Monter  en  une  petite,  longue,  étroite  vis 
et  montée  de  degrés, ou  deux  personnes  ne 
peuvent  entrepasser.  :  1477,Ord.,  xviii,  281.) 

—  Enti-epassé,  part,  passé,  entrelacé  : 

Sus  ses  patins  eut  mainte  riche  pierre 
Et  si  esloyeot  d'or  lyre  a  grands  neuz 
Eiilrepassez  parray  de  ee  tons  bleuz. 
{Rom.  des  deux  amans,  Ars.  5116,   t°  6'  r".) 

ENTREPASSETEMPS,      S.        m.,       pasSe- 

temps  ; 

Mais  il  est  ores,  il  est  temps 
De  prendre  un  entrepassetemps. 
(Tahureau,  Poés.,  auï  Muses,  éd.  ISSi.) 

ENTREPASSEURE,  S.  f . ,  trépas  : 
Que  Deus  le  garl  de  moit  et  i'entrepasse.ure. 
(Beue.  d'Aigrem.,  Richel.  "66,  f°  4».) 


ENTREPEIGNER,  V.  a.,  peigner  l'un  à 
l'autre  : 

Et  de  faict,  je  crois  que  quand  ils  se 
fussent  entrepeignez  les  barbes,  ce  n'eust 
esté  la  première  fois.  (H.  Estienne,  Ap. 
pour  Hérodote,  n,  37,  Liseu.\  ) 

ENTREPELAUDER  (s'),  V.  réfl.,  s'arfa- 
cher  les  poils  l'un  à  l'autre  : 

Les  chiens,  a  ce  cri,  s'empoignent  l'un 
l'autre,  et  s'entrepelaudans  s'espoussetent 
eux  mesmes  avec  le  nez  le  cul.  {Hist.  mac- 
car,  de  Merlin  Cocc,  ix,  Bibl.  gaul.) 

ENTREPELÉ,  adj.,  dégarni  de  poils  ou 
de  cheveux  par  endroits  : 

Che  samble  verge  entrepetee. 
(Recl.  de  Moliens,  iliserere,  Ars.  3 160,  f"  16  v  .) 

Megres  sont  et  entrepelees  (les  gelines), 
Dures  et  vielles  et  crotees. 

(Renan,  2881,   Méon.^ 
Por  amor  Dé  or  esgardez 
Conmeot  je  sui  entrepelez  ; 
Tôt  ensi  m'a  Collet  servi. 

(W..  2,38S1.) 

Lors  la  vers  loa  chief resgardei, 
La  teste  vit  entrepetee. 

(Vie  des  Pères.  Ars,  3641,  t<"î^.) 

Chauves  est  et  entrepelez. 

(/*.,  Richel.  23111,  f  90».) 
D'une  vielle  pane  forree 
De  mena  vair  entrepetee. 
(De  la  mort  Larguece,  Richel.  837,  1°  280''.) 

Un  vel  entrepelé.  (Mènagier,  II,  200, 
Biblioph.  fr.) 

ENTREPELER  (s'),  V.  réfl.,  s'arracher 
les  poils  : 

C'est  la  maisnie  Helleqaia, 
Ils  (les  avocats)  s'enirepoilent  com  mastin. 
(Li  Mariages  des  filles  au  dyable,  Ars.  3U2, 
f»  292''.) 

ENTREPENER,  -  OBer,  V.  3.,  terme  de 
vénerie,  passer  sa  main  entre  les  plumes 
d'un  oiseau  : 

Je  ne  tien  pas  a  niceté. 
Quant  il  en  est  nécessité. 
Que  ïouidras  aler  en  déduit. 
De  garder  s'il  aura  enduyl, 
Mais  tout  courtoisement  regarde 
Par  dessoubz  la  plume,  et  te  garde 
De  ces  plumes  deshordonner, 
Car  luy  desplaist  Veiitrepaner. 

(Gages.  Dedutz,  Ars.  3332,  P  13  r».) 
Car  li  desplaist  Ventrepener. 

(1d.,  ib.,  ms.,  f»  2i  r°,  ap.  Ste-Pal.) 

ENTREPETE,  entreipeite,  s.  !.,  la  meiii- 
braiie  appelée  liymen  î 

Apreoez  a  mengier  joute. 
Vous  qui  ne  goustes  de  pois 
.\prenez  a  mengier  joute. 
Qu'en  son  cul  ne  vous  engloute 
La  marraslre  des    ni.  rois 
Qui  a  Vrntrepete  route 
Pour  une  culaine  goûte 
Qui  la  tient  ou  trou  brenois. 

(Watrlouet,  Fasirasie.  1,  Schelei   ) 

Membrana,  enlrepie.  (Gloss.  de  Lille, 
p.  14,  Scheler.) 

Ton  cuir  sera  mis  en  pelaia 
Pour  mielx  joner  de  Ventreipeile. 
{Martyre  de  S.  Denis  et   de  ses  compagnons,  Jab., 
Mgst.,  I,   131.) 

ENTREPEUPLÉ^  adj.,  rempli,  semé  : 


Dame,  la  fors  a  chevaliers  armes, 
Tous  li  pays  en  est  entrepeuples. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  f°  283°.) 

EXTREPiÉ,  cntrepiet,  entrepied,  s.  m., 
piédestal,  support: 

La  peust  on  vooir  enire  les  entrepies 
Ou  II  hardi  de  cuer  sont  li  plus  avancies 
Haut  monter  et  descenlie.  ceuls  ça  et  la  lancier. 
(Restor  du  Paon,  jns.  Rouen,  f»  108  r°.) 

Pour  un  cherton  qui  amenâtes  retailles 
d'Ourmes  desubz  vesle.pour  faire  pendours 
as  craux,  et  pour  nu  entrepiet  a  espringale. 
(1347,  Arch.  adm.  de  la  ville  de  Reims,  ii, 
1139,  Doc.  inéd.) 

Les  entrepies  des  huisseries  et  des  ar- 
cbieres.  (1403,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Verrien;  estotfee  de  tabernacle  par  des-' 
seure,et  de  entrepiez  par  dessoubz.  (14S6  7, 
Compt.  de  Lucheux,  Arch.  Somme.) 

Pour  avoir  fait  le  saint  Jehan  de  cuivre 
et  Ventrepié,  qui  est  assiz  sur  le  pavillon 
du  jardin,  .lxx.  1.  [Compt.  de  dép.  du 
chat,  de  Gaillon,  xvi»  s.,    p.  347,    Deville.) 

Aussi  sera  tenu  ledict  Bêle  de  faire  des 
entrepiedz  ausditz  ymaiges  ainsi  qu'il  a 
faictz  par  cy  devant  a  autres  ymaiges. 
{Pièce  de  1557,  Arch.  de  l'art  français,  VII, 
400.) 

—  Train,  cortège  : 

Et  joignant  celle  baquenee 
Y  avoit  nng  varlet  de  pie 
Par  qui  en  main  estoit  menée. 
Sans  y  avoir  autre  entrepié. 
(Martial,  Vig.  de  Charl.  VU.  P  79',  éd.  1493.) 
Dans  la  vallée  de  Chevreuse,  on  nomme 
entrepié  la  borne  qui  sépare  deux  champs. 

ENTREPIED,  VOlr  ENTREPIÉ. 

ENTREPIES, -pi'ez,  adv.,  sous  les  pieds, 
foulé  aux  pieds,  renversé  à  terre  : 
Plus  de  .xnn.  en  ont  copé  les  chiei, 
Li  dus  Garins  est  forment  entrepiez. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.  H  243.  f   19".) 
Li  dus  Garins  est  forment  enlrepies. 

(Ib.,  Ars.  3143.  r»  53». I 
N'ert  pas  si  entrepiez  cheuz 
Li  aleres  com  ele  pense. 
(Etrat,  Bible,  Richel.  12457,  1°  24  V.) 
Se  vous  gisies  .xl.  ans  entrepies. 
Si  seres  vous  cremus  et  resoignies. 

(Iliion  de  Bord.,  69,  A.  P.) 
Tout  antre  amor  mit  enlrepies 
Ne  mes  que  de  son  compaignon 
Qu'il  voloit  mestre  a  guerison. 

(Alhis,  Ars.  3312.  f  16''.) 
...  Sevrez  l'eschaille  don  notiel, 
Le  cuer  remaint,  l'eschaille  est  entrepiez. 
(Gilles  Li  Viniers,  Clians.,  Vat,  Chr.  1522.) 
...  Si  i'araoie  abeesse  ou  prieuse 
D'Estruem  vers  Mont  St  Eloy 
Si  me  mcnast  sans  déserte  a  besloy, 
Je  vauroie  que  vanjance  honteuse 
M'en  fesist  Dieus  :  aucune  desdaigneuse 
I  porroit  prendre  chastoi. 
Et  s'en  seroit  mes  cuers  asonagies; 
Trop  longuement  puet  on  estre  enlrepies. 
(Chans..  Vat.  Chr.  1490.) 
Ores  est  apparens 
Li  maus.  de  lonc  tant 

Porcacies, 
Il  y  a  bien  .six.  ans 
Que  li  premiers  pans 

Fu  taillies 
De  le  trequeiie 
Dont  li  bourghesie 
Gist  ore  entrepies. 

(Chans.,  ap.  Sle-Pal.) 


ENT 


ENT 


ENT 


29S 


Dont  li  preTos  fn  rntrppies 
Et  defonles  est  de  pluisears. 
(Combat  de  SI  Pol,  Scheler,  Trouv.lbelrj.,  p. '262.) 

De  Dovel.  lot  est  bel. 
Et  de  viez,  enlrepin. 
(Prov.   du  Vilain.  lUchel.  19152,  P  75".) 
De  dnel  n'en  deves  pas  rernetre, 
Car  si  le  mettrai  entrepies 
Que  del  tout  ert  dessous  vos  pies. 
(Phil.  de  Rémi,  Sa/.  d'Am.,  i26;  Bordier,  p.  279.) 

J'aim  mieulx  morir  ja  ne  demeure 
Pais  que  fortune  oie  court  seore 
Et  que  la  mort  pour  moi  tabeare 
Qu'estre  entrepies. 
(Froiss.,  Poés..  Richel.  S3U,  i"  lli  t°.I 

Quant  la  royne  oy  ces  nouvelles,  si  fu 
plus  desconfortee  et  esbuhie  que  devant, 
car  se  veoit  entrepies  et  toute  arrière  dou 
comfort  et  de  l'ayde  que  elle  doit  avoir  dou 
roy  Carie  son  frère.  (Id.,  Chron.,  II,  43, 
Kerv.) 

Le  roi  dan  Piètre  qui  se  veoit  et  se 
trouvoit  au  dessous  et  entrepies,  et  que 
tout  sy  hommes  l'avoientrelenquy.  (Id.,  ib., 
XVII,  427,  Kerv.) 

ENTREPLAiER  (s'),  V.  rëfl.,  SB  tlesser 
mutuellement  : 

Soveat  se  sont  entreplaié. 

(Ben.,  Troie,  24187,  Joly.) 

—  Entreplaié,  part,  passé,  mutuelle- 
ment blessé  : 

Mais  cist  sont  de  fine  amistié 
Piatareument  entreplaté. 

(Amad.  et  Yd-,  Ricbel.  373,  !"  SIT".) 

ENTREPLAiRE  (s'),  V.  féû  ,  Se  plaire 
l'un  à  l'autre  : 

Li  ami  s' entreplaisent  et  eujoissent  en- 
sanle  moût  durement.  (Li  Ars  d'Amour,  I, 
81,  Petit.) 

ENTREPLANTER,  V.  a.,  planter  entre, 
et,  en  particulier,  planter  dans  les  espaces 
vides  d'une  vigne  : 

Et  sommes  tenuz  oster  touz  les  mauvays 
ceps  de  la  dicte  vigne  et  la  entreplanter  et 
affier  et  rendre  affiee  bien  et  convenable- 
ment. (13  juin  1367,  S.  Berthomé,  Bibl.  La 
Rochelle.) 

Iceulx  (arbres)  ainsy  fleschis  et  ployez, 
les  plantoient  de  rechef  dedans  terre  ;  puis 
d'illec  comme  des  autres  racines  nouveaux 
trônez  commencoient  a  reverdir  si  ne  les 
laissoient  croistre  la  ou  nature  les  eslevoit, 
car  ilz  les  entreplantoient  comme  en  ung 
lieu  près  l'une  de  l'aultre.  (Q.Curse,  v,  12. 
éd.  1S34.) 

ENTREPLEViR,  -  pleuvir,  verbe. 

—  Act.,  engager  l'un  à  l'autre  : 

Par  lar  anels  s'entresaisirent, 
Lur  fiannce  s'eiitiep/enrent. 

(Marie,  Lai  d'Eqialan.   181,  Roq.) 

As  fois  entreplei'ir  se  vont  enlrebaisier. 

(Gtii  de  Naiiteuil.  359,  A.  I    i 
De  cner,  de  foi  et  de  parole 
S'entrepletissent  coopaifaie 
A  porter  mais  toute  lor  Tie. 

{Ren.  le  nom.,  1144,  Méon.) 

—  Réfl.,  se  faire  raison  l'un  à  l'autre  : 
_  Us  commanceiit   a   boire    d'autant,  et  a 

s'enlrepleuvir  [lar  beuveltes  mutuelles. 
(CVRE  FoucAi'LT.  Trad.  d'Aristenct.  p.  95, 
Liseuï.) 


—  Neutr.,  se  promettre  mariage  l'un  à 
l'autre  : 

Se  li  aucuns  font  convenanches  de  ma- 
riage entre  leurs  enfans  qui  sont  soubz- 
aagies,  et  font  li  enfans  entreplevir,  quant 
li  enfans  viennent  en  aage,  ils  pueent  aler 
arriéres  des  plevissailles,  se  il  leur  plest. 
(Beaum.,  Cotist.  de  Beauv.,  p.  186,  ap. 
Ste-Pal.) 

ENTREpr.iER  ,  antre.,  v.  a.,  plier  à 
moitié  : 

Les  .11.  genoQz  antreplient  (les  aninian:  sauvages). 
{.Unie  sans  frain,  ms.  Berne  S34,  f°  29°.) 


Les  .II    genoz  antreptoienl. 


(Il>.,  P  35=.) 


ENTREPLUJiEu  (s'),  V.  réfl.,  s'arraclier 
mutuellement  les  plumes  : 
Les  bestes  se  combateot  de  par  tôt  le  régné 
Et  li  oisel  volant  se  sont  entreplnme'. 
(Florence    de   Rome,    Richel.    nouv.    acq.   4192, 

!"  1  y».> 

ENTREPOiGNiER  (s'),  V.  réfl.  s'cmpoi- 
gner  mutuellement  : 

Le  suppliant  voyant  son  serviteur  et 
icellui  Janvret  prestz  a  eux  entrepoigner 
pour  eulx  oultrager  l'un  l'autre.  (1478, 
Arch.  JJ20S,  pièce  38.) 

ENTREPOINDRE  (s'),  V.  réfl.,  SB  frap- 
per de  la  pointe  de  la  lance  ; 

Convint  les  lances  a  croisir, 

De  si  grant  force  s'entrepoignent 

Qu'il  trabuchent  et  elles  fraignent. 

(Alys  et  Profitia.t.) 

ENTREPORT,  S.  II].,  faveur  : 

Loiaument  et  en  bonne  foy,  sanz  entre- 
port de  partie,  et  la  loyal  vérité  enquise  il 
en  pueent  déterminer.  (1336,  Arch.  JJ  70, 
f"  79  V».) 

Son  jugement  sera  en  telle  équité  qu'il 
n'aura  acception  de  quelque  personne,  ne 
faveur  ne  entreport  sera  fait  a  honme  ne 
a  fenme.  {La  Thoison  d'or,  vol.  II,  f»  IbSv".) 

ENTREPORTER,  verbe. 

—  Act.,  porter  l'un  à  l'autre  : 

Lunr  grande  i' entreportent 
Des  colurs  chi  si  resortenl. 

(S.  Brandon,  1094,  Michel.) 
Ainz  vos  entreporteroiz  foi. 
Et  ta  a  li,  et  il  a  toi, 

(Rose,  Ricbel.  1573.  f  23'.  J 
Entre  roas  poil  et  félonie 
S' entreportent  grant  compaignie. 
(Rom.  de  Cristal,  Ars.  3516,  f°  332  v".) 
Les   pères   tuoyeut   leurs   enfans,   pour 
éviter   l'empeschement   qu'ils   se  peuvent 
quelquefois  entreporter.  (Mont.,  Ess.,  i,  28, 
éd.  1588.) 

—  Porter  ailleurs  : 

Et  commanda  senr  moult  grant  peinne 
Qu'il  ne  soit  boms  qui  Ventreporte. 
(MACHAnT,  Prise  d'Alex.,  8371,  Mas  Latrie) 

—  Réfl.,  se  porter  mutuellement  : 

A  terre  s' entreport enl  en  milieu  des  herbois. 

(Restor  du  Paon,  ms.  Rouen,  f"  49  v".) 

Si  s'entrelnirlent  des  cors  et  des  clievaus 
si  qu'il  s'entreportent  a  terre  luit  estordi. 
{Laiicelot,  ms.  Fribourp,  f»  129'.) 

Ainz  s'entrehurtent  si  roidement  qu'il 
s'entreportent  a  terre,  les  chevals  sor  les 
cors.  {Artur,  Richel.  337,  1°  61''.) 


—  Se  transporter  : 

Nous  noMs  sommes  entreportes  en  ladite 
ville  de  Harfleu.  {Stal.  des  princip.  corps  de 
métiers,  etc.,  Pièc.  relat.  à  l'Hist.  de  Fr. 
XIX,  289.) 

—  Act.,  favoriser  : 

Et  nulles  aultres  sommes  ne  puent  sa 
somme  devant  dite  encombrer,  ne  n'en  do- 
vons,  par  nous  serment,  hommes,  ne  femme 
entreporteir.  (1282,  Jiist.  de  Metz,  III,  226.) 

Sanz  nulli  entreporter.  {Li  prem.  liv.  Sa- 
lemon,  ms.  Berne  590,  f°  193*'.) 

Et  doit  on  panre  les  sairemens  d'ialz, 
qu'il  lèveront  la  malletote  bien  et  loiament', 
sans  entreporter  nellui,  ne  nulles.  (1353 
Hist.  de  Metz,  IV,  146.) 

Nous  aviens  priei  de  faire  entreporter  le 
dit  IMessire  Jehan.  (1449,  ib.,  V,  5S3.) 

—  Réfl.,  s'abstenir  : 

Sy  venoient  signifier  au  dit  gouverneur 
les  aliances,  luy  requérant  de  luy  entrepor- 
ter d'entreprendre  sus  la  duchiez  de  Lu- 
cembourg,  de  Bar  et  de  Lorenne,  car  il 
estoient  leurs  alliez.  (J.  Aubrion,  Journ., 
au  1480,  Larchey.) 

ENTKEPos,  s.  m.,  intervalle  : 
Adonc  toussirenl  et  cracharent  les  deux 
vieillars  conme  par  manière  à'entrepos,  et 
puys  l'archier  reprint  sa  parolle.  (Alector. 
1°  34  V»,  éd.  1560.) 

—  Intermédiaire,  entremise  : 

L'Jlalie  non  seulement  s'est  trouvée 
fournie  de  ceriziers,  ains,  par  son  entrepos, 
le  reste  de  l'Europe.  (0.  de  Serres,  Th. 
d'agr.,  p.  682,  éd.  1815.) 

ENTREPOSEEMENT,  adv.,  par  inter- 
valles, dans  l'intervalle  : 

Interpollatim,  entreposeement  ou  entre 
rumpeement.  {Gloss.  de  Salitis.) 

Interlido,  entreposeement  blecier.  (Gloss. 
lat.-fr. .nichai.  1.  13032.) 

Interlido,  entreposeement  b\ecev.  (Catholi- 
con,  Richel.  1.  17881.) 

S.  Jeroismes  trouva  es  anuelz  de  Hébreux 
.XV.  signes  qui  seront  avant  le  jugement, 
mais  assavoir  s'il  seront  continuelment  ou 
entreposeement,  ce  ne  devise  il  pas.  (Lég. 
dorée,  Maz.  13^3,  f»  S"".) 

Car  continuellement  les  ennemys  riblent 
et  vaguent  entreposeement.  (Flave  Yegece, 
lu,  6,  ms.  Univ.  E  1.  107.) 

ENTREPOSER,  V.  a.,  entremêler,  mêler 
par  intervalles  : 

De  leurs  .u.  nous  entreposes 
Estait  li  aneles  lelres. 
i.imadas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f»  31"'.) 
Qu'a  la  foiz  fait  bon  reposer. 
Joie  et  travail  entreposer. 
(G.  deCoisci,J/i>.,  ms.  Soiss.,f''99"'  et  ms.  Richel. 
23111,  f°  293''.) 

Entrepose  a  la  foiz  esbatemenz  a  tes 
cures.  (J.  GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437, 
f  271  V».) 

—  Interrompre  : 

A  eu  ce  crédit  de  vous  faire  oublier,  ou 
pour  le  moins  entreposer  le  soin  continuel 
que  vous  vous  vantez  d'avoir  de  vos  chiens 
et  de  vostre  chasse.  {Resp.  a  la  lett.  d'un 
gentilh.  savais.,  p.  3,  éd.  1598.) 

—  Déposer,  poser  en  attend.mt  : 


S96 


ENT 


ENT 


ENT 


Le?  buffets  de  sales  ou  on  enlreposoit  les 
viandes.  (Du  Pinet,  Pline,  ix,  H,  éd.  1566.) 

—  Exposer  : 

Lue  parole  qne  jeo  oi 
Vos  entreposerai  ici. 
(Des  .III.  Enmis  de  l'homme,  Richel.  19o2">, 
f»  127  r".) 

—  Entreposé,  part,  passé,  interposé  : 

La  multitude  les  eut  deschires,  se  les 
consuls  entreposes  n'eussent  adoulchi  la 
tenchon.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  JOSll,  VI,  IV,  16.) 

—  Intermittent  : 

Parquoy  es  corps  humains,  rumatiques 
enfermetez  aveeques  fièvres  fimeres  et  en- 
treposées, causales  de  mort.  (Crist.  de 
PiZAN,  Charles  V,  2"  p.,  prol.,  Michaud.) 

ENTREPOSEUR,  S.  m.,  celui  qui  expose, 
qui  explique,  interprète  ; 

Interpretor,  entreposeur,  vel  exposeur. 
(Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7679.) 

ENTREPOURCHASSER,  V. a., poursuivre 
mutuellement,  poursuivre,  rechercher  l'un 
contre  l'autre  : 

Ceste  grande  et  plus  que  brutale  cruau- 
té, de  s' entrepourchasser  la  mort,  (Tahit- 
V.F.M3,  Prem  dial.  du  Deinocritic,  p.  122, 
éd.  1602.) 

ENTREPOURFENDRE,     V.     a.,    SB    pOUr- 

fendre  l'un  à  l'autre  : 

De  lance  aceree  ague 
S'enlrepourfendenl  les  cervelles. 
(Chr.  de  Pis.,  l'oés.,  Richel.  601,  P  231  r».) 

ENTREPOURPARLER  (s'),  V.  réfl,,  avolr 
des  pourparlers  ; 

Sur  ce  a  il  pieu  auxdits  seigneurs  de 
vostre  ambassadde  soy  entrepourparler 
aveeques  moy.  {Lett.  de  Blankenlieim  d 
Ch.  VII,  Richel.,  Fontanieu,  portef.  119-120, 
Ecorch.  s.  Ch.  VII,  p.  175.) 

ENTREPRENANT,  S.  m.,  cplui  quî  en- 
treprend : 

Maint:  chevaliers  et  prem  entreprenans. 
S'y  sont  Iroovez,  recevans  et  donans 
Coups  forcennez,  comme  lonldre  qui  court. 
Pour  esprouver  les  dix  entreprenons 
Du  pas  des  armes  du  chaslean  Sandricourt, 
(Pas  d'armes  de  Sandricourt,  p.  70,  Peigoé.) 

Combien  qu'il  n'.iit  esté  chef  ne  principal 
entreprenant  en  aucune  des  choses  dessus- 
.  dictes.  (1443,  Arch.  JJ  177,  pièce  61.) 

ENTREPRENDANT,  adj.,  entreprenant  : 
Vous  aves  le  bruit  d'estre  les  plus  hardis 

enlreprendans  et  deffendans  de  toute  Grèce. 

(l'"ossETiER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10511, 

VI,  IV,  10.) 

—  Entreprendant  de,  qui  entreprend 
sur  : 

Cevalier  furent  mutt  vaillant 
El  de  l'altrui  entreprendant. 

(Brut,  ms.  .Munich,  3d7o,  Vollm.) 

ENTREPRENDEMENT.  S.  m.,  entreprise 
présomption  : 

Et  reconnistres  bien  sans  entreprendement 
Que  par  lui  nos  estnel  requerre  amendement. 
(Heruam,   BiWf,  Richel,  Uii,  C  58  r",) 

ENTREPRENDRE,  -  prundrc,  vprbe. 


—  Act,,  saisir,  surprendre,  envelopper  : 

I.i  rois  fut  molt  de  fort  mal  entrepris. 

{Les  Loh.,  ms,  Berne  113,  f  5'.) 

Mont  l'aloient  ancerchant 
Savoir  s'il  Venireprie.isent. 
(Wace.  Conception,  Brit.  Mas,  add,  15606,  f"  63',) 

Sor  pecheor  ploverait 

Lais  de  coi  les  entrepanrait. 

{LU.  Psalm.,  x,  p,  268,  Michel,) 
,lusuchris   savoit    bitn   que    chil   le    di- 
soieut  pour  li  entreprendre  se  il  peussent, 
(S,  Graal,  Vat.  Clir.  1687,  f»  22  r».) 

Quand  a  ce  dit  fn  si  fort  exbais 
Clie  d'un  sanglent  suor  fu  lot  entrepris. 
i.La  Passion,  ms,  Venise,  Romv,,  p,  25.) 

—  Prendre  ; 

Se  aucune  novisce  doute  entreprendre 
habit  de  nonaiu  et  vuelt  estre  convierse 
faire  le  puet  on.  {Règle  de  Citeaux,  ms, 
Dijon,  f»  131  v».) 

—  RéO.,  se  prendre  réciproquement  : 
Puis  s'entreprenàent  par  les  dois, 

{GuM.  de  Paterne.  628'J,  A.  T.) 
Bien  leur  osoit  loer  seur  s'ame  a  embe- 
deus  que   il  s'entrepreissent  par  mariage. 
(G.  DE  Tyr,  XI,  18,  Hist.  des  crois.) 

—  Act.,  fixer,  régler  : 

Et  fut  entreprins  ung  jour  et  lieu,  ou 
ledict  connestable  se  debvoit  trouver  pour 
povoir  parler  au  roy  en  bonne  seureté. 
(CoMMYNES,  Mém.,  111,  XI,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

—  Défendre,  soutenir  : 

L'Kglise  devez  deCfendre, 
La  vefve  aussi,  l'orphenin  entreprandre. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  840.  f°  309''.) 

—  Neutr.,  changer  : 

Ke  vostre  volenlé  sera  — 

Sans  muer  et  sans  entreprendre. 

(Ckev.  as  .II.  esp.,  2357,  Foersler.) 

—  Entrepris,  part,  passé,  saisi,  attaqué  : 

Outre  se  passent  de  grant  ire  entreprils). 

(Auberi,  p.  117,  Tobler.) 

Pour  qnoy  me  dis  tant  de  laidore. 
Se  je  suis  povre  créature. 
Dp.  maladie  entreprins? 
{La   Vie  et  l'hisl.  du  maulv.  Hictie,  Ane.  Tli,  fr,. 
m,  277.) 

—  Attaqué  d'une  maladie,  malade  : 

Par  mainles  fois  aurai  eslé  requise 
Ouc  ne  chantai  ensi  comme  je  soloie; 
Que  tant  par  suis  aloignie  de  joie, 
Que  je  vodroie  estre  nmels  entrepiise. 
(M.VBO,  DE  CiiAMPACSE.  Clians..  Tarhé.  les  Clian- 
■voBB,  de  Champagne,  p,  25.) 

Si  sui  bons  mires  de  parole; 

>'u3  hom  n'iertja  si  entrepris 

Que  jou  ne  soie  bien  apris 

Del  consillier  en  tel  endroit 

Que  ja  nus  maus  ne  l'en  venroil. 

(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p,   16,  Meyer,^ 

—  Entouré  : 

Haimon  son  frère  et  ses  autres  amis 
Vegnent  secorre,  car  mùjltesl,  entrepris. 

{LesLolt.,  ms,  Derne  113.  f"  lî\] 
Kt  a  qui  estoit  le  ponrpris, 
De  tous  coslez  bien  entrepris 
D'arbres  ri  de  fleurs  oilorantes, 
Arrousez  des  eaues  courantes, 
^Jehan  de  la  Fontaine,  la  Fontaine  des  amoureux 
de  science,  éd.  1547, J 


—  Epris  : 

Et  ferrai  d'un  dars  amourons 
Celle  an  donz  fin  cner  sav'oarous 
Ud  tant  a  de  honeur  et  d  i  pris. 
Pour  qui  tu  es  si  entreprii. 

(Clé  d'ami'Ur,  p.  ,5,  iross,1 

—  Embarrassé,  gêné,  interdit  : 

Charles  Marliaus  fu  forment  entrepris. 

(Garin  le  Loh.,  t,  I,  p,  3.  P.  Paris,) 
Oi'  te  veons  si  entrepris 
Qu'arrere  main  gelé  tes  c  )ps, 
{La  Charrette,  Vat.  Chr.  1725,  f»  16''  ) 

Si  en  estoit  la  roine  moult  honteuse  et 
irespensee  et  entreprise.  {Artur,  Richel. 
337,  f»  l*.) 

Si  en  furent  rauU  corechi.! 
El  entrepris  et  eshahi. 

{Gauiain,  152,  Hippeaii.) 
Et  mesire  Gauvains  el  pié 
Remest  dotens  et  entreptis. 

(/».,  5524.) 
Cil  out  pcor  el  fu  huntui, 
E  entrepris  e  angoissos. 
(Hist.  de  Guill.  te  Maréchal.  6757,   P.   Mejer, 
Homania,  t.  XI,  p.  $'.i.) 

De  riens  ne  fu  pas  entre^^rise 
l.a  nature  qui  la  fist  taoi  bêle. 

(G.  de  Dote,  Vat.  Cl  r.  1725,  P  72" .'i 

Chietjus  pa?mee  la  roinî 

On  li  giete  yaue  sor  le  vis, 
S'est  de  maintenant  revenue, 
Por  entreprise  s'est  tenu  > 
Moût  por  ses  gens  k'ilucques  sont. 

{Cher,  as  deus  esp.,  5963,  Foersler.) 

Certes,  dame,  molt  est  cil  entrepris 
Qui  sans  amor  cuide  monter  en  pris. 
(EcsT,  LB  Peintre,  Chans.,  Tirbé,  les  Chanson», 
de  Champagne,  p.  69.) 

La  le  trouva  li  rois  Ricats. 
I,i  Tel,  hardis  comme  lup  irs 
l''l  se  durent  estre  entrepi  is. 

(Pa,  Moost,,  Chroi  ,  19526,  Keiff,) 

V  la  querole  me  sui  pris. 
Si  ne  fni  pas  trop  entre)  ris. 

(Rose,  Riclel.  1573,  f»  T=,) 

Ainz  as  esté  sanz  mot  sonner 
l.ez  lui  com  foulz  et  ent  -épris. 

(.11).,  ms.  Corsini,  f»  17''.) 

Si  sui  dolens  el  entrepris. 

(/*..  f»  71'.) 

Tel  famé  ai  prise 
Que  nus  fora  moi  n'aime  ne  prise. 
Et  s'estoit  povre  et  entreprise 

Quant  je  la  pris. 
A  ci  mariage  de  pris. 
Cor  soi  povres  et  entrepris 

Ausi  comme  ele, 
Et  si  n'est  pas  génie  no  bêle. 
(RUTEB.,  le  Mariage  Rustebeu),  Jubiual,  1.  6.) 

Ore  escoules  com  je  fus  f)us. 
Et  esperdus,  et  entrepris. 
(Hdon  DE  Merï,  le  Tornoiemett  de  l'Antéchrist, 
p,  5,  Tarbé.) 

Le  regard  bas,  la  voi?  entreprise,  et  la 
lèvre  pesant,  (A.  Chart.,  l'Esper.,  OEiiv,, 
p.  263,  éd,  1617,) 

Entrepris  se  disait  encore  en  ce  sens  au 
XVII»  s.  : 

Il  parut  tout  alarmé  et  comme  entrepris 
de  cette  nouvelle,  et  demanda  à  Tavaunes 
ce  qu'il  y  avoit  à  faire.  (Tavann.,  Mém., 
p.  25,  Bibl.  elz,) 

ENTKEPUENEMENT,  S.  lu,,  entreprise  : 


ENT 


ENT 


ENT 


297 


Il  vainquit  de  toz  gyous  les  liarpeors, 
les  tregeteors,  les  charretiers  par  divers 
entreprenemeiiz.  (Chron.  deFr.,  rus.  Berne 
590,  f"  38".) 

ENTREiMiEXEUR,  adj.,  entreprenant  : 

La  fortune  ayde  aux  hardiz  et  entrepre- 
neurs et  déboute  les  couars.  (Troilus , 
Nouv.  fr.  du  xrv»  s.,  p.  218.) 

Et  fut  Guillaume  Robin  mareschal  de  la 
lice,  et  se  présenta  le  chevalier  entrepre- 
neur, comme  il  avait  acoustumé.  (Olivier 
DE  LA  Marche,  Mém.,  I,  21,  Michaud.) 

—  S.  m.,  celui  qui  entreprend  : 
Deriere     icelle  porte    avoil   une  haulte 

tente  close  et  habilliee,  pour  aidier  et  aisier 
Ventrepreneur.  (Oliv.  de  la  Marche,  des 
Gaiges  de  bataille,  p.  68,  Prost.) 

ENTREPRESSEURE  ,  VOir  ENTREPRE- 
SURE. 

ENTREPRESURE,  entrepressure,  ■■  pr.s- 
seure,  entrepresuire,  entreprisure,  antre., 
s.  f.,  entreprise  : 

Qnar  jamais 
Volroil  sa  y'ie  avoir  em  pais, 
ÎS'e  seit  des  choses  la  mesure. 
Se  crient  pai-  lot  entrepresnre. 
(Canl.  des  canl.,  nis.  du  Mans  1"3,  !"  89''.) 

Et  por  ce  di  jou  que  quant  jou  ne  por- 
roie  plus  celer  ma  foie  entrepresure,  que  je 
seroie  abaubie  comme  la  serre  qui  se 
plonge  jusqu'al  fons  de  la  mer.  (RiCH.  DE 
FouRNivAL,  li  Bestiaires,  p.  82,  Hippeau.) 

Bans  des  entrepresures  des  fosses. 
(126b,  Bans  pour  les  trav.  de  défense  de 
Douai,  Rec.  d'act.  des  XIP  et  XIII=  s.  en 
lang.  wall.,  p.  274.) 

Lors  lor  contèrent  tote  Ventrepresure. 
{EsloriesRogier,  Eichel.  20125,  f°  124''.) 

Et  ses  pères  qui  roys  estoit... 
Seust  du   fil  VenlrepmuTc. 
(G.  Mach.,  Poès.,  Riohel.  92-21.  (•  -214".) 
Il  te  feroit  moult  grant  injure 
Se  pris  tu  avoies  si  grant  cure 
Pour  perfaire  son  sauvement 
VA  que  plus  grant  ejtlrrprisnre 
Selon  que  requiert  vraye  droicture 
N'en  avoit  contre  lerapleiiient, 
(Decuilleville,  Trois  pelerinaiges,  f  108',   impr. 
Inslit.) 

Li  entrepresure  ostoit  si  haute  et  si  pé- 
rilleuse. (Fhoiss.,  Chron.,  I,  24,  Luce.) 

A  cause  de  certaines  pesqueries  et  en- 
trepresures. (.10  mai  1409,  Cari,  de  Flines, 
DCCLXXXV,  p.  738,  Hautcœur.) 

—  Entreprise,  attaque,  vexation  : 

Des  entrepresures  faittes  d'une  part  et 
d'autre.    {Ch.  de  1230,  Hist.    de  Lorr.,  IV, 

CCCCLXII.) 

Li  dux  de  Loheregne  et  li  cuens  de  Bar 
se  misrent  sor  nos  de  ces  enlreprisures. 
(1230,  Sentence  arbil.,  Arch.  J  681.) 

Par  qeqz  descort  ne  por  qeqz  entrepre- 
sure. (1252,  Barmouv.,  6,  Arch.  Mourthe.) 

Fais  savoir  a  tous,  que  de  .H.  entrepre- 
sures que   je   avoie   faites    a    madame  le 

royne  de  Castele je  l'ai  amendé  a  me- 

dame  a  se  volenté.  (1258,  Cart.  de  Pon- 
thieu,  Richel.  1.  10112,  ('  296  r".) 

Sus  pluisours  entrepresnires  que  l'une 
partie  requeroit  enver  l'autre.  (1264,  ie (t. 
dcj.  de  Joinv.,  S.  Urb.,  Arch.  H. -Marne.) 

Sus  plusors  antrepresures  que  li  une 
partie  et  li   autre  disoieut   que   il  avoient 

T.  m. 


entrepris  li  une    partie    encontre    l'autre. 
(Août  1266,  ib.) 

Que  Deus  le  gart  de  mort  et  lYentrepresseure. 
(Mttugis  d'Atgr.,  Richel.  16G,  f  4  r».) 

Qui  eussent  lait  violence  ou  entrepres- 
sures ad  dis  religieux.  (22juill.  1315,  Lett. 
d'Ed.  II,  Breq.,  II,  f»  261  r°.) 

Avons  ordené  et  enjoint  ausdiz  jurez  a 
nous  faire  sçavoir  touz  les  mesfaits  ou  en- 
trepresures qui  seront  dis  ou  faits  oudit 
mestier.  (1326,  Ord.,  xi,  507.) 

Pour  aucune  entrepresure  que  ilz  feissent. 
(1484,  Ord.,  XIX,  511.) 

—  Embarras  ; 

Et  eie  sans  entrepresure 
Li  conte  quan  k'il  li  avint. 

(Chev.  as  .n.  esp.,  l'250,  Foerstcr.) 

—  Ce  qu'un  édifice  comprend  : 

Defors  les  vies  entrepresures  des  courtiex 
de  le  vile  de  Wasiers.  (1224,  Sentence  ar- 
bitr.,  TaiUiar.) 

Révérend  père  en  Dieu  monseigneur 
Henry  de  Berghes,  eveque  de  Cambray,  ac- 
quit et  paya  une  place,  maison  et  entre- 
presure gi&aat  audict  Cambray,  appartenant 
a  messeigneurs  des  chapitres.  (J.  MonNET, 
Chron.,  ch.  ccLXxxvi,  Buchon.) 

Si  l'héritier  propriétaire  vouloit  redifier 
a  ses  despens,  faire  le  pourra,  si  le  viager 
ne  le  veut,  en  jouyssant  par  ledit  proprié- 
taire seulement  de  V entrepresure  des  edi- 
iices,  et  non  du  jardin  et  héritages  y  ap- 
pendans.  {Chart.  de  Hain.,  xxxviil,  9, 
Nouv.  Coût,  gén.,  II,  7b.) 

—  Corridor,  galerie,  promenoir  : 

Interscapedo,  entrepresure.  {Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

—  Contravention,  acte  commis  contrai- 
rement aux  us  et  coutumes  : 

Nostre  intenptions  est  a  esclairer  en  la 
première  partie  de  ceste  œuvre  au  mius 
que  nous  porrons,  touz  les  mestiers  de 
i^aris,  leur  ordenances,  la  manière  des  en- 
trepresures de  chascun  mestier,  et  leur 
amendes.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  p.  1, 
Lespinasse  et  Bounardot.) 

Li  quel  preudome  jurent  seur  sains  par 
devant  le  Prévost  de  Paris  que  il  garderont 
bien  et  loiaument  le  mestier  devant  dit,  et 
que  toutes  les  enpresures  que  i  seront,  au 
Prévost  de  Paris  ou  a  son  conmendement, 
au  plustot  qu'il  porront,  par  reson  le  fe- 
ront a  savoir.  (Id.,  ib.,  V  p.,  viii,  b.) 

ENTREPRESTURE,  S.  f.,  infractiou  : 

E  luit  orent  fait  conoissances. 
Que  Normant  altre  conenst, 
Qu'eiilrepreslurt-  n'i  eust. 

iltou.  3"  p.,  '"02,   var.,  Andresen.) 

Adan  feisles  et  formastes, 
Evain  por  servir  li  donnâtes. 
Cil  firent  par  entrepreslure 
Donc  toute  humaine  criature 
Sueffre  les  dolors  et  les  mans. 
(Geff.,  .vu.  est.  du  monde,  Hichel.  1526,  f  04''.) 

—  Sorte  de  droit  : 

Senz  paier  pasuage,  feugage,  resectuers , 
avaines  ou  entreprestures.  (1337,  Arch.  .IJ 
70,  f»  173  v°.) 

ENTREPRETEUR,  S.  m.,  interprête  : 

Il  sontausi  li  viel  entrepreteur  àes  choses 
en  le  pieur  partie,  dont  il  sont  souspece- 


neus  et  soupecenent  tousjours  le  pieur.  {Li 
Ai's  d'am.,  1,44,  Petit.) 

Voycy  le  entrepreteur  des  chants  des 
oysiaux.  {L'Yst.  des  sept  Sages,  p.  163,  G. 
Paris.) 

—  Fém.,entrepreteresse,s.  f.,  celle  qui  in- 
terprète : 

Car  costume  est  très  bone  entrepreteresse 
de  lois.  {Digestes,  vas.  Montp.  H  47,  f"  5''.) 

ENTREPRETURE,  S.  f.,  interprétation, 

explication  : 

Marcolon  apelent  iceste  faltnre, 
Çoe  est  l'esteille  Saturne  par  enireprelure. 
(Th.    de    Kent,    Geste    d'Atis.,    Richel.     24364, 
f»  61  v°.) 

ENTREPRIS,  s.  m.,  pourtouT,  pourprls, 

comme  entrepresure  : 

Item  petis  viviers  desous  se  maison  et 
les  entrepris  des  escluzes  qui  montent  en 
tout  wit  jalois  ou  environ  d'entrepresure. 
(1335,  Cart.  de  Guise,  Richel.  1.  17777, 
b  227  r».) 

ENTREPRISE,  -prinsB,  S.  f.,  différence  î 

N'a  lor  bianté  ot  entreprise 
Fors  tant  que  plus  jovenes  estoit 
Cil  cui  on  coroner  devoit. 

(Cher,  as  .u.  esp.,  122.-)0,  Foerster.) 

—  Race,  famille  : 

De  par  Ide  sa  meire  qui  fut  de  l'entreprise 
Le  chevalier  al  Chiene. 
(Jeh.  des  Preis.  Geste  de  Liège,  28069,  ap. 
Scheler,  Gloss.  pliilol.) 

—  Assaut  amoureux  : 

Mais  elle  (Messaline)  fournit  reelemeut, 
en  une  nuit,  a  vint  et  cinq  entreprinses . 
(Mont.,  Ess.,  m,  b,  éd.  1S88.) 

ENTREPRISON,  S.  f . ,  entreprise  : 

Comment  ose  nng  homs  donner  nom 
De  viilenie  ne  renom 
A  homme  ainsi   fortuné. 
S'il  ne  voit  en  lui  achoison 
De  si  villainne  entreprison 
Qu'il  s'appere  villaiu  nommé? 
(Ms.  Genève  Wg'"",  Rilter,  Poés.  des  xiv"  et  xv*  s., 
p.  28.) 

ENTREPRisoNNEMENT,  S.  m.,  empri- 
sonnement : 

La  cause  de  son  entreprisonnement  fut 
M.  d'Orval,  qui  en  fit  requeste  au  roy,  a 
cause  qu'il  traictoit  très  deshounestement 
sa  femme.  {Journ.  d'un  bourg,  de  Par.  s. 
le  règne  de  Fr.  I,  p.  88,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ENTREPRISURE,  VOir  ENTREPRESURE. 

ENTREPS,  voir  Entrues. 

ENTREQUERIR,  VerbC. 

—  Act.,  rechercher  : 

As  siens  le  dist  et  le  conselle 
Qu'il  garde  qu'il  soit  entretjnis. 
Et  qu'il  ne  s'en  estorde  vis. 

(Ben.,    Troie,  Richil.  SIS,  f»  105'.) 

—  Réfl.,  se  chercher  l'un  l'autre,  s'atta- 
quer : 

Par  grant  ire  s'antrequiroient, 
Espessement  s'anlrocioient. 

(Ben..  Troie,  Richel.  903,  V  6V.) 

De  grant  air  se  anirequierent. 
Des  lances  redes  s'entrefierent. 

(l'ic  dn  pape  Gréij.,  p.  r,2,  Lniarclie.) 

38 


298 


ENT 


ENT 


ENT 


Et  s'eslongierent  li  uns  de  l'sutre,  et  si 
s'entrekuisent  as  fiers  des  glaves  et  si  s'cn- 
treferirent  de  si  grant  air  k'il  s'entrepor- 
terent  a  tiere,  lor  chevaus  sour  lor  cors. 
{Li  Conles  don  roi  Flore  et  de  la  bielle 
Jehane,  Nouv.  fr.  du  xill°  s.,  p.  134.) 

ENTRER,  antrer,  intrer,  verbe. 

—  Réfl.,  s'introduire,  entrer  : 
Ed  nne  sale  riche  e  grant 

S'en  entrèrent. 

(Ben.,C.  deNorm.,  II,  10514,  Michel.) 
En  ses  chambres  s'en  veit  entrer. 
(Floire  el  Blanee/lor,  2'  vers  ,  1310,  du  Méril.) 

Pandaro  arriva,  a  qui  l'uys  jamais  ne  se 
trouva  fermé,  et  s'en  entra  en  la  chambre 
la  ou  elle  faisoit  ses  piteux  plains.  {Trot- 
lus,  Nouv.  fr.  du  xiv«  s.,  p.  223.) 

Tantoust  la  norrisse  les  laissa  et  s'en 
intrat  en  ung  aultre  retrait.  {Pierre  de 
Provence,  Ars.  3354,  f"  73  r».) 

Si  s'en  entrèrent  dans  la  ville  et  vindrent 
devers  le  palays  du  roy.  {Rom.  de  Jeh.  de 
Paris,  p.  69,  Bibl.  elz.) 

—  Neutr.,  entrer  en  vin,  commencer  à 
boire  : 

Si  n'en  avez  oui  parler,  de  luy  vous 
veulx  présentement  une  histoire  narrer, 
pour  entrer  en  vin  (beuvez  doucques)  et 
propos  (escoutez  doncques).  (Rab.,  1.  III, 
Prol.) 

—  Inf.  pris  subst.,  entrée  : 

.III.  jornals  de  vigne  a  l'antrer  de  la 
riiele  de  Perte.  (1241,  Ban  de  tréfond,  Bibl. 
Metz.) 

ENTRERAiSNiER,  -  resniev,  -  renier, 
antr.,  \.  réfl.,  s'entre-parler  : 

Si  apela  l'un  l'autre  et  s'antrerenierent 
sanz  veoir.  (S.  Graal,  ms.  Tours  91b,f"  75"^.) 

ENTRERAMPROSNER    (S'),    V.     réfl.j    SB 

faire  mutuellement  des  reproches  : 

Tant  .•:e  sont  enlreramprosnees 
Que  andeas  se  fuissent  mellees. 

{Blancand.,  66",  Michelant.; 

ENTRERECHIGNIER     (S'),     V.    réfl.,     SO 

montrer  les  dents,  et  par  extension,  se 
faire  mauvais  visage  : 

Nous  sommes  comme  chien  et  lou 

Qui  s'enlrererhigiient  es  bois. 
(Jeh.  Le  Feïke,  ilalheoliis,  1.  I,v.  723,  Tricotel.) 
Le  frère  du  chevalier  le  dist  et  en  parla 
tant  que  son  seigneur  le  sceut  et  en  eut  si 
grant  dueil  que  il  l'en  mescrut  toute  sa  vie, 
ne  depuis  n'en  eut  vers  elle  si  grant  amour 
ne  si  grant  plaisance,  comme  il  souloit  ; 
car  il  en  fut  fol  et  elle  folle,  et  s'entrere- 
chignerent.  {Liv.  du  chev.  de  La  Tour,  c. 
XXV,  Bibl.  elz.) 

ENTREREQUERiR,  verbe. 

—  Réfl.,  se  chercher  mutuellement  : 

Hardiement  s'entreretptierent. 

(Reii.  te  tlouvel,  5991,  Méon.) 

—  Act.,  demander  : 

Ils  ont  entrerequis  tout  d'ung  accord  a 
mon  signeur  que...  {Trahis,  de  France, 
p.  47,  Chrou.  belg.) 

ENTRERESSEMBLER,  -  ressanller,  (s'), 
y.  réfl.,  se  ressembler  : 

Et  tout  soit  ce  que  toutes  ces  mesures 
dessus  dites  ne  s'entreressanllent  pas,   ne 


porquant  qui  meffet  en  aucune  de  ces 
mesures  il  est  aussi  pusnis.  (Beauman., 
Coul.  du  Beauv.,  xxvi,  16,  Beugnot.) 

ENTREREVENIR  (s'),  V.  réfl.,  revenir 
l'un  contre  lautre  : 

Les  escoz  pris,  lances  bessiees, 

S'entrerevienent  les  mesniees. 

(Ben.,  Troie,  2643,  Joly.) 

ENTRERiGOi-ER  (s'),  V.  réfl.,  SB  divertip 
ensemble  : 

Quant  ainsi  ensemble  parolent 
De  leurs  fais  et  s'entrerigolenl. 
(A.  Chart.,  Liv.  des  quat.  dames.  OEnv.,  p.  663, 
éd.  1617.) 

ENTRERIRE  (s'),  v.  réfl.,  rire  l'un  à 
l'autre  ; 

A  ce  soi  bien  qn'amanz  estoienl 
Qoi  donceraent  s'entrebesoient 
Et  s'entrerioient  toz  jors. 

(Compl.  d'amour,  Uichel.  837,  P  360''.) 
Car  j'ay  bien  ven  qu'ils  n'ont  cessé 
De  s  entrerire  par  la  rne, 
Des  qu'ils  vous  ont  perdu  de  vue. 

(J.-A.  DE  Baif,  le  Brave,  V.  7.) 

Les  estoiles  s'entrerians  par  un  certain 
rapport  et  concours  de  rayons.  (La  Bode- 
RiE,  Harm.  du  monde,  p.  769,  éd.  1378.) 

ENTREROMPEEMENT ,  -  ruTtipeement , 
adv.,  par  intervalles,  dans  l'intervalle  : 

Interpollatini,  entreposeement  ou  entre- 
rumpeement.  (Gloss.  de  Salins.) 

ENTREROMPEMENT,  -  rumpemcnt,  an- 
tre., s.  m.,  interruption  : 

Nen  est  entrermnpemenz  e  nen  est  eis- 
sue,  e  nen  est  plainte  en  noz  places.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  cxliii,  18,  Michel.) 

Aucune  orison  ke  la  leiceon  antrerum- 
pet  et  ke  tant  ne  li  soit  mie  ai  ancum- 
brier  per  sun  antrerumpement.  (Li  Epistle 
saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun 
72,  f°  61  r».) 

Et  murmuroient  sanz  entrerompement. 
{Cont.  de  G.  de  Tyr,  ch.  lvi,  Hist.  des 
crois.) 

ENTREROMPEUR,  S.  m.,  interrupteur  : 
Interpellalor,  destourbeur,  entrerompeur 
de  propos.  (Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

ENTREROMPEURE,  S.  {.,  interruption  : 
Le  noble  gouvernement  ancien  des 
sains  et  vaillans  roys  de  France,  aucune- 
ment par  force  de  traveil,  et  aucunefois 
par  indiscret  conseil,  a  esté  entrerompu 
et  mains  ferme  que  mestier  ne  fut  a  la 
nave  françoise,  pour  laquelle  enlrerom- 
peure  et  négligence  de  ce  qui  estoit  a 
faire,...  tesdiz  subgies  murmuroient. 
(Maiz.,  Songe  du  viel  pel-,  III,  96,  Ars. 
2683.) 

ENTREROMPRE,  -  rumpi'e,  v.  a.,  sépa- 
rer, fendre  : 

Il  enlrerumpiet  la  pierre  el  désert.  {Lib. 
Psalm.,  Oxf.,  Lxxvii,  18,  Michel.) 

Il  enlrerumpiet  la  mer,  e  parmena  icels. 
{Ib.,  LXXVII,  16.) 

—  Interrompre  : 

Il  est  drois  que  on  reneut 
La  corde  quant  elle  est  desroute; 
Ausi  quant  aurai  entreroute 
Ma  maliTP.  g'i  repairrai. 
(Baud,  de  (;o^DE.  Il  l'ris.  dam.,  19(i,  Scheler.) 


Nous  defi'endons  étroitement  que  nuls 
des  maîtres  du  parlement,  soient  prési- 
dent ou  autre,  ne  empeschent  ne  entre- 
rompent les  besoignes  ordinaires  du  par- 
lement pour  leurs  propres  besoignes  ou 
autres.  (1344,  Ord.,  il,  223.) 

—  Entreropt,   part,  passé,  interrompu  : 
Que     sa    délectation     soit     entrerople. 

(Oresmb,  Etft.,  f»  216^  éd.  1488.) 
Se  tel  repos   n'est  entreroupt  et  empes- 

ché  par  la  cure  d'aucune  estude  honneste. 

(ID.,  Trad.  des  Bem.  de  fort,  de  Petr.,  Ars. 

2671,  f»  36  r».) 

ENTRERosER,  -  ouser,  V.  a.,  entrelacer, 

mêler  de  roses  : 

Pource  li  chapeliers  eslis 
Son  chapel  li  entrerosa, 
Le  lis  mellé  o  la  rose  a. 
(Reclus  de  Mol.,  Miserere,  Ars.    3142,  P  211'.) 

Entrerousa. 

(ID.,  ib.,  Bichel.  23111,  f  247'.) 

ENTREROTE,  S.  f.,  action  de  cheminer 
à  travers  : 

Parmi  les  rues  en  vienent  si  granz  lorbes 
Ne  reis  ne  cous  n'i  pot  faire  entrerote. 
Ne  le  saint  cors  ne  povrent  passer  oltre. 
(Alexis,  st.  103^  xi'  s.,  G.  Paris.) 

ENTREROY,  S.  m.,  celuï  qul  lait  les 
fonctions  de  roi  pendant  un  interrègne  : 

Créer  ung  entreroy.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  lOSll,  VII,  l,  12.) 

ENTRERijER  (s'),  V.  réfl.,  se  jeter  réci- 
proquement quelque  chose  : 

Des  puins  s'en  vont  entreferant 
Et  des  pieres  entreruaut 
Dont  il  avoit  el  camp  asses. 

(MocSK.,  Chron.,  5870,  Reitf.) 

ENTRERUMPEEMENT,  VOir  ENTRBROM- 
PEEMENT. 

ENTRERUMPRE,  Vûir  ENTREROMPRE. 

ENTRES,  voir  Entrues. 

ENTRES.\CHER,  -  cier,  v.  a.,  tirer  l'un 
à  l'autre  : 

Et  îi'entresacent  le  sanc  de  lor  cors  as 
espees  trencans,  (Flore  et  la  Bielle  Jehane, 
Nouv.  fr.  du  xiir  s.,  p.  136.) 

ENTRESAGNE,  VOir  ENTRESEIGNE. 

ENTRESAiE,  S.  (.,  peut-être  altération 
pour  enlresaillie,  nouvelle  attaque  : 

Par  vus  est  desconfile  la  pute  gens  haie 
Que  ne  pooit  sonfrir  voslre  cevalerîe, 
Quar  eopres  vostre  cop  ne  doue  entresaie. 
(Rnum.  d'Alix.,  f  31*,  Michelant.) 

ENTRESAIER,  VOir  ENTRESSAIER. 

ENTRESAIGNE,  VOir  ENTRESEIGKE. 

ENTRESAILLE,  adv.,  fomiB  d'entresoit 
pour  la  rime  ,  dans  cet  intervalle  de 
temps  : 

Quer  depuis  le  tems  Eueas 
Qni  aïint  primes  en  Ytalle 
De  roi  n'ot  onques  enlresailte 
Qui  fu  si  bons,  ne  ne  sera. 

(Alhis,  Ars,  3312,  f»  36'.) 

Cf.  Entresait. 

ENTRESAINE,  VOir  EMAESBlfiiNG. 


ENT 

ENTRESAING,  VOir  ENTRESEING. 

ENTRESAINGXIER  ,  VOir  ENTRESEI- 
GMER. 

ENTRESAIREMENTER,  VOif  ENTRESE- 
BEMENTER. 

ENTRESAiT,  sntreset,  antreset,  entrezait, 
entrescai,  entersait,  entreshet,  enlreshait, 
adv.,  tout  de  suite,  h  l'instant,  dans  le 
même  temps,  dans  le  temps,  cependant  : 

Entresait  vult  primes  savoir 
U  pnet  greinncr  Danre  avoir. 

(Brut,  ms.  Manich.  '2786,  Volira.) 
Ce  qaident  bien  lot  entreshet 
Que  ja  coutr'eas  o'aiez  recet 
Ne  li'^fense  n'arestement. 
(Ben.,  D.  de  Non»..  II,  -21348.  Michel  ) 
Levez  isoelemeet  deci 
Qui  traiz  estes  antreset. 
(Chrest.,  Erec  et  Enide,  Richel.  1452,  f»  ^4^) 
Por  coi  je  perderai  la  haltesse  et  l'onor 
Du  dus  qui  entresait  veut  que  l'aie  a  si^or. 
(AODEFROY   LE  Bastard,  Beatris,  P.  Paris,  Roman- 
cero, p.  33.) 
Jherusalem  verres,  si  l'ares  enlresait, 
Servjres  al  Sepucre  a  hounor,  se  Diu  plaist- 
(Chanson  de  Jérusalem,  196,  Meyer,  Bec,  p.  272.) 

C'est  la  vérité  entresait. 
(Siège  de  Jérns.,  Brit.  Mus.  addil.  15606,  V  6».) 

Li  rois  respout  tout  entreset. 
(Floire  et  Blanceflor,  1»  vers.,  312,  du  Méril.) 
Si  li  crie  merci,  qu'il  ne  soient  deffait. 
Et  il  li  renderont  la  cité  entresait. 
(Herb.  Ledcc,  Fûulij.  de  Cand.,  p.  165,  Tarbé.) 
Diex  nostre  Sire  el  cielz  a  fait 
QoecDuiques  il  vont  entersait. 

(LU.  Psalm..  cxiii.  p.  338,  Michel.) 
Mais  al  partir  de  Sornegur, 
Li  est  avis  qu'a  mal  eur 
L'avoit  acointié  ue  veu 
Quant  entresait  l'a  si  perdo. 

(Parton.,  374S,  Crapelet.) 
Car  toit  sanrons  qnanqu'avons  fait. 
Quant  vene  sni  entresait. 

(Ib.,  4675.) 
Qnar  li  mais  li  vient  sanz  arrêt 
Et  saoz  apel  tôt  entreset. 

(Ib.,  Richel.  19152,  F  158''.) 
Loial  ami  a  tous  jors  serai 
Sans  moi  repentir  entresait. 

(Chans.,  ms.  Montp.  H  196,  f°  250  r°.) 
Ne  m  oubliez  pas  s'il  vous  plest 
Quar  je  vous  ai  tout  entreset 
M'amor  donee  et  cner  et  cors. 

(Salut  d'amors,  Richel.  83",  P  272'.) 
Moult  malvaisement  li  Tait  ; 
Car  li  fans  sairemens  c'ot  fait 
L'a  le  jour  houni  entresait. 

(Bom.  du  Comt.  de  Poit.,  1201,  Michel.) 
Li  auctors  tesmoigne  el  retrait 
Qne  bons  chevaliers  enlresait  i 
Puet  plus  faire  c'om  ne  puet  croire. 

(Durm.  le  Gai.,  5553,  Stengel.) 
Poar  riens  encontre  vous  n'iroie. 
Mais  commandes  et  il  ert  fait  ; 
Che  coramant  je  tout  entresait. 

(Bicit.  li  biaus,  100,  Foerster  ) 
Et  si  TOUS  di  tout  enlresait. 

(Ib.,   150. 
Que  c'il  le  savoit  entresait,  I 

Molt  volenliers  c'en  garderoit. 
lIlOB.  de  Blois,  Poés..   Richel.    24301,  p.  SIO"*.) 
.Mes  je  Toel  Irestont  entreset 
Sans  nui  si  que  vou^;  demonres. 

(Couci,  486,  Crapelet.) 


ENT 

.Nous  Tolions  savoir  entresait 
Vo  pensée  et  que  vous  diries 
De  ce  qu'eus  entrer  ne  poies. 

(/*.,  3498.) 
Lors  dist  qu'il  veut  tout  entrezait 
Plus  tost  qu'il  poet  la  mer  passer. 

(/*.,  7548.) 
Et  li  quens  de  Boulongne  ala  deffier  le 
conte  Thiebault  par  .ii.  chevaliers  et  li  de- 
manda entresait  la  mort  son  frère.  {Chron. 
de  liains,  c.  xxv,  L.  Paris.) 

Bailhes  le  moi  tout  enlresait. 
(Del'Emper.  Constant,  182,  Remania,  VI,  p.  164.) 
Et  il  i  courut  enlresait. 

(Sept  Sages,  1352,  Keller.) 
Et  se  de  moi  se  veit  retraire 
Tôt  entresait  m'estuet  finer. 
(G.  DE  SoiG.MEs,  Chans.,  Scheler,  Trouv.  belg., 
nouv.  sér.,  p.  56.) 

Chescuns  amis  se  fest, 
E  dit  ben  enlreshait  : 
De  tout  en  vous  me  met. 
(Les  Proverbes  de!  Vilain,  Ler.  de  Lincy.  Prov., 
p.  460.; 

ENTRESAi.En  (s'),  V.  réfl.,  s'écliapper  : 

Mais  auqnes  tes  bien  li  estet, 
Li  pensers  un  poi  s'entresret. 
Et  totes  voies  en  parlant 
Vers  ceslai  se  vait  atraianl. 

(Parton..  10293,  Crapelet.) 

ENTHESARDRE  (s'),  V.  réfl.,  bi'ùler  : 

Atant  s'en  vont  li  jogleor. 

Gascons  en  part  par  tel  vigor 

Sa  fenestre,  quant  il  s'enpart. 

Que  li  palais  tos  s'enlresart. 
(Re.s.  de  Beaujeo,  li  Biaus  Desconneus,  3047, 
Hippean.) 

ENTRE.SAVOIR,  V.  a.,  savolf,  Connaître  : 

Fasons  entresavoir  a  toute   gent  que... 

(1266.  C/t.  d'Hug.  deBourg.,  Ch.  des  compt. 

B 
de    Dole  —  ,  Arch.  Doubs.) 
935  ' 

ENTRES.\YN,  VOir  ENTRESEING. 

ENTRESBOELER,  entreboueler,  entres- 
boieler  (s'),  v.  réfl.,  s'arracher  l'un  l'autre 
les  entrailles  : 

Et  as  lances  s'entresboielent. 
(Bellep.,  Machttb.,  Richel.  19179,  P  6  y".) 
Par  les  crenians  s'entresbouelent. 

(GuiART,  Boy.  lign.,  18712,  W.  et  D.) 

Près  des  creniaas  s'entrebouelent. 

(ID..  ib.,  19161.) 

ENTRESBOIELER,   VOlr    ENTRESBOELER. 

ENTRESCERVELER      (S'),     V.     réfl.,     SU 

faire  sauter  mutuellement  la  cervelle  : 
Et  s'entredonent  si  grans  flas 
Li  ploisor  i\\i'\l  s'entrescenelenl. 
(Belles,  Machab.,  Richel.  19179,  f  6  t".) 

ENTRESCHANGEEMENT,  adv.,  alterna- 
tivement, successivement  : 

Vicatiiii,dGrue  en  rae, entreschangeement. 
(Catholicon,  Richel.  1.  17881.) 

ENTRESCHELON,  erticecft.,  S.  m.,  éche- 
.ton,  intermédiaire  : 

Entrechelons  de  eschiele.  (J.  Lagadeuc, 
Catliol.,éd.  Auffret  deQuoetqueueran,  Bibl. 
Quimper.) 

ENTREScoNDiRE  (s'),  v.réfl.,  86  refuser 
mutuellement  : 


ENT 


299 


De  paiz  faire  s^entreseondissent. 
(GoiART,  Boy.  lign.,  t.  I,  p.  288,  Buchon.) 

R.NTRESCONDRE  (s'),  V.réfl.,  SB  cacher 

Mauz  et  orribles  et  cuisauz 
Sus  atoorz  oscars  et  luisanz 
Ou  il  les  se  font  entrescondre. 

(Gdiart,  Boy.  lign.,  18659,  W.  et  D.) 

EXTREScouTER,  V.  3.,  écouter  à  moi- 
tié : 

y entrescoulay  les  amoureulx  debas 
Dung  escuier  et  de  sa  belle  dame. 
(Henki  Baudb,  le  Débat  de  la  dame  et  de  Vescuyer, 
Poés.  fr   des  xv°  et  xvi»  s.,  t.  IV.) 

EXTRESEC,  adj.,  à  moitié  sec  ; 

Leur  donnons...  l'usage  des  arbres  eshou- 
pez  et  des  entresecz  de  nostre  dicte  forest 
pour  ediffier  en  leur  dicte  maison.  fl336 
Arch.  JJ  70,  f  42  r».) 

Deux  chartees  de  bois  ou  bois  mort  ou 
entresec  pour  ardoir  et  édifier.  (1322,  Arch 
JJ  61,  pièce  283.) 

ENTRESEGNE,    VOir  ENTRESEIGNE. 
ENTRESEGNIER,    VOir     ENTRESBIGNIER. 

EfiTR-ESEiG?iE,-segne,~saigne,-saingne, 
-  sagne,  -  saine,  -  signe,  -  soigne,  antres., 
anlress.,  antras.,  s.  f.,  signe,  marque,  en- 
seigne, indice  : 

Le  sanc  qui  chai  de  ses  plaies 
Ce  sont  entresegnes  veraies. 
(La  Charrette,  Vat.  Chr.  1725,  P  22'.) 

Mollit  par  nous  ont  vo  gent  malmise, 
Li  une  est  outre  l'autre  prise, 
Jou  en  aport  bien  entrrsatne. 
Atant  se  pasme,  car  moult  saine. 

(Athis,  Ricbel.  375,  f°  153^) 
N'i  a  celui  qni  ne  port  anlressaigne. 
(Herb.  Leduc,  Foniq.  de  Candie.  Richel.  25518 
P  26  v»  ) 

Il  meysmes  et  ses  escus  et  ses  habers 
sont  si  toelliet  de  sanc  et  de  cervelle  que  il 
ne  parait  sor  lui  nulle  antresaigne.  (S 
Graal,  Richel.  245o,  f»  232  r».) 

Je  dirai  que  tu  as  aucune  chose  faite,  et 
si   métrai   sus  aucune  entreseigne  por  de- 
monstrer  que    tu   l'as  faite.    (Brun.   Lat 
Très.,  p.  476,  Chabaille.) 

Et  se  il  n'a  ces,  ou  il  n'a  aucune  entre- 
seigne par  quei  il  semble  que  il  ait  esté 
murtri.  {Liv.  de  J.  d'Ibetin,  ch.  lxxxv,  Beu- 
gnot.)  Var.,  enlresigne. 

Si  est  encore  Ventresaigne 
De  l'arche  seur  une  moataigne 
En  Ermenie  ou  elle  vint. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible,  ms.  Tours  906 
P  T".) 

Lana  el  soleil  est  sa  antrasaigne. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  821,  f°  5'.) 

C'il  n'y  avait  ne  beufs,  ne  vache,  ne  liotj 
ne  chose  au  monde,  adonc  peult  le  dit 
seigneur  prendre  une  geline  pour  entre- 
seigne que  on  sache  que  ce  cliesal  et  les 
aultres  biens  sont  ung  bien  chisiint.  (1433. 
Rôle  des  colonges  de  Courchapoix,  Mon.  dé 
l'év.  de  Bàle,  V,  325,  Trouillat  et  Vautrey.) 

De  la  ville  de  Taurania,  qui  estoit  en 
iceux  pays,  on  n'en  sçauroit  trouver  au- 
cune entreseigne.  (Du  Pinet,  Ptine,  m.  S, 
éd.  1566.) 

—  Signal,  signe  : 

Elle  li  Gsl  une  entresaingne 
Si  com  fine  amor  li  eusaingne. 

(Flormont,  Richel.    792.  f  36'.) 


300 


ENT 


ENT 


ENT 


Ensi  sonent  cist  les  canpanes  eu  entre- 
seignes  as  feels  N.-S.  que  il  veillent  et  s'es- 
chaugallent  contre  l'agait  do  deable.  (Trad. 
de  Beleth,  Richel.  1.  99S,  f»  9  v".) 

—  Etendard,  bannière  : 

Mainte  manche  de  damoisele, 

Mainte  guimple  et  mainte  entresaigne. 

(Durmars  le  Gallois.  1128,  Slengel.) 
Jamais  n'assamblera  en  bataille  grant  est 
En  celles  entresoignes  que  nous  avons  veu, 
En  son  maistre  palais  ou  nous  sûmes  hea  ! 
(Girart  de  Ro.is.,  223i,  Mignard.)  Var.  du  ms. 
de  Sens  :  entresscinnes. 

—  En  parlant  d'armure,  de  blason,  d'ar- 
moirie  : 

Un  ciiCTalier  des  lor  mult  proz 
Out  saisi  le  gué  avant  toz, 
Armez  cam  ûz  d'empereor. 
One  i!  toz  e  snn  railsoudor 
Esteient  covert  A' entresaigne. 
(Ben..  D.de  Norm.,   H.' 21390,  Michel.) 

Il  fu  moult  bien  armes  d'auberc  et  A'entresagne 
Et  d'escn  et  de  lance. 

iEnf.  God.,  Richel.  125S8,  f°  33''.) 

En  sa  baniere  ot  nns  granl  bar 
A  entresaingne  de  vairons. 
{Bat.  de  Caresm.  et  de  Charnage,  301,  Méon, 
Fabl.  et  cont.,  IV,  90.) 

ENTRESEiGNEE,  S.  f.,  caparaçon  avec 
armoiries  : 

Estoit  la  marche  plaiue,  et  tendue  de 
parures  a  chevaulx,et  de  testieres  tumbees, 
et  d'entreseigtiees  de  chevaux  dont  ils 
avoient  esté  parez.  (Perceforest,  IV,  f  61, 
éd.  1528.) 

ENTRESEiGNiER,  -  csseigner,  -  aigner, 
-  eingner,  -  aingner,  -  egnier,  -  igner,  ant., 
V.  a.,  orner,  distinguer  : 

Tante  cointise  riche  et  bêle 
Que  couleur  diverse  entreseingne. 

(GuiART,  Rmj.  lign.,  13466,  W.  et  D.) 

—  Montrer  par  signes  : 

Entor  li  a  de  geiiz  granz  ilotes 
Qni  esbabi  et  esmen 
Sont  du  miracle  qn'ont  vea. 
Tait  s'en  merveillent,  tuit  s'en  saingnent. 
Au  doit  le  cierge  s'eniresaingnent 
Qui  ja  deus  foiz  est  avalez. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.  de  la  V.,    éd.  Poq.,  p.  318.) 

—  Entreseignié,  part,  passé,  orné,  dis- 
tingué, armorié,  blasonné  : 

Et  tant  anseigne  desploiee, 
Tante  bêle  arme  antreseigniee. 
Et  tante  meinches  de  bliaut. 

(Ben.,  Troie.  Ars.  33U,  f°  51''.) 
E  lor  enseignes  despleiees 
Granz,  de  fil  d'or  entreseignees. 

(ID.,  D.  de  Norm.,  11,  41331,  Michel.) 

Vez  ci  le  rei 
.E  sa  grant  est  environ  sei. 
Les  escuz  pris  entreseigniez 
E  les  heaumes  es  ches  laciez. 

(Id.,  U.,  11,   21344.) 
Enireseigniez  de  connissances. 

(iD.,  j*..  Il,  18477.) 
Furent  venu  sor  le  Mal  Pas 
0  escDS  fres,  o  cbevaus  cras. 
De  lor  armes  entreseignié. 

(Tristan,  I,  3671,  Michel.) 
En  son  tref  s'est  la  pncelecochiee 
Sor  une  coule  de  paile  antresseigni.ee. 
(IIeiîb.   Leduc,  Foulq.  de    Candie,  Richel.  25518, 
f  33  r».) 


Cascnns  ot  rice  gonfanon, 
A  aigle  d'or  et  a  dragon 
Ert  lor  bataille  entresignie. 

(Alliis.  Richel.  375,  f°  143'.) 
Tôt  cil  a  ces  escns  fassies 
De  plusors  tains  entreseignies 
Sont  0  lai  et  de  sa  mainie. 

{Durm.  le  Gai.,  8503,  Stengel.) 

(Espée)  par  l'enhoudeure  entresegnie  de 
croiz.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
f°  153''.)  P.  Paris:  entresseignee. 

Sir  est  Godefroi  de  Breban, 
A  armes  bel  entreseingnies. 
(GuiABT,  Roy.  lign.,  Richel.   5698,  f»  234''.) 

Afin  que  ils  morussent  es  ornemens  qui 
estoient  signez  et  entreseingnez  de  leurs 
vertnz  et  de  leurs  honneurs  et  de  leur  for- 
tune primeraine.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  f°95''.) 

ENTRESEING,  -  saitig,  -  sevg,  -  sayn, 
-  signe,  s.  m.,  signe,  insigne,  trace,  mar- 
que, indice  : 

M'aloent  mie  iloec  Inr  entresainz  mastrant. 
Mais  ki  plus  i  pont  faire  ne  s'alout  pas  Teignant. 
(Wace,  Rou,  2' p.,  3237,  Andrcsen.) 

Par  un  entreseing  qu'ilec  vit 

Connut  cerlaiaemenl  et  dit 

Qu'il  trouva  le  roi  pescheor 

En  celé  eve  sanz  nul  destor. 
(Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  f  156''.) 

Li  arcevesques,  bien  le  sai. 

El  Watiers  vesques  de  Tornai, 

Et  cil  d'Arras,  et  de  Noion, 

Kiirent  a  l'enqnisision  : 

Ausi  doi  frère  de  Masteng 

Furent  ars  pour  tel  entreseng. 

(Ph.  Modsk.,  Chron.,  28958,  Reiff.) 

Cil  de  Lobes  et  plusior 

Disoienl  auques  a  taisor 

Que  teus  entresains  ot  moslres 

Que  c'iert  li  quens  en  vérités. 

(In.,  ib.,  24667.) 

Elle  peust  souffrir  estre  roy  coronné  por- 
tant les  entresaings  et  joissant  de  l'empire 
de  Romulus.  (Uersuire,  T.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  74''.) 

Si  pensèrent  que  ces  nouvelles  estoient 
comme  ung  entreseing  de  lour  fortune. 
(Chron.  et  hist.  s.  et  prof.,  Ars.  5079, 
f»  229».) 

Tantost  que  on  le  veist  (Tytus)  on  l'ap- 
pella  empereur,  et  si  luy  portereut  les  aor- 
nemens  elles  entresains  a  ceappartenans. 
[Prem.  vol.  des  grans  dec.  de  T.  Liv., 
b  124^  éd.  1530.) 

—  Signe,  signal  ; 

Tôt  ce  que  j'os  voudrai  mander 
Par  entresainz  e  par  message, 
Iceo  faites  cum  proz  e  sages. 
(Ben.,  d.  de  Norm.,  II.  14314,  Michel.) 

Par  mines,  tetins  descouvers. 
Machinations,  motz  couvers, 
Faulx  entresains  et  controuvez. 
(CoQuiLLART,  Plagd.,  p.  54,  Bibl.  elz.) 

Elle  luy  fist  ung  entresigne  eu  touchant 
son  doy  a  sa  bouche.  Geste  enseigne  en- 
tendy  Loys.  {Hist.  des  Seig.  de  Gavres, 
f  149  v",  Gachet.) 

Etant  pressée,  elle  tendoit  la  gorge  et 
demandoit  un  couteau  plutôt  que  de  pro- 
noncer un  si  vilain  mot  ;  enfin,  la  mais- 
tresse,  qui  avoit  besoin  de  savoir  le  nom, 
n'aiant  rien  gagné  ni  par  menaces  ni  par 
promesses,  lui  commanda  de  le  fnire  con- 
uoistre  par  entreseings.  (D'AuB.,  Foeneste, 
1.  3,  c.  12.  Bibl.  elz.) 


—  En  parlant  d'armures,  blason,  ar- 
moiries : 

Tint  l'espee  nue,  d'or  sont  li  entresair.s. 
(Mang.  d'Aigr.,  Richel.  766,  f»  21  r".) 

ENTRESENG,  VOIF  ENTRESEING. 

ENTRESELER,  V.  a.,  mettre  en  tré- 
seaux  : 

Et  doivent  li  teneur  mener  la  ciiampart 
et  la  disme  en  la  grange  de  l'église  de  Ve- 
nili  quant  li  jarbes  sunt  entreselees,  li  ser- 
jant  de  l'église  prent  les  quieus  tresiaus 
que  il  li  plaist  pour  la  disme  et  pour  la 
champarf.  (1277,  Cart.  de  Jouarre,  Richel. 
11571,  fSSv».) 

ENTRESEMBLABLE,  adj.,  qui  SB  res- 
semble entre  soi  : 

N'en  la  fille  ne  en  la  mère 
N'y  a  quelconque  chose  amere. 
Assez  entresembtables  sont 
Par  la  doulceur  qu'en  elles  ont. 
(Decuilleville,  Trois  pelerinaiges,  f  152',  impr. 
Instit.) 

ENTRESEMBLER,-  essemMer,  -  ambler, 
-  anler,  (s'),  v.  réfl.,  se  ressembler  entre 
soi  : 

Bien  resemblons  ambedul. 
Il  n'est  pas  graindre  que  je  sui  ; 
De  parler  nos  entreseinblons. 
{Ollevien,  ms.    Oxf.,  Bodl.  Halton  100,  f»  68  v».) 

En  autres  coses  s' entressanloient  il  bien 
comme  jumel.  (Bib.  hist.,  Mnz.  532,  f"  17'.) 

Et,  pour  ce  que  le  langaige  d'Escla- 
vonye  et  de  Hongrye  s' entresemblent  aul- 
cunement,  les  Esclavons  lui  demandèrent 
ou  il  aloit  et  qu'il  queroit.  (Wavhin,  An- 
chienn.  Chron.  d'Englet.,  t.  11,  p.  43,  Soc. 
de  1  H.  de  Fr.) 

Nonobstant  elle  doubtoit  de  sa  per- 
sonne, pour  ce  que  les  hommes  aulcunes 
fois  s' entresemblent.  {Fleur  des  hist.,  Rlaz. 
330,  f°  192''.) 

Noblesse  et  honneur  moult  fort  s'entres- 
saniblent.  (M.  Lefsanc,  l'Estrif  de  Fort , 
f»  135  V",  impr.  Ste-Gen.) 

—  S'assembler  : 

Et  les  genz  et  lez  escuiers  tant  d'une 
partie  comme  d'autre  s' entresemblent.  (.1. 
DE  ViGNAY,  Enseignem.,  vas.  Brux.   11042, 

f  45".) 

ENTHESEMONDRE  (s'),  V.  réfl.,  s'aver- 
tir,  s'exhorter  mutuellement  : 

Il  se  commencierent  a  entresemondre  àf. 
bien  fere.  (G.  de  Tyr  ,  v,  5,  Hist.  des 
crois.) 

Li  combatans  s'entresemonenl. 

(Guiart,  Roy.  lign.,  Richel.  5698,  f  131.) 

ENTRESEREMENTÉ,  -  satrementé,  part. 
passé,  qui  a  juré  ensemble,  qui  a  fait  un 
serment  mutuel  : 

E  sunt  entreseremenlè, 

Ke  tuit  ensemble  se  tendrunt 

Et  ensemble  se  defeuiirunt. 

(Rou,  3°  p.,  898,  Andreseu.) 

Et  sont  entresairementé 
Ke  tôt  ensamble  se  tenronl. 

(Ib.,  Richel.  375,  f  220'^.) 

ENTRESERRER  (s'),  V.  réfl.,  sc  Serrer 
inutuelleineat  : 

Le  sondart  an  soudarl 

S'entreserre  et  attend  le  belliqueux  hazard. 
(Jamyn,  Uiade,  xiii,  f  198  r",  éd.  1606.) 


ENT 


ENT 


ENT 


301 


ENTRESET,  Voir  Entresait. 

ENTRESGARDER  (s'),  V.  réfl.,  SB  regar- 
der mutuellement  : 

Piteosemeot  s'enfre^ijardoient 
(Floire  et  Blance/lor,  1°  vers.,  2.S63,  du  Méril.1 

Li  doi  frère  s'enlresgnrdoii'nl. 
Larmes  des  ieos  lor  deschendoient. 

(Florimont,  Richel.  79-2,  f  i''.) 

ENTRESHAIT,  VOir  ENTRESAIT. 

ENTRESHET,  VOIT  ENTHESAIT. 

ENTRESi,  voir  Entreci. 

ENTRESIEVIR,  VOIT  ENTRESUIVIR. 

1.  ENTRESIGNE,  VOiP  ENTRESEIGNE. 

2.  ENTRESIGNE,  VOir  ENTRESEING. 
ENTRESIGNER,  VOlr  ENTRESEIGNIER. 

ENTRESLOiGNiER,  -  loiïigner,  -  longner. 
■longer,  entralongier  (s'),  v.réf!.,  s'éloigner 
mutuellement  : 

Des6é  sont  andoi  li  chevalier, 
Il  s'entreslongeiU,  brocié  sont  li  destrier. 
(Baimb.,  Ogier,  10028,  Barrois.) 

Si  s'cnlreslongcnt  .1.  arpent  mesnré. 

(Ùuon  de  Bord.,   7703,  A.  P.) 
Lors  s'entresloinijnent  .i.  arpent  et  demi. 
(Gaijdon,  6599,  A.  P.) 
Qne  li  dui  mur  s'entreslongicrcnt 
Et  se  retrairent  com  aias  erent. 
(Gaut.  d'Arr.,  EracL,  ms.  Turin,  P  21''.) 

Il  se  sont  entralongiet,  c.iscuns  le  lance 
empuignie.  (Sej)l  Sag.  de  Rome,  Ars.  3354, 
f»  H6=.) 

ENTRESLONGIER,  VOlP  ENTRESLOIGNIEH. 
ENTRESOIGNE,   VOlr  ENTRESEIGNE. 

ENTRESOiGNEMENT,  -  ant,  S.  m.,  re- 
lâche : 

Sainz  Pous  dit  :  Euvres  sanz  enlresoigne- 
manz.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  298^) 

ENTRESOLAciER  (s'),  V.  réfl.,  se  réjouir 
ensemble  : 

E,  quant  urent  mangée,  s'enlresolacerent. 
(Foulques  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv  s., 
p.  43.) 

ENTRESOLIVE,  S.  f.,  solive  de  traverse, 
celle  qui  est  au  milieu  : 

Entresolive,  a  space  or  quarter  between 
two  rafters.  (Cotgr.) 

ENTRESOURCIL,  S.  lïi.,  l'espacB  compris 
entre  les  deux  sourcils  : 

Interoilium,eHir«sour(;((,entreeuil.(G(oss. 
de  Salins.) 

ENTRESOYVRE,  S.  m.,  séparatioii  : 
Entresoyfi.  (S.  Bern.,  Senn.,  ms.^  p.  71 

et  96,  ap.  Ste-Pal.)  Lui.,  médium,  et  obstacu- 

lum. 

ENTRESPAixDRE  (s'),  V.  réfl.,  SB  frap- 
per mutuellement  : 

Il  s'entrespaignent  bien  corne  cil  qui 
assez  avoient  cuer  et  force.  {Artur,  Richel. 
337,  f"  277M 

Si  s'entrespaintrent  par  tel  air  qu'il  se 
portèrent  a  terre,  les  chevals  sus  les  cors. 
{Ib.,  f»  175''.) 


ENTRESPousER  (s'),  V.  réfl.,  s'épouscr: 
Il  se  entrespouseroienl  en  face  de  saincte 
église.  (1337,  Arch.  K  42,  pièce  37'"».) 

ENTRESQUE,  eulTeske,  adv.,  jusque  : 
L'osberc  li  rumpt  entresque  a  la  charn. 

(Roi,  1265,  Millier.) 
Cez  vestemenz  entresque  as  cars  vives. 

(II,.,  1613.) 

Ki  d'nme  ad  faitnre  entresque  a  la  ceinture. 

(P.  DE  Thaon,  Best.,  540,  Mail.) 

Des  Chanipillons  entresc'ai  Vigey...  et 
des  lai  entresc'ai  lo  maison.  [Ch.  de  1235, 
Ch.  de  Metz,  n°9.) 

Des  l'ostel  Herbillon  de  Conflans  entres 
k'a  la  grnnt  maison....  (Mars  1237,  Chap. 
cath.  Metz,  maisonnerie,  Arch.  Mos.) 

E  montent  chevalier  entresqu'a.  cent. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  317,  Michel.) 

ENTRESSAiER,  entresuier  (s'J,  v.  réfl., 
essayer  ses  forces,  lutter  : 

Entre  loi  et  le  duc  se  vont  entresaier. 

(Boi'm.  d'Alix.,  f  16°,  Michelant.) 

Bourbonnais,  enlressaier,  essayer  ses 
forces. 

ENTRESSANLER,  VOÎT  ENTRESEMBLEB. 

ENTRESSEis,  voir  Entreceis. 

ENTRESSILLER,  VOir  ENTRECILI.ER. 
ENTRESIEVIR,   VOir  ENTRESUIVIR. 

ENTRESTAiNDRE,  eutretaitidre  (s'),  v. 
réfl.,  se  tuer  mutuellement  : 

Mais  ne  peuvent  onltre  passer 
Dont  l'un  l'aultre  si  y  deffoule 
Qu'ils  s' entretaingnent  en  la  foule. 
(Cbr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  f°  233  r°.) 

ENTRESTANT,  adv.,  ti  l'Instant,  en 
même  temps  : 

Et  ou  et  fait  apareillier 
Tontes  les  maisons  entrestanl. 

{Chev.  as.n.  esp.,  8190,  Foerster." 

Et  fn  près  entrestanl 

Tous  li  mengiers  et  misses  tables. 

(Ib.,  8612.) 

ENTRESTEE,  S.  (.,  renconti'e  : 
Pour  estre  hors  du  dangier  des  courses 
et  entrestees  gu'ilz  se  font  ou  cartier  de  lu 
dicte  haulte  Conté  par  les  gens  du  prince 
d'Orange.  {Le  Fet  de  monsieur  de  Ray,  xv«  s., 
Richel.  2900.) 

ENTUESTER,  V.   a.  ? 

Bois  echois,  arragies,  brises,  versies. 
enlrestes,  et  aultres  bois  quijamais  ne  puent 
feuiller  ne  fructifier.  (Compt.  de gruerie des 
xiV  et  XV"  s.,  Arch.  C.-d'Or,  Mém.  de  la 
Soc.  éduenne,  1876,  p.  161.) 

ENTRESTONER,  -  oïMicr,  -  oimer  (s'), 
verbe. 

—  Réfl.,  se  faire  perdre  mutuellement  le 
sentiment  : 

Lors  s'entredonnerent  graus  cous  amont 
sor  les  hiaumes,  si  que  tout  se  sont  entres- 
touné.  (Artur,  ms.  Grenoble  378,  f  66^) 

Al  asEanlcr  tes  caus  se  doanenl 
C'a  poi  que  il  ne  s'entieslonneni. 
(liom.  de  Ilam,  ati.  Michel.  Hist.  des  dues  de 
Narrn.,  v.  2j,S.) 


Mais  cascuns  ot  si  ;;rant  ahaii 

Des  grans  cox  qu'il  s'entredoncrent 

C'a  peu  qu'il  ne  s'enirestonerent. 

(16.,  p.  310.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

La  roist  on  armes  sonner, 
Et  veist  gens  entrestonner. 
(GuiART,  Roy.  lign.,  Richel.  5R98,  f^  \Z0^.) 

ENTRESTOQUER  (s'),  V.,  SB  battre  l'un 
contre  l'autre;  propr.,  se  battre  à  coups 
d'estoc  ; 

Belliers  se  tirent  a  part  du  troupeau, 
pour  s'entrechoquer,  de  mesme  les  François 
se  mettent  a  quartier  du  gras  des  armées, 
pour  s'entrestorjuer.  (Savar.,  Contre  les 
duels,  p.  7,  ap.  Sle-Pal.) 

EXTRESTRAiNER  (s'),  V.  réfl.,  s'atta- 
quer  l'un  l'autre  : 

Armes  la  ou  il  s'enlreslrainetu 
Fausent  en  mainz  liens  comme  piautre. 
(Gdiart,  Hoij.  lign.,  13200,  W.  et  D.) 

ENTRESUITE,  -  uitte,  S.  f.,  suite  inin- 
terrompue, continuité  : 

Voila  commeselonl'enîreswiHedes  temps, 
les  maires  du  palais  ont  eu  premièrement 
la  vogue.  (Pasq.,  Rech.,u,  12.) 

La  chaîne  et  entresuite  des  clioses.  (La 
Bon.,  Harmon.,  Ep.,  éd.  1578.) 

L'ordre  et  entresuite  des  créatures.  (1d., 
1-6.) 

Laquelle  entresuite  es  choses  divines 
s'entend  selon  l'ordre  de  nature,  et  es 
choses  naturelles  selon  l'intervalle  du 
temps.  (Id.,  de  l'honn.  Am.,  p.  184,  éd. 
1S78.) 

Et  ses  yeux  furent  laits  deux  torrens  débordez. 
Qui  couloient  nuit  et  jour  d'une  longue  entresuile. 
(Desport.,  Angeliq.,  Bib\.  ganl.) 

ENTRESUIVIR,  -  suyvir,  -  sievir,  -  si- 
vir,  verbe. 

—  Act.,  suivre  : 

On  ne  me  saura  remonvoir 
Q^entresuyi'ir  sa  compaignie. 
(Greban,  Mtst.  de  la  pass.,  18373.  G.   Paris.) 

Et  commenceray  premier  au  nom  de 
Bourbon,  pour  mieux  entresuyvir  ma  ma- 
tière. (Olivier  de  la  Marche,  Mém.,  In- 
trod.,  ch.  v,  Michaud.) 

—  Accomplir  : 

Ce  fut  signe  assez  et  preuve  qu'il  avoit 
cuer  et  voloir  a  entresievir  son  veu.  (G. 
Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III, 
28,  Buchon.) 

—  Réfl.,  s'entresuivir  d,  suivre  : 

Les  choses  contenues  au  dit  vidimus 
s'entresuivent  a  celles  qui  sont  contenues 
es  dittes  lettres  originaux.  (1372,  Ord.,  v, 
515.) 

—  Entresuivant,  part,  prés.,  suivant, 
subséquent,  consécutif  : 

La  première  vente  (des  bois)  sera  de 
l'aage  de  .XL.  anz  et  les  autres  entresui- 
vanz.  (Prisie  des  forets  de  J.  de  Bourg., 
Arch.  P  26,  reg.  2,  pièce  120.) 

Entressivans.  (1408,  Compt.  H.-D.  Soiss., 
V»  Givry.) 

Le  segond  paiement  dedens  huit  mois 
eiUresuivans.  {Pièce  de  1425,  Bibl.  de  l'Ec. 
desCh.,  1877,  p.  14.) 


302 


ENT 


Dedens  huit  mois  prochains  enlresui- 
r,ans.  {Pièce  de  1434,  ib.) 

ENTRET,  voir  EiNTRAlT. 

ENTRETAiL,  S.  lu.,  écorchure,  exco- 
riation : 

Entretail,  escorchure  de  peau  par  es- 
chauffement.  Intertrigo.  (JuN.,  Nomencl., 
p.  308,  éd.  1377.) 

ENTRETAILLE,  -  talhc,  S.  f.,  ouverlure  : 

De  dras  fait  oo  diverses  tailles, 
Decopures  et  eniretailles. 
(i.  DE  CosDÉ,  il  Dis  du  Singe,  21,  Scheler.) 

—  Action  de  frapper  de  taille  : 
D'nnne  miséricorde  li  jou-we  A'enlrelalhe. 
(Jehan  des  Preis,  Gesle  de  Liège,  SJIOS,  ap. 

Scheler,  Gloss.  pliUol.) 

—  Division,  article,  point  : 

Qui  fut  douls  et  plaisans  et  savoit  l'eiilretalhe 
De  la  philosopliie. 

(Jeh.  desPreis,  Gesle  de  Liège,  9U3.) 

—  Manière  : 

Anchois  astoit  armeis  par  si  uoble  entrelalhe 
Que  scmbloit  miez  uoe  angle... 

(Jeh.  des  Pbeis,   Gesle  de  Liège,  27187.) 

—  Comparaison  : 

(Octaviens)  Descoufist  a  son  temps  tant  de  grande 
I batalhe 
Que  nommeis  Angnstns  fat  ilh  par  enlrelallie. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  luUi.J 

ENTRETAILLEUR,  S.  m.,  ciseleuf,  dé- 
coupeur : 

Or  fait  venir  drappiers  et  taillenrs. 
Brodeurs,  ouvriers,  et  bons  enirelailleurs, 
El  jouelliers,  orfèvres,  esmailleurs. 
Tous  embesoigne. 
(Al.  Cuart.,  OEuv-,  p.  562,  éd.   1617.'» 

ENTRETAILLEURE,    -    UrC,    -   ieun,     S. 

f.,  ciselure  : 

Tourelles 

O'eatretailleure  de  pierres. 

(Chr-  de  Pis.,  DU.  de  Poissy.) 

A  ung  carpentier  pour  le  entretaUlure 
du  capitle.  (1436,  S. -Orner,  ap.  La  Fons, 
Uloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Belles  entretaillieures  en  pierre,  (xv*  s., 
Valenc,  ib.) 

Pour  le  bois  et  entretailleure  d'icelluy 
tableau.  (1531 ,  Arch.  J  690,  piéee  124.) 

ENTRETAiLHER,  verbe. 

—  Act.,  ciseler,  graver  : 

Lesdits  commis  ont  fait  signer  et  entre- 
tailler  es  pierres  d'icelles  metes  une 
croys.  (1444,  Cart.  mun.  de  Lyon,  p.  302, 
Guigue.) 

Le  gentil  Troylus  regarda  moult  l'enfant, 
et  apperceust  qu'il  avoit  une  eusaigne  sur 
la  dextre  espauUe,  de  nouvel  guarie,  car 
sa  chair  estoit  emprainte  d'une  pierre  que 
les  enfans  d'Ysrael  entretaillerent  en  ve- 
nant en  la  terre  de  promission.  [Percefo- 
rest,  111,  f"  158,  éd.  1328.) 

Il  entretaiUa  toutes  les  paroitz  du  temple 
a  l'envirou  de  diverses  formes  et  entretail- 
lures.  (Le  Kevre  d'Est.,  Bible,  Rois,  III, 
6,  éd.  1534.) 

—  Réfl.,  Qg.,  s'enlrelaiUier  de,  s'écarter 
de: 


ENT 

Et  s'il  advient  que  qnelcun  on  qnelcuDe 
En  cest  endroit  de  la  veue  s'eniretaille 
Dieu  scet  comment  de  cbacun  et  chacune 
Il  est   mocqné. 
(Cbetis,  Chants  roy.,  P  58  v°,  éd.  1527.) 

—  Fig.,  s'entrelaillier,  abs.,  comme  se 
couper  : 

Je  me  suis  aperceu  qu'elle  s'entretailloit 
en  ses  responses.  (Lariv.,  les  Jaloux,  IV, 
VI,  Ane.  Th.  fr.) 

La  grande  confusion  de  paroles  parmi 
laquelle  on  s'eniretaille.  (Brant.,  Cap. 
franc.,  III,  102,  Bibl.  elz.) 

—  Enlretaillié,  part,  passé,  ciselé  : 

Le  devant  dit  sarcu  ou  tonibeaul  leur  ap- 
parut moult  gracieux  et  moult  bien  ouvré 
de  pierres,  et  très  bien  entretaillé.  {Girart 
de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L.  de 
MontiUe,  p.  353.) 

Nous  te  ferons  des  aornamens  d'or,  di- 
versement enlretaillez  d'argent.  (Lefebv. 
d'Etaples,  Bible,  Gant,  des  cant.,  ch.  i, 
éd.  1S30.) 

ENTRETAINDRE,    VOir  ENTRESTAINDRE. 
ENTRETAINER,  VOir  ENTREATAINER. 
ENTRETAIT,  S.  m.   ? 

.liii.  pièces  de  zetonnin,  pour  faire  le 
ciel  dudit  paveillon  et  l'entretait  de  goii- 
tieres.  {Pièce  de  1342,  ap.  Douët  d  Arcq, 
Nouv.  comptes  de  l'Argenterie,  p.  29.) 

EiVTUETAXDis,  entretantdis,antr.,  adv., 
pendant  ce  temps-là  : 

Danz  Orestes  aniretandis 
Ot  anvoiez  .n.  saens  amis 
Apres  Pirrns. 
(Ben.,  Troie,  Ars.  33U,  f  185*. i 
Dans  Menelans  enirrianidis 
Polidamas  enmenoit  pris. 

(ID.,  ib.,  Richel.  375.  f°  8GM 

Et  li  enfant  entretandis  ont  Agravain  re- 
levé et  mis  a  cheval.  {Arlur,  Richel.  337, 
f»  44=.) 

Et  entretandis  fereit  pais  a  eulx.  (1247, 
Confirm.  des  Coût,  de  Charroux,  V,  Fonte- 
neau,  Bibl.  Poitiers.) 

—  Entretandis  que,  loc.  conj.,  pendant 
que: 

Entretandis  gu'il  tenoient  lor  plait  en- 
semble approcha  li  charroiz  de  la  roche. 
{Artur,  Richel.  337,  f»  32''.) 

ENTRET.\NT,  autr.,  âdv.,  pendant  ce 
temps-là,  cependant  : 

Alïcred  s'esmut  enlretant 
Od  grant  navire  de  Wissanl. 
(Rou,  3°  p.,  i683,  Andresen.)  Var.,  anirelanl. 

Puis  li  a  dit  que  il  sejourt. 
Encore  un  an  dedeni  sa  court  ; 
Enlretant  sive  les  tornois, 
ICt  gart  les  pas  et  les  destrnis. 

(Marie,  Lai  de  l'Espuie,  121,  Roq.) 
El  si  alcuns  est  qui  l'enfregue, 
Escumungiez  enlretant  maigne. 
(GoiLL.  DE  Si  Pair,  Ht  SI  Micliel,  2278,  Michel.) 

Porpensa  soi  que  enlretant 

Li  vendroient  gratis  duns  offrant. 

(Eneas,  ms.  Montp.  H  2SI,  F  1 18''.) 

A  ïostre  ostel  vous  en  irez 
Et  au  tiers  jor  repairerez  ; 
Jon  porpenserai  enlretant. 
{Finir»  et  Blance/lor,  1"  vers.,  -2017,  du  .Méril.) 


ENT 


Entrelanl  este  le  vas  celui  qui  demandad. 
(Horn,  531,  var.,  Michel.) 
Entretant,  La  Mothe  va  courant  a  trou- 
ver M.  de  Bourbon.  (Brant.,  Gr.  Capit.  fr., 
m,  143,  Bibl.  elz.) 

—  Entretant  que,  loc.  conj .,  pendant  que, 
dans  le  temps  que  : 

Enlretant  que  Raimondia  fut  en  Bre- 
taigne,  Melusine  fist  bastir  la  ville  de  Lu- 
signen.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  100,  Bibl. 
elz.) 

Enlretant  que  le  fer  est  chault,  on  le  doibt 
b.itre.  (ID.,  ib.,  p.  236.) 

Ainsi  que  l'exposant  tenoit  ledit  Jehan, 
il  dist  :  Laisse  moi  aler,  il  me  tuera  enlre- 
tant que  tu  me  tiens.  (1400,  Arch.  JJ  155, 
pièce  204.) 

Entretant  que  madame  au  musnier  devi- 
soit...  (Louis  XI,  Nouv.,  m,  Jacob.) 

Guernesey,  entretant,  adv.,  pendant,  en 
attendant.  Pat.  de  l'Isère,  entretant,  en  at- 
tendant. 

ENTRETANTDIS,  VOir  ENTRETANDIS. 

ENTRETASTER  (s'),  V.  réfl.,  56  toucher 
mutuellement  : 

Mnlt  se  flerent  e  enlrelastenl. 

{Rou,  3'  p.,  31)79,  var.,  Andresen.) 

Lors  apellai  li  uns  l'altre  et  s'entretaste- 
rent  sans  veoir.  (S.  Graal,  ii,  460,  Hucher.) 

Se  vont  entretaster  aux  espees  un  assaut 
si  grand  et  font  tant  en  peu  d'heures  qu'il 
n'y  eut  celluy  dont  sang  n'issist  en  plu- 
sieurs lieux.  {Perceforest,  I,  f»  21",  éd. 
1328.) 

ENTRETATioN,  S.  f.,  mot  doutcux  em- 
ployé comme  syn.  d'entreteneuient  : 

Eussent  esté  faictes  plusieurs  ordon- 
nances sur  le  fait  de  ïentretation  et  entre- 
tennement  des  frans  archers  de  nostre 
royaume.  (1473,  Ord.,  xviii,  110.) 

ENTRETE,  VOIT  ENTEUITE. 

ENTRETEiLiER,  v.  a.,  arracher  : 

De  ses  chaviaas  cntrcteilier , 
Deraner  et  deconseillier. 
(De  Sainte  Ysabel,  Richel.  iy531.  f  120\) 

ENTRETEMPESTER     (s'),    V.     réfl.,     SB 

porter  des  coups  en  faisant  un  bruit  sem- 
blable à  celui  de  la  tempête  : 

Serjanz  sont  au  lonc  des  espees 

Près  des  deffenses  en  estant 

Qui  se  vont  enirelempestant. 

(GuURT,  Rny.  lign.,  19242,  W.  et  D.) 

ENTRETE.VANCE,  S.  L,  entretien  : 

Vous  devez  aussi  une  aultre  disine  aux 
devotz  religieux  du  couvent  de  Sainct  Fran- 
çois, que  nous  voulons  expressément 
qu'elle  soit  payée  ;  c'est  celle  qui  plus  nous 
touche  au  cueur,  et  dont  nous  desirons 
plus  rentretenance."(Louis  XI,  Nouv.,  xxxii, 
Jacob.) 

A  l'entretenance  dudit  mestier.  (1504, 
Stat.  (les  patiss.,  Reg.  des  stat.,  p.  53,  Arch. 
mun.  Abbeville.) 

A  esté  ordonné  que  Colau  Berthould  pal- 
frenier  de  l'église,  prendera  ung  josne  filz 
honeste  et  propice  pour  le  aidiér  a  abiller 
les  chevaulx,  et  le  entretiendra  a  ses  des- 
pens;  pour  laquelle  enfreJenance,  ses  gaiges 
qui  se  montent  a  .x.  livres  par  an  seront 
augmentes  de  .m.  livres.  (1510,  Beg.  de 
Corbie  13,  f»  ô9\) 


ENT 


ENT 


ENT 


noiî 


Disant,  en  outre,  que  les  Suisses  ont  pa- 
reniement  donné  journée  aux  Franchois, 
laquelle  sera  demain,  et  y  doibt  estre  en 
personne  le  bastard  de  Savoie,  la  ou  ne  se 
doubteut  que  les  Franchois  leur  présente- 
ront grande  entretenance,  et  pour  par  prac- 
tiques  et  autres  inventions,  mectre  payne 
les  tourner  a  leur  intention.  (1518,  Négoe. 
ent.  la  Fr.    et  l'Autr.,  II,  247,   Doc.  inéd.) 

—  Solidité,  qualité  de  ce  qui  se  tient, 
de  ce  qui  est  compacte  : 

En  telz  lieux  ou  il  y  a  quelconque  entre- 
tenance  ne  fermeté  ne  peut  avoir  bonne 
nourriture.  (Frebe  Nicole,  Trad.  du  Livre 
des  Proulfilz  champ,  de  P.  des  Crescens, 
{"  21  r»,  éd.  1516.) 

—  Divertissement  : 

Monseigneur  le  curé  servit  amours  de 
ce  qu'il  peut,  c'est  assavoir  de  oeillades, 
et  d'aultres  telles  menues  enlrelenances. 
(Louis  XI,  Nouv.,  lvi,  Jacob.) 

—  Interruption  : 

La  garde  du  roi,  qui  sans  entretenance 
avoit  fouUé  et  mengé  le  plat  pays  de  Bra- 
bant  et  de  Hollande,  se  tiroit  lors  vers  lui, 
estant  en  Bruges.  (J.  Molinet,  Chron.,  cb. 
CLXII,  Bucbon.) 

ENTRETENCER  (s'),  V.  réfl.,  86  disputer 
ensemble  : 

Nous  nous  sommes  entretences  ces  deux 
heures  longues.  (Palsgr.,  Esdairc.,p  483, 
Génin.) 

ENTRETENEMEXT,  -  tennement,  -  tien- 
nement,  -  tyenement,  enter.,  s.  m.,  entre- 
tien, maintenue  de  certaines  choses  ;  en- 
tretien de  la  personne  : 

Je  suis  celle  en  qui  pend  la  conserva- 
tion du  monde.  Venir etenemenl  des  hommes, 
et  la  paix  des  v-uurages.  (G.  Chastellain, 
Adv.  au  duc  C'.iarles,  vu,  302,  Kervyn.) 

Pour  leur  aidier  a  \' enlerlennement  de 
nostre  dicte  ville.  (1463,  Ord.,  xvi,  49.) 

Faictes  tant  qu'il  n'aist  a  repprendie 
En  son  doulx  enlrelmeinent. 
(Greban,  Misl.   de  la  pass.,  67i4,   G.  Paris.) 

Pour  la  pension  et  enlrelennement  au 
service  du  roy.  (1488,  Arcb.  KK  7y.) 

Quelle  chouse  sera  eiilretyenement  de 
bonne  paix.  (19  fév.  1490,  Ui.  du  de  de 
Gruyère,  Doc.  de  la  Suisse  rom.,  XI,  117.) 

A  la  substantation  de  la  vie  et  eniretien- 
nement  des  frères  du  Grand  Prieuré  de 
France,  tombes  eu  maladie  de  lèpre.  (1495, 
Cerisiers,  ap.  Jlanuier,  Comiiianderies,  p. 
342.) 

Le  résidu  des  amendes  se  convertit  a  la 
reffeclion  et  entretiennement  des  voyes  et 
cauchies.  (1507,  Prév.  de  DouUens,  Coût, 
loc.  du  baill.  d'Amiens,  II,  127,  Bouthors  ) 

Pour  la  nourriture  et  entretiennement 
des  invalides.  (26  août  1536,  Act.  du  Pari., 
Arch.  nat.) 

—  Conservation,  continuation  : 

Pour  l'accomplissemeul  et  entertenenteut 
duquel  appointemeut....  (Lett.  and  pap. 
illustrât,  of  the  wars  of  the  Engl.  in  Fr., 
dur.  the  reignofH.  VI,  p.  105.) 

Ceux  qui  espèrent  pour  guerdon  de  leur 
peine  Ventretenement  de  leur  liberté.  (La 
BoET.,  Serv.  vol.,  Feugère.) 

Ventretejinement  et  continuation  de  la 
treufve.  (Lestoile,  Mém.,  2«  p.,  p.  169, 
Champulliuu.; 


—  Accomplissement  : 
Persévérance  est  une  dame  par  laquelb; 

on  demeure  stablement  et  jusques  a  la  fin 
en  l'acompliment  et  entretiennement  final 
d'une  bonne  operacion.  (J.  Bouchet,  la 
Noble  Dame,  f»  16  r»,  éd.  1536.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvn*  s.  : 

Et  est  mon  dit  fief  chargé  de  la  moitié 
des  frais  des  entretenemens  des  catiches. 
(1616,  Doc.  inéd.  sur  la  Picardie,  t.  IV, 
p.  499.) 

ENTRETENERESSE,  S.  f.,  CaUSeUSe,   qUi 

aime  à  s'entretenir,  à  converser  : 

Délaissez  voz  amoureux  trais. 
Mes  grandes  enlrt'teneresses. 
(CoQuiLLART,  Droitz  nouv.,  p.  34,  Bibl.  elz.) 

ENTRETENEURE,  -  tcnure,  S.  f.,  occupa- 
tion,  soin  : 

E  dui  baronz  des  suens,  k'il  août  la  teneure, 
Manda  lor  k'il  sace  de  son  entreteneure. 

(Rou,  1228,  Plnquet.) 

Aussi  feront  ceulx  de  son  royaume  aus- 
quelz  il  semblera  comme  il  a  fait  du  feu 
roy  sou  frère,  qu'il  n'a  assez  coraige  ou 
volenté  de  poursuir  ladicte  querelle.  Ce 
que  toutesfois  ilz  désirent,  tant  pour  le  bien 
et  accroissement  du  roy,  comme  pource 
que  c'est  et  a  par  ci  devant  esté  Ventretenure 
et  occupation  de  ceulx  dudict  royaume  qui 
James  ne  se  sont  divisez  entre  eulx  tandiz 
qu'ilz  ont  eu  ladite  ocupation.  (1484, 
Instr.  de  l'Arch.  d'Austr.,  Lett.  illustr.  of 
Rich.  111  aud  H.  VII,  t.  2,  p.  40.) 

—  Entretien  : 

Brides,  testieres,  mordz  de  grande  en- 
tretenure.  (Cl.  Gauchet,  Œuv.,  p.  113, 
Bibl.  elz.) 

ENTRETENIR,  VerbS. 

—  Act.,  retenir  : 

Le  clou  qui  les  entretenoit  ensemble  (les 
lunettes)..  (J.  Meschinot,  Lunettes  des 
princes,  f»  16  r°,  éd.  1539.) 

—  Accomplir  : 

Et  en  ferez  présentement  lettres  soubz 
vostre  sellé  de  acomplir  et  entretenir  ce  que 
j'ay  dessus  dit.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p. 234, 
Bibl.  elz.) 

Et  aussi  toutes  les  autres  promesses  a 
luy  faites  furent  entretenues.  (J.  Cuartier, 
Chroniq.  de  Charl.  VII,  c.  208,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  se  tenir  ensemble  : 

Partonopeus  et  Melior 
S'enlrelirnenl  con  pierre  en  or. 

{Parlon.,  Richel.  1013-i,  f°  ll!3=.) 
Il  brouille  de  drap,  et  babille 
Puis  de  brebis,  au  coup  la  quille  ! 
Chose  qu'il  dit  ne  s'entretient. 

{Pathet.,  p.  toi,  Jacob.J 

—  Entretenant,  part,  prés.,  entretenu, 
conservé  : 

Je  requiers  aux  dieux  humblement 
Que  mon  sens  soit  entretenant 
Ainsy  que  je  l'ay  maintenant. 
Car  saus  bon  sens  homme  ne  peut. 

{Therence  en  franc  ,  P  255",  Verard.) 

—  Qui  se  tient,  qui  se  touche,  contigu  : 

E  que  l'ovraigne  en  fnst  meillor 
E  plus  entr'eus  entretenam. 
(Brn..  D.  de  Norm.,  II,  35670,  Michel.) 


Ces  piex  sont  si  entrelenanz 
Que  n'i  perrons  mètre  les  piez. 

Utenarl,  2700,  Méon.) 

Deus  maisons  gimelles  entrelenanz. 
(1285,  Pilancier  de  S.  Germ.,  l"  47^  Bibl. 
Auxerre.) 

Sis  arpens  de  terre  arable  en  trois  pièces 
dont  il  en  i  a  trois  arpens  entrelenanz. 
(1291,  Arch.  S.  275,  pièce  12.) 

Et  deus  arpens  ensemble  entrelenanz. 
ilb.) 

Deus  pièces  de  vingues  entretenant. 
(1315,  Evroult,  Arch.  Orne.) 

.L.  arpens  de  boix  entrelenanz.  (1332, 
Prisie  des  for.  de  J.  de  Bourg.,  Arch.  P  26, 
reg.  2,  pièce  118.) 

Seur  deus  mesons  entrelenens.  (1339i 
Cart.  de  S.  Germ.  l'Aux.,  Arch.  LL  489, 
f»  92  r°.) 

Une  meson,  la  court,  le  vergier,  la  terre 
entrelenanz,  contenanz  deux  arpens  de  hé- 
ritage. (1348,  dim.  apr.  oct.  Chandel.,  Ch. 
du.  Garde  de  la  prév.  d'Orl.,  S.-Aignan, 
Fleury,  Arch.  Loiret.) 

Deux  maisons  entretenens^res  de  laporte 
de  Bourgoigne.  (Av.  1365,  Ch.  de Ph.  d'Orl., 
Ste  Croix,  Arch.  Loiret.) 

Ung  lit  et  et  .ii.  petiz  liz  entrelenanz. 
(1375,  Jurid.  de  la  sale  de  S.  Ben.,  f  8  r», 
Arch.  Loiret.) 

Es  batailles  arrengiees  et  aux  assemblées 
doivent  estre  ensemble  comme  une 
chayenne  dure,  serrée  et  entretenant, 
résistant  a  la  force  des  adversaires  et 
ennemis.  (Crist.  de  PlZAN,  Charles  V,  2°  p., 
ch.  4,  Michaud.) 

Il  vint  en  la  forest  de  Mourman  assez 
entretenant  a  la  grant  forest  d'Ardenne. 
(Duquesne,  Hist.  de  J.  d'Avesn.,  Ars.  5208, 
f°  85  r».) 

Deux  petites  maisons  entretenans. 
(13  janv.  1429,  Ch.  de  J.  de  Mornay,  Ste- 
Croix,  Arch.  Loiret.) 

Deux  hostelz,  jardins  et  appartenances 
tout  entretenans.  (1430,  Prise  a  cens,  Arch. 
S  1509,  pièce  9.) 

Une  maison  et  grange  eiUreteiiOJît.  (1578, 
Partage,  Hospice  de  Gien,  Fonds  des  Ur- 
sulines,  série  III  B,  cote  III  B  3.) 

ENTRETENUE,  S.  L,  entretien,  main- 
tien : 

Nous  a  esté  remonstré  que  c'est  le  bien 
et  utilité  de  nostre  dit  pays  de  Languedoc, 
tant  pour  i'enlrelenue  de  la  marchandise 
que  autrement.  (Proc.  de  J.  Cuer,  Ars. 
2469,  f"  163  V».) 

Remonstreront  lesdis  ambassadeurs  au 
roy  que  son  plaisir  soit  faire  faire  restitu- 
cion  des  dites  priuses,  et  faire  cesser  do- 
resnavant  telles  œuvres,  afin  que  par 
Venlretenice  d'icelles  division  ne  se  mette 
entre  les  subgetz  du  royaume  et  ceulx  de 
uiondit  seigneur.  (1484,  Instr.  de  l'Arch. 
d'Austr.,  Lett.  illustr.  of  Rich.  III  and  H 
Vil,  t.  II,  p.  50.) 

—  Entretien,  conversation  : 

Et  visita  le  chevalier  malade,  le  mede- 
cinant  de  paroUes  et  respouses  et  d'entre- 
tenues tant  et  si  honnourablement...  que 
plus  n'en  povoit  faire.  (Oliv.  de  la 
Marche,  des  Gaiges  de  bataille,  p.  89, 
Prost.) 

ENTRETERRASSER  (s'),  V.  refl.se  ren- 
verser par  terre,  s'atterrer  : 


304 


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ENT 


ENT 


Non  plus  que  deux  luiteurs  égaux  en 
force  ne  s'entreterrassent  ordinairement  a 
la  première  secousse.  {La  vraye  Hist.  des 
troubles,  i"  408  r»,  éd.  1574.) 

ENTRETERRER,  (s')  V.  réfl.,  SB  renver- 
ser par  terre,  s'atterrer  : 

Lequel  bourgois happa  icellui  moineaux 
mains  et  se  entreterrerent  a  terre.  (141S, 
Arch.  JJ  168,  pièce  391.) 

ENTRETEXU,   VOir  ENTRETISSn. 
ENTRETIESSU,  VOir  ENTBETISSU. 
ENTRETIENNEMENT,  VOir  ENTRETENE- 


ENTRBTiER,  -  IrelUer,  v.  a.,  régler  par 
un  traité  : 

Edouart,  filz  de  Edouard  dit  le  jeune,  roy 
d'Engleterre,  vint  en  France,  et  sur  les 
choses  qui  sont  de  pais  enlreUiees  et  con- 
fermees  de  son  père  et  le  roy  de  France 
Cliarles,  flst  foy  et  hommage  audit  roy 
Charles.  {Chron.  anon.,  Rec.  des  Hist., 
XXI,  144.) 

ENTRETIL,  S.  ni.  ? 

Sachez  que  tous  les  verbes  françois  sont 
parlez  ou  par  un  mot  seulement  ou  par  deux 
mos  ou  par  pluseurs  entretUz...  Et  se  les 
verbes  françois  soient  enlretilz,  donques  ce 
sera  fait  par  leur  participle  présent,  et  un 
de  ces  deux  verbes  :  je  ay  ou  je  suis.  (La 
Manière  de  langage,  p.  380,  Meyer.) 

ENTRETISSER,  autretixer,  verbe. 

—  Act.,  former  le  tissu  de,  au  propre 
et  au  fig.  : 

Les  anlrelixans  (les  vers)  selon  leur 
plaisir.  (Ch.  Font.,  Quinlil  Censeur, 
p.  225.) 

—  Réfl.,  former  un  tissu  : 

(Les  veines  et  artères)  illuec  s'enlretis- 
sent  ensemble  et  composent  la  dure  mère. 
(H.  DE  MONDEVILLE,  Richel.  2030,  t°  14  r°.) 

1.  ENTRETISSU,  -  tiessu,  -  texu,  adj., 
tissu  : 

Ele  fist  por  son  vestir  une  robe  entre- 
tiessue-  (Liprem.  liv.  Salemons,  m  s.  Berne 
590,  f»  209''.) 

Il  avoit  ung  haubergeon  entretexu  de 
diverses  mailles  d'or.  (BocCACE,  Nobles 
malh.,  YI,  XI,  f"  155  v°,  éd.  1515.) 

—  Joint  : 

Dunkes  misl  ele  sor  la  table  ses  mains 
entretissues  des  doiz,  et  si  abaissât  son 
chief  entre  ses  mains  por  proier  le  tôt 
poissant  sanior.  {Dial.  S.  Greg.,  p.  101, 
Foerster.) 

2.  ENTRETISSU,  S.  Hl.,  tlSSU  : 

Contexlim,  par  enirelissu,  par  entrela- 
cement, tout  d'un  trait.  (Calepini  Dict.. 
Bâle  1584.) 


ENTRETOISE, 


S.  f.  î 


A  Phelippe  Lequain,  charppentier,  pour 
tailler  une  partie  des  quarreaux  des  liens 
des  entretaises  qui  faillent  a  la  bordeure 
du  pont.  (1401,  Compt.  de  Nevers,  CC  10, 
f"  38  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Fere  les  entretoises.  (Ib.,  i"  38  v.) 

ENTRETOLin,  -  olUr,  V.  a.,  s'enlever 
l'un  ."i  l'auti'u  : 


E  por  ceo  qu'il  s'rn/rt'ioleicnt. 
Soventes  feiz  s'entreoscieient. 

(Ben-..  0.  de  Xorm.,  I,  5i;i,  Michel.» 
Parmi  la  vile  s'entrebatent 
Et  ientretolent  les  ostels. 
(HuoN  DE  Meri,  Tornoiemenl  AnIecrisI,  Richel. 
2o407,  f°  216''.) 

Des  rPis,  des  coDtes  e  (les  dus, 
Qui  des  refrnes  ont  le  desus, 
Qui  s'enlrelolent  e  gaerreient. 

iBesani  de  Dieu,  7C7,  Marlin.) 

ENTRETORS,  -  lours,  S.  m.,  entortille- 
ment : 

Les  jacintes  ausy  y  croissent,  lesquelles 
l'on  espreuve  quant  on  les  apporte  et  sont 
celles  qui  sont  semblables  a  cristal,  et  si 
se  obscurcissent  par  Yenlretours  de  che- 
veulx,  c'est  assavoir  quant  les  cheveulx  y 
touchent  ou  sont  représentes  a  sa  face, 
ou  peut  estre  qu'il  y  a  en  celle  pierre  petiz 
sions  de  vaines  déliez  comme  cheveux  qui 
les  obscurcissent,  et  par  ce  vice  leur  est 
donné  ce  nom  par  ceulx  qui  ont  esté  co- 
gnoissans  et  expers  en  pierrerie.  (Chron. 
et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3315,  f"  42  r».) 

ENTREToucHEMENT,  S.  ni.,  état  de  ce 
qui  s'entre-touche  : 

Adhaesio,  siônis,  f.  g.  entretouchement 
de  quelques  choses  qui  sont  l'une  contre 
l'autre.  (R.  Est.,  Dictionariolum.) 

Adhœsio ,  entretouchement.  {Calepini 
Dict.,  Bâle  1584.) 

ENTRETOUEILLER,  VOir  ENTRETOUIL" 
LER. 

ENTRETOUILLER,  -  ouelller,  vcrhe. 

—  Act.,  brouiller  : 

En  dedens  le  premier  demi  an,  les  par- 
ties furent  si  restives  et  entretoutkes  en- 
samble,  qu'ilz  commencèrent  comme  de- 
vant a  démener  très  forte  guerre  l'un 
contre  l'autre.  (Monstrelet,  Chron.,  II, 
118,  Soc.  del'H.  de  Fr.) 

C'estoient  gens  de  petit  estât,  qui  ne 
desiroient  aultre  chose  que  de  fort  entre- 
ioullier  les  besongnes  pour  eulx  augmen- 
ter. (ID.,  ib.,  II,  213.) 

Entretouiller,    permiscere,    confundere. 

(NiCOT.) 

—  Réfl.,  se  brouiller,  se  confondre  : 
Ainsi  que  les  navieurs  acoustroient  leurs 

nefs,  et  les  gens  d'armes  leurs  armes  et 
aultres  hostieus  de  guerre,  les  ungs  trou- 
bloient  et  empeschoient  les  anltres,  par- 
quoy  ils  s' entretoiieilloient.  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512,  X,  vi.) 

—  Entretouillé,  part,  passé,  brouillé, 
confondu  : 

Desarroy  ou  desroy,  entouillé  ou  entre- 
touillé. (La  Porte,  Epith.,  éd.  1571.) 

ENTRETOURS,  VOir  ENTRETORS. 

ENTRETRAiNER  (s'),  v.  réfl.,  Se  traî- 
ner, se  tirer  l'un  l'autre  : 

Ainsi  piétons  n'osent  plus  desgayner. 
Dont  sont  contrains  au  poil  s'eiilf'etrahier, 
Car  sans  combatre  ilz  languissent  en  vie. 
(C.  Mar.,  Ep;  du  camp  d'Attigny,  p.  121,  éd. 
1544.) 

ENTRETRAiR  (s'),  v.  réfl.,  Se  trahir 
mutuellement  : 

...  Ainçois  s'enlretrainsent, 
Detraient  et  portent  rancune. 
(Chr.  de  Pisan,  hiv.  du  chem.  de  long  estude, 
■2632,   Puschel.) 


ENTUETRANCHiER,  -  encMer,  verbe. 

—  Act.,  couper  l'un  à  l'autre  : 

Moult  fut  forte  et  cruelle  la  bataille, 
moult  s'entretrencherent  testes,  piez,  jambes 
et  bras  que  tout  baignoit  en  sang.  (Mir. 
histor.,  l"  85»,  éd.  1479.) 

—  Couper  par  des  tranchées  : 

11  estouppa  aucunes  voyes,  les  aultres  il 
ferma  de  paroys,et  d'aultres  il  entretrancha 
de  fossez.  (Sexte  J.  Frontin,  i,  5,  ms. 
Univ.  I  1.  1.107.) 

—  Couper,  traverser  par  le  milieu  : 

S'il  y  ha  quelque  li^ne  qui  entretrenche 
la  mensale  faisant  en  la  plus  haute  partie 
une  petite  croix.  (A.  Du  Moulin,  Chirom., 
p.  61.) 

—  Fig.,  retrancher,  retirer  : 

Ma  parolle  que  je  vous  fais  sera  entre- 
tranchiee,  se  paix  et  sillence  n'est  de  tous 
donnée.  (Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  5083, 
f°228''.) 

—  Réfl.,  s'entre-couper  : 

Quatre  lignes  qui  s'cntretrenchent  en 
forme  de  croix.  (A.  Du  Moulin,  Chirom., 
p.  68.) 

ENTRETROVER,  -  trouver  (s'),  V.  réfl., 
se  trouver  l'un  l'autre,  se  trouver  en- 
semble : 

Par  le  champ  s'ontrequierent  Girart  et  Anhoin, 
Et  quant  senlrerouverent  Ifijerent  jusqu'en  la  fin. 
(Aye  i'Avign.,  2794,  A.  P.) 
Si   fet  grant  joie  li  uns  a  l'autre  de  ce 
qu'il   se  sont   cntretrové.    (Lancelot,    vas. 
Fribourg,  f"  68'=.) 

Bien  sai  que  Des,  li  nostre  père, 
ÎNos  volt  a  bone  flu  mener 
Que  7WS  a  fait  enlrelrover. 
{Vie  du  pape  Gré//.,  p.    113,  Luzarche  ;  ms.  Ars. 
3527,  f  169''.) 

Rendirent  grasses  a  nostre  signeur  kl 
par  sa  pitié  et  par  sa  grant  miséricorde  les 
avoit  fait  entretrouver.  (  Vies  des  Saints,  ms. 
Lyon  697,  I»  lOOK) 

Puis  après,  ne  me  chault  quiconques 
me  tue,  mais  que  lui  et  moy  mourons  en- 
semble, affin  que  encores  en  l'autre  monde 
nous  puissions  entretrouver.  (Troilus, 
Nouv.  fr.  du  XIV»  s.,  p.  300.) 

Et  pluseurs  foiz  s'entretrouverent  l'un 
l'autre  en  ce  faisant  de  villains  reprouches. 
(Ib.,  p.  301.) 

Quant  lesdiz  apprentiz  s'entretreuvent  ilz 
boivent  et  jouent  ensamble.  (1392,  Ord., 
VII,  418.) 

—  Se  trouver,  survenir  : 

Et  pour  une  question  qui  s'y  est  entre- 
trouvée  par  accident  et  venue  a  tost  et  a 
tost  réparable,  nature  pour  tant  ne  les 
pouvoit  distraire  l'un  de  l'autre.  (G.  Chas- 
tellain,  le  Livre  de  paix,  vu,  420,  Kervyn.) 

ENTRETUANCE,  S.  f.,  action  ds  s'en- 
tretuer  : 

Internecatio,  entretuanee.  (J.  Lagadeuc, 
Catholicon,  éd.  Auflret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  Quimper.) 

ENTREULS,  voir  Entrubs. 

ENTREUPau,  V.  a.,  unir  l'un  à  l'autre  : 

Doncques,  qui   est   il,  qui   m'advancera 

cest  heur,   qui    moyen  entre    deux  corps, 

non   enlreunis,    tendans     chascun    a    un 


ENT 


ENT 


ENT 


305 


commun  complaire...  fasse  taire  deux 
langue?  flattices  pourciiider  sVntrevaincre? 
(G.  Chastellain,  les  clause  Dames  de  rhé- 
torique, VII,  185,  Kervyn.) 

ENTREUS,  voir  Entrues. 

ENTREVAINCRE  (s'),  V. réfl.,  SB  vaincro 
réciproquement  : 

Qui  est  il...  qui  fasse  laire  deux  langues 
flattices  pour  cuider  s'entrevaincre ■^  (H. 
Chastellain,  les  douze  Dames  de  rhéto- 
rique, VII,  185,  Kerv.) 

Quant  les  batailles  s'entradviserent  ilz 
s' entrevainquirent,  et  ne  fut  pas  de  mer- 
veilles, car  ilz  estoient  belle  compaignie. 
(J.  DE  Beuil,  le  Jouvenc,  ms.  Univ., 
f°  487  r«.) 

ENTREVAiR  (s),  V.  réfl..  s'attaquBr l'un 
l'autre  : 

Sr  sont  aie  eiilrtvair 
Et  grans  colees  départir. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  1°  88'.) 

ENTREVAisEMENT,  S.  111.,  action  d'al- 
ler entre  ou  contre  : 

Intervectio,  enlrevaisement.  (Gloss.  lui.- 
fr.,  Richel.  1.  7679.) 

ENTREVAL,  S.  m..  Intervalle,  entre- 
faite : 

En  ces  enirevaus  li  desloiaus  rois  Henriz 
ala  tant  entour  la  damoisele  que  il  jut 
charneument  a  li.  (.Mén.  de  Reims,  19, 
Wailly.) 

ENTREVALLE,  S.  f.  ? 

Pluiseurs  devises  et  entrevalles  eulrent 
le  roy  d'Angleterre  et  le  duc  d'Orléans,  et 
tojsjours  exploittoient  de  chevauchier  en 
tTes  belle  ordonnance.  (J.  Le  I'EVBE, 
Chron.,  I,  261,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ENTREVASCIIIER,  VOir  ENTREVESCHIER. 

ENTREVEILLE,  S.  m.,  état  Intermédiaire 
entre  la  veille  etjle  sommeil  : 

Songe,  vision,  révélation,  fantasie  et  en- 
treveille.  (Damp.mart.,  Merv.  du  monde 
f  128  r°,  éd.  1585.) 

ENTREVENIR,  an.,  verbe. 
-  Réfl.,   aller  l'un  contre   l'autre,  'se 
rencontrer  : 

Lors    saillent    ambedoi    sus    et   metent 
mains  as  espees  et  s'entrcvienent  asses  har- 
diement.  {Artur,  ms.  Grenoble  378,  f°31'.) 
Si  s'antrevienent  de  si  grant  vertu  et  de 
si  grant  air  que   ce   sanbloit   que  la  tene 
croslast.  (S.  Graal,  ms.  Potvin,  f»  86^) 
A  ccl  cop  nos  enlretenismes. 
Les  escnz  erabraciez  tenîsraes. 

ILi  Chevaliers  don  leon,  Romv,,  p.  S>il.) 
De  qaanque  brai  poent  cstendre 
S'enlreiieiienl. 

(iîeraugis.  Vat.  Chr.  1725,  f  102''.) 
Et  qnant  s' entreiiinrenl  les  os, 
Robiers  Wiskars  s'arma  monlt  tos. 

(MousK.,  Chron.,  17146,  Reill.) 
Monlt  bi'n  andoi  s'entrevenoieiil. 
(I.EN.    DE    Beaujeu,    li   Ëittiii     Descomieus,  41G0, 
Hippeau.) 

Et  s' entreviennent  si  très  durement  de 
piz  et  de  chevaus  qu'il  faisoient  la  terre 
bondir.  (Mé.n.  de  Reims,  101,  Wailly.) 

Lors  s'enlrevindrent  li  dui  roy,  les  escus 
avant  mis  et  les  espees  trenclians.  [Hisl. 
du  bon  roy  Mis,  Brit.  Mus.,  Reg.  19,  1).  1, 

T.  m. 


Avant  il  dui  fier  com  leupart 
S'anlreviriinent  lances  levées. 
(RoB.  DE  Blois,  Poés.,  Ricbel.  2i30l,  p.  G02»  ) 

—  Neutr.,  survenir: 

De  quels  droict  pourroit  il  enlrevenir  ou 
sourdre  procès  entre  elle  et  mov  ?  (Amyot, 
Theag.  et  Car.,  rb,  xxvni.) 

Sur  quoy  l.'i  paix  en(rPî)în(.'(BRANT.,  Gr. 
Cap.  fr.,  iV,  169,  Lalanne.) 

ENTREVENiEux,  S.  Hi.,  sorte  d'herbc  : 

Lupins,  ou  entrevenieux,  est  une  herbe 
aspre,  chaulde  et  moiste ,  croist  voulen- 
tiers  parmy  les  hayes  et  buyssons  erapres 
des  ronces  et  orties.  (Platine  de  honneste 
Volupté,  f°  44  r°,  éd.  1528.) 

ENTREVENUE,  S.  f.,  Intervention  : 

Par  te  débonnaire  entrevenue  levé  nos 
coupes.  (Ms.  Berne  697,  f°  17  r».) 

—  Chose  qui  survient  : 

Or  s'estoit  il  faict  un  parlement  a  Noyon 
par  les  députez  de  la  part  de  l'eleu  empe- 
reur et  du  roy,  ainsi  qu'avez  ouy  :  et  de- 
puis un  autre  a  Montpellier,  lequel  n'eut 
point  de  resolution,  obstant  Ventrevenue 
de  la  mort  de  messire  Artus  Gouffïer,  sei- 
gneur de  Roisy,  grand  maistre  de  France. 
(Mart.  du  Bellay,  Mém.,  1.  I,  f»  18  r\  éd. 
1569) 

ENTREVERCHIER,  VOir  ENTREVES- 
CHIEB. 

ENTREVERD,  adj  ,  quI  a  du  blanc  mêlé 
avec  du  vert  ; 

Yeux  entrevers,  ou  ayans  un  peu  de 
blanc  nieslé  avec  du  verd.  (A.  Du  Moulin, 
Chirom.,  p.  144.) 

ENTREVERSER  (s'),  V.  réfl.,  SB  ren- 
verser mutuellement  : 

Tontes  plaines  lor  lances  se  suiit  enlreeersé. 

(Roum.  d'Alix..  f°  43',  Michelant.) 

Des  chevalz  et  des  fers  bruniz 
S'entreûerent  par  mi  les  piz 
Si  morleument  qu'il  s* entreversent. 
(R.  DE  IIoD.,  Meraugis,  ms.  Vienne,  f°  27".) 

—  Entreversé,  part,  passé,  controversé  : 

La  matière  est  grande,  sutille,  et  entre- 
versee.  (Coût,  de  France,  f°  252  v",  éd. 
1517.) 

ENTREVESCHIER,  entrcvaschier,  entre- 
verchier,  verbe. 

—  Act.,  mêler  des  écheveaux,  enche- 
vêtrer, emmêler,  entremêler,  embrouil- 
ler, brouiller,  confondre,  au  propre  et  au 


Cils  qni  ne  doutoil  Dieu  n'eiesque, 

Et  qni  bien  le  sot  menacier, 

Le  (.S.  Thomas)    fist  hors    dn   pais   chacier, 

Sans  li  donner  autre  reponsse, 

Briemcnt  après  eele  sermonsse. 

Et  fut  si  fort  enlreteschié. 

Que  perdue  s'arceveschié . 

Et  mis  aussi  comme  au  pain  querre, 

L'ala  l'en  bannir^d'Engleterre. 

(GuiART,  Roi/,   lign.,  124,  Buchon.) 
Cops  dont  li  uns  l'autre  chevauche. 
Qui  font  chanter  maint  mauves  chant. 
Vont  tous  les  rens  entreveschant. 

(ID..  ib..  t.  I,  p.  30-2.) 

Intricare,  entreveschier.  [Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 


Intricare,  entrevescher.  <Gl.  l.-g.,  Richel. 
7692.) 

Plusieurs  docteurs  ont  subtilié  leurs  en- 
gins a  accorder  la  prédestination  de  Dieu 
avec  le  franc  arbitre  de  l'omme.  Mais  ils 
ont  nagé  par  dessus,  sans  trouver  le  fons, 
et  volé  a  l'enlour  tant  qu'ils  n'ont  veu  en 
quoy  reposer  leurs  engins  entreverchiez. 
(A.  Chart.,  i'Esper.,  OEuv.,  p.  377,  éd. 
1617.) 

Comme  indiscrets,  simples  et  non  saichans, 
Plains  de  caquetz,  meslans,  enlreceschans 
Leur  beau  babil. 
tP.  dnmaoRz,  ilenus  propos,' \\\i,  éd.  1521.) 

Apres  avoir  plusieurs  fois  entrevesché  sa 
matière,  tantost  de  son  drap,  tantost  de 
SCS  moutons,  le  juge  luy  ayant  commandé 
de  laisser  son  drap  '  en  arrière,  et  revenir 
aux  moutons,  dont  il  estoit  question,  le 
drapier  continue  son  thème  en  ceste  façon 
(Pasq.,  Rech.,  1.  VIII,  ch.  59.)  ' 

—  Réfl.,  au  flg.,  se  confondre  : 

Et  ainsi  se\sont  enli-evaschiez  Mes  sages 

dos  jugemenz.    (Hagins  le    Juif,   Richel. 

24276,  1-  119  r».) 

il  se  disait  encore_au.coniniencenient 
du  xvii"  s.  : 

Entrevecher,  act.  ant.  Est  empescher 
les  pieds  dejchose  qui  les  entortille. '(Ni- 
coT,  Thresor.) 

ENTREVILLIER,  V.    a.  ? 

Pour  aider  a  entrevillier  le  saint  neuf. 
(1327,  Arch.  hospit.  de  Paris,  II,  79,  Bor- 
dier.) 

ENTREVOYES,  adv.,  en  attendant,  dans 
l'intervalle  : 

Grant  plenté  de  ses  trésors  luy  fist  livrer 
entrevoyes,  affin  qu'il  n'eussent  raison  de 
rien  tollir  ne  de  rappiuer  aux  bonnes  gens. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  Ist.  du  gros  roy  Lovs, 
XXV,  P.  Paris.) 

ENTREWARPER,  VOir.  ENTBEWERPER. 
ENTREWERP,  S.   m.'? 

.XL.  S.  pour  les  entreioerps  d-un  champ 
fait  par  les  frères  et  soer  du  vendeur. 
(1440,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 

Amiens. 1 

ENTREWERPER,  -  warper,  V.  a.  ? 

A...  alueurs  de  le  salle  de  Lille"pour  leur 
droit  de  avoir  entrcwarpez  led.  terre. (1440, 
Lille,  ap.  LaFous,G/oss.;)HS., Bibl. Amiens.) 

ENTRiiîouLER,  V.  3-,  alfliger,  désûler, 
tourmenter,  harceler  : 

Par  ce  m'esluel  de  moi  penser 
E  vus  laissier  cntribouler. 

(Marie,  Dit  d'ïsopet,  xciv,  Roq.) 

~  Entriboulé,  part,  passé,  troublé, 
affligé,  désolé,  dans  la  tribulation  : 

Vous*qni  eslcs^enlrilioules, 
Sachies  que  se  souffrir  voules 
Et  endurer  de  bon  courage 
Du  monde  pa?seres  l'ourage. 
i    (J.  Lefebvke,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  994, 
t»   10».) 

Ensi  estoient  chil  pays  de  Guéries  et  de 
JuUers  euBonuyet  et  etitriboulet.  (Froiss., 
Chron.,  VllI,  19,  Kerv.) 

ENTRIGADE,  adj.  f.,  OU  11  y  a  beaucoup 
lie  détours  : 


306 


ENT 


Dans  celle  eiitrigade  mesoa  faite  par  De- 
delus.«(CAUM.,  -  Vo)/.  d'otdfo*.,  p.  42,  La 
Grange.) 

ENTRIGNKEMENT,  VOir  E.NTERINKE- 
MENT. 

ENTRIGNITÉ,  VOir  ENTEBINETÉ. 

ENTRiNiTER,  V.  a.jdouer  d'une  faculté 
triple  ; 

De  laqnel  chose  je  te  dy, 
Tonl  selon  qa'Anguslin  m'aprist. 
Qu'en  Irinité  Dieu  l'homme  fîst 
En  lay  sa  semblance  donnant 
Par  conveoience  altèrent; 
Car  mémoire  qui  appartient 
An  père  a  qni  de  tont  souvient, 
Et  entendement  qui  an  RU, 
Volenté  qui  au  saint  esperit 
Appartient,  a  l'homme  donna 
Quant  a  l'ame  et  Venlrinita. 
Pour  quoy  puissance  elle  a  en  soy 
De  comprendre  tout  a  par  soy 
Sans  nul  corporel  instrument. 
(Deguilleville,  Trois  Pèlerin,.  P  12'i'',  imp. 

iDStit.) 

ENTRioN,  entryon,  entrejou,  s.  m.,  es- 
pace pour  donner  cours  à  l'eau  : 

Chacun  peut  en  son  héritage  par  lequel 
passe  aucun  fleuve  ou  rivière  non  navigable 
ne  publique  faire  édifier  moulin,  pourveu 
que  le  lieu  soit  disposé  pour  ce  faire,  assa- 
voir qu'il  }'  ait  sault  et  e7itryon.  (Cout.  de 
Berry,  xvi,  2,  Nouv.  Cout.  gén.,  III,  964».) 
Var.  de  Laurière,  entrejou. 

ENTRiPÉ,  adj.,  qui  perd  ses  tripes  : 

Et  en  met  a  l'instant  quatre  ou  cinq  a  l'envers 
Descousus,  enlripez  et  mi  morts  sur  la  place. 
(Cl.  Gadchet,  Pocs.,  p.  354,  Bibl.  elz.) 

ENTRiQUÉ,  -  ké,  adj.,  embarrassé,  en- 
tremêlé : 

Une  autre  herbe  est^  qui  est  appellee 
androfivon,  ki  naist  en  la  terre  Syn  e  est 
entrikee,  si  a  foilles  sèches  e  mult  petites. 
{Secr.  d'Arist.,  Richel.  571,  f"  136^) 

ENTRisTER,  verbe. 

—  Act.,  attrister,  affliger  : 
Tristran  n'en  ost  rien  atochier 
Ne  rntrisler  ne  laidengier. 

(Tristan,  I,  1-2Î1,  Michel.) 

—  Réfl.,  s'attrister  : 

Et  en  l'absence  de  mon  cors  nous  con- 
vient entrister.  (floîiw.  d'Evast  et  de  Bla- 
qiierne,  Richel.  24402,  f  7  v».) 

ENTRisToiER  (s'),  V.  réfl.,  s'attristef  : 
Lors  s'entrisloie  et  a  grant  dolur  en  soy. 
{Serm.,  Richel.  423,  f"  64=.) 

ENTRiTANT,  antv.,  adv.,  pendant  ce 
temps  : 

Aln]lrilanl  prist  congé  e  si  s'en  est  turnez. 

(Horn,  4921,  Michel.) 

Cf.  Entretant. 

ENTRO,  antro,  adv.,  jusque  : 
Entra  en  cel  en  van  las  voz. 

(Passion,  st.  âô',  G.  Paris.) 
Eniro  li  talia  los  pez  dejos, 
Lo  corps  êtera  sempre  sus. 
(S.  Léger,  ms.  Clermont,  st.  39'.  Reproduction  hé- 
liographiqne.) 

—  Entro  que,  jusqu'à  ce  que  ; 


ENT 


Credem  nel  pot  anlro  quel  vid. 

(S.  Léger,  st.  32'',  Reprod.  héliograph.) 

ENTROBLiER,  eutroubUer,  entrouvlier, 
cntreoublier,  entorblier,  verbe. 

—  Act,  otiblier  pendant  quelque  temps: 

Quanqne  a  faire  a,  tôt  eniroblic. 

(Brut,  ms.  Munich.  3925,  Vollm.) 

Quant  il  oi  de  Gnillanme  parloir, 
.\vis  li  fat  que  fust  entroublies. 
(Enfance  Guillaume.  Richel.  1448,  f»  68.) 
En  tel  manière  nostre  dame 
Entroublia  la  damoisele. 
(G,  DE  CoI^■CI,  ilir.,  ms.  Soiss.,  P  93''.) 
Li  valles  qni  d'errer  ne  fine 
N'a  pas  la  voie  entrobtiee. 

(Durmars  le  Gallois,  346fi,  Stengel.) 
Volentiers  Ventrouilieroie, 
Mes  entroublier  nel  pourroie 

(Dolop.,  4036,  Bibl.  elz.) 
Or  entorblie  son  anui. 
(De  Josaphatj  Richel.   IS33,  f»  203  v">.) 

S'en  avoie  tel  gnerredon 
Qne  mes  maas  en  entroblioie 
Por  le  délit  et  por  la  joie. 

(Rose,  1820,  Méon.) 

Que  mes  maus  en  entroublioie. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  f   I3°.) 
Et  font  les  mans  entrouvlier. 

(Ib.,  Vat.  Ott.  1212,  ("21*.) 
■la  por  demonree 
En  longue  contrée 
^'ert  eniroubliee 
Ma  très  douce  amie. 
(Martin  le  Begi'in,  Citons.,  Richel.  1S91,  f°  59.) 
Cilz  qni  moi  ont  enirobliè? 

(Lib.  Psalm  ,  m.  p.  264,  Michel.) 
Quant  Daraediens  qni  m'a  criée 
A  ma  joie  m'a  ramenée 
Que  jou  atoie  eniroubliee. 

(Vie  S.  Greg..  Ars.  3327,  f°  169^) 

Tout  a  entroublié  l'anni 
Qu'a  li  prestres  et  le  hontage. 
(Du  Prestre  et  du  Chevalier,  Montaiglon  et  Ray- 
nand.  Fabliaux,  II,  76.) 

Sa  grant  dolonr  toute  entorblie. 

(Fregus,  p.  137,  Michel.) 

Le  touchier  et  le  bayser  esmeuvent  le 
sanc  et  la  char  telement  que  ils  font  entro- 
blier  la  crainte  de  Dieu.  (Liv.  du  Chev.  de 
La  Tour,  c.  xlii,  Bibl.  elz.) 

Or  avons  nous  entroubliiet  a  parler  dou 
secours  de  Dinant  qui  venoit  devant  Fauet. 
(Froiss.,  Cftrov.,  II,  400,  Luce,  ms.  Amiens, 
71.) 

Si  le  commença  li  rois  de  France  a  en- 
troublier.  (Id.,  ib.,  IV,  183,  Luce.) 

11  fut  si  joyeulx  qu'il  eul  tout  entreoublié 
la  peine  qu'il  avoit  soufferte.  {Percef.,  I, 
f"  m',éà.  1528.) 

Mais  la  nouvelle  arrivée  du  roy  luy  en 
avoit  faict  entroublier  le  maltalent.  (Pasq., 
Rech.,  VI,  4.) 

—  Réfl.,  s'oublier  : 

Por  li  sovcnt  s' entroublioil 
Et  parfonderaent  sonspiroil. 
(Flaire  et  Blanceflor,  1°  vers.,  1063,  du  Méril.) 
Li  jorz  m'a  Irovè,  hé  ! 
Es  jolis  braz  m'amie  : 
Il  s'i  fait  bon  entroblier. 

(Chans.,  Richel.  1Î786,  1°  81  v".) 

Et  sur  le  bord  de  la  dove,  si  comme  il 
s'entroublia,  la  terre   du   bord   de  la  dove 


ENT 

fondit   soubz   la   hache.     {Cbron.    de   du 
Guescl.,  p.  382,  Michel.) 

Sy  n'ay  je  an  corps  point  nue  veine 
Qoi  senfTre  que  je  m' entreoublié . 
(G.  Chasiellain,  iOulIré  d'amour,  vi,  107,  Kerv.) 

—  Neutr.,  e«(ro6(ier  de,  oublier  : 
Li  bianlé  la  pnchelle  tellement  l'enflamma 
Qne  de  tous  antres  fais  li  bers  entroblia. 

(B.  de  Seb.,  xvii,  646,  Bocca.) 

1.  ENTROBLiR,  V.  a.,  Oublier  : 
Al  cief  del  an  s'est  porpenses 

De  soi  qui  est  et  dont  est  nés, 

Et  qu'il  a  rais  le  siècle  si 

Ariere  dos  et  enirobli. 

(Parton.,  1885.  Crapelet-) 
Quant  m'e[n]  sovient,  meut  sni  en  grant  haudor; 
De  maintenant  entroubli  ma  dolor. 
(Chans.,  ap.  Raynaud,  Rec.  de  Motets,  I,  13.) 

2.  ENTROBLIR,  voir  Entroublir. 

ENTROciR,  -  occir,  enlreoccir,   (s'),  v. 
réfl.,  se  tuer  réciproquement  : 
Et  s'entrocient  et  mehaigncnt. 

(Meraugis,  p.  183,  MIchelanl.) 
Mout  avoit  d'amis  ki  l'amoient  folement 
et  ki   s' entrocioienl  a   son  huis.    (  Vies  des 
Saints,  ms.  Lyon  697,  f"  113'.) 

S'entreoccienI  par  mortel  guerre. 
(Chr.  de  Pisan,  Liv.  du  chemin  de  long  estude,  354, 
Pijschel.) 

Mieulx  nous  vault  tous  deux  a  enti'occir 
l'ung  l'autre.  {Girart  de  Rossillon,  ms.  de 
Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  331.) 

ENTRonissEMENT,   voir   Entroduise- 

MENT. 

ENTRODITEMEXT,  introdHemeut,  s.  m., 
induction,  instigation  : 

Jehan  Coste  ennorta  iceulx  Grossin  et 
Duquesne  a  aler  prendre  et  admener  au- 
cuns desdiz  porcs,  et  fist  tant  par  introdi- 
tement  de  sa  parole,  etc.  (1422,  Arch.  JJ 
172,  pièce  522.) 

ENTRODUCTioN,  -  duccioti,  lutr.,  S.  f., 
instruction,  enseignement  : 

Son  père,  par  grant  cure  et  diligence,  fist 
nourrir  cest  enfent,  tant  en  nourriture  de 
sa  personne,  comme  quant  vint  l'aage  de 
cognoistre,  de  nourritures  de  meurs  propres 
a  prince,  et  introduccion  de  lectres.  (Crist. 
DE  PizAN,  Charles  V,  î"  p.,  ch.  15,  Mi- 
chaud.) 

Le  Trésor  de  la  cité  des  dames,  selon 
dame  Christine,  de  la  cité  de  Pise,  livre 
très  utile  et  prouffitable  pour  l'introduction 
des  roynes,  dames,  princesses  et  autres 
femmes  de  tous  estais,  auquel  elles  pour- 
ront veoir  la  grande  et  saine  richesse  de 
toute  prudence,  saigesse,  sapience,  hon- 
neur et  dignité  dedans  contenue.  —  Avec 
privilège.  —  1536,  iu-8. 

Seroient  a  punir  comme  paganisans  en 
suivant  et  exerceant  les  superstitions  et 
introductions  paganicques.  (17  av.  1445, 
Lett.  pat.  de  Ch.  VII,  portant  suppress.  de 
la  fête] des  foux,  Grosley,  Ephém.,  I,  159.) 

Et  fist  plusieurs  autres  belles  escriptures 
a  Vintroduction  des  chresliens.  (N.  Gilles, 
Ann.,  t.  I,  f»331  r»,  éd.  1492.) 

—  Suggestion  : 

Ce  roy  avoit  ung  nepveu,  lequel  avoit, 
par  Vintroduction  d'aulcuns,  envie  sur 
Henry  vostre  père.  (J.  d'Arras,  Melus., 
p.  75,  Bibl.  elz.) 


ENT 


ENT 


ENT 


307 


EXTRODUiRE,  -  duijre,  -  dure,  -  dire, 
anlrod.,  inirod.,  entreduire,  v.  a.,  avec  ua 
rég.  de  personne,  instruire,  rendre  capable, 
industrieux,  sage,  prévoyant  : 

Issi  corn  Arisloles  Ventroduist  et  aprist. 

(fioum.  i^Ali.v.,  f"  10',  Michelant.) 

Il  vell  qa'avec  soi  le  releiogae. 
Des  ars  Ventreduie  et  (jnseigne. 
(bolop.,  1271,  Bibl.  elz.)  Impr.,  entrediue. 

Joseph  tout  ainsi  converlisl 
Vaspasyea  et  entroduist. 

{Rom.  du  S.  Graal.  2235,  Michel.) 
Bien  nous  ont  entroduit   et   montré   an- 
cesseur.  (Psaut.,  Maz.  258,  f»  53.) 

Por  eiUrodure  les  juges.  (Ordin.  Tancrei, 
vas.  Salis,  S"  88".) 

Il  fu  introdîcis  es  libérales  sciences. 
(Grand.  Chron.  de  Fr.,  Charleni.,  m,  2, 
P.  Paris.) 

Quant  le  comte  de  Warewic  eut  ses  gens 
introduis  en  ce  que  ilz  dévoient  faire,  il  fist 
marcber  son  avangarde.  (Wavrin,  An- 
chienn.  Chron.  d'Englet.,  t.  II,  p.  227,  Soc. 
de  rHist.  de  Fr.) 

Et  pourtant  je  vous  vueille  enseignier  et 
introduire  pour  vostre  bien  et  avancement. 
(J.  d'Arras,  Melus.,  p.  213,  Bibl.  elz.) 

Par  quoy  nous  fussions  introduictz  de 
sçavoir  parler  diverses  langues  avecq  les 
bons,  et  de  diverses  choses  qui  sont  pur 
les  estranges  marches  et  pays  qui  ne  sont 
pas  communes  par  decha.  (Id.,  ib.,  p.  121.) 

Lequel  ost  avoit  esté  si  négligemment  in- 
(rod«icf,queleur  valeur  esloit  comme  toute 
amoindrie.  {Le  Livre  des  faicts  du  Mar.  de 
Boucic,  4*-'  p.,  ch.  4,  Buchon.) 

Et  que  bien  eniroduis  sciiez 
Es  commaodemens  de  la  loy. 

(Mar/.  S.  Eslienne,  3ab.,ilysl.,   I,  2.) 

L'enfant  Alexis  fut  baillé  aux  escoUes 
pour  inlroduyre  selon  les  sept  ars  liberaulx 
et  philosophicqucs.  {Violier  des  Hist.  rom., 
c.  XV,  Bibl.  elz.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  enseigner  ; 
Ils  ne  pourroient  diligeamment  ne  suffi- 

sament  monstrer  ne  inlrodiiire  ledit mestier 
ausdits  aprentis.  (xv  s.,  Stat.  des  bonne- 
tiers, dp.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers 
Etat,  t.  III,  p.  592.) 

—  Avec  un  rég.  de  pers.,  conseiller, 
presser  : 

Et  moult  introduisoil  le  duc  de  y  aller, 
en  luy  admonestant  qu'il  ne  fust  point  en 
double  de  nulle  trahyson.  (J.  Le  Fevre, 
Chron.,  I,  373,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Entroduit,  part,  passé,  amené,  attiré  : 
Ne  par  quelconque  fraude    entroduis  ne 

amenez  a  ce..  (1334,  Don.,  Buzay,  1.  9, 
u»  24,  Arch.  S.-Inf.) 

—  Instruit,  industrieux,  sage,  prudent, 
avisé  : 

Puis  fist  entendant  au  roy  par  personnes 
enlroCuites  que  il  maismes  s'csloit  occis. 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  SI'.) 

Or  porveie  li  roys  un  saige  home  et  bien 
introduit  que  il  porveie  la  terre  de  Egipte. 
{bible:,  Gen.,  chap.  41,  vers.  32,  Richel.  1.) 

Orose,  homme  très  introduit.  (J.  de  Vi- 
GNAV,  Mir.  hist.,  Vat.  Chr.  638,  f°  C.) 

Alexandre  de  Macédoine  avoit  pour  son 
maistre  docteur  le  grant  et  introduyt  Aris- 
tote.  (Violier  des  hist.  Rom.,  xi,  Bibl.  elz.) 


Le  cas  advint  que  en  une  cité  estoient 
deux   médecins   bien   introduitz.    (Ib.,   c. 

LXXIV.) 

—  Avec  en  : 

Et  par  ceu  qui  estoit  an  totes  sciences 
antroduz.  (Vie  de  St  Denis,  Brit.  Mus. 
udd.  13606,  f-  131'.) 

Les  eufans  des  bons  et  nobles  sont  nour- 
ris plus  ordounement  et  niieulx  introduictz 
en  bonnes  accoustumances  que  les  autres. 
(Oresme,  Politiq.,  f  ll^  éd.  1489.) 

—  Avec  de,  et  un  infln.  : 

A  tant  vient  .1.  garçons  de  parler  anlroduil  ; 
Piorri  l'avoit  Sébile,  ne  sai  .vu.  anz  ou  .vm. 

(J.  Bob.,  Sax.,  xci,  Michel.) 

Qnant  le  roy  vit  la  gent  de  mal  faire  enlrodile, 

Les  talons  leur  monstra  et  se  mist  en  la  fuite. 

(Uil  de  Giiill.  d'Anglel.,   195,  Michel.) 

Introduire,  pour  signifier  instruire,  n'a- 
vait pas  cessé  de  se  dire  au  xvii°  siècle  : 

Dogmatiser,  ooY[j,aT;Ç£iv,  introduire  et  en- 
seigner quelque  chose.  (Lancelot,  Rac. 
grecq.) 

On  dit  en  fauconnerie  :  un  oiseau  intro- 
duit au  vol,  on  a  introduit  au  vol  ce  fau- 
con, c'est-à-dire  on  a  commencé  à  le  faire 
voler.  (Liger,  Amusem.  de  la  camp.) 

Bourbonnais,  entroduire,  introduire. 

ENTRODUISEMENT,  entrodissemtnt,  en- 
treduisement,  s.  m.,  instruction,  enseigne- 
ment : 

Tu  et  Marife  âmes  plus  vo  iil  que  les  en- 
troduisemens  des  viens  homes  dou  peule. 
{Anfances  N.-D.,  Richel.  1553,  f"  279  v°.) 

Que  sont  ce  autres  choses  que  exemples 
et  entreduisemens  de  moines  bien  vivans 
I  et  obediens  ?  (De  Confessione,  ms.  Angers 
390,  f»  19'.) 

I  Je  vois  que  chescune  science 

A  règles  an  commencement 
Ou  ancun  entrodissement. 

{Clé  d'amour,  p.  3,  Tross.) 

Pour  l'entroduisement  des  aulres.  (Lé- 
gende dorée,  Maz.  1333,  t-  115'.) 

ENTRODUiSEUR, - d«i/se!(r,  intr.,s.  m., 
maître,  celui  qui  instruit  : 

Tu  y  aras  familliers  exemples  de  vertuz 
et  privez  entroduyseurs  et  meneurs. 
(ORES.yE,  Trad.  des  Rem.  de  fort,  de  Petr., 
Ars.  2671,  f°  29  r\) 

Jhesus  fut  filz  de  Dieu  le  père,  et  fut 
homme  faiseur  des  œuvres  merveilleuses, 
et  introduiseur  de  toute  vérité.  (Codrcy, 
Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f°  112'.) 

ENTRODUiTOR,  entroduteur,  iiitc.s.  ni., 
mallre,  celui  qui  instruit  : 

Prendre  i  aloicnl  garde  li  sage  liscor. 
Qui  deletres  aprendre  erent  iniroduitor. 
(Chev.  au  cygne,  I,  3091,  Hippeau.) 

Vous  avez  tenu  cest  empire  tout  vostre 
aage,  onques  n'eusles  tant  de  mestres  ne 
taut  entroduteurs  comme  vous  avez  ores. 
(Sept  Sag.,  ms.  Chartres  620,  f  19''.) 

ENTRODURE,   VOir  ENTRODUIRE. 

ENTROEIL,  -oel,  -oH,  -ueil,  -uel,  anlr., 
entreeuil,  s.  m.,  espace  qui  se  trouve  entre 
les  deux  yeux,  entredeux  des  sourcils  : 


Viste  ciere  ot,  comme  d'orgnel  (le  cheval), 
Col  enarcié  et  large  eniroel.  '  ••"^ 

{Amad.  et  Id..  llichel.  375,  f"  323B.> 
Maint  bel  cors  et  maint  bel  enlruet. 
Et  maint  blanc  col  et  maint  vair  uel. 

{Durmars  lefiallois,  4i35,  Slengel.) 
Ses  anirieus  ne  fu  pas'petis. 

<.nose,  ms.^^Coisini,  t"  9'.) 
Son  entrueil  ne  fa  pas  petls. 

(/*.,  f"  5^) 
Son  anlrueil  ne  fa  pas  peliz 
Ainz  ert'assez  grant  par  mesare. 

(Ib..  Richel.   15o9,  f  5^.) 
Son  enlroil  ne  fa  pas  petis. 

{Ib..  530,   Méon.) 
Venlrueil  sans  poil  et  bien  faiti». 

(flicA.  li  biaus,  146,  Foerster.) 

Intercilium  ,  cntresourcil ,  entreeuil. 
(Gloss.  de  Salins.) 

Grand  enlrœil  et  regard  joly. 
(Vn.LoN.  Grant    Tes!.,  les  Regrets  de  la" belle 

Heaumiere,  p.  45,  Jouaust.) 

Entroeil,  space  bytwene  the  eves. 
(Palsgrave,  f^sc/aù-.,  p.  273,  Génin.) 

ENTROEi,,  voir  Entroeil. 

ENTROEs,  voir  Entrhes. 

ENTROEUS,  voir  Entrues. 

ENTROIGNE,  an.,  untroiigne,  entroHQne, 
s.  f.,  moquerie,  fable,  fadaise  : 

Tes  boins  caslois  m'esloit  anlroigne. 

Et  tos  biens  a  faire  vergoigne. 
(l'ers  de  le  mort,  Uichel.  375,  f  337».) 
Si  c'om  puet  faire  en  une  fable. 
Ou  en  antroignes  on  en  songes, 
Ou  en  trufes  ou  en  mençonges. 

(Adenet,  Cleom.,  Ar».  3142,  f-'  26'.) 
Céans  qui  la  foi  Dieu  tienent  a  anlroigne. 
(Id.,  Enf.   Ogier.  Ars.  3142,  f  104»;  v.  5450, 
Scholer.) 

Miens  aim  sonnes  et  pasloreles 
Que  je  ne  face  teus  antrongnes. 

{D'm   Clerc.  Ars.  3527,  i"  153".) 
Car  ele  avoit  manuel  parti 
De  losenges  contre  mençoigne. 
Bordé  d'un  orfrisiel  i'anlroigne. 

{Ren.  le  nouvel,  GCIO,  Méon.) 
Or  me  di  :  Est  il  nul  qui  voye 
Ne  qui  perçoive  leur  entrongnef 
(E.  Desch.,  Pocs.,  Uichel.  840,  f  IIP.) 
Certes  c'est  grant  domaîge 
Qu'en  eaz  at  tant  i'untruigne, 
dr  mult  est  débonnaire. 
{Geste  de  Liège,  p.  58.S,  note  9,  Borgnet.) 
C'est  bien  dit,  mez  ûevre  me  tiengne, 
Se  vous  me  servez  de  Ventroigne, 
Se  jamais  en  cesle  besoigne 
Je  frape  cop  de  besague. 
{Uir.  il""  Sie  Genêt.,  Jub.,  Sli/sl.,  1,  271.) 

Ce  sont  entrongnes 
D'y  comparer  autres  besongnes. 
Ou  il  n'a  conseil  ne  atongnes. 
(A.  Chart.,  Liv.  des  quat.  dames,  OEuv..  p.  674, 
éd.  1617.) 

ENTROIGXEMENT,  CnfcOIHJ.,  3.   Ul.,  IIIO- 

querie,  tromperie  : 

Sacrilège  et  simonie, 
Entroingnement  et  tromperie. 
{D'un  Clerc  qui  voulut  aller    eu   enfer,    ms.  Gand, 
f   11  t'.) 

ENTRoiGNEOR,  -  eeur,  -  eour,  s.  m., 
celui  qui  se  moque,  qui  se  joue  de  quel- 
qu'un, qui  le  trompe  par  des  falle.s  : 


308 


ENT 


ENT 


ENT 


Lors  aras  boas  légistes  et  les  bons  prcscheonrs. 
Et  bons  fîsiciens,  et  bons  cooseilleours  ; 
Et  porras  eschiver  ces  fans  entroigneonrs. 
Dont  corrODs  et  reproches  te  viennent  et  paonrs. 
(Jeh.  de  Meuno,  Test-,  617,  Méon.) 

Et  pourras  acenser  ces  fani  entroiqn[é\eurs. 

(ID.,  a..  Vat.  Chr.  367,  f  12'.) 

ENTP.oiGNEL'x,  -  oingueux,  s.  m.,  syn. 

de  entroigneor  : 

Mesiaa  poarry,  fanlx,  puire  et  yïroingne, 
Menteurs,  pervers,  de  treslons  vices  plain, 
Prevaricat,  eiirroinuneu.T  de  besoingne, 
Discordienx,  envieni,  soir  et  main 
Tu  ne  penses  tonsjours  qn'a  tricherie. 
(E.  Deschamps,    Poés.,  Richel.   840.  f  435».) 

KNTROiGînER,  -  ongncf,  anlr.,  verbe. 

—  Neutr.,  se  moquer,  se  jouer  : 
Cascuns  de  li  moke  et  anlroigne. 

{Yen  de  le  mort,  Richel.  37.ï.  P  33.Ï'.) 

Car  qui  dit  chose  anlresfois  ditle 
Je  dis  qu'en  raison  a  reditte 
On  sans  raison  son  dit  alongne. 
Et  penll  on  diro  qu'il  antrontjne. 
(AuRD,  C""  (l'Anjou,  Richel.  765,  f°  34  r°.) 

—  Act.,  se  moquer  de,  se  jouer  de  : 
Lors  a  Fanvel  lost  les  mains  metent 

Et  de  lui  torcher  s'entremetent  : 
H  me  semble  qu'estrilles  lien;^nent 
Et  qu'antour  la  teste  le  prengnenl. 
Je  ne  sai  conmenl  il  ['enlroiignenl 
Mes  sus  la  teste  le  roonftnent. 

(Fauvel,  Richel.  1  ili,  r  ï''.) 
Cest  avolé  cy  nous  eutroigne 
Que  depuis  que  noslre  chiiroigne 
Sera  aniente  et  pourrie, 
Et  que  de  vers  sera  mengie 
Tout  en  Testât  qu'il  est  ou  micx. 
Son  crucefix,  .son  nouvel  Diex 
La  fera  de  mort  retourner. 

(Convers.  S.  Denis,  Jnb.,  Mgsl.,  I,   i3.) 
ïens  la  main  au  pot,  sy  saras  : 
Guides  tu  que  nous  i'enlroignnii  ? 

(Mir.  de  Ste  Genei:.  ib..  I,  270.) 

Cf.  Atroig.\ier. 

ENTROIL,  voir  Entroeil. 

ENTnoiLLEURE,  entruelleurc,  s.  f..  dis- 
tance qui  sépare  les  deux  yeux  : 

Granl  ot  l'entroilleure  et  si  ot  haut  le  nés. 

(Coiig.  de  Jcrits.,  C3S3.  Hippeau."! 
Grant  ot  Ventru elleure  et  le  poil  tôt  ferrant, 
De  l'un  oel  ot  a  l'antre  plaine  paume  tenant. 

(Les  Chelifs,  Riche!.  12558,  i"  iVi".) 

ENTROiNGXART,  otitroingnarl,  s.  m., 
homme  d'une  simplicité  trompeuse. 

Un  paysan  pressé  de  dire  son  nom  et  le 
lieu  de  sa  naissance  à  un  avocat  qui,  en 
l'engageant  à  jouer,  se  flattait  d'en  faire 
aisément  sa  dupe,  répond  avec  une  sim- 
plicité artificieuse  qu'il  s'appelle  Antroin- 
gnart,  et  qu'il  est  d'Anlroingne,  une  bonne 
ville  en  Sologne.  Enfin,  l'avocat  Trubert, 
après  avoir  tout  joué  et  tout  perdu,  fait 
cette  réflexion  : 

Li  sens  eu  cuider  se  vuide  ; 

Et  tel  cuide  en  nice  et  coquarl 
Qui  en  scet  assez  :  par  Entroingnart 
Est  bien  ceste  chose  avoiree. 
Alons  humer  de  la  purée 
En  chantant  :  Barat  et  hasarl, 
Et  faintise  avec  Antroingnart 
Ont  maistre  Trubert  trumelé. 
fE.  Deschaïm.  Poés..  Richel.  81(1,  f»  376'.) 


Nenil,  par  ma  foy,  Entroingnart . 

(In.,  ib..  r  374^) 
Ces  .1111.  prandra  Antroingnart. 

(ID.,  ib..  C  375'.) 

ENTROINGNEMENT,  VOir  ENTROIGNE- 
MENT. 

ENTROis,  voir  Entrues. 

ENTROMOIEN,  VOir  ENTREMOIEN. 
ENTRONGNIER,   VOir  E.VTROIGNIER. 

ENTRONCHiÉ,  part,  passé,  séparé  du 
tronc  : 

Sor  terre  esteieut  enlronchié 
Li  cors  partot  por  le  dévié. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  30296,  Michel.) 

EXTRONÇONÉ,  part,  passé,  réduit  en 
tronçons  : 

E  les  helmes  trenches  e  les  cercles  quassez, 
E  les  branz  enoschiez,  e  frains  entronçonez. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis..  Richel    243SI, 
f»  18  ï°.) 

1.  EXTuoiR,  V.  n.,  entrer  : 

Entroir  en  batailles.  (G.  de  CH-\RNy, 
Liv.  de  Cheval.,  ras.  Brus.,  f°  120  v».) 

Icelles  eaues  se  continuèrent  et  deschen- 
(lirent  par  la  rivière  de  Saine  jusqiies  a  la 
i!ier,el  enh'oirent  jusques  dedens  les  portes 
de  Rouen.  (P.  Gogh.,  Chron.,  c.  45,  Val- 
let.) 

2.  ENTROIR,  V.  a.,  entendre  à  moitié  ; 
Qant  cil  de  la  chevanchiee  aprochierent 

si  entroirenl  le  frois  et  le  bruit  de  la  "enl. 
(Ai-tur,  Richel.  337,  f»  78''.) 

EXTRONGNE,  AOlr  ENTROIC.NK. 

EN'TROXQUEMEXT,  cntroncquement,  s. 
m.,  évanouissement  : 

Mais  Passelion  se  siet  sur  le  bort  de  la 
fontaine  moult  dolent  de  la  mort  de  son 
père,  et  de  son  cheval  qu'il  avoit  perdu. 
Mais  il  n'eust  gueres  la  esté  quant  l'aer 
venimeul.x  de  la  fontaine  Hst  le  chevalier 
amatir.  Si  que  l'ancien  preudhomme  qui 
de  loing  le  regardoit  et  qui  de  luy  avoit 
soing,  luy  escria  et  dist  :  Haa.  chevalier, 
tu  mourras  illec  se  tu  ne  es  mieulx  avisé 
de  ta  vie  garder  :  car  par  telle  voye  fut 
meurdry  Ic'conte  Estonne.  Adonc  Passelion 
yssit  de  son  enlroncguement,  et  regardant 
entour  luy  vit  venir  deu.x  chevaliers  bien 
armes...  {Perceforest,  vol.  IV,  ch.  39,  éd. 
1528.) 

EXTROPELER,  VOir  EiNTROCPELER. 

ENTROSNER,  cnthroner,  verbe. 

—  Act.,  placer  sur  un  trône,  introniser  : 

Ainsy  que  ung  roy  entrosné. 
(DEGLii,LEVit.LE,   Trois  pèlerin.,  i"  73°,  impr. 

In.stit.) 

Jamays  je  ne  vis  entrosner  que  ung 
esvesque.  (Palsgr.,  Esclairc,  p.  732,  Gé- 
nin.) 

Enthroner,  to  inthroaize,  or  set  in  a 
tbrone.  (Cotgr.) 

—  Réfl.,  être  placé  sur  le  trône  : 

Le  grand  siège  des  dieux,  , 

Ou  la  pilié  s'enthrone.  \ 

(Grev]»,  Eleg.,  i,  éd.  1360.)  I 

ENTROSSELER,  -  oitsseler,  V.  a.,  mettre 
en  paquet,  en  tas  : 


Quant  auras  tu  desmoncelé 
Les  mans  qne  as  entrousseté  ? 
(Recl.  de  Moliejs,  Miserere,  Ars.  3142,  f  214'.) 

—  Pourvoir  d'un  trousseau  ; 

Sera  ladite  future  espouse  habillée,  et  en- 
trotisselee,  par  ses  dits  père  et  mère,  selon 
son  estât.  (Contrat  de  mariage  de  1600,  ap. 
Ste-Pal.) 

EXTROSSER,- oussec,  entoTser,  verbe. 

—  .\ct.,  empaqueter  : 

Ses  cbicrs  avoirs  Gst  enmaler, 
Ses  draps,  ses  robes  entorser. 
(Be.v.,  Troie,  ap.  Laborde,  Emaux,  p.  529.) 

—  Réfl.,  se  Charger  en  trousse,  ou  en 
croupe  : 

Hercules  l'en  crut  et  lui  trousse 

La  dame,  et  cil  tosl  s'entroiisse. 

En  mer  se  6cbe  et  si  l'emporte. 
(Ghr.  de  Pis.,  Poés-,  Richel.  604,  f"  252  v».) 

Elles  montèrent  sur  leurs  palefrois,  et 
s'entroussa  cbascune  de  boire,  et  de  viande, 
ce  qu'elle  peut  porter.  {Perceforest,  vol.  1, 
f»7or'>,  éd.  1528.) 

ENTROCBLER,  v.  a.,  troubler,  entraver 
.Mais  il  sentoit  les  besoingnes  de  France 

moult  entroublees.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 

2641,  f"  181  v«.) 
Sont  grevousment  vexes  et  entroubles 

(Stat.    de  Henri    VI,  an  xv,  impr.  goth., 

Bibl.  Louvre.) 

EXTROUBLIER,  VOif  ENTROBLIER. 

ENTROUBLiR,  entTobUr,  V.  a.,  troubler, 
entraver  : 

Et  pour  tousjours  enlroblir  l'administra- 
tion et  disposition  des  affaires  de  la  Ger- 
manie. (1554,  Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  IV, 
324.) 

ENTRouÉ,  part,  passé,  où  un  trou  est 
pratiqué  : 

Il  conmanda  qu'ilz  applicquassent  les 
eschielles  au.x  parties  entrouees  du  mur. 
{Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  5083,  f"  263\) 

EXTROuiLLiÉ,  adj.,  dont  l'entrœil  est 
conformé  de  telle  ou  telle  façon  : 

Et  est  contenu  en  celle  ancienne  hystoire 
comment  celle  yraage  estoit  Hguree  (de 
N.-S.}.  Il  estoit  bien  entrouilliê,  bien  en- 
sorcillié  et  ot  loue  voult  et  enclin  qui  est 
signe  de  meurte.  {Légende  dorée,  Maz.  1333, 
f»  274'.) 

EXTROL'PELER,  enlropcler,  verbe. 

—  Act.,  rassembler  comme  un  trou- 
peau, réunir  en  troupe,  grouper  : 

Entroupeler,  to  twop,  heape,  lo  flock 
together  ;  to  gather  in  coiupanies  ;  to  as- 
semble. (Cotgr. ) 

—  Réfl.,  se  rassembler  en  troupe  : 
Ainsi    disoit  Minutius,  et   les  chevaliers 

et  tribuns  romains  accordans  ses  mos 
s'entropeloient  eulour  de  luy,  plus  affectes 
a  luy  que  a  Fabius.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  X,  v,  24.) 

—  Entroupelé,  part,  passé,  réuni  en 
troupe,  groupé  : 

Les  Juifs  estoient  comme  un  troupeau 
de  bestail  assemblé  et  entroupelé  par 
crainte.  (F.  de  Sal.,  Aut.  de  S.  P.,  nis. 
Chigi,  {■"ÎS''.) 


ENT 


ENT 


ENU 


309 


ENTnouPER,  V.  a.,  rassembler  comme 
un  troupeau  ; 
Entrouper,  as  entroupeler.  (CoTGR.) 

ENTROUSSELER,  VOir  EnTROSSELER. 

ENTROiissER,  voir  Entrosser. 

ENTROUVER,  V.  a.,  inventer  : 
Sur  ce,  et  autres  choses  eussent  esté 
faites  au  liit  d'Alecçon  plusieurs  remon- 
trances, par  lesquelles  eut  apparu  que 
c'estoit  chose  entrouvee  par  lui,  pour  soi 
cuider  couvrir,  et  donner  couleur  a  sa 
charge.  {Arrêt  de  1438,  ap.  Duclos,  Hist.de 
Louis  XI,  t.  III,  p.  173,  éd.  1746.) 

EXTROuvLiER,  voir  Entroblier. 

ENTROvEHTuitE,  s.f.,  ouvertufe,  fente; 

Vienent  a  la  porte,  si  Toient 
Par  un  petit  i'enirorerturc 
L'angoisse  et  la  mal  aventure 
Que  il  faisoient  a  la  dame. 
(Chrest.,  Cli'jet.  Richel.  375.  P  279^.) 

Tant  esta  de  la  converluro 
Qu'il  vit  parmi  Vcntrorerlure 
La  famé  Travers  sommeillier. 
(De  Barat  et  de  Haimel,  501.  var.,  Monlaiglon  et 
Raynaud.  Fabl.,  IV,  lliK) 

EXTRUEF,  voir  Entrues. 

ENTRUEiL,,  voir  Entroeil. 

ENTRUEL,  voir  ENTROEIL. 
ENTRUELLEUBE,    VOir    ENTBOILLEURE. 

ENTRUES,  entntef,  entroes,  entroeus, 
entroex,  entrueus,  etitrueulx,  entreus,  en- 
trais, entroiz,  entreps,  entrais,  adv.,  pen- 
dant ce  temps,  dans  le  temps,  en  ce  mo- 
ment, cependant  : 

Li  rois  respont  :  Moll  poi  les  donbl. 
DevaDt  qae  il  en  sauront  mot 
Les  aurai  ge  toz  pris  antrepies 
Mort,  et  vaincnz,  et  afolez. 
Se  près  de  moi  vienent  logier. 
Enlreps  le  irai  ge  veiller. 

iFlorimont.  Richel.  353.  ("  31«.) 

Etitrues  li  pape  s'acouça 
D'an  mal  ki  al  cuer  il  toça. 

(MoDSK.,  t'Aron.,  2190,  Reiff.) 
Par  ses  verlnz  dunt  sait  entruef, 
Aseï  par  raisnn  je  vus  proef. 
Des  saens  reis  du  Seinl  Kspirit 
Fa  li  reis  pleners  e  parCt. 

(S.  Edward  le  conf.,  3115,  Laard.t 

Entrues  est  Berengiers  levei. 
(Le   Fabel  d'Aloul,  Méon,   Fabliaux.  III,  351.) 

Adont  lisi  tant  seulement 
Des  foeilles  ne  sçai  deus  ou  trois  ; 
Elle  l'entendoit  bien  entrais. 
iFroiss.,  Poés.,  Richel.  830.  C  95  r°.) 

—  Etihues  que,  pendant  que,  tandis 
que  : 

Entrues  qu'W  ont  ensement  devisé. 
Li  pelis  bons  vint  par  le  gant  ramé. 

(lluon  de  Bord.,  3'216,  A.  P.) 

Entrues  qu'W  est  en  tel  csrour. 

(Josaphal  et  Barl.,  ms.   Cassin,  f  3*".) 
Entrais  qii'W  se  démente  eusi, 
Li  nus  des  jogleors  sailli. 
(Ren.  de  Beadjeu,  li  Biaus  Ucsconneus,  "2945,  Hip- 
peau.) 

Entreus  que  ses  barons  vivoit, 
Ki  de  mult  boue  vie  estoil. 
Je  le  ïi  mult  religieuse. 
(De  Sainte  Ysabet,  Richel.  19531,  f  123''.) 


Ne  aine  service  ne  hommage 
Ne  l'en  llst  entrues  qu'il  li  lut. 

(Lai  de  l'Ombre,  p.  iS,  Michel.) 

Apren.  entrues  qu'i[  m'en  souvient, 
Quels  coinpaignons  il  te  covient 
Qui  compaignie  te  tendront. 
(Voie  de  Parai.,  ap.  Jub.,  CEuvr.  de  Ruteb.. 

II.  24G.) 

Entroeusque  liasaus  esloit  grans  et  ple- 
niers,  et  li  quens  Garins  de  Biacaire  vint 
en  laicanbre  u  Aucassins  faisoit  deul  et  rc- 
gretoil  Nicok'te  sa  très  douce  amie  que 
tant  amoit.  (Auc.  et  Nie,  p.  10,  Suchier.) 

Entrueus  que  on  chante  el  moustier. 
{Guide  spirit.,  ms.  Angers  253,  f»  14^) 

Li  jouenes  rois  Henris  d'EnsIetierre 
moru  a  Martiaus,  u  il  estoit  entrues  que 
il  guerrioit  son  père.  {Hist.  des  ducs  de 
Norm.  et  des  rois  d'Anglet.,  p.  82,  Michel.) 

Entrues  qu'il  sejornoient  a  Miessines. 
ilb.,   p.  85.) 

Et  entroiz  que  le  gent  de  Gant  enten- 
doienl  au  fu  estaindre,  il  entreroient  es 
grandes  maisons...  (Chrov,  attrib.  àj.  Des- 
nouelles,  Hist.  des  Gaules,  XXI,  189.) 

Entreus  que  le  roy  d'Engleterre  esloit  en 
son  pays.  (Froiss.,   Chron.,  I,   487,  Luce.) 

Entreuls  que  madame  la  royne  d'Engle- 
terre gisoit.  (II).,  ib.,  I,  423,  Luce.) 

Entroex  que  li  roys  englez  estoit  a 
E-wruich.  (ID.,  ib.,  II,  336,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Entroes  que  on  seoit  par  devant  Rains. 
(Id.,  ib.,  V,  405,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Entroesqu'û  estoit  en  tel  pensée.  {Chron. 
des   Pays-Bas,  de   France,    etc.,   Rec.  des 
Chr.  de  Fland.,  t.  III,  p.  125.) 
Entrueulx  que  le  duc  seigaouri 
S'en  alal  es  Allemaingnes... 
(Chron.    de  l'Abb.  de    Flore/Te.  30G5,   Rciff.,  Mon. 

pour  serv.  à  l' hist.  de  Belg.,  l.  VIII.) 

—  Entrues  cou,  dans  le  môme  sens  : 
■Vos  orisons  dites  en  pais  ou  par  bouche 
ou  par  pensée,  et  especiaument  enfrues 
con  li  corps  nostre  signour  Jhesu  Gris  sera 
presens  a  la  messe.  (Ènseign.  de  St  Louis  a 
sa  fille  Isab.,  à  la  suite  de  Joinv.,  p.  230, 
Michel.) 

ENTRUEULX,  VOir  ENTRUES. 

ENTUCHE,  voir  Entoscue. 

ENTUCHEMENT,  VOir  E-NTOSGHEMENT. 

1.  ENTUCHIEU,  voir  Entochier. 

2.  ENTUCHIER,  voir  Entoschieh. 
ENTUERs,  voir  Entordre. 

ENTUILLIER,  VOiT  ENTOUEILLIER. 

ENTULE,  -  ulle,  -  urle,  ant.,  adj.,  fou, 
insensé,  extravagant,  étourdi  : 
S'encor  vivoit  Omers  ou  Tulles, 
Qui  ne  fu  ne  foi  ne  entnlles, 
La  moitié  dire  n'en  porroient 
Des  ricbesces  ki  la  estoient. 

(Dolop.,  299i,  Bibl.  cU.) 
Uns  vilains  cntulrs  et  riches 
Qui  moult  estoit  avers  et  chiehes. 

(Renart,  1963,  MéoD.) 
N'estoit  pas  i'entule  manière, 
De  boiz  savoit  et  de  rivière. 

(Diirmars  le  Gallois,  lil,  Stengel.) 
Il  avient  bien  que  li  amant 
Doignent  don  lor  plus  largement 
Que  cil  vilain  entule  et  sot. 
(Rose,  Richel.  1573,  f»  lO»-  ;  Méon,  v.  2223 Z) 


Entulle. 

(Ib.,  ms.  Conini,   C  16'*.) 

Intulle. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  t»  21'.) 
Qu'el  n'ama  oncqnes  homme  entule. 

(Ib.,  Val.   Chr.   1192,  P  25''.) 
Bien  seroie  fox  et  entulles. 
Se  tex  amors  voloie  querre. 

(Ib..  5136,   Méon.) 

Qu'il  n'est  si  fox  ne  si  entules, 
Qu'il  n'ait  bien  de  Rome  des  bnles. 

(Ib.,  11319;  ms.  Corsini,  l"  76'.) 
Amis,  ne  r'alez  mie 
.Vvoec  la  maie  compaignie 
Des  gloutons  ne  des  lecheors, 
Ne  des  entulles  pecheors 
Qui  ne  vuelent  a  bien  entendre. 
(R.  DE  HocDENC,  l'oie  de  Paradis,  Richel.  837, 
fSS'rM 

Ne  des  enlurles  pecheours. 
(Id.,     ib.,    Scheler,  Trom.  belq.,    nouv.  sér., 
p.  212.) 

Ains  fut  un  maistres  c'ot  nom  Tulles 

Qui  ne  fut  ne  fouz  ne  anlnlles. 

(Calon,  Brit.  Mus.  add.  toGOe,  f"  lU».) 

>'e  set  nient  de  celé  afaire, 
Quer  plus  est  enlurle  et  tnchoistre 
Que  n'est  moigne  norri  en  cloislre. 
(Cliastoiem.  d'un  pire,  conte   xvu,  Biblioph.    fr." 

Li  primerains  est  chevaliers 
Preus  et  hardii  et  bien  avant  ; 
Mes  entulle  et  mal  dosuoiant. 
Mal  afetié  et  mal  apris 
L'ai  je  trové,  ce  m'est  avis. 

(Le  Lai  in  Conseil,  p.  87,  Michel.) 

—  Entule  à,  difficile  à  : 

Moult  legier  suy  a  conrroncier. 
Dur  et  entulle  a  appaisier. 
[Pritre  à  N.-D.,  ms.  Cliarlres  111,  f  91  v».) 

ENTULE,  -  ullei,  -  urlé,  adj.,  assolé,  in- 
sensé : 

S'il  est  pereceus  et  cntulleiz,  il  vit  a  fuer 
d'asne.  (Consol.  de  Boece,  ms.  Montp.  H 
43,  f°  18=.) 

Quant  aucuns  est  trop  paresseus,  entur- 
lez,  lours  et  oublieus.  {Ib.,  ap.  Duc,  IV, 
163'",  éd.  Didot.) 

Cf.  Entule. 

ENTUMIIER,  voir  ENTOJIBER. 
ENTUMIR,  voir  E.NTO.MIR. 
ENTUMISSEMENT  ,      VOir        E.NTO.MISSB- 
MENT. 

ENTUMULER,   VOif  ENTOMBELER. 
EXTUNELER,  VOif  ENTONNELER. 

ENTUR,  voir  Entor. 

ENTURLE,  voir  ENTULE. 

ENTURLÉ,  voir  Entulé. 
ENTURQuiN,  S.  ui.,  cspècc  d'oiseau  : 

Si  a  des  milions 
It'enturquins  et  d'alerions. 
(Gace  de  la  Signe,  des  Déduits,  ms.,  C   132  v». 
ap.  Ste-Pal.) 

ENTUSCHEMENT,  VOir    ENTOSCHE.MEN'T. 
ENTUSCHIER,   VOiP  ENTOSCHIER. 

ENUCLEATioN,  S.  f.,  action  d'expliquer. 
de  rendre  clair,  évident  : 


310 


ENV 


Et  pour  le  enucleation,  c'est  a  dire  pour  le 
droit  n'en  sçavoir  de  l'histoire  taillée,  il 
i;st  signaumeut  a  noter  que...  (J.  Vauque- 
i,iN,  Trad.  de  la  Chron.  d'E.  de  Dynter,  iv, 
Prol.,  Xav.  de  Ram.) 

Avec  les  dieux  et  déesses  dessusdis  sont 
autres  plusieurs  dieux  et  déesses  de  la  mer 
et  des  ileuves,  desquelz  nest  pas  requise 
enuckalion  ne  diffuse  déclaration,  mais 
seulement  aulcuue  euumeration.  {La  Mer 
des  hystoir.,  t.  I,  f°  62%  éd.  1488.) 

ENUiAGE,  voir  Enoiage. 

ENCiE,  voir  Enoie. 

ENUIEMENT,   VOir  ENOIEMENT. 
ENUINGDRE,   VOlr  EnOINDRE. 

ENUios,  voir  Enoios. 

ENuiRSiR,  voir  Ennoircir. 

ENUiT,  voir  Anoit. 

I 
ENULiER,  voir  Enolier.  ! 

ENULLiER,  v.  a.,  expriiiie  l'idée  de 
vexer  : 

Amis,  forment  m'emllies, 
Vous  et  vos  sires  a  grant  tort. 
{Du  Preslre  et  du  Chevalier,  Monlaiglon  et  Ray- 
naud.  Fabliaux,  II,  8i.) 

ENUMBRER,  VOir  ENOMBRER. 

ENUNCTioN,  voir  Enoxction. 

ENURANCE,  voir  HONORANCE. 
ENURER,  V.  a.  ■? 

Pur  ceo  que  tiel  releas  enurera  pur-  en- 
larger  l'estate  de  celuy  a  que  le  releas  est 
fait.  (LiTTL.,  Instil.,  268,  Ilouard.) 

ENUT,  voir  Ancit. 
ENVAHIE,  voir  Envaie. 
ENV  AIE,  -  aye,  -  eie,  -  ahie,  -  ye,  -  ehie, 
s.  f.,  invasion,  attaque,  course  que  l'on 
fait  sur  son  adversaire  : 

Au  brant  d'acliier  a  fait  mainte  envaye. 

(R.MMB.,  Ogier,  12032.  Barrols.) 
Tôt  le  jour  a  duré  l'eucaus  el  Venvaie. 

Ickev.  au  cygne,  II.  iG41,  Hippeau.) 
Lors  li  ferai  tele  envaie 
Par  paroles  et  par  menace 
Que  James  n'iert  tes  que  il  face 
Chose  qui  anuier  nos  doie. 

{henarl.  mn,  Méon.) 

Contre  les  envaies  et  les  assauz  des 
estranges  nations.  {Chron.  de  S.-Den.,fns. 
Ste-Gen.,  f«  laô'.) 

Et  il  fisent  grant  envaie  a  l'afiteatre.  {Bib. 
hist.,  Maz.  532,  t»  243*.) 

Pour  contraster   aus   outraigeuses  enve- 
hies.  (1304,  Arch.  JJ  36,  f"  63  v.) 
A  icheste  enveie  vint  Maprin  contre  li. 

(Gaufrey.  6327,  A.  P.) 
Car  il  esloit  moult  bien  armes 
Quant  on  debvoil  faire  entialiies. 
(Guerre  de  Meit,  st.  172%  E.  de  Bouteiller.) 
Il  ne  cuidoient  nullement 
C'en  lor  denst  faire  envaiie. 

(Ib.,  st.  51'.) 

Et  firent  uue  liere  envaye  aux  Poetevins. 
(J.  d'Arras,  Mdus.,  p.  224,  Bibl.  elz.) 

Si  s'en  départirent  li  desus  dit  Alemant 
qant  il  orent  fait  lor  envaie.  (Froiss., 
Chron.,  1,  463,  Luce,  ms.  Uome.) 


ENV 

Messires  Yves  de  Tigueri  dist  que  il  ne 
l'en  faurroitmies  a  ce[ste]  première  encai/e. 
(ID.,  ib.,  II,  1S2,  Luce.) 

Pour  ce  qu'il  est  nouvelle  que  les  Anglois 
font  plusieurs  envayes.  {Cli.  de  1449, 
Amiens,  ap.  Corblet,  Gloss.  j)ic.  ) 

Leur  fit  tant  d'emprises  et  tant  d'enva- 
hies. (La  Marche,  Mém.,  I,  13,  Michaud.) 

Courses etencaj/es.  (Monstrelet,  Chi'on., 
l,  210,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

11  feit  de  l'année  grosse  envahie  au 
royaume  de  France.  (G.  DU  Bellav,  Uém., 
1.  VI,  f  172  v»,  éd.  1569.) 

Il  ne  pouvoit  lors  résister  a  plusieurs 
envahies  ennemies.  (Fauchet,  Anttq.  gaitl., 
2»  vol.,  IV,  10,  éd.  1611.) 

ENVAIEMENT,  VOir  ENVAIMENT. 

ENVAiLLiER,  voir  Enveillier. 
ENVAIMENT,  -  vaymeut,  -  viement,  an- 
vaiemant,  s.  ni.,  attaque  : 

...  Envaiemenl. 
{Les  Loh.,  Itichel.  4988,  ap.  Vietor,  Ilandschr.        I 
der  Gesie  des  Loh.,  p.  SS.)  I 

Et  lor  jant  tnit  comunement 
Prislrent  nn  anvaiemant 
Sor  Troyens  ou  moull  perdirent. 

(Ben-.,  Troie,  Ars.  33U,  f  56^) 
Tuil  ensemble  comniunement 
Ont  pris  sur  Crin  V envaiemenl . 

(ID.,  ib.,  9953,  Joly.) 
Capaneus  lor  fil  moleste, 
CzT  del  premier  tomoiement 
Prist  desor  eus  Venriement. 
{Eleocle  el   Polin.,  liichel.  375,  f°  'j\^.) 
Tôt  s'eslaîssent  bardiement, 
I  Vers  eus  preadent  VenraimenI  : 

,  A  cascune  porte  par  soi 

Poes  oir  espes  tornoi. 

{Ib.,  r  SI".) 
11   soustint   par   aucun  pou  de  temps  la 
!    première  tempeste  du  péril  et  la  plus  grant 
I    temoute    de    ['envnyment.    (Bersuire,    T. 
I    Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  33''.) 

!       ENVAiR,  -  eir,  anv.,  verbe. 
1      —  Act.,  marcher  sur,  attaquer  : 

Tut  par  seil  fel  qni]nes  vait  envair. 
I  (/îo/.,  2062,»Mimer.) 

Ki  envait  Vavnil  de  guerre. 

{Brut,  ms.  Munich,  455,  Vollm.) 
Mes  sires  si  ot  tort,  qui  premiers  Vantai. 

{Floomnl.'M-n.  A.  P.) 
Qnant  Ballant  voit  Doon,  si  le  va  enveir. 
Et  Do  le  voit  venir,  qui  si  se  sot  couvrir. 

(Doon  de  Maience,  9600,  A.  P.) 
Trop  forment  sont  d'enk  envaii. 
De  jour  en  jour. 
{Va  ilir.  de  N.-D..  du  roy  Thierry,  Th.  fr.  au 
m.  a.,  p.  391.) 

Et  la  très  vigoreusement  les  envayrent. 
(Monstrelet,  Chron.,  I,  205,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

—  Presser  : 

Mère,  par  vostre  euortement 
M'arcJ  tant  dit  et  enray 
Qu'il  faut  que  je  l'aie  hay 
Et  menée  jusqu'à  la  mort. 
(Un  Mir.  de  iV.  D.,  du  roy  Thierry,  TA.  fr.  au 
m.  à.,  p.  S69.) 

—  Entreprendre  : 

Qui  grant  cose  doit  envair 
La  fia  a  coi  il  doit  venir 
Doit  esgarder,  se  il  est  sages, 
Honte  ne  viegne  ne  damages.  ^ 

(Ben.,   Troies,  Richel.  373,  1°  ''J  .) 


ENV 

Diex  acroisl  force  a  celui  qui  est 
atempré,  et  si  het  ceulx  qui  par  lor  sor- 
cuidance  osent  envair  les  grans  choses 
folement.  (Brdn.  Lat.,  Très.,  p.  391,  Cha- 
baille.) 

Qui  si  grant  faict  ouse  envair. 
Et  mettre  cors  en  aventure. 
(J.  Bretex,  Toiirn.  de  Chauvenci.  3892,  Delmotte.) 
Très  idonc  fii  l'estor  bien  envaiz. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  344,  Michel.) 

—  RéQ.,  s'attaquer,  combattre  : 

Fieremeat  s'envaissent,  chascnn  y   flerl  et  maille. 
(Reslor  du  Paon,  ras.  Ronen.  f  98  y".) 

—  Prendre  sur  soi  : 

Et  pins  je  ne  in'os  envair 
A  ronver,  pas  ne  l'ai  apris. 
(Du  honleus  Ménestrel,  Richel.  25556.  f  231''.) 

ENVAisoN,  s.  t.,  attaque  : 

La  poissies  veoir  fieres  envaisons. 

[Quai,  fils  Aym.,  p.  77.  Tarbé.) 

Si  li  uns  fait  vers  l'antre  envaison 
Re  en  aveir  ne  en  possession. 
(Li  Rom.  des  rom.,  Richel.  19525,  f  151  r».) 

ENVAissELER,  -  elUr,  envesseler,  envas- 
seller,  v.  a.,  mettre  dans  un  vase,  dans  un 
vaisseau,  dans  un  tonneau  : 

Six  queues  de  vin  de  rente  de  mère 
goûte  et  envaisselez.  (1369,  Arch.  K  49, 
pièce  41.) 

Apres  ce  que  les  vins  sont  envaissellez. 
(1461,  Ord.,  XV,  77.) 

Je  ne  voulais  faire  essay  par  des  mor- 
tiers, jetter  cent  cacques  envaisselees  avec 
des  cercles  de  fer  portant  des  mèches  ter- 
minées sur  une  bresche.  (Gasp.  db  Ta- 
vannes,  Mém.,  p.  177,  Michaud.) 

Ce  vin  estant  esclercy,  que  soudain  on 
l'entonne  et  envaisselle.  (Bellefor.,  Seer. 
de  Vaijric,  p.  86,  éd.  1571.) 

—  Mettre  dans  une  châsse,  enchâsser  : 

Le  chief  de  la  Virge  a  grant  fesle, 
Ançois  qu'il  venist  a  sa  fin, 
En  cler  argent  et  en  or  fin, 
Envessela  a  ses  .ii.  mains. 
(G.  DE  CoïKci,  Mir.,    ms.  Soiss.,  (°  108''.) 

Je  laisse  mon  saintuere  de  Saint  Jehan 
ainsi  envaisselle  comme  il  est  a  Jehan 
mon  fils.  (1324,  Arch.  JJ  62,  f»  51  v».) 

La  vray  croix  richement  envaisellee. 
{Pièce  de  1413,  ap.  Godefroy,  Ann.  sur 
VHist.  de  Ch.  VI,  p.  662,  éd.  1633.) 

Un  agnus  Dei  garni  et  envassellé  en  ar- 
gent. (1419,  Arch.  JJ  171,  pièce  103.) 

Une  espine  de  la  digne  couronne  de 
Nostre  Seigneur  Jhesus  Crist...  laquelle 
digne  espine  est  moult  noblement  envais- 
sellée  en  argent.  (D'Axglore,  le  St  Voy.  de 
Jérusalem,  p.  9,  A.  T  ) 

Et  pource  qu'a  Sainct  Denys  estoit  l'un 
des  clouds,  dont  notre  Sauveur  fut  cru- 
cifié, lequel  n'estoit  pas  bien  envaisselé 
ainsi  qu'il  appartient,  le  roy  fit  faire  un 
beau  et  riche  reliquaire.  (JÙV.  DES  Urs., 
Hist.   de  Charles  VI,  an   1397,   Michaud.) 

Le  chief  saint  Daniel  envaisselé  en  ung 
vaissel  de  cuivre.  (26  aofit  1468,  Invent, 
des  pailles,  vestem.,  ornemens,  etc.,  115, 
St  Urbain,  Arch.  Aube.) 

Fist  quérir  les  sainctes  reliques  qu« 
que  saincte  Helaine  mère  du  grant  Cons- 
tantin eut  (ail  envasseler.  (Tri.  des  9preux, 
p.  434S  ap.  Ste-Pal.) 


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3H 


ENvAissER,  V.  a.,  mettre  dans  un 
vase,  dans  un  tonneau  : 

Cecy  fait  vous  reraettrez  dedans  le  pre- 
mier vin  tiré  foulant  de  rechef  tout  très 
bien  ensemble,  i'envaissant  et  mettant  es 
muis  trois  ou  quatre  jours  après  ce  vin. 
(Belle  For.,  Secr.  de  l'agric,  p.  88,  éd. 
i571.) 

ENVAL,  adv.,  syn.  d'aval,  en  bas,  à 
terre  : 

Hz  se  rendoyent  a  leurs  anemis  sans 
deffense  nulle,  et  geltoyent  enval  leurs 
armeures.  (Froiss.,  Chron.^  Richel.  2646, 
fo  120^.) 

ENvANCiER,  -  cer,  V.  a.,  avancer  : 

Il  dona  eyeschees  e  abbeis 
A  clers  e  a  moines  de  son  pais, 
Les  Eogleis  partot  fîst  reboter 
E  les  Normanz  cnrancer. 
(Conlin.  du  Brut  de  Wace,  Michel,  Chron.  anglo- 
norm.,  I,    "5.) 

EiWANER  (s'),  V.  réfl.,  s'évanouir,  dis- 
paraître : 

0  femmes  firent  miitare  (les  incabes) 

Quant  en  délit  les  troverent. 

En  cel  point  les  pergiserent, 

Sovent  enfani  engendrèrent, 

E  tost  après  s'émanèrent. 
(Des  grauns  Jaianz,  ap.  Job.,  Nom.  rec,  II,  367.) 

EN^'ANIR,  -  uir,  verbe. 

—  Neutr.,  s'évanouir,  disparaître,  venir 
à  rien  : 

Apres  la  quelle  tierce  voiz  la  visions  del 
martre  ki    az   oez  de  sa   pense  aparissoit 
envanuit.  (Dial.  St  Greg.,  p.  187,  Foerster.) 
Denx,  en  triboul  nous  donne  aie 
Qae  santés  d'omme  est  envanie. 

(Lib.  Psalm.,  lu,  p.  301,  Michel.) 
Li  siècles  vait  envanissant^ 
Si  corn  songes  en  esveillant. 
(Casloiem.  d'un  père,  conte  27,  ap.  Méon,  Fabl., 

II,  m.) 

Ataunt  eniJamst  celé  clareté.  {Foulq.  FHz 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv  s.,  p.  112.) 

Deux  jeuvenceauls  vestus  de  ornemens 
chevalereus  et  montes  sur  blans  palefrois 
combatirent  a  deux  cornets  de  la  bataille 
pour  euls,  qui  après  la  victoire  enva- 
iiiiirent  incontinent.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  VIII,  n,  21.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

E  qoaat  snnt  del  anel  seisi 
Li  seinz  s'en  va  e  s'envani. 

(S.  Edward  le  conf..  3.5"3,  Luard.) 

E  s'envanist  a  celé  parole,  plus  n'estoyt 
reu  ne  voiz  oye.  (Ms.  Harl.  636,  f"  201  v».) 

—  Act.,  faire  évanouir,  faire  dispa- 
raître : 

E  me  voelent  vers  vns  mesier  et  mal  tenir. 

Et  l'amnr  et  la  pes  desfere  et  envanir. 

(Gabn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13313,  f°  80  r".) 

ENVASER  (s'),  V.  réfl.,  s'enfoucer  dans 
la  vase  : 

Il  eut  bieL  de  la  peine  a  retirer  des  vases 
le  comte  Octavio  qui  s'estoit  envasé. 
(D'AUB.,  Hist.,  III,  204,  éd.  1616.) 

—  Envasé,  part,  passé  ;  flg.,  mal  en- 
vasé, qui  est  en  mauvais  point  : 

Trop  malement  est  envasez 
Qui  la  corroce  et  qui  l'aire. 
'G.  DE  Coi.sci.  J/fr.,   ms.  Bruj.,  1"  1"5°.) 


ENv.AsiON,  envausion,  s.  f.,  attaque  : 

Maintes  laides  oppressions 
R  maintes  granz  envasions 
Li  firent  sovent  e  mena. 
(Ben.,  0.  de  iVorw.,  II,  10077,  Michel.) 

Son  desdaignement  sor  ans  mist  ; 
1res  et  tribulations. 
Par  maulz  angles  envansions, 
(Lib.  l'salm.,  Lxxvir.  p.   3l.i,   Michel.)  Lat.,   im- 
missiones  per  angelos  malos. 

Fuient  malvaises  sospecîons, 
Trislurs,  maies  envasions. 

(Lap.  de  Cambridge,  365,  Pannier.) 

ENVASSELER,  VOir  ENVAISSELER. 

ENVAUSER,  voir  Envolser. 
EN-VAUsiON,  voir  Envasion. 

ENVAYEE,  s.  f.,  attaque  : 

Que  ce  avoit  cstet  la  comtesse  de  Mont- 
fort  qui  ceste  envayee  leur  avoit  fait. 
(Froiss.,  Chron.,  II,  360,  Luce,  ms.  Rome, 
f»  80.) 

Cf.  Envaie. 

ENVEGIR,  voir  Enviesir. 

ENVEHIE,  voir  Envaie. 

ENVEiE,  voir  Envaie. 

ENVEIEMENT,  VOir  EPiVOIEMENT. 

ENVEiLLiER,  -  eller,  -  aillier,  -  oiiler, 
anv.,  verbe. 

—  Act.,  éveiller  : 

Quant  li  engle  corront  devant  lui,  et  par 
la  voix  de  la  busine  envailleront  de  la  pou- 
siere  lo  povre  cors  et  porteront  encontre 
Crist  en  l'air.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24768,  f''  18  r«.) 

Cil  somes  est  boens  dont  om  puet  ligie- 
rement  après  ceu  c'um  at  covenavlement 
rcposeit  traire  les  sanz  et  del  cors  et  del 
cuer  et  ausi  cum  les  serjanz  de  la  maison 
cnvaillier  et  retramatre  as  oevres  ke  néces- 
saires sunt  a  l'esperit.  {Li  Epistle  saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  67  V.) 

Et  vint  au  lit  le  roi  qui  dormoit  et  Yen- 
vella  et  li  dist.  (Chron.  de  Bains,  c.  i,  L. 
Paris.) 

Or  avoit  li  rois  d'Espaigne  enceineÉ  le 
chien  qui  dormoit.  (Ib.,  c.  x.) 

Si  at  orloges  qui  enveillent  les  moines  a 
matines.  {L'Abbaye  de  dévotion,  Ars.  3167, 
f»  51  v°.) 

—  Réfl.,  s'éveiller  ; 

Vous  ki  araeis  de  vraie  araor, 
Anveillies  vous,  ne  dormeis  pais. 

{Chans.,  Richel.  20050,  f"  12i.) 
Lors  se  enveilla  Fouke,  e  vist  les  estoilles 
e  le  firmament.  (Foulq.  Fitz  Warin,  Nouv. 
fr.  du  xiv°  s.,  p.  102.) 

Envoûte  tog,  mondain  qui  dort, 
Ilh  me  semble  que  tu  sois  mort. 
(J.  DE  St.ivelot,  Citron.,  p.  389,  Bort'net.) 

—  Neutr.,  s'éveiller  : 

Dons  andormiras  paisivlemant  et  an 
paix  te  reposeras,  ligierement  envailleras 
et  ligiers  et  esperiz  seras.  {Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f»  67  r°.) 

EXVEIMENT,  VOir  ENVOIE.MENT. 

ENVEiR,  voir  Envaih. 


ENVEiSANT,  voir  Envoisant. 

ENVEISEEMENT,    VOir    E.NVOISIEEMENT 

EX\'EiSEURE,  voir  Envoisbure. 
ENVEisiER,  voir  Envoisier. 

ENVELIMER,  VOir  ENVENIMER. 
ENVELIMEUR,  VOir  ENVENIMEOR. 
ENVELIMEURE,  VOir  EnVENIMEUHE. 

ENVELOPE,  S.  t.,  sorte  de  vêtement  : 

Deux  envelopes  de  lin.  (1400,  Arch.  J.I 
155,  pièce  454.) 

Lequel  jeune  homme  bailla  a  icelle  sup- 
pliant un  escu  pour  avoir  et  acheter  a 
ladilte  fille  des  chemises  et  envelopes. 
(1410,  Arch.  JJ  165,  pièce  377.) 

ENVELOPEMENT,  -  oppement,  envolepe- 
ment,  s.  m.,  tout  ce  qui  recouvre,  qui  en- 
veloppe, au  propre  et  au  figuré  : 

Celc  qui  autrui  clainme  ne  doit  mie 
querre  envolepemens  de  paroles,  mais  apier- 
tement  dire  :  Celé  fist  ço.  {Régie  de  Citeaux, 
ms.  Dijon,  f»  79  r°.) 

Et  qa'apercenrent  remuée 
Lors  la  pierre  et  du  tout  ostee  (du  sepalcre). 
Et  que  rien  n'y  avoit  dedens 
Fors  draps  et  envelopemens. 
(Decuilleville,  Trois  pèlerin.,  f>  198'',  impr. 
Instit.) 

Ne  de  beghine  envolrpemenl , 
IVe  da  moine  le  veslement. 

(Antliol.pic.,  p.  11,  Boucherie.) 
Involucrum,    envelopemens.    (Gloss.    de 
Douai,  Escallier.) 

Empescbement  ou  enveloppement,  im- 
plicacio.  {Goss.  gall.-lat.,  Richel.   1.  7684.) 

.  ..  Quelques  vieux  ramas 
De  chroniques,  et  vieux  fatras 
Qui  doivent  servir,  ce  me  semble 
li' envelopemens  aux  merciers. 
(JOD.,  Œuv.  mes/..  F  118  r",  éd.  1583.) 
Hz  trouvèrent  un  petit  coffre  en  un  grand 
enveloppement  de  taffetas.  (Ant.  le  .Maçon, 
le  Decameron,  m,  238,  Dillaye.) 

ENVELOPEUR,  S.  m.,  enveloppe,  cou- 
verture : 

Six  queuvrechiefs  neufs  et  quatre  enve- 
lopeurs  a  teste.  (1361,  Arch.  P  1359',  pièce 
633.) 

ENVELOPEURE,  envelopp.,  S.  f.,  enve- 
loppe : 

Sa  tige  est  longue  d'un  espan,  et  jette  a 
sa  cime  un  couvercle  et  enveloppeure  de  la 
longueur  de  trois  doigts.  (Du  Pinet,  Dios- 
coride,  ir,  162,  éd.  1605.) 

EXVELOPOiR,  -  oppoir,  envell.,  envelo- 
pouer,  s.  m.,  enveloppe,  couverture  : 

.VIII.  aunes  et  demie  de  toile  pour  faire 
.VI.  envelopouers  et  .un.  baignouers.  {1348, 
Compte  de  Nicol.  Bracque,  Arch.  KK  7, 
fo  24  V».) 

Ceulx  qui  fleurissent  en  bonnes  œuvres, 
et  ne  congaoissent  Dieu,  dit  S.  Chrysos- 
tome,  sont  semblables  es  ossemens  des 
morts  et  reliques,  lesquelles  sont  bien  et 
gentement  enveloppées,  mais  elles  ne 
sentent  ce  beau  enveloppoir.  (N.  de  Bris, 
Institut.,  f  7  r».) 

Involucrum,  enveloppoir,  couverture.  (H. 
JuN.,  Nomencl,  p.  4,  éd.  1577.) 


312 


ENV 


Linge  d'un  barbier,  envelopoir.  (Id.,  ib., 
l>.  128.) 

Envellùpoir,  couverture.  Involucrum. 
{Nomencl.  octil.) 

Involucrum,  envelopoir.  {Calepini  Dict, 

Bâie  1584.) 

ENVELOL'STÉ,  adj.,  couvert  de  ve- 
lours : 

Uu  vilain  envelousté.  (Du  Fail,  Cont. 
d'Eutr.,  XI,  Bibl.  elz.) 

ENVENDRE,  V.  a..  Vendre  : 

Laquelle  femme  le  print  en  son  amour 
désordonnée,  et  pour  l'entretenir,  envendit 
et  engaija  de  ses  bagues  et  vaisselle  de  son 
dit  mary.  (.Jean  de  Thoyes,  Chron.,  nu 
1482.) 

ENVENGON,  S.  !.,  vengeance  : 

Et  li  TroUen,  par  envengo^i, 
Iledesposerent  Gellon, 
Si  ont  CilJeric  lapieié. 
(MocsK.,  Chron.,  370,  Reiff.)  Impr.,  cnienqon. 

ENVENGUT,  part,  passé,  trouvé  : 

Non  fad  Irovei  ne  envengia. 

{Passion,  175,  Diez.) 

ENVENiMABLE,  adj.,  envenimé,  em- 
poisonné : 

Onqaes  de  main  envenimable 
Dons  d'antrui  cner  grasce  n'atraist. 
(Recl.    de    Moliens,    Miserere,    Uichel.     15212, 
f»32^) 

ENVENiMEEMENT,  adv.,  d'uue  manière 
envenimée  : 

Elle  se  donna  a  convertir  son  amour  en 
hayne  et  son  doul.^  regard  en  fierté  sy  en- 
venimeement  que  pour  le  faire  mourir  elle 
l'accusa  devant  le  ro}'.  (Fleur  des  hist., 
Maz.  530,  f"  203'».) 

ENVENIMEMENT,  -  ismemcnt,  envenine- 
wiSHt,  a?»;., s.  m.,  empoisonnement, poison  : 

Kar  par  an  eiweiiismemeiil 
ki  en  ses  règnes  li  fn  mis, 
Dnnc  grant  duel  fa  a  ses  amis, 
Murnt  Âlaios  en  Normendie. 
iRoii,  3°  p.,  2990.  Andresen.)  \:\t.    enveninemenl. 

Enienimement . 
(lu.,  lîichel.  37,1,  r  iU^.) 
Od  toi  ses  enienimemenz 
Ont  autres  amonestemenz 
De  princes  de  France  plusors. 
(.Be».,  D.  dcHorm.,  II,  12019,  Michel.) 

Et  Jano  sa  maraslre  qui  le  haoil  formenl  (Hercnle) 
.11.  serpens  i  Iramist  por  cmenimemenl. 

(Boum.  d'Alix.,  t"  lî"-.  Michelanl.) 
(je  estoit   la  pucelle  qui    Lancelot  avoit 
gari  de  l'envenimement  qu  il  avoit  pris  a  la 
fonteinne.  (^Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  29=.) 

>e  ja  mal  a' envenimement 

Encontre  mon  commindement 

Wauronl  ne  vertu  ne  puissance. 
(Geff.,  .th.  esl.  du  monde,  Uichel.  15-26.  f"  132''.) 

Et  an  cors  lor  anbalent  les  anveninemenl. 
(Pùignes  d'enfer,  Brit.  Mus.  add.  15606,  P  8o''.) 
De  cel  triade  c'on  fait  de  ces  serpens 
garist  on  de  tous  enveniniemens.  (Chron. 
d'Ernoul,  p.  77,  Mas-Latrie,  et  ms.  S.-Omer 
274,  f°  20'.) 

Li  triades  norrist  le  venin  longuement. 

Mes  de  ce  qu'il  s'espurge  de  V envenimement, 

11  le  hi;t  et  eschive  si  angoissensement 

Que  ja  puis  n'i  aura,  l'il  pnet,  hahitement. 

(De  Triade  et  de  venin,  Jubi.  Nouv.  fief.,  I,  366.) 


ENV 

L'envenimement  de  Socrates.  (Consol.  de 
Boèce,  ms.  Montp.  H  43,  f»  2^) 

Tes  diz  sont  enveniniemens. 
(Le  Slarlyre  de  S.  Pierre  et  de  S.  Paul,  lab.,  ilyst., 
I,  65.) 

Coment  Lancelot  print  ['envenimement 
a  la  fontaine,  dont  a  pou  qu'il  ne  mou- 
rus!. (Lancelot  du  Lac,  2«  p.,  cb.  119,  éd. 
1488.) 

ENVENiMEOR,  -  ceur,  -  eur,  envelimeuv , 
s.  m.,  empoisonneur  : 

Li  envenimeur,  qui  ocient  bornes  par 
venins  ou  par  enchantemenz.  [Liv.  de 
jost.  et  deplet,  xviii,  25,  §  5,  Rapetti.) 

Homicide,  envenimeur,  murtrier,  larron, 
ravisseor,  disfamez.  (P.  de  Fontaines, 
Conseil,  p.  308,  Beugnot.) 

Et  li  homicide,  et  li  parjure,  et  li  ravis- 
seeur,  et  li  envenimeeur,  et  li  avoutre.  (Li 
Ordinaires  Tancrede,  f»  44''.) 

Des  envenimeors.  (G.  de  Lbngbes,  Ins- 
lit.  de  Just.,  ms.  S.-Omer,  f°  o3«.) 

Autres!  est  il  des  liomecidez  et  des  en- 
velimeurs.  (Instilutes,  Richel.  1064,  f  85'\) 

ENVENIMER,  auvcnimer,  envelimer,  an- 
velimer,  envUmer,  anvilimer,  enverimer, 
evelimer,  verbe. 

—  Act.,  empoisonner  : 

Les  autres  istoires  deleitent  voerement 
quant  om  les  Icist  mais  aies  nen  edilient 
mes  anz  anveliment  aneeos  lo  cuer.  (Li 
Epistle  saint  Bernard  a  JfontDeM,ms.  Ver- 
dun 72,  f°85v'>.) 

.xsx.  pomes  ont  prises  des  plus   belles   del  mont, 
Ses  ont  anvenimees,  dedanz  misent  poison. 

(Parise,  56,  A.  P.) 

Et  si  rai  je  oi  conter 

C'on  trait  triade  de  serpent 

Qui  molt  a  graot  mestier  sovent 

.\  cels  qui  sont  envenimé. 

(GuiOT,  Bible,  2309,  Wolfarl.) 

Sore  li  cort,  a  lui  se  joint  (le  dragon). 

Trestol  l'enverime  et  point. 
(Gerv.,  Best.,  Brit.    Mas.    add.   28250,  f°  92''.) 
Ausi  comme  est  uns  boni  c'on  vuet  envenimer. 
On  li  fet  le  venin  mengier,  boivre  et  humer. 
(De  Triade  et  de  venin,  ap.  Jnb.,  Nouv.  Bec,  I. 
362.) 

Cil  qui  pas  ne  l'amoient  Venvenimerent. 
(Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  47^.) 

De  qnoy  il  les  poysons  feroit 
Dont  le  roy  envenimerait. 
(Macé  de  la  Cbarité,  Bible,  Ricbel.  401,   f  90''.) 

Fu  envenimé  de  mortel  venin.  (Rom.  d'A- 
lex., ms.  Tours  9S4,  fin.) 

Yeueno,  envUmer.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
cbel.  1.7679,  f»  261  v.) 

Il  avoit  une  petite  lancette,  qui  estoit 
comme  la  tierce  partie  d'une  lance,  de  la- 
quelle il  avoit  tellement  envenimé  le  fer, 
que  si  en  aucune  manière  celui  qui  l'avoit 
touchoit  la  robe,  chapperon  ou  vestement 
d'un  homme,  voire  encores  si  une  per- 
sonne y  fichoit  fermement  son  regard,  la- 
dite personne  tantost  estoit  empoisonnée, 
et  mouroit.  (Juv.  des  Urs.  ,  Hist.  de 
Charles  VI,  an  1382,  Michaud.) 

—  Neutr.,  jeter  du  venin,  en  parlant 
d'un  serpent  : 

1  Moult  se  demenoit  horriblement,  et  en- 
venimait, alumoit,  et  fort  escumoyt.  (C. 
Wansion,  Biblioth.  des   Poet.    de  metam., 

1    f  23  y,  éd.  1493.) 


ENV 

—  Envenimé,  part,  passé,  empoisonné  : 

Et   peires  fu  de   la    meuzonge,  quant  il 

Venvelimeie  semence   de  sa  falseteit  gittat 

assi  en  l'omme.  (St  Bern.,  Serm.,  p.  523, 

Ler.  de  Lincy.) 

Car  li  nature  ke  nen  est  mies  solement 

wasteie  mais  nés   anvilimeie    nen   at  mie 

mistiers  de  petite    cure.  (Li  Epistle  saint 

Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,f<'  48.) 

Et  li  rainne  esl  evelimeie. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f  143'.) 

Monlt  envelimee. 

(ID.,  ib.,  f>  lis'.) 

Glaives...  envelimez.  (Ferget,  Mironer 
de  la  vie  humaine,  1°  106  v»,  éd.  1482.) 

La  langue  moderne  n*a  gardé  de  ce 
verbe  que  le  sens  figuré.  Il  se  prend  ce- 
pendant quelquefois  au  propre,  avec  un 
régime  de  chose,  pour  dire  infecter  de 
venin. 

La  prononciation  envUmer  a  persisté 
dans  le  langai:e  populaire  de  Paris,  et  est 
encore  usuelle  dans  quelques  provinces, 
notamment  en  Normandie,  dans  le  Haut- 
Maine  et  dans  le  Berry.  Wall,  evèlemi,  en 
liégeois  évilemer. 

ENVENiMEL'RE,  enverim.,  s.  f.,  poison, 
venin  : 

Li  cers  por  Venverimeure 

Vait  aiguë  querre  clere  et  pure. 
(Gerv.,  Best.,  Bril.  Mus.  add.  28260,  f  98'-.) 

Doner  ne  puet  anqnes  d'nsure, 

Mneble  amasser,  faire  masure. 

Que  larrecins  apers  ne  soit  ; 

Dîeas  le  mandist  en  l'escriture; 

La  prist  ele  envenimeure 

Parcoi  uns  n'i  puet  avoir  droit. 
(Vers  de  le  mort,  Ilichel.  375,  P  342».) 

Monlt  est  douce  en  sa  ventnre 

Amoors,  mais  a  l'esprouver 

Est  con  droite  envenimeure. 

CGrieviler,  Chans.,  Vat.  Chr.   1490.) 
Venenositas,  envelimeure.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

A  l'occasion  de  ces  laoustes  lesquelles 
furent  la  mortes  et  amoncellees  a  si  grant 
babondauce  vint  et  sourdit  si  grant  morta- 
lité et  pestilence  aussitost  qu'elles  com- 
mencèrent a  puyr,  une  si  grande  enveni- 
meure en  yssit  que  les  oyseaux  qui  estoient 
en  l'air  et  les  bestes  en  la  terre  eu  furent 
toutes  corrompues.  (Orose,  vol.  Il,  f°  68'^. 
éd.  1491.) 

ENVENiMEUS,  adj.,  empoisonné  : 

Se  sent  féru  et  envenimez  des  pointesen- 
venimeuses  du  serpent  d'enfer.  (Laurent, 
Somme,  ms.  Chartres  371,  f''  61  r°.) 

ENVENIMEUSETÈ,  S.  f.,  qualité  ds  ce 
qui  est  empoisonné  : 

Envenimeuselé.  (Gloss.  du  P.  Lablie, 
p.  532,  ap.  Ste-Pal.) 

ENVENiMoisoN,  -  eisuu,  S.   I-,  cnipoi- 

sonnement  : 

Puis  fn  ocis  a  ÎNice  par  envenimeisun. 
(Chron.  ascend.  des  ducs  de  Norm.,  218,  Andresen.) 

...  Par  enrenimoison. 

(Ib.,  ap.  Dnc,  VI,  762,  éd.  Didot  ) 

ENVENINEMENT,  VOir  ENVENIMEMENT. 

ENVENTER,  V.  a.,  éventer  : 


ENV 


ENV 


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313 


Furs  de  la  presse  l'eaporterent. 
A  Inr  chemises  Venvenlerent 
Tant  que  il  ot  .i.  pois  d'alaine. 

(Atkis,  Ars.  3312,  f  106'.) 

—  Entente,  part,  passé,  qui  a  vent  de  : 
Comme  doncques  le  roy  estoit  «nvenié  de 
cecy,  et  qui  bien   eust  voulu  estre   autre-    i 
ment  la  chose,  la  pesa  beaucoup.  (Chas- 
tell.,  Chron.,  ch.  108,  t.  V,  p.  90,  Kerv.)    j 

Dans  le  pat.  lorr.,  anventê  se  dit  des  li-   \ 
queurs  qui  deviennent  âpres  ou  fades  par 
l'évaporation. 

ENVENTis,  adj.,  étranger  : 

Issi  pleiot  l'om  les  enventis 
Plus  que  ne  fet  sa  mère  li  fiz. 

(Pelit  plet,  1687,  var..  Koch  ) 


ENVENTRER,   VBrbe. 

—  Acl.,  dévorer,  engloutir,  avaler  : 

Convnilise  est  tonte  esventree, 
Ades  taat  ne  set  enventrer. 
(ItECL.  DE  MoLiENS.  MisercTe,  Xts.  31  i"2,  P"  '213^.) 
Car  Tomirs  de  trop  enventrer 
Fait  bouche  digne  de  despit. 

(ID.,  ik..  ^219».) 

—  Placer  dans  le  ventre  : 

Vergier  fremmé  ou  tonte  est  obumbree 
La  deité  entière  et  enventree. 
(G.  Chjsteli.ain.  Louenge  a  la  1res  glor.  vierge, 
viii.  291,  KerTyn.) 

—  Nentr.,  accoucher  une  femme,  pré- 
parer le  travail  de  l'accouchement  ; 

Ne  sont  pas  les  Ebreus  comme  les  femmes 
Egiptiennes,  car  celés  ont  la  science  de 
cnventrer,  et  enfauntent  einz  que  nous  vie- 
snons  a  eles.  (Bible,  Exode,  ch.  I,  vers.  19, 
Hichel.  1.)  Lat.,  obsletricandi  habent  scien- 
tiam. 

ENVENTURERj  -  urrer,  verbe. 

—  Act.,  mettre  à  l'aventure,  aventurer  : 

Kt  je  et  tout  cil  que  je  porai  priier  y 
eiiventurrons  les  vies.  (Froiss.,  Chron.,  1, 
22,  Luce.) 

—  Réfl.,  s'aventurer  : 

Et  aucun  aultre  baceler  qui  se  voloient 
enventurer.  (Froiss.,   Chron.,  I,  26,  Luce.) 

Li  pluiseur  se  aloient  souvent  enventurer 
et  escarmucier  a  cbiaus  de  le  garnison 
(ID.,  ib.,  VI,  14S.) 

ENVENTUREUS,  adj.,  aveutureux: 

Dame,  voeillios  le  dire  ensi 
El  vous  me  veres  sans  nul  si 
Gai,  joli  et  envenlureus. 
(l'Koiss.,  te  joli  Buisson  de  Jonece,  4549,  Scheler.) 

ENVERÉ,  adj.,  assuré,  confirmé  : 

Si  rao  baisa  molt  dolcemenl. 
Et  pa-  itant  d'acointement 
Fn  l'amnrs  enveree. 

(Rom.  et  past.,  l,  37,68,  Barlscbj 

ENVERGoiGNiER,  -  ongwer  (s'J,  v.  reU  , 
avoir  honte,  être  embarrassé,  timide  . 

Quant  ele  i  Tint,  ne  sot  qne  dire. 
Si  qne  tote  s'eiivergoigna  ; 
A  chief  de  pose,  si  parla. 

(Du  Foleor,  Richel.  19132,  f  49".) 

—  Enoergoignié,  part,  passé,  honteux  : 

T.  III. 


Ils  n'osent  lever  la  teste, 
Envcrgongiiez  de  se  voir 

Recevoir 
La  perle  an  lieu  de  conqneste. 

(Garn.,  Aniig.,  nu.  éd.  1597.) 

ENVEUGONDER,  V.  a.,  Connaître  char- 
nellement, violer  : 

Envergonder.  (Hist.  de  Harcourt,  Jacques 
le  prix  etJehan  de  Carrouges.) 

ENVERIMER,  VOir  ENVENIMER. 
ENVERIMEURE,  VOir  ENVENIMEURE 

ENVERMEiLLiER,  -  ellcr,  verbs. 

—  Act.,  rendre  vermeil  : 

Del  sanc  des  cors  est  tnte  enermellei . 

(Roi..  V,  127,  Gënin.) 

—  Neutr.,  devenir  vermeil  : 

Dn  sanc  qni  en  sailli  le  pré  envermeitla. 
(Voon  de  Maienee,  5204,  A.  P.) 

ENVERMEiLLiR,  -  milUr,  v.  3.,  rendre 
vermeil  : 

Dont  mainte  ensaigne  en  iert  envermellie 
Et  maint  prodom  ara  perdu  la  vie. 

(Raimb.,  Ogier,  4208,  Barrois.) 
Kt  Gnielins  fn  navres  ens  el  pis. 
Que  li  hanbers  en  fu  envermillis. 

(Id,  ib.,  -730  ) 
La  clartés  des  rubis  engraigne 
Si  color  et  envermeillist. 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  f°  70  r».) 
Moût  s'esmerveilladou  sanc  qu'ele  veoit 
entor    lui  dont   l'erbe    estait  envermeillie. 
{Estories  Rogier,  Richel.  20l2o,  f°  103\) 

ENVERMER,  verbe. 

—  Neutr.,  se  remplir  de  vers  : 

Vostre  char  convendra  porir  et  envermer. 

(Vœu.v  du  Paon,  Richel.  368,  P  118°.; 

—  Act.,  remplir  de  vers  : 

Envermer,  to  fill  witb  or  grow  full  of 
worms.  (CoTGR.) 

En  Bourgogne,  Saulieu,  on  dit  :  «  les 
cerises  maintenant  sont  toutes  envermées.  » 
Morvan,  s'enveurmer,  se  remplir  de  vers; 
enveurmé,  attaqué  par  les  vers. 

ENVERMILLIR,    VOir  ENVERMEILLIR. 

ENVERNÉ,  adj.,  qui  a  passé  l'hiver  : 
Cil  qui   auroit   bestes  envernees.   (1400, 

Régi.  p.  les  bouch.,  copie,  Arcb.  Fribourg, 

cart.  i  bis.) 

ENVERNissiER,  -iger,  v.  a.,  enduire 
de  vernis  : 

Dessus  sont  les  canes  envernissies  si  bien 
et  si  fort  que  nulle  eaue  ne  les  puet  pourir. 
(Liv.  de  Marc  Pal,  Lxxrv,  Pauthier.) 

Et  sont  (les  trez)  envernissié  si  bien  et  si 
soutilment  qu'il  sont  resplendissanscomme 
cristaus.  (76.,  Lxxxill.) 

La  coveraire  (du  palais)  est  ausi  toute 
de  cannes  enverniges.  {Jb.,  lxxv.  Roux.) 

ENVERRÉ,  adj.,  acharné,  rempli  d'ani- 
mosité,  de  haine  : 

Si  comme  en  la  fin  le  verrez 

Se  vous  n'estes  (pas)  trop  enverrez. 

{Clé  d'amour,  p.  2,  Tross.) 
Faut  que  vous  soyez  bien  despité  et  en- 
verra contre   les    fenmes  que  voulez  leur 


estre  plus  rigoureux  que  M.  Caton,  lequel 
on  disoit  estre  l'ennemy  juré  des  femmes. 
(Cholieres,  les  Apresdinees,  m,  f»  92  v, 
éd.  1587.) 

Faut  que  soyez  bien  enverra  contre  les 
astrologues,  Seigneurs  Pastorelli,  répli- 
qua le  Seigneur  Alphonse,  qu'il  ne  tient  a 
vous  que  ne  les  rendiez  justiciables  an 
fagot  comme  hérétiques.  (Id.,  ib,,  viii, 
f°277v».) 

ENVERREJIENT,   VOlr  ENVOIRHEMENT, 

1.  ENVERRER,  V.  3.,  rendre  acharné  ? 

Mais  nul  n'achieve 

Ne  ne  met  nnle  chose  a  fin. 
C'est  par  defaute  de  cuer  fin 
Qni  ne  se  vent  meller  de  guerre  ; 
Car  avarice  si  Yenverre 
nt  convoitise  sa  compaingne  : 
Si  ne  voi  nul  qni  ne  s'em  plaîngne. 
(Geffroi  de  Paris,  Chron.,  1622,  W.  el  D  i 

2.  ENVERRER,  VOir  ElNVOIRnEH. 

1.  ENVERS,  anvers,  adj.,  renversé,  li  la 
renverse,  à  l'envers  : 

A  lotas  treis  chedenl  envers. 

(Passion,  140,  Diez.) 
L'un  gist  sur  l'altre  e  envers  e  adenz. 

(Roi.,   1624,  Millier.) 
Maint  Normanl  mit  le  jor  envers. 

(Rou,  3=  p.,  8288,  Andresen.) 
De  tant  beanmes  rompnz  les  laz 
E  tanz  homes  envers  e  plaz, 
Morz  e  sanglenz  par  sns  les  bos. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  2369,  Michel.) 

Sanglanz,  envers,  pales  e  frciz, 
E^n  i  ont  mnlt  a  mort  deslreitz. 

(Id.,  ib.,  II,  .S487.) 
Maint  en  abat  envers  gole  baee. 

(RArMBERT,  Ogicr,  3824,  Barrois.) 

Justamont  trovent  Saisne,  anvers,  goiee  baee. 
(J.  BOD.,  Sax.,  eu,  Michel.) 

La  chandeille  chei  enverse. 
(Marie,  du  Chat  qui  savait  tenir  une  chandoile,  ap. 
Robert.  Fabl.  inéd.,  1,  155.) 

.\  main  enverse  la  feri  durement 
Desus  le  nés. 

(Aubery,  p.  66,   Tarbé.) 

Et  vit  gésir  sonr  le  sablon 
Olivier,  Ogier  et  Namlon, 
Et  tous  les  autres  vit  a  fin. 
L'un  envers  et  l'antre  sonvin. 

(Ph.  Modsk.,  Chron..   7914,  ReilT.I 

Pins  de  V  l'ensivent  a  haubers. 
Ja  i  aura  d'abalus  et  d'envers, 
(fleuves  d'Ilanstone,  Richel.  12548,  t"  114''.) 
Geldains  li  rois  abatas  ère, 
'l'os  envers,  en  une  jonciere. 
(Ren.  de    Beaujeu,    li    Biaus   Desconneus,    5749. 
llippean.) 
Li  ceval  kaient  lot  envers. 

(Id.,  ib.,  5886.) 
Quant  me  virent  desous  le  roe 
De  fortune  envers  abatu. 

(Rose,  Vat.  Ott.  1212,  P  61''.) 

Envers  gisoit,  les  mains  croisiees  sur 
son  pis.  {Grand.  Chron.  de  France,  Des 
Fais  et  des  Gestes  Charlem.,  vi,  4,  P. 
Paris.) 

Dont  li  mist  M.  les  bras  au  col  et  li  fist 
une  fause  acolee  ;  elle  jeta  sur  son  bras  a 
Venvierse  main  et  dist  :  Ha,  sire,  por  Dieu 
merci,  je  savoie  bien  qu'il  ne  vous  chaloit 
miis  que  vous  fussies  de  moi  partis.  (Rom. 
de  Kanor,  Richel.  1446,  f°  42  vo.l 

40 


314 


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Es  penoncians  et  es  banieres 
Dont  li  veDz  tient  maintes  emerses. 
(GuiART,  noij.  lign.,  17010,  W.  et  D.) 
Li   autre  le   feroient  de  Y enverse  main. 
{L'Abbaye  de  dévotion  et  de  charité,  Avs. 
3167,  f°"4E)  r°.) 

Si  l'a  si  roidement  ferne 
Qu'en  mer  l'a  t'jircrssf  abatne. 

(FaH-  i'Ov..  Ars.  5060,  f°  lO''^.) 
,S'an  grand  porte  mante!  envrrs. 
(H.  Bonnet.  Apparit.  de  J.  de  Meim,  P  15  v°, 
Biblioph.  fr.) 

Que  tu  faces  seoir  la  famé  sor  un  siepe 
ausi  comme  enverse.  (Cyrtirgle  Albug., 
ms.  de  Salis,  f"  164''.) 

Gisant  envers,  j*ay  grant  paonr  de  cheoir. 
(Villon,  Poés.  div..  Ballade,  Jonanst,  p.  li'i.) 

Voas  voyez  bien  qne  la  flenr  précieuse 
Qn'en  son  verger  elle  avoil  bien  plantée 
Gist  or  enverse  et  a  terre  gettee. 

(Le  Maire,  l'iaincle  du  Désiré,  éd.  l.'îi'i  ) 

Ci  gist  envers  Claude  Roioc  de  France. 

(Cl.  Marut,  Cimetière,  v.) 

Cy  gist  envers  la  chair  de  Charmolne. 

(Id.,  ib.,  XV.) 

—  Fig.,  opposé  à,  ennemi  : 

S'est  drois  qu'il  soit  fel  et  anvers. 
(Marie,  du  Chat  qui  savait  tenir  une  chandoile, 
ap.  Robert,  Fabl.  inéd.,  l,  ISG.) 

2.  ENVERS,  anvers,  enver,  evers,  prép., 

vers,  du  côté  de  ; 

Envers  Jesam  sos  olz  torned. 

(Passion,  293,  Diei  ) 

Dns  de  Bavieres,  entendes  i m-ers  mi. 

(Les  Loli.,  ms.  Montp.,  f»  89*.) 
Et  cil  les   fièrent   si  durement  qu'il  les 
portent  des  chevals  a  la  terre,   les  plantes 
des  piez  envers  les  nues.  {Artur,  Richel. 
337,  f°  6^) 

Ainsi  ly  connestablez  prisoit  le  baceller. 
Dont  broche  le  destrier,  enver  lai  vot  aller. 

(H.  Capet,  1664,  A.  P  ) 


—  Au  moment  de  : 

Envers  lo  vespre. 

—  A  l'égard  de 


(Passion,  425,  Diez.) 


Mais  une  rien  vos  di  por  voir 
Qu'il  ert  erers  ses  anemis 
D'autre  sanlant  et  d'autre  vis. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f°  79*.) 

—  En  comparaison  de,  au  prix  de  : 

Or  .0.  mile  foiz  esmerez 
Et  puis  aulretant  foiz  reçu  z. 
Fnst  plus  oscurs  que  n'est  la  nuiz 
Anvers  le  plus  bel  jor  d'esté. 
Qui  ait  en  tout  cest  tant  esté. 
(Chrest.,  Cliev.  de  la  Charrette,  p.  il,  Tarbé.) 

Riens  ne  prise  envers  seurlé. 

(Ysopct  I,  fab.  XII,  Robert.) 
El  ne  fu  oscare,  ne  brune, 
Ains  fu  clere  comme  la  Inné. 
Envers  qui  les  autres  estoiles 
Resemblent  petites  chandoi!''?. 

(fiojv,  999,  Méon.) 

Entre  ces  boutons  en  eslui 
Ung  si  très  bel  qu'envers  celui 
Nns  des  antres  riens  ne  prisié. 

(/*.,  1663.) 
Ne  qne  sont  petites  chandoiles 
Envers  la  clarté  du  souleil. 
(Chr.  de  Pisan,  Liv.  du  chem.  de  long  eslude, 
2i98,  Piischel.) 


ENVERS  AIN,  adj.  et  S.,  qualifie  et  dé- 
signe un  drap  dont  l'envers  est  nettoyé 
des  bulles  qui  le  rendaient  mal  uni  : 

Ung  aulfre  petit  (seel)  pour  seeler  les 
enversains,  portant  de  chacun  coslé  ung 
touret  en  signifiance  que  lesdilz  draps 
sont  enversains.  (1,^  avril  1500,  Ordonn., 
Arch.  législ.  de  Reims,  2*  p.,  vol.  I,  p.  852, 
Doc.  inéd.) 

Cf.  Enverser. 

ENVERSE,  s.  f.,  envers  : 

De  toute  sa  maisnie  n'i  ot  celuy  qui  n'ot 
sa  reube  vestue  a  enverse.  {Artur,  ms. 
Grenoble  378,  f»  121".) 

—  Donner  enverse  d,  au  fig.,  abattre,  ren- 
verser, ousimplement  nuire,  faire  du  mal  à  : 

Quant  donques  ceste  criminelle  œuvre 
se  trouva  imputée  a  messire  Guillame,  le- 
quel durant  le  haut  règne  du  père  avoit 
fait  mourir  piteusement  dedens  la  prison 
!e  seigneur  de  Pesmes,  parent  a  tous  les 
grans  de  Bourgongne  (et  qu'onques  nul, 
tant  fust  grant,  ne  s'en  estoit  osé  venger 
par  cremeur  du  régnant),  maintenant, 
quant  trouvèrent  ce  titre  pour  lui  donner 
enverse,  moult  furent  aises  ses  parens. 
(Chastell.,  Chron.,  IV,  90,  t.  III,  p.  457, 
Kerv.) 

ENVERSER,  envicrser,  anverser,  verbe. 

—  Act.,  renverser  : 

Enverseit  Vait  a  terre  maintenant. 
(Les  Loh.,  fragm.  Chàlons.  v.  100,  Bonnardot.) 

Jlais  autre  an  a  fait  inverser. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  P  54^.) 
Le  rei  enversa  tut  ariere. 

(Id.,  d.  de  Sorm.,  Il,  6791,  Michel.) 
.vin",  et  .ïxvii.  en  a  fait  envierser. 

(Roum.  d'Alix.,  t"  50^  Micbelant.) 
Le  poing  leva,  ens  el  cors  le  feri. 
De  devant  lui  a  terre  l'abati. 
Le  glou  enverse  qui  esloit  estordi. 

(Raimb.,  Oijier,  585,  Barrois.) 

Ains  en  verries  mil  homes  cravanlor. 
Et  maint  prodom  des  archons  cuversrr- 

(Id.,  ib.,  9557.) 

Ancor  n'avomes  fait  chevalier  anverser. 
Ne  braz  sevré  de  cors,  ne  boel  trainer. 

(J.  Bon.,  Sax.,  ccxxii,  Michel.) 

Le  herçnel  enverse  avaient. 

(Dolop.,  5108.  Bibl.  elz.) 
Près  d'iluec  ont  lonc  tens  esté 
Une  cnve  Ireslote  enverse. 
Et  li  sires  dedenz  enverse 
Celui  qu'il  tient  por  loheor. 
(Des  Tresces,  Richel.  19152,  P  122''.) 

La  putain  parée 
Est  tost  enversee 
Quant  el  voit  l'argent. 
(Disput.  de  Salom.  et  de  Marc,  ms.  Epinal  59.) 

Celé  qui  plus  s'orgnelle. 
Et  qui  pins  se  desroie, 
Qui  samble  chastelaine 
De  Paris,  on  de  Roie. 
Ne  li  chant  qoi  Vanverse, 
En  santier,  ne  an  voie. 
Pour  un  tissu  d'argeol. 
Ou  pour  une  cooroie. 
(Chasiie  Musart,  Richel.  1593,  f  139'^.) 

Amours  l'endroit  souvent  enversse- 
(J.  DE  CoNDÉ,  li  Confors  d'amour,  59,  Scheler.) 

Duquel  caillou  il  le  enversa  a  terre. 
(1381,  Pièces  relat.  au  rég.  de  Ch.  VI, 
t.  ]I,  p.  1S5,  Doutit.  d'Arcq.) 


Et  lui  donna  tel  coup  qu'elle  luy  esta 
l'escu  du  col  et  Venversa  sur  la  croupe  de 
son  cheval.  (Istoire  de  Troye  la  grant,  ms. 
Lyon  823,  f'^'  114=.) 

Le  très  vaillant  chevalier  leur  donna 
telz  coups  du  pommel  de  son  espee  qu'il 
enversa  incensible  sus  la  terre  l'una  d'eul.x. 
(Perceforest,  vol.  IV,  ch.  i,  éd.  1528.) 

—  Fig.,  détruire  : 

Cils  trois    murtriers  nous  mainent   mainte  guerre 
[diverse. 
Qui  la  paix  de  nos  cuers  tnmhe,  trouble  et  enverse. 
(Jeh.  DE  Medng,  Test..  1417,  Méon.) 

—  Tourner  à  l'envers,  nettoyer  l'envers 
d'un  drap  des  bulles  qui  le  rendent  mal 
uni  : 

Et  li  maistres  li  doit  le  drap  ançois  qu'il 
voist  as  lices  bertauder  et  enverser.  (1262, 
Hans  aux  échev.,  00,  ass.  s.  les  drap,  de 
Douay,  f"  5  v»,  Arch.  Douai.) 

S'il  avient  cose  que  il  leur  conviengne 
toudre  et  envierser  en  .i.  jour,  se  il  tondent 
plus  de  dras  cel  jour  qu'il  n'enviersent  il 
puent  tant  envierser  que  il  aient  ataint 
leur  jornees  de  tondre.  (76.,  f»  14  v.) 

Les  tondeurs  ne  deveront  tondre  fors  a 
la  clarté  du  jour,  sinon  tant  seulement  en- 
verser ou  tondre  la  première  voie,  pour 
mettre  le  drap  a  la  tainture.  (1410,  Stat.  de 
la  drap,  de  Chauny,  Arch.  Chauny.) 

—  Réfl.,  se  renverser,  tomber  à  la  ren- 
verse : 

Redracier  caide,  mas  ele  s'anverssa. 
(De  Charl.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1360,  f  19'.) 

E  la  s'enversent  morz  Inz  plaz. 

(Bi:n.,  0.  de  Norm.,  II,  3640,  Michel.) 

Illnec  s'enverse  per  grant  bole. 
(Gerv.,  Best.,  Brit.  Mus.   add.  28260,  F  93°.) 

Les  voultes  se  enversent.  (Fév.  1459,  Ré- 
par.  à  la  cath.  de  Noy.,  Arch.  Oise,  Chap. 
de  Noyon.) 

—  Enverse,  part,  passé,  renversé,  à  la 
renverse  : 

Par  devant  Karlemaine  chai  mors  enverses. 

(Ren.  deMontaub.,  p.  76,  Michelanti) 
Adonc  est  qnen  mort  u  pales  enverses. 

(Gaufrey,  2133,  A.  P.) 
Ma  dame,  sachez,  sans  cnider. 
Que  le  meseau  est  trespassé  ; 
La  hors  il  gist  tout  enverse'. 
(La  Yie  du  maulvais  Riche,  Ane.  Th.  fr.,  III,  289.) 

Et  voit  ung  chevalier  qui  tenoit  la  da- 
moiselle  enversee  en  ung  lict.  [Lancelot  du 
Lac,  2»  p.,  ch.  86,  éd.  1488.) 

Les  gens  sont  troublez  et  les  royaumes 
sont  enversez.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Ps. 
XLV,  éd.  1334.) 

Chancre  ulcéré  est  ulcère  apparent,  rond, 
horrible,  puant,  avec  lèvres  grosses, 
dures  et  nodeuses,  enversees,  souzlevces 
et  caverneuses.  (J.Raoul,  Fleurs  du  yr. 
Guydon,  p.  89,  éd.  1549.) 

—  Terme  d'astronomie  : 

Ço  dient  senz  dntance  : 
Aiez  en  remembrance. 
Que  quant  (la  lune)  est  enversee 
Dune  iertVinie  apreslee. 

(P.  DE  Thac»,  Cumpoz,  2005,  Mail.) 

ENVERsiER,  adj.,  à  la  renverse  : 

Et  lui  et  le  cheval  alialit  enversier. 

(Fierabras,  Vat.  Cbr.  1616,  f°  57>.) 


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ENVEaisuRE,  S.  f.,  revers,  versant  : 
Les  bledz...  qu'on    semé    es   enversures 

des   montaignes.  (G.  Paradin,   Chron.  de 

Sav.,  p.  17,  éd.  1S52.) 

ENVEUTRER,  VOir  ENVOIRRER. 

ENVERTUER,  oivirtuer,  (s'),  V.  rén.,  s'é- 
vertuer, agir  courageusement  ; 

L'evesqne  saias  Materne,  qui  forment  s'eiwirliie 
De  prechier  nostre  loy  entre  gens  dissolue. 
(Jehan  des  Preis.  Geste  de  Lieije,  29S-i,  Chron. 

belg.) 

Et  se  envertuoit  fort  et  faisoit  de  moult 
beaulx  vaisselages.  (J.  d'Arras,  Melus., 
p.  224,  Bibl.  elz.) 

—  Reprendre  force  : 

À  dois  mains  tient  la  hache,  et  si  pessans  cops  rae 
Qu'il  ne  consuit  persone  qui  jamais  s'eitvirtue. 
(Jehan  des  Preis,  Geste  de  Lie/je,  33633,  Chrou. 
belg.) 

EîJVESiEMENT,  voir  Envoisieement. 

ENVESPRER,  V.  H.,  faire  soir,  pris 
subst.  ; 

Al  envesprer  lue  l'em  lejur. 

(Chardry,  Petit  Plel,  16i9,  Koch.) 

EXVESPRiR,  esvesprir,  v.  n.,  se  faire 
soir,  être  au  soir  : 

Àdont  se  lieveat  sus  quant  tout  envesprissoit. 
(Herman,  Bible,  Richel.  1444,  F  55  r°.) 
Cant  li  jors  fut  aleiz  et  il  fut  envespril. 
(Li  Ver  del  juise,  ms.  Oif.  Canon,  mise.  74, 
r»  135  r°.) 

Si  commensait  a  esvesprir.  (Hist.  de  Jo- 
seph, Ricbel.  2455,  t»  20  v».) 

ENVESSELER,  VOir  EnVAISSELER. 

ENVESsissuRE,  voir  Enviesissdre. 

ENVESTiER,  V.  n.,  faire  des  recherclies, 
des  investigations  : 

Le  grant  Kan  fist  puis  eiwestier  de  tuit 
celz  que  avoient  esté  coupable  a  tiel  trai- 
iiient  faire,  et  tuit  celz  qe  hi  se  troveut 
coupable  furent  mis  a  mort.  (Voy.  de  Marc 
Pol,  c.  cxxxiv,  Roux.) 

ENVESTiR,  verbe. 

—  Act.,  attaquer  : 

An  quatrirae  fti  de  moy  envestu 
Si  fermement  que  ma  lance  rompis. 
(L.  DE  Beadvad,  le  Pas  de  ta  Bergicre,  473, 
Crapelet.) 

A  force  de  rames  vindrent  envestir  les 
deux  espérons  de  la  galee.  (Hist.  des  Seig. 
de  Gavres,  f"  71  v»,  Cachet.) 

Sachies  que  auprès  d'icy  sont  .vi.  galees 
venissiennes  prestes  pour  nous  envestir  et 
mettre  en  fons  de  mer.  (Ib.,  f"  76  v».) 

—  Réfl.,  se  revêtir  : 

....  Me  suis  envestu 
De  to.'  blanc  babit  aignelîn. 
(Degdilleville,  Trois  Pelerinaiges,  f  157Simpr. 
Instil.) 

ENVESTURE,  -  liwe,  S.  f.,  investiturc  : 
.lu  en  faisoie  les  envestures.  JMars  1249, 
Abb.  de  S.  Eloi  de  Noyon,  Arch.  Oise.) 

Et  des  dites  chouses  avons  mis  en  pos- 
session et  envesluire.  (1264,  Acey,  boite  16, 
cote  3,  Arch.  Jura.) 

ENVEVER,  V.  a.,  rendre  veuve  : 


Kslranges  jors  lor  i  ajorne. 
Mainte  puc3le  en  sera  morne. 
Mainte  dame  ea  ert  eiwevee 
ÂDçois  que  viegne  la  vespree. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  37."),  f°  SS"".) 

1.  ENVI,  -  y,  s.  m.,  action  de  renchérir, 
de  surpasser  : 

Voycy  trippes  de  jeu,  et  guodebillaux 
d'emy.  (Rab.,  I,  5,  éd.  1342) 

—  A  tous  enviz,  à  qui  mieux  mieux  : 
Moiennaus    lesquelles  loys   les  femmes 

vefves  peuvent  franchement  jouer  du  ser- 
recropiere  a  tous  enviz,  et  toutes  restes, 
deux  moys  après  le  trespas  de  leurs  mariz. 
(Rab.,  I,  3,  éd.  1542.) 

2.  ENVI,  voir  Envis. 

ENVIABLE,  adj.,  où  l'on  envie,  oii  l'on 
provoque  ? 

Li  ducs  ama  gieus  enriatiles. 

(Rouj  3°  p.,  2339,  Tar.,  Andresen.) 

ENvi.ML,  S.  m.,  action  d'enchérir  sur 
le  jeu  d'un  autre  : 

Moi  samble  qnp  le  plus  bel  ait 
Don  gieu  et  la  mors  le  plus  lait 
Cil  a  eaviié  sagement. 
Mais  s'il  recourt  a  son  meffait 
La  mors  son  cnviail  refait. 
Car  il  a  mestrait  malement. 
(Reo.  de  MOLIENS,  Miserere,    Ars.  3142,  f  214».) 

—  Ruse,  tour,  finesse  ; 

Li  enviait  que  je  Savoie 
M'ont  avoié  quanques  j'avoie. 
(UnTEB.,  /(  Diz  de  la  Griesche  d'Vver,  I,  26, 
JabiaaI.) 

ENVI4ILLE,  s.  t.,  défi,  provocation  • 

Cil  nos  semont  d'amer  ades 
Et  d'entendre  i  del  tôt  ases. 
Et  onit  et  jor  tôt  a  bataille. 
Et  jo  li  tieng  ceste  enviailte. 

(Parton.,  35,  Crapelet.) 
As  paiens  fist  mainte  grief  emiaille. 

(Enf.  Ogier,  S4I3,  Scheler.) 

—  Gain  du  jeu,  plaisir,  joie  : 

En  dnol,  en  lermes  et  en  plor  (Achille) 
Est  por  amor,  qui  lo  destreint  ; 
Molt  est  iriez  et  molt  se  plaint, 
Molt  a  peine,  molt  a  travaille. 
Ne  sont  pas  soen  li  enviailte. 

(Ben.,  Troie,  207C6,  Joly.) 

ENviAL,  -  aul,  anv.,  s.  m.,  action  d'en- 
chérir sur  le  jeu  d'un  autre,  pari,  défl, 
provocation  : 

Que  cascuns  soit  tous  quois,  sans  monstrer  emiaus. 
I  (Godefr.   de  Bouill.,   34345,  Reiff.) 

I    Et  bien  fn  commandé  an  fort  roy  des  Ribaus 
I    Que  ja  n'y  ait  TaCfurs  qui  ja  face  eiiviaus. 

(Ib.,  34348.) 
Que  sour  moi  sont  veau  faire  lor  enviai, 
Je  croi  a  mon  avis  que  ce  soit  pour  lor  mal. 
(Vœux  du  Paon,  ms.  Brus    lll'Jl,  1°  13  v".) 

Ysengrin  dist  :  Maldahez  ait 
Cil  qui  cest  enviai  vos  lait. 

(Renart,  20079,  Méon.) 

Bien  vuel  cest  enviai  tenir 
Se  mes  mestres  i  doit  venir. 

{Dolop.,  1583,  Bihl.  eli.) 

Tant  sont  cler  que  se  Lacifer, 
La  plus  clere  estoile  qui  soit 
D'antres  estoiles,  s'en  issoit 
De  son  siège  celestial 
Por  fere  as  eiiz  un  enviai. 
En  vain  se  porroit   traveiUier. 

(La  Poire,  Ricbel.  2186,  f  47  r".) 


Sour  l'eskiekier  de  convoitise 
Enviatts  vous  fait  He  démon)  J'avarise 
Et  renvie  d'escarsetê. 

(Hea.  le  Nouv.,  5913,  Méon.) 
Orgueil  et  Convoitise,  Avarisce  et   Envie 
Ont  bien  leur  enviaas  seur  cels  qui  sont  en  vie. 
(Ruteb.,  Dist  des  Jacopins,  I,  175.  Jnbinal.) 
.Te  n'en  quic  pas  sans  envie  laus 
Qui  sour  moi  font  teus  enviant. 
(Badd.  de  Condé,  ti  Contes  d'Envie,  5,  p.  107, 
Scheler.) 
S'il  ne  sait  auques  i'enviaus. 
S'il  n'est  remuans  et  isniaus... 
Il  iert  al  matin  mal  venus. 
(Gauthier  le  Long,  la  Veiive,  Scheler,  Trouv.  betg., 
p.  237.) 

—  Le  gain  du  jeu,  plaisir,  joie  : 
Maines  cevancera  par  froidure  et  par  caus. 
Très  bien  le  conduiront  li  home  as  cuers  loians 
Et  sa  gent  de  Snlie  en  tous  ses  emiaus. 

iilainel,  p.  21,  G.  Paris.) 
Or  soit  armez  sor  son  cheval. 
Sel  conquerra  aucun  vassal 
Qui  pour  son  cheval  gaaingnier 
Nel  doutera  a  mehaintrnier  : 
Tost  mort  ou  mehaingnié  l'aura 
Qui  desfendre  ne  se  saura. 
Tant  est  nices  et  bestiaus  ; 
Tost  en  aura  fet  ses  anviaus. 

(Percerai,  ms.  Montp.  H  2i9.  f"  9''.) 
A.  !  biaus  doux  fies,  sees  vous  cois, 
Ou  vous  ares  des  enviaus. 
(A.  DE  LA  Halle,  /(  Jus  Adan,  p.  312,  Cousse- 
maker.  ) 

Tost  monte  uns  homme  comme  amiraus, 
Et  tost  recbiet  comme  arinaus, 
Tost  a  changié  cire  por  siu  ; 
Comme  plus  fui  en  la  roe  haus 
VA  j'oi  fait  toz  mes  enviaus. 
Lors  me  covint  perdre  le  gieu. 
(J.  BriD.,  Congé,  Ars.  3142,  f»  22T=,  et  Richel. 
837,  f°  61''.) 

Amors  li  tent  .i.  las  novel. 
Que  jai  si  près  del  cuer  li  touche 
Que  la  dousors  vient  a  la  bouche, 
Et  cil  cui  amors  bien  aprent 
h'enviaul  en  baisant  li  reot. 
(ROB.  DE  Blois,  Poés.,    Richel.  24301,  p.  539''.) 
S'a  Dieu  pleust  que  je  fensse 
De  madame  li  |ilus  haus. 
Certes  ben  gré  l'en  seusse. 
Mes  trop  par  est  communaus, 
Moult  i  a  de  cens  qui  deslient  (aumonnieres), 
Si  en  font  leur  enviaus 
Et  je  sui  boutez  arrière. 

iChans.,  Richel.  765,  f°  55  v°.) 

—  Ruse,  tour,  finesse  : 
Li  escrimir  li  est  joians 
Car  il  en  set  toz  les  enviaus. 

(Renart,  14861,  Martin..' 

—  A  enviaus,  locut.,  à  peu  près  coiiiine 
d  l'envi  : 

A  hasart  dont  li  meschai 
Qu'a  celé  cbaance  chai 
D'itant  cume  le  destrier  fn  haus 
Sus  l'escu  paint  a  enviaus. 
(HuON  DE  Meri,    le  Tornoiement  .Anlicrisl,  Richel. 
25407,  f»  232<^.) 

Bourbonnais,  enviaus,  envie. 
ENViANMENT,  adv.,  avcc  envie  : 
Envianment,  invidenter.  (G/oss.  (jall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

ENVIANT,  adj.,  cupide  : 
Les  religions  mendians 
Sont  aujourd'iiui  trop  envions 
Pour  ce  que  changent  leur  nature. 

(Roman  de  Fauvel.) 


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ENViciÉ,  onOTCî'eS,  adj.,  vicié  :  ^ 

Il  sunt  voerement  viez  et  anviciet  de  cuer   j 

ki  nule  novele   chose  ne    seivent  panseir. 

(Li  Epistle  saint  Bernart  a  Mont  Deu,  ms,    \ 

Verdun  72,  f"  6  v».) 

ENVIE,  s.  f.,  action  â'envier,  de  provo- 
quer : 

Il  y  avoit  si  grant  nombre  de  grans  si 
gneurs  que  cascuns  par  envie  voloit  li 
monstrer  sa  poissance.  (Froiss.,  Chron. 
V,  42,  Kerv.) 

Cf.  Envier  2. 

ENviEciR,  voir  Enviesir. 

ENViEGiR,  voir  Enviesir. 

ENViEiLLissEMENT,  S.  m.,  action  de 
vieillir  : 

Hernies  pronoucie  et  lamente  et  plaint 
la  desolacion,  misère  antique  et  envieillis- 
sement  de  Egipte.  (Oresme,  Politiq.,  2»  p., 
f»  44<i,  éd.  1489.) 

Venvieillissement  apporte  et  engendre  en 
celle  cy  (l'huile) une  très  bonne  disposition. 
(Amyot,  Œuv.  meslees  de  Plut,  t»  139  r°, 
éd.  1574.) 

Conserve  leurs  vestemens  d'envieillisse- 
vient  et  corrosion.  (La  Bod.,  Harmon , 
p.  23,  éd.  1578.) 

Malgré  les  injures  de  l'outrageux  et  ou- 
blieux envieillissement  des  aages.  (Pont,  de 
Tyard,  de  la  Nat.  du  monde,  f°  2  r",  éd. 
1578.) 

Crainte  de  son  envieillissement.  (De  la 
terre.)  (0.  de  Serr.,  Th.  d'agr.,  m,  1,  éd. 
1605.) 

ENViEiz,  voir  Envis. 

ENViELLissuRE,  S.  f.,  vieillesse,  décré- 
pitude : 

Par  fu,  ou  par  guerre,  ou  par  tempeste, 
ou  par  enviellissure.  (1311,  Cart.  de  Pon- 
thieu,  Richel.  1.  10U2,  f»  303  v.) 

ENviELs,  voir  Envieus. 

1.  ENviEMENT,  S.  II].,  envie,  haine  : 

Li  dr.aguns  snlement 
Ki  ot  i'eiiviement, 
Mnlt  grand  ponr  le  prent. 
(Pb.  de  Thaun,  Besl.,  Barlsch,  Clirest.,  col.  78, 
3»  éd.) 

2.  Eîn'iEMENT,  S.  m.,  invitation  : 

N'i  a  point  de  invitatoire  a  senefiance 
que  nos  eschivain  Venviement  des  gieus. 
(  Trad.  de  Beleth,  Kichel.  1.  995,  f»  43  r°.) 

3.  EîiviEMENT,  voir  Envaiement. 

1.  ENVIER,  -  oier,  anvoer,  verbe. 

—  Act.,  renvoyer  : 

Lors  l'a  mise  hors  de  i'oslé. 
Ainsi  cil  sa  feine  en  i-nvoie. 
(Des  Tresces,  Montaiglon  et  llaynaud,  FaliUaiix, 
IV,   72.) 

Envoler,  exterminare,  exulare,  relegare. 
(Gl.  i.-g.,  Richel.  7692.) 

—  Plonger  : 

Parmi  l'espaule  destre  li  envoie  le  fer  tôt 
oltre.  (Artur,  Rich.  337,  f»  14".) 

Si  fiert  un  chevalier  si  durement  que 
parmi  le  cors    li    envoie  son    glaive.   (Ib., 

f»  ^3^) 


—  Faire  savoir,  transmettre  une  nou- 
velle : 

Et  envoia  tout  le  fait  devers  le  prinche. 
(Froiss.,  Chron.,  XVII,  440,  Kerv.) 

—  Réfl.,  se  mettre  en  voie  : 
Kn  Jhernsaleai  la  cité 

Ou  nos  somes  tait  amoé. 
(Poème  allég.,  Brit.  Mas.  add.  13606,  f°  U^) 

Il  partirent  de  Saint  Quentin  ;  il  s'enviè- 
rent devers  Boucain  pour  venir  vers  le 
Chastel  en  Cambresy.  (Froiss.,  Chron.,  II, 
194,  Luce.)  Impr.,  s'en  vierent. 

On  doit  preiuieremenl  penser 
Ou  on  veut  aller,  qu'on  s'envoye. 
Vous  sçavez  que  povre  est  la  joye 
Qui  ne  peut  durer  que  deux  jours. 
(Jacq.  Millet,  Destncl.  de  Troije,  f°  '20'', 
éd.  1544.) 

—  Iiifln.  pris  subst.,  envoi  : 

Car  li  envoyers  nous  est  coustangcux  et 
dammageux.  (28  mars  1308,  Cart.  de Flines, 
CCCLXXIV,  Hautcœur.) 

2.  ENVIER,  anvier,  verbe. 

—  Act.,  mettre  un  enjeu  plus  considé- 
rable, enchérir  sur,  provoquer  : 

De  vos  manaces  ne  sont  pas  esfreé, 
Ainçois  vos  oui  de  bataille  envie' 
El  mois  de  mai,  a  l'enlree  d'esté. 

(Raimb.,  Ogier,  4791,  Barrois.J 

De  juer  as  esches  Venvie. 
(Flotre  et  Blanee/loi .  1°  vers.,  19S2,  du  Méril.) 

Une  chascune  folenie 

De  f.iire  lou  mal  nos  aiivie. 
(Poème  allég..  Brit.  Mus.  add.    1560G,  f°  8^) 

De  s'amor  par  grant  proiero 

Venvi  sovent  et  requier. 
(G.  DE  SoiGNiES,    Chans.,    Scheler,    Trom.   ieig., 
nouT.  sér.,  p.  18.) 

Kt  qui  bon  a,  si  l'envil  d'une  : 

!Se  me  chaut  qnele,  ou  blanihe  ou  brnao. 

Dist  li  jougleres  :  Je  l'otri  ; 

Et  dist  saint  Pieres  :  Je  ïetiri. 
(De  saint  Pierre  et  du  Jougleor,  172.  Méon,  Fabl. 

et  Cont..  III,  288.) 
Poinssons,  vaisseauh,  cela  me  lient  en  vye  ; 
S'en  boit  a  moy,  tout  sonbdain  je  Venirye. 

(Egl.  sur  le  retour  de  Bacchus.) 

—  Appeler  devant  un  tribnnnl  : 
Je  vous  envi,  sire  compère. 

Droit  a  la  cort  a  l'eraperere. 
Vos  et  voz  autres  conpaignons, 
i,a  nos  départira  raissons. 

(Ren.,  20075,  Méon.) 

—  Réfl.,  se  laisser  engager  à,  dans; 

C'est  envie  : 
Celé  qui  del  pior  s'envie. 
Celé  qui  loz  les  mans  sortieot. 
(R   DE  HouD.,  Rom.   des  Etes,    343,  Scheler.) 

—  Infin.  pris  subst.,  enchère  : 
La  teste  Godefroy  mêlent  a  Venvier, 
Tangré  ne  Buiemont  n'i  vourent  oblier. 

(Chans.  i'Ant.,  vu,  721,  P.  Paris.) 

3.  ENVIER,  V.  a.,  inviter,  engager  : 

"  Li  rois,  qui  tant  fu  biais  et  gens. 
Molt  bielement  les  conrea. 
Apries  mangier  les  enria 
Tous  ensamble  de  caroler. 
(GiB.  DE  MoNTREUiL,  Violette,  91,  Michel.) 

ENViERS,  voir  Envers. 
ENviERSER,  voir  Enverser. 


ENVIERSBRIE,  S.   f.  ? 

Geste  tonderie  et  ceste  envierserie  et  l'es- 
pincerie  doivent  faire  li  tondeur  bien  et 
loialment.  (i^Qi,  Bans  aux  échev.,  00,  ass. 
s.  les  drap,  de  Douay,  f"  14  V,  Arch. 
Douai.) 

ENVIESIR,  -  zir,  -  cir,  -  gir,  enveyir, 
inv.,  V.  n.,  vieillir,  envieillir: 

Enviezi  entre  tuz  mes  enemis.  (Lib. 
Psalm.,  Oxf.,  VI,  7,  Michel.) 

Li  fil  estrange  sunt  enviegi,  e  clocerent 
de  lur  sentes.  (26.,  xvii,  49.) 

Trestuit  sicume  vestiment  envegirunt. 
{Ib.,  Cl,  27.)  'Var.,  enviezirunt. 

Et  leur  aide  enviecira  en  enfer  por  leur 
gloire.  (Psaut,  Maz.  258,  f»  59  V.) 

Con  veslement  enviesiront. 

(Psaut.,  ms.  Berne  697,  f»  79  r».) 

La  le  ferai  de  tel  conroil  viestir 
Ke  nus  eaiges  ne  pora  enviesir. 

(SI  Ale.ris,  284,  xiii»  s.,  G.  Paris.) 

Ci  lais  ki  est  boins  et  loiaus, 
.    Est  fait,  por  vos,  los  novians. 
Et  s'il  inriesist  si  nians 
Tosjors  plaira  mais. 

(Li  lais  du  Kievrefoel,  ap.  Ste-Pal.) 
Amours  enviesie  maintient  volentiers  ce 
qu'elle  aime  ;  mais  la  nouvelle  défaut  tost. 
[DesProv.  Seneke,  Ars.  3142,  f»  321''.) 

Robes  qui  empire  par  vers  ou  par  en- 
viesir. (Beaxjm.,  Coût.  duBeauv.,  c.  xxxvii, 
1,  Beugnot.) 

Vins  novians,  amis  noviaus  ;  et  quant 
enviesis  est,  s'est  bieus  par  saveur.  (Li  Ars 
d'Amour,  I,  96,  Petit.) 

Et  que  les  choses  se  pourroient  bien 
tant  enviesir  et  eslongner  que  on  les  met- 
troit  en  oubly.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2660,  f°  110  V».) 

ENviESSURE,  voir  Enviesore. 

ENviESURE,  enviessure,  s.  f.,  vétusté, 
dépérissement  par  vétusté  : 

S'aucuns  me  preste  se  robe,  pour  mon 
vestir,  et  il  le  suefre  tant  en  me  baillie  que 
le  robe  empire  par  enviesure,  je  ne  suis 
tenus  a  rendre  que  le  robe  tele  come  elc 
est  quant  on  le  me  demande.  (Beaum., 
Coust.  deBeauv.,  c.  xxxvii,  4,  Beugnot.) 

S'eles  (les  maisons)  perissoient  par  feu, 
par  ruine,  par  enviessure,  par  werre  ou  par 
autre  manière.  (Cart.  de  Bucilly,  Richel.  I. 
10121,  f  76  V».) 

Et  laissieren  autel  point  empres  le  deccs 
de  eus  deus  fors  de  enviessure.  (1317, 
Arch.  JJ  56,  f°  68  v°.) 

ENviETTE,  S.  f.,déli,  petite  jalousie  : 
Fimes  crier  au  premier  jour  de  may 
Desraiu  passé  joustes  a  tous  venans, 
Qui  furent  tant  a  pluseurs  revenans, 
Qu'il  en  sonrdi  aucunes  envieltes 
rie  deux  gentilz  escuiers  avenu  ns 
Oui  puis  firent  des  choses  jolieltes. 
à.  DE  Beauvau,  Pas  de  la  Bergiere,  W.Crapelet.) 

ENVIEUS,  envius,  enviels,  adj.,  cupide  : 
Mais  or  cuit  a  eslrus 
Que  alcun  envius 
Le  voldral  cuntredire. 

(P.  DE  Tbaus,  Il  Cumpoz,  631,  Mail.) 
Et  disoient  :  Las  !  Jolercns  ! 
.Moult  est  cis  siècles  envieus 
U  nous  soumes  et  si  punais, 
Et  «i  ne  nos  f.inrai  jamais. 

(Sie  nais,  Ars.  3527,  f  IS'.) 


KNV 


E>e  trcstol  droit  s'en  ala 
A  l'ostel  (l'un  home  einieh. 
(De  Sainte  Ysabe!,  Richel.  HKHl,  C  128'.) 
Xe  devez,  s'il  vus  plest,  creire  si  Tolemcnl 
Ces  maaveis  envius  ki  m'eavient  forment. 

(Horn,  1934.  vai-.,  Michel.) 

—  Qui  excite  l'envie,  le  désir  : 

Precieas  jouaianU  aporta 
r>*or  et  de  pierres  precieus'-s 
l-'oryiez,  qai  moult  sont  envieuses 
A  veoir  et  a  regarder. 
iJ.  I-bFetre,  la  Vieille,  I.  II,  v.  .3120, Cocheiis.) 

—  Excessif,  terrible  : 

Le  cbiercle  d'or  li  a  trenchiet  ; 
Li  cor  fn  enrieus  et  grans, 
l'ont  contreval  descent  li  brans. 

(Rich.  li  biam.  1204,  Foersler.) 

ENviEUSEMENT,  adv.,  avec  envie  : 

Par  entreprendre  envieusement  les  choses 
delîendues  a  l'en  veu  advenir  plusieurs 
rjriefs  maulx  sur  terre.  (CoURCY,  Hist.  de 
Grèce,  Ars.  3689,  f°  aai".) 

Et  tous  les  autres  jangleurs  qui  envieuse- 
ment et  mençongeusement  en  ont  parlé. 
(Christ,  de  Pis.,  Cité,  Ars.  2686,  f°  70'.) 

Les  pères  estaindoient  envieusement  la 
Hame  des  Gaulois.  (Fossetier,  Ckron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  VIII,  m,  18.) 

Envieusement,  enviously.  (Cotgr.) 

ENviEUSissuRE,  voir  Enviesissure. 
EN-viGORER,  envigower,  verbe. 

—  Réfl.,  se  rendre  vigoureux,  être  vi- 
goureux : 

Le  .1111°  mot  te  semont  a  toy  envigorer. 
(Laurent,  Somme,  vas.  Troyes,  f»  31  r».) 

—  Act.,  donner  de  la  vigueur,  de  la 
force  : 

A  fin  qu'iceluy  (Saturne)  vous  envigoure 
et  conferme  tout  le  corps.  (La  Bod.,  Liv. 
de  la  vie,  II,  13,  éd.  in-8°.) 

L'ame  nous  envigoure  autant  par  la  vie 
comme  elle  garde  l'harmonie  de  l'esprit 
convenante  avecques  l'ame.  (Id.,  ib.,  II, 
18.) 

Les  envigourant  (les  choses  inférieures) 
et  les  attirant  toutes  a  soy.  (Id.,  Harmon., 
Ep.,  éd.  1578.) 

Pource  que  la  vivifique  et  salubre  chaleur 
de  la  lune  croissante,  selon  l'accroissement 
de  lumière,  envigoure  la  nature  nourris- 
saute  des  animaux,  et  végétante  des 
plantes.  (PoNT.  DE  Tyard,  Disc,  philos., 
f»  147  V»,  éd.  1587.) 

Et  croy  qu'encor  y  fussions  nous  (en 
extase)  siluy  mesmes,  ne  sçay  je  comment, 
se  ravisant  n'eust  ressuscité  les  cordes,  et 
de  peu  a  peu  envigourant  d'une  douce  force 
son  jeu  nous  eust  remis  l'ame  et  les  sen- 
liments.  (Id.,  ib.,  f»  103  v».) 

—  Envigoré,  part,  passé,  rendu  vigou- 
reux : 

Plein  (ie  Dieu,  et  envigoure  du  S.  Esprit. 
(La  Bod.,  Harmon.,  p.  22,  éd.  1578.) 

ENVIGOURER,  VOir  ENVIGORER. 

ENVii..\NiR,  -  Unir,  envill,  verbe. 

—  Act.,  traiter  comme  un  vilain,  inju 
rier,  désbonorer  : 

Joglé  m'a  e  envilani. 
Laidement  m'a  le  jen  parti. 
(Ben.,  D.  ie  Horm.,  Il,  1.Ï240,  Michel.) 


ENV 

Ellii  devroit  encieux  mourir  que  le  laisser 
envillenir.  {Quinze  joyes  de  mar.,  xv,  éd. 
1734.) 

Et  n'a  point  esté  de  fait  envilleny.  (Ib., 
IX,  Jacob.) 

La  femme  qui  se  sent  envillenie  ne  vault 
riens  si  el  ne  met  paine  a  en  avoir  retour. 
{Ib.,  XI.) 

—  Neutr.,  être  outragé  : 
Se  par  toy  est  prins  lieu  pour  assaillir, 
Ne  senllres  pas  de  femme  envilenir, 
Manlgré  le  sien,  a  nnl  de  ta  compaifinie. 

dite,  le  Livre  Catmont,  p.  31,  Galy.) 

ENviLENER,  cnvilL,  V.  a.,  déshonorer  : 
Icellui  Perceval  s'estoit  mis  en  peine  de 

envillener  la  femme  dudit  Bouher.   (1391, 

Arch.  JJ  141,  pièce  145.) 

ENVILLENIR,  VOIT  ENVILANIR. 

ENviLLER,  V.  a.,  outragsr  : 

Qoant  le  torel  a  ce  veu 
Que  la  mouche  l'a  envillè. 
D'ire  et  d'orgueil  s'est  esmen. 

{Ysop.  n.  fab.  m,  Robwl.) 

ENviLLiER,  V.  n.,  vieillir  : 

Tant  com  li  ons  met  a  croistre  en  force, 
en  biauté  et  en  vigeur,  si  est  a  .xxxv.  ans  ; 
et  dont  convient  tant  de  tans  a  envillier  et 
a  aler  a  noient.  (Alebrand,  Beg.  de  santé, 
Richel.  2021,  f»  2  r».) 

ENviLLiR,  V  a.  ;  faire  d  envillir,  faire 
une  chose  avilissante  : 

De  tant  qne  vous  plorez  /'ai/c:  a  envillir, 

C'est  fait  d'nne  commère. 

{Hist.  de  Ger.  ie  Blav.,  Ars.  3144,  f  93  v".> 

ENViNÉ,  adj.,  aviné  : 

Actalus    avoit    longtampz    devant    très 
énormément    traictiet  Pausanias   trop  en- 
viné  et  puis  bailliet  aux  autres   convivaus 
qui  a  son  exemple    le   deshonesterent  te 
lement   que...    (Fossetier,  Chron.  Manj  , 
ms.  Brux.  10512,  VIll,  IV,  23.) 
Pois  joyens,  eminez,  simples  et  sans  malice. 
D'un  grant  bouc  amené  faisant  le  sacrifice. 
Ils  le  mettoient  en  jen  trépignant  des  ergos. 
(Vaoq.  DELA  Fresnaïe,  .irt  poet.,  p.  71,   Genty.) 

Bourg.,  Yonne,  enviner,  se  dit  d'une 
futaille  neuve  dans  laquelle  on  passe  du 
vin  nouveau  ou  de  la  lie  avant  d'y  mettre 
du  vin  vieux. 

ENviosET,  adj.,  un  peu  envieux: 

Folle  niviosele. 
Qui  âmes  vos  * 
(Rom.  el  past.,  Bartsrh,  II,  27,  49.) 

ENViREii,  V.  a.,  retourner,  \irer  : 

De  se  m.iin  désire  l'a  trois  fois  ennré. 
Puis  lisl  crois  sus  de  Dieu  de  maislé. 

(Ilmii  de  Bordeaux.  3i;5i,  A.  P.) 

Bourg.,  Yonne,  Annay-sur-Serein,  envi- 
rer,  tourner  sur  soi  jusqu'à  l'étourdisse- 
ment. 

ENViROLÉ,  -  oUé,  part,  passé,  garni 
d'une  virole  : 

Une  faucille  d'ermines  enmanchee  de 
gueuUes  et  envirotlee  d'or.  {Traité  des 
lourn.,  Richel.  1997,  f»  36  v".) 

Une  paire  de  cousteaux  engainnez,  en- 
manchez  d'ivoere,  et  envirotez  d'argent. 
(1406,  Arch.  JJ  161,  pièce  148.) 


ENV 


.117 


Les  cornes  d'une  chievre  franche,  envi- 
roUees  d'os  de  pet.  {Nouv.  fabriq.  des  ex- 
cell.  traits  de  vérité,  p.  88,  Bibl.  elz.) 

Envirollé,  whose  tope,  end,  is  bouud 
about  -with  a  ring  of  iron.  (Cotgr.) 

Morvan,  enviroler,  entourner,  envelop- 
per en  tournant,  entortiller. 

ENVIRON,  -  run,  enveron,  adv.,  alen- 
tour : 

Lor  f.-'^a/  les  plaignent  envirun. 

(Brut,  ms.  Munich,  220,  Vollm.) 
Ses  barons  mande  environ  de  tos  les. 

(Huon  de  Bord.,  321,  A.  P.i 

—  D'environ,  loc,  autour,  alentour  : 

Kntor  les  cuisses  d'environ 
Fu  de  serpent  et  de  peisson. 

(Florimont,  Richel.  353,  (°  ■;'    i 

—  A  l'environ,  dans  le  même  sens  ; 

Adonc  en  arrachant 
Klenrs  et  boutons  de  béante  très  însi^'ne. 
Pour  te  monstrer  de  vraye  amour  le  ^ÎL-ni-, 
.le  les  jettoys  de  toy  a  l'environ, 
Puis  devisant  m'assis  sur  ton  giron. 

(Cl.  Mar.,  Ep.,  1,  éd.  1544.) 

—  En  l'environ,  dans  le  même  sens  : 

Les  angelz  tout  en  l'environ 
Sonstenoient  piez  et  giron. 
(Chb.    de    PiSAN,  Liv.  du    cliem.    de    lonij  eslude, 
2549,  Puschel.) 

—  En  environ,  à  peu  près,  environ  : 
Vint  arpenz  que  bois  que  terre  ou  iqui 

en  enveron.  (1288,  Cour-Notre-Dame,  Arch. 
Yonne  H  798.) 

—  Prép.,  autour  : 

Et  fait  son  tour  tout  en  roiant 
Environ  le  ciel  en  nu  jour. 
(Chr.  de    Pisan,   Liv.   du    chem.    de   loni)  eslude, 
1840,  Piischel.) 

ENVIRONNEEMENT,  -  nement,  adv.,  à 
l'entour  : 

Bien  savoit  les  destrois  envhonneement . 

(Cuv.,  du  Guesclin,  1154,  Charrière.) 
Et  adont  pour  ce  fait  feisraes  seremeni, 
Li  grant  et  H  petit  environneement. 
Que  jamais   au  roi  Piètre   ne  fanriens  nalle- 
l.-nent. 
«D.,  ib..  14537.) 

La  estoient  les  archiers  d'Angleterre  ar- 
restes  et  renaiez  environnement  sur  les 
fosses.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f'^  179  v.) 

Car  pour  tout  assegier  environneement 
et  eulx  toUir  leurs  yssues  il  y  convenist 
plus  de  .VI.  mille  honmes.  (Id.,  ib.,  Richel. 
2646,  f»  68».) 

Et  y  a  dedans  la  ville  d'Abbevillc  un  jardin 
très  bel,  enclos  environnement  de  la  belle 
rivière  de  Somme.  (Id.,  ib.,  1.  IV,  c.  3o, 
Buchon.) 

ENVIRONNEMENT,  -  cnt,  S.  m.,  circuil, 
tour,  contour,  action  d'entourer,  de  faire 
le  tour,  ce  qui  entoure  : 

Toutes  les  maisons  dedens  le  chastel  et 
dehors,  avec  tout  V  environnement  dudit 
chastel  et  de  la  grange  du  chenil  devant 
le  chastel.  (1300,"  Cari,  de  S.  Germ.  des 
prés,  Arch.  LL  1026,  f»  248  v\) 

Car  c'est  nng  des  perilz  de  mer 
Qui  Carib^lis  se  fait  nommer. 


318 


ENV 


ENV 


ENV 


Lequel  absorbe  mainte  gent 
Par  son  grant  emironnement . 
(Deguilleville,  Trois  pelerinaiges,  f°  G7°,  irapr. 

Instit.) 

La  dicte  ville  est  de  très  grant  pourpris, 
circuité  et  environnement.  [Mi,  Ord.,  ix, 
673.) 

Le  toumoyement  et  environnement  per- 
pétuel du  soleil.  (Cliron.  et  hist.  saint,  et 
prof.,  Ars.  3515,  f»  156  v».) 

11  alla  assaillir  le  lieu  ou  elles  estoient 
(les  richesses),  et  de  triple  environnement 
les  enclouyt  tellement  qu'il  print  le  lieu. 
(BouRGOiNG,  Bat.  Jud.,  l,  10,  éd.  1530.) 

Luy  donneront  lieu  en  la  table  céleste, 
en  l'assemblée  et  environnement  des  anges 
et  bien  heureux.  (N.  DE  Bbis,  Instit., 
fo  124  y.) 

Par  tout  le  circuyt  et  environnement  de 
leur  terre.  {Le  prem.  vol.  des  exp.  des  Ep. 
et  Ev.  de  Kar.,  t"  114  r^  éd.  1519.) 

Les  murs  de  Hiericho  cheureut  par  foy 
par  V environnement  de  sept  jours.  {Bible, 
Epit.  aux  Hebr.,  ch.  xi,  éd.  1543.) 

Il  te  faut  commancer  la  composition 
qu'est  la  circuition  et  environnemetit.  {Se- 
cretz  dAlquimie,  c.  xi,  éd.  1557.) 

Environnement ,  circundatio  ,  circons- 
criplio  terrae.    (R.  Est.,  Pet.   Dict.  fr.-lat.) 

Entourement  et  environnement  d'eaue. 
(ID.,  Dictionariolum.) 

Complexus,  m.  g.,  embrassement,  envi- 
ronnement. {Calepini  Dict.,  Bâle,  1584.) 

Toutes  choses  qui  sont  contenues  soubs 
le  tour  et  environnement  du  ciel.  (J.  G.  P., 
Occult.  merv.  de  nat.,  p.  2,  éd.  1S67.) 

Les  plates  formes  sont  faites  si  obliques 
qu'il  semble  que  c'est  un  labyriute...  a 
cause  des  environnemens  qu'il  faut  faire 
pour  en  sortir.  (B.  Palissy,  (Muv.,  p  311, 
France.) 

—  Brigue  : 

Ambitus.  Environnement.  (R.  Est.,  Lat. 
ling.  thés.) 

ENVIRONNER,  -  oner,  verbe. 

—  Act.,  faire  le  tour  de  : 

S'il  estoit  ainsi  qu'il  n'y  eust  chose  sur 
terre  qui  peust  destourner  l'homme  d'aller 
au  long  et  environ  la  terre,  il  y  pourroit 
aller  et  environner  la  terre  comme  une 
mouche  pourroit  environner  une  ponme. 
{Le  Livre  de  clergie,  c.  x.) 

Et  au  venir  que  il  fist  vers  le  roy,  envi- 
ronna toute  Espaingne,  et  le  convint  pas- 
ser par  les  destroiz  de  Marroch.  (JoiNV., 
Hist.  de  St  Louis,  p.  149,  Michel.) 

Et  ay  veu  et  environné  moult  de  pays  et 
maintes  diverses  régions.  (Mandev.,  ms. 
Didot,  f»  2  r°.) 

Maintenant  Labienus  est  vil,  essilié,fuitif, 
quant  il  environne  et  cerche  mer  et  terres 
avec  son  duc.  (J.  de  Salisb.,  Policrat,, 
Richel.  24287,  f»  85».) 

Si  se  leva  tout  droit  et  commença  a  en- 
vironner la  fontaine  et  le  marbre.  (Le  noi 
René,  Livre  du  cuer  d' amours  espris,  OEuv. 
t.  m,  p.  22,  Quatrebarbes.) 

—  Mettre  autour,  ceindre  : 

Fina  sa  parole  baissant  la  teste  pour  lire 
en  un  jjetit  brevet  qu'il  avoit  environtié  a 
l'eutour  de  son  doigt.  (Guill.  du  Bellay, 
Mém.,  1.  V,  ("  133  r°,  éd.  1S69.) 

—  Neutr.,  se  tenir  autour  : 


Le  diable  vostre  adversaire  environne 
rugiant  comme  lion.  {Bible,  1°  Epit.  de  St 
Pierre,  ch.  5,  éd.  1543.)  Lat.,  circuit. 

—  Environné,  part,  passé,  qui  envi- 
ronne, qui  est  autour  : 

Un  autre  gobelet  a  .m.  pieds  imaginez 
avec  un  coc  dessus,  a  trois  chevaliers  en- 
vironnez avec  une  vigne,  pezant  14  mars, 
la  chaîne  environnée  entour  son  col. 
{Petit  J.  deSaintré,  p.  320,  éd.  1724.) 

1.  ENvis,  enviz,  anvis,anviz,envix,envi, 
envie,  adv.,  malgré  soi,  à  contre-cœur,  de 
mauvaise  grâce,  difficilement: 

Enviz  le  fist,  non  volantiers. 

(S.  Léger,  M,  Diez.) 

Sus  so  leva  envis  n  volentiers. 

(Alexis.  116,  Richel.  12471,  G.  Paris.) 
El  cil  le  font  volontiers,  non  envis. 

(Les  Loh.,  ms.  Beroe  113.  f  10=.) 
Et  cil  responent  :  Volentiers,  non  ainiis. 
(Ib.,  ms.  Monlp.,  f°  39''.) 

Et  dit  U  rois  :  Volentiers.  non  envis. 
{Car.  le  Loh.,  V  chaos.,  xx,  P.  Paris.) 

Emis  l'otroienl,  mais  nel  porent  gnenchir. 

(Raoul  de  Cambrai,  ccv,  Le  Glay.) 

Apres  mandai  Karlemain  a  fier  vis  ; 
Et  il  i  vint  volantiers,  non  anvis. 
(Bertb.hid,  Girard  de  Xiane,  p.  51,  Tarbé.) 

La  dame  n'oy  pas  envis 
Ne  ses  parolles  ne  ses  dis. 
Car  elle  y  avoil  grant  plaisance. 

(Couci,  591,  Crapelet.) 

Jou  ai  fait  un  pecié  si  lait  et  si  oskur  ke 
envis  en  arai  merci.  Li  capelains  li  dist  k'il 
deisf  hardiment,  et  il  l'en  aideroit  a  con- 
sellier  a  son  pooir;  tant  ke  mesire  Raoul 
li  conta  tout  ensi  ke  vous  aves  devant  oi. 
Et  li  pria  pour  Dieu  k'il  l'en  dounast  con- 
sel,  k'enuis  en  cuidoit  avoir  pardon  :  si 
estoit  grans  li  pecies  !  {Li  Contes  don  Roi 
Flore  et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du 
XIII»  s.,  p.  116.) 

Envis  donne  qui  a  appris  a  panre.  (Ane. 
prov.,  ms.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 
Envix  pos  je  clorre  mes  huis, 
Car  j'estoie  tont  plaia  d'ennuis. 
(J.  Le  Fevbf.,  la  Vieille,  I.  U,  v.  3-237,  Cocheris.) 

Retourne,  ou  je  te  occiray  en  fuyant, 
combien  que  je  le  fais  moult  envis.  (.1. 
d'Arras,  Melu's.,  p.  319,  Bibl.  elz.) 

Et  devoit  mettre,  dedans  un  certaiu  jour 
qui  nommé  y  estoit,  monseigneur  Robert 
d'Artois  hors  de  sa  terre  et  de  son  pouvoir, 
si  comme  il  fit  moult  eriïi.  (Froiss.,  Chron., 
1.  1,  1"  p.,  c.  54,  Buchon.) 

Trop  envi  et  a  dureté  y  descendit  le  roi 
de  France,  tant  avoit  il  pris  la  chose  en 
graud  despit.  (Id.,  ib.) 

Et  l'induisirent  qu'il  se  consentit  a  faire 
ce  que  dit  est,  lequel  très  envis  en  fut 
d'accord,  et  feignit  qu'il  en  estoit  content. 
(Juv.  des  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an 
1403,  Michaud.) 

Lequel  disoit  que  oncques  il  n'avoit  fait 
chose  si  envis  et  malgré  luy.  (Id.,  ib.,  an 
1411.) 

Nature  envis  se  mortifie  et  ne  veult  point 
estre  subjecte  ou  subjuguée  de  son  gré. 
{Intern.  Consol. ,11,  LiinrBibl.  elz.) 

Je  lui  promis,  que  envis  que  volentiers. 
(Evang.  des  Quen.,  p.  29,  Bibl.  elz.) 

Singe  va  envis  au  monstier. 
(J,  d'Ivry,  Secr.  el  Loir  de  Mar  ,  Poés,  fr.  des 
xv'  et  Xïl»  s.,  111,  197.) 


Que  me  tayse  ?  Je  vous  affl 
Que  c'est  bien  anvis,  par  ma  foy. 
(Farce  de  l'Obstination  des  femm.,  -inc.  Th.  fr., 
I,  29.) 
Jeune  chien  envis  va  en  laisse. 
{Songe  doré  de  la  Pucelle,  Poès.  fr.  des  xv°  et 
XVI»  s.,  m,  227.) 

Envie  povoit  le  nouveau  roy  Loys  veoir 
ceulx  qui  avoient  servy  son  feu  père  et  qui 
de  bon  cueur  l'avoient  aymé.  (Bouchard, 
Chron  de  Bret.,  f°  184%  éd.  1532.) 

Envi,  par  force,  maulgré  soy.  (R.  Est., 
Thés.,   Violenter.) 

Envis  meurt  qui  appris  ne  l'a.  (H.  Es- 
TIENNE,  Precell.,  p.  218,  Feugère,) 

Il  leur  commanda  que  ceulx  qui  auroient 
peur  se  retirassent,  et  qu'ilz  ne  se  présen- 
tassent point  envis  a  la  bataille.  (Amyot, 
Vies,  i.  Caes.) 

Celuy  qui  respondroit  envis  et  mal  vo- 
lontiers. (Id.,  du  trop  part.) 

Me  poise  tant  de  poiser  a  autruy,  qu'es 
occasions  ou  le  devoir  me  force  d'essayer 
la  volonté  de  quelqu'un  en  chose  doubteuse, 
et  qui  hiy  couste,  je  le  fais  maigrement  et 
envis.  (Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  5,  éd.  1595.) 

A  escrire,  j'accepte  plus  envis  les  argu- 
ments battus,  de  peur  que  je  les  traicte 
aux  despens  d'autruy.   (Id.,  ib.,  éd.  1588.) 

— Aenvis,a  l'envis,  malgré  soi,  à  contre 
cœur,  difficilement  : 

Biau  fiz,  ce  dit  la  dame,  de  vos  part  a  envis. 

(i.  Bon.,  Sax.,  un,  Michel.) 

Mes  a  enviz  ou  volentiers 
Sera  a  la  cort  ses  sentiers. 

(Renart,  13593,  Méon.) 

De  toutes  autres  choses  furent  si  sem- 
blanz  que  a  anviz  poist  en  l'une  coaoistre 
de  l'autre.  {Arlur,  Richel.  337,  f»60».) 

A  entis  set  son  nés  monchier. 
(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  T  123''.) 

A  envis  sent  mal,  qui  ne  l'a  apris. 
Garir  t'esluet,  on  morir,  ou  remaindre. 
(Teic.  IV,  Chans,  d'am.,  1,  Tarbé.) 

Mais  d'aler  en  mon  pais  je  n'en  sai  ke 
dire,  car  jou  ai  tant  pierdu  ke  a  envis  sera 
restores  mes  damages.  (Li  Contes  dou  Bai 
Flore  et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du 
xiii"  s.,  p.  130.) 

Se  autrement  esteit,  moult  a  envis  poroit 
l'on  prover  nule  saizine  de  fié.  (Ass.  de  Jér., 
t.  I,  p.  237,  Beugnot.) 

Ferai  ge  moût,  ce  croi,  a  e«rii. 

(Pass.  D.  N.,  ms.   S.-Brimc,  f"  IH'.) 

U  le  fist  a  envis,  mes  veer  ne  l'osa. 

(Gaufrey,  416,  A.  P.) 

Le  pueple  par  dehors  estoit  plain  de 
tourmente  si  que  le  cri  de  la  multitude 
povoit  a  envis  estre  soustenu.  (Bersuire, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  22"i.) 

A  che  respit  donner  s'acorda  li  dessus 
dis  moult  a  envis.  (Froiss.,  Chron.,  II, 
383,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Geste  resolution  communiquée  audit  sieur 
cardinal,  il  l'approuva,  a  l'envis  toutesfois. 
(Gayet,  Chron.  nov.,  p.  432,  Michaud.) 

—  Envis  de,  contre  le  gré  de  : 

Or  je  t'aimeray  donc,  bien  qu'émis  de  mon  cœur. 
Si  c'est  quelque  amitié  que  d'aimer  par  contrainte. 

(UoNS.,  Amours,  II,  lix,  Bibl.  elz.) 
Bien  qa'envis  de  mon  cœur  si  faut  il  que  je  parte. 
(G.  DuRAKT,  Prem.  am.,  Disc.) 


ENV 

Comtois,  Gray,  Bourg.,  Wallon,  envi,  à 
contre-cœur,  contre  son  gré,  involontaire- 
ment. 

2.  ENvis,  enviz,  s.  m.,  mauvaise  grâcft, 
déplaisir  : 

Mais  mnlt  en  est  l'abé  marriz, 

Une  ne  flst  rien  a  tel  enviz. 

(Ben.,  D.  de  JNorm.,  II,  11315,  Michel.) 

3.  ENVIS,  prép.,  en  face  de  : 

Emis  les  dictes  galeries.  (1389,  la  Ve- 
nue a  Lyon  au  roy  Charles,  Cart.  mun.  de 
Lyon,  p.  369,  Guipue.) 

ENVISIEMENT,  VOlr  ENVOISIEEMENT. 

1.  ENVisiER,  -  vizer,  v.  a.,  viser,  regar- 
der : 

Rigant  envise  qui  ais  crenes  se  tint. 

(Girb.  de  Meti.  p.  541 ,  Slengel.) 

L'estrif  remaint  et  la  meslee 
Quant  il  l'a  a  soe  provee. 
Mes  mont  est  sovent  "  esgardee 
Et  envueei>\.  golosee. 
{Li  Romanz  des  Franceis,   ap.    Jnb.,    iVoai'.   Rec, 
II.  12.) 

2.  ENVISIER,  voir  Envoisier. 

ENviTAiLLE,  S.  f.,  provision,  approvi- 
sionnement . 

Bien  troverai  pou  d*envitaille, 

{Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  t°  U3°.) 

ENViTAiLLEMENT,  enviluaillement,  s. 
m.,  approvisionnement  ; 

Et  aussi  de  la  provision  et  enviluaille- 
ment de  Tournay.  (1S21,  Relal.  de  la  con- 
fér.  de  Calais,  Négoc.  eut.  laFr.  et  l'Autr., 
t.  II,  p.  580,  Doc.  inéd.) 

Le  dit  seigneur  d'Annebaud  fut  aussi 
fort  estimé  a  l'envitaillement  de  Theroua- 
nane,  qu'il  exécuta  très  bien.  (Brant., 
Cap.  fr.,  I,  p.  376,  éd.  1666.) 

ENViTAiLLER,  invituailler,  verbe. 
—  Act.,  approvisionner  : 

Le  fort  avoit  envilaiUé. 
(Le  Libvre  du  bon  Jehan,  3418,  Charrière.) 

EnvUailler  de  poisson.  (1369,  Ord.,  v, 
199.) 

Lesdits  Bourguignons,  en  se  retirant  en 
Haynault,  firent  de  grandes  inhumanitez, 
bruslerent  une  petite  ville  nommée  Au- 
benton  et  quinze  ou  seize  villages  du  pays 
du  roy,  lequel  adverty  de  ce,  délibéra  de 
les  suivre  par  tout  le  pais  de  Haynault  et 
allçr  invituailler  Tournay,  qui  estoit  en- 
clos dedans  le  pais  du  roy  catholique. 
(1521,  Relat.  de  laconfér.  de  Calais,  Négoc. 
entre  la  Fr.  et  l'Autr.,  t.  Il,  p.  550,  Doc. 
inéd.) 

Car  ils  estaient  asses  fors  et  bien  envi- 
taillez  pour  tenir  ung  an  entier  la  place. 
{Journal  d'un  bourgeois  de  Paris,  p.  175, 
Tuetey  ) 

Et  n'est  celuy  voyant  ung  tel  aprest 

Qui  ne  soit  prest  a  combatre  et  tout  prest, 

Quand  mesmement  le  coq,  sans  demonrer, 

Veult  Landrecy  de  vivres  asseurer. 

Tant  qu'on  pensoit,  avant  qn'on  Venvitaille, 

Que  l'aigle  deust  attendre  une  bataille. 

(1543,  Cl.  Chai'Puis,    l'Aigle  qui  a  faicl  la  poule 

devant  le  Coq,  à  Landreci,   Poés.   fr.  des  xv"  et 

xvi°  s.,  IV,  67.) 

Il  voulut  une  fois,  en  pleine  paix,  em- 
pescher  M.  de  Villebou  d'envilailler  The- 


ENV 

rouanne  dont  il  estoit  gouverneur.  (Brant., 
Grands  Capit.  estrang.,  1.  I,  c.  xiii,  Bibl. 
elz.) 

—  Neutr.,  commencer  à  vivre  : 

Par  ma  foy,  fait  la  jeune  fille,  qui  n'est 
que  ung  jeune  tendron  qui  ne  fait  encore 
envilailler  entre  .xv.  et  .xvii.ans.  Madame, 
je  n'en  sceis  riens.  {Quinze  joyes  de  ma- 
riage, XI,  Bibl.  elz.) 

—  EnvilaiUé,  part,  passé,  bien  nourri, 
employé  ici  dans  un  jeu  de  mots  obscène  : 

Car  ces  maistres  frères  frappars  men- 
dians  sont  tous  gens  reposes,  envitailles. 
(Nie.  OE  Troyes,  le  Grant  Parangon,  p.  160, 
Bibl.  elz.) 

ENViTER,  V.  a..  Inviter,  mander  : 
Apres  ce  orent  conseill  li    Normant  que 
la  venissent  tuit  li  principe  de  Normendie, 
et  les  envilerent.  (Aimé,  Yst.  de  li  Norm.,  I, 
19,  Champollion.) 

—  Provoquer  : 

Le  pechiet  yroient  plus  forment  eniitanl 
Qui  si  est  en  usaige. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  35050,  ap. 
Scheler,  Gloss-  philoL) 

ENVITUALLEMENT,  VOir  ENVITAILLE- 
MENT. 

ENViVRE,  V.  n.,  vivre,  rester  en  vie  : 
Ne  place  au  Dien  de  paradis. 
Se  vos  mores  que  je  enviir. 
Lors  se  claime  lasse  chaitive. 

(G.  de  l'alerme,  Ars.  3319,  f°  90  v".) 
Cuidies  vous  dont  ceste  chaitive 
Se  vos  mores  que  ele  enriir  / 
Nenil. 

U*  ,  1"  100  r".) 

ENVLiMER,  voir  Envenimer. 

ENVOCHiEK,  envucher,  eniv.,  v.  a.,  invo- 
quer : 

Le  Seguur  ne  envocherent.  {Lib.  Psalm., 
Oxf.,  XIII,  9,  Michel.) 

Loanz  envucherai  le  Segnur.  (Ib.,  xvil,  4.) 

Le  tuen  num  emvocherums.  {Psalt.  mo- 
nast.  Corb.,  Bicbel.  1.  768,  f"  67  r».) 

ENVOGLiR,  voir  AvEUGLiR  au  Supplé- 
ment. 

ENVoiEMENT,  envoyement,  enveiement, 
enveiment,  s.  m.,  action  d'envoyer,  envoi, 
transmission  : 

Enveia  en  els  l'ire  de  lasue  indignatiun; 
indignatiun  e  ire  e  tribulatiun,  enveiemenz 
parmals  angeles.(it&.  Psalm.,  Oxf.,LXXvn, 
54,  Michel.) 

Enveiment  de  mais  angeles.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  Lxxvii,  49,  Michel.) 

Nos  comandons  que  ce  soit  sagement 
gardé  es  envoiemenz  des  quereles,  que  eles 
vaillent  se  cil  a  qui  li  envoiz  est  fez  apar- 
tient  a  la  juridiction  a  celui  qui  le  fait.  (P. 
DE  Font.,  Cons.,  xxill,  1,  Jlaruier.) 

Quant  li  iex  voit  la  biauté 

Et  l'orelle  et  la  grant  bonté 

U  de  dame  n  de  damolselle, 

Li  envoie  au  cuer  la  novelle  : 

Cins  envoiemens  est  la  voie 

Ki  viers  la  prison  les  envoie. 
(Baud.  i>e  Condé,  Prison  d'amours,   593,  Scheler.) 
Et  eu   culuy   enveiement   du    S.   Esperit 
sont   a  considérer    .m.   choses.    {Légende 
dorée,  Maz.  1333,  f"  128". ) 


ENV 


319 


L'entiOîementdu  saint  esperit  aux apostres. 
(Christ,  de  Pis.,  Cité,  Ars.  2686,  f°  36''.) 

Immitio,  envoiemens.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.)  ^ 

Envoyement,  missio.  {Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  1.7684.) 

Ung  envoiement  au  pappe  Boniface  de 
par  le  roy  de  France.  {Béats  d'un  bourgeois 
de  Valenciennes,  p.  103,  Kervyn.) 

Missio,  envoyement.  (R.Est.,  Thés.) 

—  Celui  qu'on  envoie,  envoyé  : 
Que  cist  mes,  cist  envoiemenz 

Fu  nostres  droiz  avoiemenz. 
(EvRAT,  Gmese,  liichel.  12457,  f»  83  r°.) 

EiwoiER,  voir  Envier. 

ENvoiEUR,  -  oyeur,  s.  m .,  celui  qui 
envoie,  expéditeur  : 

Et  l'envoyeur  escripvain  eu  vostre  noble 
et  bonne  grâce.  (G.  Chastellain,  Iiistr.  au 
D.  Ch.  de  Bourg.,  Richel.  1217,  1»  1  r°.) 

Amasis  envoya  a  Cambises  ung  expert 
médecin  appelle  Ocularius.  Cil,  indigné 
contre  son  envoyeur,  adfin  de  soy  vengier, 
conseilla  a  Cambises  requérir  la  fille  d'icelluy 
en  mariage.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,ais. 
Brux.  10551,  VI,  m,  3.) 

EiwoiLER  (s'),  V.  réfl.,  se  voiler,  se 
cacher  : 

Aussi  dedans  ceste  ombreuse  valee 
Ma  liberté  s'est  close  et  envoilee. 
(Belleiorest,  la  Citasse  d'amour,  !"  14  r°.) 

ENVOiLLER,  V.  8.,  garnir  de  voiles  : 
Une  net  d'argent   envoillé.   (2  déc.  1431, 

Entr.  de  H.  VI  d  Par.,  Delpit,  Doc.  jr.  en 

Anglet.) 

ENVoiRiNER,  eni)02/.,  v.  a.,  mettre  des 
verres,  des  glaces  à  : 

i'ay  envoyrineez  toutes  les  chambres  de 
ma  mayson.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  535, 
Géuin.) 

Envoyriner,  to  glase  a  window.  (Cotgr.) 

ENvoiRREMENT,  enverrement,  s.  m., 
selon  Secousse,  état  de  deux  verres  collés 
ensemble  par  une  gomme  résineuse  qui  les 
lie,  et  leur  communique  de  la  couleur,  en 
sorte  que  ces  deux  verres  se  prêtent  de 
l'éclat  l'un  à  l'autre  : 

Nul  orfèvre  ne  peut  mettre  amatitre  avais 
balais  ne  emeraudes,  rubis  d'Oriant,  ne 
d'Alixandre,  si  ce  n'est  eu  manière  d'en- 
voirrement,  servaut  comme  un  crital  senz 
feuille.  (1355,  Stat.  des  Orfév.  de  la  ville  de 
Paris,  Ord.,  m,  il.) 

—  Verrière  : 

Chascun  coing  d'icelle  (table)  garny  de 
quatre  petites  colonnes  et  de  deux  pilliers 
a  fiolle,  espy  dessus,  et  entre  les  pilliers 
trois  enverremens  en  bonne  forme  de  ver- 
rier. (1532,  Coinpt.  de  la  gr.  command.  de 
S.-Den.,  Arch.  LL.) 

Enverremens  d'azur  semés  de  roys, 
roynes,  armes  de  France.  {Ib.) 

ENVOIRRER,  eiivoirer,  enverrer,  enver- 
trer,  v.  a.,  garnir  de  verres,  de  glaces  : 

La  coverture  desoure  suut  tout  vermoile, 
et  vers,  et  bloies,  et  jaunes,  et  de  tous  co- 
lors,  et  sunt  envertree  si  bien  et  si  soitil- 
mant  qu'il  sunt  respredisant  corne  cris- 
tiaus.  (  Voy.  de  Marc  Pot,  c.  lxxxiv.  Roux. 


320 


ENV 


ENV 


ENV 


Pour  faire  et  forgier  la  garnison  d'une 
ceinture  d'argent  faicte  a  testes  de  lions 
entour  un  bousseau,  enverrees  d'esmail,  et 
les  autres  clos  sont  de  boulions  rons  do 
rez.  (1331,  Comptes  royaux,  ap.  Laborde 
Emaux.) 

Pour  faire  et  forgier  la  garnison  d'un  he 
nap  de  madré  dont  la  pâte  est  garnie  d'or, 
a  une  bordeure  de  fleurs  de  lis  enlevées,  et 
sont  enverrees  d'esmail,  et  au  fons  du  hen 
nap  a  un  esmail  de  France.  (/6.) 

Une  cuillier  d'or,  dont  le  mancbe  est  es 
guartellé  de  fleurs  de  lis  d'armoierie  et  de 
fleurs  de  lis  après  le  vif,  et  sont  enverrez 
d'azur  et  de  rouge  cler,  et  au  bout  d'en 
hault  un  chastel.  (Ib.) 

.VI.  onces  d'or  parti  pour  envoirer  les 
pièces  d'orfaverie  audit  faudestueil.  (135Î, 
Compte  d'Est,  de  Lafontaine,  Pièc.  rel.  à 
rbist.  de  Fr.,  XIX,  118.) 

Et  furent  toutes  ces  pièces  depercees  a 
jour  et  envoirrees  d'or  brunit.  {Ib.,  p.  119.) 

Et  doivent  estre  (les  tabernacles  a  mettre  1 
Corpus  Domini)  envoirez  et  fermans  a  clef, 

et  doit  estre  le  verre  assis,  et  ouvré,  et  en-  | 

clavé  bien  et  souffîsamment.  (1391,  Statuts  ! 
des    tailleurs     d'ymages ,    ap.     Laborde, 

Emaux.}  | 

Aunls  et  Saintonge,  enverrer,  empoison- 
ner avec  du  verre  pilé. 

ENVOiRRiER,  V.  a.,  éclairor  ? 

Ne  croi  celui  qni  Diens  mandie 
Ta  feroie  grant  ribandie. 
Mes  soiez  sages  et  loirrez; 
Se  tn  croiz  ses  diz  et  ses  œnvres 
Kl  par  soQ  art  toD  bais  il  euvres 
Il  Vnura  taatost  envoirriez. 
i^Falile,  nis.  Chartres  261,  f"  141  t°.) 

ENvoisANCE,  S.  f.,  galté  emportée  : 
Petulantia,e«eoisarece.  {Gloss.de  Conchcs.) 

ENvoisANT,  enveisant,  an.,  adj.,  char- 
mant, gracieux,  qui  respire  le  plaisir  et 
l'amabilité  : 

Isoud  siirrist  e  vel  avant. 
Le  cbef  covcrte  e  enveisani, 
Ë  vet  tut  dreil  a  sna  ami. 

(Tristan,  t.  II,  p.  155,  Michel.) 

ENvoisiîLER,  V.  a.,  mettre  à  mal  1 

Car  il  ateot  iiiolt  fort  assaut, 
Assaut  de  coi  ?  de  biele  femme 
lit  del  dyable  ki  bien  gemme 
Le  mal,  car  bien  le  set  semer 
Quant  il  voit  femme  envoiseler  : 
Dont  envoiseler  de  luxure 
lMaU[ss]e.  orgias  etdesmesu:e 
Truevent  en  femme  tout  bostel. 
(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  224,  Meyer.) 

ENvoiSEMENT,  S.  m.,  plaisir,  réjouis- 
sance : 

Je  n'ai  talent  i'envoisement 
Qnaat  vanteour  voi  qni  trop  ment. 

(Soiies  de  Nansay,  ms.  Turin,  f"  8t'.) 
Cbascnne  preut  .1.  chevalier 
Pour  commeochier  Venvoiseinrat. 

(GiB.  DK  MONTR.,  Violette.  97,  Michel.) 
Quel  joye,  quel  envoisement  ! 
(Gbeban,  ilysl.  de  la  Pass.,   Ars.  6i.H,  f"  %-,i'.) 

ENvoisBRiE,  envoys.,  s.  f.,  plaisir,  ré- 
jouissance : 

VM  biau  maingier,  cil  bian  deliz. 
Ces  bêles  robes,  cil  bian  liz. 


Cil  biau  palais  et  ces  masons 
Envoiseries  (sont)  et  chançons. 

(Vie  des  Pères.  Ars.  3641,  f"  135.) 

Pouchines  fruis  au  lart  et  a  la  gans  aillie 
Leur  apporte  le  qoen  ;  si  ot  envoiserie. 

Woon  de  Maience,  10515,  A.  P.) 

Si  tiens  qu'a  telle  envoyserie 
Tonte  la  grant  chevallerie 
Des  hanli  cieulx  s'i  employera. 
(Greba.n,  iltst.  de  In  Pass.,   32859,  G.  Paris.) 

ENVOISEURE,  -oisseure,  envoisure,anvoi- 
seure,  envoisur,  enveisure,  enveysure,  em- 
veisure,  ainvoisure,  anvoixeure,  anvoseure, 
s.  t.,  gaité,  joie,  ravissement,  plaisir,  fête  : 

Chi  gesist  Baldouins  de  Grincknr, 
Ki  triespassat  d'envoisur. 

(1182,  Epilaph.  Fland.,  ap.  Rosel.) 
Dites  li  qu'ore  M  suvenge 
Des  evivei-wrlels  jurs  et  nui.« 
Qu'ornes  ensemble  a  granz  dedniz. 

(Tristan.  II,  1214,  Michel.) 

Ces  grans  jeus,  ces  grans  anvoiseures 
que  tu  as  eues  en  cest  siècle.  (S.  Graal, 
Richel.  2453,  f»  132  v».) 

Einsi  remeist  11  bohordeiz  et  les  envoi- 
seures  des  noviaus  cbevaliers.  {Artur,  Ri- 
cbel.  337,  f»  7S\) 

11  dit  qu'il  n'a  cure  de  riens  fors  de  joie 
et  d'envoisure.  (Lancelot,  vas.  Fribourg, 
f»  29^) 

Ne  il  n'est  mile  joie  ne  nule  envoisseure 
que  Lancelot  n'ait.  (Ib.,  f"  122^.) 

Dame,  je  fni  en  la  foresl. 

Et  sacies  bien  que  mouU  me  plest 

L'envoiseure  et  li  déduit. 

(Perceval,  ms.  Mons,  p.  151,  Potvin.) 

Por  ceu  vient  ausi  a  la  fieie  li  vaine  tris- 
tace  enjusc'a  Yanvoseure  de  la  cbaire.  (Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f»  107  r°.) 

Et  li  jnijne  11  conseilloient 
Quelque  chose  ke  il  vouloient. 
Les  folies  et  les  luxures. 
Les  mai  et  les  envoiseures. 

(Dolop.,  0635,  Bibl    elz.) 

S"ebaneout  par  aventure 
Pur  joye  aver  e  enveysure. 
(CHAKDR'i,  le  peli  Plee,    Vat,   Chr.  ir,:;9.  f  9i».) 

C'ert  s't'stuide,  c'ert  son  labor. 
Son  solaz  et  s'enveiseure. 
(Vie  de  S.  .ilexi,  92,  Rom.  VIII,  p.  no.i 
Que  vous  taisies  vostre  ami 
Durer  en  sa  nonretore 
El  garder  s'envoiseure. 
(Péris  d'Aucicoiirt,  Chans.,    Val.  Chr.    1490, 
1°  90».) 

I"i  sens  pocnt  à'envmxeure. 
(In.,  CImns.,  ms.   Berne  389,  f»  99  r°.) 
Celle  qui  par  anvoixeure 
Aloit  chantant  cest  motet. 
(Pastour.,  Lxvn,  ms.  Oif.,  Do'll.  Douce  308.) 

Bien  me  toit  Venroiseure 
Celle  qui  pas  ne  se  faint 
De  faire  anoi  et  laidnre 
A  l'orne,  el  mont  qui  mieuz  l'aim. 
(Jlan  df.  Locvois.  Clians.,   ap.  Tarbé,  Chansonn. 
de  Champagne  aux  wf  et  \m'  s.,  p.   72.) 

Et  cil  de  Grivelain  la  foie. 
Qui  tant  lire  a  envoiseure 
Qn'ele  ne  prent  de  nnl  sens  cnre. 

(Parlon.,  7298,  Crapelet.) 
Tant  i  ol  fiesle  et  envoisure. 
Qu'il  n'en  estoit  fin  ne  mesure. 

(MousK.,  Cknm.,  24199.  Reiff.) 


Tous  ses  cners  en  envoi^eurr 

■îrt  de  penser  a  sa  faiture 

l't  a  la  jolie  samblauce 

Dont  amours  l'a  navré  sans  lance. 

tCoBri,  109,  Crapelet.) 
Dont  doi  je  bien  estre  en  envoiseure. 
Car  bonne  estes  el  de  gente  faitnre. 
dm.  Lesccrel,  Chans..  Bail,  et  Rond.,   xx,  Bibl. 
elz.) 

1.0  dieu  d'amours  frère  a  dame  Nature 
Ri'maiot  lassas  en  plaisant  envoisure. 

(L'Outré  d'amour,  ms.  Ste-Gen.,  f»  5  r».) 

—  Gaité,  manières  aimables  : 
Qu'en  Bel  Acueil  n'a  autre  bnlle. 
Se  sachiez,  n'autre  eocloueure 
Fors  qu'il  est  plains  d' envoiseure. 

(Rose,  ras.  Corsini,  f°  25''.) 
Bacheler  plain  d'ainvoisure. 
(J.  Bbetex,  Toum.  de  Chauvenci,  3217,  nelmotte.) 

—  Plaisanterie  : 

Li  dux  li  respnnt  a  dreitnre. 

Par  gas  e  par  enveisure. 

(Ben.,  Ihics  de  Norm.,   Il,  98SG,  Michel.) 

Dit  l'avez  per  envoiseure. 

(Dolop.,  1709,  Bibl.  elz.) 

Por  toz  les  granz  Dex  as  paieos. 
Ce  saicbiez  ke  ce  ne  vint  pas 
D'envoiseure  ne  de  gas. 

(II/..  1712.) 
tu  ne  puis  croire 
Que  ceste  requeste  soit  voire. 
Bien  sai  que  c'est  envoiseure. 
Mais  je  n'ai  de  cest  gaboi  cnre. 
(Amaldas  el  Ydoine,  Richel.  375,  f°  316".) 
Par  envoisure  et  par  gabois.  (Du  Fail, 
Contes  d'Eulrapel.  p.  268^  Guichard.) 

—  Espièglerie,  légèreté  de  conduite, 
étourderie  . 

Se  li  aprentis  s'en  va  par  sa  foleur  ou 
par  s'envoiseure,  li  mestres  ne  puet  pren- 
dre aprentis  devant  que  .xxvi.  semaines 
soient  passées.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest., 
i'°  p.,  Lxvm.  10,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.) 

—  Poésie  gaie,  chanson  d'amour  : 

Chanter  chançons,  envoiseures. 
Tontes  les  bone»  apresures. 
(ROB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.   24301,  p.  SSO''.) 

ENvoiSETÉ,  enb.,  s.  f.,  gaîté  : 
Lascivia,  joliveté,  enboiseté.    {Gl.  l.-g., 
Ricbel.  1.  7692.) 

ENVOISEUSEMENT,  adv.,  avec  ardeur  : 
Et  Robastre  s'efforche  et  pins  et  hautement, 
Et  fiert  avec  dn  pié  monlt  envoiseusement. 

(Doon  de  Maience,  9957,  A.  P.) 

ENVoiSEUX,  adj.,  ami  de  la  joie,  vo- 
luptueux : 

Le  duc  de  Bourgogne  fut  de  son  temps 
un  prince  le  plus  dameret  et  le  plus  en- 
voiseuxque  l'on  sceust.  (0.  db  la  Marche, 
Mém.,  I,  13,Micbaud.) 

ENvoisiEEMEXT,  envoiseemtnt,  anvoi- 
sieemant,  enveiseement,  envoisiemenl.  envo- 
siem^nt,  envoyseamant,  adv.,  joyeusement, 
avec  ardeur  : 

Li  rois  Orars  moult  anvoisieemant 
Baisa  s'aniie  la  roine  au  cors  gent. 

(Les  Loh.,  Kichel.  1622,  f°  259  v».) 

Les  troverent  assis  manjant 
E  enveiseement  drincanl. 
(Ben.,  fi.  de  Nurm..  Il,  39U89.  Michel.) 


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321 


Et  les  trompes  commenoeut  a  sonner 
trop  merveilleusement  et  trop  envoisiement. 
(ViLLEH.,  Conq.  de  Conslantinoble,  lxx,  P. 
Paris.) 

Chil  oiselon  cantoient  clerement,  casciins 
selonc  se  manière,  et  envoisietnenl.  (Id., 
531,  Wailly.) 

Se  veslent  moalt  aperleraent 
Et  lacent  airoisieement  ; 
Moalt  bien  s'aTeleul  et  atirent. 

{Dolop.,  3714,  Bibl.  elz.) 
Mnlt  par  erre  nivohiement . 
(Amadas  et  Ydoiiie.  liichel.  375.  f°  3179.) 

Mult  errent  envoisiement. 

(II'..  r>  318''.) 
Des  oisian;;  qui  laiens  estoient 
Qui  envoisiement  chantoient. 

(Rose,  ms.  Corsini,   f°5°.'' 
Les  damoiseles  font  caroles 
Et  treschent  envoisiement. 

(Renart,  27076,  Méon.) 
Et  mangierent  mult  envoyseamant.  {Gir. 
le  Courf,  Vat.  Chr.  ISOl,  f°24''.) 

Mais  onques  si  joliement 
ISe  si  très  envoisiement 
No  vy  aler  hoDmes  ne  femmes. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  92-21,  P  185°.) 

—  Avec  douceur,  avec  trop  d'indulgence  : 
Uns  boni  mult  conuz  a  toz  ceaz  de  cest 

bore  devant  lo  tens  <ie  trois  ans  ot  un  Blb 
de  cinc  ans,  nlsi  com  ge  quide.  Lo  queil  il 
amanz  trop  charneilmeut  lo  norrissoit  en- 
visiement.  (Dial.  Greg.  lo  pap.,  p.  218, 
Foerster.)  Lat.,  remisse. 

—  Richement  : 

Meleandres  al  temple  décent, 
Vesloz  est  envesientcnt. 

(Prolheslaus,  Richel.  21fl9,  f»  90'.) 
Ains  sont  niolt  envosiement 
Faillolees  sor  cler  argent. 

(Diirm.  le  Cal..  .1647,  Stengel.) 

ENVoisiER,  envoijsier,  anv.,  enveisier, 
envisier,  anvoiscier,  enboiser,  verbe. 

—  RéQ.,  se  divertir,  s'amuser,  se  livrer 
au  plaisir  : 

Graigntir  fais  porlet  par  gin  quant  il  s'enveisel, 
Que  .VII.  mulet  ne  fnnl quant  il  sumeient. 

(Roi.,  977,  Mùller.) 
Ne  vuil  mie  dire  autre  chose. 
Dune  lioem  s'enveise  od  s'iimie. 

(Hou.  3"  p.,  28.Ï8.  Andresea.) 
Quant  ensantble  orenl  vellié  pose, 
Ne  Toel  mie  dire  autre  cose 
Dont  home  s'envoise  o  s'amie. 

(Ib.,  Uichel.  375,  1°  224'.) 
Celé  l'ot,  mie  ne  s'envoise 
De  ço  qu'été  li  ot  conter. 

^Percerai,  ms.  Berne  113,  P  102'.) 
Et  Baudoins  relorne  an  la  cité  anlie, 
Biau  s'anvoise  el  déduit  avecques  sa  niaisnie. 
(J.  BoD.,  Sax.,  ccxvm,  Michel.) 
La  s'enveise  et  jeue  tant. 

(GuiLL.,  Best.  &.,  248,  Hippeau.) 
Moult  me  semnnt  amonrs  que  je  m'envoise. 
(QuESNE  DE  Bethu.'<e,  P.  Paris,  Romancero,  p.  83.) 
Tant  boit  Bolins  que  il  s'envoise. 

(Renart,  13302,  Martin.) 
Lors  s'acist  avec  les  autres  chevaliers  et 
se   commence    a  anvoisier.    [Mort   Artu.t, 
Richel.  24367,  f°  U^.) 

Les  chaos  des  oisealz  escollerent 
Qui  p;ir  la  foresl  s'envoisoient. 

(bumi.  te  Cal..  2218,  Stengd.) 


Lors  s'esvertue,  et  lors  s'envoise 
Li  papegîius  et  la  kalaudre. 

(Rose,  76,  Méon.) 

C'est  uns  leus  ou  nus  no  s'envoise, 
N'i  a  fors  plains  et  criz  et  noise, 
Paine  et  dolor. 
(Des  Comètes,  ap.  Jub.,  Jongl.  et  Trouv.,  p.  92.) 

Ainsi  com  li  boçn  chantoient 
Et  o  la  dame  s'envoisoient 
Ez  vos  revenu  le  seignor. 
(Des  trois  Boçus,  Montaiglon,  FaW.,  1,  16.) 

Mon  cner  de  liesce  s'envoise. 
(J.  Le  Fevre,  la  Vieille,  1.  Il,  v.  3118,  Cocheris.) 

Ce  doulz  chant  me  fit  envoisier  et  mon 
cuer  sy  esjoir  que...  {Liv.  du  Cheval  de  la 
Tour,  prol.,  Bibl.  elz.) 

Pour  nient  en  Marie  t'envoises. 
Car  se  je  maintenant  m'envois, 
.Si  revendray  je  une  antre  foiz 
Toy  honte  faire. 
(Mir.  de  S.  Jean  Chrys.,  719,  Wahlund.) 

Et  sachiez  nul  ne  s'y  envoyse,  - 
Mez  il  demainent  trop  grand  noyse. 
(Pass.  N.  S.  J.  C.  Jnb.,  Mijsl.,  II,  172.) 

—  Neutr.,  s'amuser,  se  livrer  au  plai- 
sir, s'abandonner  à  la  joie  : 

Ecnba  fu  preuz  et  cortoise, 
As  barons  rit,  jeue  et  anvoise. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  f"  Ti^.) 
Sur  le  lit  al  Seiguur  cueherent, 
E  déduisirent,  e  enveiserent . 

(Marie,  lai  d'Eqititan,  279,  Roq.) 

Li  uns  de  l'autre  lassa  si 
Et  de  joer  et  d'envoisier, 
Et  d'acoler  et  de  baisier. 
{FI.    el    Blanetieflor,    Richel.    19152,     P    «OS' ; 
2°  vers.,  2852,  du  Méril.) 

Chantent  e  enveisent  de  lur  paroles. 

(Charorï.  Set  dormans,  1648,  Koch.) 

Devant  lui  dancent  et  envoisent. 

(Dolop.,  3730,  Bibl.  elz.) 

Si  vont  par  la  sale  envoissant 
Et  parloient  de  lor  déduit. 

(Mess.  Gauv,  2468,  Hippeau.) 

Si  chantent  et  envoisent  luit 
Tant  k'il  fu  saisons  de  coachier. 

(Cher,  as  deus  esp.,   2618,  Foerster.) 
Beaux  m'est  prinstans  an  partir  île  février, 
Ke  primerole  espanit  el  boscaige  : 
Adont  me  vitnl  fin  talent  A'envoisier 
Plus  k'en  iver,  au  félon  tans  sauvaige. 
(Gilles  li  Viniers,  Clians.,  ap.  Roquefort,  Poésie 
franc,  au  xn°  siècle,  p.  73.) 
Un  juvencels  nomement 
Resevera  ço  nostre  présent 
Pur  enveiser  e  pnr  aprendre. 
(Li  Donnez   des   amans,   ap.    Michel,   Tristan,  In- 
troJ.,  p.  65.) 

Cam  il  vunt  de  totes  parz  jner  et  enveiser. 
(llorn,  412,  Michel.) 

Lascirc,  enboiser.  (Gl.  l.-g.,  Richel.  1. 
7692.) 

—  Knvohié,  part,  passé,  gai,  de  bonne 
humeur,  l'air  ouvert,  gaillard,  avec  un 
nom  de  personne  : 

Mnt  la  Irova  curteise  et  sage. 
Bêle  de  cors  et  de  visage  ; 
De  bel  semblant  e  enveisie. 

(Marie,  Lai  d'Equilan,  51,  Roq.) 
Lors  est  plus  envoisiez  et  plus  empariez 
q'il  ne  selt.  {Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  14''.) 

Leale  f u .  bêle  e  enveisee. 

(Chariiry,  Petit  Plet,  1276,  Koch.) 


Il  est  par  dedens  corecies 
Et  par  defors  est  envoissies. 

(Mess.  Gauv.,  2449,  Hippean.) 

Lors  seroie  joians  et  envoisies. 
Et  a  pinsors  de  hone  compaignio. 
(Jean   de  Brienne,   Chans.,    P.  Paris,  Romancero, 
p.  142.) 

Chantans  esloit  et  envoisié. 
Bien  parlans  et  bien  enseiï-'nié. 

(Durmars  le  Gallois,  163,  Stengel.) 
Et  par  dehors  esteit  la  feste 
Grant  et  planiere  et  gloriouse. 
Si  enveisie  el  si  joiouse 
Corne  il  coveneit  a  tens  genz. 
(Vie  de  S.  Alexi,  124,  Rom.  VIII,  p.  171.) 

Jone,  jolis  et  anvoixies. 
(Bret.,  Toum.  de  Chauv.,  ms.  Ojford,  Douce  308. 
fo  107.) 

C'en  dist  que  partout  est  sachans, 
Envoisies,  jolis  et  chantans. 

(Coiici,  183,  Crapelet.) 

Oais,  amonrens,  chantans,  jolis 
Estoit,  et  de  corps  cnvoiùes. 

(Ib.,  338.) 

Lascivus,  jolis,  enboises.  (Gl.  l.-g.,  Richel. 
1.  7692,  Hoffmaun.) 
Lascivus,  jolis,  envoisé.  {Gl.  de  Conches.) 
Ung  jour  advint  que  le  roi  Iloiiel  seoit 
au  menger,  si  veoit  Tristan  envoysié  plus 
que  il  n'aveit  oncques  mais  fait  ;  si  luy 
dist  :  Sire,  s'il  vous  plaisoit,  vous  me  diriez 
vostre  nom,  car  tous  ceul.K  de  céans  le  dé- 
sirent assavoir.  {Tristan,  f"  131  v»,  éd. 
1S32.) 

—  En  parlant  de  choses,  joli,  gai, 
agréable  : 

Ne  harpe  ni  viele  lant  ait  envoisié  son. 
(Gar.  de  Mongl.,  Richel.  24403,  f»  3''.) 

La  chambre  bêle  et  envoisiee. 

(G.  de  Dote,  Vat.  Clir.  1723,  F  90''.) 

Et  canchons  envoisies. 

(A.  Du  Pont,  Mahom.,  776,  Michel.) 

Les  yex  gros  et  si  envoisies 
Qu'il  rioient  tousjours  avant 
Que  la  bouchete  par  couvant. 

(Rose,  850,  Méon.) 
Ma  chançonete  envisie, 
A  Sapegnies  t'en  va. 
(Colars   li  BouTiLLiERS,    Clians  ,    Dlnans,   Troiiv. 
arlés.,  p.  139.) 

Un  escu  portait  envoisiet. 
Et  d'argent  et  d'azur  faissiet. 

(Cûuci,  1581,  Crapelet.) 

La  gracieuseté  et  courtoisie  reposent  au 
giron  françois,  au  sein  de  l'envoisee  royale 
court.  (G."  Chastei-lain,  Exp.  sur  vérité 
mal  prise,  vi,  291,  Kervyn.) 

Celle  court  tint  il  premièrement  pour  la 
joye  de  la  royne,..  si  ue  fut  oncques  veue 
si  eyivoisiee  court.  (Lancelot  du  Lac,  1"  p., 
ch.  55,  éd.  1488.) 

Lors  vint  a  ung  chasteau  moult  beau  el 
envoisiez.  {Ib.,  ch.  76.) 

—  Dans  un  sens  défavorable,  aban- 
donné au  plaisir  : 

Cil  forent  sot  el  anvoisiel ; 
Ansi  ont  lor  père  hiissiet. 

(Dolop.,  80S9,  Bibl.  elz  ) 

ENVOISSEUUE,  VOir  E.NVOISEUllE. 

ENvoissiisR,  voir  Envoisier. 
ENvoixEUiiE,  voir  Envoisf.uhk. 
41 


322  ENV 

ExvoLDRE,  V.  a.,  entourer,   envelop- 
per : 

Une  puis  cel  jur  n'en  fud  plait  tennz 
Fors  itant  k'al  porter  sant  ses  amis  coriu 
Par  li  traire  del  lai.  qu'il  n'i  fiisl  i-iirolii^. 

(Horn,  4094,  var..  Michel.) 

—  Enfoncer  : 

Lors  vient  a  celé,  si  l'a  mise 
Contre  terre  par  les  cheveiis. 
El  chief  li  a  ses  doiz  envous. 
Lors  tire  et  liert  et  boute  et  saiche. 
{Des  Trcsccs.  Richel.   19152,  f°  12-2',  Montaiglon 
et  Raynaud.  VabL.  IV,  73.) 

—  Envols,  part,   passée  enveloppé,  en- 
touré : 

Cil  fiert  lai  si  durement 
Que  tut  l'esco  rnvous  d'argent 
Li  perce. 
(Ben.,  Ducs  de  Nom.,  II,  18628.   Michel.) 

...  Que  des  escaz  envous  d'argent 
Ne  fassent  les  forz  ais  braisées. 

(In.,  il/..  II,  28205.) 
Ses  lis  estoil  envols  de  .ii.  rices  samis, 
A  pieres  precionses  saieles  et  closis. 

{Roum.  d'Alix.,  f°  80'',  Michclant.) 

El  sépulcre  vos  mistrent,  envols  d'un   cher  siglas. 
(Gui  de  Bourg.,  2565,  A.  P.) 
Et  quant  le  bras  fu  hors  isça 
Ki  estoit  envous  d'un  boufu 
A  merveille  l'ont  esgardé. 

(Aire  per..  liichel.  2168,  f  3.5'.) 

—  Enroulé  : 

Bien  fu  vestus  d'ans  dras  envaus 
Et  de  garimens  principaus. 

(Blancani.,  167,  Michelant.) 

icNvoLSER,  -  oulser,  ■    miser,   v.  a., 

voûter  : 

Compasser  les  tnreles  e  le  marbre  tailler, 
Envauser  les  arches  e  les  uiz  ënginner. 
(Th.  de   Kent,    Ge.'ite  d'Alis.,  Richel.  24364, 
f»  74  r».) 

—  S'envelopper,  s'entourer  de  : 

D'une  lirarae  ot  envolsé  la  pel, 
Et  si  avoit  en  son  chié  un  cljapel. 
tilesclians ,  6266,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

—  Envolsé,  part,  passé,  enveloppé  : 

Chiute  de  dum  d'alerion 
Envolsé  d'an  blanc  siglaton 
Ot  par  desus  le  cordeis. 
Oui  fu  de  soie  laceis. 

(Parton..  10323,  Crapelet.) 

—  Voûté,  bombé,  convexe,  qui  a   une 
bosse  : 

Gros  furent  et  bien    hauz  e   overé  a    aneaus  (les 
[poteauj), 
Envousé  erent  li  pié  en  gnise  de  chalameani. 
(Th.    de  Kent,   Geste  d'Alis..    Richel.  24364, 
r  48  r°.) 

E  d'une    escorce    d'arbre    furent    eln\rausees  fies 
[nefs) 
Ke  de  cel  butemai  estoient  engluées 
E  d'une  sercle  de  fer  environ  bendees. 

(Id.,  ib..  f°  64  r°.) 

ENvoLUER,  V.  a.,  envelopper  : 
Aucunes   opérations    sont  eyivoluees    en 
mal   de    elles   meisuies   en    telle   manière 
que  elles   ne  peuvent   estre   bien    faictes 
(Oresme,  Eth.,  f"  38°,  éd.  1488.) 

Je  suis  tant  envolué    en   matières  d'im. 
portance  que  je  ne  scay  que    faire.  (P^ls- 
B-,  Esclairc,  p.  539',  Géoin.) 


ENW 

ENVOUJMÉ,  anv.,  -  ei,  part,  passé,  em- 
ployé comme  synonyme  de  souillé: 

Or  est  rorapnz  et  sanz  color  (l'auqueton), 
De'sanc'glaciez  et  de  suor 
Est  soilliez  et  anvolumei. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  f  72''.) 

Est  souillies  et  envohmes. 

(Id..  ii..  Richel.  375,  f°  89'.) 

Lor  vis  sunt  laint  et  blecié  et  quassé. 
Et  H  plusor  de  sanc  envolumé. 
(Herb.  Leduc,  Foulq.  de  Cand.,  p.  33,  Tarbé.) 

Li  crin  et  les  testes  des  cbivalz  (sont) 
soillies  et  envolumeis  de  sanc  et  de  cer- 
velle. (S.  Graal,  Kichel.  24S5,  f°  243  v».) 

Et  tant  eoseine  d'or  brusdee 
De  vermeil  sanc  emiolumee. 

{Prolheslaus,  Richel.  2169,  f»  67''.) 

ENvouLENTiF,  adj.,  résolu,  déterminé, 
résigné,  décidé,  fixé  : 

Quant  icellui  André  vit  que  Bufflere  es- 
toit  moult  envoulentifs  de  villener  le  feu 
Potier.  (1409,  Arcli.  JJ  163,  pièce  .334.) 

ENVOULER,   voir  ENVEILUER. 

ENvousTEU,  voir  Envoûter. 
EN\'ouTER,  -ouster,\.  a.,  replier: 

S'il  brise,   en    surtirant,    l'arc,    la   corde    et   ses 
Itretz, 
Il  envoûte  soudain  ses  dcni  ayles  exprès. 
(L.  Paton.  Embl.  et  Dev.  d'am.,  lanecess.  amour., 
éd.  1857.) 

—  Envoûté,  part,  passé,  placé  sous  une 
voûte  : 

Une  escuelle  d'argent  doré  ou  il  a  plu- 
sieurs cristaulx  garniz  de  reliques  et  cinq 
angelz  envoûtez,  ou  milieu  esmaillé  de 
nostre  Seigneur  et  ses  appostres  faisans  la 
cenne  .xxx.  liv.  t.  (1416,  Invent.du  duc  de 
Berry,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Le  sainct  Greal,  ensevely  et  envousté 
sous  le  perron  Merlin.  (Du  Fail,  Cont. 
d'Eutrap.,  xxx,  Bibl.  elz.) 

ENVOYSEAMANT,    VOir  ENVOISIEEMENT. 

ENvucHiER,  voir  Envochier. 

ENWALER,  voir  IVELER. 

ENWAN,  voir  Oan. 

ENWARAYE,  S.  f.,  titTC  d'uu  ouvi'age 
du  commencement  du  xvu"  s.  qui  con- 
tient des  propos  tenus  autour  d'une  ac- 
couchée : 

La  grosse  enwaraye  messine  ou  Devis 
amoereux  d'un  gros  vertugay  de  village  à 
sa  mieus  aymée  Vazenatte,  escript  en  vray 
langage  du  haut  pays  me?sin.  (Imprimé  en 
1615,  réimprimé  par  G.  Brunet.) 

ENWARDER,  VOÎT  ENGARDER. 

ENWAUL,  voir  Ivel. 

ENWEIL,  voir  IVEL. 
ENWELMENT,   VOir  IVELMENT. 

ENWBRPiR,  voir  Enguerpir. 
EPCWEUL,  voir  IVEL 
ExwiL  LIER,  V.  a.,  arranger,  régler  : 


EPA 


AUBERONS. 

Ostes,  mais  quant  je  revenrai 
S'ares  pour  .i.  denier  le  pinte 

I.l    TAVRENIERS. 

Parfoi  !  o'ert  a  can  loille  estintc 
Pour  noient  te  pues  traviltier 

ADHERONS. 

Ne  me  puis  a  vous  awiUier 
Se  nue  maille  en  deus  ue  caup. 

CLIKES. 

Qui  vent  .!•  parti  a  clie  caup 
Pour  es1)anier  petit  gieu  ? 

LI    TAVRENIERS. 

Aves  oi.  sire  courlieu? 
Aies  enwillier  vostre  affaire. 
(J.  Bon.,  li  .lus  de  S.  Nicholai,  Th.  fr.  an  m.  à., 
p.  169.) 

ENWINDRE,   voir  ENOINDBE. 

ENWisEURE,  S.  f.,  sorte  de  tare  du 
drap  : 

S'il  avenoit  a  alcun  drap  mouilliet  n  il 
euist  a  amander,  fust  par  laner,  fust  par 
fouler,  fust  par  enwiseure,  fust  par  gruiaus. 
(1262,  Bans  aux  échev.,  00,  ass.  s.  les 
drap,  de  Douay,  f°  6  v»,  Arcb.  Douai.) 

ENWISIÉ,  adj.? 

Quiconques  soit  atains,  ou  convencus, 
ou  fâche  pais,  ou  qui  en  ait  fait  son  gré, 
aprez  che  que  li  tesmoins  sont  levé,  si  doit 
.V.  sans  au  roi  de  wages  enwisies.  [Li 
usages  de  le  cité  d'Amiens  de  coi  on  plaide 
devant  le  maieur,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
inéd.  du  Tiers  Etat,  1,  134.) 

ENXEUVANT,   VOif  ENSUIVANT. 
ENXEVANT,  VOir  ENSUIVANT. 

ENxuivRE,  voir  Ensuivre. 

EN'ÏERBER,    VOIT  ENHERBER. 
ENYERTER,  VOi."  ENHERITER. 

ENYSsiR,  V.  n.,  sortir: 
Serpens  envenimez  de  leurs  corps  emjssoienl. 
{Déliât  du  Corps  et  de  l'Ame,  Ane.  Th.  fr. ,  III, 

334.) 

ENYVRous,  adj.,  enivrant  : 
Enyvrouse  chose  est  vins.  (Ms.  Ars.  5201, 
p.  'ii9\) 

EiVYVROusEMENT,  adv.,  avec  ivresse, 
comme  un  ivrogne  : 

Enyvrousement.  (S.  BERN.,Si'nB. /■/'.»««., 
p.  99,  ap.  Ste-Pal.)  Lat.,  lemulente. 

ENZ,  voirENS. 

EIMZKAIGIBR,  VOlf  ESRACHIËR. 

EO  Eo  AE  AE  oo,  refrain  : 

Eo  eo  ae  ae  !  oo  dorenlot 
D'amors  me  doinl  Dt-X  joie  ! 
(J.  Erabs,  Bartsch,   Rom.  et  past.,  111,  20,   8.) 

EOLS,  voir  LE. 

1.  Eos,  voir  Ues. 

2.  EOS,  voir  Le. 
EOURER,  voir  Aorer. 
Eoux,  voir  Le. 

EP,  voir  E. 

EPALLIR,  voir  ESPALIR. 
EPAMER,  voir  ESPASMEB. 


EPI 


EPI 


EPS 


323 


EP.VKDllE,  voir  ESPARDRE. 
EPARGNEMAILLE ,         VOir        ESPARGNE- 


EPARSEMENT,  VOIT  ESPARSEMENT. 
EPAKTIR,  voir  ESPARTIR. 

EPATiÉ,  adj.  f 

Si  lui  feras  cette  médecine,  prenes  aloes 
epatié,  aussi  gros  corume  un  pois,  et  soit 
broie  en  une  esouelle,  et  soit  destrempé 
d'eaue  tiède,  plaine  deniy  escaille  d'une 
nois.  {Jfodus  et  Racio,  ras.,  f»  429  v^,  ap. 
Stc-Pal.) 

EPAULU,   voir  ESPAULU. 
EPAVISSERj  voir  ESPAVISER. 
EPERIR,  voir  ESPERIR. 
EPENNE,  voir  ESPENNE. 
EPENTANCE,  VOir  ESPOANTANCE. 
EPESCHEURE,  VOlr  ESPESCHEURK. 
EPEURER,   voir  ESPAOURER. 

EPHAKMiE,  S.  f.,  syn.  d'épargne  : 
Les  dits  bourgeois,  manans  et  habitans 
ont  neantmoins  droit  d'embanir,  qu'est  a 
dire  de  mettre  en  epharmie  ou  épargne, 
certaine  partie,  canton,  endroit  ou  contrée 
de  leur  bien,  soit  en  terre  arable  ou  héri- 
tages d'autre  nature.  (Coût,  de  Gorze,  xvi, 
5,'Nouv.  Coût,  gén.,  Il,  1093.) 

EPHIMERE,  voir  EFFIMERE. 

EPiCAUSTERE,  S.  m.,  Cheminée  : 
Epicaustirus,   ri,   epicausteres.    {Caiholi- 

con,  Richel.  1.  17881.) 
Epicaustrum,     epicausteres.     cheminée. 

[Gloss.  l.  fr.,  Richel.  1.  13032.) 

EPicENTiiE,  episcentre,  s   m.  ? 

Du  Zodiaqae  scet  les  signes, 
Voit  episcicle  et  episcentre. 
(Lefranc,  Cliamp.  des  Dam-,  Ars.  31"2l,  f  IIU"*.) 

EPiCERCLE,  S.  m.,  épicycle  : 
Saturnes,  Jupiter,  Mars  ont  chacun  .ii. 
cercles,  .r.  qui  enclôt  la  terre...  .i.  autre 
qui  n'enclôt  mie  la  terre,  qui  est  diz  epi- 
rercles,  porce  qu'il  est  sor  l'autre  cercle. 
(Introd.  d'astron.,  Richel.  1353,  f"  26=.) 

EPICHL'RE,    voir  EPICURE  2. 
EPICIAUTÉ,  voir  ESPECIALTÉ. 

1.  EPICURE,  S.  i.,  piqûre  ? 

Quant  la  fiente  de  vache  est  mise 
avecques  vin  aigre  dessus  les  gratelles  et 
epicures  chauldes,  elle  les  guerist.  (Jard.  de 
santé,  II,  150,  impr.  la  Minerve.) 

2.  EPICURE,  -  chure,  adj.,  épicurien, 
qui  ne  recherche  que  le  plaisir  : 

Li  home  qui  parsuient  lor  volenté  sont 
apelé  epicures,  ce  est  a  dire  qu'il  pensent 
dou  délit  dou  cors  seulement.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  303,  Chabaille.)  Var.,  epichures. 

EPicuREEMENT,  adv.,  à  la  manière  des 
épicuriens  : 

Voire  que  Dieu,  pour  n'estre  prouvé  par 
assez  ferme  argument  et  apparence  de  la 
raison  sensible,  sera  annuUé  de  toute  co- 
guoissance,  et  piz  f\a"epicureement  dejetté 
liors  de  l'entendement  humain.  (Pont,  db 
Tyard,  Disc,  philos.,  f»  167  i",  éd.  1387.) 


EPIDEMIAI^,  voir  EpIDI.VIAL. 

EPiDiMiAL,  -  el,  epyd.,  epidemial,  adj., 
d'épidémie,  épidémique  : 

Que  li  airs  soit  epidimiaulx  et  corrom- 
pus. (EvRART  DE  CoNTY,  Pvobl.  d'Ar.,  Ri- 
chel. 210,  f  H  V».) 

Air  epidimial.  (Id.,  ib.,  l"  16  r».) 
Maladies   pestilencieles    ou   epydimieles . 

(Id.,  ib.,  f»  10  r».) 
Pestilence  epidimial.  (BERSUtRE,  T.  Liv., 

ms.  Ste-Gen.,  f»  149^) 

Rectifier  l'air  epidimial  (B.  de  Gord., 
Prat.,  IV,  4,  éd.  1495.) 

Siremigres  est  une  déesse  epidimiale  et 
pestilenciale.  {La  Mer  des  hystoir.,  t.  I, 
f"  68'',  éd.  1488.) 

Corruption  epidimial.  (A.  Chart.,  l'Es- 
pér.,  OEuv.,  p.  303,  éd.  1617.) 

Elles  restent  exemptes  d'une  paour  epi- 
demiale  entre  le  sexe  féminin.  (Rab.,  1.  ÎV, 
prol.,  éd.  1552.) 

Maladies  epidemiales.  (ParÉjQEmw.,  XXIV, 
III,  Malgaigne.) 

EPIOI.MIÉ,  part,  passé,  infecté  d'épidé- 
mie: 

Fouir  ce  brouillas  de  temps  et  cesle  po- 
lice epidimiee.  (A.  Chart.,  l'Esper.,  OEuv., 
p.  271,  éd.  1617.) 

EPiDiMiEux,  adj.,  épidémique  ; 

Aussy  en  yver  le  pluieu-x 
Qni  veos  et  broillars  fel  lever 
L'air  d'Amour  epidimieu:r 
Souvent  paruiy  se  vient  bouter. 
(Poés.  de  Charles  d'Orl.,  p.    190,  ChampoUion.) 

EPiLENCE,  S.  f.,  épilepsie  : 

Epilence  c'est  une  maladie  du  cervel 
officialle  qui  oste  sentement  ou  sens  et 
érection  a  tout  le  corps.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  II,  24,  éd.  1493.) 

Les  signes  du  haut  mal,  dit  epilence,  sont 
qui:  l'oyseau  chiet  soudainement,  et  gist 
par  aucun  temps  comme  mort.  (GuiLL. 
Tardif,  l'Art  de  Faulconnerie,  i,  94,  Jul- 
lien.) 

EPIL.LIER,  voir  ESPILLtER. 

EPii.oTiQUE,  adj  ,  fortuit  : 

Cette  maladie  n'estoit  pas  epilotique, 
mais  estoit  du  jugement  de  Dieu.  (Citron, 
de  S.-Denis,  t.  jl,  f»  158  v»,  éd.  1493.) 

EPINEL,  voir  ESPINEL. 
EPINOCHE,  voir  ESPINOCHE. 
EPISCENTRE,    VOirEPICENTRE. 
EPINOCHER,  voir  ESPINOCHER. 

EPiscoPALiTÉ,  S.  f. ,  revenus  d'un 
évêché : 

Tous  les  profits  et  emolumens  qui  a 
nous...  appartiennent  pour  raison  du  re- 
gale de  ladite  episcopalitê .  (1373,  Pr.  de 
l'iiist.  de  Bretagne,  11,  col.  103.) 

EPiscop.vuLTÉ,  S.  f.,  épiscopat  : 

Et  dévoient  succéder  a  Vepiscopaulté. 
(BOURGOING,  Bal.  Jud:  IV,  15,  éd.    1530.) 

EPISON,  voir  ESPISON. 

EPisTiTE,  epi/(/t(s/K,  s.  m.,  nom  il 'une 
pierre  précieuse  : 


Episliles  est  avenanz. 
Bêle  e  bioa  resplendissanz, 
Ruige  est... 

(Lapii.,  Richel.  1.  14i:0.  f  21  v».) 

Epythiste,  amatiste.  (Lapid.  d'un  roi 
d'Arrabe,  ms.  Berne  646.) 

EPisTOLiER,  s.  m.,  livre  d'épîtres,  où 
le  sous-diacre  chante  l'épître  : 

Deux  epistoliers  de  très  belles  lettres  de 
forme,  contenant  ou  iV  fueillet  de  l'un 
Stabat  in  tenebris.  couvert  de  deux  ais 
d'argent  dorez.  (1409,  Compte  de  A.  des 
Essarts,  Pièc.  rel.  a  l'Hist.  de  l'r.,  XIX, 
199.) 

—  Celui  qui  chante  l'épître  : 

M.  Jean  Moret,  epistolier,  c'est  a  dire 
chantant  l'epistre  au  dimanche.  (Paré, 
OEuv.,  VI,  13,  Malgaigne.) 

EPITHEMER,  VOir  EPITHIMER. 

EPiTHiMER,  -  limer,  -  Ihemer,  v.  a.,  ap- 
pliquer un  épithème  sur  : 

Et  epithimeras  le  leu  d'oile  rosat  et  d'al- 
buu  d'uef  niellez  ensamble.  (Brun  DE  Long 
BoRC,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f»  9".) 

Et  puis  epithimeras  le  leu  de  choses  sut- 
fisanz.  (ID.,  ib.,  f»  49'^.) 

Puis  epitimeras  le  leu  entor  de  choses 
repercussives.  (Id.,  ib.,  f°  69''.) 

Par  dehors  le  foye  soit  epithemê  avec  des 
sandals,  cannelle  et  roses  destrempez  en 
vin  aspre.  (JouB.,  Gr.  chir.,  p.  191,  éd. 
1398.) 

EPLANER,  voir  ESPLAKi.NlER 
EPLETIER,  voir  ESPLOITIER. 
EPLOIT,  voir  ESPLOIT. 
EPLUMER,   voir  ESPLUMEH. 

EPOiN,  S.  m.,  gâteau  : 

Se  ne  le  deseritcs  et  pois  après  le  poin 
N'auras  en  toi  d'oneur  la  monte  d'un  epoin. 
(Gir.  de  Ross.,  "31,  Mignard.) 

EPOINDRE,  voir  EsPOrNDRE. 

EPOINTE,  voir  ESPOINTE. 

EPOis,  voir  Espois. 

EPORAICE,  VOirE.MPERERIS. 
EPOSTELLE,  S.  i.  J 

On  met  a  des  brouettes  des  epostelles  ) 
palletz,  des  pieds  et  des  escohons.  (1563, 
Béthune,  La  Fons,  Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens. 

EPOURER,  voir  EsPAOURER. 

EPOURRIR,  voir  ESPAORIR. 

EPPARRON,  voir  ESPARRON. 

EPPELER,   voir  ESPELER. 

EPRANURE,  S.  f.,  plains  : 
Epranure,   planicies.    [Gloss.  hebr.   fr., 
Oxf.  Bodl.  135,  .N'eubauer.) 

EPRESSEK,   voir  ESPRESSER. 
EPREUVEMENT,   Vûir    ESPROVEMENT. 
EPRISE,  voir  ESPRISE. 

1.  EPS,  pi  ir.  de  E,  voir  E. 

2.  EPS,  voir  Es. 


324 


EQU 


EQU 


EQU 


EPULAiRE,  ad].,  de  festin  : 

Toutes  fois  ne  voulut  le  roi  a  ccnvis 
epiilaires  et  féminins  blandisses,  comme 
Snrdanapalus,  prester  l'oreille,  mais  seule- 
ment donner  œuvre  a  l'ordre  politique. 
(J.  d'Auton,  Chron.,  t.  I,  p.  61,  Jacob.) 

EPULATioN,  -  ullation,  s.  f.,  festin  : 
Vaspasien  et  tous  ses  chevalliers  s'en  al- 
lèrent au  palays  ou  estoient  les  maistres 
de  l'hostel  et  ministres  des  conviz  qui 
avoient  fait  appareiller  viandes,  magnifiques 
epullations,  et  furent  assis  a  tables  tous 
prans  et  petiz.  (BouRGOiNG,  Bat.  Jud.,  VU, 
34,  éd.  1530.) 

EPUS,  S.  m.  ? 
Avironnee  entor  estor 
De  flors  d'epiis  et  de  çenoivre. 
(La  Utile  sanz  frain,  220,  Méon,  Hom.  Rec,  1.) 

EPUSCHE,  S.  f.,  sorte  de  corbeille  : 
Le    mandelier  vend    epusches.  (1342,  S.- 

Omer,    ap.    La    Fous,     Gloss.   ms.,    Bibl. 

Amiens.) 

EPYEYKiE,  S.  f.,  équité: 

Epyeykie  est  une  especial  manière  de 
justice  par  laquelle  est  adrecie  ou  corrisie 
en  aucun  cas  justice  légal.  (Oresme,  Eth., 
Richel.  204,  f  464>.) 

EPYLOGACioN,  S.  f.,  épilogue  : 

Pour  avoir  epylogacion  et  recapitulacion 

spéciale  sus  l'euvre  présente.  {Sept  Sag., 

p.  202,  G.  Paris.) 

EPYOUEMARD,  S.  m.,  le  Hafd  : 

Clos  de  girofle  et  epyquemard  et  autres 

espices  bien  odorans.  (Mandev.,  ms.  Didot, 

f  14  v.) 

EPYSENCE,  S.  f.,  sorte  de  maladie  ; 

Uessoubz  la  langue  a  deux  values  les- 
quelles on  saigne  pour  une  maladie 
nommée  epysence.  (Kalend.  des  berg.,  p.  103, 
éd.  1493.) 

P.  ê.  est-ce  une  faute  pour  epylence  ;  cf. 
Epilence. 

EPYTHISTE,   voir  EPISTITE. 
EQUABLE,   voir  EGUABLE. 
EQUAIL,  voir  IVEL. 
EQUALITÉ,  voir  IVELTÉ. 
EQUARE,  voir  ESCART. 
EftUARRER,   voir  ESCARREB. 
EQUAUL,   voir  IVEL. 

EQUEMPERCHE,  VOlf  ESCHAMPERCHE. 
EQUAULMENT,  VûiP  IVELMENT. 
EQUAUMENT,   VOir  IVELMENT. 

EQUE,  voir  IVE. 

EQUELITÉ,   voir  IVELTÉ. 
EQUEST,  voir  ICEST. 

EQUiDisTAMMENT,  adv.,  à  égale  dis- 
tance : 

Quant  le  soleil  se  lieve  en  orient  il  en- 
voie ses  rais  tout  droit  equidislammenl  a  la 
terre  qui  samble  estre  plaine.  (Evrart  de 
CoNTY,  Probl  d'Arist.,  Ricbel.  210,f"206».) 

La  paille  s'accommodera  en  faisseaux, 
longs  de  deux  pieds   et  demi,  espes  d'uu 


pied,  lies  de  la  mesnie  matière,  en  trois 
divers  endroits,  equidislamment.  {().  de 
Serr.,  Th.  d'agr.,  u,  1,  éd.  1605  ) 

EQUIERDE,  S.   f.  ? 

Pour  chacune  charge  equierdes  vielles, 
XI.  s.  .vin.  d.  ;  pour  chacune  charge  sau- 
vagine .XL.  s.  (Dec.  1512,  Pancarte  de  la 
traite  de  Nantes,  ap.  Mantellier,  March. 
fréq.,  III,  316.; 

EOUIL,  voir  Icel. 

EQUILENCE,   voir  ESQUINANCE. 
EQUIN.ANCEUX,  VOir  ESQUINA^•CE^S. 

EQUiNOCTioN,  equinnoctioii ,  ■  un,  equi- 
nocium,  s.  m.,  équinoxe: 
Des  eijuinocliutis 
E  des  jejuDaisuns. 

(P.  DE  TiiAux,  li  Cumpoz,  199,  Mail.) 

Car  11  livres  fait  mencioDS 
Que  il  ert  Vi'guiiinoctions, 
Qui  est  a  l'eissae  d'iver. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.,  ms.  Bras.,  f»  17"''.) 

Car  U  livres  fait  mention 
Qu'il  ieit  li  equinoction. 

(1d..  it..  ms.  Soiss-,  f  ISS"".) 
Apres  Veqiànoctiun  vernal.  (J.  Goulain, 
Ration.,  Richel.  437,  f"  330  r».) 

Entre  equinocium  et  le  solstice  de  esté. 
(Oresme,  Quadrip.,  Richel.  1348,  f"  61  V.) 
Les  trefz  se  couppent  avec  utilité  et 
prouffit  par  le  equinoction,  que  les  nuicts 
sont  esgales  es  jours.  {Flave  Vegece,  IV, 
36,  ms.  Univ.  E  1.  107.) 

EQuiPARABLE,  adj., '^comparable,  égal  : 

Quels  ducs  equiparables  au  roy  Alexandre 
florissoient  a  Rome.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10312,  IX,  m,  27.) 

La  formosité  qui  pourroit  estre  en  ma 
personne...  n'est  pas  equiparable  a  la  spé- 
cieuse beauté  dont  les  dieux  et  les  déesses 
sont  si  amplement  garniz.  (Lemaire, 
Illust.  de  Gaule,  i,  179,  Stecher.) 

Pour  faire  choses  et  mener  a  fin  entre- 
prises equiparables  a  la  gloire  d'Alexandre. 
(Budé,- Insfît.  du  Prince,  ch.  xxxiu,  éd. 
1547.) 

Il  est  impossible  que  l'eau  ail  une  gran- 
deur equiparable  a  la  terre.  (Le  Blanu, 
Trad.  de  Cardan,  f°  64  v»,  éd.  1336.) 

Ne  te  soit  grief  de  faire  a  toy  semblables 
Cenlx  qui  a  toy  ne  sont  equiparables. 

(Desper.,  des  quatre  Vertus  cariin.) 

Je  luy  monstray  mon  grand  cheval  Dura, 
Hippotame,  lequel  voyant  tant  grand,  tant 
puissant  et  merveilleux,  que  cent  chevaux 
terrestres  n'estoient  equiparables,  il  en  fut 
tout  estonué.  {Alector,  f  104  r%  éd.  1560.) 

...  Celuy  qui  chante  les  louanges 
De  ma  belle  maistresse  equiparable  aux  anges. 
(Goï  DETOURS,  Poés.,  I,  64,  Blanchemain.) 

EQUiPAiR,  adj.jégal  : 

Selonc  l'ordenence  generaul  a  tout  le 
pays,  laquelle  est  equipaire  a  droit  com- 
mun. (1337,  Ecrit,  prod.  par  les  moin,  de 
Reigny  contre  ceux  de  Pontigny,  Arch. 
Yonne  H  1354.) 

EQUiPARAisoN,  -  ation,  équiper.,  s.  t., 
égale  comparaison  : 

Monnoie  d'argent  qui  est  apte  et  conve- 
nable a  faire  recompenses  et  equiparations 
par  changes  et  aussi  pour  achapter  petites 
marchandises  de  petit  pris.  (Ores.me,  des 
Monnaies,  p.  It,  Wolowski.) 


Entant  qu'il  touche  la  haulteur  de  nostre 
origine,  je  croy  qu'approchons  en  équipa- 
ration  convenable  quant  a  ce.  (Le  Maire, 
Illustr.,  I,  32,  éi.  1545.) 

Equiperation,  s.  f.,  equalnesse.  (Pals- 
grave,  Esctairc,  p.  217,  Génin.) 

Equiparaison,  aequiparalio.  (R.  Est., 
Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

Equiparaison,  likeness,  resemblance, 
matching,   equality,   comparison.  (Cotgr.) 

EQUiPARCiAL,  adj.,  partagé  également  : 
Voulurent   faire    la   région    equiparcial, 

c'est  a  dire  partie   entre  tous   par  equal. 

(Oresme,  Politiq.,  t°  181S  éd.  1489.) 

EQuiPARENCE,  S.  f.,  comparaison  : 
Telz  envieux  ont  acoustumé  de  gecter  la 
poume  de  discorde  entre  iceux  ,  c'est  a 
dire  semer  parolles  plaines  de  blasphèmes 
et  trahysons  portantz  semblance  d'aulcune 
equiparence.  (C.  Mansion.  Biblioth.  des 
Poet.  de  metam.,  f°  116  v°,  éd.  1493.) 

EQuiPARER,  verbe. 

—  Act.,  comparer  : 

Reformay  pour  equiparer 
Au  déchet  comme  souverain 
De  ma  main  l'homme  priraeraio. 
(J.  Le  Fevre.  Malheolus,  liv.  III.  1519,  Tricotel.) 
Je  Vequipare  a  la  maison 
Ou  l'ouvrouer  d'uog  apoticaire. 

(CoeciLLART,  Poés.,  I,  158,  Bibl.  elz.) 
Les  anciens  ont  equiparé  l'armée  a  une 
main,  laquelle  armée  par  l'inclination  na- 
turelle est  preste  a  préserver  et  garder 
son  corps.  (Mirouer  de  la  vie  humaine, 
f»  78  v»,  éd.  1482.) 

Nuls  bienfaicts  ne  sont  a  equiparer  a  la 
bonne  police  et  reigle   que    les   Romains 
I    gardoient  en  la  guerre.  (J.  Le  Blond,  Val. 
Max^f  81  r»,  éd.  1379.) 

—  Réfl.,  se  comparer  : 

Par  icelle  manière  ne  se  povoit  bonne- 
ment la  monnoie  equiparer  aux  marchan- 
dises par  poix.  (Uresme,  des  Monnaies, 
p.  17,  Wolowski.) 

Y  monstrer  sa  puyssance 
Sur  les  dragons  a  luy  s'equiparans. 

(Ch.  roy..  Richel.  1537.  f°  80  ï°.) 
Et  neanmoius   as  eu  la  présomption    de 
toy  equiparer  a  la  souveraineté  des  dieux. 
(  Lem  .  des  Belges,  Illust.  de  Gaule,  i,  188, 
Stec'ier.) 

Elle  voulloil  a  luy  s'eqtnpjrer. 
(Corrozet,  Fabl.  esop.,  sxxi,  éd.  1512.) 

—  Neulr.,  être  égal  : 

La  dernière  espèce  de  democracie  qui 
equiparé  a  tyrannie.  (Oresme,  Politiq., 
f"  203'',  éd.  1489.) 

La  seray  comme  primerain, 
EquiparanI  an  souverain. 
(Greban,  Slisl.  de  la  pass.,  373,  G.  Paris.) 

EQUiPARiER,  V.  a.,  Comparer  : 
Li  Acheien   l'equiparierent  en  gloire  et 
eu  loenge  d'armes   a  Quincius  l'empereur 
romiiiu.  (Bersuibe,   T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen., 
f«  362''.) 
Cf.  Equiparer. 

EftUIPART,  voir  ESCHIPART. 
EQUIPERATION,   VOir  EQUIPARAISON. 

EQUiPiLLON,  S.  m.,  probablement 
forme  altérée  de  goupillon  : 


ER 


ERA 


ERD 


325 


Une  brosfp  neufve  et  .11.  equipillons 
pour  nettoyer  les  hanaps  du  roy.  (1380, 
Compt.  de  Vhôt.  des  R.  deFr.,p.  71,  Douet 
il'Arcq.) 

EQUiPOL,  adj.,  éfiuivalent  : 

Disoit  oultre  que  ladite  rente  ils  avoient 
este  tousjours  payes,  qui  estoit  équipai,  et 
leputé  a  saisine,  et  souffisoit  pour  obtenir 
a  leurs  conclusions.  (Procès  de  Jacq.  Cuer, 
uis.,  p.  148,  ap.  Ste-Pal.) 

EQUIPOLLEMMENT,  -  olemetit,  esquipp., 
s.  m.,  valeur  équivalente,  équipollence  : 

Chascun  journel  pour  le  pris  de  demie 
mine  de  blé  et  demie  mine  d'avoine,  et  a 
Vesquipolement,  a  paier  le  grain  chascun 
an  a  la  feste  S.  Remy.  (1336,  Beg.  duChap. 
de  S.  J.  de  Jerus.,  Arcb.  MM  28,  f"  37  v°.) 

A  VesqiiippoUement...,  a  VesquipoUement. 
(Ib.) 

EQUiPOLLEJiEN'T,  -  ammcnt,  equlpp., 
adv.,  d'une  valeur  égale,  d'une  manière 
équivalente  : 

Si  comme  entre  innombrables  exemples 
peult  apparoier  de  ceste  très  commune 
proposition,  homo  est  animal,  car  homo 
figure  honme  et  femme,  et  nul  mot  de 
français  ne  signifie  e^w/po/emment. (Oresme, 
Eth.',  Prol.,  éd.  1488.) 

—  Equipollemmetit  à,  en  rapport  exact 
avec,  d'une  manière  égale  à  : 

Pource  que  l'antiparistase,  ou  contraire 
reflexion,  n'est  point  proportionnée  equi- 
pollemment  aux  autres  dispositions  a  faire 
pluyes.  (.Descr.  du  Nil,  p.  292,  ap.  Léon, 
Descr.  de  l'Afr.,  éd.  1536.) 

Les  rengs  de  derrière  portoient  halle- 
bardes et  pertuisanes  poUyes  et  dorées 
equippolamment  a  la  garniture  de  velours. 
(Entr.  de  Henry  II  à  Rouen,  f"  13  r°.) 

EQUiTANCE,  voir  Aquitance. 

EQUivocATioN,  S.  f..  Conformité  de 
nom,  signification  équivoque  : 

Si  avoient  trovee  occasion  de  li  gaber 
par  V equivocalion  de  son  nom,  por  ce  que 
li  nous  est  équivoques  a  home  et  achevai. 
(Chron.  deS.-Den.,   ms.  Ste-Gen.,  f»  324"^.) 

Mais  celle  controversité  est  procedee 
pour  Vequivocation  de  leur  nom,  et  qu'ils 
furent  occis  en  un  mesme  lieu,  pourquoy 
les  acteurs  ont  aucunesfois  pris  l'un  pour 
l'autre.  (Le  B.\ud,  Uist.  de  Brel.,  cli.  xvi, 
é.l.  1638) 

Par  ignorance  de  Vequivocation  de  ce 
mot.  (Amyot,  Œuv.  mêl.,  t.  IV,  p.  316,  éd. 
1820.) 

EQuivoQUER,  -  ocquer,  V.  a.,  appeler 
également  : 

Adfin  que  vous  ne  querres  Dieu  illec,  je 
vous  ay  faict  deuls  veauz  d'or.  Je  les 
equivocque  dieus  adfin  que  vous  adores 
Nostre  Seigneur  en  euls.  (Fossetier,  Cliron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f»  13  v».) 

EQUYE,  S.  f.  f 

Des  equye  d'argent.  (1304,  Noyon,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ER,  s.  m.  ? 

La  ville  de  Paluiau  vous  donna  .LX.  livres 
de  tournois,  et  Chetiauguion  .LXX.  livres, 
et  Mont  Boissier,  dont  vous  tenoiz  Ver,  en 
vostre  bail,  .lx.  livres.  (1268,  Arcb.  JJ  24% 
f»  121  r».) 


EiiACHER,  voir  Esbachieh. 

ERADiCAL,  err.,  adj.,  qui  peut  être  ar- 
raché, détruit  : 

Car  la  matière  est  grosse  et  viscouse,  cor- 
rumpue,  appareillée  a  faire  une  grant  ma- 
ladie mortelle,  et  si  n'est  pas  erradicalle  a 
quelconques  medicine.  (B.  DE  GORD.,  Pra- 
tiq.,  Il,  7,  éd.  1493.) 

—  En  parlant  des  yeux,  qui  sortent  de 
leur  orbite  : 

Quant  la  folie  est  complète  le  mouvement 
des  pies  et  des  mains  et  de  langue  se  va- 
rient et  les  yeulx  sont  erradicalz  et  ne 
tient  point  une  voye  ne  ung  ordre.  (B.  DB 
GoRD.,  Praliq.,  II,  18,  éd.  1493.) 

ERADicATiF,  adj.,  qui  arrache  : 
Evacuations   eradicaiives.  (P.  Bocellin, 
Practique,  f"  17  v»,  éd.  Lyon.) 

ERADicATioN,  -  ciou,  S.  f.,  action  de 
retrancher  ; 

Tu  me  meis  en  eradication  et  degietement 
en  mi  les  pueples.  {Bible,  Ma?.  684,  f°  135° 
et  Maz.  632,  f"  230"^.)  Lat.,  Eradicationem 
et  abjectionem.  (Jer.,  Thren.,  III,  4S.) 

De  Veradicacion  des  denz.  {Cyrurgie  Al- 
bug.,  ms.  de  Salis,  f»  13B".) 

Por  ce  qu'il  ne  pouvoit  endurer  le  mar- 
tyre, soit  de  l'exection,  soit  de  Veradication 
et  arrachement.  (Cholieres,  Matinées,  p. 
144,  P.  Lacroix.) 

ERADIQUER,  err.,  -  icquer,  v  a.,  arra- 
cher : 

S'il  est  putride  (le  membre)  on  le  doit 
erradiquer.  (B.  de  Gord.,  Praliq.,  III,  23, 
éd.  1493.) 

...  Phelippes.  duc  de  Bonrgoingne,  lors, 
Qni  l'enduisit  a  faire  telz  accors 
Pour  la  secte  du  tout  éradiquer 
Des  de  Vallois. 
(1512,  Episl.  de  Henri  VU,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
XVI'  s.,  t.  III.) 

On  deust  telle  vermine  erradiquer.  (J. 
Bodchet,  Labyr.  de  fort.,  Maz.  10832, 
f  103  r».) 

Leur  donnant  secours  a  ouster  et  total- 
lement  eradicquer  les  sectes  des  Anabap- 
tistes et  Sacramentaires.  (Id.,  Ann.  d'A- 
quit.,  f»  203  v-,  éd.  1337.) 

ERAGIER,  voir  ESRAGIER. 

ERAiGE,  S.  f.,  race,  ligne  : 

Et  dict  on  que  en  Bourbonnoys  encore 
dure  Veraige.  (Rab.,  II,  1,  f°7  v°,  éd.  1342.) 

Saint  lago  de  Bressuire  :  en  est  il  encore 
de  Veraige?  (In.,  III,  32.) 

ERAiNciER,  V.  a.,  hlesssr,  estropier  : 

Je  Toi  qu'il  m'a  si  eraincié. 
(Raoul  de  Hoddani:,  des  Etes  de  cortoide,  Scheler, 
Trour.  belg.,  nouv.  sér.,  p.  "273.) 

ERAINGNE,  VOir  ARAIGNE. 

ERAixrÉ,  adj.  ■? 

.XII.  sols  tournois  pour  les  despens  Jof- 
froi  clerc  le  receveur  par  .x.  jours  en  alant 
a  la  Marche  et  a  Cbastillon  pour  faire  leveir 
les  amendes  des  Vaudoix  eraixies,  et  de 
aultres  qui  c'en  estoient  fouy.  (1322,  Arch. 
Meuse  B  492,  f°  82.) 

ERAiN,  voir  Arai>"  1,  au  Supplément. 

ERALMENT,    Vûlr  EltlUU.MENT. 


ERA.MiR,  voir  ESHA-Mln. 
EltAMME,  voir  ARRAMME. 

ERANT,  voir  Errant. 
ERARiER.  S.  m.,  trésor  : 

Car  de  eraîn  au  conmencement 
Fut  faicte  monnoye  sealement. 
Et  estoient  nommez  erariers 
Les  trésors  on  tons  les  deniers 
fliectoient  tons  les  roys  de  pieça. 
(Decuiilev.,  Trois  Pèlerin.,  f  133'^,  impr.  loslit.) 

ERAu,  voir  Hereau. 

ERAUMENT,  VOir  ERRAU.MENT. 

ERBAiE,  voir  Herbaie. 
ERBAiL,  voir  Herbail. 

ERBAILLE,  VOir  IIeRBAILLE. 
ERBALESTRIERE,  Vûir  ARBALESTIERE. 

ERBAN,  voir  Herban. 

ERBANOIER,  VOir  ESBANOIER. 

ERBAUL,  voir  Herbal  3. 
ERBEEBj  voir  Herbeier. 
ERBEiE,  voir  Herbeie. 

ERBEILLON,  VOir  HERBEILLO.N. 
ERBELETTE,  Vûir  HERBELETE. 
ERBELON,  voir   HERBEILLON. 

ERBER,  voir  Herber. 

ERBERIE,  voir  HERBERIE. 
ERBESERIE,  VOif  HERBESERIE. 

ERBiER,  voir  Herbier. 
ERBiBitE,  voir  Herbierb. 

ERBIL.LEUR,  VOir  HeRBILLEHR. 

ERBis,  voir  Herbis. 
ERBOiE,  voir  Herboie. 
ERBOiER,  voir  IIerboier. 
ERBOR,  erbour,  voir  Herboh. 
ERBU,  voir  Herbu. 
ERCELER,  voir  Arcelir. 
BRCHiE,  voir  Archie. 

ERCOLiN,  -  ulin,  s.  111.,  sorte  de  four- 
rure -. 

Ce  sunt  gibeline  et  ermin,  et  vair  et  erao- 
lin  et  volpes  noires.  (  Voy.  de  Marc  Pol, 
c.  CGxvi,  Roux.) 

11  ont  erculin  et  vair  et  voupes  noires. 
{Ib.,  c.  ccxvii.) 

ERCULIN,  voir  Ercolin. 

ERDANCE,  S.  f.,  litMi,  jonction,  atta- 
chement : 

Inhœrentia,  erdance.  (1352,  Gloss.  lai  - 
gall.,  Richel.  1.  4120.) 

ERDOiR,  voir  Ardoir. 
ERDRE,  herdre,  verbe. 
—  Neutr.,  s'attacher  : 


ERG 


ERL 


ERO 


Inhaerere,  erdre.  (1352,  Gloss.  lat.-gall., 
Richel.  1.  4120.) 

Inhaereo,  tenir  a  ou  contre,  y  herdre. 
{Calepini  Dict.,  Bftle  1584.) 

—  Réfl,  s'attacher  : 
Kar  li  braa  fii  envenimes  ; 
L'os  de  la  hanche  me  entamai. 
Et  li  fors  venim  esrhansfal. 
En  le  os  s'ers(,  nercir  le  fist. 

(Tristan,  t.  Il,  p    in.S,  Michel.) 

Prometront  et  jurront  que  il  uu  roy  de 
France  et  a  ses  successors  comme  a  leur 
seigneur  sanz  moen  se  erdront,  obéiront  et 
entendront.  {Paix  entre  les  R.  de  Fr.  et 
d'Angl-,  Montr.-s.-Mer,  Arch.  Vat.,  Ins- 
trum.) 

—  S'accoupler  ; 

Conment  il  fist  la  c...  perdre 
A  Ysengrin  qui  ne  pot  s^crdre. 

(Rcmrl,  12'J77,  Méon.) 

1.  ERE,  S.  f.,  airain  ; 

Ausi  con  ses  on  cres  soient. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1604, 
f»  59».) 
Vestnï  est  de  cners  crnz  et  i'eres 
El  de  choses  d'antres  meneres 
Qni  contre  le  fen  se  manteingnent. 

(ID.,  ib-,  ;°  ei''.) 

2.  ERE,  voir  Ore. 

3.  ERE,  voir  1ère. 

4.  ERE,  voir  Aire  1. 

5.  ERE,  voir  Erre. 

1.  ERE,  adj.,  d'airain  : 

Car  il  n'y  a  comparaison  aulcnne 
Non  pins  que  d'or  a  eree  pecaoe. 
(J.  BoLCHET,  Ep.  (am-,  lxxvi,  éd.  1545.) 

2.  ERE,  voir  Are. 
EREJVU,  voir  Hereau. 

ERECTER,  v.  a.,  ériger  : 

Ou  licence...  de  founder  ou  erecter  ascun 
fraternitee,  frilde,  compasnie,  ou  auter 
corps.  {Slat.  d'Edouard  IV,  an  i,  impr. 
f^utb.,  Bilîil.  Louvre.) 

EKEE,  voir  Aree. 

EREGE,  voir  Herege. 

EREME,  voir  Herme 

ERENER,  voir  ESRENER. 

ERER,  voir  Arer. 

BRESCHIER,  VOir  ESRACHIER. 
ERETIER,  voir   HERITIER   1. 
ERETTE,  S.   f.   î 

Bois  de  quesne  soyé  a  une  eretle.  [Compte 
de  1530,  Bétbuue,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens  ) 

EREUCE,  voir  Areuce. 

EREURE,  voir  Erreure. 

EREUSETÉ,  voir  Heureuseté. 

EREUX,  voir  IHOS. 
ERGARDER,  VOir  AHEGAKDER. 
ERGOILLIER,  VOir  ORGOILLIER. 


ERGOLiR,  voir  Orgoillir. 

ERGOTis,  s.  m.,  chicane   théologique  : 

Hz  ont  recea  vaine  philosophie. 
Qui  tellement  les  hommes  magniDe, 
Que  tout  l'honneur  de  Dieu  est  obscurcy 
Et  le  hanl  mnr  A'ergotis  endnrcy. 
(Cl.  Mar.,  Serm.  dit  ion  Pas».,  p.  53',  éd.  1596.) 

ERiGNEE,  S.  t.,  toile  d'araignée  f 

(Le  petit  mouchet)  se  va  tousjours  ca- 
chant par  les  buissons  et  hayes:  par  quoy 
liommes  d'authorité,  doctes  et  sages,  qui  se 
sont  trouvez  tendants  l'erignee  avec  nous, 
l'ayants  veu  si  semblable  au.\  paisses,  luy 
ont  imposé  ce  nom  latin  passer  rubi, 
comme  qui  diroit  moineau  de  la  haye. 
(Belon,  Nat.  des  oys.,  7,  xxxil,   éd.  1535.) 

ERisERiE,  voir  Hereserie. 

ERiTAL,  voir  Herital. 

ERiTE,  voir  Hérite. 

ERiTÉ,  erithel,  voir  Hérité. 

EKiTEAL,  s.  m  ,  hérétique  : 

Hamnez,  fait  il,  ces  eritcals, 
Ki  vont  mnchaol  par  ces  bordcals 
E  suddnient  la  simple  gcnt. 
(Csntiiiue  des  Catiliques,  ms.  du  Mans  173, 
P  56  r».) 

ERITEMENT,    VOif  HEItlTEMENT. 

ERITEIt,  voir  HERITER. 

ERLENTÉ,  part,  passé  ? 

Cy  après  s'ensuyvent  plusieurs  pierres 
entaillées  et  erlentees,  lesquelles  sont  ap- 
pelées pierres  d'Israël,  selon  les  saiges 
philosophes,  les  aucunes  sont  artificielles, 
c'est  a  dire  qu'elles  ont  esté  ouvrées. 
(.Mandeville,  Lapidaire,  ap.  Labordc, 
Emaux.) 

ERLIERE,  voir  HOLIBR. 

ERLUE,  S.  f.,  chose  frivole,  futilité,  rê- 
verie, hallucination  : 

Quant  Clarvns  l'entendi  nel  tint  pas  a  t^ltie. 
Des  espérons  destrainl  la  riche  besle  mae. 

(Tesl.  d'Alix.,  Richel.  24365.  f°  141  v».) 

ERLUiSE,  herluise,  erluse,  s.  f.,  futilité  : 

Mors,  comment  que  je  me  dedaisc 
En  chanter  et  en  mainte  herluise, 
.le  voi  bien  et  sai  qui  je  sni. 
Et  comment  rae  vie  amenuise. 
(U  Vers  de  le  Mort,  .lub.,  Woui'.  Rcc.,  II,  i'S.) 

Aloit  erluises  respondant. 
(Clcom.,  6996,  Van  Hasselt.)  Var.,  crlitses.  (Richel. 
1456,  P  57  r°.) 


—  Tromperie  : 

En  lui  a  tant  truffe  et  erluise 
El  vnidenghe  qni  l'asougi... 
(Poil.  fr.  av.  1300,  t.  IV,  p.   1335. 


Ars.) 


—  Dans  l'ex.  suiv.  il  désigne  une  enjô- 
leuse : 

Et  sur  mon  cbemyn  rencontrai  une  erluse 
que  se  moka  de  moy  et  me  dist  :  Hé  !  mes- 
cliant  garce,  je  pri  a  Dieu  que  de  malle 
faucille  roillie  peus  tu  avoir  le  vit  coupée. 
(La  Manière  de  langage,  p.  404,  Meyer.) 

ERLUisiBR,  yerluysier,  verbe. 

—  Neutr.,  séduire,  tromper  : 


Dechiutes    sont    les    foies  (femmes)    qni    voellent 
[ijerltirjitier. 
Leur  cointises  nionstrer,  leur  habis  orfrisier. 
(Gilles  li  Mdisis,  li  Complainte  des  dames.  II, 
174,  Kervyn.) 

—  Act.,  se  laisser  séduire  par  ; 

Cil  qui  vont  le  siècle  erluisant 
Perdent  et  s'acourcent  lor  vie. 
(Vers  ae  le  mort,  Richel.  373.  f"  342=.) 

ERLUSE,  voir  Erluise. 
ERMEFRODis,  s.  m.,  hermaphrodite  : 
L'en  demande  de  Vermefrodis  se  l'en  le 
doit  avoir  por  home  on   por    femme.   (Di- 
gestes, ms.  Montp.  H  47,  ("  b''.) 

ERME,  voir  Herme. 
ERMi,  voir  Hermi. 

1.  ERMiN,  voir  Hermin. 

2.  ERMIN,  ftecmm, adj., arménien, et  par 
extension,  de  l'Orient  : 

Si  s'en  fni  a  la  montaine 
E  sa  genl  hermine  et  grifaine. 
(De  la  Guerre  sainte.  Vat.  Chr.  1659,  C  M") 

—  S.  m.,  Arménien  : 

Abbaies  A'Ermins.  (B.  le  Très.,  Cont.  de 
G.  de  Tyr,  p.  580,  (iuizot.) 

Il  se  mist  en  mer  a  bien  si.\  mille  Hermins 
et  bien  trois  mille  arbalestriers.  (J.  d'ArraS, 
Melus.,  p.  296,  Bibl.  elz.) 

—  Langue  arménienne,  arménien' 

Et  lettra  fayr  en  pargamin 
Et  en  ebrey  et  en  ermin. 
(Alberic  de  Besançon.  Alexandre,  90,  Meyer.  Bec, 
p.  283.) 

ERMiNE,  voir  Hermine. 

ERMITIER,  voir  HERMITIER. 

ERMOFLE, -ou/Ze,  ftermo/îc,  s.  m.,  hypo- 
crite : 

Ces  provoires  et  ces  chanoines, 
Ces  papelarz  et  ces  ermou/les. 
•'G.  DE  CoLNCi.  de^ilonacho  in  fiiimine  periclilain, 
132,  ap.  Michel,  D.  de  Norm.,  III,  513. i 
Ces  papelarz  et  ces  ermofles. 

(1d.,  ib.,  ms.  Brui..  f  90''.; 
Trop  hair  doivent  le  cors  d'eles 
Dames  qui  ont  si  fais  ermofles. 

(Id.,  Mir.,  œs.  Soiss..  f  203'.) 

Dames  qni  ont  si  faiz  hermo/tes. 

(Id.,  it.,  ms.  Brni.,  f»198'=.i 

ERNAUDIE,  s.,  f.,  p.-ê.  COCUagB  ? 

Car  c'est  uns  paniers    ors   et    vins  (la  femme  In- 
[sneuse) 
Garnis  de  povre  mercerie  ; 
La  paient  li  fol  Vernaiidie. 

(l'iTs  de  le  mori,  Richel.  373,  f    341^) 

Cf.  ArnOL. 

ERNER,   voir  ESRENER. 

ERNOL,  voir  Arnol. 
ERNUER,v.  n.,  se  cabrer  : 

Li  noirs  ceval  arbre  et  eimte. 
Et  Partonopens  se  remue. 

(Parton.,  30C5,  Crapelel.) 

EROi,  voir  Aroi. 

EROIDEjVOir  E.NRESDE. 


ERR 


ERR 


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327 


EROMNE,  erumpne,  s.  f.,  cnlaniité  : 
Par  quel  pact  seuffrent  et  sonstienni'ul 
Les  adversités  quant  ilz  viennent, 
Comme  eromnes,  calamités. 
Dommages,  daagiers,  povretes. 

(Therence  en  franc.,  C  303'',  Vcrard.) 

Pour  éviter  erumpnes  et  malheur.  (Les 
Passaiies  d'oullremer  du  noble  Godefroy  de 
BuiUon,  1»  12  r»,  éd.  1492.) 

ERdNDE,  voir  Abonde. 

ER(  (NIQUE,  voir  Erronique. 

EROUI.LI,  voir  ESROUILLI. 
ERPENTIZ,   voir  ESPENDIS. 

ERRABi,  voir  Arabi. 
ERRABLE,  adj.,  errant  ; 
Estoiles  errables.  {Hagins  le  Jutf,  Richel. 
24276,  fl  r°.) 

Satarnns  est  planète  errables. 

{Métam.  d'Or.,  p.  23,  Tarbé.) 

Mars  est  nne  planète  errables. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  5069,  f"  ii'-) 
l,e  coars  des  estoilli  s  rannvables 
l'H  des  estaus  et  des  errables. 
(Chr.  de  PisiN,  Uv.  du  chem.  de  long  eslude, 
18-27,  Pùschel.) 

Planette  errable.  (C.  Mansion,  Bibliolh. 
des  Poet.  de  metam.,  i"  4  v,  éd.  1493.) 

ERRABONDE,  adj.,  qui  erre,  qui  s'égare: 

Préserve  de  la  mort  seconde 
Les  devotz  qui  te  font  honneur. 
Et  s'il  y  a  nul  errabonde. 
Kay  qae  tonte  grâce  y  habonde 
Pour  complaire  au  donlx  créateur. 
(.Mysl.  de  S.  Did.,  p.  436,  Carnandot.'» 

ERRACEMENT,  VOir  ESRACilF.MENT. 

ERRACHIER,  VOir  ESRACHIER. 

ERRACINER,  VOir  ESRACINER. 

ERRADICAL,  VOir  ERADICAL. 

ERRADIQUER,  VOif  ERADIQUER. 

ERRAGEMENT,  VOir  ESRAGEMRNT. 

ERRAGIEMENT,  VOir  ESRAGIEMENT. 

1.  ERRAGIER,  VOir  ESRACHIER. 

2.  ERRAGIER,   VOir  ESRAGIER. 
ERRAIGNIER,  VOlr  ESRAISNIER. 

laiRALMBNT,  voir  Erraument. 

1.  ERRAMENT,  VOir  ERBEMENT. 

2.  ERRAMENT,  VOir  ErRANMENT. 
ERRAMME,  VOir  ARBAMME. 

ERRANMENT,  -  mant,  errantment,  er- 
ramment,  errament,  erraniement,  esran- 
ment,  esramment,  enramment,  anrammenl, 
-  amanl,  arranment,  arrammant,  aria- 
mant,  airamani,  ierramment,  adv.,proiiiple- 
ment,  en  courant,  avec  impétuosité,  aus- 
sitôt : 

Clievals  list  demander,  tut  errammenl  munta. 
(Hou,  i"  p.,  Woi,  Andresen.) 
ICI  se  cil  sens  n'a  tant  de  hardiment 
Il  m'en  envoil  dix  on  douze  enramment. 
(.Raibb.,  Ogier,  y99S,  Barrois.) 


Faites  faire  arramant 
Voz  Chartres  et   voz  bries  a  clerz  bien  escrivanz. 
(J.  Bon.,  Sa.r.,  xxi,  Michel.^ 

A  .1111.  chevaliers  fu  livres  ierramment. 
(Chcv.  au  cygne,  Richel.  795,  S"  39  r".) 
Et  tout  si  chevalier  soal  errament  armé. 

(Clians.  d'Ant.,  III,  v.  347,  P.  Paris.) 
.l'entrai  leans  tôt  erranmanl. 

(Dolop.,  8640,  Bibl.  elz.) 

Et  il  vait  monter  erranmenl. 

iParton.,  1976,  Crapelet.) 

Et  puis  si  leur  a  esramment 
.II.  coutiaus  a  pointe  baillies. 

(MoDSK.,  Chron.,  945,  Reitf.) 

Esranment,  fait  il,  tous  arme». 
iFloire  et  Hlance/lor,  i°  vers.,  79,  du  Méril.) 
Erranmenl 
Pnet  l'en  savoir  certainement 
Que  sa  promesse  est  nule  chose. 
(li.  DE  HocDENc,  Rom.  des  Etes,  89,  Scheler.) 

Se  vous  n'en  aies  errantment  vous  seres 
mors  et  travs.  {Ckroyi.  de  Bains,  c.  vu,  L. 
Paris.) 

Atant  s'asistrent  anrammenl, 
(Dame  qui  conchia  le  presire,    ms.   Berne  3!i4, 
f»  82'.; 

Mais  trestote  la  vérité 
En  sot  li  prestes  anramaiil. 
(De  l'Evesgiie  gui  benri  lo  con,  ms.  Berne  354, 
f  89*.)  Monlaiglon  et   Raynaud,  Fabl.,  III, 
1S2,  Impriment  auramant. 

Li  autre  et  lor  conrois  partirent 
Esramment. 

(Renarl  le  nouvel,  566,  IMéon.) 

Autresint  con  feins  sécheront  arranment. 
(Psaut.,  Maz.  258,  ^44^.) 

Ge  lor  dis  arrammant:  Qu'est  ce  que  vos 
portez?  (TuRP.,  Hist.  Carol.,  Ars.  5201, 
p.  217''.) 

B'icel  pais  vinc  jo  ça  trestut  erraniement. 
(Ilorn,  2261,  Michel.  J 

Escrire  errammenl  une  lettre. 

(Coud,  7621,  Crapelet.) 

La  nouvelle  leur  fut  tout  esramment  contée. 

(Doon  de  Maience,  5673,  A.  P.) 
Cil  ala  airament    et  fit  lo  comaudaïuent 
au  diable.  (Serm.,  Richel.  423,  f"  74''.) 
Pais  qu'il  l'eut  conmandé  moult  arranment  fait  fu. 
(Fie  Ste  Christ.,  Richel.  817,  f  183  t°.) 

—  Errammenl  que,  tout  aussitôt  que  : 
Errament  que  li  emperere 

Ot  lavé... 
(G.  de  Dole,  Vat.  Cbr.   1725,  f»  97  v".) 

Cf.  ERRAU.MENT . 

ERR.^NCE,  -ence,  -  anche,  esr.,  s.  f.,  ac- 
tion d'errer  : 

Ça  sui  venus  a  force,  sans  errance. 
(Hebb.  Leduc,  Foulg.  de  Cand.,  p.  62,  Tarbé.) 
Longement  ai  esté  en  cest  bos  en  esrance. 
(Helias,  Uichel.  125:18.  F  2».) 

—  Égarement,  erreur: 

Car  il  n'est  si  boue  science 
C'om  n'i  peust  entendre  esrance. 
(Gauth.  de  Mes.,  Ymaije    du    monde,  Maz.  602, 
f»  98  r°.) 

Je  en  désir  moult  l'amendance 
De  ceste  toie  foie  esranche. 
(Vie  Sie  Kalerine,  Richel.  23112,  f  60''. > 

C'est  cil  qui  me  gardera  de  toute  mau- 
veise  œvre  et  de  toute  ta  foie  errance.  (  Vies 
et  mart.  des  beiieur.rinjcf,  y\rz.  uO«,  I"  3-^:V'.) 


Et  si  seroit  tenu  ce  que  li  .IHI.  nvoient 
jugié,  et  ainsi  puet  on  perdre  par  erranche. 
(P.  DE  Font.,  Cons.,  xxi,  30,  var.,  Mar- 
nier.) 

Lues  conmencera  a  penser. 
Tes  parolles  a  recorder 
Et  quant  pins  elle  i  pensera 
Li  pensers  et  li  ramenbrance 
Le  feroit  entrer  en  esrance. 
(Jacq.  d'Amiens,  Art  d'.^mour,  ms.   Dresde,  1058, 
Kôrt.) 

—  Chemin,  voie  où  l'on  se  perd,  situa- 
tion critique,  détresse  ; 

La  fille  au  roi  est  por  vos  en  errance. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  166'^.) 
Peza  qu'avez  en  errance. 

(Tristan,  II,  377,  Michel.) 
De  la  non  fei  e  de  V errance 
U  tu  auras  mes  des  t'enfancp, 
Des  pecchez  orribles  e  mais 
Qu'el  siècle  fis  criminaus 
Serras  mondes  e  tut  asous. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  1033,  Michel.) 
Si  te  esteras  trestot  d'errance 
E  de  péril  e  de  dotance. 

(\B.,ib.,   II.  15.136.) 

Li  sires  d'Engleterre  ad  en  snn  cuer  pesance 
Quant  Sun  fiz  le  guerreie,  qu'il  uurri  ad  d'enfance. 
Et  veit  que  cil  de  Flandres  l'unt  mis  en  errance. 
(Chron.  de  Jord.  Fantasme,  78,  ap.  Michel,  D.  de 

Norm.,  t.  III.) 
Dens  !  fait  Richard  de  Luci,  cura  sui  en  granl  er- 
[rance  ! 
(Ib..  792.) 

Eucor  en  est  il  en  errance. 

(Parton.,  Richel.  19152,  f»  157".) 

—  Mettre  en  errance,  mettre  en  déroule: 

As  branz  recnevrent,  se  muevent  tel  séquence 
Dont  il  mistrent  mil  paiens  en  errcnce. 
(Herb.  Ledcc,  Foulq.  de  Candie.    Richel.    25518, 
f°  116  r°.) 

Norm.,  Cotentin,  errance,  action  d'er- 
rer. 

ERRANDENT,  adv.,  rime  pour  errant, 
rapidement,  promptement  : 

De  Paris  issent  et  cheveichent  errandent, 
K.  comiuande  qu'a  Monlaom  l'atendent. 
(De  Charlem.    et    des   Pairs,    Vat.    Chr.    1360, 
f  7°.) 

1.  ERRANT,  erant,  esrant,  airant,  arrant, 
orrant,  adv.,  promptement,  avec  impétuo- 
sité, immédiatement  : 

D'un  ricbe  prince  erant  nos  chanterons. 
C'est  de  Hervi  qui  s'en  va  vers  .Soissons. 
(Fragm.  des   Loher.,  ms.  do   Salis,  Bartsch,  Zeits- 
chrift  fur  rom .  Phil.,  1880,  p.  576.) 
A  gentis  rois  !  car  li  livres  eranl. 

(Raimb.,  Ogier,  10819,  Barrois.) 
Percerai  tanlost  le  salue. 
Et  celui  qui  pins  n'atendi 
Son  salu  errant  U  rendi. 
(Pcreeval,  ms.  Montp.  H  219,   1°  263''. i 

Nous  avons  cevauciet  li  et  moi  tout  orrant. 

(Cheii.  au  cygne,  ^1968,  Reifi'.i 
Errant  prendenl  les  crois  ;  n'i  ont  plus  demoré.     , 
(Chans.  d'.Anlioche,  H,  v.  49,  P.  Paris.) 

ÎVostre  baron  ne  sont  pas  aresté, 
Ains  sont  errant  sor  les  cevax  monté. 

(Uuon  de  Bord.,  3324,  A.  P.) 

Luceiiiien  chevauche  errant. 

(Dolop..  2526,  iiild.  clz.; 


328 


ERR 


ERR 


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La  li  apris  tont  earani 

La  Dote  da  virelai. 
(J.  DE  Renti,  Barlsch,  Rom.  et  pasi.,  111,  41,  52.) 
Si  vous  loons  ke  vous  li  envoiies  tout  ai- 
rant.  {Li  Contes  dou  roi  Constant  l'Emper., 
Nouv.  fr.  du  XIII"  s.,  p.  17.) 

Joa  irai  le  souper  errant 
Hasler... 

(Coud.  14i,  Crapelet.) 

Quant  ceste  jouste  fu  passée, 
Errant  fa  ane  autre  aprestee. 

(,1b.,  1401.) 

El  ce  fu  ce  pour  coi  il  s'en  revint  arrant. 

(Cdv.,  du  Gnesclin,  4516,  Cbarrière.) 

Vos  gens  d'armes  prenez  errant  ; 
EnToiez  lez  incontinant 
En  Bethléem. 
(Le  Geu  des  Trois  Roys,  Jub.,  Mi/sl.,  Il,  121.) 
Or  ïueil  saier  mon  blé  errant, 
Cerlainement  plus  n'atendray. 

Ul/.,  p.  131.) 

Et  li  dus  l'a  csrant  ouvierte  et  desploie. 
{Geste  des  ducs  de  Roury.,  5370,  Chron.  belg.) 

—  Errant  que,  tout  aussitôt  que  : 

Errant    lor  fêtes  sorde  oie 
Que  vous  percevez  lor  mesdit. 

(Le  Lai  du  Conseil,  p.  100,  Michel.) 

Et  la  roine  tout  errant 
C'on  eut  sonpé,  a  peu  paroles, 
A  fait  çonmencier  les  caroles. 
(Rom.  de   Ham.    ap.    Michel,    Risl.    des   D.  de 
tiorm.,  p.  '269.) 

2.  EBRANT,  ad]'.,  où  l'on  marche  : 

La  Toie  est  longue  et  mal  errante. 
(.AdrocacieN.-D..  ms.  Evitux,  f  149''.) 

—  Chemin  errant,  grand  chemin,  route  : 
Et   fist  le   passage  tant  accessible  que 

gensdarmes  a  cheval  et  le  charroy  de  l'ar- 
tillerie y  povoit  passer  aussy  seurement 
que  par  ung  chemin  errant.  (D'Auton, 
Chron.,  Richel.  5081,  f°22  v».) 

Quand  aucune  personne  tient  et  occupe 
aucun  chemin  public  et  errant,  par  sa 
coulpe  empesché,  il  est  amendable  de 
soixante  sols  tournois.  (Coût,  de  Vastan, 
Nouv.  Cûut.  gén.,  II,  281.) 

ERRANTEMENT,   VOir  ERRANMENT. 
ERRANTMENT,   VOlr  ERRANMEKT. 
ERRASSIERj  VOir  ESRACHIER. 

ERRATiF,  adj.,  erratique,  qui  erre  : 
Les  planètes  erratift. 
(Deguilleville,  Trois  Peterinaiges,  P  34",  impr. 
lastit.) 

ERRAUMENT,  eraitmeHt,  herraument,  he 
raument,  earaument,  erralment,  eralmenl^ 
esraiment,  erralement,  eralletnent,  erroment, 
esroment,  erroument,  eiralmenl,  araument. 
arroment,  aroment,  auraument,  adv. 
proniptement,  en  courant,  avec  impétuo 
site,  aussitôt  : 

Quant  il  se  virent  assaillir 
SI  se  sont  araument  armé. 

(Des.,  Troie,  Ars.  3314,  f»  3T.) 
Esraiment  s'est  rais  a  la  voie. 

Ud.,  il).,  lîichel.  375,  f»  102°.) 
Prist  son  ceval,  erroment  sailli  sus. 

(Raimb.,  Oyier,  12930,  Barrois.) 
El  fea  !e  jettent  erralment. 
(Marie,  l'ury.  de  S.  Patrice.  Ricbel.  23407, 
f"  109''.'; 


Si  fud  délivres  erraument. 

(iD.,  a.,  f"  111'.) 

Et  nagent  erralement,  ne  laissent  por  lancier. 
(Th.  riE  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24364, 
f»  26  v".) 

Tantost  et  erroument  est  el  palais  venus. 

(Quat.  fils  Aim.    ms    Metz,  P  2''.) 

Et  ne  laisse  k'il  esraument 
Tout  sou  mesaige  ne  li  die. 

(C/i'i'.  as  .II.  esp-,  204,  Foerster.) 

Lors  erraument  que  l'enfant  ont 
Plus  tost  le  mnrtri  qu'ele  pont. 
(G.  DE  Coi»ci,  Mir.,  ras.  Soiss.,  f  41''.) 

Et  resuscita  esroment. 
(GiLii.,  Lucid.,  Ilichel.  25427,  f  35  V.) 
Or  vus  dirrai  tut  eraument. 

(Chakdrt,  Petit  Plet,  1034,  Koch.) 
Li  visrante  cumande  eraument 
Ke  se  teiseot  tute  la  gent. 

(1d-,  Set  dormans,  1499,  Koch.) 
Or  moTons  erralment  sans  plus  de  deraorer. 

(G.  de  Rourg.,  2689,  A.  P.) 
Ta  li  eus  erroment  pardonné 
Tous  ses  melTais. 

(//Bon  de  Bord.,  2003,  A.  P.) 
Tôt  lor  avoir  ont  erroment  torse. 

(li.,  2833.) 

Et  se  voles  eskiever  ce  torment. 
Dont  vous  faciès  hatisier  erroment. 
Si  receves  le  bantesme  avenant. 

[Ib..  5724.) 

Kar  si  li  ost  de  Home  n'ait  soucours  erratmenl 

La  cité  sera  prise... 

(Destr.  de  Rome,  403,  Grœber.)  Ms.,  erallement. 

Il  tret  sor  son  chief  erroment 

Son  manlel. 

(G.  ie  Dole,  Vat.  Chr.  1725,  f  SS*".) 

Vers  son  frère  vient  arroment. 
(De  Haimet  et  de  Rarat,  Richel.  19152,  f°  53  v».) 

La  dame  se  coucha  avant. 

Et  li  evesques  auraument. 
{De  t'Evesqne  qui  benei  le  con,  Montaiglon  et  Ray- 
naud,  Fabl.,  III,  184.) 

Araumant  vienent  a  la  porte. 
(Le  pauvre  Clerc,  86,  Méon,  Nouv.  Rec,  t.   1.) 

Rien  ne  vaut  demourer,  mez  montez  erroment. 
(Maugis  d'Aigrem.,  ms.  Mcntp.  H  247,  1°  167''.) 

Quant  ele  a  ce  let  si  se  couche  errau- 
ment et  s'endort.  (Lancelot,  ms.  Fribourg, 
f  33''.) 

Si  trébuche  jus  del  cheval,  et  li  rois  le 
fel  aroment  prendre  a  ses  chevaliers.  (Ib., 

f  129'^.) 

Mes  voz  metes  heraumenl  et  toute  vostre 
gens.  {Gir.  le  Court,  Vat.  Chr.  1501,  f  2'=.) 

Le  corps  de  la  virge  atocberent, 
Erraument  sain  et  sauf  en  erent. 
(rie  de  Ste  Uarg.,  Richel.   19325,  v.  ',69.  Joly.) 

E  lores  mut  li  dux  de  Burgoine 
Avec  le  rei  en  sa  besoigne. 
Li  cuens  de  Flandres  eratment 
Mut  ne  demora  pas  gianlment. 
{Estoire  de  la  guerre  sainte,  Vat.  Chr.  1659, 
1»  3''.) 

Si  dist  a  ses  genz  :  Armez  vous. 
Et  il  si  firent  eiralment. 

(Ib.,  (0  11»".) 
Qu'il  gaigna  eiralment 
Ne  sai  ou  roncio  ou  jumfnt. 

(Ib.,  !"  12''.) 

Si  aucuns  oiseaus  se  assesist  desus  par 
aventura,  erraument  moreit.  (Chron.  de 
Turpin,  Richel.  S714,  f"  44»  Auracher.) 

Erroument.  {Ib.,  Ilichel.  124,  f  2".) 


.\inssi  amonrs  li  fait  sentir 
Ses  roaniz  si  forment,  c'obeir 
L'estuet  a  li  tont  erraument. 

(Couci,  -'^3,  Crapelet.) 
Mes  a  lui  levint  ejra«men/. 

(Ib.,  1378.) 
Li  empereor  leur  respondy  herraument 
sans  conseil.  (Liv.  de  la  conq.  de  la  Morée, 
p.  14,  Buclion.) 

Alons  lui  conter  erraument... 

(Myst.  de  S.  Crespin,  p.  65,  Dessales.) 

—  Erraument  que,  aussitôt  que  : 
Et  erraument  que  il  naistra 
Toute  .ludee  périra. 

{Nativ.  N.  S.,  Jub..  Myst.,  II,   13.) 

Cf.  Erranment. 

ERRAY,  esray,  s.  m.,  voyage,  chemin  : 

Seigneurs,  je  Ion  que  tous  ensamble 
Nous  nous  mestions  en  esray 
(Le  Geu  des  Trois  Roys,  Job.,  Myst.,  Il,  91.) 

1.  ERRE,   S.  f.  ? 

El  se  l'un  des  deux  est  getté  par  terre 
Cheval  et  tout,  ou  blessié  ou  en  erre. 
Que  par  aucune  aventure  ou  merveille 
Rompre  ne  puist  trois  lances  ou  ne  vuoille, 
La  verge  pert. 

(L.  de  Beacvic,  Pas  de  la  Bergiere,  126,  Cra- 
pelet.) 

2.  ERRE,  herre,  ère,  eirre,  eire,  eyre, 
airre,  arre,  arrhe,  harre,  oirre,  oire,  hoire, 
orre,  oure,  ierre,  s.  m.  et  f.,  voyage,  che- 
min, route  : 

Vers  Saint-Quentin  fait  son  erre  adrccier. 
Gar.  le  Loh.,  2"  chans.,  ii,  p.  137,  P.  Paris.) 

En  mer  se  sunt  a  bon  vent  miz, 
Leur  erre  ont  vers  France  priz. 

(W.iCE,  Rou,  ap.  Jal,  I,  211.) 
Bous  se  merveille  estrangement 
De  ço  qu'il  ot  e  qu'il  aprent, 
Ne  set  que  quider  ne  que  creire  ; 
Mais  des  ore  volt  haster  sun  eire. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  1033,  Michel.) 

Et  Yeire  des  feluns  perirat.  (Psalm., 
Biit.  Mus.  Ar.  230,  f»  7  v»  et  ms.  Cam- 
bridge, Trinity  Collège,  R  17.1,  f"  1  r°.) 

Cil  des  pâlies  s'en  tornerent  arriéres  en 
Costantinoble,  et  ratornerent  lor  oirre 
vers  Andreuople.  (Villeh.,  479,  Wailly.) 
Var,,  oure.  lEd.  Duc,  246.) 

•un.  jorz  sejornerent,  avant  s'an  sont  aie, 
Puis  acoillent  lor  erre  tôt  lor  chemin  ferré. 

(Parise,  923,  A.  P.) 

Ensi  sont  ens  el  port  fera. 
Qu'en  lot  cel  oire  n'a  ven 
Governeor  ne  notonier. 

(Parton.,  4139,  Crapelet.) 

Lor  a  conté 
Son  oirre  par  mer  et  par  terre. 
(Flaire  et  Blanceflor,  1»  vers..  S793,  du  Méril.) 
Et  li  chevai  s'en  torne  en  oire. 
Qui  avoit  esté  esfreez. 

(Renart,  2600,  Méon.) 

Vers  li  ting  mon  oirre, 
Si  la  saluai. 

(Rom.  et  pas!.,  Bartsch,  II,  97,9.) 
Atant  li  mois  de  mai  fu  entres  et  li  rois 
Richars  entra  en  mer  a  tout  grant  chevale- 
rie. Et  oreut  boin  vent,  boin  oire.  {Chron. 
de  Rains,  c.  viii,  L.  Paris.) 
Puis  acoillent  lor  airre  très  parmi  la  champaigne. 
{Florence  de  Rome,  Richel.  nonv.  acq.  4192, 
f  3  V".) 


ERR 

Et  trouva  en  son  oirre  (rois  navires  tnr- 
i|iioises  chargies  de  bledz,  lesqueles  il 
prinst.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron.  d'En- 
ijlet.,  t.  Il,  p.  93,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.)  Impr.. 
uivre. 

Âloas,  prenons  par  ci  nostre  erre. 
(Un  Miracle  de  S.  Valentin,  Th.  fr.  an  m.  à., 
p.  293.) 

Tant  esploicterent  de  leur  erre,  que  ils 
.irriverent  audit  pays  de  Cvpre.  (Bo«C«cat({, 
'S"  p.,  ch.  17,  Buchon.) 

Car  qoi  ne  peult  aller  ung  erre, 

Il  fault  le  chemin  traverser. 
(.liCQ.  Millet,  Deslnicl.  de  Troiji',  f  •20'',  éd.  1S44.) 

S'il  rencontre  en  son  erre 

Ma  (lamoyselle  au  nez  lorln, 

Il  Iny  dira,  sans  pins  enquerre  : 

Orde  paillarde,  d'où  vieus  lu  ? 
(Villon,  Granl  Test.,  Lxxxni,  JouauM,,  p.  G6.) 

Sa  mère  et  Iny  prindrent  chemin  et  erre 

Ponr  retourner  ou  pays  d'Angleterre. 
{Ef>it.  de  Henr.   VU,   Poés.  fr.  des  xv'  el  xvi«  s., 

m,  u.) 

Droit  apparant  voulnrenl  maintenir 
Et  par  ordre  mettre  leurs  gens  en  erre. 
(J.    D'AuTO.x,  Chron.,  Richel.  ;i08-2,  P  206  r".) 

-  Course  d'une  voiture  : 

Pour  une  erre  de  sa  voictiire  pour  mener 
de  la  pierre  a  la  dicte  porte.  {Com,pt.  de 
Girart  Goussart,  1400-1402,  Forteresse,  l, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

Une  erre  de  sablon  mené  a  la  fontouere 

(/((.,  LIV) 

.VI.  blans  a  Corot  de  Saint  Anthoyne  pour 
trois  herres  de  sa  charrete  a  beufx  qui  a 
cbarroyé  des  planches  du  bot  du  pont 
jusques  mige  icellui.  (1410,  Comptes  de  Ne- 
vers,  ce  17,  f»  2.S  v,  Arch.  mun.  Nevers.) 

A  Bernart  du  Puy,  voicturier,  pour  trois 
arres  de  sa  voicture  a  amener  ledit  Ijlé  : 
.1111.  s.  p.  A  Caseau,  pour  deux  arres  de 
semblable  cause  ;  .ii.  s.  .vill.  d.  p.ÇCompt. 
de  commune,  14  oct.  1429.  Arch.  mun.  Or- 
léans.) 

A  Jehan  Frezi,  charretier,  pour  huit  herres 
de  sablont  ;  —  a  Guillemin  Ilusson  pour 
avoir  charroyé  de  sa  charrette  a  deux  che- 
vaulx  .XX.  herres  sablont,  des  grèves  dn 
Loire  jusques  a  l'hastellier  du  paveur 
(1437,  Compt.  de  Nevers,  CC  39,  f-  9  r», 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Chacune  herre  au  pris  de  .vu.  deniers 
obûl.  valent  .vi.  sols  .m.  deniers  tournois. 
(/(/.,  f"  10  r») 

.XLII.  herres  de  terrasse  et  ordure  du 
pavé.  {Ib.,  f°  14  r».) 

.xxvm.  herres  de  sablon  employet  ou  dit 
ouvraiye.  (1439,  ib..  CG  42,  f»  36  v«.) 

II'.  .1111'"'.  .VI.  herres  sablon  employés 
esdiz  basteliers.  (14S6,  ib.,  CC  S2,  1°  30  r-.) 

Au  charretier  Simon  Enguerrant  pour 
.1111.  herres  par  lui  faictes  a  charier  ung 
quarteron  de  planches,  pour  chacune  herre 
.X.  deniers.  (1437,  ib.,  CC  33,  f°  10  vo.) 

.4  Guillaume  Audié  de  Challuy  pour  une 
herre  a  charrier  certaine  quantité  d'ays 
depuis  la  maison  de  la  ville  jusques  au 
deschargeoir.  {Ib.,  i"  14  r"  ) 

Au  charretier  pour  .xL.  herres  sablon, 
par  lui  faites  avec  ses  clievaulx  a  charroyer 
sablon,  chacune  herre  .x.  deniers  ;  aud. 
charretier  pour  .un.  herres  de  chetives 
terres  par  lui  charroyees  jusques  es 
champs,  chacune  herré  .v.  deniers,  pour 
ce  .XX.  deniers.  {Ib.,  1"  15  r".) 

Au  charretier  Bomlesir  pourquatre  herres 
parfaictes  avecqiies  ses  chevaul.x    el  ciiar- 


ERR 

retepour  avoir  amené  du  viel  boys  venu  et 
yssu  du  pont  leveiz  Saint  Nicolas  en  l'ostel 
de  la  ville,  avoir  charrié  les  haiz  neufves 
pour  faire  les  pons  leveiz  de  la  dicte  ville 
qui  estoient  ou  rivaige  et  menées  ou  dit 
hostel,  chascune  herre  .x.  den.  tournois. 
(1467,  ib.,  CC  61,  f»  21  r».) 

Au  charretier  Tranoret  pour  six  herres 
de  ses  chevaulx  et  charrette  par  lui  faictes 
pour  avoir  amené  tout  le  boys  des  engins 
estans  dessoubz  le  pont  de  Loire  et  de  la 
tour  du  havre.  (/6.) 

Au  charretier  Jehan  Coustelierpourdeux 
herres  par  lui  faictes  d'estre  allé  a  la  per- 
riere.  (1471,  ib.,  CC  65,  f»  40  v.) 

Au  charretier  Robinet  de  Mesaugarbe 
.XXV.  sols  tournois  pour  troys  journées  a 
charroyer  planches,  .viii.  sols  .nu.  den. 
tourn; — a  Jehan  Courtin  pour  nen! herres 
a  charroyer  des  vieles  planches,  et  d'ac- 
cord fait  a  luy  pour  ce  .v.  sols  .x.  den. 
tourn.  ;  —  au  charretier  Tranoret  pour  une 
herre  quinze  deniers  tournois.  {Ib.,  f»  11  v.) 
Au  charretier  pour  avoir  charroié  le  bois 
viel  desditz  pichons  jusques  en  l'ostel  de 
la  ville,  ou  il  a  esté  trois  harres.  (1472,  ib., 
ce  66,  [•'  Ht".) 

—  Espace  : 

Quant  il  ot  erreit  l'oire  de  demevlue.  (S. 
Graal,  Richel.  2453,  f  113  r'.) 

—  Trace  : 

Us  se  mettent  sur  ses  erres,  et  le  vien- 
nent charger  dans  le  village  de  Ruperoux. 
(D'AuBiGNÉ,  Hisl.  univ.,  1.  III,  c.  xv,  1'" 
éd.) 

—  Faire  bonne  erre,  aller  vite  : 
Vaz  me  querre  Amille,  et  Iny  dy 
Que  je  II  mans  qa'il  viengne  cy  ; 
Et  /■«(/  bonne  erre. 

(Sliraele  d'Amis  et  d'Amille,  Th.  fr.  an  m.  à., 
p.  2:i6.) 

—  De  grant  erre,  prompt  à  la  course, 
rapide  : 

Navires  enst  Icgiers  et  de  granl  erres 
Pour  passer  mer  en   maintes  estranges  terres. 
(0.  riF,  S.-Cel.,  Ep.  d'OiK,  Ars.  3108,  f  108  v».) 

—  De  grant  erre,  grant  erre,  de  bonne 
erre,  bonne  erre,  bel  erre,  en  hâte,  promp- 
tement,  avec  empressement  : 

De  Malpertnis  s'en  issi  fors 
Grant  oire  trestont  eslessié. 

(Itenarl,  -iCG8.  Méon.) 
Atant  s'en  est  venu:  as  saiaz 
Si  grant  oirre  con  il  pot  ainz. 

{li..  3337.) 
Seignor,  dist  il,  venez  grant  oire. 

{li.,  13383.) 
Si  se  fierst  en  la  forest  et  s'en  vet  grant 
oirre,  quar  il  ne  velt  astre  arestez  de  uului. 
{Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  8°.) 

Li  chevaliers  qui  venoit  grant  erre  le  sa- 
lue. {II,.,  f-  15''.) 

Et  pnis  se  metent  a  la  voie, 
Si  cevaucierent  a  grant  joie. 
Tôt  an  grant  oirre  s'en  vont. 
(RnN.  DE  Beaojeu,   li  Biaus  Desconneus,  2-161, 
Hippeau.) 

Lors  s'en  vont  granl  hoire  a  Mon  le  lleri. 
{Li  Contes  doit,  Roi  Flore  el  de  la  Bielle  Je- 
hane,  Nouv.  fr.  du  xni"  s  ,  p.  1I4.) 

Biau  lilz  !  nions  nons  eut  t/oiiue  erre 

Au  mouslier  droit. 

iMir.  dr  S.  Jean  Chrjs.,    131,  W.ii.luud.) 


ERR 


329 


Et  chevauchait  ftlaquemore  devant  sa 
gent  si  très  grant  erre  contreval  la  moa- 
taigne  comme  un  coursier  en  plaine 
(Trais,  de  Rich.  II,  p.  37,  Williams.) 

Maistresse,  a  monseigneur,  de  lionne  erre. 
Sa  fuie  tantost  admene?. 
(ilir.  de  Nostre  Darne,  de  Hubert  le  dyable    p.  110 
Rouen   1836.) 

lît  les  lions  li  amenez 
Tantost  bonne  ère. 
(  L'n  Miracle  de  S.  Ignace.   Th.  fr.  an  m.  d., 
p.  2;ifl.) 

Or,  sus,  .seigneurs,  orsns,  bonne  erre  .' 
Trup  fort  dormez  ! 
(Miracles  de  Notre  Dame,  G.  Paris,  I,  3,  262.) 

Ung  don  je  luy  octroyé  bonne  erre, 
{le  Cheval,  qui  donna  sa  Femme  an  Diiable,  Ane 
Th.   fr.,  III,  .430.) 

Il  se  mit  en  chemin  granl  erre. 

(Palhelin,  p.  lui,  Jacob.) 

Sy  tourna  grand  erre  celle  part  tant  qu'il 
y  vint.  (TraWs.  de  France,  p.  73,  Chron 
belg.) 

Ils  s'avisèrent  de  tirer  celle  part  grant 
esre.  {Ib.,  p.  245.) 

Lequel  roy  chevauchoit  granl  oire  pour 
trouver  ses  ennemis.  (Monstrelet,  Cftro» 
11,39,  Soc.  de  l'hist.  de  Fr.) 

Si  se  deslogerent  et  chevauchèrent  assez 
bon  erre  devers  l'ost  d'honneur.  (Roi  René, 
le  Livre  du  cuer  d'amours  espris,  OEuv  " 
t.  III,  p.  61,  Quatrebarbcs.) 

Lors  Armiragon  fiert  d'estoc  et  de  taille. 
Tant  qu'il  les  misl  a  la  fuite  *(■/  erre. 

fLE  Bahd,  Geneal.  d'Anne  de  Hret.) 
Tons  ensemble  feirent  Iroter 
Les  faolx  Uenoayns  de  grand  herre. 
(1521,  Chans.  sur  le  siège  de  Mczières,  .ip.  I.er.     ■ 
de  Lincy,  Rec.  de  Ch.  hisl..  Il,  69.) 
Et  des  lors  promptement 
La  tienne  amour  si  m'incita  grand  erre 
A  te  chercher  en  haulte  mer  el  terre. 
(Cl.  Mvr.,  Ep.,  I.  p.  113,  éd.  l.-iit.) 

—  En  erre,  en  liâte,  sur-le-champ  : 

Mais  en  ierre  l'estnt  rnscir. 
(G.  DR  S.  P.UR,  .1/0»/  S.  Michel,  3017,  Michfl.) 

Si  homme  l'ont  d'ilnec  ostee 

Et  a  l'ostel  el  horc  menée. 

Pais  en  resnnt  en  eirre  aie. 

(Id.,  ib..  .30.'il.) 

De  songe  ke  songes 

Conte  ne  tien  ; 

Kar  quant  home  est  veillant, 

Ceo  qu'il  covoite  espoire, 

K  pus  si  vient  en  eire 

Ceo  meisme  en  dormant. 
(EVERARD,  Distiq.    de   Dgon.     Calo,    ap.    Ler.    de 
Lincy,  Prov.,  p.  .i-l'J.) 

An  eires  fet  apeler  avant 

Les  bachelers  de  meintenant. 

(Chariiry,  Sel  dormans,  203,  Koch.) 

Sanz  nul  snjur  si  list  an  eire 

Vers  Ephese  aturner  sun  eire. 

(In.,  ib.,  1637.) 

An  eires,  sanz  pins  de  demurer, 
Fisl  un  paleis  hel  et  plener. 

(In.,  Josaphal,  233.) 
Jo  vus  dirreie  tost  la  veire. 
—  .\mis,  ore  le  dites  an  eire. 

(Protheslaus.  liichel.  2160,  F  27''. j 
Dont  vil  an  cire  e  puis  si  dit. 
(/.(!  /i«'s»r/-.  du  Saur.,  Th.  fr.  au  m.  à  ,  p.  1 1  i 

—  Tout  œ  qui  .sert  pour  nu  voyage  ; 


330 


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ERR 


ERR 


Son  ftlrie  apresle  ;  noanl  vint  au  samedi, 
Jusqu'à  Amiens  ne  prinreot  onqnes  fin. 
(Gar.  le  Loh.,  2°  clians.,  v,  p.  156,  P.  Paris.) 

Vait  s'en  par  sun  ère  aprester. 

(Tristan,  II,   1303,  Michel.1 

Sun  eire  apareilla,  si  se  raist  en  la  mer. 
(Gabn.,  ViedeS.  Thom.,  Richel.  13S13,  f°  23  r°.) 

Li  bons  dux  avuec  sa  moillier 

Firent  lor  oirre  aparcillier  ; 

A  Saint  Jasquc  vnelenl  aler. 
(Flaire  et  Blance/lor,    2"  vers.,  59,  du  Méril.) 

Et  quant  il  l'ot  baisié  assez 

Et  ses  erres  fu  apreslez, 

Jamais  arrier  ne  tornera 

Tant  que  sa  mie  trouvera. 

(».,  1805.) 

Sa  eire  fet  aparailler. 

(Conques)  of  Ireland,  i9G',  Michel.) 

L'endemain  fist  Galaliaus  apareillier  son 
oirre  por  aler  a  la  cort  le  roi  Arlu.  (Ar- 
tur,  ms.  Grenoble  378,  f°  IQ*.) 

Dit  a  ses  compeignons  :  Seignor,  avant  venez  : 
Car  garnissiez  vostre  erre,  et  soiez  aprestez. 

iParise,  914,  A.  P.) 

Plus  tost  qn'il  onques  poreot  font   lor  oirre  aprés- 
ller; 
Chevans,  or  et  argent  leur  lisl  on  présenter. 

(Berle,  131,  Schelcr.) 
Apres  la  messe  n'i  voudront  demeurer, 
Li  rois  o(  fet  tont  son  oirre  aprester. 
(Aym.  de  ?iarb-,  Richel.  243()9,  p.  15'.) 
A  dont   alira    li    marchis   sen    oirre,  et 
passa  les    mous   de   Mongiu.   (Robert  de 
Clary,  p.  6,  Riant.) 

Si  alira  li  rois  Flores  d'Ausai  son  oire  et 
s'esmut  a  tout  grant  gciil  pour  aler  ou 
pais  a  la  bielle  dame.  (Li  Contes  dou  Roi 
Flore  et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du 
xiil°  s.,  p.  153.) 

Or  faisons  vostre  oirre  atorner 
Que  nos  n'avons  ke  sejorner. 
(ROB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  608».) 

Si    atorna    son   herre.   {Est.   de   Eracl. 

Emp.,  XXV,  23,  Hisl.  des  crois.)  Var.,  oirre. 

Il  appareilla  son  erre  pour  aler  a  Rome. 

{Chron.de  S.-Den.,  ms.  SIe-Gen.,  f"  lia''.) 

Haslivement  a  fait  snn  orre  apparoillier. 
(Bible,  Richel.  763,  P  lil'.) 
Quand  le  comte  de  Nevers  et  les  autres 
seigneurs  et  barons  eurent  très  bien  ap- 
prestes  leur  erre,  ils  prirent  congé  du  roy, 
ae  la  royne  et  de  nos  seigneurs,  et  de 
leurs  pères  et  parens.  (Boucicaut,  V  p., 
ch.  23,  Buchon.) 

Le  conte  commanda  que  on  appareillast 
son  oure  pour  partir  le  lendemain  matin. 
(Ilist.  de  Gilion  de  Trasigi>i;es,  p.  7,  Wolf.) 

Quant  il  vint  a  son  hostel,  il  trouva  son 
orre  apprestee.  (Hist.  desSeign.  de  Ouvres, 
f°  202  V,  Gacliet.) 

—  Fig.,  manière  d'agir,  conduite,  trai- 
tement, démarciie  : 

Vous  y  pouvez  gaigner  nn  pot 

De  vin,  pour  employer  vostre  erre. 

(Noiw.  Palhelin,  p.  UT,  Jacob.) 
Lequel  vous  a  volii  requerr»^. 
Que  en  son  pays  n'en  ses  neni 
Me  luy  feissiez  aucun  mal  erre 
Et  que  luy  fussiez  gracieux, 

(Misl.  du  siège  d'Url.,  6310,  Gnessard.) 
Vous  estes  mien  certainement. 
Que  pris  vous  ay  en  bonne  guerre. 
Si  vous  garderay  soigneusement 
Sans  que  souffrez  nule  mal  erre. 

^Il>.,  16,;,j6.) 


La  royne  de  Navarre 
Me  donna  le  bon  arrhe 
Qu'en  passant  lu  me  vei, 
Pour  mi  Isie)  faire  monter 
Et  soudain  devaller 
Les  monts  jusques  icy. 
(Michel   Marot,    Lettre   ii   Antoine  Couitlarl,    sei- 
gneur de  Parillon,  p.  213.  éd.  1.S96.) 

—  Affaire  : 

Si  en  font  les  outrages  grsns 
En  lor  mangers  et  en  lor  boire. 
Pie  ne  cuident  ja  faire  autre  oirre. 

(Gaut.  DE  Metz,  Mappem.,  ch.  18.) 

—  Voie,  moyen  : 

Le  gentil  homme  tantost  connut  que 
toutes  ses  excusations  étaient  erres  pour 
besogner.  (Louis  XI,  Nouv.,  sviii,  Jacob.) 

—  Propos  : 

Mais  puisque  je  suis  en  ces  arrhes,  en- 
cores  vous  veux  je  conter...  (Paso.,  Rech., 
II,  15.) 

Et  pour  ne  m'esloigner  de  mes  arrhes... 
(Id.,.  Pourparler  du  Prince.) 

—  Assise  générale  tenue  par  le  roi  visi- 
tant ses  terres  ;  tribunal  ambulant,  com- 
posé de  membres  de  la  cour  du  roi  : 

Ne  autres  attournez  generalz  ne  doivent 
estre  receux,  fors  que  par  dedans  nos  jus- 
tices en  eyre,  en  pleyn  court.  (Britton, 
Loix  d'Avglet.,  f»286S  ap.  Sle-Pal.) 

L'report  d'un  plee  en  le  eire  de  Nottin- 
gham.  (LiTTL.,  [nstil.,  514,  Houard.) 

—  Tourbillon,  oura,c:an  : 

Or  cependant  qu'ils  devisoient  entre  enli 
De  leur  pouvoir,  voicy  venir  un  erre 
De  vent  de  bise,  aspre  et  impétueux 
Qui  faict  tomber  le  chesne  sur  la  terre. 

(GuiLL.  Hadd.,  Appologuc.i  d'Esope,  i,  i.) 

Erre  signifiant  train,  allure,  n'est  plus 
usité  que  dans  ces  locutions  :  aller  grand 
erre,  aller  belle  erre. 

3.  ERRE,  s.  m.,  bleu  produit  par  l'ai- 
relle, ou  myrtille  : 

Item  ung  cortinage  de  couchette  de  cons- 
tance, listades  d'erre  garnies  avec  ses  ri- 
deaux de  constance  avec  d'erre.  (29  juill. 
1S80,  Inventaire,  Draguignan,  Rev.  des 
Soc.  sav.,  t.  Vlll,  p.  120.) 

ERRÉ,  S.  m.,  erreur  : 

Jbesucris  qui  pas  ne  veut  laissier  damp- 
ner  ces  qui  sa  volunté  ont  faite  li  aovri  les 
eus  dou  cuer  et  li  envola  sa  grâce  en  tel 
meuiere  que  il  reconut  son  erré  et  se  donna 
garre  de  sa  folie.  {Vie  saint  Benedict,  Ri- 
chel. 988,  f°  69\) 

ERREAU,  voir  Hereau. 

ERREDE,  voir  ENRESDE. 
ERREDERIE,  VOir  ENREDERIE. 

ERREE,  esree,  s.  f.,  voyage,  route  : 

Il  entrent  u  sablon,  s'acneillent  lor  esree. 

<r.ui  deNanteuil,  1859,  A.  P.) 

ERREEMENT,  adv.,  vlvement,  prompte- 
ment  : 

Il  s'en  parti  de  la  ou  li  chevalier  avoient 
mangiéj  mais  ce  ne  fu  pas  si  erreement 
comme  noveaus  chevaliers  dut  aler.  (Ar- 
tur,  ms.  Grenoble  378,  f'  49''.) 


11  en  chascera  mielx,  et  pins  saigement, 
et  plus  erreement.  {Chasse  de  Gaston  Phe- 
bus,  ms.,  p.  231,  ap.  Ste-Pal.) 

ERREi,  voir  Erroi. 

ERREIER,  voir  ERROIER. 

ERREis,  voir  Arrerre. 

ERREMANCE,  -  ence,  s.  f..  erreur,  éga- 
rement : 

Ains  covient  estre  en  alendance 
Celny  qui  par  foie  errevience 
Dit  k'il  a  trop  lonc  tans  servi. 
(RoKFiNS  DE  CoRBiE,  Chous.,  Poèt.  fr.  av.  1300, 
IH,  1241,  Ars.) 

ERREMENCE,  VOir  ERREMANCE. 

1.  ERREJiENT,  herremeut,  airement, 
airremenl,  aisrement,  arrement.  errtiwent, 
-  ant,  s.  m.,  manière,  ordre,  situation, 
conduite,  aventure,  exploit  : 

Frère,  distli  proudons,  dirai  toi  Vaimnenl. 

(Boum.  d'Alix.,  f°  '!!'.\  Michelant.) 

Son  errement  li  conte. 
(AiDiFROis  LI  Bastars,  Barlsch,  Bot»,  et  pasi., 
I.  .'17,65.) 

Sire,  dist  Hues,  por  Dieu  onipotant, 
Je  vos  dirai  treslot  mon  erremant. 

(lluon  de  Bord-,  2974,  A.  P.) 

Or  entendes  de  moi  tôt  Yerremanl. 

Ub-,  2991.) 

Merci  li  quiert,  merci  li  renl. 
Toi  selon  l'oevre  et  Verremenl. 
(Gautier  d'Abras,  llle  et  Galeron,  Richel.  37.5, 
r»  302  v".) 
Del  chevalier  an  cisne  li  conta  l'airemenl. 

(Enf.  Cod.,  Riobel.  12558,  f  24''.) 

De  chief  en  rhief  lor  conte  Vaisrement 
Si  com  li  mes  li  dist  priveement. 

(Caijdon,  8737,  A.  P.) 

Il  a  bien  et  vaillamment 

Emploie  son  errement 

Puisqu'il  la  veut  a  amie. 
(Prince  du  Put,  à  Bretel,  Vat.  Chr.  1490,  t°  169''.) 
Por  cou  ke  preusdom  fu,  la  dame  se 
confiesa  a  lui  et  li  dist  tout  son  airement. 
{Flore  et  Jehanne,  Nouv.  fr.  du  xin°  s., 
p.  119.) 

Et  li  dist  de  ses  frères  ou  il  sunt,  et  comment 
II  leur  a  donné  terre  par  son  effors  puissant. 
Et  de  son  mariage  li  conte  Verremenl, 
Comment  prist  Passe  Rose,  la  puchele  vaillaot. 
(Gaufre;/,  7501,  A.  P.) 

Et  Gaufrey  li  conta  de  chascun  Verremenl. 

Ub.,  10247,  A.  P.) 

Je  vous  prie,  pour  Die,  le  père  omnipotent, 
Qu'en  la  Ronge  Monlaingue  me  menés  vistement 
Veoir  che  paradis  et  le  bêle  an  corps  gent, 
Voleuliers  le  veroie,  et  le  sien  airremenl. 

(B.  de  Seb..  xi,  6m,  fiocca.) 

—  Disposition,  ordre  : 
Or  est  le  raessagier  retourné  sauvemcni. 
En  la  cité  entra  du  tout  a  son  talent. 
Vers  la  cité  s'en  va  ou  ly  coosaulz  l'aient, 
La  lettre  leur  bailla  et  a  dit  haulteraent  : 
Tenes  de  par  le  roy  ou  Noyrewegue  appent. 
Vous  trouvères  dedens  escript  tout  son  talent. 
Lez  bourgois  le  rechnprent,   puis  alerent  briefment 
En  chambre  de  conseil,  s'ont  veu  Verremenl 
Et  le  mand  de  Galadre  qui  tant  ot  fier  talent. 
(Ciperis,  Richel.  li;37.  f°  'M  r".) 
Ne  puis  pas  compter  Verremenl 
De  la  fieste  ne  des  barons. 
(J.  DE  Conde.  li  Lays  dou  blanc  eheralier,  1224, 

Scheler.) 


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331 


—  Moyen  de  droit,  procédure,  procès  : 
Et  il  de  sa  volenté  peiist  mou  aversaire 

conseillier  contre  moi  de  ceste  carelle  après 
les  diz  erremens.  (Ass.  de  Jér.,  t.  I,  p.  37, 
Beugnot.) 

Et  li  portèrent  les  herremens  dou  fait  par 
cscrit.  {ib.,  t.  II,  p.  367.) 

Jehan  de  Monteigni  disoit  que  li  sires  de 
le  Rosière  estoit  tenus  de  paiier  ses  cous 
et  ses  fres  que  il  avoit  eu  en  ['ervemenl  que 
li  sires  de  le  Rosière  et  il  avoient  eu  en- 
sanle.  (Ane.  coût,  de  Picard-,  p.  33,  Mar- 
uier.) 

Et  seur  tous  ches  erremens  nous  sommes 
prest  et  appareillies  de  faire  vo  plaisir  a 
nos  pooirs.  (1260,  Noyon,  Arch.  J  38S,  ap. 
Dufour,  SUuat.  financ.  de  la  Pic.) 

Apres  mont  d'erremenz  et  après  la  chose 
veue  les  parties  se  mistreiit  eu  ju^'ement. 
(1282,  Lett.  du  bailli  de  liouen,  Jumièg., 
Buclair,  Arch.  Seine-Inf.) 

S'il  naissoit  aukuns  debas,  deseors  ou 
controversie  pour  l'occoison  des  choses 
devant  dites  et  pour  autres,  dont  plais  et 
erremens  fust  meus.  .  (1300,  Cart.  noir  de 
Corb.,  Richel.  1.  17758,  f"  63  r-.) 

Se  efforce  a  mettre  les  diz  religieus  sus 
les  diz  boys  en  autre  arrement  par  devant 
vous.  (1310,  Cart.  St-Evruul,  Richel.  1. 
11056,  f»  171=.) 

De  sa  bonne  volenté,  sans  procès  sous- 
tenir,  amenda  son  errement.  (1324,  Cart.  de 
Preau,  f»  179  r»,  Arch.  Eure.) 

Delessa  touz  lez  herremens  pendans  en- 
tr'euls  tant  en  assize  comme  en  la  court  de 
l'église.  (/6.) 

Pour  aler  avant  es  diz  procès  et  erremens 
selon  ce  qui  estoit  commencié.  (1325,  Cop. 
des  Chart.  des  B.  de  Franche,  p.  96,  Arch. 
S  -Quentin.) 

Sanz  procès  ne  erremens  de  plaiz.  (1327, 
Arch.  S  158,  pièce  8».) 

A  aler  avant  sus  tous  prouces,  deffauz  et 
erramenz.  (1334,  Seni.  de  J.  de  Guiencourt, 
Bouruet,  Arch.  Charente.) 

Si  ne  sont  tenus  les  religieus  de  re- 
pranre  ou  delesser  les  arrcmans  de  ceste 
cause.  (1381,  Grands  tours  de  Troues,  Arch. 
X'>  9183,  1"  27  r».) 

2.  ERREMENT,  S.  Hi.,  égarement, BrreuF : 

Par  nuit  est  buens  desfendemens 
Encontre  tos  maus  erremens. 

(Lapid.  de  Moiène,  347,  Pannier.) 

3.  ERREMENT,  VOlr  ARREMENT. 

4.  ERREMENT,  VOir  ARO-MENT. 
ERREMENTER.   VCrbe. 

—  Xeutr.,  former  en  justice  uae  demande 
contre  quelqu'un,  instrumenter.  •  Au  stile 
du  pais  de  Normandie,  ce  mot  signifie 
prendre  expédition,  et  procéder  en  la  cause 
avec  la  partie  adverse.  •  (L.\uriêre,  Gloss.) 

Errementer.  (Pièce  de  1304,  ap.  Corblet, 
Gloss.  pic] 

Et  Pieres  d'Origy,  baillius  des  bos  du- 
dit  Mons.de  Bloys'eustplaidiet  et  errementé 
•  a  le  court  du  roy,  comme  hoirs  dudit  feu 
Will.  d'Avesnes  a  cause  et  pour  le  cause  de 
demiselle  Alis  se  femme  a  rencontre  de 
.\Ions.  de  Mastaing...  (1333,  Cart.  de  Guise, 
Richel.  1.  17777,  f»  232  v°.) 

Depuis  que  toutes  les  deux  parties  auront 
une  fois  ensemble  comparu  en  jugement, 
et  errementé  sur  la  rl.-mipur,  le  clamant  ne 


sera  plus  subject  de  soy  présenter  a  chas- 
cun  siège.  (Stille  de  procéder  au  Parlement 
de  Normandie,  f»  73'',  ap.  Ste-Pal.) 

—  Act.,  traduire  en  justice  : 

Jaquier  Girart  prist  a  parler  audit  Pierre 
Martiu  teles  paroles  en  eCfect  :  Pierre  Mar- 
tin, tu  m'as  faitsemondre  et  erremenferde 
privilèges  par  ceulz  de  chapitre  de  Reims. 
(1378,  Arch.  JJ  114.  pièce  36.) 

ERREXCE,    voir  ERRANCE. 
ERHENER,  VOir  ESRENER. 

ERREOR,  erreeur,  s.  m.,  voyageur  : 
La  lune  et  les  estoiles  volt  Dieu  enlumi- 
uer  la  nuit  que  ele  ne  fust  trop  laide,  et 
pour  ce  que  cil  qui  vont  par  nuit,  sicomme 
mariniers  et  autres  erreettrs  de  nuit,  eussent 
aucune  clarté.  (GuiART,  Bible,  Gen.,  v, 
ms.  Ste-Gen.) 

1.  ERRER,  herrer,  esrer,  eirer,  heirer, 
arer,  arrer,  verbe. 

—  Neutr.,  voyager,  se  mettre  en  route, 
marcher,  aller  : 

Par  lor  jornees  commencent  a  esrer. 

(Les  Loh.,  ras.  Montp.,  f»  100''.) 
Et  li  mesaiges  ait  pansé  de  Varrer. 

(li.,  Kichel.  lOItiU,  P  aS".) 
Il  oireiil  et  ceminenl  a  tont  l'enlosquement. 

(Roiim.  d'.ilix.,  f  77'',  Michelant.) 
Li  nns  d'els  l'autre  areisnnaa. 
En  merveillant  li  demanda 
Que  ceu  deveit  que  tant  esrouenl 
Et  un  sol  point  ne  s'avenchonent. 
Ja  aveienl  molt  jorz  esré 
E  tos  diz  erent  retorné. 
(G.  DE  Saint-Pair,  Monl  St  .VicAc/,' 3390,  Michel.) 
Vers  Normandie  volt  errer 
Pur  parler  al  rei  Henriz. 

(Conquesl  oflreland.  -211,  Michel.) 

Floire  s'en  Ta,  s'amie  enmaine  : 
Tant  a  erré,  a  quelque  paine, 
Qu'en  son  pais  est  revenas. 
{Flnire  et  Blance/lor,    V  vers.,    -29-2!),  du   Mrril.) 

Si  laissent  le  droit  ceruin,  si  entrent  en  .i. 
sentier  et  oirent  tant  qu'il  vindrent  en  une 
forte  maison.  {Arlur,  ms.  Grenoble  378, 
f  124''.) 

Sens  est  montes  et  tos  sens  nire. 

(Parlonop..  il  13,  Crapelet.) 

Li  batcaus  oire,  et  il  repose. 

(«.,  4127.) 

ICnsemble  oirrent  li  chevalier. 

(Gamain.  Ky),  llippeau.) 

.V.  lieues  oirent^  moult  forent  esploitié. 

(Hiion  de  Bord..  3313.  A.  P.) 
Sesnor,  dist  Hues,  comment  porons  esrer  ? 
Taiens  [aous|  sommes  enclos  et  easeré. 

(/*.,  84S5.) 

\'.\,  Gavains  suit  grant  ateure 
Le  chevalier  qui  oirre  a  plain. 

(/!/;■«  per.,  Richel.  "2168,  f»  4^) 

Atant  es  vos  esraitt  lou  oobile  Richier 
Qui  portoit  an  son  col  .1.  grant  pel  agusé. 
(Flaoi:,  3-23,  A.  P.) 

Toute  nnlt  oirre  a  la  lune  luisant. 

(Gaijdon,  4;.-2'.l,  A.  P.  i 

Or  prions  le  signnr  qui  fist  vent  et  tonoire 
Kt  tere  et  mer  et  ciel,  et  solel  ki  tant  oire 
Que... 

{De  Vaspasien,   Richel.  i;i63,  P  393  V.) 

Vérone  la  corloise  do  herrer  s'aparaille. 

(;//.,  Ari.  :;2iii,  p.  us.) 


Ensi  oirre  par  l'ermilaige. 
(G.  DE  Cahbrai,  Barlaam.  p.  262,  Mcyer.) 

Et  orrerenf  par  mer  .xr.  jour.*,  et  arri- 
vereut  a  Dovre,  .r.  sien  casliel.  {Chron.  de 
Bains,  c.  x,  L.  Paris.) 

Et  fist  esrer  son  ost  dusques  a  .i.  castiel 
qui  estoit  le  roi  Phelippe  qu'on  apieloit 
Loche.  (Ib.,  c.  x.) 

Tant  esra  li  empereres  k'il  vint  a  Bisan- 
che.  (Li  Contes  dou  Boi  Constant,  Nouv. 
l'r.  du  xiii"  s.,  p.  30.) 

Et  se  mist  en  cemin,  et  esra  tant  par  ses 
journées  ke  en  mains  de  .xv.  jours  il  vint 
a  Bisanche.  {Ib.,  p.  20.) 

Il  se  hastoit  tant  que  il  povoit,  et  ala 
tant  qu'il  ne  cessa  d'arer  par  .xv.  jors. 
IVie  sainte  Marie  l'Egyptienne,  Richel. 
988,  f»  73'.) 

Un  matin  qu'il  dévoient  heirer.  (Vie 
d'Isabelle  de  France,  ap.  Roquef.) 

Tant  esrcrent  par  leurs  journées.  {Tra- 
his, de  France,  p.  41,  Chron.  belg.) 

—  En  parlant  de  choses,  aller  : 

Mes  les  espees  de  lor  mains 
Esrent  et  vont  plus  tost  que  vent. 

(Meraufiis,  Vat.  Cbr.  172a,  f  10-2'' .) 

—  Fig.,se  conduire,  agir  : 

Ses   baruns   mandet   pur   suo   cunseill  floer. 
Par  cels  de  France  voilt  il  del  tut  errer. 
(Roi.,  166,  Muiler.) 

Ensement  eirereiz 

De  tuz  ces  altres  raeis. 

(P.  DE  Thaun,  Ciimpoi,  3011,  Mail.) 

Mais  nequedent  de  ce  s'est  porpenses 
Que  si  baron  li  dient  vérité. 
Car  vers  O^'er  a  si  très  mal  erré. 

(Radib.,  Ogier,  9567,  Barrois.) 

Et  saurez  q'esrerai  vers  vos  par  boue  amor. 

(J.  BoD.,  Sa.r.,  ccxci,  Michel.) 
Vos  a'arez  raie  erré  certes  comme  prodom. 
(Parise,  2364.  A.  P.) 
Tu  os  desloiaument  erré   envers  moi  et 
plus  envers  toi  meesmes.  (Artur,  ms.  Gre- 
nobh;  378,  f»  o\) 

Eq  Sonnehent  n'en  ot  que  çooroucier  : 
A  ses  pucelles  se  prist  a  conseillier, 
Isnelement  les  prist  a  aresnier 
Comment  porra  errer  et  esploitier. 

(.\uhery,  p.  99,  Tarbé.) 
Por   quoi  as  tu    si    cruelmant    esré  vers 
nous?(KîesamU((f.n,  Richel.  988,  f''123''.) 

—  Errer  que,  faire  en  sorte  que  : 
Frans  hom.  por  Diu,  se  vous  poes  errer 
Que  jou  peusse  de  çaiens  escaper, 

.le  vous  reqnier  aveuc  vous  me  menés. 

(Umn  de  Bord.,  7932,  A.  P.) 

—  Réll.,  s'avancer  : 

Com  plQS  Tient  la  chose  et  plus  s'erre. 
(Froiss.,  Pttsloiir.,  Dinaux,  Troiiv.  brab.,  p.  529  ) 

—  Se  conduire  : 

.lehan  de  Tornai  de  legier 
Paet  veir  qui  set  esgarder 
C'uns  bons  se  puel  bien  empiricr 
Par  lui  trop  folement  esrer. 
(Jeh.  de  TouR.N'Ai,  ap.  Scheler.   Trouv.  belg., 
p.  150.) 

—  Act.,  parcourir  : 

Lor  chemin  omit  tant  cil  esrei 
Que  il  iesseni  d'Avrenchein, 
D'Oiesmeis  '■  d'Auge  e  de  Liesvin. 
(G.  DE  SAisT-PAin,    ilonl   Saiitl-ilichel,    338,    Mi- 
chel.) 


332 


ERR 


ERR 


ERR 


Li  seneschaus  oire  toutes  voies  son  ce- 
min  entre  luy  et  son  conipaignon  tant  qu'il 
■vindrent  au  castel  de  Hongïiefort.  (Artur, 
ms.  Grenoble  378,  f»  115''.) 

Lors  se  sont  eosanle  toroé 
Et  oiirent  une  voie  plaine. 

(Atre  per..  Richcl.  2168,  f»  2P.) 

—  Gouverner,  administrer  : 

Celui  qui  garde  et  erra  li  hospiteil  (S- 
Julien)  a  cause  de  la  peste.  (Ihol,  Lille, 
ap.  La  Fùus,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Inf.  pris  subst.,  chemin,  route  : 

Lors  s*an  torna,  s'a  coilli  son  arer, 

{.Rcnouarl,  Richel.  2i9i,  P  G8  r".') 
Et  l'osl  fu  arolee  et  panse  de  Yerrer. 

(Guide  Bourg.,  310,  A.  P.) 

—  Errant,  part,  prés.,  celui  qui  voyage, 
celui  qui  voyage  de  pays  en  pays  :  Un 
chevalier  errant. 

—  Celui  qui  part,  par  opposition  à  celui 
qui  reste  : 

Moult  se  vont  enlresalnant 
Ly  remanant  cl  ly  erranl. 

(Rom.  du  Brut,  ms.,  ap.  Sle-Pal.) 

—  Erré,  part,  prés.,  parcouru  : 

Veissez  malt  chemins  vsrct. 

De  cels  qui  de  Valoignes  vieneal. 

(Wace,  Ko»,  3°  p.,  376-i,  AnJresen.) 
Lores  furent  les  voies  eirees. 
Si  reumes  bones  denrées 
Et  de  chevals  et  de  vilaille. 
{Esl.  de  la  g.  s.,  Val.  Chr.  16jLI,  C  S'.) 

•i.  ERRER,  V.  a.,  engager  eu  donnant 
des  arrhes  : 

Est  grand  enuemys  des  Suisses,  combien 
il  dissimule  assez  avec  eux,  et  se  vouldroit 
rompre  une  jambe  pour  leur  rompre  le 
col  ;  et  peultestre  c'est  pour  ce  qu'il  neles 
[leult  errer  a  luy.  {Lelt.  de  Louis  XII,  t  IV, 
p.  210.) 

3.  ERRER,  voir  Arer. 

ERRERRESSEj  adj.  et  s.  f.,  femme  qui 
erre,  vagabonde  : 

L'en  ne  puet  pledier  que  ele  soit  fuitieve 
ne  errerresse.  {Digestes,  ms.  Montp.  H  47, 
1°  263'.) 

ERRES,  voir  ESRES. 
ERRETTEMENT,  VOir  ARRKT  rE.\lEXT. 

ERREUR,  S.  f.,  voyage  : 
Et   maintint  bien  celle  erreur  de  cinq  a 
si.K  ans.  (Froiss.,  Chron.,  XI,  19S,  Kerv.) 

^R.n^vlœ.,ere^^re,errure,esreure,esrure, 
s  f.,  action  d'aller,  de  marcher,  le  temps 
d'aller,  marche,  chemin,  voyage  : 
Rncor  esl  bien  luns  la  cilez. 
Bien  i  puet  a\oir  a  droiture 
.xii.  journées  A'eircure. 

(FtorimonI,  llicbel.  TJ-2,  C  -2U''.) 

Dous  granz  jornees  li'ereure 
Poeit  tenir  tele  planure. 

(/*.,  Richel.  353,  I"  i".) 
Bien  a  (a)  consel  demoré 
Plus  de  .V.  lieues  à'ereure. 

(Durmars  le  Gallois,   14690,  Slengel.) 
Et  des  ies  ne  vit  nule  gote 
De  Verreure  d'une  Mue. 

i/!ni.,  290110,  Méon.; 


Il  demorait  bien  a  la  porte  Verreure 
d'une  fort  lueansois  que  cil  dedens  l'i  lais- 
sassent entreir  {Hist.  de  Joseph,  Richel. 
2455,  f-  48  T».)  Yar.,  esrure.  (S.  Graal,  ii, 
221,  Hucher.) 

Enci  pues  veoir  qu'entre  ci  et  ta  terre 
ait  Verreure  de  .xvil.  jors.  {Hist.  de  Joseph, 
Richel.  2455,  f»  90  v».) 

Il  sera  mis  en  l'eschielle  Verreure  d'une 
luye,  en  lieu  de  nostre  juslice.  (Edil  de  S. 
Louis  contre  les  blasphém.) 

En  tele  manière  se  combatirent  bien  Ves- 
rure  d'une  liue.  (Beaom.,  Coût,  du  Beauv., 
LXI,  63,  var.,  Beugnot.) 

Et  furent  ensi  entr'acholé  Vesrure  de  .x. 
arpens  de  tiers  ansois  lie  on  les  peuust 
desasanbler.  {Flore  et  la  Bielle  Jehane,  Nouv. 
fr.  du  xiil'  s.,  p.  143.) 

.1.  roiame...  qui  estoit  lonc  d'iluec  .1. 
mois  à'errure.  {Chron.  d'Ernoul,  p.  54, 
Mas-Latrie.) 

Cil  monz  est  loing  du  mont  ou  elle  fu 
décollée  .xil.  journées  et  plus  d'erreure. 
{Vies  et  mart.  des  beneur.  virges,  Maz.  568, 
f»  280''.) 

Niuive  estoit  grant  cité  d'erreure  de  .ni. 
jors.  {Bible,  Maz.  684,  f»  SOg''.) 

Celé  mortel  bataille  dure 
Demie  lieue  d'erreure. 

(GuiART,  Roy.  lign.,  ISBIa,  W.  et  D.) 
Quant  il  ara  ainsi  esté  a  la  froidure  par 
l'espace  de  Vesreure  de  trois,  ou  de  quatre 
lieues,  si  tenes  vostre  lanierpres  du  feu,  et 
alez  prendre  le  faucon  qui  esta  la  froidure, 
et  lui  mettes  le  cbapperon.  {Modus  et  Racio, 
ms.,  f»  121'\  ap.  Ste-Pal.) 

Et  jusques  a  la  concaveté  de  celuy  ciel 
[a]  l'espasse  de  Verreure  de  vu.  mille  et 
.VIP.  ans  se  l'en  vivoit  tant.  {Légende  dorée, 
Maz.  1333,  f'  125'.) 

Et  passâmes  Bauduc   et   toute    la    terre 
oultre  \'errure  de  deux   mois.    (Hist.    des 
Emp.,  Ars.  5090,  f"  316  r».) 
Je  te  dy  que  hier  par  une  sente 
Menay  mez  ponrceanlz  et  mes  truies 
Mains  de  \'erricr}eure  de  .il.  luîes 
En  pasliire  enmy  .1.  larris. 
(leUisl.  M'"'  SIe  Gen..  3ab..Myst.,  t.  I,p.258.) 

1.  ERRiER,  V.  a.,  gouverner,  adminis- 
trer : 

Qu'il  ont  Berjoigne  trestote  a  jostisier 
Et  tout  Auverne,  Gasqnoinne  a  errier. 
(De  Charlem.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.   1360, 
f»  9  V».) 

2.  ERRIER,  esrier,  s.  m.,  voyageur  : 

De  che  certes  ont  grant  mestier  tout 
pèlerin  et  tout  esrier  qui  passent  par  icelle 
liTre.  (Deguilleville,  Trois  Peler.,  ap. 
Duc,  III,  70\  éd.  Didot.) 

Hommes  estrauges,  pèlerins  et  erriers. 
(J.  DE  ViGNAY,  Ensevinem.,  ms.  Brux. 
11042,  f«  33=.) 

Et  donc  celuy  errier  qui  aloit  avec  le 
bon  homme  li  moustra  ces  choses  et  dist 
que  il  eu  goustast  un  pou  et  se  reposast 
yllec.  {Légende  dorée,  Maz.  1333,  1'"  SI'.) 

3.  ERRIER,  V.  a.,  abattre  : 

On  donne  .LXllli^.  a  un  povre  homme 
qui  avoit  errié  la  porte  St  Pry,  qui  cestc 
présente  année  a  esté  infectée  par  la  mort 
Herry  a  Bricques  et  ses  enffans.  (1524, 
Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

PovlT  avoir  erriet  les  roix.  (1580,  S. -Orner, 


ERRIERE,  voir  ARRERE. 
ERRIEUR,  S.  m.  î 

Pour  avoir  ferré  deux  grandes  minettes 
a  l'eau'we  pour  les  errieurs  de  peste  de 
deux  fort  chercque  chacune  minette.  (1595, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss  ms., Bibl.  Amiens.) 

ERRIFLER,    VOir  ESRIFLER. 
ERRISOIR,  S.   m.  ? 

Quatre  pieches  à'errisoir  servant  pour 
batteler  les  cloches.  (1551,  La  Bassée,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl   Amiens.) 

ERROER,  voir  Erroier  1. 

ERROi,  errei,  s.  m.,  erreur  : 

Fiers  cresliens  de  ferme  fei, 

Senz  snspeçon  e  senz  frrci. 
(Ben.,  D.  de  JVorra.,  II,  6865,  Michel.) 

1.  ERROIER,  ecre/er,  erroer,  y.  n.,  errer, 
être  dans  l'erreur  : 

Eisi  foleie 
Sen  qui  treschanpc  et  qui  erreie. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  H,  7132,  Michel.) 

—  Erroié,  part,  passé  et  adj.,  qui  est 
dans  l'erreur  : 

Celuy  par  est  trop  erroé 
El  bien  en  doit  avoir  reprouche. 
{Dial.  de  S.  Greg.,  m5.  Evreux,  1"  1  r",  et  Richel. 
914.  f»  1  r°.) 

2.  ERROIER,  V.  a.,  solliciter  : 

Bans  sor  chiaus  qui  erroient  c'on  en- 
fraigne  trives.  (1255,  Ban,  Tailliar,  p.  220.) 

ERROMENT,  VOir  EhRAUMENT. 

ERRONEUs,  -  onneit.v,  adj.,  erroiié  : 
Slille  erroneux.  (1389,  Ord.,  vu,  281.)  • 
Confessions    erroneiises.    (7    oct.    1575, 
Arr.  du  pari,  de  Bret.,  p.  144.) 

—  Qui  induit  en  erreur  : 

Deffense  de  jouer  sur  chariotz  ne  aultre- 
mcnt  jeux  erronneux,  scandaleux,  infâmes 
ny  deshonnestes.  (1544,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ce  mot  était  encore  de  quelque  usage, 
particulièrement  en  Bretagne,  au  xvu°  s.  : 

Principe  faux  et  erroneux.  (13  juill.  1680, 
Arr.  du  pari,  de  Bret.  Arr  conc.  les  par., 
I,  59.) 

ERRONiQUE,  -  icqtie,  eron.,  adj.,  erroné  ; 

Teles  positions  sont  erronicques.  (FossE- 
TiER,  Chron.  Margarit.,  ms.  Brux.,  I, 
1"  21  v°.) 

Ce  luy  est  houleuse  reproche, 
Ce  me  semble,  et  cas  erronicquc. 
(Gr.EBAS,  liijsl.  delà  Vass.,  r'ST,  impr.  Inslit.) 

Ce  qui  est  faulx  et  erronique  selon  la 
voye  de  charité.  (Le  prem.  vol.  des  exp.  des 
Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f»  26  v»,  éd.  1519.) 

En  ensuyvant  la  doctrine  eronicque. 
(1.Ï25,  Enquerettrs  de  Toul.) 

—  Sujet  à  l'erreur  : 

L'homme  obstiné  esl  erronique. 
On  le  congnolst  a  peu  de  panse. 
(Grincore.  le  Jeu  du  Prince  des  Solz.  Moralité, 
p.  267,  Bibl.  elz.) 

Délaisse  tost  ton  rneiu  erronicquc. 

(In.,  ib.,  p.  252.) 


ERR 


ERS 


ERU 


333 


EanoR,- owr,  -ur,  -eur,esr.,s.  {.,  désir 
ardenfj  fureur,  perplexité,  peine,  chagrin  : 

JasoD,  sire  bians,  amis  geoz, 
Molt  sui  por  vos  en  grant  c'rror. 
Car  je  vos  aim  de  fine  amor. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naples,  C  12''.) 
Uepairies  est  en  son  signor 
Qni  rooult  estoit  en  graot  erreur 
Por  savoir  que  il  fait  avoit. 

(Id.,  Hk.  Richel.  3Ti.  i°  10-2».) 

Snnt  entré  Ûsmnnt  e  son  seignur 
En  crieme,  en  dote  e  en  error. 

(II).,  D.  de  Norm.,  H,  138'23,  Michel.) 
Mes  il  esteit  pensif  e  auqnes  en  erriit . 
(JORD.  Fantosme,  Citron.,  1U45,  ap.  Miclu'', 
D.  de  Nmin.,  t.  III.) 

Mes  Dermod,  li  rei  puissant. 
Le  traître  vet  tant  suant. 
Tant  ad  soi  le  Iraitur 
Que  mis  l'ad  en  tel  rrrur 
Qu'il  défendre  ne  se  pont 
Encontre  le  rei  Dermod. 

(Conq.  of  bel.,  104H.  Michel.) 

Cil  sont  remes  en  grant  error, 
Tenrenient  plorent  nuit  et  jor  ; 
Forment  se  doivent  esmaier, 
Quar  lor  mort  voient  aprochier. 
iFloire  el  Blanclieflor,  1'  vers.,  "296",  do  Méril.) 

Lors  apela  quatre  serjanz 

Qui  alerent  por  les  enfanz. 

Cil  dévalèrent  de  la  tor. 

Qui  de  la  mort  sont  eu  error. 

(Ib.,  2»  vers.,  o019.) 

Es  rens  vit  plorer  Blanchellor 

Qui  de  la  mort  fa  en  error. 

(Ib.,  Richel.  19152,  t"  19T.) 
Donc  vous  deveis  estre  aiques  lasseis  et 
vostre  chivalz  ?  —  Certes,  sire,  fait  Grimas, 
idus  sui  je  en  grant  errour  de  mon  chival 
i[ue  de  moi,  car  je  souffrerai  muelz  ma 
mesaixe  et  porterai  que  mes  chivalz  qui 
ist  une  beste  mue.  {Bist.  de  Joseph,  Richel. 
24So,  f°  285  r°.) 

Et  por  vos  sui  en  tel  error 
Que  nos  ne  puet  estre  en  greigoor. 
(AuDEfROis  Li  Basurs,  Barlsch,  Hom.  el  pas!., 
I.  56,10.) 

Kouqneres  l'ol,  si  mna  la  conlor  ; 
El  Amaurri  en  fu  en  grant  error. 

{Aulerij  le  Bourgoing,  p.  lOi,  Tarbé.J 
ISe  ne  soiez  ja  de  ce  en  errour 
Qu'il  vous  conviengoe  avoir  noie  paour. 

(Enl.  Oijier.  ClSe,  Scheler.) 
Mais  doo  tiers  sont  en  grant  errour, 
.,N'i  a  celé  n'en  ait  paour. 
^   '  (Cleomades,  2107,  Van  llasselt.  i 

Por  le  dansel  fn  en  error 
Qo'ele  vit  jouster  en  l'ester. 

(Blancand..  1333,  Miohelant.) 
l.i  rois  estoit  en  grant  esrenr 
De  savoir  ki  ot  ce  fait  fait. 

(flen.  le  Nouv.,  748,   Méon.) 
l'^o  elfroi  fu  et  en  errour 
De  ce  que  il  avoit  veu. 

(Gilles  de  Chili,  1716,  KeilV.) 
Moult  est  la  dame  en  grant  esrour, 
Et  moult  s'avise  par  quel  tour 
Pora  savoir,  sans  lonc  plait  faire, 
La  vérité  de  cest  affaire. 

tCoiiei,  3951,  Crapelet.) 
Et  par  quel  toor  il  se  venja 
De  ta  dame  qui  tant  mal  jour 
Lor  pourchaça  par  mal  errour. 

(Ib.,  5889.) 
N'i   ol   celui  qui   n'eust  grant  error  et 
praut  elTreor  en  son  cuer.  (Cont.  de  G.  de 
Tj/i-,  Florence,  Laur.,  10,  m.) 


Godefrois,  Baudoias,  qui  sont  en  grant  «™»r 
De  conqucrre  la  terre  qui  tant  a  de  valour 
La  ou  Diei  conversa. 

(B.  de  Seb.,  ix,  58,  Bocca.) 

En  1  a,  par  le  monde,  plentet  de  tel  exrour 
Qui  miex  aimmeot  a  Pasques  oser  .i.  llan  de  fonr. 
(Ib..  IX,  68.) 
Comment  le  duc  d'Irlande  fut  eu  grant 
erreur  devers  sa  femme,  pour  l'amour 
d'une  damoyselle  allemande.  (Wavrin, 
Anchienn.  Chron.  d'Englet.,  I,  148,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

EBUOUMENT,  voir  Ekraumenï. 

ERROUTER,  VOlr  ESROUTEB. 

ERKURE,  voir  Areure. 

ERSAiR,  voir  Ersoir. 

ERSEiR,  voir  Ersoir. 

ERSOIR,  hersoir,  essoir,  erseir,  ersair, 
arsoir,  harsoir,  arçoir,  herser,  assoir, 
asoir,  asseoir,  ersoit,  essoir,  essoier,  adv., 
hier  au  soir  : 

Li  dus  se  dort  qui  arsoir  l'agait  Gst. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  G8^.) 
Qui  ert  il  de  ce  que  je  arsoir  vos  dis  ' 

(Ib.,  f»  l.'JS".) 
Erseir  an  fu,  enpres  manger, 
Ainz  que  fust  onre  de  culcher, 
Li  lis  mainte  grant  question 
E  de  vos  grant  inquisition. 

(Ben.,  0.  de  Norm.,  II,  7794,  Michel.) 

Sire,  dist  Carlemaines,  ersair  nus  herbergastes. 

(Charlemagne,  p.  27,  W.  Pickering,  1836.) 

Ersoit  le  volt  empoisoner. 
(Floire  el  Blance/lor,  2°  vers.,  627,  du  Méril.) 

11  vint  le  mercredi  essoir,  après  le  pre- 
mier somme  en  l'ost  au  roi  ftion.  (Artur, 
Richel.  337,  f  60^) 

La  dernière  parole  que  vous  me  déistes 
hersoir.  (Rom.d'Agrav.,  Richel.  333,1»  g  v».) 

S'il  a  chaiens  nul  rehaignet 
Qu'il  ait  à'essoir  repus  en  mue. 

(Jus  Adan,  Richel.  25366,  f°  48  ï°.J 
Qui  essoir  si  nos  herberja. 
(Gefe.,  .tu.  est.  du  monde,  Richel.  1526,  i"  79'.) 

Et  lu,  venis  tu  ci  ersoir.'^ 
(Ren.  de  Beadjed,  li  Biaus   Desconneus.  5325, 
Hippeau.) 

Vus  enveia  herser  Florence. 

(Protheslaus,  Richel.  2169,  f  49^) 
La  fllle  an  roi 
Qui  ersoir  me  dona  sa  mance. 

(Blancand.,  1846,  Miohelant.) 
Erseir  o  moi  se  herberga. 
(Chasioiem.  d'un  père,  conlexm,  197,Biblioph.  fr.) 
Il  fust  cssOiV  ivres.   (Chron.de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  22=.) 

Li  mirent  tans  et  jor  a  l'endemain  essoir 
au  temple  d'asses  parler  et  d'acointer  plu? 
eusamble.  (Eslories  Rogier.  Richel.  20123, 
f"  127''.) 

Je  crois  que  hersoir  la  respandislez 
Quant  vous  vous  allasles  conchier. 

iPass.  N.-S.,  Jub.,  Mijst.,  11,168.) 
Que  Nostre  Dame  de  Clery 
Fust  robee  de  vos  gens  asoir. 
(Misl.  du  siège  d'Orl.,  2176,  Guessard.) 

Arçoir.  (1466,  Reg.  de  la  ville,  u"  5,  p.  66, 
Arch.  Vienne.) 

.lo  fu  asseoir  bien  batue  pour  vous. 
(1467,  Arch.  JJ  200,  pièce  67.) 


Je  party  essoier  d'Escoaduo, 
Ou  je  prias  le  dit  de  chascun. 
(Dit  (le  Chascun,  Poés.  fr.   des   xv*   et  xvi'  s..  1 
223.) 

Le  juste  dneil  remply  de  fascherie 
Qo'eustes  arsoir 
(Cl.  Mab..  Elég.,  xii.  p.  77.  éd.  1.344.) 
J'att.achay  des  booquets  de  cent  mille  couleurs. 
De  mes  pleurs  arrosez,  harsoir  dessus  ta  porte. 
(Bons.,  Sonn.  pour  Hélène,  I,  lx,  Bibl.  eli.) 
Hersoir  qnand  je  partis... 
(A.  DE  RIVAHDEA0,  CEuv.  poel.,  p.  61,  éd.  1859.) 
Le  vilain  d'assoir  a  planté  ses  immonda- 
nites  a  vostre  porte.   (Beroalde,  Moy.  de 
parv.,  c.  106.) 

On  lit  dans  le  Dictionnaire  élijmologigue 
de  Ménage  :  Harsoir  ou  hersoir,  par  cor- 
ruption pour  hier  au  soir.  Ce  mot  est 
usité  dans  les  provinces  d'Anjou  et  du 
Maine,  et  de  Normandie. 

Saint.,  asoer,  aser  ;  Poitou,  arsoir , 
Vienne,  Deux-Sèvres,  Vendée,  arser; 
Vienne,  cant.  de  Mireb.,  asser  ;  centre  de 
la  France,  Berry  ,  ersoir,  arsoir  ;  Haut- 
Maine,  arsouer,  hersoir;  Noria.,  ersel ; 
Ardennes,  asso  ;  Bresse,  assai. 

ERSOIT,  voir  Ersoir. 
ERUBEscÉ,  adj.,  qui  rougit,  honteux  : 
Et  après  que  ces  anciens  vieillars  eurent 
parlé  a  iceulx  serviteurs,  ils  furent  moult 
grandement  honteux  et  erubescez,  car 
jamais  iiz  n'avoient  ouy  telles  parolles  de 
la  bonne  Suzame.  (Prem.  vol.  des  exp. 
des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f»  199  v»,  éd.  1,')19.) 

ERUBESCENCE,  S.  f.,  Tougeuf,  hoiite, 
pudeur  : 

Plaine  de  sainte  vergongne  et  de  raiso- 
nable  enibescence.  (Vie  S"  Febronne,  Ri- 
chel. 2096,  f"  40  r".) 

Passion  est  mouvement  de  l'apetit... 
comme  enibescence,  admiration,  espé- 
rance.... (Oresme,  Eth.,  Richel.  204, f» 373''. 

Erubescence  et  honesté  humaine  ne  a 
souffert  que  les  hommes  eussent  voulu 
estre  samblables  aux  chiens.  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brus.  10312,  VIII,  iv, 
30.) 

Par  erubescence  (que  aucuns  nomment 
vcrgougue)  on  l'uyl  turpitude  et  vilennie. 
(J.  BoucHEï,  la  'Noble  Dame,  1°  18  r»,  éd. 
1336.) 

Erubescence,  blushiug.  (Cotgr.) 

EiuiCER,  -  usser,  err.,  v.  a  ,  égrati- 
gner,  écorcher  ; 

En  Veruçant  (le  bois)  pour  en  avoir  la 
liqueur  la 'plus  douce  et  tendre  qu'il  peut. 
^Do  FoniLLOUX,  Ven.,  c.  xxii,  éd.  1385.) 

.\  la  Bourdaine  alors  il  viandoit, 
La  jette  anssi  dans  la  taille  eruçoil. 

(.Xdolesc.  de  J.  du  Fjuillou.i.) 
Sa  queue  est  ronde  comme  celle  des 
oiseaux  de  rivière.  Mais  la  voyant  errussee 
par  le  bout,  avons  eu  occasion  de  penser 
qii'il  se  perche  et  fait  son  nid  par  les  ro- 
chers et  sur  les  arbres.  (Belon,  OniitU., 
111,  8,  ap.  Ménage,  Dicl.  étym.) 

En  Anjou,  remarque  Ménage,  on  dit 
èrusser  le  ch.invre,  pour  signifier  arracher 
la  graine  du  chanvre  avec  un  certain 
bâton  fendu.    Dans  le  Maine  (Sarthe),  on 


33i 


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dit  encore  énicer  un  arbre,  pour  signifier 
enlever  les  feuilles  et  les  branches  du   i 
sommet   pour   en   faire    un    têtard.    Au   | 
Mans,  il  se  dit  aussi  pour  égratigner  :  «  En 
descendant    l'escnlier,  je   me    suis   tout 
crusse  la  main.  » 

iSRUDiMEXT,  s.  m.,  travail  de  l'esprit, 
œuvre,  enseignement  : 

Bien  firent  ceuli  œuvres  monlt  mrritoires 
De  nous  laisser  ce  noble  erudimcnt 
Pour  recréer  rbnmaia  enteademenl. 
(OcT.  DE  S. -Gel..  Sej.  d'honn.,  f»  123  v",  éd. 
15-26,  in-i°.) 

ERUoiR,  v.  a.,  instruire  : 

Bien  est  eureulx  celuy  ou  celle,  mon 
Dieu,  que  tu  erudiras.  (Perfection  de  la  vie. 
par  St  Bonavenlure,  Richel.   1833,  f"  1  r".) 

ERUDiTEUR,  S.  m.,  celui  qul  instruit  : 
Tasche  doue  en  toutes  manières  que 
nous  puissions  user  de  ta  compagnie, 
ayant  ce  pour  certain  que  tu  ne  seras 
seulement  mon  erudileur,  mais  de  tous 
les  Macédoniens  ensemble.  {Flave  Vegece, 
Prol.,  ms.  Univ.  El.  107.) 

J'ay  ven  Ion  ode  et  carme  de  loaange 

(-la  tu  prétends  faire  de  moy  lonp  ange 

Ct  de  me  mettre  entre  orateurs  perfaictz 

Dont  je  n'approche  en  dictz.  et  moins  par  faictz, 

Erudileur  de  celle  achademye 

Parisienne,  ou  en  tous  cas,  demye 

Kst  espérance,  etc. 

(J.  BoucHET,  Ep.  l'am..  1,  xxi.  éd.  ISi-S.) 

ERUDITION,  S.  f ,  notoriété  : 
Il  est  common    érudition.  {Tenur  de  Lil- 
tlelon,  f "  83  r",  ap.  Ste-Pai.) 

ERUE,  s.  f.,  chenille  ; 
Hec   eruca,  erue.   (Gloss.   de  Glasgow> 
Meyer.) 

ERUINER,    voir  ESRDINEK. 

ERUMPNE,  voir  Eromne. 

1.  ES,  ez,  hes,  eis,  ais,  as,  as,  é,  hé,ey, 
liai,  a,  0,  et,  eht,  elh,  ete,  aite,  athe,  est,  este, 
ast,  aste,  aales,  estes,  ech,  eche,  eke,  eyke, 
interj.,  voici,  voilii  : 
Es  me,  dist  il,  qui  l'gnard  par  ton  comand. 

(Aliwis,  st.  46'',  II"  s.,  G.  Paris.l 

£:  par  le  bois  .1.  bon  serjant  a  pié. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  P  79^) 

A  tant  ez  .i.  message  qui  aFromon  en  vint. 

(;*.,  f°  .36".) 

Ei  des  borjois  ne  sais  ou  trente  on  Tint. 

(Garin  le  Loh.,  2'  rhans.,  \\t,  P.  Paris.) 

Ez  un  mesage  qui  a   Fromont  en  vint. 

(«..  XIV.) 

François  corent  as  armes,  ez  les  aparoilliez. 

(J.  Bon.,  Sttx.,  cxxx,  Michel.) 
E  les  noz  chevaliers  en  un  bruil  sunt  entré. 
(JoRD.  Fantosme,  Chron.,  1759,  ap.  Michel,  D.  de 
Norm.,  t.  111.) 

Eis  lors,  quant  ot  le  pas  ven 
Un  poi  d'iloec  s'est  esmen. 
(AxCER,  Dial.  de  S.  Greij.,  25,  Meyer,  Rcc, 
p.  340.) 

Ez  son  ami  qui  l'a  réconfortée. 

(Rom.  et  past..  Barlsch,  1,  9,33.) 
Es  Auberons  qui  les  a  escries. 

(//«on  de  Bord.,  3432,  A.  P.) 

Atant  es  les  barons  qui  descendent  el  tré. 
(Gui  de  Uaitrg.,  2882,  A.  P.) 


Atant  es  .i.  garçon  qui  es  loges  anlra. 

(/*.,  3-;57.) 
Lnrs  se  levèrent,  e  les  acemines. 

(Anseis,  Richel.  793,  f  5'.J 

.Vtant  as    .1.  paien  qui... 

{Fierab.,  Vat.  Chr.  Ifil6,  f  41  v».) 
La  croiz  li  fisl  el  front  devant, 
Ez  le  senr  comme  devant. 
(Rdteb.,  Vie  fainle  Marie  VEgipliane,  Jubinal,  II, 
137.) 

He  voirs  l'autre  sage  venu. 

(Sept  Sag.,  1655,  Relier.) 

A  tant  es  l'archevesque  que  .Ihesns  beueie. 

{Gaufrey,  6682.  A.  P.) 

Estes  .1.  sarpent  qui  l'envai.  (De  S.  Tho- 
mas, ms.  Sie-Gen..  DI  21,  p.  102.) 

Atant  ez  sa  bell'ante  qui  li  vint  an  devant. 
(CovEL.,  B.  du  Guescl.,  var.  des  v.  1732-1719, 
Charrlère.) 

Et  tant  es  une  espie,  qui  vint  hastivement. 

(ID.,  iJ.,  4811.) 

—  Il  est  souvent  suivi,  médiatement  o'j 
immédiatement,  des  pronoms  toi  et  vous 
employés  comme  explétifs  : 

—  Suivi  de  toi  : 

E  je  trespassai,  e  aste  tei  nen  esleil.  (Lift. 
Psalm.,Oxî.,  xxxvi,  38,  Michel.) 

Asie  tei  mesurables  posas  les  miens  jurz. 
(,1b.,  XXXVIII,  7.) 

Aste  tei  acertes  en  felunies  sui  concenz. 
(Ib.,  L,  6.) 

Aste  tei  je  conui  que  tu  ies  li  miens 
Deus.  {Ib.,  LV,  10.)  Lat.  :  Ecce  cognovi. 

Aste  tei  li  estrange  e  Tyre  e  li  poples 
des  Ethiopiens,  icil  furent  iluec.  {Ib., 
Lxxxvi,  4.)  Var.  du  Psalt.  Corb.  :  Este  tei. 

Car  aste  toi,  sire,  que  ti  anemi,  car  aste 
toi  que  ti  anemi  périront,  ce  que  il  dit  une 
chose  deus  foiz,  ce  est  affermemenz. 
{Comm.  s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  264'".) 
Lat..  Quoniam  ecce  inimici. 

Et  ete  loi  il  se  haste  movoir  environ  toi. 
(rie  S.  Euslace,  Richel.  818,  f  281  v».) 

—  Suivi  de  vous  : 

As  i)a.«  Rollant  sur  son  cheval  pasmet 
E  Olivier  qui  est  a  mort  nafrez. 

iRoL,  1989.    Millier.) 

.iis  i«i  le  caple  e  dnlurus  e  pesme. 

(Ib.,  3103,  Millier.) 

Kar  aste  vus  li  rei  sunt  assemhlet.  (Lib. 
Psalm.,  Oxf.,  XLVli,  4,  Michel.) 

Aste  vus  ore  beneissez  le  Segnor.  (76., 
cxxxill,  1.) 

Aite  vus  li  oil  del  Segnur  sur  les  cremanz 
lui.  (76.,  xxxii,  18.) 

lié  vos  de  Mes  les  borjois  seignoris... 

(tirs  Loh.,  Richel.  19160,  t»  16=.) 

Ez  vos  Rigant,  le  nobile  escnier. 

(/i.,ms.  Montp. ,fr  70''.) 

Est  vos  encor  li  grans  orgues  coules 
Do  gros  do  cner  qnl  vos  i  ère  entres. 

(/*.,  f'>  IS.'i'i.) 

A  ces  parolles  estes  vous  Auberi. 
(Car.  le  Loh.,  i'  cbans.,  xii,  P.  Paris.) 

Ez  vous  le  vesqne  a  dix  clers  revestis. 


Ele  vos  la  novele,  es  vos  la  renomee 
Qne  venus  est  Jacob  en  icele  contrée. 
(Hermas,  Bible,  Richel.  21387,  f  60".) 


ÎSe  demeura  q'un  pni,  aalei  vo':  marchanz 
.Ploient  en  Egypte  leur  chemin  toz  erranz. 

(iD.,  ib.,  ms.  Orl.  374'■'^  C  3'=.) 

A  vos  la  goûte  fesle  le  cors  li  vet  perçant. 

(ID.,  ib.,  P  8  v".) 

.4s/  vos  ja  très  curans  ades. 

(S.  Brandon,  188,  Miche'.) 
A  vos  l'angle  Nnslre  Seignor, 
0  merveillose  resplendor. 
Devant  li  vint. 
(Wace,   Vila  S.  M.   Yirg.,  p.  66,  Mancel  et  Tré- 
batien.) 

Eis  vus  le  poeple  triste  e  dolent. 

(Id.,  flou,  1"  p.,  433,  Andresen.) 
Eis  vus  iloec  un  dameisel. 

(In.,  ib.,  3»  p  ,  2317.) 

Eis  vos  atant  le  seneschal. 

(Id..  ib.,  .S897.) 
Atant  ech  vous  Clyges  bâtant 
Plus  verz  que  n'est  herbe  del  pré. 

(Chrest.,  Cligel,  Richel.   1420,  P  49'.) 
Atant  e  vos  .i.  chevalier. 
Qui... 

(Id.,  Cheval,  de  la  Charete,  p.  2,  Tarbé.) 
Este  vus  de  Cesare  l'estore  premeraine. 

(Roum.  d'Ali.v..  f»  7'',  Michelaat.) 


A  tant  estes  vu.i 
Alant  es  vi 


.u.  des  rices  compagnons. 

(Ib.,  P  9M 

ï  le  roi  venu  tout  desrees. 

(Ib.,  P  26''.) 


E  este  vus  un  vassal,  Semei  le  fiz  Jera  del 
parenté  Saul,  vint  d'iloc  vers  lui.  {Rois, 
p.  178,  Ler.  de  Lincy.) 

Ez  les  vos  assamblez  an  mi  la  praierie. 

(J.  BoD.,  Sax..  CLUx,  Michel.) 
A  tant  ez  vos  venu  le  fort  roi  Mnrgafier. 

(Id.,  ib  ,  CLxvi.) 

Ez  vous  les  kiens  après  venus 

(Marie,  le  Dit  d'Ysopet,  xxxii,  Roq.) 
El  vous  les  fieux  sondant  et  Grascyen  le  fier. 

(Chev.  aucijgne,  13039,  Reiff.) 

Es  les  vos  venus  an  castel. 
(Flaire  et  Blanc.,  l'  vers.,  355,  du  Méril.) 
Es  vos  l'huissier  qui  l'araisone. 
Si  roidenient  que  tout  l'estone. 

(Ib.,  V  vers.,  1939.) 

Estes  la  vos  bienearee. 

(/*.,  i°  vers.,  2965.) 

Il  me  samblevet  que  ju  sains  fusse,  et 
eyke  vos  c'un  trainet  lo  fil  de  la  Virgine. 
(S.  BiîRX.,  Sem.,  Richel.  2476S,  f»  56  v°.) 

Eke  vos  ke  li  estoile  lor  aparnt. 

(Id.,  ib-,  f  83  V».) 

A  ices  mes  que  je  vous  ai  ronté, 
Hes  vous  u  vient  11  boins  provos  Hondré. 
(Iluon  de  Bord.,  4414,  A.  P.) 

Alanz  az  vos  poignant  Rolant. 

(Fierabras,  Vat.  Chr.  1616,  P  24  V.) 
E  vous  les  .11.  barons  partis  et  desevres. 
(Ib.,  7.H1,  A.  P.) 

Apres  le  duc  Richart  e  les  tous  arômes, 
«i.,  4081.) 

Quant  li  anfant  l'entendent,  es  les  vus  esfrees. 
(Gui  de  Bourg.,  256,  A.  P.) 

Esles  les  vos  ensamble  corn  lyons  abrieves. 

(Ib..  2668.) 

Ez  vos  U  rois  richement  atorné. 

(Agolaiit.  p.  163,  Bekker.) 

Ez  le  l'OS  pris  et  mal  bailli. 

(Dolop.,  3631,  Bibl.  elz.) 

Atant  ez  vos  venir  le  duo  toi  ahrivé. 

(l'anse,  2984,  A   P.) 


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Atnnl  e  uns  le  dus  iioignanl  toi  abrivé. 

(;i.,  2174.) 
Atant  este  vous  Baudoin. 
Son  frère,  cerqant  le  cernin. 

(MousK.,   Cliron.,  8202,  Reiff.) 

Estes  vous  nn  garçon  trotml. 

(Kenarl,   1206,  Martin.) 

E  vous  finee  ceste  guerre. 

(Ib..  Snppl.,  1i2,  Chabaille.) 

Hé  vous  chelni  de  grant  taaulecbe 
Por  convoitise  en  grant  tristerhe. 

(Sept  Sag.,   1641,   Keller.) 

Eslf  vas  la  dame  est  issne. 
(Un  Cliival.  e  sa  dame,   ms.    Cambr  ,    Corpus  ;jO, 
f»  93''.) 

Atant  ech  vos  l'enperer  corajos. 

{Enir.  en  Esp.,  f°  31  r°.  Gautier.) 
Eij  vus  Jonas  qui  vent  criant. 

(Prolheslaus.  Richel.  2169,  (°  68'=.) 
Et  enderaentres    que    il    les  escoutoit... 
este  vos  doables  touz  noirs  qui  avoloient  a 
grauz  cros  de  fer   ardanz.  (Chron.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  200».) 

Si  comme  il  parloient  entr'eus  de  si 
granl  mervele,  allie  vos  .l.  escrois  seur  li 
ausinc  comme...  {fie  Charlem.,  ms.  Berne 
41,  f  6'=.) 

Athe  vos  Baudoin  son  frère  ilec.  (/6., 
f°  12".) 

Athe  vos  Tierri  qui  seur  RolKint  commença 
a  plorer.  {Ib.) 

Tandis  que  nous  parlions  illec,  a  tant  es 
vous  mestre  Getfrov  le  clerc  la  royne^  qui 
me  dit.  (JoiNv.,  Uist.  de  S.  Louis,  p.  203, 
Michel.) 

Estes  vos  que  une  grant  noise  et  un 
granz  effroiz  soit  en  l'ost.  (G.  de  Tyr,  i, 
21,  Hist.  des  crois.) 

Elh  vos  la  barate  esraeue. 

(Esl.  de  la  g.  s.,  Vat.  Chr.  1639,  f  6^) 

Eth  vos  la  guerre  on  grant  dolance. 

(/*.,  P  8».) 

Ekl  vos  la  nef  ja  oltre  passée. 

(;*.,  f  19''.) 

Ech  vos  c'ans  messagiers 
Veneit  a  mult  granz  desirers. 

(/*.,  liomv..  p.  419.) 

0  vos,  par  le  cliastel  errant. 
Un  messagier  que  vait  querant, 
A  grant  besoing,  la  danioisele. 

(.Vie  du  pape  Greg.,  p.  27,  Luzarche.) 

A  vos  celui  enfin  dolent, 
As  pies  li  cbiet  hastivement. 

(IK.  p.  46.) 
Quant  li  pcres  ot  si  parlé 
lleac.  devant  lot  son  barné, 
Ait  vos  le  père  defeni. 

(/*.,  p.  6.) 
Mnnjoie  escrient,  eis  les  ms  ajustez  ; 
La  i  avéra  des  morz  et  des  navrez. 

Wlinel,  924,  A.  P.) 
Hé  vous  poignant  tout  abrievé 
Fregns,  son  escu  enbrachié. 

(Fregus,  p.  223,  Michel.) 
Li  assemblers  fut  raaii.  hé  les  vout  amasses 
Mas  li  departirs  fut  a  tonz  pires  asjes. 

{Gir.  de  Ross.,  1983,  Mignard.) 
As  vos  par  la  bataille  Ugon  assin. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  346,  Michel.) 

E  vous  venu  messire   Gautier  de  Mauni 

.  et  les  Englois  ot  les   Bretons  a  l'esporon. 

(Froiss.,  Chron.,  11,398,  Luce,  ms.  Rome.) 

E  vous  sonner  trompetes  et  claronchiaus 

de  retrete,  pour  retourner  en  l'oost.  (Id., 

ib.,  11.  41u,  Liici',  ms.  Home.) 


E  vous  descendu  et  venu  un  vaillant 
cavalier  breton.  (Id.,  ib.,  IV,  266,  Luce, 
ms.  Rome,  i"  138.) 

E  vous  l'enbusce  grande  et  grosse  qui 
vient  en  criant  leur  cry.  (Id.,  ib.,  I,  384, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

E  vous  les  François  tantost  venus.  (iD  , 
ib.,  V,  166,  Luce.) 

Et  vous  Tiebaut  du  Pont,  qui  tant  ot  hardemenl. 
Perçoit  le  castal,  c'on  assainit  forment. 

(Ctv.,  B.  du  Guescl.,  4780,  Charrière.) 

A  tant  el  vous  Bertran  que  Jhesn  beneie. 

Uo.,  il).,  13490.) 

E.it  vus  nn  prestre  qui  ont  a  non  Levi, 
Si  ont  escrite  la  lei  Mo;si. 
(La  Resurr.  du  Sauv.,  Tb.  fr.  au  moyen  âge, 
p.  19.) 

-  Emplois  particuliers;  avec  îe  et  «ous; 
Est  les  vuz  li  fiz  le  rei  entrèrent.  (Rois, 

p.  167,  Ler.  de  Lincy.) 
Este  le  vus  li  Sires  i  passed.  (76.,  p.  321.) 
El  le  vos  certes  or  sui  hosteiz  des  iluez 

de  la  grande  meir.  {Dial.  St  Greg..    p.  6, 

Foerster.) 

—  Avec  me  et  vous  : 

liai  me  vos  ke  tant  vos  Iravilliez 
C'aie  marit,  et  de  ci  me  chaisiez. 

(Rom.  el  pasi.,  I,  8,4.';,  Barlsch.) 
E  me  vos  un  prestre  qui  maine 
Une  norriche  qui. .. 

(Couronn.  Renart.  ;i66,  Méon.) 


Atant  e  me  vos  on  venus 
Est  li  loviers. 


(Ib.,  706.) 


E  me  vos  dame  lerme, 

Femc  Renars  qui  a  court  vint. 

(/*.,  1882.) 

E  me  vous  le  livon...  (Rom.  de  Kanor, 
Richel.  1446,  1"  26  v.) 

Dans  le  pat.  lorr.,  e  vos  est  une  expres- 
sion familière  qui  tient  la  place  de  bon- 
jour. 

2.  ES,  eis,  eps,  is,  adj.,  même  : 
Chi  eps  lo  mon  faisiet  revivere. 


(Pasiion,  3 
Tn  eps  l'as  deit,  respon  Jhesns. 


Diez.) 
(«.,  181.) 


Paschas  furent  in  eps  cel  di. 
{rie  de  S.  Léger,  ms.  Clerm.,  sir.  14,  G.  Paris.) 


Ciel  eps  nnn  anret  Evrni. 


(li.,  st.  10.) 


Quant  snn  curs  at  furnit 
E  de  tut  aemplit. 
Par  esse  la  chariere 
S'en  repairet  ariere. 

(P.  Di;  Thacs,  li  Cumpoz,  2467,  Mail.) 

Dévorée  fu  en  eif  l'ore, 
Quant  cist  l'osteins  li  cornt  sure. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  36188,  Michel.) 

Od  s'amie  vint  en  es  l'eure. 

(Marie,  Lai  de  l'Espine,  459,  Roq.) 

En  es  l'ore  li  chevaliers 

.Se  rest  armes  de  l'autre  part. 

(.Perceval,  ms.  Berne  113,  f  90'.) 

Dont  s'acorda  en  es  cel  an 
Li  rois  al  conte  Galeran. 

(MoDst.,  Chroa.,  18164,  ReilT.) 

Dont  aquelli  en  es  cel  an 
l.i  rois  Kelipes  roi  .leban. 

(Id.,  ib.,  20733.) 


—  Es  In  nucore  ci,  ben  frère  ? 

—  Cil  sire,  mais  en  eOrei 
Ai  esté  nuit  esce. 

(S.  Edward  le  conf.,  2106,  Lnard.) 
Ne  fist  iloec  plus  atendue. 
Anchois  montèrent  en  !s  l'ore. 

(Atre  perilt.,  Richel.  2168,  f  iV.) 
Atant  s'en  partent  en  es  l'eure. 
(LeFabel  d'.iloul,  13I,Meon,  Fabl.  el  conl.,  t.  III.) 

La  dame  la  oi,  si  plenre  ; 
Et  il  ala  en  es  l'eure, 
Si  li  demande  que  el  a. 
(De  la  Dame  escolHee,  Richel.  19152,  f»  4.i=.) 

—  En  es  ça,  jusqu'à  ce  moment  même 
Dnnt  le  règne  fu  esbancé 

Ke  tnz  jurs  en  es  ça  ad  duré. 
(P.  D'ABER^u^,  le  Secré  de  secrei,  Richel.  2.5407, 
f»  184'^.) 

—  En  es  le  pas,  imssHM.  sur-le-chamii, 
promptement  : 

Ocis  i  fust,  en  es  le  pas. 

(Wace,  Bnil,  4i;.7,  Ler.  de  Lincy.) 
Endormi  s'est  en  es  lo  pas. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Naples,  f  11'' .t 

En  es  le  pas  tôt  maintenant 
Mande  ses  genz. 

(Id.,  /;.  de  Norm.,  l\,  9227,   Michel.) 
Garde  que  tu  ne  soies  don  lignage  Judas, 
Qui  trai  son  seignor  tantost  en  es  le  pas 
As  félons  traitors  qui  ne  l'amoient  pas. 

(J.  Bon.,  Sa.r.,  cclxxui,  Michel.) 
Si  li  dient  en  es  le  pas. 

(La  Charrette,  Vut.  Chr.   172.5,  f  25\) 
Si  li  a  dit  en  e  le  pas... 

(Ib.,  Richel.  125G0,  f  42''.) 
Tel  doel  en  a,  ne  pot  mot  dire  ; 
En  es  le  pas  le  vent  ocirre. 
(Flaire  el  Dlancef.,  \'  vers.,  2393,  da  Méril.) 
Quant  seint  Michiel  ont  gracié. 
En  es  le  pas  snnt  repairié. 
(G.  DE  S.-Paib,  Rom.  du  M.  S.  Michel,  3696, 
Michel.") 

L'angles  s'en  vait  en  est  le  pas. 

(iD.,  ib.,  365.) 
Quant  il  forent  d'ilnec  lorné. 
En  est  le  pas  trouvent  Tabbé. 

(Id.,  ib..  603.) 
En  lendemain  en  es  les  pas 
Lor  fait  muer  trcstoz  lor  dras. 

Hd.,  ib.,  641.) 
En  es  les  pas  cil  mer  passèrent. 

(Id..  ib.,  3384.) 
Li  rois  respont  en  es  le  pas. 

(Dolop.,  .518.5,  Bibl.  eli.) 
Et  li  ostes  an  es  le  pas 
Comandait  les  tables  a  mètre. 


(/*.,  10758.) 


S'il  ne  ce  vange  an  es  le  pas, 
Por  ceu  ne  lor  pardone  il  pas. 


(II.,  9953.; 
Cil  respondit  ke  bien  .savoit 
C'ûssis  ne  les  avoit  il  pas  ; 
Mais  bien  cuidoit  c'aft  es  lo  pas 
Qu'il  les  laisser  raorir  deussent. 

(/*.,  9390.) 
.\n  premier  cop  l'a  mis  a  pié. 
Tôt  corrocié,  pansis  et  mat 
Chei  a  terre  annele  pas. 

(Renart,   Suppl.,  p.  3.38,  Chabaille.) 
En  es  le  pas  li  corn  seure. 
Cent  fois  le  baise  en  petit  d'enre. 

(PartoH.,  9217,  Crapelet.) 
E  quant  fu  nés,  en  icel  jor, 
En  e  le  pas  le  fit  geter 
La  mère  es  ondes  de  la  mer. 

iViedu  /ape  Gieg.,  p.  22,  Luzarche.) 


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ESB 


Cil  li  respont  en  es  les  pas. 
(Ren.  DE  Beujeli.  n  Iliaiis  Descoiweiis,  ÎIS, 
Hippeau.) 

Puis  s'est  concies  en  rs  les  pas. 

([d.,  ib.,  437i.) 

Et  cil  le  prie  en  es  le  pas. 

(Id..  !«.,  i;)'26.l 

Qne  m'endormi  en  es  le  pas. 
(RuTEB.,  DU  d'Ypocrisie,  Jabinal.  II,  6fi-i 

Dens  respondi  en  is  le  pas. 
(nu  (lu  besanl.  Rjchel.   19523,  f  111  v".) 

—  En  es  le  pas  qne.  tout  aussittJt  que  : 

En  es  le  pas  gn'i\  se  connurent 
De  maintenant  s'entrecornrenl. 

(Bes.,   Traies,  Richel.  37S.  !'  87'.) 
En  es  le  pas  que  il  sauront 
Qn'il  ert  ocis  et  trespasses. 

(Mess.  Gant'.,  5'26i,  Hippean.) 

E  qne  en  mer  fuissez  getez 
En  el  le  pas  que  fnissez  nez. 
(Fie  du  pape  Grer/.,  p.  7",  Lnzarche.) 

3.  ES,  voir  IST. 

4.  ES,  voir  Le. 
B.  ES,  voir  Ues. 

ESAIER,  voir  ESSAIEB. 

ESAiMER,  voir  Essaimer. 

ES.VNCHIER,   voir  ESSANCIEB. 
ESARTERER,  VOIt  ESSABTKBER. 
ESAUCHIER,  voir  ESSALCIER. 
ESAVORER,  voir  ASSAVOURER. 

ESBAAiLi^É,  esÈotHe, part. passé,  ouvert: 

La  cueillette  des  amandes  se   fait  quand 

leur  escorce  est  esbaaillee  par  la  force  du 

soleil.  (LiEBACLT,  Mais,  riist,  p.  443,  éd. 

1S97.)  Vnr.,  esbaiUee  (Ed.  1638). 

ESBABOYNER,  V.  3.,  tromper  en  amu- 
sant, en  faire  accroire  à  : 

Icellui  Perrin  dist  au  supp'iant  que  il 
n'estoit  que  un  fatrouUeur,  et  le  cnidoit 
ainsi  esbaboyner,  el  que  tout  ce  qu'il  di- 
soit  estoit  mensonge.  (1403,  Arcli.  JJ  158, 
pièce  224.) 

ESBADIR,  voir  ESBAUDIR. 

ESBAER,  esbaier,  v.  a.,  ouvrir  ; 

Les  ns  (portes)  a  il  raeesmes  overz  et  esbaez. 
(Garn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13313,  f  90  t".) 

L'asne  s'est  a  l'nis  aculé. 

Un  potitet  l'a  esbac  ; 

Li  Ions  bote  la  teste  avant. 

Et  cil  clôt  l'ais  de  meinteaant. 

(.Peler.  Renan,  p.  427,  Martin.) 

—  Esbaé,  part,  passé,  ouvert,  béant  : 
E  de  l'igliese  fors  alez 

Par  mie  la  porte,   qu'a  trovee 
Trestote  ouverte  et  esbaiee. 
(G.  DE  S.  Pair,  M.  S.  Michel,  2Gi5,  Michel.) 

ESBAEURE,  ebacuve,  s.  f.,  ouverture  : 
Icellui  seipueur  de  Calcedonne  en  ma 
présence  visita  les  ossements  de  la  dicte 
teste,  lesquelz  furent  trouvez  entiers,  sauf 
que  sur  la  partie  de  devant  du  crennion  de 
l'ung  des  costez  y  avoit  certaine  petitte  fis- 
sure sans  quelque  eCfaulissement  et  de 
l'aultre  lez,  aussy  sur  le  devant,  apparois- 
soit  aueulnement  y  avoir  certainne  petitte 
ebacure  sans  bonnement  pooir  estre  jugié 


se  ce  estoit  procédé  de  blescliure  ou  par 
pourriture  audict  endroit.  (A.  DE  Beau- 
i.AiNC,  Rapp.  au  Cons.  d'Et.  de  Charles- 
Quint,  Bull,    de  la  Soc.  d'archéol.  Inrr.,  V, 

71.) 

ESBAFOUER,  A.  .1-,  bafouer  ; 

Afin  qu'on  les  esbafoue. 
Autant  qu'en  pourrez  trouver. 
Faictes  au  gibet  mener. 
Et  qne  nous  les  y  encroue. 
(Chans.  norm.  du  seiz.  si(>cle,  xvui,  Jacob.) 

ESBAGIR,   V.  n.  '? 

Lors  se  raqneit  a  esbagir. 
Son  cheval  fel  avant  saillir 

(Renan,  2102.';,  Méon.) 

ESBAHIR,   voir  ESBAIK. 

ESBAiEMENT,  -bulilemenl,  ■  itnent,  ad^  , 
avec  ébatiissement  : 

Moult  i  esgarde  e^bahimeai, 
Monlt  pert  qn'il  l'aime  durement. 
{Parlon.,  Richel.  19132,  f»  lai''.)  Crapelel,  v. 
7121,  écrit  esbaliiemenl . 

ESBAIEll,  voir  ESBAER. 

ESBAiLLOXNÉ,  part,  passé,  bâillonné  : 
Un  nommé  Jean  de  Baux,  sergeant  en  la 
forest  de  Lyons,  rongeant  un  jour  par  bon 
appétit  un  gros  os  de  veau,  se  le  mit  et 
poussi  si  avant  dans  la  bouche  qu'il  en  de- 
meura esbaillonné.  (Nouv.  fabrique,  p.  100. 
Bibl.  elz.") 

ESBAiNoiER,  -  nier,  voir  Esb.^koieb. 

ESBMR,  esbahir,  esbaliyr,  esboir.  eboir, 
esbarir,  esberir,  verbe. 

—  Act.,  étonner,  effrayer  : 
Corons  lor  sus  por  ans  a  esbahir. 

(Girb.  de  Melz,  p.  320,  Stengcl.) 
Et  les  faisoil  taire,  sans  les  esbair  de  ce 
que  elle  les  reprenoit  ainsi.  (Lie.  du  Chev. 
de  La  Tour,  c.  cxxvil,  Bibl.  elz.) 
.  Et  jetloient  engien  nuit  et  jour  a  le  for- 
terece,  pieres  et  mangouiaus  :  ce  les  esba- 
hissoit  plus  c'autre  cose.  (Froiss.,  Chron., 
IV,  197,  Luce.) 

—  Rén.,  s'étonner,  s'effrayer,  se  trou- 
bler, trembler  : 

En  pon  de  tens  tant  en  gnerist 
Tout  li  pueples  s'en  esbarisl. 
(G.    DE    CoiNCi,    de    l'Emper.  ,    Richel.    23111  , 
f  2C9^) 

Et  tanle  genz  sene  et  garit 
Que  tôt  li  monz  s'en  esberit. 

(Id.,  Mir.,  ms.  Brni.,  T  204".) 

Ne  voelles  mie   e.*tre   moult  juste  et  ne 
faces  mie  plus  que  mestiers  est  que  tu  ne 
t'esbahisses,  ce  est  a  dire  que  tu  ne  kieees 
en  errour.  (Bible,  Ricbel.  901,  f''4'.) 
Li  cielz  s'esboit  touz  dn  grant  vanlelement 
D'enseignes,  de  bannières  et  du  lier  bruement. 
(Girarl  de  Ross.,    377S,  Mignard.) 

Et  d'entr'eulï  ne  m'esbahi  mie. 
(Chr.    de  PiSAS,  Liv.    du   Chemin  de  long  estude, 

423,  Puschel.) 

Tout  homme  qui  mange  aigres  grappes, 
ses  dents  s'esbahijront.  (Bible,  Hieremie, 
cb.  39,  éd.lS43.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  ; 

Je  deveeie  es guardement  de  mes  oilz,  je 
esbahisseie  e  si  ne  parlowe.  (Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  lxxvi,  4.  .Michel.)  Lat.,  stupe- 
bam. 


Esbairent  e  tremblèrent  sicume  ivres, 
{Ib.,  cvi,  27.) 

—  Esbaissant,  part,  prés.,  étonnant  : 

Et  si  précieusement  estoit  couloures  lie 
nus  hom  certainement  ne  devisast  la  cou- 
lour,  tant  par  estoit  soutiex  et  esbahissans. 
(S.  Graal,  ii,  19,  Hucher.) 

Juroient  et  affermoient  que  plus  amou- 
reux leur  avoient  esté  les  Engloiz  que  les 
Bourguignons,  et  les  Bourguignons  plus 
amoureux  cent  fois  que  ceux  de  Paris,et  de 
pilance  et  de  rançon,  et  de  paine  de  corps 
et  de  prison  qui  lioult  leur  estoit  esbahis- 
sante  chose,  et  a  tout  bon  chrétien  doit 
être.  (Journ.  d'un  Boxirg.  deParis,  an  1417, 
Michaud.) 

Et  rompirent  portes  et  barres,  et  entrè- 
rent es  prisons  dudit  palays  a  minuyl, 
heure  moult  esbahissant  a  homme  sour 
prins.  (Ib.,  an  1418.) 

—  Esbai,  part,  passé,  effrayé  : 
Ne  set  li  las  quel  part  i  tort. 
Tant  Jurement  est  esbaris. 

(C.  DE  CoiNCI,  Mir..  ms.  Soiss.,  C   \:i¥.) 

Adonc  la  lasse.  Vesbarie 
A  madame  sainte  Marie 
Monlt  longuement  s'est  dementee. 

'In,,  ib..   1°  r.».H=.) 
Fille,  ne  soies  esbarie. 
Fait  madame  sainte  Marie. 

(Id.,  ib.,  ms.  Brux.,  C  63^.) 
Ne  fut  conars  ne  nices  ne  fist  pas  Veloi. 
(Girarl  de  Ross.,  1,390,  Mignard.) 

—  Transporté  : 

De  fine  joie  esbarie 
Douce  dame,  sainte  Marie. 
Fait  la  lasse  tout  en  plourant, 
Com  t'ai  trouvée  secourant 
(G.  DE  Oni.Noi.  MÎT.,  ms.  Soiss.,  f°  îio''.) 

—  Niais,  badaud  : 

El  marcié  devant  noe  forge 
et  nus  feuvres  .i.  eau  fer  rais 
Por  les  fous  et  les  esbahis 
Que  mont  souvent  i  decevoit. 
(Le  Vilain  de  Farlm,  Montaiglon  et  Ravnaud, 
Fabl.,  IV,  83.) 

ESBAIRER,    voir  ESBARER. 

ESBAissABLE,  esbah.,  adj.,  étonnant  : 
Se  fist  la   Dieu  merveilles   bien  esbahis- 
sables.  (Modus,  f»  330»,  ap.  Ste-Pal.) 

ESBAissAMJiENT,  -  hyssammenl,  ad\ 
d'une  manière  étonnante  : 

Car  seicheresse  participe  et  aussi  froi 
deur,  et  non  pas  esbabyssamment.  (Jard.  de 
santé,  I,  13-2,  impr.  la  Minerve.) 

ESBAiss.ANCE,  -  hissance,  -  hyssance 
-  ence,  abaissance,  s.  f.,  ébahisseinent  ; 

Lor  tosl  l'on  par  abaifsance 

Et  lor  force  et  lor  puissance. 
(J.  be  Priorat,    Liv.    de    Vegece,    Ricliel.    1604, 
f»  Gl''.) 

Ne  la  tiegnes  mie  por  foie 

Ne  n'en  aies  eshaissence. 
(Macf.  de  la  Charité,  Rible,  Richel.  401,  I'  58^.1 
Et  sans  faille  il  n'estoit  esbahy  d'autre 
chose.  Et  le  roy  qui  le  vouloit  oster  de 
celle  esbaftî/ssaiice  luy  dist...  (Lanreloldu 
Lac,  i"  p.,  c.  xviil,  éd.  1488.) 

Or  pourrez  vous  avoir  esbahissance 

Que  tant  je  qniers  venir  eu  prelalure. 
(].  CiSTEL,   Plac.  (i  M.  de  Gaurimrl.  Richel   1721, 
f»  43.) 


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Anssi  ne  'doibt  avoir  esbahissance 
Si  on  luy  fait  ou  prépare  nnysance. 
(J.  BoucHET,   Opusc,  l'Epislre   de  justice.  D  I  t°, 
éJ.  goth.  s.  d.) 

La  vérité  or  me  semont 
Croyre  qne  ressemble  a  ce  mont 
Qui  jadis  s'enfla  tellement 
Que  lors  le  monde  creut  vrayment 
Qu'il  en  sorliroit  a  puissance 
Mainte  chose  tW'sbalii/ssancf  : 
(0  chose  disoe  de  {iraod  ris) 
Il  n'en  sortit  qu'une  souris. 
iC.  l'o.vTAl^E.  Complaincle    et  leslani.    de    F.    Sa- 
gouijii,  dans  les  (Mm.   de  Marol,   VI,  i\)3,  éd. 
1731.) 

Tool  mal  content,  le  cerveau  evanté, 
Snys  éveillé  en  grand  esbahissnnce. 

(Faifeii,  p.  "i'i,  Joaaust.) 

...  L'boste  et  ses  gens  sont  plains 
ne  fascherie  et  grande  ebayssance. 

(Ib.,  p.  62.) 

ESBAissiER,  V.  a.,  abaisser  : 
Il  qui  estoit   de  prant  voulenté  et  plain 
de  hardement  esbaissa  son  glaive  et  esciia 
aux  François  qu'ils  retournassent.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2641,  f»  53  v«.) 

ESBAissoR,  -  aissour,  -  aissur,  -  aisur, 
-  ahiseur,  s.  f.,  ébahissement,  stupeur  ; 

.!eo  acertes  je  dis  en  ma  esbaisur.  [Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xxx,  23,  Michel.) 

Je  dis  en  ma  esbaissur  :  Cbascuns  huem 
ment.  {Ib.,  cxv,  2.) 

Et  soicheront  sor  terre  li  home  de  peor 
et  de  l'eslyaissour  qui  Tendra  au  monde. 
(Ms.  .\rs.  5201,  p.  367"'.) 

Quant  cil  voit  son  rastiel  espris 
Dou  feu,  durement  est  surpris. 
Car  esbahiseiii-  le  snrprent. 
(J.  Le  Marchant,  J/ir.,  ms.  Chartres,  f°  3'.; 

ESBAITEMENT,  VOir  ESBATEMENT. 

ESBALAiER,  V.  a.,  balayer,  empbiyé 
comme  syn.  de  éventer  : 

Dame  Aye  la  ducboise  par  desor  Ini  se  pasme. 
Qui  lor  veist  le  duel  que  demeinne  dame  Aye  ! 
De  la  manche  d'ermine  l'esvenle  et  esbalaie. 

{Aye  d'Avign.,  3102,  A.  P.^ 

ESBALANCiER  (s'),  V.  réfl.,  SB  balancer  : 

Li  valiez  jeue  et  s'esba!ance. 
Si  va  les  bras  a  no  gelant 
Et  va  par  l'iane  sailletant. 

(FaW.  d'Oe.,  Ars.  5069,  f»  47». i 

lîîourg.,  Yonne,  Cuy,  s'ébainncer,  prendre 
son  élan  pour  sauter. 

ESBALDIR,  voir  ESBAUDIR. 
ESBALEER,   VOir  ESBANOIER. 
ESBALEIER,  VOlr  ESBANOIEB. 

1.  ESBALER  (s'),  V.  réfl..  Se  jouer  : 

Si  te  suiront  en  la  bataille 
Tantost  com  piniaus  ventera 
Kt  sor  les  cez  s'esbatera. 

(Fabt.  i-Ov..  .Vrs.  ;iOG9,  f°  10-2«.) 

2.  ESBALER,  -  bauller,  v.  a.,  débarras- 
ser i 

Malqnin,  met  li  tout  par  despit 
Geste  graot  crois  sus  ses  espaoles. 

MALUBIN. 

Tien,  Jbesa,  or|el  m'en  esbaulles  : 
Haqnin,  maine  devant  la  dance. 

(Pass.  de  U.S..  Jub..  ilysl.,  II.  236.) 

BSBALEVRË,  voir  ESBAULKVRÉ. 
T.   lU. 


ESBAMER,   voir  ESBANÛIEH. 
ESBALOIER,  VOÎT  ESBANOIER. 
ESBALUFFRÉ,  VOir  ESBAULEVRÉ. 
ESBANAER,  VOir  ESBANOIER. 

ESBANDER,  -  cndcr,  verbe. 

—  Act.,  détacher  une  bande  d'hommes 
du  gros  de  l'armée  : 

Les  impériaux  se  voyans  hors  du  danger 
de  nostre  artillerie,  et  le  roy  qui  les  ve- 
noit  chercher  :  la  teste  qu'ils  avoient  dres- 
sée vers  Mirabel,  la  retournèrent  vers  le 
roy,  ayans  esbendé  deux  ou  trois  mille 
arcbouziers  parmy  leur  gendarmerie. 
(Mart.  du  Bellay,  Mém.,  1.  II,  f  68  r', 
éd.  1569.) 

Il  ordonna  l'assault  aux  deux  brèches 
tout  en  un  temps,  puis  esbanda  deux  ou 
trois  mille  hommes  avecques  eschelles, 
pour  par  plusieurs  cndroicts  donner  l'as- 
sault. (ID.,  ib.,  1.  VUl,  1»  266  r».) 

—  Réfl.,  se  débander  : 

Ses  soldats  estans  sans  chef  s'esbende- 
rent  de  sorte  qu'ils  revindrent  a  rien. 
(Mart.  du  Bellay,  Mém.,  1.  II,  f°  67  v», 
éd.  1569.) 

—  Esbandé,  part,  passé,  débandé  : 

Les  Albanoys  qui  estoj^ent  logez  près 
ladicte  compagnie,  oyans  l'alarme,  se  reti- 
rèrent vers  Challons  tous  esbandez.  (MAR'r. 
DU  Bellay,  Mém.,  1.  X,  f-  333  r»,  éd.  1569.) 

—  Esbandé  d,  de,  appliqué  à,  en  parlant 
d'une  mauvaise  chose  : 

Esbandes  a  mesfaire.  (Stat.  d'Edouard  III, 
an  IV,  impr.  goth  ,  Bibl.  Louvre.) 

Les  mesfaisours  ont  estes  plus  esbandes 
de  mesfaire.  {Ib.) 

ESBANEER,  VOir  ESBASOIER. 

ESBANEi,  voir  Esbanoi. 

ESBANEIER,  VOir  ESBANOIER. 

ESBANEOiR,  V.  n.,  SB  distraire  : 

...  Tant  qu'on  jor  por  esbaneoir 
S'eotorna  ses  terres  veoir. 
(D'un  Ilerm.  et  d'une  Sarras..  Ars.  3527,  P  11".) 

ESBANiABLE,  -  avle,  adj.,  réjouissant  : 
Com  bonne  chose  et  com  esbaniavle  est 

les  frères  habiter  en  un  !  (De  S.  Brandaine, 

Richel.  1.Ï53,  f»  26S  r».) 

ESBANIEMENT,  VOlr  ESBANOIEMENT. 
ESBANIER,  voir  ESBANOIER. 

ESBANiR  (s'),  v.  réfl,  se  livrer  à  la  joie  : 

Cele  nuit  voirement  a  joie  s'esbanissent. 
(Mol,  10960,  Foerster.) 

ESBANOI,  esbanoy,esbanei,  esbenoi,  -  en- 
noi,  -  ennoy,  esbenei,  s.  m.,  amusement, 
divertissement,  réjouissance  : 

Ueniaigne  or  mais  li  esbaneiz, 

dardez  ne  seit  mais  autre  feiz. 

(Ben.,  d.  de  Norm.,  Il,  13713,  Miche!/ 

Si  menrons  par  deçà  déduit  et  esbenois. 

(S.  Bon.,  Sax.,  lxiii,  Michel.) 

Kt  ke  diroil  Gencviere 

Ke  tu  baisas  ier  trois  fois  ? 

Ce  ne  fu  fors  que  rsbanoui. 

(Rom.  etpasl.,  Bartscb.   Il,  47,    12.) 


A  h  reste  furent  Init  .m., 
Les  jens  virent  et  Vesba/wi. 
(Geff.,.vm.  Esl.  du  monde.  Richel.  1526,  f  97".) 
Se  senst  li  rois  Floires  conment  sa  lîlle  el  bois 
Fo,  ne  en  quel  manière,  ne  fast  pas  esbanois! 
(Berle,  1500.  Scheler.) 
C'est  tous  esbanois. 
(Bretel,  Chans.,  ms.  Sienne  H  .X.  36.  f°  47''.) 
Plains  ert  i'esbanoi  et  de  geu 
Et  de  très  plesant  corapaignie. 

(Lai  du  Cmxeil,  793,  Michel.) 
Caus  lis,  grande  escuele,  ch'est  tous  leur  ^.sianow. 
(B.  de  Seb.,  xxv.  13.  Bocca.) 
De  gens  esbenois  et  de  ris. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f"  "l*".) 
En  tel   esbennoy  demourerent...    (L.  de 
Pre.mirrfait,  Decamer.  de  J.  Boc,  Richel. 
129,  1»  13'\) 

Vérité  est  que  de  tous  les  esbanoys  de  ce 
momie  souverainement  il  amoit  le  déduit 
des  chiens.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2646, 
f»12o^) 

Et  y  eut  plusieurs  justes  et  esbennois. 
(Chron.  des  Pays-Bas,de  France,  etc.,  Rec. 
des  chr.  de  Fland.,  t.  UI,  p.  137.) 

De  menestrez  y  fa  moult  grant  li  esbanoii. 

(Cov.,  du  Cuesdin,   15333,  Charriére.) 
Amour,  déduit,  esbanoy. 
(E.  Desch.,  /'ofs.,  Richel.  840,  f">  94' ;  II,  312. 
A.  T.) 

Combien  que  devant  loi  fist  on  mont  d'e.<!banois. 
(Geste  des  dues  de  Bourg..  2614,  Chron.  belg.) 

On  faisait  danses  et  esbanois.  (Trahis,  de 
France,  p.  41,  Chron.  belg.  ) 

Esbanoys  de  joustes.  (Pera'/"oresJ,vol.lll, 
ch.  41,  éd.  1528.) 

Joustes  et  tonrnoys, 
Festes,  dances  et  esbanoys. 
(Act.  des  Apost.,  vol.  I,  f»  152-',  éd.  I.'i37.) 

Combien  que  je  n'ay  pas  ouy  compter 
quelz  esbanois  ne  quelles  parolles  se  fai- 
soientou  disoient.  (Boccace,  Nobles  malh., 
II,  12,  f'  36  V»,  éd.  1515.) 

—  Ce  qu'il  y  a  de  mieux,  la  fleur  : 

...  Dont  a  Saint  Lambiert  fut  la  flour  et  l'esbanoi. 
(Jeh.  des  Prei5.  Geste  de  Liège,  32373.  ap.  Sche- 
ler, Gloss.  pliilol.) 

ESBANOIAGE,  S.  H).,  amusemeut,  diver- 
tissement : 

Et  se  il  esquermiscent  por  lor  esbanoioge. 

(Ilelias.  Riche!.  1255S.  1°  17''.) 

ESBANOIEMENT,  esbaniemctit ,  e^benoie- 
ment,  esbenniemeiit,  abainoiemcnt,  abenoie- 
ment,  s.  m.,  divertissement,  amusement  ; 

Premiers  en  est  isçus  par  esbaniement. 

(Roum.  d'Alix..  C  62'',  Michelant.) 
Mut  i  out  esbaniement . 

(Marie.  Lai  del  Freisne,  374,  Roq.) 

Un  jour  il  doi  priveement. 
Tout  seul,  par  esijanoiemeni. 
S'en  issirent  de  la  chité. 

(Athis.  Richel.  375.  f°  ^38^) 
Mas  je  irai  au  siège  par  esbenniement . 
(Simon  de  Poiiille.  Richel.  368,  f  148''.) 
Si  a  grant  esbaniement. 
(Chans.,  ms.  Monlp.  H  196,  f»  337  v°.) 

Qu'en  entendist  a  Vesbenoiemenl  del  siècle. 
(Comm.  s.  les  Ps..  Richel.  963,  p.  91».) 

Antan  fu  abainoiemens. 
Awan  est  ilolors  et  torraens. 
(Rciu.  DE  Blois,  Poés..  Richel.  24301,  p.  o32\) 

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Qn'ades  en  bois  on  en  rivière 
Fil  touz  ces  nbenoiemem- 

(Id.,!*  ,  p.  548».) 
En  SOS  d'yans  se  traist  coiemenl, 
N'ot  cure  à'fahaniemrnl. 
(J.  DE  Co.NDÉ.  dou  l/tanc  Cheval.,  ras.  Turin,  f°  23'.) 
Je  voeil  lout  ea/iotwit'ment 
De  champ.  île  rivière,  de  bois. 

{Falil.  d'Ov..  Ars.  5069,   f°  152''.) 

ESBANOiER,  -  oyer,  -  oiier,  ebanoyer,  es- 
baneier,  esbanier,  esbanyer,  esbahnnier,  es- 
baneer,  esbanaer.  esbaneier,  esbainier,  esbe- 
noier.  esbainoier,  sbanoier,  espanier,  esba- 
leier,  esbaleer,  esbalier,  esbaloier,  esbaloyer^ 
esbeloier,  esbelaiier,  esbanoier,  abainoier, 
abenoier,  erbanoier,  emb.,  enb.,  amb.,  verbe. 

—  N8Utr.,se  réjouir, se  divertir,  s'égayer, 
s'amuser  : 

.i.jor  alai  li  rois  chacier. 
An  la  forest  esbeloier. 
(Wace,   Conception,  Bril.  Mas.  add.  IbGOfi, 

1°  42>.) 
A  Hnitsand  est  vennz,  ala  par  le  graver 
Pur  esffarder  Tore  et  pnr  esbaneier. 
(Garn.,   Vie  des.  Tliom..  Richel.  13313,  F  77  r».) 

L'ad  resqais,  prié  e  mandé 
Qu'a  li  venist  esbaimcr, 
E  parler,  e  bien  acnnler. 

(Marie,  Lai  d'Eliduc,  '27fi,  Roq.) 
Quant  il  verra  les  Sarrazins 
Et  les  genz  qui  or  sunl  frarins 
En  la  lei  Deu  exbaleier. 

(GciLi.,  Best.  div..  18-25,  Hippeau.) 
Aprps,  il  avint  .i.  jour  que  li  baron  alerent 
esbanier  u  palais  pour  veir   Kyrsaac.  (Ro- 
bert DE  Clary,  p.  44,  Riant.) 

Faites  cbevaus  apparillier, 
S'irez  la  (ors  embanoier. 

i.Alhis,  Ars.  3312,  f  32=.) 
(^hecnn  sor  son  destrier  si  vait  esbaloier, 

(Fierabras,  Vat.  Chr.  Ifil6,  f  91''.) 

Ala  ensanble  0  son  seignor... 
Et  vait  espanier  sor  Loire. 

{Parlon.,  5390.  Crapelet.) 

Ne  le  qnidai  pas  eslongier, 
Assi  con  por  esbanoier 
M'en  parti  al  solel  levant. 

(.Dtirmars  le  Gallois,  3923,  Slengel.) 

Ambanoiaiil  l'-iulre  jor  m'an  aloie. 
(Pastor..  Jtxvi,  ms.  Oxf.  Bodl.  Douce  308.) 
Quant  il  voloit,  s'aloit  chacier. 
Et  es  fores  erbanoier, 
Por  traire  as  bestes  et  berser. 
(Res.  iiE  BEAnJEtj,  li  Biaus  Desconnem,  5*229, 
Bipptau.) 

A  l'ostel  Floovanl  s'an  vai  esbeloier. 

(Floov.,  .503,  A.  P.) 
De  dancier  et  d'esbenoier. 
(J.   Bretex,  Tourn.  de  Chaitvenci,  78,  Delmolio.) 

Alons  i  tost  aboinoiant. 
(RoB.  DE  Blois,  Poés.,  Ricbel.  213(11,  p.  GdO'.) 
.1.  soir  en  vont  en  .1.  vcrgier 
Soûl  a  sool  pour  abenoier. 

(ID.,  ib..  p.  .139''.) 
Le  menèrent  li  desloial  pour  esbanier  nu 
tlefors  de  la  cité.   (Chron.  <.' •  S.-Den.,  uis. 
Ste-Gcn.,  1»  299''.) 

Mais  les  mères  soloient  leur  filles  caslyer  ; 
Or  les  laist  on  aler  partout  esbanyer, 
Caroler  et  danser,  treskier  et  leslyer. 
(Gilles  li  Miisi-^,  li  Estas  de  tous  gens  seculets. 
II.  32,  Kervyn.) 

Mes  avant  a  f.iit  apeller 

La  dame  et  li  moult  commander 


Que  le  chevalier  compaignie 
Face,  joue  et  esbanie 
Tant  qu'il  revenra  ases  tes. 

iConei.  501,  Crapelet.) 

Li  rois  esloit  parmi  li'ans 
Ou  la  rayne  esbaleans. 
Macé  de  la  Charité,  Bible,  Richel.  401,  1°  74''.) 
Spacior,  aris,   esbenoier,  esbatre.  (Gloss. 
de  Salins.) 

Spacior,  jouer  esbaliant.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f»  248  r".) 

—  RéD.,  dans  le  même  sens  : 

As  tables  jnent  pur  els  esbaneier. 

(Roi.,  111,  Millier.) 

Esbenoier  se  vont  en  .1.  jardin. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  242".'» 

Sa  bêle  fille  estoit  en  .i.  solier 
0  ele  s'iert  alee  esbenoier. 

(M.,  f  1B3'.) 
Al  duc  Willeame  vindrent  pnr  els  esbaneier. 

(Rou,  %'  p.,  1559,  Andresen.) 

Li  qnens  esteit  aie  chacier  ; 
El  bois  5'alout  esbanier. 

(Ib.,  3"  p.,  1023,  Andresen.) 

Sel  mille  chevaliers  i  troverent  seanz 
A  peliçuns  ermines.   blialz  escariraanz  ; 
As  eschies  e  as  tables  se  vunt  esbaneiant. 

(Charlemagne,  336.  Koschwitz.) 

Sébile  la  roine  par  delez  le  gravier 
Fu  de  sa  tante  issue  por  li  esbenoier. 

(i.  BoD.,  Sa.T.,  i.\\n,  Michel.) 
Et  s'esbenoient  ensemble  de  divers  <»eus. 
{Artlir,  Richel.  337,  f  LU».) 

Si  a  choissi  an  mi  la  voie 

Se  igneor  Brun  l'ours  qui  s'esbenoie. 

(Renan,  Richel.  KÎSII,  P  151'=.) 

La  s'enbanoient  de  beaz  dis. 

(Durmars  le  Gallois,  9878,  Slengel.) 


Apres  souper  .s'en  vait  Girars  esbanoier. 

(Jourd.  de  Blait'ie.i,   63,  HoiïmauD.) 

Un  jor  .ç'aloit  embannoier 
Remns,  averq  nu  chevalier 
Entour  les  murs  de  la  cité. 

(Alhis.  Ars.  3312.  f»  1=.) 

Mesire  Séjours  s'esbanie 
Par  mi  France  et  fait  ses  avians. 
(.Sarrazin,  Rom.  de  Ham.  Michel.  His/.  des  Ducs  de 
Norm.,  p.  215.) 

Venoient  de  esbaneer  eus  des  prez.  (1278, 
Arch.  J  1032,  pièce  29.) 

Ses  compaignes  apelet  pur  $ei  esbanaer. 

(Horn,  1243.  Michel.) 
Levez  estoit  matin  por  sot  esbelaiier. 

(Floov.,  947,  A.  P.) 
Mes  pour  ce  ne  t'esbalmnie. 

{Clef  d'amour,  p.  29,  Tross,) 

Que  nuls  ne  jeunst  ne  s'esbaniast  fors  que 
de  l'arcb  a  main  et  des  snieltez.  (KnoiSS., 
Chron.,  1,402,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Quaud  ils  se  furent  assez  esbanoies  ils 
s'en  retournèrent  a  leurs  hoslels.  (iD.,  ib.. 
I.IV,  c.  1.) 

L'autrier  m'aloye  esbnloyer 

Par  devant  l'uys  de  mon  voysiu. 

(Chans.  du  xv°  s.,  p.  27,  G.  IMris.) 

L'aultrier  în'alove  esbuloyent. 

(/*.,p.  51.) 

Nostre  seigneur  .Uipmi  Christ  se  délite  et 
esbanoie  a  regarder  le  hou  vouloir  et  le 
désir  du  devost  religieu.x.  {Le  Chapelet  de 
Virginité,  Fréd.  Godefroy.) 

Adonc  les  deux  jeunes  champions  s'eu- 
tresaluerent  conrloyscment,  et  puis  conclu- 


rent qu'ilz  s'en  iroient  esbanoyer  aux  escus. . . 
et  qui  pourroit  en  avoir  l'Iionneur  si  le 
gardast.  {Perceforest,  vol.  V,  ch.  3,  éd. 
1328.) 

—  En  parlant  de    choses,   comme  se 
jouer  : 

Et  Meauder  qui  va  s'csbanoyant 
Dedans  son  eau  ça  et  la  toiirnovant. 
(Cl.  Mar.,  ilet.  d'Ov.,  1.  II.  p.  91, "éd.  1511.) 
En  mille  tours  par  la  province  heureuse 
Tes  cleres  eaux  .s'en  vont  ebanoyant. 

(Joach.  du  Bellat,   Prosphon.) 

Tes  cheveux  ondnyans. 

Comme  tes  flots  au  vent  s'ebanoyam. 

(1d.,  Oliv..   75.) 

Le  soleil 

Dedans  l'ether  royal  se  va  esbanoyanl. 
(La  Boderie.  Ilarm.  du  monde,  p.  37G,  éd.  1578.) 

—  Act.,  amuser,  divertir,  réjouir  : 

Et  puis  noovielles  lances  ponr  nous  abanoyer. 
(Cher,  au  Cyyne,  27833,  Reiff.)  Impr.,  a  banoyer. 

Por  ce  bénissent  leur  seigneurs 
Par  les  couz  qu'en  eles  font. 
Et  por  les  granz  dangiers  les  font 
Et  termoier  et  nsurer 
Por  leur  charquois  eiibanneer. 
(Vie  des  Pères,  Richel.  23111.  t"   71". )  Ms.,  eii- 
baenner. 

Por  lor  charoinne  enbanoier. 
(/*.,  Ars.  3G41,  f»  78''.)  Ms..  enbaioner. 
Gantiers  la  mnze  saisi 
Qui  les  esbanie. 

(Rom.  et  past.,  Bartscli,  II,  .30,53.) 

Gatiers  la  mnze  saixil 
Qui  les  ambanie. 

(tb..  I,  ms.  Oxf.,  Bodl.  Douce  308.) 
Je  ne  chant  pas  por  eus  esbenoier 

(Chans.,  ms.  Berne  ■'31,  1°  2.) 
Je  vous  esbainoiasses  bien 
Mais  ne  ■  hanteroie  pour  rien. 

(Wistasse  le  Moine,  2209,  Michel.) 

Je  sui  celé  qui  te  portai. 
Et  de  mon  lait  je  t'alaitai  ; 
Je  le  couchai,  je  te  levai. 
Et  en  mes  bras  l'esbaniai. 
(La  Court  de  Parad.,  544,  ap.  Méon.  Fabl.  et 
conl.,  111,  145.) 

U  ancontrai  le  roi  Prians, 
Cora  grant  genl  aloit  dehors 
Por  sbanoier  auquaut  son  cors. 
(Hercule  et  Pftt/OTtnii,  Richel.  821,  f°  11''.) 
U  est  aussi  voir  disaus,  ne  ne  ment  mie, 
se  ce  n'eft  aucune  fie  ii'il  die  pour  jeu  au- 
cune bourde  pour  esbanoiier  les  gens.  {Li 
Ars  d'Amour,  U,  442,  Petit.) 

ESBAXOIR.  V.  a.,  divertir,  réjouir  : 

...  Pour  vous  esbanoir 
Nous  en  yrons  o  vous. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Lieye,  3791)9,  ap.  Sche- 
ler,  Gloss.  philol.) 

ESBAUBEii,     >.    a,    dépouiller    de  la 
barbe  : 

Rere  les  fist  et  moult  bien  esbarber. 
Leurs  chevelx  toudre  et  lours  nnglez  rogner. 
(Rom.  d'Aquin.  2315,  Jouon  des  Longrais.) 
Tout  premier  ilz  ont  condamné 
Tous  barbuz  a  esire  esbarbez, 
Barbariqnemcnt  desbarbez. 

(Itlason  des  barbes  de  maintenanC.) 

ESBARE,  sbare,  s.  f.,  barre,  lice  : 

Cnm  fu  la  sbare  overte,  le  vailant  roi  Lombart 
S'en  isi  primerain  sour  un  detrier  liart. 

(l'ri.\e  de  Pampel.,  I,  Mussafla.) 


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Toarnerent  en  la  &harr  li  barons  luantiaant. 

(Ib..  6B.) 

ESBARÉ,  adj.,  ébahi,  effrayé  : 

D'ane  pari  se  tient  orgueilleuse 
Por  se  grant  biaulé  merveilleuse. 
D'autre  tranle  toute  effreee. 
Tant  se  sent  seule  et  eslarfe. 

{Rose,  Vat.  Ott.  121-2,  (°  il^.) 
Quant  li  mors  ot  c«  dit  si   s'emparti  d'i- 
luec.et  cil  vella  tous  esbares.  (Conq.  d'Esp. 
par  Charlem.,  Ars.  3324,  f°  6  y°.) 

ESBARER,  esbairer,  v.  a.,  déchirer, 
mettre  en  pièces  : 

Que  le  beame  d'achier  trestout  li  esbairoit. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Lieue,  30802,  ap.  Sche- 

1er,   Gloss.  philol.,    qui    propose    la  correction 

esbaroit.) 

ESBARiER,  sbarier,y.  a.,  fortiQer  : 
Ains  me  fis  sonr  la  place  sbarier  e  enforlir. 

(Prise  de  Pamp.,  216,  MnssaRa.) 

ESBARIR,  voir  ESBAIR. 

ESBARNi,  adj.,  devenu  fort,  grand  : 
D'aucune  a  l'en  bien  ce  ven. 
Qui  fn  pncele  simple  et  sage. 
Tant  comme  el  fu  de  jone  aage 
Et  qu'ele  n'ot  conoissance 
Dn  siècle  on  trop  a  decevance, 
Qui  puis  quant  se  \il  esbanUe 
Et  de  bianté  se  Tit  garnie 
Si  s'orgufcillist  et  cornes  prist. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  50G9,  f  8^) 

ESBARTEMENT,  VOir  ESBATEMENT. 

ESBASTONXÉj     VOir     E.MBASTONNER     aU 

Supplément. 
ESBAT,  s.  m.,  coup  : 

De  son  grant  malh  de  fier  li  donne  teils  esbats 
Une  11  beame  et  la  coeffe  ne  ly  valent  dois  as. 
(Jeh.  des  Preis,  la  Geste  de  Liège,  2S128,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

ESBAT ANT,  -  tcnt,  adj.,  qui  s'ébat,  qui 
aime  à  s'ébattre  : 

Pour  la  délectation  que  il  appelant  il 
quierent  gens  qui  soient  joieux  et  esba 
lens.  (Oresme,  Eth.,  Richel.  204,  f°  520\) 

Elle  morut  jone  et  jolie, 
Environ  de  vingt  et  deux  ans  ; 
Gaie,  lie,  fricbe,  e.^balans, 
Donce,  simple,  d'umble  samblance. 

(Froiss.,  Poés.,  II,  8,2i6,  Scheîer.) 
Icellui  Petitpain  qui  est  homme   joyeux 
et  esbatant.  (1399,  Arch.  JJ  154,  pièce  277.) 

Qaoy  que  jeunes  et  esbatans 

Soyent,  en  rien  ne  me  desplaist. 
(ViLLO.N-,    Grant   Test.,  cxxii,  Jouaust,  p.  86.) 

Mais,  quoy,  il  te  fault  endurer 

Et  rire  avec  les  esbatans. 
(1500,  le  Livre  du  l'aulcon,  Poés.  fr.  des  %v'  H 
XVI»  s.,  XII,  300.) 

—  Propre  aux  ébats,  agréable  : 
Et  qu'oyseaulx  sont  pins  deduisables. 
Plus  esbatans,  plus  delictables. 
Que  le  dtdait  qui  vient  des  chiens. 

Olodus,  f  108  ï°,  Blaze.) 

Spaciosus,  esbatans.  {Gloss.  de  Salins.) 

Ains  fn  en  l'esbalant  gracieux  mois  d'avril. 
(Cbr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  60i,  P  70=.) 

Spaciosus,  esbatant.  (V oc.  lat.-fr.,  1487.) 
ESBATEE.MENT,  adv.,  joyeusement  : 


Que  a  tous  elle  parlast  esbateemenl, 
haultement  et  hardiement.  {Ménagier,  1, 
8,  Biblioph.  fr.) 

ESBATEis,  S.  m.,  abattis  : 

A  l'abaissicr  des  lances  si  ot  si  grant 
brut  et  si  grant  esbateis  d'ommes  et  de 
chivalz  que  tuit  li  preit  en  estoient  covert. 
(S.  Graal,  Richel.  24So,  f°  223  v».) 

ESBATEMENT,   -  alternent,  -  aitement, 
s.  m.,  divertissement  : 
Atanl  es  Gandifer  moult  effraeement, 
Caldains  et  Arabis  les  banieres  au  vent 
Qui  oient  les  grans  cops  elle  martèlement; 
Certes,  dient  li  Grieu,  a  nostre  entendement 
Encour  n'avons  veu  si  bel  tournoiement  ; 
Or  les  laissons  .1.  poi  en  cest  esbaitemeiil. 

{\'eus  dou  paon,  Riebel.  155-i,  (°  61  v».) 

Considérez  plusieurs  bons  loyaulx  et 
agréables  services...  avec  plusieurs  bons 
esbatemens  que  nostre  amé  sergent  d'ar- 
mes Jehan  Musart,  dit  a'Arras,  nous  a 
faiz.  (1358,  Arch.  JJ  90,  pièce  92.) 

Cent  frans  donnez  a  un  appelé  le  vo- 
leur, pour  plusieurs  esbaltemens  qu'il  a 
faiz  devant  nous.  (26  mai  1378,  L.  Delisle, 
Mand.  de  Ch.  V,  p.  851.) 

Spaciositas,  esbatemens.  {Gloss.de  Salins.) 

—  Lieu  propre  aux  ébats,  promenade  : 
Li  dit  religieus  disoient  que   voirs  estoit 

que  lidiz  vidâmes  estoit  venuz  en  .i.  lieu 
ou  il  n'avoit  nul  droit  de  cosper  ne  de 
haier,  et  la  avoit  cospé  et  haie  et  estoient 
sez  rois  tendues  a  la  haie,  et  que  la  estoit 
venus  li  convens  d'Igny  en  .i.  esbaitement 
que  il  ont  lequel  il  claiment  labeur,  et 
quant  il  trouvarent  leur  bois  cospé  et  la 
haie  faite  moult  amiablement,  il  monstre- 
rent  audit  vidame  que  mal  faisoit.  (1337, 
Cart.  d'Igny,  Richel.  1.  9904,  f°  ISS^.) 

En  l'isle  de  Commieres  a  de  pluiseurs 
beaulx  esbatemens.  (Froiss.,  Chron.,  XIV, 
159,  Kerv.) 

ESBATEKIT,  VOir  ESBATANT. 

ESBATERESSE,  S.  f.,  Celle  qui  amuse 
les  autres  : 

Et  partout  faisoit  ung  grant  son 
D'orgues  et  de  psalteriou 
Gomme  feust  une  jougleresse 
Et  de  gens  une  esbateresse. 
(Degoillev.,  Trois  Pèlerin.,  i"  82'',  impr.  Inslit.) 

ESBATRE,  -batlre,  emb.,  verbe. 

—  Act.,  battre  : 

Tost  ont  nu  homme  esbatu 
Et  donné  coiffe  ou  buffet. 
(E.  Descuamps,  Poés.,  lïichel.  840,  f  iW'.) 

—  Agiter  : 

Si  esbati  ses  eles  (l'oiseau)  sans  plus  de  delriier. 
{Helias,  Richel.  12538,  P  10\) 

—  Abattre  : 

Esbatre  la  loige  des  maçous.  (14aG, 
Conipt.  de  Nevers,  CG  52,  f°  14  v»,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

—  Réfl.,  tomber  sur  : 

11  ala  tant  par  la  forest  qu'il  s'esbati  sor 
la   maison   son  père  ou   il    fust  neez.   {Si 


la   maison   son  père  ou 
Graal,  i,  445,  Hucher.) 


—  Act.,  amuser,  divertir  : 

Jehan  de  Verrignas  qui  avoit  esbalii  les 
bonnes  gens  de  la  ville  de  Foullay,  a 
jouer  d'une  cornemuse.  (1374,  Arch.  JJ  105j 
pièce  509.) 


Pour  avoir  refait  tout  de  neuf  un  ho- 
chet d'argent,  pour  jouer  et  esbattre  ma- 
dame Jehanne  de  France.  {Compte  de  1391, 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

—  Passer  joyeusement  : 

Pour  cel  pardon  faire  et  esbatre 
S'ot  a  cel  jour  quarante  et  ii:i 
Q'arceveskes  que  vesqes  la. 

(MOBSK.,  Chron.,  11396.  Reiff.1 

Voicy  le  temps,  Hnranlt,  qui  joyeux  nous  convie 
Par  ï'amoar,  par  le  vin,  d'esbatre  nostre  vie. 

(Ross.,  Eleg.,  m,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  s'amuser,  se  divertir,  être 
joyeux  : 

Puis  li  ai  dit  :  Or  soiez  liez, 

Embatez  rous,  se  vos  dreciez  ; 

Car  je  por  ceste  druerie 

De  vostre  part  a  voslre  amie. 

{Mhis,  Ars.  3312,  f°  i'.)'.) 
Adont  le  conte  de  Warewic  et  madame 
sa  femme  s'en  alerent  es6a((re  de  place  en 
autre,  tant  qu'ilz  vindrent  en  ung  pelri- 
nage  qui  s'apele  Walsinghuem.  (Wavrin. 
Anchienn.  Chron.  d'Englet.,  t.  II,  238,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

MesireUstasse,  vous  estes  li  chevaliers  del 
monde  ou  en  armes  je  me  sui  jusques  a  chi 
le  plus  esbalus  de  l'espee,  et  je  vous  ai  veu 
moult  volentiers,  et  vous  tieng  pour  la 
journée  pour  le  mieuls  asallanl  et  requérant 
ses  ennemis.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  315, 
Luce,  ms.  Rome.) 

PATEEIIN. 

Ainsi,  vous  esbatez  ? 

LE    DRAPPIER. 

Et  voire  ! 
Mais  marchans,  ce  devez  vous  croire. 
Ne  font  pas  toasjours  a  leur  guise. 

{Patket.,  p.  26,  Jacob.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Spacior,   esbenoier,   esbatre.   {Gloss.   de 

Salins.) 

ESBAUBELY,  adj.,  ébaubi,  étonué  : 

Par  saiucte  Marie  la  gente  ! 
Je  me  tiens  plus  esbaubelij 
Qu'onques  !.... 

{Pathclin,  p.  80,  .lacob  ) 

ESBAUBissEMENT,  -  isemant,  esbaubis 
niant,  s.  m.,  étonnement,  stupéfaction  : 

Li  esbaubismanz  lecheor.  {Fabl.,  ms. 
Berne  354,  f  65'.) 

Li  esbaubisemanz  lecheor.  {Ib.,  f"  65''.) 

Ebaubissemenl  est  resté  à  Paris  dans  le 
parler  populaire. 

ESBAUcHEis,  S.  ui.,  actioH  de  dégros- 
sir le  bois,  pris  au  flg.  : 

Au  bois  trenchier  orres  tel  chapleis 
Des  detrenchies  et  des  esbauctieis. 
Des  oz  doter  et  del  charpenteis 
Et  del  ehargier  et  del  charreteis. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  H9=.) 

ESBAUDEMENT,  S.  m.,  réjouissauce  : 

Si  sonnent  graisle  por  son  esbandement. 
(Gérard,  de  Sap.  el  de  folie,  Richel.  HU, 
p-e  v".) 

ESBAUDiE,  S.  f.,  joie  vivB  et  bruyante  : 

Et  démenés  tel  esbandie. 
Que  ce  semble  grant  nbaudie. 

(Rose,  S.';08,  Méon.) 

—  Bataille,  tournoi  : 


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ESB 


Cil  chevalier  d'eslrange  teire 
Bohorderont  por  los  aqnerre. 
Et  por  l'amor  Ysent  ra'aniie 
I  ferai  tost  .i.  esbmiiie. 

(Trislaii,  I,  35fifi,  Michel.) 

ESBAUDiEMENT,   adv.,    avBC    Brdeur, 
avec  impétuosité,  avec  joie  : 
Vers  Elyas  s'eo  vont  moolt  eslaudiement . 

{Chev.  au  cygne,  Richel.  "95,  f°  23  v°,) 
Cil  de  l'agait  saillirent  moalt  esbaudiemenl 
A  .1111  .c.  chevauj,  les  banieres  au  vent. 

{Veas  don  paon.  Richel.  1554,  P  54  r".) 

ESBAUDiR,  esbadir ,  ebaudir,  esbaldir, 
abaudir,  verbe. 

—  Act.,  donner  du  courage,  de  l'ardeur, 
de  la  joie,  animer,  réjouir  : 

La  veissies  valles  escns  tenir. 

Ces  chalemians,  ces  vieles  taatir, 

Et  ces  charoles  puceles  esbauàir. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f"  19".) 

Sonnez  nn  cors  por  mes  gens  esbaudir. 
(Garin  le  Loh.,  V  ch.,  xxxv,  p.  118,  P.  Paris.) 

La  poissiez  labors  oir 

Et  fleustes  por  abaudir. 
(Rob.de  Blois,  Poés..  Richel.    24301,  p.  eiS"".) 
Ici  abaudir  est  une    forme  dialectale 
conforme  aux  habitudes  de  ce  texte,  pour 
esbaudir. 

—  En  parlant  de    chose,  engager   avec 
ardeur,  animer  : 

La  veissiez  tant  bons  santiers  tenir. 
Chanter  ces  moines  et  lor  chans  esbaudir. 
(Garin  te  Loh.,  2'  chans.,  xviii,  P.  Paris.) 
Paien  s'armèrent,  n'i  quisent  nul  loisir. 
Que  ja  voiront  la  balalle  esbaudir. 

(Anseis,  Richel.  793,  f»  34^) 
Et  Hasars.  qui  bien  sot  corament 
Si  desciple  le  sevent  fere, 
Fu  liez  et  esbaudi  l'afere, 
Et  tuit  et  tuites  firent  joie. 
(R.  DE  HouDENC,  Songe  d'enfer,  210,  Scheler, 
Trotiv.  bel}.,  nouv.  sér.,  p.  184.) 

—  Agiter,  déployer  avec  ardeur  : 

Quant  l'amiral  Toi,  s'eiisegne  a  esbaudie. 

(Rotm.  d'Alix.,  F  62'',  Michelant.) 
Il  s'empaingnent  en  mer,  %'ont  lor  voille  esbaudie. 
(Ayed'Avign.,  1391,  A.  P.) 

—  Réfl.,  s'animer,  s'échauffer,  être  plein 
d'ardeur,  s'enhardir  : 

A  icest  mot  si  s' esbal dissent  Franc 
Cel  n'en  i  ad  Munjoiu  ne  demant. 

(Roi.,  1481,  Millier.) 
Si  s'esbadissent  et    lor  laissent     corre 
moult  vistement.   (S.    Graal,  Riche!.  2453, 
r°  288  r».) 

E.  G.  se  commence  a  esbaldir. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  32S,  Michel.) 
Par  quoy,  regardant  a  tout,  aymoit  mieux 
procurer  (mal)  non  réparable  que  attendre 
celle  aventure,  et  s'es6aw(()/ mal  de  machi- 
ner sa  mort.  (Chastell.,  Chron.,  IV,  238, 
Kerv.) 

—  Se  lever,  commencer  à  briller,   en 
parlant  du  jour  : 

Li  jors  s'est  esbaudiz,  belle  est  la  matinée. 

(Gui  de  Nanl.,  1561,  A.  P.) 
Li  jors  s'esbadisl  et  esclaire. 

(Durmars  le  Gallois,  14934,  Stengel  ) 

—  Neutr.,  s'animer  : 

Quant  a  vcu  Bordelois  esbaudir 
Prisons  mener  et  bons  chevans  tenir. 
Garni  le  Loh.,  2°  ch.,  xixv,  p.  141,  P.  Paris.) 


Dont  veissies  fier  e-tnr  esbaudir. 

(R.  de  Cambrai,  Rirhel.  2493,  !"  50  r°.) 

—  Briller  : 

Quant  li  jors  fu  auques  esbaudiz  li  s. 
bons  essi  de  son  oratoire.  (Vie  et  mir.  de 
plus.  s.  confess.,  Uaz.  S68,  f»  220».) 

Puis  que  li  jors  fu  un  pptit  esbaudis. 
(Estories  Rogier,  Richel.  20123,  f"  138=.) 

—  Esbaudi,  part,  passé,  plein  de  har- 
diesse, de  courage,  d'ardeur  : 

Moult  en  fu  lies,  joians  et  esbaudis. 
{Garin  le  Loh.,  2°  ch.,  xxxv,  p.  128,  P.  Paris.) 

E  Franceis  snnt  de  guerre  cuntre  Ron  esbalài. 
ifloa,  2°   p.,   "32,  Andresen.) 

A  iceste  pirnle  az  vos  dent  ebandie. 

(Fierabras,  Vat.  Chr.  1616.  f»  38'.) 
Dient  François  :  Cil  doit  estre  esbaudis  : 
Par  lui  ert,  certes,  je  quit,  li  cans  conquis. 

(nuon  de  Bord.,  1641,  A.  P.) 

—  En  parlant  de  chose,  ardent,  vif, 
acharné  : 

En  quatre  liens,  ou  en  cinq  ou  en  sis. 
Fa  li  tornois  et  grans  et  esbaudis. 
(Garin  le  Loh.,  2"  chans.,  xxxv,  p.  163,  P.  Paris.) 
Lors  commença  li  eslors  esbaudis. 

(Girard  de  Yiane,  p.  12,  Tarbé.) 

La  fnt  l'estors  et  fors  et  esbaudis. 

(Ib.,p.  113.) 
François  escrient  Monjoie  Vesbaudie. 

(Ib.,  Richel.  1448,  T  26^) 
La  bataille  fnst  esbatdie 
Et  del  ferir  enmanevie. 
(ilort  du  roi  Gormond,  134,  ap.  Reiiï.,  Chron.  de 
Slousl^et.) 

Grans  fu  la  feste  et  la  joie  esbaudie. 

(Gaydon,  10858,  A.  P.) 
La  veissiez  .i.  eslor  esbaudi. 
(Enfances  Viviniz,  Richel.  368,  f  183.) 
Et  cil  a  joie  esbaudie 
Qui  est  âmes  de  s'amie. 
(Chans.,  ms.  Montp.  H  196,  f  215  v».) 

Joyeuse  et  esbaudie  vint  la  première  au 
palais  royal  sur  un  chariot,  et  salua  son 
mary  conme  roy.  (BoccACE,  Nobles  malh., 
III,  3,  f»  SS  r»,  éd.  1513.) 

Par  humilité  les  vices  sont  estraintz  et 
enserrez,  les  vertus  sont  esbaudies  et 
joyeuses.  (Ib.,  il,  2,  f"  28  v».) 

Qui  se  rit  et  fait  Vesbaudie  voyant  sou 
mary  pensif.  (La  Boetie,  Règles  de  mariage. 
Feu  gère.) 

—  Brillant  : 

Li  jours  fu  îirans  et  esbaudis  ançois  que 
li  empereres  selcvast.  (De  Marke  le  fil  bâ- 
ton, ms.  Lyon  697,  f  Z''.) 

—  Dans  un  sens  défavorable,  effronté  : 

Ne  tiens  propos  salles,  dont  la  licence 
Couve  et  nourrit  Vesbaudie  impudence. 

(Desper.,  des  Quatre  Xerlus  Cardin.) 

Morvan,  s'ébaudi,  s'éclaircir,  s'égayer. 
Poitou,  s'ébaudir,  se  réjouir  bruyamment. 
En  patois  saintongeois, e'fcaudir  a  la  double 
acception  de  réjouir  et  d'éveiller. 

ESBAUDisE,  -  disse,  ebaud.,  s.  f.,  har- 
diesse : 

Esbaudisse  fet  gaaingnier  sovent  ; 
Mais  no  sai  riens,  quant  je  devant  lui  sui, 
Tant  ai  de  mat  et  de  painne  et  d'annui 
Quant  me  covient  dire  ;  A  Dieu  vos  cornant. 

I.Thib.,  Chans.,  ms.  Berne  231,  f  3.) 


Ebaudisse  fait  gaaigner  souvent 

(1d..  ib..  p.  13.  Tarbé.) 

ESBAUDisoN,  S.  f., joie  vive  et  bruyante: 

Assez  i  a  autres  que  je  ne  sni 
Qui  la  proient  de  fin  cuer  baudement. 
Esbaudisons  m'i  fet  g:ugnier  sovent. 
Mais  ne  sai  rien  quant  je  devant  li  sui. 
Tant  ai  de  paine  et  de  mal  et  d'anui. 

(Chans.,  Richel.  12381,  f  230  r».! 

ESBAUDissANT,  adj.,  transporté  de 
joie  : 

Pour  lui  sni  esbaudissans 
Et  si  l'aing  bien  sans  meffaire. 
(Anohieb  Contredis,  Chans.,  Dinaui,  Trouv.  arlés-, 
p.  68.) 

ESBAUDissEMENT,  S.  ui.,  hardiesse, 
ardeur  : 

Par  l'enfant  prisent  grant  esbaudissemenl , 
Paien  rasaient  les  Franchois  vistement. 

(Anseis,  Richel.   793,  f»  64''. i 

—  Joie,  réjouissance,  fête  : 

Que  li  rosigneus  chante  eus  el  bos  hantemenl. 
Et  menu  oiseillon  par  esbaudissement . 

(Ren.  de  Monlaub.,  p.  12,  Michelant.) 

En  ces  festes  et  esbaudissemens  espousa 
il  Fedre  la  seur  Adriane.  (CooRCY,  Hist.  de 
Grèce,  Ars.  3689,  f"  if.) 

Tu  as  fait  cry  contre  l'eslargissement 
di's  despenses,  et  les  legieretez  et  esbau- 
dissemens des  jeunes  nobles  hommes.  (A. 
Chart.,  Quadril.  invect.,  Œuv.,  p.  434,  éd. 
1617.) 

Le  soleil  qui  entre  lors  a  recouvrer  sa 
vertu  et  puissance  donne  a  toutes  gentz 
ensemble  toutes  créatures  joye  et  esbau- 
dissement. (C.  Mansion,  Biblioih.  des  Poet. 
de  metam.,  f»  111  r»,  éd.  1493.) 

—  Bruit  joyeux  : 

Y  avoit  par  nombre  cent  et  cinquante 
trompettes  d'arpent,  sans  les  aullres  ins- 
truments, qui  taisoient  moiilt  grans  esbau- 
dissements  par  la  ville.  (S.-Remï,  Mém., 
ch.  CLV,  Buchon.) 

ESBAULLER,  VOlr  ESBOIELER. 

ESBAULEVRÉ,  csbalevré,  abaulevré,  es- 
baluffré,  adj.,  insolent,  effronté,  sans 
vergogne  : 

Mes  or  vous  oi  nomer  ci, 

Si  cum  moi  semble,  une  parole 

Si  esbalerree  et  si  foie. 

Que  qui  vodroit.  ce  croi,  muser 

A  vous  emprendre  a  acuser. 

L'en  n'i  porroit  trover  delfenses. 

(Rose,  5724.  Méon.) 

Si  abttulevree  et  si  foie. 

(Ib.,  ms.  Brux.  11000,  f°  42''.) 

Qu'eles  soient  de  simple  regart,  c'est  a 
dire  humbles  et  vergoigneuses,  non  mie 
etfrontees  ne  esbatilevrees  comme  sont  ces 
foies  famés  qui  vont  col  eslendu  conme 
cers  de  lande.  (Laurent,  Somme,  Maz.  809, 
f»  159'=.) 

Comme  effrontées  et  esbaluffrees.  (Id., 
ib.,  ms.  Soiss.  210,  f  lOo''.) 

Une  femme  publique,  de  vie  dissolue,  et 
en  effet  et  substance,  toute  esbaulevree  dist 
au  suppliant  telz  motz  :  Valee,  tu  as  eu 
ma  compaignie.  (1428,  Arch.  JJ  174, 
pièce  233.) 

ESBAULEVREEMENT,  adv.,  foUemeut: 

Disant  qe   ses    mariz  estoit    avuglez  et 

assordiz  parce  que   il  volt   savoir  esbaule- 


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vreement  la  cure  des  secrez  nostre  Seigneur. 
(Vie  S.  Clem.,  Richel.  818,  f»  293  v».) 

ESBAULEVRER,     abauUverer,     v.    a., 
conper  la  balèvre,  la  lèvre  inférieure  : 
Les  preslres  et  les  clers  ont  ahauliveré. 
(Desir.  de  Rome,  468,  ms.  Hanovre,  n"  oIS.) 

Grœber,  dans  son  édition  critique, 
arrange  ainsi  le  vers  : 

Les  prestres  et  les  clers  oui  bauUvres  coapé 

(P.  is   i 

ESBAULLER,  VOir  ESBALER. 

ESBAULLOTÉj  adj.,  insolent  : 

Que  elles  soient  de  simple  regart,  c'est  a 
dire  humbles  et  vergondeuses,  non  mie 
affrontées  ne  esbaullotees  comme  sont  les 
foies  famés  qui  vont  col  estandu  comme 
cerf  en  lande.  (Laur-,  Somvie,  ms,  Soiss. 
208,  f»  126=,) 

Esbaullotees  est  probablement  une  alté- 
ration pour  esbanlevrees. 

Cf.   ESBA'JLEVRÉ. 

ESBEHURER  (s'),  V.  réfl.,  s'agitef  : 

Lors  leva  li  vilains  la  hnre, 
Frote  ses  yei  et  s'esbehure, 
Fronce  le  nés.  les  yex  rooille. 

(Rose,  37-il,  Méon.)  Impr.,  ses  behure. 
Cf.  ESBERUKIER. 

ESBELAIIERj  voir  ESBANOIER. 

ESBELiR,  voir  Abeur  au  Supplément. 

ESBELOIER,   VOir  ESBA.\0IER, 

ESBENDELÉ,  adj.,  bridé  : 
Les  ious  a  chacinens,  tout  saut  esbendelé. 

(Roum.  d'Alix.,  t°  i"=,  Michelant.) 

ESBEN'DER,  VOÏr  ESBANDER. 

ESBENIEMEXT,  VOir  ESBANOIEMENT. 

ESIJEXOER,   voir  ESBANOIER. 

ESIIENOI,   voir  ESBASOI. 

ESBENOIEMENT,  VOir  ESBANOIEMENT. 

ESDENOIER,  VOir  ESBANOIER. 

ESKERGIER,  VOir  HERBERGIER. 

ESBERIR,  voir  ESBAIR. 

ESBERLUER,  cberluer,  ebarluer,  verbe. 
—  Act.,  éblouir,  donner  la  berlue  ; 

La  clarté  tenue, 
Beaucoup  plus  que  devant,   l'aveugle  et  Vesberlue. 
(Gaoch.,  Plais,  des  Champs,  p.  271,  éd.  1604.) 

Goujats,  fourbissej  ma  rondelle  : 

Qu'on  me  face  qu'elle  étincelle, 

Kclatant  plus  grande  clarté 

Que  n'est  au  plus  beau  jour  d'esté 

La  clarté  du  soleil,  je  dy 

Lors  que  tout  Lruie  en  plein  raidy  : 

Alin  que  s'il  faut  que  l'on  aille 

Donner  l'assaut  on  la  bataille. 

Venant  aux  mains,  elle  ebarlne 

L'ennemy  frappé  dans  la  vue. 

(.I.-A.  DE  Baif,  le  Braie,  I,  1.) 

Son  col  albastrin  et  sa  joue  vermeille 
éberluait  au  travers  de  l'espasseur  de  ses 
cheveux.  (Cyre  Foucault,  Trad.  d'Aris- 
leuet,  p.  35,  Liseux.) 

,1e  sçay  bien  que  le  mot  latin  de  caelicola 
vous  a  esberlué  vostre  imagination.  (Cho- 
LIBRES,  Apresdinees,  p.  334,  Lacroix.) 


—  Réfl.,  s'éblouii-,  être  ébloui  : 

Et  lenr  prunelle  esleinte 
Devant  mes  ennemis  s'esberluant  de  crainte. 
Au  lieu  de  voir   des  jours,  ne  void   plus  que  des 
[nuits. 

(Ch.vssicn.,  Ps.,  VI,  éd,   1613.) 

—  Neutr.,  être  ébloui  : 

Mes  yeulx  me  esblouyssent  tant,  or  mes 
yeulx  èsherluent  tant  qu'il  m'est  advis  que 
je  voys  le  soleil  en  clygnant  mes  yeulx, 
(Pals'grave,  Esclairc,  p.  S07,  Génin") 

—  Esberlué,  part,  passé,  ébloui,  ébahi, 
ébaubi  : 

Le  pauvre  mari  en  demeure  tout  eber 
lue.  (Choliehes,  Cont.,  t.  II.) 

Bessin,  ébéluer,  éblouir.  Yonne,  éberlicer. 

ESBERUciER,  esbwuchier,  esburicier, 
esbrucier,  esbruseier  (s'),  v.  réfl,,  se  soule- 
ver, s'agiter  : 

Esbruce  Ui,  la  meie  glorie,  esbruce  ici, 
o  tu  saltier,  e  o  tu,  harpe  ;  je  me  esbrucei^ai, 
par  matin.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  lvi, 
10,  Michel.) 

E  Jéroboam  un  serf  Salomon  se  esbruçad 
e  felenessement  revelad  cucuntre  sun  sei- 
gnur.  {Rois,  p.  298,  Lnr.  de  Lincy.) 

IN'ere  pas  très  bien  ensegniez 

Cil  hom  k'ensi  fn  engegniez 

Par  une  femme  solement 

K'il  trespassa  commandement  ; 

Trop  s'osa  fors  esburicier. 

Comment  pot  si  lost  corecier 

Lo  segnor  qui  l'avoit  créé? 

(EvRAT,   Gen.,  Richel.  12436,  T  8  v".) 

L'ame  toute  s'esburuche 

Quand  ele  sent  tel  laituaire. 
(G.  DE  Corsci,  J/i>.,ap.  Duc,  III,  22'',  éd.  Didot.) 

Quant  li  vassax  s'estend  et  il  s'esbnice, 

Si  li  enfle  le  cuer  com  une  puce. 
{Rom.  iVAudigier,  9,  ap.  MéoD,  Fabl.,  IV,  217.) 

—  S'animer,  se  ranimer,  prendre  vi- 
gueur : 

Se  tu  tant  seulement  souz  l'enr 
De  son  mantel  te  puet  mucier 
Et  tant  te  paez  esberucier 
Que  de  bon  ciier  ta  bouche  die  : 
Dûiz  de  douceur,  aie,  aie. 
Sachiez,  sachiez,  sachiez  sanz  doute 
Que  maintenant  te  fera  toute 
A  son  lil  t'apaise  et  t'acorde. 
(G.  DE  Comci,  Mil-.,  ms.  Soiss.,  f  200",  cl  ms. 
Brui.,  f"  l'Jo''.) 

Nus  nus  devons  esbruseier  e  egrement 
asaillir  e  défendre.  (Sarmons  en  prose,  Ri- 
chel. 19323,  f°  169  r».) 

—  Esberucié,  part,  passé,  ranimé  : 

Seies  esburucied,  e  veille  el  misn  juge- 
ment, mes  Deus.  (Lit).  desPs.,  Cambridge, 
.\xxiv,  24,  Michel.)  'Var.,  esbrucied 

ESBETi,  adj.,  abêti  : 

On  les  tiendroit  comme  veaulx  esbeliz. 
(Coniredictz  de  Songeereux,  f»  124  v",  éd.  1.330.) 

ESBEu,  voir  Embeu. 

ESBEUILLER,  VOir  ESBOELEH. 

ESBEUVRÉ,  adj.,  ivre  : 

Tous  esmeuz  el  esbeuvrez  de  vin,  (Lif-G, 
Arch.  JJ  109,  pièce  262  ) 

KSBiOL'FFER,  v.  a..  abreuMT  : 


Quand  vous  les  mettrez  (les  épcrviers  et 
les  uutours)  sur  la  perche,  liez  les  court, 
afin  qu'ils  ne  se  puissent  descouvrir,  et 
puis  les  descouvrez  au  soir  a  la  chandelle, 
et  les  esbiouffez  avec  vin  fort,  (Arthel.  de 
Alag.,  Fauc.) 

ESBiT,  voir  Habit. 

ESBLAHÉ,  adj.,  exprime  la  même  idée 
que  bouffi  : 

11  se  faut  abstenir  des  viandes  fortfroides 
et  humides, pour  ce  qu'elles  font  le  visage 
esblaré  et  bouffi  pour  la  quantité  d'humeurs 
phlegmatiques  qu'elles  engendrent.  (La 
FrA-MBOISIere,  CEuo.,  p.  199,  éd.  1631.) 

ESBLASMER,  fsblamer,  v.  n.,  être 
blâmé  : 

Et  dist  Fromons  :  Sire,  grant  tort  avez, 
Maintes  paroles  dites  dont  esblamez  ; 
Lessiez  la  cort,  car  mestier  n'i  avez. 

(Les  loh.,  Ars.  3143,  P  51».) 

ESBLESTER,  Bblestev,  v.  a.,  herser  : 

Occo,  eblesler,  herser.  (Calepini  Dict., 
Bâle  1384.) 

Bessin,  eblleter,  écraser  des  mottes  de 
terre,  jeter  des  mottes  de  terre  à  quel- 
qu'un. 

Cf.  Blester  et  Blostb. 

ESBLOCHiER,  V.  a.,  tailler  en  blocs  : 
Iceulx  charpentiers  estans  sur  une  pièce 

de  bois  pour  esblocher,  doUer  et    escarrir. 

(1467,  Arch.  J.I  195,  pièce  1647.) 

ESBLOER,  esblouer,  v.  a.,  éblouir,  trou- 
bler, obscurcir  : 

M'a  ja  les  yeos  tonz  esbtoez. 
(G.  DE  CoiNci.  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  44''. i 
Ses  pennes  art,  broist  ses  eux,  (l'aigle') 
Qn'esbloez  a,  coverz  el  viens. 
(Id.,  Doul.  de  la  mon,    Richel.    23111.  f"  30"'.i 
La  flamme  en    saut   si   grant    que  par  verlé    puis 
(dire 
Que  tout  en  obscurcist  le  pais  et  esbloe. 

(Vie  Sie  Chrisl..  Richel.  817,  f»  179  r°.) 
La  resplendors  Va  esbloué. 

(Fergus.  4223,  Martin.) 
Je  voy  faucon,  quant  il  gette  sa  croe 
Et  l'anneret  que  plusenrs  sont  si  mos 
Qu'il  faillent  bien,  car  le  temps  les  esbloe. 
(E.  Deschamps,  Poés..  Richel.  840,  r  229''.) 

Bures,  pays  de  Bray,  ébleuer,  éblouir 
«  Le  soleil  m'éblue  ou  m'ébleue  :  courir 
comme  un  ébleué,  un  étourdi. 

ESBLoissANT,  adj.,  ëbloui  : 

La  vraie  crois  tenoit  devant  lui  en  estant  ; 
Bien  l'avoit  atachie  au  col  de  l'anferranl. 
Li  galant  l'esu'arderent,  lot  vont  esbtoissanl. 

iConq.  de  Jerus.,  817S,  Hippeau.) 

ESBLoissEMENT,  S.  m.,  engourdisse- 
ment ? 

'L'esbloissement  de  la  plaie  si  fret  et  ef- 
face les  douleurs,  et  les  plaies  qui  sont  ou 
plus  secré  es  parties  du  ventre  efface  les 
niaus.  [Vie  et  mir.  de  plus.  s.  confess.,  le 
Pastouriau  S.  Gringoire,  .Maz.  368,  1"  170''.) 
Lat.  :  Livor  vulneris  ubsterget  mala.  (Prov. 
XX,  30.) 

Li  esbloissemimt  tert  et  efface  les  maus. 
(Ib.) 

ESBOCHiER,  voir  Esboschikr. 


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usBOELEK,  esliouelec,  s.  f.,  action  d'ar- 
racher les  entrailles  : 

Garin  abat  .i.  autre  souvin,  gueule  baee, 
Et  Do  en  rabat  .m.  a  une  eshouelee. 

(Doon  de  Maunce,  U297,  A.  P.) 

ESUOELEMENT,  csboul.,  S.  III.,  aotion 
(l'arracher  les  entrailles  : 

Lequel  prestement  fut  pris  et  esboulé 
fie  ces  Wandeles,  par  lequel  esboulement 
lui  faillit  de  la  pause  le  froment  qui  moult 
[jur  et  net  estoit.  (Girart  de  Bossillon,  ms. 
(le  Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  51.) 

ESBOELER,  -  cller,  esboieler,  esboueler, 
esbueler,  esbuiUer,  eboeler,  esbouler,  esbouU- 
1er,  V.  a.,  éventrer,  faire  sortir  les  boyaux 
du  ventre,  arracher  les  entrailles  : 

Dont  li  segnor  furent  esboellé. 

(LesLoh.,  Vat.  Urb.  375,  f  '24M 
Enfans  em  bers  eshoeler. 

(Wace,  Brut,  13S95,  Ler.  de  Lincy  J 
Tost  le  eussent  escervelé 
K  as  burduDS  esbuelé. 
(Id.,  Rou,  3'  p.,  30-29,  Andresen.)  Var.,  esbroclè. 
Mianz  est  que  par  amour  les  queillont 
Qu'il  les  ocient  et  esbeiiillent. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  f°  m''..) 
Meuz  volent  que  tuit  les  esbnillent 
Que  jamais  un  sol  en  recoillent. 

(Id-,  D.  de  Tio'm.,  1!,  lo722,  Michel.) 
Voir  !  dist  Geri,  ausi  t'atornerai 
Com  fis  ton  père  Herbert  qaeslioetai. 

'Baoul  de  Cambrai,  ccxxv.  Le  Glay.  ) 
Tout  ocient  et  esboelleni. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  f  74''.) 
Quer  desoz  le  ventre  le  Oert 
Si  forment  qae  tôt  Vesboete. 

(GuiLL.,  Best,  div.,  1324,  Hippeau.) 
Lancelot  les  enchauce  qui  les  detranche 
et  esbouele  et  les  va  occiant.  {Lancelot,  ms. 
Fribourg,  f»  35\) 

Si  com  un  chien 

Tesbonlerai  maugré  sien. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  71'.) 
Esboueles  fit  ses  cevaus. 

(MoosK.,  Chron.,  22004,  Reifl.) 
Et  le  quart  que  il  vit  ait  tout  esbouele. 
(Garin  de  Moni/lanne,  Vat.  Chr.  1517,  f  ."i"^.) 

Exenterare,  esboueler.  (Petit  Vocab.  lai. 
franc,  du  xiil"  s.,  Chassant.) 

Turs  et  Sarrasins  eshouelent. 

(GiiiART,  Roy.  lign.,  1524,  Buchon.) 

Et  pnis  si  tirai  mon  contiel 

Et  jurai  par  ce  hateriel 

Je  Vesbouterai,  crapeaudeaus. 
(Froiss.,  l'oés.,  Hichel.  S30,  f°  .425  t".) 
Nos  ennemis  si  tost  comme  ilz  le  ver- 
ront courront  après  lui  et  V esbouleronl,  et 
j  espoire  quant  ilz  [V^auront  esboulé  et  ilz 
verront  le  froument  qu'il  aura  en  son  ventre 
qu'ilz  ymagineront  que  nous  avons  tant 
de  froument  que  jamais  il  ne  nous  doive 
faillir.  (Gir.  de  Rouss.,  Vat.  Chr.  967, 
f  133^) 

Chevaulx  et  chevaliers  mors  et  esboulez 
par  tas  et  par  monceauLx.  [Jb.,  ms.  de 
Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  312.) 

Hz  sont  plus  emQes  de  boullon 
Que  n'est  uug  crapaut  esbotité. 
(1477,   Jeu   extraordin.  fait    par   Jek.    d'Estrées, 

ap.  Beauvillé,  Doc.   concern.  la  Vie,  1,  150'.) 
Chantez  comment  François  furent  vaincuz... 
Escarlelez,  esbouillei,  esbaullez. 
(1479,  MoLiNET,  Clianson  sur    la  bataille   de  Gui- 
neiinle,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Ckants  historiques 
français,   l"  p.,  p.  391.) 


AfBn  que  aucune  trace  ne  lignée  ne  de- 
mourast  des  François  en  Sicile,  les  femmes 
corrompues  et  enceintes  des  Françoys /"«- 
rent  ouvertes  et  esboulees  toutes  vives,  et 
leurs  petiz  enfans  furent  gettez  et  lancez 
contre  les  murs  et  rochiers.  (BocCACE, 
Nobles  malh.,  IX,  19,  f°  233  r°,  éd.  1315.) 

—  Absolument  : 

Dedans  sa  route  li  Loherins  se  mist. 
Fierl  et  detranche,  esboiele  et  ocist. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f"  4''.) 
Fiert,  esboele,  et  detrenche  et  ocit. 
(Car.  le  Loh-,  1*  chans.,  xni,  P.  Paris.) 

Cis  esbouelle  et  destranche  et  ocist. 

(ib.,  2'  chans.,  xiv.) 

Saintong.,  ébouillé,  écraser.  Poil.,  ébouH- 
ler,  dans  le  sens  d'écraser,  et  dans  le  sens 
de  démolir,  Norm.,  éboéter,  écraser,  faire 
sortir  les  boyaux,  et  éboyer,  effondrer. 
Guernesey,  ébouailler,  éventrer,  ébouailli, 
éventré.  Bessin,  éboiiayer,  faire  sortir  ou 
enlever  les  boyaux  du  ventre.  Lyonn.et 
forés.,  ébollié,  ébouUié,  éventrer,  crever, 
écraser.  Bourbonnais,  esboellev,  éventrer, 
détruire.  Bressan,  ébollié,  au  neutre,  dans 
le  sens  de  crever. 

ESBOEK,  v.  a.,  effrayer,  tourmenter  : 
Moult  ont  le  povres  esboé. 
Devant  juslise  l'ont  mené. 
(Chastoiem.  d'un  père,  cont.  xv,  95,  p.  111, 
Biblioph.  fr.) 

ESBOFiR  (s'),  v.  réfl.,  pouffer  : 

Ot  le  la  dame,  de  rire  s'esbofi. 

(Mort  do  Garin,  1475,  Du  Méril.) 

Cf.  ESBOUFFER. 

ESBOIELER,  VOir  ESBOELER. 

ESBOiLLANCK,  eboulatice,  s.    f.,  bouil- 
lonnement : 
Fervor,  ehoulance.  (Gloss.  de  Couches.) 

ESBOiLL ANT,  adj . ,  houUlant,  fort  chaud  : 
Que  la  freidors  est  ça  si  granz 
E  la  la  chauz  si  esboillanz. 

(Ben.,  D.  de  Norm. .1,  175,  Michel.) 

ESBOiLLiR,  -  bouillir,  -  buillir,  -  boulir, 
-  buUr,  eboulir,  ebulir,  verbe. 

—  Neutr.,  bouillir  : 

Entred  purreture  es  miens  os,  e  desuz 
mei  esbuillissed.  (Cant.  Habac,  0.\f.,  Lib. 
Psalm.,  p.  241,  Michel.)  Var.,  esboiltisel. 

E  desuz  mei  esbuillisset.  {Ib.,  Cambridge, 
p.  272,  Michel.) 

Ainz  fait  le  cuer  toi  esbulir 
De  bon  amor,  de  desirrier 
De  bnenes  ovres  comencier. 
(fiéliv.  du  peup.  d'isr.,  ms.  du  Mans  173,  f  9  r°.) 

Les  eaues  de  Syloe  ne  sourgent  mie 
toute  jours,  ains  vienent  et  croissent  et 
esboulissent  hors  en  certaines  heures.  (Bib. 
hisL,  Maz.  532,  f»  130=.) 

Esbulio,  esbulir.  [Gloss.  de  Salins.) 

Hetor  monstroit  la  forte  et  aspre  vertu 
de  lui  par  chascune  de  ses  .il.  narines  par 
lesquelles  l'en  voit  le  sano  esboulir. 
(Oresme,  Eth.,  Bichel.  204.  f»  402=.) 

Par  lesquelles  l'eu  voit  le  sang  esboilUr. 
(ID.,  ib.,  ï"  57%  éd.  1488.) 

Se  le  sang  colérique  ebouloyl.  (B.  de 
GoRD.,  Praliq.,  I,  12,  éd.  1493.) 


—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Char  d'ome  en  jonesce 
S'esbout  par  delectacion. 
(Dial.  de  S.  Greg.,  ms.  Evrcux,  t»  28'.l 

Ou  melieu  du  fleuve  y  a  fontaines 
chaudes  qui  se  esbouillent.  (Chron.  et  hisl. 
saint,  et  prof.,  Ars.  3515,  f»  81  r».) 

Se  esboulissent  les  vaines  et  tressault  le 
cueur,  ou...  (Lefranc,  Champ,  des  Dam., 
Ars.  3121,  f»  1=.) 

Celluy  qui  le  cueille  (le  jus  de  tapsia)  ne 
soit  point  situé  ne  mis  contre  le  vent,  car 
les  mains  et  la  face  se  enfleroient  et  ebuli- 
roient.  {Jard.  de  santé,  l,  465,  impr.  la  Mi- 
nerve.) 

—  Act.,  faire  bouillir  : 

Certes  fureur  tellement  m' esbouillit  le 
sang,  aveugla  mes  yeux  et  m'incita  a  ven- 
geance. (G.  Chastellain,  Complainte  d'Hec- 
tor, VI,  197,  Kervyn.) 

—  Faire  évaporer  par  l'ébulition  : 

Ebulissez  la  par  un  feu  lent  le  sel  des- 
dictes matières.  (La  Turbe  de%  philos.,  ms. 
Ste-Gen.,  R.F.  5,  f»36  v».) 

—  Esboillissant,  part,  prés.,  bouillant, 
brûlant  : 

Li  soleilz 

Enz  el  cumencement 
Tnte  sa  vertut  prent  ; 
Tut  est  esbuilli.^sanz. 
Forment  chalz  e  ardanz. 

(Ph.  de  Th.iun,  Cumpoz,   1329,  Mail.) 

Celé  (eau)  qui  chaude  fu  et  esboullissant 

devint  froide.  (Vie  et  mir.  déplus,  s.  conf., 

Maz.  668,  f°  203'.) 

Formus,  ebolissant.  (Gloss.  de  Couches.) 

Formum, fer  chaut;  formus,  esboulissant. 

(Gloss.  lat.-gall.,Rhhe[.  1.  7692.) 

—  EsboiUi,  part,  passé,  qui  a  bouilli  ; 
fig.,  bouleversé,  troublé  : 

Mais  il  l'en  tient  porjengleor 
De  çou  qu'il  dist  qu'il  a  veuc 
L'empeeris  trestole  nue, 
La  vile  en  est  tote  esboulie  ; 
Li  un  le  tornent  a  folie 
De  cels  qui  ceste  novele  oent. 
(Cbrest.,  Cligel,  Richel.  375,  f°  '280''.) 

La  veissies  Picars  moût  forment  esboulis. 
(Chron.  des  ducs  de  Bourg.,  10128,  Chron.  belg.) 

—  Qui  a  cessé  de  bouillir,  au  sens  mo- 


Qu'il  ne  falloit  laisser  aucune  marque  ou 
vestige  apparent  de  cholere,  ains  après 
qu'elle  estoit  esboulue  et  rassise,  effacer 
toute  racune.  (Amyot,  Prop.  de  table,  viii, 
7.) 

Ceux  qui  voudront  en  vieillesse  estre 
sages  soyent  amoureux  jeunes:  et  quelque 
jour  se  "  rassiéront  ebouiUis  par  amour. 
(Baif,  les  Amours,  à  Monseigneur  le  duc 
d'Anjou,  éd.  1572.) 

—  Qui  a  poussé,  en  parlant  de  végéta- 
tion : 

Fist  coupper  tout  le  bois  creu  et  esboulu 
autour  dudit  buisson.  (Charte  de  Chaalis, 
Grenier  315,  u°  15,  Richel.) 

Tous  les  arbres  creus  et  esbouleus  en  et 
sur  les  communs  pasturages.  (Ib.) 

Bures,  pays  de  Bray,   ébouilli,  échauffé- 


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-.W.i 


ESBOiLLissEMENT,  esbouHlissement,  es- 
boulissement,  s.  m.,  bouillonnement^  au 
propre  et  au  figuré  : 

Beneissiez  tus,  fu  e  esboillissement  al  se- 
snur.  {Psalt.  monast.  Corb.,  Richel.  1.  768, 

Et  la  mer  s'estut  de  son  esboillissement. 
(GuiART,  Bible,  Jon.,  ras.  Sti?-Gen.) 

La  mer  s'estut  de  son  esboulissemenl. 
{lD.,ib.,  Maz.  684,  ^209'.) 

Com  prans  esbouillissemens  soustint  elle 
de  ma  verpoigne,  nul  ne  plaifrnoit  de  nous 
fors  ce  que  il  estoit  avenu  a  l'autre.  (J.  de 
Meung,  Ep.  d'Abeil.  et  d'Hel.,  Richel.  920, 
f°  13  r».) 

Hz  prindrent  Jonas  et  le  mirent  en  la 
mer,  et  elle  appaisa  son  esboidUlssement. 
{Bible,  lonas,  ch.  l,  éd.  1543.) 

ESBOiLLissoR,  S.  f.,  chaleur,  ardeur, 
au  fig.  : 

El  baptesme  est  om  régénérez  et  est  faiz 
filz  de  grâce.  Puis  ovre  bien,  et  devient 
lignée  de  justice,  quant  il  par  Vesboillissor 
dé  charité  ame  Deu  et  son  prisme.  (Trad. 
deBelelh,  Richel.  I.  995,  f"  27  v-.) 

ESBOIR,  voir  ESBAIR. 

ESBOIRE,  csboyre,  v.  a.,  boire  entière- 
ment, absorber  : 

En  la  playe  de  la  chair  soyent  mis  phima- 
ceaus  secs  ou  une  pièce  d'esponge  qui  es- 
boyve  la  sanie.  (Jodb.,  Gr.  chir.,  p.  283, 
.•d.  1698.) 

ESBOiTÉ,  adj.,  boiteux  : 
Chevaux  esboitez  et  recreuz.  fLA   Noue, 
Disc,  polit,  et  milil.,  ch.  m,  Râle  1587.) 

ESBOiTEMENT,  esboitlemeiit,  s.  ni.,  dis- 
location : 

Esboittements  et  eslochements.  (Mont., 
Ess.,  n,  31,  p.  472,  éd.  1595.) 

ESBOLONNEE,  S.  f.,  action  de  lancer  de 
gros  traits  d'arbalète  : 

Chascuns  abat  le  suen  a  celle  csbolonnee. 
{Florence  de  Rome,  Richel.  nouv.  acq.  4192, 
P  .38  r°.) 

Cf.  RouJON,  dont  l'une  des  formes  est 

BOOLON. 

ESBOMi,  part,  passé  et  adj.,  comme 
nbosmi,  plongé  dans  la  douleur  ; 

Li  reis  est  e&bomi  e  la  reine  mut  pis. 

(Horu.  3544,  Michel.) 

ESBONAGE,  esbonnage,  esborrage,  -  our- 
nage,  -  ondage,  -  aige,  s.  m.,  droit  de  plan- 
ter des  bornes,  de  borner  ;  affranchisse- 
ment des  redevances  moyennant  une 
somme  convenue  : 

Et  saichent  tous  que  li  Irefons  ,  les 
ventes,  les  vestures,  li  terrages,  li  cens,  li 
forage  de  le  ville,  Uesbondage.  etli  molins 
banauvles,  li  chateis,  li  sang  et  tout  l'au- 
tre justice  et  tout  tel  droiture...  sont  et  se- 
ront a  ciaus  de  Bucillies.  (1270,  Cart.  de 
Bucilly,  Richel.  1.  10121,  f»  37  v.) 

Li  enfant  devant  dit  quaut  il  venront  a 
aage  averout  ferme  et  estaule  le  devis  le 
partie  et  Vesbonnage  devant  dit  a  tous  jours. 
(1276.  Cart.  de  St  Quentin,  Richel.  1. 
11070,  f»  15  V».) 

Douze  deniers  d'esbonnage  iVuuc  bonne 
quant  on  l'esbousne.  (1284,  ib-,  I"  70  v".) 


Et  aussi  le  roage  desdites  mesures  avec 
lesdites  oubliées,  ventes  et  esbonrnages  el 
fié  desus  dit.  (1287,  Cart-  de  S.  Germ.  des 
prés,  Arch.  LL  1027,  !"  120  r».) 

Comme  drois  esbonnages.  (1289,  Cart. 
d'Igny,  Richel.  9904,  f»  143=.) 

Item  quiconque  voudra  esbonner  oudit 
terroir  par  nous  ou  par  uostre  comman- 
dement, sera  fais  li  esbonnages  ;  et  pour 
chascune  bonne  deux  deniers  parisis  se- 
ront paie.  (1293,  Cart.  de  S.  Corneille  de 
Compiègnej  f"  201.) 

Le  roage  et  ['esbornaige.  (1322,  Arch.  S 
248.  pièce  S.) 

Et  en  fu  plais  du  devant  dit  cerchema- 
naige  et  esbondaiges  en  la  court  le  roy. 
(1325,  Arch.  ,IJ  64,  f»  60  r«.) 

.III.  den.  d'un  esbonnage.  (1329,  Cart.  de 
Guise,  Richel.  I.  17777,  1°  92  v».) 

Se  aucuns  bons,  ou  aucune  femme,  aient 
a  faire  a  un  autre,  et  il  viegnent  devant 
le  juge,  et  requièrent  esbonnaige,  ne  doit 
avoir  ne  fuites,  ne  barres,  se  ce  n'est  que 
il  querre  avoir  jour  de  monstree.  {Coiist. 
de  Troyes,  p.  451,  Pithou.) 

ESBONDAGE,  VOir  ESBONAGE. 
ESBONDER,  VOir  ESBONER. 
ESBONDEMEXT,  VOir  ESBONEMENT. 

ESBONDiE,  eb.,  S.  f.,  bond,  fois  : 
Je  sçay  rostir  perdris,  oysons... 
[Faire]  escu.  pavois  et  talioches, 
l'atins  a  rouelle  et  galloches. 
(lanp  a  caup.  deulx  d'une  ehondie. 
(1510,  Watelet  de  tous  mestiers,  Poés.  fr.  des  xv* 
et  xïi"  s  ,  XUI,  IGl.) 

Cette  expression  est  encore  en  usage 
dans  le  patois  picard  :  tout  d'eine  ébendie, 
tout  d'eine  esbondie,  à  la  fois,  instantané- 
ment. 

ESBONEMENT,  -  onnement,  -  ondement, 
s.  m.,  fl.xation  de  bornes  : 

Otrie  que  cil  de  Foisui  aient  et  tiegnent 
paisiblement  et  quictementatous  jours  les 
terres  dont  debas  estoit,  qu'il  ont  cultivées, 
ahanees,  et  les  fruis  levés  par  lonc  tant 
dusques  a  la  baye  et  au  gart  deseur  dis 
selonc  V esbondement  qui  fais  est  par  com- 
mun assent  de  ciaus  de  Foisni  et  de  mi. 
(1284,  Cart.  de  Foigny,  Richel.  1.  18374, 
f»  62  r".) 

Comme  descors  fut  entre  moy  d'uue 
part  et  lez  diz  religieus  d'autre  seur  ce  que 
je  requerroie  que  il  feissent  esbonder  leur 
terroir  de  Resson...  Et  seur  tel  esbonde- 
ment entre  moy  et  eus  eut  si  grant  débat... 
que  nous  ne  pooissiens  mie  legiereuiput 
don  devant  dit  débat  accorder.,,  (1289, 
Cart.  d'Igny,  Richel.  1.  9904,  f»  143''.) 

Esbundemens  et  cercheminemens,  (1293, 
Arch,  K  36,  pièce  25.) 

—  Affranchissement  des  redevances 
moyennant  une  somme  convenue  : 

Icellui  chevalier  Ancel  sire  de  Pontmo- 
lain  franchi  et  esbonna  ses  hommes  et 
femmes  de  serve  condition...  11  estoient 
paravant  ledit  esbonnement  audit  cheva- 
lier, (1378,  Arch,  JJ  114,  pièce  98.  i 

ESBONER,  -  onner,  -  ousner,  -  onder, 
■  eir,  V.  a,,  borner  : 

Toutes  ces  terres  et  ces  bois  lor  ai  je  fait 
mesurer  et  esbonner.  (1256,  Cartul.  d'Ours- 
camp,  r»  200»,  Arch,  Oise,) 


Nostre  seignorie  laquele  nous  requérons 
que  ele  soit  devisee  et  esbonee  de  lajoutisse 
lo  roi,  (1260,  Cart.  de  Champagne,  Richel. 
1.  5993,  f»  240=,) 

Je  doins  et  otroi  a  le  devant  dite  église 
d'Oscans  tout  un  mien  bos  que  jou  ai  de 
men  hiretage  que  on  apele  le  bos  Ongnois 
tout  ensi  ooume  il  est  mesurez  et  esbohnez. 
(1266,  Cart.  d'Ourscamp,  f°  140',  Arch. 
Oise.) 

Se  aucuns  se  clamoit  a  nosfre  maieur 
d'esbonder  ou  de  cerchemener  el  il  ne 
prenoit  ce  qu'il  demanderoit,  il  seroit  n 
.XXII.  s.  de  bonne  monnoie.  (1273,  Cart.  de 
Thenailles,  Richel.  I.  5649,  f"  64  r».) 

.ex.  arpenz  de  bois  mesurez  et  esbonez 
loiaument.  (1279,  Cart.  de  S.  Maur,  Arch. 
LL  112,  1°  171  V».) 

Si  comme  il  esf  mesurez  et  esbonez.  (Ib., 
f°173v''.) 

Et  es  ois  chemins  mesures  et  esbonnes 
el  limites.  (1282,  Cart.  d'Igny,  Richel.  i. 
9904,  f"  119''.) 

Aviesmes  fait  esbonner  et  ahenner  le  dite 
voie.  (1289,  Cart.  de  Fervaques,  Bichel.  I. 
11071,f'26  v.) 

Nus  ne  puet  on  la  vile  vin  vendre  ou 
afforeir,  chemins  tailleir,  mesure  livreir, 
terres  esbondeir,  ne  ces  autres  choses  de- 
seur dites  faire,  se  par  nous  non.  {Cart.  de 
Bucilly,  Richel.  1.  10121,  f°  86  v».) 

Et  leur  donnons  plein  poair  et  autorité 
de  esbonner,  de  partir  et  de  deviser  el  de 
faire  limitacion  selonc  ce  qu'il  verront  que 
bon  sera  a  faire.  (1316,  Arch.  JJ  53, 
f»  i9  r°.) 

Liquel  chemin  leur  seront  de  telle  lar- 
gesce  comme  dessus  est  dit  bien  esbondé, 
et  dedens  les  bondes  pourront  li  dit  reli- 
gieus couper  et  taillier  sans  fraude.  (1324, 
Arch.  JJ  62,  f»  88  v».) 

Requeroit  que  li  terroirs  de  Rommains 
fust  cerkemanes  et  esbondes  dou  terroir  de 
Courlandon  pour  tant  comme  il  touchoit 
ledit  Mons.  Robert  et  sa  gent,  el  pour  tant 
comme  il  touchoit  moy  el  ma  gent.  (1325, 
Arch.  JJ  64,  f»  60  r».) 

—  Déplacer,  en  parlant  d'une  borne  : 
Douze  deniers  d'esbonnage  d'une  bouue 

quant  on  l'esbousne.  (1284,  Cart.  de  SI 
Quentin,  Richel.  I.  11070,  f»  70  v».) 

—  Séparer,  distinguer  : 
0  glorieuse  Deilé 

Eu  souTeraiae  majesté. 
Qui  on  Dieu  de  toutes  pars  sonaes. 
Qui  toutes  choses  feis  boaues. 
Qui  les  .uit.  elemeus  esliomies. 
(J .  UF.  Me(ing,  Trea.,  ms.  Turin  L  .u.  1.  fin.) 

—  Affrancllir  sous  certaines  conditions: 
De  la  taille  levée  oudit  an  suzles  honmes 

du  hé  dessus  dit  demouranz  a  Blaigny,dont 
il  y  en  a  .vill.  qui  se  dient  esbonne  chas- 
cuns parmi  ,ii.  chapons,  ,ii.  poules,  ,xil. 
parisis,  et  .iiii.  pains.  (13.'Î2,  Compte  de 
Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3%  f"  193  v».) 

Que  li  lieu  dessus  dit  feussent  franc  et 
exempt  de  toute  juridiction  temporelle  en 
la  manière  que  dessus  est  dit,  horsmis  et 
exceptez  les  dessus  nomez  noviaus  acquez 
esfionnes  elesclarciz  comme  dit  est.  {Charte 
de  1338,  Grenier  297,  n"  216,  Richel.) 

Hormis  et  exceptes  les  noviaus  acques 
liquel  sont  esclarcy  et  esbonné.  {Ib.} 

Avons  iceulx  Jehan  Tinet  et  Pcronelle  sa 
femme....  esbonné  et  par  ces  présentes  es- 
bonnons,  mettons  et  usions  hors  de  la  ser- 


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viliide  de    mortemain     et   de  formariase. 
(1387,  Arch.  JJ  163.  pièce  3o3.) 

—  D'une  manière  analogue,  «'appliquant 
à  la  redevance  : 

La  disme  est  bien  esbonnee.  (1277,  Cart. 
de  Jouarre,  Richel.  I.  H571,  f°  45  r°.) 

ESBOOTER,  V.  a.,  guetter,  épier  : 
Totes  hores  est  sor  rivière, 
lUuec  alaDt  et  eshoote 
La  charoigne  qoe  la  mers  giete. 
(Cerv..   ItesL,  Bril.  Mas.  add.  -28200,^  99».) 

Cf.  Abaater. 

BSBOQTJIER,  voir  ESBOSCHIKB. 
ESBORNAIGE,  VOif  ESBONAGE. 

ESBORXEUR,  S.  m.",  les  esbomcttrs  jurés 
étaient  à  Montbéliard  des  magistrats  qui 
avaient  la  garde  des  terrains  communaux 
et  signaient  les  travaux  de  délimitation 
relatifs  à  ces  mêmes  terrains. 

ESBOscHiER,  -  ouchcr,  -  ockier,  -  au- 
c.hier,  -  osguer,  -  oquier,  eb-,  ab-,  verbe. 

—  Act.,  dégrossir,  affiler,  tailler,  émon- 
der  : 

Du  merrain  abatu  et  abosché  ou  dit  boy? 
pour  l'edifflce  du  pont  de  Loyre.  (1389-92, 
Compt.  de  Nevers,CC  1,  f»  3  r»,  Arcb.  muu. 
Nevers.) 

A  Guillefflin  Regnaut  boscheron  pour 
abatre  et  aboscher  les  dictes  planches.  {Ib., 
f»  40  v.) 

A  Regnaut  le  Court  charpentier  pour 
abatre  et  aboscher  ou  bois  de  Ponceul 
.XXXil.  grans  pièces  de  bois.  {lo.,  f"  41  r°.) 

Pour  abatre  et  aboscher  les  diz  chaignes. 
(Ib.,  f»41  V».) 

A  Regnaut  le  Court  charpentier  pour 
abatre  et  abochier  ou  boys  de  Ponceul. 
{Ib.,  f»  65  r».) 

Haet,  preû  celle  pierre  bise. 
Sy  Vesboche  a  ton  grant  martel. 
(Le  ifist.  Mme  SIe  G^nw.,  Jub..  M  -<l ..  1.   '26.")  ) 

Esboquier  les  quesnes.  (1408,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Somme  a  Huguenot  Papperoche,  maistrc 
carpentier  de  le  ville  ouvrant  oan  a  esbos- 
quier  plusseurs  pieches  de  bois  a  faire 
cindres,  courbes,  reilles  et  asselin  cou- 
vertis  aux  tours  de  le  ville.  (141o-1416,  Beg. 
des  receples  de  Boulogne-sur-JHer,  p.  213, 
Ed.  Dupont.) 

Esbosquer  un  quesne.  (143fi,  S.  Orner, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Led.  seigneur  doibt  faire  tirer  lefd. 
pierres  et  toux  en  lad.  seigneurie  dud. 
vaulx  de  Francquemont  et  la  esboucher. 
(148-2,  Franck,  de  Franquemont,  Arch. 
Montbéliard.) 

Et  faict  tous  les  faux  mosles,  pour  porter 
a  la  perriere  de  Tonnerre  pour  près  yceulx 
eboscher  les  pierres  des  verrières.  (1496-7, 
Arch.  Aube,  reg.  3,  G  336.) 

—  Absolument,  donner  la  façon  à  une 
vigne  : 

Pour  biner,  esbochier,  et  le  seurplus  des- 
dictis  vjpnes  faire.  (1328,  Compte  de  Odart 
de  I.aigtiy,  Arch.  KK  3',  f"  9  v».) 

Pour  esbochier  ilU'C  ou  ladicte  semaine 
par  .XXXIII.  ouvriers  d'un  jour,  .xxvil.  s. 
.VI.  d.  (Ib.,  f»  71  vo.) 


Pour  .XX.  hommes  a  esboschier  par  .i. 
jour.  (1332,  ib.,  f»  134  r».) 

—  Réfl.,  entreprendre  : 

Avoit  aucuns  chevaliers  jonnes  et  amou- 
reux, qui  s'abauchoient  ae  chevauchier 
avant  pour  veoir  le  convenant  des  Fran- 
chois.  (Froiss.,  Chron.,  ap.  Polain,  Chron. 
de  Jeh.  le  Bel,  11,  304.) 

Picard,  éboker,  émonder,  tailler  un  arbre. 

ESBOSKEiLLiER,  V.  a.,  couper  du  bois  : 
Pour  coupper   et  esboskeilUer  tronches 

de   caisne.   (1320,  Trav.  aux  chdt.  d'Art., 

Arch.  KK  393,  f»  43.) 

ESBOSKER,  voir  Esboschier. 

ESBoucHAiRE,  adj.,  proprc  à  émonder  : 
Congnee  esbOKchaire.  (1464,  Arch.  J.1 199, 
pièce  426.) 

ESBOUCHER,  voir  Esboschier. 

ESBOUCLER,  V.  a.,  déboucler  : 
Li  dui  qui  estoit  avec  l\ii  aie  avoient  ja 
coupé  les  chengles  au  sommier  monse- 
gneur  Jehan  et  detoursé,..  et  adonc  vaut 
prendre  li  fiex  Raoul  de  Flavi  une  espee 
en  le  présence  de  lui  qui  parole  pour  es- 
boucler  le  sommier  monsegneur  Jehan, 
mais  chis  témoins  ne  li  laissa.  (Reg.  du 
Parlem.,  Arch.  J  1028.) 

ESBOUDRE,  verbe. 

—  Neutr.,  bouillir  : 

Et  l'yaoe  s'espant 
Qui  s'en  va  bruiaot  a  Veshonâre 
Vers  la  vile,  pins  tost  que  fondre 
(GciART,  Ro'j.  lign.,  t    I.  p.  132,  Bnchon.) 

—  Réfl.,  se  réduire  à  force  de  bouillir  : 
Puis  soit  vuidié,  tronçonné,  et  mis  cuire 

en  vin  et  en  eaue  et  que  le  vin  passe  ;  et 
que  a  la  mesure  qu'il  se  esboudra,  que  l'en 
y  mette  tousjours  vin.  (Le  Ménagier.  11, 
199,  Biblioph.  fr.) 

ESBOUELEE,  VOlr  ESBOELBE. 
ESBOUELER,  VOlr  ESBOELER. 
ESBOUERESSE,  VOIP  ESBOURBSSE. 

ESBouFFER,  -  oufcr,  -  ofer,  -  ufer, 
ebouffer,  aboufer,  verbe. 

—  Neutr.,  rejaillir,  éclabousser  : 
Lequel   frappa  telement   ledit  pot  sur  la 

table  qu'il  fa  rompu,  dont  la  servoise  qui 
dedans  estoit  voula  et  esbouffa  sur  le  sup- 
pliant. (1389,  Arch.  JJ  138,  pièce  114.) 

—  Éclater,  pouffer  de  rire,  rire  avec  con- 
vulsion : 

Vous  esboufferiez  de  rire.  (Cholieres, 
Apresdinees,  p.  213,  Lacroix.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Si  OQ  les  veat  bien  esconler. 
On  oit  par  leurs  bouches  trotter 
Des  quiproquo,  qu'on  ne  peut  dire 
Sans  s'esl/ouffer  du  tout  a  rire. 
(H.   EsTIENNE,  Dial.  du  nouveau  lang.  fr.  Ualitt- 
nesé,  i,  5,  Liseai.) 

S'esbouffer  a  rire.  (Lestoile,  Mém.,  2° 
p.,  p.  153,  Champollion.) 

—  Se  gonfler,  s'essouffler  : 

Les  unes  d'elles  se  ebouffoient 
A  lacrimer  et  souspirer. 
Les  antres  par  courroux  suffloienl 
De  fine  force  de  plourer. 
(Marchl.  Louanges  de  Marie.  I  '  .S6  r",  éd.  1492./ 


—  Esboufé.  part,  passé,  essoufflé  : 

La  borgoise  se  r'est  assise 
Lez  son  seignor  bien  abnufee. 
Dame,  monlt  estes  aTouee 
El  si  avez  trop  demouré. 
Sire,  merci,  por  amor  Dé 
Ja  ai  je  osté  trop  travaillie... 
(De  la  Saineresse,  Richel.  837,  f  211''.) 

Certains  auteurs  du  commencement  du 
xvii»  siècle  offrent  encore  des  exemples 
i'esbouffer.  On  lit  dans  le  Dict.  franc.-al- 
lem.  de  Duez,  Amsterdam  1664  : 

Esbouffer,  s'esbouffer.  S'esbouffer  de  rire. 
Sesbouffer  de  parler. 

Guernesey  ,  s'esbouffaïr  .  crever  do 
rire.  Vendée,  être  èbuffé,  être  essoufflé. 

CL  EsBOFin. 

ESBOUGiER,  v.  a.,  éloigner  : 

Et  mieux  raorir  voroie  nxi'esiougier 
Mon  coer  de  vous. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f  2'.) 

ESBOUILLER,  VOir  ESBOELER. 

ESBOUILLISSEMEIIT,  VOir  ESBOILLISSR 
MENT. 

ESBOUILLONNEMENT  ,       esbOUUlOngVI'- 

ment,s.  m.,  bouillonnement  : 

En  chaque  lieu  (du  détroit)  ou  il  y  a 
quelque  peu  de  hauteur  il  s'y  faict  un  es- 
bouillonnement  estrange  de  la  force  et  roi- 
deur  que  va  l'eau  en  le  traversant.  (Cayet, 
Chron.  sept.,  p.  266,  Michaud.) 

—  Plantation  désordonnée  : 

Ou  demaine  dudit  fief  de  Menilles  a  et 
[puet  avoir  et  appartenir  trois  cens  acres 
de  terre  qui  en  temps  paisible  se  labou- 
roient  en  vignes  et  parties  en  abbes,  et 
dont  deux  acres  ou  environ  sont  a  présent 
plantées  en  esbouillongnement  et  escrois- 
semens  de  bois  et  pasturaiges.  (1450,  I)e- 
nombr.  du  baill.  d'Evreux,  Arch.  P  308, 
f  31  r°.) 

Cf.  au  mot  EsBOiLLiR  la  dernière  subdi- 
vision du  participe. 

ESBOUiLLONNER,  esbuHlonner ,  v.  a., 
arroser  de  bouillon,  d'eau  de  fumier  : 

Pour  esbuitlonncr  des  pommiers.  (1466. 
Compte  de  l'Hôl.D.  de  Baieux,  f»  140  r».: 

ESBOULEMENT,  VOir  ESBOELE-MENT. 
ESBOULER,  voir  ESBOELER. 
ESBOULIA,  voir  ESBOILLIR. 
ESBOULISSEMENT,      Vuir     ESBOILLISSIÎ 
MENT. 

ESBOURBELER  (s'),  v.  réfl.,  s'effoudrer: 
Et  disoient  les  aulcuns  que  s'estoit  une 
paix  a  deux  visaiges,  et  qu'elle  s'esbourbe- 
leroit  temprement,  et  que  le  conte  ne  s'es- 
toit accordé  que  pour  ravoir  la  grant  foiso'i 
des  nobles  chevaliers  et  escuiers  qui  gi- 
soienl  en  grant  péril  en  Audenarde. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2660,  f  53  v».) 

Cf.  BOURBEAU. 

ESBOURCER,  V.  a.,  débouTser  : 

En   eussent  esbourcé  et   payé    le    prix. 

(Coat.   de   Bueil,    Nouv.    Coût,    gén.,    11, 

1239'', 


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ESBouRER,  V.  a.,  enlever  les  nœuds 
de  : 

Clnrisce  li  esbonrrsse  sceit  bien  son 
niPsIiiT  Très  quant  lia  elle  iipris  draps  a 
eshourer  ?  {Dialog.  fr.-fîam.,  (°  13',  Micbe- 
lant.) 

Commande  a  tous  drappiers  qup  bien  pt 
diligemment  ils  faiceiit  esbmirer  et  eshiic- 
qnier  leurs  draps.  (1464.  Staliils  des  dra- 
piers, Méui.  des  Aul.  de  la  Moiinie,t.XVlI, 
1880-81.) 

—  Consumer  : 
Pour  leor  chauffer  l'uD  mist  nne  bourrée 
Emmy  le  feu,  qui  losl  fut  enhourree. 

{Faifeu,  p.  91,  Jouaust.) 

ESBOURESSE,  esbouercssc,  s.  t.,  celle 
qui  enlève  les  nœuds  du  drap  : 

Esboueresses,  eliseresses,  tonderesses, 
pigneresses.  (1270,  Reg.  aux  bans,  Arch. 
S.-Omer,  AB  xvill,  16,  n"  90.) 

Clarisce  li  esbouresse  sceit  bien  son  mes- 
tier.  Très  quant  ha  elle  apris  draps  a  es- 
bourerî  {Dialog.  fr.-flam.,  f»  13»,  Miche- 
lant.) 

ESBOURJONNER,  V.  3.,  débafrasser  des 
bourgeons  : 

Les  vignes  sont  continuellement  fouyes, 
et  les  oibourjonne  l'en.  {Proufficts  champ, 
et  ruraux,  vii,  o,  ap.  Sle-Pal.,  éd.  Favre.) 

ESBOURNAGE,   VOir  ESBON.iGE. 
ESBOUSNIÎR,    voir  ESBONER. 

ESBOUTÉ,  adj.,  cassé  par  le  bout  : 
Pour  ce  que   les   piedz    (d'un   tappecul) 

esloient  rompus  et  esboutez.  (1529,  Acquits 

de  Laon,  Arch.  mun.  Laou.) 

ESBouTURE,  S.  t.,  broussaiUs  : 
Lesquelles  terres  par  longue  continua- 
tion de  temps  et  au  moyen  de  nosdiz  bos 
se  soient  abocques  ut  "peuples  en  partie 
d'aucuns  menus  bos,  que  on  dit  esbou- 
lures  ou  espailles.  (14S7,  Cart.  de  Corbie, 
ap.  Due.,  111,  :&",   éd.  Didot.) 

ESBRACER,  VOlr  ESBRASER. 

F.sRRAiER,  V.  a.,  ôtef  la  boue,  le  brai  : 

Et  cel  vivier  il  pourront  faire  fouir  et 
esbraier  et  nettier.  (1269,  Acte  de  la  C"" 
Marg.,  Tailliar,  p.  306.) 

ESBRAiLLË,  part,  passé  et  adj.,  qui  a 
ses  braies  mal  attachés,  débraillé  : 

Et  qu'un  gentilhomme  se  trouve  enlieu 
de  respect,  sans  espee  a  son  costé,  tout 
esbraillé  et  destaché,  comme  s'il  venoit 
de  la  garderobbe.  (MoNT.,  Ess.,  1.  I,  c.  43, 
p.  173,  éd.  L-igS.) 

ESBRAISIER,  voir  ESBRASER. 

ESBRANCEMENT,  VOlr  ESBRANCHEMEMT. 

ESBRANCHE,  S.  m.,  action  d'ébrancher  : 
Cet  esbranclte   se  doit  faire   au  decroist 

de  la  lune.  (Uaison  rustique,  m,  46,   éd. 

1638.) 

ESBRANCHEMENT,  -  ccment,  S.  m., 
branche,  partie  : 

Il  fu  jugié  que  sitnst  comme  li  acusemens 
fu  les  de  fausseté,  ce  lu  a.  tinn  persopele 
et  esbrancemens  de  le  querele  qui  devaut  es- 
toit  reele.  (Beaum.,  Coût,  du  lieauv.,  c.  vi, 
34,  Beugnot.) 


Il  fu  jugié  que  si  tost  coume  li  acuse- 
mens fu  fez  de  fausseté,  che  fu  action  per- 
sonel,  et  esbranclieinens  de  la  querele  qui 
devant  estoit  réelle.  (Id.,  ib.,  p.  43,  ap. 
Ste-Pal.) 

ESBRANCHETER,  v.  a  ,  couper  les  pe- 
tites branches  de  : 

Et  porront  lesdiz  preneurs  esbrancheter 
ourmes  et  aultres  arbres.  (1387,  Arch.  MM 
31,  1°  50  r».) 

ESBRANCHIER,  -  cher,  -  quier,  -  hier, 
verbe. 

—  Act.,  détacher,  aliéner  une  partie 
d'un  fief  : 

Et  lo  osté  (cest  héritage  dou  pré)  par  no 
consentement  et  esbrankiel  dou  liit  ke  il 
tenoit. (CftarJe  de  1286,Moreau  208,  f°  221  r°, 
Richel.) 

Il  fu  jugié  que  puisque  Pierres  avoit 
joint  aveques  son  fief  ce  qui  estoit  tenu  de 
li  en  vilenage,  il  nel  pooit  desjoindre  ne 
eslongier,  sans  l'otroi  de  son  segneur, 
aius  pooit  li  sires  penre  le  liu  comme  mef- 
fiet  et  comme  sou  fief  esbranquié.  Et  par 
cel  jugement  pot  en  veoir  que  il  loist  a 
cascun  a  acroistre  et  amender  le  fief  qu  il 
tient  de  son  segneur  ;  mais  il  ne  loist  pas, 
comment  qu'il  l'ait  acreu,  par  bone  cause, 
a  aiieticier  ne  a  enpirier  son  demaine  eu 
esbranquanl  ne  en  fesant  arrière  fief. 
(Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  ch.  xlvii,  9, 
Beuguot.) 

Noz  deismes  bien  que  c'estoit  des  héri- 
tages qui  sunt  tenu  en  vilenage,  car  cil 
qui  sunt  tenu  en  fief  poent  en  tele  manière 
eslre  estrangié  ou  esbranquié,  qu'il  sunt 
forfet  au  signeur.  (Id.,  ib.,  ch.  li,  19) 

El  ne  peusse  mie  bonnement  men  fief 
esbrancher  par  manière  de  veudage  sanz 
congié  du  roy.  (1326,  Arch.  JJ  64,  1»  193  r".) 

Que  il  puist  esbrancher  de  sondit  fié 
jusques  a  la  value  de  la  somme  dessus 
dite.  {Ib.) 

Ne  son  fief  ne  peut  esbrancher  ne  des- 
pecer  sans  le  gré  de  sou  seigneur  (Bout., 
Somme  rur.,  1"  p.,  f»  128',  éd.  1486.) 

—  Réfl.,  dans  le  sens  passif  : 

Le  sergent  a  qui  l'exécutoire  s'adressa, 
s'.ivança  de  vendre  deux  fortes  maisons 
que  le  chevalier  avoit  tenues  lnut  d'un  fief 
et  d'un  seigneur,  et  qui  esbrancher  ne  se 
pouvoient.  (Bout.,  Somme  rur.,  l"  p., 
r»  111'',  éd.  1486.) 

—  Au  xvi»  siècle,  on  a  employé  le  ré- 
Mchi  s' esbrancher  pour  signifier  s'accro- 
cher aux  branches  : 

L'un  s'ebraitche  a  un  pio,  les  antres  a  un  chesne. 
(Jeban    de    la  Taille,  la  Famine,  IV,  éd.  1572.) 

...  Il  volette  alentour 
De  son  nid  raailienreux,  et  s' esbranchanl  auprès 
De  son  enneiny  sourd,  gasonille  ses  regrets. 
(Jaco.  DELA  Taille,  baiie,  I,  l,éd.  1572.) 

ESBRANCHURE,  eh.,  S.  f.,  branche  cou- 
pée ; 

Ils  (les  cerisiers)  croissent  en  bonté,  si 
on  enterre  a  l'entour  de  leur  pied  les 
ebranchiires  qu'on  a  coppees.  (Du  Pinet, 
Dioscoride,  i,  129,  éd.  1605.) 

ESBRANDiR,  V.  a.,  allumer,  embraser, 
mettre  le  feu  : 

Et  le  feu  fust  si  esbrandi  que  nul  n'y 
peust  mettre  main  sans  advanture  de  péril. 
(Consl.  de  Rret.,  I»  70  r») 


Cf.  Brande. 

ESBR.ANKIER,   VOir  ESBRANXHIER. 
ESBR,\N\ER,   voir  EsBRENER. 

rsiiRvoNi'R,  -  onncr,  v.  a.,  éventrer, 
mettre  en  pièces,  dépecer,  couper  par 
morceaux  : 

Mes  ainz  auré  en  charbonnees 
Treslout  et'raoïiuf'  le  rn.irt 
Que  nuies  des  arm"S  en  port. 
(Perceml,  ras.   Moulpellier  H  iilO,  f°  8''.) 
Grauz  cops  li  doooenl  et  granz  flaz 
Et  si  II  deslralKnent  les  braz 
A  lor  durs  poioz  qu'arde  mais  feus. 
Li  sanz  li  saut  en  moult  de  leus 
Par  mi  les  ongles  fors  des  mains. 
«  Certes,  let  ele,  c'est  du  mains. 
Vos  ne  m'aurez  conquise  a  pièce, 
Ainz  en  tendra  cha^cun  sa  pièce. 
Et  ainz  toute  iere  esbraonnee 
Que  je  vos  soie  abandonnée. 
(G.  DE  CoiNCi,  de  l'Emper.  qui  qaria  sa  chasieé, 
Richel.  '>:î1I1,  f  ieC".) 

eshraonee. 

(Id  ,  I*.,  ms.  Brus.,  f"  116'.) 

S'orendroit  ne  aeures,  a  grant  honte  morras. 
Et  devant  et  derrière  tant  l'en  ferai  douer 
Que  tout  ferai  par  pièces  ton  cors  eshranner. 
(Vie  Sle  Clirisl.,  Uichel.  817,  f  178  v".) 

ESBRASEMENT,  csbrassement,  s.  m., 
embrasement  : 

Et  le  feu  et  \' esbrasement 
0  ses  propres  ialz  ot  vea. 
(J.  Leiiarcha.nt,  }/(>.,  ms.  Chartres,  t"  6''.) 

Par  les  rois  de  sabbat,  qui  soue  esbras- 
sèment,  entendez  cens  qui  sunt  espris  el 
alumé  de  l'amor  del  siècle.  (Comm.  s.  les 
Ps.,  Richel.  963,  p.  124.) 

ESBRASER,  esbrasscr,  esbracer,  esbrai 
sier,  verbe. 

—  Act.,  embraser,  allumer,  enflammer  : 

Li  fus  de  lui  si  les  esbrase 
Com  ardant  bnsce  de  fornaise. 

(S.  Brandan,   Ais.  3jl6,  f»  103°.) 
La  cité  fait  Inte  esbraser. 

(Ben.,  D.  de  Sorm.,   l,  1846,  Michel.) 
Le  riche  musler  Saint  Denis 
Fh  esbrasez  e  tut  desfaiz. 

(10.,  1.  S76.) 

Ja  m'i  auront 
Les  oilz  e  la  chère  e  le  front 
A  plus  il'nn  charbon  esbninez. 

Un.,  ili..  11,  yi'iO.) 
E    les    charbuns    alumad    e    esbrasad. 
{Rois,  p.  206,  Ler.  de  Liucy.) 

Por  l'emperere,  qui  iert  aies  couchier. 
Ont  fait  le  feu  en  la  chambre  esbraisier. 

{Girard  de  Yiane,  p.  41,  Tarbé.) 
Fa  l'iglise  arse  et  eabrasee. 
{].  Lf.marchant,  Mir.,  ms.  Chartres,  f  S''.) 

-  Fig.  : 

E  ki  enemis  de  nature... 

L'fl  ci  vencu  e  e.\bracé 

Qui  de  son  lit,  ou  il  esteit,.. 

S'est  levés  los  ileschans  e  uns. 

(Vie  dit  pap.  Gréii.,  p.  8,  Luzarche.) 
Il  abunda  de  si  grant  pitié  qu'il  tre>tor- 
nat  la  seue  ire  que  mal  ne  leur  fist,  et 
n'esbrasa  mie  toute  la  seue  ire  vers  eus. 
{Psaiil.,  Maz.  258,  f"  94  v».)  LaL,  et  non 
accendit  oninem  iram  sunm. 


—  Rétl.,  .s'emliraser 


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ESB 


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Je  requerrai  mun  veir  Deu  que  il  mun 
sacrefise  od  tute  la  busche  faced  par  sei 
esprendre  e  esbraser.  {Rois,  p.  316,  Ler. 
de  Lincy.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Tu  eshraseras  par  dreit  amvidie. 

(S.  Alexis,  App.,  C,  ap.  Stengel,  Gloss.  de  S. 
Alexis.) 

—  Esbrasé,  part,  passé,  embrasé,  allumé, 
enflammé  : 

La  meson  est  puanz,  de  grant  feu  esbrassee. 
(Hermas,  Bible,  ms.  Orl.,  374'''",  f°  8''.) 

—  Fig.,  enflammé  de  quelque  passion  : 

Hardiz  e  si  d'ire  esbrasez. 

(Bf.n.,  C.  de  Norm..  11,  33634,  Michel.) 
Donc  esloient  leur  coers  espris 
Et  replaniz  et  saolez, 
Et  del  saint  espir  esbrase::. 
(Geff.,     .vu.    est.  du  inonde,  Kicbel.   1526, 
f°  133''.) 

Iriez    est.    ce    est    espris   et    esbrassez. 
(Comm.  s.  les  Ps.,  Richcl.  963,  ii.l36\) 
Ou  cuei'  esbrasé  et  espris. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  S069,  T  S».) 

—  En  parlant  de  chose,  comme  enflam- 
mé : 

Jusqu'à  qant  sera  esbrasee  si  corne  feus 
ta  pelosie  et  t'envie  f  (Comm.  s.  les  Ps., 
Richel.  963,  p.  187».) 

ESBRASSEMENT,  VOir  ESBRASEMEKT. 
ESBRASSER,  VOir  ESBRASER. 

ESBRAYEUR,  S.  m..  Celui  qul  Bnlève  la 
boue  : 

Ponebiaulx  pour  les  es6ra!/e!«)'«  des  fosses. 
(1414,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ESBREGIER,  VOir  HEEBERGIEB. 

ESBUENÉ,  esbranné,  part,  passé  etadj., 
embrené  : 

.Se  elle  est  vielle  et  esbrannee 
Tien  la  por  sage  et  avissee. 

(Clef,  d'amour,  p.  7-2,  Tross.) 

ESBREVEEMENT,  VOir  ESBBIVEEMENT. 

ESBREVER,  VOir  ESBRIVER. 

ESBRIEVE.MENT,  VOir  ESBRIVEMENT. 

ESBRIEVER,  VOir  ESBRIVER. 

ESBRiNGUER,  V.  a.,  piquBr,  percer  : 

Geste  ronde  e;.!  hallote 
M'a  faict  desja  si  très  souvent  diinguer 
Que,  si  lenoye  a  cesle  heure  Charlotte 
Au  dur  teton,  au  ventre  de  pelotte. 
De  mon  picquet  il  fauldroit  Vesbrinyuer. 
^Calvi  de  la  FoNTAisi:,  F.gloij.  sur  le  retour  de 
Baccliiis,  Poés    fr.  des  xv"  elxvi's.,  I,  241.) 

ESBBIVEEMENT,  csbriveinent,  csbrevee- 
ment,  adv.,  impétueusement,  d'une  course 
rapide  et  emportée  : 

Les  Estrusques  se  sont  e&brneemenl  em- 
batus  contre  les  Anciens.  (Bersuike,  T. 
Liv.,  ms.  Ste-Geu.,  f°  35''.) 

Hz  venoient  esbreveement  pour  entrer  en 
la  ville.  (Hist.  s.  et  prof.,  Ars.  S079,  t»  103\  ) 

H  advint  que  ung  jour  la  ou  il  se  exer- 
citoit  a  chevaucher  et  il  voulsist  tourner 
sou  cheval  qui  couroit  esbrivement,  il  cheut 


a  terre,  et  a  peu  qu'il  ne  mourut  en  la 
place.  (Le  prem.  vol.  des  grans  déc.  de  fit. 
Lw.,  l»  158S  éd.  1530.) 

ESBRIVEMENT,  esbrievenieiit,  s.  m., 
course  rapide  et  emportée  : 

Les  famés  Sabines...  se  osèrent  hardie- 
nient  bouter  entre  les  javeloz  volans  et 
vindrent  en  traversant  par  grant  esbrieve- 
ment  et  se  mistrent  entre  les  deux  batailles 
anémies.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms.  Sle-Gen., 
f°  12».) 

Les  Albins  par  grant  esbrievement  me- 
nèrent leur  ost  en  champ  romain.  (ID.,  ib., 
i"  15=.) 

Les  ennemis,  par  grant  esbrievement  se 
sont  efl'orcez  de  l'opprimer  et  enclorre. 
{Hist.  s.  et  prof.,  Ars.  5079,  f°  103'\) 

Tandis  que  Vulcius  crioit  et  disoit  ceste 
chose,  les  hommes  du  pouple  furent  si 
esnieuz  que  a  pou  qu'il  ne  mourut  par 
Vesbrievement  d'iceux.  (Ib.,  î"  139».) 

L'autre  multitude  des  Rommains,  com- 
bien qu'elle  l'ust  lasse  et  grevée  commença 
a  suyvir  Vesbrivemenl  des  chevaucheurs  et 
a  rompre  les  ordres  de  leurs  ennemys. 
(Prem.  vol.  des  gra7is  déc.  de  Tit.  Liv., 
f  152'',  éd.  1530.) 

Et  que  toute  l'espérance  de  la  Romaine 
gent  lust  en  leurs  chevaucheurs  et  en  Ves- 
brivemenl qu'ilz  pourroient  faire.  (Ib., 
fo  159".) 

Les  banieres  des  légions  furent  troublées, 
et  moult  de  chevaliers  d'environ  opprimez 
et  mors  par  le  bruit  et  esbrivement  des 
chevaulx  et  des  charettes  courans  parmy. 
(Ib.,  f»  164''.) 

—  Esbrivement  de  feu,  ravage  par  le  feu  : 

Apres  ce  qu'il  orent  fait  occisions  et 
esbrivemens  de  feux  les  le  fleuve  de  Avienne. 
(Bersuike,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  49'.) 

ESBRIVER,  esbriever,  esbrever,  verbe. 

—  Act.,  lancer,  précipiter  : 

11  esbrieva  et  esdreça  son  cheval  contre 
lui  ataineusement.  (Beksuire,  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  36=.) 

—  Réfl.,  se  précipiter,  fondre  impétueu- 
sement : 

11  feri  le  cheval  des  espérons  et  se 
esbrieva  contre  ledict  Tarquin.  (Bebsuire, 
Tit.  Ltv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  36".) 

Luy  mesmes  se  bouta  en  la  plus  forte 
turme  des  jouvenceaulx,  et  pria  les  princes 
d'icelle  que  avec  luy  ilz  se  voulsissent 
esbriver  et  embatre  impétueusement  de- 
dans les  ennemys.  (Prem.  vol.  des  grans 
dec.  de  Tit.  Live,  1»  164",  éd.  1530.) 

Tullius...  se  print  a  esbriver  contre  les 
ennemys  et  tous  ceulx  qui  estoient  de  sa 
bannière  le  suyvirent  si  qu'ilz  recuUerent 
les  ennemys  du  premier  assault.  (Ib., 
f»  116".) 

Mais  la  ou  Hanibal  veit  qu'ilz  se  doub- 
toient  ja  et  que  a  peu  qu'ilz  ne  s'esbrivoient 
contre  les  leurs,  il  les  commanda  retour- 
ner et  esbriver  contre  les  Gaulles,  aydeurs 
des  Rommains.  (Sec.  dec.de  Tit.  Liv.,  i,31.) 

Si  poingnit  son  cheval  des  espérons,  et 
s'esbriva  parmy  l'espesse  tourbe  des  enne- 
mys. (Ib.,  II,  4.) 

—  Esbrivé,  part  passé  et  adj.,  qui 
marche,  qui  court  rapidement,  lancé  de 
toute  force,  rapide  : 


Les  Volsques  venoient  a  moult  grant  ost 
esbrevé  pour  la  ville  assaillir.  (Hist.  s.  et 
prof,  Ars.  5079,  f»  108».) 

Aucunes  fois  a  ost  esbrivé  se  partoit  il 
devant  luv.  (Sec  déc.  de  Tit.  Liv.,  ii,  8,  éd. 
1530.) 

Hanibal  entra  a  tout  son  ost  esbrivé  es 
contrées  de  Sagonce  et  gasta  les  champs 
et  les  villes  d'entour.  (Ib.,  i,  7,  f°  111».) 

Talo  qui  estoit  adonc  souverain  maistre 
des  chevaucheurs  de  Hanibal  s'en  issit 
soubdainement  des  tentes  a  chevaulx  es- 
brivez.  (Ib.,  ii,  10.) 

Les  autres  par  cours  esbrivez...  s'en- 
fouirent au  dictateur.  (Ib.,  li,  10.) 

—  Tout  esbrivé,  en  toute  hâte,  à  toute 
course  : 

A  ces  parolles  fut  esmeu  le  couraige  du 
jouvencel,  si  que  celluy,  oublié  l'empire 
et  les  mandemens  consulaires,  courut  tout 
esbrivé  au  singulier  débat,  pensant  qu'il 
n'estoit  pas  grant  péril  s'il  estoit  vaincu. 
(Prem.  vol.  des  grans  déc.  de  TH.  Liv., 
f  128»,  éd.  1530.) 

Soubdainement  les  Latins  qui  fasoyent 
faire  voye  devant  la  court  par  le  dictateur 
qui  tout  esbrivé  avoit  suivy  Fabius  comme 
en  raige  qu'il  estoit  party  des  tentes...  (Ib., 
f  136''.) 

A  unis,  s'ébriver,  se  hâter,  se  presser. 
Cf.  Arriver. 

ESBRivEUSEMENT,  adv.,  impétueuse- 
ment : 

Si  grant  vergoingne  les  commença  a 
poindre  que  il  emhatirent  eshriveusement 
dedenz  les  javeloz  des  anemis.  (Behsuire, 
T.  Lice,  ms.  Ste-Gen.,  f»  116".) 

Cf.  ESBRIVEEMENT. 
ESBROELER,  VOir  ESBOELER. 

ESBROTiR,  V.  a.,  confondre  : 

Maisjo  sai  un  consoil,  sil  vos  voil  descovrir, 
A  toz  cels  le  dirai  quil  voudront  retenir  : 
Oez  de  quei  l'en  puet  le  cuvert  esbrotir. 
(Du  Mépris  du  sieele,  Richel.  195-25,  f°  65  r"  ; 

Trébutien,    Serin,  de  Guichard  de  Beaulieu, 

p.  25.) 

Cf.  Abroti. 

ESBROUAGE,  -  aiçe,  s.  m.,  lavage  d'une 
étoffe  : 

On  visite  les  ouvroirs  des  foulions  affin 
de  savoir  se  ils  faisoient  leurs  esbrouaiges 
comme  ordonné  leur  avoit  esté.  (1463, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms. ,  Bibl. 
Amiens.) 

ESBROUAILLER,     VOir    ESBROITEILUER. 

ESBiiouEiLLiER,  esbrueilUer,  esbroit- 
ailler,  esbruiller,  v.  a.,  ôter,  arracher, 
faire  sortir  les  entrailles,  éventrer  : 

Adonc  li  dist  li  angles  :  Esbrueille  cest 
poisson,  et  met  en  sauf  le  cuer,  le  fiel  et 
le  gisier.  (Bible,  Richel.  899,  f  199'.) 

Bedes  dist  sus  Thobie  ilec  endroit  ou  il 
esbrueille  le  poisson  que  li  deahles  vint  a 
la  passion  Nostre  Seigneur  et  s'assist  sus 
le  destre  bras  de  la  croiz.  (GuiART,  Bible, 
Luc.,  ms.  Ste-Gen.) 

De  greveus  morsiaus  les  soingnent. 
De  tel  air  a  eus  se  joingnent, 
Que  des  plus  vistes  en  esbnieillent. 
(G.  Gdiart,  Boij.  lign..  Il,  9714,  Bnchon.) 

Impr.,  Esbruecillent. 


ESli 


ESB 


ESB 


347 


Oster  les  entrailles,  eventrer,  esbroiiail- 
1er.  (R.  Est., Dictionaiiolum.) 

Il  beguoyoit  aucuuemeul  en  parlant  : 
dcquoy  l'on  peusoil  l'occasion  eslre  venue 
par  un  certain  venin  que  l'on  luy  feit 
boire  en  sa  jeunesse,  duquel  il  fut  en  grand 
danger  de  sa  vie  :  mais  il  en  fut  garanti 
par  se  faire  mettre  souvent  autour  du  corps 
des  mules  ouvertes  et  esbrouaillees ,  pen- 
dant qu'elles  estoient  encore  chaudes.  (D. 
Sauvage  DE  FoNTENAiLLES,//îst.duiio2/aume 
de  Naples,  f"230r».) 

ESBuouEiMENT,  S.  m.,  premier  lavage  : 
On  en  trouve  pareillement  (du  plomb)  es 
mines  d'or,  et  l'appelle  on  plomb  de  la- 
vaille,  pour  ce  qu'on  le  lave  es  mares  ou 
se  fait  Vesbrouement  de  l'or.  (Du  Pinet, 
Pline,  XXXIV,  16,  éd.  1S66.) 

1.  ESBRouER,  V.  a.,  passer  une  pièce 
d'étoffe  à  l'eau  ; 

Ne  pourra  nul  mouiller  les  draps  jusques 
a  ce  qu'ilz  soient  seellez  tous  escruz,  ou 
qu'ilz  aient  prins  congié  aux  boujonneurs 
de  les  esbrouer  seulement.  (1434,  Arch.  JJ 
173,  pièce  151.) 

2.  ESBROUER,  V.  B.,  pousser,  piquer, 
stimuler  : 

S'il  advient  que  le  loup  ayt  passé  les 
huttes  de  ceux  qui  seront  a  la  garde  des 
filets,  on  jettera  incontinent  après  ses  fesses 
un  court  baston,  pour  ['esbrouer  et  baster 
d'avantage.  (J.  de  Clamorgan,  Chasse  du 
Loup,  p.  39.) 

ESBROUIR,  voir  ESBRUIH. 

ESBROULLER,  V.  a.,  sallr  : 

Ainsi  est  moa  bruyt  estant 
Par  ne  se  quels  verdiers  tant  fins 
Et  ronge  gorge  mes  voysins 
Qai  vont  esèroutlant  la  chaussée. 
[Farce  de  la  pippee,  l"  18,  Michel,  Poc.s.  gullt.) 
Cf.  E.MBROlLLIli. 

ESBRouTER,  V.  3.,  effeuiller  : 

Pour  esbrouter  et  marcoler  lesdites  vignes 
et  tourner  les  ploiz.  (1332,  Compte  d'Oàart 
deLaigny,  Arch.  KK  3",  f»  139  r».) 

Bourg.,  Yonne,  ébrousseter,  couper,  ro- 
gner les  brosses,  le  brout,  l'extrémité  des 
branches  des  taillis. 

ESBRUCUER,  ebriicher,\.  a.,  éparpiller: 
Mais  si    tu   veux   semer  au  printemps, 

cbruche  ton  fumier  en  liyver.    (Du  Pinet, 

Pline,  XVIII,  23,  éd.  1556.) 

ESBRUCIER,  voir  ESBEUUCIEH. 
ESBRUEILLIER,  VOif  ESBROUEILLIEK. 

ESBRuiER  (s'),  V.  réfl.,  se  troubler,  s'é- 
pouvanter d'un  bruit  ou  d'un  aspect 
inaccoutumé  : 

Lesquelz  buefz  de  ce  s'esbruiereni  et 
fuirent.  (1404,  Arch.  JJ  159,  pièce  123.) 

Cf.  EsBRUiR  et  EsBRuiMENT.  Cependant 
il  serait  possible  qu'il  fallût  lire  s'esbrive- 
rent. 

ESBRIIILLIER,  VOir  ESBHOUEILLIEK. 

ESBRUIMENT,  -  uyiiienl,  S.  m.,  attaque 
impétueuse  accompagnée  de  .£,'rand  bruit  : 

Si  ne  povoient  soustcnir  les  Latins  l'es- 
bruyinent  decealx  du  chasteauqui  venoient 
.outre  eulx.  (Le  prem.  vol.  des  grans  déc. 
de  Tit.Liu.,  f°  107',  éd.  Ip30.) 


ESBRUIR,  esbrouir,  verbe. 

—  Neutr.,  faire  beaucoup  de  bruit  : 
Celle  silence  avoit  esté  contre  leur  vo- 

lenté,  si  se  commencierent  a  esbruir  ferou- 
chement  et  a  donner  menaces  aus  tribuns 
des  chevaliers.  (Beusuire,?.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f°  90''.) 

—  Réfl.,  se  troubler,  s'épouvanter  d'un 
bruit  ou  d'un  aspect  inaccoutumé  : 

Et  cil  qui  venoient  fuiant  venoient  criant 
a  hâte  voix  :  Tray,  tray  I  Or  az  armes,  franz 
Sarrazins,  vesci  le  duc.  Li  os  s'esbruit  de 
totes  pars  et  corrent  az  armes  petit  et  grans. 
Si  levait  la  criée  si  grans  que  l'en  les  oist 
de  plus  de  .ii.  lues.  (S.  Graal,  Richel.  2455, 
f»  197  ro.) 

—  Se  répandre,  s'étendre  avec  un  grand 
bruit,  avec  violence  : 

Le  suppliant  bouta  le  feu  en  la  grange  et 
escurie  d'icellui  de  Mazeu,  qui  se  esbrouit 
telement  que  ladite  grange  fut  brulee. 
(1447,  Arch.  JJ  179,  pièce  59.) 

ESBRUiRE,  V.  n.,  retentir,  en  parlant 
du  bruit  de  la  renommée  : 

Car  c'est  icelle  (maison  de  France)  qui 
seulle  anchiennemeut  reluist  et  resplend, 
et  que  les  pères  des  reguans  aujourd'huy 
ont  fait  famer  et  esbruire  par  la  rondesse 
du  siècle.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  l'°  p.,  Proesme,  Buchon.) 

0  noble  roy,  toy  qui  tant  as  reçu  de  ser- 
vices de  ce  chevalier,  qui  tant  l'as  congnu 
ardant  envers  toy  en  toute  affection,  pour 
defîendra  ta  cause,  pour  grandir  ta  faîne, 
pour  exfolier  et  faire  esbruire  ta  gloire, 
(lu.,  Deprecal.  pour  P.  de  Brezé,  vu,  45, 
Kerv.) 

La  gloire  de  son  maistre  fit  il  esbruire  en 
toutes  nations  et  terres.  (lo.,  le  Temple  de 
Bocaee,  vu,  91,  Kerv.) 

ESBRUissEMENT,  S.  m.,  grand  bruit  : 
Si  estoit  tout  certain  que  pour  la  tu- 
multe et  esbruissement  fait  en  deux  lieus 
et  pour  la  nuit  qui  acroistroit  la  paour,  il 
pourroient  faire  chose  de  grant  mémoire. 
(Bersuire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»395''.) 

ESBKUSCIER,  voir  ESBERUCIER. 
ESBUCHE,  voir  ESBUSCHE. 
ESBUCHIER,  voir  ESBUSCHIER. 
ESBUCQUERESSE,  VOir  ESBUSQUERESSE. 
ESBUELER,  VOir  ESBOELER. 

ESBUFFER,  V.  a.,  Se  jouer  de,  tromper: 

A  tant  s'en  va,  si  les  esbulfe 
Par  sa  malice  et  par  sa  bulle. 
(/)(■  la  Coille  noire,  lîichel.  837,  f  23G''.) 

Morvan,  s'cbuffer,  s'effrayer,  s'épou- 
vanter. 

Cf.  Abuffer. 

ESBUGNERESSE,  S.  f.   1 

Et  que  nulz  ne  puist  mètre  le  filé  taint 
eu  filé  avec  filé  taint  en  laine,  s'il  n'est 
roiez,  sur  .XL.  solz  d'amende  et  sur  estre 
burgnié,et  que  les  esbugneresses  viengnent 
a  œuvre  a  heure  que  li  ouvriers  de  le  drap- 
perie  viennent,  sur  .v.  solz  d'amende. 
{Ordonnance  de  l'échevinage  sur  la  fabrica- 
tion et  la  teinture  des  draps ,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  inéd.  du  tiers  état,  t.  1, 
p.  343.) 


Cf.  BURGHIER  f 
ESBUILLER,  VOlr  ESBOELER. 
ESBUILLIR,  voir  ESBOILLIR. 
ESBUILLONNER,  VOir  ESBOUILLONNER. 
ESBULIR,  voir  ESBOILLIR. 
ESBUQUE,  voir  ESBUSOHE. 
ESBUQUIER,  voir  ESBUSUUIER. 
ESBURICIER,   voir  ESBERUCIER. 

ESBURRÉ,  adj.,  écrémé,  au  propre  et  au 
figuré  : 

Prélat  sont  mes  toat  esèitrré. 
Leur  don  ne  sunt  cras  n'enburré- 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ras.  Soiss.,  f°   25''.) 
J'avoie  du  pain  d'orge  poi  cuit  et  mal  levé, 
Ort  pot  et  sale  nape  et  lait  aigre  esbnrré. 

(DU  de  menaijp,  233,  Trébulien.) 

ESBURUCiER,  -  chier,  voir  Esberucier. 
ESBUSCHAiLLER,  V.  a.,  creuscr  : 

Si  ces  choses  n'y  valent  rien,  soit  (la 
dent)  esbuschaillee  avec  un  ciseau  et  lime, 
et  qu'on  luy  fasse  un  passage  a  ce  que  la 
viande  ne  s'arreste  au  trou.  (JoUB.,  Gr. 
chir.,  p.  550,  éd.  1598.) 

ESBUSCHE,  esbuche,  csbusque,  esbuque, 
s.  f.,  embûche  : 

Entre  celle  daraine  porte  des  camps  et 
l'autre  devers  la  ville  s'estoit  boutes  enes- 
buche  messire  Nicolas  de  Longheville. 
(Froiss.,  Chron.,  xvii,  488,  Kerv.) 

Tout  ensy  qu'il  ordonna,  il  le  firent,  et 
chevauchèrent  couvertement  et  se  mirent 
en  esbuque.  {iD.,  ib.,  svii,  179.) 

Monsigneur  Amenion  de  Pumiers  et 
monsigneur  Petiton  de  Courton,  qui  se 
mirent  yaulx  et  leurs  gens  enesbusque.  (1d.. 
ib.,  xvii,  389.) 

Adonc  se  mirent  en  esbuque  cheux  de 
Lille  et  firent  trois  agais.  (Id.,  ib.,  11,  190, 
Luce.) 

luirent  esbuches  es  bois  la  ou  le  consul 
debvoit  passer.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.  10511,  VI,  vi,  1.) 

ESBUSCHETER,  esbuclicter,  V.  n.,  ra- 
masser des  boisettes  : 

A  quelle  heure  une  vieille  sempiternelle 
esbuchetoit,  et  amanoit  du  bois  par  la  dite 
forest.  (Rabel.,  Il,  15.) 

ESBUSCHIER  ,  esbuckicr  ,  esbusquer  , 
verbe. 

—  Réfl.,  se  placer  en  embuscade  : 

Et  que  cescuns  se  voist  les  le  mnr  esbusquanl. 
(Chev.  au  cygne,  7713,  ReilT.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

La  puent  bien  d'ians  envoler 

V^  devant  por  esbiicîùer 

Qui  les  destrois  lor  porprendronl- 

[Alliis,  Ars.  3312.  t»  42".) 

ESBUSQUER,   VOlr  ESBUCHIER. 

ESBUSQUERESSE,  esbucqucressB,  s.  f., 
ouvrière  chargée  d'tsbusquier  le  drap  : 

Que  toutes  esbucqueresses  se  gardent  de 
rompre  les  lillez  d'un  drap.  (1530,  StaluU 
pour  la  draperie,  Mém.  des  Aut.  de  la  Mo- 
riuie,  t.  XVII,  1880-81,  p.  189.) 


348 


ESC 


ESC 


ESC 


Cf.  ESBUSQUIER. 

ESBUSQUIER,  V.  a.,  ôter  les  busqués  et 
autres  ordures  qui  restent  sur  les  draps 
venant  de  la  teinture  : 

Les  maistres  foulons  esbnqiiier  draps  par 
leurs  femmes  et  uiaisuies.  (1410,  Slat.  de 
la  drap,  de  Channy.  Arch.  Chauuj'.) 

11  est  onlonné  et  appointié  que  doresna- 
vfint  a  IcuDS  foulions  ou  appareilleurs  de 
drnps  ne  se  iiorront  entremettre  de  esbou- 
rer  ou  esbusqvier  draps  appartenans  a  aul- 
truy,  sur  eocourre  en  l'amende  de  dix 
livres  et  estre  banni  de  le  ville.  (xV  s., 
Edis  corrigiez  louchant  les  draps  blancs  et 
gris  que  on  vend  en  le  basse  halle,  et  pour 
les  esbourer,  Arcb.  Douai.) 

Tous  pareurs  seront  tenus  de  bien  et 
souffisanment  parer  les  draps  qui  bailles 
leur  seront  et  y  esbusquier.  (Livre  Rouge 
d'Abbeville,  art.  13,  up.  Duc  ,  111,  76\  éd. 
Didot.) 

EscAADi,  s.  m.,  titre  de  dignité  reli- 
gieuse chez  les  Musulmans  : 

Puis  apela  tout  le  plus  haut  des  escaadiz 
que  il  avoit.  {Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxviii, 
1,  Hist.  des  crois.) 

ESCAANCE,  -  anche,  voir  Escheance. 

ESCABBER,  VOir  ESCADWER. 

ESCABER,  escaiber,  escauber,  v.  n.  f 

S'alassent  hiraut  de  Hollande 

Oa  de  Flandres  ou  de  Brabaat 

Oa  d'aillors.  Il  un  escabant 

On  clochant  a  grant  deshononr 

Et  a  grant  honte  qnerre  honour. 
(BiiiD-  DE  CoNDÉ,  Dis  des  fliraiis,  Ars.  314i. 
f  .318''.)  Var.,  escaibant,  escaubant.  (Scheler.  t. 
i72.) 

ESCABORT,  adj.,  trompeur,  coquin,  fri- 
pon : 

L'exposant  qui  est  boiteux  et  mutilez  de 
ses  jambes,  tant  qu'il  le  convenoit  aler  a 
une  pouteuce,  par  grant  chaleur  ledit 
Murât  lui  dist  qu'il  estoit  un  faulx  mauvaix 
boiteux,  escabort,  avec  plusieurs  autres 
paroles  injurieuses.  (1400,  Arch.  JJ  155, 
pièce  343.) 

ESCABOTE,  voir  ESCHARBOTE. 

ESCABOussEUR,  adj.,  trompeur  : 
Escabousseur   qui   vaull  a  dire    au   pais 

d'Auuis  trompeur  de  gens.  (1390,  Arch.  JJ 

140,  pièce  22.) 

EscACHELLÉ,  part,  passé,  éclaté  : 
NmIz  ne  porront  enmanchier  dapues, 
bracquemars.cousleaux  ou  aultres  bastous 
de  bos  escachi-llé,  qu'il  n'ait  cercle  de  fer 
ou  de  leston.  (1494.  Stat.  des  coutelt  ,  Reg. 
des  stat.,  p.  12,  Arch.  mun.  Abbeville.) 

ESCACHEMENT,  escaicheiiient,  s.  m., 
écrasement  : 

Et  tant  les  aguillonnerent  (le?  elephans) 
qu'ilz  les  feireut  retourner  sur  leur  ost  dont 
ilz  en  feirent  illec  prnut  occision  et  escai- 
chemenl.  {Translat.  de  laprem.  guerre  pun., 
etc  ,  à  la  suite  du  Preni.  vnl  des  grans  dec. 
de  TU.  Liv.,  f"  183'',  éd.  1530.) 

ESCACHEUHE,  -  chure,  s.  f ,  brisure, 
rupture,  contusion  : 

Le  loiage  et  escacliures  des  arbrieres  des 
arcs.  (1513,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 


Geste  racine  est  fort  bonne  aux  plaies, 
aux  escacheures  et  meurtrissures.(DuPiNET, 
Pline,  XX,  21,  éd.  1566.) 

Pour  les  escachures  des  ongles.  (Les 
Proprietez  des  simples,  p.  139,  éd.  1569.) 

I.  ESCACHiER,  esquachier,  escacier,  es- 
chachier,  esquicher,  verbe. 

—  Act.,  écraser,  briser,  au  propre  et  an 
figuré  : 

Esqiiachiei,  destruiz  e  honiz 
E  desennrez  e  alliz 
Serriinl  tuil  cens  que  vos  voudreiz 
E  que  vos  me  coraanderez. 

(Ben.,  D.  de  Nomi..  II,  1588,  Michel.) 
Or  seiom  a  ceo  eutenlis, 
One  ne  seinm  de!  lot  sopri* 
Ne  decen  par  nostre  enfance 
>ie  esquachez  par  cens  de  France. 
(Id.,  a.,  Il,  908-2.)  Var..f6ç 

Et  cil  dedenz  ont  abatne 
Une  porte  sor  ceus  desouz 
Ques  escache  et  esmie  toaz 
Ceus  qu'ele  ataint  en  son  cheoir. 

(Percerai,  ms.  Montp.  H  249,  P  16''.) 
Escaçhons  les  mais  corbels 
(Delirr.  du  peiip.  d'isr.,  ms.  du  Mans  173,  P  17  r".) 
Ne  l'a  triblee  (l'erbe)  n'escachie, 
Eaçols  la  mcuja  sanz  triblrr. 

{Reaarl,  25105,  Martin.) 
An  son  poign  tint  une  maçue. 
Fièrement  la  paiiranie  et  nie... 
Qu'escuz  s'il  n'est  trop  mervellleus 
^o^  peut  tenir  qu'il  non  porlande. 
Et  que  cit  vaincnz  ne  se  rande 
Qui  contre  lui  se  met  en  place.... 
Ou  qu'il  non  confunde  et  escache 
S'il  n'est  teus  que  trop  d'armes  sache. 

(Rnse,  Ri.hel.   1573,  f"  128''.) 

Qu'il  ne  coufonde  et  esquache. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  f»  103S) 
Qu'il  ne  pourfende,  ou  qu'il  a'escace. 

(/*.,  éd.  Capperounier.) 
Ça  sui  encrochîei 
Qu'a  pou  que  ne  sui  escachiez 
De  ton  chetal  des  piei  devant. 
{Du  vilain  Asnier,  447,  ap.  MéoD,  ^ouv.  rec, 

II,  250.) 

Celé  charrete  recula  ariere  et  escacha  un 
garçon.  {Digestes,  ms.  Montp.  H  47,  f»  121''.) 

Il  li  devoit  esqnacher  le  chief.  (JoiNV.,  S. 
Louis,  xxxviii,  VVailly  ) 

Et  esquachenl  quatre  amendes  ou  quatre 
fèves.  (ID.,  ib.,  XL.) 

Li  jovencel  montèrent  a  lor  pies  sor  les 
oilz  de  lor  père  et  si  les  esquicherent  laide- 
ment et  défoulèrent.  (Eslories  Rogier, 
Ricbel.  20125,  f  94«.) 

Ung  petit  camahieu  qui  a  un  visage 
blanc,  et  les  cheveux  noirs  et  a  le  visage 
loul  escachié.  (1380,  Inv.  de  Charles  V,  312, 
Labarte.) 

Une  pièce  de  deulx  aulnes  cramoisy  du 
large  d'un  posse  escaché.  (1430,  Arch.  JJ 
174,  pièce  358.) 

Iteii,  pour  ce  que  lescelleur 
I\Iaint  estront  de  mouche  a  masché. 
Donne,  car  homme  est  de  valleur. 
Son  sceau  davantage  craché, 
Et  qu'il  ait  le  pouce  escaché. 
(ViLLO.N,  Grand  Test.,  cxi,  Juuaust,  p.  79.' 

A  la  manière  de  ceulx  qui  escacheiil  et 
fouhnt  les  raisins  au  pressoir.  {Le  Sec.  vol. 
des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  1"  303  r", 
éd.  1319.) 


Par  un  peu  que  vous  ne  avez  eschachié 
ung  chevalierqui  est  mort  ou  autant  vault. 
{Lancelot  du  Lac,  1"  p.,  ch.  48,  éd.  1488.) 

Antéchrist  avecques  ses  adherens  et  sa- 
thalites  seront  escachez  et  foulez  par  la 
seule  puissance  et  vertu  de  Jésus  (ihrist. 
(ID.,  ib.) 

En  ceste  fouyte  fut  faicte  très  grande 
occision  de  Cartagiens,  et  si  en  furent  plu- 
sieurs escaichez  et  derompuz  par  les  ele- 
phans. {Translat.  delà  prem.  guerre  pun.. 
etc.  à  la  suite  du  Prem.  vol.  des  grans 
décades  de  Tit.  Liv.  translatées  de  latin  en 
françoys,  S"  IST,  éd.  1330.) 

Escaches,  ou  fouUes.  (R.  Est.,  Thés., 
Obtero.) 

Les  malades  ont  un  appétit  dépravé 
comme  les  chiens,  ne  se  pouvans  saouler, 
et  esrachent  les  morceaux  si  gros,  que  quel- 
quefois ils  leur  demeurent  au  milieu  de  la 
gorge.  (Paré,  ÛEuo.,  Intr.,  c.  xxi.  Mal- 
gaigne.) 

Us  tuent  les  pouils  avec  les  dents  comme 
les  magots,  et  trouvent  horrible  de  les  voir 
escacher  soubs  les  ongles.  (Mont.,  Ess  ,  1, 
22,  p.  58,  éd.  1593.) 

Frênes  des  raisins  hors  la  grappe  et  les 
escaches  en  ung  pot  (Taillevent,  Recette 
pour  l'assaisonnement  du  porc  frais.) 

—  Neutr.,  se  rompre,  se  briser  : 
Hely   erranment   de  la  sele  u  il  •sed'^.il, 
envers  chai,  e  li  kachevels  al  chair  li  esqua- 
cha.  {Rois,  p.  16,  Ler.  de  Lincy.) 

Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,  Vendée, 
acachai,v.  n  .appuyer  sur  une  chose  pour 
lui  donner  moins  de  volume;  réfl.,  s'aca- 
chai  :  la  paille  s'acache.  Côtes-du-Nord, 
arr.  de  Dinan,  equesser  son  pantalon,  le 
déchirer.  Norm.,  ecancher  ;  Pic,  ecoacher  ; 
Morvan,  ecdjer.  écarter,  disjoindre. 

2.    ESCACHIER,   voir  ESCHACIER. 

1.  ESCACIER,  voir  ESCACHIER. 

2.  ESCACIER,  voir  ESCHACIER. 
3-  ESCACIER,  voir  ESCASSER. 

ESCADEj  S.  f.,  caque  : 
Escade,  cade   of  heerryng.  (Palsgbave, 
Esclairc,  p.  202,  Génin.) 

ESCAFAUDER,  VOir  ESCHABFAOnER. 

1.  ESCAFE,  -  affe,  scaph?,  scauie,  s.  f., 
chaloupe  d'un  vaisseau  d'une  seule  pièce 
de  bois  : 

La  légions  ausi  pnrtoit, 

Por  ce  que  les  fluves  dotoit. 

Autres  eslrumenz  daguisei. 

Cou  saiges  et  bien  avisez. 

Et  ceus  estrnmenz  apeloienl 

Scaufes,  que  il  o  lour  portoient, 

Scaufes  sont  ausi  coa  naceles, 

Et  por  ce  portoient  iceles 

Que  il  ensarable  les  lioient. 

Et  par  sus  les  taubles  les  gitolenl 

El  llures;  bien  esloinnt  garnies 

Ile  clicinues  de  f-  r  bien  (orgies, 

O'i  de  cordes,  et  les  nioient 

De  loinz.  Ainsi  outre  p^ssoient 

A  cheval  et  ausi  a  pié 

Par  grant  engin,  par  grant  maistrie. 
(J.OE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Richi-1.  1601, 
1°  25''.) 

Et  alerent  en  la  mer  dedons  ung  balenier 
du  dit  lieu  de  Chierebourg   et  une  petite 


ESC 


ESC 


ESC 


349 


escaffe  de  la  Polie.  (1413,  Cliron.  du  mont 
S t  Michel,  I,  122,  A.  T.) 

Les  seaphes  et  nefz  exploratoires  (si 
comme  brinantins)  sont  joincles  aux  plus 
grandes  libiirnes.  (Flave  Vegece,  iv  ,  37, 
ms.  Univ.  E  1.  107.) 

Aulcuns  s'enfouyrent  dedans  la  mare 
avec  scaphes,  c'est  a  dire  petites  nefz  pira- 
tiques.  (Bouhgoing,  Bat.  Jud.,  III,  33,  éd. 
1530.; 

Scaphe,  f  :  A  skiffe,  or  sliip  boat  (ail  of  a 
pièce)  also,  as  niche.  (Cotgr.) 

Se  disait  encore  en  province  an  xvii" 
et  au  xviii'  s.  : 

Vaisseau,  escaffe  ou  batteau.  (Juillet 
1R92,  Aroh.  ninn.  Nnntes,  ap.  Mantellier, 
March.  fréq.,  III,  318.) 

130  livres  par  an  du  droit  d'esco/' et  ba- 
teau, perçu  à  la  prévôté  de  Nantes.  (177S, 
ih.,  III,  319.) 

2.  ESCAFE,  -  affe,  escraffe,  s.  f.,  co- 
quille, cosse  : 

Le  noiel  laissiez  por  Vescraffe 
Et  paradix  pour  vainne  gloire. 
(RuTEB.,  la    nonvele    Complainte    ri'Oiilre-mer,    l. 
ll,ï,  Jabinal.) 

Les  escaffes  ou  coquilles  des  moules. 
iChron.  et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3513, 
fo  62  vt>.) 

ESCAFELOTE,  eschafelotc,  s.  f.,  coquille 
de  noix  : 

Prendre  frarile  a  Vescafelote 
Ooi  grans  biens  senefie  el  nette 
(,)ui  Dons  est  comparée  au  cors. 
(Watriql'et,  du  de  la  nois.  lO.ï,  Scheler.) 
Prendre  garde  a  Veuhn feinte. 

(Id.,  ib.,  Richel.  24432.  V  ags*".) 

ESCAFETTE,  -ccte,  S.  f.,  petite  coquille  : 
Une  escafecte  d'argent  a  mettre  le  sel  en 

faisant  le  eaue  beniste.    (1S49,  Douai,   ap. 

La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESCAFFIN,  voir  ESCH.IPIN. 

ESCAFFER,  esquaffer,  v.  a.,  déchirer, 
meurtrir,  écarteler  : 

Je  n'ay  Ribant  o  raoy.  ains  qn'il  soit  esgua/fes. 
Qu'il  ne  tienge  castiaus  et  grandes  hireles. 

(Chev.  au  cygne,  21453,  Reiff.) 

Le  patois  normand  dit  escafer,  tuer. 

La  langue  moderne  a  le  verbe  ecaffer, 
t.  de  vannerie;  ecaffer  l'osier,  le  fendre  en 
deux  dans  le  sens  de  son  épaisseur  pour 
le  mettre  en  oeuvre  dans  certains  ou- 
vrages. 

Cf.   ESCHEPLER. 

ESCAFiGNON,  escnffignan,  escafinon,  s. 
m.,  escarpin,  chaussure  légère  : 

Le  premier  jour  de  juillet  1413  fut  ledit 
prevost  prins  dedens  le  palais,  traisné  sur 
une  clayc  jusques  a  la  Heaumerie,  et  puis 
assis  sur  ung  ais  en  la  charrette  tou.s  jus, 
une  croix  de  bois  en  sn  main,  vostu  d'une 
houppelande  noire,  déchiquetée,  fourrée 
de  uiartr«s,  unes  chausses  blanches,  ungs 
esca/iiions  noirs  en  ses  piez.  {Jauni,  d'un 
bourg,  de  Paris,  an  1413,  Michaud.) 

Le  suppliant  fust  a  la  place  Maubert 
chez  UHL' cordAiiHunier;...  et  print  ..  trois 
paires  d'escaffignons  de  cuir.  (1439,  Arcb. 
JJ  188,  pièce  139.) 


Item  que  tout  ouvrage,  tant  de  chausses 
que  d'escnflrinons  nu  chaussons...  (1472, 
Arch.  JJ  197,  pièce  3G6.) 

Un  escaflgnon.  (Rab.,  iv,  9,  éd.  1352.) 
0  pipd  senlant  plus  qne  l'ail  on  l'oignon. 
Plus  que  semelle,  ou  vieil  esraflgnon. 
(Cu.  DF.  LA  Hi:ettebie,  Contre-blason  du  pied.) 

l'eneslella  estime  le  nom  de  MuUus  avoir 
esté  donné  au  surmulet,  pour  le  rapport 
qu'il  a  a  la  couleur  des  escaffignons  de 
peaux  teintes  que  les  enfaus  des  sénateurs 
romains  portent.  (Du  Pinet,  Pline,  ix,  17, 
éd.  1366.) 

Suisse  romande,  Neuchàtel,  cafignon, 
souliers  de  lisières  :  «  Une  paire  de  cafi- 
gnons.  • 

Cf.  ESCAFILLON  1. 

I      1.  ESCAFILLON,  S.  m.,  escarpiu  : 

De  tons  harnois,  de  bons  chançons  velus, 

D'escafiltons,  de  sollers  d'abbaie. 

(E.  Deschamps,  Poés.,  Ricliel.  840.  f  234''.) 

Cf.  ESCAFIGNON. 

2.  ESCAFILLON,  cschaflUon,  S.  m.,  co- 
quille de  noix  : 

La  nois  que  nature  desnue 

De  s'escorche  tant  qu'elle  est  nue. 

Et  Vesehafitlom  nés  el  nus. 

(Watriûuet,  Dit  delà  nois,  89,  Scheler) 

Valenciehnes,  écaflion,  Mons,  skafion, 
brou  de  la  noix. 

ESCAFINON,  voir  ESCAFIGNON. 

ESCAFOSSE,  S.  f.,  coquille,  écaille  : 
Es  bestes  qui  ont  escames  ou  escafosses 
ne  croissent   nulz   peilz    pour    les   porres 
qui  sont  trop  espes.  (B.  de  Gord.,  Pratiq., 
II,  1,  éd.  1493.) 

BSCAFOTE,  -  otte,  escoff-,  eschaf.,  s.  f., 
coquille,  écaille  : 

Une  conche  a  en  la  mer, 
Qa'eschaft'le  solons  clamer. 

{Lapid.  de  Cambridge,  1187.  Pannier.) 

...  Pos  juiens  aux  papeloltes 

A  faire  voler  aval  vi>nt 

Une  plume  ;  et  s'ai  moult  souvent 

Tamisit»,  en  une  escaf^'tte, 

La  pnndrelle.  parmi  ma  cotte. 

(Fkoiss.,   Poés.,  Richel.  830,  C  83  v».) 
J'avoie  dessous  nn  escame 
Wescafeltes  nii  grant  grenier. 

(ID..  ib.,  C  86  !■".) 
EscaffoUes  de  eufz.  (B.  de  Gord.,  Pra- 
ttq..  IV,  9,  éd.  1493.) 

A  manière  descafotte.  (1481,  Valen- 
cicnnes,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Escafotes  wides.  (Ib.) 

L'escafolte  sans  moule.  (Ib.) 

A  pointer  le  chapeau  d  un  pèlerin  d'es- 
caffoUes  de  bourdons.  (Ib.) 

Picardie,  écafotte  ou  écafetle,  une  moitié 
de  coquille  bivalve  de  rivière  dont  on  se 
sert  pour  écrémer  le  lait.  Ecafiotler  .se  dit 
dans  le  patois  picard  avec  le  sens  d'écos- 
ser.  Pays  de  Bray,  écalifoter,  retirer  des 
noisettes  de  leur  enveloppe. 

KSCAIBEU,  voir  ESCABER. 
ESCAICUEMENT,   VOir  ESCACHKMENT. 


ESCAICHER,  voir  ESCACnlER. 

ESCAiE,  escnye,  aiscaie,  ascaie,  scaie,s.  f., 
terme  de  paiement,  échéance  : 

Quant  il  averoit  essollit  lou  cens  de  Vais- 
caie  lii   pessee  seroit.  (1294,  Coll.  de  Lorr 
971,  II»  33,  Richel.)  '' 

.XII.  s.  el  demey  a  chaicune  nscaie.  (1299. 
Hist  de  Metz,  m,  251.)  Inipr.,  aslaie. 

A  .II.  scaies  c'on  doit  venir  querre  (1300. 
Coll.  de  Lorr.,  971,  Richel.) 

Kant  li  cens  seroit  paiies  de  Vascaie  ki 
paissee  seroit.  (1303,  (6.,  n"  63.) 

Et  lou  raichet  doit  om  faire  dedans  les 
eut  jors  après  lou  leriuine  ke  li  cens  de 
Vescaie  que  passée  seroit,  seroit  paieiz 
(1303,  Hist.  de  Metz,  m,  260.)  Impr.,  estaie. 

Pour  lou  cens  ke  li  eritaiges  doit  des 
escales  trespassees  et  pour  les  adras  (1307 
Ciirl.  de  S.  Vinc.  de  Metz,  Richel.  1.  10023 
f»  130  r°.) 

Dont  il  li  ait  defalli  de  paiement  des  .xv- 
s.  de  cens  dessusdis  de  Vaiscaie  de  Noielz 
I    qui  passée  est.  (Ib.,  f»  70  r».) 

...III.  s.  de  cens  que  sont  a  paier  chas- 
c'an  a  .ii.  termes,  la  moitiet  lou  jour  de 
feste  S.  Jehan  Baptiste,  et  1  autre  moitiet 
lou  jour  de  feste  S.  Estene  lendemain  de 
Noël,  et  se  li  doit  chasc'an  porter  a  Mes  en 
son  hostel.  Et  por  chascune  escaie  k'il 
deffalroit  de  paiement  il  deveroit  .v.  s. 
d'amande  avant.  (1323,  Cart.  de  S.  Mart. 
de  Metz,  Richel.  11848,  f»  6  r».;  Ce  mot  est 
remplacé  dans  une  autre  iiièce,  par  :  chas- 
cune termine  qu'il  deffaroit  de   paiement. 

Se  tenront  pour  bien  soit  et  pour  bien 
payé  de  toutes  les  escayes  entièrement, 
dont  on  ly  averoit  deffailly  de  payement 
des  trente  livrées  de  terre  dezour  dite. 
(1330,ffis«.  de  Metz,  iv,  130.)  Impr.,  estatjes. 

Pour  le  terme  et  escaie  de  la  Nativité 
Nostre  Seigneur.  (1408,  ib.,  iv,  642.)  Impr., 
estaie. 

Si  c'est  cas  de  censives,  demander  ses 
escales,  amandes,  aidras,  dommages  et  in- 
terests.  (CAron.  de  M.  Praillon,  ib.',  iv,  22.) 
Impr.,  estâtes. 

ESCAIGNE,  S.  m.,  écheveau  de  fil  ou  de 
laine  : 

Item,  est  ordonné  et  deffendu  que  aucune 
femme  ou  mesquine  des  gens  du  dit  mes- 
tier  ne  vendent,  puissent  ou  facent  vendre 
aucun  tilé  en  escaigne  ou  en  loisseaux. 
(1334,  Ord.  de  lécltev.  d' Amiens  sur  le  mes- 
tier  des  tisserands  de  /(n9«,a[).Aug. Thierry, 
Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  i,  369.)  ' 

Le  suppliant  a  prins  et  a  emblé  es  ysles 
de  Suresnes  et  de  Puteaux...  certaines 
escaignes  de  fil.  (1409,  Arch.  .IJ  163,  pièce 
467.) 

Trois  eschevaux  ou  escaignes  de  file,  qui 
povoil  valoir  huit  fraiis  ou  environ.  (1409, 
Arch.  JJ  164,  pièce  184.) 

—  Sorte  de  raquette  : 

Comment  monsieur  d'Angoulesnie  et  le 
jeune  adventureux  joiioii-ni  a  Vescaigne, 
qui  est  uu  jru  venu  d'Italie,  de  quoi  on 
n'use  point  es  pays  de  par  deçà  ;  et  se 
joue  avec  une  balle  pleine  de  venl.  qui  est 
assez  grosse  et  l'escaigne,  qu'on  tient  dans 
la  lU-iin,  est  faict  le  devaut  en  uiuniere 
d'une  petite  pscnbelle,  dont  les  deux  petits 
pieds  sont  pleius  de  plomb,  afin  qu'elle 
soit  plus  pesante,  et  qu'elle  donne  plus 
grand  coup.  (Fleurange,  Mém.,  c.  m,  éd. 
1731.) 


330 


ESC 


Il  est  resté  avec  le  premier  sens  dans 
le  patois  picard  qui  dit  éeaigne,  écagne. 
écagnon. 

1.  ESCAiLLE,  escalle,  s.  f.,  ardoise  : 

^e  prise  le  plus  granl  qn'nn  convereur  dVsca/fc. 
{Cliev.  au  cygne,  16859,  Reiff.) 
Cent  pies  de  front  de  pierre  pour  faire 
escaille  qui  siet  deseur  ma  bergerie,  après 
TeTJL  hscaille  Cou  i  fait  et  con  i  a  fait 
par  tele  conditiou  et  par  tele  devise  ke  les 
âevant  dites  églises  doiveiit  rendre  de 
chascun  millier  de  a  grant  fscaille  vi. 
den.  par.,  de  la  petite  •!"■/•  (1260.  Cor(. 
de  Foigny,  Richel.  1.  18374,  f»  288  r°.) 

Environ  800  d'escaiUes  neuves.  (1389, 
Invenl.  de  Rich.  Picque,  p.  Sa,  Biblioph.  de 
Reims.) 

Carees  dCescailles  pour  cuignier  une 
noefve  cauchie.  (Compte  de  1411,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Glo&s.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  I  cent  de  clo  a  escaille.  (1412-13, 
Compl.  de  la  fabrique  de  S.  Pierre,  Arch. 
Aube  G  1S60,  f"  20  r°.) 

Pour  rebouchier  à'escaille  plusieurs  per- 
tuis  ou  pignon.  (Ib.) 

Une  somme  de  10  livres  est  accordée  aux 
croisiers  pour  les  aider  a  couvrir  d  escaille 
leur  clocher.  (25  fév.  1420,  Rég.  aux  Con- 
saux,  Arch.  Tournai.) 

Rouchi,  tôt  d'écalles,  toit  couvert  d'ar- 
doises. 

Littré  donne  écales,  s.  f.  pi.,  fragments 
de  grès  propres  à  paver  des  lieux  de  peu 
d'importance,  ou  les  débords. 

Il  inscrit  aussi  écaille,  ardoise  étroite  et 
arrondie  dans  le  bout  de  la  partie  visible 
et  servant  ;\  la  couverture  des  dômes.  Ces 
acceptions  sont  peu  usitées  et  elles  ne  se 
trouvent  pas  dans  le  Dictonnaire  de  l'Aca- 
démie. 

2.  ESCAILLE,  voir  AlSSELE. 

ESCAiLLEOR,  escailleur,  s.  m.,  couvreur 
en  ardoises  : 

Vescaillew;  le  fevre.  (4  sept,  1409,  Rég. 
aux  Consaux,  Arch.  de  Tournai.) 

En  1442  Jehan  VEscailleur,  demeuianl  à 
Lille,  se  charge  de  recouvrir  d'ardoises  le 
beffroi  de  Bélbune. 

A  Jacfiuemon  de  Carneau,esca(H«Mr,pour 
ouvraiges  de  son  mestier  fais  sur  le  comble 
du    dortoir,  lui    a    esté    payé.......    (1525, 

Compte  de  lliospital  des  Charlners,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Bessin,  écalew;  écalou,  écailler. 

ESCAiLLETEUR,  S.  m.,  couvreur  d'ar- 
doises : 

Quelques  renseignements  sur  des  titres 
con-îervés  dans  la  sacristie  [deMonlhermé, 
arr.  de  Rocroi,  Ardennes],1468-1783  ;  dona- 
tions foires,  marché, confrérie  du  St-Esprit 
pour  les  escailleteux  .de  la  ville,  ventes 
d'immeubles,  etc.  (Bulletin  du  Comité  de 
la  langue,  IV,  année  1857,  p.  184.) 

Maistre  escailleteur  et  plombier.  (1601, 
Compte  du  domaine  de  la  ville  de  Douai, 
Arch.  muu.  Douai.) 

l.ESCAiLLETTE,  S.  f.,  petite  écaiUe  : 
Ce  couteau  a  des  pailles  qui  sont  petites 
escaillettes  qui  s'eslevenl  et   crevassent  de 
l'alumelle  d'icelluy.  (Nicot,  Thresor.) 


ESC 

—  Ardoise;  cette  acception,  certaine- 
ment ancienne,  n'a  été  rencontrée  que 
dans  un  texte  du  Nord  du  commencement 
du  xviii"  s.  : 

Ecailliette  et  charbon  de  terre.  (1722, 
La  Bassée,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

2.  EscAiLLETTE,  S.  f.,  petite  tassc  : 

A  Girard  Lieve,  voirier,  pour  l'achat  de 
lui  fait  d'ung  flacon  pour  porter  vin... 
comprins  une  escaillelte  d'estain  a  donner 
a  boire.  (1S99,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  Escale. 

EscAiLLEURE,  S.  f.,  écaille  : 
Leur  peau   n'est    semblable  a  celle  des 
iTocodiUes,  lesquelles  ont  leur  escailleure 
du  dos  noir.  (Du  Pinet,  Dioscoride,  ii,  60. 
éd.  1605.) 

Bassin,  écalure,  déchirure  et  gousse  des 
pois  écalés. 
EscAiLLiÉ,-«/<!, adj., couvert  d'ardoises: 
Parlant  d'une  aisne  faite  aux  fortifica- 
tions on  dit  :  le  tout  escaillyé  et  moiUonné 
bien  et  souffisamment.  (1506,  Béthune,ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


—  î 


Cesle  picire  est  elle  taillée? 

—  Oui  et  très  bien  escaiUee. 

{Mysl.  de  S.  VÀcm..  p.  96,  Abel.) 

EscAiLLTERE,  S.  f.,  ardoislère  : 
Com  debas  et  descors  fuissent  meut 
entre  mi  d'une  part  et  rcligieus  hommes 
l'abbet  et  le  couvent  de  Foisny...  seur  ce 
que  ie  disoie  que  li  dit  religieus  nepooient 
ne  ne  dévoient  leur  escailliere  séant  ou 
terroir  dou  chastelet  faire  ou  front  plus 
large  de  .c.  pies,  et  en  l'outre  plus  je  leur 
empeechasse  en  levant  cens  et  v^-inaige,  et 
la  voie  par  laquele  lidit  religieus  widoient 
ladite  escailliere  et  menoient  fors  l'escaille 
je  leur  empeechasse  aussi.  Et  encore  seur 
ce  que  je  disoie  que  je  avoie  toute  justice 
et  toute  signerie  en  la  maison,  en  l'enclos 
et  ou  pourpris  que  li  dit  religieus  ont  a 
Bimoigne,  les  djz  religieus  disans  et  aller- 
mans  le  contraire  que  il  pooient  le  dite 
escailliere  ouvrir  et  faire  front  de  la  bonde 
ki  siet  devers  la  bregerie  et  le  sauvoir  le 
«ioneurdou  chastelet  dusqu'a  la  bonde  qui 
«iet  ou  champ  a  le  quarele.  (1298,  Cart.  de 
Foigny,  Richel.  1.  18374,  f°  301  r».) 

Et  ne  puis  destraindre  ladite  église  de 
widier  Vescailliere  qui  est  dales  Bonnes 
Fontaiones  se  je  ne  constraing  avant  ses 
autres  parchonuiers.  (Ib-,  f°  303  f.) 

1.  ESC.AiLLON,  escliaillon,  s.  m.,coquille 
de  noix  : 

Li  cors  que  péchiez  ne  le  raorde 
Doit  aussi  durs  eslre  et  seurs 
Que  li  eschaillons  meurs. 
(.Watwqi'et,  Dit  ie  la  nois,  Uichel.  2it3-2, 
i"  395^) 

—  Ardoise  : 
Scandulum,  escaillon.  (Gloss.  de  Douai, 

Esoallier.) 

Bourg.,  Yonne,  échelon,  brou,  coque 
verte  de  la  noix.  Champ.,  comm.  d'Auve, 
écaillon,  noix. 

2.  ESCAILLON,  voir  ESCHAILLON. 


ESC 

ESCAILLONGNE,  VOlP  ESCHALOIGNE. 

ESCAiLS,  S.  m.,  nom  d'une  maladie  des 
faucons  : 

11  y  a  cinq  manières  de  superDuitez  :  la 
première  sont  larmes  et  eaux  des  nerfs  ; 
la  seconde,  ventositez  ;  la  tierce,  vomisse- 
ment ;  la  quarte,  la  cheute  des  pennes 
hors  de  saison  ;  la  quinte  Yescails  ou  es- 
mail.  (Arthel.  de  Alag.,  Faite.) 

ESCAiNiÉ,  part,  passé,  fermé  étroite- 
ment : 

Que  lidis  trenquis  ou  ovretures  ou  fos- 
ses que  il  tiegnent  si  clous  et  si  escainie 
par  quoy  poissons  n'i  peust  venir  ni  aler 
ou  dommaige  et  préjudice  desdis  religieus, 
ou  il  les  tiegnent  si  ouvers  par  quoy  h  dit 
relinieus  puissent  sivir  leur  poissons  et 
user  de  toute  manière  de  peskerie.  (1313, 
Arch.  JJ  83,  î"  21  v».) 

ESCAiT,  s.  m.,  petit  morceau,  éclat  de 

bois  : 

Et  ancores,  pour  plus  eslever  la  flamme, 
on  y  gectoit  garbes  de  fèves  et  d'avanie, 
quy  montoient  jusques  au  comble  de  la 
tour  qui  estoit  couverte  d'escais  de  bois. 
(Wavrin,  Ancftienii.  Chron.  d'Englet.,  1. 11, 
p.  118,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ESCAITIVEMENT  ,  VOir  ESCHAITIVE- 
MENT. 

ESCAITIVER,  voir  ESCHAITIVER. 

EscALAGE,  S.  m.,  ardoisièrc  1 

Les  escalages  de  Dourdan,  les  fours  aux 

potiers.    (Ordonn.,   1298,  Dupuy   cxxxiv, 

46,  Richel.) 

ESCALAVORGEMENT,  VOir  ESCOLORGE- 
MENT. 

ESCALAVORGIER  ,     VOir    EsCOLOBGIEB. 
ESGALCER,  VOlf  ESCHAUCIER. 

1.  ESCALE,  eschale,  escalle,  scalle,  s.  f., 

tasse,  coupe  : 

Doi  de  le  compaignie  de  jovenenchiaus 
porloient  .i.  cofin  plain  d'escalles  vermelles. 
(De  saint  Brandainne  le  moine,  Jubinai, 
p.  88.)  Lat.,  scalles. 

Si  prist  la  toison  et  empli  une  eschale  de 
la  rousee.  (Bible,  Richel.  899,  f°  115  r».) 
Meslre  est  des  cerveises  estales. 
Bien  les  conoisl  boues  et  maies. 
Bien  est  sire  des  escales. 
Des  gestinges  et  des  eruales. 
(Li  Romani  des  Franceis,  ap.  Jub.,  Nouv.  Rec, 
II,  2) 

Or  vous  falent  hanaps  d'argent,  d'or  et 
de  madère,  escales  et  coupes.  (Dial.  fr.- 
flam.,  f"  3%  Michelaut.) 

Je  ara  de  don  et  courtoisie  une  dou- 
zaine d'escalles  de  .i.  marcq  d'argent  le 
picche.  (5  août  1404,  Reg.  aux  Consaux, 
Arch.  mun.  Tournai.) 

Six  escalles  d'ar^ent  et  .il.  hanaps  d'ar- 
gent. (Test,  chirog.  du  5  noo.  1412,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Une  escale  d'argent  blanc  a  mettre  le  sel 
pour  faire   l'eau   beneste.  (1476,  Joy.  cgi. 
Bay.,  f»  77S  Chap.  Bayeux.) 
Argent  blanc  a  escales.  (Ib.,  f»90».) 
Nom  propre.  Escale. 
2.  ESCALE,  s.  f.,  amende  qu'on  exigeait 
d'un  prisonnier  : 


ESC 


ESC 


ESC 


.î.jl 


Leur  font  payer  plusieurs  servitudes, 
Vescale,  prisonage,  casteiage  et  autres 
choses.  (1345,  Ord.,  il,  230.) 

EscALENGiE,  S.  f.,  dispute.  Contesta- 
tion ; 

Si  aucun  ayant  fait  débat  ou  meslee  en 
la  terre  et  seigneurie  d'aucun  seigneur  est 
party  d'escalengie,  il  se  peut  purger  dudit 
cas  en  la  justice  du  seigneur,  ou  il  a  esté 
commis,  ou  du  lieu  ou  il  est  couchant  et 
levant.  {Coust.  d'Artois  au  baill.de  S.  Orner, 
8,  Arras,  1679.) 

Cf.  Chalen'ge. 

ESCALENGiER,  verbe. 

—  Act.,  disputer,  contester  : 

Ains  que  soioDs  desireté 
L'avons  ciereraent  comparé, 
Auques  lor  eut  cacalfiigie. 
Mainte  arme  en  est  de  cors  s.inie. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f°  SV.) 

—  Neutr.,  disputer,  quereller  : 

Estoit  le  roy  a  frenestre  du  gouverneur, 
et  sioit  sur  l'un  des  apas  de  le  frenestre,  et 
ses  SOS  sur  l'aultre  apas.  Et  le  conte  d'Es- 
tampe escalenghoil  entre  eus  deus.  (Chron. 
des  Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Rec.  des 
Chr.  de  Fland.,  t.  III,  p.  243.)  Impr.,  esta- 
lenghoit. 

Cf.  Chalengier. 

EscALERiE,  S.  f.,  naturc  écailleuse  : 
Escalerie,  scalydnesse.  (Palsgrave,  Es- 
claire,  p.  265,  Génin.) 

ESCALETE,  Voif  ESCHELETE. 

ESCALETTE,  VOJr  ESCHALETTE. 

ESCALGAITE,  -  QUaitl,  VOlr  ESCHAR- 
GAITE. 

ESCALIN,  voir  ESCARLIN. 

ESCALIPPE,  S.  f.  ? 

Trois  escalippes  de  Saint  Jacques  dont 
les  deux  sont  encasses  d'argent  doré. 
(1521,  Inv.de  Franchois  de  Meleun,  évesgue 
de  Therouenne,  Soc.  des  Ant.  de  la  Mori- 
nie,  1877,  102'  livraison.) 

ESCALL.ATE,   VOlr  ESCARLATE. 

EscALLARDE,  S.  f.,  écaillère  : 

Thomasse  Vescallarde.  (1327,  Arch  JJ  64, 
f»  308  r».) 

ESCALLEUEE,  S.  t.,  flÛtB  : 

Chantres,  trompettes,  clairons,  escal- 
lemees...  (1489,  Journal  de  Boger  Machado, 
Rer.  brit.  script.,  t.  XV,  p.  193.) 

1.  ESCALLE,   voir  ESCHALLE. 

2.  ESCALLE,  voir  ESCALE. 

ESCALLiN,  S.  m.,  coque  d'amande: 
Pour  eschaller  les   agmendes  et  mectre 

hors  Vescallin.  (1557,  Compt.  de  Diane  de 

Poitiers,  p.  277,  Chevalier.) 
Guernesey,  écalin,  coquillage, 

ESCALLOT,  S.  m.,  sorte  d'échelle: 
Et  pourtant  falloit  porter  un  autre  escal- 
lot  pour  descendre  au  fossé  d'entre  la  ville 
et  le   chasteau.  (D'AuBIGNÉ,  Hist.  Univ.,  1. 
m,  cvi,  1«  éd.) 

EscALOi,  eschaloi,  s.  m.,  ardoise  : 


Vers  la  salle  s'en  vont  couverte  d^eschaloi. 
(P.    DE  S.  Cloot,  Tesl.  d'Alix.,     Itichcl.    24365, 
f  138  v°.) 

ESCALOIGNE,  VOir  ESCHALOIGNE. 

ESCALON,  voir  ESCHAILLON. 

ESCALONE,  voir  ESCHALOIGNE. 

ESCALONGNE,  VOif  ESCHALOIGNE. 

ESCALOPE,  eschalope,  -  lophe,  eschapole, 
s.  U,  coquille,  cosse,  écaille  : 
Kule  autre  amour  ne  pris  je  mie 
Ne  tout  le  monde  une  eschalope. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f»  205''.) 
Ainsi  l'esmia  et  fend 
Com  Veschapole  d'une  nois. 

(ID  ,  ib.,  l"  108''.) 

Ausi  l'esmia  et  feudi 

Comme  Vescalophe  d'une  nois. 

(Id.,  ib.,  Uichel.  817,  P  70  v°.) 

La  limace  gete  son  cors 

De  ['escalope  tonte  fors 

Par  le  biaus  tens. 
(RuTEB.,  Vie  sainte  Elyzabel,  Jubinal,  II,  215.) 

Une  petite  escalope.  {Bible,  Jlaz.  332, 
f»  42''.) 

Quant  les  gens  de  celé  terre  oirent  la 
venue  d'Alixandre  sili  amenèrent  csponges 
blanches  et  porprines  moult  grandes  et 
escalopes  de  joste  et  dont  chascune  tenoit 
.II.  ou. III.  sextiers.  (Hist.du  bon  roy  Alix., 
Brit.  Mus.,  reg.  19,  0,  1,  f  33''.) 

Morvan,  écalofre,  écale  de  noix.  Poitou, 
éclialaffe,  brou  de  noix.  Fr. -Comté,  éco- 
roffe. 

ESCALOPHE,  voir  Escalope. 

EscALOPTER,  S.  m.,  écailler,  représenté 
par  les  noms  propres  Escalopier,  Lescalo- 
pier. 

ESCALORGEMENT  ,  VOir  ESCOLORGE- 
MENT. 

ESCALORGIER,  VOir  ESCOLORGIEIi. 

ESCALOT,  S.  m.  ■? 

Or  auroie  ja  escalos, 
Fait  li  preslres,  se  je  voloie. 
(Du  Preslre  et  du  Chevalier,  Montaiglon    et   Ray- 
naud,  Fatil.,  II,  51.) 

ESCALOURGIER,  Voir  ESCOLORGIER. 

ESCALRET,  VOir  ESCARLET. 

ESCALUFRÉ,  -  î/rf,  adj-,  fougueux,era- 
porté  : 

Cq  chevalier  avoit  i  près 
Qui  un  bouvier  gros  et  espes 
Avoit  qui  avoit  non  Bnesars; 
Escalufrez  iert  et  buisnars. 
(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  1°  1711''.) 
Escalifrez  erl  et  mnsarz. 

Ud.,  ib.,  ms.  Brus.,  f  173^) 

Cil  estoit  viguereus  et  hardiz  el escalufrez . 
(Renier  ,  des  .un.  Aag.  d'orne,  Richel. 
12381,  1°390  v».) 

Li  riche  ne  li  povre  ne  doivent  eslre 
escalufré,  car  meniere  d'escalufré  est  trop 
périlleuse  et  niauveise.  Et  il  est  bons  qui 
bien  se  contient,  et  qui  est  ententis  a 
faire  boutez  sauzperesse.  {lD.,!6.,f'' 399  r".) 

Dans  les  Landes,  un  escalufat,  c'est  un 
égaré. 


ESCALUFREMENT,  S.  m.,  fougue,  em- 
portement : 

Car  ehascuns  et  chascune  qui  tant  a 
yescu  qu'it  eschape  de  l' escaluf rement  de 
jovant  se  doit  on  quenoistre  et  repantir 
vraiement.  (Renier,  des  .iiil.  Aage  d'orne, 
Richel.  12381,  f'>  395  v».) 

ESCALUINE,   voir  ESCHALOIGNE. 

ESCALURE,  S.  f.,  durillon,  calus  : 
Escalure,    hardnesse    in    the   hande  or 

fête  bycause  of  labour    or   straitsbowyng. 

(Palsgiuve,  Esclairc,  p.  229,  Génin.) 

EscALv.AiRE,  escouvaire,  s.  m..  Calvaire  :   t 
Sor  .1.  haut  mont  l'ont  tost  fait  amonter. 
Mont  Escalvaire  issi  l'oi  nomer. 
(Hebman,  Bible,  Richel.  2003'J,  f"  111  v°.) 

Au  mont  i'Escauvaire. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f°  31^.) 

Le  leu  de  mont  Escauvaire.  (G.  de  Tyr, 
X,  7,  Hist.  des  crois.) 

Slont  Escalvaire.  (Cont.  de  G.  de  Tyr, 
ch.  IV,  Hist.  des  erois.) 

L'amoinnent  ou  mont  d' Escauvaire. 

(Bible.  Richel.  763,  f»  273''.) 
Pilate,  donnez  nous  congé 
D'aler  veoir  en  Escalvaire 
S'en  ses  larrons  a  mais  que  faire 
Que  on  nous  a  fait  justicier. 
(La  Pass.  JV.  S  .  lab.,  Nysl.,  Il,  254.) 

ESCALVASiER,  V.  a.,  rouipi'e,  écraser  : 
De  grosse  gresle  et  de  marteauli 
Puissiez  avoir  prouchainement 
Escaliasié  totalement 
Le  cnl,  la  teste  et  les  boyanix. 
{3Ii/st.  de  S.  Did..  p.  343,  Carnandet.) 

ESCALVER,    voir  ESCHAUVER. 

ESC.AMANC,  S.  m,,  COMlbat  ? 

Oudart  et  li  sien  si  se  pruevent. 
En  fesant  la  maint  escamanc. 
Que  dcsconQt  sont  li  Flamanc. 
(GniABT,  Roij.  Uijn.,  15276,  W.  et  D.) 

1.  ESCAMË,  voir  ESCHAME. 

2.  ESCAME,  voir  ESQUAME. 

1.  ESCAMEL,  S.  m.,  sorte  de  magistrat: 
On  dit  que  li  doyens  et  escamiaus  vinrrent 

et  furent  al  hospital  (St  Sauvjui)  el  v  dis- 
uerent.  (1353,  Lille,  ap.  La  Fous,  '^Gloss. 
ms. ,Bibl.  Amiens.) 

2.  ESCAMEL,  voir  ESCHAJIEL. 

ESCAMELE,  -  elle,  s.  f.,  sorte  de  tuile  : 
.xii'^.   et  .1111,    quarterons   ù'escamelle  a 

.XII'.  le  cent,  (xvi'  s.,  Lille,  ap.  La  Fons, 

Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESCAMELER,  V.  a.,  couvrir  d'escameles, 
de  tuiles  : 

Clûux  emploies  a  escameler,  later  et 
contrelater  entre  deux  rains  sur  le  halle 
des  vieswariers.  (1410,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Escamelé,  part,  passé,  couvert  de 
tuiles  : 

Une  huge  a  caryer  savelon,  escamelee  et 
estotfee.  (1423,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  individu  condamné  a  .LX'.  d'amende 
pour  avoir  porté  une  makre  escamelee 
oultre  les  deffenses  sur  ce.  (1453,  «6.) 


352 


ESC 


ESC 


ESC 


ESCAAlIElt,   S.   m.  ? 

Lors  souuerenl  les  Anglois  leurs  trom- 
pptlcs,  eL  iiiisreut  li'Urs  |ieliDOns.  vX  leurs 
esramiers  aviinl  armoi  z  de  S;iiut  George. 
(Fkoiss.,  Chron.,  Uicliei.  2641,  1»  93  v°.) 

ESCAMP,  voir  ESCHAMP. 

1.  EscAMPE,  escampre,  s.  t.  f 
Escampes  pour  les  cauons.  (xv«  s.,  Lille, 

ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Auueus.) 

Pour  uue  noefve  escampre  et  une  aultre 
escampre  ralongier.  (xvi«  s.,  ib.) 

2.  ESCAMPE,  voir  ESCHAMPE. 
ESCAMPER,  voir  ESKHAMPER. 
ESCAMPRE,  voir  EsCAMPE. 

ESCANBOT,  S.  FTi.,  sorte  d'instrument 
de  musique  : 

Bien  sai  joner  de  Vescant/ol 
Et  faire  Tenir  l'escharbot 
Vif  et  saillaut  dessus  la  table, 
(tes   deu.r   Troveors  nl/aui,    îll,    Monlaiglon. 
Fabl.,  1,  K.) 

ESCANCE,  -  anche,  voir  Escheance. 

KSCANCHELER,  VOir  ESCHANCELER. 

ESCANCHiER,  escangicr,  s.  m.,  héritier 
collatéral  : 

Et  s'aucuns  de  teus  enfans  defalloit,  li 
uns  doit  i  estre  escanchiersAe  l'autre.  (1296, 
Loi  de  Lille,  Tailliar,  p.  371.) 

Un  tesmoing  qui  seroit  trouvé  hoir  ou 
escangier,  qui  pourra  avoir  aucune  succes- 
sion dts  biens  d'iceluy  qui  l'auia  produit. 
{Coût,  de  Hayn.,  lxv.  Nouv.  Coût,  gén., 
11,  12.) 

ESCANDALÉ,  scatidalé,  part,  passé,  ou- 
tragé, déshonoré  : 

De  première  venue  lier  Trippa  le  reguar- 
dant  en  face,  dist  .  Tu  as  la  metaposcopie 
et  physionomie  d'un  coqu.  Je  diz  coqu 
scandale  et  diffamé.  (Rab.,  1.  111,  c.  23, 
f»  82  v»,  éd.  15S2.) 

KSCANDALiiN,  scandalin,  adj.,  de  scan- 
dale : 

Qu'elles  sont  femmes  scandalines.  (24 
mai  1423,  Acte  de  police,  Ste  Crois  de 
Quiniperlé,  Arch.  Fiuist.) 

EscANDALiEus,  adj..  scaudalcux  : 
Chouse    escandalieuse.    (14    juill.    lSb8, 
Beg.  des  delib.,  Arch.  mun.  Montauban.) 

ESCANDALISATION,  SCajld.,   S.    f.,  SCaU- 

dale  : 

A  la  sienne  très  grande  confusion,  scan- 
dalisalion  et  murmure  du  jieuple  cbres- 
lieu.  (Le  Maire,  de  la  Differ.  des  scismes. 
éd.  1548.) 

ESCANDAI..ISEMENT,  -  izemetit,  s.  m., 
déshonneur,  houle,  reproche  : 

El  lo  duc,  a  ce  qu'il  monde  lo  principal 
de  Iciute  escandaltzement  et  liberalment 
lo  puisse  salver,  demanda...  (Aimé,  Yst. 
de  li  Norm.,  Vlll,  29,  Champollion.) 

Vous  souffrires  en  moy  escandalizement 
en  cesle  nuit,  c'est  a  dire  vous  desservires 
en  ceste  nuit  que  vous  soyes  blusmes  de 
ce  que  vous  me  lesseres  seul.  (P.  1-krget, 
iVouo.  l'est.,  f  38  r»,  impr.  .\l,iz  )  Var., 
escanda/tsewent.;i«ifcie,StMallhieu,cli.xxv, 
éd.  lo4XJ 


ESCANDALisEOR,-  zeor,  -eouv,  -eur,  es- 
chandeliseuur,  escandalibeur ,  s.  m.,  celui 
qui  scandalise  : 

Ja  ne  puissent  il   estre  (les   religieux)  eschanicli- 
[seoitrS' 
(}.  DE  Mecng,  Test.,  ms.  Corsini,  f°  155'.) 

E^candttliieurs. 

(iD.,  î»..  Vat.  Chr.  367,  fie"».) 

Escandalizeours. 

(ID.,  ib.,  8'6,  Méon.) 
Scandaliseurs  sont  pires  que  larrons, 
car  larrons  n'emblent  que  la  monnaye,  et 
scandaliseurs  loleut  et  emblent  l'ami  air. 
(TiiiNONV.,  Dis  mor.  desphilos.,  Ars.  2312, 
f»  122  V.) 

ESCANDALiSEUX,  scandoHseiix,  adj., 
scandaleux  : 

E.xces  tant  scandaliseux  et  tant  perni- 
cieux. (MONSTRELET,  C/iroM.,  Il,  238,  Soc. 
de  IH.  de  Fr.) 

ESCANDALisiER,  -  ser,  escaiideliser,  es- 
chandeliser ,  scandalisier ,  scandalizer, 
verbe. 

-  Act ,  divulguer,  ébruiter,  en  parlant 
de  choses  défavorables  : 

Ains  voelent  c'om  face  tout  maintenant 
lor  volentes  ;  et  quant  il  le  voient  targier, 
si  en  sont  maintenant  si  esmari  que  il  par 
folie  s'en  commencent  a  désespérer  et  a 
escandeliser  lor  amour  et  descouvrir.  (Jeh. 
DE  Thuun,  Est.  deJul.  Ces.,  ms.  S.-Omer 
722,  t"  141'.) 

Qaant  la  chose  est  apperceac, 
Escandatisee  et  scène. 
(J.  Lefevre,  la  Vieille,  I.  I,  v.  447,  Cocheris.) 

Le  fait  de  la  marchandise  des  draps  de 
nostre  ville  a  esté  grandement  scandalisié 
entre  les  marchaos  des  autres  bonues  villes 
diapieres.  (8  lèv.  1383,  Ch.  de  Guy,ab  de 
S.-Ùen.,  Reg.  aus  caus.  de  Beauv.,  f"  89, 
Arch.  du  Tribun,  civil.) 

Car  telles  aventures  sont  tantost  eschan- 
delisees  el  sçues.  (Froiss.,  Chron.,  1.  IV,  c. 
35,  Buchon.) 

Teles  advenues  sont  tantost  escandalisees 
el  sceues.  (In  ,  tb..  XV,  127,  Kerv.) 

Pour  ce  que  les  nouvelles  feussent  scan- 
dalisées partout.  (iD.,  ib.,  XIII,  127.) 

— Accuser  d'actes  deshonnôtes,  outrager, 
déshonorer  : 

Se  il  muert  sur  la  fourme  el  estai  dont  il 
est  escandalisié,  je  n'aray  jamais  joye. 
(Froiss.,  Chron.,  XV,  94,  Kerv.) 

Si,  après  le  premier  pardon,  elle  eut 
donné  le  second,  elle  estoU  escandalisee 
partout  ;  el  pour  saulver  son  honneur,  il 
fallut  que  la  justice  usasl  de  son  droitt. 
(Brant.,  Vies  des  Lames  illustres,  Marie 
Stuarl,  Buchon.) 

Dont  bien  souvent  elle  seroit  escandalisee. 
(1d.,  Dam.  ga  .,  i"  dise.) 

Aussy  certes  n'est  il  pas  beau  à'escanda- 
liser  mie  honnesle  dame.  (lD.,i6.,6'  dise.) 

—  Réfl.,  se  déshonorer  : 

Et  aussy  luy  ont  faicl  passer  plusieurs 
obligations  el  contraclz  par  lesquels  il  se 
serotl  fort  endommaigé,  deceu  et  scandalizé, 
au  moyen  desquelles  il  a  esté  longuement 
excommunié  el  come  tel  publyé  el  scanda- 
lizé par  attaches  aulx  portes  de  nostre 
palais  a  Paris.  (Letl.  de  rescision  prises  par 
Louis  Duc  de  Nemours  conl.  J.  de  Nemours, 
Arch.  Loiret,  A  1239.) 


Ce  duc  en  cela  fil  1res  sagement  de  se 
ranger  de  son  adultère  sans  s'escandaliser 
ny  luy  ny  sa  femme.  (Brant.,  Dam.  gai., 
Buchon.) 

Bourbonnais,escandafoer,  scandaliser. 

1.  ESCA.N'DE,  s.  f.,  bateau,  nacelle  : 
Thomas    Laignel  arriva    en    une   petite 

esrande    ou    balel.    (1437,    Arch.    JJ    189, 
pièce  231.) 

Le  pont  de  Jehanville  doit  estre  si  haut 
que  une  escaiide  puisse  passer  par  dessouz. 
(Enquéle  à  Caen,  13°  s.) 

2.  ESCANDE,  S.  f .,  échandole,  petit  ais  de 
merrain  dont  ou  couvre  les  toits  ; 

Un  plain  panier  de  petits  couppeaux  ou 
escandes  de  bois.  (1398,  Arch.  JJ  153, 
pièce  433.) 

Nom  propre,  Escande. 

3.  ESCANDE,  voir  ESCANDRE. 

ESGANDEL,  VOir  ESCANDRE. 

ESCANDEL.E,  VOlr  ESCANDRE. 

CL  ESCANDALISIER. 

ESCANOILLIER,  VOif   ESCHANDILLIER. 

ESCANDILLONAGE,  VOir  ESCUANTILLO- 
NAGK. 

1.  ESCANDiR,  V.  n.,  monter,  grimper, 
gravir  : 

Quant  li  aigles  est  escnndis 
Et  il  est  montes  en  son  tour. 

vMousK.,  Chron.,  303Î0,  Reiff.) 

Scando,  monter  ou  escandir.  (Gloss.  de 
Salins.) 

2.  ESCANDIR,  voir  ESCHANDIfi. 
ESCANDISSEMENT,     S.     Hl  ,     aCliOU     de 

monter  : 

Scansio,  escaiidissemenl.  {Gloss.  de  Con- 
ches.) 

ESCANDiT,  adj.,  diffamé  ; 

Or  parles  mains,  dans  abbes,  nous  sommes  escan- 
[dites. 
(Gilles  li  Muisis,  Complainte  des  Dames,  u.  183, 
Kervyn.J 

Prist  alliance  avec  les  Engloiz,  pour 
grever  Vannes  el  Rennes,  ou  il  estoit  haiz 
el  escandit,  it  conquerre  toute  la  duché. 
(WisJ.  de  Bert.  du  Guesclin,  p.  17,  Ménard, 
1618.) 

ESCANDLE,  voir  ESCANDRE. 
ESCANDLER,   VOlf  ESCANDRER. 

1.  ESCANDRE,  -  chandle,  -  chandele,  ■ 
cande,  -  chaude,  -  candie,  -  candele,  ■ 
cande,  -  canle,  -  canlle,  -  esclandre,  -  aun- 
dre,  esclande,  achandre,  s.  m.,  scandale  : 
Ju  li  durrai  pur  co  que  ele  li  seit  a  es- 
chandele  e  a  mal.'  (Rois,  p.  71,  Ler.  de 
[    Liucy.) 

De  teil  endroit  est  avenu  en  la  court  un 
1    grand  eachandle  en  Surie.  {Ass.  de  Jér.,  l. 
Il,  p.  344,  Beugnol.) 

Et  nient  est  a  els  escandle.  (Psalm.,  Brit. 
Mus.  Ar.  230,  !•  128  v».) 
Sanz  tort  fere  el  sans  escandre  du  puis. 
;    (leH.  d'Alf.  de  Poit.,  Arch.  JJ  24«,  f  113  r«.) 


ESC 

Si  l8  convint  aler  a  Cande, 
Qn'enlre  les  cicrs  ot  un  escande, 
Dont  moult  volcnliei-s  pniz  teist. 
(Pf.in    GATl^EM•.   Vif  de    S.Maiiin,    p.    IGI, 
Bourrasse.) 

Sans  eseandic,  sans  ïilonjiic. 

(Satul  d'amou-i.  Riche!.  "OS,  f"  6  r».) 
Excandels  aiijnnrdui  petit  on  mot  en  double. 
iGiLLES  L[  Miisis,  li  Estas  drs  .vculers.  il,  160, 
Kervyn.) 

Se  je  voi  mon  fils,  me  fille  ou  me  mère, 
ou  celé  qui  doit  eslre  mes  oirs,  mener  si 
deshoneste  vie  que  ee  soit  escanlles  a  li 
et  a  son  lignafre,  je  ai  boue  reson  de  li 
osier  de  mon  testament.  Et  li  escanlles,  si 
est  des  pecljies  de  cors, d'ans  vilainnement 
et  honteusement  démener,  on  de  mariege 
dfsavenant  fet  par  eles  contre  me  vou- 
lenlé;  ou  de  si  foie  larguece  c'en  voie  que 
elle  qui  vient  eu  lor  main  est  perdu. 
(Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  c.  xil,  17,  Beu- 
enol.)  Var.,  et  li  esclandre,  si  sont  de  pi- 
quié  de  cort  eschandalizié. 

Ponr  fuyr  escande. 
(J.  DE  Meung,  Test.,  Vat.  Chr.  307,  P  2-2".) 
Par  celui  remest  li  escandres 
Et  la  teraoste  grant  et  foie. 
iMace  de  la  Charité,  B!«/c.  Richel.  401,  P  les'.) 

Pour  escliiver  tous  autres  escliaiidres  et 
périls.  (1316,  Arcli.  JJ  5o,  f°  5  r°.) 

Escanle.  (/6.,  f  7  r".) 

Et  eust  bien  voulu  ponr  celle  lieure 
avoir  de  luy  son  plaisir  si  elle  l'eust  peu 
faire  sans  esclandre.  (Le  Chasiel  périlleux, 
Richel.  1009,  f»  36  r».) 

Erreurs,  défaites  et  esclaundres.  (1343, 
Ch.  d'Ed.  m,  Avesbury,  p.  113.) 

Et  ne  voudrons  pas  assenler  a  chose 
qui  fut  escande  du  peuple.  (Cft.  de  133S. 
Mart.,  Thés.,  I,  1400.) 

Avant  que  nul  mal,  péril,  ne  eschanJe 
en  puisse  venir.  (16.,  p.  1403.)  Imprimé  es- 
ehaude. 

Vez  ci  la  vois  de  lour  folie  qui  lour  est 
a  eschandre  et  a  folie.  {Ps.  lorr.,  XLViil 
13,  Maz.  798.) 

Contre  Ion  fil  de  ta  meire  meltois  escan- 
dre,  reproche  et  blasme.  (76.,  xlix,  21.) 

Et  ont  servi  a  lour  ydoles,  et  il  lour  ait 
esteit  a  grant  achandr'e  et  a  très  grief  pe- 
chief  contre  enlz.  (76.,  cv,  f  •  262  r».) 

Nul  mal  ne  eschandre  ne  lour  en  vient. 
ilb.,  f  307  r°.) 

S'en  fuit  et  partit  hors  de  ma  jurisdic- 
tion,  an  très  grand  esclande  et  lésion  de 
madicte  justice.  (Bout.,  Somme  rur..  l'^ 
p  ,f»  28  r»,  éd.  1486.) 

"ï  estoient  plusieurs  inconvenians  adve- 
nus et  encore  adviennent  de  jour  en  jour 
ou  grant  péril,  esclande  et  vitupère  de 
lad.  église  et  hospital.  (1383,  Arch.  hospil. 
de  Paris,  U,  4S,  Bordier.) 

Ennemis,  trop  faictes  i'escandr, 
Lessiez  le  çheoir.  Dieu  le  commande 
Par  moy  qui  suis  son  apostoie. 
(Martyr  de  SI  Pierre  et  Si  Paul,  .lub.,  ilijst.,  I.  71 .) 
En   grant    escandele   de  justice.  (24  avr. 
1436,  Cart.  de  Flines,  nr.ccxLi,  p.  774,  Haut- 
cœur.) 

Helas  !  se  on  mettoit  aussi  grant  peyne 
et  diligence  a  e.\tirper  les  vices  et  péchez 
et  acquérir  les  vertus  que  on  fait  a  faire 
questions  et  argumens,  ne  se  feroyent  pas 
tant  de  maulx  ne  tant  à'escandes  au  monde, 
ne  tant  de  dissolucions  aux  religions.  {In- 
lern.  Consol,  III,  m,  Bibl.  elz.) 


ESC 

A  ce  que  celle  femme  dicte  la  Pucelle 
estantj  la  mercy  Dieu,  en  vostre  subjec- 
tion,  lut  mise  es  mains  de  la  justice  de  l'E- 
glise pour  lui  faire  son  procès  deuement 
sur  les  ydolatries  et  autres  matières  tou- 
chant nostre  saincte  foy,  et  les  escandes 
reparer  a  l'occasion  d'elle  survenues  en  ce 
royaume,  {f.etl.  de  l'Univ.  de  Paris  au  duc 
de  Bourg.,  ap.  Quichcrat,  Procès  de  Jeanne 
d'Arc,  t.  I,  p.  9.) 

k  ce  que  telle  escande  cesse  le  plus  tost 
que  faire  se  pourra,  conme  besoing  est. 
{Lell.  de  l'Univ  de  Paris,  d  J.  de  Luxemb., 
ib.,  t.  I,  p.  11.) 

Touz  vos  prisonniers  qui  la  sont 
A  Orléans  et  île  vostre  bande 
En  fera  une  grande  escande. 
(Mist.  du  siège  d'Orl..  llSCi.  CiiPssard.) 
Ce  seroit  chose  de  grand  escandle.  {Tra- 
his, de  France,  p.  43j  Chron.  belg.) 

—  Haine,  inimitié  : 

Guarde  mei  del  laz  lequel  il  establirent 
a  mei,  e  des  esnindles  des  ovranz  fehinie. 
{Lib.  Psalm.,  O.xf.,  cxl,  10,  Michel.)  Var  , 
escandeles.  Lat.,  a  scandalis. 

Escandle  mist  et  grant  errnr 
Entre  lui  et  son  seignur 
Par  boisdie. 
(Vie  de  S.   Thom.  de  Cant.,  415,  ap.  Michel,  D.  de 
Norm.,  l.  111.) 

Ce  mot  a  pa.ssé  avec  un  sens  restreint 
dans  la  langue  moderne  sous  la  forme 
esclandre. 

2.  ESCANDRE,  V.  a,,   frapper,  abattre  : 

.\  pels  e  a  m:irtels  sereit  ja  escansue. 

(Cliarlemagne,  3-28,  Kosciraitz.) 

KSCANDRER,  escandlcr,  v.  a.,  blâmer  : 
Mes,  tout  seul,  pour  osier  l'escandle 
Dont  je  Toeil  ores  qu'on  m'escandie. 
Me  mesfis.   dont  moult  rae  repeos. 

(Froiss.,  Poés..  II,  3,79,  Scheler.) 

ESCANDURE,  S.  f.,  apdeur  brrtlante  : 

J'endure 
Une  chaleur  qui  si  ra'enflame 
Que  j'en  sentiray  Veacandnre 
Tant  que  j'aray  eus  ou  corps  l'aroe. 

(Froiss..  Pocs..  III.  Lï!, 7.  Scheler. i 

ESCANER,  voir  ESCHANER. 

ESCANGE,  \Oir  ESCHANGE. 

ESCANGEMENT,  VOir  ESCHANGKMENT. 

ESCANGIER,  VOir  ESCANCHIER. 

ESCANiE,  S.  f.,  sanie,  pourriture: 
Et  se  pourriture  y  venoit  et  cranies  et 
ainsi  que  excoriacion,on  doit  oindrele  lieu 
de  ceste  médecine.  (B.  de  Gord.,  Praliq., 
I,  18,  éd.  1493.) 

ESCANLE,  -  anile,  voir  Escandre. 

ESCANPERCHE,  VOir  ESCHAMPERCHE. 

ESCANPiERRE,  S.  ni,,  Bscalier  : 

Fugit  puer  ad  campanile  ;  insequilur  res 

eilera,  tandem  angustat  undique  nscenso- 

rium,  giiUice  escanpierre.  (Chron.  Balduin. 

diac,  ap.  Hugon.,  Monum.  sacr.  aniiq.,  II, 

ao.'i.) 

ESCANS,  S.  m.,  écbaiison  : 
Stevenes  Vescans.   (1243,  Ctiart.   a'.itrr, 
B,  "W'ailly.) 

ESCANTELEU,  \oir  Eschanteler. 


ESC  m 

ESCANTELIEH,  VOif  Esr.HANTILLER 
ESCANZ,  voir  .\l.QUANT. 
ESCAOIR,  voir   ESCHEOIR. 

Esc.AP,  voir  Eschap. 
EscAPE,  adj.,  déchaux  ? 

Mors  a  ses  fans  trenchans  qui  soient 
Et  sek  et  vert,  riens  n'en  escape, 
Ne  li  cauchié  ne  li  escape. 
.^e  li  paré  nés  que  li  nus. 
De  la  mort  n"ea  escape  nns. 
(B.  DE  Co.NDÉ,  li  Contes  d'Envie,  290,  Scheler.) 

ESCAPERCHE,  VOir  ESCHAMPERCHE.    . 

ESCAPiTER,  escapp.,  V.  a,,  décapiter; 

Apres  la  sentence,  il  fut  escapilé,  et  partie 
de  ses  biens  confisquez.  (D'AuTON,  Chron., 
Richel.  5083,  f"  109  r».) 

Le  procureur  du  roy  prist  conclusion 
contre  luy  tendant  a  fin  qu'il  fustescappité. 
(ID.,  t6.,  Richel.  5082,  f»  202  r».) 

ESCAPLEIZ,   voir  ESCHAPLEIS. 
ESCAPONNER,  VOir  ESCHAPO>NER. 
ESCAPPE,  S.   f.  ? 

Vescappe  de  la  coloninc.  (Delorme,  Ar- 
chit.,  V,  5,  éd.  1568.) 

ESCAPPITER,   voir  ESCAPITER. 

ESCAPucHox,  -  chun,  .  chin,  s.  m.,  ca- 
puchon : 

Ung  manteau  de  drap  noir  a  escapuchun. 
(1471-72,  Compt.  du  R.  Bené,  p.  237,  Lecoy.) 

La  cappe  d'un  petit  escapuchin  de  drap 
noir.  (Jb.) 

Escapuclion.  (Ib.,  p.  260.) 

ESCAPULAIRE,  VOir  ESRHAPULAIRE 
ESCAPURE,  voir  ESCHAPULE. 
ESCAPURIELLB,  S.  f.  ? 

On  esloit  tout  hontens  de  faire  grans  ponees  ; 
Toutes  escapurielles  faisoit  un  a  celées. 
(Gilles  li  Miiisis,  ti  Complainte  des  compaignons, 
II,  27a,  Kervyn.) 

ESCAR,  voir  ESCHAR. 

ESCARAX,  voir  ESCARRAM. 

ESCARBELLiER,  V.  a.,  escarbouiUer, 
mettre  en  pièces  : 

Ains  ajiroie  par  carbonées 
Trestout  cscarbelliè  le  mort 

(Chrest.,  Perceial,  2328,  Potvin.) 

Les  ms.  Richel.  794,  1430,  1453,  12376,  et 
Montpellier  H  249  portent  esbraoné,  es- 
braonné. 

ESCARDERGE,  S.  f.,  pourriture  qui  ter- 
nit les  dents  T 

Tel  famé  se  doit  acoster 
*  D'un  barbier  qui  le  sache  ester 
Tel  escarberi/es  et  (el  chosses. 

{Clef  d'amour,  p.  87,  Tross.) 

ESCAUBOITE,  VOir  ESCHARHOTE. 

ESCARBOTE,   VOif  ESCHARBOTE. 

ESCARBOTox,  S.  lu.,  dimin.  d'escarbot: 

L'escarbot    au    definement  de    la    lune 

forme  t'il   pas  une    boulette  de   fiente   de 


354 


ESC 


ESC 


ESC 


bœuf  laquelle  il  enterre,  et  uyuut  de.meuré 
vingt  huit  jours,  au  renouvelleiueut  de  la 
lune,  ne  trouve  t  il  pas  un  esmrboton 
formé,  animé,  né,  et  renouvelle  avec  elle  î 
(N.  Pasq.,  Lelt-,  IX,  14.) 

ESCAKBOTTER,   VOir  ESCHAHBOTTER. 

ESCARBUNEu,  V.  II.,  briller  comme  du 
charbon  allumé  : 

Des  helmes  clers  li  fuus  en  escartunet. 

(Roi.,  3586,  Muller.) 

ESCARCELE,  csquerchelle,  s.  m.,  légat  : 

Escarcele  envoyé   en  court  de  Romme. 

Tiuillaume  Catones,  esquerchelle  de  Caste- 

loigne.  {TH.  du  xv°  S.,  Lille,  ap.  La  Fons, 

Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESCARCEON,   VOif  ESCHAREÇON. 

ESCARCEUR,  S.  f.,  Bvarice,  mesquine- 


Escarceur,  scantnesse.  (Palsgrave,  Es- 
claire,  p.  263,  Génin.) 

ESCARCHÉ,  adj.  et  subst.,  sujet  au 
droit  à'escarts  : 

Tous  lesquels  bourgeois,  s'allians  par 
mariage,  sont  tenuSj  après  iceluy,  compa- 
roir devant  lesdits  advoué  et  eschevins, 
pour  relever  leur  bourgeoisie,  a  peine  de 
trois  livres  parisis.  El  s'ils  sont  rel'usans 
ou  dilayans  de  ce  faire,  estant  a  ce  deue- 
ment  semoncez,  a  leurs  dépens,  de  la  part 
dudit  advoué,  ils  seront  tenus  pour  esoar- 
chez  et  condamnez  a  payer  pareil  droit  que 
ceux  qui  se  déportent  de  ladite  bourgeoisie. 
{Coût.  d'Estaires,  art.  vil  et  vill,  N'ouv. 
Coût,  gén.,  1,  924».) 

ESCARCHON,  VOU'  ESCHAREÇON. 
ESCARCIIER,  voir  ESCHARSIER. 
ESCARCITÉ,  voir  ESCHARSETÉ. 
ESCARD,  voir  ESGART. 
ESCARDE,  voir  ESCHARDE. 
ESCARDER,  VOir  ESCHARDER. 
ESCARDEUR,  VOir  ESCHARDEUR. 

ESCARDiR,  -  dyr,  v.  n.,  mot  douteux 
qui  semble  exprimer  l'idée  de  devenir  pé- 
nible, onéreux  : 

A  Calais  a  grant  frais  sejournoient.  et 
tant  y  furent  que  la  cbosc  leur  escardy  et 
qu'il  convint  a  phiiseurs  vendre  leur  che- 
vaul.i  et  engaigier  leur  harnas.  (FroiSS., 
Chron.,  XVII,  382,  Kerv.) 

ESCARDis,  S.  m.,  laine  cardée  : 

Deux  robes,  l'une  drap  de  color  et  l'autre 

d'escardis.   {Leqs   de  Karoles,   Arch,   Gir 

Not.,  0.  Frapier.) 

ESCARDOiLi.É,  adj.,  malade,  en  parlant 
des  yeux  : 

Lequel  Regnault  dist  an  suppli.-mt,  qu'il 
esloit  un  snuglant  vaillart  es  yeu.\  escar- 
doiUes.  (1413,  Arch.  JJ  168,  pièce  3Uo.;     • 

ESCARDONNEMENT,  S.  m.,  action  de 
carder  : 

Frais  ô'escardonnemenl.  (1407,  Tabell 
d'Etbeuf,  reg.  I,  f»  2U8.) 

H-Norm.,  vallée  d'Vères,  khardonnev, 
carder. 


ESCARGAITE,   Voir  ESCHARGAITE 
ESCARGE,   S.   f.  ■? 

Et  tant  ly  pres(mtat  do  florins  et  à'e^.carge. 
(Jeu.  des  Preis  OcsW  de  Liège,  220T2,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

ESCARGETIER,  VOir  ESCHARGAITIER. 

ESCARGIER,  VOir  ESGHARGIER. 

ESCARI,  voir  ESCHABI. 

ESCVRGNE,  VOirESCARNE. 

ESCARGAtTiER,  -  (juaiUer,  voir  Eschar- 

GAITIER. 

ESCARIAGE,  voir  ESCAUWAGE. 
ESCARIEMENT,   VOir  ESCHARIEMENT. 

Esc.VRiiiANT,  escariman,  esquarismant, 
escharimant,  escarinant,  esclarimant,  esclai' 
mant,  adj.  et  s.  m.,  désignant  une  sorte 
d'étoffe  : 

La  sist  11  eraperere  sur  on  cuissin  vaillant, 
La  plume  est  d'oiiol.  la  teie  escarimanl. 

(.Cliarlemagne,  290,  Koschwili.) 
Set  railie  chevaliers  i  troverent  seanz 
A  peliçuns  ermjnes,  Llialz  escarimanz. 

a*.,  .336.) 
Il  les  a  fait  vestir  d'an  pale  escarimanl, 

(rtotim.  d'Alix.,  f  ,').';',  Michelant.) 
Bien  fa  vcstns  d'un  paile  escarimanl, 

(Raoul  de  Cambrai,  X,  Le  Giay  ) 
Et  la  sorcele  d'un  riche  escarimanl. 

(Ib.,  Ricliel.  2493,  f  (!  v".) 
El  maint  chier  paile  esclarimanl. 

(Ben.,   Troie,  Ars.  33U,  C  17''.) 
Baadaîns  ot  aaseigne  d'un  paile  esctaimant. 
(Simon  de  Pouille,  Ilichel.  368,  f^  141''.) 
Ele  ot  vesta  un  paile  escarimanl, 
Kstroit  lacié  par  le  cors  qu'ele  ot  gcnt. 

(Prise  d'Orange,  Uichel.  1449,  t' iii.) 
Cauces  de  palie  escarimml. 
Et  escapins  a  or  luisant. 

(Parlon.,  10607,  Cvapelet.) 
Karles  sist  en  son  tref  de  paile  esclarimanl. 

(Slaug.  d'.Mgr.,   Richel.  766,  f"  35  v».) 
Les  cropieres  en  furent  de  paile  esguarismanl. 
(Florence  de  Rome,   Richel.  nouv.  a';q.  4192, 
f-  3  v°.) 

Sur  son  lit  la  seont  amdai  tutjoianl, 
La  coil(t)e  en  ert  chiere  d'un  paile  escharimanl. 
(Horn,  ms.  Oxf.  BodI.  Douce,  f»  se*".) 

ESC.VRLATE,  -  laite,  -  letle,  escallate,  f.s- 
kallasle,  csquerlate,  -  aile,  aschaltette,  s.  f., 
sorte  de  drap  de  qualité  supérieure,  dont 
la  couleur  variait  beaucoup  : 

D'or  et  d'argent,  de  sahelines, 
De  dras,  i'cscarlales  sanguines 
Emportent  tant  cum  bon  lur  est. 

(Ben.,  D.  de  Norni.,  Il,  2617.  Michel.) 
Et  m'afubla  d'un  cort  manlel, 
Vair  d'escarlalc  peonace. 
(CuRF.ST.,  Chev.  au  Lyon,  230,  Holland.) 
Pus  m'afubla  .t.  cort  manlel 
VaIr,  i'esquerlate  poonace. 

(lu.,  ib.,  liichel.  1450,  f»  208''.) 
Quant  Gerars  est  venus  a  court, 
Alublesd'uu  uiaïuelct  court 
D'escarlale  et  de  fres  ermine. 
(Gii.iiERi  DE  MoNTREuiL,  la  Viulelle,  3462,  Michel.) 
Kobe  i'eskalla^le  vermeille. 

(Yrain,  Richel.  1433,  f°  77  -'',) 


Par  le  manlel  le  va  saisir, 

(Ji  ert  d'ane  escarlale  blanche. 

(Fregiis,  p.  214,  Michel.) 

Robe  d'escallale.  (1269,  Test,  de  PU  , 
femme  de  P.   de  la    Broce,    Arch.   J  726, 

pièce  3S.) 

Roube  de  pen. 
De  camelot  on  de  brnneite. 
De  vert  ou  de  ronje  nschallelle. 

(Rose,  Val.  Chr.  1858,  f»  78'".) 
Un  manlel  A'escarlelle  bon  et  bel. 
(Vn  Ctiival.  e  .va  dame,  ms.  Cambridge,  Corpus  .^0, 
f»  92=.) 

D'une  cote  ert  eslreit  vestnz 
n'escarletle  lote  yerraeille. 

(Le  Lai  del  Désiré,  p.  23,   Michel.) 

Veslu  ot  une  cote  blanche 
Wescarlate  riche  ot  belle 
Qui  fu,  ce  croi,  de  Brusselle. 

(G.  Mach..  Poés.,   p.  46,  ap.  Littré.) 

Une  robe  d'escarlale  vermeille.  (1380, 
Inv.  de  Cil.  V,  3i6ti,  Labarle.) 

Et  fut  ce  jour  le  roi  de  Portingal  vestu 
de  blanche  escarlatle  a  une  vermeille  croix 
de  Saint  Georges.  (Froiss.,  Chron.,  II,  III, 
41,  Buclion.) 

Un  drap  vermeil  d'esquerlatle.  (Id.,  ib., 
I,  426,  Lnce,  ms.  Valenciennes.) 

Partiront  de  l'ostcl  dudit  souverain  eu 
leurs  manteaulx  de  drap  noir  sengles  et 
clia|)perons  de  mesmes,  excepté  celfuy  du- 
dit souverain  qui  sera  d'escarlale  noire 
moree.  {Ord.  de  Louis  XI  pour  l'ordre  S. 
Michel,  ms.  Louvre  E  1444,  f»  18  v.) 

Elle  vous  avoit  puis  après 
Mancherons  d'escarlalle  verte, 
llolibe  de  pers  large  et  oaverle. 
(Cl.  Marot,  Dial.  de  deux  amoureux,  p.  22,  éd. 
1544.) 

Cf.  ESCARLET. 

Esc.ARLATTÉ,  adj.,  d'écarlate  ; 

Chausses  bigarees  et  escarlallees.  (1334, 
Ord.  de  la  cour  de  Parlent.,  Felib.,  Hisl.  de 
Paris,  m,  649.) 

ESCARLET,  cscalret,  s.  m.,  sorte  d'é- 
tofïe: 

Je  vuil  que  vous  en  irez  a  mon  draper, 
et  vous  achaterez  de  lui  dousze  verges  de 
tin  escarlel.  (La  Manière  de  langage,  p.  383, 
Meyer.) 

Les  sis  vyleinz  entrèrent  une  chambre, 
e  osterent  lur  tabertz,  e  se  vestirent  de  un 
escarlel  vert  e  sodlies  d'orfreez.  (Foulques 
Filz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv"  s.,  p.  86.) 

Drap  d'escarlet.  (Stat.  de  Henri  IV  d'En- 
glet. ,aa  xi,  inipr.  goth.,  Bibl.  Amiens.) 

Ung  bonnet  de  rouge  escalret.  (Aubrion, 
Journ.,  an  1492,  Larchey.) 

Cf.  ESCARLATE. 

KSCARLETTE,  VOir  ESCAKLATE. 

ESCARLIBUCHE,  S.  m.  ? 

Un  escarlibuche  d'or.  (Armor.  de  Fr.  de 
la  fin  du  XIV"  s.,  Cab.  hist.,  V.) 

ESCARLiN,  escalin,  eskallin,  s.  m.,  sorte 
de  monnaie  : 

(}uant  11  rois  Ricnrs  vit  qu'il  ot  fali,  ei 
Iraist  au  conte  de  Flandres  et  au  coûte  de 
Campaigne  et  au  (-onte  de  Blois  et  tant  lor 
dona  de  ses  eskallins  que  il  Jurèrent  la 
mort  li  roi, et  trailierent  cornent  il  en  ouve- 
roieut.  (Chron.  de  Hains,  c.  vu,  L.  Paris.) 


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Et  Irois  escarlins  vies  boins  pour  uug 
Kros.  (1339,  Hist.  de  Mets,  IV,  88.) 

Les  bastonniers  ne  sont  point  tenus 
d'observer  les  susdites  formalitez  pour  les 
petites  dettes  qui  n'excedeut  pas  vingt  es- 
calins  de  gros  une  fois.  {Coût,  de  Bruges, 
XXV,  6,  Nouv.  Coût,  géu.,  1,  o84\) 

On  trouve  au  xvii'  s.  les  formes  skdlin, 
sequelin  : 

Vu  skellin.  (1666,  Lens,  ap.  La  Fous, 
Glos!'.  ms  ,  Bibl.  Amiens.) 

Messes  à  la  rétribution  d'un  sequelin. 
(1676,  Béthune,  ib.) 

ESCARMIE,  voir  ESCREMIE. 

ESCARMiN,  S.  m.,  carmin  : 

Helmes,  haubers,  escus  d'or  fin. 
De  vert,  d'aznr,  et  i'escarmin. 

(Ben.,  Traies.  Richel.  375,  f  Si'^.i 

EscAuMOCHERiE,  S.  f.,  escamiouche  : 

Le  mardi  devant  la  Toussains 
Est  arrivé  la  Germanie, 
A  la  bPlIe  croix  de  Messens. 
Faisant  ffraade  cscarmnchprw. 
(1.Ï.S2,  Chnns.  sur  le  stége  de  Nelz,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Ch.  hist.  fr.,  11.  IflO.) 

ESCARMOUCHEis,  -  chis,  escormucheiz, 
s.  m.,  escarmouche  : 

Et  la  ouït  ungdur  escarmucheiz.  (Chron. 
des  quatre  prem.  Valois,  p.  90,  Luce.) 

AUi  li  duc  devant  Auiburs,  moult  belle 
place,  ou  estoient  bien  quatre  vingt  com- 
battans,  et  a  la  venue  ot  grosse  escar- 
mouche; car  ceux  de  leans  issirent,  et  y  ot 
bel  escarmouchis  de  lances  et  d'es[ieps,  des 
deux  costez.(H/s(.de  LoysIII,  duc  de  liourb.. 
p.  112,  éd.  1612.) 

ESCARMUCHEIZ,  VOir  ESCARMOUCHEIS. 

ESCARNE,  escargiie,  s.  t.,  coquille,  cara- 
pace ; 

Mais  la  mors,  qui  nnlui  n'espargne, 
Ne  ne  tient  vallant  .i.  escargae. 
Pour  l'envie  quele  ot  de  loi, 
Ne  u'ierl  envions  de  nnlui, 
L'arjesla  et  prist  par  le  frain. 

(MousK.,  Cliron..  -linS,  lieill.) 

La  mors,  qoi  nnle  riens  n'espargne, 
iNe  ne  crient  vallant  .i.  esca^gne. 

(1d.,  ib.,  28567.) 
Donnes  lui  a  boire  plainne  escarne  d'uef 
de  jus   de...  (Remed.  anc,   Richel.   2039, 

Plainne  escargne  dues.  {Jb.,  f"  2».) 
Tont  aulressi  comme  une  escargne 
Li  a  percié  l'escu  du  col. 
ISarbazis.  Rom.  de  Ham.,  ap.  Michel,  Hisl.  des  D. 
de  Norm.,  p.  333.) 

Si  com  la  lorlue  est  de  Vescargne  vestue. 
(Jeh.  des  Preis,  GeMe  de  Liège,  11783,  ap. 

.Solieler,  Gloss.  philol.) 

En  l'œf  le  myœul  fu  pour  le  norrisse- 
nient  du  pouchin  en  Vescargne  jusques  a 
dont  qu'il  poet  plusquier  et  niengier  le 
grain  (xv=  s.,  Valenc,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Par  qnoy,  comme  escargne  ou  paille 
iN'esl  de  mesmes,  ne  de  maille 
Aux  grains  qui  en  sont  tirables. 
(Chastei-l.,  Eniree  de  Loijs  en  nouveau  règne    vn, 
10,  Kerv.) 

ESCARNELÉ,  -  elle,  adj.,  crénelé,  fait  à 
rréneaux  comme  les  forlifications: 


Les  lournelles  escamelees 
De  marbre  bis  fait  sans  paioture. 
(.Hom.  de  la  Deslruelion de  Troges,d.f.  Itoq.) 

Regardez  aussi  les  tourne  Iles... 
Elles  sont  toutes  escarnellees. 
(Jaco-    Millet,   Vesirucl.   de    Troije,   i'   24",  éd. 
V6U.) 

ESCAUNER,  voir  ESCHARNER. 

ESC.\RMR,  voir   ESCHARNIH. 

ESCARNISON,  VOfr  ESCHARNISOX. 

ESC.\RNISSEMENT,  VOir  ESCHARNISSE- 
MENT. 

ESCAROUFFLER,  V.  a.,  expvinie  l'idée 
de  déchirer,  de  meurtrir  : 

Elle  nie  jelta  hors  du  licl.  ou  de  la 
teste  d'un  clou,  je  m'escaroufflag  toute  la 
fesse  gauche.  (Du  Fail,  Conl.  à'Eulrap., 
XXXII,  Bibl.  elz.) 

ESCARPE,  s.,  soulier  léger,  escarpin  : 
Ils  portent  soliers  du  pays   qui  ressem- 
blent aux  escarpes   des  Béotiens.  (Saliat, 
Her.,  I,  éd.  15o6.) 

Un  peu  plus  avant  sont  les  cordoanniers 
qui  fout  les  escarpes  des  petis  en  fans. 
(Léon,  Descr.  de  t'Afr.,  1,  137,  éd.  15b6.) 

Les  escarpes  desquels  tes  pieds  sont  def- 
feodus  de  peur  qu'ils  ne  chopent  et  se 
blessent.  (La  Bod.,  Harvion.,  p.  798,  éd. 
1578.) 

Tahureau  {Prem.  dial.  du  Democritic, 
p.  80,  éd.  1602),  indique  ce  mot  parmi  un 
certain  nombre  d'expressions  qu'affec- 
taient d'employer  ceux  qui,  de  son  temps, 
ambitionnaient  «  d'estre  estimés  mieux 
parlant». 

ESCARPE,    voir  ESCHARPE. 

ESCARPERiE,  -  tjc,  S.  f.,  boutique,  ba- 
teau de  pêcheur  pour  conserver  le  pois- 
son : 

Les  Normans  si  pristrent  a  Pennarks, 
en  la  costere  de  Bretaigne,  .ii.  escarperyes 
ove  le  peysoun  et  les  deners  et  les  autres 
biens  que  lurent  dedens  des  bons  genz  et 
des  marchans  de  Bayoue.  (1292,  Relat.  de 
die.  hosUlilCi,  Lctt.  de  Rois,  etc.,'  t.  I, 
p.  399.) 

ESCARPILLER,  VOil  ESCHARPILLKR. 

ESCARPiNÉ,  adj.,  chaussé  d'escarpins  : 

Tes  pieds  escarplnez. 
iSiBiLET,  Paradiae  contre  l'amour,  éd.  1581.) 

Se  disait  encore  au  xvii»  s.  : 

Un  certain  raconstrenr  de  bas  de  soie... 
et  un  escarpiné  de  l'archevesché  se  batirnit 
si  fortement,  à  coups  de  poings...  (1634, 
Chron.  bordelaise,  ir,  194,  Delpit.) 

ESCARPIR,  voir  ESCHARPIH. 

EscARPOisE,  adj.,  venant  de  la  ri- 
vière Escarpe,  aujourd'hui  la  Scarpe  : 

Se  doit  une  nef  escarpoise,  ki  seil  amaiu- 
ue,  .vu.  solz...  li  escarpoise  ki  maiuue 
blet  n  autre  grain  doit  .un.  solz.  (126.5, 
Berenus  du  comté  de  llainatit,  ap.  SIe-l'al.. 
éd.  Favn-.) 

ESCARQUAGE,   \ûir  ESCHAHGAGE. 

ESCARRABiN,  scavrahin,  s.  m.,  per- 
sonne chargée  d'ense\elir  les  pestiférés; 


Les  scarrabins  et  ceux  qui  sont  commis 
a  ensevelir  les  morts  de  la  peste.  (25  avril 
1.j2I,  Deliber.  consulaire  de  Montétimar. 
Aivh.  miin.  Montélimur.)  En  marge  ;  les 
escarrabis. 

Les  scarrabins  retenus  pour  ensevelir 
les  morts  de  peste.  (21  juillet  1521,  ib.) 

Jullian,  escarrabin  des  pestiférés.  (8 
mars  1543,  ib.) 

Deux  escarrabinsel  une  escarrabine.  (23 
avril  1387,  ib.) 

Dans  une  ordonnance  de  1629  les  mêmes 
personnages  sont  appelés  carabins  ou  cor- 
beaux. 

ESCARRANT,  escaran,  esquerant,  sca- 
ran,  s.  m.,  brigand,  larron  : 

A  ce  qu'il  se  démente,  estes  Tons  assambles 
.X.  escarans  paiens,   quivers  et  deffaes. 

(Epis,  des  Cliclifx,  p.  2ï8,  Hippeau.) 

Dnsc'aa  sépulcre  vont  errant. 

En  cost'i  lui  si  escarrant . 
(Gilles  de  Chin,  2213,  Keill.)  Plus  haut,  esquerant. 

S'ont  ennonli-é 
.c.  escarrans  tout  a  ceval. 
Lez  .1.  bosquet,  el  fous  d'un  val  ; 
Le  cemin  gaitent  pour  rober. 

(;*.,  4139.) 
Tous  les  larrons  et  les  scarans  et  les 
lieres  roberent  et  tuèrent  la  gent  de  l'I- 
glize.  {Ass.  de  Jér.,  t.  Il,  p.  350,  Beugnot.) 
E  suut  les  greingnor  escaran  et  les 
greingnors  robeor  dou  monde.  {Voy.de 
Marc  Pol,  c.  cxv.  Roux.) 

Le  roman  en  prose  de  Gille  de  Chin,  ch. 
XXXV,  p.  137,  substitue  au  mot  escarrant 
celui  de  larrons,  qui  se  lit  dans  le  poème 
quelques  vers  plus  bas. 

ESCARRER,  Bsquarrer,  equarrer,  v.  a., 
équarrir,  polir  : 

Apres  ce  qu'ilz  orent  abatu  et  esquarré 
ledit  boys.  (1409-10,  Compi.  de  la  fabrique 
de  S.  Pierre,  Arcb.  Aube  G  1559,  1°  165  r".) 

Pour  abalre  et  esquarrer  le  dit  boys. 
(lilO-1411,  Compl.  de  l'œuvre  de  la  cathé- 
drale de  Troyes,  Bibl.  de  l'Ec.  des  Chartes, 
5'  sér.,  t.  III,  p.  240.) 

Et  les  fist  pollir  et  escarrer  par  les  mas- 
.sons  (les  pierres).  (Hist.  de  l'anc.  Test., 
f"  140'',  impr  Maz.) 

Je  esquarreray,  or  je  charpenteray  ces 
chesncs  pour  en  faire  du  mesrayn.  (PALS- 
GRAVE,  Esclairc.,  p.  731,  Génin.) 

Esquarrez  cest  ayz  avant  que  le  sier. 
(iD.,  ib.) 

Garde  toy  bien  aussi  d'arracher  ou  d'es- 
quarrer  un  arbre  quand  il  fait  rosée.  (Di; 
PiNET.  Pline,  xvii,  39,  éd.  1566.) 

Et  coupe  tout  bois  on  il  fault  mettre  la 
coignee,  tousjours  la  lune  estant  vieille, 
les  escarrant  et  accommodant  en  ce  qu'il 
s'en  voudra  servir  pour  bastir  ou  autres 
nécessitez.  (Bei.le-Foh.,  Secr.  de  l'agric, 
p.  312,  éd.  1577.) 

—  Rendre  carré  : 

11  fault  equarrer  la  terre  et  place  on  il 
venll  faire  li-s  loiidemeuts  de  sou  œuvre. 
(DEL0R.MK,  Archit.,  II,  l,  éd.  1568.) 

Comme  les  femmes  qui  se  courbant 
jettent  un  pied  en  arrière,  pour  eguorrer 
a  droit  plomb  la  platte  forme  de  leur  der- 
rière et  entrefessier.  (Du  Faii-,  Cont.  d'Eu- 
tnip..  XXXI,  Bibl.  f\7,.\ 


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Pour  faire  le  papier,  ils  l'oucheut  les 
l'euilles  de  papirus  qu'ils  ont  séparées  avec 
une  esguille  sur  la  table,  et  les  ayant 
estendues  de  leur  long  et  de  leur  large 
pour  les  garder  de  rider,  et  qu'on  les  a 
rongnees  et  esquarrees  par  les  bords,  on 
remet  une  autre  feuille  dessus  a  travers,  et 
les  met  on  presser.  {Du  Pinet,  Piiiie,  xiii, 
12,  éd.  1566.) 

—  Escarre,  part,  passé,  équarri,  poli: 

Gros  mairiens  de  caine  escarré.  (129S, 
Arch.  J  785.) 

Il  feist  fere  au  dehors,  près  du  cbastel. 
certaines  lices  et  parlouers  de  boys  escarré 
et  doleys,  pour  parlementer  secrètement  et 
accorder  avec  le  duc  de  Bourgogne.  (Iil9, 
Fragm.  d'une  vers,  franc,  des  Grandes 
chron.  de  St-Den.,  Bibl.  elz.) 

Un  dyamant  escarre  assis  en  un  anel 
d'or.  (1424,  Compte  de  J.  Mauléon,  ap.  Lo- 
bin.,  Il,  921.) 

Bois  esqiiarré  droit.  (Sceve,  ilicrocosme, 
m,  éd.  1.562.) 

Un  quadrant  aimanté  et  esquarré  par 
tous  les  bordz.  (Besson,  Cosmolabe,  p.  32, 
éd.  15G7.) 

Sept  troncs  de  boys  escarré.  (1569, 
Comole  deJ.  Seguenot,  Arch.  mun.  A  vallon, 
ce  175.) 

—  Carré  ; 

Angles  escarres.  (Oresme,  Liv.  du  ciel  et 
du  monde,  ms.  Sorb.,  ("  4  r°.) 

Une  robe  de  femme  eschancree  ou  es- 
quarree  pour  la  poitrine.  (Duez,  Dict.  fr.- 
aU.-lal.,  Amsterdam  1664.) 

Ecarer  au  sens  d'équarrir  se  disait  en- 
core au  xvii=  s.  : 

Ecarer  les  chesnes  et  les  sapins.  (Racan, 
Har.  d  l'Àcad.) 

ESCABREUR,  csquarrcur,  eskareur,  s. 
m.,  ouvrier  qui  équarrit  : 

Les  scieurs,  les  esquarreurs  et  les  lal- 
teurs.  (1371,  Ùompt.  de  Valenciennes,  Arch. 
muu.  Valenciennes.) 

Escarreur.  (Ib.) 

Se  disait  encore  au  xvii'  s.  ; 
Eskareur  de  bois.  (P(écerfel642,Kaismes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESC.\RREURE,  csquarreiire,  esquarrure, 
escarrure,  s.  f.,  carrure,  forme  carrée  : 

Il  y  a  tout  devant  un  grant  mur  quarré 
qui  a  lie  chascune  esquarreure  une  mille. 
{Liv.  de  Marc  Pol,  lx,\xiu,  Paulhier.) 

On  a  veu  des  [loultres  de  cerisiers,  qui 
neantmoius  sont  arbres  fourchus  et  lort 
branchus,  de  quarante  coudées  de  long,  et 
de  deux  coudées  eu  toute  esquarrure,  tout 
le  long  des  poullres.  (Du  Pinet,  Pline, 
XVI,  30,  éd.  1566.) 

Son  escorce  (du  liège)  est  fort  espesse 
et  revient...  quelquefois  jusques  a  l'espes- 
seur  de  dix  pieds  de  toute  esquarrure.  (1d., 
Discoride,  l,  121,  éd.  1605.) 

Icelle  ville  de  Wittemberg  est  de  bien 
grande  fortification  et  de  façon  quarree  : 
mais  elle  est  en  esquarrure  beaucoup  plus 
longue  que  large.  \La  vraye  Hist.  des  trou- 
bles, l"  98  r°,  éd.  1574.) 

...  Une  gorgere  (rodronnee 
Avecquei  l'empoix  arreslee 
Sur  \' escarrure. 
I Des  Accords,  Biijamres,  cli.  iir,  éd.  i.'lSi.) 


Bessin,  écareure,  largeur  des  épaules, 
d'une  porte. 

ESCARRI,   voir  ESCHAHI. 

ESCARKi,  adj.,  carré  ; 

En  tons  temps  paour  et  laidure, 
Couchier,  mangiep  comme  pourceaolx, 
Douze  ea  nn  plat  salez  morseaulx, 
A  table  ronde  on  eacarrie. 
(E.  Desciiasips,  Poés.,  Richel.  810,  f  359'.) 

ESCARRiE,  esquarrie,  squarrie,  squarie, 
s.  f.,  forme  carrée,  quadrature,  carré  : 

Li  reis  cumandad  que  l'um  preist  pierres 
grandes  e  de  gentil  grein  e  de  booe  quar- 
fiere,  e  que  tuz  fussent  faillie  a  esquire  e  a 
squarie,  pur  mètre  al  fundenient  del 
temple.  (Rois,  p.  245,  Ler.  de  Lincy.)  Lat,, 
Lapides  pretiosos  et  quadrarent  eos.  (Reg. 
UI,  V,  17  ) 

Puis  fud  ouverte  d'or  tut  a  riule  e  a 
squarrie.  {Ib.,  p.  250.) 

Et  si  est  de  droite  esguarrie, 
Fors  est  en  chascune  partie. 
{Poème  allcg.,  Brit.  Mas.  àdd.  13606,   f  10''.) 

La  chambre  estoit  faite  en  escarrie,  car 
ele  estoit  aulresi  lee  corne  longue.  {Lance- 
lot,  Richel.  768,  f»  155  V.) 

En  chascune  esquarrie  a  de  face  six 
milles.  {Liv.  de3/arcPo/,  lxxxiv,  Pauthier.) 

Et  y  a  au  bout  du  dit  camp  une  bourne 
cnnteu.iut  environ  sept  paumes  d'esquame. 
(Délimilalion  de  la  Banlieue  d'Amiens,  aii. 
.\ug  Thierry,  Doc.  inéd.,  ii,  162.) 

Une  place  de  terre  contenant  environ 
neuf  piez  li'escarrie.  (1393,  Arch.  MiM  31, 
f»  163  r».) 

Une  pièce  de  bois  decoppee  a  faire  les 
foeuUuresdu  puich  etlespuies  de  Vescarrie 
de  hault,  portans  de  .xv.  a  .xvi.  piedz  de 
long.  (1497,  Compt.  faits  p.  la  ville  d'Abbev., 
Richel.  12016.  p.  112.) 

—  Bataillon  carré  : 

Apres  ce  l'en  leur  doit  commander  a 
doubler  leurs  batailles  soudainement  si 
que  la  seconde  bataille  sache  assener  jus- 
tement a  garder  telle  ordre  comme  elle  doit 
et  leur  doit  comœender  qu'ils  se  mettent 
en  escarrie  soudainement,  et  puis  se  re- 
doivenl  mettre  en  triangle.  (J.  de  -Meung, 
Trad.  de  l'art  de  cheval,  de  Veg.,  Ars. 
2915,  l"  17  r°.) 

ESCARRIR,  escharrir,  -  arir,  esquarrir, 
verbe. 

—  Act.,  quitter,  abandonner  : 

Sus,  lO!t,  escarrisxez  la  place. 

Il  n'est  pas  saison  de  prescher, 

Le  pays  il  faut  depesctier. 
(Stynt.  de  la  Re.\urr.,  f  3'*,  impr-  Institut.)  Var., 
escharrissez.  (Ap.  Ménage,  Gloss.  étym.) 

Se  la  chose  si  près  vous  monte 

Il  ne  fault  qu'escarrir  la  place. 
(Grecin,  Misl.  de  ta  pass.,  '276G2,  G.  Paris.) 

Emilius,  se  paour  tous  avez 
Il  n'y  a  que  de  l'esqnarrir. 
Car  qaant  a  raoy  pour  y  monrir 
Le  monument  ne  laisseray. 

Ud.,  ib.,  Ars.  6131,  f»  ■240'-.) 

—  Neutr.,  déguerpir  : 

Quant  le  Mignon  vit  rechigner 
Kn  ce  point,  sans  pins  enquérir. 
De  paoup  que  on  ne  le  vint  eopongaer. 
Il  fut  saigc;  et  luy  i'escarrir. 
iCnutii,!..,  Enqiiesle,  II,  104,  Bibl.  elz.) 


Brief,  on  les  ?it  si  bien  escarrir, 
Que  ame  ne  demoura  derrière. 

(Id.,  t«..  11,  120.) 
Soyez  scenrs  qu'il  est  escarry 
SI  tost  que  nous  sommes  levé  ; 
Mes  se  jaraes  il  est  trouvé 
Le  londier,  nous  le  destrnirODS. 
(Grebas,  Slist.  de  la  Pass.,  14674,  G.  Paris.)   . 

1.  Esc.vns,  voir  Eschabs. 

j  2.  ESCARS,  voir  ESSART. 

ESCARS  -.MEXT,  VOir  ESCHAHSEMENT. 

ESCARSERIE,   VOir  ESCUARSERIE. 

ESC.VRSETÉ,  voir  ESCHARSETÉ. 
I 

ESCARSIER,  voir  ESCHARSIER. 

1.  ESCART,  equare,  s.  m.,  alignement  du 
clocher  ou  du  milieu  du  village,  qui  borne 
le  parcours  des  voisins.  (Baltus,  Suppl.  au 
Vocab.  Auslras.) 

Les  habitans  des  villes  ou  villages  qui 
out  leurs  flnages  continus  et  joignans  l'un 
de  l'autre,  sans  moyen  ny  privilège,  peuvent 
mener  leurs  bestes  grosses  et  menues  l'un 
sur  l'autre  en  vaine  pasture,  jusques  aux 
equares  des  clochers  des  églises.  {Coût,  de 
l'Ev.  de  Verdun,  XI,  1,  Nouv.  Coul.  gén., 
11,431.) 

Escarls  des  clochers. (Coitt.  de  Clermont, 
ch.  XX,  art.  3,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,  886*.) 

2.  ESC.VRT,  s.  m.,  sorte  de  droit  qui  con- 
sistait dans  le  dixième  denier,  au  profit  de 
la  ville,  de  tous  les  objets  soumis  à  cet 

(   impôt,  et  était  prélevé  1°  sur  tous  les  biens 
î    meubles  ou  immeubles  donnés  ou  légales 
;   à  des  étrangers  par  des  bourgeois,    ma- 
1   nants  et  habitants  de  Tournai  ;  2»  sur  les 
meubles  de    ces  derniers   qui   abandon- 
naient la  ville,  et  sur  ceux  des  étrangers 
qui  venaient  y  Dxer  leur  résidence  : 

Aruould  De  le  Vingne  sollicite  des   con- 
saux   une  modération  ou   l'exemption  du 
I    droit  d'écart,   pour  les   meubles  qu'il  doit 
emporter  en  quittant  Tournai.  (16  sept.  1426, 
Réy.  aux  Consaux,  Arch.  mun.  Tournai.) 
Et  a  ladite  ville  droit  d'escarls  ou  issue 
I    tel  que  dix  huit  deniers   de   la  livre  reve- 
nant a  sept  livres  dix  sols  du  cent,  quand 
aucun  bourgeois  ou  bourgeoise  a  forfait  sa 
bourgeoisie,  ou   s'en  veut  déporter   en  le 
déclarant,  et  comparant  a  cet  effet  par  de- 
vant la   lov.  {Coût.  d'Estaires,   xx,  Nouv. 
Coût,  gén.,"  I,  924^) 

3.  ESCART,  esquart,  s.  m.  ;  virer  a  l'es- 
quart,  s'enfuir  : 

On  verra  ja  qui  en  ara 
S'il  nous  fault  virer  a  l'esquarl. 
iGrebi.v,  ilid.  de  la  pass.,  2T988,   G.  Paris..' 

4.  ESCART,  voir  ESSART. 

ESCARTEL.vGE,  -  oige,  s.  m.,  ce  qui  est 
divisé  en  quartiers  : 

Traictz  et  voies  d'escartelaige  pour  faire 
caulalte  et  winiberge  a  .m.  d.  la  voie. 
{Compt.  de  14U7,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESC.\nTEL,Eii,  esquart.,  escuart.,  acart., 
-  eller,  -  elier,  verbe. 

—  Act.,  fendre  par  quartiers,  partager 
en  quatre,  et,  par  extension,  meltre  en 
morceaux,  briser,  en  général  ; 


ESC 


I.a  boue  large  eu  Craint  el  esquarlele. 

(Raimbert,  Oi/ier,  2981,  Barrois.  i 
Ces  escas  est  aa  .x\x.  lius  troez 
De  tote  part  fraioz  et  acartelei 

(Aliscarts,  Richel.  2jai,  t'  13  r'.) 
La  ot  nieint  hiatime  escariclé. 

(Bes.,  Troie,  œs.  Naples,  !'  15'.) 
*Jue  de  l'espee  le  cuer  li  esquariiete. 

{Roum.  d'Alix.,  C  43%  Michelant.) 
Tonte  la  teste  li  a  esqtiartelee. 
Tout  li  poiTeot  le  piz  et  la  coree. 

(Otinel,  1888,  A.  P.) 
L'escu  H  fent  et  escuartele. 
{Rom.  du  comte  de  Voit.,  1163,  Michel.) 
l'or  esquartelier  autres   niairiens.   (1304, 
Trav.  aux  chdl.  des  C.  d'Art.,   Arcli.  KK 
393,  1°  17.) 

Les  murs  (de  la  cilé)  furent  desrompuz 
et  les  pierres  dont  ilz  esloieut  en  pouldre 
et  en  cendre  esquarlellees.  (Orose,  vol.  II. 
f"  S/'',  éd.  1491.) 

Et  prestement  par  force  et  habondance 
de  corps  fut  aliatu  jus  de  sa  mule,  et  sa 
teste  toute  escarlelce,  en  telle  manière  que 
la  cervelle  cliey  sur  la  chaussée.  (MoNS- 
TRKLET,  Chron.,  I,  36,  Soc.  de  1  H.  de  Fi.) 

Avoir  sié,  fendu  et  esquarlelé  plusieurs 
membreures  de  bois.   (1490,  Arch.  K  272.) 

Et  commencèrent  a  frapper  et  a  marteler 
sur  luy  tellement  qu'ilz  lui  escarteterent  la 
teste  et  percèrent  en  plusieurs  lieux.  (N. 
Gilles,  Ann.,  t.  Il,  f°  143  r',  éd.  1492.) 

—  Neutr.,  se  briser  en  quatre  parties  ; 

A  l'assanbler  font  les  lances  croissir. 
Les  vous  escus  escarteler  parmi. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp.,  S"  133*.) 

Car  il  fera  et  ploToir  et  venter. 
Arbres  brisier  et  fort  esqnarteler. 

(Huonde  Bord.,  3173,  A.  P.) 
Les  els  du  chief  li  fet  esquarteler, 
A  .1.  fer  chaut  fors  de  soa  chief  ester. 

(.iiiliery,  p.  33,  Tarbé.) 
Tantôt  cum  il  ot   la  croiz  faite,  li   vais- 
seaus  ou  li  venins  estoit  escartela  tôt  ausi 
cum  se  on  eust  «été  une  pierre.  (Vie saint 
Benedict,  Richel.  988,  f»  69'.) 

—  Escartelé,pa.Tl.paiSsé.,  Potage  escartelé,    \ 
potage  composé  de  quatre  ingrédients  :        ! 

Rosi,   connins,  perdris,    chappons,  etc.,    j 
bars,  carpes,  et  un  potage  escartelé.  (Mena- 
gier,  II,  91,  Biblioph.  Ir.) 

ESc.\RTELEURE,  -  urc,  S.  f.,  division 
d'une  chose  quelconque  par  quartiers,  par 
exemple  d'une  étoile  : 

2  aunes  et  3  quartiers  de  veluyau  ynde, 
a  faire  la  garnison  d'un  chamfrain,  et  une 
escarteleure  de  la  tunicle.  (13S2,  Compt.  de 
La  Font,  Compt.  de  l'argent.,  p.  143, 
Douët  d'Arcq.) 

Son  cheval  estoit  paré,  selon  mon  sou- 
venir, d'un  demy  satin  blanc  et  violet,  en 
escartelure.  (0.  de  la  .M.\rche,  Méin.,  1,9, 
Michttud.) 

EscARTEHEis,  csquarlerer,  v.  a.,  fendre 
par  quartiers,  partager  en  quatre,  mettre 
en  morceaux  : 

La  veissiez  teus  cous  doner 
Que  les  heaumes  lor  eftqunrtiere. 

(BSN.,  D.  de  Horm.,  Il,  ii;;09,  Michel,) 
Ci  smt  li  eseu  découpé, 
E  li  cler  heaume  esquarteré. 

(Id.,  ib..  Il,  t88-22.) 


ESC 

Fiert  II  boens  dus,  flereat  >ormaQï, 
Que  les  clers  heaumes  reluisanz 
I-or  descerclent  e  esquarliereiit . 

(Id.,  ili.,  II,  216U8.) 

EscAHTiii,  esquartir  (s'),  v.  réfl.,  se 
tenir  à  l'écart  : 

Un  guidon  de  chevaulx  legiers  que  ledict 
de  Thermes  avoit  ordonrié  de  s'esquartir 
pour  cbargier  a  flanq.  (Bataille  de  Oravel., 
Bullet.  envoyé  à  Ph.  II,  Arch.  gén.  de  Belg.) 

E.scAS,  s.  m.,  comme  escassement,  droit 
qu'une  ville  avait  sur  les  bleus  d'un  de 
ses  bourgeois  mort  sans  héritier,  lorsque 
ces  biens  étaient  achetés  par  un  forain. 
La  dlfïerence  entre  Vescas  et  le  boutehors, 
c'est  que  le  1"  concernait  les  successions, 
donations,  testaments,  le  2»  les  ventes  et 
ameublissemenls  : 

Droit  d'escas  ou  boute  hors  de  le  ville. 
(1431,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Droict  d'escas  est  deu  a  la  dicte  ville  pour 
biens  meubles,  catheux  et  héritages  repu- 
tez  pour  meubles,  succedans  de  bourgeois 
a  non  bourgeois  ou  qu'ils  sont  données 
par  tel  bourgeois  enavancement  de  mariage 
a  autre  bourgeois.  {Cout.  de  Seclin,  Nouv. 
Coût,  gén.,  U,  917'.) 

Quant  un  non  bourgeois  succède  aux 
biens  meubles,  catheux,  etc.,  délaissez  par 
un  bourgeois,  droict  d'escas,  tel  que  le 
dixiesme  denier  de  l'estimation  et  valeur 
desdits  biens  est  deu  au  protit  de  laditte 
ville.  (Cout.  de  la  Bassée,  Nouv.  Cout.  gén., 
II,  919».) 

ESCAssABLE,  adj.,  sujet  au  droit  dVs- 
cas  : 

Un  fils  marié  est  tenu,  s'il  veut  jouyr  et 
profiter  du  privilège  de  bourgage,  relever 
ledit  bourgage,presens  bailly,ou  lieutenans 
et  eschevins,  en  dedans  l'an  ensuivant  la 
consommation  de  son  mariage,  et  après 
ledit  an,  il  vient  a  tard  pourVelever  ledit 
bourgage,  et  sont  ses  biens  meubles  repu- 
tez  pour  meubles  escassai)/es.  {Cout.  loc.de 
Seclin,  xv,  Nouv.  Cout.  gén.,  II,  917.) 

ESCASSADODR,  VOir  AlGASSADOUR. 

1.  ESCASSEMENT,  S.  m.,  droit  qu'une 
ville  avait  sur  les  biens  d'un  de  ses  bour- 
geois mort  sans  héritier,  lorsque  ces 
biens  étaient  achetés  par  un  forain  : 

Se  femme  vefve  no  bourgoise  se  marie  a 
homme  defurain  li  ville  doit  avoir  pour 
son  escassement  de  tout  son  vaillant  de 
meubles,  de  cateuls,  et  de  tous  ses  yre- 
tages  qu'elle  a  hors  de  le  ville,  le  siep- 
tisme.  (RoisiN,  ms.  Lille  26(5,  p.  12.) 

S'il  aveuist  que  aucuns  bourgois  ou 
bourgoise  vendist  tiere  en  la  franchise  de 
le  vile  a  un  forain,  ou  uns  forain  a  un 
forain,  ledit  eschevin  pour  ladite  vile  en 
doivent  .avoir  escassement.  Et  se  uns  bour- 
gois alast  dévie  a  trespasseraent,  et  il  eust 
hoirs  non  bourgois,  ledit  eschevin  en  aront 
escassement,  si  avant  que  li  avours  dudit 
bourgois  puet  esquerir  au  foraiii  ou  au 
non  bourgois.  (1361,  Ord..  iv,  823.)  Impr., 
eslassement. 

Et  s'aucuns  bourgois  donnast  héritages  a 
rente  a  un  forain  ou  non  bourgeois,  le- 
quel héritage  fust  situez  en  le  franquise  de 
ledicte  ville,  et  il  en  convenist  faire  rabout 
de  autre  héritage,  ou  sanlablemeiil,  les 
non    bourgeois   ou   forains  donnassent    a 


ESC 


.387 


rente  aucun  héritage  situé  en  ladicte  viHe 
comme  dict  est  dessus,  de  yceulz  rabous 
ladicte  ville  ara  escassement.  (1364  Cort- 
firtn.  des  privil.  accord,  aux  habit,  de  Corn- 
mines,  Ord.  milit.,  t.  III,  n»  61.) 

!  Pour  Yescassement  des' biens  meubles  et 
cateulx  donnes  a  mariage  par  lui  qui  est 
bourgois  de  Lille,  a  sa  fille,  unie  avoec 
uug  homme  non  bourgois.  (Jiicqiiemart 
Yolens,  horloger  et  serrurier  lillois,  inven- 
teur du  Jacquemart  de  Dijon  (Ii08-I438) 
Bulletin  du  Comité  de  la  lang.  et  de  l'hist' 
de  la  France,  t.  III,  p.  719.; 

Escassement  de  Josse  Renier  chamb- 
geur.  pour  l'escass^ment  des  biens  meubles 
cateaiilx  et  héritages  portes  a  mariage  par 
ileiiiichelie  .Marguerite  Hangouarl  (1437 
Itegtstre  des  comptes  de  Lille,  dans  Wavris! 

Ane  Chron.  d'Engleterre,  ni,  [i.xLiv  Soc 
de  l'H.  de  Fr.)  '        ' 

2.  ESCASSEMENT,      VOir    ESCHACEMENT. 

1.  ESCAssEn,  esquasser,  esquacer,  esca- 
cier,  esquasier,  v.a.,  casser,  rompre  : 
Tnz  lur  escuz  i  frnissent  e  esquassent. 

(Rot..  :i87a,  Millier.) 
.Nestor  reliert  lui  par  vigour 
■Si  que  la  large  painte  a  tlor 
Li  IX  fendue  et  esquassee. 

(Be.v.,  Troies,  Richel.  inS,  f»  73^) 
.Se  le  fiert  contre  tiere,  mors  est  et  escacies 
{Roum.d-Atix.,  r  36",  Michelant.)  Var.,  et- 
quaisies. 

L'espee  tint  arrière  aval 

Parmi  la  crupe  dou  cheval, 

.Si  que  le  hiaume  li  esqmce. 
(i  Bretex,  Tourn.  de  Cliaiireiici,  3781,  Delmolte.) 

Mais  li  Tenons  qui  vient  de  gille 

Ne  vaut  une  escassee  agille. 
(B.  DE  CoNDE,  /(  Contes  dou  pel.,  333,  Scheler.) 

—  Fig.,  comme  briser  : 

Les  portes  d'emfern  brisa. 
Le  poer  al  delile  esquassa. 
(PoMe  de  Roliert,  Itichel.  903,  i"   106".) 

—  ? 

Se  le  degré  pois  esquasier. 
D'avoir  ti;  fera  apaisier 
Car  ele  en  est  plaine  et  comblée. 
(Watriboet,  Mireoir  as  dames,  487,  Scheler.) 

Bret.,  Cùtes-du-Nord,  cant.  de  Mati- 
gnon, ccaisser,  déchirer. 

2.  ESCASSER,   voir  ESCHACIER. 

EscAssoTTE,  S.  f.,  petite  boite,  na- 
vette : 

Une  escassotte  a  mettre  le  sel  a  faire 
l'yaue  bcuoist'^  Uue  escassotte  a  mettre 
1  encens  a  l'autel,  {l'ièce  de  1423,  ap.  La- 
borde.  Emaux.) 

ESCAT,  S.  m.  ? 

L'escaf,  le  rat  et  le  murdre  et  l'arsin  et 
toutes  coses  qui  a  chou  appartienent 
(1267,  Cart.  de  Ponthieu,  Richel.  1.  10112 
1°  126  v°.)  ' 

L'esc«(,  le  rat  et  le  murdre  es  fies  que  li 
borne  tieueut  de  li   et  que  il  tient  de  moy. 

ESCATI.NE,  S.  f.  ? 

Une  table  a  quatre  jiiedz  furnyes  d'entre- 
toizes  et  deux  escalines  servansl  (1306  Pé- 
ronue,  ,ip.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 


338 


ESC 
lieu  chaud  : 


ESCAU,  s.  m. 

Ves  le  ci  n  je  l'ai  torse  (le  cerf) 

Si endroit  moult  tost 

Asses  ea  escau  et  eu  lost. 

{Atreper.,  RicheU  'il6i 


f-  6'.) 


1.  ESCAUBER,  S.  m.,  gaine,  étui: 
Vaginaf,  escavbers.  (Gloss.  de  Garl.,  ms. 

Bruges  S46,  Schelei-,  Lex.,  H-  46.) 

—  Poignard  : 

Dolones,  eseaubcrz.  (Gloss.  de  Garl., 
Scheier,  Lex.,  p.  63.) 

ESCAUBER,  voir  ESCABER. 

ESCAUCHiEREB,  -  chiier,  -  cherer,  voir 

ESCHAUCIREB. 

2.  ESCAUCIER,  voir  ESCDAUCIER. 
ESCAUCIRER,  VOir  ESCHAUCIRER. 
ESCAUDER,  voir  ESCUAUDER. 
ESCAUDIS,  voir  ESCHAUDEIS. 
ESCAUDISSEUR,  VOir  ESCHADDISSEUll. 
ESCAUFAILLE,   VOir  ESCHAUFAILLE. 

ESCAUFAïKE,  S.  m.,  sorte  d'étoffe  ; 

Chil  de  Pierone  doivent  de  cbascun  drap 
en  car  ou  eu  carole  dusques  a  .xLilll.  d. 
del  drap,  et  du  keulil  .1.  d.,  et  del  escau- 
faire  .1.  d.  (1202,  Enquéle  faite  d  Capi, 
Tailliar.) 

ESCAUFEE,  voir  ESCHAUFEE. 

ESCAUFFERiiE,  qualificatif  semblable 
à  la  locution  triviale  brùlc-pavé  : 

Jakemin  Escauffe-rue.  (1348-82,  Compt. 
du  Mas.iart,  Arcb.  Valencieuues.) 

ESCAUFFISON,  VOU'  ESCHAUFOISON. 

ESCAUFICHE,  S.  f.  ? 

....  Et  fair[e]  au  dit  portail  une  yniage  de 
saïut  Jaques  eu  l'escauficlte.  (  1319-27,  Arc/i. 
Iiospil.  de  Paris,  11,  66,  Bordier.) 

ESCAUFOIR,  voir  ESCHAUFOIli. 

ESCAUFURE,  VOir  ESCHAUFEURE. 

ESCAUL,  S.  m.  ? 

Et  Parceval  li  cuert  sus  uioult  ireement 
et  le  tint  si  près  qu'il  li  fait  escaul  et  le 
feri.  (Saint  Graal,  I,  444,  Hucher.) 

ESCAULE,  voir  ESSAULE. 
ESCAULERAIGE,  VOir  ESCAUWAGE. 
ESCAULVAIGE,   VOir  ESCAUWAGE. 
ESCAUNE,  voir  KSSAUNE. 

ESCAUPINE,  escopinc,  s.  f.,  démangeai- 
son ;  nom  d'une  maladie,  p.-ê.  la  gale  : 

Car  il  ne  pooit  chevaucbier  par  deux 
prnndes  maladies,  lune  de  goutte  et  l'autre 
li'escaupine.  (Fboiss.,  Chron.,  1,  269,  Luce, 
ins.  Valeuciennes,  f»  17.) 

Elle  ne  povoit  durer  d'escopine  qui  la 
poinpnoit  au  dedeus  des  cuisses.  (Evavg. 
des  Quen.,  p.  64,  Bibl.  elz.) 

Rouchi,  écavpissure,  démangeaison 

Cf.  ESCHARFISON  et  TSCOPIR  3. 

EscAvvEi-,  S.  m.,  (■•goul,  évier  : 


ESC 

Li  escauvaus  qui  est  deseur  le  pout  Setine 
ne  puel  estre  estoupes  fors  de  wason  et  de    1 
ramiUe.  (Livre  rouge,  f  3b  r",  Arcb.  muu. 

Abbeville.)  , 

Roquefort  enregistre,  sans  exemple,  la  j 
forme  cscavaus.  ; 

ESCAUVAIRE,  VOir  ESCALVAIRE. 
ESCAUVER,  voir  ESCHAUVER. 

ESCAUViNGHE,  S.  f.,  inspection,  visite: 
Les  escaiiviiighes  faites  par  trois  fois  l'an, 

a  .VI.  s.   cbaque    fois  dans   le    seigneurie 

d'Àcquin.    (1493,    S.-Ouier,    ap.   La  Fons, 

Gloss.  mS;  Bibl.  Amiens.) 
Les    escauvinghes    failles   .m.    fois  l'an. 

(1586,  Compte  de  S.  Berlin,  Bélhune,  ib.) 

Cf.  ESCAUWAGE. 

ESCAUWAGE,  -  cuvoge,  -  caulvaige,  eca- 
vage,  cscauleraige,  escariage,  s.  m.,  inspec- 
tion, visite  . 

Escauwage.  (Arcb.  S.-Omer,  lir.  CLXVi.) 

Escauwages.  (1506,  S.-Omer,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Escavaye.  (lo2b,  ib.) 

Lesdits  sieurs  ont  accoustumé  cbacunan 
de  faire  par  leurs  ofBciers  chacun  en  droit 
soy  les  escaulvaiges  des  cbemins,  bayes, 
fosses  et  autres  choses  nécessaires  estre 
faites,  et  pour  ce  font  cbacuu  an  publier 
que  chacun  ses  sujets  amendent  les  che- 
mins, cours  d'eaux,  bayes  et  aultres  choses 
nécessaires  estre  faites  et  amendées,  et 
dont  l'on  a  acoustumé  faire  escaulvage 
coutre  son  tetieiuenl  et  héritages.  (Coul. 
géii.  de  la  Cté  de  Guisnes,  viii,  Nouv.  Coût, 
gén.,  1,  237».) 

Ausdicts  courans  d'eaux,  soit  reepdieh 
e  watergache,  ne  se  pourront  faire  aucuns 
dams,  sans  le  consentement  de  ceux  de  la 
lov,  et  au  cas  de  les  avoir  relevé  deubve- 
ment,  par  avant  le  dit  ecavage.  (Coust.  de 
Langle,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  312^) 

Que  les  amendes,  reliefs,  elescanleraige, 
droits  seigneuriaux,  ventes  de  cbesnes,  et 
planchons,  rentes  de  fouilles,  fermes  mua- 
bles,  actes  préjudiciables  seront  enregis- 
trées par  le  greffier,  et  qu  il  soit  mis,  et 
passé  a  la  chandelle.  (Coût,  de  Tourneliem, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  458.) 

Des  visites  et  escariages  de  corps  morts 
homicides.  (Traité  de  droit,  ms.  Lille  169, 
Table.) 

•Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvii°  s.  : 

Eschavage  fut  fait  du  corps  de  Charles 
llereguier,  le  josue,  eagé  de  quatorze  ans, 
noyé  eu  la  rivière  d'Escarpe.  (23juill.  1620, 
Reyist.  aux  mémoires  de  la  ville  de  Douai, 
fo  J49  V»,  Arcb.  muu.  Douai.) 

Escavaige  ou  Visitation  des  cbemins.  (18 
mars  1630,  Garl.  de  Flines,  mlxx,  p.  904, 
Hautcœur.; 

ESCAUWEH,  -  cauver,  -  cabber,  v  a., 
examiner,  visiter  : 

Que,  avaut  mectre  en  sépulture  ladicte 
personne  decedee,  elle  soit  visitée,  escabbee 
jiar  nostre  grand  bailly,  deux  e6che\ins  et 
ung  clercq  de  uustre  dicte  ville.  (Vroubl.  de 
Gaiid,  Cbron.  belg.,  p.  144.)  L'éd.  ancienne 
iu-8^  écrit  escauwee. 

Escauver  des  kennes.  (1450,  Douai,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


ESC 

EscaiHver  une  josne  fille  noiee.  (1S06, 
S.-Omer,  ib.) 

Escauwer  le  ruelle  et  flegart.  (1532,  ib.) 
ESCAVAGK,  voir  Escauwage. 

ESCAVER,  voir  ESCHAVKR. 

ESCAVi,  voir  Eschevi. 

ESCAWEXGE,  VOir  ESCHAVISGE. 

ESCAYE,  voir  Escaie. 

1.  ESCE,  esse,  s.  (.,  application,  disposi- 
tion : 

Quant  de  ferir  vindrent  a  cssr 
L'iiDs  près  de  l'autre,  et  il  Tu  poins, 
Andoi  (roisereul  jusques  poins. 
(Bretes,  Tourn.  de  Chauv.,  ol3.  Delmolte.) 

La  chambcriTe  cstoit  en  esie 
Del  point  atendre  ne  esgarder. 

(Couci,  3o90,  Crapelet.) 
U  y  en  a  de  moult  esloutes  (planètes). 
De  douces  et  de  feleoesses  ; 
Et  pour  ce  que  lu  es  en  esaes 
A  penser  sus  cesle  matere 
Je  te  dirai  de  quel  mislere 
Elles  sont  selooc  l'astrologie. 
(Faoïss.,  Poés..  Richel.  830,  1»  362  ï°  ;  Scheier, 
II.  -18,l60y.) 

rSe  consentis  que  ja  me  blece 
l'hebus,  car  je  en  suis  en  esce. 
Trop  m'est  enlours. 

On.,  tl>.,  I,  137,1710,  Scheier.) 

—  En  esce,  promptement,  rapidement 
Et  celé  qui  toute  a  enclose 
En  li  tiiauté,  sens  et  proesce. 
Volt  l'ele  .lonc  î  iait  il  en  esce. 
—  Uadamoisele  dont  vos  dites^ 
Oil,  c'est  ele. 

(L' tscouffle,  Ars.  3319,  f  31  T».; 

Fait  ele  a  sa  maisuie  en  esce 

La  plus  bêle  œvre  et  la  mieus  faite 

Du  mont. 

(II).,  Ci»  f.) 

2.  ESCE,  voir  Esche. 
ESCEC,  -  ek,  voir  Escuec. 

ESCEFLER,   VOir  ESCHEFLER. 
ESCELLEMENT,  VOlf  ESCHEUEMENT. 
ESCELLER,  VOiP  ESCHELER. 
ESCEJIEIl,  voir  ESCESMER. 

ESCENCE,  S.  f.,  sentiment  : 

Et  quant  le  roy  fut  mieulx  venu  recou- 
vrer I  escence,  il  vint  a  Paris.  (Bouchard, 
Citron,  de  Brel.,  i"  141^  éd.  1532.) 

ESCENER,   voir  ACENER. 

ESCENsiER,  -  chensier,  v.  a.,  donner  à 
cens  : 

Se  li  homs  moroit  avant  que  se  femme 
le  femme  tenroit  le  douaire  toute  se  vie 
et  seruit  tenue  au  douaire  eschensier  eX  a 
retenir  sousHssuiiiiiieut.  (Ane.  coût,  de  Pic., 
p.  153,  .Muruier.) 

Cf.  ACENSER. 

ESCEPER,  -  epper,  v.  a.,  arracher  les 
ceps  de,  arracher  en  général  : 

E  auront  d'ore  mes  eu  avant  les  diz  reli- 
gioas  le  boys  de  lu  Broce...  en  tele  manière 
que  il  ne  le  porroiit  esceper  ue  atorner  a 
terre  gaengnable.  il268,  Trans.,  S.Floreul, 
Mouliiliert,  Arcb.  Maiue-et-Loire.) 


ESC 


ESC 


ESC 


:i."9 


Il  jura  Dieu,  et  sa  disue  puissance,  que 
(le  leurs  vigues,  il  u'i  demourroit  cep, 
branche,  ne  racine  qui  ne  fut  coppee  ou 
esceppee,  tant  que  jamais  ne  porleroit  subs- 
tance. {IHst.  de  B.  Ditguesclin  p.  469, 
Mtnard,  1618.) 

ESCEQUIEH,    voir  ESCHEQUIER. 

ESCERCHABLE,  adj.,  qul  peut  être 
sondé,  fouillé  : 

Défaillirent  escerchanz  les  escerchables 
choses.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  r.xiil,  6, 

Michel.) 

EscERCHEMENT,  S.  RI.,  action  de  par- 
courir, de  fouiller,  de  scruter,  de  sonder: 

Escercherent  iniquitez,  defaillireut  li 
escerchaut  par  escercliement.  (Lib.  Psalm., 
Oxf.,  LXiil,  Michel.)  Lat.,  defecerunt  scru- 
tantes scrutatioues. 

Granz  est  Deus  e  loables  mult,  e  de  sa 
srandece  nen  est  escerchement  {Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  cxLiv,  3,  Michel.; 

ESCERCHEOR,  S.  m.,  celui  qui  scrute, 
qui  sonde  : 

Escersl  li  escerchiere  tûtes  les  choses  que 
il  at.  {Lio.  des  Ps..  Cambridge,  r.viii,  12, 
-Michel.)  Lat.,  exactor. 

ESCERCHIER,  escherchier,  escherrier,  es- 
cercler,  verbe. 

—  Act.,  parcourir,  fouiller  : 
Eschercherent   felunies.    (Liv.    des    Ps., 

Cambridge,  Lxill,  6,  Michel.) 

Escerchê  ont  le  repne  Ircsqu'al  chef  d'Aqnilun. 
(Ta.  DE  Ke.vt,  Geste  d'AUs..  Ilichel.  2i36i 
f»  59  v».) 

Si  eschercherent  toz  les  ostiels  as  pèle- 
rins. {De  S.   Jehan   Bapt.,  Richel.    19525, 

f»  39  r».) 

—  Scruter,  sonder  : 

Escerchanz  les  cuers  e  les  rains.  (Lib 
Psalm..  Oxf.,  VII,  10,  Michel.) 

E  esteie  travailliez,  e  escercowe  le  mien 
espirit.  {Ib.,  Lxxvi,  6.)  Var.  éscercoue  ;  es 
^hercuice.  Lat.,  scopebam  spirilun'i  meu 

Od  mun  quer  parlowe,  e  escercowe  mun 
espirit.  {Liv.  des  Ps,  Cambridge,' lxxvf  6 
Michel.)  ' 

Sire,  tu   escerchas    mei    e    coneus.  {Ib 

CXXXVIII,  1.) 

Dune  a  mei  entendement,  ejo  escerchera 
la  tue  Ici.  {Psalt.  monast.  Corb.,  Richel  I 
768,  f»  96  r°.) 

En  tût  mun  quer  escercerai  les  tuens  eu 
mandemenz.  {Ib.,  f»  97  r»  ) 

—  Interroger  : 

Toz  les  orfèvres  ai'im  escherchiez  et  il  vos 
dient  k'il  unques  si  bon  or  ne  si  boues 
pieres  ne  virent.  (De  S.  Jehan  Bapt.,  Itichel. 
19o2o,  f»  32  v.) 

—  S'informer  diligeinnient  de,  faire  des 
recherches  sur  : 

^'os  te  preiom 

K  dulcemtni  [m  roqneroni 
Que  IQ  auges  ceo  e.scerclier, 
K  puis  sll  nos  saches  nnncier. 

(Ben.,  D.  de  ^orm..  II,  3265,  Michel.) 

—  Neutr.,  escerchier  de,  dans  le  même 
sens  ; 

We  nnns  homs  ne  doit  escerchier 
De  la  seinte  incainalion. 
(Cebv..   Besl..  Brit.  Mus.  add.  28260.  P  S6  r°.) 


ESCEUCIER,   voir   EsCEliCHIKH. 
ESCERDE,  voir  ESCHABDE. 

EscERDRE,  V.  a.,  tirer  : 

Escersl  H  pablere  tute  la  substance  de 
lui.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  CVIII,  10,  Michel.) 

Cf.   E.VCERDRE. 

ESCERGAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESCERGAiTiER,    -   giialtier ,    voir   Es- 

CHARGAITIER. 

ESCERGUETIER,   VOir  ESCHAIIGAITIElî. 
ESCERIR,  voir  ASSERIR  1. 
ESCERMIE,   voir  Esr.RE-MIE. 

ESCERNEMENT,  S.  111.,  incision  : 
Escernement ,    scariflement ,   sarificatio. 
{Trium  ling.  Dict ,  1604.) 

ESCERNER,  v.  n.,  faire  une  incision  : 
Escerner   entour,  circumscarilicare.    (R. 

Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lat.) 
Escerner,  scarifier  le  sang.  (Trium  ling. 

Dict.,  1604.) 

ESCERPE,  voir  Escharpe. 

ESCERVELEEMEXT,  adv.,  en  écervelé  : 
Et  Gnen»^souaîns  vient  encontre. 
A  Ras  et  plains  de  maniaient, 
Issl  escerveleement. 
Qu'il  ne  gaencissent.  ne  ne  faillent. 

(Gaiivain,  575i,  Hippean.) 

EscERVELER,  -  cllcr,  eschervelcr,  escier- 
veler,  eschierveler,  eskierveler,  escerveiller, 
esserveler,  escharveller,  verbe. 

—  Act.,  faire  sortir  la  cervelle  hors  de 
la  tête  brisée,  faire  sauter  la  cervelle, 
briser  la  tête  : 

Rt  maint  destrier  mort  el  escervelé. 

(Les  Loh.,  ms.   Montp.,   f°  98''.) 
Le  test  li  froisse,  toi  Va  escervelé. 

(Ib..  P  258=.) 

Trait  a  le  brnnt,  si  va  Helvi  fraper 
Amonl  el  chief  por  lui  escerreler. 

(Ib..  Ars.  3l4:t,  f  6*.) 
D'une  huche  qa'o  Ini  porta 
Abel  son  frère  ciservela. 
(GtOft..  .y\i.  estaz    du    monde.  Richel.  1526 
f»  12'.) 

Tant  a  féru  et  tant  hurlé 
Qne  le  Ion  a  eseerrelé. 

(Peler.  Renart,  p.  427,  Martin.) 

Bien  a  des  pens  le  roi  vint  mors. 
Kl  bien  quarante  eskierveles. 

(fini,  le  nom.,  3988,  Mcon.) 

Et  tant  traînèrent  Ezechiel  qu'il  Vescer- 
velerent.  {Bib.  hist.,  Maz.  332,  1"  222''.) 

Tant  le  lapidèrent  de  pierres  qu'il  Vescer- 
vêlèrent  tout.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Geu,,  1'°  29'.) 

l.'escervela  d'une  cognie.  {Ib-,  f°  49''.) 

Et    Irt   feri    ou   chief   et  Vescervela  toul. 

(Vie  saint  Jaques,  Richel.  988,  f»  83'.) 
Uns  des  lors  feri  de  une  perche,  si    \'es- 

cervelai  toz.  {Serm.,  tas.  Metz  2o2,  f"  67''.) 

A.  M.  cous  .vu.  paicns  il  eschenele  et  lue. 

(Gaiifrey,  6S1.';.   A.  1>.) 

Le  lieste  eschierve\l]ee. 

(II.  Capel,  i,SS3.  A.   1'.) 


Hz  ostoicnt  mors  et  escharvelles  tans  nul 
moien  ne  remède.  (Froiss., Cftron.,  Richel 
2660,  f»  157  f.) 

Osta  a  ung  sien  sergent'  d'armes  sa 
masse  et  en  frappa  ung  juif  tellement  qu'il 
l'escervelta  et  l'occist.  {Chron.  de  du  Gués- 
cl.,  p.  207,  Michel.) 

11  le  fiert  tel  coup  a  l'yssue'de  l'uys  que 
tout  Vescervelle.  (Lancelot  du.Lac'V  p  , 
ch.  47,  éd.  1488.) 

—  Absolument  : 

Fiert,  esciereiele,  oeil  et  tue.'. 

(MousK.,  Chron.,  7611,   ReilT.) 

—  Fig.,  troubler  le  cerveau  : 

N'avoienl  pas  aprîs  le  boire 
Qui  les  afole  et  escenele. 
Li  uns  cloche,  l'antre  cancele. 

(.Fabl.   d'OïK.  Ars.  5060.  f»  35*.  i 

J'ay  la  teste 
Toute  rompue  el  esservellee 
Pour  avoir  robe. 
(Farce  de  Caliain,  Ane.  Th    fr.,  II.  H7.) 

—  Réfl.,  se  faire'  sauter  la  cervelle,  se 
tuer  : 

Et  que  je  m'escerveleroie  tos.  {Aucassin 
etNicoletle,  p.  18,  Suchier.) 

Et  les  chevalx  si  durement  se  hurlèrent 
des  poictrinnes  et  des  testes  que  peu  s'en 
fault  qu'il  ne  se  escervellereni.  (Perceval 
f»  152'',  éd.  1530.) 

—  Fig.,  comme  se  rompre  la  cervelle  : 
Ce  Osl  Peros  de  Neele 

Qni  en  Irover  tos  s'e.scervele. 

(Branque  des  ilir.  N.-D.,  1°  Sa'.) 
Nous  nous   escerveillons  pour  riens.  We 
brealceourhravnesfornought.(PALSGR\vE 
Esclairc,  p.  330,  Génin.)  ' 

EscERViER,  v.  a.,  faire  sauter  la  cer- 
velle, briser  la  tète  : 

Suz  les  auters  Ips  esceriient. 
Tut  detrenclient  e  tut  o'ccienl. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  1731,  Michel. i 

ESCERVV.AITE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESCESMER,  escerner,  verbe. 

—  Act.,  parer,  ajuster  : 

Il  n'erent  fors  sul  vint  de  gent  ben  escemee. 

(llorn.  2203,  Michel. i 

Mail  le  vei  escemet  pur  ses  armes  porter. 

(/«..  2232.) 

—  Réfl.,  se  parer,  s'ajuster  : 

Li  .XII.   pers  s'escesment,  moult  fu  j;rans  li  elTors. 
(Guy  de  Cambr.h,  Alex.,  Kichel.   24366,  f  27''.' 

Cf.  ACES.MER,  avec  lequel  il  ne  forme 
peut-être  qu'un  seul  mot. 

ESCEUL,  voir  ESCUEIL. 
ESCEUPTER,  voir  ESSIEUTER. 
ESCEURE,  voir  ESCUERRE. 
ESCHAAIETE,  VOir  ESCHEOITE. 
ESCHAANCE,   VOir  ESCHEANCE. 

EscuABi.ETER,  V.  3.,  meurtrir,  bles- 
ser : 

Le  suppliant  frappa  de  son  espee  sur  la 
teste  un  pou  au  dessus  de  l'oreille,  en  es- 
chablelant  in  coslé  dextre.  (1409,  Arch.  JJ 
163,  pièce  323.) 


ENT 


ENT 


ENT 


ESCHAC,   voir  ESCHEC. 
I.   ESCHACE,  S.   f.  ? 

Le  patriarche  a  fait  couiplir  tonte  Ves- 
rhace  dou  fossé  d'entor  le  cliatiau.  {ïnsl.  de 
Guill.  pair,  de  Jér.,  Arch.  J  456,  pièce  363.) 

î.  ESCHACE,  -  chesse,  s.  f. ,  bAton,  écha- 
las: 

Icellui  Hennequin  entre  en  sa  maison,  et 
prist  une  escliesse  et  puis  issv  hors,  et  en 
fery  ledit  Colart.  (137i,  Arch.  JJ  106,  pièce 
182.) 

—  Faire  eschace,  s'enfuir  : 

Paien,  faites  e.vhace; 
De  mon  liDcl  avei  sentu  la  raacp. 
(But.  d'Alesch.,  var.  desv.   fi291-Gj01,  ap  Jonck., 
euill.  i'Or..  t.  II,  p.  281.) 

—  Faire  eschace  d  quelqu'un,  le  chasser 
devant  soi  : 

Et  cil  qni  seront  cnvai 
Et  charroDl  la  oq  cil  cliai 
Qni  par  orgueil  perJi  sa  grâce  ! 
Or  du  fuir  la  mort  les  chace 
Qni  lor  frra  de  pie  eschace. 
CRdteb.,  Compl.  de  Constant.  I,  104.  Jnb.) 

1.  ESCHACEMENT,  escassemetit,  s.  m., 
action  d'expulser  : 

Et  qui  n'y  sera  venus  manoir  dedens  le 
jour  devant  dit,  se  que  dit  est,  on  l'escas- 
sera  et  sans  nient  relnissier  de  l'escasse- 
ment  (1287,  LoideLille,  Tailliar,  p.  359.) 

2.  ESCHACEMENT,  S.  111.   ? 

Pour  le  mairien  a  fere  eschacemenl  pour 
les  tonniaus.  (1295,  Arcb.  K  36'',  n°  43.) 

1.  ESCHACHIER,  VOir  ESCACHIEIÎ. 

2.  ESCHACHIER,  voir  Esr.HACIER. 

1.  ESCHACiER,  -  assicr.  escacier,  es- 
kncier,  eschaucier,  v.  a.,  cliasser,  bannir, 
mettre  en  fuite  : 

Taraaintes  fois  fn  corecies 

Li  rois,  et  si  ot  eshacies 

Fa  Sesnes  et  Lorabars  et  Huns. 

(MousK..  Chron..  WiQ.  IteilT.i 

Pourront  eschacier  toules  manières  de 
bouliers  et  de  ribaudes.  (1324,  Arch.  JJ 
6Ï,  f°  89  r«.) 

Ainsi  par  bataille  doivent  estre  eschas- 
sez  et  occiz  les  ennemis.  (H.  beGeanchi, 
Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de  Cille  Romain, 
Ars.  5062,  !"  225  v".) 

Lesquelz  frères,  qni  estaient  eschassez  de 
la  conté  de  Boulonjine  ponr  le  fait  et  oc- 
casion de  nos  guerres.  (1393,  Arch.  JJ  145, 
pièce  484.) 

Le  conte  d'AquimtTort  estait  débouté  par 
anuy  et  eschassié  jiar  ses  demerittes  et  dé- 
sertés tiors  du  rovaume.  (Fboiss.,  Chron., 
Richel.  2646,  f»  16'.) 

Il  se  veyoit  eslongiez  et  escharhiez  de 
Tostel  de  France.  (ID.,  ib.,  f°  124».) 

Li  rois  dans  Pieires  nos  cousins  se  com- 
plaint  grandement  dou  bastart  Henri  son 
frère,  qui  li  toit  de  fait  son  biretage  et  1  en 
a  bouté  hors  el  escaciet.  (Id.,  i6.,  VU,  103, 
Kerv.) 

Ces  .II.  damnies  estaient  escacbicf  el 
desbiretees.  (In.,  ib.,  VIII,  109  ) 

Ccul.i  avaient  eschassé  les  Wisegolhps  et 
tenu  le  règne.  (Ilisl.  des  Emp-,  Ars.  5089, 
I'  149  V».) 


Bien  me  doit  le  cœur  doloir  quant  ainsy 
vous  et  moj'Dous  veons  estre  exchassies  et 
deboutlps  a  bien  pou  d'occasion  hors  de 
l'ostel  de  mon  père.  (Hist.  des  Seig.  de 
Gavres,  f°7  v».  Cachet.) 

Souviengne  vous  comment  son  père  nous 
nostre  |ipre  et  noslre  niere  votre  sueur  gs- 
chassa.lGirart  deRossillon,  ms.  de  Beaune, 
éd.  L.  de  MontiUe,  p.  84.) 

Lequel  roy  vint  a  bataille  contre  ledit 
Estiene,  si  le  desconfit  et  escacha  de  ses 
ciles.  (J.  Vauquelin,  Chron.  d'E.  de  Dyn- 
ler,Ul,  4,  Xav.  de  Ram.) 

Et  comme  par  nostre  dict  frère  et  partie 
de  noslre  armée  celle  dudict  Alphonse  a 
este  echassee  et  mise  en  fuite.  (H  sept. 
149i,  Lett.  de  Charles  VIII,  aux  haliitans  de 
Chaalons,  Bulletin  du  Comité  de  la  langue 
et  de  l'bif  t.  de  la  France,  t.  III,  p.  603.) 

—  En  parlant  de  choses  morales  : 

Creraenrs  ele  est  des  vérins  pnarde. 
Les  mais  e^karhe  e  les  bleus  gtiarJe. 
(Déliir.  du  peup.  d'Isr.,  ms.  du  Mans  113, 
f»  n  r".) 

En  eschassant  hors  du  lieu  toute  e.-lrau- 
gpté.  (J.  Vadquei.in,  Trad.  de  la  Chron. 
d'E.  de  Dynter,  IV,  9,  Xav.  de  Ram.) 

—  Chasser,  poursuivre,  en  parlant  du 
gibier  : 

Laiens  entrèrent  li  archier. 
("ar  il  Toelent  besles  csrnchier. 
(De  S.  Jehan  l'aulu.  Richel.  1533.  f»  430  r".) 

—  Dans  les  pays  wallons,  escasser,  avait 
la  signification  particulière  de  mettre 
hors  de  la  bourgeoisie,  de  priver  des  pri- 
vilèges de  la  bourgeoisie.  Estre  escassé 
de  son  vaillant  était  une  conséquence  de 
la  privation  du  titre  de  bourgeois,  c'est- 
à-dire  que  les  biens  de  l'individu  escassé 
payaient  un  droit  en  forme  d'amende  et 
cessaient  d'être  garantis  par  les  privilèges 
de  la  bourgeoisie  : 

Se  vous  autrement  alies  manoir  hors  de 
le  vile  on  ne  vous  tenroit  mais  pour  bour- 
gois  et  si  vos  escasseroit  on  (1235,  Serm. 
des  magistr.  de  Lille,  Tailliar.) 

Et  se  nus  eu  alloit  manoir  hors  de  le 
ville,  ne  hors  de  le  taille  de  le  ville,  on 
l'escasseroil  lantost  (1287,  loi  de  Lille,  ib.) 

Et  si  serait  avant  tout  œvre  escasses. 
i.RoiSIN,  ms.  Lille  266,  p.  21.) 

Chil  qui  ainsi  es  dis  offisces  de  la  ville 
se  seroient  mis  seraient  mis  et  prives  de 
leurs  bourghesies  et  apries  escasses  de 
leur  vaillant.  (Ch.de  1341,  ap.  Roisin,  ms. 
Lille  266,  f"  324.) 

2.  ESCHACIER,  McAasci'er,  escacier,  esca- 
chier,  eskacier,  adj.  et  subst.,  qui  va  sur  des 
échasses,  qui  marche  avec  des  échasses, 
avec  une  béquille  ou  une  jambe  de  bois, 
boiteux,  estropié  : 

Que  par  tont  la  on  li  plesoit 
Le  pooit  mener  cl  chacier 
Corne  hom  avugle  et  eschacier. 
(CUREST..     Chet.   de    la    charele,    liirhel,    liSfiO, 
r  64''.) 

Il  est  rîccs  II  escacirrs 

De  moult  grans  rentes  et  de  bêles. 

(Perceial,  9032,  Folvin.) 

Quar  tous  li  plus  isnel  snnl  a  Ini  escacier. 

(Roum.  d'Alix..  t°  2"*',  Michelanl  ) 


En  la  cilé  n'ot  nul  si  cier. 
Car  Ters  lui  sont  lot  eskacier. 

(Eteocle  et  Polia,  Richel.  31b,  T  34'.  ' 
Venns  est  a  cet  eschacier 
Por  amprnnter  .c.  mars  d'argent. 

(Dolop.,  1231,  Bibl.  e\t.) 

Wislasces  se  fist  escachier  ; 
Sa  jambe  ot  lié  a  sa  nace, 
Molt  bien  sol  aler  a  esoache. 

(Eusl.  le  Moine,   1422,  Michel  I 

11  y  a  un  conte  de  l'Eschacier,  dans  les 
Jongleurs  et  Trouvères,  publiés  par  Ju- 
binal. 

En  t.  d'hist.  nat.,  échassier  désigne  nn 
ordre  d'oiseaux  qui  semblent,  à  canse  de 
leurs  jambes  longues  et  dénudées,  être 
montés  sur  des  échasses. 

ESCHACILLIER,  VOir  EsCHOISELER. 
ESCHACIRRER,  VOir  ESCHAUCIRER. 

ESCHAER,  -  eer,  -  aler,  echaer,  v.  n., 
arriver,  échoir  : 

Sur  les  eschaetes  que  echaer  poaient  a 
lui.  {Lell.  de  1-267,  ap.  Lob.,  11,  407.) 

Ou  que  ce  fnst  et  quanque  il  li  peust  es- 
chaier.  (10  juin  1294,  Cari,  des  Vaux  de 
Cernay,  .\rch.  S.-et-O.) 

Avenir,  escheer.  (1327,  Ck.  du  sire  de 
Penlhievre,  Arch.  C.-du-N.,  E.  1.) 

ESCHAETE,  VOÎr  ESCHEOITE. 
ESCHAFELOTE,  VOir  ESCAFELOTE. 
ESCHAFFAUDER,     VOir    ESCHAUFAUDER. 

EscHAFFo,  S.  H).,  squelelte  : 
Vidt  ung  escimffo  de  poisson  pourri  du- 
quel les  verchons  estoient  demores  esteu- 
aus.  (FossETiKR,  Chron.  Marg.,  ms.  Bnix. 
10309,  f»  200  r».) 

Cf.  ESCAFE  2. 

ESCHAFILLON,  VOir  ESCAFILLON. 
ESCHAFITURE,  VOir  EsCHAUFETURE. 
ESCHAGAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 
ESCHAGAITIER,    VOIf  ESCHAKGAITIER. 
ESCHAGUETIER,    VOir    ESCHARGAITIER. 
ESCHAIAGE,  S.  ni.  î 

Pour  Veschaiage  d'une  monstre.  (Compl. 
de  1426-27,  Arch.  Nord.) 

ESCHAIER,   voir  ESCHAER. 

1.  ESCHAiLLOx,  eschailon,  cscaHlon,  es- 
calon,  escheillon,  s.  m.,  échelle  : 
Je  ne  vos  qnier  mal  faire,  avales  Veseaillon. 

(Rea.  de  Wonimb..  p.  219,  Michelanl.) 
Venus  est  a  l'cschiele,  si  monte  contrcmonl, 
Et  a  saisi  son  frère  qni  est  sns  Veseaillon. 

(Ih.) 

La  hair  an  col  cil  li  ai  mise 
Qni  les  anlres  lerroos  pendoit, 
Snr  Vesehailnn  ja  mis  esloit. 
Ni  ol  que  dou  laisier  aler. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3G4I.  f»  148''.) 
Buiemont  preut  Vescheillon  et  monte  su? 
jusquez   il   vint   au   crenel.   (Godefroi    dp 
Builton,  Richel.  22495,  f  48''.} 
Quant  la  noil  est  vengue,  li  jori  rescons, 
Poierenl  en  la  sale  par  escalons. 

iGer.  de  Rossill,  p.  304,  Michel.) 


ESC 


ESC 


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36i 


2.  ESCHAILLON,  voir  ESCAILLON. 
KSCHAILLONGNE,  VOir  ESCHALOIGNE. 
ESCHAIN,   S.  m.? 

Et  si  doit  ou  ourdir  eschains,  dras  et 
estins.  (1262,  Bans  aux  échevins,  00,  Ass. 
s.  les  drap,  de  Douay,  f"  lr°,  Arch.  Douai.) 

ESCHAiNiER,  V.  a.,  enchaîner  : 
Cauchettes  pour  escfcaîn/er  les  prisonniers 

en  prison.  (lo83,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 

ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESCHAIOITE,  voir  ESCHEOITB. 

ESCHAiR,  -  cair,  -  kaiv,  -  keir,  v.  n., 
arriver,  échoir  : 

Jou  ay  vendu  et  escangié...  toutes  les 
justices,....  et  tous  les  services,....  qui 
appartiennent  a  la  castellerie  devandite, 
en  toutes  issues  et  en  tous  pourfis,  qui  issir 
et  qui  eschair  et  venir  y  poent.  (1208, 
Cart.  Alexandre  de  Corbie,  Richel.  24144, 
ap.  Duc,  Castellum.) 

Toute  l'escaanche  ki  leur  pooit  eskair  de 
par  le  père.  (1262,  Cart.  d'Auchy,  p.  201, 
Betencourt.} 

Tous  les  cas  ki  avenront  et  eskerront  et 
avenir  et  eskair  porront  dedens  le  vile  de 
Bouloigne.  (1269,  Lett.  des  Maire  et  eschev. 
de  Boulogne,  Arch.  J  1124,  pièce  4.) 

Qui  nie  peust  venir  ne  eskeir.  (1294, 
Cart.  noir  de  Corb.,  Richel.  1.  17738, 
1»  75  r».) 

Se  rice  ert  de  par  son  peic. 
De  soa  aioel,  de  par  sa  mère, 
Li  eshai  nne  conté 
Nouvelemenl,  qni  ot  esté 
Coûte  de  moût  rice  puissance. 

{Amad.  cl  Yd.,  Richul.  3-j,  f°  3.W.) 

Le  biec  escoust,  si  fscui 
Que  li  aniaus  li  rechai 
l'ar  mi  le  tfste,  eulour  son  col. 
(GiB.  DE  MosTB.,   liom.  de  la  Yiolelle,  3919, 
Michel.) 

Monlt  li  devez  bien  obéir. 
Encore  tous  pnet  il  eschair 
De  li  plus  grant  reaume  assez. 
(le  DU  du  Roij,  ap.  Jub.,  Nour.  Rec,  I,  3.i2.) 

—  Infin.  pris  siibst.,  mauvaise  chance  ; 

Tant  plus  le  voy,  mains  je  le  prise, 
Car  il  porte  sur  nous  eschair. 
(Le  l'iel  Test.,  Il,  355,  v.  1-2-H,  var.,  A.  T.) 

ESCHAIRGAITIER,  VOir  ESCHARGAITIKH. 

ESCHAIRIEMENT,  VOlr    ESGHARIEMENT. 

ESCHAiTivEMENT,  escailivemeni,  s.  m., 

esclavage  : 

La  prison  et  Y escailivement.  {Uagins  le 
Juif,  Richel.  24276,  f»  39  v».) 

EscHAiTiVER,  eschcliver,  escheticer,  es- 
caitiver,  eskailiver,  verbe. 

—  Act.,  faire  prisonnier,  emmener  en 
captivité,  asservir,  réduire  en  esclavage  : 

Cil  passa  mer,  en  Gresse  ala. 
De  cels  de  Troie  iloc  Irova 
Tote  la  ligoie  Heleoi, 
Uns  des  fils  al  roi  Priami, 
Et  d'antres  lignages  asses 
Qne  l'on  avoit  e&eaitives. 
Et  mnlt  i  ot  de  son  Hnage, 
Mais  tenn  erent  en  servage. 

(Wace,  Brul,  149,  Ler.  de  Lincy.) 
T.  III. 


Vers  Estampes  tienent  la  rote, 
La  terre  d'entor  gastent  tnte 
E  mnlt  i  eschaitiicnt  genz. 

(Ben.,  l).  deHorm.,  II,  .smo,  Michel.) 
Ici  forent  esckailivez 
Et  M  estrange  et  li  privez. 
(EvriAT,  Getiese,  liichel.  12.i57,  C  3f)  K".) 

Ke  les  cheilis  ke  nns  tenuns 
INe  seient  par  lui  hors  menez 
Dont  ans  seiiins  escheitiiez. 
(Passion,  ms.    Flor.  Lnnr.  conventi  soppressi   99, 
f°  lOB"^.) 

(Ils)  firent  prisonniers,  échélivéret.  (xiy° 
s.,  Darmesteter,  Glosses  et  Glossaires  hé- 
breux-français, 1878,  p.  26.) 

Li  un  furent  livré  a  mort,  li  autres  fu- 
rent escailivé  de  par  le  règne  es  crestiens. 
(Chron.  de  Twp.,  Richel.  573,  t°  148i.) 

—  Dépouiller  : 

Ahi  !  Guillaume,  com  as  France  gaslee. 
De  maint  prendome  Varez  eschailivee. 
(Hère.  Ledcc,  Fotilq.  de  Candie,    Richel.   2ool8, 
^  89  v".) 

—  Neutr.,  escMiliver  de,  s'exiler  de, 
sortir  de  ; 

Estoile  en  la  meson  9°,  conme  home  es- 
thaitivanl  de  son  lieu.  {Hagins  le  Juif,  Ri- 
chel. 24276,  f»  57  v°.) 

—  Eschaiticé,  part,  passé  et  adj.,  captif, 
malheureux,  misérable  : 

Et  tante  dame  esehaitivee 

E  tante  puccle  honuree 

Plurer  d'angoisse  e  grant  dol  faire  ! 
(Ben.,  D.de  Norm..  I,  H55,  Michel.) 

Car  remese  est    escailivee, 

Dolante  en  estrainge  contrée. 
^Floire  et  Blance/lor,  p. -122,  dn  Méril.) 
Il  fa  mordris  en  France  et  a  tort  enherbes, 
Et  je  chacies  de  France,  dolans,  eschailives, 
En  Espaigne  en  alai. 

(Quai,  /ils  Aijmon,  Richel.  2i387,  f»  29''.) 

Baron,  a  icel  jor  que  vos  dire  m'orres, 
Estoit  en  paienisme  .i.  hom  escaitives. 

(Epis,  des  Chélifs,  p.  218,  Hippeau.) 

Y  avoil  en  Rr r.liaux,  une  cité  poissant, 

Y  aïoit  .1.  traître,  cnïiert  et  sondoiant, 
Fromonl  ['eskailivet  l'apielleot  li  auquant. 

(Jourdain  de  lllayes,  f  5  v".) 

Fors  les  âmes  escheliiees 

Des  pecheors  qni  sont  dampnees. 

(La  Yoie  de  Parades,  Richel.  837,  f  86.) 
On  ne  sceil  qui  il  est  ;  venus  est  des  l'anlrier, 
Povrez,  eschetives,  tout  seul,  sans  escnier. 

(Doon  de  Maience,  6067.  A.  P.) 

Si  caideront  estre  arrivé 

Li  donlerpus  eseliailivé 

A  bonne  rive  et  a  bon  port. 

(Fabl.  d-Ov.,  Ars.  5069,  f  208».) 

ESCHAi.AciEii,  V.  3.,  garnir  d'échalas  : 
Pour  ce  que    en   icelles  vignes...  failloit 
mettre  et  employer  lors    environ    dix  ja- 
velles d'esclialas  pour    icelles  du   tout  es- 
chalacier.  (1.398,  Arch.  JJ  131,  pièce  131.) 

ESCHALASSON,  VOir  EsCHARKC.ON. 
ESCHALCIRRER,  VOif  ESCHAUCIRER. 

ESCHALDEURE,  S.  f.j'échauiïemenl  : 

Le  puldre  est  bone  sur  ardnre 
Et  sur  eschaldeure. 
(Lapidaire  de  W(ir4orfc,'Richel.  1.  14.'i70,  arl.  19, 
col.  1650.) 

ESCHALE,   voir  HSCALE. 


ESCHALEMENT,   Voir  ESCHELF.MENT. 
ESCHALER,  VOir  ESCHELER. 
ESCHALESSON,  VOir  ESCHAHEÇON. 
ESCHALGAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 
ESCHALEI.SNE,  TOir  ESr.HALOIGNE. 

ESCHALETTE,  esc/iai/eHe,  escalelte,  s  f., 
échalotte  ; 

Des  eschalletles. 
(Le  Roi  René,  Hegnaull  et  Jeannelon,  f£uv.,  t.  II, 
p.  121,  Quatrebarbes.) 
H'eschaletles  une  poignée. 
(Teslam.  de  Tasle-vin,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s., 
t.  III,  p.  79,  var.)  Autre  var.,  i'escaletles. 

ESCHALGAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESCHALGAITIER,    VOif   ESCHARGAITiER. 

ESCH.\Lis,  S.  m.,  chilit,  bois  de  lit  : 

Eschalis,  sive  esponde.  (1332,  Gloss.  lat.- 
fjall.,  Richel.  1.  4120.) 

ESCIIALLE,  voir  ESCHIELE. 
E.SCHALLEl'R,  VOif  EsCHELEUR. 

EscHALLON,  S.  m.,  sortc  d'étolTe  : 
Mectre  sus  le  faict,  art,  labour  et  exer- 
cice de  drapperie  de   layue  et  de  soye,  de 
flassade,   escliallons,   barragans,   chapelle- 
ries. (1498,  Ord.,  xxi,  103  ) 

ESCHALOI,  voir  ESCALOI. 

ESCHALOiGNE,  -  ogne,  -  ongne,  -  oingne, 

-  uigne,  -  oinne,  -  one,  -  ange,  -  eisne,  es- 

rhaillongne,  escal.,  eschar.,  s.  L,  échalotte  : 

iN'en  i  remaindrat  ja  pesant  une  escaluigne. 

(Charlemaijne,  575,  Koschevilz.J 
Services  sans  eur  ne  vaut  une  escalone. 

(Houm.  d'Ali.r.,  f°  Ci'',  Michelanl.) 
Il  H  cuida  douner  une  povre  esctiaroigne 
por  don.  {Queste  du  S.  Graal,  Richel.  12382, 
fo  4  ro.) 

Li  qnens  net  prise  nne  escaloiigne 
Quant  devant  lai  le  voit  passer, 
Ains  ne  le  daigna  aparler. 

(Eiist.  le  Moine,  1018,  Michel.) 
Aiiz,  oingnons,  poiraus,   civos,   naveaus 
ou   eschaloingnes.    (Est.    Boil.,    Liv.    des 
mest.,  2°  p.,  xxiil,  8,  Lespinasse  et   Bon- 
nardot.) 

Naviaus  ou  eschalongnes.  (Du  Tonlieu  du 
halage  des  aus,  des  oignons,  etc.,  Richel. 
20048,  f"  122''.) 

La  charretée  d'auz,  la  charretée  d'escha- 
loignes  et  la  charretée  d'oignons  en  gerbes 
paierai  chascune  charretée  une  gerbe  de 
paaige  et  une  gerbe  de  vante.  (Fin  du 
xni'  s.,  Cart.  de  Dijon,  Richel.  1.  465  4, 
1"  23  r».) 

Des  oiugnons,  des eschaloinnes,  dou  mielz. 
(Péage  de  Dijon,  Richel.  1.  9873,  f  2i  v.) 
Si  ne  pris  ore  nue  esclmloiiigne 
L'aresler  la  ne  l'atargier. 
(La  Yoie  de  Paradis,  Richel.  837,  f»  86.) 

Qaer  on  al  noiz  entenciera 
Ou  des  escaloignes  fera 
Franceis  a  tôt  le  mains  venir 
Por  sei  richement  contenir. 
U.i  rom.  des  Franceiz,  ap.  Jub.,  Noiw.  Rec., 
II,  15.) 

llinulie,  scaluns.  (Gl.de  Garl.,mf.  Brug. 
346,  Scheier,  Lex.,  p.  76.)  Eschaloigne.  {Ib., 
ms.  Bruges  336.) 

40 


3f}î 


ESC 


Hec  hinnula,  escalone.  (Gloss.  de  Glas- 
gow, Meyer.) 

N'anrez  perle  d'une  cschaloinuuc. 
(Court,  Roy.  lian.,  t.  I,  p.  SfiS,  Bachon.) 

Fai  samblaat  que  rien  ne  t'en  soit 
Se  dnreoaont  blecies  n'estoit. 
Ne  t'en  soit  ja  une  escalfligne^ 
Mais  qu'il  face  bien  la  besoingne. 
(Jaco.  d'Am.,  An  i'Am.,  ms.  Dresde,  2079,  Kor- 
ting.) 

Deux  denrées  à'escaillongnes.  (1404,  De- 
nombr.  de  la  Vie.  de  Couches,  Arch.  P  308, 
r  117  r°.) 

Nulz  ne  peut  estre  regratiers  a  Paris  de 
fruit  ou  d'essrin,  c'est  assavoir  d'aulx  ou 
d'oDgnonz,  d'eschaillongnes  et  de  toute  ma- 
nière de  tel  esgriu,  s'il  u'achotte  le  mestier 
du  roy.  {Stat.  de  1412,  liv.  I,  f"  38»  ;  up. 
Duc,  III,  16»,  àil.  Didot.) 

Ne  prisott  une  escaloingnc 
Fort,  ville,  cbasleau  ne  terre. 
(EusT.   Desch.,   Laij  du  très  lion  connestiible,  Ri- 
chel.  840,  f»  98».) 

Escalongnes  sont  de  la  nature  des  oi- 
pnous.  (Fbere  Nicole,  Trad.  de  P.  des 
Crescens,  f"  75  v,  éd.  lol6.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII»  s.  : 

Ail,  oignons,  et  eschaleisne.  (xvii°  s., 
Décl.  des  droils  du  péage  d'Aiicenys,  ap. 
Mantellier,  Mardi,  frêq.,  III,  288.) 

Ancien  nom  de  lieu,  Eschalongne.  (Ch. 
del'éo.  GuîH.,  1231,  Voisins,  Arcli.  Loiret.) 

ESCHALONGNiE,  S.  f.,  éclialotte  : 

Hinnula,  eschalongnie.  {Gloss.  rom.-lat. 
du  x\'  s.,  Scheler.) 

Cf.  ESCHALOIGNE. 

ESCHALOPE,  voir  Escalope. 

ESCHALPRE,  Bscliople,  echople,  escopre, 
escoppre,  s.  m.,  couteau  à  racler,  à  gratter, 
racloir,  grattoir,  pointe  dont  se  servent 
plusieurs  artistes  : 

Unes  tenailles,  une  eschalpre  et  des  limes 
pour  soy  deseuferrer.  (1448,  ArcU.  JJ  179 
pièce  187.) 

Une  escoppre  de  fer  pour  mettre  une 
moeulle  a  point.  (1476,  Béthune,  ap.  La 
Tons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  escopre  de  fer  pour  un  moulin 
(.\vi"  s.,  ib.) 

Eschople,  echople,  poinson  d'orfèvre,  ou- 
til  servant  à  tailler,  réparer,  repercer 
graver,  escliopler.  (Monet,  Parallèle.)       ' 

La  langue  moderne  a  gardé  échoppe 
avec  quelques  significations  techniques. 

EscHAME,  escame,  escamme,  s.  m.  et  f., 
ban,  banquette,  escabeau  : 
Et  li  quens  s'est  assis  selonc, 
>Ionlt  près  desor  un  bas  eschame. 
(Cbrest.,  Eree  et  En.,  Richel.  14-20,  f  14''.) 
Lei  li  sunt  li  enfant  assis  senr  nn  escame. 
(AnoiFROï  LE  B.iSTARD,  ArgeUine,  p.  Paris   Rq. 
manccro,  p.  26.)  ' 

A  la  terre  entre  dcus  e.^chame.i 
S'asiet,  la  coue  cnlre  les  janbes. 

Uienart,  9961,  Martin.) 
Por  relever  les  quatre  dames 
Se  levèrent  de  lor  escames. 

{16.,  10031.) 

Et  les  oreilles  lees  comme  une  granl  eschame. 

(Vit  d'avenlurcs,  Richel.  837,  1»  ny.) 


ESC 

Un  comptoir  de  chesne,  une  eschame  de 
blanc  bois.  (1389,  Invent,  de  Rich.  Picque, 
p.  24,  Biblioph.  de  Reims.) 

Escammes,  tables.  (Kroiss.,  Chron.,  V, 
36"i,  Luce,  ms.  Amiens,  f"  115.) 

Uns  compains  estoit  assommez 
Qni  rorofioit  dessus  une  escame. 
(Eu.iT.  Pesch.,  Bit  du  gieu  des  dcz,  Richel.  840, 
f»  392''.; 

Une  escame  que  on  dit  ung  bancq.  {1510, 
Reg.  aux  test.,  f"  189,  Arch.  Douai.) 

Roquefort  donne  sans  exemple  chame 
avec  le  sens  de  petit  banc. 

Le  Vocab.  austras.  de  D.  J.  François 
donne  Escame,  prie-Dieu  pour  s'agenouil- 
ler k  l'église.  Norm.,  ecame,  s.  m.,  bar- 
rière de  cimetière,  qui  est  ordinairement 
fi.xée  et  précédée  de  plusieurs  marches  en 
pierres. 

1.  ESCHAMEL,  ec/iflmeJ,  escamel,eskamel, 
-  ici,  eschemel,  eschemal,  scamel,  xamel, 
eschamer,  kamiel,  s.  m.,  banc,  banquette, 
tabouret,  escabeau,  marchepied: 

Desque  je  pos  les  tuens  enemis  Vescamel 
de  tes  piez.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  cix 
2,  Michel.) 

Aorez  le  scamel  des  piez  de  lui.  (Lib 
Psalm.,  Oxf.,  xcvili,  5,  Michel.) 

Et  par  tant  ke  il  ne  trovat  pas  la  verge 
dont  il  poist  ferir,  il  prist    un  escamel  de 
dessoz  les  piez,  se  li  ferit  son   chief  et  sa 
face.  {Dial.  de  S.  Grég.,  p.  14,  Foerster.) 
Li  eskamiel  vont  sour  karere. 

(.■tlOL-SK.,  Chron.,  244ol,  Reill.) 
.1.  eschamcl  d'argent  ot  li  rois  a  ses  pies. 

(Gui  de  Bourg.,  1S43,  A.  P.) 
Un  escamel  d'or  ot  dcTant, 
Nol  remuasceot  dni  serjant. 

(Parton.,  10369,  Crapelet.) 
Si  m'assis  de  jonste  lui  sour  .i.  kamiel. 
(St  Graal,  ii,  35,  Hucher.)  Var.,  eschamel, 
escamel. 

C'est  II  escameux  de  ses  pies.  (Bib.  hisl. 
Maz.  532,  f°  199''.) 

Et  la  terre  (est)  Vescliam^l  de  mes  piez. 
(Bible,  Maz.  684,  f°  118\) 

Ce  est  li  eschamiaus  de  ses  piez.  'Comm 
s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  295.) 

Li  ceaus  est  mes  sièges  et  la  terre  esr.ha- 
viiaus  de  mes  piez.  (Ib.) 

L'echamel  de  ses  piez.  (Ib.) 

Un  eschamer.  (  Vies  des  Saints,  ms.  Epi- 
nal,  f»  66  v.)  ' 

Une  enceis  ne  anad  desk'al  mestr[e]  scumel 
V  seel  rcis  Hunlof. 

(Horn,  207-2,  Michel.) 
Ainz  ne  liaa  tresqn'al  mestre  eschamel. 

(Ib.,  var.) 
Vees  la  vostre  escamel  mis  ; 
A  mengier  asses  vous  donray. 

(Couci.  6759.  Crapelet.) 

Hoc  scabellum,  escamel.  (Gloss.  de  Glas- 
gow, Meyer.) 

Pour  reclamer  escamiaus  pour  le  castel. 
(1304,  Trav.  aux  chdl.  des  C.  d'Art.,  Arch. 
KK  393,  f-  23.) 

Scabellum,  eschemal.  (Calhol.,  Richel.  1. 
17881.) 

Scnbelliim,  biinn,  csrhemel.  [Gloss.  de  Sa- 
lins.) 


ESC 

Essauciez  et  magnifleiz  Dieu  Nostre  Si- 
gnour,  et  aureiz  lou  scamel  desou  ses  pieiz. 
(Ps.,  xcxviil,  Maz.  798,  f»  237  v".) 

Comme  scamel  desous  tes  pieiz.  (Ib., 
ps.  109.) 

—  Etage,  rang  : 

Un  charpentier  met  plusieurs  esmjnmu/i; 
sur  la  halle.  (1410,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Escameaulx  et  boutriaux.  (Ib.) 

A  George  de  Bauduin,  Fontaine  etNicaise 
Donat,  machon,  pour  avoir  mis  a  haulteur 
les  murs    d'empres   le    tour   du    duq,  qui 

estoient   par  escamiaux (1423,  Compte 

des  ouvi-ages  de  la  ville  de  Douai,   Arch. 
mun.  Douai.) 

—  Béquilles  : 

A  uns  eschameus  feitiz 
K'il  teoeit  cuntre  son  piz 
Se  trait  li  povre  frarin. 

(S.  Edward  le  conf.,   1943,  Luard.) 

Ses  eschameus  au  mur  i  peut. 

(/*.,  2012.) 

A  Bavai  (Nord)  on  appelle  encore  csca- 
miau  une  place  ou  banc  que  l'on  réserve 
dans  le  tas,  en  engrangeant,  à  un  ouvrier 
qui  passe  les  gerbes  à  ceux  qui  sont  tout 
en  haut  de  la  grange.  Bret.,  eschameau, 
morceau  de  bois  qui  supporte  la  perche  de 
la  charrue  et  qui  ressemble  h  un  petit  siège. 
Le  Neuchâtelois  a  le  diminutif  chemelet, 
petit  banc. 

2.  ESCH.VMEL,  s.  m.,  désIgnc  la  conte" 
nance  d'une  pièce  de  terre  : 

Item  le  dit  fermier  aura  le  pré  d'Engle- 
terre,  la  terre  delez  qui  souloit  estre  vigne, 
et  l'eschamel  de  vigne  qui  est  a  l'endroit 
des  salez  de  nostre  dicte  maison,  conte- 
nant environ  .vil.  quartiers  de  terre,  sanz 
aucune  chose  rendre,  fors  tant  qu'il  devra 
amener  les  escliaraz  pour  toutes  les  vignes 
de  nostre  dicte  maison  et  de  bon  fust.  Et 
nous  serons  tenuz  de  faire  fere  ledit  escha- 
mel de  vigne  a  nos  coulz.  (1373,  Reg.  du 
Chap.  de  S.-J.  de  Jérus.,  Arch.  MM  29, 
i"  91  V».) 

Un  acte  de  1643,  de  Salin.^,  Franche- 
Comté,  offre  le  mot  echamel  avec  le  sens 
de  petite  vigne. 

Centre  de  la  France,  échamiau  ; 

Une  fois  la  plantation  de  première  année 
faite,  le  terrain  ne  reste  poiut  à  plat;  il  est 
mis  en  planches  appelées  échameaux  dans 
le  Cher,  razous  dans  la  Loire.  {W  Jules 
GuYOT,  Rapport  sur  la  viticulture,  1866.) 

3.  ESCHAMEL,  S.  m.,  chauieau  : 

Et  tout  le  remanant  du  cors  velu  aussi 
comme  d'un  eschamel  ou  .i.  heriçon.  (Hisl. 
du  bon  roy  Alix.,  Brit.  Mus.,  Reg'.  19,  D.  i, 
f»  29=.) 

4.  ESCHAMEL,  escltamcy,  s.  m.  ? 

Se  le  bovier  pert  le  vin  par  le  delîuul  du 
themon  ou  per  la  broche  de  eschamey,  il 
le  doit  rendre.  (1438,  Droits  de  l'év.  de  Bile, 
Mon.  de  l'év.  de  Bâie,  V,  352,  Trouillat  et 
Vautrey.) 

EscHAMELE,  S.  f.,  petit  banc  : 

Scabellum,  eschamele.  (Gloss.  de  Neck., 
ms.  Bruges,  Scheler,  Lex.) 

ESCH.VMEU,  voir  Eschamel. 


ESC 


ESC 


ESC 


363 


ESCHAMEY,  VOir  ESCHA51KL. 
ESCH.VMINER,  VOil'   ESCIIEMINER. 

ESCHAMMATj  S.  111.,  baiic,  banquette, 
escabean  : 

Bans,  formes  et  chayeres  et  enchnmmaz  et  selez, 

Traitiaus,  tabh's,  bufez.  napes,  touelles  belles. 

{Le  VU  de  Ménage,  111,  Trébutien.) 

ESCHAMP,  escamp.s,.  m., fuite, échappée, 
échappatoire,  subterfuge,  faux-fuyant, 
fraude  : 

Chevaliers  an  plain  et  au  champ 
Se  doit  combalre  sanz  eschamp. 
{Rom.  des  trois  Ennem.,  Ai's.  :-H)l,  p.  '282'.) 
Et  sachies  biea  qoe  nul  escamp 
Ne  querous  de  vons  hebregier. 
(GiB.  DE  MonTu..  la  Violette,  15S2,  Michel.) 

ESCHA.MPAUT,  S.  f.,  champart  : 

Toute    celé    eschampart  est   de  l'église 

quite.   (1277,    Cart.  de    Jouarre,    Richel. 

11571,  f»  39  r°.) 

EscHAMPE,  escampe,  s.  f .,  échappatoire, 
échappée,  fuite,  faux-fuyant  : 

Quant  le  bon  plaideor  veit  son  aversaire 
qui  die  bien  ce  que  besoin  li  est,  si  que  il 
cuide  bien  par  cel  dit  le  plait  perdre,  ou  ' 
que  sa  raison  en  seit  empiiiee,  il  deit 
mètre  peine  de  geter  le  de  celle  vee  en 
totes  les  manières  que  il  onques  porra,  ou 
pur  lui  traverser  d'aucunes  [laroles,  ou  par 
eschampes  querre.  {Liu.  de  J.  d'Ibelin,  c. 
XXVI,  Beugnot.) 

Quant  totes  ces  manières  d'cschampes  li 
seront  faillies,  ou  il  ne  vodra  plus  par  tels 
eschampes  luyr...  {Ib.,  c.  37.) 

11  deit  aler  a  la  semonce  sanz  délai  et 
sanz  eschampe  querre.  {Ib.,  cb.  ccxxvi.) 

Et  die  totes  les  raisons  et  les  eschampes 
que  il  saura  ne  porra  miaus  trouver  en 
plait  esloigner.  {Ass.  de  Jér.,  t.  1,  p.  59, 
Beugnot.) 

Se  borgois  u  borgoisses  faisoient  tindre 
tels  dras  par  escampe  il  kieroient  el  forfait 
del  tinterier.  {Bans  aux  échevins,  00, 
f"  24  v°,  Arcb.  Douai.) 

Et  quant  tuit  d'an  acort  seront 
Du  cerf,  et  que  ordonné  aront 
Leur  deffences.riddes,  parcours, 
Eschampes,  hues  et  secours 
Par  la  manière  devisee 
Ou  chapitre  de  l'asemblee. 
Le  veneur  faura  retourner 
0  son  liamier. 
(Hard.,  Très,  de  Vénerie,  p.  38,  .Mkhelant.) 

—  Prendre  l'eschampe,  s'échapper,  s'eij- 
fuir,  prendre  la  poudre  d'escampette  : 

U  eut  une  fois  un  lacquais  d'Auvergne 
qui  luy  avoit  desrobé  dix  ou  douze  escus, 
et  avoit  pris  l'escampe  :  dont  irrité  il  dit 
que  c'estoit  un  mauvais  pays,  el  qu'il  ne 
vouloit  rien  qui  vint  de  la.  (Bigarrures  du 
S.  Des  Accords,  cb.  5,  éd.  1584.) 

ESCHAMPEE,  S.  f.,  échappatoire,  fuite, 
faux-fuyant  : 

Quant  toutes  ces  choses  et  maintes  des 
escliampees  li  seront  faillies,  ou  il  ne  vodra 
plus  par  tels  eschampes  fuyr.  (Liv.  de  J. 
d'Ibelin,  c.  37,  var.,  Beugnot.) 

11  deit  aler  a  la  semonce  sanz  délai  et 
sanz  eschampees  querre.  {Ib.,  c.  226,  var.) 

ESCHAMPELER,  V.  a.,  blesssr  légère- 
ment, effleurer  : 


Le  suppliant  hesma  a  deux  mains  ladite 
coingnee  et  en  frappa  en  eschampelant  un 
seul  coup  de  la  teste  icellui  Hochet  en  la 
teste.  (1421,  Arch.  ,IJ  171,  pièce  496.) 

ESCH.\]\iPER,  escamper,  excamper,  -  an- 
per,  schamper,  schanper,   scamper,  verlie. 
—  Neutr.,  se  sauver  du  champ  de  ba 
taille,  et  en  général,  s'échapper,  s'enfuir: 
Dus  Eneas  a  quelque  peine 
De  la  graût  occisg  escompa. 
(Wace,  Brut.,  ms.  Séfille,  Colombina,  f°  1.) 

Il  fuscent  si  loiié  que  ja  pics  n'en  es- 
campast  de  le  bataille  ou  ilaloieut.  (Chroa. 
d'Ernoul,  p.  163,  var.,  Mas  Latrie.) 

Ne  puet  eschamper  devant  li.  (Brun.  L.\t., 
Très.,  p.  249,  var.,  Chabaille.) 

Si  que  tuit  celz  que  il  trovent  en  les 
pleines  ne  poeut  excanper.  {Voy.  de  Marc 
Pol,  c.  XXX VI,  Roux.) 

En  cel  manere  eschanipent  de  cel  chaut 
vent.  {Ib.,  c.  XXXVII.) 

Le  roi  Toctai  eschanpe  e  les  deus  fils  To- 
tamagu  scftnnpent  ausint.  {Ib.,  a.  ccxxvii.) 

De  .11.  cent  qui  estnient  venut  nul  non 
escampa  vif.  (Aimé,  Yst.  de  li  Norm.,  VI, 
15,  Champollion.) 

De  li  autre  covient  que  disons,  senon 
ceux  qui  escampereiit  pour  la  pitié  de  Ro- 
bert et  qu'il  leissa  aler.  (Id.,  ib.,  VII,  31.) 

Escampe,  toute  frelore,  bigot  ! 
(1515,  Chans.  sur  la  bat.  de  Marignan,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Rec.  de  ch.  hist..  Il,  61.) 

(Ils)  furent  tous  tuez,  excepté  messer  Con- 
rardo  Capeccio,  qui  escampa  et  fuit  en  Si- 
cile. (D.  Sauvage  de  Fontenailles.,  Hist. 
du  royaume  de  Naples,  f"  166  r».) 

Voulant  escamper  ainsi  sans  vestemens. 
{Hisl.  Maccar.  de  Merlin  Cocc,  vu,  Bibl. 
gaul.) 

Escampons  prestement  et  perdons  la 
veue  du  clocher.  (Com.  des  prov.,  III,  4, 
Ane.  ïb.  fr.,  I.\.) 

Les  conjurateurs  scamperent  jour  et  nuicl 
qui  par  la  Seine,  qui  a  cheval,  qui  a  pied, 
pour  se  saulver.  (Carl.,  Mém.,  IX,  25,  éd. 
1757.) 

Voyant  le  roy  qu'elle  tournoit  ja  bride 
pour  scamper,  luy  trenche  le  chemin. 
(J.  Maugin,  Noble  Trist.  de  Leonn.,  c.  xxiii, 
éd.  1586.) 

—  Réfl.,  s'échapper  : 

Ceulz  la  se  eschamperent  au  fort,  et  tant 
firent  que  ils  viudreut  jusques  au  lieu  ou 
Bertran  et  le  sieu  cousin  xv  se  couiba- 
toient.  {Aymeri  de  Beaulande,  Ricbel.  1497, 
f»  368  V».) 

Quant  partout  la  roys  on  estend 
Mal  se  peult  la  beste  escamper. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  31'21,  P  i^'.) 

—  Faire  un  écart  : 

Lequel  cheval  efl'royé  et  espouvanté  a 
coup  se  eschampa  de  costé  ou  recula  par- 
mi de  grosses  pierres.  (1422, Arch.  JJ  172, 
pièce  47.) 

—  Act.,  faire  échapper,  sauver  ,  pré- 
server : 

Et  eschampe  soi  et  ses  Clz  qui  est  mains 
âmes,  porco  qu'il  se  tient  si  tornieut  der- 
rières comme  se  il  l'ust  bien  lies  as  reins. 
(Brun.  Lat.,  Très.,  p.  251,  var.,  Chabaille.) 

Il  ne  pooient  prendre  consoil  for  que 
prier  lor  segnor  Dieu  que  por  sa  pieté  et 


merci  les  escampe  de  si  cruel  mort.  (  Voij 
lie  Marc  Pot,  c  xxviii.  Roux.) 

La  usance  ert  cil  cbi  a  vos  plaira 
Schamper  de  mort  et  laisser  s'estovra. 

(Pass.  du  Christ,  SOU,  Boucherie.) 

'  Char  mielç  ameç  scamper  un  robeor 

Che  tôt  sa  vie  ne  fist  bien  un  sol  jor. 
!  (/*.,  330.1 

Li  autre  pour  la  nuit  qui  sourvint,  fuiant 
eu  lo  haut  mont  escanperent  la  nuit  lor 
vie.  (Aimé,  Cliron.  de  Hob.  Viscart,  I,  18, 
Champollion.) 

Li  autre  s'enfoirent  par  lo  camp,  et  les- 
serent  l'arme  et  lo  cheval,  et  se  rescons- 
trent  par  les  croies  et  par  les  fossez  pour 
escamper  la  vie.  (In.,  Yst.  de  li  Norm.,  1, 32.) 

Et  li  Longobart,  liquel  porent  eschamper 
la  vie,  o  grant  vergoiugne  foirent.  (lD.,ib.) 

Pour  nécessité  à'escamper  le  dangier. 
(Adel  Matthieu,  Devis  de  la  langue  franc., 
1"  Dev.,  f>  19  v°,  éd.  1559.) 

—  Éviter,  s'exempter  de  : 

Ne  face  proiere  faire  ne  par  lettres  ne  en 
autre  manière  por  escamper  le  taille  ne  le 
droiture  de  le  vile.  {Bans  aux  échevins,  99, 
f°  3  V,  Arcb.  Douai.) 

Pic,  s'échamer,  se  sauver. 

ESCHAMPERCHE,  eschanperche,  escam- 
perche,  escanperche,  escaperche,  equem- 
perche,  escrueperche,  escruepierche,  s.  f., 
cloison,  palissade  : 

.la  ont  tant  fel  et  tant  drecié 

Tout  environ  et  bans  cl  perches. 

Seles,  eschieles,  eschamperche.s. 
(Fabel  d'Aloul,  620,  ap.  Barbaz.  et  Méon,  /'aW. 
et  corn.,  111,  345.) 

As  wardes  des  pois  de  V escruepierche  de 
le  sekepierche,  des  cloies  et  d'espines 
dont  il  sont  .vu.  a  cascun  d'eaus.  pour  le 
tiernie  de  le  saint  Rémi,  .XL.  s.  (1333,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Escrueperche.  {Compl.  de  1363,  Arch. 
mun.  Lille.) 

Pour  ung  fresne  de  .xlii.  pies  de  long 
dont  on  a  fait  une  escanperche  drechie  a  le 
porte  des  malades  pour  avoir  les  heuses 
d'icelle  porte.  (1423,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Vescapei'chs  d'une  tour.  {Ib.) 

Un  engin  ou  estoil  lié  une  escamperche, 
(1458,  Arcb.  JJ  187,  pièce  319.) 

Pour  avoir  fondut  et  fait  les  candellers 
tant  du  trincq  autour  du  cœur  et  de  ['esca- 
perche. {Compt.  de  1509-10,  S. -Ame,  Arcb. 
Nord.) 

Veschanperche  de  l'oiselet  des  archiers. 
(1575,  Bétbuue,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

S'est  conservé  en  province  jusqu'au 
xviii"  s.  : 

Un  fermier  s'oblige  à  tenir  les  terres 
louées  en  solles,  à  taillier  les  seps  de  vi- 
gne, et  les  soutenir  de  pieux,  gaulles  et 
equemperches.  (1730,  Compiègne,  aii.  La 
Fons.) 

ESCiiAMPiE,  s.  f.,  combat  en  champ 
clos  : 

Celluy  est  riche  a  qui  demeure  joye; 
non  mie  celluy  qui  au  trésor  assuie,  et 
double  ['eschampie.  {Perceforest,  vol.  S,  cb. 
42'',  éd.  1528.) 

ESCHAMPIR,  verbe. 


364 


ESC 


_  Nentr.,  échapper,  s'échapper  : 
Et  se  les  faulcons  qui  volent  sont  hieu  a 
poinct.soit  l'oysel  de  rivière  -n-idié,  en  telle 
manière  qu'il  eschampisse  n  travers  emmy 
le  pré.  (Modus,  f"  85  r»,  Blaze.) 

De  noz  mains  ne  penlt  esehnmpir 
Qu'il  ne  soit  bien  frollé,  le  vray. 
(Vieil  Test.,  II,  379,  1880.  var,,  A.  T.) 

—  En  parlant  de  l'écoulement  d'une 
plaie  : 

Prendre  de  la  laycelee  et  triuler  et  mètre    | 
sur  les  ieuls  et  les  plaies  qui  eschampii- 
sent,  en  laissent  a  eschampir.  {Liv    de  fi- 
siq.,  ms.  Turin  lxxxvi,  K,  iv,  37.) 

—  Réfl.,  s'échapper,  se  dispenser  : 
L'on  deit  respondre   au    raurtre  le   plus 

tost  que  l'on  porra,  la  ou  l'on  ne  s'en  peut 
eschampir  de  respondre  y.  (Ass.  de  Jer., 
1. 1,  p.  143,  Beugnot.) 

Et  un  borne  qui  requiert  devise  a  un 
autre  devant  seignor  ou  devant  baill,  l'autre 
ne  se  peut  eschampir  que  il  ne  li  face  de- 
vise. {Ib.,  p.  466.) 

Et  que  il  de  nul  esgart  ne  s'aerde  au 
dit  de  son  aversaire,  tant  corne  il  se  porra 
défendre  ;  ainz  se  défende  et  eschampisse 
si  corne  est  devant  devizé.  (Lit',  de  J.  d'I- 
belin,  c  xxxiv,  Beuguot.) 

Cf.  ESCHAMPER. 
ESCHA.NAL,  VOir  ESCHENAL. 
ESCHANCE,  voir  ESCHEANCE. 

ESCHANCELER,  escanchcler,  scancelhcr, 
scancilher,  v.  n.,  chanceler  : 

Et  ce  nos  moslrat  bien  celé  arche  del 
Testament  ki  s'enclinat  cant  li  buef  scan- 
celhievent...  Que  est  la  pensé  del  juste  se 
li  arche  non  del  Testament  ki  s'enclinct 
cant  liboef  ki  la  portent  scancilhent?  (Job, 
Ler.  de  Lincy,  p.  47o.) 

Qnantli  rels  ot  ceste  novele 
Tbî  li  enrages  l'en  eschanciic . 

(Trislan,  11,  461,  Michel.) 

Mais  ne  mengast  par  le  mien  ensiant 
Bucves  ala  trestont  escanchelani, 
A  gênons  fu  mais  il  saut  en  estant. 
(G.  d'Hanslone,  Ricliel.  25516.  f''  42  v».) 

ESCHANCHE,  voir  ESCHEANCE. 

ESCHANçoxNER,  -  sonner,  essansoner, 
V.  a.,goùterd'une  boisson  avant  de  1  offrir: 

Je  vais  boire  a  niesme  le  pot. 
Il  est  bon;  (mais)  j'eusse  esté  bien  sot 
Se  je  ne  l'eusse  essansoné. 
(Farce  d'un  Genlilli.,  Ane.  Th.  fr.,  I.  256.) 

—  Fig.,  essayer,  goûter  quelque  chose 
avant  d'en  user,  éprouver  : 

Si  d'aventure  il  y  en  ha  quelques  unes 
d'entre  vous  qui  ayent  peur  de  tomber  en 
quelques  passages  trop  gaillars.  je  leur 
conseille  qu'elles  se  les  faccut  escliansonner 
par  leurs  pères  ou  par  leurs  cousins,  aftin 
qu'elles  mangent  peu  de  ce  qui  est  trop 
appétissant.  (Desper.,  Nouv.,  1,  Lacour.) 

ESCHAxçoxNEiiiE,  S.  f.,  fonctiou  d'é- 
chansoa : 

Pierre  Megret,  dit  de  Nitelles,  somuieillier 
de  nostre  escharu'onnerie.  {Pièce  du  29  mai 
1377,  ap.  Léop.  Delisle,  Mand.  de  Ch.  V, 
p.  708.) 

ESCHANCRÉ,  adj.,  Tongé  de  chancres  : 


ESC 

Gens  soubzmis...  a  'Venus,  comme  pu- 
tains, maquerelles,  mariolelz,  bougrins, 
bragars,  napleux,  eschancrez,  Tableurs, 
rufiens,  caisnardiers,  chamherieres  d'hos- 
telerie.'  (IUbelais,  CEuvres,  Pantagruel, 
pronostic,  c.  v,  éd.  1353.) 

ESCHANDE,  VOir  ESCANDRE. 
ESCHANDELE,   VOir  ESCANDRE. 
ESCHAiNDELISIER,  VOir  ESCANDAUSIER. 
ESCHANDEIXIER,   VOir  ESCHANTILLIER. 

ESCHANDiL,  S.  m.,  échantillon, étalon  : 

Fit  aussi   prendre  de   fait  les  eschandilx 

de  la  ville   et   porter  ausi  a  Ruanna   pour 

eschandillerles  dictes  mesures.  (1390,  Cari. 

mun.  de  Lyon,  p.  371,  Guigue.) 

Faire  confectionner  en  cuivre  les  eschan- 
diz  des  bennes  pour  mesurer  la  chaux  et 
le  charbon.  (1531-32,  Arch.  mun.  Lyon, 
BB  73.) 

ESCHANDiLE,  S.  f.,  niBsurc  : 
Je  n'ay  monelle  es  os.  ne  san;  en  veine, 
Que  tout  ne  tremble  anprez  l'ame  gentile, 
Laquele  tient  ma  mesure  et  eschandile. 
Ma  vie  et  mort  avec  mon  aise  et  peine. 
(Vasqcin  Philieul,  Eiiv.  mlg.  de  F-.  Pétrarque, 

p.  122,  éd.  1355.) 

ESCHANDiLLiATioN,  S.  f.,  échantillon- 
nage : 

La  Visitation  et  la  eschandillialion  apar- 
tienent  es  maistres  des  mestiers  et  jures 
de  la  ville.  (1390,  Cari.  mun.  de  Lyon, 
p.  371,  Guigue.) 

ESCHANDILLIER,VOir  ESCHANTILLIER. 

ESCHANDIR,  escandir,  verbe. 

—  Acl.,  allumer  : 

La  ert  pour  vous  li  fens  et  fais  et  escandis. 
(Li  l'riere  Theopli.,  st.  100,  Scheler,  Zeilschrifl,  I, 
236.) 

—  Brûler,  incendier  : 

Car  il  ot  vilainement  ars  et  escandit  le 
contet  de  Haynnay.  (Froiss.,  Chron.,  ill, 
172,  Kervyn.) 

—  Fig.,  animer,  irriter  : 

Par  confleslon  vraie  est  l'ame  ravcrdie. 
Ja  tant  u'ara  esté  de  mal  faire  escandie. 
(Li  Prière  Theopli.,  st.  114,  Scheler,  Zeitsckri/l,  I, 
257.) 

—  Réfl.,  s'animer,  s'irriter  : 

Si  se  doit  chascuns  esvilier 
El  eschandir,  et  travillier 
A  faire  chose  qui  pnist  plaire 
A  la  très  douce  débonnaire. 
(Bbetex,  Tourn.  de  Chauveiici,  2743,  Delmotle.) 
Impr.,  eschandir. 

—  Neutr.,  se  chauffer  : 

Ne  set  ou  mucier  n'ou  gandir 
Por  eschaufer,  por  eschandir. 
(G.  DE  CoiNci,  ilir.,  ms.  Brui-,  V  194''.) 

—  Eschandit,  part,  passé  et  adj.,  chaud  ; 

De  Liège  la  cileil  ou  on  boit  a  godes 
Le  cervoise  et  le  vin... 
Et  ou  ly  borgois  ont  escandit  le  coppes. 
(Jeh.  des  Pbeis.  Gc\le  de  Liège,  10489,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philot.) 

ESCHANDLE,  VOir  ESCANDRE. 

ESCHANDRE,   voir  ESCANDRE. 


ESC 

ESCHANER,  Bscaner,  eschener,  v.  a  , 
blanchir,  rendre  pâle  : 

Que  ne  la  requerroit  ja  farae 
Damoisele  ne  nnle  dame 
Prochainement  ne  fust  sanee 
Del  inalage  qui  eschanee 
.4  mainte  dame  et  erapalie. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss..  P  107':  ms.  Ki- 
chel.  817,  P  70»,  et  ms.  Brus.,  P  100'.) 

—  Eschané,  part,  passé,  blanchi,  pâli  : 

N'i  vol  si  bel,  n'i  voi  si  gent. 
S'il  est  en  cloislre  sans  baillie. 
Sa  biauté  lost  ne  soit  faillie, 
Et  tost  ne  soit  las  et  tanez, 
N'est  pas  merveille  s'cscanei 
Est  viais  cloistres.  pales  et  megres. 
(G.  DE  CoiNCi,  ilv.,  ms.  Soiss.,  f"  OG"".) 
La  face  a  teinte,  perse  et  noire, 
Eschanez  est,  pales  et  megres  ; 
Que  ses  mais  est  amers  et  egres. 
Mont  li  apert  bien  en  la  face. 
(Id.,  de  VEmper.,  Richel.  23111,  f»  256''.) 
Eschenez  est,  pales  et  megres. 

tlD..  ib-,  ms.  Brnx.,  f  113".) 

De  joie  el  lit  s'est  estenduz 
Et  dist  :  Dame,  tonz  sui  sanez, 
Megre  puis  eslre  et  eschanez 
Mes  j'ai  le  cuer  el  cors  tont  sain. 

(Id.,  ib.,  Richel.  2:illl,  P  256''.) 
Tant  par  est  noirs,  tainz  el  tanez, 
Tant  megres  et  tant  eschanez 
Qu'a  peines  l'a  requeneu. 

vId..  th.,  r  258''.) 
Tant  par  est  noirs,  tainz  et  tanez. 
Tant  maigres  et  tant  escanez. 

(Id.,  ih.,  ms.  Soiss.,  i°  123'.) 
Tant  megres  et  tant  eschenez. 

(Id.,  ii.,  ms.  Brus..  P  114'.) 

ESCHANGE,  cscange,  s.  in.,  ce  qui  est 
donné  en  échange,  ce  qui  remplace  : 

Dens  !  se  jo  l'pert,  ja  n'en  avrai  escange. 

(Roi.,  840,  Muller.) 

Quittez  la  terre  qne  vostre  pères  tint. 

Moult  bon  eschange  vous  en  donrai  ici. 

(Car.  le  Loh.,  2"  chans.,  ïxx,  p.  71,  P.  Paris.) 

—  Représailles  : 

Quar  li  rois  ot  de  Biauves  pris 
Monlt  des  bourjois  et  monll  ocis. 
Pour  .1.  sien  prouvost  k'il  ocisent 
Asses  cruel  escange  i  misent. 

(MoiSK.,  Chron.,  29198,  ReilT.) 

—  Changement,  vicissitude  : 

...  Qui  surmonte  l'injure 
Et  les  eschaïujes  du  temps. 

(R.  Belleac,  Berg.,  1"  j.,  f  9  v».) 

ESCH  AXGEMENT,  cck.,  escangemcnt,  s.  m. , 
échange,  changement  ; 

Jou  meismes  comme  sires  ai  volu  et 
loé  et  otrié  ce  meismes  escangemant.  (Ch. 
de  1248,  Arch.  S  1412,  pièce  12.) 

Beoit  demorer  o  ledit  llerven  de  Léon 
sanz  echangement  fere.  (1262,  Morice,  Pr. 
de  l-H.  de  Bret.,  I,  984.) 

Que  tout  chil  et  toutes  chelles  qui  sont 
tenuz  maintenant  de  rente  escangier,  et 
pour  yretages  qu'il  aront  arentet  le  puent 
racater  pour  .xvm.  mars  le  marc,  soit  de- 
mi marc  ou  plus  ou  moins  au  cop,  ensi 
que  li  escangement  eskiera.  (1293,  Ord.  sur 
le  rachat  des  renies  foncières,  Tailliur, 
p.  365.) 

Qu'il  r'arra  sa  mouiller,  sans  nul  escangement. 
\  (B.  deSeb.,\i\,  31,  Bocca.) 


ESC 


ESC 


ESC 


363 


Par  eschaiigement  d'orame,  vassour  u 
seignour.  (3  nov.  1313,  Thiron,  Arch.  E.- 
et-Loir.) 

Nul  maistre  dudit  nipstier,  alors  qu'il 
ouvrera  pour  soy  et  en  sa  besongne,  ne 
pourra  faire  autre  euvre,  ue  besoogner  en 
la  besogne  des  maistrcs  dudit  uiestier, 
pour  Veschangement  desdits  ouvrages  qui 
pourroient  estre  faicts,  et  pour  escliever 
aux  fraudes  qui  pourroient  s'en  ensuir. 
(1450,  Ord.,  XIV,  127.) 

Par  piteux  eschangement  de  félicité  en 
mendicité.  (DuQUESNE,  Hisl.  de  J.  d'A- 
vesn.,  Ars.  5208,1»  114  r».) 

Lorsque  des  arcs  fat  faicl  Veschangemenl. 
(J.  Le  JUibe,  Compte  1'  sur  !a  naissance  de  dame 
Verolle,  Bibl.  elz.) 

Tarquin,  l'orgueilleux  roy  des  Rommaius, 
qui  par  eschangement  de  fortune  fut  bouté 
hors  de  son  royaulme.  (BoccACE,  Nobles 
malh.,  1.  IV,  Prol.,  f°8l  r«.  éd.  1315.) 

Achetez  sans  argent,  et  sans  quelque 
eschangement,  du  via  et  du  laict.  (Le  FtVRE 
D'Est.,  Bible,  Esaïe,  lv,  éd.  1534.) 

Pour  avoir  fait  estranj-'emenl 
Un  si  soadaiQ  eschangement. 
(R.  Belleah,   Œiiv.    poél.,   A   l'amour,  t.  II. 
f»  96  T»,  éd.  1578.) 
RieD  ne  périt,  tant  seulement 
Par  un  secret  eschangement 
Reprend  une  forme  nouvelle. 

(Id.,  il>.,  la  pierre  lunaire.) 

Pour  eschangement  de  fief.  {Coust.  de 
Mortagne  (Flandre),  ms.  appartenant  à 
M.  Baligand,  p.  116.) 

Au  déparier  fut  fait  Veschangement 
De  nos  deux  cœurs. 
(Mell[n-  de  Saisct  Gelais.  (Env-,  111,  23,  Bibl. 
elz.) 

ESCHAXGEMENT,adv.,  alternativement: 
Ou  que  la  terre  solide 
Feist  eschange  au  plus  liquide 
An  plus  liquide  élément 
Ou  la  torche  qui  nous  guide 
  la  lune  eschangement . 
(Denis.,  Prem.  Adven.  de  J.-C-,  p-  19.) 

ESCH.\NGEOR,  eschuung.,  s.  m.,  celui 
qui  a  fait  un  échange  : 

Principal  garantisseor,  delîendeor  et  es- 
chanyeor.  (Sept.  1292,  Ch.  du  vie.  deBay., 
Chap.  de  Bay.,  n»  231,  Arch.  Calv.) 

—  Changeur  : 

Par  davant  les  eschaungeors.  (1358,  Ord. 
d'Ed.  III,  Liv.  des  Bouill.,  xxv,  Arch.  mun. 
Bordeaux.) 

ESCH.\NGIEU,  V.   II.  ? 

De  cel  fort  vin  ne  vos  chaut  i'e[s]changier. 

(Aniieri,  p.  171,  Tobler.) 

ESCHANIH,  voir  ESCHAHNIR. 

ESCHAN'LETTE,  S.  f.,  chanlatte  ; 

Si  sur  le  mur  metoyen  sont  posez  che- 
naulx,  eschanlettes  communes  a  recevoir 
les  eaux  des  deux  maisons  joignantes,  et 
il  arrive  que  l'un  des  voisins  veuille  re- 
hausser le  mur,  l'autre  sera  tenu  de  retirer 
la  chaulette  sur  luy,  pour  le  port  des  eaux 
des  bastiments.  (Co!<t.  de  Gorze,  XIII,  27, 
N'ouv.  Coût,  gén.,  II,  1090.)  Impr.,  eschan- 
lettes. 

ESCHANSO.NNER,     VOir    ESCHANÇONNER. 
ESCHANTEILLOX,    VOir     ESCH.\NTILLON. 


ESCHANTI31.É,  cscantclé,  part,  passé, 
armé  de  nœuds  ou  pointes  : 

Le  ditPieretde  Baunesfery  d'une  maequc 
escantelee  qu'il  portoit  ledit  Du  Rost.  (1420, 
Arch.  JJ  171,  f"  146  v.) 

ESCHANTEi.ER,  -  ellcr,  -  escautelcr,  es- 
quanteler,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  pièces,  briser  : 

1  L'escut  del  col  li  fraint  e  escantelet. 

(fio/.,1292,  Muller.) 

Desns  l'escu  li  brans  d'achier  descienl, 
1  Tote  la  bocle  li  escantele  et  fent. 

I    (Raimbem,   Ogier,  11517,  Barrois.)  Impr..  estan- 
I        celc. 

Tôt  son  escnt  li  vet  eschanlelant. 

(Mise.  5933,  A.  P.) 

S'il  (iert  sur  la  large  novele 
Qu'il  la  li  freint  et  cschanlelc. 
(La  Mort  du  lioi  Gormont,  48,  ap.  Reiff.,  Citron. 
j        de  iloushet.) 

E  l'escu  de  son  col  li  fent  et  Yeschantele. 
(quatre  fils  Aijmon,  ms.  Oxf.,  Hatt.  59,  P  77  v".) 
I  Li  cops  descent  parmi  l'escu  listé, 

I  L'une  moitié  en  a  esclianlelé. 

(Gaydon,  2780,  A.  P.) 

En  la  peine  le  fert  devant 
Si  que  l'escu,  tut  eseliantele. 
:  (Protheslaus,  Richel.  2169,  f  63'.) 

Et  ses  escuz  escanteles 
\  En  pluisor  lins  estoit  perciez, 

I  D'un  eur  eu  autre  depeeiez. 

(Gilles  de  Chin,  372,  Ueifl.) 

Et  perchoient  et  esquanteloient  eseus. 
1  (J.  DE  Thucn,  Est.  de  Jul.  César,  ms. 
1    S.-Omer  722,  f"  155''.) 

Si  la  leva  contre  mont  et  en  ferit  le  roy 
sur  le  heaulme,  si  terriblement  que  il  lui 
eschantela  et  brisa.  (Girart  de  Rossillon,  ms. 
de  Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  395.) 

Si  bien  eschantellerent  leurs  escus  qu'il 
n'y  en  demeura  d'entier  pour  seuUement 
une  main  couvrir.  {Perceval,  f"  81',  éd. 
1530.) 

—  Réfl.,  se  briser  : 

Si  se  depiecent  les  escuz  et  escanteieitt. 
{Artur,  Richel.  337,  f»  277=.) 

—  Neutr.,  se  briser: 

Se  par  moi  tes  escus  ne  fraint  et  escantiele. 

(Roum.  d\Mi.i:.  P  32=.  Michelanl.) 

ESCHANTELLET,  S.  m.,  angle,  saillie, 
coin  : 

Le  suppliant  prist  un  franc  qu'il  vil  sur 
Veschantellet  ou  gueston  d'icelle  huche. 
(1380,  Arch.  JJ  117,  pièce  188.) 

ESCHANTiLLEj's.  f.,  bHque  de  peu  d'é- 
paisseur : 

Pour  deux  milliers  à'eschantUle  .xxx.  s.  ; 
pour  uug  millier  de  tieulle  courbe  .xx.  s., 
.VI.  d.,  et  pour  une  pipe  et  demye  de  chau 
.VI.  s.  m.  d.  (1464,  Compte  rendu  d  Geof- 
froy Taveau,  Mortemer,  Arch.  Vienne.) 

Cf.  CHA.NTILI.E. 

ESCH.VNTiLLiER,  eschatiUller ,  -  dillcr, 
cscandillier,  eschandellier,  escantelier,  v.  a., 
échantillonner,  comparer  les  mesures  des 
marchands  sur  l'étalon  de  la  ville  pour  vé- 
rilier  si  elles  y  sont  conformes  : 

Peuvent  et  doivent  tenir  et  avoir  boia- 
seaut  et  mesure   de  vinz   et   de   elle,   qui 


doivent  estre  escandilliez  a  la  mesure  du 
soignour.  (1282,  Ord.,  iv,  381.) 

Chacipolus  débet  vocare  secum  duos 
burgenses  veteres  a  V  eschandellier.  (1310, 
Franck,  de  Thoissey,ATch.  P  1391,  cote  578.) 

Fit  ausi  prandre  de  fait  les  eschandilx  de 
la  ville  et  porter  ausi  a  Ruanna  pour  es- 
chandiller  les  dictes  mesures.  (1390,  Cart. 
mnn.  de  Lyon,  p.  371,  Guigne.) 

Touchant  Narbonne,  le  sel  se  tirera  par 
barques  qui  seront  mesurées  et  escluin- 
tillees.  (1300,  Ord.,  xxi,  268.) 

Pour  examiner  et  eschandiller  l'ouvrage. 
(Paradin,  Hist.  de  Lyon,  p.  218,  éd.  1373.) 

—  Prendre  un  échantillon  de  : 
Doivent  escantelier  la  futaille  et  garder 

l'escantilloD.  {Coust.  de  Sainct  Amand,  ms. 
apparten.  à  .M.  Baligand  de  Mortagne  , 
p.  97.) 

—  Fixer  : 

Aussi  les  divinations  sont  toutes  incer- 
taines :  veu  que  Mehemet  et  les  siens  furent 
ceux  qui  du  temps  du  dit  Heracle  eschantil- 
lerent  a  bon  escient  les  limites  de  l'empire. 
(Thevet,  Cosmogr.,  VI,  4',  éd.  1338.) 

ESCHANTiLLON,  -  eilloii,  S.  m.,  pièce 
de  bois  d'un  certain  calibre  : 

Un  eschanteillon  de  bois,  qui  est  par  ma- 
nière de  compas,  a  prendre  et  faire  le  tour 
de  cloches.  {Reg.  du  Chdt.,  I,  3fi4,  Bi- 
blioph.  fr.) 

Dessouz  le  fondement  font  la  terre  ravir, 
A  fors  eschanteiltens  la  Orent  souatenir, 
Grans  baux,  fors  et  pesans  y  ont  fait  establir. 
(Cuv.,  B.  du  Guesclin,  .1022,  Charrière.) 

—  Eschantillon  de  cuisine,  très  petite 
croûte  de  pain  abandonnée  aux  gens  de 
cuisine  : 

Il  est  bien  heureus  qui  en  fine 
Ung  eschantillon  de  cuisine. 
(CoQUILL.,  Droitz  noue,   l"  p.,  de  Stalu  llominum, 
1,  p.  67,  Bibl.  elz.) 

—  Bord,  lisière  : 

Tant  alammes  a  ceste  fois 
Devant  nous  a  Vescautillon 
Que  droitement  en  l'asuillon 
D'un  terne  gracieus  et  cointe 
Je  perchui... 

(Froiss.,  Poés.,  Il,  li;6,156,  Scheler.) 

—  Etalon  de  mesure  propre  aux  taie- 
meliers  : 

Se  li  noviaus  talemelier  pert  son  eschan- 
tillon une  fois  ou  pluseurs  dedans  les 
quatre  années  desus  dites,  il  devra,  a  chas- 
cune  fois  qui  le  perdra,  un  chapon  ou  .xil. 
d.  por  le  chapon,  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest., 
l"  p.,  I,  18,  Lespinasse  3t  Bonnardot.) 

—  Donner  l' eschantillon,  accorder  des 
faveurs  ; 

I  élit  musequin  esveillé. 
Preste  a  donner  l' eschantillon 
A  quelque  grobis  esmaillê 
Conlrefaisaot  l'esmerillon. 
(CoQuiLL  ,  Enqursie,  II,  98,  Bibl.  elz.) 

ESCHANTiLLO.NAGE,  cscandUlonaige,  s. 
m.,  droit  perçu  au  prolit  des  seigneurs 
pour  la  visite,  l'ex:imen  et  l'étalonnage 
des  mesures  : 

De  i'cschanlillonaoe  des  tonneaux  neufs 
faits  pour  cette  année  en  la  ville  de  Bois- 


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commun  que  le  dit  maistre  a  eschantilloné. 
(1452,  Compte  du  maistre  de  la  garde  de 
Vitri,  ap.  Le  Clerctir  Douy,  t.  I,  1»  197  r", 
Arcli.  Loiret.) 

Vieulx|tiltres  de  la  dite  abbaye  esquels  il 
s'agit  des  droicls  de  bichenaige  et  escan- 
dillonaige  appartenants  au  chapitre.  (St- 
JuLiEN,  de  l'Origine  des  Bourgongnons  et 
antiquité  des  estais  Bourgong.,  p.  394,  Paris 
Nie.  Ghesueau  1581-82,  iu-1».) 

ESCHANTILLON.NEMENT,  CSCham.,   -  Ol- 

lonnement,  s.  m.,  droit  perçu  au  profit  du 
seigneur  pour  la  visite,  l'examen  et 
l'étalonnage  des  mesures  : 

J'ay  tout  le  proufHt  de  tout  Veschantillon- 
nement,  et  cougié  de  mon  ol'lice,  de  tout  le 
bois  qui  se  preut  du  rain  de  la  forest  pour 
aller  hors.  (1420,  Dénombr.  du  baill. 
d'Evreux,  Arch.  P  308,  f"  29  \°.) 

Je  ay  le  prouffit  de  tout  Veschantollonne- 
menl  et  cougié  de  mon  office  de  tout  le 
bois  qui  se  part  du  rain  de  la  forest  pour 
aller  hors.  {Ib.,  1»  39  r».) 

Veschantillonnement.  {Même  aveu,  Arch. 
i'  294,  reg.  4.) 

EscHANTiu,  V.  a.,  mettre  de  côté, 
mettre  dans  un  coin  : 

Pour  ce  faire,  lesdiz  compaignons  estain- 
dirent  les  chandeilles,  et  les  gecterent 
derrière  l'autel  et  escliantirent  les  lampes. 
(138S,  Arch.  JJ  12t),  pièce  189;  Douët 
d'Arcq,  Pièces  relal.  au  rég.  de  Cli.  VI,  t.  U, 
p.  238. J 

Cf.  ChantelI. 

ESCHANTOLLONNEMENT,  VOir  ESCHAN- 
TILLONNEMENI. 

ESCHANU,  scanu,  adj.,  qui  a  les  che- 
veux blanchis,  chenu  : 

Joe  vous  vei  eschanuz  e  barbez. 
(Th.  de  Ke.ni,  Gesle  d'Alis.,  Kichei.  24364, 
f  70  r".) 

Se  vostre  teste  soit  despyue 
E  soit  liaQl  e  scanute. 

(Du  Jongleur  d'Ely.  p.  38,  Michel.) 

ESCHAP,  escap,  s.  m.,  échappatoire  : 

iMais  aias  ne  me  vausisles  croire, 

Amcbois  teaiez  tout  a  l'aloise 

lit  a  ekcap  et  a  fclie. 
(Roman  de  Italierl  le  Diable,  ap.  Dac,  111,  80', 
éil.  DiJoi.; 

ESCHAPE,  s.  f.,  plume  placée  au-dessus 
des  yeux  : 

(Le  faucon)  doit  avoir  les  sourcilz  un 
peu  haultz  et  grosses  eschapes  et  les  yeus 
graus  et  caves.  {Modus,  1"  77  v°,  Blaze.) 

Cf.  Chape. 

ESCHAPEILLON,  S.  m.,  cscapadc  : 
Et  peut  bien  estre  que  ses  parens  l'eus- 
sent plus  haulleuieut  mariée,  et  ne  l'eus- 
sent pas  baillée  au  bon  homme,  si  ce  ne 
lusl  uug  petit  esctiapeillou  que  elle  avoit 
fait  en  sa  jeunesse,  je  ne  scey  par  queUe 
malle  aventure  qui  advint  par  chauue 
colle,  dont  le  bon  homme  u'uvoit  rien  sceu. 
[Quinze  joyes  de  mar.,  v,  Jacob.) 

ESCHAPELERIE,  VOir  ESCHARPELERIE. 

ESCHAPELoiRE,  -  oi/re,  S.  f..  Vêtement 
pour  couvrir  les  épaules  : 

Scapularia.  eschapeloyre.  (Gl.  de  Garl., 
ms.  brug.  546,  Scheler,  Lex.,  p.  69.) 


Cf.  ESCHAPULAIRE. 

ESCHAPEMENT,  -appemeîif,  s.  m. .action 
de  s'échapper,  fuite  : 

Duquel  département  et  eschappement 
sceut  les  nouvelles  le  landemain.  (25  mars 
1456,  Rêm.  du  D.  de  B.  en  fav.  de  J.  de 
Baull'rem.,  Arch.  mun.  Dijon.) 

Fut  pratiqué  V eschappement  du  conte  de 
Dampmartiu,  lui  estant  en  la  bastide  Saint 
Anlhoiue.  (Chron.  de  L.  XI,  Ib  oct.  1464, 
ms.  Clairambaut,  Ilichel.) 

—  Action  d'échapper  à,  d'éviter  : 

Li  escfiapemens  de  poinne.  (Boece,  de 
Consol.,  ms.  Berne  365,  f"  47  v».) 

ESCHAPER,  V.  a.,  employé  abusiv.  pour 
dire  mettre  sous  la  chappe,  cacher,  garan- 
tir : 

Pont  met  sa  grâce 
Snr  tell  gens  et  si  les  eschape 
Kt  les  mace  dessoubz  sa  chappe. 
(G.  DE  Charny,  Liv.de cheval.,  ms.  Drux.,  P  12r°.) 

ESCn.\PiN,  escapin,-appin,  escaffin,  s.  m. , 
soulier  léger,  ancien  mot  refait  au  xvi''  s. 
sous  la  forme  escarpin  : 

Salleat  des  Hz,  an  eschapins  chaciez. 

(Les  Loh.,  Richel.  1622,  f  202  r°.) 
Il  sant  dn  lit  en  eschapins  chaucies. 

(II/.,  ms.  MoDtp.,  f»  201''.) 

Tôle  dolante  fors  de  la  chambre  issi 
Desafablee,  chancie  en  eschapins. 

.'».,  f°  fiO''.) 

Li  sanc  des  piez  li  sant  e  raie, 
Kar  n'a  soller  ne  cschapin. 
(Be.i.,  D.  de  Norm.,  H,  28509,  Michel.) 

Aller  sans  chausses,  en  escliappin. 

(Villon,  Tesl.,  ap.Littré,  Escarpin.) 

Lesdits  cordouanniers  ne  pourront  faire 
souliers  ne  escafflns  a  rivetz  de  basanne 
grasse  ne  eouiroyee,  se  ce  n'est  pour  petiz 
enfans  ou  pour  gens  qui  auront  mal  aux 
piez.  (1486,  Ord.,  xix,  650.) 

Osta  ses  souliers  et  se  mist  en  eschapin 
de  chausses.  (Loyal  Serv.,  Clir.  de  Bay., 
L,  éd.  1527.) 

Les  eschapins,  the  pynson  showes.  (Du 
GvEZ,An  Introd.for  to  lerneto  spekefrench 
trewly,  à  la  suite  de  Palsghave,  éd.Génin, 
p.  907.) 

ESCHAPirt,  esquapir,  eschepir,  eskepir, 
eschipir,  eskiepir,  verbe. 

—  Act.,  faire  éclore  : 

Li  oslors  les  oes  an  huan 
Avoil  couvez  et  eschapiz 
0  les  siens  oiselez  petiz. 

(Marie,    Ysopel,  Richel.  19152,  f»  22''.) 
Avoit  couvez  et  esquapiz. 

(1d.,  ib.,  Lxsx,  Roq.)  Var.,  eskiepis. 

De  le  piere  de  l'aigle  qui  a  nom  indiose, 
l'aigle  va  en  oriant  por  celé  piere,  ne  ne 
puel  poure  ne  escliepir  devant  que  ele  ait 
celé  piere.  {Descript.  lapid.,  ms.  Berne 
113,  f"  no-".) 

—  Neutr.,  éclore  : 

Quant  règle  ad  ses  pacins  fez  el  ni  eschepir, 

Encnntre  le  soleil  Inr  fet  les  oelz  ovrir. 

(Gabn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Kichei.  13513,  f"  13  r».) 

Quant  celle  a  coves  autrui  eus,  et  il  sont 
eschipi  et  puis  norri  a  ce  qu  il  puissent 
voler,  dont  vient  la  vraie  mère  qui  les 
aura  puns,  et  si  crie  en  aucun   liu  u  elle 


est,  et  11  pierlrisot   oent  leur   vraie  mère, 
(Rom.  de  Kanor,  Richel.   1446,  f"  70  r».J 

Gardes  le  jour  que  il  seront  esquepi  (les 
oiseaux)  et  d'illuec  en  ix  jours  aies  au  ni 
bien  matin,  si  les  prenes  coiement.  (L'avi- 
culaire  des  oiseaux  de  proie,  ms.  Lyon  697, 
f  215".) 

Tout  ira  bien,  les  Sagonneaui 

Sont  eschepitz. 
(Contre  Sagon  et  les  siens,  Episl.  par  nng  amy  de 
Cl.  Marot.  à  la  snita  des  Œuv.    de  Cl.  Uarol, 
p.  549,  éd.  1731.) 

-  Fig.  : 

Li  estellin  ont  fet  tapir 
Le  fen  que  par  lui  alnmas. 
Et  les  ns  que  aconstumas 
A  novians  us  font  eschepir, 
(Reclus  db  Mol.,  de  Charité,  Richel.  23111, 
f»2U''.) 


Eskepir. 

(Id.,  ib.,  Richel.  15212 


f  80  »•.) 


ESCH.\Pi.Eis,  eseapleiz,  s.  m.,  bataille  : 
Ore  orrez  ja  dure  mellee. 
Dur  eseapleiz  et  dur  cskermie. 

(Protheslaus,  Richel.  2169,  f  44'.) 

ESCHAPLEMENT,  S.  m.,  bataille  : 

Ore  commence  enlr'els  mut  dur  eschaplcment . 
(Ilnrn,  338'J,  Michel.) 

ESCHAPLER,  -  uppler,  eskapclcr,  v.  a., 
dégrossir,  tailler  : 

Pi'i  ot  que  lui  au  linel  esckttpler, 
A  .VII.  costieres  le  fist  moult  bien  doler. 
(Bat.  d'Alesch  ,  ms.  Ar.  3623,  var.,  ap.  Jonck., 

Guilt.  d'Or.,  II,  i'X.) 
La  Vont  li  carpentier  drechié  et  eschaplé  ; 
Un  grant  mollon  en  fisent,  si  l'ont  devant  ferré. 
(Conq.  de  Jerus.,  4086,  Hippeaa.) 

—  Fig.  et  absolument,  avec  une  signifi- 
cation grivoise  : 

Grieviler,  vous  vous  aidies 

De  çon  dont  poiut  ne  m'aidasse. 

Cil  est  asses  mains  quassies 

Qi  englot  chou  c'on  li  maske; 

Li  premiers  n'a  fait  fors  eskapeler, 

Li  deerrains  qi  fait  Tueuvre  asonmer 

Clôt  l'ois,  c'est  li  miens  logies. 

(Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  1»  156  r".) 

—  Eschaplé,  part,  passé,  cassé,  entamé  : 
Se  il  treuvent  bois  abbatu,  soit  eschapple 

ou  entier,  ou  autres  remaisanees,  dont 
l'en  n'ait  pas  besoing  a  noz  dictes  euvres... 
(1376,  Oi'd.,vi,  221.) 

ESCHAPOiR,  echapoir,  s.  m.,  échappa- 
toire : 

Sçachant  point  ledit  Algais  ne  pouvoit 
éviter  par  aucun  echapoir  le  dernier  et 
juste  tencement  de  son  méfait.  (Nogcier, 
Hist.  Tolos.,  p.  308,  éd.  1556.) 

EscHAPOLE,  voir  Escalope. 

ESCH.\.poNNER,  escaponner,  v.  a.,  cha- 
ponner  : 

En  se  jovenece  l'escaponnes,  puis  le 
metes  en  mue  et  le  paissies  de  vis  oiseles. 
[L'Aviculaire  des  oiseaux  de  proie,  ms. 
Lyon  697,  f»  221».) 

ESCHAPPELER,  V.  a.,  couvrir  : 
Par  ce  que   la   première  et  la  deuxième 
année  il  (le  cyprès)  est  fort  tendre  a  l'ar- 
deur du  soleil  el  a  la  rigueur  de  la  nuicl, 
il  les  faut  eschappeler  pendant  le  dit  temps. 


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ainsi  que  dit  a  esté  des  melons.  {Maison  , 
rustique,  il,  54,  p.  270,  ^d.  1638.) 

ESCUAPPIET,  S.    m.  î  I 

Cinq  eschappielz  et  une  basne.  {Comptes 
des  mines  de  Jacques  Coeur,  Arcli.  KK  329, 
f»  ^86^) 

ESCHAPiLAiiiE, esco/j.,  adj.,  qu'oH  met 
sur  les  épaules  : 

Une  cote  escapulairc.  (1377,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESCHAPULE,  escapiire,  s.  f.,  vêtement 
qu'on  met  sur  les  épaules  ; 

Scapidaria,  escapure.  (Glnss.  de  Garl., 
ms.  Lille,  Sclieler,  Lex.,  p.  69.) 

ESCHAQUE,  -  asque,  s.  f.,  teigne  : 

La  racine  de  porree  rouge,  bouillie,  este 

ces  rongnes  et  eschasgues  qui  viennent  en 

la  teste,  et  pariny  la  barbe  et  les  sourcils. 

(Dn  PiNET,  Pline,  xx,  8,  éd.  1366.) 
Rongnes  et  eschaqucs.  (Id.,  «6.,  ch.  9.) 
J'ay  leu  que  le  jus   de  naslurce  alenois 

appliqué   avec    graisse    d'oye,   guérit    les 

eschaques  etroignes,  qui  sont  par  la  barbe. 

(Choliekes,  les  Apresdinces,  \l.  ("  223  r», 

éd.  1587.) 

1.  ESCHAR,  escars,  escar,  achar,  plus  an- 
ciennement escharn,  escarn,s.  m.,  moque- 
rie, raillerie,  plaisanterie,  dérision,  honte  : 
Il  per  escarn  o  fan  trestot. 

{Passion,  284,  Dicz.) 

Tu  nos  posas  repriiece  a  nos  veisins, 
frenchissement  e  escharn  a  ces  ki  esteieut 
en  nostre  aviru[ne]iiient.  (Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  xliii,  13,  Micbel.) 

Tu  posas  nus  reproce  a  uoz  veisins, 
subsannatiun  e  escharn  a  icels  cbi  en  nostre 
avirunement  sunt.  (Lib.  Psalm.,Oxt.,\un, 
15,  Micbel.) 

.'^e  em  parloie  par  vantanee 
Et  par  eschar  et  par  bobance. 
Li  esperitfts  qne  jo  sai 
De  ma  bourc  se  retrairoit. 

(Wace,  Brut,  8-233,  Ler.  de  Lincy.^ 
En  Delfois  vinrent  ambedai. 
Tôt  sans  escars  faire  el  sans  ris 
Entrent  el  temple  Apolinis. 

(Ben..  Troie,  Uichel.  375,  f  80=.) 

Bele,  fnntil,  qn'apercevance 
Ne  seil  de  tos  ne  parlance 
^'eschar  entre  la  gent  vilaine, 
Afublez  ça  chape  de  laine, 
Qneja  nel  sachent  vos  veisins. 

(Id.,   D.  deKorm.,   II.  31308,  Michel.) 
An  départir  de  son  pais 
N'i  oui  eschar  ne  gens  ne  ris. 

(Id.,  ii..  Il,  31690.) 
Mull  par  en  fu  puis  tut  le  meis 
Estrange  eschar  entre  Franceis. 

(Id.,  ib..  II,  5909.) 

Grant  eschar  en  ont  li  serjant 
Qne  la  reine  vait  slvant, 
Li  un  l'empeint,  l'autre  lu  bute, 
El  sil  mêlent  ors  de  la  rute. 

(Tristan,  III,  p.  92,  Michel.) 
IVnl  nel  deit  tenir  a  eschar. 

(GuiLLACME,  Best,  die,  1147,  Ilippeiu.) 
Dens  aurent  omnipotent 
Pur  eschar  de  vostre  cuuiandement. 

(.Chardrv,  Sel  dormans,  289,  Kocb.) 

Idoine  a  la  reqaeste  oie; 

Mull  le  lient  a  graut  derverie, 

A  grant  escar  el  a  outrage. 

Umadas  et  ïdoine,  Richel.  313,  t"  316'.^ 


Las!  quel  eschar  et  quel  dolors 
Qa'el  m'acullli  en  ses  auiors! 

(Parton.,  5191,  Crapelel.) 

Grant  dnel  aurai  el  srant  eschar 
Se  je,  por  bien  norrir  ma  char 
Qui  rauerl,  en  ce  monde  perdoie 
Le  gi'ant  délit.... 

(Vie  des  Pères,  Uichel.  23111,  P  33''.) 

Qui  lient  mariaige  a  eschar 
Et  qui  lou  desront  et  devise 
Dieu  escharnist  et  saiule  Yglise. 
(De  l'Empercr.  gni  garda  sa  chast.,  SG,  ap.  Méon, 
Nuiw.  Rcc,  II,  4.) 

Ainz  dit  aucnn  ;  Ceo  est  eschar. 
Cornent  chaslierai  ma  char  î 

{Besant  de  Dieu,  485,  Martin.  ) 

Aine  n'ama  horae  qui  fust  fools  ne  musars, 
.\e  outrageas,  ne  vilains,  ne  eschars, 
N'ainc  de  sa  bouche  n'issi  vilains  eschars. 

(Enf.  Oijier,  5048,  Scheler.) 

Ses  vilains  mos  et  ses  escars 
Me  dist  asses,  et  remprosna. 
(Du  Vilain,  au  hufel,  Richel.  1553,  f  506  r°.) 

E  d'espines  le  corunereot 
E  par  eschar  le  saluèrent. 
(Passion,  ms.   Flor.    Laur.    convenli  soppressi  99, 
P  98''.) 

Vous  en  aves  abaln  maint. 
Dient  les  dames  par  escar. 
(Sarr,>ein,  Rom.   de  Jlam.,  ap.  Michel,  llist.   des 
dttcs  de  Xorm,,  p.  277.) 

Mestre  Giefroi  de  Flavi,  phisicien,  dist 
ausl  corne  par  eschar  :  Qui  vos  a  guéri  ? 
{Les  Mir.  S.  Loys,  Reo.  des  Hist.,  XX,  162.) 

Et  li  saige  home  en  ravoient  tel  acitar  de 
ce  que  tel  rescaille  osoit  parler  encontre 
eus  de  tel  chose.  {Traité  de  theol,  Richel. 
12381,  f  334  r».) 

Et  dona  a  chescun  graunt  de  la  tere  un 
sertein  noun  en  escftar  de  mokerye.  (Cftron. 
de  Lond.,  p.  36,  Aunger.) 

2.  ESCHAR,  voir  ESSABT. 
ESCHARALLE,  S.  f.,  pUS  : 

Le  sordide  ou  sale  et  le  pourri  ensuit 
fort  les  playes  d'arquebusade,  et  autres 
grandement  contuses.  Dont  il  en  est  rejeté 
une  chair  molle,  et  1res  puante,  qu'on 
nomme  escharalle,  avec  une  vapeur  hor- 
rible et  cadavéreuse.  (JouB.,  Annot.  s.  la 
chir.  de  Guy  de  Chaul.,  p.  214,  éd.  1598.) 

ESCHARAVEAU,  S.  m.,  escarbot  : 
Les    chevaux    morts    engendrent...    les 
escharaveaux  et  fouillemerdes.  (Du  Pinet, 
Pline,  XI,  20,  éd.  1566.) 

Encores  se  servent  ils  a  cet  effet  des 
escliaraveaux,  qui  ont  certaines  cornes  re- 
courbées, que  nous  appelons  cerfs  volans. 
{lo.,  ib.,  XXX,  11.) 

EscH.ARBOTE,  escarbotc,  escabote,escher- 
bote,  escarboile,  s.  (.,  escarbot,  scarabée  : 

Cambro,  escabote.  {Olla  patulla,  p.  23, 
Scheler.) 

LecabOj  onis,  escherbote.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  4120,  f"  123  r^) 

En  ce  se  montre  niro  et  sotte. 
Elle  ressemble  Vescharbotle 
Qui  guerpi.st  l'odeur  des  llorettes, 
El  suy  le  chemin  des  charrettes. 
Es  estrons  des  chevanlx  se  boute. 
(J.  Le  Fevre,  Mathecilus,  liv.  II,  v.  915,  Tricolel.) 

Aucunes  bestcs  ont  .VI.  pies  comme  les 
escarbotes  et  les  mousches.  (Evrabt  de 
CoNTY,  Probl.  d'Arist.,  Ricbel.  210,  f  146''.) 


Scarrabeus,  escarboile.  (Gloss.  rom.-lat. 
du  xv°  s.,  Scheler.) 

Sonbz  miel  a  pastel  à'escharbote. 
Telz  sont  simples  et  samldent  sains 
Qui  mucent  serpens  en  lor  sains. 

(Pastoralet,  ms.  Brux.,  l"  27  r".) 
Ce  ne  leur  vault  une  escharbote. 
(ta  grant  Malice  des  l'émules,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
xvi'»  s.,  V,  313.) 

ESCHARBOTTER,  Bscarbotler,  V.  a., 
éparpiller  le  feu,  l'élargir,  lui  donner  de 
l'air  pour  le  mettre  en  état  de  mieux 
flamber  : 

Escript  au  foyer  avec  uu  baston  brusié 
d'un  bout,  dont  on  escliarbotle  le  feu. 
(Rabel.,  Gargantua,  ch.  28,  éd.  1342.) 

Qui  fougont  et  escharbottent.  (Id.,  Pan- 
tagruel, eu.  33,  éd.  1542.) 

Il  est  encore  usité  dans  ce  sens  en  patois 
charentais,  poitevin  et  berrichon. 

ESCHARCÉ,  adj.,  faible  de  poids,  en 
parlant  d'une  monnaie  : 

Que  les  m aistres  particuliers  de  nosdiles 
monnoyes  ne  puisse  faire  l'œuvre  de  noz 
doubles  dessusditz  plus  escharcee  d'un 
grain  de  la  loy  que  vous  leur  deviserez. 
(1331,  Ord.,  II,  428.) 

ESCHARCEMENT,    VOir    ESCHARSEMENT. 
ESCHARCETÉ,   VOir  ESCHÀUSETÉ. 
ESCHARCIIF.MENT,  VOir  ESCHABSEMENT. 
ESCHARÇON,  VOir  ESCHABEÇON. 

ESCH-VRDE,  eschardrc,  esclierde,  escerde. 
echede,  esc.hierde,  esherde,  s.  L,  écaille  : 
En  celé  idie  ad  teles   pères    ki  sant  faites  en  tel 
[maneres 
Qu'il  n'ad  bûche  ne  jointure  ne  echede  ne  crevenre. 
(P.  DE  TiiAUN,  Be.tl.,  1486,  Wright) 
(Le  serpent)  ses  escherdes  herice. 

iBes.,  Troie,  ms.  Naples,  f  12'=.) 
...  escerdes. 
(ID.,  ib.,  Richel.  373,  f°  Vl\) 
L'escherde  de  son  dos. 
(GuiLLACME,  t'es/.  i/(ii.,  2100,  Hippeaa.) 

Les  eskerdes  cheent  a  val, 
Guariz  est  Dardanus  del  mal. 

(Prothe^laiis,  Richel.  2169,  f  36\) 

Dont  maint  poisson  sont  peechans 
A  grant  escharde  el  grosse  teste. 
Dont  bien  scevent  oster  l'areste. 
(In  Beguesle  des  Frères  Meneurs,  Richel.  24432, 
f"  146  r".) 

Si  lur  (aux  poissons)  traions  l'amer  de 
quor...  et  les  escAerdes  de  dehors  lur  os- 
tons.  (.Maurice,  Serm.,  ms.  Flor.  Laur. 
conventi  soppressi  99,  f  44''.) 

Gels  qui  ont  pennes  et  escherdes  men- 
giez.  (Bible,  Riciiel.  8<9,  f'>  85''. J 

L'eve  remest  ausl  pleine  d'eschardes 
corne  se  l'en  i  eust  escharde  grant 
plante  de  poissons.  {Vie  el  mir.  déplus,  s. 
confess.,  Maz.  568,  f''3^) 

Poysson  qui  a  eschlerde  el  noe. 
(.JIacéde  la  Charité,  Utlite,  Richel.  401.  !"  33".) 
Squama,    esquaille,    cschardre.    (Gloss. 
de  Couches.) 

—  Morceau  de  bois  : 

Quiex  genz  raistrent  Rion  en  cendre. 
Ou  de  fnsl  ardi  mainte  escharde. 
iGuiAKT,  fioj.  lign.,  prol.,  v.  458,  Buchon.1 


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ESC 


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—  Carde  : 

Se  il  leur  survieut  autre  laine  a  eschar- 
der  qu'ilz  n'y  employent  les  eschardes  dont 
ilz  auront  eùcommeucié  la  première  laine. 
(1406,  Ord.,  IX,  173.) 

Geta  contre  le  dit  Geor{»et  unes  escardes 
qu'il  avoit  en  sa  ujaiu.  (1450,  Arch.  JJ  186, 
pièce  Ib.) 

Norra.,  Haut-Maine,  jarde ,  écaille  de 
poisson.  Morvan  bourguignon,  Saint-Mar- 
tin de  la  Mer,  êcka,  arête. 

La  langue  moderne  a  gardé  écharde, 
piquant  de  chardon,  et  petit  corps  aigu, 
ligneux  ou  métallique  qui  s'introduit  ac- 
cidentellement dans  l'épaisseur  de  la 
peau. 

ESCH.\iiDÉ,  escherdé,  part,  passé,  cou- 
vert d'écaillés  : 

Ven  ad  les  monstres  lygris  e  faunos, 
Les  serpeas,  les  dragons  escherdez  an  dos. 
(Th.    de  Ke.m,  Geste  d'Atis.,    llichel.   24364, 

f  SS  ï".) 
Neir  ert  pins  ke  charbons,  escherdé  ont  le  vis. 
(ID.,  ib.,  f°  70  v°.) 

1.  ESCHAUDER,  escarder,  escherder,  es- 
querder,  v.  a.,  ôler  l'écaillé,  écailler  : 

Corne  se  l'en  i  eust  esc/wrde  graut  planté 
de  poissons.  [Vie  de  plus.  s.  co»»/'ess.,  Maz. 
S68,  t'S".) 

Esqtierdez  le  pesson  e  dépêchiez  par 
pieches.  (Ens.  p.  apareil.  viand.,  Richel.  1. 
7131,  f  100'.) 

Perche  soit  sans  esckarder  cuite  en  eaue» 
et  puis  soit  pelée.  {Ménagier,  11,  187,  Bi' 
blioph.  fr.) 

—  Absol.  ; 

Pensons   de    l'csploitier,    car    moult   forment  me 
[larde 
Que  sanc  de  Sarrazins  parmi  les  chans  esparde 
A  m'espee  qui  pas  de  petis  cops  u'cscarde. 

(B.  de  Commarchis,  3537,  Scheler.) 

—  Eschardé,  part,  passé,  écaillé  ; 

.1.  heuuap  de  madré  a  piet  d'argent, 
douquel  li  heunas  est  escardes,  et  .ii.  cue- 
vrekies.  (13  déc.  13U1,  Cart.  de  Flines, 
p.  SOI,  CCCLXi,  llautcœur.j 

Pour  la  livraison  d'une  cloche  devant 
servir  de  wigueroa  au  beffroi,  au  lieu  de 
celle  qui  s'y  trouve  et  qui  est  escardee  et 
non  durable.  (16  oct.  1429,  Uéij.  aux  Cen- 
saux,  Arch.  Tournai.) 

Norm.,  Haut-Maine,  êcharder,  écailler. 

2.  ESCHAUDEU,  escardcr,  v.  a.,  carder  : 
Trop  sot  bien  coudre  et  esckarder, 

Cbarpir,  pignier  et  Cler  luiue. 

(Fail.  d'Ov.,  Ars.  5069,  t"  IV.) 
Que  se  il  leur  survient  autre  laine  a  es- 
ckarder, qu'ilz  n'y  employent  ou  mettent 
eu  besougne  les  eschardes  dont  ilz  auront 
encommeucié  ladicte  première  laine,  jus- 
ques  a  ce  que  elle  soit  toute  achevée,  et 
■  que  lesdictes  eschardes  soient  bien  uec- 
toyees.  (1406,  Ord.,  ix,  173.) 

Jehan  Girard  escardeur  de  laynes...  gain- 
gnoit  ses  journées...  a  escarder  laynes. 
(1473,  Arch.  JJ  194,  pièce  ;JB6.) 

3.  ESciiARDEU,  escarder,  scardeir.  verbe 

—  Act.,  rompre,  briser  en  éclats  : 
Ces  cspees  sont  si  brisies, 
Escardees  et  cmpiries. 

{Eleocle  et  Polin.,  Richel.  375,  (»  ;;5\) 


—  Fig.,  piller,  dépouiller  : 
Cardonans  si  sont  dit  cardinans  com  cardons. 
Car  par  eulz  lolt  el  oevre  11  papes  ses  pardons  ; 
Mais  chardons  chardoonaus  interprètent  chardons, 
Car  il  tschardent  gens  et  prenant  ans  lardons. 

(Dit  des  Mais,  ap.  Jub.,  Nouv.  Rcc,  l,  18'2.) 
Crant  sens  est  d'amis  faire,  et  greignenr  du  garder; 
Mes  pon  en  fait  et  garde  qui  les  Yuelt  escharder. 
(Jbh.  de  Meunc,   Test.,  817,  Méon.) 
Tout  le  pais  de  biens  eschardent. 
(GuiABT,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  142,  Buchon.) 
Ly  Engles  et  les  Gascons  eulrent  villai- 
nement  escardé  le  bon  pais  de  Toulouseiu. 
(Fhoiss.,  Chron.,  IV,  373,  Luce.) 

—  Diviser  ; 

Liqueis  doairs,  tant  que  por  la  vicarie 
del  temme  ne  puet  eslre  scardeis,  vendus 
ne  amenris,  por  cheli  cas  ne  por  altre,  sens 
le  greis  del  femme  et  del  plus  grant  partie 
de  ses  manbours.  (J.  DE  Stavelot,  Chron., 
p.  37,  Borgnet.) 

—  Neutr.,  se  briser  : 

Lances  brisent,  basions  eschardent 

(Gui.iRT,  Roij.  tvjn.,  1-170,  W.  et  D.) 
■    La  repenst  on  esgarder 

Godendaz  croistre  et  escharder. 

(11).,  ib.,  19223.) 

Guernesey,  écharddir,  tourmenter,  faire 
enrager. 

ESCHAJiDEUR,  escardeur,  s.  m.,  car- 
deur  : 

Colin  Manceau,  valet  escardeur  de  laine. 
(1373,  Arch.  JJ  103,  pièce  240.) 

Fouquart,  eschardeur  de  laines,  {Reg.  du 
Chdt.,  11,  266,  Biblioph.  Ir.) 

U  sera  défendu  a  tous  les  escliardeiirs, 
que  sitost  qu'ilz  auront  euconmencié  a 
escharder  la  laine  d'aucun  drap  qu'ilz  ne 
mettent  ou  mesleut  autre  laine  parmi.  (1406, 
Slal.  des  Drap.  d'Evreux,  Ord.,  tx,  173.) 

Jehan  Girard,  escardeur  de  laynes.  (1473, 
Arch.  JJ  194,  pièce  366.) 

A  ceuU  qui  drappent 
En  laine,  cscardeurs,  fiUeurs  et  fonleurs. 
(.J-  BoucuET,  Ep.  mor..  H,  i,  éd.  1545-) 

ESCHARDEus,  csckerdous,  adj.,  écail- 
leux,  et  par  extens.,  rugueux,  raboteux  : 

Crestez  esteit  et  escherdous  (un  serpent) 
Ht  hericiez. 
(G.  DE  S.  Pair,  ilf.  S.  Michel,  3221,  Michel.) 

Li  uns  des  arcs  qui  fu  hideus, 
Et  plains  de  neus,  et  esckardeus. 

(Rose,  977,  Méon.) 

L'antre  flèche  carte  et  noieuse. 
Laide  et  mal  faite  et  eschardeuse. 

(Fttbl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f°  i\) 

ESCHARDONNER,  V.  a.,  plquer  avec  des 
chardons  : 

Li  chardonal  toi  eschardonnent 
Les  eschars  qui  son  echar  donnent. 
Maint  preudom  ont  <nchardonué, 
Chardonal  sont  cnchardoué, 
Por  ce  poignent  comme  chardon. 
(G.  DE  Coi.\ci,  Sle  Leoc,  Richel.  19152,  f»  29''.) 
Cf.  Enchardoker. 

ESCHARURE,  VOir  ESCHAKDE. 

ESCH.AREÇOx,  ssc,  ach.,  -  iqon,  -  isson, 
escharr.,  escharçon,  escliarsson,  cscarchon, 
escarceon,  escherson,  eschalasson,  eschallas- 
son, eschalesson,  escharisson,  s.  m.,  échalas, 
pièce  : 


En  sa  vigne  le  lalsa  pendre 

Et  fist  de  son  cors  escalr]chon. 
(Recl.    de  Moliens,   Dit  de  Charité,    Ars.    3460, 
f»  20  r°.) 

Escarceon.  {Bulle  Laonnaise  de  1212,  ap. 
Corblet,  Gloss.  pic.) 

A  Thiebaut  lou  boscheron  pour  coper 
busche  pour  l'ostel  et  escharricons  pour  les 
vignes.  (1288,  Compt.  du  Paracl.,  f°  9  v°, 
Arch.  Aube.) 

.III.  c.  d'eschareçons  renduz  es  vingnes. 
(1332,  Compte  de'Odarl  de  Laigny,  Arch. 
KK  3%  f»  176  V».)  Eschariçons.  {Ib.,  t»  284 
V».)  .u.c.  d'escharissons.  {Ib.,  f"  211  v°.) 
Acharissons.  {Ib.) 

Item  d'avoir  emblé  en  la  vigne  Simone 
dou  puis  de  Acy  deux  faissiaus  d'eschars- 
sons.  (1356,  Arch.  JJ  85,  pièce  119.) 

Il  auront  la  moitié  du  menu  ouvrage  qui 
istera  des  escharçons  qui  se  feront  pour  les 
vignes.  (1357,  Re'g.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Je- 
rus.,  Arch.  MM  28,  1»  61  r°.) 

Ils  menront  pour  l'Ilospital  tous  les  ans 
les  escarchons  et  .l.  bariUees  d'amende- 
ment a  .111.  chevaux  es  vignes  de  la  Bo- 
velle.  (1357,  Cerny,  ap.  Mannier,  Comman- 
deries,  p.  531.) 

U  faut  acheter  d'eschersons  pour  les 
dictes  vignes.  (1375,  Etat  des  revenus  de 
l'Archev .  de  Beims,  Arch.  admin.  de 
Reims,  t.  III,  p.  426,  Doc.  inéd.) 

Phalanga,  escherson.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  4120,  f  124  V».) 

Une  quantité  d'eschalassons.  (1419,  Arch. 
JJ  171,  1°  11  r».) 

Un  des  eschalessons.  {Ib.) 

Six  jarbes  d'escalas  ou  escharçons.  (1419, 
Arch.  JJ  172,  pièce  20.) 

Rabanus  afferme  que  le  hastou  fut  par 
luy  (Bacchus)  trouvé  et  nommé,  affin  que 
les  hommes  peussent  user  et  avoir  les 
grains  a  faire  le  vin,  lequel  baston  nous 
appelons  vulgairement  escharçon.  {Chron. 
et  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3515,  1°  158  r".) 

Escarchons  de  vignes.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  'i"  p.,  sec.  copie,  f 
423  r".) 

11  faut  oster  les  escharsons  des  vignes  a 
deux  lieues  autour,  crainte  que  l'ennemi 
n'en  cuise  ses  vivres,  ou  n'en  remplisse  les 
fosses.  (1493,  Rec.  d'Ordonn.,  Arch.  législ. 
de  Reims,  2»  p.,  t.  I,  p.  148,  Doc.  inéd.) 

Mettans  les  eschallassons  selon  le  be- 
soiug,  aUu  que  le  branchage  de  la  vigne  y 
puisse  ramper  dessus.  (Belle-For.,  Secr. 
de  l'Agric,  p.  70,  éd.  1571.) 

ESCHAREÇONNER,  escharssonncr,  eskar- 
choner,  v.  a.,  garnir  d'ccbalas,  écbalasser  : 

Vigne  esluet  foir  et  femer, 

Colper,  lier,  eskarchoner. 
(Dclivr.  ditpeup.  d'isr.,  ms.  du  Mans  173,  l"  41  r".) 

Lessier  ladicte  vigne  bien  labourée  de 
toutes  ses  royes  et  lassons,  et  aussi  bien 
escharssonnee.  (1408,  Arch.  MM  32,  f''21  v.) 

ESCHARENiEii,  S.  m.,  p.-ê.  écorcheur  : 
Chapuis,  escftareniers,  chamatours.  (1294, 

Plait  général   de   Dijon,   Richel.   1.   9873, 

f  26  v«.) 

Cf.  Escharoigner. 

ESCHARFAUDER,   VOir    ESCHAUFAUDER. 

ESCHARGAGE,  escurquagc,  s.  m.  dé- 
chargement : 


ESC 

Mises  pour  frais  de  naviaux  et  d'escar- 
quage.  (1365,  Compt.  de  P.  Lenganeur,  Mon. 
de  l'hist.  du  tiers  état,  IV,  161.) 

ESCH.\RGAITE,  -gtiaite,  -ghette,  -guete, 

-  guette,  -  ghuette,  -  guette,  -  guecte;  -guite, 

-  waile,  -vaite,  escar.,  esquar.,  esgar.,es- 
guar.,  eschair.,  acliar.,  acliair.,  escher.,  es- 
cer.,  ech.,  esquer.,  esr.lior.,escor.,escro.,  es- 
crou.,eschal.,escal.,escliel,eschiel.,eschau., 
escho.,  eschou.,  eschii.,  escha.,  eschargarde, 
eschaugourte,  s.  (.,  primitivement  compa- 
gnie de  gens  de  guerre  chargés  de  faire  le 
guet,  et  plus  tard  le  guetteurisoléou  la  senti- 
nelle, celui  qui  fait  le  guet  ;  guet,  patrouille  : 

Icele  noit  n'ont  unques  escahjuaile. 

(Roi..  2-i93.  Millier.) 
Les  escalgailes  chi  guardent  la  citez. 

(Cant.  des  Cant.,  43,  Slengel.) 

Gaite  et  escorgaites  sont  sor  le  mnr  monté. 

(Roum.  d'Alix..  f°  62'',  Miclielanl.) 
Vacorgaite  commande  Dans  Clins,  le  fil  Caldnit. 
(;*..  f»  60^) 

Veschegueile  est  la  sns  et  pinnun  de  cet  mnnt, 

Veit  les  larnns  el  val. 

(Gar.v.,  Vie  de  S.  TAom. ,  Ricliel.  13313,  f°  13  r°.)    ] 

Li  reis  csteit  deJenz  snu  paveillnn, 
Li  eschielguaile  delez  e  envirun. 
(JoRD.    Fastosme,    Chron.,    "11,    Michel,    D.    de 

Korm.,  t.  111.)  Var.,  li  eschealwaiite. 
Mettent  lar  esehalgaites  quant  vient  a  la  vespree. 
(Th.  de  Kbst,  Ge.ùe  d'Mis.,  Ricbel.  2436i,r'  i  t".) 
Les   eschargaites  de   l'est  et  de  la  cité 
orent  tele  paor  que...  (B.   le  Très.,  Cont. 
de  G.  de  Tyr,  p.  112,  Guizot.) 

Les  escergaites  de  l'est.  {Hist.  de  la  terre 
s.,  ms.  S. -Orner  722,  f»  44''  ) 

Mètre    et    paier    vaites    et    acharvaites.    1 
(1283,  Franck,  de  Montbétiart,  Arch.  mun. 
Montbéliard.) 

Li  rois  Etiocles  mist  les  escrouguaites 
sor  les  murs  et  par  les  tors..  [Estories  Ro- 
gier,  Ricbel.  2012b,  f"  111^) 

Turnus  comanda  Vescrougaite  a  .xilf.  c. 
chivaliers.  (Ib.,  t"  154'\) 

En  tailles,  en  prises,  en  ajtaires,  en 
gaites,  en  eschargaites,  en  dyemes,  etc. 
(1344,  Ch.  de  Louis  de  Neiichdtel,  Arch.  du 
prince,  Neucliâtel,  E',  W  21.) 

.IIII.  gentilz  hommes  qui  doivent  eschau- 
guette  ou  moys  de  mars  a  armes  et  a  cbe- 
vaulx  aux  portes  de  Blois.  (1380,  Beven.  de 
Blois,  Arch.  KK  300,  f°  1  r».) 
Si  n'avoient  noie  eschagaile. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  P  233  t°.) 

Ponr  la  crainte  des  eschoguelles. 
(llonolog.  joy.  de  la  Chamberiere,  Poéa.  fr.  des 
xï"  el  xïi=  s.,  Il,  248.) 
Que  les  evesques  estoyent  comme  Ves- 
chauguette  qui  doit  avertir  les  passans  du 
danger.  (Fauchet,  Antiq.  gaul.,  1.  III,  ch. 
18,  éd.  1611.) 

—  Action  de  faire  le  guet  : 

Fist  Yeschargaile  a  chevaliers  mil. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  ii^.) 
De  Yeschargaile.  por  Dien,  qo'en  sera  il? 
Je  la  ferai,  dist  Bègues  de  Belin, 
Par  tel  convenl  com  vous  porez  oir. 
(Carin  le  Loh.,  2'  chans.,  xxxv,  p.  13",  P.  Paris.) 
La  nuit  faîssoient  escenpailes. 

(Brut,  ms.  Munich,  631,  Vollm.) 
La  nnit  flst  faire  Veschelgaile 
À  cinc  ceaz  chevaliers  des  sons. 
(Bbm.,  C.  (fc  Norm.,  11,  19161,   Michel. i 

T.   lU. 


ESC 

La  nuit  fisl  esqnargaite  tant  qu'il  fu  esclarié. 
(Les  Chelifs,  Richel.  12358,  f»  142".) 

Que  li  mainnie  le  cardenal  fisent  Vescar- 
gaite  une  nuit  pur  devers  le  cité.  [Chron. 
d'Eriiovl,  p.  425,  Mas-Latrie.)  Var.,  achar- 
gaile. 

Et  celé  qni  fait  ['eschargarde, 
Pnnr  faire  plus  segurement 
La  garde,  fait  assemblement 
Souz  ses  piez  de  pierres  menues. 

(Fabl.  i-Ov.,  Ars.  5069.  P  82''.) 
Chascun  soit  est  en  etcharguete 
La  bele  en  une  tour  qui  guete... 

(/*.,  f  50'.) 

Ne  porrons  faire.,  ne  eschugaite,  ne  se- 
monces en  quanque  manere  que  eles  fus- 
sent. (1430,  Ch.  de  L.  d'Amboise,  Fonte- 
neau,  I,  342,  Bibl.  Poitiers.) 

—  Guet-apens,  trame  : 

Mais  onques  n'ns  la  joysance 
De  ce  plaisant  jeu  d'amouretes, 
Pour  la  craincie  des  eschoguetes 
Et  du  danger  de  maie  bouche. 
(Serm.    joij.   de    la  fille   esgaree,  p.  30,  ap.    Fr. 
Michel  et  Ler.  de  Linc,  Farces,  Moral,  el  serm. 
joy.,  l.  III.) 

On  imagina  qu'il  (Parmenion)  avoit 
dressé  ceste  eschoguette  au  roy  par  l'entn- 
mise  de  son  filz  Philotas.  (AmïOT,  Diod., 
XVII,  17.) 

Il  dcsiroit  tousjours  faire  eschauguetes 
et  embusches.  (Gruget,  Div.  lec,  II,  l,  éd. 
1583.) 

—  Petite  tour  d'observation  oii  se  te- 
naient les  gens  de  guerre  qui  faisaient  le 
guet,  guérite  de  pierre  au  haut  dune  tour 
ou  d'un  clocher,  d'où  la  sentinelle  ou  le 
veilleur  inspectait  les  environs;  guérite  en 
général  : 

Un  val  dévale,  sont  .i.  tertre  monté, 
A  Vachairgaite  Hervis  le  baicheler 
Ont  apersut. 

(Les  Loh..  Richel.  19160,  P  13'.) 

Eschauguite  de  foire.  {Liv  de  jost.  et  de 
plet,  xviii,  24,  Rapetti.) 

Firent  aussi  aulcun  monter  en  hault  sur 
le  sommet  d'une  escharguette,  dont  on 
povoit  clerement  choisir  la  grosse  tour  de 
lirevent.  (Wavrin,  Anchienn.  chron.  d'En- 
glet.,  t.  I,  p.  230,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Vescharguecte  duàil  chastel.  (1421,  Pièces 
relat.  au  rég.  de  Ch.  VI,  t.  II,  p.  112,  Douët 
d'Arcq.) 

Et  tantost  après  que  la  signeurie  fut 
assise  a  table,  une  guette,  estant  au  dessus 
d'icelle  tour,  eu  Veschauguette,  sonna  un 
cornet  moult  haut.  (Ol.  de  la  Marche, 
Mém.,  H,  4,  Michaud.) 

Une  damoiselle  de  merveilleuse  beauté 
qui  estoit  aux  fenestres  ou  esquerguetles  de 
la  porte.  (Perceforest,  vol.  1,  c.  34,  éd. 
1528.) 

Escarghuetles  érigées  sur  les  murailles- 
(1498,  Réthune,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord. 
p.  185.) 

Les  yeulx  sont  comme  eschoguette  du 
corps,  et  pour  ceste  raison  nature  l'a  logée 
hault.  (J.  BouCHET,  la  noble  Dame,  f°  42  v», 
éd.  1536.) 

Esgarghette.  (1525,  S.-Omer,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

De  dessus  quelque  eschoguette.  (A.myot, 
CEuv.  met.,  t.  11,  p.  14,  éd.  1820.) 


ESC 


369 


Les  guerres  civiles  ont  cela  de  pire  que 
les  autres  guerres,  de  nous  mettre  chacun 
en  echauguette  en  sa  propre  maison.  (Mont., 
Ess.,  1.  111,  c.  9,  éd.  1595.) 

Et  a  fin  de  plus  aysement  estre  adverty 
des  entreprises  des  ennemis,  il  dressa  des 
eschauguetles  ioai  le  long  de  la  rivière,  de- 
puis son  emboucheure  eu  mer,  lesquelles  il 
garnist  de  gens.  (Faui'.het,  Aniiq.  gaul., 
¥  vol.,  IV,  S,  éd.  1611.) 

—  Veillée  : 

Diligemment  est  escripte  l'ardeur  de 
leur  grant  devocion,  que  quant  li  tabernacle 
estoit  clos  elles  s'aherdoienl  par  dehors 
aux  portes  du  tabernacle  et  celebroient  les 
eschatigourtes  des  femmes  vieilles,  et  de- 
mouroient  neis  la  nuit  en  oroison,  et  ne 
cessoient  pas  du  service  divin  quant  li 
home  dormoient.  (J.  de  Meu.ng, Êp.  d'Abeil. 
et  d'Hel.,  Richel.  920,  1°  109  r».) 

—  Fig.,  signe,  preuve  : 

Prions  tuit  Dieu  d'un  corage  que  il  de- 
mostre  a  nos  les  eschaugueites  de  son. 
martir.  Si  come  li  pueples  prioit  Nostre 
Seigneur  la  mer  se  concrest  en  son  sein 
et  se  desparti  a  bien  preuf  par  trois  milles. 
{Vie  S.  Clem.,  Richel.  818,  f"  296  v».) 

Haut-Maine,  echauguette,  aguet,  espion- 
nage. 

ESCHARGAiTEJiENT,  escliauguelement, 
-  ettement,  s.  m.,  action  de  faire  le  guet  / 

Speculacio,oni5,escftaM(/Me(ewenJ,  regait. 
[Gtoss.  lal.-fr.,  Richel.  1.  7679,  f"  248  v».; 

—  Guet-apens  : 

Vestez  ses  armes,  afin  que  vous  puissiez 
ester  a  rencontre  des  eschauguetemens  de 
l'ennemi.  (CouRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars. 
3689,  f»  221'i.) 

—  Guet,  patrouille  : 

Ainsi  est  l'ost  du  roy  devant  la  roche,  et 
l'eschauguettement  estoit  toutes  les  uuiyls 
de  deux  cent  chevaliers  pour  garder  que 
l'en  enmenast  le  roy  Artus  ne  ses  compai- 
gnons.  (Lancelol  du  Lac,  l"  p.,  ch.  51, 
éd.  1488.) 

ESCH.\RGAiTEOR,  -  cur,  -  our,  -  gaic. 
teur,  -  gueteur,  -  guetteur,  -  guecteur, 
esquar, eschau.,  s.  ni.,  sentinelle,  celui  qui 
fait  le  guet  : 

Galerans  de  Monbrin,  qui  fa  fel  et  boisiere, 
Ot  esté  celé  nnit  de  l'ost  esiiuargailiere. 

(Enf.  God.,  Uichel.  12538,  C  ii^.) 
Et   sera  ses  eschaugaiteettrs  de  la  garde 
del  saintuaire.  [Bible,  Richel.  899,   f  53".) 
Nous  qui  sommes  establi  en   la  maison 
nostre  seigneur  pour  gaites  et  por  eschau- 
gaiteors.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
f"  44'".)  P.  Paris  :  eschargaiteurs. 
Jhesus  est  nostre  eschargiietierres, 
Nostre  tuteur,  nostre  guetierres 
Contre  les  nocturues  assaus. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f»  183''.) 

Insidiator,  eschauguetour.  [Gloss.  de 
Conches) 

Eschargueteur  et  garde  du  peuple.  (L.  de 
Première.,  Decam.,  Richel.  129,  f°  31  v»  ) 

Lors  envoia  Jonathas  eschaugaictews  sur 
les  chasteaux  de  ses  euniuiis.  (Codrcy, 
Hist.  de  Grèce,  Ars.  5069,  f  238".) 

Vescliargueteiir  les  vey  et  oy,  si  sonn» 
ralarme.  (Duquesne,  Hist.  de  J.  dAvesn., 
Ars.  5208,  f"  61  V.) 

V7 


370 


ESC 


1.  ESCHARGAiTiER,  -  gaiUr,  -  guaitier, 

-  gueilier,  -  guetter,  -  getier,  -  vaitier,  es- 
car.,  achar.,  achair.,  acha.,  exchar.,  echar., 
escher.,  escer.,  esguar.,  esguer.,  escov.,  es- 
cro.,  escrou.,  eschel.,  eschiel.,  eschil.,  es. 
chaù.,eschou.,  eseha.,  essar.,  essor.,  essour., 
esour.,  eschargarder,  escroaitkr,  verbe. 

—  Neutr.,  faire   le  guet,  être  en  senti- 
nelle, être  au  guet,  aux  aguets  : 


Que 


1  faites  sor'Rnne  eschargailier  ennit. 

,(J.  BOD.,  Soi-.,  xci,  Michel.) 


Aloient  eschergailanl  entor  le  chaste!. 
(S.  Graal,  Vat.  Cbr.  1687,  f»  130^) 

La  Tint  esehaugailant  o  grant  chevalerie. 
(Parton.,  Richel.   1915-2,  f»rni'.) 
Trouva  escarguailatil  Lambert  le  Berruier. 
(Haugis  d'Aig/em..  ms.  Montp.  H  247,  P  leS»-.) 
Mais  ne  vous  covient  ja  pour  moi  esourgalier. 
Car  ici  me  covieot  l'arme  del  cors  voidier. 

(Gar.  de  Slongl..  Vat.  Chr.  1317,  f°  iV.) 

Echarvaitier.  (1283,  Coût,  de  Montbe- 
(tard.) 

Et  ses  fieres  les  fel  la  nuit  eschenjueiHir. 
(Doon  de  ilaience,.'i'i8,  A.  P  ) 
Et  s'il  ont  fain  de  someiller 
.1.  eslablisseul  pour  veiller 
Qui  lousjours  garde  et  eschargarde. 

(Fabl.  dOiK,  Ars.  51169,  i°  8-2'=..) 

Sor  les  murs  ot  grans  noises  de  cors  et 
de  buisines  et  en  l'ost  ausi  encontre  ans  de 
ceaus  qui  escrouguaitoient  {Estories  Rogier, 
Richel.  20123,  f  lll^) 

Secilz  cul  11  escharguaile  sera  comtnandee 
ne  escharguettoit,  il  devra  double  eschar- 
gailte.  (133tj,  Franck,  de  la  Chaux  du  Dom- 
bief,  Droz,  Bibl.  Besançon.) 

Se  celluy  a  cuy  l'excbargait  aura  esté  de- 
mandé n'a  exchargailié,  pour  celle  fois 
qu'il  a  deffailli  à'exchargaitier  devra 
double  exchargait.  (Franck,  de  Monnet, 
trad.  du  XV»  s.,  Cb.  des  compt.  de  Dijon, 
122,  Arch.  Doubs.) 

Cui  eschauguetle  a  ouyr  ce  que  dit  ung 
autre.  (R.  Est.,  Lai.  ling.  thés.,  Auceps 
auribus.) 

Regarde  bien  tout  a  l'entour  s'il  y  a  quel- 
eun  qui  eschauguetle  pour  nous  ouyr.  (Id., 
ib-,  Aucupo.) 

—  Avec  que,  veiller  attentivement  à  ce 
que  : 

Od  la  lone  série  anait  eschilguailiez. 
Que  Flamei  g  ne  terriea  ne  seient  embuschieî. 
(JoRD.  Famosme,  C/iroii.,  138,  ap.  Michel,  D.  de 
Norm.)  Var.,  ttchameitez-. 

Alixandres  commande  l'est  a  escorgaitier. 
Que  cil  dedens  n'en  isceul  pot  les  Grins  damager. 
(Roum.  d'Alix.,  f  9',  Michelant.) 

—  Act.,  comme  garder,  veiller  k  la  sii- 
reté  de,  en  faisant  une  garde  attentive  : 

D'ambedous  pars  se  font  eschargailier. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.  f  -217=.) 

Gels  encootra  ki  ne  dormoient 
Ki  lole  l'est  escenjuailoienl. 

(Briil,  ms.  Munich,  753.  Vollm.) 

Desor  cel  aubre  que  lai  voi  verdoier 
Je  remanrai  por  vous  achargaitier. 
(Bat.  d'Alesch.,  Richel.  '2491,  P  3  v°.). 

De  Inr  plus  estiz  compaignons 
I  fnnt  la  nnit  cinc  ceoz  veiliei, 
A  qu'il  se  funt  eschelgaitier. 
(Ben.,  D.  de  Nom.,  II.  3996,  Michel.) 


ESC 

La  nnit  fait  ses  gnaites  son  ost  eschielguaitier.  ! 

iJoRD.  Fastossie,  Chron.,  6-2fi,  ap.  Michel,   D.  de 
Norm.,  t.  III.)  Var.,  eseheuiailer. 
Escroailier  se  fisent  li  noble  poignor. 

(De  Yaspasien,  Richel.  1553,  f°  385  r".) 
Et  kant  les  gaites  qui  l'ost  achargaitoient 
tout   environ     que    nulz     n'i    entraist   les 
virent  si  lor  vinrent  a  l'eucontre.  (S.  Graal, 
Richel.  2435,  t»  221  v».) 

Qni  l'ost  durent  eschaiiguelier. 

(Rose,  ms.  Corsini,  T  101°.) 

Qui  l'ost  durent  escergailier. 

ilb.,  Vat.  Chr.  15Î2,  C  976.) 
Qai  les  dévoient  achargaitier. 

(III.,  Val.  Cbr.  1838,  P  130^) 
Et  en  doutèrent  plus  les  Sarrasins  et  se 
fisent  mius  escargaitier.  {Chron.  de  Rains, 
c.  XII,  L.  Paris.) 

Firent  bien  eschaguetier  l'ost.  (G.  de  Tyh, 
IX,  12,  Hist.  des  crois.) 
Car  cil  qui  l'ost  dévoient  la  nnit  eschairgailier 
En  ont  .VII.  detrenchiex  qni  gisent  el  gravier. 
(Poème  de  la  Croisade,  Romania  VI,    p.  496) 

Et  i  dolent  vailier   et   arhagaitier  lour 
vile.  (1283,  Franck,  de  Montbéliard.) 

La  nuit  après  (li  rois  Gontrans)   issi  de 
ses  herberges   aussi   comme  pour  son  ost 
escharguaitier.    (Chron.  de  S.-Den. ,    ms. 
Ste-Gen.,  f»  34«.) 
Il  ne  se  daigna  seurement  logier  ne  son 
,    ost  faire  esckaugiielier ,  et  pource  fut  sur- 
'    prins.  (J  DE  Medng,  Trad.  de  l'art  de  che- 
val, de  Veg.,  Ars.  2913,  f"  13  v".) 
i  Esmerei  de  Nimaye  faisoit  par  Gloriant 

Eicargaiter  son  ost. 

(B.  de  Seb.,  iv,  19,  Bocca.) 

La  vile  esleit  par  nnit  gnaitee 
Et  l'ost  esteil  eschcigaitiee. 
(Est.  de  la  g.  s.,  Vat.  Chr.  1659,  f°  8».) 
Devant  celui  gisoit  ses  escuiers  qui  tant 
«voit  beu  que   guaires   ne  li  chaloit  d'es- 
crougaiter  son  segnor  ne  sa  tente.  (EslorUs 
Rogier,  Richel.  20123,  F  165=.)    . 
j       Et  fu  leur  host  bien  gardée  et  escargaitie. 

(Froiss.,  Ckron.,  V,  18,  Luce.) 
1        Car   li    hos  estoit  souffissamment  bien 
I    gardée  et  escargetie.  (ID.,  ib.,  I,  109,  Luce.) 
j       Si  escargaitierent  il  celle  nuit  leur  host. 
(Id.,  il).,  II,  326,  Luce,  ms.  Amiens.) 

En  celle  nuit  firent  leur  ost  esguargueter. 
(DuQUESNE,  Hist.  (le  J.  d'Avesn.,AT».  .5208, 
f»  133  i''.}  Esguargueter.  (ID.,  ib.,  f°  136  r».) 
I  Et  que  seroyt  bon  de  ne  tenir  que  quatre 
portes  ouvertes  et  ycelles  bien  garder  de 
nuyct  et  fere  esckaugueter.  (3  mai  1336, 
Déiib.  du  Conseil  de  la  ville  de  Bourg,  ap.  J . 
Baux,  Mém.  hist.  sur  la  ville  de  Bourg, 
I    1,  27.J 

—  Guetter,  épier  : 

Derriers  ton  tref  te  ving  eschargailier. 
yCharr.  de  Nijmes,  2-27.  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Var.,  eschaugaitier . 
Jamais  n'anroil  talent  de  lui  essargatier. 

(Gar.  de  Mongl.,  Vat.  Chr.  1517,  f°  13".) 

Nous  les  escergueta^mes  deci  a  le  matin. 

(Siège  de  Barbastre,   Rirhel.  2*369,  1°  131   v°.) 

Li   crestiien   qui  lor  nés  esccrgaitoient. 

{Hist.   de   la    terre  s.,   ms.  S.-Omer   722, 

f»  sa-".) 

Sour  un  ourme  on  Yesguergaitoie. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f  18".) 
Icelui  Denisot  escharguetoit  et  attainnoit 
tousjours  le  suppliant  en  le  injuriant.  (1418, 
Arch.  JJ  170,  pièce  267.) 


ESC 

Et  puis  monta  en  diligence  au  plus  bault 
d'une  montaigne  qui  près  d'illec  estoit 
pour  veoir  et  eschauguetter  les  Sarrasins. 
(Bouchard,  Chron.  de  Bret.,  f°  SS",  éd. 
1532.) 

Pasteurs  de  nnict  escharguetanis 
Loups  qn'iri  leur  font  la  guerre 
Les  anges  ont  ouy  chanlanls  ; 
Gloire  a  Dieu,  paii  en  terre. 
(Neel  du  xvi°  s.,  dans  la  Rev.  smoisienne,  31  janv. 
18-9.) 

—  Voir  si  un  passage  offre  de  la  sûreté  : 

Chevanchiez  durement,  i'esehargailiez  les  guez. 

Que  Baudoins  chevauche  sor  son  destrier  armez. 

(J.  Bon.,  Sax.,  cxuii.  Michel.) 

—  Tendre  des  pièges  à  : 

Dit  Salmon  en  ses  paraboles  :  Filz,  se  les 
pécheurs  te  veulent  décevoir,  et  ilz  te 
dient  :  Vien  avec  nous  pour  esckaugueter  le 
sang  de  nostre  proesme,  ne  te  accorde  pas 
aux  paroles  de  iceulx.  (CocRCY,  Hist.  de 
Grèce,  Ars.  3689,  f°  48».) 

—  Réfl.,  se  tenir  sur  ses  gardes,  prendre 
garde  à  soi,  veiller  sur  soi  : 

Qui  se  doute  d'autrui  agait 
D'un  oil  voille  et  de  l'autre  dort  ; 
Qni  bien  panseroit  a  la  mort 
Autresi  s'escharguaiteroit. 
Et  don  mal   fait  s'eschiveroit. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f°  11'.) 

Autresi  s'eschaugueleroit 
Et  du  malfé  se  gneteroit. 

(Ib.,  Richel.  23111,  f»  71'.) 

Toute  la  nuit  s'escrougaiterent  tuit  en- 
sanible  trosques  au  cler  jnr  quar  moût 
pnnt  en  grant  doutance.  (Estories  Rogier, 
Richel.  20123,  f»  131».) 

Celle  bataille  ala  par  dehors  et  trouvèrent 

les   gens    de    Claudas    qui  moult  bien  se 

escka  guettèrent  el  deffendirent  envers  eulz. 

I   [Lancelot  du  Lac,  l"  p.,  c  xiii,  éd.  1488.) 

.       —  S'escitargaitier  de,  prendre  garde  à  : 

!       N'onques  le  soir  ne  s' eschargailerent  de 

nule  rien.  {Arlur,  Richel.  337,  f  145''.) 

Rressan,  eckarguelti,  espionner.  (La  Pied- 
Monloize,  coniin.  du  xvii°  s.)  Wallon, 
scarwaiter,   guetterj  espionner. 

2.  ESCHARGAiTiiiR,  S.  m..  Sentinelle, 
celui  qui  fait  le  guet  : 

Eschargailier  estoit  li  riches  rois  Florant. 

(Floov.  1928,  A.  P.) 

ESCH.\UGARDE,  VOlT  ESCHARGAITE. 

ESCHARGARDER,    VOir    ESCHAR6AITIEH. 

KSCHARGENT,  S.  m.  t 

La  gist  couvert,  sanz  eschargent. 
D'une  bêle  tombe  d'ar-'ent. 
(GuiART,  Boy.  Itgn.,  Richel.  3698,  f°  ISe»».) 

ESCHARGET,  VOlr  ESCHARGUET. 

ESCHARGiEU,  escor.,  V.  a.,  imposer  : 
Car  il  li  do\i  escargier  le  fait  de  la  grant 
penitauchepour  koi  il  soil  poius  et  aguiUies 
pour  espanir   en    tri-lrece.   (S.  Graal,   If, 
189,  Hucher.) 

—  Mettre  à  la  charge  de  quelqu'un,  im- 
puter : 

Vous  leur  povez  dire  et  eschargier  ce 
qu'il  vousplaist.  iLiv.  du  Cliev.  de  La  Tour^ 
,   c.  cxxilii,  p.  262,  Bibl.  elz.) 


ESC 


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37i 


ESCHARGOTER,  cscargoter.  essargoter, 
V.  a.,  éiiionder  les  branches  dëjJi  niuUlées 
et  qui  formaient  coniine  des  ergots  sur  le 
tronc  : 

Leur  emondant  et  escargotant  la  teste 
(Du  PiNET,  Dioscoride,   ii.   143,  éd.  1605.) 

Estoit  bien  d'accord  que  d'un  mauvais 
arbre  ne  pouvoit  issir  nui-un  bon  fruict, 
toulesfois  s'il  est  transplanté,  fumé,  essar- 
golé....  (Du  Fail,  Cont.  d'Eutr.,  xxx,  Bibl. 
elz.) 

Couppant,  tranchant  et  essargotant  mes 
jeunes  arbrisseaux.  (1d.,  ib.,  xxw.) 

Arbre  escharguté.  (La  Porte,  Epilli.) 

On  leur  emonde  ou  eschargotte  les  ra- 
cines et  les  feuilles  avec  des  forces.  (Lie- 
BAULT,  Mais,  rust,  p.  206,  éd.  1597.) 

Centre  de  la  France,  essergoter. 

EscHARGUET,  -  çayt,  -  tcait,  escharget, 
echarg.,  echairg.,  s.  m.,  guet,  garde  : 

Ne  doit  point  de  guet  ne  d'echairguet. 
(1266,  Franchise  d'Orgelet,  Droz,  t.  26.)  Plus 
bas  :  echiirguet. 

De  gay,  d'echargayt.  (1373,  Cart.  de 
Bourg,  p.  40,  Brossard.) 

Franz  et  quiètes  de  tous  guetz  et  eschar- 
guels.  (1380,  Ord.,\i,  538.) 

Combien  que  ilz  aient  esté  jusques  au- 
.jourd'huy  de  ladicte  condicion  de  main 
morte,  et  paiassent  certains  aboniages, 
mareschaucies,  tierces,  escliarges,  pas  et 
corvées.  (1390,  Ord-,  vu,  391.) 

Hz  ont  retenu  Pierre  Barbier  pour  visiter 
le  guet,  escharguet  et  œuvres  de  la  ville. 
(1418,  Reg.  consul,  de  Lyon,  i,  115,  Guigne.) 

Se  eelluy  a  cuy  Vexcliargait  aura  esté 
demandé.  (Fraiïch.  de  Monnet,  Arch. 
Doubs.) 

Qui  la  nuit  ensuiant  devoit  faire  Veschar- 
guel.  (1420,  Arch.  JJ  171,  f°  134  v».) 

Exemption  du  guet  et  escharguet  de  la 
ville.  {Act.  consul.  1506-11  ,  Arch.  mun. 
Lyon  SB  27.) 

Fit  fere  le  guet  et  escharguet  iouT  et  nuit. 
{Off.  clausl.  de  S  -Oyan,  i,  Génin.) 

La  tour  de  Vescharguet  ou  est  l'artillerie. 
(1572,  Compt.  de  Jacq.  Sim.,  Arch.  mun. 
Avallon,  CC  178.) 

—  Celui  qui  fait  le  guet,  sentinelle  : 
Les  dos  escharwaix  dou  Bor.  (1420,  Arch. 
Frib.,  1"  CoH.  de  lois,  n»  236-237,  f'  69  v».) 

ESCHARGUETEOK,  VOlr  ESCHARGAITKOR. 

ESCHARi,  escheri,  eschieri,  escari,  escarri, 
adj .,  peu  considérable,  mesquin,  peu  nom- 
breux, peu  peuplé  : 

0(1  mult  escharie  compaîgae 
Passa  la  mer  en  Enjlelerre. 

(Ben.,  0.   de  tlorm.,  II,  7663,  Michel.) 

Od  mult  escarrie  coropaigne 
S'ea  est  partiz  dreil  vers  les  bois. 

(ID.,  ib.,  II,  22435.) 
Des  ore  a  sa  veic  aroillie 
Od  tôt  sa  maisaee  escharie. 
Riche,  bêle,  biea  atoraee. 

(b..  ib.,  n,  31696.) 
A  loi  od  maisnie  escharie. 

(iD.,  ib.,  33149.) 

Comme  fis!  BaudoÎQg,  qi  par  sa  lecherie 
Assambla  anire  Saisne  a  maisnie  escherie. 
(1.  BoD.,  Sax.,  ccxiv,  Michel.) 
Tant  Tnst  sa  grant  cort  escherie. 
(P*reeval,  ma.  Montp.  H  249,  P  2Î5'.) 


Et  fu  a  maisnie  escliierie 
Anqnes,  car  laiens  n'avoit  mie 
De  chevaliers  plas  de  .vu.  vins. 

(Chev.  as  deus  rsp.,  1803,  Foersler.) 

Oue  Gasf.elin  veut  esponser  s'amie 
Priveement.  a  raesnie  eachnrie. 

(Aiihenj  If  Bfuirgoing,  p.  85,  Tarbé.) 

On  est  rois  Escorfans,  a  la  rhere  hardie? 
Biaas  sire,  il  est  la  sus,  a  mesnie  eseliarie  ; 
N'a  que  .c.  chevaliers  o  lui  en  compaignie. 

(Gui  de  Bmrg.,  3280.  A.  P.) 
Et  bien  .c.  duc  et  conte  de  maisnie  escharie. 
(Poème  de  la  croisade,  Remania  VI,  p.  491.) 

Non  pas  a  foison. 

Mes  a  compaignie  esclierie. 

(Rase,  201  iO,  Méon.) 

escharie. 

(Id.,  ib.,  ms.  Corsini,  f»  132».) 

Or  est  a  mesnie  escherie. 
(RiJTEB..    la  Complamle   de    Constanlinoble,   Jnb., 
I,  106.) 
Od  ly  ne  menât  guer  de  gent 
For  la  meinie  escherie. 
(Guy  de   Warwick,   Richel.    1669,  f°  14  r°.) 
Lendemain  s'en  vint  a  Paris, 
Qal  lors  estoit  monlt  escharis; 
Car  trop  chiere  estoit  celle  année. 
(GooEFROY  DE  Paris,  Oiron.,  8135,  Bnchon.) 

—  Il  s'employait  particulièrement  avec 
un  nom  de  personne,  pour  dire  qui  est 
accompagné  de  peu  de  monde  : 

Li  cuens  Guillaumes  an  cort  nez  II  marchis 
Dedens  Orenge  remest  moult  escharis. 

(Aleschans,  8013,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Blaus  fins,  dist  la  roine,  mult  veues  escaris 
Que  fait  II  mludres  rois  qui  onques  fust  escris. 
(Rornn.  d'.ilir.,  f  59".  MIchelant.) 

IN'est  pas  raison  que  fille  a  roi 
Entr'aus  soit  seule  et  escarie. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.,  ras.  Bru».,  f°  31''.) 

—  Avec  un  rég  de  pers.  ou  de  chose, 
peu  accompagné,  peu  fourni,  privé,  dénué 
de: 

Ilec  troverenl  le  riche  roi  Pépin 
U  il  estoit  forment  a  eschari. 

(Les  Lah.,  ms.  Berne  113,  T  C.) 

De  sa  maisnie  monta  a  escarie. 

(Ib.,  r  8».) 

Tes  règnes  est  povres  et  d'argent  escheris. 

(Garin  le  Loh.,  V  chans.,  xxil,  p.   77,  P.  Paris.) 

Ne  furent  pas  de  jent  si  escari 

Qn'en  lor  conipeigne  n'en  aussent  trois  mil. 

{La  Mort  de  Garin,  4621,  du  Méril.) 

—  On  a  dit  au  sens  moral  et  ironique- 
ment : 

Saint  Père  en  a  jaré,  c'en  an  Pré  IVoIron  prie, 
Q'a  Guiteclin  fera  pais  et  trive  escherie. 
Tant  q'avera  destruite  Borgoigne  et  Lombardie, 
Alemaigne  et  Bavière. 

a.  Bon.,  Saj:.,  clx'.v,  Michel.) 

—  Devant  un  nom  de  nombre,  comme 
nous  employons  pauvre,  petit,  quatre jors 
escheriz,  quatre  pauvres  jours,  quatre  pe- 
tits jours,  quatre  jours  au  plus: 

Outreez  le  mol  sire,    .un.  jorz  escheriz. 
Tant  que  cil  de  la  lor  soient  pris  eloniz. 

(Simon  de  Fouille,  Hichel.  368,  1»  I4S°.) 

EscHARiEMENT,  esc,  Bsk. ,  Bschair., 
escher.,  eschaier.,  eschier.,  escier.,  adv., 
mesquinement,  pauvrement,  en  pauvre 
équipage,  en  société  peu  nombreuse  : 


Et  II  rois  menda  a  Hengist 
Qn'il  escariertient  venisl. 

(BruI,  74U3,  Ler.  de  Lincy.) 
Itou  fa  al  port  'le  mer  ranlt  eschariement. 

(Rou,  2°  p..  18:i,  Andresen.) 

Od  duze  serjanz  snlement 
Vint  II  reis  e^cheriement. 
(Ib-,  3"  p..  2557.)  Var.,  eschaieriemenl . 
Berart  de  Mondidier,  fait  ele,  alez  vos  ant, 
C'on  ne  vos  truise  ci  molt  escheriemant. 

(J.  Bon.,  Sa.c.,  cxxu.  Michel.) 

Que  ne  vous  ti'uissent  Salsiie  si  eschariement. 

(Id.,  ;*.,  var.) 
Il  ne  furent  que  .xui.  toz  escheriemenl. 
(Simon  de  Pouille,  Richel.  368,  f°  \i1'.) 
LI  povres  perdns  a  parlé 
Seul  a  seul  eschariement. 

(Florimont,  Richel.  792,  f°  2U'.) 

Sol  et  sol  escheriement. 

(Ib.,  Richel.  15101,  f°  42''.1 
N'i  Tiegne  mie  tant  escheriement. 

(J.  de  Lanson,  Richel.  2495,  f  24  r°.) 

Vient  en  la  cambre  la  mescine 
De  qui  ne  puet  avoir  raecine  ; 
Molt  escieriement  la  troeve. 
Coiiime  amors  11  commande  et  roeve. 
(Amadas  et   Ydoine,  Richel.  375,  C  315''.) 

Mais  n'i  avoit  banberc  vesla 

Ne  nule  arme  fors  son  esco 

Kl  une  lance  soleraent. 

EosI  ert  eschainement 

Qu'il  n'ot  serjant  ni  escnier. 

(L'Aire  perilleu.v,  Riche!.  1268,  f  39  r".) 

Dame  Aye  est  en  sa  chambre  moult  escheriement. 
IN'avoit  que  gens  privée  et  .i.  sien  chambellant. 
(.Aije  d'Arion.,  1203,  A.  P.) 

Ainsi  lert  eskenement 

Qn'il  n'ot  sergaot  ne  escnier. 

(Yiain.   Richel.  1433.  f*  .52  »".) 

Il  fist  herberger  ses  gens  près  de  Lime- 
çon,  et  il  s'i^n  vint  escheriement  au  roi. 
[Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxv,  22.  Hist.  des 
crois.) 

Quant  le  maresclial  ot  esté  une  pièce  a 
Baruth,si  s'en  ala  en  Acre  loi  eschierement. 
(B.  LE  TRES.,  Cont.  de  G.  de  Tyr,  p.  448, 
Guizot.) 

Eseariement  moût  se  tint. 
(Chasloiem.  d'un  père,  conle.xxvu,  Biblloph.  fr.) 

ESCHARIMANT,   VOir  ESCARIUANT. 

EscHARiR,  escheiir,  escarir,  v.  a.,  assu- 
rer, affirmer,  déclarer  : 

E  RIchart  devant  Inl  les  bornages  pris(t)  a. 
Si  cum  11  reis  meismes  Veschari  e  rnva. 

(fiott.  2"  p..  3063,  Andresen.) 

Quant  llerans  sus  sa  main  tendi, 
La  raain  trembla,  la  char  (remi  ; 
Pois  a  jnré  e  arami 
SI  com  uns  hoera  li  eschari. 

(Ib.,  3°  p.,  5717,  Andresen.) 

Cil  se  doit  agenouiller  ki  prouver  (l'en- 
soiugue)  le  veut  par  sairement,  et  le  jus- 
tice le  doit  eus  escherir  :  Eusi  vousaitDix, 
et  li  saint  ki  chi  sunt,  et  tout  li  autres,  ke 
l'ensoingne,  etc.  (P.  de  Font.,  Cons.,  c.  6, 
§  l,ap.  Duc.) 

—  Neutr.,  afBrmer  : 

Quant  li  auditeur  sunt  venu  au  liu  ou  U 
tesmong  doivent  estre  oy,  il  doivent  penre 
le  serement  des  tesmoins  et  iscarir  en  le 
manière  qui  ensuit.  (BeAUM.,  Coût,  du 
Beauv.,  c.  xl,  6,  Beugnot.) 


372 


ESC 


ESC 


ESC 


—  Eschari,  part,  passé,  éclairci,  certain  : 

Quant  l'antant  l'amirans.  tôt  en  gila  .I.  ris; 
Par  Mahomet,  dit  il,  moult  es  de  seoz  garaiz, 
Quant  veriiez  me  dites  tien  doi  estre  escherii. 
{Simon  de  P ouille,  liichel.  308,  f»  \W.) 
La  jara  Bueves,  qui  Jliesus  beneie. 
Si  com  la  chose  li  fu  mieus  cscherie 
K'en  toute  Frauce  ne  remanra  il  mie... 
(Beitv  d'Hansl.,  Kicliel.  l-iSiS,  l"  160».) 

ESCHARissEUR,  eskerisseeur,  s.  m.,  celui 
qui  affirme  : 

Chil  qui  claime  doit  premiers  venir  ad 
sains  devant  le  visconte  et  devant  lemaieur 
et  les  eskevins,  et  en  leur  présence  doit 
baillier  sa  vouerie  et  sen  droit  de  chele  a 
sen  campion,  et  li  autres  au  suen,  et  doit 
jurer  li  campions  par  ledit  deVeskerisseeur, 
que  li  vescueus  et  li  maires  i  mêleront  au, 

Iour.  {Livre  Rouge  d'Abbeville,  i"  W,   ap. 
)uo.,  Escariare.) 

ESCH.\RissoN,  -  riçon,  voir  Eschare- 

ÇON. 

ESCHARN,  voir  ESCHAR. 

ESCH\RNÉ,  escarné,  part,  passé ,  dé- 
charné : 

Molt  fut  li  fel  m,aigres  et  ncharné. 

(Girard  de  Yiane,  p.  30,  Tarbé.) 
Aval  la  vile  vit  an  homme 
Nuz,  despris  et  depaiué, 
Megre,  remis  et  e^earnê^ 
Frieleus,  pale  et  effunduz. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  76''.)) 
Megres,  remis  et  escharné. 

(lB.,ib.,  ms.  Brax.,  f  76''.) 
Paile  et  le  vis  et  escarné. 

(Mir.  de  S.  Eloi.  p.  21,  Peigné.) 
Furent  plus  d'ung  mois  eu  prison,  ainz 
qu'ilz  fussent  délivrez,  en  graut  disette  de 
boire  et  de  manger,  tellement  qu'ils  de- 
Yindrent  maigres  et  escharnez.  iPercef., 
III,  f»  26S  éd.  1328.) 

—  Écorcé  : 

Puis  le  lient  doucement  sans  les  beau- 
coup serrer,  avec  une  oziere  fendue  et  es- 
charme.  {Liebaclt,  Mais,  ritst.,  p.  701, 
éd.  Ib97.) 

ESCH.\RNER  (s'J,  V.  réfl.,  s'aohamer  : 

Si  a  Iny  j'ay  recours,  a  fin  de  m'esloigner 

Des  limiers,  que  je  sens  a  ma  mort  s'escharner. 

(G.  BoucHET,  Compl.  du  cerf,  à  M.  du  Fouill.) 

La  langue  moderne  a  le  verbe  êcharner, 
terme  de  corroyeur. 

EscHARNER,  voir  Encharner. 

EscHARNiER,  verbe. 

—  Act.,  se  moquer  de  ; 

Com  un  larron  Vont  pris  et  trait, 
Laîdengié,  eschaniié, 
BuUié  et  escopi. 
(Complainle  sur  la   mort  du    Christ,  ms.  du  Jlans 
173,  f  111  r°.) 

—  Neutr.,  se  moquer  : 

îi'escharniez  nnli. 

(Catnn,  Uichel.  2S407,  P  198».) 

EscH.\RNi.MENT,  S.  m.,  raillerie  : 
Des  lèvres  laides,  et  puantes,  et  horribles 

se  monstreront  qui  souvent  par  fol  cschar- 

nimenl  s'esleesçoieut  a   faire   dissolution. 

{Chasse    de   Gaston  Phebus,  ms.,  p.  390 

ap.  Ste-Pal.) 


ESCHARNiR,  cschemir,  escarnir,  eskar- 
nir,  eskernir,  esquiernir,  echarnir,  echernir, 
escrenir,  achernir,  acharnir.  verbe. 

—  Alt.,  railler,  se  moquer  de,  se  jouer 
de,  injurier,  outrager,  honnir  : 

Ensobrelot  si  Vescarnissent. 

(Passion,  187,  Kochwitz.) 

Toit  Vesckarnissent,  s'il  tienent  por  bricon. 

(Alexis,  st.  oi",  xi°  s.,  G.  Paris.) 

S'il  nous  eschape  nos  serons  escarni. 

(Garinle  Loh.,  3'  chans.,   vni,  p.  237,  P.  Paris.) 

Tuit  li  veant  tnei  escharnissent  mei.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xxi,  7,  Michel.) 

Nos  en  serons  gabé  et  escharni  ; 
Car  vos  alez  asaiera  Geri. 

(fi.  de  Cambrai,  ccv,  Le  Glay.) 

Ne  li  chaloit  s'oiseaus  l'oist 
Ne  se  nus  d'ans  Vescharnissist. 
(Marie,  Ysopel,  Richel.  l'Jlo2,  f°  21*.) 

El(e)  en  menja,  si  fist  folie. 
Et  quant  se  trova  eseharnie. 
(Floire  et  Blance/!or,  2°  vers.,  815,  du  Méril.) 

Li  portiers  l'ot,  si  s'esmarri  ; 
Forment  se  tint  a  escarni. 

(Ib.,  1°  vers..  2005.) 

Avoi,  fait  Blaoceflor,  Claris, 
Por  qnoi  si  griemenl  laescamis  ? 

(W.,  2125.) 

Et  k'il  ne  se  tenussent  por  escharniz 
quant  il  si  grant  vilteit  et  si  grant  pover- 
teit  virent.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24768,  f"  77  r°.) 

Aine  mais  de  tant  de  genl  ne  fusmes  eskerni. 
(Quat.  fils  Aym.,  p.  74.  Tarbé.) 
Ta  as  maint  prodome  gabé 
Et  escharni  el  decen. 

(Dotop.,  3188.  Bibl.  elz.) 

Si  li  fflonslrent  com  faitement 
0)1/  le  conte  escarni  qui  croit 
Que  leur  œvre  certaine  soit. 
(Amadas  et  Ydoine,  Uichel.  375.  f  319'J.) 
Et  furent  anques  desgarai 
Et  de  traisoa  eskarni. 

(MoosK.,  Chron.,  7718,  Reiff.) 
Tait  cil  quil  voient  V escharnissent 
Et  de  paroles  le  honissent. 

(Parton.,  5119,  Crapelet.) 

Et  dist  que  moult  maie  eure  est  vive 
Quant  ses  beans  flis  est  si  trais. 
Et  par  diable  escarnis. 

{Ib.,  302.1.) 
Li  borne  font  tôt  lor  délit, 
Et  puis  lor  est  de  nos  petit. 
Qaanl  uns  en  a  une  escarnie, 
Molt  troeve  tost  une  altre  amie. 

(/*.,4691.) 
Que  vos  en  gardes  a  tos  jors 
Que  ne  soies  tant  fols  ne  ors 
Que  dames  vollies  escarnir. 
(Ren.  de  Beaujeu,  li  Biaiis  Desconneus,  4832, 
Hippeau.) 

Sire  rois  de  Persie,  com  estes  escharnii 
Des  François  qui  aamalnent  vostre  file  an  cler  vis. 
(Floov.,  1820.  A.  P.) 
Uns  des  tarons  qui  lo  pandit 
Nostre  seiguor  escharnisit. 
(La  Pass.  du  roi  Jhesu,  Ars.  5201,  p.  127''.) 

Et  nostre  Sires  Jésus  Crist  les  echarnira. 
{Psaut.,  Maz.  238,  f»  8'.) 

Ancour  se  tint  il  plus  malemant  escreni, 
Qnand  il  vit  le  quartier  d'açur  e  d'orbrusti. 

(Prise  de  Pampel.,  2049,  Mussafla.) 


Seignors,  fait  il,  por  Deu  merci. 
F  quei  m'escharnis^ez  eosi  ? 
Ce  dites  que  molt  me  désirent 
Romain  qui  onques  ne  me  virent  ; 
Onques  nnssolz  d'eauz  ne  me  vit. 
Celtes  merveiles  avez  dit. 
(Vie  du  pape  Grég.,  p.  105,  Lazarche.)  Impr., 
eschaiissez. 

De  boue  amor  ne  vient  nus  maus. 
Mes  des  félons,  fols,  desloians 
Qui  amors  vuelent  escbarnir. 

(Lai  du  Conseil,  p.  94,  Michel.) 
Et  c'en  ne  t'an  puisse  achernir. 
(}.  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1604, 

De  ce  furent  moult  esbai  li  mescreant  et 
le  lesserent  a  acharidr  de  lors  en  avant. 
(Vies  des  Saints,  ms.  Epinal,  f»  74=.) 

Deridere,  escharnir.  (Petit,  Vocab.  lat.- 
franç.  du  xili»  s.,  Chassaul.) 

Et  autres  qui  ilecques  vindrent  l'eschar- 
nissoient  et  disoient  que  il  estoit  yvre. 
(JoiNV.,  S.  Louis,  p.  431,  Capperounier.) 

Ni  poarent  riens  meffaire,  en  sont  monlt  escharni. 
(Gir.  de  Rossillon,  376,  Mignard.) 

Se  vous  la  vous  laissez  oster  par  lâcheté 
de  vostre  cueur,  tout  le  monde  vous  echer- 
nira.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  76,  Bibl.  elz.) 
Impr.,  echervira. 

De  l'omme  ancien  escharnir 
Nul  bien  ne  t'en  poarroit  venir. 
(La  Nativ.  N.  S.J-C,  Jub..  Mijsl.,  II,  38.) 

Et  ilz  le  bailleront  aux  gens  a  estMrnir  et 
a  batre  et  a  crucifier.  (P.  Ferget,  Nouv. 
Test.,  {"  27  v°,  impr.  Maz.) 

—  Neutr.,  se  moquer,  se  railler  : 

Caries,  pur  quei  gabastes  de  mei  e  escarnislet  t 
(Charlemai/ne,  643,  Koschwitz.) 

Et  cil  s'en  aloient  gabant, 
Del  roi  de  France  escarnissant. 

(Parton.,  2137.) 

Tous  les  crestiens,  par  terre  et  par  eaue, 
huoient  eXescharnissoient  merveilleusement 
aprez  eulz.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron. 
d'Englet.,  t.  II,  p.  136,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Moult  l'ous  estes  de  moi  excarnis  et  gabé. 

(Gar.  de  Mongl.,  Riche!.  24403,  P  4''.) 

Et  que  cil  qui  estoent  criez  awoent  eis 
dit  furborg  il  ne  voloent  payer  les  bones 
gent  mais  se  eschiernoent  de  lours  in  mes- 
presant  noutre  justise.  (1397,  Arch.  Frib., 
1"  Coll.  des  lois,  n°  120,  f"  31.) 

En  sot/ tnocquant  et  escftarmssant  d'Hum- 
ble-Requeste.  (Le  roi  René,  Liv.  du  cuer 
d'amours  espris,  OEuv.,  t.  III,  p.  i79,  Qua- 
trebarbes.) 

Bourg.,  Yonne,  echarnir,  échernir,  achar- 
nir, contrefaire  les  manières,  les  cris,  la 
voix,  le  langage  de  quelqu'un  :  «  Les  écoliers 
s'«cftarnissen(  sou  vent  entre  eux.  »  Domecy- 
sur-Cure,  ésarnir.  Forez,  écharni,  cchargni, 
contrefaire,  imiter  en  se  moquant;  railler, 
bafouer.  Morvan,  écharni.  Maine,  Bourbon- 
nais, echarnir. 

EscHARNisoN,  escamison,  s.  f.,  raille- 
rie, moquerie  : 

En  trop  de  places  on  diroil 

Et  en  tamainte  garnison. 

Par  manière  d'escarnison  : 

Cils  poètes  qui  lant  lu  sages 

Et  qui  cognissoit  les  usages 


ESC 

Des  herbes  et  des  médecines, 
Des  bois,  des  pieres.  des  racines 
Et  qai  savoit  sans  lai  marir 
Aullrui  cODseiUier  et  garir 
Ne  s'est  sceut  garir  li  mimes. 
(Froiss.,  Poés..  Richel.  8311,  f»  181  r".) 

ESCHVRNissANCE,  -SBiice,  cscher.,  s.  f., 
injure,  outrage  : 

Subsannatio,  eschernissance.  {Gloss.  de 
Couches.) 

Derisio,  eschernisance.  {Ib.) 

ESCHARNissANT,  echamissant,  esquier- 
nissant,  adj.,  railleur,  moqueur  : 

Cil  borsne";  qni  esloil  janglierres 
Et  echamissant  et  bordierres. 
(J.  Le  Marcham,  ilir.,  ms.  Chartres,  f°  iV.) 

Parole  escharnissant.  (GniART,  Bible, 
Gen.,  XII,  ms.  Ste-Genev.) 

Parole  esquiernissans .  (Id.,  (6.,  Maz.  532, 
f  6».) 

EscHARP*issEMENT  ,  escamissement , 
eschernissement,  s.  m.,  injure,  outrage,  in- 
sulte : 

Trestot  soi  mervilhierent,  et  toz  icil  es- 
chernissemenz  de  son  père  et  de  sa  mère 
cessât.  (Dial.  SI  Greg.,  p.  9,  Foerster.) 

Reproches  somes  fait  a  noz  voisins,  et 
gabois,  et  escharnissemens.  {Psaut.,  Maz. 
253,^97  T'.) 

Reproches,  escharnissemanz.  {lUst.  Ca- 
roi,  Ars.  5201,  p.  2i6».) 

^eprosces,  escarnissemens.  {Ib.,  ms.  S.- 
Omer722,  f»  103=.) 

Les  batemenz,  les  escharnissemenz,  les 
espines  que  l'en  li  mist  sur  le  chief...  (Vie 
et  mir.  de  plus.  s.  confess..  le  Pastouriau 
S.  Gringoire,  Maz.  568,  f°  171'.) 

Laquelle  chose  fu  en  grand  dérision  et 
despit  et  escamissement  de  tout  le  ro- 
yaume de  Franche.  (G.  de  Nang.,  Chron., 
Richel.  5702,  f»  47  vo.) 

Et  les  avoit  tournez  en  escharnissement. 
{Chron.deS.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  56'.) 

Pour  cui  j'ai  sofert  tant  cops  et  tante 
plaie,  tant  de  reproches  et  d'escharnisse- 
menz.  (lb._,  f»  iSi^.) 

Soustenir  les  escharnissemens,  dérisions 
et  mocqueries.  {De  vila  Chrisli,  Richel. 
181,  f  66".) 

ESCHARNissEOR,  -  iseor,  -  our,  -  eur, 
-  ur,  eschernisseur,  esquernisseur,  escherne- 
sor,  s.  m.,  railleur,  moqueur,  insulteur: 

E  en  la  chaere  des  escharniseurs  ne  sist. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  1,  1,  Michel.) 

Et  en  la  chaere  des  escharnissu[r]s  ne 
sist.  {Version  du  ps.  Beatus,\n'  s.) 

Les  larmes  de  Crist  ne  solacent  mies  les 
eschernesors.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24768,  f»  61  V».) 

Garde  toi  que  tu  ne  paroles  a  home  es- 
charnisseor.(BRUN.  Lat.,  Très.,  p.  360,  Cha- 
baille.) 

Et  greisneurs  escharnisseurs  du  mondi'. 
(Liv.  de  Marc  Pal,  cxiv,  Pauthier.) 

Va  es  voies  de  prudence  qui  enseigne  le 
fol.  le  mocuer  et  V esquernisseur.  {Bib.  hist., 
Mnz.  532,  f"  136'.) 

Escharnisserres  de  genz  sera.  (La  resom 
que  list  li  bons  rois  Salemons,  Richel.  12786, 
r   9.^^) 

Jugement  sont  aparaillet  as  escharnis- 
sours.  (Bible,  Prov.,  xix,  29,  Richel.  1.) 


ESC 

Derisor,  eschernissour.  (Gloss.  de  Conches.) 

—  Fera.,  escharnisseresse  : 

Escharnisseresse  et  mocqueresse  de  gens. 
(Deguillev.,  Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars. 
2323,  f  82  r°.) 

ESCHARNissEUR,  S.  M.,  équarrissBur  : 
Carniator,  escharnisseur .  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

ESCHARNURE,  S.  f.,  moFceau  de  chair  : 
Nul   ne  jette....  charongnes    de   bestes, 

cornes,  escharnures,  raclures  de  peaux.... 

et  autres  ordures  des  rues.  (1493,  Ord.  des 

maires  et  esrhev.  de  Bourg.,  de  la  mairie  et 

eschev.  de  Troyes,  p.  23.) 

ESCHAROGNEUs,  escharroqneux,  adj., 
qui  a  l'apparence  d'une  charogne  ;  a  été 
employé  au  flg.  pour  dire  calomniateur, 
querelleur,  mauvais  garnement  : 

Comme  vilaios  escharroijneux 
Qui  diffament  leur  voisinance. 
(Ane.  poésie,  dans  Leioui,  Dict.  corn.,  éd.  1786.) 

ESCHAROiER,  V.  a.,  amener  d'un  autre 
lieu  dans  un  chariot  : 

Kar  li  rois  les  ont  fait  de  loing  escharoier. 
(Ta.    DE    Kent.     Gesie    d'Alis.,    Richel.    24364, 

P   2t)   T».) 

1.  ESCHAROiGNE,  -  onia,  adj.,  écorché  : 

Et  avit  la  faci  escharonia  et  la  vois  roi,  et 
no  poist  on  veir  sur  lui  fors  plaies.  (Pass. 
S.  Thomas,  Richel.  818,  f"  176  v».) 

2.  ESCHAROIGNE,   VOir  ESCHALOIGNE. 

EscHAROiGNER,  V.  a.,  écui'cher  : 
Mordant  aux  dens  la  poignée  de  l'espee 
dond  la  pointe  fixe  lui  douloit,  tant  la  tira 
et  destordit,  par  force  remplie  d'ire,  en 
agrandissant  et  escharoignanl  lousjours  la 
playe,  que  finalement  iU'arracha.  (Aleclor, 
i'  140'.  éd.  1560.) 

ESCHARPE,  escarpe,  escherpe,  esquerpe, 
eskerpe,  escerpe,  escerppe,  escrepe,  -  eipe, 
-  eppe,  -  espe,  eschirpe,  esquierpe,  escheppe, 
erquerpe,  acharpe,  acherpe,  s.  f.,  sacoche, 
bourse,  aumônière  : 

Mais  li  dras  fat  orrez  et  achevis, 
An  nne  e.icharpc  Ion  ploiat  et  lo  mist. 

(Lei  Loh.,  Richel.   1Ù160,  t°  25'.) 
Il  oranl  Vacharpe,  si  l'ait  a  son  col  mis. 
(Ib.,  P  iC>^.) 

Lors  prant  acherpe  li  damoisiaas  Hervis 
Ou  li  chiers  pailes  estoit  ploiez  et  mis. 

(/*.,  f"  28''.) 
Pais  prist  Veskerpe,  si  l'a  a  son  col  mis 
Par  dedenz  est  li  chiers  dras  de  samis. 

(Ib.,  Ars.  3143,  f°  1-2".) 
N'i  unt  escaz  ne  lances  ne  espees  trenchanz. 
Mais  fuz  ferez  de  fraisne  e  escepes  pendanz. 

(Charlemagne.   79,  Koschwitz.) 

De  Rome  Tienent  de  Dame  Din  proier, 
Escerpe  au  col  corne  raillans  princiers. 

(llAisiB.,  Ogier,  5887,  liarrois.) 
La  bêle  ot  le  sien  (hanepeO  d'argent 
En  s'eskerpe  et  bel  et  sent. 

iL'Ëscouf.e,  Ars.  3310,  f°  41  v».! 

....  Puis  a  pris  .1.  bordon. 

Et  les  paumes  au  col  et  l'escrespe  euviro  i. 

(Hen.  de  Montatib.,  p.  230,  Michelunt.) 
Et  le  bordon  an  poing  et  V escrepe  an  coslé. 

'Maug.  li'Mg:.,  Richel.  "60.  P  28  r°.l 


ESC  373 


La  contesse  li  a  donee 

Une  escherpe,  a  le  desevree. 

Tiesloiite  plaine  de  joiaus, 

El  de  boas  fremaas  et  d'enniaus. 

Et   .c.  besans. 

(Gilles  de  Chin.  ms.,  f°  41.' 

E  par  cesl  escreppe  ices  chances  ostrin. 

(Horn.  3973.  Michel.) 
Escepe  et  bordon  prent,  si  muet, 
Si  est  entres  en  son  chemin, 
Jlolt  resemble  bien  pèlerin, 
Et  bien  li  sist  Vescrepe^a  col. 

(Renart,  131.Ï2,  Martin.) 

En  &'esquerpe  ou  en  s'anmosniere. 

(Jfir.  de  S.  Eloi,  p.  28,  Peigné.) 

Le  roy  Jehan  de  Jherusalem  prist  Ves- 
charpe  et  le  bourdon  pour  aler  a  Saint- 
Jacques  en  Galice.  (Grand-  Chron.  de 
France,  les  gestes  le  royLoys,  Père  au  saint 
roy  Loys,  i,  P.  Paris.) 

Li  rois  de  France  prenderoit  s'escerpe  et 
sen  bourdon  a  Saint  Denise.  {Chron.  d'Er- 
noul,  p.  261,  .Mas-Lutrie.)  Var.,  eschierpe. 

Que  le  roi  de  France  prendroit  a  la  saint 
Johan  Vescreipe  et  le  bordon  a  saint  Denis. 
(B.  LE  TRES.,  Cont.  de  G.  de  Tyr,  p.  166, 
Guizot.) 

Quant  li  rois  ot  atourué  sa  voie,  si  prist 
s'eskerpe  et  son  bourdon  a  Nostri'  Dame  a 
Paris.  (Chron.  de  Bains,  c.  xxvi,  L.  Paris.) 

Ne  avoir  escrepes  en  cliemin.  (Guiart, 
Bible,  S.  Math.,  ms.  Ste-Gen.) 

Au  prenre  congié  que  il  fesoit  a  eulz,  il 
li  mettoient  en  escharpe  grant  foison  d'or 
et  d'urgent.  (JoiNV.,  Hist.  de  S.  Louis, 
p.  132,  Michel.) 

Jen  vi  ore  .1.  panmier  a  la  porte  forree, 
Qai  de  Jérusalem  ot  Vescreipe  apportée. 
(Doon  de  Maience,  509,  A.  P.) 

La  crois  li  met  tanlost  on  il  li  a  rouvé. 

Et  la  lanche  ens  u  poi(n)g  pour  le  bonrdcn  feré. 

Pour  escrepe  li  tent  .i.  riche  branc  letré. 

(Ib.,  6803.) 

Pera,  esquerpe,  laisse.  (CalhoUcon,  ms. 
Lille  369.) 

L'escharpe  de  vert  soie  estoit, 

El  a  un  vert  tissu  peudoit 

Listée  estoit  tout  cointement 

De  douze  clochettes  d'arsent... 

Ton  poin  et  toute  ta  vitaille 

Dois  en  tout  temps  dedens  avoir. 
(DEGii[Lt.EviLLE,  Pc/fr;«.  delà  vie  hum-,  Richel. 
82i,  !"  24.) 

Que  nnl  n'enlroit  en  la  cité 

Q.ii  dehors  les  murs  ne  laissast 

L'escharpe  on  bourdon  que  portast. 
(Id..  Trois  Pelerinaiges,  f  3»,  impr.  Inslit.) 

Gisolfe  prist  lo  baston  et  Vescrepe  corne 
peregrin.  (AlME,  Yst.  de  li  Norm.,  IV,  37, 
ChampoUion.) 

Le  eschirpe  d'azur  que  je  prins  a  pourter 
au  voyaige  de  Jherusalem.  (CaH-M.,  Voy. 
d'oultr.,  p.  75,  La  Grange.) 

Apres  estoit  Culant  grand  maistre  d'hos- 
tel  sur  un  coursier  couvert  nobletnent 
armé,  en  son  col  nue  escreppe  de  lîn  or 
pendant  jusques  sur  la  croupe  de  son  che- 
val. (C/tron.  de  iVorm,  de  nouveau  corrigées, 
f»  128  V".) 

Le  enfant  estoit  soustenu  de  ung  chaicit 
a  erquerpe.  couvert  de  flassart  ou  linchoel. 
(Bec.  des  Chron.  de  Flandre,  t.  111,  p.  372, 
de  Smet.) 

Escheppet  de  fleurs.  (1414,  Péronne,  ap. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.)  Alias, 
esquierpe- 


374 


ESC 


ESC 


ESC 


L'oriflamme  n'estoit  point  déployé,  mais 
le  portoit  un  chevalifr  en  esquierpe.  (S.- 
Remy,  Mém.,  eh.  xli,  Biichon.) 

La  ville  de  Rouen  donna  a  la  dicte  royne 
une  esertppe  d'or  et  ricbe  de  pierreries  qui 
cousta  10,000  nobles.  (P.  Cogh.,  Chron., 
c.  37,  Vallet.) 

Ne  portes  mie  avec  vous  sac  ne  escarpe 
ne  chaussement.  (P.  Ferget,  Nonv.  Test., 
f°  89  V»,  inipr.  Maz.) 

—  Sorte  d'instrument  de  musique  : 

Il  ont  psallerions  et  harpes. 
Kl  cîraphonies  et  fscharprs. 
(1.  LEFEBVhE,/!«p.  rff  la  mort,  Richel.  994,  f°  1-2''.) 

ESCHARPELERIE,  -  elleric,  escherp.,  es- 
chap.,  eschtrpilierie,  esserpillerie,  s.  f.,  vol, 
pillage,  brigandage  sur  les  grands  chemins, 
friponnerie  : 

Home  quant  l'en  li  toult  le  son  en  che- 
min, ou  en  bois,  ou  de  jourz  ou  de  nuiz, 
cest  larrecin  est  apelé  eschapelerie.  {Coust. 
d'Anjou  et  dou  Maigne,  Ars.  2463,  |  xxii.) 

Quant  l'en  tout  a  home  le  sien  de  nuils, 
ou  de  jours,  en  clieinin,  ou  en  bois,  tel 
larcin  eft  appelé  esserpillerie.  (/6.,|XLIV.) 

Chevalier  de  murtre,  ou  de  traison  ou 
d'escharpellerie  de  chemiu.  (Ib.,  i  xcxl.) 

Home  quant  l'en  li  toust  li  suen,  ou  eu 
chemin  ou  en  bois,  soit  d(i  jorz,  soit  de 
nuiz,  ce  est  apelé  escharpelerie.  {Etabl.  de 
S.  Louis,  1,  XXVIII,  p.  38,  Viollet.) 

La  sixiesme  manière  si  est  force  faicle, 
qu'en  Normendie  on  appelle  esclierpelerie, 
ou  en  autres  lieux  violence,  si  comme  de 
toUir  a  autruy  le  sien  en  voye  ou  en  che- 
min par  les  champs,  ou  en  lieu  repust 
contre  son  gré,  jassoit  ce  qu'on  ne  le  tue 
ou  mehaigne  de  son  corps,  toutesfois  ne 
demeure  qu'on  chee  en  peine  capital  et 
scerpelerie.  (Bout.,  Somme  rur.,  i°  p-, 
f"  44^  éd.  1486.) 

Escharpilli[tri]e  si  est  quant  l'en  bat  un 
homme  ou  en  chemin  ou  en  bois,  ou  de 
jour  ou  de  nuit.  (1301,  Ordonn.  du  D. 
Jehan  II,  Mor.,Pr.  del'II.  deBret.,  1,1167.) 

Selon  Du  Méril,  escharpelerie  appartient 
au  pat.  norm.,  dans  le  sens  de  violence. 

ESCHARPEu,  escheriier,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  écharpe,  suspendre 
en  écharpe  : 

Sandrin  faisaal  du  brave  an  milieu  de  la  place, 
Escharpanl  son  msLnie^a,  se  faict  voir  pleia  d'audace. 
(Gauch.,  Plats,  des  Champs,  p.  49,  éd.  1604.) 

—  Réfl.,  se  ceindre  d'une  escharpe,  d'une 
sacoche  : 

L'escharpe 
Dont  tout  bon  pèlerin  s  escharpe. 
(DEGU1LLEVILI.E,  Trois   Pelerinaii/es,  i°  20',  impr. 
lastlt.) 

—  Escharpe,  part,  passé,  ceint  d'une 
écharpe  : 

Sont  de  laz  blans  et  de  ceintures 
Escherpes  sur  leur  armeures. 

(GuiART,  Roy.  lign.,  -200i.3,  W.  et  D.) 

Y  a  il  rien  de  plus  gentil  et  mirliâque 
que  voir  un  homme  perruque,  escharpe, 
botté  et  esperonné?  (1316,  la  grande  Pro- 
priété des  bottes  sans  cheval  en  tout  temps, 
"Var.  hist.  et  litt.,  VI,  38.) 

ESCHARPETE,  eschcrpette,  s.  f.,  petite 
écharpe : 


Ont  entr'ens  touz  sus  leur  atours 
Et  les  graoz  genz  et  les  menues 
Escherpelles  blanches  cousues. 

(GuiART.  Rmj.  lign.,  18386,  W.  et  D.) 

Escn.vRPiLLER,escarpîWerjV.  a.,  mettre 
en  pièces  : 

Baudoin  se  fery  dedens,  et  a  tout  une 
hace  a  deux  mains  les  escarp!(iO!f  tellement 
qu'il  n'y  avoil  paien  qui  ue  le  fuist.  (Du- 
QUESNE,"  Hist.  de  J.  d'Avesn.,  Ars.  5208, 
f»  133  V».) 

Berry  et  Bourbonnais,  Saintonge., 
Champ.,  Canada,  écharpiller,  mettre  en 
pièces.  Norm.,  Cotentin,  ccherpiller,  couper 
par  morceaux.  Poitou,  Vienne,  arr.  de  Poi- 
tiers et  de  Civray,  écherpiller,  cherpeiller, 
mettre  les  toisons  de  laine  par  petits  bou- 
chons pour  les  briser,  les  carder.  Ardennes, 
écherpiller,  voler. 

ESCHARPiLLiERE,  esscrpilliere,  s.  f., 
action  de  dépouiller,  vol  : 

Icellui  Hernault  doublant  cstre  mis  en 
prison  pour  le  cas  dessusdil  et  estre  pugny 
corporellenient  pour  ce  que  autreffoiz  il 
avoit  esté  mis  es  dites  prisons  d'Angers 
pour  plusieurs  esserpillieres.  (1458,  Arch. 
JJ  187,  pièce  441.) 

ESCHARPiR,  V.  a.,  tailler,  découper  ; 

Gaires  de  jours  après  ne  passeront  que 
les  chiens  ne  deterraissent  le  corps  et 
escarpissent  pièce  a  pièce.  (M.  Lefranc, 
l'Estrifde  Fort.,  f»  161  v»,  impr.  Ste-Gen.) 

La  quatriesnie  (intention)  escharpit  et 
resoult  la  matière  qui  a  flué.  (JouB.,  Gr. 
chir.,  p.  458,  éd.  1398.) 

—  Escharpi,  part,  passé,  découpé  : 
Mettant,  un  floc   de  laine   ou   de  couton 

eseharpy  sur  la  bouche  et  narilles.  (Jo0B., 

Gr.  chir.,  p.  458,  éd.  1398.) 

ESCHARPisoN,  -  isson,  s.  f.,  déman- 
geaison : 

Il  estoit  vexé  d'un  costé  d'une  fiebvre 
lente,  de  l'autre  costé  il  sentoit  par  tout  le 
corps  et  parties  extérieures,  une  escharpi- 
son  intolierable,  et  avec  ce  une  douleur 
cholique  qui  bien  souvent  le  tourmentoit. 
(C.  DE  Sevssel,  Hist.eccles.,  1,8,  éd.  1367.) 

Un  escharpisson  intolérable  es  parties 
intérieures.  (J.  oi'  Hesnahlt,  l'Estat  de 
l'Egl.,  p.  3,  éd.  1357.) 

Cf.  ESCAUPINE. 

EscHARRER,  V.  3.,  mener,  conduire  en 
voiture  : 

Escharrer.  (1360,  Statuts  de  Turin,  cb. 
279,  Kicbel.  1.  4622.  A.) 

Les  diz  bourgois  qui  escftarrotentaucunes 
denrées  ou  marchandises  pour  mener  en 
ycelles  bonnes  villes.  (1381,  Ord.,  VI,  601.) 

ESCUARRIR,  voir  ESCARRIR. 
ESCH.\RRIÇON,  Voir  ESCHAREÇON. 

1.  ESCHARS,  eschar,  eskar,  eschard,  es- 
cars,  echars,  echas,  achars,  askair,  scars, 
adj.,  avec  un  nom  de  personne,  qui  est 
d'une  économie  excessive,  chiche,  mes- 
quin, avare  : 

Mes  li  mauves  li  eschar,  li  aver. 
Cil  qui  n'ont  cure  fors  d'avoir  amasser, 

i    De  gages  prendre  et  lor  deniers  prester. 

1        {Alesch.,  »p.  Jonck.,  Guill.  d'Or.,  II,  Î7«.) 


Mais  li  achars,  li  mauves,  lî  aver. 

Cil  qui  n'ont  cure  fors  d'avoir  amasser. 

De  gages  prenre  et  de  deniers  presler. 

(;«.,  Richel.  2494,  f"  82  t'.) 
Avers  fu  et  escars  qni  les  fil  eslorer  (les  poitevines). 
(Hiion  de  Bord..  4961,  A.  P.) 
Les  eschars  qui  dons  eschars  douent. 
(G.  DE  Coi.vci.  JI/(>.,  ms.  Brux.,  f»  26''.) 
Trop  sunt  Francheis  escars  a  l'avaine  donner. 
(Quatre  fils  Aymon,  ms.  Montp.  H  247,  P  200''.) 
Ne  fu  avers  ne  escharz. 

(Gdiot,  Bible,  323,  Wolfarl.) 
Félons,  roesdisaus.  eschars 
Cui  avarisse  maintient. 
(P.  DE  LE  CooPELt,  Chaus.,  Poët.  fr.  av.  1300, 

III,  1081,  Ars.) 
Vers  povres  gens  n'estiei  escharse  ne  avère. 

(Berle,  2;i5-2,  Scheler.) 

Quant  par  mariage  assemblasmes, 
Jhesu  Crist,  que  pas  ne  trovasmes 
De  sa  grâce  aver  ne  eschar, 
Nous  fîst  deus  estre  en  une  char. 

iliose,  1663",  Méon.) 

Âmors  fet  larges  les  eschara. 
(Castoiement  aux  Dames,  Méon,  Fahl.,  II,  213.) 

N'est  pas  larges  don  sien  doner 
Qui  est  eschars  de  saluer. 
(ROB.  DE  Elois,  l'oés.,  Richel    24301,  p.  551''.) 

Biaus  hosles,  de  par  Jesu  Crist... 
Et  de  par  sa  Ires  douce  mère 
Qui  n'est  escarse  ne  avère. 
(Phil.  de  Rémi,  Manekine,  61lj0,  Bordier,  p.  206.) 
Onques  princes  escars  n'avers 
A  bien  ne  vient. 

(Renart,  2049,  Méon.) 

11  est  moût  eschars  de  son  aver,  qe  un 
chapelet  de  rose  ne  velt  doner  a  la  re- 
queste  de  un  chevaler.  {Foulques  Fitz 
Warin,  Nouv,  fr.  du  xiv"  s.,  p.  59.) 

La  famé  de  bonne  abstinence  et  de  bon 
ordenement  et  escharce  en  sa  maison. 
(Oresme,  (^uadiip.,  Richel.  1348,  f»  194  r°.) 

Parcus,  echars.  (Gloss.  de  Salins.) 

Et  fut  adonc  tant  askair  et  avarichieux, 
que...  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  236, 
Borgnet.) 

Gueres  n'y  a  de  temps  que  je  arrivay  a 
ung  marchand  qui  estoit  moult  nyce  et 
lourt,  le  plus  eschars  estoit  du  monde. 
{Gérard  de  Nevers,  I,  xxvi,  éd.  1725.) 

Je  ne  fus  oncques  eschars  de  mes  béné- 
fices a  homme  qui  vesquist.  (SufiSE  DE 
PisiOYE,  Controversie  de  noblesse,  impr. 
Maz.) 

Mal  fnt  de  son  avoir  eschars 
D'ung  peu  du  relief  de  sa  table 
Quant  il  en  refusa  au  Ladre, 
(la  Vie  du  maulvais  Riche.  Ane.  Th.  fr.,  III,  295.) 

Eschards  playdoyeurs  est  hardy  perdeur. 
{Prov.  comrmms,  àp.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

Puis  la  mort  vient,  la  vieille  escaree  ; 
Alors  un  chacun  se  repent 
Que  mieux  il  n'a  joué  sa  farce. 

(RoNS.,  Od.,  V,  xm,  Bibl.  elz.) 
L'accusateur  moyennant  qu'il  aye  apporté 
si  petite  couleur  que  ce  soit  s'en  va  sans 
punition,  tant  est  escharse  la  justice  ou 
loyer,  et  reconnoissance  du  bien,  et  toute 
au  chastiment.  (Charr.,  Sag.,  m,  5.) 

La  récompense  de  leurs  mérites  mal  re- 
cognuz  par  les  princes,  trop  eschars  a 
l'endroit  des  conservateurs  de  leur  éter- 
nité. (Fauchet,  Antiq.  gaut.,  vol.  Il,  1. 1, 
ch.  I,  éd.  1611.) 

1      —  Fig.  : 


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37S 


Li  antres  ot  niaoiere  belle, 
Car  re  fut  Jehan  de  Melle, 
Qui  d'onnour  ne  fu  mie  oscars. 

(Couci,   1-203,  Crapelet.) 


Li  plus  povre  de  cufr  et  le  plus  sears 
d'avoir.  (Agnes  et  Meleus,  uis.  Flor.  Laur. 
Plut,  n»  79,  f"  45  r°.) 

—  N'être  pas  eschars  de  (un  infin.),  faire 
telle  chose  sans  se  priver,  à  cœur  joie, 
ne  pas  s'épargner  à  : 

Li  asnes  ki  n'esioil  avers 

Ne  escars  de  paislre  cariions. 

{Renan  te  Nouvel,  102,  Méon.) 
Cil  dedens  ne  sont  mie  escai's 
De  bien  deffendre  la  fortrece. 

(Blmcand.,  ,S118,  Michelant.) 
EN 'ait  ja  cner  de  servir  esctiar. 

(Rose,  13610,  Méon.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  petit,  faible, 
mesquin: 

Or  li  covieut  avoir  .II.  mesures,  une 
petite  et  echasse,  et  une  autre  bonne.  (Lau- 
BENT,  Somine^   ms.  Chartres  371,  f"  14  v».) 

Mesure  eschasse.  (Ib.) 

Deu.\  tiers  et  demy  eschars  de  veloux 
sur  velou.x  vert.  (  Vente  des  biens  de  Jacques 
Cœur,  Arch.  KK  328,  1»  80  r».) 

Et  se  le  tanx  est  trop  escitar, 
Nous  sommes  près  de  l'admender. 
(Greban,  Slist.  de  tapass.,  31201,  G.  Paris.) 

Quant  les  navires  de  César  furent  toutes 
prestes  et  que  le  vent  luy  vint  assez 
eschars,  César  entra  dedens  avec  cinq 
légions,  et  misdrent  an  vent  papesil,  bo- 
nettes  et  migeunes  cornues  car  peu  avoient 
de  vent.  (Bouchard,  Chron.  de  Brel.,  f"  9=, 
éd.  1532.) 

Que  s'il  se  treuve  quelque  mescreanl 
qui,  par  une  foy  escarse,  ne  veuille  donner 
créance  aux  miracles  de  Uieu  et  de  nature, 
qu'il  la  contemple  seulement.  (Brant., flam. 
m.,  Marg.  reine  de  Fr.,  Buchun.) 

Ce  traitté  semblera  peut  estre  a  quelques 
un  peu  trop  eschars.  (F.  de  Sal.,  Autorité 
de  S.  P.,  ms.  Chigi,  f»  53'.) 

—  Peu  abondant  ; 

Si  vous  estes  en  pays  eschars  de  bois  et 
d'herbages,  ne  vous  vienne  jamais  en 
pensée  d'en  conpper  aucun  arbre.  (0.  de 
Serr.,  Th.  d'agr.,  ii,  1,  éd.  1605.) 

Si  la  mère  de  famille  est  en  lieu  eschars 
en  lins  et  chanvres,  force  sera  que  l'argent 
supplée  a  tel  défaut,  s'acheptanl  des  liiiges 
et  toiles.  (iD.,  «6.,  viil,  3.) 

—  En  t.  de  monn.,  fainle  de  poids;  il 
s'applique  à  la  tolérance  d'un  moins  sur 
le  poids  voulu  : 

Se  a  la  délivrance  de  la  boeste  le  denier 
estoit  trouvé  eschars  de  loy  la  monlauce 
d'un  petiz  toiirnoiz,  iceux  Rechin  et  Pierre 
ne  seront  tenus  de  payer  fors  que  la  def- 
faute  dessusdite.  (1310,  Ord.,  1,478.) 

Un  saphir  carré,  de  flebe  couleur,  pe- 
sant trente  hut  caraz  eschars.  (liOO, Pièces 
relat.  au  rég.  de  Ch.  YI,  t.  H,  p.  5S9,  Douët 
d'Aicq.) 

—  Étroit,  resserré  : 

Ansois  entrait  par  lui  en  unechartre  que 
moult  estoit  escharse  et  estroite  a  herber- 
gier.  (S.  Graal,  Kichel.  2455,  f°  26  v".) 


E  le  passage  fust  mont  escars,  enclos  de 
boys  e  marreis,  issi  qu'il  ne  [loeit  passer 
si  Doun  le  haut  chemin.  (Fonl'/ues  FilZ 
Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  71.) 

—  .1  escfiars,  avec  épargne  : 

A  graiit  pleoté,  non  a  esicar. 

•      (MousK.,  Cliron.,  11483,  Reiff.) 

—  Tôt  a  eschars,  seulement,  en  tout  : 

Et  disl  a  seint  Pierre  a  droitare  : 
Jooos,  or  soit  en  aventure. 
Une  anie  au  cop,  tôt  a  escliars. 
Mais  .11.  fait  il,  trop  es  coars. 
(D'un  Jugleor,  Ricliel.  1915'2,  f»  46  r°.) 

La  langue  de  la  marine  a  gardé  l'expres- 
sion vents  eschars,  pour  signifier  des  venis 
foibles  qui  changent  subitement  d'un 
rhumb  à  l'autre.  (Pbév.,  Manuel  Lexiq.) 

Guernesey,  ecars,  rare,  bourg.,  echarre, 
chiche,  avare. 

2.  ESCHARS,   voir  ESSART. 

EscHAKSEMENT,  ech.,  CSC,  ach.,  -  arce- 
ment,  -  archement,  -  ercement,  -  iercement,  - 
assemunl,  -  esseinent,  -  aussement,  adv., 
chichement,  avarement,  avec  mesure, 
petitement,  peu,  en  petite,  en  mince 
quantité,  faiblement,  h  peine,  brièvement: 

Escharsement  aveient  vivre. 
(Gdil.  de  Saimt-Pair,  Mont  Saint-Michel,  Tl. 

Michel.) 
Car  en  l'ost  faut  vilaille  et  li  vivre  ensement, 
Dont  furent  esbahi  tôle  menue  gent. 
Et  li  prinre  et  li  conto  en  ont  escarsement. 
(Clians.  d'AntiocIte,  iv,  v.  537,  P.  Paris.) 

Por  endroit  la  vilaille  dont  ot  escharsement. 

(Poème  de  la  Croisade,  Romania   VI,  p.  492.) 

Les  porvoient  plus  escarsement  en  vies- 
tures  et  en  viandes.  {Règle  de  Citeaux,  ms. 
Dijon,  f  178  r°.) 

En  retenir  restraignamment,  en  despen- 
dre escharsement.  (Laurent,  Somwie,Richel. 
22932,  l"  12''.) 

Despeudre  echassement.  (Id.,  (6.,  ms. 
Chartres  371,  f°  9  r».) 

En  cellny  pais  ne  ha  nuUz  vivres  ne 
eschessemenl  de  l'eue.  (Caum.,  Voy.  d'outtr., 
p.  55,  La  Grange.) 

Pierres  si  soutilement  joyntes  que  eschas- 
semant  l'on  le  puet  conoistre.  (Id.,  ib., 
p.  113.) 

Leurs  nécessitez  corporelles  prennent 
bien  escharsement  et  en  tristesse.  {Intern. 
ConsoL,  II,  IV,  Bibl.  elz.) 

Bien  escharcement  prenoyent  ce  qui  fai- 
soit  besoiug  a  la  vie  du  corps.  {Ib.,  111, 
xvili.) 

Et  si  avoient  vivras  bien  escharcement. 
(Juv.  des  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an 
1412,  Michaud.) 

N'espans  plus  si  largement  tes'paroUes 
en  inoy  louant,  et  aussi  ne  te  loue  plus  si 
escharcement.  (  Boccace,  Nobles  malheureux, 
IX,  13,  1°  237  r»,  éd.  1515.) 
Coui-her  en  haut,  dormir  escharcement, 
l.oing  de  nKint:er  soy  tenir  neltement. 
Fait  l'homme  riche  et  vivre  longuement. 
{Recueil  de  (irulher,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

Mange  escharchement .  (Gabr.  Meuhier, 
Très,  des  sent.,  ap.  Ler.   de    Lincy,  Prov.) 

PATquoy  escharchement 

Leurs  biens  tiennent  ainsi  en  serre. 
(J.  BoucHET,  Regnars  travers.,  !"  'jl",  éd.   1522.) 


Mais  pource  que  c'est  une  chose  qui  ne 
peult  estre  passée  sous  silence,  j'en  par- 
leray  le  plus  escharcement  qu'il  nie  sera 
possible. (BoUHDiGNÉ,  Hyst.  d'Anj.,('>i89v<', 
éd.  1529.) 

Toutes  lesquelles  forces  ne  sont  entrete- 
nues, que  de  prests  qui  leur  sont  faits  de 
sepmaine  en  sepmaine,  et  qui  peuvent  a 
peine  suffire  pour  les  escharcement  nourrir. 
(Do  ViLLARS,  Mém.,  X,  an  1559,  Michaud.) 

Vivant  escharcement  et  de  niesnage.  (La- 
RiVEy,  Facet.  Nuicts  de  Strap.,  XllI,  xin, 
Bibl.  elz.)  ' 

En  fournissant  argent  escharsement,  il 
estoit  cause  que  toute  leur  année  de  mer 
s'en  alloit  en  ruine.  (Amyot,  Nies,  Lysand.) 

Il  lui  remontroit  qu'il  devuit  fournir  ar- 
gent escharsement  aux  Lacedœmoniens, 
pour  les  laisser  miner  et  consumer  petit  a 
petit.  (Id.,  J6.,  Alcib.) 

Il  ne  lui  demeura  sinon  une  pauvre  pe- 
tite métairie,  du  revenu  de  laquelle  il  vi- 
vait escharcement.  (Le  Maçon,  Trad.  de 
Boccace,  5»  p  ,  9'=  n.,  éd.  1757.) 

Ny  aussi  ne  doivent  estre  si  escarcement 
traitées  (les  familles)  que  de  les  rendre  souf- 
freteuses des  choses  nécessaires.  (Gruget, 
Div   leç.,  IV,  xiH,  éd.  1583.) 

Jadis  noz  pères  ont  vescu  fort  escharce- 
ment sans  cognoistre  que  c'estoit  que  d'a- 
voir vaisselle  d'argent,  ny  tapisseries,  ny 
autres  meubles  exquis,  ny  sans  avoir  tant 
de  friandes  viandes.  (Disc  sur  les  causes  de 
l'extresme  cherté,  attrib.  à  du  Haillan,  Var. 
hist.  et  lift.,  t.  VU,  p.  179.) 

Font  plus  eschar.iement  bien  a  celuy  a 
qui  ils  en  sont  tenus.  (Mont.,  Ess.,  III,  9, 
éd.  1588.) 

Les  vaisseaux  leur  furent  fournis  eschar- 
cement. (ID.,  «6.,  1.  I,  c.  40,  éd.  1.595.) 

Luy  fornissant  escliaussement  ses  néces- 
sites. {Chron.  Bordelaise,   ii,  191,   Delpit.) 

La  mère  de  famille  meublera  sa  maison, 
s'habillera  et  tous  les  siens,  honorable- 
ment, non  escharcement.  (O.  de  Serres, 
Th.  a'Agric,  viii,  3,  éd.  1805.) 

—  A  un  bas  prix,  compté  au  plus  bas  : 
Deux   burettes    d'or    pesant    uug    marc 

escharcement.  (1380,  Inv.  de  Charl.  Y,  239, 
Labarle.) 

Deux  saphirs  pesans  escharcement  i 
marc.  (6  mars  1385,  Compt.  du  R.  René, 
p.  188,  Lecoy.) 

Item  une  coupe  d'or  haute  et  de  plus 
ample  ouvrage  sans  pieres,  poise  cinq 
marcs,  escarsement  prisié  le  march  dix 
libres.  (1387,  Arch.  JJ  153,  pièce  118.) 

—  Rarement  : 

Petit  se  pueent  conjoir 
Fors  que  de  parler  et  d'oir, 
Li  nns  voit  l'autie  escharsement. 
(Du  vair  Palefroi,  Richel.  837,  f°  349=.) 

—  En  rechignant  : 

Et  si  eu  quelque  endroit  on  cognoist  que 
tu  ailles  escharcement  a  faire  ce  qui  te  sera 
enjoiuct.  (La  Boetie,  Mesnag.  de  Xenoph., 
Feugère.) 

On  trouve  encore  au  xvii»  siècle  quel- 
ques exemples  de  ce  mot  au  sens  d'écono- 
miquement, chichement  : 

Les  bourgeois  et  habitants  des  villes 
VI voient  escharcement.  (1622,  Chasse  au 
vieil  Grognard  de  l'antiquité,  Var.  hist.  et 
litt.) 


376 


ESC 


On  ne  trouve  pas  mauvais  qu'un  Italien   j 

vive  écharsement.  (Maroll.,  Slém.,  t.  Il,  I 

p.  370.) 
Beauce,  esckarsement,  chichement.  1 

ESCHARSERiE,  cscars.,  S.  f.,  avarice  : 
Aucunes  gent  se  rendent   et  demandent 

begins  et  begiues  par  sotie  u  par  escarserie. 

{Li  Riote  del  monde,  p.  4,  Michel.) 

ESCHARSETÉ,  escliarsseté.  escharcelé,  es- 
carcelé,  esnarcilé,  s.  f.,  épargne  excessive, 
lésinerie,  mesquinerie,  avarice,   vilenie  : 

Il  dunad  dune  a  els  la  peliciun  d'els 
mesmes,  e  enveiat  escharseté  en  l'aneme 
û'els.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  cv,  14, 
IMichel.) 

A^ec  félonie  et  envie 
Escharselez  est  lor  amie, 
Et  escharselez  est  tel  chose 
Qne  loz  tens  a  la  boise  close, 
Escharaetez  est  une  vice 
Qni  forment  aime  avarice. 

(Renarl,  U'.  Jléon.) 

De  convoitise  et  d'avarisce 
Et  A'escanelé,  ce  let  vice. 
(Reaart  le  nouvel,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Dont  autres  unt  chierté 

Ceo  aies  a  vile 

E  le  vile  aies  chier, 

E  ja  n'iers  blasmé 

Por  escharseté 

Ne  pur  coveitise. 
(Distiq.  de  Dyan.  Calo,  ap.  Ler.  do  Lincy,  Piov.) 
Sor  toutes  choses  garde  que  tu  ne  soies 
povre  de  laide  povreté  et  que  tu  n'aies 
abandouee  simplesce,  ne  legiereté  non 
ferme,  ne  laide  escharseté.  (Brun.  Latini, 
Très.,  p.  361,  Chabaille.) 

Echarzele,  quorum  vita  sapiat  frugali- 
tatem.  (The  trealise  de  utensilibus  of 
Alexander  Neckam,  p.  105,  Wright.) 

Et  s'elle  i  trueve  escarselé, 
Si  quidera  iestre  traie. 
(JaCQ.  d'Am.,  Arl  d'Am.,  ras.   Dresde,  ilS3, 
Kort.) 

Largesce  encontre  Escharsseté 
Yert  une  des  miex  faisans. 

OYatriquet,  Poés.,  p.  2.S,  Sclieler.) 
Escharcelé  est  a  noble  inlerdicte. 
(Al.  Chabtier,  (Eiiv.,  p.  590,  éd.  1617.) 

—  Manque,  disette  : 

De  la  vitaille  ourenl  chierté 
E  de  aijue  grant  escharseté. 
(G.  DE  S   Pair,  M.  S.  Uichcl,  32i9,  Michel.) 
Pur  la  escarcité  qui  ad  au  présent  deins 
le  roialme  d'Eugleterre  des  ni.nilles  et  fer- 
linges  d'argent...  {Stal.  de  Henri  IV  d'En- 
glet.,  an  iv,  impr.  goth,,  Bibl.  Louvre.) 

L'on  procure  la  fain  et  toute  eschareeté. 
L'autre  la  lain  decUasse. 

(G.  DB  BuYS,  l'.iumosne.) 

Défaut  d'une  pièce  qui  n'a  pas  le  titre 

ordonné  : 

Un  de  vos  subjects,  nommé  Jean  Bap- 
tiste Lazari,  s'estanl  immiscé  desdicles  fa- 
brications es  villes  d'Arles  et  M.irtigues,  au- 
rait si  frauduleusement  travaillé  en  son 
ouvrage  de  monnoye,  et  en  telle  quantité, 
que  du  uouibre  par  luy  fabriqué,  eu  esgard 
a  Vescharselé  et  faiblesse  d'alloy  et  faiblesse 
du  poidz  de  la  besogne,  il  s'est  trouvé  re- 
devable pour  le  droict  qui  m'appartient,  de 
la  somme  de  cent  huit  mille  escus.  {Lett. 
miss,  de  Henri  IV,  t.  V,  p.  26,  Berger  de 
Xivrey.) 


ESC 

Ce  mot  était  encore  en  usage  dans  la 
première  partie  du  xvii"  s.  : 

Escharcelé,  chicheté  ;  escharseté,]e  peu  ou 
manquement  et  detfaut  d'une  chose.  (DuEZ, 
Dict.  fr.-all.  lai.) 

Droits  de  monnoye,  boettes,  monneages, 
braspagei:,  foiblages,  escharcettes  de  poids, 
escharceltes  de  loy,  remèdes,  droits  de  fai- 
forts  et  de  forfait.  (Sully,  ÛEcoii.  roy., 
cb.  CLXXXVlll,  Michaud.) 

En  terme  de  monnaie,  Echarceté,  c'est 
la  qualité  du  remède  de  lois,  en  bouté  in- 
térieure, que  le  Maître  en  allayantson  mé- 
tail,  a  pris  sur  chaque  marc  d'or  ou  d'ar- 
gent en  œuvre  :  la  valeur  de  laquelle  echar- 
ceté il  est  tenu  payer  au  roi,  suivant  le  ju- 
gement qui  en  est  fait  par  la  Cour  des 
mounaies.  C'est  la  remarque  de  Poullain, 
dans  son  Glossaire,  et  de  Bouteroue,  dans 
ses  observations.  (Ménage,  Dict.  étym.) 

Guernesey,  escarsetai,  rareté. 

ESCHAiiSEUR,  escarccur,  s.  f.,  syn. 
à'escharseté,  épargne  excessive  : 

Scantnesse.  escarceur.  (Palsgrave,  Es- 
clairc,  u,  265,  Génin.) 

ESCHARSiER,  escuTsier,  escarciier,-cyer, 
V.  a.,  user  avec  épargne,  modérément  de  : 

Tu  ne  dois  pas  escarciier 
Ce  qui  te  poet  agraciier. 
Si  tu  es  ables  el  propisces 
D'aucun  art  el  celi  guerpisscs, 
Envers  la  nature  mcsprens. 
(Froiss.,    Joli    buisson    de  jonece,    Richcl.    830, 
C  339''.)  Var.,  escarcyer. 

—  Traiter  avec  une  sévère  économie, 
mortifier  ; 

Quant  li  serghant  qne  il  eut  a  baillicr 
Li  apcrtoient  le  grant  relief  entier 
.1.  poi  em  preol  por  son  fain  apaier 
Et  l'autre  renia  chiaus  ki'n  oui  mestier, 
n'en  fait  mugot  por  son  cors  escarsier. 
(Vie  S.  Alesin,  Richel.  1353,  f  398  r».) 

ESCH.\RSSON,  voir  ESCHAREÇON. 

ESCHARSSONNER,  VOir  ESCHAREÇONER. 

ESCHARTERIE,  S.   f.  ? 
S'ancor  vet  celé  ensaigne  q'est  derer  remanue 
Ou  est  la  flor  a  or  en  celeslre  balne 
El  celé  escharterie  sor  celé  lance  agne. 

(Entr.  en  Esp-,  r  fiO  v».  Gantier.) 

ESCHARVELLER,  VOir  ESCERVELER. 

ESCHARWAIT,  VOÎr  ESCHARGUET. 

ESCHARZETÉ,  VOlr  ESCHARSETÉ. 

ESCHASILI-ON,  VOir  ESCASILLON. 

ESCHASQUE,  VOir  ESCHAQUE. 

ESCHASSE,  adj.  f.,  voir  Eschars. 
ESCHASSEE,  adj.  f.,  dont  le  chas,  le 
trou  est  bouché,  en  parlant  d'une  aiguille: 

Mais  li  renons  qui  vient  de  gnile 

n'e  vaut  une  eschassee  aguille. 
(Bald.   de    Cosdé.    Dis    de    Tunes,    Ars.    3U2, 
f»  310°.) 
ESCIIASSEMANT,    VOir    ESCHARSEMENT. 

ESCHASSER,  escosser,  v.  a.,  ôter  de  la 
châsse  : 

Mais  ons  ne  vont  solfrir  c'on  en  escasse  dois. 
(Jeh.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  21938, ap.  Scheler, 

Gloss.philol.t 


ESC 

ESCHASSIER,  VOir  ESCHACIER. 

ESCHASTRÉ,  S.  m..  Châtré,  eunuque  : 

Gabatha  et  Thara,  qui  estoient  des  es- 
chastrezuu  roi.  (Bible,  Richel.  899,  fSlS''.) 

ESCHAT,  voir  ESCHEOIT. 

ESCHAu,  voir  ESSIAU. 
EscHAi'CEE,  S.  f.,  chaussée  : 

Les  escha^tcees  de  la  dicte  ville.  (Reg.  de 
l'hosp.  S.  J.  de  Jér.,  Arch.  S  S545,  f»  40  r».) 

ESCHAUCERER,  VOir  ESCHAUCIRER. 

ESCHAUCERTER,  V.  U.,  se  défendre, 
s'esquiver  ; 

Donc  a  cinc  deniers  demandez, 
N'i  ont  nient  â'eschaucerter, 
Toz  cinc  U  covint  a  doner. 
(Ckasioiem.  d'un  père,  conte  V,  68,  BIblioph.  fr.) 

ESCHAUCH ERRER,    VOir    ESCHACCIRER. 

1.  EscHAUciER,  verbe. 

—  Réfl.,  se  chausser  : 

Tu  le  pues  si  eslroil  cancier 
K'a  len  oes  sera  li  pire  ; 
Qui  par  orgoel  se  veut  haucier 
Il  se  puel  si  mar  escancier 
Que  Dieus  ne  antres  n'erl  ses  mire. 
{Vers  de  le  mort,  Richel.  375,  f  337'.) 

—  Neutr.,  exprime  l'idée  de  hausser  sa 
chaussure  : 

Honniz  soit  cil  qui  ne  s'essauce 
Et  qui  ses  piez  estroit  ne  chance, 
CbascuQ  se  veut  trop  essaucier  ; 
Celui  qui  plus  se  vent  haucier, 
Li  uns  a  moufle,  l'autre  chance. 
En  eschançanl  la  morl  encbauce. 
(Geff.,  .vu.  est.    du    monde ,    RicheL    1526, 

rns".) 

2.  ESCHAUCIER,  escalcsT,  (s'),  v.réfl.,  se 
déchausser  : 

De  soy  mettre  a  un  genouil  ou  deux  a 
terre,  et  soy  relever,  comme  il  luy  plaira, 
de  parler  a  son  maistre,  si  mestier  est, 
d'estre  ouy,  se  parler  veut  au  juge,  ou  au 
conseil,  de  soy  escalcer,  de  demander  et 
avoir  a  boire.  (Bout.,  Som.  rur.,  p.  883, 
éd.  1611.) 

3.  ESCHAUCIER,  -  chaussiev,  v.  a.,  pour- 
suivre : 

Ce  n'estoit  point  fait  d'un  tel  seigneur 
comme  il  estoit,  de  tout  seul  si  chassier  et 
eschaussier  ses  ennemis  a  desroi.  (Chron. 
du  bon  duc  Loys  de  Bourbon,  p.  S8,  Cha- 
zaud.) 

ESCHAUciois,  s.  m.,  poursuite  : 

Jusqu'au  Iref  des  Corsidonois 
Dura  li  granz  eschauciois. 
Sarrazin  sont  en  granl  effroy. 
(Blancandin,  Richel.  19152.  ap.  Sle-Pal.)   Miche- 
lant,  V.  19-2-2,  écrit  encaueeis. 

ESCHAUCIERRER ,     VOir    ESCHAUCIHER. 

ESCH.\uciRER,  cscaucirer ,  eskaucirer, 
esqaucirer,  escauchirer,  eschaucerrer,  es- 
chalcirrer,  eschacirrer,  escaucherer,  eschau- 
currer,  eschucirrer,  enchauscurrer,  verbe. 

—Neutr., regimber, se  raidir,  s'obstiner: 

Pur  ço  que  li  bue!  eschalcirrouent.  (Rois, 
p.  140,  Ler.  de  Lincy.) 


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37? 


Deas  feiz  a  treit  a  plat  se  point 
Oni  contre  aguillon  eschaucire. 
(Ben.,  D.  de  Korm  ,  11.  2053-2,  Michel.) 

Li  bnef  eschaleirrereiit  ;  l'arche  voleit  chair. 
(Garmer,   Vie  de    S.-Tliom.,    Richel.  13513, 
r  i\>  r".) 

La  mors  l'angousse  qui  est  gries, 
U  escaucire  de  ses  pies. 
Les  eus  du  cief  a  lues  tomes, 
L'ame  s'en  Tait,  si  .est  fines. 
(Eleocle  el  Pului..  llichel.  375,  f  42".) 

Qui  contre  afnillon  esqaucire 
Deux  fois  se  point,  ci  l'ai  dire. 

(/*.,  f  50".) 
Vers  les  Dius^veat  escaucirer, 
Gt  leur  respons  trestous  fauser. 

(/*.,  t"  36''.) 

Quant  nns  ne  peut  contre  le  mort 
Escaucirer. 
(.Vers  de  le  mon,  Richel.  375,  f°  3i0°.) 

Ponr  nient  sake  ne  ne  tire 
Qui  contre  nature  escaucire. 
(Du  Vilainnengousle,  dans  SI  .ilfiis,  p.  211,  G.  Paris.) 

Eschaucerrer  et  roidoier 
Ades  la  char  velt  contre  l'ame, 
uni  ne  l'amegroie  et  a  famé. 
(G.  DE   CoiiNQ,    de   i'Emper.,    Richel.   23111, 

Eschaucwrer  et  roidoier. 

(Id. ,»■*.,  ms.  Broï.,  f  133=.) 

Ki  contre  agnillon  escaucire 
Tierce  foies  se  blece  et  mort. 

(MousK.,  Chron.,  2(3918,  Reiff.) 

Qui  contre  agnillon  escaucire 
.11.  fois  se  point. 

On.,  ib.,  30308.) 

Contre  aiguillon  lait  mal  eschacirrer. 

(Gaydon,  3200,  A.   P.) 

Car  on  dist  ke  .ii.  fois  se  point 
Ki  contre  aguilion  eskaucire. 
(Adan  le  Bocu,  Chans..  Val.  Chr.  Ii90,  P  128 r°.) 
Qui  contre  agnillon  escaucire 
Il  s'en  pnet  destrnire  et  ocire. 
{Poet.  (r.  av.   1300,  t.  IV,  p.   1339,  Ars.) 
Qui  contre  Dieu  escauchiroient 
Et  disoient  qu'il  m'ochirroient- 

(Hir.  de  S.  Eloi,  p.  98,  Peigné.) 

Encressiez  est  li  amis  et  eschaucirra,  en- 
cressiez  est  et  engroissiez  ;  tant  couine  il 
servirent  nostre  Seigneur  orenttantde  de- 
lit  que  par  druge  eschaucirrerent  coulre  Deu- 
cil  pueple.  [PsauL,  Maz.  2S8,  f°  187  v°.) 

Oza  estendi  sa  main  a  l'arclie,  si  la  tint, 
car  un  des  bues  avoit  eschaucierré,  si  l'a- 
■voit  fait  chanceler.  (B(6;e,Richel.899,l°149\) 
Lat.,  calcitrabant  boves.  (Reg.,  11,  6,  6.) 

Et  beussent  le  très  pur  sanc  de  la  grape, 
li  amez  est  encressiez,  et  eschucierra,  et  en- 
gressiez  et  eslesiez.  (ib.,  f°  OS''.) 

Dure  chose  est  a  toi  que  cschaticirer 
contre  l'aguillon.  {Bible,  Maz.  684,  f  360'.) 

Les  bues  qui  menoient  le  chariot  com- 
mencierent  a  escaucirer,  si  clina  l'arche 
d'une  part  aussi  comme  pour  cheoir. 
(GuUBT,  Biblt,  Sec.  liv.  des  R.,  ix,  ms. 
Ste-Gen.) 

Dure  cose  est  a  toi  enchauscurrer  contre 
aguillon.  {Bib.  hist.,  Maz.  53-2,  i»  241>.) 

Dure  cose  est  a  toi  escaucherer  contre 
aguillon.  (Ib.,  t»  246".) 

Que  tu  escauchieres  contre  aguillon.  (ib., 

f  248'-.) 

Eschaucirier  contre  l'aguillon.  {Serm., 
ms.  Metz  262,  f°  65*.) 

X.  m. 


D'angoisse  et  de  labonr  li  fent  le  cuer  et  serre, 
El  an  pie  de  la  crois  a  la  mort  eschaucherre 
Quant  du  sang  précieux  voioit  fendre  la  pierre, 
Le  soleil  obscurcir,  trembler  tonte  lu  terre. 
(CA.  du  Honssijjneut,  ms.  Avranches  24i,  f°  6*.) 
Mais  chens  qui  ^.st'ûucirri?  encontre  l'esguillon 
Il  se  point  doublement,  dont  il  a  quisenchon. 
{Chron.  des  ducs  de  Bourg.,  10282.)  Impr.  escau- 
cine. 

—  Par  extens.,  se  remuer,  s'agiter,  se 
démener,  se  débattre  : 

Ki  oisl  le  felun  crier 
E  le  veist  eschalcirrer. 
(.Rou,  1"  p.,  586,  Andresen.)  Var.,  escaucherrer . 
(Pluquet,  V.  587,  impr.  escancherer.) 
Li  enfes  tant  eschaucierra 
Ke  en  l'estraim  s'envoinpa. 

{II/.,  3°  p.,  2887.)  Var.,  eschauccra. 

Li  enles  tant  escauchira 
Que  en  l'estrain  s'envolepa. 

(».,  Richel.  375,  f  221'.) 

—  Glisser  : 

Mais  li  brans  d'achiersîest  gnencis 
Et  par  desenre  escaucira. 

(Del  C"=  de  Poil..  Ars.  3327,  f  176'.) 

—  Act.,  repousser  : 

Nuitons  devient,  ses  eschaîcire, 
Et  si  fait  chandelles  de  cire, 
K'elle  offre  par  us  et  par  nombre, 
Ke  Dex  des  enfans  le  descombre 
Et  ke  la  pute  mors  les  prengne. 
(Gauthier    le   Long,   ap.    Scheler,   Trouv.   belg,, 
p.  232.) 

ESCH.\rjCURRER,  VOlr  ESCHAUCIREU. 

ESCHAUDiiEUR ,  echaiideuT ,  s.  m., 
espèce  de  pâtissier,  marchand  d'échaudés. 

Eschaudeeurs.  [Taille  de  Paris  en  1292, 
ap.  Géraud,  Paris  sotis  Phil.  le  Bel.) 

Echaudeur,  arthocopus.  (J.  Lagadeuc, 
Calliolic,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran, 
Bibl.  (Juimper.) 

ESCHAUDEis,  cschaudiz,  escaiidis,  escau- 
dich,  s.  m.,  échaudé  ; 

Escaudich,  arthocopus.  (Gloss.  rom.-lat., 
55,  Scheler.J 

Et  leur  escaudis  et  tout  autre  pain  qui  est 
tournez  pour  vendre.  (1355,  0>d.,  v,  511.) 

Pour  vingt  eschaudiz  et  deux  cens  d'ou- 
bliés. (1465,  Compt.  de  l'aumosn.  de  S.  Ber- 
thomé,  l"  105  r»,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Est  encore  usité  dans  l'Aunis. 

EscHAUDEEMENT,  adv.  daiis  un  mo- 
ment de  colère  : 

Item,  que  ce  qui  fu  dit  et  fait  des  dis 
ribaus  l'u  fait  eschaudeement,  bastivement, 
et  sens  avis  et  sens  délibération.  (1327, 
Arcb.  adm.  de  Reims,  II,  444,  Varin.) 

■EscHXVDE'ME7iT,eschauldemenl, eschau- 
deement, eschaudiement,  s.  m.,  lotion  avec 
de  l'eau  chaude  : 

Quant...  est  faicte  de  ce  (de  la  fleur  de  la 
vigne  sauvage,  de  l'huile  et  du  vin  aigre) 
l'omeutacion,  c'est  a  dire  eschaudiement. 
(Jard.  de  santé,   I,  28,  impr.  la  Minerve.) 

Soit  faicte  fomentacion  et  eschaitdeement 
de  eaue  de  pluye.  [Ib.,  134.) 

Foment  et  eschauldement.  (Ib.,  383.) 

\      ESCHAUDER,  escaudcr,  v.  a.,  chauffer, 
,   réchauffer,  faire  bouillir  : 


Lors  a  la  dame  une  geline 
Fait  eschauder  et  nn  chapon. 
{Dame  qui  ftst  balre  son  mari,  ms.  Berne  351, 
l'  7'J''.) 

Je  mangeroie  bien  .i.  pouchin  escaudé 
En  oiie  ou  en  lart. 

(Doon  de  Maience,  1857,  A.  P.) 

Et  lors  est  la  terre  eschaudee  du  soleil. 
(Chron.  de  France,  ms.  Berne  590,  l"  136».) 

—  Brûler,  incendier  ; 

Li  pais  estoit  gastes  et  la  terre  escaudee. 

(Conq.  de  Jérus.,  3824,  Hippeau.) 

Lerme  est  si  forz  quant  el  est  chaude 
Tôt  le  pecbié  art  et  eschaude. 
(G.  DE  Coi.vci,  Mir.,  Richel.  2163,  P  15'.) 

Il  avoit  viUainnement  ars  et  escaudet  le 
coutet  de  Haynnau.  (Fboiss.,  Chron.,  Il, 
212,  Luce,  ms.  Amiens,  f"  42  V.) 

ESCHAUDERIE.    S.  t.,    p.-6.   liCU  OÙ  l'OH 

vend  des  échaudées  ; 

CoUin  Mallaquin  en  Veschauderie.  (i328. 
Doc.  inéd.  sur  la  Pic,  II,  497,  BeauviUé.) 

ESCHAUDET,  S.  m.,  échaudéo  T 
Briques  ressemblans  à  eschaudets  en  re- 
tiennent aussi  le  nom.  (0.  de  Serres,  v, 
8,  éd.  1617.) 

EscHAUDEUR,  S.  m.,  abattoir  : 

h'eschaudeur  public  ou  ou  plumoit  les 
porcs.  (Enq.  du  28  oct.  1523,  sect.  C,  proc. 
crim.,  Arch.  mun.  Dijon.) 

EscHAUDissEUR,  S.  m.,  colul  qui  fait 
et  vend  des  échaudés  : 

Et  ne  doivent  avoir  chil  wastelier  ne 
chil  escaudisseur  par  leur  serement  chas- 
cuns  que  troys  varies  crians  leur  pain. 
(Avr.  1335,  Ord.  s.  le  boulang.,  Arch.  mun. 
Arras.) 

Et  ne  doivent  avoir  chil  vuastilier  ne  cil 
escaudisseur  par  leur  serement,  chascuns 
que  trois  varies  crians  leur  pain  parmi  le 
ville.  (1372,  Ord.,  V,  511.) 

EscHAUDOiR,  -  douev,  s.  m.,  vase  à 
chauffer  ; 

Pour  sis  cent  vingt  trois  livres  de  fer 
pour  faire  deux  paelles,  un  rouable,  un 
eschaudouer  et  les  pies  des  contreroustiers 
pour  la  cuisine,  10  1.  10  s.  (1380,  Compt. 
de  l'hot.  des  Rois  de  Fr.,  p.  234,  DouiJt 
d'Arcq.) 

ESCHAUER,   voir  ESSEVER. 

EscHAUF.\GE,  -  aigc,  eschauff.,  s.  ni., 
bois  de  chauffage  : 

De  restituer  arreraiges  aux  usaigiers  ijui 
riens  n'en  aveyent,  en  eschauffaiges  et  en 
choses  semblables  qui  sont  annuelz,  tem- 
porelz  et  momeatanez.  (1402,  Ord.,  VIII, 
528.) 

Que  les  maistres  verdiers,  gruiers,  gardes 
et  "maistres  sergens  qui  ont  esté  se  soient 
eslargis  de  restituer  arreraiges  aux  iisai- 
giers  qui  riens  n'en  avoient,  en  eschauf- 
(âges  et  en  choses  semblables  qui  sont  an- 
nuelz, temporelz  et  momentanez...  (Cous- 
tum.  de  France,  1°  27  v°,  éd.  1517.) 

ESCHAUFAiLLE,  escaufaile,  s.  f.,  chauf- 
ferette à  mains,  chauffe-mains,  boule  de 
métal  dans  laquelle  on  introduisait  de  la 
braise  ardente,  et  dont  se  servaient  à 
l'église  les  prêtres  et  les  fidèles  : 
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Se  vosYoleis  faire  .i.  escaufaite  de  mains, 
vos  fereis  ausi  corne  une  punie  de  keuvre 
de  .II.  moitiés  clozeice.  Par  dedans  le  pume 
de  keuvre  doit  avoir  vi  ciercles  de  keuvre  : 
cascuns  des  ciercles  a  ii  toreillons  et  ens, 
en  mi  lieu,  doit  estre  une  paelete  a  ii  to- 
reillons. Li  torillon  doivent  estre  cangiet 
en  tel  manière  que  li  paelete  al  fu  demeurt 
ades  droite;  car  li  uns  des  toreillons  porte 
l'autre  ;  et  se  vous  le  faites  a  droit  si  comme 
li  letre  le  vos  devize  et  li  portraiture, 
torner  le  poes  quel  part  que  vos  voleis;  ja 
li  fus  ne  s'espandera.  Cis  engiens  est  bons 
a  vesque.  Hardienient  puet  estre  a  grant 
messe,  car  ja  tant  com  il  tiegne  cest  en- 
giens entre  ses  mains,  froides  nés  ara, 
tant  com  fus  puist  durer,  i  Album  de  Vill. 
de Honnecourt,  p.  90,  Lassus.) 

EscHAUFAUDEEUR,  S.  m.,  construc- 
teur  d'échafaudages  : 

Eschaufaudeeurs.  (Taille  de  l'î^J'i,  ap.  Gé- 
raud,  Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

ESCHAUFAUDERj  escharfauder,  eschar- 
faulder,  escaffnuder,  escafauder,  escaff.,  es- 
kiefauder,  v.  a.,  exposer  sur  un  échafaud  : 

Lesquels  furent  pris  et  emprisonnez,  es- 
charfaudes,  mictrez,  et  preschez  publique- 
ment. (Juv.  DES  Urs.,  Uist.  de  Charles  VI, 
_  an  1408,  Michaud.) 

Que  M.  l'inquisiteur  de  la  foye  chré- 
tienne et  aultres  s"  d'église  ont  intention 
de  entendre  au  fait  d'aucuns  hérétiques, 
telz  que  Jaquemart  de  Bleharies  et  aultres, 
et  les  escaffnuder  sur  le  marchié.  (20  déc. 
1429,  Reg.  aux  Causaux,  Arch.  Tournai.) 

Fut  escharfauldé  et  presché  publique- 
ment en  la  cité  d'Evreux,  et  condamné 
perpétuellement  es  prisons  de  l'evesque 
d'icelle  cité,  Maistre  Guillaume  Edeliue, 
docteur  en  théologie.  (J.  Chartier,  Chron. 
de  Chart.  VU,  c.  270,  Bibl.  elz.) 

Par  arrest  du  29  mai  1408  fut  ordonné 
que  la  bulle  seroit  lacérée;  Gousalve  et 
Conseloux  porteurs  d'icelle  seraient  eschaf- 
faudez,  et  preschez  publiquement.  (PaSQ., 
Rech.,  111,  18.) 

Et  parce  qu'elle  ne  voulut  jamais  des- 
mordre  ceste  créance,  elle  fut  escharfaudee 
et  preschee  le  troisiesme  de  septembre 
mil  quatre  cens  trente,  et  le  jour  mesme 
bruslee.  (Id.,  ib.,  VI,  5.) 

—  Servir  d'échafaudage  à  : 

Por  mener  cloies  au  mares  por  les  pain- 
iTis  eskiefauder.  (1304,  Trav.  auxchdt.  des 
C.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f  18.) 

Pour  faire  cloies  pouresca/'aifde)'  les  mâ- 
chons. {Ib.,  f  28.) 

ESCHAUFEDos,  eschauffedos.s.  m., sorte 
de  cheminée  : 

En  un  murmoitoyen  entre  deux  voisins, 
l'un  ne  peut  avoir  advantage  ne  servi- 
tude ijuelconque  au  préjudice  de  l'autre, 
sans  juste  et  exprès  tiltre,  soit  en  chemi- 
nées, ou  eu  eschauffedos,  ou  en  fenestres, 
ou  glaçouers,  et  privées,  ou  autrement 
que  ce  soit.  (Gr.  Coût,  de  Fr.,  p.  253.  éd. 
1633.) 

EscHAUFEE,  escaufee,  s.  f.,  ardeur,  co- 
lère enflammée  : 

Et  fiert  comme  desvé  de  mouU  graot  escaufee. 

(Doon  de  Maience,  8533,  A.  P.) 

Vee«  comme  il  caploie  et  fiert  d'une  escaufee. 

(W..  854U.) 

De  la  perche  qu'il  tint  lor  a  taule  donnée 

Qu'il  les  fent  et  desclot  par  moult  grant  escaufee. 

{Ib.,  10013.) 


—  Échaiiffourée  : 

Li  Flamencb  se  retrairent  petit  a  petit, 
qant  il  orent  fait  lor  escaufee.  (Froiss., 
Chran.,  IV,  273,  Luce,  ms.  Rome.) 

liscHAUFEEMENT,  -  feiHent,  eschuuff., 
adv.,  avec  ardeur,  avec  colère  : 

Commanda  assez  eschaufeement  a  deux 
des  sergents  de  ladite  prevosté...  que  il 
alassent  geler  et  ruer  en  my  le  chemin  et 
la  voie  touz  les  biens  dudit  Thierri.  (1348. 
Arch.  adm.  de  Reims,  II,  1222,  Doc.  inéd.) 

Icellui  Jaquet  dist  moult  ireusement  et 
eschauffement  telles  paroles.  (1400,  Arch. 
JJ  163,  pièce  316.) 

Si  vindrent  tantost  moult  eschauffee- 
ment  a  rfscarmouche.  'Froiss.,  Chran., 
Richel.  2660,  f  90  v».) 

ESCHAUFELicT,  S.  m.,  bassinoire  : 

Un  eschaufelict.  (Inv.  de  F.  de  Gaing, 
seig.   d' Oradour-sur-Glane,  21  juill.  1367.) 

ESCHAUFERETE,  eschuiifferette,  s.  f., 
réchaud,  en  particulier  chariot  de  fer  h 
quatre  roues  pour  se  chauffer  au  chœur  : 

Le  bachiu  et  Veschauferete.  (1360,  In- 
vent, de  l'ostel  de  N.-D.  des  Barres,  Arch. 
Loiret,  Ste-Croix  G  11.) 

Eschaufferette,\a\sseau  propre  a  reschauf- 
fer  les  viandes  dans  un  plat  ou  escuelle. 
(NicoT,  Thresor.) 

ESCHAUFETE,  -  etle,  esclMuff.,  s.  f.,  ré- 
chaud : 

Chafyudysshe,  eschauffette.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  203,  Génin.) 

Poses  le  plut  escuelle  sur  une  eschau/fele, 
avec  de  la  broize.  (0.  DE  Serr.,  Th.  d'a- 
gr.,  VIII,  5,  éd.  1605.) 

ESCHAUFKTEUR,  -  ow,  eschauff.,s.  m., 
foyer,  habitation  chauffée  ; 

Maison  avecques  une  cheminée  faisant 
eschauffetour.  (1486,  Trinité,  Nieuil,  ch.  3, 
art.  I,  Arch.  Vienne.) 

Eschauffeteur  de  trois  travées  et  un  four 
y  joignant.  (1487,  ib.) 

EscUau/fetourou  maison  pour  la  demou- 
rance  d'un  laboureur,  de  .xx.  piez  de 
long  et  .XVI.  piez  en  large  de  muraille, 
couvert  de  tieulle,  cheminée  et  ung  four. 
(1494,  N.-D.  la  Grande,  S.  Sauvant,  Arch. 
Vienne.) 

EscHAUFETOiRE,  eschauff.,  s.  f.,  cha- 
leur : 

Quant  vint  a  V eschauff eloire  du  jour. 
{Chron.  altrib.  d  J.  Desnouelles,  Rec.  des 
Hist.,  XXI,  185,  var.) 

ESCHAUFETURE,  Bschouff.,  echoufiture, 
eschafiture,  s.  S.,  échauffeuient,  inflamma- 
tion, chaleur  : 

Et  tant  le  atteyna  que  par  eschaufeture 
et  sans  aucune  délibération  il  prist  un 
tison  de  huche  et  en  ferist  son  dit  vallet 
(1349,  Arch.  JJ  78,  f  64  r".) 

Eschafiture,  heatyns;  or  chafyng.  (Pals- 
grave,  Esclairc.,  p.  231,  Génin.) 

Pour  guarir  soudainement  l'escorcheure 
qui  vient  sur  le  membre  tant  d'hommes 
que  de  femmes,  a  raison  de  trop  grande 
esehauffelure.  {Basliin.  de  récentes,  f' 39  v», 
éd.  1548.) 

L'usage  de  ce  est  bon  principallement 
en  esté,  car  ces  choses  sont  bonnes  aux 


eschauffelures  de  l'estomach.  (Arnoul  de 
ViLLE-NovE.  Trésor  des  pauvres,  f»  123  r», 
éd.  1381.) 

Les  sieurs  de  justices,  comme  aussi  les 
procureurs  et  eschevins  de  Provins,  firent 
ung  procès  verbal  de  tout  ce  que  dessus 
et  de  la  mort  du  cheval,  qui  fut  visité  par 
les  mareschanx  de  la  ville,  lesquelz  décla- 
rèrent qu'il  n'estoit  mort  du  coup  d'arque- 
buse qu'on  luy  avoit  porté,  ains  de  Vechau- 
fiture  qu'il  avoit  eue  au  travail  que  son 
maistre  luy  avoit  donné.  (Haton,  Mém., 
an  1581,  Bourquelot.) 

ESCH.AUPEUR,  eschauff.,  s.  m.,  réchaud  : 
Ung  eschauffeur  a  mectre  sur  table  et 
deux  paelles  bassinoires  pour  eschauffer 
les  licts  des  povres.  (1501,  Invent,  de 
l'Hôtel-Oien  de  Beaune,  Soc.  d'Archéol.  de 
Beaune,  1874,  p.  136.) 

ESCHAUFEURE,  eschauffeuTB,  escaufure, 
s.  f.,  échauffement,  inflammation,  cha- 
leur : 

Cers  est  une  beste  sauvage,  de  cui  li 
ancien  dient  que  il  n'a  eschaufeure  de 
fièvre  en  nul  jors  de  sa  vie.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  232,  Chabaille.) 

Se  li  sans  seurhahonde  il  escaufe  tout 
le  cors  il'escaufure,  inflament  le  cuer  et  le 
cors.  (Frag.  d'un  liv.  de  médecine,  f»  8  v», 
ms.  Berne  A  93.) 

Dout  quant  li  uns  voit  l'autre  u  del  autre 
li  sovient,  se  dont  li  est  delitable,  il 
esehaufe  et  del  escaufure,  se  forte  est,  si 
rougist,  et  si  sue.  {Li  Ars  d'Amour,  I,  168, 
Petit.) 

Contre  eschauffeure  de  foye.  (Frère  Ni- 
cole, Trad.  du  Livre  des  ProuffUz  champ, 
de  P.  des  Crescens,  f»  72  v,  éd.  1516.) 

ESCHAUFOiR,  eschauffoir,  eschaufoer, 
escaufoir,  s.  m.,  réchaud  : 

Le  nuit  del  Noël  doit  li  celeriere  cou- 
mander  deus  convierses  a  porter  del  fu  en 
Vescaufoir  u  les  dames  s'escauferont  en  le 
intervalle.  {Règl.  de  Citeaux,  ms.  Dijon, 
f»  8  V».) 

.11.  eschaufoers  et  .ii.  bacins.  (1329,  In- 
vent, de  mad.  Ysab.  de  Mirande,  Arch. 
Vienne.) 

Ung  eschauffoir  d'argent  a  eaue.  (1520, 
Invent,  de  Marguer.  d'Autriche,  ap.  La- 
borde.  Emaux.) 

ESCHAUFOisoN,  eschauffoisou,  escho- 
foyson,  eschaufaison,  eschaulfaison,  eschau- 
feisson,escauffison,  s.  f.,  chaleur,  échauffe- 
ment : 

Veschaufeisson  don  foie.  (Li  Livres  des 
pierres,  Richel.  12786,  f"  28=.) 

Eschauffoison  du  foye.  {Le  grant  Herbier, 
(o  27  i-o^  Ny  verd.)  Eschofaysan.  (Ib.,  f°  33r».) 

Eschauffaison    de    foye.    (FRA^'CHIEHES, 
Fauc,  II,  20,  Ars.  2710.) 
Quand  rbumeur  vieille  alors  des  eani  laissée. 
Fut  par  l'ardeur  du  cler  soleil  pressée 
H' eschauffoison. 

(Cl.  Mar.,  Mel.  d'Ov..  1.  I.  éd.  1S44.) 

Et  pour  donner  eschauSfoison  egalle 
A  terre  et  ciel,  ne  mou  te,  ne  devalle. 

(iD.,  ib.,  I.  2.) 

Platon luy  donna  (à  Timotheus)  un 

jour  a  soupper d'un  appareil  qui  n'ap- 
porte point  de  tiehvreuse  eschaufaison,  ny 
d'inflammation.  (Amyot,  (Muv.  mor.,  VI, 
Proeme.) 

—  Chaleur  d'action  : 


ESC 

Puis  iert  entre  lez  aoltrez  en  celle  escauffison. 
(H.  Capet.  1466,  A.  P.) 

—  Chaleur  d'emportement,  colère  : 
Vef  Fedri  s'en  ala  en  prande  fscan/fîson. 

(H.  CatrI,  2584,  A.  P.) 

La  pnrolle  de  escMuffaison  et  de  felonnie 
luy  faillit.  (A.  Chart.,  l'Esper.,  OEuv., 
p.  270,  éd.  1617.) 

Eschauffoison.  stoniacbation,  chafyns  of 
the  niynde.  (P.^lsgrave,  Esclairc,  p.  204, 
Génin.) 

Echauffaisor)  est  resté  dans  la  langue 
vulgaire  pour  désigner  une  indisposition 
qui  se  manifeste  par  quelque  éruption  à 
la  peau. 

EscHAUFORE,  S.  !.,  Miot  altéré  pour  la 
rime,  chaleur,  emportement,  colère  : 

Mes  il  parla  par  escliaufore, 
Poar  ce  li  clers  do  Sainte  More 
Qui  n'enteodoit  que  voloit  dire 
Li  redargna  sa  malire. 

(Fal/I.  d'Ov.,  Ars.  5060,  f  167».) 

ESCHAUGAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESCUAKGAITEOR,  VOir  ESCHARGAITEOR. 

ESCHAUGAITIER,    VOir    ESCHARGAITIER. 

ESCUAUGNE,  VOir  ESSAUNE. 

ESCHAUGOURTE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESCHAUGUETEMENT,  VOir  ESCHARGAI- 
TEMENT. 

ESCHAUGUETIER,   VOir  ESCHARGAITIER. 

ESCHAUGUETOUR,  VOir  ESCHARGAlTEOR. 

ESCHAUGUETTE,    VOir  ESCHARGAITE. 

ESCHAUGUETTEUx,  qui  fait  le  guet  : 
Spéculateur.  Eschauguetleux.  (La  Porte, 
Epilk.,  éd.  1571.) 

ESCHAUGUITE,  VOif  ESCHARGAITE. 
ESCHAULE,  voir  ESSAULE. 
ESCHAULER,  VOir  ESSAULER. 

ESCHAUMAiGE,  eck.,  S.  m.,  lieu  défri- 
ché : 

En  y  comprenant  aussi  au  regard  des 
villes  seans  sur  ladite  rivière  de  Somme 
du  costé  de  la  France,  les  banlieues  et 
echaumaiges  d'icelles  villes,  pour  en  jouir 
par  niondit  seigueur  le  duc  de  Bourgogne. 
(Traité  d'Arras,  21  sept.  1433.) 

Dans  la  Bourgogne,  Yonne,  on  dit 
êchaumer  pour  défricher. 

ESCHAUNEH,    VOir  ESSAUNER. 
ESGHAUNGEOR,  VOir  ESCHANGEOR. 
ESCHAUSSEMENT,  VOlr  ESCHARSEMENT. 
ESCHAUSSIER,  VOir  ESCHAUCIER. 

ESCHAU.STRER  (s'),  v.  réfl.,  regimber: 
Qi   countre   agnilloua  s'eschaustre  deux 

foiz  se  ipoyut.    (Proverbes  de  Fraunce,  ap. 

Ler.  de  Liucy,  Prov.) 

C'est  le  même  mot  qn'esekaucirer,  avec 
déplacement  d'accent. 

EscHAUVER,  v.  a.,  luot  dorigine  obs- 
cure, exprimant  l'idée  de  trancher,  couper 
dans  les  exemples  suivants  : 


ESC 

Por  ce  l'apeloit  l'en  mont  Escalvaire  que 
l'en  i  faisoit  les  justices,  et  que  l'en  i 
eschauvoit  les  uiambres  que  l'en  i  jugoit  a 
perdre  aus  malfaiteurz.  (Cont.  de  G.  de 
Tyr,  cl).  IV,  Rec.  des  bist.) 

Pour  çou  apele  on  cet  mont  Mont  de  Cal- 
vaire c'on  i  faisoit  les  justices  et  çou  que 
li  lois  apurtoit,  et  c'on  i  escauvoit  les 
Diembresc'onlor  jugeoit  a  perdre.  (Chron. 
d'Ernoul,  p.  19b,  Mas-Latrie.)  Var.,  escal- 
voit. 

ESCHAUVI.SSURE,  S.  {.,  Calvitie  : 

Eschauvissure  est  le  depoillement  ou 
spumeron  du  cbief.  (Hagins  le  Jwi/,  Richel. 
24276,  f»  S  r».) 

ESCHAVAGE,  VOir  ESCAUWAGE. 

1.  ESCHAVER,  escaver,  v.  a.,  extraire  en 
creusant  : 

En  cest  règne  uaisent  les  pieres  que  l'en 
apele  torchiose,  et  bi  in  a  engraut  habun- 
dance,  car  il  les  trevent  en  les  montagnes, 
car  il  le  «scawnt  dedens  la  roche.  (Voy. 
de  Marc  Pal,  c.  xxxv,  Rou.x.) 

2.  ESCHAVER,  voir  ESSEVER. 

3.  ESCHAVER,  voir  ESCHIVER. 
ESCHAVI,  voir  ESCHEVI 

EscHAviGNET,  S.  m.,  dimin.  d'éehevin: 

Lo  maior  et  \esesclmvignes.  (Ch.  de  1212, 
Cab.  du  Fresne,  Metz.) 

Nous,  le  maistres  eschevins  et  li  escha- 
vignez.  (1319,  Hist.  de  Metz,  III,  330.) 

ESCHAVINE,  voir  ESCLAVINE. 

ESCHAviNiE,  S.  f.,  chute,  éboulement  : 
Tous  arbres  et  plantes  estans  sur  les 
chemins  royaux,  et  autres  flegards  ap- 
partiennent aux  propriétaires  des  terres  y 
adjacentes,  en  entretenant  par  eux,  les 
chemins  et  rives  d'iceux,  a  leur  péril  d'es- 
cltavinies.  (Coût,  de  Lalleue,  Nouv.  Coût, 
géu.,  I,  378».) 

1.  ESCHAVIR,  voir  ESCHEVIR. 

2.  ESCHAVIR,   voir  ESCHIVIR. 

ESCHAvoiR,  S.  m.,  rouet,  dévidoir  : 

Laquelle  femme  desviiidoit  du  file  en  un 
escliavoir.  (1389,  Arch.  JJ  138,   pièce  3.) 

EscHAWixGE,  escawetige,  s.  m.,  sorte 
de  droit  perçu  par  les".échevins  : 

Li  Loereng  qui  en  la  nef  remaincnt,  e 
lur  aveir  i  vendent,  e  ne  passent  la  rue  de 
Tliamise,nele  werf,  pur  altre  ostel  prendre 
en  la  cité,  il  ne  durrunt  altre  eschawinge, 
fors  la  costume  del  vin.  (Lois  de  la  cité  de 
Lond-,  ms.  Brit.  Mus.  add.  14252.)  Var., 
escawenge.  (Lib.  Custum.,  1,62) 

ESCHAYS,  adj.,  cagneux  : 

Je  vas  eschays  —  I  shayle,  as  a  man  or 
horse  dothe  that  gothe  croked  vvith  his 
legges.  (Palsgr.we,  Esclairc,  p.  700,  Gé- 
nin.) 

Il  est  trop  tart  de  le  batre  pour  cela  a 
cest  eure,  car  il  yra  eschays  tant  qu'il  vi- 
vcra.  (Id.,  ib.) 

ESCHAVTE,   voir  ESCHEOITE. 

ESCHE,  hesche,  eche,  esce,  asche.  aicho, 
oiche,  s.  f.,  appât,  amorce  : 


ESC 


379 


Si  corne  li  poissons  ki  mort 
En  Vesce  qnant  bone  la  sent. 
(Uns  moult  biaua  Miracles,  Ars.  3527,  f  45*.) 
Si  com  li  peissoQs  qui  s'amort 
En  Voiche,  et  qnant  bone  la  sent 
Tant  la  vuet  que  tonte  la  prent. 
Et  li  ainz  qui  est  desoz  mis 
L'acroiche  tant  que  il  est  pris. 

</*.,  r  55'.) 
Quant  li  pechierres  veut  penre  le  pois- 
son a  l'aing,  il  cuevre  lou  fer  de  Yeche. 
(JoiNV.,  Credo,  p.  518,  Wailly,  éd.  1867.) 
N'aves  vous  mie  esche,  c'est  a  dire  n'aves 
vous  mie  amorsail  a  mectre  es  bains? 
(P.  Ferget,  Nouv.  Test.,  f»  143  v»,  impr. 
Maz.) 

—  Tout  ce  qui  sert  à  faire  prendre  ou 
alimenter  le  feu: 

Li  quens  ot  hesche,  le  fn  i  ot  tonchlé 
Tant  qu'il  art  mervillens  et  plenier. 

(Les  Loh.,  Ars.  BL  180,  f»  88  v".) 
Si  com  li  feus  en  Vesche  prent. 

(Florimonl,  Richel.  792.  f°  12'  ) 

Si  com  li  feus  a  Vasche  prent. 

(Ib-,  Richel.  15101.  f»  25*.) 
Mes  tout  ausi  comme  li  esche 
A  mestier  au  fea  alumer. 

(Lai  du  Conseil,  p.  90.  Michel.) 
De  matière  qui  se  tient  soiche 
Et  qui  por  feu  est  droite  aiche. 
(J.   DE    PmoRAT,   Liv.   de  Yegece,   Richel.    1601, 
f  74''.) 

Mes  li  François  les  fens  aliment 

En  raainz  liens,  de  chailloz  et  d'eche. 

Et  puis  gietent  enz  bniche  sèche. 

(GoiAiiT,  Roy.  lign..  3511.  Bachon.) 
Se  tu  veulx  faire  bonne  esche  pour  alumer 
du  feu  au  fusil.  (Ménagier,  ii,  263,  Bibliopb. 
fr.) 

Et  ces  hommes,  a  tout  oeile  et  esche, 
mectent  le  feu  dedens.  (CnisT.  DE  Pis., 
Charles  V,  2"  p.,  ch.  37,  Michaud.) 

Pic,  éke,  éclat  de  bois. 

La  langue  moderne  a  gardé  aiche  ou 
éche,  ver  de  terre  employé  comme  appât. 

ESCHEABLE,  adj.,  relatif  aux  escftcoïtei, 

aux  successions  : 

Baillons  et  delessons  perpetuelment  a 
tous  jours  a  coustume  escheable  et  main 
mortuble  a  Jehan  Bugnou...  une  pièce  de 
désert.  (1409,  Arch.  .M.\l  32,  f"  22  v».) 

ESCHEAL\VAITE,   VOlr  ESCHARGAITE. 

ESCHEAXCE,  - ansc ,eschaance ,  escaance, 
eskaance,  eschaance,  escheance,  eschance, 
-  anche,  esqueance,  escance,  escanclie,  es- 
quence,essanche,  s.  f.,  succession,  héritage, 
en  particulier  héritage  en  ligne  collatérale: 

Toutes  nous  lot  nos  eschances. 

(G.  DE  Coi.NCI,  Mir.,  ms.  Soiss..  i'  58^) 
INus  n'a  paradis  d'eskaance. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  375,  f°  SSS'.) 
Grant  eschaance  eusl  eue 
Don  mien,  se  me  fust  escheae. 

(Rom.  du  S.  Graal,  1361,  Michel.) 
Et  font  aloianches  et  fois 
Pur  autrui  mètre  en  defois 
Son  irelage  ou  son  eschance 
Dont  a  la  fois  ont  mescheaoce. 

<Couronnem.  Renart,  1593,  Méon.) 
Et  si  xverpirent   a  signor  Henri  Wanbe 
devant  les  eskievins  tote  le  escance  k'il  at 


380 


ESC 


ESC 


ESC 


tendoient  en  celé  tiere  et  tôle  le  droiture 
k'il  i  avoient.  (Trad.  âuxin"  s.  d'une  letl. 
contenant  vente  d'une  rente  de  1197,  Tail- 
liar.) 

Se  leur  venoit  cille  moitiés  de  celé  mai- 
zon  de  Vetkaance  Robert  Waille  leur  frère 
{Chirog.  de  1234,  Arch.  S.-Quent .,  liasse  24.j 

Toutes  les  escheanses  qui  escheues  li  es- 
toient  de  par  le  devant  dit  Gilon  sen  père. 
(Juin  12S3,  Arch.  mun.  Laon.) 

Par  raison  d'iretaue,  par  raison  d'es- 
chaance,  par  raison  d'aumosne,  ne  par 
autre  raison,  ne  irons  a  nul  jour  encontre 
toutes  ces  choses  devant  dites.  (1237,  Cart. 
de  St  Michel  en  Tierache,  Richel.  1.  1837S, 
p.  2S8.) 

Tous  caus  et  toutes  escaances.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  219,  var.,  Chabaille.) 

Etqueance  si  est  quant  héritages  esquiet 
de  costé,  par  le  defaute  de  ce  que  cil  qui 
muert  n'a  nul  enfant,  ne  nul  qui  de  ses 
enfans  soient  issu,  si  que  héritages  esquiet 
au  plus  prochain  parent,  si  comme  a  ses 
frères,  ou  a  ses  sereurs  se  il  n'i  a  nul  frère, 
ou  a  ses  oncles  s'il  n'i  a  nul  frère  ne 
sereurs,  ou  a  ses  antains  s'il  n'i  a  frères  ne 
sereurs  ne  oncles,  ou  a  ses  cousins  ger- 
mains ou  a  ses  cousines  germaines  s'il  ni 
a  nul  plus  prochain,  ou  a  son  plus  pro- 
chain parent  dedens  le  quart  degré  de  li- 
gnage. (Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  c.  xrv, 
3,  Beugnot.) 

Se  tere  esquiet  de  costé  a  celi  qui  est 
maries,  comme  d'oncle  ou  d'antain,  de  frère 
ou  de  sereur,  ou  de  plus  lointaing  degré 
de  lignage  et  li  hons  muert,  le  feme  ni  a 
nul  douaire  eu  tel  manière  d'esqueance. 
Mais  s'aucune  tele  esqueance  est  esqueue  a 
l'omme  avant  qu'il  ait  espousé,  il  est 
aperte  coze  qu'ele  en  est  douée,  aussi  bien 
comme  du  propre  héritage  a  l'omme.  (Id., 
ib.,  c.  XIII,  13.) 

Moût  de  diverses  coustunes  sont  en  par- 
ties d'eritages  qui  viennent  en  descendant 
ou  par  esqueance  de  costé,  par  le  roiame. 
(1d.,  ib.,  XIV,  1.) 

Et  leurestoit  ladicte  chastelenie  de  Mont- 
meliant  descendue  par  eschanche  d'autre 
terre  fait  aus  seigneurs  de  Calelot.  (1288, 
Charte  de  Chaalis,  Grenier  314,  n»  113, 
Riche!.) 

Par  escaanche.  (1290,  Chap.  Noyon,  Arch. 
Oise,  G  1767.) 

Les  quieus  (héritages)  leur  estoient  venus 
de  Vesqueanche  Rogier  Banquet.  (1300, 
Chap,  Beauvais,  Arch.  Oise,  G  1300.) 

La  succession,  descendue  et  escheance 
de  ladite  feu  Gile.  (1316,  Arch.  JJ  33,  C 
42  r°.) 

Ciaus  ki  aquierent  richeces  par  leur  tra- 
vaus  u  par  dons  u  par  esicaances  de  parens. 
(Li  Ars  d'amour,  I,  112,  Petit.)  Var.,  es- 
saiiches. 

Cil    sunt    plus   volentiers   large,   ki  ri- 
checes ont  par  escheance.  {Ib.,  I,  394.) 
J'ay  nag  onole  a  bouchier  qai  a  grande  tenaace; 
S'il  se  pooit  morir  j'en  aroie  Vescanche. 

(U.  Capel,  449,  A.  P.) 
Ja  Toi  ge  qae  fortuoe  si  est  de  men  aidance 
Qui  me  poroit  enOa  doaner  mùolt  ooble  escanche. 
(16.,  141S.) 

—  Evénement  : 
Lors  m'avint  la  mescheance 
Qui  me  fa  dare  escheance. 
(Christ,  de  Pisan,  Liv.  du  chem.    de  long  esliide, 
1-25,  Puschel.) 

EscHE.\NMEXT,  adv.,  par  hasard,  ino- 
pinément, tout  à  coup  : 


Evenienter,  advenamment  esclieamment. 
{Yocab.  compend.  ex  summa  Januens.,  ap. 
Duc,  Evenienter.) 

ESCHE.\T,  voir  ESCHEOIT. 

ESCHEA0,  ech.,  s.  m.,  radeau,  train  de 
bois  flottant  : 

Echeau  de  bois  a  faire  pipes.  (Sept.  1S77, 
Arr.  imp.,  Orl.,  Gibier,  1579.) 

Tonneaux  et  escheaulx.  (1392,  Arr.  imp., 
Hotot,  1606.) 

Se  disait  encore'dans  la  première  moitié 
du  xvii°  s.  : 

Pour  chacun  escheau  de  bois  carré,  tra- 
versin, sappin,planches  etautres  bois.  (Juil- 
let 1646,  ^IT.  imp.,  Orl.,  Hotot,  1646.) 

Cf.  ASSEIAULT. 

ESCHEC,  eschac,  ech.,  ach.,  escec,  esk., 
-eq,  -ek,  -ac,~aic,  -iec,  -iek,-iet,  echaic, 
eslchez,  s.  m.,  butin,  prise,  toute  sorte  de 
bonne  aubaine  : 

MdU  grant  eschec  en  nnt  si  cbevalier 
D'or  e  d'argent  e  de  gaarnemenz  chiers. 

(fio/.,  99,  MuUer.) 
Cist  paien  vont  grant  matirie  qnerant  : 
Eacoi  avram  an  eschec  bel  e  gent. 

(/*.,  1166.) 

Escec  en  mainent  et  mervellns  et  grant. 
(Les  Loh.,  Richel    1443,  ap.  Vietor,  Hanischr. 
der  Geste  des  loh.,  p.  81.) 

Y.  torne  que  grant  eschec  ont  pris. 

(«.,  ms.  Berne  113,  P  11  r".) 
Moult  grant  eschac  i  ot  le  jor  conquis. 

(Ib..  ms.  Monlp.  H  243,  f»  30".) 

Trestot  l'avoir  et  l' eschac  qu'il  conqnist. 

(«..  f»  2^^) 

Cil  de  Coloigne  ont  grant  eschec  conquis. 

(/*.,  f»  218^) 

G  rans  fn  Veschas  que  li  dus  ot  conquis. 

(Ib.,  r>  107=.) 

L'escek  de  la  descooGlnre 
Ont  sempres  cargié  a  droileare. 

(Beh.,  Troies,  Richel.  3"5,  f°  77°.) 
Ke  vos  saureit  nul  hom  cnnler 
L'eschec  de  la  desconBture, 
Kar  trop  fn  grant  a  desmesare. 

(iD.,  U.  de  Norm..  11,  560.  Michel.) 
L'escheq  départ  a  ces  barons  cortois. 

(Raoul  de  Cambrai,  cci.x.  Le  Glay.) 

Mult  fu  grant  li  e.^ces  qu'il  i  ont  conqueslé. 

(Houm.  d'AlU.,  P  g*",  Michelant.) 

Dedens  s'en  est  entres  o  Veskiet  c'ot  conqnis. 
(/*.,  f»  40^  Michelant.) 
E  pristrent  grant   preie,  e   firent  maint 
bon  eschec.  [Rois,  p.  398,  Ler.  de  Lincy.) 

Lor  esches  an  menèrent  a'ia  Nueve  Ferlé. 

(Parise.  2373,  A.  P.) 

S'arai  faite  bataille  et  tel  eskiec  conqnis 
Que  porrai  bien  mostrer  al  fort  roi  Loejs. 

(Aiol,  Richel.  23316,  P  ISl''.) 

Si  s'en  tornait...  atout  crant  echaic.  (S. 
Graal,  Richel.  2433,  f»  273  v«.j 

Et  noslre  crestien  se  remistrent  en  la 
vallée  ou  li  poigneis  avoit  esteit,  et  pris- 
trent l'ecftai'cqui  grans  i  fuit.(/6.,  f'>208r°.) 

...  Se  sont  retrait  eu  lor  terres  atot  moult 
riche  achec.  {Ib.,  f  208  v».) 

Et  preueis  tout  Vachaic  a  ces  laironz  et 
l'eu  meneis.  (Ib.,  P  288  v».) 

Lor  esciec  en  remainent,  k'il  orent  coaquesté. 
(Quat.  fils  Ayn.,  p.  128,  Tarb.) 


Moult  est  grans  U  esciet  que  avons  conqueslé. 
(Ib..  p.  129.) 
Pais  ont  \'eskec  enlr'ens  parti. 

(.ilhis.  Richel.  373,  f  137'.) 
Et  François  ont  enlr'aus  lor  eschec  départis. 

(Chans.  d'Antioche,  m,  t.  743,  P.  Paris.) 
Prenez  de  cest  achec  toi  a  vostre  talant. 

(Floov.,  491,  A.  P.) 
Gardez  ceste  pncelle,  car  grant  esch  ec  ai  ci 

(/*.,  37-2.) 
Mont  fut  granz  U  eschac  que  Frans  ont  conqueslé. 

(Ib.,  2317.) 
Robaslre  a  pris  l'eschec,  que  terme  n'i  a  quis, 
Si  l'a  tant  départi  as  chevaliers  de  pris. 

(Gaufrey,  2  '  s3,  A.  P.) 

—  Par  extens.,  escarmouche,  bataille, 
attaque  furieuse,  ravages  de  la  batciille  : 
Et  souvent  «stonrmirent  ceulz  qui  lindrenl  le  siège, 
Qaar  trop  souvent  cuiderenl  eslre  surprins  au  piège  ; 
Tant  i'eschas  y  feirent  qui  ressemblent  batailles. 
Tant  aloieat  delroinchant  et  percent  les  entrailles, 
Nalz  ne  povoit  leurs  coups  sntTi-ir  ne  endurer. 

(Gir.  de  Ross.,  3S7,  Mignard.) 

Trop  bien  estoiot  mis  hors  i'eschac; 
Joué  avoiut  d'une  couverte. 
(Gdill.  de  Sr  .^NDRË,  le  Libvre  du  bon  Jehan, 

2343,  Charrière.) 

Tournant  sur  soy  Vestchez  il  sauva  ses 
compaignons.  (D'Aubigné,  Mém.,  an  1570.) 

Il  en  pourroit  faire  de  mesmes  sur  les 
rei>tres,  qui  font  tant  des  mauvais,  selon 
les  lieux  advantageux  qui  se  rencontre- 
roient,  ainsin  qu'il  attrappa  ceux  de  M.  de 
Thoré  en  belle  campaigne,  ou  nos  mous- 
quets leurnuisirentbeaucoup,  etaAuineau, 
de  qui  l'harquebuzerie  fit  si  grand  eschet 
sur  les  reistres.  (Bbant.,  Grands  Capit. 
estrang.,  1. 1,  c.  xvi,  liibl.  elz.) 

ESCHEEITE,  VOir  ESCHEOITE. 
ESCHEESTE,  VOir  ESCHEOITE. 
ESCHEETE,  VOir  ESCHEOITE. 
ESCHEER,  voir  ESCHAER. 
ESCHEFFE,  VOir   ESCHIFE. 

EscHEFLER,  esceflcr,  verbe. 

—  Act.,  déchirer,  meurtrir  : 
Et  dist  le  roi  :  Fêtes  en  tous  vos  grès. 
De  li  ocire,  ainsi  que  vous  volez . 

Dist  Piccoles  :  Il  sera  escheflei. 
Quatre  chev-ius  a  li  salons  comandez. 
Dont  fu  Bertrans  contre  terre  enversez, 
El  as  chcvaus  mains  et  piez  atelez  ; 
De  qualre  pars  ont  les  cbevaus  hastez. 

(Renier,  Richel.  24369,  P  IGO.) 

Et  apries  le  fist  traîner 
E  t  a  cevaus  toute  esce/ler. 

(MocsK.,  Chron.,  1246,  RelEf.) 

—  Réfl.,  se  déchirer,  se  meurtrir  : 

Dns  chevans  vit  herbe  qu  i  crut 
Dedenz  .i.  pré.  mais  n'aperçut 
Les  ais  dont  fu  enclos  li  prez  ; 
Au  saillir  eas  s'est  eschi/lez. 

(M,4RiE,  Vso;i<-(,  Richel.  19152,  1°  19^) 

Wall.,  esquefier,  squejler,  déchirer. 

Cf.   ESCAFFER. 

ESCHEGE.\U,  voir  ASSEJAULT. 
ESCHEGUEITE,    VOir  ESCHARGAITE. 
ESCHEI,  voir  ESCHOI. 
ESCUEIAVER,  voir  ESSEVER. 


ESC 

ESCHEIETE,  VOir  ESCHEOITE. 
ESCHEILLIER,  VOir  ESCHELER. 
ESCHEILLON,  VOirESCUAILLON. 
ESCHEISEAU,  voir  ASSEJAULT. 
ESCHEIT,  voir  ESCHEOIT. 
ESCHEITIVEB,  voir  ESCHAITIVER. 
ESCBEKERË,  VOif  ESCHEQUERÉ. 
ESCHEKIER,  voir  ESCHEQUIER. 

ESCHELAGE,  eschellage,  s.  m.,  escalade  : 
Fit  ruer  es  fossis   bottes    d'eslrain  allu- 
mée, afiu   de  perchevoir   si    quelqu'appa- 
rence  se  faisoitpar  eschellageou  aultrement. 
(J.  MoLiNET,  Cliron.,  cb.  clii,  Bucbon.) 

—  Terme  d'anc.  coût.,  droit  d'élever  xine 
échelle  sur  le  terrain  d'autrui  pour  les 
réparations  de  murs,  de  maisons,  etc.  : 

La  tolérance  d'aucun  qui  a  souffert 
autruy  avoir  vue,  aiijoust  ou  eschellage  en 
sou  beritage,  ne  donne,  ne  fait  acquérir 
jouissancecontre  luy,  sans  tiltre  exprès. 
(Coût,  de  Mea:ix,  lxxv,  Nouv.  Coût,  gén., 
m,  388.) 

Il  se  disait  encore  au  dix-septième 
siècle  : 

La  moitié  d'une  petite  grange  couverte 
de  paille  partissant  avec  Pierre  Miche- 
lin  j  fond,  place,  eschellage,  cour  de- 
vant et  au  pignon.  (1626,  Becouv.  de  cens  au 
Seiijne  y  de  la  Mothe-Chailli,  chastell.  de 
Loris.  Le  Clerc  de  Douy,  I,  f"  226  r»,  Arcb. 
Loiret.) 

Ecliellage,  s.  m.,  lattis.  Ce  mot  signifie 
aussi  l'extrémité  du  toit  qui  déborde  sur 
l'héritage  du  voisin.  (Baltus,  Siippl.  au 
Vocab.  Austras.) 

ESCHELATRER,   VOir  ESCHELETER. 

ESCHELE,  -elle,  -  iele,-ielle,esqueHe,est- 
queille,eschile,eschille,esquille,esquiere,s.i., 
petite  cloche,  sonnette,  clochette  : 

Qui  me  dira  se  les  esckeles 

Paent  soner?  Oil,  par  eles. 

Par  l'ateopreare  première, 

Soaeot  par  trop  bele  maaitre. 

(KvRiT,  Genèse,  Richel.  12137,  f  66  v°.) 

QaaaL  Veschete  faii  soné. 

Pais  que  l'are  fud  cbanlé, 

L'abes  del  lea  fors  les  meiaet. 

(S.  Brandan,  'ïl-2,  Michel.) 

Une  eschiele  peadue  et  mise 

Orent  seur  le  ciochier  assise, 

Et  qaaot  celé  cloche  sonoil 

Chascao  a  l'église  venoit. 

(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f  aS*.) 

Berne  est,  an  voir  ordeoer, 

De  dens  vaches  en  routes  peauls 

Passans,  et  a  lears  hateriani 

Ont  esquieres  d'asur,  c'est  drois. 

(Froiss.,  Poés.,  II,  326,73,  Scheler.) 
A  ceulx  qui  portèrent  la  chasse  du  corps 
saint  monseigneur  saint  Aigaan,  a  ceulx. 
qui  sonnèrent  les  eschiltes.  (Compt.  de  P. 
de  Essaye,  1404-1406,  Coiumuue,  despense 
commune,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Jehan  Dagaut  print  la  corde  de  la  cloche 
ou  eschelle  establie  sur  icelle  tour  pour 
resveiller  le  guet,  et  icelle  cloche  ou  es- 
chielle  eust  souné  si  fort.  (lilO,  Arcb.  JJ 
165,  pièce  126.) 

Ceulx  qui  sonnent  les  eschilles.  {Compte 
de  Jeh.  Chiefdail,  1412-1414,  Commune, 
despence,  Arch.  mun.  Orléans.) 


ESC 

Nuls  maistres  ne  ouvriers  dudict  mestier 
ne  pourront  commencer  a  ouvrer  jusques 
a  ce  que  Vestqueille  N'ostre  Dame  soit 
sonuee.  (1430,  Ord.,  xiv,  127.) 

Lequel  Grasseie  print  l'une  des  brebis 
qui  portoit  nne  esquille  au  col. (1464,  Arcb. 
JJ  199,  pièce  598.) 

Que  nulz  apprentiz  ne  puisse  estre  con- 
trainct  ouvrer  plus  avant  en  la  nuyt  que 
les  premières  esquelles  sonnantes.  (1470, 
Stat.  des  Pellet.  de  Rouen,  Ord.,  xvii, 
p.  409.) 

Et  onc  depuis  ae  sonna  son  à'esguiîle 
Que  je  n'ouisse  en  village  ou  en  ville. 
(Vasq.  PiiiLiEiiL,  Euv.  vidg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  270,  éd.  1533.) 

On  crioit  au  médecin  de  tous  costez  qu'il 
jettast  les  eschiles.  (D'Adb.,  Faeneste,  III, 
'7.) 

—  Son  de  la  cloche  : 

Que  ilz  ne  puissent  ouvrer  d'icellui  mes- 
tier, fors  que  depuis  l'esgaeiie  Nostre  Dame, 
jusques  a  soleil  rescoussant.  (1390,  Beglem. 
pour  le  mest.  des  filass.  de  Rouen,  Ord.,  vu, 
358.) 

Qa'a  vespres,  nonne,  a  l'anbe  et  a  YesquUie, 
Seul  d'elle  pense. 

(Vasq.  Philiedl,  Euv.  viilg.  deFr.  Pétrarque,  f.  i^, 
éd.  1555.) 

En  Poitou,  l'on  appelle  ^  eschilles  de 
petites  cloches  que  l'on  porte  devant  les 
processions  des  Rogations,  de  Saint-Marc, 
etc.,  et  que  l'on  fait  sonner  de  temps  à 
autre.  A  Chef-Boutonne,  dit  M.  Beauchet- 
Filleau,  l'on  désigne  encore  sous  ce  nom 
les  instruments  en  bois  dont  on  se  sert 
pour  avertir  les  fidèles  de  l'heure  des 
offices,  les  derniers  jours  de  la  semaine 
sainte,  pendant  lesquels  le  son  des  clo- 
ches est  interdit. 

ESCHELE,  voir  ESCHIELE. 

ESCHELEL,.esc/(îHeI,  s.  m.,  échelon  : 
Pour  .Vf.  et  .III.  quarterons  de  eschillaus 
achetés  de  lui  pour  faire  gâtons  pourlesdis 
eschaffaux.  (Compt.  de  1357,  Richel.  16149, 
f2.) 

ESCHELEMENT,  eschellement,  escelle- 
ment,eschielement,escielement,eschiellement, 
eschalement,  esquellement,  s.  m.,  escalade  : 

Plusieurs  bonnes  villes,  chastiauU  et 
forteresces  estoieut  prises  tant  par  esche- 
lement  comme  autrement.  (1362,  Arch.  JJ 
91,  pièce  377.) 

Lequel  chastel  de  Gonzac  par  l'eschielle- 
ment  de  nos  ennemis  fu  prins.(1373,  Arch. 
JJ  104,  pièce  145.) 

Avec  ce  est  icelui  chastel  moult  périlleux 
d'eschelement.  (1390,  Arcb.  K  54,  pièce  5.) 

Icellui  fort  estoit  prenable  par  eschiele- 
ment.  (Reg.  du  Chat.,  II,  190,  Biblioph.  l'r.) 

Ceux  qui  estoieut  ordonnez  pour  l'esche- 
lement  entendirent  a  faire  leur  emprise. 
(Fhoiss.,  Chron.,  Richel.  2641,  f°  95  r".) 

Prendre  par  eschiellement  la  bonne  ville 
de  Vely.  (lo.,  ib.,  f"  190  v».) 

Il  fu  pris  par  assaut  et  par  eschellement. 
(lD.,i6.,IlI,  91,  Luce.) 

Pluisseurs  prises  et  escellemens  de  villes 
et  de  castiaux.  (1d.,  ib.,  \,  331,  Luce,  ms. 
Amiens.) 


ESC 


381 


Li  contes  de  Kenfortet  messires  Gautiers 
de  Mauni,  et  leurs  routtes,  qui  estoient 
ordonné  pour  l'esciellement.  (In.,  ib.,  IV 
149,  Kerv.) 

Une  haie  batiche  espinee  deseure  pour 
le  double  de  V esquellement .  (1438,  Compt. 
de  l'argentier  de  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Et  eschelerent  le  fossé  d'eschelles  de 
bois  qui  demeurèrent  atachees, et  puis  fei- 
renl  leur  eschellement.  (La  Marche  , 
Mém.,   I,  12,  .\lichaud.) 

Les  gens  du  roy  Charles  prinrent  par 
eschiellement  la  ville  de  Crespi.  (Monstre- 
LET.  Chron-,  II,  143,  Soc.  de  l'U.  de  Fr.) 

Et  ne  prendront  l'un  sur  l'autre  aucune 
place  soit  par  siège,  assaull,  eschellement, 
embies,  balerie,  ou  autre  manière.  (1471, 
Tractât.,  etc.,  Bym.,  2°  éd.,  XI,  683.) 

Comme  se  en  temps  de  trêves  on  prenoit 
une  cité  ou  une  ville  ou  ung  chasteau  par 
telz  esclialemens,  quelle  seureté  royalle  ce 
pourroit  estre.  (VArbre  des  batailles, 
i"  111  r°,  impr.  Ste-Gen.) 

—  Échelles  pour  escalader  : 

Le  suppliant  lui  hst  ung  petit  escUalle- 
ment  de  corde.  {1443,  Arch.  JJ  177,  pièce 
1443.) 

Deux  eschelemens  pour  escheler  villez, 
chacune  de  .xilll.  coupons.  (1443,  Itislr., 
de  Ch.  VU,  Ecorch.  s.  Cb.  Vll^  p.  117.) 

A  maistre  Laureus  Volvic,  cannonier 
ordinaire  dudit  seigneur,  pour  avoir  fait 
et  livré  audit  seigneur  uug  eschelement  pour 
monter  sur  une  muraille...  (1481,  Compt. 
de  l'Ilôt,  des  R.de  Fr.,  p.  394,  Douèt  d'Arcq.j 

Ayant  tout  son  eschiellement  prest  a 
l'eure  que  le  guet  fut  descendus  pour  aller 
a  la  premier  messe,  pour  boire  au  matin, 
l'eschielleur  hst  sa  diligence  de  dreschier 
eschielles.  (J.  Le  Fevre,  Chron.,  I,  366, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ESCHELER,  echeler,  -  eller,  -eiler,  -ier, 
esc,  esseler,  -  eller,  escieller,  esquL,  escha- 
ler,  -  aller,  escaler,  -  aller,  skaleir,  v.  a., 
escalader  : 

Si  vont  vers  le  castel  qu'il  voelent  esseller. 
(Quat.  fils  Ai/mon,  Uichel.  24387,  f»  37'.) 

Et  fist  tant  par  esclieller  et  autrement, 
que..  (Chron.  de  S.-Ven.,  Richel.  2813, 
fnOo") 

Si  eschelerent  la  dite  ville  par  devers  la 
porte  de  Gligny  et  entrèrent  les  dizAuglois 
dedens  par  dessus  les  murs.  (Ib.,  Richel. 
2813,  {"  421''.) 

Plusieurs  obarretes  qui  menoient  es- 
chielles au  chastel  d'Alleux,  qui  estoient 
pour  escheller  icellui.  (1339,  Arch.  JJ  90, 
pièce  500.) 

Et  y  pristrent  et  eschelerent  pluseurs 
fortes  villes.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2641,  f»  182  v^) 

Pour  escheillier  fortresses.  (Id.,  ib-, 
Richel.  2646,  1"  62=.) 

Il  avoit  aviset  d'esquieller  et  de  prendre 
par  l'ait  d'armes,  tout  eu  une  nuit,  le  bonne 
chité  de  Bervich  et  le  castiel  de  Rosebourcq. 
(iD.,  ib.,  IV,  359,  Luce.) 

Car  cil  qui  escellé  VaooieHt,  vinrent  as 
portes  et  copperent  les  flayaux.  (Id.,  ib., 
214,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Que  c'estoieut  Navarois  et  Engles  qui  les 
venoient  escieller  et  prendre.  (Id.,  ib.,  V, 
364,  Luce,  ms.  Amiens,  1»  115.) 

Il  vinrent  a  la  Carité  sus  Loire,  et  l'es- 
chiellerent.  (Id  ,  ib.,  VI,  315,  Luce,  ms. 
Amiens.) 


383 


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Mais  se  la  maladie 
Est  jusqn'ft  mort,  ne  lai  doit  pas  celer, 
Afin  qu'il  poist  de  son  aime  ordener. 
Car  aatreraent,  par  le  phisicien 
Ponrroit  la  mort  corps  et  ame  escheler. 

(E.  Descb.,  Pow.,'Richel.  840,^47".) 

Et  vot  skaleir  la  thour  de  Montorguelh. 
(J.  DE  Stavelot,  Chron..  p.  243,  Borgnet.) 

Aussi  peu  leur  est  de  chevaucher, piller, 
eschaller  ne  aussi  de  fourager  le  jour  de 
Pasques  conme  le  jour  de  karesme  pre- 
nant. (L'Arbre  des  batailles,  f"  69  r,  irapr. 
Ste-Gen.) 

En  mesme  heure  fut  la  tour  eschellee. 
(D'AUTON,  Chron.,  Richel.  5082,  f»  51  v°.) 

Pour  echeler  les  Tolosaines  murailles. 
(NoGUiER,  Hist.  Tolos.,  p.  76,  éd.  1556.) 

Ains  tout  cela  luy  est  suspect  et  indiffè- 
rent, laquelle  indifférence  de  sopçon  leur 
sert  de  continuel  purgatoire,  ruai  propre 
toutes  fois  a  escheler  le  paradis.  (Du  VlL- 
LAKS,  Mém.,  Xll,  an  1536,  llichaud.) 

Brisant  l'orgueil  audacieux. 
Qui  vooloit  escheller  les  cieux. 

(JOACH.  DU  Bell.,  Lotiang.  de  la  Fr.) 

Ce  serait  vouloir,  comme  les  outrecuides 
géants,  escheler  les  cieus.  (Pasq.,  Lett., 
XX,  7.) 

Faisans  mine  de  vouloir  escaler  la  ville 
de  ce  costé  la.  (Beze,  Hist.  ecclés.,  t.  II, 
p.  266,  éd.  1580.) 

Au  pied  de  la  maison  qu'ils  vont  escheller 
ou  pelarder,  ils  font  leurs  prières,  l'inteu- 
tion  et  l'espérance  pleine  de  cruauté,  de 
luxure  et  d'avarice.  (MoKT. ,Ess.,  1.  I,  c.56, 
éd.  1595.) 

Escallent  la  ville,  prennent  le  chasteau 
d'effroi.  (D'AuBiGNÉ,  Hist.  univ.,  1.  IV,  c. 
VI,  1°  éd.) 

Ce  vice  d'envie  a  si  grande  authorité, 
qu'il  n'y  a  si  fort  et  haut  chasteau  qu'il 
n'echelle,  ny  muraille  qu'il  ne  mette  bas. 
(G.  Chappuis,  Misaule,  f»  24  v".) 

Se  disait  encore  en  ce  sens  au  xvii"  s.  : 
Qui,  (les  Cyclopes)  voulaus  escheler  les 
cieux,  se  virent  en  un  instant  foudroyez 
de  l'inévitable  bras  du  haut  Jupiter.  (1613, 
Vraye  P)-onostic.  de  M°  Gonnin,  Var.  hist. 
et  lilt.,  V,  212.) 

Laissez  le  venir,  ce  géant  qui  menace 
d'escheller  les  cieux.  (D'Urfé,  Astrée, 
4»  part.,  liv.  2.) 

Soions  asseurez  que  sans  vouloir  echeler 
le  ciel  devant  que  d'y  estre  appeliez,  nous 
trouverons  partout  les  marques  de  celuy 
qui  nous  y  attend  et  qui  seul  est  capable 
de  nous  y  conduire.  (Le  Yayer,  Hotn. 
Acad.,  26.) 

—  Avec  un  nom  de  personne,  donner 
l'assaut  à  : 

Non,  quand  tes  fils  Jupiter  eschellerent. 
Et  contre  luy  serpentins  se  meslerent. 

(JoD.,  Cléop.,  act.  V,  Ane.  Th.  fr.) 

—  Exposer  un  criminel  sur  une  échelle: 
St  Louis  fît   eschaller   ung   orfèvre    en 

braies  et  en    chemise.    (Joinv.,  S    Louis, 
p.  120,  éd.  Du  Gange.) 

On  est  escheïîé  et  mitre- 
(Les  Ténèbres  de  mariage,  trois,  leç.,  Poés.  fr. 
de»  iv°  et  xvi°  s.,  I,  22.) 

—  Eschelé,  part,  passé,  garni  d'échelles  • 
Ung  chaer  eschalé  tout  nuef.  (4  nov.  1444, 


Inforvi.  par  Hug.  Belveme,  f»  26  v»,  Ch. 
des    Compt.    de    Dijon,  B.    il881,  Arch. 

C.-d'Or.) 

ESCHELER,  csceller,  eschierer,  aschierer, 
V.  a.,  ranger  en  bataille  : 

L'apostoile  est  devant,  le  gonfainon  levé. 
Et  Garins  de  Pavie,  H  vasals  adnrés, 
Et  Savaris  derrière,  le  frein  abandoné. 
Bêlement  en  le  champ,  pour  combatre  eschelé. 
(De.ilr.  de  Rome.  826,  Groeber.) 

Quant  il  furent  tuit  eschellé  et  appareillié. 
{Liv.  de  Marc  Pal,  lxxviii,  Pauthier.) 

L'usage  des  Tatars  est  si  faite  que,  avant 
qu'il  entrent  en  bataille,  chascuns  chante 
et  sonne  un  leur  estruraent  a  deux  cordes 
moult  plesant  a  ouir.  Et  demeurent  ainssi 
escellé  chantant,  et  sonnant  moult  bien, 
jusques  a  tant  que  le  grant  nacaire  du  sei- 
gneur sonne.  (76.) 

Ses  jens  estoient  tuit  eschieré  a  trente 
mille,  et  environent  tout  le  canp  en  un 
moment,  et  avech  chascun  home  a  cheval 
avoit  un  home  a  pié  derere  a  la  crope  dou 
cheval  c'on  lance  en  main.  En  tel  mainere 
con  vos  aves  hoi  estoit  le  grant  kaan  con 
ses  jens  atiré  con  sez  esceles  environ  le 
canp  de  Naian  por  conbatre  con  elz.  (Ib., 
c.  Lxxix,  Roux.) 

Les  uzances  des  Tartars  sunt  tielz,  car 
quant  il  sunt  atiré  et  aschieré  por  conbatre, 
il  ne  forçoient  en  la  bataille  jusque  alant 
qe  les  naccar  ne  sonent.  (16.) 

EscHELERiE,  s.  f.,  escalade,  nom  d'une 
ancienne  porte  de  Verdun  ;  voir  A.  Le 
Grand,  Saints  de  Bret.,  p.  411. 

1.  ESCHELETE,  escbe  ettc,  eschelletle,  es- 
chielete,  eschiellette,  s.  f.,  petite  échelle  : 

Monte,  monte  en  Veschellette,  nioutez  la. 
(Prov.  Gallic,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

A  la  prison  vont  sans  ateodre. 

Hors  la  trayent  par  ['eschiellette. 
(Alard.  C""  d'Anjou,   Richel.  765.  f°  43  r°.) 

—  Sorte  d'oiseau  grimpeur,  le  pic  de 
muraille  : 

Un  pic  de  muraille,  que  ceux  de  Clair- 
mont  en  Auvergne  nomment  nm:  eschelelte. 
(Belon,  Nat.  des  Oys.,  vi,  16,  éd.  1353.) 

Centre  de  la  t'r.,  khalette,  petit  assem- 
blage qu'on  ajoute  à  l'avant  et  à  l'arrière 
d'une  charrette  pour  augm.enter  le  char- 
gement. Bourg.,  Yonne,  Villemer,  éche- 
lotles,  ridelles  d'une  voiture. 

2.  ESCHELETE,  eschcllette,  eschilelre, 
eschillette,  eschieleUe,  echillette,  esgualette, 
escalette,  escalete,  escallete,  -  ette,  achelelte, 
s.  f.,  petite  clochette,  sonnette,  crécelle  : 

As  esclielctes  font  le  marbre  teatir. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp  ,  i°  So*^.) 
Cil  vont  apries  le  corps  leurs  paumes  débattant  ; 
Et  i'esqualetlcs  vont  pluiseiir  esqualetant. 

(Chei,.  au  cijijne,  10103,  Reift.) 
Sans  Irompette'boodir,  n'escalette  sonner. 

(/*.,  16763.) 
Et  si  avoit  d'or  escaleles 
Moult  bien  sonans  et  petiteles. 

(Percetal  le  Gai.,  3178λ,  Potvin.) 
.c.  escheletes  cler  sonanz, 
Petites  d'or,  non  gaires  granz. 

(Be.w,  Troie,  23373,  Joly.) 
Estrumens...   qui  sembloient  eschiletres 
au   soner.    {Quesle  du  S.   Graal,    Richel. 
12382,  f"  2  r».)  Var.,  eskaletes  (Hucher,  II, 
16.) 


Cele  eachielete  par  delà. 

Et  Diei,  com  très  bon  son  ele  a  ! 

(Renan,  3353,  Méon.) 
Li  poitraûs  fn  mnlt  riches,  oevres  i  ot  asses, 
.M.  escheletes  d'or  i  pendent  les  a  les. 

(Gm  de  Bourn.,  2334.  A.  P.) 

Quant  Hnes  fait  le  ceval  galoper, 
Trente  escaleles  si  acordent  si  cler 
Harpe  ne  gigle  n'est  tele  a  escoter. 

(Hum  de  Bord..  6483,  A.  P.) 

Desi  adont  qu'il  ajoma. 

Que  li  eschielele  sona 

Por  la  mes'e  del  jor  chanter. 

(Durm.  le  Gai.,  1S39,  Stengel.) 
Et  od  les  fiantes  faisoient 
.II.  eschieletes  acoper. 

(«.,  3814.) 
Prist  i'eschelete,  si  le  sone. 
(Cour!  de  Parad.,  88,  ap.  Méon,  Fabl.  et  conl., 
III,  130.) 

Li  poitrans  fu  de  mnlt  ciere  œvre. 
Mainte  escalete  d'or  le  cœvre. 

(Blancand.,  67;),  Michclant.) 

Escaleles  d'argent. 
(GiE.  DE  Mo.MR.,  la  Viol.,  852,  Michel.) 

Et  li  poitrax  fn  a  or  estelé 
E  environ  â'eschelettes  ouvré- 

(Agolant,  p.  163,  Bekker.) 

Quant  li  bancloke  et  li  escallete  sonera. 
(1233,  Serm.  desmagistr,  de  Lille,  Tailliar.) 

On  doit  sonner  le  bancloque  et  Vescal- 
lette,  et  aler  toute  li  commugne  a  armes. 
(RoiSiN,  ms.  Lille  266,  p.  4.) 

Par  leurs  mes,  comme  clicqnettea. 
Iront,  sonnant  leurs  escalettes. 
(J.  MOLLisET,  le  Kalendrier  mis  par  petis  vers, 
Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi'  s.,  Vil,  207.) 

II  était  encore  usité  en  province  au 
xvii'  siècle  : 

Echeletle,  ou  echillette.  On  appelle  ainsi 
l'n  plusieurs  lieux  de  France,  et  particu- 
lièrement sur  la  rivière  de  Loire,  ces 
cloches  que  les  crieurs  portent  aux  enter- 
remens.  (Ménage,  Dict.  étym.,  éd.  1750.) 

Les  Angevins  ont  gardé  eschillette.  Dans 
les  coutumes  de  Lille,  le  mot  escalete  dé- 
signe la  petite  cloche  des  échevins.  Dans 
l'Artois,  dans  le  district  de  Valenciennes 
et  dans  la  Picardie,  le  mot  éealette  a  encore 
le  sens  de  cliquette,  casiagnette,  crécelle. 
En  rouchi,  on  disait  fréquemment  d'une 
femme  babillarde  :  «  Al  a  ben  ermué 
s'n'escaléte  >,  elle  a  bien  fait  aller  sa 
langue. 

ESCHELETEii,    csqualcter,    eschelatrer, 
V.  n.,  agiter  une  sonnette  ou  une  crécelle  : 
Cil  vont  apries  le  corps  leurs  paumes  debattaut  ; 
Et  d'esqaalettes  vont  pluiseur  esqualetant. 

(Chei:  au  cygne,  10103.  Reiff.) 

Artois,  écaleter,  faire  aller  la  crécelle. 

ESCHELBUR,  -  ellcur,  eschalleur,  s.  m,, 
soldat,  homme  habile  à  monter  à  l'esca- 
lade : 

Icellui  Gailleteau  dist  au  suppliant  que 
le  sire  de  Pons  avoit  fait  venir  deux  des 
meilleurs  eschalleux  de  son  pays,  qui 
avoient  failli  deux  fois  a  le  mettre  hors, 
(1443,  Arch.  JJ  177,  pièce  189.) 

Et  furent  deux  escheleurs  :  dont  l'un 
estoit  au  seigneur  de  Crouy,  et  se  nom- 
mait  Robert   de  Bersat,   et"  l'autre,   et  le 


ESC 

principal,  se  noniDioit  Johannes.  (0.  DE  LA 
Marche,  Mém.,  I,  12,  MicLiaud.) 

Le  capital  de  Bœuf,  quy  avoit  avecque 
luy  ung  des  bous  escheUeurs  du  monde, 
lequel  pourjecta  la  ville.  (S.-Hemy,  Mém., 
ch.  xcv,  Buchon.) 

Et  menèrent  un  eschelleur  des  gens  de 
monseigneur  de  Hombrecourt,  qui  subti- 
lement dressa  une  eschelle  contre  la  mu- 
raille. (J.  AlouNET,  Chron.,  ch.  xvi,  Bu- 
chon.) 

Le  sires  de  Ravestain  mist  en  avant  ses 
escheUeurs,  lesquelz  approchèrent  la  tour 
batue  et  la  montèrent  le  plus  sutillement 
qu'ils  peurent.  (D'AOTON,  Cliron.,  Richel. 
8082,  f»  51  r°.) 

Qui  eust  lors  veu  grans  coups  de  main 
donner  sur  les  escheUeurs,  emporter  testes 
et  bras,  et  renverser  Genevoys  du  hault 
des  eschelles...  eust  heu  horreur  de  l'af- 
faire. (ID.,  ib.,  Richel.  5083,  f»  54  r".) 

Et  ne  ressemble  point  ces  escheleurs  des  cieux, 
Qui,  teadaas  aux  plus  hauts,  sont  chenz  aux  plus 
[bas  lieux. 
(Bertacd,  Eleg.  sttr  les  Amours  de  Desportes^  dans 
les  Œm.  de  Desport.,  Bibl.  gant.) 

—  Fig.  : 

Le  prisonnier  peut  estre  malicieu.x 
homme,  seducieulx,  eschalleur,  trompeur... 
(J.  DE  Beuil,  le  Jouvenc,  ms.  Université, 
f»  245  r».) 

EscHELEURE,  eschell.,  s.  (.,  hauteur 
d'une  échelle  : 

Lors  se  tourna  a  l'ung  des  costez  du 
temple,  et  \eit  une  eschelle  dont  Veschel- 
leure  montoit  a  leur  ouvraige,  et  s'appensa 
qu'il  la  prendrait,  et  mettroit  au  pillier. 
(Percef.,  t.  II,  f»  95",  éd.  1528.) 

ESCHELGAITE,    VOÏr  ESCHARGAITE. 
ESCHELG.^ITIER,    VOir  ESCHARdAITIER. 

ESCHEMEL,  -  chemal,  voir  Escuamel. 

ESCHEMiiMER,  eschamiiier  (s'),  v.  réfl., 
s'acheminer  : 

Très  par  mileu  d'Ardaine  s'an  est  escheminez. 
(Parise,  1700,  A.  P.) 

Lai  ou  Naciens  et  li  sien  s'eschamiiioient 
par  aucoste  Josephes.  (Hist.  de  Joseph.  Ri- 
chel. 2455,  f°  204  r».) 

Lors  s'eschaminerent  et  entrèrent  el 
roiame  de  Sarras.  {Ib-,  i"  239  r".) 

ESCHEN.\i,,  -enel,- ennal,-enaul,  -  anal, 
-  annal,  -  inal,  -  eneau,  -  eno,  s.  m.,  canal, 
conduit,  gouttière,  rigole  : 

Sus  ou  eschannal  eu  Vindre,  delez  la 
vigne  Plessence.  (.Mars  1287,  Ch.  des  Compt. 

de  Dole,  — - ,  Arbois,  Arch.  Doubs.) 
'  60  '  '  ' 

Il  ouvry  une  l'enestre  qui  respondoit  au 
grant  eschanal  de  Venise  et  se  gecta  en 
l'eaue  de  la  mer.  (L.  de  Premierf.,  Decam., 
Richel.  129,  1»  121  v.) 

Les  aiguës  s'ajoutent  et  veneut  cheoiren 
Veschenaul  qui  les  conduit  dedans  la  ville. 
(13ao,  Compte  de  Nevtrs,  CC  3,  f  5  v», 
Arch.  mun.  N'evers.) 

Un  graut  eschenel  de  bois  qu'il  doit  faire 
pour  mettre  au  travers  des  fousses  de  Croe. 
(1418,  ib.,  CC  24,  f»  8  r».) 

Rofouler  ung  poul  de  l'esclœnal  dudit 
coulz  en  la  teste  des  deux  paletous.  (1418, 
Compte  de  P.  de  la  Couldre,  Jlém.  de  la 
Soc.  edueune,  VI,  259.) 


ESC 

Icelle  Agnes  se  leva  et  par  une  feneste 
monta  sur  un  escheno  ou  gouttière  entre 
deu.x  maisons,  pour  eschever  qu'ils  ne  la 
trouvassent.  (Arch.  JJ  150,  pièce  382.) 

Les  eschenaulx  et  gouttières  du  dit  mar- 
tinet. (Comptes  des  mines  de  Jacques  Cœur, 
Arch.  KK  329,   f"  112  v».) 

Les  dits  eschennaulx  et  gouttières.  (Ib.) 

En  la  dite  falaise,  qlii  est  bien  grande,  et 
y  a  plusieurs  grands  escours  et  eschenaulx 
de  mer,  est  faicte,  cbascun  an,  selon  la 
disposition  du  temps,  grand  quautité  de 
sel.  (14S8,  Ord.,  xiv,  474.) 

Ou  finissoieut  eu  grands  eschenaulx  qui 
tous  conduisoient  en  la  rivière.  (Rab.,  Gar- 
gantua, ch.  53,  éd.  1542.) 

Les  gouttes  qui  destillent  des  escheneaux 
et  couvertures  des  édifices.  (Descr.  du  Nil, 
p.  303,  ap.  Léon,  Descr.  de  l'Afr.,  éd.  1556.) 

Le  vin,  quand  on  le  vouloit  entonner, 
couloit  par  des  escheneaux  dedans  ces  ton- 
neaux. (Amyot,  Diod-,  XIII,  27.) 

...  Comme  il  advient  es  escheneaux  et  ca- 
naux a  arroser  les  jardins.  (Id.,  Prop.  de 
table,  III,  II.) 

.Marcheiz  et  eschinaulx.  (1586,  Aveu  et 
dénombrem.  de  Beaupmj,  p.  30,  Arch. 
Vienne.) 

Item,  les  laudes  et  eschinaulx,  terres 
frusches  et  absiues  situées  auprès  du  petit 
estang  du  prieuré  de  Plaisance.  {Ib.) 

La  trompe  et  le  cornel  ou  long  tuyau 
courbé,  qui  procède  de  l'ulembic,  et  ce 
courbe  en  bas,  s'appelle  le  nez,  le  bec,  ou 
simplement  le  caual,  oa  Vescheneau,  pource 
que, par  la  cavité  d'iceluy,  les  gouttes  amas- 
sées par  la  vapeur  amassées  en  l'alembie, 
destillent  au  vaisseau  qui  est  mis  dessouz, 
que  vulgairement  ilz  nomment  le  recep- 
toire  la  matule,  ou  le  pissoir.  (EvoN.,  Tré- 
sor, c.  vni,  éd.  1555.) 

Leur  corps  (des  femmes)  est  plein  de 
plusieurs  conduicts  et  percé  de  plusieurs 
tuyaux  et  escheneaux.  (.\myot,  OEwu.  mesl. 
de  Plut.,  f»  60  V»,  éd.  1374.) 

Eschenal  se  trouve  encore  au  coramen- 
ceinent  du  xvii»  siècle  : 

Ensemble  toutes  sortes  d'outils  qui  peu- 
vent servir  tant  au  desseichement  des  ma- 
rais et  terres  inondées  qu'à  la  construction 
des  eschenaux,  canaux  navigables,  ponts, 
écluses  et  tous  autres  édifices  et  bastimens 
qu'ils  voudront  faire  esdits  marais  concer- 
nant le  desseichement  diceux.  (Edil  pour 
le  desséch.  des  marais,  janv.  1607.) 

Haut-.Maine,  échenau,  petit  canal,  petite 
gargouille  au  bas  d'un  tuyau  de  gouttière. 
Poitou,  achenau.  Morvan,  échenau.  Suisse 
roui.,  escheneau. 

ESCHENE,  voir  ESSAUNE. 

ESCHENÉ,  S.  ni-,  canal,  gouttière,  ri- 
gole : 

Faire  eschené  commun  pour  recevoir  et 
porter  les  eaues.  (Coût,  de  Hioernois,  X,  1, 
Cûut.  gèn.,  III,  1137.) 

Cent  de  pâlies  de  bois,  millier  de  tran-  j 
chouers  ou  escuelles  de  bois,  eschoié,  I 
charge  de  sabotz  de  bois.  (Déct.  imp.,  Orl.,  I 
Gibier,  1571.)  ' 

I 
ESCHENEis,  voir  EcHiNEis  au  Supplé-  1 

ment.  j 

ESCHENET,  S.  m.,  canal,  gouttière,  1 
rigole  ; 


ESC 


31^3 


Si  sur  mur  moitoieu  sont  posez  eschenets 
et  chanlettes  communes  a  recevoir  les 
eaux  de  deux  maisons  joignantes....  (Coût 
de  Lorr.,  xiv,  20,  Nouv.  Coût,  gén..  Il' 
1114^.)  ' 

En  maisons  ehascun  est  tenu  de  rece- 
voir et  soustenir  sur  le  sien  son  eaue  par 
eschenez  ou  autres  instruments  propres 
iCoul.  de  Nicernois,  x,  1,  Coût,  gén.,  III, 
1137.) 

Bourg.,  Yonne,  échenet,  conduit,  gout- 
tière. 

tscHENETTE,  S.  f.,  semble  signifier 
petite  chaîne  : 

Draps  tranictz  par  eschenettes.  (1292, 
Jug.  des  escheo.,  Arch.  admin.  de  Reim.'^. 
II,  1073,  Doc.  inéd.) 

ESCHENIB,  voir  ESCHARNIR. 

ESCHENO,  voir  Eschenal. 

ESCHENSIER,  voir  ESCE.VSIER. 

EscHEOiR,  -  eir,  echeoir,  exeh.,  v.  n., 
toiiiber  : 

Il  iert  escheuz  en  tel  poine.  (Mars  1220, 
Cathéd.  de  .Metz,  Arch.  Mos.) 

Parce  que  elle  (la  foire  de  la  mie  aoust) 
estoit  escliouaile  en  la  diziesme  semaine. 
(1300,  Cart.  dunense,  p.  250,  -Mabille.) 

Car  il  escheirent,  pour  ce  fait,  en  si  grant 
hayne.  (Froiss.,  Chron.,  I,  47,  Luce.) 

Ensi  eschei  li  dis  chevaliers  en  dangier. 
(ID.,  ib.,  111,  97.) 

S'il  escheoit  entre  leurs  mains  prisonnier 
(ID.,  ib.,  V,  290.) 

Medicamentez  les  enfans  qui  escheent  en 
maladie.  (1545,  Reglem.,  Felib  ,  Pr.  de 
l'Hist.  de  Paris,  I,  630.) 

—  Arriver  : 

Vilonie  e  honte  serait. 

Mais  malt  vos  est  bien  eschaeit. 

(Rou,  3»  p.,  10621,  Andreseo.) 
Si   comme   cy  après  sera  declairie  ou  il 
acherra.    (Chrisï.    de   Pis.,  Policie,  Ars 
2681,  §  xLii.) 

Es  tours  et  fais  qui  pevent  acheoir  en 
armes.  (Id.,  ib.,  §  li.) 

Dont  il  escliei  que  messires  Bietremieus 
de  Bruves  couroit  devant  St  Quentin. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  2U,  Luce.) 

— Escheoir  de  l'ame^  s'échapper  du  sou- 
venir : 

' —  Cousin  est  le  mien  voisin, 
Ou  il  m'escitaist  del'ame. 
(Farce  lie  Peniet  qui  va  au  vin.  Ane,  Th.  fr., 

i,  ia9.) 

—  Escheoit,  part,  passé,  tombé  : 

Bois  echois,  urragiés,  brises.  {Compt.  de 
gruerie  du  xiv"  et  du  xv«  s.,  ArcU.  C.-d'Or, 
-Mém.  de  la  Soc.  éduenne,  1876,  p.  161.) 

—  Arrivé  : 

Toutes  les  autres  chouses  a  moy  excheoites 
et  advenues  a  cause  de  la  succession 
(.Mercr.  apr.  apparit.  N.-S.  1372,  Lett.  de  la 
Dame  de  Vaultouhot,  Arch.  C.-d'Or,  B  490.) 

ESCHEOIT,  escheat,  esclieit,  eschat,  s.  m., 
synon.  i'escheoile  : 

Quant  il  fu  mort  senz  heir  de  sei. 
Son  héritage  setsit  le  rei 
E  cam  esctieit  tint  en  sa  main, 
Dekes  il  feolla  Robert  liz  Haim. 
(Rom.  de  Brut,  ms.  Cotton.,  Vitell.  A.X.,  C  1-29  ; 
Michel,  Chron.  anglo-norm  ,  l,   71.' 


381 


ESC 


ESC 


ESC 


Tout  li  habitant  de  ladicte  poosté  et  jus- 
tice de  Tannay  et  des  lieux  dessusdiz 
auront  leur  usape  en  tous  boiz,..  excepté 
la  partie  desdiz  bois  qui  sera  laissie  es  diz 
seigneurs  et  dames  de  Tannay,  comme 
leurs  héritai ges,  a  cause  de  Veschat  des 
franchises  présentes.  (1374,  Ord.,  \i,  64.) 

Donques  ile  seignior  de  que  la  terre  est 
tenus  avéra  la  terre  per  escheat.  (Littl., 
Instit,  4,  Houard.) 

Cf.  ESCHEOITE. 

EscHEOiTE,  ech.,  osck.,  -  eette,  -  eeste, 

-  eeite,  -  eete,  -  eoictc,  -  eute,  -  eiete,  -  aete, 

-  aette,   -  aede,  -  aiete,  -  aiote,   -  oete, 

-  oiete,  -  oate,  -  oesle,  -  oecte,  -  oite, 
-oaile,  -  oaisle,  -  onecte,  -  ouaisle,  -  oieste, 
eschele,  escheyle,  eschate,  achoeste,  s.  f., 
succession,  héritage  collatéral^  en  particu- 
lier succession  d'hérilages  ou  de  rentes 
non  nobles  : 

Les  cuntez  e  barnmes, 
Eveschees  e  abbeies, 
E  autres  ^schaett's  tûtes 
Tant  tent  ke  soient  destrutes. 

(S.  Edward  le  conf.,  4465,    Luard.) 

Se  aucuns  tient  d'aucune  eschaette.  (1215, 
Gr.  Charte  de  J.  s.  terre,  Cart.  de  Pont- 
Audemer,  1»  84  v».) 

U  d'autres  eschaetes.  {Ib.) 

Selonc  les  eschouectes  qu'en  vendroient. 
(1247,  Arch.  P  1367.) 

Comme  conteuz  fustes  de  Vescheeite... 
(1248,  Porhouet,  Arch.  Morbih.) 

Par  achat  ou  par  ec/mefc  (  12S7,  vlccord, 
Ste  Marie  de  Boq.^  Arch.  Lutes-du-iNord.) 

Il  riens  n'i  reclamera  fors  ce  que  li  porra 
avenir  par  dreite  escheete.  (Avril  1258  ou 
1259,  Chart.  Angev.,  Revue  de  l'Anjou, 
t.  II,  1"  part.,  p.  203.) 

Escheete  qui  vient  de  père  au  fis.  {Liv. 
dejust.,  231,  Rapetli.) 

Quant  aucuns  demende  achaeste,  et  dit 
que  cil  est  mort  qui  tenoit,  il  doit  prover 
par  devant  le  seignor  do  fié,  et  qu'il  est  li 
plus  prés.  {Ib.,  XII,  7.) 

Par  Veschaioite  de  madame  Mehaut.  (1269, 
Accord,  Boulogne,   Arch.  J  1123,  pièce  4.) 

h'eschele  de  l'un  de  nos  frères,  qui  mo- 
roit  sans  hoirs  de  sou  cors,  escherroit  a 
l'autre  frère.  (1272,  Preuv.  de  l'ilisl.  de 
Bourg.,  II,  xliv.) 

Par  raison  de  conquest,d'esc/iOîoife.  (1273, 
Cart.de  St-Denis,  Eichel.  1.S415,  p.  271».) 

Par  droit  d'eritage,  d'eschoate.  (1278, 
Vente,  Bourgm.,  Arch.  Loir-et-Cher.) 

Si  ce  n'estait  par   eschiiele    de    lignage. 

(1279,    Conf.  de  paix  par  G.   de  Chabot, 

Buzay,  1.  8,  n°  35,  Arch.  L.-Inf.) 
Achoeste.  (1280,  Arch.  S  4263,  pièce  38.) 
En  l'espérance  de  Veschayte   qui  nos  est 

a  avenir.  (1283,   Test,   de  Cugne  li  bruns, 

Arch.  J  407,  n"  S.) 

Encontre  la  vente  et  la  quitance  desus 
dites  par  reson  d'eritaige,  de  conquest, 
d'escheoite,  de  douaire,  de  don  pour  noces... 
ne  vendront  par  eus  ne  par  autre  ou  tcns  a 
venir.  (1287,  Cart.  de  Lys,  Richel.  1.  13982, 
f»  36  r°.) 

Il  (Guillaume  de  Miri  et  sa  famé)  ven- 
dirent et  quitereut...  au  covent  dou  Lis 
Noslre  Dame  lez  Meleun  et  a  leur  église 
dis  livres  de  parisis  qu'il  avoient  chascun 
an  de  rente  a  l'ascension  en  la  prevosté  de 
Moret  par   reson    de   l'eritaige    a  la  dite 


dame  qui  li  vint  de  Veschoile  feu  mon  sei- 
gneur Jehan  de  la  Bouloye.  {Ib.,  i°  3b  v».) 

Par  reson  d'eritage,  de  descendue,  d'o- 
choaiste,  de  conquest.  (1287,  Arch.  S  4261, 
pièce  36.) 

Par  raison  d'eritage,  d'eschoiete.  (Samed. 
apr.  S.  Deu.  1290,  Ch.  du  chdtel.  de  Chart., 
c.  43,  Arch.  E.et-L.) 

Se  il  avient  forfeiture  ou  achoeste  a  la 
dite  contessc  pour  cas  de  crime.  (1291, 
Arch.  Loiret,  Ste-Croix,  Nouan-sur-Loire.) 

Estre  en  seisine  pesible  de  toute  l'es- 
chouaiste  qui  lui  estoit  eschouaist  de  feu 
Baudouin  de  Bourcanef...  ovesque  toute 
['eschoitaisle  qui  li  povet  estre  venue  dudit 
feu  Baudouin.  (12  nov.  1292,  Chateaufort, 
Arch.  S.-et-O.) 

Par  la  reson  de  le  eschaete  et  de  la  su- 
cession  Pierre  Avignon.  (1296,  Dolo,  Arch. 
Côtes-du-Nord.) 

Par  ravson  de  Veschoiete  et  de  la  succes- 
sion de..".  (1297,  Fonlevr.,  anc.  tit.,  228, 
Arch.  M.-et-Loire.) 

En  Veschayte  qui  nos  doit  avenir  de 
nostre  chiere  ante.  (1297,  Test,  de  Hugues 
le  Brun,  Arch.  J  407,  pièce  6.) 

Comme  cilz  a  qui   li    roiaumes    est    es- 
clieoiz  par  droite  escheoile.  (Hist.  du  boti 
roy  Alix,  Brit.  Mus.,  Reg.  19,  D  1,  f°  9'.) 
La  conleye  est  eschoite 
De  Sens  qu'est  en  Bonrgoigne  : 
Ci  est  moult  belle  eschoite. 

(Gir.  de  Ross.,  792,  Mignard.) 

Pour  raison  de  Vachoete  feu  Denisot. 
(1302,  Arch.  S  208,  pièce  9.) 

Pour  cause  de  héritage,  de  conquest,  de 
esclieeste.  (Charte  de  1303,  D.  Gren.,  303, 
n»  24,  Richel.) 

La  succession  et  eschoaile  de  feu  Jaquee. 
(1332,  Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch, 
KK  3>,  f°  173  r».) 

Par  raison  de  conquest  d'escftaotete.(1340. 
Vente,  etc.,  Arch.  S  88,  pièce  27.) 

La    succession    et  eschoeste  de...  (1344, 
Fontevr.,  Arch.  M.-et-L.) 
■  A  cause  de  la  succession   et  escheiete  de 
leur  dit  feu  père.  (1353,  Contr.   d'acquest, 
Arch.  S  3668,  pièce  12.) 

Le  dit  Gillet  porra  venir  a  Veschaiete  et  a 
la  succession  de  noz  biens.  (Cft.  de  13.., 
Fontevr.,  Arch.  M.-et-L.) 

Sur  les  nouvelles  escheoictes.  {Denombr. 
du  Bain,  de  Constentin,  Arch.  P  304,  1° 
259  r».) 

A  cause  de  la  succession  et  eschouette  de 
feus  sesdits  seigneurs  et  dame  ses  père  et 
mère.  (1480,  Ord.,  xviii,  586.) 

Les  autres  fiefz  et  les  eschaettes  qui  a 
eulx  deuEsent  venir  par  droit  héritage. 
(Coust.  de  Norm.,  f°  54  r",  éd.  1483.) 

Sauf  toutes  fois  et  reserve  tant  seulement 
a  ladicte  dame  Elizabeth  les  escheuttes  et 
successions  coUateralles.  (Traicté  de  paix 
de  Cateau-Cambresis,  ap.  du  ViLLARS,iUe'«i., 
1.  12,  Michaud.) 

Le  seigneur  fait  les  fruits  de  la  garde 
siens,  et  n'est  tenu  a  la  nourriture  et  en- 
tretenement  des  persouues  des  fous  âges, 
s'ils  ont  escheeles  ou  autres  biens  roturiers. 
(Coût,  de  Norm.,  art.  218,  éd.  1583.) 

—  Fig. : 

Dieu  est  mon  partage,  et  j'ay  eu  une 
bonne  escheute,  je  me  contenteray  de  luy. 
(Calv.,  Serm.  s.  les  Ep.  d  Tim.,  p.  287,  éd. 
1563.) 


—  Par  extens.,  tout  ce  qui  revient  à 
quelqu'un,  ce  qu'il  peut  s'approprier; 
tout  ce  qui  le  concerne  : 

Delez  le  puis  s'est  arestez 
De  penre  escheoile  aprestez  : 
Mes  Vescheoile  li  est  trop  loing. 
{Renard   conlrefail,   ap.   Tarbé,  Poet.   de  Champ, 
ant.  à  Fr.  I,  p.  64.) 

Les  .inglois  avoient  esté  plus  pris  pour 
prendre  leurs  eschoiles  que  pour  vengier 
l'injure  et  la  vilennie  du  royaume.  (Gr. 
Chron  de  Fr.,  Fais  du  roy  Charl.  le  bel, 
XIII,  P.  Paris.) 

Protestacion  faite  que  s'il  venoit  ou  non 
l'en  feroit  droit  de  ses  eschoiles.  (Grand. 
Chron.  de  France,  l'istoire  au  roy  Phelippe 
le  long,  III,  P.  Paris.)  Lat.,  fierët  juslitiae 
complementum. 

—  On  trouve  au  xv  siècle ,  escheoite 
avec  le  sens  de  chute  : 

Une  partie  dudit  pont...  est  cheu  et  tré- 
buché... et  par  icelle  escheoite  le  chemin  de 
l'eaue  a  esté  telemeut  empeschié,  qu'... 
(Dec.  1433,  Arch.  Hôpit.  gén.  Orléans.) 

Bourg,,  Yonne,  Villeneuve,  e'cftoîwffc,  ce 
qui  tombe  des  fruits  d'un  arbre  chez  le 
voisin. 

ESCHEOiTER,  eschoiter,  exchoiter,  v.  n., 
recueillir  une  escheoite,  succéder  en  ligne 
collatérale  : 

Pourront...  franchement  succéder  et  es- 
choiter  sans  aucun  obstacle.  (20  juin  1382, 
(Ch.  d'affr.  d'Aux.,  Arch.  Yonne,  évêché.) 

Item  qu'ilz  puissent  exchoiter  et  succé- 
der les  ungs  es  autres,  et  avoir  les  biens, 
exchoite  et  succession  quelconque  les  ungs 
des  autres  par  droit  de  succession  et  hoir- 
rerie  a  eulx  appartenans.  (1427,  Arch.  JJ 
179,  pièce  42.) 

11  y  a  plusieurs  serfs  au  dit  pays  dont  en 
y  a  les  aucuns  qui  doivent  quatre  deniers, 
u  canes  de  servitude,  et  s'appellent  les 
quatre  deniers  de  chantelle,  et  par  la  cous- 
tume,  n'cscftoîfcnt  point  les  uns  aux  autres, 
ne  leur  enl'ans,  pourveu  qu'ils  soient  partis 
et  séparez.  (Coût,  de  Bourbonnais,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  383.) 

Qu'ils  puissent  eschoitter  et  succéder  les 
uns  aux  autres,  et  avoir  les  biens,  es- 
choittes  et  successions  quelconques  les  uns 
des  autres.  (Cout.  de  Èerry,  Nouv.  Goût, 
gén.,  III,  1011.) 

ESCHEOiTOR,  sschoietour,  -  eteour,  es- 
chetor,  eschetour,  s.  m.,  ofScier  royal 
chargé  de  décider  des  successions  ? 

Come  le  bailliuf  audit  duc  eust  foit  saisir 
en  sa  main  ladite  terre  par  la  raison  de  la 
guarde,  les  gienz  monseignour  le  roy,  ce 
est  a  savoir  ses  eschoieteours,  gieterent 
liors  de  la  saisine  la  gient  audit  duc,  a  tort 
et  senz  cause  resnable...  (1289,  iieg.  duduc 
de  Bret.  auroid'Anglel.,  Lett.  de  rois,  etc., 
t.  I,  p.  332.) 

Un  Thomas  porta  sun  bref  de  covenaunt 
vers  C,  et  dist  qe  sun  père  lessa  a  luy  cer- 
teinz  tenementz  e  obliga,  etc.;  la  vient  les 
eschetors  le  roy  e  luy  osta;  par  quey  il 
vient  a  luy  come  a  heir  sun  père,  e  pria 
q'il  garantist.  (1364,  Year  books  of  the  reign 
of  Edward  the  first,  years  xxxil-xxxill, 
p.  199,  Rer.  brit.  script.) 

Dount  après  la  mort  Johan,  pur  ceo  q'il 
tynt  de  nostre  seignur  le  roy  en  chief  ces 
teres  e  ces  feez  furent  seisiez  eu  la  maya 


ESC 

le  roy,  o  puis  en  la  cliauncelerie  par  bille 
e  par  Veschetour  assigné  lut  en  la  purpartie 
Isabele  les  services  cesti  Reynald.'  {Ib., 
p.  221.) 

ESCHEPIR,  voir  ESCHAPIR. 

EsciiEQUEUÉ,  -  enr,  escheker^,  eske- 
queré,  eskierkerc,  eskierqnelé,  echkquierré, 
ailj.,  bariolé  comme  un  échiquier,  divisé 
«■n  carrés  de  diverses  couleurs,  écartelé, 
«chiqueté  : 

Eschekerez  esleil  li  mnr 

Si  cura  de  sinopre  e  de  azur. 

(.rm/an,  t.  11,  p.  'J-i,  Michel.) 
Si  sauler  furenl  rike.  mena  eskierieré. 

(Fieralras,  iOil,  A.  P.) 
La  coule  fn  psche^j'irree 
D'orffoi  el  de  veriiiel  satnis. 

(Durmars  le  Gallois,  3080,  Slenjel.) 
Lor  baniere  est  eu  haut  levée 
Blanche  et  vermelle,  cschequerec. 

(Ib.,  0193.) 
Respont  as  daiaes  :  Li  uns  est 
Fiei  le  droit  signenr  de  Han;est. 
—  Li  qoes  ?  —  C'est  cis  esrltekeres. 
<S.\RRAZIN-,  liom.  de  Ilam,  ap.    Michel,    Ilisl.    des 
ducs  de  Norm.,  p.  ilS.) 
Li  escliekereis  noblement 
Li  vient  de  près,  el  haat  l'avise. 

(ID.,  ib-,  p.  -2-9.) 
Ele  esloit  d'un  sarait  veslne 
Onques  si  bele  n'ot  sons  nue. 
La  pêne  en  fu  moult  bien  ouvrée 
IVermine  tôle  eschckeree  ; 
Moult  sont  bien  fait  li  eschekier. 
(Ren.  de  Beaujeu,  li  Biaus  Desconncus,  2223, 
liippeau.) 

Un  peu  a  le  fen  desconvert. 
Le  cul  Galon  a  descouvert 
Qui  se  .iormoit  loz  airez  ; 
Et  li  eus  erl  esche'}nerez 
Anlresi  graot  corne  un  portaus. 
(yabledu  Sol  Chevalier,  273,  .Méon,  faW.,  IV,  2GI.) 
Tost  a  l'elrae  fermé, 
.Sor  ÎMorel  l'abrievé 
Prist  l'escu  eskrqtieré. 
{Li  Tornoi<!  des  Dames  Monsegneitr  Ilnon  i'Oisij.) 
Var.,   eskeqnerré. 

Et  se  doit  on  oiirder  les  draps  qui  sont 
eskierkelet.  (1401,  Ord.  de  la  draper., 
t"  3  r»,  Arcli.  comm.  de  Moas.) 

—  S.  m.,  étoffe  à  carreaux  : 

Que  nul  ne  face  nul  echicguierré  entre- 
filé, qui  ne  soit  toute  d'une  laine  teinte  en 
plusieurs  colours.  (1321,  Ord.,  XII,  4o7.) 
impr.,  echkquierré  entre  file. 

ESCHEQuiÉ,  esquiquié,  eschiqué,  adj., 
orné  eu  échiquier  : 

EsquiQuiet  d'arjent. 
(Hiil.  de  G;r.  de  Blav.,  Ars.  3144,  S"  78  ï°.) 

Qui  portoit  son  escu  eschiqué  de  blanc 
et  de  noir.  (Perceforest,  vol.  III,  ch.  3 
éd.  1528.) 

1.  ESCHEQUiER,  -  ccquier,  eschecquer, 
eschiquier,  ech.,  eskiekier,  v.  n.,  jouer  aux 
échecs  : 

Eschequier,  jouer  aux  tables.  (Gloss. 
yall.-lat.,  Itichel.  1.  7684.) 

—  Eschequier  à  quelqu'un,  le  faire  mat, 
le  renverser  : 

N'aconler  pas  ne  lor  oublie 
De  l'aumosniere  et  des  besans 
Que  li  jeta  li  marceans, 
Kt  li  aigles  li  eskieka 
Si  c'a  terra  le  trebuça. 
(Chrest.,  du  Roi  Guill.,  2797,  Michel.) 
T.  III. 


ESC 
I       —  Aet.,  faire  éprouver  un  échec  à  : 

,\insi  que  brebis  et  moutons 
Furent  prins  a  Wey  le  Hotton, 
Tues,  abbatiis,  escheeqncs.  mactes. 
{Chron.  de  la  noble  cilé  de  Metz,  Pr.  de  l'II.  de 
I        Lorr.,  Il,  cxxxix.) 

j  Nuyt  et  jour  pençoit  celuy  capitaine 
Loys  Dars  comment  il  pourroit  eschecquer 

I  ses  ennemys  et  leur  donner  quoique  venue. 
(D'AuTON.'CftroJî.,  Richel.  5082,  f"  183  v».) 

2.  ESCHEQUIER,  -  kier,  -  quiet,  esce., 
eske.,  escha.,  eschi.,  achequier,  s.  m.,  trésor 
royal  : 

Asiascar,  seneschal  de  la  œaisun  lu  rei, 
Adoniram  fud  maistre  del  eschekier  e  de 
receivre  les  treuz.  {[{ois,  p.  238,  Ler.  de 
Lincy.) 

—  Nom  donné  au  parlement  de  diverses 
provinces  : 

Et  a  Yescequier  li  fut  mise 
Sa  cause  au  partir  de  l'assise. 
(De  la  chav.  de  Baie.r,  ras.  Evreux,  f  tel''.) 

Lors  disl  haut  en  plein  eschequier... 

(Ib.,  I»  161''.) 

Et    pourroit  tenir  eschequier,  deux  fois 

l'an,  se  il  vouloil,  aussi  noblement  comme 

'    le  duc  de  Norniendie.  {Grand.  Cliron.  de 

;   Fr.,  Fais  du  bon  roy  Jehan,  v,  P.  Paris.) 

Les  genz  tenanz  a  Rouen  Vescliaquier  de 
r^asques.  (  1S91,  Cari,  du  chap.  d'Evr.,  Il, 
37H,  Arcb.  Eure.) 

L'hostel  de  Veskeguist  a   Haspre.  (1419, 
Valenciennes,   ap.    La  Fons,   Gloss.   ma,, 
'•   Bibl.  Amiens.) 

—  Temps  des  séances  de  ce  parlement  : 
Le  premier  terme  de  la  solucion  iert  ou 

premier  eschequier  comnienchant.  (1288, 
Chartre  de  l'h.  le  Bel,  Richel  1.  9783, 
f  78  V».) 

A  Vacheqiiier  de  Saint  Michiel.  (1303, 
Arch.  JJ  39,  1»  80  v») 

A  Vachequier  de  Pasques.  (76.) 

Donné  en  l'an  el  eschequier  dessus  dis. 
fl391,  Cart.  du  chap.  d'Evr.,  I,  324,  Arcb. 
Eure  ) 

Neuf  livres  tournois  de  rente  qui  se 
paie  par  an  a  deuls  eschiquiers  de  Pasques 
et  S.  Michiel.  (1400,  Denombr.  du  baill.  de 
Caux,  Arch.  P  303^  i"  42  v".) 

—  Sorte  d'instrument  de  musique  : 

Muses  de  bief  c'ora  prent  en  terre, 
Trespié,  Vesehiquier  d'Englelerre, 
Chifonie,  flajos  de  saus. 
(G.  Dt  Mach.iut,  Poés.,  Richel.  9221,  t°  21G''.) 

ESCHERBOTE,  VOif  ESCHABBOTE. 

ESCIIERCHIER,   VOir  ESCERCHIER. 

ESCHERDE,  VOir  ESCHARDE. 

ESCHERDER,  VOir  ESCHARDER. 

ESCHERDOUS,   VOir  ESCHARDEUS. 

ESGHERGAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESGIIERGAITIER,  VOir    ESCHARGAITIER. 

ESCIIERGUEITIER,  VOirESCIIARGAITIEK. 

ESCHEUI,   voir  ESCHARI. 

liscHEiUE,  S.  f.,  aventure: 


ESC  385 

Par  ceste  (la  Vierfre)  sunt  femmes  chéries, 
Ke  tôles  honçs  escheries 
Lor  sunt  jiar  ceste  eschaues, 
K'eo  grant  dolor  fussent  chaues 
Se  ne  fust  la  virgene  pucfile. 

(EvRAT.  Gea.,  itichel.  l'ijC,  f»  9  r°.) 

ESCHERIEME.XT,    VOir     ESCHARIEMEKT. 

EsciiERiR,  verbe. 

—  Réil.,  devenir  plus  cher  : 

Mes  li  chelif  sarraonnecur 

Et  li  fol  large  donneenr 

Si  forment  les  enorgueillissent 

Que  leur  roses  s'en  eschie/isseul. 

(Rose,  ras.  Corsiai,  f  S2'.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Le  blé  escherit  journellement.   (13 
Arch.  muu.  Lyon,  RB  63.) 

ESCHERIR,  voir  ESCHARIR. 
ESCHERMER,  VOir  ESCREMER. 

EsciiERMET,  S.  m.,  sortc    de  denrée  : 
Le    vendredi,    .xvir.    du   moys   de    dé- 
cembre,   en  eschermez   .un.    s.  ;   en  une 
quarteron  de  harans,  .v.  s.  {1346,Ste-Croix 
tb.) 

Eschermetz.  (1346,  Bèq.  de  dêp.  de  l'abb 
de  Ste-Croix,  Arch.  Vienne.) 

EsciiERMiE,  s.  f  ;  mettre  en  echarmie,  ou 
echermie,  les  terres  sujettes  à  la  vaine 
pâture,  c'est  les  mettre  en  embanie,  eu 
réserve.  (Baltcs,  Suppl.  au  Vocab.  Aus- 
tras.) 

Nonobstant  le  droict  de  parcours  des- 
sus déclaré,  chacune  communauté  a  fa- 
culté d'embannir,  et  faire  esckermie  pour 
l'aliment  de  leurs  bestes  trayaus,  sans 
fraude,  et  sans  empescher  l'entrée  surleurs 
bans,  et  jouissance  du  droict  de  parcours, 
en  vaine  pasture  sur  le  reste  du  dit  ban 
(Coût,  de  S.  Mihiel,  Nouv.  Coût.  "en..  Il, 
10476.) 

ESCHERNESOR,  VOir    ESCHAR.NISSEOK. 

ESCHERNIR,  voir  ESCHARNIR. 

ESCHEuxisswcE,  voir  Esr.IIARXIS- 
SANCE. 

ESCHERMSSOUR,    VOir  ESCHARNISSEOR. 

ESCHERPE,   voir  ESCH\RPE. 

ESCIIERPELERIE,  VOir  ESCHARPELEHIE. 

ESCHERPER,  VOir  ESCHARPER. 

ESCIIERPETTE,  VOir  ESCHAHPETE. 

EscHERQUEMENER,  Y.  a.,  synou.  de 
cherquemaner  : 

Les  terres .ahanavles  et  les  appartenances 
d'iceli  ferons  bonner,  mesurer,  escherque- 
mcner  bien  et  loialment.  (1312,  Arch.  JJ 
48,  f"  61  V.) 

ESCHERSOX,  voir  ESCHAREÇOl». 
ESCHERVELEU,  VOif  ESCERVELBR. 

EscHERvis,  -  ys,  eschevis,  s.  m.,  cher- 
vis,  espèce  de  panais: 

Crpspes,  pipefarces,  eschervis.  {Ménagier, 
11,  102,  Biblioj)h.  fr.)  Impr.,  escherois. 

Eschervys  les  plus  nouveauls  rais  hors 
de  terre  et  frais  tires,  cueillis   en  janvier, 

19 


■.m 


ESC 


février,  etc..  sont  les  meilleurs;  et  sont 
les  plus  frnis  conpneiis  a  ce  que  au  plaier 
ils  se  rompent,  et  les  viels  tires  hors  de 
terre  se  ployent.  (Ib.,  II,  228.)  Impr.,  es- 
cheroys. 

Poyreaux,  porettes,  cyvoz,  cresson,  e.s- 
chervys,  et  quelxcouques  autres  raeuues 
.leurees  dVsgrun.  (1409,  Ord.,  IX,  486.) 

Pour  les  quelz  cuyre  et  di.i,'erer  facille- 
meut,  viuaige  estoit  multiplié.  Sus  la  liu 
.iffroieut  ris,  escherviz....  (Uab.,  Quart 
livre,  ch.  60,  éd.  1332.) 

Eschervis.  (Trésor  de  Sanlé,  p.  432.) 

iisciiESANT,  s.  m.,  héritier  : 

Desqueus  je  suis  hoirs  et  eschesans.  (1298, 
Kr.-Comté,  Moreau,  870,  f  548  v%  Richel.) 

ESCHESPiE,  S.  f.,  ciseau: 

Un  sizeau  appelle  au  pays  eschespie,...  a 
l'aide  duquel  sizeau  le  suppliant  entra 
.Jedens  la  chambre.  (1409,  Arch.  JJ  163, 
|iiùce  262.) 

ESCHESSE,  voir  f]SCHACE. 
ESCHESSEMEXT,  VOif  ESCH.\RSEMENT. 

ESCHET,  S.  m.,  peloton,  écheveau  de 
lil: 

La  suppliante  prius....  trois  eschez  de 
fillet.  (1397,  Arch.  JJ  38,  pièce  133.) 

—  Gland  en  ûl,  sorte  d'effilé  : 

A  l'entrée  au  champ,  les  chevaliers  qui 
dévoient  jouster,  cstoieut  menez  par  dames 
veslues  de  robes  semées  et  bordées  d'es- 
chels.  (Juv.  DES  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI, 
au  1389,  Michaud.) 

ESCHET,  voir  ESCHEC. 
ESCHETE,  voir  ESCHEOITE. 
ESCUETIVER,   VOir  ESCHAITIVER. 
ESCHETOR,   voir  ESCUEOITOR. 
ESCUEU,  voir  ESCHUI. 

ESGHEURE,  S.  f.,  aventure  ; 

Unques  puis  celé  ne  vesqai, 
Morte  fu  J'enfant  lirreure, 
Tôt  ce  nos  lu  bone  escheure. 
(EVRAT.  BibU;  RicUel.  12157,  f  71  T».) 

.^.pres  cesto  bone  escheure. 

(ID.,  ib..  r*  108  r".) 

ESCIIEURS,  voir  ESHEUHS. 

BSCIIEUTTE,  voir  ESCHEOITE. 

KSGIIEVAIJLE,    VOir  ESCHIV.\BLE. 

ESCHEVE,  voir  ESSEVE. 

liscHEVE.^u,  S.  m.,  poutre  : 

Icelluy  trayné  après  eulx,  menacé  de 
pendre  a  Vescheceau  de  sa  maison  ou  au 
premier  arbre  qn  ilz  trouveroient.  {Ordonn. 
itejuUklVm,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

ESCHEVEL.AGE,  -  vcllaçe,  S.  Ul.,  ceus, 
capital  : 

Item  vint  soulx  de  cens  ou  environ  et  de 
eschevellages.  (1366,  Aveu  des  fiefs  du  do- 
maine de  Vieuxpont.) 

Cf.  Chevelage  1. 

1.  EscuEVEi.ER,  -  ellcr,  Y.  a.,  coiilei, 
arranger  les  cheveux  : 


ESC 

Do  mes  joyanix  je  foï  f  rnoe. 
Et  me  feist  on  escheirller 
Comme  si  je  m'en  deusse  aller 
En  tel  eslat  propre  et  ydoyne 
I  Marier. 

(La  Fille  aihorrant  maiiaige,  Laeonr.) 

2.  EscuEVELER,  verbe. 

—  Act.,  décoiffer  : 

Elle  esclievela  ses  cheveu.x,  et  en  pleu- 
Tt-nt  se  prist  a  apeler  son  espous  qui  mors 
estoit.  (Bersuire,  r.  Liv.,  ras  Ste-Gen., 
1°  16''.) 

Elle  eschevella  ses  cheveulx  et  sa  prist  a 
appeler  son  espoux  qui  mort  estoit.  (llist. 
!   S.  et  prof.,  Ars.  5079,  f»  2P.) 

—  Couper  les  cheveux  de  : 

Deux  evesques  menèrent  la  dame  au  de- 
vant de  l'autier,  auquel  lieu  elle  fut  esch^e- 
vellee,  sacrée  et  couronnée.  {Mar.  d'A.  de 
Foix,  Richel.  90,  t»3.) 

—  Réfl.,  se  décoiffer  : 

Adont  la  royne  se  eschevela  et  mist  nuz 
piez.  (CuRlST."  DE  Pis.,  Cité,  Ars.  2686, 
f  -82=.) 

—  Eschevelé,  part,  passé,  coupé  aussi 
fin  qu'un  cheveu  : 

E  puis  charpez  la  char  bien  menu  esche- 
velee.  (Ens.  p.  aptreil.  viand.,  Richel.  1 
7131,r"100>.) 

ESCHEVEi.EURE,  S.  f.,  calvitip  : 
Calvicies,  esclieveleure.  {Gloss.  de  Salins.) 
Calvities,    eschereleure.    (3.    Lagadeuc, 

Cathol.,    éd.    Auffret   de    Quoetqueueran, 

Bibl.  Quimper.) 

ESCHEVEMENT,  S.  m.,  achèvement  : 

Es    maçons    et    meneuvres    xvi    livres 

tourn.  pour  Y eschevemeyit  des  murs  coste 

le  portant  des  ardilliers.  (1420,  Compl.  de 

Nevers,  CC  26,  f"  13  v'',Arch.  mun.  Nevers.) 

—  Fin,  dernière  partie  : 

Item  ung  autre  livre  ou  est  Veschevement 
de  la  Bible,  relyé  entre  deux  ays  couverts 
de  cuir  blanc,  commançant,  en  texte,  ou 
premier  feuillet  escript:  Injungat  epistola, 
et  fenissant  ou  penultime  fueillet  escript  : 
Torris  Domini.  (28  jauv.  1462,  Inv.  de 
l'égl.  S.  Paul  d'Orl.,  29,  Boucher  de  Mo- 
landon.) 

ESCHEVEMENT,  VOir  ESCHIVEMENT. 

1.  ESCHEVER,  voir  ESCHIVER. 

2.  ESCHEVER,  echever,  eschiver,  verbe. 

—  Act.,  achever,  finir,  accomplir  : 

S'il  i  a  riens  commencié  qui  soit  a  es- 
chiver au  meauz  que  l'eu  porra.  (Lio.  de 
jost.  et  de  plet,  I,  xxi,  %  3,  Rapetti.) 

Jusques  a  tant  que  mon  testament  e  ma 
derreniere  volante  soit  entièrement  eschevee 
e  acomplie.  (1302,  Test,  du  V.  Jean,  ap. 
Lob.,  11,446.) 

Us  u'oitf  pas  ec/tere  leurs  services.  (1412- 
13,  Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl.,  exp.  pr.  salar. 
famul.) 

—  Neutr.,  se  terminer  : 

Paix  coramancze  a  renouveller  (la  Inné) 
Quant  elle  eschete  de  finer. 
(GoiLL.  DE  St  .4»DRÊ,  Libvre  du  bon  Jehan,  85, 
Cbarrière.) 

S'il  eschieve  conme  il  commancze, 
iNul  contre  lui  plus  ne  s'a>aocze. 

(ID.,  »*.,6«.( 


ESC 

Car  la  gnerre  trop  lonjacment 
Avoit  duré  par  mauvoist'é 
Vingt  et  Iroiz  anz,  c'csloit  pitié  t 
Si  csloit  temps  qu'ell  e.ichieiiaxt 
Et  qu'on  fust  hors  de  ton  l  de  hast. 

(iD.,  ib.,  13G-2.) 

—  Aboutir: 

La  rivière  de  Lannay  cs(;/ieiian(  asmolini 
de  la  Bourcoisnerie.  (1349,  Cart.  de  la  D. 
du  Cassel,  I,  f»  81  r»,  Arch.  Nord.) 

Eschevanl  au  pré.  (ft.) 

3.  ESCHEVER,  V.  a.  î 

Eschever  le  pouldre  de  canon.  (Compte 
de  1.^16,  Bétbune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Cf.  ESCLINER. 

ESCHEVETE,  -Ccte,  S.  f.,  ccheveau  : 
Deux  escheveles  de  fil.    (1401,    Arch.    JJ 
156,  pièce  158.) 

Item,  une  eschevecte  de  fil  pers  a  nappes. 
(1482,  Inv.  du  château  de  Coursan,  dans  la 
Reo.  des  soc.  sav.,  t.  III,  7'  sér.,  2Miv.) 

Suisse  roin.,  Fribourg,  khevelte,  éche- 
veau. 

ESCHEVEUR,  S.  m.,  celui  qui  vient  i 
bout  de  ses  desseins,  vainqueur  : 

Victor,  oris,  eschevenr,  vainqueur. (G?oss. 
lat.-fr.,  Richel.  1.  7679,  t»  263  v°.) 

ESCHEvi,  -ît'id,  echevi,  eschivi,  escUiwid, 
eschievi,  escevi,  eschavi,  esravi,  eskevi,  tes- 
chevi, achevy,  adj.,  svelte,  allongé,  élégant  : 

Heingre  ont  le  cors  e  graislc  et  eschewid. 

{no!..  38-20,  Millier.^ 
La  feme  Vedon  o  le  cors  eachai'L 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f  11".) 
Par  les  cosles  fu  esrhevis  f  l  larges. 

(/«.,  ms.  Montp.,  f°  147^.) 

.\ubris  fu  biaus,  eseheris  et  moles. 
Gros  par  espaules,  praisles  par  le  haudré. 
(Garni  le  Loher.,  l"  chans.,  xxvi,  P.  Paris.) 
Cent  ot  le  cors,  mole  et  eschevi. 
Eu  nale  terre  plus  bel  de  lui  ne  Ws. 

(H.,  2°  chans.,  xsir,  p.  15.) 
Ahî,  Ogîer  !  si  veissies  m'amie, 
Com  ele  est  bêle  e  gente  et  escnvie. 
Puis  ne  feroies  por  nient  ceardie. 

(Raimb.,  Of/ier,   1363,  Barrois.) 

Grans  fu  e  Ions  et  biens  et  escavis. 

(lD.,ii.,  G972.) 

De  Sébile  li  membre,  la  bple,  Veschevie. 

(3.  Bon-,  Sax.,  cxxxvii.  Michel.) 

Tant  la  vit  graisle  e  excavie, 
Blanche  e  gente  e  colorie. 
(Marie,  toi  de  Graeleiil,  219,  Boq.)  Impr.,  escanie. 
Si  dislreot  qu'il  n'a\-oit  si  fine  (heaulé). 
Si  génie  ne  si  eschenie 
D'isi  ans  porz  d'I^sciavnnie. 
(Perceval,  ms.  Montp.  11  219,  1"  I7G''.) 

Espanles  ol  et  braz  fornii 
Et  les  flans  grslles  cscheriz. 

(Ib..  !"  78''.) 

De  chérubins  e  de  palmes  ont  desure 
riche  entaille  e  bien  eschevie.  [Rois,  p.  230, 
Ler.  de  Lincy.) 

Prise  a  moilier  moll  genlis,  eschecie. 

(Girard  de  Yiaite,  p.  2S,  Tarbé.) 

Avenans  fut  et  eschevie 

De  br  4  cors  et  de  vis. 

(D»hp..  923G,  nih'    elz.) 


ESC 


ESC 


ESC 


387 


Mont  pir  ot  g'-nl  li  cors,  eschri'i  el  molle. 
(Fierabras,    Val.    Chr.    lOlG,  f  iSK)   A.   P.,  T. 

200',  escevi. 
Brnlans,  dist  l'amirans.  (tardes  ne  me  celés, 
Ki  conqnisl  Fierabras,  ki  tant  fu  redoutes. 
—  En  la  mole  foi.  Sire,  ris  damnisiaus  armes. 
Cil  biaus.  cil  rskrvii  cil  crueos,  cil  mPnbres, 
Ki  la  entre  ces  aut[r!es  a  bien  les  ci  bendes. 

(/«.,  r.ios,  A.  P.) 

Elles  vos  la  dachesse  qui  est  belle  inchevie. 

(Parise,  143.  A.  P.) 

La  darae  fisl  un  rointe  ami, 
Granl  et  corsu  et  e^chevi. 

{Sept  Sages,  2131,  Keller.) 

Ki  tant  est  biele  et  esehiene, 

(;*.,  4351.) 

.vil.  finis  avoie,  monlt  biax  et  eschevis. 

(Gmjdon,  '2G30,  A.  P.) 

Qui  moult  fu  biaus  et  gens  et  escliavis. 

(II/.,  3138.) 

Granz  cri  et  forz  el  esrheviz. 

IParlon.,  Richcl.   1913'2.  C  165''.) 
Hemault  ala  devant  et  GauTrei  le  hardis. 
Renier  le  duc  de  Jeûnez,  et  Eeuves  t'eschr-tis. 
{Gaufrey,  1360,  A.  P.) 

Ber,  preu  ma  fille,  Beli'snnl  Yechevie. 

(Olittcl,  61-2,  A.  P.) 
Ses  Ires  biaus  cors,  li  (.'ens,  li  eacheviit. 
(OuDART  DE  Lachem,  Chons.,  Richel.  844.) 

Frans  roys,  ou  est  ma  fille,  la  blonde,  Veschevie. 
(Belle,  2160,  Scheler.) 
Plus  belle  est  cent  lans  que  ne  devis  ; 
Ses  1res  biaus  cors,  li  gens,  li  eschevis, 
.Me  plaist  laiil  que,.. 

(Ane.  Pocl.  fr.  av.  1300,  p.  693,  Ars.1 
k\  tos  jorz  de  mon  fin  cuer  amé 
La  grant,  la  génie,  la  belle,  Veschavit!. 

(Ib.,  p.  1129.) 
Mes  nom  ad  devers  sei  sa  fille  eschmie. 

(llorn,  4322,  Michel.) 
Tant  a  bean  corps  et  achevy 
Conques  sa  pareille  ne  vy. 
(Alard,  C'"'  d'Anjou,  Uichel.  "65,  i"  12  v".) 

ESCUEVIER,  voir  ESCHIVER. 

ESCHEviNAGE,  S.  m.,  mau\  ais  lieu, 
maison  de  prostitution  : 

Femmes  tiennent  esckevinage 
De  poules  de  coocabinage. 

(Rebours  de  Malliiolus,  ap.  Borel.) 

1.  ESCHEviR,  essevir,  essuyr,  v.  a., 
achever,  compléter,  exécuter  complète- 
ment : 

Nos  tenrons,  guerderons,  perseuRrons  et 
essevirons  quanque  li  diz  Hugues  dirai,  or- 
denerai  et  pronuncerai  sus  les  diz  descors. 
(1292,  eu.  d'Oth.  de  Bourg.,  Cli.  des  compt. 

de  Dole, -—  ,  Arch.  Doubs.) 
874  ' 

Tant  que  sy  pont  soient  fait  et  essevis. 
(1312,  Wisi.de  Metz,  III,  299.) 

Et  qu'il  s'an  penereit  an  bonne' foit  et 
loiamant  de  Vessevir.  (1315,  ib.,  III,  320.) 

Ne  seroienl-il  quites  d'essecir  les  crans 
qu'il  averoient  fait.  (1337,  ib.,  IV,  172.) 

•Une  paire  de  cussoz  de  fer  non  essuys. 
(Dec.  1397.  Invent,  de  meubles  de  la  mairie 
de  Dijon,  Arch.  Cùte  d'Or.) 

Le  jeudy,  ledit  darap  Jaicque  allit  devant 
justice,  et  requeril,  qu'il  beust  ung  treses 
pour  essevir  le  portel'uers  dudit  uiaislre 
escbevin.  (J.  AuBBlOi\,  Jauni.,  au  1481, 
Larchey.) 


Eu  ycelle  année  fi;t  essevis  le  clocbié  de 
Jleulte.  (Id.,  ib.,  au  1482.) 

Et,  pour  fournir  la  dite  somme. pourtant 
que  la  cité  n'avoit  point  d'argent,  furent 
mandes  plusieurs  des  bourgeois  de  la  cité. 
Et  convint  que  chacun  prestait  argent 
pour  essevir  la  dite  somme;  et  les  dits 
s"  commis  donnent  bons  gaiges  a  ceulx 
qui  prestont  la  dite  somme.  (Id.,  ib., 
an  1492.) 

Cf.  ESCHEVER. 

2.  ESCHEVIR,  eschavir,  v.  a.,  syn.  de 
parer  ? 

Le  hnnepier  para  el  eschavi. 
Pois  l'a  ouvré  moult  biel  a  flours  de  lis. 
(Girberl  de  MeU,  ras.  Ars.  B.  L.  180,  P  132.) 

Cf.  ESCUEVl. 

3.  ESCHEVIR,  voir  ESCHIVIR. 
ESCIIEVIZ,  voir  ESCHERVIS. 
ESCHEVOIR,  voir  ESCHIVOIR. 

1.  ESCHiEF,  s.  ra.,  chef,  Cn,  résultat  : 

Trahison  est  mauvaise  a  faire. 
Et  plus  mauvese  est  a  retraire  ; 
Quar  en  la  queue  ou  au  chief, 
En  vient  l'en  tost  a  mal  eschief. 
(Flaire  el  lllance/lor,  2"  vers.,  1211,  du  Méril.) 

Ne  la  pnvoil  mecire  a  eschief  (la  cause) 

Le  conseil,  ne  la  paiûner. 

iCbr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  f  159  r".) 

2.  ESCHIEF,  S.  m.,  écheveau,  peloton  de 
fil: 

Le  suppliant  print  six  ou  huit  eschiefs  de 
fil  blanc.  (1394,  Arch.  JJ  147,  pièce  93  ) 

3.  ESCHIEF,  -eff,  cschif,  s.  m.,  petite  for- 
tification flanquante  que  l'on  faisait  pour 
défendre  les  approches  d'une  porte,  pour 
enfiler  un  fossé,  lorsque  les  enceintes  des 
villes  consistaienten  une  simple  nuraille. 
Souvent  les  eschifs  étaient  des  ouvrages 
en  bois  que  l'on  établissait  pro^  isoirc- 
ment  si  le  temps  ou  les  ressources  man- 
quaient pour  élever  des  tours.  Lebœuf, 
dans  son  Histoire  de  la  ville  d'Au.>cerre,  dit 
qu'à  la  fin  du  xiv-"»  siècle,  on  éleva 
autour  de  la  ville  d'.4.uxerre  plusieurs 
eschifs.  {Mém.  concern.  l'Iiist.  civ.  et  ecclés. 
d'Auxerre  pir  l'Abbé  Lebœuf  publié  par 
MM.  Challe  et  Quantin,  Auxerre  1833, 
t.  ni,  p.  279.)  : 

Les  dits  habilans  doivent  fermer  leur 
bourg  de  Bouclans  de  murs  pallvs  et  d'es- 
chieffs.  (1338,  Francli.  de  Chàstel-Neuf, 
Terrier  de  M.  de  BauCfremont,  et  1346, 
Franck.  d'Arguel,   Droz,  Bibl.  Besançon.) 

3.  ESCHIEF,  echief,  eschié,s.  m.,  sorte  de 
rente;  selon  l'éditeur  des  Ordonnances, 
rente  établie  pour  être  déchargé  de  plu- 
sieurs autres  redevances  plus  considé- 
rables : 

Doit  rendre  cinq  soulz  d'eschief.  (1248, 
La  Mothe,  6, 10,  Arcb.  iMeurthe.) 

Li  borne  etli  eschevain  qui  venu  sont  a 
Moustier  a  eschief  desous  moi  et  qui  vour- 
rout  venir  a  eschief,  se  justiserout  par  lou 


uiaiour  et  par  les  eschevins  et  ie  aurai  le? 
eschies  et  les  ameudes.  (12t;o,  Charl.  d'affr. 
de  Moulier,  Arch.  mun.  Mout.-s.-Saulx.) 

Sei.\  maignies  de  homme;  et  de  famés 
qui  sunt  a  echief  et  doieni  lour  echief 
chacun  an,  la  moitié  a  Pâques,  et  la  moitié 
a  la  S.  lîemey.  (1293,  Acle  de  vente,  Moreau 
212,  f»  107  r',  Richel.) 

Chascuns  qui  ara  autres  bestes  a  charrue 
porra  mettre  ses  chevaus  a  !a  charrue  un 
tor  ou  gayn  pour  coitier  ses  sourbees,  se 
mestier  li  est,  sans  paier  eschief.  (1321, 
Arch.  JJ  60,  f»  137  r».) 

Se  aucuns  de  la  vile  deffaut  de  paier 
eschief  ou  censive  ou  rente.  {Ib.,  ('  138  r».) 

Sur  les  eschies  de  Monteigne.  (1339,  Cari. 
de  Langres,  Richel.  1.  3188,  f"  279  v.) 

Quiconques  demourra  cn  ladicte  ville  de 
Perrices,  homs  ou  femme  de  moy  ou  de 
mes  hoirs,  chief  d'ostel,  ou  tenans  feu  et 
lieu,  il  paiera  a  moy  ou  a  mes  hoirs,  par 
chascun  an,  cinq  suulz  tournois  de  rente 
ou  eschief.  (1383,  Ord.,  vu,  32.) 

Paieront  lesdiz  hommes  de  Reccourtet 
leurs  hoirs  pour  cause  de  leur  eschié  a 
tous  jours  chascun  an  seze  livres  de  tour- 
nois. (138i,  Arch.  JJ  84,  pièce  21.) 

Ressut  de  Sehille  la  Bouironne  pour  son 
eschief  qui  eschay  le  venredi  après  les 
octaves  des  Brandons  l'an  Li,  par  lluet 
Blancart,  .vi.  1.  par.,  .i.  escu  pour  .xill.  s., 
valent  .ix.  escus  et  .m.  s.  —  ...  De  Cathe- 
line,  i'erame  feu  Jean  de  la  Lobe,  qui  fu 
prinse  a  esclUef  le  mardi  devant  la  Peu- 
thecousle  l'an  LU,  pour  .mi.  1.,  lesquels 
Pierre  de  Châlon  reçut,  un  escu  pour  .xvi 
p.,  valent  .vi.  escus  et  .ix.  s,  (13oll3S2. 
lieccples  d'eschics  faites  par  P.  de  Clidlon, 
Arcli.  admiu.  de  Reims,  t.  III,  p.  20,  Doc. 
inéd.) 

Confessent  et  recongnoissent  lesdicts  hu- 
bitaus  de  S.  Belin,  pour  eulx,  leurs  hoirs 
et  successeurs,  que  ung  chascim  chief 
d'hostel,  est  tenu  et  doit  payer  doresena- 
vant  audit  prieur  el  a  ses  dits  successeurs 
prieurs  dudit  prieuré  de  S.  Belin  ou  a  leurs 
commis  et  députez  a  ce  recevoir,  par  cha- 
cun an,  au  jour  et  terme  de  teste  de  S. 
Rcmy,  soit  qu'ils  ayent  bestes  trahans  a 
charrue  ou  non.  eiuq  sols  tournois  par 
forme  d'eschief.  (1461,  Ord.,  xv,  72.) 

3.  ESCHIEF,  voir  Essief. 

ESCHIEFLE,  VOlr  ESCIEFLE. 

1.  ESCHiELE,  -  ielle,  eschele,  eschelle, 
esciele,  esiciek, -ielle,  escele,  esckille,  eschiere, 
esciere,  esqxiiere,  scare,  s.  f.,  bataillon,  es- 
cadron, grand  corps  de  troupes  rangées  en 
bataille,  ligne  : 

Icez  eschieles  bien  les  vont  ajustant  ; 
S'il  troevent  l'host,  balaille  i  ierl  mult  grant  ! 
(Roi.,  3U24,  Muller.) 

De  Franceis  sunt  les  premières  eschieles. 

(Ib..  3026.) 

Hervis  chevauche,  li  gentis  el  li  ber, 
A  dis    eschieles  que  il  ot  devisé. 
(Gar.  le  Loh.,  1"  chans.,  su,  P.  Paris.) 
Pristreot  les  armes,  si  s'armèrent, 
SaDs  faire  cskiele  el  sans  conroi, 
Al  caslej  vindrent  a  dcsroi. 
(BruI,    ap.    Capperonnier,  Gloss.  de  l'IIisl.  de  H. 
Louis.) 

Tôle  sa  genl  a  raloie 
El  par  escieres  devise!. 

(BruI,  ms,  Munich,  1532,  VoUm.) 
Dure  escieres  si  orJioerent. 

(!!>..  11. 16.; 


388 


ESC 


HSC 


ESC 


Ses  eschirrr.i  a  deriseies 
Kt  ses  batailles  orJcDeies. 


(li.,  fCSI.) 


De  cela  font  la  première  esciere. 
Si  ot  deus  mile  clieraliers. 

(Ben  .   Troies,   Richel.  375.  r  8i^> 

Eslisies  .XM.  pers  qui  soient  compapion. 
Qui  menront  vop  esrcïes,  totes  par  devison. 
i^ncttm.  à  Alix:,  t°  G'\  Michelanl.) 
Voit  Saisnes  desburbier  de  la  rame  foillie  : 
.v*^.  sont  en  esclnelr,  Xoi  li  prez  en  ondie. 
(J.  BoD.,  Sa.v.,  CL,  Michel.) 
A  tant  ei  Bandnin  a  bêle  compaiinie. 
Et  Berars  l'Ardenois  qi  ses  cschieïc$  guîe. 

(/}.,  CLXIS,) 

Karles  nosire  ampereres,  li  princes  nalnrax. 
"Voit  Tenir  par  cschicles  et  Tors  et  paiens  fa\-. 
(ib.,  cxcni.) 

.1.  tnesage  tramet  a  l'ost 
Et  fait  crier  en  .un.  scoz 
Par  les  etchicln  et  par  les  rens. 

{Rom.  de  Tlielies,  Richel.  GO,  C  133''.) 

Li  reis  Asa  vint  encunlre  lui  e  ordenad 
ses  eschieles  el  va!  de  Saphata.  (Tiots,  liv. 
III,  Maz.  70,  f"  106.) 

Nous  n'en  vaiirens  se  miex  non  se  nous 
soumez  en  une  escliiele  ensaaible.(S.  Graal, 
Vat.  Chr.  1687,  f"  128''.) 

Machabes  ordena  six  mille  que  il  avoit 
od  sai,  par  cscheles.  se  s'en  alla  a  Timo- 
thee  por  combatre.  {Machab.,  liv.  Il,  Maz. 
70,  f»  191.) 

Il  a  sa  mesnie  ordence, 

Apparillie  et  devisee. 

.vu.  e\Uicllez  en  fait  sans  plus. 

(Richars  le  liiel,  ms.  Tarin,  f  133''.) 

Quant  Salehedin  vit  que  sa  première 
esciele  se  desconfissoil,  si  en  fu  uiûult  cou- 
recies.  {Qhroniq.  de  nains,  c.  iv,  L.  Paris.) 

Assembla  trois  eschiUes  de  Normans,  et 
mist  siège  a  la  cité  de  Capne.  (Aimé,  Yst, 
de  U  Norm.,  m,  4,  Charapollion.) 

Ce  roi  (Dagobert)  adverti  que  les  Vinides 
estoient  entrez  eu  Turinge,  parlant  de 
Mets,  mena  tout  au  travers  des  Ardennes 
une  grande  armée  jusques  à  Mayence,  dé- 
libéré de  passer  le  Rhin  avec  luie  scare 
des  plus  vaiUans  hommes  d'Austrazie  et 
Bourgonanc.  (Faucuet,  Antig.  gaiil.,  v, 
9,  éd.  1611.) 

A  ceste  fin  assemblez  au  chasteau  de 
Saloce,  c'est....  la  ou  Thierry  se  trouva 
avec  une  scare  (c'est-à-dire  compagnie)  de 
dix  mille  hommes.  L'on  appelloit  ainsi  un 
nombre  de  gens  de  guerre,  et  s'abusent 
ceux  qui  pensent  que  scadron  en  vienne, 
car  scadron  est  mot  italien,  qui  signifie 
grand  carré,  nouvellement  usurpé  comme 
assez  d'autres  par  nos  guerriers.  (Id.,  ib., 
y,  4.) 

Il  fut  conclud  que  les  roys  Louis  et  Car- 
loman  assembleroient  une  scare  de  gens 
de  guerre  au  lieu  d'Atiguy  pour  avec  les 
gens  de  Louis  de  Germanie,  conduicls 
par  Henri  et  Adelart,  courre  sus  a  Hugues 
fils  de  Lothaire.  (Id.,  ib.,  2"  vol.,  v,  14.) 

La  plus  ancienne  ordonnance  et  ordre 
d'armée  estuit  divisée  en  plusieurs  com- 
pagnies de  gens  de  cheval,  appellees 
scarres  (scadron  n'en  vient  pas,  car  je  croi 
qu'il  est  italien,  et  signifie  un  grand  carré) 
soubs  lesdites  première  et  seconde  famille; 
mais  sous  la  troisiesme  l'on  appelloit  ces 
divisions  eschetles.  (Id.,  Orig.  des  cheval., 
arm.,  el  her.,  11,  i,  éd.  1611.) 

2.  ESCHiELE,  eschelle,  eschalle,  escalle, 
esquele,  s.  f.,  escalade  : 


Le  sire  de  Tallebot,  Angloiz,  print  d'es- 
chielle  la  ville  de  Laval."  (J.  Chartier, 
Chron.  de  Charl.  VII,  c.  40,  Bibl.  clz  ) 

Le  dict  signeur  de  Pesmes  avoit  pris 
A'esclielle  une  des  maisons  dudict  de  Clha- 
bannes,  lavoit  pillée...  (Ol.  de  la  Marche, 
Mém.,  1,  S,  Michaud.) 

—  Escalier  : 

Lesquelx  supplians  arrivez  au  bout  de 
Veschalte  du  dit  hostel,  par  laquelle  l'en 
monte  en  la  salle  d'icellui.  (14ûè,  Arch.  JJ 
160,  pièce  303.) 

Le  suppliant  donna  a  icellui  prestre  d'un 
baston  en  descendant  une  escalle  de 
pierre,  estant  au  dit  hostel.  (1412,  Arch.  JJ 
167,  pièce  2.) 

Eschalle  pour  descendre  en  la  cuisine 
des  pauvres.  (1463,  Compt.  de  l'aiimosn. 
de  S.  Bcrthomé,  f"  113  r'>,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Veschalle  pour  monter  au  dorteur  des 
dames.  (/&.,  V  113  v».) 

Fait  une  eschalle  de  pierre  a  huit  degrez 
d'une  pièce  de  quatre  piez  chascun  degré 
de  long  pour  descendre  en  la  dicte  douhe. 
{Ib.,  f'>  112  r\) 

—  Pilori  : 

Qui  porte  fans  tesmoins  et  en  est  atains, 
il  doit  estre  tenus  en  longe  prison  et  puis 
estre  mis  en  ï'esquele  devant  le  pille,  et  si 
est  l'amende  a  le  volente  du  segneur. 
(Beauma!'*.,  Cotit.  du  Beauv.,  xxx,  4S, 
Beugnot.) 

Cil  qui  jurent  vilainement  de  Diu  et  de 
Nostre  Dame  doivent  estre  mis  en  l'esqtiele 
une  bore  du  jour,  en  le  présence  du  com- 
mun, porce  qu'il  ait  honte.  (lD.,i6.,  I,  39.) 

Pillory  et  csdiellù  est  signe  de  haut  jus- 
ticier. (Coût.  d'Auxerre,  m,  Nouv.  Coût, 
gén.,  HI,  569.) 

—  Emploi  particulier  : 

Lune,  lumière  replendissant  de  laquelle 
les  raiz  jusques  a  ceste  heure  me  ont  guidé 
comme  je  vouloye  par  l'amoureuse  eschelle, 
or  convient  que  voustre  lumière  double 
conduye  mon  engin.  {Troilus,  Nouv.  fr. 
du  XIV"  s.,  p.  173.) 

ESCHIELE,  voir  ESCHELE. 

ESCHIELEMENT,   VOif  ESCHELEMENT. 

ESCIIIELGUAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESCHIELGUAITIER,  VOif  ESCHARGAI- 
TIER. 

ESCHIELETE,  VOif  ESCHELETE. 

ESCHIELLER,  VOif  ESCHELER. 

1.  EscHiER,  echier  (s'),  v.  réfl.,  semble 
signifier  s'inquiéter,  se  tourmeater  : 

Griemeot  le  point  la  jalousie; 
Teus  est  amors  et  leas  sa  teche. 
Coa  dont  sa  crient  tous  jors  s'en  ecke. 
{Flaire  et  Blance/lor,  1"  vers.,  23S1,  du  Méril.) 

2.  ESCHIER,  V.  a.,  amorcer  : 

Nous  deffendons  que  l'en  n'esche  point 
au  barbelet.  (1317,  Ord.,  Il,  12.) 

Nous  deffendons  que  l'en  escfte  point  les 
nasses  esposses,  ne  les  jonchées  de  tou- 
rere  de  Chenevis.  {Ib.) 

Dorile  aura  en  sa  bannière  torse 
Quatre  hameçons  esches  de  vive  amorce. 

(Claude  Biset,  le  Voyage  du  Printemps.) 

Se  disait  encore  au  xvii'=  s.  : 


Eclier,  V.  a.,  terme  de  pêcheur  d'autour 
Pans.  Il  signifie  mettre  au  bout  d'une  ligne 
quelque  chose  qui  attire  le  poisson,  afin  de 
le  prendre.  —  Eclier  une  ligne.  (Richelet.) 

3.  ESCHIER,  S.  m.,  briquet  ; 

Lors  m'apparcillay  pour  couchier 
Et  mis  encosle  raoy  Vrsrhier 
Pour  lost  alnmer  ma  chandelle, 
Sans  moy  boogier,  dessus  ma  selle. 
(J.  Broyant,  Chem.  dr  forreté,  à  la  suite  du 
Mcnagier,  t.  11,  p.  42,  Biblioph.  fr.) 

ESCHiERE,  voir  Eschiele. 

ESCHIER,  voir  HOSCHIER. 
ESCHIERDE,  VOir  ESCHARDE. 
ESCHIEREMEXT,  VOir  ESCHARIEMENT. 
ESCHIERIR,  voir  ESCHERIR. 
ESCHIERVELER,  VOir  ESCERVELER. 
ESCHIERXIR,  voir  ESCHAR.XIR. 
ESCHIERPE,  voir  ESCHARPE. 

EscniEU,  voir  Eschif. 

ESCHIEUME.NT,  VOir  ESCHIVEMEXT. 
ESCHIEUTER,  VOir  ESSIEUTER. 
ESCHIEVEJIENT,  VOlr  ESCHIVEME.NT. 

1.  EsciiiEVER,  V.  a.,  exempter  d'une 
redevance  considérable,  moyennant  une 
moins  forte,  fl.Ker  la  redevance  d'un» 
personne  i  telle  somme  : 

Sachent  tuit  que  je  ay  de  ma  bonne  vo- 
lente touz  mes  hommes  et  famés  de  la 
ville  de  Cheseaux  presenz  et  futurs  babi- 
tans  en  ladite  ville  eschieoes  et  aboonnez  a 
perpétuité  en  la  manière  qui  s'ensuit.  C'est 
assavoir  que  chascun  chief  d'ostel  paiera  a 
moi  devant  dit  Renart  seigneur  a  présent 
de  ladicte  ville, ou  a  celui  qui  pour  le  temps 
en  seroit  sires,  par  chascun  an,  le  jour  de 
la  feste  S.  Renii,  deus  peuaus  de  froment 
et  deus  d'avoine,  etc..  (1321,  Arch.  JJ  60, 
f»  137  r».) 

Et  mes  diz  hommes  et  femmes  de  Ser- 
rices,  avec  toute  leur  postérité,  eschieve  et 
debonne  perpetuelment,  aux  débites  et 
redevances  etservices  qui  s'eusuient.  (1383, 
Ord.,  Vil,  32.) 

Cf.  ESCHIEF  3. 

2.  ESCHIEVER,  voir  ESCHEVER. 

3.  ESCHIEVER,  voir  ESCHIVER. 
ESCHIEVI,  voir  ESCHEVI. 
ESCHIEVRE,  voir  ESCHIVRE. 
ESCHIEWER,  voir  ESCHIVER. 

1.  ESCHIF,  eskif,  esquif,  esc!/',adj., animé 
de  sentiments  hostiles,  défavorables,  mau- 
vais, mécontent,  de  mauvaise  volonté,  ré- 
tif: 

Sucnrez  sun  seignur,  ne  li  seiei  c.iehis. 

(Rou,  i'  p.,  3159,  Andresen.) 
Légers  de  cors  e  de  curages 
E  vers  Den  esclùs  e  salvages 

(Bes.,  D.  de  Norm.,  l,  731,   Michel.) 

E  s'il  bien  sont  cruels  e  feus, 
Faas,  décevant,  parjur.  eschis. 
Si'  n  soient  fers  oslages  pris 
Que  dés  or  mais  nos  portent  fei. 

(Id.,  iJ.,  11,4669.) 


ESC 

Ne  r  trovcret  Ters  tos  irié 

Ne  fel  n'eschif  ne  orgoillus. 

(Id..  ib..  II,  ani.) 

Moll  fa  sis  «orages  escliifs. 

(Id..  i!/..  II,  13777.) 

L'ovre  li  prist  lole  a  relraire, 

Kt  ce  que  il  en  voloit  faire. 

Cil  ne  j'en  fel  do  rien  csc/iis, 

Einz  dit  ;  S.ins  faille  vos  pletis 

Que  j'S  serai  li  prrmeriens 

A  deslruiie  Ips  Troiens. 
(I».,  Troie,  ms.  Naples,  f^  14^  ;  Joly,  t.  2151.) 

Se  ne  s'en  fait  li  rois  esquis, 

Vostre  besoitîne  ert  acievee. 

(Id.,  !«.,  Richel.  375,  f»  102'^.) 

Onant  la  dame  se  conloie  et  atorne. 

C'est  por  faire  son  povre  ami  dolent  ; 

La  joie  en  a  li  riches  faas  qai  ment, 

Et  a  povre  se  fait  eschive  et  morne. 
(QoESES    DE  Beihu.ie,    Scheler,  7iom.  iela., 
p.  19.) 

Et  vos  Bernier  poignant  tont  .1.  laris. 
Le  Mancel  voit,  ne  li  fu  pas  eschis, 
Ançois  li  donne  granl  colp  sor  l'escn  bis. 
(R.  de  Cambrai,  liichel.  21U3,  f"  9"  r».) 
Mais  cevans  est  eskius  por  çou  c'on  l'a  laidi. 
(Roum.  d'Alix.,  P  li",  Michelant.)  Var.,  escis. 
Emenidus  d'Arcade  fu  enbrons  et  pensis, 
Quant  voit  que  Je  l'mesage  h  est  cescuns  eseia. 
(Ib.,  !"  19=.) 
Kt  durement  me  poise  que  de  moi  ies  escis. 

(Ib.,  C  10''.) 
Honte  et  contraire  ont  tant  fait  as  geutis 
Qu'il  n'a  homœe  en  sa  tiere  qui  ne  li  soit  escis. 
{Ib..  l"  41''.) 
Jo  peccheriï,  jo  lasse,  jo  chaitive. 
Por  forfet  sui  jo  vers  Deu  si  eschiiel 

(Adam,  p.  42,  Luzarche.) 
Donc  Tint  au  pueple  des  Juis; 
Moult  les  Irova  faus  et  esclUs. 
(Cerv.,  Best.,  Brit.  Mus.  add.  282G0,  f»  96''.) 
Et  tant  lor  sunt  fel  et  eschis. 
Que  lor  père,  de  Qn  corroz. 
Les  ocit  et  les  tue  toz. 

(GciLi,..  liesl.  div.,  536,  ilippeau.) 
Et  se  vos  Irais  de  rien  eschive 
Tote  dolors  vers  moi  eslrive. 

{Parlon.,  10195,  Crapelet.) 
Li  rois  l'ama  entre  mesure. 
Mais  ele  estoit  vers  loi  trop  dure  : 
Il  l'aime  plus  que  rien  qui  vive. 
Mais  ele  estoit  vers  lui  escive. 

(EleocU-  et  Poliii.,  Richel.  375,  î"  61".) 
Apres  treuvent  .i.  mont  soulif, 
Dont  ne  se  pueent  faire  escltif. 

(.Ro.ii.  de  Thebes,  Richel.  CO,  P  IS*.) 

Tybert,  fet  il,  ce  n'est  pas  jus, 
Vosire  cheval  est  trop  eschius, 
A  réfère  est,  or  repoingniez. 

(fl«.,2017,  Méon.) 
K'ensi  doit  on  esploitier 
D'oume  qui  se  fait  escMs, 
Se  bee,  se  n'est  saisis, 
C'on  li  doint  congié  au  premier. 
(M.   RicuART,  à    G.  d'Argies,   42,   ap.    Maetzn  er, 
AUfr.  Lieder,  p.  75.) 

Ses  compnins  sans  nul  redout 
Li  revient  moul  hardiement. 
S'il  eust  cheval  a  lalent. 
Mais  il  e»toit  un  peu  eskieus. 
S*RBAZi."i,  Rom.  de  Ham,  p.  304,  Michel.) 
Dnsde  BraihanI,  je  fui  lavo5tre  amis. 
Tant  cora  je  fui  en  délivre  poissancs  : 
Se  vos  fussiez  do  rienz  unie  enlrepriz. 
Vous  eussiez  en  moi  moult  grant  Bance. 
Por  Dieu  vos  proi.  ne  me  soies  eschis. 
(SiïOH  DE  Bo.NCOcar.  Chans.,  coll.  Mouchet,  n»  8.) 


ESC 

la  ot  gen  t         maintes  manières, 

El  Ires  et  tentes  et  banieres 

Fichées  contreval  la  rive. 

Car  la  citée  lor  ert  eschive. 
(.Est.  de  la  guerre  sainte,  Vat.  Chr.  1659,  f  5'.) 

Dont  je  dis  que  gonte  n'i  voit 

Nient  plus  qu'a  s'anionr  olrier 

Dame,  tant  a  le  cuer  legier. 

Qui  fait  le  tousete  du  gicu. 

Que  chiaus  qui  sont  da  giu  eskieu 

Prent  ains  qne  ohiaas  qui  le  requièrent". 
(Ju   de  ta    capete,  13G,  RaynauJ,  RomanialSSl. 
p.  .527.) 

Bien  me  resamblez  homme  esqueus 
Ou  il  n'a  sastaoce  d'aaimonrs. 
(Marguet  convertie,  ap.  Jub.,  Honv.  rec,  I.  319.) 
Garde  que  tu  sois  garny  d'un  oyselet  vif 
n  lui  mettee  ou  pié,  l'endemain  au  point 
du  jour,  et  s'il  le  prent  aspreiuent....  si  lui 
oste  le  chnpperon....  et  se  tu  vois  qu'il  soit 
trop  eschif,  si  lui  remet  le  chapperoa.  {Mo- 
dus,  f»  138',  ap.  Ste-Pul.) 

Pour  estre  a  l'ennemy  esqnieit 
Alons  faire  noslie  devoir. 
(Hiracles  de  Notre  Dame,  I,  1,  100,  G.Paris.) 

—  Avec  à  ou  de,  suivi  d'un  inflnitif, 
mal  disposé  à,  qui  refuse  de  : 

Mes  de  ses  offres  prendre  ne  serra  mes  esekif. 
(Garmer.   Vie  de    S.    Thom.,    Richel.  13513. 
f  62  r».) 

Or  vueille  li  vrais  rois  des  cieus 
Estre  merciahles  et  pieus 
Vers  moi,  c'on  apele  Reclus 
De  Moilien.  que  ne  soie  eschieus 
De  lui  servir,  mais  enlentiens. 
(Reclos  de  Mouens,  Charité,  ms.  Ars.  3142 
f°216.) 

Ja  ne  me  Iroveres  esquiea 
De  josloi-  a  vos  orendroît. 

(Durm.  le  Gai.,  13060,  Slengel.) 
Et  si  ne  soiez  mie  eschiex 
De  lui  monstrer  ce  que  lu  vois. 
(La  Ckace  don  cerf,  lab.,  Nouv.  Rec,  I,  161.) 

—  Exempt  : 

ot  celni  jour  maint  home  a  chiere  lia 
Et  maint  samblant  eichieu  de  couardie. 

(i'«A  Ogier.  4951,  Scheler.) 

Baisier  loial 
Eschieu  de  folie  et  de  mal. 

(Cteomades,  1448 1,  Scheler.) 
D'amonrs  naist  fruis  vertuens 
Plains  de  grâce  et  de  delis. 
Secours  as  cuers  besongneas. 
Très  honorables  prouDs. 
Vouloirs  de  tout  vice  eschis, 
Canse  de  parfaite  joie. 
De  bone  espérance  avis. 
(Jacques  de  Dampierke.  Chans.,  ap.  Tarbé.  Chan- 
sonn.  de  Champagne  aux  xu"  et  xm'  s.,  p.  61.) 
La  preng  refeccion 
Si  gênerai 
Qa'esquiex  de  mal 
Ea  sni  et  osié  de  friçon. 
(Un  Lay  d'amonrs,  ap.  Jub.,  Nouv.  rec.,  II,   194.) 

—  Privé,  dépourvu  : 

Mesagier,  com  as  non  ?  —  Sire,  Sanses  d'Alis, 
El  sm  nies  le  roi  Daire,  mes  or  en  suis  escis.' 
(Roum.  d'Alix.,  f»  6^,  Michelant.) 
Mes  le  chastel  no  fad  del  tnt  issi  esquis 
Qa'il  n'i  ot  la  deJenz  chevaliers  plus  do  sis 
(JORD.  Fa.vto^se,  CAro».,  1478,  an.  Michel,'»,  de 
Horm.,  t.  111). 

Tant  com  voires  je  serai  vostre  amis. 

Et  cant  Tolres,  par  loa  cors  Saint  Denis, 

Je  reserai  de  vostre  amor  eschis 

(Aimeride  Nari..  Richel.  1448   !•  45  > 


ESC  ,389 

Dacien  esteil  snrpris 
Et  de  conseil  mult  esquis. 
(Vie  S. Georges,  Richel.  990,  fo  n;;  ^o  ) 

—  Qui  est  au  dépourvu,  dans    l'embar- 
ras: 

OJ  emperians  donneiemeoz, 
Od  servises.  od  parlemeni,' 
Sunt  si  venu  a  concordance. 
A  paij  e  a  teu  boen  estance 
Que  cil  ne  fii  de  eus  plus  eschis 
Mais  quel  un  altre  del  pais. 

(Be.v.,  D.  deHorm..  1,  2055,  Michel.) 

—  Avec  un  nom  de  cliose,  dont  on  est 
privé,  interdit  : 

Se  mes  cors  vous  est  eskis 
Li  cners  a  vous  se  tient. 
(Chrest.  de  Troves,  Pastour.,  Vat.  Chr.  1490, 

—  Avec  un  nom  de  chose,  difficile  : 

mais  la  rive 

Roiste  lar  ert  e  escive. 

(S.  Brandin,  4508.  .Michel.) 
La  droilement  si  est  li  Uns 
Ki  n'en  orihies  ne  eskius 
U  St  Jehans  fu  et  sa  raere. 

(.MousK.,  Chron.,  10780.  Reiff.) 

—  Avec  un  nom   de  personne,  banni, 
exclu  : 

Et  prist  sergans  et  bons  archiers. 
Les  desiretcs,  les  fuitis. 
Les  robeors.  et  les  eskis. 
Et  cels  qui  tere  nen  avoient 
Et  de  l'allrui  vivre  volnient. 

(Wace,  Brut,  5523,  Ler.  de  Lincy.) 
Maugré  félon  mesdisant 
Qui  du  douz  pais 
M'ont  fet  loue  tens  estre  eschis. 
(Gaotier  d'Arcies.  Chans.,  Dinaux,   Trom:  artés.. 

S'il  voloit  prover  que  li  barons  fust  m- 
guu;  les  dix  mois  dessus  dis  favant  la 
naissance  d'un  eufant},ou  plus,  p.iV  mellee 
ou  par  dele,  ou  par  banissemeut  ^ e  ne' 
vaurroit  rieus,  car  il  avieut  souvent  que 
cil  qui  sunt  esciiuu  por  tele  coze  vont  et 
viennent  a  le  fois,  l'a  u  lor  femes  reperen 
couvertement  et  eu  repost.  (Be.^lm..  Cou( 
du   Beauv.,    xlv,    16,   Beuguot.)  Var    es. 

11  serabanis  e  eskis  de  le  banliue.  (Li 
Usages  de  la  aie  d'Amiens,  ap.  A  Thierrv 
Bocum.  ined.  de  Itii.t.dit  Tiers  Elat.'l, 

Il  sera  banis  et  eskies  Aa  le  vile  et  d^  1,- 
banllme.  (Ib.,  p.  132.) 

Tant  kil  seroient  eskiu  de  le  terre  el  il,- 
1  eveschiet  da  Liège.  {Ptéca  de  I2S1.  dan^  la 
Lhron.  de  J.  van  Hiilii,  p.  423,  Willeins.) 

Turor  fu  occis  en  traison  par  les  eschis  du 
F-^'o^J'?'"'''"-    ^  S.-Den.,    ms.   Ste-Gen. 

I     -2i>°.) 

Aions  vraie  creanche,  morons  en  bon  arga, 

Par  coi  nous  ne  soions  de  paradis  eskieu. 

(C.  de  Seb.,  \ir.  444,  Bocca.) 

Dious  doint  que  n'en  soion  eschieia  (da  ciel). 

î'''"''^?'"'^'    ""■''•  '''  '*  """"'.  Richel.  994. 

—  Fig.,  repoussé,  rebuté  : 
Et  pour  choa  n'esloit  il  des  dames  mie  eskier 
Ams  l'en  meloit  amours  des  plus  bêles  a  kiex. 
(Ad.  de  la  HiLLE,  Roi  de  Sezille,    p.  885    Cous- 

semaker.)  ' 

Lors  si  la  mandes  esranmeat 
Cil  rois,  ki  dial  esire  ses  fins, 
El  il  n'en  fa  de  rien  eskius. 

(Moosi.,  Chron.,  28631,  ReilT.i 


390 


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2.  ESCHIF,   voir  ESCHIF.F  3. 

ESCHiFE,  -  chilfe,  -  chiphe,  -  chifjle, 
-  chiffre,  excheffe,  s.  {.,  sorte  de  fortifica- 
tion  flanquante,  guérite  pour  les  senti- 
nelles :• 

Celui  qui  devoit  faire  le  suet  en  icelle 
eschiphe.  (136M,  Arch.  JJ  463,  pièce  i360.) 

Comme  de  nouvel  en  la  forteresse  de 
Montsanion  soient  cbenz  et  ruinez  deux 
pans  des  murs,  ensemble  les  eschiffes  qui 
sus  estoieul.  (Ib.) 

Les  dits  habitons  doivent  fermer  leur 
bours  de  Bouckus  de  murs  poUys  et  d'es- 
chi/fes.  (1368,  liecueil  des  chartes  de  Bour- 
gogne, XXVII,  Bibl.  da  Bourgogne.) 

Je  doy  garnir  ma  maison  de  tours,  de 
cbasteaiilx,  d'eschifes  et  autres  édifices  par 
lesquels  je  me  puisse  garder  et  deffendre. 
(Ménagiér,  I,  209,  Bibliopb.  fr.) 

A  Drouet  le  cordier  pour  .VI.  toises  de 
corde  acheté  de  lui  pour  monter  des  piarres 
sur  les  eschiffes  contre  les  grans  vens. 
(1397,  Compl.  de  Nev.,  Arch.  mun.  Nevers, 
ce  5,  f°  H  v°.) 

Merren  admené  pour  retenir  Veschiffe 
qui  est  au  dessus  de  la  maison  Ralpon. 
(1398,  ib.,  f«  13  r».) 

Enchiflcs  de  la  ville.  (1400  1401,  (6.,  CC 
9,  t»  14  v°.) 

Portes,  barrières,  eschaffaux  et  eschiffes. 
(10  juillet  1414,  Lelt.  de  Marg.  de  Bav.  aux 
maire  et  échevins  de  Dij.,  Arch.  mun.  Di- 
jon, B  453,  n»  46.) 

Pour  avoir  faiz  tous  les  degrez  touz  les 
degrez  et  garde  folz  des  xxxi  eschiffes 
neufves,  et  pour  avoir  clox  les  dictes  es- 
chiffes, et  pour  avoir  fait  LXII  mant'-aux 
pour  icelles  eschiffes.  {Compte  de  Gilet  Bau- 
dry,  1406-1418,  Despence,  x,  Arch.  mun. 
Orléans.) 

Que  tantost  et  sans  délai  emparassent  et 
fortifiassent  leur  dicte  ville  tant  de  cré- 
neaux, à'eschiffres,  comme  de  doubles 
batleis  de  paulx  sur  les  doues  des  fossez 
d'icelle  ville.  (30  mai  1419,  Ord.  du  grand 
maistre  des  eaux  et  forests  au  titre  du  siège 
d'Orléans,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  t.  I, 
f»  215  r»,  Arch.  Loiret.) 

Et  alloit  chascun   deux  ou   trois   fois  la    i 
sepmaine  au  guet,  une  fois  parmy  la  ville, 
l'autre  fois  sur  les  eschifflez.  {Journ.  d'un 
Bourg,  de  Paris,  an  1419.) 

Maisons  et  echiffles  qui  sont  au  pourtour 
de  la  closture  et  fermeture  de  nostre  dicte 
ville.  (1425,  Ord ,  xiil.  109.) 

Pour  avoir  abatu  des  eschifres  sur  les 
murs.  {Compte  de  Jaquet  Largentier,  1434- 
1436,  Forteresse,  Despence,  xill,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

Pour  charier  le  vielz  boys  d'une  eschiffle 
pour  fcre  plusieurs  barrières  entremises  a 
l'entour  de  la  dicte  ville.  (1439,  Compt.  de 
Nevers,  CC  42,  f"  10  v°,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Pour  marché  fait  a  lui  d'avoir  abalu 
deux  esehiffles  et  descouvrir  l'une  au  bot 
du  jardin  de  l'ostel  Dieu.  {Ib.,  f"  12  v".) 

D'avoir  esbatu  une  eschiffle  ruyneuse. 
{Ib.,  f  13  v.) 

Fortifier  la  dicte  ville  de  Cormery  de 
murs,  tours,  fousses,  portes,  ponlz  leviz, 
pal,  eschiffes,  barbecannes.  (7  avr.  1443, 
Cart.  de  Cormery,  Soc.  archéol.  de  Tou- 
raine,  t.  Xll.) 

Engin  a  lever  maisons  et  oster  Veschiffe. 
(1444,  Arch.  mun.  Avallon  CC  93.) 


Au  sarrurier  pour  avoir  fait  deux  huiz 
en  Veschiffle  derrière  S.  Laurens  garniz  de 
bondes.  (1463,  Compt.  rfe  JVei'ers,  CC  59, 
f"  17  v,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Maçons  qui  maçonnent  l'alee  de  la  mu- 
raille'a  l'eudroit'de  Icsf/if^e  aux  asnes. 
(76.,  f-  18  v.) 

Lesquels  linceux  le  suppliant  lia  par  les 
deux  cornets  et  les  attacha  a  une  eschiffe 
ou  petite  maisonette.  (1474,  Arch.  JJ  195, 
pièce  1086.) 

Doibveut  maintenir  et  garder  dedens  ce 
les  murs,  les  excheffes,  et  les  portes  de  la 
ville.  {Ord.  et  Status  de  1492,  Arch.  Jura.) 

Et  avons  intention  de  faire  sur  quatre 
paliees  deux  becs  de  faulcon,  et  en  chas- 
cun bec  de  faulcon  une  eschiffe  a  mettre 
quinze  hommes  d'armes.  (Chron.  du  bon 
ducLoys  (/e  Bourbon,  p.  239,  Chazaud.) 

Cf.  ESCHIEP  2. 
ESCHIFFLE,  VOir  ESCHIFE. 


ESCIIIFFRE,  voir  ESCIIIFE. 

1.  ESCHiFLE,  S.  m.,  moquerie  :  i 
Ostez  vos  eschifles  et  vos  gas.  (Laukent,    i 

Somme,  ms.  Chartres  371,  f"  36  v».)  ! 

2.  ESCHIFLE,   voir  ESCHIFE. 
ESCHIFLER,  VOir  ESCHEFLEU. 

EsciiiFLiiîR,    cschoifier,  s.   m.,   coup,    i 
meurtrissure  : 

Je  ne  sui  pas  si  soteriaus  | 

Bien  ne  conoisse  leus  loiliers  ; 
.lelor  dorroie  cnz  rîcliipiers 
Et  nostre  dame  en  vengeroie. 
(G.  DE  Coi.Nci,  Mir.  de  N.-D.,  ms.  Brnx.,  r  203=.) 
Je  ne  sui  pa?  si  solereaas  ' 

Bien  ne  conoisse  tiens  lourdiers. 
Je  leur  dourroie  ens  rschoifiers, 
El  Nostre  Dame  en  \engeroie. 

(lo.,  il/.,  ms.  Soiss.,  r  200''.) 
Cf.  ESCHEFLER. 

EscHiGNEMENT,  S.  111.,  l'isée,  moque- 
rie  : 

Mais  la  dame  en  avoit  trop  grant  joie, 
qui  d'eures  en  autres  jeloit  grans  eschigne- 
mens.  {Rom.  de  A'anor,  Richel.  1446,f°42r.) 

ESCHiGNERiE,  csqui.,  S.  f.,  risée,  mo- 
querie : 

Et  qaant  leurs  langlies  vont  bauber 
Et  font  cancbiaus  et  tnraeries 
Dont  font  il  grans  esqiiigneries 
Et  plus  boivent  que  mains  ont  soif. 

(Yers  de  Job,  Ars.  3112,  f»  169''.) 

ESCHiGN'iER,  esquignier,  hesquignier,es- 
kignier,  eskingner,  esquingnier,  eskingier, 
verbe. 

—  Act,  grincer  : 

Lor  inachaes  lor  hochent   et  hesquigrtent  lor  dens. 
I  {Otev.  an  cygne,  Iticbcl.   "95,  i"  233  v°.) 

I  Les  dens  eskiijne,  les  iei  va  ronelant. 

{Iluon  de  Bord.,  1313,  A.  P.) 

La  bouche  otrlr  et  les  dens  eskingier. 
{G.  d'Haiislone,  Richel.  2531G,  P  11  r».) 
De  grant  fierté  crike  les  dens. 
Et  eskigne  con  hors  don  sens. 

{Itenarl  le  nouvel,  3691,  Sléon.) 

El  se  vient  a  parler  aux  bonrjois  vraiement, 
Bien  lor  sarai  raonstrer  en  eschignanl  la  dent, 
S'il  ne  rendent  les  clefs  a  no  commandement. 
Que  lost  seront  deslruit,  hommes,  famés  et  pent. 
(Ccï.,  du  Giiesclin,  20918,  Charrière.) 


Despileusement  rechignans 
Les  yeus  es  cabothes  tuurnoient. 
Et  leurs  dens  agus  esquignam 
A  gosier  esroé  crioient. 
(Lr.FRANc,  Champ,   des   Dam.,  Ars.  3121,  P  32".! 

—  A  dens  eschignies,  dens  eschignies,  i:n 
grinçant  les  dents  : 

La  troupe  des  Tafurs... 

Tout  a  dens  eskignies  sore  lui  est  corne. 

{Chans.  d'Anl.,  vui,  1133.  P.  Paris.) 
Le  cors  voelent  tôt  desmembrer. 
Sus  li  corent  dens  esqiiignies, 
Ja  fust  je  croi  lus  despicies, 
.Mais  c'a  force  le  tant  li  rois. 
{Eleocle  cl  l'olin.,  Richel.  375,  f  55'.) 
Entre  François  se  fiert,  dens  eskignié, 
D'ians  damagier  est  bien  encoragié. 

(Anseis,  Kichel.   793,  f  42'^.) 

—  Neutr.,  grincer,  faire  la  grimace, et 
par  extension  montrer  les  dents  en  riant, 
éclater  de  rire,  se  railler,  se  moquer  : 
La  mère  du  serpent ... 
Feu  et  flame  gieitoil,  moult  menoit  laide  hure  ; 

I    Nos  gens  atendoil  fort  et  esquigne  d'onlure. 
I  {Chev.  au  cggne,  12509,  Reiff.) 

■  Molt  durement  rit  et  esquigne. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mit.,  ms.  Brux.,  t°  61'.') 

Li  lait  manfc,  li  rechinnié 
Adonc  ont  ris  et  eschinic. 

(iD.,  iJ.,  t"  161'.) 

'  Li  felou  eschignenl  et  rient, 

El  dienl  que  c'est  a  bon  droit. 

(iD.,  it>..  S"  186V.I 

Bien  sont  deable  lot  bolé, 
Li  goolaffre,  li  rechignié, 
Assez  avaient  esquignié. 
\    (ID.,   th.,  Richel.  21G3,  P  15''.)  Var.,  Esquwgmf. 
ap.  Jubiaal,  (£«!'.  de  huteb.,  II.  3U.) 
Car  se  vos  pais  vous  plaist  et  autre  vous  en  hne 
Qui  plus  cler  les  remire,  c'ert  grant  desconvenue. 
Rien  ne  vault,  aios  en  ert  grant  blasme  receue. 
Aucune  gcnten  vont  eschignanl  par  la  rue. 
(Reslor  du  l'aun,  ms.  Rouen,  f   U3  ï°.; 
Etes  vus  nn  deble  vint  fort  coranl. 
Les  eih  ardanz  must  roilant 
E  de  sa  bûche  eschinant. 
(Histoire  d'un  préire  de  Cautcrbury  qui  visita  t  en- 
fer et  le  paradis,  Cambridge,  Trinity  B.  1 1,  391. 
f»  63",  P.  îleyer.  Rapport.) 
11  eskingnoient  malemcnt.  „,„,  , 

{Du  garç.  et  de  f  aveugle,  Richel.24366,  p.  243  .' 

Tels  esquigne  du  dent 
Si  m'ait  Diei,  qui  n'a  de  rire  nul  talent. 
(Baud.  de  Seb.,  xxiv,  137,  Bocca.) 
Cachinare,  esquigner.   (Gl.  l.-g.,  Richel. 

1.  7692.) 

Si  tort  qu'ilî  ne  scevenl  mol  dire. 
Fors  qa  escliignicr,  moquer  ou  rire. 
Œ.  Desceami'S,  Chartre  des  bons   enfans   de  \erlHs 
'   eu  Champaigne,  Richel.  840,  P  40->.) 

ESCHiGNON.s.  m.,  chiguon  : 
Un  coup  de  pilon  sur  l'csc/iiffrtOH  du  col. 
(Amïot,  QEuv.mor.,  V,  215,  éd.  1819.) 

ESCHIL,  voir  ESSIL. 

1.  ESCHiLE,  S.  m.,  chyle: 
Veschile    et    les     humidités    lierses    se 

peuent  bien  putréfier.  (B.  de  GoRD.,  Prolifl.. 
1,  4,  éd.  1495  ) 

2.  ESCHILE,  VOirESCHELE. 
ESCHILETRE,  VOif  ESCHELETE. 
ESCHILGUAITIER,  VOir  E9CHARGAIT1E11. 


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1.KSCIIII.LE,  voir  ESCHELE. 
î.  ESCHILLE,    voir  ESCHIELE. 
BSCHILLIEIt,  voir  ESSILIER. 
ESCIIINAL.,  voir  ESCUENAL. 

EscHixcELiER,  S.  m.,  baldaquïii  : 

Uoe  pierre  de  veride  transvace  en  le 
moyenne  qui  servi  au  cliiel  a  .i.  eschinee- 
Her  deseure  le  firant  autel.  (Invent,  de  S. 
.imé,  vers  1469,  Arch.  Nord.) 

Cf.  CiNCELIER. 

ESCHixEE,-ini!ee,  esquinee,  eskinee,  s.  î., 
«chine,  reins,  dos  : 

La  bone  tar^ie  H  a  parmi  copee  ; 
Dessi  en  terre  est  l'espee  colee, 
Se  r  coDseusi  eo  pis  n'en  eskinee, 
Jamais  balaille  ne  Aist  par  li  joslee. 

(Raimb.,  Ogier,  2S18,  Barrois.) 
Bien  ot  armé  le  pi»  et  Vetchinee. 
(Ateschans,  '2237,  ap.  Jonrk.,  Gtiill.  d'Or.) 
Tout  le  colpa  li  dos  très  parmi  Veschinee, 
L'une  moitié  ilel  Tare  clict  erami  la  pree, 
l'H  li  autre  remaint  en  la  sele  dorée. 

ICkans.  (IWnliochf,  IV,  "93,  P.  Paris.) 
Li  arsûQ  valent  d'argent  nne  charree. 
Toit  furent  d'or  desci  en  Veschinnee. 

(GaijJon,  1064,  A.  P.) 
Et  li  debrise  Vesquinee. 
(Bellep..  ilachali..  Hichel.  19179,  f°  -2-2  v".) 

An  Sarrasin  pourfenl  chervclle  ou  esquinee. 

(B.  de  Sel/.,  xvii,  421,  Bocca.) 

Dans  la  langue  moderne,  échinée  a  le 
sens  restreint  de  quartier  du  dos  du 
cochon. 

ESCHiXEL,  esquinel,  s.  m.,  eschine, 
reins  : 

Par  toi  vertu  s'estent  li  vies  barbé, 
Qae  le  ceval  fait  ploier  s'esquine!. 

(flaott  de  Bord.,  8031,  A.  P.) 

1.  ESCHiNER,  S.  m.,  échine,  dos  : 

Mes  n'en  vost  avec  lui  porter 
Fors  les  cosles  et  Veschiner  (tlu  cerf). 
(Perceval,  ms.  Monlp.  H  219,  t°  U\.^.) 

i.  ESCHIXER,  voir  ESCHIGNIER. 

EscHixiERE,  echiniere,  s.  f.,  sans  doute 
l)rouette,  siège  quelconque  pour  appuyer  le 
dos,  l'échiné  : 

Il  s'agit  d'un  enfant  cul  de  jatte  qui  ne 
marche  qu'au  moyen  d'une  brouete  où  on 
le  charrie,  et  qui, guéri  miraculeusement, 
s'écrie  : 

Je  doy  bien  de  joye  baler, 
Car  pins  n'ay  raeslier  i'echimere. 
(ilir.  de  Sle  Geneo.,  Jnb.,  ilijsl.,  I,  290.) 

EscHixoN,  s.  m.,  échine,  la  poitrine 

large  et  grasse  : 

L'eschiiion  larae.  (Liebault,  Maison  rus- 
tique, I,  24,  p.  106,  éd.  1658. 

EscHioNxÉ,  part,  passé  ? 

De  boinne  warance  et  loial  et  bien 
eschionnee.  {Bans  aux  échev.,  00,  f"  23  v, 
Arch.  muu.  Douai.) 

EsciiiPAUDEL,  esquip.,  S.  m.,  dimin. 
li'esquipart  : 

Esquipardiaulx  a  .xiii.  d.  ob.  (1411 
Lille,  ap.LaFons,  Gioss.  ms.,  Bibl.  Amiens.' 


ESCHIPART,  esquipart,  esquippart,  es- 
kipart,  -irpart,-arc,  equipart,esquepparl, 
s.  m.,  désignait  un  instrument  de  fer, 
pioche,  bêche  : 

Icellui  Andriet  tenant  un  eqnipart  de  fer 
prinst  icellui  Jehannin  par  sou  mantel, 
qu'il  avoit  veslu,  en  le  cuidant  frapper 
dudit  eqnipart.  (1392,  Arch.  JJ  144,  pièce 
27.) 

Lesquel.t  pionniers  ou  fossoeurs,  qui 
ouvroient  es  fondemens  d'une  des  tours 
cornières,....  se  mirent  a  défense  de  leurs 
esqueppars  et  hoyaulx.  (140't,  Arch.  JJ 
158,  pièce  418.) 

A  Estienue  Vinaut  ponr  vint  cinq  esqui- 
pars  et  douze  hotereaux  par  lui  achalez 
pour  faire  liesoigne  aux  fossez  de  la  dicte 
ville.  {Compl.  de  Bertrand  Mignon,  1410- 
1412,  Forteresse,  Deniers  a  recouvrer  sur 
P.  de  Mereau,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Deux  pelés,  deux  esquippars  et  deux 
bacques.  [Compt.de  1461-62,  Arch.  Douai.) 

Deux  esquippars.  (1490,  Arch.  K  272.) 

—  A  Valenciennes,  on  appelait  ainsi  des 
engins  destinés  à  tirer  à  bas  les  murailles, 
les  toits,  les  pignons.  On  s'en  servait  dans 
les  abattis  de  maisons,  et  le  nombre  de 
maîtres  et  de  compagnons  qui  les  em- 
ployaient dans  les  incendies  autorise  à 
penser  qu'il  fallait  une  certaine  dépense 
de  force  pour  s'en  servir.  Ce  devait  être 
un  énorme  croc  formé  de  deux  dents  ou 
bras  de  fer  qui  accrochaient  le  mur  ou  le 
pignon  de  deux  cotés  d  la  fois,  et  à  la 
hampe  duquel  pouvaient  s'atteler  des  che- 
vaux pour  arracher  les  murs  et  pignons 
sur  rue  quand  les  toits  ne  pouvaient  être 
latéralement  tirés  h  bas.  La  cinquième 
compagnie  des  Francs  des  cinq  o/ftces  des 
feux  de  Valencienne  était  pourvue  d'equi- 
pars.  (CoQuiAU,  ms.  de  lions.) 

Et  K  s  eskipare  n'ont  point  de  nombre. 
(CoQUiAU,  ms.  .Alons.) 

A  Hellin  l'esculier  pour  .xvlii.  eskipars 
accatés  a  lui.  (1338,  Consaus  de  Tournay, 
n'  11.) 

Eskippars  servans  au  feu  de  mésaven- 
ture. (1367,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Esquippars  pour  les  incendies.  (1371,  «6.) 
Esquippars  a  geter  brai.  (1403,  ib.) 

—  On  employait  Veschipart  h  charger 
les  canons  : 

Ung  esquipart  a  bouter  poures  dedens 
canons.  (1476,  Céthuue,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  On  s'en  ser\ait  aussi  pour  vider 
l'eau  : 

Si  d'aventure,  vous  estes  en  lieu  ou  vous 
puissies  miner,  il  est  de  nécessité  que  vous 
ayez  ce  qui  s'ensuit:  c'est  assavoir  besches, 
pelés  de  bois,  equipars  pour  vuider  l'eaue, 
un  bon  nombre  de  pionniers,  grands  croqs 
de  fer  agus,  ayaiis  chascun  deux  boucles, 
botes  toutes  eil'oncees,  lanternes,  cheviUi-s 
de  fer,  de  pié  et  demy  de  long,  ung  miller, 
selonce  que  verrez  estre  a  faire  et  autant 
de  pellices.  (Le  Jouo.,  f"  83  v°,  ap.  Ste- 
Pal.) 

Esquippars  aparfondesestinettes.(xv°  s., 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,Bibl.  Amiens.) 


—  Et  pour  pêcher  : 

Icellui  Pierre  chaussié  d'un  gros  trous- 
seaux a  ppscheur,  un  eschipart  de  bois  en 
sa  main  en  entencion  d'aler  peschier 
(1397,  Arch.  JJ  132,  pièce  289  ) 

Ce  mot  est  resté  dans  le  nom  de  famille 
Léquipart,  à  Valenciennes. 

ESCHIPE,  voir  ESCHIPRE. 

ESCHIPPE,  esquippe,  s.  f.,  syn.  A'esqui- 
parl  : 

.xiir.  parfondes  esquippes  pour  servir  as 
feus  de  niesquief.  (13S8,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESCHIPER,  esquiper,  -  ipper,  -  iffer,  - 
epeir,  esciper,  esk.,  escUpper,  skepeir,  aq., 
verbe. 

—  Act.,  embarquer,  faire  embarquer  : 
Que  nul  nianer  persone  de  quel  estât  ou 

condicion  que  il  soit  de  cy  en  avant  soit 
soeffres  de  eskipper  ou  faire  eskipper  deins 
le  roialnie  d'Engleterre  ascuns  herbes  launlz 
ou  tonduz  en  le  dit  piiis  de  Flandres  ou 
autres  parties  de  perdela  la  mear  s'il  ne 
soie  pur  le  vitailler  de  la  ville  de  la  Caleys. 
{Stat.  de  Henri  VI,  an  iii,impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Et  que  nulz  marcbans  del  citeit  ne  puist 
seil  achateir  por  eskepeir  ne  vendre  en  le 
Golfe,  mais  le  doit  mettre  en  sa  maison 
s'ilh  nel  maiue  amont.  (J.  de  Stavelot, 
Chron.,  p.  218,  Borgnet.)Le  pavillard  n''2ol 
porte  skepeir. 

—  Réfl.,  s'embarquer  : 

An  nn  batel  s'an  est  entrez, 
De  la  terre  s'est  esquipcz. 

(Ben..  Troie.  Ars.  3314,  f  12=) 
....  Eskipez, 

(ID.,  iJ.,  Richel.  375,  fTH.) 

Lor  ancres  ont  sacies.  si  se  sont  escipes. 
(Cher,  au  Cyg.,  Itichel.  786,  f»  132''.) 
Si  s'escipa  sa  nés  issi, 
Tote  sole,  parmi  la  mer. 

(ilcss.  Gaurain,  "Jl.'iO,  Hippean.) 
En  mer  s' esquippent  s'ont  lor  voille  drescie. 
(Jord.  de  Blaves,  Richel.  8G0,  F  125  r'.) 
Et  Grimas  et  si  compaignon?  s'aquiperent 
en  meir.  (S.  Graal,  111,  674,  llucber.) 

Si  s'aquiperent  et  liverent  lor  voiles  a 
vent.  (Ib.,  m,  636.) 

Lors  s'esquipcnt  en  mer  li  courtois  marinant. 
(Gaufreij,  7327,  A.  P.) 
En  le  mav  s'esquipa  perilUuse  et  salee. 

(,«.  de  Sel/.,  I,  4;J9,  Bocca.) 

Et,  de  fait,  fut  constraint  de  soy  boul- 
ier, lui  .111».  tant  seullemenl,  en  une  barg?, 
et  se  esquipper  a  Londres  jusques  au  lieu 
où  estoieul  ses  chevaulz  et  parlye  de  ses 
gens.  (Wavri.v,  Anchienn.  Chron.  d'En- 
glet.,  11,  189,  Soc.  de  l'hisL  de  Fr.) 

Puis  monta  sur  le  navire  qu'il  avoit  illec 
fait  apareillier  ;  si  s'esquipa  en  mer,  ou 
il  eut  vent  a  souhait,  par  quoi  il  fut  en  pou 
de  jours  a  Hantoune.  (1d  ,  ift,  I,  160.) 

Et  le  maistre  de  Rodes  et  les  aultres  se 
esquipperent  en  la  mer,  et  s'en  allèrent  vers 
le  port.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  133,  Bibl. 
elz.) 

E  le  roy  Loys  lui  bailla  des  gens  de  sa 
terre  ets'esclippe  en  mer.  (P.  Gogh.,  Chron.. 
c.  3,  Vallet.)  Impr.,  ses  clippe. 

—  S'eschiper  de,  sortir  de,  en  parlai  t. 
d'un  navire  : 


392 


ESC 


ESC 


ESC 


Anchois  que  les  navires  des  ducz  de 
Bourguoigne  et  de  Bretaigne  se  peuFsent 
esQuipper  àe  leurs  havres.  (Wavrin,  Annh. 
Chron.  d'Engl.,  III,  32,  Soc.  de  l'hist.  de 
Fr.> 

—  Nentr.,  s'embarquer  : 

A  Sandvriz  cschïpa. 

(Garn-.,  Th.  lemart..  30,  Bekker.) 

Li  rei  Henri,  qnaiit  eskipa, 
A  la  Croiz  en  mer  entra. 

(Coiiquesl  of  Irrland,  2o89,  Michel.) 

De  terre  esUpent  si  s'en  vont. 

(Blancand.,  5CG4,  Michelant.) 

Tuit  sont  as  niefs  venuz,  si  funt  tost  eschipez. 
(lion,  3922,  Michel.) 

Kn  mer  vont  esijvjpciit,  a  l'orage  et  au  venu 

(B.  de  Sfli.,  XIV,  1399,  Bocca.) 

Entrèrent  an  dit  vaissel  :  et  singlerent, 
et  escliperent  en  mer.  (Fboiss.,  C//ron.,  liv. 
m,  p.  89,  éd.  1559.)  Alias,  esqui/fer. 

—  Eschipé,  part,  passé,  qui  prend  la 
mer  : 

Mais  n'i  troverent  mile  entrée 
(j  lor  nef  fusl  bien  eschipee. 

(S.  Brandon,  Ars.  3S16,  C  lOl''.) 

Quant  fut  li  reis  esulè. 
A  Korkeran  eschippé. 

(Conq.  oflreh,  2'20,  Michel.) 

ESCHiPESON',  esUipeson,  eskippeson,  - 
esson,  s.  f.,  équipage,  ce  qui  sert  à  équiper 
un  navire,  et  quelquefois  le  navire  lui- 
même;  et  aussi  toutes  les  choses  néces- 
saires pour  certaines  entreprises  ou  opéra- 
tions : 

Avéra  covenable  eskippesson  pour  ly,  ses 
peniz.  (20  mars  13Ti,  Mand.  de  Jean  de 
Lanceskr,  Delpit,  Doc.  fr.  en  Anglet.) 

Et  aura  aussi  ledit  duc  pour  luy  et 
toutes  lesdites  gens  convenable  esicipeson 
pur  leur  passage  en  en  la  mer.  (1379, 
Traité  ent.  le  li.  d'Angl.  el  le  Duc  de  Bret., 
ap.  Lobin.,  II,  538.) 

Enquel  port  averont  ils  alors  eskipeson 
as  coustaces  de  mesme  nostre  seigneur  le 
roy.  (26  fev.  1417.  Endentnre  du  C"  de 
Sarum,  mss.  coll.  Bret.,  XLI,  Ricliel.) 

Purcco  que  novelle  eskippeson  est 
troevé  en  le  peell  de  Foddray  en  la  countee 
de  Lancastre  de  qucle  peell  et  d'autres 
crekes  deins  le  roialme  plusours  leyns 
sont  amesnes  al  Ernemothe  en  Selande  et 
as  plusours  autres  lieux  de  par  de  la  sauns 
CHstume  ou  subsidic  eut  duement  paier  au 
roy.  {Stat.  de  Henri  VI,  an  ii,  impr.  golh., 
Bibl.  Louvre.) 

E.scHiPEn,  voir  Esquiper. 

ESCHiPin,  voir  Esch.\pir. 

ESCHIPHE,  voir  ESCHIFE. 

ESCHiPRE,  eskipre,  eschipe,  s.  m.,  ma- 
telot, marinier,  marin  : 

N*î  ad  eschipre  qui  s'claimt  se  par  Ini  nun. 

(Roi..  1S22,  Muller.) 
Li  orage  snnt  tant  creu 
Que  esliiprexii  ot  tant  preisez 
Que  il  puest  eslre  sur  ses  pez. 

(Tristan,  II,  1610.) 
Onques  ne  veisles  roi  neer, 
Ne  jeo  n'ierc  ja  le  primer. 
Fêles  vos  rschip^s  nager. 
(Geoffr.  Gaimar,  Citron.,  ap.  Michel,  Chron- 
uniil.-norm.,  I,  33.) 


Et  li  reis  Yram  enveiad  ses  humes  lii 
eschiprcs  furent  bon,  e  mult  sourent  de 
mer.  En  cel  Davirie  od  les  servanz  lu  rei 
Salomun.  (Livre  des  liais,  p.  271,  Ler.  de 
Lincy.l  Lat.,  viros  nautieos. 

eschiqi;eté,  voir  Eschequeté. 

EscHiQUETÉ,  S.  m.,  étofïe  à  carreaux  : 

Que  nul  ne  face  nul  eschiquelé  ne  enlre- 
fîlé  qui  ne  soit  d'une  lainne  tainte  en  plu- 
seurs  colors.  (1321,  Arch.  JJ  61,  f»  3  vo.j 

Une  cote,  sercot  et  chaperon  partiz  d'un 
eschegiielé  et  de  marbre.  IJourn.  du  très., 
1322-26,  Arch.  KK  1,  f°  934  v.) 

Pour  la  façon  de  In  coste  hardie  et  de 
la  housse  d'eschequeté.  que  le  duc  de  Lan- 
clastre  donna  a  .M  J.  le  Fol.  (iZS3,Compt. 
deD.  Collors,  D.  d'Auniale,  119.) 

ESCHIQUIER,  voir  ESCHEQUIER. 

EscHiQuoTER,  v.  3.,  ôler  Ics  chicots 
du  bois  : 

Le  faut  bescher  a  vif  en  hyver  (l'arbre) 
et  luy  oster  ce  qu'il  aura  dé  danger  au 
pipd,et  l'cic/iiçaofer,  et  replanter  ses  scions 
ailleurs.  (Liebault,  Mais,  rust.,  p.  481, 
éd.  1597.) 

Essicoter  se  dit  encore  en  Bretagne, 
Côtes-du-N.,  not.  dans  le  cant.  de  Mati- 
gnon. 

ESCHIRPE,  voir  ESCHARPE. 
ESCIIISIR,  VOirESCHOISIR. 

EscHissER,  V.  n.,  glisser,  couler, 
tomber  : 

Jehan  Langlois  saicha  son  badelaire  et 
lui  en  donna  sur  la  teste  en  eschissant, 
senz  froisseure  du  lest,  fors  seulement  de 
la  char  entamée.  (1390,  Arch.  JJ  139, 
pièce  196.) 

Selon  Littré  le  moderne  esquicher  pour- 
rait être  le  même  mot. 

ESCHIUVER,  voir  ESCHIVER. 

ESCHiv.\BLE,  eschevable,  eschuissable, 
adj.,  qu'on  peut  éviter,  évitable  : 

Vitabilis,  eschevable.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel.  I.  7679,  f»  264  v».) 

Que  tu  ne  vueilles  pas  empescher  le  ser- 
vice dyvin  a  qui  tu  nous  as  mesmenient 
baillées- toutes  choses  qui  n'est  pas  esche- 
vable. (J.  DE  Meu.ng,  Ep.  d'Abeil.  el  d'Hel., 
Richel.  920,  f»  81  r».) 

La  mort  non  eschivable.  (Légende  dorée, 
Jlaz.  1333,  f»  202=.) 

ESCHiv.\iN,  eck.,  adj.,  e.xprime  l'idée 
d'insensé  : 

Il  est  (eus  e  veins,  de  mais  faiz  echivains. 

(P.  DE  Thac.n,  Bal.,  934.  Wright.) 

ESCHivANCE,  cschuance,  s.  f.,  action 
d'éviter  : 

Ad  muscarum  evitationem,  a  Vechuance. 
(Gloss.  de Neck.,ms.  Bruges,  Scheler, Lea;., 
p.  90.) 

Danz  Bos  de  Carpion  i  mist  sa  lance, 
E  por  peire  e  por  oncle  en  prist  venjance, 
De  quel  vint  pois  a  K.  leil  eschivancc 
E  G.  en  eissi  de  sa  garance. 

(Gérard  de  RoussilL,  p.  103,  Michel  ) 

ESCHivEE,  eskiiee,  s.  t.,  action  d'évi- 
ter, éloignement  ;  faire  eschivee,  s'échap- 
per : 


Aymonnes  li  levinl,  sans  nale  demoree, 
Ferirle  cuide  el  ventre  de  la  lance  aceree. 
Mais  Rohars  se  Irestorne,  si  li  fi^l  enkiree. 

(Ren.  de  Monlaub.,  p.  429,  Michelant.) 

EsciiivEMENT,  BscMev.,  Bsckev.,  ti- 
chieum.,  esk.,  s.  m.,  action  d'éviter,  éloi- 
gnement  : 

Sel  char  asoyche  voyrement 
Et  fet  de  vers  eschiremcnt. 
(Macé  de  L.i  CiUBiTÊ,  Bible,  Richel.  401,  f»  139''.) 

Eschivemenl  d'avarice  et  de  foie  largesce. 
(Secr.  d'Arist.,  Richel.  571,  f»  126^) 

Si  est  donques  ainssi  que  de  la  vertu  de 
noblece  de  courage  ensuivent  toutes 
bonnes  meurs  et  lais  virtueu.v,  eschevement 
de  toutes  laides.  (Crist.  de  Fiz.,  Charles 
V,  3»  p.,  ch.  69,  Michaud.) 

L' eschivemenl  de  vice.  (1d.,  Policie,  Ars. 
2681,  §  LViil.) 

Cesie  (médecine)  est  eschivemenl  d'occa- 
sion de  pechies  et  de  mauveses  compai- 
gnies.  (Lég.  dorée,  Maz.  1333,  l"  270''.) 

—  Exemption  d'un  droit  ou  d'une  rede- 
vance : 

Nous  avons  quitté  et  délivré,  quittons  et 
délivrons  les  <lessus  diz  Johannet  et  Ma- 
riete  sa  fauime,  noz  hommes  et  famés 
franz  et  eschevez  si  comme  dessus  est  dit 
des  ores  en  avant,...  ensemble  leurs  biens 
meubles  et  herilages  de  toutes  autres  ser- 
vitutes  et  débites,  tailles,  corvées,  exac- 
cions,  suliveacions  et  surprises  quelcon- 
ques qu'elles  soient,  jasoit  ce  que  ledit 
Johannet  et  Mariete  sa  famnie  fussent 
nostre  homme  et  famme  taillable  de  toute 
serve  coudicion  de  main  morte,  de  forroa- 
riage  avant  ce  dit  affransissement  et  esche- 
vement...., laquelle  franchise  et  escheve- 
ment... promelons  par  nos  sernienz  bien 
et  loyauiuent  tenir.  (1343,  Arch.  JJ  75, 
f»  6  r».) 

Lequel  affranchissement,  eschievement  et 
debonnement,  ensemble  louLes  les  autres 
choses  et  eliascune  d'icelles,  je  promets 
en  bonne  foy,  pour  moy  elpour  mes  hoirs, 
bien  el  lovalement  tenir  et  garder.  (1383, 
Ord.,  YII, '34.) 

—  Action  de  séparer,  de  distinguer  : 
Eschivemenl  est   de  depariir  les  vertuz 

d'icez  vices  qui  ont  seniblauce  de  bontez. 
(Mor.  desphil.,  ms.  Chartres  620,  f»  !'■.) 

Ore  devons  parler  d'eskieument.  Eschieii- 
ment  est  départir  les  vertus  des  vices  qui 
ont  samblant  de  boutes.  (Ib.,  Richel. 
25247,  f  62  v«.) 

Eschivemenl  si  est  a  départir  les  vertuï 
de  ces  vices  ki  semblance  ont  de  buntez. 
(Ib.,  Richel.  25407,  f»  123».) 

Conisance  ad  suz  sei  quatre  vertuz  :  pur- 
vcance,  eseuard,  eschevement  e  enseigne- 
ment. (Ift.,^!"  124'-.) 

Cointise  a  quatre  vertus  de  sur  soi, 
porveance,  esgart,  eschievement,  ensegne- 
ment.  (Ib.,  Richel.  23247,  f»  28'.) 

1.  ESCHIVER,  eschiwer,  esc,  esJc,  esq., 
asch.,  -  iever,  -  ever,  -  iuver,  -  uvcr,  -  uer, 
-  lier,  -  eer,  verbe. 

—  Act.,  éviter,  fuir,  échapper  à,  en  par- 
lant de  personnes  ou  de  choses,  soit  ma- 
térielles, soit  morales;  et  s'exempter,  en 
parlant  de  choses  fâcheuses  : 

Si  eschiwa  lo  colp  del  dart. 

(Bnil,  ms.  Munich,  1352,  V,,llm.) 


ESC 

Esciveir  qaide  sua  damage. 

(là.,  4022.) 
Ll  mors  n'est  pas  tel  cose  que  on  dnit  esciver. 
(.Roum.  d'Alix.,  t"  56'',  Michelant.) 
Si  eschivout  la  fausseté. 
(G.  DE   S.  Pair,  tlonl    S.  Mkkel.   1264,  Michel.) 
A  Corbnel  passent  SaiDoe.  si  eschiient  Paris. 
(J.  BuD.,  Sai.,  xc,  Michel.) 
Qa'ea  saçoDS  viscps  fsrhiver. 

(Parloit.,   11)0,  Crapelet.) 
El  se  Toles  esïiiever  ce  lorment. 

(Huon  de  Bord.,  57-24,  A.  P.) 

Près  est  de  vespre,  solai  doit  escnnser  ; 
Il  fait  malvais  boiDae  vile  esquier. 

(Ib..  3984.) 
Poet  on,  fait  il,  por  nnle  chose 
Escuer  ne  mort  ne  viellerhe  î 
(G.  DE  Cambrai,   Barlaam,  p.  27,  Meyer.) 
Et  nus  mort  akiner  ne  puel. 

(iD..  ib..  p.  28.) 
Car  l'en  ne  puet  mort   eskivrr. 
(Sept  Safff.ï,  3781,  Keller.)  Impiim.  eskuier. 
...  Mêlez   gi-aut  eiilcnle  a  esrlùBer  loules 
les  coses  que  vous  cuiderez  qui  li  doiveut 
desplaire.  (Enseigiiem.  de  SI  Louis  à  sa  fille 
Isab.,  a  la  suite   de  l'Htst.  de   S.  Louin,  p. 
2oO,  Michel  ) 

Por  eschuer  les  persécutions.  (Brun.Lat., 
Tre.<!.,  p.  81,  Cliabaille.) 

Eschuer  le  mal.  (Id.,  ib.,  p.  280.)  Var., 
escheoer,  escktetuer,  esclUecer,  escliioer. 

Eschiuver,  eschieuver.  (Id.,  ib.,  p.  7,  var.) 
Por  achiver  tele  aventure. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de    Yegece,  Richel.  1604, 

f»  32^) 

Mais  lor  trecerie  sevent  si  parer  j 

K'on  ne  les  set  esquier. 

(Chans  ,  nis.  .Sienne  H.  X.  3,  C  H'.) 
Ke  de  bone  vie  meiieir 
Ne  de  très  loalmeut  ameir 
Ne  se  repentie  mie,  t 

Ans  panst  des  lelloos  esch'teir. 
(Re.naot  de  Trie,  ScUel.,r,   Trauu.  belg.,  p.   140.)     j 

Ouques  li  Grieu    ne    oser<?iit   venir  a  lui 
en  liaïuille,    aius    Vesch  verenl    louz   jorz     î 
(Esl.  de  Erad.  Emp  ,  x.\.\iil,  15,  Uisl.  des 
crois, J  Viii'.,  l'escweieiU  toul  jours. 

Eseh'wrl  llatour  ke  seet  dater. 
(The  Idéalise  of  Waller  de  Uibleswurlh,  p.   153, 

WrigUl.) 

Pour  li  damiage  eschuier  qui  s'en  pooit 
cnsuiie.  (C'A.  de  1293,  .Mem.  de  Vermaud., 
11,  702.)  [ 

Fui  et  eschiesve  la  compaingnie  des  mau- 
vez.  1  JoiNV.,  Uist.  de  St  Louis,  p.  237,  Mi 
chel.) 

Pour  eschiever  greigneurs  périls.  (Gr. 
Chroti.  de  Fr.,  Le  bon  roy  Jehan,  LViii,  P. 

Paris.) 

Encore  un  mot  dire  me  plait 
Pour  eichemer  nol  el  pl.iit. 
i.L'Exp*isitiini  du   sariiwiit   le  pappegai/,  21'»,  ,i|i    :'. 
de  Bouteiller,  Guerre  de  Meli,  p.  331.) 

El  pour  escliuer  malez  damages.  (Slal. 
d'Kduuard  JJI,  an  i,  impr.  goth.,  Bihl. 
Lou\re.) 

Telles  fraudes  et  periuls  soient  eskiuwes 
en  la  dite  ville  {Ch.de  13il,  Rûisin,  ms. 
Lille  261,  f»  324.) 

Pour  lielz  maies  eschuer.  (Stat.  d'E- 
douard m,  au  XXV,  impr.  golh.,  Bibl. 
Louvre.) 

Eschecer  le  mal.  (Liv.  du  Cheval,  de  La 
Tour,  Cl,  Bibl.  eli.) 


ESC 

Comme  complaintes  doivent  estre  es- 
cAiDees  et  évitées.  (Obesme,  Ê(/i.,  f''20  6'', 
éd.  1488.) 

Chose  qui  par  nulle  diligence  ne  puet 
estre  escheve.  (J.  de  Salisb.,  Policrat.,  Ri- 
chel. 24287,  f»  ST>.) 

Pour  tous  perilz  oster  et  eschiewer. 
(Froiss.,  Chron.,  \I,  173,  Luce.) 

Pour  ce  péril  cscieuwer.  (Id.,  ib.,  VI, 
3S0,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Eschever  le  pavé...  (1401,  Compt.  de  A'e- 
vers,  ce  10,  f»  91  v,  Arch.  muu.  Nevers.) 

Pour  esqueer  le  péril  qu'il  en  poroit  ve- 
nir {Citron,  des  Pays  lias,  de  France,  elc, 
Rec.  des  chr.  de  Fland.,  t.  111,  p.  Ii2.1 

...  Esclmez  ceulx  (les  poissons) 
De  mer  qui  ont  besti.inli:  nnms. 
(EusT.    Orsch.,    d'un    noiabie   Enseignement   pour 
commuer  santé,  lilcbel.  840,  f  485''.) 
A  paîne  pourroit  belle  famé 
Sanz  «ranl  bonlé  eschner  blarae. 
(Id.,  Miruuer  de  Mariage,  p.  221,  Crapelet.) 

Eschever  ses  grandes  tribulacions  et  ad- 
versités. {Intern.  Consol.,l,  12,  p.  44,  Bibl. 
elz.) 

Elle  escheve  singularité.  (76..  11.  liiii  !■. 
196.) 

Escever   la  fureur  des  persécuteurs.  (De 
!    Vita  Christi,  Richel.  181,  1»  93M 

Et  tout  orgueil  doit  eschever.  | 

(Jeh.   I.escurel,  Chans.,  Bail,  et  Rond.,  6,    Bibl. 
eu.) 

La  bataille  ne  povoit  eschever.  (Chron. 
de  du  Guescl.,  p.  60,  Michel  ) 

Eschevez  le,  c'est  uns  mal  mors. 
(Villon,  Grani  Test.,  cxlvi,  Jouaust,  p.  109.) 
Et  cheiiui  lie  iVoson  par  gr.ÉU  sens. 
Por  xhiier  les  praiis  despens, 
Desplaisiers,  perdre  et  daniaLîe 
Qu'avoir  poroient  por  les  fi.rage, 
Fisent  lanlost  vileir  ahalre. 
(J.  DE  Stavelot,  Chron.,   p.  37  i,  Borgnet.) 

Pour  escHer  effusion  de  sang.  (Fossetifr, 
Chron.  Murg.,  ms.  Brux.  lOoll,  V,  iv,  6  ) 

Pour  eschever  l'effusion  du  sang  humain 
et  éviter  la  lotalle  destruction  du  pais  de 
(iiiyeiine.  (J.  Chartier,  Chroniq.  de  Charl. 
Vil,  c.  249,  Bibl.  elz.) 

Pour  eschever  la  mort.  (Louis  XI,  Noiiv., 
XXI,  .lacob.) 

Pour  escherer  toute  mesrhance. 
(Camplainle  du  Nouv.  Marié,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
XVI"  s.,  IV,  6.) 

Eschever  telle  tentation. 

(Ib.) 
Eschever  le  péril. 
(Songe  doré  de  la  Pucel.,  Poés.  fr.  des  iv'  et 
xvi"  s.,  111,  226.) 

11  escherernit  ung  grand  trouble,  qui 
pourrciil  .dveiiir  eu  louis  les  [lays  de  son 
père.  (Du  Cleucq,  Mém.,  I.  V,  c'h.  ii.) 

Pour  lesdiclz  délais  et  retardeinens  de 
justice  esciver.  (Coust.  de  Uret.,  1°  186  v».)    j 

Ce  daugier  ne  peult  poynl  estre  eschievè. 
(Palsgbave,  Esctairc,  p.  ô41,  Géuin.)  [ 

Noos  essairons  de  l'achever 
Puisqu'on  ne  pourroit  i'echever. 

(J.-A.   DE  BiiF,  Devis  des  Dieui,  il.) 

Timon  fuyoit  el  eschevoit  la  couiiiaanie 
de  toutes  gens.  (SbYSSEL,  Apiiian  Alcx., 
l'  443  r»,  éd.  1S60.) 

Il  y  a  de  la  consolai  ion  a  eschever  tan- 
tOBt    l'un  lautost    l'autre   des    maux    qui 


ESC 


393 


nous    guignent   de    suitte.    (MoKT.,   Ess  ■ 
LUI,  c.  12,  éd.  1595.) 

—  Eschiver  sa  voie,   s'écarter  de  son 
chemin  : 

Quant  Namlon  virent  a  la  chiere  menbree 
Un  petitet  ont  leur  voie  eschivee. 
(Ade.net,  Enf.   Ogier,  Richel.  1471,  f "  4  r°  ; 
.Scheler,  v,  144.) 

Au  lez  senestre  on/  la  voie  eschivee. 

(ÎD.,  ib.,  981,  Scheler.) 

—  Avec  un  rég.  de  personne,  préserver  : 

Li  moigue  ont  dit  lor  orison 
Que  Dex  les  eskiut  de  prison 
Kt  de  mal  et  de  vilounie. 

(  Wislasse  le  moine,  607,  Michel.) 
De  loz  periz  Veschive  et  garde. 

(G.  DE  l;ol^cl,  blir.,  ms.  lirux.,  f»  i'^.) 
Pour  eskiever  ami  de  pcrJre  vie. 

(Chans.,  ms.  \ut.  Uir.    UUO,  f"  172''.) 
Si  eskieut  Du  raya  cors  de  mal, 
La  jousle  fu  Ijcic  a  veir. 
(Sarraz,»,  Rom.  de  Hmi,  ap.  Michel,  IHst.  des 
ducs   de  Norm.,  p.  311.) 

J'ai  bien  eucores  de  quoi,  mes  que  tu 
m'cschiewes  des  maius  dou  baslart  Henri. 
(Froiss.,  Chron.,  VU,  81,  Luce.) 

—  Empêcher: 
Jehans    de  Biaucamp  respoudi    et    res- 

cripsi  eussi,  et  dist  que  il  neschievoil  nul 
homme  eu  trieuwes  et  hors  Ineuwes  a 
vendre  et  acheter  maisons,  terres  et  hire- 
tages.  (Froiss.,  Chron.,  V,  307,  Kerv.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  faire  éviter, 
i   empêcher  : 

Ou  dûibt  Dieu  louer  de  celle  prinse  :  car 
elle  escheca  la  guerre,  dont  graut  mal  et 
uieschel  s'en  lusl  eufuivy.  [Le  Livre  des 
faicts  Uu  mar.  de  lioucic,  2'  p.,  ch.  29, 
Buchou.) 

—  Mettre  en  fuite  : 
Et  le  xxvi"  jour   dudict  moys  de  février 

le  roy  a  equippe  et  mis  eu  l'uyte  six  galères 
bien  années  pour  luy  bailler  lu  cUusse. 
[L'Entrée  et  cuuronnenieat  du  lioy,  en  la 
l'dic  de  Maples,  laicte  le  xil'  jour  de  lévrier 
1494.) 

—  Disputer,  refuser  : 

Veillars  de  maie  pars,  chier  vos  sera  vendue 
l.'aïuor  de  Kezuuuas,  qui  ji'est  une  ch>uue, 
Amu  est  juue  el  plais^ius  el  novele  crcu..-  ; 
Ses  biaz  el  ses  custet  vos  ch.iiouge  el  es. hue, 
1  Ne]  ja  ne  la  k-udrez  desouz  couverlrur  mie. 
(Les   Vœux  du  Paon,  Richel.  368,  P  Vi'.ul  Richel. 
1.554,  I»   17  v.) 

—  Réil.,  s'échapper,  s'enfuir,  s'esquiver: 

A  l'autre  rive  .se  prist  a  eschiver. 

(Raimberi.  Ogier,  90i9,  Barrois.) 

llanee  le  front,  de  laiens  s'eskiepa. 

(G.  d'Hanstone,  Kichcl.  25ol6,  C  37  v».) 
Et  quant  dehors  la  porte  se  trouvèrent, 
ceulx  qui  avoient  leurs  chevaulx  s'esqui- 
perent;  luais  ceul.x  qui  les  leurs  ne  peui-ent 
nccinvrer  fureut  en  daugier.  (WaRIN,  An- 
chienn.  Chron.  d'Englet.,  I,  233,  Soc.  de 
1  H.  de  Fr  ) 

—  S'eschicer  de  quelqu'un,  s'écarter  de 
lui,  le  fuir: 

Toz  cels  qui  l'orionl  s'eschiveront  de  lui. 
(Hibte,  Maz.  684,  f"  34''.) 

—  Neutr..  fuir,  se  dérober,  échapper  : 


394 


ESC 


Pour  eschever  aux  {rrans  fraiz  et  mises. 
(17  oet.  1404.  Lett.  de  Ch.  VII  a  P.  de  Mor- 
nav,gouv.  du  duché  d'Orl..  dans  le  Compte 
de  Girart  Goussart,  1400-1402,  Forteresse, 
Arch.  mun,  Orléans.) 

Dvomedon...  en  tamps  que  tout  se 
acoùstroit,  monté  de  .XII.  nefs,  parti  pour 
secourrir  Conon  par  quelque  -voie  se  pos- 
sible esloit,  contre  lequel  Callicratidas  en- 
voya partie  de  ses  nefs,  et  celles  occu- 
pèrent dix  des  nefs  de  DIomedon,  et  les 
deux  aultres  avoec  leur  duc  esquipperent 
difficilement.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.  lOSll,  VII,  V,  13.) 

Il  faut  eschever  aux  coups  que  nous  ne 
sçaurions  parer.  (Mont.,  Ess.,  III,  10,  éd. 
1S88.) 

Non  seulement  nous  ne  la  suivons  (la 
nature)  mais  encores...  nons  eschivons  tous 
a  elle.  (Charr.,  Sag.,  II,  3.) 


—  Glisser  de  côté  : 

Si  a  fernt  Ricart,  li  coz  fst  esquipes. 
Sur  li  col  dn  destrier,  tont  entre  fil  copeï. 
(Hist.  de  Ger.  de  Bhr..  .\rs.  31 14,  f°  "295  v°.) 

Le  suppliant  getta  un  baston  après  les 
pourceaulx,...  en  telle  manière  que  en  glis- 
sant ou  esquippant  outre,  ledit  baston  ala 
cheoir  sur  le  chief  d'une  jeuue  fille.  (1469, 
Arch.  JJ    195,  pièce  223.) 

2.  ESCHivER,  voir  Eschever. 

ESCHIVI,  voir   ESCHEVI. 

lîSCHiviR,  eschiwir,  eschavir,  eschuwir, 
eschevir,  eschuir,  eschoir,  exchevir,  aschuir, 
aehevir,  achuir,  v.  a.,  éviter  : 

Saul  s'aperceut  que  pruz  fud  David,  e 
vaillanz  et  de  plus  i'eschiwid.  (Rois,  p.  71, 
Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  cœpit  cavere. 

En  la  connissance  de  ceste  semblance 
doit  om  moût  eschuir  l'error  de  dissam- 
blance.  (Li  Epistle  saint  Bernard  a  Mont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  f»  135  r°.) 

Se  paDsai  qui  eschanroit  ' 

La  mor  e  que  il  s'anfuroit. 
(Bil/le  de  Hugue  de  Berzi,  Brit.   Mus.  add.   15606. 

t«  105''.) 

Por  aschuir  ceste  mortel  pestilance.  {Li 
.imitiez  de  Ami  et  Amile,  ^ouv.  fr.  du 
xili"  s.,  p.  62.) 

Que  il  achuissessent  avarice.  (Vie  saint 
Thomas,  Richel.  988,  l"  22'».) 

Et  que  vous  a  vo  pooir  eschuissies  que 
vos  besoingnes  ne  venissent  a  court. 
(1290,  Letl.  de  J.  de  Bibem.,  clerc,  aumaj. 
etauxjur.  de  S.-Quent.,  Arch.  S.-Quent., 
1.  21,  n»  l"^) 

Pour  ce  que  il  puisse  aehevir  le  péril  de 
aler  es  villes.  (3'  p.  des  cout.  des  Chartreux, 
ms.  Dijon,  f»  14  r°.) 

Contre  aroonr  ne  se  poel  tenir 
ISulz,  tant  sarlie  bien  esehuir. 

(Cotici,  .moi,  Crapelel.) 

Et  luit  l'eschuissent.  (Serm.,  ms.  Metz 
262,  f°  11"".) 

Vilo,  tas, eschoir,  fouir.  (GInss.  de  Salins.) 

Evito,  escheinr.  (Jft.) 

Quant  je  puis  eschivir  l'ennuy  d'autrui 
et  le  mien.  (Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv  s., 
p.  165.) 

Por  excheicir.  (1379,  Arch.  Frib.,  1«  Coll. 
des  lois,  n»  86,  f°  24.) 

Pour  eschevir  le  feu.  (Froiss.,  Chron.,  IV, 
23,  Buclion.) 


ESC 

Désirant  de  eschivir  et  oster  toutes  ma-   j 
nieres  de  haynnes.    (1401,  Hist.  de   Metz, 
IV,  521.) 

Eschuwir.  (1406,  Arch.  Frib.,  !•  Coll.  des 
lois,  n°  163,  f»  42''.)  ] 

Por  eschuir  plusour  maul.  (1412,  il)., 
n»»  209-211,  f°  59  v.)  j 

Por  cen  que  on  eschuisse  tôt  jor  de  faire 
faucze  et  maulvaisse  robe.  {Ord  au  suj.  de 
la  fab.  des  draps,  1412-1414,  ib.,  Rec.  dipl., 
VII,  33.) 

Le  moyen  d'eschevir  tel  danger.  (0.  de 
Serres,  Th.d'.igr.,  p.  336,  éd.  1815.) 

EscHivissABLE,  escMiis.mble,  esehuys- 
sable,  eschoissable,  adj.,  qui  peut  être  évité  ; 

Evitabilis,  eschuissables.  {CathoUc,  Ri- 
chel. 1.  18771.) 

Vitabilis,  eschinjssables.  (Ib.) 

Vitabilis,  eschoissables.  {Gloss.  de  Salins.) 

ESCHivissEMENT,  S.  m .,  négligence  : 
Lequel  garson  se  plaigny  d'une  jarie,  et, 
dit  on  que  par  eschivissement,  mauvaistié 
et  malice  dudit  garson,  ou  autrement,  lui 
vint  une  ominade  ou  bosse  en  l'ayne, 
grosse  comme  le  poing.  (1467,  Arch.  JJ 
200,  pièce  183.) 

ESCHivoiR,  eschevoir,  v.  a.,  éviter  : 

A  eschevoir  et  expellir  tote  ire,  invide  et 
rancoue  qui  se  porroent  sordre.  (1404, 
Constit.  de  Fribourg,  Rec.  diplom.,  VI,  52.) 

Sy  par  vie  nele  et  mande 
Paisse  eschiroir  tel  pestilence. 

{Mir.  Ste  Gen.,  Jub.,  Myst.,  I,  202.) 

EscHiVRE,  eschievre,  eschure,  v.  a., 
éviter  : 

E  pur  eschiire  la  ren  del  munt 
Ki  pins  le  cors  d'nme  cunfnnt. 

(CiuRDRY,  Pelit  Plet.  25,  Koch.) 

Ke  les  pectiez  enseigne  par  exchievre 

E  les  biens  k'enseijne  deil  l'em  siwre. 

(Lumière  as  lais,  ms.  Cambridge,  S.  John's  F  .'îO, 

(»  4',  P.  Meyer,  Rapport.) 
Pnr  eschure  grant  damage. 
(Un  Chiral.  e  sa  dame,  ms.  Cambr.,  Corpus,  .10, 

r>  91M 

Il  ne  doit  pas  eschure  celé  vice.  (X,î6. 
Cuslum.,  I,  18,  Rer.  brit.  script.) 

Vous  veullez  eschivre  l'indignation  du 
roy.  (6  mai  1381,  Mand.  du  D.  de  Lanc, 
Delpit,  Doc.  fr.  en  Anglet) 


ESCHIWER,  voir  ESCHIVEH. 
ESCHIWI,  voir  ESCHEVI. 
ESCHOAITE,  voir  ESCHEOITE. 
ESCHOATE,  voir  ESCHEOITE. 
ESCHOESTE,  VOir  ESCHEOITE. 
ESCHOFLE,  voir  ESCOFLE. 
ESCHOGUETTE,   VOir  ESCHARGAITE. 

ESCHOi,    eschei,   esquoi,    escoi,    esquei, 
eskei,  s  m.,  esquif  : 

.\  mer  passèrent  a  nez  et  a  esgiiois. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  171''.) 

Trestont  ea  font  vnidier  escois,  calans  et  nés. 
(Slainel,  p.  ,3'2,  G.  Paris.) 

Daneis  mandèrent  e  Norreis, 
Nés  parchacierent  et  escliei^. 

(Bou,  1"  p..  '238,  Andresen.) 


ESC 

Pain  aporlent  e  char,  peissnn  salé  e  freis. 
Par  la  terre  a  charei,  par  la  mer  a  eseheis. 
(/*.,  2"  p.,  2889.') 

A  Herolt  enveia  ses  nés  e  ses  eschris. 
in..  ï'  p..  41i9.)  Pluquet,  v.  4890,  eschoi:. 
Tut  soef  e  sanz  noise  fist  sa  gent  asembler, 
E  chalanz  et  escheis  quant  qu'il  en  pout  truver. 
(III..  ¥  p.,  4037.)  PInqaet.  v.  4779,  eakeis. 

Chevilles  Taire  e  borz  doler, 
Nés  e  esqueis  apareillier. 

(«.,  3'  p.,  6339,  Andresen.) 

Il  drecierent  les  voiles,  si  se  prendenl  on  mer. 
Et  furent  bien  .C.  es  barges  et  es  nés. 
En  droraont  et  en  nepes  et  en  eseois  (êtes. 

(Aio!,  10589,  A.  T.) 
Moll  a  ocis  de  Tnrs  et  de  Persanz  : 
Mes  ne  li  monte  le  pris  de  .n.  besanz, 
One  tant  en  ist  des  nés  et  des  chalans 
Kt  des  dromonz  et  des  escoiz  corani, 
Ainz  tant  n'en  vil  nus  hora  qui  soit  vivanz. 

(Aleschans.  Richel.  368,  f  189'. 1 

Governal  ert  en  .i.  esquoi. 

(Tristan,  I,  1642,   Michel.') 

I    La  ol  tante  galie  et  tant  escoi  courssier. 

De  vins  et  de  froment  les  fesoient  chargier. 
i    (Siège  de  Ilarhasire,  Richel.  24369,  P  124  v".) 

Tant  i  a  plenté  de  gens, 
I  De  nés,  de  chalans  et  d'escois. 

Destriers  et  rauls  et  palefrois. 
;  (G    dePalerme,  Ars.  3319.  f»  149  r°.) 

ESCHOIAITE,  voir  ESCHEOITE. 

ESCHOICHERESSE,  adj.  f.  ? 

La  dite  aide  est  tenue  a  tenir  leur  lieue 
a  la  boue  gent  et  aider  a  lever  la  pierre  et 
a  estouper  le  four  et  non  autre  chose  as 
dites  genz,  se  eus  ne  luy  font  le  pourquoy, 
et  ara  la  dite  aide  .n.  d.  se  elle  veut  seer 
a  la  brie  affeterresse,  et  metra  la  dite  aide 
tant  d'aides  sous  lie  comme  il  luy  plera  et 
comme  meslier  sera  as  boleuguiers,  et 
pourra  chascun  des  diz  boulenguiers 
mètre  ou  des  gens  de  sa  meson  ou  deus 
sanz  plus  pour  luy  aidier  et  servir,  mes 
eus  ne  pourront  aler  fors  a  la  brie  eschoi- 
cheresse  sanz  la  volenté  du  fournier  ou  de 
l'aide.  (Consiietudines  furni  de  Troamo, 
{«  5'',  Arch.  Calvados.) 

ESCHOIETE,  voir  ESCHEOITE. 
ESCHOIETOUR,   VOir  ESCHEOITOR. 
ESCHOIFIER,    voir  ESCHIFLIEH. 
ESCHOILLIER,  VOir  ESCOII.LIER. 

ESCHOIR,  voir  Eschivir. 

EscHoisELER,  -  ellcr,  escois.,  eschaeil- 
lier,  V.  a.,  donner  une  certaine  façon  aux 
vignes  ; 

Pour  .1.  vallet  a  eschoiseler,  par  deux 
jours  .xv!!!'.  (1328,  Compte  de  Odart  de 
Laigny,  Arch.  KK  3»,  f»  71  v».) 

Faire  labourer  les  diz  .un.  arpens  _  de 
vinne  des  façons  qui  s'ensuiguent,  c'est 
assavoir  de  eschoiseller,  taillier,  fuir  et  bi- 
ner. (1377,  Arch.  MM  30,  f°  79  t\) 

Oue  tous  ceulx  dudit  estât  et  mestier 
aient  fisquié,  ployé,  mis  a  mairien  et  levé 
lesdites  vingnes  en  dedens  le  jour  Saint 
Jehan  Baptiste,  et  aussy  refouy  icelles 
vingnes  en  dedens  le  jour  Samt  Marlm 
d'esté  [eschacilliéf]  et  rejoinct  lesdiles  vm- 
ones  en  dedens  le  jour  Samt  Jean  Deco- 
lace.  (Statuts  des  vigMrons  d' Amiens,  nv ■ 
A  Tbierrv,  Mon.  inéd.  de  l'hist.  du  Tiers 
Etat,  II,  3'l9.) 


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395 


—  On  a  dit  aussi  en  parlant  des  gerbes 
de  blé  : 

Que  nuls  ne  quarie  nulle  garbe  des 
camps  sans  les  escoiseller.  (1507,'  Prév^  de 
Beauquesne,  Coût.  loc.  du  Baill.  d'An;iens, 
II,  469,  bouthors.) 

ESCHOisELOUR,  S.  m.,  ouvrier  qui  es- 
choisele  les  vignes  : 

Pour  .II.  eschoiselours  .x\i^.  (132S, 
Compte  de  Odart  de  Laianv,  Arch.  KK  3', 
f»  71  v.) 

ESCHOisin,  eschisir,  v.  a.  ,  choisir, 
élire  : 

Aelfred  of  .\edwani  son  frere 
Of  le  duc  sdD  ael  ère  ; 
Eschosiz  nul  de  eus  a'^t  mie 
K'il  fureut  eu  >'ormendie. 

(S.  Edward  If  conf.,  41(1,  Luard.) 
De  Denemarcbe  ert  reis  e  sire 
Poissanz  ;  tant  fa  a  Engleis  pire, 
Ki  Veschosirent  a  rei. 

(/*.,  -154.) 
Dens  ad  eschoisi  du  hamme, 
>"i  ad  meillar  de  ci  c'a  Itnmme... 

(rt..  686.) 
Cele  par  la  bnnté  de  soi 
l'ur  son  seQ  e  sa  doclrine 
Eschisie  ert  beo  a  reine. 

UJ.,  1180.) 

ESCHOisoN,  esquoison,  s.  f.,  occasion, 
cause,  motif  : 

Et  einsin  seroit  donee  eschoison  au  dea- 
ble.  (Reg.  de  S.  Ben.,  ms.  Sens,  p.  1S7S  ap. 
Ste-Pal.) 

Par  le  defaute  ou  par  l'esquoison  du  paie- 
ment et  des  couvenancbes  dessusdictes. 
(1317,  Arch.  JJ  53,  f»  126  v».) 

Ne  par  aucune  autre  cause,  reson  ou 
eschoison  que  ce  soit.  (1322,  Arch.  Loiret, 
Ste-Croix,  S.  Hilaire  et  S.  Mesmin.) 

Ne  par  aucune  cause,  raison,  maniera  ou 
eschoison  que  ce  soit.  (1345,  Vente,  Arch. 
Loiret,  layette  de  Gémi^'uy,  A  II.) 

Pour  quelque  eschoison  ou  cause  que  ce 
soit.  (1363,  Ord.,  m, 638.) 

ESCHOISSABLB,   VOir  ESCHIVISSABLE. 
ESCHOITE,  voir  ESCHEOITE. 
ESCHOITER,  voir  ESCHEOITER. 
ESCHOLORGANT,   VOir  ESCOLOHGANT. 

ESCHOPELEURE,  S.  f.,  écIat  enlevé 
avec  Veschople  : 

Il  void  pareillement  comme  de  eschope 
nostre  langage  déduit  eschopeleicre.  (H.  Es- 
TiENNE,  Precell.,  p.  149,  Feugère.) 

ESCHOPER,  V.  n.,  chopper  ; 

Pour  l'eschoison  d'un  treffouel  qu'il 
trouva  ou  il  eschopa,  il  chey  a  terre.  (1399, 
Arch.  JJ  154,  pièce  616.) 

ESCHOPERiE,  S.  f.,  boutiquc  : 

Apoteca,  eschoperie.  {Olla  palella,  p.  21, 
Scheler.) 

ESCHOPiER,  -  oppier,  essopier,  s.  m., 
petit  marchand,  détaillant  qui  vend  dans 
une  échoppe  : 

Cascuns  essopiers  ou  essopiere  qui  ven- 
dent venel  pourront  avoir  en  leur  maisons 
leur  halanches  et  leurs  pois,  et  i  porront 
peser  et  vendre  et  acater,  sans  ans  meffaire 


de  cose  qui  touke  a  venel,  mais  d'autre 
markeandise  ke  de  venel  il  ne  le  pour- 
roient  mie  faire.  {Seconde  coutume  de  la 
cité  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Monum.  de 
l'hist.  du  Tiers  Etat,  1,  174.) 

Cascuns  ou  cascune  eschopiers  on  eschop- 
piere  qui  vendent  venel,  porront  avoir  en 
leurs  maisons  leur  pois  et  leurs  balances. 
{Ib.,  ap.  Duc,  m,  103^  éd.  Didot.) 

Jacobus  dictus  l'eschoppier  et  Johanna 
dicta  Veschoppiere.  {Ch.  de  1301,  ap.  Duc, 
III,  88^  éd.  Didot.) 

Thomas  VEssopiers.  (1314,  Denombr.  de 
Ligescourt,  2"  Terrier  de  Ponthieu,  f-  5  v», 
Arch.  mun.  Abbeville.) 

S'aucun  espicier  ou  essopier  veult  ache- 
ter ladicte  chandelle.  (1403,  Ord.,  viii, 
S99.) 

Que  nuls  des  aultres  niestiers  de  ladicte 
ville,  comme  bonnetiers  ou  aultres,  synon 
seulement  escAo/jpiej's,  ne  pourront  veudre 
ne  avoir  en  leurs  maisons  aucuns  cha- 
peaux pour  les  mettre  a  Testât  pour  vendre, 
sur  peine  de  amende  de  dix  sols  parisis, 
lesquels  eschoppiers  ne  pourront  vendre  a 
nuls  dédits  chnpeaux,  que  premièrement 
ils  n'aient  usle  esgardez,  sur  peine  de  la- 
dicte amende,  (xv'  s  ,  Stat.  des  chapelliers, 
ap.  A.  Thierry,  Tiers  Etat,  II,  599.) 

Que  aucun  eschoppier  ne  vende  verjus 
de  pomme  pour  verjus  de  grain.  (1482, 
Statuts  de  la  ville  de  Saint -Orner,  R,f»  265.) 

Tous  taverniers,  eschopiers,  et  autres 
vendans  denrées,  ou  marchandises.  (Cout. 
d'Aire,  Nouv.  Coût,  géu.,  t.  I,  p.  321.) 

Arr.  de  Béthnne,  échopier,  épicier. 

ESCHOPLE,   voir  ESGHALPRE. 

ESCHOPLER,  eschopper,  v.  n.,  tailler, 
graver  avec  Veschople  : 

Tailler,  reparer,  repercer,  graver,  escho- 
pler.  (JloNET,  Paraît.) 

Eschopler,  cœlo  incidere,  terebrare,  po- 
lire.  (lu.,  ib.) 

Eschopler,  buriner.  (DuEZ.) 

—  Faire  lever,  enlever,  arracher  : 
Le  dit  duc  (de  Bourgogne)  de  sa  per- 
sonne, se  gouverna  moult  prudentement.... 
et  fut  enferré  de  deux  lances  de  première 
venue  dont  l'une  lui  perça  la  selle  et  lui 
eschoppa  de  son  coté  sou  barnois.  (MoNS- 
TRELET,  Chron.,  I,  257,  éd.  1572.) 

La  langue  moderne  a  gardé  échopper, 
travailler  avec  l'échoppe. 

Cf.  ESCHALPRE. 

ESCHOQUIER,  VOlr  ESCHEQUIER. 
ESCHORDEMENT,  VOir  ESCORDEMENT. 
ESCHORGAITB,  VOir  ESCHARGAITE. 
ESCHOSIR,  voir  ESCHOISIR. 
ESCHOTETE,  VOir  ESCOUTETE. 
ESCHOUAISTE,    VOir  ESCHEOITE. 
ESCIIOUETTE,  -  eClC,  VOÏr  ESCHEOITE. 
ESCHOYER,  voir  ESCOHIEB. 
ESCHROE,  voir  ESCROE. 

ESCHU,  voir  EscHui. 

ESCIIUCHE,  voir  ESCOUCHK. 
ESCHUCIIOUN,   s.  m.  ? 


Par  desont  est  l'orilonn. 
Plus  amound  est  Veschiirhoun. 
{The  Trealise  of  Walter  de  Biblesworlh,  p.  169 
Wrighl.) 

Wright  traduit  par  the  cheld-brede. 

ESCHUCIERRER,   VOif  ESCHAUCIREB. 
ESCHUER,  voir  ESCHIVER. 
ESCHUGAITEj  VOir  ESCHARGAITE. 

EscHui,  -  uy,  -  eu,  -  u,  s.  m.,  empê- 
chement, excuse,  synon.  lorrain  de  es- 
soine  : 

L'assolrunt  en  bone  foi  senz  eslogne  et 
senz  eschu.  (Mars  1220,  Cathéd.  de  Metz, 
Arch.  Mûs.) 

En  retranchant  et  en  amainrissant  telles 
cauteles,  teils  eschuis  et  teils  dilais  qui  ne 
sont  mies  raisonnables,  et  en  reboutant  le 
malice  de  ceaulz  qui  encontre  veritei,  et 
justice  les  vorroient  allegueir  et  porposeir 
on  temps  avenir,  par  coy  les  causes  aient 
dez  or  en  avant  plus  brief  fin.  (1352,  Hist 
de  Metz,  IV,  138.) 

S'il  avenoit  ensi  que  cil  qui  averoit  pris 
ses  trois  défenses,  vouloit  panre  et  requai- 
rir  plus  de  défenses,  ne  d'eschus,  et  vocist 
dire  qu'il  fust  bien  tenans  qui  Teust  a 
avoir  li  Trezes  ne  dolent  mies  soffrir  qu'il 
s'en  vancent.  {Ib.,  p.  139.) 

Que  nulz  desdis  piaidiours  ne  prengnet 
plux  de  escheus  a  plux  hait.  (1407,  ib..  IV 
139.)  V        .      >      . 

Et  chacun  de  nous  a  ses  propres  frais, 
missions  et  despens,  sans  nul  escftdv. (1408. 
ib.,  IV,  634.) 

Nous  promettons,  par  les  fois  de  noz 
corps,  de  aidier  l'un  de  nous  a  l'autre, 
bonnement  et  loiaulment,  sans  faintise,  ou 
Mc/«(!/ quelconques.  {Ib.,  p.  635.) 

Et  se  avons  nous  promis  a  tenir  et  faire 
tenir,  loyaleuient  et  en  bonne  foy,  sans  au- 
cuns escheu,  ou  malengin  quelconque 
(1411,  î6.,  IV,  676.) 

A  faire  et  a  tenir  fermement  et  entiere- 
meut,  sans  point  de  default,  et  sans  nuls 
escheus.  (1419,  î6.,  IV,  750.) 

ESCHUIER,  S.  m.   ? 

.XL.  lez  de  venoisons  et  .v.  eschuiers  que 
led.  M.  le  duc  li  envoioit.  (1358,  Compt.  de 
D.  Collors,  p.  114,  Duc  d'Aumale.) 

EscHuiNE,  esquine,  s.  m.,  sorte  de  bois  : 

Li  rois  se  levé,  s'a  ses  homes  mandez. 
Sur  une  table  d'eschuine  est  muntez. 

iOlinel,  668,  A.  P.i 

L'éditeur  A'Otinel  dit  que  eschuine  est 
une  leçon  douteuse. 

Quatre  livres  de  bois  d'esquine.  (Dec. 
l.o82,  Compt.  de  la  mais,  du  r.  de  Nav., 
Arch.  B.-Pyr.,  B.  157.) 

EsciiuioiR,  voir  ESSUIOIK. 

ESCHUiR,  voir  EscmviB. 

ESCUtiISSABLE,  VOir  ESCHIVISSABLE. 
ESCHURE,  voir  ESCHIVRE. 
ESCHUVER,  voir  ESCHIVER. 
ESCHUWIR,  voir  ESCHIVIR. 
ESCIANTiVE,   voir  ESCIENTRE. 
ESCIANTREUS,   Voir  ESCIENTOS. 


396 


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ESCICLE,  voir  ESCLICE. 
ESCIEC,  voir  ESCHEC. 

ESClEFLE,  esdeipe,  esrliiefle.  eschieffe, 
escifffe.  s.  f.,  nom  d'une  partie  du  jatnhon 
indiquée  dans  l'exemple  sui\aiU  : 

QuiiTS  uuf  joince  qui  oft  a  Ve-icie/le  du 
jnnibiiu,  cVfl  an  devant  de  la  cuisse,  de- 
vers le  corps  du  sansluT.  (Modus,  f»  3t)  v, 
Blaze.)  Imprimé  esciesle. 

—  Terme  de  charpente  : 

Pour  deux  quesneaulx  et  deux  houiuie- 
les  dont  on  a  l'ait  escieffles  pour  le  bourt  de 
le  querainee  de  le  liiille.  (1397,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl   Amiens.) 

EschielJles  pour  uns  enanio  a  saquier 
les  eutreloises  amont.  (1400,  ib.) 

Pour  quatre  prandes  perches  employée» 
a  faire  .iiii.  eschiefles  pour  le  feu  fait  de- 
vant l'eschoppe  du  reward.  (1418,  ib.) 

Pour  .XXVIII.  francaulx  dont  on  a  fait 
escieffes  autour  del  oscargailte.  (16.) 

Escufles.  (1421,  ib.) 

ESCIELLEU,  voir  ESCHELKR. 

E3CIEMMENT,  essiammeiit.  essianment, 
iscientement,  adv.,  sciemment  : 
Essianment  la  veuz  alrere 
Toute  la  rien  qui  te  veut  plere. 

(Remrt,  Itichel.  IGSO,  P»  ISÎ*".) 
Pais  le  Tendent  essiammeiit 
Ce  qn'ont  acheté  simplement. 
(Renard  contre/ait,  Tarbé,  Poit.    de    Champ,  ant. 
à  Fr.  I,  p.  53.) 

Cil  ne  muert  pas  honnestement 
Qui  se  lue  escientement. 
(GoDEFBOï  DE  Paris,  Chron.,  140",  Bachon.) 

ESCIENCE,  S.  t.,  savoir,   intelligence  : 
Une  ne  fut  loee 

Escience  celée. 
(Pbil.  de  Thaon,  Cumpoi,  227,  Mali.) 

ESCIENT,  -ant,  ess.,ec  ,asc.,ass., scient, 
s.  m.,  intelligence,  raison,  connaissance, 
sagesse  : 

Alixanilres  fa  prcns  et  de  grant  escient. 
(.Rom.  dAlix.,  Vat.  Cbr.  laSi,  t"  i':) 
Les  lèvres  del  prnTeira  sanl  garde  i'escienl. 
(Garsier,    Vie    de  S.  Thom.,  Rictiel.  13313, 
f  58  T».) 

Girart  a  non,  corlois  et  avenant, 
Fiers  et  hardis,  et  de  graal  essiant. 

{Girard  de  Viane,  p.  35,  Tarbé.) 
Ferri,  che  vient  de  trop  povre  escient. 
(Bret.,  à  Ferri,  Val.  Chr.  1490,  P  153'.) 
Amie,  dit  Ramel,  ben  ait  voslre  scient. 
Ulorn,  1041,   Michel.)  Var.,  escient. 
On  nori  les  enfans  tant  qu'ils  eurent  «j- 
dent.  (Son.  deNans.,  ms.  Turin,  préamb.) 
De  Roen  la  cité  issi  moult  bonne  gent. 
Et  furent  bien  .x.  m.  selon  mon  essient. 

(Cuv.,  du  Guesclin,  3ii98,  Charriére.) 
C'estoit  voslre  cousine,  fille  vostre  parent 
Le  bon  dao  de  Bourbon,  qui  tant  ot  d'cisiant. 
(In.,  ib.,  13548.) 

Lambert.  Eh  !  vous  mocquez  vous  ? 

Philippes.  Je  le  dy  au  meilleur  escient 
que  j'aye.  (Lariv.,  le  Mort.,  V,  3,  Ane.  Th 
fr.) 

—  Mon  escient,  par  le  mien  escient,  loc, 
par  ma  foi,  ma  parole  : 


Ne  sont  qne  .nu.,  par  le  mien  essiant  ; 
Bien  i  poonsjo.-ter  seure'uprit. 

(Oiinel.  -98,  A.  P.) 
El  dit  a  Ini  mesmcs  :  Je  croy,  men  esciant. 
Que  mon  sienr  de  père  va  ses  feos  cnnJuisint. 
(Cuv,  du  Guesdin,  var.    des  v.  989-1002,  Cha- 
buille.) 

—  A  escient,  loc,  avec  certitude,  certai- 
nement : 

Disl  l'empereres  .  ]el  sai  a  cscianl. 

(Lei  Lnk.,  ms.  Monlp.,  t'  154".) 

Bien  surent  cil  tut  a  asrieni, 
Qu'ele  est  nec  de  haaie  gent. 

(Marie,  Lai  del  Freisne,  209,  Roq  ) 

—  A  escient,  a  son  escient,  le  sachant  et 
le  voulant  : 

E  lii  liirun  encontre,  e  sanz  cri,a  acienf, 
li  leit  aler,  si  l'auiend  a  la  vailaunce  de 
Inrun.  (Lo'«  d"  'iuill.,  XLvill,  Chevallet.) 

S'il  le  fai'  a  ac.ienl,  il  doit  amander  le 
domaiae  et  la  loy.  (1220,  Coût.  ace.  aux 
hab.  d'Aux.,  Arch.  J  232.) 

Ha  cciant  nos  occions.  i 

Nos  qui  Daraeilen  guerraons.  i 

(DesXV  'ignei.  Brit.  Mas.  add.  13606,  î"  124  r», 
P.  Mejer,  Rapport.) 

Car  dnre  et  mauvaise  seroie 
S'fl  essient  je  vous  moqnoie. 

\Couci,  2IS9,  Crapelet.)  \ 
Et  jurèrent  les  dessus  diz  hommes  que 
il  avoient  fait  le  pris  dessus  dit  bien  et 
loiaument  et  au  plus  prant  profit  dudit 
souzaafré  a  leurassiens.  (1309,  Arch.  JJ  45, 
f-ie  r».) 

Elle  le  fait  actendre  tout  a  essient. 
(Quinze  joyes  de  Mar.,  Jacob.) 

De  n'offenser  a  escient  personne. 

(Laru  ,  la  Constanc,  I,  I,  Ane.  Th.  fr.) 

Il  e^L  or'.iaaire  a  beaucoup  de  nations  de 

nostre  temps  de  se  blesser  a  escient  pour 

donner  foy  a  leur  parole.  (Mo.NT.,  Ess.,  1. 1, 

ch.  40,  éd.  1S93.) 

Stilpon  aptgravé  de  vieillesse  hasta  sa  fin 
a  escient  par  le  breuvage  de  vin  pur.  (Id., 
ib.,  1.  II,  ch.  2,  éd.  1S93.) 

—  D'escient,  le  sachant  et  le  voulant  : 

Loy  n'est  rien  qo'nn  commun  décret, 
Advis  humain,  nieuriliscret, 
Qoi  les  crimes  punit  et  lance, 
Faits  d'escient,  ou  d'ijïnorance. 

(FonciDEL,  Eingr.,  éd.  1531.) 

La  langue  moderne  n'a  gardé  l'emploi 
d'escient  que  dans  ces  deux  locutions,  d 
mon  escient,  d  son  escient,  d  bon  escient. 

Suisse  rom..  escient,  bon  sens,  sagesse, 
prudence  :  c'est  un  homme  qui  n'a  pas 
d'escient,  c'est  une  tête  folle.  Les  dents 
à'escienl,  les  dents  de  sagesse. 

ESCIENTELS,  VOir  ESCIENTOS. 
ESCIENTEME.VT,  VOir  ESCIEMMENT. 

KsciENTiEusEJiENT,adv.,avec  science, 
avec  connaissance  : 

Lesquels  n'y  prendront  (dans  ces  bois) 
ne  homes,  ne  famés,  ne  bestes,  escienlieu- 
sement  sans  cause  raisonuahle.  (1307,  Cart. 
de  PoiUigny,  p.  173,  ap.  Duc.) 

ESCIENTOS,  -  eus,  -DUS,  -  treus,  -  tels, 
essiantreus,  scientos,  -  us,  scianlos,  scienleus , 
sientous,  sientens,  escientieux,  adj.,  sage, 
ahile,  savant  : 


Omers  qni  fu  clers  mervilleus 
Et  saiges  et  c^sianlreits. 

(Bb.n.,  Troie.  Uichel.  903,  f*  54''.) 
Et  sages  et  eseient'ms. 

(lo.,  i»..  ras.  N.iples,  f*  l*".) 

Sciantose  erl  de  graut  manière. 

(iD.,  i*.,  r  8'.) 

Home  veraî  resambla  bieu, 

Escientels  sur  tulo  ri"n 

E  qui  ^en2  iluie  a  creire  face. 

(Id.,  d.  de  Sorm.,  Il,  1307,  Michel.) 
Cil  rois  fu  forrafnt  engeinns 
Et  de  totes  arz  scienlus. 

(Brut,  m>.  Mnnich,  2714,  Vollm.) 
Ainmi  !  douce  sieiitmisse. 
(Sotie  eli'ins.,  ms.  Gif.,  Douce  308,  P.  Meyer, 
Rapport.) 
Jadis  li  siècles  estoit  lens 
Que  moult  Iroviens  pni  sientewt. 

(Cturcmnem.  Renart,  1109,  Méon.) 

Se  vous  m'en  créez  vous  feres  roi  de 
Lneys  qui  est  sages  et  scienteus-  (Chr  de 
Haihs,  c.  1,  L  Paris.)  L  éd.  Wailly,  $  4, 
porte  esci'enlreus. 

Li  dons  de  science  qni  fait  homme 
apensé  et  escienleus.  (Laurent,  Somme, 
Maz.  809,  f°  76"  ) 

Pur  c-e  qu'il  estoit  plus  vieus  et  plus  ei- 
cienleus  de  lui.  (  Vie  et  ilir.  de  plus.  s.  con- 
fess.,  Muz.  568,  f  36".) 

Car  madame  est  aienlouse 
Et  je  ne  sui  sientous. 
Amer  devroie  une  louse. 
(GONT.  DE  Soigniez,  Ckans.,  Scheler,  Trowi.    beli.. 
nouï.  sér.,  p.  18) 

"Vostre  rois  n'est  pas  si  sienleus  ne  si 
courtois  couuie  jeicuidoie.  (Flore  eliehani, 
Nouv.  fr.  du  xiu"  s.,  p,  152.) 

Dn  grant  peuple  qni  la  s'assemble 
Est  couvert  le  mont  el  le  val  ; 
Au  ciinle  oci>-nt  son  chetal 
Aucuns  qui  l'encloenl  entr'eus. 
Mes  comme  bien  escienlreus, 
L'espee  el  poing  qu'en  ne  le  blece. 
De  la  ou  il  chiel  se  redrece. 
(Gtnnr,  Roy.  lign.,  t.  1,  p.  226,  Bnchon.) 

Le  Queux,  povre  enfant,  non  mie  ^ftn 
escientieux.  de  l'aage  de  quinze  ans  ou  en- 
viron. (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce  8o.) 

—  Avec  régime  : 

Omers  qui  fu  clers  merveillens 
Et  de  l'estoire  esciantreut. 

(BE.V.,  Troie,  Ars.  3314,  f  1".) 

El  fu  mervoille  esciantren^e  (la  dame) 
Des  an  el  des  secrei  devins. 

(iD.,  ib.,  r  3i'.> 

An  loi  avoil  clerc  mervilleus 
Et  des  .vil.  ars  esciautreus. 

(In.,  ih-,  Kichel.  903,  1°  55».) 

Et  des  .VII.  arz  acienton. 

(Id.,  !*.,  ms.  Naples.  C  1'.) 

De  parler  fn  escientose. 

(ID.,  ib.,  f»  9N) 

De  parler  iert  esciantrense. 

(Id-,  ib.,  Ricbel.  903,  (•59'.) 
De  parler  sage  el  scienlone. 

(Id  .  ib.,  Uichel.  375,  P  70  v».) 
Qu'il  seit  de  parler  scientos, 
E  sage  e  vezié  e  enartos. 

(ID.,  D    de  Horm..  Il,  13301,  Michel.\ 
A  ce  faire  poy  scienleux 
'  Suis,  sire. 

(Muacies  de  Notre  Dame,  U  3.  562,  G.  Pari»^ 


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!.  ÊsciENTRE,  -  antre,  ass.,  s.  m., 
bonne  foi,  sagesse: 

Cil  Rùberz  fsloit  de  pptit  esciantre  ne 
riens  ue  eavoil.  (.Mén.  de  Heims,  3,  Wuilly.) 

—  Mon  esaenlre,  mien  esctentre,  son  es- 
cientre,  par  le  mien  escientre,  au  mien  es- 
cienlre,  a  son  escientre,  l,)c.,  par  nja  foi,  par 
sa  foi  ; 

Mien  escieittrc,  duas  cenz  anz  ail  e  mieiz. 
(«(./..  .■i3',l.  Muller.) 
Min  cscifnlre,  plus  ad  de  .H.  c.  anz. 

(/*.,  33-2.) 
K'i  périrai  Caries  li  reis  qui  l'ranr-e  tient, 
Viea  escientre,  palefreid  ae  destrier. 

(li.,  753.) 
Uien  escientre,  ne  1'  me  reproverunl. 

(/*.,  768.) 
Sun  escientre,  n'en  i  ont  on  ciiard. 

(/«.,  1116.) 
Bataille  i  ad  par  le  mien  escientre. 

Uli  .   1791.) 
Uien  escientre,  nés  osent  aproisraier. 

(/«.,   5073.) 
Mort  as  innn  fili,  par  le  mien  escientre. 

(III.,  3391.) 
Dist  a  Joionse  :  Benoîte  soies  la 
Mien  esnaiitre  onques  mieuJre  ne  fii. 
(Atesckans.  13  r2,  ap.  Jouck.,  Guill.  i'Or.) 
L'abes  Raols  par  symonie, 
Uun  escientre,  oui  l'abeie. 
(G.  DE  Saint-Pair,  Mont  S.  Michel,  2316.  Michel.) 
Se  je  menasse  ou  moi  .w.  chevaliers  ou  .x\x.. 
Plus  an  fuisse  seurs,  par  le  mien  esciantre. 

(1.  BoD.,  5ax.,cxsxin,  Michel.) 
Au  mien  escientre. 

(Rose,  Val.  Chr.  1838,  P  4=.) 
Qui  fait  contre  ces  conim.nndeuiens  a  son 
escientre.  (Laurent,  Somme,  ms.  Aletz  663, 
f°  4».) 

2.  ESCIENTRE,  ossiautre,  adj.,  avisé  : 
Saiiience  qui  l'el  liome  npunsè  et  escientre. 

(Laurent,    Somme,     ms.    Charlres    371, 

{"  33  r°.) 

—  Agissant  à  bon  escient  : 
-Si  vos  wardeizdes  or  mais  k'aucuens  de 
vbs  ne  tipruet    a  petit  cnm    petit   k'il  as- 
siantre  forfacet.  (S.  Ber.n.,  Serm.,  Richel. 
24768,  f-  98  v».) 

ESCIENTREU.S,  VOif  ESCIENTOS. 
ESCIERE,  voir  ESCHIELE. 
ESCIBRIEMENT,  VOif  ESCHARTEMENT, 
ESCIERMIR,  voir  ESCREMIR. 
ESCIEUTER,  voir  ESSIEUTER. 
ESCIEUWER,    voir  ESCHIVEH. 
ESCIF,  voir  ESCHIF. 

EsciL,  voir  EssiL. 

EsciLDR.VKE,  scU'Jritke,  schildrake ,  s. 
m.,  mot  du  Hainaut  et  de  la  Flandre 
wallonne,  écuyer  du  comte  de  la  hanse. 
Chaque  assemblée  de  la  hanse  ou  alliance 
des  dix-sept  villes  était  présidée  par 
un  chef  appelé  comte  de  la  hanse,  lequel 
était  assisté  d'un  escildralce. 

La  hanse  de  Londres,  conféclcration  de 
marchands,  formée  au  xii"  s.  entre  les 
villes  d'Ypres,  de   Bruges,  de   Lille,    et 


antres  de  Flandre  et  de  Brabanl,  avait  un 
comte  qui  était  élu  par  les  marchands  de 
Bru.i;es,  et  un  e.irildrnke.  qui  etnit  élu  par 
ceux  d'Y|ires,  (Hali.ot,  Archio.  Iiist.  et 
tilt,  du  Nord  de  la  France,  t   1,  p.  179  ) 

Li  scillrake  doit  estre  d'Ypre,  et  se  il  n'i 
avilit  uni  il  Ypre  on  cm  lii.u.-seroil  on  de- 
vioit  prendre  un  scildrake  de  Dikenine, 
S'il  n'en  i  nvoit  nul  de  Dikemue  si  en 
preuilroit  on  iiii  de  Rndenbore.  Se  il  n'en 
i  avoil  nul  de  Rodenbore  si  prendroit  un 
d'Audenbore.  Se  il  avenoit  cose  ke  nus  de 
ciaiis  ni  lussent  ou  ne  devrait  uiie  laissier 
pour  cou  a  hauser  par  easi  ke  il  i  eust  .i. 
de  Hruf^es,  et  on  devroil  prendre  a  escil- 
drake  eelni  kl  plus  |iroçaius  en  fusl,  et  ki 
seruit  scillrake  il  devroit  avoir  sa  hanse 
de  Londres.  {Li  Ordenanre  de  tenir  la 
hanse  c'on  apiele  la  hanse  de  Londres,  Arch. 
du  Nord  de  la  France,  t.  1,  18-2.) 

Escildrake,  schildrake.  (Roism.) 

ESCILLEUR,  voir  ESSILLEUR. 
ESCILLIER,   voir  ESSIUER. 

1.  ESCtPiîR,  exciper,  v.  a.,  enlever, 
ôter  : 

Mais  le  psalmisle  si  nous  dit 
Fn  ses  vers,  ou  il  n'a  mesdit. 
Que  de  sapii'nce  el  principe. 
Qui  toiUe  maie  erreur  escipe. 
C'est  la  crainte  nostre  seisnenr. 
(Christ,  de  Pkan.  Lie.  du  Chemin  de  long  estiide, 
5i'27,  Puscliel.) 

Qni  toute  maie  erreur  excipe. 

(Id.,  ib.,  Richel.  61H,  t"  13i  v".) 

2.  ESCIPER,' voir  ESCHIPER. 

3.  ESCiPEi;,  voir  Eschiper, 

ESCIPPE,  s.  f.  ? 

.VIII.  telles  de  bos  pour  menyer  ens  les 
pouvres  (de  l'hopitai)  et  .xvi  louées  et 
une  esrippe  et  une  niffle.  (I3S0,  Lille,  ap. 
La  Fous,  Gloss  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EsciR,  voir  EissiR. 

EsciRER,  V.  a.,  déchirer  : 

La  reissies  mainte  temple  liree. 
Maint  chevoil  trait,  mainte  chape  e.isiree. 
ILesLoh.,  ras.  Monip.,  !"  171'*.) 

Mais  la  chemise  eseire  e  fent 

Df-s  le  col  amunt  desqa'as  piez. 

(Be.v.,  Ducs  de  noria.,  11,  31 143,  Michel.) 

Si  n'en  ert  pas  li  vélos  beaus. 
Mais  escirez  e  depescez. 

ilD.,  ib.,   11,  250133.) 

Suisse  rom.,  échirer,  déchirer. 
EsciscLE,  s.  m.,  éclair  : 

Adout  verront  effondre  et  esciscle  et  tour- 
billon. (Comm.  N.-S.  jugera,  Richel.  15212, 
f»  138  r".) 

EsciTABLE,  excitafile ,  adj.,  qui  a  le 
pouvoir  de  ressusciter  les  morts  : 

Qu'il  me  semble,  quant  j»*  m'esvcille. 
Que  j'oy  l'archao;ie  esperitable, 
La  venue  Dieu  excitable. 
Kl  la  buisine  espoventable 
Qui  les  mors  snscite  et  esveille. 

(Jeu.  de  Meonc,', Tres.,  U6t),  Mcoa.) 

EsciTEMEXT,  exc,  S,  ID.,  excitaiion  : 

Par  Vescilement  l'anemi. 
(G.  dkCoixci,  Mir.,    Kichel.  23111,  t"  •2fi3''.> 


Par  Yexeitement  l'ennemi. 

(Id.,  ib.,  ras    Brui.,  f»  120'.) 
Quant  il,  par  son  excitemenl, 
La  mist  en  mal  consentement 
De  mangier  1 1  dtiupnahle  pomme. 

(SIétam.  d'Oc.  p.  Ti,  Tarbé.) 
En  ce  dymani'he  s'ensuit    le  iiihortacion 
et  excilement  de  l'eplise  après  celle  re|.lec- 
tioii  a  jubilaciiiii.   J.  GoULAI.N,  Ration.,  Ri- 
chel. 437,  f»  347  v.) 

Se  Daniel  hastivement 
Par  le  divin  excilement 
De  snn  tomb-l  s«  rel-vast 
Le  bon  L^onet  delivrasl. 

(Pastoralet,   ms.    Brnx.,  ("61  r°.) 

EsciTER,  e.rciter,  exiler,  exister,  verbe. 

—  Act ,  relever,  faire  sortir  : 

Les  povres  de  terre  snscit"it. 

Le  b  'soignons  de  merde  esciteit. 
(Lib.  Psalm.,  cxn,  p.  338,  .Michel.)  Irapr.,  exileil. 

Tant  que  avinl  que  a  un  seir 

S'e.rt  cndjrmi  Je  somme  grief. 

Quant  li  vint  rani;le  dcrechief. 

Si  Va  de  son  sonne  excite'. 

Kl  par  son  dreil  non  applé. 
(G.  DE  Saim-Pair,  Mont  Saint-Michel,  170, 
Micnel.) 

Quarante  et  six  ans  ont  esté  employez  a 
faire  ce  tem[ile  et  tu  le  veulx  exciler  et 
rreditfîer  eu  trois  jours.  (Sec.  vol.  des  exp. 
des  Ep.  et  Ev.  de  Kar  ,  f»  218  t»,  éd.  loi9.) 
Lat.,  iu  tribus  diebus  excitabis  illud. 

Jésus  Christ  dist  encore  a  ses  disciples  : 
Le  Laz.ire  nostre  amy  dort,  mais  je  vois  a 
luy  aftin  que  je  Vexcite  de  sommeil,  (fb,, 
t"  243  r».) 

—  Réfl.,  se  relever  : 

Ce  n'est  pas  chose  appartenante  a  pure 
créature  de  soy  exiler  de  uiort.  {Le  Repos 
de  conscience,  c.  xxn,  Trepperel.) 

—  Act.,  soulever,  faire  monter  : 

Nautius  avoec  ses  hommes  trainoient 
fîrands  raraeaut  de  boys  aux  pieds  des 
mules,  ce  exciloit  la  pouldriere.  (FosSR- 
TihR,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10S12,  IX, 
Vlii,  8.) 

—  Escilé,  part,  passé,  exercé  : 

Les  gens  du  duc  de  Bourgongne  étaient 
tous  exercites  et  exiles  en  armes  et  fais  de 
guerre.  (Monstrelkt,  Chron.,  II,  37,  Soc. 
de  ni.  de  Fr.) 

Toutes  voies,  il  y  eu  avoit  la  plus  grand 
partie  de  rades,  vitruereux,  et  bien  existes 
en  l'ait  de  guerre.  (In.,  ib.,  II,  107.) 

ESCIVER,  voir  ESCHIVER. 

ESCiviLiTÉ,  S.  f.,  grossièreté  : 
Yvresce  et  orde  gloutonnie 
Plaine  de  honte  el  de  ville. 
Sans  reliourse  escirilité. 

(Fait.  d'Oc.  Ars.  5069.  P  172».) 

ESCIWEIR,  voir  ESCHIVEH. 

ESCLAiiOTER,  -ouler,  verbe. 

—  Act ,  éclabousser  : 

Ses  mains  comence  a  tooiller 
Enz  el  seel  et  a  frôler, 
La  merde  sent  esclabnter 
Qui  mult  li  put  au  nez  et  flaire. 

(De  Jouglet.  liichel.  837.  f»  118»,) 

Un  dn  ses  pages  qui  chevauchoit  un 
cheval  en  veiiaut  de  le  mener  boire  a  la 
rivière,  le  cheval  esclaboula  un  escolier, 
lequel  avecques  les   autres   alloit  en  pro- 


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cession  a  Ste  Katherine.  (A.  Chart.,  Hist. 
de  Charl.  VU,  p.  6,  éd.  1617.) 

Il  fut.  esclahoté  du  sang.  {Perceforest,  t.  I, 
f  89,  éd.  1528.) 

—  Neutr.,  êtrft  éclaboussé  : 

Tant  dnrement  le  fiert  et  bonté 

Qne  li  «os  toi  en  esrlnhoute 

Xta  sanc  qui  par  la  plaie  saut. 
{Du  Sol  cheralirr.  291,  Barbaian  et  Méon,   Conl. 
ri  fabl.,  IV,  264.) 

ESCLABOTURE,  S.  f.,  éclaboussuFe  : 

Croyez,  se  c'estoit  maladie  contagieuse, 
vous  ne  seriez  pas  seurement  si  près, 
sans  avoir  des  esclaiotures.  (Lodis  XI, 
Nouv.,  XXVI,  Jacob.) 

ESCLABOIITER,  VOir  ESCLABOTER. 

EscbACE,  esclaehe,  s.  f.,  éclat,  rejaillis- 
senienl,  bouillon  ; 

Encuntre  terre  en  chleent  les  esclacrs  (de  sang). 
{Roi.,  1981,  MùUer.l 
Si  qa'esclacrs  de  la  cervele 
Volent  el  plat  de  la  mamele. 

(Ben.,  Troii-s,  Richel   375,  f°  9-1''.; 

Desns  Richicr  an  volent  les  csclaces  dou  vim. 
(Floov.,  lOiS,  A.  P.) 

Des  cors  lor  a  del  sanc  trait  maint  esclaehe. 

(Ger.  de  Rossilloti,  p.  392,  Michel.) 

Il  y  a  une  rue  de  VEsdache  à  Clermont- 
Ferrand. 
ESCLACiiiER,  eclachier,  verbe. 

—  Act.,  briser: 

Qni  contre  lui  se  met  en  place 

Cel  est  bien  atains  de  la  niace 

Ou  (]nil  nel  confonde  et  esclaclie 

Cil  n'est  tiens  qui  trop  d'armes  sache. 

{Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f°  132'\) 

—  Neutr.,  se  briser: 

A  l'iawe  va  tant  lote  vjie 

Li  pos  qu'il  esclaehe  n  pechoie. 

(Evr.AT,  C.en..  Richel.  12136,  f  6  ï°-) 

—  Poindre  : 

Veans  que  le  jour  commenchoit  a  ecla- 
chier. (8  mars  1408,  napp.  à  la  duch.  de 
Bourg.,  Aun.  de  la  Suc.  de  l'hist.  de  Fr., 
1864.) 

ESCLAFFAUD,  esclapurt,  qualilic,  bû- 
cheron, éclateur  de  bois. 

Au  moyen  âge  on  appelait  l'Abbé  des 
Ksrlalfards  un  abbé  burlesque  nommé  dans 
certaines  fêtes  célébrées  vers  les  calendes 
de  .janvier  et  qui,  suivant  les  localités, 
portaient  les  noms  de  fêtes  des  calendes, 
des  sots,  de  l'âne,  des  Innocents. 

Nom  propre,  Lesclapart. 

ESCLAFFER,  Bsclafer,  eclapher  (s'),  v. 
réfl.,  éclater  : 

Li  drap  seporrei  rompre  et  intreouvrir 
el  esclaffer.  (1412-1414,  Arcli.  Frib.,  1'' 
Coll.  des  lois,  Rec.  diplom.  Vil,  23.) 

Puis  s'esclaffoient  de  rire,  quand  elle  le- 
voit  les  aureilles.  (Rabel.,  Gargantua,  cli. 
11,  éd.l5i2.) 

Le  sophiste  n'eut  si  toust  achevé  que 
Ponocrates  et  Eudcmon  s'esclaffèrent  de 
rire  tant  proroiidemeut  que  eu  cuiderent 
riHiiUc  l'ame  a  Oien.  (lu.,  ib.,  ch.  20.) 


Tout  d'un  coup  s'esclafoienl  de  rire  si 
démesurément.  (Du  Fail,  Cont.  d'Eutr.,  xi, 
Bibl.  elz.) 

Apres  lenrs  vents,  leurs  jeux,  et  la  longue  risée 
Dont  leur  faveur  aveugle  en  son  songe  abusée 
Si'eclaphoil  contre  tons,  tons  blancs,  et  tons  mon- 
Irans. 
(JOD-,  Œuv.  mesl.,  l"  127  v°,  éd.  'j3"4.) 

Suisse  romande,  cantons  de  Vaud  et  de 
Neuchàtel,  éclafer,  écraser,  particnlière- 
ment  en  parlant  de  fruits  ;  et  au  réfl., 
pouffer  de  rire.  Doubs,  Jura,  s'esclafi, élciafi, 
ckiafai,  ékiofai,  kiafî,  etc.,  éclater  de  rire. 
S'éclafer  de  rire  se  dit  dans  plusieurs  pro- 
vinces. 

ESci>AiDAGE,  S,  m.,  impôt  sur  les  mar- 
chandises qui  étaient  transportées  sur  des 
charrettes  ou  des  traîneaux  : 

Comment  la  ferme  de  Vesclaidage  se 
doit  lever.  {Statuts  de  Mézières,  ap.  Duc, 
Esclichium.) 

Sont  tenus  tous  fermiers  dndil  esclaidage 
de  sougnier  toutes  fortes  cordes,  charrios, 
esclisses.  (76.) 

ESCLAniANT,  VOir  ESCABIMANT. 
ESCLAIN,    voir  ESPI.EN. 

EscLAiR,  s.  m.,  clarté  : 

Monta  li  arbres  sor  la  nne. 
Et  le  somet  estent  en  l'air 
Ombroie  loins'et  lot  Vesclair. 

(S.  Brandan,  Ars.  1516,  f»  102'.) 
Sans  On  i  luist  li  clers  solans. 
En  nutui  n'est  issi  paraus, 
>"i  vient  nule  raie  de  l'air 
Qui  a!  soleil  tnille  Vesclair. 

(li  ,  f°  105'.) 

ESCLAiRANCE,  S.  f.,  éclaircissement, 
explication  : 

Si  mandai  et  assamblai  les  sages  homes 
de  tôt  mon  roiaumc  qu'il  de  ces  visions 
me  feisseut  entendre  esclairance.  ÇEstories 
liogier,  Richel.  20123,  f»  68».) 

ESCLAIRCIE,  voir  ESCLARCIE. 
ESCbAIRCIR,  voir  ESCLARCIR. 

1.  ESCLAiRE,  esc'.ere,  escloire,  s.  f., 
éclair  : 

Seur  la  terre  aparurent  li  esclaire  de  tes 
lonnoires.  {Psautier,  Maz.  238,  f'^  92.) 

Ung  tourbillon  de  feu  ou  escloires.  (1461, 
Lég.  du  Muet,  S.  Berthomé,  Bibl.  la  Ro- 
chelle.) 

Fut  veu  aussi  en  Tonrraine  continuelle 
esclaire  et  fulguration  espouventable.  {Mer 
des  Cran.,  f"  16  r»,  éd.  1332.) 

Véhémente  esclere.  (G.  de  Tocrnus, 
Pouv.  de  l'art,  éd.  1357.) 

—  Soupirail  : 

Que  toutes  les  boiches  ou  entrées  des 
celiers  et  les  esclaires  d'iceus  qui  a  présent 
sont  faites...  deuiourrout  en  Testât  ou  il 
sont.  (1323,  Arcb.  JJ  64,  f  1  v».) 

Et  se  porra  giter  la  hoiche  de  la  dite  es- 
claire seur  le  froc  un  pié  tant  seulement. 
(Ib.) 

—  Lucarne  : 

Esclaires  ou  capitels,  nommes  vitz  de 
quien,  fournies   par   les   potiers    de  terre 


placées  sur  les  toits  des  maisons.  (1490, 
Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Norm.,  ectojre,  soupirail. 

2.  ESCLAIRE,  adj.,  reluisant  ; 

....  El  li  achier  fsctoVi; 
Sa  teiste  ecervelat. 
(Jeh.  nES  Pnris,  Grsie  de  Liège,  II,  7661.  ap. 


Scheler,  Gloss. 


1(7.) 


ESCLAiREMENT,  esctor.,  esclcr.,  S.  m., 
clarté,  lumière,  en  particulier  le  point  du 
jour  : 

Et  dfmain  a  Ve^clairement 
Nos  eu  irons  anilui  ensanble. 

{Percerai,  ms.  Berne  li:),  f  104'.) 
Demain  atendes  jusqu'à  Yesclairement. 
{Les  Chetifs,  Richel.  12558,  f"  W.) 

—  Éclair  : 

El  fiireut  merveilleux  tonnerres,  corrus- 
cations  et  esclairemens.  (Juv.  des  Urs., 
Hist.  de  Charles  VI,  au  1401,  Michaud.) 

Lueur,  cscler,  escleremfnt  —  glymring 
of  lyght.  (Palsgrave,  Esclaire,  p.  223, 
(jéniu.) 

—  Fig.,  clarté,  lumière  : 

Li  esclairemenz  des  tues  paroles  enlu- 
minel  e  entendement  donet  as  petiz.  {Psalt. 
monast  Corb.,  Richel.  1.  768,  f  99  v.) 
Lat.  :  Declaratio  sernionum  tuorum  illu- 
minât. 

—  Déclaration,  instruction,  éclaircisse- 
ment, e.vplication  : 

Je  voil  c'on  s'en  tiegne  del  tout  a)  esclai- 
rement  des  teslameuteurs.  (27  mars  1259, 
Test,  de  Mah.  de  Beth.,  Ch.  des  compt.  de 
Lille,  .\rch.  Nord.) 

Si  m'en  ert  bien  raisons  garans, 

Quant  fais  en  ert  esclairemens. 
IB.DE  CosnÉ,  li  Coules  don  mantiel,  90,  Scheler.) 
.1.  arceprestres  plaidoit  contre  gentis 
hommes  el  nom  de  syglise  et  lor  baillai 
son  libelle  en  quoi  il  est  contenui  que  il 
n'avoient  pas  paiié  de  trois  anz  et  de  plus 
la  pension  que  il  dévoient  a  s'iglise  de  lor 
possession.  Li  gentil  homme  requistrenl 
que  li  arceprestres  lor  esclairast  combien 
il  enfendoit  par  ce  que  il  disoit  de  .m.  anz 
et  de  plus.  Et  li  arceprestres  dit  que  il 
avoienl  laissié  a  paier  la  possession  par 
.vil.  anz.  Por  cel  escleremant  il  vorrent 
avoir  novel  terme  a  consoillier  soi.  {Ordin. 
Tancrei,  ms.  de  Salis,  f"  36''.) 

ESCLAIREUR,  VOlr  ESCLAREOR. 

ESCLAiRiEEMENT,  -  riemeut,  -  ant, 
esclarieiemant,  escleriemant,  adv.,  claire- 
ment : 

Se  niostret  an  voies  esclarieiemant  assi 
bien  anz  Iraitemanz  et  ans  medilacions  si 
cum  ans  exploiz.  {Li  Epistle  saint  Bernard 
a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  96  v».) 

Li  contes  vos  devisera  esclairiement 
toutes  les  choses  l'une  après  l'autre. (.4rtMr, 
Richel.  337,  f"  61=.) 

Car  ceu  sceit  on  bien  que  il  ot  non  Uter 
en  baptesme.  .Mais  li  ystoire  de  ccst  livre 
le  dirait  sai  avant  tôt  esclairieemant  pmir 
quoi  il  fuit  enci  apelleis.  {Hist.  de  Josepli, 
Richel.  2435,  1°  37  r".) 

Li  dus  Gaanors  qui  fut  mervillous  de  ce 
que  il  disoit  comme  cil  qui  n'avoit  mies 
apris  iteilz  mervelles  a  oir  fuit  toz  esbaliis, 
se  li  demandait  de  rechief  ice  que  est  que 


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il  lor  dist  :  Dites  le  moi,  fait  il,  plus  esclai-    i 
riement.  que  je  n'entan  mies  que  vous  me 
dites.  {Ib.,  f»235v».)  { 

Quiconques  fuit  quitanclie  a  qui  que  soit 
sauve  droite  eskenuche  a  venir,  doit  estre 
quitanclie  entendue,  se  droite  eskeanche 
n'i  a  expresseement  ou  esclairiement  qnitee. 
(Li  Us.  de  le  cilé  d'Am.,  Richel.  25247, 
f°  10  v.) 

En  tel  manière  li  montra  tout  esr.lairiee- 
ment  son  leu.  {Vie  et  miv.  déplus,  s.con- 
fess.,  Maz.  S68,  f>'227''.) 

Je  vos  proi  que  vos  la  me  devisez  plus 
escleriemant.  (Vie  saint  Manmertin,  Richel. 
988,  f»81'>.) 

ESCLAIRIEMENT,  VOir ESCLAIRIEEMENT. 

ESCLAiRiER,  esclar.,  escleir..  escler., 
aiclairier,  verbe  : 

—  Act.,  allumer  ; 

Li  escnîers  le  fa  escïaire. 
Corn  cliins  qni  moult  sot  de  raison, 
Pour  miens  veoir  par  le  maison. 
{hu  Prestre  et  fin  Chevalier,  Montaiglon  et  Ray- 
nand,  Failiaux,  II,  67.) 

—  Fig.,  faire  briller,  manifester: 
Vindrenl  essaucier   ton  saint   non....  et 

esclairier  ta  foi.  (Vie  Charlem.,  ms.  Berne 
41,  I»  12'.) 

AI  temps  de  cliesti  rois  Deu  grant  miracle  esctaire. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  -2966,  ap.  Scheler, 
Gloss.  phil.) 

—  Illustrer  : 

Ce  n'est  pas  peu,  naissant  d'un  tige 
illustre,  estre  esclairé  par  ses  antecesseurs. 
(G.  IJoucHET,  Se)-ees,  iv,  U9,  Roybet.) 

—  Neulr.,  briller  : 

Cum  le  matins  fud  escîairez. 

{Passion,    201,  Koschwitz.) 
La  nnit  sejornent,  jusciu'a  l'aube  esclarier. 

(Gor.  le  Loli.,  1"  chans.,  vu,   P.  Paris.) 
Le  malinet  quant  jorz  erl  esdaricz. 
(Li  Covenans   Vivien,  812.  Jonck.,   Giiitl.  d'Or.) 

Et  le  matin,  ains  qu'il  soit  esclairié, 
Feres  Huon  lever  sans  atarjjier. 

(lluon  de  Bord.,  8894,  A.  P.) 
Vont  chevauchant  tote  la  nnit, 
Tant  ke  li  biaus  jors  lor  esclairé. 
(ROB.  DE  Blois,  Pofs.,  Richel.  24301.  p.  581"'.) 

—  Act.,  déclarer,  expliquer,  décider  : 

Âinz  i  ferai  on  poi  de  legerie 

Qae  jo  a'esctair  ceste  meie  grant  ire, 

(Roi.,  321,  MuUen) 

Por  quoi  liecrez  en  list,  qui  nous  est  escleirans 
Les  fez  que  Clialles  fist. 

(GiR.  d'Am.,  Charlem.,  Richel.  778.  f»143''.) 
Se  le  miracle  vueil  retraire 
Si  com  la  letre  le  m  esclairé. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f"  194''.) 

S'il  avenoit  que  aucuns  hom  ou  aucune 
tame  de  mes  viles  ou  de  mes  fiez  ou  de  mes 
gardes  venient  ester  en  la  comuneté  de 
Troies,  et  li  hom  ou  li  famé  qui  i  venroit 
disoit  que  il  ne  fiist  de  mes  viles  ou  de 
mes  fiez  ou  de  mes  gardes,  il  serait  esclai- 
rié  a  ma  voleuté  do  retenir  ou  do  refuser. 
(Sept.  1230,  Ch.  de  Thib.  de  Champ.,  Arch. 
mun.  Troyes.) 

S'il  avenoit  que  aucuns  home  ou  aucune 
feme  de  mes  viles,  ou  de  mes  fievez,  ou  de 
mes  gardes,  venoienl  ester  en  la  com- 
mune de  CoUomiers,  et  li  hom  ou  la  feme 
qui  venroit  ester  disoit  qu'il  ne  fut  de  mes 


viles,  ou  de  mes  fievez,  ou  de  mes  gardes, 
il  serait  esclairié  a  ma  volonté  do  retenir 
ou  do  refuser.  [Ch.  de  1237,  Hist.deMeaux, 
11,  127.) 

11  serait  esclarié  a  ma  volante  do  retenir 
ou  do  refuser.  (1242,  Cart.  de  Champ., 
Richel.  1.  5993,  f»  282«.) 

Li  nom  de  cestui  qui  ceste  estoire  mist 
eu  escrit  n'est  pas  noumez  au  coumence- 
mcnt  ne  esclairiez.  (S.  Graal,  ms.  Tours 
915,  f°  1%  et  ms.  Bourg,  f  1>.) 

Et  la  signifîance  vos  esclarerai  après. 
(.Maurice,  Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f"  33  V.) 

Volez  vous  que  mon  songe  vous  esclere  et  devise  ? 
(De  la  Despiiloison  de  la  Sinagoi/ue  et  de  sainte 

Eglise,  Richel.  837,  f°  341  v°.) 
Si  que  sains  Paus  le  nos  csclaire. 
(i.  DE  JouRNf,  Disme  de  penit.,  Brit.    Mns.  add. 

10015,  P  73  r".) 

Apres  lui  alouent  autre  clers  duut  li  nun 
serrunt  esclarié  en  cest  escrit.  (Maral.  des 
phil.,  Richel.  25407,  f»  123>.) 

Ceste  plaie,  escolez,  or  la  vos  esclarrai, 

Ceo  snnt  mes  péchiez,  ja  nel  vos  cèlerai. 

(Serm.  de  Guich.  de  Beaul.,  p.  27,  Trébutien.) 

Neporquant poramander ne  ]>ot esclairier 
lou  libelle  ne  doit  pas  li  deffenderres  avoir 
plus  lonc  termine  de  consoil.  (Ordin. 
Tancrei,  ms.  de  Salis,  f"  se"".) 

Li  gentil  homme  requistrent  que  li 
arceprestres  lor  esclairast  combien  il  en- 
tendoit  par  ce  que  il  disoit.  {Ib.,  i°  36''.) 

Se  li  hom  muert  sans  faire  devis  et  sans 
esclairier  ses  muebles,  et  se  feme  demeure 
vivans  aprcz  le  mort  son  baron,  que  il 
n'ait  dit  ne  esclairié  as  enfans  lor  partie  de 
ses  muebles  et  de  ses  biens,  la  feme  qui 
demeure  vivans,  par  son  sairement,  toutes 
les  choses  que  elle  sara  esclairera  et  mos- 
tera  avant;  et  s'autre  chose  i  a  que  li 
enfant  puissent  prover,  aporlees  et  mises 
seront  avant  et  parties  souffisamenl.  {Li 
Us.  de  le  cité  d'Am.,  Richel.  25247, 1°  11  r".) 

Et  autres  griefs  qu'il  disoient  qu'il  escia- 
raroient  en  temps  et  en  lieu.  (3  déc.  1368, 
Lell.  de  Ch.  Y,  Liv.  arm.,  f"  69,  Arch.  mun. 
MoDtaub.) 

Mon  propos  esloit  tant  seulement  é'es- 
clairier  grossement  la  disposicion  en 
gênerai  de  l'espère  du  monde.  (Oresme, 
Sphère,  Richel.  1350,  fin.) 

—  Réfl.,  se  justifier,  se  disculper  : 

Or  le  pocs  apercevoir 
De  Daire  qui  s'ofre  a  deffendre; 
A  l'un  de  nos  se   vairoit  prendre 
Dont  il  se  peust  esclairier. 
(Eteocle  et  Potin.,  Richel.  375,  f°  (il'".) 

Si  dist  qu'il  voldroit  mielz  morir  qu'il  ne 
venchast  de  sa  honte  une  partie  ne  qu'il  ne 
s'esclairast  de  son  domache.  {Artur , 
Richel.  337,  f"  64'=.) 

Voire,  dist  l'empereres,  ne  m'en  puis  esclairier. 
(Poème  de  la  Croisade,  Remania  VI,  p.  490.) 

—  Se  dédommager  : 

Seignurs,  ceo  dist  li  reis,  se  me  volez  aidier, 
Del  père  nus  poum  sur  les  filz  esclarier  : 
Morz  estki  mult  soleit  mei  e  vus  damagier. 
Sur  les  filz  nus  devum  pur  le  père  vengier. 

(Roii,  2°  p.,  1U3,  Andresen.) 

—  Act.,  alléger,  soulager  : 

Mais  quens  Reinouz  ne  s'asenre. 
De  la  laide  desconfllure 
Oui  si  grant  li  avinl  l'autre  icr 
Voudreit  mult  sua  quor  esclairier. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II.  3729,  Michel.) 


Callot.  mors  es  ;  l'ame  aient  aversier! 
De  Baudainet  ni  mna  duel  esclairié. 
Que  t'ocesis  cnme  fel  erragies. 

(Raimbeiît,  Ogier,  S982.  Barrois.) 
Ce  vos  donst  tôt  dedoloir. 
Que  vos,  solonc  vostre  voloir. 
Ku  esclairercs  vostre  cner. 

(Renart,  IfiOlO.  M.irlin.l 
Que  je  mon  cner  paisse  esclairier 
De  çaus  qui  me  mainent  tel  guerre. 

(Ib.,  Riihel.  371,  f*  10  v''.) 

Quant  le  roy  qui  estoit  d'autre  part  eut 
leur  voie  destruite  et  eut  sou  cuer  esclarié 
de  ses  messages  et  de  sa  gent  qu'ils  avoieut 
occis,  il  s'en  retorna  en  France.  {Grand. 
Chran.  de  France,  Des  Fais  et  des  Gestes 
Charlem.,  I,  xi,  P.  Paris.) 

Car  se  g'i  poisse  estre,  g'esclairasse  mon 
cuer  d'une  partie  de  mon  duel.  {Lancelot, 
Richel.  754,  f  21  v».) 

—  Neutr.,  être  soulagé: 

Par  art  i  fist  uns  chauz  hainz  faire, 
Por  les  dolors  fors  de  cors  traire  ; 
Kl  s'i  baigne  toz  en  esclairé. 
Et  li  enfers  sains  en  repaire. 

(Ilrul,  ms.  Munich,  2704,  Vollm.) 

—  Infin.  pris  subst.,  l'aube  du  jour: 

Trêves  demandent  de  ci  a  Vesclarier. 

(Garin  le  Loh.,  2=  chans.,  xxxv[.  P.  Paris.) 
Diex  leur  vout  si  bon  vent  dedens  l'iane  baillier 
Qu'ariverent  a  Douvre  droit  a  un  esclarier. 
(Dit  de  Guillaume,  ap.  Michel,  Chron.  angl.-norm., 

III,  203.) 

Alez  vos  huimais  herbergier, 
Trasque  demain  a  Veselerier. 
(Floire  et  lilanche/lor,  2°  vers.,  2161,   Du  Méril.) 
Endormiz  est,  je  l'oi  or  ronfler, 
N'esveillera  desi  a  Vesciairier. 

(Mon.  Renuart,  Richel.  368,  f  249'.) 
Ne  en  toute  le  nuit  desci  a  Vaiclairier. 
(De  Yaspasien,  Richel.  1553,  f  390  v°.'> 
L'endemain  se  leva  si  comme  a  Veselerier. 

(Gaufrey,  9613,  A.  P.) 

—  Esclairié,  part,  passé,  joyeux  : 

Rien  oureit  snnt  aussi  cil  ki  or  mismes 
sunt  liet  et  esclairiet  en  lor  conscience  de 
justice.  {S.  Rernahd,  Serm.,  ap.  StePal.) 

Sauvette  fu   mult  esclairié 
Qa.-int  sa  dame  voit  repairie. 
(Hist.  des  trois  Maries,  Richel.  124G8,  p.  213.) 
C'est  la  vie  de  l'envious, 
Ja  n'iert  esclairiez  ne  joious. 
(R.  DE  Blois,  Poés.,  Ars.  5201,  f"  24'.) 

ESCLAIRI.MENT,  esclarivtent,  s.  m., 
point  du  jour  : 

Grant  deul  demainent  environ  lui  sa  gent 
Dusc'al  demain  endroit  Vesclarimeiit. 

(G.  d'ilanslone,  Richel.  25516,  1°  47  v».) 

EscLAiRiR,  -  cleirir,  -  clarir,  verbe. 

—  Neutr.,  donner  de  la  lumière  : 

Per  plusors  nuiz  esclairissoit 
La  saule  ou  li  bons  lions  gisoit. 
(Rom.  des  trois  Ennem.,  Ars.  5201,  p.  252^.,) 

—  Etre  éclairé  ; 

De  l'or  des  armes  esclarisl  li  pais. 

(Les  Loh.,  Vat.  l'rb.  373,  f»  IS'.i 

—  Faire  jour  : 

Ja  Dieu  ne  plaise  qui  ea  la  crois  fut  mis 

Que  tu  tant  vives  que  il  snil  esctairis. 

(Car.  te  Loli.,  2*  chans.,  xxxvii,  P.  Paris.) 


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Assez  i  ot  joué,  gabé  et  ri, 

Jds  qa'an  demain  que  li  jor  esclari. 

ail-,  3°  chans.) 
Quant  Tint  an  main  qne  il  dut  esclarir. 

(L«  Luk.,  Vat.  Urb.  375,  (•  5'.) 

La  nuit  sejornent  tint  que  fii  esclari. 

(Garin,  ms.  Dijon,  P  7^.) 

—  Act.,  expliquer,  déclarer: 

r  Qui  m'ont  mon  soisne  si  bien  esclairi. 
{Artur,  ms.  Grenoble  378,  f»  17'.) 

La  mervelle  que  vous  m'oresjdite  et  es- 
clairie.  [Ib.,  f°  9''.) 

Pour  la  dite  cause  esclarir.  (Ch.  de  1293, 
Arch.,  Mus.,  vitrine,  50,  fiéce  298.) 

Nous  vouluns  et  esclnrissons  que  pour 
«estenoslre  ordcnance  ne  peur  ccuvenance 
que  aieus  faite...  nous  ne  teudous  a  renon- 
cier.  (1296,  Ch.  de  Ph.  le  Bel,  Archiv.' hos- 
pice Tonnerre,  CartuJ.,  1»  24  et  29.) 

—  Infln.'pris  subst.,  aube  du  jour: 

Et  cant  ce  >inl  al  main  al  eiclaiiir. 
(Us  Loh.,  Ars.  3U3,  ap.  Vielor.  Handschr.  dcr 
GCile  des  Loh.,  p.  103.) 
À  Vauclere^^en  iron  demain'^a'  Vescleirir. 
(Gaufre),  1377.  A.  P.) 

—  Esclairi,  part,  passé,  éclairé,  brillant 
de  la  lumière  du  jour: 

Li  os  s'arole  quant  l'aube  est  esclairie. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  (°  5°.) 
A!i  mostier  tinrent  a  une  aube  esrlarie. 
(Raiubert,  Oyier,  5941,  Danois.)  Impr.,  sclarie. 

ESCLAiRisoN,  esclairoison,  s.  f .,  point 
du  jour  : 

Toute  nuit  l'ont  paitié  dnsqo'a  Vesrtairison. 
(£«/•.  God.,  RichcL  12358.  f  37".)  Var.,.£«cto- 
roisoii.  (Ed.  Hippeau,  1,  206.) 

ESCLAlnOIER,  voir  ESCLAROIER. 

ESCLAIROISO.N,'  VOir  ESCLAIRISON. 

ESCLAIT,  voir  ESCLAT. 

ESCLAITE,   \OirESCLATE. 

EscLAMAssE,  >.  f.,  accusatiou,  plainte 
publique  ; 

Icelle  lluree  dist  a  ladite  suppliante  que 
elle  avoit  les  clioses  des>us  dites  et  que 
elle  les  lui  rendroit,  ou  elle  leroil  telle 
esclamasse  que  elle  en  auroit  boule  et 
blasme.,(1367,  Arcb.  JJ  97,  pièce  4t)2.) 

—  Acclamation  : 

Le  roy  vous  bel  pour  Ve.'-chimasse  du 
peuple  dont  vous  estez  trop  fort  acoeiiliez. 
(Froids.,  Chron.,  RicLel.  2646,  f°  28>' ; 
Kerv.,  MV,66.) 

1.  ESCLAME,  adj.,  défectueux,  mauvais, 
au  sens  matériel  et  au  sens  moral  : 

Tôt  ûst  Dens  por  bnme  et  por  famé 

ïii  droit  qoe  rien  n'i  ot  esclame. 

(EvRAT,  Genèse.  Richd.  liiST,  f°  7  r».) 

Chariot,  foi  que  doi  sainte  Janm, 

Vous  avez  ouan  famé  piise  : 

Est  c.f  selonc  la  loi  es.  Inme  j 

Que  Kayla»  vous  a  ii|inse? 
iRuTEB.,  bespiluison  de  Chaltut  et  du  barbier, 
I,  213,  Jub.) 

Celé  citfi,  ce  dist  li  vers. 

Est  fermée  de  quatre  porles. 

Oui  ne  sont  esciumes  ne  tories. 
(V»»<  de  Paradu,  Rictiel.  837,  f''  314  r".) 


Dont  a  cilz  bien  cuer  entoit  el  esclame 
!  Et  de  pute  aire 

J    Qui  ne  s'applique  a  leur  service  faire. 
!  (G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f  197'>.) 

Ce  mot  a  été  souvent  employé  au  xvii" 
1    siècle,  pour  désigner  un  animal,  particu- 
lièrement un  cerf,  un  bœuf,  dont  le  corps 
!   est  grêle  et  menu. 

2.  ESCLAME,  excl.,  S.  f.  et  m.,  plainte: 

Rt  puis  leur  reraonstre  dPs  dame» 
Les  complaintes  et  les  esclomes. 
Comment  orgoels  les  contrarie. 
(Froiss.,  roés.,  Ricbel.  830,  ("195  r»  ;  .Scheler,  I, 
2'J3,2436.) 

—  Accusation  : 

Ensi  seres  ahers  li'esclame 
Ou   tosl  rccèveres  grant  blâme. 
(Froiss.,  Poés.,  1,  294,2iC4,  Scheler.) 

—  Rumeur  défavorable  : 

Le  roy  avoit  accueillie  lîetliisacb  en 
çrant  bayne  pour  Vexclame  cruenx  et  la 
lame  diverse  qui  eouroit  sur  luy.  (FrOISS., 
Chron.,  XIV,  64,  Kerv.) 

ESCLAMER,  V.  a.,  appeler  : 

Li  pons  estoit  sor  l'eve  qui  a  non  es 
ancianez  escriplures  Orondez,  meisniez  on 
Vesclamoil  le  fer  el  pais.  (Godefroi  de 
Buillon,  Kichel.  2249S,  1»  37».) 

ESCLAMME,  S.  f.,  Cimeterre  : 

Esdamme,  s.  f.,  tuikessworde.  (Pals- 
GRAVF.,  Esclairc,  p.  284,  tiénin.) 

EscLAN,  esclaoii,s.  m.,  sorte  de  petite 
voiture  pour  transporter  les  marcban- 
dises,  traîneau  ; 

Et,  en  cesie  propre  nuit,  Ust  aussi  des- 
cbarpier  la  bombarde  qui  estoit  en  sa 
gallep,  et  sur  une  esclan  le  list,  a  force  de 
pens,  Irainner  devant  ledit  cliastel.  (Wa- 
VhiN,  Anchienn.  Chron.  d'Enylet.,  t.  II, 
p.  130,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Und  petit  csclaon  fait  sur  quatre  roilles. 
(1419,  Lille,  ap.  Lapons,  'Gloss.ms.,  Bibl. 
Auiiens.) 

Esclan  a  rouwet.  (Ib.)  , 

Le  corps  fu  mis    sur  un  esrlnn  et  trainé    ' 

a  Moniaucoii.    (Trahis,  de   France,    p.  39, 

Chron.  belg.) 
Un?  eschtn  a   rou-wot.  (ISIS,   Lille,   ap. 

La  FoDs,  Oloss.  ms.,  liibl.  Auiiens.) 

ESCLANAGE,  S.  m.,  transport  sur  un 
esclan  : 

Pour  le  sacquage  et  esctanage  d'une 
keuwe  de  vin  xil°  s.  0385,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.' 

Cf.  Esclan. 

ESCLANC,  voir  ESCLENC. 
ESCLANCHIER,  VOir  ESCLENCHIER. 
ESCLANDE,   voir  EsCANDRE. 
ESCLANDER,  VOlr  ESCLANDRER. 
ESCLANDIR,  VOlr  ESCLANDRIR. 
ESCLANDRE,  Voir  EsCAKDRB. 

ESCLANDRER,  csclander,  y.  a.,  outra- 
ger, déshonorer. 

Et  aucune    li   disoieut  :  Pren  une  belle 


femme,  et  mue  ton  babit,  .si  que  tu  n'es- 
clamlres  pas  les  autres.  (Légende  dorée, 
.Maz., 11333,  1°  50'.) 

Laquelle  suppliante  soy  voyant  ainsi  es- 
clandee  et  deshonnoree.(1452,  Arch.  JJ  181, 
pièce  229.) 

j        Le    pape  peut    estre  jugé    par  homme 
'    humain  quant  son  crime  est  notoire  et  tel 
que  loute  I  église  est  esclandree   pour  luy. 
(Le  Songe  du  vergier,  I,  126.) 

Ayez  tousjonrs  bonne  bouche,  car  c'est 
pechié  et  honle  que  de  esctandrer,  or  scan- 
daliser nuUuy.  (Palsgrave,  Esclairc, 
p.  720,  Génin.) 

Tel  est  l'arrest  faict  a  nature  humaine 
Par  l'éternelle  essence  souveraine 
Au  ti'mps  qu'Adam  les  humains  esetandra. 
(E/isl.  du  Cheval,  giis,  Poés.  fr.  des  xT°  et  xvi°  s., 
in,  286.) 

—  Diffamer,  divulguer  des  choses  défa- 
vorables : 

Et  comme  nouvelles  sont  tantost  esclan- 
dres, lui  fut  comiité  coiiinie  Hercules  avoit 
Dijauire  a  mouillier  deuiand^'e.  (CoDECT, 
llist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f''  19=.) 

Ou  manière  que  la  chose  ne  fust  es- 
clandee.  (1438,  Arch.  JJ  188,  pièce  50.) 

—  Aggraver  : 

Ou  soit  mis  soufre  sur  charbons,  et  le 
malade  reçoive  la  lumee  a  uug  luel  mis  en 
sa  bouche  la  leste  bas  aftin  qu'il  ne  des- 
cende en  la  poitrine,  car  il  pourrnit  ei- 
clandrer  la  maladie.  {Le  grant  Herbier, 
I"  93  v°,  Nyverd.) 

ESCLANDREUX,  adj-,  Outrageant,  dés- 
honorant, scandaleux  : 

Ouques  en  nul  temps  ladite  ville  n'avoit 
receu  oiillruiiie,  injure  ne  violence  de  vos 
subgez  ne  aussi  de  vos  ennemis  aussi  es- 
clandretix  (20  uov.  143.3,  Lett.  des  magist. 
de.  Dijon  ou  D.  Ph.  le  lion,  Arch.  mun. 
Dijou,  B.  434,  u"  18.) 

ESCLANDRIR,  esclaudir,  v.  a.,  outrager 
déshonorer  : 

Dirent  en  ouUre  lesdicts  ambassadeurs 
que  pour  encore  plus  esclandiir  le  roy  et 
esuuiviiir  le  peuple  coulie  ly,  je  fis  ces 
mesnies  lauguapes  preschier  eu  la  ville  de 
liriiiies.  (I..  Chastki.l.,  Chion.  des  D.  de 
Bourg.,  111,33,  Buchon.) 

De  quoy  j'avois  pris  si  grand  desplaisir 
et  coiirrou.\  alleucoutie  du  roy.  couuie  de 
le  faire  aiusi  esclandrir  par  tels  non  vé- 
ritables rapports.  (ID.,  ib.) 

Car  il  corrompt,  ce  scay  je  bien. 
Tous  cenix  de  vie  et  de  menrs 
Qui  vont  regardant  mes  joueurs 
El  gianilement  les  esclantlil. 
(Elot  Dajiebkai,,  Litre  de  la  dealilerie.  f  20'',  éd. 
1507.1 

Sa  promesse  n'a  pas  tenue; 

Elu  a  rompu  son  maria^'e. 

—  Rompu?  que  dis  tn,  dur  c  on  rage  ? 

Trop  saiDcte  parsonne  esclnndis. 

0  bouflie,  garde  que  tu  dis! 

(itysl.  de  la  Pass.,  4155,  C.  Paril.) 
Et  a  vou^  tous  (les  disci|iles)  dis  et  afferme 
Que  tous  reste  nuit  me  l.iirrez 
Et  par  crainte  m'eselandirez. 

(Ib.,  18339.) 

—  Divulguer,  en  parlant  de  choses  dé- 
favorables : 
Ce  très  deshonneste  poinct  esclandrit  de 


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401 


plus  en  plus  sa  mauvaise  vie.  (La  MarchEj 
Mém.,  intro;!.,  c.  4,  Michaiul.) 

ESCLANEE,  -  année,  esclaniee,  -  anniee, 
s.  f.,  la  charge  d'un  esclan  : 

Esclanniees  de  pierre?.  (xv«  s.,  Lille,  np. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  esrlannee  de  hellebucqz  fpoissons). 
(1523,  Lille,  ib.) 

Esclaniees  de  pierres.  (Bélbune,  xvi*  s., 
ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  198.) 

Cf.  Esclan. 

ESCLANER,  c^rlenner,  v.  a.,  transporter 
sur  un  esclan  : 

Les  bans  défendent  d'esclaner  quesnes 
avant  les  rues  de  la  ville.  (1459,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Passer  le  rouleau  sur  une  terre  ? 
Hercbier  et  esclaner    une    terre    semée. 

(1385,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.   ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Esclenner.  (Ib.) 

Herctiier  et  esclaner  une  terre  bénie. 
(145S,  ib.) 

Cf.  Esclan. 

ESCLANIEE,  VOif  ESCLANEE. 

ESCLAON,  voir  Esclan. 
ESCLAPE,  s.  f.,  éclat  : 

De  menues  esclapes  de  bois.  (Evoni.me 
Très.,  p.  184,  éd.  1.555  ) 

Et  venant  au  chœur  ou  estoieut  les  pau- 
vres sœurs,  vont  descbapeler  les  belles 
imapes  devant  leurs  yeux,  faisant  voler  les 
esclapes  par  dessus  elles,  qui  leur  don- 
noient  de  mauvais  coups.  {Le  Levain  du 
Calvinisme,  p.  144,  éd.  1611.) 

—  Taille  : 

Car  il  y  a  des  en  fans  de  grand  esclappe 
et  corpulence,  qui  requièrent  plus  de  sé- 
jour pour  leur  maturité.  (JouB.,  Err.  pop  , 
l'°  p.,  III,  2,  éd.  1587.) 

ESCLARAToiRE,  adj.,  destiné  à  éclairer: 

A  Allain  Sellen  vitrier,  pour  3  voyerines 

esclaratoiref.   faite?    nu  dit   chancel."  (1523, 

Compte  de  F.  Le  Conte.  Arch.  S.-Inf.,  G  108.) 

ESCLAHCHIR,    VOir  ESCLAHCIR. 

ESCLARCIIISSEIIE.XT,  VOir  ESCLARCIS- 
SEMEN'T. 

EscLARciE,  esclarcye,  s.  f.,  moment  où 
il  commence  à  faire  clair  : 

Un  jour,  au  matin,  sur  {'esclarcye  du 
souleil  levant.  (U'AuTON,  Cliron.,  Iticbel 
5083,  f»  loO  V».) 

Avant  Vesclarcyeda  jour. lia.,  t6., Richel. 
5082,  f«  38  r».) 

EscLARCiER,  -  sier,  V.  n.,  briller, 
paraître  : 

Si  conimnnsait  tantost  la  forest  a  esclar- 
sier.  (Hisl.  de  Joseph,  Richel.  2455,  f»  9  v».) 

EscLARciR,  -  arsir,  -  archir,  eclarcir, 
esclaircir,  esclercir,  verbe. 

—  Act.,  faire  briller  : 

Deus    ait  merci    de  nus    e  si  beneissed 
nus;  esclerzisset  fil  laee  sur  nus.  {Liv.  des 
T.  m. 


Ps.,  Canibridfre,    Lxvi,    I,    .Michel.)    Var., 
esclerrisset.  Lat.,  illiistrel. 

—  Eclairer  : 

Vien,  Dame,  rien  :  Asses  as  escUrcii 

Ces  champs  tieareuz,  ou  a  preseut  sejoame 

Ton  orieut. 

(ScEVE,  Délie,  cclxxv.) 

—  Fourbir  : 

Commencierent  a  fourbir  leurs  bachines 
et  a  esclarcliir  leurs  espees.  (Fnoiss  , 
Citron.,  VIII,  183,  Kerv.) 

—  Neutr.,  faire  jour,  briller  : 

Li  nais  s'en  va,  li  jors  est  asclarvis. 

(Les  loh..  ras.   Beroe  113.  f°  ■ï''.) 
Jusqn'al  demnin  que  li  jors  esclarci. 

ai>.) 

Jnsc'a!  demain  qae  i!  fu  asclarci. 

(II..,  f»  23''.) 
Li  jors  apert  et  li  anbe  esclami, 

(Girb.  de  iletz,  p.  45-2,  Stengel.) 
Toute  en  eclaicist  ia  cnntree 
Et  la  cité  toute  eu  Qamboie. 

\D(jlop.,  -2767,  Bibl.  elz.) 
Et  quant  il  eselarchi  et  on  vil  la  claries. 
Ganfrey  et  sa  gent  snnt  veslus  et  alourncs. 

(Gaufre!/.  2574,  A.  P.) 

—  Faire  des  éclairs  : 

Et  commença  fort  a  tonner  et  a  esclarcir, 
et  la  terre  commença  trembler.  (Mir. 
histor.,['>  188S  éd.  1479.)  Impr.  esclartir. 

—  Act.,  expliquer,  faire  connaître,  dé- 
clarer : 

Por  mins  faire  esetarchir  le  lettre. 

(«ose,  Vat.  Oit.,  f°  1-27^) 
Si  com  son  bec  ouvri 
Por  esclaircir  snD  cri. 

(Ysopel  II,  fab.  xwi,  Robert.) 

Que  ycelui  duc  tenist  au  dit  roy  les  con- 
venances que  il  li  avoit,  les  quelles  il  ne 
esrlarsissoit  point.{Cliron.de S .-Den.,ï{.ichit\. 
2813,  f-  408=.) 

Par  la  teneur  de  ces  présentes  lettres 
leur  déclarons  et  esclarcissons  que  toutes 
personnes  qui  par  sentence  auront  deservi 
a  estre  bannies  il  les  puissent  bannir  par 
jugement.  (1322,  Arch.  JJ  61,  f»  121  v».) 

Comme  vous  qui  avez  hors  du  vulgaire  obscur 
Esclarci/  vostre  nom  a  tout  xage  futur. 

Ua!»  DR  LA  Taille,  San I  fur.,  i,  éd.  137-2.) 

—  Infin.  pris  subst.,  aube  : 

Il  enlrfrent  eus  par  detant  l'esclarcir. 

(Les  Lnh.,  ms.  Beroe  113,  f»  11''.) 

—  Esclarci,  part,  passé,  clair,  dont  les 
mailles  sont  peu  serrées,  en  parlant  d'un 
haubert  : 

Il  prent  trois  poi  de  l'ermin  qu'ot  Testi 
Parmi  les  mailles  de  l'anberc  esclarci, 
Enver  Raoul  les  jeta  et  j  di. 

(B.  de  Cambrai,  r.v,  Le  Glay.) 

—  S.  m.,  aube  : 

Sor  nos  veoi-oat  demain  a  ï'esclarci. 

(Les  Loh.,  ms.  Bfrne  113,  F  :•*.) 

Si  reserai  ci 

Le  matinet  u  l'esclairci. 

(Parton.,  7373.  Crapelet.) 

E.scL.\Rciss.\NT,  -  tilt,  part,  prés., 
brillant; 


Quant  li  solans  clers  et  esclarcissans 
Le  [s]  fierl  es  armes... 
(Ilaccab.,  B7.  .Stengel,  Ricisla  di  filologia  romarua, 
187.Ï.  p.  83.) 

Et  sa  face  ert  resplendissans 
Conme  solauz  esctarcissens. 
(Macé  de  la  Charité,  Uible,  Richel.  401,  P  177''.) 

EscLARcissEMENT,-  ckissemeut,-  sisse- 
ment,  s.  m.,  éclair  : 

En  ceste  année  en  Beauvoisis  feurent 
merveilleux  tonnerres,  choruscations,  es- 
claircissemens.  (Juv.  des  Urs.,  Hisi.  de  Cli. 
VI,  an  1401,  éd.  1614.) 

—  Fig.,  lumière,  clarté: 

Qn'a  lui  alez  parler  a  Y escl»rchissemenl . 
(ilaug.  d'.Xirjr.,  Rihel.  76r).  f  18  i".) 

—  Déclaration,  explication  : 

Sus  l'article  de  l'eritement  des  anfanz 
ledit  Lnys  il  est  desel.Tirié  en  ceste  manière 
que  li  diz  Loys  ne  sera  tenuz  de  hériter  ses 
anfanz  jnsqnes  a  ta  t  que  li  dit  enfant 
aient  enfant  masle  ou  fumelle  né  de  leurs 
cors,  et  entredeux  demoure  le  comte  de 
Flandres  en  poair  que  elle  puisse  estre  for- 
faite,  se  licas  aveuoit  que  elle  puisse  estre 
forfaite,  selonc  le  forme  decest  esclarcisse- 
vient  ci  dessus  escript.  (1315,  Arch.  JJ  52, 
1"  96  V».) 

Qui  sera  obeissans  a  tenir,  garder  et 
acomplir  de  point  en  point  le  dit  et  l'or- 
dennnee  on  esclarci  s  ssmcvn  que  nous  en 
ferons.  (13-i3,  Arch.  JJ  61,  f»  101  r".) 

Ordenance  ou  e.<!clarsissemens.  (Ib.) 

Elle  feroit  plus  a  plain  esclarchissemenl 
de  son  droit.  (Juillet  1329,  Ch.  de  Madame 
d'Artois,  Arch.  C.-d'Or,  B  486.) 

Pour  Vesclarchissement  du  contenu  de  la- 
dite procuration.  (1570,  Charte  de  Ponthieu, 
Grenier  301,  n»  3,")0,  Richel.) 

—  Bruit  éclatant  : 

Sonent  cil  grasle  et  cil  cor  durement; 
Grant  fa  la  Doisse  et  Vaclarci^ivenient  ; 
Contre  paiens  vont  François  Oereraent 
(Roncisv.,  p.  13o,  Boardillon.)  Imprimé  esclarlisse- 
menl. 

ESCLARDIR,  cc!.,  vPrbe. 

—  Act.,  éclairer,  rendre  plus  clair: 
Esclardir,  allueido,claritico.  (liloss.gall.- 

lat.,  Richel.  1.  7684.) 

Pour  esclardir  \u?  veniues  de  la  chambre 
du  maistre.  (1409-10,  Compt.  de  l'H.D. 
d'OW.,exp.  réparât,  dom.,  Arch.  mun.  Orl.) 

Fault  repparer  et  esclardir  tontes  les 
vitres  de  la  cliambre  du  roy.  (4  mai  1474, 
Compt.  du  R.  Hené,  p.  85,  Lccoy.) 

—  Réfl  ,  devenir  plus  clair  : 

Le  jour  paifjnoit  la  nuyt  forment  en  soi/ 
esclardissant.  (Uoi  Renk,  OEhv.,  ci,  89, 
Quatrebarbes.) 

—  Neutr.,  faire  clair,  faire  jour: 
Esclardir,    faire   cler,   insereno.   (Gloss. 

qaU.-lal.,  Richel.  1.  7684.) 

—  Act.,  déclarer,  expliquer,  justifier  : 

Lejor  de  Peulecoste  empres. 
Qui  de  la  Paçque  est  assez  près, 
La  doace  dame  debooneire 
Qui  voloit  la  chose  parfeire 
Crut  le  miracle  et  ectardi 
.    Qu'elle  avoit  fet  le  mardi 
D'emprps  la  Pasque  eu  cel  enfant. 
(J.  LemarchaiNT.    Slir.    de    S.-D.,   m^.    Chartres. 
P  0'-.) 


402 


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Saufî  plus  a  plain  csclardir.  (10  mai  1432, 
Ste  Croix  de  Quimperlé,  Arcli.  Fiuist.) 

Et  puis  que  uns  acteur  a  fait  conveuir 
aultre  en  jugemeut  s'il  deffauit  l'adjourne- 
luent  rtcordé,  il  est  tenu  en  l'aniaude  de  la 
court  et  es  despens  a  la  partie  adverse... 
Et  doibvent  estn?  prejudiciaulx  :  pour  ce 
que  la  somme  soil  csclardie  jouste  le  .xxvi. 
lîhapitre  et  s  ilz  ne  sont  esclardis  \e  juge 
doibt  procéder  en  l'action  s"il  n'y  a  aultre 
exceplioD.  {Coût,  de  Bret.,  f"  17  r°.) 

Si  aucunes  cliouses  ne  sont  esclardies. 
{Coût,  de  Bret.,  ms.  S.-Brieuc,  in-fol.,  f°  l'-.} 

Le  esclardir  en  la  meilleure  entente.  (Ib.) 
—  Esclardi,  part,  passé,  éclairé  : 

Bien  orenl  esploitié  par  son  l'aube  esclardie. 
{Aye  d'Avign.,  139-2,  A.  V.) 

EscLAiiDissEMiiNT,  S.  f.,  déclaration, 
explication,  éclaircissement  : 

Approuvant  les  conîtihitions  aultre^- 
l'oys  sur  ce  faicles  et  en  donnant  esclardis- 
sementel  augmentation  sur  icelles. ..(Coifsf. 
de  Brel.,  f"  194  r».) 

ESCi.AREOR,  esclairetir,  s.  m.,  celui  qui 
éclaire,  ce  qui  éclaire  : 

Pouns  nus  bien  mettre  itel  title  que 
bien  pot  estre  appelé  lucidarie,  ce  est  a 
dire  esclareor.  [Lucid.,  ms.  Oxf,  Dodl. 
Uouce  270,  i"  86  r».) 

La  monnoye  faicte  a  Paris  est  marquée 
d'un  A  (comme  celle  de  certaines  autres  \ 
villes  ha  d'autres  lettres  pour  sa  marque), 
et  on  ha  opinion  qu'elle  soit  la  meilleure  : 
laquelle  opinion  vient  de  ce  qu'où  pense 
»qu  il  y  ait  plus  à'esclaireurs.  (H.  Esxie.nke, 
Precell.,  p.  loi,  Fcugère.) 

EscLAUGiER,  V.  8.,  déclaref  : 

E  Dens,  dist  Caries,  le  dreil  en  rsclargiez. 

{Roi..  3891,  Mûller.) 

Par  ço  n'en  voil  cnnter, 
Anceîs  voil  escUrger 
Des  epactes  truver 
Cum  Ips  devnin  guarder. 

(P.  DE  Thaun,  Cumpoz,  3123,  Mail.) 

—  Soulager  : 

Co  disl  II  reis  :  Seignur,  vengiez  voz  doels, 
Si  esclargiez  vos  talenz  e  voz  coers. 

{Roi.,  3G-27,  Millier.) 

Ooant  l'emperere  ad  faile  sa  jnslisa, 
E  esctargiee  est  la  sue  grant  ire. 
En  Bramimnnde  ad  cUrestientet  mise. 

(/*.,  3988.) 

ESCLAUGiR,  esclergir,  verbe. 

—  Act.,  faire  briller  : 

0  Deus  des  hoz,  convertis  nus,  e  escler- 
gis  lu  tue  face,  e  si  sérum  salf.  (Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  lxxix,  7,  Michel.)  Lat., 
illustra. 

—  Éclairer  : 

En  esclargissent  nostre  entendement. 
(C/i.  de  1295,  Arch.  Mus.,  vit.  50.  pièce 
298.) 

—  Déclarer,  démontrer  : 
Je  ne  fais  pas  cecy  pour  avarice,    mais 

pour  garder  mon  droit  heritaige,  el  pour 
esclargir  la  vilonuie  et  mauvaise  traison 
que  le  faulx  Iriste  et  ses  complices  firent  a 
mon  père  pour  le  chasser  d'entour  du  roy 
et  hors  de  son  pays.  (J.  d'Abras,  Meliis., 
p.  90,  Bibl.  elz.) 


Et  aussi  qu'il  soî'f  esclargl.  {Slat.  de  Par., 
ms.  Yat.  OU.  2962,  f"  37''.) 

—  Inf.  pris  substanliv.,  point  du  jour  : 

Il  leva  le  matin  al  esclargir. 

(Ger.  de  Rouss.,  p.  32.S.  Michel. 'i 

—  Esclargi,  part,  passé,  clair,  brillant  : 

Esclnrgiz  est  !i  vespres  cum  H  jnrz. 

(Roi.,  1807,  Millier.) 

Quant  le  jor    fu  esclargis.  {Que.ile  du  .S. 
Giaal,  Richel.  12582,  f" 32  v».) 

La  lune  raia  bêle,  le  temps  fn  esclargis. 

(Gaufreij,  91SU,  A.  P.) 

EscLARGissEMENT,  S.   m.,  Clarté  du 
jour  : 

Ainz  que  viegne  le  jor  ne  Vesclargissement. 

Qlaiig.  d'Aigr.,  Uichel.  766,  f  Si  V'.i 

ESCLARIEIEMANT,      VOir       EsCLAUltEE- 
MENT. 

ESCLARIER,   VOir  ESCLAIRIEB. 

ESCL.\RIM.VNT,  VOir  ESCAllIlIANT. 

ESCLARIR,  voir  ESCLAIRIR. 

ESCLARissEMENT,  esclan:,   escler.,  s. 
m.,  clarté  lumière,  point  du  jour  ; 
Duc  Buef  nous  assailli  ains  Vesclairisieinenl. 
{Maiigis  d'Aigrem.,  ras.   Monlp.  H    247,  f  164''.)    ' 
Tant  qu'il  virent  le  jnr  el  Yesclerissemcnt.  \ 

(Simon  de  Potiillr,  Uichel.  3fi8,  r  145'.) 

—  Fig.  :  j 
Li    esclarissemenz  de   tes   paroles  enlu-    1 

mine    et   entendement     done   aus    petiz.    I 
(Psaut.,  Maz.  258,  f»  153  r».) 

ESCLAROIER,  escluiroier,  aclar.,  verbe. 

—  Act.,  éclaircir,  mettre  au  jour,  dé- 
voiler : 

Sachies  raouM  bien  la  précise  esclarola, 
Car  il  ferl  dn  branl  qui  bien  tranch-». 
(G.  d'Ilanslone,  Uichel.  -25516,  f»  37  v».) 
jQni  la  veist  Foulque  sor  tons  aidier, 
Destre  et  seoestre  les  rens  esclairoicr  ! 
(IICRB.  Leduc.  Foulij.  de  Cand.,  p.  •23,  Tarbé.'i 

Por  la    honte  de   son   cuer  esctaroier. 
{Chron.  de  S.  Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f'>  242'.) 

—  Neutr.,  s'éclaircir  : 
Il  fait  les  rens  esclaroieir  lai  ou  il  puet 

venir  la  hache  en  la  main,  illist.  de  Joseph, 
Richel.  2455,  C  55  v°.) 

A  ceuls  qui  premiers  et  derrains 
Sont  bien  faisant  el  qui  les  rains 
Font  frémir  et  nclairoier 
Par  biau  jouster  et  tournoier. 
(.■Watriq.,  Dit  de  haiile  honneur,  v.  69,   Scheler.) 
Oui  fait  les  rains  esclaroier. 
Qui  fait  chevaux  soubz  lui  ploier. 

(Ms.  Genève  179'''»,  f  8G  r".) 

ESCEARS,  S.  m.,  signe,  indice  : 
De  l'onsime  (signe)  est  tels  li  esclars  : 
Li  vent  vendront  de  toutes  pars 
Et  venteront  moult  durement... 

(Les  IV  Signes,  Uichel.  837,  f°  113'.) 

ESCLARSIER,  VOlf  EsCLARCIEB  . 

ESCEARSIR,  voir  ESCLARCIH. 

ESCLARSISSEME\r,  VOir   EiCLABCISSE- 
MENT. 


EscEARziMENT,  S.  m.,  déclaration  : 

Lesqneles  ordenances,  correccions,  es- 
clarzimens,  rel'orinacions  et  pronuncia- 
cioDs,  nous  voulons  estre  tenues  et  gar- 
dées enlerineiuent.  (1317,  Arch.  JJ  56 
f  102  v°.) 

ESCLASSER,  VOir  ACL.iSSER. 

1.  ESCL.VT,  esclait,  s.  m.,  démc;iibre- 
ment,  partage  d'un  bien,  d'un   héritage  : 
Cil  vesqui  jusqu'à  tant  que  Diei  le  vont  avoir; 
La  mon  vint  qui  le  prisl,  ne  pot  plus  remanoir, 
S'e.vlaiz  li  convint  faire  et  partir  son  avoir. 
(Le  DU  du  Buef,  ap.  Jub.,  Noue.  /iiT.,5.  44.) 

2.  ESCLAT,  S.  m.,  caillots  : 
Puis  lur  trenche  chefs,  mains  e  braz 
Que  rais  e  gules  e  esclaz 
Lur  eopaot  si  des  cors  e  raie 
Sur  la  fresohe  erbe  qui  balaie. 

^BE»..  b.  de  Horm..  II,   1-267,   Michel.) 

Cf.  ESCLACE. 

3.  ESCLAT,   voir  ESCLOI. 

ESCLATABLE,  adj.,  qui  peut  éclater  : 

Telle   bonne    culture    servira    aussi    de 

corriger  aucunement  l'aigreur  importune 

des  grenades  :  non   l'adoucir  entièrement, 

I    cela    ne     se    pouvant    faire    par    artifice, 

quoique  par  divers  remèdes,  aucuns  s'en 

efforcent,  uon  plus  que  dcngarder  d'escla- 

I    ter  les  esclalabtes.  (0.  de  Sebr.,  Th.  d'agr  , 

VI,  26,  éd.  1605.) 

1.  ESCLATE,  S.  f ,  éclat  : 

j       ITsclates   de  gries.    (1417,  Lille,   ap.  La 
j    Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Sorte  de  bâton  : 

De  quodam  baculo,  vocuto  esclale,  in 
capite,  solo  ictu  percussit.  (1367,  Arch.  JJ 
99,  pièce  g.) 

2.  ESCLATE,  -  aite.  aclate,  sclale,  s.  f., 
race,  génération,  tribu  : 

Memprities  eirt  de  maie  pari. 
De  pute  rsrlote  >  l  de  malart. 

(Bnl,  ms.  Mnnicb,  24S6,  Vollm.) 
Traîtres  fol  de  pute  nale, 
Trai  aves  le  votre  esclale. 
(Eleocle  et  Po/i».,  Richel.   375,   ("58''.) 
Lo  queil  livre   nekedent    en   après   dist 
estre  overt  parmei  lo   leou    de    la  sclate 
Juda.    [Dial.  St  Greg  ,   p.   259,   Foerster.^ 
Lat.,  per  leonem  de  tribu  Juda. 

De  base  esclale.  {Dial.  anime  conqneren- 
tis,  ms.  Epinal,  Bonuardot,  Bomauia,  Vy 
p.  277.)  Lat.,  iuiimi  geueris. 

Et  mi  homme  seur  seront 
Que  seignor  après  moi  auront 
De  m'esclailo  et  de  mon  liiîoaige. 

(Dolop.,  3307,  Bibl.  elz.) 

Tu  es  estrais  de  pute  esclale. 

(Del  Conle  de  Poil-,  Ars.  3527,  f"  174».) 

Bien  trait  a  Vesclate  et  al  lia 

Dont  il  issi. 

(L'EscOtt/lle,  Ars.  3319,  f°  71  v».) 

Entrecriz  naistra  en  Babiloine  d'une 
malvaisse  fenie  de  Vesclate  Dan.  {Dou  Di- 
ciple  et  dou  mestre,  Richel.  423,  f°  88'.) 

Li  deciples  demande  :  Pourquoi  ne  fist  il 
.1.  autre  honme,  si  l'envoiast  pour  celui 
qui  perduz  estoit.  Li  mestres  respont  :  Se 
Deus  eust  fait  .l.  autre  home  et  il  l'en- 
voiast, adont  n'aparlenist  pas  la  reançons 
a  Vaclate  Adam.  {Moral,  Richel.  12381, 
t»  325  r«.) 


ESC 

Pour  ce  que  l'eu  seust  que  toute  csclate 
Jovoit  estre  coupauble  de  chel  uccLié.  iSu- 
drac,  Ars.  2320,  §111.) 

Les  enfans  de  .x.  ans  et  de  mains  ne 
sont  encore  acomplis  en  cel  fait,  et  l'es- 
date  n'est  encore  acouiplis  ne  meure  en 
euls.  (76.,  §  18i.) 

—  Au  plur.,  rejetons,  petits  enfants  : 
Dunlies  comencerent  alsim^ut  a  lui 
curre  li  noble...  et  doneir  lur  filz  a  lui  ]ior 
norrir  al  tôt  poissant  sanior;  dunkes  alsi- 
raent  de  boue  sperance  ]ur  esclates.  {Bial. 
de  S.  Greg.,  p.  6i,  Foerster.)  Lat.,  bouae 
spei  suas  soboles. 

ESCLATÉ,  esctauté,  esclavoté,  adj.,  percé 
de  coups  d'ëpée  : 

Cy  vent  nu  garsonn  eselilé ; 
La  resonn  comfnt  vus  ert  monstre. 
{The  Trealise  o{  Waller  de  Biblemorih,  p.  17.'?. 
Wrishl.) 

La  glose  anglaise  est  :bilagged  witswir- 
ling  :  le  nis.  de  Cambridge  et  la  marge  du 
nis.   Arundel   portent  :  esc/aro(e;  la  pre- 
mière glose  est:  bispirnel  (marqué). 
AssPt  avéra  dft  eselantez 
Ky  des  chivaus  fat  esclos. 
(The  Trenlise  o{  Waller  de  Biblesworth,  p.  173, 
Wright.) 

La  glose  anglaise  est  of  swirtingges  :  le 
ms.  Arundel  porte  en  marge  esclavoz. 

EscLATEEMENT,  adv.,  franchement, 
hautement  : 

Que  a  tous  elle  parlast  esdateement,  hani-    j 
tement   et  bardiement.  (Ménagier,  I,  184, 
Tar.,  Biblioph    fr.) 

ESCLATEis,  -  eiz,  -  is,  vac.irme,  tu- 
multe : 

Grant  bruit  et  grant  esdateiz  de  glaives. 
(Citron,  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  240".) 

Graut  bruit  et  grant  esclatis  de  lances. 
(li.,  t.  I,  I"  233»,  éd.  1493.) 

EscLATELER,  V.  H.,  vûler  en  éclats  ;       ! 
Sil  fierl  cd  l'c^cn  dp  Castcle 
Que  la  lanre  tote  eselatele. 

(Parton.,  Richel.  19152,  f»  154'.) 

ESCLATER,  -  aller,  v.  a.,  briser,  faire   ' 
voler  en  éclats  : 

En  i"enl  fai-in?  esclater  le  long  bois. 
(ROHS.,  ilascar.,  Cart.  p.  uo  combat,  Bibl.  elz.; 
Eclaltez  luy  la  mâchoire.  I 

(Perri.n,  Poès.,  f  56  t",  éd.  1661.)  , 

—  Esclatant,  part,  prés.,  de  nature  h  se 
briser  : 

Jeunes  ormeaux  pour  faire  des  maucbes 
aux  maillets  de  fer  dont  on  frappoit  sur  les 
coings  a  rompre  ladite  masse,  pour  ce  que 
les  manches  de  cbesne  estoient  trop 
esHalans.  (1436,  Compl.  pour  le  redifiem.  du 
pont  d'Orl,  Arch.  mun.  Orl.,  reg.  io3o-36, 
ap.  Mantellier,  March.  fréq.,  II,  417.) 

—  Esclalé,  part,  passé  : 

One  c8  soiipir  le  fra  d'an  flamboyant  esclair 
Esclalté  da  tonnerre. 

(Ro.vs.,  FJég.,  xxiï,  Bibl.  eU.) 

ESCLATEux,  a'ij.,  qui  éclate  ? 

La,  si  dn  bon  Chalié  une  jambe  blessée 
Par  Veselaleuj  malheur  ne  fust  si  lost  cassée, 
El  Baubetiere  n'eust  an  bras  esté  blessé, 
Pieça  La  Hunauciaye  de  la  fust  dorhassé. 
(I.es  E/forIs  el  Assauts  faicis  et  donnez  a  LUiiijnen, 
Poés.  fr.  des  xv°  el  xvi"  s.,  VI,  328.) 


ESC 

ESCLAriEK,  adj.,  de  haute  origine,  de 
bonne  race  : 

.\'ouf(ue3  mais  esprevier  ne  vy 
Plus  genl  ne  plus  amé. 
Plus  joiant  ne  plus  esclalier. 
I  (G.  ïIach.,  Poés.,   Riche!,  y-221,  f»  72^) 

—  Généreux,  franc,  confiant  : 

A  cellui  qui  te  aura   fait   injures  exhibe 

toy,  moustre  toy  esclatier  et  privé  plus  que 

a  cpllui  n  qui  In  te  es  preseuté  suppliable 

et  honteuz.  {De  vita   Chrisli,  Richel.    181, 

.    f"  47».) 

Et  comment  il  les  appella  affectueuse- 
ment et  desiramment,  en  soy  rendant  a 
eulz  esclalier.  {l'b.,  f»  62''.) 

—  Qui  a  trop  de  confiance  en  soi,  pré- 
I    somptueux  : 

La  bonne  femme  ne  doibt  pas  estre  trop 
esveillie,  esclaliere  et  h.Tntie.  {TU.  duxv's., 
Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amien?.) 

—  En  parlant  de  chose,  qui  appartient 
à  un  homme  de  bonne  race,  noble,  géné- 
reux : 

Cesie  OBTre  dont  je  mtult  ra'elTirz 
Mîelz  en  valt  et  pins  en  est  fnrz 
El  bone  et  bêle  el  escinlierc. 
(EvRAT,  Genèse,  Richel.  l-2f;7,  f»  38  r".) 

Je  loeroie 

Qu'a  ses  gens  faciens  bone  chiere 
Lie,  hononrable  et  esclatiere. 
(Machadt,  Prise  d'Ale.r.,  6109,  Mas-Latrie.) 

EscLATiRREMENT,'adv.,  franchement, 
hautement,  ouvertement,  pleinement  : 
Le  se  commence  a  aviser 
Que  puis  que  il  s'en  veut  aler 
Ne  ne  le  porroil  relenir 
S'en  la  voie  devoil  morîr, 
Que  mieus  vaut  a  sou  escient 
Qu'il  loi  doiuît  csclalicrement 
Le  cnnjîé  que  en  reiniant. 

(Adf.net,  Cleom.,  Ath.  3Ui.  C  .U'.i 
Monll  l'en  mercienl  li  baron 
De  ce  que  si  enliereraent 
Et  si  Iros  est'latiercmciit 
Met  lui  et  sa  gent  a  bandon 
Pour  ans  aidier  de  lor  raison. 

(Id.,  ib.,ifAZi.) 

ESCLATL'RE,  ecldlure,  s.  f.,  éclat: 
Les  exostof  PS,  caries,  et  edatures  des  os. 
(Dalesch.,  Chir.,  c.  i.) 

ESCLAUNDRE,  VOir  ESCANDRE. 

esclm;té,  voir  Esclaté. 

ESCLAU.X,  voir  ESCLOT. 

esclave,  s.  L,  syn.  d'esclavine,  vête- 
ment d'élolTe  velue  : 

Par  la  couslume,  les  manans  et  hiibitaas 
de  la  paroisse  la  ou  une  l'ersonne  eulacliee 
de  lèpre,  a  esté  née  et  baptisée,  sont  tenus, 
si  ledit  entaché  le  requiert,  luy  délivrer, 
en  ladite  paroi5se,maison  poursa  demenrel 
un  châlit,  lict,  manteau,  esc/ntie,  table,  pla- 
teau, et  autres  menues  utensiles  de  bois 
et  terre.  (Coût,  de  la  Saille  et  Bsill.  de 
Lille,  Nouv.  Coût,  gén..  Il,  922.) 

P.-ê.  faut-il  lire  manteau  esclave,  man- 
teau slave. 

EscLAVEi.RR,  V.  u.,  perdre  ses  clous  ; 

L'aubers  ne  ront  ne  n'esclavelte. 

(Atltii,  Ars.  3312,  f»  108''. 


ESC 


403 


EscLAVEit,  V.  a.,  enclaver  : 

Comme  nous  eussions   plusieurs  fiez  et 
rerpfiéMr/areïenlacbastpllpriedeDrueps 
(i.'ÎO?,  Arch.  JJ4i,  f»58  r».) 

ESCI.AVINAGE,  S.   m.  ? 

nomus  sita  in  AguvUeria  Pictav.  in  qua 
tenetur  esclaviuagiui'n  Pict.,  que  vocatiir 
i  esctavinage.  (127.5,  j\.-D.  la  arande,  S.  Di- 
dier, Arch.  Vienne.) 

.VI.  s.  et  .vin.  d.  de  Vesclavinage.  (Arch. 
J  192%  pièce  64.) 

ESCLAviNE,  eschaviiie,  s.  f.,  sorte  d'é- 
toffe velue,  robe  faite  de  cette  étoffe  : 

II  vous  convient  errant  alapiner, 
Les  esclavines  et  les  bordons  prenez, 
El  les  hoaziaus  el  les  chaspiaos  fenlrez. 

(Les  Loh.,  Ars.  3U3,  1°  15''.) 
Trove  s'esehavine  velue. 

(Tristan,  II,  30,  Michel.) 
Une  ganela  aveit  veslae 
De  nn  esclavine  ben  velue. 

(là..  Il,  p.  98.) 
A  loy  de  pèlerin  qui  de  France  fast  nés, 
V esclarine  et  le  palme  el  les  bourdons  lieres 
A  pris  Comumarans. 

(Clier.  an  cijgne,  379i,  Reiff.) 
D'une  esclarine  ert  afflebles. 

(barman  le  Gallois,  1079,  Stengel.) 

Si  prist  bourdon,  escharpe  et  esclavine, 
•■t  s'atapina  au  mieuz  qu'il  pot.  (Mén.  de 
Bel-us,  199,  Wailly.) 

Et  plus  velaz  c'ane  esclavine. 
(Dame  qui    conchia    le  presire,    ras.    Berne    351 
r  ST*.) 

El  plus  velas  c'une  esclarine. 
(De  Constant  Duhamel,     S28,  Montaiglon  et    Ray- 
nand,  Fatil.,  IV,  193.) 

Les  geui  i  sont  vcstues  de  granj    faeilles  de  vigne 
Et  sont  mit  pins  velu  que  n'est  une  esclarine. 
(l'a  Dit  d'arcntnres,  Trébulien  ) 

Ilec  saraharra,  esclavine.  {Gloss.  de  Glas- 
gow, llpyer.) 

St  Joban  qui  estait  vestu  &esclavine. 
(Mir.  du  monde,  ni  s.  La  Sarra,  p.  79 
(.^havanues.)  ' 

Esclavine,  f.  nn  capot  comme  un  capu- 
chon de  marinier.  (DuEz,  Dict.  fr.-all.lat.) 

—  Sorte  de  dard  ou  javelot  : 

Armez  dp  diverses  armenres  et  gariiiz 
d'ars  et  saietes  ferrées,  et  d'esclavines  vin- 
rent de  uuit  ùudit  prieuré,...  icellui  varlet 
fery  de  sa  dite  esc/nu/iw  Bichart  père.  (1394 
Arch.  J.J  146,  pièce  338.) 

EscLAvoxAssE,  S.  f.,  sorle  d'étoffe 
velue  : 

Pelleterie  de  toute  bonne  robe  vaire, 
dout  la  peuur  tàiesclavonasse.  {Ane  f^taluts 
du  péage  de  Paris,  ap.  Duc,  Vares.) 

Cf.  ESCLAVIN'E. 
ESCLAVOTÉ,  voir  ESCLATR. 
ESCLECHE,  voir  ESCLIOE. 
ESCLECIIIER,  voir  ESCLICIER. 
ESCf,EIRIER,  voir  ESCLAIRIEB. 
ESGLEIRIR,  voir  ESCL.ilRIR. 

ESGLEii,  S.  m.,  ascendant,  en  terme 
d'astronomie  : 


404 


ESC 


ESC 


ESC 


Iço  (li  Solcih)  fait  sa  charicre, 
Ki  nen  est  dreiluriere  ; 
Anceis  vait  en  rseirm 
K  par  ço  prnvel  l'em 
Que  quant  il  vait  de  loin, 
Ne  sont  nienl  li  juro  lung. 

(P.  DE  Thaon.  li  Cimpoz,  381,  Mail.') 

K  c'est  zodiacus, 

Ki  en  esclein  vait  sus. 

(ID.,   ib.,   397.") 

E  s'ele  est  en  esclem, 
Saciej  dune  pruvet  i'em, 
On'en  ccle  lunaisun 
Avrum  bêle  saison. 

(iD.,  ;/'.,  2G11.I 

ESCLEMiR,  esclimir,  \erlw. 

—  Réfl.,  s'assoupir  :, 

Il  semelle  tôt  en  seanl, 
Pieça  n'ot  mais  de  loisir  lant. 
Et  quant  il  si-  t'est  esilniiis 
Seil  que  mestier  li  aroil  lis. 

(Parinnop..  WàS.   Crapelet.) 

Cuit  en  sa  cambre,  envis  s'est  endormis  : 
D'Aoseis  pense,  dont  milt  est  esmaris. 
Un  raoll  petit  s'est  li  mis  esclemis. 
Es  Tons  on  angle  que  Ficus  li  a  tramis.... 

(Anseh,  Rirbel.  "93,  (    58'.) 

Qnanl  Gondrehnes  ot  parler  l'enfant, 

An  trel  le  roi  Anseis  vait  errant; 

Par  devant  lui  rael  maintenant  l'enfant  : 

Rois  Anceis  s'aloil  cselimissanl, 

Uois  Gondrebues  li  ala  tout  contant 

Comment  li  enfes  s'en  veaoil  acourant... 

(W.,  r  69=.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Et  qnanl  li  dame  est  esclemie 
Pont  doit  faire  si  coie  noise 
Qne  nns  n'i  canle  ne  n'envoise. 
(Poët.  fr.  av.  1300,  t.  IV,  p.    1339,  Ars.) 

—  Act.,  fig.,  calmer  : 

Faussni,  quant  en  çon  ne  remir 

Que  cuers  c'oo  ne  puet  escleiiUr 

A  lonc  de  Diu  s'araonr  assise. 

(Vas  de  le  moil.  Richel.  3'5,  f°  337''.) 

ESCLENc,  esclanc,  endencq,  ajj.  ^ 
gauche  : 

Nn  firi  pas  de  main  esclenclie 
Qnar  le  branc  n'i  fisi  nac  arest. 

(l'eroevnl.  ras.  Montp.  H  249.  f>  89».) 
Qui  ne  la  sert  d'enliir  corage 
Ne  pnet  passer  ce  hisdeus  pont, 
Car  li  deables  s'i  repont 
Qui  a  loz  çaus  lieve  les  planches 
Qui  la  servent  a  mains  esclinclu's. 
(.G.  DE  CoïKCi,  ilir.,  ms.  Brux.,  f°  23''.) 
As  mains  csclanclies. 
(Id.,  a.,  ms.  Soiss.,  f°  24''.) 
Renart  se  seijne  a  roein  esclenelte. 
Bien  toU  que  n'i  a  mestier  genche. 
(Itennrt,  14179,  Martin. 1   Var.,    esclenge   <iMéon.) 

SI  fieit  le  hardel 
De  la  hache  a  la  mein  esclanclie 
Si  grant  cop  qne  le  hardel  trenche. 

(//..,  23-268.) 

Ja  de  main  droite  ne  i'esdeiique 
Ke  puisse  faire  tel  mescief. 
iB«  ho«teui  Menestercl,  Sip.  3ah..Œur.  de  liuteli., 
1,301.) 

Les  Hongres  et  Vallaques  chevauclioient 
selon  ycelle  (rivière),  avec  leur  puissance, 
a  la  droite  main  ;  et  les  Turcqz  a  Ves- 
clenche,  a  prant  efl'oit.  (Wavrin,  Ancliieiin. 
Chron.  d'Englet.,  Il,  132,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 


Le  suppliant  frappa  icelni  Andicet  le 
Noir  en  ['esclanc  braz,  au  dessus  du  conde, 
un  cop  tant  seuleuient,  dont  mort  s'ensuvt. 
(1407,  ArcU.  JJ  i62.  pièce  i6.) 

Icellui  Manise  feust  navré  au  cnsté  de 
Yesclanche  bras.  (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce 
259.) 

Le  suppliant  frappa  du  raillon  sur  la 
hanche  et  s,;r  le  neu  de  la  cuisîe  esclanche. 
(1413,  Arch.JJ  189,  pièce  H3.) 

Le  bras  esclenc.  [Ev.  des  Quen.,  p.  147, 
Bibl.  elz.) 

Une  porte  pièce  a  Yenclencg  costé.  (18 
août  1347,  Cart.de  F/i«es, mlx,  Hautcœur.) 

—  Fig.,  en  parlant  de  chose  autre  que 
les  membres  : 

Celle  sites,  ce  dit  li  ver?, 
Estaçainte  de  .nu.  portes 
Qui  ne  sont  u'escliinehes  ne  lottes. 
(RcTEB.jk  Voie  de  Parad.,  Richel.  I634,f°  90 r°.) 
Au  people  distrent  li  faur  preslre 
A  droit  faire  esclanche  et  seneslre  : 
Envoies  nous  Susanne  querre. 
(VOroluge  de  ta  mort,  Richel.  994,  f  34».) 
Onques  chose  de  mère  née 
Ne  fn  pn  tel  point  ligaree 
Ne  de  si  hideuse  fagon 
Qu'elle  iert  a  \'escle,tehe  parçon. 
(Watriqcet,  Uireoiras  dames.  09,  Scheler.) 

EscLENCHE,  ' S.  f.,  le  bras,  l'épaule 
gauche  : 

Li  brans  cole  devers  l'esclence, 
Od  le  carnail  Irence  l'orelle. 

l  Part  on..  9S' -2,  Crapelet) 

ESCLENCHi,  adj.,  gaucher  : 

Quant  vdus  perchevoz  une  personne 
esclencUie,  au  porter  baptisier,  il  fut  pre- 
mier couchié  sur  le  bras  esclenc,  dont  il 
tient  a  sou  préjudice.  El  pour  tout  ne 
pœult  l'en  faillir  de  premim-  eouchier  et 
porter  l'enfant  sur  le  droit  lez.  {Evaiig.  des 
Quen.,  p.  147,  Bibl.  elz.) 

ESCLENCHiER,  csclancMer,  esclenguier, 
esclenkier  idj.,  gaucher  : 

Willelmus  'Esclanchier.  (1237,  Cens. 
Grand-Beaulieu,  p.  142,  Arch.  E.-et-L.) 

h'Esclencliier.  {lb.,p.  153.) 

Donai  mon  gaige  pour  trover 

tin  chevalier  pour  loi  prnvpr 

En  la  conrt  qu'il  ne  devoit  eslre 

Droitz  chevaliers  de  sa  main  désire. 

Or  fst  issi  du  chevalier 

Qne  vous  l'avez  let  esclanchier 

Et  puis  qne  vons  conquis  l'avez 

A  Tons  est  qne  vons  me  poez 

La  riens  doner  que  mielz  je  voil. 
(R.  DE  HoD.,  ileraugis,  ras.  Vienne.  f°"l6°.) 
Ancnn  sont  esclenkier,  s'usent  de  le  seneslre. 
(Gilles  li  Moisis,  li  Estai  ries  Cures  et  des  Cape- 
lains,  I,  368,  Kervyn.) 

Li  esclanckiers  n'est  mie  meshaingnies. 
{Bigestss,  ms.  Monip.  H  47,  f»  2S6^.) 

Sunt  esclenqjiier.(Serm.  lat.-fr.,  xiv°  ?., 
ms.  de  Salis,  f  29  r».) 

Levus,  esclenchier.  {Gloss.  de  Conches.) 

—  N'être  pas  esclenchier,  à  peu  près 
comme  nous  di.sons  ne  pas  y  aller  demain 
morte,  pour  dire  être  plein  d'ardeur  à  : 

Pie  le  trovastes  pas  de  ferir  esclenkier; 
De  lui  seul  a  senr  vus  l'oi-jcn  atargier. 
(fioam.  d'AliJ.,  f°  30'",  iilichelant.) 


D'aid'er  les  siens  n'est  esclanchiere . 
IG.  DF.  CoiNci,  ilir.,  ms.  Soiss..  P  21'"  et  ms. 
Brnx.,  f»  23^.) 

Hoians  s'escrîe  comme  ber  : 
Signer,  ne  soies  esclenguier  : 
Cados,  el  cil  qui  iert  ses  nies 
.loreot  que  siens  en  est  li  oies. 
Et  qu'il  i  venront  mort  n  vif. 
(Gaetier,  'i'sle  et  Galeron,  Richel.  375,  f°  296«.) 

àMais  cil  ne  sont  pas  esclenguier, 
Ains  ireocent  lies  et  pomoos. 

at;  fSOl'.) 

N'aies  del  bien  ferir  merchi. 
Gardes  ne  soies  esclenguier 
Del  bien  ferir.  del  detrencier. 
(Eteocleet  Polin.,  Richel.  373,  t°  345.) 

ESCLEXNE,   voir  ESCLASEB. 

ESCLER,  ascler,  ascUer,  s.  m.,  Esclavon, 
mot  devenu  synonyme  de  païen,  infidèle: 

Ne  se  doutaient  Sarrasin  ne  Escler. 
(.Gar.  te  Loh.,  t"  chaus.,sviu,  P.  Paris.) 

U  celés  (lois)  k'establircnt  Sarazin  et  Escler. 
(Garn..  ne  de  S.  Thom.,  13313.  f»  21  r°.) 

Tostet  isnelement  sor  mon  cheval  montez. 
Que  bien  le  recnnnnîîsent  Sarisio  et  Escler. 

{Guide  Bourg.,  1313,  A.  P.) 

Le  parole  entendirent  qui  fn  due  as  Ascters. 

ILes  Chelifs,  Richel.  12338,  T'  66'  ) 

Et  Mahon  qui  no  loy  vol  el  fist  estorer. 

En  qui  croient  paycn,  Sarazin  et  Escler. 

(nist.  del'.er.  de  Blav.,  Ars.  3143,   f  126  r».) 

Quand  la  noisse  oirenl  ceus  Saracins  .iscliers, 

Che  eslnient  don  zaslel  isns  [h)  ors  as  verziers. 

{Prise  de  Pampel.,  p.  121,  Mnssafia.) 

ESCLERCIH,  voir  ESCLARCIR. 

ESCLERE,  voir  ESCLAIRE. 

ESCLEREMENT,  VOir  ESCLAIRE-MEST. 

ESCLERGIR,  VOlr  ESCLARCIR. 

ESCLERIEMANT,  VOir  ESCLAIRIEEMENT. 

ESCLERIER,  VOir  ESCLAIRÏEK. 

ESCLERISSEMENT,  VOir  ESCLARISSE- 
MENT. 

ESCLERZIR,  voir  ESCLARCIR. 

ESCLic,  voir  EscLis. 

1.  ESCMCE,  escUche,  escleche,  escicle, 
s.  i.,  éclat  : 

Par  tel  air  l'at  trnssee  e  brandie 
Qu'envers  le  ciel  en  volent  les  esclices. 
(Rot.,  722,  Muller.;  Le  ms.  porle  escicles. 
Ch'entro  ses  pung  l'o  frait  e  brisée, 
Conlra  lo  ciel  ne  fa  voler  l'esclice. 

(.Roi.,  ch.  11.  Teste  de  Venise.) 

Lors  li  ont  la  lance  baillie  ; 
Par  tel  vertn  l'a  cil  brandie. 
Qu'il  en  fait  voler  les  esclices. 
(.Flaire  el  Blance/lor,  V  vers.,  718,  du  Ménl.) 
Lor  lances  par  escliches  volent. 

(.Cristal  el  Clarie,  Ars.  3316,  f  341'.) 

Ilec  spatula,  esclice.  {Gloss.  de  Glasgow, 
Meyer.) 

Et  fery  sur  le  varlet  de  ce  baston  qui 
fust  sec,  duquel  en  sailli  une  esclice  en 
î'ueil  de  sa  femme  {Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour.  c.  6,  Bibl.  elz.) 

—  Démembrement,  partage  d'un  héri- 
tage : 


ESC 


ESC 


ESC 


403 


Toutes  esc/ic/ips  fie  fief?,  soient  esclichees 
par  veadition,  partition,  don  on  porlion  de 
quiat,  doibvent  droits  de  reliefs,  et  sem- 
blables choses.  (Coût,  de  Boulenois, 
cxxxvlil,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  39'.) 

En  matière  de  reprinse  desdites  mai- 
sons et  lierilages,  frareuseté  fait  a  préférer 
a  proximité,  et  escleche  a  frareuseté.  (CoiU. 
d'Armentières,  m,  Nouv.  Coût,  gén.,  II, 
923.) 

—  Dans  les  exemples  suivants  il  pré- 
sente l'idée  d'un  objet  de  parure  tailladé, 
frangé  : 

J'ai  chaaces  de  Bruges  fattices. 
Argent  pel  por  mètre  en  esclufs. 

(Du  Mercier,  Robert,  p.   151.) 
Et  chnscnn  (oiseau)  porlnit  les  ronlears 
De  sa  plnme,  senz  autre  esclice 
Porter,  fors  sa  propre  pelice, 
Sanz  contrefaire  les  Iionours. 

(KusT.  Descb.,  Œuv.,  Il,  32.   Tjrbé.) 
A  Corart  Groslé  pour  deux  esmonehoirs 
d'esciîsse  par  manière  de  bannières.  (Comp- 
tes royaux,  1403-1423,  Arcli.) 

Eclisse  appartient  à  la  langue  moderne 
où  il  a  le  sens  général  d'écl.it  allongé  de 
bois  et  plusieurs  acceptions  particulières. 

Patois  normand,  édiche,  éclat,  morceau. 
On  dit  aussi  dans  ledépartement  de  l'Aube 
esclisce,  éclat.  Pic,  éclecUe. 

2.  EScucE,  esclisce,  esquiche,  s.  f.,  se- 
ringue : 

Bugeur  d'eaue  par  lequel  les  enfans  ge- 
tent  l'eauB  Tuu  a  l'autre  de  loing,  la  quele 
eaue  est  en  un  estrument  crues,  loue  et 
roont  lequel  est  apelé  esquiche.  (H.  de 
MONDEVILLK,  Richel.  2030,  f»  79''.) 

—  Au  fig.,  esclice  de  venin,  celui  qui 
dégorge  le  venin  : 

Fol  arrogant,  esclisce  de  xienin,  menteur, 
injurieux.  (G.  Chastell.\i.n,  l'cr/iJ  mal 
prise,  Kervj'n.) 

EscLicEMENT,  escUsseiuent ,  escliche- 
ment,  esclipsement,  s.  m.,  démembrement, 
partage  d'un  bien,  d'un  héritage  : 

Non  obstant  esclicheinent  de  fief.  (Juill. 
1329,  Cft.  de  Madame  d'Artois,  Arch.  C 
d'Or,  B  48d.) 

Nous  apperccvons  très  notable  desmam- 
brance  de  noz  contez  dessus  diz,  terres  et 
autres  noblesses,  laquelle  samblablement 
seroit  en  grant  doniaige  de  nous,  de  noz 
successeurs,  escUchenienl  et,  perde  de  nos- 
tre  heritaige.  (1349,  Arch.  JJ  78,   f  14  r".) 

Journeulx  de  terre  ou  environ,  lequel 
(Gille  Racbine)  en  a  vendu  et  esclipsé  la 
moitié...,  laquelle  vente  et  esclipsement  fu 
fait  par  le  conseil  de  maistre  Hue  CaiUeu. 
(1415,  Doc.  inéd.  sur  la  Picardie,  iv,  114.) 

Si  c'eftoit  en  pays  ou  la  couslume  souf- 
fre que  le  fief  soit  esclichié  de  autant  que 
le  quint  peut  valoir,  saches  que  l'escli- 
chement  sera  tenu  aussy  haultement  que 
le  propre  fief.  (Bout.,  Somme  rur.,  l"  p., 
f°  118>,  éd.  1486.) 

L'esclissemenl  de  fief  touche  et  regarde 
seulement  au  seigneur  duquel  le  fief  seroit 
tenu.  {Charl.  de  Bain.,  ci,  3,  Nouv.  Coût, 
gén.,  il,  126.) 

EscLiCETE,  -  chete,  -  ette,  eclisscte,  es- 
clipseste,  s.  t.,  dimin.  d'esc/tce,  petits  mor- 
ceaux de  bois  avec  lesquels  on  faisait  des 


ouvrages   rapportés,  des  paniers,  des  cor- 
beilles : 

Chappeaui  de  roses  en  eclisseles. 

(Rose,  Vat.  Ctir.  Ii92.  f  5-2=.) 
En  escHceles. 
(Ib..  Vat.  Chr.  15>2.  f  i8''.i 

En  escUchetes. 
(Ib.,  Vat.  Otl.  1212.  f°  SI*".) 
Chapiaus  de  Dors  en  escHceles. 

{11/.,  7475,  Méon.) 
Leur  donnes  chapians  en  esclipsestes. 

(/*.,  ras.  Corsini,  f»  51''.) 
Ame  dévote,  après  que  par  la  grâce  de 
ton  loyal  amy  tu  auras  cueilly  ces  belles 
fleurs  il  les  te  convient  arrengcr  sur  une 
belleet  gente  esclicetle.  (Chapelet  de  la  Vir- 
ginité, de  l'esclicette,  Fréd.  Godefroy.) 

ESCLicEURE,  S.  f.,  éclat  : 
Quant  GadiOers  la  lance  qu'il  lenoit  roide  et  dore 
A  fait  voler  en  pièces  par  mainle  escUceure. 

(noum.  d'Alir.  P  ■24<',  Michelant.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  éclichure,  écla- 
boussure. 

ESCLicHE,  voir  Esclice. 

ESCLICHEMENT,  VOir  ESCLICBMKNT. 
ESCLICHETE,  VOir  ESCLICETE. 
ESCLICHIER,  voir  E?CLICIER. 

ESCLiCHON,  S.  m.,  cordon  frangé  qui 
serre  la  bourse  : 

Une  bourse  de  corporal  de  velours  ver- 
meil a  vers  esclichons.  (Invent,  de  S.  Amê, 
vers  1469,  Arch.  Nord.) 

Cf.  la  dernière  signification  de  esclice. 

1.  EscLiciER,  -chier,  esclissier,  esclisier, 
eelissier,  escligier,  ecligier,  esclechier,  elicier, 
éclipser,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  éclats,  en  pièces,  faire 
voler  en  éclats  : 

Les  escus  treient  et  escltssrnl. 
Ilaumes  effondrent  t-t  dcbrisseut. 
(Ren.    de   Beacjec,    /(    Biaus   Desconneiis,  2134, 
Ilippeau.) 

Escus  fendent,  hiauuies  escîicent. 

(In.,  ib.,  5599.) 

Les  lances  eslicereiu  et  peçoient  par  irox. 
(S.  Bon.,  Sax-,  cclxxxiii,  Micliel.) 
Mais  U  ctievaliers  a  brisie 
Sa  lance  et  en  trois  esclichié. 

(Durmars  le  Gallois,  1677,  Stengel.) 
Bien  se  lièrent  al  aprochier. 
Si  qu'il  font  les  escus  percier. 
Les  lances  escîicent  et  fraingnent. 
Des  cors  et  des  cheraz  s'enpaignent, 
Lor  escus  fendent  al  hurler, 
Et  lor  helmes  font  enbarer. 

(Ib..  7035.) 

—  Réfl.,  voler  en  éclats  : 

La  hanste  briset,  s'esclicet  jnsqn'as  pnini. 
(Roi.,  1359.  Mùller.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

A  Pierctieval  grant  cop  donna 
Sor  l'escn  a  11  ors  flamboie, 
Mais  la  lance  esclice  et  peçoie. 

(Perceval,  ms.  Mous,  Potvin,  p.  123.) 

—  .\ct., démembrer,  partager,  en  parlant 
d'une  propriété,  ce  qu'on  appelait  autre- 
ment esbrauclner  : 


Requérant  en  grant  instance  que  ledite 
vente  je  comme  sires  voulsisse  gréer,  con- 
sentir et  accorder,  et  les  onze  uiuys  de 
grelin  dessus  dits  «rWc/iîer.  o=ter  el  séparer 
de  son  dit  fief  qu'il  tient  de  my.  (1371, 
Cart.  Esdras  de  Corbie,  Richel.  1.  17760, 
f»  206«.) 

Un  fief  seaut  ou  terrouer  de  Croisetes... 
esclichiet  du  fief  dudit  de  Croisetes.  (Vé- 
nombr.  des  bailliages  d'Amiens.  Arch.  P  137, 
f»  81  r».) 

L'autre  raison  si  estoit  que  tout  estoit 
d'un  fief,  en  ung  seul  corps  d'un  seul  te- 
neiueut,  car  par  ce  ne  s'i  pcivoit  diviser  ne 
départir,  ne  rien  n'en  povoit  estre  esclichié. 
(Bout.,  Somme  rur.,  1»  p.,  f»  lUii,  éd.  i486.) 

Ce  eust  esté  dommage  et  grant  perte 
pour  le  temps  a  venir,  si  la  maison  eust 
esté  ainsy  ectisee  par  partage  de  maisné. 
(Chastellain,  Chron.,  V,  19,  Kervyo.) 

Par  pareil  et  semblable  relief  et  cham- 
bellaige  sont  tenues  aucunes  terres  desdites 
baronuies,  lesquelles  ont  esté  ancienne- 
ment parties  et  esclechiees  d'ic.'lles  ba- 
ronuies pour  portion  de  quint  ou  autre- 
ment. {Coût,  de  Boulenois,  lxxxix,  Nouv. 
Cout.  gén.,  I,  33^) 

Terre  esclissee  de  pairie.  (Chart.  dellain., 
IV,  8,  Nouv.  Cout.  gén.,  Il,  48'.) 

Hnrsmis  le  cas  de  partage,  le  fief  ne  peut 
estre  démembré  ou  éclipse  au  préjudice  du 
seigneur  féodal,  et  sans  consentement. 
(Cout.   de  Melun,   ci,   Nouv.   Cout.  gén.. 

m,  441.) 

On  trouve  au  xvii'  s.  : 

Suivant  ce  nous  avons  esclissé  et  séparé, 
esclissons  et  séparons.  [18  mars  1630,  Cart. 
de  Flines,  mlxx,  p.  906,  Hautcœur.) 

—  Rén.,  être  démembré  : 

Un  fief  ne  se  peut  esclicer,  ou  desmem- 
brer,  n'est  par  le  consentemeut  exprès  du 
seigneur  duquel  il  est  tenu.  (Cout.  de  la 
Salle  et  Baill.  de  Lille,  Nouv.  Cout.  géu.. 
Il,  904.) 

Frères  et  sœurs  puisuez  du  succédant  fii 
fief  peuvent  a  leur  frère  ou  sœur  demander 
droit  de  quint,  qui  est  la  cinquième  partie 
du  fief,  lequel  quint  se  doibt  esclicer  et 
mettre  hors  de  la  totalité  ou  en  recevoir 
l'estimation.  (Coust.  de  Tournay  et  Tour- 
nesis,  p.  13,  ms.  appartenant  à  M.  Bali- 
gand  de  Mortagne.) 

—  Neutr.,  faire  des  éclairs  : 

Qui  dont  veist  et  plovoir  et  venter. 
Arbres  l'roisier  et  moult  fort  esclicer. 

(lluan  de  Bord..  3270,  A.  P.) 

—  Neutr.,  au  sens  passif,  être  partagé, 
divisé  : 

A  ce  jugement  faut  trois  choses,  et  sont 
nécessaires,  juges,  demandant,  et  deffen- 
daut,  et  eu  ces  quas  oi  il  auroit  deffan 
dant  et  demandant,  li  sires  seroit  querel- 
leres,  si  ne  seroit  pas  la  cort  ygal,  car  ju- 
gement si  ne  doit  pas  ecligier,  selon  Tu- 
bage de  cort  laie.  (1270,  Ord.,  l,  p.  275.) 

Bourg.,  Yonne,  St  Martin  sur  Ouanne, 
éclisser,  mettre,  poser  des  éclisses  autour 
d'un  membre  fracturé.  Yonne,  Puysaie, 
earicler,  faire  des  écli.<!.':es  ;  se  dit  auss  de 
l'action  de  tresser  des  brins  d'osier,  des 
branches  flexibles. 

2.  ESCLTciER,  esclisier,  esglichier,  es- 
cUncier,  verbe. 


406 


ESC 


—  Neutr.,  glisser,  dévier  : 

Li  cols  esclise,  ne  l'ail  raie  lochié. 
(les  Loh.,  fragm.  Cliàlons,  v.  s:;,  nonnard.il.') 

Li  cos  esclice,  n'en  a  mie  toudiié. 

(7J.,  ms.  Montp.,  F  176'.) 
De  l'espee  tel  cop  li  cinnne 
One  TyJens  loi  en  csloune  : 
Mais  no  l'alaiul  noienl  el  cors, 
Car  li  cols  cscliça  dehors. 
(Eteocle  el  Polin.,  Uichel.  STi,  P  41''.) 
Li   colps   desiis   le   bianine  en  escUçant- 
{Artur,  Kichel.  337,  f"  14'.) 
Mais  la  lance  ne  pol  mie  aler  adrechanl, 
Ains   passa  sonbt  i'ai>sielle  ainsi  qu'en  escHstanl. 
(Cipcris,  Uichel.  1637,  f  94  r".) 
IcfUui  Henry  sacha  son  espee  et  fery  le- 
dit baslart  un  seul  cop  sur  la  teste  en  es- 
clinçant  sur  le  costé  destre.  (1408,  Arch. 
J.I  162,  pièce  359.) 

—  Réfl.,  se  glisser  : 

Ceuls  qui  Perdicas  assistoient  espoentes 
de  ces  nouvelles  s'esul'ichennl  de  nuyt  a 
leurs  cites.  (FossiiTiEK,  Chron.  Marg  ,  œs. 
Brux.  10511,  Vil,  III,  6.) 

3.  EscLiciER,  esclkhier,  escUsser,  es- 
glisser,  esclusier,  esclipper,  verbe. 

— Act.,  avec  un  reg.  de  chose,  lancer  an 
moyen  d'une  seringue,  jeter  par  petits 
coups  : 

Et  luy  escUche  de  IVaue  au  visage  ung 
peu.  (Modiis,  !■>  98  v»,  Blaze.) 

.Mettez  le  jus  de  celle  herbe  en  l'ueil  de 
Tostre  faulcon  en  esclichant  dedans.  {Ib., 
('  94  r»  ) 

Et  Iny  soit  esclippê  de  l'eaue  sur  le  visage 
(76.,  f" "80r».) 

Je  esclisse  -  1  squjTtc  wilh  a  squyrte, 
an  instrument.  (P.^LSGR.,  EscifTirc,  p.  731, 
Génin.) 

—  Avec  un  rég.  de  personne,  seringuer: 
Icellui  Souquin  oust  commencié  a  ferir 

en  l'eaue  d'un  baston  qu'il  tenoit  et  euFt 
mouillé  ledit  Pierre,....  persévérant  dp 
mouillier  rt  eschisier  ledit  Pierre.  (1303, 
Arch.  .IJ  143,  pièce  269.) 

Le  suppliant  priul  de  l'eau  d'icelle  fou- 
lerie  et  en  esglissa  ung  pou  icellui  Colinet. 
(1474,  Arch.  jj  19S,  pièce  1043.) 

—  Neutr.,  jaillir,  éclaliousser  : 

Il  ne  faut  attendre  que  les  cocombres 
soient  du  tout  meurs  :  car  a  les  toucher 
seulement,  ils  esclissent  contre  les  yeux, 
au  grand  dunger  de  la  veue.  (Du  PiNET, 
Pline,  XX,  ch.  i,  éd.  1366.) 

H. -Norm.,  vallée  d'Yères,  écUcher,  Des 
sin,  eccHnchier,  éclabousser.  Poitou,  eqclis 
ser.  Lorr.,  Meuse,  éclincher ;  Bomg  ,  Yonne, 
éclisser,  églisser,  églincher. 

EscLicQi'iER,  V.  n.,  publicp  avec  la 
sonnette  : 

EscUcqtiier.  flo29,  Roye,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EscLiçuN,  s.  f.,  é^lat  : 

Des  lances  funl  tosl  tronçnns 
Dunl  loin  Tolenl  Viesclifuns. 

(S.  Edward  le  cimf.,  2:,H,  Lnard.) 

ESCLiEii,v.  a.,  mettre  en  pièces,  briser: 
Vait  le  duc  ferir  a  bandon 
Par  mi  l'e^cn  d'or  a  linn 
One  la  lance  froisse  e  esriie. 
(Ben.,  D.  ie  Norm.,  Il,  33664,  Michel.) 


ESC 

I.e  tronçon  hance  de  H  perche  quarree, 
Bauduo  en  flerl  sor  l'elme  tel  leslee. 
Qu'il  a  sa  perche  et  fendne  el  quassee 
Dusques  es  poins  li  est  lote  escliee. 

{Alcschans,  68  Hî,  Jonck.,  Guill.  i'Or.) 
Sonbz  les  escnz  si  onl  grans  coups  donné, 
Les  lances  brisent,  les  fois  sont  esche'. 

(Rom.  d'Aquin,  2SS6,  J.  des  Longrais.) 

ESCLiFE,  S.  m.,  appeau  : 

Tamburs  el  escUfcs  Irawes. 
(Froiss-,  Pocs  .  Richel.  830,  f»  28-2  r"  ;  Sdieler, 
II.  320,   i-2.) 

ESCLiFFER,  V.  a.,  prendre  à  la  pipée  : 
Meismes  les  oiseaus  l'onneurent 
Et  au  son  de  sa  voix  akenrcnl. 
Il  les  eseliffe.  il  les  appelle. 
Il  lor  esl  courtine  el  chapelle 
A  la  pluie,  au  vent,  a  l'orage. 
(Fboiss.,   Poés.,  Kichel.  830,  1°  354  t"  ;  Scheler, 
II,  32,  1078.) 

ESCLIGIER,  VOirESCLir.IER. 

ESCi.ir.xEMENT,  cicUnoiument,  s.  m., 
perquisition  : 

Nous  avons  vendu  a  Pierron,  abbé  de 
Corbio,...  tout  ce  que  nous  avons  a  vile 
seur  Corbyp...  en  issues,  en  entrées,  en 
ajournemens,  en  cherquemanemens,  en 
esclingnemens,  en  desgren  au  moelin.  etc.. 
{1262i  Cari,  noir  de  Corbie.  Richel.  1. 
17758,  f"  180  r».) 

Dans  plusieurs  pièces  analogues,  ce  mot, 
ordinairement  précédé  de  cerquemane- 
mens,  est  remplacé  par  rlaim,  ou  clameurs. 

Cf.  ESCLUNÔ. 

ESCLTGNIER,  esclugnier,  escluigner,  es- 
clunier,  v.  a.,  fermer  l'œil  i  demi  : 
VahVesrhiirneel  reclold'reil)  aussi  cou  s'il  sonmelle. 
(De  Vaspasien,  Uichel.  15.H3,  f"  281  r".) 

—  Épier  sournoisement  : 

Dn  voir  estes  mnnlt  estoiRuant, 

Bien  vos  alez  rsriiijnaiil 

Les  desgarnissemeoz  d'Egypte. 
fEvRAT,  GcHCiC,  Richel.    124o7,  t'  99  r".) 

Se  sonlieument  les  escIniijTions, 

Moull  trouverons  en  lor  aiïaire 

D'angles  de  coi  Dex  n'a  que  faire. 
(G.  DE  Comci,  Mir.,  ap.  Duc,  III,  87',  éd.  Didol.) 
!  Se  solilment  les  esclignons. 

I  (Viir.,  ap.  Sle-Pal.) 

On  vint  a  son  hoslcl  ;  parlonl  e^clingna  on 
Que  des  jovanx  du  roy  trouva  rn  grant  foison. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  3633,  Chron.  belg.li 

I      —  Eselignié,  part,  passé,  qui   a  l'cpil   h 
!   demi  fermé  : 

Travers,  qui  n'osoit  reposer, 

Sa  femme  comence  a  choser 

Qui   .1.  poi  estoil  esctijniee  : 

Dame,   fait  il,  ae  dormez  mie. 
(De  Haimel  el  de  barat,  Richel.  19152,  F  53  r".) 

ESCLIMIR,   voir  ESCLEMIR. 

1.  EscLiN,  adj.,  transparent  à  force  de 
maigreur  ■? 

j  II  semble  qu'on  veuille  despitter  Dieu  et 

I  nature  quand  ou  prendra  ain=i   les  mères 

I  sur  les   petits  :  car  elles  sont   si  maigres 

'  qu'elles   en    sont    quasi   escUnes.    (Calv., 

I  Serm.  s.  le  Deuler.,  p.  739%  éd.  1567.) 

2.  ESCLiN,  s.  m.  ;  faire  esclin  de  roi/aulx, 

faire  sauter,  danser  les  écus  : 


ESC 

Pour  contenter  le  feraynin, 
ÎSous  ferions  plus  d'ung  enclin, 
Qu'ung  aullre,  Je  quinze  rojaulx. 
(Poès.  altrib.  à  Villon,  Dial.  de  Mallepaye  et  de 
Suillevant,  Jonaust,  p.  209.) 

ESCLINCHE,  S    f.  î 

Une  petite  pièce  de  bois  qui  siet  en  ban 
et  en  liuaige  de  Louppoy  le  Chastel  par 
devers  Vesclinche  Asseliuet  ajoiuguaut  aus 
bois  Mons.  Appaulart.  (1333,  Arch.  JJ  09, 
f»  61  V».) 

ESCLIXCIER,   voir  ESCLICIEH. 

i.  EscLiNER,  V.  a.,  incliner,  inspirer 
de  l'inclination  : 

Li  cerf  nul  a  serpent  haine. 
Si  com  nature  les  escliue. 
(Dclirr.  du  peup.  d'isr.,  ms.  du  Mans  173. 
r  31  v°.J 

2.  ESCLINER,  V.    a    ? 

Une  pelle,  iing  ratel  et  une  fourquette 
pour  ouvrer  a  escliner  la  pouidrc  de  cinon. 
(l.ïfîS,  Béihune,  ap.  La  Fons,  Gloss.ms., 
Bibl.  Amiens.) 

ESCLII^IG^EMENT,  VOir    ESCLIGXEMRN'T. 
ESCLTNGNTER,  TOir  ESCLIGNIER. 

1.  ESCLIPPER,  voir  ESCHIVER. 

2.  ESCLIPPER,  voir  ESCLICIER  3. 
ESCLIPSEMENT,  VOir  ESCLICEME.NT. 
ESCLIPSESTE,  VOÎT  EsCLlCETE. 

ESCLis,  esclic,  S.  m.,  éclat,  tronçon  : 

Les  lances  brisent,  s'en  volent  li  esctis. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  C  ISl*".) 
Sa  l.ince  brise,  si  vola  par  esclls. 
(Gar.  le  Loh.,   2°  chans,,  xu,    p.  232,  P.  Paris.) 
Les  lances  brisent  et  volent  par  rsclis. 

(Raimb.,  Ogier,  7138,  Barrois.) 
La  lance  al  dus  peçoie  et  vole  par  esclit. 
(Th.  de  Kent,  Ges/e  d'Àlis..  Richel.  24361, 
f°  17  v".) 

Les  lanches  sont  brisies,  ne  porent  pins  softrir. 
Tôt  conlreval  les  chans  eu  votent  li  eselis. 

IGui  de  Bourg.,  2462,  A.  P.) 

Li  esclic  conlrcmont  volèrent. 

(Parlon.,  9733,  Crapelel  ) 

El  se  fièrent  en  mi  le  pis 
Des  lances  si  qne  les  escUs 
En  volent  en  haut  el  en  loins. 

(Àlrc  per.,  Uichel.  2168,  i"  16'..) 

Li  faes  le  feri  premier 
Del  bon  espiel  en  mi  le  pis 
K'il  en  fist  voler  les  esclls. 

(Ib..  r  38''.) 

ESCLISSE,  S.  f.,  traîneau  : 

Sont  tenus  tous  fermiers  dudit  esclai- 
d-ige  de  sougnier  toutes  fortes  cordes, 
charries,  esdisses.  {Slaluts  de  Méziéres,  ap. 
Duc,  Esclichium.) 

ESCLISSBMENT,  voir  Esr.LICEMENT. 

1.  EscLissiER,  V.  a.,  conduire  sur  le 
traîneau  appelé  esclisse  : 

Se  aucuns  marchons....  vouloienl  faire 
rouiUier  leurs  vins,  qui  seroient  près  du 
rivage,  sans  porter,  esclissier  ou  charrier, 
ils  doivent  pour  chacune  queue  de  vin 
.VII.  den.  comme  s'ils  estoient  esclissiez, 
{stal.  de  Méziéres,  ap.  Duc,  Esclichium.) 


ESC 


ESC 


ESC 


407 


C'est  peul-ètre  le  mêirie  mot  que  escli- 
cier,  glisser. 

2.  ESCLissiER,  voir  ESCUCIIÎR. 

EscussoiRE,  -  oyre,  -  çoire,  escUs- 
souere,  eidisoire,  s.  f.,  seringue,  et  en 
particulier  sorte  de  pompe  à  injecter  qui 
servait  en  fauconnerie  : 

11  ne  li  coïieat  pas  faire  esclicoire, 
Oaar  en  loules  saisons  avoil  la  foire. 
[Audiijier,  Méiin,  Fabl.,  IV,  -2-25.)  Impr. ,  «f /iVoire. 

Une  esclissouere  d'argent  doré,  a  getter 
eaue,  poinsonuee  dessus,  pesant  m  onces, 
XVIII  est.  Compt.  de  1420.  Dues  d^'  Bour- 
gogne, n°  4245,  Laborde.) 

Clepsedre,  que  on  appelle  escUsoire.  (B. 
DE  GoRD.,  Pratiq.,  m,  13,  éd.  1493.) 

Je  gayge  a  toy  img  gros  que  je  esclis- 
seray  oullre  ce  mur  la  de  mon  esciiS- 
soue're.  {Palsgr.,  Esclairc,  p.  731,  Génin.) 

EscUssoire,  il  sqiiizzo.  (Ounix.) 

—  Pompe  pour  lancer  l'eau  au  loin  : 
Et  avoyent    la    dedans  lari.'es  tuuneaulx 

tous  plains  d'eau  et  force  eclissoyres  et 
artillerve  a  papier.  (U'Adtos,  C.hron.,  Ri- 
chel.  SÛ83,  1-  113  v».j 

H.-Norm.,  \allée  d'Yères,  esclichoire. 
Poitou,  Vienne,  arr.  de  Ci\  ray.  Deux-Siivres, 
ecJmowére,  s.  f.,  petite  seringue  en  bois  dont 
les  enfants  se  ser^ent  pour  arroser  les 
passants  par  espièglerie,  ou  s'arroser  entre 
eux  comme  par  jeu. 

ECLISTE,    voir  ESCLISTHE. 

escIjIStrant,  brillant  : 

Virent  l'espère 
ArJuni  el  eseli.-<tiuul  cl  cltre. 

(Mtr.  de  S.  Eloi,  p.  120,  Peigné.) 
Le  voirre  qui  glare  recemhle 
Et  escHsIrant  sonef  el  plein 
Li  escouloorza  île  la  main. 
Si  11  conla  en  la  gorgele. 
(J.  Le  M.iR.H.iNT,  Mir.  de  X.-D.   de  Chartres, 
p.  50,  Duplessis.)  Impr.,  esclingdant. 

—  Fig.,  éclatant,  retentissant  : 

Elle  (Renommée)  a  plus  de  mille   basines, 
Les  anlcnnes  basses  et  sonrdes 
Pour  deviser  a  ses  voisines, 
Les  anltres  esctislrans  et  loarJes, 
Les  nnes  a  esconter  bourdes. 
Les  aalLres  a  vérité  dire. 
(,Lefr.i.nc,C/i3/«;).  des  Dam.,  Ars.  31-21,  F  19=.) 

ESCLisTHii.ecfoire,  e$cl)ste,ecliste,  s. ni., 
éclair  : 

Et  si  oonmence  li  airs  a  obscorer, 

Et  a  pIoToir  el  forment  a  toner, 

Et  cil  esclhire  l'nn  après  l'autre  aler. 

(RiIMB.,  Ojier,  11191,  Birrois.) 
Danl^es  vint  si  granz  farce  d'esclistrc  ut  de 
tonoile.  (Dial.  SI  Greg.,  p.   ICI,  Foerster.) 
Impr.,  de  fcUslre. 
Les  escUslres  et  les  tonoiles.  {Ib.) 
Le  nuit    meesma    que    AuJroiueà  s'en- 
l'uioit,  leva  une  si    graut   tormente   en  le 
mer,  et  une  si  grant  tempesfp,que  de  vent, 
que  de  tonnoirre,  que    ti'esclistre,  que   il, 
ne  se  gent,  ne  seareut  quel  part  il  aloient. 
Robert  DE  Cl^rv,  p.  22,  Riant.) 

Ses  escUslres  et  ses  esparz.  (Psaul..  Maz. 
23S,  f'SS  V».)  IV.  I 

Cel  jour   fisl    moolt  lait  (ans  de  tonnoirre  el  à'es- 

[eliste.    j 
(Berle,  '22175,  Scheler.)  > 


Celle  nnit  mauvais  temps  faisoit 
De  pluie,  d'escthlre  el  de  vent. 

(Couci,  2.428,  Crapelel.) 

Ungs  tonnoires  et  ungs  escUslres  si  mir- 
veilleux.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  141,  Kerv.) 
En  l'aultre  main  lient  les  escUslres,  pour 
fouidroyer    les    orgueilleux   gavants.  (.Mo- 
LiNET,  Chron.,  ch.  cxlix,  Buch'on.) 
AUei,  que  d'orage  el  i'eclUlre 
Soyez  vous  tons  deux  fulminez. 
Urt.  des  Aposl.,  vol.  I,  t»  0'',  éd.  1537.) 

Ce  temps  par  revulutions 
Fera  les  blanches  nuées  noires  ; 
Avec  grandes  impressions 
Causant  escUslres  et  tonnoires. 
(1527,  Prenoslicalion  de  Songe-Creux,  Vues.  fr. 
des  xv'  el  5vi'  s.,  t.  XII.) 

Wallon,  édile,  ecUslre. 

ESCLisTRER,  ec/iiid'er,  esclilrer,  v.  u., 
faire  des  éclairs  : 

Et  souvent  ecHstrer  et  esfondre  caoir. 

(noum.  d'Alix.,  P  51".  Michelanl.) 
L'air  enUanber,  braire  et  crier 
Et  esclislrer  en  maintes  pars. 

Uiose,  Val.  Oit.  121-2,  !"  I3i".> 
.1.  angro  i  tramist,  devers  le  cliîef  volant  ; 
En  semblanche  de  feu  vint  aval  descbendant. 
Quant  il  fu  entr'eus  .il.,  tel  clarté  va  rendant 
Et  si  grande  lueur  comme  eu  eselhbanl, 
Qae  luit  chil  qui  le  virent  se  vont  esbahissant. 
(fiooii  de  itaienee,  7281,  A.  P.) 

11  commença  a  esclilrer  et  a  tonner. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  51,  Kerv.) 

Qu'il  face  toner,  esclislrer,  gresler  et 
plouvoir,  (Fos«ETiER  ,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  10509,  f»  27  r".) 

La  lonnoit,  plenvoit,  escUstroit,  et  faisoit 
le  plus  impelueulxoraige  que  jamais  avoient 
veu.  (J.  MoLLNET,  Chion.,  ch.  CCCXM,  Bu- 
chon.) 

—  Fig.,  pour  exprimer  la  vivacité  de 
la  colère  ; 

Brutus  esclislrant  en  furieuse  ire,  escria 
a  la  multitude...  (Fossetier.,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.,  II,  f"  113  V.) 

—  Être  frappé  de  la  foudre  : 

On  voidl  les  plus  grandes  bestes  plus 
tost  tomber,  et  les  pins  hauts  édifices  plus 
souvent  que  les  bumbles  et  bas  esclilrer. 
(FossETiER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux. 10310, 
1"  177  v.) 

—  Infin.  pris  substantiv.  : 

On  double  les  tonnoîlles  el  le  fort  esclislrer. 
(Gilles  li  Muisis,  /(  &/<is  duu  Mon.  de  Si  ilar- 
lin,  I,    123,  Kervyn.) 

Wallon,  éditer. 

ESCLITER,  V.  a.,  barbouiller  A'escloi: 

Uengrins  lorne  son  desrier  : 
Vilains,  dist  il,  de  Ion  louier 
Veil  or  que  l'aies  le  merile. 
Le  visage  tout  li  esclite, 
Nés  cl  baulevres  et  menton. 

(lien,  coroné,  Richel.  Iil6,  i°  75  r".) 

ESCLITRER,  VOir  ESCLISTRER. 

ESCLO,  voir  ESCLOI. 

ESCLODOIRE,  VOir  ESCLOTOIRE. 

EscLOEURE,  S.  f.,  éclosion  : 
Le  trentiesme  jour  ilz  se  esclorront  (les 
faisans),   et   par   quinze  jours   après   l'es- 


cloeure  on  les  paistra  de  farine  d'orge. 
(Frere  Nicole,  TraJ.  du  Livre  des  ProuMtz 
champ,  de  P.  des  Cresceiis,  !«  112  r»  éd 
1316.)  '       ■ 

ESCLOFLE,    voir  EsGOI-I.E. 

ESCLOI,  esdoij,  escloit,  excloy,  esclo,  es- 
dat,  s.  m  ,  urine,  eau  sale  : 
Nous  beverons  Veseloi  et  le  sang  des  roncis. 

(Conq.  de  Jerus.,  1001,  Ilippean.) 

Et  si  les  fcroit  tant  pissier  qu'il  icroieut 
tou  noié  en  lor  esclal.  {Chron.  d'Ernovl 
p.  363,  var.,  Mas-Latrie.)  ' 

Un  jour  avint  k'en  un  solier  durement 
se  tenchierent  (If  s  deii.v  femes  à  Socrates) 
et  Socrates  de  dessous  si  les  desgaboit  : 
lequel  Zaulype  de  son  escloil  l'arousa.  (Li 
Ars  d  Am.,  Il,  104,  Pelil.) 

Que  nulz  ne  soit  si  hardis  ne  si  oses 
que  il  gette  quelque  ordure,  vaue  ou  escloy 
ne  aiiltre  cose,  quelle  que  elle  soit,  hors 
de  se  piaison.  {Ch.  de  la  fin  du  xiv»  siècle, 
Abbeville,  Mon.  de  t'hist.  du  Tiers  Elai,  IV, 

Pluiseurs    estoient   tellement   niartiriset 
de  soil,  que  il  leur  couvenuit  souveulefoix 
l)oireleuresc(0('(.  (.1.  Wauq.,  Merv.  d'Inde. 
2-'  P-,  <■.  XXI,  Xi.v.  de  Haui.) 
Cefto  bouteille  vous  prendre 
On  j'ay  laissé  de  mon  excloy  ; 
l'uis  le  porterez  a  maistre  Ëloy, 
Qui  est  médecin  bien  appert, 
Ailiu  qu'il  vous  die  en  espert 
Dont  se  grand  mal  icy  me  vient. 
(Farce  d'un  Amour.,  Ane.  Th.  tr.,  I.  219.; 
Chacun  esclo    d'eau    estant  en  chacune 
desdiles  seulines.   (|,:i7l,  Décl.  du  péage  dt 
Mesves,  Mantellier,  March.  Fréq  ,  m,  93.) 

Picard  et  rouclii,  édoi,  wallon  de  Mons, 
édo. 

ESCLOiE,  S.  t.,  urine  ; 

La   femme  d'icellui   Geraumiu entr 

en  sou  hoslel  et  y  priut  un  pot  de  terre 
garni  à'eseloie  el  d'autre  ordure,  et  icelle 
ordure  gelta  a  la  teste  dudit  Molin,  et  le 
gasta  très  deshonnestemenl.  (1377,  Arche 
.U  110,  pièce  302.) 

Jloiiillié  de  escloie.  (Chron.  des  Paijs-Bas, 
de  France,  etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Flaud. 
t.  111,  p.  528.) 

ESCLoixNE,  s.  f.,  dispute,  colère,  em- 
portenieat,  querelle  : 

Guillaume  Ghoudin,  qui  estoit  homme 
de  moult  dur  langaige,  dist  par  manière 
d'esdoiane  qu'il  ne  s'en  partiroit  point. 
(1406,  Arcb.  JJ  161,  pièce  176.) 

ESCLOIRE,   voir  ESCLAIRE. 

ESci.oiT,  voir  EscLoi. 

ESCLOP,    voir  ESCLOT. 

EscLOPiNÈ,  adj.,  boiteux  ; 

La  sixiesme  m:tin  appuyée 
Dessus  sa  hanche  evclopinee. 
(Decoilleville,  Tiois  pelerinaiges,  P  G8'',  impr. 
Inslil.) 

ESCLORE,  esdoure,  esclourre,  exdoure, 
esclure,  verbe. 
—  Act.,  mettre  dehors,  chasser,  exclure  : 

De  lotes  parz  les  uni  esctos. 
Lo  champ  Inr  tolent  el  lo  bos, 
De  lole-î  parz  les  avironent. 

(fini/,  ms.  Munich,  803,  Vollra.) 


408 


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Debole  et  escloii  dolor  de  ton  corage. 
(Dial-  anime  conquerentis,  Bonnardot,  Ro- 
Mania,  V,  p.  283.) 

Por  excloure  les  périls,  les  mais  et  les 
outruifîes  ■\ur  i  puiiroieut  eucor  avenir. 
(16  déc.  1314,  Ofjic.  de  Besançon,  Arcli. 
mun.  Montbéliarfl.) 

Exclos  et  luers  mis  de  la  dicte  grâce  et 
franchise,  (/t.) 

—  Faire  éclore  : 

C'estoit  un  pigeon  prius  ou  colombier 
de  Gargantua,  esclouanl  ses  petitz  sus  l'ins- 
tant que  le  susdiet  Celoce  departoit.  (Ra- 
BEL.,  Quart  livre,  ch  3,  éd.  1552.) 

On  dit  que  les  poules  esclonent  leurs 
poussins  tachetez  de  la  couleur  qu'on  leur 
met  au  devant  des  yeux  taudis  qu'elles 
couvent.  (G.  Boucuet,  Serees,  x,\ii.j 

—  Neutr.,  sortir  de  l'œuf  : 

Hz  pondent  premier,  et  couvent  deux  ou 
trois  eufz,  lesquelz  ilz  couvent  l'espace  de 
quarante  jours,  et  puis  esclusent  et  de- 
viennent petits  oyseaul.x.  (Xouvelletî'S  el 
diverr.ilés  estant  entre  les  bestes,  en  la  terre 
de  preslre  Jehan,  ap.  Jub  ,  OEuv.  de  Ruleb.) 

—  Rén.,  provenir  : 

De  l'ancien  chaos  et  confusion  s'escloyt 
la  coucurrtu  universelle  de  toutes  choses. 
(Pasuliusli,  Pour/jarler  de  la  Loy.) 

—  Act.,  fermer,  couper  : 

Notre  an^arde  ont  aperceue, 
Paisaot  sont  de  la  montagne 
Qui  sont  descendu  dans  la  plagne 
Por  esclore  noire  cemin. 
(Eleocle  et  Polin.,  Richcl.  373,  P  5fAl 

—  Esclore  un  moulin,  le  faire  cesser  de 
'moudre  en  baissant  la  pale  et  en  ouvrant 
la  vanne  : 

Une  vanne  a  esclourre  le  moulin,  a  tout 
le  treant.  (13.35.  Compte  de  OdaH  de  Lui- 
gny,  Arch.  KK  3%  f  242  r».) 

Le  suppliant  dist  que  le  moulin  ne  mou- 
droit  a  plus  de  tout  le  jour,  ainsois  Vos- 
clourroit.  (1411,  Arch,  JJ  165,  pièce  268.) 

—  Fig.,  révéler  : 

Si  vous  pri,  dame  que  j'aim  tant, 
Qne  vous  a'rsctoiez  tant  ne  qaant 
A  nul  du  monde  Tostre  amop, 
Ainz  la  celez  et  nuit  et  jor. 
(Le  dit  de  la  Rose,  lab..  Jongleurs  cl   Troueéres, 
p.  H6,) 

—  Exposer,  développer,  expliquer  : 

Nenil,  quar  bien  savez  le  voir, 
Et  de  ce,  et  de  l'autre  chose, 
Si  corne  le  vous  ai  esclose, 
Li  reconter  me  feroit  grief. 
(Chrest.,  Erec  el  En.,  Ilichel.  14-20,  P  26'.) 

Or  est  drois  que  je  vous  esche 

L'ale^orie  que  si  siet, 

Si  l'espondrai  qu'eust  me  siet. 

{Fal/l.  d'Ov.,  Ars.  3069,  f°  107°.) 

Car  ces  dignitez  dont  nous  avons  cy 
excloses  les  raisons  seront  pluslegierement 
entendues  quant  nous  en  parlerons  cy 
après.  {Rom.  de  J.   Ces.,  Ars.  5186,  ("  1''.) 

ESCbORGEMENT,  VOir  ESCOLORGKMENT. 
ESCI.ORGIBK,   voir  ESCOLORGIEH. 

Esr.i.osE,  voir  Enclose. 
F-.scLOsuRE,  esclousure,  s.  f.,  clôture  : 


Par  toute  la  forest  out  il  mort  bos  a 
leur  esclosures  et  a  eschalaz  a  leur  vignes. 
(1213,  Arch.  K  28,  pièce  3.) 

Guillaume  Largier  vint  a  ladite  «sc/ottSM)'e 
et  s'efforça  l'ouvrir  oultre  le  gré  et  volenlé 
du  suppliant,  lequel  déboutant  icellui 
Largier  le  hst  tutnber  dans  le  besal,  ou 
rase  dudit  molio.  (1461,  Arch.  JJ  192, 
pièce  25.) 

Cf.  Encloseure. 

ESCLOT,  esclou,  esclop,  s.  m.,  sabot  ; 

Giraut  Germer  se  party  du  village  île 
Fagiole  et  s'en  tira  avec  ses  esclops  ou 
soulliers  de  bois.  (1457,  Arch.  JJ  187,  pièce 
291.) 

Jehan  Chavet  laissa...  ses  esclos,  qu'il 
avoit  en  ses  piez.  (1466,  Arch.  JJ  201, 
pièce  110.) 

Je  veidz  qu'elle  [la  vieille]  deschaussa  un 
de  ses  esi^los  (nous  les  nommons  sahotz). 
(Rabel.,  Pantagruel,  Tiers  livre,  ch.  17, 
éd.  1552.) 

Passasmes  risle  des  Esclots,  lesquels  ne 
vivent  que  de  souppes  de  merlus.  (In., 
Cinquième  livre,  ch.  26,  éd.  1564.) 

Hz  le  firent  approcher  d'un  grand  mon- 
ceau de  souliers  de  huche,  alias  des  sabots, 
qu'ilz  disent  en  ce  pays  la  (Toulouse)  des 
esclops.  (Bon.  des  Pehieks,  Nouv.,  p.  282, 
Jacob.) 

—  Sabot  du  cheval,  du  sanglier,  et  par 
extension  la  trace,  l'empreinte  des  sabots, 
des  fers  du  cheval,  des  pas  du  sanglier,  et 
en  général  trace,  piste  : 

Les  esclos  sivent  parmi  .i.  val  soutL 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  t"  11'.) 
Les  esclos  sivent  parmi  un  pré  flori. 

(M.,  ms.  Montp.  Il  2 13,  C  33\) 
.c.  chevaliers  le  soient  a  esclous. 
(R.  de  Cambrai.   Richel.  2493,  f  37  ¥».) 
Il  le  ferirent  en  la  forest    et   suirent   les 
esclos  que    cil  font  qui  eumainent   monse- 
gnor  Guuvain.  yArlur,  ms.    Grenoble  378, 
f»43».) 

Et  s'en  vait  celé  part  ou  il  cuida  que  cil 

enmenassent   la   diimoiselc,  et    siiist    mis 

escloz  queil  trouva.  (/().,  Richel.  337,1'"  212'.) 

Chis   qni   es    esclns  Nasfien  se  mit.  (S 

Graal,  Val.  Chr.  1687,  f"  48J.) 

De  lui  trouver  a  grant  espoir  ; 
Les  escloz-  suit  jusqu'au  bas  soir. 
Tant  que  la  nuit  l'eu  toit  la  trace. 

(Parlun.,  5719,  Crapelet.; 
El  il  enz  en  \'esclot  l'asane. 

(;«.,  Uichel.  19132,  f°  tîC''.) 

Puis  est  11  grant  cemin  entres. 
Par  u  li  ctievaliers  s'en  va. 
Devant  lui  a  terre  esgarda, 
Si  en  a  coisi  les  esclos. 

Ulre  per.,  Uichel.  2168,  f>  2^) 

De  Gerart  querre  s'entremet. 
Apres  lui  au  chemin  se  met 
Tant  que  ses  esclos  en  trouva. 
(GiRB.  DE  MoNTR.,  la    Violctte,  4419.  Michel.) 
Or  escontez,   seisnors,  si  dirons  de  Richier, 
Qni  son  seignor  sevoit,  qu'ainz   esclot  n'i    perdié. 
(Floov..  314,  A.  P.) 
Nicolcte  0  le  pent  cors, 
Por  vos  soi  vpnus  en  bos. 
Je  ne  cac  ne  cerf  ne  porc. 
Mais  por  vos  sîu  les  esclos. 

(.iuc.el  JVjc,  p.  27,  Sochier.) 
Es  esclos  entrent  dez  suiaos. 

(Gilles  de  Chin,  2561,  ReilT.) 


De  la  besle  vit  les  esclaux. 
(Naliv.  N.  S.,   Reinsch,  die  Pseiido-Evmgelien, 
p.  65.) 

Le  roy  e  ces  countes  e  harouus  les  pur- 
siwyrent  par  le  esclot  des  chivals.  {Hist.  de 
Foulq.  Fits  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv=  s., 
p.  -J9.) 

Si  entra  li  rois  ou  droit  esclos  des  Eu- 
gles  et  des  Navarois.  (Faoïss.,  Chron.,  IV, 
188,  Luce.) 

Perceval  party  tousjours  marchant  le 
grant  gallot,  tenant  le  Irain  des  escloz  d'uul- 
cun  chevaulcheur.  (Percm>aL  f  2P  éd 
1530.) 

Telle  diligence  fist  qu'il  trova  les  esclos 
de  son  cheval.  (Gérard  de  Nevers,  II,  vu, 
éd.  1725.) 

Esclou,  s.  m.,  prlnt  of  an  horse  fote. 
(PALSGRAVE.Esciairc,  p.  258,  Génin.) 

—  A  esclos,  loc.  adv.,  à  la  piste  ; 

Or  qniert  Jnno  son  pastourel 
Tout  a  esclos. 

(Froiss.,  Poés.,   II,  31,1056,  Scheler.) 

—  Changier  esclos  ,  se  déranger  de  sa 
route  : 

Li  Sarrasin  s'entornent  isnelement  et  tnst, 
Dessi  a  lor  pertruis  ne  cangierenl  esclos. 

(Aiol,  Richel.  2!  5 16,  t°  133*.) 

—  Poursuivre  ses  esclos,  continuer  sou 
sujet,  poursuivre  sa  matière  : 

Et  je  poursuivrai  mes  esclos 
Dou  haceler  :  si  di  encore 
Qu'il  ne  doit  amer  vaine  glore. 
(B.  Dii  CoNDÉ,  /;  Coules  dou  Baceler,  19S,  Scheler.) 

—  Esclot  a  encore  désigné  la  corne  d'un 
animal  : 

I)  tent  Sun  arc,  si  traist  a  li  (la  biche). 
En  Yesclol  la  feii  devaunt, 
Ele  chai  de  mainteoaiint. 

(Marie,   Lai  de  Gugemer,  96,  Roq.) 
Li  sainglers  a  l'abai  ronpu. 
Se  li  est  tost  seure  coru. 
Et  il  ens  en  ï'esclul  l'asene  ; 
Li  bruns  espiols  li  ret  la  kene. 

(Parlon.,  593,  Crapelet.) 

Fouke  leva  l'espee,  si  ly  fery  le  dragoun 
en  la  teste  auxi  durement  couie  il  poeit.  E 
le  coup  ne  ly  malmist  de  rien,  ne  il  ne 
s'eumaya  de  rien  pur  le  coup,  tant  out  dur 
l'escharde  e  Vesclol  devant.  (Hisl.  de  Foul- 
ques Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  Uu  xiv«  s., 
p.  92.) 

Bourbonnais,  .Morvan,  Hiuto-Loire, 
Lyonn.  et  Forez.,  éclot,  sabot.  Guernesey, 
ecclot,  trace  du  pied  d'un  cheval. 

EscLOTOiR,  s.  m.,  écluse  : 

Item  fault  faire  la  deschente  du  tresbu- 
cliel,  laquelle  se  vient  assembler  audit 
vaisseau,  et  l'autre  bout  audit  seul  qui 
porte  Vesclotoir.  Item  fault  deux  potilles 
pour  celuy  esclotoir,  de  .v.  pies  d«  long  et 
un  pié  de  fornitur-.  (3  fév.  1392,  Proc. 
verb.,  Arch.  S.  22,  pièce  1.) 

ESCLOTOiRE,  escloltoire,  esclotouere,  es- 
cloutoire,  esclodoire,  s.  f.,  écluse  ; 
Quant  Jupiter  vit  ensamble 
Ses  guerriers,  ses  auemis 
Ou  fonc  d'une  valee  mis 
Ou  il  faisoient  leur  atour 
Jupiter  des  hauts  roons  d'entour 
Fist  eslans  et  viviers  crever 
Et  les  esclodoires  lever, 


ESC 


Si  fist  sonr  enls  tout  ha  bandon 
Les  iaves  courre  île  rantloo. 

(Fabl.  d-Oi:,  Ars.  ciOSO,  P  1'^.) 

Jupiter  fit  emflei'  les  mers  et  les  rivières, 
crever  estangs  et  enlever  les  escloltoires 
<iout  vicdrent  telles  erelim^s  d'eaues  que... 
{Met.  d'Ov.,  Vat.  Chr.  1686,  f»  16  v°.) 

Les  portes  des  esclotoires  (1328,  Compt. 
de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3»,  f°  86  r».) 

Cinnociclotorium,  esclotouere.  {Gloxx.  de 
Conches.) 

Cinociclotoriura,  escloloiiere.  {Gloss.  lat.- 
gall.,  Richel.  1.  7692.) 

Deux  chevilles  servans  a  Vesclotouere 
(d'un  moulin).  (1408,  Arch.  S  29.  pièce  8.) 

—  Sorte  (l'engin  pour  prendre  les  oi- 
seaux : 

Un  engin  nommé  escloutoire  duquel  on 
prent  les  oiseaux  a  la  nuit.  (1385,  Arch. 
JJ  128,  pièce  6b.) 

Lesquelz  prinrent  a  un  harnois  appelle 
esclotoueres  a  prendre  oiselles  de  nuit 
plusieurs  poissons.  (1397,  Arch.  JJ  153, 
pièce  14').) 

Les  tonnelles,  esdolouerea,  rliets,  filets, 
pantieres.  (Du  Fail,  Cont.  d'Eutr.,  xxil, 
Bibl.  elz.) 

ESCLOTOURE,  VOir  ESCLOTURE. 

Esci-OTURE,  -  toure,  s.  f.,  écluse  : 

Quaot  il  dut  en  la  roue  cbair,  le  chef  avaunt, 
Li  muoers  eut  muln,  mit  Vescloltirc  a  taaat. 
(Garn.,  Vie  (II- s.   Thom.,  Richel.  13513,  f  4  v".) 

Item  garennes  d'eau  que  il  a  des  le  gué 
feu  monsieur  Gervoise  de  Menu  jusques  es 
esclolures  du  moulin  de  Rigoneau.  (13S1, 
Aveu  de  Chaleauvieux,  Le  Clerc  de  Doiiy, 
t.  I,  f»  204  V»,  Arch.  Loiret.) 

Anoglotitorium...  gallice  esclotoure  vel 
escluse...  (Gloss.  lal.-galL,  Richel.  1.  7679.) 

ESCLOU,  voir  ESCLOT. 

ESCLOuiR,  V.  a.,  ouvrir,  faire  éclore  : 
Dien,  pour  punir  l'orgueil,  commet  une  déesse. 
Son  sein  vous  esclouit,  gardez  de  l'offenser, 
(.to.is.,  Sonn.  pour  Uelene,  II,  xxx,  var.,  Bibl.  elz.) 

ESCLOURE,  voir  ESCLORE. 

ESCLOUSURE,   voir  ESCLOSUBE. 

ESCLUBART,  S.  Dl.,  COUp  : 

Ilh  ne  dist  mie  :  Dex  vos  saut, 
Aios  le  saisi  par  ses  linbars, 
Se  li  dooe  des  esclubars^ 
Tant  li  promet  et  tant  li  done, 
Ke  tous  ses  dis  li  gueredone. 

(G.  Le  Long,  la  Veuve,  1.50,  Scheler,) 

ESCLUGNIEIt,  voir  ESCLIGNIER. 

ESCLUIGNIER,   VOif  ESCIIGNIER. 

ESCLUNG,  S.  m.,  perquisition  : 
Jehan  Capon  se  plaigny  de  ce  vol  a  jus- 
tice et  requist  que  escluny  lui  fu  adjugié  ; 
et  par  icellui  escluny  fu  trové  en  un  fu- 
mier en  la  maison  de  l'exposante  grant 
planté  des  dites  pommes.  (1401,  Arch.  JJ 
156,  pièce  389.) 

Cf.  ESCLINGNEMENT. 

ESCLUNiÉ,  adj.,  qui  a  les  fesses  dejetées, 
et  par  extension,  contrefait  en  général 
infirme  : 

Tresluit  contrez  et  escluniez 
Me    a  puis  d'ituec  aporlez. 

iParlun.    Richel.  lOl.'JÎ,  1»  166''.^ 


ESC 

Trop  est  boitens  et  escluniez. 
Ce  m'est  avis,  par  Nostre  Dauie, 
A  aprochier  le  prea  de  s'ame 
Oue  ce  miracle  si  entent. 
Se  nionlt  ne  bee  et  moull  n'entent 
A  tieus  enclins,  a  tiens  ptois. 
(G.  DE  CuiNci,  Mir.,  ms,  Soiis.,  l"  '211^,  et  ms. 
Brui.,  f"  207''.) 

ESCLURE,   voir  ESCLORE. 

'  EscLusAGE,  S,  m..  Collectif  d'écluse  : 
Avecques  le  moulin  de  Saint  Aubin  ou 
sont  moultes  vertes  et  seiches,  biez  et  es- 
clusages  appartenans  audit  molin.  (1410, 
Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303, 
2°  p.,  f°  203  v».) 

1,  ESCLUSE,  S.  f.  ;  escluse  de  Pasques,  le 
dimanche  de  Quasimodo  : 

Données  l'an  de  grâce  Nostre  Signor 
1350,  le  jour  de  Vescluse  de  Pasques.  (1350, 
Cart.  d'Aspremont,  t"  4'',  ap.  Duc.,  Pasclui 
clausum.) 

2,  ESCLUSE,  S.   f.  ? 

Crestes  ou  escluses  reboutz  et  reforgié. 
(1462,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 

Amiens.) 

esglusee,  s.  f.,  écluse  ;  a  esclusees,  lo- 
cut.  fig.,  en  cachette  : 

Les  beaux  pères  sont  fort  bonnes  per- 
sonnes, et  fuyent  la  peine  pour  l'amuur  de 
Dieu,  et  avec  ce  ils  u)eulent  a  esclusees,  et 
ne  le  redisent  point.  (Le  Macon,  Trad.  de 
Boccace,  Concl.j 

EscLusER,  excl.,  vei'be. 

—  Aci.,  barrer  par  une  écluse,  un  bà- 
lardeau  : 

Si  fist  le  flun  escluseir  et  reculeir  contre- 
mont  et  issir  fors  de  son  chaneil  et  es- 
pandre  parmi  l'isle  ou  li  legaz  et  li  rois 
Jehans  et  li  crestien  estoient  logié.  (.Mén. 
DE  Reims,  177,  Wailly.) 

Quant  il  veulent  pescherleur  estanc  d'Es- 
coussaut,  il  peveut  escluser  la  rivière  des- 
sus le  pont  et  faire  rigolles  pour  ladite  ri- 
vière escouler.  (  1339,  Cart.  de  St  Jean  de 
Laon,  ap.  Duc,  Ësclusaijium.) 

Pour  escluser  le  fossé  de  Porte-Checre, 
XIX  journées  de  fossiers  et  d'espuseurs. 
(1347,  Arch.  admin.  de  Reims,  u,  1129,  Doc. 
inéd.) 

Et  doivent  mes  dits  hommes  tenir  et  ex- 
cluser  l'eaue  au  dessus  dudit  moulin  i|uant 
il  est  mestier  de  y  mectre  appareil.  (1419, 
Denomhr.du  Baill.  de  Constentin,  Arch. 
P  304,  f»  180  r».) 

Pour  diverlir  les  caues,  les  fault  excluser 
par  bastardeaulx  (26  av.  1499,  Req.  Mot.- 
de- Ville.)  '      " 

Wacoyi  estoit  nécessaire  de  escluser  ou 
teurner  autre  part  le  bras  de  mer  (0 
Curse,  m,  9,  éd.  1534.)  Plus  haut  :  exclu- 
ser. 

—  Fermer  comme  par  des  écluses  : 

Hz  passèrent  tout  oultre  le  fossé  et  le  pou 
d'eaue  que  la  avoit,  car  en  plus  de  .XL. 
lieux  il  estoit  esclusé  de  mors  qui  y 
csloient  versez  et  couchiez.  (FROlss.CAron. , 
Richel.  2645,  f»  110''  :  Kerv.,  XI,  315.) 

Encore  y  fut  la  plus  grant  presse  quant 
les  meuues  gens  a  piéy  arrivèrent,  car 
sans  dili'erer  tous  chausses  et  tous  vestus 
ilz  entrèrent  en  l'eaue  tellement  qu'elle  fut 
esclitsee  et  le  cours  de  l'eaue  estoupé,  si 
que  par  la  force  l'eaue  sortissoit  par  dessus 
son  rivaige.  (Orose,  vol.  I,  f»  87»,  éd.  1491.) 


ESC  409 

—  Fig.,  boucher,  fermer: 
Aine  n'en  poi  estre  retenus 
Nis  quant  ma  vie  pertruisai. 
Pour  chon  ma  bonclie  a'nelasai. 
Si  en  soi  poor  félons  tenus. 

(Reclus  de  Moliess,  de  Chanté,  str.  131.  an 
Roq.) 

—  Fig.,  arrêter  le  cours  de  : 

Si  vous  di  je  qu'il  n'est  bons  né 
Qui^Ia  fesle  povist  comprendre  ; 
.Si  s  en  convient  por  vaincu  rendre. 
(Jui  nombeiroil  la  compaiagnie. 
Fox  est  qui  i  met  s'esludie  ; 
Ce  seroit  le  temps  escluser. 
(GoDEfROï  DE    P.IRIS,  Cliron.,  513G,  Bnchon.) 

—  Neulr.,  construire  une  écluse  : 
Pour  ferif  et  excluser  desieres  la  "ro^se 

tour   en    l'yaue.    (1358,    Compt.   mun.  ^de 
fours,  p.  37,  Delaville.) 

EscLusETTE,  S.  f.,  dimin.  d'écluse  : 
1^'esrlu.^ette  qui  est  encoste  leditte  navie 
(1282,  Moreau  206,  f"  72  r",  Richel.) 

EscLu.SEUR,  esclusseur,  s.  m.,  éclnsier  : 

Ung  esclusseur  au  moullin  de  Queon 
(1475,  Almenéches,  Arch.  Orne,  H  17.) 

ESCLUSIER,  voir  EsCLtCIER. 
ESCLUSSEUR,  VOir  ESCLUSEDR. 

EscOBAiER,  V.  n.,  glisser  : 
L'cspee  torne,  si  vet  escoliaianl. 

(Aliscans,  3961,  A.  P.) 

EscoBER,  V.  n.,  échapper  : 

L'anguille  ki  se  fiche  en  cel  tai,  ki  ne 
vient  vûlentiers  amont  a  la  clarté,  eschape 
et  escobe  de  nostre  roiz.  (.Maurice,  Serm  , 

f^- Jl?!\°'"^'   ^''"■'•>    conveuti    soppressi 
99,  1°  44''.) 

EscoBERT,  S.  m.  En  escobert,  locut., 
couvertement,  en  cachette  ? 
Maiz  sauve  la  grâce  Robert, 
En  traonl  ou  en  escobert. 
Il  parle  mal  des  concubines. 
(J.  Lefebvre,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  1)94, 
i"  4''.) 

EscoBicHiER,  V.  a.,  cscamoter,  enlever 
avec  adresse  : 

Certes  moull  preist  volenliers  (le  renard) 
Chose  que  il  peust  mengier 
S'il  la  pouist  cscubichier. 

(Henart,  3924,  Mêon.l 

ESCOBLE,   voir  ESCOFLE. 

EscocEOR,  s.  m.,  mari  infidèle  : 
Issi  tormentera  Deus   le  mari  escoceor. 
(Pass.  S.  Père,  Richel.  818,  f»  157  v».J 

EscocEREssE,  esquoccrcsse,  s.  f. 
femme  infidèle  : 

Liquels  ournemens  fait  les  esquoceresses 
et  les  sers  amer  en  pellerinage,  et  en  les 
aiguës  defundre.  (Vie  des  Saints,  Richel. 
20330,  f»  311'.) 

EscocERiE,  excocerie,  s.  f.,  infldélilé 
conjugale  : 

Or  sont  en  fornication,  an  avotere  au 
escocer'ie.  {Serm.,  ms.  Metz  262,  f"  6'.)  ' 

Délit  d'  (c  excocerie  «.  (1306,  Coutume  de 
Malthay,  art.  8,  ap.  Perreciot.) 

EscocuERiE,  s,  f.,  année  d'Ecossais  ; 
53 


410 


ESC 


ESC 


ESC 


Mais  TOUS  aves  a  tort  atrait 
D'Escoche  vost.e  escocherie. 
Si  aves  no  terre  escillie. 

(.Sones  de  Kansay,  ras.  Tarin,  P  50''.) 

ESCocERis,  S.  {.,  femme  infldèle  : 
Il  enseipna  as  honienz  a  porter  foi  a  lor? 
muiller?,  is?i  com  il  volunt  qufi  les  niuil- 
lers  la  lor  portant.  El  issi  com  tormente  li 
maris  si  mulier  escoceris,  issi  tormentera 
Deus  qui  forma  tôt  le  mont  lo  mari  esco- 
ceor.  (Pass.  S.  Père,  Richel.  818,  f"  157  v».) 

Cf.  ESCOCERESSE. 

ESCOCHON,   voir  ESCOINSON. 

ESCOCHONNEMENT,  VOir  ESCOISSONNE- 
MENT. 

ESCociER,  V.  a.,  décocher  : 

Or  peust  veoir  escocier  sagites,  or  le 
peusl  veoir  voler  ça  et  la  si  spessemant 
qu'il  sembloit  qe  pluie  venist  de  cel.  {Voy. 
de  Marc  Pol,  c.  ccviil,  Roux.) 

ESCOCON,  s.  m.  ? 

Et  avoit  pennes  semblables  e  espines  et 
eicocons.  {Miroir  historial,  Maz.  537, 
f"  242  r«.) 

ESCODiLLE,  S.  f.,  asphodèlB  : 
Escodille,   ou  nsfodille,  et  affrodille.  As- 
phodelus,  herba.  (DuEZ,  Vicl.  fr.-all.-lat  ) 

ESCOEIL,  voir  ESCUEIL. 

ESCOEILLTER,  VOir  ESCnEILLIER. 
ESCOEiLLiR,  voir  ESCUEILI.ir.. 
ESCOEL,  voir  ESCUEIL. 
ESCOELLIE,  voir  ESCDEILLIE. 

ESCOER,  escouer,  ecover,  esqueuer,  v.  a., 
couper  la  queue  à  : 

Aînz  qae  luit  soient  desnoe 
.Sont  li  pinsor  tnit  escof. 

(Heu.,   11o6j,  Martin.) 

Com  y  ai  mon  cheval  escûé. 
{Des   Treces,  Riehel.  12581,  f»  375  r".) 

—  An  renard,  au  renard  cnué. 

—  An  renard,  qn'il  xoit  ecoué. 

(J.-A.  nE  Baif,  le  Brave,  v,  G.) 

—  Escoé,  part,  passé  et  adj.,  ;i  qui  on 
a  coupé  la  qneuc  : 

Cbiens  escoes  et  espie?  av  je  veu  moult 
de  bons.  {Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f"  37'.) 

Singe,  difforme,  ecoité.  (La  Porte,  Epith., 
éd.  1571.) 

Le  coq  doit  avoir  la  queue  grande  et 
haute,  la  portant  redoublée  par  dessus  la 
teste,  si  toutesfois  il  a  queue  :  car  des 
esqueues  s'en  treuve  de  fort  bons.  (0.  de 
Serr.,  Th.  d'agr  ,  v,  2,  éd.  1603.) 

—  Dans  la  phrase  suivante,  il  est  mis 
pour  escouillé  : 

Leurs  pauvres  testicules  estoient  coupez 
razibus  du  cul.  dont  aucuns  en  mouroient, 
les  autres  eschappoient,  comme  pauvre 
escouez.  (Brant.,  Grands  Capil.  estrang., 
1.  I,  c.  XI,  Bibl.  elz.) 

ESCOERIE,  voir  ESCOHERIE. 

ESCOETTIER,  S.  m., fabricant  de  coëttes  : 

Simons  de  Lille,  escoetiiers.  (1428,  Va- 
lenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms-,  KM. 
Amiens.) 


ESCOEiriLLIE,  voir  ESCUEILLIE. 
ESCOEULLIR,   VOir  ESCUEILLIR. 

EscoFLE,  escoffle,  cscoufle,  esclofle,  esco- 
ble,  s.ni.  et  f.,  sorte  de  milan,  oiseau  de  proie: 
Uns  oiseans  est  qo'est  apeles  esroii/lei. 
(Bestiaire,  ms.  Monlp.  H  431,  S"  250  v".) 
On  escon/îes. 

(M*RIE,    Ysopel.  ni,  73,  Roq.) 
Li  rsehrt/les. 

(ID.,  a..  V,  79.) 
Ausi  com  la  genille  asamble  ses  pugins 
sor  ses  elles  quant  elle  voit  \  escoble  qui  li 
voit  tolir.  {Serm.,  RicheL  423,  f<>6i".) 

Il  mil  la  char  sor  soy,  et  li  chien  et  li 
esclofle\e  comencerent  a  asaillir.  {Plusieurs 
miracles,  Richel.  423,  i"  94=.) 

Li  ravissemeuz  des  escoufles  périra. 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen  ,  f  243''.) 
El  tous  ceulx  de  leur  complot  pendi  à 
haultes  fourches  et  habandonna  leur  corps 
aux  escoufles  et  aux  corbeaux.  {Grand. 
Chron  ,  Gros  roys  Loys,  xii,  P.  Paris  ) 

D'an  eseoufre  grant  et  corsa. 

(Ren.  cor.,  Richel.  1146,  f  73  r".)     % 
Escoufle,  escouble.   (Gloss.  gall.-lat.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

Or  respond,  teste  à'eseott/!e. 
(Farce  de  Giiillerme.  Ane.  Th.  fr.,  I,  332.J 
Procnrears,  jeunes  advocalz, 
EsTeillez  ainsi  comme  escouffles- 
(Les  Droîs  iwitr.   establis  SJtr  les  femmes,  Poés.  fr. 
des  xv'  et  xvi'  s..  Il,   1-23.) 
Vescoufle  a  emporté  voz  poucvns.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p.  449,  Géuin") 

^'on  redonbtans  leurs  aigles  oy  escouffles . 
(Cl.   Marot,  Suite  de   VEpistre  de  J.  ilarol,  à  la 
Royne  Claude,   Noblesse  parlante  à  France,  V, 
233,  éd.  1731.) 

—  Monnaie  du  poids  de  douze  deniers 
qui  représentait  un  escoufle  : 

IcelUii  exposant  s'en  ala  en  la  ville  de 
Ailly  sur  Noyé,  et  print  en  la  bourse  du  dit 
Nicolas  une  pièce  de  moiinoie  d'argent, 
nommée  escoufjle  du  pois  de  .xil.  deniers. 
(1392,  Arch.  JJ  143,  pièce  174.) 

Le  suppliant  presta  audit  Alexandre 
jusques  a  la  somme  et  valeur  de  .XLVlll. 
solz  parisis,  un  escouffle  monnoie  de 
Flandres  pour  .xii.  deniers  par.  (1398, 
Arch.  JJ  133,  pièce  483.) 

Une  pièce  de  monnoye  que  l'en  dit  une 
escouffle.  (1.399,  Arch.  JJ  134,  pièce  679.) 

Le  escouffle  vaull  .ii.  gros,  le  gros  .m. 
estrellins.  [Cartul.  de  Corbie,  f»  260  v»,  ap. 
Duc,  Escouffle.) 

—  Sorte  de  vêtement  de  cuir  ou  de  peau: 
Vont  en  bois  et  en  rivières. 

Et  conportent  desor  lor  moflles 
Lor  coel«3  et  lor  escoflles. 
(C.  DE  CoiNci,  Sle  Leocade,  1002,  ap.  Méon,  Fabl., 
I,  303.) 

ESCOFLEL,  escouflel,  escouffî.,  s.  m  ,  pe- 
tit de  l'esoufle  ; 

.1.  ni  d'escoufle  qui  est  bians, 
Dedeos  avoit  .iiii,  escou/liaus. 

(Henarl.  Ilichel.  1580,  f°  128''.) 
Et  aval  desceudie  faisoit 
Tous  les  eseou/lean.t  .Jes  trois  nidz. 
(Decuillet.,  Trois  Pèlerin.,  !<•  niJ,  impr.  lnstit.1 
Escouffles,    ou    escouffleaux .    (Pièce   du 
XIV'  s.,  Lille,  ap.  La  l'ons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 


En  Norm.,  pays  de  Caux,  on  dit  icoufe 
pour  signifier  cerf-volant,  sens  qui  a 
existé  dans  l'ancienne  laneue. 

1.  EscoFFRAYE,  S.  f.,  établi  : 

Escoffrayc  de  cordouannier,  bauchetto 
di  zavntino,  tabla  de  capatero.  (OuDIN. 
Dicl.  franc. -ilal.) 

2.  EscoFFR.WE,  voir  Escoffroye. 

EscoFFRET,  S.  m.,  grosse  table  on  ma- 
drier qui  sert  aux  artisans  pour  travailler  : 

Qu'ils  n'ayent  d'ores  en  avant  a  mettre 
aucunes  desdites  selles  et  pilles,  tandis. 
escoffrets,  bancs,  chevalets,  escabelles, 
tronches  et  autres  avances  sur  rue.  (1334, 
Arr.  du  Parlem.,  Felib.,  Hist.  de  Paris,  III, 
647.) 

EScoFFROi,  escofrai,  s.  m.,  établi  : 

Les  establis  ou  e!<colfrois  ne  pourront 
estre  attachez  a  fer  ni  a  clou.  {Ord.  du 
prév.  de  Par.  s.  la  voierie,  22  sept.  1600.) 

Escofrai.  (Monet.) 

EscoFFHOiR,  S.  iH.,  établi  : 

Seront  aussi  ostez  et  abattus  tous  esta- 
lages  excedans  huit  pouces  après  le  gros 
mur  es  plus  grandes  rues,  serpilieres, 
râteliers,  escoffroirs,  selles,  tonneaux, 
billots,  troncs  et  pièces  de  bois...  (Ordonn. 
du  prév.  de  Paris  pour  la  pal  gén.,  et 
rêglem.  sur  la  voierie,  22  sept.  1600.) 

ESCOFFROYE.  cscoffraye ,  esco  fraye, 
s.  f.  ? 

Et  ne  doit  point  avoir  l'ouviere  (du 
faucon)  ung  bout  de  Vesco/froye  d'aguiUon  ; 
c'est  une  pointe  qui  naist  de  Vescoffroye. 
{Modus,  f°  77  v»,  Rlaze.)  Var.,  escoffrayc, 
escofraye.  (Ib.,  î'  59»,  ap.  Ste-Pal.) 

ESCOFLEAL,  S.  m.,  petit  du  milan  : 

Amont  regarde,  s'a  ven 
Un  ni  d'escofle  qni  ert  bani. 
Dedenz  avoit  qnatre  escofleax. 
(Ren..  21902,  Martin.)  Var.,  cseo/Zia.r.  {Ed.  Méon.) 

ESCOFR.M,  voir  ESCOFFROI . 

ESCOHERIE,  escoerie,  scoherie,  s.  f., 
métier  de  fourreur,  de  pelletier,  de  celui 
qui  travaille  le  cuir  ;  ouvrage  en  cuir,  cuir 
apprêté  : 

A  Kaam  vint,  la  sejorna, 

D'esioherie  se  menla, 

Qnar  monlt  bien  s'en  savoil  mesler. 

(MousK  ,  Chron.,   1G251,  Ileill.) 

Se  li  avoirs  est  vendus,  u  acates  eu 
fieste,  et  on  le  porte  a  col,  se  c'est  esco- 
herie.  u  cordouaus,  u  crue  oevre,  li  far- 
diaus  doit  deux  deniers.  (1263,  Revenus  du 
comlé  de  Hainaut,  Chambre  des  comptes 
de  Lille,  ap.  Duc,  Escoeria.) 

Chascuns  fardeaulx  d'escoerie  ou  de  fre- 
perie  doit  .11.  den.  (CarJ.  Esdras  de  Corbie, 
Richel.  1.  17760,  f»  343''.) 

Que  nulz  du  mestier  d'escoherie  ne  puist 
vendre  nuefve  œuvre  en  samedi  ne  en  jour 
de  feste.  (20  sept.  1311,  Ord. pour  le  métier 
de  pelleterie,  ap.  A  Thierry,  Mon.  inéd.  du 
Tiers  Etat,  t.  I,  p.  349.) 

ESCouiER,  eschoyer,  scohier,  s.  ni., 
fourreur,  pelletier,  tanneur,  mégissier, 
celui  qui  travaille  les  cuirs  et  les  peaux  ou 
qui  les  vend  : 


ESC 

Rogiers  li  escohiers  de  saint  Jakeme. 
(Acte  de  1229,  ap.  d'Ilerbomez,  Etude  sur 
le  dialecte  du  Tournaisii,  p.  24.) 

Vibiers  li  Scohiers  {Cart.  de  1240  à  1230, 
N.-D.  de  Cambraij  Arcli.  Nord.) 

Fiile  estoil  iI'dd  escohier, 

(MoiSK.,  Ckroti.,   It)-2i8,  Reiff.') 
Le  cambrelenc  manda  un  escohier  pour 
uu  sien  pelichoQ  rapareiller.  {Chron.   de 
Bauduin  d'Avesnes,  liv.  VII,cli.  lxxvii,  ap. 
Ste-Pal-,  éd.  Favre.) 

...  Synion  Veschoyer.  (1326,  Arcb.  J.I  64, 
fo  136  r».) 

As  escohiers  pour  leur  hostage  de  le  halle 
as  pennes.  (1347,  Recette  de  G.  de  Paulhe- 
gnies,  Aroh.  mun.  Valenoiennes,  (IC  2, 
f»  2  V».) 

La  coniniunnullé  âe?  escohiers  do  la  ville 
et  cité  d'Amiens.  (Dénombr.  de  1390,évèché 
d'Amiens,  Arch.  Somme.) 

Esco/iJeraLouvaing.  (1478,  Valencienaes, 
:ip.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Dans  le  pat.  du  Lyoïin.  esco^er  désignait 
autrefois  un  marchand  de  cuirs,  un  tan- 
neur, un  mégissier.  On  le  trouve,  dit  Ono- 
frio,  dans  le  procès- verbal  de  l'élection 
des  consuls  de  Lyon  de  1332. 

Escohier,  Scohier,  était  un  nom  propre 
très  répandu  dans  plusieurs  provinces.  Un 
généalogiste  belge  s'appelait  Jean  Scohier 
de  BeaumoHt. 

EscoHiNE,escoAi«î«,  escouyne,  ecouenne, 
equine,  s.  f.,  grosse  râpe  à  deux  mains  qui 
sert  à  dégrossir  la  partie  supérieure  des 
gouttes  ou  reverchures,  au  moyen  des- 
quelles on  bouche  les  trous  qui  existent 
sur  la  pièce  une  fois  qu'elle  est  sortie  du 
moule  : 

Pour  une  escohine  et  pour  le  fer  d'un 
rabot.  (1344.  Trav.  aux  chat.  d'Art.,  Arch. 
KK  393,  f"  96.) 

Une  escohime  d'assiez.  (1471-72,  Compt. 
du  n.  René,  p.  2o8,  Lecoy.) 

Quatorze  escomjnes,  vingt  sept  crochetz. 
[Reg.  des  not.  de  Bord.,  ap.  Gaullieur,  Pin- 
tiers  et  Estainguiers.)  Ecouenne,  equine. 
(76.) 

Littré  donne  écouane,  ecouenne,  terme 
de  monnaie  et  de  tabletier. 

Picardie,  Somme  et  Normandie,  vallée 
d'Yères,  escouine,  grosse  râpe. 

F.scoHUNE,  voir  Escohine. 

EScoi,  voir  EscHOi. 

EScoiE,  escoye,  s.  f.  ? 

Relies,  colacions  de  prouvendes,  de 
escoyes,  patronnages  et  presentaeions 
d'églises.  (1317,  Arch.  JJ  S3,  f  114  r".) 

EscoiEL,  s.  m.,  sorte  de  poutre  : 
Deux  milliers  de   clou   et    du   gros  clou 

aux  escoiaux.  (1559.    Compt.   d»  Diane  de 

Poitiers,  p.  296,  Chevalier.) 

Cf.  COIEL  2. 

ESCOIL,  voir  ESCHEIL. 

BScoiLLE,  scoille,  S.  f.,  cavale  : 
Pultra    gallice  scoille.  (The  Dictionarius 
of  John  de  Garlande,  p.  132,  Wright.) 


ESCOII.I.EOU, 

châtre  ; 


ESC 
-  eeur,   s.  m.,  celui  qui 


ESC 


Ut 


Ansenrqnelout  li  escoilliercv, 
Tout  ne  soit  il  mortriers  ne  lierres. 
Ne  n'ait  fet  nul  raorlel  pechié, 
Au  mains  a  il  Je  tanl  pechié 
Qu'il  a  fel  gi-anl  tort  a  nature. 

^/!«i(•,  Itichel.  I:.7:î,  f»  168''.) 

Li  escoiïlierrt's... 
Au  moins  de  tanl  a  il  pechié 
Qu'il  a  fait  grant  tort  a  nature 
De  I!  tolir  l'engendrenre. 

(».,  ms.  Corsini,  f  Vii^.) 

Ains  pourroie  ma  langue  user 
Que  Vfscoillecur  escuser. 

(;/'.) 

...  Yescoilleor. 
Qb.,  20-27y,  Méon.) 

EScoiLLi,  adj.,  chaire  : 

Joh.  Vescoilli.  (1316,  Liv.  pelu,  Bibl. 
Bayeux,  1»  46'.) 

ESCOILLIE,  voir  ESCUEILLIE. 

EscoiLMER,  escouillier,  escho'llier,  es- 
cuillier,  escoHier,  escoller,  eacouller,  escu- 
lier,  acoitlier,  acoueiller,  v.  , .,  châtrer: 

Le  niuslier  .Saint  Laurenz  fud  le  )or  violé, 
Treis  pre.slres  el  mustier  par  forr-e  escuillii'. 
{Chron.    de    Jordan   Fantasme,  1"02,  ap.  Michel, 
D.  de  Norm.,  t.  III.) 

Par  moi  aura  plus  dure  fin 
Qne  ne  Dst  faire  Costentin 
A  Segoron,  qu'il  escolla 
Quant  0  sa  femme  le  trova. 

(Tristan,  I,  21-2,  Michel.) 
Ja  n'i  oust  antre  parole 
Que  de  fuster  et  d'escoitlier. 
Des  qu'il  enforce  autrui  moiller. 

(Renart,  880 i,  Martin.) 
Grans  pechies  est  d'orame  escoillier  ; 
Ensorqnelout  cil  qui  Vescnilte 
Ne  11  toit  pas  sans  pins  la  coille, 
Mes... 

{Rose,  20-250,  Méon.; 

S'ocions  les  viellars,  et  les  enfans  rete- 
nons od  nous  pour  nous  siervir,  et  les  es- 
coullons  tous.  (Lettre  de  Prestre-Jehan, 
Richel.  4963,  ap.  Jub.,  Œuv.  de  Ruteb  ) 

Laquelle  Perrette  s'adroçoit  tousjours 
a  prandre  le  suppliant  par  déssoubz,  et  di- 
soit  que  par  le  sang  Dieu  elle  i'escoulte- 
roit.  (1389,  Arch.  JJ  138,  pièce  48.) 

Si  vous  Vesco7iyllez  il  ne  engendrera  pas 
plus  de  folz.  (Palsgr.,  Esclairc,  p.  503, 
Génin.) 

Escouillez  le ,  affiyn  qu'il  n'engendre 
poynt  de  folz.  (Id.,  ib.,  p.  861.) 

Le  premier  mot  que  dist  celluy  qui  es- 
couilloit  les  moines  heurs  a  Saussignac 
ayant  escouillé  le  vrai  Cauldaureil,  feut  : 
Aux  aultres.  (Rab  ,  III,  31,  éd.  1332.) 

—  Escoitlié,  part,  passé,  châtré  ; 

De  la  dame  escolliee.  (.Ms.  Richel.  19132. 
f»  43".) 

Cels  qui  ne  puent  engendrer,  comme 
acoillez.  (De  Jost.  et  deplet,  I,  x,  §  1,  Ra- 

petti.) 

Acoillié,  si  fet  d'aucun  son  er,  il  le  puet 
fere,  ne  son  vice  de  ce  qu'il  est  acoiltiez 
ne  li  est  pas  empeschement.  (Ib.,  |  9  ) 

Li  cheval  sont  tuit  escollié  fors  cheuz  lii 
demoreut  el  haras.  (Fais  des  Tatars,  ms. 
Turin  L.  V  32,  f»  198.) 


Il  (le  nay)  sera  châtres  et  escoulUez. 
(Obesme,  Quadrip.,  Richel.  1348,  f"  199  v.) 

Aussi  ne  pourra  vendre  ne  exposer  en 
vente  mouton  acoiieillé  appelle  belin.  (1483. 
Ord,  XIX,  361.) 

Les  Gais  escouillez,  prebstres  de  Cybele. 
(Rab.,  III,  45,  éd.  1552.) 

—  Subst.,  eunuque  : 

Li  esclioillies  n'est  mie  malades  ne  me- 
haignies.  (Digestes ,  ms.  Montp.  H  47, 
f»  236'.) 

Et  y  viennent  les  Yndiens  querre  de  leur 
escoitles.  (Liv.  de  Marc  Pol,  cxxv,  Pau- 
thier.) 

Car  comme 
Veseomllié  ne  soit  femme  on  homme. 
(J.  LeFevre,  la  Vieille,  I.  II,  v.  2175,  Cocheris.) 
Vous    voyez   painct  Bacchus    Dieu   des 
yvroignes,    sans   barbe,    et   en    habit  de 
lemme,  comme  tout  effœminé,  comme  eu- 
nuche  et  escouillé.  (Rab.,  111,31,  éd.  1332.) 
On  trouve  comme  nom  propre  : 
Nichole  Vescoille  cal.  (Jurés  de  S.  Ouen, 
f"  23  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

ESCOILHR,  voir  ESCUEILLIE. 

E.scoiNCEAu,  -  ça't,  S.  m.,  syn.  à'es- 
coinson  : 

Pour  .xir.  d'escoinçaulx  employés  aux 
couvertures  de  la  porte  du  moliniel.  (1411, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gïoss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EscoiNsoN,  -  çon,  -  sson,-  escoiiisson, 
ecoinsson,  escoclion  ,  escouchon,  acoinçon, 
s.  m.,  coin,  angle  coupé,  pierre  ou  bois 
posé  dans  un  mur  et  saillant  dans  l'inté- 
rieur pour  porter  une  poutre  ou  quelque 
autre  chose.  (Baltus,  Suppl,  au  Vocab. 
Austras.) 

L'en  îera  escoinssons  de  taille  a  paremeut 
tant  comme  l'espoisse  du  mur  se  compor- 
tera responnant  a  ladite  feuilleure.  (1334, 
Arch.  S  3684,  pièce  3.) 

,vi.  toises  d'un  acoinçon  de  la  maison. 
{l396,Compt.de Nevers,  CC  4,^  26  v»,  Arch. 
mun.  Nevers.J 

.XIII.  pies  deniy  de  beoq  et  escouchons 
a  .XII.  d.  le  becq  ou  le  piet  (1493,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fons,  Art.  du  tford,  p.  143.) 

Escouchons  a  .xii.  d.  pièce.  (Compte  de 
1310,  Béthuue,  ap.  La  Fons,  Gloss.  »!.<., 
Bibl.  Amiens  ) 

Escochons  des  canonuieres  portant  chas- 
cun  trois  tas  de  brique  de  haull.  (1529, 
ib  ) 

Pour,  par  ledit  conseiller  enclore  ladite 
portion  de  lleghart  d'un  mur  de  bricques 
qui  se  fera  a  escoclion  pour  garder  le  tour- 
nant et  voye  de  kar  pour  carier  vers  le 
porte  de  l'eauwe,  le  point  duquel  esco- 
chon  se  prendera  vers  l'errecte  d'une  fe- 
nestre  de  bricques  de  ladite  maison  vers 
le  temple,  et  a  63  piez  près  de  l'errecte  des 
grebions  du  pont  de  pierre  d'icellui  temple. 
(Reg.  aux  Actes,  ("  68,  Arch.  mun.  Douai, 
ap.  Roq.,  Suppl.) 

Peuvent  aussi  les  voisins  parsonniers  de 
tel  mur  moitoien,  iceluy  percer  tout  outre 
et  y  faire  trous  pour  y  asseoir  somiers, 
chevrons  et  escoinssons  de  pierres  et  autres 
matériaux  servaus  a  leurs  édifices,  en  re- 
bouchant les  trous.  (Coût,  de  Lorr.,  xiv, 
7,  Nouv.  Coût,  géû..  Il,  1U3.) 

Clievrons,  egouts,  ecoinssons  de  pierre. 
(Coût.  d'Btpinal,  x,  9,  Nouv.  Coût,  gén., 
II,  1137.) 


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Escoins$ons  de  grays.  {Coût.  d'Etampes, 
Lxxxn,  Nouv.  Coût,  gén.,  III,  99.) 

Poitou,  écoisson,  encoinsson,  angle,  coin 
de  terre  labourée.  Vienne,  arr.  de  Civray, 
Usant,  acoinçon,  sillon  qui  va  en  dimi- 
nuant; Deux-Sèvres,  Melle,  encoinçon,  dans 
le  même  sens  Morvan,  en  écoinçon,  de 
biais,  en  travers. 

ESGOixsoNNE,  escoissoiine,  s.  f.,  angle 
coupé  : 

Plus  une  pièce  de  terre  en  escoissonne. 
(1599,  Les  Fosses,  Arch.  Vienne,  ap.  La- 
lanne,  Gloss.  du  pat.  poitev.) 

EscoiNSONNEE ,  escoissoHnee ,  escous- 
sonnee,  s.  f.,  angle  coupé;  ce  mot  ancien 
n'a  été  rencontré  que  dans  des  textes  poi- 
tevins de  la  seconde  moitié  du  xvir  siècle: 

Plus  une  cscoissonnee  de  terre  de  cent 
dix  seillons.  (1661,  Les  Fosses,  ap.  Lalanne, 
Gloss.  du  pat.  polieo.) 

Escoussonnee.  {Ms.  du  Poitou,  ib.) 

Vienne,  canton  de  Civray,  Blanzai,  Li- 
nazai.  Deux-Sèvres,  arr.  de  Melle.  En- 
coinçounaie  et  encoincounée,  s.  f.,  l'en- 
semble des  encoinçons. 

EscoiNsoN.NEMEXT ,  escocUonnemenl , 
s.  m.,  angle  coupé  : 

Et  en  exhibant  par  le  dit  Bonnenuict  ses 
lettres  de  décret  et  achapt,  se  prouvera 
davantage  n'y  avoir  eu  de  deut  sur  ladite 
ruelle  ;  et  ont  faict  ledit  Bonnenuict  ou  ses 
prédécesseurs  ledit  dent  et  escochonnement 
pour  leur  plus  grande  commodité.  (24  sept. 
lSi3,Response  de  Jehan  de  MaiUij,ap.  Koq., 
Suppl.) 

Cf.  ESCOINSON. 

EscoiNsoNNiîR,  -  çounev,  V.  n.,  former 
un  coin,  un  angle  coupé  : 

En  ce  bout  et  coing  nostre  dicte  terre  fait 
ea  escoinconnant  une  pointe.  (1392,  Charte 
deChaaUs,  Grenier  314,  n"  111,  Ricbel.j 

Poit.,  Vienne,  Lizant,  acoinçonnai,  Ixhe 
des  acoinçons. 

ESCOINTE,  voir  ACOINTE  1. 

EscoiPEL,  s.  m.  t 

Aucipula,  escoipel.  {Gloss.  rom.-lat.  du 
XV"  s.,  Scheler.) 

EscoiREOR,  S.  m.,  celui  qui  enlève  l'é- 
corce  : 

Escoireres  de  quesnes.  (1442,  Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ESCOISELER,  VOir  ESCUOISELER. 

ESCOiSENDRE,  escoissendve,  eseoncendre, 
M.  a.,  déchirer  : 

Sar  son  escu  li  dona  grande, 
D'nn  or  antre  li  flst  fendre 
La  blanche  bruine  i' eseoncendre. 
Mes  ne  pot  mie  en  le  car  prendre, 
(ia  ilort  du  liai   Gormond,  68,  ap.  Reifl.,  Ckron. 
de  Mousk.) 

Et  vit  la  filli  al  rei  qui  estoit  estreiliment 
liée  de  chaînes  de  fer,  quar  illi  morzie  et 
escoisendie  et  ferie  toz  cens  que  illi  poie 
tenir.  (Pass.  S.  Barthol.,  Richel.  818, 
f"  184  V.) 


Et opoit  esnoisendu  sa  roba.  {Pass.  S.  Mar- 
cel, Richel.  818,  f»  200  r».) 

Lo  seir  estoient  maintes  bones  genz  qui 
veilloient  davant  l'image  et  viront  l'ymage 
mover  ausi  com  si  ele  vousist  aler  a  autre 
leu,  et  viront  que  il  li  escoissendi  ses  flancs 
de  ça  et  de  la  a  ses  does  mains  et  outa  sa 
toaille  de  sus  son  piz,  encor  garentelit  li 
piz  qui  toz  nus  lo  miracle,  et  li  vestiment 
des  dos  flancs  qui  est  escoissenduz,  et  li 
feimaus  qui  estoit  estachez  d'aubedeus 
parz.  {Mir.  N.-D.,  Richel.  818,  f  2i^.) 

Or  esgarde  sa  roba  escoissendua  as  flancs 
et  son  fermail  destaché,  (/b.) 

Sainti  Eulali  qui  ère  tota  esconsendua  des 
batemenz  que  un  li  avoit  fait.  (Vie  sainte 
Eulaire  virge,  Richel.  423,  f"  25'.) 

One  trastot  lo  Ihi  a  frat  e  fendat  (l'ccu) 
E  son  ansberc  safrat  escmsendiit. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  16.  Michel.) 

EscoivE,  S.  f.,  buisson,  touffe  de 
ronces  : 

Si  aucun  arrache  une  borne  ou  abbnt 
une  escoive  qui  est  tenue  et  réputée  pour 
borne,  il  conmet  envers  le  seigneur  en 
qui  jurisdiction  lesdites  borne  ou  épine 
sont  assis  et  plantez,  en  amende  de  soixante 
solz  parisis.  {Coul.  de  la  Prévôté  de  Mon- 
troeul,  XXXIV,  Nouv.  Coût,  gén.,   I,  141».) 

EscoLAGE,  -  olldge,  -  aige,  escholage, 
ecollage,  s.  m.,  enseignement  qu'on  reçoit 
à  l'école,  entretien  à  l'école  : 

Pour  la  nourreture  et  escollage  et  des- 
pcnce  du  dit  enfant.  (1424,  Chron.  du  mont 
Saint  Michel,  I,  p.  162,  A.  T.) 

A  maistre  Jehan  de  Chastellux  que  ladiote 
dame  tient  aux  escoUes  a  Orléans,  pour 
don  a  luy  fait  pour  son  escolage  et  entre- 
tenement  et  aussi  pour  avoir  des  livres,  la 
soume  de  L  f.  (1483,  Dépens,  de  la  R.  Char- 
lotte, Pièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr  ,  XIX,  251.) 

Pour  terme  et  porcion  de  VescoUage  de 
Charles  de  La  Chastre.  (1493-96,  Compte 
de  P.  Mesenge,  Arch.  S.-Iuf.,  G  82.) 

100  t.  pour  partie  de  leur  pension,  escol- 
laige  et  eutretenement  a  l'cstude  de  lad. 
dame.  (1495-96,  Arch.  KK  83.) 

Il  envoya  quérir  Aristote,  le  plus  re- 
nommé et  le  plus  sçavant  philosophe  de 
sou  temps,  en  luy  payant  un  très  honorable 
salaire  pour  ['escholage  de  sou  fîlz.  (Amyot, 
Vies,  Alex,  le  Grand.) 

On  peut  continuer  a  tout  temps  l'estude, 
non  pas  ïeschotage.  (Mont.,  Ess.,  1.  Il, 
c.  28,  éd.  1593.) 

Celle  qui  est  eschappee  bagues  sauves, 
d'un  escolage  libre,  aporte  bien  plus  de 
fiance,  que  celle  qui  sort  saine,  d'une 
escole  severe  et  prisonnière.  (In.,  ib.,  1.  UI. 
c.  5,  éd.  1388.) 

La  plus-part  et  les  plus  grands  philo- 
sophes payèrent  leur  escholage,  et  acquirent 
la  sagesse  par  l'entremise  et  faveur  de  leur 
beauté.  (iD.,  i6.,  1.  111,  ch.  12,  éd.  1593.) 

Polignot,  Scopas,  et  Diocle  (qu'on  croit 
trois  peintres  excellens  avoir  des  leur  bas 
aage  payé  soubs  Apelles  le  droit  de  Vecol- 
lage).  (Vauq.,  Art.  poet.,  i,  éd.  1612.) 

Voyez  comme  nostre  disciple  est  devenu 
scavaut,  par  sa  docilité,  et  sous  Veseolage 
d'un  tel  maistre.  (J.  P.  Camus,  Hom.  festin., 
p.  91,  éd.  1619  ) 

Dans  la  Picardie,  dans  la  Lorraine 
(Meuse),  dans  le  district  de  Valenciennes, 
etc.,  Vécolage  désigne  l'instruction  reçue  à 


l'école.  Dans  la  Haute-Normandie,  vallée 
d'yère  et  pays  de  Bray,  on  entend  par  frais 
d'écolage  la  rétribution  due  aux  maîtres 
d'école. 

EscOLASTRE,  -  atre,  adj.,  destiné  aux 
écoles,  scolastiqne  : 

Ci  commence  la  Bible  historiaus,  ou  les 
hystoires  escolatres  sont.  (Guiart  des- 
M'oulins,  Richel.  153.) 

Les  hystores  escolastres  de  Pierre.  (Id., 
Richel.  9.) 

EscoL.'VSTRiE,  «C,  scolastric,  s.  f., 
charge  d'écolâtre  : 

Les  dis  du  chapitre  de  Therouenne  s'es- 
toient  dolu  en  cas  de  uouveleté  dudict 
monseigneur  de  Therouenne  pour  la  pré- 
sentation et  institution  du  maistre  d'es- 
colle,  vacant  Vecolatrie.  (1332,  Cartulaire 
de  l'Eglise  de  Terouanne,  p.  230,  Duchet  et 
Giry.) 

Et  est  entendue  la  vacation  de  ladicte 
escolastrie  jusques  a  ce  qu'il  y  aura  esco- 
lastre  receu  eu  l'église.  (1332,  ib-,  p.  232.) 

—  f 

Toute  le  terre  erivle  de  me  scolaslrie. 
(Trad.  du  xtll'  s.  d'une  charte  de  123S, 
Cari,  du  Val  St  Lambert,  Richel.  1.  10176. 
f  48=.) 

ESCOLATRERIE,  cscollaterie,  s.  f., 
charge  de  l'écolâtre  : 

h'escollaterie,  en  temporel,  nevault  pa» 
plus  de  XX  1.  (1384,  Déclar.  du  temporel 
du  couv.  de  Clermarès,  Arch.  admin.  d« 
Reims,  t.  III,  p.  596,  Doc.  iuéd.) 

ESCOLE,  -  olle,  acole,  s.  f.,  façon,  ma- 
nière : 

Qaant  il  le  vit  si  desreé 
Et  si  fonrfait  de  se  parole, 
11  parlera  ja  d'antre  e.icêle. 
(Eleocle  el  Point..  Richel.  375,  f  61'.) 
Mentre  qne  la  langue  parole 
Et  li  cuers  pense  d'antre  escole. 

(Florimont,  Richel.  333,  f  39''.) 

Ne  somes  pas  tuit  d'une  acole. 

(Ih.,  Hichel.  13101.  f  86''.) 

Nous  ne  soumes  pas  d'une  escole. 

(Ib.,  Richel.  '79-2,  f  3V.) 

—  Par  escole,  habilement,  ingénieuse- 
ment ; 

Mais  la  gentiex,  la  debonere, 
I.i  set  bien  rendre  par  escole 
llesoQ  de  qnanqa'il  l'aparole, 
Qu'ele  ert  mcult  cortoise  et  monlt  sage. 

(Lai  de  l'Ombre,  p.  55,  Michel.) 

—  Remontrance,  avis,  conseil  : 

S'orroiz  comment  tient  a  escole 
Le  rois  son  fil  et  aparole. 
(Chrest..  Chevalier  de  la  charrette,  p.  89.  Tarbé.) 

—  Cabaret  : 

Nuls  ne  doit  tenir  boullc  ne  escolle  ne 
paiUole.  (Fév.  1244,  Atour,  Arch.  mun. 
Metz,  cart.  88.) 

1.  ESCOLER,  escoller,  -eir,  verbe. 
^—  Act.,  accoler,  serrer  dans  ses  bras  : 
'"*  ""D'un  bel  ralet  baisier  et  escoleir. 
{Gr.''chant,  xit,  ms.  Gif.,  Bodl.  Doace  308.) 

Maintenant  \'ti  escolee. 

{Rom.  el  past.,  Bartsch,  11,  32,  ii.) 


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Sa  mère  Tai  ancontre,  estroit  l'ai  escolc. 
Doucement  Ion  baisai,  pDis  après  Ion  barné. 

{Floov  ,  2519,  A.  P.) 
La  dame  o  le  yis  cler 
Ait  saisis  son  aoCran,  le  prist  a  escollcir, 
Bien  Til  que  c'est  nng  fllz. 
(ttissance  de  Lion  de  Bourses,  Richel.  22555, 

f  2    T°.) 

Il  trait  vers  loi  l'anfent,  son  prant  a  escoter. 

(BiVIe.  Richel.  763,  f  228''.) 
Icelli  Jehan  prist  et  escola  Jelian  iIp  la 
Mole  et  le  mena  a  Mondidier  espier  Jelian 
du  Lnniher,....  par  l'espie  duquel  enfant 
icelui  Jehan  de  Lunlher  fu  murdris  et 
Iraitties  a  mort.  (1330,  Arcb.  JJ  66,  pièce 
SIO.) 

—  Neutr.,  effleurer  le  cou  ; 

Et  l'eust  a  la  terre  porté  se  ne  fust  qu'il 
embraça  le  col  de  son  cheTal,  et  li  fers  du 
glaive  s'en  passe  outre  en  escoîant,  qu'autre 
mal  ne  li  fist.  (Artur,  Richel.  337,  f»  122=.) 

—  Escolé,  part,  passé,  mis  au  '.-nu  : 
As  cbivaz  montent  corrani  et  abrivez, 
Hanste  brandie,  les  escnz  esenllez. 

{Les  Loh.,  Richel.  19160,  f  70''> 

—  Décolleté  : 

Emmi  de  la  poitrine  esloient  escollees. 
(Bran  de  la  mont.,  Richel.  1270,  f  21  v".) 

2.  EscoLER,  eskoler,  escalier,  v.  a.,  ins- 
truire, enseigner,  former  quelqu'un  à 
quelque  chose,  l'endoctriner  : 

Ici  Tons  pnis  je  bien  de  la  mort  cscolcr. 
(nom.  (IMii.,  Roraania,  t.  XI,  p.  238.) 
Ja  le  melra  a  cele  escole 
On  malement  ierl  escolez. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  Richel.  2163,  f  "».) 
Je  le  di  pour  li  escolcr. 
Par  la  dexlre  enleng  biens  de  flore. 

(Vers  de  Job.  Ars.  3U2',  f»  178''.) 
Bone  fa  la  doctrine  dont  il  Va  escotet. 

{De  SI  Alexis,  86,  Herz.) 
Et  de  tonl  l'apren  et  escot. 
Qu'alors  dois  tn  por  ice  corner. 
Et  pnis  dois  mener  abnvrer 
Les  chiens  qni  en  auront  raestier. 
(La  Chace  doit  cerf,  ap.  Jub.,  Nouv.  Rec,  I,  166.^ 
Quant  le  roy  Dasoubert  fat  de  che  escolé 
Cnida  qne  Ciperis  eust  le  fait  brassé. 

iCiperis,  Richel.  1637,  F  89  r".) 
Le  jour  de  leur  grant  feste,  c'est  assavoir 
des  nopces,  la  mère  de  cesle  fille,  pour 
garder  et  entretenir  les  cerimonies  acous- 
tummees  en  tel  jour,  escola  et  introduit  la 
dame  des  nopces,  et  lui  aprint  comment 
elle  se  devoit  gouverner  pour  la  première 
nuyt  avec  son  mary.  (Louis  XI,  Nouv., 
Lxxxvi,  Jacob.) 

—  Séduire,  gagner  à  ses  vues,  tromper 
par  de  belles  paroles  : 

Âdonkes  la  royne  si  très  bel  l'alourda 
Et  de  si  bian  langage  le  sondant  escola 
Qu'il  s'assenti  a  chou  qn'elle  li  demanda. 
(B.  de  Sei.,  xiv,  931,  Bocca.) 

—  Escolé,  part,  passé  et  adj.,  instruit, 
formé,  bien  appris,  habile,  sa'vant  ; 

Fu  si  de  la  viele  apris. 
Sages  en  fu  et  escoles. 

(Ren..  12518,  Martin.) 
Et  les  sermons  et  les  servises 
C'um  fait  de  Den  en  cez  églises. 
Dont  les  anrmes  sont  escoleies 
Et  pones  et  resoleies. 
(Vie  SIe  Juliane,  ms.  Osf.  BodI.,  Canon,  mise.  71, 
f»  62  r".) 


D'amors  ne  fat  mie  esholee. 
Mais  amors  qui  les  siens  e&kole 
Le  mena  aprendre  a  s'eskole. 
(J.  Madot,  Prol.  de  Btancand.,  Richel.  373.) 

Li  latimiers  par  fu  tanl-sages 
Que  bien  l'aprist  de  tos  langages, 
D'eskes,  des  tables  et  des  des. 
De  lot  çou  fu  bien  escoles. 

(Blancand..  39,  Michelant.l 

Vostre  grans  tribnlacions 
I  gist,  se  vous  croire  voulez 
Sers  de  mentir  si  escolez, 
(Alart,  Bis  des  Sag.,  Ars.  3112,  f»  117'.) 
Chevaliers,  dit  li  hosles  qni  fu  bien  escolez. 
Ou  avez  vous  laissiez  vos  espérons  dorez? 

(Cuv.,  du  Guesclin,  14124,  Chabaille.) 
Du  sens  d'astronomie  estoit  bien  escolee 
Kt  de  philozophie  estoit  sage  esprovee. 

(Id.,  ib.,  2331.) 

Et  a  parlé  en  haut,  car  bien  fu  escoles. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  2736,  Chron.  belg.) 

Rouchi,wco;er, instruire.  H.-Norm.,  val- 
lée d'Yères,  un  éfanl  bien,  mal  écolei,  un 
enfant  bien,  mal  élevé. 

ESCOLEUGIER,  VOir  ESCOLOIiGlER. 

EscoLETER,  -eiter,escoUetcr,- elter,  es- 
cottleter,  ecolleler,  escalier,  v.  a.,  trancher 
le  cou,  décoller  .■ 

Ains  serez  tnez  et  escorchiez, 

Penduz,  neiez,  escolefez. 

Et  mourrez  tonz  de  maie  mort. 
(Guui,.  DE  St  Andbé,  le  Libvre  du  bon  Jehan,  31SG, 
Charrière.) 

Peppin,  de  la  Chese  Baudouin....  furent 
pour  leurs  démérites  exécutez  et  penduz, 
exeplé  le  dit  Macé  le  Bas  qui  fut  escolletté. 
(1420,  Chran.  du  Mont  St  Michel,  i,  101, 
A.  T.) 

—  Décolleter  : 

S'ele  a  bian  col  et  gorge  blanche, 
Gart  qne  cil  qui  sa  robe  trenche. 
Si  très  bien  la  li  escolele. 
Que  sa  char  père  blanche  et  nete 
Demi  pié  darriers  et  devant. 

(Rose,  13517,  Héon.) 

Si  Ires  bien  la  li  escoleite. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  f°  90^) 

Si  très  bien  le  li  escoleite. 

(Ib.,  Val.  Oit.  1212,  f  101'.) 

—  Escolelé,  part,  passé,  qui  met  la  poi- 
trine et  le  cou  à  découvert,  décolleté  : 

Robe  ainsin^es  escoletee 
Semble  le  tren  d'une  privée. 
(Des  Cnrnfles,  Jub.,  Jongleurs  et  Trourcres,  p.  80.) 
5Iez  soit  ta  robe  escolletee. 

(Clef  d'amour,  p.  87,  Tross.) 
Robe  Ires  bien  escoletee 
Pour  mieulï  vene  eslre  et  regardée. 
(Deciiei.et.,  Trois  Pèlerin.,  f"  59'',  impr.  Instit.) 
Je    fais    porter    robes    escollelees   pour 
monstrer  les  belles  poitrines.  {\d..  Pèlerin, 
de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f  80  v».) 
Ecolleté,  as  escouleté.  (Cotgb.) 

—  Qui  a  le  cou  à  découvert  : 

Pour  ce  que  icelle  Philippote  estoit  ha- 
billée en  autre  façon  que  ne  sont  les  filles 
(les  laboureurs,  fort  escoletee  et  coulerette 
par  dessus,  culdans  que  ce  fust  la  chambe- 
riere  du  curé  de  Borien  ou  autre  fille  de 
joie.  (1468,  Arch.  JJ  19S  pièce  247.) 

—  Par  extens.,  découvert,  en  parlant  de 
chaussure  : 


Trois  paires  de  souliers  de  corduan  e$- 
colletez.  (1387,  Arch.  JJ  1.30,  pièce  212.) 

Hz  avoient  souliers  escolelez  jusques  au 
soumet  du  ponlce.  (BoncACE,  Nobles  mal- 
heureux, IX,  4,  f"  222  r»,  éd.  ISiS.) 

Soulier  escolté,  ou  eschicqueté.  (Jumug, 
Nomencl.,  p.  129,  éd.  1577.) 

EScoLiER,  adj.,  scolastique,  des  écoles: 
Ainsi  est  il  dit  en  l'vsloire  escoliere.  (Lé- 
gende dorée,  Maz.  1333,  f"  3''.) 

L'hystoire  escaliere  ou  ecclesiaste.  (Ib., 
!"  221=.) 

—  Ecrit  par  un  écolier,  un  savant  : 

Par  dehors  escripte  et  portraicle 

Tout  a  plain  devant  et  derrière 

De  menue  lettre  escoliere. 
(D'un  Estudiant  qui  apparut  a  son  maistre  après  sa 
mort,  Eilraits  de  plas.  pet.  poèmes  écrits  à  la 
fin  du  XIV*  s.  par  un  prieur  du  Mool-SlMichel. 
p.  25.) 

ESCOLLER,  voir  ESCOILLIER. 

ESCOLORABLE,  VOir  ESCOLORGEABLK. 

EscoLORÉ,  esculurc,  adj.,  pâle: 

Marsilies  fut  esculurez  de  l'ire. 

(Roi.,  485,  Miiller.1 

ESCOLOUGEABLE,  -jablc,  escolurçable, 
esculorjable,  escoulorgable,  escoulaurjable, 
esculnrjable,  escolarjable,  escaurlourgable, 
escolorable,  escoiilarable,  escaulourable , 
adj.,  glissant,  où  le  pied  glisse  : 

Trels  perilz  i  avoit  trop  grant 
Desur  le  pont  as  trespassant, 
Li  premiers  erl  escolurgables, 
Nus  n'i  tenist  ses  piez  estables. 
(.Marie,  l'urg,   de   S.    Patrice,   Richel.   25407, 
f  114^  V.   1281,  Roq.) 
Seit  fait  la  voie  de  els  tenebruse  et  escu- 
liirjable.   [Psalm,,  Brit.  Mus.   Arond.   230. 
1»  36  v«.) 

—  Qui  échappe  facilement,  dont  on  n'est 
pas  maître  : 

Mais  li  siècle  vain  e  muable. 
Fans  e  a  loz  escolurjable 
Preisa  mult  poi. 

(Ben.,  0.  deNorm,.  U,  8078,  Michel.) 
Tost  fa  l'amor  de  cens  mnable. 
Fausse  e  vaine  e  esculorjable, 

(Id.,  ib..  H,  8914.) 

Quant  le  coqnalrix  veit  dormir 

Et  en  dormant  la  gole  ovrir, 

El  tai  et  el  limon  se  molle. 

Et  ilec  se  devoulre  et  solle 

Por  eslre  plus  escolorjable. 

(GuiLLADUE,  Best,  die.,  1618,  Hippean.) 

Autres!  come  l'aiguë  est  escolorjable,  au- 

tresi  est  cist  sectes  escolorjables  et  trespas- 

sables.  (Maurice,  Serm.,  ms.  Poitiers  124, 

f»  29  r°.) 

Mémoire  e?t  une  chose  esculurgable. 
(Moralit.  des  philos.,  Richol.  23407,  f»  123''.) 

Les  mondains  biens  qui  sont  ûnable 
Trespassant  et  escolorable, 

(FabI,  d'Or..  Ars.  5069,  f°  133'.) 

Plus  escoloijable  est  d'angnille 
Amour  d'orame  d'eslrange  terre. 

(/*.,  f»  163'.) 
Chose  vaine  et  escaulourable. 

(Ib.,  P  34''.) 
Plas  est  vaine  et  escolorjable 
D'iaue  courant. 
(G.  Mach.,  Poés  ,  Richel.  9221,  f>  202".) 


414 


ESC 


Puis  que  créature  doit  désirer  la  santé 
du  corps  qui  est  escourlourgableel  trespas- 
sable,  par  plu?  forte  raison  doit  il  curer  de 
la  noble  ame  qui  e.-t  ordonnée  a  recevoir 
le  bien  perpétuel  ou  le  mal  pardurable. 
{Ménagier,  T,  23,  Biblioph.  fr.)  Inipr.,  es- 
tour  loiirgable.) 

—  Qui  se  laisse  facilement  aller  à  : 
Qui  pare  fu,  clere  et  eslable, 
En  nul  vice  eseoulourahle . 
(Wace,  Concept.    Nostre  Dame.    p.    51,   ManccI  et 
Trébulien.)  Impr.  couloitrable. 

ESCOI.ORGEABLEMENT,  CSCOlUrg.,   .idv.     ! 

pris    an  fig. ,    pour  dire  d'une  manière 
cliangeanle,  variable  : 

Tant  aveit  le  qner  repleni,  ! 

De  la  dulçnr  ke  il  senti,  1 

Qae  ço  lui  esteit  bien  avis, 
Qu'il  en  poeit  vivre  tut  dis. 
En  cel  champ  aJ  si  granl  clarté 
Ni  pot  aveir  nul  obcnrté  ; 
La  clarté  del  ciel  i  resplent 
Nient  escolurgatlemenl, 
(Marie.  Piirg.  de    S.  Patrice,  Richel.  "2,ïl01, 
f  tlB'-;  Roq.,  v.  I.HOl.) 

ESCOi.ORGEABLETÉ,  cscourjoblelé^  S.  f., 
variabilité  : 

Les  fumosites  qui  sont  élevées  des  hu- 
meurs de  la  terre  touiblent  la  vertu  d'i- 
celle  qui  vient  de  lui  a  terre  avec  son  es- 
pesseté  et  son  escourjableté.  (Oresme, 
QMadWp.,  Richel.  1348,  f"  137  r».) 

Cf.  ESCOLORGEABLE. 

Escoi.oRGE.vNT,  -Qent,  -jani,-gant,  a- 
col,  escho.,  escoul,  escoiilour.,  escouleur- 
genl,  -guanl,  escalourgianl,  escalavorgant, 
adj.,  glissant,  coulant  : 

Lor  voie  soit  escolorjans. 

(Lib.  Psalm-,  ixsiv,  p.  2S3,   Michel.) 
Con  li  ewe  est  movans  et  escoulourjans, 
est  feme  par  nature,  (il  Ars  d'Àm.,  I,  48, 
Petit.) 

—  Par  extens.,  qui  échappe  facilement, 
dont  on  n'est  pas  maître: 

La  lengue  est  uns  petis  menbres  moult 
escoulotirgans.  {Li  Consaus  d'amour,  Ri- 
cbel.  23566,  f»  203  v».) 

Totes  les  terriennes  choses  sont  acolor- 
genz.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  37.3\) 

—  Qui  décline  : 

Li  quins  (soleil)  estoit  oscurs,  sanguins 
et  escoulourgens.  {De  Seneke,  Richel.  375, 
f»  27».) 

—  Fig.,  changeant,  muable,  labile  : 

Ou  tote  chose  est  variable. 
Escclorganz  et  trespasabie. 
(G.  CE  Coisci.  ilir.,  ms.  Brux.,  f  193''.) 

Por  ce  que  memore  sont  escoulourjans, 
et  que  fort  coze  seroit  de  retenir  si  grant 
plenté  de  paroles.  (Beaum.,  Cout.  du 
Beauv.,  c.  vi,  15,  Beugnot.) 

Par  les  memores  qui  sont  escolourjans 
et  par  les  viez  as  gens  qui  sont  courtes,  ce 
qui  n'est  escrit  est  tost  oublié.  (Id.,  ib., 
prol.,  p.  14.) 

Mémoire  d'orne  est  moult  escoulorjant. 
{Liv.  de  Jean  d'Ibelin,  c.  liv,  Beugnot.) 

llimoire  est  une  choze  escholorgant  et 
toute  alee.  (Moralium  dogma,  Bull,  des 
A.  T.,  p.  77,  1879,  n»  3.) 


ESC 

Uns  escoliers  qui  estoit  avant  vains  et 
escalavorgans  fu  faiz  chastes  et  contenanz. 
{Vies  des  Saints,  Richel.  20330,  f»  IS?»-.) 

Mimoire   est  une  choze  escholorgant  et 
toute  alee   e    ne  soufist  pas    a  remenbrer    i 
grant  planté  de  choses.  {Trad.  du  Moralium 
dogma,   ms.    Florence   Laur.   Plut,   lxxvi 
n»'79,  f»  1  r°.) 

Soustenistes  la  fortune  du  pueple  romain  | 
escouleurguant  et  ruineuse.  (Berscire,  T.  j 
Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  256'.)  { 

Escalourgianl  voiûealé.  (Christ,  de  Pis., 
Cité,  Ars.  2686,  f»  7\) 

ESCOLonGEsiENT,    cscoulergemenl,    es-    ! 
corlorgemenl,esculurgement,  escalorgement, 
esclorgemenl,acolorgement,escalavorgement,    ! 
s.  m.,  action  de  glisser,  de    chopper,  au 
prop.  et  au  fig.,   occasion  de  chute  :  j 

Seit    faite    la   veie    de    els   teniebres   et    1 
esculurgemenl.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xxxiv, 
7,  Michel.) 

Tu  délivras  la  meie  aneme  de  mort,  e 
mes  piez  de  esculurgement.  {Ib.,  lv,  13.) 

Seit  la  veie  d'eals  teniebres  e  esculur- 
gement. (Liv.  des  Ps.,    Cambridge,  xxxiv, 

7,   Michel.) 

Il  délivrât...  mes  pipz  d'escolurgement. 
{Ps.  monast.  Corft., Richel.  1.  768.  f?  93  r».) 

Kar  il  deliverat  la  moie  anemc  de  mort, 
les  miens  oilz  de  lermes,  les  miens  piez 
del  esculurgement.  {Psalm.,  Brit.  Mus. 
Arond.  230,  t»  118  r».) 

Li  malignes  espirs...  creoit  en  tant 
grande  gaange  estre  faite  a  soi,  en  combien 
lo  corage  de  plus  saint  homme  onclinast 
al  escolorgement  de  perdition. (Dtai.Sf.Greg'., 
p.  122,    Foerster.) 

Lor  voie  soit  en  teniebres  et  en  escalor- 
gement. {Bible,  Richel.  899,  f°  240''.) 

La  voie  de  cens  soient  ténèbres  .et  escou- 
lorgement.  [Psaut.,  Maz.  258,  f»42  r°.)  Lat., 
lubricum.  (Ps.  36.) 

...  Et  il  fuient  les  cscorlorgemenz  de  faire 
plus  granz  desloiautez.  (Vie  et  mir.  de 
plus.  s.  confess.,  le  Pastouriau  S.  Grin- 
goire,  .Maz.  568,  f"  182») 

Car  la  incarnations  n'esloit  mie  faite 
tant  solemenl  pour  la  réparation  de  l'hu- 
main escalavorgement.  {Vies  des  Saints, 
Richel.  20330,  f»  76'.) 

Si  que  per  VacolorgemenI 
Cil  engins  prant  amovement- 
(J.  DE  Priobat.  Liv.  de    Vegece,  Richel.    ICOi, 
f°  62.) 

Par  esclorgement  trebuchable.  (Pass.  des 
XLviii  mart.,  Richel.  818,  f  296  r°.) 

Et  pour  che  c'on  ne  les  oubliast  par  es- 
coulorgement  de  tans,  le  fis  mètre  et  notre 
en  chest  présent  escrit.  {Trad.  d'un  acte  de 
1168,  ap.  C.  Doc.  inédits  sur  la  Picardie, 
t.  IV,  p.  4.) 

EscoLORGiEU,  OC.,  aq.,  -jier,  escoulur- 
gier,  esculorgier,  escal.,  escorl.,  escourlour- 
gier,  esclorgier,  verbe. 

—  Neutr.,  couler,  glisser,  échapper  : 

Sustien  mes  pas  eu  tes  sentes,  e  nient 
ne  esculurgerunt  mes  estraces.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  xvi,  5,  Michel.) 

E  je  regueredurra  a  els  en  tens,  que 
esciihtrst  li  piez  d'iceils.  {Cant.  Moys.  ad  fil. 
Isr.,  Lib.  Psalm.,  0}if.,p.  246,  Michel. )Var.  : 
escolorzt. 


ESC 

Cume  l'ewe   ki  esculurge   sur   la   terre. 
{Hais,  p.  169,  Ler.  de  Lincy.) 

Mais  li  colp  ullre  encolorja. 

(Roti,  ô"  p..  829  i,  Andresen.) 

En  som  li  hîaume  le  cuida 
Ferlr,  Il  cols  r.tcolorja. 
Par  dedevant  l'arçon  coula. 

(II/.,  Richel.  375,  t°  231''.) 
Yseut  se  lait  eicolorgirr. 

(Tristan.  I,  3917,  Michel.) 
Li  espée  gneochi,  si  vait  eacolorgant . 

(Conq.  de  Jénis.,  1512,  Hippean.) 
Ocis  «ust  le  destrier  aufriquanl. 
Mes  le  tinel  ala  excolorjaiil. 
(Alesch.,  var.  des  v.  6291-G501,  ap.  Jonck., 
Guill.   d'Or.,  U,  283.) 
Il  escolorge  sus  le  marbre  (Pyrame). 
Qui  estoit  a  la  6n  de  l'arbre. 
(Piramiis  et  Toisbe,  7-48,  ap.  Mon,  Fabl.et  l'.ùiil.. 
IV,  3 19.) 
L'enfant  mis  en  sa  bouche  ensemble 
Le  voirre  qui  glace  recemble 
Et  esclingdanl  souef  et  plein 
Li  escoulourja  de  la  main 
Si  li  coula  en  la  gorgete. 
(J.  Le  Marchant,  Mir.  de  N.-D.,  ms.  Chartres, 

F  12":.) 
Ploier  les  doit  l'on  et  forgier  (les  arbres) 
Por  raeuz  en  bes  acolorgier. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Yrgece.  Richel.   IfiOJ, 
f°  60S) 

Plusoars  roes  q'i'aguolorgoient. 

(lo.,  ib..  f»  62  v'>.) 
Se  aucuns  escolorge  et  il  ocist  autrui  serf 
de    la  charge    qu'il   porte.   {Digestes,  ms. 
.Montpellier  H  47,  f  116'^.) 

Mes  li  pié  li  esclorgent.  {Vie  Ste  Consorce, 
Richel.  818,  f°  307  v».) 

Nos  vestemens  escorlorgerent.  {Bib.  hist., 
Maz.  532,  f°  251".) 

Dyane  pour  moi  fere  voie 
Rompi  la  terre  et  parfondi 
Ou  ma  rivière  s'afondi, 
Si  vois  sous  terre  escouloiirjanl 
Sans  aparoir  a  nnlle  gent. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f  "6''.) 
L'ame  escoulourge  do  rechief 
A  duel,  a  honte  et  a  meschief. 

{Ib.,  p.  '3,  Tarbé.) 
Quant  il  est  tenté,  la  tente  entre  legiere- 
ment,  sans  doulour  et  sans  ce  que  sanc 
courge  de  celui  lieu,  et  passe  l'espreuve 
legierement  duc  a  l'os  et  le  treuve  aspre 
aussi  comme  se  il  fust  rungié  et  s'aherc 
dessus,  ne  n'i  puet  escoulourgier.  (H.  de 
JlONDEVILLE,  Richel.  2030,  f»  93".) 

—  Fig.,  vaciller,  succomber  : 

L'en  doit  amonester  ceuls  qui  trop  pa- 
rollent  qu'il  regardent  sagement  commeut 
il  vont  hors  de  droite  voie,  comment  il 
périssent  et  escorlorgent  par  ce  qu'il  paroi- 
lent  trop.  (Vie  et  mir.  de  plus.  s.  confess., 
le  Pastouriau  S.  Gringoire,  .Maz.  568, 
f»  172''.) 

—  Act.,  parcourir  : 
Mais  Arethnsa  l'ot  veue 

En  eofer,  ou  elle  ert  en  serro 
Quant  elle  escoulourjoit  sa  terre. 

(Fabl.  d'Ilr.,  Ars.  5069,  f  IS».) 

—  Chasser  : 

Uns  prestres  qui  estoit  apelez  Florins 
esclorgiez  de  l'eyglise,  ovec  Blaste  son 
compaignon  de  crime.  {Vie  S.  Hyrenei, 
Richel.  818,  f"  300  r».) 

—  Réfl.,  s'échapper,  s'enfuhr  : 


ESC 

Que  mieux  sf  puisse  rscaiorgier 
Et  passer  outre  de  lesier. 
(Gerv.,  Best  ,  Brit.  Mus.  aJd,  282«0,  f°  89, 
Meyer,  Rapport.) 

Quant  li  soleaus  s'escoleurge.  {Secr. 
d'Arist,  Richel.  571,  f"  IZ^^.) 

A  ses  plears  a  l'iane  troublée 
Si  que  riaae  eu  fu  avuglee  ; 
Quant  cils  Tit  la  fourraie  penine 
Qui  pour  la  fontaine  esmeue 
S'est  reposle  et  escnulourgie. 
Si  cria  com  beste  esragie. 

(Fait.  d'Or.,  Ars.  5069,  P  31''.) 
Comme  beauté  qui  s'escourlourge. 

(Clef  d'amour,  p.  51,  Tross.) 

—  Escolorgié,  part,  passé,  écoulé  : 

Non  coulrestaut  longue  espace  de  temps 
escoulourgié.  (Arcb.  JJ  64,  pièce  481.) 

—  Perdu,  disparu  : 

Par  grande  cure  fut  quis,  se  eu  alcun 
liu  li  cors  del  escolorgiet  enfant  poist  estre 
troveiz.  (Dial.  St  Greg.  lo  pape,  p.  144, 
Foerster.) 

EscoLORjASTE,  adj.,  d'uiie  conduite 
légère  et  scandaleuse  : 

.1.  moine  ligier  et  escolorjaste  estoit  a 
Couioingne  la  cité  ou  uionstier  de  S.Pierre. 
Et  quant  ce  moine  fu  sourpris  de  soubite 
mort  les  dyables  l'accusoifut  et  li  crioient 
que  il  uvoit  fait  toutes  manières  de  pecbiez. 
{Légende  dorée,  Maz.  1333,  f»  180'.) 

1.  ESCOLPER,  escoper,  v.  a  ,  disculper: 

N'a  nulle  riens  forfeit,  il  en  est  eseopé. 
(Herman,  Bible,  ms.  Orléans  311'''S  f"  i'.) 

2.  ESCOLPER,  eco(;)cr,  escouper,  -orper, 
V.  a.,  accuser  : 

£t  il  en  soit  puiâ  apellez 
Ou  de  traisson  escorpez. 

(Florimont,  Ricliel.  13101,  f°  107''.) 

Quar  ce  seroit  ^ant  vi'anie. 
En  cort  en  seroie  blasmez, 
Oa  de  traison  ecolpez. 

(«.,  Rii-hel.  353,  f»  11''.) 
Mes  cuers  doit  faire  mon  service  ; 
Et  il  m'ocist  et  me  debrise, 
!\e  l'en  doi  ge  bien  escouper  ? 

(Ib..  P  iV.) 

—  Fig.,  tourmenter,  épuiser  : 
Et  en  mon  cuer  par  unit  pensai, 
Par  travail  m'espir  escoupai. 

{Lib.  Psilin.,  p.  312,  Michel.) 

ESCOLURGABLE,  VOir    ESCOLÙRGEABLE. 

ESCOLURGABLEMENT,  VOir  ESCOLOR- 
REABLEMENT. 

ESCOLURGIER,  voir  ESCOLORGIER. 

EscoMBATRE,  -  iimbatre.  -  onhalre, 
-  attre,  verbe. 

—  Act.,  combattre  ; 

Eseumbat  les  cumbatauz  contre  mei. 
{Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xxxiv,  1,  .Micbel.) 

E  escumbatirent  mei  en  vein.  {Lie.  des 
Ps.,  Cambridge,  cviir,  4,  .Micbel.) 

Par  paroles  de  haine  avironercnt   mei  e 
escumbatirent  mei  en   parduns.  {Psalt.  mo- 
nast.  Corb.,  Richel.  1.  768, f"  89  r».) 
Par  on  li  nllages  s'embalent 
Qui  tantefois  vous  escomhalent. 

(Wace,  Brut,  6387,  Ler.  de  Lincy.) 

—  Absol.  : 


ESC 

!  Pour  ODg  pen  emmy  eseombattre. 

(Eloï  D.vmerual,  Livre  de  la  Deablerie,  f°  1."!"^, 
éd.  1307.) 

—  Vaincre  en  bataille  : 

Les  compaignes  le  roi  ont  durement  férues, 
Ledengies  forment  et  si  escombalues 
Que  ferant  les  enmainenl... 
(Ta.    bi    Kent,    Geste  d'Alis..     Richel.   24304, 
I        f»  15  v".) 

Romains  escumbalerimt . 
-      (Lib.  regine  Sibille,  Richel.  25407,  f°  160''.) 

—  Conquérir  en  combattant  : 

De  la  nos  plot  ça  a  venir 
Por  France  prendre  e  pur  saisir  ; 
Celé  escombatron  veirement, 
Se  nos  poom,  de  tule  gent. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  3293,  Michel.) 
Qui  tantes  jenz  avam  vencne 
En  tante  terre  eseombalue. 

(iD.,  ib.,  Il,  8:.82.) 
Meinte  bataille  arez  mené 
Et  meinte  terre  eseonbatue. 

(Id.,  Troie,  ms.  Naples,  f  15'=.) 
Sirie  escumbateruut, 
Pentapolim  prendrunt. 
(Liber  regine  Sibille.  Richel.  25407,  l"  \t,6'.) 

—  Délivrer  en  combattant  ; 

Molt  aurons  tost  esconbatu 
Nos  et  la  Tile  et  lo  pais 
De  toz  nos  mortai  enemis. 

(Ceji.,  Troie,  11782,  Joly.) 

—  Réfl.,  s'escombatre  de,  se  défendre  de  : 

Tant  s'en  escombat  et  estrive 
Qu'il  l'ont  lessié  par  anui. 
(De  celé  qui  se  ftst  foutre,  Kichol.  1593,  f"  183'.) 

—  Empêcher  par  ses  efforts  : 

Et  ne  me  snis  scen  escombatre 
Qu'il  n'aient  commis  ydolatrie. 

(Yiel  Teitamenl,  23659,  A.  T.) 

—  Escombatu,  part,  passé,  vaincu  : 
0  .xx".  de  ses  hommes  s'en  vait  csconbalus. 

(Roum.  d'.Wi.,  f»  44',  Michelant.) 
N'est  mie  de  mervelle,  ce  respondi  Porrn, 
S'il  me  lient  por  mauvais  et  por  esconbatu, 
Cacié  m'a  de  balalle  et  cors  a  cors  vaincu. 
(Ib.,  f''37\j 

EScoMBHER.ecomtrer,  v.  a.*  émonder  : 
11  leur  est  permis  et  licite  à'ecombrer  et 
copper  lesd.  rejetions,  les  laissans  sur  le 
buisson  qu'il  ne  leur  est  permis  distraire 
dud.  l)ois.  (1S80,  Reconn.  des  droits  sei- 
gneur, de  Ctairvaux,  Arch.  Jura,  Prost, 
Doc.  inéd.  rel.  d  IHist.  de  la  Fr.-Comté. 
l"  sér.,  p.  78.) 

ESCOMEGER,  VOir  ESCOMENGIER. 

EscoMENACioN,  -  ommenocion,  -  tion, 
escumenacion,  -  tion,  -  inacion,  escommina- 
tion,  s.  f.,  excomjnuiiication  : 

J'ai  sel  mois  esté  toz  entiers 

Parjure  et  escuminiez. 

Mes  ce  n'est  mie  grant  peciez;  | 

Ja  por  escuminacion 

N'aura  m'arme  damuaciom. 
(Renan,  28142,  Martin.)  Var.,  escumenacion.  (Ed. 
Méon .)  I 

Par  grant  consideralion 

Et  seur  e^cumenalion 

Li  commanda  que  tout  vendist. 

(Yie  des  Pères,  Richel.  23111,  f»  47'.; 
Et  sonr  escumenation. 

(Ib..  Ars.  3527,  f  M'.) 


ESC 


Mo 


Euguerran  ne  vout  mie  demeurer  en 
escommenation.  (B.  le  Tkes.,  Cont  de  G 
de  Tyr,  p.  274,  Guizot.) 

Morans  ne  vost  mie  demorer  en  Vescom- 
menation.  (Est.  de  Eracl.  Emp  ,  xxviii 
4,  var.,  Ilist.  des  crois.) 

11  ne  faisoient  conte  d'escomeHoton  {Ib 
XXXII,  IS.)  Var.,  escommination.  '' 

ESCOMEIMCE.MENT,  escommencemetit,  s. 
m.,  commencement  : 

N'onqnes  n'avoient  ensement 
Oay  tel  escommencement. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f»  136''.) 

ESC05IENGE,  -mange,  escomm.,exc.,  esco- 
minge,  -  omminge,  escumenge,  escumeiig,  isco- 
minge,  esgueminche, s. f., excommunication: 

,;•,?.!!''""'"''   l"".  escumenge.   {Ckasloiem. 
d  un  père,  ms.  Soiss.  210,  f°  18=.) 

E  lie  arceveesques,  evesques  doigent 
sentences  du  graunt  escumeng  countre 
touz  ceaux  qui  counlre  les  avauit  dites 
Chartres  vendrount.  (3  nov  1297  Arfp 
d'Edouard  L)  ■  '    ^"' 

Senlence  à'esqueminche.  {Cliart.  de  PU. 
le  Bel,  Richel.  1.  9783,  f  133  r».) 

Les  dils  frères  qui  sont  en  sentence  de 
excommenge  (1307,  Slat.  de  la  maladrerie 
de  Bernay,  Arch.  hosp.  Bernay.) 

Anathema,  escomminge.  (Gloss.  de  Con- 

Sentences  à'iscominge.  do  ocl  nsn 
Lell.  d'Ed.  m,  Liv.  des  I3ûuill.,  XIV  Arch 
mun.  Bordeaux.)  ■  -      > 

xiv'^lsïr   '^'''^'^'""'""WS'^-    (liSl,  Ord., 

Mais  pou  en  y  eut  qui  se  Toulsis«ent 
accorder  a  ce  tant  pour  Vexcommiche  du 
pape  que  pour  la  puissance  du  nouveau 
roi.  (Chron.  de  Norm.,  de  nouveau  corri- 
gées, î'  96  v.) 

Sur  peine  A' excommenge .  (D'Auton 
Chron.,  Richel.  5082,  f»  63  r».)  ' 

Excomunement,  excommenge.  (P\ls- 
GRAVE,  Esclairc,  p.  218,  Géniu.) 

Ce  vilain  icy,  qui  n'avoit  que  le  "aiu 
devant  les  yeux,  va  faire  publier  a  sa  par- 
roisse  une  excommange  pour  des  naveaux 
quil  disoit  luy  avoir  esté  desrobez  (G 
BoncHKT,  Serees,  xxxii,  Rouen  1633.) 

EScoJiEXGEABLE,  -  ûtigeable,  escumen- 
jable,  escomonjable,  adj.,  qui  mérite  l'ex- 
communication, ahominable  : 

Qui   tome    s'oreille  qu'il  n'oe  la  lei    «a 
prière  sera  escomonjable.  (.Maurice,  Sem 
ms.  Oxf.  Douce  270,  f''54  r») 

La  prière  de  celui  qui  ne  vout  oir  sa  voix 
si  est  escomonjable.  {Comment,  s.  le  nouv 
test.,  ms.  Oxf,  Bodl.  Douce  270,  f"  40  r».) 

La  prière  de  celui  qui  ne  veut  oir  la 
sainte  loi  nostre  Seiguor  est  escomenjable 
(Vita  Pair.,  ms.  Chartres  371,  f-  133  r».) 

Orguels  fait  a  liair  devant  Deu  et  devant 
les  homes  et  tote  l'iniquité  des  gens  escu- 
menjable.  {Bible,  Richel.  901,  f»  SI'.)  Lat., 
execrabilis. 

Ne  tu  ne  porteras  riens  en  ta  mesoncele 
que  tu  ne  soie  maudit,  si  com  ordure 
escomengeable.  {Bible,  Deutéronome,  ch.  7, 
vers.  26,  Richel.  1.)  Lat.,  ne  fias  anathema. 

Quelcunque  adecertes  des  quatres  oiseus 
que  tant  solemeut  ad  quatre  piez  ert  a  vous 
escomangeable.  (/6.,Lévi!ique.  cb.  11,  vers. 
20.)  Lat.,  abominabile. 


U6 


ESC 


ESCOMENGEABLETÉ,  -  angeoUctc ,  s.  t., 
chose  excommuniée ,  anathématisée , 
chose  souillée,  sale,  abominable  : 

Car  totes  ces  escomangeabletes  firent  les 
cultifiours  de  la  terre  devant  vous  et  la 
defolerent.  (Bible,  Lévilique,  ch.  18,  vers. 
27,  Riche).  1.)  Lat.,  execrationes. 

1.  ESCOMENGEMENT,  CSCODim.,  «SCOUm., 

escum.,  escorningement,  escuminjement,  es- 
cumeingement,  eseumignhement,  escomunge- 
ment,  esmimigemenl,  exe,  s.  m.,  excommu- 
nication : 

Ne  fust  rais  en  devé  n'en  fscomuni/rmeat. 
(Gabn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  t"  40  v".) 

En  esciimengement  ne  volt  il  pas  chair. 

(ID.,  il/..  f°  5fi  r».) 

Oae  l'evesqae  avez  mis  en  escumigemcnl . 

{la.,  ib.,  fU  v«.) 

Quant  le  chevalier  ot  tont  son  fait  raconté 

De  l'eicnmmingument  on  il  ot  tant  esté, 

Et  du  prestrc  qu'il  ot  devant  l'autel  toé, 

le  pappe  le  resarde,  puis  li  a  demandé. 

{Dit  des  Trois  chanoines,  Jub.,  Août'.  Kec.,\,  i'I.) 

Sor  paine  d'esctimignhemcnt.  (127S,  Cari, 
du  V.  S.  Lamb.,  Richel.  I.  10176,  f°  S9  v°.) 

Et  s'il  ne  le  faizoicnt  et  ne  l'amendoient 
ensi  corn  il  est  desus  escris,  il  prometeat 
par  lour  fois  et  par  poenne  iVescuminje- 
menl  payer  a  la  dite  abbaiisse  les  dites 
XL.  Ib."il288,  Cart.  de  St-Glossinde  de 
Metz,  Richel.  1.  10024,  f"  6  r».) 

Sentences  d'escomingemenis.  {Ch.  d'Ed. 
JIT,  24  oct.  1360,  Liv.  des  Bouill.,  xxil, 
Arch.  nmn.  Bordeaux.) 

Esfumeinqemenl  contre  persone  dei^ 
nostres.  (1406,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll 
des  lois,  u»  163,  i"  42.) 

—  Objet  excommunié,  interdit  : 

Les  fils  adecertes  de  Israël  fauserent  le 
commandenicat,  pristent  del  escomenge- 
ment,  car  Achan  prist  aucune  chose  del 
escomengement.  {Bible,  Josué,  cli.  7,  vers.  1, 
Rîcliel.  1.)  Lat.,  de  anathemate. 

2.  ESCOMENGEMENT,  escommichement, 
s.  m.,  hostie  : 

Prenoient  les  aucuns  d'iceul,\  du  pain  et 
le  seignoient  au  nom  du  saint  sacrement, 
et  a[ires  ce  qu'ilz  estoient  confessez  l'un  a 
l'autre  de  leurs  péchiez,  le  usoient  en  lieu 
d'escommichement,  après  dirent  mainte 
oraison.  (Hist.  de  Bertr.  dit  Guescl.,  p.  416, 
Ménard,  1618.) 

1.    ESCOMENGIEU,   -  angier,  -   ungier, 

-  ingier,  -  enchier,  -  encier,  -  igier,  -  ichier, 

-  egier,  escomm.,  escum.,  eskum.j  verbe. 

—  Act.,  e.tcommunier  : 

E  si  aucuns  le  contredit, 
11  Vescumenge  e  maldit. 
(G.  DE  S.  Pair,  ilonl  S  Michel,  1843,  Michel.) 
Les  ad  Thomas  escomcgé 
A  deshonur. 
<Vie  de  S.  Thom.  de  Cant.,  857,  ap.  Michel,  D.  de 

yorm.,  t.  111.) 
Seinz  Ambroses  l'evesques,  pur  veir,  escominga 
L'empereur  Theodose  et  d'iglise  sevra. 
(Garnier,  Vie  de  S.   Thom.,  Richel.  13513, 
f  49  v°.) 

E  de  ço  te  merveilles  que  j'osai  manascier 
Nostre  seignur  le  rei  a  escmiitneiigier. 

(ID.,  !«.,  f»56  r°.) 
Malt  savez  ben  escumiger. 

(.Tristan,  t.  11,  p.   117,   Michel.) 


ESC 

Si  fist  on  escumencier  a   .m.   evesques 

tout  cil  qui  nule   chose   destourneroient. 

{Hist.  de  la  terre  s.,    ms.    S.  Orner  722, 
fo  74b.) 

Si  Vescumenja  et  fist  escumenchier  par 
toutes  les  terres  de  crestienté.  (76.,  f"  79"'.) 

On  Yescumenchast  en  toutes  les  terres. 
(76.,  f  89  v°.) 

E  cely  Henry  escumungerent.  (  Year  books 
of  the  reign  of  Edw.  the  first,  years  xxx- 
xxxi,  p.  457,  Rer.  brit.  script.) 

Il  fu  escumigé.  (1304,  years  xxxil-xxxiir, 
ib.,  p.  31.) 

Pour  escommicher  les  paroissiens.  (1386, 
Arch.  S  5094,  pièce  34  ) 

—  Détester,  abhorrer  : 

Sis  choses  que  Nostre  Seipnor  haist,  et 
sa  aime  escomange  le  septisrae.  (Bible, 
Prov.,  ch.  6,  vers.  16,  Richel.  1.)  Lat.,  Sex 
sunt,  qufe  odit  Doniinus,  et  seplimum  de- 
testatur  anima  ejus. 

—  Escomengié ,  part,  passé,  excom- 
munié : 

Sor  si  faite  ovre  desleiee. 
Maudite  e  escotnungie, 
E  sur  iten  légation 
U  li  dns  n'entent  si  bien  non, 
Fu  il  deceuz. 
(Ben..  D.  de  Horm..  II,  12137,  Michel.) 

Icest  precept  qui  ci  est  dit 

E  qui  par  nos  ci  est  escrit. 

Od  nostre  main  le  confermuns, 

D'anel  reail  le  seieluns; 

E  si  alcuos  est  qui  l'enfregne. 

Escumcngiez.  entretant  mai^ue. 
(G.  DE  S.  Pair,  Mont  S.  Michel,  i-iTi,  Michel.) 

Les  eskume.igcz  et  loi  des  boens  severa. 
(Garn.,  Yie  de  S.  Thom..  Richel.  13;j13,  f»  2-2  T°.) 

As  mescrennz  e  as  escumegez.  (Apocal., 
Ars.  5214,  f°  33  r».) 

S'il  i  a  ceenz  homme  qui  seit  entrediz 
ou  escumengez.  (M.\umcE,  Serm.,  ms.  Poi- 
tiers 124,  f  21  v°.) 

Mais  aojourd'huy  ne  t<?  sijanroye 

Si  humblement  parolle  dire. 

Que  tu  ne  soys  a  me  mauldire 

Comme  se  fusse  escumengie. 
{Moralité  de  Charité.  Auc.  Th.  fr.,  III,  345.> 

—  Abomitiable  : 

Vos  estes  ki  justifiez  vos  meismes  devant 
les  hommes,  mais  Deus  conoist  voz  cuers; 
quar  ce  ke  az  hommes  est  halte  chose,  ce 
est  esconimengie  chose  devant  Deu.  (Dial. 
SI  Greg.,  p.  24,  Foerster.) 

2.  EscoMENGiER,  -  ingicr,  -  escommin- 
Mer,  escomrnichier,  escmnicher,  verbe. 

—  Act.,  donner  la  communion  à  : 

Or  entens,  va,  si  Vexcomminge, 
Messe  lui  cbanle  et  enolie. 

(Thags,  Richel.  1344,  f  34''.) 

Lors  se  mirent  tuit  a  oroisons  et  prièrent 
Dieu  que  il  fist  la  char  revenir  a  sa  propre 
nature,  puis  en  fu  la  dame  'escommichiee. 
(Vie  et  mir.  de  plus.  s.  confess.,  Maz.  368, 
f  18».) 

Une  petite  touaille  bordée,  a  escumicher. 
(1380,  inu.de  Ch.  7,  u»  1909,  Labarte.)  Impr., 
escumichez. 

U  fu  confessé  et  escommingiê,  et  après 
ala  de  vie  a  trespassement.  (1396,  Arch. 
JJ  150,  pièce  351.) 

A  mondit  seigneur  pour  offrir  avec 
.Monseigneur  deBourgogne  cheuz  l'evesque 


ESC 

de  Paris,  ou  mondit  seigneur  fu  escom- 
mengié,  le  xxiiii'  jour  dudit  mois,  veille 
de  Noël,  en  disant  matines  ;  en  3  escuz, 
67  s.  6  d.  t.  (1397,  Compt.  de  Ihdl.  des  R. 
de  Fr.,  p.  301,  Douet  d'Arcq.) 

Icelle  femme  fu  confessée  et  eseommichee . 
(1411,  Arch.  JJ  165,  pièce  279.) 

TcelUii  Jehan  se   fist  confesser  et   esco- 

mincher,  et  deus  jours  après ala  de  vie 

a    trespassement.    (1421  ,    Arch.    JJ   171 
pièce  359.) 

—  Réfl.,  recevoir  la  communion,  com- 
munier : 

Et  chanta  l'en  messe  niout  matin,  et  li 
chevaliers  s'escommicha.  (Vie  et  mir.  de 
plus.  s.  confess.,  .Maz.  568,  f"  22». ) 

Le  roy...  fit  chanter  messe...  devant  luy 
et  s'escommicha.  (Fboiss.,  Chron.,  Richel. 
2641,  f  165  r».) 

—  Escomengeant,  part,  prés.,  où  Ton 
communie  : 

Le  jour  de  Pasques  escommichans.  (1398, 
Arch.  JJ  1.53,  pièce  183.) 

La  veille  de  Pasques  escommichans.  (1401, 
Compt.  de  l'hât.  des  R.  de  Fr.,  p.  136,  Douët 
d'Arcq.) 

Pasques  escomminchans .  {Ib.,  p.  166.) 

EscojiENiE,  esquemenie,  excommunie, 
s.  f.,  excommunication  : 

Ne  pnet  avoir,  ce  est  la  voire. 
Confession  ne  provoire 
Pour  Vesquemenie  ou  estoit. 
(G.  DE  CoiNci,  3/(>.,  ms.  Soiss.,  f°  sa'.) 

Nous  encourions  sentence  d'excommunié. 
{Lett.  de  1435,  ap.  Lob.,  II,  1029.) 

Peine  d'excommunié.  (Journ.  d'un  bourg, 
de  Paris,  an  1444,  .Michaud.) 

Pour  faire  une  excommunie  générale. 
(1487,  S.  iMelaine  Morlaix,  Arch.  Finist.) 

Pour  la  craincte  de  celle  excommunie  le 
roy  Philippe  reprint  Berte  sa  femme.  (Bou- 
chard, Chron.  de  Bret.,  f»  78»,  éd.  1532.) 

Condamnation 
l)'e.TCommiinie  et  censure  éternelle. 

(Cl.  Marot,  Epigr..  cclx.  éd.  1731.^ 

Esr.oMENiEJiENT,  escowm. ,  escoum., 
escum.,  escomminiement ,  escomitniement, 
escomm., escoum.,  escum.,  escommuniment, 
exeominiement,  escomcinement,  escumenie- 
ment,  escummeniment,  escuminimenl,  ascum- 
miniement,  excom.,  excum.,  ecoumeniement, 
s.  m.,  excommunication  : 

De  cel  escumeniement 
Grondillierent  Kngleis  forment. 

(fiov,  3*  p.,  7243,  Andresen.) 

Avec  Vascumminiement.  (1220,  Chap.  de 
la  cath.  de  Metz,  Arch.  -Mos.)  Exeominie- 
ment. (Ib.) 

Cest  dein  fist  il  par  davant  lo  maistre 
escheving  et  les  .XIII.  juriez  de  Mez,  et  si 
l'ofrit  sus  l'autei,  et  si  en  fut  faiz  escumini- 
menz  par  jugement,  si  cum  d'amorne  par 
io  major  de  porte  Moselle.  {Ch.  de  1228, 
Arch.  Mos.,  Chap.  de  la  cathédr..  Cens, 
Porte  Moselle.) 

Se  aucuns  des  .xill.  elleuz  estoit  chauz 
en  plait  ou  en  guerre  ou  en  escomeniemenl 
por  lo  fait  de  la  vile.  (Sept.  1230,  Ch.  de 
Thib.  de  Champ.,  Arch.  Troyes.) 

Par  excominiemant.  (1235,  Coll.  deLorr., 
980,  n»  7,  Richel.) 


ESC 


ESC 


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117 


Am  plait  ou  an  guerre  ou  an  escomenie- 
ment.  (1242.  Cart.  de  Champ.,  Richel.  1. 
S993,  I»  ÎS^J.) 

Eussiens  geté  escumeniement  en  Rogier 
de  Vilers.  "(Vers  lîoH,  Arch.  mun.  S.- 
Quentin, I.  186,  doss.  D.) 

Et  toute  la  terre  de  Bretaipne  fu  en  escu- 
mineeinent.  {Artur,  ms.  Grenoble  378, 
I»  35^) 

Escomminiement.  (1274,  Coll.  de  Lorr., 
976,  Richel.) 

Escotinieniement.  (Acte  de  1273,  Arcli.  L 
733,  II»  liasse.) 

Sanlance  d'escumenicmant.  (1280,  évêch. 
de  Langres,  Arcli.  Haute-Marne  G  30.) 

Sor  poenne  d'escumeniemenl.  (1288,  Cart. 
de  Ste  Gloss.  de  Melz,  RicUcl.  1.  10024, 
f»  6  v».) 

Parpoenue  d'escuminiement.  (Ib.) 
Sor  paine  d'escvmmeriiment.    (Trad.   du 
XIII'  s.  d'une  charte  de  1211,  Cart.  du  Val 
StLambert,  Richel.  1.  10176,  f°  30\) 

Demorer  en  Vescomeniement.  {Est.  de 
Eracl.,  xxvill,  4,  Hist.  des  crois.) 

Deus  hel    tout   escumeviem  ni  d'erreur. 
(Bible,  Richel.  901,  f»  35\; 
Et  après  ce  je  li  cornant, 
T>eseiir  fficommenîement.. 
(.L'Ordre  d'amors.  Richel.  12786,  f"  8;/.) 

Li  enlredit  et  li  e.tcumeniemens.  (1297, 
Arch.  L  733,  14»  liasse.) 

Sentence  de  excomenieinent.  (Ms.  Berne 
260S  f"  30'.) 

L'f^cotnmrniemant 
Li  pre.stes  ne  prisa  riens. 

(Fiesaint  Ehi,  Ricliel.  988.  f°  IS".) 
Sur  peinne   de  e'icommeniement.  (.Ioinv.j 
S.  Louis,  XXXVI,  Wailly.) 

Les  evesques  de  Brelaingne  ont  tenu  le 
conte  de  Bretaingae  bien  sept  ans  en  ex- 
commeniement.  (In.,  (6.,  cxxxv.) 

Sentence  de  excumuniemenl.  (Vend.  apr. 
Chandeleur  13U4,  Fonteny,  (Jb.  des  compt. 
de  Dole,  cart.  44,  paq.  44,  Arch.  Doubs.) 

Sus  plusieurs  paines  A'escommuniemenz. 
(1314,  Arch.  J.1  SO,  f°  46  t».) 

Sentences  à' ccoumeniement.  (Ib.) 

Wescoumeniement.  (Ib.) 

Tant  que  as  frais  peut  toucbierdel  escu- 
meniement u  deniisielle  Marie  de  Coustices 
fu  pour  l'ocquoison  de  le  suite  que  lidite 
abbesse  fist.  (19  juin  1322,  Flines,  Arch. 
Nord,  Cod.  A,  f.  134.) 

Sentences  à'escoumeniement.  (1326.  Lett. 
de  Ch.  le  Bel,  Pr.  de  l'H.  de  Nisni.,  II,  S9.) 

Par  sentence  d' escommuniment.  (1330, 
Hist.  de  Metz,  IV,  77.) 

Par  sentence  d'eseommeniement.  (1331, 
fête  S.  -Marc,  0/f.  de  Tout,  Arch.  Meurtbe, 
H  2964.) 

Donnant  sentence?  gênerais  d'escomenie- 
mentz.  (1360,  Renunciatio  per  Iteg.,  Filios, 
et  Magnales  Anyliœ,  Rvm.,  2'  éd.,  t.  VI, 
p.  271.) 

Et  sur  ce  estoit  meus  certains  procès  et 
pour  ce  aucun  de  nos  dicts  officiers  mis 
en  sentence  d'excomuniement  (1366,  Cart. 
de  l'église  de  Terouanne,  p.  243,  Duchet  et 
Giry.) 

Procès  et  excommunimcns.  (1377,  Letl.  de 
Ch.  V,  Cart.  mun.de  Lyon, p.  183,  Guigne.) 

Vons  Tivez  en  pechié,  en  escommeniemenl. 

(Ci-vF.i..,  du  Gurvlin,,  ni25,  Charrière.) 


Mais  morut  misérablement 
Et  en  e.rcominifmenl. 
(Citron,  de  I  AH.  de  Flore/I'e,   1341,  .Mon.  de  l'H. 

de  Bilg.) 

Sour  painne  et  sentence  d'escumeniemenl. 
(Fboiss.,  Chron.,  I,  226,  Luce,  uis.  Amiens, 
f3.) 

L'archevesque  de  Rains  l'en  tint  en  ex- 
communiemenl  jusques  a  ce  qu'il  fust  ah- 
soult  de  par  le  saint  père.  {Uist.  desEmp., 
Ars.  .5090,  f"  SS  v».) 

Affiu  que  s'il  y  a  milz,  ne  nuUet  qui  y 
sachent  lignage,  comperage  ne  affinité  au- 
cune, si  le  dye,  sus  peine  d'excommunie- 
ment.  (1337,  Bitiiel  de  Theronanne,  Soc. 
des  Ant.  de  Morinie,  n"  41  et  42,  anu. 
1861.) 

U  porte  sur  son  dos  raille  excommuni- 
ments.  (Hist  maccar.  de  Merlin  Cocc,  iv, 
Bibl.  gaul.) 

Qui  vous  fait  mal,  Macee, pour  nous  faire 
une  mine  pire  qu'un  excommuniinentf 
(C'«  DE  Cra.\iail,  Com.  des  Prov.,  I,  v. 
Ane.  Th.  fr.) 

KSC0.1IEX.IABLE,   VOif  ESCOMENGE.\BLE. 
ESCOMINGEMENT,V0irESC0MENGEMENT. 

EscoMMETRE,  cscoumetre,  v.  a.,  provo- 
quer, défier  : 

De  grant  folie  t'entremes 
Quant  lu  mon  signor  escoumes 
Cors  a  cors  de  bataille  a  toi. 

(Florimoni,  Richel.  792,  f»  Li".') 

escnmmrs. 

(Ib.,  Richel.  15101,  f  28''.) 

ESCOJIMICHE,  voir  ESCO.MENGE. 

EscoMMiCHE,  S.  f.,  hoslie  donnée  à  la 
communion  : 

Quant  S.  Grégoire  vit  ce  si  li  Iret  Vescom- 
miche  de  la  bouche,  et  commanda  a  son 
diacre  que  il  li  gardast  bien  tant  qui'  li 
autres  fussent  escommichiez.  (Vie  et  mir. 
déplus,  s.  confess.,  Maz.  368,  f°  17''.) 

ESCOMAIICHEMEXT,  VOir  ESCOMESGE- 
MENT. 

ESCOMMICHIER,  VOlr  ESCO-MENGIER. 

ESCOMMINATION,  VOlr  ESCOMEN.\CION. 

ESCOMMINCHIER,  VOir  ESCOMENGIER. 

ESCOMMINGE,   VOIP  ESCOMEKGE. 

ESCOMMINGEMENT,  VOir  ESCOMENGE- 
MENT. 

ESCOMMINGIER,  VOir  ESGOMENGIER. 

ESCOMMINIEJIENT,       VOir      ESCOMENIE- 


ESCOJLMUEVE.MENT,  VOir  ESCOJIOVE- 
MENT. 

ESCOMONJABLE,    VOir  ESCO.MENGEABLE. 

ESCOMOTEUR,  escomm.,  s.  m.,  celui  qui 
soulève  : 

Nous  trovasmes  cestuy  mali'aicteur, 
escommoleur  et  séducteur  des  juifz,  de 
tout  le  monde,  et  cultiveur  des  nazeriens, 
c'est  assavoir  des  crestiens.  (P.  I^kiiget, 
Nouv.  Test.,  f"  242  r",  impr.  Maz.) 

EscoMOVEMEXT,  escominuevement,  s. 
ni.,  soulèvement  : 


La  terre  sera  commeue  d'escommueve- 
ment.  (Bible,  .Maz.  684,  1°  97^  ) 

Esco.MOvoiR,  escomouvoir,  -  ommovoir. 
-  onmoeoir,  esconmoveir,  scomovere,  verbe. 

—  Act.,  remuer,  ébranler,  émouvoir, 
exciter  : 

E  saint  Israël  escommourent.  (Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  LXXVll,  41,  Michel.) 

Qui  deussent  od  les  bosines  a  escomovoir 
l'est.  (Liv.  des  Machab.,  .Maz.  70,  f  164''. 

Poor  che  qu'il  Vont  eacommeu 
De  grant  Ire. 

(ilir.  de  SI  Elni,  p.  101,  Peigné.) 
Ne  ne  m'abandonnoie  mie  tant  seule- 
ment aux  jeunes  ne  au.\  fous,  mes  les 
chastes  et  les  sages  escommovoie  et  avi- 
voie  a  luxure.  (Vies  et  mart.  des  beneitr. 
virges,  .Maz.  368,  f''270''.) 

Dont  fu  li  prevoz  escommeuz  a  grant  ire. 
(Ib.,  ("  321'.) 

Parole  d'estincele  a  esconmoveir  nosire 
cuer.  (Bible,  Richel.  901,  f»  IK) 

Ker  meinte  feiz  par  eoveilisse 
Des  delez  charnaus  Vescommiiel. 
(Vie  des.  Alexi,  SiO.  Rom.  VIII.  p.  17:i.) 
Commovere,    escommouvoir.  {Gloss.    de 
Conches.) 

Doncques  ne  seront  les  yslcs  escommues 
de  ton  trebiisohement.  {Bible,  Ezechiel, 
ch.  26,  éd.  1343.) 

—  Repousser  : 

Abhomiuari,  escommovoir.  (Gl.  l.-g.j  Mi- 
chel. 1.  7692.) 

—  RéQ.,  se  soulever  : 

As  barons  dist  :  Paines  me  sont  creues. 
Les  gens  de!  règne  se  sont  escorimeiies 
i-^nvers  la  fille  Ysoros  conbalues. 

(.inseis,  Richel.  793.  1°  4''.; 

—  Escomeu,  part,  passé,  ému,  excité  : 

La  mer  si  n'estoit  pas  paisible,  mais 
escommeue  par  les  vens.  (SI  Graal,  m,  31, 
Hucher.) 

Si  fu  li  rois  si  escommeus  d'ire  et  de  mal- 
talant  que...  (Li  Liores  de  Balaam,  Richel. 
988,  f  237".) 

Alixandres  escommeus  en  miséricorde. 
[Chron.  de  Fr.,  ms.  Berne  390,  f  26".) 

Bylhinie  fu  tote  escommeue  de  terre 
mote.  (Ib.,  f"  S6'.) 

II  fn  d'amonr  tout  cscommeu 
Quant  il  a  la  pncelle  ven. 
{Prise  de  Boulogne,  ap.  Capperoniiier,  Ghss.  de  S. 
Louis.) 

EscoMPAiGNiER,  v.  il.,  aci'ompaguer  : 

Ou  dit  priorey  abergeutet  escompaignent 
meuctricrs  et  genz  qui  avec  aux  les  moy- 
nent.  (S.  Bénigne,  Moniales  de  Larrey, 
Arch.  Côte-d'Or.) 

—  Associer  : 

Ne  doit  ledit  Jaicomins  escompaiyner 
avec  lui  nulz,  ne  nullez  de  nostreditte 
cileit,  on  fait  de  la  dessus  ditte  monnoie. 
(1403,  Hist.  de   Metz,  IV,  382.) 

EscoMRVRriMENT,  S.  ui.,  Comparti- 
ment : 

Bestions  d'escomparlimentz.  {Enlr.  de 
Henry  II  a  Bouen,  f»  19  r".) 

Une  table  d'escomparlimentz,  richi-moiit 
dorez,  (th.,  f»  43  r».) 

33 


41» 


ESC 


ESCOMPLIR,  V.  a.,  accomplir  : 

Tant  que  li  dairiens  dps  bnin?  escompU- 
rait  le  siège  peril'oiis  de  la  Table  Heonde. 
(S.  Graal,  m,  708,  Hucber.) 

En  teil  manière  se  doit  maintenir  qui 
vuelt  escowplir  les  œuvres  d'umilileit. 
[Hist.  de  Joseph,  Richel.  2453,  f»  38  V.) 

Tut  mi  peusei  sont  escompU  des  que  je 
voi  ce  que  en  toutes  choses  me  plaisl.(i6., 
fo  74  v".) 

Pour  escompUr  si  son  désir.  {Rose,  Vat. 
Clir.  1858,  f"  961) 

Jusques  a  tant  que  les  clioses  qui  sont 
contenues  et  dessuzdites  soient  escomplies. 
(1270,  Test,  du  comte  de  Poitiers,  Arch. 
K33,  n»14.) 

Toutes  ces  choses  dessus  dites  escom- 
pUr et  mètre  a  exequlion.  (1307,  Arch.  L 
762,  pièce  33.) 

Présentes  et  escomplies  toutes  les  choses 
dessus  dictes.  (1318,  Arch.  Meurthe,  H 
3032.) 

Prometons  que  tout  ceu  qui  jugies  en 
«l'rait  ferons  tenir  et  escomplir  loudit  si- 
guour  Gerairt.  (1327,  Hist.  de  Metz,  IV,  53.) 

Ai  promis  tenir,  \rardeir  et  escomplir. 
(1366,  Coll.  deLorr.,  92,  n''47,  Richel.) 

Durans  seix  ans  entiers,  coulinuelz  et 
escompUs.  (1391,  Hist.  de  Metz,  IV,  412.) 

Pour  cest  mien  prosent  teslameat  escom- 
plir. (li.  mars  1419.  Lelt.  de  Mess.  Demcnge 
de Courcelles,Tou\.,  Arch.  Meurthe,  H  2976.) 

EscoMUNEiviENT,  -  commutiement,  exe, 
s.  m.,  excommunication  : 

Pour  dûubte  à'excommunement,  il  s'est 
conseillé,  et  lui  a  l'en  dit  que,  pour  la 
descharge  de  sa  conscience  il  en  devoit 
dire  la  verilé.  (29  janv.  1484,  Informat, 
faite  contre  Pli.  de  Commines.) 

ESCOMUXGEMËNT,  VOir  ESCCMENGE- 
MEKT. 

Esco.MrNicATiF,  csqumenicatif,  excoin- 
municatif,  adj., d'excommunication  : 

N'estoit  nuls  prestres  ûamens  sus  estre 
encours  en  senteuse  esqumenicaticc,  qui 
osast  canterne  faire  le  divin  office.  (Froiss., 
Chron.,  III,  211,  Kerv.) 

Obtenir  par  fraude  ces  lettres  excommu- 
nicatives.  (Gilles  Corrozet,  les  Anliquitez 
de  Parti,  p.  20,  éd.  1608.) 

EscoMUNiciiE,  -  ommwiicUe,  s.  f.,  ex- 
communication : 

Se  ilz  faisoient  aucun  crime  ou  se  ilz 
estoient  en  escommuniche .  (P.  Coch., 
Chron.,  c.  46,  Vallet.) 

I3SC0MUNICHIER,  esquemunichtcr,  ex- 
communiquer,  v.  a.,  excommunier  : 

Lo  pape  pour  ceste  chose  et  pour  autre 
assembla  lo  consistoire  et  excomunica  lo 
duc  (Robert),  et  touz  ceux  qui  lo  sequ- 
toient.  (Almé,  Yst.  de  li  \orm  ,  Vlll,  32, 
ChampoUioD.) 

—  Escomunichié,  part,  passé,  excommu- 


S'il  sout  esquemuniches  ou  clerz.  (1372, 
Rapp.  du  Cons.  de  Paris,  Liv.  rouge,  f»  128, 
Arch.  mun.  Abbeville  ;  Mon.  de  l'Hist.  du 
tiers  état,  IV,  177.) 

CA    ESCOMENGIER. 


ESC 

ESCON,  S.  m.,  mut  très  obscur  qui 
semble  exprimer  ici  l'idée  de  libre  dispo- 
sition : 

De  inainl  bon  garnemeot  furenl  mis  a  l'escon 
Et  des  clievaus  au.^i  qu'il  pristrent  a  baadon. 
{Aijed'Avign.,  2059,  A.  P.) 

ESCONCE,  voir  ESCOKSE. 

ESCONCEXDRE,  VOir  ESCOISENDRE . 

ESCONCER,  voir  ESCOXSER. 

ESCONCERIE,  VOlr  ESfiONSERIE. 

ESCONCHIER,  VOir  ESCONSER. 

ESCoNCis,  voir  Esconseis. 
ESCONDAiLLE,  S.  f.,  cachetle,  retraite  : 

Lor  sjD.igognes  monlt  bien  cercbent, 
Les  esconiaille>  vont  serchani 
Ver  si  ja  ren  i  Irovesanl 
Que  Jaeu  nss^nt  esconda. 

iilir.  ,\.-C.,  Ricbel.  818,  f"  61''.) 

ESCONDE,  S.  f.,  contredit  : 

Et  quant  j'avérai  sans  cicondr- 
La  plus  bielle  ki  soit  ou  monde. 

(Richars  le  Hel,  ms.  Turin,  f»  129'.) 

EscoNDEOR,  -  undur,  S.  m.,  celui  qui 
refuse  : 

A  bon  demandeur  bon  escundiir. 
(Prot.  de  Fraiwce,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

ESCONDiRE,  escundire,  acondire,  aicon- 
dire,  verbe. 

—  Act ,  refuser,  dénier,  en  parlant  de 
Choses  : 

Il  l'fscondit.  cura  cil  ki  nel  set. 

{Chans.  d'Alexis,  sir.  65,  MuUcr.) 
Que  la  parole  oiant  Irestoz 
Vos  a  vace  et  escondile. 
(CatiE!>r.,Cltarrelle,  Val.  Cbr.  17-25.  f  18''.) 

Car  Diens  le»  a  loi  en  despil 
El  sa  grâce  lor  escondit. 
(Gauth.  de  Mes,   Yin.  du  monde,  Richel.  2021, 
f»  8-2=.) 

Karlos,  vos  Oei,  son  oisel  li  requist 
El  li  irailres  raoull  bel  li  escondi. 

(lluon  de  Bord.,  1381,  A.  P.) 

Ha}',  sire  Guron,  fait  la  dame,  que  est 
ce  que  vos  dites  que  mcsconddes  vostre 
amor.  Certes  il  ne  a  home  au  munde  si 
grant  ne  si  jentil  que  se  je  li  vousisse  doner 
mou  amor  q'il  le  m'escondist.  (Gir.  le 
Court,  Vat.  Cbr.  1301,  f»  40".) 

Il  n'escondisoit  riens  que  l'en  li  deman- 
dast  par  resou.  (Chron.  de  Fr.,  ms.  Berne 
690,  f"  39».) 

Certes,  je  demande  une  chose 
Que  vous  m'avez  bel  escondire 
Et  reTuser  par  raison,  sire. 
(Fn  Mir.  de  S.-D.,  Comm.  Ostes  roy  d'Esp.  perdi 

sa  lerre,  Th.  fr.  au  m.  â.,  p.  467.) 
Prince,  trois  jours  ne  vueillez  m' escondire , 
Pour  moy  pourvoir,  et  aux  miens  adieu  dire. 
(ViLiON,  Codic,  Reqneste  de  Villon,  Jonaust, 
p.  137.) 

En  brief  temps,  fut  si  bien  en  sa  grâce, 
que  riens  ne  luy  fut  escondit  de  ce  qu'il 
osa  demander.  (Louis  XI,  JVouu.,  xxxv, 
Jacob.) 

Le  désiré  plaisir  ne  luy  /"«(pas  escondit. 

(ID  ,   ib.,  XLIII.) 

—  Absolument  : 


ESC 

Et  disoit  encore  que  nul  ne  pooil  estre 
bon  gouverneur  de  terre,  se  il  ne  savoit 
ausi  hardienient  escondire  comme  il  sauroit 
donner.  (JoiNV.,  Hist.  de  St  Louis,  p.  208, 
Michel.) 

Li  rois  de  Navare  et  li  conter  de  Harcou  r 
ne  li  vorrent  mies  escondire.  (Froiss  . 
Chron.,  IV,  177,  Luce.) 

—  Escondire  à,  refuser  de  : 

Je  n'escondi  mie  a  fere  cest  servise. 
(Laurent,  Somme,  ms.  Alençon  27,  f"  6  \".) 

—  Avec  un  rég.  de  personne,  refuser, 
rebuter,  éconduire  : 

Par  mainte  fois  a  reqnîs  Biatris 
Milan  son  père,  mais  bien  fu  escondis. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f  Sb"-.) 

Ja  nule  chose  ne  gardast. 
S'il  fusl  ki  riens  li  demandas!; 
Il  a'esconlissiljs,  nnlni. 

{Dotup.,  4816,  Bibl.  elz.) 

De  lui  n'aloit  nns  escondii. 

{Ib..  4863.) 
Il  avoit  dit   le  jor  que  la    bitaille    avoil 
esté  que  ja  riens  ne    li   sauroit  demander 
dont  il  Vescondesisl.  (Arlur,  ms.  Grenoble 
378,  f»  34".) 

Ne  les  vueil  escondire  A&  ce  qu'il  me  re- 
quistrent.  {Lucid.,  Brit.  Mus.  add.  28260, 
f"  33.) 

II  n'a  en  loi  sens  ne  valor. 
Robin,  ne  cortoisie, 
Qui  d'ura  baisier  par  la  folour 
As  escondit  l'amie. 

(Chansons,  ms.  Monlp.  Il   196,  (°  214  v».) 
Ainsinc  si  ot  de  la  meschine 
Qn'il  ai'ûil  damors  escondile 
Son  guerredon  el  sa  mérite. 

(Rose,  1512,  Méon.) 

Dames,  dist  il,  ge  ne  vons  ose 
Escondire  de  ceste  chose. 

M.,  3331.) 

Les  plus  vaillans  li  porofrirent 
Lors  amors  et  soveot  requirent 
S'amor,  mais  cil  si  0ers  esloit 
Que  toutes  les  acondissoil. 
(ROB.DE  Blois,  Poés.,  Ricliel.  24301,  p.  547''.; 
A  envis  homme  qui  bieao  prie 
Trueve  femme  qui  Yescondie. 

(Clé  d'amour,  p.  11,  Tross.) 

Pour  Dieu,  messeigneurs,  ne  m'en  vueil- 
lez escondire,  car  au'tre  chose  de  vous  je 
ne  vueil.  (Jroilus,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s., 
p.  201.) 

La  charité  de  la  maison  aux  nonnains 
esloit  si  1res  grande  que  peu  de  gens  es- 
toient escondis  de  l'amoureuse  distnbucion. 
(Louis  XI,  Nouv.,  xv,  Jacob.) 

Et  je  TOUS  jure,  sur  mon  ame. 
Que  point  ne  vous  escondiray. 
(Farce  d'un  Genlith.,  Ane.  Th.  fr.,  I,  263.) 
Pourtant  que  ne  soye  escondit, 
S'il  vous  plaist,  a  ceste  reqneste. 
(Farce  de  Colin  qui   loue  el  despile  D.,  Ane.  Th. 

fr.,  I,  236.) 
Auras  la  donc  sur  moy  telle  ire  et  tel  dédain. 
Que  du  don  de  mercy  me  vouloir  escondire  > 
(Macny,   Sousp.,  cxu,  éd.  ISâT.) 

—  Escondire  quelqu'un  de  (un  infin.), 
l'excuser  de,  c'est-i-dire  lui  permettre, 
souffrir  que  : 

Ne  sai  se  tous  m'escondirez 
D'avoec  vous  en  voître  nef  estre. 
(Rdteb.,  Vie  sainte  Marie  l'Egiplianne,  lab.,  Il, 
109.) 


ESC 


ESC 


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419 


—  Alléguer  comme  excnse  : 

Cil  entra  feiirla  seisine  l'evesque.  De  ce 
disons  nous  qu'il  li  doit  amender  ou  es- 
condire  qu'il  ne  savoil  qne  li  evesques  en 
fust  seisiz.  (1249,  Evêché  Senlis,  Arcli.  Oise, 
r.  648.) 

—  Contredire,  s'opposer  à,  coiubattre  : 

La  reioe  a  sa  reson  dite 

Ki  de  nu  lui  a'csl  escondUe  ; 

Ne  linete  liome  ki  la  desdie. 

{Dolop.,  4398,  Bibl.  elz.) 
Li  dis  monsipneur  Loeis  n'osa  escondire 
le  commandement   del  duch  son   signeur. 
(Fboiss.,  Chron.,  I,  loi,  Luce  ) 

Que  ïi  les  autres  s'accordent  en  absti- 
nence de  puerre_,  sa  saincteté  ne  Vexcon- 
4ira.  (1521,  Prec.  des  confér.  de  Calais, 
Papiers  d  Et.  de  Granvelle,  t.  T,  p.  131, 
Doc.  inéd.) 

—  Réfl.,  se  refuser  : 

Mais  onkes  a  offre  c'on  lor  fes isl  de  par 
l'empereour  ne  respondirent  ;  ains  s'escon- 
disent  tout  adies  plus  et  plus.  (H.  de  Val., 
Contin.  de  l'hist.  de  la  conq.  de  Constant., 
880,  Wailly.) 

François  et  Angtois  esperonnent, 
Desquiei  .i    seul  ne     s'fscondisl. 
(Gci.iRT,  Roy.  liijn.,  13478,  W.  et  D.) 

—  S'excuser,  se  justifier,  se  disculper  : 

n  s'esconàit  com  ii  hom  qui  nel  set. 

(Alexis,  si.  G5S  xi«  s.,  G.  Paris.) 

Emperere,  disl  ele,  mercit  par  amnr  Deo  I 
Ja  snî  jo  voslre  femme,  si  mecuidai  jner; 
Jo    m^escîindirai  jase  vus  lecumanilez, 
A  jurer  sairemeot  n  juise  a  pnrier. 

(Charlemagne ,  32,  KoscbTvilz.) 

Ensi  nous  porrons  bien  de  sa  mort  escondire. 
(Sont.  d'Alix.,  V,  491,  Romania,  t.  XI,  p.  243.) 

S'en  escondirad  par  plein  serment.  (lois 
de  Guillaume,  Chevallet.) 

.Sire  Reynans,  je  m'en  escondirai. 
(Bêle  Erembors,  P.  Paris,   Komancero  françois, 

p.  5U.) 

N'enver  aus  ne  se  daigne  amender  n'escondire. 
(Adam  de  le  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  266,  Coas- 
semaker,  p.  290.) 

Mandes  la  conlesse  sans  ire, 

K'a  P.irîs  s'en  v  egne  escondire. 

(Rom.  du  Comte  de  Poiliers,  36'J,  Michel.) 
Il  manda  salus  au  roi  et  siervice,  et  si  li 
envola  .x.  livres  d'or,  et  li  manda  que  par 
juyse  de  feu  se  venroit  escondire  que  il  ne 
fuparçonniers  de  la  mort  le  duc.  {Hist.  des 
ducs  dé  Norw.  et  des  rois  d'Englel.,  p.  27, 
Alichel.) 

Vons  ne  vous  poTez  escondire 
Qoe  ce  ne  soit  a  voslre  tort. 

(Resurr.  .Y. -S.,  Jnb.,  ilysl..  II,  368.) 

—  S'escondire  d'une  cftose,  s'y sousiraire, 
y  échapper  : 

Fille,  font  il  andoi,  ceste  amonr  vous  empire. 
Quant  elle  pnet  parler,  si  respoot  :  Voire,  sire. 
Lasse  toute  i  raorrat,  ne  m'en  pais  escondire. 
fAnoiFROY  LE  Bastard,  Bêle  Idoine,    P.  Paris, 
Romancero,  p.  16.) 

—  Inûn.  pris  subst.,  refus  : 
N'i  oui  naient  del  escundire. 

(Ben.,  d.  de  Norm..  I,   1000,  Michel.) 
Li  reposers,  It  escondires 
Ne  me  plaisl  pas,  mais  li  voirs  dires. 

(Lapidaire  E,  203,  Pannier.) 
Lors  li  corrent   sus   de  paroUe  ly  autre, 
et  ti  dirent  :  Dame,  vostre  aicondire  ne  vos 


vaut  riens  de  ceiste  chose,  ains  convient 
que  vos  lai  faisois.  (Mort  Artus,  Richel. 
24367,  f»  S4''.) 

Je  paiperoie  ma  terre  a  l'eneontre  deluy, 
que  ainsy  s'est  vanté  devant  nous  tous, 
pourveu  qu'il  en  soit  content  et  que  sçavoir 
ne  fasse  ce  a  sa  mie,  que  avant  ce  que 
.viiT.  jours  soient  passez,  feray  d'elle  tout 
mon  vouloir,  sans  en  avoir  refus  ni  escon- 
dire. (Gérard,  de  Nevers,  t.  II,  p.  8,  éd. 
1723.) 

Sy  ne  sçay  que  dire 

D'une  que  désire  ; 

Car  son  escondire. 

Si  lault  que  l'endnre. 

Me  seroit  poincture 

lit  aspre  morsure 

Pins  dure  que  rage. 
(ilorat.  d\ii(j  Emper.,  Ane.  Th.  fr.,  III,  133.) 

II  est  bien  vray  que  In  l'as  voalu  dire 

Poor  en  ce  poinct  sonbs  no  doulx  escondire 

Honnestement  de  mny  te  depescher. 
(J.  C,  Espisl.  amour.,  ap.  Ileroet,  Opusc.  d'Amour. 

ESCOXDiss.\NT,  -  isaul,  part,  prés.,  qui 
refuse  : 

De  l'aamosne  reçoivre  n'est  mie  escoiidisans. 

(Clieii.  au  cygne,  I,  511,  Hippeaa.) 

Nulz  n'est  tournes  en  delTaut  de  jour 
comment  que  on  le  peust  prendre,  se  def- 
faute  n'est  prise,  donnée  de  jusiiche  ou 
requise  au  juiie,  de  quov  li  juses  soit 
e.icondissnnzàe  donner.  {Coût.  dePontliieu 
et  de  Vimeu,  Ane.  Coût,  de  Pic,  .Marnier, 
p.  119.) 

EscoNDissEMEXT,  S.  m.,  aclion  de 
refuser,  refus  : 

Apres  fault  garder  les  orelles  et  faire, 
comme  dist  Ysaie,  une  baye  d'espines  que 
rien  ne  puisse  entrer  dédans  qui  puist 
nuire,  car  a  ce  qu'on  escoute  volentiers  le 
cueur  s'eneline.  Ces  espines  sont  les  refus 
et  escondissemevs  de  non  vouloir  ouir 
parler  parolles  desonnestes  ne  cliarnelles. 
ILe  Chapelet  de  Virginité,  de  la  fleur  deliz, 
Fréd.  Godefroy.) 

Si  lui  dit  qu'elle  moule,  car  avec  luy 
s'en  iroit  et  le  nain  aussi.  Et  elle  dit  que 
avec  celuy  qui  son  seigneur  avoit  occis  ne 
s'en  irîi  elle  pas.  Dame,  fist  il,  Veseondisse- 
ment  n'y  vaut  riens,  car  Irop  vons  ayine. 
{Laurelot  du  Lac,  2'  p.,  ch.  114,  éd.  1488.) 

EscoNDissEOR,  -  eur,  -  iseur,  s.  m., 
celui  qui  refuse  : 

Li  escondissieres  escondiroit  les  povres 
gens  au  mangier.  (Li  Biole  del  monde,  p.  8, 
-Michel.) 

Car  encontre  bon  demandeur 
Appartient  bon  escondisseur. 
(G.  Mach.,  Poés..  Richel.  0221.  f°  34'.) 

Escondissevr,  denyer  of  a  thynge.  (P.\ls- 
GRAVB,  Esctairc. ,11.  212,  Génin.) 

—  Celui  qui  fait  amende  honorable  : 
Escondit  par  sa  main  seule  se  doit  fere 
soubz  ceste  forme  ou  en  la  fourme  qui 
s'ensuit  :  et  doit  Vescondiseur  lever  la 
main  dextre  aux  saiuclz,  et  ilire  tout  liaut, 
en  jugement...  {Coutume  du  xv"  siècle, 
Arcb.  législ.  de  Reims,  i,  634,  1™  partie.) 

1.  EscoxDiT,  esctindil,  escondi/,  s.  m., 
refus,  action  de  refuser,  de  rebuter,  op- 
position, excuse,  amende  honorable  : 
Hscondiz  en  fait  granz  e  nei. 
(Be.v.,  d.  detlorm..  II,  20829,  Michel.) 


I  De  la  sue  aie  li  faz  un  esctindit. 

j    {Chron.  de  Jord.  Fanl.,  o99,  ap.  Michel,  D.  de 

\        Notm.,  t.  m.) 

I  Provei  estes,  ce  dist  li  rois, 

j  Vostre  escondit  n'i  vaut  un  pois. 

(Tristan,  I,  743,  Michel.; 
Renart,  fait  il,  vos  qui  devez 
I  A  Ysengrin  fere  escondit. 

(B/■nar^  9098.  Martin.) 

j  Suspire  e  plnrt  forment  e  gent, 

I  Car  stm  escundit  n'i  vant  nent. 

(Chardry,  Set  dormons,  12-27,  Koch.) 
)  Et  puis  c'om  le  set  si  meffaile, 

Ele  doit  eslre  arse  n  défaite, 

Ne  crées  ja  son  escondil. 

(Durm.  le  Gai.,  14301,  Stengel.) 

Tant  fet  de  honteuses  requestes 
'  Et  a  tant  de  durs  escondis. 

I  (Rose.  ms.  Corsini,  f  ai'.) 

I        Se  uns  bons  dit  a  un  autre  injure il 

j    paierai vu.  soulz  por  li  enjure  provee, 

I    et   s'il  fait   après  Vescundit,    il    an  paierai 

.VII.  soulz.  (1294,  Coutume  de  Dijon,  Richel. 

1.  9873,  f"  33  r°.) 

Ne  TOUS  Tant  rien  li  escondit, 
I  Fait  li  dus,  ne  point  n'eu  i  a. 

<De  la  Chastcl.  de  Veriji,  Méon,  Fabl.  et  Conl., 
t.  IV,  p.  302.) 

Nulz  escondis 

Ne  pouroit  faire  départie 
De  TOUS  servir  toute  ma  vie. 

(Coud,  224,  Crapelet.) 

I        Plusieurs  fois  il  l'avoit  requise  qu'elle  se 

votilsist   conseulir  de  l'avoir   a    mariage; 

mais  onques  ne  s'y    voulut  assentir,  pour 

.    don  ne  promesse   que  luy  sceusse  faire  : 

,    toujours  me   disoit  pour  son  escondy,  que 

I    tout  son  temps  avoit   esté  folle  leuime,  et 

de  la  plus   mauvaise  et  plus   deloyalle  vie 

que  jamais  femme  peust  estre.  (Gérard  de 

Nevers,  II,  xviii,  éd.  1723.) 

I       On  mentionne  un  coupable,  condamné, 

j    pour  ses   démérites,    a    faire   escondis    et 

I    voyages.  (1453,  Lille,  ap.   La  Fous,  Gtots. 

ms.,  Bibl.  Amiens.) 

'        Individus  condammes  a  faire  escondits  et 
pelerinaiges.  (1317,  ib.) 

On  offre  .ix.  los  de  vin  a  M°  Guillaume  le 
Blauc,  conseillier  et  maistre  des  comptes 
de  l'empereur,  après  qu'il  oit  travuillié 
d'appointierle  diQerend  d'entre  le  court  de 
Tournay  veuUans  etpretendans  empeehier 
de  faire  aucuns  escondis  es  églises  parois- 
siaux de  ceste  ville  en  quoy  ceux  habitans 
avoient  esté  condemnes  par  lesdits  esche- 
vins.  (1327,  ib.) 

2.  ESCONDIT,    S.    m.,   lieu   caché  :  en 

escondit,  en  cachette  : 

Prenez  en  escondit  mon  enap,  et  m'an 
portez  a  chastel  de  Bericum.  {Li  Âmitiezde 
Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du  xill"  s.,  p.  60.) 

EscoNDiTE,  S.  f.,  fefns, défaut  dc  com- 
paraître : 

Car  escondite  que  le  serons  face  ne  li 
vaut  neent,  ce  il  n  estoit  essoignies  si  que 
il  ne  peust  alera  la  semonce.  {Ass.  deJer., 
l.  I,  p.  330,  Beugnot.) 

—  Amende,  réparation  : 

Sur  peine,  pour  la  première  fois,  d'estre 
punis  a  vivre  de  pain  et  eau,  l'espace  <le 
trois  jours,  la  seconde  de  l'aire  escondite 
publique,  au  lieu  ou  lesdites  parolles  au- 
ront esté  proférées.  {Placard  de  l'Emp. 
Cliarl.  Y,  touchant  les  paroles  infâmes. 
Brus.,  9  fév.  1333.) 


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ESC 


ESC 


ESD 


1.  EscoNDKE,  escoundre,  v.  a.,  refuser  : 
Nus  ne  luy  poumes  escoundre  sa  prière. 

yLett.  de  1281,  Kym.,  II,  183,  2'  éd.) 

—  Empêcher  : 

Escondre  nel  pot  qn'il  ne  facR  lor  srez. 
(Ilorn.  275t,  Michel.) 

—  Excepter  : 

Tontes  aiment,  sans  en  escondre 
Une,  taot  soit  hanlle  priocesse. 
(Songe  doré  de    la  Pucelle,  Poés.  fr.  des  XT«  et 
xvi'  s.,  III,  ilo.) 

2.  ESCONDRE,  scondre  (s'),  v.  réfl.,  se 
Ciicher  : 

Pais  entra  a  randon,  si  s'est  si  esconduz 
Eu  la  presse  de  la  gent  qu'il  n'est  apparceuz. 
Ulorn,  4092,  Michel.) 

En  .1.  angle  la  s'escondel.  {De  Saint  Bo- 
nel,  Richel.  423,  f»  102'=.) 

—  Escons,  escondu,  part,  passé,  caché  : 

Tant  dura  la  bataille  qne  solens  fnsl  escons. 
(Cil.  d'Anlioche,  P.  Paris,  ap.  Laborde,  Emaiir.) 
S'il  ne  fust  escondnr  dott  solel  la  lumere. 
(.Prise  de  Pamp.,  5a,  MussaDa.) 

Par  l'escondu  jugement  nosiron  Seignor. 
(MJr.  de  ISolre-bame,  Richel.  818,  f  24>.) 

Le  vespre  venant,  quant  le  soleil  fut 
escondu...  (P.  Ferget  ,  le  Noiw.  Test., 
!"  ii  T',  impr.  Maz.) 

—  Enterré  : 

E  la  fu  il  scondu 

Souz  terre  a  grant  hooour. 

{Prise  de  Pamp.,  1239.  Mussafia.) 

ESCONDU,  -Ut,  S.  m.,  cachette  ;  en  es- 
condu, en  cachette  : 

Amis  repaira  en  escondu  en  son  liostel. 
(fA  Amiliez  de  Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du 
xiil»  s.,  p.  50.) 

En  escondut  ou  en  appert.  (18  avril  1382 
Ck.  de  Hug.  seign.  de  Gramison,  Neucha- 
lel,  Arch.  du  Prince,  Y  ',  n  "16. ) 

ESCONDUEMENT,  adv.,  611  Cachette,  en 
secret  : 

Et  H  bailla  le  pain  esconduement  si  que 
nus  nel  vil.  {Pass.  S.  Père,  Richel.  818, 
t  156  V».) 

Il  se  départi  esconduement  et  celeement 
de  sa  meson.  {Vie  S.  Euslace,  Richel.  818, 
1»  282  r».) 

EscoNDL'iRE,  V.  3.,  recoiidulre,  accom- 
pagner : 

Por  esconduire  et  convoier 
A  lor  chivals  font  envoier. 
(Cbrf.st.,  Erec  el  En.,  Richel.  1420,  !•  18''.) 

EscoNDUis.\.BLE,  -  uysabU,  adj.,  qui 
doit  être  refusé  : 

Laquelle  (requeste)  entre  toutes  les 
autres  ilz  treuvent  et  estiment  esconduy- 
.■table.  (G.  Selve,  Themistocle,  éd.  1547.) 

EscoNDUisEMENT,  S.  m.,  refus  : 

Mais  cil  qui  sert  et  qui  merci  aient. 
Cil  doit  avoir  joie  line  et  entière. 
Et  je,  qui  n'os  vers  li  faire  prière. 
Tant  parredont  son  esconduisemrnt. 

(Tbibadlt  IV,  Chans.,  p.  3,  Tarbé.) 

Ksr.ONui'isEOR,  -  eeur,  -  eur,  s.  m., 
l'L'Iui  qui  éconduit  : 


A  bon  demandeeur  bon  esconduiseeur. 
(J.  DE  Aluet,  Serm.,  Bichel.  1.  14961, 
f  114  r».) 

A  bon  demandeur  bon  esconduisetir. 
(Prof.  communs  du  xv"  s.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

I     EscoNDUiT,  s.ni.,  opposition  au  conduit 
,   et  au  ban  de  tresfond.  (B.iLTus,  Suppl.  au 
Vocab.  Austras.) 

—  En  esconduit,  à  découvert. 

Promet  li  dis  messire  Henris...  non  mie 
venir  encontre  pour  lui  ne  pour  autre,  ne 
ponrchacier  que  d'autres  y  veigne  en  reca- 
ler ne  en  esconduit  (neque  occulte  neque 
aperte).  (1333,  Pceuo.  de  l'hisl.  de  Bourg., 
II,   p.  201»,  ap.  Duc,  Exconditum.) 

EscoNDuiTE,  S.  {.,  fefus  : 

Et  lui  remontre  que  depuis  Vesconduile 
qui  lui  avoit  esté  faite  s"estoient  passes 
par  sa  teste  mal  a  propos  quelques  ombra- 
ges, dont  il  lui  requeroit  humblement  par- 
don. (Pasq.,  Lett.,  XVII,  4.) 

ESCONDY,  voir  ESCONDIT. 

EscoNFiRE,  esconfflre,  v.  a.,  déconflre, 
défaire  : 

Que  cel  s'estoieut  ternes  en  fuie  et  q'il 
estaient  esconfit  eu  tel  manière.  (Gir.  le 
Court,  Vat.  Chr.  1501,  f  89\) 

Escott/Ist  Malgtdant  e  sa  gient  en  ester. 
lEnlr.  en  Esp.,  f"  213  t".  Gantier.) 

ESCONFORT,  S.  m.,  déconfort  : 

Apres  la  mort  Julin  Romains,  par  esconfori. 
Ont  fait  an  empereur  qui  fut  de  reconfort. 
(Jeh.  des  Pr.Eis,  Geste  de  Luge,   \^'a,  ap. 
Scheler,  Gloss.  phi!.) 

ESCONJURE.MENT,  S.  m.,  conjurâtion  : 

Laquelle  sarpent  séries  n'en   ora  pas  la 

vois  des   henchanteors  ne  dou  esconjure- 

ment  que  il  a  enchauté  sagemjut.  {Psaut ., 

Richel.  1761,  f  76'.) 

ESCONNIER,   S.  m.  ? 

Les velourdes devront  avoir  septpaulmes 
de  cloyure  :  et  en  chacune  deux  lanchars 
de  neuf  pieds  de  long  et  escoitnier  pour- 
suivant a  celuy,  loyure  sans  fourrure  nul 
en  ladite  veloùrde.  {Coul.  de  Hayn.,  cv, 
Nouv.  Coût,  gén.,  II,  35  ) 

ESCONOiSTRE,  V.  a.,  reconnaître  : 
VoT esconoistre  quant  li  acarre  est  sainnie 
que   li   sans  a  l'issir  sautiele.  (Alebrant, 
Beg.  de  santé,  Richel.  2021,  i"  11'.) 

ESCONS,  s.  ra.,  lieu  caché,  retiré,  re- 
traite : 

La  damoisele  ama  molt  le  baron, 

Mais  par  sa  mère  se  meintint  en  escon.-i. 

(Les  Loh.,  ras.  Montp  ,  f  16B°.) 
Galien  son  nerou  apele  en  on  escons. 
(Chev.  au  cygne,  I,  437G,  Hippean.) 

,1.  jor  s'assemblent  sanz  lui  en  .i.  escons... 

(Moniage  Guill.,  Richel.  36S.  f  2C0'.) 
En  .1.  escons  de  1 1  selve  ramee. 
{Auberi,  p.  149,  Tobler.^  Imprim.  escous. 
Et  nostre  gens  ierl  el  bois  en  escons. 

(Gagdon,  10318,  A.  P.) 

—  Le  coucher  du  soleil  :  , 

A  escons  tornoit  li  solans.  1 

(De  la  Dame  escoUie,  Richel.  19132,  T  43'.) 
Li  solaus  s'en  vail  a  escons. 

(li.,  f>  43''.) 


KSCONs.\BLE,  adj.,  propre  à  se  cacher: 

En  nne  chambre  delitable. 
Lonc  de  gent  et  bien  esconsabte. 
En  a  Gnivret  o  lui  mené. 
(Chrest.,  Erec  et  En.,  Richel.  375,  f"  292».) 

EscoNSAiL,  S.   m.,  lieu  servant   à  ca- 
cher : 

Et  qu'a  TOUS  fusse  comme  abry 

Et  esconsail  et  ung  lapy. 
(DzomLiEw,  Trois  Pèlerin.,  f°  157'=,  impr.  Inslit.) 


ESCONS.\NT, 

caché  : 


ssant,  exconsant,   adj  , 


Il  pensa  qne  converlement 
Feroit  a  ï'omrae  empeschement. 
Et  feri  ainsi  que  par  derrière 
L'omme  en  e.vconsani  manière, 
(.liifi  Claudianus,  Richel.  1631,  f" 


—  S.  m.,  le  couchant  : 

Il  tournent  devers  esconssant 
Et  vont  la  terre  entraversaot. 
(Bellep.,  Mac/io*.,  Richel.  19179,  C  3  t".) 

EscoNSE,  -  onsse,  -  once,  ezconse,  s.  f., 
cachette,  retraite,  lieu  oii  l'on  peut  se  te- 
nir caché  : 

Il  entrent  enz  et  ferment  l'uis  et  il  s'ar- 
restent  en  une  esconse.  {Lancelot ,  ms. 
Fribourg,  f"  43'.) 

Ne  lieu  i^esconse  de  veoir 
Ou  je  me  puisse  desvestoir. 

(Coud,  6332,  Crapelet.) 
Nostre  Seigneur  en  descendant   se   em- 
paiust  en  la  roche,  laquelle    au   passer  lui 
I    fist   lieu    aussi    comme    esconse.  {De  Vita 
Chrisli,  Richel.  181,  f»  77»'.) 

—  A  son  esconse,  à  part  soi  : 

Dans  abbés.  Dons  avons  bien  oit  vo  response. 
Se  l'estudierons,  chescuns  à  seu  esconse. 
(Gilles  li  Muisis,  li  CoinpI.  des  compaignons,  il, 
2G4,  Kervyn.) 

—  Lanterne  sourde,  bougeoir  couvert 
et  garanti  du  vent,  muni  d'un  manche 
qu'on  tenait  à  la  main,  distinct  en  cela 
de  la  lanterne  qu'on  poitait  suspendue 
par  une  chaîne.  La  cuiller  et  la  palette, 
sur  lesquelles  on  mettait  des  bougies, 
différaient  de  Vesconce,  par  cela  seul  que 
la  lumière  restait  en  liberté.  Villars  de 
Honnecourt  nous  a  coaservé,  dans  un  de 
ses  dessins,  l'une  des  formes  de  Vesconce, 
disposée  de  manière  à  porter  des  chan- 
delles allumées  sans  craindre  de  les  voir 
S'éteindre.  (Laborde,  Gloss.  de  la  notice 
des  émaux.) 

Absconsum,  ezconse.  {Gl.  de  Neclc,  ms. 
Bruges,  Scheler,  Lex.,  p.  117.) 

■yesci  une  esconce  qui  boue  est  a  mones 
por  lor  candelles  porter  argans.  (Villars 
DE  HoNNECOURT,  Album,  ap.  Laborde, 
Emaux.) 

Li  beneoiz  rois  prenoit  Vesconsse  et  la 
lumière,  et  aloit  au  livre.  {Vie  de  S.  Louis, 
par  le  confess.  de  la  R.  Marg.,  dans  le  Bec. 
des  Hisl.,  XX,  75.) 

Une  esconce  d'araent  ,  esmaillee  aux 
armes  du  Roy.  (1.363,  Invent,  du  duc  de 
Norm.,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Item  uue  autre  esconce  couverte  de 
cuir  et  garnie  d'argent   [Ib.) 

Une  esconce  d'argent,  dorée,  hachiee. 
(1376,  Invent.de  la  Sainte  Chapelle,  ib.) 


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Une  esconse  d'or,  dont  le  fil  de  dessoubz 
est  taillié  de  Deurs  de  lys.  (1380,  Inv.  de 
Ch.  V,  788,  Labarle.)  luipr.,  escouse. 

A  Henry  des  Grez,  pijînier,  pour  une 
esconse,  par  manière  de  cuiller  d'yvoire 
blunc,  acheté  de  lui  et  délivré  a  Gnillaume 
Arode  orfèvre,  deniouraut  a  Paris,  pour 
refaire  et  mettre  la  garnison  d'argeut  doré 
d'une  autre  cuiller  de  cipres  a  mettre  et 
tenir  la  chandelle  devant  la  royne,  quant 
elle  dit  ses  heures.  (1391,  Compt.  roy.,  ap. 
Laborde,  Emaux.) 

Pour  un  esluy  de  cuir  boully,  poinsonné 
et  armoyé  aux  armes  de  France  pour 
mettre  et  porter  une  esconse  d'ivoire,  gar- 
nie d'or,  pour  tenir  la  chandelle  devant  le 
roy  a  dire  ses  heures.  (1396,  (6.) 

Item  il  lui  donna  une  esconse  d'or,  un 
coffin  pour  chandelles,  un  mouschoir  a 
chandelier.  (Trais,  de  Rich.II,  p.  108,  Wil- 
liams.) 

Une  lanterne  de  laton,  altachiee  a  quatre 
doux,  qui  est  en  manière  à'esconsse,  as- 
sise en  un  petit  estage  près  de  l'estude, 
ou  estoit  une  couche.  (1400,  Pièces  relat. 
au  rég.  de  Ch.  VI,  II,  309,  Douét  d'Arcq.) 
Impr.,  de  scousse. 

Une  petite  esconce  d'argent  reré.  (76., 
p.  319.)  Impr.,  escouce. 

Lesquelz  conipaignons  alumereut  la 
chandeille  et  la  mirent  dedans  une  esconse 
ou  lanterne. (1451,  Arch.  JJ  182,  pièce  172.) 

Econce,  pour  lanterne,  se  dit  encore  en 
rouchi,  notamment  aux  environs  de  Va- 
lenciennes. 

EscoNSEEMEXT,  adv.,  611  secret,  en  ca- 
chette : 

Sa  cote  a  armer  a  pierdne 
Arrière,  si  corn  l'a  veawe, 
AaqDes  fu  escoiiseenient. 
Et  pour  faire  cuidier  la  gent. 

(Sones  de  Xansay,  ms.  Tnrin,  P  6T.) 

EscoNSEis,  esconcis,  s.  m.,  lien  caché, 
retiré  : 

Traiez  vos  donqnes  ça  devers  cest  esconcis. 
(Herb.  Leddc,  Foulque  de  Candie,  Richel.  25518. 
r  131  r».) 

ESCONSEMENT,  S.  m.,  action  de  se  ca- 
cher, de  se  coucher,  en  parlant  des  astres: 

A  l'esconsemenl  da  soleil. 

{Aire  per.,  Richel.  2168,  f»  11'.) 

Des  le  neissement  au  soleil  dusque  a 
l'esconsement  est  la  seue  postez.  {Psaut., 
Maz.  258,  f»  60  v».) 

Devant  le  temps  de  le  élévation  et  de  l'es- 
consement  de  l'estoile.  (Evrart  de  Conty, 
Probl.  d'Arist,  Richel.  210,  f»  324».) 

Jusques  a  Vesconsement  du  soleil.  (Fer- 
GET,  A'ouu.  res(.,  f"  186%  impr.  Maz.) 

A  l'esconsement  du  soleil.  (Mer  des  hys- 
toir.,  t.  1,  f"  50'',  éd.  1488.) 

Il  a  fait  la  lune  pour  le  temps  :  le  soleil 
a  congneu  son  esconsement.  (Le  Fevre 
d'Est.,  Bible^  Ps.  cm,  éd.  1534.) 

—  Lieu  caché  : 

Kl  mostier  saint  Morisse  fist  .1.  esconsement. 
(Chev.  au  cygne,  1,  3871,  Hippeau.) 

L'emporeor  a  trait  en  .i.  esconsement. 

(Ib.,  Il,  1849.) 
Pais  le  mena  ea  aa  esconsement. 

Unseis,  Richel.  793.  f  32^) 

I  ESCONSE.NDUE,  VOir  EsCOISENDRE. 


EscoNSER,  -  sser^  -  unser,  -  cer,  -  cher, 
-  ier,  aconser,  tnconsser,  sconser,  verbe. 

—  Act.,  cacher  : 

Ke  plusDrs  aimes  simt  gardées 
Par  divers  lias  e  escunsees. 
(Marie.    l'iirg.    de    St    Patrice.     Itichel.    25407, 
i"  103''.) 

icist  tarmeat  sunt  esconse, 
A  ta  geat  oe  suât  pas  mustré 
Pur  ça  k'il  saol  espiritel. 

(lo..  ih.) 
Je  De  II  mis  De  chastiaic  ne  cites. 
Fors  tant  de  robe,  on  je  soie  esconses. 

(Aul/eri,  p.  60,  'l'obier.) 
QuaDt  il  ot  ensi  dit.  lors  si  fu  esconses. 
(Chans.  d'Antioche,  VII,  v.  513,  P.  Paris.) 
Donc  ne  vaut  riens  ceste  responsse 
Oui  la  Dieu  prescience  esconsse 
Et  repoDt  sa  graat  poarveance 
Sons  les  ténèbres  d'iagnorance. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f  115^) 

Ainsi  menèrent  lor  dednit 
Tant  que  joar  esconsa  la  nnil. 

(Couci,  6134,  Crapelet.) 
Et  estoit  la  maison  louée  a  eulx  esconser 
et  musser.   (Monstrelet,  Chron.,  I.  I,  an 
1411,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Réfl.,  se  cacher  : 

Quar  je  n'ai  tant  de  tiere  n  me  puise  esconser. 
{lioum.  d'Alix.,  f°  6',  Michelant.) 
Sa  cape  trait,  prist  soi  a  esconchier. 
(G.  d'ilamtone,  Richel.  25516,  f  17  y°.) 
Tant  a  a  l'ois  bret  et  crié 
Que  par  ennui  leenz  entrèrent, 
Dessouz  ung  degrés  s'esconserent. 
(De  l'ermil.  qm  s'acompagna  a  l'ange,  194,  ap. 
Méon,  Nouv.  rec.  II,  222.) 

Je  dis,  enconssa'nt  moy  :  Sire,  aves  mercy 
de  moy.  (Psaut.,  Richel.  1761,  f''  58^) 

Les  seigneurs  avoyent  tentes  et  pavil- 
lons et  toilles  legiersfait  venir  de  Geneves, 
et  en  des?oubz  ilz  s'esconsoj/enf  et  logoyent. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2646,  f»8i''.) 

Pénètre  la  terre  par  mines  secrètes,  ou  il 
s'csconsse  personnellement  et  se  trouve  a 
la  fois  soubs  les  pieds  de  ses  ennemis. 
(J.  Mor.iNET,  Chron.,  ch.  ix,  Buchon.) 

—  Fig.,  s'esconser  de,  comme  s»  cacher 

de  : 

Merci  fait  qui  bien  proie. 
Il  n'est  nus,  se  me  semble, 
Qoi  esconser  s'  en  doie. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f  143''.) 

—  En  parlant  du  soleil,  se  cacher,  se 
coucher  : 

Quant  il  (le  soleil)  se  esconse.  (Orksme, 
Quadrip.,  Richel.- 1348,  f»  102  r».) 

Le  soleil  se  escousera  sus  les  prophètes. 
(Le  Fevre  d'Est.,  B'Me,  Micheas,  5,  éd. 
1530.) 

—  En  parlant  de  choses,  être  caché, 
être  renfermé  : 

Apollon,  le  dien  d'éloquence. 
En  qui  toute  verln  s'esconse. 
{Actes  desaposl.,  vol.  I,  r>  83'=.  éi.  1337.) 

—  Neutr.,  se  cacher  ; 

En  nn  valcel  font  lor  gent  esconser. 

(Raimbert,  Ogier,  7882,  Darrois.) 

Don  commence  .1.  oraiges  a  lever. 
Et  en  après  a  plovoir,  a  venter. 
Le  roi  convint  sos  -i.  cbane  esconser. 
{Girard  de  Viane,  p.  3i,  Tarbé.)  Impr.  escouser. 


Lors  s'en  tourna  ariere  M  angre  en  esconsanl. 
(Doon  de  ilaience,  7303,  A.  P.) 

—  En  parlant  du  soleil,  se  cacher,  se 
coucher  : 

Mais  la  nuit  vint,  solans  prist  a  sconser. 

(Raimbert,  Ogier,  6190,  Barrois.) 
Et  li  solens  esconse  quant  midi  fut  passé. 

(Gai  de  Bourg.,  308,  A.  P.) 
Et  ansois  qne  il  voie  le  soloil  esconseir. 
(Oar.  de  Mongl  ,  Val.  Chr.   1517,  1°  10".) 
Car  li  solanz  ert  mot  près  à'esconser. 
{Rot.,  ms.  Châteauroux,  f  65  ï",  Meyer.  Rec.) 
Mcz  ne  li  vaut  noient  son  plaiudre  ne  plourcr. 
Que  li  enfez  mourut  au  soleil  esconser. 

(Doon  de  ilaience,  1334,  A.  P.) 
Car  trop  se  tarde  d'enconsser  (le  soleil). 
(Fail.  d'Ov.,  An.  3069,  1°  42".) 

La  ou  li  soleil  esconse  en  lu  coutree  de 
Mortaigne.  (Chron.  de  Frantx,  ms.  Berne 
590,  f-  135'.) 

Au  soir  quant  le  soleil  esconsse.  (Le  Cha- 
pelet de  Virginité,  Fréd.  Godefroy.) 

—  Esconsant,  part,  prés.,  qui  se  cache, 
qui  se  couche  :  . 

Bien  le  cuide  cooqnerre  ainz  soloil  escaosaut. 
(J.  Bon.,  Sax.,  cclxvui,  Michel.) 
Que  le  puisse  veoir  le  soloil  aconsant. 
(Herb.  Leddc,  Foulq.  de  Candie,  Richel.  23518 
f  146  V».) 

Dedens  solel  enconssant.  (Coût.  d'Hénin, 
TaiUiar,  p.  454.) 

A  heure  de  soleil  esconssant.  (Froiss., 
Chron.,  V,  361,  Luce,  ms.  Amiens,  f»  114.) 

Et  pooient  chevaucier  quel  part  qu'il 
voloient  trois  jours  hors  de  Calais,  et  au 
quatrime  dedens  soleil  esconsant  revenir. 
(ID.,  ili.,  VI,  86,  Luce.) 

—  Esconse,  part,  passé,  caché,  couché  : 

Vespres  aproche.  solans  est  esconses. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f"  l'.) 
J»  ne  verras  le  vespre.  ne  solel  esconse. 
{Chev.  au  cygne,  1,  3716.  Uippeau.) 
Que,  ainçois  qu'il  soit  vespres  ne  solaus  esconsez, 
N'i  voJroit  li  miendre  estre  por  l'or  de  .x.  cites. 
{Gut  de  bourg.,  1826.  A.  P.) 
Li  jours  s'en  va,  solaus  est  esconses. 

Huieron,  510,  Graf.) 
Uos  qa'esconssee  soit  la  lune. 
(tiLURi.  Roy.  lign.,  t.   I,  p.  151,  Bnchon.) 

Soleil  d'byver  tard  levé, 
Bientost  couché  et  esconse. 

{Prov.,  ap.  Ler.  de  Lincy.  I,  103.) 

Par  devant  soleil  levant  et  puis  soleil 
esconse.  (1313,  Cart.  de  Ponthieu,  RicheL  1. 
10112,  f»32o  rM 

Devant  que  le  soleil  de  justice  soit  es- 
concé  au  cueur  par  totale  obteaebratiou  de 
la  lumière  eQ'eclueuse  de  raisoa.  (Lt  très 
ample  et  vraye  Expos-  de  la  reigle  M.  S.  Ben., 
i486,  f»  41''.) 

Nicot,  à  l'article  absconser,  fait  cette  re- 
marque :  «  Les  Picards  disent  esconser.  Le 
soleil  est  esconse,  c'est-à-dire  caché  et 
couché.  » 

Dans  les  provinces  wallonnes,  pour  ex- 
primer que  le  soleil  se  cache  ou  disparait 
derrière  ce  qui  lui  fait  éclipse,  on  dit  :  il 
s'esconse,  ou  s'esconche,  il  est  escons. 


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ESCONSERiE,  S.  f.,  dctoumement  des 
preuves,  dans  une  demande  judiciaire 
formée  contre  le  dt'touinant  : 

De  gaige  restorer,  .m.  solz,  se  li  debte 
est  cofjneue  et  d'esconcerie  provee,  .lxv. 
solz    (1246,  Arch.  JtJ  93,  pièce  291.) 

EScoNSETTE,  S.  t.,  dimiii.  de  esconse, 
lanterne  sourde  : 

Absconsa,  escomelle.  (Gl.  de  Garl.,  nis. 
Lille,  Scheler,  Lex.,  p.  67.) 

De  feraille,  de  lanternes  et  (VesconseVes, 
près  de  .xx.  Ib"  de  parisis.  (Dialog.  fr.- 
(lam.,  f»20%iMiclielant.) 

Kefectionner  les  eiconselles.  (1426,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

La  grande  torche  allumée  je  ne  porte 
pas  en  ceste  nuit  obscure,  une  petite  es- 
consetle  en  la  main  me  souffist.  (M.  Lk- 
FRANC,  l'Eslrif  de  Fort.,  f  90  r»,  inipr. 
Stc-Gen.) 

EscoNsisoN,  s.  f.,  action  de  se  cacher: 

Aioçois  qne  11  solaus  toit  a  rsconsison. 
(En/:  GoJ..  liiihel.  12558,  f»  40'.) 

EscoNssuRE,  S.  I.,  sorte  de  tare  de  la 
laine  : 

A  peser  icelles  lainnes  le  dit  sergent  le 
doit  esp:irder  et  en  oster  suinp,  gars,  cro- 
tins,  esconssures  et  coteriaulx.  (1410,  St. 
de  la  drap,  de  Cliauny,  Arch.  Chauuy.) 

EscoNSUE,  s.  f.,  accident  : 

L'osl  Ogier  lait  a  itieslrn,  si  tourne  a  l'esconsue. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,   1941i.) 

EscoNTEH,  V.  a.,  conter,  raconter  : 

Cil  esconlnl  qi\e  il  esteil, 

Et  en  qnel  lia  veu  l'aveit. 

(Wace,  Lie.  de  S.  mcholmj.  583,  Dclins) 

Se  M  lit  Tobie  parler 

Ne  m'en  loist  pins  or  esconter  ; 

Car  encor  sui  en  haute  mer, 

Por  çou  me  convient  esploilier. 

(Bes.,   Troiex,  Ilichel.  375,  P  96''.) 

Segnor,  ce  dit  dus  J(aiwes.  or  vos  ai  escoiilé. 
Bien  le  porrieos  patire  s'il  nos  est  destiné. 
(Jehan  de  Lanson,  Richel.  2495,  1°  i  y"-) 

Ensi  \'esconte  l'estoire.  (De  l'Aignelet, 
Ricbel.  423,  .»  131».) 

EscoNVENENCE,  S.  f.,  conventioM, 
accord  : 

Roliiers  Rosiaus  qui  fu  liex  Jehan  Rosier 
escuier,  qui  j.  dis  fut  ou  trailiet  et  ens 
esconvenences  dou  mariage  de  lui  et  de  de- 
misielle  Jehenue  de  Herin.  (1338,  Cliart. 
de  Cambrai,  ap.  Duc  ,  Convenentia.) 

EscoNVENiENT,  S.  111.,  ravage  : 
Ledit  ingenyeur...  m'a  adverti  que,  a  son 
advis,  le  fondement  de  la  muraille,  a  l'en- 
droit des  canonnyercs,  n'est  assez  fort  ny 
soul'flsant,  tant  a  cause  de  Vesconvenienl 
que  y  fera  l'artillerye,  que  aussy  pour 
respect  du  mur  qui  doibt  séparer  lesdites 
canonuypres  du  terre  plain  de  la  reste 
desdits  bolwers.  (1540,  Lett.  de  l'Emp.  au 
C"  de  Rœulx,  Chron.  belg.,  p.  426.) 

EscoxvENiu ,     escovenir ,    escouvenir, 
V.  n.,  convenir,  être  convenable,  falloir  : 
Un  bnsoig  li  ai  a  ranstrer, 
Si  m'escourient  a  lui  parler. 

{Rou,  3"  p  ,  téy7,  var.,  Andresen.) 
?i'î  e^convient  autre  prueve. 

f;*.,  3»  p.,  397,  var.) 


Por  qaoi  plaiilier  vos  escovient. 
(Baddel  de  la  Quariere,  Poel.  fr.  av.  1300, 
t.  Il,  p.  696,  Kti.) 

Si  Ui'escouvienl  ainsi  parler. 

(Rose,  ms.  Corsini,  !"  102".) 
En  cas  de  gages  et  en  cas  de  crieme,  et 
en  autre  cas  meisme,  quaut  tesmoiug  snnt 
oy  en  cort,  il  les  escourienl  debatrc,  avant 
qu'il  aient  fet  le  seremcnt.  (Beaum.,  Coul. 
du,  Beauv.,  c.  xl,  28,  Beugnot.) 

Et  se  il  esconveneit.  (Mars  129j,  Cli.  du 
vie.  de  Bayeiix,  Chap.  de  Bay.,  Arch. 
Calvados.) 

Monrir  vous  eseouvienl,  tous  seres  ja  honni. 

(Doon  de  blaience,  387,  A.  P.) 

Tant  seullenient  comme  il  esconrendra 
pour  leur  propre  veslurp.  (1307,  S/at.  de  la 
maladrerie  de  Bernay,  Arch.  hosp.Uernay.) 

Il  esconvenoit  qu'elle  mourist  et  qu'elle 
fust  par  delà  punye  de  ses  pechics.  (i/o. 
du,  Cliev.  de  La  Tour,  c.  c,  Bibl.  elz.) 

Il  esconu/ejiÉ  requerre  la  devine  aide.  (J. 
TE  ViGNAY,  Enseignem.,  ms.  Brux.  11042, 
f»  9".) 

Tonte  la  tuile,  clou  et  late  qu'il  e.îconven- 
dra  et  sera  nécessaire  pour  covrir  la  cha- 
pelle. (R'g.  de  S.J.  deJér.,  Arch.  MM  34, 
1°  113  vo.) 

Jaçoit  ce  qu'il  esconvenist  les  terres... 
estre  transportez  ou  temps  advenir  en 
aucun  des  eufans.  (1339,  Liv.  rouge,  Arcb. 
V  2,  f  31  r».^ 

Et  pour  ce  te  eussions  mandé  et  commis 
que  tu  advisasses  quelles  repparations  il 
esconvenoit  faire.  (10  mars  1369,  Léop.  De- 
lisle,  Mandem.  de  Charles  V,  p.  329.) 

Il  ne  lui  appartient  pas  (au  magnanime) 
fuir  celui  qui  le  escon«(«H(  ou  menace,  car 
il  scmbleroit  estre  paoureux  ou  couart, 
(Ores.\ie,  £(/i..,  f"  76'',  éd.  Ii86.) 

Et  qu'il  escouvenoit  qu'il  se  rençonnast 
fort  a  grant  somme.  {Reg.  du  Chût',  II, 9S, 
Biblioph.  fr.) 

Que  je  parle  a  li  sans  denionr 
Il  eseonvient. 
(Miracle  de  Nostre  Dame,  de  lîobert  le  dyable, 
p.  lit,  Itoucn  1836.) 

Alons  avant,  premièrement, 
Sire,  an  temple  Dien  gracier 
L;i  dévotement  mercier  : 
Il  Vesconvienl. 
(.Un  ilir.  de  JV.  D.,  dn  roy  Thierry,  n.  fr.  an  m. 
â.,  p.  602.) 

Il  Vesconvienl 
Qne  an  petit  encore  endurez. 

{It>.,  p.  053.) 

Quant  il  esconvenoit  armer.  (Guilleb.  de 
Metz,  Descr.  de  Par.,  x,  dans  Pans  et  ses 
historiens,  Paris  1867.) 

A  quoy.  devant  toutes  autres  choses  il  a 
esconoenu  eutoudre.  (Lett.  and  pap.  illus- 
trât, of  the  wars  of  the  Engl.  in  Fr.,  dur. 
the  reignof  H.  VI,  p.  280,  Rer.  brit.  script.) 

Ce  que  plus  en  fauldroit  et  esconvendroil 
soit  prins  sur  uoz  autres  iiuances.  (1428, 
Chartrier  de  Thonars,  p.  19.) 

Si  en  faictes  laut  ceste  fois  qu'il  s'en 
doye  a  nous  louer  et  plus  n'en  esconviengne 
vers  nous  retourner.  (22  mai  1429,  C/i.  de 
Ch.  VII,  Arcb.  mun.  Tournai.) 

La  despense  qu'il  escouvendroit  pour  ce 
faire,  (1433,  Arch.  S  98,  pièce  12.) 

Il  eseonvient  couvrir  icelle  grosse  tour 
d'esceulle  a  clou.  (1437,  Deois  de  repara- 
cions  de  couvertures  a  eslre  fatales  en  la 
grosse  tour  du  chastel d'Exmes,  Arcb. Orne.) 


Ce  est  ung  chevalier  navré,  qui  veoir  le 
veut  il  eseonvient  essayer  a  le  jecter  hors 
de  ce  cofre  ou  il  est.  \Lancelot  du  Lac, 
I"  p.,  ch.  38,  éd.  1488.) 

Itpm  sera  tenu  ledit  prieur  de  faire  a  ses 
dépens  sans  aucun  prouftit  tous  les  arri- 
vaiges  et  chariages  qu'il  esconviendra  faire 
pour  les  réparations  dudit  lioslel  et  ferme. 
(1301,  Cart.  de  Lagnij,  Richel.  1.  9902 
f»  163".) 

Que  pour  boire  ny  pour  menger  luy 
esconvint  changer  sa  voye.  (Perceval, 
Elucid.,  éd.  1330.) 

EscoNVENUE,  S.  f.,  provlslon  néces- 
saire et  suffisante  : 

Les  menus  mesnagiers  de  ladicte  ville, 
qui  ne  sont  pas  aisies  de  cuire  en  leurs 
hostelz,  y  prenoient  leur  eseonvenue  de 
pain,  pour  chascune  sepmaine.  (1365, 
Ord.,  IV,  593.) 

—  Manque  de  convenance,  discourtoisie: 
Maiz  de  vostre  eseonvenue. 
Qui  est  contre  dames  si  grande, 
Afferroil  bien  crneuse  amende. 
(G.  Mach.,  Poés..  Itichel.  9221,  i°  17''.) 

Escop.\CE,-asse,  etcoiip.,s.  f.,  crachat, 
salive  : 

Un  autre  aveugle  trova  S.Cheron  en  une 
place  et  il  moilla  a  l'aveugle  ses  euz  de 
s'escoupace,  et  par  Vescoupace  S.  Cheron  et 

fiar  ses  mérites  fu  a  l'aveugle  rendue  sa 
umiere.  i^Vita  Pair.,  ms.  Chartres  371, 
f"  90  v».) 

Tu  dois  escopir  de  ta  salive  a  l'entrée 
du  quarrefour....,  et  se  ne  treuves  quar- 
refour  a  point,  si  tends  ton  reseul  sans 
quarrefour,  et  sans  faire  escopasse..  (Modus, 
fo  72  r",  Blaze.) 
Sputum,  escopace.  (Gloss.  de  Conches.) 
Norm.,  pays  de  Caux,  écopache  ;  •  Il  a 
si  peu  de  chance  qui  s'naierait  din  s'éco- 
pache.  > 

EscoPASSE,  s.  f.,  souquenille,  casaque  : 
Bernard    Grant   vesli    une  escopasse  de 
toiUe.  (1481,  Ar;h.  JJ  207,  pièce  114.) 

EscoPATEun,  s.  m.,  homme  chargé  à 
Rennes  de  la  repurgalion  des  immondices 
déposées  dans  les  rues  et  places  publiques  : 
en  1477,  ses  gages  étaient  de  5  livres  par 
an. 

ESCOPE,  escupe,  s.  f.,  crachat  : 

Screa,  escupe,  crachat.  {Gloss.  de  Salins.) 

ESCOPEL,  voir  ESCOUPEL. 
ESCOPELER,  voir  ESCOUPELER. 

1.  ESCOPER,  V.  a.,  couvrir  de  crachats  : 
Fi  I  escopez  et  decrachiez 

Doit  estre  orgnens  de  touz  prendommes. 
(Ci.  DE  CoiNCI,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f"  20'.  I 
Les  vielles  gens  empoingniez  et  hootez 
Ou  an  visaiges  au  mains  les  escopez. 

(Gaijdon,  6460,  A.  P.) 

2.  ESCOPER,  voir  ESCOLPER. 
ESCOPERCHE,  VOir   ESCOOBERGE. 

EscoPEURE,  S.  f.,  salive  : 

Si  prist  brai  qu'il  avoit  mellé 
En  pondre  de  s'escopenre. 
Si  en  oint  par  bonne  aventure 
Mes  ieus. 
(GEFr.,    .vu.    estai    du  monde,  Ilichel.  1526, 
r  59'.) 


ESC 


ESC 


ESC 


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ESCOPIK,  S.  m.,  bruit,  vacarme  : 

Quant  cestes  cliantu's  finit  demores  au- 
ques  en  cest  grant  feu,  aiioac  se  tort  et  se 
fent  por  mi,  et  aJouc  l'ait  ua  si  grant  esco- 
pié  qe  bien  se  boie  dis  miles  lune  de  noit. 
{Voy.  de  Marc  Pol,  c.  cxv,  Roux.) 

ESCOPiER,  s.  m.,  bruit,  vacarme  : 

Prenent  de  ces  chanes  et  en  font  feu, 
porce  qe  quant  elle  sunt  en  feu  elle  font  si 
grant  escrear  et  si  grant  escopier  qe  les 
lions  et  les  orses  elles  autres  fieres  liestes 
en  ont  si  grant  paur  qu'il  fuient.  {Voy.  de 
Marc  Pol,  c.  cxv.  Roux.) 

EscopiMENT,  escup.,  S.  m.,  crachat  : 

De  bufes  et  de  batemenz, 
D'espiaes  et  tYfseupimcnz-. 
(Gerv.,  Best.,    Bril.    Mas.    adJ.    28-260,  t°    88, 
P.  Meyer.) 

ESCOPINE,  voir  ESCAUPINE. 

1.  Escopin,  escupir,  escoupir,  escoppir, 

soupir,  esquepir,   aeupir,  escrupir,  verbe. 

—  Neutr.,  cracher,  saliver,  expectorer  : 

Dont  vint  Jhesu  Cris,  si  escopi  a  liere,  si 
list  .1.  poi  de  boe,  se  li  mist  la  ou  li  del 
dévoient  estre,  et  se  li  dist  qu'il  alast  a  la 
fontaine  de  Syloe,  si  se  lavasl,  et  si  veroit. 
(Chron.  d' Ernoul,  p.  123,  Mas-Latrie.) 

Et  il  s'entorne  en  fuies  hors  du  paveil- 
lou  eiescopislel  terst  sa  bouce  moult  du- 
rement. {Artur,  ms.  Grenoble  378,  f»  63".) 

Eq  despil  de  Jeshu  enz  es  fons  escopi 

(.Fierairas,  Val.  Chr.  1616,  f  88''.) 

Ou  visaige  li  acnpircnt 
Kt  batireal  el  Iraiuereat. 

(Yie  des  Pères,  Ars.  3611,  P  11''.; 

On  li  esoopiscoit  en  sa  bêle  face.  {Vie  des 
Pères,  Ricbel.  4â2,  i'  122^) 

En  vis  li  ont  escopi. 

(Pass.  D.-X.,  ms.  S.-Biieac,  1°  Sl^.) 

Encommencerent  li  alquaut  soupir  en 
lui.  {Exp.  d'Haimon,  Lorr.,  Acad.  des  lus- 
cript.,  t.  XVII,  723.) 

Icellui  Lambin  se  prist  a  escrupir  ou 
crachier  contre  terre  en  injuriant  ledit  ex- 
posant de  parole.  (1400,  Arch.  JJ  153,  pièce 

Contre  Iny  nons  faolt  escoppir. 

(17f/  Tesl.,  H,  p.  379,  var.,  A.  T.) 

—  Aot.,  couvrir  de  crachats,  conspuer, 
insulter,  outrager  ; 

Ains  se  lesçai  a  mort  jngier, 
El  bnfez  doQcr  et  escupir. 
(VVacb,   Conception,  Bril.    Mus.  adJ.    13606, 
t°  49=.) 

Quer  la  deilé  ne  pnol  mie 
Estre  ballie  ne  bulae, 
Ne  escopie  ne  sentue. 
(GuiLL.ïCME,  Best,  die.,   182,  Uippeau.) 

Comment  fai  batuz  et  leidiz, 
D'un  de  mes  deciples  liahiz, 
El  escopiz  el  decrachiez. 
Kl  a  l'eslache  fa  loiez. 

<.St  Graal,  30-21,  Michel.) 

Escopi  l'a  (Tyberl  le  chai)  enmi  le  vis, 
Pais  done  un  saul,  sel  ûerl  des  gris. 

{Itenail,  -2589,  Méon.) 
Balaz,  escopiz,  decrachiez. 
(G.    DE   Coisci,  Sle   Leocade,  326,  Méon  Fait. , 
t.  I    p.  280.) 


Si  escopit  el  descrachiez 

Doit  csfre  or^eanz  de  Ins  prealo^nes. 

(Id.,  Mir.,  Ricliel.  -2163,  f"  1'''.) 
Si    le    commencent   a  escopir  de    qaiit 
qu'il  porent.  {Saint  Graal,  11,  S9,  tlucber.) 

Por  ce  que  tu  as  adosee  et  escoupie  et 
refusée  ensi  sa  loy.  {Ib.,  Ricliel.  24394, 
f»  18'.) 

Si  lou  prenent  et  bâtent  et  esqiiepenl  et 
guabeut  et  escharuissent.  {Vie  de  S, 
Denis,  Brit.  Mus.  add.  15606,  f  UO".) 

Jo  serai  pris  et  escaruis  et  etcopis  et 
laidis  et  livres  a  mort.  (Maurice,  Serin., 
Ricbel.  13314,  f  19  r«.) 

Laidiz  et  escoiipiz  et  livrez  a  mort.  (Id., 
ib  ,  Ricbel.  24838,  f-  23  v.) 

Com  il  fil  baluz  et  escopiz.  {Chron.  de 
S.-Den  ,  ms.  Ste-Gen.,  f"  12''.) 

Por  nos  sauver  p.ir  lo  baptisme  laissa  il 
sa  belle  face  abandoner  as  Juis,  et    il  Ves- 
cupoenl.  {Serin.,  Ricbel.  423,  f"  72'^.) 
Damedieu  renoia,  si  Vescopi  asses. 

(Doon  de  Maîence,  5101,  A.  P.) 

La  langue  moderne  a  gardé  escupir,  sa- 
liver, cracher  du  bout  des  lèvres  ou  en 
serrant  les  lèvres  ,  et  quelquefois  fig., 
cracher  au  nez  de  quelqu'un  ,  l'insul- 
ter. Il  est  donné  par  Bescherelle  et  Poi- 
tevin, mais  Littré  et  Dochez  l'uniettent 
comme  trop  peu  usité.  11  s'est  pourtant 
conservé  dans  un  grand  nombre  de  pa- 
tois. En  Bretagne,  Coles-dn-Nord,  on  dit 
écopier.  En  Norm.,  copir  et  écopir,  faire 
jaillir  de  la  salive  qui  s'appelle  copisse:  il 
y  a  une  plante  dite  Herbe  d  l'Ecopisse.  Ce 
que  le  français  dit  :  «  C'est  son  portrait  cra- 
ché, •  le  normand  l'exprime  par  :  •  Ch'est 
li  tout  recopi.  >  (Le  Héricher.)  Le  patois 
norra.ade  plus  copissoler.  cracher  souvent. 
Bas-Vendùmois,  écopier,  ou  co/iier,  cracher. 
Dans  les  provinces  wallonnes,  on  dit  esco- 
pir  pour  vomir,  et  escopissement  pour  vo- 
missement. Fr.-Comt.,  Doubs,  écupi, 
èquepi,  dquepa,  cracher,  crachoter  ;  Besan- 
çon, racopai,  rendre  en  bavant  comme  les 
petits  enfants;  Besançon,  acouperé  coperé, 
gros  crachat. 

2.  EscopiR,  V.  a.,   balayer,   nettoyer  : 
Escopare,  escopir.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 

eallier.) 

Lyonn.  et  Forés.,  couevi,  couaivi,  coivi, 
oouevela,  coeveta,  balayer,  nettoyer  ; 

3.  Escopin,  V.  n.,  démanger  : 

Quant  les  oreilles  escopissenl  ou  demen- 
guent  a  aucun,  sachiez  pour  vérité  et 
comme  Euvaugile  que,  se  c'est  la  droicte 
oreille,  ce  seront  bonnes  nouvelles,  el  se 
c'est  la  senestre,  elles  seront  mauvaises. 
Glose.  Ysabel  de  la  Cresle-Rouge  di>l  sur 
ce  propos  que,  quant  le  nez  eseopist,  c'est 
signe  de  boire  vin  vermeil.  {Eoang.  des 
Quen.,  p.  35,  Bibl.  elz.) 

Quant  a  une  femme  lui  eseopist  la  gor- 
ge, ce  lui  sont  bonnes  nouvelles  que  brief 
yra  aux  nopces  ou  a  relevée  faire  grande 
chiere.  Mais,  quant  la  teste  lui  eseopist, 
c'est  sigue  contraire,  car  elle  pourra  bien 
estre  batue  de  son  mari.  Glose.  Perrette 
Loagues-Tettes  dist  que,  quant  la  gorge 
eseopist  a  un  homme  qui  autrelfois  a  batu 


sa    femme   c'est    tout   signe     de    pendre. 
{Ib.,  p.  79.) 

Patois  de  Lille,  avoir  ou  faire  acoupi, 
sentir  ou  causer  une  démangeaison. 

Cf.  ESCAUPINE. 

1.  ESCOPISSEMENT,  S.  111.,  actlou  de 
cracher,  crachat,  salive  : 

Jhesus  fist  boe  de  son  escopissement  et 
m'en  oingt.  {Uible,  Maz.  684,  f  291'.) 

11  (Jesus-Christ)  fu  djgabes  d'escopisse- 
meut.  {Miseric.  N.-S.,  ms.  Amiens  412, 
f  94  v.) 

Escopissement,  cracUemenl.  {Gloss.  gall.- 
lat.,  UicUel.  1.  7G84.} 

2.  ESCOPISSEMENT,  escoiiji.,  S.  m.,  ba- 
lai de  bouleau,  brindilles  de  bouleau  : 

Siiopa,  escoupissement.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

ESCOPUE,  voir  ESCHALPRE. 

ESCOR,  voir  ESCORT. 

EscoRABLE,  adj.,  fluide  : 

L'iaue  escoral/le  et  fuilive. 

(Fait.  d'Ov.,  Ar».  S069,  f''  133'.) 

ESCORBERGB,   VOif  ESCOUBKRGE. 

EscoRBiN,  S.  m.,  partie  du  corps  d'un 
cerf: 

L'escorèm  mie  n'obliez  : 
Haut  sur  un  aubie  lemetez. 
Et  le  cuer  donnez  ans  mesians. 
(ta  Cliacc  dou  cerf,  ap.  Jab.,  Nom.  Bec,  l,  168.) 

ESCORC,  voir  EscoRS. 

ESCORCE,  s.  t.,  écorce,  pris  fig.  pour 
peau  : 

Or  saura  il  Irop  de  baial, 
Renars,  s'il  ne  nous  lel  l'escorce. 

Uteiiart,  SOS,  Martin.) 

Poor  a  de  perdre  %'acorce. 

ijb.,  1880.1 

ESCORCEMENT,  S.  lu.,  raccouixisse - 
ment,  partage  : 

La  segoude  penne  doyt  estre  entegrité, 
qui  cbace  hors  tout  escorcement  et  divi- 
sion. {Psaut.,  Ricbel.  1761,  f  19Û^) 

ESCOKCELLE,  S.  f.,  baguette,  lien 
d'osier  ou  d'écorce  : 

En  recognoissance  dudit  fié  et  service, 
il  feront  au  roy  un  lien  de  limier  et  une 
escorcclle  sans  escoree.  {Chambre  des  coinpt. 
de  Paris,  C  1&6  v,  ap.  Duc,  Escorça.) 
Inipr.,  escorlelle. 

EscoRCERAïc,  adj.,  à  tannerie  : 

Al  moulin  escorcerai'c,  doit  li  sires  avoir 

des  .v.  deniers  les  trois.  {Acte  de  1237,  ap. 

d'Herbomez,  Etude  sur  le  dialecte  du  Tour- 

naisis,  p.  46  ) 

EscoRCHAGE,  S.  lu.,  prestation  payée 
pour  prendre  des  écorces  dans  une  forêt  : 

Nous  avons  franchi  et  franchissons  les 
devants  dits  et  leurs  hoirs,....  c'est  a  sça- 

voir  de  toutes  tailles,  mortailles fenes- 

trage,  chevage,  escorrhaqe,...  et  de  toutes 
autres  servitudes.  (  1343,  Privilèges  accor- 
dés par  André  de  CUaucigny,  seigneur  de 
Clidteauroux,  et  rapportés  dans  Beauma- 
notr,  p.  429,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 


424 


ESC 


ESCORCHART,  iiualificalif.  (■corcli':'nr  : 
Guillannie    Escorrhart.    (I2S7,    Appoint, 
ent.  l'ahbé  de  Blanche   Couronne  et  J.   Le 
Boy,  Blancbp-Cour.,  Arch.  Loire-Inf.) 

Esc.oRCHEOR,  S.  m.,  coutsau  à  écor- 
cher  : 

I.P  hansarl.  et  Vescorchfor. 

irarton.,  SI2S,  CrnpplPt.l 


ESCORCHE-RAIXNE,  S.  m.,  écorcheur 
de  grenouilles  : 

Jphan  Escorr.lie-nninve.  (Liv.  de  la  laille 
âe  Paris  pour  i292,  ap.  Géraud,  Paris  sous 
Ph.  le  Bel.) 

ESCORCHERESSE,  adj.,  féiii.  d'ccor 
chenr  : 

Ceste  main  est  nscorcheresse  et  baconne- 
res=e  des  pouvres.  (nF.GUii.i.EV..  Pèlerin. 
de"la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f°  103  r».) 

EscoRCHERiE.  S.  f.,  aliattoif  : 

Que  nuls  masalliers  ne  escorclioit  ne  ne 

saipnoit  bestes,  ne  ne  lavoit,  mais  quêtant 

seulement  en  Vescorcherie.  (1400.  Béglem. 

pour  tes  bouchers,  copie,  Arch.  Fribourg, 

cari.  1"'.) 

ESCORCHEITI.,  voir  ESCORÇUEL, 

ESCORCHEVEL,  S.  iii.,  soTte  de  vent 
violent  : 

Or  vient  le  vent  de  bise,  or  vient  le  vent 
â'esr.orchevel,  le  vent  de  septentrion  et  le 
périlleux  vent  d'aquilon.  (.M.mz.,  Song.  du 
viel  pet.,  II,  Si.  Ars.  2683.) 

Quant  le  vent  d'escorclievel  vente.  les 
femmes  saces  et  bonnes  mesnasieres 
doivent  taillier  le  debo-it  de  l'oreille  dextre 
de  leur  jone  veau,  et  .jetler  celle  pièce  a 
l'encontre  du  vent.affin  que  leur  veau  croisse 
et  amende.  {Emng.  des  Quenouilles,  p.  48, 
Bibl.  elz.)  I 

Vent  cle  bise,  vent  de  esrorchnel. 
(.IF.H.  DF.  Biuf:,  le  Bon  berger,  Bfi.  Liseni.) 

Champagne,  vent  à' esœr cheville. 

Cf.  la  locution  familli^re  moderne  :  vent  j 
à  décorner  un  bœuf.  ! 

ESCORcniER.  v.  a.,  percer: 

A  Jehan  Castitrnarde  1.  s,  t.  pour  avoir    \ 
pertuisé  et  esrnrché  environ  .xi.  toises  des 
murs  de  la   ville  vers  les  molins  de  Saint 
Troé.  {UI9,   Comptes  de   Nevers,  CC   2o, 
f»  4  V»,  Arch.  niun.  Nevers.) 

EscoRCHis,  S.  m.,  ouverture  : 
Liquez  Evrars  disoit  que  li  murs  estoit 
tout  siens....  car  il  aparoit  par  un  arc  et 
une  fenestre  qui  sont  en  ce  dit  mur  par 
devers  celui  Evrart.  et  par  l'c'corc/ii.'!  d'une 
cheminée  qui  fii  forse.  liquez  esrorrhis  va 
el  fu  parmi  l'espoissedou  mur.  (12flfi.  Arch. 
adm.  de  Beims,  t.  I.  2=  partie,  p.  1109,  Doc. 
inéd.) 

1.  EscoRCHOiR,  ecorchoir,  s.  m.,  cou- 
teau à  écorcher : 

Avec  des  ecorchoirs  et  dechaussoirs  on 
divise  la  peau  des  parties  prochaines.  (T>.K- 
LESCH.,  Chir..  p.  197,  éd.  1570.) 

2.  ESCORCHOIR,  -  ouer,  s.  m.,  abattoir  : 
Ne  porter  par  la  rue  de  Gorffuillon.  ven- 

trailles,  boyaux,  ny  nuire  chose  tendant  fe- 
teur  ou  puanteur,  sans  les  avoir  première- 
ment viivdé  et  neltoyé.  sus  les  lieux  des 
e&cnrchoiicrs .  (Par.\din,  Hisl.  de  Lyon  . 
p.  192,  éd.  1573.) 


ESC 

De  tuer  en  Vescorrhoir  ordinaire,  vendre    ! 
en  la  boucherie,   non  ailleurs,  à  peyne  de 
l'amende.  (13  mars  1603,  DrUbér.  du  conseil    i 
de  Bourg,  ap.  .1.  Baux,  Jlfc'm.   hislor.  de  la 
ville  de  Bourg,  i.  U\,  p.  218.) 

ESCORCiE,  escourcie,  s.  f.,  ce  que  peut 
contenir  un  tablier  : 

Cieus  avoît  Se  kalUiaos  une  franile  effmirrie. 
(Chevalier  im  ajane.  9HS,  ReilT.)  Impr.,  estmirlie. 
Rouchi,  escourchée,  fCot/rcftîV.-'Wallon  de 
lions,  escourchie,  plein  un  tablier  :  j 

EscoRCiÉ,  adj.,  qui  a  une  écorce  : 
La   fichierent  aucun  lor  lances   en  terre 
devant  les  tentes,  lendemain  les  troverent 
reprises,  escorcies   et  fouillues.   {Chron.  de   I 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  IW.)  ! 

1.  ESCORCiER,  escourcier,  escourser,  es- 
corser.  verbe. 

—  Neutr.,  courir  : 
I.a  reissies  pacieles  et  dames  esenrcier. 
Tant  en  vail  après  loi  nés  vos  pnii!  espris"er. 

(Les  Chelifx.  Rictiel.  l»3o8,  f°  IH'.) 

—  Réfl.,  courir,  faire  des  courses,  se  ré- 
pandre: 

Apres  le  roi  s'est  eseorcie 
Tonle  dolante  et  esmarrie. 

(Dolop.,  TTSfl,  Cibl.  eli.) 

Tantost  li  dolerenT  maoUez, 

D"  forcenerie  ptctianlTcz, 

De  dneîl.  de  cnnrronx  el  d'envie, 

Onant  virent  ?ent  mener  tel  vie, 

S'escourcerrnl  par  tontes  terres, 

Semaos  desenrs,  cnntens  et  pnerros. 

(Rose,  Val.  Chr.  1192,  1°  66''.) 
...  S'esrorcerenl. 

(W..  Vat.  Chr.  iriîî.  T  fi'2'.") 

...  S'escoiir.serent. 

Ub..  Vat.  Chr.  l.S'JS.  f  Si».) 

1  a'eseoiirserenl  par  tnntes  terres. 

Semant  desmrî.  cinienj  et  jnerres. 
(n..  Bichel.  1373.  f  80''  et  ms.  Corsini,  V  G5".") 
KesenrserenI  par  tontes  terres, 
I  Semans  descors,  contens  et  jnerres. 

itb.,  niîOt.  Méon.) 


—  Act.,  lancer  : 

Et  les  pentisbommes  qui  estoient  der- 
rière escourcerent  leurs  chevaux  droict  au 
compagnon.  (Haton.  Mém.,  Il,  1000,  Bour- 
quelot.) 

—  Escorcié,  part,  passé,  fatigué,  harassé 
de  courir  : 

Et  le  cerf  a  la  enisse  hanlte, 

Escourrié  de  ronrir  sanz  fanlte. 

Portant  ses  (jrans  cornes  ramenses 

Parmi  les  ronces  espinenses. 
(.1.   Le  Fevbe.   la  Vieille.  1.  1,  v.  869,  Cocheris.) 
Bourg.,  Yonne.  Bligny  en  Othe,  écourser, 
poursuivre. 

2.  ESCORCIER,  escorcer,  escourcier,  es- 
covrcher,  eskourcier,escourchier,  escouchier, 
verbe. 

—  Act.,  raccourcir,  relever,  retrousser, 
replier  : 

Qni  l'antre  jor  devant  lî  ont  fet  tel  ville 
On'il  li  en'  «""  somer  de  la  cône  eseurcè. 
(Gaun.,  Vie  de  S.  Thnm..  Richel.  lllSlS.f»  82  r".) 
Mes  hnmes  nul  batn,  mon  snramer  escurcié. 

(ID-,  ib..  f  8-  v».t 
Aine  n"i  ot  nne  senle  (dame>  n'ait  sa  robe  eienrçhi-e. 
(Cenij.  (le  .léns.,  iîf!.  Hippean.) 


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Ses  dras  escourche,  si  s'avoie 

Vers  la  chapele  iffnelement. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir..  ras.  Soiss.,  f"  9i*.) 

S'esenrce  sa  cotele. 
(J.  Erars,  Bartsch.  B/.m.  el  past.,  III,  2i,3b.1 
Qnant  ot  fait  sa  proiere.  son  mantel  esenwft. 
(lierle.   720,  Scheler.l 
Et  eskojircier  se  sonskanie. 

(Puel.  fr.  av.  1300,  IV,  1340,  Ars.) 

Lors  leva  sns  le  quens,  et  si  se  rebracha 
Et  sa  robe  enlour  li  bêlement  escjurrha. 

(Doon  de  ilaience,  9326,  A.  P.) 

—  Raccourcir,  en  parlant  du  temps  : 

Li  jupes  ne  puet  escorcier  lou  terme  ou 
aloipnier  le.  (Ordin.  Tancrei,  ms.  de  Salis, 
r»  23«.) 

—  Réfl.,  se  retrousser,  relever  ses  vête- 
ments afln  de  mieux  courir  : 

Lais  me  escoiirchier , 

Je  ne  ferai  fors  courre. 

(A.  DE  LA  Halib,  li  Gietis  de  Robin  el  de  ilarim. 

Coussemaker,  p.  370.) 

Si  s'est  escortée. 

Une  pièce  a  mise 

D'ane  lorte  bise 

En  sa  coite  grise. 

(nom.  el  past.,  Bartsch,   II,  19,21.) 
Et  Robastre  se  prent  forment  a  engoissier, 
A  loi  de  carapion  se  prisl  a  escourchier. 

(Gaufreij,  3581,  A.  P.) 

Et  prist  se  vesture  a  l'une  main  devant 
et  a  l'autre  deriere.  si  s'escorça  por  le  rou- 
see  qu'ele  vit  grande  sor  l'erbe  si  s'en  ala 
aval  le  gardin.  (Ane.  et  Nicoi,  p.  16,  Su- 
cbier.) 

Il  se  leva  tautost  et  s'escourcha  et  se 
mist  a  la  voie  sans  nulle  demoree.  {Vie  de 
S.  Franc.  d'Ass.,  .Maz.  1351,  f°  53''.) 

—  Neutr.,  devenir  court  : 
Et  le  manlel  pins  escorça 
Qu'a  la  roine  n'avoit  fet. 

(Du  ilanlel  maulaillié,  308,  var.,  Monlaislon  el 
Raynaud,  Fabl.,  111,  301.) 

—  Escorcii,  part,  passé,  qui  a  retroussé 
sa  robe,  son  vêlement  : 

Escorcies  e  rebracies. 
De  bier  lerir  anaraillies. 

(Rott,  S'  p.,  1099,  Andresen.i 

Si  com  il  venoit  esrorsez , 
Si  a  dens  sarrazins  hnrtez 
One  il  lor  Dst  voler  les  enz. 

(Ren.,  264fi3.  Meon.1 

Qni  a  la  mort  loz  escorsez 
Coroit  come  pors  forsenez. 

(CheiK  au  lyon,  3313.  Ilolland.) 

Tontes  nns  pies,  escavelees. 
En  lor  cemin  en  sont  entrées 
Por  mil  aler  sont  escmirciees. 
(Rom.  de  Tliebes,  11017,  ap.  Constans.    Lég. 
d'OEdipc,  p.  235.) 

La  pncele  fn  forment  lie, 

A  Gillon  vient  tonte  escorcié: 

A  son  osleil  l'en  a  mené. 

(.Gilles  de  Chin.  4352,  Reiff.^ 

De  la  cambre  fnit  eseoureHe. 

Triste  et  dolante  el  courechie. 
(GlB.  BE  MoNTR.,  la  Violelle.  3i»91,  Michel.") 

Elle,  sans  pins  dire,  s'en  part. 

Car  dn  repairipr  li  est  lart  ; 

Comme  dolante  el  couroncie 

S'en  va  de  ses  dras  esemircie 
1  Vers  son  manoir  grant  alenre. 

!  (Couci,  3818,  Crapelel') 


ESC 


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125 


Escourciee  vait  la  déesse, 
A  manière  de  veoeresse. 
Olélam.  d'Ov-,  p.  78,  Tarbé.)  Impr.,  escourliee. 
Uns  chiens  escorchiez 
Estoit  esconrciez 
Por  mostiers  semer. 
(Fatrasies,  ap.  Jub.,  Nouv.  rec.  H,  222.) 

—  Fig.,  préparé,  en  mesure  de  faire 
quelque  cbose  : 

Mal  sont  por  corpe  en  pechjé. 
Car  ne  sont  pas  bien  escorcié 
Qne  porront  respondre  et  qnoi  dire 
Cant  lor  requerra  nostre  sire. 
(Polme  allég..  Brit.  Mus.  add.   13606,  f"  IS''.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  s'ékoerxé,  relever 
les  jupons  pour  ne  pas  les  salir. 

3.  EsconciER,  V.  a.,  arracher  : 

Cil  par  lor  tribulacions 

Eseurcenl  les  confessions 

De  tous  les  mans  qu'il  onqnes  firent 

Des  icele  ore  qu'il  nasquirent. 

(.Rose,  20017,  Méon.) 

4.  EScouciER,  S.  m.,  marchand  d'écorce  : 
Escorciers,  celliers  ou  firiuiers  payeront, 

par  an,  chacun  six  deniers  de  leyde.  (1462, 
Ord.,  XV,  821.) 

ESCORCiR,  escourcir,  v.  a.,  raccourcir  : 
La  confession  doyt  eslre  entière  et  non 

escorcié  et   devisee.  {Psaut.,  Riehel.  1761, 

f  190  r".) 

ESCORCUEL,  escourçuel,  escoitrceuil,  es- 
cours.,  escourch.,  -  ueil,  -  eul,  -  eu,  -  eux, 
-  oel,  -  ol,  s.  m.,  tablier  : 

Et  Jhesu  chainrent  d'un  escourçuel  devant 
lui  et  une  couronne  d'espines  li  mirent  en 
son  chief.  (Vies  des  Saints,  ms.  Lyon  697, 
f"41'.) 

Encore  vous  falent  napes  et  touailles  et 
doubliers  et  escorcheuls.  [Dialog.  fr.-flam., 
f»  3',  Michelaut.) 

Pour  .1.  escourchoel  pour  le  keus.  (1398, 
Compt.  duchap.  de  Maubeuge,  ap.  Roussel- 
Defontaine,  Hist.  de  Tourcoing,  p.  310.) 

Vag  escourçol  pour  bander  les  yeux.  {Tit. 
du  XIV"  s.,  Amiens,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  sac  et  un  escoursueil  ou  furent  envo- 
lepez  iceulx  biens.  (1404,  Arch.  JJ  1S8, 
f°  187  y.) 

Si  tost  qu'il  estoit  nuit,  celle  traynoit  sa 
coroie  ou  son  escourceul  sur  la  terre  après 
elle,  et  par  ainsi  n'en  povoit  estre  aprochie. 
{Evang.  des  Quen.,  p.  153,  Bibl.  elz.) 

Un  soir  elle  se  party  de  sa  maison  tray- 
nant  son  escourceul  "après  elle,  et  lende- 
main elle  percent  entre  ses  dens  aincojres 
des  pièces  du  fil  dudit  escourceul,  que  le 
matin  avoit  trouvé  tout  deschiré  aux  dens. 
{Ib.,  p.  186.) 

Mon  escourcheux  de  drap.  (1482,  Test., 
Arch.  de  l'égl.  de  Beuvry.) 

Deux  escourcheaux  de  frise,  .vi'.  .vi''. 
Une  centelelte  et  deux  escourceulx,  .vi'. 
(ISO-I-ISOS,  Dépenses  faites  par  la  ville  de 
Lille  pour  les  enfants  trouvés,  ap.  J.  Des- 
noyers,  Recherches  sur  le  sort  des  enfants 
trouvés  en  France,  Bulletin  du  Comité  de 
la  langue  et  de  Ibist.  de  Fr.,  111,  449.) 

Que  les  dites  garderesses  et  filleresses 
aient  escourcheulx  de  cuir  de  la  grandeur 
d'  une  peau  de  mouton.  (1S30,  Statuts  pour 
la  Draperie,  dans  les  Mém.  des  Anliq.  de  la 
Morinie,  t.  XVII,  1880-81.) 


Un  «coarcewi  de  soie.  (Invent.  duSjanv. 
1378,  ap.  Hécart,  Dict.  rouchi- franc.) 

Ung  escourceul  de  plomb.  (1587,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Se  disait  encore  au  xvii»  siècle  : 

Escourceouil.  (xvii"  s.,  Valenciennes,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ung  escourcheu  d'estainette  violette. 
(Acte  de  1614,  Béthune,  ib.)  Escoucheur. 
{Ib.)  Escourcheur.  {Ib.) 

Luy  donna  ordre  de  reprendre  ung  man- 
teau qu'il  avoit,  affin  de  le  rendre  au  petit 
clerq  de  St  Géry,  lequel  elle  a  prins  dans 
son  escourcheùl.  {Informat,  du  29  juill. 
1697,  ap.  Hécart,  Dict.  rouchi-frane.) 

Le  rouchi  moderne  dit  écourchué,  envi- 
rons de  Lille,  écourcenx.  En  picard,  tablier 
se  dit  écorcheu;  à  Béthune,  et  dans  le 
Cambrésis  écourceux  ;  en  Champagne 
écourchu,  (comm.  de  Possesse)  écorsenie, 
(comm.  de  Courtisols). 

ESCORDAMENT,  VOir  ESCORDANMENT. 

EscoRDANMENT,  escordument,  adv..  de 


Anfant  vont  moult  simplement 
Knsamble  et  moult  escordainenl. 
(Ym.  du  monde,  Riehel.  1669.  f»  7.">  r".) 

EscoRDEEMENT,  adv-,  de  tout  son 
cœur  : 

Du  cner  soupira  tenreinent 
Et  dist  moult  escoràeemeiit  : 
En  cest  est  ma  vie  u  ma  mort. 
{De  II  bons  Amis  toiaus,  Riehel.  19152,  f»  2'.) 

ESCORDELMENT,  adv.,  de  tout  son 
cœur,  du  fond  du  cœur  : 

Dex  reclama  le  père  escordelmenl. 
(Prise  d'Orenge,  498,  var.,  ap.  Jonck..  Gai//. 
d'Or.) 

La  demoisele  est  tant  irie 

Qu'ele  ne  set  qne  fere  doie 

Le  manlel,  si  l'a  jus  jeté; 

Le  vallet  qui  l'ot  aporté 

A  mol  escordclment  maudit. 
(Le  Manlel  mautaillié,  Monlaiglon,  Fahl.     Ml,  l'.i.' 

Cf.  ESCOhDE.MENT. 

1.  ESCORDEMENT,  -  on(,  esckordemeut, 
ascordemant,escortement,excortement,A(l\., 
de  tout  son  cœur,  de  tout  cœur,  du  fond 
du  cœur,  avec  courage,  avec  ardeur,  vive- 
ment : 

E  Deu  priet  escordemenl. 

(S.  Brandan,  203,  Michel.) 
Ki  ensultivement  prie  e  eschordement. 
(P.  iiE  Th.vun,  Best.,  1363,  Wright.) 

E  preia  Deu  escordement. 

(ftoa,  3°  p.,  3694,  var.,  Andresen.) 
Escortemenl  a  reclamé  Jhesn. 

(Raimb.,   Ogier,  II353,  Barrois.) 

Les  grans  nous  Dam  le  Deu  reclame  escordemenl, 
(Epis   des  Chelifs,  p.  241,  Hippcaii .  I 

Deu  depreia  escordement 
E  seint  Michiel  tôt  enseraent. 
(GuiLL.  St  Pair,   Mt  SI  Micliel,   IH;,  Michi.'l.i 
Il  en  prioit  Deu  molt  escordemani . 

ir.ir.  de  Yiane,  Riehel.  1448,  f°  28»  ) 

Et  Karlemain  repris  ascordemani . 

(II/.,  [>.  138,  Tarbé.) 


Lors  prenl  par  l'atache  de  soe 
Le  maatel,  si  le  giele  en  la  voie. 
Et  quant  a  terre  l'ot  gité 
Le  vallet  qui  l'ot  aporté 
A  molt  escordemenl  maudit. 

(Florimont,  Riehel.  333,  f»  43''.) 

Escortement  prist  a  priier. 

(Rom.  du  comte  de  Poil.,  861.  Michel.) 

A  Dameldin  preu  a  proier 
Et  a  sa  raere  escortemenl 
Qu'il  le  deffende  de  lorment. 

(Gilles  de  Chin.  3163,  Reiff.) 
Diens,  con  vos  estes  desloiaus 
Qui  si  jures  escortemenl . 
(Du  Bouchier  d'Abevilc.   Riehel.  2168,  P  213  r».) 
R  mut  escordement  U  reis  l'en  a  somnn. 
(Horn,  3146,  var.,  Michel.) 
11  meneroit   l'entreprise    si  escortement 
qu'il  me   les   ameneroit    tous   entre    mes 
mains.  (Montl.,  Comm.,  1,280,  éd.  1394) 

Encore  que  je  les  en  recherchasse  le 
plus  escortement  que  je  pourois.  (Brant., 
des  Duels,  Buchon.) 

2.  ESCORDEMENT,  -  Ont,  S.  m.,  accoi'd 

Que  cil  oisel  iirent  escordemani 
Et  pais  ensamble. 

(Gir.  de  Viane,  Riehel.  1448,  f>  28M 

ESCORDER,  escourder,  escorter,  verbe. 

—  Act.,  régler  par  un  accord: 

Çou  qui  est  jugiez  et  escordez  par  les  diz 
citiains.  (1290,  Arch.  mun.  Besanç.,  reg. 
I,  f  173.) 

Nous  avons  fait  atourney  (sic)  et  escor- 
deir  tout  par  commun  escord.  (13  sept. 
1300,  Cart.  de  Metz,  Bibl.  Metz,  731,  f°3r°.) 

Nous  avons  atorney  et  escordei  tout  par 
commun  accord.  (Ib.,  f°  3  v.) 

Aivons  tait,  establit  et  escorleit,  par  com- 
mun escort,  que...  (1326,  Hist.  de  Metz, 
IV,  30.) 

Et  voulons  et  escourdons  que  nostre  hoir 
ou  cil  qui  de  nous  auront  cause,  facent  et 

soient  tenuz  de  faire  le  serement (,1348, 

Ord.,  IX,  162.)  Impr.,  estourdons. 

—  Neutr.,  s'accorder,  faire  un  accord  : 
Se  li   prodomes  ne  escordent  par  acune 

des  trois  fois  li  jugemanz  vient  a  seignour. 
(1290,  Arch.  mun.  Besanç.,  reg.  I,  f"  173.) 

Que  vos  haussiez  bon  conseil  entre  vos 
de  escorder  et  de  faire  pais  a  lour.  (1290, 
Ch.  du  C"  de  Bourg.,  ib.,  f"  168.) 

Toutes  amendes  qui  seront  faites  en 
nostre  dicte  ville  de  Grancey  et  ou  finaige 
se  gouverneront  par  la  manière  accoustu- 
mey  cy  en  aiiez,  exceptey  que  se  nostre 
honmes  habitans  de  la  ville  de  Grancey 
appelloient  li  uns  l'autre  de  gaige  de  champ 
de  bataille,  il  pourroient  escourder  li  uns 
a  l'autre,  se  il  leurplaisoit  parmi  paiant  a 
nous  soixante  et  sine  solz  de  cellui  qui  se- 
loit  trovez  en  tort.  (1348,  Ord.,  IX,  161  ) 
Impr.,  estourder. 

—  Réfl.,  s'accorder: 

Li  juges  que  l'on  ai  soupecceneus  doit 
contredire  les  parties  qu'eles  s'escordent  a 
arbitres  qui  ne  soient  pas  trop  lointain. 
(Ordin.  Tancrei,  ms.  de  Salis,  f''27".) 

Se  sont  esrourdeis  ansamble.  (1314,  Cart. 
Grande  Egl.  de  Metz,  Riehel.  206.) 

EscoRDOS,  escurdos,  adj.,  qui  retire 
son  cœur  d'une  pensée,  qui  oublie,  qui 
dédaigne.: 


426  ESC 


Bion  sai  qne  granl  blasroe  en  aroie  ; 
.Mais  ne  m'en  pni  faire  escordos, 
INe  contre  les  Dieus  refusons  ; 
Ke  poi   dcsvoloir  lor  plaisir. 

(Ben.,  Traies,   Bichel.  373,   f°  91>'.) 
Ne  se  llsl  pas  d'els  escurdos, 
Ne  malfesant  ne  hainos; 
De  ses  chiers  avoirs  lir  présente. 

an.,  i«.,  éJ.  Joly,  v.  27381.) 

EscoRDOSEMENT,  escordusemmit,  adv., 
de  tout  son  cœur,  du  fond  du  cœur  : 

Ueclairael  Deu  muU  escorditsement . 

(Roi.,  3099,  MûUer.) 

BSCORDUSEMENT,  VOirEsCORDOSEMENT. 
ESCORE,   voir  ESCOUDRE. 

ESCORÉ,  adj.,  qui  donne  du  cœur  : 
...  lert  bien  guerredoné 
Li  servira  qu'avei  fait  del  bon  vin  escoré. 

(Horn,  4254,  Michel.) 

KscoREE,  S.  f.,  fressure  : 
Sept  escorees  ou  costes   de   pourceaulx. 
(1419,  Arch.  JJ  171,  pièce  83.) 

KscoRFAUT,  S.   m.,  BRiployé  comme 
qualificatif,  semble  désigner  un  oiseau  de 
proie  de  l'espèce  du  faucon  : 
Miels  aim  le  soldoier  tout  nn  en  son  bliaal 
Que  leg  trente  roiaumes  a  Braiman  V escorfaul ■ 
(ilainel.  p.  20,  G.  Paris.) 

EscoRFROiE,  S.  f.,  attaque  violente  : 
Qoant  CoDslantinoble  est  perdue. 
Et  la  Moree  se  r'avoie 
A  recevoir  tele  escorfrme 
Dont  sainte  Yglise  est  esperdue. 
(RCTF.B.,  Complainle  de  ConstanlinJ'lr,  Jub.,  I, 
101  ;  Uichel.  837,  i"  3-26^,) 

ESCORGAITE,  VOir  ESCHARGAITE. 
ESCORGAITIER,  VOir  ESCHARGAITIER. 

EscoRGE,  esctirge,  s.  f.,  courroie  île 
fouet,  étrivière  : 

Scutica,  escurge.  {Gloss.  rie  Glasgoïc, 
Meyer.) 

ESCORGIER,  -  jier,  escourg'er,  -  ger, 
V-  a.,  battre  îi  coups  d'escourgée  : 

nr  les  cnide  11  csraestriier  (les  l'bevaus) 

Par  batre  et  par  escorjier. 

(Froiss.,  Poes.,  Richel.  830,  f°   183  v°.) 

Les  autres  le  bâtent,  les  autres  Vescor- 
gienl.  {De  vila  ChrUli,  Riche\.  181,  !•>  118'.) 

Depuis  que  nous  avons  npprins  de 
fouetter,  or  de  escourger  or  d^  battre  de 
escourges  les  blistres  hors  de  la  ville,  nous 
en  avons  eu  de  plus  en  plus.  (Palsgr., 
Esclairc,  p.  707,  Génin.) 

ESCORJABLE,  VOir  ESCOLORGEABLE. 

EscoRjoN,  S.  m.,  escourgeon  ;  employé 
pour  désigner  le  membre  viril  : 

Vous  ne  li  porries  faire  ce  qu'elle  aroit  beson, 
Une  fie  le  mois  vous  s.imbleroit  foys-^n  ; 
Mais  le  bille  a  mesticr  de  plus  pesant  tiaston  ; 
Car  dame  si  n'a  cure  d'omme,  tant  soit  de  non. 
S'il  ne  scet  bien  buleler  de  son  eacorjan. 

(B.  de  Sel>.,  xxiv,  83,  Bocca.) 

ESCOULORGEMENT,  VOir  ESCOLORGK- 
HBNT. 

BSCORLORUIER,  VOir  ESCOI.OBGIKR. 


ESC 

1.  EscoRNE,  adj.,  qui  montre  ses 
cornes  : 

Un  félon  vilain,  en  riole, 
Plus  hardi  c'un  limac  escorne. 

{Ren.,  p.  219,  var.,  Chaliaille.) 

2.  ESCORNE,  S.  f.,  coin,  partie  d'un  do- 
maine : 

Item  pour  une  escorne  de  maison.  (1S69- 
1581,  Cerisier  de  Chanleau,  ap.  Ste-Pal.,  éd. 
Favre.) 

ESCORNEis,  s.  m.j  émondes  : 
Prandra  ledit  Thibault  les  escorneis  des 
arbres  de  Saules  estans  en  saison  d'escor- 
ner.  (1581,  Arch.  des  not.de Nevers,  minutes 
Taillandier.) 

1.  EscoRNER,  V.  H.,  lancpr  un  trait 
d'arbalète  : 

Sire,  par  le  foi  qne  vous  doi, 
N'afiert  a  roi.  s'il  ne  se  het, 
K'il  voist  de  bonzon  escorner 
En  tel  Ha  sens  et  par  si  noir. 

(Ren.  le  Nouv.,  2792,  Meon.) 

1.  ESCORNER,  aœrner,  v.  a.,  dépouiller, 
priver  : 

Rois,  esgarde  lot  entonr  toi  ; 
Ga-wains,  tes  nies  est  il  ceenz  ? 
Nenil,  non.  or  est  ce  noientz 
De  ta  court  qn'ele  soit  mes  doutée. 
>'on,  qne  la  court  est  escomee 
Dn  meilleur  chevalier  du  mond. 

(Meraugis,  ms.  Vienne,  f  9".) 

—  Émonder  : 

A  maté  Himbaut  pour  sa  peine  d'avoir 
acorné  les  saules  qui  sont  au  bout  du  pont 
de  Loire,  lesquelz  n'avoyent  esté  acorné 
puis  dix  ans  en  ca.  (1396,  Compt.  de  Ne- 
vers,  ce  4,  f»  20  r°,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Acorner  s'emploie  encore  usuellement, 
avec  le  même  sens,  dans  le  Nivernais. 

2.  ESCORNER,  v.  a.,  însulter,  faire 
affront  à,  se  moquer  de  : 

La  fortune  journalière  ne  lui  avoit  encore 
joué  aucun  tour  dont  elle  sait  escorner  les 
plus  braves.  (Pasq.,  Lett.,  IV,  20.) 

Ce  grand  personnage  se  voyant  ainsi 
escorne  par  son  client,  vient  des  prières 
aux  menaces.  (lo.,  Rech.,  1.  8,  ch.  59.) 

—  Et  avec  un  rég.  de  chose  : 

Dont  Valens  désirant  les  chasser,  envoya 
un  grand  capitaine,  nommé  Sebastien,  qui 
s'empara  des  plus  fortes  places,  faisant 
estât  de  temporiser  encoutr'eux,  et  escorner 
tous  leurs  desseins  par  longueur.  (Pasq., 
iJecft.,1,8.) 

—  Escorne,  part,  passé  et  adj.,  honteux, 
confus,  humilié  : 

ne  telles  il  advient  souvent 
Que  on  le  scet,  qu'elles  sont  notées, 
Et  ne  durent  pas  longuement 
Qu'elles  ne  soyent  losl  escornees. 
(CoQDIi.L»RT.  ItruiU  nom.,  2°  part.,  de  Paclis.  I, 
126,  Bibl.eh.) 

Un  jour  je  trouvay  Panurge  qnelcque 
peu  escorne  et  taciturne,  et  me  doubtay 
bienqu'iln'avoitdeuare.  {Rab.,  Panlagriiel, 
ch.  17,  éd.  1542.) 

Les  Bersamasques,  comme  sages  et  bien 
advispz,  s'imaginèrent  faire  en  sorte  que 
les  Florentins  demeurassent  confuz  et 
escornez.  (Labiv.,  Facet.  Nnicts  de  Sirap.. 
IX,  V,  Bibl.  elz.) 


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3.  ESCORNER,  V.  a  ,  réveiller  ou  épou- 
vanter par  te  bruit  du  cor 

Les  angelz  du  ciel  corneront 
Par  UMg  terrible  cornement. 
Tous  les  humains  escorneront. 
Certes  jamais  leur  cor  ne  ment. 

(Le  Chastean  de  labour,  éd.  Ii99.) 

—  Divulguer  : 

Dyable,  veez  cy  pour  tout  destrayre; 
Ma  tromperie  est  escornee. 

(Viel  Test.,  18379,  A.  T.) 

ESCORNiR,  V.  a.,  corner,  appeler  par  le 
son  du  cor  : 

Dont  parla  Kasidorus  et  dist  :  Bien  vous 
troverai  manière  par  coi  jou  isterai  tous 
sains  sans  péril  que  ja  ne  le  saront,  dont 
lor  dist  que  il  les  escorniroienl  a.  l'une  des 
portes  endroit  l'eure  de  la  mienuit,  et  lors 
porroit  on  bien  savoir  que  tout  cil  de 
l'agait  se  trairoient  celé  part,  et  dont  iste- 
roit  il  par  la  fause  postierne  tout  aseur. 
(Kassidor.,  ms.  Turin,  f»  41  r».) 

1.  EscoRONER,  V.  act.,  couronner  : 

llleqnes  sera  sans  doatance 
Escoronee  vostre  espérance. 
(J.    Lemarchant,  Mir.   de    N.  D.,    ms.   Chartres, 
f»  42».) 

Cf.  ACOURONBR. 

2.  EscoRONER,  ecowonner,  v.  n.,  dé- 
couronner : 

Des  chesnes  emondables  plantes  sur  le 
fossé  dont  le  tronc  n'excède  pas  dix  pieds 
de  hauteur  et  est  ecouronné.  {Coiil.  de 
Bret.,  Nouv.  Coût,  gén.,  IV,  p.  415.) 

Centre  de  la  France,  écoronner,  élaguer 
un  arbre. 

ESCORPER,  voir  ESCOLPER. 

1.  ESCORRE,  escourre,  v.  n.,  s'élancer 
à  la  course,  courir,  en  parlant  de  per- 
sonnes ou  de  choses  : 

Ez  vos  Perrin  escortant. 

(Rom.  etpasl.,   Barlsch.   II,  53,28.) 

Et  quant  le  dit  thorel  eut  jeune  trois 
jours,  ilz  lui  donnèrent  tant  de  froment  a 
manger  que  il  ouques  peust,  et  puis  le 
menèrent  hors  des  barrières  de  leur  for- 
teresse, en  escowranl  et  faisant  semblant 
que  il  leur  esloit  eschappé.  (Girarl  de 
liossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L.  de  Mon- 
tille,  p.  51.) 

lïay  avant,  tost,  losl,  laissez  courre. 
Découpiez,  laissez  les  escourre. 
(J.-A.  DE  Baif,   les   Mimes,  I.  III,   (°  125  v»,  éd. 
1619.) 

—  Décroître  : 

Les  aignes  seront  basses,  et  li  gné  eseorront. 
(J.  BOD..  Sax.,  «[X,   Michel.) 

—  Se  dissiper  : 

Puis  peu  a  peu  sa  pinir  vient  a  escourre, 
Ailleurs  s'en  va. 
(15i3,  Cl.  Mab  ,  Epigr.,  diz.  au   Roy,  envoyé  Je 
Savoye,  éd.  1731.) 

—  Escoru,  part,  passé,  écoulé,  dissipé, 
passé  : 

Ains  rongist,  tous  li  sans  li  remue, 
El  qn:int  l'ar  lors  li  fu  .1.  pelit  escourue. 
Si  mande  a  .Mixandre  que  folcraent  s'arsue. 
(.Roum.  d'Alix.,  f»  41',  Michelant.) 


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427 


AiDS  qu'a  la  mer  soit  pnrvenos 
Esl  li  jors  del  tôt  escorus. 

(Parton.,  695.   Crapelel.) 
Apres  quelque  laps   de   temps    esiouru, 
que    nous    appelions   l'espace    de    la   vie. 
(Pont,  de    Tyard,  de  ta  Nat.  du  monde, 
f'Si  v.  éd.  1578.) 

—  Estang  escoru.  étang  dont  on  a  fait 
courir  l'eau  dehors,  étang  vidé  : 

Lorsque  ledit  estant'  seroit  escorreuz  et 

vuidiee  l'yaue.  (1325,  Arch.  JJ  (54,  f°  44  r».) 

Lequel  estang  widié  et  escorreu...  (Ib.) 

—  Rivière  escorue,  rivière  dont  l'eau  a 
décru  : 

Adooq  la  rivière  estant  escourue  et  bais- 
sée, passèrent  légèrement  oultre.  (G.  Pa- 
RADiN,  Chron.  de  Sav.,  p.  70,  éd.  lS5à.) 

2.  ESCORRE,  voir  ESCOUDRE. 

1.  ESCORS,  s.  m.;  sans  escors,  en  tapi- 
nois, sans  bruit,  selon  Méon  : 

Pas  avant  aotre.  sanz  eacors 
S'en  Ta  Renart  le  col  be^sant. 

(Renan,  lri38,   Méon.) 

2.  ESCORS,  escorz,  eszcorz,  escorc,  es- 
eours,  escourc,  escourch,  escuers,  escuerz, 
scorz,  s.  m.,  sein,  giron;  proprement,  l'es- 
pace qui  est  depuis  la  ceinture  jusqu'aux 
genoux,  et  qui  forme  uq  creux  lorsque  la 
personne  est  assise  : 

K'aparuit  el  cors  de  l'enfant  cuy  il  meire 
Virgine  nurivet  en  son  nat  escors,  se  li  ve- 
riteiz  non  de  la  char  ke  receue  estoit  ?  (S. 
Bern.,  Serm.,  ms.,  f"  83,  ap.  Ste-Pal.)  Lat., 
in  gremio. 

Est  dons  cist  enfes  Deus  ?  Deus  est  en 
son  saint  temple  et  en  ciel  en  ses  sièges, 
et  vos  en  un  vil  estaule,  lo  quareiz  et  eu 
Vescorz  d'une  femme  !  (Id.,  ib.,  Ler.  de 
Lincy,  p    350.) 

Fost  teus  ses  cors  com  est  s^escors 
Il  yaldroit  mîelz  que  nus  fîos  ors. 
(Mabie,    Ysopet,  Richel.  191.52,   f°  IT.) 
Se  délivrait  la  damoiselle 
De  .VI.  fiU  et  d'une  pncelle 
Dedens  ['escors  sa  maie  suivre 
Qui  plus  fu  desloiax  que  vnivre. 

(Dolop.,   ;i:i63,  Bibl.  eh.) 
L'enfant  tenoit  en  son  esmurs. 
Si  li  tendoit  .n.   b'aaches  llours. 

(Rom.  de  Thebes,  Richel.   60,  f"  10». ) 
Apres  mangier  li  dist  qu'il  baist 
Son  bloot  chief  sor  sna  dolc  escors. 

(LEscou//le,  Ars.   3Hf),   1°  37  r".; 
Kn  mon  escorc. 

(Helias,  Richel.  12338,  f  U=.) 
Un  autre  tans  aussi  fut  al  home  Dieu 
aporté  uns  lièvres,  et  ja  soit  ce  cose  li'il 
fust  mis  délivres  a  terre  si  k'il  s'en  puist 
bien  fuir  a  son  voloir,  quant  li  sains  pères 
l'apela,  s'acouru  il  durement  el  saia  de  lui  ; 
et  com  li  lièvres  fust  mis  a  terre  par  plui- 
seurs  fois,  il  racouroit  adies  en  Vescoiire 
del  saint  houuie,  ausi  corne  il  conueust 
par  aucun  sens  secré  le  pilié  dou  cuer  de 
lui.  (Vie  de  S.  Franc.  d'Ass.,  Maz.  1331, 
f«  38'.) 

L'enfant  se  seoit  en  Vescnurch  se  mère. 
(Anfances  JV.  D.,  Riciiel..  1533,  f°  277  v»  ) 
En  Vescourc  se  mère  (Ib.,  f°  278  r°.) 

Des  nonveaus  ans,   don  pain  et  des  harens. 
Matons  et  hure,  oes  et  bacon  srtié 
A  en  Vescourc  de  ma  dame  aporté. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  (°  301  r^iScheler, 
II,  360,50.) 


Avoit  un  sacq  plein  de  livres  devant  lui, 
dont  les  uns  mit  en  son  escours  comme 
chéris,  les  autres  jetta  au  loin  par  despit. 
(G.  Chastell.,  Vérité  mal  prise,  vi,  250, 
Kerv.) 

—  Fig.,  sein,  cœur,  milieu,  centre,  giron: 

Cil  ki  soi  vult  mortefiier  s'elleecet  mult, 
caut  il  troevet  lo  paus  de  contemplation,  ke 
il  morz  al  munde  soi  alapisset  et  si  soi 
repugoet  dedenzl'escwers  de  la  deventriene 
amor,  eu  sus  de  totes  les  desturbances 
des  deforienes  choses.  [Job,  Ler.  de  Lincy, 
p.  408.) 

Si  soi  repnnent  par  dedenz,  devant  la 
face  Deu,  el  escuerz  de  la  pensé.  (Ib.) 

N'aiment  mie  les  noises  des  desturbances 
par  defors.  anz  soi  repausent  en  eaz  mimes 
par  dedenz  el  escuerz  de  tranquilliteit. 
(Ib.,  p.  473.) 

Dunkes  lo  parmenat  a  Vescorz  de  la 
sainte  glise.  (Dial.  St  Greg.,  p.  123,  Foers- 
ter.) 

Et  il  (le  juif)  sodainement  regardanz,  vit 
la  turbe  des  malignes  espirs  devant  aleir 
alsi  com  en  la  porsivance  d'une  grande 
poesteit,  et  celui  ki  dessore  les  allres 
astoit,  soi  assir  el  scorz  de  cel  meisme  liu. 
{Ib.,  m,  7,  p.  122.)  Lat.,  in  ejusdem  gremio 
loci  consedisse. 

Je  Iny  souhaite  avoir  tonsjours 
L'amour  de  Dieu  en  son  escours. 
(G.  Ch/Istellain,  ftouliails  au  Duc  Ch.  de  Rnun/., 
TII,  339,  Kerv.) 

Rouchi  écour,  écourt:  tenir  un  enfant 
sur  son  écourt. 

ESCORSER,  voir  ESCORCIER. 

EscoRSURE,  escourçure,s.  f.,retronssis, 
partie  retroussée  : 

Geste  fourure  et  ceste  escourçure  et  li 
faudure  de  ceste  cote  fu  moult'  kiere  et 
moult  précieuse.  (Serm.  de  la  douce  V.  M., 
Richel.  13212,  f  178  r».) 

Les  robbes  des  amazones  ne  vont  point 
tout  au  long  de  leur  corps  :  car  la  senestre 
partie  est  toute  descouverte.  Les  escorsures 
de  leurs  robbes  ne  descendent  point  oullre 
leurs  genoux,  et  troussent  icelles  escour- 
sures  d'uug  neu  a  leur  ceinture.  (Q.  Curse, 
V,  13,  éd.  1334.) 

1.  ESCORT,  adj.,  accort,  actif,  zélé  ; 
Vigilant  et  escort.   (Trad.  de  Sleidan,  1. 

20,  Rép.  du  Pape  à  la  Protest,  de  l'ambass. 
Mendosse.) 

Avecques  espoir  certain  d'estre  faiclz  es- 
cors  et  preu.x  a  ladicte  lecture.  (Rabel., 
Gargantua,  prologue,  éd.  1342.) 

Leurs  pères  mandèrent  les  bons  gentils- 
hommes qui  par  raisou  de  leur  estai  s'e.xer- 
çoient  a  la  vollerie,  et  a  la  chasse  pour 
plus  estre  en  temps  de  guerre  escorts  et 
ja  endurcis  au  travail,  (lo.,  V,  14,  éd.  1344.) 

2.  ESCORT,  -  ord,  -  or,  s.  m.,  accord, 
consentement,  convention; 

E  les  vi  lot  a   .i.  escort, 
Distreot  qo'elles  avoient  lort. 

(Yie  des  Pères,  Ars.  36il,   P  103'.) 
Pais  el  escord  en  al  eslei  faite  par  davant 
moi.  (1270,  Ch.  du  C"  de  Bar,  S.  Pierrem., 
18,  Arcli.  .Meurlhe.) 
Par  escort.  (Ib.) 

Paix  et  escors  sont  faiz  entre  oulz.  (Mars 
1295,  Cil.  de  Ferri  D.  de  Lorr.,  .\Iureau, 
Arch.  Meuse.) 


Avons  establi  el  atnurneit  par  commun 
escort.  (.Mardi  av.  S.  Jlart.  uiai  1.300,  Cart. 
de  Metz,  Bibl.  .Metz  731,  f  4  r°.) 

Lesqueles  bonnes  par  Vescort  des  parties 
sont  et  seront  désormais  appelées  les 
bonnes  de  Renaut  Garl.  (1314,  Arch.  JJ  50, 
f»  30  V".) 

Que  li  dis  eschevins  fuissent  et  leur  pré- 
décesseur eschevin  de  ledile  ville  eussent 
esté  noblement  fondé  en  corps  et  commune 
et  des  prédécesseurs  rois  de  Franche  privi- 
legiet  de  tel  et  si  lonc  temps  en  escor  que 
il  n'est  mie  memore  de  hommeau  contraire. 
(13.">3,  Ch.  de  Jehan,  R.  de  Fr.,  Roisin,  ms. 
Lille  266,  f°  3.30.) 

Li  roys  de  terre  et  li  princes  se  sont 
tuit  mis  ensemble  et  estoit  d'un  escort  en- 
contre Nostre  Signour.  IPsaul.,  Maz.  798, 
f»  18  r».) 

Adoncq  desfaillit  le  maistre  eschevin , 
qui  se  faisoit  par  escors,  sy  recommansont 
on  a  faire  par  les  paraiges.  (Annales  du 
doyen  de  S.  Thieb.  de  Melz,  Pr.  de  l'H.  de 
Lorr.,  II,  CLXl.x.) 

Et  y  envoient  les  .ir.  dessus  dillesquelx 
rapporlont  leur  escord  et  leur  absolution. 
(J.  AuBRiON,  Journ.,  an  1463,  Larchey.) 

ESCORTEMENT,  VOlr  ESCORDEMEXT. 

1.  ESCORTER  (s'),  V.  réfl.,  p.-ê.  syn. 
de  s'acorer,  se  fendre  le  cceur  : 

Quant  il  esloit  couchié,  il  se  tournoit  si 
souvent  et  s'escortoit  et  supiroit  tousjours. 
(Quinze  Joyes  de  mar.,  xv,  Bibl.  elz.) 

2.  ESCORTER,  voir  ESCORDER. 
ESCORTIER,   S.   m.  1 

Ce  est  a  saver  ceu  que  nous  y  avons,  son 
usage  en  la  forest,  o  son  chaufaige,  el  a  st- s 
ediUces  de  cil  mauaer,  eta  ses  hestes,  hors 
nos  escortiers,  si  comme  la  forest  a  esl.' 
accoustumee  a  deffendre.  (1263,  Test,  de 
Guy  de  Laval,  ap.  Duchesne,  Gen.  de  31onl- 
morency.  Preuves,  p.  388.) 

EscoRTREMEXT,  -  inant,adv.,  de  tout 
son  cœur,  du  fond  du  cœur,  avec  courage, 
avec  ardeur  : 

A  Den  pria  escorlrement. 

(S.  Branian,  Ars.  3316,  f»  1018.) 

Et  pria  Dieu  escorlrement 
Qu'il  le  conduie  se  Ini  plaist. 
(Hist.  des  C"  de  Bout..  Richel.  373,  f  223''.) 

Et  reclaraoit  escortrement 
Den  et  ses  sains  et  lor  aie. 

(Perceval,  ms.  Berne  113,  f  113''.) 
Ains  reclaime  Jhesu  escorlrement . 

(Aiol,  Richel.  23316,  T  1 12=.) 
Lors  se  coumanderenl   a  nostre   Segnor 
et  li  coumenchierenl  a  proier  moull  escar- 
trement.  (S.  Graal,  m,  136,  Hucher.) 
Je  voi  la  tour  c'Anberoiis  li  vadiant 
^ous  delTundi  si  1res  e.scortremant. 

(Hiion  de  Bord.,  4662.  .\.  P.) 
Deu  reclamant  e^cortrement. 

(Parlon.,  2904.  Crapelet.) 
Escortrement  l'en  aloit  rexrelant. 

(Gaydon,  2517.  A.  P.) 
Deu  reclamma  escortrement  par  non. 

(Jourd.  de  Blaives,  1289,  Hoffmann.) 

Cf.  EscoRDE.uENT,  cscorlement. 

ESCOSDRE,  voir  ESCOUDRE. 

EscosiERE,  S.  f.,  partie  d'un  moulin 
et  les  dents  molaires  : 


428  ESC 

Storiobella,  gallice  chevilles;  et  sunt 
quidam  nodi  incloti  rotae  ;  qui  movent  fu- 
sil m  motendini  aut  dentés  auxilieires,  qui 
alio  modo  dicuntur  gioeivi  ciDoglosium, 
gallice  escosieres.  Molares  dicuntur  magni 
lapides  rotimdi  ;  et  nodus  est,  quod  est 
œquivocus  ad  niagnos  Inpides  et  ad  dentés 
maxillares,  qui  alio  nomine  dicuntur  gin- 
givi.  (J348,  Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  4120.) 

ESCossE,  escousse,  hrscousse,  escouce,es- 
quousse,  efqiiensse,  esqeiise,  s.  f.,  rescousse  : 
Toz  i  fnst  relennz  et  pris, 
Qnant  Erec  point  a  Ifftrojisse. 
(Chrest.,  Erec  el  En.,  Richel.   U20,  f»  9.) 

Et  que  cely  qui  s'y  estoit  bouté  (en 
cette  mauvaise  alliance)  n'estoit  point  a 
avoir  ainsi  d'escousse  de  bras,  car  c'estoit 
ung  fort  et  fier  passage.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  129,  Buchon.) 

—  Délivrance  : 

Esqeuse  de  sergant  vet  par  enqueste. 
(Liv.  (lejost.  et  deplet,  xix,  44,  §  S,Rapetti.) 

—  Sans  escousse,  sans  retour,  irrévoca- 
blement : 

Si  qne  li  premerein  des  lor 
Senz  escosse  e  seoz  retor 
Perdent  les  chefs  al  avenir. 
(Ben..  D.  deNorm.,  Il,  18382,  Michel.) 

—  Rencontre  : 

Si  fut  fait  rapport  par  chevalliers  nota- 
bles qu'en  ycelle  hescousse  morurent  plus 
de  xxx"  Sarrasins,  sans  les  prisonniers. 
'Wavrin,  Anchienn.  Chron.  d'Englet.,  II, 
45,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Élan  : 

Desquels  il  y  eut  trente  des  plus  vail- 
lans  de  l'avant  garde,  qui  se  vindrent 
fourrer  et  jetter  de  pleine  escousse  jusques 
dedans  la  basse  court.  (J.  Chartier,  Chron. 
de  Charl.  VU,  c.  176,  Bibl.  elz.) 

Le  lièvre  bien  rusé  ne  conrt  la  droite  voye 
Ponr  tromper  le  suyvant  du  désir  de  la  proye  : 
Il  fait,  deSait  cent   ronds,    cent   retours   et   des- 
[tours, 
Afin  qne  l'ennemi  ne  prenne  escousse  an  conrs. 
l'A.  Jamïk,  Œhv.  pocl.,    f  67  v°,  éd.  1,37:1.) 

Tant  le  désir  le  poinct  de  voir  qne  de  s'escousse 
Hors  sa  chambre,  le  cerf  esponvanlé  se  pousse. 
(Cl.  Gaucbet,  Plaisirs  des  champs,  éd,  1601,) 

Et  00  le  vent  la  nue  maine  et  ponice. 

Il  va,  selon  qu'on  lui  baille  Vescotisse. 

(La  Huettebie,  Débat  du  corps  et  de  l'ame.) 

—  T,  de  coût.,  le  vassal  fait  escousse  à 
son  seigneur,  quand  il  persiste  à  vouloir 
spolier  son  seigneur  de  ce  qu'il  a  usurpé 
injustement  sur  lui  : 

Ou  se  il  fait  escousse  a  son  seignor  ou  a 
sou  prevost  aulresinc  en  paie  il  ,lx,  s,  d'a- 
mende. {Etabl.  de  S.  Louis,  I,  clvui, 
p.  294,  Violiet.)  Var.,  escettsse. 

Honi  qui  fait  esquousse  a  son  seignor  si 
pert  ses  muebles.  (Ib.,  1,  liv,  p.  77,) 

Et  volons  andui  ensemble  que  si  acuns 
lor  faisoit  escoiice,  que  li  amende  fut  de 
sine  soulz.  (1291,  Coll.  de  Lorraine,  971, 
n°  33,  Richel.) 

Wall,  escousse,  élan,  apprêt  pour  s'é- 
lancer. Prendre  son  escousse,  prendre 
du  champ  (District  de  Lille).  Norm.,  par 
escousse,  par  intervalle.  Canada,  escousse, 
course  prise    de  quelque  distance  pour  | 


ESC 

mieux  sauter.Canadien  populaire,escoMsse, 
espace  de  temps  :  t  Je  vous  ai  attendu  une 
bonne  escousse.  •  Morv.,  écousse,  un  peu  de 
temps,  un  moment. 

EscossER,  -  ousser,  -  oucer,  verbe. 
-"Act-,  secouer  : 

Et  Wistasccs  li  demanda 

Combien  il  porte  od  Ini  d'avoir. 

Dist  li  abbes  :  .im.  mars  voir. 

J'ai  od  moi  .un.  mars  d'argent. 

Wistasces  Vesconce  erramment  ; 

Bien  tronva  .xxx.  mars  on  pins. 

{Wistasse  le  iloine,  1764,  Michel,) 

—  Réfl,,  se  secouer  : 
Si  a  choisi  nne  feoestre 
Bien  haute  dij  piez  et  demi. 
Il  s'escosse,  si  sant  par  mi. 

{Renan,  3508,  Méon.) 

—  Act.,  saisir,  dépouiller  : 

Je  sug  des  premiers  escossez. 

(E.  Dfsch.,  Poés..  Richel.  840,  f»  ,339''.) 
Si  une  femme  veuve  ou  autre  bourgeoise 
d'icelle  ville  se  marioit  a  un  bourgeois, 
les  biens  meubles  et  catbeux  qu'elle  au- 
roit  es  metez  dudit  eschevinaige  de  Pernes, 
seroient  pareillement  escossez,  et  appar- 
tiennent au  droit  d'icelle  ville  le  quint  de- 
nier ou  au  moins  a  la  volonté  des  maires 
et  eschevins  dudit  lieu.  (Coût.  loc.  de  la 
ville  de  Pernes,   xii,  Nouv.   Coût    gén.,  I. 

ase"-.) 

—  Escossé,  part,  passé,  débarrassé,  dé- 
pouillé : 

Les  Espaignolz  font  cribles  de  lin  et  de 
chanvre  bien  nectoyé  et  escousse  des 
chenevotes  et  ordures.  (Jard.  de  santé,  I, 
441,  impr.  la  Minerve.) 

EscosTANGiER.  -  eugicr ,  escoustangier, 
-  ghier,  escoit.,  v.  a.,  faire,  supporter  la 
dépense  de  ; 

Por  le  terre  que  j'ai  de  le  masure  Triole 
doi  faire  l'estelee  ki  sus  si  et  a  iretage  bonne 
et  loial...  et  fa]  cest  premier,  nohe  mètre 
et  escostengier  tant  corn  il  durra.  (1224, 
d'Herbome'z,  Etude  sur  le  Dialecte  du  Tour- 
naisis,  p.  14.) 

Parmy  les  frais  de  .ix.  kevaus    qu'il  es- 

i    coutengha  de  tant  que  li  ville  fu  hoers,  si 

qu'il  apparut  par  les  contes  qu'il  en  rendy. 

(1367,  Compt.  de  Valenç.,  n»  27,  Arch.  mun. 

Valencieunes.) 

A  Jehan  le  Maieur,  pour  se  tasque  de 
norir,  gouvrener  et  escoutenghier  les  .ii. 
valles  et  les  ,ii.  kevaus  des  beniaus  de  le 
ville.  (^Compt.  de  1368,  Arch.  mun.  Valen- 
ciennes.) 

Watiers    Makiaus,   bouchier pour  le 

prix  et  somme   de qu'il    a   receu,  a 

promis  et  encouvent  d' escoustenghier  et 
livrer  en  se  maison  puis  hors  en  avant,  a 
Jacques  Caulet,  vesve  de  feu  Régnier  de 
Wasiers,  boire,  mengier,  hostel,  fu,  et 
lumière,  bien  et  souftissament  durant  le 
vie  de  ladite  vesve.  (1''  juill.  1380,  Chi- 
rogr.,  Arch.  mun.  Douai.) 

Et  escoustengier  ladite  Hanete  de  boire, 
mingier,  vestir  et  cauchier.  (l'^avr.  1413, 
Chirogr.,  Arch.  mun.  Douai.) 

EscosTLJiAXCE,  escustumeuce,  s.  i., 
coutume  : 

Nil  ne  se  povoit  pas  tenir 
Qu'il  ne  li  portast  révérence 
Pour  la  force  i'escmtumence. 

(Rose,  Vat.  Chr.   1858.  f  55"".) 


ESC 

EscosTiTMER,  escous.,  V.  P.,  avoir  cou- 
tume : 

De  quex  personnes  la  taille  de  nostre 
coronnement  a  ele  escoustumee  estre  levée. 
(23  fév.  1289,  Lett.  de  Philipp..  Arch. 
admin.  de  Reims,  II,  1033,  Doc.  inéd.) 

Elles  (les  dignités)  n'ont  pas  escostumei 
de  malvaistiei  osteir.  (Boece  de  Con.fol., 
ms.  Berne  363,  f'  26  r°.) 

Certes  elles  n'ont  pas  escoustumei  de 
mavistié  osteir.  (J6.,  ms.  Montp.  H  43, 
f"  11».) 

—  Escostumé,  part,  passé,  accoutumé  : 
Par  la  droiture  ancienne  paiant   escous- 
tumee. (1280,  Ch.  du  Cte  de  Bourg.,  Belle- 
vaux,  Arch,  H.-Saône,  H  73.) 

En  hore  et  en  meniere  escostumees.  (S. 
Bénigne,  Moniales  de  Larrey  Arch,  C, 
d'Or.) 

1.  ESCOT,  eskaut,  s,  m,,  Écossais  : 

Foi  s'en  sunt  par  ta  montaine 
Les  Norwicheis  e  par  la  plaine. 
Les  Eskauz  as  nefs  tornerent. 

(Conquestof  Ireland,  ilTS,  Michel,) 
Cnm  uns  Escoz  a  son  col  sa  cavette 
De  palestiaus  sa  chape  remendeie, 

i.Chans.,  Richel.  -20030,  P  32  v".) 

L'oppinion  du  conte  Duglatz.  du  conte 
de  Bouhain,  connestable  de  France,  et 
autres  Escoz.  estoit  tout  au  contraire,  (J, 
Chartier,  Chron.  de  Charl.  VII,  c,  12, 
Bibl.  elz.) 

2.  ESCOT,  S.  m.,  terme  d'orfèvrerie, 
bâton  de  rouet  fait  en  manière  de  tronc 
de  chou  : 

Une  cuiller  de  pierre  serpentine,  garnie 
d'un  manche  d'argent  doré  fait  en  manière 
d'escoz  et  au  bout  a  un  petit  ours  tenant 
un  petit  saphir  —  Ix  s.  t.  (1416,  Inv.  du 
duc  de  Berrij,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Un  escot  d'or,  garuy  d'un  ruby,  un  dya- 
mant  et  une  grosse  perle  et  autres  pier- 
reries. (1445,  Chambre  des  Comptes  de 
Nantes,  Document  cité  par  D.  Lobineau, 
ib.) 

—  Provision  : 

Chier  leur  convandra  acheter, 
Ce  vos  dis  jo  bien,  cest  escot. 
(De  Habile  de  Provins,  Richel.  24432.  C  5-2».) 

—  Butin  : 

Or  prenon  chest  escot  qne  chi  avon  conquis; 
S'en  feites  vo  vouloir  et  a  vostre  devis. 

(Gaufreij,  2480,  A.  P.) 

—  Table  où  sont  assis  plusieurs  con- 
vives . 

A  la  table  ou  escot  desquelz  exposant 
survint  Jehan  le  Veau  cv  dessus  nommé 
et  se  assist  a  la  table.  (1420,  Arch.  JJ  171, 
pièce  214.) 

Vous  diray  de  Vescot  du  bon  duc  au  vis  fier 
Qui  avoit  fait  se  court  paver  et  resvoisier. 
{Geste  des  ducs  de  Bourg.,  366"2,  Chron.  belg.) 

Approchez  plus  tûst  le  pot 

Près  de  Vecot  ! 
(Yaux-ie-Vire  d'O.  Basselin,  xxxviu,  Jacob.) 

—  Pique -nique  : 

Hyer  a  Pire  nous  estions 
Une  brigade  de  garçons 
(lui  priiumes  ensemble  complût 
De  faire  anjonrd'huy  an  ecol. 

(J.-A  DE  Baif,  l'Eunuque,  II,  4.) 


ESC 


llani  boivre  fail  a  tel  acol. 

{Vie  des  Pérès,  Ars.  36 il,  P  69".) 

—  A  escot,  à  frais  communs  : 

A  escot  vivoient  andoi 
l,i  frère, 
(foi;.,  Richel.  19152,  ap.  Sle-Pal.) 

—  Conter  escot,  voler  en  faisant  payer 
un  autre  pour  soi  : 

Ciinepins  a  esté  fustes  pour  conter  es- 
quos,  et  pour  œellees,  et  pour  sairemens 
trespasses.  (1288,  Livre  rouge  d'Abbeville, 
f°  93  r°,  ap.  Duc,  Computare.) 

—  Mettre  d  grant  escot,  traiter  durement: 

II  vos  ont  mis  a  grant  escot, 
Batu  Tos  ont  vilainement. 
(Tnbert,  1018,  ap.  Méon.  Nom.  Rec,  I,  22i.) 

—  Aller  à  peritleicx  escot,  être  en  danger: 

Cil  a  peritleui  escot  vait 

Qai  croit  (ame  qui  le  ^unchie. 

(Chans..  Vat.  Chi.  1522,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Passer  au  dangier  d'un  escot,  courir 
quelque  risque  : 

Ceali  la  sont  mors,  des  vivans  ne  dy  mot. 

Mais  il  n'y  a  celuy  lequel  ne  passe 

Pas  trop  soQveal  au  daogier  d'un  esquot. 

(J.  BouCBET,  Ep.  fam.,  1"  p.,  lxvii,  éd.  1543.) 

—  Parler  par  escot,  loc,  parler  chacun 
à  son  tour  : 

Elle  prouvera 
Tous  ses  fais  ;  parlons  par  e:,cût. 
(Coai'ii-i..,  Plaijd.,  t.  Il,  p.  58,  Bibl.  eli.) 
Mais  laissons  de  enquérir  la  cause  pour- 
quoy  je  suys  ainsi,  et  parlons   par  escolh, 
combien  que  tu  ayes  le  cuyr  remply  et  mol 
par  force  de  chair  et  de  graisse.  (Boccace, 
Nobles  vialh.,  111,  1,  f  52  r»,  éd.  1513.) 

Mais  parlons  une  peu  par  escot,  docteur 
subtil.  (Rab  ,  Panï.,\,  15.) 

Or  parlons  un  peu  par  escot.  (H.  Est., 
Dial.  du,  nouv.  lang.  Fr.  ItaAianisé,  p.  549, 
Feugère.) 

ESCOTE,  S.  f.,  écot  : 

Tout  aussi  vous  revestirai 

Corn  vons  or  faites  voslre  père, 

Qai  trop  acate  et  trop  coopère 

La.painne  qu'il  a  en  vous  mise  ; 

Ves  qu'il  n'a  cote  ne  chemise 

Or  vait  trop  malement  Vescote  ; 

Je  vous  ferai  d'autel  drap  cote. 
{De  la  Uoace,  Montaiglon  et  Uaynaud,  Fabliaux, 
II.  6.) 

EscoTER,  escotter,  verbe. 

—  Neutr.,  faire  un  écot,  une  dépense 
par  moitié,  payer  son  écot: 

Et  si  mengerons,  ce  me  semble, 
ê        Que  ce  ne  poous  nos  veer 
Que  ne  nos  covienge  escoter, 
Por  moi  et  por  vos  paierai, 
Par  tôt  vos  en  aquiterai. 

(Henarl.  2560.  Méon.') 
Qui  0  les  Pranceis  mengera, 
A  qnei  que  seil,  escotera. 
{Li  Rom.  des  Franceis,  ap.  Jub.,  Nour.  Rrc, 
II,  15.) 

Tous  lesdicts  maistres  dudict  mestier, 
sont  et  seront  tenus  et  obligez  d'escoter, 
payer  et  fournir,  chascun  par  esgalle  por- 
tion, aux  frais,  mises  et  despens  qu'il  con- 
viendra faire.  (1468,  Ord.,  xvil,  166.) 


ESC 

—  Fig.,  souffrir  : 

Sire,  tant  que  g'i  ai  durement  escoté 
Tel  foiz  avez  ben  que  ge  n'en  ai  goiisté. 
(Plait  de  Dammartin  contre  Vairon,  Jub..   Nom. 
Rec.,  II.  24.) 

—  Act.,  donner  un  écot  à  : 

An  despourveu.  qui  n'a  la  seulle  bnsche. 
FauUe  d'argent  a  faict  mètre  une  embusche 
Pour  l'exempter  de  bois  et  cotterez. 
Mais  espoir  a  que  vous  Vescolterez 
Par  charité,  qui  jamais  ne  trebusche. 
(R.  DE  COLLERïE,  Rondeaux.  lsv,  Bibl.  elz.) 

—  Escoté,  part,  passé,  taillé  d'une  façon 
particulière  ; 

Du  long  de  laquelle  toille  a  ung  bâton 
blanc  escoté.  (1471-72,  Compt.  du  R.  Ren., 
p.  239,  Lecoy.) 

1.  EscoTiER,  ecotier,  (s'),  v.  réfl,,  payer 
son  écot  : 

Sur  lesdits  frais  et  mises  ledit  seigneur 
doit  s'ecotier.  {Jugem.  d'Oleron,  XLI,  Us  et 
coût,  de  la  mer,  p.  116.) 

Le  compilateur  des  Us  et  coutumes  fait 
cette  note  :  «  S'escotier,  c'est  a  dire  payer 
son  escot,  qui  est  sa  part  des  frais  et  dé- 
pense :  c'est  un  vieil  terme  du  cabaret 
que  les  Anglais  prétendent  avoir  mis  en 
crédit.  >  (p.  118.) 

2.  ESCOTIER,  S.  m.  «  Les  escaliers  sont 
de  pauvres  clercs  que  l'église  recueille, 
élève,  nourrit  et  entretient  à  ses  frais.  » 
(Mém.  de  la  Société  des  antiq.  de  la  Morinie, 
t.  VI,  catalog.  des  archiv.,  p.  xxxii.) 

ESCOTOIRE,  S.  f.  î 

Ung  piguacle  revestu  de  feulez  et  pied 
droit  unit  sur  les  escotoires,  lesquel.K 
piedz  drois  et  escotoires  sont  de  molure. 
(Compte  du  rec.  du  baill.  de  Dijon,  1448- 
49,  Arch.  C.-d'Or,  B  4499,  f°  88.) 

ESCOTU,  adj.,  qui  a  des  côtes,  noueux: 
Pierre  de  Bailleul ayant   ung    baston 

de  pommier    escotu    en  sa    main.    (1472, 

Arch.  JJ  195,  pièce  713.) 
Cf.iCosTn. 

ESCOUAI,  s.  m.  î 

Li  borsiers  lor  doit  a  Pasques  .x.  s.  d'es- 
couai  a  chascune  grant  stacion.  (Censier 
de  S  Paul,  f"  7  r»,  sans  date,  xiu*  s., 
Arch.  Mos.; 

ESCOUAILLER,     V.     3.,      couper    les 

escouailles  : 

L'article  VI  du  titre  xvil  de  la  Coutume 
du  Berry  permet  au  chetellier  d'écûuailler 
les  bestiaux,  c'est-à-dire  de  prendre  la 
laine  sous  le  ventre,  ou  autres  endroits, 
s'il  en  est  besoin,  pour  la  santé  et  commo- 
dité des  ditz  bestiaux,  en  le  dénoncjaut  au 
bailleur,  et  par  sa  permission.  Et  s'il  l'ail 
le  contraire,  il  est  tenu  des  dommages  in- 
térêts du  bailleur.  Les  chetelliers  abusent 
souvent  de  cet  article,  écouaiilant  les  bes- 
tiaux, et  s'apropriant  les  éeouailles  à  l'ius- 
çu  et  sans  le  consentement  du  bailleur,  ce 
que  l'on  ne  doit  pas  souffrir.  (La  Thau- 
.■«Ass.,  Coût,  du  Berry,  tit.  xvii,  art.  vi, 
p.  516.) 

Aunis  et  centre  de  la  France,  écouailler. 

ESCOUAILLES,  S.  f.  pi.,  laine  que  l'on 
coupe  sous  la  cuisse  et  la  queue  des  mou- 
tons, et  qui  est  de  basse  qualité  : 


ESC 


429 


Et  d'aultant  qu'il  est  certain  que  soubz 
le  gain  particulier  des  escouailles  que  les 
laboureurs  et  mestayers  usurpejit,  se  com- 
mettent plusieurs  desloyautez  a  la  vente 
des  laines,  dont  les  toisons  par  ce  moyen 
ne  sont  entières,  est  inhibé  et  deffendu  a 
tous  chepteliers,  mestayers  et  aultres 
tenans  bestes  d'aultruy  de  n'oster  aucunes 
escouailles  ne  laines  de  dessus  le  bestial 
sans  au  préalable  avoir  adverti  leurs 
maistres.  (1377,  Ord.  sur  la  police  génér. 
d'issoudun.) 

Un  article  de  la  Coutume  du  Berry  (tit. 
XVII,  art.  VI)  est  intitulé  :  Des  escouailles. 

Ce  mot  est  encore  usité  dans  quelques 
provinces  du  centre  de  la  France  et  dans 
l'Aunis. 

EscouARDER,  -  couharder  (s'),  v.  réfl., 
avoir  peur  : 

Quant  il  lor  enemis  regardent 
Et  par  lor  regart  s' escouhardenl . 
(S.  DE  PR10R.4T.  Un.  de  Vegece,  Richel.  1604. 
f°  42*.) 

EScouARDiR  (s'),  V.  réfl.,  avoir  peur, 
ne  pas  oser  : 

D'aler  eu  sainte  iglise  trestouz  s'escouardit, 
Mas  par  boue  espérance  d'y  aler  s'eoardit. 

(Girart  de  Ross.,  5719,  Michel.) 

EscouBE,  voir  ESCOUVE. 

ESCOUBERGE,  cscorbcrge,  escoperche, 
S.  f.,  petite  perche  de  bois  scié  : 

Lates  et  escouberges,  le  millier  .x.  den. 
(1313,  Ord.  de  Louis  X,  Arch.  mun.  Rouen, 
reg.  u,  f»  16i.) 

Lates  et  escorberges.  (Même  acte,  dans. 
Duc,  escoparius.) 
Escoperche.  (1470,  Arch.  JJ.) 

La  langue  moderne  a  gardé  écoperche, 
t.  de  maçonnerie,  grande  perche  pour 
échafaudage,  pièce  de  la  grue  ou  de  la 
poulie  de  tète. 

ESCOUBLETTE,  S.    f.,    JBU     OÙ     l'OU    SB 

heurtait  de  la  tête  l'un  contre  l'autre  : 

La  jouoyt...  aux  escoublettes  enraigees. 
(Rabel.,  Gargantua,  ch.  22,  éd.  1542.) 

ESCoucE,  voir  Escosse. 

ESCOUCER,    voir  ESCOSSER. 

EscoucHE,  eschuche,  s.  f.,  époussetoir, 

instrument  à  escousser  le  chanvre  : 
E.xcudia,  esclice,  eschuche.  (Gl.  de  Garl., 

ms.  Bruges  546,   ap.  Scheler,  Lex.,  p.  73.) 

Var.,  escouche  (ms.  de  Lille). 
Qui    porteroit    batooirs    ou    escouches. 

{Travers   du  comm.  du  xv°  s..  Le    Gard, 

u"  274,  Arch.  Somme.) 

EscoucHiER,  V.  n.,  SB  coucher  : 

Tant  que  ses  pères  escoucha 
Malades. 

{Vie  des  Pires.  Ars.  3641,  r>  S6''.) 

Apres  que  les  esloiles,  nommées  Ver- 
giliœ,  sont  escouchees.  (Trad.de  l'Hyst.  des 
plant,  de  L.  Fousch,  ch.  cci-xiii,  éd.  1349.) 

—  Accoucher  ; 

Li  termines  estoit  près  quelle  devoit 
escouchier  de  sou  anfaut.  (  Vies  des  Saints, 
ms.  Epiual,  f''9''.) 


430 


ESC 


ESC 


ESC 


La  femme  escoiichea  d'un  fnfant,  qui  fut 
baptisé  par  ledit  barbier.  (Haton,  ilém., 
an  1580,  Bourquelot.) 

Si  elle  escoiichoit  d'une  fille.  [Enq.  du 
8  oct.  lo5o,  ap.  lioucher  de  MolandoD,  la 
Famille  de  Jeanne  d'Arc,  p.  74.) 

—  Escouchiee,  part,  passé  f.,  accouchée  : 
Ou  quel  hospital  les  femmes  eiconchiees 

soient  gardées  et  relevées  (1305,  Tesl.  de 
Marg.  de  Bourg.,  orig.,  Hospice  de  Ton- 
nerre.) 

—  Escouchié  s'est  dit  pour  couvert, 
garni,  en  parlant  d'nn  lit  ; 

En  .1.  lit  l'onl  sonef  coni-hié 
De  IJD  tout  novel  escouchié. 
(GiB.  DE  MoMR.,  la  Viol.,  2119,  Michel.) 

ESCOUCHON,  voir  ESCOINSON.       , 

EscouDER  (s'),  V.  réfl.,  s'accouder  : 
Et  la  mère  les    embraça  et   les  besa,  et 
après    andui  s'escouderent  sor  les   cols  de 
leurfilzeQ  ploranl.  (Vie  S.  Eustaoe,  Richel. 
818,^-283  v°.) 

EscouDRE,  escadre,  esk.,  esq.,  escosdre, 
escourre,  escoure,  escorre,  verbe. 

—  Act.,  secouer,  agiter,  remuer  : 
Escuslrent  les  ewes   les  nublesces.  {Liv. 

des  Ps.,  Cambridge,  lxxvi,  17,  Micbel.) 

Ses  liras  escost,  si  se  tapi. 

(Wace,  liou.  Uidiel.  375,   f°  220».) 
Mais  a  cel  cop  en  ilea»  froisça 
L'espee,  dont  itionll  s'angoissa; 
Et  cil  lantost  le  hrac  eskeni. 
De  la  moitiet  a  toat  le  tient 
En  refiert  et  si  li  cmbat 
Jasqnes  es  dens.  et  mort  l'abit. 

(Perceiial,   ms.   Mons.  Potvin,  p.  12B-) 
Escou  tes  dras  de  la  podriere. 
(Paraphr.  du  Ps.  Eriicl.,  Bril.  Mus.    add.  15G06, 
f»  Î'J".) 

Malt  at  Dens  aa  monde  en  pou  d'ore 
Tolu  qnanqu'il  avoit  d'onor, 
Escosse  en  at  tote  la  Qor. 

(Rom.  el  past.,  Bartscli,  I,  11,19.) 

Ta  vigne  et  ton  pommier  escoul. 

(GuiLL.,  Bcsl.  div.,  110!),  Hippeau.) 
Quant  on  fait  son  manlel  escourre 
Ne  s'en  vait  pas  toute  la  ponrre. 
(RecLus    DE    Mol  ,    Miserere,    Ricbel     13-212, 

f  n  r".) 
Il  fronce  des  narines,  le  cief  vait  escoant. 

(Ren.  de  Moataub..  p.  130.  Michelanl.) 

De  l'iave  cande  li  a  ses  pics  laves 
Et  ses  drapiaas  escns  et  esgrales. 

{Alexis,  753,  xni«  s.,  G.  Paris.) 
Et  Ysengrin  escoul  la  lesta 
Rechine  et  fait  laide  chiere. 

(Renart.  1100,    Martin.) 

Parmi  le  col  qant  qne  i!  pnet 
La  pel  li  deront  et  esijuet. 

{II,.,   l-r,l.) 

Li  porc  escoul  la  diul  d'air. 
Si  a  si  le  lévrier  féru 
Que  le  costé  li  a  fendi; . 

{Ib.,  22390.) 

Car  li  sanglers  se  revancha 
Con  fiere  et  orgueilleuse  liesle  ; 
Contre  Adonys  esqueust  la  leste, 
Ses  denz  en  l'aine  li  flati. 

{Rose,  Uichel.  I.ÏTS,  f»  132''.) 

L'aiguë  fn  caude,  s'a  haucié 
Le  pie,  et  le  prist  a  escoure 
Fors  de  l'algue. 

(MooSK.,  Chron.,  2423,  ReilV.) 


Si  escovoit  sa  manche  a  une  feneslre. 
{Chron.d'Ernoul,  p.  19,  Mas-Latrie.)  Var., 
escooit. 

Li  cers  escoust  la  teste  de  tout  son  poir. 
{Chron.  deS.-Den.,  ms.  Sle-Gen.,  f»  9».) 

Li  cheval,  qn'autre  cop  ne  praingne, 
Selone  le  sens  de  mue  beste, 
Esqneut  si  rorderaent  la  teste 
Que  son  frain    ront. 
(GuiART,  Roy.liga.,  t.  I.  p.  297,  Bnchon.) 
Fauchons  drccier,  lances  escourre. 
Pour  pins  dures  colees  rendre. 

(Id.,  ib.,  U226,  W.  et  D.) 

El  espees  nues  escourre 

Sus  garçons  et  sus  sommeliers. 

(In.,  ib.,  13550.) 
Et  en  escouant  bras  et  manches 
Gletent  a  eus  d'espees  blanche» 

(Id.,  1*.,  17125.) 

Escoure  dras  a  le  verge.  {Règle  de  Ci- 
teaux,  ms.  Dijon,  f"  9S  v».) 

Les  escourre  et  les  nettoyer  (vos  vête- 
ments) que  ilz  ne  soient  mengiesdes  vers. 
(Régi.  S.  Aug.,  ms.  Reims,  f»  15  v°.) 

Leur  barbes  escouant  s'en  aillent. 

{Clef  d'amour,  p.  18,  Tross.) 

Tapis  escourre. 

(G.  Machault,  Rem.  de  Fort.,  p.  86,  Tarbé.) 

11  s'approucha  de  luy.  et  escouist  l'ar- 
chegaie,  et  la  laissa  aller  vers  le  roy  par 
telle  vertu  qu'il  le  percha  de  part  en  part. 
(J.  d'Ahras,  Melusine,  p.  232,  Bibl.  elz.) 

Quant  il  fut  an  pillier,  il  le  pris!  a  ses 
.II.  mains  et  le  escoust  si  très  fort  que  il 
abatit  la  maison  sur  eux.  (Liv.  du  Cliev.  de 
La  Tour,  c.  lxxii,  Bibl.  elz.) 

Mes  prist  sen  espee  de  Bourdiaus,  et  le 
apoigna  par  les  hans,  en  levant  le  main, 
pourjetter  en  passant  a  l'escuier,  et  Ves- 
coui  et  laissa  aler.  (Froiss.,  Chron.,  V,  30, 
Luce.) 

La  vint  nn  escuier,  par  les  piez  le  tiroit. 
Tant  le  tira  par  force  qne  de  l'eane  l'ostoit. 
Bertran  esquet  la  teste  qui  bourbcté  avoit. 
(Cuv.,  du  Guesclin,  var.  des  v.  3624-370i,  Char- 
rière.) 

Onques  froment  soubz  fléaux  ne  ulf 
mieulx  escous  et  batus  que  ces  Bourgoi- 
guons  les  baloient  et  poussoient.  {Girart 
de  Rossiilon,  ms.de  Beaune,  éd.  L.  de  Mon- 
tille,  p.  285.) 

Le  suppliant  commence  a  hocher  ou  es- 
courre les  poires.  (1430,  Arch.  JJ  176, 
pièce  774.) 

Lors  m'en  alay  a  Esconys 
Ou  tontes  mes  s,iques  'j'rscouys. 
(La  Fille  bastelierc,  p.  13,  Michel  et  Ler.  de  Lincy, 
Rec.  de  farc.,  I.) 

j      Escourre   la   teste.   (Louis   XI,  Nouv., 

XXVII,  J.icob.) 

Mais  regardes  quelle  espiciere  : 
El  a  escouj  sa  gibecière 
Et  puis  luy  a  tourné  le  dos. 
Et  Iny  a  dit  :  Nescio  vos. 
(Moralité  des  Eiifans  de  Maintenant,  Ane.  Th.  fr., 
111,  71.) 

Si  tost  qu'il  tint  sa  lance,  il  la  commença 
I   a  manier  et  escourre,  comme  s'il  ne  tinst 
j    qu'une  flèche  d'archer.  (0.  de  la  Marche, 
Mêm-,  I,  14,  Michaud.) 

Et  doibt  le  fourrier  battre  et  escourre  le 
lict,  et  mettre  a  poinct  la  chauibre.  (Id., 
Est.  de  la  Mais,  de  C/t.  le  Hardy,  des  fi- 
nances.) 


Et  lors  veneur;  le  cerf  .-lux  cliipii*  hailli'rcnl 
Qui  ne  fut  pas  sans  les  jarretz  escourre 
Car  tout  le  jour  ne  cessèrent  de  courre 
Par  boys,  par  champ?,  par  landes,  et  fustayes. 
(CciETiN.  Chants  roy.,  P  51  v°,  éd.  1327.) 

Elle  recueillit  donq  au  champ  jusques  au 
vespre,  et  escouit  ce  qu'elle  avoit  recueilli. 
(Bible,  Bit(/j,  ch.  2,  éd.  1536.) 

Droigt  a  nng  vendredy. 
Devant  Pasques  llories, 
Vinsles  a  Carti;,'ny 
A  grosse  com|iaignie, 
Voos  n'en  r'alastes  niye. 
Sans  e\tre  bien  escoux  ; 
Par  bataille  rengie 
Le  butin  fut  escoux. 
{Desconfît,  des  Hennoyers.  ap.  Ler.  de  Lincy, 
Ch.  hist.  fr..  Il,  136J 

Son  filz  escouoit  et  purgeoit  les  fromentz 
au  pressoir.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Jug. 
VI,  éd.  1534.) 

Voulant  escoure  son  cbappeau  qui  estoit 
plat  en  hai>t,  ou  la  pluye  estoit  demeurée 
sans  s'écouler.  (Noiiv.  Faliriq.  des  excell. 
Traits  de  vérité,  p.  61,  Bibl.  elz.) 

—  Faire  tomber,  en  secouant  : 

Se  nule  boene  ovraigne  as  fête 
Le  deahie  toz  jors  aguete. 
Quant  t'a  Irai  et  eoginnié 
Et  bote  en  aucun  pecbié. 
Tant  qu'il  puisse  le  fruit  escorre. 
Qui  te  deit  edier  et  secnrre. 

(GuiLL. ,  Bfs/.  i/iii.,   1099,  Hippean.) 

Se  il  chiet  poudre  en  son  ^;eron 
Soit  sus  robe  ou  sus  caperun, 
Escorre  la  dois  sanz  oster. 

((.'/(■/'  d'amour,  p.  18,  Trots.) 

Geufîroy  le  hasta  tellement  que  il  luy 
escont  le  flayal  de  la  main.  (J.  d'Arras, 
MelHS.,  p.  339,  Bibl.  elz.) 

De  voz  povres  piedz  escnucz 
La  pouldre. 
(Ad.  des  Aposl..  vol.  I.  f  152'',  éd.  1537.1 

Ceux  qui  ne  se  contentent  point  de  leur 
estât,  taschent  entant  qu'en  eux  est  d'es- 
courre  le  joug  qui  leur  est  imposé  de  Dieu. 
(Calv.,  Instit.,\.  I,  c.  16,  éd.  1561.) 

Le  peuple  ne  pouvoit  quitter  la  maison 
de  David,  ne  s'en  alliener  sans  escourre  le 
joug  de  Dieu  qui  l'avoit  assubjeti.  (ID.,  ib., 
1,  17.) 

—  Chasser  : 

Le  mari  scet  qu'il  est  conx. 
Peine  met  que  cil  O'amant)  soit  escoux. 
(i.  Lefevre,  la  Vieille,  451,  Cocheris.) 

—  Renverser  : 

Si  le  fery  ou  bracelet  devers  le  kente, 
duquel  cop  il  fut  percié  et  ung  petit  uavré 
ou  bras,  tant  que  la  lance  se  tint  dedans 
ycelui  bracelet.  Mais  ledit  seigneur  de 
Chargni  ï'escoust  tantost  sur  le  sablon,  et 
lors  les  deux  champions  approucherent 
vigueureusement  l'un  près  de  l'autr*. 
(Mo.nstrelet,  Chron.,  II,  181,  Soc.  de  l'H. 
de  Kr.) 

—  Faire  entrer,  couler,  en  secouant 
doucement  : 

Lequel,  comme  un  homme  de  bon  esprit, 
emporta  doucement  ledit  ess;iim  en  son 
jardin  et  joyeusement  Vescouyt  duns  une 
ruche  bien  froltee  de  piment  ou  il  le  laissa 
profiter.  (Nouo.  Fabrique  des  excell.  Traits 
de  vérité,  p.  44,  Bibl.  elz.) 

i      —  Déployer  : 


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431 


Le  prince  assis,  l'escuyer  trencliant  va 
devant  luy,  puis  desveloppe  le  pain,  et  baise 
la  petite  serviette  qu'il  trouve  enveloppée, 
et  le  mect  entre  les  mains  du  prince,  et 
puis  prend  celle  ou  estoit  le  pain  enve- 
loppé, il  Vescout  et  la  mect  sur  son  col. 
{0.  DE  LA  Marche,  Estât  de  ta  maison  de 
Charles  le  Hardy,  dans  ses  Mém.,  t.  II, 
p.  516,  éd.  Pelitot.) 

—  Couper,  voler,  en  parlant  d'une 
bourse  : 

Un  valeton  qui  avoH  escous  une  bourse. 
(1360,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

—  Réfl.,  se  secouer  : 

Le  porc  se  seut  navres  parfondenient  ; 
.111.  fuis  s'esqiieut  moll  vigooreusement. 

(Aubery,  p.  o4,  Tarbé  ) 
Par  devant  lui  s'est  li  cliiers  aiestes, 
.m.  fois  s'esceut,  ses  cuirs  est  jus  verses, 
(Auieron,  783.   Graf.) 

.Ne  pins  qne  s'il  lenoit  eu  Saiue 
Une  anguille  parmi  la  queue. 
Qu'il  n'a  pooir  qu'el  ne  a'esquene, 
Si  que  tantost  est  eschapee. 
(Rose,  99-iO,  Méon.  et  Vat.  Chr.  Wii.  f°  68'.J 

A  mise  a  terre  la  geline 

Qui  tantost  se  prist  a  escourre 

Kt  commença  partout  a  courre. 

yUii  Cheval  de  /'usi,  llomv.,  p    107.) 

Ses  os  fait  venir  a  grant  haste, 
Nese  veut  pas  contre  eus  escourre. 

(GuiART,  Hotj.  ligii.,  m,  Biichon.) 

Quant  le  cerf  sentit  le  coup,  il  s'escouyl 
pour  l'angoisse  du  coup,  en  telle  manière 
qu'il  se  départit  des  chiens.  (Perceforest, 
vol.  I,  c.  27,  éd.  1528.) 

La  mousche  canine...  combien  que  le 
petit  chien  souvent  l'escousse  de  son  au- 
reille,  toutesfois  tousjours  imporluneement 
elle  y  retourne  et  vole.  Et  la  ou  elle  le 
treuve  paresceux  et  négligent  de  soy  es- 
courre elle  le  picque...  (Jard.  de  sanlé.  Ois., 
30,  impr.  la  Minerve.) 

Vous  vous  pourrez  apercevoir  de  ce  mal 
d'aiguilles,  lorsque  vous  voirrez  vostre 
oiseau  s'escourre  dessus  le  leurre.  (Fran- 
CUIERES,  t'auc,  m,  6,  Ars.  2710.) 

Le  barbet...  fouille  avec  ses  pattes  comme 
un  terrier,  par  telle  façon  qu'il  en  jette 
hors  toutes  les  escrevices,  puis  se  veau- 
traut  et  rouUaut  dessus  se  prennent,  se 
meslent  et  attachent  a  l'entour  et  dedans 
son  poil  par  telle  manière  qu'il  en  revient 
tout  chargé  s'escoure  devant  son  maistre, 
{Nouv.  Fabrique  des  excell.  Traits  de  vérité, 
p.  124,  Bihl.  elz.) 

—  Être  secoué  : 

Comme  blé  de  jarbe  s'escout 
Au  flayau  et  sault  hors  de  pail[lje, 
Ainsy  l'endormy  sault  debout 
S'il  oyt  bruyt  un  cry  de  bataille. 
(R.  Gaguin,   l'asse-lemps  d'oyswelé^  Poés.  fr.  des 
IT°  et  ivi°  s.,  VII,  ii'à.) 

—  S'ébranler,  s'élancer  : 

Par  quoi  quant  cil  des  rens  s'escoudrent 
Li  autre  mouvoir  ne  se  voudreot- 

(GuuRT,  Hoij.  Ugn.,  11853,  W.  et  D.) 

—  Se  jeter  de  côté  pour  esquiver  le  coup  : 


Car  se  Cornumarans  ne  fust  bien  engigneux, 
Ly  Gers  1  y  fust  passes;  mais  ly  rojss'CAY  esqueus. 
(Chev.  au  cygne,  19960,  Reill.) 

—  Act.,  échapper  à,  éviter  : 


Les  hommes  cuident  tousjours  eschap- 
per  et  escourre  les  chastimens  de  Dieu. 
(Calv.,  Serm.  s.  le  Deuler.,  p.  980'',  éd. 
1567.) 

—  Empêcher,  préserver: 

La  li  chaoit  jus  de  sa  teste 

Une  sue  bende  de  laine. 

De  grant  contraire  en  estoit  plaine, 

El  fu  cbaoit,  ne  en  celé  bore 

Ne  la  pooit  d(e)  ardoir  escore. 

(Brut,  ms.  Mnnicb,  393i,  Vollra  ) 

Cil  ki  parfitement  escouent  lur  cuer  de 
tote  délectation,  ceste  chose  est  seuz  do- 
tance  ke  lur  habitations  ne  sont  pas  alo- 
chies  de  la  niuleie  de  puor.  [Dial.  St  Greg., 
p.  249,  Foerster.) 

—  Réfl.,  se  préserver  ; 

Si  sni  com  cil  qui  as  eschas  voit  cler 
Kt  ki  très  bien  ensaigue  l'antre  gent. 
Et  quant  il  jue,  si  par  pert  si  son  seo 
K'il  ne  se  sait  escourre  del  mater. 
{QuESNES    DK   Bethune,     Chaiis.,    Scheler,    Trouv. 
lirlg  ,  p.  29.) 

Et  pourtant,  Bourguignons, 
Se  vons  venez  plus  courre. 
Couvres  bien  voz  lignons 
Qu'on  ne  les  fasse  escourre. 
Vous  vous  cuidez  escourre 
De  ce  qu'aves  perdus. 
Tel  cuyde  aultruy  secourre, 
Qui  lui  mesme  est  perdu. 
{Descoii/lture  des  fiennoyers,  ap.  Ler.  de  Linry, 
Cil.  Iiisl.  fr..  Il,  1.38.) 

—  Fig.,  s'activer,  s'employer  dlligeru- 
ment  : 

L'amer  venin  pst  en  la  queue. 
Venus  est  de  plaisant  viaire 
Et  n'y  a  nul  qui  ne  s'esqueue 
A  le  servir  et  lui  complaire. 
(Lefr\nc,     Champ,     des    Dam.,     Ars.   31  "il, 

—  Neutr.,  s'élancer  : 

De  tel  randon  s'en  vont  volant 
La  ou  il  passent  a  Vescoudre 
Que  l'escrois  d'eles  semble  l'oudrc. 

(GuiART,  Roy.  Ugn.,  197i,  W.  et  D.) 

—  Act.,  attaquer: 

Mes  adonc  assaillir  ne  voudrent 
La  mestre  tour,  qu'aucuns  escoudreiil. 
(GuiART,  Ray.  Ugn.,  10G8,  Bucbon.) 

—  Neulr.,  escoudre  d,  maltraiter  ? 

L'en  dit  ci,  que  se  aucuns  cqueut  a  ser- 
gantle  roy,  savoir  comment  il  en  sera  pro- 
vez,  et  il  preigne  par  prise  de  sergenterie... 
{Liv.  de  josl.  et  de  plet,  xix,  39,  Rapetti.) 

Et  s'il  escouoit  au  seigneur  ou  s'il  le  de- 
mentoit  l'amende  est  de  .lx.  s.  pour  cbas- 
cun  de  ses  torfaits.  {Cout.  de  Bret, 
f»  30  r».) 

Se  l'en  escouoit  ou  mesfaisoit  au  sergent, 
au  sagueur  ou  a  ceulx  qui  seroient  pour 
luy...,  celuy  qui  se  fera  doibt  poyer  et 
poyra  .LX.  s.  (16.) 

—  Act.,  retirer  quelque  chose  des  mains 
de  quelqu'un,  recouvrer,  recueillir,  ra- 
masser : 

Cil  ki  aveir  escul,  u  chivalz,  u  buafs... 
(L.  de  Guill.,  |  VI,  Ghevallet.) 

David  el  jurescîisf  la  preie,  e  quanque  li 
Amalechite  en  eurent  ported.  (Rois,  p.  H6, 
Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  eruit  ergo  David  om- 
nia  qua^  tuleruiit  Aiiiali'cititc. 


Firent  tuit  cil  ki  furent  jialtunier  e  felun 
e  pesmes  de  ces  ki  aled  furent  a  escurre  la 
preie  od  David.  (Ib.,  p.  117.) 

Roger  a  fait  ses  geoz  armei. 

Si  qu'a  bref  terme,  senz  demore, 

Quit  qu'il  iiout  la  preie  eseorre. 

(Ben.,  Bues  de  Sorm.,  3-2015,  Michel.) 
Cil  qui  ne  paerunt  lor  assises  dedenz  ces 
termines  doble   s'om  prent  son  gage   et  il 
l'escout  .V.  sol  d'amendise.  (Mars  1220,  Ca- 
théd.  de  .Metz,  Arch.  .Mos.) 
L'escoult.  (Double  de  la  même  pièce.) 
Et  de  cens  qui  ferunt  lait  a  segnors  a  lor 
gage  escore.  {Ib.} 

Gentilhomme  qui  escout  a  son  seigneur 
ce  que  il  prend  sur  luy,  il  perd  ses 
meubles.  (Cout.  d'An].,  art.  43.) 

—  Secourir,  protéger  : 

Et  se  fe.\  art  sa  meson.  c'est  essoines; 
se  li  forfez  dure  ou  tens  de  l'alie  ;  car  il 
doit  sa  mesou  eseorre.  (Liv.  de  jost.  et  de 
plet.,  XIX,  40,  Rapetti.) 

Pour  ce  qu'il  esceurt  et  garentit  sa  vie. 
(Gast.  Feb.,  Maz.  514,  f»  7''.) 

—  Dessaisir: 

Que  maistres  Jehans  de  Muin,  prestres  de 
Saiut  Rémi  d'Amiens...  est  escus  de  .xil. 
buviere  de  tere  peu  plus  ou  peu  mains 
seans  en  diverses  pieches  k'il  tenoit  de 
moi  et  de  mes  hommes  et  a  resigné  le  de- 
vant dite  tere  en  me  main  avec  Jehan  et 
Hostoun  ses  neveus  les  queus  j'en  ai  saisis 
et  ravestus  par  le  consel  de  mes  hommes 
a  le  requeste  de  devant  dit  tnaistre  Jehan 
leur  oncle.  (1262,  Ch.  de  Manessier,  sire  de 
Muin,  Paraclet,  Arch.  Somme.) 

—  Détailler  : 

Doyt  tôt  lo  pesson  aporteir  ensemble  et 
I  on  per  parceles  et  non  escosdre  en  hoslel, 
(1366,  Arch.  Fribourg,  i"  Coll.  des  lois. 
n°  20,  f°  8  V».) 

—  Escous,  part,  passé,  secoué,  malmené, 
bouleversé  : 

E  escus  sui  sicume  locuste.  (Lib.  Psalm. 
Oxf.,  cvill,  22,  Michel.)  Lat.,  excussus  sum. 

Sicume  sajeltes  en  la  main  de  poant,  eiss, 
faiterement  li  lil  des  escus.  (Ib.,  C.N.XVI,  5.) 

Que  tu  seras,  a  tes  cbers  const[z], 

Prestem''nt  aussi  bien  escou.v 

Qu'oncque  borame  nul  sccouist  gerbe. 
(Farce  des  cinq  Sens,  Ane.  Tb.  fr.,  III,  317.1 

Qui  soit  bien  escoux  vivement. 
(Farce  du   l'asté  el    de  la    Tarte,    .\nc.    Tb.  fr.. 
Il,  76.; 

Ha,  paillardz,  vous  serez  escoux 
Si  bien  au  moins,  mais  qu'on  me  croye 
Qu'il  n'y  aura  gueres  de  croye 
Par  dessus  vostre  pellisson. 
(Ad.  des  aposl.,  vol.  I,  t"  26'',  éd.  1537.) 

Pour  resjouyr  mon  pauvre  cneur  escoux. 

(Est.  Damiem,  Ep.  du  Chev.  Gris  à  la  Ste  Vierge.) 

Espèce  de  var.  au  lieu  d'escouse  barbe 
que  Reifî.  interprète  ainsi  dans  une  note, 
«  barbe  secouée  >  «  Chevaliers  qui  ne  se 
font  pas  prier  pour  secouer  la  barbe  de 
quelqu'un,  c'est-à-dire  hardis,  querel  leurs.» 
Prime  barbe  du  v.  prccéd.  veut  dire,  selon 
Reilï.,  €  mes  meilleurs  chevaliers.  » 

—  Ecosse,  dépouillé  de  son  enveloppe  : 
battu,  en  parlant  du  blé  : 

Mi  cevalier  d'e  prime  barbe 
Si  n'ont  cure  d'rvr(iu,îr  ^^.rbc 


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Mais  armes  et  cevans  désirent 
Et  les  bians  dras  dont  il  s'atirent. 

(MonsK.,  Chron.,  S406,  Reiff.) 

Sner,  je  n'ai  cure  de  vieibart, 
Et  puis  qu'il  vient  a  la  bescosse 
Je  n'ai  cure  de  garbe  scosse. 

(G.  Le  Long,  la  Yeuve,  31i,  Scheler.) 

Plus  de  vint  charrees  de  foing  et  atant 
d'avenne  non  cscousse.  (4  nov.  1444,  In- 
form.  par  Hug.  Belverne,  f°  10  r°,  Ch.  des 
compt.  de  Dijon.  B  U881,  Arch.  C.-d'Or.) 

Et  escousse  et  réfrigérée  soit  mise  (la 
fève)  en  sauf  et  recouse.  {Jard.  de  santé, 
I,  180,  impr.  la  Minerve.) 

Mais  la  vesce  sera  escousse  par  la  verge, 
et  le  commin  au  bâton.  {Bible,  Isaïe,  ch.  6, 
éd.  1556.) 

—  C'est  mais  tôt  escos  e  balé,  locut.  prov. 
pour  dire  l'urne  a  été  bien  remuée,  c'est 
une  chose  bien  résolue,  bien  décidée  : 

Dites  Ini  bien,  c'en  est  la  somme, 
Qoe  ja  ne  serora  mais  si  home. 
C'est  mais  tôt  escos  e  balé, 
IS'il  a  nos  sire  n'avoé. 

(BES..C.  deSorm.,  II,  9200,  Michel.) 

—  Agité  : 

Kar  li  reis  est  vers  vns  en  si  grant  ire  esciis. 
(Gabn.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  flO  r°.) 

—  Avoir  l'haleine  escousse,  perdre  la  res- 
piration, à  force  de  s'agiter  : 

Gnilliaame  ot  l'alainne  escottsse 
De  dessambler  cele  bataille. 

(VEscouHte,  Ars.  3319,  f  5-;=.) 

—  En  parlant  d'une  bourse,  vide  : 

Pnis  qne  Diex  m'a  donné  engien, 

Tans  est  que  jel  atnur  a  bien  ; 

J'ai  obi  asses  me  bourse  escouse. 
(A.  DE  LA  Haue,  Jeu  Adan,  Coussemaker,  p.  298.) 
Tant  vos  amera  femme  com  arez  rien  en  bourse. 
Et  quant  elle  saura  qu'elle  sera  escousse. 
Anssi  la  povez  prendre  comme  on  lièvre  a  la  morse. 
(Jeh.  DoRPAiNS,  l'Erangile  an  famés,  ap.  Jnb., 
Jongleurs  et  Trouvères,  p.  27.) 

Tant  qne  la  bource  soyt  mynPC' 

Et  qu'elle  soit  escousse  toute. 
(J.  BoucHET,   les  Regnars  trarersani,  P  120  ï°, 
éd.  1522.) 

—  Nappe  escousse,  nappe  pliée  : 
Nappes  escoussez.  niappfe  plicalae.  (Me- 

NOT,  Serm.,  i"  43  v»,  éd.  1530.) 

—  A  escous,  d'un  mouvement  violent  : 
Adonc  a  l'espee  sachie 

Qui  esloit  bien  clere  et  fdrbie. 
Mien  escient  plus  de  .c.  cous 
S'en  part  de  l'escn  a  escous. 

(De  Berangier,  Richel.  19152,  f°  Si'.l 

Norm.,  ecourre,  escout7'e,  secouer,  et  par 
métaphore,  repousser.  Guernesey,  ecourre, 
secouer  le  blé,  les  tapis,  agiter.  Doubs, 
Jura,  Haute-Saône,  ecoiire,  ekenre,  battre 
le  blé.  Bugey,  écouaré,  battre  le  blé. 
Bresse,  escoure,  Lyonn.  et  Forés.,  ecoure, 
battre,  secouer,  frapper.  Cambrésien^ 
êcoure,  secouer  :  écoure  leurs  puces.  Cham- 
pagne, escoure.  Bas-Valais,  Vionnaz, 
ékeure,  battre  le  blé. 

EscouEE,  s.  f.,  rente  d'affouage  : 
Escouees.   (Longny,  Villers-la-Monlnaiie, 
Arch.  Mos.,  C  245,181,683.) 


EscouEOR,  -  e«r,  escoeor,  s.  m.,  celui 
qui  secoue  : 

Huguenez  li  Escoerres.  (1289,  Cart.  de 
Clairvanx,  (•>  224  v".  Arch.  Aube.) 

Il  se  trouve  aussi  dans  les  Censiers  du 
Paraclet. 

—  Escoueur  de  bourses,  coupeur  de 
bourses  : 

Au  prevost  le  roy  des  ribaus  pour  batre 
.1.  escoiieur  de  bourses.  (1360,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Fém.,  escoueresse,  escveresse,  libéra- 
trice : 

Kar  r  dist  que  relever 
Deveis  treslous  les  abatns. 
Por  ce  soi  a  vos  enbalns, 
Ke  vos  estes  Ves^ueresse 
Et  entireraent  restorresso 
Don  méfait  dont  Eve  mesprist. 
<S.\CQ.  DE  Baisiecs,  ap.  Scheler,  Trouv.  bclg., 
p.  209.) 

I.EScouER,  V.  n.,  être  agité  : 
De  maltalent  et  d'ire  comence  a  escouer. 
(Deslr.  de  Rome,  133,  Groeber.) 

2.  ESCOUER,  voir  ESCOER. 

EscouEREMENT.  S.  m.,  cc  (ju'on  retire 
d'un  lieu  en  récurant  : 

Chescun  .xv"=.  facez  le  eyr  de  vostre 
bercherye  marier  de  terre  argillouse,  si 
vous  l'eiez,  ou  de  bone  terre  à'escouere- 
ment  dez  fosses.  (Tr.  d'Econom.  rur.  du 
XIII'  s.,  c.  19,  Lacour.) 

ESCOUFLE,  voir  ESCOFLE. 

ESCOUFLEL,  voir  ESCOFLEL. 

ESCOUHARDER,  VOir  EsCOUARDER. 

ESCOUILLER,   VOir  ESCOILLIER. 

EScouLARLE,  adj.,  Qul  coule  : 
Labilis,    glichable,    escoulable.     (lUoss. 
lat.-fr.,  Bichel.  1.  7679.) 

—  Qui  s'écoule,  caduque  : 

Connue  mémoire  d'homme  soit  labile  ou 
escoulable.  (Rebuffi,  Bubricque  des  advo- 
cats,  f»  36  r",  éd.  1547.) 

EscouL.ANT,  -  eco«(.,  adj.,  qui  coule, 
qui  glisse  : 
Feme  est  pins  escoulant  que  n'est  darset  en  Loire. 

(.Cliaslie-ilusart ,  Richel.  19152,  f»  lOT.) 

Corne  la  fumée  écoulante 

Mes  beaus  jours  se  vout  écouler. 
(Baif.   Poés.  chois.,  p.  352,  iiecq  de  Fouquières.) 

ESCOULETER,  VOlr  ESCOLETER. 

ESCOULEURGENT,  VOir  ESCOLORGEANT. 

EScouLLER,  V.  a.,  regarder  fixement  : 

Par  la  chair  bien  il  ne  dit  mot 
Et  se  m'escoutle  entre  deux  yeuli. 
(Farce  d'un  Chauldronn.,  Ane.  Th.  fr.,  II.  111.) 

EscouLoiR,  S.  m.,  couloir  : 
Puis  mettrez   dessus  une  canne  et  escou- 
loir  de  deux  aiz  large  de   demy  pied  bien 
cimentez     et    joints    ensemble.      (Belle- 
FoREST,  Secr.  de  l'agric,  p.  90,  éd.  1577.) 

Morv.,  écoulnuc,  vase  dans  lequel  on 
fait  égoutter  le  petit  lait. 

ESCOULORABLE,  VOir    ESCOLORGEABLE. 


ESCOULORGEMENT,     Voif     ESCOLORGB- 

MENT. 

ESCOULOURABLE,  VOir  ESCOLORGEARLE. 

ESCOULOURGIER,  VOir  ESCOLORGIER. 

ESCOULOUR.IANT,  VOir    ESCOLORGEANT. 

ESCOULT,  voir  ESCODT. 

ESCOUMENIEMENT,  VOir  EsCOMENIB- 
MENT. 

ESCOUNDRE,  VOif  ESCONDHE. 

ESCOUOIR,  S.  m.  ? 

Ung  escouoir.  (1600,  La  Bassée,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EscouPACE,  voir  Escopace. 

EscouPE,  s.  f.,  coup,  assaut  : 

Se  les  vens  de  temptacions  te  sourdent, 

se  les  escoupes  de  tribulacions  te  vienent. 

{Mir.  de  Noire  Dame,  ii,  60,  G.  Paris.) 

Escoupiî,  adj.,  poltron,  lâche,  sans 
cœur,  insolent,  mauvais  plaisant  : 

En  portera,  se  vos  le  commandes, 

iNue  sa  sele  a  Paris  la  cité, 

Trestot  nns  pies,  sans  chance  cl  sans  soler, 

La  verge  el  poing,  comme  homme  escoupè. 

(Garin  le  Loti.,  ap.  Duc,  Sella  2.) 

ESCOUPEL,  -  eau,  escop.,  s.  m.,  petit 
copeau  : 

Il  se  fait  (du  noyer)  des  escoupeaux  longs 
et  terves  comme  papier.  (Palissy,  Œuv., 
p.  39,  France.) 

Pren  un  desdits  escoupeaux,  et  le  regarde 
contre  le  jour,  et  tu  verras  la  un  nombre 
infini  de  petits  pertuis.  (Id.,  Beceple.) 

—  Aiguillon  à  bœufs  : 

Icellui  Andrieu  lui  rebouta  le  cop  d'un 
escopel  ou  baston  qu'il  avoit  apporlé  en 
menant  ses  beufz.  (1474,  Arch.  JJ  195, 
pièce  1212.) 

Fr. -Comté,  écoupeau,  copeau  de  rebut 
Canada,  écopeau,  copeau.  Aunis,  écoupeau. 

l.  EscouPELER,  escopeler,  v.  a.,  tailler 
en  pièces  : 

Ne  ne  se  font  paires  d'anni 
Fors  ke  d'esrus  escopeler. 

U:hev.  as  .ii.  esp.,  10000,  Foerster.') 

ESCouPELEis,  escop.,  S.  m.,  action  de 
briser,  de  couper  : 

Entor  la  fontaine  coisirent 
De  chevaus  un  pesleleis. 
Mont  graot,  el  escopeleis 
D'escns  et  roout  sanc  espandu 
Par  la  terre. 

(Chev.  as  deus  esp.,  8706,  Foerster.) 

2  EscouPEi.ER,  -  eller,  v.  a.,  couper  le 
bout  des  branches  d'un  arbre  : 

Quand  le  suppliant  eut  amassé  sa  lia- 
chete,  remonta  oudit  arbre  jusques  au 
coupel  d'icellui,  et  lui  estant  audit  arbre 
demanda  a  laditte  Collette  s'elle  vouloit 
que  ledit  suppliant  tranchast  les  branches, 
ou  qu'il  le  escoupelast.  et  laditte  Collette 
lui  dist  fust  escoupelé.  (1452,  Arch.  JJ  181, 
pièce  151.) 

Si  vous  escoupellez  cest  arbre,  il  ne 
croystera  jamays  en  amont.  (Palsgrave, 
Esclairc,  y.  759,  Génio.) 


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Hz  pevent  escoupeller  un  arbre  quant  il 
est  vert  et  sec  sans  atoucher  au  vert. 
{Cout.  des  foréls,  Roumare,  Arch.  S.-lnf.) 

Se  disait  encore  en  province  au  xviii»  s.: 
Défeuse  d'aller  dans  les  vignes  cueillir 

de  l'herbe  et  écoupler  les  ceps.  (1724,  Baill. 

de  S.  Thomas  d'Epernon.) 

EscouPELEURE,  S.  f.,  action  d'enlever 
le  sommet  d'un  arbre  : 

Hz  payent  pour  escoupeleiire  six  solz. 
(Coul.  des  forêts,  Beaumont,  Arch.  S.-Inf.) 

1.  EscouPER ,  V.  a. ,  abuser  d'une 
femme  : 

Pins  Tolenliers  oient  nn  conte 

Ou  nne  Irnfe  c'on  l'or  conte. 

Si  com  Tardins  11  limeçons 

Lut  et  chanta  les  trois  leçons 

Sor  la  bière  dame  Coupée 

Que  Renarz  aïoit  escoupee, 

Qa'il  ne  feroient,  par  saint  Gîle. 

Un  bon  sermon  d'une  euvaogile. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir..  ms.  Brnx..  f  191'.) 

—  Rendre  cocu  : 

Qant  il  fa  (Renart)  an  concile  oen, 

Devant  la  feste  saint  .lehen. 

De  Brun  lors,  de  Tybert  le  cbat, 

Et  de  moi  (le  lion.)  qui  par  son  barat 

Avoil  "Ysengrin  e^coupé. 

{Ren..  H009,  Méon.) 

2.  ESCOUPER,  V.  a.,  couper  : 

Et  des  ramcls  qu'il  as  braiz  escoupoit 
Ponr  son  abit  que  il  fere  voloit. 

(Mon.  Gui/;.,  Richel.  368.  f°  -iB'Jf.) 

Qui  escouperoit  vigne  ou  saussaye  ou 
autres  plantes,  il  amendera  le  dommaige 
de  celluy  a  qui  la  chose  escoupee  sera. 
(1462,  Ord.,  XV,  523.) 

—  Battre,  frapper  de  verges  : 

Je  te  jouerai  de  tel  gin, 
Espines  aporter  ferai. 
Et  cbeste  porte  escouperai, 
Si  que  puis  chest  jour  en  avant 
IS'apres  ma  mort,  n'en  mon  vivant 
N'eres  en  cbe  liu  honneree 
Dame  qui  soit  de  mère  née. 
(Wir.  de  SI  Eloi,  p.  53,  Peigné.)  Lat.,  Dagellabo. 

—  Fatiguer,  essouffler  : 

Et  en  mon  caer  par  nuit  pensai, 
Par  travail  m'espir  escoupai. 
(Lit).  Psalm.,  lxxvi,  6,  p.  312,  Micbel.) 

3.  ESCOUPER,  voir  Escolper. 
EscoupiER,  escouppier,  s.  m.,  houppier: 

Les  escouppiers  desquels  bois  ils  peu- 
vent pour  leur  commodité  convertir  en 
nature  d'escliames,  et  autres  menus  bois 
pour  lesdits  bastiniens.  (Coul.  de  Sedan, 
cccvi,  Nouv.  Cout.  gén.,  11,  836.) 

Escoupiers,  houpiers.  (Baltus,  Suppl. 
au  Vocab.  Austras.,  ms.  de  Sulis.) 

ESCoupiR,  voir  EscopiR. 

ESCOUPISSEMENT  ,       VOir     ESCOPISSE- 


ESCOUPLER,  voir  ESCOUPELEH. 

EScouPLEUR,  s.  111.,  bûcheroii  : 
Se  ilz  coupent  un  chesne  vert  au  dessus 
de  neuf  piez,  ilz   paient  pour  l'escoupleur 
.XV.    solz.   {tout,    des   forêts,   Beauuiont, 
Arch.  S.-lnf.) 


EscoupPERONNER,  V.  a.,  couper  le 
sommet,  le  bout  : 

Couppez  l'arbre  et  escoupperonnez  ses 
branches.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Dan. 
IV,  éd.  1334.)  Lat.  :  Prœcidite  ramos  ejus. 

EScouRC,  voir  Escors. 

ESCOURCE,  voir  ESCOURSE. 
ESCOURCEOUIL,  VOir  ESCORÇUEL. 
ESCOURCEUL,  VOlr  EsCORÇtTEL. 

EscouRGH,  voir  Escors. 

ESCOURCHEUL,    VOir  ESCORÇHEL. 

1.  EscouRCHiER,  v.  3.,  enlever  : 
Escourchier  les  fiens.    (1409,   Lille,  ap. 

La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amieas.) 

2.  ESCOURCHIER,   VOir  ESCORCIER. 
ESCOURGHOEL,  VOir  ESCORÇUEL. 
ESCOURCIE,   voir  ESCORCIE. 
ESCOURCIER,   voir  ESCORCIER. 
ESCOURCIR,  voir  ESCORCIR. 
ESCOURÇOL,    voir  ESCORGUEL. 
ESCOURÇUEL,  voir  EsCORÇUEL. 
ESCOURÇURE,  voir  ESCORSURE. 
ESCOURDER,  VOir  ESCORDER. 

EScouREUR,  S.  m.,  syiioii.  de  com- 
pagnon : 

Avez  ordonné  que  les  diz  feu  .Mathijs, 
Jaques  et  Pierre  et  leurs  compaignons  et 
escoureurs  en  cbe  cas  assavoir  nostre  amé, 
et  féal  chevalier  mess.  Simon  de  Brugue- 
damme  capitaine,  Alard  de  le  Brughe  re- 
ceveur, Ernoul  de  la  Mare  et  pluseurs 
autres  bourgois  de  nostre  ville  de  l'Ecluse 
doivent  faire  restitucion  aux  diz  Alemanz 
des  dix  poisson  et  sain.  (1387,  Ch.  de  PU. 
de  Bourg.,  Anzeig.,  VI,  132.) 

ESCOURGER,  VOir  ESCORGIEH. 

EscouRiE,  S.  f.,  incursion,  expédition? 

Se  aulcuns  est  pris  en  escourie  il  devra 
es  seigneurs  sexante  sols.  (1336,  Franck, 
de  la  Chaux  du  Dombief,  Droz,  Bibl.  Be- 
sançon.) 

ESCOURJABLETÉ,  VOir  ESCOLORGEA- 
BLETÉ. 

ESCOURLOURGABLE  ,  VOir  ESCOLOR- 
GEABLE. 

ESCOURLOURGIER,    VOir    ESCOLORGIEH. 

1.  ESCOURRE,  voir  ESCORRE. 

2.  ESCOURRE,  voir  ESCOtJDRE. 

EscouRROiR,  adj.,  qui  coule  à  travers  : 
Au  dessoubz  duquel  chemin  et  devers  le 
cousté  de  la  rivière,  y  a  ung  fossé  escour 
roir...  lequel  ruisseau  faict  la  séparation 
desdites  juridictioi^  (28janv.  1584,  Trans., 
Liv.  noir,  1»  28  vi>,Çrch.  mun.  Ussel.) 

1.  EscouRS,  s.  m.,  afflux  : 

En  la  dite  falaise,  qui  est  bien  grande, 
et  y  a  plusieurs  grands  escours  et  esche- 
naulx  de  mer,  est  l'aicte,  chascuu  an,  selon 
la  disposition  du  temps,  graut  quantité  de 
sel.  (1458,  Ord.,  xiv,  474.) 


2.  ESCOURS,  s.  m.,  effets  personnels  ? 
Item  mariniers  se  louent  avecques  leurs 

maistres  et  y  en  a  deux  qui  s'en  yssent 
sans  congié  de  leur  maistre  et  s'enyvrent, 
et  font  contemps,  debatz  et  meslees,  des- 
quelz  y  en  a  aucuns  qui  sont  navrez,  le 
maistre  n'est  mye  tenu  a  les  faire  guérir, 
ne  a  les  pourvoir  en  riens  :  ains  le  peult 
bien  mettre  dehors  la  nef,  eulx  et  leurs  es- 
cours,  et  se  ilz  coustent  ilz  sont  tenuz  de 
paierie  plus  au  maistre.  (P.  de  Garcie,  le 
granl  Routtier  de  mer,  f°  65  v».J 

Mariniers  se  louent  a  leur  maistre....  les 
peult  bien  mettre  hors  de  la  nef,  eux  et 
leurs  escours,  et  s'ilz  cousterent  ilz  sont 
tenuz  a  pover  le  plus  au  maistre.  (Coust. 
de  Bret.,  f»  206  v°.) 

3.  ESCOURS,  voir  Escors. 
ESCOURSE,  escource,  s.  f.,  course,  élan  : 
Dieux,  comme  c'est  beau  desduit  de  veoir 

prendre  une  alouete  a  l'escource  a  ung  cs- 
pervier.  {Modtiset  Bacio,  f»  76'',  ap.  Ste-Pal.) 

Ledit  Eustace  recula  en  la  court  de  lui 
qui  parle,  et  d'escourse  vint  ferir  ledit  Cris- 
lot  en  la  poitriune  de  ycelle  lance,  (fies,  du 
Clidtelet,  I,  417,  Biblioph.  fr.) 

Prendre  une  alouette  a  Vescourse.  (Tar- 
dif, Fauc,  1,  13.) 

ESCOURSER,  voir  ESCORCIER. 

EscouRSEUSE,  S.  f.,  rouct,  dévidoir  : 

Gigilla,  gallice  gerouwaide  (altéra  manu 

Escourseuse),el  diciter  agiro,  quia  vadit  in 

ginim,  dum  filum  ex  ea   evolvitur.    (1348, 

Gloss.  lat.-gall.,  Richel.  1.  4120,  ap.  Duc.) 

ESCOURSOIR,  -  ouer,  escor.,  s.  m.,  ca- 
nal : 

Place  de  terre  en  la  paroisse  de  S.  -Mi- 
chel, tenant  par  le  dessus  au  cours  d'eau 
qui  descend  du  moulin  de  la  Jasserie,..  et 
d'autre  costé  a  ung  escorsouer  qui  est  de 
présent  aux  héritiers  de  feu  .Mathurin  Lau- 
renceau.  (1581,  Ste-Croix,  Pré  l'Abbesse, 
Arch.  Vienne.) 

Escoursouer,  ou  escoursoir,  le  bec  ou  pe- 
tit canal  d'une  pompe,  par  lequel  l'eau 
coule  dehors.  (DcEZ,  Dict.  fr.-all.-lal.) 

ESCOURSURE,  VOir  ESCORSURE. 

EscouRTÉ,  adj.,  qui  porte  un  babil 
court  : 

Comment  voit  on  ches  gens  escourtes,  cowetes, 
Boutenes  et  estrois,  tant  de  nouvielleles? 
(Gilles  li  Minsis,  li  Mainliens  des  hommes,  n, 

222,  Kervyn.) 

EscouRUE,  S.  f.,  course  errante: 

Et  qui  plus  est  par  fanlte  d'avoir  bledi 
De  toutes  pars  sont  pauvres  assemblez. 
Crians  plorans  par  carrefours  et  rues. 
Mesgresse  fait  ainsi  ses  escourues. 
(BuLRDiCNii,    Lég.   de  P.  Faif.,    Ep.   aui  Ange?.. 
Jouaust,  p.  7.) 

Escous,  s.  m.  ? 

Deux  draps  d'or  vers  qui  sont  de  paons... 
deux  aultres  draps  Indes  a  sauuez  escous... 
(1386,  Invent,  de  S.  Amé,  p.  il,  Arch.  Nord.) 

EscousLON,  s.  m.,  partie  d'une  te- 
naille : 

Le  suppliant  rompit  le  morraille  de  la- 
dite claveure  o  Vescouslon  d'une  paire  de 
fer.  (1413,  Arch.  J.l  167,  iii^ce  179.) 

E.scousiON.  S.  f.,  action  de  secourir  : 
3S 


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Tôt  environ  escontent  li  baron 

Ce  que  cil  dicnl  del  lou  et  del  lion, 

E  des  vilains  et  de  Vescouxinn. 

(Placidas,  Richel.  1374,  f°  72'.) 

ESCoussE,  voir  Escosse. 
EScoussER,  voir  ESCOSSER. 
EscoussiN,  s.  m.,  oreiller  : 

Plnmes  plascnrs  asambleras 
Et  en  nn  mont  les  mettcras, 
S'en  fera  kienles  et  conssins, 
Des  plumes  et  des  excomdns. 
(Gil-LKS  LI  Muisis,  les  Umentalion.i,  i,  36,  Kervyn.) 

EscotissouR,  S.  m.,  fléau  à.  battre  le 
blé: 

Le  suppliant  esloit  en  sa  grande  ou  il 
cscoudoil  ou  batoit  des  gerbes  de  seigle.... 
ayant  ung  Deau  ou  escoussour,  ainsi  que 
l'on  a  accoustumé  de  faire  au  pays  d'Au- 
vergne. (14.59,  Arcb.  JJ  188,  pièce  250.) 

Le  paysan  du  Lyonnais  dit  encore  :  Un 
('cossnu. 

1.  EscoussuRE,  escoumre,  s.  {.,  cri- 
blure  : 

Par  années  communez  la  grandie  peult 
valoir  .LXVIII.  nuiis  de  blé  comptées  les 
escousures  et  tout.  (1334,  Cart.  de  la  con- 
sisl.  (le  Willy,  Arch.  S  38,  pièce  1.) 

2.  ESCOUSSURE,  s.  L,  terme  de  cou- 
tume expliqué  dans  l'exemple  suivant  : 

Item  Vescoussure  de  loups,  c'est  assavoir 
quand  une  beste  est  eslranglee  de  loups 
et  il  les  Ireuvent,  dient  qu'il  la  pevent 
prendre.  (Beg.  forestier  du  covi  lé  d'Alençon, 
1°  101,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

ESCOUSTANGIER,  VOir  ESCOSTANGIER. 
ESCOUSTE,    voir  ESCOOTE. 
ESCOUSTEMENT,  VOir  ESCOUTEMENT. 

EScousTENGiER,  -  gliier,  voir  Escos- 

TANGIEB. 

ESCOUSTER,  v.  3.,  sBcouev  : 

Quant  l'aloetle  eboisitla  piLire  qui  estoit 
moult  clcre  et.  luvsant,  en  son  bec  le  prist, 
si  Vescousta  tant  que  l'anelet  luy  gliça 
parniy  la  teste,  et  cheut  autour  du  col. 
{Gérard  de  Nevers,  11,  ii,  p.  12,  éd.  172S.) 

ESCOUSTETTE,   VOir  ESCOUTETE. 
ESCOUSTUMER,  VOir  ESCOSTUMER. 
ESCOUSURE,  voir  ESCOUSSURE. 

1.  ESCOUT,  escoult,esctit,ayrout,  ascoult, 
S. m.,  actiond'écouter,  audition,  attention: 

Cele  nnit  n'ont  gneires  dormi, 
Car  andui  ierent  en  escoiU. 
(Chiif.st.  de  Troyes,  du  Roi  Guill..  ms.  Cambridge, 
S.  Jobn's  B  9.  f°  Sfi'.) 

Il  est  de  vus  en  grant  esciil, 
Ta  venue  désire  mnt. 

(Vif  rfc  saint  Gile,  «i81,  A.  T.) 
A  monlt  bien  entendu  Flordespine  an  vis  fier. 
Qni  estoit  en  escout  par  deles  un  bulier. 

(,Gaufmj,  t7i7,  A.  P.) 

Et  qni  a  l'un  coron  en  fast 
Ains  oncqnes  n'i  penst  entendre 
Tant  i  volsist  grant  escou/  prenJre. 

(.L'Escouffle,  Ars.  3319,  f   19  v°.) 
Ainsi  le  crie  a  haute  vois 
Cil  c'on  apiele  Corbiois  ; 


Et  Corbiois  ot  tel  escotil 
Qu'il  fn  bien  entendus  par  font. 
(Sabrazis.  Itom.  de  Uam,  ap.  Michel.  Hist.  des 
ducs  de  Honn.,  p.  27t.) 
Mes  doit   estre  comme   bomme    qui  est 
en  prison  en  grant  escout  et  en  grant  en- 
queste    quant   cil    vendra    qui    tient    les 
assises.  (LAURENT,  Sommf,  ms.  Soiss.  210, 
f»4'.) 

Biau  sire,  je  vous  pry 

Qne  vous  aitcs  merci  de  my. 
Et  me  donnes  un  poy  d'escoul, 
Et  je  vous  dirai  voir  del  lont. 

(Couci,  79aD,  Crapclet.) 

Je  suys  en  escouU. 
(Les  S  nafanis,  p.  3,  ap.  Leroux  de  Lincy,  Farces. 

momlil.,  el  serm.  joij.,  t.  II.) 

Livrant  o,scow(  a  toutes  paroles  perdues, 
(fi.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  I. 
69,  Bucbon.) 

Faire  ascoult.  {Hist.  des  Emp.,  Ars.  5089, 
r°  147  r«.) 

Et  la  me  tins  en  agncl  et  escout. 
(P.  MicH.,Z)c«x.  compl.  sur  ta  mort  de  ta  C.  de  C.) 

Pourprester  escoMf  a  la  sienne  éloquence. 
(Le  Maire,  Plaincte  du  Désiré,  éd.   1348.) 

Que  désormais  ne  prestent  nul  esccul 
Aux  envieux  pervers  et  détestables. 

(Id.,  it>.,  p.  401.) 
Que   ne  donnez  vous  ententif  escout  en 
vostre  quai  lier  î  (J.  Mounet,  Chron.,  ch. 
VIII,  Bucbon.) 

Povrcs  gens  n'ont  hny  pas  i'eseout. 
(Gbehan,  llisl.  de  ta  pass..  4518,  G.  Paris.) 
Prières     dignes     d'escout.      (D'Auton, 
Chron.,  Ricbel.  5081,  f°  61  v».) 

—  Avoir  escotU,  être  écoulé  : 

ÎS'ons  voulons, 
Sanlves  toutes  objections. 
Que  nature  humaine  ait  escout 
Et  soit  repparee  de  tout. 
(Grebas,  ilist.  de  la  Pass..  2857,  G.  Paris.) 

—  N'avoir  nul  escoul,  n'être  point 
écouté  : 

Escumeniies  la  par  tout. 
En  la  Pape  n'ot  nul  ascnul  : 
Vesques,  abes  ostes  avoit 
Et  leur  drois  a  force  tenoit, 
A  Sarrasins  avoit  couvent. 
(MousK.,  Citron.,  ms..  p.  833,  ap.  Sle-Pal.) 

—  Prendre  escout,  écouler  : 

Elfi  avoit  moût  bien  pris  escout 
Oc  ce  lie  li  rois  avoit  dit. 

(Chec.  as  deus  esp.,  5 18,  Foerster.) 

La  pucele 
Ot  mont  bien  escouté  trestont; 
Pas  pour  pas  a  prendant  escout. 
S'en  est  derier  l'autel  venue. 
(Greban,  hlyst.  de  la  Pass,  808,  G.  Paris.) 

—  Se  prendre  escout  de,  veiller  sur  : 
Apertement  les  reveeient 

Mainte  feiee,  cen  diseient 
Li  segrestein  qui  la  geseient. 
Quant  guarde  et  escout  s'em  perneient. 
(Gdill.  de.St  P.mr,  Mont  SI  Michel,  2538,  Michel.) 

—  Audition,  organe  de  l'audition  : 

Les  sensiblelez  d'oreilles  sunt  escutz  de 
sons.  {Secr.  d-Arut,  RicheL  371,  f"  138^) 

—  Écho  : 

...  Les  ascouls  en  qui  leurs  clameurs 
sonnent,  remplis  d'ardeur,  joyeux  s'en 
ressuscitent.  (G.  Chastellain,  Èp.  d  Jeh. 
Castel,  VI,  141,  Kerv.) 


Dans  le  patois  de  Lille  et  de  ses  envi- 
rons, on  dit  encore  donner  de  l'acout,  pour 
signifier  prêter  l'oreille  à  quelqu'un. 

2.  ESCOUT,  s.  m.,  terme  de  coutume, 
syn .  à'escousse  : 

Se  il  fait  escout  a  son  seignor  ou  a  son 
prevost,  antresinc  en  paie  il  .Lx.  s.  d'a- 
mende. {Etabl.  de  S.  Louis,  I,  CLViii,p.  294, 
var.,  Viollet.) 

EscouTABLE,  adj.,  qui  peut  être  en- 
tendu : 

Les  oreilles  (sont  faites)  pour  ouir  les 
choses  escoutables  et  propres  a  l'onye. 
(Pont,  de  Tyard,  Nat.  du  monde,  folOSv, 
éd.  1578.) 

EscouTANCE,  escullaiice,  s.  f.,  action 
d'écouter,  audition  : 

Seignurs,  ore  entendet,  si  fêtes  escultance. 
(Horn,  1302,   Michel.) 

ESCOUTE,  escoutte,  esculte,  ecouste,  es- 
couste,  ascoute,  s.  L,  celui  qui  fait  le  guet, 
sentinelle,  garde,  surveillant  : 

Par  Den  !  ço  dist  \'esculle.  forz  estes  e  merabrez. 

iChortemafine.  465,  Koschwitz.) 
Par  Den  !  ço  dist  Vesculte,  une  ne  Inr  en  suvinl. 
(/*.,  625.) 

Escoute.  (1234,  Abbeville,  ap.  Corblet, 
Gloss.  pic.) 

Envoyer  aucunes  escoutes  demye  lieue 
sus  la  vile.  (Jehan  Le  Bel,  Chron.,  1,  42, 
Polain.) 

Et  furent  pris  par  les  gardes  et  ecousles 
et  amene.s  devant  le  duc.  (O.de  la  Marche, 
Mém.,  I,  14,  Michaud.) 

L'escouste  de  la  cathédrale  de  Noyon. 
(1372,  Arch.  Oise.) 

—  Guet,  surveillance  : 

Si  fist  faire  parmy  l'est  bon  guet  et  as- 
coutes  pour  doubte  des  surprinses.  (Wa- 
vrin,  Anchienn.  Chron.  d'Englet.,  I,  255, 
Soc    de  l'H.  deFr.) 

Si  fist  moult  bien  guettier  et  faire  bonnes 
ascoutes  adfin  que  nul  inconvénient  n'y 
sourvenist.  (iD.,  ib-,  I,  269.) 

A  la  pluie  et  au  vent  en  faisant  les  es- 
coutes. (20  juin  1411,  Château-Chinon, 
Arch.  mun.  Dijon,  B  433,  n°  35.) 

Quant  les  gens  du  connestable  Guil- 
lenime  quy  faisoient  les  ascoutes  veirent 
que  les  louragiers  gaignoient  ainsi,  ilz 
cuiderent  faire  pareillement.  {Hist.  des 
Emp.,  Ars.  5089,  1°  368  v».) 

Celle  nuict  le  noble  due  ne  dormit  pas 
tousjours,  mais  mit  par  escrit  les  ordon- 
nances de  ses  batailles,  et  fit  faire  bon 
guet  et  bonnes  escouttes.  (La  Marchk, 
Mém.,  II,  1,  Michaud.) 

Faire  les  escouttes  de  nuythors  des  portes 
d'une  ville.  (1496,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Attention  . 

Anx  scismaticz  ne  prestes  vouslra  escoute. 
(J.  BoucHET.  Ëp.  mor..  H,  vi,  éd.  1545.) 

EscouTEEMENT,  escoutemeut,  adv.,  de 
façon  k  être  entendu,  intelligiblement  : 

Il  parole  pes  a  son  ami  en  sa  bouche  et 
escouteement  li  met  il  aguet.  {Bible,  Maz. 
684, 1°  12d'>.) 

Plusieurs  pclils  eufans  environ  ledit 
tumberel    se  jouoient   auxquels   il    dirent 


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bien  escoutement  que  il  se  partissent  et 
rouissent  d'ilec.  (1374,  Arclj.  JJ  lOo,  pièce 
416.) 

KscouTEMENT,  escoustemeiit,  s.  m.,  ac- 
tion d'écouter,  le  fait  d'êlic  aux  écoutes 
pour  s'informer  : 

lnioTmal\o,escoustemens.  {Gloss.de  Douai, 
Escallier.) 

Et  ne  doubtoie  point  que  autruy  cruaulté 
eust  plus  grant  escoutement  devers  toy  que 
ta  clémence.  {Q.  Curse,  V,   25,  éd.    1534.) 

Si  eust  chascun  esté  remply  de  cremenr 
si  on  luy  eust  commencé  donner  escoute- 
ment. (76.) 

Auscultatio,  escoutement.  (lî.  Est.,  Dic- 
lionariolum.  ) 

Théodore...  joueur  de  tragédies....  ne 
permettoit  jamais  a  aucun  autre  joueur  de 
monter  en  l'eschaiTault  avant  luj',  comme 
si  les  spectateurs  estoyeut  gaignez  par  les 
premiers  escoiitemens-  (Loys  lk  Roy  Polit. 
d'Aristote,  p.  914,  éd.  1578.) 

ESCOUTENGHIER,  VOir  ESCOUST.iNGIER. 

EscouTER,  V.  a.,  attendre  : 

En  nne  lamle  s'aresla 
Por  sa  niuete  li'il  ncoiita. 

(Lai  de  Melton,  p.  iG,  v.  19,  Micliel.) 

Dans  le  Loiret,  environs  de  Malesherbes, 
dans  leBerry  et  la  Champagne,  on  emploie 
écouter  avec  le  sens  d'attendre  :  <  Nous 
n'écouterons  pas  Monsieur  à  midi.  » 

ESCOUTETE,  -  ictc,  cscholete,  -  elte, 
escoustetle,scouthethe,  s.m.,oflicier  de  jus- 
tice, qui  tenait  dans  les  villes  de  Flandre 
le  premier  rang  après  le  grand  prévôt  ; 

Nous  escoutietes,  nous  eschevin,  et  toute 
li  communites  de  le  vile  d'Anwers.  (1287, 
Lett.  de  Godefr.  de  Brab.,  Arch.  de  l'Etat, 
àGand,438.) 

S'il  avenoit  chouse  ke  li  eschotetes  alast 
hors  délie  ville  et  délie  francise  de  Matines. 
(1299,  Bâte,  Arch.  de  l'Etat,  à  Gand,1046.) 

Le  baillieu,  le  scouthethe,  le  bourgh- 
maistre.  {Dialog.  fr.-ftam.,  f»8'=,Michelaut.) 

Si  s'avisa  le  duc  touchant  le  secret  qu'il 
avoit  gardé  en  sou  corrage  envers  ce  bas- 
lard  prisonnier,  et  manda  l'escoutete  de 
Bruges  venir  devers  luy,  sans  que  nul 
sceust  pourquoy  ;  et  lui  venu  luy  dist  : 
«  Escoutele,  je  vous  commande  qu'auuif, 
par  nuit,  vous  veniez  quérir  eu  la  porte  de 
cyens,  de  ma  maison,  le  bastard  de  Condet, 
et  le  mettez  en  la  prison  de  la  ville  ;  et 
demain  matin,  a  onze  heures,  sur  autant 
que  me  doutez,  faites  le  exécuter  dehors 
la  ville.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  111,  159,  Biichon.) 

Les  eehevius  conuoisseut  a  la  semonce 
du  prevost,  ou  escoutette,  de  toutes  les 
exécutions  civiles.  {Coût,  de  Bailleul,  Noav. 
Coût,  gén.,  I,  974.) 

Dans  la  ville,  le  prevost,  ou  escoutette,  a 
le  droit  de  visite.  {Ib.,  p.  983'.) 

Les  premiers,  qui  marchoyeut  par  or- 
donnance, estoyent  le  bailly  et  escoutette 
de  Bruges.  (0.  de  l.4.  Marche,  Mém.,  11,  4, 
.Michaud.) 

Et  entretant  mirent  a  mort  i'escoutetle  de 
la  ville,  qui  estoit  ung  des  ot'liciers  du 
priuce.  (MoNSTBELET,  Chron.,  Il,  208,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

Peu  de  temps  après,  un  très  mauvais 
meutin   et   hardy  langagier,   nommé   An- 


thoine  Willemss,  escoustette  de  Bcrghes, 
appartenant  au  sienrde  lirederode  ...  (.Mo- 
LiNET,  Cliron.,  c.  246,  Buchon.) 

Prevost  le  comte  a  Valenciennes,  escou- 
tette de  Matines,  et  a  tous  autres  justiciers, 
officiers,  et  gens  de  loy.  (4  oct.  1540, 
Placard  de  l'Emp.  Charl.  V,  contre  les 
banquerout.  fugitifs,  etc.,  des  gens  de  Loy.) 

Ledit  comte  de  Mœurs  se  saisit  du  capi- 
taine Terlo,  escoutete  d'Utrecht,  et  du 
bourgmestre  de  Deventer.  (Cayet,  Chron. 
nov.,  p.  138,  Michaud.) 

EscoLiTETERiE,  S.  f.,  Charge  d'escou- 
tete  ; 

De  gaige  recours,  trois  sols,  se  le  debte 
est  cogneue,  d'escouteterie  pr'm?.e,  soixente 
cinq  sols.  {Pièce  de  1246,  ap.  Perard,  Hist. 
de  Bourg.,  p.  461.) 

Renunchons...  a  le  escouteterie  de  la  ville 
de  Ardembourch.  (1330,  Cari.  U  de  Flan- 
dres, Ch.  des  compt.  de  Lille,  ap.  Duc, 
Escrowetus.) 

EscouTETEUR,  escoiUlieteur,  s.  m., 
syn.  d'escoutete  : 

L'amman  et  escoutheteur  font  toutes 
pandinghes  et  deswagemens  dudit  pays, 
cliascun  en  ses  mettes,  pour  debtes  et 
causes  civilles,  a  requeste  de  parties.  (1507, 
Prév.  de  Montreuil.  Coût.  loc.  du  baill. 
d  Amiens,  11,  688,  Bouthors.) 

ESCOUTEU.S,  s.  m.,  celui  qui  écoute, 
écouteur  : 

Ha!  douce  dame  débonnaire, 
Li  maus  d'amours  est  si  soutilz 
Oui  muet  dou  cuer,  non  pas  de  vis, 
Kt  est  escouli'us  par  oyr. 

(Coud,  5G4,  Crapelet.) 

EscouTiETE,  voir  Escoutete. 

ESCouvB,  escoube,  s.  f.,  balai  : 

Une  graut  escoube  ou    balay,   dont    l'en 

nettoyé  le  blé  battu   en  Tarée.  (1406,  Arcli. 

JJ  161,  pièce  130.) 

Haut  Maine,  escoube,  balai.  Forez  et 
Lyonn.,  coMeuow,  coueyvou,  couevo,  cuaive. 
Bas-Valais,  Vionnaz,  ékove,  torchon  avec 
lequel  on  nettoie  le  four. 

Noms  de  lieux,  Escouvemonl,  la  forêt 
i'Ecouve,  en  Normandie. 

EsoouvELiER,  V.  a.,  remplir  de  bran- 
dons : 

Les  petits  enfants  de  Condé  se  prindrent 
a  vouloir  escouvelier  les  arbres  comme 
fout  les  grandes  gens  au  behourdis.  (J. 
MOLINET,  Chron.,  ch.  xli,  Buchon.) 

Cf.  ESC0UVILLO.\. 
ESCOUVENIU,  voir  ESCOWENIR. 

1.  EscoLVEii,  V.  a.,  balayer  : 

Or  fu  a  son  berchier  rendue 

I.a  brebis  qui  estoit  perdue, 

El  la  drame  fu  retrouvée 

Par  cui  la  dame  ot  escouvce 

Et  revertie  sa  maison. 

(Dis  des  i  sereins,  Ricbel.  378,  f  3  v°.i 

Escouver  les  rues.  {Ass.  de  ta  cour  aus 
liourg-,  c.  33,  p.  225,  impr.  Instit.) 

—  IiUin.  pris  suhst.,  balayage  : 

Ici  dit  la  raison  de  Vescouver  de  la  ville 

et    des   rues.  {.\ss.  de  Jér.,   t.  II,  p.  223, 

Beuguot.) 


2.  ESCOUVER,  -  over.  v.  a.,  dépouiller  : 

lielas  !  com  la  mort  Vescoui'a 

Del  çrant  délit  ou  il  couva. 
(Reci..  de  Molien^,  Miserere,  Ars.  3.ï2",  f°  121'.) 

Li  bons,  qui  n'a  point  de  demain 

Et  qui  ne  scet  le  jour  no  l'eure 

De  ([uelle  heure  mors  sus  li  queure. 

Qui  de  tout  çou  Vescouvera. 
(Iles  vices  li  des  irrius,  ap.  Scheler,  Œiw.  de  U. 
de  Condé,  p.  473.) 

QuMnt  sa  pro;;enie  rouva  (.lob) 

Et  de  son  avoir  Veseonva, 

.S'en  loa  il  son  creatour. 

(Watriq.,   li  Dis  de  l'Orlie,  331,  Scheler.) 

—  Escouvé,  part,  passé,  dépouille,  nu, 
pauvre  : 

Et,  s'd  ot  bien  defors  trouvée 
La  tiere  gasle  et  escomee, 
Dedens  riens  ne  li  amenda. 

(Percetal,  2911,  Polvin.) 
Ou'il  a  une  terre  trouvée 
Qui  de  tout  bien  fu  escouvee. 
iGiB.  DE   Mo.NTR.,  la  YiolcUe,  464(1,  Michel.) 
r*or  ce,  s'en  beau  nis  fus  couves. 
Et  de  toz  biens  est  escouvez, 
Cuides  porce  gentil  hom  eâtre  ; 
Encor  le  fussent  ti  aucestre. 
Je  ne  dis  pas  que  tu  le  soies. 

(De  Genlillesce,  liichel.  837,  f»  244'.) 
T;int  m'aveis  tolut  et  eiublé, 
Ke  n'ai  mais  avaine  ne  blé; 
Bien  est  ma  maison  escovee. 

(G.  Le  Long,  la  Veuve,  437,  Scheler.) 

EscouvERS,  S.  m.  pL,  criblures  ba- 
layées par  l'escouvete  : 

Item  les  escouvers  et  pailles  des  dimes 
qui  sont  en  la  dite  terre  l'abbé  et  couvent 
de  S.  Ouen  de  Rouen.  {Charte  de  1408,  ap. 
Duc,  Scopaticum.) 

EscouvET,  s.  m.,  cachette;  sous  escou- 
vet,  en  se  cachant,  en  prenant  toutes  sortes 
de  précautions  : 

Or  sont  aucun  qui  prendent  les  gens  soiir  escomet  ; 
Le  dit  chou  k'il  ont  ou  r.oer  lonc  temps  convet. 
(G.  i.i  Mui.sis,  Il  Estas  de  Ions  i/ens  seculers,  i,  6, 
Kervyn.) 

S'ay  le  clartet  des  ioex,  loes  soit  Dieus,  trouve!; 
Warder  de  renkeir  me  voel  sonr  escouvet. 

(Id.,  li  Complainte  des  compagnons.) 

E.scoiivETE,  escouvette,  escov.,  ecouv., 
ecov..  s.  t.,  balai,  brosse  : 

Plumassiers  ou  tesaulescouvettes,  descro- 
tûires,  bibloterie  et  semblables  pour  mer- 
cerie. {Charte  des  merciers.) 

Excudia,  escouvette.  (1332,  Gloss.  l.-fr., 
Richel.  1.  4120.) 

Mais  que  ce  jeune  bachelier 
Laissast  cps  jeunes  bacheletles; 
Non,  et,  le  deust  on  vif  brusier. 
Comme  ung  chevaucheur  d'escovetles. 
Plus  donices  luy  sont  que  civettes. 
(Villon,  Gronl  Tes!.,  Doubl.  Bail.,  Jouausl,  p.  53.) 

—  Enseigne  de  taverne  : 

Nu!  ne  pœult  bouter  hors  escouvette  ou 
enseigne  sur  le  flegard,  ne  vendre  vin  sans 
grâce.  (1507,  Préo.  de  Beaxiquesne,  Coul. 
loc.  du  bail!.  d'Amiens,  p.  341,  Bouthors. 

Ce  mot  se  trouve  souvent  employé  dans 
les  textes  laonnais  pour  désigner  une 
longue  per.'he  entourée  de  branchages 
qu'on  fichait  en  terre  afin  d'empêcher  de 
pénétrer  dans  les  villes. 


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ESC 


ESC 


ESC 


Le  mot  escouvette  était  particnlièrement 
usité  en  picard  pour  dire  un  grand 
manche  h  balai.  Rouclii  et  wallon  de 
Mons,  écoiwelte,  plumeau,  petit  balai. 
Perche,  écouvelte,  petit  balai  de  bruyère 
qui  sert  à  nettoyer  la  vaisselle.  En  Nor- 
mandie, suivant  Le  Héricher,  les  sor- 
ciers sont  encore  appelés  chevaucheurs 
d'écouvettes. 

Escouvi,  adj.,  engourdi  : 

Icellui  Raoul  leva  un  grand  baston  cornu, 
et  en  cuida  ferir  ledit  Robert  sur  la  teste  ; 
mais  le  coup  descendi  sur  le  bras  si  grant, 
qu'il  en  fut  tout  escouvi,  et  qu'il  ne  s'en 
povoit  aidier.  (1381,  Arcb.,lJ  120,  pièce243.) 

ESCOuviER,  s.  m.,  branche  : 
Car  bonne  oevre  loe  l'oaTrier. 
l'ois  c'nns  preudons  geiitilment  oevre. 
Il  est  gentilz  par  ceste  esprueve  : 
De  vrai  estoc  Tert  escourier. 
(^YATRIQOET,  m  de  l'orlis,  3,  Scheler.'» 

ESCouviLLON,  S.  ui.,  poiguée  de  paille 
tordue  que  les  habitants  de  Tournai  em- 
ployaient à  faire  des  brandons  : 

Comme  l'exposant  feusl  alez  par  esbate- 
ment  avec  plusieurs  autres  veoir  une  as- 
semblée d'enfeas  qui  faisoient  certains 
gieux  appelez  les  escouvillons,  qui  se  font 
chascun  le  dimanche  des  brandons,  après 
vespres,  en  notre  dite  ville  de  Tournay. 
(1368,  Arcb.  JJ  99,  pièce  334.) 

EscouvoiR^  s.  m.,  -  avoir,  balai  ; 

xmi  foiz  eu  la  semaine 
Demande  bien  son  escncoir  ; 
Mes  il  covienl  chies  li  plovoir 
Se  tant  avient  que  ans  chans  pleuve. 
(ROTEB..  Voie  de  Parad.,  Il,  39,  Jnb.l 

Escoux,  S.  m.,  aire  sur  laquelle  on  bat 
le  blé  : 

Quatre  deniers  et  malhe  tournois  de 
cens  pour  une  escoux  et  peasons  alou- 
chans  situez  aux  ayses  dudit  Gensac... 
item  plus  demie  geline  de  cens  pour  une 
peason  et  escoux.  (Terrier  du  domaine  de 
Mereux,  Richel.  S491-549:»,  f"  40».) 

ESCOUYNE,  voir  ESCOHINE. 
ESCOVENIR,  voir  ESCONVEXIB. 
ESCOVER,  voir  ESCODVER. 

1.  ESCOVERER  (s'),  V.  réfl.,  se  décou- 
vrir : 

A  peyn  la  ose  agarder 

Ke  nul  aperceyver  le  dost 

Danc  pense  cornent  il  i  pust, 

Mes  ore  se  vodrcit  il  teyser 

A  nul  ne  se  vodroy  escoverer. 

(G«j/  de  Warwick,  Richel.   1669,  f»  2  r°.) 

EscovERTURE,  escouv.,  S.  f.,  ouver- 
ture  : 

Al  lier  fa  la  grans  barate  : 

Or  est  trop  haute,  or  est  trop  plate, 

Or  i  a  trop  d'escoverlure. 

Or  n'est  preus  ceste  lieveure. 

(Parlon.,  lOBfi.S,  Crapelet.) 

ESCOVETER,  V.  a.,  faire  jaillir  de  côté 
et  d'autre  comme  en  aspergeant  : 

Ces  oyseaus  plongies  en  eaue  emplis- 
sent leurs  eles  aussi  leurs  becqs  d'eaue,  et 
volent  audict  temple  ou  ils  escovetent  celle 
eaue,  puis  se  issent  comme  se  ilz  eussent 


faict  leur  oblation  et  purgiet  le  temple. 
(FossETiEB,  Chron.  Marg.,  nis.  Brus. 
10S09,  f"  246  V».) 

—  Mettre  en  déroute  : 

Et  li  eutisme  bailelle  feroit  la  riere 
garde.  Si  veudroit  Evalach  sor  ealz  quant 
il  auroient  grant  pièce  souffert  l'ester,  si 
lor  corroient;  sus  si  très  durement  que  il 
seraient  tous  escoveteiz.  {Hisl.  de  Joseph, 
Richel.  2455,  f°S2  r.) 

ESCOVETTE,  VOir  ESCOUVETE. 

EscoviLLE,  esqueville,  escavire,  s.  f., 
balayure  : 

Ordinons  qu'ils  preingnient  le  bamp  de 
tuis  ces  quels  qu'ils  soyenl  qui  desorena- 
vant  getterout  ou  mettront  lavire  escovires, 
ou  qu'ils  laisseront  gésir  fumier  devant 
leur  maison  per  trois  jors  intiers.  (1387, 
Rec.  diplom.  de  Fribourg,  V,  7.) 

Facent  necloyer  les  rues  devant  et  der- 
nier, et  les  ordures  et  esguevilles  pourler 
en  la  rivière.  {Ordon.  de  Salins,  1492-1549, 
Prost,  p.  24.) 

Lyonnais,  ecuevilles,  equevilles,egwvilles, 
balayure.  Bourg.,  equeville.  Fr.-Comté, 
esgueville. 

EScoviRE,  voir  EscoviLLE. 

EScovRiR,  verbe. 

—  Act.,  couvrir,  cacher  : 

...  Mais  sa  volenté  li  escveire. 
Temps  et  point  convenable  aient. 
Celer  se  veut  jnsqnes  a  tant. 

(Fabl.  d^Ot•..  Ars.  5069,  f°  21i'>.) 

—  Rëfl.,  se  couvrir  : 

Il  s'escovri  de  son  mantel. 
(.Chev.  à  l'espee,  Mcon,  JVou!'.  Rec.,\,  ISO.) 

ESCRACHE,  s.  f .,  gale,  rogne,  farcin  : 
Toi  fierge  Nostre  Seignor  de  la  plaie  de 
Egipte,  et  la  partie  de  ton  cors  dont  les 
estrounts  sont  portez,  a  escrache  et  a 
mangue,  issint  que  lu  ne  poes  estre  garis. 
{Bible,  Deutéronome,  ch.  28,  vers.  27, 
Richel.  1.)  Lat.,  scabie  quoque  etprurigine. 

ESCRACHEMENT,  S.  m.,  crachemcnt  : 
Des    ledenges,    des   escrachemens     des 

batemens...  qu'il   souffri.  (Légende   dorée, 

Maz.  1333,  f°  89i\) 

ESCRACHIER,  -  cier,  ecracier,  escrechier, 
verbe. 

—  Neutr.,  cracher  : 

En  despit  de  Jhesu  ens  es  fons  ecraça. 

(Fierabras.  S910,  A.  P.) 

—  Act.,  au  fig.  : 

Lui  het  tôle  riens  e  escrache. 
(Bf.n.,  D-  de  Korm..  II.  33129,  Michel.) 

—  Réfl.,  cracher  l'un  contre  l'autre  : 
Et  li  dragon  se  lievent  et  s'escrechenl  et 

estendent  moult  durement.  {Artur,  ms. 
Grenoble  378,  fS?''.) 

ESCRACHONNER,  v.  3.,  mcurtrir  1 
On  retient  fréquemment  dans  les  con- 
trais que  les  pommes  seront  cueillies  en 
temps  de  ragou,  en  cœur  de  saison,  a  la 
main,  sans  escraclionner.  (Tab.  de  Bouen, 
Arcb.  mun.  Rouen,  reg.  I,  f»  S8,  et  Arch. 
S.-Inf.,  Compt.  de  Dieppe.) 

ESCRAFFE,  voir  EsCREFE. 


ESCRAGER,  V.  a.,  faire  jaillir  : 

Deux  mois  après  un  cheval  qui  rua 
De  coups  de  pied  l'un  de  mes  gens  tua. 
Luy  escrageant  d'une  playe  cruelle 
Bien  loin  dn  test  la  gluante  cervelle. 
(Ross  ,  les  Puém.,  1.  l,  le  Chat,  Bibl.  eh  i 
Le  morrion  massif  la  blesseure  n'arresle, 
Tout  le  tais  escraf/é  se  fend  en   deax  esclats. 
(Jamïn,  //.,  svi,  éd.  1571.^ 

Et  dn  fouldre  vangeur 
Lny  escragea  a  terre  la  cervelle. 
(J.  DE  ViTEL,  Prem.  exerc.  poét.,  Od.,  Ill,  éd. 
1588.) 

ESCRAiL,  s.  m.,  désigne  une  chose  qui 
donne  de  l'ombre  : 

Ut  sit  nobisobumbratio,  seu  esccoit.  (Ms, 
Richel.  I.  17309,  f»  95.) 

ESCRAINGE,  VOif  ESCRIENE. 

ESCRAMARE,  S.  m.,  petit  coffret: 

Pour  ung  petit  escramare  en  le  cambre 
de  Ms.  (1441,  S. -Orner,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amieus.) 

EscRVMEixE,  -  eille,  escremelle,  s,  f,? 
Escramelles.  (1337,  Lille,  ap.   La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

A  Baudoul  le  mandelier  pour  .il.  c.  es- 
crameilles.  {Compt.    de   1370,  Arch.  mun. 

Valenciennes.) 

Une  escramelle  et  le  piet  servant  en  le 
cambre  en  le  maison  du  seel.  (1404,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Escramelles  d'anemarche  a  .xviii.  s. 
pour  la  chambre  d'eschevins.  (1436,  ib.) 

Deux  escremelles.  (1493,  ib.) 

Pour  les  escremmelles  en  la  chambre  des 
payeurs,  pesant  .xxilll.  liv.,  a  .xvill.  s.  la 
livre.  (1534, «6.) 

Escremmelles  a  pendre  aux  bancs,  autres 
a  pied.  {Ib.) 

Une  verge  de  fer  pour  pendre  des  esara- 
melles.  (1568,  ib.} 

ESCRAINGNE,  VOir  ESCRIENE. 
ESGRAINIER,  VOir  ESCWNIER. 

ESCRAMOR,  S.  m.,  nom  d'un  animal 
fabuleux  : 

Caacatri,  Inpart,  ne  lion, 
Ne  serpent  volant,  ne  dragon, 
IN'alerion,   ne  escramor, 
Ne  papejai,  ne  paperaor. 
Ne  nesune  beste  sauvage 
Qui  soit  en  mer,  ne  en  bocage. 
Oui  ne  fust  a  fin  or  portraite. 
(Ren.  ue  Beaiijeo,  li  Biaus  Desconneus,  505.S, 
Hippeau.j 

ESCRANE,  -  anne,  s.  f.,  écran  : 

Deux  grandes  escrannes  d'eclice.   (1471- 

1472,  Compt.  du  R.  René,  p.  240,  Lecoy.) 
Une  petite  escranne  d'eclice,  qui  a  le  pie 

d'un  petit  torchier.  {Ib.,  p.  242.) 

Une  escranne  d'une  aes  de  boys  a  deux 
crampons  de  fer.  (Ib.) 

ESCRANGNE,  VOir  ESCRIENE. 

ESCRANiER,  escrunnier,  s.  m.,  fabri- 
cant d'écrans  : 

A  Noël,  Vescrannier,  demeurant  a  Paris, 
peur  deux  petits  escraus  d'osier  achetez 
de  lui  pour  la  chambre  du  roy  .xil.  s.  p. 
{i3Si,Comples  roy.,  ap.  Laborde,  Emaux.) 


ESC 

Arnoul  de?  Granches,  escrannier,  pour 
II.  escrans  neufs  pour  la  royne,  16  s.  p. 
(1401,  Compt.  de  ihôt.  des  R.  de  Fr., 
p.  153,  Dûuët  d'Arcq.) 

ESCRAPER,  V.  a.,  nettoyer  en  raclant, 
ratisser  : 

A  Pierot  Dubus  pour escrapsr  des  briques. 
(1460,  Compte  de  l'hospital  de  S.  Jean  des 
Trouvés,  Arch.  muu.  Douai.) 

Escrapoirs  a  escraper  bricques.  (1373, 
S.  Orner,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  BibI 
Amiens.) 

Wall,  screper,  ratisser.  Suisse  rom.,  Fri 
bourg,  éeraper  du  linge,  essanger  ou  dé 
crasser  du  linge.  Bas-Valais,  Vlonnaz 
ékrapa,  enlever  la  couche  supérieure  du 
foin  qui  sèche  sur  le  pré. 

ESCRAPOin,  s.  m.,  instrument  pour 
nettoyer  en  raclant,  pour  ratisser  : 

Une  acette  et  escrapoir  pour  les  plom- 
miers.  (1373,  S.  Orner,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Escrapoirs  a  escraper  bricques.  (1373, 
ib.) 

ESCRAPOUTiR,  V.  a.,  écTabouiller  : 

Car,  en  la  renversant  (la  muraille)  sur  la  trouppe 
[ennemie. 
Il  en  escrapoiitist  nne  bende  demie, 
(tes  E/forls  et  .Assauts  faicls  et  donnez  n  Lnsignen, 
Poés.  fr.  des  sv*  et  xvi°  s.,  VI,  .Sli.) 

Canada,  écrapoutir,  écraser,  aplatir 
complètement. 

ESCRASsiER,  V.  3.,  dégraisser  ? 

Nuls  bouchiers  ne  porra  escrassier  mou- 
ton, sur  l'amende.  {Ordonn.  de  la  ville  de 
Reims,  Arch.  admin.  de  Reims,  t.  111,  p. 
486,  Doc.  inéd.) 

ESCRASTRE,  VOir  ESCROISTRE. 

ESCRA VANTER,  -  veiiter,  escrev.,  excre- 
banter,  verbe. 

—  Act.,  écraser,  accabler,  renverser, 
briser  : 

Tole  plene  sa  lance  l'a;  mort  escrevnnié. 

(Floov.,  Î337,  A.  P.) 

0  les  bons  brans  d'acier  an  ont  tant  anvcrsez 
Qne  de  vis  et  de  morz  ont  tant  escrerantez 
Que  l'evc  ravinonse  an  ai  .v.  .c.  portez. 

(Simon  ie  Pouille,   Richel.  368.  f»  laSK) 

Et  sa  mein  desor  ans  leva, 

Qa'el  désert  les  escrevanla. 

(Lib.  Psalm.,  cv.  p.  333,  Michel.) 

Vers  Norille  ot  tant  venté 
Qn'un  arbre  aveil  escravente' 
Li  venz. 
(  Pea»  Gatineao,  Vie  de  S.  Mnrtin.  p.    116. 
Bourrasse.) 

Li  anemis  est  escravenlez.  {Trad.  de  Be- 
(e(ft,  Richel.  1.  993,  t»  19  v°.) 

Les  tours  et  les  palais  et  les  murs  escrevantenl. 
{Gir.  de  Ross-,  489,  Mignard.) 
Arches  et  coulTrcs  (forent)  eseraeanles. 
(Chron.  de  la  noble  cité  de  Metz,  Pr.  de  l'H.  de 

Lorr.,  II.  CLix.) 

Tout  en  ceste  manière  que  vous  veez  le 
légat  des  lalins  estendu  et  escravente,  es- 
craventerai  je  les  légions  latines.  (Ber- 
SUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  127''.) 

Ecraventer,  obruo.  {Gloss.  gall.-lat.,  Ri- 
ehel.  I.  7684.) 


ESC 

Ecraventé,  obrutus.  (76  ) 

—  Rén.,  se  renverser,  s'abaisser  : 

De  davanl  loi  tnîl  a  genolz 
Si  s'e.rcrebantenf  li  fellon. 
(Passion  du  Christ,  Bartsch,  CItresl.,  col.  11, 
3«  éd.) 

Picardie,  ecravinter,  écraser  de  travail. 
Centre  de  la  France,  écreventer,  crever. 

Cf.  ACRAVANTER. 

ESCRAVESSE,  VOir  Esr.REVASSE. 
ESCRAYMEURE,  VOir  ESCUMEtTRE. 

EscRKANCEs,  S.  f .  pi.,  grains  défectueux 
que  l'on  enlève  de  la  cour  à  battre,  ou 
qui  tombent  sous  le  crible  : 

Les  pailles  des  dixmes  et  ferrages  de 
Roussay,  balles,  baliers  et  escreances  des- 
diles  dixmes.  (An.  1318,  Rossay,  nis.  du 
Poitou,  ap.  Lalanni',  Gfoss.  du  pat.  poitev .) 

Vienne,  Châtellerault,  ecrecances. 

ESCRECHIER,  VOir    ESCRACHIER 

1.  ESCREER,  ecreer  (s'),  v.  réfl.,  se  ré- 
créer : 

Et  si  ooit  reout  volentievs 
Aucune  eslore  a  ses  man^'iers, 
U  aucune  biele  cronike. 
Et  moult  s'ecreoit  en  fisike. 

(MoosK.,  Chron.,  29T2,  Reiff.) 

2.  ESCREER,  V.  a.,  gratter  : 

A  Regnault  Le  Saunier  pour  rere  et  es- 
créer  le  dit  parchemin  des  deux  pars  et 
mettre  a  point.  {{iOO,  Compte  de  la  très, 
fait  par  N.  de  Bourc,  Arch.  S.-Inf.,  G  13.) 

ESOREFE,  -  elfe,  -  afl'e,  -  ofe,  s,  f .,  écaille, 
I   saleté,  ordure  : 

I  An  grief  mesel  en  done  a  boire. 

Tout  maintenant  qu'il  l'a  beue 

Tout  ausi  losl  U  est  chêne 

Sa  puant  roife,  s'orde  escre/Je, 

Com  a  poisson  quant  l'en  l'escrefe. 
(G.  DE  Col^•CI,  de  l'Emper.,  Richel.  23111, 
f>  275^) 

Par  penitance  qui  escrelTe 

Son  vjez  pechié,  sa  viez  escreff'e, 

Il  s'enjoenist  et  renovelle. 
(Id.,  Dont,  de  la  mort,  Richel.   23111,  f  3m».) 

Ses  escra/fes  dont  il  estoit  covers  estoit 
ausi  après  sor  lui  com  s'il  fut  covers  de 
coftiaus.  (Vie  sainte  Marthe,  Richel.  423, 
f»  33'.) 

Li  escrofes  de  qu'il  estoit  covers  estoient 
ansi  après  sor  lui  cun  s'il  fust  covers  de 
coûtes.  (Ib,  Richel.  988,  f  129'.) 

Des  euz  au  jovancel  chai  ansi  comme 
escraffes,  et  an  tel  meniere  recevra  la  veue. 
{La  Conoers.  samt  Pawi,  Richel.  988, f  48'.) 

EscREFER,  -  effer,  v.  a.,  nettoyer  : 

Tout  ausi  tost  li  est  cheue 
Sa  puant  roife,  s'orde  escrelTe, 
Com  a  poisson  quant  l'en  l'escrefe. 

(G.  DE  CoiNCi,  de  t'Emper..  Richel.  23111, 
!"  2-5''.) 

Par  penitance  qui  escre/fe 

Son  viez  pechié.  sa  viez  escrelle, 

Il  s'enjoenist  et  renovele. 

(Id.,  Dont,  de  la  mort.  Richel.  23111.   °  307=.) 

ESCREGNE,   VOir  ESCRIENE. 
ESCREIPE,  voir    ESCHARPE. 


ESC 


i37 


EscREis,  voir  ESCROIS. 

ESCREISSEMENT,   VOir  ESCBOISSEMENT. 
ESCREISTRE,  VOir  ESCROISTRE. 
ESCREITRE,  VOJr  ESCROISTRE. 

ESCREMER,  eskermev,  eschermer,  v.  n., 
s'exercer  à  l'escrime,  escrimer,  s'escrimer, 
escarmoucher  : 

Bien  savoit  de  cheval,  eschermer  de  palestre. 
(Th.  de  Kent,    Geste  d'Alis.,  Richel.  2436i, 
f  3  v".) 

D'eskermer  ad  grant  talent. 

(Protheslaus.  Richel.  2169,   f°  2ï'.) 

ESCREMiE,  eskermie,  eskiermie,  escer- 
mie,  eschermie,  esqitiermie,  escarmie,  acre- 
mie,  s.  f.,  escrime,  lutte  au  bâton  on  à 
i'épée;  lutte  à  pied,  escarmouche,  joute  : 

Ghascuns  ait  trait  le  boin  branc  acéré. 
De  Vacremie  fut  chascuns  doctrine. 

(Les  Loh.,  Richel.  19160,  P.-;!''.! 
Si  ont  fors  trait  les  fors  brans  acerei. 
De  Vescremie  savoit  chascuns  assez, 
Grans  cos  se  donnent  sor  les  helrces  gemez. 

(Ilervis,  Ars.  3U3,  f»  23.) 
De  lui  vengier  ne  se  faint  mie. 
Au  poing  li  giete  a  escremie. 

(Percerai,  ms.  Montp.  H  249.  f  83=.) 
Et  jectent  A'escennie  menueraent. 
Et  pênes  et  retraites,  sormontees  formenl- 
(Raimb.,  Ogier,  11.Ï37.  Barrois.) 
E  plusurs  jus  comencer  funt 
Weskermies  e  de  palesles. 

(Tristan,  II,  '<<)i,  Michel..! 

Dans  Clins  sot  d'escremie,  si  a  premiers  féru. 
(Roum.  d'Alu.,  f  48'',  Michelanl.) 

Et  Bandnin  ly  flst  maint  biel   tour  à'eskiermie. 
(Cher,  au  ci/gne,  18077,  Reiff.) 

Or  sont  li  doi  chevalier  venu  aVeskiermie. 
(Flore  et  la  Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du 
XIII»  s.,  p.  136.) 

Bien  scet  de  ce  coup  escremie. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f°  104'".) 

Escarmie. 

(Ib.,  1G277,  Lantin  de  Dameray.) 

Mout  dura  Veschermie  d'iaus  .m.  (ffa-s- 
sidor.,  ms.  Turin,  f»  41  v».) 

Mais  en  non  Din  je  ne  di  mie. 
Car  bien  peu  savoir  i'esclr]emie 
Les  feroit  on  en  descovert. 
(Li  Epysttes  des  Femmes,  ap.  Jubinal,  Jongleurs  el 
Trouvères,  p.  23.) 

Moult  savoit deUe,scftermie.  {Gir.  le  Court, 
Vat.  Chr.  1301,  f»  21'.) 
Savoit  plus  à'escbermie.  {Ib.,  f°  38') 

Le  chevalier  i  ont  mainte  lanche  brisie. 
Et  li  fil  a  bourj;ois  jouent  a  Yesquiennie. 

{Baud.  de  Seb.,  u.  853,  Boccv) 
Quant  Amauris  perçut  le  cop  venir, 
L'escu  haoça,  si  l'a  encontre  mis. 
De  Vescremie  sot  Hues  al  fifr  vis. 

(lluon  de  Bordeaux,  2072,  A.  P.l 
Pois  recomença  Veskermie. 

tProtheslaus,  Richel.  2169.  f*  2^M 

Si  durement  me  sent  taper 
Et  si  lorl.  nel  mescreez  mie. 
Qu'ans  colees  de  Vescremie 
Me  fisl  si  chanceler  a  désire 
Qu'a  poi  lie  chei  a  senestre. 
(Raoul  de  Hoidauig,    Songe  d'Enfer.  Jub-,  Hyst.. 
II.  391.) 


438 


ESC 


La  poisies  oir  un  tiel 
De  sonier  olifans  e  cors  a  la  bondie. 
(.Prise  de  Pampel.,   18TJ,  <  Massafia.)  Impr. ,    es- 

tremie. 

Et  bien  est  vray  que  le  chevalier  de  la 
tour,  quant  il  trouva  Geuffroy  si  ferme  de 
Vescremie  de  l'espee,  il  bouta  l'espee  au 
foureau  et  jelta  l'escu  jjar  derrière.  (J. 
d'Arbas,  Melus.,  p.  409,  Bibl.  elz.)  Impr., 
estremie. 

Si  sont  tous  deux  venus  a  pié,  a  Ves- 
cremie de  l'espee.  {Lancelot  du  Lac,  1'?  p., 
ch.  48,  éd.  1488.) 

Je  ne  vous  certifie  que  la  chevalerie  de 
la  graut  Bretaigne  s'est  tellement  esprou- 
vee  aux  escremies  qui  ont  esté  a  la  fon- 
taine aux  pastoureaulx,  qu'elle  en  vault  de 
mieulx  la  moitié.  (Perceforest,  vol.  V,  ch. 
13,  éd.  15-28.J 

Ung  jeune  chevalier...  lequel  se  nomme 
Panthones  gaigna  le  pris  de  Vescremie  tant 
que  les  armes  luy  furent   présentées.  (Ib.) 

—  Fig.  : 

Ne  la  graunt  eskermie  dunt  Deus  l'aveil  gellé. 
(G.vRN..  YiedeS.  Thom..  Ricliel.  13513,  f '23  v».) 

Fomes  soûl  de  diverse  vie  : 
L'une  est  si  plaiuue  de  sotie 
Que  son  tdasme  ne  set  celer; 
tt  l'autre  set  tant  i'escremie 
Que  s'on  li  voit  faire  folie 
ISe  li  puet  nus  lioni  esprover. 
iLi  Epijsllcs  des  /'emes,  ap.  Jub.,  Joiigl.  et  Trouii., 

p.  -a.) 

—  Par  extens.,  en  parlant  de  jeu  : 

Tousjours  ne  chiet  mie, 
Quant  on  jeue  de  Vescremie 
Des  tables,  que  le  nombre  viengne 
Tel  qu'on  voadroit. 
(J.  Le  Fetre,  la  VieilU;  1.  I,  v.  131",  Cocheris.) 

—  Bataille,  querelle  : 
Par  fin  despit  de  bij,'amie 

On  voyl,  on  oyt  lele  escarmie. 
(Lefrakc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.    31-21,  f  50^) 

—  Estrapade,  ou  curde  à  donner  la 
question  ; 

0,   tu  fais  le  couait, 
Donnez  lui  lost  un  tour  A'escremie, 
(EusT.  Deschaups,  Pûés.,  Hichel.  810,  f=  162''  ) 

—  Faire  le  tour  de  Vescremie,  céder,  se 
donner,  en  parlant  d'une  femme  : 

El  quant  femme  oit  sa  beauté  dire, 
Lors  rogisl,  lors  lainl,  lors  fremie. 
Et  fait  le  tour  de  Vescremie. 
(EusT.  Descb.,  ilirouer  de  Mariage,  p.  2-2-2,  Cra- 
pelel.)  Impr.i  estremie. 

-? 

Vin  as  compaignons  arbalestriers  qui 
rapportèrent  escrimie  d'une  fieste  de  Sois- 
sous.  (1363,  Lille,  ap.  La  Fons,  G(oss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

EscREMiER,  V.  n.,  s'escriruBr,  faire  de 
l'escrime: 

Qui  le  veisl  escremwr 
De  bras,  de  cors  et  de  i-heval. 
Et  par  amont,  et  pur  aval. 
Il  n'est  nul  qui  n'eust  merveille. 
(GoDEFiiOï  DE  Paris,  Chron.,  p.  113,  Bnchon.) 

ESCRE.MiR,  eschermir,  eschemtr,  esker- 
mir,  eskiermir,  eskyrmyr,   esquermir,  es- 
quiermir,  esciermir,  scrimir,  verbe. 
.  —  Neutr.,  s'exercer  à  l'escrime,  escri- 
uier,  s'escrimer  : 


ESC 

E  escremissenl  cil  bacheler  legier. 

(Roi.,  113,  Muller.) 
Or  Ion  laissons  es  païens  escremir. 
(De  Charlem.  cl  des  Pairs.  Romv.,  p.  176.) 
Bien  se  desfenl  et  bien  sait  escremir. 

(ilort  de  Garin,  2337,  du  Mcrll.) 
Richart  sont  escremir  od  verge  e  od  baslan. 

(Itou,  S"'  p.,  3083,  Audresen.) 
Cist  escremissenl  as  Normanz 
E  as  Daneis  de  leu  manière 
Que  d'eaas  lor  i  funt  mainte  bière. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,16-16o,   Michel.) 
Escrieme,  si  ne  t'espoent, 
Qu'en  un  hore  e  en  nn  monment 
Ne  seit  passée  ta  puissance. 

(In.,  il>.,  II,  40709.) 
Dune  sai  bien  eskermir  de  peL 

(Tristan,  t.  II,  p.   m.  Michel.) 
Il  convient  l'un  de  nous  envers  l'antre  escremir. 
(Roum.  d'Alix.,  f"   30"',   Michelanl.) 
Com  antre  campion  vont  il  escienmssanl. 

(Ib.,  f"  69''.) 
Chevalcher  et  eschermir. 
(Th.    de    Kent,    Cesle    d'Alis.,    Ricliel.    -24361, 

El  li  nn  escremissenl  et  salent  par  ce.5  près, 
Li  plnisenr  vont  as  tables  cl  as  escies  juer. 

(Fieraliras,  2900,  A.  P.) 
De  lor  espees  esqiiermissenl. 
Les  eslinceles  resplendissent. 

(Durmars   le  Gallois,  4719,  Stcngel.) 
D'eschemir  en  luz  senz  n'est  a  lui  communal 
Nul  ke  vest  al  palais  un  burel  u  cendal. 

iHorn,  378,  Michel.)  Var.,  eskermir. 
Ne  seit  nns  hom  quant  doit  fenir, 
Noient  li  vaut  savoir  scrimir. 
(Hercule  et  Pliiteminis,  Richel.  821,  f  11».) 
Et  aseï  resai  eskermir. 

(Prolheslaiis,  Richel.  21(59,  r  il"".) 

Furent  armez  en  guise  de  champions  qui 
doivent  escremir.  (Lancelot,  ms.  Fribourg 
f°5o''.)  "' 

Dimicare,  escremir.  (Pet.  Vocab.  lat - 
franc,  du  xiii'  s.,  Chassant.) 

Li  quens  se  resvertne,  si  prent  a  esçuiermir. 

(B.  de  Sel/.,  xxn,  970,  Bocca.) 
An  parfont  désert  le  menras 
Ou  la  endroit  feray  venir 
Sathan  contre  luy  escremir. 
(DEGrii.LEVin.B,  Trois  Pelerinaiges,  f   171'=, 
irapr.  Inslil.) 

Auquel  mot  si  confus  se  vit 
Salhan,  comme  mnt  rien  ne  dil 
Mais  d'autre  manière  escremir 
Voult  contre  luy. 

(In.,  ib.,  f»  174''.) 

Et  soy  ferirent  en   esquermissant  entre 
ches   archiers.  (Jehan   le    Bel,    Chron 
p.  24.) 

—  Act.,  défendre,  garantir  ; 

Diex  !  se  c'est  bien  qui  me  doie  avenir. 

Donnez  le  moi,  par  la  vostre  merci. 

Et  de  toz  maus,  se  toi  plaist,   m'escremis. 

{Gariu  le  Loh.,  3°  chaus.,  su,  P.  Paris.) 

Souvenl  depria  Nostre  Dame 

Qu'ele  le  gart  et  escremisse 

Si  que  dn  sens  par  peenr  n'isse. 
(G.  DE  Coi.Nci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  47I'.) 

A  Damlede  prie  et  aore 

Que  Renan  garisse  et  secore 

Et  de  mal  enfin  Vescremissc 

Q'eu  la  balaille  ne  périsse. 

(Ren.,  14IJ30,  Martin.) 


ESC 

Le  dcslrier  broche,  droit  delez  lai  s'est  mis. 
Des  coups  des  antres  fu  par  lui  escremis. 

(Enf.  Ogier,  6474,  Scheler.) 

Ele  set  tant  de  l'escremie 

De  105  tes  cos  ta'escremira 

Et  par  toi  me  garantira. 

(Uns  Mir.  N.-D.,  Ars 


332 


,  f»   11-2 


—  Réfl.,  se  garantir  : 

Dien  douta  tant  et  crenii 
Que  de  toz  vices  s'escremi 
Et  tint  son  cors  en  neteê. 
(G.  DE  Coi.vci.  de  l'Emper.  qui  qarda  sa  chast., 

63,  ap.  Méon,   Noiiv.  rec,   11,3.) 
l'.ar  Tybers  et  la  vielle,  cni  Diei  pnist  maleir  ! 
Queroient  tonsdis  tours  pour  aus  raienx  escremir. 
(Berle,  2083,  Scheler.) 

—  Infin.  pris  subst.,  escrime  : 

Al  eskiermir  furent  venu. 

(MonsK.,  Chron.,  4480,  Reiff.) 
De  burdure  e  de  eskyrmyr. 
(Guy  de   Warwiek,  Richel.    1669,  f  1  V.) 

ESCUEMissEMENT,  S.  m.,  escrimc  : 

Si  est  bien  temps  qu'il  doye  aprendre 
A  assaillir  et  se  défendre 
Et  qu'il  saiche  premièrement 
Tous  les  tours  A' escremissemenl . 
(Dechilleville.  Trois  Pelerinaiges,  P  174', 
impr.  Inslit.) 

ESCREMissEOR,  escremisscuT,  -  our,  es- 
quermisseur,  eskermisor,  scremisseur,  s. 
m.,  joueur  d'escrime,  maître  d'eserirae, 
habile  à  l'escrime,  qui  sait  bien  escri- 
mer, escarmoucher  : 

Des  escremisseurs.  (Bans  d'Hénin,  Tail- 
liar,  p.  425.) 

Des  chiens  savoit  et  des  oyslans, 
Escremissieres  iert  moult  byans. 

[Salies  de  Nansay,  ms.  Tarin,  f°  36''.) 
oient  tut  cil  qui  sunt  eular  : 
Veez  délivre  eskermisor. 

(l'rolheslam,   Richel.   2169,  f  26'.) 
Jacques  V escremisseeur .  (Ordonn.  sur  les 
mesl.,  XXIII,  à  la  suite  du  Livre  des  mest., 
éd.  Depping,  p.  404.)  Var.,  escremisseur. 

Dimicator,  escremissuur.  (Gloss.  de  Con- 
ches.) 

Selon  U  art  de  esquermisseur .  (Chron. 
des  Pays-Bas,  de  France,  etc.,  Uec.  des 
Cbron.  de  Fland.,  t.  111,  p.  S27.) 

Mais  son  hardement  ne  s'estendoit  sinon 
a  la  manière  de  Vescremisseur  qui  marche 
et  desmarche  en  son  jeu  ainsi  qu'il  est 
requis.  (Perceforest,  vol.  V,  ch.  6,  éd. 
1328.) 

La  damoiselle  s'en  passe  oultre  les  escre- 
misseurs et  dit  au  duc  qu  il  la  suyve  et  il 
voyt  que  les  quatre  sont  appareilliez  pour 
le  domagier  s'ilz  peuvent.  (Lancelot  du,  Lac, 
1"  p-,  ch.  62,  éd.  1488.) 

ESCREMMELLE,  VOlr  ESCRAMELLE. 
ESCREMEURE,  VOif  ESCUJIEURE. 
ESCRENIER,  VOlr   ESCBINIER. 
ESCREPE,  voir  ESCHARPE. 

ESCREPi,  adj.,  décrépit  : 
Une  vielle  toute  escrepie. 
(G.  DE  Coi.'ici,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  201''.) 

ESCRESPE,   voir  ESCHARPE. 

ESCRESSEMENTj   VOir    ESCROISSEMKNT. 


ESC 

ESCRETTIER,  S.  m.  ? 

Colart  C.ordier,  esmltiev.  fl4S8,  Valpn- 
riennes,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

EscuEUE,  excreiie,  s.  f..  accroissement: 

Sur  les  espaves  et  escreues  de  l'eve  de 
Loire.  (1291,  Ratif.  de  la  C""  de  Blois. 
Arch  Loiret,  Ste-Lroi.\,  Nouan  sur  Loire, 
A  4.) 

Les  escreues,  comme  bien  vaccans,  ap- 
partiennent au  seigneur  liaut  justicier..., 
et  sont  lesdites  escreues  lieu  de  vaine  pas- 
ture.  (Coût.  d'Auxerre,  ccxii,  Nouv.  Coût. 
pén.,ni,580.) 

Fut  trouvé  le  canton  des  Taules  estre 
desnué  et  despourveu  de  gens  ydoines  et 
capables  pour  estre  esleuz  en  consulz.  Fut 
advisé  de  le  croistre  de  la  rue  de  Font 
(iranien,  des  habitans  denieurans  du  costé 
de  sire  Marcial  Donet.  Laquelle  excreue.  le 
jour  de  l'élection  fut  acreable  a  tous  les 
eslisans.  (1833^  Beg.  cons.  de  Lim.,  I,  229, 
Ruben.) 

Morvan,  ccreue,  pousse,  rejeton  d'arbre 
ou  d'arbuste. 

ESCREVANTER,  VOir  ESCRAVANTEB. 

ESCREVASSE,  cscravcsse,  s.  t.,  cre- 
vasse : 

Ne  face  feug  de  bois,  sinon  dessoubz 
bonnes  et  seheures  chemynees,  passant  les 
toiptz  de  demye  thoizede  hault,  pour  le 
moings  ;  et  n'y  souffrent  aucunes  faultes 
ne  escravesses,  pour  raison  desquelles  in- 
convenians  de  feug  en  peust  advenir. 
[Ordon.  de  Salins,  1492-1549,  Prost,  p.  14.) 

EscREVEiCERON,  S.  m.,  petit  de  l'écre- 
visse  : 

Dne  antre  fable  conteron 
D'on  petit  [es]creveiceroTi. 
(De  VEacrereice  et  de  sa  mère,   ms.  Chartres  r.Cn, 
f  133^'.) 

ESCREVELLE,  S.  f.,  sorte  de  bateau  : 

Robin  Lamyot,  maistre  d'une    petite  es- 

crevelle,  Jehan    Huet,   maistre  du  balenier 

Guillemin   Harenc.   {Compte  de  1450-14S1. 

Arch.  S.-Inf.  G  311.) 

ESCREVEMENT,  S.  m.,  action  de  cre- 
ver : 

Sembloit  estre  merancolieuse  en  ses 
manières,  grave  en  parler  et  tardive,  mais 
despite  mortellement  en  couvert,  jusques 
a  Vescrevement  du  sacq,  la  ou  toute  se 
deslioit.  (G.  Chastell.,  Ver.  mal  prise, 
p.  516,  Buchon.)  Impr.,  escrenemcnt. 

EscREVER,  verbe. 
—  Neutr.,  crever  : 

Ses  plaies  li  escreverent . 
(Chre<t.,  Erec  et  En.,  Richel.  1420.  P  t!)''.) 

Vers  le  lit  Kes  le  senpsi-hal 
Cirde.  et  voit  ses  dras  tachiez 
De  sanc  :  que  la  noit.  ce  sachiez, 
Furent  ses  plaies  escreree^- 
(In.,  Chevalier  de  ta  charrette,  p.  128,  Tarbi-.l 
La  ciere  li  escrieie  et  saigae 
D'ane  plaie. 

(Bes.,   Troirs,  Richel.  31.1,  f»  94'.) 
Ses  plaies  escreverent  n  il  ot  doloor  ifranl. 

(Roum.  d'Atix.,  f"  31^  Michelant.) 
Sa  plaie  escrive,  forment  saine. 

(Tristan,  \,  093,  Michel.) 
Ses  plaies  li  esloîenl  escrevees,  si  avoit 
asses  saignié.  (Arlur,  ms.   Grenoble  378, 
1°  100\) 


ESC 

MeliagantMcriece  a  sainier.  (76.,  f"  100=.) 
Les  plaies  li  escrievent  qne  il  ot  oa  costé. 

(Fierahras,  Val.  Chr.  1616,  f  26*".) 

Quant  un  cheval  est  seigné  du  col,  l'en 
le  doit  tenir  lié  hault,  et  faire  petitement 
mengier  et  hault,  car  le  debatement  des 
mandibules  et  du  col  le  pourroient  faire 
escrever.  (Ménagier,  II,   77,  Biblioph.  fr.) 

S'il  estoit  ainsi  avenu  que  ses  plaies 
[eussent  escrevees  a  saignier.  (Lancelot  du 
Lac,  V  p.,  ch.  86,  éd.  1488.) 

—  Fig.  : 

Jonas  escreve  de  plnrcr. 

(Protheslaus.  Richel.  2169,  P  30».) 

—  Percer,  coramencer  à  paraître,  en 
parlant  du  jour  : 

Quant  l'albe  primes  ad  escrevè. 

(Poème  de  Robert,  Richel.  902,  f°  100^) 

—  S'exhaler  : 

Apres  qnant  cist  dnels  Ini  escriere 
Si  souspire  de  plaîn  esles. 
(R.  DE  HoD.,  Meraugis,  ms.  Vienne,  f  23'.) 

—  Act.,  faire  crever  : 

Et  porce  qne  trop  vos  grevastes 
Voz  plaies  sanz  doute  escrevasiea. 
(CHBEsr.,  Chemt.  de  la  charete,  Richel.  12560, 
f»  70''.) 

Penser  li  plest  ;  penser  li  grieve. 
Amors  molt  sovent  li  escrieve 
Les  plaies  qne  faites  l'i  a. 

(Id.,  ii.,  p.  41,  Tarbé.) 

—  Réfl.,  se  crever,  rejaillir  : 

Rt  de  l'antre  (doigt)  après  s'escreea 
La  primeraine  jointe  tonte. 

Il.a  Charrette,  Vat.  Chr.  172.-;,  f»  21''.) 
Chascnns  entent  tant  a  marier 
Ses  cras  bouaus,  sa  crasse  pance 
Une  tonz  s'escrieve  et  toot  s'espance. 
(G.  DE  CoiNcr,  Mir..  ms.  Soi.ss..  f»  30''.) 
Icelmi  pescheur   se  fist   sainguier   d'un 
bras,  après  laquelle    saingnie,  icellui  pes- 
cheur  s'en   ala,    la  propre    nuit  du  jour 
qu'il   fu  ainsi   saingnie,  pescher   eu  la  ri-    i 
viere....  pour  laquelle  saingnie  et  mesaise 
que  icellui   pescheur  ot  sur  ladite  rivière, 
il  se  escreva  moult  fort  a  saingnier  de  son 
dit  bras.  (1381,  Arch.  JJ  119,  pièce  339.) 

Et  disent  aucuns  que  le  sang  du  corps 
se  escreva.  (Jnv.  des  Les.,  Hisl.  de  Charles 
VI,  an  1407,  Michaud.) 

Les  bendes  rompent  et  ses  playes  se 
escrecenf  a  seigner.  {Lancelot  du\Lac,  l"p., 
c.  XXIX,  éd.  1488.) 

-Fig.: 

Si  se  escreve  donc  a  plnrer. 

(Triitan,  t.  II,  p.  133,  Michel.) 

Si  avoil  tel  paor  que  il  ne  s'en  alast  et 
le  guerpist  que  ele  s'escrei'Oit  si  a  plorer. 
(Ariur,  Richel.  337,  f"  141^) 

Kant  il  ot  anci  .i.  poc  esteit,  si  s'escrieve 
de  ploreir  si  durement  que  il  ne  deist  .i. 
mot  por  tout  le  monde.  (Hist.  de  Joseph, 
Richel.  2453,  f»  279  v».) 

Atant  s'escreve  de  plnrer. 

(Protheslaiis,  Richel.  2169.  f  16"'.) 
Le  preniions  en  sa  chambre  va. 
Forment  a  plonrer  s^encrera. 
(Alart,  C"'"  d'Anjou,  Richel.  "63,  f"  21  r».) 

Quant  les  citoyens  de  Rome  veyrent 
cheoir  les  grossez  larmes  des  yeulx  de 
tous  les  nobles  d'Italie  et  d'AUemaigne  ilz 
s' escreverent   a   plourer   et    a    maldire   la 


ESC 


439 


maie  journée.  (Ddquesne.  Hist.  de  J.  d'A- 
vesn.,  Ars.  5208,  f»  22  v».) 

—  Fig.,  s'exhaler  : 

Mais  en  la  fin  qnant  escrerre 

S'esloil  par  soy  ma  donlenr  loale 

Et  qne  nature  a  l'eslrivee 

De  douleur  s'rstoit  tant  grevée 

Par  faulte  de  non  dormir  coule. 

(L'Outre  d'amour,  ms.  Ste-Gen.,  f  3  r'.) 

—  Escrcpé,  part,  passé,  crevé,  crevassé  : 

Car  mont  les  (les  pieds)  avoil  escrnez. 
(Wace,  Conception,  Bril.  Mus.  add.  13606 
f°  59».) 

ESCREVETTE,  S.  f.,  petite  crevette  : 
On  leur  peust   bailler   des  escreveltes  et 
des  anchois,   et    autres  petits  poissonnets 
de   rivière.   (Cotereau,    Colum.,  viir.  13, 
éd.  1355.) 

Escrecette.  •  Oudix.) 

ESCREVEURE,  -  vure,  s.  i.,  chose,  en 
particulier  plaie,  qui  a  crevé  ;  crevasse, 
fente  : 

Mais  que  lot  droit  a  la  jointure  (de  l'espée) 

Si  avoit  une  escrevewe 

Petitete  ne  gaires  grans. 

(Percer.,  ms.  P.erne  113,  f°  1143.) 
Icellui  pescheur  se  fist  saincnier  d'un 
bras,  après  laquelle  saingnie  icellui  pes- 
cheur s'en  ala,  la  propre  nuit  du  jour  qu'il 
fu  ainsi  saingnie,  pescher  en  la  rivière,... 
pour  laquelle  saingnie  et  mesaise  que 
icellui  pescheur  ot  sur  ladite  rivière,  il  se 
escreva  moult  fort  a  saignier  de  son  dit 
bras;  après  laquelle  escrcvure...  (1381 
Arch.  JJ  119,  pièce  339.) 

EscuEvicE, -f'sse,  s.  f.,  cuirasse  formée 
d'écaillés  : 

Le  suppliant  frappa  icellui  Tarra'se 
d'une  petite  fourchete  serrée  deux  ou 
trois  coups  :  mais  il  ne  lui  fit  quelque 
playe,  ne  ouverture,  a  l'occasion  que  le- 
dit Tarraise  estoit  armé  soubz  son  veste- 
ment  d'une  armeure  nommée  escrevisse. 
(1470,  Arch.  JJ  193,  pièce  461.) 

EscREViCERET,  cscrevisccret,  adj.,  qui 
marche  à  reculons  : 

Li  vilains  escreviscerez  si  est  cil  qui 
vient  du  bois  bien  chargiez  de  busche  et 
enire  en  sa  maison  areculons.  (Des  .xxill. 
Manières  devilains.  Riche].  12.581,  f"373r°.) 
Var.,  escrcviceres.  (Ed.  Jubiaal.) 

ESCRi,  -  y,  ecri,  s.  m.,  cri  : 
N'oi  en  l'osl  ne  noise  ne  escris. 

(Raimb.,  Ogier,  7821,  Barrois.) 
La  oissiez  eseriz- lever 
Estrangeet  pesme  et  doleros, 
Lel  et  mortel  et  angoissos. 

(Bes.,  Troie,  ms.  Kaples.  f  iH".) 
Sans  noise  faire  et  sans  escri. 

(Id.,  ii.,  Richel.  375,  f  SI'.) 
De  tel  cscri  on  trop  grant  joie. 
(J.  Bretex,  Tourn.  de  Chauvcnci,  1300,  Delmollc.') 

La  caille  aussi,  li  faisans,  la  perdris  ; 
La  estoit  grans  de  leurs  chans  li  escris. 
(EusT.  Desch.,  OEur..  II,  207,  A.  T.) 
Mais  est   la    faulte   de  l'esprevetcur  qui 
n'a  par  avant  mis  ses  chiens   en   si  grant 
subjection  qu'ils  s'arrestassent  a  son  escry. 
(Ménagier,  11,282,  Biblioph.fr.) 

Brayement  et  escri  qu'on  fait  de  dou- 
leur et  d'ennuv  qu'on  ha.  (lî.  F.ST.,  Petit 
Dict.  fr.-lat.) 


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Et  y  entendions  certaines  voix  comme 
de  fleutes  et  fifres,  avec  un  son  de  cym- 
bales et  tabourius,  et  outre  ce,  un  prand 
bruit,  avec  horribles  écris.  (Léon,  Descr. 
de  l'Afr.,  Navig.  de  Hnuno.  éd.  15S6.) 

Evoé  ou  Evœ.  Ce  furieux  escri  souven- 
iesfois  estoit  répété  aux  Bacchanales.  (LA 
Porte,  Epiih.,  éd.  Ib71.) 

ExclamatiOj  cri,  escri.  {Calepini  Dict., 
Paris    1578.) 

Bessin,  écri,  cri  subit. 

ESCRiANCE,  s.  f.,  action  de  crier  : 

Conclamatio,  escrianee,  {Gloss.  de  Con- 
ches.) 

ESCRiciON,  escripsion,  -  tion,  s.  f.,  écrit, 
(écriture,  signature,  inscription,    enrôle- 
ment, recensement  : 
Quar  Tonloit  des  ligaaiges  avoir  lescricion. 
Va  prevost  les  escrist... 
(Herman,  Hisl.  de  la  DMe,  ms.  Orl.  371''",  f°  T.) 

Nous  fesimes  enforchier  ceste  présent 
pageue  par  l'escriplion  des  tesmoins  et  par 
nostre  saeal.  (Trad.  du  xiil»  s.  dune 
charte  de  1202,  Cari,  du  Val  St  Lambert, 
Richel.  1.  10176,  !'->  55=.) 

Lettres,  epistles,  escriptions,  tretties 
amoureus,  et  toutes  niauieres  de  devises. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f»  223  r».) 

Sou  cousin  avait  envoie  ja  de  longtemps 
lectres  et  epistres  au  roy  Phelipe  et  a  son 
conseil  que  nullement  ilz  ne  se  combatis- 
sent  contre  les  Anglois  la  ou  le  corps 
Edouart  l'ust  prese"nt ,  pourquoy  ceste 
double  et  les  escripsions  que  le  roi  de  Ce- 
cille  en  faisoit  detrioient  grandement  plu- 
seurs  seigneurs  de  ce  rcvaume.  (iD., 
Chron.,  Richel.  2641,  f»  43  v".) 

Pluisseurs  personnaiges,  auctorites  et 
escriptions  de  la  saincte  escripture.  (1503, 
Trav.  p.  l'Iiol.  de  ville  de  Bélhune,  ap.  La 
Fons,  Art.  du  Nord,  p.  92.) 

Aussi  avons  entendu  qui  se  faisoit  es- 
criptions et  monstres  de  gens  de  guerre  au 
cousté  de  Narboune.  (24  janv.  1634,  Pap. 
d'Et.  de  Granvelle,  11,  291,  Doc.  iuéd.) 

—  Lettre  : 

Si  trouva  li  roys  en  leurs  escripsions 
salus  et  amistes  et  toutes  proummesses  de 
confort.    (Froiss.,    Chron.,  1,  369,  Luce, 

ms.  Amiens.) 

ESCRiEMENT,  escrimcnl,  s.  m.,  cri  : 
Tote  nuit  escoterent  et  furent  coiemenl 
Savoir  se  ja  oiseat  neàUD  cscriemenl . 
(Simait  de  Pouillc,  Richel.  3G8,  f»  153''.) 

I.ors  oisies  tel  noise  et  tel  escriement 
Qne  ne  les  poroit  dire  nus  hom  q'"i  soit  vivant. 
{Fierabras,  ^►o-i5,  A.  P.) 

Il  entendit  de  la  pucelle  les  escrimens. 
(Perceval,  f°  81\  éd.  1530.) 

Exclamatio.vociferatio  escriement.(Trium 
ling.  dict.,  1604.) 

EscRiENE,  -  ienne,  escreigne,  escregne, 
escrenne,  escrene,  ecraine,  ecrene,  ecrenne, 
ecraigne,  ecreigne,  screigne,  eseraingne,  es- 
crangne,  escrainge,  s.  l.,  mnisonnette,  ou 
hutte  faite  avec  des  perches  fichées  en 
rond  et  recourbées  par  en  haut,  qui 
étaient  recouvertes  de  paille,  de  gazon  : 

Dans  Gosselins  a  pelelier 

Veut  Lovcl  inetre,   et  si  li  dist; 

Mais  cil  forment  s'en  escondist 

Et  jure  i]ue  ja  n'i  ira. 

Se  Marins  ses  compainsn'i  va. 


Et  de  ceste  meîsme  cose 
Retence  dans  Foukiers  et  cose 
Mario;  mais  por  rien  qui  aviegne 
Dist  que  ja  n"ira  en  escrime. 
Se  Loviax  ne  va  avoec  lui. 
(Chrest.,  du  liai  Guillaume,  ap.  Micliel,  Chron. 
angl.-vorm.,  III,  97.) 

De  bouter  fu  en  escriene...  ki  fn  bouté 
en  escrienne.  {Bans  d'Hénin,  Tailliar,  p. 
401.) 

Lour  ont  abatu  lour  escrangries  suz 
lour  heritaige  et  sus  lour  rui.  (1337,  Coll. 
de  Lorr.,  m,  f»  4i,  Richel.) 

Les  escraingnes.  (Ib.) 

Escrainge.  (1520,  Péronne,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Les  réunions  du  soir  que  les  femmes 
du  peuple,  et  en  particulier  les  fileuses, 
faisaient  pendant  l'hiver  dans  les  chau- 
mières. Tabourot  a  lait  un  ouvrage  des 
Ecraignes  dijonnaises.  On  trouve  des  dé- 
tails sur  ces  réunions  dans  les  Mémoires 
de  l'Académie  de  Troyes,  attribués  à  Gros- 
ley  : 

Comme  les  exposans  environ  deux 
heures  de  nuit  feussent  alez  en  la  ville  de 
Combertrix  de  costé  Chaalons  pour  eulx 
esbatre  avec  les  jeunes  filles  a  marier  et 
femmes  qui  filoient  es  escregnes,  comme  il 
est  accoustumé  a  faire  en  temps  d'iver,  en 

laditte  ville   du  pavs  d'environ (1389, 

Arcb.  JJ  138,  pièce  130.) 

Willemer  Maillart,  sachant  que  le  sup- 
pliant estoit  de  nuit  aux  escriennes.  (1478, 
Arch.  JJ  206,  pièce  189.) 

Si  se  traioit  du  soir  au  concistoire,  que 
l'en  dit  en  France  la  série,  eu  Artois  la 
siete  et  en  Haynau  Vescriene.  (Epang.  de 
Quen.,  p.  103,  Bibl.  elz.) 

Cy  commencent  les  Euvangilles  des 
Quenoulles,  qui,  a  la  tierce  série,  ou  siete, 
ou  escriene,  furent  certifiées  estre  vraies 
par  les  filleresses  vielles  et  autres  illec 
présentes.  {Ib.,  p.  137.) 

Escraigne  est  encore  le  nom  des  veillées 
en  Bourgogne,  en  Champagne  et  dans 
quelques  parties  de  la  Picardie,  En  Bourg., 
esr.réne,  ou  ecraigne,  désigne  à  la  fols  la 
chambre,  la  grange,  la  cave  où  les  femmes 
se  réunissent  en  hiver  pour  la  veillée  et 
la  veillée  elle-même.  En  Lorraine,  ces 
veillées  se  nomment  crégnes,  crânes,  et 
celui  ou  celle  qui  compose  la  crègne  s'ap- 
pelle cregnoiis,  cregnouse.  A  Langres  on  dit 
scrcMna.  Dans  le  wallon  de Mons,MA:r(en»)e 
signifie  veillée.  L'eskreme  désigne  un  long 
bAton  au  bout  duquel  se  trouve  une 
lampe  ou  crochet  que  l'on  peut  faire  arri- 
ver au  milieu  d'une  chambre  pour  éclai- 
rer toute  l'eskrienne. 

ESCRiER,  verbe. 

—  Act.,  appeler  par  un  cri,  provoquer: 

Franceis  escriet,  Olivier  apclat. 

{Roi..  HI2,  Millier.) 
II  escrie  les  Troiiens, 
Mais  il  ne  l'end  avint  nus  biens. 

i.Brul,  ms.  Munich,  583,  Vollm.) 

A  l'anie  apparissant  fu  li  os  escriee. 
Et  font  soner  lor  grailles  la  menée  por  oir. 
(GoY   DE  Cjmbeai,  Yemi.  d'Alex..  Richel.  21366, 
p.  29'.) 


Droit  a  ore  de  nonne  soit  li  os  escriee. 

{Ib.) 
El  clieval  remonta  le  paien  escrianl. 
{Chans.  d'Antioche,  ni,  v.  64.'î,  P.  Paris.) 

Quant  Tholomez  les  vit  venir  fuiant  et 
chiens  aprez  qui  la  estoient,  si  escrie  s'en- 
seigne. (S.  Graal.  Vat.  Chr.  1687,  f«  9^) 

Quant  li  dus  les  vit  venir,  si  escrie  s'en- 
segne  et  laise  corre  a  eus.  (JHeWin,  Richel. 
19162,  f»  201=.) 

Qui  veist  Bel  Acneil  Irambler 
Quant  Jalousie  Vescria. 

{Rose,  Val.  Chr.  1S22,  P  47^.) 

11  escria  ciaus  qui  ovec  lui  estoient  et  se 
feri  entre  ses  anemis.  {Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,f»  21».) 

Tanlost  trouva  un  grant  porc  et  Vescria. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  Gestes  du  roy  Loys, 
fils  Charl.  le  Simple,  ii,  P.  Paris.) 

Le  Dieu  des  eaux  me  veit  et  m'escria. 
Et  plein  d'ardenr  de  l'ayroer  me  pria. 

(Cl.  Mar.,  ilel.  d'Ov.,  I.  II,  éd.  1544.) 

—  Prononcer  en  criant,  faire  entendre  : 

Dormant  vaillant  la  reclam  et  depri. 
Nés  en  sonjant  son  nom  sovent  escri. 

(Chans.,  ms.  Berne  389,  f  73  r".) 
La  ot  enseignes  escriees 
Et  banieres  al  vent  levées. 

(Darm.  le  Cal.,  7395,  Stengel.) 

Cescuns  sires  escria  son  cri  et  fist  se 
bauiere  hoster.  (Fnoiss.,   Chron.,  III,  11b, 

Luce.) 

—  Neutr.,  crier  : 

Gilles  de  Cyn  est  adrecies 

A  .1.  Tnrc  qui  molt  tost  venoit: 

Molt  hautement  li  escrioil... 

{Gilles  de  Chitt,  39G9,  Reifif.) 

Si  la  corneille  escrie  en  se  lavant  signi- 
fiera la  pluye  estre  a  venir.  (Belon,  Portr. 
d'oys.,  f  68  r°,  éd.  1557.) 

Lors  le  roy  de  Navarre  escria  aceulx  qui 
les  chevaulx  des  chariots  conduisoient. 
{Hom.  de  J.  de  Paris,  p.  80,  Bibl.  elz.) 

Lors  Bertier  qui  autre  fois  avoit  esté  son 
amy  le  voyant  venir,  luy  escria  qu'il  pas- 
sast  de  son  costé,  l'asseurant  de  luy  sauver 
la  vie.  (FauCHET,  Antiq.  gauL,  v,  12,  éd. 
1611.) 

Hz  se  mirent  tons  a  escrier  d'une  allé- 
gresse. (Brant.,  Grands  Capit.  estrang., 
1.  I,  c.  XVI,  Bibl.  elz.) 

Et  a  la  fin  écria  tout  un  jour  et  toute  une 
nuit  parmi  des  tranchées  imaginaires. 
(Fh.  Diî  Sal,,  Lell.,  Dxci.) 

Sylvaudre  estoit  si  près  qu'il  put  ouir 
Phylis  qui  le  fit  escrier  de  loing  :  0  ma 
maistresse,  bouchez  vos  oreilles  aux  mau- 
vaises paroles  de  mon  ennemie.  (D'Urfé, 
Astrée,  i,  8.) 

—  Act.,  décrier,  accuser  : 

Li  arcevesques  de  tel  leu  estoit  dure- 
ment escricz  de  symonie.  {Ordin.  Tancrei, 
ms.  de  Salis,  f  66».) 

Fut  la  reyne  vileinement  escrie  et  le- 
dengé  a  lo  Pouut  de  Londres.  {Cron. 
Lond.,  p.  3,  Aunger.) 

S'nne  femme  est  jons  et  jolie 
Qui  mêle  son  cors  a  folie 
El  soil  de  mal  faire  escriee 
De  li  sera  plus  granl  criée, 
Que  de  .xx.  hommes  ne  doisl  estre. 
(J.  DE  CoNDE,  Pourquoi  011  doil  l'emes  honorer, 
113,  Scheler.) 


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Tout  :iussi  comme  demeure  voulentiers 
le  larrou  là  où  l'en  le  celle  et  l;i  ou  l'eu 
muce  son  larrecin,  et  ne  va  pas  voulentiers 
la  ou  l'en  l'escrie  et  hue,  tout  aussy  est  il 
de  l'ennemy  qui  emble  les  anies  par  ses 
templacions,  et  se  muce  et  reboute  es 
corps  et  es  lieux  ou  il  n'est  pas  escrié,  ne 
hué,  ne  descovert  par  conl'ession.  (Liv.  du 
Chev.  de  La  Tour,  c.  xlxi,  Bibl.  elz.) 

J'avois  présentement  en  la  pensée,  d'où 
nous  venoit  ceste  erreur,  de  recourir  a  Dieu 
en  tous  nos  desseings...  et  de  escrier  son 
nom  et  sa  puissance,  en  quelque  estât  et 
iiclion  que  nous  soyons.  (MoKT.,  Ess.,  l, 
56,  Louandre.) 

—  Réfl.,  s'escrier  à,  appeler  : 

Or.  sortez  de  céans,  anirement  je  vous  prie 

Que  je  m'escryeray  aux  voisios  d'ici  près. 

(Les  Amours  de  Taharin  et  d'Isabelle,  Bibl.  gaul.) 

—  Escrié,  part,  passé,  connu  : 

Fut  la  chose  tant  escriee,  que  on  ne  par- 
loit  par  leans  que  des  amours  de  Girard  et 
Katherine.  (Lolis  XI,  Nouv.,  XXVI,  Jacob.) 

—  Décrié  : 

Et  dudit  temps  (des  Vaudois),  fut  ladite 
ville  si  escriee,  que  tous  ceulx  du  pays 
faisoient  granae  difficulté  de  s'y  trouver. 
(M.  DE  Cobssy,  Cfti'oii.,  cb.  cxxix,  Buchon.) 

La  langue  moderne  n'emploie  plus  ce 
verbe  qu'au  réfl.,  forme  qui  se  rencontre 
dès  le  XII'  s.,  dans  l'Epii.  de  SI  Etienne. 

ESCRiERE,  s.  f.,  crierie  : 

Il  n'a  point  de  langue  (la  cigogne!  ainz  reverse 
Son  bec  sonr  sa  crupe  derrière, 
Si  fait  de  son  bec  grant  escriere 
Et  grant  noise  quant  il  li  plaist. 

(Fa*;.  d'Ov.,  Ars.  5069,  F  82'.) 

ESCRiESON,  escriison,  s.  f.,  grand  cri  : 

Lors  oisez  tel  doel  e  tel  escrieson 
De  plus  de  cinc  cenz  voiz  i  oissiez  le  son. 
(Th.  de  Kent,  Gesie  d'Alis.,    Ric.hel.  24361, 
f»  83  r».) 

Lors  oisies  tel  dol  et  lele  escriison 
Que  lie  plus  de    c.  vois  i  oisies  le  son. 
(Roum.  d'Alii.,  Ars.  5069,  f°  82",  éd.  Michelanl, 
f»  79''.) 

ESCRiEU,  s.  m.,  baudrier  : 
Balteus,  escrieu.  (Gloss.  de  Conches.) 

ESCRiGNERiE,  escrincrie,  s.  f.,  fabrica- 
tion d'écrins,  de  coffres  : 

Mestier  d'escrinerie.  Planche  d'escrinerie. 
{Dép.  p.  la  chasse  de  la  cath.  de  Noyon,  fin 
du  xv"  s.,  ap.  La  Fons,  Art.  du  N.,  p.  47.) 

Une  table  d'escrignerie  laquelle  se  ridde. 
(1S47,  Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  faire  l'estimation  prédite,  les  em- 
borneurs  prendront  par  escrit  tous  les  ma- 
tériaux trouvez  sur  le  fond  et  biens,  a 
sçavoir  la  massonnerie  et  toits  par  verges; 
le  bois  par  cents,  les  pierres  de  taille,  et 
vitrées  par  pieds,le  fer  et  plomb,  par  livres, 
l'escrinerie,  et  serrures  par  taux.  (Coût,  de 
Bruxelles,  Nouv.  Coût,  gén  ,  I,  1273.) 

ESCRIGNET,  VOir  ESGRINET. 
ESCRIGNIER,  VOir  ESCRINIER. 

ESCRiGNON,  S.  m.,  petit  écrin  : 
Ung  petit  escrignon.  (1607,  Valenciennes, 
ap.  Lu  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESCRIISON,  voir  ESCBIESON. 

T.  m. 


ESCRiLLANT,  adj.,  qui  échappe  facile- 
ment : 

Les  champions  doivent  avoir  leurs  che- 
veulx  rongnez  au  dessus  des  oreides,  af- 
fin  que  la  longueur  des  cheveulx  ne  les 
priefve  en  aucune  manière.  Et  aussi  doib- 
vent  estre  oings  se  ilz  veullent  affin  d'estrc 
plus  pscn//a«.s  et  pour  mieulx  résister  au 
fait  delà  bataille.  [Cousl.deNorm.,  f°140  r", 
éd.  1483.) 

—  S.  m.,  lieu  glissant  : 

Mais  nequedent  en  escrillant  posas  eals. 
(Liv.  desPs.,  Cambridge,  txxil,  18, Michel.) 
Lat.,  in  Uibrico. 

ESCRiLLER,  cscriler,  verbe. 

—  Neutr.,  glisser,  trébucher  : 
Ne  sai  dire,  se  il  s'abuissa, 

Il  escrilla  ii  mescbauca. 
Mais  il  cbai.  si  se  neia. 

(Rou,  3'  p.,  376,  Andresen.) 

Dilabi,  glacier  et  escriller.  (Gloss.  de 
Conches.) 

Ainsi  que  ledit  Aubery...  s'en  ala  boire 
avec  yceulx,/'eusfesm/fz  assez  près  d'une 
femme...  Il  qui  estoit  courroucié  de  ce 
qu'il  estait  ainsi  escrilez.  (1383,  Arch.  JJ 
128,  pièce  ISl.) 

Jehan  Boier  monta  dessus  ladite  pièce 
de  bois,  et  lors  il  escrilla  de  dessus  pour 
ce  qu'elle  estoit  moillee.  (1451,  Arch.  JJ 
185,  pièce  271.) 

La  planche  estoit  moillee  et  le  moyne  es- 
crilla et  cheutenl'eaue  et  se  noya.  (Chron. 
de  Nom.,  de  nouveau  corrigées,  {"  32  v.  ) 

—  Réfl..  s'échapper  : 

Cil  d'eus  qui  puel  de  la  s'escrille. 

(GuiART,  Roy.  tign..  13007,  W.  et  D.) 

ESCRIME,  S.  f.,  sorte  d'écran  : 

Une  escrime  de  boys  pour  meetre  devant 
le  feu.  (1501,  Invenl.  de  l'Hôtel-Dieu  de 
Beaune,  1874,  p.   144.) 

Pour  .11.  douzaines  de  nottes  et  deux 
douzaines  d'escrimes  servant  a  l'orloge  du 
chasteau  de  Lille,  a  cinq  gros  nottés  et 
escrimes  .VI.  1.  (1597,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Douzaines  de  nottes  tant  a  erochet  que 
aultres  avecq  leurs  escrimes.  (Ib.) 

ESCRIMENT,  VOir  ESCHIEMENT. 

ESCRiMERiE,  S.  f.,  escrimc  : 
Tours  d'esaimerie.  (Duquesne,  Hist.  de 
J.  d'Avesn.,  Ars.  5208,  f»  111  v«.) 

Il  donne  coups  en  l'air  a  droicte,  a 
gauche,  estocades,  estramassons,  avec  tous 
les  coups  d'escrimerie.  (Hist.  Maccar.  de 
Merlin  Cocc,  m,  Bibl.  gaul.l 

ESCRIMIE,  voir  ESCREMIE. 

EscRiN,  s.  m.,  reliquaire  : 

As  Engleis  jurèrent  en  0n 
Sur  l'auler  e  sur  Vescrin 
Que  ja  traisnu  ne  lur  frunt 
Tant  euz  od  lui  serrunt. 

(Coitq.  of  Ire!.,  1109,  Michel.) 

—  Écriture,  livres,  bibliothèque,  ar- 
chives : 

Li  queiz  (un  notaire  de  l'église  de  Rome) 
desiranz  entendre  al  soûl  Deu  laissât 
Vescrin,  il  elliut  une  abie.  (Dial.  St  Greg., 
p.  31,  Foerster.) 

Il  furent  bien  tros  mile,  ce  lesraoigne  ['eserin. 
(Ms.  Richel.   12613,  C  213".) 


Tantost  y  envoia  l'empereur  Odoaire, 
notaire  du  secont  eserin,  pour  procurer  et 
pour  appareiller  les  necessitiîs  l'apostoile. 
(Gr.  chron.  deFr.,  Charl.  le  Chauf,  xi,  P. 
Paris.) 

Anastaise,  garde  des  armoires  et  des  es- 
crins  du  Palais.  (Gr.  Chron.  de  Fr.,  c.  vi, 
P.  Paris.) 

ESCRiNE,  S.  f.,  créneau  : 
As  murs  cl  as  escrines  sont  li  arbelestier. 
(Parise,  XI,  Marlonne.)  Var.,  escrimes  (t.  1886, 

A.  P.) 

ESCRINERIE,  VOir  ESCRIGNERIE. 

ESCRiNET,  escrinnet,  escrignet,  escriniet, 
escrigniet,  s.  m.,  petit  écrin,  petite  cassette: 

Près  de  la  rive  Vescrinet 
Voit  que  ja  est  près  d'arirer. 
(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  161  v".) 

Quatre  escrigjirs  trestous  d'nn  grant 

Fist  li  rois  faire  mainlenanl; 

Les  .n.  avoit  tous  couvers  d'or. 

(G.  DE  Cambrai,   Barlaam,  p.  39,   Meycr.) 

Et  celé  claciele  guardoit 

En  .1.  escrignet  k'il  avoit 

Quan  qu'estevoit  a  monuiage. 

(Mocsk.,  Chron.,  14375,  Reiff.) 
Qui  veult   gésir  en    escrignetz  et  en  an- 
gletz,  et  bien  souvent  estre  mussié  en  terre 
avecques  les  mulos.  (Deguillev.,  Pèlerin, 
de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f  111  r».) 

En  cachette,  en  Ironx  et  angletz 

Venlt  gésir  et  en  escrinetz  (l'argent). 

(Id.,  Trots  pèlerin.,  f  6i',  impr.  Instit.) 
Ehusse  baillié  en  garde  a  mon  bienchier 
seigaour  et  oncle  Mons''.  de  .Moutbeliart 
un  eserin  feré,  ouquel  escrinnet  estoit  une 
certaine  somme  de  florins.  (1363,  Cart. 
Chalon,  2,  39,  dans  les  Doc.  de  la  Suisse 
rom.,  V,  1"'  liv.,  p.  365.) 

Un  petit  reliquiaire  d'or,  en  la  façon 
d'un  escrinet  carré.  (1380,  Inv.  de  Ch.  V, 
2975,  Labartc.) 

Item  un  autre  escrinet  de  broderie  de 
nouuain,  lequel  escrinet  est  petitement 
ferré  d  argent  doré.  (Incent.  de  Cliarles  V, 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

Le  receveur  fait  recepte  de  8  frans3  gros 
qui  furent  trouvez  en  argent  comptant  en 
lostel  de  feu  fieguault  Mariette  en  un  escri- 
gnet en  sa  tasse.  (1383-1383,  B  493,  I»  11, 
Arch.  Meuse.) 

Comme  il  ouvert  son  petit  escrinet  plain 
de  joyaulx.  (Christ,  de  Pis.,  Cilé,  Ars. 
268e,  1°  lOC.) 

Un  escrinet  carré.  (1400,  Pièces  relat.  au 
régne  de  Ch.  VI,  t.  II,p.331,  Douëtd'Arcq.) 

La  suppliante  print  un  petit  escrinet  ou 
forcier  fermant  a  ciel',....  ouquel  escrinet 
ou  forcier  avoit  un  escu  en  or.  (1404,  Arch. 
JJ  158,  pièce  425.) 

UnpetitescrignieJdeciprez.(1412,IIottier, 
Arch.  Grossœuvre  ;  Vn  partage  mobil. 
en  1412,  St  Germain,  p.  26.) 

Apres  deffernia  .Medea  ung  petit  escrinet. 
(L'istoire  de  Troye  la  grant,  ms.  Lyon,  f»  8''.) 

Et  luy  bailla  le  las  que  la  dame  avoit 
fait  de  ses  cheveux,  et  un  petit  escriniet  ou 
il  avoit  plusieurs  anelez  et  diamans,  que 
la  dame  luy  avoit  donnez.  (Chron.  du 
Chastel.  de  Ùoucy,  cité  par  Fauchet,  Orig. 
de  la  lang.  etpoes.  fr.,  p.  123,  éd.  1581.) 

ESCRINIER,  escrignier,  escrygnier,  escrc- 
nier,  s.  m.,  menuisier  qui  fait  des  écrins, 
des  petits  coffres; 

56 


442 


ESC 


Roiripr  di"  la  Ville,  escrimer.  (Livre  de  la 
Taille  de  Paris,  en  1313,  Coquebert.) 

lliohfirt  Vescrignier.  (1327,  Arcb.  JJ  64, 
f»  308  vo.) 

Escriniers  et  faiseurs  de  fourreaux  d'es- 
pee.  (Réfilem.  gén.  pour  la  jurid.  du  prcv. 
des  mardi.,  fév.  1415) 

Escrenier.  (1490,  Roye,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Escrygnier.  (lo34,  Noyon,  ib.) 

Nom  propre,  Escrimer. 

ESCRiNOT,  s.  m.,  petit  écrin  : 

.1111.  grosses  de  boucles  eslans  en  .1.  es- 
crinoi.  (1392,  Inv.  des  biens  d'E.  Marchant, 
Inv.  de  meubles  de  la  mair.  de  Dijon,  Arcb. 
Côte-d'Or.) 

.1.  petit  escrinot  ou  il  a  un  poul  de  feulle 
d'estain.  (AoiJt  13!)6,  Incent.  demeubl.  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arcb.  Côte-d'Or.) 

ESCRIPSEUIl,  voir  ESCRISEOB. 
ESCRIPSION,  voir  ESCRICION. 

EsCRiPTEL,  -  teau,  s.  m.,  petit  écrit  : 

Ed  mon  mcschief  ainsi  plaigoant 
Ravoler  vy  le  coalom  blanc 
Qui  nng  escripleau  m'apporta 
Et  puis  lantost  s'en  revola 
Je  le  desploiay  et  ouvi-y. 
(Degitilleville,   Trois   Pèlerin..    f°  fi8\  imprini. 
Instit.) 

Bosqaaius  en  cest  escriplel 
Est  pour  Taoegliy  de  Cliastel. 

(Pasloralel,  ms.  Broî.,  T  tU  r°.) 
L'autre  après  qui  ne  se  penl  taire 
Si  respondit  cest  escripleau. 
(Vmired.  de  Songecrmx,  i°  l'2  t",  éd.  1530.) 

—  Inscription,  écriteau,  enseigne  : 

Un  reliquaire  qui   est  d'un   gros  balaye 

en  façon  d'un  cuer,  qui  est  soustenu  de.  ii. 

mains  a  un  escriplel  :  en  manière  de  cercle 

on  a  écrit  :  De  canillis   domini  nostri  J.  C. 

(14C9,  Compte  de  A.  des  Essarls,  Pit^c  rel. 

à  l'Hist.  de  Fr.,  XIX,  201.) 

Prévost  nous  n'entendons  pas  Iii^n 
La  cause  de  cesi  e.scnplel. 
(Greban,  Mysl.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f°  207''.) 

ESCRiPTEMENT,  adv.,  pSF  écpit  : 

A  Bonne  foy,  que" tenez 

El  nommez 
Voslre  principal  notaire, 
Escriplement  ordonnez 

Et  mandez, 
Snr  peine  de  vous  desplaire, 
Qn'il  vacille  sans  delay  traire, 

Letlre  faire. 
{Poés.  de  Charles  d'Orl.,  p.  t. 'il,  Champollion.) 

ESCRIPTION,   voir  ESCRICION. 

1.  ESCuiPToiRE,  -  ouere,  s.  f.,  cabinet 
d'étude  : 

Pour  faire  l'escripiouere  Thibaut  d'Ostun, 
.xxvii.  1.  .XI.  s.  .VI.  d.  (I3:tô,  Compte  de 
Odart  de  Laigny,  Arcb.  KK  3»,  f»  293  i°.) 

Pour  faire  une  escriplouere  pour  Thibaut 
d'Oslun,..  pour  faire  une  chambre  néces- 
saire... (Ib.,  1»  293  V».) 

Pour  f  ire  une  cloison  a  une  petite  che- 
minée en  ['escriptotre.  (Ib.,  f"  293  r".) 

Le  suppliant  ala  dessus  le  plancher  de 
i'escriplotre  dudit  de  Lainques,  en  laquelle 
il  avoit  accoustumé  de  mettre  sa  finance. 
(1391,  Arcb.  JJ  141,  pièce  139.) 


ESC 

Un  de  nos  serpens  vint  adjourner  le 
boucher  a  comparoir  par  devant  nostre  vi- 
conte  de  Mousiiervillier  ou  son  lieutenant 
a  son  escriploire.  (1403,  Arcb.  JJ  158, 
pièce  327.) 

Pour  avoir  assis  uns  chasseis  de  boys 
vitri^  de  verre  en  la  petite  escriploire  dudit 
seipneur.  (Oct.  1447,  Compt.  du  B.  René, 
p.  137,  Lecoy.) 

En  V escriploire  du  prevost  ung  petit  cbar- 
lit.  (1485,  Inv.  du  chat,  de  Bouconville, 
Arcb.  Meuse  B  1565.) 

2.  EscRiPTOiRE,  escricloire,  adj.,  qui 
sert  à  écrire  : 

Une  table  escricloire.  (9  av.  1572,  Arch. 
Gir.,  Not.,  Dorleans  212-1.) 

EscRiPTOR,  -  leur,  -  pleur,  scriptor, 
ecrileur,  s.  m.,  écrivain  : 

Senes  l'escrit,  scriplor  nomes. 
(Rom.  d'Herc,  ms.  Oxf.,  Canon,  mise.  450, 

r  111''.) 

Trop  se  diiïerenl  les  ancleurs 
Qui  des  aa^es  sont  eacripleurs. 
(Christ,  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  f"  214  r°.) 

Je  m'en  raporte  aux  escriptcurs. 
{Le  liousierdes  Dames,  Poés.  Ir.  des  xv°  etxvi'  s., 
V,  183.) 

Ces  choses  sont  autorisées  historiale- 
ment  par  un  très  noble  escripteur.  (Le 
Maire  de  Belges,  Illtist.  de  Gaule,  i,  325, 
Stecber.) 

Les  aucteurs  et  escripleurs  rommain»  et 
grecz.  (Triumph.  de  Pélrarq.,  f"  186  v» 
éd.  1531.) 

Cete  faciliié 
Les  eerileurs  a  mis  a  vilité. 
(Jao.  Peletier  dd  Mans,  Louanges,  p.  14,  éd. 
1581.) 
Les  doctes  eerileurs.  {Id.,  ib.,  p.  46''.) 

ESCRiPTURE,  s.  t.,  Cabinet  d'étude, 
étude  de  notaire  ; 

Pour  faire  une  neccessaire  a  Vescripture 
iiiestre  Henry.  (1333,  Compl.  de  Odarl  de 
laigny,  Arcb.  KK  3»,  f»  293  v°.) 

Jehan  Foillet  notlaire  juré  du  seel  et  de 
Vescripture.  (1350,  S.  Pierre  en  Pont,  Arch. 
Loiret.) 

Tabellion  juré  dou  seel  et  de  Vescrip- 
ture. (1369,  Chasteau-Renart,  Arch.  Loiret.) 

En  \'escriplure  du  hault.  (1471-72,  Compt. 
durai  René,  p.  276,  Lecoy.) 

—  Style,  art  d'écrire  : 

Et  n'oseray  jamais  appliquer  main  après 
si  noble  plume,  après  si  haut  bistoiien, 
après  tel   précepteur  de  totale  escriplure. 

(ROBERTET    A    CHASTELLAIN,   ap.    G.    ChAS- 

TELLAIN,  VII,  181,  Kervyn.) 

—  Caractère  : 

Michiel  Friburgier,  Uldarie  Quering  et 
Martin     Granetz    natifz    du     pais     d'Alle- 

maigne sont  veuu.s  demourer  en  nostre 

royaume  puis  aucun  temps  en  ça,  pour 
l'exercice  de  leurs  ars  et  mestiers'de  faire 
livres  de  pluseurs  manières  d'escriptures 
en  mois  et  autrement.  (1311,  Arch.  JJ  143, 
pièce  1321.) 

Item  Vescripture  et  li  seaulx  de  la  pre- 
vosté  de  Maaiay  le  roy  sont  prisiés  par  an 
soixante  et  quinze  sols  tournois.  fl318, 
Arch.  JJ  112,  pièce  6.) 

EscRiPTUREUSEMENT,  adv.,  suivant 
récriture,  sentencieusement  : 


ESC 

Car  Dieu  disl  en  parler  escriplureusement 

Qi.e... 

(Du  r.ueselin,  ap.  Barbazan,  Gloss.  ms.,  Ars.) 

ESCRiPTURiE, scripfMrie,  s.  f.,  écriture. 

Les  vers  a  establis  et  mis  en  scriplurie. 
(Jehan  de  Lansnn,   Uichel.  2493,  f»  15  i'.) 

ESCRiPTURiER,  cscrilurier,  s.  m., 
greffier,  écrivain  : 

Escriturier.  (Voc.  des  mél.,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

ESCRIPVAINË,  voir   ESCRIVAINE. 
ESCRIPVEINIE,  voir  ESCRIVAINIE. 
ESCRIPVEMEXT,  VOÎT  ESCR1VE.MENT. 
ESCRIPVENT,  voir  ESCRIVANT. 
ESCRIPVEUR,  voir  ESCRIVEOR. 
ESCRIPVINERIE,  voir  ESCRIVINERIE. 

ESCRiRE,  V.  a.,  dénombrer,  recenser  : 

Régna  rois  Au^ustns,  qni  fa  crainz  et  prendon, 
11  voust  que  fust  escril  lot  li  mons  environ. 

(Herman,  Bible,  ras.  Orl.  3^.4'"^  f°  1'.) 

~  Lever,  enrôler  : 

Empres  un  seul  delect  il  avoient  escript 
oizetchevauchieespour  faire  .iiii,  guerres, 
et  enfanz  et  vieillarz  contrains  a  ce  .  (Beh- 
SUIRB,    T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  90'.) 

—  Mander  : 

Chil  qui  furent  escript  et  mandé  dou 
roi.  (Froiss.,  Citron.,  11,74,  Kerv.) 

—  Recommander  : 

Je  Froissars  fui  en  Escoce  en  l'an  de 
grâce  1365,  car  la  bonne  roine,  madame 
Philippe  de  Hainnau,  m'escripsi  deviers  le 
roi  David  d'Escoce  et  au  comte  de  Dou- 
glas. (Froiss.,  Citron.,   Il,  37,  Kerv.) 

ESCRisEMENT,  S.  m.,  indication  par 
écrit,  annotation  : 

Mais  ja  les  choses  ki  parleies  sunt  miez 
demosterrai,  se  ge  les  choses  ki  sont  dites 
par  deir.andise  et  par  responsion  devise 
par  lo  soûl  devant  escrisement  des  nous. 
{Dial.  Greg.  lo  pape,  p.  7,  Foerster.)  Lat., 
pra!uotatione. 

ESCRisEoit,  -  seur,  -  pseur,  s.  m.,  écri- 
vaiij  : 

Li  historiographes,  c'est  a  dire  li  escri- 
sierres  des  ancbienes  histoires.  (Bible , 
Maz.  532,  f"  219'.) 

Faus  escriseurs.  (Ib.,  f"  233".) 

Sera  escripseur  vanorant,  (Ores.me, 
Rém.  de  fort.,  Ars.  2671,  f  69  v«.) 

ESCRISSEMENT,  VOir  ESCROISSEMENT. 

ESCRisTALLANCE  S.  f.,  cristallisation  : 

Del  rocher  k'est  dur  curt  un  licur, 
Ele  est  aspre  come  sel  e  si  ad  tel  colnr 
Quand  un  poi  ad  geu  encontre  la  ctialur 
Tiel  devient  come  glace  en  substance  savnr, 
S\  par  ^st  escriytillaiice  hom  n'i  puet  alersur. 
(Th.    de    Kent,  Ceile  d'Alis.,  Richel.   24364, 
f"49  T».; 

ESCRITURIER,  VOir  ESr.RIPTURIER. 

ESCRivAiNAGE,-  ainnage,s.  m., charge, 
fonction  d'écrivain  : 

Et  le  seiremeut  de  ces  baillis  et  de  ces 
escrivains  le  seneschau  peut  et  deit  rece- 


ESC 


ESC 


ESC 


443 


voir  por  lui  ;  et  au  seneschau  deivent  eslre 
tenu  de  ce  qui  moulerii  n  son  office,  tant 
come  il  seront  es  baillées  et  es  escri- 
vainnages.  {Lie.  de  J.  d'Ibelin,  ch.  rxLVi, 
Beugnot.) 

ESCRivAiNE,  -  ainne,  escripv.,  fém.  de 
escrivain  : 

Je  suis  mauvaise  escripoaine.cotnmcvoui 
povez  veoir  par  ceste  lettre.  (Troilus, 
Nouv.  fr.  du  XIV',  p.  J68.) 

Jehanne  ['escripvaine.  (1396,  Arch.  S 
116,  pièce  3  ) 

ESCRivAiNiE,  escripveinie,  s.  f.,  greffe  : 
Plusieurs  fermes  de  Videroyal,    comme 

la  baillie, l'exécutoire  et  l  escripveinie. (iiOl, 

Arch.  JJ  156,  pièce  302.) 

ESCRivANT,  -  ipvant,  ■  ivent,  -  ipvent, 
s.  m.,  écrivain  : 

A  ses  baillius  et  a  ses  escrivens.  {Chron. 
d'Ernoul,  p.  225,  Mas-Latrie.) 
Escrivenl. 

(Gadt.  d'Arr.,  Eracl.,  ms.  Turin,  f  15  r".) 

Priiez  Dieu  pour  Vescripvent  lequel  est 
celestin  a  Metz.  {Vie  de  Ste  Febronie,  Ri- 
chel.  2096,  f'  57  r».) 

CoUart  Vescripvent.  [Test,  de  1438,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Paie  a  Malhius  de  Hurpy  escripvant  pour 
avoir  escript  l'office  de  la  messe.  (Compte 
de  1559,  S.  Amé,  liasse  XI,  Arch.  Nord.) 

ESCRIVE,  s.  f.,  tête  de  chardon  : 
De   la   navee  de    fruit,    de   porions,  de 
oingnons.de  escrives,  de  païens,  ou  en  doit 
nient.  (  Wienage  de  mess.    Reiniers  de  S. 
Amant,  Tailliar,  p.  484.) 

ESCRIVEMENT,  escripvemeut,  s.  m., 
action  d'écrire,  écriture  ; 

Escrivement  de  Chartres  fauses.  {Hagins 
le  Juif,  Richel.  24276,  f°  41  V.) 

Divinemens  par  metaulz,  par  cire,  par 
pain,  par  escripvemens.  (Oresme,  contre  les 
Divinat,  llichel.  994,  f»  29».) 

0  tu  homme  de  Dieu,  suis  justice,  pitié, 
foy,  charité,  passience,  debonnaireté  et 
bon  escripvemeut  de  foy.  (P.  Ferget,JVomî). 
Test.,  f»  200  V»,  impr.  Maz.) 

ESCRivENDE,  s.  1.,  Celle  qui  écrit  : 
As  celerieres  et  as  escrivendes.  (Règle  de 
Citeaux,  ms.  Dijon,  f"  85  r».) 

ESCRIVEOR,  -  eur,  -  ur,  escripveur, 
s.  m.,  écrivain  : 

Escrivur,  scriptor.  (The  treatise  de  ulen- 
silibus  0/  Alexander  Nerkam  (ol  thetwelfth 
century),  p.  116,  Wright.) 

Et  des  princes  lears  cnnseilliers, 
Leurs  escrivfurs,  leurs  cliaoceliers. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  60i,  f  196  r".) 

Brief  escripveur.  (J.  Lagadeuc,  Cathol , 
éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl.  Quim- 
per.) 

Tant  de  sortes  d'escrineurs.  (Disc,  de 
Gaspar  de  Colligny,  Michaud.) 

Voyant  entre  nous  telle  foison  d'excel- 
lents" eacriveurs.  (Du  Verd.,  Bibl.  fr., 
pref.,  éd.  1S80.) 

Ainsi  voit  on  souvent  que  beaucoup  A*e^criveurs 
Descouvrent  leurs  désirs,  descouvrint  leurs  labeurs. 
IVauq..  Art.Poel..  III,  éd.  1612.) 
Ces  escriveurs  a  journée   n'ont   chanté 
leurs  mérites  qu'a  proportion    de  l'argent 


qu'ils   en    avoient  receu.  (Sully,    CEcon. 
roy.,  ch.  lxxxiv,  Michaud.) 

EscRiviNERiE,-  ipvintrie,  s.  f., greffe: 
Rue  de  VEscripvinerie.  (1543,  Pap.  de  la 

cherche  d'Orl.,  ("   62  v,   Arch.  Loiret,  A, 

362.) 

ESCRO,  voir  ESCROE. 
ESCROAITIER,  VOif  ESCHARGAITIER. 

1.  ESCROE,  -  eue,  escro,  s.  f.,  écrou  : 
Pour  une  viz   et  escroue  au  pressouer. 

(Compt.   de    l'host.    D.  d'Orl  ,    1392-1400, 

f»  127  v,  llôpit.  gén.  Orléans.) 

La  clon.lie  qui  point  ne  se  muet 
Corn  les  coDtrepois  et  les  roes. 
Qui  lous  dis  vont  par  leurs  ^scroes. 
Ko  tournant  jusqu'à  certaine  beure. 

(EusT.  Desch.,  Pues.,  Richel.  840.) 

L'escroue  de  la  vis.  (Besson,  Cosmolabe, 
p.  303,  éd.  1567.) 

Par  le  moyen  de  la  clef  la  vis  tourne 
dans  une escroae. (Paré, XIV, 7,Malgaigno.) 

ESOROE,  esckroe,  escrohe,  s.  f.,  déchi- 
rure, lambeau,  morceau,  bande  : 

La  muele  0ert  des  pies,  si  a  fait  mainte  rscroe  ; 
Mainte  pierre  en  abat,  des  fers  a  tôt  la  hoe- 

(lien,  de  Montaub.,  p.  402,  Michelanl.) 
En  faiant  11  ont  fait  les  ronces  mainte  escroe 
De  sa  robe,  et  la  dame  entour  li  la  renoe. 

(Berte,  844,  Scheler.) 

Il  est  bien  droiz  que  en  les  loe  (les  bouchers) 
Que  d'ax  vient  mainte  boene  escroe. 
(Des  Bocliicrs,  ap.  Jub.,  Pièces  du  ms.  de  lierne 
354,  p.  24.) 

Li  mestres  du  mestier  devant  dit  puet 
prandre  et  arester  toutes  escrocs,  soit  de 
cuirieii,soit  de  lange,  seurqui  il  lestruisse, 
dessi  adonc  que  cil  seur  qui  elles  seront 
trouvées  ait  amené  son  garantisseur.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  1°  p.,  lxxvi,  8,  Les- 
pinasse  et  Bounardot.) 

Nul  garnement  de  ventres,  de  braieus 
ou  de  creistes,  de  croupes,  de  gorges  ou 
d'escroees  ne  doivent  riens  de  tonlieu.  (1d., 
ib.,  2'  p.,  XXX,  16.) 

Que  nus  ne  puisse  fere  cote  ne  gamboi- 
son  de  tele  dont  l'envers  et  l'endroit  ne 
soit  de  tele  noeve,  et  dedenz  de  coton  et 
de  plois  de  toiles,  et  se  einsiques  est  qu'il 
soient  dedenz  d'escroes  l^'e  pour  lour  sere- 
nienz  que  il  n'i  metent  escroe  de  tele  dont 
l'aune  n'ait  couslé  .vill.  den.  au  moins. 
(Ordonn.  sur  les  met.,  xi,  à  la  suite  du 
Livre  des  met.,  éd.  Depping,  p.  370.) 

Il  demanda  une  escroe  de  parchemin,  si 
escreissit  Joban.  (.Maurice,  Serm.,  ms. 
Poitiers  124,  f°  47  v°.) 

Ne  doit  aucun  drapier  porter  ou  faire 
porter  ses  draps  ou  escrocs  tistre,  fouler, 
ne  laver  hors  de  ladicte  ville  de  Rouen. 
(1378,  Ord.,  vi,  365.) 

Et  si  n'avoit  riens  fait  fors  que  travilliet 
son  corps  et  ses  gens  et  courut  une  petite 
escroe  dou  roiaume  de  France.  (Faoïss., 
Chron.,  III,  380,  Kerv.) 

—  Morceau  de  parchemin,  cédule, 
charte,  registre  : 

Mes  pères  me  balla  .nu.  paire  d'escroes 
saielees  de  son  saiiel.  (Li  Contes  dou  roi 
Couatant  l'Emper.,  Nouv.  fr.  du  xiil"  s., 
p.  23.) 

Li  bielle  pucielle  fille  l'Enpereour  vint  a 
ses  chofres,  et  en  trait   une  des  escrohes 


saielees  ke  ses  pères  li  avoit  laisies.  (Ib., 
P-  24.) 

Et  si  est  moult  tosl  retournée 
A  tout  i'e^croe  saieli'C. 
(De  l'Emper.  Cousiant,  a99,  Romania.  VI,  p.  167.) 

Vous  avcs 

Don  volt  parcemin  saielet 
0  le  vos  pitres  vous  a  donet 
Pluiseurs  escroes  grant  pieça  : 
Et  pour  çou  le  vous  saiela 
Que  vos  lettres  en  fesissies 
Saucnn  besoing  en  enssies. 

(Ib.,  38fi.) 

Li  rois  s'en  ala  vers  l'autel  et  mist  de- 
sus  une  escroe  ou  cil  respons  estoit  escriz. 
(Chron.  de  S.-Den  ,  m?.  Ste-Gen.,  f»  2i0^.) 
Var.,  escro,  éd.  P.  Paris,  m,  156.) 

Nous  avons  veu  une  escroe  ou  cedule 
signée  d'un  petit  signet  de  cire.  (1320, 
Arch.  K  40,  pièce  35.) 

Chascun  notayre  sera  tenu  chascun  mois 
a  faire  .it.  escroes  des  lettres  qu'il  aura 
faites.  (1320,  Arch.  K  40,  pièce  23.) 

Si  comme  il  appert  par  cedules  ou  escroes 
bailliees  aus  créanciers.  (1345,  Ord.  de  Ph. 
de  Val.,  Arch.  mun.  Rouen,  tir.  2,  n"  7.) 

Pour  quelconques  lettres,  cedules  ou 
escroes  que  le  dit  prieur  en  eust  ou  ait. 
(1358,  Arch.  K  47,  pièce  54) 

Des  escroes  de  la  dicte  despense.  (1365, 
66,  Compte  de  la  D.  d'Anj.,  Arch.  KK  241, 
f»  1  r».) 

Plusieurs  biens,  comme  blez,  vins  et 
autres  choses  pris  de  plusieurs  bonnes 
gens,  auxquelz  pour  ce  que  paiez  n'estoient, 
eussent  esté  faites  et  baillées  plusieurs 
cedulles  ou  escroes.  (1367,  Arch.  JJ  97, 
pièce  406.) 

Une  escroe  de  parchemin.  (1399,  Cart. 
Esdras  de  Corbie,  Richel.  1. 17760,  t°78  v».) 

Et  se  plus  et  par  autre  voie  il  est  trouvé 
que  j'en  liengne,  je  le  adveue  tenir,  et  en 
obeys  bailler  escroe  et  dénombrement  suf- 
fisant. (1402,  Denombr.  du  Baill.  de  Caux, 
Arcn.  P  303,  f»  62  r°.) 

Et  ay  nommé  le  premier  estât  des  pane- 
tiers,  et  ensuyvant  la  reigle  des  escroes, el 
des  ordonnances  faictes  en  la  maison  de 
Bourgongne,  de  plus  de  cent  ans  passez, 
doibt  estre  le  panetierle  premier  nommé. 
(Ol.  de  la  .Marche,  Estât  de  la  maison  de 
Charles  le  Hardy,  Du  premier  estai,  Mi- 
chaud.) 

Et  un  moult  honneste  escuyer,  nommé 
Philippe  de  Sasa,  fut  mon  compaignon  en 
iceluy  estât,  par  demy  an,  selon  et  par  la 
manière  que  sont  comptes  la  plus  part  des 
nobles  hommes  par  les  escroes,  et  selon  la 
coustume  de  la  maison  de  Bourgongne. 
(Id.,  Mém.,  I,  33.) 

Philinus  monstroit  par  escroues  de  sa 
despense,  et  papiers  journaux  de  sa  mai- 
sou,  que...  (Amyot,  Prop.  de  table,  1.  VI.) 

—  Morceau  de  diverses  choses,  provi- 
sion : 

Viegne  tost,  ja  ne  deraort  plus, 
Sor  la  charele  a  quatre  roes. 
Moult  troveroez  bones  eschroes 
En  cesle  lerre. 
(EvRAT.  Genèse,  Ricliel.  1-2457,  i'  105  v».) 
Et  Jhesn  Crist  revint  as  soes 
Ou  il  trova  megres  escroes. 
Qui  de  pechié  erent  chargiees. 

(Id..  ib.,  f  91)  v°.) 

—  Por  .1.  petit  d'escroc,  pour  peu  de 
chose,  facilement  : 


444 


ESC 


ESC 


ESC 


Faire  et  défaire  pnet  por  .i.  petit  A'escroe 
Atcc  ses  cardioaus  qui  sont  entor  sa  roe. 

(Dit  des  Mais,  Richel.  21432,  f  139  r».) 

—  Sans  escroe,  sans  difiBculté,  sans  re- 
tard : 

Et  si  doit  on  tondis  dn  pot  verser 
Vin  es  Taisseanlx,  l'un  l'autre  requérir  ; 
Les  reqnerans  y  doivent  obéir, 
Sans  refuser  tout  boire  et  sans  escroe. 
(E.  Desch.,  Poés.,  Richel.  8iO.  f»  241  r».) 

EScnoELE,  escrouelle,  s.  f.,  morceau  ? 

Ele  ne  pot  tenir  as  mains 

Escroele,  drape!  ne  pieche 

Qn'ele  n'i  akeuse  et  asieche  (au  mantel). 
(De  le  vielle  Truande,  liichel.  2168,  !'  239  r°.) 

Escrouelles  de  laines.  (1336,  Arch.  admin. 
de  Reims,  u,  743,  Doc.  inéd.) 

escroeiLlier,  voir  Esbooillieb. 

EscuOERiE,  escrouerie,  s.  f.,  enregistre- 
ment : 

Ils  ne  signiffieront  a  personne  niillf  de 
cour  de  quelconque  estât  ou  condition 
qu'elle  soit  les  adventures  qui  esclierront 
en  leurs  receptes  comme  mainmortes,  es- 
croueries  et  autres  revenues.  {Ordonn. 
pour  l'instruct.  des  Receo.  du  Roy.,  Resist. 
du  Parlera.,  1317-1340,  ms.  Louvre  12o3\ 
f  131  r".) 

Comme  mainmortes,  escroeries  et  autres 
revenues.  (J6.,  f°  127  r°.) 

ESCROET,  escrouet,  s.  m.,  rôle,  rouleau, 
cylindre  : 

Chescun  part  del  terre  soit  per  soit  sole- 
ment  escript  en  un  petit  eserouel,  et  soit 
covert.  (LiTTL.,  Inslit.,  246,  Houard.j 

ESCROETE,  escrouetc,  -  owete,  s.  f.,  rôle, 
rouleau  : 

Les  quellez  personnez  ont  met  en  escri 
chascun  en  une  escrowele  de  parchemin. 
(Sam.  av.  divis.  des  apost.  1322,  Cart.  de 
Metz,  ms.  Metz  751,  f»  10  r».) 

—  Quartier  d'une  ville  : 

De  la  taille  en  Vescroetle  don  Markiet.  — 
Tout  cil  et  toutes  celés  ke  suut  manant  eu 
VescroeUe  dou  Markiet.  (1235,  Ban  de  Douai, 
Tailliar,  p.  212.) 

Li  eschevin  qui  seront  prenront  dans  les 
quatres  escroetes  de  la  dicte  ville  (de 
Douai)  en  chascune  quatre  hommes  et  cil 
seze  hommes  qui  jurront  en  haie  devant 
les  eschevins  que  il  feront  bien  et  loia)- 
mentleur  ofSce  au  prosfil  de  la  dile  ville. 
(1310,  Lelt.  de  Ph.  le  Bel,  Lille,  Arch.  JJ  46, 
pièce  130.) 

Quatre  jours  après  ce  que  eschevin  seront 
renouvelé,  li  seze  homme  qui  auront  esté 
l'nnee  devant,  qui  isteront  de  leur  office 
esliront  es  quatre  escroeles  de  la  dite  ville, 
en  la  fourme  dessus  dite,  autres  seze 
hommes  qui  retenront  et  Kouverneront  le 
dit  office.  (1311,  Arch.  JJ  46  f  79  r»,  Ord., 
XI,  423.) 

—  Dépendance  iininédiate  : 

Toutes  causes  criminelles  se  demainent 
en  la  terre  et  seigneurie  de  Mortaigne  par- 
devant  les  bailly,  pers  et  hommes  de  fiefs 
du  seigneur  ou  haults  justiciers,  n'est 
celles  de  la  ville  ;  eschevinage  et  escroetle 
de  Mortaigne,  qu'elles  se  peuvent  pareille- 
ment démener  pardevant  justice  et  esche- 
vins.  {Coust.  de  Sainct  Amand,  ms.  ap- 
parten.  à  M.  Baligand  de  Mortagne  (Flandre), 
p.  110.) 


Cette  signirication  se  rencontre  encore 
dans  des  actes  du  xviii"  siècle  et  s'est  con- 
servée à  Mortagne  en  Flandre  jusqu'à  la 
Révolution  : 

Il  Les  villagi's  de  VEcroiiette  de  Mortagne 
(sont):  Flines,  Rouillon.Rœux,...  •  (Lettre 
de  M. M.  de  Bernières  et  Doujat,  commis- 
saires français  aux  conférences  de  Lille  en 
1716,  d  Monsieur  le  Duc  de  Guiche,  citée  par 
Le  Glay,  Bulletin  de  la  Commission  histo- 
rique  du  département  du  Nord,  V,  53) 

ESCROFE,  voir  ESCREFE. 
ESCROGAITE,   VOir  ESCHARGAITE. 
ESCROIER,  S.   m.  f 

Ce  mot,  dit  Coquebert,  se  trouve  deux 
fois  dans  le  Livre  de  la  Taille  de  1313.  Si- 
gnifle-t-il  écrivain  f  on  trouve  escroe  pour 
rôle  d'écriture.  A-t-il  quelque  rapport  à  la 
profession  de  drapier,  escroue,  pièce  de 
drap,  escrouet,  cylindre?  ou  à  la  métal- 
lurgie, écrouir,  battre  un  métal  à  froid  f 

EscuoiRE,  V.  a.,  emprunter  : 
Il  me  doit,  sire,  qne  d'argent  qae  d'or  fin 
Bons  mile  mars,  sire,  ce  Dex  m'aisl, 
Qne  i'ai  escritt  par  la  rairable  cit 
Dont  engagais  mon  palais  signori. 

(Les  Loh.,  Richel.  19160,  f»  32''.'! 

Cf.  ACROIRE. 

1.  ESCROis,  -  oiz,  escreis,  s.  m.,  sur- 
cens, OU  crois  de  cens,  désignait,  par  op- 
position au  cens  primitif,  une  seconde 
rente,  dont  le  tenancier  grevait  sa  terre 
ou  sa  maison  déjà  chargées  du  cens,  tan- 
tôt au  profit  dn  seigneur,  tantôt  an  pro- 
fit d'un  étranger  : 

En  escrois.  (Reg.  pet.  M.  S.  M.,  f"  SOr".) 
Par  manière  à'escroiz.  {Cartul.  de  S.  Lô, 
p.  613.) 

—  Escrois  de  mariage,  accroissement  de 
biens  par  suite  de  mariage  : 

Ne  de  don  pour  les  noces  ne  de  douaire 
ne  (\p,  escreis  àe  mariage.  (Vend.  av.  prin. 
1287,  Chap.  de   Bay.,  n»  193,   Arch.  Calv.) 

2.  ESCROIS,  escroiz,  escroix,  ecroix,  es- 
c.rox,  s.  m.,  coup  de  tonnerre,  bruit  subit 
et  éclatant,  comme  celui  du  tonnerre, 
coup  retentissant,  fracas  ; 

Tel  eserois  fist  al  eaiement 
Gomme  chaisnes  qui  ciet  par  vent. 

(Wacb.    Urul,    11942,   Ler.  de  Lincy.) 
Des  lances  i  est  granz  V escroiz. 
(Chrest.,  Erec  et  En.,  Richel.  1120,  f»  9'.) 

Et  li  escQ  hurlent  ens"mble 
El  li  hiaume,  si  qu'il  resemble. 
De  Vescrois  que  it  ont  doné. 
Qu'il  enst  molt  forment  toné. 
(Id.,  Chevalier  de  la  Charrelle,p.   100,  Tarbé.) 
Si  qu'il  resamble 
Des  escrois  qu'il  ont  doné 
Qu'il  eust  moult  fort  tooé, 
Qu'il  n'i  remest  estrier  ne  cenjle. 

(Id.,  ib.,  Vat.  Chr.  I'i25,  f»  15''.) 

.\usi  qne  s'il  deust  tonner 
Ot  .1.  escrois  et  si  tressant. 
(Du  roi  Guillaume,  ap.  Michel,  Chron.  angl.-norm., 
111.  12.) 

Foudres  envoie  et  escrois, 
Et  tous  iceus  degasleras. 

(Lib.  Psalm.,  Gif.,  p.  354,  Michel.) 


Si  vint  .1.  si  grant  escroir  de  hait  que  il 
me  fuist  avis  que  toz  li  firmamenz  fuist 
cheuz.  (S.  Graal,  Richel.  2453,  t°  3  v».) 

Si  vint  uns  si  grans  escrois  d'en  haut. 
{Ib.,  ms.  du  Mans  334,  f»  2'  ) 

Si  tonna  autresi  comme  uns  escrois  de 
tonnoire.  {Ib.,  Il,  21,  Hucher.) 

Li  escrois  de  la  vois  li  ot  si  la  teste  es- 
tonnee  que...  {Artur,  ms.  Grenoble  378, 
f"  15^) 

Apres  Ini  vont  tontes  ensemble  (les  brebis) 
Quant  bon  li  est  si  les  assemble 
Eles  connoissent  bien  sa  Toiz 
Et  sa  parole  et  ses  escroiz. 
(GiFF.,  .VII.  est.  du  monde,  Richel.  1526,  f  70M 
Renart  ont  en  l'eve  lancié, 
Au  par  cheoîr  an  escroiz  tist. 

(Renart,  24282.  Méon.) 

Canes  qui  font  se  grans  escrois  a  ardoir, 
(Lit),  de  M.  Fol,  cxix,  Pauthier.) 

Ripn  samble  qu'il  eut  tonné 

Des  grant  escroit. 
(J.  Bretel,  Tourn.  de  Chauvenci,  521,  Delmotle.) 

Li  une  route  l'autre  fier 

Si  rastement,  que  nuls  esciois 

?ie  poist  faire  tel  e.scrois. 

(Id.,  ib.,  4084.) 

De  lonc  pot  on  oïr  Vescrois 
Des  grans  cox  k'il  donna  Dagart. 
(Sarrazin,    Rom.    de   Ham,  ap.  Michel,  Hist.  des 
Ducs  de  Norm.,  p.  300.) 
Tel  voiz  et  tex  escroix  oirent 
QuQ  por  pou  qu'il  ue  g'enfoireot. 
^Pean  Gatineau,  Vie  de    S.  Martin,   p.  43,  Bour- 
rasse.) 

Grant  escrois  furent  ois  par  tout  le  pais 
ausi  com  de  fust  de  granz  aubres  qui  tré- 
buchassent par  force  de  vent.  [Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  48''.) 

Ces  alees  fondirent  tout  a  un  fais  et  do- 
uèrent si  grant  escrois  que  tuit  cil  qui  ou 
paluis  estoient  orent  a  grant  paor.  (Ib., 
f°  168''.) 

Seront  en  l'air  escrois  et  vois  horribles. 
{Ib.,  f  291''.) 

Un  grant  brandon  de  feu  cheut  du  ciel 
tout  ardant  en  grans  escrois  et  en  grans 
tonnerres.  {Grand.  Chron.  de  France,  IV, 
6,  P.  Paris.) 

Et  seront  ois  en  l'air  escrois  et  voix  hor- 
ribles qui  espoventeront  les  cuers  de 
ceux  qui  les  orront.  {Ib.,  Gestes  au  bon  roy 
Phelippe,  I,  xxi) 

En  l'aube  du  jour  apparant  se  feri  sou- 
dainemi  nt  a  grant  tumulte  et  a  grant  es- 
crois. {Ib.,  II,  XII.) 

Out  si  grant  escrois  de  foudre  que... 
{Chron.  deFr.,  ms.  Berne  390,  f»  28'=.) 

Estes   vos  soudeemant  un  escrox  sor  li 
en  l'air.  {Hisl.  Carol  ,  Ars.  S29I,  p.    103»  ) 
l.i  navré  de  tel  gnise  braient 
La  ou  l'un  sue  et  l'antre  tremble 
Que  Vescrois  d'eus  tempesle  semble. 

(GiUART,  Roy.  lign.,  136'2,  \V.  et  D.) 
Lors  roissiez  trompes  tentir 
Entre  la  vile  et  mer  salée. 
Sus  le  mont  et  en  la  valee. 
Et  tabourz  dont  Vescrois  grandist. 

(Id.,  ib.,  17238.) 

Instrumenz  liez  escrois  redonnent 
Ans  cops  espoventables  rendre 
Comme  se  le  ciel  deust  fendre. 

(Id.,  ib.,  t.  I,  p.  100,  Bnchon.l 
Lors  lor  qncuioul  luit  sus  parmi  .i.  pré  licrl'U  ; 
Monlt  i  ot  grant  escrois  quant  il  i  sunl  venu. 
(Ono.i  de  Maience,  8963,  A.  P.) 


ESC 


ESC 


ESC 


445 


Deicent  aussi  com  nns  escrois. 

(Jeh.  de  Meunc,  Très.,  597,  Méon.) 


Un  ecroix  de  bois.(BELON,  Nal.  des  oys-, 
3,  XV,  éd.  ISoS.) 

3.  ESCROIS,  S.  m.,  délour  : 
Vous  leores  oesle  voie  a  désire 
Tout  simplement,  sans  faire  escrois. 
(Sarrazin,    Rom.    de   llam,  ap.  Micliel,  Hisl.  des 
Ducs  de  Horm.,  p.  249.) 

EscRoissANCE,  S.  f.,  accroissement  : 

En  excroissance  des  aultres  Ses.  (1277, 
Conflans,  163,  Arch.  Meurthe.) 

Avecques  le  nombre  de  cent  bestes  a 
laine,  lesquelles  bestes  nous  recueildrons 
le  proufBt  et  escroissance.  [Beg.  de  S.  J.  de 
Jér.,  Arch.  MM  34,  f  H3  r°.) 

Li  délit  corporel,  pour  cou  k'engrangiet 
et  continuel  font  escroissance  del  abit  et  de 
le  disposition  natiirele,  sont  anuiable.  {Li 
Ars  d'amour,  II,  243,  Petit.) 

En  bruieres  et  en  escroissances  de  mort 
boys.  (1452,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux, 
Arch.  P  294,  reg.  4.) 

1.  ESCRoissEME.NT,  cscreissemeut ,  es- 
cressement,  s.  m.,  accroissement  : 

Et  il  advient  tant  que  il  pleuve 
Que  l'eaue  deviengae  si  fort 
Que  petit  a  petit  aport 
Terre  qni  a  la  tienne  joipne 
Et  la  tienne  croisse  et  aloin^ne, 
VescroissemenI  te  doit  remaindre. 
(Liv.  des  inslit.  des  drois  appelle  lastitule,  irnnslat. 
de  lût.  en  fr.,  f  21''.) 

Consideranz  de  faire  le  profit  de  nos  et 
de  nostre  yglise  et  Vescroissement  de  nos 
hommes  et  des  habitanz  de  nnsire  vile  de 
Chaigne.  (Fév.  1291,  Ch.  de  Hvg.  abbé  de 
S  Bénigne,  Arch.  C.-d'Or,  H,  St  Bénigne, 
Chaignay.) 

Item  les  griages  de  la  cbastellenie  de 
MeuUent  excepté  Vescressement  qui  se  es- 
tant es  fiez  et  arrerefiez  et  es  teneures  de 
Laroche.  (1298,  Dupuy,  cxxxiv,  46,  Ricliel.) 
Et  donnons  a  la  dicte  damoisele  pour  et 
a  cause  dou  dit  mariage  et  en  Vescroisse- 
ment d'icelui  diz  mille  lib.  tourn.  (1334, 
Cart.  de  Guise,  Richel.  1.  17777,  f»  127  v.) 
Des  loyers  d'aucunnes  maisonnettes  que 
madame  a  fait  acheter  de  nouvel  pour  es- 
croissement  faire  pour  ledit  hostel.  (133S, 
Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3% 
f"  287  v°.) 

En  la  faveur  et  escroissement  de  sainte 
église.  (30nov.  1367,  Ch.  du  bailli  de  Mante, 
Celest.  de  Limay,  Cens  dus  à  Tournv, 
Arch.  S.-et-O.) 

A  la  descharge  el  escroissement  de  nostre 
domaine.  (1386,  Ord.,  vil,  158.) 

Escroissement  de  bi^n.  (Courcy,  Hist.  de 
Grèce,  Ars.  3689,  f»  83\) 

Par  la  congnoissance  que  il  avoit  de  la 
naissance  et  escroissement  des  estoilles. 
{Chron.  et  hist.  sainte  et  prof.,  Ars.  3315, 
f»  129  r».) 

Car  de  l'humain  escroissement 
Certes  plus  ne  m'entremellré. 

(ilist.  du  net  Tes!.,  3038,  A.  T.) 
Mon  royaulme  soit  maintenu 
Et  tousjonrs  prongne  escroissement . 

(/*.,  7295.) 

—  Fig.,  comme  gonflement  : 
La  .V.  branche  d'orguill  est  vaine  gloire, 
c'est  foie  plesance  de  vaine  loenge,  quant 


l'en  sent  en  son  cuer  aucun  escreissement 
de  cen  qu'il  est  ou  quide  estre  loez  d'au- 
cune chose.  (Laur.,  Somme,  ms.  Soiss.  210, 
f40=.) 

2.  ESCROISSEMENT ,  escrissemcnl,  es- 
crousement,  s.  m.,  bruit  strident,  grince- 
ment : 

Li  leon  qni  est  si  hardiz 
Porte  tôle  sa  force  el  piz. 
Quant  alains  est  do  veneor 
De  son  espee  a  grant  poor 
Kscrousemenz  des  roes  crient. 

(GiiiLLAHME,  Best.  diiK,  21!),  Illppeaii.) 
Iqui  sera  paors  et  escroissemeitz  de  dcnz. 
(Maurice,  Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f»  38  r".) 
Hurlemenz  et  escroissemenz  de  denz.  (Le 
Miroir  de  iame,  Maz.  809,  f»  199''.) 

Et  pran  manière 

De  bien  sonslenir  la  charnière 
De  l'uis,  en  tournant  saigement, 
Sanz  noise  et  sanz  escroissement . 
{J.  Le  Fevre,  la  Vieille,  I.  II,  v.  3031,  Cocheris.) 
Et  sentirent  dedens  le  temple  aucuns  es- 
mouvemens  ctescroissemens,  et  oyrent  vois 
soudainement  disant...  (Légende  dorée,  Maz. 
1333,  f»  117'.) 

Et  quant  il  fut  deslié  il  s'en  ala  a  grant 
escroissement  ullaut.  {Ib.,  f"  211''.) 

Ilec  sera  pleur  et  escrissement  de  dens. 
(P.  Ff.rget,  JVoMi).  Test.,  t"  10  r»,  impr. 
Maz.)  Impr.,  estrissement. 

Ilec  sera  pleur  et  escroissement  de  dens. 
(Ib.,  f"  19  r".)  Impr.,  estroissement. 

ESCROissEis,  escroseis,  s.  m.,  fracas, 
vacarme  : 

De  buisines,  de  cors,  grans  li  escroissels. 
(Roum.  d'.[ti.t.,  !"  24%  var.,  Michelanl.) 
La  a  si  granl  escroseis, 
Que  la  noise  et  les  froiseis 
Et  le  hurteis  des  escos 
Ot  on  une  liée  el  plus. 

IDurmnrs  le  Gallois,  8383,  Steogel.) 

ESCRoissEUR,  S.  m.,escroisseresse,excr., 
s.  m.  et  f.,  celui,  celle  qni  accroît  : 

Auctor,  escroisseur  ;  auctrix.  excroisse- 
resse.  (Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7679.) 

EscRoissiR,  verbe. 

—  Neutr.,  craquar,  pétiller,  faire  explo- 
sion ; 

Et  grans  dragons  volans  qui  font  l'air  escroissir. 
(Roum.  d'Mi.r.,  !"  Sf*,  var.,  Michelant.  ) 

—  Réfl.,  grincer  : 

Hz  s'escroissirent  spuT  moi  par  leur  denz. 
(Psaiit.,  Maz.  238,  f"  42  v.) 

1.  ESCROisTRE,  V.  n.,  craquer,   faire 
un  bruit  strident,  pousser  de  grands  cris  : 
Venoitnns  vens  si  angoisseus  et   si  fors 
que    toutes  les  feneslres    et  li   huis   et   li 
palais  pechooienl  et  escroissoient  si  dure- 
ment... (S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f  13''.) 
La  peuis&ies  oir  grans  bruis, 
Et  femmes  escroistre  et  lencbier, 
Et  le  bon  vassal  manechier. 
(Ois/  d'ignaures,  Kichel.  1533.  f»  486  V.) 
.le  escroislrai  sus  vous  comme  le  char 
chargié    de    fain.    (GuiART,   Bible,    Amos, 
ms.  Ste-Gen.)  Lat.  :  Stridebo  subter  vos. 

Cruscire,  escroislre.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

—  Act.,  faire  éclater,  briser  : 


Le  mur  ont  depecies,  les  qnarrels  vont  oslant; 
Le  ciment,  le  moilon  a  picois  escroisant. 

(Conq.  de  Jerus  ,  42n3,  Hippeau.) 
Tant  cora  haicbe  li  dure  en  va  sour  eus  le  pis. 
Mais  li  fust  est  brisiez  et  li  fers  escroissis. 

(Veus  dou  paon.  Richel.  1534,  f  59  v".) 

—  Inf.  pris  subst.,  coup  de  tonnerre  : 

Escroistre  de  tonnoirre. 

(Dicl.  popul.,  Richel.  837,  f  225''.) 

2  ESCROISTRE,  escroilre,  escreislre,  es- 
n  eitre,  escrastre,  verbe. 

—  Act.,  accroître,  augmenter,  élever  : 
Por  eus  anierai  lor  parenz 

E  esereislrai  mais  a  ma  vie. 

(Bev.,  D.  de  Norm.,   II.  9719,  Michel.) 
Des  noz  aveirs  senz  uni  mentir 
Les  quide  escreilre  e  enrichir. 

(In.,   ib..  II,  89S2.) 
Cil  que  vous  i  vodreiz  amer 
E  escreitre  et  alever, 
Cil  1  aura  joie  e  honor. 

(1d.,  ib.,  II,  10703.) 
Pour  ton  non  escroislre  et  essaucier    (S 
Graal,  ms.  Tours  915,  1»  19».) 

Dont  sont  les  mauvaises  ligniees 
Escreues  el  essauciees. 

(Btancandin,  Richel.   19132,  f  174".) 
Que  on  puet  escrasire  lou  vendage  d'une 
obole.   (12fi9,    Charte  de   Charmes,   Arch. 
Meurthe,    Très,    des    Ch.     de    Lorr.,    lay. 
Charmes-sur-Mos.,  n''38.) 

Que  je  ne  puis  escroilre  outre  lai  tierce 
partie.  (1294,  Commune  de  Dijon,  Richel.  I. 
9873,  f"  4  v.) 

D'une  aussi  graut  victoire  escreul  il  son 
nom  et  sa  louenge  une  aultre  fois  qu'il 
vint  devant  Laigny  sur  Marne  a  tout  son 
ost.  {Grand.  Chron.  de  France,  l'Istoire  du 
Gros  roys  Loys,  vui,  P.  Paris.) 

En  escreissanl  les  autres  rentes  qu'il  leur 
deveit.  (1311,  Ch.  du  garde  du  sceau  de 
Yalognes,  Cart.  aumon.  S.  Sauv.,  f»  li'', 
Arch.  Manche.) 

Non  voulant  empeschier  les  diz  don,  au- 
mosne,  ne  devocion,  mes  garder  et  es- 
croislre tout  ce  qui  pour  le  subside  de  la 
terre  sainte  seroit.  (1318,  Arch.  MM  1093. 
pièce  101.) 

En  escroisant  la  franchise  et  la  noblesse 
de  la  citeit.  (1345,  Hist.  de  Metz,  IV,  104.) 
Ampliare,  escroilre.  {Gloss.  de  Conches.) 
La  dicte  église  quant  elle  sera  augmen- 
tée et  escrue  comme  dessus  est  dict.  (Vi- 
dim.  d'un  acte  de  1394,  Soc.  arch.  de 
Tour.,  VII,  208.) 

Jucques  a  ce  que  les  entfans  furent  es- 
creuz,  nourriz  et  expérimentez  en  la  guerre. 
(J.  CHARTiEH,  Chi'on.  de  Charl.  VU,  c. 
147,  Bibl.  elz.) 


Que  l'umain  genre  croist  beauroup 
Et  sera  escru  lout  aroup. 

(Mist    du  fiel  test.,  202i;. 


A.  T.) 


Et,  s'il  plaist  a  Dieu,  escroissoa 
Nostre  postérité  humaine. 

(/*.,  3283.) 
Priant  Dieu  qu'il  luy  voulsist  escroistre 
honneur    et    seigneurie.    (Orose,    vol.    1, 
f°  63'',  éd.  1491.) 

—  Rén.,  s'accroître,  prendre  de  l'ac- 
croissement : 

Et  lor  avoient  otrié  que  il  se  peussent 
escreitre  en  lors  feuz.  (1293,  tell,  du  vie. 
de  Pont-  Aude  mer,  S.  Evroult,  Arch.  Orne.) 


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ESC 


ESC 


ESC 


Quant  li  prodomne  s' escressent  en  nue 
terre  li  communs  puobles  en  doit  eslre 
liez  et  en  joie.  [Liprem.  liv.  Salemons,  ms. 
Berne  390,  f»  1S7'.) 

Le  fleuve  qai  court  a  Rome 
S'escrul  si  hors  son  propre  coars 
Que...  ^, 

.      (Vie  S.  Grég.,  ms.  Evrenx,  f»  138'=.) 

Que  ledit  Robert  et  ses  hoirs  puissent 
murchaander  en  la  serjanterie  devant  dite 
eleusescroislre.  (13H,Àrch.JJ46,  MOI  r».) 

Quatre  acres  de  bas  d'yllos  en  l'eaue  de 
Seine  jouxte  l'isle  dudit  Jaques  pour  tout 
la  ou  il  se  pourroit  escroisfre.  (1343,  Arcli. 
JJ7j,  fSSr".) 

Plusenrs  loups  et  louves  et  autres  bcstes 
ravissantes  se  sont  grnundenient  eacreus  en 
nostre  duchié.  (CA.  du  14  déc.  1421,  Breq., 
n"  1063.) 

Leur  corafre  s'en  eserut  de  la  moitié. 
{Chron.  du  siège  d'Orl,  Vat.  Chr.  891.) 

Apres  la  victoire  des  Goths,  la  puissance, 
et  richesses  des  Lombars  commencereut  a 
s'escroislre.  (Carion,  Chron.,  f  164  V,  éd. 
1548.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

E  vos  l'enfaDt  Garnier  escrovsire  et  i-hier  tenir. 
{Aije  d-Avipi.,  2613,  A.  P.) 
Que  Dien  li  vonsist  olroier 
Que  semence  et  enfant  cusl 
Par  rni  le  lignage  escreiisl. 
(Dial.  de  .S.  Grég.,  ms.  Evreux,  f°  16  r°.) 
Qne  les  mauvais   ne  puissent  escroislre 
ne  en  richesses  ne  en  puissance.  (ObeSiME, 
Politiq.,  f  49S  éd.  1489.) 

Le  jeune  fut  nommé  Jacob,  nourris   fu- 
rent ententivement  et  endoctrines  de  leurs 
père  et  mère,  grandement  multiplièrent  et 
escreurent.  (Orose,  vol.  I.  f»  36'',  éd.  1491.) 
Quant  je  re^^iràe escroislre 
Noz  enlîans  que  voicy. 

(J/isf.  du  viellest..   1969,  A.  T.1 

—  Infin.  pris  subst.,  le  bien  escroislre,  le 
bon  succès  : 

Piocheilé,  or  du  bien  escroislre  ! 
Je  ne  t'en  donioie  .ij.  œs. 
(J.  BoDEL,  li  Jns  de  sailli  yicholai.  Th.  fr.  an  m. 
à.,  p.  196.) 

—  Esc.reu,  part,  passé,  accru,  aug- 
menté : 

En  la  tere  qui  doit  estre  mouteploiie  et 
escreue  de  ma  maignie.  (S.  Graal,  Vat. 
Chr.  1687,  f"  48^) 

Sinon  que  les  revenues  dudit  lieu  soient 
telement  escrues  par  aucune  espace  de 
temps,  que...  (Cfe.de  1230,  Hist.  de  Meaux, 
II,  154.) 

Quant  la  toison  est  escreue.  (Brun.  Lat., 
Il  Très.,  p.  134,  Chabaille.) 

Li  feus  est  escreuz  d'une  estincelle.(Bi6Ie, 
.Maz.  684,  f°  27''.) 

En  eulz  ait  esleit  ruine  et  perdition  es- 
crue  et  multipliée.  (Ps.,  CV,  Maz.  798, 
f°  261  V».) 

Parquoy  honneur  estoit  escreu  en  l'avan- 
tage d'aucunes  personnes.   (COURCT,  Hist. 
de  Grèce,  Ars.  3a89,  t"  185''.) 
Bailletant. 
Forts. 

Mallepaïe. 
Graos. 
Baillevant. 
Gros. 
Mallepaye. 

Esr.rettz. 
{Dial.  de  Mallepaye  et  de  BaillevanI,  dans  les 
QEuv.  de  Villon,  Jouaust,  p.  204.) 


De  par  nous  n'est  l'hnmain  lignage 
Escreu. 

{Mislere  de  la  Concept.,  1540.) 

ESCROLLEn,  -  oler,  -  ouller,  -  ousler, 
V.  a.,  ébranler,  secouer  : 

Ainçois  douloient  sur  toute  rien  que  la 
montagne  qui  estoit  si  escrollee  par  les 
martiaus  ne  cheist  sur  eus.  (GuiLL.  de 
Tyr,  II,  P.  Paris.) 

Et  fist  lever  un  grant  vent  qui  escrolla 
une  maison.  {Comm.  s.  les  Ps. ,ms.  Richel. 
963,  p.  176,  col.  1.) 

11  leur  dict  que  ses  gens  en  estoient 
vuides,  pour  ce  que  ses  engiens  avoient 
tellement  escrolle  la  muraille.,  qu'elle  tre- 
huschoit  chacun  jour.  (Molinet,  Chron., 
ch.  LVliI,  Buchon.) 

Et  sifflans  de  sa  grieve  alaine,  escroloil 
les  gros  trônez  des  hautes  forestz.  (Le- 
maire  des  Belges, /i/«s(r.  de  Gaule,  i,  193.) 

La  divinatrice  Pythie  avant  respocdre 
par  l'oracle  escrouHoil  son  laurier  dômes- 
ticque.  (Rabel.,  III,  45,  éd.  1532.) 

La  estoit  ung  sycomore  antique  :  elle 
Yescrousla  par  trois  foys.  (Id.,  III,  17,  éd. 
1532.) 

ESCROIT,  voir  ESCROIS. 

ESCROITRE,  voir  ESCROISTRE. 

ESCRONNER,  V.  a.,  rognep  : 

Tôt  autrement  II  ferons  enduriT, 

Et  pies  et  maius  li  ferons  escronncr. 

(Les  Loh.,   ms.   Monlp..   f»  183».) 

ESCROPiR,  voir  ESCOPIR. 

ESCROSEIS,  voir  ESCROISSEIS. 
ESCROSTER,  VOir  ESCROUSTER. 

1.  ESCROTER,  -  eir,  V.  n.,  faire  du 
bruit  : 

Astrepo,  escroteir.  (Gloss.  lat.-fr.,  Richel. 
1.  4120,  f  122  r».) 

2.  ESCROTER,  -  otter,  -  ouler,  -  ousler, 
V.  a.,  ôter  la  crotte,  décrotter: 

La  dame  luy  fist  escroler  sa  robe.  (Da- 
QUESNE,  Hist.' de  J.  d'Avesn.,  Ais.  5208, 
f  8  v.) 

Voulez  TOUS  qu'ilz  soient  escrolé 

Par  manière  de  passe  temps. 
(Gbeban,  Mi^l.  de  la  pass.,  1U51S,  G.  Paris.) 

—  Enlever  les  ordures  de  : 

Vuidera  et  rafraischira  l'auge  d'eau  claire, 
escrouslera  l'aire.  (Liebault,  Mais,  rustiq., 
p.  113,  éd.  1597.) 

—  Fig.,  dérober  : 

Et  li  fous  raoinnes  entendi 
A  s'abaie  desrober; 
Wi  re.Tiest  croiz  a  escroler 
Teste,  ne  cliasse,  ne  calice 
Vaillant  lou  pan  d'une  pelice. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f  29».) 

Escrottsler 

Texte  ne  casse  ne  callisse. 

(ll>.,  Ars.  3o27.  f»  49".) 

—  Fig.,  battre,  défaire  : 

Chantez,  noltez.  deschantez,  ?ringotez, 
Petiiz  enfans  qui  sçavez  contrepoinct. 
Et  nous  monstrez  par  voz  chanlz  lleuretez 
Conment  François  ont  enté  escrolez, 
Uuez  par  terre  et  gallPz  mal  à  point. 
(MoLiNET,  Chans.  sur  la  journée  de  Guinegale,  ap. 
Ler.  de  Linc,  Ch.  hist.  fr.,  I,  390.) 


Mais  les  soldats,  encor  qne  par  milliers 
Soijent  eficroltpz.  regardant  ces  figures, 
Pas  un  n'en  veis  mis  en  ces  ponrtraictures. 
(1612,  Serin,  du  Cordel.  aux  Soldats,  Var.  hist.  et 
litl.,  II,  341.) 

—  Briser  : 

Geste  beste  est  impatiente  de  fermeure, 
et  escrolle  tout  ce  qui  l'empesche  de  sortir. 
(Liebault,  Mais,  rust,  p,  133,  éd.  1597.) 

ESCROToiR,  s.  m.,  brosse: 

Une  escouvette  ou  escrotoir.  {Coût,  de 
Valenc,  Nouv,  Coût,  gén.,  11,  258.) 

ESCROTOiRE,  escvout.,  S.  f.,  brosse  : 

Sept  escrotoires  de  poil.  (1527,  Iiivent.  Oc 
tnerc,  Arch.  Gir.,  Not.,  Brunct,  67-5.) 

Petites  escrouloires  de  poil.  (Déc.  1571, 
Arch.  Gir.,  Not,,  Dorléans,  212-1.) 

ESCROUE,  voir  ESCROE. 

ESCROUELLEUR,  adj.,  scrofuleux  : 

La  femme  qui  aura  conceu  durans  ses 
fleurs  engendrera  enfans  lépreux,  tij^neiix, 
goutteus.,  escrouelleurs.  (Paré,  ÛEuor.,  XIX, 
III,  Malgaigne.) 

ESCROUERIE,  VOir  ESCHOERIB. 
ESCROUET,  voir  ESCROKT. 
ESCROUGAITE,  VOlr  ESCHARGAITE. 
ESCROUGUAITIER,  VOif  ESCHARGAITIER. 
ESCROULLBR,  VOir  ESCROLLER. 

ESCROUPER,"]-  oupper,  escruper,  v.  a., 
découvrir  la  croupe  de  : 

Si  corn  Tardius  li  limeçons 
Lnt  et  chanta  les  .m.  liçons 
Seur  la  bière  dame  coupée 
Que  renard  avoit  escroupee. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  196'^.) 
Pnis  par  derîere  en  escmpant. 
(Renarl,  Snppl.,  var.  et  corr.,  p.    391,  Cha- 
baille.) 

—  Escroupé,  part,  passé ,  monté  en 
cronpe  : 

Va  Corporean  bravement  se  monta 
D'uu  asne  fort  qui  portoit  la  poiree  ; 
Et  son  varlet  d'une  pecque  escrouppee. 
Pour  son  sommier  il  print  le  poulichon. 
(Chans.  cmtre  la  milice  bourg.,  1562.) 

ESCROU.SEMENT,  VOir   ESCnOISSE.MENT. 

ESCROUSER,  V.  a.,  ciTuser  : 
Se  les  ees   sont  en  crous  de  chesue   ou 
d'autre  arbre,  l'aurelleor    poent    escrouser 
l'arbre  ou  elles   seront.  (Registre  de  Châ- 
teau du  Loir,  i"  55,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

ESCROUSLER,  VOir  ESCROULLER. 

■  1.  ESCROUSTER,  -oslcr,  -out'r,-oter,  v. 
a.,  ôter  la  croûte  de,  en  prenant  ce  mot 
dans  ses  divers  sens  : 

L'Escriture  n'entendent  mie, 
La  croste  eu  ont  et  nous  la  mie  ; 
N'i  voit  nient  qui  ne  \'escroule, 
Tonz  li  biens  gisl  desouz  la  crouste. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,   f"  22M 

L'escripture  n'entendent  raie, 
La  croste  en  ont  et  nos  la  mie, 
^'i  voit  nient  qui  ne  Vcscroste. 

(Id.,  it>..  ms.  Brux.,  f"  21"'.) 


ESC 

Si  a  .11.  pasler  Jevant  soi. 
De  l'uo  la  croastc  .i.  pni  souslienTe. 
Kl  tant  Yescrousie  et  tant  le  lieuve 
Que  Illettré  i  pnet  le  brief  esi^ript. 
(Gaot.  d'Arr.,  Eracl.  ms.  Tarin,  P  IS"».) 
Escrouler  une   playe,  cnistam   viilneris 
ili'trabere  vel  avellere,  et  vulnus  resolvere. 
(Dlez,  Dict.  fr.-atl.-lat.) 

2.  ESCROUSTER,  VOir  ESCROTER. 

1.  ESCROUTER,  V.  11.,  sp  cachep  au 
fond  des  grottes  : 

Ses  deciples  qai  l'atendoient 
En  terre,  et  qui  tapi  s'esloient 
Ponr  la  doute  et  pour  la  manace 
Des  Juis,  lors  forent  de  grâce 
De  joie  et  de  seurté  plain. 
Si  qae  tons  i  furent  a  plain 
Sanz  repondre  et  saoi  escrouler. 

{Fait.  d'Ov..  Ars.  5069,  C  Sâ^.) 

?.  ESCROUTER,   voir  ESCRODSTER. 

ESCROUTOIRE,  VOir  ESCROTOIRE. 

ESCROVVETE,   voir  ESCBOETE. 

ESCRUAUDER,  V.  a.,  débarpasser  des 
cruaux,  des  mauvaises  herbes  : 

Escruauder  en  le  caude  rivière.  (1446 
Lille,  ap.  La  Fons.) 

Fermier  et  escruauder  le  caude  rivière. 
(Ib.) 

Escruauder  en   le  caude    rivière.  (1450, 
.■6.) 
Cf.  Cruau. 

ESCRUEPIERCIIE,  VOlr  ESCHAMFERCHE. 

EscRUERiE,  -  ye,  S.  f.,  l'espèce  de 
draps  écrus,   fabrication  de  draps  écrus  : 

Tant  au  regart  de  Vescruerie  comme  des 
draps  parez.  (1399   Ord.,  Vlli,  337.) 

De  le  boiste  de  ['escruerye,  .XL.  solz  de 
renchiere,  .xx.  solz  au  vin,  mise  a  pri.\  par 
Jehan  le  Vasseur,  tisserant.  (1497,  Compt. 
faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  RicUel.  12016, 
p.  13.) 

ESCRUETTE,  S.   f.,  SOUChe  ? 

Pour  obvier  au.^  abuz  et  grandes  faultes» 
qui  par  cy  devant  ont  esté  commis  et  per- 
pétrez en  nos  foiestz,  a  cause  des  ventes 
de  rotes,  escruettes,  buissons,  rues,  alaires 
et  toiques....  (Uebuffi,  Rubricque  des  eaux 
et  forets,  f»  168  r»,  éd.   1347.) 

ESCRUPER,   voir  ESCROUPER. 

ESCRUPiR,  voir  ESCOPIR. 
ESCRURE,  v.  a.,  briser,  fracasser  : 

Pires  jecle  et  cailheais.  et  fait  mainte  elondure 
De  hyame,  et  le  chief  jusqu'à  cervel  escrure. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,   II,  98i'J,  ap. 
Scheler,  Gtoss.  phiîol.) 

ESCRUTE.XER,  VOir  EsCRUTINER. 

EscRUTiNABLE,  scruttii.,  adj .  ,scrutabie  : 
Sa    sapience  (de  Dieu)   non    scrutinable. 

{Chron.  et  liist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3515. 

f  1  V.) 

EscRUTiNE,  scruline,  scruptine,  s.  m., 
examen  : 

Scruttne  n'est  autre  chose  que  inquisi- 
cion  de  la  foy  et  de  la  religion  cristlenne, 
qui  est  aussi  comme  une  voie  et  chemin 
a  parvenir  au  baptesme.  (J.  Goulain,  Ra- 
tion., Ricbel.  437,  f"  274  r".) 


ESC 

Et  non  considérant  les  personnes,  qui 
ne  quelles,  j'ai  mis  mon  escrutine  en  leurs 
queslions  pour  en  décider  par  bien  en- 
tendre. (G.  (;ha,stell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  m,  74,  Buchon.) 

—  Scrutin  : 

Et  sera  faite  l'élection  par  voie  d'escru- 
I    Une.  (1326,  Arch.  JJ  64,  t°  212  r».) 
i       Ce  faict,    par  deue    scruttne   deuement 
publiée,  sera  pourveu  dudit  lieu  à  la  per- 
sonne   qui   par    le    moyen   dudit  scruline 
sera  esleue.  (1413,  Ord.,  X,  103.) 

Pour  faire  jurer  au  scruline  ceux  qui 
eliroient.  {Pièce  de  1413,  ap.  Godefroy, 
Annot.  sur  l'hist.  de  Charles  YI,  p.  662, 
éd.  1633.) 

Conclud  a  esté  que  les  officiers  seroient 
continues  en  leurs  offices  ou  eslus  de  nou- 
veau par  voie  [de]  scruline.  (16  fév.  1512, 
Orilonn.,  Arch.  législ.  de  Reims,  2"  p.,  t.  I, 
p.  858,  Doc.  inéd.) 

Ont  esté  nommes  pour  bailler  leurs  voix 
par  voix  Aa  scruttne,  et  eslire  et  nommer 
les  officiers  qui  seroient  de  la  ville  pour 
un  an.  (27  fév.  1514,  ib.,  p.  860.) 

En  toutes  élections  estoient  troys  voyes 
et  manières  d'eslections  ;  savoir  estoil  : 
scruptine,  compromys  et  vix  Spirilus 
sancti.  (Titre  égaré.) 

EsciiuTiNEMENT,  S.  m.,  examen,  scru- 
tin : 

Mais  ores  conment  il  lui  a  pieu  faire  de 
luy,  cela  je  l'ignore,  et  fault  laisser  a  sa 
miséricorde  et  a  sa  justice  ordonner  du 
cas,  et  la  ne  fault  nul  escrulinement.  (li. 
C.HASTELL.,  Chron.  des  l).  de  bourg.,  m, 
113,  Buchon.) 

ESCRUTINER,  scrutiticr,  V.  a.,  exami- 
ner, fouiller,  scruter,  sonder  : 

A  escrutiner  les  mystères  devins.  (Vie  de 
S.  Franc.  dAss.,  Maz.  1351,  1°  4'.) 
Qnar  raisons  scet  escrutiner 
Les  causes  et  les  fins  trouver. 
{.inli-Claudianus,   Kichel.  163i,   1°  7  r".) 

Tout  bien  considéré  et  bien  escrutine 
ses  besoingnes  et  soncouraige.il  ne  povoit 
veoir  en  lui  meismes  qu'il  s'osast  fyer  sur 
celle  part.  (Fboiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f»  334  V".) 

Cyrus  ainsi  instruit  commencha  snruti- 
ner  ceste  besoigne.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  uis.  Brux.,  Il,  1»  93  v".) 

Qui  bien  vouldroit  escrutiner  le  fous. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg., 
II,  69,  Buchon.) 

Il  y  a  beaucoup  de  circonstances  en  paix 
lesquelles,  si  elles  ne  sont  bien  regardées 
et  cscrutinees,  beaucoup  s'y  pourroit  Inm- 
ver  d'abus.  (In.,  le  Livre  de  paix,  VII,  390, 
Kervyn.) 

Ceste  chose  bien  escrutinee  par  les  com- 
mis, fut  trouvée  véritable.  (J.  Molinet, 
Chron.,  ch.  xiv,  Buchon.) 

Le  Seigneur  Dieu  scruline  tous  les 
cueurs.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Paralip., 
I,  28,  éd.  1334.) 

—  Il  paraît  employé  abusiv.,  dans  cet 
exemple,  pour  dire  renfermer  dans  un 
coffre  : 

Prince  qui  tout  enfosse  et  escrutine 
Et  tout  applique  a  privée  rai,ine. 

(J.  MESCtti.soT,  Bail.,  sv,  éd.  1539.) 

—  Neutr.,  faire  des  recherches  : 


ESC 


447 


Les  seigneurs  qui  der  y  veoient  et  qui 
telles  manières  de  gens  de  compai"nes 
ressongnoient,  escrulenoient  sur  cest  estât 
et  ces  traitties.  (Froiss.,  Chron.,  Xfl  347 
Kerv.)  ' 

Si  ne  devoit  on  pas  sus  escrutiner,  ne 
laire  chose  parquoy  nulle  discention  s'es- 
meust,  ne  raesist  entre  les  deusroyaulmes 
(ID.,  ib.,  XIV,  58.J 

EscuAGE,  -  aige,  escuiage,  eeuage,s.  m., 
service  militaire  que  devaient  certains 
ûefs  ;  droit  qu'on  payait  pour  s'exempter 
du  sfer\ice,  ou  pour  faire  servir  un  autre 
à  sa  place  : 

Par  totes  les  cilez  ai  rais  rann  escuage. 
De  deniers,  d'armes,   et  d'onmes  faii  taillnge. 
(Th.  de  Ke.nt,  GesIe  dWlis.,  liichel.  24361 
f  36  V.) 

L'en  ne  mettra  nul  escuage  ne  aie  eu 
nostre  règne,  fors  par  commun  conseil  de 
nostre  règne.  (1213,  Gr.  Charte  de  J.  sans 
lerre,  Cart.  de  Pont-Audemer,  f"  82  v» 
Bibl.  Rouen.) 

Item,  corne  la  gient  monseigneur  le  roy 
demandent  a  la  gient  audit  duc  sys  cenz 
livres  de  Vescuage  des  trois  guerres  de 
Guales,  dont  mouseignour  le  roy  le  a  quité 
autrefois,  soupplie  ledit  duc  que  monsei- 
gneur le  roy  mande  a  sa  gient  que  il  ne 
s'en  efi'orcent  pas  e  que  ils  laissent  sa 
gient  en  paez,  et  que  desoremes  ne  les  de- 
mandent. (1289,  Beq.  du  duc  de  Bret.  au 
roi  d'Angl ,  Lett.  de  Rois,  etc.,  t.  I,  p.  332.) 

Toutz  maners  de  trespasses  de  la  forest 
auxi  bien  d'embleiour  corne  de  vert  et  de 
veneson  wast  et  queiscouques  autres  tres- 
passes faitez  dans  la  forest  ajuges  ou  a 
juger  reliefz  escuages  tanquez  en  temps  de 
Uùslre  passage  devers  Brabant.  (Stat. 
d'Edouard  lll,  an  xiv,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Ne  que  les  seigneurs  ou  autres  de  quel 
estate  ou  condicion  que  ils  soient  qui 
teignent  par  escuage  ou  autre  service  due 
au  loy  ascunes  terres  ou  possessions  de- 
dens  le  dit  royalme  ne  soient  ascunement 
excuses  de  faire  les  services  et  devoirs  des 
dites  terres  et  possessions  dues.  (Slal.  de 
Henri  IVd'Englet.,  au  iv,  impr.  goth., Bibl. 
Louvre.) 

Aussi  par  chascun  an  paier  au  roi  cinq 
solz  touru.  pour  escuaige  a  terme  de  Noël. 
(1409,  Denombr.  de  la  chastell.  de  Lyons, 
Arch.  P  307,  t°  1   V.) 

Et  en  l'an  que  il  fait  garde,  il  ne  doit 
point  d  escuage,  et  doit  ost  et  chevauchée 
a  sou  cùust.  (Rég.  des  fiefs  et  services  des 
monast.  anglais,  t.  11,  p.  1032,  ap.  Duc, 
Scutagium .) 

Escuage  est  appelle  en  latin  Scutagium, 
c'est  asçavoir,servitium  scuti.Et  tiel  tenant 
que  tient  sa  terre  per  escuage,  lient  per 
service  de  cbivaler.  (Littl.,  Instit.,  93, 
Houard.) 

Par  autoritie  de  parliament,  Vescuage 
sera  assise  et  mis  en  ci  naine  somme  d'ar- 
gent, quant  chescun,  que  tient  par  entier 
fee  de  service  de  cbivaler,  qu'il  ne  fait  ni 
per  lui  mesme,  ni  per  un  autre  pur  lui  ové 
le  roy,  paiera  a  sou  seiiinior  de  que  il  tient 
la  terre  par  escuage  (ID.,  ib.,  97.) 

ESCUARTELER,    VOIT  ESCARTELER. 

ESCUGEL,  -  chel,  -  cial,  -  ciau,  -  chial, 
escusseau,  escousceau,  s.  m.,  petit  écu, 
écusson  : 


448 


ESC 


ESC 


ESC 


Lors  prist  une  semblance  d'un  garçon 
a  pié  trotanl,  et  perla  unes  lettres  seelees 
rloses  en  escuciau.  {Arlur,  Richel.  337, 
f  48»-.) 

Un  garçon  raoult  bien  alorné 
Oui  porte  un  escucel  doré 
A  an  lion  a  sa  caintnre. 

HmaUaset   Ji.,  Richel.  315,  f  323°.) 
Ll  nassiaus  l'a  choisi,  si  li  lient  Vcseiieel. 

(Restor  dit  Paon ,  ras.  Rouen,  f  96  r".) 

Une  ceinturete 
Broadee  d'or  a  escuciaus. 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1725,  f»  91=.) 
II  n'avoit  pas  robe  de  soie, 
Ainz  avoit  robe  de  floreites. 
Fête  par  Ones  amoreites 
A  losenges,  a  esaiCiaus, 
A  oiselez,  a  lionciaus. 
iRme.  Richel.  1573,  f°  8^   et   Flor.,  Rie.  2735, 
1°  6».) 
D'an  cendal  jausne  bien  porpointe 
Bordes  entor  a  escuchiaus. 
(LEscouffle,  ras.  Ars.  3319,  ap.  Michel.    Récit,  s. 
te  comm.,  p.  a'6  ) 

A    I.  faus  escuchel  en  mi 
Paint  de  fausse  religion. 
{Hl'ON  de  Mery,    Tornoiemeiit  de  t'Anleehrist, 
p.  26,  Tarbé.) 

A  .1.  faus  escucel  lislé. 

(In.,  il/.,  p.  27.) 

rt'oi  pas  encore  bien  avises 
Des  esaiciaus  l'une  moitié. 

(Id.,  ib.,  p.  58.) 

A  escuciaus  de  riche  onvraigne. 

(Ade.v.,  Cleom.,  Ars.  3U2,  f  63".) 
ICt  con  li  escucel  des  sieles 
Krains  senr  oi'ez  et  compeueles 
Et  escheleles  et  lorains. 

(Gui.iRT,  Roy.  tign.,  19613,  W.  et  D.) 
Sa  galle  ariva  toute  peinte,  dedens  mer 
et    dehors  ,   a   escussiaus    de   ses  armes. 
(JOINV.,  138,  Wailly,  1874.) 

Ans  espaules  desquelles  chazubles  par 
derrière  il  aura  chascune  deu.x  escotissiaus. 
(1329, -Ircftiu.  hospit.  de  Paris,  II,  p.  28, 
Bordier.) 

Escus  neufs  rouges  a  un  escuchel  des 
armes  de  France.  (1339,  Acl.  norm.  de  la 
Chamb.  des  compt.,  p.  196.) 

Plusieurs  escusseaux  aux  armes.  (134S, 
Trans.,  Fonteneau,  I,  45,  Bibl.    Poitiers.) 

Pour  fere  les  escusiaux  dou  tref.  {Cart. 
de  Provins,  f"  75%  Bibl.  Provins.) 

—  Écuelle  pour  le  feu  de  l'encensoir  : 
IcelUil  Jehaiinin  prist   en  l'esgllse  cathe- 

dral    d'Auceurre    un    encencier el   en 

vend!  deux  chesnez  et  un  escussiau  qui 
estolt  audit  encencier.  (1389,  Arcb.  JJ  13S, 
pièce  180.) 

—  Petit  écu,  monnaie  de  France  : 

L'an  mil  deus  cents  soixante  trois, 
Furent  abatu  li  mansois, 
Li  escuciau,   ii  angevin  ; 
Ainsi  furent  li  Poitevin. 
(1263,  Clir.  de  S.  Mafiloire.  Le  Benf,  Di-serta- 
lions,  I,  p.  US.) 

—  Quartier  d'un  écu  : 

Nus  ne  puel  raestre  en  sele  ne  en  escu 
chose  emprientee  ne  enpastee  ne  jeteiche 
d'estain,  se  ce  u'estoit  qui  couvenist  re- 
muer a  besoing  .il.  escuciaus  ou  .m. 
d'une  sele  que  aucun  preud'uume  eust  a- 
chastee,  et  pourroit  on  fere  ces  escuciaus 
d'un  estain  taint  a  la  requeste  de  lâche- 
teeur.  (E.  Boa.,  Liv.  des  mest.,  i"  p., 
Lxxvill,  13,  Lespiuasse  et  Bonnardot.) 


EscuGEHiii,  escuchei-ie,  s.  f.,  fabrica- 
tion d'écus  : 

Escucherie  et  quankes  il  i  affiert.  (1282, 
Heg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xvm, 
16,  n»  903.) 

ESCUCHEL,  voir  Escucel. 

ESCUCHERIE,  VOir  ESCUCERIE. 

EscucHiEU,  voir  ESCUCIER. 

EscuciER,  -  chier,  s.  m.,  faiseur  d'écus, 
de  boucliers  ;  les  escuciers  fabriquaient 
des  boucliers  couverts  de  toile,  de  cuir, 
de  cuivre,  sur  lesquels  étaient  peints  des 
lions  et  des  fleurs  de  lis  : 

Escuciers.  {Taille  de  1292,  ap.  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

La  maison  des  escuchiers  et  des  guardes 
le  roy.  {Bible,  Maz.  532,  V  124''.) 

EscuDETTEj  S.  f.,  nombril  de  Vénus  : 
Escudettes.  Umbilicus   veneris,  acetabu- 

lum,  herba  coxendicum  Pbn.  scatuncellus 

Barbaris    -/.oiuXrjOtijv,   /.ujxSâXiov,   oxuTàXtov. 

ït.  Nanescrunt.  it.  ombilico  diVenere.  {No- 

mencl.  octil.) 

1.  ESCUEIL,  escoil,  escoeil,  escoel,  escuel, 
escuil,  esquoeil,  eskeul,  s.  m.,  accueil  : 

Si  feront  as  paiens  .1.  dolcros  escuiel. 
{Mirng.  d'Aiijr.,  Richel.  766,  f"  41  r".) 

—  Elan  : 

Mult  i  a  gent  de  fort  escuil. 
Plein  de  sorfait  e  plein  d'orgnil. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  13ai9,  Michel.) 
Va  s'cnt  Ogiers  les  plains  de  Mont  Cevroel. 
Mil  chevalier  le  sivent  a  escoel. 

(Raijib.,  Oijier,  9002,  Barrois.) 
Envie  e  luxure  e  raeresce 
Sont  ui  cest  jor  en  tel  escoil. 

(Besant  de  Dieu,  lo74,  Martin.) 

Sy  s'en  vinrent  ferir  de  plain  escuel  eu 
cheïilx  qui  chevaueoient  deriere.  (Froiss., 
Cliron.,  XVII,  123,  Kerv.) 

Mes  tu  le  saras,  se  tu  voes. 

Si  en  vaurra  mieuls  tes  esquoes. 

(Froiss.,  Voés.,  Il,  177,343,  Scheler. 

—  Prendre  escueil,  prendre  son  élan, 
prendre  son  essor  : 

E  quels  peines  auront  ileoc 
Icil  feluo  qui  par  prguil 
Ja  prennent  par  eols  escuil 
De  gnrrer  Den  e  la  lei. 

(S.  Brandon,  66,  Michel.) 

Prist  son  escueil  si  s'est  esvertuez. 
(Alisch.,  5618,   ap.   JonckbI.,  Guill.  d'Orange.) 
Il  prent  tornoiemens  et  deraaine  grant  brueil, 
Quer  sachiez  de  verte,  se  je  dire  le  weil, 
Qu'en  tout  le  premier  an  a  pris  Gui  tel  escueil 
Qu'en  parole  de  lui  entres!  a  Corbueil. 

(G.  deNanteuil,  154,  A.  P.) 

Bien  lait  l'orçuillous  prendre  escueil 
Et  haut  monter  et  gouverner. 
(Jeh.in  DE  CoMDÉ,  Poés.,  H,  154,  88,  Scheler.) 

—  Désir,  envie  : 

Simple  et  plaisant  sont  li  vair  oeil. 
Sans  fiereté  et  sans  orgueil. 
Et  si  doucement  :illr.'\iant 
Qu'il  me  donnent  moult  grant  escueil 
D'avoir  le  bleu  que  j'en  recueil. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f  48  v»  ;  éd.  .Sche- 
ler, 11,201.242.) 


—  Lieu  OÙ  on  se  retire,  retraite, séjour  : 
II  a  pris  escueil  ailleurs   en   ses  vieux 

jours.    (G.  Chastkll.,  Chron.    des   D.   de 
Bourg.,  m,  33,  Buchon.) 

—  Fig.,  chemin,  passe  : 

Hz   (mes  commandemens)    te    mellront    en    droit 
[escuein 
D'avoir  pris  de  chevalerie. 

{Litre  des  cent  ballades,  Richel.  2201,  f»  10  v".) 
Tant  l'amerez  qu'en  droit  escueil 
Serez  de  mort.. 

{Ibid.,  (°  20  v°.) 

—  Situation  : 

Avoirs  t'a  mis  en  mal  esceul. 
(Recl.  DE  MoLIE.Ns,  Miserere,  Ars.  3327,  P  123''.) 

2.  ESCUEIL,  S.  m.,  espèce  de  chêne  : 
Aussi   faut  il  advlser   a   ce   que  l'on   ne 
mette  en  beson^ne  des  planches  d'escueil 
parmy  celles  de  chesne.  (Jan  Maetin,  Vi- 
iruve,  {«  102  r»,  éd.  1547.) 

EScuEiLLiE,  escoellie,  escoeuillie,  es- 
coillie,escuellie,esciullie,  escumie,i.  L,élan, 
course  rapide  : 

Ens  en  la  presse  se  lièrent  d'escrtcltie. 

{Les  Loher.,  Richel.  4!I88,  f»  253''.) 
De  loing  s'espainl,  si  a  pris  a' escueil  lie. 

(ilon.  Renuart,  Richel.  368,  f  246=.) 
II  le  consieut  a  plain  cors  i'escoellie. 

(Auberi,  Richel.  24368,  f"  47>'.) 
L'espee  fiert  a  terre  de  si  grant  escuillie 
Grant  demi  pié  l'orahal  dedens  la  praerie. 
(Aye  d'Avign.,  480,  A.  P.) 
Ii  anqnant  salent  des  murs  a  escoillie. 
Mais  au  caoir  froisse  tous  et  esmie. 

(.inseis.  Richel.   793,  !"  69''.) 
El  no  gent  sont  remez,  ne  sont  point  decachié. 
Mais  en  Lusarce  entrèrent  tout  de  plain  escuetlie... 
{Hist.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3144,  C  224  v».) 
Dont  se  fiert  en  l'estor  a  plains  cors  i'escuellie. 
{Ib.,  f  276  V».) 
Quant  que  chevax  puet  oorre  d'escoillie 
De  lui  se  partent. 

{Gaydon,  7804,  A.  P.) 

Point  le  destrier,  qui  li  corl  d'escoillie. 

Ub.,  8215.) 

En  els  se  fiert  tout  d'escoillie. 
(Bellep.,   ilachab..  Richel.  19179,  i"  54  v°.) 

De  ses  gens 

Mena  od  lui  quatorze  cens 

Moult  bien  armés  sour  les  destriers, 

.Sonne  li  fers  et  li  aciers  : 

Ou  gait  a  plain  cours  d'escuellie 

Feri  Renart  et  sa  raaisnie. 

{Renarl  le  nouvel,  1083,  Méon.) 
Contre  la  roche  vint  de  si  grant  esriuillic 
Que  parmi  le  milieu  est  toute  depeohie. 

{Gaufrey,  7839,  A.  P.) 

Ens  on  fossé  entra  et  sailli  A'escueitlie. 
(Cdt.,  du  Guesclin,  20003,  Charnère.J 

—  D'une  escoeuillie,  d'une  coursi\  à  la 
fois  : 

Dix  ou  douze  ruines  danser 
Y  veoit  on  d'une  escoeuillir. 
(LefraJX,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  C  7".) 

—  Atts  escueillies,  d'une  course  rapide  : 

La  nef  Gui  de  Namnr  première 
S'en  va  le  cours  aus  esmcillies 
Et  se  fiert  entre  les  g;ilies. 

(GniART.  Roy.  Iign.,  I;i204.  W.  et  D.) 

ESCUEiLLiER,  esQuelUer,  verbe. 


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—  Réfl.,  s'élancer  : 

Li  sires  de  Biaug;e[u]  prist  son  glaive  en 
son  poing  et  s'escueilla  pour  sallir  oultre. 
(Froiss.,  Chron.,  IV,  118,  Luce.)  Var.,  s'es- 
guellia. 

S'escueilla  et  salli  en.  (In.,  ib.,  IV,  327, 
Luce.) 

Se  mist  a  deus  pies  le  bort  de  se  nef  et 
s'esquella  tous  armes  et  sailli  a  terre.  (Id., 
ib.,  111,  359,  Luce,  ms.  Amiens,  ("  89.) 

Sy  test  qu'ilz  (les  chevaux)  sentirent 
l'espouron,  ilz  s'escœillerent  a  la  course. 
(iD.,  ib.,  Richel.  2646,  f»  56''.) 

Adont  Edouart  de  Beaujeu,  par  grant 
ayr,  prinst  son  glave,  et  s'esqtioella  ou 
sallir  oultre  le  fosset.  (Récils  d'un  bourgeois 
de  Valenciennes,  p.  252,  Kervyn.) 

—  Eseueillié,  part,  passé,  prêt  : 

Puis  que  je  estoye  appareillié  et  escœil- 
liez  pour  la  joustè.  (Fboiss.,  Chron.,  Ri- 
chel. 2646,  f°  23».) 

EscuEiLLiR,  esquoeillir,  escoeullir,  es- 
queillir,  esquellir,  escoeilUr,  escoilUr,  escuil- 
lir,  esk.,  verbe. 

—  Act.,  cueillir  : 

Les  nois  et  les  pomraes  cneillir 
Et  les  autres  fruiz  escueillir. 

{habl.  d'OïK.  Ars.  S009,  f  2t3=.) 

—  Consumer,  passer  : 

S'dj  ma  vie  en  duel  e.vueillie  ; 
Je  n'ai  mie  verge  cnellie 
Por  moi  castoier  et  donter. 
iLi  Lais  de  courtois,  Richel.  1553,  f"  500  t'.) 

—  Rassembler  toute  la  force  de  : 
Escuelt  le  bras,  et  laist  l'espiel  aler. 

(Raimbert,  Ogier,  8968,  Barrois.) 

—  Réfl.,  se  rassembler  : 

An  tref  l'empereor  se  furent  esqurlli, 
\it  quant  François  les  voient,  moult  en  suntesbahi. 
(Quat.  filsAym.,  p.  72.  Tarbé.) 

Saiemon,  Joseran,  chil  se  sunt  escueilii, 
ïrestons  les  .xi.  pers,  qui  estoient  harili. 
(Gaufrey,  6321,  A.  P.) 
Et  s'acoropaignoient  a  un   pilot  .xx.  ou 
.XXX.,  et  s'escueilloient,  et  puis  boutoient 
de  grant  randon  contre   le   mur.  (Fhoiss., 
Chron.,  Richel.  2641,  1°  64  y.) 

Et  s'escueillirent  celle  propre  nuit  la 
somme  des  gens  que  le  Barrois  des  Barres 
avoit  nommes.  (Id.,  ib.,  Richel.  2644, 
f»  116  V».) 

—  Act.,  animer,  exciter,  faire  marcher 

Parole  il  asez  sovent 
Kanl  il  cner  e  buce  eskell 
A  annoncier  ce  ke  il  vuelt. 
IDelivr.  du  peup.d'Isr.,ms.  dn  Mansl"3,r60  V.) 

.C.  dy.'ible  ierent  enlonr 
Ki  celé  jurant  roue  e^cwiloienl, 
Si  durement  le  tormentoient 
Que  tous  inûers  en  resonnoit. 
(De  S.  Jehan  Paulu,  Richel.  I.i33,  f  i22».) 
Quant  la  nef  s'en  vient  de  la  grant  mer 
au  port,  pource  qu'elle  est   fort  esmeue  et 
empainte  et  i  cueilli  le  vent  elle  s'en  va  trop 
plus  legierei  ent  pour  le  impétuosité  de  son 
mouvement     le  quant  ele  se  part  nouvele- 
ment  du  port     ource  qu'ele  est  adonc  plus 
forte   a   escoe    ir   et  a  mettre  au  chemin. 
CEvRART  DE  Cl    TY,  Probl.  d'Arist.,  Richel. 
210,  f"  281',) 

Ensi  fu  il  plores  des  Flamens  qui,  de- 
vant ce,  11  avaient  esqueilli  a  faire   ceste 

T.  m. 


emprise.    (Fboiss.,  Chrnn.,   1,    301   Luce, 
ms.  Amiens,  f"  14.) 

—  Lancer  : 

El  drecherent  lor  voiles  ol  li  vens  1rs  m  gie. 
Plus  tost  c'une  saiete  quant  ele  est  esqueillie. 
(Conq.  de  Jerus.,  1,  551,  Hippean-t 

—  Renverser  : 

Jus  m'esgueut  ;  lors  m'en  prent  a  batre 
Des  pies  et  des  peins  par  tresloul. 
(De  la  Mon  Larguece,  ap.  Roted.,  OEuv.,  H.    lie, 
Jub.) 

—  Réfl., s'élancer,  s'empresser.se  hâter: 

Et  me  sire  G.  s'esqueut 
Apres  le  charetiers  poignant. 
(Dou  Cheval,  de  la  charele,  Richel.  12360.  f  ii''.) 

Quant  il  volt  les  enfans  qui  ont  les  maus  saisis, 
Il  se  retrait  arrière,  si  s'est  outre  esqueltis. 

(Roum.  d'Alix.,  f»  5i'',  Michelaot.) 
Vers  sains  Denis  s'est  par  ère  esquoeltis. 

(.Aubery,  p.  123.  Tarbé.) 
Mais  il  saut  outre,  bien  se  set  escoillir. 

(Ib.,  Val.  Chr.  1441,  f°  2  r°.) 
Qnant  il  s'esqeut  as  chiens  et  il  les  fait  miser. 
(Conq.  de  Jérus.,  G'.'.i,  Hippeau.) 
Li  cos  s'esqueust,  grant  joie  Dst, 
Tantost  commença  a  chauler. 
{De  l'Ermil.  que  le  diabl.  conchia,   182,  ap.  Méoo, 
Nouv.  Rec.,  II,  367.) 

Naie  voir,  tant  n'atenderoie  je  mie,  ains 
m'esquelderoie  de  si  lonc  que  je  verroie 
une  maisiere  u  une  bisse  pierre,  si  hurte- 
roie  si  durement  me  teste  que  j'en  feroie 
les  ex  voler.  (Aucassin  et  Nicoletle,  Nouv. 
fr.  du  XIII»  s.,  p.  262.) 

Regarde  ainçois  comment  je  règne 
Que  lu  mettes  le  pié  avant 
Tu  ne  sces  mie,  je  m'en  vant 
Corament  qu'au  mouler  lu  t'escoeiltes. 
Quel  voie  in  prens  ne  recueilles. 
Mes  la  le  saras  se  tu  voels. 
Si  eu  vaudra  mieuls  tes  escoels. 
(Froiss..  Poés..  Richel.  830,  f»  36  v".)  Var.  :  ta 
fesquoelles.  (Ed.  Scheler.  Il,  177,541.) 
Le  coursier.,  prist  son    mors   aux  dens 
par  telle    manière   qu'il    s'escueilly  et  s.; 
démena  tant  qu'il  fut  maistre  du  seigneur 
qui  le  chevaucboit.   (II).,   Chron.,  Richel. 
2641,  f»  42  r».) 

Lequel  coursier,  qui  cstoit  grant  et  fort, 
s'cscueilli  a  courir  et  emporta  le  chevalier 
maugré  lui.  (In.,  ib.,  f"  137  r».) 

S'escuillir  a  la  course.  (Id.,  ib.,  t.  IV, 
c.  12,  Buchon.) 
Voyant  saniepcea  cheval  qui  l'attendoit, 
j  soubdainement  sans  mot  dire  s' escueillit  el 
monta  derrière  sa  niepce  ;  et  commen- 
chierent  a  trotter  parmy  les  rues.  (G.  Chas- 
tell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  I,  37,  Bu- 
chon.) 

Mais  en  gardant  mon  humble  el  bas 
Je  m'entreliens  et  vis  de  mon  acquerre 
S'il  n'est  que  force  ou  ardant  faim  me  serre 
De  m'escueillir  en  pins  haullaine  usance. 
(Id..  Louenge  a  la  très  glorieuse  Vierge,  viii,  272, 
Kervyn.) 

—  S'efforcer,  s'appliquer  : 

Doux  Père  puissant,  je  m'escueil 
A  faire  tout  voslre  vouloir. 
(ilijst.  de   S.   Crespin,   p.    137,    Dessales  et   Cha- 
baille.) 

—  Neutr.,  s'efl'orcer  : 

Elle  Vesquialt  a  escondire 
Plus  qu'ele  n'avoit  fait  devant. 
Le  Poore  Clerc,  37,  Méoa,  Soiiv.  Itec.,  I,  103., 


—  Act.,  diriger  : 

Desns  le  hiatne  amont  est  li  hrans  descendus 
Par  si  très  grant  randonr  a  le  cop  esculln, 
Li  cercles  ne  li  vant  la  monte  d'un  festn. 

(G.  de  Mongl.,  Val.  Chr.  1317.  f  11"".) 

—  Entonner  : 

Un  lai  en  escuel. 
(Chans.,  ap.  Wackernagel,  Altfr.  Lieder,  p.  19.) 

—  Réfl.,  s'attaquer  à  ; 

Trop  cuidier,  très  hardy  joasleur. .. 
Contre  vous  tne  vœul  escoeullir. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  l"  78'^.) 

—  Escueilii,  part,  passé,  empressé,  ra- 
pide : 

Si  ne  fist  onques  Diens  nul  dromout  si  îsnel. 
Qui  tant  fust  escueillis  aval  le  vent  novel. 

(Geste  d'Alix.,  Richel.  24363,  f"  18  v».) 
Qnanl  Auberis  les  voit  si  esquoeillis. 
Et  du  ferir  les  voit  si  lalenlis... 

(Auberi,  Richel.  24368,  t"  27^) 
Mais  peu  de  gens  vois  escnellie 
A  recuellir  semenche  bonne. 

(DU  du  vrai  aniel,  28,  Tobler.) 

Et  estoient  tous  en  voulenté  et  escueillis 
de  venir  piller  Villeviciouse.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2644,  f"  191  r".) 

Et  estoient  adont  en  voulenté  et  tous  es- 
queillis  de  faire  guerre  au  roy  de  Porlingal. 
(Id.,  ib.,  Richel.  2660,  f»  143  r°.) 

Si  se  encontrerent  de  grant  randon  les 
deus  nefs,  car  elles  estoient  grandes  et 
fortes  et  bien  esquellies.  (iD.,  ib.,  IV,  324, 
Luce,  ms.  Rome.) 

—  Agité,  emporté  : 

Grant  paine  mêlent  a  sauver  leur  navie, 
Les  ondes  bruient,  li  mers  est  esquellie, 
Lievent  ces  nés  et  rabaissent  a  hie. 

(Les  Loh..  Richel.  4988,  f»  272''.) 

Par  son  eslrier  i  monte  de  grant  ire  eseoillois. 

(J.  BoD..  Sax.,  cxxvi.  var.,  Michel.) 

EscuEiLLOiTE,  escuelL,  s.  f.,  élan, 
course  rapide  : 

Il  a  bien  prise  s'escueilloile: 

En  cho  qu'onor  aime  el  covoile, 

Li  lalsl  Deus  se  voie  eoploier. 
(Jeh.  Bodei.,  li  Conijié,  403,  Romania  IX,  p.  242.) 

Gillot  .1.  escuier  si  bel 

N'a  si  joitt  ne  si  bien  fait, 

VA  si  ara  .i.  tel  con  naii 

K'a  escuelloites  sauriens  ens. 
(Du  Garç.et  de  l'aveugle,  Richel.  24366,  l"  244^) 

ESCUEL,  voir  ESCUEIL. 

ESCUELER ,  V.  a..  Servir  dans  une 
écuelle  : 

Dame  Claresme  m'a  brasse  tel  porree 
Qui  laidement  sera  escuelee. 

(Gaydon,  9216,  A.  P.) 

ESCiiELERiE,  csculerie,  s.  f.,  fonction 
du  gardien  de  la  vaisselle  ; 

Eschanczonnerie  ,  Guillaume  Marbré  , 
Guillaume  Levesque,  etc.,  esculerie,  Je- 
han de  Kerriec.  (1459,  Exlr.  du  compte  de 
Lanoe,  Lob.,  11,  1258.) 

ESCUELETE,  csculette,  s.  f..  dimin.  d'é- 
cuelle  : 

Il  convenroil  mainte  escuelete 
De  poree  a  emplir  son  ventre. 
(Li  Diz  dou  Bnfet,  Richel.  1593,  f»  119  v".) 
Je  faisoie  bien  une  escluse 
En  un  ruissol  d'une  tieuletle, 
El  puis  prendoie  une  esculette 
Que  noer  je  faisoie  aval. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  91,152,  Scheler.) 

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1.  ESCUEMER,  escuellier,  s.  m.,  vais- 
sellier,  lieu  où  l'on  serre  la  vaisselle  : 

Scutellarium,  escuellier.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f°  242  v»,  et  Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

Ore  faut  il  avoir...  un  escuellier  pour 
mettre  louclies  et  escuelles  de  bos,  mais 
les  louches  d'arpent  met  on  en  pluseurs 
lieux.   (Dialog.  fr.-flam.,  f°  3%  Michelaut.) 

2.  ESCUELiER,  escuellier,  escurillier,  es- 
cuillier,  esciilier,  esculer,  esquelier,  scuiler, 
-iere,  s.  m.  et  f.,  marcliand,  marchande, 
ou  fabricant,  d'écuelles,  de  vaisselle  de 
bois,  de  poteries  : 

Quiconques  veut  estre  esqueliers  a  Paris, 
c'est  a  savoir  venderres  d'esqueles,  de  ha- 
nas  de  fusl  et  de  madré,  de  auges,  four- 
ches, pelés,  beesches,  pesteuz  et  toute 
autre  fustaille,  estre  le  puet  franchement. 
(Est.  Boil.,  IAv.  des  mest.,  i"  p.,  xux,  1, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Marcue  Vesculiere.  (1337,  Cart.  Alex. 
deCorbie,  Richel.  24144,  f"  59  v».) 

Hellin  Vesculier.  (1361,  Compl.  deValenc, 
a°  14,  Arch.  mun.  Valenciennes.) 

A  Estienne  Maulgarni,  esculer,  pour  2 
pales  et  2  grans  escuelles  de  boys  acha- 
tees  de  lui.  (1395,  Compl.  de  Nevers,  CC  3, 
f"  5  v",  Arch.  mun.  Nevers.) 

—  Officier  de  bouche  chargé  de  la  sur- 
veillance de  la  vaisselle  : 

De  la  cuisioe  le  scuiler 
Vai  par  fera  suq  niester. 

(S.  Edward  k  conf.,  992,  Loard.) 

EscuELLEE,  esculUe,  s.  f.,  mesure  poi- 
tevine pour  les  grains  qui  était  à  Civray 
la  11»  partie  du  boisseau  et  à  Nieuil  la 
16"  partie  : 

A  Nieuil  l'Espoir  le  droit  de  minage  était 
d'uue  escuellée  pour  deux  boisseaux  ;  l'e- 
cuellée  était  la  16»  partie  du  boisseau. 
(  Tarif  des  foires  de  Nieuil,  Trinité,  ch.  2, 
art.  5.) 

—  Mesure  de  terre  : 

Un  petit  morceau  de  verger  contenant 
une  escueHee,on  environ.  (1578,  Aveu  de  La 
Molhe-Beuvron,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

ESCUELLIE,  voir  ESCUEILHE. 
ESCUELLOITE,  VOir   ESCUEILLOTE. 

1.  ESCUER,   voir  ESCHIVER. 

2.  ESCUER,  voir  Escuier. 

ESCUERESSE,   VOir  ESCOUEOR. 

ESCUERiE,  escuierie.  escuyerie,  eseuyrie, 
esquirie,  escurie,  s.  f.,  classe  des  écuyers, 
réunion  d'écuyers  : 

Ulueqaes  ont  trové  toute  Vescuerie, 
Li  escuiier  ses  inaineol,  s'ont  la  foie  acoillie. 
(£«/'•  i^oi-  V.Kbe\.  12358,  f  36'.) 
Hais  j'aj  bien  de  cert.iin  noble  chevalerie. 
Et  de  toute  Bretriin^-ne  la  fleur  de  Vesmrie 
Qui  ne  daigneroient  fuir  ne  a  mort  ne  a  vie. 
(La  Bataille  des  IreiUe  Eiiglois  et  des  Ireale  Bre- 
tons, "273,  Crapelel.) 

Et  avoit  en  la  terre  de  Lucembourg  moult 
noble  et  graut  foison  de  chevalerie  et 
escurie,  qui  tous  firent  hommage  a  la  pu- 
cflle  comme  a  la  droitte  héritière.  (J. 
d'Akras,  Melusine,  p.  204,  Bibl.  elz.) 


Li  roys  de  France  assambloit  si  grant 
gens  c'a  merveillez,  et  droite  fleur  de  che- 
valerie el  esquirie.  (Froiss.,  CAron.,  V, 237, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

Autres  accoustremens  de  drap  d'or  et  de 
soye  servans  a  Vescuyerie  de  la  dicte  dame. 
(1498,  ms.  Richel.  Bl.-Mant.  46,  f'>22.) 

Acoustremens  de  escuierie.  [Ib.,  f"  53.) 

—  Charge  d'écuyer  : 

Les  escrocs  d'eschanconnerie  etescuierie. 
(1365-66,  Compte  de  lab.  d'Aytj.,  Arch.  KK 
241,  f»  4  V».) 

Escroes  à'escuyerie.  (Ib.,  f"  15  v».) 

Mais  dessus  tous  qu'il  fist  beau  veoir 
Le  roy  armé,  acompaigoé  des  priures 
Tant  des  Françoys  qne  des  aultres  provinces. 
Faire  bondir  en  l'air  leur  eseuyrie 
Portans     sar     ealx,    monstrant    qa'ilz    n'estoient 
[minces]. 
Pierres,  drap  d'or,  et  riche  orfaverie. 

(J.  Marot,  le   Voyage  de  Oéues,  éd.  1532.) 

EscuERRE,  esceure,  s.  t.,  charnière  ? 

.xiiii.  escuerres  a  clauer  coffres.  (1501, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

.XXXII.  tiroirs  estamez,  a  chacun  tiroir 
deux  eulles  et  deux  rosettes  pour  les  layes, 
a  .II.  s.  le  pièce,  .Lxiv.  s.  —  deux  paires 
de  laces  joints  e  estamez  a  esceure,  quatre 
esceures  el  deux  clencques  a  ressort  garnies 
sur  deux  platines  et  deux  tiroirs  a  rosette 
servant  au  porge  de  ladite  chambre.  .XL.  s. 
(Compt.  de  1529,  Ouvr.  faits  par  ord.  d'es- 
chevins,  f»  151,  Arch.  mun.  Lille.) 

Pour  avoir  ferré  une  grande  garderobbe 
pour  mectre  en  la  tresaurie  de  la  maison 
eschevinalle  de  liuicl  paires  de  forts  laces, 
joinctz  a  escuerre  et  les  escuerre  et  quattre 
fortes  ferures,  quattre  clencques  montées 
sur  platines,  quattre  tiroirs  et  huict  roset- 
tes, .XXII.  1.  (1590,  XIII'  Compte  d'AUard 
Braem,  f  240  v»,  Arch.  mun.  Lille.) 

EscuERSE,  s.  f .,  course  du  cerf  : 
On  appelle  ruses  quant  uug  cerf  fuit  et 
refuit  sur  soy,  et  escuerses   aussi  pour  ce 
qu'il  esceurt  et  garentit  sa  vie.  (Gast.  Feb., 
Maz.  514,  f»  7*.) 

EscuERSSER  (s'),  v.  réfl.,  avoir  mal 
au  cœur,  se  trouver  mal  ; 
I  La  suppliante  en  soy  esbatant,  elle  qui 
e  toit  grosse  d'enfant,.  ..  se /"eust  bleciee  et 
escuerssé  tellement  qu'il  convint  qu'elle 
partist  dudit  hôtel.  (1405,  Arch.  JJ  160, 
pièce  96.) 

ESCUERZ,  voir  ESCORS. 

ESCUIER,  escuhier,esciier,  s.  m.,  faiseur 
d'écus  : 

A  son  hostel  Vesrtibier  trueve; 
Ensi  que  la  cootesse  raeve. 
Sez  armez  faire  li  devise. 

(Gilles  de  Cliin,  1287,  ReilT.) 

Li  escuhiers,  sans  plus  de  plaît. 
En  mains  d'uit  jors  l'escu  a  fait 
Et  couvrelurez  de  sez  armez. 
Cote  a  armer. 

(Ib.,  129.5.) 

Scutarii,  escuers.  (Gloss.  de  Garl.,  ms. 
Bruges,  Scheler,  Lex.,  p.  44.) 

EscuiERAiLLE,  S.  f.,  p.-ê.  essuie-uiain  : 

Quant  l'eraperere  ot  l'eve  eue 
Et  Veseuieraille  menue. 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.   1723,  f°  77*.) 


ESCUIERIE,  voir  ESCUKRIK 
ESCUIL,  voir  ESCtJEIL. 
ESCUILLIE,  voir  ESCUEILLIE. 
ESCUILLIER,  voir  ESCOILLIEB. 

EscuiRAiLLE,  S.  f.,réunion  nombreuse 
d'écuyers  : 

Hz  sont  derrières  et  devant 
Avironnez  A'escuirailles, 
Pe  gens  d*armes  et  de  serventailles. 
(Boece  de  Consolacion,  Ars.  2670,  f°  34  t°.) 

ESCUissiER,  verbe. 

—  Act.,  couper,  ou  casser  la  cuisse,  les 
cuisses  : 

Ledement  t'a  ton  chapel  treit, 
Par  pon  qn'il  ne  l'a  escuissié. 

(Renaît.  I,  715,  Martin.) 

Son  bon  ostor  a  eseuissié. 

(Dolop.,  5134,  Bibl.  elz.) 

Il  la  tenoit  eu  tel  engoisse 
Qne  par  un  po  qu'il  ne  Vesctiisse. 
(De   Conneierl,  167.  Méon,  tiom.  rec,  I,  M$.) 

—  Réfl.,  se  briser  la  cuisse  : 

Ce  ma  beste  s'espaule  ou  s'escuisse.  (Liv. 
au  Roi.  Ass.  de  Jér.,  t.  I,  p.  614,  Michel.) 

Dans  la  langue  moderne,  écuisser  ne  si- 
gnifie plus  que  faire  éclater  le  tronc  d'un 
arbre  en  l'abattant. 

EscuiT,  part.,  tout  à  fait  cuit  : 

Les  pois  laissent  et  la  purée. 
Viande  escuite  et  espuree 
Lor  covient  querre  soir  et  main. 
(G.  DE  CoiNCi.  htir.,  ms.  Broi.,  f  29''.) 

ESCULEO,   voir  ECULKE. 

ESCULER,  V.  n.,  aller  par  secousses  : 

Li  vens  tournoit  les  homes  si  forment, 

quant  il   esculoit,  que   a  bien  petit   que  il 

n'en  moroient.  {Chron.  de  St-Ùenis,  liv.  3, 

ch.  12,  ap.  Duc,  Esculeutn.) 

ESCULERIE,  voir  ESCUELERIE. 

ESCULIER,  voir  ESCUELIER. 

ESCULLEE,  voir  ESCUELLEE. 

ESCULLIR,  voir  ESCOEILLIR. 

ESCULORJABLE,    VOir    ESCOLORGEABLK. 

ESCULTANCE,  VOir  ESCOUTANCE. 

ESCULTE,  voir  ESCOUTE. 

ESCULURÉ,  voir  ESCOLORÉ. 

ESCULURGEMKNT  ,  VOir  ESCOLORGE- 
MENT. 

ESCULURGIER,  VOir   ESCOLORGIER. 

ESCULURJABLE,    VOlr    ESCOLOBGEABLE. 

ESCUMBATRE,  VOir  ESCOMBATRE. 

ESCUME,  S.  î.,  écumoire  : 

Item  unes  escumes  faictes  en  manière 
d'uue  boule  de  cagnon.  [Dép.  pour  le  châ- 
teau de  Gaillon,  496,  p.  DeviUe.; 

ESCUMÉ,  part,  passé  et  adj.,  couvert 
d'écume  : 

N'i  a  si  bon  cheval  n'ait  la  croupe  escitmee. 

(Gui  de  fiant.,  1401,  A.  P.) 


ESC 


Et  il  sont  chant  et  e'îcumAe^) 
Des  bons  mangiers  el  des  poirees. 

(GuioT.  Bible,  U'6.  Wolfart.) 

EscuMEE,  S.  f.,  écume  : 

Par  mi  la  bouche  li  sant  hors  l'escumt'f. 

{Aleschans,  6837,  ap.  Jonck..  Guill.  d'Or.) 

ESCUMEINGEMENT,  VOir  ESCOMENnK- 
MENT. 

EscuMEMENT,  S.  m.,  écume  : 

Spumositns,  escumemens .  {Catholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

SpuinositaSj  escumement.  {Voc.  laU-fr., 
1487.) 

ESCUMENACION,   Voif  ESCOMKNACION. 

ESCUMENCHIER,  VOIT  ESCOMENGIER. 

ESCUMENCIER,  VOif  ESCOMENGIER. 

ESCUMENGE,  VOir  ESCOMENGE. 

ESCUilEXGEMENT,  VOir  ESCOMENGB- 
MENT. 

ESCUSIENGIER,  VOir  ESCOMENGIER. 

ESCUMENIEMENT,  VOir  ESCOMENIEMENT. 

ESCUMENJABLE,  VOir    ESCOMENGEABLE. 

EscuMENTEUx,  adj.,  écumeux  : 

Guttunosus,  escumenteux.  (Catholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

EscuMERiE,  S.  f.,  piraterie  : 

Robin  Fosse  dist  au  .'suppliant  que,  se  il 
le  vouloit  croire,  ilz  seroient  riches  et  au- 
Toient  la  finance  des  compaiguons  du  pays 
de  Bretaigne,  qui  estoient  veuuz  d'escume- 
rie  et  arrivez  avec  eulx  audit  lieu  de 
Harefûeu.  (1407,  Arch.  JJ  162,  pièce  34.) 

Ledit  Jacquet  ala  en  escumerie  deux  ou 
trois  fois  seulement  ou  il  a  aidié  à  prendre 
aucuns  de  noz  subgez.  (1426,  pièce  cité 
dans  la  Chron.  du  Mont  Saint  Michel,  i, 
244,  A.  T.) 

EscuMETTE,  S.  f.,  dimin.  d'écume  : 

Spumula,  escumette,  petite  escume. 
(Gloss.  de  Salins.) 

La  langue  moderne  a  le  mot  écumette, 
écumoir  de  fabricant  de  papier. 

EscuMEURE,  escremeure,  escraymeure, 
s.  t.,  écumoire  : 

Une  escumeure  de  cuyvre.  (Comptes  des 
mines  de  Jacques  Cœur,  Arch.  KK  329, 
f»  ^92^) 

Une  escremeure  d'arrain.  (S  fév.  1394, 
Inv.  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Côte-d'Or.) 

Paelottes,  escraymeure.  (Invent,  des  meu- 
bles de  la  mairie  de  Dijon,  xv  s.,  ap.  Gar- 
uier,  Hist.  du  quartier  du  Bourg,  p.  7.) 

ESCUMICHER,   VOir  ESCOMENGIER. 
ESCUMIGEMENTj  VOir  ESCO-MENGEMENT. 
ESCUMIGER,  voir  ESCOMENGIER. 
ESCUMINEEMENT,  VOir  ESCO.MENIEMENT. 

EscuMiNiEMENT,  -  uiment,  voir  Esco- 

MENIEMENT. 

ESCUMINJEMENT,  VOirEsCOMENGE.MENT. 


ESC 

ESCUMMENIME.VT,  VOir  ESCO.MENIE- 
MENT. 

ESCUMUNGIER,    VOir  ESCOMENGIER. 

EscuMOUR,  exc,  adj.,  qui  sert  à  écu- 
mer  : 

Duo  coclearia  ferri  et  unum  coclear 
cxcumour.  (1419,  Compt.  de  la  fabrique  de 
l' Et/lise  de  Lyon,  Anu.  David,  vol.  5,  n»  4, 
f.  24  vo^  Arch.  Rhône.) 

ESCUNDIRE,  voir  ESCONDIRE. 
ESCUNDIT,  voir  ESCONDIT. 
ESCUNDUR,  voir  ESCONDEOR. 

EscuNEL,  S.  m.,  sorte  de  poisson  : 
Escunel,  poisson,  .iiii.  d.   le  neif.  (1328, 
Tarif  de  tonlieu,   Arch.  S.-Onier  cxcix,  4, 
n»  79,  Giry.)  Lat.,  cuissinellus  piscis. 

EscuNER,  -  quner,  v.  a.,  refuser  : 
Je  li  dis  oiant  tons,  haut  et  cler,  sans  runer. 
Que  Dius  son  paradis  li  vanrra  enqnner. 
(Li  Prière  Theoph.,  st.  108,  Scheler.  Zeilschrifl, 

I,  257.) 

E  !  n'est  bien  drois'^qne  Dins  son  paradis  esctme. 
(/«.,  st.  109.) 

ESCUNSER,   voir  ESCONSER. 

EscuPE,  voir  EscoPE. 

ESCUPIMENT,  voir  ESCOPIMENT. 

EscupiR,  voir  EscopiR. 

EscuPTELE,  S.  f.,  p.  ê.  petite  coupe  : 
Escupteles    de    esmail.    (1428,     Valen- 

ciennes,  ap.   La   Fons,    Gloss.  ms.,   Bibl. 

Amiens.) 

E9CUR,  voir  OSCUR. 

ESCURCIER,  voir  ESCORCIER. 
ESCURDOS,  voir  ESCORDOS. 

ESCURÉ,  adj.,  dégagé  de  soucis  ; 

Les  simples  gens  asseurees. 
De  toutes  cures  escurees 
For  de  meneir  jolietez. 

(Rose.  Vat.  Chr.  18S8,  f  73*.) 

De  tontes  œuvres  escurees. 

illi.,  Val.  Chr.  1522,  f»  5o».) 

Li  cuer  sont  tout  deoaturé 
Ki  solnient  estre  escurc 
Et  net  et  plain  de  bones  teces 
(Baud.  de  Cosd.,  li  Cnnles  dou  pel,  119,  Scheler.) 

EscuREL,  escuirel,  ec,  s.  m.,  peau  d'é- 
cureuil : 

Li  sire  avoil  devant  son  vis 
Tome  son  maolel  enchantel 
Et  sorcol  hermine  trop  bel 
De  soie  en  graine  et  d'esntlrier. 

(Lai  de  l'Ombre,   p.  52,   Michel.) 
Le  fais   a  un  homme,  de   ver  ou    d'ecu- 
renux.  (1438,   Péage  de   Chdteauncuf,  u[i. 
.Miintellier,   March.  Fréq.,   III,  126.)  Impr., 
de  cureaux. 

ESCUREMENT,  S.  m.,  épreuve  : 

Le  fer  s'aiguise  et  se  polit  sur  la  dure 
pierre,  et  le  vertueux  homme  sur  les  dures 
affaires...  Ton  père  ne  fut  OQcques  jusques 
a  son  tout  viel  eage  sans  avoir  des  escu- 
remens  contre  la  dure  pierre.  Toutefois 
n'y  est  oncques  succombé.  (G.  Chastel- 
LAIN,  Averl.  au  d.  Charl.,  vu,  309,  Kerv.) 


ESC  m 

EscuREOR,  S.  m.,  celui  qui  éclaircit  : 

Ci  a  niult  oscure  curie 

Curer  la  puisse  li  curieres 
Qui  des  obscurs  est  esciirieres. 
(ROTEB.,  Poés..   Il,   1-21,  Jubinal.  2»  édition.) 

1.  ESCURER,  voir  OSRURER. 

2.  E.SCURER,  V.  n.,  perdre  toute  pré- 
voyance, n'avoir  aucun  soin  : 

Quant  il  n'ot  que  despeudre  ou  n'avoit  de  li  cure, 
On  le  tPuoit  por  vil  ;  con  garçon  qui  escure 
En  folenient  despendre  avoit  mise  sa  cure. 
(DU   du    Cheval,    et   de   fescuier.   Richel.   24432 
f°  112  r».) 

4.  ESCURER  (s'),  V.  réa.,  se  nettoyer,  se 
laver  : 

S'il  s'en  vent  Jones  escurer  (de  tous  péchés) 
Plus  legiere  est  a  endurer 
La  penitance. 
(VVatbiqoet,     du    de    la    mis,     Richel.     24432, 

f  ags"".) 

—  S'éclaircir  : 

Devant  la  mienuit  li  tans  nn  poi  s'escure 
Et  la  lune'est  levée  et  bêle  et  clere  et  pure. 

(Berle,  1020,  Scheler.) 

Dans  le  centre  de  la  France,  s'écurer  se 
dit  des  fruits  qui  se  trient  d'eux  mêmes, 
au  moment  où  ils  se  nouent,  ceu,K  qui 
sont  avortés  se  détachant  spontanément  : 
Ces  poires  s'écurent. 

EscuRETE,  s.  f.,  curftoreille  : 

Rasoers,  forces,  guignoeres, 
Escureles,  et  furgoeres. 
(Du  Mercier,  ap.  Crapelet,  Prov.  el  Dicl.  pop.. 
p.  153«.) 

EscuREUL,  S.  m.,  peau  d'écureuil  : 

Pour  faire  surecos  ourers. 
Cours  et  longs,  et  des  menuz  vers. 
Gris  escureulx,   fines  laitisses. 
(Edst.  Desch.,   Mirouer  de  Mariage,  p.  206,  Cra- 
pelet.) 

ESGURGE,  voir  ESCORGE. 

ESCURIE,  voir  ESCUERIE. 

ESCURIR,    voir  OSCURIR. 

E.scuRRiE,  S.  f.,  droit  de  marque  pour 
le  scellage  des  draps  écrus  : 

Des  revenues  des  boites  de  ['escurrie  et 
de  le  tanerie...  (1363,  Compte  de  P.  Lenga- 
neur,  Reg.  des  argent.,  Arch.  Abbeville.) 

EscusAcioN,  -lion,  -  sion,  esciiss.,esqu- 
sacion,  acussacion,  excusacion,  s.  f .,  excuse  : 

Quand  Deus  par  celé  demandise  lo  ra- 
peloit  a  pénitence,  si  ajoinst  il  paroles  d'es- 
cusation,  et  si  dist...  (Job,  p.  462,  Ler.  de 
Lincy.) 

Bian  sire,  or  esconstes 

Vraie  esqusacioii  dont  croire  me  pores. 

(Cher,  au  cijgne,  21418,  Reill.) 
Une  autre  foii,  quant  tu  vorras, 
Excusacion  eu  orras. 

(Rose,   Richel.  1573,  f  48'.) 

Ta  n'as  de  ingnorance 
Nulle  escussasiûji. 

(II).,  ms.   Corsini,   (»  loi''.) 

Ilh  aroieiitcelle3ej,'CMsaHo)is  loeaus  que.. 
(Trad.  du  x.iii°  s.  d'une  charte  de  1242, 
Cari,  du  Val  St  Lambert,  Richel.  1.  10176, 
1»  41=.) 


ESC 


ESC 


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Forbenissemanz,  qui  est  fez  en  généra- 
lité, ne  porte  pas  acussacion.  {Liv.  dejost. 
etdeplet,  i,  8,  §  1,  Rapetti.) 

Leur  excusalion  la  oie.  (Chron.  de  S.- 
Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  172".) 

Et  s'il  y  puet  trouver  Traie  escusasion. 

(II.  Capel,  4226,  A.  P.) 

Se  il  ne  s'en  puet  excuser  par  maladie, 
par  viellece  ou  par  autre  leial  excusaciun. 
(1342,  Franck,  de  Chastillon,  Chart.  orig. 
app.  à  M"«  Mornay.) 

Et  prent  chascun  s'excusalion  et  couver- 
ture que  c'est  pour  cause  dudit  alloible- 
ment.  (1354,  Ord.j,  li,  S60.)  Impr.,  execu- 
sation. 

Par  foy,  dist  Urian,  vostre  excusaiion 
est  bonne  et  juste.  (J.  d'Abras,  Melus., 
|>.  120,  Bibl.  elz.) 

Ou  autrement  vous  ares  assez  belle  escu- 
salion.  (Faoïss.,  Chron.,  III,  3b0,  Kerv.) 

Excusatio,  excusation,  excuse.  (H.  Est., 
Thés.) 

—  Exemption  : 

Il  uus  a  somons  par  araor 

A  un  convi  qu'il  a  fait  grant  ; 

Mes  luit  H  plusur  vunl  querant 

Escnsanon  d'aler  i 

E  se  relraienl  del  convi. 

(Bcsant  de  Dieu.  20,  Martin.) 

Lettres  demandant  Vexcusation  de  la 
ville  d'Avallon  d'aller  aux  Estais.  (1444, 
Arch.  mun.  Avallon  CC  93.) 

ESCUSANCE,  exeusaiice,  -  anche,  escuz., 
s.  f .,  e.\cuse  : 

Aboient  droite  ëscitsance. 
(Adass  l!  Boçcs,  Chans.,  ap.  Barbazan,  Gloss,  nis., 
Ars.) 

Si  chauce  estivaus  par  nsage 
Bauz  et  lonc  de  faus  tesmoiaguage 
Et  s'a  .1.  garde  cors  sanz  mauces 
Uni  est  de  fausses  esciisances. 
{De  Dante  Guile,  ap.  Jub.,  Jongl.  et  Trouv.,^.  65.) 
Se  li  baillius  n'y  peulst   aler  pur   loyal 
excusance.  (Roisin,  ms.  Lille  2C6,  p.  6.) 

Quant  Moyses  oi  chou  il  rechut  eu  pais 
l'escusonce  Aaron.  (Bible,  .Maz.  532,  f"  48'') 

Nous  les  dictes  escusances  avons  agréa- 
bles. (1320,  Arch.  JJ  64,  t»  91  r».) 

Tu  m'allègues  des  ejciisances, 
Dist  elle,  qui  de  suffisances 
N'ont  point  en  soy. 
(Deguillevilue,   Trois  Pelerinaiges,  f  il'',  irapr. 
lastit.) 

Avoec  pluiseurs  remonstrances  que  ils 
ont  faittes  a  cause  d'escusanche.  (1389, 
Lett.  d'abs.  d'Aub.  de  Bav.,  ms.  Valen- 
ciennes  539.) 

Considerans  leur  dittes  suplications  et 
escusances.  (J6.) 

Aussi  la  femme  mariée, 
Nonobstant  qu'elle  soit  liée, 
Hardiement  sanz  excusance^ 
Y  rompisl  foy  et  aliance. 

(J.  Lefevbe,  la  Vieille,  317,  Cocheris.) 

Que  onques  ne  pot  venir  a  excusanche 
(Jehan  le  Bel,  Chron.,  p.  54.) 

Sens  quérir  plus  d'escusanchcs.  (Id.,  ib., 
p.  75.) 

Il  ne  querroient  nuUe excusance.  (Froiss., 
Chron.,  1, 145,  Luce.) 

Li  roys  qui  oy  la  dammoiselle  et  v[e]oit 
son  ainel  qu'elle  tenoit,  et  ooit  la  volleuté 
et  Vescuzanclie  de  la  comtesse  fu  tous  es- 
tonné.  (Id.  ,  ib.  ,  II,  342,  ms.  Amiens, 
Luce.) 


La  ne  pooit  escusance  avoir  son  lieu  ne 
estre  oye.  (Id.,  ib.,  IV,  179,  Luce.) 

Le  duc  a  trouvé  Vexcusance  de  luy  et  des 
princes.  (Trahison  de  France,  p.  49,  Chron. 
belg.) 

Apres  ung  prant  tas  à'excusances  et  de 
refus.  (Louis  XI,  Nouv.,  xcv,  Jacob.) 

Que  son  excusance  ne  luy  valoit  riens. 
{Gérard  deNevers,  I,  vill,  éd.  1725.) 

Haa,  gentil  chevalier,  cornent  suis  je 
maintenant  dolent  que  vous  ne  sçavez  point, 
mon  excusance,  car  s'il  estoit  ainsi  que 
vous  en  fussiez  adverti  vous  seriez  content 
de  moy.  {Perceforest,  vol.  III,  ch.  26,  éd. 
1528.) 

EscusATEUR,  exc,  S.  m.,  celui  qui 
excuse  : 

Les  citeis  ne  comparurent  point  par  euls, 
ne  par  procureur,  ne  n'envoyont  point 
d'excusateur.  (1394,  Hisl.  de  Metz,  IV,  460.) 

ESCUSEL,  voir  EscncEL. 

EscusEMENT,  S.  m.,  action  de  s'excu- 
ser, excuse  : 

Ne  Tait  esaisemenz  vers  lui. 
(Delivr.  du  peup.  d'isr.,  ms.  du  Mans  i'3, 
P  52  r°.) 

Quant  Bernier  ot  V escusemenl , 

Si  li  a  ilit  molt  bumiemeut... 
(G.  i)E  S.-Pair,  MottI  S.  Michel,  19"3,   Michel.) 

Chi  n'a  meslier  d'acusement, 

Ki  tous  est  plains  A'escuscmenl. 

(G.  DE  Cambrai,  Barlaam,  p.  li,  Meyer.) 

De  père  a  6\  escusement. 

(Parton.,  Richel.  19152,  f   161''.) 

Dont  vois  querre  okison  dont  quiers  escusement. 
(Li  Viens  de  Couloii/ne,  Iticbel.  2162,  f  I3B'.) 
Si  vit  bien  que  de  demoree 
N'i  ot  point  ne  d' escusement . 
(Pean  Gatinead,   Vie  de  S.  Martin,  p.  133, 

Bourrasse.) 

Sans  nul  escusement.  {Règle  de  Citeaux, 
ms.  Dijon,  i"  68  v».) 

Et  après  tous  consultemenz  escusemens 
et  assentemens  ils  firent  ledit  Pierre  (jri- 
mouart  pappe.  (xiv'  s.,  Récits  d'un  bour- 
geois de  Valenciennes,  p.  314,  Kervyn.) 

1.  EscusEOR,  -  eur,  exc,  s.  m.,  celui 
qui  excuse  : 

Tu  scez  aussi  qu'en  toutes  cours 
Ne  vient  nulle  foiz  ejcuseur 
Se  appareu  n'y  est  accuseur 
Que  souspessonneur  ne  soit  fait. 
(Decuilleville,    Trois  Pelerinaiges,  !"  OU',  impr. 
Instit.) 

2.  ESCUSEOR,  escussor,  s.  m.,  accusa- 
teur : 

Qui  ont  estei  convoincu  en  covent  juge- 
ment que  il  estoieut  senz  escuseor.  {Ordin. 
Tancrei,  ms.  de  Salis,  f"  10''.) 

Que  justise  desuis  dite  ne  puist  deman- 
der senz  escussor.  (1290,  Arch.  Besanç  , 
reg.  mun.  I,  f»  173.) 

1.  EscusER,  excuser,  verbe. 

—  Act.,  employer  mal,  annuler,  mettre 
hors  de  concours,  exclure  de  la  participa- 
tion : 

Mais  chiens  ki  sen  grant  sens  escuse 
Pour  faire  aucune  Iraison 
Donne  moult  povre  livrison 
Loiauté. 

(Dit  du  vrai  Aniel,  13,  Tobler.) 


—  Chercher  à  exempter  : 

Pour  excuser  la  dicte  ville  et  le  pais 
d'une  taille  que  monseigneur  le  duc  a 
faicte  demander  par  ses  officiers  depuis 
deux  mois  en  ça,  et  que  d'icelle  taille  il 
voulsist  lesser  le  peuple  en  paix.  {Compt. 
de  Bertrand  Mignon,  1410-1412,  Forteresse, 
XXIII,  Arch.  mun.  Orléans.) 

—  Réfl.,  se  tirer  d'affaire  : 

Les  huis  et  les  fenestres  très  bien  estouperons  ; 
Gesez  trestoute  coie,  car  bien  arreerons 
Que  de  vous  n'iert  vens  iex,  ne  nés,  ne  mentons; 
Par  iceste  manière  bien  nous  escuserons. 

(Berle,  1837.  Scheler.) 

2.  ESCUSER,  exc,  V.  a.,  accuser,  dénon- 
cer : 

Sire,  fait  il,  ce  m'estoit  avis  que  je  eire 
davant  .1.  moult  riche  homme  semons  vers 
cui  je  estoie  escuseiz  par  ne  sai  queilz 
gens  ;  et  quant  je  dévoie  alleir  a  l'apel  je 
semonnoie  loz  mes  amis  que  il  me  venis- 
sent  aidier.  (Hist.  de  Joseph,  Richel.  2453, 
f"  137  v.) 

Joseph  s'achamine  droit  celle  pairt,  et 
ades  aloit  anuusantla  sainte  créance,  si  lu 
xivoient  moult  grant  planteit  de  geut  qui 
volantiers  prirent  le  baptasme.  Et  non 
pourquant  si  s'en  baptisèrent  il  asseis 
coiement  et  en  repost  por  doutance  que  il 
ne  fuixent  excuseit  a  roi  Crudel.  (16., 
f»  203  r°.) 

Jlonstrer  que  il  ne  sont  pas  corpauble 
de  ce  de  quoi  l'on  l'ai  escusei.  {Ordin.  Tan- 
crei, ms.  de  Salis,  f»  20''.) 

Qui  faulcement  estoit  escuseis.  {Boece  de 
Consol.,  ms.  Berne  363,  f°5r».) 

A  la  malvoillance  de  Cyprien  qui  l'avoil 
escusei.  (Ib.,  f"  5  v.) 

ESCusioN,  probablement  faute  pour 
escusoison,  dans  Berte  ;  voir  Escusoison. 

EscusoisoN,  s.  t.,  excuse  : 
Par  ceste  escusion  a  bien  son  veu  tenu 
Conques  tant  qu'ele  pot  ne  fu  par  li  seu. 

(Berte,  1294,  Scheler.) 

Var.  escusoison.  Escusion  parait  être  une 
faute  pour  escusoison. 

EscusoN,  excuson,  s.  f.,  excuse  : 
Se  ainsi  n'estoit  qu'il  en  fust  excusé  par 
maladie,  de  laquelle  excuson  il  seroit  tenu 
a  faire  prompte  foy.  (1345,  Ord.  de  Ph.  de 
Val.,  Arch.  mun.  de  Rouen,  tir.  2,  n"  7.) 

ESCUSSEL,  voir  ESCUCEL. 

KscussioN,  -  iun,  exc,  s.  t.,  récupéra, 
tion,  recouvrement  : 

Cil  ki  aveir  escut,  u  chivalz,  u  buefs,  u 
vachez,  u  porcs,  u  berbiz,  qe  est  forfeng 
en  engleis  apeled,  cil  qi  l'clamcd  durad  al 
gross  al  provost  aveir,  pur  Vescussiun,  .viii. 
deners.  (Lois  de  GuilL,  §  VI,  Chevallet.) 

—  Saisie  : 

Les  debtes  du  trespassé  se  doivent  payer 
par  les  héritiers  également,  sauf  que 
l'héritier  des  fiefs  y  est  submis  seulement 
en  subside,  après  X'excussion  d'autres 
biens.  {Coût,  de  Lessines,  ix,  19,  Nouv. 
Coût,  gén.,  II,  217.) 

Et  tournèrent  Vexcussion  audacieuse  de 
l'or  des  balances  a  facétie  et  urbanité.  (P. 
JIart.,  Rec.  des  Isles,  f"  69  v.) 

ESCUSSOR,  voir  Escuseor. 


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ESCUSTUMENCE,     VOir    ESCOSTUMANCE. 

EscuTE,  scute,  S.  t.,  cordage  attaché  au 
coin  inférieur  d'une  voile  pour  servir  i  la 
déployer  et  à  l'étendre  : 

EsLotns  forment  e  escntes. 
Et  font  tendre  les  cordes  tûtes. 
(Wace,  Brut,  Yar.  des  v.    ll-!8  4-11516.  Ler. 
de  Lincy.) 

—  Petit  bateau  : 

Abillies  de  naves.  de  vaissiaus,  de  busses, 
de  seules,  de  hokebos.  (Fboiss.,  Cliron., 
II,  430,  Kerv.) 

Suisse  rom.,  Genève,  escôle,  corde  qui 
sert  à  diriger  la  voile. 

EscuTEM.\N,  s.  m.,  batelier  : 

Nus  escutemans  ne  puel  deskerkler  vin 

k'il  amaiue  de  Gravelinghes  entre  le  ville 

et    Gravelinglies.    (1270,   Heg.   aux    bans, 

Arch.  S. -Orner  Ali  xviii,  16,   n"  87,  Giry.) 

Cf.  ESCUTE. 

EscuvE,  s.  f.,  cuve,  grande  jatte  : 
Il  convient  a  manage  pos,  chauderons,  paeles. 
Hâtes  selles  et  auges,  esciiivs,  escnelles. 

(DU  de  ilcnagc,  146,  Trébutien.) 

E.SDARNIE,    s.   f.,  C.XCès  : 
Orgilleuse  d'amor  lî  baille 
Le  confanon  de  la  bataille  ; 
Apres  mult  doucement  11  prie 
Qae  il  ne  facent  e&tlanùe. 
Mais  par  mesure  voiseut  tuit. 

(Blancand.,  ilG'J,  Michelant.) 

ESDEFICA.BLE,  VOir  EdEFICABLE. 

ESDEFIEMENT,  VOir  EdEFIEMENT. 

ESDEGXER  (s*),  V.  réfl.,  dédaigner  ; 

Le'plus  cohars  perdra  le  plail 
Se  il  s'esdegne  de  ce  oir. 
{Hercule  et  nileminis,\KK'ae\.  821,  f  5'.) 

ESDEMETRE,  V.  a.,  laucer  : 

San  bon  ceval  i  ad  fait  esdemeire. 

(Roi.,  1567,  MûUer.) 

ESDENTEu,  V.  H.,  se  briser  les  dents  : 
Et  il  chei,  si  que  tout  esdenta. 
(Guion  d'Hanslone,  Richel.  2.^516,  f"  23^) 

ESDEULS,  voir  Andeus. 

ESDEVENiR,  V.  II.,  arriver,    survenir  : 
Mnlt  lez  semper  en  esdevM. 

(Passion,  210,  Koschwitz.) 
Tels  esdevenl. 
(Vie  de  S.  Leg.,  ms.  Clerm.,  st.  14.) 
Quant  celé  ire  tels  esdevint. 

(Lecture  de  M.  G.  Paris.) 
Ne  sai  qui  la  chose  out  parlée 
Ne  cum  ce  pout  esderntir. 
(Bem.,  D.  de  Norm..  Il,  26611,  Michel.) 
Aucun  i  aura,  s'esdeneni. 
Qui  demandera  dont  ceo  vient. 

(Uesant  de  Dieu,  2663,  Martin.) 

ESDiRE,  edire,  v.  a.,  prononcer,  dé- 
clarer, publier  ; 

A  cui  suppli  ains  qoe  me  taise 
Que  ce  petit  livret  li  plaise 
Qui  fu  complectemem  edis 
En  l'an  mil  et  cenz  trois  et  dis. 

(Faitvel,  Itichel.  6S12,  l"  10=.) 
Que  certaines  ordonnances  aient  esté  et 
soient  pieça  faictes  et  édiles  par  noz   pré- 
décesseurs et  nous.  (1400,  Ord.,  viil,  397,J 


Luy  mesroes  nous  ^   le  s.i  bouche 

Les  propres  parollc\  -dicles 

Qu'il  avoit  en  la  teri     escriptes. 
(Greban,  Mijst.  de  la  Pas\     t"  83'',  impr.  Instit.) 

Croyons  ce  que  l'Esli     esdit. 
(Noël  du  xvi"  s.,  Rev.  Savoi    ;nne,  31janv.  1879.) 


—  Esdit,  part,  passé,^  ^ublié  ; 

De  pourveoir  sur  toutes  nouvelles  indic- 
tions et  coustumes  édictés,  ordcnnees... 
(1389,  Ord.,  Pr.  de  IH.  de  Nim.,  111,  99.) 

Si  fu  rappelée  la  decretale  devant  dicte 
par  une  autre  édicté  au  contraire  extrava- 
cant.  (J.   GotJLAlN,  Ration.,   Richel.    437, 

ESDiRER,  éd.,  verbe. 

—  Act.,  égarer,  perdre  : 
Et  lors  a  sa  dragme  esdiree. 

(Macéue  la  Charité,  BiMe,  Richel.  401,  f  141\) 
Considère  que  par  le  vymaire  des  guerres 
je  aij  perdu  et  ediré  mes  anciens  fieux  et 
eusei^iiemens  desdites  chouses  .  (1473, 
Arch.  .M.M  109b,  u»  5.) 

Son  espouse  fut  longtemps  toute  honteuse 
dont  tant  elle  avoit  esdiré  son  esprit,  et  ne 
passoit  uug  jour  que,  en  considérant  le 
dangier  ou  elle  s'estoit  mise,  ne  gectast 
quelques  larmes  de  desespoir.  (J.  Bou- 
CHET,  Mem.  de  La  Tremoille,  ch.  x,  coUect. 
l'etitot,  t.  XIV.) 

—  Réfl.,  s'égarer  : 

Lesdictz  teneurs  leur  doyvent  a  part  dire 
Qu'il  ne  fault  pas  qu'au  jeu  tant  on  s'esdire. 
(J.  BoucHET,  Ep.mor.,  Il,  x,  éd.  1513.) 
Aux  meusongiers  on  devroit  interdire 
Oe  plus  parler,  mais  chescun  se  y  estlire. 
Le  peuple  voy  de  mensonge  hérité- 

(Id.,  Noble  Dame,  f»  42  r»,  éd.  153G.) 

—  Esdiré,  part,  passé,  égaré,  perdu  : 
Choses   esdirees.   {De    Jost.    et    de  plet, 

p.  282,  Rapt'tti.) 

1.  ESDIT,  adj.,  qui  a  perdu  la  parole, 
interdit,  muet  : 

Tuit  sunt  csdîl  e  esbahi. 
(Ben.,  D.  deNonn.,  II,  11426,  Michel.) 

2.  ESDIT,  edit,  s.  m.,  ordre  : 

Vous  sçavez  que  Dieu  avoit  dît 
A  l'homme,  pour  certain  esdit. 
Que  du  fruict  il  ne  niengeast  point. 

(ilist.  duviellesl.,   1378,  A.  T.) 
Que  .\bel  est  mort  !  Par  quel  esdit  ? 

(li.,  2978.) 

—  Raison  : 

C'est  l'arbre  de  vye  qui  produyt 
La  saincte  et  divine  science. 
Si  sauroys  vouleatiers  Vesdit 
Pourquoy  Diiîu  vous  en  ust  desfence. 

(Mist-  du  vielteit.,  lOSS,  A.  T.) 

—  Invention,  adresse  : 

Il  eut  du  pain,  par  son  edit. 
Pour  fournir  sa  franche  repeue. 
(La  Repeue  de  Villon  et  de  ses  Coiitpaignoiis,  à  la 
suite  des  OEuv.  de  Villon,  Jouauat,  p.  233.) 
J'ay  de  le  savoir  appétit; 
Dictes  le  moy  par  vostre  edit. 
Pour  tous  nous  en  bien  advancer. 

(Mist.  duvieltest.,  1081,  A.  T) 

3.  ESDIT,  S.  m.,  contredit  ? 
Le  roy  aui-a  recouvrement 
Par  elle,  ainsi  que  je  l'ay  dit. 
Sans  que  les  François  nullement 
Y  ayent  honneur  ne  esdit. 

(Jlisl.  du  siège  i'Ort.,  12571,  Guessard.) 


ESDORMiR,  v.  a.,  endormir  : 

Et  cils  du  flaioler  s'esforce 
Por  lui  deçoivre  et  esdormir. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f  7'.) 

ESDos  (a),  loc,  le  dos  libre  î 
Or  quiert  Juno  son  pastorei. 
Tout  a  esios,  sans  gehorel. 
Sans  selle,  sans  frein  et  sans  bride 
Par  le  monde  cevauce  et  ride. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f  354  r".) 

ESDOuciR,  v.  a.,  adoucir: 

Et  leur  donna  pain  d'orpe 
Presti  de  fort  lessui  pour  esdoucir  la  gorge. 

(Girarl  de  Ross.,  2283,  Mignard.) 

ESDOviEMENT,  adv.,  démesurément  ? 

Lo  mantel  mettre  sor  lo  viaire  est  covrir 
la  pensé  de  le  considération  de  sa  foible- 
teit,  ke  ele  haltes  choses  n'oset  encerchier. 
ke  ele  n'aoevret  mie  desor  soi  esdoviiement 
les  oez  de  son  entendement,  mais  od  révé- 
rence cloet  ce  ke  ele  ne  puet  ateindre.  (Liv. 
de  Job,  p.  488,  Ler.  de  Lincy.) 

ESDRECEMENT,  esdroicement,  s.  m., 
action  de  redresser,  de  dresser,  de  diriger  : 

L'imne  est  chantée  en  estant,  porce  que 
en  Vesdrecement  des  cors  mostrain  que 
nos  devons  avoir  les  cuers  esdreciez  sus  a 
Deu  loer.  {Trad.  de  Belelh,  Richel.  1.  99b, 
1°  16  r».) 

Li  juste  verront  et  s'esleeceront,  et  11 
innocenz  les  escharnira.  Donc  n'est  lor 
esdreceinent  trenchies.  Et  feus  dévorera  lor 
remenanz.  (Bible,  Itichel.  899,  f°  22o=.) 

Je  regeiré  a  toi  la  teue  louenge  en  esdre- 
cement  de  cuer  en  ce  que  je  apris  les  juge- 
mens  de  ta  droiture.  {Psaul.,  Maz.  2o8, 
fo  145  r".)  Lat.,  in  directione  cordis. 

Il  ordene  le  monde  et  la  terre  en  équité 
et  en  justice  et  en  jugement,  en  esdrece- 
menl  de  cuer.  {Bible,  Itichel.  901,  f»  16'.) 

Car  après  tote  cete  espace 
De  tens  esdroicemeus  sera 
Que  Dieus  les  suens  adroicera 
A  celle  joye  aute  et  Une. 
(Macé  de  la  Charité,  Biùle.  Richel.  401,  P  Hf,^.) 

—  Ce  qui  sert  à  diriger  : 

loi  coumence  le  Directoire,  c'est  a  dire 
Y  esdroicement  ou  voie  droituriere  a  faire 
le  passage  de  la  terre  sainte.  (J.  de  Vignay, 
le  Direct.,  Rrit.  Mus.  reg.  19,  D  i,  f»  16b''.) 

ESDRECHIER,   VOir  ESDRECIER. 

ESDRECiER, -e»',  -echier,  -escer,-esser, 
edrescer,  verbe. 

—  Act.,  dresser,  redresser,  adresser, 
élever,  au  propre  et  au  fig.  : 

Liesdreceanz  feluu  testimonie,  les  choses 
que  je  ne  saveie  demandowent  mei.  {Lib. 
Psalni.,  Oxf.,  XXXIV,  §  13,  Michel.)  Var.,  es- 
dresçanz. 

Sun  vis  esdrece  vers  l'image. 

(Biul,  ms.  Munich,  1181,  Vollm.) 
Et  si  vus  mespriz  de  ren  avez 
Vers  seinte  église,  d  iesdreseez. 
Et  qu'ele  ne  perde  ces  dignetez. 
(Vie  S.  Tliom.,  Richel.  902,  f"  131  r».) 
llom  jengleus   ne   sera  ja  esdreciez  eu 
terre.     {Riule    S.    Beneit,   Richel.   24960, 
I»  16  r«.) 

Noz  esdrecerons  nostre  parole  as  anfanz 
et  as  pères  eu  qui  poesté  il  sunt.  (Institu- 
tes,  Richel.  1064,  f»  79\) 

Moyses  dist  de  reohief  a  Choré  :  Oez,  li  fil 
Levi,  vos  semble  ce  poi  de  chose  que   li 


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Deus  Israël  vos  a  esdreciez  de  tout  le 
pneple  et  yous  a  ajoinz  a  lui  que  vous  le 
servez  el  servisse  del  tabernacle  ?  (Bible, 
Richel.  899,_  f  62''.) 

Nous  ne  devons  pas  destruire  la  maistric 
des  mariniers  en  esdrechier  les  nais  pour 
l'erreur  qui  y  chiet.  (Oresme,  Quadrip., 
Richel.  1348,  1°  io''.) 

E  !  trcsdouls  Dien  misiricors. 
En  loy  amer  mon  ciier  esirexee, 
Cur  chascun  jour  voy  c'on  m'apresce 
D'issir  de  cy  et  d'ensuyr 
Le  monde. 

(iUr.  de  iï.-D.,  II,  9,1031,  G.  Paris.^ 

Apres  il  esdressa  ses  yeulx  au  ciel.  (P. 
Ferget,  Nouv.  test.,  f"  139  r«,  impr.  Maz.) 

Et  cclluy  qui  parle  droicturiereuient  sera 
esdressé.  {Bihle,  Paraboles  de  Salonion,  cli. 
16,  éd.  1543.) 

—  Réfl.,  se  dresser,  se  redresser  : 
Esdrere  tei,  sire;  salf  me  fai,  li  miens  Deus. 

(liV.  des  Ps.,  Cambridge,  ni,  7,  Michel.') 
Quant  li  abes  l'entent,  s'estirecha  en  estant. 

iCkev.  au  cygne.  H,  2903,  Hippean.) 
Quant  faites  orent  lor  oreisons, 
Sir  piez  s'csârecent,  si  s'esturent, 
l'uis  se  sigoierent  cora  il  durent. 
(G.  DF.  Saint-Pair,  ilonl  Sainl  Michel,  o7(i, 
Michel  .) 
Maislre,  or  rus  esdrciez-, 
A  cest  busuin  m'aidiez  ! 

(Ph.  de  Thau.n,  Cumpoz,  161.  Mail.) 

—  S'élever,  se  soulever  ; 

Encontre  lui  s'esdrcccreni  Irestuit. 

{Ep.  de  S.  El.,  si.  \\\\  Slengel.) 
Quant  li  rois  vint  en  sa  vjellece 
Encontre  qnoi  nns  ne  s'esdrecr. 

(BruI,  ms.  Munich,  2"76,  'S'ollm.) 

Turnus  s'csdrecha  vers  lo  rei. 

(;*.,  1737.) 

Tut  le  pais  vers  lui  s'esdresce. 
Tait  le  gerpeot,  tuil  le  gerreient. 
(Ben.,  D.  de  Norm..  H,  42SS,  Michel.) 

Sor  Franceis  s'eslieve  e  esdrece, 
Que  loz  l"s  a  en  sa  destrece. 

(lD.,i4.,  II.  2011S.) 

Et  se  osle  ma  pensée  el  s'esdrece  un 
petit  hors  des  cogilacious  et  afl'eclions  de 
l'ordure  de  la  char.  (.1.  de  Vignay,  Mir. 
hist.,  Vat.  Chr.  S38,  f»  3'».) 

Et  comme  les  riches  feissent  sediciou 
les  ungs  contre  les  autres,  adoncques  le 
peuple  se  esdreca  contre  eulx.  (Oresme, 
Politiq.,  {"  HT-,  éd.  1489.) 

—  Se  diriger  : 

Je  m'esdrecai,  moy  et  mes  deux  cheva- 
liiTS.  a  ceulz  qui  deffesoient  les  murs. 
(JoiNV.,  Hist.  de  SI  Louis,  p.  178,  Michel.) 

—  Se  justifier  : 

Ele  lui  demandot  surent. 
S'il  et  oi  de  nule  gent 
Qu'ele  eust  meffet  u  mespris. 
Tant  cum  il  fut  hors  del  pais  ; 
Volenlers  s'en  ndrescera. 
Devant  sa  genl  quant  li  plaira. 

(Marie,  Lai  d'Eliduc,  721,  Roq.) 

—  Neutr.,  se  dresser,  s'élever  . 

11  esdresça  contre  sainte  Eglise  et  contre 
ses  drois.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  92,  Cha- 
baille.) 

—  Esdreçant,  part,  prés.,  qui  s'adresse  ; 


Jehan  de  Bonnehoz  me  présenta  les 
patentes  lettres  du  duc  nostre  seigneur 
signées  p-ir  vous,  esireçaKfes  a  moi.  (1340, 
Arch.  JJ  73,  f>  127  v».) 

—  Esdrecié,  part,  passé,  droit  : 

La  forme  du  sarpent  qui  lors 
Aloit  tout  esdreciez  de  cors. 
(Macé  de  h  Charité,  Bible,  ms.  Tours,  f>  3".) 

ESDRESCIER,  VOir  ESDRECIER. 

ESDRESSIER,   VOir  ESDRECIER. 

ESDROICEMENT,  VOir  ESDRECEMENT. 

ESDi'iRE,  eduire,  verbe. 

—  Act.,  écarter,  mener  hors  : 

Quant  vos  ne  volez  relorner 
ISe  a  nul  bien  vos  atorner, 
Et  voz  malveistez  vos  esdiienl, 
Alez  !  diable  vos  conduent. 
{Hist.  de  Guill.  le  Maréchal,  «809,  P.  Meyer, 
Remania,  XI,  60) 

Tirer,  arracher  : 

Que  li  ferai  les  oïlz  esdiiire, 

Ardoir  lote  vive  et  larder. 
(G.  DE  CoïKCi,  de  l'Emverer.  gni  garda  sa  chasteé, 
Richel.  23111,  f»  237''.) 

—  Fig.,  faire  sortir,  produire  : 

Car  sçavez  de  simplicité 
Eduire  .Tinltiplicité. 
(Jeh.  de  Melsg,  Resp.  de  VMchjmisIe  a  Nal., 
C99,  M»on.) 

—  Neutr.,  fig.,  sortir  : 

Si  granz  clartcz  ist  de  son'vis  (de  la  Vierge) 
Que  vraiemeot  lor  est  avis 
Se  devant  lui  ne  s'enfnioient 
Que  luit  li  oel  lor  esduiroient. 

(G.  DE  Coisci,  Mir.,  ms.  Brnx.,  f  \T.) 


Por  poi  li  oil  ne  l'en  esdiiissenl. 

(ID.,  th..  (' 


—  Réfl.,  s'écarter,  s'échapper,  s'enfuir  : 

Sovent  s'esduient  de  sa  veie, 
Kar  la  place  muîllie  e  rogeie 
U  il  avient,  en  petit  d'ore. 

(Ben  ,  7).  de  Sorm-,  I!,  2i23,  Michel.) 
Quant  reis  Aigrouz,  le  bon  vassal, 
Conoist  qne  Lowis  s'en   fuit. 
Que  de  la  bataille  s'esduil. 
Ce  peise  li  issi  s'en  vait. 

(ID.,  ib.,  II, '16397.) 
Li  dus,  li  vassaus,  li  hardiz. 
Tient  trait  le  cler  branl  peiillos, 
Si  n'i  a  nul  si  orguillos 
Qui  volentiers  ne  s'en  esduie. 

(Io.,  ib..  II.  2U41.) 
Cist  enchaucent,  U  antre  fuient 
Qui  n'unt  leisir  qne  de  els  s'esduient. 

(ID.,  ib..  Il,  27i5.) 
Qne  poi  s'en  areste  al  estor 
Qui  aler  s'en  puisse  e  esduire, 

(Io.,  îJ..  11,22113.) 
Mes  je  ne  voi,  de  nule  part. 
U  nos  nos  peossons  esduire, 
S'il  DOS  voloient  de  rien  nuire. 
(Cbbest.,  Erecel  En.,  Richel.  375,  f  291'.) 
Lors  tantost  entra  en  pensée 
A  cni  lairoil  celé  contrée 
Pour  le  peuple  Dieu  enlroduire, 
El  quel  part  sf  porroit  esduire. 
(Vie  S.  ilagloire.  Ars.  5122,  f  13  V.) 
Si  a  mandé  par  le  pais 
Genz  dermes,  a  grant  compaignie, 
Qu'a  lui  venissent  en  aie, 
Por  Ini  dedenz  Rome  conduire  ; 
Car  de  la  ne  «'osoit  esduire. 
Que  il  ne  fn  de  François  pris. 
(Geoff.  de    Paris,  Chron  ,  Richel.   U6.  f   71''.) 


—  Esduit,  part,  passé,  égaré,  hors  dn 
vrai  chemin  : 

Aveuglez  est  et  bien  esdnit 

De  loi  araer  qai  bien  n'est  dniz. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ras.  Brnx.,  (°  159^) 

Bourg.,  Yonne,  eduire,  élever,  nourrir: 
Enfant  mal  éduit,  enfant  mal  élevé. 

1.  ESDUIT,  s.  m.,  refuge  : 

Euroine.  dist  il,  je  vos  amaine  serjant 
Qui  DO  ni  nns  ira  au  mains  ci  délitant. 
Sire,  dist  Euroine.  n'aies  pas  çti  disant. 
Il  n'a  en  tôt  cest  siècle  arme  nule  vivant 
Qui  je  creisse  mie  a  garder  mon  enfant. 
Mais  une  nuit  n  deus  li  sofer.rons  alant. 
Voitqaerre  sen  esduit,  al  Damedeu  comniant 

(Helias.  Richel.   12558.  f  14».) 
Si  entrèrent  es  nés  et  s'en  alerent  chas- 
cuns    en    son    esduit.    {Chron.    d'Ernoul, 
p.  447,  var.,  Mas-Latrie.) 

2.  ESDUIT,  part,  passé  et  adj.,  réjoui  : 

Là  (dans  les  bains  d'Aii-la-Chapelle)  vinent 

[par  conduys 

Chiertains  bangne  de   chaude  aive,  dont  li   peule 

[est  esdu'js. 

(Jeh.  desPreis,  Geste  de  Liège,  2096,  ap.  Scheler, 

Gloss.  philot.) 

3.  ESDUIT,  esdut,  s.  m.,  plaisir  : 

Toy  excomangneray  fortement  par  esduit. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  8527,  ap.  Scheler, 
Gloss.  philot.) 

....  Et  la  fut  esleus 
XX  fet]  n'^'"*  evesqne  de  Tongrc  par  esdus. 

(Id.,  ib.,  9363.) 

ESDUiTE,  s.  f.,  ruse  pour  échapper  : 

Kar  ne  li  vaut  engin  ne  sen, 
Esduite  ne  defension. 
S'il  n'eschape  paresperon. 
(Bex.,  D.  de  Sorm.,  II,  19635,  Miehel.) 

ESDUT,  voir  EsoniT  3. 

ESE,  subst.,  mot  douteux,  peut-être  une 
forme  à'aisil,  esil,  vinaigre  : 

Et  se  l'en  savet  generaument,  si  come 
d'ese  et  de  vins  et  de  grosses  choses  que 
chascun  vet,  ci  n'a  point  de  gage  qu'an- 
queste.  {Li  Lie.  de  jost.  et  de  plet,  vu,  4, 
§  3,  Rapetli.) 

ESERCHELÉ,  adj.,  611  forme  dc  cercle  : 
La  quehue  avoit  moult   grande  et  eser- 

chelee.  {Hist.    de   Gir.  de  Nevers,  Richel. 

24378  f'  59.  r") 

ESESTRE,  V.  n.,  être  éloigné  : 

Esestre,  abesse.  (J.  Lagadeuc,  Catholic, 
éd.  Auffret  de  Quoetqueuran,  Bibl.  Quim- 
per.) 

ESFAÇABLE,  adj.,  qui  peut  être  effacé, 
détruit  : 

Deus  créa  home  noient  esfaçable.  {Bible, 
Richel.  901,  f°12''.)  Lat.,  inexte'rminabilem, 

ESFAITESON,  VOir  EFFAITBSON. 

ESFAMER,  voir  Effamer. 

ESFANTiL,  voir  Enfantil. 

ESF.\UTRER,  voir  Afedtrer. 

ESFELER,  -  eller,  eff.,  v.  a.,  fendre, 
briser  : 

La  vies  cloche  de  no  moastier. .. 
Brisée  fu  et  esfellee. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.,   ms.  Soiss.,  t"  32'.) 


ESF 


ESF 


ESF 


4o5 


...  EfTellee. 
(ID.,  ib.,  Ricliel.   19I.S«.  f»  3-2''.) 

...  E/Telee. 
(Id.,  <*.,  ms.  Brux.,  1»  :n\) 

—  Fig.,  briser,  dompter  : 

Qui  ne  refraint  l.i  char  et  donle 
L'ame  chevauche  et  spur  lui  moute. 
Qui  ne  la  fraint,  qui  ne  Vesfelle, 
Toz  lens  reborse  est  et  rebelle. 
(G.  DE  CoiNCi,  (fe  r£m;ifr.,  Richel.  23111, f°277.) 

ESFEMER,  voir  Effamer. 

ESFERiR,  voir  Efferir. 

ESFL.\MBER,  e/f.,  v.n.,  flamber,  brûler  : 

Mes  meateuaot  la  main  e/flam/>e 
Car  le  feu  si  près  le  surprent 
Que  l'ardeur  a  la  mein  se  prent. 
(J.  Le  Marchakt,  Mtr.   de  i\'.  D.,  ms.  Chartres, 
f"  3=.) 

ESFLAMER,  V.  11.,  s'enflammer  : 
Car  qni  blâme,  bien  le  savez. 
Son  voloir  a  home  n'a  famé. 
Plus  en  art  et  plus  en  esPame. 
(Dou  Cheval,  de  la  charele,  liichel.  12560,  f»  .'ii''.) 

ESFLORÉ,  part,  passé,  qui  a  perdu  sa 
fleur  : 

Tote  est  marcie  et  es/loree 
Sa  bele  fare  colorée. 

(G.  DE  CoïKCi,  J/!>.,  ms.  Brui.,  f  l-IS"".) 
Li  plesanz  vis,  la  plesant  face 
De  la  lasse,  de  l'esploree 
Qui  ja  le  tierz  est  esfioree. 
(Id-,  de  l'Emper.  qui  garda  sa  chasleé,   Ricbel. 
231U,  l»261'.> 

1.  ESFoiR,  esfouir,  verbe. 

—  Neutr.,  creuser  : 

Esfowed.  esfowed  juske  al  fundement  de 
li.  (iit).  des  Ps.,  Cambridge,  cxxxvi,  7, 
Micbel.)  Lat.,  effodite. 

—  Act.,  déterrer  : 

11  commanda  d'esfoiiir  le  chef  dudit 
maistre  Oudart.  (J.  Molinet,  Cliroti.,  cb. 
XL,  Bucbon.) 

2.  ESFOIR,  V.  n.,  fuir,  se  retirer  : 

Quant  Pilale  ce  dit  oi 
Trestont  le  sanc  l'en  efifoi. 
Lors  sot  que  par  envie  estoit 
Jhesus  trai  que  il  tenoit. 
(Geff.,  .va.  «/.  du  Moiii^i'.Richel.  1526,  f^  103'.) 

ESFoiRER,  voir  Effoieer. 

ESFOLDRE,  effoldre,  esfoudre,  esphoudre, 
effondre,  effondre,  s.  m.,  foudre,  tonnerre, 
ouragan  : 

Ses  vis  resplendissoit  autres!  clerement 
Comme  splendors  A'effoldre  el  moien  élément. 

(Hermak,  Bible,  Ricbel.  1144,  f»  53  v°.) 

Del  ciel  kiet  pieres  et  eijoudres. 

(Percerai,  ms.  Mons,  p.  135,  Potvin.) 
A  Dieu  me  plaif,  qui  justice  m'en  face, 
Que  li  esfoldres  du  ciel  le  puist  abatre 
Dessi  en  terre  les  meitibres  li  esrache. 
(Raimbert,  Onier,  3521,  Barrois.)  Var.,  esfoudres. 
.Sembloit  uns  effondres  qui  ciet  sur  le  caucie. 
(Chev.    au   cygne,  15202,  Reiff.;  Impr.,   effondrés. 

...   Se  ne  fust  Abilant 
Qui  es  noz  se  tery  com  effondres  bruiant. 

(Ib..  29i96.) 
Parmi  le  pré  herbu  com  effondres  brnioit. 
(Yœia  du  Paon,  ms.  Brni.  11191,  f»  5  v».; 


Floridas  vit  le  cop  com  effondre  avaler. 

(Ib.,  r  65  T».) 
Quant  la  commune  vint,  corne  effondre  corant, 
0  haches,  o  massues,  corne  gent  malveillant. 
(Renaud  de   Uonlanban,   Richel.  24387,  f"  2.) 

Li  esfoudres  queoit  entour  lui  si  menue- 
ment  que  il  n'en  savoit  le  conte.  (S.  Graal, 
II,  387,  Hucher.) 

Estes  vous  un  effondre  qui  vint  deviers 
le  ciel  qui  arst  et  abisuia  toute  li  tiere  et 
les  cites  et  gens.  (Chron.  d'Ernoul,  p.  74, 
Mas- Latrie.) 

Qnar  effondre  ne  le  tonnoile 
Ne  crient  il  tant  comme  le  roi. 

(SlousK.,  Chron.,  21944,  ReilT.) 
Ensi  vienent  andoi  fendant, 
Com  esfondrcs  va  vent  caçant. 
(Ren.  de  Beacjeii,  li  BiausDesconnens,  2106,  Hip- 
peau.) 

Si  furent  les  viles  arses  et  destruites  en 
aucuns  lieus  par  les  effondres.  {Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Ste-(;eu.,  f»  302=.)  P.  Paris, 
Philippe  II,  XI  :  effondres. 

Si  lu  terre  mote...  et  vint  ausi  conme 
uns  effondres.  {Vies  des  Saints,  m  s.  Lyon 
697,  f"  42^  ) 

Je  vie  Jbesu  ausi  espris  conme  lifspftou- 
dres.  {Jb.,  l"  43''.) 

L'an  1223  chei  trop  d'effondrés  ou  roiaume 
de  France  en  trop  de  leus.  {Chron.  anon. 
des  R.  de  Fr.,  Rec.  des  Hist.,  XXI,  98.) 

Del  coral  il  est  bons  encontre  totes  ma- 
ladies et  encontre  tonoire  que  li  esfoudres 
ne  puet  chair  la  ou  il  est.  {Descript.  lapid., 
ms.  Berne  113,  f"  70'.) 

De  VefJ'oudre  du  chiel,  que  Diex  i  envoia 
Li  gent  en  leur  maisons,  qui  furent  cha  et  la 
S'esveilliereut  adont... 

(B.  de  Seb.,  x,  521,  Bocca.) 

Lors  vinrent  bruiant  comme  effondre 
Si  qu'il  convint  en  un  mont  fondre 
Les  chevaulz  el  les  chevaliers. 

(Couci,  1441.  Crapelel.) 
Et  si  tonooit  si  roidcment 
Qu'il  sambloit  pour  le  ^rant  effondre 
Que  toute  terre  deuist  fondre. 

(Ib.,  2430.) 
Et  qni  trop  poet  un  coer  confondre 
Dû  le  doit  cremir  comme  effondre. 

(Kroiss.,  l'oés.,  I,  20,  Go'J,  Scheler.) 

Pour  le  feu  de  Phetoo  confondre 

ËQvoia  cascnns  un  effondre 

Et  commande  que  riens  n'escape. 

(Id.,  ib.,  I,  274,  1878.) 
Uns  orages,  uns  tempes  et  uns  effondres 
si  grans  et  si  borribles  descendi  dou  ciel 
en  l'ost.  (Id.,  Chron.,  VI,  5,  Luce.) 

—  Mugissement  de  la  mer  : 

Li  cevax  bruit  comme  effondres  de  mer. 

(Hnon  de  Bord.,  7714,  A.  P.) 

ESFOLDRER,  efloiulrcr,  esfoudrer,  effol- 
drer,  verbe. 

—  Act.,  frapper  de  la  foudre,  foudroyer: 

Puis  qu'Anlecris  esl  mors  et  effoldres. 
(Herman,  Bible,  Richel.  1444,  f  01  r".) 

—  Neutr.,  faire  des  éclairs: 

Tantost  commença  a  louer  et  a  effoldrer 
si  dureuieut,  que  toute  la  terre  en  crolloit. 
{Vies  des  Saints,  Richel.  20330,  î"  Z6S  v".) 

—  Réfl.,  fig.,  comme  tonner,  pour  dire 
se  livrer  à  un  violent  emportement  : 

La  dolente,  la  lasse  famé. 
Quant  ot  et  entent  le  vidame 


Qui  si  s'aire  et  si  s'effoudre 
Plus  le  redoute  que  la  foudre. 
(G.  DE  CoiNcr,  ilir.,  ms.  Soiss.,  I"  190''.) 

S'esfoudre. 

(Id.,  ib.,  ms.  Brux.,  l"  185''.) 
Ce  baiilif  redoubt  comme  fouidre 
Qui  si  s'aire  el  s'esfvudre 
CoGtre  mcy. 
(L'n  Mir.  de  N-D.,   comm.  elle  garda  nue  femme 
d'estie  arse.  Th.  fr.  au  m.  d.,  p.  351.) 

—  Esfoldrè,  part,  passé,  accompagné  de 
la  foudre 

Li  destriers  li  saut  qui  porprent  la  terrée. 
Plus  tost  viennent  andui  que  terapeste  effondrée. 
(Test   d'Alix.,  Richel.  24365,  f  164  v»  et  Richel. 
1554,  l"  79  r°.) 

ESFONCER,  voir  Effoncier. 
ESFONDEER,  V.  a.,  vider  : 

Apres  si  les  fendez  (les  cygnes  et  les 
paons)  pardessus  les  dos  jusques  es  es- 
paulles  e  les  csfondeez,  e  puis  si  les  metez 
eu  broche.  (Ens.  p.apareil.  viand.,  Richel. 
1.  731,  f»  99J,) 

Bourg.,  'Vonne,  effondrer,  vider  :  Effon- 
drer des  poissons,  des  volailles. 

ESFONDUT,  voir  Effondu. 

ESFORBi,  part,  passé,  bien  fourbi  : 

U  prant  sa  large,  s'ait  la  guiche  saisie. 
Tint  Hautecleire  tranchant  el  esforhie. 
(Gir.  de  Viane,  Richel.  1448,  f  33";  Tarbé,  v. 
2773.) 

ESFORÇAGE,  efforchatje,  s.  m.,  force, 
violence  : 

Et  ûerent  les  cbevax  andui  par  efforchage. 

{Caufieg,  2647,  A.  P.) 

ESFORCE,  -  orse,  eff ,  s.  f.,  viol  : 

Elle  a  cause,  et  mis  en  faict 
Qu'on  prouvera  l'efforcé  assez. 
[Moral,  i'ung  Emper.,  Ane.  Th.  fr.,  III,   157.) 

—  Effort  : 

De  son  povoir  enst  fait  efforse 
Avecques  ses  bons  compaignons. 
(La  Prise  el  deffaicle  des  .ingloys  par  les  Bretons, 
Poés.  fr.  des  \y'  et  xyi"  s.,  VU,  203.) 

ESFORCEI.\M.\NT,    VOir  ESFORCIE.MENT. 

ESFOKCEis,  -  eiz,  s.  i]i.,  contrainte: 

Asez  l'aveie  dit  e  Bernart,  voslre  amis. 
Que  ju  ne  seriez  hom  par  esforceiz. 

(lion,  2°  p..  24U3,  Audresen.) 

ESFORCKMENT,  -  Sèment,  -  chement, 
efforcement,  afforcement,  aforcement,  -  ant, 
s.  m.,  force,  violence  : 

Por  cou  sui  jeu  del  pais  esloogaos  ; 
Li  rois  m'en  cace  par  sou  esforcement. 

(Huon  de  Bord.,  3035,  A.  P.) 

Nos  poons  mener  les  hommes  de  le 
ville  en  efforcement  a  tout  lor  armes.  Nos 
ne  poons  mie  mener  eu  efforcement  ces 
hommes,  se  ce  n'est  par  nostre  api)areute 
necessiteit...  Faire  chevaucie  et  aler  en 
efforcement  d'armes...  (1233,  Accord,  Ch. 
descompt.de  Lille,  573,  Arch.  Nord.) 

Nous  poons  mener  les  hommes  de  le 
ville  en  efforcement  a  toutes  les  armes. 
(Fév.  1249,  Ch.  de  Jchane  C"'°  de  Fland., 
Chart.  des  comt.  de  Ilaiu.,  Arch.  de  l'Etat 
à  Mons.) 


4S6 


ESF 


BSF 


ESF 


AÎDz  sont  soogit  tant  soulemant 
A  nos  par  nostre  aforcemanl 
D'armes. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1604, 

—  Force,  puissance  : 

.11.  serours  ont  ambedoi  li  parent, 
.Meces  Constant  u  tniite  Gresce  apent. 
Dont  il  liii-n  ciiiJent  avoir  elforcemenl 
De  retenir  verà  vos  lor  cassenaent. 

'Les  Loh.,  Hichel.  4988,  f°  24.1».') 

C.eo  dist  Ernulf  al  rei,  qu'il  seit  fait  vivement, 

Ainjque  Richart  ait  pris  graignur  'sforcement . 

{Rou,  2*  p.,  2171,  Andersen.) 

Ses  requerrons  a  tentes  fièrement  ! 
Je  voil  monstrer  de  mon  efforcemant 
A  Karleraain,  qni  douce  France  apant. 

{Gl'-arif  de  Viaiie,  p.  8.^,  Tarbé.) 

Ainchois  vous  aideray  a  mon  clftrchement 
Tant  que  Guis  le  traîtres  sera  mors  a  tourment. 
(Ciperis,  Richel.  163",  1°  104  v".) 

Et  de  tout  tou  efforchement  et  povoir  eu- 
treprens  povreté.  (De  vila  ChrisU,  Richel. 
181,  r  7S^) 

Et  pour  tant  tous  les  efforchemens  de 
mon  couraige  je  présente  a  lui  rendre  et 
dire  louenges.  (Ib.,  i"  19"^.) 

—  Forces,  armée,  corps  d'armée  : 
E  se  cil  sont  buen  chevalier, 

Ne  lor  i  vaut  esforcemenz 

Ne  multitudine  de  lor  geoz. 

(Bes.,  Ducs  de  Norm.,  H,  9563,  .'Michel.) 
Et  Dei  confonde  Sarrazins  et  Persans, 
Quant  mer  ne  passent  par  lor  e/forcement  f 
{Prise  i'Oremje.  9",  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Corbarant  d'Olifierne  et  son  efforcemrut 

Est  logies  entour  ianx. 

Et  vous  feres  secours  a  vostre  ef/orchemenl. 

(Chev.  au  cygne,  "886,  Iteilf.) 
Si  que  li   dui  roiaunie   fureul   esuieu  li 
uns  contre  l'autre  o  tout  lor  efforcement. 
(Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,f»  12».) 

Petit  prise  Gaulrey  ne  son  efforchement. 
(Gaufrey,  5401,  A.  P.) 

Hé  las  I  ce  dist  Girars,  bien  me  dois  acorer. 
Cent  mil  souloie  avoir    d'un!.'  simple  mandemeot. 
Or  n'ai  que  .xviu.  mil  en  mon  efforcr^nent. 

(Girart  de  Ross.,  5038,  Mignard.) 

—  Violence  sur  une  femme,  viol  : 
Alexandre,  beau  fils,  vueilles  fuir  et  es- 

chever  les  efforcemens,  cogitations  et 
occasions  des  charnelz  péchiez  et  bestiaux 
délices.  (Secrets  d'Arist.,  Richel.  562, 
f«  8  r".) 

Dit  que  il  l'accuse  à' efforcement  et  ne 
declaire  ne  le  temps  ne  le  mois,  ne  l'an- 
née. (1395,  Grands  jours  de  Troyes,  Arch. 
XI»  9184,  1°  140  r°.) 

Plusieurs  efforcemens  de  femmes  et  filles. 
(Chron.  de  L.XI,  août  1467,  ms.  Clairamb., 
Richel.) 

Et  le  comte  (qui  moult  estoit  grand  jus- 
licier)  fut  averti  que  trois  archers  de  sa 
compaignie  avoyent  dérobé  une  femme,  et 
qu'ils  l'emmenoyent  derrière  les  montai- 
gnes.  afin  qu'elle  ne  fust  ouye  par  les  cris 
qu'elle  feroit  a  son  efforcement.  (0.  de  la 
Marche,  3/e)n.,  1,36,  Michaud.) 

—  Lutte,  emploi  de  la  force,  et  par 
extension  bravoure  : 

Chançons  commence  de  grant  efforcement; 

Oqc  ne  fn  raieudre  en  cest  siècle  vivant. 

(Gari/i  le  Loh.,  l'  chans.,  xxxv,  p.  126,  P.  Paris.) 

Prisent  villes,  chastiaus  par  grant  esforcemeut. 
(Ba«(.  de  Buillon.  545",  Schelcr.) 


—  Effort  en  général  : 

Ne  velt  de  moi  merci  avoir. 
Ne  m'i  valt  rien  esforcemenz. 

(Dolop.,  4137,  Bibl.  elz.) 

Nisus,  efforchement  (Pet.  Vocab.  tat.- 
franç.  duxiii'  s..  Chassant.) 

Nisus,  efforcemens.  (Gloss.  de  Salins.) 

...  Si  nous  soions  bien  efforcez  de  nos 
gents  propres.  A  quel  afforcsment  nous 
semlile  que  chescun  puissant,  qi  aime 
l'onur  de  nous  et  de  nostredit  royaume, 
doit  de  reson  effectuelment  mettre  la  main. 
(Secours  d'Anglet-  en  Bret.,  Morice,  Pr.  de 
IH.  de  Bret.,  I,  1434.) 

Comme  les  Romains  se  fussent  essayez  a 
saillir  du  péril  par  maints  efforcemens.  (Le 
prem.  vol.  des  grans  décades  de  TU. 
Liv.,  f«   139\  éd.  1530.) 

Efforcement,   peine    et    traveil    que   on 
prent  pour  parvenir  a  quelque   chose.  (R. 
Est.,  Thés.,  Contentio.) 
L'orme  est  courbé  par  grant  efforcement 
Pour  faire  un  manche,  el  de  charme 
Prend  la  forme  courbe... 

(Le  Blanc,  Georgiques,  f»  40  r°,  éd.  1608.) 

—  Action  de  renforcer,  de  fortifier  : 

Et  pour  ce  fist  cel  castiel,  que  se  mes- 
tiers  fust  a  ses  homes  qu'il  les  requellist 
dedens  cel  castiel  pour  Vesforcement  de  le 
terre  qui  estoit  le  roi  Tangré.  (Chron. 
d'Ernoul,  p.  269,  var.,  Mas-Latrie.). 

Que  les  dîmes  des  églises  dou  reaunie  de 
Chipre  donast  a  l'aide  et  a  ['esforcement 
de  la  cité  (Instr.  de  Guill.,  pair,  de  Jér., 
Arch.  J  456,  t°  36^.) 

—  Fortification  : 

Pour  convertir.  ..ez  reparacions  des  murs 
et  ez  autres  euvres  et  efforcemens  néces- 
saires de  ladite  ville.  (1341,  Imposition, 
etc.,  Morice,  Pr.  de  iU.  de  Bret.,  1,  1429.1 

—  Raffermissement,  augmentation  : 

Ce  seroit  donner  aux  ennemis  efforce- 
ment de  courage.  (D'AuTON,  Chron.,  Ri- 
chel. 5082,  fa:  v».) 

—  En  t.  de  coutume  : 

Que  home  d'autre  court  ne  peuvent 
porter  recort  de  court  des  choses  de  celle 
seigneurie,  ni  seyr  en  court,  ne  faire 
esgart  de  conoissance  de  court,  se  le  chief 
seignor  ne  les  a  doues  en  efforsement  de 
celle  court.  (Ass.  de  Jér.,  t.  I,  p.  254,  Beu- 
gnot.) 

—  Progéniture  : 

E  se  il  a  efforcement  (le  soleil) 
E  compaignie  a  sun  talent 
Nulle  riens  nel  porra  soQrir. 
(.tlARiE,    Jjoprf,  Richel.  19152,  f  15'=.) 

ESFORCEOR,  cff.,  S.  m.,  celui  QUI  prend 
quelque  chose  par  force  : 

«  Se  phiseur  fout  force  ensemble  et  li 
uns  d'eus  est  trez  eu  cause,  se  il  rend  la 
chose  de  son  gré  et  devant  le  jugement, 
tuit  li  autre  sont  délivré.  »  C'est  vôirs  par 
nostre  usage,  tant  come  la  chose  montet 
et  non  pas  de  l'amende;  car  tuit  i  son, 
tenu  li  efforceeur.  (P.  de  Font.,  Const.  xv, 
82,  var.,  Marnier.) 

—  Celui  qui  viole  : 

Icil  Cloevi  dont  nos  parlons  fu  aban- 
donez  a  toute  mavestié,  luxurieus,  effor- 
cieres  de  famés,  gloz,  ivrooins,  trichieres. 
(Chron.  des  rois  de  France,  ms.  Berne  607, 
f»  60'.) 


Efforceur  de  fillettes.  (1431,  Enquesle 
afuture,  Arch.  législ.  de  Reims,  I,  r^l-l, 
Doc.  inéd.) 

Murtrier  et  efforceur.  (Stat.  de  Paris, 
Vat.  Oit.  2962,  f»  SS".) 

Efforceur  de  femmes  et  de  filles.  (La  Mer 
des  /lystoir.,  t.  2,  f»  227'',  éd.  1488.) 

Ne  m'as  tu  pas  grant  esmoy. 
Quant  on  peult  nommer  efforceur 
Le  lieutenant  de  l'empereur  ? 
(Moral,  d'ung  Empereur,  Ane.  Th.  fr.,  111,139.) 

ESFoucEusE,  eff.,  adj.  fém.,  forcée, 
qui  vient  par  force  : 

Oncques  nulle  efforceuse  haultesse  ne 
fut  sans  grand  péril.  (Pet.  J.  de  Saintré, 
p.  93,  éd.  1724.) 

ESFORCHIEMEXT,   VOir    ESFORCIEMENT. 
ESFORCHIER,   VOir  ESFORCIER. 

ESFORCi,  eff.,  adj.,  fort,  puissant  : 

.F.  li  quens  doit  molt  estre  efforcis 
Qui  molt  se  paine  de  nostre  roi  servir. 

(Les    Loh..  ms.  Berne  113,  1°  17'.) 
Mais  jo  irai  de  gens  bien  efforcis. 

ai..  V  22\) 

Seveot  ne  sunt  si  esforcis 
Veer  lor  puissent  le  pais. 

(Bf.n.,  D.  deXorm.,  I,  1905,  Michel.) 

N'iert  pas  li  reis  si  esforcis 
Qu'as  frères  peast  granment  nuire. 

(ID.,  i*.,  II,  .596.) 

Reinier,  fait  il,  duc  poestis, 
Preisé  d'armes  e  esforcis, 
Aspres  chevaliers  e  engres... 

(ID,  ib.,  II,  2871.) 

Ne  seit  hauz  dui  poestifs. 
Nobles  sor  toz  e  esforcis. 

(iD.,  ii.,  II,  10593.) 
A  un  conte  de  gran  valor, 
Odon,  proz  e  sage  e  corleîs, 
Sirt.'  de  Chartres  e  de  Bleis 
De  Tor<  e  de  tôt  le  pais, 
Dnnt  malt  erent  al  jor  «/om'ï. 

(iD..  ib.,  II.  24931.) 
Wase  esleit  quens  d'icel  pais. 
Riches,  mananz  e  esforcis. 

(ID.,  ib.,  II,  36284.) 

Se  as  diz  porz  ne  fust  trop  efforcie  ville. 
(1293,  Arch.  J  436,  pièce  36.) 

ESFORCiBLE,  efforciblc,  cforcihle,  adj., 
redoutable  par  la  force,  vaillant,  qui  a  une 
grande  puissance  : 

Jo  sui  Sires  esforcibles  e  puissanz.  (Rois, 
p.  327,  Ler.  de  Lincy.) 

Li  reis  des  Assiriens  enveiad  Tharthan  e 
Rapsaris  e  Rapsacen  de  Lachis  al  rei  Ezc- 
chie  od  grant  e  esforcible  cumpaignie  a 
Jérusalem.  (Ib.,  p.  407.) 

Un  mut  riche  hume  d.l  pais. 
Mut  efforcible  e  de  ^'rant  pris. 

(.Mabie.   Lai  de   Mlun,    127,  Roq.) 

Si  fiz  erent  produnie  eforcible  et  vaillant. 
(Garn.,    Vie    de    S.  Thom..  App..    v.  232,  Hip- 
pean.)  Impr.  E  forcible. 

—  Fort,  vigoureux  : 

Plus  lowe  l'em  celui  qui  île  fieble  parenz 
efforcible  home  devient.  (Sarmons  en  prose, 
Richel.  19323,  f"  176  r».) 

ESFORCiBLEMEiMT,  efforciblement,&^\ ., 
avec  effort,  d'une  manière  forcée  : 


ESF 


ESF 


ESF 


437 


Ris  desatrempe  s'il  est  e/forciblementfnW. 
ou  s'il  est  feint.  {Miroir  hist.,  Muz.  537, 
f»  185  r».) 

—  Avec  force  : 

E  il  cria  esforcibleinent,  e  diseyt...  (Apo- 
cal.,  Ars.  8214,  f»  27  r°.) 

Amonestoit  curieusement  et  e/forcible- 
ment  avecques  les  aultres  a  fouyr  et  se- 
courir aux  hommes  dessusdits.  {Leg.  des 
saints,  f"  UB'',  éd.  1477.) 

ESFOuciEiiENT,  -  teement,  -  chiement, 
efforchiement,  efforckiment,  efforciement, 
efforceemenl,  efforcement,  esforceement.  -  siee- 
ment,  esforceiament,  ejfroicement,  -  ant, 
adv.,  en  faisant  tous  ses  efforts  avec  force, 
avec  violence,  de  toiUe,>  ses  forces,  de  tout 
son  pouvoir,  en  toute  hâte  : 

Je  me  servi  molt  esforàement. 

(Les  Xoh.,  ras.  Montp.,  f°  15-1''.) 
N'i  remest  hom,  par  le  mien  essieot, 
Qui  n'i  veuist  moult  efforciement. 

(;j.,  ms.  Berne  113,  T  4'.) 

Efforciement  le  servez. 

(fioa,  3'  p.,  609-1,  Andresen.) 

Et  vit  Saisnes  venir  molt  efforciemant. 

(J.  BoD.,  Sax.,  ccxxni,  Jlichel.) 
La  fist  ces  noces  molt  efforciement. 
(R.  de  Cambrai,  Richcl.  '2103.  ("   112  \'.) 

Car  vous  ares  assaut  sy  effroicement 
Ou  trestoas  y  morous  a  duel  et  a  t(Hirmeut. 
(Chev.  au  cygne,  6597,  KeifT.) 

Guerre  loi  monveroit  bien  effroicement. 

{Ib.,  5767.) 

Car  Witasses  venoil  moult  effroicement. 
(Ib.,  '20024.) 

Fièrent  sur  Sarrasins  sy  effroicement 

Qoe  tous  ly  pins  hardis  s'espoenta  forment. 

(Ib..  23i6fi.) 

Lors  fuirent  payen  sy  eflroicement 
C'on  passoit  desnr  iaux  eu  fuiant  laidemeut. 
(ib  ,  3ii)24.) 

De  eidier  i  efforcieement. 
(J.  Le  Marchant,    Mir.   de  N.    D.,  ms.   Chartres, 
f»  6''.) 

Si  me  covient  que  je  paroille  plus  effor- 
ciemenl  qe  je  n'aie  fet  a  totes  les  autres 
fois.  (RicH.  DE  FouRNiVAL,  Besl.,  p.  3, 
Hippeau.) 

Et  de  tant  com  il  chante  plus  prcs  de  la 
mie  nuit,  si  chante  il  plus  efforciement  et 
plus  engroisse  sa  voix.  (iD.,  ib.,  li  Cocs.) 

Si  se  metent  au  fuir  viers  Cristople  au 
plus  efforchiement  ke  il  onkes  puent.  (H. 
DE  Val.,  629,  Wailly.) 

Efforceemetit  prist  Jesu  a  reclamer. 

(Fierabras,   Vat.  Chr.  161G,   f"  73"-.) 

Lors  brochent  efforctijement 
Ainssi  que  an  mestier  apent. 

(Conci.  1243,  Crapelet.) 
En  cel  jnnr  Gauhs  de  Moy 
Au  saÏDgnour  de  Monmorensy 
Jonsla  moult  efforchiement. 

(Ib..  1569.) 

Or  sus,  or  sus,  quel  gent 

Crioit  moDit  efforciement. 

(Ib.,  4669.) 

Que  vous  vegniez  si  efforciement  que  l'on 
vous  dont,  car  se  vous  venez  foihiement, 
tieux  vous  seront  contrayres  qui  seroieut 
avec  vous  se  vous  veniez  efforciement. 
(126o,  Lett.  du  Vie.  de  Cft.  d'Anj.,  Arch.  B.- 
du-Rh.,  365.  J 

T.  III. 


Et  s'en  revint  en  Normandie  au  plus  tosl 
que  il  pot  et  au  plus  efforciement.  [Ctiron. 
de  Rains,  c.  vill,  L,  Paris.) 

Et  lors  ot  li  rois  couselg  qu'il  iroit  a 
Mante  et  l'assit  et  fist  gieter  aes  engiens 
efforciement.  (Ib.,  c.  xix.) 

Et  la  parlèrent  dou  roi  qui  venoit  moult 
efforchiement  sour  aus.  {Ib.,  c  xxv.) 

Cil  vindrent  sans  demeure  moult  esfor- 
cieement.  (G.  de  Tyb,  xi,  3,  Hist.  des  crois.) 

Cil  s'esmureut  moût  esforcieement.  {Ib., 
XV,  10.) 

Sepenoient  moult  esforsieemenl  de  miner 
le  mur.  {Cont.de  G.  de  Tî/r,  Florence,  Bibl. 
Laur.,  10, 111.) 

Se  li  crestien  eussent  lors  point  esforcee- 
ment, li  Turc  eussent  esté  descouiit.  (Est. 
de  Eracl.  Emp.,  xxiii,  40,  Hist.  des  crois.) 
Var.,  esforciement. 

La  tierce  de  ses  batailles  fu  en  Espaigue 
el  en  Gascogne,  en  ce  meisme  temps  que 
celle  de  Sassoigne  duroit  moult  efforcie- 
ment. {Grand.  Chron.  de  France,  Charlem., 
I,  II,  P.  Paris.) 

Que  ilh  vienhant  si  esforceiament  que  ce 
soit  a  leur  honor,  a  l'avansament  de  nostre 
service  au  profit  de  la  besonne.  (1299,  Pr. 
de  l'H.  de  Nism.,  I,  141.) 

Et  iront  si  efforciement  que  li  frère  et  leur 
mesnie  ne  puissent  contrester.  (1307,  Arch. 
J  413,  pièce  20.) 

Le  dit  prince...  procède  contre  yceuls  par 
voie  de  guerre  et  de  fait  le  plus  efforcee- 
ment  qu'il  puet.  {Chron.  de  S.-Den.,  Richel. 
2813,  f»  452=.) 

Quar  moult  l'avoient  bien  fait  et  efforcée- 
ment  avec  lui  en  la  bataille.  {Estor.  Bo- 
gier,  Richel.  20125,  i"  28^) 

Pour  plus  efforceement  résister  a  nosdiz 
ennemis.  (1388,  Ord.,  vu,  188.) 

Il  chevauça  tantost  efforciement  sur  lui. 
(Froiss.,  Chron.,  I,  9,  Luce.) 

Et  créons  bien  que  il  vienent  efforcie- 
{m)ment.  (Id.,  ib.,  242,  ms.  Rome.) 

Engles  et  Gascons  asses  efforchiement 
venoient  la  pour  lever  le  siège.  (Id.,  ib.,  I, 
382,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Sy  aroit  veu  ses  ennemis  et  combatu  le 
roy  de  Franche  et  sa  puissance,  qui  le  sie- 
voient  moult  efforchiement.  (Id.,  ib.,  I, 
468,  Luce.) 

Quant  Robers  de  Flandres  sceust  que  li 
Franchois  venoient  si  efforchiment  sur  luy 
il  se  parti  et  ses  gens.  {Chron.  attrib.  d 
J.  Desnouelles,  Hist.  des  Gaules,  xxi,  196.) 

Hz  s'en  combateront  plus  fièrement  et 
plus  efforceement.  {Bozier  des  guerres,  Ri- 
chel. 442,  f»  75  r».) 

Et  les  envola  contre  lesdis  aloyes  si 
esforchiement  qu'il  ne  se  savoient  u  tenir. 
{Chron.  des  Pays-Bas,  de  France,  etc.,Rec. 
des  Chr.  de  Flànd.,  t.  III,  p.  141.) 

Les  François  efforcement  ferirent  sur  leur 
queue.  (G.  Chastell.,  Chron.  du  D.  Phil., 
ch.  LXVIII,  Rucbon.) 

Il  a  mandé  tous  ses  ostz  le  plus  efforcee- 
ment qu'il  peut  :  tant  quededens  le  moys 
il  fut  devant  la  cité  de  Ganves.  {Lancelot 
du  Lac,  i"  p.,  c.  XV,  éd.  1488.) 

Si  vindrent  au  roy  au  plus  efforceement 
qu'ilz  peurent.  {Ib..  ch.  36.) 

Tant  que  le  sang  vermeil  luy  devalla 
eff or  cernent  S.U  long  delà  {a.ce.{Pèrceforest, 
vol.  V,  ch.  3,  éd.  1528.) 

Et  puis  le  mist  en  sa  duché  qu'il  gou- 
verna puis  efforceement.  {Ib.,  vol.  VI, 
ch.  64.) 


Puis  qu'ainsy  est  que  les  ennemys  si 
efforceement  iiloroient  sa  mort,  peuli  on 
assez  considérer  la  grande  desplaisance 
qui  en  fut  par  tout  le  camp  des  François  ? 
{Hyst.  du  bon  cliev.  sanspaour,  ch.  lxv.) 

—  Dans  les  exemples  suivants,  il  a  une 
signification  particulièrement  énergique, 
et  veut  dire  par  la  force,  par  la  violence, 
violemment  : 

Qui  ensemble  leurs  complices  resqueus- 
drent  efforcieement  et  violenment  Henrion 
de  Maubry.  (1332,  Compte  d Odart  de  Lai- 
gny,  Arch.  KK  3»,  f  129  r°.) 

Qui  ont  cmpris  a  venir  seur  nous  et  en- 
trer efforciement  en  nostre  royaume.  (133S, 
Ord.,  XII,  45.) 

Et  ilec  trouvèrent  ladicte  meschine  d'i- 
celui  prestre  que  ilz  menèrent  jouer  aux 
champs,  et  en  firent,  ou  aulcuns  d'eux, 
leur  voulenté,  f/?'orceme)i(puet  estre.  (1382, 
Pièces  relat.  au  règ.  de  Cli.  VI,  t.  II,  p.  21, 
Douët  d'Arcq.) 

—  Dans  laphrase  suivante,  au  contraire, 
il  ne  veut  dire  que  fortement,  très-fort  : 

Il  se  dormoit  moult  efforchiement.  {Kas- 
sidor.,  ms.  Turin,  f»  200  r».) 

ESFORCiER,  -  chier,  -hier,  -  lier,  -  zier, 
-  cer,  -  ser,  eff.,  verbe. 

—  Act.,  prendre,  saisir,  s'emparer  vio- 
lemment : 

Mes  humes  nnt  batu,  mun  summer  escurcié, 

Mi's  tonels  et  mnn  vin  tolu  et  esforcié. 

(Garnier,  Vie  de  S.  î'ftom.,  Richel.  13513,  f''87  v°.) 

Mes  symonie  a  mes  tel  force 
Dieu  ses  honneurs  tout  et  efforce. 
(G.  DE  CoiiVCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  26''.) 

Mais  ele  en  donne  et  départ  a  fnison. 
Mont  en  envoie  en  Espaigne 
Et  mont  en  met  en  efforcier  Champaigne. 
(Hdon  de  la  Ferté,  Serventois,P.  Paris,  Romancero 
français,  p.  183.) 

Pour  le  double  que  cil  de  l'ost  ne  effor- 
çaissent  le  porte  et  entraissent  en  le  cité. 
(Froiss.,  Chron., II,  312, Luce,  ms.  Amiens.) 

Cilz  réserva  vengence  vindioable 
Snr  tous  princes  qui  efforcent  les  drois. 
(Kust.  Dcscuamps,  Poés.,  Richel.  840,  I"  104=.) 

—  Emporter  violemment  : 

Et  avint  que  en  celle  chasse  mon  cour- 
sier s'efl'rea  et  m'efforça,  voulsisse  ou  non. 
(Froiss.,  Chron.,  1.  4,'c.  42,  Buchon.) 

—  Violer  : 

E  les  femmes  par  tut  bunies, 
Esforcees  e  malbaillies. 

(BEiN.,  D.  de  Norm.,  I,  861.  Michel.) 

Et  si  Tost  ma  famé  esforcier. 

(Maie  marastre,  ms.  Berne  41,  f  2'.) 
Femme   efforcier   si   est   quant    aucuns 
prent  a  force  carnele   compaignie  a  feme 
contre   le  volonté   de  le   feme,  et   sor    ce 
qu'ele  fet  tout  sou  pooir  du  deiîeudre  soi. 
(BEAnM.,  Coût,  du  Bea»î).,xxx,7,Beuguot.) 
Mes  lionrjoises  ont  efforcie. 
(GoDEKROï  DE  PARIS,  C/iroii.,  3027,  Buchon.) 
Et  e/forcftofent  et  violoienttoultesdammes 
et  pucelles.  (K'toiss.,  Chron.,  V,317,Luce, 
ms.  Amiens,  f»  109.) 

Ils  tuoient  hommes  et  efforchoient 
femmes.  {Trahis,  de  France,  p.  99,  Chron. 
belg.) 

A  tant  vindrent  les  deux   chevaliers,  et 
voient  que  les  deux  tenoieul  les  trois  da 
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moiselles,  et  avoit  l'unp  mis  Sebillp  a  terre, 
et  la  vouloit  efforcer.  (Perceforest,  vol.  I, 
f»  42'',  éd.  1528.) 

—  Contraindre,  forcer  : 

Par  devers  iaus  n  fait  la  porte  ovrir. 
Car  il  les  \ml  rifoirier  et  laidir. 

(Les  Loi:,  ms.  Berne  H3,  f  9.) 

Deiis  n'esfitce  nnllni  de  fere  bien  u  mal. 
(GaRNIer,  Vie  des.  TftriM.,P.ichel.l".,S13,f»12  v".) 

D'entrer  en  la  cité  les  enfans  esforçn. 

(Gui  de  Doi'rij..  il8G,  A.  P.) 
Et  la  dame  le  semonnoit 
Et  de  mangier  raolt  Ve/I'nrehoil- 

(Sept  Sni/es,  U9i,  Relier.) 

Les  cheTaliers  portent  garentie  de  leur 
volonté,  sanz  ce  que  nul  les  puisse 
esforzier.  [Ass.  de  Jér.,  t.  1  p.  122,  Beu- 
gnot.) 

Nous  ne  povons  efforcier  les  diz  hommes 
de  taille  fors  que  des  ceut  solz  desus  diz. 
(Oct.  1294,  Ch.  de  Afarguerite,  femme  du 
seign.  de  Pontarlier,  Arch.  C.-d'Or,  B  495.) 

Li  dit  frère  de  Belveoir  ne  puent  ne 
doient  efforcier  de  taille  chascun  an  chas- 
cane  maisnie  des  diz  hommes  et  des  dites 
famés.,  fors  que  de  cinq  sous  de  tornoiz 
petis  a  paier  chascun  an  a  teste  saint  Rémi. 
(Juin  1303,  Ch.  de  Gautier  conile  de 
Brienne  et  de  JJche,  Beauvoir,  Arch.  Aube.) 

Elle  gardera  à'eslre  traye  ou  efforcée  par 
les  temptacions  qui  entrent  en  l'ame. 
(Gerson,  Dial.  av.  ses  sœtirs,  OEuv.,  JII, 
819S  éd.  1706.) 

Lors  le  bon  homme  s'en  vu  et  porte  son 
brouel  a  la  dame,  et  la  efforce  et  prie  tant 
que  elle  en  prend  une  partie  pour  l'amour 
de  lui,  ce  dit  elle,  en  disaut  qu'il  est  très 
bon.  [Quinze  joyes  de  mariage,  m,  Jacob.) 

Poisqae  vous  m'efforeez  ainsi. 
Je  la  diray. 
(Cl.  Mar.,    Coll.  d'Erasme,  Virgo     fitaoYafiOç.) 

—  Animer,  presser,  augmenter  l'ardeur 

de: 

Et  efforce  moult  s'amblenre. 

(Perceval,  ms.  Berne  113,  f°  89'.) 

Quant  tu  verras  qu'il  meii^;eravolentiers, 
sans  ce  que  ou  Vcfforce,  si  lui  donne  de  la 
char  lavée.  (Modus  et  Racio,  ms.,  f»  126 
r«,  ap.  Ste-Pal.) 

S'il  voit  que  les  chiens  branlent  les 
cueues,  et  flairent  a  terre,  et  vont  oultre, 
pourquant  qu'ilz  ne  crient,  il  puet  bien 
penser  qu'il  fuit  la,  car  pour  les  raisons 
susdites,  ilz  ne  pevent  crier,  si  les  doit 
efforcier.  (Chasse  de  Gaston  Phebus,  ms., 
p.  227,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Faire  avancer  : 

Et  dit  a  l'anmatré  :  Traiez  ce  chevalier. 
Si  esforcez  ce  roi  qui  si  est  rais  aries. 

(Floovanl.  2393,  A.  P.) 

—  Fortifier  : 

E  mis  braz  esforcad  lui.  (Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  LXXXVlii,  22,  Michel)  Lat., 
roboravit. 

Le  castel  fit  durement  efforcier. 

(Les  Loh..  ms.  Berne  113,  f»  IT».* 

E  Sun  règne  fu  mult  afernied  e  esfor- 
eied.  (Rois,  p.  228,  Ler.  de  Lincy.) 

Et  si  garnissoit  et  efforçait  ses  villes  et 
chasteaux.  (Chron.  de  S.-Den.,  Richel. 
2813,  f»  394  v».) 

Por  ç.o  que  li  atiremens  de  l'ordene  soit 
sovent'recordes  et  efforcies  par  auctorité 


ESF 

des  devines  escritures  ne  ptiist  de  legier 
refroidir.  (Règle  de  Citeaux,  ms.  Dijon, 
f  157  r«.) 

Efforcer  le  chatiau  de  Japhe.  (Inslr.  de 
Guill.  pair,  de  Jér.,  Arch.  J  4.56,  f»  .Sô'.) 

Pour  obvier  a  le  maie  volenté  des  aoe- 
mis,  et  noiir  la  ville  garder  et  efforchier. 
(13.59,  C'art.noirde  Corb.,  Richel.  1.  17758, 
f»  3  vo.) 

Et  enmenoit  avoec  soy  tous  chiaux  qui 
se  pooient  aidier,  pour  efforcher  sen  host 
et  avoir  plus  grant  renommée.  (Froiss., 
Chron.,  III,  345,  Kerv.) 

Ele  (la  vigne)  s'avirona  de  grant  vertu 
parmi  les  flans  et  ses  bras  effotcha.  (Li 
prem.  liv.  Salemons,ms.  Berne  590,  l''207J.) 

Mais  ma  promission  et  espérance  en  moy 
te  doit  efforcer  et  réconforter.  (Intern. 
Consol.,  11,  xxxxvii,  Bihl.  elz.) 

—  Augmenter  : 

Qui  veut  son  ponvoir  effoicier 

Aint  son  ami  et  liefue  chier. 
(Ave.  jrnv.,  xi(l°  s.,  ap,  Ler.  de  Lincy,  Prou.) 

Dou  pourfit  ki  veura  de  la  hanse  c'en 
gaaigne  en  Engletiere  nous  samble  bon  se 
il  vous  samble  ausi  bon  c'en  despendie 
la  moitié  ou  la  tierce  partie  et  c'on  aporte 
li  rcmanant  enlaiiuge  pour  efforcier  le 
commun  droit  de  la  hanse,  (tt  Ordenance  de 
tenir  la  hanse  c'on  apiele  la  hanse  de 
Londres,  et  entre  cen.T  de  Bruges,  Arch.  du 
Nord  de  la  France,  t.  I,  p.  185.) 

—  Réfl.,  augmenter,  grandir  : 

Cvpres  esforcant  soi  en  haut.  (Rible, 
Richel.  901,  f  61'.) 

Et  la,  plus  que  devant,  s'efforça  le  dit 
assault.  (iMoNSTHEiET,  Chron.,  1,  81,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

—  Neutr.,  devenir  fort,  devenir  puis- 
sant, augmenter  : 

Grans  fu  li  daels,  si  efforce  li  cris. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f>  6'.) 
Hncs  s'en  isl,  dont  efforce  li  cris 

(Ib.,  C9'.) 

A  l'asambler  font  la  noise  efforcier. 

(/>.,  f°  14».) 

Lieve  la  noise,  si  efforce  li  cris. 

(«.,  f»  24V) 

La  flame  saut,  dont  esfforce  li  cris. 

(/*.,  ms.  Montp.,  f  98'.) 
Se  nos  les  laissom  alkes  en  la  terre  esforcier. 
Ne  seront  mie  puis  a  destruire  legier. 

(Rott.  i'  p.,  10",  Andresen.) 

Li  sains  fait  le  granl  fen  efforcier. 

(Raoul  de  Cambrai.  Richel.  219:5,  f»  23  r".) 

E  Samuel  crut  e  esforcha.  (Rois,  p.  13, 
Ler.  de  Lincy.) 

Qant  li  conpaignon  i  parvindrent,  si 
comenea  la  meslee  a  efforcier.  (Artur, 
Richel.' 327,  f»  138''.) 

ïsaac  cruit  et  esforsa  tant  qu'il  ot  .xxv. 
ans  deage.  (Esior  ies  Bogier,' Richel.  20123, 
f  34^) 

—  Réfl.,  faire  des  efforts,  s'appliquer  : 

Del  Den  servise  se  volt  mnll  esforcer. 
{Si  Alexis,  st.  52'',  xi°  s.,  Stengel.) 

—  Neutr.,  s'efforcer  : 

Et  voient  les  Danois  tout  le  tertre  couvrant. 
Parmi  eus  sont  fern  a  plain  cours  efforchant. 
(Doon.  10294,  A.  P.) 
Veulent  efforcer  les   dessus    dis   ou  au- 
cuns d'eulx  de    contraindre  aucuns    des 


ESF 

marcheans  de  porter  leurs  denrée?  contre 
leur  volonté  a  la  dicte  foire.  (1354,  PL  du 
maire  de  Rouen,  Arch.  mun.  Rouen,  Reg. 
DD,  f  56  r».) 

—  Act.,  repousser  par  la  force,  battre  : 

Li  Gadrain  les  esforcent  et  font  grant  balislal. 
(Romn.  d'Alix.,  f"  ï.i'.  Michelanl.) 

—  Empêcher  : 

Ce  seroit  painne  perdue  qui  ra'efforceroit 
de  faire  chose  dont  je  fusse  moult  entn- 
lentez.  (Mor.  des  phil.,  ms.  Chartres  620, 
f''7''.) 

—  Neutr.,  être  violent,  résister  avec 
violence  : 

11  fisent  sor  le  flum,  la  ou  li  eve  esforche, 
un  pont.  (Curon.  d'Ernoul,  p.  441,  Mas- 
Latrie.) 

Et  se  li  talemelier  li  efforce,  li  mestre 
des  talemeliers  vient  au  prevost  de  Paris. 
(Est.  BoiL.,  Liv.  des  mest,  i''  p.,  1,47, 
Lespinasse  et  Bonuardot.) 

Et  se  cil  li  voloit  efforcier,  le  mestre  le 
devroit  faire  savoir  au  prevost  de  Paris,  et 
li  prevost  de  Paris  li  devroit  abatre  la 
force.  (iD.,  ib.,  XLVilI,  20.) 

—  Act.,  briser  : 

Preux  estoient  les  deux  chevaliers,  si 
efforcèrent  leurs  lances  jusques  es  poings. 
(Perceforest,  vol.  5,  f»  91S  éd.  1528.) 

—  Réfl  ,  tel  me  de  chasse  : 

Si  tu  vois  que  ce  soit  du  cerf  que  tu 
destourues,  et  il  va  bellement,  sans  soy 
eff'royer,  gette  une  brisée  et  te  retray;  et 
s'il  s'efforce,  et  qu'il  s'en  voyse  de  toi, 
tu  le  verras  par  ces  signes.  (A/odus,  f°  13  r», 
Blaze.) 

—  Esforcié,   part,    passé,   fort,  grand, 

puissant,  considérable  : 

Jo  t'en  durrai  mnlt  esforciet  eschange. 

(Roi.,  3714,  Millier.) 

Hervis  est  riches  et  effmcies  d'amis. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f  3'.i 

Grans  fn  la  noise  et  efforcies  li  cris. 

(/*.,  f  3«.) 

Se  est  iovenes  et  efforcies  d'amis. 

(Ib.,  rs''.) 

Grans  fu  la  noise  et  esforcies  li  cris. 

(r.AiMCERT.  Ogier,  TOSl,  Barrois.) 

Li  rois  tennit  une  moult  efforciee  cort. 
(iancdfot,  Richel   754,  f»  23".) 

Or  coramance  chançons  hoeone  et  efforde. 

(Jeh.  de  Lanson,  Richel.  249.Ï,  f  15  v".) 

. .  Esforciee  flehesce. 
(J.  DE  Meunc,  Test.,  ms.  Corsini,  f  163''.) 

Li  Soudan  s  tint  court  molt  efforcie  et 
fist  grant  joie  del  jour  de  sa  nativité. 
(Comtesse  de  Pontkieu, îiouv.  fr.  du  xiii's., 
p.  199.) 

S'adont  fusl  a  Nimaye,  la  cilé  esforchie. 
(ll.de  Seb.,  ii,  8fi2,  Bocca.) 

C'one  fosse  veoit,  grande  et  aprofondie, 
Obscure,  ténébreuse,  mâchonnée,  efforcie. 

(Ib.,  VI,  88.)  Impr.,  effortie. 

Quant  il  fui  venu  en  sa  terre  illec  sé- 
journa .XX.  jours  :  et  tous  les  jours  tint 
court  efforcée.  (Lancelot  du  Lac,  1"  p., 
ch.  33,  éd.  1488.) 

Illec  fut  la  meslee  tant  pourtant  plus 
efforcée  qu'elle  n'y  avoit  le  jour  esté.  (Ib., 
{"  p.,  ch.  36  ) 


ÉSF 


La  voix  me  conste  et  nie  lasse  :  car  je 
l'ay  haute  et  efforcée.  (Mont.,  Ess.,  1.  III, 
c.  13.  éd.  1.Ï88.) 

ESFOuçois,  adj.,  violent,  audacieux  : 

Milaa,  ta  voulz  prendre  nng  Lorabart  aÎDçois 
Que  ung  bon  François,  urant  dillerence  y  a. 
Franc  estre  peuz,  mal  usas  de  ton  choiz, 
Or  t'appercoiz  quelz  gens  sont  efforçais. 
(Poés.  fr.  de  G.  Alione,  Conq.  de  L.  Xll  sur  Milan, 
r°65.) 

ESFORiEK,  V.  a.,  apprécier  : 

Plus  donc  jou  Vesfories  que  les  autres  ases, 
Uuar  c'est  la  îlors  de  l'ost,  sacies  par  vérité, 

{Roiim.  d'Alix.,  f  SC",  Michelant.) 

ESFORMiEU,  efformkr,  v.  n  ,  four- 
miller : 

Lors  veissifiz  la  cité  de  Costantinoble 
muM esformier  des  Veuissieas  et  desPisans 
et  d'autres  geaz  qui  de  mer  savoieut. 
(ViLLEH.,  1  466,  Wailly.) 

M ult  e/T'o-rmj'er.  (Id.,  éd.  ViçeQere,  Paris, 
1383,  liv.lX,  p.  173,  et  éd.  Du  Gange,  p.  193.} 

ESFORSER,  voir   ESFOflCIER. 
ESFORSIEEJIENT,  VOir     ESFORCIE.MENT. 

ESFORT,  -  orz,  -  ors,  eff.,  s.  m.,  force 
armée,  troupe  : 

N'asemblereit  jamais  si  grant  esforz. 

{Roi..  599,  Muller.) 
Tel  en  donai  Hainfroi  el  caon  sor  le  col 
Qae  pasmé  l'abali  volant  tôt  son  effort, 

{Mainet,  p.  16,  G.  Paris.) 

Soit  nostre  effors  ou  val  Béton  menez, 
Conroiez  d'armes,  garnis  et  aprestez. 

{Les  Loti.,  Vat.  Urb.  315,   f°  9*'.) 
L'e/fors  le  roi  ne  prise  une  gfozelle. 
i/i.,  fragm.  CUàlons,  v.   199,  Bonnardot.) 

Si  manda  snn  esforz. 

(Roii,  i'  p.,  OT,  Andresen.) 
E  docement  les  a  requis 
Qu'a  lui  viengent  od  lor  efforz 
En  Daneiûarctie  dreit  as  porz- 
(Be.v  ,  /).  de  Nom.,  II,  27897,  Michel.) 

La  nuvele  vint  a  Tou,  le  rei  de  Emath, 
que  David  out  descunfit  tut  le  esforz  Ada- 
dezer.  {Rois,  p.  147,  Ler.  de  Lincy.) 

Car  n'est  mie  grant  noslre  eff'ors, 
Tost  nos  auroieiit  les  Grieus  mors. 
{Eaeas,  ms.  MoQtp.  H  -231,  C  US  i°.) 
Lors  dist  a  ses    homes   que    puisque    li 
esforz  de  Rome  devoit   venir  si  prochien- 
nement,  il  n'a  nule  poor    que    cil  de  Lo- 
fjrgs  aient  pooir  de    lui    mai   fere.  (Lance- 
lot,  ms.  Fribourg,  Mig*.) 

Salehadins  estoit  defors 
El  avoec  lui  tous  ses  e/fors, 

(MousK.,  C/iroii.,  19612,  Reill.) 
La  leur  vint  au  devaul  le  glorieux  prince 
Charles  et  quanques  il  put    avoir    d'effort. 
{Grand.  Chron.  de  France,  V,  26,  P.  Paris.) 

—  Force,  impétuosité  : 

Bien  paeent    mais  sigler,  car  graiis  est  lor  eff'ors. 

(Guy  de  Camb.,  llicbel.    '21306,  p.  2-27''.) 

Force  est   efforz    de     genz  don  l'eu  ne 

puet  deffendre.  {Lio.  de  jost.  et  deplet,  m, 

7,  Rapetti.) 

Et  s'en  ala  par  effort  de  cheval  jusques 
a  Gysors.  {Chron.  de  Rains,  c.  vill,  L. 
Paris.) 

—  A  esfort,  loc,  avec  élan,  avec  em- 
portement, rapidement  : 


ESF 


Sun  cheval  brochet,   laisset  cnrre  n  es/un. 

(Roi.,  1197,  Millier.) 

—  En  grand  nombre  : 

Et  ensi  que  il  ceminoient,  pourveances 
les  sievoient  a  esfort,  as  soomiers  et  a 
charroi.  (Fhoiss.,  Cnron.,  1,  327,  Luce,  ras. 
Rome.) 

Gens  d'armes  et  arcier  li  venoient  d'En- 
gleterre  a  effort.  (In.,  i'o.,  VI,  173,  Luce.) 

—  Par  esfort,  avec  puissance  : 
Rois  seras  tu  de  France  se  tu  \is  par  eff'orl. 

(itainel.  p.  17,  G.  Paris.) 

—  De  nul  esfort,  quelque  résisiance  que 
l'on  oppose  : 

Que  cens  sur  qui  oharra  la  sorlz, 
Oues  qu'il  seienl,  de  ,i:il  esfo.'z. 
S'en  islroQt  fors  senz  rêver. ir 
Querre  altre  regoe  pur  garir. 

(Cen.,  b.   de  No,;n.,  II.   155,  Michel.) 

ESPORTEOR,  S.  m.,  celui  qui  donne, 
qui  rend  des  forces  : 

Qarjo  ai  mon  esforteor  mon  Seignov 
Jhesu  Crist.  IPass.  S.  Biaise,  Richel.  818, 
f"  232  r.) 

ESFORZ,  voir  Esfort. 

ESFOSSER,  -  oser,  verbe. 

—  Act.,  creuser,  fouir  ; 

Icil  qui  le  piet  de  la  tour 
Esfosse  tant  qu'il  en  ist  fors. 
C'est  cil  cui  faillis  est  confors. 
(Baod.  de  Cosd.,  li  Prisons  d'a.ii.,  1810,  Scheler.) 

—  Neutr.,  se  creuser  ; 

Se  li  esfosent  H  oel  et  si  n'a  ci're  de  vo- 
ler... preades  consaude.  {L'Avicalaire  des 
oiseaux  de  proie,  ms.  Lyon  697,  f°  223".) 

ESFOUDRE,  voir  ESFOLDRE. 
ESFOUDRER,  VOir  ESFOLDRER. 

ESFoum,  voir  Esfoir. 

ESFRAER,  voir  ESFREER. 

ESFRAiEUP.E,  cff.,  S.  f.,  bruil,  tumulte 
occasionné  par  l'épouvante  : 

Pleurs,  gemissemens,  cris,  effraieures, 
hurlpuieus,  maledict'ons,  blaspuemes.  |J. 
hovu,&T,  Nob'.eDame,  i"  316,  ap.  Ste-Pal.) 

ESFRAix,  effrain,  adj.,  sans  frein,  à 
bride  abaiiue  : 

.losep  qui  raoïUt  fîst  a  loer 
A  tout  le  ^raal  qu'ot  fet  fere 
Vint  esfrnin  du  mont  de  Cauvere. 

(Peiceml,  ms.  Montp.  H  219,  f"  142=.') 
Se  mans  pensers  se  voet  embatre 
Ou  cner,  raisons  le  doit  debatra 
Si  que  li  cuers  ne  soit  effraiiix. 
(3.  DE  ConnÉ,  li  Dis  don  frain,  43,  Scheler.) 

ESPRAixDRE,  effraitidre,  effreindre, 
eff  rendre,  v.  a.,  enfreindre,  attentera: 

Le  couslume  de  le  maison 
!Ne  vuel  esfraindre  ne  brisier. 
iti  Lais  de  C(«(r(ois,Richel.  1353,  f"  49:1  v".) 

Quar  trop  seroit  chose  diverse 

Se  la  loy  de  Mede  et  de  Perce 

Ëstoil  pour  un  seul  homme  effraiiite. 

(G.  Macu.,  Pùds.,  Richel.  9221,   f  96\) 
Li  roys   ne  effraindront  onqiies  en  coli 
cas  la  magosté  de  cesti  souverain    ordre. 
(Behsuiue,  ï".  Lio.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  67".) 


ESF 


459 


Les  Engles  avoient  les  trieves  rompues 
et  effraintes.  (Froiss.,   Citron.,   XVII,  295, 

Kerv.) 

Nostre  Seigneur  fist  ces  terribilites 
quandt  il  leur  voult  donner  les  comman- 
dements adfin  qu'ils  craindissent  les  ef- 
fraindre.  (Fossetier,  Chron.  Mary.,  ms. 
Brux.  10309,  f»  126  v».) 

—  Abs.,  faire  quelque  contravention  aux 
règlements  : 

Se  ly  canihieres  accroît  le  pris  estably 
par  eschevins  ou  effraint  en  aulcune  chose, 
au  seigneur  dehvera  .xx.  sols.  (1238, 
Charte  de  Marquion,  Tailliar.) 

A  wardeir  et  a  tenir  a  tous  jors  sens 
effrendre.  (1290,  Cart.  du  Val  SI  Lambert, 
Richel.  1.  10176,  f"  IS».) 

Selon  les  privilèges,  franchises  et  liber- 
toz  a  eux  par  nous  octroyez,  sans  ejfrain- 
dre.  (1403,  Ord.,  xii,  222.) 

Sans  effrainrlre,  ne  aller  au  contraire. 
(1403,  Hist.  de  Metz,  IV,  379.) 

—  Esfraint,  csfrait,  part,  passé,  brisé  : 
Hé  Diex,  [si]  en  fn  puis  tant[e]  terme  ploree. 

Et  tante  targe  effreinte,  tante  broi^ue  fansee. 
(Destr.  de  Rome,   33,  Groeber.) 

...  Soit  rompue  et  perdue  comme  effrainle 
et  délaissée  la  jeusne.  (La  tresample  Ex 
pos.  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1486,  1°  108'.) 

—  Fig.,  cassé  de  vieillesse  : 

Li  rois  Felis  fu  vieils  effraiz, 

Molt  ot  vescu,  granz  mauts  a  traiz. 

(FlorimonI,   Kichel.  353,  V   36''.) 

ESFRAINTE,  -  einte,  -  aincte,  eff.,  s.  f., 
bruit  : 

S'en  vindrent  ainsi  combatant  si  près  que 
le  mareschal  en  ouyt  Veffrainte.  {Faits  du 
mar.  de  Boucicault,  1"  p.,  ch.  31,  Buchon.) 

—  En  terme  de  chasse  : 

Un  cerf  qui  sera  au  meismes  pays  s'en 
pourra  bien  aller  de  l'espave  et  effreinte 
des  chiens.  {Chasse  de  Gaston  Phebus,  ms., 
p.  218,  ap.  Ste-Pal.) 

S'il  avient  que  lesditz  variez  sentent  au- 
cune effraincte  de  loups  ou  de  maie  beste 
saillir  du  bols  ou  de  montaingne,  adonc 
desllent  les  chiens  et  laissent  courre. 
(Christ,  de  Pis.,  Policie,  Ars.  2681,  §  IX.) 

ESFR.\NCniER,-(/(«t'r,  v.a.,  affranchir: 

Et  se  uns  de  ses  souges  y  avoit  geté  le 
main,  si  ne  li  pot  il  demorer,  s'il  ne  proeve 
que  ce  fu  de  son  fief  ou  de  ce  qui  devoit 
estre  tenu  de  !i,  qu'il  a  trové  concelé  ou 
esfranquié.  (Be.\um.,  Coût,  de  Beauv.,x\w, 
5,  Beugnot.) 

ESFUANCHiu,  -Cir,  -  qitir,  -  kir,  -ckir, 
eff.,  verbe. 

—  Act.,  affranchir  : 

Si  tenoit  ses  cinq  muis  de  tere  valence- 
nois  de  le  gllze  a  mieichit  ki  est  esfrankie. 
(1233,  Lett.  de  Sobier,  officiai  de  Cambrai, 
N.-D.  de  Cambrai,  Arch.  Nord.) 

Affrancissomes  la  devant  dite  abeye  et 
volons  que  ele  soit  effranchie  et  culte  de 
toutes  exactions,  corovees  et  talles.  (1261, 
Lett.  de  la  G""  Manj.,  p.  233,  Tailliar.) 

Emaucipare,  effrancir.  (Pet.  Vocab.  lut. 
franc,  du  xiii"  s.,  Chassaut.) 

Jou  ai  effrankit  et  eufrankls  a  tousjours 
pei|)eLuelment  de  taille  paier  toutes  les 
tieres    et  les  yretages  que   lesdittes   reli- 


460 


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gieuses  ont  en  men  demaine.  (i"  déc.  1331, 
Cari,  de  Flines,  ccccli,  Hautcœur,  et 
1341,  Arch.  JJ  73,  f°  139  r'.) 

—  Réfl.,  s'affranchir  : 

Parquoi  nous  nos  puissions  delivreir  ne 
effrankir  des  obligations  de%'aut  dites. 
(1297,  Cart.  de  Hain.,  Accord,  Reiff.,  et 
Martenue,  Anecd.,  1,1296.)  Var.,  effranckir. 

—  Act.,  porter  le  ravage  dans  : 

Geste  beste  avoil  si  la  montaigne  esfran- 
chie  par  sa  cruenté  et  tote  la  terre  joste 
la  marine  qu'il  n'i  osoit  aler  home  ne  leme 
ne  autre  créature.  (Estories  Rogier,  Richel. 
20125,  f"  91\) 

ESFRANKIR,  VOlr  ESFRANCHIR. 
ESFRANQUIER,  VOir  ESFBANCHIKR. 

ESFRAZELER  (s'),  V.  réfl.,  Bxprime 
l'idée  d'avoir  une  mise  et  des  airs  immo- 
destes : 

Hazart  dist  mort  a  la  pucele 
Qui  si  s'aville  et  esfrazele 
Qae  l'en  la  covoile  et  regarl. 
(Reclos  de  Moliens,  Miserere,  Richel.  23111, 
f°  2.19'".) 

ESFREASEMENT,  e/froeemmerit,  adv., 
avec  effroi  : 

Li  Espagnol  ne  peurent  ce  fais  souffrir 
ne  porter  ;  mes  se  commencierent  a  ouvrir, 
a  fuir  et  yaus  desconfire,  et  retraire  moult 
e/p-aeemment  et  sans  arroi  devers  la  cité 
de  Nazres.  (Froiss.,  C/icon.,  VII,  45,  Luce.) 

Canada,  ejfrayammeni. 
ESFREANCE,  effreaiice,   efreance,  effra- 
ance,  esfraanche,  s.   f.,  frayenr  : 
-N'i  a  nn  seul  graot  ne  petit 
A  cni  il  n'en  prenge  e/fraaiice. 

(Ben.,  Troics,  Richel.  375.  !"  91''.) 
Quant  gésir  Toi  en  bière  de  chelui  la  sanblanche, 
Por  cni  ai  por  tant  an  estet  <!n  esfraanche. 

(De  SI  Alexis,  983,  Herz.) 

Sonffri  pins  de  mans  outremer. 
De  duel,  d'angoisse,  et  d'e/frevice, 
Qn'omme  né  qui  regnast  en  France. 
(G.  GuiiRT,  Chroii.,  Richel.  5698,  f  53  V.) 
Totes  voies  li  cuers  qui  charneaus  estoit 
fu  un  petit  en  effreunce  et  por  ce  s'asegura 
il  auques  en  meismes  l'are.   {Estories  Ro- 
(jier,  Richel.  20125,  f  51''.) 
En  grant  efreance.  (Ib.,  ("  60'.) 
ESFREDiR,  esfreir,  v.  n.,  se  refroidir  : 

Ensi  offre  chaude  farine 

Qui  n'est  mie  senz  amor  fine, 

Qnar  saches  s'amor  n'i  fust  mie 

La  farine  /».s(  csfreâic. 
(Macé  DELA  CnAiiiTE,  hible,  Richel.  401,  f  32=.) 
Quant  il  (le  sucre)  est  bien  cuyt  et  par- 
boilly....  le  lessent  esfreir  jusijuez  tant 
qu'il  se  prent.  (Caum.,  Voyage  d'oultr., 
p.  117,  La  Grange.) 

ESFHEEDEMENT,  VOlr  ESFREEMENT. 

1.  ESFREEMENT,  -  aement,  -  ayement, 
-  oi/ement,  eff.,  s.  m.,  action  d'effrayer, 
frayeur  : 

Qu'il  ne  font  noise  ne  nul  effracmrnt. 

(/.fsLoAer.,tArs.  3U3,  I»   102'.) 

Et  quant  li  senescaus  le  vit 

Bêle  et  de  biau  conteneuient 

Simple  et  sans  nul  esfreemenl 

Et  qa'ele  estoit  de  haut  paragc 

Si  loa  moult  le  mariage. 
(C'un  Roi  d'Enypte,  etc.,  Ars.  3527,  f°  91M 


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Simple,  sanz  nul  elfreemenl. 
(fie  la  Rtnjne  qui  ocisi  son  sciicsrlial,  234,  Méon, 
Noue.  Rec,  II  ;  et  ms.  Richel.  23111,  f»  39''.) 

Eslonné  de  Veffrayement  des  siens. 
(iMaigret,  Polybe,  v,  29,  éd.  loi2.) 

Quant  a  Ve/froyement  de  la  lance,  il 
n'est  pas  de  si  grande  efficace  qu'est  l'es- 
tonnemeut  qu'apporte  la  pistoUe,  quand 
on  la  sent  bruire  de  près.  (Langue,  Disc, 
p.  309,  éd.  1587.) 

2.  ESFREEMENT,  effrcement,  esfreede- 
ment,  esfrement,  effreiement,  -  heement, 
effraement,  effrement,  e/fraiement,  effraye- 
ment,  effroiement,  adv.,  avec  effroi,  avec 
la  précipitation  de  la  crainte  : 

Al  amiraill  en  vunt  esfreedement. 

(Roi.,  2767.  var.,  Mûller.) 
Porrus  soumont  ses  hommes  isi  esfrement 
Qu'il  en  jure  ses  Des  et  quanqu'il  i  apent. 

(Rotm.  d'Alix.,  f  56°,  Michelant) 

11  s'en  paisset  oultre  si  effreheemenlque... 
{Hist.  de  Joseph,  Richel.  2455,  f  06  v».) 

De  son"  charnel  la  mer  istra. 
Voudra  fouir,  mes  ne  porra  (l'homme) 
Tant  istra  elfreemenl. 
(Geff.,  .vu.  est.  du  monde,  Richel.  1526,  C  184''.) 
Es  vous  la  feme  emmi  le  piere 
Criant  moût  elfreemenl. 

(ilir.  de  S.  Eloi.  p.  83,  Peigné.) 

Et  11  deisse  apertement 
Por  qnoi  si  esfreemenl 
Estoie  esveiHiez  orendroit. 
(La  Panthère  d'amors.  Richel.  24432,  f°  163''.) 
Effreejnenl  sait  Jason. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f»  M*'.) 

Cnm  il  vit  le  porter  venir  si  effreiemenl 
E  entrer  al  paleis,  grant  merveille  l'en  prent. 
(Ilora,  2962,  Michel.)  Var..  elfreemenl. 

En  celle  bataille  ot  moût  de  gens  qui... 
s'enfuirent  effreement.  (Joinv.,  l,  "Wailly.) 

■Vint  avecques  grans  brandons  de  feu 
ardant  luy  enflaniber  et  bouter  en  visaige 
si  effrayement  et  douleureusement  que 
l'ermite  eu  avoit  telle  paour  et  hideur  qu  il 
trambloit  tout.  (iiu.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  LU,  Bibl.  elz.) 

Et  la  salua  moult  effreement,  car  il  estoit 
si  surpris  de  s'amour  qu'il  ne  sçavoit  nulle 
contenance  faire.  (J.  d'Arras,  Melus., 
p.  18,  Bibl.  elz.) 

Les  deux  frères  firent  crieral'arme  moult 
effroiement  parmy  l'ost.  (1d.,  ib.,  p.  216.) 

Lors  moult  effreement  il  s'en  retorna  a 
leurs  gens.  (Fleur  des  hist.,  Maz.  530, 
f"  127'».) 

Quand  le  géant  ouy  la  dame  parler,  il  la 
regarda  moult  effrayement.  (0.  de  la 
Marche,  Mém.,  I,  29,  Michaud.) 

Gectoit  ses  yeulx  effrayement.  (A.  Chart., 
l'Espér.,  OEuv.,  p.  263,  éd.  1617.) 

Le  bastard  de  la  Vieville...  vint  devant  la 
chambre  et  buqua  a  l'huis  effraement.  (G. 
Chastellain,  Ckron.,  III,  104,  Kervyn.) 

Apres  avoir  esté  la  quatre  jours,  party  et 
leva  son  siège  par  nuit  bien  effrayement. 
(iD.,  OEm.,ii,  34,  Kerv.) 

Sa  bonne  femme,  qui  l'ouyt  ainsi  déme- 
ner, respondit  effreement,  et  comme  crain- 
tivement, faisant  l'ignorante  :  Hemy!  qui 
est  ce  la  que  j'ay  ouy  crier'?  (Louis  XI, 
J\'oMU.,  xxvn,  Jacob.) 

Et  demanda  aaezeffrement  :  Qui  est  la? 
(Id.,  (6.,  xvni.i 


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Adonc  s'est  la  pucelle  assez  effroiement 
esveillee.  {Perceval,  f»  n',  éd.  1530.) 

Et  faisoit  les  choses  plus  craintifvement 
et  effrayement  que  les  jours  precedens. 
(E.  DE  Laigue,  Comm.  de  J.  Ces.,  f  10  r», 
éd.  1539.) 

Et  ceulx  qui  l'adviserent  se  prindrent  a 
escrier  et  accoururent  tout  effrayement  a 
luy.  (G.  Selve,  Alcibiade,  éd.  1547.) 

El  mes  troubles  espiis 
Sont  de  nouvelle  horreur  effraiemenl  surpris. 
(L*  Percse,  iied.,  m,  éd.  1535.) 
Cette  cheveleure 
Enraiement  hérissée. 

(Id.,  ib.,  IV.) 

Les  malades,  après  quelque  douze, 
quinze  et  dix  huicl  heures,  retournoient  a 
l'usage  de  leurs  sens  et  parloient  quelque 
peu  assez  effrement.  (Haton,  Mém.,  an 
1576,  Bonrquelot.) 

ESFREER,  -  oier,  -  oyer,  -  aer,  eff., 
affraer,  affrayer,  affreeir,  affreheir,  verbe. 

—  Réfl.,  s'agiter,  se  troubler,  se  mettre 
en  mouvement  : 

En  icelui  tens  delitens 

Que  toute  rien  d'amer  s'effroie 

Songai  une  nuit  que  j'amoie. 

(Rose,  Richel.  1573,  f"  1'';  v.  83,  Méou.i 


S'esfroie. 


(Ed.  Michel. 


Et  Mares  qui  vient  si  a  point 
Besse  sa  lance  et  si  Ini  donne 
Sor  l'escu  tel  coup  qu'il  resonne, 
Meraugis  revient,  si  s'esfroie. 
Lors  s'escrie,  et  Mares  peçoie 
Sa  lance. 
(R.    DE  HoD.,  Meraugis,  ms.  Vienne,  f   23''.) 

—  Neutr.,  s'agiter,  se  troubler,  prendre 
l'alarme  : 

Kant  il  vit  ses  gens  ici  affreheir.  (St 
Graal,  III,  442,  Hucher.) 

Quant  je  la  vi  esfraer 

Si  durement. 

Que  ne  me  daigne  esgarder. 
(Li  ROIS  DE  Navare,  Bartsch.  Rom.  el  pasl.,  III, 
4,25.)  Esfreer,  Tarbé,  p.  89. 
Quant  ilz  cuiderent  passer,  les  Sarrazins 
les  adviserent  et  virent  qu'ilz  n'estoieut 
pas  de  leurs  gens  ;  et  adonc  commencè- 
rent a  effrayer  et  crier  a  l'arme.  (J.  d'Ar- 
ras, Melus  ,  p.  158,  Bibl.  elz.) 

Tout  le  cueur  durement  m'effroye 
Quant  aproche  de  ce  lien  cy. 
(Le  Cheval,   qui  donna  sa  femme  au  Dyable,  Ane. 
Th.  fr..  m,  472.) 

— •  Esfreé,  part,  passé,  agité,  troublé, 
courroucé,  bruyant  : 

Li  reis  Marsilies  en  futmnlt  esfreez. 

(Roi.,  438,  Muller.) 

Al  amiraill  en  vunt  tut  esfreet. 

(Ib.,  27(57.) 

No  gent  en  est  durement  esfreee. 

(lUiMBERT,  Ogier.  12623,  Barrois.) 

Durement  estoit  alfraé. 
(Contimation  du   Brut,  ap.  Michel,  Chron.  anglo- 

norm.,  I,  p-  71-) 
Les  iNormanz  vers  le  Sea  sont  taunt  affrayet. 
(Chron.  de  P.  Langtofl,  ib.,  p.  134.) 

11  n'i  ot  si  hnrdit  qui  toz  ne  fuist  affreeis. 
(St  Graal,  m,  516,  Hucher.) 

Quant  la  novele  sorent,  mnlt  furent  esfreé. 

(Gui  de  Bourg,  2069.  A.  P.) 


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Une  malt  grant  ooise  effree 
Est  en  la  grant  rue  levée, 
(}ni  cascon  jor  est  a  couslame. 
{Amadas  et  Ydome,  Richel.  3'5,  f°  320'.) 
Le  caer  ot  forment  elfraé 
Li  sires  de  ce  qn'il  ot  dire. 

(Coud,  4191,  Crapelei.) 
Le  mestre  dit  ces  choses    au  roy.    dont 
le    roy    fut   forment   effraé-  (JoiNV.,  Hist. 
de  SI  Louis,  p.  156,  Michel.) 
C'est  voir,  ce  dit  li  antres  ;  n'aiez    chiere  effraee. 
{Cuv.,  du  Guesdin,  3807,.Charrière.) 

—  Effrayant  : 

Al  pont  chaeir  fn  la  criée 
Mult  dolerose  e  esfreee. 

(Hou,  3"  p.,  5253,  .\ndresen.) 
N'a  nnle  cose  si  isaele 
Gome  est  esfreee  nouvele  ; 
(Amadas  et  Ydoine,  Richel.  375.  f  3'29''.) 

ESFRUI,  voir  ESFROI. 

1.  ESFREiR,  e/T-,  efroir,  verbe. 

—  Neutr.,  faire  du  bruit  : 
Ci  oissiez  noise  lever 

K  genz  semnndre  e  effreir, 
Lor  communes  totes  banir. 
(Be.n.,  D.  de  Norm.,  11,  l'iaiS,  Michel.) 

—  Act.,  troubler,  effrayer  : 
Il  sone  .1.  cor  et  la  vile  e/frei. 

(LesLoh..  ms.  Berne  113,  PS'.) 
Et  se,  par  aucune  manière 
De  forloingnie  chasser  li  faut. 
Pour  ce  ne  doit  avoir  delTauL 
Ou  venenr,  ne  soy  esbair. 
Mais  il  doit  ses  chiens  efroir 
Sans  les  eslre  de  rien  chargent  ; 
A  eux  doit  parler  bel  et  geot. 
(Hardooi.v.   Trésor  de  Vénerie,  p.   4G,  J.  Pichon.) 

—  Réfl.,  s'effrayer  : 

Si  s'esfroi  et  dreça  sa  main  encontre 
mult  et  list  sor  lui  le  signe  de  la  croix.  (S. 
Graal,  i,  443,  Hucher.) 

—  Esfrei,  part,  passé,  effrayé,  étourdi  : 

Quant  no  baron  l'entendent,  es  les  vos  esfreis. 
(Couq.  de  Jt'rus.,  4180,  Hippeau  ) 
Si  fort  se  hurtènt  li  vassal  enjjrami 
De  cors,  de  pis,  que  tuit  sont  e/fret. 
Si  qu'a  la  terre  li  uns  l'autre  abati. 
En  pies  resaillent,  mais  moult  sont  eff'rei  ; 
Car  luoult  petit  li  ans  l'autre  choisi. 

(Gaydon,  3-221.  A.  P.) 

—  Effrayant  : 

Ci  est  l'ovre  trop  perillosc. 
Trop  e/freie  e  trop  dolose. 
(Ben..  D.  de  Norm.,  11,  19802,  Michel.) 

2.  ESFREIR,  voir  ESPREDIR. 

ESFREisoN,  -  oisson,  -  oysson,  ef[.,  s.  f., 
effroi,  frayeur  : 

La  merveillose  effreison 

Ot  e  l'eissil  e  la  rapine 

Que  fait  la  genz  ultremarine 

Sor  eus  od  feu  e  od  occise. 
(Bes.,  d.  de  Norm.,  11,  '27-208.  Michel.) 

Qui  ce  a  fait  a  chaudes  esfroissons. 
(Bail.  p.  le  card.  Baliie,  Itichel.  17-21,  T  105.) 

En  celle  effroysson  ou  ilz  estoieut  de 
fuir  a  garantie  chuscuu  vint  vers  le  pont 
au  mieuls  qu'il  peut.  (Oroie,  vol.  Il,  f"  81"^, 
éd.  1491.) 

ESFREissEMENT,  -  aisseiiieiit,  -  aisé- 
ment, -  oyssement,  eff-,  s.  m.,  action  d'if- 
frayer,  frayeur  éprouvée,  bruit  qui  effraie  : 


l.'oz  de  Grcce  fnst  maubaillic 

Par  i'ell'raisscment  de  lui  (ilu  Sagitaire) 

Plus  que  par  la  force  d'autrni. 

(Ses.,    Troie,  Ars.  3314,  f>  77''.) 

L'ost  de  Grèce  fast  malbaillie 
Par  Vesfreissemenl  de  lai 
Plus  que  par  la  force  d'altrai. 

(1d.,  ib.,  1-2286,  Joly.) 

L'os  des  Grigois  fa  malbailie 
Par  Ve/fraisemetil  de  lai 
Plus  que  .. 

(iD.,  ib.,  Richel.  375,  f°  91''.) 
Si  oit  un  e/fraissement. 
Une  noise  ot  un  criement 
Grans  et  estranges  et  a  desroi. 

(ID.,  ib.,  C  109".) 

Od  grant  temulte,  od  noisemenz, 

E  od  granz  esfrei\semenz. 

(iD.,  D.  de  Norm.,  11,  .Ï869,  Michel.) 
Bien  par  loisir  escouta  le  conte  d'Artois 
ce  que  sa  femme  luy  disoit,  et  asses  en- 
tendit l'affliction  qu'elle  avoit  de  son 
effroyssement ;  si  songa  ung  petit  en  pen- 
sant qu'il  se  descouvreroit  a  sou  Philippot 
comme  en  celluy  ou  il  apparcevoit  grant 
sens  et  preudommie.  {Le  Chevalereux  Cte 
d'Artois,  p.  131,  Barrois.) 

ESFREMiR,  effremir,  verbe. 

—  RéD.,  Iréniir,  s'effrayer  : 

Quant  le  vit  nostre  sires  si  grant  duel  démener. 
Et  chaus  ki  sont  o  li  vit  doucement  plorer, 
Trestous  s'en  effremist,  li  plors  le  fait  muer. 
(Herman,,£(i*;«,  Richel.  1441.  F  43  t°.) 

Dit  Renoart  :  Mnlt  vous  voi  effremir. 

(Mon.  Renuart,  Richel.  368.  f"  245'.) 
Peotalis  ad  la  noise  oie 
Et  ces  chevalers  aperceut. 
Tut  s'esfremi,  esmaié  fut. 
Ne  se  dooa  guarde  de  gait. 

KProtheslaus,  Richel.  2169.  (°  87'.) 
Quant   Volusien   le   vit,  si  dist  :  Est  ceo 
l'ymage  nostre   seignor  Jesucrist.  An  eire 
s'esfremi,  si  l'aora.  {Légende  de  Pilate,  Ri- 
chel. 1U525,  f»60  V».) 

—  Act.,  effrayer  : 

Et  tu  par  exemple  de  son  yssue,  effremi- 
royes,  bien  sçay,  les  vices  et  les  fraudes  de 
fortune.  (G.'  Chastellain,  Deprec.  pour 
Pierre  de  Brezé,  vu,  53,  Kervyn.) 

—  Esfremi,  part,  passé,  qui  frémit  de 
terreur  : 

Est  une  chose  avenue  dont  soies  effremit. 
(Hersian.  Bible,  Richel.  1444,  f  70  r°.) 
Tost  furent  effremi  et  viel  et  juvencel. 
(Gark.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  f°  95  r".) 

Ne  sai  s'estreit  pur  lui  ke  su  si  esfremie. 
(Ilorn,  717,  Michel.) 

ESFRENER,  eff.,  v.  a.,  faire  secouer  le 
frein  : 

Et  ainsi  ceste  méchante  commune, 
prompte  a  mectre  aux  champs  et  aisée  a 
esfrener,  fisl  ung  insulte.  (D'Autox,  Chron., 
Richel.  5083,  f»  19  r°.) 

ESFREOR,  -  eour,  -  eur,  -  eeur,  -  eeor, 
-  aour,  •  oiour,  -  oyeur,  eff.,  s.  f.,  agita- 
tion, frayeur,  effroi  : 

Al  caer  en  a  grant  esfreor. 

(Brut,  ms.  Munich,  4U17,  Vollm.) 
Ore  est  Robert  de  Vais  alque  en  effreur. 
(JORD.  Faniosme,  Chron.,  1508,  ap.  Michel,  D.  de 

Norm.,  t.  111,  p.  590.) 
Demande  Robert  de  Vaus,  mar  seit  en  esfreur. 
(Id.,  ib.,  1630.) 


Or  vus  mettez  pur  nient  en  grant  effreeur. 
(Tb.  de  Ke.nt,  Geste  d'Alis.,    Richel.    24361. 
f°  37   r».) 

Il  fist  esveiller  Jalousie 
Qui  se  leva  en  esfreor. 

(Rose,  Richel.  1573,  f  30''.) 

Qui  se  leva  en  cffreeor. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  P  25'.) 

En  effreour. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  f°  3i'.) 

....    En  effroiour. 
(Ib..  Vat.  Chr.   15-22,  P  16'.) 
Lors  s'en  tornerent  par  un  val  tenebrour. 
Eu  desfendant  sans  trop  grant   esfreour. 
(Enf.  Ogier,  1730,  Scheler.) 

Cilz  coups  ha  les  Franceois  mis  en  tel  effraour 
Qu'il  n'y  ha  celui  d'eulz  qui  n'ait  de  lui  paotir. 
(Girart  de  Ross.,  5259,  Mignard.) 
Et  tuit  furent  plain  d'eff'reour. 
Mais  onc  Nyobe  n'ot  peour. 

(Falil.  d'Oc.  Ars.  5069.  f»  79M 
Avoir    grand    terreur,   grand  effroyeur 
(J.Lagadeuc,  CathoL,  éd.  AufTret  de  Quoel- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

ESFREUR,  voir  ESFREOR. 
ESFRI,  voir  ESFROI. 
ESFRISIER,  voir  ESFROISSIER. 

ESFROI,  -ei,  -ai,  -ay,  -i,  -oit,  eff.,  ef., 
enf.,  enff.,  af.,  s.  m.,  bruit,  vacarme,  tu- 
multe : 

si  vous  deffeut  de  Dieu  de  paradis 
Que  ne  faciès  mellees  ne  effris. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  f"221  r».) 
Idunc  n'i  out  noise  ne  esfrei. 
Paisible  se  tindrent  e  quel. 

(Ben.,  d.  de  Norm.,  II,  4474,  Michel.) 
Treske  ele  (la  bisse)  out  oi  l'esfrei 
E  vit  venir  les  chens  vers  sei. 
Estent  le  col,  cline  l'oreille. 
E   fud  ignele  a  grant  merveille. 

(Vie  de  SI  Gile,  1723.  A.  T.) 
Eu  ûieins  Vafroi  et  la  criée.   (St   Grual, 
111,  514,  llucher.J 

La  ot  de  tabors  et  de  cors 
Grant  noisse  fête  et  grant  esfrois. 

i,Rettart,  27478,  Méon.) 

Garnier  ki  frestelle 
Eu  oi  Vefroi, 
Si  vint  aa  bergier 
K'est  de  grant  derol. 

(Rom.  elpast.,  Bartsch.  II.  27,  83.) 
Onant  je  ne  vos  ai 
Mont  m'en  esraai. 
Car  eu  e/frai 

M'a  mis  le  vostre  doz  cor»  gai. 
(Chans.,  ms.  Montp.  H  196,  f"  188  r»  ) 

A  .!.  enffroi  et  a  .i.  bruit 
Li  Piucenart  i  hurtent  tuit. 

(.«AiS,  Ars.  3312,  f»  107».) 
Des  espees  d'acier  fu  si  grans  li  effrois. 
D'outre  le  mont  foi  li  bons  dus  Codefrois. 
(Chans.  dWntiocbe,  11.  v.  768,  P.  Paris  ) 

Mut  rustalmenl  prist  a  braidir. 
Et  a  Iripeir  et  assalhir  ; 
Pur  cel  enfroit  s'en  quide  aleir 
Et  la  charlre  tôle  enlondreir. 
(Vie  de  SIe  Jnliane,  ms.  Oxf.  BodI.,  Canon,  mise. 
74,  r  70  r°.) 

Li  esfroiz  des  pluies  les  destreingnoit 
moult.  (G.  deTyr,  XXI,  2i,  Hist.  des  crois.) 

Sonent  mil  graille  par  merveilles  esfrig. 
Granz  fu  la  unisse,  si  l'oirent  Francis. 
(Rondsc,  p.  44,  Bourdillon.) 


462 


ESF 


ESG 


ESG 


Comme  Guillaume  Lanyeux  demourant 
a  Dueilz  ait  esté  comme  capitaine  avec 
plusieurs  aiitres  du  plat  pays  d'environ, 
aus  eftroiz  qui,  derreinement  et  n'a  gaires, 
ont  esté  faiz  par  les  dites  gens  contre  les 
nobles  duditroyaume.a  abatre  en  plusieurs 
lieux  forteresses,  et  dissiper  leurs  biens  et 
aucuns  mettre  a  mort.  (I008,  Arch.  JJ  86, 
pièce  222.) 

Ils  oirent  grant  effroi  de  gens.  (Froiss., 
Chron.,  m,  250,  Kerv.) 

Et  quant  le  cas  advenoit  qu'il  avoit  en 
osl  aucun  cry  ou  effray  d'armes,  elle  ve- 
noit,  fust  a  pié  ou  a  cbeval,  aussy  -vaillan- 
men't  comme  cappitaine  de  la  compaignie 
eust  sceu  faire.  (.1.  Chartier,  Chron.  de 
Charl.'VU,  c.  m,  BiM.  e\z.) 

—  Faire  esfroi,  loc,  donner  l'alarme: 

Sitost  que  les  premiers  furent  descendus 

de  la   muraille,  ils  occirent  le  guat,  avant 

qu'il  eust  loisir  de  crier,  ne  de  faire  effray. 

(O.  DE  LA  Marche,  Mém.,  T,  12,  Michaud.) 

ESFROiER,  effrayer  (s'),  v.  réfl.,  se  frot- 
ter : 

Qu'environ  de  la  Jlagdaleine 
Le  cerf  mnse  et  tel  vie  raainoe 
One  srn'ent  anx  arbres  s'c/l'roijr. 
(FosTAiNE  GrERis,  Trrs.  de  Yen.,  ms.,  p.  -41.  ap. 
Sic-Pal.) 

F-SFROis.  effrois,  effros,  s  m.,  bruit, 
vacarme,  tniiulte  : 

Par  merveillos  eff'ros  est  ses  esi-nz  percez. 
(Th.    de    Kent,    Geste    d'Alis.,   Richel.    2i3Gi, 
1»  18  V».) 
I.a  se  rengent  les  François, 
Donc  si  fièrent  a  on  eH'rois. 
(Olherirn,  ms.  Oxford,  Bodl.  Hatton  100,  f  93  r".) 
I.anoes  baissies  lot  assenblcnt 
Si  dnrement  a  nn  effrois. 
Que  l'on  pent  oir  les  escrois 
Bien  près  d'nne  line  plenîere. 

(Dnrm.  le  Gai.,  7762,  Stengel.) 

Cf.  Esfroi. 

KSFRoissiER,  esfroisicr,  effrisier,  efri- 
sier,  V.  a.,  briser  : 

Se  je  le  Irnîs  nos  nel  pora  aidier 
Qne  ne  li  fâche  Ions  les  os  esfroisier. 
(G.  d'Hanstotie,  Richel.  25516,  f°  29  v».) 
Por  nn  poi  de  science,  qne  Biens  lor  a  apriso, 
F^iit  un  potiers  un  pot.  puis  avîent  on'il  le  brise  : 
Li  potiers  pranl  la  terre,  et  despiece  et  effrise. 
Puis  en  refait  un  pot  lot  d'anïretele  guise  ; 
Bouc  ne  fait  Biens  ce  pot  et  si  fait  le  potier. 

(Chanlephtire,  Richel.  19152,  f  104.) 
Li  potiers  prent  la  terre  et  depiece  et  esfrise. 
Puis  en  refet  .1.  pot  tout  d'autretele  guise. 

(/*.,  Richel.  837,  f"  330.) 
Hcrmant  li  riches  dnx.  qui  tout  ront  et  éprise. 

(Gtr.  Ile  Ross.,  224,  Mignard.) 
Fixus  senefie  efrisé. 
Car  li  fils  Bien  /'«  eff'risiez 
Et  Ions  derons  et  debrisiez 
Corn  li  fains  en  la  trcssonnere. 

(Fttbl.  d'Ov.,  Ars.  50G9,  f  50''.) 

ESFROISSON,  voir  ESFREISOX. 

ESFROxcHiER,  eff.,  Yerbe. 
—  RéD.,  froncer  les  sourcils  : 

Hains  tient  sa  feme  par  la  trece. 
Et  celé  qui  de  duel  esprent. 
Son  baron  par  les  cheveux  prent. 
Si  le  sache  qne  tout  l'embrnnche  : 
Anpais  le  voit,  en  haut  s'effrovelie 
Pour  enhardir  dame  Aniense. 
(De  Sire  Ilain  et  dame  Anicuse,  Richel.  837 
f  30^  Mootaiglon,  Fabl.,  I,  107. J 


—  Neutr.,  froncer  les  sourcils,  être 
tourmenté  : 

Tant  qne  ses  pères  esconch  i 
Malades,  qui  moult  effroncha 
Por  la  maladie  qu'il  ot. 

(Vie  des  Pèies.  Ars.  3Rtl,  f  SB''.) 

ESFRONTER,  effroiiter,  verbe. 

—  Act.,  casser  le  front,  la  tète  : 
Et  fiert  parmi  le  chief  le  conte. 
Que  tôt  l'escervele  et  esfronle. 

(Chrest.,   Erec  et  En..  Ricbel.  1420,  f»  20=.) 
Fiert  Roonnel  entre  deux  eux  ; 
A  peu  qu'il  ne  Vu  eff,-o.\té. 
(Renarl,  Snppl.,  var.  des  v.  2202-2-21344,  Cha- 
baille,  p.  324.) 

Si  fiert  del  relronx  de  le  lance 
Un  des  autres  qu'il  encontra, 
Si  qu'a  pen  qu'il  ne  Vesfroiita. 

{l'Aire  fenll..  Richel.  2168,  f  32  r".) 

A  pou  que  je  ne  vous  efjionte. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f»  99''.) 

Lança  une  pierre  au  visaige  du  plus  fort, 
si  que  tout  l'effronta.  (Christ,  de  Pis., 
Policie,  Ars.  2681,  §  XL.) 

E/frmte,  murdrll,  et  assomme 
Tant  de  peuple  qn'"'  n'en  est  somme. 
(EcsT.  Besch.,  Poés..  Richel.  840,  f»  12'.1 

La  gresle,  qui  les  gens  esfronte. 
{La  Lonenge  et  bearté  des  Da.nes,  Poés.  fr.  des 
XV»  et  XVI'  s.,  VII,  296.) 

—  Fi  g.  : 

Nule  novretez  ne  m'eU'ronle, 
Tout  mon  mal  oablie  et  mesconte. 
(Jeh.  Codô'.,  Congé,  Ars.  3142,  P  227'';  Richel, 
837,  f  60''.) 

ÎV'nle  povretes  ne  m'esfronte. 
(Id.,  tu.,  V.  tîG,  Romania,  t.  IX,  p.  235.) 
Mais  une  remembrance  m'espovente  et  e/fronie, 
Qne  qui  pins  tient  de  Bien  plus  a  a  rendre  compte, 
(J.  de  Meo.ng,  Test-,  Val.  Chr.  367,  f»  6^) 

—  Réfl.,  se  briser  le  front,  la  tête  : 
Sus  ses  oreil'es  poi  t  tes  cornes 

One  chiers  n"*  bens  ne  nuicornes. 
S'il  se  devoit  tous  esfroiiter. 
Ne  lient  tels  corues  sourmooler. 
{Rose.  Val.  OU.   1212,  f»  101''.)    Var,,    effronter. 
(Méon,  V.  13503.) 

Par  peu  que  chascun  ne  se  effronté. 
(Palsc.r.vve,  Esclairc,  p.  880,  Génin.) 

ESQAAiGNiER,  esgaiegiier,  v.  a.,  gagner, 
conquérir  : 

Vous  esties  or  trop  aseur 
Quant  yesijaiegnai  et  conquis 
La  vielle  et  le  serpent  ocis. 

{Fregus,  p.  164,  Michel.) 

!       ESGABEMENT,  esQuabement,  s.   m.,  ré- 
jouissance, joie  : 

Pur  ço  soi  jo  d'icest  en  graol  esgtiabement 
Ke  face  envers  Rigmet  d'icest  promelemeot. 

tHorn,  690,  Michel.) 

ESGACË,  esguassé,  part,  passé,  agacé  : 
Avoit  il  les   dens  esguassees.    (Rab  ,  iv, 
Nouv.  prol.,  éd.  Ib53.) 

—  Fig.,  dégoûté  : 

Poinct  esguassez  n'estes.  (Rab.,  Gargan- 
tua, cb.  54,  éd.  1342.) 

Egacé,  agacé,  se  dit,  au  sens  de  dé- 
goûté, dans  plusieurs  dialectes  de  l'Ouest. 


ESGACER  (s'),  v.  réfl.,  SB  laissûT  aller  à 
une  liberté  trop  grande  : 

A  l'une  il  fit  une  Iresiolie  garce, 

B'ellc  pailer  jamais  je  ne  m'esgace. 

Pour  tant  qu'Angers  de  présent  ell'  fi.it  feu. 

{BouRDiGSÉ,  Fuifeu.  Jonanst,  p.  128.) 
...  Be  la  voslre  grâce, 
Benignemeut,  dont  pas  je  ne  m'esgace, 
Me  teniez  plusieurs  joyenlx  propos. 

(iD.,  ib.,  p.  18.) 

ESGADOUR,  voir  AlKASSADOUB. 

ESGAIEGNIER,   VOir  ESGAAIGNIER. 

ESGAiEMENT,  esgay.,  s.  m.,  action  de 
s'égayer  : 

Les  corages  i'esgaiemenz 

Qui  malt  nuisent  a  foies  genz, 

Ne  d'icele  ovre  delitable 

Buat  l'om  est  tost  vers  Ben  copable 

N'ont  il  nul  desafaitement 

Ne  si  fait  abandonement 

Bunt  trop  fnst  de  la  gent  repris, 

Blasmez,  empeiriez  ne  maurais. 
(Bes.,  D.  de  Norm.,  Il,  12753,  Michel.) 
Par  ce  libre  esgayement  de  niemens  ou 
négations  a  tous  propos,  et  refus  des  rai- 
sons ja  receues,  périssent  toutes  les  par- 
ties de  philosophie.  (Pont,  de  Tyard,  Disc, 
philos.,  f  167  r»,  éd.  13S7.) 

Ha,  bénigne  Ceres,  nous  ne  sommes  aux  jours 
Be  ces  esqayemeats  de  chants  et  de  liesses. 

(L.  Papos,  Pasior.,  II,  i,  éd.  1857.) 

ESGAiER  (s'),  V.  réfl.,  s'écarter,  s'épar- 
piller : 

Fuiant  s'en  vet  lot  a  délivre, 
One  ne  fina  et  tant  s'esgaie. 
Qu'il  s'enbati  en  une  haie 
Par  desns  une  fosse  oscure. 

{Renart,  344,  Méon.) 

ESGAiGNE,  S.  f.,  irritation,  colère,  dé- 
pit : 

Ysolt  resspont  par  esgaigne  : 

Tuit  diz  avez  esté  huan 

Par  dire  mal  de  dan  Tristran. 

{Tristan,  III,  p.  4:.;,  Michel.  1 

Cf.  Eng.aigne. 

ESGAiLL.\.RDiR  (s'),  V.  l'éfl.,  SB  réjouir  : 
Geste  compaignie  ne  cerche  qu'a  s'esgail- 

lardir.   (Cholierbs,  Apres  Dinees,  p.  186, 

Lacroix.) 
Je  suis  bien  aise   quand   on   prend   da 

pnssetemps,  et   qu'on  s'esgaillardit.   (Id,, 

ib.,  p.  270.) 

ESGAILI.EMEMT,  VOir  EGALEMENT. 

ESGAiLLER,  égailler,  verbe. 

— -  Act.,  éparpiller: 

Esgailler  la  terre.  (7  mars  1474,  Compl. 
du  R.  René,  p.  21,  Lecoy.) 

La  ville  de  Cbâteaubriand  fit  au  D.  du 
Mercœur  en  1593  des  fournitures  de  fro- 
ment et  de  seigle  dont  le  prix  fut  égaillé 
sur  touttes  et  chascune  les  parouesses  des 
ressors  et  juridiction  duditChateaubriant... 
par  suite  d'un  règlement  dudit  egail.  {Reo. 
desprov.  de  l'Ouest,  1834,  p.  223.) 

—  Réfl.,  s'étendre  : 

Entre  tout  un  ormeau  qui  devant  tuy  se  panche. 
Et  s'égaille  ombrageux  de  mainte  verte  branche. 
Embellie  a  l'ealour  de  pampre  et  de  raisins, 
Elluçanl  les  honneurs  de  tous  arbres  voisins' 

IB.iiF,  OEui:,  r  229  r",  éd.   1373.) 


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Norni.,  Orno,  Touraine,  Maine,  Bocage, 
Bretagne,  llle-et  Vilaine,  s'égailler,  s'évail- 
ler,  s'éparpiller,  s'étendre  :  «  Le  jour  ou 
le  Saint-Esprit  s'est  égaillé  sur  l's  apôtres, 
tu  n'y  étais  point,  mon  pauv'gas.  «  (Vo- 
cab.  du  Haut- Maine.) 

En  Normandie,  égailler  est  aussi  un  v. 
a.,  et  signifie  déchirer. 

ESGAIRDEIR,  VOir  ESGARDER. 
ESGAIRER,  voir  ESGARER. 

ESGAiT,  esguait, esguet, eguet,  s.  m., guet, 
veille,  attention  vigilante,  embuscade, 
guet-apens  : 

Et  vos  metes  en  esgait  qu'il  soient  pris 
ensamble.  {Mort  Artus,  Ricbel.  24367, 
î"  33^) 

Je  suis  certaine    que   mon    mary   ja  ne 
yssira  de  cesle  maison,  mais  il   se  meclra 
en  esgvel.  (L.  de  Première.,  Decam..  Bi- 
chel.129,  M94  r».) 
Le  canlicl  ont  tramis  au  Chalel  ATenant, 
Cil  de  l'esgail  lor  sailent  et  daries  et  deraDt. 
(Fhoranl.  536.  A.  P.) 

Lai  devant,  an  ce  bois,  ont  .1.  esgait  bali. 

Qb..   1865.) 

Et  ceaus  de  la  cité  de  Salerne,  liqueles- 
toientvestut  de  dras  de  lin.  les  secutoient 
jusques  au  lieu  ou  esloit  fait  Vesguait  ;  et 
cil  qui  faisoient  Vesgait  virent  cil  de  Salerne 
il  lorcorurent  sus.  (Atmé,  Yst.  de  HNorm., 
III,  43,  ChampoUiou.) 

Par  les  enibuscbes  et  esguaitz  des  enne- 
mis. {Flave  Vegece,  I,  9,  ms.  Univ.  E  1. 
107.) 

Et  eulx  six  armez  se  misrent  en  esguel 
en  ung  lieu  ou  ilz  savoient  que  le  sup- 
pliant devoit  retourner.  (1459,  Arcb.  JJ 
189,  pièce  322.) 

Si  firent  ceste  nnyt  grant  guet 
Au  rhasteL  snr  ponts  et  porlanlx. 
En  eulx  metlans  tons  a  Veijuet. 
Car  ja  sentoient  venir  leurs  maulx. 
(Martial  de  Paris.  Xig.    de    Charl.  VU,   f°    "iT, 
éd.  1493.) 

Tousjonrs  enst  fallu  eslre  an  gnet. 
Vivre  en  crainte,  soing  et  tourment. 
En  mengant  son  pain  en  esguel 
Sans  ozer  dormir  senrement. 

(ID.,  ib.,  N  III  V».) 

Cf.  Agait. 


ESGAiTANCE,  csguet.,  S.  f.,  action  de 
guetter,  d'être  aux  aguets  ; 

Speculatio,  esguetanr.e.  {Gloss.  de  Con- 
ches.) 

ESGAiTEMENT,  csguet.,  S.  m.,  ruse  : 
Auquel  lieu  non  pas  par  apperte  bataille, 
mais  par  fraulde  et  par  art  et   par  esgue- 
temens  a  peu   que  Ilauibal   ne  fut   descon- 
fit. {Sec.  dec.  de  TH.  Liv.,  1,  22,  éd.  1530.) 

ESGAiTiER,  -  uaitier,  -  ueitier,  -  etier, 
verbe. 

—  Act.,  épier,  surveiller  : 

Il  façoient  moult  de  griez  persécutions 
a  ces  qui  Deu  servoieut  et  a  saint  Eglise, 
et  esgaitoient  le  saint  home  sovent  la  ou 
ilpansoient  qu'il  deust  au\nT.  {Vie  saint 
Augustin,  Ricbel.  988,  f'  183''.) 

l'.ucontre  nos  enemis 
Qui  nos  csijiiettml  tut  dis. 
(Le  Chasiel  d'amour,    Ilichel.  902,  f°  102''.) 


loellui  Guicbart  s'en  ala  a  tout  un  b.ip- 
ton  en  les  esgailant  et  espiant.  (1511,  Ai'b. 
JJ  16.5,  pièce'l75.) 

—  Faii-e  garder  par  des  sentinelles  : 
El   fut   leur   ost   bien  gardé  clesgmlié. 

(Fr,oiss.,C/('ron.,  Ricbel.  2641,  f  105  r°.) 

—  Eyptpiner,  voir  avec  soin,  considé- 
rer atientivenient  : 

Nule  riens  tant  el  mont  ne  me  gerroie 
Com  sa  bianlé  qant  \'esgml  a  loisir. 
(CoLAKT  LE  DoLTELi-iEn,  Cliiiiis..  Rorav.,  p.  2S3. 1 

Prand-e  garde  et  esg/tilier 
Se  ce  est  ben  de  po-loingnier 
La  bataille. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.    de  Yegece,     Richel.     IfiOi, 
f  ST».) 

—  Réfl.,  se  faire  garder  par  des  senti- 
nelles : 

Et  tendent  pavillons  et  trefs. 
Par  la  plaigne  se  snnt  logges 
Et  se  srnil  ben  e:n/ufiie.!. 

(Prolhe.<^taus,  Richel.  21G9,  C  8''.1 

Guernesey,  eguetlier,  être  sur  ses  gardes 
contre  les  tentatives  de  celui  qui  vous 
guette. 

ESGAiTOR,  esgueteur,  s.  m.,  celui  qui 
guette,  qui  est  aux  aguets  : 

Par  esgaitors  dois  tu  entendre  l'anemi 
qui  tousjours  gaite  a  geter  home  de  boine 
voie.  (S.  Graal,  Richel.  24394,  f»  5S<'.) 

Speculor,  esgueteur.  {Gloss.  de  Conches) 

ESGALE.MENT,  VOiV  IVELMENT. 
ESGALER,  voir  EGALER. 

ESGALiR,  voir  Egalir. 

ESGALLEMENT,  VOir  EGALEMENT. 

ESGALLER  (s'),  V.  réfl.,  sc  livrer  à  la 
joie,  au  plaisir  : 

Ma  grant  mère  fut  au  bordeau 
S'esgnllant  et  menant  giant  chère. 
Ucl.  des  Apost..  vol.  II,  f»  78'',  éd.  ISS'J.) 

ESGALOciiE,  s.  m.,  sorte  de  patin  : 
Deux  petiz   esgalodies  de   fer   noir  pour 

aller  sur  la  glace.  (1471-72,  Compt.  du  R. 

René,  p.  258,  Lecoy.) 

ESGALONER,  -  ontier,  V.  a.,  orner  : 

Moult  Tu  riche  la  noche  et  de  grant  renomee, 
A  botoDS  de  fin  or  fu  tote  esgalonnee. 
(Florence  de  Rome,  Richel.  nouv.  acq.  4192, 
r  53  ï».) 

ESGAMBEE,  VOir  ESJAMBEE. 

ESGANCHiR  (s'),  V.  réfl.,  gauchir  : 

Mais  li  Saisnes  li  gete  un  co!p  par  contenchon  . 
Li  chevaliers  le  chisne  jeta  l'escu  amou  ; 
En  costé  s'esgonekil,  li  cox  descent  enlron. 

(Cheti.  au  cygne,  I,  125,  Ilippeau.) 

ESGANCE,  voir  Eganxe. 

ESGARD,  voir  ESGART. 

ESGARD.\GE,  egardage,  eswardage,  s.  m., 
fonction,  acte  d'inspecteur  : 

Les  fermiers  de    Veswardage  des  barens 

eu  la  ville  de  Maisieres  doivent  avoir  pour 

chacune    mande   de  harens  deus  barens. 

1  (Statuts   de   l'Echevinage  de  Mézières,  ap. 

;   Duc,  Eswardiulor.} 


Nuls  esgars  sur  le  fait  des  cuirs  et  cor- 
donniers ne  porra  peiire  pour  son  salaire 
lie  esgardage,  de  la  .xii"".  de  cordouan, 
que  .II.  ob.  p.  {Ord.  de  la  ville  de  Reimx, 
Arcb.  admin.  de  Reims, III,  489,Doc.inéd.) 

Aux  égards  de  poisson  pour  l'egardage 
et  l'apposition  de  leur  marque  ensemble 
un  sou  trois  dejiers.  {Régleraenl  du  marché 
au  poisson,  ap.  Hécacl,  Dict.rouchi-franç.) 

Rouchi,  ewardache,  egardage. 

ESGARDANCE,  S.  f.,  action  de  regarder, 
contemplation,  vue,  regard  : 

En  Vesgardfïtce  des  enemis. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Vegece.   Richel.  1G04. 
f  30''.) 

...  Ne  doit  on  paindre  ne  portraire  di- 
verse forme  d'ome  ne  laide  samblance 
porce  que  par  aventure  n'aviengne  que  la 
dame  conçoive  en  Vesgardunce  et  eu  la 
pensée  de  la  figure  qu'ele  voit  laide  de- 
vant li  portraite.  {Estories  Rogier,  Richel. 
20123,  f  42''.) 

Inspectio,  esgardance.  {Gloss.  de  Con- 
ches.) 

—  Fig.,  attention  ; 

A  cest  droit  dire  a  nionlt  grant  esgardance. 
'Herb.  Ledcc,  Foiilq.  de  Candie,  Ilichel.  25518, 
f  122  r".) 

ESGARDE,  eswarde,  s.  m.,  inspecteur 
municipal  : 

Lequel  sergent  au  rapport  àeseswardes... 
y  apposera  a  ses  dépens  ledit  marc  au  feu 
sur  chacune  tonne  ainsi  soufflsauient 
es-wardee.  {Statuts  de  l'Echevinage  de  Mé- 
zières, ap.  Duc,  Eswardiator.) 

ESGARDEE,  S.  f.  ? 

C'est  li  riches  chevax  dont  on  fist  Yesqardee. 
(Conq.  de  .leius.,  8307,  Hippeau  ) 

Pour  avoir  esgardee 

De  l'ost  des  Brabachons. 
(Jeh.  bes  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  1U43,  ap. 
Scheler,  Gloss. philol.) 

ESG.VRDEMENT,  esguordement,  eswar- 
dement,\egardement,  eguard.,  -  ant,  s.  ni.^ 
regard  : 

Nient  esterunt  li  feluo  en  le  eswarde- 
ment  de  tes  oilz.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
V,  4,  Michel.) 

Quant  eles  entrent  el  raostier, 
Tôt  l'en  veissies  esclairier 
Tant  portes  pieres,  tnnt  por  l'or. 
Tant  por  le  beauté  Slclior. 
Monlt  orent  grant  esgardemeiit 
De  cevaliers  et  d'autre  gent. 

(l'arton.,  10723,  Crapelet.) 

Tuit  li  renc  branlent  environ. 
Ce  semble  au  droit  es^ardement. 
(GuMAKT,  Rog.  tign.,  t.  I,  p.  3Ur>.  Bnchon.) 

Au  premerain  esgardemeiit 
Fremist,  souspire,  et  si  esprent. 

{Fabl.  d'Ov..  Ars.  5069.  1°  41''.) 

—  Présence  : 

Scient  jugées  les  cenz  el  tuen  esguar- 
dement.  {Lib.  Psa(m.,  Oxf.,  ix,  20,  Michel.) 
Lat.  :  In  conspectu  tuo. 

Drece  el  tuen  esgardement  la  meie  veie. 
(ib.,  V,  9.)  Lat.  :  Aute  faciem  tuam. 

En  l'eguardemcnl  des  angles  canterai  a 
Ici.  (Psalt.  nionasl.  Corb.,  lîichel.  I.  768, 
1»  107  V».) 


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ESG 


Entres  en  son  /•sf/drdnufiit 
(Psaul.,  nis.   Berne  697,   f"  21  r».)  Lai.   :  Introitc 
ia  r*.ODspectu  ejas. 

—  Garde,  guet  : 

Kt  devers  St  Esteale  fu,  por  esgarâemcnt. 
Dans  Ricbars  de  Chaumont,  qni  n'a  pas  le  ruer  lent 
De  Sarrazins  ochirre  et  de  mettre  a  torment. 
(Conq.  de  Jerus.,  I4U4,  Hippeau.) 

—  Avis,  sentiment,  conseil  : 
Eissi  esleit  l'oevre  dotuse 

E  d'ambesdous  parz  perillose 
One  nul  n'i  saveit  que  quider, 
Kesfjardt'meiit  ne  los  doner. 

(Ben..  D.  de  Norm.,  Il,  5327,  Michel.) 
Biaus  sire,  car  me  dites  le  vostre  es§ardement  ; 
Bon  est  que  je  me  tiegne  a  vostre  loement. 

(Roum.  d'Alix.,  P  61',  Mlchelant.) 

—  Manière  d'agir,  attention,  prudence, 
égard  : 


Par  grant  sans,  [ 

L'ont  il  eslit  de  sor  Ans  loz. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  :1314,  f»  31'".) 
A  la  loi  de  la  terre  firent  esgardement . 
(Cliev.  au  cygne,  II,  1833,   Hippean.) 
Cette  manière  d'egardement  et  sapesse. 
(NOGUIER,  Hist.  Tolos.,  p.  30,  éd.  1556.) 

—  A  l'esgardemeni  de,  en  comparaison 
de: 

A  Vesgardement  des  mes  misères,  eus 
je  les  morz  estre  plus  aiiros  que  les  vivantz. 
(Dial.  anime  conquerenlis,  Bouuardol,  Rom., 
V,  p.  281.)  Lat.  :  Ad  comparationem 
miseriarum  mearum  felicinres  esse  puto 
inortuos  quam  viventes. 

ESGARDEOR,  -  eour,  -  ceur,  -  our,  -  or, 
-  eur,  asg.,  esward.,  eward.,  eioerd.,  s.  m., 
celui  qui  regarde,  spectateur  : 

Dnut  ne  poeient  de  pour 
Sol  iioil  estre  esgardeor. 
(Ben.,  D.  de  Nonn.,  II,  40099,  Michel.) 
Dunlies  soi   repairat  al  liu  de  la  solteit 
cui  il  avoit  laissié,  et  souz  ez  oez  del  so- 
vrain    esgardeor    meist    avnc    soi.    (Dial. 
Greg.  le  pape,  p.  62,  Foerstii-.) 

—  Inspecteur,  surveillant,  arbitre  : 

Le  sanlant  de  l'roi  note  com  s'il  fust  esgardere. 
{Roum.  d'.AIix.,  f°  73",  Michelant.) 
Ki   diroit  ne  feroit  honte  ne  vilenie  as 
eswardeitrs  il  seroit  banis.  (1245,  Ban  con- 
cern.  la  fabric.  des  tiretaines,  p,  128,  Tail- 
liar.) 

Simons  Picaves  ne  puet  jamais  estre  es 
icarderes  del  maisiel  del  pisson.  (1246, 
Bans  aux  échevins,  QQ,  f»  16  r»,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Inspector, esffardoKr.  {Gloss.  de  Conches.) 
Li  ewerdours.  (Mai  1371,  Cart.  de  Metz, 
ms.  Metz  751,  f»  7  r».) 

Firent  assembler  les  asgardeurs,  et  eslire 
.II.  autres  prevostz.  (Chron.  des  Pays-Bas, 
de  France,  etc.,  Rec.  des  chron.  de  Flandr., 
111,  474.) 

Lesquels  deux  prins  et  ekus  sont  nom- 
mez ewardeurs.  (Chron.  de  M.  Praillon, 
Hist.  de  Metz,  IV,  22.) 

Li  atours  des  ewerdours.  (1393,  Hist.  de 
Metz,  IV,  442.) 

Qiiiconques  seroit  ewardours,  il  ne  puet 
ne  ne  doit  estre  Sept  de  la  Guerre.  (1402, 
ib.,  IV,  529.) 

Ne  doit  estre  ewerdours.  (/(/.,  p.  530.) 


Qu'il  volcissent  prenre  et  nommer  aul- 
cuns  pour  leurs  eswardeurs.  (1449,  ib., 
V,  542.) 

Que  cbascuu  cuisse  chair  au  dire  dfs 
eswardeurs.  (1568,  Ord.  sur  la  franche  foire 
de  Audruick,  Soc.  des  Ant.  de  Morinie, 
1863,  47"  et  48°  liv.) 

Rouchi,  eswardetir,  expert  établi  pour 
juger  de  la  qualité  des  comestibles  sujets 
à  corruption.  Picard  esgardeur,  garde, 
commis,  expert,  sergent  de  ville,  commis- 
saire. 

EscAUDEn,  -  eir,  esguarder,  esgairdeir, 
egarder,esivarder,ewarder,asgarder,\erhe. 
—  Act.,  regarder,  considérer,  voir  : 

Com  Teit  le  lit,  esgnardat  la  pnlcele. 

(Alexis,  st.  12".  xi»  s.,  G.  Paris.) 
Il  les  esguardel,  si  l'met  el  consirrer. 

(/«.,  st.  49''.) 
Por  esgairdeir  la  bataille  et  le  champ. 
[Les  Loh.,  fr.igm.  Chàlons,  v.  122,  Bonnardot.) 

Elle  Yesgarde  devant,  enrai  le  vis. 
(Gar.  le  Loh.,  3"  chans.,  X,  p.  256,  P.  Paris.) 

Arestut  sei,  si  Vesgarda. 
(Rou,  3°  p.,  4049,  Andresen.)  Var.,  asgarda 
Quant  de  tant  cieres  armes  esgardent  la  luor. 

{Roum.  d'Alix.,  f»  24^  Michelam.) 

Floires  a  la  coupe  esgardee 

Qni  por  Blanceflor  fu  donee. 
(Floire  et  Itlatice/lor,  1"  vers.,  1477,  du  Méril.) 

Estes  espie  ou  traitour 

Oui  si  esgardez  nostre  tour  ? 

Sire,  dist  il,  naie.  par  foi; 

Mais  por  ii;on  Vesgar  et  voi 

Qu'en  mon  pais  tele  feroie, 

Se  jamais  venir  i  pooie. 

(M.,  1941.) 
Totes  celés  fieieskeju  esîuars  ma  propre 
misère.  (S.  Bebn.,  Serm.,  Richel.    24768, 
p.  129.) 

Des  .u.  amis  fu  bataille  adnree. 
Et  si  grant  luite,  tex  ne  fu  egardee. 
(Alesck.,   ap.  Jonck.,  Guill    d'Or.,   II,  275,    tar.) 

Es  vos  la  reine  montée. 
Qui  fu  plus  bêle  d'une  fee  ; 
Por  esgarder  la  fist  Nature  ; 
Onkes  si  bêle  criature 
Ne  virent  nnl  oil  terrien. 

(Dolop.,  939,  Bibl.  elz.) 

Li  enfes  a  tôt  esgardé. 

En  paradis  cuide  eslre  entré. 

(Parlun.,  873,  Crapelel.) 

La  presse  deront  et  départ, 
N'i  a  celui  qui  ne  Vesgart. 

(Renan,  13017,  Méon.) 
La  dame  esgarde  son  bel  vis. 
(Rek.  de  Beadjeu,  li  Biaus  Desconnevs,  4339. 
Hippean.) 

Ele  ne  prisa  tant  mes  dis 
Qu'ele  me  deignast  esguarder. 
(Lamb.  li  Avoles.  Bariscb,  Rom.  et  past.,  III, 

13,  13.) 

Veismes  et  esgardames  les  letres  Gautier 
doien  de  Montfaucon  sans  rasure  et  etfa- 
ceure.  (Vend.  dev.  S.  Luce  1242,  Hôtel- 
Dieu  Soissons,  -v»  Drachy,  ch.  84.) 

Toutes  ces  choses  sormonte  l'ame  qui. 
est  assise  en  la  maistre  forteresce  dou  chief, 
et  esgarde  par  son  entendement  neis  ce 
que  son  cors  ne  touche. (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  22,  Chabaille.) 

Se  tu  esgardasses  diligemment  le  tens 
que  les  letres  furent  douées.  (Décrétâtes, 
ms.  Caen  23,  f»  5'^.) 


Sis  frères  s'en  isseil.  ki  nés  fOH  asgarder. 

(Horn.  5147,  Michel.) 

La  plaie  qui  estoit  parfonde 
EsgardereiU. 

(Couci.  7524.  Crapclet.) 
Asgardezse  vos  estes  net  de  cesle  lèpre. 
(Serin.,  ms.  Metz  262,  f»  58'.) 

En  mon  chemin  ai  esgardee 
Dame  très  digne  d'estre  araee. 
(Jeb.  Lesci'REL,  Chans.,  Bail,  el  Rond.,  33, 
p.  60,  Bibl.  elz.) 

Point  ne  scet  en  qui  se  fier. 
Quant  sur  son  col  son  maistre  esgarde. 
(Jaloux  qui  bat  sa  femme,  Poés.  fr.  des  xv*  et 
xvi"  s.,  III,  106.) 

—  Au  sens  mor.,  examiner,  considérer, 
envisager  : 

Unfe]  altre  chose  ai  esgardeie, 
Ki  n'i  doit  pas  estre  ohlieie. 

(Brut,  ms.  Munich,  975,  Vollra.) 
Je  m'en  irai  la  fors,  ce  est  la  vérité. 
Ne  venil  que  leur  afaire  soit  par  moi  esgarâes. 
(Renaud  de  ilontauban,  Richel.   24387,  f    10  v".) 
U  fu  iriez  outre  mesure  ; 
fi'e.':garda  reson  ne  droiture. 

(Dolop..  5130,  Bibl.  elz.) 

Et  esgardames  le  value  des  choses  devant 
dites.  (1248,  Paraclet,  Arch.  Somiue.) 

.    .  Li  sires  de  (-hevreuse 
Porta  l'oritlambe  vermeille. 
Par  droite  semblauce  pareille 
A  celé,  se  le  voir  esgarde. 
Que  l'abes  de  S.  Denis  garde. 
(GuiART,  Roy.  lign..  Richel.  ;i698,  f  344  r",) 

Il  pagnist  trestûuz  crimes,  faveur  point  n'i  esgarde. 
(Girarl  de  Ross.,  1530,  Miguard.) 

—  Esgarder  l'esgard  d'un  message  sur 
quelqu'un,  jeter  la  vue,  les  yeux  sur  lui 
pour  le  charger  d'un  message  : 

Por  içon  que  Guene  li  fel 
Estoit  de  grant  cevalerie. 
Et  s'ot  boine  bacelerie. 
Et  moult  iert  sages  et  senes, 
Rollant  et  li  autres  barnes 
Esgarderent  sor  lui  l'esyart 
Del  message... 
(Ph.  Mousk.,  Chron.,  ms.,  p.  175,  ap.  Sle-Pal.) 

—  Neutr.,  porter  ses  regards  : 
Esgarde  el  cel. 

(Ep.  de  S.  Et.,  st.  vn=,  Stengel.) 

Ewarde  en  mi.  Sire  ;  et  si  ayes  merciz 
de  nii.  (S.  Bern.,  Sm^m.  fr.,  p.  67,  ap.  Ste- 
Pal.) 

Que  nus  hom  fors  lui  n'i  esgarde. 

(Dolop..  51,  Bibl.  elz.) 
Et  ele  esgarde  a  la  luor 
Dn  fn,  si  vit  un  chevalier. 

{.Chev.  as  .u.  esp.,   710,  Foerster.) 
Esgar!  Marole  ;  je  voi  la, 
Che  me  samble,  Robin  venant. 
(A.  DE  LA  Halle,  li  Gieus  de  Robin  et  de  Marion, 
p.  405,  Coussemaker.) 

Kaot  ele  eswardee]  mirur. 

(Ilorn,  2886,  Michel.) 
Egar  !  ou  j'ay  troubles  les  yex. 
Ou  je  ïoy  la  Brise  Godet. 
({/»  Miracle  de  Nostre  Dame,  de  Robert  le  dijable, 
p.  4,  Rouen  1836.) 

Eqar,  Inec!  voy  une  maison. 

Ub.,  p.  35.) 

—  Act.,  inspecter  les  marchandises  ou 
les  marchands  : 


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On  doit  cswardcr  les  orfevrps  trois  fies 
l'an  de  quoi  il  œuvrent.  (1260,  Régi,  des 
orfév.,  Tailliar,  p.  243.) 

Bouchers  qui  adnienront  bestes  blechiez 
seront  tenus  de  les  nionstrer  aux  es-war- 
deurs  et  faire  eswarder  avant  qu'ils  les 
tuent.  {Slat.  deNoyon,  ms.  Noyon.) 

—  Neutr.,  veiller  à,  faire  attention  à  : 

Celle  qui  constitue  le  chef  des  commu- 
nautés egardani  aux  cas  de  longue  traî- 
née. (NOGUIEB,  Hist.  Tolos.,  p.  31,  éd. 
i.S56.) 

Les  tirer  a  soi  par  amour  (les  brebis). 
egarder  a  l'utilité  d'icelles.  (Id.,  ib.,  p.  61.) 

—  Act.,  décider,  résoudre,  ordonner, 
régler,  fixer,  juger  : 

Sainz  Jehans  issi  l'olroia 
Conme  saint  Père  Vesgarda. 
(Wacf,,  la  Cmicept.  Nostr'e  Dame,  p.  "i,  Mancel  et 
Tiébntien.) 

Oient  qne  lur  essarrl  ne  piifit  il  refuser, 

tSe  ço  qne  sainte  Eglise  en  roldra  esijardrr, 

(G*RN.,  Vie  de  S.   Thom.,  Rirhel.  13313.  f  fiT  r°.) 

Et  li  rois  raeismes  eagarde 

K'en  doit  traiter  traluner. 

(Athis,  Richel.  3-3,   P  3.'i9.) 

Si  fera,  dist  Rollans,  il  est  tont  atgarâë  : 
l.e  matin  raooverai  ains  qn'il  soit  ndjonrné. 

(Fierabras,  3014,  A.  P.) 
Dist  Gnillemers  l'Escot  :  .le  irai  par  Terté  ; 
Mais  je,  ce  dist  Berars,  se  il  ext  esgarde'. 

(Ib.,  3950.) 

Et  qui  le  pais  et  le  concorde  que  esche- 
vin  eswarderont  refusera. lx.  liv.  perdera. 
fl2U,  Charte  de  Louis,  [ils  aine' de  Ph. 
Aug.,  pour  les  Bourg.  d'Arras,  Tailliar.) 

Si  li  -wardour  de  la  pais  nen  eswnrdoient 
qu'il  estoit  fait  por  haine.  {Paix  de  Metz, 
1214,  Arch.  mun.  Metz.) 

Si  eswarderent  entr'aus  que  cascuns 
chevaliers  douroit  .un.  mars.  (Robert  de 
ClarY,  p.  10,  Riant.) 

Li  maistre  des  marcheans  et  li  compain- 
gnon  ont  eswardet  entr'ous  par  commun 
asens  que...  (1248,  Régi,  de  la  drap.,  Arch. 
mun.  Laon.) 

Si  vos  déniant  droit  de  son  cors  que 
vos  façoiz  autant  de  li,  se  li  droiz  de  vostre 
cort  l'esgarde,  coume  ele  voloit  fere  de 
moi.  {Maie  viarastre,  ms.  Berne  41,  f»  3''.) 

Si  comme  vostre  cort  esqardera.  {Ib.. 
f»  3".) 

Je  esgart  qne  chascnn  l'ait. 

(Meraugi^,  nis.  Vienne,  P  G*^  ) 
De  levier 
Pnet  on  esgarder  et  jugier 
Laqaele  amour  pnet  mielz  valoir. 

(Ib.,  f»  -\) 

....  Mes  tel  annni 
En  ai,  que  mingré  mien  por  Ini 
Ai  toDz  ionrs  ce  chastel  gardé  ; 
Einsi  la  dame  a  esgarde' 
Qne  je  i  serai  tant  qne  pins  forti 
M'ocie. 

(/*.,  f»  21».) 

Fut  esgardé  par  le  jugement  de  notre 
dicte  court  que  les  diz  religions  oient. 
(1382,  Accord,  Buzay,  1.  17,  n»  1,  Arch. 
Loire-lnt.) 

—  Choisir,  élire,  désigner  : 

Vesci  une  glize  desquarii;  ki  fu  esgardee 
a  faire  en  l'ordene  de  Cistiaux.  {Album  de 
Yill.  de  Honnec.yp.  113,  Lassus.) 

T.  lU. 


Nostre  sire  le  roy  Si^rchert  et  tous  les 
princes  du  royaume"  m'avoient  eslu  et  es- 
garde  que  je  fusse  comte  et  inaistre  du 
[lalais,  mais  j'ai  refusé  ce  don.  {Grand. 
Chron.  de  France,  II,  23,  P.  Paris.) 

Elle  esgarda  pour  ce  faire  une  heure 
que  le  roy  se  haignoit.  (Ib.,  IV,  18.) 

—  In  fin.  pris  subst.,  regard  : 

Se  je  puisse  oblier 
Sa  bianté  et  ses  bons  dis 
Et  son  trez  donz  esgarder, 
Bien  puisse  eslre  gariz. 

(Thibault  IV.  Chans.,  p.  23,  Tarbé.) 

—  Esgardant,  part.  prés,  et  s.  m.,  vtie, 
regard  : 

Vi  nostre  sire  Daœpnedieu,  en  son 
esgardaunt,  et  senbloit  feu  qe  riens  ne 
porroit  soffrir.  (Hist.  de  la  Sle-Oroix,  ms., 
p.  4,  ap.  Ste-Pal.) 

Le  roiichi  dit  èwarder,  dans  le  sens 
d'examiner  une  denrée  pour  juger  si  elle 
est  bonne  et  si  on  peut  en  permettre  la 
vente. 

KSGARDEuiE,  -  warderie,  s.  f.,  fonction 
de  l'esgardeur  : 

Kiconques  diroitne  feroit  as  eswardeurs 
honte  ne  vilenie  par  Veswarderie  il  en 
seroit  en  forfait  de  20  sols  d'esterlins, 
(Mars  1239,  Arch.  mun.  Douai,  cart.  00, 
f»  30  :  cari.  LL,  f»  47.) 

Ce  sunt  chi  les  esivarderies  de  le  vile  de 
Douai  et  quans  home  il  doit  avoir  en  cas- 
cune  eswarderie.  (12.53,  Surveill.  d  Douai 
des  div.  br.  d'industrie,  Tailliar,  p.  216.) 

Que  nus  ne  soit  si  hardis  qui  die  lait  ne 
vilenie  as  eswardeurs  dou  sel  por  l'okison 
de  leur  eswai'derie.  (1266,  Ban  sur  le  sel, 
ib.,  p.  283.) 

Ke  nus  ne  die  ne  face  lait  ne  vilenie  as 
eswardeurs  por  l'oquison  de  Veswarderie. 
(Bans  aux  échev.,  00,  f»  19  v»,  Arch.  mun. 
Douai.) 

ESGAiiDEURE,  esguardeure,  s.  f.,  aspect, 
regard,  physionomie  : 
Fiere  ot  Veagardeure,  le  vis  et  le  samblant. 

(Guit.  de  Sass..  Ars.  3142,  f  US'.) 
Tes  oilz  salve  e  Vesgardenre  ; 
Si  toilt  tenipesté  e  lasnre. 

(Lapid.  de  Marbode,  261,  Pannier.) 

Lors  vi  qu'envie  en  la  paintnre 
Avoit  trop  laide  esgardeure. 
{Rose,  Richel.   lo39,  l"  3';  Méon,  v.  279.) 
N'avoit  pas  foie  esgardeure. 
Bien  sembloit  doce  créature. 

(Durm.  le  Gai.,  1933,  Stengel.) 

Nés  traitis,  vermeille  bonchete, 

Belle  esgardeure  et  donchete. 
(Watbiq.,  /(  Mireoirs  as  dames,  737,  Scheler.) 

Rnchel  estoit  très  bêle  de  cors  et  de 
visage  et  à' esguardeure.  (Estories  Rogier, 
Richel.  24274,  i-  46».) 

ESGARDiSE,  S.  f.  ;  Ce  terme  s'employait 
dans  quelques  coutumes  comme  syno- 
nyme de  jurande  ou  réunion  des  syndics 
d'une  corporation.  (Chéruel.) 

ESGARDISSON,  Voir  ESGARDOISON. 

ESGARDOi.soN,  -  isorî,  -  isson,  s.  f.,  at- 
tention, égard  : 

Par  mi  P;iris  ont  grant  esgardisson, 
Dist  l'uns  a  l'antre  :  Dieus,  ki  sunt  cil  baron? 
(Les  Loh.,  Richel.  4988, 1»  269''.) 


Aîdier  li  doivent  par  fine  esgardoîsnn. 
(Aleselians.  33"9.  ap.  Jonck.,  Giiill.  d'Or.) 
Li  rois  ot  de  no  gent  monlt  grant  esgardison. 

(Crinq.  de  Jérus.,   161.3,   Hippeau.) 
Cil  le  doit  couronner  par  droite  esgardison. 
(Chev.  au  aigne,  Richel.  795,  f»  22S  r°.) 

ESGAREE  (d  V),  Joc,  au  hasard,.  ,'i  l'a- 
venture : 

Chacun  s'en  ira  a  l'esgaree.  (Calv., 
Serm.s.  le  Deuter.,  p.  278\  éd.  1367.) 

ESGAREEiiENT,  fldv.,  d'uue  manière 
égarée,  h  la  façon  de  gens  égarés  : 

Por  conseil  prendre  qu'il  feront. 

Ne  cornent  il  se  contendront. 

S'entreraandent  e  si  s'aserablent  ; 

Esgareemenl  i  entendent. 

(Be,\.,  d.  de  Norm..  II,  13747,  Michel.) 

Or  me  dittes  ponrquoy  est  venus  enseraent 

A  pan  de  corapaignie,  sy  esgairemetit  ? 
(Chev.  au  cijgne,  4033,    ReilT.)  Il  faut  probable- 
ment lire  esgareemenl. 

Or  s'en  vont  les  puceles,  que  Densgart  detorment, 
Seules  et  effreees,  raoult  esgareemeril. 

(Enf.  God.,  Richel.   12338,  f  2T'.) 
Que  venist  esgareemenl,   sens   ordre  de 
toute  cause.  {Boece  de  Consol.,ms..  Berne 
363,  f  36  V».) 

ESGARER,  esgairer,  esguarer,  esgverer, 
esg.,  v.  a.,  éloigner,  écarter,  être  éloigné 
de,  avoir  perdu  : 

A  ses  paroles  bien  entent 

Qn'il  est  issus  de  haute  gent, 

Et  Geuz  Olheviens  de  Rome, 

Et  a  la  roine  esgaree. 
(Olhevien,  ras.  Oxford,  Bodl.  Ilatton  100,  f»  23  y°.) 
Les  Isolans  furent  fort  diligens  d'esgarer 
ceste  guerre.  (Saliat,  Plelhon,  I,  éd.  1356.) 

—  Esgaré,  part,  passé,  isolé,  abandonné, 
attristé  : 

Tule  en  suî  esgnarethe. 

(Alexis,  8t.  il*,  -ai"  s.,  Stengel.) 
On  In  [m]  laisas  dolente  et  eguarede. 

(Ib.,  st.  94«.) 
Icele  nnit  demeinement 
Qne  la  trieve  fn  definee 
Dut  bien  la  dame  estre  esgaree. 

(Bf.n.,  Troie,   13201,  Joly.) 
Vos  en  ires  molt  seus  et  esgares. 
Et  molt  povre  de  dras  et  desnues. 

(.iiol.  1268,  A.  T.) 

Or  TOUS  vaurai  conter  de  no  crestienté 
Qui  sont    del'ors,    en    l'ost  ;    moult    orent   grant 
[cherté  ; 
N'orent  point  Je  vitaille,  forment  sont  esgaré. 
(Chans.  d\int.,  V,  v.  3,  P.  Paris.) 

Pensis  m'en  vois  et  esgares 

Par  le  jardin  deliciens 

(Rose,  ras.  Corsini,  !°  69'.) 

Dorlant  et  esgairei  tairons 

Ton  père,  kant  tuit  .lu.  morrons. 
(ROB.    DE  Blois    Poés.,  Richel.  24301.  p.  337'.') 

Qant  l'abeie  fn  fondée, 

Ele  fu  povre  et  esgaree. 
(De  l'Ermite  qui  s'arompaigna  a  l'ange,  4S3,  Méon, 
Nouv.  rec,  II,  231.) 

Vilain  esgaré,  vilain  las. 

Vilain  qui  es  et  qui  n'es  pas. 
(Du  vilain  Asnier,  121,  Méon.  Xouv.  rec,  II,  210.) 
Alors  messire  Jaques  de  Harcourt,  sa- 
ihant  la  priuse  de  Noyelle  parles  Auglois, 
luy  estant  a  ceste  heure  au  Crotoy,  manda 
liastivement  ses  gens  qui   estoieut  a  Rue  ; 

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lesquelz  viudrent  en  délaissant  la  TiUc 
esgaree,  sans  qiieleconcqvie  ordonnance. 
(Wavrin,  Ayickienn.  Chron.  d'Englet.,  l.l, 
p.  216,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Il  (V.aé.e)  la  laissa  (Didon)  senlele  et  esgueree. 
(Eurialus  et  Liicr.,  f"  29  r°.  Kichel.,  Réserve.) 

—  Dépourvu  : 

La  royne  de  la  royde  montaignc  m'en- 
voye  par  devers  vous  comme  a  celluy  ou 
tout  le  conseil,  toute  l'aide  et  tout  le  se- 
cours est  des  dames  et  des  damoiselles 
desconseillees,  et  ou  toute  la  chevalerie 
repaire  :  parquoy  personne  ne  s'en  doit 
départir  esgaré  d'ayde.  (Perceforest,  vol. 
III,  ch.  30,  éd.  IS28.) 

—  Incertain,  embarrassé  : 

Esgaré  fa  qne  il  fereit. 
Se  a  SCS  faucheors  ireit. 
A  ses  vignes  ou  a  ses  prez. 
Durement  esteit  esgarez 
De  ses  bestes  qui  ti  moreient. 
De  ses  oes  qui  par  mer  coreient  ; 
De  ses  molins  ert  en  porpens, 
Oue  n'aveient  eve  en  toz  tens. 
(Gbilladme,  Best.  div..  2.316,  Hippean.) 

Ele  ne  fn  pas  esgaree 

De  respondre  raisnablement. 

(AtreperiL.  Richel.  2168,  f°  21''.) 

ESGARETER,  VOir  ESJARETEB. 

E3GARGATER,  VOir  ESGUABGUETER. 

ESGARGHETER,  VOir  ESGUARGUETER. 

ESGARGHETTE,  VOir  ESCHARGAITE. 

ESGARGUETER,  VOir  ESRHABGAITIER. 

ESGARi,  part,  passé,  éloigné,  séparé  : 

Eseachies  suis  et  esgaris 
Arrière  de  tous  mes  amys 
Par  colle  peut  murdriere. 
(14118,  Cham.  sur  la  bataille  de  Tongres,  ap.  Lcr. 
de  Lincy,  Ch.  Iiht.,  II,  10.1 

ESGARIR,  esgaryr  (s'),  v.  réfl.,  se 
garer  : 

•le  me  esgarys  —  I  set  me  a  syde,  as  one 
dollie  that  dare  not  iie  seae.  (Palsgbave, 
Esclairc.,^.  862,  Génin.) 

Et  luy  de  se  esgaryr.  —  As  one  dothe 
that  is  iu  great  feare.  (ÎD.,  ib.) 

ESGARiTE,  -  itte,  ag.,  s.  f.,  guérite  : 
Specular,  agarite.   {Olla  paiella,   p.  47, 
Scheler.) 

Arbaleslriers,  archiers  an  pas 
Chascun  regardoit  a  compas 
De  tirer  a  quelque  esgarite 
Pour  mettre  de  vie  a  Irespas 
Dame  Ysabel  on  Marguerite. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  T  3''.) 

Une  esgarille  de  la  muraille.  (1479,  Pi5- 
ronne,  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  185.) 

ESGARM,  part,  passé,  dégarni  : 
Qnoy  que  pour  le  présent  nous  ayons 
trievez  au  conte  de  Foys,  il  est  cruel  et 
haultain  chevallier,  et  ne  povons  sçavoir  a 
quoy  il  pense,  ne  nostre  terre  ne  peut  de- 
uiourer  esgarnie.  (Fhoiss.,  Chron.,  Richel. 
2646,  f»  105*.) 

ESGARouiLLÉ,  adj.,  égaré  : 

L'IInftti>  aui  yeux  esgaromlles. 
(nu  CiiESNE,  Sir.    lir.  du  grand   miroir  du  monde, 
p.   10(1.  éd.  l.'iSS.) 


ESGARRADK,  S.  f.,  terme  d'origine  pro- 
vençale, balafre: 

Une  grant  esgarrade  par  le  visage,  qui 
vault  autant  a  dire  comme  une  très  grant 
plaie.  (1411,  Arch.  JJ  163,  pièce  267.) 

ESGARREYT,  VOir  AYGRERET. 

ESGART,  esgiiai't,  escart,  eswart,  oswart, 
ewart,  aivairt,  -  ard,  -  ar,  -  er,  s.  m.,  vue, 
regard  : 

Junst  li  oyls  de  toz  curions  eswartz,  et 
de  totes  envoiseures,  ensi  k'il  humiliez 
soit  et  rastrens  en  la  pénitence.  (S.  Bern., 
Serm.,  ms.,  p.  301,  ap.  Ste-Pal.)  Lat.,  a 
curiosis  aspectibus. 

Si  mist  son  esgart  en  la  beauté  de  lui. 
(Maurice,  Serm.,  ms.  Poitiers  124,  f"  23  r».) 

On  ouvrira  (les  fenestres)  au  matin  celles 
qui  ont  esgard  vers  le  septentrion  et 
orient.  (Paré,  CSEuv.,  XXIV,  vu,  Mal- 
gaigne.) 

—  Avoir  esgart  sur  quelqu'un,  avoir 
l'œil  sur  quelqu'un  : 

Lors  il  fut  délibéré  qu'aucuns  de  la 
garde  le  conduiroient  en  une  hostellerie, 
et  feroient  conmandement  a  son  hoste 
d'avoir  esgard  sur  luy.  (G.  Bouchet,  Seree s, 
xxxiv,  Rouen  1635.) 

—  Te)iir  ses  yeux  d  l'esgart,  regarder  : 
A  l'amor  ne  puis  venir 

De  ma  dame,  et  sovent  la  vni  : 
Mais  ce  H  siens  cuers  ne  m'est  p:us, 

Joa  tieg  mes  ieus 
A  l'esgar,  quant  jou  ne  puis  miez. 
{Chans..  Ane.   Poés.  fr.  ms.  av.  1.30O,  III,  1186, 
Ars.) 

—  En  l'esgart,  en  face,  vis-à-vis  : 
Avint  que   la  belle  dame  se  fuist  assise 

en    l'esgart    l'empereor    et   Ypocras.    (S. 
Graal,  Richel.  2453,  f»  148  v».) 

—  Objet  offert  à  la  vue,  sur  lequel  elle 
agit,  spectacle,  tableau,  modèle  : 

Nos  sommes  fait  un  eicars,  ne  mie  sole- 
ment  a  cest  niunde,  mais  nés  assi  as 
•engles  et  as  hommes.  (S.  Bern.,  Serm., 
ms.,  p.  64,  ap.  Sle-Pal.) 

Apres  soit  cascnne  partie 
Ariere  viers  son  non  vertîe 
Dnnt  cascune  sera  II  quars, 
S'en  soit  cesle  figure  exgars 
Qui  est  par  de  traviers  lignie. 
(Gautu.  pe  Mes,  Ym.  dou  monde,  Richel.  1553, 
f°  174  r".) 

S'en  soit  ceste  figure  esgarz. 

(II/.,  ms.  Tours,  P  38  r".) 
....  Je  ochirre  te  ferai 
Si  vilment,  com  je  plus  porrai, 
Si  que  lot  cil  qui  te  verront 
Por  cel  esgart  dolant  seront. 
{Vie  dr  Sir  Katerine,  Richel.  23H2,  cliill.  LX, 
col.  G2.) 

—  Côté  : 

A  tous  esgars,  Hesbengnons  escrioit. 

(Rom.  d'Aijilin,  II,  10620,  Jouon  des  Longrais.) 

—  Ouverture,  en  parlant  de  la  visière 
d'un  heaume  : 

Typolle  le  feril  snr  le  heame  a  esgars. 
(Jeu.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  20318,  ap. 
Sclicler,  Gloss.  philo!.) 

—  Attention,  réflexion,  délibération, 
conseil,  jugement,  arrêt,  résolution,  arbi- 
trage : 


Aadrogenm  a  apelé 
Kt  sor  son  fin  li  a  rové 
Qu'il  li  amaint  on  li  envoit 
Evelin  son  nevou  a  droit, 
A  sofrir  \'esgart  de  sa  cort 
Présentement^  ains  qu'il  s'en  tort. 
Androgeus  se  porpansa 
S'il  li  livre  qu'il  l'ocirra; 
Le  roi  connut  a  mult  gaignart 
Et  de  la  cor  dota  Vesgart. 

(Wace,  Brut,  446S.  Ler.  de  Lincy.) 
Enir'els  a  fait  iteil  esgart, 
Due  l'uos  Sun  règne  ait  en  sa  part, 
Ki  bien  lo  gart  et  sil  raaintienge  ; 
Toz  ses  muebles  a  l'altre  vienge. 

(Brut,  ms.  Munich,  3820,  Vollra.) 
Snr  ce  fn  granz  li  parlemenz, 
L'esguarz  e  li  esgaremens. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  4873,  Michel.) 
Par  ce  que  Deu  serfs  e  honores 
Sai  que  tote  France  seignores, 
E  par  Vesgart   de  ton  conseil 
Te  sunl  tuit  ami  e  feeil. 

(Id.,  ib.,  II,  12331.) 
Mais  die  e  seit  bien  entenduz 
Tut  sun  esgart  c  sa  manière. 

(In.,  ib.,  I,   1206.) 
La  parole  est  finee,  et  li  consoilz  se  part, 
Au  gré  dou  chevalier  ont  fine  lor  esgart. 

(J.  BoD..  Sax.,  XXIX,  Michel.) 
Ad  Vesicart   des  wardours   de  la  pais. 
(1214,  Paix  de  Metz,  Arch.  mun.  Metz.) 

Ensi  ne  sai  se  fais  sens  on  foloi. 
Car  cist  esgars  va  par  son  jugement. 
(Thib.  IV,  Chans.  d'am.,  p.  4,  Tarbé.) 

Vesgart  suirai  de  vostre  cort, 
Conment  qu'a  bien  n'a  mal  me  tort. 

(Parton.,  3355,  Crapelet.) 
A  fait  Ysengrins  sor  Renart 
Fol  jugement  et  fol  esgart. 

(Renart,  18029,  Méon.) 
Je  vous  offre  a  servir  sans  délai,  dusqu'n 
Vesgart  de   lor  jugement.  (Beaum.,  Coût, 
du  Beativ.,  xxviii,  4,  Buchon.) 

En  la  fin  fu  il  (Frédéric)  desposez  de  sa 
dignité  par  la  sentence  dou  quart  Inno- 
cent pape,  par  le  commun  esgart  dou 
gênerai  concile.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  102, 
ChabaiUe.) 

Dunt  nus  fumes  en  grant  eswer  ke  nus 
en  puissons  fere  sanz  mefîere  nus  ou  vers 
lui  ou  vers  vus.  (Lett.  de  1281,  Rym.,  II, 
183,  2'  éd.) 

Par  ]'esiDart  l'abbé  des  Vaus  de  Sarnai. 
(1284,  Cart.  des  Vaux  de  Cernay,  Arch. 
Seine-et-Oise.) 

Selon  le  décret  et  selon  Vesgart  des 
frères  jura..  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  i■»50^) 

Et  en  pou  de  temps  après  fu  le  mariage 
desjoint  par  Vesgart  de  saincte  eglysc. 
(Grand.  Chron.  de  France,  bon  roy  Phe- 
lippe,  II,  X,  P.  Paris.) 

A  mon  avis,  a  mon  esgart 
Onques  nul  jor  Pierre  Brichart 
?ve  vi  aussi  bien  chevauchier. 
(P.  Gentias,   Tonrnoiem.  as  dames,  Vat.  Chr. 
1522,  Romv.,  p.  394.) 

Et  si  l'amandcroit  ancor  SiVawairt  de  la 
justice.  (Sam.  ap.  micar.  1308,  Cari,  de 
Metz,  Bibl.  Metz  731,  f-5  v».) 

Sur  lequel  descort  et  débat  ledit  Frère  J. 
eust  ferit  appeller  ledit  frère  Thomas  par 
devant  les  ireres  ordenez  a  tenir  les  esgart 
en  nostre  dit  chapitre.  (1356,  Reg.  du 
Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  28, 
r°47  r°.) 

Senz  laifsier  Vesgart  pronuncier  ne 
jugicr.  (Ibid.) 


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Faire  une  rue...  niant  a  la  rivière  si'^m'' 
et  souffisaut  a  nostre  plaisir  elesgart  pour 
mener  chevaulx  boire  a  In  dicte  rivière. 
(8  cet.  1392,  Ch.  de  Jean  de  FollevHle, 
Chap.  de  N.-D.  d'Amiens,  Arch.  Somme.) 

A  Vewar  de  nostron  consul,  f  1410,  Arch. 
Fribourg,  i'°  Coll.  de  lois,  d»  172, 1'°  43  v».) 

Ainssi,  par  le  commun  esgart  des  peuples 
universelz,  furent  commeuciees  primiere- 
ment  propres  sifjaouries  au  siècle  ;  et 
adont  un  chascun  prince,  en  sa  juridicion, 
narti  son  peuple  en  ordre  de  plusieurs 
parties  et  Est  ses  establissemens,  selon 
son  esgart.  (Crist.  de  Pizan,  Charles  V, 
2'  p.,  ch.  2,  Michnud.) 

—  Par  esgart,  por  eagart,  avec  justice, 
d'une  manière  égale,  équitablement  ; 

Et  s'il  voas  venoit  a  talent 
Qu'en  cest  pais  remansisies 
Toi  et  franc  et  quite  séries; 
Si  vous  donroie  por  esgart 
De  ma  tere  la  tierce  part. 

(W.iCE,  Brut,  aSfi,  Ler.  de  Lincy.) 
Si  nos  partirent  ;)ar  esffarl  ; 
Chascnas  en  ot  .x.  en  sa  part. 

(Dolop.,  8269,  Bibl.  elz.) 

—  Tenir  l'esgart,  tenir  conseil  : 

Apres  ont  juré  li  François 
(".0  qu'escarissent  li  Danois, 
Qu'il  autresi  de  la  lor  part 
Lor  roi  feront  tenir  l'esgart. 

(Parlon.,  -2931,  Crapelet.) 

—  Se  vieltre  en  l'esgart  de,  se  soumettre 
au  jugement  de  : 

Alons  ja  au  conte  Richart, 
Si  nos  melons  en  son  esgart, 
II  nos  jugera  loianmeut. 

(Wace,  IIoii.  Iticliel.  37.Ï,  f°  aïO"".) 
Les  dites  parties  se  mistrunt  en  esguars 
et  en  juîiemenl.  (1283,  Cli.  de  Girarz  de  la 
Palu,  Arch.  P  1366,  pièce  1489.) 

—  Se  mettre  hors  des  esgars  de,  se  sous- 
traire au  jugement  de  : 

Se  mettoientou  estoient  fuers  des  eioairs 
de  nostre  citeit.  (1412,  Hist.  de  Metz,  IV, 
680.) 

Se  mettroient  fuers  des  ewairs  de  nostre 
cit^.  (1431,  tft.,V,233.) 

—  Jeter  hors  d'esgart,  ne  pas  admettre 
quelqu'un  à  se  faire  juger  régulièrement  : 

Que  nul  frères  non  puisse  estre  getté 
bors  d'esgarl  par  l'une  des  parties.  (1435, 
Est.  de  S.  J.  de  Jér.,  Arch.  H.-Gar.,  f»  79''.) 

—  Poser  son  esgart,  présenter  à  la  cour 
dos  conclusions  relatives  au  jugement 
déûnitif,  comme  on  dit  de  nos  jours  poser 
des  conclusions  : 

L'une  est  de  respondre  au  dit  de  son 
nversaire  en  paroles,  et  au  poser  de  son 
esgart,  non  aerdre  sei  a  lui  d'esgart.  {Ass. 
de  Jér.,  t.  I,  p.  57,  Beugnot.) 

—  Prendre  esgart,  délibérer,  aviser  : 
Mais  une  chose  sai  jeo  bien 
Qu'esgarei  snnt  a  Vcsgart  prendre 

Cum  se  poiTunt  dol  rei  défendre. 
(Ben.,  D.  (le  Norm.,  II,  1430-2,  Michel.) 
Puis  ont  del  terme  pris  esgart. 
(Des.  de  liEArJEO,  li  Biaus  Desconneus,  5211, 
Hippeau.) 

—  Mettre  l'esgart  sur  quelqu'un,  confier 
à  quelqu'un  le  soin  de  prononcer  sur 
quelque  chose  : 


Iliiec,  seront  n  lui  assis 
Cil  snr  qui  li  esgarz  ert  mis 
De  dire  par  voir  jugement 
Qui  vaincra  le  tornoieraent. 

(Parlonop.,  6593,  Crapelet.) 

—  Faire  esgart,  décider,  arrêter  quelque 
chose  : 

Ne  sares  vous  ja  faire  eswart 
Que  je  ne  tiegne  a  men  pooirî 
(Sarbazin.  Hom.  de  Ilam,  ap.  Michel,  Ilist.  des 
ducs  de  Norm.,  p.  221.) 

Encore  dist  nos  sires  ke  11  eskievin,  li 
consiaus,  li  communites  de  le  ville,  ne 
puissent  faire  oswart,  taille  ne  assise  sour 
iauls,  se  ce  n'est  par  se  volenteit.  (Ch.  de 
1293,  Martenne,  Anecd.,  I,  12S8.) 

—  Faire  esgart,  prendre  en  considéra- 
tion, faire  droit  : 

Dinadares  de  l'antre  part 
Rpquiest  que  l'an  li  faee  esgart 
De  ce  que  plevi  il  avoit. 

(Percerai,  f  88  v".) 

—  Juridiction,  le  ressort  juridique  d'un 
seigneur  : 

Pierres,  vos  me  direz  a  dan  Guerart 
Qn'il  me  vienne  dreit  faire  ad  mun  esgart, 
A  Rains.  a  Orliens,  a  .Saint  Maart, 
Au  jugement  au  conte  sire  Ricart. 

(,Ger.  de  Pioss.,  p.  316,  Michel.) 

—  Calcul  : 

Se  je  muir  par  son  voloir 
Ce  sera  mauves  esgart. 
Mains  en  aura  de  pooir. 
(Gaut.  d'Argies,  Chans.,  ap.  Dinanx,  Trouv.  Arles., 
p.  189.) 

—  Expédient,  manière  d'agir,  conduite  : 

Par  force  e  par  vif  esloveir 
M'estot  a  muD  uncle  aler. 
Nul  autre  eseard  n'i  sai  trover. 

•(Bes.,  d.  de  Norm.,  II,  9281,  Michel.) 
Çou  fn  li  miracles  premiers 
Que  Dieux  Gst  pour  le  roi  Ewart, 
Ki  puis  fu  saius  en  son  eswart. 

(Pu.  Moist.,  Chron.,   1CC2I,  Reitf.) 

—  Parti,  en  parlant  d'un  njariage  : 

Ma  douce  fille  bêle. 
Que  dites  vous  de  cest  afaire? 
Vous  plaist  il  ou  est  a  conlraire 
Ceil  esgarl  du  comte  Amadas? 
(Amadas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f  331».) 

Sire,  fait  ele,  mon  dfsir 
Est  a  faire vostre  plaisir; 
Quant  vous  le  voles,  je  le  voel. 
De  cest  esgart  point  ne  me  doel  ; 
Bien  olroi  c'.\madas  me  prenge. 

(Id.,  ib.) 

—  Règlement,  statut  : 

Que  aucun  tainturiers  ne  soient  s;  hardiz 
qu'ilz  teindent  aucun  drap  ou  draps  se 
n'est  en  rouge,  en  jaune  ou  en  bruuette, 
selon  le  contenu  de  l'anchien  eswart  de  ce 
faisant  mention.  (1399,  Ord.,  viit,  337.) 

Awairt.  (1308,  Cari,  de  il/e/:,  Bibl.  Metz 
731,  f"  5  V».) 

—  Gardien,  tuteur. 

Reanaut  le  Huaier,  tuteur  esgairde  doudit 
Prot.  {Ch.  de  1330,  Fontevr.,  auc.  tit.,  Arch. 
Maine-et-Loire.) 

La  langue  du  commerce  employait  en- 
core   ce    mol    au    xvii"    et    même    au 


xviii»  siècle.  On  lit  dans  Savary  Des  Brus- 
Ions: 

«  Esgards.  On  nomme  ainsi  à  Amiens 
ceux  qu'on  appelle  ailleurs  maîtres  et 
gardes,  et  jurés.  Ce  sont  eux  qui  ont  soin 
d'aller  en  visite  chez  les  fabricans  et 
foulons,  et  qui  doivent  se  trouver  certains 
jours  aux  balles,  pour  examiner  les  étoffes 
de  laine,  ou  de  laine  mêlée  da  soie,  de  Hl, 
et  d'autres  matières,  qui  se  font  dans  la 
sayetterie,  et  voir  si  elles  sont  fabriquées 
en  conformité  des  réglemens.  On  appelle 
esgards  ferreurs  ceux  qui  apposent  les 
plombs  aux  étoffes  ;  ainsi  nommés  parce 
qu'on  appelle  fers  dans  la  sayetterie  d'A- 
miens ce  qu'on  nomme  ailleurs  des  coins 
et  des  poinçons.  » 

ESGARTER,  VOlr  ESJARETER. 
ESGASSADOUR,  VOir  AlGASSADOUR. 

ESGAUDER,  V.  3.,  mettre  du  gibier  dans 
un  bois,  dans  une  forêt  : 

La  venaison  qui  en  est  esgaudee 
ÎN'en  set  esir,  quand  elle  y  est  entrée. 

(Gariri,  ap.   Dnc,  Gualdus.) 

ESGAULTÉ,  voir  IVELTÉ. 

ESG.AYRREYT,  VOir  AYGRERET. 

ESGAUDiR  (s'),  V.  réfl.,  sc  réjouir  : 

On  se  desgorge,  OQ  s'esgaudit. 
(CoaciLLART.  Œuv.,  II,  186,  Bibl.  clz.) 

ESGELER,  esjaler,  v.  n.,  geler  : 
Maotel  ou  cote  on  chape  li  donnez. 
Ne  le  laissiez  cest  yver  esjaler. 

(Amis  el  Amiles,  2489,  Hoffmann.) 
Cil     Michel    tenoyt     une    verge    en    sa 
main,  eles   (les  eaux)  esgelerent   aussitost 
(Hist.    de   la  Ste  Croix,  p.  3,  ap.  Ste-Pal  ) 

—  Esgelé,  part,  passé  et  adj.,  gelé, 
glacé  : 

Quant  je  fui  esgeles  al  fu  me  rescaufastes. 
(IIerman,  Biile,  Richel.  1444,  f"  G2  r".) 

ESGELONER,  esgelouner ,  v.  réfl.,  gé 
mir,  se  lamenter  : 

Le  suppliant  veant  ainsi  estre  destruit 
et  exillié  de  son  estât  et  chevance,  comme 
tout  désespéré  et  courciez  se  esgelonna  en 
la  rue.  (1383,  Arch.  JJ   128,  pièce  206.) 

ESGEMBER,  VOir  ESJA-MBER. 

ESGENEMENT,  S.  m.,  toumicnt,  souf- 
france ; 

Vesgenement  des  queles  ne  les  pooit  mie 
seulement  destruire.  (Bible,  Richel.  901, 
f°  18».) 

Vous  lor  donastes  soleil  dî  bon  ostel 
saus  esgenement.  {Ib.,  f>  23''.) 

—  Trace    des  tourments,  endoramage- 

ment  : 

Si  virent  en  .i.  four  arder 
.1.  grant  feu  qui  avoit  esté 
Pour  ciiyre  le  feu  apresté, 
La  jetèrent  en  la  chaleur 
Le  saint  homme  de  ijraat  valeur  ; 
Mes  l'endemein  certeinemenl 
Fut  trouvé  sans  esgenement. 
(Dial.  de  S.  Gre'g.,  ms.  Evreux,  f  ";>■=.) 

N'en  robe  ne  en  vestemenl 
N'aprirut  nul  esgenement. 

(;*.,   f"  -5''.) 

ESGENER,  egener,  verbe. 


468 


ESG 


—  Act.,  faire  endurer  quelque  torture, 
blesser,  faire  souffrir,  faire  tort,  préjudice 
à,  nuire  à  offenser,  léser;  se  dit  des 
personnes  et  des  choses  : 

Kar  tu  eslevas  mai  e  esgenas  mei.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  CI,  10,  Michel,)  Lat., 
allisisti. 

Benpurez  chi  tendra  e  esgenera  les  tues 
enfanz   a    la    pierre.    (Lib.    Psalm.,  Oxf,, 
cxxxvi,  12,  Michel.)  Lat.j  allidet. 
Et  si  se  jostenl,  ce  me  samble. 
De  chevaus,  de  cors  et  d'escus 
C'a  terre  se  sont  abatas. 
Si  que  lot  furent  esgeiié 
Et  si  malmis  el  es'.oné 
C'une  gr.inl  pièce  tout  coi  jurent. 

(Perceiml,  ms.  Berne  113,  V  101".) 
Si  que  tuit  furent  eigenc 
!£t  si  maumis  et  estonné. 

(/*.,  ms.  Montp.  H  2i9,  F  186".) 
Et  non  porquant  l'a  des  archons  porté 
Jns  a  la  tiere,  qae  tont  l'a  esgené. 

(Anseis,  Richel.  793,  f°  48».) 

Beneoiz  soit  qui  tendra  et  esgenera  ses 
pettiz  a  la  pierre.  {Psaut,  Maz.  258j 
f  166  V».) 

La  moissine  sera  esgenee  comme  vigne 
en  sa  première  flor,  et  comme  olive  dont  la 
flor  chiel.  (Bible,  Richel.  899,  f»  223».)  Lat., 
liudetur  quasi   viuea. 

Pourqaoy  m'a  l'en  si  esgeney 
Et  le  mien  tolu  sans  reson  ? 
[Dial.  de  S.  Greij.,  ras.  Evreus,  f°  18  r".) 
Eslre   deceuz     ne     esgenez.    (Sam.    ap. 
Epiph.  1328,  Cft.  du  bailli  de  Chartres, 
Filles-Dieu,  Arch.  Eure-et-Loir.) 

Se  le  bon  et  vertueux  o  privé,  esgené  ou 
grevé  le  malvais.  {Ohesme,  Eth.,  Richel. 
204,  f°  444''.) 

Et  telz  roys  ont  ja  moult  esgenee  la  cité 
de  Lacedemone.  (ID.,  Polit.,  t»  62»,  éd. 
1489) 

Les  corps  des  jeunes  hommes  sont 
egenez  et  est  faict  empeschement  a  leur 
croissance  quant  ilz  font  telles  choses  au 
temps  qu'ils  deussent  encores  croislre. 
(ID.,  ib.,  2»  p.,  i°  84».) 

Pugnist  toute  personne  qui  esgene  injus- 
tement aucun  office  ou  personne  com- 
mune. (Id.,  ib.,  f»  139^) 

Les  polices  sont  par  ce  egenees  et  blc- 
ciees.  (ID.,  ib.,  2°  p.,  f  91°-) 

Et  que  en  ceu  le  roy  a  esté  grantdement 
decheu  et  son  droit'  defraudé  et  esgené. 
(Citron,  de  S.  Ouen,  p.  60,  Michel.) 

En  quoy  le  commun  de  ladicle  ville  et 
du  pais  d'environ  qui  achate  sel  en  ladicle 
ville  a  esté  et  est  moult  fraudé  et  egené 
par  lesdiz  vendeurs,  qui  ce  ont  fait  pour 
plus  gaigner  en  la  vente  dudit  sel.  (1375, 
Ord.,\i,  148,) 

Plusieurs  gens  apportoient  du  sel  en  pe- 
tiz  vaisselez  et  le  mussoient  pour  nous  es- 
gêner  et  tolir  nostre  droit.  (1394,  Arch.  JJ 
146,  pièce  215,) 

Autrement  ilz  pourroient  estre  egenez 
pour  uue  petite  partie  de  l'eritage.  (CoMSt, 
de  Norni.,  1°  67  r«,  éd.  1483.) 

—  Par  extens.,  endommager,  déranger, 
troubler  : 

Quer  le  feu  u  temps  anciens 
Ardi  des  eufans  les  liens, 
Sans  lour  vestemens  csgener 
Ne  corrompre  ne  malmener. 
{Dial.  de  S.  Creg.,  ms,  Evreni,  f  TC''.) 


ESG 

Le  fleuve  si  ordcnast 

Que  nul  par  son  conrs  a'csgennst. 

{I!,..   fCl».) 
Et  des  lors  si  bien  s'ordena  (le  fleuve)  _ 
Conques  puis  chose  n'esgena. 

(Ib.,  P  G4''.) 

—  Esgener  de,  léser  dans,  priver  de  : 
Je  ne  me  opose  point  que  Ethiocles  qui 
est  mon  frère  aisné  n'ait  la  plus  noble  por- 
tioQ  a  cause  de  sa  primogeniture,  mais  il 
me  veult  totallement  abâtardir,  egener  et 
expulser  de  mon  droit,  laquelle  chose  ne 
luy  appartient.  (Orose,  vol.  I,  f"  75»,  éd. 
1491.) 

Plusieurs  autres  cas,  par  quoy  ils  di- 
soient que  les  dis  religieus  s'esloient  si 
grantdement  mesfais  envers  le  roy  nostre 
sire  que  c'estoit  grande  merveille,  en  li 
deffraudent  et  esgenant  des  drois  que  il 
disoient  ledit  segneur  avoir.  (Chron.  de  S. 
Ouen,  p.  52,  Michel,) 

— •  Réfl.,  se  blesser  : 

Aval  la  roche  est  avalez. 

Eu  la  lande  s'est  esgenez, 

A  terre  met  le  nés,  si  crie. 

(Tris/an,  I,  U79,  Michel.) 
Quant  il  cherra  es  péchiez  veniaus,  s'en 
cui  nus  ne  puet  estre  un  jor,  il  ne  s'esge- 
nera  mie,  car  li  Sires  li  met  sa  mein  desoz, 
qui  li  aide  et  garde  qu'il  ne  face  les  crimi- 
naus.  (Comment,  en  rom.  sur  le  Satttier, 
f°  79,  ps.  XXXVI,  vers,  24.) 

—  Esgené,  part,  passé,  blessé  : 

Li  sire  esdrecel  les  esgenez.  (Psalt.  mo- 
nast.  Corb.,  Richel.  1.  768,  f  112  v°.)  Lat., 
Dominus  erigit  elisos. 

Cum  il  carrât,  ne  serat  esgenet  ;  kar  li 
sire  supposet  sa  main.  (Lib.  Psalm.,  Oxf., 
XXXVI,  23,  Michel.) 

.1.  Grins  vint  a  poignant,  o  sa  lance  levée. 
Si  le  fiert  par  les  flans  que  il  l'a  mort  jetée, 
.1.  tel  brait  jeta  l'orse  quant  se  sent  esgenee 
C'en  le  peust  oir  de  demie  liuee. 

(Uoum.  dWlix.,  f»  45'',  Michelant.) 
Mais  il  se  sent  blecié  e  forment  esgené, 
Dul  roidement  chaoir  ot  le  cors  estoné, 
(Ta.  iiE  Kr.x-r,    Geste  d'Alis.,   Uicliel.  24364, 
F  20  r».) 

—  Emploi  particul.,  majesté  esgenee, 
lèse-majesté  : 

Et  jugierent  que  par  droit  il  dévoient 
avoir  les  chies  coupes,  coume  cil  qui  es- 
toient  coupable  de  la  malvestié  et  deslo- 
yauté et  de  majesté  esgenee.  (G.  de  Nang., 
Vie  de  S.  t.,  Rec.  des  Hist.,  XX,  439.) 

ESGENoiLLER,  -  oiter  (s'),  V,  réfl., 
s'agenouiller  : 

Devant  le  maislre  autel  s'esgenoila. 

(Gir.  de  Yiane,  Richel.  144S,  f"  9».) 
Theodora  s'esgenoilla  devant  saiuL  Clé- 
ment,   (Vie  de  S.     Clem.,     Richel.     818, 
t»  293  V».) 

ESGENUER,  V.  a,,  renouveler  : 
11  (les  dens)  sont   rengeudrees    et  esge- 
nuees  pluseurs  fois  es  vieulz  qui  sont  dé- 
crépites. (H.  DE  JIONDEVILLE,  Richel.  2030, 
f"  20".) 

ESGERMER,  V.  n.,  germer  : 

L'autre  semence  chei  en  terre  perreuse 
ou  ele  n'ot  mie  molt  lerre,  et  esgerma  de 
maintenant.  (Bible,  Maz,  684,  f"  249''.) 

ESGERRETER,  VOir  ESJARETER. 


ESG 

ESGEsiu,  V.  n.,  être  couché  : 
Desous  un  ahrebiel  est  asis  li  baron; 
Enssy  com  il  esjut  en  consolacion, 
Evous  une  pucelle  de  raonll  bielle  fachnn. 
(C/iei).  au  cygne,  69,  Reiff.)  Impr.,  esiiil. 

ESGETER,  cgeler,  esgilter,  verbe. 

—  Act.,  déjeter: 

Se  lesdiz  mesureurs  ont  aucune  mesure 
qui  soit  egetee  hors  ovens,  par  quoy  elle 
ne  soit  loyalle  et  souBsant  a  mesurer,  ils 
porteronticelle  mesure  pour  adjuster  in- 
continaut  qu'ils  l'apparcevront.  (1415,  Ord., 
X,  263.) 

—  Réfl.,  se  jeter: 

Lesquelles  vapeurs  soy  enflambans  par 
les  parties  occultes  de  ces  cavernes  tour- 
noyent  longuement  en  mugissant  et  brûlant 
entre  les  entrailles  de  la  terre,  ne  les  glo- 
bons  des  flambes  ne  s'esgittent  et  boutent 
hors  jusques  a  ce  que  les  mouvementz  et 
bruitz  de  dedens  soyent  faiz  et  apparuz. 
(Chron.  el  hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3515, 
f»  80  v«.) 

Centre  de  la  Fr,,  s'éjiter,  se  déjeter, 

ESGEULLER,  VOir  ESCUEULER. 
ESGEUNER,  VOir  ESJEUNER. 
ESGHOIER,  voir  ESJOIER, 
ESGHUILLETEUR,    VOir    AlGUILLETKUR. 
ESGITTER,  voir  ESGETER. 

ESGi.ANDiR  (S'),  V.  réfl.,  Se  glisser,  s'é- 
chapper : 

Chil  sali  sus  haliegrement 
Qui  la  gisoit  el  pavement, 
Tons  sains  de  membres  et  de  cors 
S'esglandi  de  l'église  hors. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  31,  Peigné,) 

ESGLEL,  voir  AiGLEL. 

ESGLiER,  V,  n.,  glisser: 
Baachans  cai,  que  lî  pies  11  esglic, 
Tos  estendus  enmi  la  praierie. 
(Raimbert,  Ogier,  1-2333,  Barrois.) 

ESGUNDEu,  V,  Ti.,  glisser,  échapper: 

Icellui  coup  esglinda  et  eschappa  devers 

le  dit  Berthelemot,  qui  esloit  assez  longuet 

decoste  hors  du  tray.  (1372,  Arch.  JJ.  103, 

pièce  306.) 

ESGLISSIER,  ^'0i^  ESCLICIER. 

ESGi.ORiER  (s'),  V.  réfl.,  se  glorifier  : 
Et  s'esglorierunt  en  tel  tuit  chi  aiment  le 
tueu  num.  (Lib.  Psalm.,  0.\f.,  v,  14,  Michel.) 

ESGLOUTIR,  -  yr,  V.  a,,  engloutir: 
La   mer  esgloutissoit   quanqu'ilz   y   gic- 
toient.  (Rom.  de  J.  Ces.,  Ars.  5186,  i°  95».) 

—  Etre  esglouti,  ëlre  réjoui  par  quelque 
chose  qu'on  a  avalé  : 

Mon  frère,  il  voos  fault  ung  petit 
Ou  de  conserve  ou  de  mixtures. 
Ou  quelques  bonnes  conlilores 
Dont  vostre  cueur  50^/  esgtouty. 
(Grebas,  Myst.  de  la  Pass.,  1°  102'',  impr.  Instil.^ 

ESGOHELER,  VOir  ESJOIELER. 

ESGOIER,  voir  ESJOIER. 

ESGOIR,  voir  ESJOIR. 

ESGOMMER,    v.  a.,   dépoulUcr   de    sa 


ESG 


ESG 


ESG 


469 


Il  y  a  une  sorte  de  galle  qui  le  prend  (le 
pouimierj  ou  pour  luy  laisser  croupir  et 
envieillir  la  gomme  qu'il  jette  ou  pour  la 
mousse  qu'il  accueille  ;  parce  il  le  faut 
esgommer  a  l'entrée  de  la  froide  saison  de 
l'aunee.  (Liebault,  Mais,  rusl.,  p.  471,  éd. 
1397.) 

ESGONDUILLEMENT,  VOir  ESGROXDILLE- 
iMENT. 

ESGONDRILLIER,   VOif    ESGRONDILLIER. 

ESGOKDiNE,  S.  f.,  couFtine  : 

Deux  blance  esgordine  de  toille  avecq 
de  l'ouvraige  entre  deux.  (1S99,  La  Bassée, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ins.,  Bibl.  Amiens.) 

ESGORGELicR,  V.  a.,  égorger  : 
Il  y  a  en  icelles  (cuisines)  plus  de  cent 
serviteurs  obeissans  aux  cuisiniers  :  une 
partie  d'iceux  portent  le  bois,  autres  esgor- 
gelent,  autres  font  bouillir  les  poisles  et 
ehauderoDs.  (Hist.  maccar.de  Merlin  Cocc, 
I,  Bibl.  gaul.) 

ESGOiiGETER,  egorgcter,  -  etter,  v.  a., 
égorger  : 

A  quoy  respondit  qu'ilz  esgorgetasseiit 
ceulx  qui  estoient  portez  par  terre.  Adonc- 
ques  laissants  leurs  grandes  cappes  sus 
une  treille,  au  plus  près,  commençarent 
esgoryeler  et  achever  ceulx  qu'avoit  desja 
meurtris.  (Rab.,  Gargantua,ch.  27,f°80v'>, 
éd.  1342.) 

Pour  esgorgeter  et  massacrer  les  bons 
citadins.  (Du  Pinet,  Pline,  xvi,  3,  éd. 
1366.) 

Nos  cappitaioes,  corporiaax, 
Ont  des  corsellets  tout  nouveaux. 

Dorez  et  beaux, 

Et  des  cousteaux 
Aussi  longs  comme  un  voulge, 
Pour  huguenots  eaifurijftltr. 

(Chaiti.  lie  Marcel,  1570. i 
En  ce  conflit  les  pères  desconGts 
Veirent  près  d'eus  egori/eler  leurs  ù\i. 
(A.  DE  RivAUCEAU.  IMuv.  poél.,  p.  89,  éd.  18j3.) 

Jugulo,  couper  la  gorge,  esgorger, 
esgorgeter.  (Calepini  Itict.,  Bàle  1584.) 


Vouloir  esgorgeter  une  vie  innocente. 
(G.  DU  Buïs,  Hemonslr.  au  Roi  Alex.,  éd.  1582.) 

—  Esgorgeté,  part,  passé,  égorgé  ;  flg., 
en  parlant  d'un  clou,  parait  signifier 
fendu,  ouvert  près  de  la  tète  : 

S'il  estoit  trouvé  parmi  les  bons  clous 
aucuns  mauvai.s  clous  feuillez,  rompus. ou 
egorgetez,  ils  seront  ostez  d'avec  les  bons. 
(15Ui,  Ord.,xxi,  289.) 

—  Qm  a  la  gorge  découverte  ; 

.\gDes  se  dore,  et  va  egorgelee. 
Ses  cheveux  frise,  ei  a  coruelle  ostee. 
(Mell.  de  s. -Gelais,  Œuv.  poel-,  p.  "23j,  éd. 

ni9.) 

Femmes  allans  esgorgetees.  (NicoT.) 

Saintonge,  égarguelé,  décolleté. 

ESGOsiLLER,  V.  a.,  égofger  : 

Esgosiller  femmes,  enfants.  {Mo.M.,  Ess., 
II,  3,  éd.  15i3.) 

Morvan,  égousiller,  égorger. 

ESGOussER,  V.  3.,  videi',  en  parlant 
des  gousses  : 


Les  gousses  qui  ne  seront  bien  esgous- 
sees,  ou  les  battra  de  rei.hef,  et  si  souvent 
qu'il  n'y  demeure  rien  de  semence. 
(Belle-For.,  Secr.  de  l'agric,  p.  38,  éd. 
1371.) 

ESGOUTER,  verbe. 

—  Act.,  faire  tomber,  verser  goutte  à 
goutte  : 

Ou  quelque  goate 
Que  fortune  ou  bec  li  esaottle. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f°  i'^.) 

—  Réfl.,  s'écouler,  s'avancer  : 


Ces 


aJoi( 


;  ramenieuz 
Sont  0  les  autres  e^meuz 
Qui  0  monseur  Tybaut  s'e^goutent. 

(GuiART,  Roij.  lign.,  17577,  W.  et  D.) 
Calaisieos,  IXormanz,  Hollandois, 
Dùut  les  dens  nés  es  fronz  s'fsf/outent. 
Eu  lorgoeilleuse  nef  se  boutent. 

(lu.,  a.,  18750.) 

—  Couler  goutte  à  goutte  : 

J'aing  mieux  fontaine  qui  soronde 
Que  celé  qu'en  estei  s'esgoute. 
(RoTEB.,  Despultzons  dou  Croi^ié  el  don  Descroiiié, 
Jub-,  1,  132.) 

ESGOUTTiERE,  cg.,  S.  f.,  gouttlèrB  : 
Les  pierres  qui  sont  congelées  en  l'air... 
sont    formées,    partie     d'icelles,    comme 
glaces   pendues   es    egouttieres.    (P.alissy, 
Œuv.,  p.  436,  France.) 

ESGRAFIGNER,  esgrafligner,  egrafigner, 
egraphiner,  verbe. 

—  Act.,  égratigner  : 

Et  l'espervier  bel  et  plaisant 
De  ses  griffes  esgra/igiioil  Ue  griffon). 
(Jacq.  Millet,  Deslrucl.  de  TrageJ"  iô',  éd.  1544.) 

Lequel  un  des  geans  avait  egraphiné 
quelque  peu  au  visaige.  (Hab.,  Pantagruel, 
cb.  30,  éd.  1342.) 

Trouvèrent  façon  d'efi'acer,  à'esgrafjigner, 
de  rompre,  de  falsifier  tous  les  livres  qu'ils 
peuvent  trouver  de  ladicte  science.  (Des 
l'EH.,  Nouv.,  XV,  La  Monnoye.) 

Toujours  le  chardon  et  l'orlie 
Puisse  esgrafigner  ton  tombeau. 

(Ro^St,  EpUapke  de  Thomas,  Bibl.  elz.) 

Egral/ignoit  et  piquottoit  les  mains. 

(lu.,  Frauc,  II.) 
Ne  le  De  a  mule  qui  rit 
>'a  femme  qui  de  i'oeil  fait  signe. 
Car  l'une  des  pieds  te  feril. 
L'autre  des  ongles  l'esyral/igne. 
(Labiveï,  les  Tiomperies,  1,  à.  Ane.  Th.  fr.) 

—  Réfl.,  s'accrocher  par  les  griffes  : 
Ses  ongles  assez  grand»  pour   faire  des 

lanternes,  ou  "poiiv  bien  s' esgrajfigner  coulve 
celui  qui  est  sous  les  piedz  de  Saint  Jli- 
cbel.  (Des  Per.,  Cont.,  lxxxv,  La  Jlon- 
noye.) 

Egrafigner,  pour  égratigner,  se  dit 
encore  dans  beaucoup  de  provinces,  no- 
tamment dans  le  centre  de  la  France,  le 
Berry,  le  Morvan,  le  Bourbonnais,  et  dans 
ia  Champagne  (Reims  et  environs),  dans  le 
Haut-Maine.  Poitou,  égrafegner.  Lyonn., 
egrafiner,  grafjigner.  Bresse,  egrafenier  : 

E  lous  egrafeniron. 
(Chans.,  ap.  Phil.  le  Duc,  Chans.  Krcss., 

et  liombistes,  p.  214.) 

ESGUAFFEK,  \ûir  ESGIUKFEU. 


ESGRAFFiGNURE,  egrafcneure,  s.  f., 
égralignnre  : 

Et  du  sanc  du  poing  ou  de  la  paume,  ou 
d'egrafeneure,  sept  sols.  (Ckart.  Boura.  U 
p.  261.) 

Egra/fignure  est  resté  dans  le  langage 
rémois  et  dans  le  Berry.  Morvan,  égrafl- 
gneure.  Poit.,  Vienne,  Deux-Sèvres,  et 
Vendée,  egrafegnure  {égrafgmire}. 

ESGUA.ILLER,  V.  a.,  écarquilier  ; 
Esgrailler,  ou  esquarquiUer  les  jambes. 
(Duez,  Litct.  fr.-all.-lat.) 

Champ,,  Reims,  s'egrailler,  écarter  for- 
tement les  jambes. 

ESGRAiN,  s.  m.,  défini  dans  l'exemple 
suivant  : 

Pour  un  cent  pesant  d'esgrain,  qui  est 
fer  a  cheval  ou  a  charete.  (Explie,  de 
Germ.  de  la  Tour  sur  la  Vicairie  de  l'Eau, 
XVII,  Arch.  S.-lntér.) 

ESGRAMi,  adj.,  triste,  fâché  : 

Salemon  en  apele  iriez  et  esgramiz. 

(J.  Bod.,  Sax.,  Kichel.  368,  f»  13-2'.) 

Cf.  Engramir. 

ESGRANDiR,  V.  a.,  agrandir  ; 
Tu  ais  esgrandi  et  multiplieit  ta  magni- 
ficence. [Ps.,  Lxx,  Maz.  798,  f"  171  r».) 

ESGRANGiER,  V.  a.,  agrandir,  augmen- 
ter : 

Ne  ne  sera  (la  garde  du  roy)  de  riens 
amenrie  ne  esgrangie  en  saisine  ue  en  pro- 
priété. (1314,  Arch.  JJ  30,  f°  33  r».) 

ESGR.\XNi,  adj.,  ébréché? 

Le  dixième  chapitre  est  :  que  nous  cour- 
rons a  la  toile,  et  de  lances  pareilles,  et  de 
chacune  lance  tant  et  si  longuement  qu'elles 
seront  rompues  par  le  fust,  ou  par  le  fer 
soit  esgrannie  d'un  doigt  ou  du  moins. 
(CuASTELL  ,  les  Faits  de  J.  de  Lo.laing,  viil, 
98,  Kerv.) 

ESGR.4PHER,  V.  a.,  tiror  de,  en  parlant 
d'une  greffe  : 

Les  scions  de  la  racine  bien  chevelue 
des  bons  pruniers  non  entez  rendent  estant 
transplantez  le  fruict  de  mesme  a  celuy 
des  maistres  pruniers  d'où  vous  les  avez 
eslochez  et  esgraphes  Mais  si  les  œaislrcs 
pruniers  sont  entez,  il  en  faut  prendre  des 
greffes,  et  les  enter  en  autres  pruniers  ou 
guiniers  sauvages,  ou  en  cerisiers  aigres, 
et  non  en  esgrapher  les  scions  pour  trans- 
planter. (LiEDAULT,  Mais,  rust.,  p.  404,  éd. 
1397.) 

ESGRAPiLLiER,  V.  a.,  gratter  : 

Garde  sons  l'ombre  du  mourier. 
Si  voit  laguimple  blanchoier 
Et  sus  la  trace  environ 
Connut  la  trace  du  lyoo, 
Esgrapillie  voit  l'uraiiie 
Trouble  l'yaue  de  la  fontaine... 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  1°  42'.) 


Esgrapilliee  voit  l'areine. 

(/*.,  Riohel.  1913 


f°  100''.) 


ESGRAS,  voir  AlGRET. 

ESGRATEii,  egraler,  esgretcr,   esgritcr, 
V.  a.,  gratter,  égratigner,  déchirer,   arr 
cher  : 


470 


ESG 


ESG 


ESG 


.la  desroat  ses  ceviaus  et  esffrûle  son  vis. 

(Roiim.  d'Alix.^  f°  82',  var.,  .Michelanl.) 
Tholomes  ot  tel  doel  quant  le  parole  ol  dite. 
Tous  ses  caveas  dcront  et  depecce  et  esgrile. 
(U.,  f»  78''.) 
N'i  a  celni  son  vis  D'ail  de  duel  esgrelé. 
Uek.  (le  Lanson,  Richel.  '2193,  C  5  v».) 

La  ol  maint  chevel  trait,  mainte  barbe  tirée, 
Et  maint  pis  debalu,  mainte  face  csj/ralee. 

{Conq.  de  Jerus.,  43i!,  Hippeau.) 
De  l'iave  caude  li  a  ses  pies  laves 
Et  ses  drapiaus  escos  et  esgrales. 

{Alexis,  753,  xiii°  s.,  G.  Paris.) 
Lors  prist  la  pucelle  a  mordre,  elegralnr 
le  chevalier,  et  a  cryer  aiusy  que  eile  lut 
hors   du   sens.   {Perceforest,  vol.  II,  f»  !■■, 
éd.  1328.) 

—  Arracher  en  grattant  : 

Quer  de  terre  et  de  poudrière 
Esgralcnt  et  treent  or  fin. 

(Guillaume,  Best,  div.,  952,  Hippeau.) 
Esracbier  l'erbe  et  esgrater. 

(G.  de  Palerme,  Ars.  3319,  f  79  r».) 

—  Gratter  le  nom  de  : 

Scient  esgraté  fors  del  livre  des  vivanz. 
{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  lxix,  31,  Michel.) 

Lat.,  deleantur. 

—  Réfl.,  s'égratigner,  se  déchirer  ; 

U  se  mordent  as  deus  et  s'esgrotent  as  pies. 
(Qmt.  fils  Aymon,  Kichel.  24387,  (°  23''.) 

ESGRATiGNEME.NT,  S.  m.,  égratignure  : 
La  linotte  se  jette  sur   les   playes  et  es- 
gratignemens  que  l'asue  s'est  fait  aux  es- 
liines.  (Du  PtXET,  Pline,  x,  74,  éd.  1366.) 

ESGRAVER,  V.  a.,  enlever  le  gravier  de  : 
Les  poires  n'auront  point  de  pierre,  si 
au  premier  vous  espierres,  et  esgraves  des- 
sous et  a  l'enlour  diligemment  le  lieu  ou 
sera  planté  le  poirier,  et  asseubles  par 
dessus  la  terre  criblée.  (Liebaulï,  Mais. 
rust.,  p.  433,  éd.  1,597.) 

ESGuÉ,  S.  m.,  degré  : 

Avoient  marchandé  faire  ung  piller 
empres  les  grau.s  esgrez  en  la  rue  \iu  Petit 
Bourg.  (1490,  Receptes  et  despenses  de  l'egl. 
de  S.  Pierre  de  Maisieres,  Arch.  Ardennes.) 

ESGRENER,  -  alner,  cgraigner,  v.  n., 
s'éhrécher  : 

Bien  se  requièrent  U  bardi  chevalier; 

De  lor  espees  font  es^rener  l'acier. 

Et  les  vers  elmes  embarer  et  trenc'.iier. 

(Raoul  de  Cambrai,  ce,  p.  176,  Le  Glay.) 
Si  l'estoc  ou  espee  de  l'un  de  nous  ou 
de  tous  deux  rompt  ou  egraigne,  eu  fai- 
sant les  dites  armes,  celui  a  qui  sera  ad- 
venu ledit  cas  en  pourra  reprendre  une 
autre.  (Expilly,  Suppl.  d  l'Hisl.  du  chev. 
Bayard,  p.  443,  éd.  ICoO.) 

—  Fig.  : 

Se  jalousie  lors  egraigne. 
Elle  est  moult  fiere  et  moull  griffaine. 
(Rose,  1°  24  t",  ap.  Mén.,  Dicl.  cUjm.) 

—  Esgrené,  part,  passé,  ébréché  : 

Que  ladite  lance  seroit  rompue  entre  le 
fer  et  l'arrest  ou  esgrenee  d'un  doist  de 
moins.  (G.  Chastellaix,  le  Livre  des''faits 
de  Jacques  de  Lalaing,  viii,  210,  Kervvu.) 

Centre  de  la  France,  égrener,  s'égrener, 
s'ébrécher.  Morvan,  égrougner,  entamer, 
ébrécher. 


ESGRET,   voir  AlRUET. 

ESGRETÉ,  voir  AiGRETÉ  au  Supplé- 
ment. 

ESGRETER,  VOir  ESGRATER. 

ESGRiFFER,  esgruffer,  v.  a.,  égratigner: 

Lequel  Rifart  bâti,  feri  et  esgriffa  ledit 
Colin  de  mains  et  de  poius  en  la  teste  et 
par  le  visage.  (1367,  Arch.  JJ  97,  pièce  396.) 

Poton  esgriffa  Lyonnel  de  son  gantelet 
par  le  visaige.  (Mém.  de  P.  de  Fenin,  an 
1423,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Ledit  Quenivet  Vesgraffa  au  visage. 
(1433,  Arch.  JJ  189,  pièce  41.) 

—  Esgriffé,  part,  passé,  égratigné  : 
Ce  semblent  fées. 

Tant  sont  coyffees 
Mignonnement  et  a  leur  poste; 
Au  reste  sont  plus  esgri/]^ees. 
Plus  usées  et  desbitfees 
Que  les  vieilles  chausses  d'un  poste. 
(ISt.T.  J.  Marot,    Episl.   des  Dames  de  Par.    aux 
Courtù.  de  France,  éd.  1332.) 

ESGRiFURE,  S.  f.,  égratignure  : 

Mes  ançois  de  la  teste  me  tresent  maint  chevel  (les 
[loups) 
Et  Grent  de  lor  graus  mainte  esgrifure  laide. 
(Dit  d'aventures.  Uichel.  837.  f°  34.3''.) 
Lui  fist   une  esgrifure  ou   esgratigneure 
sur  le  nez.  (1463,  .Arch.  JJ  199,  pièce  1.) 

ESGRILLONNER,  VOir  EKGRILLONNER. 

ESGRiMEiiRE,  S.  f.,  esqulllc  : 

Quant  opération  est  faite  ou  cran  en  os- 

tant  les  petites  pieches  ou  les  esgrimeures. 

(H.  DE  xMo.XDEViLLE,  Richel.  2030,  f"  33''.) 

ESGRiNER,  -  inner,  voir  Esoruner. 
ESGRiTER,  voir  Esgrater. 
ESGROER  (s'),  v.  réfl.,  être  ébranlé  : 

Antigonns  Tait  duel  si  grant  que  tout  s'esgroe. 
(Rom.  d'Alex.,  [tichel.   78'J,  I»  94''.) 

ESGRoiNDRE  (s'),  V.  réfl.,  muriuurer, 
gronder,  s'irriter  : 

S'il  forfait  tant  qu'il  vers  lui  s'esgroinl. 
(Maurice,  Serm.,  xui*  s.,  ms.  Poitiers  124, 
f"  30  r°.) 

Cum  est  grant  péché  de  sei  corrocer  et 
de    sei    esgroindre    vers    autre.  (Id.,  ib.) 

Cf.  ESGRO.XDIR. 
ESGROMMIR,  VOir  ESGRONIR. 

ESGRONDiLLEME.VT  ,  esgondriUemcni, 
s.  m.,  murmure  : 

Racha,  cis  mos  senefie  Vesgondrillemens 
que  li  uns  hom  fait  al  autre  par  ire.  (Mau- 
rice, Serm.,  Richel.  13314,  i'  32  r°.) 

ESGRONDiLLiER,  esgondritlier,  verbe. 

—  ÎS'eutr.,  murmurer  : 

Casties  vos  de  corecier  et  d'esgroiidil- 
lier  de  vos  bouces  folement.  (.Maurice, 
Serm.,  Richel.  13:114,  f"  52  r'>.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Oies  corn  est  grans  pecies  de  soi  core- 
cier et  de  soi  esgundrillier  vers  autrui 
(Maurice,  Serm.,  Richel.  13314,  f°  32  r°.) 

ESGRO.XDIR  (s'),  V.  réfl.,  murmurer  : 
Ore  oiez  cum   est  granz  péchiez  de   soi 

corucer   et   de    soi  esgrondir   vers   altri. 

(Maurice,   Serm.,   ms.    Florence,    Laur., 

conveuti  soppressi  99,  f"  43'=.) 


De  sei  esgrondir  vers  autrui  par  ire. 
(ID.,  ib.,  ms.  0.xf.,  Bodl.  Douce  270,  f»50r°.) 

Cf.  ESGROI.NDRE. 

ESGRONiR,  esgronnir,  esgrounir,  esgron- 
gnir,  esgromir,  esgrommir,  verbe. 

—  Neutr.,  murmurer,  gronder,  faire  un 
petit  bruit: 

Quant  voit  le  plait  a  nieat  aler 
El  que  nus  mais  ne  veut  parler. 
Primes  commence  a  esgronir. 
Or  ne  se  vaura  plus  taisir. 
(Eleocle  et  Polin.,  Richel.  373,  f  39'=.) 

Entrues  que  ele  list  si  ait  l'orelle  a  le 
prieuse  ke  ele  le  puist  oir  se  ele  li  amende: 
se  li  die  humlement.  Se  ele  ne  l'entend  si 
recomence  le  vier.  Ce  face  totes  les  fies 
ke  ele  ora  le  prieuse  esgrounir.  {Règle  de 
Citeaux,  ms.  Dijon,  f'  l3o  v».) 

Adont  envoia  François  Acreraen  un 
compaignons  devant,  et  leur  dist  :  Ailes 
tout  secrètement  sans  sonner  mot,  ne 
tousser,  ne  esgrongnir.  (Froiss.,  Chron., 
X,  238,  Kerv.)  Var.,  esgrommir. 

—  Réfl.,  faire  un  petit  bruit  pour  ap- 
peler l'attention,  tousser,  etc.  : 

Renardians  atant  s'esgrouni. 

(Renarl  le  nouvel,  li'li,  Méon.) 

Et  quant  l'uis  de  la  vole  ouvri 
Un  petit  basset  s'esgronni. 
Au  lit  de  la  dame  est  venus. 

(Sones  de  Hansay,  ms.  Turin,  f°  58'.) 

Lors  me  coumencha  a  esgromir  et  faire 
ausi  que  nouvelemeut  me  fuse  esveillié. 
(Kassidor.,  ms.  Turin,  f»  81  v.) 

ESGRONNIR,  VOir  ESGRONIR. 
ESGROUNIR,  voir  ESGRONIR. 
ESGRUINER,  VOir  ESGRUNEH. 

ESGRU.MER,  -  gi'uner,  v.  a.,  égrainer: 

La  ne  mangeoyent  que  l'espy  du  blé 
qu'ilz  esgrunoyent.  (D'Auton,  Chron.,  Ri- 
chel. 3082,  f"  136  V».) 

Prenez  deux  mesures  de  raisins  premiers 
meurs  de  chascune  hostee,  et  les  esgrumez 
bien  dans  une  chaudière.  (Belle-For., 
Secr.  de  l'agric,  p.  98,  éd.  1371.) 

Choisisses  des  raisins  noirs,  bons  et  bien 
murs,  sépares  les  des  rafles  et  draches,  et 
ainsi  esgrumes  sans  les  presser,  jettes  les 
dans  un  grand  tonneau  bien  net.  (0.  DE 
Serres,  Th.  d'Agr.,  Ill,  9,  éd.  1603.) 

ESGRUNER,  esgrumer,esgrugnier,  esgrui- 
gnier,esgrunier,  esgriner,  esgrinner,  \erbe. 

—  Act.,  réduire  en  fragments,  rompre  par 
petits  morceaux,  ronger,  égruger,  broyer, 
écraser,  briser: 

Vos  estes  riches,  u  sui  povres  clames. 
Mais  par  celui  qui  en  crois  fn  pênes, 
K'i  remenra  auleus  a  esgruner. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp..  F  213\) 

Et  sist  sor  uu  moult  boin  chival 
Qui  a  effroi  se  deroennit 
El  desuz  ses  piez  esgruniit 
Les  chaînons  plus  menuement 
Que  mole  n'esquaclic  froment. 
(Chrest.,  Ercc  et  En.,   Richel.  1420,    f  13'.) 
Trencent  les  pieres  a  fors  pis, 
Mais  li  mur  sont  de  marbre  bis 
Qu'il  ne  pueent  point  es'/runer. 

(lo.,  ill.,  C  ri'.) 


ESG 


ESC, 


ESH 


471 


Lî  lieaames  fn  de  pierres  diiremnnt  aoriinz  : 
^'aIl  puet  riens  esgrumer,   tant  fa  il  plus  irez. 
(J.  BoD.,  Sa.i-.,  cxcvii,  Michel.) 
Les   altels   des  portes  fist  lut  esgruver. 
{Rois,  p.  427,  Ler.  de  Liucy.) 

Qnant  en  sanc  de  bnc  est  lempree 
En  itel  guise  cal  eagnmee. 
{Guillaume,  nesl.  div..  31 18,  Hippeau.) 
Une  cbaaigne  ait  et  feu  mise. 
Mais  ne  la  pot  an  nule  snise 
Par  fea  ne  par  martel  brisier. 
Por  ceu  ce  li  covint  brisier; 
Tôles  .VI.  les  i  asaiait, 
Ains  nesune  n'an  pessoîait. 
Fors  ke  de  l'une  .i.  sol  anel 
Esj/rumait  .1.  poc  don  martel. 

iDolop.,  96o<),  Bibl.  elz.) 
Dessons  le  hianme  araonl  li  a  tel  coup  donné 
Que  le  cheircle  en  a  jos  conlreval  rsgruné, 

(Doon  de  Maience,  -1009,  A.  P.) 
Espees  et  fauchons  esgrunent 
Ça  et  la  eo  chascnne  louche. 

(GuiART,  liât/,  lign.,  13662,  W.  et  D.) 
Et  les  espees  csgruiiees. 

(ID.,  ib.,  18931.) 
Si  court  sus  au  seneschal  et  le  fiert  grant 
coup    de    l'espee  parniy   le   heaume   tant 
qu'il  lui   esgrune  tout.  {Lancelot  du  Lac, 
1'=  p.,  ch.  47,  éd.  1488.) 

—  Fig.,  ronger,  attaquer,  détruire  : 

Car  rancune, 
Fain  et  gnierre  qni  tout  esgrune, 
Sont  d'orient  en  occident. 

(Jeu.  de  Meung,  Très.,  1492,  Méon.) 

Orgneil  a,  qui  l'emfle  et  détaille  ; 
Envie  le  ronge  et  eagrnme. 
Avarice  l'art  de  sa  faille. 

(EosT.  Desch.,  Poés.,  II,  271,  A.  T.) 

—  Réfl.,  s'ébi'échcr  : 

("raist  li  aciers,  ne  fraint  ne  ne  s'esgnignet. 

{Roi.,  2302,  Millier.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Drecbe  l'araont  (son  espee),  sns  un  peron  le  fiert, 

Via  le  vit  fraindre,  esgriner  ne  ploier. 

(Raimbert,  Ogier,  8546,  Barrois.)  Var.,  esgriimer. 

Les  petis  espinons  qu'il  en  fist  esgriniier 

De  la  sainte  conroiine  qu'il  ot  fait  desevrer, 

Tiestous  les  conqunlli  l'emperere  an  vis  cler, 

Et  les  mist  en  son  gant,  canqn'il  en  puet  trover. 
{Fierabras.  6108,  A.  P.) 

Les  rices  pieres  en  a  fait  esgruner,  (de  l'écu) 

Et  le  vert  elme  a  .i.  petit  quassé. 

(Hiion  de  Bord.,  1805,  A.  P.) 
Je  sni  sor  ferme  pierre  assise  : 
La  pierre  esgrumc  et  fent  et  brise. 

(RoiEB.,  Complainte  de  Sainl-Amour,  Jub.,  I,  78.) 

ESGUABEMENT,  VOir  ESGABEMEXT. 
ESGUAIT,  voir  ESGAIT. 
ESGUAITIER,  VOir  ESGAITIER. 
ESGUAL,   voir  IVEL. 

ESGUARDEMENT,  TOir  ESGARDEMENT. 
ESGUARDER,  -ycir  ESGABDER. 
ESGUARDEURE,  VOir  ESGARDEURE. 
ESGUARER,  voir  ESGARKR. 

1.  ESGUARGiJETER,  csgarglieler,  esgar- 
gâter,  verbe. 

—  Neutr.,  crier  à  pleine  gorge  : 

S'a  Dieu  voulons  en  chantant  plaire, 
!Se  faisons  par  force  en  haut  braire, 


l""n  crier  n'en  Ve^fjunrgneler, 
Mai-s  feson  force  de  geler 
En  Dien  le  ccurage  et  le  cner. 
(G.  nn  CoiNCT,   Mir.,    ms.  Soiss.,  f   177'',  et  ms, 
Brnx.,  rni".) 

—  Act.,  égorger  : 

Pour  tondre  it  esgargheter  .ltii.  ain- 
piniaux,  .xil.  s.  (1375,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Chantez  comment  François  furent  domptez... 
F.sgnrgalez.  esgnenllez,  exiliez. 
(MOLINET,  Chans.  sur  la  journi'e  de  Cuinegate,  ap. 
Ler.  de  Lincy,  Ch.  kisi.  (r.,  I,  391.) 

Saintonge,e5a?-3«e(«,  décolleté.  H. -Norm., 
vallée  d'Yères,  s'égargaler,  marcher  en 
écartant  les  jambes. 

2.  ESGUARGUETER,  VOirESCHARGAITIEB. 
ESGUART,  voir  ESGART. 
ESGUASSÉ,  voir  ESGACÉ. 

ESGUE,  voir  Atgue. 

ESGUEITIER,  VOir  ESGAITIER. 

ESGUEREE,  S.  f.,  la  Contenance  d'une 
a'iguière  : 

Que  Matthieu  apporte  une  esgueree  d'eau. 
{Corn.de  Chans.,  M,  4,  Ane.  Th.  fr.,  IX.) 

ESGUERGAITIER,  VOir    ESCHARGAITIER. 
ESGUET,  voir  ESGAIT. 
ESGUETANCE,  VOlr  ESGAITAKCE. 
ESGUETEMENT,  VOÎT  ESGAITEMENT. 
ESGUETEUR,  VOir  ESGAITOR. 
ESGUETIER,   VOir  ESGAITIER. 

ESGUEULER,  csgeuUcr,  v.  a.,  égorger  : 
Et  pluseurs  autres  de  sa  bataille  navres, 

blechies,  tues,  pesteles  affoles  et  esgeulles. 

(Bécits  d'un  bourgeois  de   Valenciermes,  p, 

233,  Kervyn.) 

François  abandonnèrent  le  champ  ou  ils 
ftirent,  par  la  prouesse  tant  des  Angles  que 
de  Flamens,  rompus,  desfaicts,  esgueules. 
(J.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  liv,  Buchou.) 

Chantez  comment  François  furent  domptez... 

Esgargatez,  esgueullez,  exiliez. 

(Id.,  Citons,  sur  la  journée  de  Gttinegale,  ap.  Ler. 

de  Lincy,  Ch.  hist.  fr.,  I,  391.) 

Les  gens  dudit  duc  envayrent  ladite 
eglyse  et  rompirent  les  huis  d'icclle,  et  en 
occirent  plusieurs,  tant  que  toute  laditte 
église  estoit  ensanglantée  et  souillie  jus- 
ques  les  autelz  et  tons,  suz  lesquels  iceulz 
se  rendans  et  appoians,  cuidaus  estre  seu- 
rement,  esloient  esgeullez.  {Chron.  des 
Pays-Bas,  deFrance,  etc.,  Reo.  des  Chr.  de 
Fland.,  t.  III,  p.  484.) 

—  Vomir  : 

A  coup  voulut  en  la  Trinacre  terre 
Sous  nn  grand  mont  Encelade  avaller. 
Ou  on  le  voit  aigres  fenx  csiiurullrr 
Du  gros  brasier  que  sa  poitrine  enserre. 

(Cl.  Butet,  Pocs.,  I,  33,  Jacob.) 
La  langue  moderne  a  le  verbe  éguenler, 
casser  l'ouverture,  l'entrée  d'un  vase  de 
terre  ou  de  verre,  ou  l'emboucliure  d'un 
canon. 

ESGUiLHADE,  voir  AuuiLLADE  au  Sup- 
plément. 


ESGUILLEE,  VOir  AgUILLEE. 
E.SGUILLEMENT,  VOlr    AGCILLEME.NT  .IU 

Supplément. 

ESGUILLERE,  VOir  AlGUILLERE. 

ESGuiLLiER,  voir  .\GDiLLiER  au  Sup- 
plément. 

ESGUILLOXNEUR,   VOlr    AGUILLONNEOR. 

ESGuixE,  s.  f.,  botte,  paquet? 

Cardons  :  âi:  Vesguine,  .i.  d.  ;  et  de  la 
deniye,  nb.  (17  août  1512,  Ord.  touch.  le 
tonl.  de  S.-Bert.  et  de  S.-Oin.,  Arch.  muu. 
S.-Omer.) 

ESGUIS.SOUERE,  S.  f.,  serlugue  : 
Esguissoiiere,  seringue,  squyrt,  an   ins- 
trument.   (Palsgrave,  Esctairc,  p.  27S, 
Génin.) 

ESHAiT,  S.  m.,  joie,  ardeur  : 

Si  remetent  ciax  en  e.'hait 

Qni  par  sa  mort  sont  en  la  terre 

En  painne,  en  travail  et  en  guerre. 

(Gilles  de  Chin,  1784,  Reitf.) 

ESHAiTiER,  -  atier,  verbe. 

—  Act.,  exciter,  animer,  réjouir  : 
Crîst  ki  toz  e.^ihaite. 

(Dclivr.  du petip.  d'lsr.,ms.  ia  Mans  173,  f  fiOr".) 

—  Réfl.,  se  réjouir  : 

Or  m'i  otreit  Dex  grâce  e  sens 
Ke  je  la  puisse  si  Iraitier 
Que  asjoir  et  eshaticr 
S'en  puissent  tuil  cil  kiii  l'osrunt. 
{Uist.    de  Guill.  le  Marcchul,  18,  Meyer,  Piomania 
XI,  47.) 

Li  rois  l'entent,  moult  s'en  eshaite. 

(GUlrs  de  Chin,  2236,  Reiff.) 

ESHALCIER,   VOir  ESSALCIER. 

ESHARDiER,  V.  H.,  prendre  de  la  har- 
diesse : 

Par  le  proece  qu'il  avoit 
Faisoit  les  antres  efforcier 
Et  de  grant  vigeur  esltardier. 
(Jeh.  de  le  Mote,  li  Regret  Guillaume,  1198, 
Scheler.) 

ESHARDiR  Cs'),  V.  réfl.,  s'enhardir  : 

Je  ne  w'os  tant  eshardir. 
(CoLARS  LI  BoDT.,  Chous.,  Val.  Chr.  1492, 
f»  96  v°.) 

El  non  ponrqnant  je  m'eshardi, 
A  l'huis  vinc,  le  maillet  saisi. 
Et  commençai  haut  a  hnrtcr. 
(Jeh.  de  le  Mote,  /(  Regret  Guillaume,  19S, 
Scheler.) 

Bien  voit  qn'i!  est  mates,  nus  n'eu  poet  garantir 
Et  qu'a  .1.  tout  seul  cop,  s'il  s'en  voeilt  eshardir, 
Li  feroit,  s'il  voloit,  l'ame  du  corps  partir. 

(B.  de  Set.,  xxii,  973,  Bocca.) 

ESHATIER,  voir  ESHAITIER. 

ESHAUCIER,  voir  ESSALCIEB. 

ESHERBEMENT,  s.m.,action  d'arracher 
les  mauvaises  herbes  : 

Estans  les  raves  levées  et  sorties  de 
terre,  aussi  tost  l'on  les  sarclera,  a  ce  que 
par  tels  esherbements  elles  demeurent  en 
plaine  liberté.  (0.  DE  Pebr.,  Th.  d'Agr., 
VI.  7,  éd.  ICOo) 

ESHERBER,  csscrbcr,  uss.,  verbe. 


472 


ESH 


ES.I 


ESJ 


—  Act.,  arracher,  en  parlant  des  mau- 
vaises herbes  : 

Maie  herbe  croisi   lantost,  ce  dit   oq  en  proverbe. 
Et  ce  qni    a  Ini  joint  estaint,  qni  ne  Ve<:serle. 
(J.  DE  Meu.vg,  Teil.,  ms.  Corsini,  f  161°;  Méon, 
T.  13;lii.) 

Qui  ne  Vasscrbf. 

(lo-,  !*.,  Val.  Chr.  36:,  F  SS'.) 

—  Délivrer  des  mauvaises  herbes  : 

N'y  est  pourcel, 

Chievre,  congnie,  ne  constel, 

Qni  en  (.ie  mauvaises  plantes^  pnisl  asserter  les  bos. 

(EosT.  Desch.,  Poés.,  Richel.  8-iO,  f°  112».) 

—  Neutr.,  arracher  les  mauvaises 
herbes  : 

Lequel  Remion  estoit  en  un  jardin,  qui 
estoit  son  oncle  Robert  le  Moine  du  bourK 
de  Neelle,  ou  il  esserboit.  (1372,  Arch.  JJ 
103,  pièce  324.) 

Bourg.,  Yonne,  Guillon,  esserfter, enlever 

les  pousses  parasites  de  la  vigne,  enlever 

les  mauvaises  herbes,  sarcler. 
ESHEUDEURE,  S.  f.,  polgnée  d'épée  : 
A  l'un  donna  une  espee  dont  li  pumiaus 

et  Vesheudenre  ppsoient   .iiii.    livros    d'or. 

(HiH.  des  dvcs  de  Norm.  et  des  rois  d'An- 

(jlet.,  p.  40,  .Michel.) 

Cf.  Enhf.udeure. 

ESHEUDISSEMENT,  S.  m.  ? 

Lui  (fuppliant)  maintenu  desordenee- 
nient  oudit  lieu,  ainsi  que  pour  vouloir 
faire  eshexidissement  oudit  fait.  (1382,Arcb. 
JJ  126,  pièce  38.) 

ESHEURS,   voir  ESHORS. 

ESHiDER,  verbe. 

—  Act.,  épouvanter,  effrayer: 

01a!  les  diables  qui  se  resvellent  gui 
nous  quident  esfreer  et  eshider  par  lor  ju- 
perie.  (l'BOiss.,  Chroii.,  I,  276,  ms.  Rome, 
f°  20.) 

—  Réfl.,  s'épouvanter,  s'effrayer: 

Et  se  commença  grandement  a  eshider  el 
ymaginer  le  péril  ou  il  se  veoit.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2660,  f"  187  r".) 

Moût  s'en  esmcrvelierent,  mont  s'en  sont  eshidd. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  Sloo,  Chron.  belg.) 

—  Eshidé,  part,  passé,  épouvanté  : 

Il  fnt  tant  eshidé  que...  {Aymeri  de  Beau- 
lande,  Richel.  1497,  C  366  v°.) 

Encores  entrèrent  ilz  en  la  chambre  la 
princesse  et  depesserent  son  lit,  dont  elle 
fut  si  eshidee  qu'elle  s'en  pasma.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2660,  f»  118  v.) 

Quant  ilz  orent  la  congnoissance  que 
c'estoit  le  connestable  que  ilz  assailloient, 
furent  sy  eshidez  que  en  frappant  sur  luy 
leurs  cops  n'avoyent  point  de  puissance. 
(ID.,  ib.,  Richel.  2646,  f"  ik^^.) 

Et  ceoient  a  mous  l'un  sus  l'autrp,  tant 
estoieut  il  fort  eshidé.  (In.,  ib.,  111,  375, 
Luce,  ms.  Rome.) 

Chil  qui  ne  pooient  entrer  en  le  ville  des 
Espagnol!  saloieut  en  le  rivierre,  fust  a 
cheval  ou  a  piet,  tant  estoient  fort  eshidé. 
(ID.,  ib..  Vil,  290,  Luce,  ms.  Amiens, 
f»  147.) 

Hz  se  mirent  tons  eshides  et  espoventez. 
{Girart  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd. 
L.  de  Montille,  p.  324.) 


Et  voyans  qu'ilz  nroient  le  premier  ns- 
sault  furent  tant  eshides  que...  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brus.  lOolO,  f»  48  v».) 

ESHiDi,  adj.,  épouvanté: 

De  laquelle  chose  il  fust  tant  esbahys  et 
eshidis  que  plus  ne  povoit,  car  il  y  veoit 
l'apparence  de  sa  mort.  (J.  Vauouelin, 
Trad.  de  la  Chron.  d'E.  de  Dynter,  11,  76, 
Xav.  de  Ram.) 

ESHONiNOiR,  exhouninoir,  s.  m-,  ins- 
trument servant  à  écheniller: 

Exhouninoir.  (1384,  Valenciennes,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESHONTEEiiENT.  -  enient,  adv.,  sans 
honte,  effrontément  : 

Eshonteement.  (R.  Est.,  DicUonariolum.) 

Ayant  en  plain  auditoire  monstre  eshon- 
lem'ent  ce  que  la  plus  noire  nuict  ne  peut 
assez  cacher.  (Du  Fail,  Cont.  d'Eutrap-, 
XXX,  Rennes  1398.) 

Qui  commande  indifféremment  et  eshon- 
tement  n'est  ny  aimé  ny  asseuré.  (Chahr., 
Sag.,  1.  111,  c.  3.) 

Ce  mot,  qu'il  oùt  été  bon  de  garder,  à 
cause  de  l'adj.  éhontê,  se  rencontre, 
quoique  rarement,  au  xvn'  siècle  : 

La  postérité  a  nommé  un  Villon,  celui 
qui  eshonlétnent  se  mesloit  du  mcstier  de 
trompeur.  (.MÉN.,  Dict.  élym.,  éd.  1750.) 

ESHONTEMENT,  S.  m,,  effronterie  : 
Procacitas,    elTrontement ,    eshontemenl. 
(R.  Est.,  DicUonariolum.) 

ESHORS,  esheiirs,  escheurs,  s.  m.,  cri 
pour  demander  du  secours  dans  les  que- 
relles publiques  : 

11  avoit  osté  le  dicte  demisiele  des  mains 
a  le  mère  ;  lequele  demisiele  enmenee  cria 
bien  eshors  et  que  ch'estoit  bien  contre 
sen  gré  et  se  volenté.  (Ane.  coût,  de  Picar- 
die, p.  56,  Marnier.) 

Jehan  Daoust  frappa  le  dit  Bernes  d'un 
halot  ou  bras  et  le  fist  sainnier,  et  com- 
mença lors  li  escheurs,  auquel  survint  le  dit 
Henry  Jorron.  (1344,  Arch.  JJ  106,  pièce 
326.) 

Asses  tost  après  fu  apperçu  que  ledit 
Enguerran  estoit  navré,  et  que  il  se  mou- 
roit;  dont  lors  fu  crié  esheurs,  auquel  cry 
s'enfuirent  les  dis  Ferron  et  Régnant. 
(1363,  Arch.  JJ  101,  pièce  59.) 

ESI,  voir  Issi. 

EsiL,  voir  AisiL. 

ESILLIEMENT,   VOir  ESSILEMENT. 

ESiMER,  voir  Essaimer. 
EsiR,  voir  EissiR. 
EsiwRE,  voir  Ensuivre. 

ESJALER,   voir  ESGELER. 

ES.IAMBEE,  -  gambee,  s.  f.,  enjambée  : 

L'archevesque  de  Coulongne  s'assist  au 

dextre  costé  de  l'empereur,  a  trois  esgam- 

bees  arrière.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  cxl, 

Buchon.) 

Canada,  éjambée.  Fr.-Comté,  écambâ. 

ES.iAMBER,  esgember,  ejamber,  verbe. 
—  Act.,  enjamber,  franchir  : 


Homme  le  suppliant  vouloit  esjamber  la 
forme  pour  y  aller.  (1395,  Arch.  JJ  209, 
pièce  9.) 

Et  que  quand  Vestrsn^er  psjamhoit  lenrs  barrières. 
Ils   ne  daignoient  s'enclorre   en  leurs  villes   fron- 
[tieres. 
(D'AuBTCsÉ,  Trag.,  I,  Bibl.  elz.) 

—  Nentr.,  enjamber,  s'approcher  : 

L'AVECCIE. 

Meschant  boiteux  te  raocques  ta. 
Des  povres  gens  ? 

Le  Boitecj. 
Nenny,  ejambe 
Plus  près  de  moy... 
t\ctea  desAposl.,  vol.  II,  f  105'',  éd.  1S37.) 

En  ejambant  par  dessus  une  treille. 
(D'AUBIGNÉ,  Foenest.,  1.  2,  c.  18,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  s'étendre  : 

S'ilz  ne  les  eussent  empeschez,  ilz  se 
fussent  esgembez  sur  nous  mieux  qu'ilz  ne 
firent.  (Bhant.,  des  Couronn.  franc,  vi, 
222,  Soc.  de  l'Hist.  de  Fr.) 

—  Esjambé,  part,  passé  : 

Et  est  ledit  trepié  esjambes  de  longues 
fenestres  e?maillez  d'azur.  (1360,  Invent, 
du  D.  d'Anjou,  Laborde.) 

Bourbonnais,  esjamber.  Franche-Comté. 
écambâ.  Haut  Jura,  argot  des  peigneurs  de 
chanvre,  égamber  :  égamber  un  fossé. 

ESJARDINER,  V.  a.,  Cultiver  en  jardin  : 
Avecques  ce  sont  les  dessusdis  tenus 
d'essarter  et  esjardiner  les  courtilz  et  tout 
ce  qui  est  contenu  dedens  les  murs 
d'icelle  maison.  (1392,  Arch.  JIM  31, 
f"  151  r°.) 

ESJARETER,  -  arrêter,  -  eir,  esgareter, 
esgarretter,  esgerreter,  esgarter,  v.  a.,  cou- 
per les  jarrets  à  ; 

S'en  prist  bataile  cunlre  li  ; 
Au  premer  cop  le  esgarela, 
A  l'autre  les  peez  li  copa, 

(S.  Edward  le  conf.,  dî.'i,  Luard.) 

S'aucuns  feroit  autrui  dont  il  perdist 
membre,  ensi  come  de  pié,  ou  de  poing, 
ou  d'eul,  ou  de  neix,  ou  d'oreille,  ou  d'es- 
jarreteir,  il  paieroit  vint  livres  d'amande. 
(Charte  de  1292,  Moreau  211,  f  105  v°,  Ri- 
chel.) 

Avoit  esté  esjarelé  a  la  grant  bataille. 
(JoiNV.,  S.  Louis,  LXiv,Wailly.) 

Tout  estendu  l'a  jns  a  la  terre  versé  ; 
Et  le  cheval  r'a  il  deriere  esgarele. 
D'autre  part  son  segnor  a  a  terre  tombé. 
(Doon  de  Maience,   1 033'2.  A.  P.) 

Icellui  prieur  accorda  a  iceulx  supplians 
certaine  somme  d'argent  pour  batre  et 
esjarreter  lesdiz  Andreaz.  (1394,  Arch.  JJ 
146,  pièce  338.) 

Lequel  valeton  dist  que  s'il  trOuvoit  le 
suppliant,  11  le  esgerreleroil  lui  et  ses 
besles.  (1417,  Arch.  JJ  170,  pièce '16.) 

Lesquelz  compaignons  alerent  en  la 
maison  de  Tassart'  Dupuys  pour  les  es- 
garter et  affouler.  (1474,  Arch.  JJ  19o, 
■pièce  1379.) 

—  Esjareté,  part,  passé,  qui  a  le  jarret 
coupé,  estropié  du  jarret  : 
Et  al  resacicr  par 'air 
L'a  fait  sor  les  jeriols  venir 
Com  s'il  fensl  esjareles. 

(Parlm.) 


ESJ 


ESJ 


ESJ 


473 


Equiis  sbiiiiatus,  [c\ie\ii\\esgurelé.  (G/oss. 
de  Glasgow,  Meyer.) 

—  Qui  a  de  gros  jarrets  : 

Quant  on  venlt  pracieiisenieut  parler  de- 
vant marclians,  ou  dit  ainsi  ;  Veez  cy  un 
bon  cheval,  il  est  lonp  et  esgarretlr'.  Et 
lors  on  entent  que  c'est  a  dire  qu'il  est 
corbeux.  (Mér.agier,  II,  74,  Bibliopli.  fr.) 

Bourbonnais,  esgéreler. 

ESJAUGIER,  V.  a.,  jauger  : 

Mornain,  revisiteur  et  esjaupeur  des  me- 
sures et  poix  es  baillaipes  de  Caen  et  Cons- 
tantin ;....  que  c'esloit  son  oflice  de  revi- 
siler  et  esjauger  poix  et  mesures  es  mar- 
chez. (1484,  Àrch.  JJ  209,  pièce  9.) 

ESJAUGEUR,  s.  m.,  jaugeur  : 
Mornain,  revisiteur  el  esjaugeiir  des  me- 
sures  et   poix    es    baillaiges   de  Caen  et 
Constantin.  (1484,  Arch.  JJ  209,  pièce  9.) 

KSJEUNER,  -  geuner,  -juncr,  ej.,  v.  a., 
affamer  : 

Aussi  de  les  esjeuner  (les  chiens)  pour 
les  rendre  avides  et  prompts  a  la  queste. 
(LiEBAULT,  Mais.  rusL,  p.  151,  éd.  1597. ^ 

—  Esjeuné,  part,  passé  et  adj .,  tour- 
menté par  la  faim  : 

Alant  les  voit,  si  les  assant. 
Comme  !yons  a  proye  saut 
Familleus  et  eajeunes. 

(Cligfl,  ms.  Turin,  P  119"^.) 

Familleus  eXesgfnnes- 

(«.,  Richel.  375,  (»  iVA^.) 

Qui  travaillé  sunt  et  penez 
De  Iri  feim  el  es)unez 
(La  «on  du  roi  Gormond,  59i,  ap.    ReilT.,  Chrmt. 
de  Moiiskel.i 

Afin  que  les  lecteurs  ne  s'en  aillent  du 
tout  ejnnez  et  affamez.  (La  Sod., Harmon., 
p.  409,  éd.  1378.) 

Et  la  famille  ejunee  en  medil. 
(Vai'Q  ,  Sa/.,  iMi,  Simonide,  éd.  1612.) 
Ces  ventres  de  harpip  rjunez  par  souiïranee. 

(1d..  Divers  Sonnets,  lxxui.) 

ESJODEMENT,  VOir  ESJOIEMENT. 
ESJOELER,  voir  ESJOIELER. 
ESJOEMENT,   VOir  ESJOIEMENT. 

ESJOiANcr;,  s.  f.,  joie  : 

Unques  mais  si  faite  esjoiance 
!Ne  quid  uni  jor  qu'entrast  en  France. 
(Ben  ,  D.  de  Norm.,  Il,  6819,  Michel.) 

INe  trove  conseil  n'esjniance 
Ne  nnl  confort  en  tôle  France. 

(Id.,  î*.,  II,  17022.) 

ESJoiELER,  esjoeler  esgoheler,  v.  réfl., 
se  réjouir  : 

Tons  li  ceors  en  son  venir?  M  sant  et  esjniele. 
(Aiol.  6S1I.  Foerster.) 
Mes  Sébile  lor  change  corroie  por  cordele, 
Qi  fait  doiante  chiere,  et  li  cuers  s'esjoele. 

(S.  Bon.,  Saz.,  ctii,  Michel. 1 
Tantost  con  la  paele  bout 
Li  vilains  moult  .s'en  esjohele, 
Dist  c'om  li  drfisce  s'escuele. 
(Le  Vil.  de  Farliii,  Richel.  2168,  f°  i'i  v»  ;  Mon- 
taiglon  et  Raynand,  Fabliaux,  IV,  8^.) 
La  .«'asorelle  et  csijohele- 
(De  la  vieille  Truande,  3.3,    ap.  Barbaz.  et  Méon, 
Fabliaux,  III,  IS.'J.) 

T  m. 


Es.ioiEMENT,  -  oemeitt,  -  nimant,  - 
odemenl,  s.  m.,  réjouissance  : 

11  seruni  menet  en  leesces  e  en  esjoe- 
meiit.  (I.iv.  des  Ps.,  Cambridf^e,  xliv,  15, 
Michel.) 

Aportedes  ierent  en  ledece  e  en  esjode- 
ment.  (lib.  Psalm.,  Oxf ,  xliv,  17,  Michel.) 
Var.,  esjoiemenl. 

Ans  compassions  ou  ans  esjoimanz.  (Li 
Epislle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f»  90  r».) 

ES.IOIER,  esgoier,esghoier,  (s'),  v.  réfl., 
se  réjouir  : 

Moult  sVs;'oifrra(  cil  dedans. 

(Ben.,  Iroies,  Richel.  903,  r  Rl^.) 

Ft  je  ïi  le  lin  verdnier, 
Forment  we  pris  a  esffoter. 
Je  n'avoie  eslé  encore  onques 
Si  gais  comme  je  fui  adonqnes. 

(Rose,  m*.  Dijon  299,  f"  i2''.) 

Et  li  collèges  tons  de  chou  moult  s'rsghoia. 
(Gilles  li  Moisis,  H  Estas  des  papes,  I,  328, 
Keiv.) 


Je  m'esbas 


En 


je  m  esgoije, 

volontiers  cbauleroye. 

(Viel  Test.,  III,  5987, 


var.,  A.  T.) 


—  Esjoiant,  part,  prés.,  joyeux  : 
Les  premerains  vit  on  alcr  leur  pain  prians 
Et  en  leur  povrelet  rsjoyans  et  rians. 

(Gilles    li  Nuisis,  li  Maintiens  des  ordenes  men- 
dians,  I,  252,  Kerv.) 

—  Esjoié,  part,  passé,  réjoui  : 
M'arme  est  plaine  et  rasasiee, 
Comme  de  craisse  esjoiee. 

(Lib.  Psalm.,  Lxii,  p.  301,  Michel.) 

Es.ioiNDRE,  V.  a.,  joindre  ; 

De  lances  se  sont  conseu 
Desonz  les  boucles  des  escnz, 
Les  fortes,  esjointes  a  gluz. 
Qui  d'or  el  d'aznr  ont  coulor. 
(Perceval.  ms.  Montp.  Il  249,  f"  221''.) 

—  Inlln.  pris  subst.,  l'union  amoureuse: 

Il  est  des  autres  forliinez 
Sans  vous  cent  mille  pour  vons  joindre, 
A  si  dure  et  malle  heure  nez 
Que,  sans  estre  en  enfer  dampnez, 
Maleur  ne  les  pourroit  plus  poindre, 
Mais  vous,  pour  un^î  seullft  enjoindre 
Que  Dieu  a  fait  de  voz  plaisances, 
Yssez  hors  sens  el  congnoissances. 
(L'Outré  d'amour,  ms.  Sle-Gen.,   f*  20  v".) 

ES.IOIR,  esgoir,  ejouir,  ajoir,  verbe. 

—  Réfl.,  se  réjouir  : 

Oil  le  la  dame,  durement  s'en  esjoi\t. 

(Les  Loh..  ms.  Montp.,  f°  100''  ) 
Eu     parmanabletet     s'esjorrunt.      (Lib. 
Psalm.,  Oxf.,  V,  13,  Michel.) 

La  cité  de  Roem  s'esjot 

(Des.,  n.  de  Norm.,  II,  108(11,  Mi^-hel.) 
Por  Deu  !   fait  el,  se  je  m'esjor 
Qant  li  félon  losengeor 
Qui  garder  durent  mon  ami 
L'ont  deperdu,  la  Deu  merci. 
Ne  me  devroitl'om  mes  proîsier. 

iTrislan,  I,  1019,  Michel.) 
Or  estoit  li  vileins  aesse 
De  ce  que  sa  feme  dit  ot, 
lit  du  conseil  de  li  .t'esgot. 

(lienart,    1G322,  Méon.) 
Ydoine  sonr  Ions  .s'en  esi/ot. 
(Amadas  et  Ydoine,  llichel.  375,  f  318».) 
Quant  tu  fnz  nés,  touz  li  mons  s'esjoist. 
(lourd,  de  Blaivies,  49.ï,  Hoffmann.) 


Et  cole  qui  moult  s'esjot 
De  sa  santé  et  de  sa  joie 
Revient  en  son  lit  toute  coie. 
(J.  LiiMARCbA.M,    ilir.  de  N.  D.,   lus.  Chartres, 
f  3».) 

Vos  savez  bien,  c'est  verilez. 

Que  kant  Ir  bons  ovrers  bien  oevre, 

Molt  s'ajoil  de  la  bone  oevre. 
(Ron.  DE  Blois, /'oA.,   Richel.  24301,  f»  479  r".) 
Li  justes    s'esjoislra    quant    il  verra    la 
venjance  des  peclieors.  {Dou  Diciple  etdou 
meslre,  Richel.  423,  f»  88\) 

11  s'esgoira  en  vérité.  {Miseric.  N.-S., 
ms.  Amiens  412,  f"  96  v.) 

Grant  aide  lor  ait  fait  Mars, 
Quant  c'est  lait  s'ensi  m'esjoiei. 
(Guerre  de  Metz,  st.  229%  E.  de  Bonteillei.) 

Celui  donqucss'esyoisi  lequel  le  bel  temps 
de  leesce  adoucist.  (J.  de  Salisb.,  Po/i- 
crat.,  Hichel.  24287,  f»  72».) 

Ce  faulcon  montain  se  esjouist  merveil- 
leusemeut  en  sa  cruauté,  (xv"  s..  Traité  de 
faulcomierie.  Il .  47,  Martiu-Duirvault.) 

Piaules  aquatiques  qui  se  esjouyssent  de 
froidure.  (Jard.  de  santé,  1,  227,  impr.  la 
Minerve.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Esledecent   e  esjodent    les     frenz.    (Lib. 

Psalm.  ,Oxf.,Lxvi,  4,  Michel.)  Var.,  esjoent. 

Esjodums  e  esleecums  en  lui.  (76.,  cxvii, 
23. J  Var.,  csjoissum's. 

Jeo  chanterai  e  esjoirci  al  Si-iuuur.  [Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xxvi,  7,  .Michel.) 

—  Act.,  réjouir  : 

Lors  commanda  le  roy  que  toutes  les 
mariées  fussent  assises  au  plus  haut  coslé 
des  feuillees  de  rené  pour  plus  esjouyr  la 
l'esté.  {Pereeforest,  vol.  IV,  ch.  l,éd.  1528.) 

La  clarté  n'esjouit  elle  toute  nature  ? 
(Rab.,  Gargantua,  c.  10,  éd.  1342.) 

Parla  clarté  sont  tous  humains  esjouiz. 
(ID.,  ib.) 

Ceste  henre  ejouil  mon  esprit. 

(Imbert,  Som.,  liv,  éd.  1.578.) 

—  Esjoi,  part,  passé,  réjoui  : 

Le  jor  d'une  Pasque  llorie, 
Que  tote  riens  est  esjoie. 
(Fliiire  et  Blaneeflor,  i'  vers.,  22S,  dn  Méril.) 
Cil  doi  eslisent  A'esjoi 
Cuer  un  prodome  a  iestre  rois. 

(Couronnem.  Renarl,  227S,  Méon.) 

Par  quoy  il  estoit  esjoys 

Et  desiraos  d'aquerre  pris. 

(Couci,  3249,  Crapelet.) 

S'il  plaist  a  Dieu,  je  pretens 

De  vous  faire  tous  esjouys. 
(Farce  d'un  Pardonneur,  Ane.  Th.  fr.,  II,  50.) 

Uarpalus  estoit  homme  advisé,  qui  co- 
ftneut  bien  incontinent  au  visage  de  De- 
inosthenes  qu'il  aimoit  l'argent,  et  sceut 
bien  promptemeut  juger  son  naturel  a  luy 
voir  la  chère  esjouye.  (Amyot,  Vies,  De- 
mosth.) 

Les  corbeaux  esjouîs,  tous  gorgez  de  charongne. 
Ne  verront  a  l'entour  aucun  qui  les  esloigne. 
(D'AuBicsÉ,  T'ag.,  yi\,  Bilil.  elz.) 

—  Réjouissant  : 

La  nuvele  esjoie  prêcher  e  nuncier 
Dn  flz  Deu. 

(S.  .iub.,  35.) 
Ot  crier  Monjoie  Vesjoie. 

(Raimbert,   Ogier,  12521,  Barrois.) 

60 


474 


ESJ 


ESK 


ESK 


Ci  fine  la  vip  del  cnntft 
Mar.  qni  a  tant  sft  mnnte 
On'en  loi  lius  oa  Hfi  ierl  oie 
Deil  Pstrp  anipp  pi  r^jnxp. 
(Hist.   de  Giiill.  le  Maréchal,   19163,  P.  Meyer, 
Romania  Xf.  p.  T2.) 

On  trouve  au  xvii"  s.  s'éjouir  employé 
dans  une  coutume  avec  le  sens  de  jouir 
de: 

Le  vaspal  se  peut  éjovir  des  terres,  rentes 
et  autres  apnrtenniices  de  son  fief,  sans 
payer  treizième  à  son  seigneur  féodal,  jus- 
qu'à démission  de  foi  et  liommape  exclusi- 
vement ;  pourvu  qu'il  demeure  assez  pour 
satisfaire  aux  rentes  et  redevances  dues 
au  seinrueur.  (Cont.  de  Norm.,  art.  204.) 

Des  écrivains  du  xix'  s.  ont  essayé  de 
reprendre  ce  mot  nécessaire  : 

A  ces  béantes  je  m'rsjouixse. 
(Ste-Bf.i:ve.    Vf,   Poés.   et  pent.    de   J.  Dfhrnf. 

p.  ÏU,  éd.  1S61.) 

Ejouir  ou  plutôt  esjouir,  vieux  mot  que 
réjouir  ne  remplace  pas.  (In.,  ib.) 

Es.ioissABLE,  esjoîiissnble,  adj.,  dont 
on  peut  se  réjouir,  qui  cause  de  la  joie  : 

Cum  bone  clio?e  e  ciim  esjoissniile  habi- 
ter frères  en  une  chose.  (Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridge, cxxxil,  1,  Michel.) 

Plaudibilis,  esjoissahles.  (Calholicon,  Ri- 
chcl.  1.  17881,  et  Gtoss.  de  Salins.) 

Plaudibilis,  eajovissnble.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f»  229  v».) 

Le  stoique  dit  que  tout  ce  qui  est  bon  est 
choisissable,  le  choisissable  esjouissable, 
Vesjouissable  bienheureux,  le  bienheureux 
désirable.  (Cholieres,  Apresdinees,  iiii, 
f  136  r»,  éd.  1S87.) 

Aussi  est  il  bien  de  se  brusler  la  main 
volontairement,  pour  monstrer  une  singu- 
lière affection  a  sa  patrie  :  mais  ces  choses 
la  sont  elles  fsjouîSsa6(es?  (Id.,  ib.,  f»  137 r".) 

Le  bon  estât  vertueux,  désirable  et  es- 
jouissable. (Id.,  ib.,  r  138  V».) 

Es.ioiss.\NCE,  esjoui.,  esjotiy.,  ejoui., 
s.  f.,  réjouissance  : 

Faire  feux  et  autres  esjnissances.  (1465, 
Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

En  nng  lien  plein  d^esjouUsaiicf. 

(Hist.  du  viel  lesl.,  732,  A.  T.) 
Or  chantons  en  vraie  nnité 
Ponr  demnnstrer  fsjoui/ssaiirr. 
(Gbeban,  ilisl.  de  la  pass.,  .'12916,  G.  Paris.) 

Je  m'en  voys  en  e^joui^aaiice 

D'esprit.  la  mort  ne  doubte  pas. 
(Act.  des  Aposl..   vol.  11,  f°  2nTi,  éd.  l.'JST.) 

Un  beau  feu  ardent  allumé  est  la  déco- 
ration et  esjowissance  de  la  maison.  (Blaise 
ViGENERE,  Traité  de  l'eau  et  du  sel,  p.  171, 
éd.  1542.) 

Onelle  nouvelle  esjoui^sance  ? 
Qnny  î  qn'y  a  t  il  ? 

(Bblleac.  la  Reconn.,  V,  .S,  éd.  1,178.) 
Plusieurs  philosophes...  ont  estimé  l'or 
estre  fort  propre  a  maintenir  la  personne 
saine  et  de  longue  vie  par  lesjouissance  de 
sa  couleur.  (Du  PiNET,  Lioscoride,  v,  70, 
éd.  1605.) 

La  plus  expresse  marque  de  la  sagesse, 
c'est  une  esjouissance  constante.  (Mont., 
Ess.,  1.  I,  c.  75,  éd.  1595  ) 

Je  ne  sçay  quelle  esjouyssance  de  son  ame 
et  une  esmotion  de  plaisir  extraordinaire. 
(ID.,  (6.,  1.  II,  c.  II.) 


Vt  lenr  ejfttd^^ance  on  pntPnrl  par  les  brnitï 
Pu  tambonr,  qni  les  jnîde  a  ra'*npillir  nos  frnits. 
(Vai'Q.,  Sal.,  V.  à  M.  delà  linderie,  éd.  1612.') 

11  se  di.sait  encore  au  commencement 
du  XVII'  siècle  : 

Et  a  une  ejouissance  spirituellH  en  'on 
Sauveur.  fCoEFFKT.,  Tabl.  de  iinnoc.  de 
Marie,  p.  746,  éd.  1602.) 

ES.ioissANT,  -  ouissant,  -  ouyssant, 
adj.,  joyeux,  qui  se  réjouit  : 

Chaspun  de  ma  venne  doit  estre  esjainjssans : 
Car  je  fais  resjonir  les  cneurs  des  vrays  an  ans. 
(.Debal  de  l'Iter    et  de  l'Esté,  Poés.  fr.  des  XV*  et 
xvi'  s.,  t.  VI,  p.    190.) 

V esjfiuissant  tronpean 

Des  doctes  scenrs. 
(FiLB.  Bretin,  Pocs.  amour.,  V  it  r°,  éd.  ISTB.) 

—  Réjouissant  : 

Choses  esjouissantes.  (R.  Est.,  Thés.,  De- 
licium.) 

E.S.JOI.SSEMENT,  esjolssemant,  esjoys- 
semenl  ,esjouis«ement,  esjouyssement,  esjoies- 
sement,  s.  m.,  réjouissance,  jouissance  : 

Al  Deu  de  leece  e  de  mun  esjoissement. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  XLII,  4,  Michel.) 
Glorie  e  healled   devant  le   vnll   de   lui, 
force  e  esjoiessemenz  el  saintuarie  de  lui. 
{Ib.,  xcv,  6.)  Var.,  esjoissemenz. 
Apres  li  est  encontre  alce 
Tôle  la  gent  comoneument 
Repleni  A'esjoissement. 
Nuls  ne  fu  mais  en  vile  entrez 
Sos  ciel  plus  i  fust  desiriej. 
(Ben.,  D.  de  Narm.,  II,  10801,  Michel  ) 
An    Vesjoissemant  del   saint  Espirit.   {Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Ver- 
dun 72,  I"  3.) 

Autre  n'aTera  de  mei  nnl  esjoissement. 

(Ilorn,  i280,  Michel.) 
Ovacio,  csjoissemens.  {Calholicon,  Richel. 
1.  17881.) 

Espérance  amaine  esjoissement  et  plaisir. 
(.1.  DE  Salisb.,  Policrat.,  Richel.  24287, 
f»  72'.) 

Prinl  ung  tel  esjouissement  en  soy  qu'elle 
en  cheult  en  maladie.  (J.  Chartier,  Cftron. 
de  Charl.  VU,  c.  108,  Bibl.  elz.) 

Tout  plesir  et  esjouyssement.  {Corresp.  de 
l'emp  Maximilien  l"  et  de  Marg.  d'Autr., 
t.  I,  p.  440,  Doc.  inéd.) 

Maintenant  vous  esjouyssez,et  tout  cellui 
esjouyssement  est  mauvais.  {Bible,  Epist.  de 
St  Jacques,  ch.  4,  éd.  1543.) 

ESJOUEU  (s'),  V.  réfl.,  se  jouer  : 
Ainsi  void  on,  ou  peu  près,  un  escler 
An  bort  du  ciel  s'esjoner  promptemenl. 
Faisant  cent  jours  petis  en  un  moment. 
(Est.  Forcadei.,  Conipl.  sur  le  trépas  de  J.  Forea- 

det,  éd.  i:ial.) 

ESJOUIR,  voir  EsjoiR. 

BS.IOUISSABLE,  VOiP  ESJOISSABI.E. 
ESJOUISSANCE,  Voir  ESJOISSANCE. 
ESJOUISSANT,  voir  ESJOISSANT. 
ESJOUISSEMENT,  VOir  ESJOISSRMENT. 

ESJuiciER  (s'),  V.  réfl.,  s'accuser? 

Vaila  Foulques,  qu'entre  François  trova. 
As  piez  li  chiet,  trailoi-  s'apela, 
Ainz  nus  pechierre  plus  ne  s'esjuiça  : 
Ber,  fai  joslise  d'orne  qui  forfait  l'a. 
(IIebb.  Leduc,  Foulq.  de  Candie,  Richel.  2.5518, 
P  121  T».) 


ESJUNER,  voir  ESJEUNER. 
ESKAANCE,  VOir  ESCHEANCE. 
ESKACIER,  voir  ESCHACIER. 

ESKAFFAiRE,  S.  f.,  échafaud  : 

Hz  fut  decolleis  sus  une  eskriffaire  de 
bois.  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  579, 
Borgnet.) 

ESKAIR,   voir  ESCHAIR. 

ESKAis,  adj.,  petit  ? 

Dont  es  armes  suir  ne  gist  mie  meffaîs, 
Ainz  en  est  chascuns  bons,  bien  pares  et  refais. 
Mais  tout  ades  vaut  mieus  li  gros  que  li  e,^kais. 
(Re/:t.  dou  paon,  Richel.  1.5.SI,  f  134  r".) 

ESKALETE,  VOir  ESCHELETE. 

ESKALLASTE,   VOif  ESCARLATE. 

ESKALLIN,  voir  ESCARLIN. 

ESKAMIEL,  voir  ESCHAMEL. 

ESKAPELER,  VOir  ESCHAPLER. 

f:SKAR,  voir  Eschars. 

ESKARCHONER,  VOir  ESCHAREÇONNER. 
ESKAREUR,  VOir  ESCARREUR. 

ESKARNAUD,  S.  10.,  sorte  de  vaisseau  : 

Tant  ne  venissent  nefs,  eskarnard  ne  dromon 
Que  par  engin  nés  tornast  donc  a  deslrnclion. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'.ilis.,  ms.  Durh.,  Bib.  dn 
chap.,  C.  IV,  27.  B,  t'  7  v»,  P.  Meyer.  Arclt.  des 
Miss.,  2«  série,  IV,  121.) 

ESKARNIR,  voir  ESCHARNIH. 

ESKAUCIRER,  VOir  ESCHACCIRER. 

ESKE,  voir  ESCE. 

ESKEC,  voir  ESCHEC. 
ESKEIR,  voir  ESCHAIR. 
ESKELOR,  voir  EsnUEILLIR. 
ESKEPEIR,  voir  ESCHIPER. 
ESKEQUERÉ,  VOlr  ESCHEQUERÉ. 
ESKEQUIET,  VOir  ESCHEQUIER. 
ESKERDE,  voir  ESCHARDE. 
ESKERIEMENT,  VOir  ESCHARIEMENT. 
ESKERISSEEUR,  VOif  ESCHARISSEUR. 
ESKERMEK,   VOir  ESCREMER. 
ESKERMIE,  voir  ESCREMIE. 
ESKERMIR,  voir  ESCREMIR. 
ESKERMISOR,  VOir  ESCREMISSEOR. 
ESKERNIR,   voir  ESCHARNIR. 
ESKERPE,  voir  ESCHARPE. 
ESKEVI,  voir  ESCHEVI. 

ESKEViRON,  S.  Hi.,  chevron  ? 

.1.  escuier  de  Bretagne  qui  s'armoit  de 
gueulles  a  deux  eskevirons  eslie[ke]tez  d'or 
et  d'azur.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2644, 
f"  10  r».) 


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KSKIEC,  voir  ESCHEC. 
ESKIEFAUDER,  VOir  ESCHAFAUDER. 
ESKIEKEK,  voir  ESCUEQUIER. 
ESKIELE,  ■voir  ESCHIELE. 
ESKIEPIR,  voir  ESCHAPIK. 

ESKiEPONER,  V.  a.,  faire  éclore  : 

Lui  meisme  doit  enrolper 
Quant  lor  doirlere  ot  ea  foire. 
Por  ce  est  ilroiz  que  lor  nis  poire. 
De  l'uef  porai  je  bifu  giter 
Et  par  calour  eskirpmer. 
Mais  neent  fors  ie  lor  nature 
Maleoit  soit  tel  uoreture. 
(Marie. /<i(  d'ïsopet.  lxxx,  var.,  Roq.) 

ESKIERKELÉj  Voir  ESCHEQUERÉ. 

ESKIERKERË,  VOir  ESCHEQOERÉ. 

ESKiERïiiE,  voir  ESCRHaaiE. 

ESKIERMIR,  voir  EStiREMIR. 

ESKiEUj  voir  ESCUIF. 

ESKIEUMENT,  VOir  ESCHIVEMENT. 
ESKIEVER,  voir  ESCHIVER. 
ESIilF,  voir  ESCHIF. 
ESKIGNIER,  voir  ESCHIGNIER. 
ESKINEE.  voir  ESCHINEE. 
ESKINGIER,  voir  ESCHIGNIER. 

ESKioLS,  S.  m.  pi.,  éclats,  fragments: 

Trop  a  son  espiel  bas  porté. 
Si  a  en  la  leste  assené 
Le  noir  ceval  desor  les  iols. 
Que  el  cerTel  met  les  esiciols. 

(Parlon.,  3057,  Crapelet.) 

ESKIPART,  voir  ESCHIPART. 

ESKIPESON,  voir  ESCHIPESON. 

ESKIPPER,  voir  ESCHIPER. 

ESKIPRE,  voir  ESCHIPRE. 

ESKIUWER,  voir   ESCHIVER. 

ESKIVEE,Vûir  ESCHIVEE. 

ESKIVER,  voir  ESCHIVER. 

ESKOKiER,  V.  a.,  briser,  rompre  : 

Cascuns  des  escaillons  fu  si  fors  et  si  les 
Que  il  sosteuist  bien  .m.  chevaliers  armes. 
Mais  al  joindre  en  mi  Im  fu  li  Turs  oblies, 
Li  quirs  i  fu  .1.  poi    e^ikolàes  el  fauses. 

{Les  Cheiifs.  liichel.  l'2o58.  f°  90"'.) 

H  -Norm.,  vallée  d'Yères,  s'écoquer,  se 
casser  ;  «  N'serre  point  trop  l'corde,  é  va 
s'ccoquer.  >  Se  crever  de  manger  :  •  J'm'in 
su  donnai  à  tout  écoquer.  » 

ESKUEILLln,   voir  ESCUEII.LIR. 
ESKUMENGIER,  VOir  ESC0.y ENGIER. 
ESKYRMYR,    VOir  ESCREMIR. 

1.  ESLACiER,  V.  a.,  délacer  : 

Tantost  deslaice  le  poitrail 
Au  cheval  et  l'a  eshcic, 
S'osle  le  frain  et  l'a  laissié 
Paistre,  c'asses  herbe  i  avoit. 

(.CItev.  as  .11.  csp.,  G330,  Foerster.) 


2.  ESLACIER,  eslassier.  v.  a.,  enlace 

Mais  anemis  m'eslassf,  c'est  pites  ; 
Bien  voi.  mes  doqs  est  del  munde  banis. 
(Jeh.  de  le  Mote,  li  Regret  Guillaume,  1161, 
Scheler.  J 

—  Eslacié,  part,  passé,  pris  dans  un  las, 
dans  un  piège  : 

Les  cuers  eslaciez  es  roiz  au  deable. 
(1279,  Laurent,  Somme,  ms.  Chartres  27d, 
fo  44  vo.) 

ESLVECCEIUENT,  VOir  ESLEECE.MËNT. 
ESLAICHEMANT,  VOir  ESLASCHEMENT. 
ESLAIDER,  voir  ESLOIDER. 

eslaidiRjIIv.  a.,  enlaidir  : 

Mult  eslaittist  sa  face. 

(Roum.  d'Mi.r.,  f°  T",  Michelant.) 

—  Considérer  comme  laid,  mépriser  : 

La  grans  amors  de  Dieu  li  fait  si  eslaidir 
Tôle  l'onor  dou  siècle  quanqu'il  i  puet  coisir 
Tôt  li'sanble  folie  quanque  il  voit  bastir. 

ine  SI  Aleiis,  90,  Ilerz.) 

ESLAIECIER,  voir  ESLEECIER. 

ESLAINDE,  voir  ESLINGUE. 

ESLAis,  esljys,  cslaix,  estes,  estas,  eltes, 
eteis,  elez,  entes,  s.  m.,  élan,  en  particulier 
celui  d'un  cavalier  qui  charge  : 

Fait  Sun  eslais  veant' [tels] 'cent  mille  homes. 
(Roi.,  2997,  Millier.) 

Fait  Sun  eslais,  si  tressait  un  fosset. 

(li.,  3166  ) 
E  les  Yrreis  a  graot  eleis 
Suèrent  la  gent  enjleis. 

(Conquesl  of  In-land,  600,  Michel.) 

Et  flsl  .1.  eslaix  parmi  le  preit  por  son 
eliival  eschal'elr  et  euagrir.  (S.  Graal,  Ri- 
chel.  24o5,  f»  294  v°.) 

De  plaia  é'slais's'encontrent  du  tout  abandonné. 
(Fieraliras,   771,  A.  P.) 
Gerars  îst  fors,  le  pont  trespasse 
.II.  eslais  fait  en  poi  d'espasse. 
(Gib.de  Montr..  la  Violetle,  ISI'2.  Michel.) 

Sire,  dit  Aupatriz,  ou  alez  tel  estais* 

(l'arlon.,  Hichel.  19152,  f  171».) 

Que  lances  gietent  et  escus 

De  plain  enles,  les  cous  tendus. 

(Mhis,  Ars.  3312,  !'  73''.) 

Des  grosses  lances  que  fer  tienent. 
S'entrefierent  de  plain  eslais. 

(Durmars  le  Gallois.  iGSO,  Slengel.) 

Trestot  se  fièrent  a  un  fais 
En  la  presse  de  plain  eslais. 

(Il>..  8009.) 
Volontiers  ce  chemin  qnerroie. 
S'il  lert  trové,  je  m'i  lerroie 
De  plain  esles  sans  contredit. 

(Jeh.  de  Meu.no.  Rose,  1006S.  Méon.) 
El  tonel  saut  de  plain  estais. 
(Dame  qui   eonctiia  le  preslre,    ms.  Berne  3S4, 

r  85».) 

.1.  eslais  fet  vers  Karles  le  poissant. 

(Olinel,  3U,  A.  P.) 

Li  Sarrasin  est  ou  destrier  montez, 
Un  eslais  fet.  puis  s'en  est  retoruez. 

(II/.,  378.) 
Et  li  enfez  brocha  le  bon  cheval  coursier  ; 
Tant  bel  sot  sou  esles  el  fere  el  ramener 
Que  tous  cheus  qui  y  sont  en  a  fol  merveiUier. 
(Voon  deSlaience,  4962,  A.  P.) 


Kt  pais  courent  le  règne  a  grans  eslays. 
(Eu.si.  Desch  ,  Poés.,  Richel.SiO,  f°  113''.) 

Si  saillit  tout  de  plain  eslai/s  jas  du  des- 
trier. {Gérard  de  Nevers,  II,  xvii,  éd.  1723.) 

Et  de  grand  voulenté  ala  ferir  de  plains 
esluis  en  ses  ennemis.  (Monstrelet, 
Chron.,  II,  74,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Alors  Loys  l'escu  au  col,  la  lance  au 
poing,  sailly  sur  sou  destrier,  puis  fislung 
eslays  panuy  la  plaine.  {Hist.  des  Seign.  de 
Gavres,  f''26  r»,  Gacliet.) 

—  Jaillissement  : 

Trence  lor  poins,  et  pies  et  bras, 
Que  sans,  a  merviUos  estas, 
Lor  saut  des  cors  esp  ssement. 

(Be.\.,  Troies,  liichel.   375.  V  95".) 

—  A  estais,  de  toutes  ses  forces,  à  toutes 
jambes  : 

Il  se  regarde,  vit  l'empereor  d'Es 
Devant  les  autres  qi  le  siut  a  esles. 

(Raimd.,  Ogier,  9012,  Barrois.) 
Dusqne  an  Cercle  nel  bailleront  aimes. 
Ce  est  une  eve  qi  malt  cort  a  esles. 

(Id..  ii.,  9022.) 
Quant  .1.  mes  i  vint  a  eslaiz 
Qui  lor  renonce  cest  péril. 

(Rom.  de  Thebes,  Richel.  60,  f»  12'.) 
Alant  es  poignant  a  esles 
Le  destrier  Kou  le  senescal. 

(Aire  per.,  Richel.  2168.  t°  3'.) 
Quant  sor  lui  vint  li  rois  Ydes 
Et  si  conpaignon,  a  esles. 
(Ren.  de  Beadjec,  li  Biaus  Desconneus,  5553, 
Hippeau.) 

—  Fig. : 

Ses  compaingnons  donoil  chevaas  et  sor  et  bais. 
Cites,  or  et  argent  a  force  et  a  eslais. 

(Gdy  de  Camb..  Richel.   21366.  f  221*'.) 

—  D'estais,  de  toutes  ses  forces,  à  toutes 
jambes  ; 

.  E  cil  da  castel  d'autre  part 
Li  revient  quanqu'il  pnet  d'eslais. 
(Sarrazin,  Rom.  de  llam,  ap.    Michel.  Ilisl.  des  D. 
de  Norm.,  p.  259.) 

11  vient  a  lie  corant  sempres  d'eslais. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  368.  Michel.) 

—  Le  ejrant  estais,  au  grand  galop  : 

Une  rote  pris,  vinc  après 
Sur  mun  désiré  le  grant  elez. 

(Tristan,  t.  Il,  p.  126,  Michel.) 

E.SI  AISANCE,  eslesance,\&.  {.,  élargisse- 
ment : 
Uihitatio,  eslesance.  (Gtoss.  de  Conclies.) 

ESLAISCIER,  voir  ESLAISSIER. 

ESLAisE,  S.  f.,  élargissement,  exten- 
sion, dilatation  : 

A  Jouet  le  nassier  sur  sou  mes  et  pour  le 
alongH,  six  deniers  ;  a  Pierot  Piket  pour 
Vestaise  de  son  mes  sur  la  fossee  dix  de- 
niers. (1340,  Arch.  JJ  72,  f»  157  v.) 

Bessin,  étéze,  largeur. 

ESL.AiSEMEXT,  -  asemctit,  eleseivent, 
s.  m  ,  élargissement  : 

Du  beslenz  ki  estoit  entre  nos  de  Veslase- 
menl  des  fossez  deu  chastel  de  Contiens, 
(1243,  ConQans,  165,  Arch.  Meurtbe.) 

Pur  Neptaliai,  qui  sone  elesemeiit,  enten- 
dez cens  qui  ont  eu  eus  charité,  qui  si  est 
lee    et  large  qu'ele   s'estent  ne  pas  seule- 


476 


ESL 


ment  jusqu'à  l'amor  de  Deu,  mes  del 
prisme  et  de  l'anemi.  iComm.  s.  les  Ps., 
Richel.  963,  p.  92'.) 

Dilatatio,  eslasemens.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

1.  ESLAisiER,  eslasier,  eslesier,  eslessier, 
elaisier,  eslaissier,  esleissier,  elaissier, 
esliser,  verbe. 

—  Aet.,  élargir,  dilater,  étendre  : 
Eslaise  ta  bûche  e  je  l'emplirai.  {Liv.  des 

Ps.,  Cambridge,  LXXX,  9,  Micbel.) 

Eslaise  et  œvre  ta  boche  en  confession 

je  l'emplirai.  {Comm.  s.  les  Ps  ,  Richel. 
963,  p.  201»  ) 

U  eslessent  lor  filateres  et  accroissent 
lor  fratiL'es  de  leur  robes.  {Bible,  Maz. 
684,  f'>239''.) 

Totes  les  haies  devant  nomees  puent... 
amender...  sains  elles  elaisier  ne  enlou- 
gier.  (1299,  liôle,  Arch.  de  1  Etat,  à  Gand, 
1046.) 

Ua  laiseron  foot  aporter 
Por  les  jambes  oiiex  eslaisier. 
(Fabel  d'Aloid,  932,  ap.  Méon,  Fabl.  et  cont., 

III,  3oG.) 

Dilatare,  eslasier.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

—  Fig,  dilater,  faire  épanouir  : 

Et  est  temps  de  présenter  le  vin  qui 
selonc  le  dit  du  prophète  David  elaisse  le 
cuer  de  l'omme.  (Maiz.,  Songe  du  viel  pel., 
III,  34,  Ars.  2683.) 

—  Faire  développer  : 

Car  sovent,  quant  par  dedens  de  trop 
parler  nous  nos  teuons,  grant  plenté  de 
paroles  eu  nos  cuers  nous  elaissons.  (Li 
Ars  d'Amour,  I,  306,  Petit.) 

—  En  t.  de  monn.,  aplanir  les  bords 
d'une   pièce  de  monnaie  : 

Nul  monnoier  ne  puisse  mouiller  sa 
fournaise  puis  qu'il  auront  eslesié.  (1327, 
Arch.  JJ  64,  f"  298  r».) 

—  En  t.  de  métiers,  eslaisier  un  drap, 
le  tirer  en  large  pour  le  mieux  étendre  : 

Iceulx  draps  seront  eslisez  a  1  endroict 
de  la  raye.  (1467,  Ord.,  xvi,  S91.) 

—  Réfl ,  s'élargir  : 

S'eslaissa  li  quors  tant  e  crut. 
No  pout  restreiQiire.  quant  il  dot. 

(Rou,  3'  p.,  2383,  ÀQdresea., 

—  Neut.,  se  répandre,  s'étendre  : 

Ejt  lear  povoir  si  croistre  par  tout  et  eslaissier. 
(J.  DE  Meung,  Test.,  Vat.  Clir.  367,  f°  15^) 

—  Eslaisié,  part,  passé,  large  : 
Kar  li  poDz  loi'ellargisseit 

Et  de  dons  pars  si  k'il  le  veeit  ; 
Tost  fn  li  ponz  si  csteissirz 
Q'uns  ctiars  i  poul  aler  chargiez. 
(Marie,  Purg.  de   S'  Patrice,   Riehel.  23407, 
f  11  il".) 

Bessin,  e'i^zier,  élargir 

2.  ESLAISIER,  voir  Eslaissier. 

ESLAisiR,  v.  a.,  relâcher,  affranchir, 
délivrer  : 

Si  me  menad  la  u  il  me  eslaisid  e  deli- 
verad  mei  de  aoguisse.  {Rois,  p.  207,  Ler. 
de  Lincy.) 

1.  ESLAISSIER,  eslaiscier,  eslaisier,  estes- 


ESL 

sier,  esleissier,  eleissier,  esleceir,  eslaseier, 
ellessier,  eslozier,  alaissier,  verbe. 

—  Act.,  laisser  courir,  lancer  impé- 
tueusement, lancer  à  la  course  : 

Lors  vait  parmi  le  piet,  son  cheval  estaiisant. 
(Roum.  d'Ali.i:.   f»  10%  Michelant.) 

11  porent  eslaissier  lor  chevaus.  (S. 
Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f"  38''.) 

Si  verrai  com  la  ses  .i.  cheval  eslaissier. 

{Episode  des  chelifs,  p.  204,  Hippcan.) 

Il  a  le  ceval  eslaiscié. 

(Aire  per.,  Richel.  2168,  f  3') 
Lors  point  son  ceval  et  eslesse 
Entre  U  ilame  et  la  maislresse. 

Wancand..  Richel.  373,  f  256''.) 
Pois  nnt  les  chevaus  eslaisies. 
(G.  DE  MoMR  ,  la  Violette,  3526,  Michel.) 

La  langhe  s.ngetnent  doit  eslre  refrénée, 
ne  mie  sans  loiieu  eslaissie.  {Li  Ars  d'A- 
mour, l,  .307,  Petit.) 

—  Réfl.,  s'élancer,  fondre  : 

Alant  c'eslaisent,  les  trains  abandoaez. 

(Girlerl,  fra?.,  Arch.  Aube.) 

A  tni  s'exlnisse,  sel  ferist'voireraent, 
Qnant  l'erapereres  par  le  maatel  le  prent. 
(Garin  le  Loh.,  \"  cbans.,  inï,  p.  126,  P.  Paris.) 
Et  Bauiloins  s'eslaisse,  an  l'estor  est  antrez. 

(J.  BoD.,  Sttx.,  CLxxxviii,  Michel.) 

U  s'eslozat  si  cum  li  giganz  por  corre  la 
voye.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f  4  r».) 

An  seneschal  s'est  eslaissie, 
Ferir  le  qnid"  de  l'espié. 
(Floire  et  IKanceflor,  2»  vers.,  889,  da  Méril.) 

A  lui  s'eslaisse,  et  cil  l'aient. 

(/*.,     097.) 
Issi  Renart_Je  sa  tesniere. 
Si  s'eslessa  par  la  bruiere. 

(Reaarl.  12999,  Méon.) 

A  cesl  mot  s' eslaisierent  des  Turs  quinze  millier. 
(Chans.  d'.inlioche,  II,  v.  622,  G.  Paris.) 

Quant  Sarrasin  l'eDlendent,  si  5*i  vont  eleissier. 
(Fierabras,  Vat.  Chr.  1616,  f  62».) 
Ellessiez  s'est  Brullans. 

(;*.,  f  83\) 
Brandit  la  hante,  vers  lui  s'est  ellessiez. 
(Olinel,  203-2.  A.  P.) 

Leur  llo  vers  le  monlin  s'eslesse. 

(GuiART,  Roij,  lign.,  17583,  W.  et  D.) 

—  S'eslaissier  d,  fig.,  s'abandonner  à  : 

Li  ptnsor  sont  si  effronté 

Et  si  a  raal  faire  s'e\tai\senl 

One  lor  mesfais  mie  ne  laissent 

Pour  Dieu  ne  pour  te  cri  dou  mont. 
(.\lart.  Dis  des  Sag.,  Ars.  HU2,  P  14!J'.; 
Vous  n'apprenez  pas  les  choses  que  vous 
deussiez  aprendre  et  vous  exercez  et 
hantez  seulement  es  choses  dont  l'ou- 
bliance  est  prouffitable,  et  vous  y  eslaissiez 
et  estendez.  (Oresme,  Rem.  de  fort.,  Ars. 
2671,  f''17  r».) 

—  Neutr.,  se  lancer,  se  répandre  ; 
Ke  li  veist  des  espérons  brochier 

Et  per  la  corl  guenchir  et  eslaseier. 

(Gir.  de  Viane,  Uichel.  LUS,  !"  5'.) 
Apres  les  Sarracîns  et  poindre  et  esleissier. 

(Fterabras,  Vat.  Chr.  1616,  f  23''.) 

—  Eslaissie,  part,  passé  et  adj.,  à  toute 
bride,  en  toute  hâte,  avec  ardeur  : 


ESL 

Celle  part  vint  corans  et  eslaisies. 
(Gar.  le  Loh.,  3«  chans.,  v.  P.  Paris.) 
Es  vos  Sadone  pognant  tons  eslaissies. 

(Raimb.,  Ogier.  1301.  Barrois  ) 
Eis  vos  painant  II  quens  de  Flandres 
Tut  eslecé  parmi  la  lande. 
(La  Mort  du  Roi   Gormond,  63,  ap.  Reiff..  Chrott. 
de  Slousket.) 

A  tant  ez  les  Iraitors  pongnant  toz  estaisiez. 
(Parise,  2002,  A.  P.i 
Parmi  la  porte  s'en  ist  tonz  eslaissiez. 

(Amis  et  Amiles,  192.",  Hoffmann.) 

Si  s'en  fuient  col  eslainié. 
(RUTEB.,    Voie  de  Parad..  Richel.  163.4,  P  90  r".) 

Fuant  s'en  eschapperent  de  bien  coarre  alaissié. 
(Girarl  de  Ross.,  4702,  Mignard.) 

2.  ESLAISSIER,  voir  Eslaisier. 

ESLAMiNEUR,  s.  m.,  lamineur  : 

Jacques  Tourlier,  eslamineur.  (1458, 
Noyon,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord.) 

ESLAN(EN),  locut.,  d'un  élan,  avec  em- 
pressement, avec  célérité,  tout  d'un  temps  : 

Mais  en  eslan  s'entrat-ordereot 

Par  les  baus  clers  qui  s'en  meslerent. 

(MoosK.,  Cbron.,  13128,  Reiff.) 
Li  rois  tint  conte  Galeran, 
Et  SI  abati  en  eslan 
Tout  le  castiel  de  Valentin. 

llD.,  ib.,  18136.) 

ESL.ANCÉ,  voir  Eslanché. 

ESLANCHÉ, esiance,  adj.,  lâche,  alangui; 
La  Femme. 
Voslre  bas  est  trop  eslanché. 
(Farce  de  Frère  Guittebert.  Ane.  Th.  fr..  I.  310.) 

La  mandragore  assopit  les  sens,  elle 
rend  les  hommes  lasches,  tristes  et  es- 
lances, mornes  et  sans  aucune  force.  (Paré, 
XXlil,  44,  .Malgaigne.) 

ESLANDiR,  V.  a.,  exiler  : 

Car  si  tn  ieres  eslandis, 
Tost  seroies  onlre  wandis 
G  a  Barlete  o  a  Brandis. 
(Jean   Boiiel,    li   Congié,   426,    Rumania,    t.    IX, 
p.  242.) 

ESLANGOURÉ,  elaiigouré,  adj.,  languis- 
sant : 

L'Allemagne,  haletante  et  désormais  es- 
langouree  parla  fréquence  des  cruautez  et 
des  tyraunies  de  l'empereur.  (Du  Villars, 
Mém.,  I,  an  1330,  -Michaud.) 

Et  la  vie  et  la  voix  perdit  elangouree. 
(Rebi  Belleau,  Poés.,  111,  137,  Gouverneur.) 

ESLANGOURiR,  elançourir,  elangorir, 
V.  réfl.,  tomber  dans  la  langueur  : 

Les  humeurs  par  l'accointance  et  com- 
munication qu'elles  out  ave:  le  corps 
s'etangourissent.  (J.  G.  P.,  Occult.  merv.  de 
nat.,  p.  268,  éd.  1567.) 

—  Eslangouri,  part,  passé,  languissant  : 

Secouruz  de  pain  et  de  vin  aussi  tost 
ces  pauvres  soldats,  qui  n'avoient  mangé  il 
y  avoit  près  de  vingt  quatre  heures,  eslaut 
eslangouris  de  misère.  (Du  Villars,  ife'm., 
IV,  an  1353,  .Michaud.) 

Comme  un  cheval  maigre  et  elangory 
mis  a  l'herbe,  qui  se  reffaict  et  se  remet 
soudaiiipmeui  (liRANT.,fiodomont. espaigrt., 
t.  Il,  p.  33,  Buchon.) 


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177 


Guernesey,  elungouardi,  languissant. 

ESLANGUE,  adj.,  à  qui  l'on  a  arraché 
la  langue  : 

Ceres,  ooas  n'avons  plus  art.  couia;;e  ne  voii, 
Ponr  imiler  les  traitz  de  frizare  etlieiee, 
De  Progoe  ou  de  sa  sœur  eslanyne  de  Teree. 

(L.  Papon,  Pasior.,  II,  i.  éd.  1857.) 

ESLANGUÉ,  el.,  part.,  à  qui  l'on  a 
arraché  la  langue,  sans  langue  ; 

Grenoille  elanguee.  (Du  Pinet,  Pline, 
XXXII,  5,  éd  1566.) 

Or  ça,  Monsieur  le  seneschal,  qu'est 
devenue  la  teste  de  vostre  ennemy?  —  La 
voicy  toute  preste,  respond  Aginguerrant. 

—  Qui  en  a  eu  la  garde  depuis  la  mort  de 
la  beste? — Non  autre  que  moy,  respond 
le  seneschal. —  Avoit  elle  pas  une  langue? 

—  Ma  foy  je  n'en  suay  rien...  Pauvre  d'es- 
prit, ajouta  le  prince,  ainsi  que  ne  regar- 
dastes  si  la  beste  estoit  eslanguee  quand 
vistes  son  victorieux  auprès,  de  mesme 
sorte  estes  vous  mal  avisé  demandant 
contre  tout  droit  ma  dame  IseuUe.  (J. 
Maugin.  Noble  Trisl.  de  Leonn.,  c  xxxv, 
éd.  1S86.1 

ESLANGUETTÉ,  adj.,  taillé  en  lan- 
guettes : 

Les  autres  avoient  une  faisse  eslangueltee 
de  blanc  et  de  noir.  (Froiss.,  Chron.,  liv. 
Il,  p.  219.  éd.  1559.) 

ESLANGuiR  (s'),  V.  réfl.,  toujber  dans 
la  langueur  : 

0  combien  tons  hâves  palissent 
Qui  par  ûe\ia.uche  s'etaiig!a:ist'nt 
Continuans  la  volupté  ! 
(J.-A.  DE  Baif,  tes  Mimes.  1.  IV,  f"  153  v",  éd. 
1619.) 

ESLANTiz,  s.  m.,  cheval  trop  lent  : 

Qoact  Richiers  l'antandi,  ne  le  prise    i.  matin. 
Il  li  al  Irestouroé  le  destrié  arabi, 
Vet  l'erir  le  païen  Jesoz  son  esca  bis, 
Desoz  la  bocie  a  or  li  ai  frait  el  maumis. 
Et  le  haubert  don  dos  Uerol  et  dessarlis. 
Ou  cors  li  mist  le  fer  de  sou  espié  bruni, 
Tant  coui  haute  li  dure,  l'abat  mott  estordi; 
Puis  a  pris  le  cbcvaul  por  les  renés  d'or  Hz. 
Venuz  est  a  son  père,  si  l'ai  a  raison  mis  : 
Prenez  cel  bon  clievaul,  sire  pères,  fait  il. 
Il  est  miaudres  dou  vostre,  je   le  sa  bien  de  fi. 
Vos  revenez  de  Home,  si  estes  penanaz  (sic). 
Clst  vus  aurai  meslier  sor  mon  maître,  a  Paris, 
En  la  cort  Cloovis,  le  roi  de  Sam  Denis. 

—  Richiers,  dit  Joceranz,  de  Dieu  v"^  merci. 
Lors  est  montez  ou  frois  et  laise  i'eslanliz. 

(Floov.,  1734,  A.  P.) 

ESLAKDE,  S.  f.,  levisr,  gros  bâton  : 
Ung  gros  baston  en  façon  d'un  levier  ou 

eslarde   d'une  charrette!   (1478,  Arch.    JJ 

205,  pièce  163.) 

ESLARGEMENT,  -  unt,  S.  m.,  action 
d'élargir,  élargissement  ; 

Exceptaz  que  sain  tôt  agait  se  ung  drap 
ne  poeit  avoir  son  droit  large  et  que  en  le 
eslargent  eis  rammes.  il  fallist  sain  agait 
environ  dos  deis  d'ome  de  large,  lesquels 
dos  dois  se  il  lo  couvenlast  per  force  tant 
eslargie,  que  on  le  lei  mist,  per  loquel  es- 
largemant  et  contraigniement  li  drap  se 
porrei  rompre  et  intreouvrir  et  esclaffar. 
(1412-1414,  Ordon.  au  sujet  de  la  fabric.  des 
draps,  Arch.  Frib.,  1"  Coll.  de  lois,  Rec. 
4ipl.,  VII,  23.) 

Et  le  islargement  mis  a  plaine  délivrance. 
[Stat.  de  Paris,  Vat.  OU.  2962,  f»  105  v».) 


ESLAKGiB,  S.  f.,  largôUF  donnée  à  une 
chose  ; 

Ensi  cora  desus  de  cel  plus  est  dit  por 
lo  tait  deis  drap  large  e.xcepta  au.xi  ou  fait 
de  Veslargie  se  dos  doit  d'ome  ou  large 
fallissant,  sain  agait,  que  por  cen  non  r'e- 
magaiez  pas  a  selar  ensi  per  les  magniere 
quel  desus  est  dit,  de  cellour  dos  dois  ou 
fait  deis  dit  drap  Inrge.  (1412-1414.  Arch. 
Fribotirg,  1"  Coll.  de  lois,  Kec.  diplom., 
VII,  24.) 

ESLARGiER,  -ffer,v. a., élargir,  étendre; 

A  .11.  mains  doit  le  mantel  prendre. 
Les  bras  eslargier  et  estendre. 

(Rose,  ms.  Corsini,  P  91''.) 

Pour  la  foy  catholique  deffendre  ou 
eslarger.  {Le  Livre  de  Passe-Temps.) 

—  Accorder  largement  : 

0  très  douche  et  lar^e  aumosniere, 
Grans  besoins  est  tjue  ta  main  large. 
As  povres  sa  bonté  eslarge  ; 
Car  nostre  vie  est  près  de  marge. 
(Reclus  de  .MoLlE.^s,  Miserere,  strophe  268.) 
Deux  voet  sa  jrrare  cslaTtjier  en  pardons. 
(Le  Rom.  des  romans,  p.  70,  Bull,  des  A.  T., 
18811,  n"  2.) 

ESLARGiR,  -  guir,  verbe. 

—  Act.,  ouvrir  : 

Nous  vous  mandons  que  a  ycellui  Guil- 
laume vous  eslargissiez  la  dicte  prison. 
(14  mai   1341,  Reg.   du  Parlem.,  Arch.  X 

8837,  f"  ■il\) 

Cellui  jour  nous  eslargismes  la  prison  de 
monseigueur  audit  .Martin.  {Jurid.  de  ta 
sale  de  S.  Ben.,  f-  46  r»,  Arch.  Loiret.) 

—  Épancherj  répandre,  donner  libéra- 
lement ; 

Se  entra  tout  seul  eu  sa  chambre,  et  la 
eslargit  la  grant  douleur  qu'il  avoit  tenue 
close  et  en  secret  eu  son  estomac.  (rrû(/«s, 
Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  246.) 

0  divine  essence, 

Qui  de  vostre  douice  clémence 

Wavez  estargi  et  donné.. "^ 

(Greba.n,  Mist.  de  la  pass.,  21221,  G.  Paris.; 

—  Réfl.,  s'éloigner  les  uns  des  autres  ; 

Quant  li  arcier  furent"  devant,  si  s'eslar- 
girent  et  commeneierent  a  traire  de  grant 
manière.  (Fkoiss.,  Chron.,  VI,  125,  Luce.) 

—  S'étendre  longuement  : 

Je  me  suis  eslargi  peut  estre  et  eschauffé 
en  mes  paroles.  (G.  Chastell.\in,  Exp.  sur 
verilé  mal  prise,  vi,  433,  Kervyn.) 

—  S'efforcer  : 

Or  me  doy  a  tous  jours  de  bien  faire  eslari/uir 
Et  de  hardieraent  batailles  maintenir. 

(B.  *■  Sei-.-i.  ,  lUO,  Bocca.) 

—  Aller  jusqu'à,  prendre  sur  soi  de  : 

Et  pour  encores  tousjours  l'abuser,  iceluy 
Granvelle  s'eslargit  envers  ledict  seigneur 
de  Velly  ambassadeur,  de  luy  déclarer  la 
volonté  qu'il  disoit  qu'avoit  l'Empereur  de 
faire  le  mariage  de  la  fille  de  Portugal,  fille 
de  la  Royne  Aleonor,avecques  monseigneur 
le  Dauphiu.  (Mart.  du  Bellay,  Mém.,  1.  IV, 
f"  136  r»,  éd.  1569.) 

Que  ledit  ambassadeur  se  seroit  eslargy 
jusques  a  dire  a  luy  empereur  dessusdit, 
que..  (GuiLL  DU  Bellay,  Mém.,  1.  V, 
f»  ISO  F',  éd.  1569) 


ESLARGISSEMENT,  -  guissement,  s.  ni., 
délai  : 

Lesquels  habitans  se  comparurent  oudit 
hostel.  Duquel  eulz  assamblez,  ledit  rece- 
veur leur  nst  commandement,  de  par  ledit 
monseigneur  l'evesque,  qu'ilz  esleussent 
certains  collecteurs,  pour  asseoir  ladile 
taille,  en  la  manière  accoustumee  ;  lesquels 
habitans  furent  de  ce  reffusans,  et,  pour 
ce,  ledit  receveur  leur  deffendi  le  partir 
dudit  hostel,  jusques  ad  ce  qu'ilz  eussent 
esleu  lesdiz  collecteurs  ;  et  depuis  furent 
eslargiz  par  nostre  dit  devancier  jusques  a 
un  anlre  jour  ensuivant,  a  la  requeste  des- 
diz  habitans.  Auquel  jour  de  eslargissemenl 
comparauz,  lesdiz  habitans  requisrent  con- 
gié  de  eulx  assembler,  pour  constituer 
procureur  pour  garder  leur  droit  et  pour 
faire  une  taille  de  ii=  frans  ;  lequel  congié 
leur  fu  octroyé,  et  avecques  ce  leur  fu  pro- 
longié  leurdit  eslargissemenl  jusques  a  un 
autre  jour  ensuivant.  (1381,  Cil.  du  bailly 
de  l'év.  de  Pans,  Cart.  de  Notre-Dame,  lll, 
327.) 

—  Largesse,  don,  abandon  : 

.\pres  la  lassetet  et  le  travail  des  grans 
[laines  et  des  grans  angouses  d'infer,  prist 
iilinanages  humains  repos  et  asouagement 
en  l'eslarguissement  que  li  fix  Dieu  fist  de 
soi  meisuies  en  la  vraie  crois.  [St  Graal, 
II,  493,  Hucher.) 

ESLARGissEUR,  S.  m.,  celui  qui  élar- 
git : 

L'antimoine  a  davantage  la  vertu  d'es- 
largir  les  yeux,  et  pour  ceste  cause  les 
(irecs  le  nomment  quelquefois  platyoph- 
talme,  c'est  a  dire  eslargisseur  d'yeut. 
(Grevin,  des  Venins,  Disc.  s.  l'antim.,  éd. 
1568.) 

ESLARGiTioN,  -  ciou,  el,  S.  t.,  action 
de  donner  largement  : 

Charitable  eslargilion.  (Roi  René,  Morli- 
fiement  de  vaine  plaisance,  OEuv.,  t.  IV, 
p.  39,  Quatrebarbes.) 

Doyvent  estre  piteuses  par  elargicion  de 
grans  aumolues.  (J.  Bouchet,  Noble  Dame, 
fo  23  v,  éd.  1536.) 

ESLARGUISSEMENT,  VOir  ESLARGISSE- 
MENT. 

ESLARMÉ,  el.,  adj.,  épuisé  de  larmes  : 
Moy  ne  le  pouvant  plus  de  mes  pleurs  arronser. 
Que  feray  je  elarmee,  helas  !  que  le  baiser  ? 

(Grevin,  Jf.  Ant.,  v,  éd.  1562.) 

Elarmé  de  pleurs,  that  can  weep  no 
more;  whose  eyes  are  -wholly  drained  vrith 
luuch  weeping.  (Cotgr.) 

ESLAS,  voir  ESLAIS. 

ESLASCHEMENT,  -  aichemcnt,  elasche- 
ment,  s.  m.,  action  de  relâcher,  au  propre 
et  au  ûguré  : 

Por  l'amor  Jhesucrist  ot  por  mon  salvcraant 
An  reclus  me  melrai,  a  Deu  ice  créant, 
Por  l'amor  B..  sauz  autre  eslaiehemant. 

(Guitecl.  de  Sass.,  Illchel.  368,  f  138=.) 

En  disant  que  on  leur  feist  délivrance 
ou  recreance  de  leurs  corps  ou  elaschement 
de  prison  par  seurlé.  (1336,  Arch.  JJ  70, 
f»  1  r».) 

ESLASCHIEU,  eslackier,  verbe. 

—  Act.,  lâcher,  relâcher,  au  propre  et 
au  fig.  : 


478 


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Si  curt  prendre  le  désirer  ; 
A  nne'parl  l'aTeil  mené, 
Pais  si  li  ad  le  frein  oslé 
E  la  sele  li  eslacha. 

(Le  Lai  del  Desirr,  p.  27.  Michel.) 

-  Neutr.,  se  relâcher  : 

Taut  corn  Moyses  suslint  ses  mains  en 
oreisoDS  eurent  les  fiz  Israël  victorie  des 
félons,  c  tantost  corne  les  mains  Moyse 
de  lasseté  eslascherent  Amalech  e  li  félon 
sei  avifiorerent  e  le  poeple  Deu  reuserent. 
{Sarmons  en  prose,  Richel.  19323,  f"  163 r».) 

ESLAscHiR,  elaschir,  v.  a.,  rendre 
lâche  : 

11  faut  que  le  coin  soit  d'os,  de  peur  qu'il 
ne  se  rompe  en  elaschissant  et  eslargeant 
l'escore.  (D0  PlNET,  PUne,  XVII,  14,  éd. 
15C6.) 

ESLASCIER,   voir  ESLAISSIER. 
ESLASEMENT,  VOlr  ESLAISEMENT. 
ESLASIER,  voir  ESLAISIER. 

ESLASSE,  eslece,  s.  {.,  retard,  délai  : 

Mes  voir  cil  qni  rien  n'en  sauront 
Morront  de  fain  et  de  mesese; 
La  s'eslrecera  san?  eslece 
Et  toz  b'ens  et  tnle  plantez. 
(EvRAT,  Genèse,  Richel.  l-2.l.-i7.  t°  108  t».) 
Li  ans  prende  le  gage  erant  sens  nnl  eslasse. 
(Jeh.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  14370,  ap. 
Scheler,  Closs.  philol.) 

ESLAVACE,  -  asse,  ellavasse,  elavace, 
elavasse,  eslevasse,  élevasse,  s.  f.,  crue  su- 
bite d'eau,  grande  pluie  : 

Certes  n'est  pas  vrais  crcsliens. 

Quant  par  si  très  grant  eslavace 

La  Mère  Dieu  ainsi  derhace. 

Par  si  (ort  tens  com  tous  eez. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  vas.  Soiss.,  f  163^,  et  ms. 
Brus.,  f°  137'.) 

Et  leiU  doit  estre  li  huis  c'on  le  puist 
lever  tôles  les  eures  c'on  en  aura  mestier, 
por  besoign  de  feu  u  por  home  u  por  feme 
s'il  en  l'eve  perissoit,  u  por  grant  ella- 
vasse, u  por  boe,  u  por  l'escluse  forbir  se 
mestiers  esloit.  {Pièce  de  1243,  ap.  d'Uerbo- 
mez.  Elude  sur  le  dialecle  du  Tournaisis, 
p.  33.) 

Le  nnit  Saint  Jehan  decolasse 
Fisl  a  Tournai  tel  eslarasse 
De  pieres  de  .v.  polz  de  lour. 
Voire  de  .vi.  u  la  enlour. 
Qu'aucunes  gens  prez  de  -c.  ans 
>'e  Tirent  onques  en  lor  tans 
Choir  si  grans  pieres  ne  lens. 
(J.iKES  DE  TouRNAY,  Dinanx,  Trouv.  de  la  Flandre 
el  du  Tuurn.,  p.  261.) 

Disois  encores  que  lidiz  religieus  (du 
mont  S.  Martin)  me  grevoient  en  ce  qu'il 
avoieut  tourné  par  un  certain  cours  les 
yaues  tourbles  hors  de  leur  dit  -vivier  de 
Makincourt,  el  ainssv  par  temps  d'ela- 
vasses.  (1308,  Arcb.  JJ"72,  pièce  304.) 

Se  il  avenoit  que  U  yauve  du  dit  bies 
s'encreusseut  pur  eslavasses.  (1313,  Arch. 
JJ  33,  pièce  50.) 

Se  lidit  bies  seurcroissoit  par  eslavasses. 
{1313,  Arch.  JJ  53,  f  22  r-.) 

Se  il  avenoit  que  par  aucune  eslevasse  li 
chemin  fussent  si  empirié  que  ou  n'i  peust 
bien  charier.  (1324,  Arcb.  JJ  62,  f'  88  v».) 
Par  temps  d'eslavasse,  quant  li  eaue 
tourble  aloil  par  ledit  cours.  (1339,  Arch. 
JJ  72,  fo  223  v°.) 


Afin  des  poutees  et  élevasses  !aire  tourner 
par  autre  voye.  (Ib.) 

Elavasses.  (Ib) 

De  pluies  et  de  glaces  qui  desgellerent 
furent  les  champs  et  les  vallées  toutes 
plaiues,  les  pons  et  les  chaussées  furent 
couvertes  d'eaues,  les  elavaces  furent  si 
grans  que  ce  sembloit  ung  déluges.  {Rom. 
deJ.  Ces.,  Ars.  3186,  f»  104«.) 

Fleuves  et  eslavasses  redondoient  et 
cheoient  es  fosses.  (17  avr.  1448,  Sentence 
du  lieuten.  du  bailli  d'.Am.,  ap.  .A..  Thierry, 
ilon.  du  tiers  état,  t.  111,  p.  363.) 

—  Fig.,  comme  torrent  : 

En  celle  eslavace  de  délices  ne  désire  je 
oultre  nule  chose.  {Miseric.  N.-S.,  ms. 
Amiens  412,  f»  97  r».) 

Bourg.,  Yonne,  élavas,  grande  pluie  qui 
noie  tout. 

ESLAVEMENT,  Bslevement,  s.  m.,  action 
de  laver,  au  propre  et  au  lig.  : 

Par  qui  (la  mort)  el  eut  V eslavemenl 
De  faire  le  saint  sacrement. 
(Bsx..  D.  de  Korm.,  II,  21129,  Michel.) 

Li  hons  par  cesle  auctorité 

A  l'anciienne  diguhé 

KeTient,  che  sachies  ïraiement. 

Par  cest  saintisme  eslavemenl. 
(De  Josaphal,  Richel.  1353,  f»  206  r";  Mejer, 
p.  17.) 

Confiessions  o  vraie  repentance  de  cuer 
si  est  eslavemens  de  toz  visses.  (H.  de  Va- 
LENCIENNES,  523.  Wailly.J 

Il  vieul  al  tlum  Jordan, c'est  albainet  a  Ves- 
levement  de  ses  péchez.  Cest  eslevement  de 
péchiez  fait  l'em  nomeement  eu  baplesme. 
{Sarmons  en  prose,  Richel.  19323,  t»  176  v».) 

Il  est  malade,  fol,  lunage. 

S'il  n'a  des  doulz  eslavemens. 
(LEFRA^■c,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  f°  Oi^) 

1.  ESLAVER,  claver,  verbe. 

—  .\ct  ,  laver,  nettoyer,  tremper  : 
Sont  venu  a  la  rive  por  lor  cors  eslaver. 

(Roam.  d'Alix.,  t°  6',  Michelant.) 
De  mainte  lerme  chaude  et  clere 
Esleie  el  arouse  sa  lace. 
(G.  DE  Coisci,  ilir.,  ms.  Brux.,  f  11'*.) 

—  Détremper  : 

Les  erres  sont  si  eslavees  et  mouillées 
que  les  chiens  n'en  pourroient  avoir  aucun 
sentiment.  (Du  Eodilloux,  Vénerie,  f°  33  r", 
Favre.) 

—  Et  encore  au  dix-septième  siècle  : 

Il  faut  choisir  les  temps  ou  un  cerf 
puisse  appuyer  son  pied  sur  la  terre  ferme, 
qui  ne  soit  pourtant  ny  trop  dure,  ny  trop 
molle,  et  ou  le  sentiment  s'y  conservera 
quatre,  cinq  et  six  heures,  pour  les  jeunes 
chiens,  pourvu  qu'il  ne  vienne  point  do 
jiiuye  qui  les  elave.  (Salnove,  Yen.,  p.  61, 
éd.  1663.) 

Une  grande  nuée  peut  tomber  a  l'i'mpro- 
visle  qui  elavera  les  voyes  du  cerf.  (In.,  ib., 
p.  156.) 

—  Au  sens  moral,  comme  laver  : 
L'iniquited  de  sa  mère   ne   seit  eslavee. 

{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  cvili,  13,  Michel.) 
Vit  sainte  iglise  .eisi  aOite,  ' 
Et  si  abaissie  e  despite. 
Qu'il  oui  en  Sun  sanc  eslavee 
E  en  saiuz  lonz  régénérée. 

(Be:^,,  O.deNorm.,  II,  19,  Michel.) 


Por  eslaver  les  nos  péchiez. 
(Delivr.  du  peup.  d'Isr.,  ms.  du  Mans  173, 
f»  52  y'.) 

Et  ke  vos  am'^s  eslaiois 

Del  pecié  dont  iesles  luil  plain. 

(Sie  Thais,  Ars.   3327,  f  13''.) 

Por  eslaver  nos  de  péchiez. 
(Gerv.,  Besl.,  Brit.  Mus.  add.  28260,   1°  85  v".) 
Ja  si  n'iert  orz  ne  si  lâchiez 
rie  d'orz  péchiez  si  enbavez 
Par  lui  ne  soil  tost  e.^larez. 
(G.  DE  CoiNCi,  ifir.,  Richel.  2163,  P  18».) 
Eslaver  de  Ions  vices  daingne  ma  lasse  d'ame. 
(Id.,  Prière,  ms.  Soiss.,  f"  213*.) 
Esmondon  et  eslavon  nos    âmes   et  nos 
cors    de   l'ordure   de   pechié.  (Vîto  Patr., 
ms.  Chartres,  f  113  v«.) 

Prie  a  ton  fil  qu'il  nous  en  lerde 

El  nous  esleve 
De  l'ordure  qu'aporta  Eve 
Quant  de  la  pome  osta  la  sève. 
(UUTEB.,  l'Ave  Maria  Ruslebenf,  Jub.,  U,  4.) 

Penssez,  bon  crestien, 
Qu«  en  cest  siècle  terrien 
Faciez  vos  maus  si  eslaver. 
{Voie  de  Parad.,  ap.  Jub.,  (Euv.  de  Riileb.,  11, 
260.) 

K'ilh  nos  laist  chi  si  eslaver 
K'a  sa  destre  puisons  aler 
Kanl  a  son  jngement  venra. 
{Regres  N.-D.,  ms.  Turin  L  V  32,  f  96  v».) 

—  Effacer  : 

Seienl  eslavé  del  livre  des  vivanz,  e  ot 
les  justes  ne  seient  escrit.  {Lib.  Psalm., 
0.\f.,  LXVill,  Michel.) 

Le  nuu  de  çouls  tu  eslavas  en  pnrmena- 


bleté.  {Psalm.,  Brit.  Mus.  Ar.  230,  f°  12  v» 

—  Réfl.,  se  laver  : 

En  li  sai  cil  s'eslaveroni 

Qui  de  ci  qu'a  lui  parvendront. 

(Bff.,  ».  de  tiorm..  Il,  26020,  Michel.) 
Si  lo,  tant  ron  loisir  avons. 
Que  de  nos  maus  nos  eslavons. 
{D'un  Herm.  el  d'une  Sarras.,  Ars.  3527,  f°  5''.) 

—  JEstaïe, part,  passé  et  adj.,  pâle,  clair; 
11  faut  qu'ils  soient  d'un  poil  vif,  et  non 

e!ot)e',ny  aussi  blanc, a  cause  que  les  chiens 
de  ces  deux  sortes  de  poil  appréhendent 
les  froids.  (Salnove,  Vener.,  p.  58,  éd. 
1665.) 

Ce  mot,  remarque  Lacurne,  se  dit  en- 
core dans  quelques  provinces,  en  parlant 
des  couleurs,  pour  désigner  celles  qui  ont 
l'air  pâle  et  clair ,  comme  si  elles 
avaient  été  affaiblies  en  les  lavant. 

Aunis,  élavé,  affadi,  aqueux. 

2.  ESLAVER,  V.  a.,  couper,  élaguer  : 

Icellui  Derrian  dist  a  l'exposant  que 
c'estoit  gr.Tut  honte  a  lui  de  se  venter  qu'il 
avait  eslavé  le  jour  plus  de  demi  arpent  de 
bois,....  que  il  en  copperoit  plus  en  uu 
jour  que  l'exposant  n'en  eslavero'it  en  deux. 
(1425,  Arch.  JJ  173,  pièce  333.) 

Faire  eslaver  les  baves  pendant  sur  les- 
dils  flegars.  (1307,  P'rév.  de  lieauquesne, 
Coul.  lùc.  du  baill.  d'Amiens,  11,  230,  Bou- 
thors.) 

ESL.WEY,  S.  m.,  synon.  d'eslavace  : 
AUuvio,  eslavcy.  {Gloss.  de  Douai,  Escal- 
lier.) 

ESLEACIER,  Voir  ESLEKCIER. 


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ESL 


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479 


ESLECE,   voir  ESLASSB. 
ESLECEK,  voir  ESLAISSIF.n. 

esIjEchement,  voir  Esleecement. 
ESLECTEMENT,  S.  m.,  choix  : 

Des  prodommes  anciens  n'a  nniz  cnre  ; 
Ilebontez  sont  :  l'on  fait  eslectement 
Des  non  sachans. 

(Edst.  Desch..  Poés.,  ap.  Ste-Pal.) 

ESLECTER,  -  cUpUr,  V.  3.,  émoiider  ? 

Eslecler  les  pommiers  et  armer  les  entes 
des  gardins.  {Ch.  de  la  fin  du  xv'  s., 
Bonne-Nouvelle,  man.  de  Bures,  Arch.  S.- 
Inf.) 

Pour  aiwir  esleclé,  esbranché  et  nectoyé 
les  cherisiers,  pommiers,  periers  et  rosiers. 
{Compte  de  Deville,  1479-80,  ib.) 

Cherfouir  por  cbaciin  an  en  l'un  des  jar- 
dins et  elleter.  {Bail  de  1507,  S.-Amand,  ib.) 

Cbarfouir  et  elleter  le  plan  des  gardins. 
{Bail de  1531,  S.  Wandrille,  ib.) 

Cherfouir  et  elleter  les  arbres  et  entes 
des  masures.  {Bail  de  1S71,  Font.-Guerard, 
ib.) 

Cbarfouir  et  elleter.  {Bail  de  1598,  ib.) 

ESLECTioN,  s.  f.,  district  : 

Greffier  en  Veslection  da  Lisieux.  (1469, 
Monstres  gêner,  des  nobles,  Arch.  Eure.) 

ESLEDECEABLE,  VOir  ESLEEÇABLE. 
KSLEDECKMF.NT,   VOlr  ESLEEl'.EMENT. 
ESLEDECIER,  VOif  ESLEECIER. 

ESLEEÇABLE,  esUdeceabU,  adj.,  qui 
donne  de  la  joie,  agréable  : 

Pernez  salme  e  dunez  tympane,  saltier 
esledeceable  ot  harpe.  {Lib.  Psalm.,  Oxf., 
Lxxx,  Jlicbel.)  Psaltier  esleeçable.  (Var.  du 
ms.  Corb.,  f"  67  r°.)  Lat.,  psalterium  jucun- 
dum. 

ESLEEÇANCE,  S.  f.,  joie,  allégrcsse  : 
Quant  li  saumes  d'esleecance   est  fcniz. 
(Trad.de  Belelh,  Ricbel.  I.'â95,  f»  16  r".) 

ESLEECE,  aleece,  s.  f.,  joie,  allégresse  : 
Ja  l'en  qe  la  voudra  mantenir  n'avra  joie 

ne  aleece.  {.Ignes  etMeleus,  ms.  Flor.  Laur. 

Plut,  n»  79,  1"  42  r»,  P.  Meyer.) 

ESLEECEMENT,  -  seïïient,  esleescement, 
-  chement,  esliesceinent,  eslaeccement,  este- 
décernent,  eslechemenl,  elleecement,  s.  m., 
joie,  allégresse  : 

E  forsmena  sun  pople  en  esledecement. 
{Lib.  Psalm.,  Oxf.,  civ,  41,  Michel.)  Var.  : 
esleecement. 

Fundez  est  par  eslaeccement  de  tute 
terre.  (Psalm  ,  Biit.  Mus.  Ar.  230,  f»  50  r".! 

A  monlt  grant  eslcecemant 
L'ont  receu  coninnaament. 

(Bï.N.,   Traie,  Ars.  .3311.  1»  Isl'.l 
Quant  Franceis  entendent  le  pi     . 
Que  l'arcetesque  lor  retrait, 
Mnt  unt  ?rant  t',ieeccmenl. 

(Id.,  D.  de  Xorm.,  II.  G47?.   Michel.) 
.N'enst  tant  de  esleecement 
Qni  li  donast  rail  mars  d'argent. 

(Ib.,  il,..  II,  13306.) 
Aies  tuit  esleesemeiil . 

(L\b.  Psalm..  LXXX,  p.  310,  Michel.) 


Nostre  bouche  et  lengne  ensenient 
Fa  pleine  A' elleecement. 

(II'.,  cxxv,  p    3-17.1 
Rn  joie,  en  esleecement . 

(/«..  ras.  Berne  697,  f»  21  r".) 
Tu    PS   mes  esleecemens .  {Bible,  Richel. 
899,  f»  240>.) 

N'y  a  celuy  ne  soit  sanz  nnl  eslechemenl. 
Ulisl.  deGer.  de  Blav.,  Ars.  3114,  f"  Ml  v».) 

r.adite  Margot  la  reconfortoil,  et  disoit 
qu'elle  se  teust  et  prenist  esliescement  en 
soy.  (Beg.  du  Chat.,  I,  348,  Bibliopb.  fr.) 

Fist  illec  une  nouvelle  joye,  feste  nou- 
velle et  esleesrhement  moult  grant.  (De  vita 
Chrisli,  Richel.  181,  f»  17  v».) 

ESLEECHIER,  VOir  ESLEECIKR. 

ESLEECIER,  ksUechier,  esleeccer,  tslees- 
chier,  esleeichier,  esleescier,  esteessier,  estes- 
cier,  esleezier,  eslaiecier,  eslaicier,  esleacier, 
esUescer,  elteesscief,  eleeschier,  eleessier,  es- 
leechier,  esledecier,  eslocier,  eeslezier,  alee- 
cier,  verbe. 

—  Act.,  réjouir,  mettre  en  liesse  : 

E  il  vint  as  aposlles  pnr  els  esleecier. 

(Charlemagne.  171,  Koschwitz.) 

Lors  a  fait  venir  sa  mollier 
Por  le  vallet  esleescier. 
(Floire  el  Blauche/lor,  i'  vers.,  2389,  du  Méril.) 

Que  pelis  biens  diseteus  esleece. 
(WiLLAJiMEs  d'Amikn.i,  Clians.,  ap.  Maetzner,  Allfr. 

Lieder,  p.  49.) 

Duquel  enfant  la  nativité  eslecssa  moult 
de  gens.  (JoiNV.,  S.  Louis,  p.  189,  Cappe- 
ronuiiT.) 

La  biautes  de  là  feme  esleece  la  face  del 
homme.  {Li  Ars  d'Amovr,  I,  284,  Petit.) 

Vins  el  sous  de  luusike  esleechent  le 
cuer.  {Ib.,  Il,  281.) 

Ce  u'est  pas  chose  qui  profite  tant  a 
l'ame  ne  qui  tant  i'esleece  comme  savoir 
Its  choses  a  venir  par  cest  art.  (Obesme, 
OuadWp.,  Richel.  1348,  f°  16  v».) 

On  dit  que  bonnes  nouvelles  esleescent 
le  cuer  d'omme.  {Miracles  de  Nostre  Dame, 
I,  p.  203,  G.  Paris.) 

—  Réfl.,  se  réjouir  : 

Seient  cunfundut  e  seient  vergugnié  per- 
meiit  ki  s'esteecent  en  la  raeie  alûictiun. 
{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xxxiv,27,  Michel.) 

E  estedecent  sei  tuit  clii  espeirent  en  tei. 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,  v,  13,  Michel.) 

Haies  joie,  si  t'esliece. 
(Wace,  Conception,  Brit.  Mus.  add.  15606, 

i"  46».J 
Qni  de  près  s'esleecce  et  de  lonc  se  porvoit. 

KRoum.  d'Alix.,  t"  iT,  Micliulanl.l 
Cil  de  Tyr  se  commencent  forment  a  meivillier 
Va  li  home  Alixandre  malt  a  eslaiecier. 

(Ib.,  P  l.S''.) 
Esloce  te,  o  tu  Belleem,  et  ui  sois  chan- 
tez parlotes  tes  rues  li  festivals  allobiya  ! 
(S.  Bebn.,  Serm.,  p.  532,  Ler.  de  i.iiicy.) 

Lors  se  prent  a  esleecier 

La  dame  au  niiex  k'ele  onques  pnet. 

(Chev.  as  .u.  esp.,  6668,  Foerster.') 

Et  s'eslee(;oit  de  tout  bien,  (.lomv  ,  S. 
Louis,  p.  298,  Cappcronnier.) 

De  en  dont  nous  nos  esleecions.  (In.,  ib., 
p.  366.) 

Quant  Grifon  l'a  oi,  raotilt  s'en  rslreieha. 

(Qaufreu,  3101,  A.  P  ) 


Jo  me  puisse  elleesscier  en  la  perpetuele 
gloire.  (Chasse  de  Gast.  Pheb.,  ms.,  p  339 
ap.  Ste-Pal.)  '  ' 

Vous  ave.s  grant  cose  et  bien  raison  de 
votis  esleechier.  (Fbotss.,  Chron.,  V,  288, 
Luce,  ms.  Amiens,  f»  107.) 

Hnez  se  prist  an  cner  monlt  a  eleeschier. 

(H.  Capet,  2841,  A.  P.) 
Et  les  biens  cèlerai 
Qni  me  font  esteessier. 
CJbh.  LEscuRF.r,,  Chana.,  Rail,  et  Rond.,  3,  Bibl. 
elz.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  ; 
Esledest  li   monz   Svon,  e  esledeccnt  les 

filles  Jude.   (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xlvii,  10, 

Michel.) 

Baudoins  i  sailli,  ainz  n'i  bailla  estrier; 
Fort  le  trneve  et  senr.  n'i  ni  qu'esleaaer. 

(J.  BoD..  Hox..  r.xt,ix,  Michel.) 
A  ces  dames  des  chars  n'i  ot  r\M' esleecier. 
Dont  chascune  tenoit  son  livre  on  son  sautier. 

(Gai  de  Bourg.,  3412.  A.  P.) 
Et  quant  il  furent  outre  n'i  ot  (\a' esleeichier. 
(Quatre  fils  .iyn:on,  ms.  Montp.  H  247.  C  183"'.) 
Quant  l'oit  Jordains,  n'i  ot  qn' eslaiecier. 

(Jord.  de  Slaves,  Richel.  860,  f"  124  ï°.) 
El  qnant  le  roi  l'oi,  n'i  ot  qa' esleeichier. 

(Gau/rey.  5084,  A.  P.) 
Ne  avoyt  que  ung  petit  champ  de  terre, 
lequel  il  labouroit  seur  et  joypulx  en  chan- 
tant et  eleessant  pour  sa  bieuheiireuse  vie 
(BocCACE,  Nobles  maih.,  III,  17  i»  77  r»' 
éd  1515.)  ' 

—  Infin.  pris  subst.  : 

Esjoir  est,  cant  li  cuers  est  si  joieus  que 
Il  cors  meisnies  en  fet  plus  bel  semblant; 
esleeciers  est,  caul  eu  se  conlient  plus 
tempreemenl  de  sa  joie.  (Comment,  en 
rom.  sur  le  Sautier,  f»  63  v»,  ps  xxx  vers. 
7.) 

—  EsleeçanI,  pari,  prés.,  joyeux  : 

La  mère  des  filz  esledecante.  (Lib.  Psalm., 
Oxf.,  cxii,  8,  Michel.)' Var.  :  esto>c/iaîi(p, 
eeslezante. 

—  Esleecié,  part,  passé  et  adj.,  réjoui, 
joyeux  : 

Mail  les  rendra  esleeicé. 

(Adam.  p.  60.  Lnzarche.) 
Moult  fist  li  roine  fjrant  duel,  ne  onques 
par  uul  homme  mi,rteil  ne  pot   estre  alee- 
ciee  de  sa  dolor.   (S.   Graal,  Richel'.  2455. 
f°  82  r».) 

Moult  faste  ier  esleescirz, 
El  hul  estes  si  corrouciez. 

(Dolop.,  3:i6-2,  BihI.  elz.) 
Joiant  fu  et  esleesciee. 
(I.E  Marchant,  J/i>.  de  iV.-fl.,ms.  Chartres,  f  39''. 
La  raere  fut  eslaicee 
Qui  devant  estoit  coiirronciee. 
Quant  sa  flile  revint  en  vie. 

(Id.,  «i..  t°14''.) 
Se  je  penisse 
Don  temps  passé  eslescid  tenisse. 
(Froiss.,  Pofs.,  Richel.  830,  p.    128''.) 

ELEECiR,  -  chir,  verbe, 

—  Réfl.,  se  réjouir  : 

E  lumière  vint  a  nns  seanz  eu  mort,  e 
cum  71US  esleecissu7n  luit  en  celé  lumière 
que  sur  nus  ert  luissant.  (Ms.  Brit.  Mus 
Egerton  613,  f»  17  r».) 

—  Neutr.,  dans   le  même  sens  : 


ESL 


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Ouant  il  le  -voit  n"i  ol  qa'e.ileechir. 

(G.  d-HamIone,  Richel.  :'25516.  f»  19  V.) 

KSLEEICHIBll,  VOIT  ESI.KECIER. 

ESLEESCUEMENT,    VOJr    ESLEECKMENT. 

ESLEESClEn,  VOirESLEEGlER. 

ESLEESEMENT,  VOir  ESLEECEMENT. 

ESLEESSIER,  voir  ESLEECIER. 

ESLEGHIER,  VOir  ESLIGIER. 

l.ESLEGiER,  -  mer,  <!!.,v.  a.,  alléger, 
soulager  : 

Et  prièrent  tut  a  uoslre  Signour  qu'il  li 
eligesl  ses  dolors.  (S.  Graal,  ni,  715,  Hu- 
clier.) 

L'oure  soit  beneoite  que  sui  venis  car 
do  la  moitiet  de  ma  dolor  suis  eligtes 
d'iteile  corn  or  la  voie  kant  sa  yenistes. 
{Hisl.  de  Joseph,  Uichel.  24S5, 1-  313  v«.) 

Mais  por  Deu  el  por  moi  a  eligier  d'acune 
chose  fai  tant  que  eu  cesle  plaice  ou  je 
suis  faices  faire  acuue  religion  ou  1  en 
preisl  Jhesucrlft  por  moi.  (Ib.,  1°  àil  y  ■) 

Masnoz  armos  sunt  eslegies  des  péchiez 
et  délivrées  des  poigues  d  anfer.  {berm., 
ms.  Metz  26-2,  1"  35>.) 

Mes  Diex,  celui  qui  est  es  des, 
Puel  tous  les  faus  droits  corrigier, 
Et  agiîrever  et  esligier. 
(GoDEFROï  DE  TaRIS,  Chron.,  3942,  Bnchon.) 

2.   ESI>EGIEU,   voir  ESLlGIEli. 
ESLEIAUTER,  VOir   ESLOIAUTER. 

1.  ESLEISSIKR,    voir  ESLAISSIEB. 

2.  ESLEISSIER,   voir  ESLAISIER 
ESLENGIER,  VOir  ESLONGIER. 

ESLES,  voir  ES1.AIS. 

ESLESANCE,  VOir  ESLAISANCE. 
ESLESIER,  voir  ESLAISIER. 

1.  ESLESSIER,  voir  ESLMSSIER. 

2.  ESLESSIER,  voir  ESLAISIER. 
ESLETE,  voir  ESLITE. 

ESLESE,  S.  f.,  drap  plié  en  double  pour 
garnir  un  Jit  de  malade  : 

Deu^;  draps  a  Ut  et  une  eslese  de  drap 
linpe.  (1435,  Arch.  JJ  17S,  pièce  346.) 

ESLETE,  voir  ESLITE. 

ESLEU,  elleut,  eslieu,  adj.,  excellent, 
distingué,  parfait  : 

La  désarmèrent  lor  gent  cors  elleus. 

(Raimbeiit,  Ogier,  13000,  Barrois.) 

Kallon  repaire,  li  bon  rois  elleut. 

(Id-,  ib.,  \i9:<r,.) 

Il  et  Callot  sont  a  Ogier  venus. 
Aine  n'en  sol  mot  li  Danois  rlleul. 

(In.,  ili.,  129"".) 

Car  ens  es  cliiex 
Vous  a  Dies  fait  sages  «7t«. 
(J.  BoDEL,  /!  Jus  de  saint  mckolai.  Th.  fr.  au 
m.  à.,  p.  lis.) 

S'il  n'est  courtois  et  gentiens. 
Et  de  hardement  eslieus. 
(Bretel,  à  Greviler.  .\nc.  chans.  fr.  av.  t300, 
t.  II,  ms.   Ars.) 


iilDtrebeisié  se  sunl  de  bon  cuer  eslru. 

(Gaufrey,  10165,  A.  P.) 

ESLEUTION,  voir  ESLIÇON. 

ESLEVABLE,  adj,,  Qui  psut  SB  levBr  : 

Eslevable  :  com.  Fit  to  be  elevated,  rai- 

sed,  advanced  ;  reared,  bred,  brought  up. 

(COTGR.) 

ESLEVANCE,  elevaiicc,  s.  f.,  élévation  : 

Merveillables  sunl  les  eslevances,  ce  suut 
les  nudes  de  la  mer.  {PsauU,  Maz.  258, 
f»  113  y.)  Lat,,  elationes  maris, 

Elevance  d'eau,  aluvio.  (J.  Lagadeuc,  Ca- 
IhoL,  éd.  Auffrel  de  Quoetqueueran,  Bibl. 
Quimpcr.) 

—  Fig.  : 

Consurgens  temptalum  :  ceo  est  esle- 
vattce  de  temptatiun.  [Apocal.,  Ars.  5214, 
f»  25  r".) 

Mains  ilconvient  par  contrainte  eslevance 
Qu'honneur,  fortune  ou  amour  les  avance 
En  quelque  endroit. 

(G.  CHA'iTEi.i.AIN,  Bondel,  y,  131,  Kervyn.) 

ESLEVASSE,  VOir  ESI.AVACE. 

ESLEVATEUR,  S.  m.,  celui  qui  fait  sou- 
lever : 

Dont  il  seroit  bien  employé  a  tels  esleva- 
leurs  de  peuple  et  villenaille,  qu'ils  nlUis- 
sent  faire  les  vignes,  labourer  la  terre,  et 
les  paysans  se  mettre  en  leurs  places,  et 
tenir  leur  chaire  el  leur  haut  bout.  (Brant., 
Cap.  fr.,  M.  de  Mercure,  Buchou.) 

ESLEVATioN,  «/.,  S.  f.,  soulèvemcnt  : 

Procédant  icelluy  rumeur  d'une  soub- 
daine  estevntion  de  deux  mille  janissaires 
qui  vouloienl  forcer  ledit  lieu  de  Perra. 
{Négoc.  de  la  France  dans  le  Levant,  t.  I, 
p.  2ti3,  Doc.  inéd.) 

I/esniotion  et  eslevalion  faicte  par  cer- 
tains estrangiers  appelles  huguenaulx. 
(1560,  Arch.  mun.  Lyon,  BB  81.) 

Il  n'y  a  homme  en  tout  le  royaume  de 
France  qui  ousast  lever  la  leste  pour  faire 
telle  esleimtion  qui  a  esté  faicte  par  cy  de- 
vant. (MoNTi.UC,  Lett.,  aux  capil.  de  Toul., 
31  mars  1367.) 

Toutes  licencieuses  eslevalions  de  nos 
subjects  et  priuses  d'armes  nous  déplai- 
sent grandement.  (26  avril  1570,  Lell.  de 
Ch.  JX  aux  consuls  d'Agen.) 

Et  les  a  si  bien  gouvernes,  quo  soubs 
luy  on  n'a  point  veu  de  remnemens  et 
eslevalions  que  l'on  a  veu  despuis  soubs 
les  autres  gouverneurs.  (Brant.,  Capil. 
fr.,  de  Tande,  Bibl.  elz.) 

—  Sentence  élevée  . 

Fantastiques  élévations  espagnoles  el 
petrarchistes.  (Mont.,  Ess.,  1.  11,  ch.  10, 
éd.  1595.) 

ESLEVE.  eleve,  s.  f.,  élévation  ;  arbres 
â'esleve,  peut-être ,  selon  Ste-Palaye,  les 
arbres  de  haute  futaie  : 

Celuy  a  qui  les  moulins  appartiennent 
peut  deacher  les  dits  bois  au  dire  de  la 
loy  ;  ou  celuy  a  qui  les  dits  bois,  ou  arbres 
d'cleve  appartiennent  sera  tenu  de  les  re- 
tirer et  arracher,  en  estant  requis  dans  les 
quarante  jours  après,  a  peine  de  l'amende 
de  .X.  livres  parisis.  pourveu  que  tous  les 
dits  bois  soient  agez  de  trente  ans.  (Coût, 
de  Fumes,  Nouv.  Coût,  gén.,  t.  I,  p.  666.) 


ESLEVEE,  s.  f.,  levée,  enrôl 

La  rébellion  est  cause  que  le  roy  mon 
seigneur  a  commandé  a  mon  cousin  le 
mareschal  de  Matignon  de  lever  une  armée 
et  mener  le  canon  pour  le  forcer.  Et  pré- 
voyant combien  cela  nous  est  suspect  el 
dangereulx  pour  toutes  les  églises,  j'ay 
desliberé  d'arresler  cesle  eslevee  d'armée 
et  assembler  le  plus  que  je  pourrav  de 
ceulx  de  la  religion.  (20  juill,  J583,  ïeU. 
miss,  de  Henri  lY,  1.  I,  p.  544,  Berger  de 
Xivrey.) 

ESLEVEEMENT,  adv..  Orgueilleuse- 
ment : 

Afin  que  ceux  qui  surmonloienl  les 
autres  si  esleveement,  que  nul  autre  mon- 
dain ne  les  peust  humilier,  fussent  par 
eux  mesmes  réprimez  eu  humilité  sous 
Dieu.  (A.  i:hart.,  l'Esper.,  OEuv,,  p.  323, 
éd.  1617.) 

1.  ESLEVEMiîNT,  -  Uevemoit,  cHevement, 
ellevement,  alevement,  ateoamcnt,  s.  m., 
action  d'élever,  de  lever,  de  s'élever  : 

E  il  serai  Sire  eslievement  al  aprient. 
{Liv.  des  Ps., '.Cambridge,  ix,  9,  Micliel.) 

Mervillus  li  eslevement  de  la  mer.  {Ub. 
Psalm.,  Oxf ,  XCII,  6,  Michel.) 

Li  eUei'ement  de  mes  meins 
Comme  sacrilices  vespreins. 

(l.ili.  Psalm.,  cxL,  p    353,  Michel.) 
MiTvillous    sont   les    eslevemens    et    les 
haulz  flos  de  la  meir.  (Ps.,  xcii,  Maz,  798, 
f»  228  r°.) 

Pour  Velievement  et  l'ascendement  des 
esloiles.  (Oresme,  Quadrip.,  Richel.  1349, 
f»  3».) 

Velievement  et  resconsement  de  la  lune, 
(lu.,  ib.,  f»7'.) 

De  Vpslievement  du  tabernacle.  (Fosse- 
TiER,  Chroti.  Marg.,  ms.  Brux.,  l,f°  138v».) 

—"Glorification  : 

Mais  non  i  aU  un  plus  valent 
De  chpstdun  laz  l'alevament. 
(Aeberic  be  Besançon,  Ale:tandre,  23,  Meyer, 
/«•<;.,  p.  282.) 

-  Fig.  : 

Por  eslevement  de  cuer.  {liiule  S.  Ben., 
ms.  Angers  390,  f»  5  v»,) 

Par  Valevement  de  cueur.(Fra3ïîi.  d'hom., 
XIV»  s.,  ms.  Metz  264,  f  59''.) 

Le  eslevement  de  cuer  que  nous  devons 
faire  en  requérant  l'ayde  des  augeiz.  (J. 
GOULAIN,  Ration.,  Richel.    437,  f»  136  v°.) 

Ne  penser  a  noslre  eslevement  ou  réputa- 
tion. (Devita  Christi,  Richel.  181,  f"  22^) 
^  Mais  n'entends  lu  que  libéralité  de  nou- 
velle fortune  cause  nouvelleté  aussi  d'esté- 
vement  de  cœur...  (G.  Chasteli.ain,  Exp. 
sur  vérité  mal  prise,  vi,  323,  Kervyn.) 

Au  faicl  de  la  chevalerie  il  avoil  extrême 
diligence,  en  la  civilité  esloil  iloulx  et  bé- 
guin, et  en  Veslievement  des  citez  el  habi- 
laus  d'icelles  esloit  plain  de  toute  largesse 
et  de  justice.  (Bouchard,  Chron.de  Bret., 
(0  16%  éd.  1532.) 

—  Orgueil  : 

Parler   sans 
697,  f»  98  V».) 


nul  eslevement.  (Ms.  Berne 


—  Élevage  : 

Le    pouliot  a  graud     rapport    avec   la 
mente, a  cause  de  leur  commun  eslevement 


ESL 

et  service.  (0.    de   Serr.,  Th.  d'agr.,  vl, 
H,  éd.  1603.) 

—  Action  d'enlever  : 

Mais  n'est  d'oobly  le  hant  esleeement 
De  la  ToisoDj  haute  et  divine  emprise. 
(G.   Chastellain.  Episl.  au  duc  de  Bourgogne,  vi, 
15-1,  IverTvn.) 

2.    ESI.,EVEMENT,   VOir  ESLAVEMENT. 

ESLEVEOR,  S.  m.,  celui  qui  élève  : 
Kar  tu  ies,  Deiis,  li  miens  esleverre.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  lviii,  9,  Michel.) 

1.  ESLEVER,  ellever,  verbe. 

—  Act.,  faire  lever  : 

Ung  grant  cierf  eslei'ti,  qui  coaroit  de  randon. 
iChei'.  au  ciji/ne.SI.  Jleiff.  ) 

Lors  sont  en  la  forest  entré. 
Mais  il  n'onrrent  gaires  aie 
Que  il  ont  esleié  un  cerf 
Qui  estoit  et  grant  et  apert. 
(Reuarl,  Suppl.,  var.  des  v.  2-20-22-24.344,  p.  233, 
Chabaille.J 

Un  porc  ont  eslevé,  li  bastars  i  cacha. 

(Basl.  de  Buillon,  4305,  Scheler.) 

En  .1.  bos  est  entres  qni  fn  deles  Noyon, 
.1.  porc  ont  ellevei,  si  quachent  de  randon. 

(B.  de  Sei.,  xix,  1135,  Bocca.) 

—  Enlever  : 

11  ordonna  l'ung  de  ses  cbevaliers  pour 
l'aire  une  aultre  embusche  plus  près  de  la 
ville,  a  tout  mille  combatans,  desquelz  il 
envoyeroit  deux  cens  pour  enlever  le  bestial 
et  commander  l'escarmuche.  (Le  chevale- 
reux  Cte  d'Artois,  p.  91,  Barrois.) 

Je  vneil  que  l'on  me  tonde. 
Se  devant  penll  estre  trouvée, 
Si  tout  a  coup  n'es/  e.^Ievec 
Par  quelque  tour  d'abileté. 
(Uora!.  d'ung  Emper..  Ane.  Th.   fr.,  III,  111  ) 

—  Faire  gonfler  : 

Les  ognons  quant  on  les  mange  eslievent 
la  langue.  (Jard.  de  santé,  1,  109,  impr.  la 
Minerve.) 

—  Au  sens  moral,  considérer  : 
Parole  de  povre  homme  est  moult  pan  eslevee 

(B.  de  Seb.,  u,  939,  Bocca.) 

—  Réfl.,  accoucher  : 

Apres  ce  que  ladite  Guillemette  fu  cheue 
la  seconde  fois  s'en  ala,  et  trois  jours  après 
ladite  Guillemette  se  esleva  d'un  enfant,  la- 
quelle estoit  tout  nouvellement  grosse. 
(1401,  Arch.  JJ  187,  pièce  151.) 

Icelle  femme  enfouit  son  enfant  en  l'un 
des  bouts  de  la  granche  ou  elle  s'en  estoit 
eslevee  et  accouchée.  (1472,  Arch.  JJ  197, 
pièce  229.) 

—  Estevé,  part,  passé,  en  relief  : 

Cil  noirs  (escu)  qui  d'ai'pent  est  frètes 
Est  Saigremors  li  desrees, 
C'est  cil  as  armes  gironees 
D'or,  de  synoples  eslerees. 

(Durm.  le  Gai..  Si'ig,  Stengel.) 

Ses  armes  sunt  d'asor  ovrees, 
A  flors  de  lis  d'or  eslevees. 

(li.,  8557  ) 

Ung  evangellier  couvert  d'argent  sans 
estre  eslevé.  (1802,  Itw.  des  reliq.  deFécamp, 
Arch.  S.-Inf.) 

Le  mistere  de  la  passion  N.  S.  par  per- 
sonnages esleves.  {Ib.,  ISSO.) 


ESL 

2.  ESLEVER,  V.  a.,  diminuer,  amoin- 
drir : 

Chacun  poise  sur  le  péché  de  son  com- 
pagnon, et  esleve  le  sien.  (Mont.,  Ess., 
II,  2,  éd.  lo9S,  p.  216.) 

ESLEVERESSE,  S.  f.,  Celle  QUI  a  élevé, 
nourri  : 

Il  a  pris  l'eslonge  de  la  maison  son  esle- 
veresse.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  III,  33,  Buchon.) 

ESLEVEURE,  -  vure,  eleveure,  s.  f.,  élé- 
vation : 

Et  tailla  Salemons  en  ces  huis  chérubins 
et  autres  entaillures  de  moult  haute  este- 
veure.  {Bib.  hist.,  Maz.  332,  f"  110».) 

—  Renflement  : 

Saphir  vaut  contre  f'orceries  et  contre 
luces  et  esleveures.  {Li  Livres  des  pierres, 
Richel.  12786,  f»  30^) 

Et  se  c'estoit  delocacion  on  le  congnoisl 
par  ce  qu'il  y  a  eleveure  ou  parfondesse. 
(B.  DE  GoRD.,  Pratiq.,  I,  25,  éd.  1495.) 

Aucuns  ont  une  ou  plusieurs  promi- 
nences  ou  esleveures  en  rondeur  au  crâne. 
(Paré,  œuv.,  III,  4,  Malgaigne.) 

—  Relief  : 

Item  un  autre  petit  dorei  ouvred  d'y- 
mnges  pourtraites  sans  esleviires.  (1247, 
Jni\  des  joyaux  d'Edouard  P',  ap.  Ste-Pal., 
éd.  Favre.) 

Ung  mesel  abrégé  couvert  d'argent  doré, 
ung  costé  figuré  sans  esleveures  de  plu- 
sieurs ystoires  de  l'ascension  et  résurrec- 
tion. (1302,  Inv.  des  reliq.  de  Fécamp,  Arch. 
S.-Inf.) 

Bessin,  elveure,  petite  ampoule  qui  vient 
sur  la  peau. 

ESLiçoN,  -  cion,  -  chon,  esleution,  eslu- 
cion,  s.  f.,  élection,  choix,  option  : 

Patriarche  en  fist  Dius  par  grant  esteulion. 

(lU.iiMAS.  Bible,  Richel.  UU.  f  9  r°.) 
Mais  en  mal  sont  de  vesqne  querre, 
Qui  soit  preudom  et  de  lor  terre, 
Quant  uns  poètes  vins  mendis 
Oui  ot  esté  en  bos  maint  dis. 
Et  moult  estoit  religieus, 
A  eslicon  le  mîst  de  deux. 
{Eleocle  et  Polin.,  Richel.  375,  V  51».) 

Il  les  metoit  a  eslichon 

De  trois  choses  qu'il  presissent 

Laquele  qui  il  mies  vausissent. 

(Mir.  de  St  Eloi.  p.  27,  Peigné.) 

Pour  ce  volt  Dieus  et  si  ot  droit 
De  prendre  ce  que  miens  vodroit. 
Bien  ou  mal.  a  %'eslucion. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  i"  154''.) 
Et  se  fera  Veslicion  du  nombre  des  corra- 
tiers  tout  ainsi...  (9  mars  134o.  Cft.  du  Cte 
d'Aux.,  ap.  Lebeuf,  Hist.  d'Aux.,  nouv.  éd.) 

—  A  eslicon,  à  pouvoir  choisir,  en  grand 
nombre  : 

Lors  i  ot  si  très  grant  tccçon 
Que  li  Kormant  a  esliçon 
Le  conte  Herluin  tuèrent. 

(MoLiSK.,  Chron.,  14645,  lieiff.) 

La  revinrent  cil  d'Avignon, 
Tout  li  plus  sage,  a  eslifon. 

(Id.,  ib.,  «obto.) 
Et  bons  mautias  et  peliçons 
Ki  furent  fait  a  esliçons. 
(G.  i-F,    LoNr,,  In    Vrine.  2.Ï9.  var.,  Monlaiglon  et 
llaynaud,  l'abl..  Il,  l.) 


ESL 


iSl 


Jles  y  envoioit  tous  les  jours  li  rois  de 
France  gens  tous  a  esliçon  des  milleurs 
de  son  royaume.  (Froiss.,  Chron.,  VIII, 
204,  Kerv.) 

ESLIDE,  voir  ESLOIDE. 

ESLiDER,  ellinder,  v.  n.,  glisser  : 

La  langue  est  en  len  humoidous. 
En  leu  moillié  et  en  lindous, 
Por  ce  fait  home  escolorgier 
Que  eie  ellinde  de  ioigier. 
(Rom.  des  trois  Ennem.,  Ars.  5201,  p.  28"''.) 

Lequel  exposant  ne  fu  point  atlaint  du 
fer,  mais  tant  seulement  du  manche  par 
la  teste  en  eslidant.  (1.385,  Arch.  JJ  127, 
pièce  26.) 

Norm.,  ôlinder,  glisser  sur  le  feu. 

ESLIECIER,  voir  ESLEECIER. 

ESLiER,  v.  a.,  égayer,  réjouir,  charmer  : 

C'est,    ce   croy,  (le  chant   des   oiseaux)  trop  pins 
[donlce  armonie 
Que  d'instrumens,  desquelz  le  son  esHe 
Les  cners  des  gens. 

(Roi  René,  Œhv.,  II,  107,  Quatrebarbes.) 

ESLIESCEMENT,  VOil  ESLEECEMENT. 

1.  ESLiEu,  S.  m.,  lieu  : 

Pour  nous  laver  et  reblanchir 
Vont  estre  (N.-S.)  tenté  senz  guenchir 
Ou  désert,  es  eslieux  destroiz. 
(J.  Lefebvre,  Rrsp.  de  la  mort.  Richel.  994, 
f'n".) 

2.  ESLIEU,   voir  ESLEU. 
ESLIEVEMENT,  VOir  ESLEVEMENT. 

1.  ESLiGEMENT,  cUgement,  -  ant,  s.  m., 
allégement,  soulagement  : 

Dame,  en  cui  tons  biens  ondoie, 
Vo  granz  beautez  me  guerroie 

Si  griefment 
Si  je  n'ai  esligement 
Por  vos  morrai,  dame. 
(Perrin  d'Ancecort,    Chans.,  Poët.   fr.   av.  1.100, 
t.  1,  p.  440,  Ars.) 

Et  ce  te  serait  acuns  eligement  al'aimme. 
(Hist.  de  Joseph,  Richel.  2455,  f"  331  v«.) 

Li  esligemans  de  péchiez.  (  Vies  des  Saints, 
ms.  Epinal,  f»  57".) 

2.  ESLiGEAiENT,  S.  m.,  payement  : 

Le  mynu  pour  servir  a  Vesligement  du 
rachapt."  (1480,  Com.pt.  de  tut.,  f"  48%  Barb. 
de  Lescoet,  Arch.  Finist.) 

3.  ESLIGEMENT,  elig.,  S.  m.,  choix: 

La  ou  ferme  foy  doit  faire  le  fondement, 
espérance  doit  faire  le  eligement,  et  charité 
doittoutacomplirconsummeemeut.  (J.Gou- 
I.AIN,  Ballon.,  Richel.  437,  f»  29'".) 

4.  ESLIGEMENT,  S.  m.,  plan,  étage  : 

En  aucun  liu  onques  tel  tor  ne  vi  com  est 
celé  de  Loon.  Ves  ent  ci  le  premier  csii'gc- 
ment.  (Album  de  Vill.  de  Honnec.,  p.  93, 
Lnssus.) 

1.  ESLiGiER,  -  jier,  elligier,  eslegier, 
alegier,  -  ger,  verbe. 

—  Act.,  acheter,  payer,  acquérir  en  toute 
propriété  : 

Ne  n'i  perdrat  ne  runcin  ne  snmier 
Qne  as  especs  ne  seit  ainz  eslegiel  ! 

(Roi.,  758,  Millier  ) 

61 


ESL 


Alons  aval,  si  soil  (la  neO  tost  achetée, 
Tôt  a  fin  or  esligie  et  loee. 

(Les  Loh.,  ms.  Mootp..  t"  183*.) 

Le  cecle  de  son  elme  ne  peust  esligier 
Li  rois  de  Maceline  por  or  ne  por  denier. 
(Rom.  d-Alu-..   Vat.  Chr.  13Gi,  f  8».) 

N'avoil  de  toutes  armes,  car  nés  pot  esliger. 
(Ib.,  !"  19'',  Michelant.) 

Ne  sambloit  pas  garde  a  povre  home, 

Car  Romulus  qui  fonda  Rome 

Ne  les  poist  pas  esligier 

San  terre  vandre  et  anjaigier. 

(Bf.n.,   Troie.  Ars.  3314,  f  81''.) 

Kar  dreitemeot  ert  estii/ê. 

(Id.,  D.  de  Norm.,  I,  H62,  Michel.) 

Envoies  li  Broieforl  le  corsier, 
A  Dn  argent  le  fera  elligier. 

(Uaimbekt,  Ogier,  10596,  Barrois.) 

La  roine  Seniiramis, 
Quant  ele  enl  unques  pins  areir 
E  plus  poisçance  et  plus  savoir, 
Ne  l'eraperere  Octevian 
Ji'eslignseenl  le  destre  pan. 
(Marie  de  France,  Lai  de  Lanval,  Si,  Roq.l 

Dont  il  i  avoit  si  grant  plenté  (de  pierres 
précieuses)  que  Nasciens  dist  a  soi  meis- 
mes  que  li  plus  riches  bons  dou  monde 
n'en  poist  mie  lu  moitié  esligier  ne  acheter. 
(S.  Graal,  ms.  Tours  9IS,  l"  80''.) 

Que  ja  si  rice  don  ne  saras  demander 
Pour  que  je  le  puisse  eslegier  ne  trover. 
(Gar.   de  Mongl.,  Richel.  21403,  i"  i^.) 

En  chascune  ot  de  pieres  assez  plus  d'un  rallier. 
Nés  csligast  Cesaires  ne  ses  frère  Angobier. 
(Chans.  d'Anlioche,  V,    719,   P.  Paris.)  Var.,    es- 
legasl,  esîijast. 

Et  cil  respondenl  :  "  Fel  garçon  losengier 

Ja  n'enmenres  ne  armes  ne  destrier.  » 

—  "  Glous,  ce  dist  Bueves,  ains  le  comperres  chier. 

Par  cel  aposlle  que  requièrent  paumier 

Jamais  del  noslre  n'enporleres  denier 

S'au  sanc  del  cors  nel  poes  esligier. 

(Beiives  d'Hanslone,   Kichel.    12548.  1"  103''.) 

Mon  joiel  qui  tant  par  est  chiers 
Qu'il  n'est  hui  ne  rois  ne  prinches 
Qa'esliger  .1.  tel  en  peust 
Pour  grant  richece  qu'il  enst. 

(Du  Cheval  de  fust,  Romv.,  p.  115.) 

Mais  avant  donner  te  vorrai 
.1.  joiel  que  t'ai  aporlé 
Qui  est  de  si  grant  richeté 
C'on  ne  le  porroit  esligier. 

(Ib.,  p.  106. J 

Ne  set  ou  pnist  ostel  avoir  ; 
Il  n'a  argent  ne  autre  avoir 
Dont  il  le  poist  esligier. 
Et  bien  est  tens  de  herbergicr. 

(Dolop.,  4960,  Bibl.  elz.) 

Il  n'eu  avoit  ne  argent  ne  or  mier 
Dont  il  peust  nule  rien  esligier 
Ne  acheter  s'il  en  eust  nieslier. 
(Auberis  li  Borgiguoiis,  Romv.,  p.  207.) 

S'orent  les  armes  des  Persans 
Cou  a'esligast  raie  a  besans. 

(MOL'SK.,   Chron.,  8582,  Ueiff.) 

N'enporleres  du  njien  qui  vaille  uao  estriviere. 

Que  del  sanc  de  ton  cors  ne  sou  bien  esligiee. 

(Gui  de  Bourg.,  2584,  A.  P.) 

Si  vos  qait  atorner,  ains  le  soleil  couchant, 
Qa'on  porroit  vostre  cors  esliger  d'un  besant. 
(Ib.,  2661.) 

Le  lorain  ne  la  selle  a'eslijal  malostrus. 
Herb.  Leduc,  Foulij.  de  Cani.,   p.  68,  Trabé.) 


ESI 


Encontre  alerent  bien  .\.  mile 

Borjois,  donttuit  li  mains  puissans 

Pnnst  bien  .x.  mile  besans 

Eslegier  sans  sa  terre  vendre. 
(IkoN  DE    îIep.y,    Toruoiement    de  l' Anle christ , 
p.  12,  Tarbé.) 

Quanques  vous  porrez  esligier. 

Volons  que  donez  vostre  Ois 

Et  que  il  soit  de  tout  saisis. 
(Bernard,  la  Houce  pa-tie,  154,  Montaiglon,  Fabl., 
I,  87.) 

Il  set  bien  sans  cuidier 

Que  la  pierte  d'une  eure 

Ne  puet  il  eslegier. 
(Dou  vrai  Chimevt  rf'am.,  Richel.  1553,  P  515  v°.) 

On  ne  puet  la  moie  (amour)  esligier, 

Ne  conquerre  si  de  legier. 
(J.  DE  Co.NDÉ,  Poés.,  I,    318,  475,  Scheler.) 

Li  homs  n'a  pas  science  en  lui  fondée 

Qui  de  dame  cnide  otroi  eslegier 

Sitos  qu'il  voit  en  li  ju  ne  risée. 

(Froiss.,  Poès.,  II,  359,  51,  Scheler.) 
Lancelot  entre  dedens  ies  prônes  par 
ung  petit  huysset,  et  regarde  les  proues 
qui  tant  sont  riches  et  belles  qu'il  ne 
cuide  pas  qu'ung  roy  les  peust  esligier. 
(Lancelot  du  Lac,  V  p.,  ch.  94,  éd.  1488.) 

—  Regarder  comme  ayant  beaucoup  de 
valeur,  apprécier  à  sa  juste  valeur  : 

Son  escu  est  a  or.  a  on  vermeil  lion. 
Et  son  cheval  ferrant  qui  vaut  tous  les  gascon. 
Ne  ««roi/  eligié  pour  un  moi  de  mangoa. 
(Hom.  d'Alex.,  ap.  Duc,  III,  29»,  éd.  Didot.) 
As  ador  le  connurent,  qi  molt  estoient  chier. 
Ne  fussent  alegié  por  .c.  livres  d'or  mier. 

(J.  BoD.,  Sax.,  ccvi,  Michel.) 

II  est  de  moult  lasche  corage. 
Mes  moult  est  biaiis  et  acesmanz. 
—  De  ce  fet  il  molt  que  vaillanz. 
Dame,  quant  il  son  cors  lient  chier 
Et  il  le  puet  bien  esligier. 

(Lai  du  Conseil,  p.  88.  Michel.) 

J'avoie  le  coer  lié  et  gent. 
Et  mon.esperit  si  legier 
Que  ne  le  poroie  eslegier. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  95,  294,  Scheler.) 

—  Neutr.,  se  justifier  : 

Te  vael  requerre 
Que  me  soeffres  a  esligier 
Et  en  ta  corl  moi  deraisoier 
Conques  a  lie  n'oi  druerie 
Ne  ele  o  moi  jor  de  ma  vie. 

(Tristan,  I,  2819,  Michel.) 

Tristran  s'offri  a  esligier 
Et  la  roine  a  deraisnier. 
Devant  le  roi,  de  loiauté. 

(Ib.,  I,  3384.; 

—  Act.,  esligier  une  terre,  l'affranchir 
de  toute  redevance  et  de  toute  sujétion  : 

Que  il  puisse  esligier  et  mettre  en  nostre 
main  et  rapporter  pour  ladite  main  au 
baillit  de  Lille  certaine  partie  delà  dicte 
terre  de  Roubois  jusques  a  la  value  de 
soissante  livres  par.  et  dessoubz  de  perpé- 
tuel rente.  Par  tel  que  se  ledit  Gillebert, 
si  hoir  ou  successeur  faillent  un  an  au 
terme  qui  sera  assigné  de  ladicte  rente 
paier  a  la  personne  qui  vendue  sera,  lidiz 
baillis  deliverroitel  seroit  tenuzdc  bailler  et 
délivrer  a  plain  ladicte  terre  qui  seroit  es- 
ligiee, mise  en  nostre  main  et  rapportée 
audit  baillif,  a  ladicte  personne  a  cui  lidiz 
Gillebers  auroit  vendue  ladicte  soume  de 
deniers  de  rente  par  an,  a  tenir  de  nous 
et  de  nez  successeurs  en  Be  lige  a  si  grant 
service  comme  ledit  Gillebert  nous  est 
tenuz  pour  le  lié  dont  ladicte  terre  seroites- 


ESL 

ligiee  a  faire  de  ladite  personne  cui  dé- 
livre seroit  de  !i,  de  ses  hoirs  ou  succes- 
seurs a  tousjours  mes.  (1324,  Arch.  JJ  62, 
fSl  V».) 

—  N'i  a  qii'esligier,  telle  chose  ne  peut 
s'acheter,  elle  est  Inappréciable,  incom- 
parable : 

Et  vit  le  cors  si  grant,  si  gros  et  si  plenier. 
Si  bien  fet  et  si  droit  que  n'i  a  gu'esligier. 

(ùoon  de  Maience,  9253,  A.  P.) 

—  Fig.,  dégager  : 

Tant  esligerag  les  passages 
Tuit  y  qneudront  sanz  nul  delay 
Boutons  et  roses. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f  137'.) 

2.  ESLiGiEu,  cligier,  esleghkr,  v.  a., 
construire  : 

Un  machon  ouvre  a  esiîj/er  une  keminee 
de  briques  et  de  blanques  pierres  en  une 
maisiere  vieze  ou  il  avoit  paravant  heu 
trois  queminees.  (1411,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Glosa,  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Hourder  pour  esleyhier  Telle  du  biecque- 
riel.  (1425,  ib.) 

En  ce  lieu  sont  esligez  deux  pilliers  es- 
rayers.  (1491),  Arch.  K  272.) 

Fait  construire  partie  de  ladicte  église, 
et  y  4igé  la  place  d'une  vitre  a  si.'i  passées. 
(Titre  du  25  oct.  1545,  appart.  à  M.  Vatar, 
bibliothécaire  de  Rennes.) 

3.  ESLIGIER,  voir  Eslegier. 
ESLiGNiER,  esling.,   v.  n.,  considérer, 

examiner  : 

Ne  pourqnant,  au  bien  eslingnier. 
Je  ne  sauroie  distinguer 
Lesquieus  prelas,  au  dire  voir. 
Font  au  jour  d'ui  miens  leur  devoir. 

(Fauvel.  Richel.  146,  f"  5'.) 
Au  bien  esUgnier. 

(Ib.,  Richel.  2140,  v.  621.) 

ESLINDER,  voir   ESLIDER. 
ESLINDER,  voir  ESLINGDER. 

ESLiNGOERE,  S.  f.,  attache,  courroie, 
lien,  longe  : 

Et  sera  garnie  (la  selle  du  cheval)  de 
borrelez  couverz  de  mailles  de  haubert  et 
de  cendal,  et  eslingoeres  de  cuer  et  de 
mailles  de  haubert.  {Lett.  de  1309,  ap. 
Lob.,  II,  1639.) 

H. -Norm.,  élingoire,  fronde. 

ESLINGOUR,  eslingur,  eslinguour,  s.  m., 
frondeur,  celui  qui  se  sert  de  la  fronde  : 

Li  eslingur  avirunerent  la  maistre  cited 
e  grant  partie  en  destruistrent.  {Ruts,  p. 
3.54,  Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  circumdata  est 
civitas  a  fundihulariis. 

Le  chastel  voldrad  aveir  par  Flamens  earchieis, 
Par  bones  perieres,  par  ses  enginz  mull  fiers 
E  par  ses  eslingurs,  par  ses  arbelastiers. 
(JoRD.  Faktosme,  Chron.,  1189,  ap.  Michel, 

D.  de  Norm.,  t.  III.) 

Fundibularius,  eslinguour.  (Gl.  l.-g.,  Ri- 
chel. 1.  7692.) 

1.  ESLiNGUE,  elingue,  eslainde,  s.  f., 
fronde  : 

Car  tost  après  conquièrent  Watres 
Par  traire  et  par  lancier  d'eslingues. 
(GuiART,  Roy.  lign.,  13U44,  W.  et  D.) 


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Funda,    eslinque.    {Gl.    l.-g.,   Richel.    1. 

7692.) 

Lors  prindrent  leurs  armes  et  leurs  def- 
fensions,  les  ungs  pierres,  les  aullres  es- 
lingues.  (CouRCV,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689^ 
f  246=.) 

Celui    qui  par  une  eslingiie  cuide  jetter 
une  pouce  lepiere  et  molle   et  il  jette  une 
pierre.  (Oresme,  Eth  ,  Richel.  204,  foSSe».) 
Je  voaldroyes  que  eusses  nue  fonde 
Oa  nne  dhujitc  en  toa  poing 
Pour  jetter  pierres  de  loing. 

{Therencc  en  franc..,  f°  12"'^,  Verard.) 
Auquel  donna  avec  une  eslingiie  un  coup 
de  [lierre  entre  deux  yeux.  {Nouv.  Fabrique 
ilesexcell.  traits  de  vérité,  p.  103,  Bibl.  elz.) 

—  Machine  servant  à.  élever  des  far- 
deaux : 

Si  tost  comme  le  tonnel  est  esté  de 
Veslingue  et  demoure  en  la  charrete.  (1322, 
Arch.  JJ  61,  1"  194  r°.) 

J'ay  vu  en  l'église  de  Coustance  une 
pièce  de  bois  industrieusement  assemblée, 
ce  que  l'on  dit  avoir  servi  en  bâtissant 
l'église,  laquelle  pièce  ou  instrument  ils 
appellentencores  eslainde, qui  semble  avoir 
servi  a  porter  des  pierres,  de  bas  en  haut, 
d'autant  que  la  queue  de  cet  instrument 
est  plus  large  que  le  bout,  ou  l'on  .nltachoit 
le  couillarl,  vuidaut  les  pierres  qui  se 
dévoient  jetter  dans  les  forteresses  assié- 
gées. (Fauchet,  des  Orig.,  p.  118,  éd.  1611.) 

Norm.,  elingtie,  fronde.  Pic,  elingue, 
fronde,  et  bout  de  bois  servant  de  vergue 
dans  un  bateau. 

2.  ESLiNGUE,  adj.,  qualiûe  un  bonnet 
simple  à  oreilles  : 

Un  bonnet  sengle  a  aureilles  que  l'on  ap- 
pelle vulgairement  un  bonnet  eslingue. 
(Inform.  c.  B.  Coquin,  Arch.  S.-lnf.,  G 
1759.) 

ESLiNGUER,  BsUnder,  verbe. 

—  A  et.,  lancer  des  pierres  avec  la  fronde 
ou  eslingue  : 

Parqooi  aus  chailloz  eslinâer 
Qu'il  font  souvent  entr'eus  cheoir, 
Et  a  leur  quarriaus  asseoir 
Sus  visages  nnz  et  sus  cos, 
Sevent  trop  mies  viser  leur  cos, 

(GuuRT,  Roy.  lign.,  ISISi,  W.  et  D.) 

—  Neutr.j  fig.,  parler  : 

Et  que  plus  avant  en  eslingue, 
Vous  qui  volenliers  flustes 
Meraore  ayes  de  la  siriagoe... 
(LEb'RANC,  Champ,  des  Dam.,   Ars.  3121,  f  120''.) 

Noriji.,  élinguer,  lancer  des  pierres  ;  il 
signifie  de  plus  ,  repousser  bien  loin  , 
comme  avec  une  fronde  ;  et  aussi  répandre 
des  bruits  mensongers,  en  donner  à  garder. 
Fie,  élinguer,  lancer,  repousser  bien  loin. 

ESLINGL'R,  voir  ESLINGOUR. 

KSLis.^BLE,  el.,  adj.,  qui  mérite  d'être 
choisi,  préféré  : 

La  meilleur  chose  et  la  plus  eslisable  qui 
soit  en  nous  c'est  la  conservacion  de  uostre 
estre.  (Probl.  d'Ârist.,  Richel.  210,  ("57  r».) 

Dont  nous  poous  dire  ke  trois  manières 
sunt  de  choses  delitables  et  elisables  ;  les 
unes  sunt  elisables  par  nature,  si  ke  celés 
asquelles  les  gens  sunt  par  nature  eucli- 
net.  [Li  Ars  d'Amour,  II,  41,  Petit.) 


Cestuy  air  est  eslisable  et  bon  a  choisir, 
(P.  DES  Crescens,  Prouffitz  champ.,  P  1  v. 
éd.  1516.) 

ESLisEMENT,  elUsscment,  s.  m.,  choix  : 

Bien  sont  .m.  ra.  par  devant  en  .i.  renc. 
Tous  des  mineurs,  et  par  ellissemenl. 
(Les  Loh.,  liichel.  4988,  P  188  •)".) 

For  laquele  chose  entremetez  vos  plus 
fere  vos  par  bones  huevres  apelement  cer- 
tain, et  vostre  eslisement,  en  tel  manière 
vos  sera  amenistré  habondement  la  pardn- 
rable  entrée  del  règne  nostre  Seignor. 
{Bible,  Richel.  899,  P  372''.) 

Selonc  Veslisement,  non  mie  des  œvres, 
mes  de  la  volenté.  {Ib.,  Maz.  684,  f»  307"».) 

Les  remananz  sont  fait  sauf  selonc  Vesli- 
sement de  la  grâce  Dieu.  (Guiart,  Bible, 
S.  Pol  ad  Rom.,  ms.  Ste-Genev.) 

En  l'eslisement  du  germinant.  {Hagiiis  le 
Juif,  Richel.  24276,  f°  108  r».) 

ESLisEOR,  -  eeur,  -  eur,  -  our,  eslisseur, 
eliseur,  elisour,  ell.,  allixour,  s.  m.,  celui, 
qui  choisit,  qui  élit,  électeur  : 

Que  deus  furent  esleuz,  et  que  cinq  esli- 
seor  dévoient  eslire.  (Liv.  de  josiice,  i,  6, 
i  28,  p.  38,  Rapetti.) 

Cil  ballis  qui  loa  celé  élection  fut  que- 
nesseor  ou  elliseor.  {Ib.,  |  33,  p.  42.) 

La  seconde  partie  d'eslection  est  comment 
les  .VII.  esliseeurs  eslisent  pastor.  {Evast  el 
Blaq.,  Richel.  24402,  f»  20  v°.) 

Les  choinc  esliseurs.  (1303,  Ord.  des  ton- 
deurs, Arch.  S.-Omer,  lxxviii,  1.) 

I.î  dus  commença  a  soosrire 
Qui  fa  esUsenr  de  l'empire. 

(Machaut,  Prise  d'.ilcr.,  949,  Mas  Latrie.) 

Le  duc  de  Xassoigne,  esliseur  de  l'em- 
pire. (Chron.  de  S.-Den.,  Richel.  2813, 
f  471''.) 

Tuit  li  princes  esliseurs  de  l'empire. 
(1334,  Hist.  de  Metz,  IV,  149.) 

Les  eslisseurs  de  l'empire  .  (Froiss.  , 
Cliron.,  I,  424,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Et  environ  deux  degrez  plus  bas  de  l'em- 
pereur seoient  li  esliseur.  (1d.,  ib.,  I,  426, 
Luce,  ms.  Valenciennes.) 

Et  que  les  chyvalers  et  esquiers  et  autres 
qui  serront  eslisours  de  ceux  chivalers  des 
countes  soieni  auxi  receantes  deinsmesmes 
les  countes.  {Stat.  de  Henri  V,  an  i,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Vint  ledit  Charles  empereur...  et  ses  eli- 
sours.  (Ann.  du,  Doyen  de  S.  Tieb.  de  Mets., 
Pr.  de  l'H.  de  Lorr.,  Il,  CLXXill  ) 

Et  ses  allixaurs  avec  lui  et  maints  autres 
seignours.  (Ib.) 

Les  sept  eliseurs.  (Ib.) 

Messieurs  les  esliseurs  de  l'Empire.  (24 
fév.  1444,  Instr.  de  Cli.  VII  d  ses  ambass., 
Bibl.  Instit.,  Coll.  Godefroy,  porlef.  96.) 

Le  roy  délibéra  d'envoyer  vers  les  eli- 
seurs de  l'empire,  pour  sçavoir  leur  inten- 
tion, (.luv.  des  Urs.,  Hist.  de  Charles  VI, 
an  1400,  Michaud.) 

Sollicita  les  eslisetirs  et  les  rois  chres- 
tiens.  (G.  Chastellain,  les  hauts  Faits  du 
due  de  Bourgogne,  vu,  218,  Kervyn.) 

Le  roy  des  Romains,  et  les  eliseurs  et 
autres  priuces  de  l'empire.  (J.  Aubrio.n:, 
Journ.,  an  1493,  Larchey.) 

Cestuy  Albert...  voyant  que  le  pape  Agapit 
estoit  mort,  contraingnit  par  serment  les 
esliseurs  du  souverain  evesque  de  Remue, 
en  tant  qu'ilz  jurèrent  qu'ilz  esliroient  eu. 


lieu  du  pape  mort  le  filz  dudit  Albert. 
(BoccACE,  Nobl.  malh.,  IX,  7,  f  224  v»,  éd. 
1513.) 

—  Fém.,  esliseresse  : 

Ele  est  ensegneresse  de  la  descepline  de 
Deu  et  esliseresse  de  ses  œvres.  (Bible,  Ri- 
chel. 901,  f»  15^.) 

1.  ESLisEiî,  eliser,  -  zer,  v.  a.,  choisir: 
De  eliser  la  charrue.  (Enseign.   agricol. 

d'unpèred  son  fils,  Richel.  400.) 

Il  n'y  a  maintenant  si  povre 
Homme  d'église  ne  cnré 
Oui  n'ait  apprins.  si  le  desconvre. 
Le  beau  mot  et  bien  rlizé 
One  Dieu  a  dit  et  devisé. 
Quant  il  eut  créé  ciel  et  terre. 
(15 10,  le  GoHV.  des  trois  Estais,  Poés.  fr.  des 
xv"  et  xvi'  s.,  XII,  6G.) 

2.  ESLisER,  v.  a.,  acheter,  payer  : 

En  Irestotes  une  (image)  en  i  ot 
Qui  plus  que  les  autres  li  plot  : 
Si  se  haste  de  Vesliser. 
Oliracle  de  Sardenai,  77.  G.  Raynaud,  Remania, 
XI,  p.  532.) 

Cf.  ESLIGIER   1. 

3.  ESLISER,    VOirESLAISIER. 

ESLISERESSE,  eUscrcsse,  S.  f.,  ouvrière 
qui  tendait  l'étoffe  : 

Lire  ici  pour  premier  exemple  un  pas- 
sage du  Eeg.  des  bans  de  S.-Omer,  enregis- 
tré à  tort  sous  la  forme  Eliseresse,  t.  III, 
p.  22'=. 

Esli[se]resses,  pigneresses,  garderesses, 
fiUeresse's.  (1410,  Stat.  de  la  drap,  de 
Chauny,  Arch.  mun.  Chauny.) 

ESLisiBLE,  adj.,  qui  doit  être  choisi, 
élu  : 

Trois  manières  de  choses  sont  esUsibles 
et  que  l'en  peut  appeler  ou  désirer. 
(Oresme,  Eth.,  Richel.  204,  f  371''.) 

Plus  eslisible  chose  est  que  la  cité  soit 
moins  une  que  elle  fut  plus  une.  (Id.,''Po/î- 
tiq.,  f'  32'î,  éd.  1489.) 

Et  doivent  les  roys  estre  esUsibles  delelz 
nens  selon  vertu  plus  que  selon  aage.  (Id., 
î6.,  f'62''.) 

Toutefoiz  enrichir  aulcunefoiz  lui  est 
plus  eslisible.  (Crist.  de  Piz.,  Charles  V. 
3»  p  ,  ch.  67,  Jlichaud.) 

ESLISSEUR,   voir  ESLISEOR. 

ESLiT,  ellit,  adj.,  de  choix  excellent, 
distingué,  parfait  :1 

Molt  fu  apers  et  chevaliers  ellis. 

{Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f  30''.) 

Ne  sont  que  .xxx.,  mais  tuit  furent  ellit. 

U*.,f°  108=.) 

Le  meillor  hnme  e  le  plus  sage 

E  le  plus  eslil  chevalier 

Qui  une  i  ceinsist  branc  d'acer. 

(Ben.,  d.  de  ISorm.,  II,  91C.  Michel.) 

Car  i  venes,  Ogier,  dit  Guielins, 
Prens  est  e  sages  e  chevaliers  ellis. 

(Uauib.,  Of/ier,  1111,  Barrois.) 

Des  joies  fu  la  plus  eslilr 
Et  la  plus  delitable  celé 
Que  li  contes  nos  lest  et  celé. 
(CHREsriES,  la  Ckarrelte,  \nLChr.  1725,  FÎT.') 


484 


ESL 


ESL 


KSI. 


E  on  anel,  n  ot  un  saflir  malt  eslil. 
Garnier.   Vil-  de  S.  Thom.,  lUchel.  13513, 
f»  93  t".) 

El  armes  bones  et  cslitcs. 

(Dohp..  7691,  Bibl.  eh.) 

Et  des  choses  que  je  t'ei  dites, 
(ju'eies  sont  boenaes  et  esliles. 

(Rom.  du  S.  Graat,  3303,  Michel.) 

Vous  estes  loiaus,  dame  ellile. 

(Roia.  du  comle  de  PoiL,  839,  Michel.) 

Bians  bachelers  frans  et  esliz. 

(Rose,  13674,  Méon.) 

Dont  me  vinrent  avant  ces  paroles  esHIes. 
(Gilles   li    Moisis,  U  Maintins  des  ordenes  men- 

dians,  I,  258,  Kervyn.) 
Et  trois  lilles  estiles,  sages,  belles  et  bonnes. 
(Preamb.  sur  l'isl.  de  Traies,  ms.  Breslau,  v.  Ifi.) 
Sajvans,  Dq  Faur,  d'une  genlile  audace, 
Des  vieux  Greois  la  mieux  eslile  trace. 

(Baif,  Egl.,  v,  éd.  1373.) 

—  Était  aussi  im  titre  ils  dignité  : 
E  Veslit  de  iNincole,  cnm  est  il  es  pais  ? 
Set  il  puint  gaerreier  cunlre  ses  enemis? 
(JoRD.  Faktosme,  Chron..  1531,  ap.  Michel, 

0.  de  Norm.,   t.  III.) 

Guiz.par  la  grâce  de  Deu,  esUz  de  Langre. 
(1230,  Lib.  feod.  episc.  linj.,  ms.  Langres, 
E  405,  1"  108  r».) 


ESLITE, 


e,  s.  f.,  choix  : 


Car  vostie  araor 

Aveis  mis  tout 

Don  tout  en  vostie  eslite. 

(Clians.,  ms.  Berne  389,  S"  2  v°.) 
Un  mois  vous  doing  l'ostel  trestout  a  voslre  eslile. 
(Berte,  131",  Scheler.) 
Ens  ce  que  ladite  Kateriue  demaadoit  a 
avoir  douaerre  ou  tiers  de  la  viconté  de 
Rohan  et  de  toutes  les  autres  au  viconté 
de  Porheit  et  de  aillours,  ou  ciuc  cens  li- 
vrées de  rente,  a  l'eslele  de  ladite  Katerine. 
(1303,  Accord,  Morice,  Pr.  de  l'H.  deBret., 
I,  1181.) 

Robert  de  B  disoit  que  ledit  M.  Pierre 
avoit  failli  en  sa  cboaisie  et  eslite  de  y 
mettre  et  avoir  espérons  ou  touches  pour 
mener  et  conduire  le  cheval.  (1386,  Procez 
etdnel  de  Beauman.,  ap.  Lobin.,  II,  670.) 

—  A  eslite,  loc,  à  choix,  à  discrétion  : 

l.i  cop  de  voslie  espee  perent  tout  a  eslilr, 
Par  Irestonle  la  liere  que  vous  aves  aflite. 

(Roiim.  d'Alir.,  1"  78'',  Micbelant.) 
Soit  pris  le  lait  aeslite,  et  soit  bouly  une 
onde.  {Ménagier,  II,  5,  Biblioph.  fr.) 

—  A  V  eslite,  en  bon  état  : 

Chil  bateaulx  estoient  tout  a  ieslile  et 
bien  porveus  d'artillerie.  (Froiss.,  Chron., 
IV,  328,  Luce.) 

—  Mettre  a  eslite  de,  donner  le  choix 
de: 

Cil  li  dist  :  Biaus  amis,  soies  ci  remauant, 
Car  moult  sont  vo  cheval  lassé  et  recréant. 
Et  demain,  quant  li  aube  sera  aparisanl. 
Vous  melrai  a  eslile  de  maint  cheval  courant. 
(Chans.  d'Anlioche,  V,  671,  P.   Paris.) 

ESLiTEMENT,  adv.,  excellemment,  par 
faitement,  extraordinairement,  par  chois  : 
Out  en  sa  cunestablie  dons  cenz  milie  e 
quatre    vinz     de    eslilement  bone   cheva- 
lerie. {Bois,  p.  334,  Ler.  de  Lincy.) 
Si  l'esgarde  enlentiveraent  (son  ami), 
Connust  le  bien  eslitemeiil. 
(De  .11.  lions  Amis  loiaus,  Kichel.  19152,  C   3  r".) 


Le  royne  vous  a  commis  eslilement 
Pour  conduire  cez  hommez    en   camp  hardiemeat. 
(H.  Capel.  1235.  A.  P.) 

ESLiTURE,  eslicture,  s.  f.,  choix,  élite  : 
Pruz  fud,  e   a  esUtiire  bon.  {Bois,  p.  29, 
Ler.  de  Lincy.) 

Prist  pur  ço  od  lui  treis  milie  cumba- 
teurs  del  eslUure  de  tut  Israël.  {Ib.,  p.  93.) 

Vingt  mil  armes  lot  i'esliture, 
Tos  chevaliers  bons  par  nature. 
(Eteocle  et  Polin.,  Richel.  375,  f  02'.) 

Galans  la  fist  (l'épée),  qui  tonte  i  mist  sa  cure, 
Fors  Durcndal  qui  fo  li  esliliire. 
De  toales  antres  fu  eslite  la  pure. 

(fi.  de  Cambrai.  Richel.   2193,  f    6  r'.) 

Pour  chon  fn  il  mandes  et  pris  par  esliture, 
A  si  noble  besoing  seur  toute  créature. 
(AoAM  DE  LE  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  299,  Coasse- 
maker,  p.  291.) 

Li  homs  a  .m.  menieres  de  franchises  : 
li  une  de  esliture,  l'autre  de  grâce,  l'autre 
de  gloire.  (Laurent,  Somvie,  Hist.  litt., 
XIX,  404.) 

De  trestous  ceals  que  je  formay  et  fis 
Estoit  la  fleur  el  la  droicte  eslicture. 

(E.  Desch.,  Poés.,  II,  29,  A.  T.) 

ESLiz,  voir  Aus. 

ESLOcHEMiiNT,  S.  m.,  actioH  de  dislo- 
quer, de  rendre  boiteux  : 

Convulsions  ou  eslochemens  des  tendons. 
(Dampmart.,  Merv.  du  monde,  f°  31  v»,  éd. 

1385.) 

Et  puis  les  voyla  stropiats,  esborgnez, 
et  eslourdis  de  coups  :  et  notre  justice 
qui  n'en  fait  compte  comme  si  ces  esboi- 
temens  et  eslochemens  n'estoient  pas  des 
membres  de  nostre  chose  publique.  (Mont., 
Ess.,\.  Il,  c.  31,  éd.  1588.) 

ESLOCHEUR,  elocheur,  s.  m.,  boiteux  : 
Boisteux,  elocheur.   {Trium  ling.  Dict., 
1604.) 

ESLOCHiER,  -  nychier  -  ouehier,  -  ous- 
sler,  clocher,  eloucher,  eslocier,  eslossier,  et- 
loussier,esloissier,  eslosker,  verbe. 

—  Act.,  disloquer,  ébranler  : 

Si  le  flerl  en  la  cuisse  que  il  li  esloissa. 

(Herman,  Bible,  Uichel.  24387,  f  36^) 

Si  fist  il  de  sa  cuisse,  car  il  li  esloissa. 

(iD.,  ib.,  Richel.  1414,  P  12  r".) 
Ne  sevent  tant  ne  ferir  ne  maillier 
Que  il  en  puissent  le  mener  eslosker. 

(Raiub.,  Oijier,  8133,  Barrois.) 

Si  l'abat  si  sor  ute  roche 
Que  sa  chanole  li  esloche. 

(Percerai,  ms.  Montp.  II  249,  f  28''.) 

S'entrevindrent  de  tel  randon 
Que  lor  escnz  tout  a  bandon 
Fendent  si  que  les  os  esloissent. 

(ib.,  {'  ^o^) 

Non  porquant  li  cos  li  coula  sour  le  bras 
diestre,  si  ke  poi  s'en  failli  ke  il  ne  li 
esloca  et  ke  il  iiel  trebuca  jus  dou  cheval. 
(H.  DE  Val.,  631,  Wailly.)  Var.,  eslocha, 
eslossa. 

Li  chevaus  chiet  de  telle  angoisse 
Que  l'une  espaule  i  eslousse. 
(Gaut.  d'Arb.,  Eracl.,  ms.  Turin,  P  G''.) 


N'est  hons,  se  fuelle  en  abatoit, 
Qu'a  lui  corechies  ne  soit: 
Et  qui  en  eshusseroit  branche 
Froisseroit  li  ou  brach  on  hanche. 

(Sept  Sarjes,  2532,  Relier.) 

Cil  de  leanz  le  pont  abattent 
Par  desrompre  el  par  cstochier. 
(GniART,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  147,  Buchon.) 
Touz  les  es  de  vostre  nef  sont  touz  eslo- 
chez.  (JoiNV.,  S.  toMîs,  cxxiii,  Wailly.) 

Pour  chou  qu'il  eut  esloussiet  sen  brach 
nu  feu  dessus  dit.  (1376,  Compt.de  Yalenc, 
n"  43,  p.  14,  Arch.  uiuu.  Valenciennes.) 

Icellui  Colin  feri  d'une  massue  que  il 
tenoit  ledit  Jehan  si  grand  cop  sur  l'un  de 
ses  bras  que  il  eu  ot  ledit  bras  froissié  et 
eslossié.  (1396,  Arch.  JJ  150,  pièce  277.) 

Ce  voyant  l'acteur,  et  tendant  a  y  vou- 
loir   devenir   essarteur,  vient   hardiement 
ferir  au  vif  des  racines,  pour  essay  s'il  en 
pourroit     nulles    eslocier.   (Chastellain, 
Vérité  mal  prise,  vi,  397,  Kerv.) 
L'honneur  qui  est  en  saige  dame 
Est  comparé  au  fort  rochier 
Qui  ne  peult  estre  surprins  d'ame 
?ii  que  nul  ne  sept  eslochier. 
(Le  Débat  de  deux  Dam.,  Poés.  fr.  dos  xv°  el 

xvi°  s.,  v,  277.)  Var.,  eslouchicr. 
Elle  est  ferme  comme  ung  pillier  (telle  femme) 
Qne  par  hurler  ne  par  piller 
On  ne  peult  eslocher  n'abatre. 
(J.  BoucHET,  les  Regnars  traversant,  C  lit  r", 
éd.  1322.) 

Et  tousjonrs  l'orage  cruel 
Des  vents  comme  un  foudre  ne  gronde 
Elochanl  la  voule  du  monde 
D'un  souflement  conliuel. 

(Ro.NS.,  Od.,  IV.  XXI,  Bibl.  elz.) 

Or  sons  la  voule  du  monde 
E  loche  d'un  dos  puissant 
De  sou  estable  profonde 
Le  foudement  gémissant. 

(,l0ACH.  DU  Bell.,  MusagnœomacUc.) 
Souvent  ta  main  colère  eloche  une  parrele, 
El  non  le  cors  toutal  de  la  terre  rebelle. 

(Du  Bartas,  la  Semaine,  III,  éd.  1579.) 
Cependant  eux  s'essayoient  avec  grosses 
pièces  de  bois  de  rompre  le  treillis,  mais 
il  n'y  avoit  ordre  de  les  esloucher,  estant  si 
profondément  plombez  en  la  pierre.  (Pa- 
RADIN,  Hist.  de  Lyon,  p.  311,  éd.  1573.) 

—  Par  extens.  : 

Il  falut  eiocfter  les  bandes,  et  puis  eutre- 
reat  a  troupes.  (D'Aub.,  Hist.  univ.,  1.  II, 
c.  XVI,  1°  éd.) 

—  Fig.  : 

C'est  la  manière  de  turbation  qu'elles 
pueent  bien  eslochier  home,  mes  esrachicr 
doutoutne  pueent  il  pas.  {Boece  de  Consot., 
ms.  Berne  363,  f°  9  v°.) 

Toutes  choses  par  la  guerre  sojiteslocftees 
esbranlees  et  desvoyees  de  leur  droit  che 
miu.  (G.  Paradin,  Chron.  de  Sav.,  p.  233 
éd.  1552.) 

—  Au  sens  mor.,  eslochier  de,  ébranler, 
écarter  de  : 

Mes  eslochier  ne  remouvoir 
Nel  puet  de  son  proposement. 
(G.  de  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  81''.) 

—  Brandir  : 

Pour  ce  que  le  suppliant  vit  que  le  petit 
Jehan  s'efforcoit  de  courir  sus  a  icellui  Ni- 
colin,  il  eslocha  ledit  espieu  et  en  frapa  le- 
dit petit  Jehan,  (1447,  Arch.  JJ  179,  pièce 
60.) 


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485 


—  Décocher,  lancor  : 

Qnaod  la  ûerlé  de  sa  rigueur  miguarde 
Elouche  an  trait  de  mépris  oHencé, 
MoD  œil,  a  »oir  si  graad  lustre  advancé, 
Seat  un  éclair  qui  tonlz  malheurs  luy  darde. 
iLoïS  i.E  Caro\',  Poés-,  f"  8  r",  éd.  lo34.) 

—  RéD.,  se  disloquer,  s'ébranler,  se  dé- 
ranger, se  débander  : 

Grant  erre  amont  la  mote  puie 

Oa  cil  sont  joint  qui  poi  s'estochenl. 

(GciART,  Ro'j.  liijn.,  ni51,  W.  et  D.) 
Que  l'en  puet  comparer  a  roiche 
Qui  ne  se  crolle  ni  esloyche. 
(M.icÉ  UELA  Charité.  Bible,  Richel.  401,  P188'=.) 

Et  vons,  mes  dentz,  chacune  si  s'esloehe. 
(ViLLO.N,  Coilic.,  Reqneslo  de  Villon,  p.   136, 
Jonanst.) 

Quand  les  os  s'eslochent,  s'entrouvrent 
et  entrebaaillent,  sans  toutes  fois  estre 
luxez.  (Paré,  (Mm.,  XVI,  i,  Malgaigne.) 

—  Neutr.,  se  disloquer,  se  disjoindre,  se 
déplacer,  se  déboiter,  branler  : 

Ll  arçons  des  seles  estoissent 
Et  rompent  çaingles  et  poilral. 
(Chrest.,  Cliget,   liichel.  :ilô,  f  ilT.) 

Lor  pies  avoient  si  plaies. 
Et  si  seaglens  et  si  blecies, 
Tele  i  avoit  cni  pies    esloisse. 
{Rom.  de   Thebes,  14121,  ap.  Conslans,  Lég. 
i'UEdipc.) 

Mes  fort  fn  li  arçon  derriers. 
Si  qu'il  n'esclate  ne  a'fstoisse. 
(HuoN'  UE  Merv,  Tornoiemeiit  de  l'Anleckrist, 
p.  87,  Tarbé.) 

Les  lances  brisent  et  esloissenl. 
Et  li  arçon  derrière  froissent. 
{Mule  sanz  frain,  803,  ap.   Méon,  Houv.  rec,  I, 
26  ;  ms.  Berne  334,  f°  aS*".) 

—  Eslochié,  part,  passé,  disloqué  ; 

A  grant  dolor  sist  en  sele. 
Car  moult  a  le  pié  esloissié. 
(Elcocle  et  Polin.,  Richel.  373,  f  63^) 

—  Ébranlé  : 

Maison  eslochee.  (M.  Lefranc,  l'Estrif 
de  Fort.,  f°  184  r",  impr.  Sle-Geu.) 

—  Répandu  : 

Et  ja  estoit  si  eslochié 

Que  presque  tonte  est  efllechie 

Romme  de  chele  pnsnaisie. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.  50,  Peigné.) 

Centre  de  la  Fr.  et  Poitou,  élocher, 
ébranler,  secouer.  Perche  et  Haut-Maine, 
eslocher,  éloquer.  Guernesey,  cloquer, 
ébranler,  secouer.  Norni.,  élosser,  ébran- 
ler, secouer.  Tour.,t'Iocer.  Champ.,  clocher. 
Morvan,  eleucher,  faire  un  faux  pas,  tré- 
bucher. Rourg.,  Yonne,  Auxerre,  éloicher, 
élocher,  eslocher,  courber,  tordre,  dislo- 
quer, briser;  elouquer,  ébranler  un  objet 
planté  dans  la  terre  ou  scellé  dans  la 
pierre  ou  le  bois,  en  le  tirant  h  soi  et  le 
repoussant  tour  à  tour,  pour  l'arracher  de 
l'endroit  où  il  est.  Suisse  rom.,  NeuchAtel 
esloquer,  disloquer. 

ESLOCIEU,  voir  ESLEF.CIER. 
ESLODE,  voir  ESLOIDR. 

ESLOENGE,  S.  f.,  louauge  ? 


En  eulx  (les  cardinaux)  est  une  unité 
avecques  le  pape  comment  du  cief  avec- 
ques  les  membres  et  une  esloenge  des- 
queulx  est  une  vertu  et  une  excellance  de 
gloire  est  en  soy  une  inséparable  unité. 
(Ferget,  Mlrouer  de  la  vie  hum.,  f°  132  v, 
éd.  1482.) 

ESLOENGiER,  v.  a.,  louor  : 
Il  estoit  ja  levés,  s'ert  aies  sanmoier 
De  devant  son  autel  por  Dieu  esloengier. 
(tielias.  Richel.  12538,  !"  8''.) 

ESLOiAUTER,  esloijauter,  esloyaulter , 
esteiatiter  (s'),  v.  réfl.,  prouver  sa  loyauté, 
se  justifier  : 

Je  voel  que  vous  sachies  et  tous  chiaus 
qui  chians  sont  que  jou  me  voel  esloiauter 
d'une  plaie  que  jou  fis  l'autre  an  a  Lancelot, 
car  j'ai  oi  dire  qu'il  se  plaignoit  de  moi  et 
me  met  sur  que  je  le  fis  en  traison. 
{Arlur,  ms.  Grenoble  378,  t°  78^) 

Jou  sui  apareiUies  de  moi  esloiauter  de 
ceste  cose.  (Ib.,  t"  78''.) 

Cil  baoit  a  venchier  son  coisin,  et  cil  se 
baoit  a  esleiauter  corne  preuzdom.  {Lan- 
celot, Richel.  7.Ï4,  f°  13^) 

Que  vos  me  donez  jor  en  vostre  cort 
del  contredire  por  moi  esleiauter  contre 
celui  qui  ce  osera  avant  mètre.  {Ib.,  !"  18'*.) 

Si  vous  prie  que  vous  me  donnez  jour 
en  vostre  court  de  le  contredire  pour  moy 
esloyaulter  contre  celluy  qui  se  y  osera 
monstrer.  (Lancelot  du  Lac,  1"  p.,  ch.  8, 
éd.  1488.)  Var.,  esloyauter,  ap.  Ste-Pal. 

ESLOICHER,  voir  ESLOCHIER. 

E.SLOIDE,  eslide,  eslude,  élude,  alloide, 
enlode,  anlode,anloide,  esloyse,  eloise,  eloire, 
elide,  s.  f.,  éclair,  clarté  : 

Tes  alloides  ont  lui  et  esclaircit  sus  terre 
et  sus  tout  lou  monde.  {Ps.,  lxxvi,  Maz. 
798,  f»  186  r".) 

Touche  les  montaignes  et  elles  fumeront; 
foudroie  anloides  et  tu  les  dissiperas.  {Ib., 
fo  337  v.) 

Eslude  et  corascacion. 
{iUjst.  de  S.  ind.,  p.  28,  Carnandet.) 

Voit  de  toutes  pars  venir  esUdes,  esclers 
ou  espars,  et  oit  tonner  moult  ferme  et 
hault.  {Perceval,  C  57%  éd.  1530.) 

Le  IX'  jour  du  mois  de  mars,  a  la  nuit, 
on  vit  en  l'air  de  la  clarteit  eu  manière 
d'enlode,  et  le  landemain,  au  matin,  devant 
le  jour,  car  il  faisoit  aussi  froit  le  x°  jour 
lie  mars  qu'il  avoil  oncque  fuit  en  tous 
l'iver.  Et  disoient  les  maistres  que  se  n'es- 
toit  point  anlode,  mais  estoit  ung  signe 
il'avoir  grant  guerre  ou  grant  pestillance 
en  l'estey  après  venant.  (J.  Aubrio.n, 
Journ.,  an  1493,  Larchey.) 

Fit  aussi  elide  et  tonerre.  {Journal  de 
Jehan  Glaumeau,  p  20,  Hiver.) 

Ung  mervileulx  tanps  de  tonnoir,  d'eloirc 
et  de  pluy  tout  ansamble.  (Enquéreurs  de 
Tout,  au  1342.) 

Mais  celle  (eau)  qui  tombe  par  grandes 
impressions  d'air,  comme  de  vens,  ton- 
ni'rres,  eslides,  gresles...  n'est  bonne  aux 
liersonnes.  (Du  Pinet,  Dioscoride,  v,  14, 
éd.  1603.) 

Pourquoy  prenons  nous  tiltre  d'estre  de 
cet  instant  qui  n'est  qu'une  eloise  dans  le 
cours  infini  d'une  uuict  éternelle?  (Mont., 
Ess.,  1.  II,  c.  12,  éd.  1593.) 

Ce  feu  de  gayeté  suscite  en   l'esiirit  des 


eloises  vives  et  claires,  outre  nostre  clairté 
naturelle.  (Id.,  ib.,  III,  S.) 

Les  gre.tles,  les  esclairs,  mille  éludes  dardans 
Furent  les  exploitleurs  de  sa  voix  redoutable. 
CChassion.,  Ps.,  xvu,  éd.  1G13.) 
Ce  ne  sont  que   des  esloyses  et  esclairs 
passagers.  (Fr.  de  Sales,  il,  316,  Vives.) 

Saint.,  Annis,  éloize,  eloeze;  Poitou, 
^/eude,  e'/oîse  ;  Centre  de  la  France,  e'Wde; 
Champ.,  éleude;  Lorr.,  alnude,  anloule  ; 
Vosges,  élaide;  Jura,  élude;  Rourg.,  éla  de, 
éleude,  éldide,  élouaide;  Morv.,  éldde;  Fr.- 
Conité,  dlude,  élude,  éluse;  Rourb.,  eloise; 
Forez, eliouse;  Suisse  rom.,  élienda,élieuzo. 

ESLOiuER,  eslaider,  aloider,  elider,  en- 
loder,  enloyder,  enloydier,  v.  n.,  faire  des 
éclairs,  éclairer,  luire  : 

Quant  esloide  et  puis  lonne  homme  n'acravanta. 
(Gir.  de  Ross.,  841,  Mignard.) 
Mais  mètre  ne  vneil  chose  laide, 
Car  quant  il  tonne  et  il  eslaide 
Le  temps  est  noirs,  obscurs  et  lais. 
(G.  Mach-,  Poés.,  Richel.  9221,  f»  83=".) 
Et  tonoit  et  enlodoit  trez  oriblement.  (J. 
Aubrion,  Journ.,  an  1466,  Larchey.) 

Et  encommeuca  fort  a  tonner  et  aloider. 
(ID.,  ib.,  an  1480'.) 

Et  ventoit,  pluvoit,  tonnoit  et  enlodoit 
fort.  (ID.,  ib.,  au  1484.) 

Et  ouyt  on  tonner  et  enloydier.  (P.  Au- 
brion, Contin.  du  Journ.  de  J.  Aubrion, 
an  1302,  Larchey.) 

Elidoit  et  tonnoit  aussi  fort  comme  au 
ceur  d'esté.  {Journal  de  Jehan  Glaumeau, 
p.  17,  Hiver.} 

Dans  la  Vendée,  la  Saintonge,  l'Aunis, 
et  en  Poitou,  Vienne,  Deux-Sèvres,  on  dit 
éloiser,  et  éleuder,  pour  faire  des  éclairs. 
Herry,  alider,  élider.  Champ.,  Aube,  ^ie«- 
dcr.  Franche-Comté  (Salins),  é/Mder,aiudai. 
Morvan,  éldder.  Rourg.,  élaider,  élider, 
éloider,  éleuder, 

ESLOiER,  V.  a.,  mettre  dans  les  liens, 
enchaîner  : 

Qui  les  gemites  escontast 
Des  esloiei  et  desloiast. 

(Lib.  Psalm.,  ci,  p.  328,  Michel.) 

ESLOiGN.\NCE,  el.,  csloignaunce,  elloin- 
gnance,  s.  f.,  éloignement  : 
Partir  voel  de  vostre  gent 
Par  vostre  esloiijnance. 

(Thibault  IV,  Clians.,  p.  91,  Tarbé.) 
En  tant  que  fais  elloingnance  de  celle  en 
qui   j'ai  mis   mon   désir.  {Fauvel,  Richel. 
146,  r»  28  r<>.) 

Pour  Ycloignance 
De  très  dous  pays,  ou  maint 
Celle  qu'aim  sanz  decevance. 
(Jeh.   Lescurel,  Clians.,  Bail,   el  Rond.,  16,  Bibl. 
elz.) 

—  Au  sens  actif,  action  d'éloigner,  de 
reculer,  de  différer: 

Nous  assentoms  bien  a  celé  esloignaunce, 
(1307,  Ad  reg.  Franc,  de  Nupt.,  etc.. 
Rym.,  t.  111,  p.  49,  2=  éd.) 

ESLOiGNE,  esloingne  eslongne,  elogne, 
s.  t.,  éloignement  dans  le  temps,  délai, 

retard  : 


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Si  loerenl  k'il  i  venist 
Que  nule  eslointftic  nel  teoist. 
(Ilixt.  lie  Giiill.  le  Maréchal,  8043,  P.  Meyer,   Ro- 
mania,  XI,  p.  64.) 

Bonchairs,  ja  Diex  De  me  doigne 
Amors  qui  vont  par  e^toii/ne/ 
Qne  j'aim  miels,  por  estre  âmes 
Un  liea  qne  deos  voos  l'aureis. 

(Jean  d'Adchies;,  Chans.,  Monchel,  8.) 
Car  estre  l'estuet  sans  eslongne 
A  UD  plait  d'ane  grant  besongoe. 

(Coari,  65-28,  Crapelet.) 
Et  la  se  tint,  sans  faire  quelque  eslongne 
Quatre  on  cinq  jours  avec  sa  seigneurie. - 

(A.  DE  LA  VicKE,  le  Xergicr  d'honneur.) 
Et  si  dit  qne  chascnn  jour  traitle 
A  ce  qne  la  besongne  faite 
Soit  sanz  eslongne. 
{.miracles  de  Notre  Dame,  I,  2,  2S7,  G.  Paris.) 
...  Sans  esloigne. 

(liemrr.  N.-S.,  Job.,  Mgsl.,  II,  372.) 
Sans  différer  et  sans  elogne. 
(Uijsl.  de  SIe  Barie,  Ars.  3496,  p.  22.) 

—  Moyen  dilatoire  : 

Ainçois  comença  a  trover  achoisons  et 
esloignes  por  lui  de  tenir  a  paroles.  (Guill. 
DE  Tyr,  n,  333,  P.  Paris.) 

Covient  il  au  plaideor  trover  ses  fuites  et 
ses  escliampes  et  ses  esloignes.  {Ass.  de 
Jér.,  t.  J,  p.  62,  Beugnot.) 

Il  otroiera,  sans  riote  et  esloinane.  tib. 
p.  481.) 

Par  ainsi  Jugurta  fainctif  et  refusant  de 
estre  a  droyt,  et  qui  redoubtoit  la  guerre 
biiratoit  et  niocquoit  par  diverses  eslongnes 
les  raessapiers  des  Rommains.  (Boccace 
Nobles  malh.,  V,  20,  f»  13o  r»,  éd.  1515.) 

ESLOiGNEEMENT,  -  oiiignecmenl,  cslon- 
gncmenl,  adv.,  en  éloignant,  en  prolon- 
geant, très  longtemps  : 

Diutissime,  eslongnement.  IGloss.  lat.-fr.. 
Ricliel.  1.  7679.) 

Esloingneement,  dans  un  sens  un  peu 
plus  éloigné.  (NicoT,  Thresor.) 

ESLOiGXEMEXT,  -  oingnemeiit,  s.  ni., 
allongement  : 

Je  u'ay  enfant  qu'elle,  qui  est  toute  ma 
joie  et  esloingnement  de  ma  vie.  (Ponthus, 
ms.  Gand,  f»  52  v°.) 

ESi.oiGNiER,  -ongnier,  -  oingnier,  -  idn- 
nier,  -  unier,  enloingnier,  verbe. 

—  Act.,  écarter,  reculer  : 

Itogiers  del  Punt  l'Evesqaeenvie  lui  porta. 
Et  par  lui  et  par  autres,  quant  il  peut,  Vesluinna. 
(Gahmee,    Vie  de    S.    Thom.,  Uicliel.    13513, 
f°  5  r°.) 

Et  porront  H  arbitre  esloingnier  !o  terme 
se  il  voient  que  mestiers  soit  jusques  a 
Pasques.  (1267,  Cart.  de  Champ.,  Ricbel. 
1.  5993,  f°  IQO^) 

—  S'éloigner  de  : 

Qui  por  lui  le  siècle  esloignent. 
(G.  DE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  1°  96'.) 
El  cuiderent  que  ceulx  de  la  ville  des- 
cendissent sur  eulx,  si  cuiderent  eslon- 
gner  la  place  pour  l'aller  dire  a  l'ost. 
{Jouni.  d'un  bourg,  de  Paris,  au  I42i,  Mi- 
chaud.) 

Le  peuple  ne  vouloit  pas  que  Pompeius 
esloignast  de  gueres  loiug  la  ville  de 
Home.  (A.MY0T,  Vies,  Crassus.) 


—  Neutr.,  être  éloigné  : 

Monstrenl,  Ardre,  Boullongne, 

Beanvais  et  Abbeville, 

Amiens  qui  pas  n  eslongne. 
fjAQcE'i  PiERnF.s,  DIT    Cbastevd-Gailiard,  Chaus. 
de  la  ville  de  Calais,  ap.  Ler.  de  Linoy,  Ch. 
hisl.,  II,  213.) 

—  Act.,  allonger,  prolonger  : 

En  foie  tome  por  la  vie  esloingnier. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143,  f  53'.) 

A  tant  e  vous    I.  garçon  pantonnier 
Qui  s'enfoioit  por  sa  vie  eslnignier. 

(Auheri,  Richel.   24368,  f»  22''.) 

En  fuie  tornent  por  lor  vie  esloingnier. 

{Ib..  f  23=.) 

Le  chef  besse  et  le  col  eslongne. 
(Vie  Ste  ilarg.,  Richel.  19526,  f»  14  r°.) 
Le  guérit  d'une    maladie   qu'il    avoit   et 
lui  eslongna  sa  vie  ds  .xv.  ans.  (Traict.  de 
Salem,  ms.  Genève,  f»  90  v».J 

Mais  que  vous  dirois  je  des  armes  que 
chascun  feist,  ne  des  coups  que  donna  un 
cliascun  ?  Trop  ma  matière  en  eslongne- 
roye.  (Liv.  des  faicts  du  maresch.  de  Bouci- 
ca'ut,  2°  p.,  ch.  20,  Buchon.) 

Et  cils  qui  dedans  esloient  qui  bien 
Eçavoieut  la  maie  voulenté  d'un  commun 
cspeciul  aux  Arminaz,  eulx  deffendirent 
moult  efforcement,  et  jettoient  tuilles  et 
pierres,  et  ce  qu'ils  povoient  pour  cuider 
cslongner  leurs  vies.  {Journ.  d'un  Bourg, 
de  Paris,  an  1418,  Micbaud.) 

—  Retarder  : 

Quel  vns  irrai  (jeo)  pins  enloingnant. 
(L'n  Chiral.  e  sa    dame,    ms.    Cambridge,   Corpns 
50,  f»  91\  Meyer.) 

ESLOIGNIR,  -  longnyr,  v.  a.,  éloigner  : 

Au  sarrurier  pour  avoir  eslongny  l'un 
des  aneaulx  du  pont  leveiz  de  Croe.  (1465, 
Compt.  de  Neoers,  CC  59,  f"  15  r»,  Arch. 
mun.  Nevers.) 

ESLOiNG,  s.  m.,  éloignement,  action  de 
s'éloigner  : 

Sans  plus  marcher  en  avant  tournèrent 
bride  vers  le  cartier  ou  avoyent  lessé  leur 
capitaine,  mais  par  deffault  de  guyde  s'es- 
carterent  et  ne  le  trouvèrent  point,  dont 
furent  moult  soubcveux  de  son  esloing. 
(DAUTON,  Chron.,  Richel.  5081,  f»   19  v».) 

Ainsi  fut  le  propos  de  son  esioing' remys 
en  demeure.  (Id.,  ib.,  î"  26  r».) 

—  Distance  : 

La  royne  qui  a  sainct  Glaude  devoit  ung 
voyage,  sachant  que  a  passer  par  Lyon 
n'âvoit  gmat  esloing  de  son  droict  chemin 
tira  celle  part.  (D'AnTON,"C/iron.,  Richel. 
5081,  f  28  v°.) 

—  En  parlant  du  temps,  délai,  retard  : 
Il  lou   doit  déterminer  senz  esloing  plus 

test  qu'il  porroit.    (1277,    Ch-  de  l'Èv.  de 
Metz,  Rosières,  I,  14,  Arch.  Meurthe.) 

Dillacion  et  esloing  de  temps.  (D'Auton, 
Chron.,  Richel.  5082,  f  76  v".) 

—  Moyen  dilatoire  : 

Leqiiel  faisoit  toutes  ses  dissimulacions 
et  esloing  de  parler  aus  ditz  ambassadeurs 
afiiu  qu'ils  n'allassent  par  devers  luy. 
(D'Auton,  Chron.,  Richel.  5083,  f"  5  v".) 

ESLOINGIER,  VOif  ESLONGIER. 
ESLOINGNE,  VOir  ESJ.OIGNE. 


ESLOINGNEMENT,  VOif    ESLOIGNEMENT. 
ESLOINGNIER,  VOir  ESLOIGNIEH. 
ESEOISSIER,  voir  ESLOCHIER. 
ESLONCHER,  VOir  ESLONGIER. 

ESLONG.\cioN,' -  Uon,  elong.,  ellongua- 
tion.,  s.  f.,  éloignement  : 

Celles  (les  étoiles)  qui  ont  entre  elles 
elotigation  du  tiers.  (Oresme,  Quadrip., 
Richel.  1348,  f  41  r».) 

Se  Saturne  est  empêchante  il  avient  froi- 
dure, ellonguation  et  tardeté.  (Id.,  th., 
f»  192  V».) 

Il  convient  que  nous  sachions  les  quan- 
tités des  temps  des  elongalions  que  nous 
avons  dist  si  comme  il  convient.  (Id.,  ib., 
('  148  v.) 

De  tant  croist  plus  en  son  cueur  la 
doulleur  de  son  exil,  c'est  assavoir  la  eslon- 
gacion  du  pays  ou  il  tend  et  désire  parve- 
nir. (Intern.'Consol.,  I,  12,  Bibl.  elz.) 

Par  es(ongah'on ou proxi me  incompéttente 
du  manaer.  (La  Iresample  et  vra>ie  Expos, 
de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1486,  f°  105\) 

Son  cercle  et  sa  spere  (do  Saturne)  est 
plus  loing  de  la  terre  que  aultre  planète 
quelconque  :  et  toutesfois  il  nuist  fort  a  la 
terre.  Dont  pour  sa  grande  elongation  il  est 
.XXX.  ans  a  fayre  son  cours,  (ifer  des 
hyst.,  1. 1,  f»  53J,  éd.  1488.) 

—  Au  sens  moral  : 

Par  Veslongacion  de  leurs  jouvences  a  la 
guerre.  (Prem.  vol.  des  grans  dec.  de  Tit- 
/,iw.,  f»  109'',  éd.  153).)    • 

ESLONGANCE,  -  geance,  s.  f.,  éloigne- 
ment, action  de  s'éloigner  ; 

Mes  toutesfois  que  Veslongance 
lert  du  cors  et  la  desevrance 
La  chainne  a  droit  point  s'estendra 
Qui  as  .n.  chies  des  cors  tendra. 

{La  Dame  a  la  licorne,  Richel.  12.S62,  f"  13  v°.) 
Ce  me  seroit  trop  eslongeance  de  ma  voye 

et  de  ma    matière.  (G.    Ch.\stellaix,  Ad- 

verlissement    au    duc   Charles,    vii,  291, 

Kervyn.) 

—  Au  sens  moral  : 

Tout  ne  meut  que  d'orgueil  et  d'eslon- 
gance  de  toute  charité.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  m,  116,  Buchon.) 

Mes  s'en  engendra  murmure  et  discorde 
entre  le  père  et  le  fils  et  eslongeance  du 
fils  de  son  père.  (Id.,  ib.,  p.  75.) 

EsuoNGE,  s.  l-,  éloignement  : 
L'eslonge  estoit  plus  désirée  que  son  ap- 
procher.   (Chastellain,   Chron.,  IV,  295, 

Kervyn.) 

—  Moyen  dilatoire  : 

Tu  fais  sens,  si  par  ce  moyen  tu  ainsi 
peux  évader  le  péril,  et  si  estroites  et  cui- 
santes matières  parer  par  telles  eslonges. 
(Chastell.\i.n,  Exp.  sur  vérité  mal  prise, 
VI,  377,  Kerv.) 

Pourquoy  quiers  tu  eslonges  '■  de  non 
escripre  mon  cas  ?  (BoccACE,  Nobles  malh., 
IX,  I,  f"  217  r»,  éd.  1515.) 

Cf.  Esloigne. 

ESLONGli.WCE,   VOir  ESLONGANCE. 

ESLONGEMENT,  S.  m.,  éloignemcnt,  dis- 
tance : 


ESL 


ESL 


ESL 


487 


Car  avoit  des  firands  affaires  la  ou  il 
estoit,  et  auxquels  il  lui  convenoit  en- 
tendre, sans  eslongement  du  lieu.  (G. 
Chastell.,  Chron.  des  h.  de  Bourg.,  ii,  13, 
Buclion.) 

ESLONGiER,  -  oingier,  -eiigier,  -  onclier, 
el.,  verbe. 

—  Act.,  éloigner,  écarter  : 

Parmi  le  cors  le  bon  espii>l  li  plonge. 
Tant  con  tint  l'ansle,  dn  bon  ccval  Valonge. 
(Raimbert,  Oijier,  l'2flO;),  Barrois.) 

Tost  furent  eslongiet,  quant  li  vens  se  leva- 

(B.  de  Seb 442.  Bocca.) 

Et  /'MJla  galliotte  si  eslongee  en  peu  d'eure 
que  nos  gens  en  perdirent  la  veue.  (J. 
d'Arras,  Melns.,  p.  195,  Bibl.  elz.) 

Tantost  que  les  femmes  furent  eslengiees 
de  la  ville.  (Chron.  pic.  par  le  prieur  de 
BoussiauviUe.) 

Qui  de  toute  joie  m'a  esloingiee.  [Ben.  de 
Montaub.,  Ars.  5072,  f»  134  v».) 

Pour  austant  que  le  nunce  de  nostre 
sainct  père  n'a  pouvoir  ny  mandement 
pour  proposer  et  mectre  en  avant  ses  peti- 
cions  et  demande,  il  sera  bon  de  esloncher 
ce  qu'est  meslé  et  consiste  entre  l'empe- 
reur et  le  roy  très  cLrestien.  (1521,  Papiers 
d'Et.  de  Granvelle,  I,  141,  Doc.inéd.) 

—  S'éloigner  de  : 

Or  sont  li  enfant  départi. 
L'amie  cslonge  son  ami. 

(Blancand.,  2193,  Michelant.) 
Li    dui    mesage   eslongierent   tant    l'ost 
qu'il  n'orent  garde  d'eus.   (MÉN.  de  Reims, 
229,  Wailly.) 

Tu  eslongeras  dont  t'amie. 

(Hemedia  amoris,  537,  Koerting.) 
Si  firent  voille,  esquelz  le  vent  se  boutta 
qui  leur  fist  tantost  eslongier  la  terre.  (\Va- 
VRIN,  Anchienn.  Citron.  d'Englet.,  t.  11,  p. 
208,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Il  ne  li  plaisoit  plus  que  elle  eslongasl 
ensi  son  mari.  (Fhoiss.,  Chron.,  I,  20, 
Luce.) 

Tassars,  qui  se  vei  en  dur  parti,  pour 
eslongier  la  mort,  leur  dist  que  il  feroit 
tout  ce  que  il  vodroient.  (1d.,  ib.,  IV,  262, 
Luce,  ms.  Rome,  f"  137.) 

En  eslongant  tous  perilz.  (Id.,  ib.,  VII, 
45,  Luce.) 

Le  vent  si  feri  qui  estoit  assez  bon  en 
telle  manière  que  en  pou  d'espasse  ilz 
eurent  eslongié  la  terre.  (Hist.  de  Gilion  de 
Trasignyes,  p.  13,  Wolf.) 

—  Allonger,  prolonger,  agrandir  : 

Il  eust  pooir  de  nous  eslongier  nos  vies. 

(JOINV.,  S.  Louis,  LI,  Wailly.) 
Eslongeons  et  prolongons  jusque...  (1306, 

Ch.  du  Cte  de  Sav.,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 


Et  ledit  moulin  eslargir  etelongier.  (1337, 
Arch.  JJ  70,  f»  135  r».) 

Que  vous  eslongeroie  la  matere?  (Froiss., 
Chron.,  I,  235,  Luce,  ms.  Amiens,  1»  4.) 

Pour  ce  qu'il  est  sur  le  tart  et  que  la  nuit 
aproche,  te  voeul  je  bien  tant  ta  vie  eslon 
gier  que  d'icy  a  demain  suit  nostre  ba- 
taille continuée,  (tten.  de  Montaub.,  Ars. 
6072,  f"  109  v.) 

Pour  eslonger  quatre  graus  chevilles 
rondes  pour  les  crestes  du  pout  de  la  porte 


Regnart.  (Compk  de  Jaqiiet  Deloynes,  Uii 
1426,  Forteresse, XXV,  Arcb.  mun.  Orléans.^ 

Il  luy  eslongea  ses  oreilles  a  la  manière 
de  ung  asne.  (C.  Mansion,  Biblioth.  des 
Poet.  de  metam.,  f»  114  v»,  éd.  1493.) 

Et  eaue  clere  premièrement  en  sortira, 
qu'on  doibt  reserver  a  part  :  car  elle  vault  a 
elonger  et  colorer  les  clieveulx.  (Ciel  des 
philos.,  c.  22,  éd.  1556.) 

—  Retarder  : 

Ne  sai  par  quel  conseil  noos  en  viex  eslongier. 
(Poème   de  la  Croisade.  46,  Uomania  VI,  p.  404.) 

—  Neiitr.,  s'éloigner  : 

Sans  cuidier 
Sai  que  ne  puis  eslongier 
Vie  li 

Cul  j'aim  si 
Qne  j'en  ai  cuer  et  cors  joli. 
(Hf.niu    111,    Dcc  DE   Brab.,  CIwiis.,   ap.   Scbeler. 
Trom.  belg.,  p.  43.) 

—  Eslongié,  part,  passé,  éloigné: 

Ensi  chevauche,  molt  iries. 
Et  n'estoit  gaires  eslongies, 
Quant  devant  lui  vit  un  cliaste!. 

(Perceval,  1°  87»,  ap.  Rochat,  p.  3.) 

Bourbonnais,  eslongier,  allonger. 

ESLONGiR,  -  yr,  el,  v.  a.,  allonger: 
Au  serrurier  pour  ses  paines  d'avoir  es- 
longy  .ix.  vielles   bandes  de  fer  issues  du 
pout  leveiz.  (1462,  Compt.   de  Nevers,  CC 
.57,  f»  20  r»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Et  toutes  les  voyes  du  corps  de  l'homme 
qui  estrainctes  reserre  et  elongisl  quand  on 
la  boit.  (Ciel  des  philos.,  c.  51,  éd.  1547.) 

ESLONGNE,  VOir  ESLOIGNE. 
ESLONGNEMENT,    VOlr   ESLOIGNEEMENT. 
ESLO.N'GNER,  VOif  ESLOIGNIER. 
ESLONGNYR,  VOir  ESLOIGNIR. 

ESLONGUEMENT,  S.  m.,  éloignement: 
Nous  est   apparu   que  ledit  marchié  est 

decheu  par  eslonguement  de  hoirs.  (1340. 

Arch.  JJ  73,  f  119  v°.) 

ESLONGUER,  V.  D.,  s'aHonger  : 

Li  ins  li  creisl  et  si  eslongue. 
(Gerv.,  Best.,  Brit.  Mus.  add.  2S260,  f  95'.) 

—  Infln.  pris  subst.,  distance  : 
Eslonguer,    farnesse.    (Palsgrave,    Es- 

clairc,  p.  218,  Génin.) 

ESLORDER,   VOJr  ESLODRDER. 

1.  ESLosENGiER,  V.  a.,  faire  acquérir 
de  l'honneur  : 

Povrus,  dist  Alixandres.  mult  te  doi  avoir  chier, 
Quar  par  ten  bel  service  me  vins  eslosengier. 
(Itoum.  d'Alix.,  f°  SÛ'^,  Michelant.) 

2.  ESLOSENGIER,  V.   a.,  dcshonorer  : 

Il  dort,  et  songe,   et  veillier  cuide, 

ICn  grant  peine  est  et  en  estuide 

De  la  pucele  esloseiigier; 

El  celé  maine"  griint  dangier, 

El  se  deffent  comme  pucele. 

(Chrest.,  Cliget,  Richel.  375,  f°  27'i>'.) 

ESLOSER,  V.  a.,  louer,  vanter  : 

Qe  riche  sentence  eslosee 
Ne  doit  pas  trop  eslre  aournee 
De  relborienes  colours. 
(Angf.r.  Dial.  de  S.  Gréi/..  181.  Meyer,  Ttec., 
p.  342.J 


S'en  ert  plus  chier  et  eslosez, 
De  lote  gent  e  plus  amez. 
(li.,  221,  p.  313.) 

ESLOSSIER,    voir  ESLOCHIER. 

ESLOUANCE,  S.  f.,  droit  de  consente- 
ment : 

Et  parmy  ce  pourront  tenir  les  bonnes 
gens  leurs  maix  et  heritaiges  comme  ceulx 
de  ladite  Montagne  des  Bois,  et  les  vendre 
et  engager,  parmy  payant  l'eslouance,  c'est 
assavoir  de  dix  deniers  ung.  (1482,  Franch. 
de  Franquemont,  Arch.  mun.,Moutbéliard.) 

ESLOUCHER,   VOlr  ESLOCHIER, 

ESLOURDER,  -  order,  et.,  verbe. 
—  Act.,  appesantir,  étourdir,  abêtir  : 

Lu.\ure  l'asome  et  eslorde. 
fGERv.,  Best.,  Brit.  Mus.  add.  28200,  f  99=.) 

Et  homme  est  elourdé  par  son  opinion 
quant  il  croit  par  foie  cuidunce  que  il  soit 
eslevé  par  dessus  boaime.  (J.  de  Salisb., 
Policrat.,  Richel.  24287,  f°  70=.) 

Le  Badi.v 
Y  fanlt  bien  parler  aultrement 
De  nostre  siage,  a  quant  esse  ? 

Le  Deuxième. 
a  !  tu  nous  esloiirdes  sans  cesse. 
Venix  tu  poinct  changer  ton  propos  ? 
(Les  sobres    Solz,    p.   27,  ap.  Ler.    de   Lincy   el 
Michel,  Farces,  moralil.  et  .■.erm.  joij.,  t.  IV.; 
Ces  choses  la  wie.'iLourdent 
Quant  on  m'en  l'arle. 
(Les  Trêves  de  Maroi  et  Sagon,  données  jusqu'à  la 
fleur  des  febves  par  t'auctorité  de  l'abbé  des  Cor- 
nardî  à  Caen.  Edition  sans  date.) 
L'ung  contre  l'aaLre  en  se  faisant  la  guerre 
Tant  qu'on  en  est  eslourdé  sur  la  terre. 

(/*.) 
Et  fy  et  fy,  de  par  le  dyahie  fy. 
Tant  elourder  le  peuple  puur  un  rien 
Dont  il  ne  peult  advenir  aucun  bien. 


—  Neutr.,  s'abêtir  : 

J'ay  foible  sens,  rusliqne  plame  et  lourde. 
Plus  voys  avant,  le  cerveau  plus  m'eslourde. 
(Creiik,  Chants  roy.,  l"  154  r",  éd.  1527.) 

—  Eslourdé,  part,  passé,  étourdi  : 

Lequel  suppliant  cuidant  que  il  ne  feust 
que  eslourdé  ou  cheoir.  {1387,  Arch.  JJ 
132,  pièce  37.) 

—  Abêti  : 

Je  fus  longtemps  ainsi  dans  mon  lict  cstendn. 
Regardant  ça  et  la  comne  un  bomne  esperdu, 
Que  l'esprit,  la  mémoire,  et  le  sens  abandonne. 
Qui  ne  sçait  ce   qu'il  est,  ne   coguoist   plus   per- 
[sonne  ; 
Immobile,  insensible,  elourdé,  qui  n'a  plus 
Oc  pensement  eu  luy  qui  ne  suit  tout  conTus. 
(ROB.  Gar.n.,  Uippol-,  I,  éd.  i;)7o.) 

Beauce,  Perche,  eslourder,  elourder, îa- 
tiguer  de  paroles.  Guernesey,  élourdair, 
importuner,  ennuyer,  étourdir.  Xorm., 
lourder. 

ESLOURDiR,  étourdir,  verbe. 

—  Act.,  appesantir,  étourdir  : 

C'est  une  lourde  et  longue  maladie 
De  trois  bons  moys,  qui  m'a  toute  eslourdie 
La  povre  teste. 

(Cl.  Marot,  Ep.  au  Rog,  pour  avoir  esté  desrobé, 
éd.  1544.) 


488 


ESL 


Le  pavot  fait  mal  a  la  teste,  et  Veslourdit. 
(Trad.  de  l'Hyst.  des  plant,  de  L.  Fousch, 
ch.  cxcvi,  éd.  1549.) 

Cela  eslourdil  la  veue.  {Ib.,  c.  xxxix.) 

—  Fig.,  abêtir  : 

Il  nous  fault  souvent  tromper,  a  fin  que 
nous  ne  nous  trompions;  et  siller  uostre 
veue,  eslourdir  nostre  entendement,  pour 
les  redresser  et  amender.  (Mont.,  Ess., 
m.  10,  éd.  1595,  p.  152.) 

Ea  elourdissant  sa  nature.  (Dampmart., 
Merv.  du  monde,  f  92  r",  éd.  1585.) 

—  Réfl.,  devenir  lourd,  pesant,  au  propre 
et  au  flg.  : 

Est  ce  a  fin  que  ils  s'endorment,  ou 
eslour dissent?  (Calv.,  Predest.,  p.  181, 
éd.  1552.) 

Les  sens  bientôt  s' elourdissent  et  perdent 
leur  vigueur.  (J.  de  Coras,  Altère,  en  forme 
de  dial.,  p.  84,  éd.  1558.) 

Tn  sçais,  qaand  ta  partis,  de  qnel  henr  et  courage 
Je  snivois  l'œavre  sajnct  que  de  moy  la  atlens, 
Mais  par  trop  longue  halene  elourâir  je  me  sens, 
(JOD.,  OEnr.  mes!.,  f°  101  r»,  éd.  tj83.) 
Tachant  que  l'impossible  ainsi  se  convertisse 
Eu  possible,  et  que  l'homme  en  qui  sans  fin  domine 
Tout  divers  mouvement,  sans  mouvoir  s^rlourdisae. 
(iD.,  ib.,  P  21  r°.) 

—  Eslour dissant,  part,  prés.,  étourdis- 
sant : 

Eslotirdissant,  comme  de  trompettes.  (R. 
Est.,  Thcs-,  Bombus.) 

—  Eslourdi,  part,  passé,  appesanti  : 

Car  j'estoie  tous  estonrdiz, 
Tonz  pesans  et  tons  riourdiz. 
(G.  Mach.,  Pocs.,  Richel.  92-M,  f»  180'-.) 
Est  il  nul  tel  exécuteur? 
Je  n'ay  pas  les  bras  ealourifia. 
(Actes  dexAposl.,  vol.  Il,  f  206",  éd.  -1537.) 

Quand  ce  vint  au  tour  de  Chicquanous, 
ilz  le  festoierent  a  grands  coups  de  gnan- 
teletz  si  bien  qu'il  resta  tout  eslourdy  et 
meurtry  :  un  œil  poché  au  beurre  noir, 
huict  coustes  freussees.  (Rabel.,  IV,  ch.  12, 
éd.  1552.) 

Qand  le  ciel  est  brouillé  de  grosses 
nuées  et  espesses  et  qu'il  se  dresse  quelque 
tempête  violente,  pource  qu'il  n'y  a 
qu'obscurité  devant  nos  yeux,  et  le  ton- 
nerre bruit  en  nos  oreilles,  eu  sorte  que 
tous  nos  sens  sont  eslourdis  de  frayeur,  il 
nous  semble  que  tout  est  meslé  et  confus. 
{CAh\.,  Instil.,  1.  1,  c.  17,  éd.  1367.) 

Stupida  ttiombra,  quœ  nihil  sentiunt, 
endormis,  eslourdis.  (R.  Est.,  Thés.) 

Les  oreilles  en  sont  eslourdies  et  de- 
viennent sourdes.  (!d.,  ib.,  exurdo.) 

Lesquels  tous  ensemble  beu  valent  jusques 
a  ce  que  le  vin  les  eut  rendus  eslourdis  et 
estonnez.(C..BoucHET, Serees,  i, Rouen  1635.) 

—  Étourdi  : 

Le  suppliant  avoit  esté  très  bien  batu  de 
tant  de  cops  orbes  qu'il  en  estoit  tout 
eslourdy.  (1408,  Arch.  JJ  163,  pièce  109.) 

—  Fig.,  qui  a  l'esprit  lourd  : 
Combien  que  la  plupart  du  monde   soit 

si  eslourdi  que  de  ne  pas  recevoir  leur 
doctrine,  si  est  ce  qu'elle  ha  en  soy  une 
majesté  céleste  pour  tenir  en  bride,  voire 
attacher  de  près  tous  ceux  qui  fout  des  re- 
fus. (Calv.,  Instit.,  1.  I,  c.  xi,  éd.  1567.) 

Les  uns  murmurent  et  grondent  si  tost 
qu'on    gratte    leurs  rongnes   :  les   autres 


ESL 

sont  eslourdis,  et  ne  s'en  soucient  en  façon 
que  ce  soit.  (In.,  Serm.  s.  les  Ep.  a  Tiin., 
p.  236,  éd.  1563.) 

Centre  de  la  Fr.,  étordir,  étourdir,  étour- 
dir, causer  un  ébranlement  dans  le  cer- 
veau :  «  Il  reçut  un  coup  de  bâton  par 
la  tête,  qui  Vélourdit.  »  —  Être  élordi  ou 
étourdi,  être  pris  d'étourdissement,  de  ver- 
tige :  «  J'ai  tant  dansé  de  branles,  que 
j'en  .suis  tout  étourdi,  que  la  tête  me 
tourne.  >  (Jaubert.) 

ESLOUHDISSEMENT,      clOWd.,     S.      ÏD-, 

appesantissement,  étourdissement  : 
Eslourdissemens  de  teste.  (Trad.de  l'Hyst. 

des  plant,  de  L.-'Fousch,  ch.  clvhi,  éd. 

1549.) 
Trouhlemens  et  eslourdissemens  de  teste. 

(L'Escluse,   h.  des  plant,  de  Dodoens,  1, 

50.) 
Ceus  la  montrent  que  le  sommeil  n'est 

point   un   tel  et  si  profond  elourdissement 

de  nostre  cors  comme  d'autres  ont  pensé. 

(Dampmart.,  JMerv.   du  monde,  î°  128  v", 

éd.  1585.) 

icsLoussiEii,  voir  Eslochier. 

ESLOYAULTER,  VOir  ESLOIAUTER. 
ESLOYCHIER,  VOir  ESLOCHIER. 
ESLUCION,  voir  ESLIÇON. 

ESLUDE,  voir  Esloide. 

ESLUER,  V.  n.,  glisser  : 

N'est  si  soz  ne  si  bus 
S'en  enfer  ne  vient  s'ame  glacier  et  esliier 
Jor  et  nuit  ne  te  doie  a  genouz  saluer. 
(G.  deColnci,  Sal.  N.-l).,  ras.  Soiss.,  t»  24'l^> 
Bien  set  qne  femme  est  tost  mnee 
Et  tost  glacie  et  esluec. 

(Id.,  Mir.,  ms.  Brux.,  P  US".) 
Et  s'en  enfer  ne  velt  glacier  et  esluer. 
(Ave  Maria,  Richel.  23111,  f  SSO*",  et  ms.  .Soiss., 
f»  23i''.) 

(Mort)  Qui  les  honeurs  sez  remuer. 
Qui  les  plus  fors  fais  tressuer 
Et  les  plus  rointes  esluer. 
(Th.  de  Marlï,  tVrs  de  la  mort,  Richel.  23111, 
f°  314^  et  ms.  Ars.  5201,  p.  229».) 

—  S'échapper,  s'écouler  : 

Un  seul  jor  neli  esluast 
Que  s'ymage  ne  saluast. 
(G.  DE  CoiNCi.  ilir.,  ms.  Brui.,  ("  63".) 

ESLUINNIER,  VOir  ESLOIGNIER. 

ESLUISIER,  voir  ESLUSIE?.. 

ESI-.UMEMENT,  S.  m.,  illumination  : 
Par  celuy  Dieu  qui  tout  gouverne 
La  oit  si  grant  eslumemeiit 
Cou  en  parolie  en  la  taverne. 

(Guerre  de  Metz,  st.  188,  E.  de  Bonteiller.) 

ESLUMER,  V.  a.,  allumer  : 

Elle  eslwneyme  lampe  qui  an  lanterne  anlrai. 
(Floop.,  1508,  A.  P.) 

—  Éclairer,  guider: 

Ce  est  l'estoile  tremontaine 

Qui  les  snens  eslume  et  les  mainne. 

(Vie  des  Pèr.,  Ars.  3641,  f  104".) 

ESLUMTNEMENT,  el,  S.  m.,  action  d'é- 
clairer : 


ESM 

Ke  iluhle  i  a  eluminemenl 
De  saver  e  de  aver  ensement. 
(Lumière  as  lais,  ms.  Cambridge,  S.  John's  F  30, 
f  5».) 

V.  de  lun  règne  doint  aforcement 
E  de  engin  esluminemenl. 
(PiEBRE   d'Abernun,  le   Secré  de   secrez     Richel. 
25407,  f»  174''.) 

ESLUMiNER,  V.  a.,  rendre  la  vue  h  : 

E  la  Jhesu  eslumina  um  qe  fust  née 
veogle.  (Pelrinarjes  etpardonns  de  Acre,  11. 
Miclielant  et  G.  Raynaud,  Itinéraires  d  Jéru- 
salem, p.  231.) 

—  Éclairer  : 

Le  soleil,  situé  au  milieu  des  planètes 
qui  eslumine  et  précède  toutes  aultres  en 
vigueur,  chaleur  et  splendeur.  (J.  Molinet, 
Chron.,  ch.  cxlix,  Buchon.) 

A  grans  coustz  furent  ces  portes  estofl'ees 
d'armoiries  des  pais,  esluminees  de  flam- 
beaux. (iD.,  ib.,  cil.  cccv.) 

—  Éclairer,  au  sens  moral  : 
Tes  ponvres  servans  eslumine. 

(la  Paix  faicte  à  Cambraij,  p.  13,  éd.  1508.) 

ESLUNIER,  voir  ESLOIGNIER. 

ESLUPÉ,  part.,  lancé  en  mer: 

Drecent  leur  voiles,  es  les  vos  eslupes. 
(Alesch.,  var.  des  v.  6291-6501,  ap.  Jonck.,  Cuill. 
d'Or.,  II.  301.) 

ESLUSE,  S.  f.,  invention,  tromperie: 

Dites  touz  jours  :  ja  esmaier 
Ne  me  verrez  de  telle  csluse. 
(Miracles  de  Noire  Dame.  I,  2,  341,  G.  Paris.) 

ESLUSER,  voir  Eluser. 
ESLUsiER,  -  luisier,  esluser,  verbe. 

—  Neutr.,  séduire,  tromper  : 

Famés  espotercsses  ne  doit  nuls  hom  prisier. 
Car  Ions  les  jours  vorroienl  parler  et  eslnisier. 
(Gu.ES  M  Mlisis,  h  Estas  des  Seculers,  II,   108, 
Kervyn.) 

—  Act.,  dépenser  futilement  : 

Si  s'en  convient  por  vaincu  rendre  ; 
Qui  noraberroit  la  compaingnie, 
Foi  est  qui  i  met  s'estndie  : 
Ce  seroit  le  temps  esluser. 
(GoDEFROY  DE  PARIS,  Clirou.,  5138,  PuchoD.) 

ESMAANCE,  VOir  ESMAIANCE. 

ESMABRE,  voir  ESMARBRE. 

ESMAGiÉ,  esmaigié,  part,  passé,  baigné, 
trempé  1 

Au  point  du  jour  laves  la  char  que 
lui  voulez  donner  (au  faucon)  en  deux 
paires  d'eaves  belles  et  cleres,  et  se  c'est 
buef  ou  lièvre,  si  soit  esmaigié  au  paulx 
dedens  l'eaue,  et  soit  laissé  tremper  ta  char 
en  la  tierce  eaue.  (Modus,  f"  89  r»,  Blaze.) 
Var.,  esmagié  (ap.  Ste-Pal.) 

ESMAGRIR,  voir  ESMAIGRIR. 
ESMAHER,  voir  ESMAIER. 

ESMAiABLE,  csmlable,  adj,  qui  est  ac- 
cessible à  la  terreur,  qui  se  laisse  trou- 
bler, effrayer  : 

Nus  n'out  le  quor  meins  esmaiable 
Ne  plus  entier  ne  plus  estahle. 
(Ben.,  D.  de  Norm..  II,  29903,  Michel.) 


ESM 


ESM 


ESM 


489 


No  n'en  fu  nus  plus  eopcrnanz, 
Meins  esmaiatiles,  mens  dotanz. 

(ID.,  ib.,  II,  39881.) 

Li  apostoiles  si  fu  nioiill  esmiablcs, 

N'i  vosist  cstre  por  toi  l'or  de  Carlage. 

(il  Coron.  Looys,  i63,  ap.  Jonck.,  Guill.  dOr.) 

Sire,  fait  ses  compains,  moult  vos  voi  esniaiahîe. 

(Enf.  Goi..  Richel.  12558,  f»  57".) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  effrayant  : 

Trop  i  eusl  aspre  labor 
E  fstnaiabie  e  deinoranz. 

(Ben.,  D.  de  Konii..  II,  1-26-22,  Michel.) 

ESM.MANCE  ,    esmaionchc  ,     esmaance , 
esmeaiice,  enmoiance,  s.  f.,  émoi,  frayeur  : 
Retrait  e  conté  li  nnt  tôt 
Cum  il  lor  avint,  mot  a  mot, 
Li)r  destresce,  lor  e>,inaiance 
E  trestote  lor  délivrance. 

(Be.n.,  D.  de  Norm.,  II,  60-29,  Michel.) 
Plein  de  crierae,  plein  d'esmaiance 
Fu,  ce  sacheiz,  li  reis  de  France. 

(1d.,  ib.,  II,  13001.) 
La  n'ont  ire  ne  esmaiance. 
Mais  seurlé  e  alegrance 
E  flor  d'autre  chevalerie. 

(In.,  ib.,  II,  15698.) 
Or  unt  si  1res  fier  giiaaia  fait 
Que  luit  dient  que  bien  lor  vait; 
E  de  trop  dotose  e.sjiiaiaitce 
Uni  or  pris  guers  e  senrtance. 

(Id.,  !*..  Il,  1S904.) 
Adont  ot  Guiteclius  et  honte  et  esmaiance. 

(J.  BODEL,  Sax.,  Clin,  Michel.) 
Par  tel  vertu   l'empaint  que  il  (ist  trebusquanche. 
Quant    si    home   le    voient,    s'en    ont  grant  es- 
[maianche. 
(Chev.  au  cijgne,  I,  6033,  Hippeau.) 
Kt  si  leur  a  maudé,  non  pas  par  e.smaiaache, 
Jour  quant  il  seroil  la  sans  nesune  escusanche. 
(Adam  de  la  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  Cousse- 
maker,  p.  293.) 

Que  tut  cil  qui  en  horent  parleir  en  aient 
|iaoi-  et  esmaiance.  (S.  Graal,  Richel.  2455, 
r  190  V».) 

Si  en  ont  en  grant  esmaance. 
(J.  Le  Marcbant,  Mtr.  de  N.  D.,  ms.  Charires 

Li  Galois  sens  nule  esmaance, 
AI  encontrer  fiert  si  de  lauce, 
Qu'i  lor  abat  .m.  chevaliers. 

(Durmars  le  Gallois,  11729,  Slengel.) 
En  est  .1.  poi  en  esmaiance. 

(G.  de  Dole,  Val.  Chr.  1725,  f»  92''.) 
Che  fu  as  Saisnes  esmaianche. 
(GiB.  DE  Mo.NTREUiL,  Yiolctte,  2882,  Michel.) 
Mes,  ce  sachiez,  voslre  enmoiance 
Me  fait  a  caer  ire  et  pesance  ; 
Par  quoi  douter  ne  vous  estuel. 
Car,  par  celui  qui  sor  nous  puet 
Por  nul  home  ne  vos  faudroie. 

(Alhis,  Ara.  3312,  f°  33'=.) 
Dusqu'el  camois  brise  sa  lance, 
Trestout  l'estone  en  esmaiance. 

'Gilles  de  Chin,  22i,  Reiff.) 
Laisse  clers  et  prelaz  esteir 
Et  te  preo  garde  an  roi  de  France 
Qui  por  paradis  conquesteir 
Vuet  melre  le  cors  eu  balauce 
Et  ces  enfanz  a  Dieu  presteir  ; 
Li  près  n'est  pas  en  esmaiance  : 
Tu  voiz  qu'il  ce  vuel  apresteir 
Et  faire  ce  douta  toi  tance. 
(RoTEB.,  Desputiz.   du   Croisié  et  du  Descroizié   I 
130,  Jub.) 

Sevez  uiei,  buens    houi,  spuz  esmeance 
{La  Vision  S.  Paul,  Richel.  19523,  f»  12  v".) 
T.  m. 


Le  langage  populaire  du  Haut-Maine  a 

givAé  emaianne,  angoisse,  anxiété,  attente 
pénible. 

Cf.  Amatance. 

i.  ESMM-EME^iT , esmeement, s.  m., émoi, 
frayeur,  tribulation  : 

E  veez  sntilment. 
Mais  [c'estj  esmaiement. 
Mais,  cisù  meis,  en  verte 
[Bien)  signeflet  Dé  ; 
Saciez  qu'a  mainte  geut 
Deus  fui  êsmaiemenl  ; 
Graut  esmaiement  tîsi 
As  apostles,  quant  dist 
Oiie  a  sun  père  irri'it 
Et  puis  repairereit. 

(Pli.  deTiiaun,  Cumpoz.  913,  Mail.) 
Granz  ert  eutr'els  Yesmaiemenz. 

(Ben.,  d.  de  Norm.,  Il,  S793,  Michel.) 

Si  que  je  truis  escrit  senz  faille 
Qu'a  seneslre  de  la  bataille, 
Ou  li  Dostre  erent  au  coutenz. 
Vint  an  morteus  esmaieatenz. 

(Id..  ib.,  II,  37j66.) 
Qui  dune  oist  les  moslremenz 
E  les  morteus  csmaiemcnz. 
Les  orribles  destructions 
E  les  granz  persécutions. 

(Id.,  ib..  Il,  11417.) 
Ne  qnidez  que  jo  l'die  pur  nul  esmaiement. 
Ne  que  vus  faille  de  guerre  taut  cume  sui  vivant. 
(JOBD.  Fantosme,   Cliron.,  .406,  ap.  Michel,  I).  de 
Norm.,  t.  111.) 

Ici  n'a  point  d'esmaiement. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  162".) 


Segnors,  chen  dist  Doon,  n'aies  i 

Je  vous  deliverrai  d'ichi  tout  maintenant. 

(Doon  de  Maience,  9928,  A.  P.) 
Sans  {?ranl   esmeement.    (Serm.   Uit.-fr., 
xiv"  s.,  ms.   de  Salis,  f"  52   r'J.)  Lat.,   siue 
magna  ccmmocione. 

2.  ESMAIEMENT,  -  ayeimnl,  s.  m.,  ac- 
tion de  planter  le  mai  ; 

Lorsque  l'une  des  tilles  dudit  exposant 
nommée  Johannelte  vit  ledit  Caroncbel, 
elle  li  dit  que  la  nuit  S.  Nicolay,  il  l'avoit 
esmayee  et  mis  sur  leur  maison  une  bran- 
che de  seur,  en  disant  qu'il  n'avoit  mie 
bien  fait  de  ce  faire,  et  qu'elle  n'estoit  mie 
femme  a  qui  l'on  deust  faire  telz  esmaye- 
mens  ne  telz  dérisions,  et  que  elle  n'estoit 
mie  puante,  ainsin  que  ledit  seur  le  signi- 
fioit.  (1367,  Arch.  JJ  99,  pièce  17.) 

1.  ESM.MER,  -  ayer,  -  oier,  -  oyer,  ez- 
maier,  esmuihier,  esmaher,  emoyer,  emayer, 
verbe. 

—  Act.,  mettre  en  émoi,  troubler,  in- 
quiéter, effrayer  : 

Renart  que  fein  grieve  et  esmale. 
S'en  va  a  la  haie  le  (rot. 

(Renart,  16571,  Méon.) 


Issi  les  poront  i 

Et  damagier,  se  lor  perece 

Ne  lor  taut. 

(Chev.  as  deus  esp.,  9612,  Foerstei.) 
Les  vont,  par  commune  accordance, 
Enclorre  entour  comme  une  dance 
El  prennent,  pour  les  esmoier 
Environ  eus  a  hardoier 
En  leur  premerainnes  venues. 

(GuiART,  Roij.  liijn.,  16065,  W.  el  D.) 
Sagement  les  devez  a  conseil  chastoier 
Et  de  voslre  parole  durement  esmoier. 

(.Docl.  le  Sage,  ms.  Rennes,  f  83°.) 


Pour  la  dame  royaus  pour  cni  amours  Vesmaie. 
(U.  de  Seb.,  i,  IbO.  Bocca.) 
Le  venredi  lor  leva  une  lourmeute,  qui 
moult  les  esmaia  ;  car  elle  ne  s'apaisa 
onqups  ne  le  jour  ne  le  nuit.  {Hisl.  des 
ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'Anglet.,  \>.  1S4, 
Michel.) 

Le  fez  de  mez  péchiez  m'esmair. 

(Pa^s.  N.-S.,  lab.,  Myst.,  II.  U7.) 

—  Réfl.,  s'émouvoir,  se  troubler,  se  dé- 
concerter, s'effrayer,  s'étonner,  s'inquié- 
ter, se  préoccuper  : 

Quant  la  bêle  ot  0;,'ier  si  dementer, 
Ele  ovre  l'uis,  sil  vait  réconforter  : 
Damoisiaus  sire,  mar  vus  esmaieies  ; 
N'iert  pas  issi  comme  vos  dit  aves. 

(Raiub.,  Oijier,  75,  Barrois.) 
Le  serpent  truevent  .x.  serjant, 
De  la  grandeur  de  lui  s'ezmaient, 

(Itom.  de   Tkebes,  Uichel.  GO,  P  la"".) 

Du  vallet  crient  que  sesmaïast 
Et  ia  bataille  redoutait. 
(Flaire  et  Rlance/l.,  2"  vers.,  905,  du  Méril.) 

Qant  li  rois  l'entent,  si  s'en  merveille 
trop  et  li  dit  que  ele  ne  s'esmail,  que  ele 
u'avoit  mais  garde.  (Arlur,  liichel.  337, 
f"  102».) 

A  sa  famé  son  cuer  descueuvre 
Qui  moult  s'esmaia  de  ceste  euvre. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f»  11"".) 

Mais  Roiivel  s'esmaie 

Que  moult  li  deuil  el  cuit  sa  plaie. 

(Renart,  27455,  Méon.) 

Amours  respont  ;  Or  ne  t'e.smaie. 
Puis  que  t'es  mis  en  lua  manaie. 
Ton  serviche  prendrai  en  gré. 

(Rose,  Val.   Ott.    1212,   f'>  Ifii:.) 
Berlain  truevent  ouvrant  oevre  1res  One  et  vraie. 
D'ouvrer  bien  et  a  droit  moult  petitet  .v'fsmaw. 
(Uerte,  lilO,  Scheler.) 
Cbescun  se  doit  plus  esmaier 
Pour  la  raisou  des  ^eritai^es. 
(Guerre  de  Metz,  st.  189%  E.  de  Bouteiller.) 
De  uolle  chose  ne  t'esmoie. 
(Comm.  le  Roi  Sounain    fa  mort,  ms.  Avranches 
1082.) 
Ja  de  ce  ne  vom  esmale:,. 
Vous,  puisque  Dieu  le  veult. 

(La  Nativ.  N.-S.,  lab.,  Myst.,  II,  39.) 
Parle  hardiemeut  et  ne  t'esmoie  de  rien. 
(Hi'it.  du  chev.  Paris  et   de  la  belle  Vienne, 
1-  20  r",  éd.  1833.) 

S'il  est  fâché,  ne  /'en  veuille  esmaycr  : 
Faute  d'argeut  est  douleur  uun  pareille  ! 
{Le  Fantast,  repentir  des  Mal-mariez,  le  réconfort 
des  femm.,  Var.  hisl.  et  litl.,  IV,  318.) 

El  de  cela  plus  ne  notts  esmayom. 

(Cl.  Mab.,  Epist.  au  Daiilphm,  éd.   1544.) 

—  S'esmaier  de,  avec  un  infin.,  craindre 
de: 

Li  Vallès  est  .1.  poi  pensis 

Et  de  respondre  mull  s'esmaie. 

Qu'il  crient  la  uouvele  veiaie. 

(Amad.  et   Yd.,  Richel.  37,ï,  1°  318'.) 

—  S'inquiéter,  se  soucier,  s'informer  : 

Car  joue  chose  ne  s'esmaie 
Fors  de  joer,  bien  le  saves. 

(Rose,  1274.  Méon.) 
De  graat  folie  se  esmote 
Qui  bien  acroit  et  riens  ue  paie. 
(Prov.  anciens,  ap.  Ler.  de  Liucy,  Prov.^ 
La   première   joye    de    mariage,    si    est 
quand  lejeune  homme  est  eu  sa  belle  jeu- 
nesse, qu'il  est  frais,  net  et  plaisant,  et  ne 

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s'esmoye  fors  de  tirer  efirnillettes.  faire 
ballades,  icolles  clianter,  regarder  le?  plus 
belles.    [Quinze  joyes  de  mar.,  i,  Bibl.  elz.) 

Or  est  dedens  la  uasse  le  pouvre  homs, 
qui  ne  se  souloit  esmoier  fors  de  chanter. 
(/(>■) 

Et  ne  s'esmoye  point  dont  vient  le  !bien 
qu'il  a.  (/b.) 

Qui  rendit  mon  pauvre  .courtisan  si  con- 
fus, que  de  la  en  avant  ne  luy  souvint  de 
^'psmoyer  de  telles  voyes,  pour  penser 
gratifier  a  ce  bon  seigneur.  (PasO-.  Rerh., 
vr,  6.) 

Sans  s'esmaycr  du  pourquoy.  (Id.j 
Lett.,  XII,  1.) 

Tellement  que  desja  de  joye 
Son  héritier  fripe  et  s'emoi/e 
On  son  arsent  est  enfermé. 
(J.-A.  DE  Baif,   te   Mimes,  1.  I,  f°  S-ï    r".  éd. 

1619.) 
Qui  pent  et  yent  an  port  se  rendre 
Des  fonis  ne  se  doit  emoyer. 

(Id.,  iK.  I.  Il,  f»  Si  r".) 

Les  vrays  masques  estant  arrivez  au  lo- 
gis, ou  ils  s'estoient  masquez,  s'esmoient 
qui  avoit  serré  l'arpent  de  leur  mommon, 
tant  pour  retirer  ce  que  chac\in  avoit  con- 
tribué, que  pour  départir  leur  gaing.  (G. 
BoocHET,  Serees,  iv,  Rouen  1635.) 

J'ay  eu  une  fois  en  ma  vie  un  procez, 
et  encores  que  .j'eusse  bon  droict,  et  fusse 
demandeur,  si  ne  laissois  je  pas  a  avoir 
besoin  de  conseil,  et  de  m'esmayer  qui  es- 
toit  l'advocat  de  Poicliers  qui  avoit  le  plus 
grand  bruict.  (Id.,  ib.,  ix.) 

L'epbore  qui  coupa  si  rudement  les  deux 
cordes  que  Plirinys  avoit  ndjousté  a  la  mu- 
sique, ne  s'esmaie  pas  si  elle  en  vaut  mieux, 
ou  si  les  accords  en  sont  mieux  remplis  ; 
il  luy  suffit  pour  les  condamner  que  ce  soit 
une  altération  de  la  vieille  façon.  (Mont., 
Ess.,  I,  23,  éd.  1588.) 

Et  que  par  un  tel  changement  elle  eust 
peur  du  roy,  du  royaume  et  de  sa  per- 
sonne, qu'il  ne  leur  mesadvinst,  songea  et 
s'esmaya  a  quoy  pouvoient  tendre  tant  de 
menées,  parlemeus  et  collocntions  qui  se 
faisoient  en  secret. (Brant.,  Vies  des  dames 
illustres,  Catherine  de  Medicis,  Buchon.) 

—  NeiUr.,  être  en  ciiioi,  se  troubler, 
s'effrayer,  s'étonner  : 

Parles  scnreroent,  ne  vos  caut  d'esmaier. 
;  {Chev.  au  cygne,  II,  3S58,  Hippean.) 
Che  fo  la  bediiine,  qui  le  (ît  esmaiMer. 

(Conq.  de  Jérus,  4418,   Ilippeau.) 

Ne  vous  chant  d'eswaier, 
Bien  vous  garandirai  par  Dieu  le  dioilurier. 

(Berle.  324,  Scheler.) 
Coronz  d'araors,  maniaient  et  niescbies 
Me  fit  clianler  et  c.smoi*/- mon  chant. 
(Baude  de   la  Kakerie,  Pastour.,  Dinaux,   Troin: 
artrs.,  p.  115.) 

De  riens  ne  les  voy  camnyer, 
Ne  ne  pnscnt  riens  vo  menace. 
(Mysl.  de  S.  Crespin.  p.  19,  Dessalles  et  Chabaille.) 

—  Esmaiant,  part.  prés,  et  adj.,  troublé, 
saisi  de  frayeur  : 

Mnlt  se  démente  li  Rcnlis  Danois  frans  ; 
N'est  pas  merveilles  se  il  fn  /-.nittiatis. 
Car  cil  derrière  l'encauchierent  formant. 
Et  cil  devant  le  vont  avironant. 

(Raimb.,  Ogier,  C394,  Barrois.) 
Chele  finre  halaille  fist  Frnnchois  psmoiar.s. 

(Coiig.  de  Jcrm,  129,  Hippean.) 

Dont  Blanche  s'en  va  monlt  a  son  coer  esmahm 

(B.  de  Seli.,  x,  831,  Bocca.) 


—  Esmaic,  pnrt.  pa.'îsé,  troublé,  effrayé, 
étonné  : 

D'icele  frnerre  est  esnaiè- 

(Brut,  ms.   Munich,  3G01 ,  Vollm.) 
^  La  lor  vint  novele  que  mult  des  pèlerins 
s'en  aloient  par  autres  chemins    a   autres 
porz,  et  furent  mult  esmaié.  (Villeh.,  SI, 
•Wailly.) 

Ne  sui  je  gaires  esmaies 
Que  l'ostes  n'en  soit  bien  paies. 
(J.  BoDEi,  /!  Jus  de  S.  Nickolai,  Th.  fr.  an  moy. 
âge,  p.  182.) 

L  enfant  fnt  lors  tant  emayê 
Pour  la  vision  qu'il  eut  eue 
On'onques  ne  fut  si  effrayé 
D'autre  merveille  qu'il  eut  vene. 

{la  Fottl.  péril!.,  !"  23  v°,  éd.  1572.) 

Dans  le  Haut-Maine  on  emploie  esmaier, 
à  l'actif,  pour  ennuyer,  contrarier,  émou- 
voir. On  dit  encore  en  terme  de  chasse, 
■  EsmoietEsmoiel  «c'est-à-dire  fais  lever  le 
gibier.  Dans  le  Poitou,  l'Aunis  et  la  Saint., 
on  dit  s'emoyer,  s'émayer,  pour  signifier  se 
mettre  en  émoi,  en  peine  de  quelqu'un  ou 
de  quelque  chose, s'en  occuper  dans  le  sens 
de  s'en  informer^  de  s'en  enquérir.  Berry, 
s'émeyer,  s'étonner,  s'inquiéter.  En  Bre- 
tagne, Côtes-du-Nord,  on  dit  cela  m'emeie, 
cela  m'effraie;  cela  est  emeiant,ce\A  est 
effrayant.  En  Normandie  on  dit  s'emoyer 
pour  s'éjnouvoir,  se  mettre  en  émoi. 
Franche-Comté,  et  particulièrement  Salins, 
s'emaier,  s'emahi,  s'amayié  beaucoup  pour 
faire  une  chose,  s'en  effrayer.  Neuchâtel, 
émaié,  ébahi,  abasourdi,  stupéfait,  ahuri, 
ébaubi.  Vous  voilà  bien  émaié  t 

2.  ESMAIER,  -  ayer,  v.  a.,  couronner  de 
branches  vertes  : 

Messire  Hector,  bastard  de  Bourbon, 
manda  a  ceux  de  Compiengne  que,  le  pre- 
uiier  jour  de  may,  les  yroit  esmayer ;  la- 
quelle  chose  il  iist,  monta  a  cheval,  eu  sa 
compaignie  deux  cens  hommes  d'armes 
des  plus  vaillans  qu'il  pot  finer,  et  avec 
une  belle  compaignie  de  gens  de  pyé  ;  et 
l(ius  ensemble,  cbascun  uug  chapeau  de 
niay  sur  leurs  harnas  de  testes,  allèrent 
devant  la  porte  de  Compiengne,  nommée 
la  porte  de  Pierrefous  ;  et  avec  culx  por- 
toient  une  grant  branche  de  may,  pour  les 
esmayer,  ainsi  que  promis  l'avoient.  (J.  Le 
Fevre,  Chron.,  1,  160,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Et  manda  a  ceux  de  la  ville  qu'il  les 
yrait  esmaier  le  jour  de  may,  au  matin. 
(Mém.  de  P.  de  Fenin,  p.  40,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

ESMAiETER  (s'),  v.  réll,,  diiiiin.  de  es- 
waîVr,  s'effriiyer  ; 

Mar  roiis  esmaieles  de  rien 
Tant  que  je  soie  sains  ne  vis. 

(Atreper.,  Richel.  216S,  f  12',) 

ESMAiEUR,  S.  m,  celui  qui  effraye,  qui 
donne  de  la  terreur  à  : 

Cil  qu'en  lor  offices  mis  ont 
Baillifs  et  prevost  et  maienr 
Oui  sont  de  gent  grant  esmaieiir. 
Et  si  convoiteus  sont  d'argent 
Qu'il  estranglenl  la  povre  gent. 
(J.  DE  CoNDÉ,    li  Dis   des    Lus    et   des  heches     54, 
Scheler.) 

ESMAiGiÉ,  voir  ES.\UGIÉ. 


ES.MAiGRiER,  -  egrier,  v.  n.,  maigrir. 

Le  bon  roy  d'Engleterre  prisl  forment  a  nercir 

Et  a  esmegrier. 

(bit  de  Giiill.  d'Avglet.,  242,  Michel.) 

ESMAiGRiR,  -  agrir,  v.  n..  maigrir: 

Descolorer  et  esmagrir, 
(Bob.  de  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  5G4''.) 
Descolorer  et  esmaigrir. 

(Id.,  ib.,  p.  590''.) 
Le  vinaigre    fait  esmaigrir.   [Régime  de 
santé,  f»  46  r",  Robinet.) 

ESMAiLLEE,  s.  f.,  uipsure  de  terre  rap- 
portant une  maille  : 

Pour  .II.  esmaillees  de  vigne  a  la  pierre 
S.  Leu  tenant  a  Thomas  le  boucher,  ,nit.  d. 
(1375.  Censier  de  Tkiais,  Arch.  S  3082, 
f»  1  r°.) 

Pour  .II.  esmaillees  de  cens  de  vigne.  {Ib., 
r»3r».) 

ESMAiLi.EMENT,  S.  m.,  émaillupe  : 

C'est  des  cloquetes,  l'escriplure  qui  es- 
toit  escripte  es  esmaillemens.  (Deguille- 
V1LI.E,  Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars.  2323, 
f  34  V».) 

ESMAii.i.ERiE,  S.  f.,  ouvmges  d'émaux  : 
Lequel  de  Gennes  ne  fu  oncques  de  mes- 
tier  mais  estoit  tant  subtif  et  imagiuatif 
que  il  faisoit...  orfavreries  d'or  et  arf.'ent, 
esmailleries  et  autres  choses  comme  se  il 
enst  esté  maistre.  (1417,  Arch.  J.l  169, 
pièce  526.) 

ESMAiN,  s.  m.,  manche: 

Une  table  et  deux  treleaux  ;  plu?  un  es- 
main  de  boys.  (1565,  Inv.  du  mob.  des  chdt. 
(l'Apchon  et  d'Ouclies,  Mém.  et  Doc.  sur  le 
Forez  publiés  par  la  Soc.  de  la  Diana,  1881, 
p.  299.) 

ESMAIOI.E,  S.  f.  ? 

Hni  repaire  largece  de  le  candiere  en  l'oie  ; 
Malvesles  l'ncira.  qui  les  plusiors  engole  : 
Avant  Ini  toit  lor  cuers  et  a  pris  Vesmniole. 
Utortm.  rf'.l //.!.,  f»  80=,  Micbelant.) 

ESMAiniR,  voir  Esmabir. 

ESMAisTRER,  V.  a.,  dominer  : 

Mais  amours,  qui  est  dame  et  mestre 
Del  mont,  qui  justice  et  esmaislre 
Tous  ciaus  a  cui  elle  se  prent. 
(J.  DE  CoKDÉ,   li  Dis  dou  Letrier,  187,  Scheler.) 

ESMAL,  s.  m.,  appréciation,  estimation: 

kierent  par  le  canbre  .vu."^  biei 
{Elle  de  S.  Gille,  1971 

ESJiALER,  V.  a.,  effleurer; 

Atant  ez  vos  .i.  paien  depnlere. 
Tint  une  espee  qui  bien  luist  et  bien  taille, 
Fiert  en  Guillaume,  parle  conseil  des  autres, 
Mauveseraent  que  li  cuers  [I.  le  cuer)  li  esmale, 
La  char  li  tronche  par  desus  les  espaules. 

(£»/•.  Guill..  Richel.  774,  f°  4  r».) 

ESMALLATiNE,  S.  f.,  Semble  désigner 
un  petit  émail  translucide  : 

In  sinistra  (de  la  châsse  de  S.  Maurille) 
sunt  .xxilll.  lapides,  et  non  computantur 
esmallaline,  et  defficituna  petra  auri.(1421, 
Invent.de  la  cathéd.  d'Angers,  Arch.  Maine- 
et-Loire,  Egl.  d'Angers,  Fabrique  ) 

ESMANCE,  -  che,  s.  f,,  estimation, 
appréciation,  calcul,  jugement,  avis  : 


Et  kierent  par  le  canbre  ,vh.''^  bien  par  esmal. 
{Elle  de  S.  Gille,  1971,  Foerster.) 


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Por  coi  est  la  prosperiteiz  de  ceste  vie 
doneie  a  celui  ki,  solunc  la  esmance  del 
jiigeor,  ne  seit  la  voie  de  sue  œvre  î  {Job, 
p   469,  Ler.  de  Linoy.) 

Aradoas  furent  de  liel  puissance 
Qe  nus  i  poroit  fairt'  /".smanri'. 

(Ilerc.  cl  Phil..  Kichel.  821,  f°  6'.) 

De    ceh   qui   maerent    ne    pnet  nos  premlre  es- 
[mance. 
{Foulq.  de  Candie.  Richel.  23518,  f"  48  t".) 

Le  main  tout  bielement  amaine 
Com  chil  ki  bien  en  set  Yesmance, 
Apuigoier  li  a  fait  le  mance. 
(GiB.  DE  Montreur,  VioMlc,  103-2,  Michel.) 

SeloQC  nostre  esmanche 

Ch'esl  li  chevaliers  a  le  manche. 
{Dou  Chnial.  a  le  manche,  ms.  Turin,  f"  28''.) 

—  Faire  esmance,  faire  mine  d'ajuster  : 
Le  suppliant  voulant   obvier  au  péril... 

fist  esmance  d'un  espieu  qu'il  tenoit,  saus 
navrer  aucunenaent  icellui  Jaquet.  (i452, 
Arch.  JJ  284,  pièce  248.) 

—  Par  esmance,  à  vue  d'oeil,  au  juger  : 

Jasqnes  a  cent  gentis  homes  i  ara  par  esmanche, 
El  seront  hien  armes  cascuns  a  se  plaisanche. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  31S6,  Chron.  belg.) 

ESM.\xcHE,  S.  f.,  eiiimancliement  : 

Esmanche  d'or,  d'azur,  et  uns  filet  de 
gueuUes.  {Le  blason  de  toutes  armes  et  es- 
cutz.) 

Dans  le  Bas-Vendômois,  on  dit  cher- 
cher des  emmanches,  pour  chercher  des 
difficultés. 

ESMANCHEUR,  emancheur,  s.  m.,  celui 
qui  emmanche  : 

Pierre  Thibout,  esmancheur.  (Livre  de  la 
Taille  de  Paris  en  1316,  Coquebert.) 

Gautier  V esmancheur.  (Ib.) 

1.  ESMANCHiER,  -  Cher,-  cicr,  V.  a.,  em- 
mancher : 

Tideinan  le  coutelier  forge  coutiaus  et 
alemelles...  puis  esmance  ses  alemelles, 
dont  les  fait  enwainer,  puis  les  vend  en  le 
haie.  (Dialog.  fr.-jlam.,  f°  20»,  llichelant  ) 

Faire  esmancher.  (xv«  s.,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Nulz  dudit  mestier  ne  porra  esmancher 
dagues,  braquemars,  cousteaux  ou  autres 
choses  dudit  mestier,  de  bos  esquartelé, 
qu'il  n'y  ait  ficquié  pour  chacune  pièce 
deux  cieus  de  fer  ou  de  letton.  (1482, 
Nouv.  statuts  des  couteliers  d'Amiens,  ap. 
A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  État,  11,  397.) 

2.  ESMANCHIER,  -  cicr,  -  Icier,  esman- 
quier,  emanquer,  v.  a.,  rendre  manchot  : 

Quatre  larons  a  les  tiestes  tola 
Et  le  .v.™^  d'un  des  bras  emanqua. 

(Sones  de  Nansay,  ms.  Turin,  f°  90''.) 

Si  esl  pendu. 
Ou  essorbé,  ou  e.vnanché. 
Ou  mis  en  milieu  le  marché 
El  pillori  trestut  uajor. 

(Besant  de  Dieu,  300,  Martin.) 

—  Esmanchié,  part,  passé  et  adj.,  man- 
chot, tronqué  : 

Tant  baron  i  a  esmancié 
Qui  ont  perdu  u  poing  u  pîé. 
(Fdeocle  el  Polin.,  Richel.  375,  f»  55''.) 


Apries  si  ot  .xsx.  esmankies, 
Garis  et  de  mains  et  de  pies. 

(MousK,,   Chron.,   M380,  Reilf.) 

Et  li  chevaliers  esmankies 
A  cui  li  bras  estoit  trcnchies. 
Fait  pour  sa  dame  miens  ollendre 
Moût  pries  doa  casliel  son  Iré  tendre. 

(Rich.  li  biaus,  3235,  Foerster.  ) 

Sones  viers  Vesmanchié  se  trait. 

(Sones  de  Nansa;/,  ms.  Turin,  f°  5T^.) 

Mais  chilz  qui  estoit  esmankies 
S'i'st  tout  eus  ou  sanc  toueillies. 

(;*..  f»  60''.) 

I,i  esmanquirs  fu  sus  ses  pies  levés. 

(Ib.,  !"  no''.) 

Un  esmanlié  qui  tosjors  dort. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  375,  P  3i2°.) 
L'esprit  no  peut  non  plus  voler  avecques 
ces  aisles  emanquees.  que...  (La  BoD.,X,i». 
de  la  vie,  I,  7,  éd.  1578.) 

ESMANCHON,  S.  m.,  manche,  manche- 
ron, partie  de  la  charrue  que  le  laboureur 
tient  avec  la  main  : 

Icellui  Jehannin  avoit  par  plusieurs  foiz 
la  charrue  du  suppliant  levée  en  hault  sur 
les  esmanchons.  (1386,  Arch.  JJ  130,  pièce 
17.) 

ESMANCHONNÉ ,  esmenchowié,  part, 
passé,  sans  manche  : 

Une  robe  blanche  esmenchonnee .  (1.579, 
Arch.  Dordogae,  B.  93.) 

ESMANDE,  voir  ESMENDE. 
ESMANDEIR,  VOir  ESMENDER. 

EsiiANEvi,  adj.,  dispos,  alerte,  ardent  : 

Quoy  que  Vulcain  fust  lais  et  vilz. 
Et  Mars  fust  plus  esmanevis. 

(Pasioralet,  ms.  Brux.,  f°  2  r"  ) 

Mainte  louse  viste  et  legiere 
F,t  maint  bergier  esmaneri 
Parmy  le  bois  redanser  vy. 

Ub.,  f°42v  .) 

et,  AMANEVin. 

ESMANGiER,  -  cngier, - aingier,  emaigier, 
V.  a.,  manger,  dévorer,  au  propre  et  au 
figuré  : 

Tnit  dient  mes  et  povre  el  riche 
Que  moult  sades  est  pain  de  miche  ; 
Tant  par  snot  mes  de  povre  affaire, 
Quant  ne  nous  pneent  plus  melfaire 
Si  nous  veulent  il  esmengier. 
(G.  DE  Comc[,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  63''.) 

Si  nos  volent  il  esmangier. 

(lu.,  ib.,  ms.  Brux.,  f"  62''.) 

Des  preieurs  y  amoiue  moult  très  grant  multitude 
A  pie  et  a  cheval  que  tout  destrure  cuide. 
Il  sambloit  qu'il  deusltrestouz  vifs  emaiijier. 
Si  avoit  très  granl  fain  des  signeurs  domaigier. 
(Girart  de  Ross-,   6iil,  Mignard.) 
La   cause   de    ceste    conjuracion    estoit 
pource  que  ilz  se  doubtoyent  que  se  toule 
France  estoit  apaisie,  que  les  os  des  Roiu- 
uiains  ne  s'ambatissent  ou  pais  et  esmain- 
guassent  toute  la  terre  par  leur   demeure. 
(Rom.  de  J.  Ces.,  Ars.  5186,  f  27".) 

Cil  (hermite)  li  espont  en  tele  manière  : 
«  Sire,  cil  qui  estoit  mors  sor  l'autel  Jhesu 
Crist,  qui  mort  sofl'ri  por  nous,  a  qui  vous 
mengiez  les  membres,  quaut  vous  les 
abeies  et  sa  gent  de  religion  et  ses  clers 
et  ses  evesques  apetisiez  et  esmengiez. 
(Chron.  de  Norm.,  p.  55,  Michel.) 


—  Esmangié,  part,  passé,  affamé  : 

Sur  lui  court  gnulc  bee,  com  uogs  Ions  emaigies. 
(Girart  de  Ross.,  4639,  Mignard.) 

ESllANKIER,  voir  ESMANCHIER. 

ESjç.\NVEiLLiER,  -ciiiier,  esmarveillier, 
verbe. 

—  Act.,  éveiller,  réveiller: 

Donnes  avaine,  et  si  n'atargies  mie, 
Carja  mouvrons,  se  Dieus  me  beneye, 
A  mienuit  quant  gens  ert  eudoriuie, 
Bien  nos  meura  Gauffroy  de  le  caucie 
K'ainçois  ke  gens  soit  toute  esmanvillie  ; 
Verrons  a  Bruges  de  Bauduin  la  vie. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  f»  26^^) 

Por  ce  geune,  por  ce  veille, 
Por  c'est  ades  apareilliee, 
Por  i^'est  ades  esmanveilliee . 
(G.  DE  CoiNci.  del'Emper.,  Richel.  23111, 
f  279».) 

Et  la  bêle,  qui  ot  son  ses 
Pris  de  dormir,  est  esveillie. 
A  grant  peine  est  esmanveillie  ; 
Ele  ot  cel  jor  levé  trop  main, 
Ele  quide  ractre  sa  main 
Sor  celui 'cui  pechies  flst  nestre, 
Quant  ne  le  sent  delez  li  estre 
Sueïfre  ses  biaus  ieus  en  souhaite. 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  f  39  v"  ) 

Corner  vueil  au  conraencement 
Ponr  ces  lièvres  esmanveillier. 
(Miracles  de  Notre  Dame,  I,  4,  39,  G.  Paris.) 
Impr.,  esmaui>eillier. 

—  Agiter  : 

Li  vi  deable  e  man  pecché 
Vos  uni  si  esmanveillc 
E  mis  en  crieme  e  en  esfrei 
Qui  issi  esveilliez  le  rei. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  16046,  Michel.) 

Le  roi  trouva  esmanveiUiez 
Qai  en  ire  ert  et  en  esfroi. 
(Perceval,  ms.  Moutp..  II  249,  f°  100=.) 

Li  moines  molt  se  leva  main. 
Car  molt  estoit  esmanveilliez. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.  deN.-D.,  ms.  Bras.,  f"  203=.) 

Quant  la  lasse  fu  esveilliee. 
Qui  toute  estoit  esmanveilliee. 
Pour  aler  au  matin  reqaerre 
La  dame  du  ciel  et  de  terre  . 

(Id.,  ib.,  ms.  Soiss.,  P  183''.) 

Et  U  rois  fu  moult  traviUies, 
La  nuit  fu  moult  esmanvelUes 
Et  de  peusers  divers  grèves. 
(D'un  Roi  d-Egijpte,  Ars.  3527,  f»  94''.) 

—  Exciter  : 

Dusc'a  ore  n'i  a  chelui 
Que  je  n'aie  bien  cooseillié 
Et  a  bien  faire  esmaneilUc. 
(Mir.  de  S.   Eloi,   p.  113,  Peigné.)  Impr.,  esmau- 
villié. 

—  Réfl.,  s'agiter  : 

L'antre  femme  s'est  esveilliee. 
Durement  ■••'est  esmanvrillice 
Quant  l'enfant  mort  lez  li  senti. 
(Geoff..  .vu.  eslaz  du  momie,  Richel.  1526, 
f»  29''.) 

—  Neutr.,  s'éveiller,  s'agiter  : 

Par  rues  vont  criant  le  cours  ; 
Or  sus,  chevaliers,  il  est  jours  ; 
Dont  veissies  esmarveillier 
Les  gens  pour  aler  au  monstier. 

(Couci,  1508,  Crapelel.l 

ESM.\NVILLIER,  VOlr  ESMANVEILLIER. 


492 


ESM 


ESMAQUÉ,  adj.,  rendu  livide  par  l'effet 
d'un  coup  : 

En  toute  percussion  de  npcessité  la  char 
esl  esmaquee.  tFrag.  d'un  liv.  de  médecine, 
ms.  Berne  A  93,  f°  7  v.) 

ESMARAGDIN,  VOir  ESMERAUDIN. 

ESMARBRE,  esmabrc,  adj.,  froid  comme 
le  marbre,  glacé  de  terreur  : 

Mesire  Dnrraars  s'aresta 

Qui  celé  merveille  essarda. 

Mais  il  n'ot  pis  le  ciier  esmarhre, 

(Durmars  le  Gallois,  1S19,  Slengel.) 

Ces  dames  perlent  lenr  mémoire, 
De  peor  anssi  sont  fort  rsmnrïires. 
Miens  amassent  estre  sous  arbres. 
(Combat  de  SI  Pol.  Scheler,  Trmv.  l>elr,..p.  263.) 
Ansi  tremble  corn  fiielle  en  arbre, 
Toute  la  nuit  fu  si  esmarhre 
Que  ne  cuit  pas  c'onqnes  niangat, 
N'onqnes  la  nuit  en  lit  ne  jnl. 
(De  le  Soncrelaine,  Ricbel.  a'o,  ("  3-10''.) 

Devant  lienart  a  cuer  esmarhre 
S'assist  Waukes  desonr  un  arbre. 

(Kenarl  le  nouvel,  3697,  Méon.) 

De  paonr  a  le  cuer  esmahre. 
{De  runieorne,  Ricbel.  t5o3,  f°  433  r".) 
De  peur  anssi  sont  fort  esmarlres. 
(Triiimphe  des  Carmes,  p.  635,  Leroy  et  Dinanj.) 

ESMARDRÉ,  adj.,  froîd  comme  le 
marbre,  glacé  de  terreur  : 

Avalent  don  palais  marbré 
Tuit  esbabi  et  esmarlré. 

(G.  de  Dole,  Val.  Chr.  17-23,  P  92''.) 

ESMARIL,  voir  ESMERIL. 

ESMARiRj  -  erir,  -  arrir,  -  airir,-  esrir, 
verbe. 

—  Réfl.,  se  chagriner  : 

Li  das  l'oi,  dnremenl  s'esmarri. 
(Garin  le  Loher.,  2'  cbans.,  XL,  P.   Paris.) 

M'en  i  a  DU  tant  adoré 
Ne  s'esmarisse  do  damape 
Et  n'ait  paor  en  son  corage. 

(Eteock  et  Polin.,  Kicbel.  375,  f  50'.) 
Quant  li  prodom  a  ceu  veu, 
Esmesi  i  s'est  et  esperdu. 
(G.  DE  S.  Pair.  M.  S.  Michel,  3582,   Michel.) 

Quant  Sebelinne  l'oy  dire 
Esprise  fn  de  doel  el  d'ire. 
Car  de  çou  forment  s'esmari 
C'om  ne  li  tolist  son  mari. 
(DeVEmper.  CoustanI,  583,  Remania,  VI,  p.  169.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Ces  roistes  cous  font  Pa.  esmarrir, 

{Aiiieri,  Ricbel.  24368,  C  27''.) 

Mais  ce  l'ot  fait  molt  esmarir 
Qu'il  quidoil  que  la  main  perdisl. 

(Durmars  le  Gallois,  8084,  Slengel.) 

Ce  fera  maint  homme  esmarir.  (l'erce[o- 
rest,  vol.  111,  ch.  52,  éd.  1528.) 

—  Act.,  souiller  : 

Cil  de  Biche  fuit  ces  mairis 
Par  cui  le  nil  fuit  esiiiairis. 
(Exposition  du  sarmonl    le  pappegay,  'J,  ap.  E.  de 
Bouteiller,  Guerre  de  3kU,  p.  330.) 

—  Esmari,  part,  passé  et  adj.,  Iroublé, 
frappé  de  surprise,  déconcerté,  chagrin, 
affligé,  de  mauvaise  humeur: 


ESM 


A  r,ipostolie  revint  tnz  «maris. 

(Alexis,  st.  71'',  xi'  s.,  G.  Paris.) 
,Si  l'oit,  raoll  en  fn  esmaris. 

(tes  Loh.,  Ars.  3143.  f"  23'.) 
N'est  pas  mervoille  s'il  en  fu  esmaris. 

(ilort  de  Garin,  2390,  du  Méril.) 

El  mostier  entre  comme  femme  esmarie. 
(/i.  de  Cambrai,  ci.jxv.  Le  Glay.) 

S'en  sontli  clievalier  al  roi  moult  esmari. 
{Ariur,  ms.  Grenoble  378,  f»  23".) 

Douce  dame  sainte  Marie, 

Fait  la  lasse,  fail  Vesmorie, 

Soyez  garde  de  mon  enfant. 

(G.  DE  Coi.NXi,  ilir.,  ms.  Soiss.,   C  157'^  ) 

Puis  qu'il  est  esmaris. 

(Guy  de  Camb.,  Richel.  243G6,  p.  223''.) 
Pour  Olivier  estoil  dolans  el  esmarir. 

(Fierabras,  1737,  A.  P.'> 

Qnint  or  voient  François  esmusesl  li  pais. 
Et  de  Turc  sont  couvert  li  val  el  li  larris, 
Ne  vous  esmerveillies  s'il  i  ol  i'esmaris  ; 
Mais  li  corapes  monte  as  prens  el  as  gentis. 
(Chans.  d'Anlioche,  II,  v.  488,  P.  Paris.) 

El  tons  li  pnles  esmaris  environ. 
(Alexis,  1064,  Ricbel.  12471,  G.  Paris.) 
Triste  et  dolente  et  esmarie. 

(Adenet,  Cleom.,  Ars.  3142,  f»  10«.) 

Dedens  nue    chambre  entre,  n'ot   pas    chiere  es- 
[marie. 
llB..Rerte,  61,  Scheler.) 
né,  Noslre  Dame  de  Paris, 
Aidiez  moi  qui  sni  esmaris  f 
(Vers  1270,  Eglis.  et  Monast.  de  Paris,  p.  11, 
Borlier.) 

Dont  furent   leur  anemis  soudainement 
esveillics    et    esmaris   de   la   crant  noise. 
(GciAUT,  Bible,  Jug.,  VII,  ms.  Ste-Gen.) 
La  Tille  en  fol  monll  esmarie. 
(Guerre  de  Meli,  st.  193'',  E.  de  Bouteiller.) 
El  monstre  et  fait  chiere  esmarie 
De  ce  qu'il  allent,  ce  li  samble. 
Trop  longemenl. 

(Fboiss.,  Poh.,  I,  14.430,  Scheler.) 
Si  se  parti  de  lui  moult  triste  et  esmarie. 
(Id.,  Chron.,  1, 19,  Lnce.) 

ESMARissoN,  S.  f.,  Chagrin  : 

En   la  fosse  regardent  par  grant    esmarisson. 
(De  S.  Jeh.,  Richel.  2039,  f°  33''.) 

ESMARRIR,  voir  ESMARIB. 

ESMARVE,  adj.,  comme  esmari  : 

Li  rois  ja  conté  li  avoil 
Treslol,  ainsi  que  il  esloit 
Alez  combalre  eus  eu  la  cave 
An  lyrant  ;  lole  en  fn  esmarve 
La  roine  de  la  nonvele. 

{Gilles  de  Chin,  3483,  Keiff.) 

ESMARVEILLIER,  VOir  ES.MANVEILLIER. 

ESMATER,  V.  a.,  dompter  : 

Si  disoient  la  pins  partie  : 
Ceslui  avient  an  nos  aie 
Par  esmaler  le  fier  geiant. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  .821,  f»  3".) 

ESMAUDRE,  VOir  ESMOUDBE. 

ESMAULZ,  S.    m.    pi.,  rime,   pour    es- 
mais,  émois,  inquiétudes  : 
Des  pestilences  et  des  maulz 
Qui  mains  ont  mis  eu  griefz  esmaulz, 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  P  220  r».) 

ESM.V.YOLER,  VOlr  EnMAIOLER. 


ESM 

ESMK,  hesme,  aisme,  eysme,  eyme,  eme, 
aime,  ayme,  asme,  s.  m.,  appréciation, 
pensée,  compte,  calcul,  jugement,  avis  : 

Que  nus  n'en  sel  esme  ne  nombre 

Des  chevaliers,  lant  i  en  ot. 
(Chrestiex,  la  Charrette.  Vat.  Chr.  1725,  P  SC.) 

Si  sont  cointe  qu'il  ne  se  croient 

En  lor  esme;  par  saint  Richier, 

Sont  plus  cointe  que  chevalier. 
(Des  Prelaz,  ap.  Job..  Nouv.  rec,  II,   321.) 
Et  tant  en  gisoient  mors  enmi  les  champs 
que  nul  n'en'savoit  esme  faire.  (L'Istoire  de 
Troye  la  grant,  ms.  Lyon  823,  f  32''.) 

En  après  a  par  toy  repanse 
Quand  In  as  gardé  ta  constance. 
Certain  d'avis  el  résolu  : 
Combien  de  fois  selon  ton  eme. 
D'un  conrs  et  d'une  raison  même. 
Et  quel  jour  in  as  revola. 
(.I.-A.  de  Baif,   les  Mimes,  I.  IV,  f  155   r»,  éd. 
1619.) 

—  Par  esme,  à  ce  qu'on  peut  calculer, 
approximativement  : 

Quant  passes  erent  les  premers. 
Par  aime  erent  .ii.  railers. 

(Conquest  of  Ircland,  710,  Michel.) 
Et  quant   il  avoit  perdu,   il  achetoit  par 
esme  les   deniers  a  ceul.v  a  qui  il  avoit  en- 
foui. (.loiNV.,  Hisl.  de  St  Louis,  p.  126,   Mi- 
chel.) 

—  A  belle  esme  de  pais,  à  vue  de  pays: 
La  neige....   se  congela  de  sorte  que  les 

chevaux  avoient  une  peine  infinie  a  en  tirer 

leurs  jambes et  il  nous  fallut  tracer  le 

chemin,  et  allers  belle  esme  depais.  (Pasq., 
£ett.,  1. 111,  p.  291,  éd.  1619.) 

—  Dire  son  esme,  dire  sa  pensée  : 
Avant  que  viegne  avril  ne  may 

Vendra  quaresme  : 
De  ce  puis  bien  dire  mon  esme. 
(Rdteb.,  le  Mariage  Rustebeuf,  Jub.,  I,  8.) 

—  Faillir  d  son  esme,  à  ses  esmes,  se 
tromper  dans  son  calcul,  dans  son  appré- 
ciation, dans  ses  prévisions  : 

Parlonopeus  le  haste  si 

Qu'a  son  esme  a  auques  failli. 

(Parton.,  31(15,  Crapelet.) 
Tu  as  failli  a  tout  ton  esme 
Se  rechevoir  ne  veus  balesme. 
(G.  de  Cambrai.  Barlaam,  p.  46,  Meyer.) 

Si  se  tenoil  il  bien  de  rire, 
Quant  il  ot  failli  a  son  esme. 
(Godefroï  DE  Paris,  Chron.,  623.   Bnchon.) 

Il  ne  fauldra  pas  a  son  esme. 

(Villon,  Gr.  test.,  VI,  Jonaust,  p.  23.) 

Mais  en  meffait  ne  gist  qn'araende. 

Quant  l'homme  ou  la  femme  s'amende 

C'est  de  vray  pour  eulx  ung  granl  bien. 

Combien  qu'ilz  n'en  feront  ja  rien 

Ou  je  fauldray  bien  a  mes  esmes. 
(Eloy  Damer.ial,  Linre  de  la  deahlerie,  f°  25'^,  éJ. 
1507.) 

Tel  cuide  venir  a  ses  fins 

Lequel  fault  souvent  a  son  esme. 
(Gri.ngore,    les    Fainlises    du   monde,   éd.     golli.) 
Si  je  ne  faulx  a  mon  esme,  c'est  uug  en- 
tremetteux.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  038, 
Génin.) 

Il  ne  leur  cbanlt  de  faillir  a  leurs  esmes. 
(Marc,  de  Nav.,  Marg.  de  la  Marg.,  Ilisl.  des  Sal. 
et  nymph.  de  Diane,  éd.  1517.) 

—  Perdre  son  esme,  se  tromper  dans  sou 
calcul  : 


ESM 


ESM 


ESM 


493 


Le  gouvernPnr  transes!  de  crainte  blesmc 
Icy  conTesse  ovoir  prrdu  finti  r.smr. 
(ScEv.  DE  Ste  Marthe.  Prem.  Œiiv..  11,  les  loyaux 
Inforlunez,  éd.  1579.) 

—  Et,  perdre  la  raison,  ne  plus  savoir  ce 
qu'on  fait,  perdre  l'esprit  : 

Por  ce  que  les  chiens  l'ont  tant  eschaiiffé 
et  malmené  que  il  a  perdu  son  sens  et 
son  hesme.  tGaitt.  Feb.,  Maz.  51i,  f"  68°.) 

Quant  l'on  fa  beu,  l'on  pert  snn  esmr. 
(P.  Jamec,  Débat  du  Vin  et  de  t'Eaue,  Poés.  fr.  des 

xvetxvi"  s.,  IV,  III.) 

Escript  sonbdain  en  brief  et  lourd  propos 
Apres  sonppr  qu'on  perd  souvent  son  cxme. 
(J.  BODCHET.  EpixI.  fnm..  l"  p.,  xxxiv,  éd.  1545.) 
...  Si  je  nay  perdu  Vesvie. 
(Id.,  ib.,  LX5X1V.) 

—  Faire  sonesme,  faire  ce  qu'on  a  dans 
la  pensée,  ce  qu'on  juge  le  meilleur,  ce 
qui  plaît  : 

Je  ne  fay  rien  pour  les  presens. 
Fay  place  a  une  antre  :  il  est  lems. 
J'en  feratj  mon  eme  et  rien  contre. 

(J.-A.  DE  Baif,  Devis  des  Dieux,  i  ) 

—  Par  extens., esme  a  encore  signifié  but, 
intention,  disposition,  désir,   espérance  : 

Ja  ne  cnidé  qne  feist  eme 
Cil  fel,  cist  ros  et  cist  contret 
Qui  qatre  des  tniai  m'a  Irel 
De  la  destre  ele  et  de  la  qeue. 

{Renan,   ",3.Ï0,  Méon.) 

Il  descent  lues  et  vers  li  corl 
Si  com  rbevaliers  fet  vers  damç. 
Si  dui  compaignon  n'ont  nule  asme 
De  l'ester,  ne  li  font  anui. 

{Lai  de  l'Ombre,  p.  10,  Michel.) 

Hz  obéirent,  car  nul  ne  l'eust  osé  laisser, 
et  aussi  ilz  estoient  tous  en  esme  de  mal 
faire.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2660, 
f  131  r°.) 

C'est  elle  mesme, 
Et  de  parler  suis  en  gr.anl  esme. 

(Therence  en  franf.,  1°  a2y'',  Verard.) 

Si  nous  fanlt  penser  anjonrd'uy 
En  nom  Dieu,  venir  a  nostre  aisme. 
{Misl.  du  siège  d'Orl.,  13041,  GuessarJ.) 
Par  son  orgueil  fier  et  presuraplion, 
Pespit,  onitrage  et  félonne  nature. 
En  se  mirant  par  grant  elation 
A  sa  beanlté  et  plaisante  stature, 
Eust  en  desdaing  la  povre  créature. 
Sans  la  laissier  parvenir  a  son  exme. 
(CoQuiLLART,  Poés.  div.,  Compl.  do  Ei'O,  qui  ne 
peult  jouyr  de  ses  amonrs,  I,  8,  Dibl.  elz.) 

—  Estre  a  esme  de,  être  en  mesure  de, 
sur  le  point  de  : 

Tandis  que  il  estaient  a  esme  de  prendre 
la  ville,  en  li  manda  de  l'osl  le  duc  qu'il 
n'alasl  avant.  (JoiNV.,  SI  Louis,  cviii, 
Wailly.) 

—  Prendre  son  esme,  viser,  ajuster  : 

Je  esmeray,  or  je  prendray  mon  esme  do 
frapper  ce  dayn  la  a  la  p.ince  —  I  wyll 
awme  to  hytte  yonder  hucke  in  the 
paunche.  (Palsgravr,  Esclairc,  p  4i2, 
Génin.) 

—  Fig.  : 

Chascnn  s'acesme 
De  prendre  au  tost  fuir  son  esme. 
(GuiART,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  303,  Bachon.) 


—  Semblant,  apparence  ; 


Onqnes  ne  fis  semblant  ne  emmc 
De  rien  qui  vos  dousl  desplaire. 

(Kenart,  1741,  Mcon.) 
.XL.  soz  por   arme  amohie  quant  oui  ou 
fiert  ou    fait  ayme  de  ferir.   (1290,  Arcli. 
mun.  Besanç.,  reg.  mun.  I,  f"  173.) 

—  Appréhension,  inquiétude  : 
Se  tes  pères  te  met  a  a.tme 
Soufi're  le,  ja  n'en  auras  blasme. 

(Calhon,  Richel.   iOl,  P  210\) 

Ha  !  sire  rois,  cil  trop  mefet 
Oui  snnr  autrui  met  nesun  blasme 
Dont  en  la  fin  pnist  avoir  asme 
Nus  prodora  qui  a  bien  entende. 

(Ren.  coroné,  Richel.  1446.  f  78  r">.) 
Car,  s'il  advient  qu'en  plain  minnyct 
I,e  mal  luy  prengno,  toute  nuyct 
Vous  le  verrez  par  la  cité 
Courir  comme  nng  homme  cité. 
Peu  sçait  en  quel[lel  peine  et  esme! 
Pour  trouver  une  saige  femme. 
ISerm.  des  Matilx  de  Mariage,  Poés.  fr.  des  xv'  et 
XVI»  s.,  Il,  13.) 

—  Attention,  considération  : 

Avec  moy  les  pelis  plenrent. 

Et  demeurent 
Sans  esme  pour  ma  grand  plainte  : 
Et  puis  dans  mon  sein  se  cachent. 

Sans  que  sachent 
1,6  mal  dont  je  suis  .atteinte. 
(Est.  Forcadel,  Chant  triste  de  Medee,  é,l.  I5al.) 
Tel  cognoist  les  fautes  d'autruy 
Qni  aux  siennes  ne  prend   point  iVesme  : 
Mais  |6  mal  tombe  en  fin  sur  luy. 

(ilEGKMON,  Fables,  XX,  éd.   1383.) 

—  Estime  : 

Et  si  l'esponse  au  roy  Loys  unzierae, 
Fille  d'Escosse  eut  telle  estime  et  e.ime. 
De  Charretier,  qu'eu  dormant  elle  touche 
D'nn  donU  baiser  son  éloquente  bouche 
Pour  les  bons  mots  qni  en  estoient  yssns. 
(J.  BoucHET,  Episl.,  l"  p.,  xni,  éd.  1545.) 

—  Eli  tous  esmes,  de  tous  points,  en 
tout  : 

Ces  troys  estoient  vestuz  de  mesmes 
De  jacqnelles  et  parement 
Comme  Dunoys,  et  en  tous  esmes 
Sans  diference  aucunement. 
Martial,   Vig.  de  Charl.   VU,   f'=  Su'',  éd.    1493.) 

—  Direction,  chemin  : 

Lors  tu  passeras  entre  les  Chiens  Poy- 
rines  et  un  autre  rochier  que  l'on  appelle 
camp,  et  va  icelle  esme  jusques  aye  un 
moulin  le  prochain  du  bout  de  l'isle  deceliiy 
coiisté.  (P.  DE  Garcie,  le  grant  Routtier  de 
mer,  f»  30  v».) 

—  Poids  h  peser  : 

Lesquelz  marchans  tiennent  secrètement 
en  leurs  hostelz  pluseurs  autres  graiiz  et 
greignieurs  pois  qu'ilz  appellent  esmes... 
pour  esmer  leurs  deurees.  (141S,  Arcli.  JJ 
169,  pièce  130.) 

Suivant  Le  Duchit  (note  sur  Rab.,  i, 
10)  les  paysannes  de  Bourgogne  disaient 
d'un  homme  qui  ne  leur  témoignait  nulle 
bonne  volonté,qui  ne  leur  faisait  nul  signe 
d'amitié,  qu'il  n'avait  point  d'esme.  A  Sa- 
lins, Franche-Cointé,  on  dit  d'un  homme 
mou,  sans  décision,  qu'il  n'a  point  d'éme. 
Lorr.,  aume.  Pat.  bressan,  emo.  A  Troye, 
on  dit  prendre  son  esme,  pour  signifier 
prendre    ses    mesures ,   ses     avantages. 


Lyonn.,  aimé,  aymo,  emo.  Forés.,  emou, 
eimou,  cymou,  esprit,  intelligence,  bon 
sens,  discernement. 

ESMEANCE,   VOir  ESMAIANCE. 

1.  ESMEE,  hesmee,  s.  f.,  appréciation, 
compte,  calcul,  avis  : 

Tant  orent  allre  gent  a  pié 
Que  nul  n'en  sut  faire  esmee. 

CBen.,  D.  de  Norm.,  I,  730,  Michel.) 

Tant  i  gisseot  noble  vassal, 
ÎVe  vous  en  sai  dire  Vesmee. 
Plus  en  i  gist  d'une  charree. 

(Rom.  de  Tliebes,  Richel.  fiO,  f»   U*.) 

Lors  dist  Brehiers  :  J'en-  dir.iy  ma  hesmee. 

(R.  Desch.,  Poés..  Richel.  810,  f  119''.) 

2.  ESMEE,  voir  IlEMEE. 
ESMEEMENT,  VOlr  ES.MAIE.MRNT. 

esmeghieu,  voir  Esmaigrier. 

ESMEMENT,  asmemant,  s.  m.,  compte, 
calcul  : 

Tant  an  i  ait  (de  gens)  jo  n'en  sai  asmemant. 
(Les  Loh.,  Richel.  1622,  r°  212  t°.) 

esmenchoxné,  voir  Esmaxchon.\é. 

esmendable,  em.,  adj.,  amendable. 
sujet  à  l'amende  : 

Hz  sont  emendables  en  ladite  amende  ilc 
XV.  sols.  (1S07,  Prép.  de  Donllens,  Coût, 
loc.  du  baill.  d'Amiens,  H,  128,  Boulhors.) 

Qui  reçoit  ou  retient  ses  bestes  îles  mains 
de'celuy  qui  a  fait  la  prinse,  il  est  esmen- 
dable d'amende  arbitraire.  {Coût.  lOC.  de 
Thevé,  XXX,  Nouv.  f:out.  gén.,  111,  1032.) 

ESMENDANCE,  em.,  S.  f.,  correction  : 
Emendatio,ciî!eiidance.  (Gloss.de  Conclics  ) 

ESMENDATEUR,  em.,  S.  m.,  celui  qui 

corrige,  qui  répare  : 

Seul  emendatenr 
De  tous  les  manis  dont  Adam  fut  antheur. 
(J.   BoucHET,  Ep.   fam.,  1°  p.,  xi,  éd.  1545.) 

ESMENDATiF,  em.,  adj.,  qui  corrige  : 
Infection  emendative.  {Praclique  de  P.  Ilo- 
cellin,  f»  7  V»,  éd.  Lyon.) 

ESMEND.xTioN,  -  cjon,  em  ,s.  f.,  correc- 
tion, réforme,  amendement: 

Por  emendation  des   vices,   (neyle  de  S. 
Ben.,  uis.  Sens,  p.  139%  ap.  Ste-Pal.) 
Et  qu'aulx  cbetifz  voise  preschant 
De  leurs  péchez  rémission 
S'ilz  en  font  emendacion. 
(Deguillev.,  Trois  Pèlerin.,  f°  17S=,  impr.  Inslit.) 

Par  emendacion  de  leur  vie.  (J.  Gerson, 
ta  Mendicité  spirit.,  C  66  v.) 

Cbascun  de  nous  doibt  pour  sa  proprr 
emendation  avoir  ou  très  gramil  eunemy  ou 
1res  tîrandt  ami.  (Fossetier,  Chron.  Marg  , 
ms.  BruK.  10312,  VlU,  iv,  30.) 

La  langue  moderne  n'a  plus  que  la  locu- 
tion emendation  d'un  texte,  action  de  le 
corriger. 

ESMËNDE,  -  maii(/e,  em.,  esmonde,  s.  t., 
amende,  réparation,  satisfaction,  compen- 
sation : 

Nous,  Jehan,  cuens  de  Bourgoigne, 
sûmes  garanz  pour  l'abbé  et  pour  le  cou- 


49'i 


ESM 


vant  de  Cisteaiilx  de  trois  montées  de 
muire  et  de  ['esmonde,  se  elle  y  aflert. 
(28  mars  1263,  cop.  autb.  de  1382,  Cart.  de 
Citeaux,  Arch.  Jura.) 

Et  einsinc  ce  ne  seroit  nulle  emende  de 
fera  ce  a  quoi  vous  estes  tenu....  Nous 
vous  mandons  que  vous  en  feres  l'amende 
de  !a  faute  de  la  taille  de  la  monaie  de 
poitevins  (1208,  Lelt.  d'Alf.  de  Poil.  àBern. 
de  Guiserg.,   Arch.   JJ   24",  f»  98.) 

Qui  prant  a  force  autrui  chose  est  en 
soixante  sols  d'emande.  {Liv.  de  josl.  et  de 
plet,  XVIII,  24,  §.  33,  Rapetti.) 

Que  aucuns  offre  esmande.  (Ib.,  p.  340, 
Append.) 

Vraie  confession  qui  emporte  repen- 
tance  de  cuer,  reconnoissance  de  bouche, 
obediance  de  vivre  :  c'est  esmende  et  sati- 
facion.  (Ladrent,  Somme,  ms.  Jlilan,  Bibl. 
Ambr.,  f»  ll^) 

Sept    sols     d'estevenans à'emande. 

(1288,  Franck,  de  PoUgny,  Arch.  de  Poli- 

Sera  en  emende  de  dix  sols.  (76.) 

Mons.  Gautiers  demande  Vesmande  des 
doinages  qui  ont  estez  faiz  par  les  jans 
nions.  Lovs.  (1300,  Traité  entre  le  sire  de 
Vaud  et  '('te.  de  Laus.,  Bibl.  Lausanne, 
ms.  Ruchat,  111,  21>.) 

Il  sera  condempné  a  esmende  pecuniere 
selon  sa  faculté.  (1329,  Ord.,  ii,  48.) 

Toutes  esmendes.  (26  janv.  1367,  Cft. 
d'Ed.  III,  Liv.  des  Bouill.,  Ll,  Arch.  mun. 
Bordeaux.) 

Se  j'ay  meffay,  que  j'en  soy  a  Yemende 
Et  que  Riierredon  du  service  te  rende. 
(Chr.  de  Pis.,  Pofs.,  Richel,  60i.  ("  61=.) 
Il   ne  doieut  ou  puissent   estrc  traiz  en 
cause  ue  ewande.  (15  juill.   1384,  Lett.  du 
R.  Jean,   Liv.  armé,  f"  84  v,  Arch.  mun. 
Montauban.) 

Des  esmandes  de  exploicts  de  justice  le 
prevost  fermier  dudit  Mehuns  ne  prend 
que  60  s.  tourn.  (CoHt.  de  Mehung,  i,  3, 
Nouv.  Coût,  gén.,  III,  926.) 

Vemende  de  toutes  bestes  prinses  es 
prez  est  de  trois  sols  tourn.  (CoîiJ.  de 
Cliasteau-Meillan,  Lviil,  Nouv.  Coût,  gén., 
III,  999.) 

Et  pour  la  tierce  (fois)  à  la  peine  de 
soixante  cinq  solz  tournois  et  autre 
emende.  (15  fév.  1518,  Règl.  des  œns.  d'Agen, 
Arch.  mun.  Agen.) 

....  11  mérite  une  emende, 
Car  de  ce  faire  ilz  ne  l'ont  adroaé. 
(EnsTonr.  de  Beaulieu,  la  Response  du  blasoiiiinir 
du  cul.) 

Vesmande  qui  sera  indicte  audit  maistre. 
(17  mars  1594,  Stat.  des  serrur.,  Liv.  noir, 
f»  40,  Arch.  mun.  Montauban.) 

ESMENDEMENT,  cmeud.,  emand.,  -  ant, 
s.  m.,  amendement,  amélioration,  répara- 
lion,  au  sens  matériel  et  au  sens  moral  : 

Qui  ont  folenient  vescu  en  pechié  sainz 
esmendemcHl.  (Ils.  Brit.  Mus.  add.  28260, 
f«  25.) 

Il  vient  a  esmendement.  {Liv  de  jost.  et 
de  plet,  I,  6,  Rapetti.) 

En  emandemant  de  ma  vie.  (Cadmont, 
Voy.  d'oultr.,  p.  58,  La  Grange.) 

Pour  oster  la  fausseté  et  les  hareles  de 
la  drapperie,  pour  y  mettre  emendement 
pour  le  prot'lit  du  commun  pays.  (1321, 
Ord.,  XII,  456.) 


ESM 

ESME.VDER,  -  undev,  -  eir,  em.,  emen- 
dreir,  verbe. 

—  Act.,  corriger,  rectifler,  réformer, 
amender,  redresser,  compenser,  au  sens 
matériel  et  au  sens  moral  : 

Ne  pooums  pas  voier  en  quele  meniere 
vous  puissiez  emender  icelui  défaut  de  la 
taille  par  le  remenant  de  la  monaie  qui 
est  a  fere.  (1268,  ie/f.  d'Alf.  de  Poil,  d 
Bern.  de  Guiserg.,  Arch.  JJ  24'',  f"  98.) 

Noz  deites  soient  paiees,  noz  torfez  es- 
mandez.  (1270,  Test,  du  comte  de  Poitiers, 
Arch.  K33,  pièce  14.) 

L'erreur  ne  puet  estre  esmendee.  (Lau- 
rent,   Somme,    ms.   Milan,   Bibl.  Amhr., 

Et  feissent  fermetei  en  lour  maison  de 
Joinville,  pour  esmandeir  la  force  de  la 
ville  pour  raison  de  la  guerre  apparent 
au  pais.  (1295.  Lett.  de  J.  de  Joinv.,  Ecurey, 
Arch.  Meuse.) 

Se  il  a  gagié  a  son  tort  il  doit  esmender 
les  gages.  (1300,  Traité  entre  le  sire  de 
Vaud  et  l'év.  de  Laus.,  Bibl.  Lausanne,  ms. 
Ruchat,  m,  21».) 

L'on  li  doye  esmender  les  domages  qui 
li  furent  fait.  (16.) 

Ledit  censier  nous  emendera  et  paiera 
chascun  an  le  terme  des  .vr.  ans  dessusdis 
durant  la  somme  .mi.  .xx.  flor.,  a  paier 
a  deux  termes.  (1380,  Bail  d  ferme,  Arch. 
MM  30,  1»  139  r°.) 

Veult,  ordonne  et  commande  le  dict  sei- 
gneur roy  que  toutes  et  chacunes  ses 
vrayes  debtes  soient  entièrement  payées 
parles  mains  de  ses  exécuteurs,  et  ses  for- 
faictz  esmandes  a  toutes  personnes  et  cré- 
diteurs qui  de  ce  feront  apparoir  souffisam- 
ment.  (Roi  René,  CEuv.,  I,  94,  Quatre- 
barbes.) 

Et  por  lesquels  debas  et  discors  a  apai- 
sier,  et  lesdis  malvais  usaiges  et  gouverne- 
mens  emendreir  et  mettre  en  bon  apointe- 
ment.  (J.  de  Stavelot,  Chron.,  p.  20, 
Borgnet.J 

Mais  monstre  nous,  dit  il,  ton  éloquence 
a  blasmer  les  Macédoniens,  a  celle  Un  que 
recognoissans  ce  en  quoy  ilz  faillent,  ilz 
l'emendent  pour  en  estre  meilleurs  a  l'ad- 
venir.  (Amyot,  Vies,  Alexand.) 

Ayant  eu  au  commencement  les  mesmes 
defaults  de  nature,  quant  au  geste  et  a  la 
prononciation,  qu'avoit  eu  Demosthenes, 
pour  les  emender  il  estudia  soigneusement 
a  imiter  Roscius,  qui  estoit  excellent 
joueur  de  comédies,  et  Aesopus,  joueur  de 
tragédies.  (ID.,  ib.,  Cicero.) 

0  Dieux!  plus  grand  plaisir  pourroit  il 
estre  au  monde,  ne  qui  eust  plus  de  force 
a  faire  que  l'homme  vueille  corriger  et 
emender  les  vices  de  ses  meurs?  (ID.,  ib., 
Paul  Aemyl.) 

fut  formé  appel  au  parlement,  ou  il  fut 
dit  mal  jugé  et  Crochet  coudamné  aux  dé- 
pens, et,  emendant  le  jugement,  qu'il  se 
pourvoiroit  par  devant  le  lieutenant  parti- 
culier, ou  les  eschevins  seroient  ouis.  (J. 
Mallet,  E.Tlr.  de  ce  qui  s'est  passé  en  la 
ville  de  Senlis,  ap.  Beruier,  Mon.  inéd.,  p. 
40.) 

—  Réfl.,  se  corriger,  s'améliorer,  s'a- 
mender : 

Tut  li  altre  s'estoient  emendeil  et  re- 
pantit  de  lors  pechiet.  (S.  Graal,  III,  711, 
Uucher.) 


ESM 

Mat  Toodroit  qn'i!  s'eamendtissfiil 
Et  lor  folie  si  laisassent. 
(Gerv..  Besl.,  Bril.  Mus.  add.  28-260,    1°    100''.) 

Esmendons  nous  de  totes  les  ordures 
de  nos  cuers.  (Maurice,  Serm.,  1"  dim. 
Peut.,  ms.  Oxf.,  Bibl.  Bodl.,  Douce  270.) 

Et  s'elle  se  esmende  soubz  intention  de 
n'y  jamais  retourner.  (Champier,  le  Litre 
de  vray  amour.) 

—  Neutr.,  croître,  grandir  : 

Li  rois  le  fist  norir  a  monlt  grant  richeté  : 
11  croit  plus  et  esmande  que  nus  aulllres  asez. 
(Parise,  903,  A.  P.) 

—  Esmende,  part,  passé,  corrlgé,amendé, 
amélioré  : 

I/exercîce  y  recommandé 
Rend  le  corps  d'autant  cmendé 
Qu'il  le  purge  de  ses  humeurs. 
Et  s'en  font  meilleures  les  meurs. 
(Beresg.  de  la  Tour,  la  Choreide,  éd.  1od6.) 

ESMENGIEU,  \0ir  ESMANGItR. 

ESMENuisiER,  -  ser,  verbe. 

—  Act.,  rendre  mince,  léger  : 

Rompre  et  esmenuiser  avec  la  main  les- 
dits  huit  ou  dix  moieux.  (Franchieres, 
Fauc,  IV,  13,  Ars.  2710.) 

—  Réfl.,  devenir  mince,  léger  : 

Quant  ele  s'esmuet  (la  foudre)  a  venir, 
ele  est  si  granz  que  ce  est  merveille  ;  mais 
ele  s'esmenuise  a  son  venir  por  le  dehou- 
tement  de  l'air  et  des  nues.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  119,  Chabaille.) 

Et  se  prent  celé  vaine  et  s'esmenuise. 
(Liv.  de  Marc  Pol,  lix,  Pauthier.) 

—  Neutr.,  s'affaiblir  : 

Ensi  comença  a  esmenuisier  la  cheva- 
lerie d'Alemaigne.  (Est.  de  Eracl.  Emp., 
XKV,  3,  var.,  Hist.  des  crois.) 

ESMER,  hesmer,  essmer,  emer,  eismer, 
aismer,asmer,eimer,  amer,aumer,  aymeir, 
verbe. 

—Act.,  apprécier,  estimer,  compter  : 

Les  chevaliers  de  l'ost  a  treis  mile(s)  esma. 

{Rou,  '2°  p.,  4016,  Andresen.) 
E  la  gent   Saul  furent  asmé  a  sis  cenz. 
(Rois,  p.  44,  Ler.  de  Lincy.) 
Plus  de  .T.  -c.  en  faillent,  si  les  ai  bien  asmez. 
(J.  BoD.,  Sa.r.,  Cl,  Michel.) 

Cil  qni  de  loig  veient  le  mont 
Le  hesmeni  estre  tout  roont. 
(GuiL.  DE  Saint-Pair,  Monl  Saint-Michel.  475, 
Michel.) 

Enveinms  un  espie  pnr  emer  la  lur  genl. 
(JORD.  Fastosme,  Chron.,  CLXxxi,  ap.  Michel. 
D.  de  Norm.,  t.  III.) 

Si  sont  esmé  a  .ii.  .c.  mille. 

(Florimont.  Richel.  TOS,  t°  43'.) 

Si  .wii(  aismé  a  .m.  .c.  mille. 

(Ib.,  Richel.  talOl.   f»  lOî"-.) 

Nus  hom  ne  set  l'avoir  rsmrr 
(3ue  il  en  firent  aporler. 
(Floire  et  Blanclie/I.,  2°  vers.,  34.17,  du  Méril.) 

La  pnet  on  veoir  et  esmer  (la  cilé) 
Cent  Unes  loing,  quant  il  fait  cler. 

(/*.,  1"  vers.,  1177.) 

Nus  ne  sanroit  cnntrepenscr 
Ne  la  valor  du  pris  emer. 

{Athis,  Ars.  3312,  f  4  '.) 


ESM 


ESM 


ESM 


495 


Londemain  il  se  pertirent  de  Londres  e 
arriérent  qu'il  estoieut  plus  de  .x.  mil. 
{Mort  Arlus,  Riehel.  24367,  f"  Tl"-.) 

Si  fi?t  esmer  conbipti  de  peut  il  avoient 
entr'els,  et  l'en  li  dit  qu'il  esloient  bien  .v. 
.C.  homes.  (taiice/oJ,  ms.  Fribourg,  f''123".) 

Haut  et  petit,  mit  le  convoient; 
Esmez  les  ont  a.  .xx\.  mille. 

(Dohp..  !1G0,  Bibl.  olz.) 

La  furent  tnit  li  hant  baron 

Assemblez,  s'en  i  ot  M'armez 

Bien  .xxx..  :i  tant  les  a  eismez. 
(R.  DE  HoD.,  Meraugis,  ms.  Vienne,  f°  15''.) 

Devine,  ruiiie.  croit  et  asmr 

One  malvais  raaus  l'ait  si  sosprise. 
(Gact.,  Ysle  et  Gat/T.,  Richel.  3"5,  f°  304''.) 

Par  tant  cnitle  il,  et  croit  et  annie 
Qae  Ganors  l'aint  de  cuer  verai. 

(ID.,  ib.,  P  30S^) 

Vint  ans  aToit  Pépins;  ainsy  l'oi  esmer. 

(Berte,  78,  Scheler.) 

Les  cevaliers  ne  sai  conter. 
Qu'a  droit  ues  poroit  nus  esmer. 

(Parton.,  1333,  Crapelet.) 

An  partir  esmerejil  lor  voie. 

(Sept  So.(/.,fi08,  Keller.) 
Por  amer  s'il  doie  plus  entendre  a.  faire 
enfans  a  sei  que  a  penser  de  cels  qu'il  a 
pris  de  mesnie.  {De  Jost.  et  de  plet,  i,   10, 
§  S,  Rapetti.) 

Nos  devons  asmer  que  tote  obligation 
doit  estre  eue  por  mnrchié  que...  (Digestes, 
ms.  Montp.  H  47,  f»  69\) 

Pour  esmer  les  vins  et  les  autres  denrées. 

(1296,  Retifesd'OrJiens,  Arch.  Loiret,M8T».) 

Et  essment  eussemble.  (Ib.,  ('  19  V.) 

Noz  barons  mandèrent  contre  Corbagaz 

por  esmer   son  ost.   (.Cont.  de  G.   de    Tyr, 

ms.  Florence,  Laur.,  10,  V.) 

Et  bien  seussent  genz  esmer  en  cbamp. 
Ub.) 

.ui.  batailles  ont  feites  de  lor  gent  orJener, 
A  .x".  chevaliers  peut  on  chescune  esmer. 

(Gaufrey,  390,  A.  P-) 

Parquoy  c'om  n'i  puist  janiaix  niant  pe- 

zeir,  ne  aï/meir.  (1341, //is(.  de  3;e(s,lV,96.) 

Bien  esmoit   on  ses   chevaliers    a  .xii'". 

(Hist.  des  dvcs  de  Norm.  el  des  rois  d'An- 

9/et.,  p.  124,  Michel.) 

Tu  seras  mimes  a  notable. 

(Froiss..  Poés.,  II,  313,   li,  Scheler.) 
Il  esmerent   leurs  gens  et   considérèrent 
leur  pooir  et  se  trouvèrent  mil  combatans 
et  deux  mil  archiers.  (ID.,  Chron.,  III,  74, 
Luce.) 

Si  le  disseisi  fuit  en  longteyne   pays  en 
temps  de  la  disseisine  faite,  adonques  est 
droit  de  aumer  et  ajuger  dedans   combien 
de  temps  que  il  poist    estre  retorné...   du 
engetter  les  dissesours.  (Britt.,  des  Loix 
d'Anglet.,  1»  U5  r°,  ap.  Ste-Pal.) 
Sarre  première  s'acesma 
Et  sa  beaiilté  convrir  esma 
Pour  ce  que  Pharaon  le  roy 
La  convoita  par  grant  desroy. 

(Pastoralel,  ms.  Brus.,  P  -il  r".) 

—  Comprendre  : 

Dur  est  qui  ceo  ne  pnet  esmer. 
(Mes  NosIreDame,  ftichel.  19525,  t"  SOr».) 

—  Esmer  une  chose  d  une  autre,  compa- 
rer l'une  à  l'autre  : 

Si  fist  esm{e)er  la  gent  qu'il  avoient  pris 
a  celle  desconfitc.  (Liv.  de  la  Conq.  de  la 
Moree,  p.  185,  Bucbon.) 


—  Réfl.,  se  proposer,  avoir  envie  : 

Si  vos  ai  grant  picha  amee 
Et  si  me  sui  sovcnt  esmee 
D'aler  o  vos  eshanoyer. 
(Gai-thif.ii  i,e  LoMi.  Scheler,  Troitv.  Beli/.,  p.  232.) 

—  Neutr.,  penser,  juger  : 

Mes  ne  l'osera  dcl  tnt  cnm  el  esmad  noter. 

(Uorn,  4198,  Michel.)  Var  ,  asma. 


Et  li  quens  refiert  lui  par  grant  nobililé  ; 
Il  asma  par  desns  dou  vert  elme  gemmé. 

(Fieratras,  1474.  A.  P.) 

—  EsTiier  d,  viser  à,  se  proposer  de  : 

Mal  nns  avez  baillit. 
Que  le  Franceis  asmasies  a  ferir  t 

(Roi..  454,  Millier.) 
Tôt  droit  al  aigle  esme  a  geter. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f"  96'.) 

—  Act.,  esmer  un  coup,  prendre  ses  me- 
sures pour  asséner  un  coup  : 

Il  esma  .i.  grant  cop  sor  le  heaume  jemé. 

{Fu-rabras,  Vat.  Chr.  1016,  P  21  r".) 
Fierabras  voit  le  caup  que  li  qnens  a  esmi'. 

(Ib..  1476,  A.   P.) 


Pois  ( 


.1.  cop  grant  et  fier. 
(Rose,  ms.  Corsini.  f°  103''.) 


Lisiars  a  son  cop  csm/*', 

Ferir  le  cuiile  en  la  mamiele. 

(GiB.  DE  Mu.NTB..   Violette,  6527,  Michel.) 
Adonc   il   esma  son  cop  pour   le   ferir. 
(Grand.    Chron.  de  Fr.,   Phclippe  le  Bel, 
Liv,  P.  Paris.) 

Tont  haut  dessus  le  chief  li  va  .1.  cnp  esmatil. 
{FI.  de  Seb.,  m.  102,  Bocca.) 
Sur  lequel  Pierre  il  esma  et  rua  un  cop 
de  soudit  bec  de  faulcon.   (1425,  Arcb.  JJ 
173,  pièce  247.) 

—  Diriger,  incliner  : 

11  rebaise  sa  lance,  vers  tiere  Va  esmee. 

(Roum.  d'Alix.,  1"  61°,  Michelant.) 

—  Neutr.,  flg.,  esmer  sur,  menacer  : 
Considérant  les  ditez  myschiefs  qui  sont 

semblables  d'esmer  sur  icelles....  (Siat.  de 
Henri  F/,an  vill,  iuipr.  goth.,Bibl.  Louvre.) 

—  Réfl.,  s'esmer  d,  s'estimer,  se  regarder 
comme  : 

Il  s'eimoit  a  pejur  de  toz,  et  continuel- 
ment  estoit  infesté  de  moult  de  fatigue. 
(Aimé,  Yst.  de  li  Normanl,  iv,  44,  Cham- 
pollion.)  Impr.,  se  nîioif. 

Picard. ,Vermand.,  ftamer, ajuster,  mirer, 
se  préparer  à  donner  un  coup  :  1  hame 
einn'gifi'e,  il  fait  le  geste  de  lui  donner  une 
gifle.  Lorr.,  aumoua,  estimer. 

ESMERAUDAIN,  VOir  ESMEEAUDIN. 

ESMERAUDELE,  "  elle,  S.  f.,  petite  éme- 
raude  : 

Petites  esmeraudetes. 

(Aden.,  Cleom.,  Ars.  3142,  S"  63''.) 
Deux  aiz  d'or,  bordez  de  grenat  et   esme- 
raudelles.   (1380,   Jnv.  de  Charles  V,  3061, 
Labarte,) 

ESMERAUDETE,  -  e((e,  S.  f.,  petite  éme. 
raude  : 

Par  cest  anelel  de  mon  doi 
A  ceste  esmeraudete  fine 
Vous  fas  de  m'araor  la  saisine. 

(Atre  péril.,  Richel.  2168,  f  22'.) 


Une  esmeroudetle  et  un  riiby  d'Alixandre 
très  petiz.  (1380,  Inv.  de  Cit.  V,  7.3),  La- 
barte.) 

ESMEHAUDiN  ,  esmaragdiu,  smeraudin, 
smaragdin,  smarauglin,  maraudiu,  esme- 
raudain  (rime),  adj.,  d'émeraude  : 

Ge  voi  el  doi  a  la  reine 
L'anel  a  pierre  esmeraiidinc. 

(Tristan,  I,  1994,  Michel.) 

.1.  enel  d'or  ot  en  sa  main 
0  une  pierre  esmeraudain. 

(Vie  des  Pères.  Ars.  3641,  f  81''.) 

Pierre  smarauf/line, 

(Fabl.  d'Or.,  Ars.  5069,  F  9'.) 

I-'n  sa  chaiere  marajidine. 

(Ib.,  r  12'.) 

Pierres  saphirines  el  smaragdines.  (Fos- 
SETIER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  ,  II, 
f»  66  r".) 

Vaisseau  esmaragdin.  (D'Axnoii,  Chron. 
Richel.  5882,  f"  111  v».) 

Pierre,  esmeraudine.  (La  Porte,  Epilh  . 
éd.  1,571.) 

Tes  murailles,  les  lonrs,  sont  dessus  eslevecs 
Do  jaspe  esmerandin. 
(Joseph  Dn  Chesne,  le  Miroir  dn  monde,  p.  30, 

éd.  1581.) 

—  Couleur  d'émeraude  : 

Un  paile  smeraudin. 

(Prise  de  Pawpel.,  445,   Mussafia.) 

ES5IERAUDINE,  smarogdine,  s.  f.,  eme- 
raude  : 

Venu  fort  avant  en  mer  jetia  dedans 
une  smaragdine  eucassee  en  ung  aneau 
d'or.  (FossETlER,  Chron.  Marg.,ms.  Brnx., 
II,  t"  139  v.) 

ESMEREEMENT  ,  esmereiemcnt ,  adv., 
d'une  manière  exquise  ,  délicate,  gra- 
cieuse : 

Onques  beans  fais  ne  fist  si  son  pooir 
D'eslre  en  nnini  très  esmereement 
Cora  ele  a  fait  en  son  lies  bel  cors  genl. 
(Chastel.  DE  Coixi.   Gitans. ,    Poët.    fr.   av.  1300, 
III,  1171,  Ars.) 

D'estre  a  nului  si  esmereiement . 

(ID.,  ib.,  Richel.  20(150,  P  5  v».) 
Tuit  mi  désir  et  luit  mi  fin  talent 
Vienent  d'amor,  c'onques  ne  soi  Ircchier, 
Ainz  ai  amé  si  esmereiement. 
Douce  dame,  c'ainz  ne  vos  pui  chaogier. 
(;*.,  P  60  ïM 

Fie  ert  1res  esmerecment 

Del  tnt  bien  faile  enlieremenl 

De  cors,  de  membres  et  de  vis. 

(Durm.  le  Gai.,  1911,  Stengel.) 

ESMEREIEMENT,  VOir  ESMKREEMENT. 

ESMERER,  amerer,  verbe. 

—  Act.,  épurer,  afiûner,  purifier,  aigui- 
ser: 

Par  fu  nus  esmeras,  sicum  est  esmeret  ar- 
genz.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxv,  9,  Michel.) 
Que  vis  li  est  que  li  douz  Deus 
S'ame  esmerer  velt  et  florir. 
(G.  DE  CoiNCi,  de  l'Emper.  qui   garda  sa  ehaslei', 

Richel.  23111,  f  261=.) 
Quant  il  l'or  esmeree  (l'épée)  en  nn  tronc  l'essaia, 
Entresi  qu'en  la  terre  le  (endi  et  colpa. 

(Chans.  d'Antioclie.  V,  v.  129,  P.  Paris.) 

—  Réfl.,  briller,  se  distinguer,  s'illus- 
trer : 


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ESM 


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ESM 


Melz  .sVi/  wi  eamerez  de  l'or  set  feiz  recuit. 
(Gab.v..   Vie  de  S.  Thom.,  Riohel.  13iii:i.  f  69  r". 
Mais  n)aogé  eulz  vons  ai  mon  coer  doné 
l'Iaiû  d'une  amour  qoi  ja  n'eu  iert  loiutaine  ; 
Tant  «Va/  en  vous  finement  esnwrez 
Oo'ainc  si  loiauz  ne  fu  qui^  ne  trouvez. 
(Coud,  61112,  Crapelet,  et  Cliaiis.  de  Ttiib.  lY,  p.  8, 
Tarbé.) 

—  Neutr.,  être  purifié  : 

C  ir  si  corn  l'or  li  fus  sol  afiaer 
Eusi  le  fist  li  brasiers  nmerer. 
O'ie  Su  Agnes,  liichel.  1S33.  f  i06  y".) 

—  Esmeré,  part,   passé,  et  adj.,   affiné, 
pur,  sans  mélange  : 

Cinquante  carre  que  carrier  en  f'-rez  : 
Tant  i  avrat  de  besanz  esmerez. 

(RuL,  1:J1,  Mùller.) 
.nxii.  M.  de  fin  or  ameré. 

(les  Lo/i.,  Itichel.  19160,  f°  27^.) 
Le  parlemeut  del  Seifinur  par  fou  esmeré. 
{Liv.  des  Psaltn.,  Cambridge,  xvii,  30,  Mi- 
chel.) 

Car  argens  n'en  est  esmerez 
Se  per  le  feu  n'est  Irespassez. 

(Florimont.  Ricbel.  15101,  f  30».) 

En  blanc  argent  et  en  or  euntrè 
En  gist  li  cors  a  Uoume  la  cité. 

(Alejna,  4-2,  Hiihel.  12171,  G.  Pari».) 

L'aigae  li  donent  li  bacio. 
Qui  sonl  d'or  quit,  ameré,  fin. 

(Parlon.,  1593,  Crapelet.) 

Pren  cest  anel  de  fin  or  eumeré. 

(Agulaut,  2316,  Bekker..> 

Li  dent  sont  petit  et  seré, 
El  pins  blanc  d'argent  esmtir. 
{Flaire  et  Blauce/hr,  1' vers.,  iiu.i,  du  Méril.) 

S'il  voit  le  roge  or  et  l'argent  esiiuré. 

(Parue,  1013,  A.  P.J 

Li  ruissias 
Couroit  tos  par  fine  ^ravele. 
Qui  esloil  plus  luisuus  et  bete 
Que  u'esl  lins  arpeus  esmeres. 
{Du  rot  Gttilt.  d'AngUt.,  ap.  Michel,  Chroii.  angl.- 
norm.,  111.  110.) 

D'or  esinerei,  de  blanc  yvoire. 
(IIUIEB.,  les  .11.  Joies  Nosire  Dau.e,  11,   12,  Jnb.) 

...  Si  a  bote 
Quatre  mars  d'or  bien  esmeré 
Desos  le  cbevet  a  renfant. 

{Vie  du  pafe  Grég.,  p.  22,  Lnzarche.) 

Sa  vesteure  toute  dorée 
Ksloit,  luisante  el  esmeree. 
(Christ,  de  Pisan,  Liv.    du  chemin  de  long  estude, 
2403,  Puscbel.) 

—  Par  extension  : 

Esmerez  cristaus. 
(P.  DE  Grève,  Chans.  à  la  Vierge,  Richel.  12581.) 

—  Fin,  délicat,  frais,  gracieux  : 

El  li  mur  sonl  yermeil  comme  rose  esmeree. 

(Gui  de  Bourg.,  4296,  A.  P.) 
Sa  grant  bianté  fine  el  frescbe  esmeree. 
(P.   DE    MoLAi.NES,    Clians.,    ap.    Maetzner,    All/r. 
Lieder,  p.  6.) 

CoUour  esmeree. 

{Estampie  l,  ms.  Oxf..  Douce  308.) 

Rose  esmeree  esprise. 

{Covipl.  d'am.,  Richel.  837,  P  274  r°.) 
Dcdenz  avoit  mainte  pucele. 
Et  cbascnne  esloil  corooed 
De  gentil  corone  esmeree. 
(Ci'Urt  de  Paradis.  174,  ap.  Méon,  Fabl.  el  rnvi 
III,  133.) 


Car  moult  esloil  à'esmeree  figure. 

(fît-  SIe  .ignés,  Richel.  1533,  1"  401  r°.) 

—  Fig.,  en  parlant  de  personnes,  et  de 
certaines  choses  morales,  éprou\é,  à  l'é- 
preuve, sûr,  orné  de  toutes  les  qualités 
les  plus  rares  : 

Com  huer  serait  neis  qui  vairait  cel  rIo- 
rious  chevalier  qui  serait  fins  et  amereis  si 
qu'il  sormonterait  de  toutes  bonteis  toz 
celz  qui  davautlui  auront  esteit.  (S.  Graal, 
Richel,  2435,  f°  183  r».) 

Vos  seres  aubi  esmeree 
Et  ausi  boue  crestiene 
Con  est  Escius  l'etreptiene. 

(Sle  Thais,  Ars.  3327,  f°  14^) 
Les  paroles  nostre  seigneur  sunt  esmerets 
par  feu.  Semblance  est  de  l'or  qui  par  feu 
est  afinez,  et  ausi  corne  il  es-t  fins  sunt  les 
paroles  Dieu  esmerees.  (Psaul.,  Maz.  238, 
fo  24  V».) 

Li  Barrois  se  tint  bien,  car  il  estoit  che- 
valiers esmeres.  {Chron.  de  Rains,  c.  vu. 
L.  Paris.) 

Muusieur  Robert,  comte  d'Artois,  cheva- 
lier esmeré.  [Grand.  Chron.  de  France,  Phe- 
lippe  le  Bel,  xxil,  P.  Paris.) 

Mes  moull  tos  me  vinrent  sus  désire 
Deuï  dames,  les  plus  esmerees. 
Plus  gentfs  el  mieuls  coulourees. 

(Froiss.,  Poés.,  1,  8,236.  Scheler.) 

KSMERiL,  esmaril,  s.  m.,  émerillon  : 
Des  espérons  est  hurles  l'arabis 
Plus  lost  li  keurt  ke  ne  vole  esmerii. 

(Les  Luli.,  Richel.  4988,  f"  218  r'^.) 
...  Que  ne  vole  esweris. 

(/i..  Val.  Uib.  373,  f°  H=.) 
la  n'ol  raestier  ne  II  vairs  ne  li  gris. 
Déduis  de  femines,  d'oisiaos  ne  d'esmaris. 
(Ib.,  Richel.  4988,   f  252M 
Savoit  il  mult  plus  d'armes  <\ii'es-mentis  en  gibier. 

(Roum.  d'Alix.,  f°  27'',  Michelanl.) 
Ceis  ne  dains  ne  aloe.  faucon  ne  esmerii. 

(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  23316.  C  91''.) 

ESMEUMER,  emermer,  v.  a.,  diminuer, 
amoindrir,  retrancher  : 

Et  par  leur  conseil  et  par  leur  acort 
creissoit  ou  joingnoil  ou  emermoil  es  as- 
sises et  es  usaaes  dou  roiaume.  (Liv.  de  J. 
d'Ibelin,  c.  3,  Beuguot.) 

Que  ladite  daiue  et  ses  eufans  minours 
sont  esmermez  de  lours  eslalz.  i  (."lio.  Don 
Mor.,Pr.  de  l'H.  de  Bref.,  I,  1432.)  Impr., 
esmerniez. 

Cf.  Amebaier. 

ESMERRIR,   voir  ESIIARIB. 

ESMERs,  part,  passé,  exprime  l'Idée  de 
joint  étroitement  : 

Si  est  mes  cors  sor  lai  esmers 
El  II  miens  cuers  au  sien  aers 
Oue  n'en  puis  en  nnle  manière 
Partir  ne  faire  traire  arrière. 

(G.  de  Palerme.  Ars.  3319,  C  85  v".) 

ESMEKVEiL,  S.  m.,  étonnemcnt  : 
Chose    digne   d'esmerveil.    (La   Mer  des 
hystoir.,  t.  1,  f»  181»,  éd.  1488.) 

ESMERVEiLLABLE,  em.,  adj.,  mevveil- 
leux  : 

Li  soleus  anoDçans  en  son  regart  et  en 
son  uaissement  est  vaissel  esmerveillables 
de  hiPiir  noslrc  seignor.  (Bible,  R-cï'.r'. 
901,  f°  ST-.) 


Toutes  les  œvres  Dieu  sont  trop  esmerveillables. 
\1.  DE  MtuNC,  Tesl.,  ms.  Corsini.  C  168\) 
0  impudence  emerveitlable  I  (I'asq.,  Re- 

cherch.,  VI,  xv.) 

Et  encore  au  commencement  du  xvii" 
siècle  : 

Leurs  sepulchres  (des  Romains),  leurs 
temples,  et  autres  œuvres  emerveillables 
faites  par  eux.  {Voy.  de  M.  de  Rohan, 
p.  98,  éd.  1646.) 

ESIIEUVEILLABLEMEN'T,     adV.,     ineF- 

veilleusenienl,  miraculeusement  : 
La  lune...  est  lumière   qui   est  anienui- 

siee  et  apeticiee    en   la  fin   del   mois,  et 

croist  esmerveillablement  selon  son  non  en 

sa  consommation.  (Bible,  Jlaz.  684,  f'^  48'.) 
On  voit  aussi  eu   aucuns   lieu»   la  terre 

croUer     et     mouvoir     esmerveillablement. 

(EvHART  DE    CoNTY,  Pvobl.  d'Ar.,  Richel. 

210,  f»  11  r».) 

Desquelles  choses  on  doit  loer  et  ma- 
gnifier le  créateur  qui  ainsi  a  tout  ordenné 
si  esmerveillablement.  (In.  ib.,  f"  33=.) 

A  celle  fin  que  par  iceulz  (champions) 
tu  combalisses  esmerveillablement  et  vain- 
quisses les  fortes  choses.  (Devita  Christi, 
Richel.  181,  f>'  106'>.) 

ESMERVEILLA.MMENT,  adv.,  merveil- 
leusement : 

Lumière  qui  est  amenusiee  et  apetice  en 
la  fia  del  mois  et  croist  esmerveillamment 
selouc  son  nom  et  saconsûmmaciou.(Bj6(e, 
Richel.  901,  f"  57''.) 

ESMERVEILLANCE,-l-i7/a7lC«,  S.  (.,  étOH- 

neinent,  admiration  : 

Li  mais.re  et  li  baron  en  ont  estnervtllance. 
(lioi/i.   d'Alixandre,  232,  Remania,  XI,  p.  233.) 

ESMERVEiLLE,  -  velhe,  S.  f.,  étoune- 
luent,  admiration  : 

...  Et  furent  troublé  outre  grant  esirier- 
veille.  (Bible,  Maz.  684,  f"  ig»".) 

—  Par  esmerveille,  merveilleusement  : 

Si  fu  ses  fils  Lolringes  fais  roys  ;  par  esmerverrelhe 
Fu  cesli  sa<;es  hom. 

(Jeh.  DES  pREis,  Gesic  de  Liège,  1820,  ap.  Scheler, 
Gloss.  pkilal.) 

ESMERVEiLLEMENï,  S.  m.,  chose  mer- 
veilleuse, : 

Voiz  du  col  en  amont  grant  esmerveillement ! 
(]EB.  DE  Mecku,  Test.,  1244,  Méon.) 

ESMERVEILLEUS,  -  vUleus,  adj.,  mer- 
veilleux : 

Pains  d'esmervilleiise  blanchor.  (De  Saint 
Brandainne  le  moine,  p.  73,  Jubinal.) 

Choses  esmerveilleuses.  (Jard.  de  santé, 
\j  483,  impr.  la  Minerve.) 

ESMERVEiLLiER,  -  eiller,em.,  verbe. 

—  Act.,  admirer  : 

Molt  esmerveillent  sa  sienche. 

(G.  de  Cambrai,  Barlaam,  p.  21,  Meyer.) 
Les  anciens  confabuloient  qu'ApoIlo  avoit 
illec  mis  sa  harpe  :  et  ce  me  semble  chose 
monstrueuse  que  les  aaciem émerveillaient 
grandement  cela.  (Le  Blakc,  Trad.  de  Car- 
dan,  f»  133  r»,  éd.  1336.) 

Geste  lettre  vous  donnera  occasion  d'es- 
tnerceiller  la  providence  et  jugement  de 
Dieu  aux  choses  de  nostre  royaulme. 
(1360,  Négoc.  de  la  France  dans  le  Lee, 
t.  11,  p.  645,  Doc.  inéd.) 


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ESM 


ESM 


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—  Neutr.,  s'émerveiller,  s'étonner  : 
Quant  le  chevalier   eut   tout  ce   veu    il 
esmerveilla    moult   et   désira    savoir    que 
c'estoit  a  dire.  [Perceforest,  vol.  III,  ch.  34, 
éd.  1528.) 

Bourbonnais,  esmarviller,  étonner. 

ESMERVILLANCE,  VOir  ESMERVEIL- 
LANCE. 

ESMERVILLEUS,    VOir    ESMERVEILLEUS. 

ESMESRIR,  voir  ESMARIR. 

ESMESTRiER,  -  yer,  V.  a.,  se  rendre 
maitre  de,  dominer  : 

Car  li  cheval  contre  frain  tireol 
Qai  moult  le  joveaciel  airent; 
Or  les  cuide  il  esmeslrijer 
Par  batre  et  par  escorjier. 
Mes  il  n'en  poet  a  chief  venir. 
(Froiss.,  PoH.,  Richel.  830,  l"  183  ï°  ;  Scheler, 
I,  212,18-2G.) 

Pour  esmestrier  la  mer,  les  alans  et  les 
venaus  entrant  ou  havene  de  l'Escluse. 
(ID.,  Chron.,  X,  364,  Kerv.) 

Pour  plus  afoiblir  et  esmestrier  le  demo- 
rant  des  signeurs  de  France.  (Id.,  ib.,  X, 
400.) 

ESMETRE,  V.  a.,  retrancher,  supprimer: 

Et  commanda,  pins  ne  desissent 
Ce  vier  et  qne  hors  Vesmesissent. 
(J.  DE  CoNDÉ,  ilagnif.,  ms.  Casan.,  v.  81,  Scheler.) 

ESMEULLE,  S.  {.,  meuie  à  aiguiser  : 

Aguiser  a  l'esmeulle.  (Blas.  des  coul.  en 
armes,  preamb.) 

ESMEURE,  s.  f.,  instigation  : 

Regardes  en  l'istoire  de  David  vos  i 
porrois  trover  qu'il  avoit  un  suen  fil  la 
plus  bêle  créature  que  onques  Deus  for- 
mast,  si  commensa  guerre  encontre  son 
peire  per  esmeure  de  feme.  (Mort  Artus, 
Richel.  24367,  f»20=.) 

ESMEUTACioN,csm!((a(iO)i, s.  f., émeute  : 

Apres  les  paroles  et   esmeulacions  dites 

d'entre  les  princes  dessus  nommez.  (\Va- 

VRIN.  Anch.   Citron.   d'Anal,  II,  188,  Soc. 

de  l'H.  de  Fr.) 

Si  fut  advisé  qu'on  envoieroit  secrètement 
aulcunes  personnes  feables  dedens  ladicte 
ville,  parler  a  ceulx  qu'on  peusoit  estre 
de  la  partie  dudit  duc,  pour  sçavoir  com- 
ment on  porroit  punir  et  corrigier  ceulx 
qui  faisoient  les  esmeulacions  dessusdictes. 
(.MoNSTRELET,  Ckron.,  II,  213,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

—  Instigation  : 


Et  par  leur  fans  consail  et  esmutalion. 
{Geslf  des  ducs  de  Bourg.,  p.  121,  Chron.  Beig, 

j 
ESAIEUTE,  voir  ESMOTE. 

ESMEUTEMENT,  S.  m.,  soulôvement  : 
Esmeutement.  (1364,  Valenciennes,  ap.La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESiMEUTER,  BM.,  V.  a.,  lever  : 
On  dit  qu'un  cerf  a  esté  esmeuté  par  les 
veneurs    du    seigneur    d'Aymerie.    (1464, 
Valenciennes,    ap.   La   Fons,   Gloss.    ms., 
Bibl.  Amiens.) 

tfSMEUTiN,  s.  m.,  soulèvement,  attaque, 
prise  d'armes  : 
(II)  se  bst  un  esmeulin  en  Flandres  pour 

T.  lu. 


faire  le  commun  entretuer  et  nommeement 
ceux  de  Gand.  (xiv*  s.,  Bécils  d'un  Bour- 
geois de  Valenciennes,  p.  247,  Kervyn.) 

Ne  faites  nul  esmeutin  se  on  ne  com- 
mence premièrement  sur  vous.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2660,  f"  58  r».) 

Et  fut  fait  commandement  que  chascun 
se  tenist  a  l'ostel  bellement  et  doulcement 
et  se  desarmast  et  ne  feist  noise  ne  esmeu- 
tin. (Id.,  ib.,  Richel.  2644,  f»  73  r°  ;  Kerv., 
IX,  193.) 

Si  tost  qu'il  entendi  le  huée  et  Vesmeu- 
lin,  il  desploya  sa  bannière.  (Id.,  ib.,  vu, 
345,  Kerv.) 

ESMEUTISSEMENT  ,      S.     m.,      émSUt  , 

fiente  des  oiseaux,  en  particulier  des  oi- 
seaux de  proie  : 

S'il  apert  en  son  egestion  ou  esmeutisse- 
ment  qu'il  ait  flux  de  ventre.  (xv=  s..  Traité 
de  faute,  p.  71,  Martin-Dairvauit.) 

Ce  qui  peult  causer  ceste  fragrance  et 
souefveté  qui  est  en  leur  liente  et  esmeu- 
tissement  (des  oiseaux  huppés).  (Thevet, 
Cosmogr.,  iv,  3,  éd.  1558.) 

Le  guy  ne  vient  jamais  pour  estre 
planté  ny  semé  ;  ains  vient  de  Vesmeutis- 
sement  des  ramiers  et  des  grives,  qui  se 
sont  peues  de  guy.  (Du  PiNET,  Pline,  xvi, 
44,  éd.  1566.) 

ESMEUVEMENT,  VOir  ESMOVE.MENT. 
ESMEUVRE,  voir  EsaUEVRE. 

ESMEVRE,  voir  ESMUEVRE. 
ESMIABLE,  voir  ESMAIABLE. 

ESMiELER,  verbe. 

—  Aet.,  mettre  en  miettes,  en  pièces  : 
Qoe  Godefrois  ala  Marbrnn  tel  cop  donner, 

(Jne  le  hcanme  fist  fendre  et  esmieler. 

(Chev.  au  cygne,  2-2G8-2,  Heiff.) 

Le  cuer  li  trenche  et  esmiele. 

(Fergus,  4617.  Martin.) 

—  Neutr.,  être  mis  en  morceaux  : 
Sus  les  roches  agues  desronipi  corps  et  pis, 
Trestons  emiiela,  en  .c.  liens  fu  partis. 

(B.  de  Seb.,  xiii,  91,  Bocca.) 

ESJiiEUDRESiENT,  esmindrcment,  esmil- 
drement,  s.  m.,  amélioration,  réparation  : 

Li  eschievin  ont  douneit  a  hiretage  le 
porte  d'Arras  ensi  que  elle  ciet  a  Régnier 
Daire,  por  demi  marc  de  rente  par  an,  par 
ensi  ke  il  i  doit  mètre  en  esmitdrement  de 
le  porte,  20  liv.  de  parisis.  (7  déc.  1238, 
Reg.  aux  Briefs,  i"  97,  Arch.  mun.  Douai.) 

Et  si  a  en  convent  li  acateres  esmiudrer 
le  maison  devant  dite  de  40  s.  por  dedens 
deux  ans,  et  cil  esmiudrement  sera  al  dis  li 
jugeres.  (Chirographe  de  juin  1260,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Et  cils  Alous  i  doit  mètre  .i.  Ib.  de  par. 
en  esmiudrement  de  le  forterece.  [Bans  aux 
éehevins,  QQ,  f°  37  v,  Arch.  Uouai.) 

ESMiEUDRER  ,  csmiudrcr  ,  esmioldrer, 
verbe. 

—  Act.,  améliorer  ; 

Qui  le  pais  o(  esmioldré. 

(MousK  ,  Chron.,  15323,  Reifl.) 

—  Neutr.,  aller  mieux  : 

Lieve  por  Deu  ta  main,  fai  ma  dolor  cieser. 
Se  tn  saines  mon  ventre  bien  porai  esmiudrer. 
[Ilelias,  Richel.   12358,  f°   12».) 


ESMiEURE,  S.  f.,  miette,  petit  mor- 
ceau : 

Micatoria,  esmieure.  {Gloss.  lat.-galt.,  ms. 
de  Thou,  ap.  Duc,  Mica.) 

ESMiEVUE,  adj.,  mièvre,  mutin  : 

—  Trop  me  grieve 

Que  ma  meschiene  est  si  esmievre 
De  mon  argent  issi  gasler; 
Mais  ele  me  puet  si  haster, 
Qu'Ole  n'aura,  de  tout  cesl  mois. 
Au  feu  c'an  petitet  de  pois. 
(La  Patrenostre  a  l'usurier,  Richel.  83',  f  214".) 

ESMILDREMENT,  VOir  ES.MIEUDREMENT. 

ESMiNAGE,  voir  Eminage. 

ESMINAL,  voir  E.MINAL. 

EsMiNCEE,  eminsee,  s.  f.,  carnage,  mas- 
sacre : 

Se  vait  ferir  li  quens  entre  la  gent  barbée  ; 
Ains  que  l'espee  brisast  en  list  mainte  eminsee. 
(Conq.  de  Jérus-,   "924,  Hippeau.) 

EsiiioiRE,  -  oere,  -  ouere,  em.,  s.  f., 
moulin  ou  macliine  propre  à  broyer,  à 
réduire  et  à  mettre  en  miettes,  en  petits 
morceaux,  en  poudre  : 

Micatorium,  esniioi're  vel  frazoure,  et  deri- 
vatur  a  mica.  (1348,  Gloss.  lat.-gall.,  Ri- 
chel. 1.  4120.) 

Fratillum,  moulin  a  poivre,  vel  emiouere. 
{Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7692.) 

Pour  une  esmiouere  a  esmier  fromage 
pour  les  gauffres  du  roy,  10  s.  p.  (1380, 
Compt.  de  l'Iiôt.  des  R.  de  Fr.,  p.  64,  Douët 
d'Arcq.) 

A  Renoist  Batmet,  oublier  du  roy,  pour 
un  bacin  d'arain  et  une  esmiouere  a  fro- 
mage, achetée  par  lui  a  faire  gauffes.  (1382, 
Comp.  roy.,  ap.  Laborde,  Emaux.)  Impr., 
esimouere. 

ESMIOLDRER,  VOir  ESMIEUDRER. 
ESMINOTTE,  VOir  ESllNOTE. 

ESMiREOR,  esmireur,  emireur,  s.  m., 
miroir  : 

Demandet  esmireur  e  siivent  s'esmirrad. 
Qlorn,  326,   Michel.) 

lut  li  avenelt  ben,  cum  dit  Vesmireor. 

{Ib.,  2708,  var.) 

ESMIRER,  -  mirrer,  verbe. 

—  Act ,  regarder  attentivement  : 

Car  li  quers  remire  par  l'œil  et  avis  la 
cûse,  ausi  corn  cil  ki  regarde  se  sanlance 
ou  miroir.  Et  quant  li  ieus  ki  defors  est  en- 
contre bêle  dame  par  esgart,  li  quers  ki 
parmi  l'œil  le  vait  esmirant  s'i  atome  lan- 
tost.  (Jeh.  de  Tuy.\i,  Hist.  de  J.  Ces.,  Ar.-^. 
3353,  f»  242'.) 

—  Réfl.,  se  mirer  : 

Demande  esmireur  et  su  vent  s'esmirrad. 

{Ilorn,  326,  Michel.) 

ESMIUDREMENT,   VOir  ESMIKUDREMBNT. 

ESMIUDRER,  VOir  ESMIEUDRER. 

ESMOCHEOR,  VOir  ESUOUCHEOR. 

ESMOCION,  -  tion,  S.  f.,  émeute,  soulè- 
vement : 

C'estoit  bien  merveilles  de  veoir  Vesmo- 
lion  civille,  car  elle  estoit  tant  impétueuse 
63 


y  8 


ESM 


ESM 


ESM 


qu'onquez  depuis  le  temps  de  Marius  et 
Lucius  Sila,  Romains,  n'en  fut  veue  de 
pareille.  (D'AuTON,  Chron.,  Richel.  5081, 
f»  17  r°.) 

Vesmocion  des  guerres.  (1512,  Arch. 
mun.  Angers,  BB  15.  f"  83.) 

—  Instigation  : 

Le  duc  de  Lancastre,  conduiseur  de  la 
gent  angloise,  a  Yesmotion  du  duc  de  Bre- 
iaigne  qui  o  lui  estoit  se  présenta  devant 
Troye.  (La  Citron,  du  bon  duc  Loys  de 
Bourbon,  p.  57,  Chazaud.) 

ESMOELLEMENT,  S.  m.,  actlon  de  perdre 
la  moelle  ; 

Esinoelkment,  amaigrissement.  (Trium 
ling.  dlct.,  160i.) 

ESMOELLER,  cimouelcr,  V.  a.j  dépouil- 
ler de  la  moelle  : 

Le  serf  jns  par  les  chiens  sachiez, 
\Li  quanl  abatu  le  veniez, 
D'un  coulelet  Vcsmoiiflez 
Entre  les  cornes  et  le  col. 
(La  Chace  don  cerf,  ap.  Jub.,  Nom.  Rec,  1,  166.) 

Esm,oeller,  tirer  la  moelle  hors,  ou  amai- 
grir. (  Trium  ling.  dict.,  1604.) 

—  Esmoellé,  part,  passé,  qui  a  perdu  la 
moelle  : 

L'une  me  dist  si  est  nommée 
Espérance  eamoctlee 
Qu'on  a  de  vivre  longuement 
Oui  fait  penser  très  folement 
Qu'on  aura  assez  de  loisir 
De  ses  péchez  dire  el  gerair. 
(Deguilley.,  Trms  Pèlerin.,  f  LIS'',  impr.   luslit.) 

ESMOIER,  voir  ESMAIER. 

ESMoiGNiER,  esmoingiiler,  emoignier, 
esmoner,  v.  a.,  arracher  les  moignons, 
mutiler,  estropier  en  général  : 

El  le  tierc  fis  de  son  poing  esmoingnier. 

(Gatjdon,  iVJS,  A.  P.) 
Car  de!  brac  destre  a  le  Turc  esmoigniè. 

(Anseis.  Uichel.  793,  f  25».) 
On  deveroit  l'orne  esmoignier 
Ki  se  langue  lorne  a  mesdire. 
{Poel.  fr.  av.  1300,  t.  IV,  p.  1323,  Ars.) 
Ou  il  avenoit  aus  (les  bourgeois  d'Abbe- 
ville)  emoignier    cbu   mefl'aitteeur  d'aucun 
membre    en  aus   deffendaut.  {Charte  d'E- 
douard,ap.  Duc,  111,  36'=,  éd.  Didot.) 

—  Esmoigniè,  part,  passé,  manchot, 
mtitilé,  estropié  : 

Si  se  relresl  vers  Vesmoné 
Cnt  h  sainniers  a  moult  grevé. 

(Sones  de  Naiisaij,  ms.  Tuiiu,  fbl'.) 

Dame  esmoingnie  et  sauvage. 
{Un  Mir.  de  iV.-D.,  de  la  Qlle  du  roy  de  Hongrie, 
Th.  fr.  au  moyen  âge,  p.  498.) 

ESMoiGNON'XEii,  -  mongtwnncr,  -  mou- 
gnouner,  -  mougonner,  v.  a.,  arracher  les 
moignons,  mutiler,  eslropier  en  général  : 

On  li  peust  ains  esrachier 
Les  mains,  ou  lui  esmougonner. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  99,  Peigné.) 

Ou  il   avenoit    aus  esmougnouner  chu 

metfaiteeur  d'aucun   membre.   (1284.   Liv. 

blanc,  {0  19  V",  Arch.  mun.    Abbeville,  ;    a 

'l'bierry,  Mon.  de  l'hist.  du  tiers  élat,l\,  51.) 

—  Esmoignonné,  part,  passé,  qui  n'a  plus 
de  moignon,  manchot,   mutilé,  estropié  : 


M'a  appelles  esmoignonnec . 
(Un  Mir.  de  .V  -[).,  de  la  fille  du  roy  de  Hongrie, 
n.  fr.  au  m.  à.,  p.  499.) 
Dame  esmoignonnee  et  sauvage, 
On  ne  scet  de  vostre  lignage. 

(Mir.  de  mt.  Dame,  V,  27,  A.  T.) 
Enrouez,  enrimez,  frileux,  ernes,  espietes, 
esmongnonnes.  (Lett.  mis.  en  man.  de  men- 
dément  joieux,  Vat.  Chr.  1323,  1"  236''.) 

1.  ESMOiTiR  (s') ,  V.  réfl.,  devenir 
moite  : 

Li  cristal  au  soleill  posez 
S'esmoilist  si  com  arrousez. 
(Mace    de    la   Charité,   Bible,    ms.   Tours   906, 
fo  6'.) 

2.  ESMoiTiR,  V.  a.,  briser,  fracasser  : 

N'a  si  grant  honrae  desi  Esclavooie, 
Se  le  teroit  de  son  poing  lez  l'oie, 
INe  li  eust  la  cervele  eumoitie. 

(Mon.  Renuarl,  Uichel.  -iCS,  f°  254'.) 

ESMOUR,  -ollir,  V.  a.,  amollir: 

E  del  ventre  la  soveraine'partie 
Est  sanz  reddur  tut  esmolie. 
(PiERUE  d'Abernun,  te  Secré  de  secrez,  Richel. 
25407,  1°  ^92^; 

Eawe  chaude  beue  en  esté  esmollist  e 
enfieblist  l'estomacb.  {Secr.  d  Arisl.,  Ri- 
chel. 571,  f»  133''.) 

ESMOLLisiR,  V.  UBUtr.,  s'amolUr  : 
Del  parole    de   la  mare   comenceront  a 
esmollisir  les  chevaliers   Jbesucrist   et  en- 
llecbir   lor    corage  a  dolor.    {Pass.  S.  Se- 
bast.,  Richel.  818,  f°21i  r».) 

ESMOLOiR,  -  ouloir  -  oulloir,  s.  m., 
moulin  : 

Pour  le  rente  de  leur  esmoulloir  séant 
encontre  les  cretbiaus  de  le  ville.  (1352-53, 
Compte  de  Gandrarl  d'Andegnies,   f  1  v», 


Pour  le  rente  de  leur  esmoulloir  seans  a 
le    porte    d'Ansaing.   (1339,    ib.,    t"    1   r», 

Arch.  mun.  Valenciennes,  —  ,  926.) 
'2  ' 

Des  enfaus  de  Biaulieu  pour  le  rente  de 
leuresmoM/ûJr.  (1362,  ib.,!"  2,Arcb.  muu.Va- 

Q 

lenciennes,  —  ,  927.) 

Maison,  huisine  de  tordoir,  esmoloir, 
gardin,  etc.  (1434,  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

— .Fig.,  ce  qui  excite,  ce  qui  anime  : 
Je  puis  asseurer  le  feu  estre  forme  fa 
çonnante  ou  agente  sur  les  autres  ele- 
mens,  qui  sont  comme  matière  souffrante 
ou  patiente:  et  qu'en  son  action  la  seiche- 
resse  sert  d'esmouloir  a  la  chaleur,  aiguë 
par  ce  moyeu  en  plus  chaleureuse  extré- 
mité. (Pont,  de  TvAhD,  de  la  Nat.  du 
monde,  f  43  v°,éd.  1378.) 

ESMOLOiRE, -oM^oi're,  s.  f.,  ce  qui  excite  : 
Une  infinité  de  pauvres  diables  qui  four- 
nissent    d'esmouloires    aux    chambrières 
pour  caqueter.  (Moyen  de  Parvenir,  p.  14, 
ap.  Ste-Pal.) 

Cf.  ESMOLOIB. 

ESMOLURE,  -  oullure,  s.  f.,  action  d'ai- 
guiser : 
Garnir   de  tous    poins   uue    espee,  soit 


grande,  moienne  ou  petite,  tant  en  es- 
molure,  limure, croix  et  pommeau.  (Statuts 
des  fotirbisseurs  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry, 
Monum.  du,  Tiers  État,  11,  394.) 

—  Objet  émoulu  : 

Pour  avoir  resmolu  les  happes,  fermens, 
coutel  de  poree,  et  autres  esmolures,  .il. 
s.  (1427,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.   Amiens.) 

—  Moulure  : 

Tu  feras  une  table  de  bois  de  selliin,  et 
luy  feras  une  esmoullure  d'or  autour.  (Le 
Fkvre  d'Est.,  Bible,    Ex.,  xxv,  éd.  1834.) 

ESMONDE,  voir  ESMENDE. 

ESMONDERiE,  S.  f.,  bois  émondé,  n'a 
été  rencontré  que  comme  nom  de  lieu  : 

La  rese  par  ou  l'on  vet  a  VEsmonderie  a 
Romaingné.  (1394,  Livre  des  herit.  de  S. 
lierthomé,  f"  83  v",  Bibl.  la  Rochelle.) 

ESMONDURE,  aymondure,  s.  f.,  ce  qui  a 
été  émondé,  élagué  : 

Por  avoir  son  aisément  des  herbages 
seulement  et  une  part  des  aymondures  des 
arbres.  (1357,  Reg.  du  Cliap.  de  S.  J.  de 
Jérus.,  Arch.  MU  28,  1»  54  v".) 

Les  esmondures  de  saux  surannez  seront 
veudues  d'une  part,  sans  les  mesler  avec- 
ques  l'autre  osier.  (1415,  Ord.,  x,  307.) 

ESMONER,  voir  ESMOIGNIER. 

ESMONESTEMENT,  S.  m.,  avcrtissc 
ment,  invitation  : 

Pur  V esmonestement  de  Tribuniaim.  (G. 
DE  Lengr.,  Instit.  de  Just.,  ms.  S.  Orner, 

f»  3».) 

ESMONESTER,  V.  a.,  avertir,  inviter  : 

Et   si   tn'esmonestoit    que    je  niainjasse 

(Vies  des  Hermites,  ms.  Lyon  (598,  f "  7  r".) 

ESMONGNONNER,    VOIT    ESMOIGNONNEU. 
ESMORCE,  voir  ES.'UORCHE. 
ESMORCER,  voir  ESMORCHER. 

ESMORCHE,  esmorce,  emorche,  esmour- 
ce,  S.  {.,  amorce,  bourre  : 

Un  fousil  garny  d'esmorche,  d'allumettes, 
de  pierre  a  feu.  (Rab.,  II,  16.) 

Six  boisseauls  de  corde  d'emorche.  (1562, 
Dêp.  de  deux  jur.,  Arch.  Gir.) 

Le  fumeur  canonnier  de  son  esmorche  donne 
Dans  la  poudre,  un  feu  prend,  l'esclair  suit,  le  coup 
lionne. 
(P.  DE  Brach,  Pocm.,  f°  74  v»,  éd.   tu76.) 

Pour  lequel  tirer  et  tuer  couchèrent  plu- 
sieurs fois  les  deffendans  la  barquebuse 
en  joue  ;  mais  ne  sceurent  oncques  faire 
prendre  le  feu  sur  Vesmource,  encores 
qu'il  feist  une  grande  challeur.  (Haion, 
Mém.,  an  1578,  Bourquelot.) 

Brullans  la  partie  dolente  auec  de  Ves- 
morce  ou  du  drapeau.  (Voyag.  du  S.  du 
ViUamont,  p.  522,  éd.  1598.) 

Rigasse  porte  aussi  une  arquebuze  bien 
chargée  de  poudre,  tousjoursprest  a  mettre 
la  mesche  allumée  en  Vesmorche.  (Hisl. 
Maccar.  de  Merlin  Cocc,  ix,  Bibl.  gaul.) 

—  Fig.,  ce  qui  amorce,  ce  qui  attire,  ce 
qui  engage  à  quelque  chose  : 

Ce  fut  la  première  emorche,  a  ce  que  l'on 
dit,  qui  attira  Ciesar  a  l'aimer,  pource  que 


ESM 


ESM 


ESM 


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ceste  ruse  luy  feit  appercevoir  qu'elle  estoit 
femme  de  gentil  esprit.  (AjiyoTj  Vies,  J. 
Caes.) 

C'estoit  une  emorche  qu'il  jectoit  au  de- 
vant de  ses  ennemys.  (Id.,  ib.,  Sertor.) 

Ou  il  estoit  question  de  faire  une  sur- 
prinse  de  bon  entendement,  ou  de  sçavoir 
bien  choisir  l'advantage  d'un  lieu  fort  d'as- 
siete  pour  loger  ou  combattre,  ou  de  passer 
une  rivière,  ou  esebapper  un  maulvais 
pas,  et  pour  ce  faire  estoit  besoing  de 
grande  legiereté.  et  de  jouer  de  quelque 
ruse  et  quelque  faulse  emorclie  aux  enne- 
mys, en  temps  et  lieu,  il  en  estoit  ouvrier 
très  excellent,  (Id.,  ib.) 

Affriandeepar  Vcmorche  du  grand  profit. 
(F.  IIoTOMAN,  la  Gaule  Franc,  p.  198, 
éd.  1.574.) 

—  Dans  un  sens  défavorable,  danger  : 

Puis  on  sergent  me  vient  an  corps  saisir. 
Dont  bien  sonvent  contraint  sais  de  clioisir 
Chemin  plus  long  pour  éviter  Yesmorche. 

(Visions  fanlast.,  1542.) 

—  Fig.,  faire  une  esmorche,  donner  une 
atteinte^  porter  un  coup,  faire  une  bles- 
sure : 

Pauvre  latin,  défends  donc  bien  la  peau 

Contre  celluy  qui  te  fait  telle  esmorche. 

(F.  Habebt,  d'un  lourd  Rimeur  nom.  mesdisanl.) 

—  Action  vive,  escapade,  coup  extraor- 
dinaire : 

Mais  je  veulx  bien  congnoistre  ces  paillards 
Qui  avec  toy  feirent  si  chaude  esmorche. 

(Cl.  Mar.,  l'Enfer,  éd.  1S44.) 

Dans  plusieurs  pays,  notamment  dans  le 
Haut-Maine,  on  dit  encore  emorche,  pour 
amorce,  bourre  de  fusil,  petit  morceau  de 
papier  qui  traîne. 

ESMoncHER,  -  cer,  emorcher,  eniorcer, 
emorsser,  verbe. 

—  Act.,  amorcer  : 

Avec  son  pistolet  bandé  et  esmorcé.  (G. 
BoncHET,  Screes,  xxv,  Rouen  1635.) 

—  Neutr.,  mettre  l'amorce  : 
Davant  que  de  tirer  emorche. 

(J.-A.  DE  Baif,  les  Mimes,  1.  I,  S"  25  v°,  éd. 
1619.) 

—  Manger  goulûment  : 
Bragardement  se  mit  a  manger  et  esmor- 

cher  en  toutes  façons,  faisant'une  terrible 
brisée  sur  ce  qu'il  attachoit.  (Du  Fail. 
Coût.  d'Eutrap.,  xvii,  Bibl.  elz.) 

—  Act.,  tourmenter,  maltraiter  : 
En  reagal,  en  arsenic  rocher, 

En  orpigment,  en  salpeslre  et  cbanix  vive  ; 

En  plomb  boillant.  pour  mienis  les  csmorcher  ; 

En  suif  et  poix,  destrampez  de  lessive 

Faicte  d'eslrons  et  de  pissat  de  Jaifve  ; 

En  lavaille  de  jambes  a  raeseaulx; 

En  raclure  de  piedz  et  vieulx  houseanlx  ; 

En  sang  d'aspic,  tels  drogues  venimeuses  ; 

En  ûel  de  loups,  de  regnards  et  blereaux  ; 

Soient  frittes  ces  langues  envieuses  ! 

(Villon-,  Grant  Tesl.,  Ballade,  Jouaust,  p.  9-2.) 

Nous  fera  tons  vifz  escorcher 

Et  en  chault  métal  esmorcher. 
(Act.  des  Apoit.,  vol.  I,  f»  156^  éd.  l.'iSl.) 
Pourtant  ne  fault  que  les  autres  escorche 
Qui  ont  de  qaoy,  ne  que  leurs  peaulx  emorche  : 
Ds  la  raison  il  se  doibt  contenter. 

(J.  BoucHET,  Opusc,  p.  39.) 


...  Que  le  povre  on  a'esmorche 
Contentez  vons  de  raison. 

(Id.,  ib.,  p.  108.) 
J'en  esmorchoys  bien,  ne  vons  chaille, 
Je  croy,  un  millier  pour  le  moins. 
(I'i.")-l,  le  franc  Archier  de  Cherré,  Poés.  fr.  des 
xv"  et  xTi°  s.,  XIU,  23.) 

—  Percer  d'un  trou  : 

Emorsser  la  met.  {Compt.  de  l'H.-D. 
d'Orl.,  1402-3,  exp.  de  Chardereto,  Hospice 
gén.  Orléans.) 

Dans  le  Hatit-Maine,  on  dit  encore 
emorcher  pour  amorcer  un  fnsil,  mettre 
une  bourre  dans  le  canon.  En  Bret.,  C- 
du-N.,  arr.  de  Matignon,  il  s'emploie 
poursignlfier  écorner,  faire  voler  les  éclats 
de  pierre. 

ESMOUCILLEU,  VOir  ESMORSILLER. 

ESMoriÉ,  adj.,  aiguisé,  affilé  : 
L'espee  au  seneschal  Irova 
Qui  fu  trenchant  et  esmoree. 
(De  la  Roijne  qui  ocist  son  seneschal,  v.  316,  Méon, 
tiouv.  Rcc,  n,  266.) 

ESMouMELER,  -  eller,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  pièces  : 

Et  (la  fondre)  on  sortant  dehors  voloil  de  telle  sorte 
Qu'en  cent  mille  morceaux  esmormclla  la  porte. 
(Gaochet,  Poés.,  p.  87,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  se  broyer  : 

Le  roy  oyt  dire  que  cil,  en  volant,  avoit 
failli  a  prendre  la  corde  qu'il  devoit  au 
pié  happer,  et  de  si  hault  estoit  tumbez, 
que  tout  s'estait  esmormelez.  (Crist.  de 
PiZAN,  Charles  V,  3»  p.,  ch.  20,  Michaud.) 

ESMORSILLER,  esmorcHkr,  v.  a.,  couper 
en  morceaux,  partager  par  morceaux  : 

Et  furent  les  pièces  esmorcillees  a  divers 
princes.  (E.  Pasq.,  Rech.,  \l,  29.) 

Et  se  prestent  l'espaule  pour  l'eschan- 
tillonner  a  parcelles,  et  Vesmorsiller  a  pièces 
a  leur  profit  (l'Estat).  (N.  Pasq.,  Lett., 
\l,  2,  Trévoux  1723.) 

ESMORSoiR,  S.  m.,  amorce  : 

Voila  la  teneur  de  la  déclaration  et  pro- 
testation du  dit  seigneur  duc...  Mais,  quant 
a  moy,  je  croy  que  ce  n'est  aultre  chosn 
qu'un  esmorsoir  pour  animer  ung  chascuu 
estât  de  France  pour  secourir  ledit  sei- 
gneur. (Cl.  H.iTON,  Mém.,  u,  781,  Bour- 
quelot.) 

ESMORTiR,  -  onrtir,  emortir,  verbe. 

—  Act.,  amortir  : 

Qu'il  nous  plaise  a  conformer  ledit  privi- 
lège et  esynortir  lesdiz  surmontemant  j.i 
acquiz  porla  couverte  dou  privilège.  (1310, 
Arch.  P  1377',  pièce  2818.) 

Que  ledit  Pierres  tenoit  certaine  chose 
en  fié  a  Senz  de  .L.  s.  pour  an  du  roy,  et 
vendi  tout  esmourti  audit  abbé  pour  le  pris 
de  .II.  c.  liv.  tourn.  ;  et  11  rois  considerans 
le  bon  service  du  dit  Pierre  amourti  a 
l'abbé  et  11  quitta  le  cens.  (Arch.  J  1034, 
pièce  16.) 

Rentes  esmorties.  (I4S0,  Déiiombr.  du 
baill.  de  Constentin,  Arch.  P  304,  î"  197  r°.) 

Plusieurs  manoirs  esmorliz.  (Ib.) 

Brief  je  ne  puis  aultre  cas  deviner 
Pour  Vemortir,  chasser  ou  rainer. 
(Habert,  £pti(.  à  Nie.  Psalme,  éd.  1543.) 


Ores  sont  emortis 

Tons  les  soûlas  qui  m'estoicot  impartis. 

(Id.,  Rond,  à  ma  dam.  de  Cors.) 

—  Réfl.,  s'amortir  : 

Les  extremitez  s'esmortissent  quant  li 
chaleurs  qui  leur  done  vie  ne  puet  passer 
a  eus.  {Frag.  d'un  liv.  de  médecine,  f°  13  v, 
ms.  Berne  A  95.) 

—  Neutr.,  être  amorti  : 

Fiez  ne  pot  esmortir  sanz  l'autroi  de 
deus  seiguors.  (Liv.  de  jost.  et  deplet,  XII, 
6,  §.  36,  Rapetti.) 

—  Esmorti,  part,  passé,  fig.,  privé  com. 
plétement  : 

Or  est  bien  ma  vie  esmortie 
De  joye  et  mise  en  piteulx  termes. 
(Farce  de  Colin  qui  loue  et  despite  Dieu,  Ane.  Th. 
fr.,  I,  233.) 

ESjioTAEUR,  S.  m.,  bâton,  fléau  : 
Cum     nno     magno   baculo,     vocato  ad 
partes  esmotaeur,  nisus   fuit   eundem  per- 
cutere.  (1331,  Arch.  JJ   80,   pièce  444.) 

ESMOTE,  -  eule,  -  uette,  émeute,  s.  f., 
mouvement  : 

Par  Vesmote  de  celé  guerre. 

Qui  a  essil  meieitla  terre, 

Kist  li  reis  Maiet  asseeir. 

(Rou,  3°  p.,  9937,  Andresen.) 
Pour  laquelle  esmualte  et  département, 
lesdiz  assegies  ce  veans,  furent  assez  ad- 
vertis  que  la  journée  avoit  esté  contre 
yceulx  Barrois.  (Monstbelet,  Chron., 
il,  110,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

11  y  a  trois  mouvements  naturels  ou  es- 
meutes  en  la  vigne,  voire  en  toutes  plantes. 
Le  premier  pour  bourgeonner,  le  second 
pour  fleurir,  le  tiers  pour  meurir  :  tous  ces 
trois  mouvemens  ou  esmotious  doibvent 
estre  excites  en  labourant.  (CoTEREAU, 
Colum.,  IV,  28,  éd.  1353.) 

—  Instigation  : 

Ausi  feistes  a  la  cort  a  Paris, 
Devant  le  roi  asalistes  Garin, 
Par  vostro  ameute  fu  Ysores  li  gris 
En  camp  plenier  et  vencus  et  ocis. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  P  21'.) 

—  Assaut  : 

Et  en  prime  douèrent  csmofe  a  lo  castel 
de  Saint  Nicharde,  et  puiz  vont  dévorant 
lo  priucipat  tout.  (AI.MÉ,  Yst.  de  li  Norm., 
III,  42,  Cbampolliou.) 

—  Meute  : 

Ce  cerf  entra  courant  de  grand  roideur  ; 
car  il  estoit  suivy  par  une  émeute  de  chiens 
courans.  (IIerberay,  Sec.  liv.  d'.imad., 
c.  XXI,  éd.  1333.) 

Champs.,  dépt.  de  la  Marne,  esmuetle, 
trouble,  émeute. 

ESMOTOUER,  S.  m.,  bcrse  : 
Tribula,  esmotouer,  l'herce.  {Gloss.  l.-g., 
Ricbel.  1.  7692.) 

ESMOUCETTE,  VOif  ESMOUCHETE. 

ESMOUCH.UL,  S.  m.,  émouchoir  : 
Prens   cest  esmouchail,  et  ung  petit  de 
vent  luy  fais.  {Therence en  franc.,  î"  110  r", 

Verard.) 

En  l'une  de  ses  mains  avoit  ung  esmou- 
chail moult  bien  ouvré  de  plumes   pao- 


oOO 


ESM 


ESM 


ESM 


nicques.  (OcT.  de  S.    Gel.,    Sej.   d'honn., 
f  9  v°,  éd.  Ib26.) 

Avpp,  un  esmoiichail  de  soye  cramoisine. 
(Rabel.,  III,  18,  éd.  1S5-2.) 

—  Mouchoir: 

Quatre  petiz  esmouchais  de  poil  a  la  fa- 
czon  de  turque.  (1471-72,  Compt.  du  R. 
René,  p.  236,  Lecoy.) 

Vesmourhail,  the  hande  keroher.  (Du 
GuEZ.  An  Inlrod.  for  to  lerne  to  spekc 
french  trewly,  à  la  suite  de  Palsgk.,  p.  907, 
Génin.) 

ESMOucHART,  S.  m.,  chasse-fflouches  : 

Oui   avoit  uns  esmouchart  en  sa  main 

dont    cha?soit  les    mouches.  (L'Entrée  de 

la  Rei/ne  d  Bourdeaulx,  Var.  hist.  et  litt., 

VIII,  238.) 

ESMOucHiîOR,  -  eur,  esmocheor,  s.  m., 
émouchoir,  cliasse-mouches,  éventail,  le 
muscariiim  et  le  flahellum  des  Latins.  L'es- 
mouchoir  du  moyen  âge,  comme  l'a  re- 
marqué M.  de  Laborde,  était  d'origine  by- 
zantine, et,  après  avoir  été  un  meuble 
domestique  dans  des  contrées  où  l'abon- 
dance des  mouches  le  rendait  particuliè- 
rement nécessaire,il  devint  un  instrument 
de  services  divers  : 

Mon  esmocheor  m'a  toloit. 

(Renart,  13520,  Méon.) 
Muscarium  ,    esmouclieur  a   esmoucher. 
[Gloss.  de  Salins.) 

Les  esmoucheurs...  lesquelz  sont  a  ma- 
nière de  forces.  (J.  Goulain,  Ration.,  Ri- 
cbel.  437,  f»  18=.) 

ESMOUCHETE,  "  chette,  -  cette,  esmou- 
quette,  esmoucquette,  s.  f.,  mouchette  : 

Aussy  les  esmoucftettes  et  la  ou  les  choses 
qui  sont  esmoucheessont  estainctes,  soient 
d'or  très  pur.  (Le  Fevre d'Est.,  Biftie,  Ex.. 
XXV,  éd.  1534.) 

Unes  esmoucettes.  {Compte  de  1539,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.Amiens.) 

Quatre  esmoucquetles  et  chyseaux  pour 
le  maison  du  seel.  (1537,  Lille,  ib.) 

Trois  esmouguetles.  (1577,  ib.) 

—  Ombelles  de  certaines  plantes  : 

L'aueth  a  la  racine  en  forme  de  boys,  et 
non  suere  longue, les  houppes  et  umbelles 
ou  esmouchettes  comme  le  fenoil.  {Trad. 
de  l'Hyst.  des  plant,  de  L.  Fousch,  c.  ix, 
éd.  1549.) 

La  ciguë  ha  plusieurs  petites  branchettes 
et  esm.ouchettes.  {Ib.,  ch.  cliv.) 

Le  panax  jette  sa  graine  par  esmouchetles 
a  la  cime.  (Dtr  Pinet,  Pline,  xil,  26, 
éd.  1566.) 

Aunis,  émouchettes,  mouchettes. 

1.  ESMOUCHETER,  V.  a.,  moucheter  : 
Et  faisoit  des  lors  bien    valoir   sa   bra- 
guette, et  la  feist  au  dessus  esmoucheter  de 
broderie  a  la   Romanicque.   (Rab.,    ii,  21, 
éd.  1533.) 

2.  ESMOUCHETER,  V.  u.,  émoucher  : 
Un  bon  esmoucheteur,  qui  en  esmouche- 

tant  continuellement,  esmouche  de  son 
mouchet,  par  mousches  jamais  esmouche 
ne  sera.  (Bab.,ii,  13.) 

ESMOUCHETEUR,  S.  m.,  émoucheur  : 


Un  bon  esmoucheteur  qui,  en  esmoucbe- 
tant  continuellement,  esmouche  de  son 
moucbet.  par  mousches  jamais  esmouche 
ne  sera.  (Rad.,  Il,  13.) 

ESMorcHEUL,  S.  m.,  émouchoir  : 
Se  an  esmouchiens  te  flert  sus  Telle. 
{Ysnp.  I,  fab.  xxxvi,  de  la  Mouctie  et  da  Frémi, 
Robert.) 

1.  ESMOUCHiER,  esmockier,  v.  a., mou- 
cher : 

Lor  compaignoQS  lenr  nés  emochent . 

{Alkis,  Ars.  3312,  f»  18'.) 

Dessin,  émounquicr,  écarter  la  mèche 
d'une  chandelle,  ranimer  le  feu  en  re- 
muant des  charbons. 

2.  ESMOUCHIER,  esnioucher,  esmocher, 
esmouskier,  verbe. 

—  Act.,  battre,  maltraiter  : 
François  Alemanz  i  esmouchent 
Et  cens  de  Flandres  en  tel  gnise 
Qne  raempliz  de  conardise 
S'en  revont  vers  Fnrnes  faiant. 

(Gdiart,  Roij.  lign.,  11-251,  W.  et  D.;  Ilichel. 

5098,  f  -211».) 
A  la  tierce  l'an  et  l'antre  esmouchié 
Fu  si  très  bien  que  lears  lances  rompirent 
En  lenrsescnz. 
(L.  DE  Beacviu,  Pas  de  la  Bcrgicre,  38 1,  Crape- 

let.) 
Et  an  regard  d'elle  on  dira, 
S'on  la  voit  ainsi  esmoucher. 
Frapper  et  ruer  ces  coops  la. 
Qne  ce  n'est  qn'nng  droit  Franc  Archier. 
(CoQCiLi...  Droilz  nouv.,  V  p.,  de  Jure  naturali,  I, 

5-2,  Bibl.  elz.) 

Dy,  Gnillot,  pensons  de  conrir 
Devant  qne  qaelc'un  nmi?.  rxjnouche . 
{Moral,  d'ung  Eciper.,  Ane.  Th.  fr.,  Itl,  I.IG.) 

— ■  Réfl,,  s'escrimer  : 

Ne  li  laira  pas  aprocher. 
An  baston  se  set  esmocher. 

(Ren.,  14923,  Martin.) 
Lors  s'esmoaske  si  et  desfent 
Qne  nns  ne  pnet  main  mètre  a  lai. 

(Chcv-  asdeusesp.,  8U6,  Foersler.) 

—  Se  secouer,  se  lever  : 

La  nnict  n'ont  faict  qne  penser  et  veiller 
Par  qnoy  se  sont  si  matin  esmouchecs 
Sans  estre  a  poy  bien  coeffees  ne  moachees. 
(Crétin,  CAan/s  roy.,  f  aS  v°,  éd.  15-27.). 

ESMOUCQUETTE,  VOlr    ESMOCCHETE. 

ESMOUDRE,  esmaudre,  v.  a.,  rémouler  : 
Que  aucun  preud'ome  eust  mestier  que 

on  li  esmausist  la  pointe  de  son  coutel.  (E. 

BoiL.,  Liv.  des  mest.^  i'  p.,  xcvii,  4,  Lespi- 

nasse  et  Bonnardot.) 

Tidcman  le  coutelier  forge  coutiaus  et 
alemelles,  et  il  esmiut  sur  une  muele. 
{Dialog.  fr.-flam.,  f»  20%  Michelant.) 

—  Broyer  en  moulant  : 

Ki  medicine  faire  en  volt 
0  nne  cot  vert  bien  l'esmoilt 
0  lait  de  feme.... 

(Lapidaire,  A  695,  Pannier.) 
Ki  sna  enimî  bantr  voilt 
0  la  cot  el  eive  l'esmoill. 

m..  711.) 

ESMOUELER,  VOir  ESMOELLEH. 

ESMOUGIÉ,  adj.,  délibéré  : 


Jo  fendoye  carreanlx  a  merveille, 

Gay,  aleçre,  bien  esmouijié. 

(Monologue  Coquillart,  II,  '221,  Bibl.  elz.) 

ESMOUGXOUXER,  VOir  ESMOIGNONER. 

ESMOUGONNER.  VOir  ESMOIGNONER. 

ESMOuiR,  V.  n.,  se  mettre  en  mouve- 
ment : 

Le  fen  enprist.  l'ewe  enchalfa. 

Apres  commença  a  boillir 

Et  a  esmouir  et  a  frémir. 

(Wace,  lii'.  de  S.  Nicholay,  169,  Délias.) 

ESMOULLURE,  VOir  ESMOLURE. 

BSMOULOIR,  voir  ESMOLOIR. 

ESMOULOIRE,  VOlf  ESMOLOIRE. 

ESMOUQUETTE,  VOir  ESMOUCHETE. 

ESMOURCE,  voir  ESMORCHE. 

ESMOURIR,  V.  n.,  mourir  : 

Tôt  droit  al  chief  de  l'an  teil  jonr  com  fut  esmort 
L'evesqae... 

(Jeh.  des  Preis,  Gesle  de  Liège,  1025S,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

ESMOURTIR,  voir  ESMORTIR. 

ESMOUSKIER,  VOir  ESMOUCHIER  2. 

ESMOussoiRE,  S.  f..  Instrument  pour 
ôter  la  mousse  des  pommiers  : 

Il  y  a  une  sorte  de  galle  qui  le  prend  (le 
pommier)  ou  pour  luy  laisser  croupir  et 
envieillir  la  gomme  qu'il  jette  ou  pour  la 
mousse  qu'il  accueille  :  parce  il  le  faut  es- 
gommer  a  l'entrée  de  la  froide  saison  de 
l'année,  et  l'esmousser  avec  gros  linges, 
ou  esmoussoire  de  poil  de  cheval  en  tout 
temps.  (LiEBAULT,  Mais,  rust,  p.  471,  éd. 
1397.) 

ESMOUTER,  V.  a.,  lever  le  droit  de 
mouture  sur  : 

Lequel  prestre  dist  au  meunier  qu'il 
esmontast  ou  prist  moulture  de  Guillaume 
de  Banquemare  qui  lors  mouloit,  auquel  il 
respondi  qu'il  estoit  bientost  de  l'esmouter 
ou  moulturer,  et  qu'il  n'avoit  a  peine 
moulu.  (1411,  Arch.  JJ  163.  pièce  268.) 

—  Faire  moudre  : 

Lesquieulx  subgets  et  tenans  ne  peulent 
vendre,  donner  ne  mener  hors  de  sondit 
fief  aucuns  de  leurs  grains  sans  congié,  et 
les  esmouter  sur  confiscacion  du  grain,  car 
ou  chevaulx.  (1430,  Dénombr.  de  la  chastell. 
de  Gisors,  Arch.  P  307,  f"  12  r».) 

ESMOUVANCE,  VOir  ESMOVANCE. 
ESMOUVEMENT,  VOir  ESMOVEMENT. 
ESMOUVENT,  voir  ESMOVENT. 
ESMOUVER,  voir  ESMOVER. 
ESMOUVEUR,  voir  ESMOVEOR. 
ESMOUVOIR,  voir  ESMOVOIR. 

ESMOVABLE,  adj.,  muable  : 

La  lois  de  fermeté  est  tele  que  nos  ne 
scions  pas  fichié  es  maus  ne  esmovable  es 
biens.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  400,  var., 
Chabaille.) 

ESMOVANCE,  -  ouvancB,  S.   f.,  action 
de  remuer,  de  se  remuer  : 
Et  ne  tiennent  en   elle  aucun  signe  pa 


ESM 


ESM 


ESM 


:m 


quoy  elles  peussent  et  osassent  lesmoignier 
que  elle  soit  grosse  d'enfant,  car  elle  est 
moult  plate  de  ventre,  et,  veu  \' esmoiivance 
d'elle  qui  se  débat  en  la  visitant  et  regar- 
dant son  ventre,  tiennent  et  croient  en 
leurs  consciencîs  que  elle  ne  soit  aucune- 
ment grosse  ou  eucharaee  d'enfant.  {Reg. 
du  Chdtelet,  II,  430,  Bibliopli.  fr.) 

—  Instigation  : 

Incitatio,  esmouvance.  {Gloss.  de  Cou- 
ches.) 

—  Fig.,  émoi,  crainte  : 

Senz  esmovance 
E  seni  nnl  antre  apercevance 
S'est  esmeDz  cnra  pins  tost  pont. 
fBES.,  D.  de  Norm.,  Il,  232 H,  Michel.) 

ESMOVEJÏEN'T,  -  euvcment,  -  ouvement, 
-  iievement,em.,s.  m.,  mouvement  : 

Se  il  sentoit  lors  aucuns  esmouvemens  de 
sa  char  desordenez.  (G.  de  Nang.,  Vie  de 
S.  L.,  Rec.  des  Hist.,  XX,  403.) 

En  ce  fens  fu  croUes  et  esmouvemenz  de 
terre  si  grant.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,'f°  16».) 

Venerunt  ei  obviam  o  grant  esmouve- 
ment.  (Serm.  lat.-fr.,  xiv=  s.,  ms.  de  Salis, 
fo  59  r°.) 

Que  les  chevaux  soyent  paisibles,  affia 
que  de  leur  esinouvement  il  n'ait  effroy. 
(Modus,  f»83  T",  Blaze.) 

La  terre  trembla  par  grant  esmouvement. 
(Bersuire,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f'52».) 

Ung  esmonvemenl  fait  la  boue  puir  horri- 
blement. (Obesme,  Eth.,  f"  16*',  éd.  1488.) 

Ung  emouvement  pareil  fait  puyr  la  boue. 
(ID.,  Poiiliq.,  2»  p.,  f''  63\  éd.  1489.) 

—  Soulèvement,  agitation,  émeute  : 
Ausi   corne   en  esmovetnent  ne  vos  con- 
tenez  mie   vers  moi,   sire   Dieux.  {Psaut., 
Maz.  2S8,  f"  115  v».) 

Quant  il  sot  lor  esmovement.  {Chi-on.  de 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  119*.)  P.  Paris  : 
esmouvement. 

Par  esmovement  de  peuple.  (1317,  Arch. 
JJ  55,  f"  1  r».) 

En  esmouvement  de  pueple  a  grant 
assemblée  par  force  avoit  este  occupée  de 
fait  nostre  tour  neuve  d'Orliens.  (1367, 
Lettre  d'abolit.  de  Phil.  P'  D.  d'Orl,  Arch. 
Loiret.) 

Et  le  jeudi  ensuivant,  par  un  esmouve- 
ment d'aucuns  de  Paris  qui  alerent  nu  pa- 
lais, furent  abattus  tous  ces  aydes  qui 
avoient  cours  au  pais  et  au  royaume  pour 
le  fait  des  guerres.  (Grand.  Chron.  de 
France,  les  gestes  du  roy  Charles  V,  cxi, 
P.  Paris.) 

A  ceste  guerre  et  esmouvement  rendi 
grant  painne  li  rois  Phelippes.  (Fnoiss., 
Chron.,  Y,  119,  Kerv.) 

Si  avoit  ylloec  trouvet   grans  gherrez  et 
grans  esmouvemens  de  casliaux  dez  ungs  as 
autrez.  (Id.,  ib.,  I,  378,  Luce,  ms.  Amiens.) 
Qne  s'il  nous  voient  faire  ancna  esmouvement. 
(Geste  des  ducs  de  hourg.,  7Si3,  Chron.  belg.) 

Hz  ont  dit  que  ledit  Appius  estoit  plus 
nécessaire  a  demeurer  en  la  cité  pour  ce 
que  il  reprimeroit  mieulx  les  esmouvemens 
qui  y  pourroyent  seurvenir.  (Prem.  vol. 
des  grans  dec.  de  Tit.  Liv.,  f'  52'',  éd.  1530.) 

Eslever  sy  grand  esmeuvement  et  per- 
turbation de  repos  publicque.  {loU,Plaint., 
et  doleanc.  de  Ch.-Q.  contre  H.  II,  aux  El. 
<»^r'(.,Arch.mun.Béthune,Mém.,f<>267  v».) 


Agitatio,  esmouvement,  csmotion,  agita- 
tion. (Calepini  Dict.,Bd\e  1584.) 

—  Instigation,  impulsion  : 

De  faaiseté  estes  commenreraent. 
De  mal  esmuevement  et  de  grant  felonnie. 
(Gadtier  d'Argies,  Chans.,  Dinanx,  Trom.  arle's., 
p.  194.) 

Se  il  a  aucun  [s]  mauves  esmovemens.iLxv- 
RENT,  Somme,  ms.  Milan,  Bibl.  ambr., 
fo  2J.) 

Par  Vesmouvement  d'aucuns  des  barons. 
(Grand.  Chron,  de  France,  L'istoire  du  roy 
Phelippe  le  Bel,  lxxiv,  P.  Paris.) 

Par  le  propre  esmovement  de  ma  bone  et 
délivre  volunté.  (1303,  Don.,  Buzay,  1.  9, 
n»  19^',  Arch.  L.-Inf.) 

Par  leurs  mauvais  emeuvemens.  (1315, 
Arrest,  Dupuy  338,  pièce  126,  Richel.) 

De  nostre  volenté  et  de  nostre  propre 
esmouvement.  (1318,  Arch.  K  40,  pièce  25.) 

De  sa  pure  et  libérale  volonté  et  de  son 
bon  esmouvement.  (1322,  Arch.  S  4969, 
pièce  1.) 

De  sa  bonne  volenté,  de  son  propre  es- 
mouvement.  (1324,  Arch.  S  63,  pièce  29.) 

Pour  plusieurs  ouvrages  faiz  es  hostieus 
Madame  a  Sezanne,  a  Vemouvement  de 
Jaques  Hurel,  bailly  de  Sezanne.  (1335, 
Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3', 
fo  283  V».) 

Combien  que  les  choses  dessus  dictes  ne 
feussent  mie  faictes  de  certain  propos, 
mais  par  esmeuvement.  (1358,  Arch.  JJ  90, 
f»  18  V».) 

De  mon  propre  esmouvement.  (11  oct. 
1369,  S.  Berthomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Sanz  aucun  pourforcement,  mes  de  son 
pur  esmouvement.  (Ch.  de  1392,  la  Pignon- 
niere,  77,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

De  sou  bon  gré  et  propre  esmovement. 
(10  nov.  1393,  Arch.  C.-du-.\.,  Begard.) 

A  Vesmouvement  du  duc  de  Sombreset, 
quy  avoit  en  malle  grâce  ledit  duc  d'Yorc. 
(Wavrin,  Anchienn.  Chron.  d'Englet.,  t.  1, 
p.  317,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Elle  ne  pecheroit  point  pour  le  premier 
esmouvement  qui  vient  soudainement,  se  la 
personne  contraignoit  son  couraige  a  y  ob- 
vier et  remédier.  (Ménagier,  I,  51,  Bi- 
blioph.  fr.) 

Et  tout  par  Vesmouvement  et  faux  enorl. 
(Froiss.,  Chron.,  I,  220,  ms.  Amiens, 
f"  3  V»,  Luce.) 

Ly  pluiseurs,  par  esmouvement  de  char, 
se  delittoient  tellement, en  ellesregardant.., 
(J.  Wauq.,  Merv.  d'Inde,  2°  p.,  c.'lvi,  Xav. 
de  Ram.) 

Sans  l'especial  esmouvement  de  Dieu. 
(J.  Gerson,  la  Mendicité  spiril.,  f"  26  f.) 

Beau  filz,  entens  et  considère  diligem- 
ment les  esmouvemens  ou  inclinacions  de 
nature  et  de  grâce,  car  elles  sont  très  con- 
traires, [Intern.  Consol.,  II,  liiii,  Bibl.  elz.) 

En  la  première  confession  il  dist  tant 
seulement  lui  avoir  fait  par  Vesmouvement 
du  dyable.  (.Monstrelet,  Chron.,  1,44,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

Vemouvement  en  est  venu  de  Dieu. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg., 
I,  65,  Buchon.) 

—  Ce  qui  pousse,  ce  qui  excite  à  : 
Tous  vaillans  bacheliers  qui  prétendent 

de   parvenir  a  honneur  et  haulte  recom- 
mandation se  devroientmirer  en  sa  beaulté 


comme  a  Vesmouvement  de  toute  noblesse. 
[Perceforest,  vol.  V,  ch.  14,  éd.  1528.) 

—  Terme  de  coutume,  aliénation  : 
Que    contre  les   delessemens,    renoncia- 
tions,   quittances,  franchises   et    esmeuve- 
menz,  ne   contre  les  autres  choses  dessus 
dites  ne  vendra  (1326,  Arch.  JJ  64,  f»  118  v.) 

ESMovENT,  esmouvent,^6}.,  querelleur: 
Icellui  Bisot,  qui  estoit  homs   de   grant 
langage  et  esmouvens,  parlast  au   dit  mar- 
chant  plusieurs  fois    de   grosses  paroles. 
(1370,  Arch.  JJ  100,  pièce  914.) 

ESMOVEOR,  -  eur,  -  eour,  esmotiv., 
em.,  s.  m.,  celui  qui  émeut,  qui  soulève, 
qui  excite,  qui  provoque  : 

Syaue  qui  sont  esmoveours  de  tous  pè- 
ches. (Psaut.,  Richel.  1761,  f»  9».) 

Il  ne  soustendra  nullui  qui  soit  esmou- 
veur  de  peuple  contre  la  paiz.  (1313,  Lett. 
de  Robert,  Cte  de  Flandres,  Arch.  JJ  43, 
f  18  r°.) 

Cilz  qui  avoient  esté  aucteurs  de  la  ba. 
taille  et  de  la  rébellion  des  Sardes  et  es- 
mouveur  d'icelle.  (Bersuire,  r.  Liv.,  ms 
Ste-Gen.,  f''216''.) 

Apres  le  département  d'iceulx  Parisiens 
le  duc  de  Bourgongne  fist  prendre  dedens 
Paris  plusieurs  de  leurs  complices  et  des 
principaulx  esmouveurs  des  communes. 
(.Mo.vsTREi.ET,  Chron.,  I,  198,  Soc.  de  l'H 
de  Fr.) 

Les  principaulx  esmouveulx  d'icelles 
communes  estoient  Caboche,  le  bouchier, 
maistre  Jehan  de  Troyes  et  Denisot  de 
Chaumont,  peletier.  (J.  Le  Fevre,  Chron. 
l,  75,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Il  fit  faire  diligente  enqueste  des  esmo- 
veurs  et  susciteurs  des  maleflces perpètres. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III, 
119,  Buchon.) 

Et  sur  ceste  matière  par  iceux  cheva- 
liers furent  prises  de  moult  belles  conclu- 
sions, pour  le  service  de  Dieu  augmenter, 
et  la  foi  maintenir  :  desquelles  choses 
mondict  signeur  fut  tousjours  principal 
emouveur,  et  le  premier  délibéré  d'y  em- 
ployer corps  etchevance.(O.DELA  Marche, 
Mém.,  I,  29,  -Michaud.) 

Esmouveur  de  guerre.  (FossETiER,C/ii'oii. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  X,  v,  6.) 

Mago  estoit  celuy  qui  avoit  esté  aucteur 
delà  bataille  et  de  la  rébellion  des  Sardes 
et  esmouveur  d'icelle.  (La  seconde  Dec. 
de  Tit.  Liv.,  III,  24,  éd.  1530.) 

ESMOVER,  -  ouver,  V.  a.,  soulever,  ex- 
citer : 

Toz  les  contenz  que...  entendoient  a  es- 
mouer  contre  moi.  (1277,  Lett.  de  G.  Cha- 
bot, Arch.  Serrant.) 

Ponr  esmouver  sa  bonne  amie  a  l'amour 
dou  dous  tilz  Marie.  (Ms.  du  xiv  s.  ai/. 
appart.  d  Ch.  V,  f"  178  v».) 

Pour  esmover.  {Ib.,  f°  179  r».) 

Aunis,  émouver,  remuer,  secouer,  s'é- 
viouver,  s'émouvoir,  se  remuer. 

ESMOvoiR,  -  ouvoir,  am.,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  mouvement,  fairi* 
mouvoir,  exciter  : 

Vers  les  Ebrus  ses  oz  esmnrt. 
(Delivr.  dupeiip.d'lsr.,  ms.  du  Mins  173,  f"  8r".) 

La  terre  csmuet  de  mort  a  vie. 

(l'arton.,  tS,  Crapelet.) 


502  ESM 

Raison  no  m'esmoiirra  james 
Do  chose  qai  contre  vous  aille. 

{Rose,  ma.  Corsini,  f  69".) 

Lors  Maximians  lor  dit  ;  Li  deu  ont 
esté  corrocié  et  por  ce  ai  esté  muete  la 
terre  Et  taatosl  sainz  Pantbaleons  res- 
pondi  ■  Se  li  deu  ont  esmuele  la  terre,  por 
quoi  s'est  il  laissié  brisier?  {Vie  saint 
Panthaleon,  RicUel.  988,  f  144^) 

Les  consolloitpar  letre  moult  sovent,  et 
les  esmoDoii  a  lo  service  de  Dieu.  (Aimé, 
Ysl.  de  li  Norm.,  I,  3S,  ChampoUion.) 

—  RéQ.,  se  mettre  en  mouvement  : 

Les  os  s'esmiicvcnl,  prennent  a  cheminer. 
(Les  Loh.,  Ars.  3143.  t"  22».) 

Senz  esmovance 
E  senz  nul  antre  apercevance 
S'esl  esmeuz  cura  pins  tost  pont. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  232U,  Michel.) 
Les  os  s'esmuevenl,  isneleraent  s'en  vont. 
(Uaimbert,  Oi/ier,  209,  Barroisj) 

Li  os  s'esmuet  sans  pins  de  delaier. 

(ID.,  ib-,  1083.) 

QnaDt  il  sunt  en  on  columbier, 
Deus  cenz,  ou  treis,  ou  un  millier. 
Un  en  i  a  qui  moult  est  prouz  : 
Quant  Hs'e.imuel,  si  muevent  toi. 

{,Gmi,i.,  Besl.  div.,  2714,  Ilippean.) 
Lors  s'amurent  por  venir  a  lor  encontre. 
(S.  Graal,  lîichel,  2453,  f"  273  r».) 
Vous  avez  maint  homme  ven, 
S'il  ne  se  fuissent  esmcu 
Hors  de  leur  lieu,  qne  ja  ne  fuissent 
Si  honeré,  ne  tant  n'eussent 
De  sens,  de  richesse,  d'avoir. 
(PiiiL   DE  Rehi,  Jean  el  Blonde,  17,  Bordier, 
p.  217.) 

Quant  furent  apresté  li  cuvert  mescrcu, 
Vers  le  félon  estour  se  swit  tons  esmeu. 

(Gaufrey,  2916,  A.  P.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  :', 

Tholomeu  snn  mantel  prent. 
Cil  parla  molt  enseiîuemcnt  : 
Dame,  nu  estrange  valet  sui 
E  hors  de  vostre  terre  esmui. 
{Yespasianus,  Brit.  Mus.,  A  VII,  f°  40'.) 

—  Infin.  pris  subst.,  départ  : 

Et  d'aus  .'SIX.  k'il  ot,  pour  voir. 
De  sa  mesnie,  a  l'esmouvoir 
N'olilpas.v. 

(MousK.,  Chron.,  25549,  Reill.) 

—  Esmeu,  part,  passé,  mis  en  mouve- 
ment, loulevé  : 

Li  citiaîn 

N'cstoient  encor  amaitz 
A  ce  qu'il  eussent alanz 
Les  plus  hardiz  ne  les  vaillanz. 
(].  DE  Priorat,  liv.  de  Yegece,  Richcl.  IC04, 

f  4=.) 
C'est  la  mutation  qui  se  doit  bien  tost  faire 
Par  la  juste  fureur  de  Yesmeu  populaire. 

(D'AuBiCKÉ,  Trag.,  lu,  Bibl.  elz.) 

—  En  désordre  : 

Armée  toute  esmeule.  {Chron.  de  Lorr., 
Marchand.) 

—  Excité,  désireux  : 

Li  rois  de  France,  esmeus  de  contreven- 
gier  ces  despis,  se  parti  de  Paris.  (FnoiSS., 
Chron.,  IV,  188,  Luoe.) 

Li  comptèrent  et  moustrerent  comment 
il  estoient  apparilliet  et  esmeu,  par  le  com- 
mandement de  leur  sigueur  le  prince,  de 


ESM 

lui  aler  querre  jusques  a  le  Calongne.  (ID., 
ib.,  VI,  199.) 

ESMUCETE,  voir  ESMOUCHETE. 

ESMUEH,  V.  n.,  se  soulever  : 

Et  ne  tasche  que  de  faire  csmuer  quelque 
nouvellité.  (1518,  Négoc.  ent.  la  Fr.  el 
rAutr.,U,  323,  Doc.  inéd.) 

ESMUET,  adj.,  muet.  Ce  mot,  certaine- 
ment ancien,  n'a  été  rencontre  que  dans 
un  texte  provincial  du  commencement  du 
XVII»  s.  : 

Laquelle  parloit  incessamment  avec  une 
voix  fort  espouveutable,  levant  ses  yeux  et 
bras  en  baut  par  plusieurs  fois,  se  tour- 
mentant fort  et  faisoit  tout  ainsi  que  fuit 
une  personne  qui  reçoit  des  coups  de  bas- 
tons,  encore  que  pour  lors  il  n'y  beust 
personne  auprès  d'elle,  et  s'appercevant 
de  quelque  femme  passant  celle  part,  cessa 
de  mener  tels  bruits  estant  demeurée  toute 
esmuelte.  (1606-1609,  Arcb.  Haute-Saône,  B 
5048.) 

ESMUETTE,  VOir  ESMOTE. 
ESMUEVEMENT,  VOir  ESMOVEMENT. 

ESMUEVRE,  esmevre,  esmeuvre,  verbe. 

—  Act.,  mettre  en  mouvement,  émou- 
voir, exciter  : 

Vos  egcommence  ceste  oevre 
Por  cucrs  de  crestiens  esmuevre 
A  bien  panser  et  a  bien  faire. 

(rira  des  henn.,  ms.  Lyon  698,  P  1'.) 

Grans  apparaux  macbiner  et  esmeuvre- 
{G.  Chastellain,  le  Dit  de  Vérité,  vi,  229, 
Kervyn.) 

—  Réfl.,  se  mouvoir,  se  dérouler  : 

...  De  haute  estoire  l'uevre. 
Si  con  ele  se  doit  esmuevrc. 
(Regres  Nosl.  Dame,  ms.  Turin  L.V.  32,  f°  96  v°, 
et  Richel.  837,  f°  93\) 

—  Neutr.,  s'émouvoir  : 

Toz  li  cners  li  devroit  esmeere. 
En  bien  panser  e  an  boue  oevre.' 
(Paraphrase  du  Ps.  Erucl.,  Brit.  Mus.  add.  I.ÏGOfi, 
^■31".) 

—  Infin.  pris  subst.,  départ  : 
Labam  fn  senblant  an  diable 
Qui  nus  ne  voit  en  bien  estable. 
Qui  Deu  het  et  tntes  ses  œvres. 
Quant  a  Jacob  plot  li  esmuevres. 

(EvRAT,  Genèse,  Richel.  12457,  f  59  v".) 

Por  pou  ke  ses  estriers  ne  brise, 
Si  s'aGche  sus  a  Yesmuevre. 
(Dei  3  Cher,  el  âel  cliainse,  222,  ap.  Méon, 
Nouv.  rec,  I,  98.) 

ESMuiR,  ~uyr,  V.  a.,  rendre  muet  : 
Il    estait   e.wiuyz   et    ne  povoit  parler. 
(JoiNV.,  S.  Louis,  XXIV,  Wailly.) 

Il  ne  sont  mie  mu  de  jurier,  de  mantir, 
mas  de  bien  dire,  de  soi  faire  confes  sont 
esmui.  {Serm.,  ras.  Metz  262,  f"  6=.) 

Gardez  que  li  dyaubles  ne  vos  esmuisse  a 
la  confession.  {Ib.,  ("Zi'.) 

—  Esmui,  part,  passé  et  s.  m.,  muet  : 
Les  esmuiz  parler,  les  contrets  se  redrc- 
cier,   et  les  mors  ressusciter.  {Les  Joies  de 
Notre-Dame,    ap.    Gapperonier,  Gloss.  de 
S.  Louis.) 


ESN 

ESMULEu,  V.  a.,  mettre  en  meule,  en 
tas  : 

De  leur  laines 

Deus  haies  firent  toutes  plaines  ; 
Quant  assemblée  toute  fu 
La  foudre  l'art  si  de  son  fu 
Que  toute  fu  arse  et  brulee  : 
De  maie  enre  fit  esmulee. 
Foudre  si  toute  la  frapa 
Conques  viaure  n'en  eschnpa. 
(G.  DE  CoiNCi,  iUr.,  ms.  Soiss.,  f»  162".) 

ESMUT.\T10N,  voir  ESMEDTACION. 

ESMUTjLACioN,  emutulacion,  s.  t.,  mu- 
tilation : 

Pour  bateure  et  emutulacion  faite  a  Ro 
bert  Graterel.  (1332,  Compte  d'Odart  de 
Laigny,  Arcb.  KK  3»,  f"  127  v».) 

ESMUTiLEU,  em.,  V.  a.,  mutiler  : 

Quant  au  depies  de  membre,  esmutiler> 
esputier,  essoreiller,  segner,  estorpacier 
{Charte  de  1293,  Estiennot,  Antiq.  du  Poi 
tou,  III,  946.) 

Pluiseurs  d'icbiauls  nagaires  ont  esté 
cruellement  navré,  aucun  emutilé  et  li 
autre  occhis.  (9  avril  1353,  Lelt.  par  les- 
quelles le  roi  Jeanrenouvelle  l'ordonn.  de  St 
Louis  sur  la  quarantaine  le  Roy.) 

—  Esmutilé,  part,  passé,  châtré  ; 
Laide  beste  el  eniulilee 
Ne  puet  estre  trop  avilee. 
(J.  Le  Fbvre,  la  Yieille,   I.   Il,  v.  2413,  Co- 
cheris.) 

ESNAMA.ILLÉ,  VOir  ENAMAILLÉ. 

ESNARME,  voir  ENARME. 

ESNAYE,  esneye,  esnee,  sneye,  s.  !.,  cro- 
chet : 

A  Cille  des  Godaux,  fevre,  pour  .vili. 
esneyes  pour  attaquier  .ii.  mauUes.  (1396, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Deux  gauges  et  deux  fiers  framoirs  et 
.LX.  esneez  dont  on  a  ataquiet  malles. 
{Ib.)  Al.  sneyes. 

.vili.  esnees  mises  a  deux  raffles.  (xvi° 
s.,  ib.) 

Esnayes  a  .illl.  s.  le  cent  employées  aux 
bacques.  (Ib.) 

Esneyes  a  .vi.  s.  le  cent,  {Ib.) 

ESNE, ftaingne,  haigne,  aine,nesne  (forme 
corrompue),  s.  f.,  vaisseau,  en  particulier 
vase  à  mettre  du  vin,  vaisseau  où  se  met 
la  vendange  : 

Ne  l'en  n'a  pas  le  vin  de  Yesfie 
Tant  qne  li  pressoirs  soit  eslrois. 

(Rose,  3426,  Mcon.) 

Et  des  roisins  es  chans  grapoient. 
Sans  mètre  en  pressouer,  n'en  esnes. 

(/>.,8il4.) 

Sans  mètre  en  pressoir  ne  en  esnes. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1522,  f  51'.) 
Sans  mettre  en  tresort  ne  en  nesnes, 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1838,  i"  73».) 

Lors  est  chascnn  tantost  aie 
Qnerre  du  sel  du  plus  demeine 
Qu'il  troverent  en  une  haigne. 
(Bor.RUET,  de  Lnque  la  maudite,  122,  G.  Raynand, 
Remania,  t.  XII,  p.. 226.) 
Pour  achanteler   ces  vins   es   haingnss. 
(i29ï.  Compte  de  Gir.  le  Bariller,  Arch.  K 
36  B,  pièce  43.) 


ESN 


ESN 


ESN 


Sft3 


Pour  .nii.c.xxii.  tonneaus  de  vin  et  .il. 
queues  pris  a  Roen  de  Bertaut  Mouton  aus 
Irons  pour  les  descliarpier  et  mettre  en 
celiers  et  pour  oster  les  hors  des  celiers  et 
rechargier  en  haingnes  pour  mener  a  Her- 
fleu,  XI  1.,  VII  s.  tourn.  {Ib.) 

Pour  les  voitures  des  haignes  qui  me- 
nèrent ces  vins  de  Roan  jusqiies  a  Here- 
fleu.  (Ib.) 

—  Barque  ? 

Les  vont  sonslenant  comme  en  aines. 
(GoiART,  Roij.  lia".,  1G60'2,  W.  el  D) 

Cf.  Aisne. 

ESNEAGE,  voir  AiNSNEAGE. 
ESNECCE,  voir  ESNESCHE. 
ESNECUE,  VOirESNESCHE. 

ESNEDiEMENT,  s.  m.,  nettoienieiil,  pu- 
rification : 

Destruisis  lui  d'esnediement,  e  le  siège  de 
lui  en  terre  esRenas.  (Lib.  Psalin.,  Oxf., 
Lxxxvili,  43,  Michel.)  Lat.  :  Destraxisti  eum 
ab  emundatione. 

1.  ESNEE,  s.  {.,  marc  de  raisin,  mot  cer- 
tainement ancien  quoiqu'il  n'ait  été  ren- 
contré que  dans  un  texte  provincial  du 
commencement  du  xvii»  s.  sous  la  forme 
aisnée  : 

32  hottées  d'aism'e  de  raisins.  (1601-31, 
Arch.  Meuse,  B  913.) 

Cf.  Aisne. 

2.  ESNEE,  voir  ESNAYE. 

ESNEEMENT,  S.  m.,  nettoiement,  puri. 
fication  : 

Destruisis  lui  d'esnefjneiit,  e  le  siège  de 
lui  en  terre  esgenas.  {Psaut.,  Riehel.  1. 
768,  t"  73  r».) 

ESNEGE,  voir  ESNESCHE. 

ESNEiER,  esnier,  verbe. 

—  Act-,  nettoyer,  puriûer,  purger,  au 
propre  et  au  fig.  : 

Ampleis  levé  inei  de  la  meie  iniquitet, 
e  de  mun  pechet  esneie  mei.  (Lib.  Psalm., 
Oxf.,  L,  3,  Michel.) 

Gieres  dunne  esneiai  en  vein  men  quer. 
{Liv.desPs.,  Cambridge,  lxxii,  13, Michel.) 

E  ]oesneirai  e  forjeterai  quanqnereman- 
drad  del  lignage  Jéroboam  cume  l'um  soit 
faire  fîeus.  (Rois,  p.  292,  Ler.  de  Lincy.) 
Lat.,  mundabo. 

Il  esneiad  tut  le  pais  des  malveises  genz 
ki   remes  i  furent  al   lens  suu    père.  (Ib., 


De  eus  e  de  tôle  lor  lignée 
Sera  la  terre  esneiee. 

(Beu.,  b.  de  Norm.,  II,  9-238,  Michel.) 

Kl  pais  enveia  sun  angel  devant  sei, 

Ki  sa  veie  esneiasl  et  ostastle  fangei. 

(Garsier,  Vie  de  s.  Thom.,  Riehel.  13513,  f°  7ov 


La  ou  li  mesfct  sunt  osté  et  eaneié. 
(Id.,  ib.,  i>  93  r».) 

Beau  sire  Deos.  mon  cner  esneie 
Que  n'i  remaisne  félonie. 

(ne  de  SIe  hlarguer.,  199,  Joly.) 
11  tendra  le  ilavel  en  sa  main,  si  esneira 
a  aire.   (De  S.  Jean  Bapt.,  Riehel.  19S25, 
"  37  ro.) 


—  Réfl.,  se  nettoyer,  se  puri  lier  : 
E  si  nus  esncium  de  seculer  folie. 
(Garmeb,  Yic  de  S.  Thom.,  Riche!.  13513, 
t"  98  r°.) 

Fui,  fui,  fait  il,  trop  es  hoiiuie, 
Va  toi  laver  et  si  t'e^nie. 
(ItF.cL.  DE  MoLiENs,  Miserere,  Ars.  3S27,  f°  129  '.} 

Loiantez  s'esnie  et  escure 
De  toute  vilaine  oevie  oscure. 
(Watriqoet,  du  de  loiaulé,  64,  Scheler.) 

ESNEKE,  voir  ESNESCHE. 

ESNEL,  voir  ISNEL. 

ESNEftUE,  voir  ESNESCHE. 

ESNERCiR,  voir  Ennoircir. 

ESNESCHE,  -  neche,  esnecce,  -  ege,  es- 
nesqiie,  -  eque,  eneqiie,  -  ke,  s.  f.,  sorte  do 
vaisseau  léger,  particulièrement  employé 
par  les  pirates  :  piraticis  navibus  quas 
Sneckas  appellaraus,  lit-on  dans  un  livre 
très  ancien  sur  le  départ  des  Danois  (ap. 
Longebeck,  Rermn  Danic.  script.,  V,  348.). 
Conrad  (anno  1177)  qualifie  les  esneques 
de  navibus  rotundis,  ce  qui  fait  supposer 
qu'ils  avaient  la  poupe  arrondie  comme 
la  proue  : 

En  Vesnege  l'ont  fait  porter, 
(fioîi,  3'  p.,  98"5,  Andresen.)  Var.,  esnesche. 

Puis  flst  ajoster  grant  navie. 

Nefs  e  esnekes  granz,  ferrées. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  2'UO,  Michel.) 

Un  an  après  l'evesque  Elwine 

F.t  Siward  Bern  en  la  marine 

Meurent  d'Escoce  od  noef  esnecces. 
(G.   Gaimar,  CAroB.,  ap.  Michel,  C/ir.    anr/l.-n., 
t.    I,  p.  16.) 

Pins  de  .XX.  nés  devant  lui  passent 
Et  molt  durement  les  assaillent 
Od  molt  grans  ars  et  arbaleslres. 
Car  ils  ont  mis  en  lor  esneques. 

(Wislasse  le  Moine,  'lili,  Michel.) 

Prisent  galies  et    esnekes 
Bien  batillies  a  breteskes. 

MousK..,  Chron.,  20993,  Reill.) 

Galies  et  barges  et  nés, 
Esneques  et  dromons  fieres, 
Koges  et  busses  et  wissiers. 

(!d.,  ib.,  209i5.) 

Or  vous  mande  d'or  fin  une  esneche  rasee. 
(Les  Chelifs,  Riehel.  12558,  f°  61''.) 

En  bargetes  de  lor  enekes 
Les  covint  mètre  armes  d'ileqnes. 
(.De  la  Guerre  sainte,  Val.  Chr.  ltio9,  i"  11''.) 

E  ovec  nos  eneques... 

(Ib.,  C  12».) 

ESNESQIIE,   voir  ESNESCHE. 

ESNETER,  V.  a.,  nettoyer  : 

Puis  l'on  a  fait  crier  le  banc  par  la  vile 
c'on  esnete  les  rues.  (Ass.  de  Jêr.,  II,  225, 
Beugnot.) 

ESNETiER,  -lier,  verbe. 

—  Act..  nettoyer,  purger  : 

Aiu?^esnelia  la  cité  si  des  habitans  qui  i 
ostoient  al  tans  del  patriarce  Eracle. 
(Chron.  d'Ernoul,  p.  87,  Mas-Latrie.) 

Dont  e^rîctia  si  le  chité  des  habitans  qu'il 
n'i  demora  home  ne  feme.  [Ilist.  de  la 
terre  s.,  ms.  S._Omer  722,  f»  44^) 


N'onques  ne  vant  sa  conscicnche 
Esnetier  par  penilenche. 

(ilir.  de  S.  Eloi,  p.   103,  Peigné.) 

Bien  sez  qu'il  convendroit  morir 
Homme  el  famé,  se  je  n'esloie  '. 
Je  les  esvnide  et  esiieloie. 
(Débat  du  c.  et  du   c.,  Riehel.    837,  f  184  r»  ; 
Mcntaiglon  et  Raynaud,  Fabliaux,  11,  136,) 

—  Abandonner,  quitter  : 

Monte,  va  t'eut  sans  detriier, 
Fai  eut  le  siècle  esnetiier  : 
Trop  vit  qui  a  Diu  ne  veut  tendre, 
(l'ers  de  le  Mort,  Riehel.  375,  f  335".) 

—  Réfl.,  se  nettoyer  : 

Comme  li  vins  qui  gete  puer 
L'ordure  dont  il  s'esnetie 
Gete  amors  hors  la  vilenie 
Do  cuer. 
(R.  DE  IIouDEBC,  les  Eles  de  coTt.,  Riehel.  837, 
f  56''.) 

Quant  li  vins  est  dedans  la  tone, 
Li  vins  se  père  et  esnctie 
Ke  ja  n'i  remanra  putie. 

(Id.,  ib..  560,  Scheler.) 

—  Se  purger,  se  purifier  : 
Rivière  en  cui  s'esHt'//('  et  escure 
Cis  ors  siècles  souilles  de  vanité. 

(Chançon  a  la   Yienje,    ap.    Maelzner,  Allfr. 
Lieder,  p.  G(^.) 

ESNicHiER,  V.  a.,  chasser  du  nid  : 

Trop  villainement  se  preuvent 

Li  plusor  qui  veoir  ne  ruevent 

Père  et  mère,  ainz  les  eschivent 

Et  en  villece  povre  vivent. 

Et  quant  riche  sunt  les  e^nichenl 

Tant  que  de  lor  biens  fors  les  fichent. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f"  78'.) 

ESNIER,  voir  ESNEIER. 

ESNius,  voir  Enoios. 
ESNOi,  esnoy,  s.  m.,  retard  : 

Gabriel,  enlens  a  moy  ; 
Dire  te  vueil  sanz  plus  i'esnoij. 
(Le  Geii  des  trois  Roijs,  Jnb.,  Slyst.,  II,  112.) 

ESNOLiER,  voir  Enolier. 

ESNOR,  voir  HONOR. 
ESNOREEMENT,  VOir  HONOnEE.ME.NT. 

ESNUAL,  adj.  ■? 

Trestot  l'a  porfendn,  aine  n'i  ot  relenal, 
^tis  de  la  ventaille  dusqu'en  l'os  esnual. 

(Chev.  au  cyijne,  I,  3659,  Hippean.) 

ESNUBLE,  voir  Ennuble. 
ESNUDi,  adj.,  dépouillé  : 

Mondes  !  plain  de  corruption 
a'e  voi,  d'abomination  : 
Trop  est  fans  qui  en  toi  se  Oe  : 
Les  liens  jues  de  trahison. 
Par  ta* vaine  parmecion, 
Dont  ame  n'est  fors  esuudie. 
(Les  Vers  du  monde,  Kichel.  837,  F  209".) 

ESNUÉ,  part,  passé,  dégagé  des  nuées  : 

Li  rai  de  lui  (soleil)  sont  esconsé 
Qnant  il  se  sent  si  ennué. 
Et  se  vertus  la  se  desnue 
Quant  esnues  est  de  la  nue. 
(G.  DE  Cambrai,  Darlaam.  p.   178,  Meyer.) 

ESNUER,  amier,  vorbe. 

—  Act.,  mettre  ;\  nu,  dépouiller  : 


S04  ESO 

De  quantqa'atreient  les  c^nuenl, 
(Ben.,  C.  de  i\'o™.,  II,  26695,  Michel.) 

Ses  geaous  doit  bien  esnuer 

Por  lai  plainement  saluer. 
(G.  DE  CoI^cl,  llir.,  ms.  Soiss.,  f°  64''.) 

Un  jur  avinl  que  >'oé  s'enivra, 
[El]  en  dormant  sa  nature  esnua. 

(Bible,  Richel.  902,  f°  2'.) 
Nostre  sires  feni  chauvÉS   les  vertiz  aus 
HUes  de  Svon  et  esîîuero  leur  crins.  {Bible, 
Maz.  684,  "f  90''.) 

No-stre  sire  esnuera  la  terre  et  la  despe- 
cera.  {Ib.,  f»  96''.) 

Quer  cil  le  tint  an  chaperon 
Que  tant  li  escost  et  tira. 
Que  tôt  le  chief  li  esnua. 
(Chasioiem.  d'un  père,  conte  V,  v.  44,  Biblioph.  fr.) 
Quant  deables  nous  vient,  je  di  que  sa  venue 
Ue  tous  maus  nous  revest,  de  tous  biens  nous  esnu/: 
(J.  DE  Mel-nc,   Test.,  1081,  Méon.) 

—  Fig.,  mettre  à  nu,  dévoiler  : 

Et  les  assamblerai  sus  toi  de  toutes  pars 
l'I  esntierai  tes  vergoignes  devant  eulz. 
(Gui.iRT,  Bible,  Ezec.,  ms.  Ste-Gen.) 

—  Décharger,  purifier  : 
Ayant  puissance  de  remettre 

Les  péchez  qu'on  a  peu  commettre 
Et  la  conscience  esnucr. 
iAct.  des  Aposl.,  vol.  Il,  f  73'',  éd.  1j37.) 

—  Réfl.,  se  dépouiller  : 

Tant  flt  que  sa  viez  pel  mua 

Et  de  la  roife  s'anua 

Et  qu'il  fui  de  ses  péchiez  quiles. 

(rie  des  Pères,  Ars.  3641,  f  3.ï''.) 
11  pensa  qu'il  s'esnueroil] 
Et  sans  délai  dedieroit 
Lui  tout  a  Dieu  et  ame  et  cors. 
(.V/r.   de  S.  Eloi,  p.  20,  Peigné.)    Impr.  esmieroil. 
Vueillez  vous  d'erreur  esnuer. 
{Ad.  des  Apost.,  voL  II,  f°  81^  éd.  1537.) 

—  Neutr.,  ôtre  mis  à  nu  : 

Qui  les  plus  fors  fait  tressuer 
Et  les  plus  ceintes  esnuer. 
(Thib.de  M.4ELï,Vf;s  sur  la  mort,  m,  Crapelet. 

—  Esnué,  part,  passé,  mis  à  nu,  nu,  dé- 
pouillé . 

Esnuez  et  despuillez  de  sa  vesture  real. 
{Rois,  p.  76,  Ler.  de  Lincy.) 
Megres  esloit  et  esnuez. 
(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  t°  105=.) 
Que  eles  (les   églises)  ne  soient  deguer- 
|iies  et  esnuees  de  toz  coulivemenz.  {Code 
de  Jiist.,  Richel.  20120,  i"  21  v».) 
Bien  le  cuida  ferir  sus  la  lesle  esnuee. 

(Doon  de  Slaience,  4373,  A.  P.) 

—  Dénué,  dégarni,  vide  : 

Li  palais  fu  lassns  de  sergens  esnues. 

(Quat.  fils  Aym.,  p.  107,  Tarbé.) 

ESOEXE,  voir  ESSAUNE. 

ESOIGIER,  voir  ASSOUAGIER. 

ESOIGNE,   voir  ESSOINE. 

ESOILLIER,  voir  ESSILIER. 

ESoiNNE,  voir  ESSOINK. 
ESOLL,ER,  voir  ESSOLLER. 
ESONNE,  voir  ESSOlNE. 

ESOURGATIER,  VOir  ESCHARGAITIER. 


ESP 

ESOYNNE,  voir  ESSOlNE. 
ESPAALER,  voir  ESPAEI.ER. 
ESPAAUE,  voir  ESPAHRE. 

ESP.\cE,  -  asse,  s.  m.,  emplacement, 
chambre,  tout  endroit  habitable  et  cou- 
vert : 

Espasse.  (1429,  Compte  de  VHôt.-Dieu  de 
Soisions,  y  Acy.) 

Cette  signification  s'est  conservée  dans 
certaines  parties  du  Nord  jusqu'à  nos 
jours;  le  texte  suivant,  de  la  fin  du 
xvin"  s.,  détermine  bien  le  sens  du  mot: 

Immeuble  consistant  en  cinq  épaces  bùtis 
de  bois  et  de  terre,  couverts  de  chaume. 
(1787,  Minute  de  Launoy,  not.  à  Vervins, 
étude  de  M.  Fleury,  not.  à  Vervins.) 

Aujourd'hui,  dans  les  arrondissements 
de  Laon  et  de  Soissons,  le  sens  est  espace 
compris  entre  deux  tra  .ées  de  grange  ;  on 
dit  premier  espace,  deuxième  espace. 

ESPACETTE,  -  ascctte,  -  assette,  s.  f .,  pe- 
tit espace  : 

Le  duc  séjourna  au  Quesnoy  une  espas- 
sette.  (G.  Chastell.,  Chron.des  D.deBourg., 
III,  170,  Buchon.) 

Il  le  convoya  une  espascette  hors  de  la 
ville.  (ID.,  ib.,  UI,  lo.) 

Une  espassette  de  tamps .  (Fossetieh, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f»  10  r».) 

Il  s'arresta  une  espassette  de  temps  en  la 
ville  de  Haspre.  (J.  VAi'gUELiN,  Trad.  de  la 
Chron.  d'E.  de  Dtjnter,  V,  41,  Xav.  de  Ram.) 

ESPACHELE,  S.  f.,  petite  épée  : 
Quicouques  portera  coulel,  u  courte  es- 
pachele,  u  miséricorde,  u  tele  arme  mour- 
drissoire.  (1211,  Charte  de  Louis,  fils  aine 
de  Ph.  Aug.  pour  les  Bourg.  d'Arras,  Tail- 
liar.) 


ESPAciE,  espassie,  s.  f.,  espace  :  I 

Si  est  une  espassie  de  tiere  qui  tient  la 

.XVI.  isme  partie  d'une  liue  toute  plaine  de 

tiere.  {St  Graal,  ii,  439,  Hucher.) 

ESPACIER,  espalier,  verbe. 

—  Réfl.,  s'éloigner,  prendre  du  champ: 

La  s'espalicnl  loin  enx  remirauts  souvent  (les  coqs) 
Grattans  des  pieds  crochus  l'arene  que  le  vent 
Joue  en  l'air. 

(G.  BoDNis,  VAlectriom.,  éd.  1586.) 

—  Neutr.,  sortir: 

Observant  la  loy  de  traduire,  qui  est 
n'cspacier  point  hors  des  limites  de  l'au- 
teur. (Du  Bell.,  Illustr.  de  la  lang.  fr., 
1.  I,  c.  S,  éd.  1549.) 

ESPACiEUSETÉ,  spacieuseté,  spaciosité, 
spaliosité,  s.  f.,  espace,  lieu  spacieux  : 

Pour  la  grandeur  et  pour  l'espacieuseté 
des  lieux.  (J.  de  Vigkay,  Mir.  hist.,  Vat. 
Chr.  538,  f"  4'.) 

Pour  sa  haultesce  et  spacieuseté  (de  la 
montagne).  {Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  5082, 
f»  65=.) 

Douleur  art  celui  qui  en  la  spaciosité  de 
sa  vie  s'est  occupé  au  crime  de  luxure. 
(CoDRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f°  113'^.) 

La  spaciosité  et  grandeur  du  logis . 
(D'AuTON,  Chron.,  Richel.  5082,   f"  33  v.) 


ESP 

Parmy  la  spaliosité  de  l'air.  {Entr.  de 
Henry  U  d  Paris,  î»  17  r»,  éd.  1349.) 

Veu  l'immense  spaciosité  de  l'air.  {Alec- 
tor,  S"  83  v,  éd.  1560.) 

Pour  occuper  et  emplir  les  spatiosites 
vuides.  (Paré,  ÛEuv.,  XXIV,  xiii,  Mal- 
gaigne.) 

ESPACIUN,  S.  m.  ? 

Ne  pur  nul  mire  de  cest  mund 
Ne  n'auras  mes  gnarrantisun, 
Ne  par  tun  Deu  cspaeiun. 

(Mort  du  roi  Gormond,  267,  Schcler.) 

Scheler  fait  cette  remarque  : 

"  Mot  suspect  et  difficile,  queReifïenberg 
traduit  sans  hésiter  par  répit.  Pour  ma 
part  je  ne  l'ai  pas  encore  rencontré; 
espace,  au  sens  de  délai,  se  comprend, 
et  n'est  pas  sans  exemple;  mais  com- 
ment en  tirer  un  dérivé  espadon  1 
Cette  difficulté  empêche  aussi  d'invoquer 
le  verbe  respasser,  revenir  h  la  santé.  On 
pourrait  admettre  que  le  scribe  sous  l'in- 
fluence de  ces  mots  ait  commis  une  alté- 
ration de  compaciun.  Au  fond,  espadon 
pourrait  venir  de  espacer,  respasser,  par 
le  même  procédé  irrégulier  qui  fait  tirer 
anoncion  de  anoncer.  » 

ESPADE,  S.  f.  î 

Va  jusques  au  bras  de  la  meir  qui  est 
apelé  cicaton  et  est  en  ^spades  des  blees 
qui  se  tiennent  avesques  ycelui  de  la  partie 
(le  orient.  (Oresme,  Quadrip.,  Richel.  1348, 
f«  66  r°.) 

ESP.ADERNE,  sparderne,  s.  f.,  engin  de 
pêche  : 

On  prent  les  poissons  a  spardernes,  et 
par  especial  tenches,  et  y  a  trois  aguillons 
retournez,  crochus  et  lies  ensemble. 
(Frère  Nicole,  Trad.  du  Livre  des  Prouf/itz 
champ,  de  P.  des  Crescens,  l"  125  v»,  éd. 
1516.) 

Espadernes.  (Id.,  ib.,  î"  133  r».) 

1.  ESPAELER,  espaaler,  espaler,  v.  a., 
marquer  les  poids  et  mesures  sur  l'étalon, 
étalonner,  échantillonner  : 

Du  boistel  faire  et  espaeler  au  moelin- 
(1262,  Cart.  noir  de  Corbie,  Richel.  1- 
17758,  f  180  ro.) 

El  mesmement  (auront  droit)  de  penre 
les  mesures  dudit  molin,  ou  faire  penre 
par  leurs  genres,  à'espaaler  et  de  justefier 
lesdites  mesures  toutes  fois  et  quantes  li 
cas  s'i  offerront.  (1314,  Cart.  de  Royal 
Lieu,  part.  I,  ch.  70,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

Pourveu  toutesfois  que  lesdites  aunes, 
pois  et  mesures  eussent  préalablement  esté 
espalees  a  l'espal  des  mesures  desdis  reli- 
gieux. (17  avr.  1448,  Sentence  du  lieuten. 
dubailli  d'Am.,  ap.  A.  Thierry,  Jtfon.  inéd. 
du  Tiers  État,  III,  335.) 

Picard,  épater,  mesurer  une  pièce  de 
terre. 

2.  ESPAELER,  V.  3.,  ébruitei',  publier  : 
Pe  sa  honte  ne  set  que  face  (le  roi). 

Bien  set  ne  pnet  estre  celée  ; 
Tost  fu  la  chose  espaelee; 
Isl  seveot  tuit  c'o  le  vassal 
S'en  va  la  fille  par  ingal. 
(G.     de    Paterne,  Ars.    3319,    1°  107  r":    A    T. 
V.  3690.) 


ESP 


ESP 


ESP 


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Qaant  ne  pnet  plos  estre  cbeles 

Et  fn  parlont  cspaeïen 

\À  graos  blasmes  de  che  pronvoire. 

(ilir.de  S.  Eloi,  p.  10-1,  Peigne.) 

1.  ESP.VER,  voir  ESPEER   1. 

2.  ESPAER,  voir  ESPAIER. 
ESPAFUST,  voir  ESPAFUT. 

ESPAFUT,  espaffut,  espaphut,  espafus, 
espafust,  spa/fut,  pafful,  pafust,  pa/lul,  s. 
m.,  espadon,  grande  et  large  épée  qui  avait 
une  longue  poignée  et  qu'un  tenait  :"i 
deux  mains  ;  sorte  de  pique  : 

Ly  ans  porte  ung  faussart,  ly  aultres  nne  espee. 
Et  H  tiers  nn;;  pa/fnt  on  gissarme  aceree. 

(Chen.  au  Cygne,  G813.  Iteiff.) 

Les  aucuns  armez  de  coste?  de  fer,  les 
autres  portant  et  aians  hachettes,  espafus, 
espees,  boucliers  et  autres  manières  d'ar- 
meures.  (1370,  Arch.  JJ  100,  pièce  892.) 

Colart  prist  un  espafut  et  feri  le  sup- 
pliant de  rechief.  Jehan  de  Lourme  armé 
de  haubergon  et  garni  d'un  espafu...  (1384, 
Arch.  JJ  125,  pièce  236.) 

Une  espee  et  .i.  pafust.  (10  janv.  1389, 
Test,  chirog.,  Arch.  mun.  Douai.) 

Daghes,  spaffiis.  haches.  (24  fév.  1394, 
le  nouveau  Jet,  Avch.  Liège.) 

El  le  fiert  parmi  la  teste  un  coup  d'un 
espafust  srant  et  pesant.  (Froiss.,  Chron., 
Richel.  2645,  f"  128\) 

Il  avoient  hacez  et  espaffus  et  gros  bas- 
tons  fierez  a  pickot.  (Id.,  ib.,  I,  300,  Luce, 
ms.  Amiens,  f»  13  v».) 

Et  chis  tient  l'espafus,  qui  ot  large  alemial. 
(Jer.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  10583.  ap. 

Scheler.  Gloss.  philol.) 

De  faussars,  espaphus.  gnisarmes. 

(EosT.   Desch.,  Poés.,  Richel.  8iO,   f»  350») 

Et  la  soy  partirent  .m.  compangnons 
qui  estoieut  mult  bien  armeis,  et  avoient 
.un.  grans  espaffus  en  leurs  mains.  (J.  de 
Stavelot,  Chron.,  p.  304,  Borgnet.) 

Pafustum  ferreum,  un  srant  paffus  a 
taillants.  (1463,  Arch.  JJ  199,  pièce  60.) 

J'ay  en  lien  de  mon  viel  palfus. 
Prias  mon  arc  et  raa  javeline. 
(Greban,  Uysi.  de  la  Pass..  17753,  G.  Paris.) 

Javeloz,  pafluz,  fondes.  (Le  Maire,  II- 
lustr.,  1,23,  éd.  1548.) 

Affiloient  cimeterres,  brands  d'assier, 
badelaires, pa/7'KZ,  espees,  verduns,  estoiz, 
pistoletz,  viroletz,  dagues,  mandousianes, 
poignars,  cousteaulx,  allumelles,  raillons. 
(Rah.,1.  III,  prol.,  éd.  1532.  i 

Liégeois,  s/)a/7'((.s;  rouchi,  pafice,  pieu. 

ESPAGNEAu,  S.  m.,  épagneul  ; 

Si  est,  comme  j'é  appercen 

De  Tallebot  droit  son  enseigne, 

Qni  porte  un  eapagneau  velu 

Et  nng  petit  gars  qui  le  peigne. 

Ulist.  du  siège  d'Orl.,  19738,   Guessard..) 

ESPAGNois,  voir  Espanois. 

ESPAIER,  espaer,  verbe. 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  pers.,  pacifier, 
réconcilier: 

Toy  requier  je,  dame  très  chère, 
Qne  ton  donix  fils  vers  moy  espae, 
Qni  me  garisse  de  ma  plaie. 

(xv*^  AlWg.  de  la  Vierge.  ) 
T.  III. 


—  Avec  un  rég.  de  chose,  payer,  ac- 
quitter ; 

Tu  me  dis  par  baratque  tu  avoies  espaié 
Tarirent  a  mon  serf.  (Digestes,  ms.  Montp. 
H  47,  f»  50».) 

Par  To  sanc  Inas  nons  rachatasles 
Et  no  paiement  espaiastes. 
(AiUi  Claudianus,  Richel.  IG3.i,  f°  23  v°.) 

—  Réfl.,  s'acquitter,  se  libérer  . 

De  se  dele  doit  sovenir 

Celui  qni  se  vent  espaier. 

Et  de  consleus  fais  aslenir. 
(Vers  de  le  Mort.  Richel.  375,  f°  33!)'.) 

Toute  jor  avient 

(lui  il  ne  sovient 

De  lui  cspnier, 

l'aire  M  covient 

Tel  tour  dont  il  vient 

Tari  a  l'esraaier. 

(Loeiige^!.-D.,  Richel.  37.';,  f"  313^) 
Pour  mi  espaier  des  deles  et  des   usures 
dont   jou   estoie   trop  grèves.  {Chirog.  de 
fév.  1256,  Arch.    mun.  S. -Quentin,    liasse 
24) 

—  Espaié,  part,  passé,  libéré  d'un  paie- 
ment : 

Ke  me  serez  welle  faire  ke  li  vile  soit 
espaiie  par  taille  faite  paruouveausbrieves. 
(1282,  Requête  au  Cte  d'Artois,  rouleau 
orig..  Comtes  d'Artois,  Arch.  Pas-de-Calais.) 

Lequel  fouage  li  princes  n'avoit  mies  in 
lention  de  longement  tenir  ne  faire  courir 
en  son  pays,  fijrs  tant  seulement  cinq  ans, 
tant  qu'il  fut  espaiies  dou  grant  argent 
qu'il  devoit.  (Froiss.,  Chron.,  VII,  67, 
Luce,) 

ESPAIESIER,  voir  ESPAISIER. 
ESPAIGE,  S.  m.  ? 

Et  quant  le  glan  ou  la  faine  ont  passé 
leur  saison,  lors  doit  il  aler  en  queste  aux 
fouges  pour  les  rassines  qu'ilz  mengeueut 
et  deVespaige.  (G.Feh.,  .Maz.  ol4,t'' oS»-.) 

ESPAiGNART,  espoingnurt,  espaniard, 
S.  m..  Espagnol  : 

Tant  firent  de  lors  demoree 
(Juc  les  Espaniaràs  sounl  passé. 

(Chandos,  Prince  noir,  300  i,  Coxe.) 
Apres   marchoyent  les   Espnignarls  qui 
estoyent  trente  quatre  marchands  a  cheval. 
(0.  DE  LA  Marche,  Mém.,  II,  4,  Michaud.) 

—  Adj.,  espagnol  : 

Deux  gentilshommes  espaingnars.  (1321, 
Déthune,  ap.  La  Fons,  ^rt.  du  Nord,  p.  140.) 

EsPAiGMERE,  S.  f.,  sorle  de  table,  es- 
pèce de  coffre  monté  sur  quatre  pieds,  et 
dans  lequel  on  pétrit  le  pain  dans  les 
campagnes  : 

Icellui  Doué,.,  prist  le  fromage  qui  estoit 
appoinlié  pour  faire  ladite  tartre,  et  Is 
getta  sur  Vespaigniere,  la  ou  icelles  femmes 
faisoient  les  couvrechias  d'icelle.  (1399, 
Arch.  JJ  154,  pièce  458.) 

ESPAiLLACÉ,  adj.,  couvert  de  paille,  de 
chaume  : 

Une  petite  maisonnete  couverte  de  cloyz, 
mal  a  coultree  et  toute  espaillacee.  (Roi 
René,  OEuv.,  m,  24,  Quatrebarbes.) 

ESPAiLLE,  s.  f.,  paille  : 

Ou  de  l'eslrain  on  de  Yespaille 
Il  ne  li  chalt,  mais  k'il  ne  faille. 

(Dolop..  I!883,  BibI,  elz.) 


—  Menu  bois  : 

Lesquelles  terres  parlongue  continuation 
de  temps  et  au  moyen  de  nos  diz  bos  se 
soient  abocquies  et  peuples  en  partie  d'au- 
cuns menus  bos,  qne  on  dit  esbouiures  ou 
espailles.  (1399,  Arch.  JJ  154,  pièce  458.) 

ESPAiLLÉ,  espailhé,  adj.,  empaillé  î 

Nos  pastis  elfriches,  aux  boys  hante  fntayes. 
Nos  près  sans  reverdenr,  légumes  espailhes. 

(L,  Papon,  faslor.,  I,  1,  éd.  1837.) 

ESPAiLLiiîR,  V.  a.,  dépouiller  de  la 
paille: 

Li  grains  se  prneve  a  Vespaillier. 
(Reclcîs      de    Molien.^,    Miserere.     Ars .     3U2  . 
f  207«.) 

De  ce  nolile  grain  de  forment 
Ne  le  fanU  il  pas  devant  batre 
A  deux  neanli.  a  trois  on  quatre 
Et  faire  assez  peine  et  contraire 
Ains  qne  la  paille  on  en  pnist  traire, 
Et  quant  il  est  bien  espnillè 
Et  bien  net  lors  est  il  baillé 
An  monlin  pour  le  en  fleur  mettre. 
(J.  BotiCHET,  les  Hegnars  traversant,    C  8:'.  r",  éd. 
132-2.) 

II.-Norm.,  vallée  d'Yères.  épailler,  faire 
sortir  de  la  paille,  par  ex.,  faire  lever 
quelqu'un  précipitamment. 

ESPAIN,  voir  ESPAN. 
ESPAINAI.S,    voir  ESPANOIS. 
ESPAINCHIE,  voir  ESPANCHIE. 
ESPAINCHIER,   VOir  ESPANCHIER. 

ESPAiNDRE,  espoindre,  verbe. 
—  Réfl.,  se  lancer  : 

.\  flos  montant  s'espoignent  en  la  mer. 

des  Loh..  Richel.  -108.'^.   f  273'.) 
A  'a  nef  vinilrent,  enz  entrèrent. 
En  mer  s'esvestrent,  si  siglerent. 
(Wace,   Vita  s.  Marie  virg.,  ms.  de  Tours. 
Luzarche.) 

Jofroiz  li  Angevins  an  la  presse  ,?  espaint. 

(J.  Bon.,  Sttx.,  cxiv,  var.,  Michel. 
Sacent  lor  ancre,  si  s'espainent  en  mer. 

(Wion  de  Bord.,  2831,  A.  P.) 
Eskipé  sont,  en  mer  s'espaignent. 

(G.  dej'alerme.  Ars.  3319.  P  I  U  v».) 
C'est  cil  ki  sentlou  ma!  vent 
Ki  c'espnint  eu  haute  meir. 

(Cticns..  ras.  Berne  389,  C  81  v°.) 

Cf.  E.upaindre. 

E.sPAiNÉ,  espeiné,  adj.,  peiné,  affligé  : 

Moult  fut  roy  Charles  dolent  et  e^painé 

Des  gens  qni  ont  en  Cezambre  finà. 

(Coiiy.  de  Brct.  armor.,  Ars.  3816,  f"  38  r°.) 

Vous  estes  expciné  de  les  veoir.  (Chron. 
des  quatre  prem.  Valois,  p.  51,  Luce.) 

ESPAINGNART,  VOir  ESPAlGNART. 
ESPAINGNOIS,  voir  ESPANOIS. 

ESPAiNTE,  S.  f.,  attaque,  charge  : 
Le  duc  de  Clocesteet  sa  partie  nagueres 
reculiez  recouvrèrent  tel  courage  que  a  une 
espatrtie  ilz  vertirent  leurs  enuemis  jiisques 
au  rendre.  (Duqursne,  Hist.  dej.  d'Avesn., 
Ars.  5208,  f»  94  r».) 

De  celle  espainle  demoura  la  force  aux 
Picars,  {Trahis,  de  France,  p.  199,  Chron. 
belg.) 

64 


306 


ESP 


ESPAiRE,  S.  f.,  sorte  de  pâtisserie  ? 

Les  marchands  porront  vendre  esdites 
festPS  de  le  saiisse,  de  le  moustarde,  du 
vinaiare,  de  Vespaire  et  des  eslœufs. 
(145-2,  Beg.  des  stat.,  Arch.  mun.  AbbeviUe.) 

KSPAIRNABLE,  VOlr  ESPARGNABLE. 
ESPAIRNAXCE,  VOir  ESPARGNANCE. 
ESPAIRNE,  voir  ESPARNE. 


ESPAIRT,    voir  ESPART. 

1.  ESPAisiER  ,  espaysier,  expayser  , 
espaiesier,  v.  a.,  expatrier,  bannir  : 

Il  les  tt  tons  espaisirs 
Et  fort  de  son  pais  l^aclli';s. 
(De  Josaphal.  Richel.  1353,   f  2-20  i".) 

—  Réfl.,  quitter  son  pays  : 
Il  s'estoil  aie  et  espaysié  pour  tant  que  par 

autre  manière  il  ne  povoit  résister  ne  es- 
chapper  le  dansier  de  ses  créditeurs.  [An- 
cienn.   des  Juifs,  Ars.   8083,  f-  ^06^) 

—  Espaisiê,  part,  pass^,  qui  est  hors  du 
pays,  expatrié  : 

Tonsjonrs  sera  11  asolez  raendis. 
Mes  on  voit  bien  cevir  Vexpaiesié. 
(Ferri,  à  Brelel.   Val.  Chr.  ti90,  f»  162>.) 

Qu'il  ne  soit  espaisies  hors  dou  pais. 
(RoisiN,  nis.  Lille  266,  p.  4S.) 

Gens  expansés.  (Coût,  de  Tournehem, 
XLlx,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  456».) 

"Wallon  de  Mons,  s'espayser,  s'expatrier. 

2.  ESPAISIER,  V.  a.,  maintenir  en  paix, 
pacifier  : 

Toules  les  choses  dessus  dictes  ay  je 
promis...  audit  Jehan  warentir,  espaisier 
et  deffendre  envers  tous  et  contre  tous. 
(1335,  Arch.  JJ  69,  f»  62  r°.) 

ESPAISSE,  voir  ESPOISSE. 

1.  ESPAL,  espand,  s.  m.,  réserve  dans 
une  forêt,  ce  qu'on  ne  peut  couper  : 

Moustier  de  la  pitié,  autrement  de  Ves- 
pal,  empres  le  Mans.  (1331,  ie«.  de  Ph.  le 
Bel,  Arch.  Sarthe.) 

Concessit  in  eadem  foresla  ubique, 
excepte  in  defensis,  quœ  dicuntur  espand, 
pascua  equis  fratrum.  (1372  Arch.  JJ  104, 
pièce  49.) 

S'est  conservé  d;ins  quelques  noms  de 
lieux  ;  l'abbaye  de  VEspau,  près  du  Mans  : 

Notre-Dame-de-I'Epou,  dans  le  dio- 
cèse d'Auxerre.  (Le  marqvis  de  Bussy  a 
Bussy,  2  nov.  1688,  Corr.  de  Bussy,  Vl, 
174.) 

Le  prieuré  de  VEpaux.  {Btissy  auP.Bou- 
hours,  24  novembre  1688,  Corr.,  VI,  182.) 

2.  ESPAL,  espaul,  s.  m.,  étalon  des  poids 
et  mesures  : 

Deux  reliquayres  de  la  longueur  d'ung 
prant  espaul.  (1542,  Inv.  du  trésor  de  la 
chapelle  des  D.  de  Savoie,  p.  147,  Fabre.) 

Cf.  ESPAN  1. 

ESPALER,   voir  ESPAELER. 

ESPALi,  adj.,  pâle,  malade  : 

Sonja  rois  Pharoon  qne  vit  .snii.espiz, 
Les  .vu.  chargiez  de  blé,  le»  .vu.  viel  espalit. 
(Hkrm,\n,  Bible,  ms.  Orl.  371"",  f°  i'-) 


ESP 

ESPALIERE,   voir  ESPAUUERF. 

ESPALiR,  epallyr,  v.  a.,  mesurer  : 

On  a  epally  et  mesuré  un  champ.  (1531, 
La   Bassée,  ap.  La  Fons,   Gloss.  ms.]  i 

Cf.  ESPAL  2. 

ESPALLASSE,  S.  f.,  épauliêre: 

Une  paire   de  espallasses  en    rondelles,    j 
iing  heaume  de  jouste.  (3  avril  1448, Compt. 
duR.Bené,  p.  220,  Lecoy.) 

ESPALLERON,  VOir  ESPADLEROX.  i 

ESPALLIIER,  voir  ESPADLOTER. 
ESPALLU,  voir  ESPADLU.  i 

ESPALOi,  part,  passé,  devenu  pMe, 
pâmé  : 

Vers  le  pnis  s'est  lor  adreeieo 
Por  savoir  qne  ce  poet  eslre 
nt  regarda  destre  et  senestre 
Savoir  se  sa  fille  veisi  ; 
Qnant  ne  la  voit  si  s'esbaliist. 
De  poor  le  cner  li  foi 
€om  s'el  fust  espaloi. 
(J.  I.EMABCHANT,  Mir.,  ms.  Chartres,  f  2i"'.) 

ESP.ALUER  (s'},  V.  réfl.,  SB  couvrir  de 
boue  : 

De  tay  se  vet  cspaîuer. 
(G.  DE  BIBLESWORTH,  Ifi,  Mcjer,  liée,  p.  361.) 

Cf.  Empaluer. 

ESPAME,  espaiime,  s.  m.,  pâmoison  : 

Il  non  a  pas  bon  signe  de  puerir,  car  il 
commense  a  parelitiquer  et  puis  tombara 
en  espaume,  et  ce  fait,  ne  se  puet  mettre 
remède  que  ne  viegne  a  mort.  (30  mars 
1393.  Déposil.  de  J.  de  Granville,  Doc.  hist., 
t.  111,  p.  480.) 

Le  suppliant...  dudit  besoy  cuida  donner 
sur  la  teste  d'icellui  Fortamer,  lequel  huit 
jours  après  tumba  enespame.  (1474,  Arch. 
JJ  195,  pièce  1244.) 

11  recomniandoit  aussi  le  dict  huyle... 
contre  toutes  playes  et  enfleures,  a  l'es- 
pâme,  a  nettoyer  les  dens,  a  conforter  les 
gencives.  (Le  Trésor  de  Evonime,  p.  221, 
éd.  15oo.) 
!  L'espame  guérit  avec  eau  de  sauge.  (Ib., 
j    p.  250.) 

I       1.  ESPAMER,  V.  a.,  purifier  de  nouveau: 

l        Prenant   égard  a  ce   que   sur  semblable 

l    sujet  a  esté    ordonné   par  feu  l'empereur 

j    Charles  V.  nostre   ayeul,  après   avoir   fait 

espamer  de  nouveau  lesdites   coustumes, 

les   avons   décrétées   et  autorisées.  {Cout. 

d'Sstaî'res,  Nouv.  Cout.  gén.,  I,  924.) 

2.  ESPAMER,  voir  Espasmf.r. 

ESPAMiR,  voir  Espasmir. 

ESPAMOisoN,  spamoison,  s.  f.,  spasme  : 

Spamoison  qui  est  une  passion  qui  fait 
les  nerfz  conlraitz.  [Jard.  de  santé,  p.  60, 
impr.  la  Miuerve.) 

1.  ESPAN,  espain,s.  m., empan,  mesure 
équivalente  à  la  largeur  de  la  main  : 
Vcnns  est  en  le  place  uns  Griens 
Qni  lor  aporle  une  ploraee  ; 
A  merveille  fa  esgardee  ; 
.1.  espan  ot  de  lé  entonr. 
Et  si  avoit  d'espes,  .1.  donr. 
(Rom.  de  Tliébes,  ap.  Constans,  Léij.  d'OEâipe, 
p.  197.) 


ESP 

Et  s'ot  la  barbe  blanche  e;  bêle 
.1.  espan  desouz  la  mamele. 
Et  ftt  treciez  a  nne  tresce. 

(Dolopathos.  nS'i,  Bibl.  elz.) 
Nus  cordouanniers  de  Paris  ne  doit  fere 
soulers  de  bazanne  de  plus  d'un  esyian  de 
pie  ne  de  plus  d'un  espan  de  haut.  (E. 
BoiL.,Lî».  des  mesL.  1»  p.,  lxxxiv,  4,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

Nus  çavetonnier  ne  puet  faire  solers  de 
bazane  plus  Ions  de  semelle  d'un  espan. 
(Id.,  ib.,  Lxxxv,  4.) 

Chascune  colonbe  aiant  un  grant  espain 
de  fourverture.  (1345,  Arch,  K  44,  n"  6.) 

Sa  tige  est  de  la  hauteur  d'un  espan  et 
demi.  (Du  PiNET,  Dioscoride,  n.  137,  éd. 
1605.) 

2.  ESPAN,  adj.,  d'Espagne  : 

Corbaran  i  conchierent  en  nn  lit  d'or  espan. 
(Chans.  dAnlioche,  vm.  v.   101 1,  P.  Paris.) 

ESPANCHÉ,  adj.,  abandonné, qui  s'étend 
au  loin  : 

Dont  iceulx  par  course  espancfeee  tirarent 
droit  esdictes  montaignes.  (Sexle  J.  Fron- 
tin.  II,  4,  ms.  Univ.  I.  1.  1  107.) 

ESPANCHEMENT,  adv.,  BH  SB  répandant 
au  loin  : 

Lequel  faingnant  prendre  la  fuycte  con- 
duyct  et  attira  l'ennemy  snyvant  espanche- 
ment  oultre  le  lieu  des  em'busches.  [Sexte 
J.  Frontin,  ii,  4,  ms.  Uuiv.  I.  l.'i  107.) 

ESPVNCHiE,  espainchie,  s.  f..  action  àe 
se  répandre? 

Demora  chargiez  li  dit  Guillaume  par 
la  fin  de  cellui  conte  de  .xxilll.  muys  .m. 
quartiers  .iiii.  channes  de  vin  des  vins  de 
l'an  .cccix.  et  en  arriers,  lequel  vin  il 
avoit  conté  eu  dechief  pour  descressence 
et  en  espainchie,  jaisoit  cou  qu'il  ne  soit 
point  de  lour  gré.  (1310.  Compt.  du  dont, 
de  Mahaut  d'Artois,  Richel.  8551.1 

ESPANCHiER,  cspainchier,  v.  a-,  dis- 
perser : 

Pour  espainchier  les  tarpieres  du  pré 
de  Lothon  et  dou  vergier.  (1312,  Compt 
du  dom.  de  Mahaut  d'Artois,  Richel.  8551.) 

Femmes  a  espainchier  les  andains.  {Ib.) 


ESPANCIER,  verbe. 

—  Act.,  fendre  la  panse,  éventrer  : 

Dieus,  qne  fais  'a  quant  nés  espances? 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  SC.) 

—  Réfl.,  crever,  en  parlant  de  la  panse  : 

Chascuns  entent  tant  a  marier 
Ses  cras  bonans,  sa  crasse  pance 
Qne  tonz  s'escrieve  et  tont  s'espance. 
(G.  DE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f°  30''  et  ms. 
Brni.,  f  29=.) 

ESPAND,  s.  m.,  expiation,  représaille, 
punition  : 

Entrant  donc  (le  duc  de  Bourgogne)  ains 
en  sa  ville,  y  avoit  maint  cœur  d'homme 
qui  \rembloit  de  peur  par  espand  des  mau- 
vais qui  avoient  l'ait  la  beuree.  (b.  Chas- 
TELL.,  Chron.,  V,  317,  Kerv.) 

ESPANDARLE,  espeudaUe,  adj.,  qui  peut 
se  répandre,  qui  se  répand  ; 

Futillis,  espandables.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.7679.) 


ESP 


ESP 


ESP 


o07 


Fusilis,  et  hoc  fusile,  espendables.  (Ca- 
tholicon,  Richel.  1.  17881.) 

Futilis  et  hoc  le,  espendables  corne  vais- 
sel  fendu,  ou  vain,  ou  jangleour.  (76.) 

Fusilis,  espandable.  (GIoss.  de  Conches.) 
Fntilis,  espandable  coaime  vassel.  (Gloss. 
de  Salins.) 
Fusillis,  espendable.  (Ib.) 

Fusilis  et  hoc  le,  espandable.  {Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

Ce  carnage  dura  jusques  a  la  dernière 
Route  de  sang  espandable.  (Mont.,  Bss.,  I, 
1,  éd.  1593.) 

ESPAXDANCE,  S.  f.,  Hctlon  ds  répandre  : 
Diffusio,  espandancs.  (Gloss.  de  Conches.) 

ESPANDEJiENT,  espaudemaut,  apande 
niant,  s.  m.,  épanchement,  action  de  ré- 
pandre, d'épandre,  d'épancher,  débordo 
ment  : 

De  larmes  i  ot  fait  monlt  grant  e^pandnnent . 
(Conq.  de  Jérus,,  Richel.  793,  P  22S  r"  ;  Hippean, 
T.  4719.) 

DuDC  i  ert  espandemeiit 

Del  sanr,  de  meinte  jîent. 
(Liber  regine  Sibille,  Richel.  2,S107,  f  IBl'.) 

Granz  espandement  de  sanc  et  de  cerve- 
les.  (Arlur,  Richel.  337,  f°  244».) 

Moult  grant  espandcma.nl  de  Inrmes. 
{Hist.  de  Joseph,  Richel.  2455,  f»  78  v».) 

Car  li  espandemani  de  vostre  sanc  par 
cest  feu  vous  sera  baptestne  et  port  de  sa- 
lu.  (Vies  et  mart.  des  beneur.  virgesj  Maz. 
568,  f°  277^.) 

Li  granz  merz 

Se  Surabonde  moalt  formant 
Et  fait  monlt  grant  apandemanl. 
(J,  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1604, 
f°  73=.) 

Par  V espandement  de  lor  sanc.  (Serm.  du 
xill=  s.,  ms.  Mont-Cassin,  f»  103".) 

A  grant  amarture  de  cuer  et  a  espande- 
mant  de  larmes.  (Serm.,  Richel.  423, 
f»  76'i.) 

Li  espandemens  et  li  effusions  du  sanc  de 
l'ochieur  estoient  fait  en  le  vengance  dcl 
ochis.  (Bib.  hist.,  Maz.  S32,  f"  184^) 

Les  roges  piaus  senefient  les  martires 
qui  sont  fait  roge  par  Vespendemant  de 
lor  sans.  (Moralités,  Ars.  5201,  p.  311".) 

Diffusio,  espandemens.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

U  célébra  Pasques  par  foy  en  espande- 
ment de  sang.  (Bible,  Epist.  de  St  Paul 
ch.  XI,  éd.  1543.) 


ESPANDEOR,  -  endeoY,  -  eur,  s.  m., 
celui  qui  répand  : 

Ocieres  et  espandieres  de  sanc.  {Introd 
d'astron.,  Richel.  1553,  f"  77=.) 

Qui  aura  engendré  .1.  filz  espandeur  de 
sanc.  (J.  GouLAiN,  Ration.,  Ricliel.  437, 
f»  262  r».) 

Espandeur  du  sang  humain.  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  1,  f»  53  v».) 

Nirius,  espandeur  de  sang.  (La  Mer  des 
hystoir.,  t.  I,  f»  108%  éd.  1488.) 

—  Celui  qui  place  de  distance  en  dis- 
tance : 

,11.  espendeurs  d'esoharaz.  (1332,  Compte 
d'Odart  de  Laifinij,  Arch.  KK  3»,  f  165  v».) 

—  Fém.,  espanderesse  : 


Espanderesse  ou  semeresse  de  descors. 
(1327,  Cari,    de   Guise,   Richel.   1.    17777, 

f°  204  v°.) 

1.  ESPAXDi,  part,  passé  et  adj., épanoui: 

Certainement  j'ay  vea  sonvent, 
Quant  nue  rose  est  espandie 
Ungz  XV  jours,  q'nng  petit  vent 
La  deffloorit,  vons  certifie. 
(Romier  des  Dames,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s., 
V,  193.) 

2.  ESPANDI,  voir  ESPANTI. 
ESPANDICE,  voir  ESPENDICE. 
ESPANDIS,  voir  ESPENDIS. 

l.ESPANDRE,  ensp.,  espendre,  expandre, 
apandre,  appandre,  spandre,  verbe. 

—  Act.,  répandre  : 

La  parole  al  daiable  espandoent  a  sei. 
(Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xl,  8,  Michel.) 

,  Ne  n'est  mies  venuiz  oysousement  li 
sainz  qui  neiz  est  de  Marie,  anz  at  molt 
largement  enspanduit  lo  nom  et  la  grâce 
de  sainteit.  (S.  Bern.,  Serm.,  p.  542,  Ler. 
de  Lincy.) 

Relin,    espan  li  la  cervele  ! 

(Peler.  Reiiarl,  p.   127.   Martin.) 
La    parole   au   diauble  est  expandue  et 
mize  avant.   (Vie  des    apostres,  ms.  Lyon 
770,  f°  4''.) 

A  Jehan  Alagueulle,  pour  une  sentence 
obtenue  par  le  procureur  de  la  ville  d'Or- 
liens  pardevant  le  prevost  d'Orliens  contre 
Mgr  Jehan  Rigolet,  qui  vendoit  vin  en  ta- 
verne contre  les  privilèges  de  la  ville...  A  lui 
pour  paier  le  deschargeur  qui  deschargea 
ledit  vin  oudithostel  Tardif  etreohargapôur 
le  mener  apandre  par  la  ville...  a  Pierre 
Iloudre  et  .m.  autres  sergens  pour  leur 
salaire  d'avoir  esté  parmi  la  ville  faire 
apandreXo  dit  vin...  Pour  Jaquet  Pasques 
qui  trompoit  par  la  ville  en  appandanl  le 
dit  vin.  (Compt.  de  P.  de  S.-Mesmin,  1391- 
1393,  Despeiise  commune  et  verges,  VI, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

.X.  journées  de  meneuvres  tant  a  es- 
pendre ung  fusmier  comme  nestoyer  le 
pont...  (1438,  Compt.  de  Nevers,  CG  54, 
fo  22  r",  Arch.  mun.  Nevers.) 

—  Neutr.,  se  répandre  : 

Plaient  lo  fort,  lo  sanc  vet  etipandaul. 

(Ep.  de  S.  Est.,  x^  Steagel.) 
One  toz  li  sancs  e  les  hnmurs 
l.i  espandlrent  par  le  cors. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  26iil,  Michel.) 

—  Répandre  ses  rayons  : 

Por  moi  vos  mande  l'ome  fiers 
Qe  l'enderaain  anz  que  l'soloil  spande 
.Soit  la  bataille. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  821,  !"  5''.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Chascuns  tenoit  .1.  grant  cierge  enpoiguié, 
Tresqn'au  demain  que  li  jorz  s'espandié. 
(Les  Loker.,  Richel.  lifil.  f»  113'.) 

—  Espandant,  part,  présent  ;  a  espan- 
dant,  en  abondance  : 

[A]  espandant  lur  portent  le  vin  ele  claret. 
(Charlem.,  836,  Koschwilz.) 

—  Espandi,  part,  passé,  donné,  frappé  : 

Le  jor  i  ot  maint  bon  cop  espandi. 

(Les  Loi:.,  ms.  Montp.,  f  119'.) 


2.   ESPANDRE,  voir  ESPENDBE. 

ESPANDUEME.VT,  adv.,  en  se  répandant 
au  loin,  tout  autour,  pêle-mêle,  en  dé- 
sordre : 

Morz  les  trébuchent  a  dolor, 
Kar  poi  en  pernent  de  cas  relor. 
Mais  espanduement  s'en  vont. 
(Re.n.,   D.  de  Norm.,  II,  19818,  Michel.) 
Il  s'enfouirent  espanduement  drotl  a  leur 
tentes.  (Bersuire,  T.   Liv.,  ms.  Ste-Gen  . 
f°  83\) 

Ils  ne  cessèrent  de  courir  espanduement 
jusques  a  tantqu'il  furent  devant  Penestre. 
(lD.,î6.,  f»  109'.) 

Les  "Volques,  qui  estoient  une  gens  plus 
habilles  a  eulx  rebeller  que  a  guerroyer 
fuyrent,  et  vaincus  espanduement  si  s'en- 
fouyrent  et  encloyrent  dedans  leurs  murs. 
[Le  Prem.  vol.  des  gr.dee.,  f»  119'',  éd 
1530.) 

Gastoit  et  pilloitps/xîndwemendes  champs. 
(Ib.,  f  132».) 

Les  Estruriens...  ne  peurent  soubstenir 
celhiy  assault,  ainçois  tournèrent  le  dos  et 
l'ouyrent  espanduement  vers  leurs  tentes 
(/6.,f»  151^.) 

1.  ESPANE,  -  anne,  -  aune,  -  enne,  s.  f., 
mesure  de  longueur  ; 

Cil  Michiens  le  fiert  a  droiture 
Haut  en  l'escu,  parmi  la  pêne. 
Près  dou  col  a  demie  espane. 

(G.  de  Dole,  Val.  Chr.  1723,  f  82''. 1 
Par  mi  le  pel  li  a  enduit 
Le  fier  trenchant  pins  d'une  espane. 

(G.  DE  MONTR.,    Yiolelle,  4875,  Michel.) 
De  la  lance  nue  grant  espenne 
Li  passa  outre  par  grant  forche 
Sous  le  menton. 

(Id  ,  ih.,  fiOOl.) 
Oilz  out  burnes  et  mesasis, 
I.î  un  del  altre  loins  fu  mis. 
Entre  les  dons  fu  une  espaniie 
Et  le  quarter  ben  de  nn  aune. 
(Vie  .S.  Georije,  Richel.  902,  f  lli  r°.) 
Audit  siège  avoit  plusieurs    bombardes 
grosses  entre  lesquelles  en  y  avoit  une  de 
métal  qui  jettoit  pieres  de  .xi.  espanes,  et 
trois   dois   de  thor.   (Prinse  de  Constant, 
ms.  Cambrai  1000.) 

Sa  face  estoit  d'espanne  et  demie  et  sa 
barbe  d'une  espanne.  (Chron.  de  Turp  , 
Richel.  573,  (''  156=.) 

Et  estoit  vestu  d'un  drap  de  soye  chan- 
gant,  et  par  deseure  du  damaticle,  et  eu 
ses  bras  avoit  ungs  fanons  d'une  espenne 
de  large,  (xiv^  s..  Récits  d'un  bourg,  de  Va- 
lenciennes,  p.  16."),  Kervyn.) 

Baniere  de  drap  rouge  de  la  largeur  et 
longueur  d'une  espane.  (Stat.  de  i\oyon, 
ms.  Noyon.) 

Cf.  ESPAN  1. 

2.  ESPANE,  S.  f.,  morceau  d'étoffe  : 

r.hascuDS  a  crois  vermeille  ens  el  pis  atachie, 
Kt  devant  en  sa  robe  une  espane  croisie. 

iConq.  de  Jérus.,  2981,  Hippean.) 

ESPANEIR,  voir  ESPENOIR. 

E.SPANER,  v.  a.,  tenir  entre  ses  deux 
mains  : 

Si  a  li  quons  comme  avouweis...  en  fenail 
mois,  de  candeille  de  chire,  quau  qu'il  eu 
puet  espaner  entre  ses  deux  mains,  et  de 
le    longheche   d'espane   et    demie.    (1265, 


508 


ESP 


Revenus  du  comte  de  Hainaul.  Clmmbre  des 
comptes  de  Lille,  ap.  Duc,  Espannus.) 
Lees  espaulles,  les  bras  drois  com  boujon. 
Et  si  avoit  les  bras  qaarres  en  son. 
Les  costes  haingres,  cspaner  les  pnet  on. 

{Anseis.  Richel.  793.  f'>  1=.) 

Cf.   ESPAN  i   et  ESPANB  1. 

ESPANGNiER,  V.  8.,  peigner  t 

Espangnier   le    lia.    Jumellare.    (Trium 
ling.  dicL,  1604.) 

ESPANIARD,   voir  ESPAIGNABT. 

1.  ESPANiER,  S.  m.,  p.  ê.  mesureur  ? 
Jehan  de  Dieu,  espartier  de  Tournai,  reçu 

bourgeois.  (1402,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  ESPAN. 

2.  ESPANIER,   voir  ESBANOIER. 

ESPANiERE,  -  anniere,    s.   f. ,    semble 
signifier  loque  : 

Et  11  marchis  le  fiert  en  tel  manière 
Que  li  haubers  ne  vaut  une  espanirrr. 
(Meschans,  039,  ap.  Jonck..   Gtt/7/.  d'Or.) 

Ne  li  valnt  la  large  une  espaniere. 

(10.,  1687.) 
De  la  vesse  qn'il  prant  première 
Fait  on  maieur  a  liée  chiere  : 
Gellui  qui  la  portoit  enfin 
Est  levez  snr  une  espanniere. 
(E.  Descb.,  Poés.,  Richel.  8i0,  f  '2-23''.) 
Et  puis  vous  qui  sçavez  la  lance 
Gouverner  comme  une  espaniere 
^i'aves  vous  eu  la  cognoissance 
De  la  guerre  en  toute  manière. 
(Lefranc,  Gkamp.  des  Dam.,  Ars.  31-21,  f"  111''.) 

1.  ESPANiR,  espennir,  verbe. 

—  Réfl.,  s'ouvrir,  s'épanouir,  se  dilater,    ! 
éclater  : 

Ce  fa  en  jang,  par  nn  Inadi, 
Que  li  solaas  clers  s'espani. 

(Parton.,  -2301.  Crapelet.) 
Ensi  demorerenl  les  haynnes  ens  es  coers 
de  ces.  ii.  seigneurs,  qui  puisedi  s'espani- 
rent,  si  comme  vous  ores  recorder  asses 
procbainnement  en  l'istoire.  (Froiss., 
Cliron.,  VU,  237,  Kerv.) 

Tonsjours  ta  face  languissante 
Aux  rais  de  s<}n  œil  s'etpaiii'it. 

(G.  DcRASO,  le  Soiilcu,  é'\.  139-4.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
La  rose  espanissoit  chascun  jor  devant  sa 

fenestre.  (Lancelol,  ms.  Fribourg,  f"  59''.) 

Si  vi  en  .i.  rosier  roses  qui  espanisoient 
a  la  venue  del  souleil.  {Ib.,  f"  114''.) 

Quant  Toi  la  gluie  meure 

Et  le  rosier  espanir. 
(Itioni,  DE  Soiss.,  Chans..  Vat.  Chr.  U9U,  P  29». ) 
Flours  commençoient  espennir   pour  la 
venue  du  soleil.   (L.  de  Phemiehpait,  De- 
cam.,  Richel.  129,  1°  77  v».) 

—  Act.,  épanouir,  ouvrir:  1 
Mais  Ipas]  si  tosl  elle  (la  souris)  n'a  eslé  partie 

Qu'entrer  ne  soit  aucun  glorieux  coq, 
Qui,  en  entrant,  chanta  coquerycoq 
A  haute  voix.  e^panUaant  ses  aisles. 
(Plais.  Boiilehors  d'oijsiv.,  Poés  fr.  des  sv  et  sii^i., 
vil,  19o.) 

—  Espani,  part   passé,  épanoui,  ouvert, 
au  propre  et  au  fig.  : 


ESP 

Li  jors  fa  ja  bien  espanis. 
(Flaire  el  B!anee/lor,  1'  vers.,  2373,  du  Méril.) 

Et  tant  croist  chils  désirs  amoureus  et  se 
nourist  avoec  sa  mère  ymagination  qu'il 
est  tous  espanis  et  tous  formes.  (Froiss., 
la  Prison  amoureuse,  i,  344,  Schelcr.) 

Venus  est  une  rose  espanie  an  soleil. 
(Pri.  DF.sroETE?,  Am.de  Diane,  I,  48,  Bibl.  gaul.) 

Branches  de  baistre  bien  feuillues  et  es- 
panies.  {t\orw.  Fabriq.  des  excell.  Traits  de 
vérité,  p.  123,  Bibl.  elz.) 

Bouton  de  roses  non  espanies.  (Jim.,  No- 
mencl.,  p.  1,  éd.  1S77.) 

Guernesey,  épanir,  épanouir.  Picard  et 
comtois,   épani,  épanoui.  Bourb.,  éparni. 

2.  ESPANIR,  aspanir,  v.  a.,  priver,  se- 
vrer : 

El  trois  enfans  trouva 
Alaitiet  de  son  lait,  et  tant  leur  en  donna 
!    Qu'il  furent  espanil. 

(Chev.  au  cygne,  3040,  Reiff.) 
Quant   elle   Veut   au   tierch  an   espanie 
d'allaitier.   (Anfances    N.-D.  el  de  J.-C, 
Richel.  1533,  f»  273  r°.) 
I       Quant   on  espanist  les    agniaus.  (1247, 
li  Bries  des  frankises   de   Cantin,  Flines, 
!    Arcb.  Nord.) 

Quant  on  espanissoit  les  aigniaus  (Prof. 

de  l'égl.    de    Flin.,  au   tieroir  de  Cantin, 

Hautcœur,  Cartul.  de  Flines,  p.  469.) 

[       Merveilleuse  cose  sanle  a  oir  c'uns  enfes 

!   de.ii.  ans,  tous  nouviaus  espanis,  fu  amenés 

■   pour  siervir  el  tabernacle  Nostre  Seigneur, 

et  pour  chou  dient  aucun  c'on  espanist  ung 

enfant   .m.   fois.    {Bibl.    hist.,   Maz.    532, 

f'SS".) 

Leus  c'uns  enfens  est  neis  et  qu'il  esl  aspmis. 
(Baui.  deSeb.,  xi,  .S4G,  Bocca.) 

}       Ablacto,  sevrer  de  lait,  espanir.  (Calho- 
licon,  ms.  Lille  369.) 

Ablactare^  espanir.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 

callier.) 

—  Espani,  part,  passé,  privé  : 
De  toutes  doulceurs  propices  a  leurs 
eomplexioDs,  les  Françoys  estoient  tous 
p.spanis,  car  riens  ne  leur  venoit  du  royaul- 
nip  de  France.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2646,  f»  SS^)  .  j 

Ainsi  la  fille  familleuse  aspiroit  après  sa    | 
mère,  comme  orpheline  el  espanie  de  tous 
délicieux  mangiers...  (J.  MoLlNET,  CAro/l.,    i 
ch.iii,  Buchon.) 

Artois,  épanir,  épénir,  sevrerun  enfant. 
Wall.,  spani,  rouchi,epen!r. 

3.  ESPANIR,  voir  ESPENOIR.  I 

! 

ESPANiss.\NCE,  S.  f.,  epanouissement :    I 

Ne  oncques  puis  n'en  est  la  llorissance 
Veue  essourdre  ou  prendre  espanissance.  ' 

(La  Compl.de  Dignani,  Anal,  léod.,  v.  90.) 

ESPANissEMENT,  S.    m.,  action  de  se-   \ 
vrer,  sevrage  :  1 

Pour  ce  dient  aucun  que  l'en  espanist  .i.  ! 

enfant  .m.  fois.  Li  premiers  espanissemens  ' 

est  el  tiers  an  del  enfant  quant  l'en  l'oste  ! 

de  la  mamelle.   Li   secons   espanissemens  i 

est  el  septisme  an  quant  l'en  l'oste  et  il  ist  ! 
de  la  petite  enfance.  Li  tiers  espanissemens 
est  el  dousieme  an  quant  il  ist  de  la  droite 
enfance.    (GuiAtiT,    Bible,  Prem.    liv.    des 

Rois,  m,  ms.  Ste-lieu.)  | 


ESP 

ESPAXNÉ,  e/wmjip',  adj,,  déchiré: 
Sept  pièces  de  tapisserie  de  sarge  rouge 
fort  epainnee.  (1571,  Doo.  inéd.  sur  la  Pi- 
cardie, IV,  328,  Beauvillé.) 

ESPANXIR,  voir  ESPENOIR. 
ESPANOIR,  voir  ESPENOIR. 

ESPANois,  espaneis,  espainais,  espagnols, 
l'spaignois,  espeingnois,   adj.,   d'Espagne: 
Or  espartùis. 
(Bes.,  Troie,  ms.    Naples,  f  12'.) 
Or  espaneis. 

(ln.,iJ.,  18-2.5,  Joly.) 
As  poraiax  el  as  aigles  luit  li  ors  espanais. 

(.1.  Bon.,  Sa.v..  lis,  Michel.) 
A  rouge  or  espagnole, 

ARoum.  d'Alix.,  f  S4\  Mirhelant.) 
.iiu.  mal  espeingnois. 

(Age  d'Avign.,  2fi42,  A.  P.) 
Li  hermites  fu  mult  carteis, 
Fist  traire  un  désirer  espainais. 

(Prolheslaiis,  Richel.  21fi9,  T  41".) 

Un  ors  espaingnois. 

(Chans.,  ms.  Berne  231,  f"  2.) 
Adouc  s'en  est  tourné  sns  .t.  mul  espanois. 

(Gaufrey.  6911,  A.  P.) 

—  Subst.,  cheval  d'Espagne  ; 

j    Isnelement  monta  sor  le  vair  espaignois. 

I  (J.  BoD.,  Sa.t.,  cxiu,  Michel.) 

ESPANRE,  voir  ESPRENDRE. 

ESPANS,    voir  ESPENS. 
[  ESPANSEEMENT,    VOir    ESPENSEEMENT. 

I  ESPANSER,  voir  ESPENSER. 

ESPA.NTEVR,espoanteur,espovanteur,  s. 
m.,  qui  épouvante  : 

Encore  tout  frescement  retournoit  glo- 
rieux vainqueur  d'Utrecht  et  espoanteur 
des  Allemands.  (Chastellain,  Cliron.,  III, 
206,  Kervyn.) 

Les  Martîanlx,  trop  grandz  espovantenr^. 
Gens  eslourdiz,  régis  par  leur  colère, 
ïN'espargaeront  cousins,   frères  ne  seurs. 
(Pronosl.  d'Habenragel,  c.  ix,  Poés.  fr.  des  xv°  et 

xvi'  s.,  VI,  29.) 

—  En  parlant  de  choses,  ce  qui  épou- 
vante ; 

Les  yenix  qui  besicles  demandent 
Ce  sont  des  dames  espanleurs. 
Car  nature  n'est  plus  des  leurs. 

(Cluval.  detih.,  Ars.  5117,  f  Gl  r°.) 

ESPANTi,  espandi,  adj.,  épouvanté  : 
A  tant  desparti  la  voiz,  et  Percevaus  fust 
moult  espandiz.  (S.  Graal,  i,  428,  Hucher.) 

ESPANTIF,  voir  ESPENTIF. 

ESP.voRiR,  -  ourir,  -  tirir  ;  espauourir, 
-  erir  ;  espoorir,  -  ourir,  -  erir,  -  cuerir, 
-  eurir,  -  verir  ;  espouourir,  espaurir,  ep., 
cspeourir,epourrir,aspourir,  spaurir,yer\>e.  ■ 

—  Act.,  épouvanter,  effrayer  : 

Que  la  paors  de  Dieu  chai 
Sor  aus,  qu'il  les  esporeri. 

(lib.  Psalm.,  civ,  p.  332,  Michel.) 
Le  pape  l'escomenia  pour  espoourir  les 
autres.  (Légende  dorée,  Maz.  1333,  1°  78'.) 

Et  en  cuiderent  espouourir  et  espovenla 


ESP 


ESP 


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leur  anemip.  (J.  de  Vignay,  Enseignem., 
ms.  Brux.  il0i2,  f°  6o''.) 

Telz  eagias  qui  esponrissent  les  enne- 
mis. (Id.,  ib.,  ms.  Brux.  9467,  f"  47  v».) 

A  juste  droit  nous  doibt  espaourir  cest 
exemple.  (Carion,  Chron.,  f»  30  r°,  éd. 
1548.) 

—  Réf].,  s'épouvanter,  s'efTrayer  : 
Si  s'espaurirrn  de  pavor- 

{Passion,  .SUS,  Koschwitz  ) 

Il  n'est  DBS  homs  s'apres  lai  les  veist 
Qai  de  paonr  ne  s'ea  espauonrisl. 

(Lps  LoA.,  Richel.  .IflSS,  P  IT.S  r' .) 
Il  sot  moalt  bien  qu'il  fa  trais. 
Mais  ne  a^st  pas  espnoris. 
(Kleocle  et  Polin..   Richel.  ,'Î73,    "  i'i''  ) 

Et  commanl  Cassius  le  vint  aus  bras  sasir 
Kt  il  luy  visteraant  sanz  soy  espocrir. 

(Veus  dott  paon,  Richel.    15.S4,  P  G.S    M 
Moult  durement  s'espaoïirî 
Quant    i.  home  vit  devant  li. 

(Adenet,  Cleom.,  Ars.  3U2,  f  13''  ) 
Païen  le  voient,  s'en  sont  espaomi. 

(Id.,  En/:  Ogier,  5913,  Schelfr." 

Forment  «'en  sont  les  vassaux  epourris. 
(Conq.  de  Bret.  armor.,  Ars.  3816,  f"  R-2  v") 

—  Neutr.,  s'effrayer  : 

.Sarrasin  se  r.assemblent,  ou  n'ot  qn'espoorir. 
(Hebb.  Leddc,  Foiilq.  âeCani.,  p.  i;n,  Tarbé.) 

Quant  cil  l'entendent  n'i  ot  i\a' espauerir . 

{Beiiv.  d'Hansl..  Richel.  12348.  f°  180''.^ 
La  mesnie  Kallemaine  a  fet  mcnlt  espeurir. 
(Maugis  d'Aigrem.,  ras.   Montpellier  H  247, 
P  166'.) 

La  Rrant  douleur  qui  or  me  chace. 
Me  fait  le  cuer  espaourii . 
(G.  GuiAiiT,  Roy.  Hgn-,  Richel.  5698,  P  351'  ) 
Et  la  grant  crainte  de  mourir 
Les  font  si  fort  espaourir. 

(ID.,  ib.,  1934:i,  W.  et  D.) 
Qi  ce  ferai  ne  pnet  spanrir. 
(Hercule  et  Phileminis,  Richel.  821,  f"  2''.) 

—  Act.,  avec  un  rég.  de  chose,  s'effrayer 
de,  craindre,  redouter  : 

Et  il  nient  ai^nz  usait  iteil  miracle  es- 
paurit  lo  serement  de  sa  demandise.  [Dial. 
Grrg.  lo  pape,  p.  12,  Foerster.) 

—  Espaori,  part,  passé,  effrayé,  inti- 
midé : 

Quant  le  vit  la  pucele,  mult  est  asponrie. 
iCharlemagne.   709.  Michel.) 

Ne  soit  espoeris, 
!Ve  li  fanrai  tant  com  je  soie  vis. 

(l.esLoh.,  ms.  Berne  113,  C  9=  ) 

...  Si  sai  espeuris. 

{Ib..  Val.  Urb.  375,  f°  8M 

Nnstre  dame  sainte  Marie 
Ku  durement  espaorie. 
(Wace.  Conception,     Brit.  Mus.    add.    l.'ifiOfi, 
f°  49=.) 

N'i  a  François  ne  fost  espoerii. 
(.Meichans,  2902,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Ur.) 

N'est  pais  mervelle  s'il  est  espoeris, 

{Gir.  de  Yiane,  Richel.  1448,  f°  19''.) 

Li  moines  l'ol,  si  fu  eipoeriz. 
Ne  l'atendil  por  lot  l'or  de  Paris. 

(Slon.  Renuart,   Kiohel.  368,  1»  231''  ) 
La  en  vient  Oiiende  ses  cors  espeuris. 
iMaugis  d'.iigrem.,  ms.  Montpellier  11  247,  1»  IjU' 


Et  ele,  grant  duel  démenant, 
Le  flst  et  tonte  espnerie. 

(Dolop-,  8702,  Bibl.  elz.) 

N'i  ot  celui  tant  soit  espeuris. 

(Hum  de  Bord.,  1674,  A.  P.) 
Si  tost  corne  il  se  furent   endormi,  chai 
la    famé   au   roi   Ban  en   un   merveilleus 
sonfte  dom  ele  fu  molt    espoerie  qant  ele 
s'esveilla.  (Artur,  Richel.  337,  f"  86>.) 
Ne  vilains,  ne  mauvais,  ne  point  espooriz. 
(Parton.,  Richel.  19132,  f°  174''.) 

Trop  par  ert  ore  grans  folie 
Quant  de  cou  est  espaverie. 

(rilancand..  8J9.   Michel  ,ûl.) 
.Se  ne  vous  sera  plus  celée 
La  raisons  pour  quoi  j'ai  paou' 
Ma  dame  me  dist  qu'en  un  fooi 
Fera  mon  cors  ardoir  en  ceudrr 
Se  ele  puet  jamais  entendre 
Que  vous  me  tenes  corapaignie  : 
C'est  çon  dont  soi  espeuerie. 
(PiiiL.    DE  Ue)1!,  Uanekine,   18SG,  éJ.  BorJirr, 
p.  187.) 

Dales  lui  damoisele  Ilelie 
Qui  tote  fu  espeurie 
De  la  bataille  qu'ol  veue. 
(Ren.   de  Be*ujed,  li  Bians  Desconneus,  813,  Hip- 
peao.) 

Lors  fa  le  cuer  la  dame  si  fort  espouris. 
(Dit  des  .\netes,  ap.  Jab.,  Jiotw.  Rec,  I,  17.) 

Maine'ploarant'la  dame  moult  trez  espaourir. 
(Dooti  de  ilaience,  920.  A.  P.) 
Si  en  sui  tote  espoerie.  [Estories  liogier, 
Richel.  20125,  f"  103''.) 
...  Sembloit  espauerie.  ilb.) 
Le  roine  a  ea  le  cuer  espoery. 

(H.   Capet,  737,  A.  P.) 
Qaant  elle  se  leva  moult  fut  espeourie, 

(Girarl  de  Ross.,  1863,  Mignard.) 
Sozie  qui   fut  espeury  pour...  (Eurialus 
et  Lucr.,  l"  17  r»,  Ricliel.  réserve.) 

liret.,  épeufir,  effrayer  :  cheval  épeuri 
(S.-Brieuc),  apeuri  (Dinan).  Jura,  êpoiri, 
qui  a  peur,  à  qui  ou  fait  peur. 

ESPAOURER,  espaivirer,  espeeurer,  es- 
poerer,  espourer,  epourer,  espeurer,  epeu- 
rer,  verbe. 

—  Act.,  épouvanter: 

La  roine  est  molt  trespeosee. 
De  son  fil  est  espawiree. 

(Ourmars  le  Gallois,  1249,  Stengel.; 

Il  se  commence  a  esbahir. 
Maintenant  a  son  arc  tendu. 
Si  espoeres  cum  il  fu. 

(Ib  ,  10468.) 

Li  escus  jeta  teus  clartés 
Que  tos  cels  dedens  espeure. 

(t'erguH,  4363.  Martin.) 
Lis  Macédoniens...  tousjours  en  grief  et 
travail  toutes  voies  des  peuples  ça  et  la, 
perplex  et  espaoures  durement,  en  telles 
Viiines  ambitions  de  régner  par  convoitise. 
(G.  Chastell.,  Chron.,  prol.,  I,  12,  Kerv.) 
Il  advint  que  ceux  de  leans  estoienl 
moult  espaoures  et  esbabis.  {Cftron.  du  bon 
duc  f.oys  de  Bourbon,  p.  142,  Chazaud.) 

Car  la  doubte  nous  espeeure. 
(A.  CuART-,  Liv.  des  quai,  dames,  QEuv.,  p.  642, 
éd.  1617.> 

Kncor  dedans  Venise  estaient  si  espeurez 
Que  de  deux  moys  après  ne  furent  asseurez. 
i.l.  Marot,  Yoy.  de  Venise,  Bataille  enla  plaine  de 
Vellu,  éd.  l'532.) 


La  clere  et  fameuse  renommée  de  la 
puissance  des  Grecz  ne  peut  espaourer  l.i- 
dicte  dame  Penthasilee  qu'elle  ne  s'etfor- 
ceast  plaire  audit  Hector.  (Triumph.  de 
Petrarq.,  f"  55  r»,  éd.  1531.) 

Bien  sçachant  sa  mort  asseuree 
D'ame  qui  a' est  point  epouree 
S'élance  dans  les  ennemis 
(J.-A.   DE  BiiF,  les   Mimes,  I.  i,  f°  39  V,   éd. 
1619.) 

Quel  superbe  enneray  Tainement  nous  epeure .? 
(Hardy,  Alcesle,  IIIl,  i.) 

—  Réfl.,  prendre  peur  : 

Et  ne  se  faut  estonner,  ou  epeurer  si... 
(Dalesch.,  Chir.,  p.  358,  éd.  1570.) 

Creuse,  épeuré,  effrayé  : 

La  Mariotte  et  cinq  ou  six  autres  femmes 
vinrent  tout  êpeurées,  nous  dire  de  rentrer. 
(G.  Sand,  Nanon,  I,  111.) 

Ne  me  demandez  point  comment  une 
chose  qui  aurait  dû  me  rassurer  en  me 
marquant  le  voisinage  d'une  personne 
humaine,  m'épeura  comme  uu  petit  enfant. 
(Id.,  les  Maîtres  sonneurs,  m»  veillée.) 

Comtois,  forme  rurale,  espaourer,  apai- 
vurie,  effrayer. 

Poitou,  épeurer  -. 

Marche  tout  doucement  pour  ne  point 
les  épeurer  (les  petits  de  l'hirondelle).  (.\. 
Thevrikt,  Abbé  Daniel,  111.) 

ESPAOURIR,  voir  ESPAORIR. 
ESPAPHUT,  voir  ESPAFUT. 

ESPARACioN,  S.  f.,  action  d'apparaître, 
de  s'ouvrir,  de  se  lever  : 

Astronomie 
Est  dicte  qui  nons  est  amie. 
Car  contient  la  conversion 
Du  ciel,  son  esparacion. 
Et  le  lever  et  le  couchier 
Des  planètes. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Kichel.  604,  r>  210  r".) 

ESPARAiLLiER,  V.  a.,  disperser  : 

En  ta  vertu  les  esparaiUes, 
Despose,  Deux,  et  les  toelle. 
(Lib.  Psalm.,  lvui,  p.  300,  Michel.)  Lat-,  dis- 
perge  illos. 

ESPARCETiERE,  S.  f.,  Champ  seuié 
d'esparcette  : 

Aurez  tousjours  des  esparcelieres  nou- 
velles et  des  vieilles  pour  en  faire  servir 
aucunes  au  foin,  et  les  autres  au  bled. 
(Oliv.  de  Serres,  Th.  d'agr.,  iv,  5,  éd. 
1617.) 

ESPARCiER,  S.  m.,  arrosoir  : 
L'eau    entrera   d'un   quarreau  a  l'autre, 
par  petites   ouvertures,  faicles   en  marte- 
lieres  ou  esparciers.   (0.   de    Serr.,    Th. 
d'agr.,  II,  4,  éd.  1603.) 

ESPARDEUR,  S.  ui.,  celui  qui  répand  : 

Je  leur  envoyray  des  espardeurs  et  des 
espuyseurs  de  bouteilles,  qui  les  respan- 
deront. (Le  Fevre  d'Est., Bi()(e,Jer.,XLVlii, 
éd.  1534.) 

ESPARDRE,  epardre,  espcrdre,  spardre, 
verbe. 

—  Act.,  séparer,  disperser,  répandre, 
éparpiller,  au  propre  et  au  fig.  : 


S!0 


ESP 


ESP 


ESP 


Et  epcriant  plorarent,   et  a   detrenchies 
vestures,  sparsent  purriere  sor  lur  chief  en 
ciel.  {Job,  p.  4o4,  Ler.  de  Lincy.) 
QaaDt  ele  fti  brnie  et  arsft 
Et  la  cendre  partout  esparse. 
(G.  DE  Coi.NCi.  Mir.,  Hichel.  2163,  f'>  ^6^) 
Li  vens  qni  la  flarabe  espardoil. 

Olir.  de  S.  Eloi,  p.  li.  Peigné.) 

AÎQSsi  fil  U  toarnois  espars 
Et  départis  en  maintes  pars. 

{Coiici.  3335,  Crapelet.) 

Quant  li  maires  semonst  les  corvées  pour 
fener  les  prees,  a  Vespardre  et  au  lever,  il 
a,  chascune  journée  que  il  i  est,  .vi.  den. 
(1301,  Dénombr.  de  Guill.  de  Maçon,  Bibl. 
Amiens.) 

Por  la  prédication  de  ces  .ii.  apostole 
par  tout  lo  monde  fu  esparse  la  foi.  (Aimé, 
Ysl.  de  li  Norm.,  I,  28,  ChampoUion.) 

Laissies  ce  conte  de  Montfort  aler  et  ve- 
nir et  espardre  cel  argent  que  il  a  trouvé 
dou  duch  son  frère.  (Froiss.,  Chron.,  II, 
294,  Luce,  uis.  Rome.) 

A  Jaques  de  Gains,  manouvrier  ouvrant 
oan  en  le  m"  sepmaiue  de  septembre  a  es- 
pardre fumier  au  quemiu  contre  la  grosse 
tour,  en  ce  faisant  par  .II.  jours  a  .xx.  de- 
niers pour  jour,  vallent,  paie...  .m.  s. 
.iiii.  d.  (1413-1416,  Beceptes  de  Boulogne- 
sur-Mer,  p.  197,  Ed.  Dupont.) 

Espardre  les  fiens.  (21  mars  1446,  Echev. 
d'Amiens.) 

Au  sommet  dudit  armet  estoit  ung  fenix 
d'or  qui  se  brusloit,  et  espardoit  de  ses 
ailes  grant  estocque  de  feu.  (J.  JIolinet, 
Chron.,  ch.  cccv,  Buchon.) 

Maudite  est  de  folie  la  feuille. 
Qui  Vespart  et  semé  la  recneiile. 
(Gabr.  Meubier,  Trésor  des  Sentences,  ap.  l,er.  de 
Lincy,  Proe.) 

Le  Seigneur  vous  destruyra,  et  vous  es- 
pardera  en  toutes  nations.  (Lb  Fevbe 
d'Est.,  Bible,  Deut.,  iv,  éd.  1534.) 

Spargere,  espardre.  (H.  Est.,  Gramm. 
galL,  p.  90.) 

Espergo,  espandre,  ou  espardre.  (R.  Est., 
Thés.) 

Il  ha  bergrer  et  les  troupeaux  espors. 
^Gderoult,  des  Emblèmes,  liv.  I,  éd.  1510.) 

Par  mes  arrests  i'espars,  je  destraicts,  je  conserve 
Tout  pais,  toute  geot,  je  la  rend  libre  ou  serve. 
(D'AuBiGNÉ,   Trag.,  I,  Bibl.  elz.) 
Si  on  niesle  parmi  la  semence,  en  Vespar- 
dant,  des  cendres  de  bellette  et  de  fouine. 
(0.  DE  Serr.,  Th.  d'agr.,  I,  7,  éd.  I60o.) 

—  Rétl.,  se  séparer,  se  disperser,  se  ré- 
pandre, s'étendre,  au  propre  et  au  ûr.  : 

Devis  e  parti  e  espars 

Se  sunt  pur  le  pais  destrnire. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  1052,  Michel.) 

Vit  la  porriere  qui  s'espant  contremont 
Que  font  saillir  li  destrier  arragon. 

(RwMEERT.  Ogier,  6461,  Barrois.) 
Il  soi  por  lo  condescendement  des  plui- 
sors  az  deforienes  choses  espari.  (Dial.  St 
Greg.,  p.  6,  Foerster.) 

Il  se  misent  au  fuir,  sans  plus  attendre, 
et  s'esparsent,  li  uus  cha,  li  autres  la.  (H. 
DE    Val.,    Hist.     de    l'Emp.  Henri,    540. 

Wailly.) 

Sarasin  se  sont  espart,  ne  jamais  ne  se- 
ront rassamblé.  {Chron.  de  Bains,  c.  xiii, 
L.  Paris.) 

S'il  avenoit  que  l'iaue  s'esparsist  en  mes 
près...  (1S39,  Arcb.  J.l  72,  f»  224  v°.) 


Ces  nouvelles  s'espardirenl  parmi  le  roy- 
aume de  France.  (Froiss.,  Chron.,  I,  93, 
Luce.) 

Ensi  s'espardi  chils  parlemens,  liquels  fu 

en  la  tente  dou  roi  d'Eugleterre   devant 

Cambrai.   (Id.,    ib.,  I,    456,    Luce,     ms. 

Amiens.) 

Et  aussi  fissent  li  signeur  d'Eugleterre  et 
lors  gens,  et  s'espardirenl  petit  a  petit 
parmi  le  pais  de  Flandres.  (Id.,  ib.,  II, 
227,  Luce,  ms.  Rome.) 

Mais  s'espardirenl  ces  gens  bretons,  tant 
a  piet  comme  a  cheval.  (Id.,  ib.,  IV,  267, 

Luce,  ms.  Rome.) 

Gens  d'armes  chastioient  noslre  gent  par  tel  si 
Qu'espardre  ne  s'osoient  par  le  pais  genti. 

(Ccv.,  du  Guesclin,  17676,  Charriéro.) 
En  ce  mesme  mois  se  apparurent  ou  ciel 
batailles  de  feu  allans  de  septentrion  en 
orient,  et  puis  par  toutes  les  parties  du 
ciel  s'esperdirenl,  dont  plusieurs  créatures 
furent  moult  espoventez.  (J.  Vauquelin, 
Trad.  de  la  Chron.  d'E.  de  Dynter,  iv,  17, 
Xav.  de  Ram.) 

A  Conchi  ;  as  cans  la  vous  esparieres. 
(.Geste  des  durs  de  Bourg.,  5052,  Chroo.  belg.) 

Ils  s'espardirenl  par  les  champs.  {Trahis, 
de  France,  p.  66,  Chron.  belg.) 

En  aulcuns  liens  ne  trouvolent  point 
d'eaue  pour  les  abreuver  (les  bestes)  dont 
elles  s' epardoient.  (Monstrelet,  Chron.,  Il, 
207,  Buchon.) 

Quant  toute  l'université 
Pu  monde,  aussi  graut  qu'il  s'espart 
Auriez  cherché  de  part  en  part. 
(Act.  desAposl.,  vol.  I,  f  87'',  éd.  1537.) 

Dont  plusieurs  compagnons  aventureus 
voyans  ceste  indigence,  s'espardirenl  en 
divers  lieux  pour  fourajer.  (J.  Molinet, 
Chron.,  ch.  vu,  Buchon.) 

Tandis  que  l'un  se  achetoit,  l'autre  se 
vendoit,  et  ainsi  s'espardoient  ils  tristes  et 
misérables  en  divers  lieux.  (Brochart,  des 
quatre  Motifz  pour  faire  le  passage  d'oultre- 
mer,  f«  41  r».) 

Frappe  le  pasteur,  elles  brebis  se  espar- 
deront.  (Lef.  d'Etaples,  Bible,  Zacharias, 
13,  éd.  1530.) 

Et  de  ce  pas  montay  dessas  nn  arbre 
A  grand  labeur.  Lors  la  veue  s'espart 
En  la  forest. 

(Cl.  Marot,  Ep.,  I,  éd.  1596.) 
Comme  un  troupeau  d'aigaeaus  qni  voit  sortir  d'un 
[bois 
Un  loup  qni  l'a  jadis  effroyé  mille  fois, 
iSe  pense  a  se  défendre  :  ains  s'espard  par  leslandes 
Faisant  en  un  moment  d'une  bande  cent  bandes. 
(Dd  Bartas,  Judil,  I.éd.  15S0.) 
Les  catholiques   quittent  et  s'espardenl 
par  le  bourg.  (D'Aubigné,  Hist.univ.,\.l\, 
c.  VII,  l'  éd.) 

—  Neutr.,  se  répandre  : 
Isengrins  iert  bans  et  haitiez. 
Et  dist  que  Renart  iert  gaitiez 
Souvent  ainz  que  la  guerre  esparde  : 
Que  fous  fera,  s'il  ne  se  garde. 

(Reniirl,  531.  Martin.) 
Dieu,...  fit   revenir   et  espardre    arrière 
l'esprit  par  tous  les  membres  du  jeusne 
prince.  (G.  Chastell.,  Chron.,  l,SQ,  Kerv.) 

—  Espars,  espart,  part,  passé,  répandu, 
dispersé  : 

L'ancusa  a  ses  fueilles  espartes  et  espan- 
dues  sur  terre.  {Jard.  de  santé,  I,  32,  impr. 
la  .Minerve.) 


Sa  plante  (de  caparis)  est  espineuse, 
esparte  et  estandue  sur  terre.  {Ib.,  97.) 

—  Saupoudré  : 

Vestiz  de  sac  et  espars  son  chief  de 
cendre.  (S.  Bern.,  Serm.,  ms.,  f°  56  v»,  ap. 
Ste-Pal.) 

—  Distrait  : 

Car  mon  coer  est  voir  si  espars 

De  tous  les  et  de  toutes  pars 

A  veoir  ces  vers  rainsseles 

Et  d'oir  ces  Jouis  oiseles. 

(Froiss.,  le  Joli  liutsson,  1710,  Scheler.) 

—  Emis  : 

Mes  d'une  vois  a  point  esparse 
Et  qui  volentiers  fu  oie 
Chanta. 
(Froiss.,  le  Joli  liuisson,  2778,  Scheler.) 

—  Apres  espars  marchié,  quand  les  per- 
sonnes qui  étaient  au  marché  se  sont 
dispersées,  après  le  marché  fini: 

Apres  espars  marchié  s'en  lorne. 
De  tost  aler  molt  bien  s'alorne. 
(Eust.  d'Amiens,  du  Boiichier  d'A/ievile,  25,  Mon- 
taiglon  et  Raynaud,  Fail.,  III,  228.) 

Espardre  s'est  dit  jusqu'au  milieu  du 
xvii°  siècle  : 

D'espardre,  nous  n'avons  qu'espars  qui 
puisse  passer.  (OuDiN,  Gramm.  fr.,  p.  175, 
éd.  1656.) 

Le  bour.ïuignon  a  gardé  épardre. 

ESPARDUiTE,  esperduite,  espreduile, 
esporduite,  s.  t.,  morceau  de  fer  : 

...  Le  fevre  qui  l'a  laciez, 
Ne  fet  samblant  de  nule  rien, 
Ainz  chaufe  son  fer  bel  et  bien  : 
Quant  i'csporduile  est  bien  chanfee, 
El  bien  boillant  et  embrasée. 
Si  porte  son  fer  sur  l'enclume 
Qui  tout  eslincele  et  escume, 
El  cil  sache  a  soi  son  visage  ; 
Si  demeure  la  dent  en  gage. 
(DU  de  la  Dent,  Richel.  837,  f°  197'"  ;  Montaiglon, 
Fabl.,  1,  li9.) 

Preudom  tient  toz  jors  l'esperduile. 

Et  si  chanfee,  et  si  conduite. 

Que  honte  art,  et  bonor  alume 

Toz  cels  qni  sont  pies  de  s'enclume. 
(;*.,  Richel  837,  f  197».)  Montaiglon,   Eabl.,   I, 
150,  lit  espreduile. 

Qui  vent  fer, de  chent  esparduites  doit  .i. 
maaille.  {Déclar.  des  droits  de  travers  per- 
çus d  Amiens,  ,ap.  A.  Thierry,  Monum. 
inéd.  du  Tiers  État,  t.  I,  p.  85.) 

ESPARE,  adj.  f.,  brillante  : 

A  la  lueur  de  la  lune  qui  nous  esclairoit 
en  ciel  fort  espare,  n'estant  qu'au  second 
jour  de  la  plénitude.  (Carloix,  Mém.  de 
Vieilleville,  VI,  25,  éd.  1757.) 

ESPARÉ  (A  l'),1oc.,  àdécouvert,au  jour: 

Qni  vous  mettroit  le  cul  a  l'esparc. 

Pour  bien  sçavoir  en  quel  point  est  la  lune, 

L'on  sçauroit  bien,  sans  faire  long  narré. 

Si  soubz  les  draps  vous  estes  blanche,  ou  brune. 

(Chasse  et  dcp.  d'Amours,  p.  183,  ap.  Ste-Pal.) 

ESPAREE  (a  l'),  loc,  à  découvert  : 

Que  Dieu  nous  vneille  envoyer 
A  ceste  foys  bonne  marée. 
Or  est  la  rethz  a  l'esparee 
De  tous  costez  bien  estendue. 
Wlysl.  de  la  Résurr.,  {'  33'',  impr.  Instit.^ 


ESP 


ESP 


ESP 


oil 


ESPAREiLLiER,  -  ellier,  -  illier,  -eiller, 
-eller.  v.  a.,  préparer,  apprêter,  disposer  : 

Pour  espaveller  thoanes.  Pour  espareller 
les  cuves.  [Compt.  de  l'hot.-D.  d'Orl.,  1392- 
1400,  f  m  V»,  Hop.  gén.  Orléans.) 

Pour  espareller  scellez,  brides  a  che- 
vaulcher.  (Ib.) 

Pour  espareiller  les  maisons  de  belle  rue, 
c'est  a  savoir  recouvrir  de  chaume  tout  au- 
tour et  faire  chaumer  le  dit  cbaume.  {Ib., 
1394-95,  exp.  de  .Mamonv.) 

Pour  espareiller  une  cannelle  pour  tonne. 
(76.,  1395-96,  exp.  comm.  dom.) 

Pour  la  galerie  d'icelle  chapelle  espe- 
reiller.  (16.,  1400-1401,  exp.  de  Chardereto.j 

—  Espareillié,  part,  passé,  préparé,  prêt, 
en  parlant  des  personnes  comme  des 
choses  : 

Que  chascun  se  tiengne  garni  et  esparillié 
pour  venir  a  nostre  mandement.  (1333, 
Ord.,  IV,  141.) 

ESPARELLER,  VOir  ESP.^REILLIER. 
ESPAREMENT,  VOir  ESPERIMENT. 

1.  ESPARER  (s'),  verbe. 

—  Réfl.,  s'éclaircir  : 

Je  voy  le  ciel  du  cousté  de  la  trans- 
montanê,  qui  commence  s'esparer.  (Rab., 
1.  IV,  ch.  22,  éd.  1552.) 

—  Neutr.  : 

A  val  de  Porlansy  a  une  boye,  que  l'on 
appelle  la  boye  de  Irestre,  et  <\m  atterrent 
dedans,  elle  est  de  mauvaise  a  esparer 
de  vent  de  mer.  (P.  DE  Garcie,  le  grant 
Routtier  de  mer,  f»  43  v«.) 

Haut-Maine,  épurer,  v.  a.,  éclaircir. 
éclairer.  En  saintongeais  on  dit  :  Le  ciel 
s'épare,  pour  exprimer  que  les  nuages 
s'étendent  et  se  dissipent  après  un  orage- 
En  patois  normand,  un  temps  éparé  est 
un  temps  clair,  serein. 

Aunis,  éparer,  étendre. 

2.  ESPARER,  V.  a.,  préparer  : 

Une  poulye  d'araing  pour  estandre  et 
tyrer  la  table  dessusdil  pour  esparer  les 
dictes  buhees.  (1463,  Compt.  de  t'auviosn. 
de  S.  Berthomé,  f»  112  r»,  Bibl.  la  Ro- 
chelle.) 

1.  ESPARGE,  S.  f.  ? 

Li  hais  fa  por  toz  jorz  darer 
De  cuivre  fers  a  une  esparge. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  f  32''.) 

2.  ESPARGE,  espargne,s.  f.,  mesure  de 
longueur  : 

Si  rassure  la  place  ou  il  perche  de  deux 
esparges  de  long.  {Modus,  f"  120  r»,  Blaze.) 

Sy  vous  dirons  comment  grant  sangler 
doit  marchier.  (irant  sangler  doit  avoir  les 
traces  longues  presque  autant  comme  ung 
cerf  bien  marchant...  11  fuit  la  pigache  de- 
vant et  derrière,  il  a  l'espinche  du  pié  large 
et  ronde  et  les  os  du  pié  apperent  par  tout 
ou  il  marche  :  ilz  sont  larges  et  loing  l'un 
de  l'autre  et  plain  espargne  de  lé.  Hz  sont 
longs  et  trencbans  et  agus.  (76.,  Richel. 
1301,  f»  ao''.) 

3.  ESPARGE,  esperge,  s.  f.,  goupillon  : 


Uns  presires  roarn  en  grant  coite, 
t.'orcnel  aporta  et  Vesparge. 

(Itenarl  le  nouvel,  5332.  Méon.) 

Aspersorium,  esperge  a  espandre   yave 
benoitte.  {Catholicon,  ms.  Lille  369.) 
ESPARGEMENT,  S. m.,  arrosement  : 
Espargement,  sparsio.  (Gloss.   gall.-lal., 
Richel.  1.  7684.) 

1.  ESPARGEUR,  S.  m.,  celui  qui  arrose 
avec  l'aspersoir  : 

Sparsorus,  espargeur.  (Catholicon,  Ri- 
cheL  L  17881.) 

2.  EspARGEiTR,  S.  m.,  arrosoir  : 

Sparsorium,  espargeur.  (Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

ESPARGiER,  V.  act.,  aspcrgsr,  arroser  : 

Et  puiz  moilloit  son  doi  dedens  le  sanc 

et  espargoit  .m.  foiz  encontre  le  voille  du 

sainctuaire.  (GuiART,  Bible.    Lév.,  iv,  ms. 

Ste-Gen.) 

—  Répandre  : 

S'est  bnene  encontre  escandenre  ; 
Espargie,^  le  desenr  l'arsenre. 

{Lapidaire,  B  "15,  Pannier.) 
Espargies  ches  joins    en  ces  chambres. 
(Dialog.  fr.-flam.,  h  12%  Michelaut.) 

ESPARGNABLE,  espamoble,  espairnable, 
adj.,  qui  épargne,  économe  : 

L'abé  Agalhoine  estoit...  espargnable  de 
boivre  et  de  mengier.  (Vie  des  Pères,  Ri- 
chel. 23111,  f»  193'.) 

C'nns    Tileins  qai  molt  ot  d'avoir, 
Tenanz,  esparnables  et  chiches. 

(Renarl,  1.1326.  Marlio.) 
F'arcus,  esparnable.  [Gloss.  de  Couches.) 

Des  vérins  qn'il  (ton  père)  avoit  te  père; 
Et  a  reslraindre  te  compère 
A  ceulx  qni  furent  espargnable. 
(ErsT.  Desch.,  Poés.,  Cy  parle  d'une  fiction  d'oi- 
seaux gentils,  II,  41,  Tarbé.) 

—  Qui  épargne,  miséricordieux  : 

Pur  ceo  nos  fu  morz  espairnable 
Qu'eslre  nos  peust  plus  noisable. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,   1743,  Michel.) 

—  En  pari,  de  chose,  mesuré,  modéré  : 
Certaine  chose   est   que  femmes  pueent 

estre  soustenues  de  plus  espargnables  des- 
pens  et  de  mains  de  viandes  que  li  honie. 
(J.  DE  Meung.  Ep.  d'Abeil.  et  d'Hel.,  Ri- 
chel. 920,  f"  130  v».) 

—  Au  sens  moral,  modéré  : 

Et  disoit  moult  d'autres  choses  que  ele 
corrompoit  a  merveilleuse  vergoigne  pfir 
parole  très  espargnable,  et  en  appelle 
Nostre  Seigneur  a  tesmoing  que  elle  fai- 
soit  tout  pour  Jhesus  Crist.  (iégeiidedoree, 
.\laz.  1333,  f  o4'\) 

ESPARGNABLEMENT,  espamablcmcnl, 
espernablement,  adv.,  avec  épargne,  avec 
économie,  avec  mesure, avec  modération: 

Le  tucn  purrhas  despen 
Espernablement. 
(KvERARD,  Caton,  Richel.  23407,  P  200'.) 
Qui  espargnablement  despent  son  avoir, 
ses    possessions    lui   durent   longuement. 
(Discipl.  de  Clergie,  xix,  Biblioph.  fr.) 

Parce,  espargnablement.  (Gloss.  de  Cou- 
ches.) 


Bon  fait  garder  sens  droiture  et  raison 
Et  estre  en  tout  de  bon  gouvernement, 
.Soi  ponrveoir  de  loing  et  en  saison. 
Règle  tenir  et  espargnablement 
Vivre  da  sien  non  foleablemeot. 

(EcsT.   Desch..  Poés.,  I,   141,  A.  T.) 
Ce    qu'ilz    avoient    de   vivres   faillirent 
posé   soit    qu'ilz   en    usassent  fort  espar- 
gnablement. (BouRGOiNG,  Bat.  Jud.,  VII,  42, 
éd.  15,TO.) 

Espargnablement  loe,  espargnablement 
blasme.     (Miroir     hislorial,     Maz.     537, 

f»  184  V.) 

ESPARGNABLETÉ,  espamabUté,  s.  f., 
habitude  d'épargne,  d'économie  : 

Car  vauflerie,  largeté. 

Avarice,  esparnabtelé 

Sovent  resenblent  et  deceivent 

Ces  qui  an  vertu  les  recel  vent. 
{Poème  allég.,  Brit.  Mus.  adJ.  ISISOG,   f"  "''.) 

D'atemprance  descent  mesure,  vergoigne, 
abstinense,  honestes,  chastes,  espargnàble- 
tes.  (Mor.  des  Philos.,  Richel.  375,  f"  31».) 
Abstinance,  honestetez  et  esparnablelez 
refraignent  les  mauveses  volentez  de  men- 
gier. {Ib.,  ms.  Chartres  620,  f»  12'.) 

Escharceté,  esparnahleté  ou  sobriété. 
(Gloss.  gall.-lat.,  Richel.  1.  7684.) 

Ou  tu  es  de  trop  grant  largesse  ou  de 
trop  grant  espargnablelé.  (Therence  en 
franc.,  f"  187  v»,  Verard.) 

ESPARGNAMMENT,  adv.,  avec  épargne, 
modérément  : 

Qu'ilz  saichent  user  de  victuaille  rns- 
ticque  espargnamment.  (Place  Vegece,  i,  3, 
ms.  Univ.  E  1.  107.) 

Apres  qu'il  avait  faict  visiter  ses  vivres  il 
n'en  avoit  que  pour  trente  jours,  combien 
que  se  ilz  en  usoient  espargnamment  ilz 
pourroient  bien  durer  ung  petit  plus.  (G.\- 
GUiv,  Comm.  de  Ces.,  f»  180  r-,  éd.  1339.) 

ESPARGNANCE,  espaimauce,  s.  f.,  action 
d'épargner,  épargne,  économie,  modéra- 
tion : 

Espargnance  de  viande  nous  detfend  de 
luxure.  (J.  DE  Medng,  Ep.  d'Abeil.  et  d'Hel., 
Richel.  920,  f"  131  r°.) 

Tuit  i  furent  ocis  sans  null  déport  et 
s.ans  nulle  espargnance.  (Estories  Rogier, 
Richel.  20123, 1°  192».) 

Espargnance  est  remède  de  nécessité. 
(FossETiER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux. 
10511,  VI,  V.) 

—  Action  d'épargner,  de  ménager,  de 
faire  quartier  : 

Rons  de  rechef  senz  espairnanee 
Fait  merveilles  par  tote  France. 
(BcN.,   0.  *  !^urm..  Il,  4847,  Michel.) 

ESPARGNANT,  adj.,  qui  épargne  : 

Dites  vos  volenles,  ne  soies  espargnans. 
Pour  cose  que  vous  dites  n'en  iere  hai  mais  do- 
[lans. 
(fi.  de  Seb..  siv,  1091,  Bocca.) 

Aunis,  épargnant,  économique. 

ESPARGNEEMENT,  âdv.,  parcimonisu- 
sement  : 

Celluy  qui  semé  espar gneement.  (La  tres- 
ample  et  vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S. 
Ben.,  1486,  f- 34".) 


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ESP 


ESP 


ESP 


Les  Espagnols  tnenaseoient  plus  espar- 
gnement  les'  batailles.  (.1.  de  (^astelnau, 
Façons  et  coust  des  anç.  gaull.,  T  41  v», 
éd.' 1339.) 

ESPARGNEMAiLLE,  espamemaille  ,  ep., 
s.,  tire-lire  : 

Iq  vnse  ficali,  quod  dicitur  tyrelyre  vel 
espamemaille.  {Ger.  de  Liège  ,  Richel.  1. 
16483,  f"  59.) 

Epargnemaille.  {Chr.  du  doyen  de  St 
Thieb.  de  Metz,  Pr.  de  l'Hist.  de  Lorr.,  Il, 

CLXX.) 

1.  ESPARGNEMENT,  espamement,  espar- 
nijmenl,  s.  m.,  action  d'épargner  ou  d'être 
épargné,  au  propre  et  au  fig.  : 

Dune  envaircnt  INormendie, 
Qui  apelee  ert  Neustrie. 
Eisi  très  dolernsemeot 
Que  rien  n'i  fanl  expaniemcnt. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  I,  99',  Michel.) 
De  lor  mort  n'ot  espargnement. 

(Lili.  Psalm.,  ixxvii,  p.  3U,  Michel.) 
Pécules  est  neis  de  ce  que  H  sers  a  es- 
pardé  par  son  espargnement.  {Digestes,  ms. 
Monlp.  H  47,  f»  I9ti'.) 

S'il  apeloil  son  home  de  murdre  ou  de 
Iraison,  en  tel  cas   convenroit  il    qu'il  se 
combalist  a  son   home,  car  li  Tilain   cas 
soûl  si  vilain   que   nus   espargnemens  ne 
doit  eslre  vers   celi    qui  acuse.  (PjEAU.m., 
Coût,  de  Beauv.,  c.  I,  25,  Beugnot.) 
Alanl  s'en  vunl  erranmenl. 
N'y  ad  mes  esparm/'iieitl. 
(Guy  de  Waiwkk,  Richel.  1669,  f  16  v°.) 
Ce  ne  seroit  crant  espamement  d'argent. 
(1293,  Arch.  J  456,  pièce  36.) 
Il  s'entre  flerent  de  gros  cops  saoz  nul  esparnemenl. 
(Hon.  3395,  Michel.) 
M.  de  Guyse  voulut  purger  la  ville  des 
personnes  superflues  pour  Y  espargnement 
dos  vivres.  (B.  de  Salignac,  Siège  de  Metz, 
p.  527,  Michaud.) 

2.  ESPARGNEMENT,  VOir  ESPARGNEE- 
MENT. 

ESPARGNEU,  V.  a.,  souiuettre  au  droit 
lYesparnagement  : 

Et  doy  avoir  en  icelle  paroisse  (deLieus- 
saint)  porcage,  c'est  assavoir  que  tous  mes 
hommes  et  subjectz  en  icelle  parroisse  me 
doivent  amener  tous  leurs  pourceaulx  le 
jour  Saint  Flocel  en  mon  manoir  du  Ques- 
nay,  et  les  doivent  espargner  aux  us  et 
coustumes  que  le  roy  espargne  les  siens, 
et  qu'il  est  acoustumé  a  faire  en  la  forest 
de  Brix,  c'est  assavoir  pour  chacun  porc 
.II.  deniers  tournois...  (1400,  Tténombr.  du 
haill.  de  Constentin,  Arch.  P  3ul,  1°  159 v°.) 

ESPARGXEUR,  S.  et  adj.,  qui  épargne; 

Les  Italiens,  qui  sont  un  peu  plus  froids 
et  advises  en  ces  choses  que  nous  autres, 
aussy  un  peu  plus  cruels ,  ont  donné 
d'autres  fois  ceste  instruction  (comme  j'en 
ay  veu  aucuns)  a  ces  donneurs  et  espar- 
gneurs  de  vies.  (Brant.,  d'aucuns  Duels, 
V  dise,  p.  748,  Buchon.) 

ESPARGNEUS,  adj.,  parcimonieux  : 

Nous  avions  fait  marché  d'estre  servis 
de  linge  a  peu  près  comme  en  France  ;  de 
quoi,  selon  la  coustume  du  pais,  ils  sont 
un  peu  plus  espargneus .  (Mont.,  Voyag., 
p.  122,  éd.  1774.) 

ESPARGNisoN,  cspamison,  esparnoison, 


espameisuit,  s.  f.,  action  d'épargner,  mé- 
nagement : 

Bien  en  feri  li  ilns  sans  nnle  espargnism. 
(Les  Chelifs,  Richel.  12358,  f»  -S".) 
Doremenl  les  ocient.  n'i  ot  espargnison. 

(Conq.  de  Jema.,  8636,  Hippean.) 
Païens  orhient  sans  nule  espamison, 
(Aleschnmps,  3891,  var.,  ap.  Joack.,  Guill.  d'Or., 
II,  278.) 

Sus  les  escnz  se  fièrent  sanz  nule  esparnaiaon. 

(Slang.  d'Mgr..  Richel.   ■;66,  f  19  V.) 
E  li  fel  lu  ferist,  ne  fist  e.iparneixun . 

{Uorn,  1313,  Michel.) 

ESPARGOUER,  VOir  ESPERGEOIIl. 

ESPARILLIER,  VOIT  ESPARElLLIEli. 

ESPARJURE,-  ur,  S.  111.,  parjure: 
Je  te  lieve  come  esparjure.  {Liv.  de  J.  d'I- 
belin,  ch.  lxxiv,  Beugnot.)  Var.,  esparjur- 
Andeus  seront  «parjures.  (Ib.  ch.  xc.) 

ESPAR.HJRER,  verbe. 

—  Réfl.,  se  parjurer  ; 

Que  il  s'esparjurera  ou  champ,  quant  il 
dira  que  il  )  a  niurtri,  car  il  ne  l'a  pas 
luurtri.  {Liv.  de  J .  d'Ibelin,  ch.  xc,  Beugnot.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

En  après,  a  ton  seipnenr  terrien 
Soys  loial,  sans  esparjurer  en  rien. 

(lilO.  le  Lure  Caimoal,  7,  Galy.) 

ESPARMENT,   VOir  ESPERUHENT. 

ESPARMENTER,  VOir  ESPERilENTER. 

ESPARMIR,  voir  ESPASWIR. 

ESPARNABLE,  VOlP  ESPARGNABLB. 

ESPARNAHLETÉ,  VOir  ESPARGNABLETÉ. 

ESPARXAGEMENT,  S.  ni.,  droit  que  le 
seigneur  prélevait  sur  les  porcs  qui  de- 
vaient lui  être  amenés  à  une  époque  dé- 
terminée : 

Et  doy  avoir  en  icelle  parroisse  (de  Lieus- 
sainl)  porcage,  c'est  assavoir  que  tous  mes 
hommes  et  subjectz  en  icelle  parroisse  me 
doivent  amener  tous  leurs  pourceaulx  le 
jourSaint  Flocel  en  mon  manoir  du  Ques- 
nay,  et  les  doivent  espargner  aux  us  et 
coustumes  que  le  roy  espargue  les  siens, 
et  qu'il  est  acoustumé  a  faire  en  la  forest 
de  Brix,  c'est  assavoirpourchacun  porc  .11. 
deniers  tournois...  Et  s'il  en  a  aucun  qui 
ait  .VII.  porcs  ou  plus,  hors  de  dessoubz  la 
mère,  je  doy  avoir  un  des  pourceaulx,  et 
partant  se  vont  quictes  d'esparnagement 
en  la  dite  forest  de  Brix.  (1400;  Denombr. 
du  BailL  de  Constentin,  Arch.  P  304, 
f"  139  vo.) 

ESPARNE,  espairne  esperne,  s.  f.,  action 
d'épargner,  de  faire  quartier  : 

De  Iules  parz  sunl  envai, 
N'i  a  csparne  ne  merci. 
(Ben.,    D.  de    }<orm  ,  II,    2237,  Michel.)    Impr  , 
esparii . 

Prendre,  rober  e  essillier 

Senz  esperne,  senz  rien  laissier. 

(Id.,  ii.,11,  4821.) 
E  si  très  morlal  cnerai 
Qn'esparne  n'i  a  ne  merci. 

(Id.,  ib.,  11,  5291.)  Impr.,  espan. 
Crnel  lor  sunt  e  enemi. 
1  N'en  unt  espairne  ne  merci. 

1  {\a.,ib.,  II,  14748.) 


Eisi  cum  l'aclot  l'occean, 
Trestut  le  terme  d'icel  an 
Gasterent  tut  senz  altre  esperne. 
Ce  truis  lisant,  tresqu'en  Anverne. 

(Id.,  ib..  I,  1081.) 
^'i  ont  esperne  enfant  ne  femme. 

(lD.,iJ.,  Il,  27520.) 

ESPARNEISON,  VOlr  ESPARGNISON. 

ESPARNEMAILLE,  VOir  ESPARGNE- 
iMAILLE. 

ESP.ARNEMENT,   VOir  ESPARGNEMENT. 

ESPARNG,  S.  m.,  épargne  : 

Deniers  accordes  au  duc  a  mettre  en  son 
esparng.  (1453,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESPARNOISON,  voir  Espargnison. 

ESPARNYMENT,  VOif   ESPARGNEMENT. 

ESPAROI,  S,  m., corde  qui  sert  à  étendre 
le  linge  : 

Quelquefois  en  passant  pais,  il  empoigne 
la  chemise  aVesparoi.  (D'Aubigké,  Foenest., 
m,  I,  Bibl.  elz.) 

ESPARP.VL,  S.  m.,  éparpillemenl  : 

ne    c.  pars  verres  Frans  torner  a  esparpal. 

{Ben.  de  Monlaub..  p.  372,  Michelant.) 

ESPARPEILUER,  Verbe. 

—  Neutr.,  se  répandre,  se  disperser  : 
L'yaue  du  sanc  des  cors  roujoie  ; 

A  la  guise  qu'il  esparpeille. 
Eu  maint  lieu  la  voiL  on  vermeille. 
Par  taches  gresses  et  reondes. 
(GuiART,  Roy.  Iign.,   t.  I,  p.  233,  Buchon.) 

—  Avoir  un  regard  vague,  errant  : 
Ainchies  que  on  peust  nue  louée  aler. 

Les  a  fel  ambedeus  viex  hommes  resembler, 
Les  barbez  bien  cannez  et  as  menions  giner. 
Les  espaules  crochir,  les  iex  esparpeilUer. 

(Doon  de  ilaience,  8206.  A.  P.) 

—  Esparpeillié,  part,  passé,  qui  se  ré- 
pand de  divers  côtés  : 

Non  mie  solitaires  mes  esparpeilUez  de 
courage...  (Vie  et  mir.  de  plus.  s.  confess., 
.Vlaz.  568,  f  224=.) 

ESPARPELLIEMENT,  VOir  ESPARPIL- 
LEEMENT. 

ESPARPiLLEEMENT ,  esparpelliement, 
adv.,  en  s'éparpillant,  de  tous  côtés  : 

Commaucierent  ses  entes  a  boutonner 
et  a  mètre  hors  tandres  fuelles,  et  a  es- 
tandre  esparpelliement  leurs  branches. 
(Vie  et  mir.  de  plus.  s.  confess.,  Maz.  568, 
f»  206\) 

Pour  paour  d'eus  doateusement 
Foir  esparpilleement. 

{Fabl.  d'Ov  ,  Ars.  5069,  P  145'.) 

ESPARQUE,  S.  f.,  étincelle,  éclat  : 

Les  exemples   vous  y   sont    beaux,  s'il 

vous  pleist  a  les  entendre,  car   ley  espar- 

ques    en    volent   devant    vos    yeulx.    (G. 

Chastell.,  Chron.  des   D.  de  Bourg.,  III, 

73,  Buchon.) 
Et  me  vient  ferir  a  l'œil  une  esparque  de 

bien   aigre   sentence.  (ID.,  Ver.  mal  prise, 

p.  552,  Buchon.) 

ESPARRE,  espaare,  esbarre,  spare,  s.  f., 
grosse  pièce  de  bois  : 


ESP 


ESP 


ESP 


sn 


Por  bieo  ferir  Vesparre  hance. 

(Chrest.,  Cligel.  Ricliel.  3':-;,  PÎTl'.) 
Une  esparre  \tm%e.  et  pesant 
A  trovee  les  lni-«a  presani, 
S'an  vail  si  ferir  .i.  glomn... 

(Id.,  i«.,  Richel.   1374,  f  34=.) 
Si  !i  dona  tele  esbarree 
De  IV.s'iarr^  qui  fa  qnarree... 

(ID.,  il)..  Richel.  1120,  f  3.S''.) 
Et  s'en  vait  a  une  grnnt  esparre  de 
chaisne  du  fossé  et  la  prent  a  deiis  poins 
et  giete  son  escu  a  terre  por  estre  plus 
délivres  et  ameneviz,et  se  fiert  en  la  presse 
In  ou  il  ta  voit  plus  grant.  (Arlur,  Richel. 
337,  f»  ^00^) 

Il  prent  une  esparre  d'un  plançoa  de 
poiuier,  si  gete  l'escu  a  terre  et  la  prent  <i 
deuz  poiuz.  (//?.,  f°  UO''.) 

Messire  Gauvains  s'en  monte  amont  en  la 
tor  et  ferme  l'uis  a  Vesparre  par  dedenz. 
{Ib.,  f  2l3^) 

3  quarteron  de  fer  achoté  per  fayre  les 
esparres  et  le  verrolx  et  les  poffeons  de  3 
portes  noves.  (1332-3,  Compt.  de  P.  Serrer, 
prév.  de  Monlbrisson,  réparât,  du  donj., 
Arch.  Loire.) 

Le  suppliant  s'en  retourna  cuidant  en- 
trer oudit  hostel,  et  trouva  ledit  huis  fermé 
et  barré  par  dedans  a  une  grant  esparre 
de  bois.  (1386,  Arch.  JJ  129,  pièce  140.) 

Le  suppliant...  print  deux  espaares  de 
fer  d'un  huys,  et  depuis  en  fist  ferrer  l'un 
des  huis  de  son  hostel.  (1399,  Arch.  JJ  1S4, 
pièce  S63.) 

lo2  1.  de  fer  par  lui  ouvré  en  esparres, 
goufTons,  verrous  et  cinq  serrures  garnies 
de  clefz.  {Comptes  des  mines  de  Jacques 
Cœur,  Arch.  KK  329,  C  118  r».) 

—  La  partie  de  la  charrue,  qu'on  ap- 
pelle oreille,  qui  sert  à  tourner  la  terre 
que  le  soc  a  fendue  : 

Guillaume  Vernis  prist  audit  lieu  ou  estoit 
ledit  tumbereau,  le  fer  et  coultre  de  une 
charrue,  le  vennelier,  la  maistre,  le  tirot  cl 
Vesparre  qui  se  tient  au  vennelier,  a  quoy 
on  atelle  trois  chevaux.  (1377,  Arch.  J.l 
111,  pièce  35.) 

Une  esparre  qui  sert  a  charrue.  (1470, 
Arch.  JJ  195,  pièce  498.) 

Morv.  et  Lyonn.,  épare,  traverse  en  bois 
qui  réunit  les  côtés  ou  gouttereaux  d'une 
charrette.  Genève  et  Lyonn.,  épare,  bande 
de  fer  pour  soutenir  les  portes  et  fenêtres. 

ESPARREE,  esparee, esbarree, s.  f.,coup 
d' esparre  : 

Se  li  dona  tele  rsparree 

De  l'e.sparre  qui  fn  quarree, 

Que  li  tiace  li  ciet  des  mains. 

(Chrest.,  C/ii/rt,  Richel.  3".'),  f°  271'.) 
Si  li  dona  tele  esbarree 
De  l'esbarre  qui  fa  qnarree 
Qae  la  hache  li  chiel  des  mains. 

(Id.,  ib.,  Richel.  1420,  f°   38"'.) 
Si  li  donna  lele  esparee. 

(Id.,  ib.,  Richel.  1374,  f  34^) 

ESPARRON,  epparron,  esperon,  s.  m., 
grosse  pièce  de  bois  : 

Portant  un  gros  et  pesant  baston  appelle 
epparron.  (1382,  Arch.  JJ  121,  pièce  40.) 

Uog  baston  que  l'en  appelle  au  pais  ung 
esperon.  (1452,  Arch.  JJ  181,  pièce  115. 
.    Ung  baston  approprié  a  l'usage  de  cha- 
rete,   appelle  esperon.  (1452,  Arch.  JJ  181, 
pièce  170.) 

T.  m. 


ESPARSE,  s.  f.,  épaipillement  : 

Les  meisons  ardent  durement 
De  flameschps  ttde  rharbons 
Et  destancelles  des  meisons 
Que  li  venz  moine  a  grrint  euparse. 

(Athis,  Ars.  3312,  f°  Si'.) 
Geste  nnict  les  dits  Anglois  furent  loges 
bien  en  sept  ou  huict  villages  en  Vesparse. 
(MONSTR.,  Chron.,  I,  227',  ap.  Ste-Pal.) 

1.  ESPARSEMKNT,  S.  m.,  actiou  de  se 
répandre,  dispersion  : 

L'acte  de  ladrerie  est  la  nuisance  de  la- 
dicte  vertu,  qui  provient  de  Vesparsemcnl 
de  la  melancholie  par  le  corps.  (JouB.,  Gr. 
r.hir.,  p.  429,  éd.  1598.) 

Dispersio.  Ei^parsemenl.  (R.  Est.,  Dic- 
tionariolum.) 

2.  KSPARSEMENT,  -  cemeut,  ey;.  ,adv., 
manière  d'une  éparse  : 

Ja  n'ert  cors  qai  tant  soit  défiais  menneraeni. 
Ne  tant  gise  porris  ne  tant  esparsement 
Qui  dont  ne  se  relieve  tout  enfor-meeraent. 

(Hebuaîi.  Bible,  Richel.  1444,  f»  fil  v».) 

Et  en  lor  il  le  me  menèrent 

C  esparsement  demoroient. 

(De  saint  Bronrfan,  Jubinal,  p    10'.) 

Dont  n'i  avoit  casleaus  ne  tors, 

Ne  nobles  cites,  ne  beaus  hors. 

Ains  manoient  tote  la  gent. 

Ça  deux,  ça  trois,  esparsement. 

{Parton.,  347,  Crapelet.) 
Li  aiers   troblera,   et   la  terre   croulera 
esparcement  et  l'eveen  changera  sa  coulor 
toute.  {Queste  du  S.  Graal,  Richel.  12582, 
f»  1  v.) 

De  ses  chevenx  la  ronsoyante  Aurore 
Esparsement  les  Indes  remplissoit. 

(RoNSARo,  Amours,  I,  54,  Bibl.  elz.) 

Les  astres  clers  eparsement  semez 

Ja  par  le  ciel  coramençoient  lenr  carrière. 

(Magnï,  Smisp.,  CLXIX,  éd.  1357.) 

Yen  que  le  moins  brillant  des  brandons  que  noz  yeus 
Voient  eparsement  flaraboier  dans  les  cieus 
(Au  moins  si  le  compas  des  astrologues  n'erre) 
Neuf  et  neuf  fois  encor  est  plus  grand  quel  a  terre. 
(Du  Bartas,  la  Semaine,  111,  éd.  L^TJ.) 

Cet  adverbe  nécessaire  a  été  employé 
par  Saint-Simon. 

ESPARSER,  -  cer,  verbe. 

—  Act.,  éparpiller  : 

Il  esparse  son  argent  comme  s'il  ne  luy 
en  chuilloyt.  (Palsgkave,  Esclairc,  p.  730, 
Génin.) 

Mounoie  d'or  et  d'argent,  jettee  et  espar- 
see  au  peuple  par  forme  de  largesse  et 
d'allégresse.  (L'Estoile,  Mém.,  l"  p., 
p.  143,  ChampoUion.) 

—  Réfl.,  s'éparpiller  ; 

Afin  que  nng  cbascun  s'esparce 
En  aucun  lieu  ou  chascuu  fasce 
Fruit  a  Dieu. 

(.Mysl.  de  S.  Clém.,  p.  57,  Abel.) 

La  Tamise  s'est  espandue,  or  s'est  espar- 
see,  une  demye  lyeue  de  chascun  costé. 
(Palsgrave,  Esclairc,  p.  730,  Génin.) 

ESPARsiN,  esparssm,s.  m.,  dispersion, 
déroute  : 

Si  en  ruèrent  par  terre  pluseurs,  et 
occirent  et  decopperent,  et  firent  un  grant 
esparsin,  et  on  pristrent  d'uns  et  d'autres 
plus  de  .LX.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f»  137  r».) 


air,  spart,  s.  m.. 


Faire  ung  grant  esparssin.{\D.,  ib.,  V, 
344,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Si  commencierent  a  escriier  Castille  et  a 
faire  un  grant  esparsin  et  a  ruer  par  terre 
loges  et  foellies.  (Id.,  ib.,  VII,  22,  Luce.) 
S'ala  raonl  hautement  vantant 
Que  de  Flaraens  ternit  un  esparsin  si  grant. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  6127,  Chron.  belg.) 

Dans  le  pays  wallon,  suivant  Escallier. 
faire  de  Tt-pars/n,  c'est  mettre  la  confusion 
ou  faire  du  dégât,  disperser,  causer  de  la 
perte  par  le  dégât  ou  le  désordre. 

ESPARSURE,  cspasure,  s.  f.,  jonchée  : 
Les  treize  esparsnres  qui  se  font  es  jours 

solennels.    {Comptes  de  Béthnne,   ap.   La 

Fons,  Bull,  des  Com.  hist,  t.  II.) 
Pour  espasure   prise  au   vaquier,  .x.  s. 

(1458,  Béthune,    ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 

Bibl.  Amiens.) 

Esparsnres.  {Ib.) 

On  parle  de  l'erbe,  verdure,  et  de  Ves- 
parsure  dont  on  pare  l'église  les  jours  so- 
lennels. (1483,  La  Bassée,  ib.) 

1.  ESPART,  espairt, 
éclair  : 

Que  lors  vi  le  ciel  si  desrol 
Que  de  pins  de  .xmr.  parz 
Me  feroit  es  ialz  li  esparz. 
(Chrest.,  Chev.au  lion,  438,  Holland.) 
Et  moult  durement   sembloit  espoirs  de 
tenoire.  (S.  Graal,  Richel.  2455,  f»  4  v°.) 

Car  li  espars  apert  ainçois 
Que  del  toooire  oie  on  la  vois. 

(L'Image  du  Monde.) 

Et  quant  esparz  vient  et  tounairre. 
Si  repeut  l'en  souvent  voair 
Des  vapeurs  les  pierres  cboair. 

{Rose,  Richel.  1373,  f  135''.) 
Par  tonnoirres  et  par  espars. 

{Ib.,  18088,  Méon.) 

Qui  velt  en  la  marine  faire  tabor  soner. 
Vaut  i  a  et  pleuvoir  et  sanz  espart  toner. 
{Chastie-Musart,  Richel.  19132,  f»  103".) 
Leur  fu  avis  que  toute  la  terre  se  devott 
confundre   des  grans  tonnoires  et  espars. 
{Stjdrac,  Ars.  2320,  §  1.) 

Ainsi  qno  spars  sans  attendre  a  deman. 
{Poés.  fr.  de  G.  Alione,  Voy.  et  conq.  de  Ch.  VIII. 
A  1111.) 

—  Fig.,  étincelle,  éclair,  regard  en- 
flammé : 

Es  eus  me  feri  li  espars 
Des  armes  ou  vi  luire  l'or. 
(HuON    DE     Mert,    Tourn.    d'Antéchrist,     p.    8:1, 
Tarbé.) 

Et  de  ses  douls  yei  les  espars 
Sur  toy  mignottement  espars. 
(G.  Macuault,  Remède  de  Fortune,  p.  99,  Tarbé. 
Et  ce  me  Usent  li  espart 
De  son  regart  qui  ne  se  part 
De  moi. 
(Froiss,,  Poés.,  Richel.  830.  r  10  r".) 

Et  tous  dis  estoit  mes  espars 

Et  mOQ  regard  dessus  ma  dame. 

(Id.,  ib.,  raSi  r".) 

Je  croi  que,  quant  elle  espire. 

Si  espart 
N'iroient  ja  celle  part 
Ou  il  vont  pour  moi  ocire. 

(Id.,  ib.,  I,  333,3639,  Scbelei .) 


—  Dispersion,  déroute  : 


6o 


514 


ESP 


ESP 


ESP 


U  vilaiQS  de  Marneffe,  chis  faisoit  grans  espars. 
(JEB.  DES  Pbeis,  Gfsie  de  Lieue,  U.  10611,  ap. 
Scheler,  Gloss.  ptiilol.) 

Bretagne,  C.-du-N.,  épars,  éclair  sans 
éclat  de  tonnerre,  éclair  de  chaleur. 

2.  KSPART,  voir  ESPERT. 

1.  ESPARTEMENT,  S.  m.,  âction  de 
répandre,  de  se  répandre  : 

L'esperit  sensible  est  espeudu  du  tout 
par  le  corps,  et  par  l'esparlement  de  cest 
esperit  parles  parties  du  corps  tout  le  corps 
si  est  abile  a  soy  mouvoir.  (Corbichon, 
Livre  du  jn-oprièt.  des  choses,  iiij  9,  éd. 
1485.) 

La  matière  de  alopiciene  se  espart  point 
ne  dissoult  sinon  par  la  vertus  qui  est 
dessus  la  vertus  de  sa  resolution  et  espar- 
tement.  (Jard.  de  santé,  I,  248,  impr.  la 
-Minerve.) 

2.  ESP-ARTEMENT,  VOir     ESPERTEMENT. 

ESPARTENANCE,  -  eiice,  S.  I.,  appar- 
tenance : 

Et  toute  la  dime  ou  les  droiz  et;  toutes 
nos  espar tenences.  {Ch.  de  1306 ,  Arcli. 
Loiret,  Ste-Croi.'L,  Andeglou^  D.) 

ESPARTEK,  V.  a.,  Séparer  : 

Plaisance  en  estât  les  maintient, 

Et  suspilion  les  esparle. 
(1324,  le  Chappelet  d'amours,  Poés.  fr.  des  xv"  et 
xvi"  s.,  Xlll,  152.) 

ESPARTiEMENT,  adv„  h.  part,  en  di- 
vers lieux  : 

La  ou  il  advient  que  la  région  a  telle 
posicion  ou  elle  est  ainsi  assise  que  elle 
est  espartie  loing  de  la  cité,  c'est  legiere 
chose  de  faire  en  tel  lieu  bonne  demo- 
cracie  et  bonne  police,  car  lu  multitude 
est  contraincte  plus  a  faire  habitacles  par 
villages  et  par  hameaulx  ou  par  taber- 
nacles espartiemeni,  et  par  ce  ilz  conver- 
sent moins  ensemble  et  ne  sont  pas  si  de 
legier  assemblez.  (Ohesme,  PolUiq.,  2°  p., 
f°  9'',  éd.  1489.) 

Si  comme  l'en  peut  dire,  plusieurs  sta- 
tuz  légaux  sont  mis  espartiement  vers  plu- 
sieurs gens.  (iD.,  ib.,  1°  25".) 

ESPARTiLLER,  V.  a.,  éparpiller  : 
Le    prince     doit   assaillir   ses    ennemis 
quant  ilz  sont  espartUlez  ou  lassez  de  che- 
miner.   (Rozier  des  guerres,    lUchel.   442, 
i"  77  V».) 

H.-Norm.,  vallée  d'Ilyères,  esparlillcr, 
éparpiller. 

ESP.VRTiR,  expartir,  eparttr,  verbe. 

—  Act.,  partager,  séparer,  disperser, 
répandre  : 

Geste  vigne  ne  puet  estre  espartie  plus 
k'ai  un  sul  oir.  (Dec,  1243,  Collège  de 
Metz,  Arcb.  Mos.) 

Si  leva  une  tormente  par  mer  qui  les 
esparlil.  {Aucassin  et  iVicû/et!e,Nouv.  fr,  du 
xiii=  s.,  p.  297, } 

Tans  d'espartir  pierres  et  tans  del  re- 
cuellir.  (Bible,  Kichel.  90i,  i"  2^) 

Et  eulx  prindrent  a  fuir  comme  bestes 
que  ung  loup  espart  ça  et  la.  (Journ.  d'un 
bourg,  de  Paris,  au  1428,  Micliaud.) 

Lamaulvechampestre  espacf  les  humeurs 
et  les  appetice  et  relâche.  (Jard.  de  santé, 
I,  15,  impr.  la  Minerve.) 


Ses  fueilles  (de  catapucie)  broyées  fit 
mises  avecques  polente  ou  bouille  sur  les 
enQeures  des  yeulx  elles  les  esparlent. 
(Ib.,  100.) 

L'oignon  mis  sur  les  enfleures  des  ydro- 
piques  les  expart  et  espelle.  (Ib.,  109.) 

Or  furent  esparlies  ces  nouvelles  en 
France,  en  Angleterre,  en  Allemagne  et  en 
tous  autres  pays.  (Bouchard,  Chron.  de 
Bret.,  1»  114'',  éd.  1532.) 

Epars  comme  la  nne 
D'un  Doir  broaillas  epaix,  que  le  rayon  ardaut 
D'uQ  soleil  pur  et  net  va  soudain  epartaïU. 
(Bmf, Poèmes,  1.  VII,  les  Bacchantes,  éd.  Lemerre, 
p.  Ul.) 

Et  que  je  vois  ces  roses  belles. 
Pans  un  bouqnel  de  fleurs  que  l'art 
En  votre  amoureux  sein  espart 
Comme  un  printemps  de  ileors  nouvelles. 
(J.  Vadq.  de  la  Fresk.,  Idijt.,  éd.   1612.) 

—  Réfl.,  se  partager,  se  diviser,  se  dis- 
perser : 

Tant  que  Engleis  les  parsivreient 
K  par  les  chaus  s'espartireicnt. 

(Wace,  Rou.  3°  p.,  8207,  Andresen.) 

.\vant   d'aler  nous  espartons. 
(Miracle  de  Nosire  Dame,  de  Robert  le  Dyable, 
p.  76,  Soc.  des  aniiq.  de  Norm.) 

Plaise  l'ous  un  po  espixrtir 
A  vous  de  ci  endroit  partir 
Et  aler  en  autres  parties. 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  du  roy  Thierry,  Th.  fr.  au 
m.  à.,  p,  551.) 

Quand  ils  voient  qu'ils  n'ont  pas  le  plus 
bel  d'aucunes  rencontres  que  on  leur  fait, 
ils  s'espartent  et  boutent  en  haies  et  en 
buissons  et  dedans  terre.  (Froiss.,  ChrOH., 
1.  4,  c.  42,  Buchon.) 

Les  autres  s'espartent  par  la  forest  pour 
garder  les  passages.  (Perceforest,  vol.  I, 
c.  37,  éd.  1528.) 

Les  ennemis  circonvenuz  de  toutes  parts 
estoient  tuez  au  meillieu.  Et  finablement 
grant  partie  d'eulx  ruez  jus  et  mors,  les 
autres  en  eulx  espartissant  par  la  uion- 
taigne  s'en  eschappercnt.  (Translat.  de  la 
prem.  guerre  pun.,  à  la  suite  du  Prem. 
vol.  des  dec.  de  TH.  Liv.,  f»  180'',  éd.  1530.1 

Pendant  le  temps  que  du  jour  la  clarté 
S'esparl  sus  nous  par  divine  bonté. 
(15W,  Cl.  Chappcis,   l'Aigle   qui   a  faici  la  poule 

devant  le  Coq  à  Landreci,  Poés.  fr.  des  xv'  et 

Xïi*  s.,  t.  IV.) 

—  Neutr.,  se  fendre  : 

Et  plut  celé  nuit  si  durement,  et  tonoit, 
et  espartoit  U  eir.  (S.  Graal,  i,459,  Hueher.) 

Pour  d'autant  plus  espouvanter  leurs 
ennemis,  ils  marchoyent  avec  bruit  que 
l'on  eusl  jugé  le  ciel  devoir  fendre  et  «s- 
partir.  (Faochet,  Antiq.  gaui,  V,  19 
éd.  1610.) 

—  Au  fig.  : 

Car  grief  douleur  fait  mon  cnenr  cspartir 
Pnys  qu'il  me  fault  de  ma  dame  partir. 
[Songe  doré  de  la  Pucelle,  Poés.  fr.  des  xv^  et 
XVI»  s.,  III,  231.) 

—  Faire  des  éclairs,  éclairer  : 

Li  solaus  a  chaogier  et  li  chius  a  noirchir. 
Forment  a  osclistrer  et  souvent  esparttr. 

(lioum.  d'.ili.v.,  C  51'',  Michelant.) 

Si  durement  prist  a  tonner, 
A  espartir  et  a  pleuvoir. 
(Perceval,  ms.  Montpellier  H  249,  F  229^) 


Toner,  plovoir  et  cspartir. 
(Li  Chevaliers  don  leon,  Romv.,  p.  527,  Var.) 

Cel  jour  fist  moult  lait  tans,  car  il  plut  et  espart. 
inerte,  638,  Scheler.) 
I.ors  comencba  a  espartir. 
Et  li  chieux  a  entremeller. 
Et  toute  la  terre  a  crouller. 

(Vie  de  SIe  ilarguer.,  p.  111,  Joly.) 
Coninienea  a  esparlir  et  atonner.(C/i)'Ojl. 
de  S.-Den  ,  ms.  Ste-Gen.,  f»  2161.) 
Toute  autre  grandeur  est  mendresse 
Vers  la  sienne,  fors  la  hauUesse 
De  son  filz  qui  tonne  et  espart. 

(J.  DE  Meu.nc,  Très.,  916,  Méon.) 
Et  commença  l'air  a  obscurcir  et  atonner 
et  a  espartir  en  telle  manière  qu'il  sembloit 
que  toute  la  mer  fust  toute  embrasée. 
(Istoire  de  Troye  la  grant,  ms.  Lyon  823, 
f"  139\) 

Et  tousjours  pleuvoit,  tonnoit,  espartis- 
soit.  (Journ.  d'un  bourg,  de  Paris,  an  1428, 
Michaud.) 

Tant  il  tonnoit  et  esparlissoit.  (Fauchet, 
Antiq.  gaul.,  III,  9,  éd.  1610.) 

—  Infln.  pris  subst.,  action  de  fendre 
la  mêlée  : 

Au  ferir  et  a  l'espartir. 
Font  la  grant  presse  départir. 
(GuiART,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  228,  Buchon.) 

—  Esparti,  part,  passé,  partagé,  répandu, 
divisé,réparti,  ou  dispersé, épars  : 

Moût  en  ot  le  sanc  esparti 
De  forsen  et  de  cruiauté. 
(Vie  Sle  Marg.,  ms.  Chartres  620,  f  46''.) 
Quant  chex  de  Paris    oirenl   dire  qu'ils 
estoient    passes    Saine    comme    dit     est, 
yssirent  de   Paris,  a    les  poursuir,    10,000 
hommes  d'armes.  Mais  ce  fu  trop  tart  qu'il 
estoient  esparlis  chascun  en   leurs    forte- 
resches.  (P.  CocH.,  Chron.,  c.   19,  Vallet.) 
L'ung  loing  de  l'autre  esparlis. 
(.4c/.  des  apoit.,  vol.  II,  f  3'',  éd.  1337.) 
Pomme  espartie  en  plusieurs  pars.  (P.4.L- 
SGR.,  Esclairc,  p.  653,  Génin.) 

—  Troublé  : 

Or  est  le  roy  de  Lyon  departy, 
La  royne  adonc  ne  luy  fault  de  party, 
Ains  le  convoyé  et  craint  la  départie, 
Le  cueur  ayant  perplex  et  espar'.ij. 
(J.  M»BOT,  Yoy.  de  Venise,  de  la  fondai,   de  Ve- 
nise, éd.  1532.) 

—  Question  espartie,  point  litigieux  : 

Ainsi  faire  ne  m'appartient, 
Car  des  questions  esparties 
Convieudroit  ouyr  les  parties. 
(Actes  des  apost.,  vol.  II,  f  149*,  éd.  1337.) 

Bourb.,  espartir,  séparer.  Flandre,  ^par- 
tir. 

L'actif  et  le  part,  passé  sont  complète- 
ment inusités  aujourd'hui;  le  réfléchi, 
vieilli  aussi,  a  été  employé  par  Théophile 
et  par  P.  Corneille  : 

C'est  lui  qnirépand  la  neige  à  pleines  mains. 
Comme  flocons  de  laine  il  l'oblige  à  descendre  : 
La  bruine  à  son  choix  s'épart  sur  les  humains, 
Comme  s'épartiroit  la  cendre. 

(P.  Corn..  Trad.  du  Ps.  147.) 

ESPARTIRE,  voir  ESPEHTISE. 

ESP.\RTISE,  voir  ESPERTISE. 

ESPAKTissEMENT,  S.  m.,  écUir  : 


ESP 


ESP 


ESP 


SIS 


La  montaygne  donaa  fnmee 

Et  li  tonnerres,  mnement. 

Les  foudres,  esparlliinemtvix. 
(Macé  de  la  Charité,  BMe.  RicheL  iOI,  f  i'2'.) 
Fulgeira.  espartissement.  (Gloss.  lat.-fr., 
Riohel.  1.  1679.) 

ESPARVAGE,  espeHage,  s.  m.,  office 
d'un  pilote  de  rivière  : 

Item  prœdieti  burgenses  poterant  con- 
ferre...  quatuor  personis  officium  deone- 
randi  sal  existeos  in  vasis  in  riparia,  et  of- 
ficium de  l'esparcage,  in  riparia  d'Oulne. 
(1426,  Arcli.  JJ  173,  pièce  569.) 

L'office  de  Vesperiage  en  la  ririere 
d'Oulne.  (1466,  Ord.,  xvi,  517.) 

ESPARV ANCHE,  S.  f.,  pervsnche  : 

Et  verse  maintes  branches 
De  verts  lanriers  et  vertes  esparvanches. 
(RoNS.,  Epilaphe  de  feu  Rock  Chaslcifiner,  Bibl.  elz.) 

ESPAR VEiGNiER,  espaveignier ,  espave- 
gniei',  espeveignier  (s"),  v.  réfl.,  se  donner 
lin  éparvin,  s'écloper  : 

A  one  mote  m'ahurtay. 

Jus  torabay,  et  m'fxparveiffnaij. 

Et  neantmoins  ne  suis  marrye 

D'avoir  eu  ceste  clocherie. 
(Deglilleville,  Trois   Pelerinaiges,  V  62',  impr. 
Inslit.) 

Et  ensuivant  m'abuissay  a  une  mote  qui 
me  fit  cheoir,  et  d'icelle  cheute  m'espevei- 
gnié,  dont  pas  ne  suis  encores  guery.  (ICj 
Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f"  109  v".) 

—  Esparveignié,  part,  passé  etadj.,  qui 
a  un  éparvin,  qui  est  éclopé  : 
II  vit  k'en  one  karelele 
Gisoit  uns  hom  espnvegnies 
Et  de  tout  le  cors  mehajnies. 
(J/ir.  de  S.  Eloi,  p.  50,  Peigné.)  Lat.,  Vidit  qnem- 
dam  claadam  carmca   vehentem.    Impr.,   espa- 
negnie's. 

Les  esclopez,  les  boueteux,  les  espavei- 
gniez,  borgnez,  bocez  et  mehaignez.  (De- 
GUiLLEV.,  Pèlerin,  de  la  vie  hum.,  Ars.  2323, 
1»  80  To.) 

C'est  la  cause  pourquoy  ladicte  main  est 
sur  l'espavain  appuiee,  et  pourquoy  ellu 
taste  et  visite  ma  langue  si  souvent.  Com- 
ment, dis  je,  appelles  tu  ta  langue  parjure- 
ment,  et  ta  hanche  espaveignie  meuterie  ' 
(ID.,  ib.,  f»  109  r».) 

Graile  ceincture  ou  large  trop 
Dont  se  p:irent,  voire  li  clop, 
Le  boiteux  et  esparrcigiiê. 
Borgne,  bossu  et  meshaingné. 
(Id.,  Trois pelerinaiges,  C  BO*',  impr.  Inslit.) 

ESP.VRVEiGNEU.s,  espavigncus,  adj.,  qui 
a  un  éparvin  : 

Casses  de  Monci  ert  cevaus, 
Encore  soit  il  espavigiieus 
^"est  il  mie  mains  desdaignens. 
(Chans.,  Poët.  fr.  av.  1300,  t.  IV,  p.  1362,  Ars.) 

ESPASEMENT,  S.  Hi.,  paciOcation  rè- 
glement d'une  querelle,  d'une  affaire  : 

Il  c'en  sunt  concordei  par  consoil  de 
bonnes  gens  par  davant  moi  par  espase- 
ment  de  bonnes  et  de  confins,  en  tel  meu- 
nière que  la  première  bonne  de  cest  apa- 
sement  siet....  (1281,  Cart.  de  Itengién., 
f"  33  v°,  Arch.  Meurtlie.) 

E.SPAS1ER,  S.  m.,  fontainier,  construc- 
teur d'aqueducs  ; 

Icellui  Talhade  envoya  un  espasier  oudit 
Montpellier.  (1414,  Arch.  JJ  167,  pièce  384. 


ESPASMER,  -  amer,  -  aumer,  -  aulmer, 
epamer,  verbe. 

—  Neutr.,  se  pâmer,  s'évanouir  : 

Por  l'amour  de  Ini  espasmai. 
(Wace,  Concept.,  Brit.  îtlns.  add.  15606,  f"  39"'.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Cest  une  chose  bien  estrange,  car  ilz  se 
espaumerenl,  ov  ilz  se  esvanouyrent  a  ung 
coup,  l'iing  de  joye  et  l'autre  de  courroux. 
(Palsgrave,  Esclairc,  p.  S43,  Génin.) 

—  Espasmé,  part,  passé,  pâmé,  évanoui  : 

Lors  tout  espasmé  je  tomby. 
(Degdili,evii.i,e,  Trois  Pelerinaiges,  f°  102'^, 
impr.  Instit.) 

Par  lesquelles  cliouses  lidis  conte  seroit 
parelitiques  de  ses  membres  et  en  demo- 
i-eroit  espaumes.  (30  mars  1393,  Déposit.  de 
J.  de  Granville,  etc.,  Doc.  hist.,  t.  III,  p. 
478.) 

Madame  Michielle  cheut  a  terre  toute  es- 
pamee.  (G.  Chastell.,  Chron.  du  D.  Phil., 
ch.  II,  Buchon.) 

I  tomba  a  terre  tout  espaulmé  et  quasy 
transy.  {SeptSag.,  p.  130,  G.  Paris.) 

Ledict  vinaigre  reveille  une  personne 
espamee.iflatine  de  honneste  volupté,  f"21  v», 
éd.  1528.) 

II  se  tnt  espamé. 
(Baif,  Poèmes,  I.  VI,  Alalante,  Lemerre,  t.  I, 
p.  3H.) 

Epamez  je  les  voy  de  sa  chanson  divine 
Retenir  leur  ramage. 
(Id.,  les  Amours,  i"  145  v",  éd.  1572.) 

Demy  mort  espasmé. 

(Jamy.v,  //.,  XV,  éd.  IS'ÎT.) 
Long  temps  entre  mes  bras  je  la  tins  epamee. 
(G.   Durant,  Prem.  amours,  xxxni,  éd.  159i.) 

ESPASMiR,  espamir,  esparmir,  (s'),  v. 
réQ.,  se  pâmer,  s'évanouir  : 

Li  cner  des  ventres  lor  partirent. 
Tel  mil  et  plus  .s'en  e.'sparmireiil . 

(Ben.,  Troie,  16713,  .loly.) 

Ileaques  s'est  la  dame  de  douleur  espamie. 

(Doon  de  Maience,  SOS,  A.  P.) 

—  Espasmi,  part,  passé,  pâmé,  évanoui  : 

Le  jor  i  ont  tel  contençon, 
Teu  bataille,  tel  chapleiz, 
Dnnt  mil  i  out  des  espasmiz. 
(Bem.,  D.  de  Norm.,  II,  2226,  Michel  ; 

Sovent  i  sorst  tens  11  besoinz, 

Li  assaut  e  II  ferreiz 

U  mut  remaint  des  espamis. 

(Id.,  ib.,  II,  27719.) 
La  dameisele  ne  se  ublie. 
As  pez  chet  tut  cspasmie. 

iProtheslaus,  Rlchel.  2100,  I"  iO".) 
Lors  me  dit,  a  voix  espasmie. 
{Poés.  attrib.  à  Villon,  BallaJ.,  Jacob,  p.  ISS.) 

ESP.vssE,  voir  Espace. 

ESPASSEMENT,  VOir  ESPESSE.MENT. 

1  ESPAssER,  verbe. 

—  Act.,  passer  : 

Cil  qui  bien  espassera 
Sa  vie  et  mainteora  bone  œvre, 
nieus  li  aparellleet  U  œvre 
Paradis. 
{Li  Dis  don  Preudome,  Ars.  3142,  f»  307'.) 

—  Neutr.,  passer  : 


Et  pour  ce  qu'il  n'estoit  nul  qui  lor  deisl 
noinnt,  li  chevalier  aloient  joiant  et  espas- 
sant  par  les  champs.  (Aimé,  Yst.  de  li 
Norm.,  V,  10,  ChampoUion.) 

Le  temps  est  couru  et  passes, 
Qae  trois  roy  nous  sont  espasses, 
Phelippe,  Loys  et  Jehan. 

(GoD.  DE  Par.,  Chron.,  Phelippe.) 

2.  E.SP.VSSER,  V.  a.,  assigner  : 
Et  que  nulle  personne  ne  puisse  adjorner 
ne  espassar  l'autre,  jusque  a  tant  que  l'on 
hayt  sounar  ensemble.  (142.S,  Arch.  Frib., 
1"  Coll.  de  lois,  n»  337,  f°  101  v^.J 

ESPASSETTE,  VOir  ESPACETTE. 
ESPASSIE,  voir  ESPACIE. 

ESPASTiR,  V.  a.,  repaître  : 

Qui  sera  espastit  de  la  panlurable  joye 
riens  ne  li  fauldra.  {Psaut.,  .Maz.  238, 
f»  30  V.) 

ESPASCRE,  voir  ESPARSHRE. 

ESPATE,  S.  f.,  cuiller  de  fer,  spatule  : 

Jehannin  l'espicier,  pour  reufs  a  clari- 
fier sucre  et  pour  deux  espales  de  fer. 
(Comptes  de  l'argenterie,  Douët  d'Arcq, 
Gloss.) 

ESPATÉ,  adj.  ? 

Si  oit  telle  presse  de  povres  veyut  la 
famine  qui  adonc  estoit  a  Liège,  que  ilh 
en  furent  tous  frois  mors  espateis  que 
hommes,  que  femmes,  que  enfans,  .xvili. 
personnes,  povres  gens,  sens  les  quassies 
ou  affoUeis.  (J.  de  Stavelot,  Chron., 
p.  400,  Borgnet.) 

ESPATEIR,  voir  ESPADTRER. 

ESPATIER,  voir  EsPACrER. 
ESPATiN,  s.  m.,  patin,  soulier  : 

La  boe  y  est  lonz  les  matins. 
Usé  y  ay  mes  espatins... 

(EosT.  Desch.,  Poés.,  ap.  Sle-Pal.) 

ESPATREIR,  voir  ESPAUTRER. 
ESPAUD,  voir  ESPAL  1. 
ESPAUERIR,   voir  ESPAORIR. 
ESPAUL,   voir  ESPAL  2. 

ESP.vuL.AGE,  -  aige,  s.  m.,  droit  sei- 
gneurial qui  consistait  à  imposer  aux. 
serfs  la  charge  de  porter  certains  far- 
deaux : 

Et  si  y  avoit  et  a  encores  maison  et 
hostel  seigneurial  fermées  de  grosses  et 
haultes  murailles,  avec  droit  de  foraiges, 
rouaiges,  espaitlaiges.  (1301,  Doc.  inédits 
s!tr  la  Picardie,  iv,  223,  Beauvillé.) 

ESPAULEE,  s.  f.,  charge  de  bois  qu'on 
porte  sur  l'épaule  : 

Bertran  devant  poitoit  une  grant  espanlce ; 
Bien  sambla  bosqnillon,  qui  le  vit  la  journée. 
(Cuv.,  du  Cuesclin,  907,  Charriére.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  épaulée. 
ESPAULER,  verbe. 

—  Enlever  l'épaule  de  : 

Espaulez,  pourboulez  pt  rosliciez  vos 
rougets.  (Ménagier,  II,  173,  Biblioph.  fr.) 

—  Réfl.,  se  briser  l'épaule  : 


516 


ESP 


FSP 


ESP 


Mais  le  cheval  qa'il  ot  s'cspauîa^  ce  dUl  on. 

(Cuï.,  du  Guesclin,  17607,  Charrière.) 

—  Espaulé,  part,  passé,  qui  a  les  épaules 
de  telle  ou  telle  façon  : 

Long  col  ai,  mal  suy  espavicz. 

(E.  Desch.,  Poés.,  ap.  Ste-Pal.) 

—  En  parlant  de  drap,  dont  la  chaîne  a 
été  renforcée  sur  les  bords  de  la  lisière  au 
détriment  du  milieu  do  la  pièce  : 

Li  mestre  et  li  juré  doivent  le  drap 
espaulé  faire  aporteren  Chateleit.(E.BoiL., 
Liv.  des  mest.,  l'  p.,  l,  34,  Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Nul  ne  pourra  avoir  drap  espaulé,  c'est 
assavoir  drap  duquel  la  chaenne  ne  soit 
aussi  bonne  ou  meilleur  comme  les  li- 
sières. (1403,  Ord.,  IX,  171.) 

ESPAULERON,  cspall.,  S.  m.,  paleron  : 
Tous  les  bouchers  d'.\utun  vendant  chair 
de  grosses  bêtes  a  la  halle  devaient,  la 
veille  de  Noël,  un  espauleron  de  la  valeur 
de  14  deniers.  (1433-39,  Compt.  Arch.mun. 
Autun.) 

Le  gros  du  cors  comprend  les  espaules 
et  espaulerons,  les  bras...  (Dampmart., 
Merv.  du  monde,   t"  58  v,  éd.  1583.) 

—  Partie  du  harnois  qui  couvre  le  pale- 
ron : 

Espalleron  Paleron,  a  pece  of  har- 
nesse.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  25,  Génin.) 

ESPAULEURE,  -lire,  s.  f.,  épaule  : 
Si    ot    Vespaukure   droite.   (Jehan    np. 
Tdtm,  Hist.  de  J.  Ces.,  Ars.  3353,   f»240=.) 

—  Déboîtement  de  ré|iaule  : 
Espaulure,  as  espaulemeut.  a   bursting, 

or  unjoynting  of  the  slioulder.  (Cotgu.) 

Espaulure,  ou  desboitement  d'espaule. 
(DuEZ,  Dict.-fr.-all.  lat.) 

ESP.vuLiER,  espaullier,  espauler,  s.  m., 
partie  de  l'armure  qui  défendait  l'épaule  : 

Mien  ensieot  tant  d'enlir  n'ot 
Fors  la  coife  et  les  espaiilers. 

(.Fergus,  4575,  Mavlin.) 
Une  paire  d'espauUers.   (Pièce  de  1437, 
ap.   BeauviUé,  Doc.  inéd.  sur  la  Picardie. 

IV,   loi.) 

—  Pièce  de  bois  servant  d'épaulement  : 
Gosse  Wendous   doit  mètre    a  se  cous- 

teuge  .iiii.  espaulers  de  kieverons  de  .xvi 
pies.  (Charte  de  1248,  ap.  d'Herbomez^ 
Elude  sur  le  dial.  du  Tournaisis,  p.  39.) 

—  Bâton  qu'on  pose  sur  les  épaules  pour 
porter  les  reliques  : 

Ung  petit  parement  de  soye  rouge  qui 
sert  sur  Vespautier  de  boys  sur  quoy  ou 
mect  les  rL'liques  quant  on  va  en  proces- 
sion. (1488,  Matrol.  de  S.  Germ.  l'Aux. 
Arch.  LL  782,  f  71  r".)  Espaullier.  (Ib 
f"  87  r°.)  ' 


—  Coussin  sur  lequel  on  appuie  les 
épaules  quand  on  est  couché  : 

Un  espaullier  ou  oreillier  de  tafl'etax 
(Un  Partage  mobil.  en  1412,  p.  31,  S(-Gei- 
main.) 

Lits  fouruis  d'espauUers,  traversins  et 
oreillers.  (Nouv.  Fabrique  des  excell. 
Traits  de  vérité,  p.  U7,  Bibl.  elz.) 

—  Sorte  de  fichu,  souvent  mentionné 
dans  les  inventaires  de  meubles  du  xv°  s., 


de  la  mairie  de  Dijon,  qui  sont  conservés 
aux  Archives  de  la  Côte-d'Or. 

ESPAULiERE,  -  aullierc,  -  aliere,  s.  f., 
partie  de  l'armure  qui  défendait  l'épaule, 
bande  d'étoffe  passant  sur  l'épaule  : 

Espalieres  d'nn  drap  roié 
Avoit  entor  Ini  deslacié. 

(Percev.,  ms.  de  Derne  113,  f  lOg'.) 

Espaulieres  d'nn  drap  roé. 

(H.,  ms.  Montpellier  H  2i9,  f  200''.) 

Et    doivent   avoir    lor    chances    de    fer 
chaucees,  et  lor  espalieres  vestues.  (Assises 
de  Jérusalem,  ch.  93,  ap.  Ste-Pal.) 
.1.  hauberc  bon  et  bien  trelîs 
Li  aporte  et  les  fspanUeres 
Kt  braienl  de  soie  et  lasnieres. 

(GiB.  DE  MoNTR.,  Viol ,  2584,  Michel.) 
Espaullieres  de  coivre  dorées.  (Chron.ile 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  15=.) 

Mien  ensiant,  tant  d'entir  n'ot 
Fors  sa  coiffe  et  ses  e.tpauNierea. 

(Fregus,  p.  167,  Michel.) 

—  Espalier: 

Le  jasmin...  est  fort  recommandable 
pour  les  berceaux,  espaulieres,  et  ornement 
du  parterre.  (Liebault,  Mais,  rtist.,  p.  294, 
éd.  1597.) 

A  tels  défauts  sera  suppléé  par  artifice, 
bastissant  une  muraille  du  costé  du  sep- 
tentrion, servant  d'espauliere  aux  arbres, 
afin  de  les  tenir  en  abri.  (0.  de  Serr.,  Th. 
d'agric,  VI,  26,  éd.  1603.) 

ESPAULIIER,  voir  ESPAULOIER. 
ESPAULMER,  VOir  ESPAS.MF.R. 

ESPAULOIER,  -  lier,  -  Hier,  espaullier, 
cspalliier,  v.  n.,  remuer  les  épaules  : 

Orguens  va  des  bras  braclioiant. 

Des  espaules  pspauloiant. 
(Reclus  de  Molieks,  Miserere,  \.t%.  3142,  V  20"''.) 

Le  snrcil  lieve  et  le  menton 

En  faisant  la  roe  de  paon. 

Des  espanles  espanliant. 
(Decdilleville,  Trois  Pelerinnifies,  V  o9^,  impr. 
lastit.) 

—  Pratiquer  la  devination  en  étudiant 
l'épaule  d'un  animal  : 

l.a  dame  a  pris  l'espaulle,  qni  monlt  esloit  c'.crgie; 
Fie  sot  de  la  lune  et  de  la  géométrie. 
Et  del  cors  des  cstoiles  et  de  phylosofle  ; 
D'espalliter  savoit  trestote  la  maistrie. 
A  .1.  cote!  l'a  rese,  tant  que  l'ot  atenrie; 
Puis  s'en  vint  al  solel  qui  Inist  et  reflarabie, 
Elle  esgarde  en  l'espaulle  et  monlt  s'i  estudie. 
(Citer,  au  cygne.  II,  439,  Hippeau.) 
Dame,  ce  dist  li  qnens,  iceste  m'est  contée, 
Eapardiier  saves,  des  ars  estes  parée. 
Est  ce  voir,  bêle  dame,  bêle  bouche  rosée  ? 

(Ib,,  429.) 

ESPAULU,  cspaullu,  espallu,  epaulu, 
ailj.,  qui  a  de  larges  épaules  : 

Anques    iert  grans  et  espaulus. 

(Ben.,  Traie,  ms.  Monlp.,  ("  3''.) 
Moult  par  ert  biaus,  et  eupaului. 

(lo.,  ili,,  Kicbel.  375,  f»  78S.) 
Anqaes  ert  grant  et  espautui. 

(Id.,  ib.,   Ars.  3314,  f  32''.) 
Moll  par  iert  bias  et  espalluz, 
Toz  jors  ert  richement  vestuz. 

(Id.,  ib.,  5163,  Joly.) 
Les  es;)OMZ!tz.  les  porteors  de  fo?.  [Com- 
ment, s,  les  Ps.,  Itichel.  963,  p.  40'.) 


Ele  est  granz,  et  lee,  et  corsne. 
Et  crasse,  et  grosse,  et  espaulue. 
(De  Dame  Guile,  ap.  Jub.,  Jongl.  et  Trouv.,  p.  64  1 

Et  n'avons  grande  portraiture 
Comme  les  geans  espaulltis. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  ."^121,  f  1 1  f^.) 
Il  est  si  grand,  si  es) 
Si  formé  et  si  potelu. 
Que  a  peine  y  pourroit  il  entrer. 
(Farce  de  tlimin.  Ane.  Th.  fr.,  II,  352.) 

Et  porte  une  face  hideuse. 
Un  chef  de  serpens  chevelu 
Devant  l'estoraac  epauln. 

(J.-A.  DE  Baif,  Devis  des  Dieu.r,  II.) 

Epaulu  appartient  à  la  langue  mo- 
derne comme  terme  burlesque  :  il  a  été 
employé  par  Scarron. 

ESPAUME,  voir  ESPAME. 
ESPAUMER,   voir  ESPASMER. 

ESPAUMELR,  S.  m.,  mesureur  k  la 
paume  : 

Pieron  Yespaumeur,  borjois  de  Tornai. 
(Ch.  de  1242,  ap.  d'Ilerbomez,  Etude  sur  le 
dial.  du  Tournaisis,  p.  34.) 

1.  ESPAUMOIR,  s.  m.  ? 

Pour  .iii.  beniaus  de  croie  mis  en  ladite 
fontaine  et  en  Vespaumoir,  et  nettyer. 
(Compt.  de  1366,  2"  partie,  n»  28,  Arch. 
mun.  Valenciennes.) 

Cf.  ESPOMON  ? 

2.  ESPAUMOIR,  s.  m.,  peut-être  linge 
pour  les  mains  : 

XXII  espaumoirs,  xiill  touailles....  (1303, 
Arch.  K  37',  pièce  2.) 

ESPAUMON,  voir  EsPOMON. 

ESPAUMURE,  s.  f.,  pâmoison  : 
Espaumure ,    s.      f.,     évanouis-emenl. 
S-svonyng,    a    disease.     (Palsgrave,     Es- 
chaire.,  p.  278,  Génin.) 

ESPAUNE,  voir  ESP.\NE. 

ESPAUOURIR,   voir  ESPAORIR. 

ESP.VURIR,  voir  ESPAORIB. 

ESPAUTRER,  espiautrer,  espaultrer,  es- 
peauUrer,  espalrcir,  espateir,  verbe. 

—  Act.,  briser,  écraser,  fracasser,  éven- 
trer  ; 

Pou  faut  que  ne  te  fais  le  cervel  espautrer. 
(le  Livre  Oger  de  Dannemarche,  Mort  Baudoainet, 

Brit.  Mas.,  Bibl.  du  Roi.n'^  15  cl  VI.) 
Les  ciervelles  del  ciefs  oussy  leur  eipautroienl. 
(Chev.  au  cygne,  26986.  Ueill.) 

Tiestes  et  pies  et  bras,  ciervelles  espautrerent. 
(Ib..  34795.) 

Tonte  la  chervele  illoeo  li  espaulra. 

(Ba'td,  de  Seb.,  xiv,  473,  Bocca.) 
Maintes    tiestes   fendues,   mainte    panche  espalee. 
(Jeh.    des   Preis,    Ge.ile    de   Liège,  1GÎ33,    ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

Et  (ces)  ventres  espalreis  dont  issenl  les  boials, 
(Id.,  ib.,  34107.) 

M'entente  est  que  ne  liniray 

D'aler  d'ane  abaye  en  autre 

A0n  que  ces  moines  e^pianlre. 
(Miracle  de  Rostre  Dame.de  Robert  lo  dyable.  p  (>, 
Soc.  des  antiq.  de  Norm.) 
Puis  rompirent  et  espautrerent  toutes  le 


ESP 


ESP 


ESP 


517 


portes  du  Chastelel.  {Trahison  de  France, 
p.  138,  Chron.  belg.) 

Helas  !  Tricherie  Ips  fspfaullre 

Et  escorche  de  toules  ii:irs. 

Et  le  dyable,  par  ses  fum  ars. 

Les  tieot  en  sa  suhjeclion. 
(.Moralité  de  Charilé,  Ane.  Tli.  fr.,  III,  368.) 

Sy  la  cervelle  en  beau  piquait 

A  ce  malin  on  ne  l'espaulre. 
Elot  Damermal,  Livre  de  la  dcablerie,  f°  8*',  éd. 
1507.) 

—  Fig.  : 

Si  donbte  moult  que  ne  m'espaulre 
Chou  qne  j'ay  en  men  coer  celet 
Longhement- 
(Gilles  li   Moisis,  li  Lamenlalions,  I,  p.  3.1, 
Kervyn.) 

—  RéQ.,  se  briser: 

Si  frappa  droit  au  lieu  ou  le  capittaino 
avoit  commandé,  entre  la  tour  et  la  mu- 
raille :  si  s'espautra  la  pierre  en  pouldre. 
(WAVRiN,À?icft(eHtî.  Chron.  d'Englet.,  t.  Il, 
p.  130,  Soc.  del'H.de  Fr.) 

—  Neutr.,  crever  : 

J'ay  si  graQtjoie  que  i'espaiilre 
Tout  de  ris  quant  il  m'en  souvient. 
{Miracles  de  Notre  Dame,  I,  1,116,  G.  Paris,) 

—  Espaulré ,  part,  passé,  fracassé, 
rompu  de  fatigue,  de  coups  : 

La  ot  mainte  cervelle  sur  le  champ  espantree. 
(Cnv.,  Bertrand  du  Gueseliit,  1  k737,  Chairière.) 

Et  eut  la  teste  toute  espautree.  (Froiss., 
Chron.,  XVI,  114,  Kerv.) 

Courbatu,  espauUré  et  froissé,  teste, 
nucque,  dours,  poictrine,  braz  et  tout. 
(Rab.,  1.  IV,  ch.  14,  éd.  1352.) 

Rouchi,  épautrer  ou  épotrer,  écraser, 
meurtrir.  Les  pus  sont  épotrés  ;  ie  me 
sus  épolré  les  doigts.  Le  rouchi  a  encore 
l'adjectif  épolreux,  celui  qui  écrase,  qui 
épolre. 

ESPAuvYERs,  S.  iH.  pi.,  coUectif  d'é- 
paves  : 

Tous  espauvyers  sont  a  la  dame  abbesse, 
et  doivent  astre  révélez  a  la  dite  abbesse, 
eu  toute  la  terre,  dans  .xxrv.  heures,  et 
tous  bournhons  et  eyssan,  dans  huit  jours. 
{Dénombr.  de  l'abb.  de  Baigne,  ap.  Duc, 
Spirae.) 

1.  ESP.AVE,  S.  f.  ? 

Quant  on  la  (la  femelle  du  lièvre)  quiert 
et  chiens  crient,  elle  s'en  va  de  Vespave 
des   chiens.  (Gast.  Feb-,  Maz.  514,  f°  15».) 

2.  ESPAVE,  adj.  et  s.  ni.,  dispersé  ça 
et  là: 

Les  Lyepois...  commencèrent  a  fortiffîer 
la  cité  de  Lyege,  ou  ils  appelèrent  venir 
tous  maulvaiz  garnemens  quy  en  avoient 
este  déboutiez  et  qui  se  leuoient  espaves 
par  le  pays,  ou  ilz  povoieut  le  mieulz. 
(Wavrin,  Anch.  Chron.  d'Englet.,  II,  379, 
Soc.  de  l'Hist.  de  Fr.) 

—  Syn.  d'aubain  : 

Comme  Jehan  de  Saint  Pol  se  fust  alez 
csbatre  avecques  une  femme  espave  venue 
a  S.  Riquier  en  Poutieu.  (1347,  Arch.  JJ 
68,  pièce  269.) 

Espaves  sont  hommes  et  femmes  nez 
dehors  le  royaume  de  si  loiugtains  lieux, 
que  l'en  ne  peut  ou  royaume  avoir  con- 
gnoissauce  de  leur  uativitez;  et  quant  ilz 


sont  demourans  au  royaume  se  pevent 
estre  ditz  espaves.  (Reg.  de  1378,  Richel.  I. 
.5991».) 

Le  procureur  du  roy  dist...  que  en 
Champaigne  tous  aubains  et  espavez  sont 
subgiez  du  rov.  (1391,  Grands  jours  de 
Troyes,  Arch.  X'«9184,  f»  10  r».) 

ESPAVÉ,  part,  passé,  effrayé  : 

Mais  le  cas  dit  au  tavernier 
Affîn  qu'il  n'en  fenst  eapavè. 
(Martial,  Vig.  de  Charl.  VU,  H  iv,  éd.  U93.) 

Bourg.,  Yonne,  épave,  troublé,  effrayé. 

ESPAVEE,  s.  f.,  droit  d'épave,  aubanité: 
"Jehan  Briet  tient  dudit  de  Beauval  arrie- 
fief  du  roy  .i.  fief  contenant  .viii.  s.  .VI. 
d.  de  reconnoissance  qui  doit  audit  de 
Beauval  a  .xxx.  s.  de  relief,  et  par  tous  les 
fiez  dessus  diz,  ventes,  reliefs,  herbages, 
forages,  tonnelieu,  corvées,  loys,  amendes, 
espavee  et  toute  justice.  {Dénombr.  des 
baill.  d'Am.,  Arch.  P  137,  f"  135  r°.) 

ESPAVEGNIER,  VOir  ESPARVEIGNIER. 
ESPAVERIR,   \o\T  ESPAORIR. 

ESPAVETÉ,  espavité,  s.  f.,  droit  d'é- 
pave, aubanité  : 

Ledit  seigneur  a  toute  justice  et  seigneu- 
rie, confiscations,  espavetez,  bois,  eàues, 
molin  et  autres  pluiseurs  beaux  drois, 
auctoritez  et  prérogatives.  (1507,  Coût.  ioc. 
dit  baill.  d'Amiens]  II,  230,  Bouthors.) 

Et  par  autre  coustume  en  noblesce  ne 
gist  espavité,  qui  est  a  entendre  que  les 
nobles  natifs  et  demourant  es  pays  d'Alle- 
magne, Brabant,  Lorraine,  Barrois  ou  ail- 
leurs hors  du  royaume  succèdent  a  leurs 
parens  décédez,  soit  qu'ils  fussent  demou- 
rans audit  royaume  ou  ailleurs,  es  biens 
délaissez  par  leur  trespas  audit  bailliage, 
meubles  ou  immeubles,  nobles  ou  rotu- 
riers. {Coutume  de  Vitri,  art.  72,  Nouv. 
Coût,  gén.,  m,  318».) 

ESPAVIGNEUS,  VOir  ESPARVEIGNEUS. 

ESPAVisER,  epavisser  (s'),  v.  réfl., 
s'égarer,  être  épave  : 

Si  nostre  dit  seigneur,  ou  son  chaste- 
lain  de  Hesdin,  chassent  ou  fassent  chasser 
en  ladite  forest,  les  seigneurs  ayant  aucuns 
bois  ne  peuvent  chasser  ou  faire  chasser 
en  leursdits  bois,  jusques  a  trois  jours 
après  la  chasse  qui  seroit  faite  en  ladite 
forest,  afin  que  pendant  ledit  temps  l'offi- 
cier de  ladite  chastellenie  rachasse  les 
bestes  eu  ladite  forest,  lesquelles  au 
moyen  de  ladite  chasse,  s'estoient  et  se 
seraient  espavisees,  et  allées  esdits  bois 
voisins.  (Coust.  particul.  de  Hesdin, 
concernant  les  droits,  preem.,  etc.,  16.) 
Var.,  epavissees. 

ESPAVITÉ,    voir  EsPAVETÉ. 
ESP.AWIRER,  voir  ESPAOURER. 

ESPE,  voir  AspE  au  Supplément. 

ESPEAUDRE,  VOlr  ESPELRE. 
ESPEAULTRER,  VOir  ESPAUTRER. 

1.  ESPEAiiTRE,  -  iautre,  s.  m.,  sorte 
de  métal  : 

Or,  argent  et  espiaulre  et  vif  argent. 
(Dialog.  fr.-flam.,  ("  8\  Michelaut.) 

Si  leur  monstra,  pour  son  amorse  faire, 
deux  coffres  garnis  de  vasselle  d'espeaulre, 


sophisticquos   et  contrefaictes.  (.Moli.net, 
Chron.,  ch.  cclxi,  Buchon.) 

2.  ESPEAUTRE  (s'),  V.  réfl.,  exprime 
l'idée  de  soutenir  la  lutti' dans  l'ex.  sui- 
vant, où  il  est  écrit  d'une  manière  bizarre 
pour  la  rime  : 

Il  forent  les  derrains  de  Bretajine  a  yessir. 
Et  tant  qne  fut  pouer  a  eux  de  s'agencir. 
Si  tinrent  bon,   mais  qnand  ne   porent  plus  s'es- 
[peautrex. 
Tôt  navres  et  recreus  ils  suivirent  les  autres. 
{Les  Cheval,  ùannerels,  Pièc.  rcl.  à  l'Hist.  de  Fr. , 
XII,  443.) 

ESPEC,  voir  EsroiT. 

ESPECE,  -  ecie,  -  esse,  -  esce,  -  eche,  - 
j/ece,  -  ice,  s.  f.,  épice,  aromate  : 

Boines  espesses  et  claré  et  vins  vies. 

(Les  Loh.,  Ricliel.  4988,  f"  183  v".) 

Especie  n'a  tant  bono  en  terre. 
Qu'un  ne  l'i  tniist.  s'un  l'i  vait  qnerre. 
(Brut,  ms.  Munich,  33i:i,  Vollm.) 

Le  vin  et  les  espesses  va  l'osle  demandant. 
(Cliev.  au  cygne,  4344,  Reiff.) 

N'i  a  si  savoureuse  espèce 

A  Monpellier  n'en  toule  Grèce. 

(G.  DE  Coiscr,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  10 1''.) 

Cis  gardins  qui  fruit  aporte  et  espesces. 
{Serm.duxiii'  s.,  ms.  Mout-Cassin,  f»  103''.) 

Laiens  avoit  itels  odors 
Et  des  espèces  et  des  Hors, 
Que  cil  qui  s'estoit  laiens  mis 
Cuidoil  qu'il  fnst  en  paradis. 
(Uen.    de    Beaujed,    li  Biaus    Desconneiis,   4243, 
Hippeau.) 

Le  vin  a  fait  mander  et  espèces  grarament. 
Et  puis  si  en  ont  beu  environneeraent. 

(CGy.,du  Guesclin,  1668,  Charrière.) 
Les  espyeces  et  vin  pour  fere  la  collation. 
(G.  DE  Sevtuhiers,   Mitn.  adm.,  ap.  Fer- 
roul-Montgaillard ,  Hist.    de   l'ab.    de    S. 
Claude,  11,288.) 

Pour  pommes  et  espeches  dont  on  a  fail 
troine  au  quaresme.  (1529,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Objet  en  général  : 

Quant  a  la  royne  elle  fit  brusler  tous  les 
habillemens,  meubles  de  soye  et  autres 
espèces  servans  a  l'enfant.  (Fauchet,  Antiq. 
gaul.,  1.  IV,  ch.  4,  éd.  1610.) 

—  Apparence  : 

Hz  ne  sueffrent  entrer  en  leur  cité  nue 
qui  mendiast  souz  espèce  de  religion. 
(Oresme,  Polit.,  VII,  19,  Richel.  125.) 

Sur  mon  fîiron  a  yrant  liesse, 

En  i-egartlant  la  doulce  e.'ipesse. 

Ton  hnmblesse. 

Ta  simplesse. 
(Greban,  Mist.  de  ta  Pass.,  2T0S8,  G.  Paris.) 

ESPECEFiEEMENT,  -  fiemeul,  especifie- 
ment,  adv.,  par  espèce,  spécialement,  sépa- 
rément, en  particulier  : 

Toutes  les  choses  si  comme  dessus  sont 
escriptes  especelieement,  a  lui  baillées  fran- 
chement. (1309,  Chart.  de  Ph.  le  Bel,  Ri- 
chel. 1.9785,  P  85  r»;  Arch.  JJ  41,  f»  69  v») 

C'est  assavoir  les  renies  que  nostre  sire 
le  roy  avoit  a  Puchay  si  comme  dessouz 
sunt  singulièrement  eiespecî/temeiilballiees. 
(1311,  Arch.  JJ  40,  l'>9S  i"./ 

Specificative,  especeliemcnt.  {(jIoss.  de 
CoHches.) 


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ESP 


ESP 


ESP 


ESPECEFiEMENT,  sper.i/îemant,  s.  m., 
spéciflcation  : 

Li  declaracions  et  li  specifiemanz.  (24  avril 
1290,  Arch.  mun.  Besançon.) 

ESPECER,  V.  a.,  embaumer  avec  des 
épices  : 

Et  le  commanda  par  ses  médecins  em- 
basmer  et  especer  de  aromas.  (FosSETIER, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f°  07  t\) 

ESPECERiE,  espess.,  s.  f.,  herbe  odo- 
rante, aromate  : 

Et  fu  (sou  corpsi  atournes  d'espesseries 
aromatiques.  (B/6.  hisl.,  Maz.  532.  f°  27=.) 

Aroit  ses  pourveance?  de  iîer,  d'achier, 
de  chires,  d'espesseries.  {Fnoiss.,  Chron., 'S., 
26S,  Kerv.) 

ESPECHE,  voir  Espèce. 

ESPECiAL,  espescial,  adj.,  puissant: 

L'ostcsse  commanda  a  Pieu  Vesprrial. 

(n.  Capet,    5S31,  A.  P.) 

Vous  estes  li  plus  especial  de  mon  con- 
seil et  cil  ou  le  plus  je  m'affie  et  arreste. 
(Feoiss.,  Chron.,  VI,  197,  Luce.) 

Manda  tantost  nionsigneur  Jehan  Chan- 
dos  et  monsigneur  Tbumas   de   Felleton, 
les   deus  plus  especiaiilx  de   son  conseil. 
(ID.,  !6..  VI,  197,  Luce.) 
Empereurs,  roys  el  dncs,  princes  en  gênerai. 
Faites  comme  Hercules,  le  très  especial. 

(0.  DE  L*  Marche,  Mém.,  II,  4,  Michand.) 

—  Intime  : 

Parmi  en  moi  se  partira 
Mes  cners  qnanl  si  fait  partira 
Li  mors  nos  amoors  très  loiaas, 
Vierluenses.  espeaciaus. 
(Jeh.  de  le  Mote.  /(  Regrel  Giiill.,  2432,  Scheler.) 

—  Epicé  : 

L'en  donna  a  l'entonr  du  bruvage  espe- 
cial a  boire.  {Perceforest,  vol.  V,  cb.  16, 
éd.  1528.) 

A  ce  mangier  parla  moult  la  pucelle  Ca- 
praise  au  gentil  chevalier  de  parolles  amou- 
reuses, et  fort  le  pressa  a  boire  des  bru- 
vages  especiauLv  pour  le  attraire  et  esmou- 
voir.  {Ib.,  ch.  17) 

—  Par  especial,  surtout  : 

Qu'il  te  garde  et  deffende  de  tous  maulx, 
par  especial  de  mourir  en  pechié  mortel. 
(.loiNV.,  ap.  Burguy,  Grammaire,  II,  375.) 

—  En  especial,  grandement  : 
Peu  de  chose  en  especial 
Reconforte  le  coer  d'amant. 

(Froiss  ,  Espin.  amour.,  3056.  Soheler.l 

ESPECI.\LITÉ,  voir  ESPECIALTÉ. 

ESPECiALTÉ,  -  atilti!,  -  auté,  -  alleté, 
-  alité,  espic,  epic,  spec,  s.  f.,  distinction, 
estime,  affection  particulière,  intimité  : 
Largesce  fet  especiaitlé, 
Especiaulr  fet  amisté. 
(Pierre  d'Abersun,  le  Secré  de  .secrez,  Richel. 

25iOT.  f°  1"T.) 

Tuit  cil  furent  mis  en  la  bataille  le  roy, 
par  moult  grant  especialté,  pour  son  corps 
garder,  pour  leur  grant  loiaulé.  (Grand 
Chron.  de  France,  des  gestes  le  roy  Phe- 
lippe  Dieudonné,  m,  11,  P.  Paris.) 

Et  si  baillifz  ou  serjantz  eslire  devez,  ne 
élisez  raye  par  espectallé.  ne  par  parenté, 
ne  nul  s'il  ne  soit  de  bon  renoun.  (Tr. 
d'Econom.  r«r.  du  xiii»  s.,  c.  4,  Lacour.) 


Quant  elle  est  fête  par  grant  amour  et 
par  grant  espeeiaulé.  (Serm.  lat.-fr.,  \i\°  s., 
ms.  de  Salis,  f°46r».) 

Qu'il  avoit  deservi  l'amour  et  espe- 
eiaulé de  son  oncle  par  ribaudie.  (J.  DE 
Salisb.,  Policral.,  Richel.  24287,  f'Oo^) 

Specialitas,  epiciauté.  (Gloss.  de  Conches.) 
Et  li  fu  dit  en  grant  especialité  et  déli- 
bération de  conseil;    (Froiss.,  Chron.,  VI, 
177,  Luce.) 

Une  autre  grâce  que  Dieu  donna  jadis  a 
noz  pères  anciens,  par  grant  especiauUé,  a 
ce  roy.  (Crist.  de  Pizan,  Livre  des  fais  et 
bonnes  meurs  du  sage  roy  Charles  Y,  i"  p., 
ch.  15.  -Michaud.) 

Desquelle?  nouvelles  on  fit  grant  espe- 
ciallele.  (J.  Aubrion,  Journ.,  an  149S,  Lar- 
chey.) 

Croy  que  je  fais  pins  de  spea'aullé 
De  ton  aray.  que  d'une  prelature. 
(1.  Boccnrr,  Ep.  fam..  lxïi,  éd.  1345.) 

Et  pour  sa  souvenance  il  ne  nous  laissa 
que  son  chapeau  de  cardinal,  que  nous 
gardons  par  grande  speciautê.  (Brant., 
Capit.  fr.,  Franc.  I,Bibl.  elz.) 

—  Chose  particulièrement  remarquable: 

Il  achepla  d'un  orfèvre  une  très  belle 
coupe  d'argent  doré,  comme  pour  un 
chef  d'œuvre  et  grand  speciautê,  la  mieux 
eslabouree,  gravée  et  sigillée  qu'il  estoit 
possible  de  voir.  (Ur.ant.,  Dam.  gai.,  l" 
dise,  Buclion.) 

—  Caractère  distlnctif  : 

Car  le  vis  especinntè 
Porte  de  la  bianté  parfaite. 
(Chr.  de  Pizas.  Liv.  du  chemin  de  long  eslade, 
5502.  Ptischel.) 

—  Terme  de  féodalité,  district  : 

Et  est  ledit  fief  es  especialites  de  Beau- 
voisins.  (1401,  Dénombr.  du  baill.  de  Caux, 
Arch.  P303,  f»  49  v».) 

—  Renonciation  spéciale  : 

General  renunciation  non  valoir  se  1' 
espiciaulé  ne  devance.  (1379,  Arch.  P  1391, 
cote  589.) 

EnNorm.,  arr.  de  Valognes,  et  dans  le 
Bessin,  on  emploie  la  locut.  par  espmauté, 
pour  signifier  à  cause  de  sa  beauté,  à  cause 
de  sa  rareté. 

ESPECiAUTÉ,  voir  Especialté. 

ESPECiE,  voir  Espèce. 

1.  ESPECiER,  especer,  espicher,\.  a., cou- 
per en  pièces,  mettre  en  pièces,  dépecer  : 
D'un  fier  de  lance  l'alerent  especer  (le  boteriel) 
Et  ensus  d'yaus  de  grans  pieres  ruer. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  f°  209  r°.) 

As  pluisors  flst  sakier  les  dens, 
Et  les  autres  fist  especer, 
Sakier  les  iens,  les  puins  colper. 

(Rou,   Richel.  375,  f°  220'.) 
Toi  lor  esc.uï  font  freindre  el  especier. 
(Alesehans,  3446,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 
Il  especoient  les  vaiseauz  et  espandoient 
lo  vin.  {Slir.  N.-D.,  Richel.  818,  f°  24'.) 

(}aant  totes  les  autres  ymages 
Furetit  especeies  et  arses, 
A  celé  prendre  sont  venu  ; 
Armées  lor  mains  ont  tendu 
Por  li  prendre  et  por  especer. 

(Ib.,  f"  68^) 


Li  oisiaus  s'esloigne  volontiers  de  la  ou 
l'en  li  a  espiché  son  ni.  (Laurent,  Somme, 
Milan,  Bibl.  Ambr.,  f»  59*.) 

—  Especié,  part,  passé,  mis  en  pièces  : 
Cils  fu  trop  lâches  et  sucies. 

Fraisies.  vais  et  tous  espichiez. 
{De  la  Dame  gui  aieine  demandoit,  245,  Montai- 
glon,  Fabl.,  I,  346.) 

Forésien,  épecier. 
ESPECiEUTÉ,  s.  f.,  district  : 

Un  quint  de  fief  de  haubert  situé  et 
assiz  ou  hamel  Hunocourt  et  es  parties 
d'environ  qui  sont  des  especieutes  de 
Beauvoisis.  (1399.  Dénombr.  du  Baill.  de 
Caux,  Arch.  P  303,  f"  41  r».) 

Cf.  Especialté. 

BSPECiFicEMEXT,  spcc,  adv..  Spéciale- 
ment, séparément,  en  particulier  : 

Si  comme  les  choses  sont  escriptes  et 
specificement  a  lui  baillées.  (1310,  Arch.  JJ 
47,  f°  23  r».) 

Pour  ce  que  la  deposicion  de  chascun 
des  tesmoins  n'estoit  pas  especificemenl 
escriptes.  (1323,  Arch.  .IJ  61,  f  162  r°.) 

ESPECiiER,  V.  a.,  purger  des  péchés  : 

or  poes  bien  et  croire  et  dire 
Que  grains  paines  souffri  li  sire. 
Et  que  il  fu  especiies. 
Et  esmeres  el  espurgies. 

(Vie  S.  Greg..  Ars.  332",  r"  167''.) 

ESPECQUE,  voir  ESPOIT. 

ESPECTATioN,  cxp.,  S.  f.,  expcctative  ; 

Et  donna  nomination  au  roy  sur  tous  les 
collèges  cathedraulx  et  autres  collegiaulx; 
et  fut  en  chacun  collège  deux  prouvendes 
d'eocpectation.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2646,  f»  18''.) 

—  Charge  donnée  en  expectative  : 

Et  furent  toutes  expcctations  retardées 
qui  en  devant  avoyent  esté  données  et 
faittes.  (Froiss.,  Chron..  Richel.  2646, 
f"  18*.) 

ESPECTER,  expecter,  -  etter,  verbe. 

—  Aet..  attendre  : 

Lo    mont    après    a    Sarne    sallirent,    et 
espectoient  que  lor  anemis  venissent.  (Aimé, 
Yst.  de  li  Norm.,  II,  36,  Cbampollion.) 
Seigneur  très  débonnaire,  les  voicy. 
Qui  sont  Tostre  donlce  mercy 
Et  vostre  clémence  expeclans. 
{.Sel.  des  Apost.,  vol.  I,  f°  14'2».  éd.  i;i37.) 

—  Réfl.  : 

Non  ne  expetta  jusque  a  lo  jor  sequent. 
(Almé,  Yst.  de  li  Norm.,  II,  44,  Cbampol- 
lion.) 

—  Neutr.  : 

Il  vous  fault  expecter  icy  ung  peu.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p.  o42,  (Jénin.) 

ESPECULER,  V.  a.,  obscrver,  cherche 
à  pénétrer  ; 

En  regardant,  avisant  et  especulant  celc 
science.  (Li  Ars  d'amour,  II,  29,  Petit.) 

Dame,  en  vérité  de  ce  nom  Entende- 
ment, qui  mesmes  le  suis,  i'especule  les 
choses  célestes  ;  et  conçoy  par  grâce  ce 
que  par   sentimens  je   rie  puis   attaindre. 


ESP 

(G.Chastell.,  VerM  mal  prise,  p.  527,  Bu- 
chon.) 

ESPEE,  s.  1.,  partie  d'une  échelle  ou 
d'une  charrette  : 

Esquielles  de  saiich  toutes  d'espees. 
(1479,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Esquielles   d'espees  pour  les   quarfours. 

Huit  espees  crombes  livrées  par  un  char- 
ron pour  carettes.  (1541,  ib.) 

l  fresne  dont  on  a  fait  espees  pour  es- 
quielles a  porter  aux  feux  de  mesquief. 
(XVP  s.,  Lille,  ib.) 

Cf.  ESPEETE  2. 

1.  ESPEER,  -  eier,  -  aer,  v.  a.,  percer 
d'un  coup  d'épée  : 

Si  pié  sont  contre  mont,  sa  teste  est  avalée. 
Un  deables  i  fert,  parmi  Va  espatr. 

(Herman,  Bible,  nis.  Orléans  3-4''",  f°  8''.) 
Par  les  gros  des  cors  les  espi'it'iit 
Des  glaives  d'acer  reluisaoz. 
(Ben-.,  D.  de  .A'crm.,  M,  -28767,  Michel.) 

El  lit  sui  mis  sur  les  broches, 
Snr  mei  mettent  plams  e  roches  ; 
lloces  sui  si  espeez, 
Qne  mun  cors  tant  percet  veez. 

(S    Brandan.  136e,  Michel.) 
Tôt  troi  tles  escoflles)  sont  espeé  comme  haste  em- 
[brochie. 
(Conq.  ie  Jéns.,  1291,  Hippean.) 

Cuers  d'anemis  et  foie  espee. 
Et  tranche  hanbers  et  hyames. 
'■Chans.,   ap.  Scheler,    Trmai.  belg.,  p.    180.) 

Wall.,  spii,  briser,  rompre. 

2.  ESPEKR,  S.  in.,  celui  qui  fabrique 
ou  vend  des  épées  : 

Espeer,  qui  vent  les  espees,  spatarius, 
vel  qui  facit  spatas.  (Gloss.  lat.-galL,  Ri- 
ehel.  1.  7684.) 

ESPEESCHEMENT,    VOlf    ESPECHEMENT. 

1.  ESPEETE,  espoete,  s.  f.,  plume  des 
ailes  appelée  maintenant  couteau  : 

Les  pairons,  ce  sont  les  .ii.  pennes  des 
eles  que  li  plusor  apelent  espeeles.  (Bbux. 
Lat.,  Très.,  p.  199,  Chabaille.)  Var.  :  es- 
poetes. 

2.  ESPEETE,  -  ette,  s.  î.,  partie  d'une 
charrette  : 

Les  herbraçons  et  espeeltes  des  carettes, 
huit  basions  de  devant  ausd.  carrettes. 
(1541,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 

Amiens.) 

Cf.    ESPEE. 

ESPEEURER,  VOif  ESPAOnRER. 

ESPEGLAiRE,  spegUiire,  speghelaire, 
spequelare,  spieglaire,  sprecqlaire,  s.  in., 
sorte  d'aromate  : 

Que  aucuns  cbieriers  ne  cbierieres  de 
ceste  ville  ne  mette  point  de  sieu,  poit,  ne 
spequelare  en  ouvrase  de  chire  ne  autre 
chose  qui  puisse  empirier  le  chire.  (1442, 
Lille,  ap.  LaFons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Speghelaire  a  .ii.  s.  la  livre.  (Ib.) 

Spieglaire.  (Ib.) 

Une  livre  et  demie  de  sprecglaires. 
(1490,  Béthune,  ib.) 


ESP 

Au  plombier  pour  du  speglaire,  .xil.  d.  t. 
(1572,  S. -Orner,  ib.) 

Encens  et  espeglaire.  (Compt.  de  S.  Ber- 
lin, 1586,  Béthune.) 

On  le  trouve  encore  auxvii"  s.  dans  des 
textes  du  Nord  : 

Encens,  espeglaire.  (Béthune,  1624.) 

ESPEICEMENT,  VOÏr  ESPESSEMENT. 
ESPEICHEMENT,  VOÏr  ESPESCHE.MENT. 

ESPEiGNÉ,  adj.,  qui  n'est  pas  peigné, 
pris  au  fîg.  : 

Il  vient  bien  de  bon  vin  dn  fonds  d'an   laid    ton- 
[neau, 
Qui  est  tout  espeigné,  tout  pertnisé,  tont  sale. 
(Lasphrise,  laNouv.rragic.kae.th.  fr.,  VII, 474.) 

ESPEILLON,  S.  m.î 

Que  de  tout  cest  grain  c'on  menoit  en  se 
grange  ke  li  paille  et  li  estrains  et  li 
gruins  et  li  espeillon  ■  en  estoient  sien. 
(Juill.  1241,  N.-D.  de  Cambrai,Arch.  Nord.) 

ESPEiNDRE,  V.  a.,  Bxpier  : 

Puis  li  a  dit  :  Vostre  estoltie 
Nos  damage,  mes  ce  saçois. 
Si  dorment  Vespeinsterois 
Qne  l'arme  i  luisserois  el  ventre. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  375,  f°  90'.) 

Cf.  ESPENER. 

ESPEINÉ,  voir  ESPAINÉ. 

ESPEINGNOIS,   voir  ESPANOIS. 

ESPEiR,  voir  Espoir. 
EsPEissE,  voir  Espoisse. 

ESPEISSECE,  voir  ESPESSECE. 
ESPEISSIER,  voir  ESPESSIER. 

ESPELÉ,  adj.,  sans  poil  : 

Soris  petites  espelees 

Que  li  communs  us  de  parler 

Seult  chauve  soris  apeler. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  o069,  f  -iS''.) 

ESPELEMENT,  S.  m.,  actioii  d'épeler  : 
Espelement  des    syllabes.  (R.  Est.,  Pet. 
Dict.  fr.-lat.) 

ESPELER,  espeller,  espieler,  eppeler,  v. a., 
appeler  : 

La  grange  de  Vars  que  on  espelle  la  Bo- 
verie.  ^1366,  Moreau  873,  f»  214  r°,  Richel.) 

Ne  riens  que  nous  desagree 
N'avons,  poor  ce  qn'assevi 

Sommes  de  mercy. 
Qu'est  souffisance  eppelee. 

(Agnes  de  Nav.,  Bail.,  p.  28,  Tarbé.) 

—  Expliquer  : 

Cil  espelout  le  sunge. 

(ijoa,  2«  p  ,  235,  Andresen.) 
El  baille  lur  les  briefs.  et  les  raoz  lur  espele. 
(Tu.  DE  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24364, 
I"  31  V».) 

Or  aves  la  manière  oie 
De  celle  amor  qui  ne  loist  mie, 
Or  vaurai  apries  espieler 
Ke  on  doit  ami  apieler. 
(Jacq.  d'Am.,  Rem.  d'am.,  ms.  Dresde,  173, 
Korting.) 

ESPELETER,    Voir  ESPLOITIER. 


ESP 


519 


ESPELEUR,  espeWeur,  s.  m,,  celui  qui 
épelle  : 

Celestienne  orthographie 
Ou  le  bon  espelleur  se  fie. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  liichel.  604,  f»  208  r°.) 

1.  ESPELiu,  -ellir,  espielir,  v.  a.,  expli- 
quer, découvrir  : 

Et  quant  la  cartre  levisa 
Et  espieli  et  devisa. 

(Mousk.,  Ctiron.,  400O,  Ileiff.) 
Et  ton  songe  Vespieliroit. 

(Sept  Sages,  3367,  Keller.) 
Li  Egyptien  sont  si  sage   que  il   espelis- 
sent  les   songes.  (Hist.  du  bon  ron  Alix. 
Brit.  Mus.,  Reg.  19.  D.  1,  f»  3«.) 

Or  fu  bien  espellis  li  songes  que  cil  em- 
pereres  songa  une  nuit.  (Hist.  de  la  terre 
s.,  ms.  S. -Orner  722,  f»  73=.) 

Tantost  sorent  et  entendirent  li  frère  la 
vertu  et  la  hautece  de  la  vision  que  Joseph 
lor  ot  contée,  et  qu'il  auroit  poesté  sor 
eaus  et  segnorie,  mes  n'en  dislrent  mot  a 
Joseph  ne  sa  vision  ne  li  espelirent.  lEslo- 
ries  Bogier,  Richel.  20125,  f»  57''.) 
Por  tint  ilh  Tons  doit  esire  clerement  espelit. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste   de  Liège,  13278,  ap. 

Scheler,  Gloss.  philol.) 

2.  ESPELiR,  espellir,  expellir,  epelir. 
V.  a.,  chasser,  faire  sortir  : 

Chassez  dahors  et  expellis. 
(Guilloche,  Proph.  de  Cti.    Mil,  p.  38,  La 
Grange.) 

Symon  Magus,  persécuteur  de  l'esglise, 
lequel  a  leur  puissance  ilz  doibvent  ea;pe/- 
lir.  (Ferget,  Mirouer  de  la  vie  hum., 
S"  156  V»,  éd.  1482.) 

—  Faire  éclore  : 

Si  la  poule  devient  maigre,  pour  espellir 
ses  poulets,  et  la  chienne  souffre  en  pro. 
duisant  ses  petits.  (Palissy,  Becepte,  Cap.) 

Epelir,  eclorre  en  couvant.  Les  oyseaux 
epelissenl  leurs  œufs  en  couvant.  (Monet 
Parallèle,  Rouen  1632.) 

ESPELissANCE,  S.  f.,  explication  : 

Ne   vos    esmaies   mie,  mes  dites  moi  et 

contes  ce  que  vos  veistes.  A  nostre  segnor 

en  soit  li  entreprelatious  et  li  espelissance. 

[Estories   Rogier,  Richel.  20125,  f"  65».) 

ESPELONCHE,  -  urtce,  spelonque,  spe- 
louclie,  spelunche,  spelunque,  spelence,  s.  f., 
caverne  ; 

La  spelonque,  spelonche,  espelonche,  espe- 
lunce,  spele7ice.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  62. 
var.,  Chabaille.)  »  r       , 

Le  celé   des  spelunches.  (Aretin,    Gen 
p.  25,  éd.  1542.)  ' 

0  Paris  qui  n'es  plus  Paris,  mais  une 
spelunque  de  bestes  farouches.  iSat.  Me- 
nippée,  p.  126,  Labitte.) 

ESPELiiE,  espialre,  espeaudre,  v.  a. 
expliquer,  faire  entendre,  signiûer  : 

En  son  poing  lient  sa  chartre  li  Deu  sers 
Ou  ad  escrit  Ireslol  le  son  convers  : 
Eufemiens  volt  saveir  qued  espelt. 

(.iteiis,  st.  70'-',  si"  s.,  G.  Paris.) 
Ensa  escrit  trcsloiit  le  sien  couvers, 
Eufemiens  veut  savoir  k'ele  esoialt. 

Ulexis,  1048,  Richel.  12471.) 
Sains  Innocens  quant  ot  la  cartre  overle 
Et  vit  les  letres  qne  li  sains  honi  ot  fêles, 
Ains  li  escape  que  le  penst  cs;)ia/rc. 

(///.,  1097.) 


520 


ESP 


ESP 


ESP 


Qa'espelt  que  tu  es  si  dehaitez  et  si  en- 
megriz?  (Rois,  p.  162,  Ler.  de  Lincy.)  Impr., 
que  spelt. 

Qa'esl  ceo  na'eRpeaul,  que  scjneDe? 
(Ben.,  D.  de  Horm.,  I,  1323,  Michel.) 
Si  cum  Rous  retrait  ses   visions  e  cum 
il  prie   que  qui    rien  i  savera    qu'il   h  es- 
peauge.  (Id.,  ib.,  Sommaire,  1.  II,  p.  132.) 
Qui  rien  i  pnrra  aparceivre, 
Senz  raei  faiiser  et  senz  deceivre, 
Si  qne  veraiemenl  me  ilient 
Qne  espeaul  e  qne  signeDe, 
Mnlt  H  dnrrai,  s'il  veolt,  del  mien, 
E  toz  jonert  mais  de  mei  bien. 

(ID.,  ib.,  II,  mi.) 

Qar  il  ne  sCTcnl  mie  les  riches  vers  noviax 
Ne  la  chançnn  rimee  que  Dst  Jehan  Bordiax, 
Tôt  si  com  li  droiz  contes  l'an  fii  diz  et  rspia.i; 
Dont  ancor  est  l'cstoire  a  Saiot  Faron  a  Miai. 
(J.  Bon.,  Sa.r..  Il,  Michel.) 

Li  rois  Lohons  de  Frise  csgarde  le  seel. 
Puis  le  commande  a  lire  .1    sien  clerc  Odinel  ; 
Et  cil  brise  la  cire  et  desploio  la  pel  : 
Sire,  ce  dist  liciers,  s'a  droit  le  tous  espel, 
La  royne  de  Frise,  suer  Berart  le  danzel, 
L'empeiere  de  Romme  salue  de  nouvel. 

(Id.,  ib.,  Lxxvii.) 

Sire,  mes  songes  est  espiam. 
(Id.,  li  Jus  de  Piicholai,  Tb.  fr.  au  m.  à.,  p.  203. 

Gardez,  gardez  qne  cist  viens  mondes 

A  lui  amer  ne  vos  rapiant. 

L'amor  du  monde  mort  espiaut 

Et  mort  perpétuel  engendre. 
(G.  DE  CoiNCi,  Clia.^leé  asnonn.,  Richel.  '23111, 
f»  280''.) 


Dist  li  qu'il  a  songié  :  Sire,  or  le  mV 

(C/i.  d'Anlioche,  I,  216,  P.  Paris.) 
Dist  li  saiges  :  Jel  l'rapiaarat 
Qne  ja  de  rieus  n'en  mentirai. 

(Sept  Sages,  3450,  Keller.) 

Âpres  lur  mort  nne  comète. 
Une  estoille,  dont  li  prophète 
Et  li  bon  astroDOmien 
Sievent  q'espeaul  mal  ou  bien. 
Se  demostra  el  firmament. 
(G.  Gaimar,  Chron.,  ap.  F.  Michel,  Ch.   angl.-n., 
1. 1,  p.  2.)  Imprimé  :  espeaiU. 

L'en  ne  puet  espeaudre  par  nule  consti- 
tution qu'eu  entent  quant  demeure  est  fête. 
(Digestes,  ms.  Montpellier  H  47,  f"  272''.) 

James  ne  sares  Ue  la  joie  espiaut  cant 
liom  abite  a  lame.  {Li  Contes  dou  Roi  Flore 
et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du  xili'  s., 
p.  103.) 

Cens  qai  sevent  qn'espiaul  amie. 

(.Le  Lai  du  Conseil,  p.  112,  Michel.) 
Mes  en  tus  le  vuchsaf,  si  m'ait  saint  Gabriel, 
Ki  vint  Deu  nuncier,  cum  li  livres  espel. 

(Honi,  il4i,  Michel.) 

—  InQn.  pris  subst.,  explication  : 

Avant  que  nos  vegnons  a  ïespeaudre  des 
paroles  de  l'edit  au  prêteur.  {Ùigestes,  m  s. 
Montpellier  H  47,  f  1S^^) 

ESPELUE,  s.  f.,  étincelle; 
Certain  jour  nne  e^pelue 
Jaillit  près  de  sa  chair  nue. 
(Des  Accords,  Touches,  l"  42'',  éd.  1662.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  épéliiva,  étincelle. 

ESPELUXCK,  voir  ESPELONCHE. 
ESPENDABLE,  VOir  ESPANDABLE. 
ESPENDEMANT,  VOir  ESPANDEMKNT. 
ESPENDEUR,  VOlr  ESPANDEOR. 


ESPENDICE,  -  isse,  -  ise,  -  ixe,  espand., 
s.  f.,  dépendance  : 

Ou  finase  d'Otranges  et  ens  espendises. 
(1282,  Primat,  de  Nancy,  G  S48,  Arcli. 
Meurthe.) 

Ne  es  espandices.  (Mardi  av.  divis.  des 
apôt.    1295,  Ch.  de   l'offic.  de  Toul,  Arch. 

Mos.) 

Es  espandises.  (Même  charte  dans  le 
Cart.  de  Ste  Gloss.  de  Metz,  Richel.  1. 
10024,  f»  44  v°.) 

Qu'il  ait  le  quart  en  toute  la  ville  de 
Verey  et  en  toutes  les  espandixes  et  appar- 
tenances d'icelle.  {Ch.  de  1408,  Lorraine, 
Cabinet  Labri.) 

ESPENDis,  espandis,  esppentis,  erpentiz, 
s.  m.,  appentis  : 

A  Huet  Lienuart  de  sa  vigne  dou  carre- 
four .1111.  d.,  item  de  sou  erpentiz  .m.  d. 
(I3S8,  Rôle  de  contribut-,  Arch.  de  So- 
lesmes.) 

Sus  Vesppentis  de  dessus  la  rue.  (139S, 
Arch.  M.M  31,  f°  206  r°.) 

Couvertures  pour  ung  espandis.  (1563, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ESPENDOUERE,  S.  f.,  sorte  de  fourche  : 

Le  suppliant   la   frappa  par  le  costé  au 

travers  des  flans  d'une  espendouere  de  bois 

dont  il  chargeoit    le  fumier.  (1403,   Arch. 

J.1  160,  pièce  91.) 

1.  ESPEXDRE,  -  andre,  verbe. 

—  Neutr.,  dépendre  : 

Tout  lou  rcsege  ki  espanl.  (Mars  1296, 
Cath.  de  Metz,  Huloup,  Arch.  Mos.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Droons  tint  les  sept  ans  la  grant  duchié  d'Ardaine 
Auquel  duchié  s'espant  et  toute  la  Lorraine. 

(Gîr.  de  Ross.,  "03,  Mignard.) 

2.  ESPENDRE,  spendre,  v.  a.,  dépenser  : 
BijBD  aves   feil,  dist    Gueines,  or  vons  donray   da 

[spendre 
Seiong  cbe  aves  meri... 

(Prise  de  Pamp.,  2871,  MassaGa.) 

—  Employer  : 

Us  ont  (les  habitans  de  Carajan)  monoie 
en  tel  mainere  con  je  voz  dirai,  car  ils  es- 
pendent  porcelaine  blance,  celle  qe  se 
trovent  en  la  mer,  et  qe  se  raetent  au  cuel 
des  chienz  et  vailent  les  quatre  vingt  por- 
celaines un  saie  d'arjent  qe  sunt  deux 
venesians  gros.  (tic.  de  Mare  Pol,  ch. 
cxvin,  Roux.) 

ESPENEin,  voir  Espenoir. 

ESPENEissEMENT,  S.  m.,  expiation  : 
11  perdoient  le  remembrement  des  coses 
qui  estoient  avenues,  que   espeneissement 
raemplist  ce   qui  defailloit   des  tormeus. 
{Bible,  Richel.  901,  f»  24''.) 

ESPENi,  part,  passé,  impuni  : 
Ne  doit  pas  remanoir  espeni.  (P.  de  Fon- 
taine, COHS.,  cb.  xxxj,  Marnier.) 

ESPENiEu,  V.  a.,  expier: 

Li  povre,  li  mendi  poent  aveir  fiance  par 
l'essample  de  Ladre  ke  lur  péchez  soient 
vengé  et  espenié  d'une  partie  en  cest  siècle. 
(Maurice,  Serm.,  ms.  Flor.,Laur.,conventi 
soppressi  99,  f"  37=.) 

Cf.  EsPENom. 


ESPENiR,  voir  Espenoib. 

1.  ESPENNE,  S.  f.,  épingle  : 

Ung  cent  de  fortes  espennes  ponratachiev 
les  pris  des  histoires  et  blasons.  (1470, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms, Bibl.  Amiens.) 

2.  ESPENNE,  voir  Espane. 

ESPENNiER,  S.  m.,  ouvrier  qui  travaille 
le  fil  de  métal,  treillagcur  : 

Jehan  Le  Cat  povre  homme  espennier  en 
nostre  ville  de  Tournay.  (14b9,  Arch.  .T.l 
189,  pièce  361.)  Ducange.  suivi  par  les  édi- 
teurs de  Ste-Palayp,  écrit  espenuier. 

Un  espennier  fait  ung  cassis  de  fil  d'a- 
caire.  (looi,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Cf.  ESPENNE. 

ESPENNIU,  voir  ESPANIR. 

ESPENOIR,  -  eir,  -  ir,  espan.,  espann., 
î   empenir,  verbe. 

j       —  Act.,  expier,  amender,  racheter  : 

Ta  penttanse  i  pnez  bien  espannir. 

(Girierl,  frag.,  Arch.  Aube.) 

'    Ja  n'iert  si  gentil[z]  bom  qu'il  ne  face  hnnir, 
U  en  fen  n  en  fnrche  le  mal  espaneir. 

(Hou,  2°  p.,  1204,  Andresen.) 

Les  péchiez  que  faiz  ai  voidreie  espaneir. 

(ib.,  1122.) 

Asses  avons  espenei 

Que  li  Saisne  passent  parci. 

(Id.,  Brul,  9721,   Ler.  de  Lincy.) 

Ja  Deus  joie  ne  lor  an  dont 
Ne  lor  péchiez  espanoir. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  r83''.) 

Ainz  qne  mais  od  vos  me  despoil 
l.e  vos  ferai  cher  espanir. 

(Id.,  d.   de  Sorm.,  Il,  7243,  Michel.) 
Si  mal  n'angoisse  ne  ahan 
Lor  faiz  a  tort,  mau  le  feras. 
Chèrement  Vespanoiras. 

(Id.,  t*..  H,  23044.) 

E  ce  qne  li  perent  forfirent 
Li  fiz  après  espanoirenl. 

(Id.,  ib.,  II,  31803.) 
Et  quant  ne  se  velt  repentir. 
De  ses  péchiez  espeneir. 
(Perceval,  ms.  Montpellier  H  249,  V  180''.) 

Par  mes  péchiez  espenir. 
(Marie,  Purg.  de  SI  Patrice,  Richel.  23407. 
fo  107''.) 

Cil  qui  au  deable  serviront 

Einz  en  la  fin  Vespenirunt. 
(Gerv.,  Best.,  Bril.  Mus.  add.  28260,  f»  OB'".) 

S'aucuns  est  atains  de  faus  sairement  ou 
de  foi  mentie  envers  son  juré,  il  Vespenira 
par  le  los  de  le  commune  et  par  devant  le 
jirevost  et  par  devant  les  eskievins.  (1209, 
Charte  de  commune  donnée  par  Ph.  Aug., 
ap.  A.Thierry,  iUo;i.  de  l'Iiist.  dit  Tiers  Etal, 
I,  183.) 

Et  lor  m&Sàiz  espenei:isent . 
(G.  de  Coikci,  ifir.  de  N.-D.,  ms.  Bruj.,  f">  161".) 

Bien  doit  espeneir  forfet 

Cil  qui  a  escient  le  fet. 
(rie  des  Pères,  Richel.  23111,  f  00''.) 

Jou  ai  vestn  le  haire  a  mon  costé. 

Et  par  desenre  le  bauberc  endossé. 

Por  espanir  çon  que  j'ai  mesfait  Dé. 

illuon  de  Bord.,  3090,  A.  P.) 

-Vins  lor  douent  li  pecheor 
Por  espenir  lor  péchiez. 
(Poime  aUéj.,  Brit.  Mus.  add.  13606,  f  14'.) 


,SP 


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ESP 


o21 


Qnar  monlt  avoil  esté  Rrevps 
Par  HastonI  et  par  Desiier, 
K'il  ot  fait  eo  France  envoier. 
Et  moinne  en  clostre  l'avoit  fet. 
Ponr  espaneir  ses  meiïot. 

(MouSK.,   Chron.,  1241.  Reiff.) 
I  revenront  maint  pèlerin, 
Poar  lenr  pecies  espaneir. 

(Id.,  ib..  4701.) 
Por  les  peciiiez  espeiiejr. 
(HcouES  DE  BER2I,  Bil'le,  Brit.  Mas.  add.  loGOd, 

Di,  di  avant,  mn]  es  bailli, 
Ja  n'jeres  mes  espeneift, 

(Renan,  «85"5,  Martin.) 
Or  di  avant,  mar  »s  bailliz, 
Ne  sera  mes  espeneiz. 

(W.,  28507  Méon.) 
Oil,  par  foi,  dist  li  prieos. 
A  la  porte  est  moult  covorlens 
One  il  0  nos  penist  viertir 
Et  ses  ;îrans  per.liies  eypunir. 

(Coitronn.  Renan,  1167,  Marlin.i 
E  Dieus  !  la  penitance  seroit  bone  en  la  vie, 
Qoar  qui  saoroit  ranjioisse,  la  do!or,  la  haschie 
Qu'il  covient  soCrir  l'ame  ainz  que  soit  espenie, 
James  de  ppcbié  fere  ne  ]i  p^nrolt  envie. 

(Chante  Pleure,  Ricbel.  837,  f*  336».) 
...  Il  volt  espeneir 
Son  peclié  e  sa  forfaiture. 

{Vie  da  pape  Grég.,  p.  87,  Lnzarche.) 
Ce  quia  loil seroit espenei  par  juspmpnt, 
volons  DOS  qui  soil  venchié  par  b.inie.  (P. 
DE  Fontaines,  Conseil,  p.  374.  Marnier.) 

Se  li  crieurs  mesprent  es  choses  de  leur 
niestier,  le  prevost  des  marchanz  le  let 
mètre  el  cep  tant  qu'il  ait  le  nieffet  bien 
espeni,  se  ce  n'est  de  larrecin  ou  des 
choses  desus  dites  que  le  roi  connoist. 
(Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  1"  p.,  v,  16, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Encor  ne  sont  mie  espanoi  nostre  pechié. 
(G.  DE  Tyr,  1,  XI,  Hist.  des  crois.) 

Par  le  jeuuer  espaneisons  nos  noz  pei- 
chiez.  (Maurice,  Serm.,  Richel.  24838,' 
{'  28  r».) 

Cette  semaine  peneuse  qui  est  appelée 
peneuse  por  co  que  li  crestien  i  espeneisenl 
plus  lor  pecies  qu'en  un  autre  tans.  (Id., 
t6.,RicheU33i4,  f°  31  v.) 

[Geste  semaine]  est  apelee  penuse  pur 
ço  ke  li  pécheur  epenissent  plus  lur  péchez 
k'en  un(e)  altre  tens.  (Id.,  ib.,  nis.  Flor. 
Laur.,  conventi  soppressi  99, 1"  2.5'.) 

Porta  et  espenei  noz  pecchez.  (Id.,  ib., 
ms.  Oxf.,  Bodl.  Douce  270,  f»  46  r".) 

Se  por  ses  péchiez  non  espanoir.  (Li 
Purgatoire  saint  Patrice.  Richel.  423, 
f»  35'.) 

Que  ce  je  mil  ans  vivoie, 
Empenir  je  ne  poroie 
Les  manlz  qne  j'ai  fait  en  mi. 
(Adbertins  d'Aves.ne';,  Cham..  ap.  Dinanx,  Trouv. 

brab.,  p.  50.) 

Dont  espanisse  ses  pecies. 
(JiCQ.  d'Am.,  Art  d'Am.,  ms.  Dresde,  1821, 
Kôrting.) 

Le  darrain  qnadrain  si  estnet 
Payer  quant  espenoijra 
Les  péchez  qu'elle  de  terre  ha. 
(M.ICÉ  DE  LA  Charité,  Btl>le,  Richel.  401, 
P  140^) 

Espenir  seon  péché.  {Chron.  d'Angl., 
ms.  Barberini,  f°  43  t°.) 

Li  cors  ne  puet  faire  le  voiafro  d'oultre 
mer  ne  aler  au  Saint  Sépulcre  ne  espanir 
mes  pechies.  (Froiss.,  Chron.,  I,  289,  ms. 
Rome,  f»  23  v.) 


—  Réfl.,  payer  une  chose,  en  être  puni  : 

E  por  la  crierame  que  j'en  ai 
Que  içe  m'ent  espanoimi. 
(Ben.,  D.  de  Nonii.,  II,  24379,  Michel.) 

—  Neutr.,  faire  pénitence  ; 
Sire,  dist  il,  j'ai  a  non  Alessis, 
Uns  pecieres  hom,  se  voel  espeneir. 

(Aleiis.  554.  Richel.  12471. .^ 

Toz  tens  puis,  tant  qu'ele  vesqnit. 
En  irel  lue  espeneit. 

(Vie  du  pape  Grég.,  ^.  116,  Lnzarche.) 

—  Act.,  faire  payer  un  tort  à,  punir: 

GlîILlO«. 

Car  bien  sai.  s'onques  le  connai. 
Que  s'ele  vous  i  savoit  hni. 
Que  demain  iroit  sans  respit. 

Ad.vns. 
Et  savps  vous  que  ie  ferai  1 
Pour  li  espanir  mêlerai 
De  le  mouslarde  seur  men  v... 
(A.  DE  laHalle,  liJus  Adan.  p. 298,  Conssemaker.) 

ESPENRE,  voir  ESPIIENDRE. 

ESPENs,  -  ans,  s.  m.,  pensée,  souci  : 

Erec  responl  qu'il  a  a  faire 

Moult  longe  voie  et  pranl  jornee  : 

Por  çou  a  sa  voie  atornee. 

Car  monlt  eu  fu  en  prunt  espens. 
fCHBEST.,  Erec.  el  En.,  Rirhel.  375,  f  288'.) 

Et  vous  resoiez  en  espens 

De  porvoir  mi  sépulture. 

(lo.,aigel,  Itichel.  1120,  f»  52''.) 

Et  li  leons  ol  tant  de  sens 

Qu'il  veilla  et  fu  en  espens 

Du  cheval  jranier  qui  paissoit. 

(Id.,    Yvain,  Richel.  1433.  i'  91  r".) 

Pou  se  dormi  et  poi  se  jnt 

Kn  son  lit  por  le  ffrant  espens 

Qu'il  avoit  a  Deii  par  boen  sens. 

(EvRAT,  Genèse.  Richel.  12457,  f°  41  r»,) 
Qaant  qne  soit  cbier   le   temps,  ja  mar  vous   en 
[chaudra  ; 
Ne  serez  en  espens  dont  en  vons  vestira. 

(Doon  de  Maience.  2153,  A.  P.) 

Ne  d'antre  riens  ilz  n'ont  espans 
Kors  de  mener  les  .crans  despens. 
(Chr.  de  Pis.,  Liv.  du  Chemin  de  long  eslude.  Ri- 
chel. 604,  f»  139  v»  :  Pùschel,  v.  2903.) 

ESPENBE,  expense,  spense,  s.  f.,  dé- 
pense : 

Por  les  grans  et  folles  espenses  que  il 
fasoit.  {Règle  del  liospit.,  Richel.  1978, 
!"  170  r».) 

Et  le  Chan  fist  pIz  donner  la  spence  por 
dix  ans.  {Voy.  de  Marc  Pol,  c.  xix.  Roux.) 

Tout  cel  or  ou  argent  soit  forfait  au  roy, 
forsprises  les  resonibles  expenses  queux  il 
serra  tenus  de  confesser  et  discoverer. 
{Stat.  de  Henri  IV  d'Englet.,  an  il,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

En  ceste  sa  grande  indigence,  aidier  le 
vueillez  et  relever  de  sezdiz  coustatgez  et 
expenses.  (12  déc.  1414,  Lettre  du  roi  d'An- 
gleterre aux  Jvrats,  Reg.  de  la  .lurade, 
p.  132,  Bordeaux  1883.) 

En.-emblenient  ove  sez  costages  et  exenp- 
ses.  (Stat.  de  Henri  VI,  an  viii,  impr.  golh., 
Bibl.  Louvre.) 

Expenses,  coustz,  frays.  (Palsgrave, 
Esclairc.,  p.  218,  Génin.) 

ESPExsEEJiENT,   cspanseemant ,  adv., 
avec  réflexion  : 
Et  li  dist  qu'ele  ameroit  meuz  qu'ele  la 


salvest  plus  a  trait  et  plus  espanseemant.  (De 
t'Assumption   Nostre  Dame,    Richel.    988. 

f°  170=.) 

ESPEN.SEMENT,  S.  m.,  réflcxion  : 
Ainçois  y  veissiez  triste  silence  et  espen- 
sement...  qiiar  cliascuns  mist  en  oubli 
quipx  choses  il  deussent  ou  laissier  ou 
porter.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen., 
f  18=.) 

EspExsEn,  -  anser,  expenser,  verbe. 

—  Réfl.,  penser,  concevoir  : 

Ai  !  dit  ele,  cosins,  qui  de  co  s'espansat  ? 
(Floov..  1525.  A.  P) 

—  Act..  imaginer  : 

Je  vais  quérir  de  la  menseaille 
Tant  que  vous  pourrez  e.rpenser. 
(Grebas,  Misl.  de  la  Pass.,  i;77S.  G.  Paris.) 

ESPENSiER,  espenser.?..  m.,  intendant  ; 
Servent  li  seneschal  et  .serjaut  honorables, 
Bnleillers    espemers  et  maistres  cuneslables. 
(Th.  de   Ke.nt,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24361. 

1°   5  T'.) 

Hue  le  Espensier.  (Froiss.,  Chron.,  I. 
221,  ms.  Aniinus,  f°  3  v»  Luce,  et  nis 
Richel.  2641,  f»  3  r°.) 

ESPENTANCE,  VOir  ESPOANTANCE. 

ESPENTiF,  espanlif,  s.  m.,  appentis  : 

Auront  l'aisence  d'un  espenlif  de  nni- 
railles,  et  d'un  courtillct  tenant  auxdites 
ninraillps  pt  espenlif.  (1378.  Arch.  M.V!  30, 
I"  115  V».)  Plus  bas  ;  espanlif. 

ESPEOTE,  s.  f.? 

.1.  petite  poêle  et  .i.  espeote  sens  fuerre. 
(1348,  Coînpfe,  Ch.  des  conipt.  de  Dole.  — , 
Arch.  Doubs.) 

ESPEOURIR,  voir  ESPAORIR. 

ESPERART,  qualiflc,  qui  espère  facile- 
ment : 

On  suet  dire  que  cuidars  et  esperars 
furent  dui  musart.   (MÉN.  DE   Reims,   121, 

W.iilly.) 

Car  Dant  Cnidart  et  Esperarl 
Tienent  lor  mestre  por  musart. 
(Renard    contrefait,   ap.    Tarbé,  Poi't.  de   Champ, 
ttni.  à  Fr.  I,  p.  79.) 

ESPERCEUR,  s.  Di .,  aspersoir  : 
Avecques    Ve.tperceur  et    ave    benoiste. 
(1.343,  Poitiers,  Fonteneau,  I,  43,  Bibl.  Poi- 
tiers.) 

ESPERCEVESiENT,  -  Chèrement,  s.  m., 
conception,  intelligence  : 

Percepcio,  onis,  entendement,  esperche- 
rement.  (Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  I.  7679, 
10  228  V".) 

EspERCEVoiR,  -  chevoir,  v.  a.,  aperce- 
voir, concevoir  : 

Sentio,  esperchevoir.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679,  f"  244  r».) 

Espercevoir.  {Chasteau  d:  labour,  (■d. 
1499,  Bibl.  Ste-Geuev.) 

ESPERCHEVEMENT,     VOir     ESPERCEVE- 
i     MENT. 

I         ESPERCHEVOIR,  VOir  EsPERf.EVOIR. 
60 


522 


ESP 


r.<^PRRDERESsE,  qualif.  f.,  celle  qni 
perd  : 

Sebillp  VEuperderesse.  (1344,  Arr.h.  ndm. 
de  la  ville  de  Ueims,  ii.  917,  Don.  niéd.) 

1.  ESPERDRE,  verbp. 
—  Réfl.,  être  éperdu,  se  troubler,  s'é- 
tonner, se  déconcerter,  se  désespérer  : 

Trcis  jorz  pnis.  si  cam  nos  lison. 
Dura  enlrVns  la  ronlmcon. 
C'nnc  ne  les  pnrBnt  ahaissier 
A  celé  paiz  faire  otreier. 
Si  que  Franceis  s'en  experdeient 
E  tnit  icil  qni  Ins  oeienl. 
(Bem-,  D.  de  Xorm.,  II.  24367,  Michel.) 

Quant  Yvains  ceste  novele  ot, 
Si  s'esbaist  et  expert  toz. 

(Chef,  au  lijon,  6200,  Holland.) 

Li  félon  sont  as  murs  lout  seur  et  tout  cert. 
Apreslé  de  desfendre  :  nns  d'ans  ne  s'en  e.tperl. 
(I.  BoD.,  Sax.  Lxxix,  Michel.) 

Li  antres  de  çon  que  il  ot 
Desmesurpoment  s'en^ot. 
Si  qu'il  s'en  expert  et  merveille. 
(Du  Bcii  Giiill.  d'Aiigt.,  ap.   Michel,  Chrim.  angl.- 
norm.,  lil,  lo3.) 

Tant  s'esbahist  que  toi  s'espert. 

(l'arlon.,  898.  Crapelet.) 

Tnl  s'e.tpert  e  li  chet  la  chère. 
(HCG.  DE  RoTELASDE,  Ipnmcdon,  7il.  Stensrel.  Zeila- 
chr.  f.  rem.  Phil.,  VI.  :;93.) 
Ains  li  Galois  ne  s'esperdi. 
De  son  bon  cheval  descend!. 

(Durm.  le  Gai..  3363,  Stengel.) 

Por  la  mort  da  fih  Dieu  dont  tontes  riens  trcra- 
[blerent 
Tnit  li  .IIII.  élément  por  sa  mort  s'eaperdirent, 
Li  solels  et  la  lune  leur  clarté  en  perdirent. 

(Ave  Maria.  Kichel.  23111.  f"  322^) 

Tant  que  la  veue  je  perdy. 
Dont  a  l'heure  raonU  m'esperdy. 
(Acl.  des  apost.,  vol.  11,  f°  151  r°,  éd.  1537.) 

—  Être  frappé  d'admiration  : 

Vestne  ert  hen  la  dameisele. 
Bel  vis  ot  et  blanche  mesele... 
Meleandres  l'essanla  el  vi?. 
Tnt  .•i'eiperl.  si  lui  fu  avis 
Qn'nnqnes  el  munt,  en  nul  règne. 
Ne  vit  des  oilz  si  bêle  femme. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f  85''.) 

—  Act.,  perdre: 

Et  évitent  de  esperdre  et  maculer  le  se- 
cret de  leur  pensée  par  multitude  de  pa- 
roUes.  (La  trexample  et  vraye  Expos,  de  la 
Reigk  M.  S.  Ben.,  1486,  f°  47».) 

—  RéD.,  se  perdre,  s'abandonner  folle- 
ment : 

Charles  le  Grand,  après  avoir  conquesté 
plusieurs  pavs,  s'esperditde  telle  façon  en 
l'amour  d'une  simple  femme,  que  meltaiit 
tout  honneur  et  réputation  en  arrière,  il 
oublia  non  seulement  les  affaires  de  son 
royaume,  mais  aussi  le  soing  de  sa  propre 
personne.  (Pasq.,  Rech.,  VI,  33.) 

2.  ESPERDRE,  voir  ESPARDRE. 

ESPERDUITE,  VOIT  ESPARDUITE. 

1.  ESPERECIER,  V.  a.,  éveiller  : 

Expigi^facio,  esperecier,  esveillier,  exiler. 
{Gloss.  de  Salins.) 

2.  ESPERECIER,  espeHcier,  (s'),  v.  réfl., 
se  relâcher  : 


ESP 

Li  citnien  d»  Sur  qui  estnientlas  etîirevé 
de  veillier.  et  d-s  ?iips  et  des  nssnnz  e"  des 
pnors  qu'il  nvnit  Innîmement  snnfTert,  se 
commencierent  durement  a  esppricier.  (G. 
DE  Tyr,  XIII,  9,  Hist.  des  crois.) 

ESPEREEMENT,  adv.,  avec  espérance  ; 
néant  espereement,  au  delà  de  toute  espé- 
rance : 

Vous  lenrdonnsteseves  habondnnt  nennt 
espereement.  (Bible,  Maz.  6S4,  f»  13'',  et  Ri- 
chel. 901,  f»  17'') 

1.  ESPEREMENT,   VOir  ESPKRIMENT. 

2.  ESPEREMENT,  VOir  KSPIRKMKNT. 

ESPEREOR,  -  our.  S.  ni.,  celui  qui  es- 
père : 

El  quant  remir  son  vis  et  sa  conlonr 
I.ors  si  me  fait  de  joie  esperenur. 
(Sacvvles  d'Ahras.  Clians.,  Poët.  fr.  av.  1300,  111, 
1212,  Ars.) 

1.  ESPERER,  verbe. 

—  Act.,  attendre  : 

Comme  cnntenz  fut  meu  ou  espéré  a 
mouvoir.  (1316.  Cart.  du  chap.  d'Evr.,  U, 
371,  Arcli.  Eure.) 

—  Neutr.,  menacer,  être  sur  le  point  de  : 
Comme  contens  ou  descort   fust   ou  es- 

perast  estre    meu    cuire.  .   (1313,  Cari,  de 
S.  Pierre  de  Preau,  f  152  r°.  Arch.  Eure.) 

—  Réfl.,  mettre  sa  confiance  : 

Et  cil  lantost  se  leva  sus 
Qni  eu  Jhesn  Crist  s'eipera. 
(Du  Filz  au  seneschal,  466,  ap.  Méon,  IVoKi'.  réf.. 
11.  343.) 

—  Espéré,  part,  passé  ;  espéré  à,  qui  a 
chance  de  : 

Sur  les  descors  et  debas  meus  ou  es- 
pérez a  mouvoir.  (1372,  Cart.  de  Sens,  Ri- 
chel. 1.  9893,  f»  80  r',) 

Pour  les  dissentions,  debas,  descors  et 
estris,  meus  et  espères  a  mouvoir  entre 
nous  et  nostre  très  chier  frère  le  roy  de 
France.  (Fboiss.,  Chron.,  VI,  5,  Luce.) 

Aunis,  Beauce,  Bessin,  Dieppe,  le  Fol- 
let, Pic,  espérer,  attendre. 

2.  ESPERER,  voir  ESPIRER. 

ESPEREUX,  adj.,  d'espérance  : 
Doulces  sont  au  commencement 
Pour  les  cuers  des  hommes  attraire  ; 
Au  premier  parlent  donlcement, 
Mais  pnis  après  font  le  contraire. 
Venin  port^-nt  converlement 
Desoubz  la  face  débonnaire  ; 
Par  leur  espereu.r  sentement 
Le  frnit  de  raison  font  retraire. 
(Boeee  de  Coiisolacion,  Ars.    2670,    f">  3  r°.) 

ESPERGE,  voir  ESPARGE. 

ESPERGEOiR,  esperyouer,  espargoner. 
s.  m.,  aspersoir  : 

Isopus,  espergeoir.  {Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679.) 

Espargoner,  spargorium.  (Gloss.  gall.- 
laU,  Richel.  1.  7684.) 

Et  la  sacriffierent  l'aignel  du  sang  duquel 
ilz  nettoient  leurs  propres  maisons  avec- 
ques  ung  esmouchoir  ou  espergouer  de 
ysoppe.  (Ancienn.  des  Juifs  ,  Ars.  3082. 
f»54=.) 


ESP 

Espergeoir.  (.1.  Lagadeuc,  Cntholic.,  éd- 
Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl.  Quimper.) 

—  Vase  qni  sert  à  se  laver  : 

Dedens  !es  portes  (du  tabernacle)y  avoit 
was  espergouer  on  vaissel  a  mettre  eaue... 
dont  les  prestres  avoient  de  coustume  de 
laver  leurs  pies  et  leurs  mains.  (Ancienn. 
des  Juifs,  Ars.  5082,  f»  68'.) 

EspERCiER,  V.  a.,  asperger: 

Tierce  fois  le  sai;;na  li  clers  de  sa  main  destre. 
Puis  i  jeta  de  l'oile,  du  saint  cresme  Vesperge. 
[Mainel,  p.  26,  G.  Paris.) 

ESPERGOUER,  YOir  ESPERGEOIR. 

ESPERIAGE,  voir  ESPARVAGE. 

ESPERiAL,  adj.  situé  du  côté  du  cou- 
chant : 

Entendre  lui  firent  que  il  tendoit  a  avoir 
le  règne  esperial  (c'est  a  dire  le  règne  d'y- 
talie),  et  puet  estre  dit  règne  esperial,  si 
comme  aucuns  veuUent  dire,  pour  une  es- 
toille  prochaine  a  ce  royaume, qui  ainsi  est 
api'lee.  (Grand.  Chron.  de  France,  l,  12, 
P.  Paris.) 

ESPERICIER,  voir  ESPERECIER  2. 

EspERiENTEMENT,  exp.,  adv.,  d'une 
manière  éprouvée  : 

Congooissant  le  sans  leonique  et  lupar- 
din  estre  par  conjunclions  fraterneles  de 
loables  aliances  f.Tperte»(emcntunis  en  ung 
par  vaines  de  ruisseaulx  Quaus  journele- 
ment.  (Prol.  sur  la  tolalle  recollation  des 
sept  vol.  des  anc.  et  nouv.  cron.  d'Anglet., 
ms.  lirit.  Mus.,  Reg.  13  E  iv.) 

ESPERiMANCE,  exp.,  S.  f.,  expériencc  : 
Experientia,    experimance.     {Gloss.     de 
Conches.) 

ESPERiMENT,"  experiment,  esperement, 
espirement,  esparement,  esparment,  -  ant,  - 
en,  s.  m.,  expérience,  et  science,  habileté 
acquise  par  l'expérience  ;  par  extension, 
sort,  enchantement,  opération  magique, 
merveille  qui  tient  de  l'enchantement  : 

Les  parmanables  choses  spirituelles  po- 
ruec  des  charneiz  moinz  sont  creues,  car 
les  choses  cui  il  oient  ne  sevent  mie  par 
esperiment.{Dial.St  Greg.,x>.  193,  Foerster  } 

Circes,  qni  t,ant  d'engin  savoit. 
Qui  les  hommes  transBgnroit, 
Esprova  maint  espirement 
Par  ceste  pierre  apertement. 

(Lap.  de  Berne.  741,  Pannier.l 

Circe  l'usa  et  l'nl  mnlt  chère. 
Celé  merveillose  .sorcere  : 
Si  en  fait  um  esperimenl 
Ki  est  prové  de  Inngement. 

(Lap.  de  Marhode.  459,  Pannier.) 

Meint  bon  expirement  savoit 
Que  le  roi  enseigoié  avoit. 

(Dolop.,  3494,  Bibl.  elz.) 

Dont  li  a  dit  veraieraent 
K'il  set  .1.  tel  espirement 
Qni,  se  bien  le  vueit  esprover. 
Son  larron  li  fera  trover. 

(Ib.,  6143.)  Var.,  esperimenl. 

Antre  esjArement  te  ferai. 

(//-.,  6334.) 

U  aprisl  mil  conjnremens, 
Mil  carandes.  mil  espiremens. 

i^Wilasse  le  Mume,  17,  Michel.) 


ESP 


ESP 


ESP 


523 


Si  que  Diens  par  espimnenl 
Voiej  puis  vostre  expireracnt. 

(Vie  S.   ilagloire,  Ars.  5122,  V  54  r°.l 

Apres  apris  â'eaperimenz, 
D'in^romance  et  d'enchantemenz. 

(Parlon.,  Ricliel.  19132,  f  lil=.) 

Apres  apris  espiremens, 

{«.,  4597,  Crapelel.) 

Ke  pnis  après  par  eaperemeut 
L'eprovasles  tut  rerleinemenl. 
Pierre   d'Aberndx,   le  Secré  de  serrez,   Richel. 
2:i407,  f  185=.) 

Esperimens  m'en  ont  fet  sage. 

{Rose,  ms.  Corsini,  (°  S"'*.) 

P.ar  essai,  par  esperimanl. 
(J.    DE    Priorat,   Liv.    de    Yegece,   Richel.    1601, 

f°  1G^) 
Sire,  Do  li  respoot,  a  .i.  gien  bel  et  gent. 
Une  grande  merveille  et  .i.  espirement. 

(Doon.  9841,    A.  P.) 

Solonc  l'ordre  e  l'art  des  Gregois,  des 
ludiens  et  de  cens  de  Perse  es  qiies  nul 
esperement  ne  fu  decevable.  (Secr.  d'Arist., 
Richel.  571,f°)34=.) 

La  conpnoissance  et  Vexperiment  du 
charnel  délit.  (Traict.  de  Salem,  ms.  Ge- 
nève'16o,  f°  203  r-.) 

Va  clerc  estoit,  lequel  sçavoit  moult 
beauls  experimens,  et  de  tout  plain  des 
secrez  d'arquemie  .  (Crist  .  DE  PiZAN, 
Charles  V,  3»  p.,  ch.  28,  Rlichaud.) 

Il  n'a  homme  sonbz  le  ciel  qui  par  tant 
à'experimens  l'amour  de  mariage  ait  tant 
esprouvé.  (Grisel.,  Cftatts.,  Vat.  Chr.  1514, 
f»  ^10^) 

Je  l'ay  épreuve  parej;perimenf.  (0.  de  LA 
Marche,  Mém.,  II,  16,  Michaud.) 

Et  puis  getta  .Merlin  ung  espirement  sur 
eulx  que  quant  ilz  cuydoient  aller  a  leurs 
maisons  ilz  alloient  autre  part.  (L"S  Pro- 
phecies  de  Merlin,  f"  123%  éd.  1498.) 

Cassandre  qui  fut  bonne  astronomienne, 
et  si  sçavoit  merveilles  de  conjurations,  et 
d'eocperimens,  et  d'enchantemens.  (Percef., 
I,  1°  65»,  éd.  1528.) 

Et  que  seyt  veyrregardaz  veyr  comraen 
Helisabeth  te  monstre  Vexperimen. 
(Noël  du  xïi"  s.,  Rev.  savoisienne,  28  fév.  1879.) 
Nous  poursnyvons  iey  tout  d'un  train 
quelques  experimens  procedans  dudit 
cuyvre  (Bl.  Vige\ere,  Traité  du  feu  et  du 
sel,  p.  137,  éd.  1542.) 

Je  veax  donques  laisser  ces  vaîns  experiments. 
Us  me  pourroienl  tromper  comme  a  plusieurs  amans. 
(P.  DE  Rrach,  Poèm.,  f  66  v»,  éd.  1376.) 
Et  se  remit  aux  mathematicques  et  s'a- 
musa aux  theoricques  de  la  magie,  protes- 
tant pourtant  de  u'essayer  aucun  expert- 
ment.  (D'Aubigne,  Mérn.,  1565-1567,  La- 
lauue.) 

—  Exemple  : 

Qaant  ceste  mue  beste  (la  fourmi)  nus  mnstre  si  bel 
[estre 
Li  hom  memement  en  dait  prendre  empannent. 
(P.  DE  Thau.s,  Bed.,  431,  Wright.) 
...  Prendre  espar emeat. 

(Id.,  ib..  481.) 

—  Preuve  : 

0  très  chier  sire,  que  moult  vostre  fille 
vous  ressemble  !  Se  il  n'estoit  autre  pins 
certain  experiment,  se  suffiroit  la  similitude 
pour  la  trouver  estre  vostre  lille.  (Violier 
des  Hisl.  rom.,  c.   cxxv,  p.  359,  Bit)l.  elz.) 

ESPEHiMER,  v.  11.,  so  pui'ter  en  armes. 


E  li  cnnlc,  que  tant  iert  fer(e). 
Ver  ïrym  pensent  A' esperimer{e) 
Pnr  la  meysun  gaarantir. 

(Conqiteil  of  Irelmd,  3308.  Michel.) 

1.  ESPEUin,  exp.,  asp..  verbe. 

—  Act.,  essayer,  éprouver,  expéri- 
menter 

Si  furent  cité  de  par  les  consulz  aucuns 
de  eulz  pour  cause  d'esperir  et  de  voir  que 
li  tribun  feroieut.  (Bersuire,  T.  Lio.,  ms. 
Ste-Gen.,  1»  52»'.) 

Et  nous  fnitifs,  exiliez  et  dispers. 
Avons  tous  maulx  essalez  et  ejpers. 
(A.  Cbart.,  VEsper.,  OEnr.,  p.  262,  éd.  1617.) 

En  quel  lieu  el  en  laquelle  place  l'ost 
des  Samittes,assemblees  toutes  leurs  forces 
de  leur  jouvence,  peut  bien  experir  el  es- 
sayer toutes  les  forces  de  fortune  par  der- 
nier débat.  {Le  Prem.  Vol.  des  grans  dec. 
de  m.  Liv.,  f»  123=,  éd.  1530.) 

—  Réfl.,  s'efforcer: 
.ni.  fois  en  la  piere  feri, 

Et  qnan  k'il  pot  s'en  asperi, 
Wonqes  l'capee  ne  pot  fraindre. 

(.MousK.,  Ckron.,  7992,  Keiff.) 

—  Act.,  tenter,  introduire  : 

Le  créancier  ne  peut  estre  tuteur  du  pu- 
pille contre  lequel  il  a  a  experir  quelques 
actions  et  repeter  quelques  droits.  (Bu- 
GNYON,  Loix  abrog.,  p.  371,  éd.  1574.) 

Bourg.,  Yonne,  Saligny,  expérient,  expé- 
rimenté. 

2.  ESPERiR  (s'),  V.  réfl.,  mourir: 

Encor  vivoit  Karles  1    Caus, 
Ki  moult  fu  prendom  et  loians 
El  mena  moult  honniestre  vie, 
N'ainc  de  l'autrui  n'en  ot  envie; 
Une  eure  aviut  k'il  s'esperi, 
Uns  angles,  par  St  Esperi, 
En  l'autre  .siècle  le  mena. 

(MousK.,  Chron..  12371,  Reiff.) 

3.  ESPERIR,  eperir,  asperir,  verbe. 

—  Act.,  éveiller,  réveiller,  animer  : 

Voit  raonseignor  Ganvain  dormir, 
ISel  vost  mie  fere  esp^rir, 
Ainçois  le  lessa  reposer. 
(PereemI,  ms.  Montpellier,   H  219,  f  143''.) 
I.atouse,  quant  l'a  veu. 
A  dit  por  lui  expert'  : 
Dormez,  qui  n'araez  mie  ; 
J'aira,  si  ne  puis  dormir. 
(Hditas  de  Fontaines,  Mol.  el  Paslour.  du  xui"  /.., 
Th.  f.-.  au  m.  à.,  p.  38.) 
Si  le  pria  mult  doucement 
Q'a  Dieu  priast  dévotement 
Que  Diez  Vesperil  de  sa  flame 
Si  que  suover  en  peust  s'ame. 
(lluTEB.,  Yie  SIe  Elijsab.,  n,  200,  Job.) 
Hauuissoieot,  et  grattoient  des  pieds,  la 
ou  l'on  les  estrilloit, esperjssojt,  et  torchoil, 
pour  estre  plus  gaiz  et  plus  parez.  {Percefo- 
rest,  I,  f"  134S  éd.  1528  ) 

—  RéQ.,  se  réveiller,  reprendre  ses  es- 
prits : 

L'orellier  crolle  et  cist  s'est  esperis. 

(les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f"  21^) 
Quant  Artus  ot  uu  poi  dormi 
Del  songe  qu'il  vil  s'espe^i, 
Esvilla  soi,  si  se  dreça. 

(Wace,  Brui,  1 1 342,  Ler.  de  Lincy.  ) 
De  la  poour  la  dame  c'esperi. 

(Raoul  de  Cambrai,  clxv,  Le  Glay.) 


Lors  s'eperil  Grimas  atreci  comme  cil 
qui  s'esvellet.  (S.  Graal,  Richel.  2455, 
f"  233  y.) 

Messires  Gauvains  entent  molt  bien  ce 
que  la  pucele  dit,  et  si  ne  s'esperit  ne  tant 
ne  quant,  {.irtm;  Kicliel.  337,  f»  212''.) 

.1.  poi  le  touce  emmi  le  pis, 
Et  li  vassaas  s'est  esperis. 
(Rom.  de  Thebes,  2723,  ap.  Con.stans,  Lég. 
d'OEdipe.) 

Et  Blancheflor  s'est  asperie. 

(FI.  el  Blartce/l.,  2»  vers.,  873,  du  Méril.) 

Se  par  aventare  avenist 

Que  li  on  vilain  s'esperisl. 

(Renan,  4395,  MéoB.) 
L'oreiller  croiille,   Veafes  s'est  esperis  : 
Deu,  qnl  ra'esveille  ?  dist  li  prens  Auberis. 

(Aubery  le  Bourg.,  p.  17,  Tarbé,) 

Li  dus  ce  fu  pasmes,  mais  lues  s'est  esperis. 

(Age  d'.irign.,  3107,  A.  P.) 

Par  tut  le  bois  ont  si  grant  cri 
Q'Argentille  .s'en  esperi. 

(Lai  d'Havelok,  433,  Michel.) 
Quant  li  biaus  enfes  s'esperil. 

(Sepi  Sag.,  1330,  KcUer.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Diemaine  al  serir 

D'ici  m'en  voi  pur  asperir. 

(S.  Brandan,  1316,  Michel.) 

Trois  jorz  i  dort  seins  experir. 
(-,E  RV.,  Best.,  Bril.  Mus   add.  28260,  f  87.) 

Li  dus  s'esveille  et  vait  esperissanl. 

(Gaydon,  4339,  A.  P.) 

-  Esperi,  part,  passé,  réveillé: 

Etes  estoient  endormies. 
Mais  de  petit  sont  esperies. 

(Parlon.,  6923,  Crapelet.) 

—  Fig.,  éveillé,  animé  : 

Dons  andormiras  paisiviemant  et  au 
paix  te  reposeras,  ligierement  envailleras 
et  ligiers  el  esperiz  seras.  (Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f"  67  r».) 

De  dous  manières  de  jant  tote  voies 
doit  estre  parfaite  li  habilacions  des  acelles 
ou  de  simple  jant  cui  om  voet  estre  fer- 
vanz  et  esperiz  de  sant  et  de  volunteit. 
(/6.,  f  70  v.) 


spe- 


ESPERiT.\BLE,  -  iritable,  -  tavle, 
ritable,  adj.,  spirituel  : 

Le  pain  del  cel  esp'iritable 
Recevront  de  vous  li  apostle. 
(Trad.  du  Ps.  Eruclavil,  Richel.  902,  1»  161  V 
Jhesu  Vesperiittlle. 
(.\'m.  de  Narli.,  Richel.  213  19,  f°  31  v".) 
El  non  du  sverilable. 

(Ib.) 
Ce  doinst  Dix  Vesperitahles 
C'oncor  vous  tiengne  en  men  brace. 
(Aucassin    et  Nicoletle,  Nouv.  fr.  du  xiii°  s., 
p.  300.) 

Or  gart  Jordain  li  père  esperilables. 

(Jourd.  de  Blaivies,  1012,  Hoffmann.) 

.\voec  la  genl  espirilavle. 

(.\madtts  el  Ydoiiie,  Richel.  373,  F  32:i' 

Quant  renoiai  por  le  deable 
Le  haut  seigneur  esperilable. 
(G.  DE  CoïKci.   Mir..  Richel.  21G3,  f'  10'= .) 

Haute  Dame,  esperilable. 

Très  debon:iire  et  ainistable. 

Ud.,  de  riieaphil.,  Kichel.  375,  f  312'.) 


K24 


ESP 


Si  y  a  main  lieos  Jelilables 
Qai  samblent  si  espirilables 
Qne  s'nns  bons  s'estoil  iledens  mis 
11  dirait  que  c'est  paradis. 
(Gaut.  de  Mes,  Mappem..  Ars.  3167,  f"  12  v'.) 


Sa  graot  joye  cspiritable. 

(ilél.  d-Oe.,  Val.  Chr.  liSO,  f  S\)  \ 

Fois  si  fait  les  choses  espiritavles  en  au- 
cune manière  en  nous  estre  par  prasce  et 
en  après  par  gloire.  {Li  Ars  d'Amour,  11, 
14,  Petit.) 

Royne,  vierge  espiritahte. 

{Mir.  de  Kolre  Dame,  I,  11,  .V.  T.) 

Or  m'en  gart  Diex  VesperilaHe 
Qui  Tisl  la  mai'  et  louiez  gens. 
(Le  Geu  des  Trois  Roys,  Jub.,  Mijst.,  II.  86.) 

ESPERiTABLEMENT,  adv.,  Spirituelle- 
ment : 

Si  ne  l'engendra  mie  carnelment,  mais 
esperilablement.  (S.  Graal,  Riohel.  24394, 
1»  9^) 

ESPERiTAL,  -  el,  -  eil,  espirilel,  spirital, 
spirilel,  adj.,  spirituel,  céleste  ; 
Perdue  ont  vie  temporal  : 
Or  lur  doinst  Dens  Vesperi'al .' 

(Be.v.,  D.  de  JVorm.,  I,  1735,  Mirbel.) 
Cist  jardins  est  espeiilals. 
(Expl.  du  caiit.  descanl.,  ms.  du  Mans  173, 
f°  86  ï°.) 

Qne  lu  ne  deiz  mie  prendre 
Selon  la  Ictre  qui  oeit. 
Mes  selon  ye^peniei  dit. 

(Guillaume,  Best,  div.,  928.  Hippeau.) 
El  qu'il  nos  duint,  par  sa  merci. 
Si  \)fa  conljalre  el  passer  ci 
Par  entre  les  biens  temporaux 
Que  nos  les  biens  espeiilaia 
!Ne  perdon. 

(1d.,  ili-,  3033  ) 

Par  e.?/)/ri(e!  sisnifichance.  (S.  Ber.i., 
Serm.,  UicUel.  2i708,  1»  46  r".) 

Espiriteil  exercice.  {Li  Epistle  sainl Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  1"  15  v». 
Dex  les  ot  fais  espetilalx. 
Mais  11  pecbiez  les  Csl  morlax. 

(Diilop.,  11917,  Bibl.  eli.) 


Que  si  Ires  netlemint  les  fist. 
Si  biai  el  si  esperileU. 


Voas  résistes  Adam, 


(/*.,  l-23il.) 


rais  Diex  esperites. 
[Ficrabras,  1179,  A.  P.) 


Coses  esperites.  (S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687, 
f»  24".) 

Nostre  mère  esperitel.  (Ch.  de  l'abb.  de 
Fonleor.,  de  1223  à  1230,  Arch.  iM.-et-L.) 

Karles.  ce  dist  li  angres,  dirai  loi  vérité. 
Ne  sni  pas  bous  tereslre,  ains  sul  esperites. 

(Gui  de  Bourg.,  4096,  A.  P.) 

Choses  espirilelz.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  283,  var.,  Chabaille.) 

Li  aumosne  corporeuls  n'abonde   nient 
sans  Vespiritel,   mais  li  spirileus  abonde 
sans  le  corporel.   (Serm.  du  xui"   s.,   ms. 
Mont  Cassin,  f"  99=.) 
Esperitaz  chose  est  de  quant  qu'il  i  escrisl. 
(Poème  mor.'  eu  quai.,  ms.  Oxf.  Cauon.  mise.  7i, 

(0  21  v".) 

Ele  (l'ame)  est  ta  suer  esperileus. 
(Du  Cors  el  de  Vame,  Kicbel.  S37,  i"  195''.) 

Les  esperitieux  substances. 

(Rose,  ms.  Corsini,  f"  122».; 


Bien  esperital. 


(II/.,  f  151«.) 


ESP 

Raison  m'esmnel  a  croire  qne  qui  les  veist  ticx         ; 
Si  devos  et  si  numbles  et  si  esperiliei.... 

(.lEH.  DE  .Meung,  Test.,  1173,  Méon.) 

A  mengier  demanda  pour  Dien  Vespirital. 

(H.  Capel,  5064,  A.  P.) 
La  parole  esperitel.  {Serm.,  ms.  Metz  262,   I 
f»  6=.)  j 

Grâce  spirilalle. 
(J.  BoDCHET,  Ep.  mor.,  ni,  éd.  1545.) 

—  La  belle  Esperital,  la  Vierge  ;  ' 

De  chanter  ne  me  pais  tenir 

De  la  1res  belle  esperitms. 

Que  riens  ddl  mont  ne  puet  servir  j 

Qui  ja  ïiegne  honte  ne  maus. 

(Thibault  IV,  Chans.,  p.  116,  Tarbé.) 

ESPEKiTALiTÉjS.f.,  spiritualité.  Choses 
spirituelles  : 

Se  ton  clerc  ne  set  riens  fors  temporalité 
Ne  li  fay  mie  paye  i'espenlalUé. 
(i.  DE  Meunc,  Test.,  ms.  Corsini,  f°  loi''.) 
Car  ja  lant  n'i  anra  i'e.sperilalité 
S'il  ne  fuit  et  eschievetonle  oportunité. 

(iD.,  il>.,  1»  169''.) 

ESPERiTALMENT,  esperiteumetit,  espiri- 
telment,  espirtatment,  spiritalment,  adv., 
spirituellement  : 

Devant  içoe  que  revendras 
'  Oor  venis  ci  carnalrapnt, 

'  Tost  revendras  spirilalmenl. 

(S.  Braudau.  1795,  Michel.) 

Moût  ha  pour  eus  feit  et  ouvré 
De  substance  esperiteumrut. 

(Hom.  du  S.-Graat.  3598,  Michel.) 

Il  veieot  espirilelntenl 
Coke  semble  corporelraenl. 

(MvniE,  Purg   de  S.  Patrice.  77,  Roq.) 
Quel  chose   on   nos  commaiidet  a  faire 
espirili'liiieiil.    (S.    Uërn.,   Serin.,    Richel. 
24768,1''  71  r».) 

EspirtaumenI  en  ceste  vie 
Sa  seinte  doclrino  enseingaa. 
(.\NGiER,   vie  S.  Grégoire,  1270,  P.  Meyer, 
Romania  XU.) 

ESPERiTE,  S.  m.,  esprit,  vie,  âme  : 

Sire,  tel  il,  mon  esperitc  pren. 

(Ep.  de  S.  Est..  \',  Slengel.) 

Fui,  plainno  de  mal  esperile. 

Ne  mes  devant  moi  ne  reveingaes. 

(Chrest..  Chev.  au  lyon,  1714,   Holland.) 

Se  era  parloie  par  vantance 

Et  par  eschar  el  par  bobance 

Li  esperites  que  jo  sai. 

Par  qui  jo  sai  ce  que  jo  sai, 

De  ma  boace  se  letrairoit. 
;  (Brut,  8-233,  Ler.de  Lincy.) 

.\Iaise  temptation  d'esperite  qui  occist  hu- 
mainne  lignie.  {De  saint  Brandainne  le 
moine,  Jubinal,  p.  78.) 

11  s'esmervillierent  moll  ne  mie  tant  seu- 
lement de  Vesperite  de  prophesie,  mais  de 
sen  habit.  {Ib.,  p.  99.) 

Puis  prent  espices  glorieuses, 

Soef  fleranz  el  précieuses  ; 

Moult  bien  et  bel  s'en  enliemisl; 

A  la  bouche  et  au  nés  li  misl 

Por  l'esperile  fors  alrere 

El  por  le  chief  conforter  fere. 

(Dolop.,  1933,   Bibl.  clz.) 

Plains  à'esperite  et  de  vrai  fu. 

(MoDSK.,  Cliron.,  26354,  Reiff.) 
Dame,  tu  es  nostre  esperile. 
(Prière.  Bril.  Mus.  add.  15606.  f»  97'.) 


ESP 

Que  don  père  ot  don  fill  el  don  saint  esperile 
Soit  voslre  ame  cl  la  sene  hni  ce  jour  beoeilo.    j, 
(Berle,  1351,  Scheler.) 

Si  lor  fu  la  vérité  mandée, 
Einsi  cum  cil  la  lor  ot  dite. 
Qu'il  i  ala  en  esperile. 
(Pean  Gatine.iu,  Vie  de  S.  Martin,  p.  174,  Bon- 
rassé.) 

.Vida  au  saint  hermile 
Au  saint  service  faire  pour  sauver  i'esperite. 

(Girart  de  Ross..  2009,   Mignard.) 

—  Souffle . 

Deus  l'ocirra  par  Vesperite  de  sa  boche 
{Dou  Disciple   el  dou  meslre,  Richel.  423, 

f»  88''.) 

ESPERiTÉ,  espir.,  adj.,  spirituel,  cé- 
leste : 

Sor  ce  di  ge  qu'il  fu  d'fsperi/e  lignage. 
(Rom.  d'Ale.v.,  Richel.  792.  f  138°.) 

Dex  !  dist  li  rois,  biaus  père  espirite'. 
Tant  a  cis  hon  vasselage  el  bonté. 

(Raimbert,  Ogier.   12761,  Barrois.) 

Bourg.,  Yonne,  espriU,  qui  a  de  l'esprit, 
de  l'intelligence. 

ESPERITEL,  voir  ESPERITAL. 
ESPERITEUMENT,  VOirESPERITALMENT. 

ESPERiTUAUTÉ,  spiritnatUé,  -  tuaulté, 
-  tualilé,  exp.,  spirituallé,  spirilualleté,  s. 
f.,  choses  spirituelles,  administration 
spirituelle  : 

Nous  demandiens   a  avoir  Vespiritualité 
en  le  maison  de    Fonsommes   el   es    per- 
sonnes habitans  en  yche   liu.    (Juin  1298, 
\    H.-D  de  S.  Quentin,  boite  du  béguinage,  1. 
Fonsomme.) 

Il  n'aura  nuls  prelaz  députes  en  parle- 
ment, quar  le  roy  fait  conscience  de  euls 
empeschier  ou  souvernement  de  leur 
experituautez.  (1320,  Arch.  K  40,  pièce  23.) 

Les  nonnains,  les  religieuses 

Se  lienneot  par  trop  précieuses 

Par  leur  espviluautté. 
(J.  Le  Fevre,  Mallieotus,  II,  1811,  Tricotel.) 
Jehan  de  .Monli^ny  a  pris  le  dit  temporel 
dndit  prieuré  (de  St  Audré  en  Rosenois)  et 
en  a  levé  et  receu  les  fruis  et  emolumens 
par  l'espace  d'uu  an  et  jusques  ad  ce  que 
nostre  gouverneur  dudit  Dalphiné  a  rendit 
audit  prieur  VespirilualUé  de  sou  du 
prieuré,  qui  est  moult  po  de  chose.  (1371, 
Arch.JJ  101.  pièce  140.) 

Les  doyen  et  chanpitre  de  Paris  qui  sont 
seigneurs  de  Vespirituaulé  de  ladicte 
église.  (1396,  Fondât.,  Arch.  S 116,  pièces.) 

Nousfrere  Jehan, humble  abbé  de  l'église 
S.  Pierre  de  Nealphe....  ordenames  trois 
officiers,....  un  prieur  du  clouastre  pour 
gouverner  Vesperitiianllé.  (1399,  Cart.  de 
Chartres,  ap.  Duc,  Spirilualia.) 

Usoit  de  leurconseilz  de  ce  qui  apparte- 
noit  a  \'espiritnanllé.  (Crist.  de  Pizan, Livre 
des  fais  et  bonnes  meurs  du  sage  roy 
Charles  r,3«  p.,  ch.  12,  Michaud.) 

Touchant  matières  beneficialles  ne  admi- 
nistration de  justice  en  spirituallé,  ne  en 
temporalité,  riens  ne  se  faisoit  sans  argent. 
(ALAIN  Bouchard,  Chron.  de  Bret.,  (" 
103'',  éd.  1332.) 

Spiritualleté,  s.  f.  Spyritualte.  (Pals- 
grave,  Esclairc.,  p.  274,  Geuin.) 

ESPERt^IXGUER,  VCif  ESPRINGUER. 


ESP 

ESPERLioN,  S.  m.,  nom  d'oiseau  : 

Les  corbeaulz  et  les  corneilles,  les  esper-    ; 

lions  elles  autres   oiseauz  de  la   environ. 

(MANDEV.jms.  Didot,  f»  17  r».)  , 

ESPERMENTER,    esparw,.,  esprem.,  es- 

prim.,  exp.,  verbe. 
—  Act.,  expérimenter,  éprouver  : 
E  vaches  dons   ki  aient  vedels    e  ki  ju    ' 

n'aient   espermenté   querez.    {Rois,    p.  21,    I 

Ler.  de  Lincy.) 

E  necrei  pas  co   qu'ea   oi  jesque  ci.ve- 
nisse,  e  espermenlasse,e  enqueisse  e  de  tel    | 
meimele  oisse.  Or  l'ai  oid  e  espennented    ' 
que  la  meited  ue   m'en  fud  mustred.  {Ib.,    l 
p.  272.) 

Dist  Gloriande  :  .^mirans,  rices  bcr  , 
Ogiers  li  preus  volroit  a  vus  parler;  I 

En  mainte  gaise  l'ai  hui  esprimenlé,  I 

E  de  parole  e  de  dit  lonforlé. 

(Raimb.,  Oyicr.  2o-i6,  Barrois.l 

Corte  fn  bone,  mai.i  cele  en  valut  trois  : 
Espermenlee  fu  ja  par  maintes  fois 
Des  Sarrasins  ki  tienent  putes  lois. 

(Id.,  ib..  11-236.) 

Bien  a  enqnis  et  demandé 
Li  quel  sont  fol,  li  quel  séné... 
Li  quel  sont  prea  sans   cortesie. 
Li  quel  coart  sans  vilonie. 
Tôt  les  esqiet  l  et  esparmente. 

(Alhis,  Richel.  375,  f°  131'M 

Ja  par  liii  n'iert  mauves  conseil  dones, 
Plusieurs  foiees  en  est  exparmenles. 
(Herb.  Leduc,  l'oulq.  de  Cand.,  p.  i6,  Tarbé.) 

Se  mes  cuers  a  droit  esprimente^ 
Vos  i  aves  aucune  entente. 

{Parlon.,  633:j,  Crapelet.) 

A  toi  les  (les  pauvres)  pues  espermenlcr , 

Oanl  tu  les  orras  demenler. 

(fla  Vilain  asnier,  187,  ap.  Méon,  Souv.  rec, 

II,  24-2.) 

Et  par  lor  sorceries  et  par  lor  caraies 
suclenl  espermenter  les  aventures  qui  sont 
a  venir.  (M.auricr,  Serm.  de  la  Circonci- 
sion, Richel.  13314  ) 

Et  por  ce  soient  enquerre  et  expermen- 
ter  les  aventures.  (Id.,  ib.,  ap.  Duc  ,  111, 
160%  éd.  Didot.) 

—  Espermenlé ,  part,  passé  et  adj., 
e.vpériraenté,  éprouvé,  qui  a  de  l'expé- 
rience : 

Et  au  regard  Je  la  guerre,  sambloit 
qu'elle  en  fust  très  Sorl  exprementee.  (Jean 
Chartier,  Chron.,  ap.  Quicherat,  Procès  de 
Jeanne  d'Arc,  t.  IV,  p.  53.) 

ESPERMENTOR,s.  m.,  celui  qui  éprouve  : 

En  cestoi  parrez  bien  e.^permenlor. 

mon,  5183,  Michel.) 

ESPERNABLEMEXT  ,  VOir  ESPAUGNA- 
BLEMENT. 

ESPERNE,  voir  ESPAR-NE. 
EÇPERN'EMEN'T,  VOir  ESPRENE.MENT. 
ESPERNISON,  voir  ESPARGXISOS. 

ESPEROiT,  S.  m.,  poignard,  grand  cou- 
teau : 

Icellui  Drouet  print  un  grant  coustel  ou 
esperoit  que  ledit  Perrinet  le  savelier  avoil 
ensasainture.(1391,Arch.  JJ  142,  pièce  134.) 

ESPEROX,  voir  ESPARHON. 


ESP 


ESPERONAi-,  -  eronnal,  -  oronal,  s.  m., 
lieu  frappé  de  l'éperon  : 

Et  ont  veu 
.1.  roochi  ki  ert  atacies 
A  un  pin,  s'ert  tous  dehacies, 
i\e  n'ot  cuir  as  csperonaus. 

(Chev.ai.n.  esp.,  6U0,  Foersler.; 

—  Eperon  :  l 

Maint  rice  Turc  verser  et  cair  del  ceval, 
Au  fier  de  l'estrivierejus  a  Vespnronal.  ! 

(Roim.  d'Alix.,  i"  28'',  Michelant.) 
Ne  voel  qu'il  ait  del  voire,  nés  .i.  esperonnat.  ! 

(/*.,  f"  48=.) 

Sts  armes  sont  sanglantes  dasqu'a  Vesperoimal. 
(It3slor  du  Paon,  ms.  Rouen,  f  11-2  v".) 
Jusk'a  Vesperonal  i  fièrent  a  eslais. 

{ijiial.  fils  .iijm.,  p.  2-2,  Tarbé.) 
Li  sans   lor  dégoûte  jusqu'à  Vesperonal. 
{Arlur,  Richel.  337,  f»  262». ) 

ESPERONEE,  -  oHuee,  esporomiee,  s.  f., 
action  de  piquer  de  l'éperon  : 

Par  mi  la  vile  point  a  grant  esperonee. 

(}.  Bon.,  Sa.t.,  cclxxxvu,  Michel.) 
Vers  Gnrin  est  venus  a  grant  esperonnee. 
(G.\de  Mottt/l.,  Val.  Chr.  1317,  f"  11^) 
Karlemaiaes  chevauche  a  grant  esperonnee. 

(Fierai/ras,  5377,  A.  P.) 

Car  il  s'en  va  a  grant  esperonnee. 

(Auberi,  Vat.  Chr.  1441,  f°  ^2^) 
De  la  porte  ist  a  srant  etporonnee. 
Uord.  de  Slaves,  Richel.  860,  f  130  v".) 
Li  moigni's  monte,  s'a  sa  voie  lornee 
A  l'aliaye  a  grant  esperonee. 

(ilon.  Reniiarl,  Richel.  3G8.  f  231°.) 

Hermant  vint  jonsle  li  a  grant  esperonnee. 

(Doon  de  Maience,  4336,  A.  P.) 

Chil  menoit  une  gent  de  mal  fere  apiestee. 
Et  Gaufrey  vient  contre  eus  a  grant  esperonnee. 
(Gatifreij.   2938,  A.  P.) 
Il  broche  le  cheval  a  «rant  experonnee. 
(Charles  le  Chauve,  Richel.  21372,  P  37''.) 

ESPERONEOR,  -  owiew,  S.  m.,  fabri- 
cant'd'éperons  ; 

Olivier,  V esper onneur,  pour  une  paire 
d'esperoQs  pour  monseigneur,  3  s.  (1339, 
Journ.  de  la  dcp.  du  roi  Jean,  Coiupt.  de 
l'argent.,  p.  237,  Douët  d'Arcq.) 

ESPEiîOxiER,  -  onnier,  s.  m.,  fabricant 
d'éperons  :i 

Hz  avoient  esleu  aucuns  Je  leurs  capi- 
taines, et  quelles  gens  !  couie  .4nroria  le 
sarrurier,  Pedro  Vesperonnier.  (Brant.,  Gr. 
Cap.  eslrang.,  M.  Je  Chievres,  1,  221,  La- 
laune.) 

ESPERONNE,  ,s.  f.,  partie  de  la  charrue 
à  laquelle  on  attèle  les  chevaux  : 

Icellui  Huguenin  ala  contre  le  suppliant 
a  tout  une  esperonne,  a  quoy  traient  les 
chevaux  a  la  charrue.  (1426,  Arch.  JJ  173, 
pièce  594.) 

Esperonne  de  charrue.  (1600,  Moutbard, 
ap.  Ste-Pal.) 

Cf.  ESPARROK. 

ESPEunuiiRiE,  eperquerie,   s.   1.,    lieu 
où  l'on  empale  le  poisson,  où  on  le  sus- 
pend à  des  perches  pour  le  sécher.  Dans 
l'île  de  Guernesey  les  pêcheurs  de  maque- 
j    reaux  devaient  en  vendre,  aux  marchands 
I    désignés  par  le  roi,   à  un    i)rix  débattu  à 


ESP 


325 


l'amiable  ou  fixé  par  des  arbitres.  Ce  droit 
dit  M.  L.  Delisle,  (Reven.  publ.  en  Norm.) 
d'après  Haviland,  s'appelait  esperqucrie,àe 
l'usage  où  l'on  était  de  suspendre  ce 
poisson  à  des  perches  pour  le  faire  sécher. 
Par  les  Grands  Rôles  de  l'Echiquier  de 
Normandie  nous  trouvons  qu'en  1193  et 
1198,  Vitalis  de  Villa  tenait  par  charte 
royale  l'èperguerie  de  Guernesey,  et  qu'elle 
valait  alors  23  livres  par  an.  Par  une  en- 
quête sur  les  services,  coutumes  et  liber- 
tés de  cette  île,  et  sur  les  lois  établies  par 
le  roi  Jean,  tenue  en  la  32»  année  du  règne 
de  son  ûls  Henri  111  (1218),  il  parait  que 
la  saison  de  ['eperquerie  durait  depuis 
Pâques  jusqu'à  la  St-Michel,  et  celle  de  la 
salaison  des  congres  depuis  la  St-Michel 
jusqu'à  Pâques.  Au  commencement  du 
règne  d'Edouard  I  (  1274),  Veperquerie  de 
Guernesey  valait  110  livres,  celle  de  Serk 
13  livres  et  celle  d'Aurigny  13  livres. 
L'Etenle  d'Edouard  III,  faite  en  l'année 
1331,  nous  fournit  quelques  détails  sur  ce 
droit  féodal  qui  ne  sont  pas  sans  intérêt. 
Par  l'Etente  d'Elizabeth  rédigée  en  l'an 
1382,  nous  trouvons  que  l'Eperquerie  va- 
lait alors  10  1.  stg.par  an.  Sous  le  règne  de 
son  successeur,  Jacques  1,  elle  ne  valait 
que91.  stg.LestroublescivilssousCharlesI 
paraissent  avoir  mis  un  à  cette  redevance. 
(MÉTiviER,  Dict.  franco-normand.) 

Poent  les  bones  genz  dou  pais  venir  es 
pors.  .e  es  esperqueries.  (xiil"  s.,  Franchise 
de  Guernene,  Mout-S.-Jlichel,  Arch.  Man- 
che.) 

Item,  nostre  sire  le  roy  a  une  coustume 
nommée  esperquerie  des  congres  et  des 
macqueraux,  avec  une  coustume  de  poisson 
de  toutes  les  isles,  qui  sont  délaissées 
ensemble  a  ferme  pour  .Ixvi.  liv.  .xiil.  s. 
.1111.  Js.  tournois.  El  est  a  sçavoir  que  1  es 
BeroMcriedes  congres  est  une  coustume  que 
certains  tenants  du  roy  et  aucuns  autres  qui 
peschentcongres,  depuis  lat'estedePasques 
lusques  a  la  leste  de  St  .Michel,  sont  tenus 
veudre  es  marchands  de  nostre  sire  le  roy 
tant  seulement,  establis  a  cela  et  spéciale- 
ment par  iceluy  roy  ou  par  sou  dit  lieute- 
uaul,  par  ainsv  qu'ils  puissent  convenir  de 
pri.K  autremeiit  ils  doivent  estre  appréciez 
par  hoiumes  esleus  de  l'uue  el  de  l'autre 
narlie.  El  adoucques  il  e^t  a  l'elecliou  des 
ludichauds  du  roy  Je  les  avoir  au  prix  ou 
de  les  laisser.  Et  s'ils  les  laissent  les  pes- 
cheurs  adoncques  les  pourront  vnnJre  a 
qui  ils  vouJront.  (1331,  Elenle  d'Edouard 
///,  ap.  Métivier,  Uict.  franco-normand, 
p.  208.) 

ESPERRENT,  s.  lU  .  1 

A  Joseph  Je  l'Espoir,  esperrent,  deinou- 
rant  es  forsbourgs  de  Meung,  pour  passer 
des  mariniers  tirans  l'auceree  des  chalans. 
(1507,  Arch.  Orl.,  mun.  ap.  Mantellier, 
.Varch.  frcq.,  II,  445.) 

l.ESPERT,  expert,  esparf,  adj.^  habile, 
adroit,  sain  : 

Lors  esloil  l'evesqne  Fulbert 
Qui  du  relTeire  ejtoit  esperl. 
(.1.  Le  Marchant,  Mir.  de  JV.-O.,  ms.  Charlres, 
r»  -'>.) 

Ainsint  ot  recouvrée  sa  perte. 
Corn  devant  fu  saine  et  esperlc. 

(iD.,  ib.,  C  3».) 


826 


ESP 


ESP 


ESP 


De  deslier  soyez  espart 
Ces  deax  larrons. 
(Myst.  de  S.  Crespin,  p.  39,  Dessalles  etChabaille.) 

Prenez  trois  de  nos  chevaliers 
Des  pins  espars,  des  pins  legiers 
Qui  eu  facenl  la  dilinence. 
(Grebas,  Misl.  (le  ta  pass.,  2734.'i,  G.  Paris.) 

—  En  parlant  de  chose,  ingénieux  : 

Dist  la  dame  :  Par  Dieu,  Gobert, 
Vostre  consel  voy  vrai  espert. 

(Couci,  5954,  Crapelet.) 

2.  ESPERT,  -  art,  -  iart,  adj.,  évident, 
clair,  manifeste  ; 

Que  tote  jor,  leur  ialz  voieanz, 
Miracles  espers  avenoient. 
(J.  Lb  MAnciiANT,  Mir.  de  N.-D.,  ms.  Chartres, 
P  10'.) 
Sa  pensée  ne  monstre  esperte, 
Ainçois  l'a  celée  et  couverte. 

(Couci,  7012.  Crapelet.) 

Li  domages  en  fu  espers. 
Et  grans  la  douleurs  et  esperte. 
(Watriqet,  Vit  de  l'arbre  royal,  280,  Scheler.) 

—  En  espert,  ouvertement,  clairement, 
évidemment  : 

Mes  de  sa  langne  ot  retenu 
La  partie  qni  fu  trenchiee 
Qu'il  moult  avoit  bien  estoiee  ; 
A  cels  la  monstreit  en  espiarl 
Qui  deraaodoient  dont  il  iart 
Kl  comment  il  estoit  mnet. 
(.1.  1.E  Marchant,  Mir.  de  N.-D.,  ms.  Chartres, 
f°  0».) 

Les  pensées  qui  sont  enclonses 
Ou  cuer  Toit  tontes  en  espert. 

Ud.,  ib.,  F  3T=.) 
Bian  samblant  moostroit  en  espert. 
Mes  il  avoit  le  cuer  couvert. 

(Conci,  "100,  Crapelet.) 
OccuUement  ne   en  espert.   (1320,  Arch. 
JJ  87,  f"  102  r°.) 

En  couvert  ou  en  espart.  (141S,  Rachapi 
du  droit  d'us,  des  hab.  de  Coulomm.,  Arch. 
S  5177.) 

Espert  est  formé  parallèlement  à  apert, 
par  une  étrange  confusion  qui  a  fait  voir 
deux  éléments,  un  radical  et  un  préfixe, 
dans  un  type  latin  qui  n'offre  qu'un  ra- 
dical. 

Cf.  Apeut. 

1.  ESPERTEMENT,  -  arlemeut,  adv.,  ha- 
bilement, adroitement  : 

11  a  bien  sa  parole  espcrtement  contée. 

(llEBMAN,  Bible.,  ms.  Orl.  374'''^) 

Si  va  lever  bien  droit  la  teste 
lit  va  respiindi'e  espertement. 
(GuiLL.  DE  Si  André,  le  Libvre  du  bon  Jehan, 
4041,  Cli:irrieie.) 

Car  ades  vo  vouloir  croistra 
A  quérir  vostre  avancement 
En  honneur,  et  vous  semblera 
Que  par  eoprandre  Chpertement 
Tonl  fait  d'armes,  l'achèvement 
Vendra  a  bien. 
{Liv.  des  cent  ballades,  Richel.  826,  f°  125  »".) 

...  Eraprendre  csparlement. 

(Id-,  I*.,  var.  du  ms.  Richel.  2201.) 

Et  le  chacent  espertement 
Tant  qu'ilz  le  niaiueul  droiclement 
An  lien  ou  il  se  seuil  gésir. 
(J.  Le  Fevre,  la  Vieille,  1.  1,  v.  911,  Cocheris.) 


Lye  de  la  espertement. 
(Xysl.  de  S.  Crespin,  p.  9,  Dessalles  et  Chabaille.) 

2.  ESPERTEMEMT,  adv.,  clairementj 
manifestement  : 

Mes  j'ai  1res  bien  oi  et  sai  espertement 
Que  Deus  espant  sa  graice  a  monlt  diverse  gent. 
(Hebman,  Bible,  ms.  Orl.  374'^'",  f°  13".) 
Et  quant  11   empereres  Alexis    vit  qu'il 
estoient  ainsi  entré  en  la  cité,  si  commença 
sa  gent  a  grant  foison  a  envoler  vers  els, 
que  cil  virent  bien  tolit  espertement  qu'il 
ne  les  porroient  soufrir.  Ci'iLLEH.,   Cons- 
tant., Lxxx,  P.  Paris.) 

Se  ta  creoies  bonnement 

Tu  verroies  espertement 

La  gloire  Dieu  et  ses  vertuz. 
(Geff.,  .vu.  est.  du  monde,  Richel.  1520,  r  64*.) 
C'est  espertement  contre  les  usuriers  qui 
vuelenl  louz  jours  plus  avoir  que  il  ne 
prestput.  (Laurent,  Somme,  ms.  Aiencon 
27,  f»  46''.) 

Magnifesie,  espertement.  (Gloss.  lal.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f  215  r°.) 

Cf.  Apertement  et  Espert  2. 

ESPERTisE,  -  partise,  -  partire,  s.  f., 
adresse,  habileté  : 

Les  fonli  chevrenlx  plains  à'espertise 

Knvahissoie  en  mainte  guise. 
(J.  Le  Fevre,  la  Vieille,  1.  1,  v.  835,  Cochcris.) 

Or  dict  la  vraye  histoire  que  tant  nour- 
risl  Melusine  ses  enfans  que  Urian,  qui  fut 
le  premier  né,  eut  quelque  .xvill.  ans,  et 
fut  moult  grant  et  moult  bel,  ot  fort  a  mer- 
veilles, et  faisoit  moult  de  force  et  d'espar- 
tise.  (J.  d'Arras,  Melus.,p.  118,  Bibl.  elz.) 

Joueurs  à'espertise  qui  avoient  joué  de 
plusieurs  esbatemens  devant  le  roy.  (1383, 
Compl.  de  l'hôt.  des  R.  de  Fr.,  p.  186, 
Douët  d'Arcq.) 

Un  joueur  d'espartire.  {Parties  cxtraord. 
paiées  par  le  duc  d'Orl.) 

ESPERVE,  S.  f.  1 

Des  cormes,  sorbes  ou  esperves.  {Platine 
de  honneste  volupté,  !"  14  v»,  éd.  1328.) 

ESPERVERIE,  VOir  ESPREVERIE. 

ESPERVETEUX,  S.  m.,  celui  qui  a  soin 
des  éperviers : 

Item  a  Gilles  de  Nesve,  aussy  esperve- 
teux  diid.  sg^  {Compt.  de  la  vénerie  de 
Ch.  YIII,  p.  14.) 

Cf.  ESPREVETEUR. 

ESPERViER,  esprevier,  s.  m.,  l'ensemble 
;   des  pièces  qui  composent  le  coucher  : 

j  Le  grunl  esprevier  vermeil,  tout  garny, 
I  et  troys  coultepniutes  de  mesmes.  (13S0, 
1    Inv.  de  Ch.   K,  3361,  Labarte.) 

Uug  esprevier  vert,  vielz,  garny  de  ciel, 
de  dossier,  de  courliues  vers  et  deux 
coultes  |)oiutes.  {Ib.,  3562.) 

Un  espervier  de  taffetas  vert  pour  la  prou- 
chaine  gesiue  de  la  reine.  (1403,  Compt. 
relat.  d  Ch.  VU,  Cab.  bist.,  111,  238.) 

ESPES,  voir  Espois. 

i.ESPESCHE,  S.  f.,  terre  ou  pré  dépouillé 
oii  l'on  mène  paître  les  troupeaux  : 

Paslica,  espesnhe.  {Gloss.  lat.-fr.,  Kichel. 
1.  4120,  1°  124  V.) 

2.  ESPESCHE,  S.  f.,  p.-ô.  pêche  : 


Empereor,  et  roi,  etc  omte, 
.\ssez  plus  que  je  ne  vons  comte. 
Toz  antres  ne  pris  .il.  espesclies 
Envers  Ini,  car  ses  bones  lesches 
Font  bien  pertot  a  reprochier. 
(De  monseigneur  Geufroi  de  Sargines,  Richel.  1593, 
f°  58^) 

ESPESCHEURE,  Q).,  S.  f.,  broutille  ; 

Copper  des  epescheures  de  buissons. 
(1444,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Cf.  ESPESCHE  1. 

ESPESCHEMEiST  ,  espeeschcmeut,  espei- 
chement,  s.  m.,  empêchement  : 
...  Dit  que  monlaigne  en  valee 
Vendroit,  et  en  abaissement. 
Si  que  l'en  yroit  plainement 
Partout,  sans  espeeschement. 
(Geoffroi  de  Paris,  du  roy  Phellippe,  Richel.  146, 
f»  53'.) 

Sanz  espeichement  que  le  dit  cbevaler  ou 
ses  hers  y  puissent  mettre.  (1279,  Fontevr., 
Arcb.  M.-et-Loire.) 

Se  aucun  li  metoit  espeschement  durant 
le  temps  dessusdit.  (1363,  Heg.  du  Chap. 
de  S.  J.  de  Jérus.,  Arch.  MM  28,  f"  116  r°.) 

EspESCHiER,  V.  a.,  mot  douteux,  p.-ê 
faute  du  ms.  pour  escerchier,  rechercher: 

E  si  cureient  forseneement,  querant  la 
meie  aneme  e  espeschant  mais  a  mei  par- 
lowent  agueiz.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
xxxvii,  12,  Michel.)  Lat.,  invesligantes. 

ESPESET,  voir  ESPESSET. 
ESPESETÉ,    voir  ESPOISSETÉ. 

1.  ESPESSE,  voir  ESPOISSE. 

2.  ESPESSE,  voir  Espèce. 
ESPEssEE.MENT,  adv.,  CD  foule  Serrée  : 
Les  Turs   tiroient    espesseement    contre 

eux.  {Grand.  Chron.  de  France,  Loys,  Père 
au  roy  Phelippe,  vill,  Paris.) 

1.  ESPESSEMENT,  S.  m.,  massB  épaisse: 
Les  mellees  sont  grans  et  drues. 

De  Ironchons  et  d'espees  nues, 
S'entrefierent  raenuement, 
La  a  moll  grant  espessemeat. 

(Durm.  le  Gai.,  8071,  Stengel.) 

Maugis  vit  de  païens  le  grant  espessement. 
(Maug.  d'Aiyr.,  Richel.  766,  f»  23  r".) 

2.  ESPESSEMENT  ,  espassemeut ,  es- 
peisseinent,  espeicement,  espoissement,  apes- 
sèment,  adv.,  d'une  manière  épaisse,  dru, 
serré  : 


Et  si  plovoit  esj 

Et  si  ventoit  trop  durement. 

(Dulop.,  4918.  Bibl.  eli.) 

Lor  ruoient  (pierres)  apessement. 
(J.  DE  Priorat,  Lis.  de  Vegece,  Richel.  1604, 
f°  53''.) 
Spisse,  espessement.  {Gloss.  de  Salins.) 

Cbil  archier  dout  il  estoieut  bien  .ii. 
mille,  avoient  le  deable  ou  corps  et  trayrenl 
espessement  et  sans  cesser,  sans  esparguer 
seigneur  ne  varlel.  (Froiss.,  Chron.,  II, 
116,  Kerv.) 

Arcbiers  traioient  si  sougueusement  et 
si  espessement  que  childe  dedans  u'osoieut 
uprocbier  as  gurites,  ne  a  deffeusces.  (iD., 
ib.,  11,  408.) 


ESP 


ESP 


ESP 


327 


La  tour  qui  sardoit  le  linvrfi  estnit  fort 
jrarnip  de  Irail  pI  lip  Hi'ns  d'arnins  qui 
moult  bien  la  defendoienl.  et  cspohsemeni 
lançoient  a  eulx.  {Le  Livre  des  fairis  du 
mareschal  de  Boucicaut,  2'  p.,  ch.  16,  Bu- 
chon.) 

Ponr  ce  que  voyent  h  Rente  herbe  menne 
Ja  verdoyer  et  la  bran<*he  ramne 
Devenir  lors  eappuscment  roiiilliie. 

II.E  ROI  René,  Kr^nrinll  el  Jeamielon,  OEav.,t.  II, 
p.  10G.  Qoalrebarbes  ) 

Et  les  beaux  romarins  rxpnifitrmrvî  plantez. 

(Gadch.,  Plais,  âf.i  Champs    p.  1-2.  éd.  tGOl.) 

—  En  grande  quantité,  en  foule  : 

Grant  eirre  i  ont  de  pèlerins, 
Qni  erronent  par  les  chemins  : 
Molt  veneient  rsprissrmfnf. 
(G.     DF.    Saint-Pair,  Mo7it  Sainl-Mirhel,  757, 
Michel.) 

Beivre  e  mensier  et  altre  ehose 
De  qnei  snere  nnls  ne  s'alose 
Refaiseient  fspfusempiil . 
Dont  l'en  partout  molt  laidement. 

(ID..  iJ.,  1741.) 
De  totes  parz  acorent  Kent 
Por  cen  veier,  espricemenl. 

(lo.,  ib.,  3010.) 
Les  malvaisps  panses    ou    les  ensonianz 
et  les  oisou.=es  ke  de  ceu  naissent  espa.s«e- 
ment.  [Li  Epistlc   saint  Bernard  a  Mont 
Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  33  r».) 

Ainsi  roclioivent  espessement  la  creanche 
Jesucrist.  (S.  Graal,  Vat.  Clir.  1687,  f»  11''.) 

Gaberent  Dea  espessement . 

{LU.  P.talm.,  cv.  p.  S53.  Michel.) 
Lors  veîssiez  espessement 
Malades  ilnecques  venir. 
(rie  SIe  Marg.,  ms.  Chartres  620,  t°  47=.) 

La  veissies  espessement 
Chevaliers  nieller  et  ferir 
Et  grosses  batalles  venir. 

(Durm.  le  Gai.,  779i,  Stengel.) 
Bestes    mururont    espessement.  (Chron. 
d'Angl.,  ms.  Barberini,  f»  12  r".) 

Espessement  venoient  sur  la  cil^;  de  Par- 
lerme  li  Aralii  et  li  barbare.  (Aimé,  Yst.  de 
H  Norm.,  VU,  i,  Chanipolliou.) 

E  les  abatirent  espessement.  [Foulq.  Fitz 
War.,  Nouv,  fr.  du  xiv«  s.,  p.  60.) 

ESPESSERIE,   voir  ESPECERIE. 

ESPEssESSE,  espeissesse,  -  ece,  -  esce, 
-  eche,  espesece,  spessece,  s.  f.,  épaisseur  : 

La  voiz  del  segnur  aprestant  les  cers,  e 
descuverrat  les  espeisseces.  (Lib.  Psalm., 
XXVIII,  8,  Oxf.,  Michel.)  Lat.,  revelabit  con- 
densa. 

Establisiez  jur  festival  es  espessesMs  des- 
que  a  la  corne  del  altel.  (Psall.  monast. 
Corb.,  Richel.  1.  768,  f°  94  v.)  In  conden- 
sis.  (Ps.  cxvii,  27.) 

Mais  miilt  est  ke  la  pense  d'un  alcun 
eveske  deguastet  la  spessece  des  cures. 
{Dial.  S.  Greg.,  Foerster,  p.  24.) 

Comme  tempipste  de  grésil  qant  dechiet 
par  fort  vent  en  grant  espessece  de  brances 
(S.  Graal,  ii,  387,  Hucher.) 

h'espesseche  et  qualité  dou  mur.  {Trad 
d'une  ch.  de  1230,  ap.  RoisiN,  ms.  Lille  266, 

f"  234.)  , 

Por  Vespesece  de  l'air.  (Brun.  Lat.,  Très 
p.  91,  var.,  Chabaille.) 

Les  maissieres  erent  totes  couvLTtes  de 
tables  d'or  d'un  doit  d'espes-tessc.  (Eslo- 
ries  Rogier,  Richel.  20123,  1°  233=  ) 


EspEssET,  espeset,  essp.,  adj.,  un  peu 
épais  : 

Bouche  espesele  et  les  dcns  ot  pelis. 

(Les  Lnh.,  ms.  Montp.,  C  44"".) 
Bonche  espessete... 
(Gar.  le  Loh.,  2'  chans.,  xxii,  p.  SO.S,  P.  Paris.) 

Puis  vait  a  nn  buissnnet  menn  e  esspesset. 

(P.  DE  Th\dn,  Best.,  375,  Wright.) 
La  houi-e  estoit 
Petite,  les  lèvres  vermeilles 
Et  espessetes, 

iChee.  as  deiis  esp.,  4302,  Foerster.^ 

ESPESSETE,  voir  ESPOISSETIÎ. 

ESPESSETL'.ME,  S.  i.,  épaisseur,  lour- 
deur : 

Entre  ces  destreces  o  il  estoient  des 
descrtincs  grandes  et  de  la  serpentaille,  et 
de  Vespessetume  des  armes  riches  et  des 
avoirs  qu'il  enchargies  avoient,  lor  cruit 
sus  plus  grans  anuis.  (Estories  Rogier, 
Richel.  20123,  f»  236''.) 

ESPEssiER,  espesser,  espeissier,  espois- 
sier,  espicier,  expeissier,  verbe. 

—  Act.,  rendre  épais,  épaissir  : 

Spissare,  espesser.  {Gloss.  de  Conches.) 

Espesser,  faire  espes.  {Gloss.  gall.-lnt., 
Richel.  1.  7684.) 

—  Réfl.,  s'épaissir,  devenir  épais  : 

Mais  li  airs  tôt  de  maintenant 
5c  recovri  et  espessa. 

(Percev-,  ms.  Berne  113,  f°  103".) 

Par  lenr  diverseté  commune 
S'espoissent  li  cler  élément. 

(Rose,  ms.  Corsini,  V  113''.) 

—  Neutr.,  devenir  plus  épais  : 

La  veissies  route  de  Franc  espessier, 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  11.Î,  P  14".) 
Donc  commencierent  li  renc  a  espoissîer. 

(Ib.,  Vat.  Crb.  375,  f  30''.) 
Aprez  Bernart  qui  molt  fait  a  prisier 
Veîssîez  route  des  François  espoissier. 

{Ib.,  ms.  Montp.  H  243,  f  40^) 
Et  veissies  tant  riche  ostel  voidier. 
Parmi  ses  mes  les  routes  espoissier. 

(Ib.,  f  177''.) 
Apres  Bejîon  qui  tant  fait  a  prisier 
Veissiez  vous  les  routes  expeissier. 
(Gar.  le  Loh.,  2'  chans.,  six,  P.  Paris.) 

1  -'airs  oscurci  et  espeissa. 

(Ben.,  Troie,  27455,  Joly.) 

Une  bruine  commence  a  espoissier. 
(.iim.  de  Narb.,  Richel.  24369,  f  89  r».) 
Quar  ne  finerent  tresqu'a  ore 
De  creistrc  en  char  e  d'engroisser 
Ses  meraeles  e  espesser. 
(Miracl.  de  Sardenai,  344,  G.  Raynand,  Remania, 
XI,  p.    53G.) 

Et  moût  durement  espessoienf. 
Car  unie  riens  ne  les  destourne. 

(Chev.  as  .ii.  csp..  9526,  Foerster.) 
Quant  de  la  foelle  espoisseni  li  vergier. 

(G.   de  Dole,  Vat.  Chr.  1723,  t«  85.) 

—  S'accroître,  augmenter,  devenir  plus 
fréquent  : 

Mult  s'ala  par  la  vile  la  nuvele  espeissani. 
Que  li  reis  tint  Richart,  si  l'alout  demuçant. 
(Rou,  2"  p.,  2076,  Andresen.) 
L.1  ,?uerre  crut  et  espeistn. 

(Ib.,  3=  p.,  11190.) 


E^pemera  li  dels. 

(Rev.,    Trnie,   17070,   Jnly.) 

Increbrescere,  espicier.  (Pet.  Vocal),  lat.- 
Iranç.  du  xiii°  s..  Chassant.) 

—  Devenir  sombre,  trouble  : 

Li  oel  !i  trnblent  et  esnaissent. 
(Gei\v.,  Besl.,  Brit.  Mus.  add.  28200,  f»  97".) 

ESPEssiTÉ,  voir  EsporssF.TÉ. 

ESPESSIZ,  s.  m.  ? 

Le  pignon  de  devers  le  curé  et  lepisnon 
de  devers  l'estans  seront  a  rondeliz  et  a 
espessiz  par  dessns.  (1433,  Compt.  du  B. 
fie/le,  p.  89,  Lecoy.) 

Cf.  Espi  2. 

ESPET,  voir  ESPIET. 

1.  ESPETER,  -  eir,  V.  a.,  attaquer  : 

Ilb  y  ot  uns  appelleil  le  flerc  de  Mon- 
teugnee  aveque  des  altrcs,  qui  vot  espeteir 
nostre  maistre  Franchois  de  Bersps  d'une 
glaive  parmy  le  visage.  (.1.  de  STAvr.lOT, 
Chron.,  p.  286,  Borgnet.) 

2.  ESPETER,  V.  n.,  empiéter  : 

S'il  fait  roye  ouverte  au  long  desdils 
chemins,  en  entreprenant  sur  iceulx,  il  y 
a  amende  de  soixante  sols  tournois,  et  s'il 
y  espete.  il  y  a  seulement  cinq  sols.  (Cont. 
de  Troyes,  c.xxx,  Nouv,  Coût,  gén.,  111,249.) 

L'éditeur  propose  cette  explication  : 
«  espeier,  à  ce  qu'on  dit,  est  quand  en 
tournant  la  charrue  au  bout  du  sillon  sur 
le  grand  chemin  il  touche  audit  grand 
chemin.  » 

ESPETRER,  V.  a.,  eulevBr  les  pierres 
d'une  démolition  ; 

Item,  que  ledit  prevost  a  esté  et  vacqué 
par  plusieurs  journées  a  démolir  et  espe- 
trer  les  dites  masures.  (1409,  Censive  de 
Janville,  ap.  Le  Clerc  de  Douy,  Arch.  Loi- 
ret.) 

ESPEUERIR,  voir  ESPAORIR. 

ESPEUR,  S.  m.,  ais  dégrossi  : 

Le  millier  à'espeurs  de   six    piedz  font 

cinq   charreties    sangles    et  le   millier  de 

quatre   piedz,   trois   cbarrettees.    (xvi'   s. 

Tarif,  ap.  Mantellier,  March.  fréq.,  111,404.) 

ESPEURER,  voir  ESPAOURER. 
ESPEURIR,  voir  ESPAORIR. 

ESPEtTKissEMEXT,  S.  m.,  peur  : 
Ce  ensegne  ^url'espeurissement  de  l'ame. 
{Hagins  le  juif,  Richel.  24276,  f"  98  v.) 

ESPEUSEMENT,  VOir  ESPOSEMENT. 
ESPEVEIGNIER,  VOir  ESPARVEIGNIER. 

ESPEVER,  V.  a.,  débarrasser,  nettoyer  : 
Que  tous  laboureurs  ayant  champs  el 
pièces  de  terres  contigues  et  joignantes 
l'une  l'autre  a  charges  de  bleds  et  autres 
ablaids,  sont  tenus  en  la  saison  d'aoust  de 
les  aller  espever  et  desranger  contre  Ipurs 
voisins  avant  que  de  les  dépouiller.  {Coût, 
de  Pcronne,  Nouv.  Coût,  gen.,  11,601.) 

ESPEYE,  s.  f.  1 

On  refait  Vespeye  derrière  l'hostel  du  duc 
de  Bourgongne.  '{TU.  du  .xv»  s.,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


528 


ESP 


ESPHOCDRE,  voir  ESFOI.DRK. 

1.  Espi,  S.  m.,  épieu  : 
Li  faus  ermites  ki  douta 
Pour  l'arcevesqup  se  tapi, 
Qoar  il  n'ol  bourdon  ne  espi. 

(MousK.,  Chron.,  25072,  Reiff.) 

2,  ESPI,  espy,  s.  m.,  ornement  pointu, 
le  plus  souvent  en  plomb,  qui  terminait 
le  sommet  des  toitures,  des  tourelles,  des 
clochers  et  clochetons  : 

Et  seront  sariiiz  lesdits  deux  pisnons  de 
rondt'leys  a  crestes  et  a  feilles,  et  ung  espy 
par  dessus.  (16  nov.  1451,  Compl.  du  H. 
René,  p.  6,  Lecoy.) 

A  Cardinot  Le  Pelletier,  pour  cent  livres 
de  plomb,  n'est  pas  comprinse  ia  peine  et 
salaire  de  la  fnchon  des  cinq  espis  des  cha- 
pelles du  haull  de  l'esslise,  tant  de  costé 
que  d'aultre,  comraenches  a  faire  elmesme 
de  plomb.  (1470,  St  Laur.,  Arch.  S.-Inf..  ap. 
LaLorde,  Emaux.) 

ESPiAiLLE,  S.  f.,  action  d'épier  : 
Nous  avons  jn  noveles  parnosc<:/)(ai7te... 

(26  jiiill.  1347,  Proclam,  faite  d  Lond.,  Del- 

pit,  Doc.  Ir.  en  Anglet.) 

ESPIALRE,  voir  ESPELRE. 
ESPIAUT,   voir  ESPERT. 

ESPiAURiR,  V.  a.,  exprime  l'idée  d'af- 
franchir : 

Cist  joieus  raoz  (Ave)  te  monde  de  tonz  mans  es- 

[piaurisi. 

Et  s'est  tant  débonnaires  qne  lors  qn'honi  l'espiaot 

[rist. 

(G.  DE  CoiNCi.  Sal.  N.-D.,  ms.  Soiss.,  f  233^;  Ri- 

chel.  23111,  f°319».) 

ESPIAUTRE,  voir  ESPF.AUTRE. 
ESPIAUTRER,  VOir  ESPAUTRER. 

ESPic,  spic,  S.  m.,  sorte  d'épiée,  le 
splcnard  ou  nard  indique  (spica  nardi), 
plante  qui  porte  un  épi  de  la  grosseur  du 
doigt  : 

Et  spic,  petre,  pomre,  commins. 
De  ce  ot  ases  el  gardins. 
(Res.  de  Bealjed,  li  Bians  Deseotiiieus,  1233, 
Hippeau.) 

Garinpal,  espic.  (Ens.p.  apareil.  viand., 
Richel.  1.  7131,  f°  100^) 

Citonal,  cubebbes.  esipic  pour  trois  blans. 
[Menagier,  II,  219,  Bibiioph.  Ir.) 

ESPICHIER,  voir  ESPECIEU. 

1.  ESPiciER,  s.  m.,  officier  qui  avait 
soin  des  épices  : 

Le  roy  aura  tous  jours  a  court  quatre 
valez  de  chambre  et  non  plus  :  le  barbier. 
lespicier.  le  tailleur  et  nn  autre  nianfrent 
a  court.  (1317,  Beg.  de  la  Ch.  des  comptes, 
1»  71,  ap.  Duc,  Spicvs.) 

2.  ESPICIER,  voir  EsPESSirn. 

ESPiE,  apie,  s.  f.,  espion  : 

Vunt  Inr  cnrlius  e  Inr  espies, 
Querent  a  munt.  querent  a  yal. 

(Vie  de  S.  Gile.  656.  A.  T.) 

Il  sorenl  par  leurs  espies  que  li  rois  l'a- 
voit    défendu.     (.loiNV.  ,   S.    Louis     185 
Wailly.^d.  1874.) 


ESP 


Qa'ainçois  enst  mis  ses  apies 
Bones  et  fermes  et  creanbles. 
(J.  DE   Priorat,   Liv.    de   Yegece,    Richel.    1604, 
f»54'.) 

Prînre,  si  j'eusse  en  la  pépie, 
Pieça  je  fusse  ou  est  Clotaire, 
Aux  champs  debout,  comme  ang  «pic 

(Villon,  Codic,  Bail,  de  l'Appel,  Jacob,  p.  138.) 
Louis  XI  avoit  maintes  espies  et   messa- 

Siers  par  pavs.  (CoM.M.,  Mém.,  V,  i,  Soc.  de 

i'H.  de  Fr.)  " 

0  bonnes  gens  pour  bien  servir  à^espie! 
(Cl.  Mar.,  Chaniz  d'amour  fugitif,  éd.  1544. i 

Epie  est  nn  mot  du  langage  genevois.  1 
J.-J.  Rousseau  l'a  employé  dans  la  Nou- 
velle Heloïse,  vi,  3.  II  se  dit  encore  dans 
l'argot  des  prisons. 

1.  EspiÉ,  adj.,  qui  porte  des  épis  ; 

Que  cil  blez  sont  creu  en  haut 
Et  espi^  et  tuît  grenu. 

(.Renan,  19890,  Méon.) 

—  Terminé  par  un  épi  : 

Chiens  aux  queues  espiees.  (Chasse  de 
Gast.  Pliebus,  p.  121,  ap.  Ste-Pal.) 

Aunis,  épier,  épiger,  former  des  épis. 

2.  ESPiÉ,  voir  EspiET. 

ESPIEIT,  voir  ESPIET. 
ESPIELER,  voir  ESPELER. 
ESPIELIR,  voir  ESPELIR   1. 

ESPiEMENT,  -yement,s.  m.,  action  d'é- 
pier, d'espionner,  espionnage,  embûche  : 

Icellui  Pierre  fist  plusieurs  açuezet  espie- 
mçns  sur  et  contre  ledit  Hennequin  Pépin 
pour  le  cuidier  grever  et  dommagier  en 
corps  et  en  biens,  ou  mettre  a  mort.  (1379, 
Arch.  JJ  116,  pièce  47.) 

Si  eult  en  ceste  saison,  en  pluseurs  as- 
sauls,  rencontres,  priuses,  espiemens. 
(XIV»  s.,  Récits  d'un  bourgeois  de  Valen- 
ciennes,  p.  252,  Kervyn.) 

Par  espiemens  et  assaultz.  (Flave  Vegece, 
111,  8,  ms.  Univ.  E  1.  107.) 

D'avoir  fait  pacte  pour  battre  gens  par 
aguet  et  espiement.  (1464,  Procès  crimin.  de 
Jeanne  Saignant,  ap.  ].  Garnier,  Clians.  di- 
jonn.,  p.  78.) 

Pour  garder  Valere  et  les  vierges  des  es- 
pyemens  de  Tarquin.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  lOSU,  VI,  iv,  4.) 

Et  si  avez  oy  comment  par  agaiz  et  espie- 
mens elle    fut    occise.  (.Iehan  Petit,  dans 
i   la  Chron.  de  Monslrekt,  1.  39,  Soc.  de  I'H. 
de  Fr.) 

ESPiENTEMENT,  adv..  en  espion,  insi- 
dieusement : 

j       Espientement,    insidiose.    (Gloss.    gall.- 
I    lat.,  Richel.  1.  7684.) 

EspiEOR,  -  eeiir,  -  eur.-oiir,  s.  m.,  es- 
pion, éclaireur  : 

I       Li  espieeur  de  la  terre   revindrent  après 
1    .XL.  jors.  (Rihle,  Richel.  899,  f"  60*.) 

Quant  il  entendi  ce  par  ses  espieurs,  il 
I  empescha  incontinent  et  isnelltement  les 
j    Gascons.  (Gr.  Chron.  de  Fr.,  Phelip.  le  bel, 

XVII,  P.  Paris.) 
I        Explorator,  espiour.  {Gloss.  de  Conches. 


ESP 

Allez  ;  et  mettez  en  haut  regard  ung  es- 
pieur  qui  annonce  ce  qu'il  verra.  (Bible, 
Esaie,  ch.  22,  éd.  1543.) 

—  Celui  qui  épie,  qui  tend  des  pièges  : 

Es  tu  messier  ou  es  faucheur. 
Ou  des  trespassans  espieur  ? 
(Degcilleville,   Trois  Pelerinaiges,  P  AT,  impr. 
Insllt.) 

—  Espieor  de  chemins,  voleur  de  grand 
chemin  : 

Pluseurs  se  mistrent  a  estre  espieurs  de 
chemins. pl  par  manière  de  volerie  faisoient 
pis  que  ils  ne  faisoient  en  temps  de  guerre. 
(Grand.  Chron.  de  Fr.,  bon  roy  Jehan, 
cxxxi,  P.  Paris.) 

Non  hospitaliers  ans  passans,  mais  guet- 
teurs Pi  espieurs  de  chemin.  (Haton,  Mém., 
an  1576,  Bourquelot.) 

—  Au  sens  mor.,  avec  de,  qui  est  à  la 
recherche  de  : 

De  preodhommie  enneroy  périlleux 
El  de  melTaictz  espieur  cantellenx. 
(Desper.,  les  Quatre  Princesses  de  vie  humaine,  éd. 
1544.) 

Si  n'avoit  il  des  mouchars,  et  espieurs 
de  nouvelles  au  Parlemaut,  pour  luy  rap- 
porter ce  que  l'on  v  avoil  passé.  (Pasq., 
Rech.,  VI,  35.) 

—  Fém.,  espieresse, -errcsse,  espierasse, 
spirace  : 

Se  seulement  tn  ne  tronvoyes 
En  tes  chemins  et  en  tes  voyes 
Que  \6i  grans  vieilles  larronnesses 
De  tes  chemins  espierresses. 
(Degbilleville,  Trnis   Pelerinaiges,  !'  28''.  irapr. 
Inslil.) 

Espieresses  de  pèlerins.  (Id.,  Pèlerin,  de 
la  vie  hum.,  Ars.  2323, f"  98  r».) 

—  S.  f.,  petite  barque  ou  chaloupe  de  pi- 
rate : 

Scanfés,  c'est  a  dire  naceles. 
Et  sont  petites  nez  iceles, 
Espierasses  sont  acorapaignîes 
Es  granz  liburnes  et  enlites. 
Celés  ont  en  cbasque  partie 
.XX.  naigeours  en  lor  compaignie  ; 
Gestes  apalent  li  Breton 
Spiraces  :  ainsi  le  dit  on. 
(J.  DE  Priorat,  lAr.  de  Vegece,  Richel.   1604. 
f»  69".) 

1.  ESPiER,  S.  m.,  épieu  : 

P.irmi  le  cors  fn  fern  d'nn  espier. 

(Enf.  Ogier,  1680,  Scheler.) 

2.  ESPIER,  S.  m.,  redevance  en  blé  qui 
I    se  payait  dans  la  Flandre  : 

Comme  il  fust  ensi  ke  Jehans  Reinsins 
eust  achatté  a  Jehan  Lau-wart...  le  droit 
qu'il  avoit  a  bries  de  la  recepte  de  nostre 
espier  de  Furnes,et  nous  eussiens  entendu 
ke  cil  Jehans  Reinsins  demandas!  et  eust 
receu  outre  les  droitures  qu'il  avoit  acha- 
tees  a  ceaus  ki  nos  doivent  la  rente  de  tel 
espier...  (1275  ,  Chambre  des  comptes  de 
Lille,  ap.  Duc,  Spicarivm.) 

Cent  livres  de  lournois  a  prendre  et  a 
recbevoir  cbascun  an  a  le  fnste  Saint  Mar- 
tin en  yver,  sour  les  rentes  de  nostre  es- 
pier de  Bruges.  (1^85,  CImrtr.  de  Namur, 
Constit.  de  rente.) 

Quand  aux  biens  des  bastards.  qui  nous 
doivent  appartenir,  et  aussi  les  procé- 
dures, que  nostre  dit  receveur  de  Vespier 


ESP 


ESP 


ESP 


f)29 


doit  fane.  {Coût.  d'Alost,  Nouv.  Coiit.  gén., 
I,  1J34'-.) 

Espier  se  disait  encore  en  Flandre  au 
commencement  du  xvii»  s.  : 

Les  redeTances  en  fromage  ne  se  payent 
qu'à  un  tiers  prés  de  leur  valeur  actuelle 
selon  les  prisées  qui  en  sont  faites  chaque 
année  h  l'espier  de  Bergnes.  (Pièce  du  18 
déc.  1717,  Bulletin  du  comité  flamand  de 
France,  V,  134.) 

Voy.  Colinez,  Xotice  surles  rennengiies 
et  les  espier  s  en  Flandres,  dans  le  Mes- 
sager des  sciences  hist.  de  Belg.,  1840, 
p.  289-306. 

ESPIERASSE,  voir  ESPIEOR. 

ESPiET,  espié,  espet,  inspielh,  s.  m., 
épieu  : 

Ab  un  iïtspielh  lo  décollât. 

(Vie  de  .S.  Lég.,  ms.  Clerm.,  st.  39.) 
Ad  OD  espet  l'ot  décollât. 

(Lecture  de  M.  G.  Paris.) 
Jo  l'ocirai  a  mon  espiet  trenchant. 

(liol..  86",  Jluller.) 
Sun  bon  espiet  enz  el  cors  li  eobat. 

'/*.,  1-266.; 
Od  les  trenchanz  espiez  furbiz 
Se  depercereQt  les  escuz. 

(Ben.,  D.  de  Sont.,  II.  oOl,  Michel.) 
Comme  sangler  fern  i'espié. 

{Brut.  1190S,  Ler.  de  Lincy.) 
Et  tenoit  na   cspté  dont  la  hante  ertantîre. 
(J.  3oD.,  Sax..  X,  Michel.) 
Venabula,  espiciet  {l.espieiet).  {Gloss.du 
XII"  s.,  ms.  de  Tours,  Léop.   Delisle,  Bibl. 
de  lEc.  des  Cb.,  6»  sér.,  t.  V,  p.  328.) 
Et  pnîsli  ont  son  grant  espié  Vivre  : 
11  fut  de  fresne,  si  ot  fer  acéré. 

(Agolant,  p.  163,  Bekker.) 
Et  mainte  lance  et  maint  espiet. 

{Dolop.,  9769,  Bibl.  elz.) 

Print  en  sa  main  un  baston  appelé  com- 
munément espiet.  (1367,  Arch.  JJ,  ap.  La- 
borde,  Emaux.) 

Ala  prendre  son  espié  {iZ9S,  Grands  jours 
de   Troyes,  Arch.  X'»  9185,  f  20  r".) 

ESPiETE,  S.  f.,  espleu,  comme  espiet  : 
Spatatula,   espiele.    (Pet.     Yocab.    lat.- 
Franc,  du  xiil"  s.,  Chassant.) 

ESPiETER,  V.  a.,  couper  les  pieds  : 

Il  jure  la  sainte  puciele 

Que  pour  .un.  iex  k'il  a  crevés 

Des  siens  ara  .im.  espietes. 

Uiom.  de  Wistassc  le  moine,  738,  Michel.) 

Wistasces  les  a  arestes. 

Tous  .un.  les  a  espietes. 

(Ib.,  7S5.) 
Enrouez,  enrimez,  frileux,  ernes,  espietes 
esmongnones.  {Lettres  misibles  en  man.d'un 
mendement  joieux,  Roniv.,  p.  154.) 

Bessin,  épiéter,  endolorir,  écorcber  les 
pieds. 

ESPiEUX,  adj.,  qui  épie  : 

Insidiosus,  agaiteux,  espieux.  (Gloss.  de 
Salins.) 

ESPiEVÉ,  part,  passé,  saupoudré  de 
poivre: 

Et  si  ne  soit  hom  si  hardis  ki  pisçon 
venge  a  détail  ki  le  raport  ne  salé  ne  es- 
piCBcpour  vendre  puis  k'il  ara  esté  le  pre- 
mier jour  a  vente.  (Bans  d'Hénin,  Tailliar, 
p.  40B.) 

T.    III. 


EspiGACHiER,  V.  a.,  parfumer,  rendre 
brillant  : 

Tn  cointement  espigachirr 
Le  vous  tons  les  joars.  et  conchier 
Tontes  Ips  nuits  mnult  noblement. 
(DEGUIL1.EÏ11.I.E,  Trois  peler.,  ap.   Dnc,  VI,  327.) 

EspiGEOT,  S.  m  ,  mauvais  épi,  mauvais 
grain  qui  reste  à  la  surface  du  grain  après 
le  battage  : 

Et  prendra  les  arrerevens,  espigeotz  et 
gagoilhons  des  blez  des  ferrages  deuz  ou 
ditpelit  lief  des  Pousses.  (1428,  Ste  Croix, 
Breuil-Chizé,  Arcb.  Vienne.) 

Aunis,  épigeot;  Saintonge,  épigot. 

ESPiGNOLE,  -  oUe,  s.  t.,  p.-ê.  le  même 
que  espinelle,  spinelle,  sorte  de  rubis  : 

Ung  agneau  d'or  ouquel  a  une  grosse 
espiijnolle  extimé  .viii.  escuz.  (1483,  Inv. 
des  biens  de  Ckarlotte  de  Savoie,  Bibl.  de 
l'Ec.  des  cb.,  6°  série,  t.  I,  p.  429.) 

ESPIGNON,  voir  ESPI.NON. 

ESPiGucER,  V.  a.,  épier  : 

Que  puis  le  vespre  yenge  ici 

Espigucer  et  agaaiter 

Si  le  cors  vos  poissez  embler. 

(nesiirr.  N.-S.,  Richel.  902,  f°  98  V.) 

ESPiLLE,  S.  f.,  épingle  : 

Et  s'il  chiet  a  la  dame  une  espille,  il 
l'amassera,  car  elle  se  pourroit  afloller  ou 
blecer.  (Les  quinze  Joies,  p.  21,  Bibl.  elz.) 

ESPiLLEuu,  S.  m.,  tailleur  de  pierres  : 

Le  sénat  fist  honteusement  porter  sa 
bierre  par  espilleurs  a  guise  de  champions 
d'espee.  (Hist.  des  Emp.,  Ars.  5089,  f  28  r".) 
Du  lit  dans  Suétone  (Domit.,  xvil)  :  Cada- 
ver  ejus  populari  sandapilaper  vespillones 
exportatuœ. 

Espilleur.  (xv«  s.,  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Coppenr  et  espilleur  de  pierres.  (1502, 
Béthune,  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  199.) 

Cf.  ESPILLIER  2. 

1.  ESPILLIER,  S.  m.,  prob.  regard,  ou- 
verture maçonnée  pour  faciliter  la  visite 
d'un  aqueduc,  d'un  conduit  : 

Fismes  acoustrer  ung  espillier  de  la  fon- 
taine du  Chavalet,  qui  est  au  milieu  de 
lad.  rue  d'icelluy,  lequel  s'estoit  enfoncé 
et  estoit  fort  dangereux  a  passer.  (1537, 
Beg.  cons.  de  Lim.,  1,  318,  Rubeu.) 

2.  ESPILLIER,  espiller,  epillier,  expiler, 
-  Hier,  V.  a.,  piller  : 

Hé,  envie,  maie  gonrpille. 
Tes  fils  par  toi  Ions  nos  espille. 
(Reclus  de  Moliens,  Miserere,  Ars.  3U2, 
f  208''.) 
Par  ens  qui  gnerpissent  leor  lices, 
Guident,  et  ne  sont  c'an  millier. 
Deux  cens  mil  hommes  espillier. 
(GuiART,  lioy.  lign.,  t.  I,  p.  222,  Enchon.j 
Puisqu'ils  veulent  tout  epillier 
C'est  raison  qne  les  combatons. 

Olysl.de  S.  Did.,  p.  291,  Carnandet.) 
Au  mesme  temps  l'église  et  tout  le  pais 
d'AUemaigne  ja  de  longtemps  trop  foulé 
et  expilé  par  les  exacteurs  et  porteurs  de 
rogatons  du  pape,  avoient  fait  plusieurs 
requestes  pour  avoir  rabes.  (Du  Molin, 
Monarchie  des  Franc.,  p.  61,-  éd.  1361. ) 


La  loy  ne  veut  pas  que  le  mary,  ny 
mesmes  un  tiers,  puisse  avoir  action  dé 
larcin  contre  la  femme,  encores  qu'elle 
eust  expilé  tous  les  meubles  du  mari.  (Bo- 
DIN,  Rep.,  I,  3,  éd.  1383.) 

—  Espillier  de,  séparer  de  : 

A  savoir  nous  estudions 

Par  quel  eschiele  il  pnet  monter. 

Et  pour  li  miens  prendre  et  danter. 

Par  Irayson  le  diffamons 

Envers  tonz,  puis  que  net  avons; 

De  l'eschiele  les  eschielons 

Li  coupons,  ainsi  Vespillons 

De  ses  amis,  qu'il  n'en  saura 

Ja  mot  quant  perdus  les  aura. 

(Rose,  ms.  Corsini,  (°  79''.) 
Des  eschielles  les  eschaillons 
Ensi  coupons,  et  Vespillons 
De  ses  amis. 

(/*..  Vat.  Chr.  1838,  f  102'".) 

—  Émonder  : 

Item,  ont  et  auront  congnoissance  de 
faire  relever  fosses,  espillier  les  bayes, 
amander  les  chemins.  (1400,  Charte  de  la 
ville  de  Desvres,  Soc.  des  Ant.  de  Morinie, 
104»  Uv.,  1877.) 

Espiller  des  arbres.  (.kvi°  s.,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  avoir  espille  et  mis  hors  des  facotz 
de  halotz  cent  plantes  et  les  planter  es 
prez,  a  vil  s.,  et  m  s.  pour  avoir  espille  des 
arbres  de  aulnes.  (1363,  S. -Omer,  ib.) 

—  Espillié,  part,  passé,  pillé,  dépouillé, 
appauvri  : 

lions  lors  c'un  pen  est  espillies 
N'est  darfeuz  trop  n'ait  d'amis. 
(G.  DE  CoiNCi,  ilfir.,  ms.  Soiss.,  f  168''.) 
Nus  n'est  mais  par  vous  consiUies 
S'il  n'est  ançois  si  espillies 
Qu'il  n'ait  de  coi  se  barbe  il  ree. 
(Vers  de  le  mort,  Richel.  375,  f»  336».) 

J'eban  IVspitii'e.  (1361,  Ass.  de  Caudeb., 
Cart.  de  Ph.  d'Alenç.,  p.  180,  Arch.  S.-lnf.) 

.le  laisse  au  pillart  espille 
La  pillade  qni  va  pillant. 
(MoLiNET,  Poés.,  p.  192,  ap.  Ste-Pal.) 

ESPIMBECHE,  VOlr  ESPINBESCHE. 

ESPiN,  S.  m.,  épinier  : 

Ce  tn  en  mai  qne  florist  l'aube  espin. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»   \m'.) 
Et  mon  destrier  parmi  la  resne 
Atachai  a  nn  aube  espin. 
(Perceval,  ras.  Montpellier.  H  219,  f»  236''.) 

Desns  un  espin  el  umbre  sis. 

(Tristan,  t.  H,  p.  127,  Michel.) 

Uns  grans  vaniz  estoit  plains  à'espins 
Et  de  cyprès  et  de  sapins. 

(Fabl.  d'Or.,  Ars.  5069,  f  29'=.) 

Vous  n'estes  pas  de  membres  frais, 
Comme  est  Jacques  Thommelin^ 
Qui  porte  si  merveillenx  fais 
Qne  vous  n'y  poavez  mettre  fin  ; 
Ce  sont  deux  toaneaulx  A'e'pin, 
C'est  voir,  et  la  queue  delez. 

(E.  Desch.,  Poés.,  ap.  Ste-Pal.) 

CL  EspiNE  et  Porc  espix. 

ESPiNACE,  -  asse,  s.  f.,  lieu  couvert 
d'épines  : 

r  Usque'  'ad  pianos  de  VEspinace.  (1274, 
Vente  du  bois  de  Bellevaux,  Arch.  C.-d'Or, 
B  490.) 

07 


S30 


ESP 


Noms  propres,  Espinasse,  Lespinasse. 

ESPINACHE,  voir  ESPINOCHE. 

ESPINAGE,  voir  ESPINOCHE.  ' 

ESPiNAL,  S.  m.,  sorte  d'épice  : 
doux   de   girofQe,    e<pinaux,  et   aiiUres 
espices  bien  odorantes.  {Liv.  du  nob.  chev. 
J.  Mandev.,  impr.  à  Paris,  f»  ië'".) 

Que  nul  ne  farcisset  chers  mais  que 
d'espinaz  et  que  l'on  osteit  les  mices  deis 
chers  que  l'on  pèsera  et  les  teges  convena- 
blement. (1400,  Régi.  p.  les  bouch.,  Copie, 
Arch.  Fribourg,  cart.  1  bis.) 

ESPiNAR,s.  m.,  nom  du  hérisson  : 

Et  E.tpinarz  li  herirans, 
Et  dant  Petipas  li  poons, 
Frobers  li  gresiUon  s'avance. 

(Renart,  11063,  Martin.) 

ESPiNAT,  S.  m.,  bnisson  d'épines  : 

MouU  fa  Renart  en  sr.int  porchaz. 
Mes  la  force  des  npinaz 
Li  destorbe  de  son  afere. 

(nenarl,  1297,  Méon.) 

Morvan,  épeuna,   Bcrry,  épinat,  Poitou, 

épina. 

ESPINAYE,  voir  ESPINOIE. 

ESPINBESCHE,  espimber.he,  s.  f.  ? 

Une  espinbcschr  de  un  bouly  lardé.  {Mé- 
nagier,  II,  100,  Biblioph.  fr.) 

Espimbeche  de  rougets.  Espaulez,  pour- 
boulez  et  rosticiez  vos  rougets  :  puis  aiez 
vertjus  et  pouldre  cameline  et  percil  : 
tout  bouly  ensemble,  et  getlez  sus.  {Ib., 
p.  175.) 

ESPINCE,  S.  f.,  pince,  tenailles  : 
Hz  mordent  tant  de  lenrs  aigres  expince.i, 
Qn'apovrir  fontroyanmes  et  provinces. 
(Le  Maire,  Plaincle  du  Désiré,  p.  iOi,  éd.  1348.) 
Sur  emperenrs,  roys,  marqnis,  dncz  et  princes. 
Ont  tant  Rriffé  de  leur  mordans  expinces 
Qu'ilz  ne  poorroient  de  perte  s'exempter. 
(.1.  Marot,  Yoij.  de  Venise,    de  la  fondât,  de  Ve- 
nise, éd.  153"2.) 

Sans  qne  rerenlemenl 
Je  sente,  ainonr.  tes  raordentes  espinccs. 
Dont  derechef  encores  tn  me  pinces. 

(ScEVE,  Délie,  ccccxli,  éd.  1514.) 

Tonsjonrs  les  soncis  cuisans, 
Ainsi  qn'ardantes  espincrs. 
Travaillent  les  conrtisans. 
Les  grands  seigneurs  etics  princes. 

(G.  Durant,  Od.,  II,  ni,  éd.  1594.) 

ESPiNCEL,  -  chel,  -  ccau,  -  rheau,  -ciau, 
s.  m.,  boucle,  agrafe,  épingle  : 

Spinter,  espinche.l.  {Olla  palella,  p.  93, 
Scheler.) 

Je  les  servoie  A'espinceaiis, 

Ou  d'une  pomme  ou  d'une  poirre. 

(Froiss.,  Poés.,  Richcl.  830,  f  84  r».) 
Deux    cens    d'espinchaux.    (1415,  Arcb. 
a,  ap.  Laborde,  Emaux.) 
Hz  Oes  François)  ont  senty  les  o.ornnz  espinceauLr 
Dont  vous  sçavpz  acliever  tels  pou|nrs. 
(J.  M01.INET,  C.lians.  sur  la  journ.  de  Guinegale, 
ap.  Ler.   de  Lincy,  Ch.  hisl.  fr..  1,  392.) 
L'ennemi      cognoissant    qu'elle     estoit 
achevée    des    cspincheatdx   de  Vénus,    se 
transmua  et  print   forme   dudit   pater,    si 
que  flnablement  au  nom  de  lui  la  cogneul 
par   plusieurs     fois    charnellement.    (Id., 
Chron.,  ch.  ccxxxiv,  Buchon.) 


ESP 

Je  vous  asseure  que  cellui  qui  estriuesa 
dame  d'espinceaux  a  grosse  testes,  que 
l'amour  en  devient  plus  ardant  et  plus  du- 
rable.  {Evang.  des  Quen.,  p.  41,  Bibl.  elz.) 

Ung  cent  de  gros  espinceaulx  pour  faire 
la  tente.  (1496,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Faire  espinchauLr  et  bibelos. 
(1510,  ^yalelel  de  tous  mestiers,  Poés.  fr.  des  xv° 
et  XVI»  s..  XIII,  idi.) 

Pour  les  espincheaux  de  sa  femme. 
(28  oct.  1520,  Flines,  Arch.  Nord,  Cod.  A, 
f-  307  r».) 

—  Boite  à  épingles  : 
The  pyncase,  Vespinceau.  (Du  Guez,  an 
Inlroducl.  for  to  lerne  to  speke  french  Ire- 
wly,  àla  suite  de  t'ALSGRAVE,p.  906,  Géuin.) 

ESPiNCELiER,  -  yer,  -elUer,s.  m., ou- 
vrier en  fil  de  métal,  treillageur  : 

Ung  espincellier  arme  de  fix  d'arcas  le 
cassis  tait  pour  le  verrieur  du  cœur  de 
Aicourt.  (1517,  Douai,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

A  ung  espincclyer  pour  avoir  racoustré  le 
rond  dé  fil  de  letton  servant  a  la  rouge 
chapelle.  (15.^6,  ib.) 

Cf.  ESPENNIER. 

EspiNCERiE,  S.  f.,  action  d'énouer,  en 
en  parlant  du  drap  : 

Ceste  fonderie  et  ceste  envierserie  et 
Vespincerie  doivent  faire  li  tondeur  bien  et 
loialment.  (1262.  Bans  aux  éche.v.,  00,  ass. 
s.  les  drap,  de  Douai,  f">  14  v",  Arch. 
Douai  ) 

EspiNCETTE,  S.  f.,  pincB,  pincette  : 
Forceps,  tenaille,  espincette.   (JuN.,  No- 
mencl.,  p.  180,  éd.  1577.) 

ESPixcEUR,  espinseur,  s.  m.,  ouvrier 
qui  taille  les  pierres  avec  l'épinçoir  : 

Pour  les  espinseurs.  (1358,  Bec.  et  dép., 
Arch.  mun.  Chartres.) 

ESPiNCHAGE,  S.  Ht.,  action  de  tailler 
avec  l'épinçoir  : 

Pour  Vespinchage  d'ung  millier  de  quar- 
rel  que  des  mâchons  espinchierent  pour 
une  grosse  tour.  {Compt.  de  1416,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESPixcHE,  S.  f.,  partie  antérieure  du 
pied  du  sanglier  : 

Grant  sangler  doit  avoir  les  traces  lon- 
gues presque  autant  comme  ung  cerf  bien 
marchant...  11  fait  la  pigache  devant  et 
derrière,  il  a  Vespinche  du  pié  large  et 
ronde  et  les  os  du  pié  apperent  par  tout  ou 
il  marche.  (Modus,  Richel.  1301,  f"  25^) 

ESPIXCHEL,  voir  ESPINCKL. 
ESPINCHIER,  voir  ESPINCIER. 
ESPINCHON,  voir  ESPINÇON. 

ESPiNCHURE,  S.  f.,  abattis  de  bols 
ébranché  : 

Un  ouvrier  ballotte  les  hallos  et  met  les 
espinchures  par  bouges.  (1419,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Laquelle  censé...  sont  tenus  entretenir, 
sans  pouvoir....  toucher  au  bois  montans, 
meubles,  et  catheux  estans  sur  iceux  héri- 
tages, sauf  es  espinchures  et  coppes  ordi- 
naires. (Coul.  de  Lille,  Nouv.  Coût.  gén. 
H,  902.) 


ESP 

uspiNCiER,  espinsier,  espinchier,  verbe. 

—  Act.,  pincer,  se  rencontre  souvent 
dans  les  anciens  textes  avec  le  sens  de 
bien  arranger,  bien  accoutrer  : 

Riens  ne  li  puet  tant  valoir, 
Les  oncles  nés  et  deugîes, 
Li  nés  sovent  espincies. 
(Mo>'iOT  DE  Paris,  Chans.,  Richcl.  1591,  f"  90.) 

Voiant  tozses  amis,  fiance 
A  molt  grant  joie  la  pncele 
Qui  molt  estoit  plaisanz  et  bêle, 
.Tointe,  acesmce  et  espincee. 
(G.  DE  CoiNci,  Jl/ir.  de  H.-D..  ms.  Brux,,  t°  19"'>.) 

Pour  leur  mesfez  Diens  si  les  pince 
Qne  la  on  sont  plus  espincié 
Sont  il  de  mort  mors  et  pincié. 

(Id.,  ib.,  ms.  Soiss..  f°  133''.) 

Qnand  li  jovene  gent  sont  haitict 
Et  espinchiet  et  afaitiet. 
(Gilles  li  Mnisis,  li  Lamentations,  1.  lo.Kîrvyn  ) 

Gent,  ceinte,  faitis  et  jolis. 

Si  espinchié,  si  crepelet. 

Si  bien  pignié,  si  blondelet... 

(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9'221,  f  di'.) 

Du  bergier  joint  et  espinciet. 

(Pastoralet,  ms.  Brnx.,  P  11  v".) 
Si  un  faucon  lie,   si   l'en  voulez  garder, 
espincez  luy   les  niaistresses  serres,  (Aii- 
IHRL.  DE  Alag.,  Fauc.) 

—  Réfl.,  s'arranger  : 

Cil  duc  et  cil  conte  et  cil  prince, 
Chascnn  .s'apareille  et  espince. 

(Dolop..  2898,  Bibl.  elz. 

—  Act.,  espincier  de,  aiguillonner  à, 
exciter  à  : 

On  soit  qne  quelque  pince 

De  gloire  dans  le  cœur  vivement  les  espince 
D'éterniser  leur  nom. 

(G.  BoDNiN,  l'Alectriom.,  éd.  158B.) 

—  Exposer  en  peu  de  mots  : 

Cornent  doivent  tiere  tenir 
Tout  grant  signer,  roi,  duc  et  prince, 
F.l  a  bries  mos  le  vos  espince. 
(B.  de  Condé,  li  Contes  dou  Wardecors,  137, 
Scheler.) 

—  Techn., terme  de  manufacture,énouer: 

Dusques  a  le  sainte  crois  ne  puet  on 
fondre  ne  espinchier  que  .vi.  dras  a  l'en- 
droit. (1262,  Bans  aux  échev.,  Ou,  ass.  s. 
les  drap,  de  Douai,  f"  14  v»,  Arch.   Douai.) 

—  Tailler  avec  l'épinçoir  : 

.11.  martiaus  a  asoir,  martel  a  cugnier, 
.11.  martiaus  a  espinsier,  une  brouette,.  11. 
haues.  (1356,  Compte  des  chaussées,  Arch. 
admin.  de  Reims,  t.  111,  p.  75,  Doc.  inéd.) 

Le  Clerc  et  Bayard,  maçons,  escorchent 
un  mur  sur  lequel  on  en  construit  une  ; 
d'autres  espinchent  un  millier  de  quarrel,  à 
raison  de  vi'  vi^  le  cent.  (1481,  Béthune, 
ap.  La  Fous,  .irt.  du  Nord,  p.  201.1 

—  Émonder  : 

On  espinche  toutes  les  petites  sauchelles. 
(Pièce  du  XV»  s.,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Aon/, 
p.  153.) 

On  espinche  les  josnes  plantes  du  mares. 
(1419,  ib.) 

Espinchier  les  saux.  (1445,Valenciennes, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens) 

Et  ne  peut  l'on  sur  les  gros  des  fiefs  des- 
dits seigneurs,  copper,  abbattre,  ou  espiv- 
chier  lesdits  arbres  et  plantins  sans  congé 


ESP 


ESP 


ESP 


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et  licence  de  tels  seigneurs.  {Cart.  de  Lille, 
I,  17,  Nouv.  Coût,  gén.,  Il,  398.) 
Bourg.,  Saulieu,  épincher,  gratter. 

ESPiNçoN,  -cfton,  s.  m.,  épine  : 

Les  mesenges  n'i  sont  pas  raucs, 
Les  Iostur,i:nes  ne  li  piochons, 
Ainz  chantent  senr  les  espinchotis. 
(Watbiqcet,  li  Tournois  des  damrs,  72,  Scheler.) 

Madame  si  les  recoeilloit  (les  flcnrs) 
Qui  bellement  les  enCloit 
En  espinçnns  de  gronselier; 
Et  pnis  me  les  faisoit  baisier, 
Dont  en  baisant  m'avint  dens  fors 
Qne  li  cspiiiçon  de  ce  bois 
Me  poindirent  monlt  aigrement. 
KFroiss. ,  Poés.,  I,  lïlO,  .Sali,  Scholei.) 

ESPINDE,  S.  f.jépingle  : 

Ficail,esptn(te,  espinle.  {Gloss.  de  Neckam, 
Scheler,  Lex.,  p.  55.) 

ESPiPfE,  s.  f.,  épinier  ; 

Alixandre  tronva  en  l'ombre  d'nne  espine 
Qni  jouoit  as  eschas  a  une  Sarrnzrne. 

(Restor  doit  Paon,  ms.  Rouen,  f  31  v".) 

—  Espine  a  été  employé  par  01.  de 
Serres  dans  son  Théâtre  d'AgricuUure  pour 
désigner  un  trou  fait  à  un  tonneau  pour 
en  tirer  du  vin,  le  morceau  de  bois  dont 
on  le  bouche,  le  fausset. 

Cf.  ESPIN  et  ESPINELLE. 

ESPiNEE,  S.  f.,  touffe  d'épines  ? 

Es  meneuvres  pour  journées  a  cueillir 
ou  saulay  espinees  grandes.  (1433,  CompJ. 
de  Nevers,  CC  35,  f»  38  v»,  Arch.  mun.  Ne- 
vers.) 

L'anltre  d'nne  espinfc  bonne 
Conpe  a  nne  qni  a  nom  Bonne, 
Cnyte  anx  beaaix  pois,  qui  est  Tiaode 
Ponr  ma  mignonne  bien  friande. 
(Elot  Dsmernal,  Livre  de  la  deablerie,  f  il', 
éd.  1507.) 

ESPINEI,  voir  ESPINOI. 

ESPiNEis,  S.  m.,  épinoches? 

Platoun,  espineis,  carbonel,  gojoun.  {La 
Manière  de  langage,  p.  393,  P.  Meyer.) 

ESPiNEL,  epinel,  s.  m.,  lieu  plein  d'é- 
pines, de  buissons  épineux  : 

S'en  aloîent  lez  an  pendant  : 
Un  Tal  trnevent  et  nn  rnissel 
Qni  soef  cort  par  Vepinel. 
(Jugement  d'amour,  ?,i,  ap.  Méon,  Fahl.,  IV,  355.) 

ESPiNELT^E,  s.  f.,  tumeup qui  vieut  sous 
le  jarret  du  cheval,  à  la  jointure  de  l'os  : 

De  Vespinelle  et  de  sa  cure.  (Frère  Ni- 
cole, Trad.  du  livre  des  Pronfplz  champ 
de  P.  des   Crescens,  f»   101  v",    éd.  1516. \ 

L'en  cuira  ces  espineUes  corne  dessus  est 
dit.  (ID.,  ib.) 

—  Trou  fait  h  un  tonneau  pour  en  tirer 
du  vin  : 

Bon  est  que  l'en  face  empres  ou  est  la 
lye  une  petite  espinelle  par  ou  on  puisse 
traire  du  vin.  (Frère  Nicole.  Trad.  du 
livre  des  Prouffitz  champ,  de  P.  des  Cres- 
cens, f"  40  v,  éd.  1316.) 

ESPiNEMENT,  s.  ni . ,  lieu  rempli  d'é- 
pines : 


Spinulencia,  espinemens.  {Gloss.  de  Sa- 
lins}. 

ESPiNEn,  verbe. 

—  Act.,  piquer  avec  des  épines: 
Geste  (rose)  eissi  del  poeple  espinos 
Des  feluns  Jueas  envios. 

Oui  nostre  seignor  espinerent 
E  d'espines  le  coronerent. 
(Joies  Nostre  Dame,  Richel.  19525,  f  93.) 

Qaant  il  (les  oiseanx)  voient  le  bosquet 
Vert  et  flouri,  et  l'aube  espine. 
Qui  leurs  gorgettes  pas  n'cspine. 
(G.  Mach..  Poés.,  Richel.  9221,  f»  61».) 

—  Absolument  : 

Et  estoie  sons  an  buisson 

Qne  nons  appelions  aube  espine, 

Qni  devant  et  puis  l'aabe  espine. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  98, 38.^;,  Scheler.) 

—  Déchirer  comme  avec  des  épines  : 

L'antre  do  son  trait  d'acier 

Lay  espine  le  fessier. 
{Les  Muses  incognues  ou  la  Seille  aux  liourriers, 
le  Pardon  du  sanglier  qai  tna  le  bel  Adonis,  éd. 
1604.) 

—  Fig.  : 

La  paonr  devine 
Qui  le  cuer  li  point  et  espine. 
(Vie  S.  Magloire,  Ars.  5122,  i"  63  r".) 

Le  cuer  trop  moy  espine 

Qaant  ensi  me  laireis  chaitiie  et  orphenine. 
(Jeh.  des  Preis,  Ges'e  de  Liège, 'i^lM,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

La  fiebvre  vons  puisse  espiner. 
(Farce  des  Cris  de  Paris,  Ane.  Th.  fr.,  II,  311.) 
Ce  mal,  ains  ceste  rage  en  mon  ame  chemine. 
Et  dormant  et  veillant  incessammenl  m'espine. 
(Crev.,  m.  Ant.,  III,  éd.  ISUl.) 

—  Réfl.,  se  piquer  à  une  épine  : 

Sovent  avient  que  cil  qni  l'a 

Désirée  a  avoir  pieça  (la  rose) 

Ne  l'ose  si  tost  adeser  ; 

Qnar  il  se  doute  a  espiner. 

(Dit  de  la  Rose,  Richel.  837,  f°  204  v°.) 
Celuy  qui   avoit  le  volant  couppoit  ses 
espines  de  bien  loin,  a  grands  coups,  crai- 
gnant s'espiner.  (Paliss'ï^,  Recepte,  Cap.) 

Belle  fleur  d'esglantier,  belle  fleur  d'anbespine. 

Désirant  vous  cueillir  bien  souvent  on  s'espine. 

(PASSF.R.4T,  Oeuv.,  p.  27,  éd.  1606.) 

—  Fig.: 

Il  est  un  peu  chatouilleux,  et  a  peine  y 
toucheriez  vous,  sans  vousespiner.  (R.\bel., 
1.  IV,  ch.  11,  éd.  1552.) 

—  Neutr.,  arracher  les  épines  : 

Une  journée  d'espiner.  (1376,  Terrier  de 
la  poterie  Mathieu,  f»  69  r°,  Arch.  Eure.) 

—  Espine,  pATt.  passé,  garni,  entouré  d'é- 
pines, clos  d'une  haie  d'épines  : 

La  messoncele  ert  bien  closse  en  toz  senz. 
De  bone  soif  espinee  forment, 
El  .1-  fossé  i  ot  fet  voirement. 

(ilon.  Guill.,  Riche!.  368,  f»  266^) 

Moult  par  est  richement  armé  (le  hériçon), 
Quer  de  nature  est  espine. 

(Glill.,  Best,  dir.,  1061,  Hippcau.) 
Si  se  puet  chargier  de  chascuue  part 
quant  il  se  toelle  es  poraes,  por  ce  qu'il  est 
de  chascune  part  espinez.  (Rich.  de  Four- 
nival,  Bestiaire  d'amour,  li  Hyreçons, 
p.  34,  Hippeau.) 


Puis  va  a  une  branche,  si  l'a  par  mi  cope% 
Qui  fa  de  leus  en  leas  par  trestot  espinee. 
(Florence  de  Rome,  Richel. noav.  acq.  4192, 

f»  59  r'>.) 

Et  après  furent  faictes  tout  entour  bayes 
bien  espinees  par  dessus,  a  fin  que  les 
loups,  chiens  et  autres  bestes  ne  peussont 
entrer  dedens  pour  defouir  et  menger  les 
corps  dessusdiz.  (.Moxstrelet,  Chron.,  I, 
150,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Déchiré  par  des  épines: 

Lasse  Dame,  vit  il  tes  pies 

Por  lui  sanglons  et  espines  ? 
(De  Narcisus,  572,  ap.  Méon,  Fabl.,  IV,  161.) 

Les  soldats  estoient  contraincts  d'en- 
velopper et  couvrir  leurs  pauvres  pieds, 
tout  espines  et  esgratignes  de  quelques 
cuirs  faicts  de  fraisches  peaux  de  bestes. 
(Brant,  d'aucunes  Betraicles  de  guerre, 
Buchon.) 

En  Poitou,  notamment  dans  le  cant.  de 
Chef-Boutonne,  on  dit  épiiier  un  arbre, 
une  haie,  pour  signifier  les  environner 
d'épines  afln  de  les  défendre  contre  la  dent 
des  bestiaux.  Rlorv.,  épeuner,  Bas-Valais, 
Vionnaz,  épena,  dans  le  même  sens. 

ESPiNEUEGH,  adj.,  épiueux  : 

En  uûg  fort  buisson  espinerech.  (Fhoiss., 

Chron.,    VI,    298,    Luce,      ms.     Amiens, 

f  130  V».) 

ESPiNETE,  -  ette,  s.  f.,  dimin.  d'épine; 
fig.,  être  sur  les  espincttes,  marcher  sur 
espinettes,  être  sur  les  épines  : 

Car  en  l'enre  s'en  retourna 

Pour  l'amour  de  ses  compaigneltes 

Qui  estoient  sur  espinettes 

Pour  doubtance  de  leurs  maris 

Qui  ont  tousdiz  les  cuers  maris 

Quant  elles  sont  en  compaignie 

Ou  on  maioe  joieuse  vie. 

(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  f  18-2'.) 

Quand  elle  marche  sur  espinettes. 
Elle  faitnn  tas  de  minettes. 
(COQDILLART,  Poés.,  II,  248.  Bibl.  elz.) 

—  Buisson  épineux  : 

Il  n'i  a  chambre  ne  refai 
Ou  dou  temps  passé  esté  n'aie, 
Espinelle,  pertnis  ne  haie, 
S'en  cognois  asses  les  usages. 
i(FROiss.,  /'of's.,  II.  30,1211,  Scheler.) 

—  Soi'te  de  monnaie  : 

Le  suppliant  priut  sept  francs  et  six  ou 
sept  mailles  d'argent  de  quinze  deniers 
tournois  la  pièce,  nommée  au  pays  (d'Au- 
nis)  M;)Wie(Je.  (1393,  Arch.  JJ  148,  pièce  11.) 

—  Sorte  de  joute  : 

En  l'an  1339,  a  Vespinette,  a  Lille,  alla 
Jehan  Dernier  le  moyen  a  la  journée  du 
grand  caresme  jouster...  et  fut  adont  roy 
de  Vespinette  celle  année  Pierre  de  Cour- 
tray.  {Recils  d'un  bourg,  de  Yalenciennes, 
p.  50,  Kervyu.) 

ESPiXGARDERiE,  S.  f.,  artillerie  d'es- 
pringalles  : 

La  moyenne  artillerie,  comme  sacres, 
passevolans,  estoit  en  grand  nombre  ; 
l'espMiffarrferieiunumerable.  (Jacques  ,BAST. 
DE  BouRB.,  Oppugnat.  de  Rhodes,  f»  13  v», 
éd.  1526.) 

Troys  mille  six  cens  doubles  canons  et 
d'espingarderie  sans  nombre.  (Rab.,  Pan- 
tagruel, c.  26,  éd.  1542.) 


53  s 


ESP 


ESP 


ESP 


Cf.    ESPBINGALE. 

ESPiNGLEi,  -  gley,  s.  in.,  pelote  à 
épingles  ; 

.II.  espingleis  de  Paris  a  boutons  d'es- 
tain.  (18  fév.  1394,  Inv.  de  mercier,  lnv.de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arcb. 
Côte-d'Or.) 

.1.  espingUy.  (Ib.) 

.1.  espingleyei  .i.  chapiron.  (6  nov.  1394, 
Invent,  du  Juif  Joseph,  Vente  de;  meubles 
de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

.1.  espingley  de  drap  de  Damas.  (Sept. 
139S,  Invent,  de  meubles  de  la  mairie  de 
Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

ESPiNGLERiE,  -  Querie,  s.  f., fabrication 
des  épingles  : 

Que  nus  du  mestier  d'espinguerie  ne 
puisse  prendre  aprentiz,  se  .ii.  des  mestres 
du  mestier  n'i  sontpresenz.  (E.  BoiL.,  Liv. 
des  mest.,  l'  p.,  lx,  5,  Lespinasse  et  Bon- 

nardot.) 

ESPiNGLETTE,  espUngtiette,  s.  f.,  petite 
épingle  : 

J'ay  mantians  fonrrez  de  gris, 
J'ay  chapians,  j'ay  bians  proflis, 
Et  d'argent  mainte  rspinglelte. 
(EusT.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  8iO,  f»n.l'\) 

—  Etui  OU  pelote  à  épingles  : 
Esplinguette,  esplinguiere.  —  Pyncase. 
(Palsgrave,  Esclairc,  p.  234,  Génin.) 

ESPiNGLEUR,  S.  m.,  fabricant  d'é- 
pingles : 

Icellui  Barthélémy  dist  qu'icellui  signi- 
fiant rendroit  les  espingles  que  il  avoit 
prinses  a  un  espingleur.  (1368,  Arch.  JJ  99, 
pièce  331.) 

ESPiNGLiER,  espinguier,  espinghier,  es- 
pUngier,  espUnguier,  s.  m.,  étui  ou  pelote 
à  épingles  : 

Boarse,  espinglicr  a  estnre 
Fait  et  colelet  faitis 
Et  tous  les  gentilz  oulilz 
Qu'apartienent  a  bergiere. 
(Cna.    DE    Pis.,    DU    de  la    PitsI.,    Richel.    836, 
F  oO  v«.) 

En  bourses  et  espingliers  de  soie.  (1392, 
Inv.  desbiens  d'E.  Marchant,  Inv.  de  meubl. 
de  la  mair.  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Espinghier,  esplingiers.  (1441-Sl,  "Valen- 
ciennes,  ap.  La  Eons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

EspUnguier,  s.  m.  —  Case  for  pynnes  or 
suche  lijie.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  203, 
Génin.) 

Un  espinguier  de  velours.  {Inv.  de  F.  de 
Gaing,  seig.  d'Oradour-sur-Glane,  21  iuill. 
1567.) 

ESPixGLiEHE,  cspUnguiere,  esplinghiere, 
s.  f.,  étui  ou  pelote  à  épingles  : 

Esplinghieres.  (1441-1451,  Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Esplinguette,  esplinguiere.  —  Pyncase. 
(Palsgr.ive,  Esclairc,  p.  254,  Génin.) 

ESPINGUALE,  Vûir  ESPRINGALE. 
ESPINGUER,  voir  ESPRINGUER. 

1.  ESPINGUERIE,   VOir  ESPINGLERIE. 

2.  ESPINGUKRIE,  VOlf  ESPRlNGUEfilE. 


ESPINGUIER,  voir  ESPINGLIER. 

ESPiNiER,  adj.,  épineux: 

Votre  teint  pins  vermeil  qne  la  rose  espiniere. 
(Brant.,  Poés.  inéd.,  p.  482,  Caly.) 

ESPiNiERE,  s.f.,  endroit  plein  d'épines; 
est  représenté  par  des  noms  de  lieux,  Les- 
pigniere    (Nièvre).     Bois     des   Epinieres 

(Nièvre). 

ESPiNiLLE,  S.  f.,  la  partie  antérieure  de 
la  jambe  : 

Le  suppliant  donna  du  pié  deu.^  ou  trois 
cops  a  icelle  femme  parmi  les  espinilles  et 
parle  ventre.  (1415, Arch.  JJ  168, pièce  405.) 

ESPIXOCE,  voir  ESPINOCHE. 

ESPixocHE,  epinoche,  espinoiche,  espi- 
noce,  espinache,  espinage,  spinache,  s.  f., 
épinard  : 

Je  vneil  avoir  des  epinoches. 
(HoG.  PiAUCELE,  Sire  liait  et  dame  Anieuse,  45, 

Montaiglon,  Fabl.,  1,  98.) 

Espinage,  bourage  et  fenerele.  (Dialog. 
fr.-llam.,  ("  6»,  Michelant.) 

Espinoiches.  (13881389,  Invent,  de  la 
Côte-d'Or,  B.  4784.) 

Si  puet  user  pour  potage  borroiches, 
espinoces  et  semblables.  (H.  deMondeville, 
Richel.  2030,  C  98=.) 

Il  mangera  laictues,5pîwacfces,  coriandre.. 
(B.  DE  GORD.,  Pratiq.,  Il,  24,  éd.  1493.) 

Espinaches  ie  croys  qui  sont  ainsi  appel- 
iez pourles  poinctes  et  espines  qui  sont  en 
la  semence.  {Plaline  de  honneste  volupté, 
f»  73  V»,  éd.  1528.) 

Espinars  ou  espinoches,  ainsi  dites  a 
raison  que  leur  graine  est  espineuse,  sont 
de  deux  sortes,  l'une  masle,  l'autre  fe- 
melle. (LiEBAULT,  Mais,  rusl.,  p.  204, 
éd.  1597.) 

—  Espinoche  a  désigné  de  plus  une  petite 
pièce  de  monnaie  : 

Hé  dea,  s'il  ne  pleat  il  desgoute  ; 
Au  moins  auray  je  nne  espinoche, 
J'aaray  de  Iny.  s'il  chet  en  coche, 
Ung  escn  on  denx  poorma  paine. 

{Patelin,  p.  93,  Jacob. 1 

—  Fig.,  pour  désigner  un  petit  morceau, 
une  bagatelle  : 

Tout  en  crocqnant  une  espinoche 
D'ung  morcelet  triant  et  gras. 
(Gredas.  itisl.  de  la  pass-,  63 19.  G.  Paris.) 
Contentez  tous  de  raison,  qa'on  ne  acroche 
l.e  bien  d'aulrny  par  une  telle  voye. 
Car  qui  le  fait  perd  pour  telle  epinoche 
Apres  labenr  la  perdurable  joye 

(J.  BOUCHET,  Opusc,  p.  108.) 

Suivant  Le  Duchat,  espinoche  pour  épi- 
nard,  s'est  conservé  dans  le  patois  mes- 
sin. Dans  le  Jura  on  dit  espenoches.  Dessin, 
épignocite,  fausset. 

ESPiNOCHER,  epinocher,  v.  n.,  s'arrêter 
aux  bagatelles,  pointiller,  faire  de  petites 
difficultés  : 

Mais  de  s'arrester  en  si  peu  de  temps, 
c'est  epinocher  en  l'histoire.  (Pasq.,  Lett., 
XX,  5.) 

ESPiNoi,  ~oy,  -  ei,  s.  m.,  endroit  plein 


de  ronces  el  d'épines,  ancien  nom  de  lieu 
fréquent  : 

Par  baissons  et  par  espinois. 
{Rom.  de  Thebes,  14118,  ap.  Constans,  Lén. 
d'Œdipe.) 

Nemus  de  VEspinei.  (1263,  Bourgoult, 
Arch.  S  5194,  SuppL,  n"  16.), 

Mes  espines  i  avoit  tant 
Chardons  et  ronces  c'onqaes  n'oi 
Pooir  de  passer  Vespinoi. 

{Rose,  1808,  Méon.) 
Onqnes  n'eissi,  fei  qne  vas  dei, 
IVule  tel  rose  d'espinei. 
(Joies  Nosire  Dame,  Richel.  19525.  f°  93.) 
Lî  fossez  est  granz  par  defors, 
Li  espinois  espes  et  fors, 
Ne  se  pooient  aprochier. 
(HooN  LE  Rot,  le  vair  Palefroy,  Montaiglon,  Fabl. , 
I,  28.) 

Donné  en  nostre  camp  lez  Espinoy. 
(2  juillet  1478,  Reg.  des  Consaux,  Arch. 
■Tournai.) 

—  Fig.,  passions  mauvaises  : 

Que  li  espinoiz  et  li  chardonoiz  de  nos 
piz  fust  avant  essartez  et  estrepez  par  le 
geune  de  .m.  jors.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  136^) 

Noms  de  lieux  modernes,  Spwoî,  hameau 
du  village  de  Jumetz,  Hainaut  belge  ; 
Epinoy  [Oise]. 

Noms  propres,  de  Lespinoy,  d'Epinay. 

ESPINOICHE,  voir  Espinoche. 

ESPixoiE,  -  oye,  -aye,  s.  f.,  lieu  planté 

d'épines  : 

En  nne  espinoie. 

(Sept  Sages,  2894,  Relier.) 
Vepretum,  espinaye,  lieu  plein  d'épines. 
(Calepini  Dict.,  Bàle  1584.) 

Espinoye,  thicket  grove  or  ground  fuU 
of  tliorns;  thorny  plot.  (CoTG,  éd.  1611.) 

ESPixois,  s.  m.,  lieu  plein  d'épines  : 

Chacune  ert  en  un  espinois, 
Com  les  maisons  de  Gastinois. 

(RuTEB.,  Poés.,  I,   296,  Jubinal.) 

Nom  propre,  de  l'Espinois. 

ESPixoLE,  s.  f.,  petite  épingle  : 
Ils  pourront  prendre  un  vieil  pigeon,  et 
luy  piquer  tout  un  de  ses  yeux  d'une  es- 
pinoie. (Desparron,  Fauconn.,  iv,  12.) 

ESPiNox,  espignon,  s.  m.,  épine  : 
Les  petis  espinons  qa'il  en  fist  esgrinner 
De  la  sainte  couronne  qu'il  ot  fait  desevrer, 
Trestous  les  conquelli  l'emperere  au  vis  cler. 
Et  les  misl  en  son  gant,  canqa'il  en  pnet  irover. 
■Jicratras,  6108,  A.  P.) 

Les  petiz  espignons  qu'il  i  vit  esgrimer. 

{Ih.,  Vat.  Chr.  1616,  f»  9P.) 

ESPiNOS,  -  OMS,  -  eus,  adj.,  garni  d'é- 
pines; employé  subst.,  pour  désigner  le 
hérisson  : 

Metes  le  hors  d'entre  nos  tous, 
N'ai  cure  qne  nns  espinous 
Soit  entre  nos,  ne  de  mouton. 

(Ren.  coroné,  Richel.  1446,  f°  84  v°.) 
Et  pourtant  n'ain  jou  le  mouton 
Ne  Vespineus  dant  l'ireçon. 


ESP 

ESPINQUALLE,  VOir  ESPRINGALE. 
ESPINSEUR,  voir  ESPINCEUR. 

ESPiNTELÉ,  adj.,  marqué,  taché  : 
Vinrent  après  deux  clievaliers   en  man- 
teaux espinteles  de  larmes  de  sang  rouge 
parmy.  (Chastell.,  le  Temple  de  Boeace, 
VII,  89,  Kerv.) 

ESPioT,  s.  m.,  épieii  : 

Et  tenoient  daglies,  haces  et  cours  espios 
de  guerre.  (Froiss.,  Cliron.,  V,  47,  Kerv.) 

Le  suppliant  prinst  uns  baston  ferré 
appelle  espiot.  (14S0,  Arch.  JJ  186,  pièce  7.) 

Jauvellines,  espees,  espiols,  torches  de 
fer.  (1480,  Jug.  de  la  séiiéch.  de  Poit-,  S. 
Cyprien,  Gizai,  Arch.  Vienne.) 

Les  haches  rouges  et  les  hallebardes,  et 
aussy  espiols,  que  mondit  frère  et  moy 
avions.  (1503,  Test,  de  l'ev.  Christ,  de  Pen- 
marc'h,  Arch.  Côtes-du-Nord.) 

et.  ESPIET. 

ESPiR,  -  irl,  enspir,  spirt,  spir,  s.  m., 
souffle,  esprit,  principe  de  la  vie  : 

Sainz  Espirs. 
(P.  DE  Thaon,  Cwnpoz,  516,  Mail.) 
Li  sainz  Espirs.  {Mor.  sur  Job,  Richel. 
24764,  f  2  r°.) 

Li  dons  del  Saint  Espir  n'est  pas  cons- 
trainz  par  loi.  {Dial.  SI  Greg.,  p.  9,  Foers- 
ter.) 

David  ki  soloit  avoir  lo  spir  de  pro- 
phétie. (Ib.,  p.  24.) 

Ne  gousta  chose  ou  il  eust  espir  de  vie. 
(De  saint  Brandainne  le  moine,  Juhinal, 
p.  86.) 

Flors  de  tôles  Terlas.  maison  del  sent  Enspir. 
(Prière  à  la  Vierge,  Richel.  1.  1077,  f"  9.) 
Li  lions  brait  et  si  s'estent, 
Vespirs  en  ist  isnelement. 
{Rom.  du  comte  de  l'oit.,  001,  Michel.) 
Amis,  Diex  mete  en  toi  créance  et  saint  Espir, 
Que  il  ne  perde  l'ame  que  dedans  ton  cors  t'isl  ! 
(Gui  delionr:;..  4o3,  A.  P.) 
Tant  déboutes  et  laiU  férus 
Que  tous  fu  ses  espirs  confus. 

(Le  Couronnem.  Renarl,  349,  Méon.) 
Par  lo  Saint  Spir  l'at  conent. 
(Yie  Ste  ]uliane,ms.OïL,  Bodl.,  Canon,  mise.  "4, 
t»  82  ï°.) 

Ensemble  reTenrout  nostre  chars  et  nos  spirs. 
(Li  Ver  del  juise,  ms.  Oxf.,  Bodl.,  Canon,  mise.  74, 

f»  137  T».) 

Sacent  tout  cil  ki  sunt  et  ki  avenir  sunt 
que  Havis  li  bouge  a  vendu  et  werpi  a  le 
taule  dou  Sains  Spir  .li.  mars  d'irelage. 
(1264,  Vente  d'une  rente  foncière  à  l'hôpital 
de  la  table  du  Saint  Esprit,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Li  père  et  li  fils  et  li  sains  espirs oie 

saint   espirt.    (Maurice,    Serm.,    Richel. 
13314,  t»  S  r°.) 

Damedieu  reclama  et  le  vrai  Saint  Espir. 
(Doon  de  ilaicnce,  1310,  A.  P.) 

Espirs  natures  est  une  substance  soutis 
de  nature  d'air,  ens    on  cuer  par   caurrc 
engenree.  (Li  Ars  d'Amoitr,  I,  208,  Petit.) 
Chelle  gent  d'Orelyens  sont  plains  de  fol  espir, 
Ne  visent  a  nul  bien,  fors  a  autrny  trair. 
(Chroii.  des  ducs  de  Bourg.,  9-285,  Chron.  belg.) 

1.  ESPiRAciON,  -  lion,  spiracion,  spira- 
lion,  s.  f.,  souffle,  inspiration  (spiratio- 
nem)  : 


ESP 

Par  Vespiration  devine.   (1283,  Cart.  du 
Val  S.  Lambert,  Uichel.  1.  10176,  f"  6  r».) 
De  l'angle  Jhesucrist  leur  conta  l'otroison 
Et  du  saint  Esperit  qu'a  guise  de  conlon 
Li  aporla  l'araponle  par  espiratimi. 
(Charles  le  Chauve,  Richel.  243T2,  t°  2°.)  Ms., 
eipiralinu. 
Si  ferons  inspiracion 
En  sa  face  digne  et  décente, 
Tant  que  par  vraye  spiracion 
Sera  faict  en  ame  vivante. 

(Misl.  du  viei  test.,  702,  A.  T.) 

Par  spiration  voluntaire. 

(Actes  des  .ipost..  vol.  I,  f»  5'-,  éd.  1537.)  ' 

L'esperit  sortira  de  ma  face,  et  feray  des 
spiralions.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Esaïe, 
Lvii,  éd.  1334.) 

—  Ce  qui  donne  le  souffle,  ce  qui  anime  : 

Père  en  personne  paternelle, 
Filz  sans  fin,  engendre  en  elle 
Mutuelle 

Spiracion  et  chef  des  vies. 
(ili/st.  de  la  Pass.,  f°  10'',  impr.  Inslil.j 

Morv.,  espiration,  inspiration. 

2  ESPiRACiox, -<ion,  exp.,s.  f.,  souffle, 

respiration  (exspirationem)  : 

Expiracion  n'est  autre  chose  que  mettre 
hors  les  fumosites  et  les  esperis  chautz  du 
cuer  pour  les  esventer.  (Evrart  de  Conty, 
Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f°  173\) 

Si  l'expiration  ou  la  sueur  ne  sent  pas 
plus  mauvais  que  de  coustunie...  (La 
Frambois.,  QEuv.,  p.  388,  éd.  1631.) 

ESPiRAiL,  spiral,  s.  m.,  soupirail,  ou- 
verture : 

Les  espiraux  de  l'alembic.  {Trésor  de 
Evonime,  p.  193,  éd.  1353.) 

Pource  que  le  feu  a  besoin  de  conti- 
nuelle nourriture  et  mouvement,  il  se  fait 
un  spiral  ou  plusieurs  en  sa  matière  su- 
jette et  accommodée  pour  son  aliment, 
par  ou  il  puisse  s'esbranler  et  mouvoir. 
(Pont,  de  Tyard,  de  la  Nat.  du  monde, 
f"  43  T",  éd.  1578.) 

Ton  œil  perçoit  d'un  raiz  de  sa  douceur 
Si  doucement  le  profond  de  mon  ame. 
Qu'il  entrouvrit  un  spiral  a  la  flame 
Qui  nie  nourrit  et  dévore  le  cœur. 

(1d.,  OEuv.  Poet.,p.  104,  éd.  (573.) 

—  Prendre  espirail,  s'éventer  : 

Les  ennemis  mirent  le  feu  a  une  myne 
au  bollouard  d'Angleterre,  laquelle  ne 
feist  point  de  mal  pource  qu'elle  print 
espirail  par  les  contremynes  qu'avoit  fait 
le  capitaine  Gabriel.  (Jacques,  bast.  de 
BouRB.,  Oppugnat.  de  Rliodes,  f»  20  v", 
éd.  1526.) 

ESPIRANT,  s.  m.,  sorte  de  raisin  : 

La  Gabbie 

Ja  rougie 

Du  sang  des  bruns  espirans. 

Coule  et  trye, 

(Comme  pluye) 

Les  jus  des  blancs  sperollans. 

Des  rouvergans, 

Des  picquardans, 

Des  belles  grappes  muscades, 

Pellefedes,  et  oeillades. 

(Desper.,  Chant  de   Vendanges.) 

ESPiRAUTÉ  ,  S.  t.,  juridiction  spiri 
tuelle  : 

Lequel  perturba  la  jurisdictiou  de  l'é- 
glise tant  eu  temporalité   comme  eu  espi- 


ESP 


533 


rauté.  (Chron.   des  quatre   prem.   Valois, 
p.  243,  Luce.) 

ESPiRE,  s.  f.,  souffle,  bruit,  au  propre  et 
au  fig.  : 

Et  on  ne  dist  ne  fait,  n'en   perkemin    n'en  chire. 
Chose,  quels  qn'ele  soit,  que  on  n'en  oie  espire. 
(Adam  m  la  Halle,  du  Roi  de  Sezile,  p.  290, 
Coussemaker.) 

Dont  sent  li  rois  et  oi  dire 
C'on  ne  savoit  vent  ne  espire 
De  lui. 

(Ren.  coronc,  Richel.'144e,  f  78  v».) 

1.  ESPiREMENT,,'!pirement,s.in.,souffle: 

Vendrad  un  suef  espirement  de  un  petit 
vent.  (Rois,  p.  321,  Ler.  de  Lincy.) 

Premiers  formet  Deus  l'ome  et  après 
auspiret  en  sa  faceon  espirement  de  vie. 
{Li  Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  t»  84  r°.) 

Par  Vespirement  de  l'esperit  de  la  teue 
ire.  {Psaut.,  Maz.  238,  f»  23  v».) 

Deus  si  grant  dousor  li  mostra 

Qu'en  la  boche  li  espira 

De  sa  bocbe  Vespirement, 

Dont  cil  resut  l'entendement. 

Et  tout  ce  k'apartient  a  vie. 
RoB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  52-2^) 

La  beneoite  Vierge  n'estoit  point  tenue 
a  ceste  purification,  car  elle  n'enfanta  pas 
par  semence  reoeue  d'omme,  mais  par 
divin  espirement.  (Légende  dorée,  Maz.  1333, 
f  621'.) 

Celle  luy  dist  :  Sire,  je  n'avoye  miel,  et 
tu  as  de  ta  saincte  bouche  nommet  miel, 
et  il  a  esté  faict,  son  odeur,  est  spirement 
de  ta  bouche.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.  10309,  f"  89  r».) 

Et  se  Eolus,  dieu  des  vens,  eust  laissiet 
Vespirement  d'iceulx  tel  qu'il  estoit  quand 
les  Lacedemoniiens  boutèrent  le  feu,la  citté 
fuift  total'>ment  arse.  (ID.,  ib.,  ms.  Brux. 
10310.  f»  243  r°.) 

Spirement,  ou  esperit  de  la  nature  aithe- 
rine.  (EvoN.,  Trésor,  préf.,  éd.  1335.) 

—  Inspiration  : 

Et  chascuus  d'eus  escrist  par  divin  espi- 
rement. (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  78,  Cha- 
baille.) 

Li  espiremens  de  bone  pensée  est  de 
tenir  em  pes  et  de  dcmourer  eu  une 
meimes  manière.  (Mor.  des  phil.,  ms. 
Chartres  620,  f°  11".) 

2.  ESPIREMENT,  expircment,  s.  m., mort: 
Puis  vostre  e.rpiremcnt. 

(Vie  S.  ilagl,  Ars.  5122,  f°  54  r°.) 

3.  ESPIREMENT,  voir  Esperiment. 

1.  ESPIRER,  espérer,  spirer,  verbe. 

—  Act.,  insuffler,  suggérer  : 

Kt  Sains  Espirs  en  lui  parloil 
Qui  çon  qu'il  dist  li  enseignoit. 
.M  grant  sens  k'en  lui  cspiroil 
>uls  d'els  contrester  nel  pooit. 
(De  S.  Eslecene,  Richel.  375,  f  3333.) 
Leur  espira  il    les  âmes   eus   es  cors. 
(Brun.  Lat.,  Très.,  p.  12,  var.,  Chabaille.) 
Le  conseil    que  nostre    sires...  a  degnié 
espirer  en  mon  cuer.  (Chron.   de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  96'.) 
Mist  Dieus  en  cesli  conrtill  lors  (l'homme) 
El  li  espira  doucement 
De  vie  le  rcspirement. 
(Macé   de   la  Charité,  Bible,  ms.  Tours  906, 


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ESP 


ESP 


ESP 


—  Inspirer,  animer  ; 

Car  cni  Diex  espire  et  alnme, 
Del  cuer  li  samble  souatnme. 

(Chrest.,  Roi  Guill,  373,  Michel.) 
Et  li  airs  csl  enlnminez 
Dont  tozli  monz  est  espirez- 
(Percerai,  ras.  Montpellier  H  219,  f°  212".) 
Et  Deus  ki  bien  Vol  espiree. 

(SIe  Tkais,  Ars.  3527,   f  15».) 

Car  don  Saint  Esperit  l'a  Jhesu  expiré. 

(Parise,  2829,  A.  P.) 

Si  parlera  de  Kien  dcmaislé 
nn'il  n'est  mis  hom  qui  n'en  fiist  espères. 
"  (lluon  de  nord.,  3168,  A.  P,) 

Sainz  esperiî  si  Vrspira 
Qu'a  ce  son    afairc  atira. 
(G.  DE  Coraci,  Mir.,  ms.  Soiss.,   f   4)  '.) 
Et  andous  si  les  espira 
Qae  lor  empire  n'empira. 
(1d.,  de  l'Empercris  gui  garda  sa   ehasieé,   Meon, 
Kouv.  rec.,  II,  5.) 

...  Li  espcriz  repéra 
Qui  tous  ses  menbres  espira. 
(.1    I,F,  March.,  Mir.  de  li.-D.,  ms.  Chartres, 
fM4'i.) 

Or  oies  coin  Dicns  Vespira. 

(MoosK.,  Chron.,  3018,  Reiff.) 

Or  oies  d'onme  de  granl  sens 
Et  espiret  de  boin  poorpens. 

(ID.,  ili.,  3796.) 

Bien  l'fl  li  dyable  espiree. 

(Sept  Sages.  2547,  Kellcr.) 

Hé  Diex,  ce  dist  dns  Namles,  bians  rois  de  maisté, 
Qoi  vit  si  bêle  dame  ains  mais  en  nul  régné  I 
Monlt  Varoil  bien  Jhesn  -veii  et  espiré 
Qni  ele  en  son  courage  avcroit  bien  amé. 

(Fieraliras,  2750,  A.  P.) 

Venns  qui  les  dames  espire. 

(Rose,  ras.Corsini,  C  lOo'.) 

Les  cloches  fort  sonnèrent,  car  Diex  les  espira. 
(De  la  Borjoise  de  Narbortiie,  ap.  Jnb.,  iVoau.  Rec, 
I,  40.) 

—  On  le  trouve  encore  avec  un  rég.  de 
personne  pour  dire  susciter,  animer  : 

Por  raançon  de  soa  pechié, 
Espira  on  novel  Adam, 
Qui  por  nos  trest  peine  e  aban, 
Et  toz  nos  mist  a  raançon. 

(Guill.,  Best,  du.,  30G3,  Hippean.) 

—  Et  pour  dire  agiter,  inquiéter  : 
Moult  csloit  triste  et  iriee. 

Moult  esloil  la  nnit  espiree 
Del  grant  crieme  et  del  poor 
Que  ele  avoit  de  son  seignor, 
Qnîr  del  perdre  moult  se  doloit. 

(Erec  el  En.,  Richel.  1420,  f»  23^) 

Lors  du  roer  prent  asonspirer 
Et  sans  joie  lors  prent  a  dire 
l'ne  canclion  qui  trop  Vespirc- 
(La  Dame  a  la    /icorne,  Itichel.  12oG2,  f"  1  2  v". 

—  Neutr.,  so«fller,respirer  : 

La  mcie  bûche  ovri  e  espirai.  (Liv.  des 
Pt.,  Cambridge,  cxvill,  131,  Michel.) 

Il  ocist  tout  ce  qui  pooit  espirer.  Bible, 
Richel.  899,  f»  103'.) 

Afin  que  par  les  fistules  l'air  peust  entrer 
en  i'escrin  par  quoy  le  chat  peust  espirer 
et  respirer.  iGr.  Chron.  de  Fr.,  Charles  le 
bel,  VI,  P.  Paris.) 

Jusques  a  tant  que  ilz  ont  spire  ensemble, 
c'est  a  dire  conversé  par  amitié.  (Oresme, 
Politig.,!"  160\  éd.  1489.)} 


Lg  saint  esperit  espire  la  ou  il  lui  plaist. 
(1435,  Esl.  de  S.  J.  de  Jér.,  î"  3'',  Arcli. 
H.-Gar.) 

Tant  que  seray  en  ce  corps  spirant  et 
vivent.  (Rab.,  1.  III,  ch.  48,  éd.  1S52.) 

Si  vray  est  ce  que  les  auteurs  ont  escrit 
du  soulÛement  des  Etesies,  cela  est  faulx 
qu'ils  commencent  aspirer  quant  et  quant 
l'accroissement  du  Nil.  {Descr.  du  Nil, 
p.  286,  ap.  LEON,  Descr.  de  l'Afr.,  éd.  1S56.) 

—  S'exhaler  : 

Dont  spire  (o  Dieux)  trop  plus  snave  alaioo, 
Que  n'est  Zephirc  en  l'Arabie  heureuse. 
l'ScEVE,  Délie,  cccLxxxii,  éd.  1544.) 

—  A  respirer,  à  la  fin  : 

De  Lombars  en  armes  estoyt  la  voye 
toute  remplye  qui  a  tour  de  bras  a  la  passée 
donnoyent  aux  Françoys  coups  et  horions 
et  leur  fasoyent  le  comble  du  pys  qu'ils  po- 
voyent,  mais  a  Vespirer  de  si  mal  leur  ser- 
vit leur  aguet  apencé  que  des  ennuyz  dont 
ilz  cuydoyent  les  gensdarmes  fatiguer 
furent  pressez  et  actaingtz.  (D'AnTON, 
Chron.,  Richel.  5081,  f»  20  r<>.) 

—  Espiré,  part,  passé,  animé,  inspiré  : 

Si  esteit  sages  e  parfit, 
E  espirez  e  pleins  de  feî. 
En  saintisrae  devin  segrei. 
Que  plusors  choses  pnrveeit 
Soveot  tnt  ceo  qu'en  aveneit. 

(Ben.,  D.  de  lîorm.,  II,  1498,  Michel.) 
Le  diable  ont  grant  envie. 
Quant  cels  vit  espirez  de  vie 
Que  Den»  ont  fait  a  son  plaisir. 

(Besant  de  Dieu,  1513,  Martin.) 

Pat.  poitev.,  epirer,  respirer. 

2.  ESPIRER,  expirer,  v.  a.,  exhaler  : 

Et  l'ame  prent  congié  al  cors. 
Que  cil  a  espiree  hors. 
(Chrest.,  Cligel,  Richel.  1420,  f»  37'.) 

Elles  expireront  un  odeur  fort  plaisant. 
(LiEBADLT,  Mais.rust.,  p.  4946,  éd.  1597.) 

—  Aérer  : 

Donné  aux  fourriers  pour  espirer  Fostel 
pur  plusieurs  fois.  (Compt.  de  l'H.-D. 
d'Orl.,  1410-11,  exp.  comm.  dom.  Hôpital 
gén.  Orléans.) 

3.  ESPIRER,  V.  a.,  éveiller 

Celé  propre  nuit  que  ce  devoit  avenir 
espira  et  esvilla  Dieux  aucuns  bourgois  de 
Paris.  (Frgiss.,  Chron.,  VI,  74,  Kervyn.) 

—  Espiré,  part,  passé,  éveillé  : 

Et  il  dist  a  icelle  esveillee  et  espiree  de 
dormir  qu'il  cstoit  le  dieu  de  Isidis.  [Miroir 
hisiorial,  Maz.  557,  f»  52  r».) 

Cf.  ESPERIR. 

ESPiREUR,  spireur,  s.  m.,  celui  qui 
souffle,  qui  respire,  celui  qui  inspire,  ins- 
pirateur : 

Spirator,  oris,  espireur.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f"  248  v»  et  Gloss.  de  Salins.) 

Spirator,  spi"re)/r.  (J.  Lagadeuc,  CathoL, 
éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl.  Quim- 
pcr.) 

ESPIRITABLE,  VOir  ESPERIT.«LE. 
ESPIRITAL,  voir  ESPERITAL. 
ESPIRITÉ,  voir  ESPERITÉ. 


ESPIRITELMENT,   VOir  ESPERITALMENT. 

ESPiRiTtr,  adj.,  spirituel  : 

Et  si  avons  retenu  en  nostre  main  toutes 
les  dismes  de  cest  finage,  et  les  grans 
dismes  et  les  menues,  et  les  espirilues 
choses.  (1247,  Cart.de  Champagne,  Arch. 
KK  1064,  f»  342''.) 

Cf.  ESPIRITUEMENT. 

ESPIRITUALITÉ,  VOir  ESPERITUAUTÉ. 

ESPIRITUAUTÉ,  VOir  ESPERITUAUTÉ. 

ESPIRITUEMENT,  spiriluemeut,  adv.j 
spirituellement  : 

Ke  ke  sainz  Moyses  donc  fist  corporelmenl 
Tôt  ce  doit  hom  or  faire  spiriluemenl . 
(Poi'Vie  mor.,  ms.  Oxf.,  BodI.  Canon,  mise.  74, 

f»  44  r°.) 

Par  quoy  homme  monte  espirduement  a 
souverain  repos.  (xiv°  s.,  ms.  de  M.  Tou- 
tain,  de  S.-Lô,  ayant  appartenu  à  Ch.  V, 
f»  103.) 

Cf.  ESPIRITU. 

ESPIRTAUMENT,   VOir    EsPERITALMENT. 

ESPiscicuLE,  S.  m.,  diminutif  d'épi- 
cycle  : 

Ouquel  instrument  (orloge)  sont  tous  les 
mouvemens  des  signes  et  des  planètes 
avec  leurs  cercles  et  espiscicules  et  diffé- 
rences. (Maiz.,  Songe  du  viel  pel.,  II,  69, 
Ars.  2683.) 

ESPisoN,  s.  f.,  action  d'épier,  d'exa- 
miner, espionnage  : 

I  envead  un  son  baron. 
Un  prodom,  par  espison. 
Si  ja  le  cors  aveir  peust 
Par  nul  engin  que  unqnes  feust. 
(Wace.  Liv.  de  S.  Mcholay,  1405,  Delins.) 
Vos  sambles  gent  qui  soient  venn  par  espison. 
(Bible,  Richel.  763,  f°  237".) 

Apres  lor  dist  :  Vos  estez  venuz  en  espison. 

(/*.,  f  238».) 

Dons,  commant   pnet  ce  estre?  Est   ce  de  nostre 
Idon? 
Ou  nus  le  recenmes  por  quelle  mesprison 
On  nus  fu  mis  arrière  par  auconne  espison. 
Se  ce  fust  espisons  nus  fussions  porceu  ; 
Por  nus  reconforter  le  nns  a  Deus  rendu. 

(II.,  r  238''.) 

—  Application  très  attentive  : 

Li  mires  del  garir  i  met  grant  espison, 
Ainz  .vin.  jorz  le  vent  rendre  si  sain  cora  pesson. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24364. 
fo  2-2  V».) 

2.  ESPISON,  s.  f.,  gage  : 

Sachiez  que  se  il  fust  ancor  vis,  qu'il 
garissist  lou  fil  l'ampereor  et  pejor  maladie 
assez,  et  qui  ce  ne  vûuldroit  croire  que  ce 
«oit  voirs,  ge  metroie  ma  teste  en  espison 
que  Pilâtes  nel  celeroit  ja.  (S.  Graal,  1,231, 
Ilucher.) 

ESPiT  (;i),loc.,  en  regardant  bien  : 
Et  a  mis  la  chose  en  respil 
Jusqu'à  tant  que  voie  a  espit 
.1.  bon  lien. 
(La  Charrette,  Vat.   Chr.  1725,  T  3.3».) 

ESPixELis,  S.  m.,  abattis  : 

Geste  beste  venoit  a  l'yau-we  pour  boire, 
mais  tanlost  qu'elle  perchupt  l'ost  des 
Gregois,  elle  se  fery  ens  comme  une  choes 


ESP 


ESP 


ESP 


îiSS 


dervee,  et  la  fit  ung  tel  espixelis  d'omnies 
d'armes  abattis,  dont  les  ims  avoient  les 
ghambes  brisies,  les  aultres  les  bras,  les 
aultres  le  col,  et  les  aultres  gettoit  elle 
mors  par  terre.  (J.  Wauq.,  Merv.  d'Inde, 
2'  p.,  cxxill,  Xav.  de  Ram.)' 

ESPL.\CHE,  s.  f.,  place  : 

Li  esplache  asloit  larshe  et  mult  Ion  li  porpris. 
(J.  DES  Preis,  Gnie  de  Liège,  21735,  ap.  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

ESPLAGE,  esplnje's.  f.,  plage  : 

Il  n'y  a  port  nul  que  esplaje  et  sablons 

autres  que  les  fouys.  [Liv.  de  Marc  Pol, 

CLXXVI,  Pauthier.) 
A   Vesplage  de   Limesson.  (1338,  Turin, 

Arch.  de  la  cour,  Trattati  diversi,  mazzo  3".) 

ESPLAICT,  voir  ESPLOIT. 

ESPLAiGNiER,  V.  3,.,  rendre  plane,  unir' 
niveler  : 

Ne  va  pas  esplaignanl  si  com  le  ranr  la  broisse. 
(Girart  de  Ross.,  3708,  Mignard.) 

^.  ESPLAiN,  S.  m.,  rente^  revenu  : 
Li  maires  ne  li  eschevin  ne  seront  tenus 
a  rendre  compte  fors  que  audit  seingneur 
ou  a  son  certain  commandement  des 
issues,  des  esptainz,  des  prouffiz,  des  emo- 
lumenz  et  de  la  justice  que  levé  en  auront, 
reçeu  et  esploitié  a  leur  temps.  (1322,  Arch. 
.161,  fogO  V».) 

2.   ESPLAIN,  voir  ESPLEN 

ESPLAisiR,  S.  m.,  déplaisir  : 
Par  envye   et   esplaisir  qu'il  eut   de   ce 
que....  (1420,  Arch.  ,U  171.  f»  131  "'.) 

ESPLAIT,  voir  ESPLOIT. 
ESPLAITIKR,  voir  ESPLOITIER. 
ESPL.VJE,  voir  ESPLAGE. 
ESPLANDIR,  voir  ESPLENDIR. 

ESPLANEMENT,  S.  m.,  expllcation, 
éclaircissement  : 

Je  ajousterai  un  livre  des  esplanemens 
des  resons.  {Hagins  le  Juif,  Richel.  24276, 
f"  1  r».) 

ESPLANEOR,  -  eur,  s.  m.,  celui  qui  ex- 
plique, qui  interprète  : 

Les  esplaneurs  de  songes.  {Hagins  le  Juif, 
Ricliel.  24276,  f»  23  r».) 

ESPLAXER,  explaner,  eplaner,  v.  a., 
expliquer,  exposer,  éclaircir,  développer, 
interpréter  : 

Et  translatoit  saintes  escriptures  et  les 
esplanoit.  {Vie  saint  Jérôme,  Richel.  988. 
f»  209^) 

On  prendray  je  le  principe  du  co.Tiple 

Pour  explaner  en  sorle  belle  et  prompte 

Dn  Do  iré  les  failz  nobles  et  preux  ? 

(Le    Maire,     Plaiiiele    du    Désire,    p.     i02,    éd. 

1S18.) 

Il  explane  quasi  toute  la  saincte  escrip- 
ture.(SEYSSEL,  Hist.ecclés.,wi,  8,  éd.  1367.) 

On  le  rencontre  à  la  fin  du  xvi»  s.  et 
au  milieu  du  xvii»  avec  le  sens  d'aplanir  : 

Mustapha  voyant  la  place  comme  espla- 
nee.  (D'Aub.,  Hist.,  1,  241,  éd.  1616.) 

Il  faut  choisir  le  lieu...  ou  il  y  aura  le 
moine  de  bois  pour  Vavoir  plus  tost  couppé 


et  eplané.   (Salnove,    Vener.,  p.   310,   éd. 
166.5  ) 

Et  au  comm.  du  xvii'  s.  dans  le  sens  de 
planer  : 

Le  milan  s'esplane  dans  l'air  et  fait  la 
roue.  (Garasse,  Doct.  curieuse,  vi,  713,  éd. 
1623.) 

ESPLANiu,  V.  a.,  aplanir  : 

Il  ne  voulut  entrer  dedans  parles  portes 
de  la  ville,  mais  par  la  bresche,  tout  a 
cheval,  la  faisant  un  peu  esplanir  ponr 
manifester  plus  grand  triomphe  dominatif. 
(Br.ANT.,  Capit.  ^r.,  Lautrecq,  Bibl.  elz.) 

—  Étendre  : 

Et  si  VOUS  venez  du  doigt  que  l'on  ap- 
pelle indice  a  celuy  du  pouce,  vous  y  voyez 
la  figure  et  remerabrance  d'un  V  antique, 
en  esplanissant  voslre  main.  (Pasq. ,  iîecft., 
IV,  22.) 

Si  on  veit  quelquefois  un  Xenocrate 
morne  et  pensif,  avoir  eu  une  femme  a 
l'abandon  sans  luy  toucher,  je  luy  mettray 
en  contrecarre  un  Aristippe,  non  moindre 
que  luy  en  renom,  publiant  entre  ses  plus 
notables  rencontres  qu'il  ressembloit  le 
soleil,  lequel  sans  se  souiller,  esplanissoit 
ses  rayons  dans  les  esgouts  et  les  escluses. 
(ID.,  Pourparler  de  la  Loy,  p.  104.5.) 

ESPLANSE,  s.  m.,  exemple  : 

Mais  maintes  fois  a  esté  dit 
En  esplanse  et  en  reprouvier  : 
Tont  dnel  repairent  au  mangier. 

(Fregus,  p.  116,  Michel.) 

ESPLAQUER,  V.   n.  ? 

Amonrs  tenl  a  rois  et  a  traiis. 
Pour  prendre  et  pour  arrester  clans 
Qni  aiment  tondis  surque  et  naqne; 
Kt  cieus  i  vient,  qi  sent  les  maus. 
Car  li  caide  bien  estre  sans. 
Pour  estre  -waris,  si  esplai/tie, 
Et  sien  fent,  et  si  enraqne  ; 
Gascuns  i  fait  plus  que  se  tasqne. 
(ViLL.  d'Amiens  li  Paigkbrres,  Chans.,  Vat.'Clir. 
1190.  f»  130.) 

ESPLECTATioN,  esplectacion,  exp.,  ex- 
pletalion,  explectoilion,  s.  f.,  saisie  par 
voie  judiciaire  : 

Par  prise  el  expletation  desdiz  fiez.  (1340, 
Arch.  JJ  72,  f  83  r».) 

En  contranhiant  ceulz  qui  a  ce  seront 
tenuz  par  prise  de  lurs  corps  et  esplectacion 
de  biens  en  la  manière  qu'il  est  acostumé 
a  faire  por  nos  propres  debtes.  (1340,  Pr. 
de  l'H.  de  Nism.,  II,  113.) 

Pour  estre  constraint  et  justicié  par  la 
prise,  vendue  et  explecloition  de  tous  ses 
biens.  (1364,  Ord.,  iv,  528.) 

Par  prinse,  vendue  et  explectation  de 
leurs  biens.  (1381,  Ch.  du  haiUij  de  l'éo.  de 
Par.,  Cart.  de  N.-Dame,  III,  327.) 

Il  contraignist  vigoureusement  et  sans 
delay,  par  la  prinse,  arrest,  levée,  vendi- 
cion,  et  explectacion  des  fruis  de  leur 
temporel  et  de  leurs  biens,  a  paier  iceulx 
collecteurs  et  soubz  collecteurs,  pour  et  au 
prouffit  de  nostre  dit  Saint  Père.  (1385, 
Ord.,  VII,  132.) 

Explectacion  desdiz  héritages.  (1390,  Pr. 
de  l'H.  de  Nism.,  III,  103  ) 

L'excommunié  fait  a  contraindre,  pour 
Vexplectation  des  biens  meubles.  (Bout., 
Somme  rtir.,  2°  p.,  f"  36'',  éd.  1486.) 

En  contraignant  par  prinse,  vendue  et 
explectation  de  ses  biens  tant  que    plain 


payement  et  satetfaction  soit  fait  au  dit. 
de  la  somme  de  17  liv.  17  s.  5  d.  {Ch.  d 
5  oc?.'143.5,  Arch.  mun.  Douai.) 

Par  la  prise,  vendition  et  explectation  de 
touz  leurs  biens  dessus  dis. (Cft.du  Ï6janv. 
1433,  Richel.  9120,  Nevers,  54.) 

Par  prinse,  vendition  et  explectation  de 
leurs  dis  biens. (1433,  Arch.  P  1353',  pièce 
82.) 

Par  prinse  et  explectation  de  ses  biens 
meubles.  { Vente  des  biens  de  Jacques  Cœur, 
Arch. KK  328,  f  419  r».) 

Que  tous  ceulx  qui  ainsi  seront  assiz  et 
imposez,  soient  contrainctz  par  justice,  et 
par  prinse  et  explectation  de  leurs  utilz, 
s'aucuns  en  ont...  a  paier  leur  quotité  et 
porcion  dudit  impost.  (9  avr.  1473,  Ord. 
des  barb.-chirurg.  de  Reims,  Arch.  législ. 
de  Reims,  2»  p.,  vol.  I,  p.  983,  Doc.  inéd.) 

En  les  contraignant  a  ce  par  prinse  et 
explectacion  de  leurs  biens,  par  arrest  et 
detencion.de  leurs  personnes,  se  mestier 
est.  (MoNSTRELET,  Cliron.,  I,  116,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

ESPLECTE,   voir  ESPLOITE. 
ESPLECTEMEXT,  VOir  ESPLOITEMEXT. 
ESPLECTIER,  Vûir  ESPLOITIER. 
ESPLEIN,   voir  EsPLEN. 

EsPLEisER,  v.  n.,  plaire  ? 

Ne  volt  les  trois  perdre  pnr  l'un, 
Bele  semblant  fait  [alchescun  : 
Ses  drueries  tns  liir  donout. 
Ses  messases  lur  enveiout; 
Li  uns  de  l'autre  ne  saveit, 
Mes  départir  nul  nés  poeit. 
Par  bel  servir,  e  par  prier, 
Ke  dot  chescnn  meu«  espleiser. 

(Marie,  Lai  dn  Chaitivet,  35,  Roq.) 

ESPLEIT,  voir  ESPLOIT. 

ESPLEITIER,  voir  ESPLOITIER. 

ESPLEN,  esplein,  esplien,  esplain,  esclain, 
esplene,  s.  m.,  rate  : 

Sonz  la  bocle  loi  fraint  tut  l'ecn  snrrien, 
Falsa  li  osberc  et  falsa  quir  c  esplen. 
(Th.     de    Kest,     Gesle   d'Alis..     Richel.    "24361, 
P  .iO  v°.) 

Splen,  esplen.  {Gloss.  de  Garl.,  ms.  Bru- 
ges 346,  Scheler,  Lex.,  p.  42.) 

Les  eaues  chaudes...  norrissent  colre  e 
font  X'esplen  craistre  e  le  pulmon.  {Secr. 
d'Arist.,  Richel.  571,  f»  133''.) 

Deslruit  Vesplien.  {Ib.,  f  133'.) 

L'esplein  est  membre  spcrmatique  offi- 
ciai aussi  com  le  foie  et  est  receptable  de 
mélancolie  ;  lequel  a  .II.  porres,  l'un  par 
lequel'il  trait  la  mélancolie  du  foie,  l'autre 
pur  lequel  il  envoie  la  mélancolie  a  la 
bouche  du  stomach,  ne  n'ist  nule  chose  de 
Vesplain,  fors  par  le  stomach.  (H.  de  Mon- 
DEVILLE,  Richel.  2030,  f»  28*.) 

Le  cuer,  le  foye,  le  polmoun,  Vesplien, 
les  bocaux,....  la  rate,  le  fiel.  {La  Manière 
de  langage,  p.  383,  P.  Mcyer.) 

Qui  boudroit  bien  celé  herbe  aveuc  vin 
fort  et  donroit  ccl  vin  a  boire  a  celui  qui  a 
mal  de  Vesclain  .lu.  fois  a  jeun,  il  garra. 
{Sydi-ac,  Ars.  2320,  §  244.) 

La  viande  que  l'eu  menjue  s'amasse  toute 
en  l'estomac,  et  la  se  cuit  et  se  font,  et 
quant  ele  est  bien  cuite  et  bien  fondue, 
adonques  ele  s'espart  en  .v.  partie,  la 
première  partie...  va  droit  au  cuer,  la  se- 


336 


ESP 


conde  vait  a  la  cervelle  R  as  lens  et  par 
toute  la  tieste,  la  tierce  vait  au  cors  et  aus 
menbres  et  au  sanc,  la  quarte  vait  au  pou- 
raont,  et  au  siège  et  a  Vesdain,  la  quinte 
vait  au  fondement.  {Ib-,  §  363.) 

Quarlaiue  de  matière  melencolique  est 
avec  duresse  de  esplain  ou  de  foye  ou  em- 
postumes  daultres  membres.  (B.  deGord., 
Pratiq.,  1,  6,  éd.  )49b.) 

Vesplene,  the  mjite.  (Du  GuEZ,  an  In- 
trod  for  to  lerne  to  speke  french  Irewly,  a 
la  suite  de  Palsgrave,  p.  904,  Geum.) 

ESPLENDEIANT,  VOir  ESPLENDIANT. 

ESPLENDENT,  pail.  prés.  et  adj.,  bril- 
lant: 

Il  (ce  rubis)  est  le  plus  esplendent  cousse 
dou  monde  a  veoir.  {Voy.  de  Marc  Pol, 
c.  CLXXiii,  Roux.) 

ESPLENDiANT,  espltndeiant,  splendiant, 
part.  prés,  et  adj.,  brillant  : 

Si  trovat  mânes  en  son  sain  doze  besanz 
ensi  splendianz  com  il  en  celé  meisme  bore 
lussent  del  lou  fors  trait.  {Dial.  S(  Greg., 
p.  38,  Foerster.) 

Dons  dragons  i  ai  de  fin  or  e.tplendeiani . 
(Th.  de  Kent,  Mis.,  Richel.  2436^.  ("31  v°.) 

ESPLENDiER,  spkndier ,  v.  n. ,  res- 
plendir : 

Li  aguece  de  nostre  foibleteit  ne  puet 
sostenir  ce  kc  sor  nos  splendoiet  del  rait  de 
sa   permanableteit.  {Job,  p.  478,   Leroux.) 

ESPLENDiR,  esplandir,  v.  n.,  briller  : 
Veois  l'arbre  dont  le  frnict  vermeil 
Esplandist  comme  le  soleil. 
(Petit  Iraicté  d'Alchymie  attrilnié  à  Arnaud  de 
Villeneuve,  881,  Méon.) 

ESPLENDissANT,  spUndissant,  part, 
prés,  et  adj.,  resplendissant  : 

Joffroi  refiert  sor  l'iaume  esplcndissanl . 

(Enf.  Ogier,  S501,  Scheler.) 

lllec  fut  ung  jouvencel  de  noble  lignie  et 
esplendissant  par  maintes  richpf?es.  (L.  de 
Premierf.,  Decam.,  Richel.  129,  1°  93  r°.) 
En  fneilles  et  rameanx  de  fin  or  splendissanl. 
(J.-A.  de  B.mf,  Poèmes,  1.  VI,  f  186  r",  éd. 

1S73.) 

ESPLENDissoR,  -  f«>-,  S.  f.,  splendeur  : 

Li  solans  leva 
Qni  lotie  mont  enlnmina 
De  Vesplendissor  de  ses  rais. 

(Perceval,  ms.  Berne  113.  f°  98'.) 
Li  esplendisseiirs  nostre  Signoursoitsour 
nous.  (De  Saint  Brandainne  le  moine,  Jubi- 
nal,  p.  71.) 

Vesplendissor  dou  soleil.  (Brun.  L.\t., 
Très.,  p.  139,  var.,  Cbabaille.) 

ESPLENDRE,  s.  111.,  espècB  de  serpent  : 

Frois  et  esplendres,  et  tortues 
El  tarenles  et  marmoclues. 
(Eleocte  et  Polin..  Ricliel.  37S,  f°  38".) 

ESPCENE,  voir  ESPLEN. 

ESPLENTE,  S.  t.,    laillB  : 

Mnlt  estoit  Colebraot  corsu. 

Un  liaubercavoît  vestu, 

N'ert  pas  hauberc  mailé, 

Tnt  autrement  fn  forge; 

De  gros  esplenles  de  asser 

Jointz  erent  pour  son  corps  garder, 


ESP 

Et  devant  et  derere 
■lointz  eient  i'esplenles  d'assere, 
le  cors  coverenten  bras  et  poigns. 
Chances  ont  de  del  fason. 
Ke  n'i  ont  si  espiente  non. 
(Gui  de  Warwik,  dans  le  Brtlish  biblioyraplier,  IV. 
268.) 

ESPLET,  voir  ESPLOIT. 

ESPLETABLE,  VOir  ESPLOITABLE. 

ESPLETALMENT,    VOÎr  ESPLOITALMENT. 

ESPLETIER,  VOirESPLOITIER. 

ESPLETiR,  expleltir,  v.  a.,  user  de,  jouir 
de: 

A  avoir,  a  tenir,  a  pourssoier  et  a  explel- 
tir la  dicte  vencion.  (Cft.  de  1313,  Fonlevr., 
anc.  til.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

A  avoir,  a  tenir,  a  porsoir  et  a  esplelir. 
{Ch.  de  1317.  Buzay,  1.  8,  n»  8,  Arch.  Lo.re- 
Inf.) 

Cf.  ESPLOITIER. 

ESPLEu,  S.  ni.,  forme  wallonne  de  es 
ploit,  employé  dans  la  loc.  a  tous  espleus, 
à  tout  prendre,  au  maximum  : 
Iih  n'en  ont  pais  vailhant  .xl.  a  to'is  espleus. 
U.  DE^  Pbeis,  Geste  de  Liège,  i78i2,  ap.  Scheler, 

Gloss.  philot.) 

ESPLi,  esplis,  s.  m.,  ëpieu,  semble  être 
une  tonne  corrompue  pour  espiel  : 
Car  François  jetoient  lonr  esplis  amoins 
Outre  lot  la  grand  sbare. 

(,Prise  de  Pampelme,  106,  Mussafia.) 

Chi  oit  lance  e  chi  espli. 

(Ib.,  1S6.) 

Par  mie  lo  flans  le  feri  d'un  e:iplis:.... 

(Enir.  enEsp.,  P  "4  v",  Gautier.) 

ESPLIEN,  voir  ESPLEH. 

ESPLINGER,  voir  ESPRINGUER. 

ESPLINGHIER,  VOir  ESPINGLIER. 

ESPLINGIER,  voir  ESPINGLIER. 

ESPLINGUETTE,  VOir  ESPINGLETTE. 

ESPLINGUIER,  voir  ESPINGLIER. 

ESPLINGUIERE,  voir  ESPINGLIERE. 

ESPLOiER,  V.  n.,  employé  à  la  rime 
avec  le  sens  de  esploitier,  s'avancer  : 

Il  s'adrecent  par  antre  voie, 
Mais  Thidens  gaires  a'esploie. 

(Rom.  de  Thebes,  Richel.  60.  fV.) 

ESPLOILER,  voir  ESPOILLIER. 

ESPLOIT,  esployt,  espleit,  esplet,  esplait, 
esplaict,  exploit,  exployt.  exploict,    explet, 
eploit,  s.  m.,  rente,  revenu  : 
Ne  m'en  a  il  le  lot  toleit, 
Qne  je  n'en  ai  renie  n'espleil  ? 
(Ben.,  D.  de  Norm..  11,  22980,  Michel.) 

L'erbe  et  li  fains  e  tuit  li  fruit  e  li  espleit 
qui  en  istront.  (1250,  St  Berthomé,  Bibl. 
la  Rochelle.) 

Somes  tenu  a  garir  e  a  défendre  les  da- 
vant  diz  prez  e  les  fruiz  e  les  espleiz  qui 
en  istrunt.  (76.) 

Des  rentes  et  des  esploiz  du  pais  feroit 
toute  sa  volenté.  (Guill.  de  Tyr,  xi,  382, 
P.  Paris.) 

11  ne  doit  pas  perdre  son  service,  mes  il 


ESP 

rendra  ce  que  il  a  recevu  des  esplois. 
(128o,  Arch.  J  1024,  pièce  84.) 

Il  le  reprenoitsor  ses  esplois.  (Ib.) 

Les  esplez  et  les  emoUimenz  apartenenz 
a  icelle  renie.  (21  av.  1287,  Arch.  M.-et-L. 
B  28.) 

Eussiens  et  tenissiens  près,  vinaiges, 
cens,  rentes,  avainnes, terres,  hommaiges, 
signeries  et  justice  et  pluiseurs  autres 
rentes  et  esplois  lesquels  nous  teniens  de 
fié.  {Lett.  de  1289,  Picard.,  Arch.  J  229, 
pièce  13.)  ' 

Noz  parlons  en  cest  capitre  des  esplois 
qui  poent  venir  as  segneurs,  par  reson 
d'eritages.  (Beauman.,  Cout.  du  Beauv., 
ch.  XXVII,  Beugnot.) 

Ne  ne  porra  james  la  dite  Aies  par  sey 
ne  par  autre  fere  esplet  autre  que  cil  qui 
est  devisé  en  tôt  l'eritage.  (Ch.  de  12.., 
Fontevr.,anc.  tit.,228,  Arch.  M.-et-Loire.) 

Si  dist  prist  les  esplez  com  en  mosture, 
qu'est  charge  e  non  pas  esplez.  {Year 
books  of  thé  reign  of  Edw.  the  first,  jears 
xxx-xxxi,  p.  215,  Rer.  brit.  script.) 

Tous  les  esmolumenz,  esployz  et  rentes 
que  les  diz  espoux  avoient  et  recevoyent 
chacun  an.  {Ch.de  1318,  Prieuré  de  Bonne- 
Nouv.,  LKE,  Arch.   Loiret.) 

Et  tout  li  sourplus  desdis  quemins  et 
rejets  esditles  villes  et  parroches,  en  jus- 
tice, signouries  et  exploys,  doit  estre  et 
demeurer  audit  signeur  de  Landas.  (l'' 
oct.  1348,  Cart.  de^  Flines,  dxxxi,  p.  605 
llautcœur.) 

Les  dablees,  yssues,  revenues,  loyers, 
esplois,  proffiz  et  emolumeuz.  (1348,  diui. 
apr.  oct.  chand..  Ch.  du  Garde  de  la  prév. 
d'Orl.,  Arch.  Loiret,  S.-Aignan,  Fleury.) 

Somme  totale  de  recepte  de  deniers  tant 
d'argent  trovez  sus  lesdiz  Juyfs  en  lour 
hostelz  comme  de  vendue  de  lour  biens 
et  de  Vesploit  de  lour   gaiges.  (1348,  Ch. 

des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 

Dont  les  yssues,  prouffis  et  revenues 
(de  la  forest)  peuent  bien  valoir  une  fois 
plus  et  l'autre  moins,  selon  l'exploict  de  la 
forest.  (1463,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux, 
Arch.  P295,  reg.  1.) 

—  Avantage,  profit  : 

Li  duc  pensa,  s'il  le  leneit, 
Qn'il  en  tereit  bien  son  espleit. 

(Wace,  Rou,  3»  p.,  5679,  Andresen.) 

Se  povres  hnm  prenl  cnmpaignie 
A  plus  fort  hurame  k'il  ne  seit, 
Ja  dou  gaaing  n'aura  espleit. 

(Marie,    Ysopet,  xi,  Uoq.) 
Pains  entiers, tressors  reponuz,  sapience 
receleie,    quels  esploiz   est    en  totes    cez 
choses  f  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
fo  53  r».) 

Aies  de  jour  ;  c'est  esplois. 
(Bretee,  Chans.,  ms.  Sienne  H.  X.  36,  P  iT"".) 

Et  porrai  couper  les  bos  et  les  fores  et 
de  toute  le  conté   ferai  men    esploit  toute 
ma  vie.  (Ch.   de    1253,  Ctes  d'Artois,  239, 
Arch.  Pas-de-Calais.) 
Dn  fer  qui  est  en  son, 
Refet  l'en  son  esploit. 
(De  l'Eschacier,  ap.  Jnb.,  Jongleurs  et  Trouvhes, 
p.  163.) 

La  croiserie  fu  de  petit  esploit,  selonc  la 
prophecie  mon  prestre.  (JoiNV.,   Hist.  de 
St  Louis,  p.  233,  Michel.) 
Si  Inr  comense  a  demander 
Se  il  ont  fait  auqncs  A'espleil 
De  chose  dont  il  mians  lor  seit. 

(Vie  dn  pape  Grrg.,  p.  35,  I.uzarchc.) 


ESP 


ESP 


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337  ■ 


Et  fissent  tant  par  Vesploit  don  vent  que 
il  entrèrent  en  la  rivière  de  la  Tamise. 
(Froiss.,  Cftrore.,T,  410,  Lucc,  ms.  Rome.) 

Et  tant  naga  li  dis  messires  Loeys  d'Es- 
paigne  a  'esploit  dou  vent  et  des  maron- 
niers  qu'il  ne  le  peurent  raconsuiwir.  fin., 
ib.,  IV,  73,  Kerv.) 

L'usage  et  exploit  en  la  fourest  de  Meu- 
lière. (1405,  Grand  Gaut.,  i"  9  r°,  Arcb. 
Vienne.) 

Ce  sera  donc  nn  yif  esplaici. 
Que  je  serve  et  tous  tous  servez. 
{Farce  du  Pont  aux  Asgnes,  Ane.  Th.  fr.,  II,  36.) 

—  Exécution  : 

11  appella  ses  safalites  etleurdist:  Allez, 
et  faictes  Vexplet  de  ma  sentence.  (Violier 
(les  Hist.  rom.,  c.  lvii,  Bibl.  elz.) 

—  Faire  esploit,  loc,  faire  une  chose 
qui  serve,  qui  réussisse  : 

Corioeu  a  grant  colp  fera, 
Cil  se  covri  de  suo  esca  ; 
Corinens  icel  colp  rechoit, 
Li  cueos  Suwarz  n'i  fait  esploit. 

(Brut,  ms.Mnnich,  liST,  VoUm.) 

—  Mettre  les  armes  a  Vesploit,  loc,  s'en 
servir  glorieusement  : 

Longuement  dura  le  combat,  car  chacun 
avoit  envye,  a  ceste  première  rencontre, 
de  mectre,  pour  l'onneur  des  dames,  les 
armes  du  tout  a  l'exploict.  {Pas  d'Armes  de 
Sandricoiirt,  p.  22,  Peigné.) 

—  Toute  action  laite  avec  ardeur  : 

Qnar  nos  ne  veons  gontft  a  R're  nostre  esploit. 

(La    Pleur e-chanle,    ap.   Job.,    (Em.   de   Rutet., 

I,  399.) 
En  ce  pais  avoit  chasteanli  telz  .xsiii. 
Qui  ue  prisoient  point  le  duc  .i.  seul  tournoiz  ; 
.\ins  faisoient  ensarable  aliance  et  eplois. 

(Ccv.,  du  Guesclin,  i09-2,  Charrière.) 

—  Empressement,  ardeur  : 

D'errer  a  fait  haslif  esploit. 

(Parton.,  -1300,  Crapelet.) 

—  A  esploit,  a  grant  esploit,  loc.,  avec 
empressement,  avec  ardeur,  avec  énergie  : 

Trestut  sei  fel  qni  n'i  fierget  a  espleil! 
(Roi.,  3559,  iMûller.) 

Point  le  ceval,  laisset  cnrre  ad  espleil. 

Ut>;  3347.) 
A  la  lune  qni  cler  loisoit 
S'en  aloient  a  i/rant  esploit. 

(Wace,  Brut,  3049,  Ler.  de  Liucy.) 

De  sigler  pensent  a  espleil. 

(Id.,  Rou,  1°  p.,  4'71,  Andresen.) 

Droit  vers  l'isle  nage  a  esploit. 

(Be.n.,  Troie,  ms.  Naples,  f  12''.') 

Celé  part  siglent  a  espleil. 

(Id.,  D.  de  Noria.,  I,  18C0,  Michel.) 

Vers  Anglesie  siglent  dreit. 
Pleines  veiles,  a  grait  espleil, 

(Id.,  il/.,  II,  1071.) 
Alum   vers  le   flum  Jurdan,  sin  abalum 
de  cil  bois  mairein,    si   edilium    o  espleit 
hostel  pur  maindre.  {Hois,  p.  365,  Ler.  de 
Lincj.) 

Abatirent  mairen  a  espleit.  {Ib.,  p.  366.) 
A  esploit  cevaucerent  tonte  le  matinée. 

(Itoum.  d'Alir.,  f  53»,  Michelant.) 
Entra  en  son  cemin  et  erra  a  esploit. 

(Ib.,   r  77'.) 


Celé  part  vet  a  grant  espleit 
IL  la  noise  des  chiens  oieil. 

(Marie,  Lai  del  Freisne,  147,  Roq.) 

Delbarneis  prislrent  a  tirant  espleit. 

(lB.,ïaid'Elidue,  223.) 

Li  vilein  corent  a  esploit. 

(Renart,  1654,  Méon.) 

Primaut  le  sieut  a  grant  esploit. 

(Ib.,  43.'i8.) 

Si  s'arme  tost  et  a  esploit.  {Artur,  Richel. 
337,  f°  53=.) 

Vers  l'onbre  de  l'ente, 
Ou  ele  esloit. 
Chevauchai  ma  sente 
,4  malt  liront  esploit. 

(Rom.  et  pasl.,  Barlscb,  I,  49,16.) 

Ensemble  ovec  cas  se  meteil 
Vers  Engleterre  a  grant  espleit. 
(Angier,  Vie  de  S.  Grég.,  1969,  Meyer,  Remania, 
XII,  179.) 

Les  tables  mêlent  a  esploil 
Cil  qui  enlremetre  s'en  durent. 
(Rom.  de  Ilam,  ap.  Michel,  Hist.  des  ducs  de 
Norm.,  p.  264.) 

La  nés  s'en  va  a  grant  esploit. 

(Parlon.,  738,  Crapelet.) 

Se  li  criot  en  halte  e  a  malt  grant  espleit 
Si  tost  ne  la  laissast. 

(Ilorn,  4977,  Michel.) 

L'emperoar  est  mort,  le  ray  Henri  s'en  vait 
Et  sa  flUe  Malde  remene  ouf  grant  esptait. 
(Citron,  de  P.  de  Langtofl,  ap.   F.  Michel,    Citron, 
angl.-n.,  t.  I,  p.  164.) 

A  grant  espleit  fuiant  s'en  vait. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  83,  Luzarche.) 

Querent  e  gardent  a  espleit. 

(lb..f.  108.) 

Lors  se  sont  retonrné  a  force  et  a  esploit. 

(CuT.,B.  du  Guesclin,  4478,  Charrière.) 
Qui  fut   mort  si  fut  mort,    et   qui    peut 
fuir,  mist  jambes  a  exploict  droicta  Cappe. 
(J.  D'AuTOiN,  CArort.,  Kichel.o082,  f°  15  r».) 

—  Difficulté,  affaire,  querelle  : 

Dame  Cleopatras  bastl  jo  nn  tel  esplait 
Le  mielz  de  son  aveir  en  la  cité  noas  lait. 
(Th.  de  Kem,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24364, 

f»  5v°.) 

Que  de  tous  bestans  et  de  tontes  que- 
reles  que  li  uns  de  nous  avoit  contre 
l'autre,  nous  nous  en  sûmes  mis  sous  lou 
noble  baron  Gobert,  en  tel  meniere  que  li 
diz  Gobers  doit  veoir  etresgarder  tous  nos 
esplois  que  li  uns  de  nous  ait  de  l'autre,  et 
oir  toutes  nos  paroles  et  nos  demandes  que 
li  uns  de  nos  demandoit  a  l'autre.  (1277, 
Ch.  de  l'Ev.  de  Metz,  Rosières,  I,  14,  Arcb. 
Meurthe.) 

Bourg.,  Yonne,  Sommecaise,  éplet,  habi- 
leté, promptitude,  célérité  dans  le  travail. 
Aunis  et  Vendée, epiet  {pi  mouillés),  profit, 
avantage  :  «  Le  drap  en  grande  largeur  fait 
plus  d'éplel  que  l'étroit.  » 

ESPLOiTABLE,  -auble,  esployt.,  espleyl., 
esplet.,  exploit,  exploitt.,  explett.,  explect, 
adj.,  prolitable  : 

Ladicte  fdle  sera  mise  en  bonne,  paisible 
et  explectable  saizine  et  en  hommaige  des 
dites  douze  cens  livrées  de  terre.  (1318, 
Arch.  JJ  56,  f°  241  r».) 

Bien-  explettables.  (1371,  Arch.  S  5063, 
pièce  30,  Suppl.) 

Vous  mandons  et  conmettons  de   par  le 


roy  nostre  seigneur  que  vous  contraignez 
diligemment  ledit  curateur  par  prinze, 
levée,  vendue  et  explectacion  des  biens  et 
héritages  de  ladite  curacion  des  plus 
exploiltables  que  trouver  pourrez.  {Charte 
de  1469,  Grenier  308,  n»  4,  Richel.) 

Et  peut  le  locateur  contraindre  le  con- 
ducteur a  garnir  la  maison  de  meubles 
exploitables  et  suflisans  pour  la  sûreté  de 
son  louage.  iCout.  de  Beims.  redig.  par 
Christ,  de  Thon,  Carth.  Fay,  et  J.  Viole, 
art.  ccCLXxxviii.) 

—  Qui  peut  être  saisi,  dont  les"  biens 
peuvent  être  saisis  : 

Se  aucuns  hom  qui  ne  soit  pas  de  la  vile 
vient  ester  en  chastelerie  au  baron,  et  il 
ne  face  seigmirage  dedanz  l'an  et  le  jor,  il 
seroit  esploitables  au  baron.  (Etabl.  de  S. 
Louis,  1,  xci[,  p.  149,  Viollet.) 

Si  aucuns  bonis  vient  qui  ne  soit  pas  de 
l'evesque  qui  est  eu  la  chastelerie  au  ba- 
ron et  il  ue  face  siguorage  dedans  l'an  et 
le  jor,  il  sera  esplelable  au  baron.  {Coust. 
d'Anjou  et  dou  Maigne,  Ars.  2465,  f"  96.) 

Taillable  et  esploitable.  (Août  1274,  Ch. 
de  Jeh.  sire  de  Tricharl,  S.  Bénigne,  Fla- 
cery,  Arch.  C.-d'Or.) 

Home  taillauble  et  explectauble  aut  et 
bas.  (1275,  Cartul.  de  Fontenay,  t»  122  v°, 
Arch.  C.-d'Or.) 

Femme  taillauble  et  esploitauble.  {Ib  , 
f»  123  r».) 

Erunt  taillablo  et  esploytablo  al  conlo  de 
Savoy.  (1285,  Ch.  de  Girart  de  la  Palu, 
Arch.  P  1366,  cote  1489.) 

Espleytahle.  {Ib.) 

Homes  taillauhles  et  exploilanbles.  (1315. 
Lelt.  de  part.,  Cli.  des  compt.  de  Dijon, 
Arch.  Cùte-d'Or.) 

ESPLOITABLEMENT  ,     exploiCt.,     adv.  , 

proûtablemenl,  convenablement  : 

Amministreir  esploilablemeiit  les  defo- 
rienes  choses.  {Job,  p.  502,  Ler.  de  Lincy.) 
Les  levées  et  e.xeculious  des  villes 
fermées  composées  a  nombre  de  feux,  se 
feront  par  telle  manière  ;  et  sy  il  y  a  aucun 
puissant  qui  ne  veuille  payer,  ou  que  l'en 
n'ose  exécuter,  par  baillanz  aux  esleuz  et 
receveurs  par  escript  les  noms  elles  sommes, 
il  seront  par  les  esleuz  et  receveurs  ou  par 
leurs  commis  exécutez  au  plus  exploictable- 
ment  que  l'en  pourra,  et  contraint  de  payer 
principal  et  peine,  sanz  déport.  (1379,  Ord., 
VI,  445,  var.) 

ESPLoiTALMENT,  -  aumeut,  -  ameni, 
esplet-,  explett.,  exploict.,  adv.,  profltable- 
ment,  convenablement  : 

Qe  les  attillours  de  la  terre  de  Biarne 
soyent  excitez  d'overer  espletalment  sur  les 
dites  choses.  (16  oct.  1325,  Jtf<?»n.  adressé  d 
H.  le  Despencer,  Delpil,  Doc.  fr.  en  Anglet., 
p.  57.) 

Il  seront  par  les  esleuz  et  receveurs  ou 
par  leurs  commis  exécutez  au  plus  cx- 
p lettament  qnK  l'eu  pourra.  (1379,  Ord.,  vi, 
445.)  Var.  :  exploiclaument. 

ESPLOiTANCE,  exp.,  S.  f.,  actlou  profi- 
table : 

Si  donc  j'ay  (ait  qaelqae  povre  exploilance. 
Touchant  service  et  paine  corporelle, 
0  noble  roy,  ce  ay  fait  en  acquiuaace 
De  mon  debvoir,  suyvant  loy  naturelle. 
(G.  Chasiellaix,  la  Mort  de  Charles   Vil,  i\,  442 
Kervyn.) 

C8 


S38 


ESP 


ESP 


ESP 


ESPLOiTE,  exp.,  esplecte,  s.  {.,  profit, 
avantage  : 

Prena  dont  garde  a  ceste  matire, 
Qu'en  l'omme  a  mont  petite  csploile. 
Qui  tant  le  monde  aime  et  convoite 
Que  cors  et  ame  et  Dieu  en  pert. 
(Watriq-,  li  Mireoirs  as  dames,  5S8,  Scheler.) 

—  Situation  : 

Ha,  sire  Diex,  fait  ele,  com  sui  en  maie  esploite. 
(Berte.  776,  Scheler.) 

—  Exécution  : 

Pour  Vesploile  des  matiers  contenus  en 
vos  letres,  ja  tarde  a  moy  présentées,  ay 
fait  et  feray  ma  bonne  diligence  devers  le 
roy.  (23  mars  1416,  Lettre  du  comte  de 
Dorset,  Reg.  de  la  Jurade,  p.  344,  Bordeaux 
1883.) 

—  Exploit  : 

Fameuses  et  valeureuses  exploites.  (No- 
GUIER,  Hist.  Tolos.,  II,  161,  éd.  1556.) 

—  A  esploite,  loc,  avec  ardeur,  avec 
empressement  : 

II  chevachent  tant  a  csploile 
Que  Tenuz  est  a  .1.  cliaslel 
Moult  bien  séant,  et  fort,  et  bel. 

(Dohp.,  2819,  Bibl.  elz.) 

—  Engin,  instrument,  outil  : 
Louaige  d'une  chambre  en  laquelle  l'en 

met  les  esplecles  de  la  ville.  (1403,  Compl. 
de  Nevers,  CC  12,  f"  31  r",  Arcb.  mun. 
Nevers.) 

Centre  de  la  France,  éplette,  engin. 

ESPLOiTEJiENT,  ôxploU.,  exploict.,  es- 
plect.,  explect.,  explet.,  s.  m.,  exécution  : 

Ki  ne  volroient  faire  le  exécution  et  Ves- 
ploilement  de  mon  testameut.  (27  mars 
1259,  Test,  de  Mah.  de  Beth.,  Ch.  des  comt. 
de  Lille,  Arch.  Nord.) 

—  Emploi  : 

Il  n'est  mie  de  nostre  entencion  que  li 
usages  ou  li  esploitemens,  s'il  avient  estre 
fait  dudit  bois  autrement  qu'il  n'est  dit, 
puist  faire  ou  porter  préjudice  a  nos  con- 
cordes et  a  nos  ordenances  devant  dites. 
(1300,  Cari,  de  Guise,  Ricbel.  1.  17777, 
1»  54  v".) 

—  Saisie  : 

Toutesfois  que  aucun  cas  ou  exploitement 
de  justice  venra  ou  escherra  en  ladite 
ville.  (1311,  Ord.,  xil,  389.) 

Les  corrigiez  et  punissiez  deuement  par 
Vesplectement  de  leurs  biaus  et  de  leurs 
cors.  (1321,  Arcb.  JJ  1321,  f  9  r».) 

Par  Vexplectement  de  leurs  bians.  (Ib.) 
Par  Vexploitement  de  leurs   biens    et  la 

prinse  de  leurs  corps.  (Ch.  de  1327,  Abbe- 

ville,  A.  Thierry,  Mon.  de  l'hist.  du  Tiers 

Etat,  IV,  124.) 
Par  la  prise  et  exploitement  de  leurs  biens 

et  de  leur  temporel.  (1330,  Cart.  de  S.  Ma- 

gloire,  Richel.  1.  5413,  p.  311.) 

—  Exploit  judiciaire  : 

Les  exploiclemens  ensuivis  d'informa- 
tions du  faict  notoire.  (1421,  Arrest,  ap. 
Lob.,  II,  961.) 

Doublant  icelui  Maurice  lesdits  explete- 
mens  et  défailles  luy  estre  moult  préjudi- 
ciables. (Lett.  de   1425,  ap.  Lob.,  II,  991.; 

ESPLOiTEOR,  -  eur,  -  oicteur,  exp., 
s.  m.,  huissier,  fonctionnaire  : 


De  contredire  et  empeschier  a  telz  ser- 
gens  ou  exploiteurs  a  faire  telz  et  sem- 
blables exploiz,  et  de  leur  faire  reparer, 
corriger  et  amender.  (1426,  Commiss.  du 
roy  pour  les  relig.  de  S.  Rcmy,  Arch.  législ. 
de  Reims,  2'=  p.,  I,  584,  Doc.  inéd.) 

Actor,  exploicleur.  (Calepini  Dicl.,  Bâle 
1584.) 

ESPLOiTERESSE,  Bxp.,  S.  f.,  Usufrui- 
tière : 

Vraie  dame,  procureresse,  exploiteresse 
et  possedirresse.  (1340,  Arcb.  JJ  73, 
fo  228  vo.) 

ESPLOiTiEMENT,  adv.,  rapidement  : 
Les  chous  qui  sont  procrées  de  semence 
de  .II.  ou  de  .m.  ans  croisceut  plus  tost, 
et  plus  esploitiement  font  leur  estoc  et  plus 
grant  que  cil  qui  sont  de  semence  trop 
joue.  (EvKART  DE  CoNTY,  Probl.  d'ArUt., 
Ricbel.  210,  i"  257'.) 

ESPLOiTiEU,  -  ter.  esploict.,  espleit.,es- 
plet-,  esplect.,  espelet.,  esplait.,  esplaict.,  es- 
plot.,  exploit.,  exploict.,  expleict.,  explet., 
explect.,  eplet.,  aploit.,  verbe. 

—  Act.,  accomplir,  exécuter  : 

E  par  quel  geiit  quiet  il  espleiler  tant  I 

(«»;.,  395,  Mûller.) 
A  clio  avoient  grant  fiance 
Qu'en  tôt  cel  an  meaz  esploitoient 
Tote  Tnevre  que  il  faisoient. 

(Brul.  ms.  Munich,  3,S18,  Vollm.) 
Mais  tout  son  desirier  ne  pora  exploilier. 

(Romn.   d'.ilix.,  f°  5",  Michelant.) 

Autre  choze  m'estuct  parfaire  et  esplotier. 

{Gar.  de  Moiigt.,   Romv.,  p.  3S1.) 
Moût  ont  fait  li  enfant  de  lor  mère  grant  joie. 
Puis  demandent  congié  pour  esphitier  lor  voie. 
(AuDEFR.    LE  Bast.,  Argentine,  P.   Paris,  Roman' 
cero,  p.  26.) 

Toz  dolans  de  lui  se  départ 
Por  ceu  qu'il  n'o/  riens  aploitie'. 

(rie  des  Pères,  Ars.  3641,  f»  37=.) 
Paamier,  dist  il,  or  tost,  sans  delaier. 
Pensez  huimes  de  Tostre  erre  esploifier. 

{Auberij,  p.   100,  Tarbé.) 
Pour  leur  despens  fere  en  espletant  mon 
testament.  (1291,  Test,  de  liob.  sanz  avoir, 
Abbec,  Arcb.  Seine-et-Oise.) 

Et  de  l'amor  sunt  refroidie 
Quant  lor  Toloir  oui  esploilié. 
(Jacq.  V  Km., Art  (<'am.,ms. Dresde,  2137,  Korting.) 

Qu'ellez  ne  puissent  aploitier  et  faire 
lour  voulenteis.  (1345,  Cart.  de  JWetz,  Ri- 
cbel. 1.  10027,  f»  47  r°.) 

A  Pierre  Grimoart  pour  la  coppie  du 
procès  verbail  et  relation...  et  aussi  pour 
deux  journées  qu'il  a  ja  pieça  vacquees  ex- 
ploicter  uu  mandement  pour  faire  ren- 
voier  la  cause  et  procès  de  Jehan  Letort 
des  esleuz  par  devant  messeigneurs  les 
generaulx  (1468,  Compt.  de  Nevers,  CC  63, 
jo  22  r",  Arcb.  mun.  Nevers.) 

llitridates  exploita  ceste  grande  conqueste 
en  si  brief  temps  qu'il  sembloit  que  lli- 
tridates peust  entrer  dedans  le  pays  d'I- 
talie a  son  plaisir.  (BoccACE,  Nobles  malh., 
VI,  5,  f"  145  v°,  éd.  1515.; 

tant  fut  explecté  que  le  roi  d'Angleterre 
ottroya  et  permist  au  conte  de  Ricliemond 
que...  (Bouchard,  Cftron.  deiJref.,f°  136'', 
éd.  1532.) 

—  Neutr.,  agir,  agir  avec  ardeur,  avec 
énergie,  s'empresser,  se  hâter  : 


Contre  son  père  aveil  lencié 
E  plusors  feiz  mal  espleilié. 
(Ben.,/).  deNorm.,  II,  39337,  Michel.) 
Amis,  fait  ele  al  raessagier. 
Va  t'en,  pense  de  V esploilier , 
De  moie  part  le  roi  conforte. 

(Brut,  ms.  Munich,  331",  Vollm.) 
Mes  en  tant  n'esplailercnt  giieres, 
Kar  diverses  furent  lur  resous 
E  diverses  opioions. 
(Coiilin.  du  Brut   de  Wace,  ap.  Michel,  Cliron.  an- 
glo-norin.,  I,  SI.) 

Esplelié  uni  tant  et  esté 
Que  l'apostoile  ourent  trové. 
(G.  DE  Saint-Pair,  M.  S.  Michel,  1797,  Michel.) 
Tant  ont  entr'eus  esploilié  et  erré 
.V  granz  jornees,  ne  se  sont  aresté. 
Que  a  Orenge  vinrent  en  la  cité. 
{Meschans,  7929,  ap.  Jonck.,  Guilt.  d'Or.) 
Aploilfiz  tost,  penez  vos  don  aster. 
(Guill.  d'Orenge,  Richel.   219-i,  f°  67  r°.) 
Eissi  s'en  départi,  n'i  volt  plus  espleilier. 
(Garnier,  Vie   de  S.  Thom.,    Richel.    13513, 
f  67  r».) 

An  roi  Hugon  ont  dit  quant  qu'il  orent  trové, 
'Pot  einsi  com  il  orent  esploilié  et  erré. 

(Parise.  1083,  A.  T,) 

S'il  poent  esplelier,  tôt  lor  sara  amblé. 

in.,  855.) 
De  la  les  voi  venir,  pensez  de  Vesplelier. 

{Fierai/ras,  Val.  Chr.  1616,  P>  57».) 
Alant  sa  gent  d'issir  esploite. 

(MoDSK.,  Chion.,  17455,  Reiff.) 

Les  chars  font  maintenant  csploiter  et  errer. 
Les  uns  encoste  l'autre  et  rangier  et  serrer. 

(Gui  deBomg.,  3837,  A.  P.) 

Quant  cil  qui  honte  fait  li  orcut 

Le  miracle  virent  et  sorent 

Que  mort  estoient  don  pechié 

Et  que  mal  orent  aploilié 

Tout  maintenant  se  despoillerent... 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  P  5\) 
Tant  fist  par  ses  jornees  et  si  bien  esploita 
K'a  Paris  est  venus  ;  grant  joie  démena. 

(Berte,  3020,  Scheler.) 
Furent  moult  pensifs,  quand  ils  oyreut 
les  nouvelles  comme  le  duc  de  Bretagne 
cstoit  allé  a  Blois  parlamenter  aux  ducs  de 
Berry  et  de  Bourgoigne,  et  qu'ils  avaient  si 
bien  explecté  qu'il  estoit  allé  sur  leur 
seeureté  a  Paris.  (Le  Baud,  Hist.  de  Bret., 
c.  XLiv,  éd.  1638.)  Impr.,  expecté. 

—  Réfl.,  se  hâter,  s'empresser  : 

Espleilez  vos  ;  alum  nus  en. 

(Marie,  Lai  du  Bisclaverel,  158,  Roq.) 

Alixandres  cevauce,  mult  se  va  esploilanl. 

(Boum.  d'Alix.,  f  55 "i,  Michelant.) 

Esploilons  nos  de  11  servir. 
(G.  DE  Coisci,  JWir.  de  N.-D.,  ms.  Brus.,  f°  64''.) 

Tant  c'est  li  qnens  esplcilé 
Que  la  mer  ad  ja  passé. 

(Conqucsl  of  Ircland,  2225,  Michel.) 

Esploiliez  vos  tost  et  muciez 
En  celé  croiche. 
(Le  povre  Clerc,  92,  Méon,  Nouv.  Bec.  I,  107.) 

Virgene,  dist  il,  esploite  loi 

El  si  en  vien  ensemble  moi. 
(Vie  Sic  Juliane,  ms.  Oxf.  Bodl.,  Canon,  mise.  74, 
f  84  r».) 

Lendemain,  aprez  qu'il  eut  beu  ung  cop, 
se  departy  de  la  ville  d'Evreux,  et  tant 
s'esploita  de  chevauchier  qu'il  eut  passé 
les  bois  quy  sont  auprez  d'\vry.  (Wavrin, 
Anchienn.  Chron.  d'Englet.,  I,  255,  Soc. 
de  l'II.  de  Fr.) 


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539 


Si  se  esploitierent  li  Hainnuier  ce  qu'il 
peurent.  (Fnoiss.,  Chron.,  II,  111,  Kerv.) 

Hz  se  deppartirent  de  la  sainte  cité  de 
Jherusalem  en  eiUx  exploictant  tellement 
qu'ilz  arrivèrent  a'Jalîe.  {Hist.  de  Gilion  de 
Trasignyes,  p.  13,  Wolf.) 

—  Act.,  employer,  user  de,  jouir  de  : 

Li  reis  tÎDt  sa  caroe  pur  snn  jnr  csplcitier. 
{Yoijagc  de  Charlemagne,  290,  Koschwitz.) 

Entra  la  famé  ea  sa  roesoa. 

Dedens  trova  monlt  grant  arson 

De  feu  qa'il  mal  ot  esplelir. 
(J.  Le  Marcdant,  Mir.  de  N.-D.,  ms.  Cliarlres, 
f»  1C\) 

Et  aveeint  tant  eplelié  le  moyens  par  de- 
vant nos  en  la  cort  le  conte  de  Breitagne 
sens  que  il  fust  jugié  que  il  ne  avaient 
rens  en  icel  usage  par  dreiture.  (1257, 
Accord,  Ste-Marie  de  Boquen,  Arch.  Côt.- 
du-Nord.) 

A  aveir  e  a  porsaer  e  a  espletier  les 
sexante  souz  de  monaie  corant  de  annel 
rente  au  dit  Guibert  e  a  ses  hers.  (1262, 
S.  Aubin,  fief  d'Angers,  vol.  8,  f°  8,  Arcb. 
M.-et-Loire.) 

Les  chosses  davant  dites  tendront  en  lor 
main  et  espleteront  et  feront  espletier  a  qui 
il  vodront.  (1274,  Bercé  et  la  Hubaud.,30, 
Arch.  Sarthe.) 

A  posseoir  e  a  esplectier.  (1279,  Barzelle, 
Arch.  Indre,  H  112.) 

Plus  pèchent  cilz  qui  esploitent  les  die- 
manges  et  les  Testes  en  pechies  et  en  !e- 
cheries.  (Laurent,  Somme,  ms.  Metz  665, 
fo  2b.) 

A  avoer,  a  porsaer  e  a  espeleter  a  touz 
jourz  mes  lesdites  choses.  (30  déc.  1288, 
Arch.  M.-et-L.  B  82,  f»  36.) 

Vendre  et  esplaitier  les  gaiges  pour  lou 
paiement  des  dites  quatre  mile  livres. 
(1296,  Ch.  de  G.  de  Chalon,  Ch.  des  compt. 

de  Dole,   — -  ,  Arch.  Doubs.) 
766 

Que  l'en  li  aseigne  doaire,  en  douant 
aucune  plevine,  ou  qu'il  soit  ballié  a  aucun 
marcheant  qui  Vesplete,  que  cil  en  puisse 
Bostenir  le  fes  do  mariage.  (De  Josticeetde 
Plel,  X,  20,  1  7,  Rapetti.) 

A  parsair  et  a  esplaicter.  (1313,  Buzay,  1. 
10,  n»  30.  Arch.  L.-Inf.) 

Desqueles  cinc  mil  livrées  de  terre  li  diz 
Jehans  sera  tenanz,  levanz  et  esploitanz 
desorendroit  de  trois  mil  livrées. (1314,  Arch. 
JJ  52,  l"  99  T".) 

Et  expkiclier  la  dicte  vencion.  (1317, 
Fonter.,  anc.  tit.,  Arch.  M.-et-L.) 

A  poursoair  ùiesplecter  ledit  feaige.  (1327, 
l'Epau,  Arch.  Sarthe.) 

ExplecUer  doudit  achatour  :  ledit  pré 
pesiblement.  (1341,  S.  Julien,  Arch.  Sarthe.) 

Et  la  expioîctcreraf  leur  tepips  aux  armes, 
(Pas  d'armesde  Sandricourf, p. 6, Peigné.) 

Qui  ma  cherge  ne  peut  bien  expleter. 
{Am.  parf.  de  Gtiiscard  et  Sigism.,  f»  13  r°.) 

Sus,  ma  seur,  sus,  veillons  bastivement 
en  exploitant  nos  pas,  nous  tirer  celle  part. 
(Roi  ItEiNK,  Mortlfiement  de  vaine  plaisance, 
OEuv.,  t.  IV,  p.  8,  Quatrebarbes.) 

Lesquelles  choses  luy  furent  au  veoir 
désireuses,  au  présenter  acceptables,  a 
l'essay  plaisantes,  et  a  rea;;)îecfer  propices. 
(D'AUTON,  Chron.,  Ricbel.  5682,  f»  62  v».) 

Il  estoit  lors  en  propos  d'exploicter  l'espee 
et  embesoigner  le  cheval  si  mestier  en  es- 
oit.   (ID.,  ib.,  f=81  V.) 


Il  se  repentit  d'cstre  party  du  Parmesan, 
luy  semblantqu'estant  desja l'arriére  saison 
fort  avancée,  il  n'auroit  pas  moyen  d'ex- 
ploicter ses  forces  en  chose  d'importance. 
(Du  ViLLARS,  Mêm.,  II,  an  IbSl,  Michaud.) 

—  Saisir  : 

Et  ne  compte  l'en  riens  cy...  pour  les 
deffaus  de  la  jurée  de  cest  an  présent, pour 
ce  que  li  diz  Jehan  Simons,qi)i  est  commis 
a  la  lever  n'en  a  mie  compté  au  receveur, 
ne  n'en  puet  ancor  compter  finablement, 
pour  ce  qu'il  a  eu  po  de  temps  a  la  quérir 
et  esplaitier.  (1332,  Compte  d'Odart  de 
Laigny,  Arch.  KK  3>,  f'  142  v.) 

Nous  vous  mandons  et  comandons,  que 
sens  aucun  delay  vous  levies  et  esplecties, 
ou  faciès  lever  et  esplectier  tout  ce  que 
vous  Iroveres  a  nous  estre  deu  en  ladite 
seneschiaucie  pour  cause  desdiz  subsides. 
(1340,  Mand.  de  Ph.  de  Val,  Pr.  de  l'U.  de 
Nism.,  II,  113) 

—  Neutr.,  user  : 

Pour  ce  ne  demorra  pas  que  l'en  n'es- 
plete  de  ses  biens  en  la  manière  desusdite. 
(1262,  Ch.  d'Eon  de  Plomagat,  Ste-Marie  de 
Boq.,  Arch.  Côt.-du-Nord.) 

Se  il  esplete  malement  de  sa  terre.  (1264, 
Ch.  d'Al.  de  Roh.,  f^'  Bizeul,  coll.  de 
chartes,  Bibl.  Nantes.) 

Et  volons  que  de  toutes  les  choses  desus 
nomees  et  de  tous  les  protis  et  les  issues 
de  celés,  lidit  duc  se  joie  et  espleiteit  en- 
tereignement.  (1285,  Pr.  de  l'H.  de  Bourg., 

II,   LXIV.) 

Nous  gréons  que  pour  tout  l'ostage  de 
noz  pleiges  dessusdiz  ne  demorge  pas  que 
ledit  Alain  n'esploitege  se  il  li  plaist  tant 
sur  noz  biens  dusques  le  dit  Alain  se 
lienge  des  choses  dessusdites  por  bien 
paiez.  (1288,  Ch.  de  H.  Sauvagor,  f^^  Bizeul, 
Bibl.  Nantes.) 

Usant,  joissant  et  esplectant  paisible- 
ment de  la  dite  saisine.  (1308,  Arch.  Loi- 
ret, Ste-Croix,  Marzy,  A  iv.) 

Pour  en  user,  jouir,  esploicler,  tourner  a 
son  profit.  (1348,  Arch.  Loiret,   Ste  Croix,    i 
layette  de  Janville.) 

—  Réussir,  agir  habilement  : 

Mult  bien  esplcilet  cui  Damnes  Dens  ainel. 

(Roi.,  3657,  MuUer.) 

Sire  César,  trop  nous  essaies, 
Ti'en  requiers  que  de  nons  aies 
Et  faire  nous  vens  tribulaires, 
Mais  tu  n'en  esploileras  gaires. 

(Wace,  Briil,  4001,  Ler.  de  Lincy.) 
Sire,  fet  il,  s'il  vus  pleseit, 
Cesle  pucele  assuiereit 
Vostre  chemise  a  despleier, 
S'oie  i  poroit  riens  rspleilier  ? 

(Marie,  Lai  de  Gugemcr,  793,  Roq.) 
Molt  doucement  U  priai 
Ke  s'amor  fust  moie. 
Et  quant  jeu  plus  en  parlai. 
Et  je  moins  i  esploitai. 
Dont  molt  m'esbahi. 

(nom.  et  past.,  Barlsch.  11,  10,  27.) 

Et  se  il  fait  autre  mestier, 
U  n'en  puet  gueres  csploUier. 

(Rose.  3059,  Méon.) 

E  que,  se  U  venist  a  gré 
(,lue  lur  dame  se  roariast, 
S'ele  l'preist,  bien  espleitast. 

(Vie  du  pape  Gréij.,  p.  66,  Luzarche.) 
Et  il  dit  ainsi,  que  il  n'avoient  pooir  de 
esploitier,  se  il  n'avoient  un  roy  et  un  sei- 
gneur sur  eulz.  (JoiNv.,  Hist.  de  SI  Louis, 
\   p.  144,  Michel.) 


—  Act.,  traiter,  soigner  : 

Elle  vost  estre  signée  et  esploictee.  (Ch. 
de  1312,  Hôpit.  gén.  d'Orléans,  hôpit.  de 
S. -Louis.) 

—  Accabler  de  mauvais  traitements, 
tourmenter  : 

Avez  oi  com  li  anchanteres  conforte  cel 
menestrier  ;  or  n'i  a  que  de  Vaploitier  et 
de  faire  soffrir  plus  grant  formant.  {Serm., 
ms.  Metz  262,  f'>  73''.) 

—  infin.  pris  subst.,  action  énergique, 
empressement  : 

Corrons  par  desiers  et  par  esploiz  des 
vertuz,  car  esploitiers  est  alers.  (S.  Bern., 
Serin.,  Riohel.  24768,  f°  26  r-.) 

—  Esploltant,  part,  prés.,  agissant  : 
C'est  an  la   conversation  des  encomen- 

ceanz  et  des  esploitanz  et  des  perfeiz  l'es- 
taige  des  encomanceanz  puet  an  apeleir 
animal  et  racioneil  celui  des  esploitanz  et 
celui  des  perfeiz  espiriteil.  (Li  Êpistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
fo  22  !.=_) 

Ce  verbe  était  encore  de  quelque  usage 
au  xvii"  et  au  xviii»  s.  : 

Exploiter  un  chemin  ou  un  voyage,  iter 
accelerare.  —  Un  honme  qui  n'exploite 
gueres.  —  C'est  bien  exploité  à  toi,  ou  à 
vous.  —  Faire  ea;p;oi{er  une  besoigne.(DnEZ, 
Diet.  fr.-all.-lat,  Amsterdam  1664.) 

Quand  de  mauvais  vignerons  parent  des 
vig'nes  de  bourgeois,  ils  ne  font  jamais 
que  grater  la  terre  de  l'orne,  et  même  le 
plus  doucement  qu'ils  peuvent  afin  d'aple- 
ter  ou  avancer  dans  l'ouvrage  sans  se  fati- 
guer. (BouLLAY,  Man.  de  cuit,  la  Vigne, 
p.  4,  éd.  1723.) 

Les  mauvais  vignerons  cherchent  plutôt 
à  apleler  qu'à  bien  faire.  (Id.,  ib-,  p.  6.) 

Apleter,  c'est  avancer  dans  l'ouvrage.  On 
dit  d'un  homme  qui  a  beaucoup  avancé 
dans  l'ouvrage  en  peu  de  tems,  qu'il  aplete 
bien.  (Id.,  ib'.,  p.  665.) 

Bourg.,  'ïonne,  épléter,  cpleuter,  aller 
vite,  avancer,  fournir,  abonder.  Champ., 
Troyes  et  Morvan,  épletter,  aller  vite  en 
besogne.  Anjou,  Maine,  épieter.  Haut- 
Maine,  épléter,  épiéter,  v.  a.,  faire  vite  et 
bien  son  ouvrage;  au  neutr.,  se  dit  de 
l'ouvrage  qui  se  prête  à  être  terminé  ; 
épiétant,  adj.,  se  dit  d'un  ouvrage  qu'on 
peut  faire  vite  et  bien  et  d'une  route  sur 
laquelle  on  marche  facilement.  Poitou, 
Deux-Sèvres,  cant.  de  Celles,  epletae  (pi. 
mouillés),  v.  n.,  avancer  à  son  ouvrage, 
par  extens.,  avancer  à  faire  sa  fortune. 
Norm.,  epliéter,  exécuter  vite  :  «  Do  la 
faux  no  z'épliète  pus  que  do  une  faucile.  » 
Berry,  épléter,  expédier,  faire  vite,  abon- 
der. Bret.,  Côt.-du-N.,  canton  de  Matignon, 
épléter,  avancer  à  l'ouvrage.  Forésien, 
aplechi,  approvisionner,  fournir. 

F.sPLOiTosEJiENT,  adv.,  en  hâte  : 
Puis  s'en  vait  de  la  cambre  mut  esploilosemnil. 
(De  SI  Ale.vis.  p.  1,  var.  du  ms.  Oxf.,  Herz.) 

ESPLOITURIEREMENT,  adV.,  VÎtS  : 
Que  il  se  volsist  partir  et  on  li  feroit  voie 
par  derrière,  et  chevaucast  esploiluriere- 


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ment,  il  seroit  au  jour  a  Poitier.  (Froiss., 
Citron.,  VII,  403,  Kerv.) 

ESPLORER,  esplom-er,  explorer,  verbe. 

—  Act.,  mouiller  de  pleurs  : 

El  c'est  ce  qni  me  devenre. 
C'est  ce  qui  mon  vis  espleure, 
(G.  DE  Mach.,  Poés.,  Richel.  9-221,  f»  57  r°.) 
Plenre,  dolente  femme,  plenre. 
Et  de  pleurs  tout  ton  corps  espleure 
D'avoir  esté  raedîatenre 
Du  serpent  et  intercesseure 
Envers  moy,  ponr  raoy  décevoir. 

{Mist.  du  li elles!.,  1G05,  A.  T.) 

Or  puis  je  bien  présent  plorer 
Et  de  pleurs  mon  corps  esplnrer. 

IJI/.,  3005.) 

—  Expier  ; 

Si  offerras  un  veal  chascun  jor  por  les 
pecUiez  explorer.  {Bible,  Exode,  xxix,  36, 
Richel.  1.) 

—  Réfl.,  fondre  en  larmes  : 

Quant  son  père  connut,  .1.  ris  li  a  geté. 
Et  le  bon  quens  en  ot  le  caer  si  très  serré. 
Et  si  gros  et  si  vain  pour  la  grande  pité, 
Que  aussi  s'esplnura  com  sel  veist  tué. 

(Dom  de  Maience,  ISlfi.  A.  P.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Illacrimor,  csplorer,   condoler.   (Catholi- 

con,  Richel.  1.  17881.) 

—  Esploré,  part,  passé,  ri^pandu,  en  par- 
lant de  larmes  : 

Comment  cascuns  i  fist  tant  d'armes 
Que  puis  en  furent  moult  de  larmes 
Esplorees  et  espandues. 
(Froiss.,  Pris,  amour.,  2821,  Scheler.) 

La  langue  moderne  n'a  gardé  que  l'ad- 
jectif éploré  : 

ESPLOvoiR,  V.  n.,  pleuvoir,  tomber  en 
grande  quantité  : 

Qoar  li  Vandre  se  mirent  avec  eulx  brelle  mesle 
Et  tonjonrs  esplevoient   plus  espais  ne  fait  gresle. 
(Gir.  de  Ross.,  i79,  Mignard.) 

ESPLOTIER,  voir  ESPLOITIEK. 

ESPLOURER,  voir  ESPLOBER. 

ESPLUCHANCEj  esplusance,  s.  f.,  action 
d'éplucher  : 

Kt  ne  seray  point  trouvé  si  heureux, 
helas  1  que  j'ay  oncques  pu  convertir  mes 
mains  eu  V'espluchance  des  roses  délecta- 
bles nulluy  offensieres.  (G.  Chastell., 
ClfTon.  des  D.  de  Bourg.,  iv,  20,  Kervyn.) 
Esplusance,  Var.  de  l'éd.  Buchon. 

KSPLUCHOTTER,  V.  a.,  tâter,  palper  : 
EspluchoUer,  contrectare,  contrectulare. 
(Trium  ling.  dict.,  1604.) 

ESPLUCHOTTEURjS.  m.,celui  qui  tâte, 
qui  palpe  : 

Espluchotleur ,  contrectulalor.  {Trium 
ling.  dicl.,  1604.) 

ESPi.uGEBANT,  csplugnebaut,  s.  in., 
sorte  d'oiseau  de  rivière  : 

Eulre  les  faucons  celuy  qu'on  nomme 
gentil,  les  fauconniers  le  loueut  pour  estre 
bon  beroniiier,  et  a  toutes  manières  d'oy- 
seaux  de  rivière  tant  dessus  que  dessous, 
comme  a  rouppeaux,  qui  ressemblent  a  un 
héron,  a   un  esplugebanl,   aux  poches,   et 


aux   garsotes.    (Belon,  Nat.  des  oys..  Il, 
XVIII,  éd.  1355.) 

Faucon  gentil  est  bon  heronnier,  des- 
sus, et  dessoubs,  et  a  toutes  autres  ma- 
nières d'oiseaux;  comme  aux  rousseaux, 
ressemblans  au  héron  ;  esplugnebaux, 
poches,  garsottes,  et  spécialement  aux 
oiseaux  de  rivière.  (FouiLL.,  Faucon., 
{'  56»,  ap.  Ste-Pal.) 

ESPLUGNEBAUT,   VOir   EsPLtTGEBANT. 

ESPLUMEOR,  s.  ni.,  habitation  de  l'en- 
chanteur : 

Et  je  ferol  dejost  ceste  maison,  la  de- 
hors ceste  forest,  mon  habitage,  et  la  vou- 
drai converser  et  prophetizerai  qant  que 
nostre  sires  me  voudra  enseingnier,  et  tôt 
cil  qui  mon  habitage  verront  Tapeleront 
Vesplumeor  Melliu.  A  tant  s'entorna  Merlin, 
et  fist  son  esplumeor,  et  entra  dedenz.  (S. 
Graal,  1,503,  Hucher.) 

Cf.  Emplumeor. 

ESPLUjiEu,  eplumer,  verbe. 

— Act., arracher,  ousimplement  nettoyer 
les  plumes  de  : 

Faucon...  tout  esplumé.  (Maiz.,  Songe  du 
vielpel.,U,  57,  Ars.  2683.) 

La  chauve  sorix  fut  condannee  d'estre 
esplumee  par  telle  manière  que...  {La  Mer 
des  hystoir.,  t.  II,  f»  H'',  éd.  1488.) 

Quand  il  esplume  et  nettoyé   du  bec  ses 
ailes.  (Tardif,  Fowc,  1,29,  éd.  149?.) 
Si  qu'il  puisse  ebrancher,  dn  tout  eplumer  l'esle 
De  fortune. 

(G.BonNiN,  l'.-ileclriom.,éi.  1586.) 

—  Réfl.,  s'arracher  les  plumes  : 

Une  aiguière  pareille  sanz  différence, 
excepté  que  l'oisel  de  l'esmail  se  esplume. 
(1360,  Invent,  du  duc  d'Anjou,  n°  135,  La- 
borde.) 

Morv.,  épleumer,  ôter  les  plumes,  la 
laine,  et  par  extension  la  peau,  l'enve- 
loppe ;  s'épleumer,  perdre  ses  plumes,  sa 
laine,  etc. 

ESPLUMETER  (s'),  v.  réfl.,  fréquentatif 
de  esplumer  : 

Tant  joje  cnst 
La  tnrturelle 
Voyant  son  per,  et  son  per  elle, 
S'esplumeloil. 
(Hoi  René.  Regnaull  et  Jeatmeton,  OEuv.,  t.   Il, 
p.  125,  Quatrebarbes.) 

ESPLUN,  rime  pour  esploit. 

—  A  esplun,  rapidement,  avec  ardeur  : 

Lance  baissie  tut  a  esplun. 
Choisi  cliescnn  sun  cumpainun. 

(Marie,  Lai  du  Chailiicl,  97,  Roq.1 

ESPLUSANCE,  voir  Espluchance. 

ESPLirïER,  V.  a.,  verser  comme  l'eau 
de  pluie,  arroser  de  : 

Quant  tu  verras  qu'elles  seront  bien 
seiches,  prens  eaue  rose  fine  musquée  en 
ta  bouche  et  espluye  la  sur  lesdictes  roses 
tant  qu'elles  deviennent  ung  peu  moitiés, 
puis  recouvre  les  très  bien  et  laisse  les 
seicher,  encor  de  rechief  les  espluyant  de 
l'eaue  susdite  jusques  a  trois  fois.  [Baslim. 
de  receptes,  f°  31  v»,  éd.  1548.) 

Pour  garder  que  les  mousches  guespes 


ne  touchent  aux  raisins,  il  faut  espluyer 
d'huyie  dessus  avec  la  bouche.  (Du  PiNET, 
Pline,  XV,  17,  éd.  1366.) 

Il  se  faut  faire  espluyer  de  salive  contre 
le  front  par  un  autre.  (Id.,  ib.,  xxvill,  6.) 

On  le  soffistique  (le  nard)  pour  l'espessir, 
et  rendre  plus  pesant,  espluyant  d'autimoi- 
nie  avec  d'eau  ou  de  vin  de  dattes  par  des- 
sus. (Id.,  Diosconde,  I,  6,  éd.  1605.) 

Il  prend  une  eau  cordiale  infiniment 
précieuse,  et  en  ayant  remply  sa  bouche, 
il  ouvre  de  force  les  lèvres  et  les  dents 
serrées  de  ceste  bien  aymee  princesse, 
puis  soufflant  etjettant  ceste  précieuse  li- 
queur qu'il  tenoit  en  sa  bouche  dedans  celle 
de  la  pauvre  pasmee,  et  espluyant  au  nez, 
sur  les  temples  et  sur  l'endroit  du  cœur 
d'icelle  le  reste  de  la  phiole,  il  la  fit  enfin 
revenir  a  soy  et  reprendre  sentiment.  (Fr 
DE  Sal.,  Am.  de  Dieu,  1.  III,  c.  3,  éd.  1637.) 

ESPOENTABLE,  S.  m.,  épouvantall  : 

C'est  nns  espoenlables  pour  mettre  snr  les  blés, 
Dist  nn  TalTurs  liegois,  grans  et  estrumeles. 

(Godefr.  de  BouilL.  9125,  Reiff.) 

ESPOANTANCE,  espeutauce,  apaontance, 
s.  f.,  épouvante  : 

Par  foie  apaontance. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  1601, 
f»  33=.) 

Par  trop  grant  apaontance 
Des  enemis. 

Ud.,  ib..  f»  i\'.) 

Et  ont  grant  paour  et  grant  espentance. 
{Sydrac,  Ars.  2320,  §  357.) 

ESPOANTANT,  -  entant,  apaontani,  adj., 
qui  épouvante,  effrayant  : 

Tant  par  as  espoentant  chiere. 
(Thie.  de  Marlï,  Vers  sur  la  mort,  xsii,  Crapelet.) 

—  Qui  s'épouvante  : 

Ne  saront  si  apaontanz 
Ne  des  enemis  si  dotanz. 
(J.  DE  Priorat,  liv.  de  Yegece,  Richel.  1601, 
t"  33''.) 

ESPOANTEUR,  VOir  ESPANTEUR. 

1.  ESPODE,  s.  m.,  sorte  d'épice  : 
Espode,  .1.  den.  la  livre.  (1344,  Cart.  de 

Lagny,  Richel.  1.  9913,  f°  240  v».) 

2.  ESPODE,  voir  Esponde. 
ESPOENE,  voirEspoiNE. 
ESPOENTEisoN,  -  Un,  S.  f.,  épouvautc, 

effroi,  terreur  : 
Eissi  cum  Ebalus  por  Y espoenleimn 
S'enfui  e  muça  la  nuit  ches  nn  fulan. 
(Ben.,  D.  deNorm.,  Ut.  H,  somm.,  t.  I,  p.  287, 
Michel.) 

ESPOENTEUSEMENT,    BSpOVent.,  CSpOU 

vent.,  adv.,  épouvantablement,  de  manière 
à  épouvanter  : 

Quant  il  ot  la  proie 
Sa  voie  espoenteusement 
Prist  et  impétueusement. 
(Vif  S.  Magloire,  Ars.  5122,  (°  62  r°.) 
Et  regardent  fièrement   et  espoventeuse- 
ment.  (Ménagier,  II,  292,  Biblioph.  fr.) 

Formidolose,  paoureusement,  espoven- 
teusement.  (.1.  Lagadeuc,  Cathol.,  éd.  Aul- 
fret  de  Quoelqueueran,  Bibl,  Quiuiper.) 

Espotwenteusement ,  gastly.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  836,  Géniu.) 


ESP 


ESP 


ESP 


SU 


tspoENTiR,  espoventir,  spoeiitir,  verbe. 

—  Act.,  épouvanter: 

?Je  senbla  pas  ^arsons  expocnlis. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f°  113=.) 

Cil  de  S.  Gile  en  mnt  rsportiti. 

(;*.,  V  2.')0''.) 

—  Rëfl.,  s'épouvanter  : 

Et  cornent  Cassanins  le  Tint  as  hns  saisir 
Et  il  lui  Tislement  sanz  soij  rspoveitlir. 

(Reslûr  du  Paon,  ms.  Rouen,  P  51  t°.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Ond  lonr  motrai  je  bien  qne  je  ne  ai  noris 
Homes  du  spoentir. 

(Prise  de  Pampe!.,  234,  Mnssafia.) 

ESPOENTISE,  S.  f.,chose  épouvantable  : 
Et  qu'est  ce  de  mal  vivre  et  de  mal  ré- 
gner  qn'espoenUse  et   hideur?  (G.   Chas- 
tell.,  Advertissem.  au  dur,  Charl.,  vu,  329, 
Kerv.) 

ESPOENTOS,  -  MS,   -  eus,  espountcus, 
espovenlcus,  espouvanteus,  espanleus,  adj., 
épouvantable,  qui  épouvante  : 
De  liepre  deveneit  tuz  pleins, 
E  chère  e  braz  e  cors  e  meins; 
Od  teches  laides  e  hisdnses 
E  a  veeir  espoenîmes. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  1383,  Michel.) 
Ja  fnst  cele  envre  si  {^rêveuse, 
Si  maie  et  si  esporen/eiise. 

(Gdiart,  Roy.  lion.,  819,  Bnclion.) 

Espoventeuz  le  bueiz. 

(Id.,  a.,  U243,  W.  et  D.) 
A  ost  grant  et  espovenleiis 
Ardent  le  pais  avant  eas. 

(Id.,  ib.,  18011.) 

—  Épouvanté,  effrayé  : 

11  lor  aparut  un  cheval  espoanieus  qui 
avoit  sor  soi  nn  espanleus  chevalier.  (Lî'y. 
des  Machab.,  Maz.  70,  f»  ^S^•'.) 

Sa  très  laide  flgnre  me  fet  espoenleiise. 
We^  sis  Manières  défais,  ap.  Jnb.,  Noiw.  Rec, 

II,  71.) 
Li  fols  est  sailliz  sns,  forment  espoenteus. 

W.) 
Pasle,  bonfB,  i'cspomanleuse  œillade. 

(Bons.,  Disc,  Prognost.,  Bibl.  elz.) 

ESPOERANCE,  S.  f.,  peur  : 

Saches  bien  que  puis  que  tu  as  esté  en- 
contre Deu  fors  et  aidables  sans  espoe- 
rance,  que  seras  tu  donc  envers  toz  autres 
hommes?  (Estories  Rogier,  Richel.  20125, 
f»  51''.) 

ESPOERER,  voir  ESPAOURER. 
ESPOERIR,  voir  ESPAORIR. 

ESPOEROi,  adj.,  effrayé: 
Lors  fa  li  rois  espoerois. 

(Sept  Saijes,  713,   Relier.) 

ESPOETE,  voir  ESPEETE. 

ESPOi,  voir  EspoiT 

ESPOiAL,  espual,  s.  ra.,  appui,  pieu, 
poteau  : 

Deux  espuaux  devant  le  pont  leveiz. 
(iiOl,  Compt.  de  Nevers,  CC.  10,  f»  26  v, 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Cf.  EspuEn. 

ESPOiCE,  voir  EspoissE. 


EspoicTRiNÉ,  adj.,  qui  a  la  poitrine 

découverte  : 

Elles  vont  en  troupe  toutes  eschevelees 
et  espoictrinees,  monstrant  leur  belle  chnr- 
nure.  (BelOiV,  Singularitez,  i,k,  éd.  1354.) 

ESPoiER,  espuier,  espuyer,  espuer,  verbe . 

—  Act.,  appuyer  : 

Car  je  le  voî'  de  mon  espié 
Encontre  la  tTre  espoier. 
(Hdon  de  Mrr.ï,   1ornn'.e,aenl  de  l'Antéchrist, 
p.  S,  Tarbé.) 

—  Réfl.,  s'appuyer  : 

Licanor  s"est  drecies,  s'  s^espoie  a  l'estage. 
(Ghy    de  Camerai,  Yeng.  d'Ale.v.,  Richél.  2136fi, 
p.  26''.) 

Car  se  voist  en  sonje  espuer. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1858,  f°  ST=.) 

Icellui  Rourgoing...  se  as'sist  emmi  le 
chemin  en  soy  espuiant  du  costé  a  terre. 
(1381,  Arch.  .IJ  119,  pièce  417.J 

Icelluy  suppliant  s'espua  sur  une  fenes- 
tre.  (1391,Arcb.  JJ  142,  pièce  119.) 

Il  vint  en  l'hostel  ou  estoit  le  dit  Jehan 
le  jeune,  et  y  avoit  autres  compaignons 
qui  jouoient  aux  dez,  et  se  espuya  sur  le 
tabler.  (1398,  Grands  jours  de  Troyes, 
Arch.  Xi>  9186,  f»  56  v».) 

11  se  espoia  et  mist  contre  la  paroy. 
(7nov.  1408,  Pièces  relal.  au  régne  de  Ch.  VI, 
t.  II,  p.  211,  Douët  d'Arcq.) 

Le  suppliant  cuida  timibera  terre,  et  lui 
convint  soy  espuyer  d'un  genoil  et  d'une 
main  a  terre.  (1480,  Arch.  J.I  208,  pièce 
66.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Laisse  donc  tout  tel  propos  et  ton  double 
fais  espuyer  sur  l'assurance  de  la  foy  que 
tu  maintiens.  (OcT.  de  S.  Gel.,  Sej.  d'hon- 
neur, f»  86  v»,  éd.  1526.) 

—  Espoié,  part,  passé,  appuyé  : 

La  sentence  est  trop  fermement  espoiee. 
{Boecede  Consol.,  ms.  Monlp.,  f"  22".) 

Lorr.,  Rémilly,  s'epay^,  s'appuyer, 

ESPOiLLE,  -  uille,  S.  f.,  dépouille  : 

Départir  espuilles.  (Lib.  Psabn.,  Oxf., 
LXVil,  13,  Michel.) 

Sicume  icil  chi  truevet  niultes  espuilles. 
[Ib.,  cxviii,  162.)  Var.,  espoilles.  (Psall. 
monast.  Corb.,  Richel.  1.  768,  t»  101  r».) 

Si  fort  estoit  li  malfé 
Qne  sa  porte  ad  gardé. 
Mes  qnant  li  plus  fort  surveneit 
Ses  espoilles  li  ad  toleit 
Et  del  reaime  engeté. 
(Le  Chaste!  d'amour,  Richel.  902,  f  lOfi''.) 

ESPoiLLERiE,  S.  f.,  pillage  : 
Tuerie,    roberie,    espoillerie.    (Stat.    de 
Henri  V,  an  ii,  impr.  goth.,  liibl.  Louvre.) 

ESPOiLLEUR,  espouilleur,  spoilleur,  s. 
m.,  spoliateur  : 

Tuuurs  dez  homnes,  robbours  et  spoil- 
lours.  (Slat.  de  Henri  V,  an  ii,  impr. 
goth.,  Ribl.  Louvre.) 

—  Féni..  espoilleresse  : 

Semyramis,  espùuilleresse  de  belistres. 
(liAB.,  Panlagruel,  cli.  30,  éd.  1542.) 

ESPOiLLiER,  -  oltier,  -  ooillier,  espuier, 
verbe. 


—  Act.,  dépouiller  : 

De  nnslre  pais  essil'îé 
Sommes  et  de  lot  espollié. 
(Sermon  du  \m'  s..  FIppean,  Rev.  hist.  de  l'anc. 
fr.,  1877,  p.  148.) 

—  Réfl.,   se  dépouiller,  se  déshabiller: 

Li  veneor  i  sont  venn. 
Le  S' gretain  i  ont  vea 
El  tnnel  on  s'espooilloit. 
(Du  Roi  Alix,  et  du  segretain,  15,  ap.  Méon, 
Fabl.  et  cont.,  II.  172.) 

Les  ne  fo  jonne  ne  frais 
Pof  q'il  fnst  de  grant  valor 
Qi  ne  s' e.'poi'.tast  a  on  jor, 
I'"t  por  nmor  l'eofanz  a^-dlz 
Ses  (•  -as  rneni.  en  la  CPnis. 
(Hercule  et  Philemiiiii,  Riciicl.  821.  f°  10'.) 

—  Neutr.,  effeuiller  : 

Laquelle  Jehanne  demanda  a  icelle  Lau- 
rence s'elle  seroit  a  elle  pour  espuier  es 
vignes.  (1403,  Arch.  JJ  160,  pièce  112.) 

ESPOiNCTURE,  S.  f.,  piqûre  : 
La  face  plaine  de  crachas  et  de  sang  qui 
eslo't    descendu   de  son   chief  par  les  es- 
poinctures  des  espines.  {Le  Bepos  de  cons- 
cience, c.  XXXVI,  'Trepperel.) 

1.  ESPOiNDRE,  epoindre,  verbe. 

— -  Act.,  stimuler,  aiguillonner,  animer, 
exciter  : 

A  bien  faire  les  espoignoit. 
(G.  DE  CoiNCi,  ilir.  de  N.-D.,  ms.  Brnx  ,  f  30''.) 

Bonter  nos  denst  et  espoindre 
Et  agnilloner  et  bien  poindre. 
Qu'il  nous  meist  en  boue  voie. 

(Guiot,  Bible,  732,  Wolfart.) 

Comme  cil  cui  la  mors  espoint. 

(MOLSK.,  Chron.,  15305,  Reiff.) 

Désir  maint  homme  espoint  passer  les  monts  en  ordre, 
Qai  retourne  en  pourpoint  sans  apportera  mordre. 
(Crétin.) 

L'aiguillon  d'honnenr  Yespoindra 
Aux  armes  et  vertueni  faicl. 
(Cl.  Mar.,  Epistre,  Adv.  aux  Dames  de  Conr,  éd. 

1544.) 
Tonsjours  l'ambition  Vespoint  et  le  tourmente. 
(RoNs.,  Mascar.,  Vers  sur   la   fin  de  la  Comédie, 
Bibl.  elz.) 

Mais  de  ceux  la  les  uns  sçavent  dire  et 
faire  je  ne  sçay  quoy  qui  espoingt.  (La 
Boetie,  Mesndg.  de  Xenoph.,  Feugère.) 

—  Emploi  particulier,  (7  Vesl  espoint  de, 
tues  aiguillonné  par  le  désir  de  : 

Biaus  fdz,  et  puis  qa'il  t'est  espoins 
Caler  a  honneur,  touz  ces  poins 
Relien  an  cuer  qne  je  t'ai  dis. 
(Watriqiiet,  li  Dis  de  haute  honneur,  153,Scheler.) 

—  Réfl.,  s'aiguillonner  : 

.la  ne  lerrai,  por  les  cuivers. 

Qui  les  corages  ont  divers. 

Et  qni  sont  enviens  sur  cens 

Qui  les  cuers  ont  vaillans  et  preus, 

Qne  ne  parfornisse  mon  poindre, 

Por  moi  aloser  cl  espoindre. 

(Du   vair  Palefroi,  Richel.  837,   V  348».) 

—  Neutr.,  être  piqué,  éprouver  des  dé- 
mangeaisons : 

Il  lui  sambloit  qne  l'en  le  piquast  d'a- 
guilles  parmi  le  corps,  telement  li  esmou- 
voil  et  espoingnoil\i!  corps.  (iJeff.  du  Chat., 
\\,  306,  Bibliopb.  fr.) 


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ESP 


ESP 


ESP 


Les  genitoyres  Iny  espoingnent. 
(le  Porteur  de  patience,  6.  ap.  Ler.  Je  Lincy  et 
Michel,  Farces,  moral,  et  serm.  joy-,  t.  II.) 

—  Act.,  faire  pousser: 

L'humeur  que  le  printemps  départit  a  la 
terre,  pour  espoindre  les  fleurs,  languit  tou- 
jours en  sève  et  ne  se  meurit  point  sans  la 
forée  de  l'esté.  (La  Frambois.,  CEuv., 
p.  i36,  éd.  1631.) 

—  mûn.  pris  subst.,  course,  attaque  à 
main  armée  : 

Bien  pues  li  enfes  son  espoindre  fornir, 
Qne  ja  par  liomme  n'i  aura  contredit, 
Deci  que  Tengae  dus  Bègues  de  Belin, 
Anbris  ses  nies.  Hues  de  Cambresis. 
(Garin  le  Loh.,  2«  chans.,  xxxv,  p.  165,  P.  Paris. 

—  Déploiement  : 

Non  merveille  certes  si  en  la  vertu 
d'icelle  (sapience)  et  de  son  espoindre, 
l'homme  orgueilleux  se  retire  envers  hu- 
milité. (G.  Chastellai.n,  le  Livre  de  Paix, 
VII,  414,  Kervyn.) 

—  Espoinl,  part,  passé,  piqué,  stimulé, 
tourmenté  : 

Espoings  d'un  intérieur  remord  de  leurs 
consciences.  (Pasq.,  Rech.,  III,  33.) 

Childebert,  espoint  d'un  nouveau  remords 
de  sa  conscience.  (Id.,  ib.,  V,  5.) 
Mais  epouite  a  la  fin  d'un  mouTement  soudain 
Elle  arrache  la  fleur  la  plus  proche  a  sa  main. 
(P.  DE  Bbach,  Pocm.,  l"  72  r°,  éd.  1S"6.) 

Ce  que  je  fey  des  l'heure,  espoint  et  sti- 
mulé des  paroles  et  admonestemens  de  ce 
bon  et  illustre  personnage.  (Maum.,  Euv. 
de  S.  Just,  Prol.,  éd.  1S94.) 

2.  ESPOINDRE,  V.  a.,  empoigner: 
Lors  le  fist  li  cuens  mètre  sour  le  bort 

de  la  net  et  il  meismes  ses  cors  espoittst  et 
bouta  le  touniel  en  la  mer  et  dist  :  Je  te 
commant  au  vent  et  as  ondes.  {Comtesse 
de  Ponthieu,  Nouv.  fr.  du  xiil=  s.,  p.  188.) 

3.  ESPOINDRE,  voir  ESPAINDRE. 

EspoiNEj  espoyne,  espoinne,  espoene, 
espoingne,  esponge,  sponge,  adj.,  libre, 
volontaire,  spontané  : 

Fors  cels  qui  remanoir  voudront  de  lor 
espoine  gré.  {Artur,  Richel.337,  f"  16''.) 

Coment  puissiez  vos  altrement  dewerpir 
de  vostre  espoine  greit  l'amor  de  voz 
amins?  (S.  Behn.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f»  10  v".) 

De  Sun  espoene  greit.  {Li  EpisUe  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
1"  30  v.) 

Les  remanbrances  meimes  ke  de  lor 
espoene  greit  et  par  grant  habundance 
usent  de  la  mémoire.  {Ib.,  î"  117  r".) 

Che  ont  il  gréé  et  octriié  par  leur  esponge 
volenté.  {Charte  de  1249,  Moreau  170,  f°  173 
r»,  Richel.) 

Je  ne  dois  servis  au  conte  son  mari  ne 
autruy  fors  que  a  la  contesse  s'il  n'est  de 
mon  espoine  gré.  (12133,  Ch.  des  compt.  de 

Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 
54 

Par  commun  assens  et  par  sponge  vo- 
lenté. {Trad.  du  xiil=  s.  d'une  charte  de 
1223,  Cart.  du  Val  SI  Lambert,  Richel.  1. 
10176,  t»  S\) 

Par  sa  sponge  volenteit.  (1260,  !6.,f»  9'.) 


De  m'esponge  et  franche  volenté.  (1273, 
Pact.,    Mart.,  Th.    anecd.,   I,  1136.) 

Sommes  accordei  ensi  par  notre  esponge 
volunté  que..  (1277,  Cart.  de  Nam.,  Mon. 
pour  servir  à  l'hist.  des  prov.  belges,  t.  I, 
p.  14.) 

De  mon  espoinne  grei.  (Sam.  av.  S. 
Barth.  1281,  Fourg,Ch.  des  compt.  de  Dole, 
cart.  44,  paq.  44,  Arch.  Doubs.) 

Et  otroiet  de  m'esponge  volenté  sans  nul 
constragnement.  (1283,  Ch.  de  l'Abb.  de 
Boheries,  Arch.  L  992,  pièce  108.) 

De  ma  propre  volontei  et  de  mon  espoin- 
gne grei.  (1290,  Arch.  Meuse  B  2S6,f°287.) 

Reaunchons  de  nostre  sponge  volenté, 
nient  a  ce  contraint,  a  nostre  manoir  de 
Ardunborch.  (1330,  Cart.  de  Flandre,  ch. 
296,  ap.  Duc,  Expontaneus.) 

Et  ce  nous  ont  ils  donné  communément 
de  leur  espoyne  grey  et  senz  force  faire. 
(1361,  Ord.,  IV,  394.) 

—  S.  m.,  bonne  volonté  : 

E  tôt  lo  mont  mist  en  si  grant  aigoine 
Qui  ne  le  volt  servir  par  son  espoine 
^'el  pot  garir  ne  l'escuz  ne  la  broine. 

(.Alexandre,  3,  Meyer,  Rec,  p.  28i.) 

ESPOINGNE,  voir  Espoine. 

ESPOiNGNiER,  V.  a.,  empoignor  : 

I.i  serjant  fussent  maintenant  mal  bailli 
Quant  Tint  Hervis  li  damoisiaus  de  pris 
El  poing  le  branc,  espoingnié  son  escu. 

(Les  Loh.,  Richel.  19160,  i"  36".) 

ESPOixTE,  espoincte,  epointe,  s.  i., 
pointe,  épingle,  clou  : 

Et  ans  deux  boutz  de  la  mesure  tu  met- 
teras  deux  espoinctes  sur  la  branche,  et 
seront  fichées  dessus  en  deux  pertuis. 
{Modus,  f°  120r»,  Blaze.) 

—  Piqûre,  morsure,  élancement  : 

Or  revendront  plor  et  sopir, 
Longues  pensées  sans  dormir, 
Friçons,  espointes  et  complaintes. 

(Rose,  3798,  Méon.) 

Soupirs,  cpointes  et  friçons. 

(Id.,  ib.,  2337.) 

EspoiNTEMENT,  S.  m.,  Objet  polutu  : 

Douze  vins  chevilles  de  fer...  mises  aux 
chevrons  des  espointemens  des  deux  (sic) 
de  la  dicte  porte.  (Compt.  de  Girart  Gous- 
sart,  1400-1402,  Forteresse,  xlii,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

ESPOiNTiÉ,  part,  passé,  aiguillonné  : 

Qui  pins  tost  porprent  terre  que   lièvre  cspointici. 
(Fierabras,  Vat.  Chr.  161C,  f  22''.) 

EspoiNTiER,  espontier,  v.  a.,  débouter, 
repousser  : 

Et  si  il  dit  :  Sire,  je  sui  en  cestpecché, 
maes  jo  ne  pois  ne  ne  voit  oncores  dé- 
guerpir, si  le  devons  espontier  et  gitier  de 
son  pechié.  (Maurice,  Serm.,  ms.  Oxf., 
Bodl.  Douce  270,  f°  10  v°.) 

ESPoiNTON,  s.  m.,  arme  pointue  : 

Uns  vailloz  trait  un  espointon  suis  un 
autre.  (1294,  Cout.  de  Dijon,  Richel.  1. 
9873,  f°  33  v°.) 

1.  ESPOIR,  espeir,  s.  m.,  appréciation, 

jugement  : 


Se  reliques  meillors  eost, 
Au  mien  espeir,  neient  ne  fust 
Eu  l'autel  mise  la  pierrete 
Qui  esteit  vile  e  pe;ilete. 
(G.  DE  S.  Pair,  M.  S.  Michel,  2875,  Michel.) 

.\1  mien  espeir,  plus  retornonent 
Eu  nn  sol  jor  qu'en  dons  n'alouent. 

(ID.,  ib.,  3388.)  Impr.,  espier. 

—  A  espoir,  locut.,  avec  l'espoir  de  la 
victoire  : 

D'nyle  font  bien  le  cors  enoindre. 
Puis  si  se  vont  ensamble  Joindre, 
Luitent  a  force  et  a  espoir. 

(Rom.  de  Thebes,  Richel.  60,  f  12'.) 

2.  ESPOIR,  espeir,  adv.,  peut-être  : 

Volez,  espoir,  que  ge  deviegne 
Ses  homs. 

(La  Charrette,  Vat.  Chr.  1725,  f  13''.) 
Guident  espoir  qne  Dex  ne  voie. 

(GoiOT,  Bible,  526,  Wolfart.) 
Mais  espoir  il  ne  le  sot  faire. 

(Fergus,  31,  8,  Martin.) 
Tens  est  tons  haities  anjord'hi 
Espoir  ne  Tivera  demain. 

(Renart  le  Nom.,  3912,  Méon.) 

Faimcs  le  qnerre  es  mnoz,  espeir  le  Iroverum. 
(Ms.  Brit.  Mus.  Egerton  613,  f"  15  r".) 
Il  auroit  espoir  raison  de  l'autre  partie. 
(Chron.  d'Ernoul,  p.  223,  Mas-Latrie.) 

Car  se  il  nous  savoit  a  séjour  il  n'i  venroit 
pas  espoir.  (Mén.   de  Redis,  412,  Wailly.) 

Ha,  sire  !  dist  Robins,  espoir  vous  me 
mokies.  {Li  Contes  dou  roi  Flore  et  de  la 
bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du  xili*  s.,  p.  92.) 

Quant  ce  vint  a  la  pez  donner,  je  vi  que 
le  clerc  qui  aidoit  la  messe  a  chanter  estoit 
grant,  noir,  megre  et  hericies,  et  doutai 
que  se  il  portoit  au  roy  la  pez,  que  espoir 
c'estoit  un  Assacis,  un  mauvez  homme,  et 
pourroit  occirre  le  roy.  (JoiNV.,  Hist.  de  St 
Louis,  p.  184,  Michel.) 

Bcaui  seigneur,  ce  dit  il,  ne  nons  alons  doublant  ; 
Monslrons  nos  anemis  aujourd'ai  lier  samblaut  ; 
Car  espoir  que  hui  vont  lor  meschance  cassant. 
(Ccv.,  B.  du  Guesctin,  H93,  Charrière.) 

Qu'il  n'en  Istra  mais  de  sepmaine, 
Kon  eapoir  de  cy  a  qninzatae. 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  de  l'Empereris  de  Romme, 
TA.  fr.  au  m.  d.,  p.  385.) 

On  trouve  au  xv  s.  la  forme  espoire 
dans  le  même  sens  : 

Se  d'avanture  mon  maistre  ou  ma  mais- 
tresse  venoient  cy,  comme  assez  est  leur 
coustume  au  mâtin,  et  vous  trouvassent, 
je  seroye  perdue  et  gastee  ;  et  vous  espoire 
ne  serez  pas  le  mieulx  party  du  jeu. 
(Lonis  XI,  Nouv.,  xvin,  Jacob.) 

Il  se  met  a  l'ouvrage  et  fait  merveilles 
d'armes,  et  espoire  plus  que  bon  ne  luy  fut. 
[Ib.) 

S'en  va  tout  droit,  sans  rencontrer  per- 
sonne, car  encores  matin  estoit,  devers  sa 
chambre  ou  ma  dame  encore  dormoit,  ou 
espoire  faisoit  ce  qui  tant  a  fait  Monseigneur 
travailler.  {Ib.,  xvi.) 

3.  ESPOIR,  s.  m.,  peut-être  le  même 
que  espiel,  espiet,  piquet  que  l'on  fiche  en 
terre,  aiguisé  par  le  bout,  et  destiné  à  en- 
clore, à  faire  une  palissade  : 

Sur  sa  tasche  de  clorre  d'espoir  la  tour 
et  le  portai  de  la  Riche  dont  il  doit  avoir 
pour  chascun  cent  d'espoir  emploier  .xx.s. 
(1360,  Compt.  mun.  de  Tours,  p.  223,  De- 
I  avilie.) 


ESP 


ESP 


ESP 


543 


Pour  partie  de  certaine  quantité  de  bois 
coignaié,  d'espoir  et  de  planchier  dont  la 
dicte  église  estoit  en)paree.  (1361,  ib., 
p.  242.) 

1.  ESPOiRE,  S.  m.,  engin  de  guerre  : 
On  leur  tira  quelques  coups  de   faucon- 
neau eid'espoire.  (Yves,  Voij.  dans  leBrés., 
I,  8,  Denis.) 

2.  ESPOIRE,  voir  Espoir  2. 

1.  Espois,  espes,  s.  m.,  épaisseur  : 

Por  Vespes  de  l'air.  (Brun.  Lat.,  Très, 
p.  119,  Chabaille.)  Var.,    espois. 

2.  ESPOIS,  epois,  s.  m.  ? 

Sa  metaierie  de  Sedenai  assise  en  la  pa- 
roisse de  PoiUi  avec  les  appartenances  d'i- 
celle,  premièrement  une  grange  couverte 
de  cbaume,  Vepois  et  le  poursoiement. 
(1367,  Aveii  de  Sedenai,  paroisse  de  PoiUi, 
chastell.  de  Baugenci,  ap.  Le  Clerc  de 
Doûy,  t.  I,  r°  223  r»,  Arch.  Loiret.) 

ESPOissE,  espoice,  espoise,  espoece,  es- 
peisse,  espesse,  espaisse,  s.   f.,  épaisseur  : 

Et  descuvera  les  espeisses.  {Psalm.,  Brit. 
Mus.  Ar.  230,  f'^  31  r°.) 

Un  bon  huis  fort,  de  un  dour  d'espoisse. 
(1334,  Arch.  S  3684,  pièce  3.) 

Tant  come  Vespoisse  du  mur  se  compor- 
tera. (Ib.) 

Il  n'y  a  que  Vespoice  du  mur  entre  deux. 
(1347,  le  Gard,  Arch.  Somme.) 

Spissitudo,  espeisse.  {Gloss.  de  Couches.) 

Item  oudit  costé,  entre  lesdits  piUiers,  a 
deux  autres  pilliers  espassez  portans  cha- 
cun .m.  piez  de  col  et  deux  piez  d'es- 
poisse... (Compte  de  1399,  Bull,  du  Comité 
bist.,  1849,  p.  53.) 

Lesquieulx  meurs  sont  a  chaux  et  a 
sablon  de  deux  piez  d'espoice.  (Compt.  de 
Girart  Goussart,  1400-1402,  Forteresse, 
XXXIV,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Icelhii  Perrot  prist  un  gouet,...  et  en 
frappa  Jehan  Ravault  sur  la  teste,  tant 
que  il  perça  son  chappeau  et  sonchapperon 
et  la  teste  bien  de  Vespoisse  d'un  doy. 
(1403,  Arch.  JJ  160,  pièce  144.) 

Planches  de  quatre  doiz  A' espoece.  [Compte 
de  Gilet  Baudry,  1416-1418,  Despence, 
LXVII,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Contre  mur  d'un  pié  d'espaisse.  (Stet.  de 
Paris,  Vat.  Ott.  2962,  î"  43».) 

—  En  particulier,  épaisseur  d'une  forêt, 
d'uD  bois,  fourré  : 

Ea  nne  fspoi.^se  de  ce  bos 
S'estoit  herbergiez  Carad08. 
(Percerai,  ms.  Montpellier  H  2i9,  f»  102''.) 
Tristran  se  fu  mis  a  la  voie 
Par  Vespesse  d'an  espinoie. 

(Tristan,  I,  4313,  Michel.) 
En  une  espoise  aval  s'en  traient. 

(/*.,  1501.) 
La  bisse  feit  par  le  bois  qnerre. 
En  une  espeisse  l'nnt  trovee. 

(Vie  de  S-  GiJe,  1S38.  A.  T.) 
En  la  foreste  esloit  li  rois, 
En  Vespesse  ,  juste  un  marois. 
(G.  Gaimar,  Chron.,  ap.  Michel.  Clir.  an       .  , 
t,  I.  p.  54.) 

Vespesse  del  boiz  trespasserent. 

(Durm.  le  Gai..  3469,  Stengel.) 
Il  li  convint  issir 
Du  chemin  et  sivir  Vespoisse 
Dn  bos  k'il  avant  lui  défroisse. 

(Cliev.  as  deus  esp.,  9214,  Foersler.) 


En  nne  drue  espesse  s'est  alee  mucier. 

(Berle.  958.  var.,  Schelcr.) 

Eu  Vespoisse  d'nne  foillie. 

(G.  de  Païenne,  Ars.  3319,  f=  3  t°.) 

Passèrent  par  devant  les  deus  chevaliers 
et  se  mistrent  dans  Vespoisse  de  la  forest. 
(Lancelot,  ms.  Fribourg,  î"  88^) 

Aucun  s'enfoirent  par  les  espesses  du 
bois.  (GciLL.  DE  Tyr,  II,  210,  P.  Paris.) 

E  lessa  ces  chevalers  eu  Vespesse  de  la 
foreste.  (Foulques  Filz  Warin,  Nouv.  fr. 
du  XIV"  s.,  p.  58.) 

—  Foule  : 

Vespoisse  i  est  granz  et  li  tas. 

IBen.,   Troie,  17261,  var.,  Joly.) 

ESPOISSEMENT,  VOir  ESPESSEMENT. 

EspoissETÉ,  -  elle,  espesseté,  espasseté, 
espessité,  espeseté,  s.  f.,  épaisseur  : 

Et  volera  par  desus  la  hautece  de  toutes 
les  montagnes  et  trespassera  Vespesseté  des 
nues.  (S.  Graal,  ii,  437,  Hucher.) 

Vespesseté,  Vespoisseté  de  l'air.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  119,  var.,  Chabaille.) 

Gotus  commencea  a  destruire  et  ahoster 
Vespoisseté  des  buissons  et  des  horties.  (Vie 
et  mir.  de  plus.  s.  confess.,  Maz.  568, 
f"  78^) 

Si  trouva  si  grant  espasseté  d'espines  et 
de  ronces  qu'il  fut  toz  desconfortez.  (Plu- 
seurs  miracles,  Richel.  423,  i°  99i.) 

Por  Vespoisseté  et  le  troblement  de  l'air. 
(Inlrod.  d'aslron.,  Richel.  1333,  f°  31".) 

Et  sera  ichele  maisonz  faite  dedens  l'es- 
poisselé  du  mur.  (26  juin  1291,  Accord 
passé  devant  le  bailli  d'Amiens  entre  le  cha- 
pitre et  la  commune,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
inéd.  du  Tiers  État,  t.  I,  p.  278.) 

Champs  sans  espoissetlé  d'erbes.  (J.  de 
MEaNG,  Trad.  de  l'art  de  cheval,  de  Veg., 
Ars.  2913,  f  37  r".) 

Vespeseté  dou  cuir.  (Cyrurgie  Albugasys, 
ms.  de  Salis,  f"  105'.) 

Spissitudo,  espeseté.  (Gloss. lat- fr.,Riche\. 
1.  7679,  f»  248  v«.J 

Spissitudo,  espesseté.  (Gloss.  de  Salins.) 
Nimbus,  pluie  ou  espesseté  de  nue.   (Ib.) 
Espesseté,  densitas.  (Gloss.  fr.-lal.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

Dempsité  ou  espessité.  (S.  de  Gord., 
Pratiq.,  II,  1,  éd.  1493.) 

ESPOissiER,  voir  Espessier. 

1.  ESPOiT,  S.  m.,  jaillissement  d'une 
source  : 

De  Vespoit  ki'n  issit  ne  sai  faire  eslimage. 
(Vie  Sie  Euphros.,  ms.  Ojf.,  Canon,  mise.  74, 
f°  87  T'.) 

Lors  li  a  Ganvain  recontees 
Les  aventures  qu'ot  Irovees 
De  la  graut  valee  et  do  bois, 
Et  de  la  fontainne  a  espois. 
Et  de  l'eve  qui  noire  estoit. 
(Mule  sans  frain,  ms.  Berne  35 1,  V  Z'j'  ;  Méon, 
Houv.  Hec,  I,  1091.) 

2.  ESPOiT,  espoîs,  espec,  especque,  s.  m., 
becquebois,  pivert: 

Puis  fu  avis  a  la  pnlcele 
Qu'ans  oisels  qu'an  espoit  apele 
Por  les  arbres  se  cumbaloit. 

(Uriil,  ms.  Munich,  3937,  Vollm.) 


Vos  qnit  je  fere  plus  bian  bee 
Et  miens  assis  que  nul(e)  espec. 
(De  la  l'ucelle  qui  ivloit  voler,  Montaiglon  et 
liaynaud,  FaH.,  IV,  209.) 
Ung  oisel  appelle  pious  en  latin,  c'est  en 
langue  françoise   ung  poix  ou  espois,  ou 
becquebois.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  I,  f"  196  V».) 

Bechebois,  espec,  pivert.  (Nomencl.  octil-, 
éd.  1577.) 

Picus,  ung  pivert  ou  especque.  (R.  Est., 
Thés.) 

Dessin,  épec,  pivert. 

3.  ESPOIT,  -  oi,  s.  m.,  épieu  : 
Et  si  estoit  bien  atornez 
En  .1.  grant  espoi  de  pommier. 
(Percerai,  ms.  Montpellier  H  249,  f  116'.) 

Par  tiere  fait  vierser  enseignes  a  orfrois. 
Et  lances  et  pegnons,  espees  et  espois. 

(Cher,  au  cygne,  S3677,  Ueiff.) 
Et  çaindi  bonne  espee  et  un  trençaut  espoit. 

(B.  de  Seb.,  XIV,  584,  Bocca.) 
Le    navrèrent  ou  corps  d'un  espoit  ou 
espee.  (1384,  Arch.  JJ  125,  pièce  150.) 

Âdonc  Sacha  V espoi  qui  fn  de  lin  acier. 
(Cdv.,  B.  du  Guesclin,  741,  Charriére.) 
As   espees   et  as  haches,    as  espois  et  a 
daghes.  (Froiss.,  Chron.,  111, 196,  Kerv.) 

—  Broche  : 

Que  il  ert  graellis,  u  rostis  en  espoi. 

(Roum.  d'.ilii.,  f  56=,  Michelant.) 

Ly  uns  prent  ung  hastier,  ly  autres  ung  espoit. 

(Chev.  au  cygne,  7758,  Keiff.^ 

Lors  l'ont  rosti  (l'ours),  fait  i  ont  maint  espoi, 
La  char  menjuent  sans  sel  a  celé  fois. 
(Beuces  d'ilanstone,  Richel.  l'2548,  i"  407^) 

Capon  i  loarnoient  au  feu. 
Je  ne  sai  cans,  foi  que  vous  doi  ! 
Fregus  as  puins  saisi  Vcspoi, 
Coques  n'en  iist  noise  ne  plaist. 
S'en  a  un  des  capons  fors  trait. 

(Fregus,  p.  119,  Martin.) 
Et  li  bains  est  ja  sor  le  fn, 
Et  U  capons  mis  en  Vespoi. 
(D'un  Preslre  c'om  porte,  Richel.  1553,  f  508  v»  ; 
Montaiglon  et  Raynaud,  Fabl.,  IV,  3.J 
Brice,  va  ou  four  pour  les  pastes,  etsake 
le   rost  de  l'espûi,  car  il   est  asses   cuits. 
(Dialog.  fr.-flam.,  f"  12',  Michelant.) 

De  ce  mot  la  langue  moderne  a  gardé  le 
plur.  épois,  terme  de  vénerie  désignant  les 
cors  qui  sont  au  sommet  de  la  tête  du 
cerf. 

ESPOITROXÉ,  adj.,  qui  a  les  fesses  dé- 
charnées : 

Que  Hersent  as  t'amor  donee, 

,\  une  vielle  espoilronee 

Qui  ne  pnet  mes  ses  pies  tenir. 

(Ben.,  2S279,  Martin.) 

Et  vous  croyez  que  les  infâmes 
Ont  tous  les  bas  espoitronna 
De  servir  purgando  renés. 
(Farce  de  Frère  Guillelierl,  Ane.  Th.  fr.,  1,  307.) 

Cf.  POITRON. 

ESPOL,  espeul,  s.  m.,  broche  de  fileur  : 
Spola,  espeui.  (Gloss.  de  GarL,  ms.  Lille, 
Scheler,  Lex.,  p.  74.) 

Cf.  Espole. 

ESPOLE,  s.  f.,  broche  de  fileur  : 


544 


ESP 


ESP 


ESP 


Spola,  espole,  broche.  (Gl.  de  Garl..  ms. 
Bruges  546.  Scheler,  Lex.,  p.  74.) 

ESPOLEMAN,  espollemaii,  espoiileman, 
spoleman,  s.  m.,  flleur  qui  se  sert  de  l'es- 
pôle  : 

Si  ne  soit  nus  si  Iiardis  teliers  bourgois 
i;e  habituns  k'eskieviu  aient  a  maniier  ne 
valles  a  telier  ne  espoulemans  de  laispne 
dras,  ki  face  ban  ne  asise  se  par  eskievins 
ne  ie  fout.  (Bans  d'Hénin,  Tailliar,  p.  416.) 

S'aucuns  tisserans  ue  hom  ki  facfie  dra- 
perie lievast  aucuu  espoHeman  et  il  ne  lui 
paiast  sa  déserte,  li  castelaius  devroit  dé- 
fendre au  tisseran  kile  lieva  ke  il  ne  tissist 
devant  chou  k'il  auroit  paie  au  spoleman 
sa  déserte.  (1282,  Beg.  aux  bans,  Arcb.  S.- 
Omer  AB  xvill,  16,  n«  610.) 

ESPOLET,  espoulet,  s.  m.,  fuseau  de 
tisserand  : 

Spola  dicilur  a  spolie,  gallice  espolet, 
quia  saepe  spoliatur  a  nlo.  (1348,  Gloss. 
lat.-fr  ,  Richel.  1.  4120.) 

Le  commentaire  de  l'édition  de  Gar- 
lande  par  Géraud  dit,  sur  le  mot  spola  : 
'  Spola,  dicitur  à  spolie,  gallice  espoulet, 
quia  saepe  spoliatur  a  fllo  ;  hoc  est  gallice 
chanon  a  filo.  » 

ESPOLis,  s.  m.,  p.-ê.  droit  sur  les 
biens  d'une  personne  décédée,  selon  Pas- 
toret  : 

Les  gens  des  trois  estais  de  nostredit 
pays  de  Daulphiné  nous  ont  fait  renionstrer 
que  combien  que  chacun  subget  soit  tenu 
de  plaider  et  respondre,  tant  en  deman- 
dant qu'en  deCfendant,  pardevant  son  juge 
ordinaire  et  non  ailleurs,  et  que  raison- 
nablement il  ne  doit,  en  première  instance, 
estre  traict  ne  convenu  hors  la  jurisdiction 
ordinaire  de  laquelle  il  est  subget,  néan- 
moins plusieurs  fermiers  qui  souvent 
prennent  a  ferme  les  espolis  et  autres  droits 
de  justice  de  plusieurs  nos  jurisdiclions 
audit  pays,  uou  ayeut  regard  aux  droits  et 
juriodiclions  des  justices  ordinaires  des 
gens  d'église  et  nobles  dudit  pays,  ains 
font  chacun  jour  convenir  les  subgets  dudit 
pays  pardevant  les  officiers  de  nosdictes 
jurisdictions,  et  les  contraignent  a  plai- 
doyer, en  ostant  totalement  la  jurisdiction 
desdites  gens  d'église  et  nobles  dudit 
pays...  (1463,  Ord-,  xvi,  3.) 

ESPOLLIEIl,  voir  ESPOILLIER. 

ESPOMox,  -  aiimon,  s.  m.  ? 

Uns  estuiaus,  uns  espomons  et  uns  wans 
pour  uns  maiisal.  (1338, Lille,  ap.  LaFons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amieus.) 

Les  seu-wierez  et  espaumons  dus  viviers. 
(1407,  Valencienues,  ib.) 

Cf.  ESPAU.MOIR   1. 

ESPOMPEMENT,  S.  m.,  ce  qui  est  pom- 
pé de,  tiré  de  : 

Aucuns  estiment  et  cuident  ceste  mer 
ainsi  entrant  parmy  le  milieu  de  la  terre 
naistre  de  la  mer  occeane  du  lieu  que  on 
nomme  la  bouche  ou  entrée  Gaditaine,  et 
qu'elle  n'a  autre  naissance  que  ks  esgoutz 
et  espompemens  de  l'occean  qui  illec  se 
rompent  etsourdent.  {Chron.  ethist.  saint, 
et  prof.,  Ars.  351S5,  f»  58  v».) 

ESPOMPiR,  V.    a.,    étaler,   prononcer 
pompeusement  : 
Nous  ne  cerchons  pas  l'applaudissement 


populaire  en  un  théâtre  pour  havoir  pro- 
noncé quelque  clausule  es  aureilles  bien 
sonante  ou  bien  adjancee,  pour  havoir 
espompi  quelque  bon  rencontre.  (BoNl- 
VARD,  Adv.  et  dev.  des  leng.,  éd.  1836.) 

ESPONCE,  voir  ESPONSE. 

1.  ESPONCER,  V.  a.,  asperger  : 

Aultres  leur  esponcent  toute  la  teste  avec 
de  l'orine  (aux  gelines),  et  ce  jusques  l'a- 
mertume les  contraint  de  vomir  par  les 
narynes  ladicte  pepye.  '^Platine  de  honneste 
volupté,  1°  57  r»,  éd.  1528.) 

2.  ESPONCER,  voir  ESPONSER. 

ESPONDE,  espounde,  esponge,  esponte, 
sponde,  espode,  eponde,  aponde,  s.  f.,  bord 
du  lit,  de  la  table  ; 

En  celle  partie  (du  lit)  qui  ait  nom  l'es- 
ponte.  (S.  Graal,  Richel.  2455,  f°  115  v.) 

Dessus  y  esponte  s'est  assis. 

(Athis,  Ars.  3312,  f°  C".) 

El  lit  le  roi  Pépin  fait  sa  fîlle  convrir  ; 
Le  coutel  dODt  it  doivent  la  traison  fournir 
Ont  mis  droit  a  Vesponde  :  Diei  les  pnist  raaieir. 
(Berte,  3S5,  Scheler.) 

Dehé  ait  la  Table  reonde, 
Kt  cil  qui  sient  a  Vexponde, 
Qui  le  secors  ne  veulent  faire  ! 
(Ren.  de  Beaujeu,  li  Biaus  Desconneiis,  245,  Hip- 
peau.) 

Un  jour  le  vint  seule  veoir, 
E  dessur  s'esponde  seoir, 
E  il,  du  pooir  que  il  a, 
Moût  durement  la  bienvie^na. 
(Phil.  de  Rem.,  Jean  et  Blonde,  709,  Rordler, 
p.  2-26.) 
Adont  pleure  et  ele  s'entourne  ; 
Dusk'al  lit  Jehan  ne  spjorne  : 
Deseur  Vesponde  s'est  assise... 

(/«.,  lies,  lîordicr,  p.  230.) 
Vers  le  lit  s'en  va 
Tôt  coiement  delez  Y  esponde. 
(J.    de  Boves,  de  Barat    et  de   Ilaimet,  2o2,  ap. 
Méon,  Fabl.,  IV,  2il.) 

Par  cui  passastes  vos  Vesponde 
Quant  je  me  dorraoie  en  mon  lit  ? 
(Damoisele  qui  sonjoil,  ms.  Berne  35i,  t"  H  r°.) 
S'asist  sus  Vapondc  de  mon  lit.  {Boece 
de  ConsoL,  ms.  Berne  365,  f°  2  v.) 

Et  celle  dame  adont  s'arreste 
Cosle  Vesponde  de  mon  lit. 
(Chr.  de  PiSA»,  Liv.  du  Chemin  de  long  eslude, 
486,  Piischel.) 

S'estoient  environ  heure  de  tierce  ve- 
nues seoir  sur  ['esponge  du  lict  de  leur  pa- 
tient. {Perceforest,  vol.  111,  ch.  5,  éd. 
1528.) 

S'assist  sur  Vesponde  du  lit.  (Hist.  de 
Gérard  de  Nevers,  p.  73,  éd.  1725) 

—  Bord  en  général  : 

Les  espondes  et  li  limon. 

iBen.,  Troie,  Ui93,  Joly.) 

Et  en  Vesponde   du  missel  d'autre  part 

le  pertuis  doit  avoir  mise  une  pierre  de  sis 

piez  de  loue    et   de   deus  doie    plus  haut 

que  li  perluis.  (1252,  Arcb.  JJ27,f°  282  r°.) 

Puis  le  prislrent  par  les  espondes,  (le  tonneau). 
Si  l'enpeinstrent  en  mer  es  ondes. 

(Vie  du  pape  Greg.,  p.  26,  Luzarche.) 

Il  n'a  encores  riens  fait  es  phillatieres 
et  pilliers  des  espondes  de  ladite  sepulUire, 
sinon  que  la  pierre  est  siée.  (1450,  Compl. 
du  B.  René,  p.  46,  Lecoy.) 


Et  saillies  hors  du  liquide  crystal 
Pour  arriver  en  ces  vertes  epondes. 
^(Cl.  Buiet,  Poés.,  I,  36,  P.  Lacroix.) 

—  Digue  : 

L'eaue  qui  de  plain  cours  devoit  des- 
chendre  et  fluer  en  ladite  ville  alloit  fluer 
et  deschendre  par  dehors  la  fortresche 
d'icelle  par  ce  que  lesdits  religieux  ne  re- 
tenoienl  pas  les  rivières,  cauchies  ou 
espondes.  (1448,  Cart.  Alexandre  de  Corbie, 
Richel.  24144.) 

—  Rempart,  appui,  base,  fondement,  au 
propre  et  au  figuré  : 

Et  arai  detrancié  del  cors  le  maistre  esponde. 
(Roum.  d'.ilix..  t"  18'',  Michelant.) 

l^lolt  s'apaie  a  mauvaise  sponde 

Qi  as  richeces  de  cest  munde 

S'apuia. 
(Poème  sur  la  fin  du  monde,  Ars.  3613,  f"  60  r».) 

Qnar  la  mort  qui  les  bons  esmonde 

De  France  a  esté  une  esponde. 
(Rdieb-,  sur  ilons.  Encel  de  Lille,  I,  88.  Jnbinal.) 
Sainte  yglise  pert  (en   St  Louis)  une  de 
ses  meillors   espondes.  (Begres  de  la  mort 
saint  Loys,  ap.  Michel,  S.  Louis,  p.  318.) 

Puis  fa  la  bataille  secnnde 

Ou  dorent  avoir  bone  esponde 

Et  bon  tntor  li  Filislin. 
(Macé  de  la  Charité,  Bilile,  Richel.  401,  f°  69'^. 

Si  com  fist  S.  Pois  nostre  mestres 
Qui  ja  soloit  estre  arceprestres, 
Mestres  contes  et  mestre  esponde 
Des  fols  qui  en  l'amor  du  monde 
Lor  cure  et  lor  entente  avoient. 

(Falil.  d'Ov.,  Ars.  5069,  t"  166'.) 

De  çai  devers  Espaigne  m'a  fait  esponde  ; 
Assaillent  mei  païen  de  tôt  le  monde. 

(Ger.  de  Ross.,   p.  -296,  Michel.) 

Celui  qui  desmolit  les  espondes  des  rem- 
parts encourt  amende  de  xx.  1.  (1405, 
Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

—  Principe,  cause  : 

Aprez  le  parlement  du  dit  seigneur  de 
Wavrin  luy  blasma  fort  ce  que  yreuse- 
ment  et  felonessement  il  avoit  parlé  a  luy, 
de  quoi  toute  l'armée  pourroit  bien  de  pis 
valoir;  et  que  c'estoit  esponge  d'un  retar- 
dement de  bien  faire.  (Wavrin,  Ancliienn. 
Chron.  d'Englet.,  11,  125,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

_  Règle  : 

Li  sage  home  ancien  mesurèrent  le  mounde 
Ctim  le  firmament  turnc  e  la  l''rre  est  rounde. 
En  treis  la  départirent  saaz  compas,  sanz  espounde. 
(Tu.  de  Kent,  Geste  d'.Uis.,  Richel.  24364, 
(0  1  r°.) 

—  Vertèbre  : 

Les  espondes  sont  fondement  de  tout  le 
col,  ce  sont  les  neuz  et  les  jointures  du 
col.  (H.  DE  MONDEVILLE,  Richel.  2030, 
f»  20".) 

_  En  ternie  de  vénerie,  les  côtés  du 
pied  des  bêtes  à  pied  fourcliu: 

Grosse  esponde  et  large  talon. 

Ce  ne  doit  ri'fuser  nuns  hom. 
(La  CItace  don  cerf,  ap.  Jub.,  Nouv.  Rec.,  I,  la".) 

Tant  qu'au  fuies  conoisse  et  voye 

Du  cerf  passé  par  celle  voye 

Qne  il  a  gros  pies  et  groesse  esponde 

Et  lar^'cs  talons. 
(Habdooin,  Très,  de  vénerie,  p.  3",  Plchon.) 


ESP 


ESP 


ESP 


545 


Mais  par  Vesponde  et  le  talon 
Et  par  les  fuies  cognoist  on 
Quelle  beste  oo  chasse  ponr  l'cnre. 

(ID.,  ib.,  p.  16.) 
Les  espondes  du  pied  (du  jeune  cerf  sont) 
plus  trenchans,  et  la  pointe  du  pied  plus 
ague  que  celui  de  la  biche  ou  du  vieil  cerf. 
(Modus,  (°  7  V»,  Blaze.) 

Je  te  voudrois  bien  demander  quellevertu 
prens  tu  en  Vespode  bruslé,  en  la  corne  de 
cerf  bruslee?  (P.  Bbailher,  Decl.  des  abus 
et  ignor.  des  medec.) 

Par  assimilation  et  altération,  esponde 
est  devenu  dans  la  langue  moderne  éponge. 
><  Le  mot  esponde  n'étant  plus  en  usage, 
dit  l'éditeur  du  Trésor  de  la  Vénerie,  les 
veneurs,  qui  n'en  connaissaient  plus  ni 
l'étymologie  ni  la  signiOcation  précise,  en 
ont  fait  esponge,  ou  éponge,  et  l'ont  abu- 
sivement appliqué  au  talon  des  bêtes  à 
pied  fourcbu.  " 

Suisse  rom.j  Neuchâtel,  éponde,  ridelle, 
côté  en  râtelier  d'un  chariot  :  Un  char 
k  éponde.  Wall.,  siponde,  bord  du  lit. 

ESPONDELE,  S.  f .,  bord  du  lit  : 
Eu  .1.  lit  le  coucha  dont  d'or  est  l'e.ipondele. 
(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  -2oul6,  P  S6''  ;  Foerster, 

T.  U-13.) 

Cf.  Esponde. 

ESPONDEMENT,  S.  m.,  revêtement  d'un 
rivage  : 

On  fait  tout  de  grès  le  werpissement  ou 
espondement  estant  a  le  rivière  au  puchde 
Bourgbiele.  (1421,  Lille ,  ap.  La  Fons, 
Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  Esponde. 

ESPONDEOR,-  our,  -  eur,  s.  m.,  celui 
qui  expose,  qui  explique  : 

Que  je  tepeusse  estre  espondere  et  anun- 
ciere  de  bone  choze.  {Estories  Rogier, 
Richel.  20123,  f»  65=.} 

—  Nom  donné  anciennement,  à  Metz, 
à  quatre  personnes  appelées  à  la  confection 
des  testaments,  qui  étaient,  dit  Dabocourt, 
non  comme  pleiges  de  l'exécution  du  tes- 
tament, ce  que  ce  mot  semblait  signifier» 
mais  comme  répondant  de  la  vérité  d'ice- 
lui.  (Baltus,  Suppl.  au  Vocab.  austras.) 

De  ceste  devise  sont  espondoiir  li  sires 
Hermans  et  li  sires  Willames  de  MoUain- 
cort.  (.Mars  1288,  Test.,  S.-Sauv.,  Arch. 
Mos.) 

ESPONDER,  v.  a,,  asseoir,  poser  les 
fondements  de  : 

Le  tonr  contre  Noiron  mina 
Pries  tonte  et  moult  bien  l'esponda 
Sour  estakes. 

(.Renart  le  nouvel,  3995,  Méon.) 

—  Entourer  de  digues  : 

Esponder  ung  lacq.  (1450,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Fortifier,  garantir  : 

Il  n'est  mie  comparoisons  de  chose  qui 
soit  ou  monde  angoisouse  avers  celi  qui 
sera  an  la  fin  dou  siegle.  Por  ce  vos  dit 
celés  choses  qui  sont  devant  por  ce  qu'il 
nos   voloit  esponder  et  garnir  contre  celés 


choses    qui    venront    après.    {Serm.,   ms. 
Metz  262,  f"  19=.) 
Cf.  Esponde. 

ESPONDii^LE, sponrfîi(e, s.  m.,  vertèbre: 
Cest  os  basilaire  soustient  tout  le  chief 
et  est  conjoint  par  dessous  o  le   premier 
spondille  du  col.  (H.  de  Mondeville,  Ri- 
chel. 2030,  f»  15^) 

—  Ventre  : 

Mais  dire  fanlt,  après  tons  ris. 
Qu'elle  eust  Yespondille,  ou  marriz. 
Trop  remply  dn  vin  dn  buffet. 
(J.  JIarot,  Ep.  des  Dames  de  Paris,  à  la  suite  dn 
Voyage  de  Venise,  éd.  lo3'2.) 

ESPONDRE,  espundre,  expondre,  apon- 
dre,  V.  a.,  expliquer,  interpréter,  ex- 
poser, révéler  : 

Si  vont  le  songe  espondre  e  dire. 
(Ben.,  B.  deNorm.,  II.  40061,  Michel.) 

Ce  reirait  l'estoire  e  espont. 

(Id.,  !*.,  II,  32059.) 
Volent  que  li  reis  lor  esponge 
Trestote  la  terre  normande 
Et  quant  qn'il  i  quert  e  demande. 

(iD.,  a.,  Il,  16321.) 
Pur  espondre  le  songe  ses  mesages  Iravelle. 

{Roum.  d'AHs.,  f°  ■1'',   Michelant.) 
L'apostoilles  li  conte  la  vie  saint  Martin. 
Et  devise  la  letre  et  espont  le  latin. 

(J.  Bon.,  Sax.,  xjxviii,  Michel.) 
Ne  porqant  si  vos  voil  espondre 
Car  bien  nos  en  sanrai  respondre. 

(Renan,  1469,  Martin.) 
Au   terme  mis   si  comme  il  est  dessus 
cspons.  (1223,  Cart.  de  Ponthieu,  Richel.  1. 
10112,  f»  66  V».) 

Por  quoi  il  voille  tant  attendre 
Que  %'espoigne  et  que  g'enromance 
Du  songe  la  senefiance. 
La  vérité  qui  est  coverte 
Vous  sera  lores  toute  aperte. 
Quant  espondre  m'orrez  le  songe 
On  il  n'a  nnl  mot  de  mençonge. 

{Rose,  20S0,  Méon.) 
Li  Diex  d'amors  lors  me  respont. 
Et  ma  demande  bien  m'cspont. 

(Ib.,  2607.) 
Et  qce  ta  vie  nous  espoingnes  : 
N'est  pas  bon  que  plus  la  respoingnes. 

(/*.,  11027.) 

Espondre  Caton  en  romanz. 

(Fabl.,   ms.  Berne  3S4,  C  117^) 
Quant  il  ot  ci  la  response, 
Que  Paterne  li  ol  esponse. 
(Vie  S.  Rémi.  ms.  Brnx.,    188,  Anzeiger,  IV, 
224.) 

Ne  vell  pins  lonc  prologue  fere, 
Do  livre  espondre  me  voil  traire. 
(Chastoiemcnl  d'un  père  à  son  fils,  97,  Biblioph. 
fr.) 

Des  mnpies  et  des  tors  movables 
Redirons  sanz  aponire  faubles. 
(J.   DE    Priorat,   Liv.  de   Vegece,  Itichcl.    1004, 
f  56=.) 

11  estoit  establi  ancienement  que  au- 
cun fussent  qui  csponsissent  communé- 
ment les  droiz.  (InslUutes,  Richel.  1064, 
f"  2''.) 

Nous  preechent  et  nous  esponent  les 
commandemenz  nostre  Seigneur.  {Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  146".) 

Phelippe,  a  qui  celé  response 
Esl  assez  lost  dite  et  esponse. 

(GliIART.  Rog.  lign.,  900,  Buchon.) 


Or  est  droiz  que  je  vous  espons 
Quel  sens  ont  li  devin  espons. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  5069,  f°  192''.) 
Dou  chevreaul  ne  vous  di  or  plus, 
Por  ce  qu'il  est  espost  desus. 
(Macë  de  la  Chariti:,  Bible,  Richel.  401,  T  108''.> 
Lesquelles  (choses)  je  te  lairai  nocter  et 
expondre  a  tom  proufit.  (L'Abbaye  de  dé- 
vot, et  de' charité,  Ars.  3167,  î"  43  r".) 

Antrement  ne  lez  say  espondre. 
(La  mtiv.  N.  S.  J.-C,  Jub.,  Mgst-,  II,  31.) 

—  Offrir,  céder,  abandonner  : 

Ce  te  mande,  jol  te  retrai  : 
Si  c'est  que  ta  fille  li  ilonges 
E  que  la  terre  li  espunges 
Eisi  cum  lu  l'as  devisé 
E  par  mei  offert  e  mandé. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  6446,  Michel.) 
Nostre  dreiz  sire  est  U  reis  ; 
Lui  avoom,  sue  est  l'onur, 
E  lui  en  tenom  a  seignor, 
N'il  ne  nos  quite  ne  espont. 
Ne  talant  n'a  qu'anlrni  nos  dont. 

(ID.,  ib.,  II,  8509.) 

OnJquicté  etespondM  au  priorunemeson. 
(31  juin.  1277,  Arch.  M.-et-Loire,  B  24, 
f"  11.) 

Si  aucun  tient  d'aucun  seigneur  aucunes 
vignes  franches  de  complant  et  chargées 
de  cens  ou  rente  il  peut  quitter  et  expondre 
lesdites  vignes  toutes  fois  qu'il  lui  piaira, 
soient  en  estât  ou  non,  en  payant  l'arrie- 
rage  dudit  cens  ou  rente  du  temps  passé 
et  du  terme  prochain  a  cheoir.  {Couslumier 
de  Poiclou,  ch.  50,  éd.  1499.) 

—  Déposer  : 

Allons  espondre 
Son  digne  cors  (de  Jean-Baptiste)  en  un  sercus. 
(Greban,  i\/is(.  de  Itt  Pass.,  12212,  G.  Paris.) 

—  Infin.  pris  subst.,  explication,  com- 
mentaire ; 

Si  con  devise  li  esponâres. 

(GciART,  Roy.  lign.,  10525,  W.  et  D.) 

—  Espost,  part,  passé,  expliqué,  décou- 
vert, exposé  : 

La  vérité  dedens  reposte 
Seroit  clere  s'elle  yert  esposte. 

(Rose,  ms.  Corsini,  P  49=.) 
S'ele  ert  exposte. 
(Ib.,  Vat.  Ott.  1212,  f  SS*".) 

— Dans  l'exemple  suivant, espons  semble 
désigner  un  enfant  légitime,  reconnu, 
déclaré  : 

...   Karles  maines  respont  : 
Ains  voel  que  tôt  i  voisent  et  bastart  et  espons. 
Et  ki  n'avéra  les  fil.  si  envoist  les  nevos. 

(lien,  de  Monlaub.,  p.  139,  Michelant.) 

—  Le  jour  del  espon  dymengne,  le  second 
dimanche  avant  Pâques  : 

Le  jour  del  espon  dymengne.  (.1.  de  Sta- 
velot,  Chron.,  p.  443,  Borgnet.) 

ESPONDis,  -  dys,  -  die,  -  dich,  s.  m., 
revêtement  d'un  rivage,  d'un  pont  : 

Une  baye  d'espine  a  faire  espondich. 
(Compt.  de  1438,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Faire  ung  espondich  sur  l'iauwe.  (Compt. 
de  1494,  Lille,  ib.) 

Dessus  les  estancqs  et  espondics  au  ri- 
vaige.  (1515,  Lille,  ib.) 

6'J 


546 


ESP 


On  fait  un  espondys  de  sretz  a  un  pont. 
(Compt.  de  1517,  Béthune,  ib.) 
L'espondis  de  bos  dehors  le  bollewert.  (Ib.) 

Cf.  ESPONDE. 

ESPONEMENT,  -  otivement,  s.  m.,  expli- 
cation, interprétation  : 

Se  vous  me  mons^trez  le  songe  et  l'es- 
ponnement  de  celui,  vous  aurez  dons  et 
loiers.  (Guiart,  Bible,  Ezech.,  ms.  Ste- 
Gen.) 

Se  vous  ne  me  dites  le  songe  et  Vespone- 
ment  vous  périrez.  {Bible,  Maz.  684,  f"  ISe'.) 

Esponemenz  de  paroles.  [Ib.,  f"  316".) 

Toute  prophecie  n'est  mie  fête  par  propre 
sponement.  (Ib.,  f"  366=.) 

ESPONEMENTEOR,   S.  m.,   CClui  QUI    BX- 

pose: 

Theodosius  quiestoitli  tierzespo[ne]m«n- 
lierres  de  la  loi.  (Chron.  de  Fr.,  ms.  Berne 
r,90,  f°  42"'.) 

Cf.  EsPONEMENT. 

ESPONEOR,  -  eeur,  esponn.,  s.  m.,  qui 
explique,  et  en  particulier  qui  explique 
les  songes  : 

L'on  sacbe  que  li  sols  empereres  est  par 
droit  fesierres  des  lois  et  esponierres.  {Code 
de  Justin.,  Richel.  20120,  f"  23  v.) 

Par  les  contreres  sentences  as  espo- 
neeurs.  {Ib.,  f  27  r°.) 

...  Si  que  la  vérité  au  devineeur  fust 
provee  ;  et  neporquant,  por  les  prosperitez 
qui  vindrent  l'une  après  l'autre,  li  prevoz 
des  boutellers  oublia  son  csponneeur.  (Bible, 
Richel.  899,  t°  23^) 

Mercarius  lors  li  respont. 
Le  désir  de  bod  caer  espoat  : 
lierres  soi  de  langages. 

{Falil.  d'Ov.,  Ars.  oOG9,  f"  i3'.) 

—  Fém.,  esponerresse  : 
Costume  est  très  bonne  esponnerresse  de 
lois.  {Digestes  deJust.,  Richel.  20118,  f  7\) 

1.  ESPONGE,   voir  ESPONDE. 

2.  ESPONGE,  voir  ESPOINE. 
ESPONGELE,  S.  f.  ? 

Une  espongele  pour  la  halee  pesant  demye 
onche  a  ili  s.  l'onche.  {Compte  de  1539, 
Béthune,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl 
Amiens.) 

ESPOxiR,  V.  a.,  réciter  : 

LoDr  11  baili  la  carte  c  le  roi  mantiDant 
La  ovri  e  regarda  dedens  ;  pues  suspirant 
A.  Justia  la  baili,  an  roi  prous  e  saçant, 
E  dist  qu'il  la  deust  esponir  aolemanl. 

(Prise  de  Vamp.,  2961,  Mussafia.) 

ESPONNEE,  S.  f.,  femme  galante? 
Un  las  de  vieilles  esponnees, 
Qni  Tons  font  tant  de  preude[s]  femmes. 
Il  semble  qu'ilz  soient  estonnees 
S'ilz  oyent  parler  qu'on  ayme  dames. 
(Farce  de  Frère  Gtdllehert,  Ane.  Th.  fr..  I,  307.) 

ESPONGNE,  S.  f.,  sorte  de  gâteau  : 
Soit  entretenuz  de  payer....  une  meillie 
viennoise  de  monnaye  de  Savoie  et  une 
espongne  de  paste  a  la  valeur  de  deux 
meillies  viennoises  pour  ungchascun  pain 
faict  de  la  farine  d'une  couppe  de  bled  a  la 
mesure  de  Bourg, devoir  fere  icelle  espong'ne 
de  la  propre  paste  de  laquelle  le  dict  pain 
sera  faict.  (1525,  Ord.  de  faire  le  payement 


ESP 

aux  deux  fours  de  Bourg,  Cart.  de  Bourg, 
p.  571,  Brossard.) 

Morv.j  êpoigne,  épongne,  petit  pain,  ga- 
lette, gâteau  de  forme  arrondie;  Berry, 
empougne  ;  Bresse,  épogne  ;  Suisse  rom., 
cant.  de  Vaud,  empogne:  Genève,  époigne. 

ESPONSE,  exponse,  -  ce,  s.  f.,  déguer- 
pissement,  acte  par  lequel  le  détenteur 
d'un  héritage,  chargé  de  rente  ou  de  rede- 
vance foncière,  l'abandonne  et  en  fait 
remise  à  celui  auquel  cette  redevance  est 
due  : 

Par  la  teneur  de  ces  présentes  lettres 
quictent,  cèdent,  esponseat  et  délaissent 
des  maintenant  a  toujoursmes...  l'ostel  ou 
maison  du  Bouchet. ...  Et  est  faicte  ceste 
présente  baille,  quictance,  cession,  esponse 
et  deles...  pour  demeurer  quictes.  (1436, 
Ste-Croix,  le  Bouchet,  Arch.  Vienne.) 

De  quittance  et  esponces  d'héritage 
{Coût,  de  Lodunois,  Coût,  gén.,  t.  II,  p.  554, 
éd.  1635.) 

—  Fig.,  faire  esponse,  déguerpir  : 

Lors  cbascnn  risl  d'avoir  en.  celuy  jour. 
Tel  passe  temps  et  si  bonne  responce  : 
Mais  tout  soubdain  le  galland  fisl  esponce 
Et  s'en  alla,  sans  faire  long  adieu, 
Avecque  argent  qu'eust  par  son  plaisant  jeu. 
(Bruniiir.NÉ,  Lég.  de  P.  Faif.,  ch.  xvui,  Jacob, 
p.  66.) 

EspoxsER,  -  cer,  v.  a.,  abandonner, 
déguerpir,  mettre  hors  de  sa  main  : 

Ce  sont  les  rentes  qui  ont  cstees  esponces 
puys  que  ge  vins  seans.  {Cens,  de  Jaunay, 
xiv"  s.,  ("  11  r",  Fontevr.,  Arch.  Maine-et- 
Loire.) 

Par  la  teneur  de  ces  présentes  lettres 
quictent,  cèdent,  esponsent  et  délaissent 
des  maintenant  a  toujoursmes...  l'ostel  ou 
maison  du  Bouchet.  (1456,  Ste-Croix,  le 
Bouchet,  Arch.  Vienne.) 

1.  ESPONsioN,  sponsion,  s.  f.,  promesse  : 

La  pais  Caudine  ne  fust  pas  faite  par 
aliances,  mes  par  promesses,  par  sponsion 
et  pièges  ouformances.  (Bersuibe,  T.Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  t"  Ul^) 

2.  ESPONSION,  exponcinn,  s.  f.,  terme 
de  coutume,  syn.  de  esponse  : 

Si  aucun  teneur  doit  a  son  seigneur  de 
fief  ou  aultre  aucune  rente  cens,  ou  cous- 
tume  par  raison  de  chose,  iceluy  teneurpeut 
quitter  et  expondre  lesdictes  choses  char- 
gées en  payant  les  arrierages  desdis  cens 
ou  charges  du  temps  passé  et  en  payant 
ce  qui  en  sera  deu  du  prochain  terme  a 
cheoir.  Mais  s'il  faisoit  ladicte  quittance  ou 
exponcion  le  jour  que  seroit  deu  ledit  cens 
ou  rente  il  ne  seroit  point  tenu  de  payer 
du  terme  prochain  qui  seroit  a  cheoir 
{Coustumier  de  Poictou,  ch.  50,  éd.  1499.) 

ESPONTE,  voir  ESPONDE. 
ESPONTER,  voir  ESPOANTER. 
ESPONTIER,  voir  ESPOINTIER. 
ESPOOILLIER,    voir  ESPOILLIER. 
ESPOORIR,  voir  ESPAORIB. 
ESPOOURIR,  voir  ESPAORIR. 
ESPORDUITE,  voir  ESPARDDITE. 


ESP 

ESPORLE,  S.  f.,  droit  de  relief: 

Theobaud  seigneur  de  Budos  bailla  pour 
esporle  et  devoir  deux  lansses.  Mons. 
Geraud  de  la  Mota  bailla  pour  esporle  20 
sols  de  la  monnoie.  {Reg.  homagiorum  no- 
bilimn  Aquitaniœ,  f»  58,  ap.  Duc,  Sporla.) 

Esporles  en  faveur  de  bonneste  femme 
Heliette  Bayle.  (22  nov.  1313,  Arch.  Gir., 
E,  not.,  Arnaud  du  Bridon,  511-1.) 

Esporle  pour  une  maison  rue  de.,  en 
faveur  de...  (1547,  Arch.  Gir.,  Terrier  141.) 

ESPORLER,  v.  a.,  reconnaître  son  sei- 
gneur ;  acquitter  le  droit  de  relief  : 

Chacun  d'eux  esporlera  et  prendra  in- 
vestison  avec  son  esporle.  (Coût,  de  Bord., 
Lxxxii,  Nouv.  Coût,  gén.,  IV,  898».) 

Seront  tenus  les  dits  tenanciers  et  em- 
phyteotes  d'eux  faire  investir,  recognoistre 
et  esporler,  quoy  que  soit  de  faire  diligence 
envers    leurs     seijjneurs     de     fief.     (/6., 

LXXXV.) 

ESPORONAL,  voir  ESPERONAL. 
ESPORONNEE,  voir  ESPERONEE. 

ESPORT,  s.  m.,  port,  maintien  : 

Une  soreur  avoit,  belle  et  de  noble  espors. 

(Jeb.  des  Preh,  Gesie  de  Liège,  9456,  ap.  Scheler, 

Gloss.  philol.) 
Quant  vint  devant  l'evesque,  si  ol  si  bons  espors 
Que  <<  Sirez  »  le  nommât. 

(ID.,  ib.,  346Ti.'» 

—  Ménagement  : 

Une  sien  clerc  11  cargat  l'evesqne,  qui  recors 

Feroit  secreement  a  ly,  par  doulx  crpors 

De  noslre  sainte  loy. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  4077,  ap.  Scheler, 

Gloss.  philol.) 
Barons,  car  asalhes  ces  Franchois  sens  espors. 
(iD.,  il/.,  16983.) 

ESPORTE,  sporte,  s.  f.,  corbeille: 

Et  estèrent  li  cors  de  Monsignor  Saint 
Marc  de  l'arch  ou  il  estoit,  et  le  mirent  en 
une  sporte.  (Martin  da  Canal,  Cron.  des 
Veniciens,  Archivio  storico  italiano,  VIII, 
288.) 

Qu'il  peust  tirer  deux  ou  trois  cens  es- 
portes  de  poivre  du  pais  d'Alixandrie  sanz 
paier  le  droit  du  souldam.  (6  mai  1433, 
Vente  des  biens  de  Jacques  Coeur,  Arch. 
KK  328,  f"  2  V",  et  ms.  Bibl.  du  Louvre, 
n»  169.) 

Gecté  hors  de  la  prison  en  une  esporle 
par  dessus  le  mur.  (Ferget,  Mirouer  de 
la  vie  hum.,  f"  148  v»,  éd.  1482.) 

ESPORTENT,  adj.,  doiil  le  reflet  se  porte 
au  loin  : 

Le  porc  se  sent  navres  parfondement, 
.iu.  (ois  s'esquent  molt  vigoureusement. 
Lance  peçoie,  esclere  et  esporlent.  • 

(Auhery  le  Bourgoing,  p.  54,  Tarbc.) 

ESPORTER,  exp.,  V.  a.,  emporter  : 
Ceulx  qui  peurent  eschapper  hors  de  la 
cité  prinse  exportoientlews  plus  précieuses 
baghues.  (Fossetier,   Chron.  Marg.,  me. 
Brux.  10510,  f°  71  r°.) 

—  Esporté,  part,  passé,  usé  : 

Une  sainture  d'argent  sur  un  tissu  de 
soye  noir  rempiecé  en  deux  lieus  et  fort 
esportee  en  laquelle  a  six  gros  clous  d'ar- 
gent. {Charte  de  1488,  Grenier  308,  n"  9, 
Richel.) 


ESP 


ESP 


ESP 


547 


ESPORTULE,  S.  f.,  salaire,  honoraires, 
présents  que  les  cliens  faisaient  à  leurs 
juges,  et  qu'on  a  nommés  depuis  épices  : 

Vint  et  cinq  moutons  d'or,  pour  ses 
peine,  travail  et  esportules,  deserviz  ou 
temps  que...  (14  juill.  1433,  Arch.  K  63, 
n°  26.) 

Salaires,  esportules  des  commissaires. 
(1433,  Pr.  de  l'H.  de  Nim.,  III,  243.) 

ESPOSAGE,  espous.,  espouss.,  s.  m., 
actio  n  d'épouser,  mariage  : 

Ly  roys  Henri  s'asent  et  fet  est  Vcsposarif. 
(Chron.  de  P.  de  Langlofl,  ap.  Michel,  Chr.  angl.. 

n.,  1. 1,  p.  i6i.) 

N'y  eult  pas  grants  estais  ne  cerimonies 
faicles  aux  espousages.  (S.-Re.mï,  Mém., 
ch.  CLV,  Buchon.) 

Ung  agnel  d'espoussages.  (1493,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ung  aniau  d'espousage  de  fin  or.  (1S16, 
Beg.  aux  test.,  l"  40,  Arch.  mun.  Douai.) 

Deux  conjoints  par  mariage  ne  peuvent 
vaillablement  depuis  espousages  advancer 
l'un  l'autre  par  dons  entre  vifs,  si  ce  n'est 
par  le  gré  et  consentement  de  leurs  héri- 
tiers. {Coût.  gén.  de  la  Clé  de  Gaisnes,  xxi, 
Nouv.  Coût  gén.,1,  237^) 

Bourb.,  espousaige,  noces. 

ESPOSALICE,  espousalice,  s.  f.,  flan- 
cailles  : 

Les  dits  ambasseurs,  s'ilz  voyent  que  la 
personne  de  la  dame  soit  convenable  et 
qu'elle  s'en  viengne  avecques  eulx,  feront 
Vesposalice  et  les  contraicts  de  ses  obliga- 
cions,  caucions  et  promesses.  (1433,  Turin, 
Arch.  de  la  cour,  Regno  di  Cipro,  mazzo 
1°,  n"  7.) 

Et  fut  fait  le  sacrement  de  l'espousalice 
par  monsieur  l'evesque  de  Thurin.  (/6.) 

ESPOSAiLLE,  espousaille,  s.  f.,  anneau 
nuptial,  alliance  : 

Li  orfèvres  ue  puet  faire  espousailles,  se 
par  le  maitre  de  le  monnoie  non  u  par 
sen  compaignon,  ke  il  ne  pait  un  sestier  de 
vin  a  despendre  entre  les  compaignons. 
(1260,  Régi,  des  orfév.,  Tailliar,  p.  242.) 

ESPOSEMEXT,  -  ousement,  -  eusemenl, 
s.  m.,  action  d'épouser,  mariage  : 
Mais  aias  de  nos  nen  fat  assanblement 
Ne  noces  faites  ne  nnl  eiposemenl. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp..  f"  leO""  '/ 
Mais  ainz  de  nos  ne  fa  assamblemens, 
Ne  noces  faites,  ne  nus  espousement. 

(III..  Kichel.   lf,-2-2,  f  161  r"  ) 
Femmes  aient  a  leur  pleisii-, 
A  la  meunière  d'autre  gent 
Les  arnnl  par  espousement. 

(Rom.  d<i  S.  Graal,  292-2.  Miciiel.) 
Soit  coverz  li  concivemenz  senz  semence 
par   Vesposeinent  de  la  raeire.  (S.    Bern., 
Serm.,  Richel.  24768,  1°  34  v».) 

Moult  desirans  est  cel  espousement. 

(Aiécron,  34-i,  Graf.) 

Si  li  ai  en  covent 

Loianté  a  tenir  par  non  A' espousement . 

(Helias,  Richel.  12558,  f^  3'',) 
Qne  ne  soil  mais  batesmes  fais 
A  homme,  ni  espousemens. 
fALEN.  DU  PosT,  Maliomel,  1523,  Michel.; 
Si  deflisent  le  sacrement, 
Et  nneces  et  espousement. 
Des.  Jehan  Paulu,  Richel.  1553,  f°  4-23'.) 


Diens  M  fors  par  espousement 
Prist  Judée  premièrement. 

(Fait..  d'Ov.,  Ars.  50G9,  f  123».) 

De  celle  qui  est  mole  par  droit  espeusemeni  ! 

(H.  Capet,  S7S3,  A.  P.) 

En  celle  propre  journée  que  la  royne 
avoit  esté  prise  elle  fu  espousee,  et  avoit 
Massinisses  amené  a  ses  secrètes  chambres 
le  saint  espousement  de  son  ancrai.  (Ber- 
SUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  304^) 

L'esposement  du  roy  d'Angleterre  avec 
Anne  de  Boulans.  (1S33,  Papiers  d'Et.  d( 
Granvelle,  II,  2i,  Doc.  inéd.) 

ESPOSEOUj  -  eeur,  -  eur,  exp.,  s.  m., 
celui  qui  expose^  qui  explique,  commen- 
tateur : 

Or  vous  soit  quis  et  baillé  exposierres 
d'aucune  escripture..  (J.  de  Meung,  Ep. 
d'Âbeil.  et  d'Hel.,  Richel.  920,  f»  7  r°.) 

Ce  fu  li  secons  exposierres  de  la  loi 
Moysi.  {Chron.  de  Fr.,  ms.  Berne  590, 
f»  4P.) 

.1.  sage  exposeeur  y  ot 
Qui  cest  songe  lor  a  espont. 

(Fait.  tfOv.,  Ars.  .H069,  f°  151°.) 
Declareur,  exposeur.  —  Déclarer,  expoun- 
der.  (Palsgrave,  Esdairc,  p.  212,  Génin.) 

—  Esposeresse,  exp.,  s.  f.,  celle  qui 
expose,  qui  met  en  danger  : 

Charitable  exposeresse  de  mon  salut.  (G. 
Chastell.,  Ver.  mal  prise,  p.  321,  Buchon.) 

ESPOSERET,  -  ech,  espous.,  adj.,  nup- 
tial : 

Annel  espouseret.   (1484,    Valenciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 
Espouserech.  {Ib.) 

ESPOSERIE,  espous.,  s.  t.,  mariage, 
noce  : 

Despuis  qne  fu  nez  en  la  greche 

Diens  de  Marie 
Ko  fu  mes  tele  espouserie. 
(RuTEB.,  Mariage  Rusteheuf,  Richel.  1373,  P  130''.) 

i      ESPosiTOR,  -  ?«r,  -  eur,  ex.,  s.  m.,  celui 
!   qui  expose,  qui  explique,  commentateur  : 

Li  fol  espositur  l'en  ont  poi  esveié. 
(GaRnier,  Vie  de  S.  Thom.,  App.,  220,  Hippean.) 
A  ce  que  vous  dites  sûmes  verrai  exposilur. 
\    (Th.  de  KF..VT,  Geste  i'Alis.,  Richel.  24364, 
1        f  3  r».) 

Selon  plusieurs  expositeurs.  (Oresme,, 
Poliliq.,  ^22»,  éd.  1489.) 

Le  texte  est  obscur  et  les  expositeurs  ne 
sont  pas  d'ung  accort.  (ID.,  ib.,  f  131''.) 

Aux  expositeurs  des  sainctes  escriptures. 
(ViGNAY,    Mir.  hist.,  Vat.  Chr.  538,  f"  3''.) 
Non  vonllans  croire  aux  sainetz  evangelistes, 
Ne  aux  vrays  docteurs  et  saiges  zélateurs, 
Des  sainetz  esperitz  certains  expositeurs. 
(liRiKGORE,  Blaz.  des  Ileretiq.,  I,  317,  Bibl.   elz.) 

Expositeur,  s.  m., exposeur  —  expounder 
of  a  thyug.  (PALSGRAVE,  Esclairc,  p.  218, 
Génin.) 

.Selon  aucnns  compositeurs 
Qui  de  ce  sont  expositeurs. 
(■|525,  D'ADOiiViLLE,  f  Honneur  des  nobles,  Poés. 
fr.  des  XV"  et  xvi'  s.,  XIII,  88.) 
David  mesme  est  très  bon  e.r/JOSîteM)"  de  son 
intention,  en  ce  passage  ou  il  dit...  (Calv., 
Instit.,  I.  I,  c.  4,  éd.  13d1.) 

ÉSPOsoiR,  espous.,  adj.,  nuptial  : 


Donna  a  nostre  dame  flamenghe  son 
aniel  espousoir.  (1302,  Reg.  aux  test.,  f»  47, 
Arch.  mun.  Douai.) 

ESPosToiLE,  voir  Apostoile. 

1.  ESPOT,  s.  m.,  pot: 

.III.  tonuiaus,  une  queue,  et  .v.  espos. 
(1332,  Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch. 
KK  3»,  f"  203  V».; 

2.  ESPOT,  S.  m.,  raillerie,  moquerie  : 
Trop  bien  gevent  trouver  de  cbes  noavians  espus. 
Va  widier,  quant  il  poeent,  les  hanas  et  les  pos. 
(G.  LI  Muisis,  Il  F.stas  des  scculers,  il,  l.Sl,  Kerv.) 

ESPOTER,  V.  a.,  se  moquer  de  : 

Perchut  il  tost  que  vilains  ères, 
Musars  a  folie  museres. 
Quant  (tu)  as  menestreas  espotes. 
(Badd.  de  Condé.  li  Dis  des  hiraus,  383,  Schelcr.) 

ESPOTERESSE,  adj.  f.,  Tailleuse,  mo- 
queuse : 

Famés  espoteresses  ne  doit  nuls  hom  prisier, 
Car  tons  les  jours  vorroient  parler  et  eslnisier. 
(G.  LI  Muisis,  li  Estas  des  secuters,  il,  108,  Kerv.) 

ESPOTOLE,  voir  Apostoile. 

ESPOUER,  voirEspuER  1. 

ESPOUILLER,   voir  ESPOILLIER. 

ESPOULDRER,  V.  a.,  consommer  : 
Comme  il  disoit  avoir  espouldré  tous  les 
bleds  de  leans,  leur  donna  a  entendre  qu'il 
estoit  impossible  qu'ils  peussent  vivre  ne 
eux  entretenir  plus  hault  d'un  mois. 
(MoNSTRELET,  Chrou.,  vol.  H,  î"  US'',  éd. 
1316.) 

ESPOULEMAN,  VOir  ESPOLEMAN. 
ESPOULET,  voir  ESPOLET. 

ESPOULTE,  espp.,  S.  f.,  cercueil  ; 

Toilles  et  cierges  mis  allentour  de  Vesp' 
poulie  et  pôle  du  corps  d'un  trépassé. 
{1588,  Péronne,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

ESPOUNDE,  voir  ESPONDE. 

ESPOUNTissouR,  S.  f.,  terreuT  : 
Et  cil  espountez  et  férus  de  pour  esturent 
de  loin,  et  dist  Moyses  :  Ne  voiliez  douter, 
car  Deu  vint  que  il  vous  esprouvast,  et  que 
les  espountissour  de  lui  fust  en  vous  et  ne 
pechessez.  {Bible,  Exode,  ch.  20,  vers.  18, 
Richel.  1.)  Lat.  :  ut  terror  illius  esset  in 
vobis. 

ESPOUOURIR,  voir  ESPAORIR.' 

ESPOURGEMENT,  VOir  ESPURGEMENT. 

ESPOURPEXSER  (s'),  V.  l'éfl.,  réfléchir 
profondément  : 

De  ceste  oirre  tous  m'espourpens. 
Gomment  en  ala  a  emblé, 
Quant  ele  n'ot  a  moi,  parlé, 

{Frei/us,  p.  93,  Michel.) 

ESPOURissEMENT,  S.  lu.,  apauvrissB- 
menl  : 

Sens  i'espourissement  des  autres.  {Con- 
sel.  de  Boece,  ms.  .Montp.  H  43,  f  7'.) 

,      ESPouRRÉ,  adj.,  couvert  de  poussière  : 

Et  estoient  leurs  chevaulx  tous  chargies 

et  espourres  tellement  que  ils  ne  povoient 

I   reprendre  leur  alaine  que  leurs  bouches  ne 


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feussent  toutesplainesde  pouldre.(FROlss., 
Chron.,  xii,  308,  Kerv.) 

ESPOURRis,  S.  m.,  mêlée  : 
Je  ne  sçay  dn  fait  des  debas 
Qui  aroit  la  part  pins  mauvaise, 
Mes  il  ne  l'aront  pas  bien  aise 
Qu'il  n'y  ait  nng  bel  espourris. 
(Greban,  ilKl.  de  la  Pass.,  27716,  G.  Paris.) 

ESPOUSAGE,  voir    ESPOSAGE. 

ESPOUSAILLE,  VOir  ESPOSAILLE. 

ESPOUS ALICE,  VOirESPOSALICE. 

ESPOUSEMENT,  VOir  ESPOSEMENT. 

ESPOUSERET,  YOir  ESPOSERET. 

ESPOUSERIE,  voir  ESPOSERIE. 

ESPOUsoiR,  voir  Esposoir. 

ESPOUSSAGE,  voir  ESPOSAGE. 

ESPOussE,  s.  f.,  maladie  du  cheval  qui 
le  rend  poussif  : 

Un  vendeur  de  chevaux  n'est  tenu  de 
vices,  excepté  de  morve,  espousse,  corbe, 
corbature.  {Coût,  de  Bassigny,  xci,  Nouv. 
Coul.  gén.,  Il,  114S.) 

1.  ESPOussER  (s'),  V.  réfl.,  se  couvrir 
de  poussière  : 

Vont  si  conrant  que  tôt  s'espoussenl . 
(Chrest.,  du  Koi  Guill..  1755,  Michel.) 

2.  ESPOUSSER,  verbe. 

—  Act.,  ôter  la  poussière  à  : 

Les  nourrir  (les  chiens),  nettoyer,  es- 
poiisser.  (LiEBAULT,  Mais,  rust.,  p.  151, 
éd.  1597.) 

—  Réfl.,  se  débarrasser  de  la  poussière  : 
Ou  la  volaille  gratte,  par  endroit  y  mettre 

du  sable,  poussier,  ou  des  cendres,  pour 
leur  donner  le  plaisir  de  s'espousser  au 
soleil,  et  se  nettoyer  les  plumes.  (LlE- 
BAHLT,  Mais,  rust.,  1.  I,  c.  XV,  éd.  1597.) 

—  Espousse,  part,  passé,  débarrassé  de 
)a  poussière  : 

Noslre  argent  vif  n'est  aultre  chose  que 
ime  eaue  visqueuse  espoussee  par  l'action 
de  son  souffre  métallique.  (Zecaire,  (le  la 
vraye  Philos. ,^ai.  des  met.,  p.  77,éd.  1568.) 

Ne  leur  baille  foin,  ne  fourrage,  paille, 
avoine,  ne  lictiere,  que  bien  nettement 
espoussez.  (Liebault,  Mais,  nsl.,  p.  154, 
éd.  1597.) 

ESPOUSTOiLE,  voir  Apostoii.e. 

1.  ESPOUTIE,  s.  f.,  semble  signifier  ré- 
volte : 

Et  Gnion  le  traître  a  bataille  rengie 
Estissn  de  Paris,  de  qnoy  il  Cst  folie. 
Le  commun  de  Paris  par  leur  foie  cspoutie 
Sont  cbascnn  ordonné  a  sa  connestablie. 

(Ciperis,  Richel.  1637,  f»  100  r'.) 

2.  ESPOUTIE,  S.  {.,  poussière  : 

Et  pour  chascun  grenier  qui  sera  mis  en 
vente,  ung  minot  de  sel  des  espouties,  c'est 
assavoir  du  fous  et  nectaieures  des  dites 
nefz.  (1415,  Réglem.  yen.  pour  la  jiirid.  du 
■prév.  des  mardi.,  Arch.  JJ  170,  pièce  1.) 

La  langue  moderne  a  le  s.  m.  espouii, 
petite  paille  ou  ordure  qui  se  trouve  dans 
les  ouvrages  de  laine,  particulièrement 
dans  les  draps. 


ESPOUTiR,  v.  a.,  broyer,  réduire  en 
poussière  : 

Il  feist  passer  sus  eulx  des  ploutroirs  et 
des  berces  et  des  bois  ferrez,  tellement 
qu'ilz  furent  tous  siez  et  espoutis.  (Le 
Fevre  d'Est.,  Bible,  Paralip.,  i,  20,  éd. 
1534.)  Lat.  :  lia  ut  dissecarenlur  et  contere- 
renlur. 

Hz  tomberont  par  l'espee,  leurs  petis 
seront  espoutis,  et  ses  femmes  enceintes 
seront  trenchees.  (^Bible,  Osée,  ch.  14,  éd. 
1556.)  Lat.,  parvuli  eorum  elidantur. 

La  langue  moderne  a  les  verbes  êpoutier, 
époulir,  t.  de  raanuf.  de  laine,  énouer,  et 
le  s.  t.  epoulieuse,  épincheuse. 

ESPOUVENTABLETÉ,  S.  f.,  état  de  ce 
qui  est  épouvantable  : 

Il  avoit  le  visage  par  nature  espouven- 
table  et  horrible  et  le  portoit  mesmement 
ainsi  de  cousturae,  et  l'ordonnoit  ou  mi- 
rouer  en  toute  paour  et  en  toute  espouven- 
tableté.  {Miroir  hist.,  Maz.  557,   f»  128  r°.) 

ESPOuvANTAiLLE,  S.  f.,  épouvaHtail  : 

(Je)  jurai  enfer  et  sa  noire  canaille, 
De  tes  haineurs  l'éternelle  prison, 
ÎS'estre  que  vaine  espouvanlaille 
Ans  petis  enfans  sans  raison. 

(J.  OoDBLET,  Poés.,  p.  45.  Jouaust.) 

ESPOVANTAiRE,  -  etitaive,  s.  m.,  épou- 
vantail  : 

En  chevauchant  de  nuit  il  vey  a  la  clarté 
de  la  lune  un  esponantaire  de  coste  sa 
voye.  {Evang.  des  Quen.,  p.  54,  Bibl.  elz.) 

Comme  au  lieu  ou  croissent  les  courges 
Vespoventaire  ne  garde  riens,  ainsy  sont 
leurs  dieus  de  bois  argentez  et  dorez.  (Le 
Fevre  d'Est.,  Bible,  Baruch^  vi,  éd.  1534.) 

ESPOVANTEUR,  VOir  ESPANTEUR. 
ESPOVENT AIRE,  voir  ESPOVANTAIRE. 

ESPOVENTEUR,  S.  t.,  épouvante  : 
Vespoventeur  et  freeur  des  peines  d'en- 
fer. {Traict.   de  Salem,  ms.   Genève   165, 
f»  125  r».) 

Au  milieu  de  la  montaigue,  en  une  roche 
cncisee  en  manière  d'ung  théâtre,  parquoy 
il  advient  que  se  les  hommes  ou  autres 
choses  font  illec  clameur  ou  bruyt  se 
monstre  plus  grant  a  la  fin  que  au  com- 
mencement pour  causes  des  roches  rondes 
qui  entrecloent  la  clameur  et  le  son,  et 
pourtant  Vespoventeur  et  les  merveillances 
du  dieuApoUo  et  de  son  temple  sont  plus 
grans  a  ceulx  qui  pas  ne  sçaivent  la  nature 
du  lieu.  (BoccACE,  Nobles  math.,  IV,  16, 
f»  104  V»,  éd.  1515.) 

La  frayeur  et  espoventeur  que  l'on  a. 
(J.  G  P.,  Occult.  merv.  de  nat.,  p.  120, éd. 
1567.) 

ESPOVENTEUS,  VOiP  ESPOENTOS. 
ESPOVENTEUSEMENT,  VOlP  ESFOENTEIJ- 
SEJIENT. 

ESPOVENTIR,  voir  ESPOENTIR. 
ESPOVERIR,  voir  ESPAORIR. 

EspovRiR,  V.  a.,  appauvrir: 

Car  Deu,  biaus  fllz,  dist  li  prevos  Thieri, 
Qui  ne  gaaignc  tost  seroil  e!<poms. 

{Les  Loh.,  Uicbel.  19160,  f  S''.! 


EspovROiER,  v.  a.,  appauvrir  : 

En  l'osteil  de  foie  largece, 
Ensi  les  enporroie  et  blesce. 

{Rose,  Vat.  Chr.  1858.  T  86».) 

ESPOWENTER,  VOir  ESPOANTER. 

ESPOYE,  S.  f.,  ouvrages  en  pilotis  qui 
accompagnent  ordinairement  les  écluses; 
pilotis  couverts  de  planches,  en  forme  de 
bàtardeaux,  qu'on  trouve  ordinairement 
près  des  ponts  tournants  de  la  Flandre  : 

No  dite  ville  (de  Bruges)  a  a  soustenir 
granz  frais  et  cous,  comme  de  tenir  espoyes, 
•watergans...  (Cft.  du  17  sept.  1328,  Arch. 
de  l'Etat,  à  Gand,  1466.) 

Cf.  POVE. 

ESPPENTIS,  voir  ESPENDIS. 

ESPRAHiR,  V.  a.,  mettre  en  pré: 

Omnes  seturse,  quae  sunt  encensies,  ille, 
cujus  seturae  sunt,  les  puet  esprahir,  et 
scindere  minutum  nemus.  (1265,  Cart.  de 
Langres,  Richel.  l.  5188,  f"  206  v.) 

ESPRAiGNANT,  adj.,  qui  serre,  qui 
presse  : 

Puis  on  banderade  ligature  espraignante. 
(JOUB.,  Gr.  chir.,  p.  328,  éd.  1598.) 

ESPRAiNDRE,  -  eindre,  exp.,  verbe. 

—  Act.,  exprimer,  faire  sortir  : 
Comme...  Baudrot  Sermelet  et  Jehanne 

sa  femme  eussent  bouté  un  tinel  dedens  le 
trou  d'un  viez  ourme  cheu,  afin  de  es- 
praindre  verguz  en  un  auge.  (1381,  Arch. 
JJ  119,  pièce  372.) 

Icy  expraint  une  grappe  ou  deux  de 
reisin  en  quelque  vesseau.  {Mist.  du  viel 
test.,  t.  I,  p.  248,  rubrique,  A.  T.) 

Puis  les  grappes  que  je  cueilloye 
Et  dedans  la  conppe  du  roy 
Pharaon  je  les  espreii/noije. 

(/«.,  t.  19142.) 

—  Exprimer,  Indiquer  : 
Dedeoz  une  arche  enlerroiz 
Et  illeques  habiteroiz. 

Les  nous  des  homes  ai  esprcs 
Primes  elles  famés  après. 
(Mace  de  la  Charité,  Bii/e,  ms.  Tours  906,  f  6'.) 

—  Réfl.,  avoir  des  tranchées  : 

Quant  on  se  esprainl  pour  aller  au  reiraict 
et  on  n'y  peut  riens  faire.  {Jard.  de  santé, 
1,  150,  impr.  la  Minerve.) 

—  Espraint,  part,  passé,  imprimé  : 
L'orreur  de  la  mort  si  estoit  si  esprainle 

et  emprainte  en  luy.  {Pass.  de  J.-C,  Maz. 
1313,  f°  6\) 

ESPR.wxsox,  s.  f.,  tranchée,  colique  : 

Contre  tenasmon  ou  esprainson  qui  sont 
causez  de  froidure,  reçoive  le  pacient  au 
fondement  fumée  de  colophoine.  {Le  grant 
Herbier,  f-  10  v»,  Nyverd.) 

La  maladie  nommée  tenasmon  qui  est 
esprainson,  pour  vouloir  aller  au  retrait. 
{Jard.  de  santé,  p.  59,  impr.  la  Miuerve.) 

Ceulx  qui  ont  esprainson  de  ventre.  (76., 
1,  191.) 

ESPRAiNTE,  -  ainde,  -  einle,  s.  f.,  em- 
preinte, marque  : 

Apres  ce  que  le  drap  par  les  jurez  a  ce 
ordonnez  auroitesté  visité....  et  signé  par 


ESP 


ESP 


ESP 


549 


lesdiz  jurez  de  une  esprainte  de  cire  a  ce 
especialment  ordonnée.  (1419,  Arch.  JJ 
171,  f"  5  r».) 

Auquel  patron  de  cire  n'y  avoit  que 
Vesprainte  et  enseigne  du  tuel  de  la  ser- 
rure. (1420,  Arch.  JJ  171,  pièce  273.) 

—  Action  d'exprimer  le  jus,  le  jus  ex- 
primé : 

L'espraincte  d'icelles  (feuilles  cuites)  ou 
décoction  adoulcie  avec  miel  ou  sucre  est 
bonne  pour  oster  toute  douleur.  {Trad.  de 
VHyst.  des  plant,  de  L.  Fotisch,  c.  xl,  éd. 
1349.) 

—  Action  de  faire  rendre,  de  faire  don- 
ner violemment  : 

De  façon  que  si  le  roy  n'est  touché 
au  vif  de'  son  oppressée  ruyne  (de  l'Estat), 
des  cris  qu'il  rend  sous  Vesprainte  de  tant 
de  subsides,  et  ne  se  laisse  aller  aux  tristes 
accens  de  ses  voix  esplorees,...  il  demeu- 
rera sans  ressources  accablé.  (N.  Pasq., 
Lelt.,  VIII,  5.) 

—  Contrainte  : 

VerlD  naist  de  cnenr  sans  esprainte. 

(1489,  ROB.  Gaci'ix,  le  Passe  temps  d'oijsivetc, 

Poés.  fr.  des  xv»  et  xvi»  s..  VII,  281.) 

—  Tranchée  : 

Les  femmes  qui  ont  porté  de  gros  et 
pesans  enfans,  par  la  grande  distension 
du  ventre,  ou  par  les  violents  cris  et  es- 
preintes  des  cruels  enfantemens,  la  plus- 
part  sont  affligées  d'une  hargue  instesti- 
nale.  (Paré,  ÛEm».,  VI,  14,  Malgaigne.) 

—  Impression  douloureuse  : 

Car  la  suspilioQ 
D'affliction  on  putréfaction 
D'affection  rae  donne  amaire  esprainte. 
(Cretis,  Chants  roy..  l"  8'  r»,  éd.   1.Ï27.) 

La  langue  moderne  a  éprainte,  envie 
douloureuse  d'aller  à  la  selle,  et  en  terme 
de  vénerie,  fiente  de  quelques  bêtes. 

ESPRAiNTURE,  S.  f.,  pression  : 

Que  la  porreture  soit  mondefiee  o  es- 
praintures  et  o  Heure  artilicial.  (H.  de 
MONDEVlLLE,  Richel.  2030,  î"  47''.) 

Apres  ce  que  la  semence  est  eschauffec 
par  la  chaleur  du  souleil  et  par  Vesprain- 
ture  que  la  terre  fait  a  la  semence  qui  de- 
dans est  couverte,  espand  et  gecte  hors  de 
celle  semence  une  herbe  verdoyant. 
{Traité de tribulacion, Richel.  1009,  f''21r».) 

ESPRANDRE,  VOir  ESPREXDRE. 

ESPRAULE,  s.  f.,  soliveau  : 

Li  caree  de  mairien  doit  a  le  porte  une 
espraule.  {Coût,  de  Cambrai,  ap.  Duc, 
Espaulis.) 

ESPRAVER,  s.  m.,  grosse  pièce  de  bois  : 

Son  espraver  a  levé  contrement. 
Girart  en  fiert  parmi  le  gros  del  front. 
(Girard  de  Vienne,  ap.  Doc,  Sparro.) 

ESPRECiAL,  adj.,  précieux  : 

Por  la  chaleur  dame  Eglanline 

Destreciee  ot  sa  bêle  crine 

Sor  ses  espaoles  contrevat, 

D'or  resaoblent  esprecial. 
(De    Hueline    et  d'Aiglantine,  2 16,  .Méon,    AoKi'. 
Rec,  t.  \.) 

ESPRECiEux,  -  ieulx,  adj.,  précieux: 


prandre,  v.  a  ,   ins- 


Qni  par  son  sanc  esprecieux 
Nos  esta  de  la  mort  amcire. 
(RoTEii.,  Desputizons  don  Croisié  et  don  Descroisié, 
I,  159,  Jabinal,  éd.   1874.) 

Esprecieulx. 

(Id.,  Complainte  ou  conte  Huede  de  Hevers,  I,  73.) 

ESPREDUITE,   VOir  ESPARDUITE. 

ESPREINDRE,  VOir  ESPRAINDRE. 

ESPREINTE,  voir  ESPRAINTE. 

ESPREKIER,  voir  ESPRESCHIER. 

ESPRENANT,  adj.,  enflammé  : 

Qnant  Do  de  Maience  ot  qo'il  le  vont  menachant, 
l'ont  canja  et  ron'i  de  grant  ire  csprenant. 

(Doon  de  Maience,  4731,  A.  P.) 

ESPRENDANT,  adj.,  enflammé  : 
Toz  esprendanz  de  cner  entier. 
Le  prist  tont  porpensseement. 

(Le  Lai  de  l'ombre^  p.  7",   .Michel.) 
Toî  reverdiï  et  esprendanz 
Li  a  geté  ses  ie:  es  suens. 

(Ib.,  p.   78.) 

ESPREîfDEMENT,  S.  m.,  action  d'é- 
prendre : 

Estes  remaint  monlt  près  de  lai  (du  printemps). 
Maistre  de  joie  sont  andui, 
Tote  donçor  nos  renovelent, 
A  tonte  joie  nos  apelent, 
D'amor  donent  esprendement. 

(.ilhis.  Richel.  375,  f°  132^) 

1.   ESPRENDRE, 

truire  : 

Baleham  tont  ensi  parole, 
Ensi  castie,  ensi  escole, 
Ensi  esprent  le  lil  le  roi, 
Ensi  l'atome  a  bonne  foi. 
(G.  DE  CiMBRAi,  Barlaam,  p.  114,  Meyer.) 

Il  les  Toaloit  cerlenement 
Esprendre  n  pechié  de  luxnre. 

(Uial.  de  S.  Grég.,  ms.  Evrens,  f  34''.) 
Qui  ail  mes  mains  esprise  et  ensignieit  a 
batillier   et  a  combatre  ?  {Ps  ,  XVII,  Maz. 
798,  f»  49  r°.) 

—  Enseigner  : 

Cil  que  tu  voiz  la  vestuz  d'une  color  sont 
avesques  et  prestre  de  nostre  loi  qui  nos 
esproigne.nl  et  ensoignent  les  escriptures. 
{Hisl.  Carol.,  Ars.  5201,  p.  202\) 

—  Apprendre  : 

Et  redotons  nos  a  entandre, 
Et  a  savoir  et  a  esprandre 
Le  profit,  l'onour,  la  loange 
Qu'ont  a  nos  apris  li  estrange. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  1G04, 
f  40''.) 

2.  ESPRENDRE,  -  andre,  -  enre,  -  anre, 
verbe. 

—  Act.,  allumer,  embraser,  enflammer, 
incendier  : 

Tint  .1.  grant  cierge  que  il  avoit  espris. 

(Les  Loher.,  ms.  Berne  113,  f°  IG'.) 
Grant  luminaire  ont  enlor  lui  esprins. 
(Gariii  te  Loherain,  3'  chans.,  x,  p.  255,  P.  Paris.) 
Espristrenl  lûtes   les  festes  de  Deu  en 
terre.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  lxxiii,  8, 
Michel.)  Lat.,  incenderunt. 
Arse  unt  la  province  e  esprise. 

(Ben.,  0.  de  fiorm.,  II,  6057,  Michel.) 
En  totes  manières   n'avoit   mie  dont  il 


esprenderoit  les  lampes.  {Dial.  SI   Grey., 
p.  26,  Foerster.) 

Si  l'a  gelé  en  la  fournaise 
Qai  tonle  estoit  plaine  de  breze; 
Et  por  l'enfant  plus  espenre, 
Seclies  bûches  queurt  li  chiens  penre. 
(G.  DE  Coi.\ci,  Mir..  ms.  Soiss.,  I»  3a''.) 

Portoient  enson  les  lanches  grans  torkes 
de  candeilles,entor  leur  loges  et  par  dedens, 
que  che  sanloit  que  toute  l'os  f\ist  esprise. 
(Robert  de  Clary,  p.  Il,  Kiaut.) 

Candoiles,  cierges  ont  espris. 
(Ren.   de   Beaujeo,    li  Biaus    Dcsconneus,    4495, 

Hippeau.) 

Tu  feras  embraser  et  esprendre  granz  lu- 
mières de  feus.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-(ien.,  f»  19'=.) 

De  lonz  costez  la  terre  esprennent . 
(GuiART,  Rofj.  lign.,  t.  I,  p.  215,  Bnchon.) 

Pour  alumer  et  esprendre  les  lampes  et 
liicernes.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  lObll,  V,  I,  4.) 

—  Absolument  : 
Charitez  ai  de  feu  senblant 
Qui  entor  soi  art  et  esprent. 

(Poème  allcij.,  Brit.  Mas.  add.  15606,  f°  12\) 

—  Fig.,  enflammer,  irriter,  animer  : 

De  son  venim  r'a  tôt  espris 
Le  corage  rei  Loewis. 
(Bem.,  D.  de  Norm.,  Il,  18116,  Michel.) 
Amors  et  jalosie  la  reschaufe  et  espranl. 

a.  Bon.,  Sa.z.,  cxxii,  Michel.) 

Li  rois  ki  l'escu  regarda 
Le  conut  et  ne  se  tarda, 
Com  cil  qui  (que)  grand  leece  esprist. 
{Perceval,  ms.  Mons,  p.  164,  Polvin.) 

Et  si  n'en  puis  mon  cner  oster 
De  li  qui  m'alise  et  esprent. 
(ViD.  de  Chartr.,  Chans..  p.  45,  L.  Laconr.) 
Afin  d'esmouvoir  et  de   esprendre  la  ba- 
taille.  (Bersuire,    r.   Liv.,  ms.  Ste-Gen., 
f»  167''.) 

Lniure  tost  «/irisf  don  penple  grant  partie. 
(Gilles  li  Moisis,  li  Estas  des  seculers,  il,  99, 
Kerv.) 

—  Réfl.,  s'embraser  : 

Cura  s'esprendrat  après  un  petit  sa  for- 
senerie.  {Liv.  des  Ps., Cambridge,  n,  12,  Mi- 
chel.) Lat.,  exarserit. 

—  Fig.,  s'irriter  : 
Mesire  Durmars  s'esprent, 
D'orguel  et  de  fierté  frémi. 

(Durm.  le  Gai.,  187S,  Stengel.) 

—  Neutr.,  s'allumer,  s'enflammer,  être 
enflammé  : 

Et  semble  a  cels  qui  les  esgardent 
Que  lor  hialmes  espraignent  et  ardent. 
(CiiRESTiEN,  Cliget,  Richel.  14-20,  ("  46'.) 
Li  feus  esprist,  l'eve  chauffa, 
Apres  commencea  a  toillir. 

(Vie  SI  Xicliolas,  173,  Delius.) 

Avis  li  est  qnant  s'em  prant  garde 

Toi  li  pais  espraigne  et  arde. 

(G.  DE  Coisci.  Mir.,  Richel.  2163,  ("  7''.) 
Puis  a  fait  l'engignieres  fu  grigois  aporter. 
Devant  la  tour  le  fait  et  esprendre  et  jeter  ; 
La  piere  art  el  braist  si  que  le  fist  flanber  ; 
De  la  plus  maistre  eslage  esprendenl  li  piler. 

(Fierabras,  3773,  A.  P.) 

Li  pavillon  espristrent  en  feu  et  en 
flambe.  (Arlus,  Richel.  337,  1"  i'.) 


550 


ESP 


ESP 


ESP 


—  Fig.,  s'animer,   s'irriter,  s'éprendre, 
être  épris  : 

Ger.  l'oi,  a  poi  d'ire  aespranl. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  212'.) 
Dementres  que   s'enorguilist   li   fel,   est 
espris  11  povre.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  ix,  23, 
Michel.) 

D'ire  et  de  maltalent  esprent 
Li  chevaliers  quant  il  l'oi. 
(CiiREST.,  Percev.,  ms.  Berne  as,  t°  101^.) 
Ses  cuers  de  fine  amor  esprent. 

(Ben.,  Troie,  ms.  iNaples,  f  g"*.) 
VX  celé  qni  d'amors  esprent. 

(ID.,  ih..   f°9».) 

Cnme  il  pins  li  deslo(o)ient 

E  del  leissier  conseil  donnoient, 

Et  il  toz  dis  pins  esperneit 

De  veier  ce  que  il  disait. 
(GuiLL.  deSt  Pair,  Ml  SI  Michel,  2516,  Michel.) 

Car  g'espreiig  si  d'amonrs  et  de  désir 

Q'il  m'est  avis  qne  fine  amour  me  traie 

Parmi  le  cuer  sa  1res  grant  bianlé  vraie. 
(Ciiolaut  t.i;  Bootellier,    Chans  ,  Val.   Chr.  1490, 

1°  m\) 
Li  douz  pensers  et  li  donz  sovenirs 
M'i  fait  mon  cuer  espanre  de  chanter. 
(Thib.  de  !Vav.,    Chans.,  Poët.  fr.  av.   1300,  t.  I, 
p.  261,  Ars.) 
An  mautaleat  qu'il  ot  et  a  l'ire  esprenant 
Va  Danemont  ferir. 

(Doon  de  Maience,  8G32,  A.  P.) 

—  Espris,  esprins,  part,  passé,  allumé  : 
lOst  avis  qui  l'esgarde.  a  tresloute  la  gent, 

yue  ce  soit  fu  espris  ki  si  grant  clarté  rcot. 

(Roum.  d'.ilix.,  P  84",  iMichelanl.) 

—  Fig.,  enflammé,  animéj  désireux  : 

Arami  de  comhatre,  espris  et  alumeis. 
(Garin  de  Monglauve,  Uomv.,  p.  354.) 

—  Pris,  saisi,  perclus  : 

Je    suis    si    trcstaut    esprins    de    mes 
membres  que  je   ne  me  puis  contourner.    ' 
(Palsgbave,  Esctoirc,  p.  4S2,  Génln.) 

Haut-Maine,    éprendre,    prendre    forte-   i 
ment,  avec  ténacité.  La  cliaud  m'a  bien 
cprins.   Wall.,   espreindre,  allumer  ;  s'es-    \ 
preindre,  s'allumer.  i 

ESPRENEMENT ,    espememetit ,   s.    m., 
action  d'allumer,  d'éprendre,  ardeur  : 

Vesprenemcnt  du  feu.    (Hagins   le  Juif, 
Itichel.  24276,  f»  24  r».) 

Amors  qui  sorprent 
Quanqn'a  li  se  prent 
M'a  surpris. 
En  pou  d'eare  esprent 

Son  espernement.  i 

(Poêl.  fr.  av.  1300.  IV,  1475,  Ars.)  | 

Kt  quant  le  roi  le  voit  de  tel  esprenemenl,  \ 

■  Tout  tremble  de  paonr  et  de  frémissement. 

(Doon  de  Maience,  6259,  A.  P.)  | 

1.  ESPRES,  S.  m.,  oppression  ? 
Acompli  ierent  li  .vu.  an 
Sour  Vespres  de  son  grant  ahan. 

(J.  DE  CoNDÉ,  Magnif.,  285,  Scheler.) 

2.  ESPRES,  adv.,  juste,  tout  juste  : 
François  s'arrestent  espres  desons  la  tor 

(IlERB.  Leduc,  Foulq  de  Cand.,  p.  45,  Tarbé.) 

Desoubz  Chastiaa  Charlon  est  descendus  espres. 

{Gtrart  de  Ross.,  1818,  Mignard.) 

ESPRESCHiEu,  esprekier,  v.  n.,  crier 


Mehaut  l'agache  en  enmena 
Ki  durement  en  esprescha. 

{Renart  le  nouvel,  4079,   Méon.) 
Moult  se  demaine 
Mebans  li  agace  et  espreke. 

(«.,  1912.) 

ESPRESSE,  voir  ASPRESSE. 

ESPRESSEEMENT,  adv.,  formellement, 
vivement  : 

Si  manda,  si  com  il  pot  plus  espressee- 
ment  le  roi  Agamenon  a  son  frère  a  Arges 
qu'il  a  lui  venist.  (Estories  Rogier,  Richel. 
2012S,  f"  127'.) 

ESPRESSER,   exp.,   expriesser,    v.   a., 

presser,  serrer  : 

L'ahiert  don  dieslre  bras,  et  l'a  si  espresaé 

Qu'il  a  le  damoisiel  a  le  tierre  gitlé. 

(Chev.  au  cggne,  1977,  Reiff.) 

Eles  estoient  (les  esealles)  d'ivel  forme, 
en  manière  d'un  estuef  grant,  et  dont  prist 
.I.vaissiel,  et  espressa  une  de  celés,  et  em- 
prist  une  livre  dou  jus.  {De  saint  Bran- 
dainne  le  mome,  Jubinal,  p.  88.) 

Apres  reployeras  icelluy  (linge)  et  l'es- 
presseras  avec  les  mains  pour  en  faire  yssir 
l'eaue.  {Platine  de  honneste  voluptéA"  79  v°, 
éd.  i528.)  ^   ' 

—  Exprimer,  faire  sortir  : 
Atant  .1.  serjant  a  .1.  poi  d'aigne  trovee 
Qui  sor  terre  aparoit  et  desus  iert  alee, 

Ansi  com  fors  de  terre  fust  par  force  espressee. 
Uacot  be  Forest,  ap.  Jeh.  de  Thdim,  Ugsl.  de 

Jiiliiis  César,  p.  153,  Setlegast.) 

Eu  la  manière  que  la  main  voulentaire- 
ment  estrainte  expresseroit  et  feroit  saillir 
bors  la  humidité  qui  seroit  contenue  en 
une  esponge.  (Evrart  de  Conty,  Probl. 
d'Arist,  Richel.  210,  f"  84=.) 

—  Fig.,  exprimer,  déclarer,  spécifier  : 
Par   ce  est  dit  u  li  sainz  hom  demoroit, 

ke  li  mérites  de  sa  vertut  soit  expresseiz. 
(Jobj  p.  441,  Ler.  de  Lincy.) 

Si  com  ces  coses  sont  expriessees  plus 
plamnement  en  le  cartre  del  dit  eveske 
(Mai  1250,  S.  Aubert,  Arch.  Nord.) 

Et  ai  en  couvent  au  capitle  devant  dit  a 
conduire  et  a  warandir  les  rentes  devant 
dites  et  les  justices,  si  ke  devant  est  exprès- 
set,  de  tous  empescemens.  (1279,  Cess.  de 
deux  rentes,  Tailliar,  p.  338.) 

Toutes  les  clioses  devant  dites  en  la 
forme  et  en  la  manière  que  eles  sunt  devant 
devisees  et  espressees.  (1279, Cart.év.Laon, 
f"  63",  Arch.  Aisne.) 

Ces  choses...  einsint  come  eles  simt  de- 
sus  devisees  et  expressees.  (1280,  Cti.  de 
l'év.  de  Langr.,  Arch.  H. -M.,  G  30.) 

Selonc  chou  ke  il  est  par  devant  dit  et 
expressé.  (6  décemb.  1290,  Ck.  de  Joinv., 
Arch.  S.-Omer.) 

Ces  paroles  qu'il  disoit  chascun  jor  en 
ses  orisonz  espressoient  le  grant  désir  de 
son  cuer.  {L'Arbre  de  la  palme,  Ars.  3167, 
fo  54  r».) 

Si  la  demande  n'y  est  spécifiée  ou 
expressee.  (Bout.,  Somme  rur.,  1»  p.,  f»  21''. 

éd.  1486.) 

Quelz  champions  souloit  en  loy  trouver 
Crestienlé  :  ja  ne  fault  que  Ve.ipresse  : 
Charlemaine,  Roland  et  Olivier 
En  sont  tesmoings,  pour  ce  je  m'en  délaisse. 
{Poés.  de  Charles  d'Orl.,  p.  174,  Champollion.) 

—  Déployer  vigoureusement  : 


.Ba;pressecenîet  efforcèrent,  par  si  grande 
solicitude  et  énergie,  la  force  de  leur 
engin.  {Entr.  de  Henry  II  à  Rouen,î'^  61  v».) 

—  Presser,  inquiéter,  tourmenter  : 
Endementiers    angoussoient  et    espres- 
soient le  saint  martir   as  fourques  de   fer. 
{Vie  des  saints,  ms.  Lyon  697,  f"  66''.) 

Pour  le  grant  fais  de  griefs  debtes  dont  il 
estoient  encore  kierkiet  et  espresset. 
(Juin  1358,  Lett.  de  la  C^'""  de  Hain.,  Liv. 
noir,  Arch.  mun.  Valenciennes.) 

Le  conte  de  Poix  qui  depuis  trouvoit  que 
tout  ce  estoit  vérité  avoit  grant  merveilles 
dont  telles  choses  lui  venoient  a  sçavoir,  et 
tant  l'expressa  et  examina  une  fois  que  le 
sire  de  Corasse  lui  dist  comment  et  par 
qui  telles  nouvelles  lui  venoienl.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2645,  f»  68  r°.) 

—  Espressé,  part,  passé,  exprimé,  spéci- 
fié : 

Gie  Pierres  de  Bordes,  maires  de  la  com- 
mune de  Troies,  faz  savoir...  que  Jehanz 
de  ChampgiUart  et  Herminiarz  sa  famé  re- 
connaissent avoir  vendu  en  l'an  M"  CC  et 
XXXIX  ou  mois  d'avril  le  mardi  en  l'ande- 
main  de  feste  Saint  Marc  Evangelistre  a 
monseignor  Bertliolomiau  chanoine  de 
Nostre  Dame  Sainte  Marie  de  Troyes,  a  toz 
jors  a  tenir  les  choses  de  soz  nommées  et 
expressees  et  devisees  ans  letres  Bernart  de 
Montcuc  mon  devancier.  (Mars  1240,  Arch. 
Aube.) 

Es  leus  si  aval  expresses.  (126S,  Test,  de 
Cath.  de  Coure,  Arch.  S.-Inf.,  G  975  ) 

Pour  quecunque  raison  que  cen  fut,  taue 
ou  expressee.  (Sam.  av.  S.  Mich.  1275,  Ch. 
du  Garde  du  sceau  de  Nev.,  Prieuré  de  S.- 
Sauv.,Arch.  Nièvre.) 

Les  termes  àcsoz  expresseiz .  (1285,  Cart. 
du  Val  St  Lambert,  Richel.  1. 10176, 1°  11".) 

Choses  non  expressees  ne  especefiees. 
(1314,  Arch.  JJ  50,  f''72v».) 

Par  rendant  les  redevanches  dessus 
expressees.  {Ch.  du  20  mars  1319,  Chap.  de 
N.-U.  d'Am.,  Longeau,  Arch.  Somme.) 

Les  dites  choses  et  possessions  deseure 
escriptes  et  expressees.  (Mars  1327,  Lett.  de 
Ph.  de  Val.,  Arch.  JJ  65,  f»  20  v».) 

Es  çaux  expressez  en  ceste  lettre.  (1336' 
Franck,  de  la  Chaux  du  Dombief,  Droz, 
Bihl.  Besançon.) 

Nos  lettres  patentes  dessouz  notre  grand 
seal  après  expressees.  (7  août  1391,  Lett.  de 
Rich.  II,  coll.  Breq.,lV.) 

La  petite  quantité  des  fueilletz  contenuz 
en  mes  tablettes  ne  peut  oultre  soustenir 
la  prolixité  de  la  lecture  des  maistres  des- 
sus expressez.  (P.  Michault,  Doctrinal  de 
Court,  S'8S  y,  éd.  1528.) 

—  Inquiété,  tourmenté  : 

Que  pour  la  chaleur  de  l'esté  elle  fut  fort 
expressee  de  soif.  {Chron.  et  hist.  saint,  ei 
prof.,  Ars.  3515,  f»  145  v».J 

ESPREii,  espreux  (à),  loc.  adv.,  en 
premier  lieu  : 

11  semble  la  loy  avoir  voulu  que  la 
femme  délaissant  son  mary  se  trouvast 
en  personne  a  espreu,  affin  que  le  mary 
eust  la  faculté  de  la  pouvoir  abhorder  pour 
faire  avec  elle  son  appoiutement.  (G. 
Selve,  Alcibiade,  éd.  1547.) 

—  Exprès  : 


ESP 


ESP 


ESP 


051 


Un  bissac  qu'il  avoit  apporté  tout  es- 
preux  pour  cela.  (BoNivARD,  de  Noblesse, 
p.  299,  éd.  18S7.) 

Sur  cet  exemple  Littré  fait  la  remarque 
suivante  :  t  Ici  le  sens  est  tout  exprès, 
soit  qu'il  faille  y  voir,  ce  qui  n'est  pas 
probable,  une  corruption  de  exprès,  soit 
plutôt  que  espreux,  signifiant  proprement 
des  premiers,  ait  pris  par  extension  le 
sens  de  tout  d'abord  et  finalement  d'ex- 
près. »  (Histoire  et  littérature,  p.  298.) 

Cf.  Empreh. 

F,spREiiF,es;)i'ei«,  s.  ni.,  profit,  produit  : 

Qnant  M  Inné  est  a  .xx\x. 
Dont  est  en  boin  espreiif 
Eutendes,  si  vons  plaist. 
De  l'enfant  qni  ilont  naist, 
Viables  iert  et  prens. 

(De  S.  Daniel.  Ricbel.  2039,  f"  22^) 
En  tous  espreus,  proufis,  emolumens  et 
revenues.    (17    cet.    1393,    Flines,    Arcb. 
Nord,  Cod.  A,  f»  195  v°.) 

ESPREUX,  voir  ESPHEU. 

ESPREUVE,  VOirESPROVE. 

ESPREUVEMENT,  VOir  ESPROVEMEXT. 

ESPREVERiE,  esperverie,  s.  f.,  science 
du  chasseur  à  l'épervier  : 

Comment  le  roy  Modus  monstra  la 
science  d'espreverie.  {Modus,  f»  95  r°, 
Blaze.) 

Il  leur  demanda  s'ils  vouloient  oyr  de 
Testât  et  de  la  manière  d'espreverie,  com- 
ment on  affaitte  et  gouverne  espreviers  et 
comment  on  s'en  scet  déduire  et  esbattre. 
Les  aprcntis  respondirent  que  vrayement 
en  vouloient  ilz  oyr,  et  que  le  deduict  qui 
estoit  d'espreverie  estoitbon  et  deduisable. 
(/6.)  Var.,  esperverie.  (Ap.  Ste-Pal.) 

ESPREVETERiE,  S.  f.,  chassc  à  l'éper- 
vier  : 

Le  droit  cuer  de  la  saison  d'espreveterie 
bonne  ne  dure  que  environ  six  sepmaines 
que  il  convient  voler  aux  cailles.  (Mena- 
gier,  II,  280,  Biblioph.  fr.) 

ESPREVETEUR,  espriv.,  s.  m.,  chasseur 
à  l'épervier  : 

Un  bon  espreveteur,  en  la  saison,  recroist 
d'espreveterie  neuf  chiens  et  trois  che- 
vaulx  se  il  veult  bien  continuer  et  faire 
son  devoir  au  mestier.  (Mênagier,  II,  279, 
Biblioph.  fr.) 

Que  Vespreveleur  se  garnisse  d'espai- 
gnols.  {Ib.,  281.) 

Une  raonlt  petite  aloyere 

Que  i'espriveleur  on  appelle. 

(Fboiss.,  Poés.,  Ricbel.  830,  f^  161  ï°.) 
Faulconnier,espreïe(e?ij-,etc.  {Tit.  du  xv» 
s.,  Lille,  ap.    La    Fons,  Gloss.   ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ESPREVIER,   voir  ESPERVIER. 

EsPRiER,  v.  n.,  prier  : 

Donc  s'estralgnoit  et  esprioil. 
Et  toz  mes  homes  enclinoit. 

(Partott.,  Ricbel.   10132,  f  IST".) 

ESPRiET,  S.  m.,  syn.  d'aviron  : 

Pour  ce  que  le  suppliant  n'avoit  point 

d'aviron  ou  espriet  a   conduire   le  batelet 

(1450,  Arcb.  JJ  176,  pièce  773.) 


ESPRIMENTER,    VOir  ESPERMENTER. 

ESPRiMER,  V.  a.,  opprimer,  accabler  : 

Aient  esté  moult  grèves  et  esprimez.  (7 
juin.  1402,  Livre  armé,  f»  91'',  Arcb.  mun. 
Montaubau.) 

ESPRiNGAi.E,  -  aile,  espingalle,  espin- 
gnale,  espringole,  esprinqualle,  espinqualle, 
springalde,  espringarde,  s.  f.,  grosse  arba- 
lète sur  roue,  machine  à  lancer  des  pierres, 
petit  canon  : 

Quaedam  ingénia...  quae  dicuntur  esprin- 
gales.  (1258,  Arch.  adm.  de  la  ville  de 
Reims,  t.  I,  2"  partie,  p.  778,  Doc.  inéd.) 

Saiettes  et  dars 

Aplonmerent  de  tontes  pars. 
Pierres,  guarros  et  eapinguales. 
(G.   Mach.,  Poés.,  Ricbel.  9221,  P>  220'.) 

Pour  ce  que  il  fist  a  l'ospital  espringales 
pour  la  royne  de  Navarre.  (1347,  Arch. 
hospit.  de  Paris,  II,  114,  Bordier.) 

Pour  .II.  livres  de  suif  a  oindre  la  viz  de 
Vespringale.  (1358,  Compt.  mun.  de  Tours, 
p.  57,  Delaville.) 

Les  esprinqualles.  (1359,  S.  Quentin,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Libl.  Amiens.) 
Espinqualles .  {Ib.) 

Cent  garros  pour  Vespringole.  (1373,  Tit. 
scell.  de  Clairamb.,  vol.  57,  f°435S,  Richel.) 

Magneles,  springaldes.  (Cliron.  deLond., 
p.  49,  Aunger.) 

La  eut  maint  Sarrazin  mort,  car  ceulx 
dedens  tiroient  de  gros  canons  et  d'esprin- 
galles.  (J.  d'Arras,  Melusine,  p.  136,  Bibl. 
elz  ) 

Ainsi  qne  Berlran  recordoit  son  vonloir. 
Un  carrel  i'eupringalle  vint  lez  Ini  asseoir. 
(Cuv.,  du  Guesclin,  Tar.  des  v.  3971-4006.  Cbar- 

rière.) 
Canon  ne  espringalle  ne  lenr  y  vaudra  néant. 
Qu'il  n'aient  a  sonDTrir  assez  prochainnement. 
(ID.,  ib.) 

Ceux  de  Saint  Valéry  avoient  de  bons 
canons  et  des  espingalles  qui  moult  gre- 
voient  ceulx  de  l'ost.  (Froiss.,  Chron.,  Ri- 
chel. 2641,  f"  192  r°.) 

Adonc  chil  de  Vallenchiennes  fissent 
songneusement  prendre  garde  a  toutte 
leur  artillerie,  as  enghiens,  as  espringalles, 
as  ars  a  tour  et  a  louttes  autres  coses  ap- 
pertenans  as  deffensces.  (ID.,  ib.,  11,  197, 
Luce,  ms.  Amiens,  f°  40  v».) 

As  enghiens,  as  kanons  et  as  espringalles. 
(iD.,  th.,  II,  230,  Luce,  ms.  Amiens,  10  45  v».) 

Li  enghiens  jettoit  pieres  de  fais  dedens 
la  ville  ;  et   les  espringalles  groses  plon- 
mees.  (Id.,  ib.,  II,  248,  Luce,   ms.  Rome.) 
Et  firent  espringalles  et  gros  canons  drechier. 
(Cliron.  des  ducs  de  Bourg.,  0085,  Chron.  belg.) 

Les  grosses  (cordes)  pour  mettre  en  ars, 
en  espringales.  (Jeh.  de  Brie,  le  bon  Berger, 
p.  34,  Lis'eux.) 

Ils  usoient  aussi  des  espringardes,  qui 
estoient  instruments  volans  comme  fon- 
delfes  ou  frondes.  (Fauchet,  Orig.  des  che- 
val., arm.,  et  hér..  Il,  i,  éd.  1611.) 

Cf.  ESPINGARDERIE. 

ESPRiNGALLER,  -  aler,  V.  n.,  sauter  ; 

.l'ai  nom  .lovete  la  lejere, 

La  giberPsse,  la  coursicrc, 

La  sauleresse,  la  sailhint. 

Qui  tout  danger  ne  prise  nn  ganl, 


Je  va,  je  vien,  je  sail,  jo  vole, 
i'espringalle  ou  je  karolle, 
.le  tape,  je  dance,  je  baie. 
En  alant  a  la  boitte  falle. 

(Degoilleville.  Pèlerin.,  ap.  Fanchet.l 
De  nuit  et  de  jor  espringalent. 
(Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121.  f°  li*".) 

ESPRINC.\RDE,  voir  ESPRINGALE. 

ESPRINGERIE,  VOir  ESPRINGDERIE. 

ESPRiNGOT,  S.  m.,  loriot  : 
Merles,  et  calendres,  et  gais, 
Et  estornians,  et  rosignos, 
Et  pÎDçones,  et  espringos. 
(Floire  et  Blanceflor,  1°  vers.,  1710,  dn  Jlcril.; 

ESPRIXGUERIE,  espringerie,  espingue- 
rie,  s.  f.,  sorte  de  danse  haute  : 

Espingtieries  et  karoles. 
(0.   DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Rrux.,  f°  195''.) 
Cil  de  Feuchiere  et  d'Alies 
Ont  prises  espringucries 
Et  nmlt  graos  renvoiseries 
De  sons,  de  notes,  d'estives 
Contre  ceus  de  la. 
(WiLL.    LI  ViNiERs,  Chans.,  Bartsch,  Rom.  el 
pasi.,  III,  30,  6.) 

La  sont  servi  d'envoiseries. 
De  trescbes  et  A' espringucries. 

(Rose,  Vat.  Chr.  1222,  f»  6.j''.) 
De  Iresces  et  d' espin  guéries. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  f»  68".! 

De  treches  et  A'cspingucries. 

(Ib.,  10122,  Méon.) 
Et  caroles  et  baleries, 
Espringerics,  treperies. 

(Mir.  de  S.  Eloi,  p.  96,  Peigné.) 
Tripudium  dicitur  g.  espringerie.  {Gl.  de 
Garl.,    ms.    Bruges   546,    Scheler,    Lex., 
p.  83.) 

ESPRINGUEUR,  S.  m.,  sauteur,  danseur: 
Li  espringueur  dn  Mans. 
(Dit  de  l'apostoile,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Proi'.  fr., 
I,  236.)  Impr.,  espringueur. 

ESPRINGUIER,  cspringhicr,  espringier, 
esplinger,  esperlinguer,  espingner,  cspin- 
guier,  epinger,  verlie. 

—  Neutr.,  trépigner,  frapper  des  pieds 
sauter,  sélancer,  danser,  sautiller  : 

Espringoienl  sor  l'erbole 
Pastores  et  pastorel. 

(Rom.  clpasl.,  Bartsch,  11,  22,8.) 
Espiiiguer  sont  et  bien  chanter. 

(rie  des  Pères,  Ars.  3641,  f°  5'.) 
Ains  chantienl  por  contancion 
Mains  raos  de  diverses  chansons 
Ciz  chivalier  espimjuenl  tuil  : 
Tex  joie  mènent  et  tex  bruit 
Qu'il  n'est  nuls  bons,  si  les  oist. 
An  cni  li  cners  ne  resjoist. 
(Dou  Pechié  d'orqucil  laissier,  Brit.  Mns.  addit. 
15606,  f  111''.) 

Quant  sni  en  mon  labor  aies, 
Tantost  espringues  et  baies. 

(Rose,  850",  Méon.) 

Tantost  espringuici  et  balez. 

(;*.,  Val.  Chr.  1522,  P  SS"".) 

Espingues. 
(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  f>  7-1=.) 

Espringies. 
(Ib.,  Vat.  Oit.  1212,  f°  e.i".) 

Tantost  espinqiiic:,  et  baies. 

(Ib.,  ms.  Corsini,  T  .'iT".) 


S52  ESP 

Espinguier,  Jancier  et  baler.         „  .„,  , 

(iO.,  f^   05   •) 

Puis  prent  sa  mnse  et  pnis  travaille 
Ans  estives  de  Cornonaille, 
Et  espingue  et  sanlele  et  baie. 

a*.,  Richel.  1573,  !"  nG<^.) 

Lors  -vent  danser  et  espnnghier. 
(Jeh.  au  Bis,  SHr.  de  S.  Torlu,  ap.  Dinaux,  Trouv. 
arlés.,  p.  '257.) 
Li  auqaanl  contoient  de  gieste. 
Dansent,  tamcnt,  espringhent,  baient. 

(Ren.  le  Nom.,  2510,  Méon.) 
Avec   famés    aux   bourgois,    qui    s'estu 
dioient   en  toutes  les  manières  de  dause 
et  d'esplinger.  (G.  de  Nang.,  /sî.  duR.  Phel. 
Rec.  des  liist.,  XX,  489.) 

Le  conte   d'Artois    manda  les  dames  et 
les  damoiselles  du  pays  pour  faire  tresces 
et  caroles   avec  les  femmes  aux  bourgois 
qui  s'estudioient  de  dancier  et  à'espivguier. 
{Grand.  Chron.  de  Fr.,   Phehppe  fils  Mgr 
Saint  Loys,  xv,  P.  Pans.) 
Robaslre  a  a  chescun  .i.  bel  lit  apreslé. 
Puis  lor  a  fruit  et  Tin  lavgemenl  aporté. 
Et  cante  devant  eus  ;   souvent  a  es;)rin!;«(''. 

(Doon  de  Maience,  10046,  A.  P.) 
Je  vois,  je  viens,  jo'saals,  je  vole 
S'esperlinc/ue,  tourne  et  carole. 
(DEGOiLi.EV.,rioisi'e/mn.,  S"  i9'',  impr.  Instit.) 

Et  après  leur  dist  comment  il  veoit  les 
ennemis  saillir  et  saulteler  sur  leurs  cornes 
et  sur  les  attours  de  plusieurs  femmes, 
c'estoit  a  celles  qui  tenoient  paroUes  et 
contens  aux  compaignons  et  a  celles  qui 
pensoient  plus  en  amourettes  et  aux  deliz 
du  monde  que  a  Dieu,  pour  plaire  et  avoir 
les  resgars  des  musars.  Sur  celles  y  veoit 
les  ennemis  espinquer.  (I.iv.  du  Cliev.  de  La 
Tour,  c.  XXVIII,  Bibl.  elz.) 

Jehan  Dierart  dansa  et  espinga  a  la  feste 
dudit  Montfalcon  et  gaigua  le  mouton 
comme  le  mieulx  dansant.  (139S,  Arch.  JJ 
144,  pièce  77.) 

Advisez  le  quant  il  danse,  vous  le  verrez 
espinguer  comme  ung  rustre.  (Palsgr.,  Es- 
dairc,  p.  730,  Génin.) 

—  Act.,  exécuter  en  s'clançant  : 
Veulx  tn  plus  d'onneur,  ne  d'av.-iiice. 
Que  de  veoir  ces  pentik  falotz 
Courir  chevaulx,  bondir  la  lance. 

Et  espinguer  saultz  et  galopz 
Devant  loy,  qui  auras  les  loz 
Que  pour  l'amour  de  toy  le  font  ?         ^ 
(Songe  dore  de  la  Pucelle,  Poés.  fr.  des  xv    et 
xvi=  s.,  111.  213.) 

—  Inlin.  pris  subst.,  danse  : 

A  Vespringuier  chascnns  si  tient  la  soie. 

Et  chascune  conjoie 

Sou  ami,  dont  se  fait  pins  fier. 

(nom.  e!  past.,  Bartsch,  II,  77,t!>.) 
Picard,  espringuer,  sauter  de  joie. 

ESPRiNiEU,  s.  m,  rejeton,  scion 
branche  qu'on  prend  pour  enter  : 

Pour  aler  jusques  au  bois  quérir  des 
espriniers.  (1395,  Arch.  JJ  148,  pièce  34.) 

ESPRINQUALLE,  VOir  ESPRINT.ALE. 
ESPRINSE,   voir  ESPRISE. 

ESPRiNTEi.LER,  V.  a.,  gravcr  . 

Gobfilelz  d'argent  dores  au  bout  et  es- 
printellez  de  fleurettes  d'argent.  {Comi)t. 
de  1446,  Péronne,  ap  La  Fons,  Gloss.ms., 
Bibl.  Amiens.) 


ESP 

ESPRISE,  éprise,  esprinse,  s.  f.,  matière   1 
inflammable  : 

Une  galie  longe  ont  fait  aparillier 
Et  de  secces  estoupes  a  l'un  cief  bien  cargier, 
Et  des  secces  esprises  qni  ardent  de  legicr. 

(Roum.  d'Alu-,  t°  S'i",  Michelant.") 

Et  de  secbes  eslopes  a  l'un  chief  bien  charger, 

Et  d'esche  et  i'esptises  qui  argent  de  legier. 

(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24304, 

f°  26  V».) 

A  Fradillar,  en  une  glise, 
Vorrent  le  fu  raetre  en  esprise. 

(MoDSK.,  Chron..  3374,  Reiff.) 
Il  fistdesci  a  .xilii.  nés  emplir  d'esprîses. 
{Chron.  d'Ernoul,  p.  371,  var.,  Mas-Latne.) 

—  Feu  de  joie  : 

Pour  les  esprises  pour  faire  la  couronne 
le  jour  de  le  Pentecoustc.  (Compte  de  1426, 
Béthune.  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Les  esprinses  et  feux  de  joye.  {Compte 
de  1509,  Béthune,  ib.) 

—  Action  de  s'éprendre  : 

Mais  tel"  céleste  accord  a  tons  coups  fait  dans  eux 
De  leur  estre  céleste  un  sentiment  renestre 
Il  ne  fait  seulement  les  Dieux  se  sentir  Dieux, 
Mais  les  hommes  il  fait,  par  une  éprise  extrême 
Se  sentir  tels,  que  font  ces  Dieux  mesme  en  leurs 
[cienx. 
(JOD.,  Œuv.  mesl..  f  IH  v\  Epist.  a  Madame 
Marguerite  de  l'r.,  éd.  1583.1 

ESPRisiER,  esprixier,  esproisier,  expri- 
sier,  V.  a.,  apprécier,  estimer,  apprécier 
dignement,  mettre  à  sa  valeur,  comprendre 
ou  faire  comprendre  toute  l'importance  ou 
toute  la  grandeur  d'une  chose  : 

(Jnant  Loherenc  oent  le  mort  nonchier 
Le  grant  dolour  ne  peut  nus  esprisier. 

(Les  loh.,  Bichel.  4988,  f  258''.) 

Les  conrois  Alixandre  ne  set  nus  esprisier. 

(Roum.  d'Alix.,  f°  G'\  Michelant.) 

Tant  en  vail  après  lui  nés  vos  puis  esprisier. 

(Les  actifs,  Bichel.  12558,  f°  117".) 
Pour  Dieu  est  tout  quanc'on  fait  en  son  nom, 
Ki  en  rendra  cascun  tel  guerredon 
Que  cuers  d'orne  nel  poroit  esprisier. 
Car  Paradis  en  ara  de  loier. 
(Hcos  DE  St  Qdentin-,  Reproches  à  Phil.-Aug.  sur 
son   dépari  de  l'Orient,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Rec. 
de  ch.  hist.,  t.  I,  p.  124.) 

Ke  cuers  d'ome  ne  pornit  esprixier. 
(Id.,  ib.,  ap.  Maetzner,  Allfr.  Licder.  p.   35.) 
Ains  mais  du  fait  d'amors  ne  senty  le  mestier. 
Fors  por  vous  c'on  ne  puet  de  valor  e.rprisier.^ 
\    Ulist.  de  Ger.  de  Dlav.,  Ars.  3144,  f  279  r  .) 
Monlt  ont  de  gent,  fors^sont  a  esproisier. 
(Auberi,  Bichel    24368,  f  13''.) 
Souvent  ai  oi  tesmoignier 
C'on  ne  la  porroit  esprisier 
I  Tant  est  bêle  et  bonne  et  courtoise. 

(Adenet,  Cleom.,  Ars.  3142,  P  24^) 
Ci  vous  lairons  des  enfances  Ogier, 
Qui  teles  furent,  qui  droit  veut  tesmoignier, 
C'on  les  doit  bien  a  tous   jovirs   mais  prisier 
Et  recorder  pour  les  bons  ensaignier 
Le  droit  chemin  c'on  ne  puet  esprisier. 
(Id.,  Enf.  Ogier,  Ars,   3142,  f  119.) 
Apres  son  dos  le  sivent  plus  de  chent  ccvalier 
Et  des  autres  maisnies  tant,  nel  sai  esprisier. 
(De  SI  Alexis,  620,  Herz.) 
Ses  armes  furent  d'un  bon  paile  très  chier. 
Nus  hons  qui  vive  ne  les  puet  esprisier. 

(Otiiiel.  1090,  A.  P.) 


ESP 

Qui-  ne  porroie  mie  esprisier  sa  bianté. 

(Ckans.,  ms.  Montp.  H  196,  P  1G6  r°.) 
Loial  amours  ne  puet  nus  esprisier. 
(Baudes  au   Grenon,  Chans.,  ap.  Maetzner,  Altfr. 
Lieder.  p.  33.) 

Esprisier  ne  puet  on  por  voir 
Que  ce  est  la  riens,  tout  sanz  glose, 
Qae  j'aime  plus  que  autre  chose. 
(Des  deux  Amans,  ap.  Jub.,  Jongl.  et  Trouv., 
p.  121.) 

Souvent  ai  oi  dire  la  gent  en  reprouvier 
Que  une  bonne  gueile  ne  puet  nus  esproisier; 
Chil  qui  se  garde  bien,  nul  ne  puet  engiguier. 
(Gaufreg,  6023,  A.  P.) 

Son  los  ne  puet  on  esprisier. 
(S    DE  Conde,  l'oés.,  I,  285,  124,  Scheler.) 

Ossi  ne  puet  nus  esprisier 

Bon  conseil  tant  est  de  grant  pris. 

(ID.,  ib.,  I,  1,  4.) 

On  n'en  puet  le  los  esprisier. 

(Id.,  ib.,  II,  246,  90.) 

Nuls  ne  poroit  ma  grant  value 
Esprisier  ne  me  bonté  vraie. 
(Jeh.  de  le  Mote,  li  Regrcs  Guillaume,  115, 

Scheler.) 
Mais  le  vouloir  de  Dieu  ne  sot  nulz  esprisier. 
(Cov.,  du  GuescUn.  var.  des  v.  86-88,  Charrière.) 
Il  coustereut  tant  au  duc  d'Ango  que  on 
ne    le   poroit  pas   nombrer  ne  exprisier. 
j    (Froiss.,  Chron.,  X,  304^Kerv.) 

—  Avoir  le  même   prix,  la  même  va- 
!   leur  que  : 

I  Et  pourquoy  me  loez  vous  donc  que  je 
descende  1  Pour  ce,  firent  il,  que  ce  n'est 
pas  geu  parti  ;  car  or  ne  argent  ne  peut 
esprisier  le  cors  de  vous,  de  voslre  femme 
et  de  vos  enfants.  (JoiNV.,  CXXIII,  Wailly.) 

—  Esprisier  de,  apprécier  h   la   valeur 

de: 

Tel  vous  quit  atorner,  ains  ore  de  compile, 
C'on  porroit  vostre  cors  esprisier  d'une  alie. 

(Gui  de  Bourg.,  2368,  A.  P.) 

ESPRivoYER  (s'),  V.  réfl.,  s'apprivoi- 
ser, s'émanciper  : 

Aiusy  qu'il  atlendoit  cest  esperit,  sentyt 
quelque  chose  approcher  de  luy  :  parquoy 
ronfla  plus  fort  qu'il  n'avoit  accoustumé. 
Dont  l'esperit  s'esprivoya  si  fort,  qu'il  luy 
bailla  ung  grand  soufflet.  (Marg.  d'Ang., 
Hept.,  XXXIX,  Jacob.) 

ESPRIXIER,  voir  Esprisier. 

ESPROBMENT,  S.  m,,  exprime  l'idée  de 
moquerie  : 

Gardes  que  tes  parolles  ne  soient  point 
grevables  a  autruy,  et  que  tes  esbatemens 
soient  sans  viUonie,  tes  riz  sans  esproemens. 
{Hist.  des  Emp.,  Ars.  5089,  f  14  v°.) 

1.  ESPROER,  esproher,  v.  n.,  hennir  : 
Ses  chevans  si  fort  esproha. 
(Chrest.,  Percerai,  1873,  var.,  Potvin.) 

—  Miauler  : 

Abes  qui  laidist  et  courece 
Autrui  sarable  chat  qui  esproe 
Et  pour  esgrater  tent  la  poe. 
(Reclus  de   Moliens,  Dit  de  Charité,  Ars.  3142, 
f»  220^.) 

—  En  parlant  d'oiseaux  : 

Se  vous  li  tenes  son  bec  en  vo  bouce  de 
si  as  ieus  et  il  esproe  bien  après,  dont  est 
il  sains.  {V Aviculaire  des  oiseaux  de  proie, 
ms.  Lyon  697,  f»  219''.) 


ESP 


ESP 


ESP 


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2.  ESPROER,  esproher,  v.  a.,  asperger, 
éclabousser  : 

Cele  qni  samble  enniailleotee. 
Comme  de  saoc  f'ist  esprphee, 
ïlestaace  saoc,  s'eu  Je  délaie. 

(Lapidaire,  B  i71,  Pannier.) 

Lors  a  soar  se  kene  pissié 
Renart,  et  puis  les  esproa 
Es  lois  qne  tous  les  aveiila. 

(Henart  le  nouv.,  fi  182,  Méon.) 
Pois  Vesproha  d'eve  benoîte. 
Des  trois  Avilies  de  Compiengne,   121,  IMontaigloo, 
Fail.,  I,  81.) 

ESPROEUVEUR,  VOlf  ESPBOVEOR. 

ESPROEVE,  voir  ESPROVE. 

ESPROHER,  voir  ESPROEK. 

ESPROHON,  esproon,  s.  m.,  étourneau  : 

Tout  ausement  com  li  broUoas 
Desconfiroit  .m.  esprohons. 

(Moi^K.,  Chron.,  ■;02-i,  Reiff.) 
A  tant  hurte  des  esporons 
Et  li  cevaos,  com  esprohons^ 
Parmi  l'air  vole  coutreval. 

(iD.,  ii.,  14213.) 

Vesproon  et  l'aloe 
ChaDtent  si  doucemeat. 

(rjians.,  ms.  Montp.  H  196,  l"  63  i°.) 
Li  secons  ot  noû  Sansonnes, 
Fias  ert  al  e^prohon  Saoson. 

(Reii.  le  Nom..  i366,  Méon.) 
Esprohon  volentiers  voleut  par  fous  ensaule  ; 
En  che  cas  uns  avenles  les  esprohons  resanle. 
(Gilles  liMuisis,  li  Rei/raciemens^u^  234,  Kervyn.) 
Les  unes  (choses)  sunt  amables  par  na- 
turel samblance  qu'eles  ont  as  autres...,  si 
comme  esprohons  a  esprohons,  et  coulons 
a  coulons.  {Li  Ars  d'Amour,  1.  16,  Petit.) 

El  ainsi  comme  se  fixent  esprohons  entre 
oisels  gentils  ou  coulons.  (Froiss.,  Chron., 
XII,  71,  var.,  Kerv.) 

L'esprohon  —  the  star.  (Du  GuEZ.  An  In- 
trod.  for  ta  lerne  to  speke  french  trewly,  à 
la  suite  de  Palscrave,  éd.  Génin,,  p.  912.) 

Pic,  experon,  étourneau  ;  wall.,  spro- 
hon,  merle;  rouchi,  éproon,  éprovon. 

ESPROicuiER,  espruichier,  verbe. 

—  Act.,  s'approcher  de  : 

Qaar  ainz  n'osâtes  espruichier  Apremont. 
(G.  de  Mongl,  Vat.  Chr.  1360,  f  14''.) 

On  cner  est  la  puor  qni  flaire 
Si  fort  que  Deus  n'an  ai  qne  faire 
Ne  Dens  ne  le  pnet  esprucliier. 
(R.  DE  Bloes,  Poés.,  Ars.  5201,  f°  26'.) 

—  Neutr.,  s'approcher  : 

Pour  ce  qu'il  ne  vorrent  esproicUier  a  la 
veraie  lumière  qui  est  Deus,  si  seront  tôt 
jorz  en  ténèbres.  {Traité  de  Tliéol.,  Ilichel. 
12581,  f°  339  r».) 

ESPROIER,  voir  ASPROIER. 
ESPROISIER,   voir  ESPRISIER. 

ESPRONÉ,  adj.,  courbé,  incliné  : 
Pour  estre  mise  a   justice  et  au  derrier 
supplice,  et  estre  pandue  par  les  pieds  der- 
riers  a  uug  abre  esproné.   (1457,  Juijem., 
Bichel.  1.  9072,  n»  62,  copie  du  xvill"  s.) 

Ce  terme  est  plusieurs  fois  répété. 
ESPROON,  voir  Esprohon. 
T.  m. 


ESPROPHECIER,  V.  a.,  propbétiscr  : 

Par  Moysen  le  comansait, 
La  prophète  ki  s'avansait 
D' esprophecier  prophecies, 
Dont  les  plusorssonl  aconplies. 

(Dolop..  12009,  Bibl.  elz.) 

ESPROUVANCE,  Voir  Esprovance. 

ESPROUVE,  voir  ESPROVE. 
ESPROUVEEMENT,  VOlP  ESPROVEEMENT. 
ESPROUVEMENT,  VOir  ESPROVEMENT. 
ESPROUVER,  voir  ESPEOVER. 
ESPROUVEUR,  voir  ESPROVEOR. 
ESPROUVOIR,  voir  ESPROVOIR. 

ESPROVANCE,  esprouvcmce,  -  anche,  s. 
f.,  épreuve,  expérience  : 

Quand  li  tems  de  sainte  glise  serai 
acorapliz  et  tu  toi  feras  conissable  en  la 
dairiene  esprovance,  guerredone  ensi  les 
biens  cui  tu  nos  aras  doneiz,  ke  tu  ne  re- 
queres  mie  les  malz  cui  nos  arons  faiz. 
{Job,  p.  461,  Ler.  de  Lincy.) 

Par  tant  ke  il  ne  puent  mie  savoir  celés 
choses  non  veables  par  esprovance,  poruec 
dotent.   {Vial.  St  Greg.,   p.  193,  Foerster.) 

Tant  desconvrirent  ses  vertns 
Qu'esprovance  le  mist  en  us. 

(Lapidaire,  B  G'J3,  Pannier.) 

Ce  ne  fu  mie  por  mal  del  preudome,  mes 
por  esprovance  de  bien.  {Comm.  s.  les  Ps., 
Richel.  963,  p.  176».) 

De  rechief  est  apieles  Joseph  a  l'autel, 
et  donné  li  est  eve  de  l'esprouvanche  nostre 
signour.  {Anfances  N.-D.  et  de  J.-C,  Richel. 
1553,  f°  275  r«.) 

En  quel  lieu  esprouva  il  en  ung  an  \'es- 
prouvance.  c'est  l'estableté  du  conraigedes 
femmes.  (J.  de  Mectng,  Ep.  d'Abéil.  et 
d'Hél.,  Richel.  920,  f»  124  v°.) 

Ki  ai  couneute  par  vraie  esprouvance  le 
vertu  de  Dieu  en  lui.  {Vie  de  S.  Franc. 
d'Ass.,  Maz.  1351,  f"  S''.) 

Sachans  que  tribulacion  ouvre  pacience, 
et  pacience  est  esprouvance  et  esprouvance 
fait  avoir  espérance.  (P.  Ferget,  Nouv. 
Test.,t'  150  r»,  impr.  Maz.) 

ESPROVE,  esproeve,  esprouve,  espreuve, 
s.  f.,  preuve  : 

Mais  les  mes  ne  sont  pas  esproeves. 

(Pastoralet,  ms.  Brox.,  t°  60  r".) 
Prest  et  appareillié  de  vous  faire  service, 
et  monstrer  esprove    de  mon   industrie  et 
profession.  (BuDÉ,  Instit.   du  Prince,  ch. 
XVII,  éd.  1547.) 

Executear  tant  en  dits  qu'en  esprouve. 

(l'ELETiER,  Odiss.,  Il,  éd.  1577.) 

(Matthieu  de  Montmorency)  se  trouva  en 
la  journée  de  Bovines  contre  Othon,  empe- 
reur d'Allemagne,  en  laquelle  il  donna 
maintes  espreuves  de  sa  prouesse.  (Pasq., 
nech.,  II,  12.) 

—  Ce  qui  sert  à  éprouver  une  chose  : 
Un  grant  espreuve,  séant   aussi   comme 

sur  un  chandelier,  fait  en  manière  d'arbre. 

(1360,  Invent,  du  duc  d'Anjou,  n»  296,  La- 

borde.) 

Une  espreuve  que  l'on  met  sur  la  table  du 
roy.  (1380,  Inv.  de  Charl.  V,  ap.  Laborde, 
Emaux.) 

Une  espreuve  d'argent  doré,  goderonné. 


(1393, /)iî).  des  Ducs  de  Bourgogne,  n»567C, 
ap.  Laborde,  Ducs  de  Bourgogne.) 

Vue  espreuve  d'or,  en  laquelle  il  y  a 
quatre  laugues  et  uue  maschouere  de  ser- 
pent. (1399,  Invent,  de  Charles  VI,  ap.  La- 
borde, Emaux.) 

Une  espreuve  d'une  grande  langue  de 
serpent.  (1416,  Invent,  du  duc  de  Berry, 
ib.) 

—  D'esprove,  h  toute  épreuve  : 
Fleiches    a    arc,    empanuees    a   cire    et 

ferrées  de  fers  iVespreuve.  (Compt.  de  Gilet 
Baudry,  1416-1418,  Forteresse,  Despence, 
XXXII,  Arch.  mun.  Orléans.) 

ESPROVEE,  S.  f.,  épreuve  : 

La  convenance  fu  faite  qe  se  le  dame- 
siaus  fust  vencu,  qu'il  devoit  perdre  le 
mille  chavalz  qe  il  avoit  fait  amoiner  pro- 
pemant  por  ceste  esprovee.  (  Voy.  de  Marc 
Pol,  c.  ce.  Roux.) 

ESPROVEEMENT,-  emeHt,esprouv.,  adv., 
par  des  preuves  certaines  : 

Mais  nequedent  je  sai  tout  esprouveemenl 
Que  Sathanas  vous  fait  grant  envaissement. 
(Herm.\îi,  Bible,  Richel.  1444,  V  47  r».) 

—  Comme  un  homme  éprouvé  : 

Si  se  combattist  bien  esproiiveiiient  et  en 
grand  los  tout  ce  jour.  (G.  Chastell., 
Chron.  dul).  Phil.,  ch.  lvi,  Buchon.) 

ESPROVEMENT,     -     OUVCMent,    -    BUVB- 

ment,  -  uvement,  epreuv.,  s.  m.,  épreuve, 
expérience,  preuve  : 

A  l'aighe  douce  point  por  faire  esproremeiU. 

(lioiun.  d'.ilix.,  ('  70=,  Michelant.) 

Vos  poez  bien  apertemeot 
Veoir  en  nos  Vesprovemenl, 
El,  pais  ke  la  chose  est  provee. 
Ne  querez  aulr'j  demoree. 
Mes  fêle  nia  druile  venjaace. 

(Dolop.,  4380,  Bibl.  elz.) 

Donques  se  chascuns  hom  est  achoison 
Je  sou  habit  et  de  sq  ymagination,  il  con- 
vient que  sanz  son  esprovement  il  ait  au- 
cun naturel  commencement  conoissable 
entre  bien  et  mal,  qui  li  fnce  voloir  le  bien 
et  eschuer  le  mal.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  280,  Chabaille.) 

Et  mectre  toy  a  Vespreuvemenl  des  choses 
dont  tu  fais  a  envis  abstinence.  (J.  de 
Meung,  Ep.  d'Abeil.  et  d'IIel.,  Richel.  920, 
f  38  v--.) 

Vi esprouvement  de  bone  manière  etbone 
pensée  est  de  tenir  soi  en  pais  et  de  demo- 
reronuQp  manière  meisme.  [Le  Chartre  de 
le   chilé  d'Amiens,  Richel.  25247,  f»  82  r».) 

Et  por  leaul  esproeement 
Mont  grant  partie  de  sa  geat 
Li  a  a  coverner  baillie. 
(Macé  de  Li  Cbarité,  Bible,  Richel.  401,  r  120^) 

Espruvement.  iirobacio.  {Gloss.  galL- 
lat.,  Richel.  I.  7684.) 

Experimentum,  esprouvement.  (Gloss.  de 
Couches.) 

Excrinium,  epreuvement.  (Ib.) 

De  laquelle  chose  je  me  dueil  forment 
que  il  ne  m'enchargierent  aucune  be- 
soingue  par  quoy  je  leur  peusse  avoir  pro- 
fité par  esprouvement  sans  paroles.  (J.  DE 
Vignay,  Enseiijnem.  ms .  Brux.  11042, 
f°  11''.) 

Par  ce  il  entend  ce  que  l'en  souloit  appe- 
ler purgaciou  publique,  car  quant  le  fait 
70 


S54 


ESP 


ESP 


ESP 


estoit  doubteux  il  estoit  mis  en  aucun  es- 
prouvemenl  ou  jugement  de  fortune  et  pé- 
rilleux. (Oresme,  PolUig.yi"  ISQ^  éd.  1489.) 
Par  la  force  des  paroUes  qui  sont  en  ce 
petit  livret  sauroie  toutes  les  choses  dont 
je  nie  doubteroie  si  je  y  vouloie  peine 
mettre,  si  feroie  arbres  arrachier  et  terre 
crouler  et  eaues  courre  contremont,  mais 
sçachez  qu'il  y  a  grant  péril  qui  s'en  -veut 
entremettre  en  Vesproiivement.  {Lancelot, 
du  Lac,  l"  p.,  ch.  S4,  éd.  1488.) 

—  Approbation  : 

Consantemans  et  esprovemans  de  cters  et 
de  lais.  (1214,  Coll.  de  Lorr.,  975,  Richel.) 

ESPROVEOR,  -  eur,esprouv.,esproeuv., 
exp.,  s.  m.,  celui  qui  éprouve,  qui  juge, 
qui  examine  : 

Le  vin  et  le  vaissel  sont  guéris  de  la 
flaireur  de  muffe,  comme  dient  les  esprou- 
veurs,  quant...  (Frère  Nicole,  Trad.  du 
Livre  des  Proufjilz  champ,  de  P.  des  Cres- 
cens,  f»  43  \«,  éd.  1816.) 

Les  esproeuveiirs  des  ladres  d'Amiens- 
{Compt.  de  1430,  Péronne,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Des  vertus  des  herbes  excogiteur  et 
exprouveur.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.,  I,  f»  106  v.) 

—  Esproveor  de  triade,  charlatan  : 

Dieu  I  qafil  esproinrur  df  triade, 
N'estoit  il  pas  lilen  ea  soo  art 
A  ton  semblant  uog  cault  renarl. 

(Eloï  Dameknai.,  Livre  de  la  deablerie,  V  90'', 
éd.  150-.) 

iNe  demaada  faire  collation. 
Craignant  trouver  pour  sa  refeclion 
Quelque  morceau  à'espromeur  de  triade. 

(J.  Marot,  Voij.  de  Venise,  llar.  de  Monljoye  à 
cenli  de  Venise,  éd.  ib32.) 

ESPROVER,  -  uver,  -  ouver,  exp.,  verbe. 

—  Act.,  vériQer  : 
Iteil  sunge  a  Silvie  ven 
Et  en  memorie  relenu  ; 

Or  en  pora  senz  demorance 
Exproveir  la  sinifiance. 

(Brut,  ras.  Munich,  3965,  VoUm.) 

—  Distinguer,  reconnaître  : 

Qui  par  prneve 
Les  Gns  amis  des  fans  csprueve. 

{Rose,  Vat.  Ott.  1212,  f  38*.) 
Qui  par  teil  prove 
Les  fins  amis  des  fans  esprove. 

(/«.,  Vat.  Cbr.  1858,  f"  ■i-i''.) 

—  Approuver  : 

Ce  présent  livre  qui  est  de  ires  granl 
profit  et  edificaciou  et  est  examiné  et 
exprooé  a  Paris  par  plusieurs  maistrez  en 
divinité.  (Ms.  Berne  260%  f"  1».) 

Celi  fait  bin  espruve 

Le  duc  de  Loherenne. 
(Jeh.  desPreis,  Geste  de  Liège,  II,  9554,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

-~  Réfl.,  se  montrer,  faire  ses  preuves  : 

Certes  ce  n'est  mie  conlrneve. 

Car  Johans  s'est  bien  esprové 

Qui  cest  livre  a  fait  el  irové. 
(llist.  de  Guill.  le  Maréchal,  19194.  P.  Meyer, 
Romania,  XI,  p.  27.) 

Lesquelz  vaillamment  s'espromerent  ce 
jour.  (Wavrin,  Chron.  d'Ewof.,  1,263.  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 


Li  Engles  s'i  esproitvoient  trop  vaillam- 
ment. (Froiss.,  Chron.,  IV,  344,  Luce,  ms. 
Amiens,  V  99  v".) 

Certes  niauvaisement  vous  esprotivez  en- 
vers moy.  {Istoire  de  Troye  la  granl,  ms. 
Lyon  823,  f°  136^) 

—  Expérimenter  : 

Chascun  se  peuU  bien  espromer 
Qu'on  ne  fera  ja  bonne  chère 
Qui  n'aura  dn  vin  grant  rivière. 
(Sermon  de  S.  Raisin,  Poés.  fr.  des  xv°  et  XTl'  s., 
II,   lU.) 

—  Esprové,  part,  passé,  qui  a  fait  ses 
preuves  : 

Guy  de  Montfort  fu  esprouvé  sus  tous  les 
autres.  {Grand.  Chron.  de  France,  Vie  Mgr 
Saint  Loys,  xcvill,  P.  Paris.) 

—  Dans  un  sens  péjoratif,  tenu  pour 
mauvais  : 

Car  telle  manniere  de  lin  est  fause  et 
mauvese,  et  a  esté  esprouvee  des  lontans  a. 
(E.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  1»  p.,  LVii,  9, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

ESPROvoiR,  esprouvoir  (s'),  v.  réfl., 
s'éprouver  : 

Se  voudroit  venir  esprouvoir  contre  elle. 
{Liv.  de  Marc  Pol,  cxcvi,  var.,  Pautbier.) 

ESPRUCHIEH,  voir  ESPROICHIER. 
ESPRUICHIER,  voir  ESPROICHIER. 
ESPRUVEMENT,  VOir  ESPROVEMENT. 
ESPUAL,  voir  ESPOIAL. 
ESPUBLEEMENT,    VOir    ESPUBLIEMENT. 

ESPiJBLiEMENT,  espubleeineni,  adv., 
publiquement  : 

Et  li  philosophes  comença  espubliement 
a  prediquer  la  fei  de  nostron  Seignor. 
(Pass.  S.  Jolian,  Richel.  818,  f  164  v.) 

Predicantesp!«6(eemen(lo  saint  evangelio. 
{Pass.  S.  Marcel,  Richel.  818,  f"  193  v».) 

ESPUBLiER,  epp.,  V.  a.,  publier  : 

Mandons  a  notre  juge  ordinaire  que  il 
les  dites  ordinations  espublieil  en  ses 
assises.  (1319,  Arch.  P  1388,   cote  122.) 

Pour  eppublier,  nonmar  et  establir  los 
conseillors  et  purvoors  sus  los  fas  de  la 
dicta  universita.  (1332,  Proc.  verb-,  Cart. 
mun.  de  Lyon,  p.  4S7,  Guigne.) 

Pour  espublier,  nomar  et  establir  los 
conseilliours.  (1335,  ib.,  p.  462.) 

ESPUCHE,  s.  f.,  instrument  servant  à 
puiser  l'eau  : 

Espuches  de  bois.  (1518,  Béthuno,  ap.  La 
Fons,  G/oss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cloux  de  .xviii.  I.pour  les  espuches.  {Ib.) 

ESPUCHELIER,  S.   m.? 

Uug  espuchelier  de  S.  Pry.  (Acte de  1527, 
Béthuue,  Gloss.  ms.,  Bibl.. Amiens.) 

ESPUCHiteR,  voir  Espuisier. 

ESPUCHOiR,  voir  ESPUISOIR. 

ESPUCHON,  s.  m.,  dimin.  de  espuche, 
instrument  à  puiser  l'eau  : 
Espuchons.   (Compte  de   1518.  Béthune, 
I    ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


ESPUciER,  voir  Espuisier. 
ESPUEMENT,  S.  m.,  crachat  : 
Des  crachars  elespnemens  de  leurs  ordes 
et  laides  lèvres  souUereut  ilz  ton  très  hon- 
nourable  viaire.  {De  vita   Chrisii,  Richel. 
181,  f  123^) 

Espuemens  et  crachemens.  {Ib.,  f"  145  r°  J 

1.  ESPUER,  espouer,  expuer,  verbe. 

—  Neutr.,  cracher  : 

Espouans  et  cracbans  en  son  très  précieux 
vyaire.  {De vita ChrisU,  Richel.  181,  f"  131''.) 

Il  e.vpua  et  cracha  en  terre.  {Second  vol. 
des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f»  226  V, 
éd.  1519.) 

—  Act.,  cracher  : 

Jésus  a  fait  de  la  boue  de  sa  salive  la- 
quelle il  o  expuee  et  crachée  en  terre,  et 
puis  si  a  enoingt  mes  yeulx.  {Sec.  vol.  des 
exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f"  226  v», 
éd.  1319.) 

—  Couvrir  de  crachats  : 

Incontinent  le  assaillent  a  decrachier  et 
sxespuer  inhumainement  ses  tant  désirables 
joes.  {De  vita  Chrisii,  Richel.  181,  f»  150^/ 

—  Fig.,  conspuer  : 

Je  ne  Toel  que  pour  li  riens  me  soit  reprouvet, 
Ne  mi  dit,  ne  mi  fait  en  soient  espiiet. 
(Gilles  li  Mdisis,  li  Estas  des  Papes,  i,  307, 
Kervyn.) 

2.  ESPUER,  spuer,  spur,  adv.,  dehors  : 

El  pavement  fud  de  primes  li  marbres 
culchiez,e  desure  tables  de  sap  serreement 
juintes  e  bien  asis,  puis  tut  celé  espuerfad 
cuverz  e  adubez  de  plate  d'or.  [Rois, 
p.  247,  Ler.  de  Lincy.) 

E  as  columpnes  rundes  de  spur  ki  furent 
as  murs  justees,  furent  les  tables  juintes  e 
afermees.  (16.) 

El  secund  estage  e  al  suverain  de  quatre 
parz,  deled  le  mur,  furent  clos  pareis  de 
spuer.  {Ib.,  p.  248.) 

3.  ESPUER,  s.  m.,  pieu,  poteau  : 

Une  espee  du  fnerre  a  traite 
Qui  ert  pendue  a  un  espuer, 
Et  s'en  feri  par  mi  le  cuer. 
(LeCastel.  de  Yergi,  Richel.  837,  f  10^etRichel. 
375,  f»  333''.) 

Cf.  ESPOIAL  et  ESPOIER. 

4.  ESPUER,  voirEspoiEH. 

EspuGNiR,  V.  a.,  expier  : 

Nostres  sires  nos  sofl'ret  ceste  pénitence 
a  faire  por  espugnir  les  pechies  que  nous 
avons  fais  sai  eu  arriéres.  (S.  Graal,  Ri- 
chel. 2455,  f  139  v«.) 

ESPUiCHiER,  voir  Espuisier. 

ESPUIER,  voir  ESPOIER. 
ESPUILLE,  voir  ESPOILLE. 

ESPUING,  s.  m.,  poignée  : 

...  Ja  fust  ensanglantes 
Ses  espiex  desi  k'es  espuins. 

(Fregus,  p.  178,  Michel.) 

ESPUisANCE,  S.  f.,  action  d'épuiser  : 


ESP 


ESP 


ESP 


355 


Noble  aîer,  prens  la  oongaoissaDce 

Da  ma  dnre  desplaisance. 

Faix  eo  mer  espjiisance. 

Par  puissance 

De  pluies  de  larmes  pleines. 

(MoLiNET,  Poès.,  p.  l'21,  ap.  Ste-Pal.) 

ESPUiSEOR,  espuyseur,  espuseur,  s.  m., 
celui  qnl  épuise: 

Tant  soit  espnisant  espinsierres 

C'est  mers  qu'onkes  nus  n'espuisa. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  Richel.  2163,  f°  3^.) 

Tant  soit  espnissanz  espuUerrea. 

(Id..  ib;  ms.  Bras.  10717,  f  iV) 
Se  en  son  parfont  puis  ne  puis 
Qn'espuisier  ne  puet  espuisicres. 
(De  la  Mère  au  roi  de  Paradis,  Ars.  3527,  l"  101'.) 
.XIX.  journées  de  fossiers  et  d'espuseurs. 
(1347,  Arch.  adm.  de  la  ville  de  Beims,  ii, 
U29,  Doc.  iaéd.) 

Je  leur  envoyray  des  espardeurs  et  des 
espuyseitrs  de  bouteilles,  qui  les  respande- 
rout;  ilz  espuyseront  ses  vaisseaux  et  rom- 
peront  ses  bouteilles.  (Le  Fevre  d'Est., 
liible,  Jér.,  XLViil,  éd.  io34.) 

ESPLiisiKR,  espuiehier,  espuchier,  espu- 
cier,  V.  a.,  puiser  : 

Espucerez  ewes  eu  joie  des  fontaines 
del  salvedur.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  Cantic. 
Isai.,  4,  Michel.) 

Les  Grins  e  les  Parsiens 

De  ces  (philosophes)  lar  sàeat^e  espticherenl. 
(Pierre  d'Aderkun,    le  Secré  de  secret,  Richel. 
-25407,  t°  186".) 

—  Vider  : 

Chi.  a  moult  a  dire  qu'onques  la  fontaine 
ne  pot  estre  espucie  de  biens.  (Si  Graal,  il, 
43,  Hucher.) 

Richart,  ne  qne  espuchier 
Pnet  on  la  mer  d'un  tamis, 
Ne  vous  vauroit  mais  castis, 
C'en  ne  pnet  mnsart  castier. 
(Maistr.  Richart.  à  Gautier  de  Dargies,  ap. 

Maetzner,  Allf'ram.  Lied.,  p.  77.) 

Tout  ainsi  comme  il  convient  la  nef  es- 
puiser  pour  l'eaue  qui  y  entre.  [Le  Chastel 
périlleux,  Richel.  1009,  P  40  v°.) 

Et  les  autres  espuisent  la  sentine,  c'est  a 
dire  l'eaue  du  fons  de  la  nef.  (Laur.  de 
Premierfait,  Traictié  consolatif  de  la  vieil- 
lesse, Richel.  1009,  f"  95  r».) 

Nettoyer  et  espuiehier  les  puichs.  (IbSi, 
Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ESPUisoiR,  espusoir,  espuchoir,  s.  m., 
instrument  pour  vider  l'eau  : 

Et  si  facent  faire  .iiii.  fines  et  .un.  es- 
pusoirs  a  oes  le  besoigne  de  tote  le  vile 
par  le  fu.  (1247,  Ban  sur  les  incendies,  Tail- 
liar,  p.  150.) 

Doivent  porter  a  le  besoigne  del  fu  les  es- 
chieles,  les  tines  et  les  espuisoirs  en  quel 
liu  ke  mestier  sera  en  le  vile.  {Ib.) 

Haustram,  espuchoir.  (Gloss.  de  Gari, 
ms.  Lille,  Scheler,  Lex.,  p.  67.) 

Espuchoirs  pour  servir  au  feu  de  mes- 
chief.  (1518,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Et  avec  de  grandes  pales  creuses,  sem- 
blables aux  espuisoirs  dont  les  bateliers 
vuydent  l'eau  de  leurs  bateaux,  ils  arrou- 
sent  lesdites  couches,  (Du  Pinet,  Diosco- 
nde,  Vj  82,  éd.  1605.) 

ESPULER,  voir  ESPOILLIER. 


ESPUME,  spume,  s.  t.,  écume  : 

Spuma,  espume.  (Gloss.  de  Neck.,  ms- 
Bruges,  Scheler,  Lex.,  p.  87.) 

Spume  grosse  et  viscouse.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  Il,  24,  éd.  1495.) 

S'il  pete  espume  par  les  yeux  c'est  signe 
de  humeur  merancolique  la  assemblé.  (xv° 
s..  Traité  de  fauconnerie,  p.  85,  Martin- 
Dairvault.) 

Vespume  de  mer.  (P.  Braillier,  DecÀ. 
des  abus  etignor.  des  Medec,  éd.  1557.) 

ESPUMER,  spumer,  v.  n.,  écumer  : 
Se  l'algue  s'en  ist  d'aucune  part,  tu  pren- 
dras de  boue  poiz  liquide  et  autant  de  bon 
Inrl  ou  de  sieu,  et  les  feras  cuire  ensemble 
tant  que  ele  espumeist.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  179,  Chabaille.) 

S'il  estait  sans  respirer,  sans  parler,  sans 
spumer,  sans  mouvement...  (B.  DE  Gord., 
Pratiq.,  II,  25,  éd.  1495.) 

—  Cracher  : 

Qui  pisse  a  quatre  piez  de  son  estai  ou 
del  autrui,  quatre  deniers  doit  ;  et  qui  es- 
ptime  a  sen  estai  ou  a  l'autrui,  quatre  de- 
niers doit.  (1372,  Ord.,  v,  olO.)  Impr.,  se 
pume. 

ESPUREMENT,  S.  m.,  actiou  do  pu- 
rifier : 


De  Ion  saint  pur  espuremenl 

Si  nous  espnre  purement. 

(G.  DE  Coisci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  i"  ■ 


5".) 


—  Fig.,  justification  : 

Et,  tantost,  le  dit  danip  Jaicque  fut  cité 
a  la  court,  et  il  y  comparut  pour  espure- 
menl; et  demaudoit  par  escript  le  cas  que 
on  ly  imposoit,  et  ilz  ly  fut  dit  que  reve- 
nit  au  landemaiu  après.  Et  a  ycelle  jour- 
née il  demaudoit  encore  espuremenl,  mais 
on  Iv  fit  dire  qu'il  n'en  averoit  point,  et 
quej  s'il  n'avoit  rien  meffait,  qu'il  y  povoit 
bien  aller.  Et  sur  ce,  il  n'y  osoit  aller,  et 
il  fut  reputez  contumas.  (J.  AUBRION, 
Journ.,  an  1481,  Larchey.) 

Les  aultres  disoient  que  le  dit  conte 
poioit  venir  a  Mets,  et  estoit  au  gaige;  et 
les  aultres  disoient  qu'il  y  estoit  venus 
pour  espuremenl,  espérant  de  faire  paix. 
(Id.,  i6.,an  1482.) 

ESPURER,  exp.,  V.  a.,  purifler  : 

En  endurant  lont  expura 

Par  sa  crnelie  mort  amere. 
(Deobieleviue,  Trois  Pèlerin.,  f  69°,  impr.  Ins- 
tit.) 
ESPURGACioN,  S.  f.,  purification  : 

Mes  pur  ço  ke  uns  péchâmes, 

E  de  pechié  uns  encombrâmes, 

Le  nus  estut  espenir, 

Einz  ke  ci  puissons  venir, 

Estre  'en  Vespurgacion 

Selunc  ço  ke  fait  avon. 
(Marie,  Purg.    de   SI  Patrice,  Richel.  25107. 
f»  117''.) 

Qant  il  entrent  en  la  maison 

Que  est  de  Deu  espurgacion. 

(Id.,  ib.,  l'  ligJ;  Roq.,  v.  2007.) 

ESPURGANCE,  S.  f.,  expiation,   action 
de  se  purger  d'une  accusation  : 
Expiatio,  espurgance.  {Gloss.de  Connhes.) 

ESPURGATOiRE,  -  ore,  exp.,  s.  m., 
purgatoire  : 

E  en  Yespurgaloire  sunt. 

^Marie,  Purg.  de  SI  Patrice,  1462,  UoT.) 


Par  coi  ses  loians  esperis 
Soit  hors  d'espurgatoire  mis. 
(De  Engerran,  Richel.  1553,  P  162  r".) 

En  tel  manière  luit  chantoient. 

Et  toutes  les  âmes  ploroient 

Qui  erent  en  espurgaloire. 

Et  disoient  :  Pères  de  «loire, 

Kncor  ayez  merci  de  nous. 

(.Court  de  Paradis.  Richel.  837,  P  59''.) 
La     penitance    du   feu    d' espurgaloire. 
{Chastoiem.    d'un   père,  ms.  Soiss.   210. 
f»6^) 

La  peine  d'expurgatoire.  {Légende  dorée, 
Maz.  1333,  f"  70''.) 

Il  les  descharge  des  douloreuses  paines 
que  ilz  pourroient  souffrir  en  espurga- 
loire. (ConRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689, 
f»  53^) 

ESPURGATORE,  VOir  ESPCRGATOrRE. 

1.  ESPURGE,  S.  f.,  action  de  se  purger 
d'une  accusation,  alibi  : 

La  seconde  voie  comment  le  négative  se 
pot  prouver,  si  est  par  espurge,  si  comme 
s'aucuns  propose  contre  moi  que  je  bâti 
Jehan  l'endemain  de  le  Toussains  a  Cler- 
niont,  a  hore  de  prime,  ou  que  je  fis  au- 
cun autre  meffet  a  tel  jor  et  a  tele  hore,  et 
je  nie  que  je  ne  le  fis  pas;  et  aveques  le 
uiauce  je  afferme  que  au  jor  et  a  l'ore  qui 
est  nommes  que  je  dui  ce  fere,  j'estoie  a 
Paris  pour  pledier,  ou  por  tele  besogne 
fere  que  g'i  avoie,  et  la  me  virent  grant 
plenté  de  gent,  et  l'offre  a  prouver  :  se  je 
proeve  ceste  espurge,  le  niance  que  je  fis 
vaut  prueve.  (Beaum.,  Coul.  du  Beauv., 
c.  XXXIX,  bO,  Beugnot.) 

Avons  pris  Vespurge  doudit  chevalier 
par  son  serment  que  il  ne  fist  les  cas  des- 
susdiz.  (1320,  Arch.  JJ  60,  pièce  16.) 

—  Vérification: 

Et  appelloit  l'en  ce  faire  Vespurge  de  la 
mesure.  (1409,  Enq.,  Arch.  Sarthe,  E-3. 
26.) 

2.  ESPURGE,  S.  f.,  plante,  l'euphorbe  : 
Titimalus,  espurge.  {Gloss.    de  Glasgow, 

Meyer.) 

Herbe  qu'on  appelle  espurge.  {Le  grant 
Herbier,  f  85  v»,  Nyverd.) 

De  la  graine  d'espurqe.  {Journ.  ms.  da 
Joh.  Gir.,  Très,  de  N.-D.  du  Castel.) 

Puis  la  (la  feuille  de  papier)  trempa  en 
vinaigre,  pour  veoir  si  elle  estoit  escripte  de 
laict  de  espurge.  (Rab.,  ii,  23,  éd.  1542.) 

Vespurge  qu'aucuns  appellent  tithyraale 
jette  une  tige  haute  d'une  coudée,  (j.  des 
MouL.,  Comm.  de  Mallh.,  p.  684,  éd.  1379.) 

Pilez  du  pourpier  et  de  Vespurge  en- 
semble. (LiEBAULT,.Vaïs.  rust.,  p.  363,  éd. 
1597.) 

3.  ESPURGE,  S.  f .,  éponge  : 

Hz  prindrent  une  esponge  autrement 
dicte  espurge  et  la  trempèrent  en  fort  vin 
aigre.  {La  Pass.  de  J.-C.,  .Maz.  1313, 
f  79  r».) 

On  doit  laver  les  tonneaulx  d'eaue  salée 
et  les  nettover  et  froter  d'une  espurge  bien 
fort.  (Frer'e  Nicole,  Trad.  du  livre  des 
ProufjHz  champ,  de  P.  des  Crescens, 
f  39  v>,  éd.  1516.) 

.\ucuns  autres  prennent  une  nouvelle 
esponge  ou  espurge  .  (Id.,  ib.,  i"  40  r'.) 

ESPURGEMENT,  cxp.,  espourg.,  s.  m., 
action  de  purger,  de  nettoyer  : 


5S6 


ESP 


ESQ 


ESQ 


Dieiis  est  fontaine  nelo  et  jinre, 
Esjmrgement  de  tonte  nrdnre. 

{Fall.  d'Oi'..  Ars.  50fi9,  f°  1291.) 

Espourgement,  s.  m.  —  Poiirgyng.  (Pals- 
grave,  Ésclairc,  p.  257,  Génin.) 

—  Ce  qni  sort  h  purger,  h  purifier  : 
Chil    sains    esperis...    espvrgeniens    des 

cuers   et  des   pensers.  (S.  Graal,  il,  145. 
Hucher.) 

Et  ne  li  done  mie  (au  faucon)  espurge- 
ment  de  oie,  mais  de  grue.  {Le  roi  Dancus, 
p.  23,  Martin-Dairvault.) 

Cil  après  vons  baptisera 

Au  Saint  Esperil,  et  portera 

En  sa  main  nn?  espnrgement 

Pour  espnrijer  le  bon  forment. 
(Gbeban,  Myst.  de  la  Pass.,  Ars.  6i31,r73'.) 

—  Au  sens  moral,  action  de  purger,  de 
purifier,  purification: 

Celuy  lii  ferat  \' espnrgement  des  pecliiez. 
(S.  Bebn.,  Serm.,  p.  bSl,  Ler.  de  Lincy.) 
E  por  icest  batiseraent 
De  péché  aie  espurgemenl. 
(Yie  de  Ste  Marguer.,  229,  Joly,  p.  75.) 
Li  jours  à'espourgemenl.  iBib.  hist.,  Maz. 
532,  f»  62''.) 

Expialio,  espurgemens.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

Auquel  jour  estoit  la  solennité  de  expur- 
gemenl,  c'est  de  expiation.  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  II,  1°  6  -v".) 

—  Action  d'aller  à  la  selle  : 

Si  aucuns  par  lai  aligier 
Vomira  le  suen  Tcnlre  espurgicr 
Si  con  nature  seaiit  requerre, 
Face  d'un  pan  .1.  crot  en  teire 
Lors  face  son  espurgemenl 
Et  pnis  le  couvre  ifinellcment. 
(Macéde  la  Charité,   Itihle,  Ricliel.  -iOl,  f"  41=.) 

—  Rebut,  chose  qui  est  rejetée,  scorie  : 
Scoria,  espurgemens  de  mctail.  (Gloss.  de 

Salins.) 

Scoria,  espurgement  de  metail.  [Catholi- 
con,  Richel.  1.  17881.) 

Leurs  maisons  sont  maolionees  de  coc- 
quiles  et  d'aullrcs  expurgemens  de  la  mer. 
(Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10S12, 
IX,  IV,  19.) 

Leurs  cavernes  sont  massonnees  de  co- 
quilles et  autres  expurgemens  de  la  mer. 
(Q.  Curse,  VIII,  22,  éd.  1534.) 

ESPURGEOiR,  s.  m.,  CB  qul  sert  à  pur- 
ger, à  nettoyer  : 

Il  coverrout  le  chandelabre  et  les  lu- 
mières et  les  tenailles  et  les  cspurgeoirs  et 
louz  les  vesseaus  a  mètre  l'uile.  {Bible, 
Richel.  899,  f"  54''.) 

i.  ESPUUGEOK,  -  eour,  s.  m.,  purga- 
toire : 

Nule  ame  du  monde  ne  puet  entrer  en 
paradis  se  ele  u'a  passé  Vespurgeour.  {Sy- 
drac,  Ars.  2320,  |  371.) 

Et  le  plus  juste  ne  puet  aler  en  paradis  se 
il  ne  passe  par  Vespurgeour.  {Ib.) 

2.  ESPURGEOR,  S.  111.,  celui  qul  purge, 
qui  purifie  : 

Cil  saius  esperis  est  confortierres  et  es- 
purgierres  des  cuers  et  des  pensées.  ((jMes(e 
du  S.  Graal,  Richel.  12582,  f°  8  r°.) 

ESPUUGiiiRj  verbe. 


—  Ad.,  purger,  nettoyer  : 
Tu  espurgcras  luei  de  isopo,  e  serai  es- 
neiet.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  l,  8,  Mi- 
chel.)    . 

Cilz  raartires  n'est  fors  que  bains 
Pour  espurgier  m'ame  et  mon  cors. 
[Yie  Sle  Marg.,  Richel  135S,  Joly,  p.  105.) 
Si  espitrger  nos  de  pechié. 
{rie  de  S.' Mexi,  960,  Kom.  VIII,  p.  180.) 
Haiir  et  fuir  pechiet  mortel,  et  espurgier 
et  eschiver  pechié  véniel.  {Liv.  de   vraie 
sap-,  ms.  Nancy  274,  f"  4  r».) 

—  Réfl.,  se  purger,  se  nettoyer: 

Ainsi  s'cspurgent  et  se  vnident. 

(Rose,  Rirhel.  I5-3.  f  138=.) 

—  S'éclaircir,  se  rasséréner  : 
Adont  s'espurge  et  esclaire 

Li  courages  dame  Avinée. 
{Du  Prestre  el  du  Chevalier,  Monlaiglon  et  Ray- 
naud.  Fabliaux,  II,  85.) 

—  Neutr.,  devenir  clair  : 


Dibx  !  dist  Renart,  con  or  est  clere. 
Et  cou  espiirge  voslre  voiz  I 

{Ren.,  7284,  I 


—  Espurgié,  part,  passé,  purifié,  net, 
pur  : 

Virge  fu  nete  et  espurgié 
De  pechié. 
(Watriqiet,  Dit  de  la  mis,  Richel.  24432. 
1°  396".) 

Vie  espurgiee.  {Serm.  lat.-fr.,  xiv"  s., 
ms.  de  Salis,  f»  10  v°.) 

ESPURiR,  V.  a.,  tendre  : 

Ensi  espuril.  za  en  ayer  Zaram  sa  sole 
main  premières  lai  ou  Tamar  alevet  en 
poine.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
1°  92.) 

ESPUSEUR,  voir  ESPUISEOR. 

ESPiJSOiR,  voir  EspuisoiR. 

ESPiiT,  sput,  s.  m.,  crachat,  crache- 
ment : 

Squaleo,  estre  ors  ou  en  esput.  {Gloss. 
de  Salins.) 

Se  c'est  de  sang  l'esput  est  vermeil.  (B. 
DE  GoRD.,  Pratiq.,  IV,  4,  éd.  1495.) 

Comme  le  sang  s'evacuoiL  par  un  autre 
conduict,  soit  par  mouvement  naturel 
comme  par  vomissement,  par  sput  et  cra- 
chats... (G.  Chrestian,  Gêner,  de  l'homme, 
p.  140,  éd.  1559.) 

ESPUTIE,  S.  f.  ? 

Diens  vos  doinst  boin  ami  avoir 
El  cspiities  en  grant  savoir. 

(Soiies  de  Jlansaij,  ms.  Turin,  f  45''.) 

ESPUYE,  S.  f.,  appui,  soutien,  contre- 
fort : 

Pour  faire  l'espîtj/e  de  la  chanbre  Jehanne. 
(1335,  Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch. 
KK3%  f  294  v«.) 

ESPUYER,  voir  ESPOIER. 

ESPYECE,  voir  Espèce. 

ESQAUCIRER,  VOlr  ESCHAUCIRER. 
ESQU.\CHIER,  voir  ESCACHIER. 
ESQUAFFER,  VOir  ESCAFFER. 


ESQUAISIER,  voir  ESCASSER. 
ESQUAIGNON,  VOir  EsQUIGNON. 
ESQUALEMENT,  VOir  IVELMENT. 
ESQUALETE,  VOir  ESCHELETE. 
ESQUALETER,  VOir  ESCHELETER. 

ESQUALiER,  V.  n.,  user  de  représailles  : 
Hostire,  esqualier.  {Gloss.   lat.-gall.,  Mi- 
chel, l.  7692.) 

ESQUALVATRÉ,  adj,,  découvert  : 

Hz  portoyent  en  ce  temps  la, 
Lucifer  mon  donlx  enfançon, 
Abis  de  tout  aultre  façon 
Qn'ilz  ne  font  huy,  bien  m'en  souvient; 
Toujours  quelque  nouveauté  vient, 
Tant  estoient  esquateairees 
Ca  et  la  en  plusieurs  contrées, 
C'est  a  dire  tant  desconvertes 
Qu'on  les  veoit  tontes  ouvertes 
.Insqu'au  millien  de  la  sainturo. 
(Eloy  Dameunal,  Livre  de  la  deablerie,  ("  42'', 
éd.  1307.') 

ESQUAME,  escame,  sqttamme,  s.  f., 
écaille  : 

Scrpens  use  ses  costes  en  leu  de  jambes 
et  esquames  en  leu  des  ongles.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  191,  var.,  Chabaille.) 

Poissons  qui  ont  escame.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,    I,  7,  éd.  1495.) 

L'aristolochie  ronde,  si  on  en  faict  em- 
plastre,  lire  hors  les  squammes  des  os. 
{Trad.  de  l'IIyst.  des  plantes  de  L.  Fousch, 
c.  XXXI,  éd.  1549.) 

ESOUANLEMENT,  S.  Ml.,  calomule  : 

Délivre  moi  i'esqmnlement. 
Que  je  gart  ton  commandement. 
(Lii.  Psalm.,  cxviii,    p.   345,  îlicliel.)  Lat.  :  Rc- 
dime  me  a  calumniis   hominum,  nt  castodiam 
mandata  tua. 

ESQUANTELER,  VOir  ESCUANTELER. 

ESQUAPIR,  voir  ESCHAPIR. 

ESftUARE,  adj.,  vide  : 

Il  a  trouvé  le  siège  royal  esguare  et  vague 
de  roy  et  de  signeur.  (  Trahis,  de  France, 
p.  47,  Chron.  belg.) 

ESQÙARGAITE,  VOir  ESCHAHGAIIE. 
ESQUARGAITEOR,  VOir  ESCHARGAITEOR. 
ESftUARlSMANT,  VOtr  ESCARIMANT. 
ESQUARLATE,  VOlr  ESCARLATE. 

ESQUARRE,  esquare,  escairre,  esquive, 
esquierre,  s.  m.,  carré  : 

Li  reis  cumandad  que  l'um  preist  pierres 
grandes  e  de  gentil  grein  e  de  boue  quar- 
riere,  e  que  tuz  fussent  taillié  a  esquire. 
{Rois,  p.  245,  Ler.  de  Lincy.)  Lat.  :  et  qua- 
drarent  eos. 

Item  fens  le  cuir  sur  pinelier...  et  fens 
tout  entour  en  escairre,  de  deux  doigts  de 
chacune  part.  {Modus  et  Racio,  ("  49^,  ap. 
Ste-Pal.) 

Et  veoit  la  dent  qui  luy  passoit  la  lèvre 
de  plus  d'ung  grant  pouce  en  esquare.  (J. 
d'Arras,  ilelus.,  p.  307,  Bibl.  elz.) 

Cette  herbe  jette  sa  feuille  premièrement 
en  esquarre  ou  triangle.  (Tj-ad.  de  V  Hist. 
des  plant,  de  L,  Fousch,  eh.  cclx,  él.  1549.) 


ESQ 

—  Par  esquarres,  à  angle  droit  : 

L'aloe  qui  vole  par  ondées  et  plie  son  vol 

par  esquierres.  {Ménagier,  111,  9,  Biblioph. 

fr.) 

ESQUARRER,  VOir  ESCARRER. 
ESQUARREUR,  VOif  ESCARREUR 
ESQUARREURE,  VOir  ESCARREURE. 

ESQUARRi,  adj..  carré  : 

Je  ne  vous  requiers  aultre  don  fors  que 
vous  me  donnez  au  dessus  de  la  fontaiue 
de  soif,  es  rochers  et  aux  hauUz  bois,  ou  il 
me  plaira  a  prendre,  tant  de  place  que  uns 
cuir  de  ceif  se  pourra  extendre,  et  aprez 
la  cloisture  de  Ions  "Je  tous  les  esquarris. 
(J.  d'Arras,  Melusine,  p.  50,  Bibl.  elz.) 

ESQUARRIE,  VOlr  ESCARRIE. 
ESQUARRIR,  VOif  EsCARRIR. 
ESQUART,  VOirESCART. 
ESQUARTELER,  VOir  ESCARTELER. 
ESQUARTERER,  VOir  ESCARTERER. 
ESQUARTIR,  VOir  ESCARTIR. 

1.  ESQUASSER,  VOir  ESCACHIER. 

2.  ESQUASSER,  VOir  EsCASSER. 

ESQUATER,  -  eir,  equasteir,  v.  a.,  briser: 

Ta  as  hnrté  de  tel  air. 
Kl  tant  fera  et  tant  hnrté 
Qne  uns  des  oes  rst  esquaté. 
(De  l'Escuretil,  192,  ap.  Méon,  Fabl.  cl  cotil  ■, 
IV,  193.) 
Je  fui  par  presse  en  tel  penaoce 
Qne  j'oc  si  fsguaté  la  pance 
Que  point  n'ai  pour  noient  apris 
Comment  la  royne  de  France 
Est  premitrs  entrée  en  Paris. 
(Froiss.,  Pon.,  Richel.  830,  F  293  v°.) 

—  Démembrer  : 

Li  abbes  et  li  couvens  devant  dis  ne 
puent  et  ne  doient  esquateir  ou  bans  de 
karnei  terres  de  meises  ne  de  quartier,  et 
seu  k'il  ont  esquateit  des  terres  censaus 
lour  deveront,  ne  plus  n'an  doient,  ne  ne 
puent  equasteir  les  terres  de  quartier  [ki] 
doivent  revenir  as  oirs  kant  il  lour  averont 
randut  lour  chaites.  (1269,  Donat.  de  la 
dixme  de  Gravenbois  au  monasl.  de  Longe- 
ville,  Moreau  193,  f°  243  r»,  Richel.) 

ESQUATiR,  V.  a.,  briser  : 

Se  on  Ireuve  un  pot  de  coivre  qui  ne  soit 
souffisans,  que  il  sOif  e«gMal(S  et  depechies. 
(Ordonn.,  xiv°  s.,  Reg.  des  stat.,  Arch. 
mun.  Abbeville.) 

Se  une  cane  est  trouvée  et  elle  n'est  de 
la  loy  soufQsamment  l'aicte,  elle  sera  es- 
quatie,  et  paiera  cilz  qui  le  dicte  cane  fist 
deux  solz.  (Cft.  du  xiv"  siècle,  Abbeville 
ap.  A.  Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  IV,  219.J 

Se  un  pot  de  lot  est  trouves  qu'il  ne  soit 
de  boin  aloy,  il  sera  esqttalis,  et  en  paiera 
douze  deniers,  et  de  un  demi  lot  .vi.  de- 
niers, et  des  nienuez  pieches  de  cascunc 
.IV.  deniers  et  seront  toulez  esquatiez.  {Ib.) 

ESQUAUCHIER,  VOÏr  ESCAGHIER. 

ESQUE,  eske,  s.  f.,  bruyères,  fougères, 
etc.,  qui  croissent  sur  les  dunes  : 

Et  ne  puet  nus  soier  l'erbe  ne  prendre 
Veske  es  dunes.  (1248,  Cart.  de  Ponlliieu, 
Richel.  1.  10112,  f"  179  r".) 


ESQ 

N"e  puet  nus  soier  herbe  ne  prendre 
l'esque  es  dunez.  (J6.,  f°  316  r».) 

ESQUEANCE,  voir  ESCHEANCE. 
ESQUEER,  voir  ESCHIVER. 

ESQUEi,  voir  ESCHOI. 

ESQUEICLIR,  voir  ESCDEIILIR. 

ESQUEL,  S.  m.,  équérre  : 

Quant  il  ot  pris  le  boin  esqnet 
Kt  vit  que  snnr  boin  fondement 
Faisoit  son  cdefieraent. 

(J/(>.  de  S.  Eloi,  p.  32,  Peigné.) 

ESQUELDRE,  VOir  ESC.DEUDRE. 

ESQUELE,  voir  ESQUILLE. 

ESQUELETTE,  VOir  ESCARLATE. 

ESQUELIER,  VOir  ESCUELIER. 

ESOUELLE,  voir  ESCHELE. 

ESQUELLIER,   voir  ESCUEILLIER. 

ESQUELLIR,  VOir  ESCUEILLIR. 

ESQUEMBAux, S.  iTi.  pi.,  sortc  de  chaus- 
sure : 

Ocrea,  heuse  ou  estivaux,  ou  esquem- 
baux,  pour  chaucier  les  gembes.  {Gloss. 
lat.-fr.,  ap.  Duc,  Osa.) 

ESQUEMENIE,  VOir  ESCOMENIE. 
ESQUEMINCHE,  VOir  ESCOMENGE. 
ESQUEMUNICHIER,VOirESCOMUNICHIEB. 
ESQUENGE,  voir  ESCHEANCE. 
ESQUEPIR,  voir  ESCOPIR. 
ESQUEPPART,  VOir  ESCHIPART. 
ESQUERANTj  VOiF  ESCARRANT. 

ESftUERCHELLE,  VOir  ESCARCELE. 

ESQUERDER,  VOir  ESCHARDER. 

ESQUERGUETTE,  VOir  EsCHARGAITE. 

ESQUERLATTE,   VOlr  ESCARLATE. 

ESQUERMIR,  VOir  ESCREMIR. 

ESQUERMISSEUR,    VOlr    ESCREMISSEOR. 

ESQUERNISSEUR,  VOir  ESCHARNISSEOR. 

ESQUERPE,  voir  ESCHARPE. 

ESQUERRE,  esquarre,  exquerre,  verbe. 

—  Act.,  rechercher,  faire  une  enquête 
sur  : 

E  les  cumandemenz  de  lui  exquergent. 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxxvii,  9,  Michel.) 

Les  tues  justificaciuns  ne  esquistrent. 
{Ib.,  cxvill,  155.)  Lat.,  non  exqulsierunt. 

Lei  pose  a  mei.  Sire,  la  veie  de  tes  jus- 
tificaciuns, e  je  esquerrai  li  tûtes  ores.  (Ib., 
cxviii,  33.)  Var.,  exquerrai. 

Kar  les  tuens  comandenienz  je  esquis. 
{Ib,  4b.) 

Il  lo  cors  tornerent  en  dos,  esquerant  si 
veaz  alcuue  ensenge  poist  estre  mostreic 
de  l'altre  trencison.  {Dial.  St  Greg.,  p.  131, 
Foerster.)  Lat.,  exquirentes  si  quod  si- 
Rnum . 


ESQ 


537 


Le  wardour  de  la  pais  doient  esquerre  la 
bone  verteit.  (1214,  Paix  de  Metz,  Arch. 
niuu.  Metz.) 

Ne  se  lairoit  esquerr»  il  karoit  ou  forfait 
de  L  Ib.  et  banis  .ii.  ans  de  le  vile.  (Acte 
de  1262,Bans  aux  échev.,  QQ,  f°  39  r°,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Tl  ont  exqiiis  et  enscrchieit  iniquiteis. 
[Ps.,  LXIII,  Maz.  798,  f»  150  v°.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Esquerre   de   la   bonne  verteit.  (Mour, 

entre  1212  et  1220,  Hist.  de  Metz,  III,  177.) 
Doient  faire  esquerre  li  trezes,etli  contes, 

dedens  lou  lier  jor  qu'il  lor  serait  nonciet. 

(1254,  ib.,  III,  210.) 
Et  doit  on   oster  le  drap  u  il  (le  corpus 

Domini)  estoit  envolepes,  et  esquerre  sour 

le   platine.  (Régi,  de  Citaux,  ms.   Dijon, 

f°  22  v°.) 

—  Act.,  fouiller,  examiner,  parcourir  : 

Aine  deTant'lni  n'i  régna  hom 
Dnnt  l'ystorîe  face  devise; 
Soventes  fois  l'en  ni  exquise, 
Mais  ge  n'i  pais  troveir  altrni 
Ki  rois  1  fnst  devant  celui. 

(Brut,  ms.  Munich,  3718,  Vollm.) 
Lendemain  vindrentli  Philislien  purcer- 
chier   e  esquerre  les  morz.   (Bois,  p.  119. 
Ler.  de  Lincy.)  Lat.,  ut  spoliarent  interfec- 
tos. 

Si  se  partirent  li  reis  e  li  scneschals  pur 
aviruner  e  esquerre  tut  le  pais.  (Ib.,  p.  313.) 
Lat.,  ut  circuirenl  eas. 

La  cité  ont  exquise  et  la  Jndenrie. 

(Prise  de  Jér.,  Uichel.  1374,  V  S9''.) 

Commanda  as  sergans  qu'il  fesissent 
esquerre  clans  qui  istëroient  par  le  porte 
Davi.  (Chron.  d'Ernoul,  p.  228,  Mas-La- 
trie.) 

Se  tu  nous  en  mescrois  si  com  tu  en 
fais  la  semblance,  desloie  et  esquire  nos 
sais  et  nos  meisnies  sans  demorance. 
Lors  les  comensa  a  esquerr  e  el  si  sotilment 
qu'il  a  Benjamin  ne  comensa  mie  qu'd  bien 
reconissoil,ainsesgMisf  premiers  les  sais  de 
toz  les  autres.  (Estories  Rogier,  Richel. 
20125,  f»  73".) 

Robert  esquist  l'ostel  pour  savoir  se  il 
pourroit  trouver  ledit  prestre.  (1373,  Arch. 
,1J  105,  pièce  22.) 

Furent  les  lieux  visites  et  exquis,  tant 
que  ledit  file  fu  trouvé.  (1375,  Arch.  JJ 
107,  pièce  244.) 

Entrues  que  il  se  disnoient  en  la  ville 
leur  nef  fu  toute  esgMiS(î.(FROiss.,  Chron., 
X,  297,  Kerv.) 

La  furent  ces  hosleux  et  fastes  et  esquis. 
(Chron.  des  ducs  de  Bniir}.,  10353,  Chron.  belg.) 

—  Prouver,  établir  par  une  enquête  : 
Cilz     esquarroicnt    qu'il    n'en    fuit   ne 

plèbes   ne  dalles,  il  en    iroit   quictcs  sen 
plaU.  (1221,  Hist.  de  Metz,  III,  183.) 

—  Extorquer  : 

L'une  fois  il  faisoit  force  aux  custodes  et 
"ardes  de  la  cité  affin  qu'ilz  luy  baillassent 
tes  haultes  tours,  a  l'autre  fois  il  demandoit 
et  exquiroit  malignement  les  pecunes  du 
roy.  (BOCRGOING,  Bat.  Jud.,  H,  3, éd.  1530.) 

—  Esquis,  part,  passé,  cherché,  re- 
cherché, raffiné  : 

Nule  chose  n'est  e.'^quise.  (  Dial.  anime 
conquerentis,  Bonnardot,  .Arch.  des  Miss., 
3'  série,  I,  277.)  Lat.  exploratum. 


538 


ESQ 


ESQ 


ESQ 


Icelluy  doyen  proposa  devant  le  duc,  a 
son  iQtroyte,  de  moult  beaux  motz  et  fort 
exguis  a  rexaltation  dudit  duc  Phelippe  de 
Bour'nioigne.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron. 
d'Englet.,  Il,  310,  Soc.  de  l'II.  de  Fr.) 

Et  tous  autres  quelconques,  qui  sous 
couleurs  feintes,  exquises,  ou  autrement, 
voudroient  faire  ou  entreprendre  chose 
dont  ladite  paix  pourroit,  en  aucune  ma- 
nière estre  enfreinte  ou  troublée.  (31  janv. 
1413  Lettre  de  Charles  VI,  au  capit.,  etc., 
dans  .lu V.  des  tJrs.,  Hist.  de  Charles  VJ, 
an  1413,Micbaud.) 

Soubz  umbre  d'aucunes  faulses  et  de- 
cevables  couleurs  par  lui  exquises,  fist  le 
iilus  grand  mandement  qu'il  peut  de  gens 
d'armes  et  de  traict.  (Monstrelet,  Chron., 
I,  116,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Soit  en  jugement  ou  hors  jugement,  di- 
rectement ou  par  voie  oblique,  ou  par 
quelque  couleur  exquise.  (1d.,  ib.,  I,  223.) 

Ce  fut  un  prétexte  exquis  par  Jean,  duc 
lie  Bourgongne,  pour  le  chasser.  (Pasq., 
Rech.,  III,  XXIX.) 

Pliilippes  rebroussa  cheminversla  France, 
sur  un  mes  contentement  par  luy  exquis  et 
afTecté.  (Id.,  ib.,  VI,  xxvi.) 

Chacun  de  nous  se  fit  accroire  que  la 
conduite  de  ces  prisonniers  estoit  un 
prétexte  exquis  et  reclierché  par  le  roi, 
pour  quitter  avec  moins  de  scandale  la 
ville.  (ID.,  Lett.,  XIII,  10.) 

Sous  un  prétexte  exqtiis  et  recherché  de 
la  reformation    de  l'Etat.  (Id.,  ib.,  xiv,  2.) 

....  Les  iQventenrs  infâmes 
Pour  un  exqtiis  supplice  enterrereat  les  femmes. 
fD'AuBiGNÉ,  Trag.,  p.  fi9,  Bibl.elz.) 

—  Habile  : 

Jadis  les  princes, 
Roys,  césars  et  chefz  de  provinces 
IS'estoyenl  moins  e.rgiiis  en  sçavoir 
Qu'en  armes,  puissance  et  avoir. 
(Cl.   Mar.,  Coll.   d'Erasm.,  Abbat.  et  Erud.,  éd. 
sans  date,  B.  nii.) 

Il  estoit  exquis  et  diligent  au  seing  de  sa 
personne.  (Ajiyot,  Vies,  Ciceron.) 

(Il  estoit)  adroit  et  exquis  en  touts  nobles 
exercices.  (Mont.,  Ess.,  il,  2,  éd.  1593.) 

—  Extorqué  : 

Et  s'aucune  chose  en  estoit,  ce  seroieut 
sentences  particulières  exquises  par  ioeulx 
demandeurs  par  inductions,  menasses  et 
autrement.  (1471,  Cart.  de  Lagmj,Kiche\.  1. 
9902.) 

ESQUERVK,  adj.  î 

Lequel  sera  tenu  de  faire  pour  son  chef 
d'euvre  ung  manteau  de  cuissetes  noires 
de  pays  esquervees,  du  nombre  de  huit 
cens  jambes  et  huit  tiers  de  longueur. 
(1486,  Stat.  des  Pellet.  de  Bourges,  Ord., 
XIX,  663.) 

Cf.  ESQDEUVETE  ? 

ESQUESSiR,  V.  a.,  abattre,  déjouer  : 

Par  Tostre  cnnseil  e  aie 
Vois  esgucssir  sa  estncie. 

(S.  Edward  le  conf.,  259,  Luard.) 

Cf.  ESCASSER. 

ESQUESTE,  S.  f.,  quête,  recherche  : 
Il  se  mirent  eaesquesle.  (Froiss.,  C/i)'0»,, 
I,  273,  Luce.) 

ESQUETTE,  S.  f.,  éclat  dc  bois  : 
Une  esquelte.    (1306,   Valenciennes,   ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms,,  Bibl.  Amiens.) 


yaleaciennes, équette,  éclat  de  bois. 

ESftUEUER,  voir  ESCOER. 

ESQUEULER,  voif  EscuEiLLiER  SU  Sup- 
plément. 

ESQUEussE,  voir  ESCOSSE. 

ESOUEUVETE,  S.  f.,  sorte  de  fourrure  : 

Escureulx  et  esqueuvetes,  le  milier,  soubs 

la  cotte  et  le  coissin,  .x.  den.  (1313,  Ord. 

de  Louis  X,  Arch.  mun.  Rouen,    reg.  —  , 

6      1     ' 

f°164.) 

ESQUEVILLE,  VOir  ESCOVILLE. 
ESQUEVINESSE,   VOir  ESCLAVINESSE  au 

Supplément. 

ESQUICHE,  voir  ESCLICE. 
ESQUICHIER,  voir  ESCACHIER. 

ESQUiDiAL,  adj.,  qui  égalise  les  jours  ; 
Et  est  dit  par  especîal, 
Equateur  et  esquidial. 
(1.  Le  Fetre,  la  Vieille,  I.  III,  v.  12-29,  Cocheris.) 

ESQUIELLER,   voir  ESCBELER. 

1.  ESQUiER,  S.  m.,  instrument  de  mu- 
sique : 

Tabonrins,  aussi  ménétriers. 
Joueurs  de  lucz  et  i'esqiiicrs, 
Vindrenl  la  pour  me  faire  feste. 
(Farce  du  Gaudisseur,  Ane.  Tli.  fr.,  II,  209.) 

2.  ESQUIER,  s.  m.,  alignement  du  clo- 
cher ou  du  milieu  du  village  : 

Les  habitans  des  villes  et  villages,  qui 
ont  leurs  fuiages  contigus  etjoignans  sans 
moyen,  peuvent  mener  leurs  bestes  grosses 
et  menues,  l'un  sur  l'autre,  soit  en  gênerai 
ou  particulier,  es  dits  terroirs  en  vaines 
pastures,  jusques  aux  esquiers  des  clochers 
et  églises.  (Coust.  de  Chaalons,  rédig.  par 
Chr.  de  Thou,  B.  Faye  et  J.  Viole,  CCLXVI.) 

Cf.  ESCART  1. 

3.  ESQUIER,  voir  Esquiver. 

ESQUIERE,  voir  ESCHIELE. 
KSnUIERMIE,  voir  ESCREMIE. 
ESQUIERMIR,  voir  ESCREMIR. 
ESQUIERNISSANT,  VOir  ESCBARNISSANT. 
ESQUIERPE,  voir  ESCHARPE. 
ESQUIERRE,  VOir  ESQUARRE. 
ESQuiEU,  voir  ESCHIF. 
ESQUIF,  voir  ESCHIF. 
ESQUIFFER,   VOir  ESCHIPER. 

ESQUiFON,  esquiffon,  s.  m.,  petit  esquif: 

Vesquiffon  préparé,  avec  l'équipage  de 
soye  blanche,  mit  la  voilette  au  bandon 
des  vents.  (J.  .Maugin,  Noble  Trist.  de 
Leonn.,  c.  xxxii,  éd.  1SS6.) 

Esquifon,  petit  esquif,  scaphula.  (NicOT, 
Thresor.) 

ESQUiGiRo.\Éj  adj.,  gironné  ; 

Noble  homme  Jehan  de  Garanciere  dit 
qu'il  avoit  laissé  le  jour  précèdent  son 
seel  a  un  sien  serviteur,  auquel  avoit  em- 


preint deux  lions  tenans  un  escusson,  et 
trois  chevrons  ;  le  premier  esqiiigironê, 
avec  une  croisette,  pour  différence  des 
armes  du  seigneur  de  Gareucieres  son 
frère.  {Pièce  de  1404,  ap.  Duc,  Escucho- 
netus.) 

ESQUIGNERIE,  voir  ESCHIGNERIE, 
ESQUIGNIER,  VOir  ESCHIGNIER. 

ESQUiGxox,  esquingnon,  esquaignon,  s. 
m.,  chicot  : 

Les  ungs  (faucons)  prennent  leurs  places 
ou  ilz  perchent  sur  une  platte  pierre,  ou 
sur  un  esquingnon.  Se  il  perche  sur  une 
platte  pierre,  il  fault  que  il  ait  les  pies  est 
tendus  ;  se  il  perche  sus  un  esquingnon,  il 
empoigne  l'esquingnon  des  pies.  {Modus  et 
liacio.^ms.,  f»  167  r",  ap.  Ste-Pal.) 

—  Touche  à  épeler  : 
Esquignon,  a  fescae.  Pic.  (Gotgr.) 

—  Barre  de  fer  dont  on  garnit  un  essieu 
de  bois  pour  le  renforcer  ;  équignon  est 
resté  avec  cette  signification  : 

On  latte  a  tour  d'une  cheminée  de  nou- 
vel faite  et  on  clave  les  esquignons  entre 
les  posteaux,  pour  faire  la  machonnerie. 
(Tit.  du  XV»  s.,  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Art.  du  Nord,  p.  200.) 

Les  esquaignons  d'ung  chariot .  (1863, 
S. -Orner,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Aciz  d'esquaignon  à  ,ix.  s.  pieche.  (16.) 
ESQUiGNONNER,  v.  a.,  couper  des  qui- 
gnons. Ce  verbe,  probablement  aussi  an- 
cien que  le  substantif  esquignon,  n'a  été 
rencontré  que  dans  un  dictionnaire  de  la 
seconde  moitié  du  xvif  siècle  : 
Esquignonner   le   pain,    en  couper  des 
j    quignons  et  des  croustes.  (DuEZ,  Dict.  fr.- 
all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

1.  ESQUILLE,  s.  f.,  géranium  : 

Et  son  nif  cuevre  (la  tourterelle)  de 
foilles  d'esquille  por  le  louf  qui  ne  touche 
ses  faons.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  220,  Cha- 
baille.) 

Géranium,  esquille  a  bergier,  pied  de 
Colomb,  herbe  robert.  (JtJN.,  Nomencl.,  p. 
96,  éd.  1577.) 

2.  ESQUILLE,  esquele,  s.  t.,  morceau, 
fragment,  éclat  de  planches  fendues,  petit 
ais  : 

Au  jnster   covrent  l'antre  (mamele)  de  ascere[e]s 


(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis..  Richel.  24301, 

F  62  T°.) 

Millier  d'esseaux,  esquilles,  rets  de  roues 
et  ridelles.  (1561,  Lettres  patentes,  ap.  Man- 
tellier,  March.  fréq..  Il,  231.) 

3.   ESQUILLE,  voir  ESCHELE. 

ESQUiLLER,  V.  a.,  nettoyer  : 

Item  plus  le  pénultième  jour  de  juillet 
baillé  la  somme  de  cinq  sols  tournois  pour 
cinq  journées  de  femmes  qui  ont  lavé  la 
buye  dudit  Hostel  Dieu,  et  pour  avoir  es- 
quille  la  vaisselle  d'icelluy  hostel.  (1300, 
Comptes  des  receveurs  de  l'HolelDieu  de 
Rourges,  ap.  Jaubert,  Gloss.  du  centre  de  la 
Fr.,  Suppl.) 


ESQ 

Centre  de  la  Fr.,  s'êquiller,  se  nettoyer, 
se  rasséréner.  Se  dit  du  ciel  lorsque  les 
nuages  se  dissipent  :  «  Le  ciel  s'équille  » 
le  ciel  s'éclaircit.  (Jaubert,  Gloss.  du 
centre  de  la  Fr.,  Suppl.) 

ESQuiNANCE,  equilence,  s.  f.,  esquinan- 
cie  : 

J'ay  la  peste  on  nne  equilence  ; 
Apportez  moy  quelque  bruvage. 
(1530,  Debal  de  cliarilé  el  d'orgueil,  Poés.  fr.  des 
xv°  et  svi"  s.,  XI,  303.) 

ESQuiNANCEUâ,  -  eux,  equinaticeulx, 
adj.,  qui  a  une  esquinancie  : 

Guttuosus,  equinanceulx.  {Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  7679.) 

Guturvosus,  esquinanceux.  {Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

ESQUINE,  voir  ESGHDINE. 
ESQUINEE,  voir  ESCHINEE. 
ESQUINEL,  voir  ESCHINEL. 
ESQUINGXON,  VOir  ESQUIGNON. 

ESQUINLANT,  âdj.,  aigu? 

Et  Rollans  avoit  aporté 
.1.  baston  noellens  qnaré, 
Lonc  et  relort  et  esquinlant. 

(MousK.,  Chron.,  5886,  Reiff.) 

ESQUIP.VRDEL,  voir  ESCHIPARDEL. 

ESQUIPART,  voir  ESCHIPART. 

ESQUIPER,  voir  ESCHIPER. 

ESQUIPOLLEMEN'T,      VOir      EQUIPOLLE- 


ESQUIPPE,  voir  ESCHIPPE. 

1.  ESftuippER,  V.  a.,  éclabousser  : 

Le  suppliant  ne  scet  la  cause  pourquoy 
ioellni  Jehan  lui  esquippa  l'ordure  du  ruis- 
sel  de  la  rue  encontre  li.  (1424,  Arch.  JJ 
17b,  pièce  370.) 

2.  ESQUIPPER,  voir  ESCHn-ER. 
ESQUiQUiÉ,  voir  Eschequié. 
ESQUiRASSE,  S.  f.,  sorte  de  navire  : 
Trente  veilles,  tant  salières  que  fustes  et 

esquirasses  vindrent  de  Surye.  (Jacques, 
BAST.  DE  BouRB.,  Oppiignat.  de  Rhodes, 
P  10  v,  éd.  lo26.) 

ESQUIRE,  voir  ESQUARBE. 

ESQuiRELLE,  S.  f.,  fourrurs  d'écureuil  : 
Huardus,  miles  de  la  Fuillee...  recoguovit 
se  récépissé  et  habuisse  octo  tuarchas  ar- 
genti.  mille  et  quingentas  esquirelles.  (1250, 
Chambre  des  compt.  de  Paris,  Cartul.  de 
ChampaguBj  ap.  Duc,  Esquirolus.) 

ESQUIRIE,  voir  ESCUERIE. 

ESQuiSE,  S.  f.,  sorte  d'arme  : 
Poignart,....   esquises,  masses,  fourches, 

pierres,    basions,    ou    baston   accomodé. 

{Coût.  d'Ypre,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  833''.) 

ESQUiTANCE,  esquictancB,  s.  f.,  acquit  ; 

Comme  je  aie  mis  en  gaige  comme  chose 
de  fié  sanz  esqidtance  eu  la  main  de  très 
nobleprince  mon  très  chier  segneur  Robert 
duc  de  Burgogne  l'estan  de  Flamerans. 
(S.  Mart.  d'été  1294,  Ch.  de  Guill.  de  Pon- 
tarlier,  Arch.  Côte-d'Or  B  495.) 


ESR 

Robert  duc  de  Bourgoigne...  tenist  en 
gaiges  bien  a  dix  et  neuf  ans  comme  chose 
de  son  fié  sans  esquictance  pour  le  pris  de 
six  mille  livres.,  mes  chasteauls  de  Bour- 
bon. (1451,  Arch.  P  1355»,  pièce  87.) 

ESQuiTER,  esqmttier,  escuiter,  verbe. 

—  Act.,  acquitter,  tenir  quitte,  affran- 
chir : 

Nos  le  aviens  délivré  et  esquittié,  et  de- 
viens délivrer  et  esquiltier  desdites  nuef 
mile  livres.  (1294,  Accord,  Pr.  de  l'H.  de 
Bourg.,  II,  Lxxxiv.) 

—  Réfl.,  s'acquitter  : 

Ke  se  ele  ne  assenement  ne  convenance 
nule  eust  ne  avoir  deust  sour  ces  .ix. 
nienchaudees  de  tiere  devant  dites  ke  ele 
estoit  doee,  tout  entirement  s'escuite  bien 
et  loialment  sans  nient  retenir.  (1248,.4c(e  de 
vente,  Tailliar,  p.  171.) 
Li  coTîent  .vu.  anz  eslre  ains  qn'ale  s'en  esquil. 
{Plurechante,  Brit.  Mas.  add.  15G06,  P    1-28'.) 

ESQUiTTE,  S.  f.,  p.-ê.  mosquée  : 

Nul  n'en  seraexent  ne  quitte  ; 

Eglise,  synagogue,  esquille 

Et  tentez  loys  de  tous  langaiges 

Y  ont  miz  et  mettront  leurs  gaiges. 
(J,  Lefeuvre,  Resp.  de  la  mort,  Richel.  99-1, 
P  l\) 

ESQtnvELANS,  s.  m.  pi.,  peut-être 
faute  pour  esquimbaus  : 

Uns  cuissiaux  gamboisez,  et  uns  esqul- 
pelans  de  cuir.  {Invent,  d'armeures,  ap. 
Duc,  t.  I,  p.  399,  éd.  Didot.) 

Cf.  ESQUEMBAUX. 
ESQUOCERESSE,  voir  ESCOCEOR. 
ESQUOEIL,  voir  ESCUEIL. 
ESQUOI,  voir  ESCHOI. 
ESQUOISON,  voir  ESCHOISON. 
ESQUMENICATIF,  VOir    ESGOMUNICATIF. 
ESftUNER,  voir  ESCUNER. 
ESQUOT,  voir  ESCOT. 
ESQUOUSSE,  voirEscossE. 
ESQUSACION,  voir  ESCUSACION. 
ESRAAILLIER,  VOir   ESROILLIER. 
ESRABER,  voir  ESRAGIER. 

ESRABi,  adj.,  qualifie  un  chevalier 
d'une  valeur  intrépide  : 

Or  dirai  de  l'eslour  de  Gaufroi  Vesrabi 
Qni  Tint  encontre  Wistace,  le  chevalier   genti. 
(B.  de  Seb.,  i\,  1%  Bocca.) 

ESRABIER,  V.  n.,  devenir  enragé  : 
Sy  dolans  sny  an  cner  qu'a  pan  qne  n'esrabie. 
(Chev.  au  cygne,  21266,  Reill.) 

Chertés,  j'ai  si  grant  fin  pour  poy  qne  a'esrabie. 
(B.  de  Seb.,  xi,  41,  Bocca.) 

ESRACHANCE,  S.  f.,  action  d'arracher  : 
Evulsio,   esrachance.  (J.  Lagadeuc,  Ca- 

thoL,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,   Bibl. 

Quimper.) 

Cf.  ESRAGIER. 

ESRACHEMENT,  erracBment,  erracen- 
ment,  s.  m.,  action  d'arracher  : 


ESR 


SS9 


Esrachemens  de  quevians, 
(Anii  Claudianus,  Richel.  lC3.i,  f°  .i2  t°.) 

—  En  terme  d'architecture,  arrache- 
ment, sommier  des  voûtes ,  première 
pierre  d'un  arc  à  sa  naissance  : 

Par  chu  bevum  erracemenl  jagiis  sans 
molle  par  on  membre.  {Album  de  Vill.  de 
Honnec,  p.  163,  Lassus.) 

Ar  chu  tail  om  erracenmens.  (76.,  p.  147.) 

ACollartRaleljtailleurdeblanquespierres, 
pour  avoir  remis  a  point  les  esrachemens 
des  ogives  de  le  vaussure  du  cloquier. 
{Compt.  de  1478-80,  Arch.  Nord.) 

ESRACHEURE,  cnracheure,  s.  f.,  action 
d'arracher  ;  esracheure  des  cheveux,  chute 
des  cheveux  produite  par  la  crasse  de  la 
tête: 

Et  par  furfures  nous  entendons  celle 
enracheure  de  cheveulx.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  II,  4,  éd.  1495.) 

1.  ESRACHiER,  esraickier,  esracier,  es- 
rascier,  esragier,  esraigier,  esraquier,  erra- 
chier,  erachier,  errassier,erracier,erragier, 
ereschier,  enrachier,  enraichier,  enracier, 
ensraigier,  enzraigier,  verbe. 

—  Act.,  arracher,  emporter  de  force  : 

Le  caer  du  ventre  esraciet  li  onl  il. 
(les  Loh.,   ms.  Tarin,    ap.  Victor,  Uanischr.   der 
Gesie  des  Loh.,  p.  4".) 
.Si  que  la  bare  pu  firent  peçoier 
Et  qne  des  hnis  font  les  gons  esragier. 

(/*.,  ms.  Berne  113,  f°  T*".) 
Si  qne  les  gons  flst  des  huis  errassier. 

(Ib.,  ms.  Monlp.  H  24-2,  l"  19''.) 
.Si  qne  les  barcs  firent  parmi  brisier 
Et  qu'il  les  font  fors  des  hnis  esragier. 

{Ib.,  Ars.  3U3,  t"  53V) 

A  ce  seit  nostro  ancre  fichée 
Qni  pas  ne  puisse  eslre  esracee. 

(Ben.,  D.  de  Norm-,  II,  897-2,  Michel.) 
La  veissies  tant  cbaveil  enachier, 
Ferir  d'asteles,  de  basions  de  pomier. 

(Raimbf.RT,  Ogier,  3256,  Barrois.) 
Une  grant  bare  cort  du  mur  errackier. 
Ne  l'en  neussent  trois  vilain  fors  sachier. 
(ID.,  ib.,  8292.) 
N'a  suz  ciel  caisne  en  bois  n'en  plain 
Qu'il  u'esrajast  a  une  main. 

{Brul,  ms.  Slunich,  1931,  Vollm.) 

Quant  arbres  esragoit  de  terre. 

(/*.,  1936.) 

Et  voit  al  grant  arbre  ramé 
La  teste  del  cerf  qui  i  pent  ; 
Avant  L-hevanche  vistemeni. 
Si  l'a  lues  de  l'arbre  esragié. 
Et  sor  le  vert  herbe  coochié. 

i/>fTOi...  m.s.  Berne  113,  t"   1008.) 
Fist  li  reis  Ezechias  depescier  les  portes 
del  temple  e  esrascier  en  veie  les  plates  de 
or  que   il  i  out   fait  devant  mètre.  {Rois, 
p.  407,  Ler.  de  Lincy.) 

La  pesantume  cui  il  traveilhierent  esra- 
gier. (Dial.  S.  Greg.,  p.  145,  Foerster.) 

Il  li  a  trestouz  les  laz  de  son  Waume  es-- 
raichiez.  (S.  Graal,  ms.  Tours  91o,  1»  ISo".) 
Lors  prisl  Lancclot  un  des  chevaliers  de 
laienz  et  li  erracha  le  henlme  de  la  teste. 
{Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  49=.) 
Li  enfes  prent  nne  large  florie. 
Qu'a  un  paien  ol  del  col  erracine. 
{Li  Corenaus  Vivien,    848,  ap.  Jonck,,    Guill. 
d'Or.) 


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Errachoit  tonz  les  noirs  chevons. 

(G.  DE  CoiNCI,  Mir.,  ms.  Soiss.,  P  201''.; 

Adonc  commence  a  esragier 
Sa  blonde  crine 

(Id.,  ib.,  ms.  Brnx.,  f  i2^) 

Don  chief  li  a  son  bon  elme  ensraiqié. 

{Gaydon,  6784.  A.  P.) 
Par  ma  foi,  dame,  qn'il  m'a  bien  eniîorcié. 
Par  vive  lorce  fors  dou  col  enzraiijiè 
Ma  bonne  espee  ne  lor  volz  pas  laissier. 
Qord.  de  Elaves,  Riche! .  8B0,  f"  113  ro.1 

Qne  li  hyaumes  M  hierl  de  la  leste  enrnichiez. 
O'eus  don  paon,  Richel.  1534,  f°  74  i°.) 
Escus  oslant  do  col  et  hiaumes  enrachanl. 

{li;  P  laa  7°.) 
Esraige  espine  ou  estoc.  (1237,  Cari.  év. 
Laon.  ("  63%  Arch.  Aisne.) 
Mes  la  sajele  barbelée 
Qni  biaulé  estoit  apelee 
M'ot  si  dedenz  le  cuer  fichiee 
Qa'ele  n'en  pol  cslre  rsrachiee. 

{Rose,  Richel.   1573,  f"  15''.) 

Ne  de  nos  calendiers  rsraches. 

{Mir.  de  S.  E/oi,  p.  97,  Peigné.) 

Les  lors  faisoient  erracier 
Et  tos  les  clocies  jnscaoîr. 
(Ren   de  Beaijeu,  li   Biaus  Desconneus,  3302, 

Hippean.) 
Besche  ou  hache  d'acier 
Ans  bnsches  esracier. 
(VOuslillem.  au  vilain,    151,   Monlaiglon  et  Ray- 

naud,  Fttbl.,  II,  133.) 

Errachant  ses  cheveulx.  {Est.  d'Eracl. 
Emp.,  XXVII,  4,  Hist.  des  crois.) 

Cel  rainssel  ne  li  pot  on  esrachier  des 
denz.  {Cont.  de  G.  de  Tyr,  ch.  viii,  Hist. 
des  crois.)  Var.,  enrachier. 

A  bonnes  baclies  tranchanz  et  a  bons 
martiaus  picois  pour  esragier  les  bandes 
dont  li  ormes  estoit  bandeiz.  (Menestr. 
DE  Reims,  98,  Wailly.) 

Et  erragoit  heaumes  et  tiestes  et  escus 
de  cols.  {Ckron.  de  Bains,  c.  vili,  L. 
Paris.) 

Il  volt  que  la  raauielle  senestre  luy  fust 
eucoïre enrachie.  (YieSteFebronne,  Richel. 
2096,  f»  42  r».) 

Que  par  aventure  vos  esraigeies  le  fro- 
ment. (Serin.,  ms.  Metz  262,  f»  28'i.) 

Lyn  et  chaumwre  enracerent  e  les  enpor- 
terent.  (1.304,  Year  books  of  the  reign  of 
Edward  the  jirst,  years  xxxii-xxxiii,  p.  7, 
Rer.  brit.  script.) 

Et  enrachent  par  ahastines 
Chandeilles  et  cyrons  contieval. 
{Triumphe  des  Carm.,  p.  612,    Leroy  et  Dinaux.) 

Et  batre  d'escorgies  et  Ion  vis  esroijuier. 

(B.  de  Seb.,  xvii,  165,  Bocca.) 

De  le  teste  li  va  le  hiaume  esrachier. 
{Chartes  le  Chattre,  Richel.  24372,  f»  IG''.) 
Cilz  qni  de  foursen  est  espris 
Learcnm  a  par  les  bras  pris. 
Par  maniaient  le  sacha, 
Da  col  sa  mère  Venracha. 

iFabl.  d-Ov.,  Ars.  5069,  C  53°.) 
A  tant  lor  ancres  esragierent  de  terre. 
(.Estories  Bogier,  Richel.  20125,  f  126''.) 

Le  dragoun,  quant  vist  Fonke,  si  se  fery 
a  ly,  e  de  sa  powe  en  volant  ly  fery  en 
l'eschu  qu'il  Venracha  par  my.  {Foulq. 
FitZ  Warin,  Nonv   fr.  du  xiv'  s.,  p.    92.) 

Furfure  enrache  les  cheveulx.  (B.  de 
GORD.,  Pratig.,  II,  4,  éd.  1495.) 

Il  enrachoit  les  poilz  des  vestemeus.  (Id., 
ib.,U,  18  ) 


Les  armes  d'Angleterre,  lesquelles  ont 
este'ostees  et  erracees.  (xv«  s.,  Arch.  K38.) 

Item,  s'il  a  un  onple  esrachié,  jamez  ne 
revendra,  (xv'  s.,  Traité  de  faute,  p.  74, 
Martin-Dairvault.) 

Il  s'approcha  de  l'un  qui  avoit  ung  gros 
levier  en  ses  mains,  il  lui  esracha  en  le 
tenant  contre  mont.  (Hist.  de  Gillion  de 
Trasignyes,  p.  22,  Wolf.) 

Vous  errachercs  le  froument  en  cuillant 
la  zizanie.  (P.  Ferget,  Nouv.  Test.,  f»  18  v», 
impr.  Maz.) 

Puiseracftent  l'herbe.  (Saliat,  Herod.,  I, 
éd.  1.5S6.) 

Ils  erachent  et  tirent  hors  du  marest  une 
canne  nommée  biblus.  (Id.,  ib.,  II.) 

—  Neutr.,  Être  arraché  : 

S'oient  espartir  et  tonner 
.Si  fort  k'il  samble  ke  verser 
Doive  li  bos  et  esracier. 

{Chef,  as  .ii.  esp.,  7421,  Foersler.) 
On  bois  esrachoieni  li  arbre. 
Et  cheoient  les  tors  de  marbre. 
(D«  sol  Cheiialier,  Montaiglon.  Fabl.,  I,  223.) 

—  Esrachié,  part,  passé,  arraché  : 
Entre  dens  chesnes  chens  et  esrachies. 

{Garin  le  Loh.,  3°  chaos.,  u,  P.  Paris.) 
De  la   laine  novelement   ereschie  de  la 

beste.  (Liv.  de  fisiq.,  ms.  Turin,  f»  8  v°.) 
Il  avoit  tout  le  col  escorché  et  les  oreilles 

esrachees.  (Louis  XI,  Nouv..  lxxii,  Jacob.) 

2.  ESRACHIER,  esralcer,  verbe, 

—  Neutr.,  cracher: 

Icil  l'escarniront  et  batront  a  torment. 
Esrakeront  en  Ini  et  feront  mariment. 

(Hebman,  Bible,  Richel.  1441,  P  44  v».) 

—  Act.,  couvrir  de  crachats  ; 

Si  Vesrachent  el  vis  et  vont  escarnissant. 

(Herman,  Bible,  Richel.  1444,  l"  49  r".) 

ESRACIER,  voir  ESRACHIEB. 

1.  ESRAciNER,  vsrbe. 

—  Réfl.,  s'enraciner  : 

En  nos  a  semés  les  grains 
Oni  s'esracinenl  es  mehains. 
{Vers  de  le  mort,  Richel.  375,  f°  337''.) 

—  Esraciné,  part,  passé,  enraciné  : 
Guidant   pacifiier   les  haynes    intestines 

psracinees  es  orguilleux  corages  de  ses  ci- 
toiiens.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  10509,  f»  12o  r».) 

2.  ESRACINER,  erraciuer,  v.  a.,  déraci- 
ner, arracher  : 

Devons  bien  adviser  quant  cuillons  et 
esracinons  icelles  (raves)  que  n'j-  aye  em- 
pres  des  petites  bestes  venimeuses.  {Pla- 
tine de  honneste  volupté,  i"  74  v,  éd.  1528.) 

Benoist  soit  Dieu  qui  a  mis  ceste  volonté 
au  cueur  du  roy  vostre  feu  père  de  laisser 
ce  royaume  en  paix,  en  très  grande  union, 
et  d'avoir  erraciné  el  osté  tous  les  moyens 
et  causes  dont  divisions  pourroit  sourdre. 
{La  Seconde   Propos,  de  Jeh.  de  Rely  aux 
Estais,  le  XII  fév.  1483.) 
Ainsi  qn'nn  chesne  ao  tronc  robuste  et  fort. 
Et  de  grand  aage,  agité  de  l'effort 
Des  vents  alpins,  qni  taschent  a  l'envi. 
Puis  ça,  puis  la,  hors  de  son  lieu  ravi 
Uesraci'iter,  par  soufller  a  grands  coups. 
(Des  Mazdres,  Enéide,  !"  259  V,  éd.  1608.) 

ESRAÉ,  voir  ESREÉ. 


ESRAGANT,  esvageant,  adj.,  enragé,  fu- 
rieux : 
La  porrent  ilz  morir  d'une  mort  esragant. 

{Ciperis,  Richel.  1637,  T  111  r°.) 

L'autre  rage  est  appellee  rage  esrageant, 
et  tient  plus  a  la  teste  qu'ailleurs,  et  de  la 
lui  descent  en  la  guele  et  es  dans  un 
venin  si  très  visqueux  qu'il  n'est  riens, 
s'il  en  est  mors,  qui  ne  soit  bien  enveni- 
mé. {Modus  et  Bacio,  ms.,  f"  61»,  ap.  Ste- 
Pal.) 


Riige  esragant.  {Ib.,  f° 


ESRAGEMENT,  S.  m.,  rage,  fureur  : 
Les  maladies  sont  Vesragement  et  l'aso- 

tement.   {Hagins    le   Juif,    Richel.   21276, 

f  36^) 

ESRAGERiE,  S.  f.,  rage,  fureur  : 

Quant  le  voit  Marcien,  par  graut  esragerie 
L'enseigne  d'Olympi  a  haute  voîsescrie. 

{Test.  d'.Uii..  Richel.  24365,  f°  156  v».) 
Li  uns  a  l'antre  dist  ;  Veez  ça  esragerie, 
Oncqnes  tel  escuîer  ne  fu  on  monde  en  vie. 

(Cuv.,  B   du  Gtiescl.,  1001,  Charriêre.) 

ESRAGiEMENT,  -  icement,  err.,  adv., 
avec  rage,  avec  fureur  ; 

Sy  avoit  des  Liegois  qni  esragicmenl 
Conroieat  a  l'eslour,  oussy  fier  que  sierpent 

{Chcv.  au  cygne,  5939,  Reiff.) 
S'il  n'amast  esragiement. 
(WiLL.  Veaus,  CAans.,  ap.  Uaelzoer,  Atlfr.Lieder, 

p.  31.) 

Il  a  très  erragiement  faim.  (Rich.  de 
FotJRN.,  Best,  d'amour,  ms.  Dijon  299, 
fSâ'.) 

Com  plus  est  sages  li  boni,  tant  se  paine 
.Tmors  de  lui  plus  erragiement  tenir.  (Id., 
ib.,  li  Lions,  p.  13,  Hippeau.) 

Si  fiert  et  mort  et  giete  si  erragieemeut 
Queli  antre  cheval  nel  puet  soffrir  noient. 

{ilattg.  d'Aigr.,  Richel.  766.  f»  7  v".) 
Lors  fu  ly  roys  espris  de  grant   ire    et 
esmus  esragiement  sour  ceslui.  (Bib.  hist., 
Maz.  532.  f»  179^) 

De  ce  castel  j'oy  crier. 

Plaindre,  gémir  et  souspirer, 

Plorer  si  dolereusemeot. 

Et  si  ires  esragienienl 

Qne  çou  estoit  trop  grans  pittes. 
(Jeh.  de  le  Mote,  li  Regret  Gutll.,  181.  Scheler.) 
Mout  parlèrent  dou  senescal,  et  tant  ke 
Dyogene  li  dist  cornent  ele  l'amoit  si  esra- 
giement. {Sept  say.  de  Rome,  Ars.  3334, 
f°  970.) 

11  (le  cheval  Bayart)  mordoit  et  se.  demc- 
noit  des  pies  si  esragieement  que  plus  de 
.XXX.  en  abati.  {Ben.  de  Montauban,  Ars. 
5072,  f»  61  r».) 

1.  ESRAGIER,  erragier,erafjier,esrabier, 
verbe  : 

—  Neutr.,  être,  devenir  enragé,  être, 
devenir  furieu,\  ; 

Se  je  le  pers,  j'en  esragerai  vis. 

{Garin  le  Loh.,  2'  chans.,  sur.  P.  Paris.) 

S'or  ne  me  venge,  ja  erragerai  vis. 

(ira  loh.,  ms.  Montp.  H  243,  f  40'.) 
A  poi  a'erage  vis. 

{Ib..  Vat.  Urb.  375.  P  ^0^) 
Il  en  forsene  et  errage. 
(Chrestien,  la  Charrette,  Vat.  Chr.  1725,  f»  14=.) 
Et  Lancelol  prie  le  roi  qu'il  ne  die  mot  a 
Galeliaus   qu'il  soit  navres,  car  il  on  esra- 
geroil.  {Artur,  ms.  Grenoble  378,  ("  20''.) 


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Qaant  le  Soudan  l'entent,  près  fat  de  Vesragier. 
(Herb.  Ledto,  FouIq.  de  Candie,   p .  162,  Tarbé.) 

Senescans,  a  poi  je  n'esralie. 
Et  mnir  de  mautalent  et  d'ire. 
(J.  Bon.,  Jeu  S.  Me.,  Richel.  -iS.'IBtl,  F  flO  r°.) 

Et  en  fu  si  couroiicies  qu'a  poi  qu'il  n'er- 
ragoit.  (Chron.  de  Rains,  o.  vu,  L.  Paris.) 
A  peu  qu'il  n'esraga  de  fin  dueil  quant 
il  vit  le  corps  d'ung  seul  chevalier  qui  luy 
commence  a  faire  siierre.  (.1.  d'ArrAS,  Me- 
lus.,  p.  337,  Bibl.  elz.) 

—  Esragier  de,  avoir  un  désir  enragé, 
furieux  de  : 

Qne  celi  tiens,  dont  tn  esraries. 
(G.  beCoinci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  203^) 

....  Car  tozjors  esrage 
Coveitise  de  l'aotrni  prendre. 

{Rose,  190,  Méon.) 

—  RéQ.,  dsTenir  enragé  : 

Tarn  dolent  furnnl,  por  poi  ne  s'esragereiit. 

(Ep.  de  S.  El.,  viu'',  Sleogel.) 
Mes  li  miens  maris  s'erragc 
De  savoir  son  grant  damage  ; 
Si  vent  savoir  oui  j'ai  doné 
De  m'amor  gaige. 
(Clians.,  ms.  Monlp.  H  196,  P  193  r°.) 

—  S'esragier  sur,  se  jeter  avec  rage, 
avec  fureur  sur  : 

Ves  Gloriande,  pins  est  pnte  qne  lisse, 
Sor  Karahen  s'esrarje  tote  vive. 

(Raiiip.,  Ogier,  1709,  Barrois.) 

—  Esragié,  part,  passé  et  adj.,  furieux, 
emporté  : 

Que  ves  tn  faire,  eragies,  foi  menti  ? 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  1 13,  f  25'.) 

Si  com  li  lens  erragiez  et  farais. 

Ub..  Vat.  Urb.  37'i,  f°  10=.') 

De  Bandainet  ai  mon  dnel  esclairié, 
Qne  t'ocecîs  come  fol  esragies. 

(Raimbert,  Ogier,  8983,  Barrois.) 
D'ome  esragiet  est  ses  respons. 
(Amadas  et  Ydoiiie,  Richel.  37.5.  f°  SIS*".) 
Ainsi  crie  comme  erragies. 
Tel  paonr  a  a  poi  ne  derve. 
(net  Userier,  Richel.   15212,  f°  137  r°.) 
Ne  ja  Diens  joie  ne  me  donst 
De  çon  dont  je  voil  estre  lies 
S'nns  antres  n'en  fnst  errajies. 
(Thieb.    de  Blazon,   Chans.,  Poët.   fr.  av.  1300, 
III,  1007,  Ars.) 

On  corps  li  a  crevé  et  le  cner  et  le  fié. 
Et  mornt  devant  yaniz  ensi  com  esraUé. 
(Charles  le  Chaure,  Richel.  24372,  f°  S*».) 

Chien  esragié.  [Modiis,  f»  45  r»,  Blaze.) 

Comme  une  beste  périlleuse  et  eragee. 
(Oresme,  Polil.,  {"  89»,  éd.  1489.) 

Enssi  comme  chiens  esragies.  (Froiss., 
Chron.,  V,  317,  Luce,  ms.  Amiens,  {■>  109.) 

Fi,  mesdisans  esragié. 
(Jeh.   Lescdrel,  Chans.,     Bal.    et    Rond.,    xxix, 

Bibl.  elz.) 

Ils  devindrent  si  esragez,  que  oncques 
ne  payens  ne  loups  esragez  ne  furent  pires 
a  chrestiens.  (Journ.  d'un  bourg,  de  Paris, 
au  1432,  Michaud.) 

Comme  folz  et  esragez.  (Eximines,  Livre 
des  s.  anges,  f»  180  r",  éd.  1478.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  violent  : 
Fisl  si  esragié  chaut...  (Chron.  de  Fr., 
ms.  Berne  590,  f°  8=.) 

T.  ni. 


C'est  nn  fens  erragiez. 
(}.  DE  Meung,  Test.,  ms.  Corsini,  f  166".) 

ESRAICHIER,  VOir  ESRACHIER. 

E.iîUAiGiEU,  voir  Esrachier. 

ESRAIGNIER,  VOir  ESRAISNIER. 
ESRAILLIER,   VOlr  ESROILLIER. 

ESRAISNIER,  -  roignier,  -  ragner,  er- 
raignier,  v.  a.,  comme  araisnier,  interpel- 
ler, adresser  la  parole  à  : 

Et  li  dm  Naimes  Va  premier  esraignié. 
(De  Charl.  et  des  Pair»,  Vat.  Cbr.  1360,  f»  21''.) 
Qni  es  tn  va  que  m'as  or  erraignié? 

(li.) 
Je  cnit,  fait  il,  que  vos  songiez 
Quant  de  tel  chose  m'esraignicz. 

(ne  des  Pères,  Ars.  3641,  f  30».) 

Ne  mesprisiez  pas  povre  gent. 
Mes  esraigniez  les  doucement. 
(R.  de  Blois,  Poés.,  Ars.  S201,  f»  g"*.) 

ESRAJEis,  adj.,  enragé,  furieux  : 

Lnr  fivre  ardanz  esrajeice, 
E  lnr  deslei  e  lur  malice 
Creist  chascnn  jor  e  dnble  en  treis. 

(Bem.,  0.  de  Norm..  I,  867,  Michel.) 

ESRAKER,  voir  ESRACHIER  2. 

ESRALMENT,  VOir  ErRAUMENT. 

ESRALLER,  VOif  ESROILLIER. 

ESRAMiE,  voir  Aramie. 
ESRAMiR,  voir  Aramir. 
esramment,  voir  Erranment. 

ESRANCE,  voir  ERRANCE. 

ESRANC-ONNER,  -  sonner  (s'),  v.  réfl., 
payer  sa  rançon  : 

Par  quoy  a  convenu  que  mesdits  hommes 
se  soient  èsransonnez  et  deshars.  (14  juin 
1446,  Lett.  de  Varembon  au  bailli  de  Mont- 
béliard,  Arch.,  fJ*  Montbéliard,  K  1965.) 

ESRANLiE,  S.  f.,  exprime  l'Idée  de  folie, 
mot  qui  figure  dans  une  des  variantes  de 
ce  texte  : 

Nous  savons  bien  que  li  cuens  Renauz  a 
fait  ceste  esranlie  pour  le  descort  dou  conte 
de  Saint  Poi.  (Mén.  de  Reims,  275,  Wailly.) 

ESRANMENT,  VOlr  ERRANMENT. 
ESRANSONNER,  VOir  EsRANÇONNER. 

ESRANT,  voir  Errant. 

KSRAQUIER,  VOir  ESRACHIER. 

ESRASER,  V.  a.,  enlever,  arracher  : 
Ujleurdetorchoit  et  esrasoit  les  heaumes 

hors  des  testes.  {Gérard  de  Nevers,  II,  xx, 

éd.  1725.) 

ESRAUÉ,  voir  ESROCÉ. 
ESRAUEMENT,  VOir  ESROUEEMENT. 
ESRAUMENT,    VOir  ERRAUMENT. 

ESRAVoiER,  V.  u.,  devenir  enragé  : 

Près  s'aloit  qne  jon  a'esravoie 
Ouant  il  la  laissa  par  anui. 

(lEscoullle,  Ars.  3319,  f»  6)  v"  ) 
Cf.  Esn.\GiER. 


ESRAY,  voir  Erray. 

ESRE,  voir  Erre. 

ESREÉ,  esraé,  adj.,  emporté,  furieux  ; 

I.aissies  le,  sire,  tenant  de  sa  contrée, 
Joa  m'en  irai  comme  beste  esraee. 
Aucun  haut  home  servirai  en  sandee. 
(G.  d'Hanstone,  Richel.  25516,  F  48  r".) 

Cf.  Desreer. 

ESREGNER,  V.  a.,  priver  de  la  royauté, 
détrôner  : 

Mais  justice  ne  poet  régner, 
Car  force  la  voelt  esregner. 

(Pasloratel.  ms.  Brni.,  i"  36  r°.) 

ESREMENT,   VOir  ARREMENT. 

ESRENER,  errener,  arrener,  arrmner, 
enier,  amer,  verbe. 

—  Act.,  disloquer,  casser  les  reins  à, 
éreinter,   échiner,  au  propre  et  au  fig.  : 

3'arne  —  I  breake  tbe  rayns  of  ones 
backe  with  strokes.  —  Il  m'a  arné  :  He 
hathbroken  my  backe.  (Palsgh.,  Esclairc, 
p.  46S,  Génin.) 

Voyez  cy  le  baston  que  Diogenes  par 
testament  ordonna  estre  près  luy  posé 
après  sa  mort,  pour  chasser  et  esrener  ces 
larves  bustuaires  et  mastins  Cerbericques. 
(Rabel.,  1.  III,  prol.,  éd.  1552) 

Cela  se  voit  par  expérience  es  bestes  a 
quatre  pieds  qu'on  aurait  errenees  a  coups 
de  basions  ou  a  coups  de  pierres.  (De 
PlNET,  Pline,  xxviii,  4,  éd.  1566.) 

Anssi  ma  foible  plume 

Je  crains  de  trop  eriier. 
(Baif,  Poés.  chois.,  p.  168,  Becq  de  Fouqnières.) 
Sentans  aussi  la   pesante  cheute   de    ce 
moyne  qui  les  avait  quasi  arnez.  (Lariv., 
Nuicts,  XIII,  XI,  Bibl.  elz.) 

Si  j'ay  affaire  a  quelque  poltron  ou  quelque 
homme  qui  ne  soit  gentilhomme,  je  me 
contente  de  l'erner  a  coups  de  baston. 
(Tourner.,  les  Contens,  iv,  2,  Bibl.  elz.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvu°  siècle  : 

Esrener  une  plume,  se  dit  vulg.,  lors- 
qu'en  escrivant  l'on  pesé  trop,  et  que  la 
pointe  se  plie  ou  se  fend.  (OuwNj  Curiosi- 
tés françaises,  Rouen  1656.) 

—  Réfl.,  se  casser  les  reins  : 

Il  s'esrena  en  sorte  qu'il  fut  abandonné 
des  médecins.  (Bonivard,  Adcis  et  Devis 
de  la  source  de  l'idolâtrie,  p.  43,  Fick.) 

—  Esrené,  part,  passé  et  adj.,  érelnté  : 

C'nn  boistens  encontra  qui  moult  fn  esrenes, 
(B.  de  Seb.,  xxi,  178,  Bocca.) 
Respons  moy,  boytense,  arrenee. 
(Débat  de  la  Vigne  et  du  Laboureur,  Poés.  fr.  des 

xv'  et  xvi'  s.,  11,  320.) 

Commençarent  a  chasser  lesdites  bestes 
et  les  frapper  de  graves  coups  de  perches 
et  basions  en  façon  telle  qu'il  y  en  east 
plusieurs  arrenneès.  (1504,  Rém.  aux  habit, 
de  Gironcourt,  Aich.  Meurthe,  Très,  des 
chart.  de  Lorr.,  lett.  pat.,  vol.  B.  9,  f»  167.) 

Il  se  esvertua  tant  pour  lever  ce  grant 
poys  qu'il  se  rendit  arné.  (Palsgr.,  Es- 
clairc, p.  534,  Génin.) 

Les  Abyssins  luy  donnent  (à  l'hippopo- 
tame) le  nom  de  .lenegel,  a  cause  que  allant 
sur  terre  l'on  cuyderoit  qu'elle  fust  arnee 

71 


f562 


ESR 


ESR 


ESR 


et  malséante   a    se   traîner  la  ou  elle  va. 
(Thevet,  Cosmogr.jU,  16,  éd.  lSn8.) 

Vous  regarderez  aussi  aux  reins,  et  re- 
connoistrez  s'il  les  a  foibles,  en  le  tenant 
sur  le  poiupr,  soit  en  le  remuant,  ou  bien 
en  descendant  des  deçrez;  ce  qu'un  oyseau 
esrerté  ne  peut  souffrir  sans  ouvrir  l'aisle. 
(Despabron,  Fanconn.,  i,  i5.) 

Aus  pies  Iioitenx,  et  a  l'eschine  emee. 
(R.  Belleau,  Tierg.,  n"  j.,  f"  99  v°,  éd.  1578.) 

Erné  de  travail.  (G.  Chappuis,  Misaule, 
f°  46  r°,  éd.  1585.) 

Que  tu  eo  fasse  tonte  frnec. 
(Les  Muses  ineogtmes  on  la  Seillc  aux  hourriers, 

de  Renée,  éd.  160i.) 

Norm.,  erener,  eherner.  Poitou,  cant.  de 
Chef-Boutonne,  erner.  Bourg.,  ernai,  ère- 
nai,  errenai.  Berry,  ereiner,  érener,  erner. 
Rouchi,  eraner.  Forés.,  erena,  enreina. 
Suisse  rom.,  arena. 

ESRER,  voir  Erber. 

ESRERE,  errere,  v.  a.,  raser;  flg.,  esrere 
de,  dépouiller  de  ; 

La  terre  ont  si  de  biens  esrese 
Ou  il  ont  en  courant  esté. 
(Gdiart,  lio!j.  lign.,  19842.  W.  et  D.) 
I    —  Esres,  part,  passé,  rasé,  affilé  : 
A  ce  mot  ung  tirant  es  cosles  l'a  ferae 
D'une  tranchant  saiele  esrese  et  esmolue. 
{Vie  Sie  Christ.,  Riciiel.  817,  fM90  r°.) 

—  Râpé,  usé  : 

S'a  une  viez  chape  afnblee. 
Laide  e  esrese  e  tote  usée. 
(Ben.,   D.  de  Norm..  II,  29079,  Michel.) 

El  vies  pan  d'une  cote  esrese 
L'ot  mis  sor  mer. 

(Chrest.,  du  Roi  Guill.,  14G7,  Michel.) 
Assez  eust  chevauchenres. 
Deniers,  joiaus  et  vesleures, 
S'ele  vosist,  mes  n'en  a  cure, 
La  sainte  famé  vesteure 
Assez  esrese,  assez  tenve  a. 
(G.  DE  Comci,  de  t'Emper.,  Kichel.  23111, 
f»  272\) 

K'il  ot  nn  capulaire  vies, 
D'un  brun  roié,  vilain  et  gros, 
Esres. 

{Chev.  as  .u.  esp.,  6162,  Foerster.) 

Pour  ce  erl  moult  la  cote  esrese. 

{Rose,  Richel.  1559,  1°  3^) 

{Ib.,  Vat.  Chr.  1569,  f°  2'^.) 

Noire  estoit  et  descoloree. 
Fade  eo  tout,  et  fu  afublee 
D'une  robe  de  vert  esreuse. 
(De  ta  Mort  Larguece,  ap.  Jub.,  UEuv.  de  Ruleb., 
II,  473.) 
Par  dessus  n'ot  c'un  drap  de  canvne 
Vies  et  malvais,   esré  et  lanve. 
{Bel  Userier,  Richel.  15212,  f°  132  ï°.) 
Cote  blanche,  chaperon  viez. 
Chape  grise  povre  et  errese. 
{Du  Filz  au  Senesch.,  Richel.  23111,  f  84''; 
Méon,  Notti).  Rec,  II,  344.) 
L'n  seurcût  tout  esrez  et   tout   recluté. 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Oen.,  f»  331".) 
1'.  Paris,  esré. 

ESRESBERUCIER  (s'),  V.    réfl..    SB  SOU- 

lever,  s'agiter  : 

L'ame  toute  s'esresltertice 

Quant  ele  sent  tel  letnaire. 

(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  1(11°.) 


Cf.  ESBERUCIER. 

ESRESDiE,  voir  Enbesdie. 

ESRETIEN,  S.  111.? 

Tieules,  esretien,  cappes  etnertz  decatz. 
(Pièce  de  1593,  citée  par  La  Fons,  dans  le 
Bull,  du  Corn,  hist.,  III,  Archéol.,  p.  166.) 

ESREUR,  voir  Error. 

ESREURE,  voir  Erreure. 

ESREus,  rime  pour  Esres,  part,  passé, 
voir  Esrere. 

ESREUX,  voir  AiREUX. 

ESREVEiLLEMEXT,  S.  m.,  actioii  de 
réveiller  : 

Pour  le  guet  ung  peu  réveiller. 

Levons  nous  toute  la  brigade, 

Et  alons  faire  une  visarde. 

Par  moyen  i'esreveillement. 

Tout  entour  du  monament. 
(Greb.vk,  Myst.  de  la  Pass..  Ars.  6431,  f  240».) 

ESREVEiLLiER,  V.  U.,  SB  réveiller  : 

La  dame  tant  i  demorait 
Que  It  sires  esreveitlait. 

{Dolop.,  11125,  Bibl.  elz.) 

ESRIER,  voir  Errier. 

ESRiFLER,  errifler,  v.  a.,  égratigner, 
écorcher  : 

Commence  la  hue  a  oestre. 
Laqoele  fait  tentir  les  roches. 
Car  quarriaus  issent  ja  des  coches. 
Si  con  pierres  les  en  erri/lent  : 
Chailloz  braient  :  saietes  sifflent. 
(G.  GiTiART,  Roy.  hi/n.,   11644,  W.  et  D.)  Impr., 
enerrifîent. 

Socrates  qnant  sa  gambe  emflee 
Par  les  fers  et  les  ceps  grattoit, 
11  l'eust  volentiers  esriflee. 
Car  le  grater  trop  lai  plaisoit. 
(Lefrabc,    Champ,  des  Dam.,  Ars.  3121,  C  12''.) 

ESRiLER,  v.  n.,  cracher  avec  effort  : 
Excreare,  esriler,  cracher.  {Gloss.    lat. 
galL,  Richel.  1.  7692.) 

ESRiRE  (s'),  v.  réfl.,  se  rire  : 

Ycils  y  fu  prisonniers  mors. 
Car  pour  lui  mut  un  tel  discors. 
Avoir  le  doy,  mais  je  m'esris. 
(CoLiHs,     Chans.,  ap.    Dioaux,  Trouv.  hrab., 
p.  182.) 

ESROÉ,  voir  ESROUÉ. 

ESUOELLLIER,  VOlr  EsROILLIER. 

ESROER,  V.  a.,  mettre  sur  la  roue  : 

Et  pendre  les  larons,  les  murdreurz  esroer. 

(B.  de  Seb.,  ii,  642,  Bocca.) 

Sy  eult  monseigneur  Gérard  la  teste 
coppee,  et  mis  sur  une  roe  et  esroes  comme 
traytre.  (xrv"  s.,  Récits  d'un  hourg.  de  Va- 
lenciennes,  p.  179,  Kervyn.) 

—  Fig.,  torturer  : 

>'e  Guillaume  ne  puet  parler 
Por  la  dolor  qui  si  Vesroe  : 
Las  !  fait  il,  de  com  haute  roe 
M'a  fait  hui  la  mors  trebnchier. 

{L'Escouffle,  Ars.  3319,   f°  22  v".) 

ESROGUiÉ,  adj.,  arrogant  : 

Trop  es  encontre  eulx  esrogute'. 
Et  sans  fin  seras  subjugnié. 
(Grehan,  Misl.  de  la  Pas:,  26272,  G.  Paris. t 


ESROILLIER,  esroeilUer,  esniilUer,  es- 
rouler ,  esraaillier ,  esraiUier,  esrallier  , 
verbe. 

—  Act.,  rouler: 

Herodes  les  regarde  a  guise  de  félon. 
Esraaille  ces  ias,  soulieve  cel  grenon. 
(Hermap),  Rible.  Richel.  1444,  P  30  v».) 
Les  eus  esralleront  de  dolor  parmanant. 
(lo.,  ib.,  P  G4  r°.) 
Qui  li  veist  les  elz  esroillier  et  les  dens 
estreindre,   de   grant    cuer   fust  s'il    n'en 
eust  poor.  (Lancelot,  ms.  Fribourg,  ("23*.) 

Fronche  le  oes,  les  ieos  esraille. 

{Rose,  Vat.  OU.  1212,  P  29=.) 
Les  ieos  esruille. 

(Ib..  Vat.  Chr.  1858.  P  36».) 
Quaot  la  converse  vit  Bertrao  qui  haut  parla. 
Et  en  loi  respondaot  les  ieux  li  esroilla. 

(Cuv.,  R.  du  Guesclin,  103,  Charrière.) 

Puis  es{c]roeiHa  les  yeulx  qui  grans  et 
gros  estoient  comme  boules.  (Ben.  de  Mon- 
tauban,  Ars.  5072,  f°  36  r».) 

11  (le  cheval)  haulce  la  queue  droite  et 
esroeille  les  yeulx  si  que...  (Ib.,  C  40  r".) 

En  esroulant  les  yeulx.  (Girart  de  Ros- 
sillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L.  de  Montille, 
p.  128.) 

Je  apperceu  plusieurs  hommes  et  femmes 
qui  esrailloient  leurs  yeulx  pour  veoir  se 
l'en  me  feroyt  souffrir  plus  griefz  tour- 
mens  que  je  encores  ne  avoye.  (BocCACE, 
Nobles  malheureux,  IX,  i,  f»  219  r»,  éd. 
1515.) 

—  Réfl.,  rouler  les  yeux  : 

Lors  queureot  chele  part  tant  com  de  gent  i  a. 
Et  regardent  Dooo,  qui  si  s'esrnilla. 

(Doon  de  Maience,  9331,  A.  P.) 

ESROMENT,  VOir  ERR-VUMENT. 

ESROMPRE,  -  onpre,  v.  a.,  rompre  : 
Esronpons  lour   loiens.  (Ps,  II,  3,   Maz. 
798.) 

ESRONCHIER,  V.  a.,  débarrasser  de 
ronces  : 

Pour  les  bos  esronchier.  (Compte  de  1345, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ESRONDE,  s.  f.,  digue  î 

Parce  que  les  dits  religieux  ne  retenoient 
pas  le  rivière,  cauchies  ou  esrondes  estans 
au  dehors  et  entre  ladite  ville  de  Corbie 
et  Vaux.  (17  avr.  1448,  Sentence  du  lieuten. 
du  bailli  d'Am.,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd. 
de  Vhist.  du  Tiers  État,  t.  III,  p.  548.) 

ESRONDELLE,  S.  f.,  sorte  d'étoffe  : 
Une  pièce   doublée  de  vielle  tboile  fas- 
Bonde  dam.  Dix  pièces  d'esronde/(c.  (1597, 
Doc.  inédits  sur  la  Picardie,  iv,  369,  Beau- 
villé.) 
ESROR,  voir  Errob. 

ESROSER,  esrouser,  v.  a.,  arroser,  au 
propre  et  au  flg.  : 

Je  me  fis  pecine  d'eve  por  esroser  les 
salves  des  bois  germauz.  (Ms.  Ars.  S201, 
p.  331».) 

Sains  Clemenz  lores  esrousanz  sa  face  de 
termes...  {Vie  S.  Clem.,  Richel.  818, 
f«293v.) 

La  mers...  est  fontainne  de  toutes  yaues 
douces  et  salées   dont  elle  esrote  tout  le 


ESR 

monde.  (Laurent,  Somme,  fragm.,  Bibl. 
Verdun,  f"  7  v».) 

Et,  a  la  pointe  du  jour,  esrouse  le  de  vin 
et  le  sèche  au  feu  bien  cler.  (xv«  s..  Traité 
de  Faulconnerie,  p.  86,  Martin-Dairvault.) 

Avec  ce  ilz  ont  les  bonnes  fontaines,  si 
ainsi  dire  couvenoil,  de  félicité  domestique 
esrousantes  presque  le  monde  de  tous 
biens.  (Boubgoing,  Bat.  Jud.,  Il,  23,  éd. 
1330) 

ESUouÉ,  esroé,  esrauê,  adj.,  enroué: 

De  braire  est  esroex. 

{Hose,  Vat.  Ott.,  f  114=.) 

Si  chanta  ce  chant  esrauee. 

(Renarl  le  nouvel,  7028,  Méon.) 

Chil  doi  virgeue  ooient  le  doue  Jhesu 
parler,  mais  il  estoit  esraues  de  l'angousce 
k'il  sentoit.  iVies  des  Saints,  ms.  Lyon 
697,  f"  36'.) 

Raucus,  esroité.  (Gloss.  de  Conches.)  \ 

Il   avoit   la  voix  comme   toute    esroee.    I 

{Aymeri  de  Beaulande,  Richel.  1497,  f»  374.)    i 

A  gosier  esroé  crioient. 
(Lefrakc,  Cftamp.    des  Dam.,  Ars..3121,  ("32°.) 

ESROUEEMENT,  esrouement,  esrauee- 
ment,  esrauement,  adv.,  avec  une  voix  en- 
rouée  : 

Les  paroles  sonnoient  trop  esrauement. 
(Vies  des  Saints,  ms.  Lyon  697,  f°  35''.) 

Tel  mal  a  11  oisiaus  ki  crie  esraueement. 
(L'Aviculaire  des  oiseaux  de  proie,  ms. 
Lyon  697,  f»  223=.) 

Rauce,  esrouement.  {Gloss.  de  Conches.) 

ESROUELLiER,  esrouHUer ,  esrouUier, 
esruillier,Y.  n.,sc  rouiller,  s'enrouiller  : 

Exerciter  et  limer  l'entendement  en 
œuvre  gracieuse  et  boneste  est  chose  plus 
loable  que  le  laissier  esrouUier  par  wy- 
seuse.  (Lefranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars. 
3121,  f°  l'.) 

—  Esrouellié,  part,  passé,  rouillé,  en- 
rouillé  : 

Et  les  chances  de  fei'  chanciees 
De  sa  saor  esroneîliees . 
(CHREST.,/a  Charrette,  Vat.  Chr.  1725,  f  23''.) 

Le  fer  est  il  ausi  comme  roingneus  et 
esruillié  et  mal  sonant.  (Evrart  de 
CoNiy,  Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f°  171^) 

Couteau  esrouillié.  (Duquesne,  Hist.  de 
J.  d'Avesn.,  Ars.  3208,  f  7  r".) 

ESROUESCE,  S.  f.,  enrouement  : 
Raucitas,  esrouesce.  {Gloss.  de  Conches.) 

ESROuiLLi,  eroulli ,  part,  passé ,  en- 
rouillé  : 

Et  que  plus  est  la  double  clef  de  S. 
Pierre  en  sadite  seigneurie  se  trouva  tou- 
jours eroullie  pour  la  serrure  desvoyee. 
(Maiz.,  Songe  du  peler.,  l,  32,  Ars.  2682.) 

ESROUILLIER,  VOir  ESROUELLIER. 

ESROuiLLuuE,  S.  f.,  rouillo  : 

Comme   esvouiUure  consume    fer    et  a- 

chier.     (Fossetier  ,   Chron.  Marg.,    ms. 

Brux.,  II,  f»44  r».) 

—  Rouille  du  blé  : 

Vesrouillure  consommera  tous  tes  ar- 
r.î^  et  les  fruictz  de  la  terre.  (Le  Fevhe 
d'Est.,  Bible,  Deut.,  xxviii,  éd.  1534.) 


ESS 

ESUOULER,  voir  ESROILLIER. 
ESROULLIER,  VOlr  ESROUELLIER..' 

ESROUR,  voir  Error. 

ESROUSER,  voir  ESROSER. 

ESRouTER,  errouter,  (s'),v.  réfl.,  pren- 
dre la  fuite  : 

Je  ne  m'en  pnis  fnire.  beau  père, 
Qner'se  je  m'en  fny  et  m'erroute 
Ponr  moy  morras. 
{Dial.  de  S.  Grcg.,  ms.  Evrenx,  t»  90''.) 

1.  ESRUILLIER,  voir  ESROUELLIER. 

2.  ESRUILLIER,   VOir  ESROILLIER. 

ESRUiNER,  eruiner,  v.  a.,  ruiner  : 

Comme  en  destruction  d'esglixe  et  edif" 
ace  eruinee.  (1462,  Hist.  de  Metz,  V,  660.  ) 

ESRUNGiÉ,  part,   passé  et  adj.,  rongé 
par  la  rouille  : 

Ses  elmes  n'est  pas  clers  mes  esrmgies, 
Lî  las  en  soQt  ronpn  et  alasqnié. 

(.Aiol,  Richel.  25.Ï16,  f°  109".) 

ESSABOuiR,  -  air,  -'  oyr,  verbe. 

—  Réfl.,  être  ébloui,  interdit,"stupéfait  : 

Quant  je  vi  ce  moalt  m'esjoi, 
Et  durement  m'essaboui 
De  la  bonté  que  je  veoie. 

(Fahl.  d'Oii.,  Ars.  3069,'' f"  103'^.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

De  cestui  soleill  11  rai 

Ne  troblent  pas  ne  ne  retardent 

Les  euz  de  cens  qni  les  regardent, 

Ne  ne  les  font  esaaàouir. 

Mes  ranforcier  et  rejouir. 

{Rose.  Richel.  1j73,  f  172=.) 
Ne  ne  les  font  essnboir. 
Mes  enforcier  et  resjoir. 

(«.,  20783,   Méon.) 

—  Essaboui,  part,  passé,  ébloui,  stupé- 
fait, interdit,  hébété  ; 

Tout  maintenant  qne  Amors  ra'ot 
Di  son  plaisir,  ge  ne  soi  mot 
Que  il  se  fu  esvanonis, 
El  ge  remes  essabouis, 
Quant  ge  ne  vi  lez  moi  nnlni. 

(Rose.  2777,  Méon.) 

Et  tuit  cil  qui  l'orent  oy 
En  furent  trop  essabmj 
Et  le  tindrent  tôt  a  moqnoys. 
(Macé  de  la  Charité,  Bible.  Richel.   iOl,  f»  57=.) 
Fons  estes  et  essahois 
De  devant  melre  ans  Diens  vens 
Les  estraiiges  mesconneus. 

(fait.  d'Oii.,  Ars.  S069,  f  Si''.) 
Quant  Cadmus  la  parole  oy, 
Trop  a  le  cuer  essaboy. 
En  paour  fu  et  en  effroy. 

{Ib.,  f°  28''.) 

ESSACEMENT,  VOir  ESSALCEMENT. 
ESSACHEMENT,  VOlr  ESSALCEMENT. 
ESSACIEU,  voir  ESSALCIER. 
ESSADE,   voir  AlSSADE. 

EssAGE,  S.   m.,  prob.   faute  pour  es- 
saiages  : 
Que  tout    office    vendu  par    escbevins. 


ESS 


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de  coulletage  de  blé,  de  vives  bestes,  de 
la  menue  laine,  des  essages  des  vins,  et 
autres,  soient  bailliet  a  ferme,  quant  il 
restheront  a  nostre  prouffit.  (1366,  Ord., 
xn,  103.) 

1.  ESSAI,  S.  m.,  danger  : 

Et  por  cen  que  ci  vois  en  essai  de  périr. 
(Roum.  d'Alix.,  f  20»,  Michelant.) 

—  Baron  d'essai,  vaillant  chevalier  : 

Boissoi,  Reneval  et  Creon, 
Et  maint  riche  baron  d'essai. 

(Gdiart,  Roij.  lign.,  20372,  W.  et  D.) 

2.  ESSAI,  essay,  s.  m.,  fourrage  î 


de   brebis.   (1319,    Compl.    H.-D. 
Soiss.,  v"  Ste-Geneviève.) 

Se  trouve  encore  au  xviii"  s.  dans  des 
textes  du  Nord  : 

Essais  de  paille  pour  couvrir  des  murs 
nouvellement  faits.  (1722,  La  Bassée,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  îîis.,  Bibl.  Amiens.) 


ESSAiDiER,    aissedier,  assedier,  y.  a., 
pressurer,  faire  sortir  en  pressant  : 

S'en  .1.  presseur  tout  Vessaidasxenl  (le  mesel) 
N'en  fust  li  venins  essaidiez 
Se  par  la  dame  n'est  aidiez 
Qui  as  liepreus  por  Dieu  aide. 
(G.  i>E  CoiNCi,  de  l'Emper.,   Richel.  23111, 
C  270'^.) 


Ne  fust  le  venins  assediez 
Se  par  la  dame  n'est  aidez. 


(iD.,  ib., 


Brni.,  f'  126'=.) 


Aussi  serons  tenus  de  tenir  le  pressouer 
estant  en  nostre  dicte  maison  de  toutes 
choses  queisconques  et  tout  a  nos  despenz, 
tant  que  ledit  preneur  y  puist  fere  pres- 
souerer  et  aissedier  toutes  les  despoulles 
de  noz  dictes  vignes.  (1377,  Arch.  MM  30, 
to84v''.) 

—  Fig.,  tirer,  arracher  : 

Pour  esprandre  et  por  essaiiier 
Des  povres  genz  les  granz  amendes. 
(G.  DE    CoiNci,  S/e  Leocaie,  ms.    Brus.,  P  W: 
Méon,  Fabl.,  I,  307.) 

1.  ESSAIE,  S.  f.,  danger,  épreuve  : 
Contez  est  avec  les  eslis 

Qui  bon  cop  reçoit  et  paie, 
Et  souvent  se  met  en  l'essaie 
De  souffrir  si  ruiste  bargaigne. 
(Watriuoet,  li  Dis  de  haute  honneur,  7S,  Scheler.» 

2.  ESSAIE, aissai/e,  s.  f.,  fourrage? 
Lesquelx  se  logèrent  en  un  cuignet  des 

bergeries,  ou  il  avoit  un  t.is  d'essaies  a 
brebis,  ouquel  ilz  furent.  (1406,  Arch.  .IJ 
161,  pièce  163.) 

Aissaye  de  brebis.  (1531,  Compl.  Hôtel- 
Dieu  Soiss.,  V"  Ste-Genevieve.) 

Cf.  Essai  2. 

3.  ESSAIE,  adj.  f.,  étrange? 

Adont  avoit  en  Lombardie 

Une  chose  molt  essaie. 

Car  nus  hora  si  nosoit  songier 

Dedens  son  lit  ne  foloier 

K'il  ne  l'alast  dire  a  son  prestre, 

Ki  li  estoit  sires  et  raestre. 

(Sept  Sages,  3320,  Keller.  ) 


yue   loui    omce    venuu    par    ebcncvius, 
avant  la  conhscatiou  de  la  loy,  si  comme    |       4.  essaie,  s.  f.,  reste,  morceau 


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ESS 


ESS 


ESS 


L'ainsné  fil  le  coc  Canlecler 
Conrn  lues  Renars  cstranler, 
Et  si  netement  le  menga 
Que  nule  rs^fi'w  n'i  laissa 
Fors  les  plumes  et  les  ossians. 

{Ren.  le  Nom.,  3113,  MéoD.) 
Oa  bos  s'assist,  toat  le  meaga  (l'oison), 
Qae  nule  essaie  fait  n'en  a. 

(/J.,  3197.) 

Ott  troeve  de  ces  nois  des  fausses  et  des  vraies  ; 
A  ces  nois  sont  toudis  malvaises  les  essaies. 
(Gilles  li  Muisis,  li  Maintiens  des  nomiains,  i, 

2-29,  Kerv.) 
Biestes  bien  afîoures  font  des  boînes  essaies. 
(Id.,  li  Estas  des  Princes  et  des  nobles,   i,  296.) 

ESSAiEMENT,  -  ayenieiit,  -  ant,  essea- 
mcnt,  esxaement,  assaiement,  s.  m.,  essai  : 

Messeala  dit  en  son  livre  des  esseamens 
que...  {Hagins  le  Juif,  Richel.  24276,  f°  58  r».) 

Pour  vous  a  esprouver  fn  cest  assaiement. 

(B.  de  Sel).,  il,  516,  Bocca.) 
Car  il  dient  que  nng  apprestement 
Sans  plus  est,  et  ung  essaiement 
De  la  feste  que  doit  venir. 
(DïcoiLLEV.,  Trois  pèlerin.,  t  142'*,  inipr.  Instit.) 

—  En  particulier,  tentative  guerrière, 
assaut,  bataille  : 

Ens  grans  batailles  et  ens  essaiemans 
Estoit  ades  li  siens  escns  avant. 

{.Les  Loh..  llichel.  1G22,  f°  loi  v".) 

Ne  vos  puis  relraire  lesassalz 
Ne  les  peines  ne  les  travauz, 
Les  lanceis,  les  traiemenz, 
Ne  les  divers  essaiemem. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  4017,  Michel.) 

Mes  encor  en  frad  ainz  un  fier  essaiement. 

(Horn,  4284,  Michel. 1 
En  après  plusieurs  assauts  et  essayemens 
d'avoir  la  place,  ceux  de  dedans  parlemen- 
tèrent. (Juv.  DES  Urs.,  Hist.  de  Charles  YJ, 
an  1404,  Michaud.) 

—  Fig.,  assaut,  tentation  : 

Et  distrent  a  Nicholas  que  il  fust  ferme, 
car  il  conveadroit  que  passast  par  moult 
d'essaiemens  de  dyables.  (Légende  dorée, 
Maz.  1333,  f»  83''.) 

—  Opération  tentée  pour  la  guérison, 
cautérisation  : 

Se  li  chies  nos  duelt,  nos  faisons  el  braz 
l'esxaement,  et  en  la  jambe  lo  faisons  quant 
les  rains  nos  duelenl.  (S.  Bern.,  Serm., 
Ricbel.  24768,  f°  70  v.)  Lat.,  in  brachio  fit 
coctura.  (S.  Bern.  opéra  omnia,  t.  I,  p.  794, 
éd.  J.  Mabillon,  Paris  1697.) 

ESSAIEOR,  asaieor,  adj.,  entreprenant  : 

Cil  ce  soile  bien  son  talent 
Et  c'il  disl  son  eslre  a  plusors, 
Ne  puet  pas  bien  joir  d'amors. 
Corn  ne  croit  pas  k'il  soit  ameres. 
Mais  asaicres  et  vanleires. 
(UoB.  DE  Blois,  Poés..  Uichel.  24301,  p.  565».) 
Mes  essaieres  et  vantercs. 

(ID.,  ib.,  Ricbel.  837,  P  135''.) 

ESSAIER,  esaier,  v.  a.,  tâter,  éprouver  : 

Ne  dois  Ion  ami  esaier 
De  la  chose  dont  n'as  mestier. 
(.Prov.  aux  Philos.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

—  Essaie,  part,  passé,  éprouvé,  vaillant  : 
Li  arcevesques  pruzdum  e  essaiez. 

(Roi.,  2068,  Muller.) 

ESSAIGNIEU,  essaingnier,  essainier,  es- 
saner,  essanner,  excegner,  verbe. 


—  Réfl.,  perdre  son  sang,  perdre  du 
sang: 

Se  le  plaie  est  si  crueus  qu'il  i  ait  péril 
de  mort,  ou  qu'il  se  peut  essaner,  on  li 
puet  bien  bender.  (Ane.  Coust.  d'Amiens, 
ap.  Duc.,  Campiones,  II,  69"^,  éd.  Didot.) 

—  Act.,  dessécher  : 

Foucé  qniexcegne  les  bas  champs.  (Cens. 
d'Estitly,  Richel.  46S9,  f"  11  v.) 

_  Essaignié,  part,  passé,  qui  a  saigné 
abondamment,  qui  a  perdu  beaucoup  de 
sang,  ensanglanté  : 

Mais  moult  le  trenvent  essannel  et  aquis, 
Grans  fn  la  plaie. 

(Les  Loh..  Richel.  4988,  P  210  v".) 
Pale  le  troeve  et  essainie'. 
De  cols  d'espee  mehagnié. 

(Alhis,  Ricbel.  375,  f»  157°.) 
Si  destraînt  le  serpent  qoe  si  fn  essonnee 
Que  ele  ne  pooit  bien  avoir  s'alenee. 

(Les  Chétifs,  Richel.  12558,  f  129''.) 
Li  plaie  del  costé  li  fn  si  essannre 
Li  veue  li  torbie,  s'a  la  ciere  enclinee. 

Oh.) 
Si  estoit  lasses  et  essannes  par  les  plaies 
que  moût   grant  mestier  avoit   de  repos. 
(Estories  Bogier,  Richel.  2012S,  f»  103'=.) 

Toudis  comme  bon  chevalier  estoit  entre 
ou  plus  fort  des  batailles  et  combatu  si 
vaillanment  que  il  y  fu  durement  navrez 
ou  corps  ou  chief  et  ou  visaige,  et  tant 
que  alnine  et  force  lui  peurent  durer  il  se 
combati  et  ala  tousjours  devant,  et  tant 
que  il  fut  moult  essaingnié.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2641,  f°  171  v».) 

Il  se  combati  tant  que  il  fu  moult  es- 
sannes. _  (Id.,  ih.,  V,  46,  Luce.)  Var., 
essaignié. 

Pris  et  navres  pries  c'a  mort  et  tous  es- 
sannes. (Id.,  ib.,  V,  27o,  Luce,  ms.  Amiens, 
^  106.) 

J'ey  la  raye  dn  col  essanee. 
(Ltt  Fille  basteliere,  p.  13,  Ler.  de  Lincy  et  Michel, 

Rec.  de  farc.,  t.  1.) 

Ess.viGouERE,  S.  f.,  fossé,  rigolc,  tran- 
chée pour  faire  couler  l'eau  : 

Icellui  Servatu  saichant  lesdiz  deux 
champs...  estre  moult  chargiez  d'eaues.... 
vint  a  leurs  diz  champs  aiant  une  pelle 
ferrée  en  sa  main,  et  faisant  voie  et  essai- 
goîiere  aux  eaues.  (1400,  Arch.  JJ  155, 
pièce  362.) 

EssAiLLANT,  S.  m.,  assaillaut  : 
AssaiUeurou  essaillant.  (L.i Porte, Epiî/i., 
éd.  1571.) 

ESs.MLLiE,  esseillie,  s.  f.,  attaque: 
Qui  courez  la  mer  et  la  terre  que  vos  fa- 
ciez  une  esseillie.  {Bible,  .Maz.  684,  f"  240\) 
Lat.:   Circuitis  mare  et  aridam,  ut  faciutis 
unum  proselytum.  (Matth.,  xxill,  15.) 

L'en  se  combatist  en  une  essaillie  contre 
Hasdrubal.  (Bersuire,  T.  Liv-,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  243».) 

Cf.  Assaillie. 

ESSAILLIER,  VOir  ESSILLIER. 

ESSAiLLiR,  V.  n.,  s'élancer,  se  précipi- 
ter : 

La  mer  salée  essaut  par  le  régné. 
El  est  issue  de  son  mestre  chané, 
.lusqu'au  Terren,  bien  seis  .lenez  de  lé. 
(Rom.  i'.iqtiin,  2675,  Jouon  des  Longrais.) 


EssAiLLouR,  S.  m.,  assaillant  : 

L'on  dit  par  pierres  et  par  fondes 
Aloingner  reilort  et  les  ondes 
Et  la  foison  des  essaillours. 
(S.   DE    PmoRAT,   Liv.    de    Yegece,  Richel.   1604, 
P  9".) 

Cf.  ASSAILLEUR. 

ESSAiMEMENT,  essaymement,  essaim- 
ment,  essement,  s.  m.,  action  de  dompter, 
d'apprivoiser,  en  parlant  du  faucon  : 

Combien  qu'ung  faulcon  soit  vieil  mué 
de  bois,  mais  qu'il  n'ait  eu  qu'une  mue 
par  main  d'homme,  est  de  plus  leg;er  es- 
saimtnent  que  n'est  ung  faulcon  vieil  as- 
sez, qui  plus  longuement  a  esté  a  main 
d'homme.  (Modus,  f  88  v°,  Blaze.) 

Vault  mieulx  faire  plus  long  essaymement 
et  plus  seur.  (Ib.,  f"  90  r".) 

Les  faucons  sont  plus  forts  a  essemer 
les  uns  que  les  autres  :  car  tant  plus  un 
faucon  a  esté  maistre,  il  est  plus  fort  a 
essemer:  et  un  faucon  vieil  mué  de  bois, 
qui  n'a  qu'une  mue  par  main  d'homme, 
est  de  plus  léger  essement  que  n'est  un 
faucon  moins  vieil,  qui  a  esté  plus  lon- 
guement a  main  d'homme.  (G.  B.,  Bec.  de 
tous  les  ois.  deproye,  etc.) 

ESSAIMER,  esaimer,  essaimmer,  essei- 
mer,  essemer,  essimer,  esimer,  eximer,  verbe. 

—  Act.,  dégraisser,  amaigrir,  affaiblir, 
épuiser  : 

S'a  ten  cuer  veus  estroit  conter. 
Par  esaimer  et  par  douter, 
Li  tauras  l'orgoel  pris  en  mue. 
(Vers  de  le  Mort,  Richel.  37S,  f  340'.) 

Et  puis  fut  au  moulin  mené  (le  grain) 
ou  il  fut  asprement  criblé,  cassé,  moulu, 
esimé  et  tourmenté.  (Deguilleville,  Pèle- 
rin, de  la  vie  hum.,  Ars.  2323,  f"  28  v°.) 

Le  pauvre  Panurge  en  beut  vaillamment, 
car  il  estoit  eximé  comme  un  haran  soret. 
(Rab.,  Pantagruel,  c.  14,  éd.  1542.) 

Les  paillards  Turcs  m'avoient  mys  en 
broche  tout  lardé,  comme  un  connil,  car 
j'estois  tant  eximé  que  aultrement  de  ma 
chair  eust  esté  fort  maulvaise  viande.  (Id., 
ib.) 

C'est  ce  barreau  qni  nons  altère 
Et  qui  nous  essime  le  flanc. 

(Remy  Belleau,  la  Reconn.,  1,  'i,  Bibl.  elz.) 

Pendant  que  de  ma  part  je  conteuteray 
le  désir  que  j'avois  de  vous  voir  ;  et  l'es- 
teignant  en  partie  me  vengeray  de  luy, 
qui  trop  affamé  m'a  essimé,  comme  vous 
voyez.  (Pont,  de  Tyard,  Disc,  philos., 
fo  6  r»,  éd.  1587.) 

Que  vous  soyez  retiré  de  la  triste  soli- 
tude qui  vous  essime  et  consume.  (Id., 
ib.,  i"  16  V».) 

Ils  disent  que  la  perfection  de  sauté  trop 
allègre  et  vigoreuse,  il  nous  la  faut  essi- 
mer et  rabatre  par  art.  (Mont.,Ess.,  1.  Il,  c. 
23,  éd.  1588.) 

—  Dompter,  apprivoiser,  en  parlant  du 
faucon  : 

Les  ungs  faulcons  sont  plus  forts  a  es- 
saimmer que  ne  sont  les  autres  ;  et  est 
certain  que  tant  a  esté  ung  faulcon  plus  u 
maistre,  plus  est  fort  a  essaimmer.  (Modus, 
(0  88  V»,  Blaze.) 

Cy  devise  comme  on  doit  nng  faulcon 
essaimmer  sor,  ou  mué  de  bois, ou  de  main. 
{Ib.) 


ESS 

Hz  ne  pourroient  voler  longuement,  car 
ilz  ne   sont  pas   a  point  de   voiler  ne   es-    \ 
saymer.  {Le  bon  Varlet  de  chiens,  p.  10,  P. 
Lacroix.) 

Il  est  plus  fort  a  essemer.  (G.  B.,  Rec.  de 
tous  les  ois.  deprotje,  etc.) 

—  Réfl.,  maigrir  : 
Icis  Tenirs,  icis  alers, 
Icis  veilliers,  icis  parlers. 

Font  as  amans  sons  !or  drapiaus 
Darement  ameigrir  lor  pians  : 
Bien  le  sauras  par  toi  meismes, 
11  convient  qne  tu  {'essaimes. 

(Rose,  '255S,  Méon.) 

—  S'épuiser  : 

Ceste  berbe  a  cela  de  singulier,  qu'elle 
remet  en  nature  ceux  qui  se  sont  trop  es- 
times sur  les  femmes.  (Do  PiNET,  Pline, 
xxilll,  22,  éd.  1566.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  ; 

Ciaus  qui  pins  ont  d'or  et  d'argent 
Sont  désirant  d'esseimer. 
(Vers  de  le  ilorl,  Richel.  375,  f  339=.) 

Ilaut-Mainej  essaimer,  v.  n.,  maigrir, 
s'en  aller  peu  à  peu.  «  Passé  quen'on  veil- 
lit,  tout  essaime.  » 

ESSAIMMENT,  VOir  ESSAIMEMENT. 

EssAiN,  S.  m.,  terme  de  chasse, 
semble  être  un  synon.  de  tour  : 

Adonc  doit  il  traire  arrière  par  la  ou  il 
est  venu  chassant  et  mettre  ses  chiens  de. 
vaut  lui  et  prendre  tournées  et  essains  le 
plus  près  que  il  porra  de  la  meute.  {Gast. 
Fe6.,Maz.  514,  f»  67».) 

Et  ainsi  en  eslargissant  ses  tours  et  es- 
sains le  plus  près  qu'il  porra  de  sa  meute. 
(Ib.,  f°  67^) 

ESS.WNGNIERj  VOir  ESSAIGNIER. 
ESS.AINIER,  voir  ESSAIGNIER. 

EssAisoNNER,  V.  act.,  cultlver  en  sai- 
son impropre  : 

Desadnarder  et  labourer  toutes  lesdites 
terres,  et  icelles  défrichées  les  tenir  de  la 
en  avant  en  bon  et  suffisant  labour  sans 
les  essaisonner.  (1455,  Cart.  de  Lagny,  ap. 
Duc,  Derodere.) 

Bourb.,  essaisonner,  dessaisonner. 

ESSAIVIER,  voir  ESSEVIER. 

ESSAL,  S.  m.,  rime  pour  essart: 

Eu  la  forest,  ami  Vessal, 
Vos  fist  trebuchierdu  clieval. 
{Perceval,  ms.  Montpellier  H  219,  f  268\) 

Cf.  ESSABT. 

ESSALCEMENT,  cssauc,  cssac.,  essaiick., 
essach.,  exalc,  exauc,  exaulc,  exatilch., 
assac,  S.  m.,  action  d'élever,  d'exalter,  de 
glorifier,  d'élever  en  dignité,  de  s'élever, 
exaltation  ; 

La  veissiez  maint  provoire  ordené, 
Menoe  gent  qui  Dieu  ont  réclamé 
Qaessaucement  doint  a  (j-estienté, 
Et  il  ne  soient  boni  ne  vergondé. 
(Car.  le  Loh  ,  1"  chans.,  xii,  P.  Paris.) 
Que  il   donnerait   a  ton    anemi  morteil 

glore  et  honor  et  essacemenl  sor  toi.  {Hisl. 

de  Joseph,  Richel.  2435,  f°  42  r°.) 


ESS 

En  ceste  parole  eft  senefiee  la  passion 
N.-S.,  et  li  exaucemenz  de  son  cors  en  la 
croiz.  {Trad.  de  Beleth,  Richel.  1.  993, 
f»  21  v.) 

Toutes  ces  choses  ne  descuevrent  pas  li 
contes  en  ceste  partie,  mais  quant  ce  ven- 
drait a  Vassacement  de  l'espee,  que  elle  se- 
roit  cogneue.  {Ib.,  i"  115  v».) 
Contre  le  sien  avènement, 
Li  fisl  Diex  grant  essaucement. 
Car  lot  li  saint  de  la  cité 
Ont  contre  lui  molt  tost  souné. 
Qne  onques  main  uns  hom  ni  mist. 

(Vie  du  pape  Grég.,  109,  Luzarche.) 
Hautece  et  essaucement.  (Hagins  le  Juifs 
Richel.  2.4276,  f°  34  v».) 

Exalcement  et  grant  profit.  {Introd., 
d'astron.,  Richel.  1333,  f°  58".) 

Touz  essaucemens  est  manière  d'orguel. 
{Biule  S.  Ben.,  ms.  Angers  390,  {»5  v».) 

Nous  a  l'honneur  de  Uieu  et  en  essauce- 
ment de  chevalerie  et  accroissement  d'hon- 
neur avons  ordonné.  {Pièce  de  1351,  ap. 
Felibieu,  ifist.  de  Paris,  111,437''.) 

Ja  pour  l'ounour  ne  Vessachement  ne  le 
dont  que...  (Sydrac,  Ars.   2320,  §  513.) 
Qne  je  arrivai  devant  la  porte 
Qui  estoit  de  grant  exaulcement. 
(De  l'Amant  rendu   cordelier,  Romv.,  p.  62G.) 

Ceulx  qui  en  attendent  aucuns  protfîzou 
avancemens  et  essaucemens  de  leurs  estas. 
(G.  DE  CHARNY.iiu.  de  Cheval.,  ms.Brux., 
S"  93  r".) 

Aussy  ne  pourront  faire  lesdis  preneurs 
ou  cosïé  de  la  dicte  maison  par  devant 
ladicte  court  du  temple  aucunes  fenestres 
ou  veues,  qu'il  n'y  ait  essaussement  de 
toutes  eaues  une  toise  de  hault.  (1393, 
Arch.  M.M  31,  S"  191  v°.) 

A  Vexaulcement  de  la  foy.  (1396,  Ord.> 
vu,  120.) 

C'est  chose  deue  et  qui  doibt  estre,  et 
que  par  exemple  aussi  se  peut  prouver, 
que  les  vertus  sovent  et  doibveut  estre 
cause  des  promotions  et  exaulcemens  des 
honmes  vertueux.  (Le  Livre  des  faicls  du 
Mareschal  de  Boucicaut,  2"  p.,  ch.  iv,  Bu- 
chon.) 

A  leur  exaulchcment.  {De  vita  Christi, 
Richel.  181,  f"  21  v.) 

Vantisps  et  exaucemens  qui  autrui  dépri- 
ment. (G.  Chastell.,  Verilé  mal  prise, 
p.  570,  Buchon.) 

Ce  sera  a   euls  gloire  et  essauchement. 

{Hist.  des  Seig.  de  Gavres,  i"  86  r»,  Cachet.) 

Pour  Vessaucement  de  la  gloire  de  Dieu. 

(Greban,   Myst.   de    la  Pass.,    Ars.  6431, 

f"  122'.) 

Plusieurs  loueurs  d'esbattemens  et  de 
personnaiges  de  la  ville  deDouay,et  mesme 
de  Valenchiennes,  montez  sur  charriots, 
allèrent  devant  la  dite  dame  jouer  a  la  dite 
salle  touchant  la  paix  et  Vexaulcement  de 
son  nom  et  de  sa  bien  venue  (J.  Mounet 
Chron.,  ch.  cclxiv,  Buchon.)  Impr.,  eaauf- 
lement- 

Et  ne  croyent  que  tels  dons  et  grands 
exaulcemens  ausquelz  les  a  condmcts  a 
fortune  et  la  divme  Providence,  viennent 
du  lieu  dont  ils  procèdent.  (BUDE,  Instit. 
du  Prince,  ch.  xxx,  éd.  1547.) 

-  Terme  d'astrologie,  hauteur  : 
Mes  se  il  (les  planettes)  sunt  eu  exancemenl, 
lit  s'entre  esgardent  bonement 
De  tiers  ou  de  sextil  regart, 
Donc  funt  il  bien  ou  tost  on  tart. 
(Uoroscope  de  Daiii.  de  Courlenai,  Uichel.    liJi, 
t"  3''.) 


ESS 


ses 


Par  quoi  set  le  terme,  la  face, 
L'ej:aucemenl  et  la  meson  (des  planetles). 

(».,  f  3'.) 
Mercurius  avoit  sa  joie  et  son  exauce- 
ment eu  le  ascendent,  quar  sis  exaucemens 
est  el  quinzième  degré  de  la  virge.  {Horos- 
cope de  Baud.  de  Courtenai,  Richel.  1333, 
f°  l0l^) 

Fors  en  regart  del  segnor  de  la  meson 
ou  del  segnor  del  essaucement.  {Li  Livres 
Abu  Ali  des  nativilez  des  enfenz,  Richel. 
1353.  fo  66''.) 

Exhaussement,  dans  la  langue  moderne, 
signifie  seulement  élévation  en  parlant  de 
constructions. 

EssALCiER,  eshalcier,  essaucier,  eshau- 
cier,  essaulcier,  essatichier,  esauchier,  essa- 
cier,  essessier,  exalcier,  exlialchier,  exhaucer, 
exauchier,  exaulcer,  exaulchier,  assaucier, 
asausier,  assacier,  aususer,  verbe. 

—  Act.,  élever,  glorifier,  exalter,  élever 
en  honneur,  en  dignité  : 

Et  que  yessauce  sainte  crestienté. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f"  1''.) 

Essaucier  doi  l'ensegne  saint  Denis. 

</*.,  f°  5".) 

Vos  le  deves  lever  et  essaucier. 

(Ib.,  i"  ->".) 

A  Moriane  irons  ans  Sarrasins, 
Esauchier  dois  l'enseigne  Saint  Denis, 
Et  vos  devez  de  la  terre  eslar^'ir. 
(Garin  le  Loh.,  \'  chans.,  sxvili,  P.  Taris.) 

E  exalchans  mun  chief.  {Lib.  Psalm., 
Oxf.,  III,  3,  Michel.)  Var.,  eshalçanz. 

^serunt  exalced  les  covaes  del  juste,  (ft., 
LXXIV,  10.) 

E  eshalscanz  mun  chief.  {Psalm.,  Brit. 
Mus.  Ar.  23U,  f»  8  v».) 

Les  nobles  homes  abaissoit 
Et  les  traitors  essalfoit. 

(W.icE,  Brut,  3341,  Ler.  de  Lincy.) 

Fescamp,  une  abeie,  crut  mult  e  eshalça. 
(Chron.  ascend.  des  ducs  de  Aorm.,  230,  Andresen.) 

Essauciel  a  sun  senorage, 

Bretaine  a  tote  a  héritage. 

(Brut,  ms.  Munich,  3G.S3,  Vollm.) 

Et  quant  conurent  lor  linage, 
Dnnt  essaucierent  lor  corage. 

a*.,  4115.) 

De  lui  descendi  tels  lignées 
Qai  mult  furent  puis  eshaueccs, 
E  felnu  pople  e  conquérant. 
Sur  tnz  hardiz  e  combalant. 

(Ben.,  D.  de  Norm.,  1,  3'7,  Michel.) 

Seiguor  vassal. 

Si  fait  ovre  voil  comencicr 

Pur  vos  plus  creistre  e  eshaucier. 

(ID.,  ib;  I,  tfiie.) 

Mult  fu  li  dux  Richart  preisiez 
E  malt  fu  al  siècle  essauciez. 

(ID.,  ib..  Il,  21976.) 

Mult  par  eshauçast  son  lignage, 
S'il  peust  vivre  par  aage. 

(Id.,  ib.,  11,  3G2.Ï1.) 

Je  vos  puis  ben  essaucier  et  monter, 
Castiaus  et  viles  et  grans  honors  doner. 

(R.UMDERT,  Ofier,  8161,  Barrois.) 
Qu'il  ait  merci  de  s'arme,  com  de  son  chevalier 
Oui  muert  a  son  servise  por  sa  loi  assaucier. 
(1.  Bon.,  Sax.,  xi,  Michel.) 

Li  solauz  est  levez,  et  li  jorz  essauciez. 

Ud.,  ib-,  Cîxx.) 


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ESS 


ESS 


ESS 


Se  vos  esles  pav  Karic  fors  de  France  chaciez, 
Alez  en  anlre  terre  ou  soiez  assauciez- 

(Id.,  ib.,  cxLiv.) 

Cil  ki  'î'ensaice,  il  serai  abaissiez  ;  et  ki 
s'abai'i'iet  de,  son  preit,  il  serai  essalciez. 
(St  Grec,  Sapienlia,  p.  295,  Foerster.) 

Por  ceu  k'il  essausest  l'om  anjosc'ai  la 
eemblance  de  la  diviniteit.  {Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
(0  128  v.) 

Pour  cin  que  tu  as  esteis  feaules  sur 
petites  coses,  je  l'aususeray  sur  grands 
co«es  {Trad.  d'une  charte  d'Adalberon,Ev. 
deMe'lz,  en  940,  ap.  Borel,  Trésor  des  re- 
cherches etanliquitez  gauloises  et  francoises, 
Paris  1655.) 

U  il  seit  de  haut  lin,  u  seit  de  basse  gent, 
Deus  le  munie  et  cshauce,  s'a  lui  servir  entent. 
(Garnieb,  Yie  de  S.  Thom.,  Richel.  tSolS, 

fo  2  r°.) 
I,a  Duet  le  poi  vaillant  simonie  eshalcier. 

(Id.,  ib.,  f  42  r».) 

Cil  fu  buen  emperere,  Deus  lui  dona  sa  grâce  ! 

Saiote  Yglise  Veshalce,  il  veit  Deu  face  a  face. 

(ID.,  ib.,  f  'oH  v°.) 

Par  tut  eshalcerai  snn  nun. 

(Id.,  ib.,  f°  98  r».) 

Ne  la  devez  jamcs  faillir  (l'église). 
Mes  eshalcer  et  raeiotenir 
A  Tostre  poeir. 
(Vie  de  S.  Thom.  de  Cant.,  322,  ap.  Michel, 
t).  de  Norm.,  t.  III.) 

Sonent  cil  oliphant,  si  eshalcenl  lar  cri. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis-,  UicUel.  243G4, 

f«  41  r°.) 
As  altres  riens  del  moud  n'est  mes  coers  ententis 
K'a  mon  lige  seignor  e.rliaiicer  nuit  et  dis 
Puis  que  joe  Sui  el  champ  le  glaive  el  feltre  mis 
Assez  sui  plus  senrs  que  s'ierre  en  paradys. 

(Id.,  ib;  P  10  v".) 

.la  m'en  istroie  fors  premièrement, 

Mon  ccenr  essaucheroie  et  tout  mon  sens. 

Se  i'esloie  couars  n  fel  n  lens. 

{Aiol,  2339,  A.  T.) 

Grant  joie  ot  de  la  guerre,  molt  U  fu  boin 
Qu'il  vanra  essauchier  s'il  peut  son  non. 

(Ib.,  237.1.) 

Cil  ont  molt  [hoin  le)  ceur,  ne  le  vaurent  blâmer, 
Ains  Vont  quanques  il  peuent  essaueié  et  levé. 
(«.,  51oi.) 

Por  l'amisté  de  lui  csmucheron  la  feste. 

(Ib.,  C447.) 

S'en  aront  doel  votre  anemi 

Quant  il  verront  essalcier 

Gui  tant  fois  ont  enquacié. 
(Gaut.,  Ysle  el  Galer.,  llichel.  31o,  f°  303".) 
Ses  amis  bonourcit  et  essauçoit  forment. 
(Guy  de  Cambrai,  Ale.i:,  Richel.  24366,  f"  22l'>.) 

Ses  damoiscles  a  li  corrent 
Si  comme  c'eles  la  secorrent. 
Qui  n'ont  pas  la  noise  abessiee. 
Mes  eslevee  et  assaucie[e\. 

(bolop.,  4278,  Bibl.  clz.) 
Or  est  il  drois  que  tu  rendes  a  sainte 
église  oeu  que  tu  li  ais  promis,  car  tu  la 
dois  essacier  et  acrestre  par  tout  lou 
monde  ;  et  il  est  orendroit  bien  leus  et 
temps  que  elle  soit  assaciee  et  escreue. 
{Hist.  de  Joseph,  Richel.  2455,  f"  31  r°.) 
Por  assacier  son  non.  {Ib.,  i°  147  r".) 

Sebille  li  fout  cspouser, 
Et  font  par  les  rues  crier 
Pour  le  liesle  plus  essaucîer 
C'om  n'i  ouvrasl  de  nul  meslier 
Tant  ke  uiljoiir  fuisscul  passé. 
(De  l'Emper. Constant, ^'il.  Remania,  VI,  \i    IG8.) 


Deas  Vasausa 
Qu'il  li  dona  sor  tous  vitoire. 
IROB.  DE  Blois,  Pûà.,  Richel.  24301,  f»  487  v°.) 
Araors  asause  cortesie. 

(Id.,  ib.,  p.  563».) 

De  Doon,  qn'a  ven  que  on  va  si  loant. 
Sa  bonté,  sa  valour  et  son  pris  essanchant. 

(Doon  de  Maience,  .12;;8,  A.  P.l 

Don  siège  mist  jns  les  poissans 

Et  fu  les  bumies  essauçana. 
(J.  DR  Condé,  Maffnif.,  ms.  Casan.  77,  Scheler.) 
Tous  li  poples  t'ala  noblemeut  festior 
Geler  pailes  et  dras  pour  loi  plus  essauchier. 
(B.  de  Seb.,  xvii,  1.S9,  Bocca.) 

Li  roy  forment  essantce  et  prise 
Signour  Thiry  Ion  chavetain. 
(Guerre  de  Metz,  st.  194',  E.  de  Bonteiller.) 

Quant  il  est  essaueié  hautement.  {Serm. 
lat.-fr.,  XIV  s.,  ms.  de  Salis,  f»  1  v.) 

Pour  ceu  essauceroit  il  et  alleverait  lou 
cbief.  (Psaul.,  Maz.  798,  ps.  109.) 

Ta  destre  soit  assauciee.  {Ib.,  lxxxviii, 
14.) 

Pour  yauli  iist  on  le  feste  noblement  e.rauchier, 
(H.  Capet,    2840,  A.  P.) 

Dieux  ot  pitié  d'elle  et  lui  envoia  un 
ange  qui  lui  dist  qu'elle  auroit  un  filz  qui 
seroit  le  plus  fort  homme  qui  onques  fust, 
et  lequel  debastroit  et  essauceroit  par  sa 
force  la  loy  de  Dieu.  {Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  Lxxxix,.  Bibl.  elz.) 

Par  lui  seulement  le  royaulme  de  France 
sera  essaulcié.{Chron.  de  du  Guescl.,  p.  37, 
Michel.) 

Pour  nostre  foy  assaucier.  {Ib.,"\p.  159.) 

Vaillance  la  renommée 

Sera  de  moy  honorée. 

Et  loyauté  confortée  : 

Le  bienfait  assaucerai. 

Honneur  et  largesce  aurai. 

Avarice  y  ert  reboutee. 
(EcsT.  Deschamps,  rirc/ay.^Richel.  840,  f>  200^) 
Pour  prescher  au  peuple  la  foy  catho- 
licque,  blasmer  et  reprocher  les  ■vices,  les 
biens  et  vertus  exaulcer  et  louer.(Lotiis  XI, 
Nouv.,  Lxxxiii,  Jacob.) 

Et  manioient  a  mains  polustes  et  macu- 
lées de  sang  humain,  les  dignes  relicques 
et  sanctuaires,  lesquelz  par  eulz  dévoient 
estre  honorez,  exaulchez,  et  reverendez. 
(J.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  cclix,  Buchon.) 

Le  dyahle  vous  puisse  saulcer 
Et  en  enfer  e.rautcer  ! 
(Farce  des  cris  de  Paris,  Ane.  Th.  fr.,  II,  308.) 

Je  Vay  exalté,  or  ej^alc^parmes  louenges 
pardessus  les  estoylles.  (Palsgrave,  Es- 
clairc,  p.  540,  Génin.) 

—  Rén.,  s'élever  : 

...  Li  prophète  furent  cil 

Que  Deus  tramist  devant  son  fil 

Por  la  mortel  guerre  abessier 

Qui  tant  se  pooil  essessier. 

(EvRAT,  Genèse,  hichel.  12437,  f  05  r".) 

Il  s'essauce  qui  s'umclie. 

(Renart  te  Nom'.,  6514,  Méon.l 
Cil   qui  s'essauche   sera  humelies.  {Bible 
hist.,  llaz.  532,  t»  SIS''.) 

Cil  qui  se  maintient  sanz  orguil  s'essau- 
cera.{Li  prem.  Liv.  de  Salemon,  ms.  Berne 
590,  1°  153=.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

....  Çou  me  vient  monll  a  gré. 
Par  lui  essaiicera  sainte  Creslienlé. 
(Clians.  d'AntiocIie,  m,  v.  48fi,  P.  Paris  ) 


La  uonaio  ne  fu  en  sejor 
Qui  creistre  vit  e  nuit  e  jor 
Les  miracles  e  essaucer. 
(Miracle  de  Sardenai,  305,  G.  Raynaud,  Romania, 
XI,  p.  535.) 

—  Act.,  avec  un   rég.  de  chose,  accor- 
der : 

Empres  le  rei  parlèrent  baruns  et  chevalier 
Ki  del  cunte  de  Flandres  orenl  mnlt  grant  luier  : 
Ne  devez  pas,  funt  il,  cesle  chose  essalcier  : 
Erouif  est  vostre  hom   lige,  si  vus    puet  bien  ai- 
Idier. 
(Rou,  2°  p.,  2213,  Andresen.) 

—  Accomplir  : 

Très  par  malin  fu  ivres,  si  ot  mangié 
Et  le  fort  vin  heu  qui  monte  el  cief, 
Qui  les  grandes  folies  fait  essauchier. 

(.Mol.,  2867,  A.  T. 

Plenst  a  Jésus  Crist,  qni  tout  a  a  jugier, 
Que  quant  nous  serons  grant  qu'on  fesist  sans 


) 

dan- 
(gier 

'.) 


De  moy  et  de  vo  corps  mariage  essauchier. 
(Charles  te  Chauve,  ras.  Richel.  24372,  f»  25' 

EssAi.ENÉ,  adj.,  hors  d'haleine  : 

Les  chevaus  qn'il  orent  menez 
Resont  laz  et  essalenez. 

(GciART,  Roij.  tigii.,  16123,  W.  et  n.) 

ESSALET,  voir  ElSSALET. 

ESSALLE,  voir  ESSAULE. 

ESSAMBLAILLE,  VOir  ASSEMBLAILIE. 

ESSAMBLilR,  VOir  ESSAMPLIR  2. 

ESSAMPLAiRE,  -oire,  -  are,  -  ère,  essem., 
exam.,  exem.,  essemplarie,  exsemplaire,  s. 
m.,  exemple,  modèle,  type  : 

Ven  ai  Y  exsemplaire. 

(Ysop.  Il,  fab.  XXXVI,  Robert.) 

Warde,  dist  il,  ke  tu  tôt  a  fait  faces  se- 
lonc  Vexamplaire  ki  mostreiz  te  fut  an  la 
montaigoe.  {Li  Epistle  saint  Bernard  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  73  v».) 

Ici  fenist  li  Bestiaire, 
Plus  n'en  avoit  en  Vessemplare. 
(Gerv.,  Best..  Brit.    Mus.   add.  28200,  f"  iOO''.) 

S'il  enquerent  de  Vessemptarie, 
Je  l'ai  de  saint  Pol,  de  l'almarie. 
De  saint  Pol,  de  la  noble  iglise 
Ki  eu  Lundres  est  bien  asise. 
(Adgar  dit  Willame,  Mir.  de  Notre  Dame,  31), 
ap.  Meyer,  Recueil,  p.  344.) 
Car  miroiers  el  examploires 
Fu  de  loz  biens. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Brux.,  l"  24''.) 

C'est  la  mort,  c'est  li  essamploires. 

(Vie  des  Pères,  Richel.  23111,  f  139*.) 

Tost  avéra  d'amour  (s)  grant  exemplaire. 

(Auberon,  998,  Graf.) 


.....   Car  exa 

Puet  ou  de  tous  biens  prendre  en  eles. 

(Cleomades,  50,  van  Ilasselt.) 

Prelaz  qui  doivent  estre  forme  et  essam- 
plaire  de  saiuteé.  (Laubext,  Somme,  Ri- 
chel. 22932,  ^2^.) 

Leur  dissout  de  bien  faire  essamplaire. 
(J.  DE  Meung,  Test.,  ms.  Corsini,  !"  Vil'.) 

A  la  guise  et  a  Vessemplere 
De  l'auge. 
(Macéde  la  Charité,  Bible,  Richel.  401,  f  195''.) 


Qui  prendre  i  veullent  exemplere. 


(ID.,  ib.) 


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367 


Nous    avons    par   le    nioiiilft    nionlt  de 
mauvais  exemplaires.  {Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  XXXVII,  Bibl.  clz.) 
Qaesa  vie  tobs  veil  reconler 
Pour  donner  certaine  twempUire 
A  ceulx  qui  ont  de  qnoy  bien  faire 
Et  a  cenix  qni  n'ont  qne  donner. 
(liODiN  CoMTET,  Pmeg.  à  fhonn.  de  la  R.  Blanche 
de  nav.,  ms.  de  1370  à  1  iOO,  Berne  A  95.) 

N'espargnant  les  plas    grands  poar  publiq  exem- 
[  plaire. 
(Do  Verdier,  les  Oman.,  Bibl.  elî.) 

—  Exoinple,  épisode, récit  : 

Ici  de  Karlemaine  me  doi  ore  bien  taire. 
De  Heropois  tanrai  le  pins  droit  essamplaire . 
(J.  BoD.,  Sax.,  XXXI,  Michel.) 

Mes  j'abrège  Vessamploire  ; 

Qnar  trop  jonc  seroit  a  dire. 

{Eledus  el  Serene,  ms.  Stockolm  fr.   37.) 

—  Preuve  : 

DoI:ins  fa  Gnitheclins  qnant  vit  cel  exemplaire 
Qae  Karles  a  lonc  tans  de  demorer  s'aaîre. 

(J.  Bon.,  Sax.,  nxxi,  Michel.) 

—  On  trouve  au  xvi"  s.,  dans  le  sens 
d'archétype,  idée  divine  : 

De  qui  la  main  forma  exemplaires  et  causes. 
(D'AUBIGNÉ,  Tragiq.) 

1.  ESSAMPLE,  exemple,  ensample,  s.  m., 
modèle  : 

Pour  avoir  point  pluiseurs  exemples  pour 
taillier  gargouilles.  (1400,Titre  égaré.) 

—  Copie  vidimée  : 

C'est  la  copie  vidiraus  ou  li  exemples  de 
unes  lettres  autentiques  escriptes  en  par- 
chemin des  queles  le  tenour  s'ansiet. 
(4  août  1380,  Arcb.  Cher,  E  800.) 

—  Etalon  de  poids  et  mesures  ; 

Coma  nous  eyons  les  estandars  et  les 
ensamples  de  nos  peys  et  de  nos  mesures 
baillé  a  garder  a  ascun  de  nos  ministres, 
volons  que  celuy  ministre  eyt  le  poer  et  la 
conisaunce  de  faux  peys  et  fause  mesure 
partout  nostre  veage.  (Britt.,  Lois  d'An- 
glet.,  r  75,  ap.  Ste-Pal.) 

2.  ESSAMPLE,  -  anple,  s.  m.,  lieu  dé- 
friché : 

Nul  ne  puet  vendre  bois  ne  pleysseys  es 
viez  essanples  de  Burçoy  ne  es  noviaus 
sans  asentement  au  seignor  de  cette  fo- 
rest.  {Cart.  de  Chateau-du-Loir,  t"  54,  ap. 
Duc,  Exeviplum  2.) 

Cf.  ESSAMPLER  2  et  ESSAMPLIR  2. 

ESSAMPLEOR,  S.  II).,  MOdèle,  qul  donne 
l'exemple  : 

Ne  soies  ensoignierres,  mais  essam- 
plerres  de  vertus.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  321''.) 

t.  ESSAMPLER,  V.  a.,  dilater,  élargir: 
La  veie  de  tes  mandemenz  eurrai,  kar  lu 
Bssam,plas  mun  quer.  (Lib.    Psalm.,  Cam- 
bridge, cxvili,  32,  .Alichel.)  Lat.,  dilatasti 
cor  meum. 

2.  ESSAMPLER,  V.  a.,  défricher: 
Yceuls  prieur  et  frères  voloient  essampler 
et  coitiver  les  freches  que  il  ont  joignant 
aus  hais  de...  (1304,  Tram.,  Lancé,  Arch. 
Loir-et-Cher.) 

Cf.  ESSAMPLIR  2. 

1.  ESSAMPLIR,  assamplir,  v.  a.,  ouvrir 


toute  grande,  en  parlant  de  la  bouche  : 
Essamplide  est  la  tneie  huche   sur  mes 

enemis.  (Cant.   Ann.,   Lib.    Psalm.,  O.Kf., 

p.  234,  Michel.) 
Essamplie.  (Var.  du  ms.  des  Cordeliers.) 

AssampUe.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  p.  263.) 

2.  ESSAMPLIR,  essamblir,  exemplir,  v. 
a.,  défricher  : 

Le  suppliant  a  prins  a  défricher  et  es- 
samblir pluseurs  terres  et  heritaiges  qui 
estoienten  grans  buissons  et  halUers.(i460, 
Arch.  JJ  192,  pièce  3.) 

En  allant  icellui  suppliant  ainsi  exemplir, 
essarter  et  deschaller  les  terres  de  son 
maistre.  (1477,  Arch.  JJ  203,  pièce  61.) 

Cf.  ESSAMPLER  2. 

ESSAMPLOIRE,  VOir  ESSAMPLAlRE. 

ESSANCHE,  voir  ESCHEANCE. 
ESSANCHIER,  VOlr  ESSANCIER. 
ESSANCIE,   voir  ESSENCIE. 

ESSANCIER,  -  chier,  verbe. 

î       —  Act.,  calmer  en  satisfaisant  : 

Car  ja  ne  m'avenra,  se   Dieux  plaist,  tel  viltance, 
I    A  an  homme  afolé  men  mautalent  essance. 
j  (C.  de  Seb.,  t.  Il,  p.  369,   Bocca.) 

!       —  Réfl.,  se  satisfaire,  se  contenter  : 

Il  esragera,  ce  dist,  s'il  ne  s'esanche 
De  la  franqne  roine. 
I  (H-  Capet,  1016,  A.  P.) 

1    Mais  n'iert  ja  petit  bons  prisiez  s'il  ne  s'essance. 
(M.,  1409.) 
En  lui  veoir  a  pris  d'amonrs  le  connissance, 
I     Et  dist  :  Il  y  aroit  déduit  par  babondanco. 
I    Puis  dist  :  11  renlt  trop  miens  que  de  ce  (de  la  vue) 
[je  m'esanche. 
Car  j'ay  du  fet  d'amour  trop  ouvré  en  m'enfanee. 
I  (W.,  i.l-2.) 

1.  ESSANER,  V.  a.,  essayer  ? 
Gantier  i  monte  qui  le  va  essanant. 
Forment  le  point  de  l'esperon  brochant. 

(La  Délivr.  d'Ogier  le  Dan.,  il,  A.  de  Longperier.) 

2.  ESSANER,  voir  ESSAIGNIER. 

ESSANiCTER,  V.  a.,  guéi'ir  : 

Mes  miracles  i  ont  asez. 

Comme  de  contrez  redrecier, 

De  malades  essanicier. 

Et  de  rendre  oie  et  veoe 

A  cens  qui  l'aveient  perdue. 
(Vie  StAle.vi,  93-2,  Rom.,  t.  Vlll,  p.  ISO.) 
Cf.  Ess.iNCIER. 

ESSANNER,  VOir  ESSAIGNIER. 
ESSANSONER,  voir  ESCHANÇO.N'NER. 
ESSANTEMANT,  VOir  ENSENTEJIENT. 

ESSAOïR,  essaor,  voir  Asseoir. 

E9SARBER,  voir  EsHERBER  au  Supplé- 
ment. 

ESSARCIE,  s.  f.,  agrès,  tout  ce  qui  est 
nécessaire  à  l'équipement  d'un  vaisseau  : 

Pierre  Eaviaz,  chevaliers,  ira  quérir  vers 
Narbonne  et  Bediers  quatre  cent  mari- 
niers avironneurs ,  et  les  amerra  es 
parties  par  deçà  pour  les  mettre  en  deux 
galees,  que  les  gens  du  roy  li  baudront 
toutes  garnies  d'urmoures,  de  cordailles  et 


d'autres  apparauls,  que  l'on  appelle  es- 
sitreie.  (lieg.  de  la  Gh.  des  comptes  de  Paris, 
ap.  Duc,  Exarcia.) 

EssARDER,  V.  a.,  essuïer,  dessécher, 

éponger  : 

Va  to  plonger  trois  fois  dans  le  flenve  d'Argire, 
Et  te  lave  le  corps,  puis  raoitte  le  retire 
Et  X'essarde  a  la  Inné,  a  lin  que  la  vigueur 
Et  le  charme  de  l'ean  peaestro  jusqu',iu  cœur, 
(n.  EelleaU,  Berg.,  n"  j.,  P  III  r",  éd.  I.S78.) 

—  Essardé,  part,  passé,  desséché,  altéré  : 
De  vostre  amonr  je  me  sens  relardé, 

Car  d'ung  ennuy  altérant  essardé 
En  est  mon  cueur,  et  tout  desolatif. 
(R.  df;  Collerye,  Rond.,  lxxviii,  Bibl.  elz.) 
Siticulosus,  qui  ha   grand  loif,  qui    est 
essardé  et  altéré.  (B.  Est.,  Diclioiiariolum.) 
Soif,  essardee.  (La   Porte,  Epilh.,  éd. 
1571.) 

ESSARDRE,  exardre,  verbe. 

—  Neutr.,  s'allumer, s'enflammer: 
Fus  en  l'esguardement  de  lui  exardral. 

{Lib.  Psalm.,  Oxf.,  xlix,  4,  Michel.) 

E  exarstrent  sicume  fus  en  espiues.  {Ib., 
cxvii,  12.) 

—  Impers.,  prendre  feu,  au  sens  moral  : 

El  corps  exttslra  al  tirant. 

(Vie  de  S.  Leg.,  191,  Koschwitz.) 
V.\  cuor  exasiret  al  tirant. 

(Lecture  de  M.  G,  Paris.) 

—  Act.,  allumer,  enflammer  : 

Et  de  paour  qn'il  nel  perdist  (son  avoir) 
Le  portoit,  com  le  livre  dist, 
Avecque  lui  en  une  maie 
Dont  ung  larron  qni  ot  la  maie 
Voulenté  qui  tous  les  exarde 
De  la  maie  se  prist  bien  garde 
Et  vist  comment  cil  se  dormoit. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  GOl,  P  IjO  r°.) 

—  Neutr.,  être  desséché  : 
Tarda  .i.  mois  c'onques  ne  plat 
Ne  la  terre  ne  reçut  pluie. 
Forment  essart  et  mont  essuie. 
Sèchent  cil  rui  et  ces  fontaines 
Qui  devant  erent  d'eve  plaines. 

{Rom.  de  Thebcs,  Richel.  60,  f»  10\) 

Forment  essart,  forment  essuie. 

{Ib.,  Richel.  373,  f°-i3^) 

Cf.  ESSAllDER. 

ESSARG.VTIER,  VOir  ESCHARGAITIER. 

ESSARGOTER,  VOir  ESCHARGOTER. 

ESSARNEAU,  S.  lu.,  cemeau  : 
D'autres  disoient  pis  :  qu'on  le  luy  deb- 
voit  cerner  comme  un  essarneau.  (Buant., 
Vies  des  dames  illusl.,  Marg.  de  France, 
Buchon.) 

ESSARRER,  voir  ESSERRER. 

ESSART,  esçart,  esçars,  eschar,  exart, 
assart,  asart,  eyssart,  ayssart,  s.  m.,  lieu 
défriché,  fonds  cultivé  provenant  d'un 
récent  défrichement  : 

Cum  braere  en  un  asarl. 

{S.  Drandan,  1159,  Michel.) 

Ne  finent  dusqu'a  .[.  csfars 
L'  le  cerf  de  .xvi.  rains  troevent. 
(Chrest.,  du  roi  Guill.,  -2625,  Michel.) 


368 


ESS 


La  n  ont  vignes  n  vergïers, 
Fnrmenz  n  al  1res  bels  i-ssarz, 
Creisseil  buissons  de  tntes  parz. 

(Ben.,  D.  deNorm.,  I,  1138,  Michel.) 

S!  se  liesfent  con  sanglers  en  cssarl. 

(liAIMnERT,   Ogier,  540,  Barrois.) 
Qar  pins  a  d'anemis  qne  lièvres  en  essart. 

(J.  Bon.,  Sa.r.,  xxix,  Michel.) 
Pins  tost  s'enfnit  qne  chevrolx  n'ist  dV.ç.îflr/. 
(Herb.  Leddc,  Fojûç.  de  Cand.,  p.  2-i,  Tarbé.) 
Berte  s'en  va  faiant  par  delez  nn  essart. 
(Berte,  639,  Scheler.) 
In  nemore  vocato  Vayssart  de  la  Coe  de 
la  Barre.  (i287,  Vente  du  bois  de  Rocherou, 
Arch.  C.-d'Or,  B.) 

Nemus  vocatum  de  Veyssartde  la  Coe  de 
la  Barre.  (Ib.) 

Car  ongnes  nnls  bons  en  essart 
Ne  fn  pins  falis  don  masart. 
(J.  DE  CoKDÉ,  duChcv.    a  te  mance,  109,  Scheler.) 

—  Destruction,  abbattis,  dégât  : 
Certes  mnlt  le  fait  bien  Robert  le  fiz  Bernart, 
De  celé  fjent  cstranse  fait  merveillns  essart. 
(.loRD.  Fantosme,  Chron.,  1032,  Michel,  D.  de 

Norm.,  t.  III.) 

Des  Flamens  malenrez  en  iist  l'nra  granz  essnrz. 
(Id.,  il>.,  1797.) 
Tût  entor  li  fist  nn  esçart  si  pranl. 

(Raimuert,  Ogier,  19C6,  Barrois.) 
Or  esgardes,  dist  li  rois,  quel  essart      '' 
Nos  fait  Ogiers,  par  le  cors  saint  Richart, 
Il  nos  ocist  maint  chevalier  gaillart. 

(Id.,  il;.,  S152.) 
A  tant  ei  l'ampereres  qi  tôt  tome  a  essart. 

(J.  Bod.,  Sa.r..  ccl,  Michel.) 
Et  voit  .1.  Crins  de  Bantre  qni  des  Crins  fet  esfart. 

(Roiim.  rf'.l/î'.r.,  f°  AS',  Michelant.) 
Mais  Ricars  de  Canmont  ly  fist  nng  tel  essart, 
Qne  sus  le  haleriel  ly  a  froissiet  le  lart. 

{Chev.  au  cygne,  10319,  Reiff.) 
Les  almosnes  essille  et  art, 
E  des  mostiers  refait  essart. 
(G.  DE  S.  Pair,  M.  S.  Michel,  1403,  Michel.) 
De  nos  Franceis  i  fist  asart. 

{Mort  du  Roi  Gormond,  5'9,  Scheler.) 
Des  félons  Sarrasin  i  fisent  ^rant  escart. 
(Les  actifs,  Richel.  125.'i8,  f  107''.) 
Peignez  avant,  vassal  eslit, 
Humais  façojis  tel  eschar  d'ans 
Que  l'en  nous  tieogne  ponr  vassanx. 

(Alhis,  Ars.  3312,  f  12G^) 
Li  ceval  broce  celé  part 
U  palatins  faisoit  Yessart. 

Ub.,  Richel.  37S,  f°  13S8.) 
Environ  lui  fait  grant  essart; 
INel  tienent  mie  por  coarl. 
(Floire  et  Blanche/lor,  V  vers.,  1969,   du  Méril.) 
De  gens  fnnt  mut  grant  assarz. 

(S.  Edward  le  conf.,  564,  Luard.) 
Si  fait  (le  phénix)  nng  fen  grant  et  plenier 
D'espices,  et  s'i  bonle  et  s'art, 
Aiosinc  fait  de  son  cors  essart. 

(Rose,  1618-2,  Méon.) 
Ha  !  punes  rox  de  maie  part. 
De  ma  gent  m'as  fet  grant  e.<:sart. 

(Renan.  27713,  Méon.) 
Li  chanoines  est  d'antre  part 
Qui  au  trésor  fait  grant  essart. 
(Du  Secrestain  et  de  la  (amme  au  chev.,  ap.  Jnb 
Œuv.  de  Ruieli.,  I.  314.) 

Li  princes  meismes  fesoit  un  grant  essart 
entor  Un  de  loz  ceuls  qui  l'ateignoient,  mes 
a  la  fin  fu  lassez  et  nus  ne  le  secorust.  (G 
deTyr,  xvii,  9,  Ilist.  des  crois.) 


ESS 

Et  fu  molt  preudom,  et  fist  molt  d'es- 
sart  et  de  dolour  as  Sarasins.  (Li  Contes 
(ton  Roi  Flore  et  de  la  Bielle  Jehane,  Nouv 
Ir.  du  XIII»  s.,  p.  lo6.) 

Durandal,  dist  li  ber,  or  me  va  gentemenl. 
Se  je  vons  puis  avoir,  par  le  Dieu  qui  ne  ment, 
Tel  essart  feroija  de  cheste  pute  gent 
Que  mi  bras  en  seront  jnsqu'as  coules  senglant. 
(Doon  de  Maience,   9827,  A.  P.) 
Des  gens  dn  roi  essart  faceoit  de  tontes  pars. 
(Girart  de  Ro.<is.,  4915,  Mignard.) 
Reçue  d'on  dart 
Un  tel  esçart. 
(Froiss.,  Poes.,  II,  257,28,  Scheler.) 
Li  captaus  de  Beus  euist  fait  un  grant  es- 
çars  en  France.  (Id.,  C/iro)!.,  VI,132,  Luce.) 
La  ou  il  faisoit  ung  très  grant  exart  des 
Françoys.    (Girart  de   Rossillon,  ms.    de 
Beauue,  éd.  L.  de  llontille,  p.  315.) 

—  Mettre  en  un  essart,  loc,  détruire  en- 
tièrement : 

Rien  me  veil  tenir  ponr  mnsart, 
Quant  ci  veil  mètre  en  un  es.'iart 
Quanqne  j'ai  ouvré  en  ma  vie. 
(Du  Prévost  d'Aquilee,   2331,  Méon,   Houv.    Rec. 
II,  194.) 

Centre  de  la  France,  essart,  terrain  dé- 
friché; se  dit  surtout  de  brandes,  de 
bois,  ou  de  pâturages  défrichés.  District  de 
Valenciennes,  essart,  défrichement,  mise 
en  culture.  Vosges,  essart,  lieu  rempli  de 
broussailles,  terre  nouvellement  défri- 
chée. Suisse  rom.,  Fribourg,  esserts,  biens 
communaux,  morceaux  de  terre  apparte- 
nant à  une  commune  qui  en  donne  l'usu- 
fruit aux  bourgeois. 

Noms  propres,  Essart,  Delessart,  Deles- 
sert.  Des  Essarts.  Nom  de  lieu,  Assors 
(Nièvre.) 

ESSARTEINE,  voir  ESSABTINE. 

ESSARTEL,  S.  m.,  lieu  défriché  : 

Souz  le  costil  a  revesque,une  verge,  en 
Vessartel  trois  quartesons.  (1326,  Arch.  JJ 
64,  f°  108  r».) 

ESSARTER,  ass.,  verbo. 

—  Act.,  détruire,  dévaster  : 
Et  li  roial  tant  en  a.':sartenl 
Qui  les  derompent  et  départent 
Comme  vil  genz  et  esgarees. 

(Cliget,  Richel.  1420,  C  3''.) 
Et  sanz  riens  espargnier  essartent 
Petites  vileles  et  grandes. 
(GiiART,  Roij.  lign.,  t.  I,  p.  130,  Buchon.) 

—  Distinguer,  discerner  : 

Nus  plus  grans  biens  uns  por  un  ne  pot 
estre  en  bailli,  que  d'essarter  les  malves 
bons  des  bons,  par  radeur  de  justice. 
(Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  c.  i,  4,  Beugnot.) 

Se  il  connoist   les  bons   des   malves,  il 
porra  et  devra  les  malves  sarcler  et  essar-  ' 
ter  des  bons,  a  l'example   qu'on   oste  les 
malveses  herbes  des  fourmens.   (In.,   ib 
c.  I,  9  ) 

—  Précipiter  ; 

Quant  ilz,  par  leur  orguel,  perdirent  tel  clarté 
Qne  de  paradis  sunt  en  emfer  assarlé. 

(Girart  de  Ross.,  2125,  MignarJ.) 

Aunis  et  Saint.,  essarter,  lessarder,  dé- 
chirer, arracher. 


ESS 
ESSARTERER,  esart.,  V.  a.,  arracher: 

Les  ieus  der  chief  li  fait  esarterer, 

A  .1.  fer  chant  fors  de  son  chief  bouter. 

(Auberi,  p.  142,  Tobler.) 

EssARTiER,  S.  m.,  laboureur,  celui  qui 
défriche  : 

N'i  a  vilain  ne  panlonier 
Ne  bacheler  ne  essartier 
Que  noi  mainne. 
(De  Richaut.  393,  ap.  Méon,  Nouv.  Rec,  I,  50.) 
Impr. ,  essarter. 

Ess.\RTiNE,  -  teine,  s.  f.,  lieu  défriché  : 

Pro  instituendis  duobus  presbiteriis  uno 

scilicet  apud   Renaver  et  alio  apud  Essar- 

leines.  (125b,  Cari,  de  Monliérameti,  p.  361, 

Lalore.)  '  ' 

Pro  remedio  anime  Hugonis  de  Essar- 
leines.  {Ib.) 

Nom  de  lieu,  Essertines  (Suisse  roni.). 
Nom  propre,  Essertenne. 
ESSAu,  voir  EssiAU. 

ESSAUCEMENT,  VOÏr  EsSALCEMENT. 
ESSAUCHEMENT,  VOir  ESSALCKMENT. 
ESSAUCHIER,  VOlr  EsSALCIER. 
ESSAUCIER,  voir  ESSALCIER. 
ESSAUGLE,  voir  ESSATJLE. 

ESSAULE,  esçaule,  eschaule,  essaugle, 
cssalle,  essaie,  esseulé,  esseulle,  essole,  esçole, 
echaule,  aissaule,  ausseaule,  aissaale,  s.  f., 
ais,  latte,  bardeau,  bois  propre  à  couvrir 
les  maisons,  quelquefois  douve  : 

Hom  de  dehors  Paris,  s'i!  ameine  char- 
retée d'eschaule,  si  doit  obole  :  tounel,  obole 
huege  nueve,  obole.  (Est.  Boil.,  Liv.  des 
mest,  2»  p.,  Il,  9,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.)  Impr.,  eschanle. 

Que  nul  marchant  de  busche  ne  face 
mesurer  busche  ne  escaule  ne  conter  par 
leur  mesgniee,  forz  par  les  jurez.  (Ord. 
sur  les  met.,  xxxiv,  à  la  suite  du  Livre  des 
met.,  éd.  Depping,  p.  424.)  Impr.,  escanle. 

.1.  millier  d'aissaule.  (1288,  Compt.  du 
Paracl.,  f°  7  v»,  Arch.  Aube.) 

Pour  .VI.  milliers  d'essaulle  fendre  et 
tadher.  (1294,  Trav.  p.  les  chat,  des  C. 
d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  11.) 

Convient  que  les  maisons  soient  cou- 
vertes de  tieules  ou  d'essaules.  (Seconde 
coutume  de  la  cité  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry, 
Monum.  de  l'hist.  du  Tiers  État,  I,  170.) 

Eleborium,  essole.  (Gloss.  lat.-aall.  Ri- 
chel. 1.  7692.) 

Elleborium,  escole.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Pour  deus  milliers  d'aissaalcs  pour  co- 
vrir  cellui  batour  avec  Vaissaale  viez.  (  1310 
Compt.  du  dom.  de  Mahaut  d'Artois,  Ri- 
chel. 83S1.) 

A  Rogier  le  recouvreur  pour  essaule  et 
journées  d'ouvriers.  (1326,  Arch.  hospit. 
de  Paris,  II,  85,  Bordier.) 

Pour  .iiii.  m.  d'essaule  a  recouvrir  l'ap- 
pentiz  de  la  chapelle.  (1328,  Compte  de 
Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3",  f»  10  r».) 

Pour  faire  essalles  pour  les  maisons  de 
Cuigney.  (Compte  de  1341,  Ch.  des  compt. 

de  Dole,  —  .  Arch.  Doubs.) 
404  ' 


ESS 


ESS 


ESS 


S69 


Pour  faire  escaute  ou  park  pour  couvrir 
le  dite  pavolé.  (1344,  Trao.  aux  chat. 
(lArt.,  Arcti.  KK  393.  f'  94.) 

Pour  faire  eschatde  ou  park  pour  couvrir 
le  dite  gayole.  {Ib.,  C  98.) 

Baillons  etottroyons  a  cens  et  a  moison... 
a  Jehan  d'Avalon  une  maison  d'esseulé 
appellee  la  Caqiieliere.  (13oS,  Beg.  du 
Chap.  de  S.  J.   de  Jerus.,    Arch.  MJl  28, 

|o  7  vo.) 

Une  maison  couverte  d'essaule.  (Ib., 
fo  12  v°.) 

Une  grandie  couverte  d'essaule  ou  de 
glui.  (1376,  Bail,  Arch.  MM  30,   f°  61  v».) 

Couvrir  la  maison  d'essaulle.  (1380,  Bail, 
Arch.  MM  30,  f«  135  v».) 

Mettre  une  essaiile  entre  les  deux  couan- 
nes,  pui.*  lier  de  fil  et  rostir.  (Ménagier,  II, 
187,  Biblioph.  fr.)  Var.,  essaugle. 

Pour  ung  millier  d'ausseaules  pour  re- 
couvrir la  Maison-Dieu  de  CharoUes. 
{Compt.  de  gruerie.  du  xiv"  et  du  xv"  s., 
Arch.  C.-d'Or,  Mùm.  de  la  Soc.  cduenm, 
1876,  p.  161.) 

Fr.-Comté,  essaie,  essaie.  Besançon,  noels 
anciens,    aissole. 

Cf.  ESSAUNE. 

1.  EssAULKR,  V.  a.,  saouler  : 

Car  ele  fu  si  fameillose  e  si  croese  par 
verraie  humilité  ke  nule  partie  del  pain  ne 
la  pot  essauler  devant  ceo  k'ele  oui  tut. 
{Le  Pater  noster,  Richel.   19525,  f°  80  v°.) 

2.  ESSA.ULER,  eschauler,  v.  a.,  couvrir 
de  lattes  : 

Four  avoir  couvert  et  esehaulet  les  fer- 
mures  de  le  vaussure  de  le  noble  tour. 
(1403,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Cf.  ESSAUNER. 

ESSAUNE,  aissaune,  esseaune,  asseaune, 
asseaulne,  assaune,  esçaune,  asçaune,  es- 
saugne,  eschaune.  essaugle,  essene,  eschene, 
csoene,  essorne,  essourne,  assorte,  aissenne, 
assenne,  s.  f.,  latte,  bardeau  : 

Perches  et  pelés,  bloichet,  asçaune,  li  d. 
EscauneSfle  miller  .n.  d.  (iiSè,  BeiUes 
d'Ûr liens,  Arch.  Loiret,  f»  4  r".) 

Li  charpentiers  doitpourveoir  la  maison 
de  aissaune  et  d'autre  matière  nécessaire 
a  la  maison.  (3"  p.  des"  Coût,  des  Chartr., 
ms.  Dijon,  f»  12  r".) 

Une  meson  couverte  d'essorne.  (1338, 
Beg.  des  lett.  de  franch..  Arch.  K  1511, 
I»  12  r».) 

Johanni  Quartier  fenditori  à'assaune  6 
scindellis  factis  per  annum.  (1340-41, 
Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl,  exp.  comm.  do- 
mûs,  Hop.  gén.  Orléans.) 

I  fer  a  faire  assones.  (1348,  Inv.,  Arch. 
Doubs,  G  82.) 

Pour  faire  .xix".  et  demi  d'esse)ies.(13Sl, 
Lille  ,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.  ,  Bibl. 
Amiens.) 

I  contre  a  fendre  l'esoene.  (1360,  Inv.  de 
N.  D.  des  Barres,  Arch.  Loiret,  r,  u.) 

Pour  .1.  millier  d'essourne.  (1363,  Compt. 
mun.de  Tours,  p.  281,  Delaville.) 

Vendu  .m.  milliers  d'e-fsorne  ou  feur  de 
.111.  s.  le  milliers.  (1378,  For  de  Blois, 
Arch.  KK  298,  t»  fi  v».) 


Comme  Jehan  Auberi  eust  acheté  cer- 
taine (juantité  d'aissenne,  sitost  comme 
icelle  aissenne  fu  rharîjee  en  la  charrette... 
(1389,  Arch.  JJ  135,  pièce  208.) 

Scier  des  essaunes.  (1393-94,  Compt.  de 
l'H,  D.  d'Orl.,  exp.  comm.  dom..  Hop.  gén. 
Orléans. 

Ceulx  qui  faisoyent  l'assil  et  esseaune' 
(1396,  Compt.  de  Nevers,  CC  4,  f°  23  r», 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Un  millier  d'asseaunes.  (1398,  ib.,  CC  6, 
f"  13  r«.) 

.xn.  c.  d'asseaulne.  {Ib.,  f°  13  v°.) 

Une  maison  couverte  d'esseaune.  (1409, 
Bail,  Orl.,  Arch.  M.\I  32,  f"  14  v».) 

Pour  l'hôtel  de  l'espervîr  et  la  couvrir 
d'essorne.  (1409-1410,  Compt.  de  l'H.-D. 
d'Orl.,  exp.  réparât,  dom.,  Hôp.  gén. 
Orléans.) 

Comme  les  supplians  eussent  marqué  ou 
signé  de  la  marque  contrefaite  deus 
charges  de  aes  ou  assennes.  (1412,  Arch. 
JJ  166,  pièce  437.) 

Nul  marchant  forain  ne  mettra  ne  des- 
cendra aucune  bûche,  perches,  merrien 
a  charrons,  latte,  essaune,  ne  autres  sem- 
blables denrées  ou  marchandises  ,  en 
grancbes  ou  chantiers  sur  terre,  ainçois 
les  vendra  es  places  et  marchez  establiz 
et  ordonnez  pour  icelles  marchandises 
vendre  et  distribuer.  (1415,  Bégleni.  gén. 
pour  la  jurid.  du  prév.  des  march.,  Arch. 
JJ  170.) 

A  Jehan  Coustelier  pour  deux  toises  et 
demie  d'eschene  de  boys  mise  sus  la  loge 
des  portiers  du  pont  de  la  poissonnerie. 
(1432,  Compl.  de  Nevers,  CC  33,  f"  29  r°, 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Le  millier  d'asseaulne.  (1438,  Edils  pro- 
nonç.  la  suppress.  du  péage  de  Château- 
neuf,  Déclar.  imp.,  Orl.,  Gibier,  1570.) 

Pour  une  maison  couverte  d'essournes. 
(1449,  Compte  de  S.  Sauv.  de  Blois,  Richel. 
6215,  t°  11  r».) 

Une  meson  couverte  d'essorne.  (1453, 
chap.  de  St-Sauveur,  évêché  de  Blois, 
Arch.  Loir-et-Ch.) 

Couverte  d'essourne.  (1485,  ib.) 
Tant  quevilles,   bavez,  comme   cleus   et 
latte  a  eschaune.  (1488,  Doc.  inédits  sur  la 
Picardie,  t.  IV,  p.  180,  Beauvillé.) 

Vente  d'une  maison  couverte  d'essaune. 
(1489,  Ch.  du  baill.  de  Chart.,  Arch.  E.-et- 
Loir.) 

Essaune  se  dit  encore  dans  l'Orléanais. 
Morvan,  assiaune,   aissiaune,  aisseaune. 

Cf.  ESSAULE. 

ESSAUNER,  eschauner,    v.   a.,  couvrir 

d'assaunes  : 

Roseaux  pour  eseliauner  une  maison. 
(1526,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Cf.  Essauler  2. 

ESSAUPiR,  V.  n.,  s'enflammer: 
Aies  l'eschaufeut  (le  cœur)  après  et   an- 
bresent,  et  ses  funt  plux  malement  essau- 
pir  et  ardoir.  {Li  Epistre  saint  Bernard  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f"  34  v.) 

ESSAUSSEMENT,  VOir  ESSALCEMENT. 

Ess.viJTEOii,  S.  m.,  celui  qui  assaille  : 


Sy  ne  sai  je  pas  mauvais  hoîD 
Ne  dez  geos  en  boi5  essaiilifres, 
Et  sy  ne  sai  raurdrier  ne  lerres. 
{Pass.  Nosln-  Seigneur,  lab.,  Hj/il.,  II,   187.) 

ESSAYÉ,  adj.,  pâle,  clair  : 

J'appelle  chiens  blancs,  qui  ont  des 
lasches  blanches  et  essavees.  (Jeh.  du  Bec, 
de  l' Antagonie  du  chien  et  du  lièvre,  p.  25. 
Jullien.) 

L'alesan  essavé,  le  bay  essavé,  ce  sont 
tous  chevaux  mois  ordinairement  et  de 
peu  de  cœur.  (Id.,  ib.,  p.  35.) 

Cf.  Eslaver. 

ESSAYER,  voir  EsSEVER. 

ESSAYEUR,  -  our,  S.  m.,  tanneur  : 

Symonet  Jaquet,  Jehan  de  Reins  dit 
Raches,  estofliers,  essaoeurs,  coyratiers. 
(1417,  Beg.  consul.,  de  Lyon,  1,  89,  Guigne.) 
Impr.,  essaneurs. 

Michiel    de    Gênas,    Jaquemet  Meygret, 
estoffiers,  essavours.  (1418,  ib.,  137.)  Impr.,  ' 
essanours. 

Se  feront  des  deniers  de  ladite  confrarie 
six  torches  de  cire,  lesquelles  se  porteront 
a  accompagner  le  corps,  tant  desdits  cor- 
douanniers  que  des  essaveurs,  jusques  a 
l'église  ou  il  sera  enterré.  (1489,  Ord., 
XX,  218.)  Impr.,  essaneurs. 

Toiirnler,  gaisnier,  miralier,  essaveur. 
(Les  Dlti  de  Maisire    Miborum,  Poés.    fr.  des 

nv"  et  xvi"  s.,  1.  37.) 

ESSAviER,  S.  m.,. bonde  d'étang  : 
Consent  ke    li    abbes    et   li  couvens.... 
pussent   faire  noviaus  cliiers,   essaviers  et 
raieres.  (1281,  Cartul.  du  Mont  St  Martin, 
ap.  Duc,  Essaveria.) 

CL   ESSEVECR. 

ESSAVoiR,  s.  m.,  savoir,  sagesse  : 
Se  ma  folie  sanz  amor 
Pooie  torner  a  essavoir. 

{Florimonl,  Richel.  353,  P  16''.) 

ESSAY,  S.  m.,  quai  : 

En  fesant  touz  les  pons,  essays  et  chau- 
cees  de  Dalence,  de  Chevreau  et  de  la 
Chauciee.  (1330,  Cart.  de  S.  Jean  de  la 
Vallée,  ap.  Duc,  Essayum.) 

CL  Esse  2. 

Ess.wAU,  voir  ESSIAU. 

1.  ESSE,  s.  f.,  sorte  de  graine  : 

Les  vesses,  gesses  et  esses  sont  plus  a 
l'usaige  des  bestes  que  des  hommes.  {Pla- 
tine de  honneste  volupté,  f"  71  v»,  éd.  1528.) 

2.  ESSE,  s.  f.,  barrière  : 

Ne  permectra  point  que  aux  esses  sur  le 
pont  et  dans  le  baloart  de  ladicte  porte 
aist  aucune  multitude  de  peuple  et  foule. 
(1508,  Beg.  cons.  de  Limoges,  I,  8,  Ruben.) 

Lesd.  baloartz  et  essez  faire  tenir  netz. 
{Ib.) 

3.  ESSE,  s.  f.,  fonds  de  terre  oii  passe 
quelque  peu  d'eau  qui  le  rend  impropra 
au  labour  et  qui  n'est  bon  qu'à  produire 
de  l'herbe  : 

Hostel  et  herbregement  de  l'Agerouilh 
(paroisse  de  Sauge),  avec  près,  bois,  terres, 
landes,  brugieres,  esses,  chenaux,  ryvages, 
pasturaiges.  (1536,  Aveu  et  dénombr., 
Arch.  Vienne.) 

72 


570 


ESS 


4.  ESSE,  voir  EscK. 

ESSEAMENT,  VOir  ESSAIEMENT. 

1.  ESSEAU,  voir  ESSIAU. 

2.  ESSEAU,  voir  Aisseau. 

ESSEAUNE,  voir  ESSAUNE. 

ESSECHiER,  V.  a.,  desséchsr  : 
Et  la  terre  fu  essechiee.  {Bible,  Maz.  684, 
f»  45'.) 
EssECHON,  S.  m.,  feuilles  sèches? 

Grant  trait  flst  et  grant  afaire 
D'eslrain,  d'esteule  eii'esseehon.i. 

(VEscoullle,  Ars.  3319,  f  58  r°.) 

ESSEGADOUR,  VOir  AlGASSADOUR. 

ESSEGiER,  V.  a.,  asseoir,  assigner  : 
Et  si  Abertins  puet  an  autre  leu  essegier 
.VII.  s.  de  cens,  qui  ausi  bien  soient  au  dit 
de  prodomes,  li  abbausse  et  li  covens  les 
i  panrait  et  ne  demoront  sor  sa  maison 
fors  ke  li  .xil.  s.  et  .i.  d.  qui  sunt  Phelepin 
de  Ragecort.  (1221,  Cart.  de  Ste  Glossinde, 
Richel.  1.  10024,  f°  34  v».) 

1.  ESSEGNER,  VOir  ESSENGIER. 

2.  ESSEGNER,  voir  Assener. 
BSSEGNiR,  voir  Enseigmr. 

ESSEGUREIR,  VOir  ASSEDRER. 
ESSEHURER,  VOir  ASSEURER. 
ESSEILLIE,  voir  ESSAILLIE. 
ESSEILLIER,   VOir  ESSILLIER. 
ESSEIMER,  voir  ESSAIMER. 

ESSEis,  voir  AsEZ. 

1.  ESSEL,  voir  AlSSEL. 

2.  ESSEL,  s.  m.,  reste,  produit,  résultat  : 

Ki  bon  Tin  en  bon  vassel  met, 
Toz  jors  en  Tant  miez  11  Taissiaz, 
Kar  (loi  bon  est  bons  li  essmz. 
(R.  DE  HooD.,  Rom.  des  Eles,  'à'6,  Schcler.) 

Cf.  ESSAIE  4. 

ESSELEE,  S.  f..  clôture  faite  avec  de 
petites  lattes  : 

Item  une  estable  tenant  a  la  dite  maison 
close  d'une  esselee  et  est  li  combles  a  apen- 
tis.  (1347,  CarUa.  royal,  I,  ch.  156,  ap. 
Duc.) 

1 .  ESSEUER,  voir  AlSSELIER. 
2.'  ESSELIER,  voir  ESSILLIER. 
ESSELLE,   voir  AlSSELE. 

1.  ESSELLER,  VOlr  AlSSELLER. 

2.  ESSELLER,  VOlr  ESCHELER. 
ESSELLETE,  VOir  AlSSELETE. 
ESSELLETER,  VOir  AlSSELETER. 

ESSELLiERE,  S.  m.,  esselier  : 

Est  tombé    de    la    grange   des    Ousdes 

douze  coubles  de   chevrons  et  rompu  une 

fliliere,  les  tirans  sortizhors  des  esse/iieres. 

(1532,  Comyt.de  Diane  de  Poitiers,  p.  109, 

Chevalier.) 

ESSELU,  p.-ê.  faute  pour  esseliers  ? 


ESS 

Les  deux  esselus  du  trieuUe.  (1472,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  182.) 

ESSEMEE,  s.  f.,  terre  ensemencée  : 
Maisons  ou  lieu  de  petite  essemee  et  de 

pelis   édifices.    (1402,    Ord.,   Richel.  5341, 

f»  4^) 

1.  ESSEMENT,  voir  ESSAIMEMENT. 

2.  ESSEMENT,  voir  Ensement. 

ESSEMiLLER  (s'),  V.  réfl.,  fréquentatif 
d'essaimer,  se  répandre  par  essaims  : 
Ainsi  Toit  on  un  escadron  d'aTetles, 
Dn  ciel  divin  les  soigneuses  fillettes, 
S'essemiller  tristes  en  divers  liens. 
(J.  DE  ViTEL,  Prem.  exerc.  poet..  Sus  la  peste  de 
Venues,  éd.  1588.) 

ESSEAIPLARE,  VOir  ESSAMPLAIRE. 

ESSEMPLARIE,  VOir  ESSAMPLAIRE. 

ESSEMPLERE,  VOir  ESSAMPLAIRE. 

ESSENCE,  essenche,  s.  f.,  manière  : 

Et  al  bon  saint  Johau  qui  par  divine  essenche 
De  saint  Apocalipse  nons  recorde  l'essenche. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,  23930,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

—  Importance  : 

Li  pais  c'en  dist  des  clers,  qni  est  de  grant  essence. 
(Jeh    des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  II,  6553,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

—  Dépendance  : 

Englieses  de  l'essenche  de  la  citeit  de  Liège. 
(Jeb.  des  Preis.  Gesle  de  Liège,  27984,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

ESSENCiE,  essancie,s.  {., comme  a censie, 
bien  tenu  à  cens  : 

En  tailles,  en  essancies,  en  censives,  en 
coustumes.  (1324,  Arch.    JJ  62,  f°  144  v«.) 

ESSENDRE,  S.  f.,  bardeau  : 

Ad  inferna  puissent  descendre 

Qu'ilz  ne  laissent  mairiens,  essendre. 

Ou  autrez  biens  a  Mets  venir. 

{Le  Credo  Henreis  de  Heis,  Mï,  ap.  E.  de  Bou- 

leiUer,  Guerre  de  Uelz,  p.  314.) 

Cf.  ESSACNE. 

EESSEN,  voir  ESSAUNE. 

ESSENER,  voir  ASSENER. 

ESSENGIER,  essegucr,  v.  a.,  mouiller, 
tremper  : 

Cil  d'armes  passent  la  rivière 
Ou  tuit  communément  s'einpaiognent. 
Mes  li  scrjant  de  pié  remaingnent 
Qui  n'ont  or  soing  A'esire  essengiez. 

(GciART,  Roy.  lign.,   l.i-2-12,  W.  et  D.) 

—  En  particulier,  rouir  : 

Ou  temps  que  on  met  les  chanvres  en 
l'eaue  pour  essegner.  (1431,  Arch.  JJ  185, 
pièce  99.) 

La  langue  moderne  a  gardé  essanger,  dé- 
crasser du  linge  dans  de  l'eau  avant  de  le 
mettre  à  la  lessive. 

ESSENGNEMENT,  VOir  ENSEIGNEMENT. 

ESSENT,  S.  m.,  cuisinier  : 
Item  soufleursdeus....item  essenz  quatre 
pour   tout  l'ostel,  qui  vivront  de  la  court. 


ESS 

(1285,   Chambre    des    comptes    de    Paris, 
h  53  v°,  ap.  Duc,  Assator.) 

ESSENTEMENT,  VOlr    ENSENTEMENT. 

EssEOR,  voir  Asseoir. 
ESSEOiR,  voir  Asseoir. 

ESSEOUER,  voir  ESSEVOIR. 

ESSEPER,  voir  ESCEPER. 

ESSERBER,  VOir  ESHERBER. 

ESSERE,  S.  f.  ? 

Item,  et  pour  avoir  faict  une  dalle  de 
pierre  a  chault  et  a  sable  pour  faire 
moudre  le  prant  moulin  et  pour  abiller  les 
esseres.  (1473,  Arch.  d'Argenton,  Fierville, 
Doc.  inédits  sur  Comynes,  p.  183.) 

ESSERiE,  s.  f.,  échafaudage  f 
Fist  commencer  ces  superbes  rampars 
qui  sont  tant  a  la  Roquette  que  aux  mu- 
railles dudit  chasteau,  par  une  mervelleuse 
industrie,  qui  estoit  telle  que  depuis  le  bas 
des  foussez  jusques  au  haut  de  la  muraille 
estoyent  dressez  esseries  de  largeur  de  trois 
charettes  qui  estoyent  jointes  et  soustenues 
de  pieux  et  gistez,  et  sur  le  haut  de  la  mu- 
raille y  avoit  deux  instrumens  qu'on  appelle 
grues,  et  a  chacune  une  grande  roue  d'es- 
serie  semblables  que  l'on  voit  aux  grands 
bastiment,  par  lesquelz  se  niontoyent  et 
descendoyent  deux  grands  banneaux. 
(BouRGUEViLLE,  Rech.  de  la  Neustrie,  II, 
86,  éd.  1588.) 

ESSERMENT,  -  anl,  S.  m.,  sarment  : 
Trois  faguotz  et  ung   faiz  d'essermanl  a 

faire  un  pourtau  de  la  Ma.    (1562,  Dép.  de 

deuxjur.,  Arch.  Gir.) 

ESSERMENTER,  V.  a.,  emporter  d'une 
vigne  les  sarments  taillés  : 

Item  octo  corveyas  a  mulieribus...  sol- 
vere  consuetas  pro  vineis  domini  dicti  loci 
(de  Nantiau)  essermentandis,  gallice  esser- 
menter.  (1357,  Arch.  JJ  89,  pièce  321.) 

Aunis  et  Saint.,  essar menter,  essermenter, 
ramasser  les  sarments,  faire  les  javelles 
après  la  taille  de  la  vigne. 

ESSERPILLERIE,  VOir    ESCHARPELERIE. 
ESSERPILLIERE,  VOlr  ESCHARPILLIERE. 

ESSERRANCE,  Bxs.,  ex., axarrance,s.î., 
erreur,  égarement  : 

Ors  et  argenz  n'est  ce  dons  terre  roge  et 
blanche  euy  li  sole  exerrance  des  hommes 
tient  a  preciouse.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel. 
24768,  1»  13  V».) 

Mail  cil  esserret  ki  plusors  voies  antre- 
prant  ne  ne  vient  mie  a  la  fin  de  sun  tra- 
vail, carexserrance  nen  at  poent  de  Un.  (Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f»  49  v».) 

Quant  on  donc  aucune  poesteit  dou 
monde  ou  de  l'esglise  a  ceus  qui  perver- 
sement  vivent,  que  fait  on  autre  chose 
mais  ques  on  euvre  la  porte  d'axarrance  1 
(Ms.  Berne  365,  f»  137  v.) 

ESSERRANT,  exerraut,  part,  prés., 
errant,  qui  est  égaré  : 

Li  rachateires  as  venduz,  li  voye  as  exer- 
ranz.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f»  26  r°.) 

ESSERRER,  exerrcr,  esxerrer,  exserrer^ 


ESS 


ESS 


ESS 


571 


essarrer,  asseirrer,assarrer,  axerrer,  -eir, 
verbe. 

—  Neutr..  errer,  s'ëgarer,  s'écarter  : 

Bien  pnet  prier  senrement 
Por  cels  qui  reonoreot  en  terre 
Ou'ele  tient  la  clef  et  la  serre 
Por  nos  ctaaitis  a  desserrer, 
Qu'assez  porrions  esserrer 
Se  n'ert  ses  condaiz  qui  nos  maine. 
(EvRAT,  Genèse,  Richel.  12457,  f"  Ci  r°.) 
Li  centisme  berbix  k'esxerrat  est  li  lin- 
maine  lignieie  ke  parolet  en  la  salme  :  Ju 
exerrai  si  cum  li  berbiz  ki  perie  fut.  (S. 
Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f"  7  v».) 

Car  nos  exsêrruns  sovant  en  nos  meimes 
ou  par  négligence  ou  par  priveie  amor  ke 
nos  avons  de  nos.  {Li  Epistte  saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f»  113v».) 
Je  fuis  correcieiz  a  eulz  et  a  toute  celle 
génération,  et  dis  adont  :  Cilz  a  des  sont 
durs  et  asseirrenl  de  cuer.  {Ps.,  xciv, 
Maz.  798,  f°  232  v".)  Lat.,  semper  hi  errant 
corde. 

Il  ont  alleit  et  asserreit  ou  désert  sec  et 
senz  yawe.  (Ib.,  CVI,  f°  264  v»,)  Lat.,  erra- 
verunt  in  solitudine. 

Et  les  ait  fait  assarreir  et  desvoier  fuer 
de  la  voie.  {Ib.,  f°  269  r".)  Lat.,  errare  fecit 
eos  in  invio. 

Et  de  tes  commandemens  je  n'ai  point 
desvoieit  ne  axerreit.  {Ib-,  î"  301  r».)  Lat., 
de  mandatis  tuis  non  erravi. 

Comme  elle  jut  assarree  en  désert,  (ffom., 
xiv°  s.,  ms.  Metz  536,  f»  39'.) 

—  Act.,  mener  hors  de  la  voie  : 

Lors  est  celé  l;e8te  si  saige  (le  cbamean) 

Que  se  soûl  une  autre  foie 

Aïoit  aley  par  celé  voie 

Que  jai  ne  vos  esserrera, 

Mes  le  droit  chemin  vos  merra. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Vegece,  Richel.  IGOi, 
l"  53'.) 

Ses  allées  et  ses  pieiz  ne  seront  jai  sup- 
planteiz,  essarreiz  ne  deceuz.  {Ps.,  xxxvj, 
Maz.  798,  f"  93  r".) 

—  Fig.,  induire  en  erreur  : 

Et,  se  l'istoire  ne  m^esserre, 
Entr'ens  les  râlèrent  reqaerre 
Assez  tost,  gueres  ne  tirgierent. 
(G.  GoiART,    Rotj.    lign.,  Il,  2977,  Bachon.)  L'éd. 
W.  etD.,  V.   11957,  porte  messerre. 

ESSERTER  (s'),  V.  réfl.,  SB  doiiiier  tout 
entier  : 

Dont  se  avoye 
Uoa  coer  a  trop  durs  reclaims, 

Non  pas  fains. 
Mais  de  cuer  qui  tout  s'esseite. 

Chose  est  certe 
Pour  cil  en  qui  j'affermoye 
L'amonr  moye. 
(Chr.  de  Pis.,  des  vrais  Amans,  P.ichel.  836, 
f  95  r°.) 

ESSERVELER,   VOir  ESCERVELER. 
ESSESSIER,    voir  ESSALCIER, 

ESSEU,  exeu,  s.  m.,  écoulement,  cours 

issue  : 

Ke  nus  n'ait  ort  esseu  sor  les  atries  de- 
dens  le  vile.  (1270,  Reg.  aux  bans,  Arch.  S.- 
Omer  AB  xvill,  16,  n»  318.) 

Pour  ce  que  par  illecq  leseau.x  n'avoient 
point  leur  esseu.  {Compt.  de  déc.  1444 
Arch.  mun.  Douai.) 

Et  en    tant  qu'il  touche    un   gouUot  et 


esseu  d'eauwes  qui  cœurt  par  dessoubz 
terre,  partie  par  dessoubz  le  court  et 
guernier  dudit  héritage  vendu,  par  lequel 
les  aisements  de  corps  des  deux  petites 
maisons  dudit  hospital,  joignans  a  ladite 
maison  vendue  se  exeuent,  et  prendent 
leur  cours  et  exeuement  en  la  grande  ri- 
vière, icellui  goullot  et  exeu  demourra  au 
point  et  estât  ou  il  est  au  présent.  {Vente 
du  19  j«ml459,  tirée  du  cabinet  de  M.  Rey- 
tier,  ap.  Roq.,  Suppl.) 

Nettoier  les  fontaines  et  esseux  de  la 
ville,  (xv  s,,  Béthune,  ap.  La  Fous,  Art. 
du  Nord,  p.  184.) 

Cf.  EssiAU. 

ESSEUE,  voir  ElSSUE. 

ESSEULE,  voir  ESSAHLE. 

EssELiLER  (s'),  V.  réfl.,  aller  dans  la 
solitude  : 

Et  la  pncelle  tant  en  lui  se  fia, 
C'avoec  George  par  son  gré  s'esseula. 

(Auberon,  1836,  Graf.) 

Tonte  senle  ilec  t'esseulas. 

(J.  DE  Meung,  Très.,  877,  Méon.) 

Un  buef  se  esseula  des  autres  et  s'égara 
par  l'espace  de  six  jours.  (137S,  Arch.  JJ 
108,  pièce  136.) 

En  la  prochaineté  du  duc  son  maistre, 
lequel  en  ses  vieux  jours  s'esseuloit  fort  en 
closture.  (G.  Chastell.,  Chron.,  IV,  237, 
Kerv.) 

—  Esseulé,  part,  passé,  laissé  seul,  aban 
donné  : 

Mais  qnant  elle  fn  esseulée 
Adont  a  doulour  démenée. 

[Couei,  7077,  Crapelet.) 
Ainsi  comme  la  gallee 

EsseuUee 
Sans  gouvernail  sur  la  mer. 
(Greban,  Misl.  de  la  Pass.,  28727,  G.  Paris.) 

S'esseuler  a  été  employé  par  Saint- 
Simon. 

ESSEUR,  voir  ASSEUR. 
ESSEUREMENT,  VOir  ASSEUREMENT. 
ESSEURER,   voir  ASSEURER. 
ESSEUTER,  voir  ESSIEUTER. 
ESSEUWER,  voir  ESSEVER. 

ESSEVE,  escheve,  eseheuë,  s.  f.,  canal  : 

Pour  retfaire  une  escheve  de  massonne- 
rie  ou  cliastel.  (1364,  Compte  de  J.  dou 
Four,  Arch.  KK  3\  t°  34  v".) 

Item,  la  moitié  par  indivis  d'un  moulin 

séant  a  Beaugenci avecques   la   moitié 

de  Vescheve.  (1404,  Aveu  du  moulin  Rouge, 
ap.  Le  Clerc  de  Doûy,  Arch.  Loiret.) 

Icellui  Jehan  cuidant  aler  frapper  sur  la 
roe  du  moulin,...  chut  en  Vescheve,  par  ou 
coule  l'eaue  de  la  rivière  dudit  moulin. 
(1410,  Arch.  JJ  165,  pièce  360.) 

—  Gouttière  : 

Si  Vescheve  ou  gouttière  qui  descharge, 
estoit  appuyée,  portoit  ou  reposoit  sur 
l'herilage  du  voisin.  (G.  Coquille,  Inst. 
au  droict,  p.  195,  éd.  1630.) 

ESSEVEMENT,  essewement,esseiceument, 
exeuement,  s.  m.,  écoulement,  cours, 
issite  : 


Et  nus  essewemens  ne  d'ewe  ne  de 
plooue  ne  d'autre  chose  ne  puet  avoir  es- 
sewement  bas  tere  sor  rue  ne  sour  caucie. 
hors  del  tenement  ke  hom  ne  feme  ait, 
(Acte  de  1247 ,  Bans  aux  échevins,  QQ, 
f"  21  r",  Arch.  mun.  Douai.)  Tailliar,  Recueil 
d'actes  en  langue  romane  wallone,  p.  154, 
écrit  esseweument. 

Le  court  et  guernier  dudit  héritage  ven- 
du, par  lequel  les  aisements  de  corps  des 
deux  petites  maisons  dudit  hospital,  joi- 
gnans a  la  dite  maison  vendue  se  exeuent 
et  preudent  leur  cours  et  exeuement  en 
la  grande  rivière.  (7en(e  du  19  juin  1459, 
tirée  du  cabinet  de  M.  Reytier,  ap.  Roq., 
Suppl.) 

ESSEVER,  -  veir,  .  toer,  esseuwer,  essie- 
weir,  essiaver,essyaver,  essiauver,  eschaver, 
escheiaver ,  essaver,  essayer,  exeuer,  verbe. 

—  Act.,  écouler,  faire  couler,  donner 
cours  : 

Essever  les  asves  contre  autres  tieres. 
(1244,  Cart.  d'Enaeme,  i"  267  r'.Arch.  du 
roy.  de  Belg.) 

Faire  un  conduit  de  pierre  pour  essetiwer 
l'eauwe  de  oeil  fossei.  (Août  1256,  Flines, 
Arch.  Nord.) 

Li  abbes  et  li  couvens  de  l'Eglise  de 
Nostre  dame  du  Gart  nous  ont  donné  con- 
gié  d'essiauver  par  mi  leurs  mares  ki  sont 
entre  l'abeie  et  leur  grange  d'Yseu,  par  si 
ke  nous  ne  poons  clamer  u  devantdit 
essiau  coustume  ne  usage  ne  seignerie. 
(1283,  Le  Gard,  Arch.  Somme.) 

Lequel  moelin  il  feront  el  dit  manoir  a 
essiaver  l'iaue  parmi  cedit  manoir,  en  fai- 
sant venir  l'iaue  par  dessus  et  ess/awer  par 
dessous.  (1322,  Arch.  JJ  74,  pièce  443.) 

Je  puis  faire  courre  et  essiaver  mes 
yaues  toutes  foiz  qu'il  me  plaira.  (1339, 
Arch.  JJ  72,  f»  225  r".) 

Faire  glichoueres  pour  essyaver  par  un 
fossé,  ou  l'yaue  s'en  va  derrière  ledit  tor- 
goir,  les  elavasses.  (16,,  f»  224  v°.) 

Et  pour  ce  que  nous  avons  fait  oster  le 
conduit  qui  estoit  ou  fous  de  la  dite  pre- 
mière ele,  par  lequel  soloit  essiaver  l'iaue 
de  la  cuisine  dudit  chastel.  (1364,  Arch. 
adm.  de  Reims,  m,  258,  Doc.  inéd.) 

En  nostredit  royaume  a  plusieurs  rivières 
publiques  et  autres  plusieurs  fossez  an- 
ciennement faits  pour  vuider  et  essoyerles 
eaues  afin  de  la  conservation  des  labou- 
rages. (1413,  Ord.,  X,  133.) 

—  Faire  écouler  les  eaux  de,  vider  en- 
tièrement, dessécher  : 

Se  li  cuens  et  li  confesse  de  Gisnes  aront 
mestier  d'eschaver  se  tere  par  le  tere  de  le 
conte  et  le  contesse  de  Bouloigne,  o  chele 
tere  par  lequele  li  eschaus  sera  fais,  il  le 
marchanderont  selon  l'usage  du  pais,  et 
chele  tere  a  faire  essau  leur  sera  livrée. 
{Ch.  de  1210,  O"  d'Artois,  36,  Arch.  P.-de 
Calais.) 

Ne  jou  ne  mes  hoirs  ne  poons  rumpre 
ne  escheiaver  nos  viviers  devant  dis  par 
coi  li  molins  pierge  s'iave.  {Chartede  1242, 
Morean,  160,  f»  86  v»,  Richel.) 

La  on  verra  qu'il  doive  mieus  valoir  pour 
essaver  les  mares  que  on  torbera.  (1279, 
{Cart.  de PojU/iieit, Richel.  1. 10112,  f''82r».) 

Chil  ont  fait  grant  mortel  pechiet 

Qui  tant  ont  a  rive  sakiet 

Que  tes  viviers  est  rsseves. 

(Adan,  Congié,  34,  Méon,  Fabl.,  I,   107.) 


572 


ESS 


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ESS 


Firent  une  rayera  pour  essever\e  vivier. 
(1326,  Revenus  des  terres  de  l'Art.,  Arch. 
KK  39i,  f°  45.) 

—  Réfl.,  s'écouler  : 

Ke  nus  n'ait  privée  sour  le  rivière  ne 
sour  le  rue  kl  se  puist  essieweir  en  le  ri- 
vière ne  en  le  rue.  (1270,  Reg.  aux  hans, 
Arch.  S  Orner  AB  xvill,  16,  u°  274.) 

Et  aura  dedans  ce  uiur  ou  clouture  un 
treillich  de  fer  par  ou  les  yaues  de  le  ville 
se  porronl  essiaver.  (1313,  Arch.  JJ  53, 
fo  21  V».) 

Bailler  pente  aux  gargouUes  de  la  ter- 
raisse  de  la  porte  du  Carnier,  afin  que  les 
cawes  se  peuessent  essever  dehors.  (144S, 
Gand,  ap.  La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  131.) 

Les  aisements  de  corps  des  deux  petites 
maisons  dudit  hospital,  joignans  a  la  dite 
maison  vendue  se  exetient  et  prendent  leur 
cours  et  exeuenient  eu  la  yraude  rivière. 
{Acte  de  vente  de  1459,  tiré  du  cabinet  de 
M.  Reytier,  ap.  Roq.,  Supjil.) 

—  Rendre  de  l'eau  : 

Mes  par  miracles  s'rssei'a 

Que  l'eive  s'en  eissi  tretonle 

Si  que  ou  ventre  n'en  remest  gonle. 

(J.  LE  M.iRCH.,  Mir.  de  N.-D.,  ras.  Chartres, 

—  Fig.,  se  répandre  : 

Le  bernois  arouté  devant 
Se  vont  en  Artois  cssevanl 
Con  genz  de  guerre  ponrvenes. 

(GuiAUT,  Roy.  lign.,  15-131,  W.  et  D.) 
Les  tanières  en  haut  levant 
Se  »ont  ans  plains  chans  l'isciianl, 
D'eus  ordener  font  leur  arroi. 

(In., il,.,  15337.) 

Leur  ronte  o  saint  Lois  s'essaie. 
Les  uns  par  terre,  autres  par  eve. 
ilD.,  ib.,  1063,  Buchon.) 

—  Neutr.,  s'écouler  : 

Ke  il  ne  soit  nus  si  hardis  hom  ne  feme 
ke  il  ait  euwier  ki  ait  sen  esseut  devant 
devers  le  rue,  ains  le  face  cascuns  et  cas- 
cune  esseuweir  sor  le  sien...  Et  si  ne  (ace 
uus  hom  ne  feme  seneuwier  kairnetfsse!t>eJr 
eu  autre  liu  ke  sor  le  sien.  {Acte  de  1247, 
Bans  aux  t;ohevins,QQ,f°  21  r",  Arch.mun. 
Douai.) 

Li  clere  aiguë  pot  esseveir  sor  les  rues. 
(Ib.) 

—  Act.,  essever  une  nef  de  terre,  la  lancer 
à  la  mer  : 

De  terre  ont  leur  nés  essevees. 

(GniABT,  Roy.  lign.,  18003,  W.  et  D.) 

—  Inf.  pris  subst., fig., action  de  prendre 
son  cours,  de  partir  ; 

Congié  prant,  comment  qu'estre  doie. 
Vers  Saint  Orner  aquieust  sa  voile, 
Volentcif  a  Vesscver 
De  Flaraens  la  endroit  grever 
Contre  qui  li  rois  eslriva. 

(GuiART,  Roy.  lign.,  1391",  W.  et  D.) 

Bret.,  Côt.-du-N.,  arr.  de  Dinan,  essever 
le  ruisseau,  mettre  le  ruisseau  à  sec.  On 
dit  en  Normandie,  remarque  Littré,  que 
la  peau  est  essavée  quand  elle  est  irritée 
par  la  présence  de  certains  liquides; ainsi 
les  petits  enfants  s'essavenl  dans  leurs 
langes. 

La  langue  moderne  a  gardé  essaver,  t. 


rural,  épuiser  avec  une  pelle  l'eau  d'un 
fossé  ou  celle  d'un  ruisseau  qu'on  a  barré. 

2.  ESSEVER,  V.  n.,  se  départir  du  chep- 
tel de  bêtes,  ou  faire  partage  des  bestes 
données  à  moitié  : 

Pour  ce  qu'il  est  d'usaige  que  l'avoir 
qui  est  baillé  a  croys,  ou  a  metayrie,  s'il 
n'y  a  autre  gré  ou  conditions  entre  les 
parties,  doit  estre  gardé  trois  ans  conti- 
nuez par  avant  que  l'un  ne  l'autre  puisse 
essever  silz  n'estoient  d'un  gré  de  le  faire 
autrement.  {Ane.  Coût,  de  Brelaigneff"  nO*", 
ap.  Ste-Pal.) 

CL  EXIGUER. 

ESSEVEUR,  -  our,  S.  m.,  fossé  pour 
dessécher  un  endroit  mouillé  : 

Item  l'étang  de  .Tillai...  ainsi  comme  il 
se  comporte  et  poursuit  de  chaussée... 
fossé  et  de  esseveur.  (1351,  Aveu  du  Moulin 
de  Lesploit,  Le  Clerc  de  ûoûy,  t.  I,  f»  207  r», 
Arch.  Loiret.) 

Un  essevour.  (1399,  Almenèches,  Arch. 
Orne,  Il  67.) 

DanslaBeauce, Eure-et-Loir,  on  nomme 
ainsi  les  prises  d'eau  sur  les  rivières. 


ESSEViER,  essaivier,  essiwer,  assivier, 
V.  n.,  arriver  : 

Apres  çans  refu  avivez 
Thoas  li  preuz,  li  alossez. 
Et  Thelamonius  et  Ajai, 
Agamemnon  et  Menelaus, 
Cist  furent  as  pors  assivic 
Qu'il  n'ot  a  ans  trait  ne  lancié, 
Car  li  autre  les  deflandoient 
Qui  fièrement  se  combatoient. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  P  45''.) 

Droit  vers  la  rive  vent  la  nef  : 
Si  seinement  est  essiwee 
Ne  fut  hnrtee  ne  blestee. 

(y,e  de  St  r.ile.  804,  A.  T.) 

Quant  il  perçurent  le  raarchis  an  vis  fier, 
Josle  l'Archant  ou  devoit  essaivier, 
Sore  li  coreot  plus  de  .sv.  millier. 
{.ileschans,  957,  ap.  Jonck.,  Gnill.  d'Or.) 

A  destre  se  regarde,  conlreval  le  rocier. 
Vit  l'ost  le  roi  Soudan    en  le  roce  es'ierier. 
Plus  de  .\\.  mil,  cascuns  sor  bon  destrier. 

(Les  Chelifs,  Richel.   l-2So8,  f  130^) 

L'espesse  del  bos  trespasserent. 
Et  quant  d'antre  part  essaiverent 
Si  entrèrent  en  .i.  escars. 

(Okdm.  le  Gai.,  3469,  Slenget.) 

1.  ESSEVIR,  voir  ASSEVIR. 

2.  ES.SEVIR,  voir  ESCHEVIR. 

3.  ESSEVIR,  voir  Assovm. 

ESSEVOiR,  esseoiier,  s.  m.,  évier  : 

S  il  y  a  puys  a  l'un  ou  a  l'autre  des 
deux  voisins,  les  retraicls,  latrines  et  es- 
seouers,  seront  fails  a  dix  pieds  loin  du- 
dit puys.  (Coût.  d'Estampes ,  lxxxviii, 
Nouv.  Coût,  gén.,  III,  99.) 

ESSEWEMENT,  VOir  EsSEVEMENT. 

ESSHEAU,  voir  ESSIAU. 
ESSiANCE,  S.  f.,  tergiversation  : 


Tergiversatio,  essiance.  {Gl.  l.-g.,  Richel, 
1.  7692.) 

Cf.  ESSIER. 

EssiANT,  voir  Escient. 

ESSIANMENT,  VOir  ESCtEMMENT. 
ESSI.ANTREUS,   VOÎr  ESCIENTOS. 

1.  ESSIAU,  aissiau,  esseau,  essau,  es- 
cliim,  essheau ,  essayau ,  s.  m.,  canal, 
tuyau  pour  l'écoulement  des  eaux,  con- 
duit d'eau,  évier,  rigole  : 

Se  li  cuens  et  li  contesse  de  Chines 
arent  mestier  d'eschaver  se  terre  par  le 
terre  le  contesse  de  Bouloingne,  chele  terre 
par  lequele  li  eschaus  sera  l'ait,  il  le  mar- 
chanderont selon  l'usage  du  pais.  (1210, 
Acte  de  Louis,  fils  aine  du  roi  de  France, 
Tailliar.)  Impr.,  eschaner,  eschans. 

Et  les  eschaus  du  pais  il  sont  tenu  de 
■warder  de  cascune  part  selonc  le  loy  de 
le  dicte  terre.  {Ib.) 

Il  ne  me  loist  pas  a  fere  mon  essvier 
ne  Vessau  de  me  quizine  en  tel  lieu  par 
quoi  l'ordure  voist  en  le  meson  ne  eu  le 
closture  de  mon  voisin.  (Beaum.,  Coust. 
du  Beauv.,  xxiv,  23,  Beugnot.)  Var.  :  mon 
yavier  ne  l'aissiau... 

Pour  noz  fourberies  maintenir  cscluses 
et  essheaus  tant  que  no  tourberie  s'esten- 
dra.  (1278,  Cart.  de  Ponthieu,  Richel.  1. 
10112,  f»  189  v».) 

Pour  netoier  le  cuisine  et  -widier  l'essau 
de  cbele  cuisine.  (1304,  Trav.  aux  clidt. 
des  C.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  31.) 

Mâchons  et  fossiers  pour  faire  un  essiau 
pour  mettre  l'iaue.  (1306,  ib.,  f"  28.) 

Sur  Vessiau  par  devers  le  mares  de 
Bourdon,  liquieus  essiaus  clôt  le  pré  du 
Gart.  (1314,  Arch.  JJ  50,1°  30  v».) 

Le  bois  pour  faire  le  grant  moulin  et 
les  esseaux.  (1322,  Arch.  JJ  61,  f  "  116  r°.) 

Mettre  les  diz  molins,  escluses  et  essaux 
en  estât  et  en  bon  point.  (1328,  Arch.  JJ. 
65,  f"  40  v.) 

Le  valleton  Soillart  de  laditte  cuisiue 
sonna  une  paelle...  Le  maistre  d'iioslel 
leur  dist  :  Est  il  maintenant  temps  d'ester 
en  cuisine  i  Et  priât  la  ditle  paelle  et  lu 
frota  sur  un  châtier  ou  eschau  de  laditte 
cuisine,  ainsi  comme  on  a  accoustumé  a 
faire,  et  après  ce  le  ressua.  (1379,  Arch.  JJ 
116,  pièce  54.) 

Tous  les  tenans  d'icelle  terre  et  seiguou- 
rie  ayans  prez  ou  terres  touquans  et  cou- 
tiguz  aux  esckaulx  et  courans  qui  fleuent 
et  descendent  en  la  mer,  sont  tenus  de 
entretenir  et  nettoyer  lesdits  eschaulx  et 
courans,  chascun  a  l'endroit  de  sa  terre, 
pré  ou  tenement.  (1507,  Prév.  de  Vitneu, 
Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens,  t.  I,  p.  410, 
Bouthors.) 

Nul  ne  peut  faire  route  dessous  le 
frocq  de  la  ville,  ni  avantages  de  fenestres, 
ne  pas  sur  le  frocq,  soient  d'huys,  ou  de 
cellier,  ou  de  maison,  essau,  ni  autre  en- 
treprise sur  le  frocq,  a  peine  d'amende  et 
estre  abbatu.  {Coût.  d'Abb.,  Nouv.  Coût, 
gén.,  I,  106.) 

—  Ecoulement  : 

Eslarguir  le  cours  de  l'yaue  jusques  as 
bonnes'jiour  avoir  mieuls  l'yaue  son  es- 
sayau. (1339,  Le(i.  de  confirm.,  Arch.  JJ  72, 
fo  224  v°.) 


RSS 


ESS 


ESS 


573 


—  Fig.  : 

Lesdicts  habitans,  pour  avoir  vidange, 
esseau  et  délivrance  de  leurs  grains,  bes- 
tiaulx  et  autres  biens  et  raarchandises, 
sont  en  nécessité  de  les  conduire  et  mener 
esdietes  villes  voisines.  (1463,  Ord.,  xvi, 
109.) 

—  Dans  les  exemples  suivants  le  sens 
est  obscur  : 

Et  est  accordé  que  la  garenne  de  nos 
bos  aura  son  essidu,  selonc  ce  que  les 
bonnes  sont  assises,  dedens  la  justice  du 
Temple.  (1291,  Arch.  S  S096,  pièce  9.) 

Et  aura  leur  garenne  essiau  en  nos 
terres  et  en  nostre  justice.  {Ib.) 

Li  frères  du  Temple  porront  a  tous  jors 
lévriers  et  braches  pour  chacier  toutes 
bestes  a  pié  clos  et  mastins  pour  leurs 
bestes  garder  et  mener  sans  laisse  par  tous 
les  liens  de  leur  justice  hors  nostre  es- 
siau. {Ib.) 

Essiau,  pour  écluse,  se  dit  encore  en 
patois  normand. 

2.  ESSIAU,  s.  m.,  bouilli  : 
Bien  sel  apareillier  et  lost 
Char  en  essan^  oispans  en  rost. 
(Chrest.,  Erec  el  En.,  Uichel.  1420,  f  3».) 
Sa  fierlre  li  mist  en  essau 
Et  ele  si  la  mist  en  rost. 
(G.  DE  Coi.-iCi,  Mir.,  ms.  Brus.,  C  ^38^) 

Cnisiez  les  espanles  en  rost  ; 
S'en  fêtes  inetre  plain  nn  pot 
En  essiau  avoec  la  mesnie. 
(Du  Douchier  i'AlibmIle,  169,  Montaiglon  et 
Raynand,  Fabl..  III,  23-2.) 
Cil   grant   seigneur   departoient   France 
entr'eus  et  en  preuoient  en  rost  et  en  es- 
siau. (MÉN.  DE  Rei.ms,  278,  Wailly.) 

Cf.  ESSEVER. 

ESSIAUVER,  voir  EsSEVER. 

1.  ESSIAVER,    voir  ESSIEVER. 

2.  ESSIAVER.  voir  ESSEVER. 

ESSIBLE,  voir  AlSIBLE. 

ESSIBLEE,  S.  f.  ? 

Ce  est  bien  ille  non  eslable, 
Hostel  y  a  point  repos:ible  ; 
Si  doit  prendre  religion 
Non  pas  estable  mansion 
Mais  comme  estrange  et  hostelee 
Herberge  nue  o  Vcssiblee 
Tout  dementres  qu'ele  travaille, 
Si  se  doit  affermer  sanz  faille 
Entre  le  palme  et  l'olivier. 

(Fahl.  d'Oe.,  Ars.  5069,  f°  84^) 

ESSIDUELMENT,  VOil'  ASSIDUELMEKT  311 

Supplément. 

ESSiEF,  eschief,  essoif,  s.  m.,  patron  sur 
lequel  on  essaie  les  autres  mesures  : 

Hz  vont  enpruuter  un  bouesseau  chies  im 
de  leurs  voisins  qui  est  au  patron  et  a  Ves- 
sJ(,f  desdiz  lieux  de  Moutfort.  (1399,  Êng., 
art.  X,  la  Couture,  Arch.  Sarthe.) 

Qui  ont  mesures  a  Vessief  de  Montfort. 
{Ib.) 

Quant  ilz  n'ont  mesure  a\'essief  d'iceulx 
lieux.  (76.) 

Mesures  merchees  du  merc,  patron  et  es- 
sief  du  seigneur  du  dit  lieu.  (1409,  Eng., 
Arch.  Sarthe,  E-3,  26.) 


Filleresses  doivent  rendre  le  filé  de  toute 
la  lainne  qu'on  leur  a  baillié  pour  Hier, 
sans  y  cocimettre  fraude,  et  leurs  eschies 
ounys.  (1410,  Stat.  de  la  drap,  de  Chauny, 
Arch.  mun.  Chauny.) 

Ledit  maistre  a  les  mesures  et  essoif  de 
mine  et  de  charbon.  (1462,  Reglern.  sur  le 
mest.  de  la  ferronnerie,  Ord.,  xv,  842.) 

Ont  aussi  les  dits  moyens  justiciers 
droict  de  bailler  mesures  a  bled  et  a  vin 
du  patron  et  essief  du  seigneur  dont  ils 
tiennent  leur  justice.  (Coût,  du  Maine, 
Nûuv.  Coût,  gén.,  II,  122.) 

EssiENT,  voir  Escient. 

EssiER,  v.  n.,  tergiverser  : 

Tergiversari,  essier.  IGl.lat.-gal.,  Richel. 
1.  7692.) 

Cf.  ESSIA^'CE. 

EssiERTER,  V.  a.,  dire,  exposer,  eîpli- 
quer  : 

Ce  voas  arai  tost  cssierlé. 
(Bacd.  de  Condé,  U  Cont.  de  Gentilleche,  31, 
Scheler.) 

ESSIETTE,  voir  ASSIETE. 

EssiEUTER,  escieuter,  esseuter,  esceup- 
ter,  eschieuter,exieuter,Y.  a.,  excepter  : 

Et  saint  MagloTe  n'en  eschieu. 
(Les  Moustiers  de  Paris,  .Méon,  Fabl.,  II,  290.) 

Je  sui  hom  liges  a  noble  hom  et  men 
kier  seigneur,  monsegneur  Jehan....  en 
justiches,  an  seguories  et  en  toutes  autres 
values  et  rissues  entièrement  sans  rien 
essieuter.  (Pièce  de  1279,  ap.  Raynaud, 
Etude  sur  le  dialecte  du  Ponthieu,  p.  12.) 

Sont  tenuz  generaument,  sanz  nul  es- 
ceupter,  a..  (Liv.  des  Jurés  de  S.  Ouen, 
f»  15  r»,  Arch.  S.-lnf.) 

Lesqueles  acquestes  toutes,  sans  rien 
essewfer,  a  donné...  (Avr.  1320,  Flines,  Arch. 
Nord.) 

—  Essieulé,  part,  passé,  jouant  le  rôle 
d'une  préposition,  excepté,  hormis  : 

Se  li  enfez  muert  sanz  hoirs,  mes  se  li 
père  et  la  mère  vivent  ensanle  ou  tans 
que  leur  enfant  muert  sans  hoirs,  tout  che 
que  il  donnèrent  a  leur  enfant  leur  revient, 
se  enfant  nelealoue  en  son  vivant,  essieulé 
che  que  il  a  laissé  en  testament  de  che 
que  il  puet  et  doit  laissier;  si  comme  il 
est  dit  ou  chapitre  des  testamens,  et 
essieulé  la  partie  que  la  femme  au  fil  en 
doit  porter.  (Beaum.,  Coût,  de  Beauvoisis, 
XIV,  29,  ap.  Roq.) 

Tous  les  avoirs  qu'il  convient  peser, 
qui  sont  vendu  et  acaté,  iront  as  balan- 
ches  de  le  vile,  et  em  paieront  chil  qui 
peser  feront  le  droiteure,  essieulé  le  laine 
et  les  aignelins,  qui  n'i  seront  mie  pesé. 
(Seconde  coutume  de  la  cilé  d'Amiens,  ap. 
A.  Thierry,  Monum.  inéd.  du  Tiers  État,  I, 
173.) 

Et  en  toutes  autres  values  et  ressues 
entièrement,  essieulé  les  teres  et  les  rentes 
Ue  je  tieng.  (Cari,  de  Picquigny,  Arch.  0 
19628,  f»  7S  V".) 

Et  exieuté  que  se  li  home  ou  li  hoste  de 
nostre  eglyse  forfaisoient  chose  qui  a  haute 
joustice  appartenist  la  ou  il  couveuist  faire 
exécution  de  haute  joustice,  li  roys  et  la 
royne  devant  nommez  ou  leur  gens  feroient 
l'exécution  du  cors  de  l'omme  et  de  se 
maison.  (1284,  Cari,  de  Ponthieu,  Richel. 
1.  10112,  f  191  v.) 


Esseulé  les  chens  deu  fief.  (1290,  Cft.  de 
li.  de  Warmaise,  Chap.  Noyon,  Arch.  Oise, 
r.  1450.) 

Sauf  le  droit  dudit  escuier  en  autres 
choses,  escieutez  la  main  morte.  (Ch.  de 
1299,  sam.  dev.  Reminiscere,  Arch.  S.-et- 
Oise.) 

ESSIEVER,  essiauer,  V.  a.,  vérifier,  en 
parlant  de  mesures  : 

Alast  par  la  terre  de  laditle  église  en  la 
ville  de  Soissonspour  penrre,  pour  essiaver 
et  pour  jousticier  les  mesures  de  tavernes. 
(Charte'de  1276, Moreau,  200,  75  r»,  Richel.) 

Comme  cils  Thoumas  leur  eust  demandé 
leur  mesures  pour  veoir  les  et  pour  essiaver.. 
(Ib.) 

La  il  les  puet  jugier  et  doit  essiaver  (les 
mesures)  et  retenir  celés  qu'il  trueve  trop 
petites  ou  trop  granz.  (1277,  Carlul.  S. 
Jean  des  Vignes,  ms.  Soissons,  f»  189''.) 

Tele  est  sa  droiture  des  dites  mesures 
veoir,  essiooer  et  jugier.  (Ib.,  f°  189"=.) 

Envoyèrent  quérir  le  bouessel  ancien  de 
la  mesure  d'icelui  lieu  de  Vollenay,  a  la- 
quelle mesure  ilz  recevoient  chacun  an  les 
rentes  de  blez  que  l'en  leur  fait  au  dit  lieu, 
et  auquel  bouessel  ilz  essieverent.  (1399, 
Enq.,  art.  VI,  la  Couture,  Arch.  Sarthe.) 

—  Fig.,  éprouver  : 

Affin  de  essiever  l'alyance  que  vouloit 
faire  le  duc  de  Bourgoingne.  (J.  Le  Fevre, 
Chron.,  I,  118,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Cf.  Essief. 

EssiEWEiR,  voir  Essever. 

EssiF,  s. m.,  ais, planche  d'une  certaine 
grosseur  : 

Pour  millier  d'essif,  .ir.  d.,  pour  millier 
d'esseaune,  ob.  (xvi'.s.,  Mantellier,  March. 
fréq.,  Gloss.) 

Essif  de  vieil  bapteau  pour  mettre  eu 
travers  desd.  paulx.  (Ib.) 

l.  EssiL,  eschil,issil,issill,  eisel,  s.  m., 
exil,  lieu  d'exil  : 

Mes  en  eisel  l'enveat  l'om. 
(Wace,  Lie.  de  S.  Sicholaij,  644,   Delins.i 
Car  pais  k'il  repeira  d'!ss»7  d'allre  l.i  mer. 
(Gariiier,     Vie  de  S.    Thom.,  Richel.    13313, 
f"  SU  V.) 

Plus  lost  en  paradis  ira... 
Quant  il  lerra  Vessil  présent. 

(Rose.  503S,  Méon.) 

Qant  vie  est  en  péril  en  icest  issii.  (Ca- 
lun,  Richel.  25407,  f"  201'.) 
Très  haut  Sire,  que  porrai  faire 
En  cest  essil  ou  je  repaire  ? 
(Sermon  du  xiu°  s.,  llippeau,  liev.  hist.  de  l'anc. 

1.  fr.,  1877,  p.  14G.) 

Si  qu'eles  ne  seroient  a  issill  livrées 
(Eslories  Rogier,  Richel.  20125,  1°  119".) 

Apres  quant  il  pense  ou  il  est  (Adam), 
et  voit  chest  monde  qui  n'est  fors  un  es- 
chius  et  uns  desers  pleins  de  lions  et  de 
lupars  et  de  leus,  une  forest  plaine  de 
larrons,  de  pièges  et  de  las,  une  mer 
plaine  de  tempeste  et  de  perius.  (Les  De- 
mandes de  Dieu  d  Adam,  ap.  Roq.) 

On  le  trouve  aussi  dès  le  xiip  s.,sous 
la  forme  refaite  exil  : 

Tant  seulement  pour  Vexilg  ou  il  aluit. 
(RicH.  DE  FoRxiVAL,  PolssaHce  d'amours, 
ras.  Dijon  299,  f"  9'-) 


574 


ESS 


Proscriptio,  exius.  {Fragm.  d'un  gloss. 
du  xiips.,  Zeitschr.  fur  rom.  PUil.,  1880, 
p.  369.) 

—  Par  extension,  et  par  un  développe- 
ment de  sens  analogue  à  celui  qu'on  ob- 
serve pour  exterminer,  le  mot  essU,  escil, 
eissil,  eisill,  eschil,  exil,  a  signifié  destruc- 
tion, ravage,  pillage,  ruine,  tourment, 
dommage,  fatigue  : 

Treslot  destrnient  et  mêlent  a  essil, 

(Les  Loh.,  Vat.   Crb.  375,  P  18>.) 
Qai  vos  a  mort  rais  m'a  en  grant  essil, 
IV'anrai  mes  pais  tant  cou  je  soie  vis. 
(Garin  te  Loh.,  i'  chans.,  xviii,  p.  261,  P.  Paris.) 
Le  jor  metent  terre  a  essil. 

(Rou,  3°  p.,  4889,  Andresen.) 
Veiz  ceste  terre  e  cest  pais 
De  chevaliers  sole  e  déserte. 
Pleine  i'eissil  e  de  poverte. 

(Ben-,  D.  de  !iorm.,  11,  G330,  Michel.) 
Tante  gent  as  hui  mis  en  dnel  et  en  essis. 

(houm.  i'.Mix.,  l"  81",  Michelant.) 

E  devant  tnz  dist  en  oant, 
K'il  n'ont  dute  de  cel  péril, 
Qni  les  autres  mist  en  eissil. 
(Marie.  Purg.  de  S.  Patrice,  6i0,  Uoq.) 

Si  com  le  Ion  fist  do  goopill 
Qn'il  voloit  melre  a  grant  eisill. 

(kl.,  Ysopel.  Richel.  1915-2,  f»  20''.) 

Fuir  déport  et  conqnerre  escliil. 

(Tristan,  fragm.,  ms.  Cambridge.) 

Li  chevalier  de  la  table  roonde  en  font 
si  grant  eissil  et  si  grant  ocisiou  que  gisent 
ausi  parmi  ces  chaus  corne  berbis  estran- 
glees  de  lous.  (Arlur,  Richel.  337,  f»  64''.) 

Et  abatirent  les  citez  et  les  chastiax  ; 
et  lisent  si  grant  essil  que  onques  nus  hom 
n'oi  parler  de  si  grant.  (Villeh.,  419, 
Wailly.) 


Si  mist  tiere  et  gent  a  e.ril. 
(MocsK.,  Clirmi., 


91,  Reiff.) 


Et  gacies  bien  qu'a  votre  exil 
Pais  les  pères  venront  li  fil. 

(ID.,  a.,  5530.) 

Puis  lor  conte  Vesdl  de  Troie. 

(Parton.,  367,  Crapelet.) 

l'ar  le  palais  cuide  deslrnire 
JLa  porveanclie  de  son  fll 
Dont  sa  pensée  ert  en  escil. 
(G.  DE  CiMBRii,  Bartaam,  p.  12,   P.  Meyer. 

Si  comme  s'aucune  vile  ou  aucune  sin- 
gulere  persone  a  uzé  d'envoier  ses  bestes 
en  mes  bos,  si  tost  comme  li  bos  est  copes, 
car  tex  manière  d'usages  c'est  essil,  et  nus 
essius  ne  doit  estre  soufers.  (Be.\UM. ,CoMi. 
du  Beaiw.,  xxiv,  7,  Beugnot.) 

Quanques  ces  pères  porra  panrre 

En  un  arpant  ou  .n.  de  terre. 

l'or  pris  et  por  honenr  conqnerre, 

Baillera  trestout  a  son  fil, 

El  il  en  remaint  a  escil. 
(RoTEB.,  li  biz  de  l'Universilei  de  Paris,  Jub.,  I, 
155.) 

11  encommença  guerres  a  ses  voisins  et 
a  ses  barons,  et  tant  que  le  royaulme  fut 
en  essil  et  en  povreté  par  moultlong  temps. 
{Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  lvii,  Bibl. 
elz.) 

Anchois  que  je  l'euisse  compillé  ne  a- 
compli  tant  que  de  le  labeur  de  ma  teste 
et  de  Vexil  de  mon  corps.  (Froiss., Cftron., 
1,  209,  Luce,  ms.  Amiens,  f°  1.) 

2.  ESSIL,  voir  AissiL. 


ESS 

ESsiLLANT,  eissUlant,  ad].,  qui  est  en 
exil  : 

E  mis  pères  ensement  pur  vus  [est]  eissillant. 
(Hom,  S'ils,  Michel.)  • 

ESSILLEMENCE,  essiUmence,  s.  /.,  mal- 
heur, détresse  : 

Del  chevalier  an  cisne  aves  oi  constence. 
De  ses  frères  aussi  de  grande  sapience, 
Mais  onques  bien  n'oislez  la  première  naiscence 
Et  com  furent  traîné  a  grant  essilemence  : 
Ancni  orrez  par  moi  trestout  eh  andience. 
(f.BAiNDOR  DE  DoCAT,  Istoirâ  de  Goddefroit  de  Bâil- 
lon, Dinani,  Trouv.  de  la  Flandre,  p.  159.) 

EssiLLEMENT,  esUliement,  exillement, 
e.vilement,  excillement,  assiliment,  s.  m., 
exil,  bannissement  : 

Li  exilemenz  et  la  debotance  d'Adan  et 
d'Eve  de  Paradis.  (Trad.  de  Beleth,  Richel. 
1.  995,  f  41  V».) 

Exul ,  essillemens.  (Pet.  VoiMb .  lat.- 
franc,  du  xili'  s.,  Chassant.) 

Occisions,  destructions  et  exillemens  de 
princes.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  II,  f°  141  r».) 

—  Ravage,  dégât,  supplice,  outrage  : 

Dolent  est  de  Coloigne,  et  de  Yesillicment 
Don  duc  .Milon  li  poise  qu'oceis  a  torment. 
(Guitectin  de  Sass.,  Richel.  368,  t"  123'.» 

El  lo  venquet  en  sufrir  la  crois,  en  su- 
frir  les  assilimenz  et  les  irrisions.  {Pass. 
S.  Math.,  Richel.  818,  f"  190  r».) 

Si  demeura  roy  ledit  Tarquin  l'orgueil- 
leux, lequel  trouva  toutes  manières  de 
lourmens  et  de  excillemens  et  de  mettre 
es  chaisues  et  es  fers.  {L'Arbre  des  ba- 
tailles, {<•  17  r».) 

Il  se  disait  encore  dans  ce  dernier  sens 
au  xvn'  siècle  : 

Exilement,  ou  dégast  de  païs.  (DuEZ, 
Dict.  fr .-ail. -lat.,  Amsterdam  1664.) 

EssiLLEUR,  escilleur,  exilleur,  s.  m., 
dévastateur,  dissipateur  : 

Li  tiers  cas  de  quoi  sainte  église  ne  ga- 
rantist  pas,  si  est  d'essilleurs  de  biens,  si 
comme  de  tix  qui  ardent  les  mesons  à  es- 
sient.  (Beaum.,  Cout.  du  Beauv.,  c.  xi,  17, 
Beugnot.) 

Tel  gent  sont  du  monde  escilleur, 
Advocat  et  faus  conseilleur. 
(Le  Vil  du  Itoij,  ap.  Jub.,  Noua.  Rec,  I,  314.) 

ISe  fussent  li  mal  conseilleur 
Qui  de  lor  biens  sont  essilleur. 
{mis  de  J.  de  Condé,   Richel.  1446,  f°  165  r".) 

—  On  trouve  au  xv=  s.  exilleur  avec  le 
sens  de  celui  qui  a  condamné  à  l'exil  : 

Et  il  par  leur  vertu  extermina  facilement 
ses  exilleurs.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.,  II,  f°  73  v.) 

ESSiLLEUs,  adj.,  d'exil,  de  malheur  ; 
En  ce  val  essilleus. 
(Reclus    de  Moliens,  DU  de  Charité,  Ars.   3142, 
V  226''.) 

ESSiLLiER,  escillier,  eisseller,  eissieslier, 
ensillier,  issillier,  iscillier,  v.  a.,  chasser 
de  sa  patrie,  exiler  : 

Je  sni  uns  hom  cou  a  fait  escillier 
De  douce  France,  e  banir  e  cacbier. 

(Raimb.,  Oi/ier,  3384,  Barrois.) 


ESS 


Dnnt  li  Turc  Vunt  eissiesliê  e  geté. 
{Chanson  attritiuée  à  Benoit,  Brit.  Mns.  Harl.  1717, 
in  fine.) 

Tuit  mi  ami  m'ont  ensillié 
Et  d'Athènes  tons  fors  chacié. 

(.ithis,  Ars.  3.')12,  P  16'.) 
Si  m'ait  Deus  !  trop  avons  demuré 
D'aler  a  Dsu  pnr  sa  terre  seisir, 
Molt  a  grant  duel  e  grant  pité, 
Qui  ensi  s'en  vait  eisselle'. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  84,  Luzarche.) 
Qui  estes  vos,  chevalier,  qui  volez  occirre 
Ami  Vessillié  et  ses  compaignons  ?  {Li  Ami- 
tiez  de  Ami  et  Amile,  Nouv.  fr.  du  xill''  s., 
p.  49.) 

Saturnus,  fu  essilliez  de  son  règne. 
(Brun.  Lat.,  Très.,  p.  41,  Chabaille.) 

Issilier.  {Vie  S.  Clément,  ms.  Alençon  27, 
f"  149  r°.) 

Por  ceste  grande  mescheance  avoit 
voidié  Tydeus  son  règne,  et  en  aloit  cum 
iscillies  en  estrange  contrée.  {Estories  Ro- 
gier,  Richel.  2012S,  f"  93''.) 

On  trouve  dès  le  xii°  s.  la  forme  mi-sa- 
vante exilier  : 

Cum  exiliez  ira  maint  jor. 

(Brut,  ms.  Munich,  363,  Vollm.) 

—  Par  extension,  essilUer,  essiller,  eissil- 
lier,  escillier,  essilier,  esieller,  eschitlier, 
esseillier,  essailler,  esoillier,  essoillier,  esse- 
lier,  esseller,exillier, exiler,  esxiller,  exciller, 
ensilhier,  axillier,  asxillier,  aissiller,  assil- 
ier,  a  signifié  ravager,  dévaster,  piller,  rui. 
ner,  gaspiller,  habituellement  avec  un 
nom  de  chose,  et  quelquefois  avec  un  nom 
de  personne  : 

—  Avec  un  nom  de  chose  : 

Et  le  damaige  et  la  honte  amander 
De  cen  que  Vais  axilliet  ton  régné. 

(Les  Loh.,  Richel.  19160,  f"  53''.) 

Qui  est  venus  mon  pais  asxillier. 

(Ib.,  Richel.  1622,  f°  296  r".) 
Ce  que  il  a  esoillié  son  régné. 

(/«.,  Ars.  3143,  i»  23'.) 
Quant  Grin  orent  Troie  conqnise 
Et  essilie'  tôt  lo  pais. 
(Wace,  Brut,  ms.  Séville,  Colombina,  f*l.) 

Si  cum  firent  li  Gocien 
Qui  tule  Europe  exillerent 
E  roberent  e  despnillerent. 

(Bek.,  c.  de  Norm.,  I,  566,  Michel.) 
E  pur  lur  cors  plus  remforcer 
As  règnes  d'entnr  eissiller, 
D'iloc  movent. 

(Id.,  ib.,  I,  1039.) 

Quar  Sun  règne  voit  essilier. 

(Brut,  ras.  Mnnich,  231,  Vollm.) 

Le  fist  li  rois  de  sa  liere  cachier 
Et  ses  casteaus  abalre  et  escillier. 

(Raimb.,  Ogier,  9743,  Barrois.) 

La  vile  en  est  tote  essoillie. 

(Cliget,  Richel.   1420,  f  57M 

Tôt  ce  a  fait  dan  Sinagos  li  rois, 
Qui  nos  esxille  et  châtiais  et  menois. 

(Girard  de  Viane,  p.  5,  Tarbé.) 

Et  mainte  ville  esxillie  et  briseie. 

(Ib.,  Richel.  1448,  f"  18<^.) 

Bien  fnst  ore  la  terre  de  mon  père  escillie. 
(AoDiFROv  LE  BASTARD,  Bclc  Idoine,  P.  Paris,  fio- 

maneero,  p.  12.) 

Avaient  le  pais  eschillié  et  waslé.  (.S. 
Graal,  Val.  Chr.  1687,  f»  122».) 


ESS 


ESS 


ESS 


57S 


Si   an  remeystrent   après   lor  mort  les 
terres  gaisteies  et  axilUes  et  soffraitouzes 
de    boin    signor.     {Mort    Artus,    Richel. 
24367,  f°  77=.) 
Si  vont  vers  le  castel  qa'il  voelent  esselier. 

(Ren.  de  Montaub.,  p.  344.  Michelaat.) 
Car  cascun  jor  m^pmle  mon  rené. 

{Ituon  de  Bord.,  7877,  A.  P.) 
Lors  menaciez  Espaigne  la  terre  a  essillier. 

(Gui  de  Bourg.,  43,  A.  P.) 

Tons  aves  nos  chasliaus  et  nos  bonrs  essilliet. 
(/*.,  1851.) 

Et  vinrent  chil   doi   conte  a  forche  et  a 
armes   a  Hesdin  et  l'arsent  et  eschillerenl. 
(1223,  Décis.  de  Louis  VIII,  Tailliar.) 
Mainte  toar  abatne,  mainte  vile  essillie. 
(Berle,  29,  Scheler.) 

Qoe  il  ïons  tolist  vostre  terre, 
Et  essillasl  et  feist  guerre. 

(Sepl  Sages,  5028.  Keller.) 
C'est  d'escillier   et    d'ardoir  a  fa   et   a 
ilame.  {Renart  le  nouvel,  t.   IV,  p.  273, 
Méon.) 

Pour  le  lyon  qui  tout  le  pais  esiella. 

(U.   de  Seli.,  xiv,  lOi'J,  Bocca.; 

S'il  avenoit  cose  que  11  molin  fussent 
exillié  on  de-wasté  par  quelcomque  manière 
que  ce  fust.  (1308,  Cart.  de  Ponlhieu,  Ri- 
chel. 1.  10112,  f  IbO  r°.) 

Que  li  moulins  fust  eschilles,  gastes  ou 
fait  nient  pourfitables.  (1311,  ib.,i"  303  v°.) 

Li  devant  dit  maieur  et  eskevin  et  le 
communites  ont  pooir  de  faire  nouvel  el 
lieu  dessus  dit  pour  cheli  qui  exilles  ou 
gastes  serait.  [Ib.) 

Pour  faire  .m.  ventes  la  dicte  forest 
pourroient  essillier  et  degaster.  (1332, 
Prisie  des  for.  de  J.  de  Bourg.,  Arch.  P  26^, 
pièce  118.)  Eissillier.  {Ib.,  pièce  122.) 

Et  ville  arse  et  esselie.  {Chronique  de 
Flandres  et  de  Tournai,  Corp.  chron.  FI., 
III,  237,  124.) 

Ardirent  et  essilierent  moult  de  villes  et 
dehamiaus.  (Froiss.,  Chron. ,1,  327,  Luce, 
ms.  Rome.) 

Ardans  et  exilions  ché  biau  plain  pays 
de  Haynnau.  (1d.,  ib.,  II,  201,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Tante  maison  nous  a  li  envers  essillie, 
Raviz  buefs  et  montons,  mainte  brebis  mengie. 
(Cuv.,  du  Guesclin,  3248,  Charrière.) 
Et  fut  regardé  que,  par  cbes  quartees  de 
bois  que  ichelui  segnieur  prenoit  chascun 
an  en  la  forest,  seroil  tantost  toute  esehil- 
lee.  {Chron.  de  S.  Ouen,  p.  62,  Michel.) 
Anssi  ponr  garder  le  pays, 
Qn'i  venilent  venir  excilier. 

(Mist.  du  siège  d'Orl.,  1849,  Gnessard.) 
Lui  gasterent  et  essilierent -pins  de  douze 
quartes  de  millet  qu'ilz  getterent  aval  les 
voies.  (17  déc.  1444,  Inform.  par  Hug. 
Belverne,  Ch.  des  comptes  de  Dijon.B  U881, 
Arch.  C.-d'Or.) 

Il  prit  Chauny,  Ribemont,  Janly  et 
Mouy,  et  brûla  et  exila  moult  le  pais.  (La 
Marche,  Mém.,  introd.,  c.  S,  Micbaud.) 

Je  vous  renderay  la  ville  loutte  destruicte 
et  essii/êe  par  vozengiens  volans.  (Mathieu 
d'Esco0chy,  Chron.,  II,  71,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

Son  escu  estait  ja  tellement  rompu  el 
e.villé  que  peu  eu  estoit  demouré.  {Lance- 
lot  du  Lac,  l"p.,  c,  XXII,  éd.  1488.) 

Il  destruisoit  et  exilloit  tout  le  pays  par 
ou  il  passoit.  (G.  de  Selve,  Coriolanus, 
éd.  1547.) 


Cette  signification  a  subsisté  jusqu'au 
commencement  du  xvii»  siècle.  On  trouve 
dans  Duez,  Dict.  fr.  ail.  lat.,  Amsterdam 
1664  :  exiler,  ou  gaster  et  désoler  un 
pays,  le  rendre  désert. 

—  Par  extension,  mettre  au  pillage,  di- 
lapider : 

Kant  ele  ot  lot  l'avoir  perdnt  et  ensilhié 
Dont  ele  avoit  tant  fait  de  mal  et  de  pecbié, 
.\1  lin  vint  u  li  sires  U  avoit  ensengnié. 

(ne  sic  Tliais,  "29,  Mejer,  Rec,  p.  331.) 
Car  il  va  son  avoir  par  outraige  exillanl. 

U/.  Capel.    282,  A.  P.) 

En  après,  du  duc  d'Orléans,  trespassé, 
et  après  ce,  du  duc  de  Bourgongne  qui  est 
présentement  vivant,  par  lesquelz  toute  la 
finance  du  roy  son  père  a  esté  traictee  et 
exillee.  (Monstrelet,  Chron.,  I,  139,  Soc. 
de  l'il.  de  Fr.) 

Il'perd  et  exille  son  bien  et  son  honneur. 
{Enseign.  de  la  duchesse  Anne^  p.  79,  Cha- 
zaud.) 

Neautmoins  s'est  trouvé  que  les  per- 
sonnes besongnans  ausdictes  corvées  be- 
songnent  si  lentement  que,  combien  que 
plusieurs  deniers  sayent  ja  essaillez  aus- 
dictz  ouvraiges,  toutesvoyes  l'ouvraige 
qu'ilz  ont  faicte  est  très  petite  eu  esgard 
aux  deniers  ja  consommez.  (17  août  15S7, 
Ordonn.  de  l'échevinage  d'Amiens  au  sujet 
des  fortifications,  ap.  A.Thierry,  Mon.inéd. 
du  Tiers  État,  t.  Il,  p.  649.) 

L'nn  qui   m'amasse  (l'argent   qui    parle),    l'autre 
[m'aissille. 
(RoHS.,  Fragm.  de  la  Corn,  de  Plulus,  1,  Bibl.  elz., 
vil,  302.) 

—  Détruire  : 

Esperans  que  bonnement  ne  se  pourroient 
tenir  si  grand  nombre  dedens  la  dessus, 
dicte  ville,  sans  yssir,  attendu  que  tous 
vivres,  conme  dit  est,  y  estaient  exillies. 
(Monstrelet,  Chron.,  Il,  96,  Soc.  de  l'H- 
de  Fr.) 

—  Endommager  : 

S'il  y  a  arbres  fruit  portans,  il  ne  doivent 
estre  copé  ne  essillie.  (Beaum.,  Coût,  du 
Beauv.,  c.  xv,  12.  Beugnot.) 

Le  prince  d'amour  dit  que  les  acoustre- 
mens  de  ceux  de  sa  bande  sont  esseilliez 
et  usez.  (1549,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Fig.,  comme  on  dit  aujourd'hui 
écorcher  : 

Lors  commança  a  fastroillier 
Et  le  bon  fransoiz  essillier. 
(Bretex,  Tourn.  de  Chaueenci,  59,  Delmotte.) 

—  Avec  un  nom  de  personne  : 

Et  chescnns  en  cuide  estre  destruis  et  eschillies. 
{Rom.  d'Alix.,  Vat.  Chr.  13G4,  f  6''.) 
INe  doit  mie  toz  jois  pener 
Lui  ne  son  règne  travaiUier 
We  la  povre  gent  eissillier. 

(Marie,  Ysopel,  lUcbel.  19152,  P  17=.) 
Mais  ke  ne  soit  a  destruire  mostier, 
ÎNe  povre  gent  desrober  naxilier. 

i.Gir.  de  Yiane,  Richel.  1448,  f  22''.) 
Baron,  dist  il,  vous  estuet  ostoier 
Droit  en  Borgoigne  por  Bazin  escillier. 

(.■Uih-ri,  Kichel.  SCO,  f"  135\) 

.1.  pèlerin  troverent  essillie  et  gasLé, 

Qui  revient  de  saint  Jake,  ou  il  ot  converssé. 

(G.  de  Bourg.,  321,  A.  P.i 


Por  ce  la  qnidat  engenier 
Ht  afoleir  et  ensilhier. 
{Vie  de  Sle  Juliane,  ms.  Osf.  Bodl.,  Canon,  mise. 
74,  f°  68  v".) 

Mais  puis  ses  cors  fut  travillicz 
Ettormenteiz  et  enssiltiez. 

{Ib.,  fo  63  r".) 
Mius  nous  vaut  il  que  nous  vous  falons 
de  convenences  que  nous  laissons  nostre 
Signeur  escillier  ne  destruire.  (Chroniq.  de 
Rains,  c.  xx,  L.  Paris.) 

Iticbes  bourgois,  vons  serez  excilliez, 
Pris  et  pilliez,  Espagnolz  sont  deslyez 
El  esveillez  pour  vous  donner  la  fuicte. 
(Complainte  de  Venise,  Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi"  s., 
V,  123.) 

...  Quand  ce  lui  viendra  a  croistre 
Il  ea  fera  laqs  el  Gllez 
Dont  serons  prins  et  exiliez. 

(CoRBOZET,  Fabl.,  XVI,  cd.  1542.; 

—  Faire  mourir  : 

Se  il  l'ataint  el  il  le  pnet  baillier, 
De  maie  mort  le  fera  escillier. 

(lUiMBERT.  Ogier,  5951,  Barrois.) 
Qnant  me  rendes  mon  anemi  Ogier, 
L'orne  du  mont  qi  plus  m'a  fait  irier 
Or  le  ferai  morir  et  escillier. 

(iD..  ib.,  9422.) 
Sire,  ge  nel  vos  consentir. 
Mes  il  me  fist  ces  cox  sentir  ; 
Morte  m'eusl  et  essiliee. 

(Dolop..  43G4,  Bibl.  elz.) 
Ne  pnelent  estre  dit  li  cent  ne  li  milier 
Qu'il  fait  por  droite  raige  morir  et  assilier. 

(Girarl  de  Ross.,  3227,  Mignard.) 

—  Réfl.,  se  ruiner  : 

Mais  cil  est  bien  foui  qui  s'essille 
Ne  por  son  filz,  ne  por  sa  fille. 
(Chasloiem.    d'un  père,    coule   xxvi,    v.    131,  Bi- 
bliopb.  fr.) 

—  Se  dépouiller  ; 

Veves,  orphelins  conseilla. 

Et  de  ses  muebles  s'essilla 

Por  les  soufroiteus  maintenir. 

(Vie  des  fères,  Uichel.  23111,  P  lOC".) 

Pic,  essiller,  dépenser,  dissiper. 
EssiMER,  voir  Essaimer. 
EssiN,  voir  EissiN. 
ESSiR,  voir  Asseoir. 

ESSIRER,   voir  ESCIREfl. 

ESsiSE,  voir  Assise. 
ESSiWRE,  voir  Ensuivre. 

EssoFLER,  -  aufler,  v.  a.,  disperser 
par  le  souffle  : 

Celle  montaigne  excède  toute  la  froide 
région,  laquelle  opinion  a  esté  trouvée  vé- 
ritable pour  ce  que  es  haultez  qui  estoient 
sur  le  sommet  u'icelles  jamais  les  cendres 
n'en  estaient  essouflees,  tant  y  est  l'air  pur, 
ne  quelconque  chose  qui  soit  illec  accu- 
mulée ne  s'y  pert.  (Chron.  el  hist.  saint,  el 
prof.,  Ars.  3313,  f°  78  v».) 

—  Donner  de  l'air  à  : 

Mais  la  ventaille  ne  11  veit  pas  noer 
S'il  a  meslier,  por  le  miex  esso/ler, 
U  que  délivres  peusl  11  bers  aler. 
(Meschans,  4824,  ap.  Jou.  k. ,  Guill.  d'Or.) 

—  Essoflé,  part,  passé,  qui  a  repris  ha- 
leine : 


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KSS 


ESS 


ESS 


L'drae  li  ostent,   uni  cju'il  fa  esxo/les. 

(Aiisris,  liichel.  "93,  f  67".) 

ESSOGNE,  voir  ESSOINE. 

ESSOiER,  voir  EnsoiR. 
EssoiF,  voir  ESSIEF. 

ESSOIGIER,  voir  ASSOUAGIER. 

EssoiGiR,  V.  a.,  assiéger  : 
Et  essoigis  la   tor  et  la  pris.  (1293,  Ch. 
des  compt.  de  Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 

ESSOIGN,  viir  ESSOING. 

EssoiGNANT,  S.  f.,  coiiime  soignant, 
concubine  : 

Feme,  se  elle  a  esté  essoignant  rtou 
niurtri.  (Liv.  de  1.  d'Ibelin,  cb.  lxxxii. 
var.,  Beugnot.) 

EssoiGNANTAGE,  S.  m.,  concubinage  : 
Home,  se  il  a  tenue  la  murtrie  en  essoi- 

gnantage.  {Liv.  de  J.  d'Ibelin,  ch.  lxxxii, 

var.,  Beugnot.) 

ESSOiGNE,  voir  EssolNE. 

ESSOIGNEMENT,   VOir  ESSONNIEMENT. 
ESSOIGNIER,   voir  ESSONNIER. 

EssoiLLiER,  V.  a.,  nettoyer  : 

.VI.  journées  d'oTriers  a  redrecier  et  es- 

soillier  celli  vigne.  (1312,  Compt.  du  dotn. 

de  Mahaut  d'Artois,  Richel.  8b51.) 

ESSOINE,  essoinne,  essoyne,  essoigne, 
csoingne,  essogne,  essonie,  essongne,  es- 
suigne,  esoinne,  esoijne,  esoynne,  esoigne, 
osonne,  essone,  essonne,  essoune,  esone, 
nxonie,  exoine,  exoinne,  exsoigne,  assogne, 
asoine,  asoinne,  assoine,  assoinne,  asoyngne, 
assoigne,  assoingne,  axoine,  asene,  s.  i., 
l'excuse  alléguée  pour  ne  pas  se  présenter 
en  cause  devant  le  juge,  ou  ne  pas  se 
rendre  à  un  combat  judiciaire  : 

Ou  en  pèlerinage  ou  en  aUre  essoine 
(Mars  1220,  cathéd.  de  Metz,  Arch.   Mes.) 

Et  li  escbevins  qui  venrai  a  jugement 
et  qui  s'enbatera  a  consoil,  i  panroit  autant 
com  uns  des  autres  et  cil  qui  ne  venra,  i 
ne  panra  niant  s'il  n'avoit  loiaul  esonne. 
(1247,  Cart.  de  l'évêch.  de  Verdun,  Ricbel. 
coll.  de  Lorr.  716,  f°  1  v».) 

Ou  il  ne  contremande  son  essoigne  si 
corne  il  deit.  {Liv.  de  J.  d'Ibelin,  cb.  cxxi, 
Beugnot.)  Var.,  assoine. 

Droiz  dit  qu'il  se  conbatrout  ensenble. 
s'il  ne  puent  mostrer  asoine  parant.  Et  s'il 
puent  mostrer  essoine  parant,  cbescuns  se 
changera,  et  aura  avoé.  {Liv.  de  jost.  et  de 
plet,  XIX,  4,  Rapetti.) 

Quant  il  sera  délivres  de  son  essoine,  il 
le  voz  fera  assavoir.  (Beaum.,  Coût,  du 
Beauv.,  m,  13,  Beugnot.) 

Bien  puet  li  bons  venir  por  mariaige  ou 
por  mort  de  son  ami  ou  por  autre  assoigne 
loiaul  sanz  son  maignaigie,  {12fiS,  Cart.  de 
Dijon,  Ricbel.  1.  4654,  f»  12  v».) 

Pour  mariaige  on  pour  mort  de  son  amy 
ou  pour  autre  essone  leaul.  (1294,  Lett.  don 
pourcours  de  Dijon,  Richel.  1.  9873,  f"  9  v».) 

L'esoynne  fut  cbalangé.  {Year  books  of  the 
reign  of  Edward  Ifte  first,  ycars  xxxii- 
XXXIII,  p.  93,  Her.  bril.  script.) 


Estre  en  essoine  de  maladie.  {Assis,  du 
baill..  d'Orl.  1383-1384,  f»  9  r°,  Arch.  Loi- 
ret.) 

Et  y  doivent  estre  tous  les  juges,  baillitz, 
lieutenans,  sergens  et  autres  officiers  de 
justice  sur  peine  de  l'amende  si  ilz  n'ont 
loyal  exoine.  (Bout.,  Somme  rur.,  f"  3'', 
éd.  1537.) 

Se  aucun  défaillent  et  il  n'ont  axoine  lé- 
gitime. (1423.  Droits  et  redec.  des  habit,  de 
Pont-sur- Madon ,  Remiremont ,  Arch. 
Vosges.) 

Procnration  ne  exoinne 
Se  lenr  vanldroit  riens  en  tel  cas  ; 
Comparoir  leur  failli  en  personne. 
{La  nemembranee  de  la  MorI,   Poés.  fr.  des  xv°  et 
xvi"  s.,  II,  205.) 

Exoine,  dans  cette  signification,  appar- 
tient au  Dictionnaire  de  la  langue  mo- 
derne. 

—  Empêchement,  obstacle,  retard;  toute 
sorte  d'excuse,  de  décharge,  de  dispense, 
tout  motif  qui  autorise  ou  qui  exem  pie 

Perc,  ce  disl  Rachel.  n'est  pas  en  voslre  loi 
Qu'a  moi  puissiez  parler,  essongne  ai  enter  moi, 
Griement  me  lient  mes  ventres. 

(Hermau,  Bible.  Richel.  21387,  f°  56'.) 

Cîtei  cnmpassa  sens  essonie. 

{Brut,  ms.  Munich,  l'JGl,  Vollm.) 

Mnlt  anrai  granl  essme,  se  primerains  n'i  fier. 
(Raum.  d'Alix.,  f  •  10=,  itlichelant.) 

One  ne  taisent  por  nient,  ne  por  nesnn  esonne 
Qu'a  .1.  an  et  .i.  jor  soient  en  Babilone. 

(/J.,  f"  .58".)  Var..  essoine. 

Le  gentil  roi  feront  avoir  mnll  granl  essone. 

{Ib.,  f  77''.) 
Son  tref  commande  a  tendre,  on  le  fait  sans  essone 

(Ib.,  I»   77».) 

Sa  dame  mande  que  il  viegne. 
Que  nus  essoinues  ne  le  liegoe. 

(Perceti.,  ms.  Mons,  p.  12  A,  Potvin.) 
Si  vos  mande  que  Babiloine 
Li  soil  rendue  sanz  essoine. 
(Floire  et  Blanche/lor,  2=  vers.,  3085,  dn  Méril.) 

Se  il  les  mande  en  Babiloine 
Tont  i  vendront  sans  nul  essoine. 

(/*.,  i"  vers-,  1569.) 

S'i  ot  essnigne,  ne  respit. 

(Marie,  Lai  de  Milun,  522,  Roq.) 

II  n'en  peut  meis,  essoigne  aveit, 
La  mort  li  eirt  molt  grant  essoigne. 
(Gl'iL.  nE  Sai-nt-Paib,  Mont  Saint-Michel,  tOO, 
Michel.) 

Et  si  li  dites  qu'a  cort  viengne, 
Que  nus  essoignes  ne  le  lîengne. 

{fienart,  23765,  Méon.) 
Cist  troi  sanz  deslai  i'asoinne, 
Cum  ben  s'asenti  li  rois, 
Vnnt  en  la  terre  des  Grezois. 

(S.  Edward  le  conf..  3.il2,  Luard.) 

Mandes  le  en  haste,  c'orendroit 
Sains  tos  essoignes  a  vos  snit. 

(Parton.,  3M61,  Crapelet.) 
Seint  snmnns  demain  an  jur, 
K'il  vengent  tuz  sanz  nul  esoinne. 

(Cbardrv,  Sel  donnons,  686,  Koeh.) 
Se  Deus  garist  mon  cors  A'essoine. 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1725,  f°  91''.) 
Or  m'en  vai  celé  pari  sanz  essonne. 
(.\iim.  de  Sarh..  Richel.  21369,  p.  6».) 
....  Sans  ttssot/ne. 

(ib  ,  f»  I3M 


Por  ce  ne  doit  ja  nus  av.' 

Retenir  clers  nonains  et  moines 

Qu'en  orotsons  sovent  ne  soient. 

(0.  DE  Coisci,  JIHr.,  ms.  Brni.,  f°  131''.) 

Par  mer  al  vent,  sans  essonne. 

S'en  alerent  droit  en  P.-innone. 

(MouSK.,  Chron.,  166,  Reiff.) 
N'i  requiseut  barat  n'esonne. 

(ID.,  ib.,  20657.) 

Por  mort  ou  por  arief  esoyne.  (1239. 
Test,  de  Sim.  de  Montfort,  Bibl.  de  l'Ec. 
des  Cb.,  1877,  p.  336.) 

Se  tu  as  la  voiz  clere  et  saine. 
Tu  ne  doiz  mie  qnerre  essoine 
De  chanter  se  l'en  t'en  semont. 
(Rose,  Richel.  1573,  !"  19'';  ms.  Corsini,  !"  16''; 
Méon,  V.  2213.) 

ÎNe  li  valut  escuz  ne  broine, 
Qnar  de  la  mort  n'i  ot  essoine. 

{Vie  du  pape  Greg.,  p.  59,  Luzarclie.) 
Ocis  l'ad  sanz  noie  asogngne. 
i  De  Pèches,  ms.  Cambridge,  ijniv.   E.e.   1.20, 
f  II''.) 

Lour  dreil  defens  defenderay 
Sauoz  assoingne  e  saunz  delay. 
(De  la  Bonté  des    femmes,  ms.  Cambridge,  S.  .lo- 
hn's  G  5,  Meyer.) 

Al  prestre,  ki  ont  ^T3,ni  esoingne 
De  maladie,  ont  dit  sans  faille. 
(Le  Vescie  a   prestre,  Montaiglon  et  Uaynand, 
Fabliaux.  III.   108.) 

Trois  fois  le  jor  la  liaiserai 
Por  voslre  aroor,  jel  vos  créant, 
Ce  je  n'ai  assoine  mont  grant. 
(ROB.  OE  Blois,   Poés.,  Richel.  21301,    p.  512''.) 

11  venront  sanz  nulle  excusation  nus 
comptes  de  leurs  seneschaucies  ou  bail- 
lies  en  leurs  personnes,  aus  journées  qui 
leur  seront  assignées,  s'il  n'ont  assoi'ne  de 
corps.  (1319,  Ord.,  xii,  4S0.) 

Une  messe  perpetuele  qui  sera  ditte 
touz  les  jours  de  requiem  a  l'autel  St 
Jacques  dudit  bospit.d  avant  prime  ou 
après  si  essoinne  y  estoit.  (1329,  Arch.  hos- 
pit.  de  Paris,  II,  27,  Bordier.) 

Que  il  ne  povoit  estre  pour  asene  de  ma- 
ladie. (1334,  Inform.,  S.  Pierre  en  Pont, 
Arch.  Loiret.) 

Tiendroyent  la  place  par  l'espace  de 
trente  jours  sans  partir,  si  essoine  raisou- 
uable  de  la  laisser  ne  leur  venoit.  {Le  Li- 
vre des  faicts  du  mareschal  de  Boucicaut, 
l'°  p.,  cb.  17,  Buohon.) 

Au  cas  que  aucun  ou  aucuns  des  dicts 
chevaliers  dessus  nommez  auroit  ou  au- 
roient  essoine  raisonnable  et  bonneste  de 
non  pouvoir  accomplir  les  choses  a  luy 
requises.  {Ib.,  cb.  39.) 

Se  le  grant  Dieu  ine  gart  A'essoine 
Je  leur  voiz  compter  cesle  affaire. 

{Passion  N.  S.,  Jub.,  Mijst.,  Il,  157.) 

Mais,  Judas,  fay  sy  ta  besoigne 
Que  pour  toy  n'aion  point  i'essoigne. 

(Ib.,  p.  16.i.) 

Or  pry  je  Dien  le  débonnaire 
Que  bien  fassiens  nostre  besoigne 
El  que  nous  ne  truîsson  essoigne. 

{Ib.,  p.  268.) 
Et  quant  je  auray  acompli  ce  que  des- 
sus est  dit  ou  que  le  jour  sera  passé,  je, 
avec  l'aide  de  Dieu,  de  Nostre  Dame,  de 
MonseigneurSaint  George  et  de  ma  dame, 
me  partiray  de  ladicte  ville,  se  je  n'ay  es- 
soine de  "mon  corps,  pour  aler  a  Saint 
Jacques  en  Galice.  (Monstrelet,  Chron., 
I,  8,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 


ESS 

Hz  promirent  sur  leur  foy  et  sur  leur 
honneur,  s'ilz  n'ont  mortel  exsoine.  qu'ilz 
se  rendront  ;iu  lieu  et  ternie  limité. 
(Louis  XI,  Nouv.,  xxxiv,  Jacob.) 

Aucuns  dieut,  pour  tout  essoiiie. 
Qu'elle  doil  assaillir  la  porte 
De  l'hnslel  de  quelque  rhauoine, 
De  quelque  abbé,  prieur  ou  moyne  ; 
Ce  Iny  sera  seure  relraicle. 
Pour  faire  leans  sa  Ufnifvaine. 
Tant  que  la  paix  sera  refaîcte. 
'CoQmi.1...  Droilz    nom'.,  1°  p.,  de  Jure  nalurali, 
I,  53,  Bibl.  elz.) 

—  Prendre  essoine,  admettre  une  ex- 
cuse : 

Car  je  ne  scey  quelle  pari  je  aille 
Pour  éviter  telle  bataille 
Com  est  la  mort,  qui  partout  mort, 
Oti'elle  a'espargne  feible  ne  fort, 
Ne  nullement  u6  praiit  cxoine. 
CGdill.  de  St  André,  le  Libvre  du  bon  Jehan,  17, 
Charriêre.)  Var.,  assoine. 

—  Peine,  fatigue,  difficulté,  épreuve 
embarras,  souci,  extrémité,  danger,  acci- 
dent : 

Grand  dol  i  sorsl  e  grant  esaoive. 
(Ben.,  C.  de  }\orm.,  M,  39768,  Michel.) 

Mais  poi  se  garde  de  Vesoigne 
Et  de  la  grant  mésaventure 
Ou  il  aura  si  grant  ardnre  : 
(Flaire  et  Blanclie/lor,  2'  vers.,  '22.'i2,  du  Méril.) 
Jbesucrist  est  li  Dieu  d'amors 
Qni  a  ses  amis  fel  se^ors 
Et  de  touz  essoi(/nes  les  boste. 
(Vie   des  Pères,  Richel.  23H1,  f  SS*".) 

D  la  ducoise  ert  et  s'esmaie 
Pour  le  duc  Renier  de  Saissogne, 
Ki  li  livroit  asses  esf!ogne. 
Et  sa  tiere  li  calengoit. 

(MorsK.,  Chron.,  ir,(\i9,  UeiS.) 

Tel  amour  en  monstra  ans  nioinnes 
Que  pour  amander  les  essoinnes  1 

Dn^feo  qui  lors  leur  fa  contraire, 
Fist,  a  ses  propres  couz,  refaire 
Maisons,  aournemens  et  livres. 
(G.  Gdiart,  Roy.  Ugn.,  4601,  Buchon.) 
Icellui  Avril  eust  tué  ledit   exposant  ou 
mis  en  essoine   de   mort.  (1397,  Arch.  JJ 
153,  pièce  55.) 

Ou  est  la  très  sage  Helois, 
Pour  qui  fut  chastré  (et  puis  moyne) 
Pierre  Esbaillart  a  Sainct  Remys, 
Pour  son  amour  eut  cest  essoyiic. 
(Villon,  Grand  Tesl.,  Bail,    des    llam.  du    temps 
jadis,  Jouaust,  p.  30.) 

Et  ponrroit  inconvénient 

Advenir  sur  vostre  personne, 

Par  qnoy  seroie  mal  contant' 

S'i  Tons  advenoit  quelque  essoine. 

(Mist.  du  siège    d'Orl.,  16J88,  Guessard.) 

Dieu  te  tienne  en  sa  sainte  garde 

Et  te  vueille  garder  i'exonne. 
(.\ct.  des  ytpos;.,  vol.  II,  f°  15'',  éd.  1537.) 

Ainsi  qu'il  estoit  en  celle  exoine,  il  re- 
garda loing  au  cornet  de  la  montaigne 
vers  la  mer  et  veit  du  feu  en  une  lan- 
terne. {Perceforest,  vol.  III,  ch.  20,  éd. 
1528.) 

Poar  vous  };arder  de  grand  essoijne^ 

Je  vous  ay  apporté  le  groing 

Du  pourceau  monsieur  sainct  Anthoine. 
(Farce  d'un  Pardonneur,  Ane.  Th.  fr.,  II,  5i.) 

Des  ennemys  se  trouvèrent  par  compte 
Plus  de  quarante  en  trop  piteuse  exoine. 
(y  Marot,    Voy.  de  Venise^  Ilar.  de  Montjoye  à  la 
Seigneurie  de  Venise,  éd.  1532.) 

T.    lîl. 


ESS 

Mais  quoy  î  il  n'a  pas  grant  essoine 
A  comprendre  les  sacrifices. 
(Cl.  Marot,  Temple  de  Cupide,  éd.  15.il.) 

—  Besoin,  urgence  : 

Il  convient  que  il  taillent  et  cousent  les 
robes  aus  haus  houmes  ausi  bien  par  nuit 
corne  par  jour,  pour  les  essoines  que  li 
haus  tournes  et  les  genzestranges  ont  a  la 
foiz  d'aler  hors.  (Est.,  Boil.  li».  desmest., 
l"  p.,  LVI,  9,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

—  Soin  : 

Une  tor  ot  en  Babilone 
Qui  fut  faite  par  grant  essoingne. 
(Galt.  de  Mes,  Ym.  du  monde.  Ars.  3167,  f  18  r°.) 

Li  quens  saut  sus  sans  atai-gier 
De  la  ou  seoit  au  raangier. 
Et  fait  crier  par  grant  essogne. 

(Eus/,  le  Moine,  il6,  Michel.) 

—  Affaire,  cliose,  circonstance  : 

Li  nns  jones  sages  se  lient 
Et  en  viellesce  folz  devient, 
Li  uns  est  sages  viens  et  jones, 
Li  autres  folz  en  tons  essoignes. 
(Gact.  de  Mes.  Ym.du  monde,  Ars.  3167, flO  v".) 

Si  fu  moult  proz  en  tels  essones. 

lo.,   /*.,  ms.  S.-Brienc,  f  îl".) 
Si  sont  molt  preus  en  tels  essoines. 

(Id.,  !*.,  Ricbel.  20-21,  t"  104^) 

Ataut  de  Rome  se  partirent, 
Viers  Couslantinoble  se  mirent, 
lllueques  ont  fait  lor  essone. 
(hom.  du  comte  de  Poit.,  1592,  Michel.) 

—  Pour  essoine,  pour  aucune  raison  que 
ce  soit  : 

Li  garçons  sa  lettre  pris  a. 
Et  loianmenl  li  afferma 
Qu'il  n'en  parlera  pour  essonne. 
Et  que  bien  fera  la  bcsongne. 

(Couci,  3197,  Crapelel.) 

Ses  maris  demeure  a  séjour 

En  sou  manoir  et  lempre  et  tari. 

Ne  pour  essoingne  ne  s'en  p.art. 

(;*.,  5623.) 

—  Par  essoine,  par   force,  contre  son 


Ewars  fn  rois,  qui  mandes  ère. 
Et  pardonna  la  mort  son  frère. 
Et  si  esponsa,  par  essonne, 
La  fille  a  cel  conte  Gondonme 
Ki  son  fiere  avoit  recea 
Et  puis  l'ot  ensi  deceu. 

(MousK.,  Chron.,  1G560,  Reiff.) 

—  Soigneusement  : 

Entre  dois  par  essongne 

Vos  diray  je  de  Romme,    de  Franche  et  de  Gas- 
[congue. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  2928,  ap.  Scheler, 
Gtoss.  philol.) 

— L'essoine  était  un  terme  d'ancienne  cou- 
tume désignant  un  droit  seigneurial  qui  se 
payait  dans  quelques  lieux,  lorsqu'un  des 
tenanciers  mourait  sur  le  domaine  du 
seigneur.  L'essoine  était  ordinairement  le 
double  du  cens  annuel  : 

Essongne  est  un  droit  ou  devoir  sei- 
gneurial du  par  les  héritiers  ou  successeurs 
des  trépassez  aux  seigneurs  sous  la  cen- 
sive  desquels  ils  ont  et  possèdent  héritage 
au  jour  de  leur  trépas.  Et  n'est  pas  uni- 
versel ni  uniforme  :  car  il  est  seulement 
dû  es  terres  et  seigneuries,  esquelles  est 
accoutumé  d'ancienneté  d'essonguer  :  et  si 


ESS 


577 


doit-on  pour  essongne  en  aucuns  lieux  un 
denier  parisis,  et  en  aucuns  deux  deniers 
parisis,  en  aucuns  douze  deniers,  en  au- 
cuns autant,  ou  aucune  fois  le  double, 
aucune  fois  la  moitié  d'autant  que  les  hé- 
ritages doivent  du  cens  annuel.  En  aucuns 
lieux  est  dii  une  seule  essonpne  pour  une 
succession,  posé  qu'ils  y  soient  plusieurs 
chefs  de  personnes  succedans.  En  autres 
lieux  chacun  chef  succédant  doit  une  es- 
songne :  en  autre  lieu  aussi  faut  esson- 
gner  dedans  huit  ou  neuf  jours,  ou  autre 
nombre  de  jours  après  le  decez  du  tré- 
passé ;  en  aucuns  Ueux  dedans  un  jour 
naturel  :  en  aucuns  lieux  faut  essongner 
avant  que  le  corps  du  trépassé  soit  en- 
terré :  et  avec  ce  en  aucuns  lieux  l'amende 
de  non  essongner  est  de  dix  sols  parisis  : 
et  en  autres  lieux  est  de  vingt-deux  sols 
six  deniers  parisis,  et  en  autre  lieu  est  de 
sept  sols  six  deniers  parisis.  En  la  cité  et 
ville  de  Reims  ne  se  font  aucunes  es- 
songnes,  et  n'en  a  jamais  été  usé,  n'aussi 
en  plusieurs  autres  villages  ne  villes  assises 
es  environs  dudit  Reims.  (CoM(.  de  Reims' 
redig.  par  Christ,  de  Thou,  Barth.  Paye, 
et  J.  Viole,  Procès-verbal,  p.  277-279.) 

EssoiNG,  essoî'gn,  s.  m.,  empêchement 
juridique  : 

Et  ne  peuvent  venir  pour  aucun  essoing 
que  il  ont  de  leur  cors.  {Liv.  de  Phil.  de 
Nav.,  Ass.  de  Jér.,  t.  I,  p.  499,  Beugnot.) 

—  Dans  l'exemple  suivant,  oii  il  a  le 
sens  de  souci,  essoign  est  probablement 
une  faute  : 

De  voz  manaces,   culvert,  jo  'n  ai  essoign  ! 

(Roi.,  ms.  Gif.,  V.  1232.) 

Millier,  dans  la  seconde  édition,  d'après 
la  conjecture  de  Hoffmann,  corrige  ainsi  le 
vers  : 
De  voz  manaces,  culverz,  jo  nen  ai  suign. 

ESSOINGNE,  voir  Essoine. 

ESSOINGNEMENT,     VOir  ESSONNIEMENT. 
ESSOINGNIER,  VOir  ESSONNIER. 
ESSOINIER,  voir  EsSONNIER. 

ESSOIR,  voir  Ersoir. 

ESSOIRE,  voir  ESSOUDRE. 

EssoLATE,  S.  f.,  diiiiin.  à'cssole,  outil 
de  charpentier  : 

.1.  essolaie,  .i.  cuitel  brisié.  (1348,  Ch.  des 
compt.  de  Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 

1.  ESSOLE,  s.  f.,  sorte  d'outil  employé 
par  les  charpentiers  : 

.1.  grant  haiche  a  chapux,  .1.  petite  et 
.1.  esso(e.  (1348,  Invent.,  Arch.  Doubs,  G  82.) 

2.  ESSOLE,  voir  Essaule. 
EssoLER,  V.  a.,  mettre,  couper  à  ras 

du  sol,  abattre  h  terre  : 
La,  si  fort  canonna  les  murailles  espesses 
Que  les  douze  cent  coups  que  tirèrent  ses  pièces 
ICsbranlerent  un  pan,  et,  d'un  choc.quer  plus  dur 
Qu'un  tonnerre  tomliant,  esbrecberent  le  mur 
D'aullant  d'espace  eu  long  que  l'on  voit  l'ouverture 
D'un  tiers  arpeut  de  bois,  que  la  ceignes  dure 
A  essolé  ea  bas. 

(Les  Ell'orts  cl  Assauts  faicls  et  donnez  à  Luùgnen, 
Poés.  fr.  des  xv°  et  xvt"  s.,  VI,  313.) 

73 


678 


ESS 


ESS 


ESS 


Aunis,  essoller,  casser  en  arrachant. 
i^'EssoLLER,  esoller,  v.  a.,  garnir  d'es- 
sieux : 

A  Regnault  le  moisier,  pour  avoir  esollé 
deux  camions  pour  mener  les  grosses 
pierres...,  .m.  s.  (Compt.  de  dép.  du  chat, 
de  Gaillon,  xvi°  s.,  p.  IH,  Deville.) 

EssoLLiR,  V.  a.,  exempter  de  toute 
charge  : 

Warantir  et  essollir.  (Mars  1296,  cathé- 
drale de  Metz,  Huloup,  Arch.  Mos.) 

—  Payer  entièrement  : 

Quant  il  avérait  essollit  lou  cens,  (1294, 
Coll.  de  Lorr.,  971,  pièce  3b,  Richel.) 

Cf.  ESSOUDRE. 

1.  EssoMBRE,  s.  f.,  terre  sonibrée,  qui 
a  sulii  le  premier  labour  : 

Si  sonl  plaines  (de  chevaliers)  les  preries. 

Les  areps  6t  les  fssombrf.^. 

(CaRESiiEN,  la  Charrellc,  Val.  Chr.  1725,  f°  26"^.) 

Des  maus  qn'il  fet  ne  sai  le  nombre, 
La  somme  en  est  en  nne  essomhre, 
En  nne  reculée  obscure. 
(RDTEB.,/a  Voie  de  paradis,  Richel.  8.37,  (°  3H''.) 

2.  ESSOMBRE,  S.  m.,  bois  de  lit  : 
Un  grant  mastins  gisl  lez  le  fen, 
Delez  la  conce  ot  fet  son  leu. 

Par  nn  pelit  an  fon  ne  touce; 
Mes  li  cssombres  de  la  conce 
Ne!  laissa  veoir  Ysen^rin. 

(Renarl,   12263,  Martin.) 

ESSOMER,  V.  a.,  achever,  terminer  : 
Quant  il  auront  essomé  lor   predioacion. 
(Ms.  Ars.  5201,  p.  367''.) 

—  Assommer,  tuer,  détruire  : 

Rome  est  li  malz  qni  lot  essomé. 

(De  morlr,  Ars.  5201,  p.  231".) 
Tantost  en   oit  occis  la   .un",  partie,  et 
des    autres    plusieurs   essomez.    (Courcy, 
hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  I»  53''.) 

Car  l'un  d'eulx  ne  queroit  sinon  l'autre 
essomer.  (Id.,  ib.,  f"  71'.) 

—  Priver  : 

Quant  oit  Jupiter  Saturne  démené  et 
essomé  de  ses  genitaires,  plus  ne  polt 
contre  lui  la  terre  deffendre.  (CouHCY, 
Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689,  f»  9=.) 

EssoNE,  voir  ESSOINE. 

ESSONEOUR,  voir  ESSONN'IEOR. 

ESSONGNE,  voir  ESSOINE. 

ESSONGNIEMENT,    VOif    ESSONNIEMENT. 

EssoNiE,  voir  ESSOINE. 

ESSONIEMENT,  VOir  ESSONNIEMENT. 
ESSONIER,  voir  ESSONNIER. 

ESSONisANT,  S.  m.,  celui  qui  prétexte 
nnempêchement,une  cause  d'exemption  : 

Que  tous  contrenians  et  essoines  volun- 
taires  et  qui  ne  seront  cause  de  loial  et 
nécessaire  essoine  que  li  essonnans  ou 
contremandans  veiillent  jurer  soient  osté. 
(1356,  Livre  rouge,  Arch.  Y  2,  f"  12  v».) 

1.  ESSONNE,  voir  ESSOINE. 

2.  ESSONNE,  voir  Essaune. 


ESSONNIEMENT,  essongniement,  essoi- 
gnemenl,  essoinement,  essoingnement,  s.  m., 
excuse,  cause  ou  prétexte  qni  empêche  : 

Ramembrance  ai  de  ce  qoe  vi 
Dont  j'ai  le  cuer  bien  assonvi 
Sans  vilain  essongniement. 
(Dou  Cerf  amour.,  Richel.  378,  f  8  r".) 
Cil  qui  ensonie  ne  pot  pas  contremander 
après  son  essoniement.  (Beaum.,  Coût,  du 
Beauv.,  m,  8,  Beugnot.) 

Et  porce  que  après  les  semonses  vienent 
li  contremant  et  li  essoinement,  est  il  bon 
que  noz  en  parlons  avant  que  nez  entrons 
en  autre  matière.  (Id.,  ib.,  m,  1.) 

Al  jor  ki  Inr  fnd  rois  snnt  venu  fièrement 
Tdz  icil  del  pais  sans  nnl  essoignement . 

(Hom,  1740,  Michel.) 
Et  met  arrier  et  en  nonchaloir  tous  es- 
soingnemens  et   toute  entente  a  créature. 
(.De  Confess.,  ms.  Angers  390,  f*  81  v.) 

EssoNPOEOR,  essonior,  -  eour,  -  eur, 
e.xonnieur,  assoignour,  ensoignour,  s.  m., 
celuy,  dit  Nicot,  qui  moyennant  son 
serment  propose  Vexoine,  et  affirme  les 
causes  de  l'excusation  de  celuy  qui  ne 
peut  comparoistre  en  personne,  et  est 
pour  ce  faire  fondé  de  pouvoir  exprès  : 
Li  essonieres  qui  ensonie  autrui,  si  doit 
dire  en  ceste  manière  a  celi  qui  tient  le 
cort  :  Sire,  Pierres  si  ensonie  tel  jor  comme 
il  avoit  a  nui  par  devant  voz.  (BeaUMAN., 
Coût,  du  Beauv.,  m,  13,  Beugnot.) 

Sire,  uncore  yl  nous  semble  qe  vus 
volez  la  essone  casser  ;  qe  ceste  essone 
veot  estre  fête  par  deus  essoneours,  e  con- 
tinuement  après  la  essone  de  mal  de  venue  ; 
e  si  covent  qe  celz  qe  fut  essoneour  de 
mal  de  venue  seyt  un  des  essoneours 
en  ceste  essone  ;  car  le  ajournement  del 
essone  de  mal  de  venue  fut  qe  yl  affiast 
de  aver  sun  garrant.  (Year  books  of  the 
reign  of  Edw.  the  first,  years  xxx-xxxi, 
p.  447,  Rer.  brit.  script.) 

Ameisme  cel  jor  fut  le  demaundant  as- 
sené, lequel  essonior  adonkes  ne  chalan- 
gat  mie  le  essone  le  tenant.  (1304,  ib., 
years  xxxli-xxxiil,  p.  87.) 

Pur  ceo  qe  chescun  se  feit  countour  a  sa 
volunté,  itel  ascune  foitz  qi  bone  langage 
ne  savoit  parler,  a  graunt  esclaundre  des 
cours  avaunt  dites  qi  les  suffirent  estre,  et 
pledours,  et  attornez,  et  ensoignours.  (Lib. 
Custum.,  1, 280,  8,  Ed-w.  I,  Rer.  brit.  script.) 
Qe  cest  ordeinement  et  establicement 
se  tiegnent  quaunt  a  noz  serjauntz,  attour- 
nez,  et  assoiynours.  Et  volunt,  qe  chescun 
eit  soun  estât,  c'est  asavoir,  qe  countour 
ne  soit  attourné  ne  assoignour,  ne  assoi- 
gnour countour  ne  atturné.  {Ib.,  p.  281.) 
Et  que  lesdiz  Thomas  et  Jessonn'avoient 
envolé  procureur  ne  essoneur  aucun,  ne 
savoient  rien  lesdiz  bailli  et  procureur  de 
l'appellacion  desdiz  Thomas.  (13  nov. 
1378,  Pièce  extr.  des  Arch.  du  roy,  Arch. 
admin.  de  Reims,  III,  449,  Doc.  inéd.) 

Le  procureur  a  qui  maladie  prent  en 
chemin  en  venant  a  la  cause  de  son 
maistre  peut  mander  son  exoine  et  doit 
envoler  par  Vexonnieur  ou  par  autre  sa 
fondation  ;  car  se  il  n'apparissoit  qu'il  fust 
procureur,  l'exoine  ne  seroit  pas  reçue. 
[Stat.  de  Paris,  Vat.  OU.  2962,  f''  63».) 

ESSONNIER,  essoigiiier,  essoingnier,  es- 
soiniier,  essoinier,  essongner,  essoyner, 
essonier,  essunnier,  exoignier,  exoiner,  as- 
soner,  axuener,  verbe. 


—  Act.,  excuser,  exempter  : 
Li  tierz  se  fait  essonier 

Ont  a  achaté  nne  vile. 

{Besant  de  Dieu,  30,  Martin.) 
Les  defautes  dou  vilein  soient  cssoiniees, 
par  sou  seignor.  (P.  de  Font.,  Cons.,  xxi, 
13,  var.,  Marnier.) 

La  devant  dite  forme  d'essoiniier  les  de- 
fautes  sera  gardée.  (Id.,  ib.) 

La  semonse  de  l'ostel  le  roi  doit  estre 
reeevable  segont  la  loi  ou  cil  est,  et 
axnené  a  trois  semaines. (Lit),  de  jost.  et  de 
plet,  II,  V,  §  2,  Rapetti.) 

Se  il  n'aust  esté  essoignies  de  moût  de 
manières  d'essoigues.  (Cart.  de  Champ., 
Richel.  1.  S993,  f»  79  v».) 

Se  aucuns  est  essoignies  d'aucun  office. 
(Biule  S.  Ben.,  vas.  Angers,  f»  13  r».) 

Des  autres  choses  qui  afierent  a  la 
chantre  tant  com  elle  soit  présente  et 
dessoniee  ne  se  doit  li  souschantre  entre- 
metre,  mais  se  ele  est  essoiniee  u  hors  si 
face  tût  sen  office.  {Régie  de  Citeaux,  ms. 
Dijon,  f°  146  v».) 

Le  tenant  se  fit  assoner  de  service  le 
rey.  (1304,  Year  books  of  the  reign  of 
Edivard  the  first,  years  xxxn-xxxill, 
p.  87,  Rer.  brit.  script.) 

Quant  a  son  mari  elle  Vessoine,  car  elle 
ne  le  vit  avant  l'adjornement  grant  pièce. 
(1395,  Grands  jours  de  Troyes,  Arch.  x" 
9186,  f  9  r».) 

—  Absoudre,  soustraire  à  un  chitiment 
mérité  : 

Lequel  a  esté  essonié âe  raovl  par...  (Pap. 
de  la  juridicion  de  la  sale  de  S.  Benoist, 
("  l  v,  Arch.  Loiret.) 

Chief  essoignié  de  pitense  aventure. 
(1415,  Ballade,  Remania.  VllI,  p.  444.) 
Et  ne  fait  on  point  de  doute  que  Crucé, 
procureur  en  cour  d'église,  ne  fust  aussi  de 
la  partie  :  toutefois  il  fut  exoiné  par  la 
voie  que  je  vous  dirai  en  son  lieu.  (Pasq., 
Lett.,  xvii,  2.) 

—  Rendre  incapable  : 

Ani  portes  de  Bonrdeanli  erre, 
Tout  raençonne  ;  clef  ne  serre 
Ne  le  "tient  jusqu'à  Baionne  : 
L'un  se  rent,  l'autre  se  donne, 
L'nn  fait  prinson,  l'autre  enserre. 
L'un  combat,  et  l'antre  enferre. 
L'un  met  hors  et  l'autre  essoingne. 

(EcsT.  Desch..  Poés.,  Il,  330,  A.  T.) 

Le  suppliant  voyant  et  doubtant  qu'elle 
ne  le  mehaignast  ou  exoinast  du  corps. 
(1455,  Arch.  JJ  182,  pièce  136.) 

—  Essonnier  une  essoine,  admettre  une 
excuse  : 

Pour  la  quel  chose  li  preud'ome  du  mes- 
tier  devant  dit  voudroient  deprier  et  re- 
querre  la  deboneireté  du  roy,  se  il  li  pleust, 
que  li  essoigne  feust  essoignie  par  leur 
valles,  par  leur  charaberiere  ou  par  leur 
voisin.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  i'"  p., 
LXXVI,  34,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

—  Essonnier  le  jour,  s'excuser  de  ne  pas 
comparaître  à  tel  jour  : 

Il  fn  enferms  al  jnr  et  ne  pont  chevaucher  ; 
A  dons  des  sons  ad  fet  le  jor  essunnier. 
(Garnier,    Vie  de  S.  Thom..  Richel.  13513, 
f  24  r°.) 

—  Réfl.,    s'excuser    de   faire  quelque 


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chose,   d'aller   quelque  part,  s'absenter, 
faire  difliculté  : 

Feint  sei  malade  e  s'essoniff. 

(Bem.,   D.  de  Nom.,  II,  25872,  Michel.) 

Sire,  fait  il,  pas  ne  m'essoing^ 
Se  vous  i  Toles  eotremetre. 
Que  men  pooir  i  wuelle  mètre. 

(Aire  perillens.  Richel.  2168,  T  26*.) 

Il  peut  niaudpr  exoine  on  s'exoiner. 
(1301,  Ordonn.  du  D.  Jehan  II,  Morice,  Pr. 
de  l'H.  de  Bret.,  I,  1170.) 

—  Neutr.,  proposer  une  excuse  en  jus- 
tice pour  faire  remettre  ou  différer  une 
accusation  : 

De  apleger,  contrapleger,  de  essonier  et 
excuser.  (1367,  Ev.  d'Angoulôme,  Mar- 
cillac,  Arch.  Charente.) 

De  faire  demandes,  pétitions  et  libelles 
bailler,  de  les  deft'endre  et  ld']essoinier. 
(1381,  Acte  de  fondât.,  Felibien,  Hist.  de 
/'aris,  111,403.) 

Faire  toutes  manières  de  demandes  et 
requestes,  bailler  et  recevoir  libelles,  sup- 
plications et  apparitions  de  leurs  personnes, 
représenter  et  exoiner,  de  convenir,  re- 
couvenir...  requérir  et  demander  garants. 
(1400,  Arrest,  ib.,  m,  346.) 

Ensuyt  comme  on  peult  contremander 
ou  exoignier  a  son  jour.  (Bout.,  Somme 
rur.,  i"  6^  éd.  1537.) 

—  Prélever  le  droit  à'essoine  : 

Essongne  est  un  droit  ou  devoir  sei- 
gneurial dû  par  les  héritiers  ou  successeurs 
des  trépassez  aux  seigneurs,  sous  la  cen- 
sive  desquels  ils  ont  et  possèdent  héritage 
au  jour  de  leur  trépas.  Et  n'est  pas  uni- 
versel ni  uniforme  :  car  il  est  seulement 
dû  es  terres  et  seigneuries,  esquelles  est 
accoutumé  d'ancienneté  d'essongner  :  et  si 
doit-on  pour  essongne  en  aucuns  lieux  un 
denier  parisis,  et  en  aucuns  deux  deniers 
parisis,  en  aucuns  douze  deniers,  en  au- 
cuns autant,  ou  aucune  fois  le  double, 
aucune  fois  la  moitié  d'autant  que  les  hé- 
ritages doivent  du  cens  annuel.  En  aucuns 
lieux  est  dû  une  seule  essongne  pour  une 
succession,  posé  qu'ils  y  soient  plusieurs 
chefs  de  personnes  succedans.  En  autres 
lieux  chacun  chef  succédant  doit  une  es- 
songne :  en  autre  lieu  aussi  faut  essongner 
dedans  huit  ou  neuf  jours,  ou  autre 
nombre  de  jours  après  le  decez  du  tré- 
passé ;  en  aucuns  lieux  dedans  un  jour 
naturel  :  en  aucuns  lieux  faut  essongner 
avant  que  le  corps  du  trépassé  soit  en- 
terré :  et  avec  ce  en  aucuns  lieux  l'amende 
de  non  essongner  est  de  dix  sols  parisis  : 
et  en  autres  lieux  est  de  vingt-deux  sols 
six  deniers  parisis,  et  en  autre  lieu  est  de 
sept  sols  six  deniers  parisis.  En  la  cité  et 
ville  de  Reims  ne  se  font  aucunes  es- 
songnes,  et  n'en  a  jamais  été  usé,  n'aussi 
en  plusieurs  autres  villages  ne  villes  assises 
es  environs  dudit  Reims.  {Coût,  de  Reims, 
redig.  par  Christ,  de  Thou,  Barth.  Faye,  et 
J.  Viole,  Procès-verbal,  p.  277-279.) 

—  Essonnié,  part,  passé,  qui  a  présenté 
une  excuse  : 

Anciennement  les  exoineurs  ne  juroient 
poiut  pour  veriffier  les  exoines  au  jour  que 
ilz  les  apportoient,  mais  attendoit  on  jus- 
ques  a  ce  que  Vexoinié  venist  a  cour  affin 
que  les  exoines  fussent  veriffiees  par  les 
exoineurs  et  par  ['exoinié.  {Coust.  de  Nor- 
)«..  10  211  V»,  éd.  1483.) 

—  Par   extension,  qui  a  une  excuse, 


une  exemption  légitime,  empêché,  inca- 
pable, gêné  pour  faire  quelque  chose  : 
El  dit  k'il  est  essoigniez. 
Car  vielz  est  et  afebloiez. 

(Dolop.,  5328,  Bibl.  elz.) 
Se  je  n'estoie  ou  pais  ou  je  fuisse  esson- 
nies  ke  je  n'i  peusse  envoler.  (1257,  Cart. 
de  S.  Jean,  f»  349  r»,  Bibl.  Amiens.) 

Et  que  le  roy  estant  essonié  de  maladie, 
le  dauphin  son  fils  aisné  regenteroit  et 
comme  régent  gouverneroit.  (Juv.  des 
Uns.,  Hist.  de  Charles  VI,  an  1407,  Mi- 
chaud.) 

—  Essonnié  d,  exposé  k  : 

Tu  aymas  mieulx  que  les  Romains  tes 
enfans  fussent  tuez  et  mors  par  fain  cer- 
taine et  advisee  par  toy  que  ce  qu'ilz  fus- 
sent Msoî/nez  a  autres  cas  de  fortune  doub- 
teuse.  (BoccACE,  Nobles  malheur eux,yii,  3, 
f"  173  V»,  éd.  1S15.) 

Ce  mot  était  encore  employé,  en  terme 
de  droit,  au  xvii'  s.  : 

Exonier,  ou  excuser  un  malade  par  ser- 
ment de  ce  qu'il  ne  comparait  point  en 
jugement  ayant  esté  ajourné.  —  Exo- 
nier et  desdommager.  —  Exonier  de  telle 
maladie  que  l'on  ne  peut  aller  à  pied  ny 
à  cheval.  —  Exonié,  p.  p.  (Duez,  Dict.  fr.- 
all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

EssoNRE,  s.  f.,  race  : 

Onant  li  vilaios  le^vit  estanc  (le  cheval) 
Qu'il  ue  paet  mes  tirer  ne  trere  : 
Ferrant,  fet  il,  or  del  bien  fere, 
Genliz  besle  de  bone  cssonre. 
Quant  li  roncins  s'oi  semondre 
r>es  piez  devant  s'aert  a  terre 
Que  de  l'un  des  piez  se  dellerre. 
(Des  .n.  Chevaus,  Montaiglon,  Fait.,  I,  159.) 

ESSOPIER,  voir  ESCHOPIER. 


1.  ESSOH,  essour,  s.  m.,  air,  air  pur  : 
Puis  si  fist  l'uis  seeler  c'en  n'i  peust  de 
nule  part  entrer  ne  iscir,  fors  tant  qu'il  i 
avoil  une  fenestre  par  devers  le  gardin 
asses  petite,  dont  il  lor  venoit  un  peu 
d'essor.  {Aucassin  et  Nicolette,  p.  6,  Su- 
chier.) 

—  Vent  chaud,  hâle  : 

L'essor  attire  l'humidité.  (0.  de  Serres, 
Th.  d'Agr.,  Gloss..  éd.  1815.) 

—  Action  d'exposer  à  l'air  : 

. ..  Les  dras  bien  olanz 
(Comme)  s'il  eussent  eslé  pendanz 
A  alcune  perche,  en  bon  essor. 
(WiLL.,   de  S'°  Marie  Magi.,  Richel.    19525, 
f»  71,  V».) 

Lequel  compaignon  tiroit  a  soy  un  man- 
tcl  assez  long,  de  drap  pers,  qui  pendoit 
ainsy  que  par  manière  d'essor  a  une  per- 
che sur  la  rue.  (Reg.  du  Chat.,  11, 13,  Bi- 
blioph.  fr.) 

—  Impétuosité  : 

La  gent  Guion  vienent  a  grant  essorz. 

(Gaydon,  9164,  A.  P.) 

—  Origine  : 

Et  puis  l'evesqne  Adnlphe  qui  fut  de  grant  essour. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  11572,  ap. 
Scheler,   Gloss.  pkilol.) 

—  Esire  a  l'essor,  loc.,être  soulagé,  se 
sentir  libre  : 

Or  est  en  grant  alegement  ; 
Or  est  au  large  et  a  l'essor. 
(Chrest.,  Chevalier  de  la  Charrette,  p.  177,  Tarbé.) 


2.  ESSOR,  adj.,  vagabond,  sujet  à  pren- 
dre son  essor  ; 

Oizeaux  aguars,  peregrins,  essors,  rapi- 
neux,  saulvaiges  il  domesticque  et  appri- 
voise. (Rab.,  IV,  LVll,  éd.  1552.) 

ESSORAGE,  -  aige,  s.  m.,  action  de  lâ- 
cher un  oiseau  : 

Li  essorez  est  d'essorai^ie 

Et  li  mniers  sert  de  musaige. 

(Parlon.,  Uichel.  19152,  f°  165''.) 

Cf.  Essorer. 

ESSORBEMENT,    S.  m.,  aveuglement  : 
Et  seront  confondu  et  en  cest  siècle   par 

essorbement   et    en    l'autre   par   torment. 

(Comment,  s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  7.) 

EssoRBER,  essourber,  v.  a.,  priver,  dé- 
pouiller, détruire,  au  propre  et  au  fig.  : 

Toz  les  voloient  lapider 
Et  occirre  et  essorher. 
(Wace.  Conception,     Brit.    Mus.  aJd.    15606, 
f»  76''.) 

Tant  en  ferai  essorher  et  dellaire. 
(fi.  de  Cambrai.  Richel.  2493,  f»  15  r".) 
Car  poar  pechies  easorber 
Fa  en  crois  pendus. 
("Wdil.  de  Bethd.'ie,  Chans.,  ap.  Scheler,  Troue, 
belg.,  p.  39.) 
Qnant  Cesaire,  ta  grant  cité. 
Que  convertie  as  mangré  moi 
A  ta  créance  et  a  ta  foi. 
Au  repairier  essourberai 
Et  arrier  toute  la  ferii. 
(G.  de  CoïKCi,  Mir.,   ms.  Soiss.,  f°  150=.) 
Girart,  c'est  aumône  et  boutez 
Vessorber  la  raauvese  gent. 
(Bbetel,  Chans.,  Vat.  Cbr.   1522.  f"  169".1 
Tant  larrons  avoit  essorbes. 

(G.  de  Dole.  Vat.  Chr.  1725,  f»  71''.) 
A  ce  dois  tu  regarder 
Que  les  larons  essorber  paisses 
En  tous  lesliei  u  ta  les  truisses. 
(J.  de  Condé,  li  Dis  dou  chien,  56,  Scheler.) 
....  Par  force  tout  essorberent 
Les  biestes  et  illue-  fondèrent 
Une  cilté  noble  et  poissans. 
(Jeh.  de  i.e  Motè,  li  Regret  Giull.,  4019,  Scheler.) 
Veut  il  mettre  hors  d'Engleterre    et  es- 
sorber tous  les  nobles,  il  n'y  aura  bientost 
nulluy.  (Froiss.,   Chron.,  XVI,   91,  Kerv.) 
11  veult  essorber  le  royaulme  des  nobles 
etdes  vaillans  hommes  qui  bien  y  affierent. 
(ID.,!6.,  p.  164.) 

—  Priver  de  la  vue,  aveugler  : 

Que  Willeame  jadis  fist  Osmnnt  essorber, 
E  al  cunle  Rinif  les  dons  oilz  crever. 

(Roii,  2*  p.,  1362,  .Vndrescn.) 

Et  la  covoilise  Vessorbe. 
(Gerv.,  Best.,  Brit.  Mus.  add.   28260,  f  99=.) 
Et  se  il  puis  sunt  pris,  dune  sentnt  essoriez, 

Escorcé  u  pendu. 
(Garn.,  ne  de  S.  Thom.,  Richel.  13513.  f»  20  r'.) 

Ardoir  en  feu  ou  essorber. 

(Ilenart.  27846,  Méon.) 

Li  deable  les  fait  déliter  an  icez  peichiez 
par  quoi   il    les    a    avoglez   et   essorbez. 
(Maurice,  Serm.,  Richel.  24838,  f  26  r»,  et 
Richel.  13314,  f  19  v«.) 
Si  est  pendu 
On  essorbé  on  esmauché 
Ou  mis  en  milieu  le  marché 
El  pillori  irestut  un  jor. 

(Besanl  de  Dieu,  300,  Martin.) 


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—  Fig.,  ëtPindrp  : 

Sa  lanlcme  estainl  et  exsonrhe. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  5069,  t»  51'.) 
...  Essorhe. 

(/*.,  p.  55,  Tarbé.') 

—  Boucher,  empêcher  : 

Pour  ce  que  cil  Williaumes  li  voloit 
fssorber  la  veue  d'une  fenestre  que  cil  Hues 
avoit.  (1263,  Arch.  adm.  de  la  ville  de 
Reims,  i,  2»  partie,  p.  742,  Doc.  inéd.) 

On  fait  huis  au  bieffroy  de  l'orloge  pour 
essorber  la  voie  de  aucuns  qui  y  aloient  et 
clore  les  parois  autour  de  cel  huis.  (1389, 
Lille,  ap.  La  Fons,Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Essorbé,  part,  passé  et  adj.,  aveugle  : 

Il  esteit  picz  as  esclopez 
E  si  eirt  oil  as  essorbez. 
(G.  DE  Saint-Pair,  if.   S.  Michel,  lin,  Michel.) 

Franche-Conitë,  Baume,  ainsourbé,  ais- 
souerbi,  assommer.  Livradois,  eissourbi. 
En  Poitou,  notamm.  dans  le  cant.  deChef- 
Boutonne,  on  dit  esseurber,  pour  signifier 
rendre  sourd  à  force  de  faire  du  bruit. 

Cf.  Absorber. 

EssoRBiER,  S.  m.,  sorhier  : 

Tous  les  chesnes  gros  et  menus...  avec 
les  cerisiers ,  merisiers,  aliez,  essorbiez 
et  autres  arbres  portant  fruict.  (1501,  Doc. 
inéd.  sur  la  Picardie,  iv,  229,  Beauvillé.) 

EssoRBiR,  V.  a.,  aveugler  : 

Execare,  essorbir.  {Gloss.  lat.-gall.,  Ri- 
chel.  1.  4120.) 

—  Détruire  : 

Lidit  angin  essorbissoient  [si]  tous  les 
petits  poissons,  florins  et  autres,  que  se 
ordenance  n'eu  fust  faite,  ladite  rivière 
fust  de  tout  destruite.  {Régi,  de  Phil.  V  sur 
la  police  de  la  pêche  dans  la  rivière 
d'Yonne,  1317,  Ord.,  il.  H.) 

Cf.   ASSORBIR. 

EssoRCE,  essource,  essourse,  s.  f., 
source  : 

Vessorce  en  est  en  Paradiz. 
(Cerv.,  Besl..  Brit.  Mus.  add.  28200,  f°  91''.) 

—  Essor,  développement  : 

Ay  prise  ma  nourison  et  essourse  en  la 
clarté  des  Franchois.(G.  Chastell.,  Cbron. 
des  D.  de  Bourg. ,{"  p.,  Proesme,  Buchon.) 

—  Rébellion  : 

Des  nobles,  donc,  tu  y  fns  le  champion 
Et  le  rabbal  de  villa'nes  essourses. 
(G.  Chastellain,  Epil.  au  duc  de  Bourg.,  vi,  159, 
Kervyn.) 

—  Comme  ressource,  action  de  rétablir  : 
Car,  pour  Vessource   du  bien   publique, 

et  pour  la  grande  pitié  qu'ils  avoient  du 
povre  peuple  oppressé,  trop  durement 
travaillé  et  exactioné.  ils  advoient  adven- 
turé  leurs  vies.  (J.  Molinet,  Chron.,  cli. 
xxxiv,  Buchon.) 

ESSORCELER,  V.  a.,  ensorceler  : 

Jusques  a  tant  qu'ilz  ayent  essorcelé 
ceulx  qui  veulent  acheter  de  leur  mar- 
chandise. {Les  Prophecies  de  Merlin,  t'ilo'' 
éd.  1498.) 

ESSORDÉ,  adj.,  p.-ê.  faute  pour  essoré: 


Les  Dieni  sy  nnl  lenrs  joips  enflambees 
Jette  dessus  pour  leur  vie  exsordee. 
(La  Compl.  de  Dignanl,  Anal,  leod.,  t.  94.) 
Cf.  Essorer. 

ESSORDRE,  -ourdre,  exsurdre,  exurdre, 
verbe. 

—  Neutr.,  naître  : 

Li  fil  chi  naistrunt  e  exsurdrunt.  {Lib. 
Psalm.,  Oxf.,  Lxxvii,'  8,  Michel,  et  Psall. 
monast.  Corft. ,Richel.  1.  768,  r62  v».)  Var., 
exurdrunt.  Lat.,  exurgent. 

—  Sortir  : 

Quant  Elles  ot  mort  Lnbiea  de  Bandas, 
Prîst  le  cheval  as  reisnes,  que  mener  l'en  quida, 
Qnant  li  .vu.  Sarrasin  li  essordent  d'un  val. 
Kt  qnant  les  voit  Elles,  mervelles  l'en  pess», 
Jesu  le  nostre  père  doochement  reclama. 

(Elle  de  S.  Gille,  2295,  Foerster.) 

—  Parvenir  : 

Escandre  en  pourroit  venir  et  essordre. 
(1429,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll.  de  lois, 
n°  383,  f»  106».) 

—  Act.,  élever  : 

Par  lesquels  mariages,  avecques  ce  que 
luy  et  ses  enfans  estoient  riches  et  grans 
terriens,  sa  maison,  luy  sembloit,  estait 
hautement  montée  et  essourse  de  son 
temps.  (G.  Chastell.,  Chron.,  V,  216, 
Kerv.) 

E  noble  roy,  et  com  te  glorlGe 
Cestny  reffns  en  mérite  féconde  ! 
Pins  il  l'essourd  et  pins  te  clarifie 
Que  le  soleil,  saphir  ne  perle  monde. 
(1d.,  la  Mon  du  roy  Charles  17/,  vi,  i38.) 

Autmy  j'essours  et  toy  je  le  décline. 

(Ib.,   la  Complainte  d'Hector,  vi,  181.) 

—  Rén.,  s'élever  : 

De  cen  a  rencontre  porveance,  domage 
et  plusour  inconvénient  s'en  poent  es- 
sordre. (1410,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll.  de 
lois,  n»  173,  f»  44.) 

Des  maintenant  les  humaines  voies  s'en 
essourdent  contre  toi  en  mesure.  (G.  Chas- 
tell., Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  54, 
Buchon.) 

—  Infln.  pris  snbst.,  élévation  : 
Veillant  et  songnant  en  ta  gloire,  en  ton 

essourdre,  en  ton  régner  et  triompher.  (G. 
Chastellain,  Deprecation  pour  Pierre  de 
Brezé,  vu,  45,  Kervyn.) 

—  Essours,  part,  passé,  élevé  : 

11  avoit  esté  nourri  en  la  maison  de 
Bourgoigne, notablement  entretenu  et  hon- 
norablement  essours  en  grans  offices,  utiles 
et  proufitables.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch. 
XL,  Buchon.) 

Alexandre  délibéra  totallement  contre- 
faire ce  triumphe  d'ung  courage  essours  et 
eslevé  sur  humaine  haulteur.  (Q.  Curse, 
VIII,  23,  éd.  1534.) 

Pays  de  Bray,  Bures,  essoudre,  soulever  : 
«  le  vent  essourd  la  poussière.  »  Pays  de 
Caux  et  vallée  d'Yères,s'essoMdr«,  se  lever, 
s'élever  :  «  J'n  peux  pin  m'essoudre  d'min 
lit  ».  t  Le  vent  commence  à  s'essoudre.  > 

ESSORER,  verbe. 

—  Act.,  lâcher  : 

Essorez  fa  sis  espervicrs, 
Qaar  une  aloue  est  faillie. 

{Cliget,  Richul.    I.i20,  f°  sC.) 


.Te  ne  dy  rien  qne  sonvent  on  essore 
Telz  compaignons  pour  leur  crocheterie. 
(Contredit,   de  Songecr.,  f  20  v»,  éd.  1530.) 
S'essore  tost  ma  plnme. 
(J.  DE  ViTEL,  Prem.  eierc.  port.,  Eleg.,'éd.'l588.) 

—  Réfl.,  au  sens  passif,  être  mis  à 
l'air  : 

Mielz  se  doit  essorer 
Mnsart  que  esprouver. 
(Prov.  au, conte  de  Bret.,  Richel.  19132,  f°  115".) 

—  Prendre  son  essor  : 

L'oisean  se  perd  qui  trop  s'essore. 
(J.-A.  deBaif,  les  Mimes,  1.  I,  {"9  T»,éd.  1619.^ 

—  S'élancer,  se  "précipiter  : 

Les  Albanoys  ausi  requirent  avoir  saut 
conduyt  pour  eulx  retirer,  toutes  foys, 
comme  a  ceulx  qui,  de  gayté  de  cueur, 
pour  picquer  les  Françoys,  de  pays  loing- 
tain  s'estoyent  par  trop  de  foys  essorez, 
leur  demande  fut  escondite.  (J.  d'Auton, 
Chron.,  Richel.  S081,  f»  48  r».) 

De  la  vient  qu'Amour  encore 
Loing  des  amoureux  s'essore, 
(Baif,    11°    liv.    des  Passetems,  Amoar    se  soleil- 
lant,  éd.  1573.) 

—  Nentr.,  prendre  son  essor  : 

Si  essora  en  l'air,  n'ot  soing  de  repairier. 
(Heiias,  Richel.  12358,  P  10=.) 

—  Essorant,  part,  prés.,  qui   s'élance  : 

Plume  n'ay  pas  essorante  si  hanlt. 

(J.  BoDCHET,  Ep.  fam.,  lsiiii,  éd.  1315.) 

—  Essore,  part,  passé,  qui  s'élance,  qui 
se  précipite  : 

Li  plus  hardis  d'eus,  triste  et  mourne, 
Sanz  plus  atendre  en  fuie  lourne, 
Bruîant  comme  oisel  essoré. 
(G.  Gdiart,  Roy.  lign-,  t.  1,  p.  303,  Buchon.) 

Il  seroit  bonne  chose  a  faire 
Mes  que  de  cest  lieu  ci  issons 
Qa'a  ces  I-'Iamenz  assemblissoDS 
Dont  la  gent  veons  essorée 
Joingnant  de  ce  bois  a  l'oree. 

(iD.,  it>.,  15832.  VV.  et  D.) 

Jehn  voyant  Jezabel  la  croelle 
A  la  fenestre  en  bravade  essorée. 
(Paradis,   Bible  enquadr..    Rois,    ix,  éd.  1553.) 

—  Fig.,  lâché,  fougueux  : 

Il  te  falloit  un  esprit  poëliqne. 
Non  pas  ma  plume  essorée  et  rnstiqae. 
Pour  te  respondre. 

(Cl.  Mar.,  Epistre  à  Gontier,  éi.  1341.) 
S'il  y  a  rien.  Prince  rie  haolt  ponvoir. 
Qui  par  deçà  face  mal  son  devoir 
De  recevoir  ta  hanltesse  honorée. 
Ce  ne  sera  que  ma  plume  essorée. 
Qui  entreprend  de  te  donner  salut 
Et  pour  ce  faire  onc  assez  ne  valut, 
(lo  ,  Epist.  à  M.  de  Lorr.,  éd.  1544.) 

D'aiiltres   (aniraanlx)  qu'.iu  feu  un  fol  désir  Irans- 
Iporte, 
Cuidans  jonyr  de  la  clarté  dorée. 
Ou  mettent  fin  a  leur  vie  essorée... 
(Vasqcin  Philieoi.,    Euv.  viilg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p.  14,  éd.  1533.) 

Sur  ce  masques  arrivent 

Bizerres  en  habitz  de  l'antique  project. 

Essores  en  desmarche. 

(L.  Papo.-j,  Disc,  a  U.  Panfile,  p.  32,  éd.  1857.) 

Son  esprit,  ne  s'altachanta  aucune  con. 

dition,  alloit  errant  par  tout  genre  de  vie  ; 

et  représentant  des  mœurs,  si   essorées  et 


ESS 

vagabondes  qu'il  n'ostoit  cogneu  ny  de 
luy  ny  d'autre  quel  homme  ce  l'ust. 
Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  13,  éd.  1S93.) 

—  Contrairement  à  la  signification  gé- 
nérale, essoré  semble  présenter  dans  cet 
ex.  l'idée  de  relâché,  fatigué  : 

A  l'heure  du  songe  doré. 
Lors  que  l'aube  du  jour  se  lieve, 
Qu'on  se  treuve  trop  csfioré 
Souvanl  d'une  nuyt  asses  griefre. 
(Songe  dore  df  tapiicelle,  l,  Poés.  fr.  des  xv^  ot 
XVI"  s.,  III,  iOi.) 

ESSORGAITIER,   VOif  ESGHARGAITIER. 

ESSORILIER,  -  illier,  -  Hier, y.  a.,  couper  : 

Tant  de  cosperet  essorilier  draps.  (1394, 
Ord.,  VII,  626.)  Impr.  essoulier. 

Le  procureur  du  roy  n'a  aucune  cause 
pour  le  roy  de  soustenir  ledit  empesche- 
ment  mis  aus  diz  maistres  de  la  drapperie, 
tant  de  draps  tixus  et  a  tixtre,  tant  de  les 
ardoir  comme  de  les  copper  ou  essorillier, 
ou  autrement  ordener  selon  leur  espart  et 
jugement.  {Ib.,  p.  630.)  Impr.  essoullier. 

Et  seront  les  denrées  qui  ne  seront  des 
longueurs  et  largeurs  dessusdictes,  esso- 
riliêes  pour  estre  congneues.  (1407,  Ord., 
IX,  303.) 

—  Dépouiller  du  brou  : 

De  batre  les  noyers  d'ycellui  jardin,  et 
de  conryer  et  essorilier  les  noys  d'yceulx 
noyers.  "(1374,  Boîi,  Arch.  MM  29,  f»  122  v».) 

La  langue  moderne  a  gardé  essorilier 
dans  le  sens  propre  découper  les  oreilles. 

ESSORNE,  voir  ESSAUNE. 

EssoRT,  s.  m.,  issue,  sortie,  débouché  : 

Il  troverent  sur  l'essort  de  .un.  voies 
une  chapele  et  .i.  arbre  et  une  croiz.  (S. 
Grdal,  i,  428,  Hucher.) 

...  Fit  et  assit  une  croisée  de  fer  sur 
l'essort  d'une  cave  qu'il  avoit  oudit  lieu, 
saillant  un  peu  sur  le  chemin.  (1431,  En- 
queste  afuture,  Arch.législ.  de  Reims,1, 506, 
Doc.  inéd.) 

ESSOTER,  -  outer,  verbe. 

—  Act.,  assoter  : 

Easioc  COQ  tist  11  bon  fol  saige 
Qui  le  corps  pour  l'ame  cssota. 
{O'umj  Homme  que  son  curé  eiicomunia,  ms.  Berne 
3U,  F  86''.) 

—  Neutr.,  agir  sottement  : 

Certes  en  celuy  saige  fol  ha 
Qui  pour  l'ame  est  da  corps  soté, 
Tropt  sotemant  va  essolant  ; 
Onques  nulz  saige  ne  sot  tant, 
Se  son  corps  l'ame  amer  ne  sot, 
Que  Dieu  ne  le  tenist  pour  sot. 
{D'ung  Homme  que  son  curé  eiicomunia,  ms.  Berne 
354,  P  86''4l 

—  Essoté,  part,  passé  et  adj.,  assoté, 
sot: 

J'oi  volontiers  reste  novele, 
DIst  H  vilains,  H  essoutez. 
Qui  a  cel  fait  fu  atapez. 

{Vie  des  Pires.  Ars.  3G11,  f  132=.) 

ESSOUAIGIEU,  voir  ASSOUAGIER. 

ESsouBLiER,  essublier,  v.  a.,  oublier, 
mettre  en  oubli  : 


ESS 

I.e  jor  oblie  que  rendre  doit 
L'avoir  que  emprunté  avoit... 
Si  s'apense,  esbais  fa, 
A  terre  est  lantost  chauz, 
Come  morz  est  iqui  reraes 
Por  ce  qu'avoit  essîtblié. 

(Mir.  N.-D..  Richel.  818.  S"  C3=.t 

Que  nos  non  essubliam  los  comande- 
menz  nostron  Seignor.  (Pass.  S.  Marcel, 
Richel.  818,  f»  196  r».) 

ESsouBTER,  V.  a.,  prendre  d'assaut  : 

De  passer  par  le  duché  de  Bourgoingne 
et  d'essoubter  et  prendre  villes  ou  forte- 
resses. (1444,  Négociât,  de  Viseu,  !"  32  r», 
Gh.  des  compt.  de  Dijon,  Arch.  C.-d'Or.) 

EssouDRE,  essoiire,  exoldre,  essoire,  v. 
a.,  absoudre,  décharger: 

Qui  tuit  cil  qui  ne  me  verront 
Et  bonemanl  en  moi  croiront, 
Soient  essoi  et  benaoit. 
(La  Pass.    du  roi  Jhesii,  Ars.  5201,  p.  ISu».) 

Li  prestres  non  puet  essoure.  (Serm.,  ms. 
Metz  262,  f»  52^) 

Mes  la  justice  doit  tenir  toutes  ses  choses 
en  sa  main,  sauf  son  vivre  jusques  a  tant 
que  il  se  soit  fet  essoudre.  {Eslabl.  de  S. 
Louis,  I,  123,  St  Martin.) 

Et  cilz  de  l'ospitaulz  dolent  faire  essoî're 
a  lor  costenge  les  boUengiers  qu'il  ont  fait 
mètre  en  santance.  (1312,  Hist.de  Metz,  III, 
302.) 

Vostres  chers  frères,  cui  Deus  essoille. 
(1314,  Test,  de  Hug.  V,  Pr.  de  l'H.  de 
Bourg.,  II,  CLII.) 

Et  se  par  aventure  li  diz  communs  ont 
aucune  chose  meffat  ou  mespris  ou  temps 
çay  en  arriers  par  quoi  il  deussent  estre 
privei  de  la  dicte  franchise  en  tout  ou  en 
partie,  li  diz  cuenz  les  en  quitte,  délivre  et 
exoU  por  lui  et  por  ses  diz  successours 
jusques  a  jour  de  la  confection  de  ces 
lettres.  (16  déc.  1314,  Ch.  de  l'Olfic.  de  Be- 
sanç.,  Arch.  mun.  Montbéliard.) 

ESSouERE,  s.  f.,  évier  : 

Un  voisin  ne  peut  faire  aucun  puy,  re- 
traits, fosses  de  cuisine,  ou  essouer es,  pour 
retenir  eaues  de  maison,  four,  ne  forge, 
près  un  mur  moitoyen  et  commun.  (Coût. 
d'Estampes,  Nouv.  Coût,  gén.,  1. 1,  p.  238.) 

Cf.  ESSEVOIR. 

ESSOUFLER,  voir  ESSOFLER. 

EssouLAGER.'v.  a.,  eulever  : 
Pour  le  sallaire  de  ses  hommes  mis  au 
lieu  de  Fontaines  a  aporter  les  blez  des 
greniers  en  l'aire  et  iceulx  faire  grêler  par 
deulx  jours  pour  en  oster  les  charanssons 
dont  ilz  estoient  trop  plains  et  pour  les 
essoulager  et  reporter  en  la  chapelle,  près 
la  terre,  pour  lieu  plus  frais.  {Compte  de 
1462-67,  Arch.  M.-etL.,  E  60,  f"  245.) 

ESSOUMETÉ,  adj.,  dont  le  isommet  a  été 
coupé  : 

11  a  coupé  chaisnes  essoumetes  vers  priz 
pié.  (Reg.  du  Pari,  Arch.  J  1024.) 

Donnons  et  octroions...  quarente  char" 
retees  de  bois  a  penre  par  chascun  an  a 
louz  jours  mes  en  la  forest  de  Bievre  aus 
entresses  el  essoumetes .  (1346,  Arch.  JJ  82, 
pièce  54.) 

EssouNE,  voir  ESSOINE. 

ESsouR,  voir  Essor. 


ESS  581 

ESSOURBER,  voir  ESSORBER. 
ESSOURCE,  voir  ESSORCE. 

ESSOURDER,  V.  a.,  assourdir,  rendre 
sourd  : 

Ses  oreilles  esloient  toutes  essourdees  du 
bannissement  des  coursiers.  (Le  Maire, 
Illuslr.,  I,  40,  éd.  1508.) 

Les  hibous  ou  les  corneilles 

Qui  essourdent  nos  oreilles 

D'un  chant  rnde  et  mal  plaisant. 

(P.  DE  Brach,  Poêm.,  f°GO  r°,  éd.  1570.) 

De  leurs  vœux  presque  cssourdant  le',  dienx. 
(G.  DO  Boys,  Cant.  de  lonenge  à  Dieu,  éd.  1582.) 
En  troupe  les  corbeaux  entr'eox  s'esjoaissans 
Nous  viennent  cssourder  de  leurs  chants  crouassans. 
(Joseph  Duchesne,  le  grand  Miroir  du  monde, 

p.  205,  éd.  1587.) 

Les   femmes   sont  des   crieuses  qui  par 
leur  braillement  essourderoient  cinq  cens 
milliers  d'hommes.  {Les  Apresdinees  du  s' 
de  Cholieres,  ll,  f  68  v»,  éd.  1587.) 
Le  tabonrin  essourde  nostre  aureillo. 

(Passerai,  CEuv.,  p.  '221,  éd.   1606.) 

-  Faire  retentir  : 

.Mais  les  fleuves  débordez. 
Qui  du  sainct  Paruase  sourdent. 
Courent  à  flotz  débridez. 
Qui  les  campagnes  essourdent. 
(JOACH.  DU  Bell.,  Contr.  les  env.  poét.,  dans  l'O- 
lire,  éd.  1.130.) 

Et  seallement  la  voix 
De  la  cygale  on  oit,  qui  par  la  forest  coye 
Essourde  le  vallon,  et  le  mont  et  la  voye. 
(Gaucr.,  Plais,  des  Champs,  p.   Il8,  éd.  lOO-i.) 

Les  plaisants  rossignols    cacliez  dans  les  linyssons 
Essourdent  les  chemins  de  leurs  douces  chansons. 

(lo.,  il>.,  p.  9.) 
Ou  qu'un  torrent  enfl'i  de  neige  qui  se  fond 
Précipitant  son  cours  de  la  cime  d'un  mont, 
Essourde  les  costaux  du  bruit  qui  l'accompagne. 
(Bertaot,  OEuv.  poét.,  p.  334,  éd.   1631.) 

—  Rendre  sourd,  fermer  : 

Les  grands  Dieux,  qui  leur  veue  et  leurs   oreilles 
[saincles 
vVveiiglent  en  nos  maux,  essourdent ea  nos  plaintes? 
(JoD.,  Did.,  act.  i,  Bihl.  eiz.) 

—  Empêcher  d'entendre,  étouffer  le 
bruit  de  : 

Si  d'avauture  j'arrive 
Sur  la  verdoyante  rive, 
i'essourde  le  bruit  des  eaux. 
(JoACii.  DU  Bell..  Complainctc  du  désespéré,  istas 
la  Monarchie,  éd.  1361.) 
Vrayment  tu  as  raison  de  chercher  cet  ombrage 
Sous  les  peupliers  tremblans,  près  du  bruyant  rivage 
Afin  que  Felipot  perde  la  rude  voix 
Que  l'onde  essourdera  roulant  sur  le  i/ravois. 
(J.-A.  DE  Baif,  Eclogucs,  nu,  éd.   1373.) 

—  Essourde,  part,  passé,  sourd  : 
Devenir  essourdez,  aveugles  et   affolez. 

(Dampmart.,  Merv.  du  monde,  f°  lOU  r°,  éd. 
1585.) 

Bourg.,  'i'onne,  St  Martin  des  Champs, 
essorder,  assourdir. 

ESSOURDIR,  -  yr,  essurdir,  verbe. 

—  Neutr.,  être  sourd  : 

j       Li  miens  forz,  ne  essurdisses  a  raei.  {Liu. 
1    d«sPs.,  Cambridge,  xxvii,  1,  Michel.) 

!       —  Act.,  assourdir  : 


582 


ESS 


ESS 


EST 


Et  celle  yave  qni  est  la  oie 
Tant  pieve  et  estonne  l'oie 
Que  de  leur  nature  essourdis 
Sont  la  gent  cy. 
(Chr.  de  Pizan,  Liv.  du  Chemin  de  long  esliide, 
liJoS,  Puschel.) 

Tout  le  monde  est  brouté  et  essourdy  du 
bourdon  de  ces  guespes.  {Les  Apresdinees 
du  S'  de  ChoUeres,  il,  i"  51  r»,  éd.  1587.) 

Et  pensoit  on  que  le  son  des  trompâtes 
l'eut  ainsi  essourdie  et  estonnée,  et  qu'avec 
l'ouye  la  vois  se  fut  quant  et  quant  esteinte. 
(Mont.,  Ess.,  li,  12,  éd.  1588,  p.  455.) 

Centre  de  la  Fr.,  essourdir,  assourdir, 
ennuyer. 

ESSOURDRK,   VOir  ESSORDRE. 
ESSOURNE,  voir  ESSA0NE. 
ESSOURSE,  voir  ESSORCE. 
ESSOURE,  voir  ESSOUDRE. 
ESSOUTER,  voir  ESSOTER. 
ESSOYER,  voir  ESSEVER. 
ESSOYXER,  voir  ESSONNIER. 
ESSOYOIR,  voir  ESSUIOIR. 
ESSUAU,  voir  EssuiAU. 

ESSUBLIBR,  voir  ESSOCRLIER. 

Essuc,  s.  m.  î 

Quand  i'ay  affublé  moQ  heaaime 
Et  qu'on  me  frotte  nng  peu  V essuc 
Je  suis  pour  faire  barbe  au  duc. 
{Myst.  de  la  Pass.,  f  146'',  impr.  Instit.) 

ESSuccÉ,  adj-,  qui  a  perdu  tout  son 
suc,  qui  n'a  plus  de  suc  : 

Un  Franc  a  tripe,  ayant  ouy  parler  des 
froides  queues  ¥a  demander  a  ceux  de  la 
seree  s'il  estoit  permis  d'user  d'herbes  et 
autres  medicamens  pour  remeltre  sus  ceux 
qui  sont  essuccez,  et  rendre  gentils  com- 
pagnons les  plus  refroidis  et  ceux  qui 
tirent  sur  l'aage.  (G.  Bouchet,  Serees, 
XXIII,  Rouen  1633.) 

ESSUE,  voir  EissuE. 

EssuEiL,  s.  ra.,  seuil  : 

A  Vesxueil  de  son  huis. 
(RoNS.,  les  Poëin.,  I.  II,  à  Odel  de  Colligny, 

Bibl.  elz.) 

Vessueil  de  chascune  porte.  (R.yb.,  v,  36, 
éd.  1564.) 

Il  y  avoit  un  crocodile  de  plomb  enterré 
soubs  Yessneil  du  temple.  (BoD.,  Démon., 
f»  15  V»,  éd.  1582.) 

Celuy  qui  en  sortant  de  sa  maison  cho- 
poit  du  pied  contre  Vessueil,  tiroit  un  pré- 
sage de   malheur.  (Id.,  ib-,  f<'41r».) 

Vessueil  des  portes.  (G.  Bouchet,  Se- 
rees,  v,  Rouen  1635.) 

ESSUETTE,  voir  ESSOIETE. 

EssuECR,  voir  EsstriOR. 

Essui,  essuy,  s.  m.,  action  d'essuyer, 
de  sécher  : 

Le  matin  sur  le  bord  de  leur  petite  entrée. 
Lors  que  le  temps  est  frais,  et  l'eau  par  la  con- 
llree, 
Vous  jugez,  a  les  voir,  qu'ils  ont  un  grand  ennuy 
Qu'Apollon,  par  ses  raiz,  n'apporte  un  bel  essnif. 
(Gadch.,  Plais,  des  Champs,  p.  86,  éd.  1604.) 


Picard,  échu,  vent  ou  chaleur  qui 
sèche. 

EssuiAU,  essuau,  s.  m.,  serviette,  es- 
suie-mains : 

De  la  couleur  d'un  vieil  esstiau  salle. 
{Rom.  des  deu.r  amans,  .\rs.   5116,  f°  39  7".) 

EssuiER,  V.  n.,  être  desséché  : 

Tarda  .1.  mois  c'onqaes  ne  plut 
.Ne  la  terre  ne  reçut  ploie. 
Forment  essart  et  niout  essuie  ; 
Sèchent  cil  rui  et  ces  fontaines 
Qui  devant  erent  d'eve  plaines. 
{Rom.  de  Thebes,  Richel.  60,  f»  lo''.) 

Suisse  rom.,  Genève, essMier,  se  sécher: 
«  Ces  linges  n'ont  pas  encore  essuie.  » 

Cf.  ESSARDRE. 

EssuEsoN,  voir  Essuioison. 

ESSUIETE,  essuette,  s.  f.,  petite  ser- 
viette : 

Trois  essuettes,  deux  candelers  de 
coeuvre.  (Invent,  de  S.  Amé,  vers  1469, 
Arch.  Nord.) 

Se  disait  encore  au  commencement 
du  xvn"  s.  : 

Toile  à  .X.  s.  l'aune  pour  essuietes,  es- 
courceux.  (1610,  S.-Oiner,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

EssuiEUR,  s.  m.,  fondeur  de  suif  : 
Les  essuieurs,  tanneurs  et  parcheminiers 

de  la  rue  Mercière.   {Act.  consul.,  1472-75, 

Arcb.  mun.  Lyon  BB  12.) 

ESSuiOR,  essueur,  s.  m.,  serviette  : 
Nappes,  essuiors  a  mains.  (1377,  Réglem., 
Felibien,  Hist.  de  Paris,  IV,  534.) 

Demye  douzainne  d'essueurs  pour  tor- 
cher mains.  (1501,  Invent,  de  l'Hôtel-Dieu 
de  Beaune,  Soc.  d'Archéol.  de  Beaune,  1874, 
p.  173.) 

ESSUIOIR,  -  uyoir,  essuoir,  eschuoir,  es- 
suwoir,  essoyoir,  s.  m.,  linge  à  essuyer: 

Essuoirs  a  mains.  (1377,  Charges  du 
chambrier  de  l'abb.  de  S.  Germ.  des  prés, 
Arcb.  L  778,  3'  liasse.) 

Les  essuyoirs  nécessaires.  {Ib.) 
Laveries  essuoirs  des  escuelles.  {Ib.) 
Cuilliers,  ramons,  essuyoirs  a  escuelles. 

(1478,  Arch.  adm.  delà  ville  de  Reims,  11, 

562,  Doc.  inéd.) 
Des  eschuoirs  pour  le  cuisine.   {Compte 

de  1499,  Bélhune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 

Bibl.  Amiens.) 

Toille  employée  a  faire  essutooir.  {Compte 
de  1521,  ib.) 

Un  essoyoir  des  mains.  (Cent,  de  Valenc, 
Nouv.  Coût,  gén.,  II,  258.) 

ESSUIOISON,  essueson,  s.  f.,  action  d'es- 
suyer : 

Des  lermes  de  son  cner  Ost  tele  fondoisoa, 
Qn'ele  les  vos  lava  (les  pies)  enior  et  environ. 
As  chevox  de  son  cliief  en  fist  essueson. 

{Gong,  de  Jerus.,  7023,  Hippean.) 

EssuiT,  part,  passé,  essuyé,  sec  : 

Alors  mes  yeux,  qui  la  cherchent  en  vain. 
Tout  aatonr  d'eux  ne  laissent  lieu  esssuil. 
(Vasqcis  Philieui.,   Euv.  vitlg.   de  Fr.  Pétrarque, 
p.  -212,  éd.  l.ïSa.) 


Bourg.,  Yonne,  essui,  qui  a  séché,  qui  a 
perdu  son  eau. 

ESSUITAIRE,  S.   Hl.  î  \ 

Et  y  a  sur  le  couvercle  petit  rubis  d'A- 
lexandrie et  petite  esmeraude  et  perles  et 
aucuns  essuitaires  des  armes  de  ma  dite 
dame.  (1372,  Compte  del'exécut.  du  Testam., 
Pièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr.,  XIX,  169.) 

EssuivRE  (s'),  V.  rétl.,  p. -6.  lutter 
d'effort  : 

Acteon  fuit,  si  chien  le  soient 
Qui  tous  s'efforcent  et  essuient 
De  leur  seignonr  raetre  a  martire. 
{Fabl.  d'Ov.,    .\rs.  5069,    f»   20'.)   Le   ms.  porte 
fautivement,  mais  très  nettement,  effuient. 

ESSUMBER,  -  unber,  v.  n.,  prob.  faute 
pour  estumber,  tomber  : 

Et  li  ai  asi  mis  en  gaige  lo  chessal  et  lo 
mes  qui  fut  Larget,  qui  siet  desouz  l'aule 
entre  lo  cbessal  Andries  Desbans  d'une 
part  et  lo  chemin  par  que  on  vay  a  molin 
d'autre  part,  et  essunbe  sus  lo  chassaul  a 
Garlandet.  (1296,  Cbap.  de  Vesoul,  Arcb. 
H.-Saône,  G  67.) 

ESSUNNIER,  voir  ESSONNIER. 

ESSUOIR,  voir  ESSUIOIR. 
ESSURDiR,  voir  Essourdir. 

ESSURER,  voir  ASSEURER. 

ESSUWOIR,  voir  Essuioir. 

EssuYERE,  s.  f.,  évier  : 

Essuy  ères,  glaçoueres,  latrines.  {Coût, 
de  Mantes,  vi,  2,  Nouv.  Coût,  géu., 
m,  175.) 

Cf.  ESSEVOIR. 

ESSUYON,  s.  m.,  torchon  : 

Des  touUons  ou  essuyons  a  escuUes. 
(1471,  Arch.  JJ  195,  pièce  586.) 

ESSYAVER,  voir   EsSEVER. 

EssYTES,  adj.  f.  pi.,  sèches  î 

Vous  devez  entendre  qu'on  doune  les 
cures  de  colton,  de  queue  de  lièvre,  es- 
touppes  tailles  ou  pieds  rompuz,  ou  de 
plume  ;  et  est  a  sçavoir  que  les  cures  bai- 
gnées ne  sont  pas  si  fortes  comme  sont 
les  essytes  excepté  qu'elles  fussent  bai- 
gnées en  choses  laxatives.  (Arteloq.,  Fou- 
con.,  f»  101",  ap.  Ste-Pal.) 

1.  EST,  voir  IST. 

2.  EST,  voir  Es  1  et  2. 

1.  ESTA,  estai,  forme  de  l'impératif  du 
verbe  ester  employée  comme  interjection 
pour  commander  l'arrêt  ou  le  silence  : 

Lors  li  escrie  :  Esta/  esta.' 

(.Gauvain,  3S30,  Hippean.) 

Et  cil  qni  primes  l'a  veu. 
Esta,  fet  il,  Renart  voi  ça. 

(Renart,  3964,  Méon.) 
Que  vez  faire,  chaitis  ? 
Estai!  je  suis  Richiers,  tes   bons  charnes  amis,- 
Qni  t'est  vennz  secore  antre  les  Sarazins. 

(Floovant,  1317,  A.  P.) 

2.  ESTA,  voir  Estât. 
ESTABiLiciE,  stabilicie,  s.  f.,  stabilité  : 


EST 


EST 


EST 


583 


Adechertez  je  estaublis  lez  chosez  devant 
ditez  que  allez  tiefcnent  pardiirable  stabili- 
cie.  (Ch.  de  1218,  Clermont,  Richel.  4663, 
f»  96  V».) 

ESTABiLiQUE,  adj.,  Stable,  ferme: 

Homraai([e  je  vons  faitz  aussi. 

Génuflexion  et  quantique. 

Vons  pillier  estabilUpie 

De  tons  nons,  c'est  droit  et  raison. 

(Viel  Testam.,  [II.  106,  Tar.,  A.  T.) 

ESTABILITÉ,  VOir  ESTABLETÉ. 

ESTABLAGE,  S.  Hi.,  action  de  mettre  à 
l'étalage  : 

Stabnlatio,  3stablement,  establage.  (R. 
Est.,  Dictionariolum.) 

—  Etalage,  droit  qu'on  payait  pour  la 
place  où  l'on  étalait  ses  marchandises  : 

J'ay  droit  de  prendre  et  avoir  chasoun 
an  iing  denier  de  establage  do  cbascun 
porc.  (1482,  Denombr.  du  baill.  d'Evreux, 
Arch.  P  308,  f°  3S  v".) 

Il  est  du  aux  seigneurs  hauts  justiciers 
et  viscontiers  droit  d'issue,  d'herbage  et 
establages  des  marchandises  et  autres 
choses  qu'on  vend  es  mettes  de  leur  sei- 
gneurie. (Coût.  part,  du  Cté  de  S.  Paul, 
xxrx.) 

Si  l'hoste  passant  ne  veut  bailler  foing 
ou  avoine  a  son  cheval,  en  ce  cas  baillera 
2  d.  pour  Vestablage  du  midy,  et  4  d.  pour 
l'establage  de  la  nuict.  (1,^63,  Taxe  des 
denrées,  à  la  suite  des  Mém.  de  CL  Haton, 
II,  126,  Bourquelot.) 

1.  ESTABLE,  adj.,  ferme  : 

Net  quer  crie  a  mei,  Deus,  e  espirit 
estable  renovele  en  mes  entrailles.  {Liv.des 
Ps.,  Cambridge,  L,  H,  Michel.) 

En  buenes  monrs  les  fait  fstahlfs. 
En  tôt  et  a  toi  aceplables. 

(Lapidaire,  B   i9,  Pannier.) 

Il  a  mies  fait  son  dit  estable 
Ke  li  antre  dni  qni  plus  disent. 
(Jacq.  de  Baisieux,  ap.  Scheler,  Troiiv.  belg., 

p.  ni.) 

—  Lié  d'hommage  : 

Devoit  estre  le  roi  de  Navarre  estables 
de  dont  en  avant  au  roi  Jehan.  (Froiss., 
Cftron.,  XVII,  304,  Kerv.) 

—  Debout  : 

Et  les  vaiUans  chevaliers  oyans  ces  pa- 
roUes  du  prince,  et  volant  les  grans  cops 
qu'il  donnoit,  s'esvertuoient  tellement  que 
riens  ne  demouroit  devant  eulx  estable. 
tant  desiroient  lous  de  complaire  au  prince 
leur  seigneur.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron. 
d'Englet.,  l,  109,  Soc.  de  l'il.  de  Fr.) 

2.  ESTABLE,  adj.,  estival,  d'été  : 

Et  ovroient  tondis  en  la  saison  estable. 
(Jeh.  desPreis,  Geste  de  Liège,  38578,  ap.  Scheler, 
Glosa,  philol.) 

1.  ESTABLEMENT,  -  aublemciit,  adv., 
d'une  manière  stable  : 

Dona  terres  selnm  snn  baen 
Sainte  Marie  de  Roeni, 
Larges  e  jfranz  e  bien  asise 
Qu'il  meisme  nome  e  devise. 
Sole  e  qnite  establement 
A  tenir  perpetaaumenl. 

(Ben.,  d.  de  Nonii.,  Il,  fi991,  Michel.) 
Or  dois  dont  estre  establement 
Fors. 
(A.  Du  PoKT,  llom.  ,te  ilahum.,  3i;i,  Michel.) 


Et  pour  ce  que  ceste  paix,  fermement  et 
establement,  sans  nulle  enfraingnance  soit 
tenue  a  toujours.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  saint 
Loys,ch.  LXXXIV,  P.  Paris.) 

Fermement  et  estaublement.  (1336,  Arch. 
JJ  70,  f°  44  r°.) 

Nous  laisse  establement  vivre  a  la  loy  de 
ton  firmament.  (CoURCY,  Hist.  de  Grèce, 
Ars.  3689,  f°  1SS=.) 

Fu  une  triewe  criée  a  durer  jusques  a  le 
saint  Michiel  et  de  la  saint-Michiel  en  un 
an,  a  tenir  fermement  et  establement  entre 
le  royaume  de  France  et  le  royaume  d'En- 
gleterre.  (Froiss.,  Chron.,  VI,  290,  Kerv.) 

2.  ESTABLEMENT, s.  m.,  établissement, 
règlement  : 

Selont  les  establemanz  de  l'ordre.  (1290, 
Ch.  de  iabbe  de  Tar.  et  de  l'abbesse  de  Buis- 
siere,  Arch.  C.-d'Or,  H  78,  1042.) 

Le  commandement  du  pueple  valoit  au- 
tant comme  leur  suffrages  et  leur  estable- 
mens.  (Bersuire,  Tit.  Liv.,  ms.  Ste-Gen., 
f°  117'',) 

Toutz  les  coustumes,  establementz  et  or- 
denances.  (28  oct.  1392,  Livre  des  Bouillons, 
xcv,  Bordeaux  1867.) 

1.  ESTABLER,  -  cubler,  astaubler,  enta- 
bler,  verbe. 

—  Act,,  mettre  à  l'étable  : 

Aslaiiblez  fut  lor  li  maigres  roncins. 

(Les  Loh.,  Richel.  19160,  f°  28''.) 
Estariblez  fu  dont  H  povres  roncins. 

(M.,  Ars,  3U3,  f  12'.) 
Pnis  estahlereni  lor  chcvans. 
(Floire  et  Blaneeflor,  \"  vers.,  1212,  dn  Méril.) 
Bien  fait  aaisier  les  vassans 
Et  bien  estaubler  lor  chevans. 

(Florimont,   Richel.  "92,  f  V.) 
Li  rois   Hargadabranz  et   si  troi  neveu 
furent  descendu  de    lor  cbevals  por  laire 
establer  et  por  reprendre  lor  alaines,  {Ar- 
(ar,  Richel,  337,  f  131".) 

Li  vallet  establerent  les  chevaus.  (S. 
Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f»  123'^.) 

Li  uns  prent  le  cheval  et  le  maine  esta- 
bler. [Lancelot,  dis.  Fribourg,  f»  S6''.) 
Bien  sont  leur  cheval  estable. 

(Dolop.,  2345,  Bibl.  elz.) 
Li  serjant  et  li  esqniier, 
Qni  son  cheval  li  establerent. 

(Iliirmarl  le  Gallois,  5242,  Slengel,) 

Et  li  autres  meine  establer 
Les  deus  chevai  sanz  demoree. 

(Renan,  22310,  Méon,) 

Tantost  du  cheval  descendi 
Si  l'a  fait  molt  tost  entabler. 
(Du  Prestreet  de  la  dame,  Méon,  Fabl..  IV,  183,) 

Juments  establees.  (De  josl.  et  de  plet,  m, 
13,  §.  5,  Ilapetti.) 

Nostre  frère  la  voy 
Qui  son  cheval  establer  maine, 

(Mir.  deN.-D.,  V,  294,  A.  T.) 
Prindrent  leurs  chevaulx,  les  pensèrent 
et  es(a6ieren(  moult  soigneusement.  (Cron. 
abreg.  des  roys  de  France,  éd.  1491.) 

Lequel  luy  establa  son  cheval  en  ung 
lieu  ou  il  n'y  avoit  foin,  paille  ne  avoine, 
[Perceml,  f»  11',  éd.  1530.) 

Mico  luy  mesme  prent  son  cheval,  et 
i'estable,  et  le  pense.  (G.  Bouchet,  Serees, 
XI,  lîùuen  1635.) 


—  Réfl.,  se  mettre,  être  mis  à  l'étable  : 
Les   poètes  feignent   que  les  bœufs   du 

soleil  s'engraissent  et  s'eslablent  esdits 
lieux.  (Du  PiNET,  Pline,  il,  98,   éd.   1S66. 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

On  d'antres  estabtoienl. 

(Jabvn,  Iliade,  \ii,  cd.  1577.) 

2.  ESTABLER,  cslovler,  astaleir,  v.  a,, 
établir  : 

E!  bos  devant  noumé  ne  li  glise  ne  jou 
ne  mes  hoirs  ne  porons  aucune  chose  lail- 
lier  ne  sarter,  ne  estavler  bostes  de  nouviel, 
ne  che  n'est  par  commun  assens.  (1219, 
Transaction,  Tailliar,) 

J'ai  astaleit  al  le  devant  dite  gliese  pour 
local  donation  de  me  propre  en  le  ville  de 
Strineal  .xx.  s.  de  Ligois  a  payer  cbascun 
.iu  a  tous  jours  al  le  teste  sain  Johan 
liaptiste.  (Cart.  du  Val  S.  Lamb.,  Riche!,  1. 
10170,  fer».) 

—  Prescrire,  commander  : 
Pomponius  escrit  que  se  ge  ai  estable  la 

bfsoigne  que  tu  as  fête,  jaçoit  ce  que  ele 
estmalement  fête,  tu  n'es  pas  tenuz  a  moi 
par  action  de  besoignes  fêtes.  Mes  se  il  est 
en  dote  savoir  mon  se  ge  l'ai  estable,  il 
covient  veoir  se  l'action  de  besoignes  fêtes 
est  encrollé,  quar,  des  que  ele  estoit  com- 
menciee,  cornent  sera  ele  ostee  par  seule 
volenté?  {Digestes  de  Just.,  Richel.  20118. 
f»  44".) 

1.  ESTABLERiE,  estaublcrie,!,.  f.,  étable: 
Eslaubleries    pour   chevaus    apparillies, 

(1246,  Propos,  des  commiss.  de  Fr.,  Doc. 
histor.,  II,  64.) 

Laquelle  l'envoya  en  ses  plus  villes  esta- 
bleries.  (Aucunes  choses  memor.  lesquelles  se 
sont  passées  ancienn.  riere  la  cité  de  Besan- 
con, Mém.  pour  serv.  à  l'hist.  de  la  Fr.- 
Comté,  VII,  265.) 

Je  laisse  pour  ceste  heure  ces  pourceaux 
en   leurs  estableries.  (Calv.,   Inslit.,  1.   1. 
c.  5,  éd.  1561.) 
L'hnmble  troupeau  des  blanches  bergeries. 

An  son  dn  flajolet 
Retonrne  bondissant  en  ses  estableries. 

(.Chassigh,,  Ps.,  lxiv,  éd.  1613.) 

Dans  une  eslablerie  déserte.  (Fr.  de 
■Sal.,  Vie  dev.,U,  xii.) 

Était  encore  employé  dans  ce  sens  en 
plein  xvii«  s.  : 

Les  parcs  de  brebis  sont  des  estableries 
ou  bergeries  mobiles.  (Traduction  dt  ta 
.lanua  reserata  duarum  linguarum  de  Co- 
menitts,  p.  93,  éd.  1669.) 

—  Fig.,  abri  : 

En  ce  port  trouveras  donlente  establerie. 
(Débat  du  Corps  et  de  l'Ame,  Ane.  Th.  fr.,  III, 
.336.) 

2.  ESTABLERIE,     S.     f.,     étal     OÙ     l'On 

expose  les  marchandises  : 

Sur  les  estants  ou  estableries  de  la  corra- 
terie  de  Besiers.  (1412,  Arch.  JJ  163,  pièce 
365.) 

ESTABLETE,  -  ette,  estaulette,s.  f.,  petite 
étable  : 

L'n  home  que  on  avoit  trové  mort  et  qui 
s'estoit  penduz,  si  com  l'on  disoit,  a  Hau- 
liervillier,  en  une  establete.  (1317,  Reg.  cri- 
minel de  St  Martin-des-Champs,  p.  223, 
Willem.) 


S84  EST 

Le  suppliant  ala  tout  droit  a  une  esfa- 
blete  ou  sa  femme  avoitnourry  un  veau  de 
lait.  (1408,  Arch.  JJ  163,  pièce  47.) 

Une  establette.  (1437,  S.  Quentin,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

.II.  estaulettes,  hirctage,  et  pièce  de  terre. 
(ft.) 

ESTABLETÉ,- aMtieté,- otiieté,  -  auleté, 
-  avleteit,  -  abilUé,  -  abilited,  slableté,  sla- 
vleteit,  s.  { ,  stabilité,  solidité,  fermeté  : 

K'il  serrant  mes  amis  en  estabilité. 
(Garmeb,  Yie  de  S.    Thom.,  Richel.   13513, 

f°  63  T".) 

Qnar  n'avomes  estahîeté. 
(Canl.  des  Canl.,  ms.  da    Mans  173.  f  9fi  r°.) 

Qni  en  lui  cnide  estahleté, 

Jou  le  tieng  bien  por  fol  prové. 
(Floire  et  Blance/lor,  i'°  vers.,    â'iôl,  du  Méril.) 

Ne  mies  tant  por  la  durece  cum  por  la 
stavieteit.  (S.  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f»  90  r°.) 

Et  totes  voies  en  ceu  c'un  dist  ke  cist 
vaissel  sunt  de  piere,  puet  cm  entendre 
molt  miez  la  stavleleit  c'un  ne  faict  la  du- 
rece. (ID.,  ib.,  {"  94  r".) 

L'estavleleit  de  sa  permenance.  [Li 
Epistle  saint  Bernard  a  Motit  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f»  124  r".) 

Ponr  demostrer  la  vérité 
De  li  et  YcstaHlilé, 
Com  a  erré  vers  son  ami 
Loialment. 

(Amadtts  et  Ydoine,  Richel.  375,  f"  322'.) 
Par  non  de  seinte  carité. 
Par  bien  et  par  eslablelé. 

(Renarl,  1807,  Maitin.) 
Et  lenr  promet  eslablelé 
En  estât  de  mnableté, 

(Rose,  Vat.  Chr.  1522,  f  32.*'.) 
Oni  lenr  promet  eslavlelé 
En  eslal  de  muavleté. 

(Ib..  Val.  OU.  1212,  f»  37''.) 
...  Esittublelé. 
(Id.,  ib..  Val.  Chr.  18.5S,  f°  4i^) 
Noz  ne  veonz  pas  por   coi  Vestnbletê  de 
lor  jugement   ne    lor  doie  nidier  tant  que 
il  puissent  venir   a  douer    franchise  a  lor 
serf.  {Instttutes,  Richel.  1064,  f»  5^) 

Pour  ce  que  ceste  charte  de  nostre  don 
ait  plus  srant  et  plus  ferme  establetê. 
(Trad.de  la  fin  du  xiii°  s.  d'urie  ch.de  Louis 
le  débonn.,  Ch.  des  compt.  de  Lille,  3 
Arch.  Nord.)  ' 

Establetê    de    covoitise    mue   sens  sans 
malise.  {Bible,  Richel.  901,'  ("  13\) 
Mes  ne  poel  fortune  eslre  en  eslaHlitei. 

(llurn,    l',-,i),  .Michel.) 
Ainsi  ne  sont  point  demoraot 
En  nulle  ferme  eilablele 
Li  bien  plain  de  muablelé. 

(Mélam.  d'Ov.,  p.  126,  Tarbé.) 
Laquelle  exposant   comme    despourvue 
et  sans  establetê   de  senz  se  parti  de  nuit 
(1374,  Arch.  JJ  106,  pièce  377.) 

Un  jour  estoient  Franchois,  l'autre  En- 
eles,  ne  point  de  establetê  n'y  avoit. 
(Froiss.,  Chron.,  Vll,  324,  Kcrv.) 

En  luy  n'a  slableté  ne  seureté.  (P  Fer- 
?W9  ¥'"'°'"'^''  ***  '"  *'«  ^'"'^■j  f  138  r»,  éd. 

Establetê  et  atrempance. 

(Le  Chaileau  de  labour,  éd.  I.i99.) 

1.  ESTABLi,  S.  m.,  étal  de  marchand  : 


EST 

Et  aux  piétons,  qui  vonl  d'aguet 
Tastonnant  par  ces  establis. 
(ViLLO.s,  Pet.  Test.,  xxn,  Jonanst,  p.  li.) 

2.  ESTABLI,  part,  passé,  rangé  : 

Serreement  chevauchent  a  bataille  eslablie. 

(Conq.  de  Jerus.,  527i,  Hippeaa.) 

ESTABLIÇON,  VOir  EsTABLISON. 

ESTABLiE,  -  ye,  estaublie,  estavlie,  es- 
iaulie,  s.  f.,  établi,  échafaudage,  redoute, 
boutique  : 

Et  dehors  et  dedens  ont  fait  mainte  eslablie. 

(Chev.  au  cygne,  212i2,  ReiiT.) 
.\ns  crenians  de  la  lor  s'eslnt  son  Vestablie. 
(Jeh.  de  Lanson,  Richel.  2193,  P  9  r°.) 

11  Tuleit,  cume  Deu  l'enseinne, 

Fere  par  ses^ eslablies 

Entnr  le  niunt  ses  berclieries. 

(CttABDRï,  Sel  dormans,  912,  Koch.) 
Ke  nus  ne  tienge   estavlie  a  sen   huis  ne 
a  se  fenestre  por    canaier.  (1270,  Beg.  aux 
bans,  Arch.  S. -Orner  ÀB  xvili,  16,  n»  133.) 

.II.  establies  de  bois  sur  traiteaulx. 
(2  mai  1394,  Invent,  des  biens  de  Girart  de 
Benaves,  Vente  de  meubles  de  la  mairie 
de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

Le  suppliant  cousturier  du  liea  de  Me- 

set qui    esloit   sur  son  taulier  ou  esto- 

vlie.  (1415,  Arch.  JJ  54,  pièce  169.) 

En  la  maison  de  V estaublie àes,  Lombars. 
(1460,  Rist.  de  Metz,  V,  641.) 

Route  moy  sur  mon  eslablie 
Mes  cizeauli,  mon  fil  el  mon  dé. 
(Fan.  du  coustur..  Ane.  Tb.  fr..  Il,  158.) 

—  Établissement ,  règle ,  règlement, 
ordre  : 

h'establie  de  l'ordre  est  bone.  {Decretales, 
ms.  Caen,  f"  l^.) 

Fist  loos  les  evesques  venir 
De  France  a  Orliens.  ponr  tenir 
Un  consire,  ou  ot  eslablie 
Meinle  pourfilablc  eslablie. 
{Vie  S.  Rémi,  ms.  Bmx.,  Anzeiger,  IV,  225.) 

Sovent  a  la  meinle  aatie 

Kt  mainle  colee  parlie; 

Mes  il  font  nne  autre  eslablie 

Qui  fet  remaindre  la  folie. 
(Li  Rom.  des  Franceis,  ap.  Jab.,'  Nouv.  Rec, 
II,  12.) 

Est  accordé  que  nous  de  la  dicte  esla- 
blie par  nulle  autre  voie  quelconque  que 
par  celle  dessus  dicte  ne  nous  poons  ne 
devons  tenir  pour  secourus.  Item  est  ac- 
cordé par  nous  connestable  que  ceïi  jour, 
si  secours  venoit  a  la  dicte  eslablie,  les 
gentilz  hommes  qui  y  sont  ne  porront  issir 
pour  estre  et  combatre  avec  leur  dict  se- 
cours. (5  août  1351,  Capit.  de  S.-J.  d'An- 
geli,  Arch.  S.  J.-d'Angeli,  1.  00,  n°  35.) 

En  prest  sur  les  gaiges  de  moy  seul  de- 
servis  et  a  deservir  en  ces  présentes 
guerres  es  parties  de  Poitou  et  de  Xaio- 
touge  en  Vestablie  de  S.  Jehan  d'Angeli... 
(1353,  Quitt.,  Richel.  Cab.  des  titres,  vol. 
506,  doss.  11453,  pièce  4.) 

—  Rôle  nominatif  et  descriptif  des  dizai- 
niers,  pennons  et  bannières  de  la  ville  de 
Lyon  : 

Hz  ont  esté  d'arrest  que  le  plus  brief  que 
faire  se  porra,  Pierre  Chivrier,  Humbert  de 
Varey,  le  grand,  et  Jehan  Tiboud  assevis- 
sent  les  eslabliez  de  la  partie  de  l'Empire. 
(16  mars  1418,  Heg.  consul,  de  Lyon,  1, 158, 
Guigue.) 


EST 

Pierre  de  Cuysel,  Humbert  de  Varey, 
Jehan  Tiboud  e"t  Bererd  Jacot,  ou  deux 
d'eulx,  feront,  de  cy  a  jeudi,  les  establies 
en  l'Empire  bannières  et  pennons.  (!"■  avr. 
1418,  ib.,  I,  160.) 

Hz  ont  passé  le  mandement  adrecant  a 
Nantuaz  de  Jehan  Cellarier,  de  la  somme 
de  XIX  1.  tourn.  a  lui  deuz  de  la  reste  de 
xxviil  1.  tourn.  que  l'on  lui  Jevoit  pour 
les  bannières  et  pennons  des  establies  de 
la  ville.  (19  juin  1420,  ib.,  1,  247.) 

Dresser  les  establies.  (Act.  consul.,  1506' 
1308,  Arch.  mun.  Lyon,  BB  23.) 

—  District  : 

Tant  de  l'église  doudit  lieu,  que  des  ca- 
pelenies  qui  sont  dedens  les  mettes  et  esta- 
vlies  ou  beghiaage  deseure  dit.  (1301, 
Cart.  de  Flines,  p.  493,  Hautcœur.) 

—  Terme  de  droit,  confirmation  : 

Et  ço  qu'il  lui  remandoil 

De  ço  qu'il  lui  demandoil, 

(.0  ert  de  sa  terre  Vestablie 

A  resguart  de  sa  barooie. 

(Est.  de  ta  g.  s..  Val.  Chr.  1C59,  f  "''.) 

Le  dit  Henri  eust   pris  un  bref  d'esiablie 

disant  que   il  avoit  un    gregnor   droit  en 

tenir.  (Fév.  1307,  Lett.   du  bailli  de  Caen, 

S.  Etienne,  Arch.  Calvados.) 

Le  bref  d'establie  est  fait  en  ceste  forme  : 
N.  se  plaint  de  G.  qui  luy  demande  a  tort 
une  terre  a  Rouen  de  quoy  il  demande 
Vestablie  au  duc  de  Normendie  pour  recon- 
gnoistre  savoir  lequel  y  a  greigneur  droit, 
celuy  qui  tient  ou  celuy  qui  demande  la 
terre,  soit  veue  dedens  ce,  mais  pièges 
doivent  estre  ainçois  prins  de  suir  l'este- 
blie  et  les  hommes  seront  semons  a  la 
veue.  [Coust.  de  Norm.jf  217  v,  éd.  1483.) 

—  Troupe,  escadron,  compagnie,  batail- 
lon, garnison  : 

Dunt  chevalchenl  par  establies 
E  par  coureiz  e  par  parties. 

(BES.,fl.  deNorm.,  II,  373G,  Michel.) 

E  snnent  ces  busines  de  chascnne  eslablie. 
(JoRD.  Famosme,  Chron.,  1349,  ap.  Michel, 
0.  de  Norm.,  I.  III.) 

Mais  or  nous  alomons  trestoat  a  eslablie. 

(Roum.  d'Alix.,  P  46',  Michelanl.) 

Li  Saisne  avoienl  encanchie 
La  genl  et  la  proie  aqueillie, 
t't  furent  en  une  eslablie 
.X.  chevalier  et  .xx.  apries. 

(Yiolette.  2607,  '\lichel.) 

Por  eslre  engrant 

A  sonverner  de  lor  batailles 
Les  eles.  et  maire  as  comançaillas 
Des  lésions,  des  estaublies. 
Et  au  front  des  coneslaublies. 
(J  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1604, 
P  4=.) 

Le  dit  duc  départi  ses  gens  par  establies 
pour  la  saison  de  hiver.  (Grand.  Chron.  de 
France,  les  Gestes  du  roy  Charles  V, 
XLVili,  P.  Paris.) 

Pour  convertir  en  la  sustentacion  des 
gens  d'armes  et  establies  du  duché  de 
Guyenne.  (1379,  Lett.  du  D.  d'Anj.,  Pr.  de 
l'H.  de  Nîm.,  III,  19.) 

La  ou  il  lui  a  convenu  tenir  graut  establie 
de  gens  d'armes,  pour  ce  que  noz  ennemis 
le  desiroient  prandre.  (1385,  Arch.  K  53*, 
pièce  40.) 

De  toute  Vestablie  des  Angloie  tenant 
Saincte  Severe,  n'en  eschappa  que  cinq 
seulement.  (La  Chron.  du  bon  Logs  due  de 
Bourbon,"^.  34,  Chazaud.) 


EST 


EST 


EST 


Le  roy  marcha  onllre  vers  le  pout  de  Ho- 
bec  ut  In  fut  ouverte  la  dernière  establye 
dedans  laquelle  estoit  un  cheval  de  poil 
que  vulguairement  on  appelle  rouen,  re- 
présentant la  ville  de  Rouen.  (1308,  Entrée 
de  Louis  XII  d  nouen,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Bessln,  établie,  établi. 

ESTABLiEE,  estaubliee,  s.  f.,  droit  de 
maîtrise  : 

De  tous  les  paisles  que  lesdis  paivours 
et  le  jureis  soulloii'iil  paieir  ausdis  Sept, 
qu'il  n'en  doient  jamaix  nulles  paieir,  ne 
aussy  nulles  eslàiibliees.  (1414,  Hist.  de 
Metz,  IV,  702.) 

1.  EST.ABMER,  estaubUev , eslubler ,  s. m., 
celui  quia  soin  de  l'élable,  de  l'écurie  : 

I.e  cheval  6sl  livrer  a  Vesiahlier, 

Oloniage  Guill..  Richel.  368,  T  2^)9'.) 

Li  taverniers  qui  sofre  les  joeors,  li  cs- 
tabler  qui  sofre  les  jumanz  estre  establees 
en  l'estable,  et  si  est  il  tenuz  de  garder  les. 
(tir.  deJost-  etdep'.et,  m,  13,  §  b,  Rapetti.) 

Il  bailla  l'uuiain  lignaige  en  la  garde 
S.  Pierre,  lors  baillait  il  le  malade  a  son 
eslablier,  et  est  appellee  l'estable  sainte 
église.  (Laurent,  Somme,  ms,  Troyes, 
f»  102  r».) 

Li  marcheauz  qui  gardoil  Vi  stanble, c'est 
li  prestres  qui  gardoit  l'iglise.  Li  .ii.  do- 
nier  que  li  prodons  dona  a  Vestaublier, 
c'est  la  doctrine  des  .ir.  loiz  par  quoi  il 
doit  son  puple  conseiller  etacordera  Deu. 
{Serm.,  ms.  Metz  262,  f"  8'.) 

Et  sil  enmena  en  une  estable  et  pria  al  es- 
tabler  qu'il  s'en  preist  garde,  et  l'autre  jor 
traist  dous  deniers  et  les  dona  a  Vesla- 
blier.  (Comment,  s.  le  nouv.  test.,  ms.  Oxf., 
BodI.  Douce  270,  f"  56  r».) 

Li  establiers  senefie  saint  i,glise.  (Ib-, 
fo  57  r».) 

2.  EST.\BLiER,  establer,  estavUer,  s.  m., 
celui  qui  expose  sa  marchandise  sur  la 
table  appelée  establie  : 

Avons  ordenné  que  les  poisçonniers  es- 
tabliers,  puis  que  il  aront  apporté  a  leurs 
estaus  leurs  poisçons  ou  autrement,  il  ne 
les  pourront  vendre  en  place  en  gros  ne 
autrement,  avec  la  marée  du  lendemain. 
(1369,  Ord.,  V,  233.) 

—  Préposé  à  la  perception  des  impôts  : 
La   vigne  a     \'eslablier  de  saint   Denis. 

(1281,  Cari,  de  St   Denis,  Richel.  1.  5413, 

p.  396''.) 
Thomas  Veslabler.   (Nov.   1287,   St  Ber- 

thonii^,  Bihl.   La  Rochelle.) 

Pour  Vestavlier  danl  abbé.  (Compte  du 
T(.l\°  S.,  ms.  .\rras  847,  feuill*  de  garde.) 

3.  ESTABLiER,  V.  a.,  établir: 
Uoiversilez  apparaillez 

E  stndie  en  cilez  estabïiez. 
(Pierre    d'Aberncn,   le  Secré  de  Sfcrrz,   Richel. 
23107,  r  181'.) 

4.  ESTABLIER,  S.  m.,  établi  : 
Establier  ou  estait  a  boucher.  (R.  Est., 

Pet.  Dicl.  fr.-lat.) 

ESTABLUiENT,  S.  m.,  Ordonnance,  rè- 
glement: 

Ai  rennncié...  a  tote  ajue  de  toz  dreiz,  a 
toz  establimenz,  a  toz  privilèges.  (I2S0, 
St  Rerthomé,  Bibl.  La  Rochelle.) 


Ordennnces  ou  es(a6/(ineHSroyaulx.(l338, 
Arch.  JJ  72,  f»  76  v\) 

Et  gardera  les  loyaulx  establimens  de  la 
commune.  (1373,  Orl,  v,  680.) 

f'ostumes,  esliblimens,  constilucions. 
(1376,  Rail,  S.  ''yprien,  1.  8,  Arch.  Vienne.) 

Tous  les  privilège,;,  libertés,  usaiges, 
coustunies,  establimens  et  franchyse?  dont 
iizont  usé.  (12  .juin  1451,  Confirm.  p.  le 
de  d'Armogn.  dés  prii\  de  S.  Mai- ,  Arch. 
niun.  S.  Macaire.) 

—  Fondation,  création  : 

EstnbUment  d'estude  et  coMgri-;;.ilioM 
d'escoliers.  (.1.  Bouchet,  .Ihw.  iVAquil., 
f»  10  r",  éd.  imi.) 

ESTABMSON,  -  issou,  -  icon,  atiihl,  s. 
f.,  établissement,  état,  manière  d'être; 
manière  d'agir,  situation,  force,  troupe  : 

Qaant  la  paciele  vil  en  tel  estahliaùn, 

I£t  bieMe  et  sy  plaisans,  de  si  doulrhe  raison, 

Plaisance  entra  en  Ini. 

(Chei.  an  cygne,  ST,  Reiff.) 
Cha,  dist  Cornnmarans,  j'ay  estet  a  Bnillon  : 
S'ay  vent  Godefroy  en  sa  malstre  maison, 
Wit-isse  et  Bandnin.  qni  sont  fier  qne  lyon  ; 
Et  se  say  Icnr  estât  et  lenr  establhm. 

(Ib..  3120.1 
Bninemons  fn  mnmles  on  riche  pavellon. 
Ou  !y  sondans  estoit  en  noble  eslfiblison, 
(Ib.,  22108.) 

Et  ly  sondans  estoit  en  Dere  exiaUison. 

(Ib.,  2662S.) 

Quant  Helyas  le  vit  en  tel  eslabtixov, 
A  soy  meismes  a  dit  :  'Vechy  nng  signe  bon. 
(Ib.,  2262.) 
Selon  leur  loy  faisoient  iluee  enlabllcon. 

(Ib.,  30.36.) 
Comment  ly  Sarrasin,  a  lenr  maleiçon. 
Avnient  demenet  en  laide  establixon 
Le  gloriens  sépulcre. 

(Ib..  21223.) 
Car  se  vous  deroores  en  ma  possession. 
Vous  n'y  arcs  ja  mal  par  nulle  eslablison. 
(Ib.,  22,-2';.) 
Que,  s'il  puet  esploîtter,  il  venra  a  coron 
ne  prendre  vengement  de  ceste  eslablison. 

(Ib..  29«,S2.'' 

Alanl  es  Moradin  qni  vil  ['eslablison. 

Qui  venoit  de  gibier  ;  s'aportoit  nng  faucon. 

'7*.,  18102.) 

La  gietta  nng  tel  crit  et  sy  orible  son 
Qu'en  l'osl  l'oirent  bien  ly  prince  et  ly  baron, 
El  quidircnl  tresloul  ly  hault  prince  de  non 
Qne  ce  fnsl  ly  sondant  et  sen  eslablison. 

(Ib..  20391.) 

Et  qnant  li  roys  oi  des  Turs  Vestabiison 
Polibanl  i  tramist,  et  o  lui  gens  foison 
Qui  tout  les  desconB  a  l'aide  Jhesnra. 

(B.  deSeb.,  xv,  731,  Bocca.) 

La  esloient  ses  BIz  delez  lui  environ  : 
Non  pour  qnant  rilz  Belran  seoit  sur  un  lizon. 
Et  estoit  a  par  lui,  n'aioit  nul  compaignon  : 
Li  antre  dui  esloient  en  banl  eslablison. 

(Ccv.,  du  Guesclin,  81,  Charnière) 
Conlre  les  gens  Henri  Ot  granl  eslabliçon. 
(lo.,  ib.,  11708.) 
Devant  estoit  Jehan  et  Alain  de  Beaurooa, 
A  grant  force  de  gent,  en  grant  eslablisson. 

(Id.,  ib.,  17202.) 
Lors  fist  pour  assaillir  une  telle  eslablison, 
Oncqnes  de  tel  assault  a  parler  n'oyst  on. 

(Id.,  ib.,  var.) 
La  demonra  .viii.  jours  en  ronsolacion. 
An  .]\.*  s'en  part  eu  noble  eslabiisson. 

■Ir..,  ib.    |-20n  ) 


Que  forteresse  y  ot  de  noble  eslablicon. 

(lo..  ib;  19S69.) 

Et  furent  si  d'acort  en  celle  eslablicon 
Que  cil  de  la  crié,  par  chemin  de  raison 
Trouvèrent  les  mineurs,  si  pon  dit  la  chançon. 
(In.,  ib..  1192.) 

—  Terme    de  coutume,   établissement, 

!   usage  établi,  chose  réglée  : 

'  Uns...  establirent  que  s'il  venient  en 
povreté  et  il  tenissoicnt  fié  lai,  do  rei  ou 
d'autre,  qu'il  le  puissent  meltre  en  main 
d'iglise,   et  por  cesle  tilablison   li  rois  et  li 

I  baron  esloient  moul  gregié.  (Liv.  de  jost. 
et  de  plet,  \,  3,  §  4,  Rapetli.)  Plus  bas  :  es- 
tabtison. 

RenunQanz...a  tote  eslablison  de  ygleise. 
(1264,  Livre  blanc,  ms.  du  Mans.) 

Renoncient...  a  toutes  indulgences  et  es- 
tabtisons,  a  toute  reson.  (1282,  rEpau,Areh. 
Sarthe.) 

ESTABLissAXCE,  estabUsance,  s.  f., 
établissement  : 

I  Ajne  a  ton  rejne  e  sueur 

.Si  cnm  r'nnl  fait  ti  aiceisor 
Par  l'anciene  eslablisance. 

(Beh.,  D.  de  yo'-m.,  IL   127,  Michel.) 

EST.vBi.issEMENT,  -iscement,-icement, 
-isement,-issivianl,  extabl.,estavl.,eslaul., 
efauL,  astabl.,  s.  m.,  état  flxe,  solidité  : 

Rois  sages  est  establisement  de  pueple. 
(Bible,  Richel.  901,  f»  U^,)  Lat,  stabilimen- 
tum. 


Se  n'avoient  li  élément 
Nul  certain  eslablissemenl. 
(Jlelam.  d'Ov. 


p.  6, 


Tarbé.) 
loi,   con- 


—  Règlement,    ordonnance, 
tnme  : 

Leis,  dreiiures  ne  jugemenz 
>'e  autres  eslablissemenz 
Ne  tendront  mais. 
(Ben.,  d.  de  yorm.,  11,  26683,  Michel.) 
Li  lai  volent  tenir  lur  cslablisement. 

(Th.  le  ilarl.,  211,  Bckker.) 
Tôt  issi  comme  il  [est]  establi  par  l'esta- 
bliscement  de  sainte 'église.    La  Vie  M.  S. 
Nicliolai,  Monmerqué.) 

Cist  eslaulissemens  durrit  .x.  ans.  (Fev. 
1244,  Hist.  de  Metz,  111,  196.  Arch.  uiun. 
Metz.  cart.  88.) 

Les  etaiilissemens  du  bon  n.i  Lois. 
(Fragm.  d'un  anc.  man.  de  l'Ev.  d'.imiens, 
ap.  A.  Thierrv,  Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat. 
1.90.) 

Chis  darrains  estauHssemens  fais  souries 
fuitius.  (RoisiN,  ms.  Lille  266,  p.  53.) 

Par  mon  droit  eslai'lissement. 

(Rose.  Val.  Oit.   1212,  f   128''.) 

Li  establissemenl  que  li  roi  font.  (Br,vitm., 
Coût,  de  Iieauv.,c.  xi.ii,  Beugnot.) 

Tut  li  eslablissemenz  de  vie  sunt  pur 
dreilure.  (Moralité  des  philos.,  Richel. 
25407,  f  I26M 

Seloncles  estavlisemens  chi  desousescris. 
(1290,  JoiNV.,  Arch.  S.Omer.) 

Par  reson  de  Vastoblissement  notre  Sei- 
gneur. (1300,  Ch.  de  Ph.  le  Bel,  Arch.  Loiret, 
la  Cour-Dieii.) 

Exlablissement.  (1310,  Fontevr.,  Arch. 
Maine-el-Loire.) 

Vestablissemenl  de  la  geolle  estoit  telle 
que  nul  ani  v  =oil  mis  ne  mengue  fors  pain 

7i 


:if<t< 


EST 


EST 


EST 


eteaue  feulement  une  fois  le  jour.  {Lancelol 
du  Lac,  2"  p..  ch.  97,  éd.  1488.) 

On  dit  encore  en  terme  d'histoire  les 
■Etablissements  de  Saint  Louis. 

—  Impositiiiu  : 

Ne  il  ne  poenl  taire  laillie  ne  establissi- 
manl  novel  se  par  moi  non.  (1266.  Chart. 
d'affranch.  de  Montier,  Arch.  Montier-sur- 
Saulx.) 

ESTABi.issEOR,-  tsseur,  eslaubl.,  s.  ra  , 
celui  qui  a  établi,  fondé,  créé  : 

Li  establissieres  del  monde.  (S.  Graal, 
Richel.  2455,  1°  109  r".) 

Quant  li  establissieres  devisa  les  .illl 
eiemens.  {Jb.,  Richel.  24394,  f»  44'».) 

Ouant  li  establisserres  du  monde  devisa 
les'  .iiii.  eiemens.  (Ib.,  Vat.  Chr.  1687, 
f«  20''.) 

Selonc  les  eslaublisseors  des  canons. 
{Ordin.  Tancrei,  ms.  de  Salis,  f»36\) 

A  l'abeie  donc  cil  Joaciiini  fu  abes  et 
establisserres.  {Décrétâtes,  ms.  Caen.f  1''.) 

Le  comprebendement  u  le  connissance 
de  Vcstablisseur  u  dou  gouverneur  de  na- 
ture. (Li  Arsd'Aniour,  1,  29,  Petit.) 

Quand  ceviendraaubout  del'an  qu'iceux 
jurez  establis  auront  servi  et  gardé  ledit 
mestier,  ils  seront  tenuz  de  retourner  et 
eux  traire  par  devers  les  establisseurs,  et 
leur  présenteront  leur  dite  commission,  et 
lesdits  establisseurs  seront  tenus  de  savoir 
comment  lesdits  jurez  establis  se  sont  por- 
tez en  leur  dit  temps.  (1350,  Ord.,  Il,  361.) 

Saint  Estienne,  establisseur  de  l'ordre  de 
(Jrammont.  {Vies  de  saints.  Richel.  964, 
!'  161.) 

£s(a6(isseMis  delûis.(AMYOT, Vies,  Numa.) 

Le  grand  establisseur  de  loix.  (La  Bod., 
Harmon.,  p.  42,  éd.  1578.) 

Les  trois  principes  establisseurs  du 
monde.  (Maum.,  Eiiv.  de  S.  Jiist.,  prol. 
éd.  1594.) 

ESTABON,  S.  m.  ? 

u  est  accordé  aux  maresquiers  ayant 
terres  maresques  en  Lisle  que  ilz  et  leurs 
successeurs  maresquiers  qui  y.aront  terres 
maresques  porront  carquier  tiens  sans 
mettre  drap  sur  l'estabon  et  le  borl  du 
batel  sur  les  rivières  de  l'Estat  et  de  l'Er- 
bostat.  {Pièce  de  1429,  iMém.  des  Ant.  de 
.Morinie,  t.  XV,  p.  162.) 

ESTABOTTAGE,  S  m.,  ûxatioM  des  li- 
mites d'un  terrain  sur  lequel  une  cons- 
truction doit  s'élever  : 

Le  bastiment  nouveau  fut  construit  d'a- 
près Vestabottage  et  l'alignement.  (7  sept. 
1561,  Enq.,  Arch.  muo.  Chartres,  liass. 
des  métiers.) 

Cf.  EST.\BOTTEH. 

ESTABOTTER,  V.  a.,  marquer  les  li- 
mites d'un  terrain  sur  lequel  une  cons- 
truction doit  s'élever  : 

Voulant  démolir  le  vieux  bastiment  qui 
estoit  sur  ladite  place,  j'en  fus  empesché 
par  le  maistre  des  maçons,  parce  que  je  ne 
l'avois  pas  appelé  pour  marquer  la  place, 
et  je  ne  pus  continuer  avant  d'avoir  fait 
estabolter  l'endroit  par  le  dit  maistre.  Le 
bastiment  nouveau  fut  construit  d'après 
l'estabottage  et  !'ali"nement.  (7  sept.  1561, 
Enq.,  Arch.  mun.  Chartres,  liass.  des  mé- 
tiers.) 


EST.\CE,    Voir  ESTACHE. 

ESTACENEL,  S.  m.,  banquier,  chan- 
geur : 

Li  estaulx  des  cheangeours  et  des  esta- 
ceneus  uns  chascuns  estaulx  paierai  .m.  solz 
en  la  dite  foire.  (Fin  du  xiri"  s..  Cari,  de 
Dijon,  Richel.  I.  4654,  f»  29  v°.) 

ESTACENERiE,  estossencrie,  s.  f.,  com- 
merce de  graisse  de  porc,  de  cire,  et 
d'autres  matières  grasses  ;  ces  matières 
elles-mêmes  : 

Estacenerie  ou  vente  de  sain  vif,  cire  ou 
autres  danrees  grasses.  {Enq.  de  1403  sur 
les  foires,  Arch.  mun.  Autun.) 

Vendeurs  d'estassenerie.  {Compt.,  1433- 
39,  ib.) 

ESTACHAL,  -  aickal,  s.  m.,  poteau: 
Ont  mis  en  icelles  galleries  une  grose 
alaiche  et  plusieurs  estaichaulx.  (21  juin 
1438,  Certif.  du  maUre  des  œuvres  dii  roi 
donné  a  des  ouvriers  employés  d  des  répar. 
fait,  au  châl.  d'.ilençon,  Arch.  Orne.) 

1.  ESTACHE,  -  aiche,  estace,  eslage,  es- 
taque,  estacque,  estacke,  astache,  estake, 
esteche ,  astaiclte,  aistache ,  oslache ,  es- 
tracque,  stache,  stake,  s.  f.,  attache,  lien  : 

Grosses  estakes  a  gros  las.  (1295,  Enq., 
Arch.  J  785.) 

Je  pourroye  rompre  mes  estaches.  (Lie. 
du  Chev.  de' La   Tour,  c.  xxili,  Bibl.  elz.) 

Douze  fermaillez  d'or,  pour  servir  a  l'es- 
taiche  d  un  mantel.  (1412,  Comptes  royaux , 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

Qoe  qnand  jay  plus  d'espoir  qne  mon  cœur  sorte, 
Lors  ces  beani  yeux  font  Veslache  plus  forte. 
(Vasquin  Puilieul,  Euv.  de  Pétrarque,  p.  106,  éd. 
loo5.) 

—  Pieu,  poteau,  pièce  de  bois  : 
A  nne  estache  l'unt  atacbiet  cil  serf. 

(hol.,  3737,  Muller.) 
A  .V.  eslaches  fa  li  engins  bastis. 

{Les  Loh..  ms.  Montp.,  f°  U9*.) 

A  .ni.  estaches  les  fist  eslroit  noer, 
De  bonnes  cordes  restraindre  et  freiner. 

(/*.,  Ars.  3113,  f»  t-'-.) 
Li  bers  le  r'a  a  Vestaque  loié. 

(Raimb.,  Onier,  8360,  Barrois.) 
.1.  pont  ferons  sor  Rune  par  force  et  par  angin. 
Les  estaches  de  chasne,  les  planches  de  sapin. 
(J.  BoD.,  Sax.,cxnn,  Michel.) 
Del  tref  roi  Aliiandre  voel  dire  la  faiture. 
Il  ert  et  grans  et  les  et  hans  a  démesure  ; 
L'eslact'  en  fu  d'ivore,  a  rice  eotalleure. 

(Roum.  d'AlU-,  f  US  Michelant.) 
Ses  piez  aerst  par  lo  chalcemenl  en  une 
stache  de   la  soif.   {Dial.  St  Greg.,   p.   16, 
Foerster.)  Lat.,  insude  saepis. 
Du  cors  faisoit  eslaqne,  et  des  deux  bras  flaiaus. 
(Adam  de  la  Halle,  du  Roi  de  Sczile,  -llS,  Cous- 
semaker,  p.  289.) 

Eslaches  et  cloies  portoient. 

(Dm  mars  le  Gallois,  13036,  Stengel.) 

Despoillies  tous  nus  et  mis  a  Vcstache. 

{Begle  del  hospit.,  Richel.  1978,  f"  134  v».) 

Lalv,  staKes,  ne  nul  bos.  (1270,  Reg.  aus 

bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xviii,16,  n»  271.) 

Il  fut  lié  a  Vastaiche.  (Laurent,  Somme, 

ms.  Troyes,  f»  105  v.) 

Il  (le  roy)  se  seoit  en  un  paveillon, 
apuié  a  Veslache  du  paveillon.  (JoiNV., 
Hist.  de  St  Lattis,  p.  175,  Michel.) 


Me  crerroie  en  cheli  qui,  en  Jerosatem, 
Fa  batu  a  Vcstage  sans  nisun  vestemenl. 
(Gaufrey,  2il6,  A.  P.i 
.111.  colombeaus  et  une  tieliere  pour  le? 
vanteles  dou  molin  et   .m.  bracuus,  .un. 
estakes.  (1314,  Revemis  des  terres  de  l'Art., 
Arch.  KK394,  f»  29.) 

Lié  a  Vestache,  a  V oslache. (13)0,  Compl. 
roy.,  n»'  32  et  62,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Un  angelot  d'argent  doré,  qui  tient  un 
vaissel  rond  de  cristal  ouquel  il  a  de  l'es- 
tache  nostre  Seigneur  et  sied  sur  un  pied 
esmaillié  a  angelots  jouans  d'instrumens 
et  le  soustiennent  quatre  lions.  (1363, 
Invent,  du  duc  de  yorm.,  ib.) 

Et  firent  drechier  une  moult  grosse  es- 
tache  en  uug  pré.  {Gilles  de  Chin,  p.  9. 
Chalon.J 

Et  puis  tont  droit  a  celle  estache 
Le  me  va  maintenant  lier, 
Car  .1.  pou  le  vueil  chastier. 
(La  Pass.  fiostre  Seigneur,  lab.,  ilysl.,  'II,  228.) 

Lesquelles  fourch>"s  sont  a  deux  esta- 
ches. (1409,  Enq.,  Arch.  Sarthe,  E  3,  26.) 

A  faire  .1.  noef  huis  a  le  ghihalle,  con- 
tre le  tour  de  Galette,  et  laillier  estacques 
et  mettre  au  begliinage,  (1415-1416,  Re- 
ceplesde  Boulogne-sur-Mer,  p.  198,  Ed.  Du- 
pont.) 

Et  fut  liée  a  une  estache  qui  estoit  sur 
l'eschatfault.  (Journ.  d'un  bourg,  de  Pa- 
ris, an  1431,  Jlichaud.) 

Une  estacque  pour  soutenir  une  vigne. 
(1442,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

U  fut  lové  tout  nud  a  une  estace.  (.1. 
MOLINET,  Chron.,  ch.  ccxli,  Buchon.) 

Les  dernières  parolles  qu'il  dit  estant 
lyé  a  Vestracque,  pour  ardoir.  (J.  Dt' 
Clercq,  Mém.,  I.  IV,  ch.  3,  Michaud.) 

Et  furent  par  force  la  bassecourt  et  le 
chastiau  prins  et  le  donjon,  la  grosse 
tour  minée  et  mise  sus  estaches  par  telle 
sorte  que,  qui  eust  volu,  on  l'eust  fait 
trebuchier  par  terre.  (J.  LeFevre,  Chron., 
I,  44,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

On  mit  une  cedulle  atachie  a  une  des 
staches  devant  l'ostel  le  Castellain.  (J.  Ar- 
BRION,  Jottrn.,  an  1488,  Larchey.) 

Une  vireulle  pour  une  estacque  a  planter 
des  plantes.  (1515,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Souche  : 

Estacke  de  vigne.  (1353,  Lille,  ap.  Li 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens,  i 

L'olivier  se  perpétue  de  luy  mesme  pat- 
tes jettons  qu'il  met  hors  de  sou  pied,  qu'en 
aucuns  pays  appellent  estaque.  (Lie- 
BBA.11LT. Maison  rust.,  iii,34,p.  375,  él.  1658.) 

—  Fig.,  appui,  soutien  : 

Se  nus  de  nous  i  ciet,  que  tost  soit  relevés, 
ÎSe  ponr  mort  ne  pour  vie  gardes  ne  vous  fales; 
Se  ensi  ne  le  faites,  ja  n'en  r«pai[rleres  ; 
Et  je  sera[il  eslake,  a  moi  vous  ralies  : 
De  quel  part  qne  je  viegne.  losl  me  relronveres. 
(Fierahras,  3523.  A.  P.) 

La  fu  Ogiers  de  Danemarce, 
De  tos  les  antres  li  eslace. 

(MousK.,  Chron.,  711G,  Reiff.) 

Iccle  estaiche  est  molt  certaine  (l'étoile  polaire). 
(GoioT,  Bihle,  629,  Wolfarl.) 

Nons   sommes   leur    estaque  et   leur  hostiel  raai- 
[geur 
Pour  souslcnir  leur  forche  et  warder  leur  honneur 
(Graff  des  dues  de  Bourg..  DlT.ï,  Chr.i.i.  belg.1 


EST 


KST 


EST 


.■J87 


—  Barre  d'un  tribunal  : 

Aiusi  que  le  suppliant....  se  partoit  île 
\'estague  ou  auditoire  dudit  lieu  de  Corbie. 
(1458,  .\rch.  JJ  188,  pièce  16.) 

—  But,  cible  : 

Si  pristent  l'abbé  Mulete  et  le  mistrent 
en  un  leu,  et  treoient  a  lui  saietes,  ausi 
comme  a  une  estache.  {Vie  des  SS.PP.  en 
prose  franc,  liv.  Il,f»  76.) 

Beauinanoir  a  aussi  employé  eslaque, 
dans  le  sens  de  cible. 

—  Amarrage,  droit  d'amarrage  : 

Que  les  maistres  mariniers  dudit  ro- 
y  aùme  de  Castelle  soient  fraiis  de  prendre 
e  staches  pour  leurs  nefs  et  navires,  en  touz 
1  es  pors  de  nozdis  royaume  et  seignorie, 
s  ans  paier  aucune  chose,  et  sans  ce  qu'il 
e  n  soient  tenus  de  paier  auciiu  ancrage. 
(  1364,  Ord.,  iv,  430.)  Inipr.,  cscarMs. 

—  Encan  : 

Tous  lesquels  cbevals...  ledit  seigneur 
Nicolle  polrait  vendre  a  l'eslache.  (1409, 
Hist.  de  Melz,  IV,  660.) 

Ont  -venduit  a  \'aistache  .XX.  pinces  de 
cbevals.  (1441,  ib-,  V,  379) 

—  Arrêt  : 

Si  s'en  entra  en  son  recet. 
Et.  por  ce  qn'il  le  IrouTa  net 
De  toiiz  mais  vices  et  sanz  la'-'he, 
Deraoranf^e  i  lisl  et  e.^'lacht'. 
{Vie  rf<'s  l'i-res,   Uichel.  '2.3111,  f  IG".) 

Lorr.,  éteche,  pieu  auquel  on  attache 
les  bestiaux  dans  les  écuries.  Pat.  de 
Lille  et  des  environs,  élaqne,  lieu  qui 
sert  de  but  dans  certains  jeux;  attache 
de  moulin  à  vent  ;  de  là  le  nom  de  la  rue 
des  Étaques. 

Centre  de  la  France,  étuche,  ellache. 
Bourbonnais,  eslache,  attache.  Bas- Valais, 
Vionnaz,  étatse. 

ESTACHÉ,  adj.  ;  pouce  estaché,  sorte  de 
mesure  : 

Une  des  dites  espees  sera  de  deux  pieds 
et  demy  de  longueur  avant  la  main,  un 
poulce  'estaché  moins,  ou  environ  ;  et  la 
tenue  et  plommee  d'icelle  espee,  d'un 
pied  et  poulce  ou  environ  ;  et  l'autre  es- 
pee est  plus  courte  de  deux  poulces  esta- 
chez,  ou  environ,  avant  la  main^  (1386, 
Procez  et  duel  de  Deamnanoir,  ap.  Lobineau, 
Pr.  de  l'Hist.  de  Bretagne,  t.  II,  p.  674.) 

ESTACHEMENT,  estaichemenl,  s.  m., 
origine,  extraction  : 

Vos  veeis  mon  cheval  de  grant  estaichemenl , 
Fort  et  isnel  et  corre  aperteraenl. 

(Car.  de  Momjl.,  Vat.  Chr.  1517,  f  10'.) 
Met  li  barons  sont  fort  et  si  per  egalment 
Comme  thil  qui  estoient  bacheler  l'e  jonvent. 
Et  d'an  ange  sunt  et  d'un  rstaclie/tteiil . 

(Doon  de  ilaience,  15876,  \.  P.) 

ESTACHEOR,  -  eeur,  s.  m.,  comme  ata- 
cheor : 

Estacheeurs.  {Voc.  des  mesliers,  ap.  (ié- 
raud,  Paris  sous  Ph.  le  Bel.) 

Cf.  Atacheor. 

ESTACHETE,  -  ctte,  -  quete,  .  kele,  et., 
s.  f.,  dimin.  de  etinriie.  corde  : 


Les  joustes  estoient  des  combats  d'occa- 
sion, qui  se  faisoient  le  plus  souvent  sans 
dresser  des  lices,  en  estendant  des  cordes 
qu'on  nommoit  estachettes.  (.Menesthieb, 
Cheval,  anc.  et  mod.,  p.  236,  éd.  1683.) 

—  Poteau  : 

Si  prennent  celui  cheval  et  l'emmainent 
a  leur  estackele.  (G.  de  Charni,  Liv.  de 
Cheval.,  ms.  Brux.,  f»47  v».) 

—  Fig.,  cible,  but  : 

Mes  cners  s'est  mis  si  ferm  en  Veslakele 

D'amour  servir. 
(Brbtel,  à  Ferri,  ms.  Sienne  ll.X.  36,  P  49''.) 

Icellui  varlet  se  jouoit  d'un  coustel  as 
autres  coujpaignons  estans  ou  chemin 
d'entre  St  Denis  et  Paris  a  un  jeu  que  l'on 
dit  a  Vestachette.  (1348,  .\rcb.  JJ  77,  pièce 
228.) 

Et  est  expédient  a  toy  que  cestuy  curre 
royal  soit  de  telle  vertu  et  de  si  grant  puis- 
sance qu'il  puisse  trespercier  toutes  ma- 
nières d'assaulv  et  le  fort  des  batailles,  et 
toy  porter  vaillamment  oultre,  voire  jus- 
qiîes  a  Vetaquete,  c'est  assavoir  jusques  a 
victoire  planiere.  (Maiz.,  Songe  du  vielpel., 
III,  32,  Ars.  2683.) 

ESTACHELHE,  S.  1.,  attache  : 
Quant  a  la  faczon  des  estacheures  dudit 
harnoys  par  bas  si  que  il  ne  sourmonte 
point  en  contremont  par  force  des  copz,  je 
m'en  passe.  {Habits  des  gens  de  guerre, 
Richel.  1997,  i"  77  r°.) 

1.  ESTACHIER,  -acier,  -  aiclaer,-ncUier, 

-  ekier,  -  equicr,  -  ecier,  -  ichier,  -  icquier^ 

-  iquier,  -  iher,etnchier,  astaichier,  stichier, 
verbe. 

—  Act ,  attacher  : 

-enseigne  de  sea  armes  i  ot  fait  elachier. 
(fiidlecl.  de  Sass.,  Richel.  368,  f°  124'.) 

Or  est  si  com  la  nacele 
Qui  an  port  est  eslacliie. 

(Chans.,  Richel.  '20O.iO,  f  :i8  v".) 


Dessendus  suî  senz  effioi, 
S'estackai  mon  palefroi. 


(II'.,  f»  -ili  r°.) 


Quant  ce  vouloir  en  ce  la  tient 
Qu'elle  airae  ce  dont  mal  li  vient, 
.\insic  c'elle  /'us!  aslaicliiee 
Et  de  mal  parler  aaichi[e]e. 

(Fabl.  de  Neufchàlel,  p.  29.  Relier.) 
Et  nos  avons  ce  dit  des  communs  juige- 
menz.  que  vos  les  puisiez  estachier  autres! 
comme  au  bout  del  doi,  ce  est  que  vos  en 
puissiez  avoir  aucun  peu  de  la  queuois- 
sence.  (Liv.  d»  jost.  et  de  plet,  xvili,  2o, 
§  9,  Rapetti  ) 

Il  estacha  les  chivaulx  en  un  arbre. 
(Pierre  de  Prov.,  Ars.  3334,  f"  82  v».) 

Par  les  mains  vous  vis  cstachié 
Et  a  gros  clons  bien  aûchié. 
(Resurr.  Nostre-Seigneiir,  Jub.,  Mysl.,  Il,  349.) 

Apres  ce  que  le  roy  Henry  eut  fait  pendre 
le  bastard  de  Vorus,  il  luy  list  estachier  son 
estandart  sur  sa  poitrine.  {Mém.  de  P.  de 
Fenin,  an  1422,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Esquelles  (lettres)  est  estaché  le  vidimus 
de  leur  povoir.  (1488,  Malrol.  de  S.  Germ. 
VAUX.,  Arch.  LL  728,  f»  9S  r».) 

Lequel  baslis  est  nécessaire  a  tous  mar- 
chans  frequentans  la  dicte  rivière  de  Loire, 
parce  qu'ilz  y  eslachenl  leurs  basteaux  et 
cbaslans.  (Fin  xv"  s.,  Beq.  aux  March. 
fréq.,  ap.  Mantellier,  March.  fréq.,  II,  440.) 


Ile  ]'e.\lûctier  a  gros  lieni  n'ont  failly. 
(Complamie  de  y.-D.,  Poe»,  fr.  des  w'  et  xvi'  s., 
II,    119.) 

El  eslaché  d'une  chaîne  Je  fer. 
yTeslam.  de  Leulher,  Poés.  (r.  des  xv°  et  x\i°  s.. 
I,  198.) 

—  RéD.,  être  attaché  : 

Ung  rolle  de  papier  qui  s'etachera  audit 
mandement.  (27  mai  1418,  Beg.  consul,  de 
Lyon,  A  I,  121,  Guigue.) 

—  Act.,  ficher,  enfoncer,  planter: 
I.a  ou  la  crois  fu  eslechie. 

l'I'a.ision  Dieu,  Ars.  :i.527,  f°  195'.) 
Par  tote  terre  erl  eslichie 
La  crois  Jhesu  et  essauchie. 
(GiLB.,  Lucid.,  Richel.  -25427,  ("  -28  r  .) 
Si  estechera  li  cantre   .v.  grains  de  eu- 
cens  en  crois  el  cierge.  {Règle  de  Citeaii.r, 
ms.  Dijon,  f»  30  v".) 

A  grans  pieus  d'araing  estechies  eu  tere. 
[Bibl.  hist.,  Maz.  S32,  f"  39'=.) 

Tantost  com  il  1  aproucha  il  bota  fors  de 
la  coe  un  grant  aguillon  tôt  envenimé  de 
lui  meisme,  si  Vestecha  l'enfant  droiturere- 
ment  parmi  le  ventre.  {Estories  Bogier, 
Richel.  20123,  f»  109".) 

Esticquier  au  bout  d'une  longue  perebe. 
(Tit.  du  XIV  s.,  Amiens,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Piètre  Irencha  le  chief.  voiant  toute  la  gent. 
Et  puis  en  une  glaive  Veslica  errament. 

(Cuv.,  du  Gtiesclin,  I682i,   Charrière.) 

A  Jehan  le  maçon....  pour  avoir  fait  .ii. 
grans  trous  pour  mettre  le  heaume  et  es- 
tachier les  crampons.  (1400,  Arch.  hospit. 
de  Paris,  II,  118,  Bordier.) 

St  Audebert  estequa  son  fourquon  de 
four,  lequel  raverdi.  (xv  s.,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Estecqtia.  (Ib.) 

Adont  flst  le  conte  d'Arondiei  prendre  le 
dit  cief  et  le  estequier  et  tenir  a  une 
perche.  {Chron.  des  Pays-Bas,  de  France, 
etc.,  Rec.  des  Chr.  de  Flaud.,  t.  III,  p.  330.) 

Et  an  l(ont  d'une  lanche  la  lieste  on  estequa. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg..  7166,  Chron.  ^el-.) 

—  Appuyer  sur  des  idliers,  planter  sur 
pilotis  : 

Adooques  si  fu,  parmi  Kune, 
Li  poos  bastis  et  commencies 
Et  atomes  et  eslacies. 

(MoDSK.,  Clfon..  993.'î,  Reiif.) 
Ni  ot  eu  tente  si  atachie 
!Se  qui  tant  fust  fortement  eslacliie 
Qui  ja  ne  fust  par  terre  trebuchie. 

(Euf.  Oijier.  6oi7,  Scheler.  > 

—  Avec  un  rég.  de  personne,  percer, 
transpercer  : 

Tnz  les  essenl  estikez,  ocis  e  mal  bailli. 
(JoRD.,  Fastossie.  Chron.,  1179,  ap.  Michel,  I).  df 
Nom.,  l.  III.) 

Tient  .i.  coutel  trencant  qui  tos  estoit  d'acier, 
Ja  alast  son  neveu  ens  el  cuer  estechier 
Quant  salent  contre  lui  doi  jentil  chevalier. 

'llelias.  Richel.  12558,  f  13".) 

Diex  ne  voeilt  pas  son  corps  dessis  la  crois  drechicr 

Ne  le  sien  corps  soufrir  de  la  lanche  estequier 

Pour  les  justes  loiaus  qui  sont  de  coer  entier. 

iB.  de  Seb.,  xv,  1092,  Bocca.) 

D'une  dagne  qa'il  tint  li  va  .!n.  cops  paier, 
Oq  viairc  l'ala  ferir  el  estiquier. 

(Crv..  du  Ihicsctin,  107ri6,  Cliarriéro.  > 


S8 1  KST 

El  Henri  Vesliirioil  de  sa  dague  d' icier. 

(iD  ,   'II-.   Ibi  il.' 

D'une  niacque  ou  planchon  qu'il  portoil 
culda  estequier  ledit  Kstevienet  en  lu  poi- 
lue Zii  ledit  Jeban  de  Casan  Vestequa 
enla  poitrine  dune  lance.  (1420,  Arch.  JJ 
171,  f»  146  V".) 

Tel  seigneur  fut  eslequies  dune  P'cque- 
(XV'  s.,  une,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  B.bl. 
Amiens.) 

—  Avec  un  rég.  de  chose,  asséner  : 

De  la  lanche  li  va  .i.  tel  cop  esle^mer 
Qu'on  moilon  de  ses  geos  labal.  du  destrier. 
(B.  de  Sek.,  viil,  3-28,  Bocca.) 

—  Abs.,  frapper  avec  force  : 
Del  brant  latainl  très  enmi  la  forciele 
Ed  eslecanl  que  dales  l'alemiele 
Tool  l'enlrovri,  si  qu'en  saal  la  boiele. 

{Anseis,  llichel    •Ï93,  C  65'.) 
ne  s'espeelons  deus  ouvrans  les  perfora, 
En  leurs  corps  edekans  l'espee  demora. 
(Gilles  li  Mliisis,  li  Estas  des  secidrrs,  ii,    100. 
Kerv.) 

La  peussicz  veoir  de  lances  estiquier 
Et  ferir  l'un  sur  l'autre  de  ces  lances  d'acier. 
(Cuv.,  du  Guesclin,  1919'3,  Cliarrière.) 
Icellui  baslard  et  ses  complices  se  avan- 
cèrent vers  la  porte  de  la  ville  que  il  trou- 
vèrent fermée  et  y  ealiquerenl  de  'auçes  et 
de  piques  en  faisant  assaut  fourmel.  (1^74, 
Arch.  JJ  105,  pièce  274.) 

Avoir  feril  et  estequiel  d'un  planchon  par 
ire.  (8  nov.  1397,  Flines,  Arch.  Nord,  Cod. 
A,  f"  154  r°.) 

Cil  dedeus  se  commencierenta  deffendre 
delanchieretd'estechïer.  (Froiss.,  Chron., 
11,  126,  Luce.) 

Lancié  et  escarmoiicbiL'  et  estiquié.  [\D., 
ib.,  111,  234,  Luce.) 

l.-ellui  Jehan  esliqua  ou  ficha  de  son 
planson  sur  le  rondel,  tant  il  le  fendi. 
(1418,  Arch.  JJ  170,  pièce  197.) 

Due  nuls  ne  soit  jupies  ne  corregies  dédit 
homecide,  sil  n'ait  ferut,  lanchiet,  slwhiet 
ou  fuit  clerement  partie  de  faite  ou  de  mal- 
vaise  paroUes  al  encontre  de  mort.  (J.  DE 
Stavelot,  Chron.,  p.  62,  Borgnet.) 

Lanchant,  slichant,  traiant  d'arches  et 
d'abalaistres  et  de  plommeez  de  plonc.  (ID., 
ib.,  p.  116.) 

Nulz  ne  pœult  picquer,  heuer,  eslicquier 
en  ladite  prarie,  ou  prendre  prayeulx  ou 
wasoDs  sans  grâce  dudit  chastellain.  (1507, 
Prév.  de  Montreuil,  Coul.  loc.  du  baill.  d  A- 
miens.  II,  620,  Bouthors.) 

—  Neiitr.,  être  planté,  s'enfoncer  : 
Ou  don  darl  d'amours  navré  (u 
Si  kencore  on  cuer  l'en  estechc 
De  ce  darl  li  fers  o  la  flèche. 

(Cleomades.  1498,  Van  IlasseU.' 

Qnanl  desous  les  claus  trebnçoient 
Si  lor  eslekent  es  cosles. 
(£)/■  .S.  Jehan  Pttulu,  Richel.    1553,  f   iîl'.' 

—  Réfl  ,  s'affermir  : 

.Mant  se  sonl  d'Anwier  dui  frère 
De  sainl  Jake  issu  por  precbier, 
Qui  mult  .se  vnelenl  eslarhier 
Canl  aucun  desviiel  ravoienl. 
(i.  DE  Baisieui,  h  Dis  de  la  vescie  a  preslre,  ap. 
Scheler,  Truia.  belges,  p.  215.) 
Et  pource  que  moult  parole  lui  disoient, 
se  estachoit  cest  moine.  (Ysl.  de  li  Norm., 
VIII,  8'»'%  Soc.  de  IHist.  de  Fr.) 

—  Act.,  attaquer  en  justice  ; 


Et  de  ceu   l'en   ui  il   eslachié  a  tous  ses 
biens    meubles    cl    non    meubles.    (127a.    i 
Ev.  de  Metz,  Rosières,  13,  Arch.  Meurthe.)    j 

Et  l'eu  ai  assignoi  et  eslachié  à  tous  les 
6es    que  je  tang  de   lui.   (1277,  Chaslelet,    ! 
1,  Arch.  jleurthe.)  , 

—  Eslachié,  pari,  [lassé.  planté,  fiché: 
l'I  ses  escus  meismcs  esloil  Ions  depecies  ; 
Ens  avoit  .v.  tronçons  de  .m.  brans  esleeies. 
(Roiim.d'Alii..  f»  26»,  Micbelant.) 
Li  trônes  sist  sus  .un.  piei. 
Si  fnl  fors  et  si  eslaichiez. 
(ParapUr.  du  ps.  Erticlaril,  Bril.  Mus.  add.  lofiOG, 
t  l"  25».' 

!!—  Fig-  : 

Sy  furent  tellement  esbays  Irestous,  et 
si  arrière  de  leurs  sens  que  n'y  avoil  celui 
qui  sçust  mettre  avant  chose  de  faire,  ne 
de  conseillier,  qui  utile  leur  samblast,  mais 
tous  entrepris  de  l'un  l'autre  demorrerent 
la  esliquies  comme  statues  de  bois  ou  de 
pierre,  sans  samblant  de  vie.  (G.  Ch.\s- 
TELL.,  Chron.,  111,  274,  Kerv.) 

2.  EST.VCHIEII,    \0ir  ESTAGIER. 
ESTACHON,  VOirESTAÇON. 
ESTACIER,   voir  ESTACHIER. 

ESTAço.N,  eslachon,  estason,  eslaisun, 
estarchon,  eslagon,  eslasson,  s.  m.,  pieu, 
pilier;  échoppe,  baraque,  masure,  maison, 
boutique  :  ' 

Inum  eslasoii  justa  campanile.  (1216, 
Cart.  de  Laiis  .Doc.  de  la  Suisse  rom..  M, 
444.) 

Isque  ad  angulum  mûri  des  eslaisuns. 
(122-5,  ib.,  P-5'8.) 

Li  vile  n'a  que  .XL.  soU  de  rente  par  an, 
sauf  les  eaucies  et  les  estachons  qui  bien 
couslent  aulant  a  retenir  com  il  valent. 
(1260,  Pérouue,  Arch.  J  383,  Dufour,  SU. 
pn.  des  vill.  de  Pic.) 

Les  esiaçons.  (1296,  Renies  d'Orliens, 
Arch.  Loiret,  f»  1  r  .) 

Li  prez  de  la  vile,  les  haies  vielles  et 
nueves,  li  donjons,  W  eslassons  du  change, 
li  change.  (1319,  Arch.  JJ  50,  f  19  r«.) 

Pour  ung  eslacon  a  la  porte  au  pain. 
{Compl.  de  ihôi.-V.  d'OvL,  1392-1400, 
f''  14  r°.) 

Porta  lors  ledit  mandement  eu  l'ostel 
ou  eslacon  de  Pierre  Bertaut,  clerc  de  la- 
dite preVosté.  (1401,  Arch.  JJ  136,  pièce  40.) 

i'ng  petit  eslacon  couvert  de  thuille  con- 
tenant sur  rue  cie  trois  a  quatre  piedz  de 
largeur.  (Bej.  du  Chap.  de  S.  J.  de  1er., 
Arch.  MM  33,  f  102  v».} 

1       Un  autre   eslacon  appartenant  a  l'ostel 

;    Dieu  d'Orléans,  (ib.) 

Pour  un  petit  eslarc/ion  ou  cabaret...  De 
Jehan  Brassart,  eschoppier  et  mercier, 
pour  sa  maison  et  eslarchon  faisant  le  coing 
de  la  mercerie  de  Noion.  (Compl.  de 
Noyon,  xv*  s.,  ap.  La  Fous,  Cile  Pic, 
p.  202.) 

Pour  V  asseoir  poutres,  et  eslagons.  (Coul, 
de  Gorze.  xiil,  9,  Nouv.  Coût,  gén.,  U. 
1090.) 

2.  ESTAÇ.oN,  s.  f  ,mol  douteux,  semble 
dans  l'exemple  suivant  être  pour  eslra- 
cons,  extradions  : 


RST 

Lors  s'armèrent  désire  et  senestre 
Poissonniers,  lisseranz,  lanière. 
Bouchers,  foulons,  cordouanniers. 
Et  pnisavenques  les  maçons 
Mestiers  de  toutes  esiaçons 
Qui  le  roi  courroncier  désirent. 

(GciART,  Roy.  Hun..  14808.  W.  et  D.i 

ESTACQLE,   VOif  ESTACHE. 

ESTACT,  voir  ESTAL. 

ESTADE,  voir  OSTADE. 

ESTADINE,  voir  OSTADINE. 

ESTAEL,  voir  ESTAL. 

ESTAFE,  esla/fe,  eslaphe,  s.  f.,  sorte  d'c- 
irier  : 

Quelquefois  ilz  entrclassent  leurs  jambe^. 
et  puis  les  estendent  sus  le  col  du  cha- 
meau, et  encore  d'autrefois  mettent  le  pied 
en  certaines  eslafes  sans  eslricz,  usans  en 
lieu  d'éperon  d'un  fer...  (LEON,  bescr.  de 
l'Afr.,  I,  21,  éd.  1356.) 

J'y  vy  la  my  caresmc  a  cheval  :  la  my 
aousl  et  la  my  mars  luv  tenoieut  Veslaphe. 
(Rab.,  v,  29,  éd.  1364.)" 

—  Cleic  d'eslafe,  palefrenier  : 

Je  m'esbahys  comme  toy,  clerc  d'esla/Je, 
T'es  enlremys  de  faite  une  epitaphe 
D'une  qui  est  trop  myeulï  que  toy  vivace. 
(1530,  le  Vin  du  notaiie,  Poés.  fr.  des  sv"  et 
xvi=  8.,  X,  H.) 

1.  ESTAGE,  S.  m  ,  Stade,  mesure  de  lon- 
gueur : 

VI  vins  eslayes  qui  bien  montent  sept 
lieues  et  demie.  (S.  Graal,  u,  442,  Hucher  ) 

Toute  la  Secille  n'est  que  .m".  eslages,e\. 
estages  soûl  en  grezois  ce  que  nos  aiielons 
milliers  et  que  li  François  npelenl  lieue. 
(BttUN.  Lat.,  Très.,  p.  164,  Chabaille.) 

La  rivière,  qui  bien  avoil  .IV.  eslages  di- 
large,  c'est  a  dire  ung  quart  de  lieuwe.  (J 
Wauq.,  Merv.  d'Inde,  2»  p.,  c.  xxi,  Xav.  d( 
Ram.) 

Quant  ilz  eurent  nagé  aux  avirons  envi- 
ron .XXV.  estages  ou  trente...  (P.  Ferget. 
Nouv.  Test.,  f»  122  r°,  impr.  Maz.) 

.LX.  eslages  qui  porte  environ  .vil.  milles, 
et,    dit    on,    .111.    lieues    et    trois  quars 
(xvi=  s.,  Valencieunes,  ap.  La  Fons,Gioss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 
Cf.  EST.\T  2. 

2.    ESTAOE,   -  aje,  -  aige,  -  ege,  ■  eige, 

-  auge,  aslage,   islage,  s.   m.,  habitation 
demeure,  bâtiment  destiné  à  di\ers  buts  : 

Il  me  siural  ad  Ais,  a  niun  estage. 

(Rot.,  188,  Huiler.' 

La  galle  corne  qni  sus  Yasiage  sist. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlj).,  V  133".) 
Lors  revendra  la  mer  ariere. 
Come  chose  que  niull  est  ûere 
Entrera  en  snn  eslage. 
Tôles  eves  en  lor  rivage. 

(.\dam,  p.   ~'i,  Lutarche.) 

[S'esl  pas  loig  de  ci  mon  eslage. 

(S.  Graal.  3947,  Michel.' 

Ja  voslre  arme  n'ara  en  paradis  eslaiye. 

(Simon  de  Pomlle,  ms.  Richel.  368,  P  Hli'.j 

Il  crevasl  par  estovoir  s'il   n'eust  tel  e,s- 
lage  ou  ii  se   rcDosast  a  sa  mesure.  (Lan- 
celol,  Richel.  7o'4,  f»  20'.) 
Ne  m'en  partirai  devaut  quej'aye  fait  ni; 


EST 

estage  aussi  biel  et  aussi  riche,  come  ii 
onques  fu  fait,  ou  je  remanray  toute  ma 
vie.  (Bom.  de  Merlin.,  ap.  Duc.,  Gloss.  de 
Villehardouin) 

Si  li  desirait  tout  son  islage, 
La  terre  qiiisl  pour  lieriu;e. 

(F/urimo/i/,  Ridiel.  3dS,  f°  13».) 
Son  père  doaa  por  i.slagr 
Li  rcis  la  cité  de  Quarlage. 

(;«.,  (°  41'.) 

Atoraer  fisenl  maint '■$/oi7<'. 

(.MoosK.,  Chron.,  .30668,  ReilT.  i 
Quant  l'en  lit  a  Chartres  s'eglise- 
Ou  especial  chamlire  a  prise 
Son  niestre  estaijt^  et  son  manoir. 
(J.  Le  Mabchakt,  Mit.    de  N   D-,  ms.  Charlres. 
f  1».) 

Car  Dienj  li  biuus,  li  fors,  Usages, 
Voat  que  ilec  fnst  ses  eslaiiex. 

(Rose,  ras.  Corsioi,  f"  tl3°.) 
A  Loon  viCDgnent  en  Tostre  maislre  eitage. 

(Enf.  Oijier.  38:i,  Scheler  > 
...  Remuez  voslre  estaije, 
Tornez  vous  en  de  ci. 

(Gaul.  d'Aiip.,  p.  21,  Michel.) 

Eu  ceus  a  Deus  son  siège  et  son  eslaje. 
{Comm.  s  lesPs.,  Riche!.  963,  p.  119»  ) 

Feme  a  .i.  cner  par  héritage 
Qoi  ne  puetestreen  .i.  eslage. 
(L'Ephtre  des  femes,  ras.  Dijon  298,  f°  107».  • 

Ne  sa  feme  ne  sa  nieipnie  ne  Jeivent 
pas  issir  dou  dil  ehasteaul,  aiiiz  devent 
havoir   leur   estage   laeulz.  (1275,  Ch.  des 

compl.  de  Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 

La  ville  feit  acquisition  de  Vestaiiye  qui 
est  tout  jnignanl  la  porte  des  forges  (qui 
lors  estûit  uue  prauge).  (P.iradin,  Hisl- 
de  Lyon,  p.  193,  éd.  1573.) 

—  Tenir  en  son  estage,  tenir  sons  sa  do- 
mi  nation  : 

En  complaignanl  di  ma  complainte, 
Et  si  l'envoi  sans  faire  plainte 
En  signe  d'amor  a  la  sage 
Qui  mon  cner  tient  en  son  estnge. 
(^Vautre  Salut  d'amours,  ap.  Jub.,  .hmiil.  et  Trotn-,, 
p.  W.) 

—  Séjour  : 

K'i  volt  puis  feie  looc  estage, 
Tost  i  poist  avoir  duiuage, 
A  son  batel  vint  droit  errent. 

(Ben.,  Troie,  ms.  ^aples,  f°  1-J''.'i 

Sa  moilliers  en  ot  pris  conroi  ; 
Porté  11  a  malvaise  foi  : 
Ensi  avicnt  qn'en  Ion  estage 
Puet  il  aveir  moult  graot  damage. 

(lo..  ib.,  Richel.  375,  f  11.".''.) 

Viltei  nos  serreil  e  huntage 
De  faire  ci  plus  lune  estage. 

(ID.,  ».  deNorm.,  1,  1231,  Michel.) 

lloec  quide  Rous  prendre  estage 
E  vivre  en  paiz  senz  rien  forcier 
!Ne  senz  la  contrée  eissilier. 

(11).,  ib.,  II,  107(;.:i 

Remeisl  enlr'els  cl  prist  estage. 

(Brut,  ms.  Mutich,  414,  Vollm.i 

Setjursi  forent  a  estage. 

(Ib.,  1323.) 

Parti  s'en  [est]  li  reis  a  (laot),  n'i  list  plus  lonc 
[eslage. 
(Jordan  Fantosme,  Chron.,    558,  ap.  Michel,  D. 
de  tlorm.,  t.  III.) 


KST 

La  vile  n'ert  pas  desgarnie  ; 
Todis  i  ol  chevalerie, 
VII  XX  chevalier  i  manoient 
Qui  lor  estages  i  faisoient. 

(Duim.  le  Cal.,  ill3,  Stengel.) 
Des  que  la  vi  li  laiss  i  en  oslage 
Mon  cner  que  puis  y  a  fait  lonc  estage, 
!Se  jamais  jour  ne  l'm  qnier  de  pnrlir. 

(Couei,  819,  Cr.;pelet.) 
Proece  ot  en  lui  pris  estage. 
Et  courtoisie  et  vasselage. 

(Du  Chetal  de  fusl,  Romv.,  p.   101.) 

Cist  qucns  Jocclins  avoit  lessié  Vestaye 
de  la  cité,  porce  qu'il  i  avoit  tiop  a  fere, 
ne  il  n'anioil  pas  les  plez  ne  les  novelles 
qui  souvent  i  venoient  de  ses  ennemis  qui 
avoient  grevé  sa  terre.  (G.  de  Tvr,  xvi,4, 
Hist.  des  cro  s.) 

Iront  tenir  estaige  dedans  la  closurc  de 
la  ville  d'Angiers.  (2t>  janv.  1391,  Accord 
entre  le  D.  de  Brel.  et  0.  de  Clisson,  ('•  Bi- 
zeul,  (;lisson,  Bihl.  Nantes.) 

—  Un  certain  temps  ; 

Roues  sodées  li  promist 
.S'il  remanel,  e  il  li  dist 
Qn'o  lui  lemandra  un  eslage. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.  S7,  Lnzarche.) 

—  Stature,  dimension,  taille,  manière 
d'être  : 

Dedenz  estoil  faite  s{c;  imaj.e  (Je  Diane 
.  En  sa  figure    a  bel  estage. 

(Brut,  ras    Munich,  Iti.S,  Vollm.i 
Vint  et  sis  piez  avoit  i'ealage. 

(II'..  1298.) 
Kslraile  sui  de  haut  parage. 
Si  estes  vos,  si  coni  je  croi, 
A  voslre  estage  bien  le  voi  : 
Biaus  braz  a\ezel  beles  mains. 

(Vie  des  Pi-res,  Richel.  23H1,  f»  6'*.* 
(.lue  les  portes  de  la  rive  de  Solesmes 
estoienl  trop  petites  ou  au  moins  que  Ves- 
tege  des  dites  portes  estoit  si  haut  que  les 
grans  chalans  n'y  povaient  passer  ni  re- 
passer. (U07,  Seiu.  rendue  d  Salle,  Arch. 
Solesmes.) 

—  État,  situation,  iiosition  : 

Sanz  prant  dotance  de  cuer  ne  doit  au 
mie  deffandre  l'eslaige  de  religion  cum  hauz 
et  cum  forz  k'il  soil.  \Li  Epislle  saint  Ber- 
nard a  ilonlDeu,  ms.  Verdun  72,  f"  70  r"  ) 

Nos  alons  trespessaiit  de  l'animal  estaige 
al  racioneil.  (Ib.,  i"  96  v».) 

Seigneur,  li  amiians  de  cel  pins  haut  eslage.... 
(Chans.  d'Aiitioche,  viii,  v.  1577,  P.  Paris.) 
Que  mieos  vaut  par  vasselage 
A  morir  en  combalaiil. 
Que  recroire  tn  boin  estage. 
(L.  Fbbri,  à  Hob.  de  te  Pierre,  ms.  Sienne  H.X. 

30,  r»  39''  ;  Val.  Chr    1.522,  f"  163''.) 
J'ay  fait,  bien  s<^ay,  un  pileux  vasselage. 
Fort  rabaissié  nr.a  gloire  cl  mon  estage. 
(C.  Cbastellain,  la  Coapl.  d'Hector,  vi,  192, 

Kervyn.) 
Vons  vivez  en  espoir  d'augmenter  voslre  estage. 
Et  ils  meurent  pour  vous  et  pour  voslre  héritage. 
0.  MoLiKET,   citron.,  ch.  xi,  Bnchon.) 

—  Loc,  chascnn  en  son  estage,  chacun  de 
son  côté  : 

Prenes  moi  .il.  chevax  si  couraus  comme  rage, 
.11.  valles  montes  sus  qui  soient  pieus  el  sage  : 
Il  aront  les  conrgies  chaseun  en  son   estage. 

(Gaufreg,  2641,  A.  P.  i 

—  Opposilion,  résistance,  lutte  : 


EST 


ob9 


Cuis  ne  si  conipaignon  ne  fesissent  estage, 

Qanal  lor  saut  .i    eschiele,  qui  a  bon  gniouage. 

(Cliet.  au  eggiie,  1,  5234.  Hippean.) 

Mais  il  net  pas  pins  harlimenl, 

^e  plus  cuer  ne  plus  vaselage, 

Que  cil  qn'o  lui  est  en  estage, 

(Feryus,  4581,  Martin.) 

—  En  eslage,  en  son  eslage,  debout  : 

Kl  quant  Ganfrey  l'entent,  sus  sanl  en  son  estage 

(Gaufreg,  9653,  A.  P.i 
Quant  voit  Johan  Malhar  devant  luy  en  estage. 
CJeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  26298,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philol.) 

—  Sorte  de  redevance,  probablement 
loyer  ; 

Pour  une  sierure  a  .ii.  clefs  mise  a  l'es- 
coppe..,.  et  rabatut  de  sen  estage  dou  Noël. 
{Compt.  de  1369,  Arch.  mun.  Valencieunes.) 

Item  sept  boiceaulx  et  demi  de  seiale 
chascuu  an  de  rente,  a  la  mesure  de  Civray. 
ou  village  de  Vaux,  en  la  parroisse  de 
Chasteau  Garner,  et  deux  sols  en  deniers 
de  estages  chacun  an.  (1408,  Gr.  Gauth., 
f"  204,  Arch.  Vienne.) 

—  Garde  que  rhoiiinie  de  fuy  lige  doit  à 
la  maison  de  son  seigneur  (Max.  s.  la  sais, 
féod.,  p.  7,  éd.  1702).  Cet  estage  se  devoil 
faire  en  personne  par  les  vassaux,  huil 
jours  après  qu'ils  en  auroient  esté  requis 
par  leurs  seigneurs,  ainsi  que  porte  la 
Coust.  d'Anjou.  Les  uns  le  dévoient  avec 
leurs  femmes  et  leur  famille,  d'autres 
estoient  exemptez  d'y  mener  leurs  femmes. 
(Du  Cange,  A'o/.  on  observ.siir  Icsélobliss. 
de  SI  Louis.) 

Bannir  les  face  el  widier  herilaige, 
El  s'il  les  lient  envers  voz  a  estaige. 
Sel  déliiez  et  li  randez  s'ommaige. 

(Gaydan.  3085,  A.  1'.^ 

Et  je  Villemins  li  doy  Vesteige  a  Mont 
barrey  .XL.  jours  chascun  an.  (1253,  Cari, 
de  Nkichdtel,  appartenant    au  marquis  de 
Durfort-Civrac,  f»  464  v.) 

Je  dois  a  monsieur  levesque  de  Beaiivez 
un  mois  à'estage  a  Geiberoy  d'un  fief  que 
je  tiens  de  lui.  (Acte  de  1276,  Moreau  200, 
I»  15  r»,  Richel.) 

Et  le  tenon?  de  ly  (ce  fief)  en  parrie  par 
dis  lib.  de  relief  d'hoir  a  autre,  et  par  ser- 
vice en  armes  et  en  chevaus  sans  eslage. 
(1340,  Cari.  Esdras  de  Corbie.  Richel.  1. 
17760,  f  59  r".) 

Aucuns  vassaux  sont  qui  doivent  ligr 
estage  au  chastel  de  leur  seigneur.  (Coût 
d'Anjou,  art.  134,  Nouv.  Coût,  gén.,  IV,  542.  i 

3.  ESTAGE,  voir  ESTACHE. 

1.  ESTAiiiEn.  -  ager.  ~  aiyer,  elager. 
verbe. 

—  Act.,  établir,  préparer  : 

Laquele  (lour)  ledit  duc  Jehan  avoit  fail 
miner,  sy  estoil  toute  estaçie  pour  y  bou- 
ter le  feu,  le  jour  que  nouvelles  viudreni 
de  la  battaille  (Wavrin,  .inchienn.  Chron. 
d'Englel.,  H,  149,  Soc.  del'H.  de  Fr.) 

—  Réfl.,  fixer  sa  demeure  : 

Sur  la  partie  (de  terres)  que  lo  d.t  clerc 
voldra  s'einger.  (Sam.  apr.  ocl.  annonc, 
1340,  Arch.  l'inist.) 

—  Neulr.,  résider  : 


590 


EST 


Et  tûtes  autres  manières  de  genz  alanz 
et  venons  et  estagans  en  sou  reiaume.  [Ltv. 
de  J.  d'ibelin,  c  i,  var.,  Beugnot.) 

—  Infin.  pris  subst.,  séjour  : 
Quant  qn'OelM  li  reis  a  dit 
Prise  Jason  assez  petit, 

De  la  cité  s'eo  isl  premiers, 
Ne  11  fisl  plus  li  esloi/iers. 

(Bf,».,  Troir,  1783,  Joly.) 

—  Eslagiê,  part,  passé,  domicilié  : 

En  la  ville  de  Saurre  ne  puet  ne  doit  au-    , 
aucuns  avoir   maison  ne   tenemant   se   il 
n'est  eslaigé  en  la  ville.  ()24b,  Franchise  de 
laviile  et  des  gens  de  Saurre,  Arch.  mun. 
Seurre.) 

2.  ESTAGIER,  -  aigier,  .  aygier,  hesta- 
gier,  eslager,  eslaiger,  estachier,  s.  m.,  es- 
tagiere,  s.  f.,  habitant,  habitante,  per- 
sonne qui  a  domicile  en  un  lieu  : 

Une  meslee  conienca  de  Grieus  et  des 
Latins  qui  erent  en  Coùstantinople  estagier, 
dont  il  en  i  uvoit  mult.(  Villeh.,203,  Wailly.) 
Elle  ne  volt  puis  avoir  charnel  compai- 
uniea  nul  homme,  uins  se  tint  en  chasleit 
tote  sa  vie,  et  fuit  ou  chastel  de  Barut  es- 
tagiere  a  grant  honor  comme  dame  bien 
eaixiee  et  de  grant  richesse  pleine.  (Hist. 
de'joseph,  Richel.  24S5,  fâll  v».) 

Li  iaugeur  de  Paris  sont  tenu  d'aler  jau- 
"er  a  la  requeste  des  hestagiers  de  Pans. 
(Est.  Boil  ,  Liv.  des  mesL,  l"  p.,  vi,  5, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Autant  doit  cil  qui  vent  comme  cil  qui 
achate  se  il  n'est  bouchers  de  Pans  qui 
riens  ne  doivent,  si  comme  il  a  esté  dit 
devant,  ou  se  il  n'est  estagiers  dedens  les 
murs  de  Paris  et  il  achate  pour  son  user. 
(Du  Tonlieti  de  conduitde  oint,  etc., Richel. 
20048,  f"  120=.) 

Eucore  soient  il  en  terre,  si  n'i  sunt  il 
mie  estagier  li  ami  Dieu.  {Comm.s.lesPs., 
Richel.  963,  p.  266».) 

A  aulcuns  estagiers  de  la  vile.  (1262,  Ck. 
de  Guy  de  Lusignan,  en  (av.  de  la  ville  de 
Cognai ,  kTcU.  l^hareule.) 

Nous  poons  faire  assises  et  maies  tantes 
seur  toutes  les  marcandises  de  nos  bour- 
geois et  bourf;eoise?,  de  nos  estagiers  et 
estagieres.  (1269,  Accord,  Boulogne,  Arch. 
J  U24,  pièce  36.) 

Ge,  Père  Penthener  e  ge,  Johanne  dau 
Poiaù  sa  feme,  estagers  adonques  en  la 
vile  de  La  Rochele.  (Fév.  1273,  Fontevr., 
La  Roch.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

A  sire  Helyes  Arnaut  prestre,  estagier 
adonques  ■'U  la  Rochele,  done  et  lais  c. 
liv.  (1284,  Test,  de  P.  de  Bar bezieu,  Arch.  ^ 
406.  pièce  11.) 


Sus   cliascun  eslaygier 
Arch.  Ind.-el-Loire.) 


(1286,  Villeloin, 


Tout  chil  hommage  devant  nommé  sont 
per  et  estagier  de  Vinacourl.  (1340,  Cart. 
Esdras  de  Corbie,  Richel.  1.  17760,  f»  38  r».) 

Ge  Jehau  de  Chamblé  estagier  en  Engo- 
hns.  (1393,  Fontevr.,  les  Grobeleres,  Arch. 
Maine-et-Loire.) 

Les  gens  subgiz  et  estagiers  desdiz  reli- 
giou.x.  (1399,  Enq.,  la  Couture,  Arch. 
Sarthe.) 

Lesdiclz  maire  et  eschcvins  peuvent  et 
porront  faire  assiettes  en  icelle  et  taxe  sur 
bourgeois,  bourgeoises,  estagiers  et  esta- 
gieres. (1400,  Cliarle  de  la  ville  de  Desvres, 
Soc.  des  .AnI.  de  Jluriuie,  10i=   liv..    1877  ) 


EST 

Icelui  maistre  Simon  souloit  avoir  et 
prandre  sur  chascun  des  estaigers  d'aucu- 
nes des  dictes  parroisses  une  gerbe  de  blé 
froment.  (1456.  Aveux  du  bailliage  d'E- 
vreux,  Arch.  P  295,  reg.  I.) 

Tous  mes  homes  estagiers  et  resseans 
demourans  esdjs  lieux  qui  ont  voiture  me 
doivent  les  corvées.  (1437,  Arcli.  P  301, 
pièce  41.) 

Les  gentilz  hommes  qui  ne  seront  estai- 
giers  et  mansionniers,  jacoit  qu'ilz  soient 
bonmes  par  aultre  voye  pourront  neant- 
moins  celle  chose  estre  tesmoings  pour 
ceulx  de  qui  ilz  tiennent  heritaiçcs  aultre- 
ment  que  par  eslaige  et  domicilie.  [Coust. 
de  Bret.,  f  224  r».) 

—  Vassal  qui  était  tenu,  par  l'inféoda- 
tion,  de  résider,  en  temps  de  guerre,  du. 
rant  un  lemps  déterminé,  dans  le  château 
du  suzerain,  pour  contribuer  à  sa  défense  : 

Très  bieo  se  ferme  de  mars  et  de  palis. 
Les  cslayirrs  fait  ou  chastel  Tenir. 
(Gorin  le  Loh.,  2°  chaos.,  sxxu,  P.  Paris.) 

Si  fait  mont  bien  la  ville  aparillier. 
Les  fosses  faire  et  les  murs  redrecier; 
Puis  lait  semoodre  et  mander  estagiers. 

ili.,  3'  chans.,  xi.) 

Les  eslarliiers  faites  avant  venir. 

(.«w/  lie  Garin.  p.  212,  dn  Méril.) 
Les  eslûf/ierx  en  la  vile  venir. 
Et  les  serjjenz  por  les  fiez    dessertir. 

(;*.,  p.  252,  var.) 

—  Maison  estagiere,  maison  où  l'on 
habite,  domicile  : 

Le  suppliant  trouva  grant  nombre  de 
personnes,  qui  venoient  de  la  grange  et 
estoient  ja  plus  près  de  la  maison  estagiere 
de  son  frère  que  de  laditte  grange.  (1466, 
Arch.  .)J  202,  pièce  37.) 

3.  ESTAGIER,  voir  HOSTAGIER. 

ESTAGIERE,  stagiere,  s.  f.,  échallaut  : 

Soient  reparez   les    murs  et   gachils,  et 

crineaux  et  stagieres,  i-n  la   guise    que    il 

apparaira.  (1333,  Ord.  des  magistr.  deNîm., 

Pr.  de  l'H.  de  Nim.,  11,  169.) 

ESTAGiiiREMENT,  adv.,  à  deuieure, 
fixement  : 

Il  vous  convient  lie  vous  soies  manans 
en  cheste  ville  eslagierement.  (1233,  Serm. 
des  magislr.  de  Lille,  Tailliar.) 

11  vous  convient  venir  manoir  en  cette 
ville  eslagierement,  vous,  vos  femme  et  vos 
mesnie,  se  vos  en  y  estes  requis  d'esche- 
vins.  {Serment  exigé  des  bourg,  de  Lille,  ap. 
Uuc,  Stagium.) 

Et  de  tous  clieus  ki  lèveront  et  couche- 
ront eslagierement  dedens  le  vile.  (1269, 
Lett.  des  Maire  et  eschev.  de  Boulogne,  Arch. 
J  1124,  pièce  4.) 

Eslagierement  manoir  en  cheste  ville,  a 
teuls  bourgois  rechus  par  condistion  est  a 
entendre  qu'il  tiegne  mauage  en  ceste  ville 
souffisament  jusques  a  le  souffisanche 
d'eschevins  et  que  sa  femme  et  se  maisnie 
s'il  l'a  soient  manant  en  cheste  ville. 
(RoisiN,  m  s.  Lille  266,  p.  14.) 

EST.VGON,  voir  ESTAÇON. 

ESTAGUE,  voir  Utage. 
EST.\HiEU.s,  cas  sujet,  voir  Estaif. 
KSTAi,  .ndj.,  paresseux  : 


EST 

Hari  !  viels  jnmens  e^lnit, 
Jamais  de  vous  n'aura  aie. 

(Eiisl.  le  iloine,  -20G,  Michel  i 

Cf.  ESTAIF. 

KSTAI.VNT,  voir  ESTANT. 

ESTAICHAL,  VOlr  ESTACHAL. 

EST.\ICHE,   voir  ESTACHE. 

EST.\ICHEMENT,  VOir  ESTACHE.MENT. 

ESTAICHIER,  VOif  ESTACHIER. 

1.  EST.AiE,  S.  f.,  terme  de  paiement  d'>s 
arrérages  d'un  rief,et,selon  les  expressions 
de  Bal  tus,  arrérages  de  cens  oureiitesdont 
les  rentiers faisaientquelquefuis  donà  ceux 
qui  relevaient  ou  h  qui  ils  faisaient  non- 
veau  bail  à  rente  : 

Por  .L.  s.  de  met.  de  cens  d'une  estaie 
trespassee.  (1283,  Ban  de  tréfonds,  Arch. 
mun.  Metz.) 

Je  reting  Veslaie  de  ceste  teste  S.  Jehan 
Baptistre  ti  or  vient  de  toutes  les  dittes 
cences  por  faire  lavolauteit  de  mes  maim- 
bors.  (.Mars  1288,  Test.,  S.  Sauv.,  Arch. 
Mos.) 

.XXX.  s.  de  met.  de  cens  a  paier  a  il. 
termines,  la  moitiet  a  Noieil  et  l'autre  moi- 
tiet  a  la  S.  Jehan  Baptiste  après,  et  se  lor 
doit  porteir  chaic'an  as  .ii.  estâtes  a  Mes. 
(Dim.  apr.  chandel.  1291,  S.-Sauv.,  Arch. 
.Mos.) 

Et  cestui  cens  doit  il  chesc'an  porteir  as 
.II.  estâtes  desus  dites  dedans  Mes  en  l'os- 
teil  lou  signor  Jaike.  (1294,  Cart.  de  la 
rathédr.  de  Metz,  Richel.  1.  10022. 
f»  138  v°  ) 

Pour  chescune  estaie  dont  li  sires  Thie- 
baus  ou  cil  ke  cest  eritaige  tauuoit  defar- 
roient  de  paiemanl,  il  doveroient,  pour 
chescune  esfaie  dont  il  defarroient  de  paie- 
mant,  .x.  libvres  de  boens  petits  tournois 
d'amande.  (Vig.  S.  Thom.,  1301,  Parssojis, 
Cabinet  d'Hanuoncellcs.) 

Et  c'il  ne  li  paievet  a  chescun  termine 
ensi  com  il  est  devis, il  li  doveroit  .v.  s.  de 
met.  d'amende  avant  por  chescune  estaie 
qu'il  en  dofauroitde  paiement.  (1317,  CarL 
de  S.  Vincent  de  Metz,  Rkhel.  1  10023, 
f'>  88  r».) 

Et  cest  relevemant  ait  li  dis  Collins  fait 
pour  .11.  estâtes  traipaisseies  chescune  de 
.XI.  s.  de  meceains  qu'il  avoit  paiet  a  doieu 
et  a  chapitre  dont  on  lor  avoit  défaillit  de 
paiemant.  (Août  1335,  S.-Sauv.,  Arch. Mos.) 

Dons  de  devise,  dons  d'estnies, de  cences. 
(1443,  Hist.  de  Metz,  V,  430.) 

P.  349,  col.  3,  déterminé  par  une  pensée 
d'étyiiiologie  conjecturale,  nous  avons 
institué  un  article  ESC.AIE  qui  peut-être 
est  fautif  et  devrait  être  fondu  avec 
celui-ci. 

2.  ESTAIE,  ataie,  s.  f.,  étai  : 

Pour  abatre  estaies  au  forestel.  (I304. 
Trav.  aux  chdt.  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK 
393,  fo  27.) 

A  raectre  la  grant  ataie  a  la  porte  Bour- 
goigne.  {Compt.  de  Jehan  Lebreton,  1399- 
1400,  Forleresse,xvil,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Pour  une  estaie  de  trois  toises  et  demie 
de  long.  (1449,  Compte  deS.  Sauv.  deBlois. 
Richel.  6213,  f  20  v».) 


EST 


EST 


EST 


■m 


ESTAiÉ,  estaijé,  adj.,  dépouillé  du  larJ, 
considéré  comme  une  taio.  «ne  enve- 
loppe : 

La  char  d'un  pourcel  eslayè,  qui  est  a 
dire,  les  ossements  et  costelettes  qui  es- 
loient  dessus  le  lart.  (1421,  Arch.  JJ  171. 
pièce  412.) 

ESTAiEMENT,  estayemetit,  s.  ni.,  sou- 
tien, appui  : 

Il  fait  son  marchepied  du  bas  cslayi'menl, 
El  des  cîeux  azurés  il  fait  soa  parlemeot. 
(.los.  DU  Chesne,  le  iirani  Miroir  du  monde,  p.  10. 

éd.  1587.) 

EST.viF,  eslhaif,  cas  suj..  estais,  fslaieus. 
adj.,  qui  s  arrête,  lenl,  paresseux  : 
llemaada  lui  se  il  amoit 
Dame  oe  pucele  el  pais  ; 
-V  çou  ae  fa  mie  estais 
Clyges  ne  leas  de  bien  respondre  : 
IsaelemeDt  li  sot  espondre 
Lues  que  ele  l'en  aparla. 
(CuREST.,  Cligel,  Iticbel.  .173,   1°  US''.) 
Se  li  lessoic  cest  pais 
Il  n'i  seroit  pas  estais, 
Qnar  il  a  la  tanz  granz  affaires 
De  cestai  ne  li  seroit  gaires 

(Rom.  dr  Thcl/es,  Richcl.  fiO.  f  G'.' 

l'mbraïes  iert  el  estais 
.V  Dieu  servir  el  a  bien  faire  ; 
Mais  a  rober  et  a  mal  faire 
Estoit  vistes  et  remuans. 
(G.  DE  Coisci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  61''.:' 

Li  mais  m'a  p.irt  entre  dens  ii>x, 

Ki  ne  me  laisl  aler  a  Romme, 

Et  mes  roncis  est  eslaltiiis 

Ne  vent  issir  fors  des  courliex 

D'Arras,  pour  me  poarie  somme. 
(ti  Congié  Bande  Fasloul,  368,  ap.  .Méon,  fa*/,  et 
(•on/.,  I,  121.) 

Salacbiel  fu  noiiblcz  bons, 

Corlois,  el  larges,  et  preudoms  : 

Il  descendi  de  la  lignie 

Da  roy  David,  ne  doublez  mie  : 

Il  babita  duvers  lîabel. 

Et  engendra  Z>irobabel  ; 

El  nous  reconte  sains  Mabienx 

Qui  ne  fn  pas  lours  la'e]slakieiu. 
Hist.  des  trois  Maries,  Richel.  I'2ifi8,  f"  18'.) 

Par  devant  prent  Pierre  la  bière. 

Et  saint  Pol  repi-enl  par  derrière. 

Jaques  avec,  et  saint  .Malbieux, 

Qui  point  ne  furent  esUiihieiii, 

Ne  ne  font  pas  chiere  desree, 

A  leurs  espaules  l'ont  levée. 

(fi.,  f  14-2''.) 
Les  kevaus  eslahiens  poet  on  mieus  accoarser. 

(Gilles  li  Muisis,  Poés.,  Il,  210.  Kerv.) 
On  nos  soeffre  trestout,  s'en  sons  plus  estahieuves. 
(Id.,  li  Compt.  des  Dames,  ii,  185.) 
Uns  chevaus  aussi...  ne  le  tient  mie  a 
bon,  s'il  ne  fait  bien  les  oevres  ki  apertie- 
iient  a  se  bontet,  aussi  con  s'il  enlaisse  bien, 
u  keure  bien,  u  amble  bien,  u  porte  bien, 
u  ne  soit  mie  estaieus.  (Li  Ars  d'Ara.,  I, 
229,  Petit.) 

Le  xvi=  s.  avait  étalili  ce  mot  sous  la 
forme  estahieux  : 

Et  aulcunes  fois  l'eau  leur  entre  es 
oreilles  et  eu  deviennent  (les  agneaux)  lours 
et  estahieux.  (Jeh.  de  Brie,  le  bon  Berger, 
IL  104,  Liseu.x.) 

ESTAiGM.VBLE,  -  eifjiiiibte,  -  iiingtiable, 
-  eingnable,  -  elnnablc,  adj  ,  i|iil  peut 
>'éteindre  : 


Le  quarte  feu  n'est  csttinnable. 
(Trad.  de  Rol>.  de  Lincoln,  Richel.  902,  f°  107''.) 

Sa  lumière  est  noient  estaignable,  ce  est  a 
dire  ne  puet  estre  estainte.  (Bible,  Ricliel. 
901,  f»  15>.) 

La  lumière  est  noiant  estaingnablf-  (Ib., 
Maz.  684,  l"  13''.) 

Feu  non  esteingnable.  (Pont,  de  Tyard, 
de  la  Nat.  du  monde,  (<•  43  v,  éd.  1578.) 

Feu  non  esteiijnable.  (La  Bod.,  Hm-mou  , 
p,  238,  éd.  1578.) 

ESTAIG.NEIIEXT,  VOif  ESTEIGNEMENT. 

ESTAiGNEim,  eslaingneur,  s.  m.,  celui 
qui  éleinl  : 

Lequel  Déchus  commença  a  estre  très 
granl  oppresseur  et  eslaingneur  de  gens 
pour  convoitise  de  dominer.  (Chron.  et 
hisl.  saint-  et  prof.,  Ars.  3.51b,  f»  38  r°.) 

ESTAIGNIER,  VOir  ESTAI.MIER. 

1.  EST.AIL,  S.    m.  ■? 

Une  tappisserie  de  lict  de  pou  de  val- 
leur  ;  uug  lodier  et  deniy  estait  aussy  de 
peu  de  valleur.  (1563,  Inv.  du  mob.  des 
chat.  d'Ajwhon  et  d'Otiches,  -Mém.  et  Doc. 
sur  le  Forez  publ.  par  la  Soc.  de  la  Diana, 
1881,  p.  292  ) 

2.  ESTAiL,  s.  m.,  cordage  qui  sert  h 
guinderles  marchandises  dans  un  navire: 

Voyez  la  roiddeur  des  estai(z,  des  utacques 
et  des  scoutes.  (Rab.,  iv,  65,  éd.  1352.) 

3.  ESTAI!.,  VOirESTAL. 

EST.MLi.E,  esfaHe,  S.  f..  entaille,  ouver- 
ture : 

El  si  font  onvrir  les  fenestres, 
Par  lez  eslalles  de  la  lor 
Giterenl  hors  lors  cbies  au  jor. 

(Rom.  de  Thebes,  Richel.  CO,  f  1 1'.) 

—  Copeau,  éclat  de  bois  : 

Comme  le  suppliant  s'en  feust  aie  quérir 
en  uue  estaillerie  nommé  avse,...  une  voi- 
ture à'estaïUe.  (1410,  Arch.'  JJ  164,  pièce 
289.) 

—  Toiche  : 

El  defors  et  dedens  oissies  cors  soner... 
Tôt  environ  les  murs  eslailles  alumer. 

(Cong.  de  Jerus.,  4343,  Hippean.) 

ESTAILLERIE,  S.  t.,  lieu  rempli  de  co- 
peaux, d'éclats  de  bois: 

Eu  une  estaillerie  nommée  ayse.  (1410, 
Arch.  JJ  164,  pièce  289.) 

ESTAiLLiER,  estallev,  v.  a.,  tailler,  en- 
tailler ; 

Bieuaureiz  est  voyrement  cil  en  cuy  li 
sapience  edifiet  maison  a  son  ues  et  estaitlet 
set  columbes.  (S.  Bern.,  Serin.,  Richel. 
24768,  f»  U  r".) 

—  Eslaillié,  part,  passé,  taillé,  châtré  : 
Sal.irium  sive  salsarium  sculptum,  tren- 

cut,  estallé.  (Neck.,    ms.  Bruges,  Scheler, 
Lex.,  p.  88.) 

Barbeau  ou  barbet  estaitlé.  (La  Porte, 
Einth.,èd.  1571.) 

ESTAILLON,  VOir  ESTALON. 

ESTAIMIEH,  -  yer,  eslaijmier,  cstamyer, 
estainmier  estainnier,i'staignier,estaingnier, 
esliiignier,  s.  m.,  potier  d'étain,  chau- 
drdiiiiii'r    qui    étime,   élaineur.   Les  es- 


tainguiers  (corr.  eslningniers)  dit  Gaul- 
lieur  (Pintiers  et  cstainguiers)  mettaient 
en  vente  des  objets,  qui,  par  l'élégance 
des  formes  et  le  fini  du  travail,  se  rappro- 
chaient des  produits  de  l'orfèvrerie,  et 
plus  particulièrement  des  calices,  des 
hanaps  et  des  aiguières.  Plus  tard,  les 
estainguiers  furent  souvent  de  véritables 
artistes  : 

Lessupplians  portèrent  vendre  ledit  pion 
a  un  estaimyer,  et  ce  fait  ledit  estaymier, 
ou  autre,  les  dénonça.  (1391,  Arch.  JJ  142, 
pièce  117.) 

Un  drapier  on  nn  eslaijmier. 
(Le  Troclieiir  des  marii,  ap.  Ler.  de  Liney  el 
Michel,  Farces,  moral,  el  serm.  joij) 
A  Jehan  Boulangier,  estiiimnier,  pour  le 
changement  de  .llll.  petites  chapelles  de 
plomb    appartenant    a  cet   hostel.     (1469, 
S.  Ouen,   Arch.    Seine-lnf.,    ap.    Laborde, 
Emaux.) 

Estamyers  de  brjus.  (1486,  Stat.  des  pot. 
d'éiain,  Urd.,  xix,  704.) 

Ordonnance  pour  la  séparation  des  or- 
phevres  et  eslaigniers.  (1S34,  Valcnciennes, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Jacques  Blancquart,  estingnier,  x  s.  pour 
avoir  renouvelle  les  pions.  (15b:î,  La  Bas- 
sée,  ib.) 

Celuy  qui  met  ce  melail  en  œuvre  s'ap- 
pelle estainnier.  (La  Porte,  Epith.,  éd. 
1S71.) 

Se  disait  encore  dans  le  Nord  au  milieu 
du  XVII»  s.  ; 

Marchant  estanier.  (1663,  La  Bassée,  ap. 
La  Fons.) 

ESTAiMERiE,  estuimmerie,  s.  f.,  étain, 
poterie  d'étain.  Ce  mot,  certainement  an- 
cien n'a  été  rencontré  que  dans  un  texte 
du  XVII'  s.  : 

Poterie....  de  terre  ou  iVestaimmerie. 
(1694,  Déclar.,  Mantellier,  March.  fréq.,  m, 
70.) 

Cf.  ESTAIMIER. 

1.  ESTAiN,  estam,  s  m.,  laine  peignée 
et  destinée  à  former  la  chaîne   du  drap. 

Vestain  est  une  sorte  de  longue  laine, 
qu'on  fait  passer  par  les  dents  d'un  peigne 
ou  d'une  carde,  et  qui  forme  la  chaîne 
des  étoffes.fBoiRQUELOT,  Foires  de  Champ., 
1,  228.) 

En  une  isie  furent  deus  fées  : 
Ne  flrenl  pas  œvre  vilaine  ; 
Onques  n'i  ol  œvre  de  laine  ; 
Li  eslaiits  fu  de  Hors  de  glai. 
Traime  i  ot  de  roses  en  mai. 
(Jugement  d'amour,  22,  ap.  Méon,  Fabl.  el  cohI., 
IV,  355.'> 

Elle  dist  qu'elle  waingne  pluis  a  filer 
estain  a  le  Uenoulle,  que  a  liler  traime  au 
rouwet.  (Dialog.  fr.-ftam.,  f°  13»,  Miche- 
lant.) 

Quatre  hoppelandes,  trois  fourrées,  les 
deux  à'estai[n]z  de  royez  et  l'autre  de  cms- 
settes  d'aigneaulx.  (1408,  Arch.  JJ  163, 
pièce  22.) 

Aucune  pigneresse  ne  doit  tirer  estam 
que  au  tiers  et  laissier  pour  la  traime  les 
deux  par.".  (1410,  Stot.  de  la  drap,  de 
Chauny,  ArcU.  mun.  Chauny.) 


392 


EST 


Wall.,  s^lameinn.  Bourb.,  eslain,  laine 
cardée.  ' 

Cf.  ESTAME. 

2.  EST.\iN,  es(«i«, adj.,  intègre, complet: 
Et  Jehans    Papins   li  doit   refaire   (celé 

cambre)  a  spd  cost  se  mestiers  est  et  sous- 
tenir  esfa/ne  tout  scn  liennine.  (1230,  Elude 
sur  le  (liai,  du  Touinaisis,  p.  42,  d'Her- 
bome:.  ) 

Leur  devons  trover  ,i.  grange  seine  et 
esteine  por  meltre  leur  escorche  sekke- 
mpnt.  (1308,  Cart.  de  Ponlhieu,  Richel.  1. 
10112,  r»  130  r°.) 

Eslaine  et  saine.  (1384,  Lille,  ap.  La 
Fous,  Oloss.  ms-,  Bibl.  .\miens.) 

Terre  de  pottier  mise  a  l'embouquement 
de  le  fontaine  des  frères  mineurspourestre 
plus  eslaine.  (1421,  ib.) 
Kt  a  toy  je  Jonray,  Bacchns,  nn  bouc  eslain^ 
Si  par  quelqu'uD  de  vous  ma  Câlin  est  trouvée. 
(Oliv.  de  Magny,  Sonnels,  p.  101,  Coarliet.) 

3.  EST.-ITN,  \0\X  ESTAXC. 
ESTAINCHIER,  VOir  ESTANCHIER. 

EST.\ixDiBLE  ,  etaindinblB  ,  elindible, 
adj.,  (|u'on  peut  éteindre  : 

Soif  non  elaindible.  (Grevik,  des  Venins, 
I,  332,  éd.  1S68.) 

Soi!  non  elindible.  (1d.,  ib.,  1,  10.) 

ESTAiNDEMENT,  esteindement,  s.  m., 
action  d'éteindre  : 

Destruclion  d'orgueil,  estaindement  ô' ea- 
vie.  (Gebson,  Serm.,  ms.  Troyes  2292, 
f»  96  r"  ) 

Prenez  avec  la  pointe  d'un  poinsson  un 
morceau  d'encens,  allumez  le  a  la  chan- 
delle de  cire,  puis  l'esteindrez  en  quatre 
onces  d'eau  rose  :  répétez  par  trente  fois 
ces  allumements  et  esteindements .  (Lie- 
BAULT,  Mais,  rust.,  1.  I,  c.  xir,  éd.  1597.) 

ESTMNDOiRE,  S.  f.,  éteignoir  ;  n'a  été 
rencontré  que  dans  un  texte  provincial 
du  commencement  du  xvii"  s.  : 

Deux  estaindoires  de  cuivre.  {Compt. 
de  1604,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Champ.,  Béru,  elondoi. 

ESTAINDRE,  VOir  ESTEINDRE. 

EST  AINE,  voir  ESTIENNE. 
E  STAINFOKT,  VOir  ESTANFOBT. 
ESTAINGCHIERjVOir  ESTANCHIER. 
ESTAI\GXABLE,  VOlf  ESTAIGNABLE. 

ESTAINGNEMENT,    VOir  ESTEIGNEMENT. 

ESTAINGNEUR,  VOir  ESTAIGSEUR. 
EST.\INMIER,  voir  ESTAIMIER. 

ESTAiNNE,  adj.  f.,  d'étain  : 

Si  se  parti  le  dit  varlel  a  l'aventure  de 
Dieu,  la  lettre  du  coule  et  le  briefvet  eus 
une  cuslode  estainne  pour  l'yauwe,  et  le 
loya  sus  le  sommeron  de  sa  lieste.(FROlSS., 
Chron-,  X,  88,  Kerv.) 

ESTAINNIER,  voir   ESTAIMIER. 
ESTAINTE,  voir  ESTEINTE. 
ESTAIPlî,  voir  ESTAPE. 


EST 

KSTAiRiE,  S.  t.,  mesure  ?  ! 

Se  en  icelle  ville  aucuns    se  voeuUe  en- 
tremetre    de  boulenguerip,  il    sera   tenus    , 
faire  le  serment  aux  maieur  et  eschevins     | 
dudit  lieu  pour  faire  derrees  raisonnable-    ' 
ment,  prendre  as  eswardeurs  sur  ce  com- 
mis certains  pois  et  eslairie  selon  les  villes 
voisines.  (1307,  Prév.  de  Deauquesne,  Coût, 
loc.  du  baill.  d  .\mieus,  II,  234,  Boulhors.)    ' 

Cf.  ESTALK  1. 

ESTVisu.v,  voir  EsTAr.ox. 

ESTAIT,  voir  ESTAT. 
ESTAKE,  voir  ESTACHE. 
ESTAKETE,    VOir  ESTACHETE. 

EST.VL,  heslal,  eslau,   heslauic,  estael, 
estaul,  eslel,  esliel,  eslail,  hetal,  estait,  aslal, 
eslault,  estact,  estai,  s.  ni.,  pieu,  poteau  ; 
La  dame  le  fist  peudre  (le  cor)  a  .i.  eslfl  dolé. 
(Euf.  God..  Richel.   US.'iS,  f°  15\) 
Li  doi  estift  de  le  porte,  et  li  bans. 
(Lr  Fabh'l    don    dieu   d'amourx,    p.  25,    Jubiaal, 

1834.) 

Il  tist  loier  BodiUum  a  ung  esliel  et  le  fist 
battre  très  griefment.  Ilisl.  rfes  £mp.,  .\rs. 
.3089,  f»  139  V».} 

—  Employé  comme  terme  de  romparai- 
son: 

Mais  GanTrois  ne  les  donbte  le  monte  d'aa  hrsial. 

(B.  de  Seb.,  iv,  33-2,  Bocca.) 
.^  tant  es  los  Engloiz  a  peanons  de  ceadul 
Et  regardent  François,  qui  estoient  aval  : 
Ne  les  prisoient  pas  la  monte  d'an  eslal. 

(Cov.,  du  Gnesclin,  i289,  Charrière.) 

—  Tréteau  : 

Tripes,  hetal  (Ollapatella,p.  oO.Scheler.) 
Quatre    tables   et  quatre  paires  de  hes- 

laulx.  (1407,  Pail,  .4rch.  JI.M  32,  f°  2  v°.) 
Une  table  et  ung  heslautx,  une   grande 

huche.  (1424,  Douai, ap.  .\lannier,CoH)mon- 

deries,  p.  683.) 

—  Plate-forme  : 

Et  cil  a  qni  fu  commandé 
.\s  eslaus  del  bourc  sont  aie. 
(Floire  et  Illance/lor,  1*  vers.,  1031.  du  M.'Til.) 

Sor les  eslaus  a  regardé  ; 
Si  vit  ouvriers  oisous  assez 
Qui  la  esteient  amasser. 

(GciLL.,  Be>(.  dit:,  3i6n,  Hippeau.) 

'  Sans  soupechon  y  poras  estre 

Soit  a  eslal  ou  a  feneslre. 

(Clé  d'amour,  p.  17,  Tross.) 

—  Stalle, siège  k  l'église  ou  dans  un  pa- 
lais : 

Robes  et  dras  et  pain  et  char  et  vin. 
Un  cliier  estai  lonc  la  porte  gentil. 

il.es  Loh.,  Richel.  I',il60,  f»  iCfi.) 
Sire,  dist  ele,  a  Vasial  serait  mis. 
(Ib.,  f»  -26''.) 

Quant  il  fn  beneis  (le  nouvel  abbé)  «i  fa  ea  Vestal 
[mis. 
(Aye  d\i)'ign.,  3I2S,  A.  P  ) 

Une  table  y  avoit  drecie 
j  D'yvoire  a  pirrre  de  cristal. 

Tout  si  fait  furent  li  hestal. 
■  (Adeket,  Cleom.,  Ars.  3U-2,  P  11'.) 

Puis  revoisent  a  leur  eslaus.  (Régie   de 
Cîteaux,  tas.  Dijon,  f»  64  r».) 

Quant  li  abeesse  est  en  son  eslal.  (Ib-, 
f  69  v°.) 


EST 

Il  sera  tenu  de  préparer  un  estai  capa* 
dedans  l'église  ou  chappelle  ou  il  sera  pou'' 
cuir  les  prières  et  presches  ordinaires. 
Auquel  eslal  sera  fiché  et  eslevé  l'ordre  de 
S.  George.  (1349,  Stal.  de  l'ordre  de  S. 
Georg.,  Dupuy  ex,  6,  Ricl.el.) 

Les  empereurs,  rois,  princes  et  électeurs 
peuvent  en  ce  cas  ordonner  et  mettre 
leurs   sièges   et  eslaux  a  leur  plaisir.  (Ib.) 

Esta7i,  stalle.  {Slat.  de  Montierneuf,  p. 
13,  Arch.  Vienne.) 

—  Base  : 

Fouyers  quares  de  .xvi.  a  .xx.  pies  en 
quarure  et  de  dix  pies  à'esliel.  (8  mai  1403, 
Consaus  de  Tournai,  Arch.  Tournai.) 

—  Gradin  : 

Enfer  seit  mis  de  celé  part. 
Es  mansions  de  l'allre  part, 
E  puis  le  ciel  ;  e  as  estais. 
Primes  Pilale  od  ces  Tassais. 
(Hesurr.  du  San.,  Th.  fr.  aa  m.  i.,  p.  11.) 

—  Place,  position,  lieu  où  l'on  est,  lieu 
de  séjour,  demeure,  point  d'arrêt  : 

De  la  terre  Braioiant  est  ce  li  rapitans, 
Se  M:iines  le  puet  prendre  la  fera  ses  i.i:aus. 
Olainel,  p.  -21,  G    Paris.) 

Gncrpir  Inr  font  loz  lor  eslaus. 

(Brut,  ms.  Munich,   1501,  VoUm.) 
Oa  voille  on  non,  li  font  l'estal  gnerpir. 

(Raimb.,  Ogier,  6939,  Barrois.) 
A  \' eslel  de  la  charrière. 

(Perr.eral,  ras.  Berne  113,  f»  89'.) 
La  ou  parlent  al  rei  saint  Thomas  a  cheval, 
De  cuisse  en  caisse  si«t;  soient  chanchout  estai. 
L'une  cuisse  en  la  selle  et  l'autre  runlre  val. 
Kar  les  brais  de  sa  heire  li  firent  si  grant  mal. 
(Garkier,   Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13fil3, 
P7-2  r») 

Si  furent  si  esbahis  que  il  ne  se  murent 
d'une  grani  pieche  de  leur  estul.  (S.  Graal, 
Vat.  Chr.  1687,  f»  128».) 

Apres  li  baillent  son  ceval  ; 
Gilles  saat  sas  de  son  estai. 

{Gilles  de  Chin,  19-2,  Heiff.) 

—  Prendre  estai,  prendre  place,  prendre 
position,  s'arrêter  pour  combattre  : 

Par  vostre  amur  ici  prendrai  estai, 
Ensemble  avrnns  e  le  bien  e  le  mal. 

'Ko!.,  2139,  Millier.) 

Devers  un  tertre  ont  pris  estai, 
Normanz  ont  mis  devers  le  val. 

<Rou,  3'  p.,  8637,  Andresen.) 
En  miliu  del  palais  a  pris  le  ber  eslal. 
De  tontes  pars  le  fuient. 

(Roam.  d'Alir.,  f°  .'J^  Michelant.) 

Acimodes  voit  le  vassal 
Ki  a  le  roce  preiil  estai. 

{Blancand.,  .-.251,  Miobelant.) 

—  De  même,  faire  estai  : 

Ou  plain  Vinmen  ou  Gormonz  /Il  estât 
.\ncoiitre  Loeys  qi  fu  prox  et  loiaï. 

(J.  BOD.,  Sa.r.,  cxcni,  Michel.) 

—  Se  mettre  d  estai,  s'arrêter  : 

Un  jor  de  Pentecoste,  oele  grant  festc  annal 
Que  roi  portent  corone  et  cercle  amperial, 
Karles  devant  son  tré  se  fu  mis  a  estai. 

(J.  BoD.,  Saj-.,  CLvni,  Michel.) 

Mouvoir  son  estal,muer  estai,  changer 

de  place,  bouger,  déguerpir  : 
Longoemenl  ont  esté  aa  l'eslor  communal, 
Ne  avant  ne  erriere  n'an  muèrent  lor  estai. 

(J.  Bon.,  Sa.r.,  ccLXXXv,  Michel.) 


EST 


EST 


RST 


.Ï9.3 


As  Grins  firpnl  estai  miirr. 
(De  la  Guerre  sniiile.  Val.  CM.  IBSO.  f°  12".) 

Lear  odI  fait  na  losl  remner, 
Vueillenl  on  non,  estai  miier. 

(GuiAKT,  Itoii.  lign.,  -21277,  \V.  et  P.) 

—  Partir  l'cslal,  lâcher  pied  : 

Ne  ja  por  itani  île  rûaiaie 
Me  partirai  restai  de  ri 

(Cauvain.  SSl.  Hippean  ) 

—  Défendre  l'es'al,  tenir  bon  • 
La  flerenl  a  la  porte,  on  il  ol  fort  flaiel. 
Mille  copi  i  donnèrent    s'ont  dépendu  l'estel. 

(B.  de  Seb..  viii,  119!,  Bocca.l 

—  En  estai,  d  estai,  tout  n  c.^tal,  flans  la 
même  place,  de  pied  ferme  : 

Ja   anroDt  noslre  Franc  .1.  deloîroi  jornal, 
Pj  r  q'il  soient  ataint  a  cel  point  ^n  estai. 

(1.  Bon.,  Sa.!.,  icmii.  Michel.) 
Porrns  le  voit  venir,  si  l'aient  a  estai. 

(Jioiim.  d-.iiix..  C  S6'.  Michelant.) 
Si  fièrent  Pt  caplent  tôt  a  psfrt/  lant  ke 
nuilt  se  lapfpiil  li  un   et  li  autre.  (Merlin, 
Ricbel.  19162,^201=.) 

Et  les  tinrent  tont  a  estai  une  grant  pie- 
che.  (S.  Graal,  Vat.  Cbr.  1687,  f°  133''.) 
l.i  nains  les  es^arJe  a  estai. 
Comme  cil  qui  ntolt  pensa  mal. 

(Diirm.  le  Gai.,  418.Ï,  Stengel) 

Celai  qai  le  forlm  départ 
Aax  chiens,  "loit  Ps\re  a  une  part. 
Et  doit  crier,  tont  s  eslan  : 
Ha,  ha,  hn.  tbialau,  Ihialaa. 

(Habd.,  Très,  de  veii.,  p.  58,  Pichon.) 

—  A  droit  estai,  dans  le  même  sens  : 

P'orre  y  wainent  a  droit  estael 
El  sont  !i  joar  et  la  noit  eqnael. 
(Image  du  monde,  ms.   Monlp.  H     137,  P  187  y°.) 

—  En  petit  estai,  en  mauvais  élat,  en 
danger  : 

Madame  est  en  petit  estai 
Et  liteo  malade  pour  certain. 

(Mijsl.  de  S.   Ciém..   p.  lli,  Abel.) 

—  Eemaindre  en  estai,  tenir  pied  : 

Nns  remaindrum  en  estai  en  la  place. 

(Roi.,  1108,  MuUer.) 

—  Esler  d  estai,  se  tenir  d  estai,  tenir 
ferme  : 

Mais  Normant  a  estai  Yesinrent, 
Es  feis  des  lances  les  recenreot. 

(Rou,3'  p.,  iri.il,  Andresen.) 
Eoj^leis  a  estai  se  leneient 
Kt  li  ^'o^maDl  toz  tens  veneient. 

(Ib.,  8027.) 

—  Donnereslal.  tenir  tète  ; 
Tos  ses  homes  misl  devant  soi 
Et  il  fn  derriers  en  conroi. 

Si  dona  as  Bretons  estai 

Si  qae  li  siens  n'orent  plos  mal. 

(\\.\cz.Bi-ul,  4389,  Ler.  de  Lincy.) 
Sanglers  ont  acoilliz  de  trop  grande  fieror  ; 
Mes  estai  ont  doné,  qne  de  chien  n'ont  paor. 
(J.  BoDEL,  Sax.,  ccLXxu,  Michel.) 
Commença  fièrement  a  douer  estai  a  ceu.x 
qui  le  chacoient    (Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
*Ste-Gen.,l°  2S1''.) 

lllec  tourna  le  cenglier  et  donna  estai 
au.\  cbiens.  (Lanceloi  du  lac,  1"  p.,  cb. 
53,  éd.  1488.) 

—  Donner  estai,  a  signifié  de  plus  riva- 
liser en  fitrce,  en  vitesse  : 


Oil  j'irai  a  toi  te  mains 
Plos  de  .XX.  Unes,  et  venroie; 
Les  iols  de  ma  teste  i  meltroie, 
Que  on  ne  Iroveroil  cheval 
>"onme  qui  me  donnsst  estai. 

(Gaiimit,  668,  Ilippean.) 

—  Livrer,  délivrer  estai,  défier  au  com- 
bat, attaquer,  livrer  bataille  : 

Harte  de  sei  e  de  cheval. 
Es  majors  presses  livre  e^tnl. 
(Ben.,  0.  de  Sarm  ,  II,  2117,  Michel.) 

Noslre  erapereres  fu  a  pie  du  ceval  ; 
li  traisl  l'espee.  si  Uni  l'escu  as  bras, 
A  mil  paiens  i  a  livré  estai. 

(R.MMnERT,  Ogier,  537,  Barrois.) 

Li  sanslers  lor  livra  estai  a  la  montée 
d'une  roche.  (Arlur,  ms.  Grenoble  378, 
f»  36=.) 

Par  la  force  Pornis  qai  lai  livra  estai 
Fu  la  bataille  arief  et  le  chaple  mortal. 
(Vœux  du  faon,  ms.   Rrux.   11191,  V  147  f'.) 
Coume  senclers  qui  a  estai  livré 
Knmi  les  chiens  quant  il  l'ont  arreslé. 
Se  desfeadoit  Charles  aa  cuer  séné. 

(Enf.  Ogier,  6020,  Seheler.) 

Dilez.  fait  il,  cners  de  lion, 
Que  tout  le  mnnl  livrez,  estai. 
Guidiez  voz  avoir  poiut  de  mal  ? 

(Gilles  de  ClUa.  5225.  ReiCf.) 

Et  ne  ponrquant  livrent  estai, 
Et  se  deffenlenl  vassaaraent. 

(Renart  le  nom'.,  5270,  Méon.) 

11  se  livrent  estai,  ne  se  vont  pas  feijnant. 
(Doott  de  Maience,  7271.  A.    P.) 

F.  la  reine  mande  al  seneschal. 
Cil  qui  sont  au  chastel  aillent  aval 
E  délivrent  .G.  al  ilac  estai. 

(Ger.  de  Rossill.,   p.  373,   Michel.) 

—  Rendre  estai,  rendre  combat,  revenir 
h  la  charge  : 

Il  i  ot  aucuns  Lombars  ki  orent  honte 
de  chou  ke  il  fuioient  ;  si  rendirent  estai. 
(H.  DE  V.\L.,  629,  Wailly.) 

Le  porc  s'e^veille  qai  endormi  se  fa  ; 
Itel  afaire  ot  il  tost  connen  : 
Desor  .i.  arbre  lor  a  esiaî  rendu. 

(.iiibery,  p-  oi,  Tarbé.) 

Estai  rendi  tous  irascus. 

(MoasK  ,  Cftron.,  2092,  Reilt.) 

Karahues  lorne  la  to>le    dou  cheval. 
Tout  enlour  lui  rendent  sa  geot  estai. 

(Enf.  Ogier,   1753,  Seheler.) 

S'alerent  adouber  li  Boulenois  royal  : 
En  leur  vaissiaus  entrèrent   dont    haut    furent  li 
]mal; 
Encontre  les  Danois,  alerenl  rendre  estai. 

(Baud.  de  Sel/  .  iv,  317,  Bocca.) 

A  ces  parolles  il  rallia  ses  gens,  et  ren- 
dist  estael  a  .Vnthoine  et  aux  Poetevins 
moult  bataillereusement.  (J.  d'Arr.vs  , 
*/ei«s.,p.  2o7,Bibl.  elz.) 

Quand  Regnauld  apercent  le  roy  Zelodus 
qui  ainsi  rendait  estât  a  ses  gens  et  inenoit 
la  bataille  si  tresvaillamment  qu'il  n'y 
failloit  riens...  (Id.,  (6,  p.  2.'58.) 

Le  chevalier  le  chassast  l'espace  de 
buyt  jours  entiers  aincois  que  le  porc  eust 
courage  Je  rendre  estai.  {Perceforesl,  vol. 
VI,  cb.  61,  éd.  1328) 

—  Tenir  tête  à  r|uelqu'un  pour  boire  : 

Moult  liemeat  estai  as  compagnons  rendies, 
f  Gilles  li  Ml'isis,  ii  Compl.  des  Compagnons,  ii, 
200,  Kerv.) 


—  Tenir  estai,  tenir  son  estai,  tenir 
ferme,  ne  pas  lâcher  pied  : 

La  (lerl  et  chaple  el  maille,  il  tieni  bien  son  e,lal. 
{V,n,j  diiPam,  ms.  Brux.   11191,  f»  167  v'.; 

Pour  ce  qu'il  ont  tenu  estant 
Auz  ennemis,  Mtls  les  fait  mettre 
En  une  chambre  en  l'ospilaul. 
{Guerre  de  ileti,  st.  233".  E.  de   Bonteiller.1 

.Mais  tousjours  encore  que  tout  seul 
feust  demeuré  des  sIpus,  leur  tenoit  estait 
Boucicaut.  (Liv.  des  faicls  du  mareschal  de 
Bouciraut,  {"  p.,  cb.  15,  Muclion.) 

A  tant  alla  la  chose,  que  plus  n'eurent 
pouvoir  les  Sarrasins  de  tenir  estait  ne  de 
souffrir.  (Ib  ,  V  p.,  ch.  20.) 

Ceul.x  qui  n'estoient  pas  plus  d'environ 
deux  mille  combatans  se  trouvèrent  en 
ceste  bataille  tenir  pied  et  estai!  a  plus  de 
quinze  mille  Sarrazins.  (Ib.) 

—  Estai  a  signifié  de  plus  vente  à  l'en- 
chère, vente  forcée  des  effets  saisis,  comme 
on  disait  aussi  vente  à  l'estache  : 

On  polroit  faire  estai  sus  l'eritaige  ou 
elle  Irairoit,  ou  sus  lez  aultrez  bien,  et  ne 
seroit  néant  ueuxant  a  celui  qui  l'estal 
averoit  fait  a  cez  esplois,  ne  a  ces  escript. 
(1320,  Hist.  de  Metz,  111,336.) 

t^i  sires  NicoUes  Piet  deschaut  li  escha- 
vins  prist  ban  sus  lai  maison  que  ciet  en 
Slaixon  que  fut  maistre  Alairt  lou  vvaistelier 
sorcoy  il  ait  faitesfOMÎ.  (1344,  Arch.  mun. 
.Metz,  cart.  933.) 

Qu'on  ne  puissent  prendre,  pour  vendre, 
par  estaz  ou  poui'  aultre  manière  quel- 
conque lesdits  haroois  d'armes.  (1403, 
Hist.  de  Metz,  IV,  371.) 

Et  ne  doibt  prendre  des  estais  qu'il  fera 
ou  qui  feront,  que  cinq  sols  de  .Metz  pour 
leur  droict  :  et  en  cas  que  celuy  qui  feroit 
Veslalt  ne  trouveroit  rien  chez  le  debteur, 
ordonnons  qne  le  maieur  n'en  puisse  rien 
demander  a  celuy  qui  feroit  faire  Veslalt. 
{Ib.) 

Et  furent  vendus  tous  ses  biens  meubles, 
cens,  rentes  et  heritaiges  par  estaull.  (P. 
AuBKlON,  Conlin.  du  Journ  de  /.  Aubrion, 
an  1.304,  Larchey.) 

Et  ce  qu'il  avoit  en  .Metz  fuit  tout  vendus 
pMeslaulz.  (ID.,  ib.,  an  1307.) 

—  Dans  le  pays  messin,  estai  désignait 
des  lieux  de  conférence  sur  les  frontières  : 

Nous  vous  prions  et  requérons,  que 
vous,  pour  nostre  honneur,  et  pour  ce  que 
vous  le  devez  faire,  ledis  seigneur  de 
Montferraut  vouliez  contraindre  de  rendre 
ausdiz  habitans  leurs  prisons  et  biens  des- 
susdiz,  sans  delay,  ou  au  moins  de  recroire- 
parrni  bonne  caucion,  de  faire  par  les  diz 
habitans  droit  audit  seigneur  de  .Monlfer- 
rant  es  marches  et  aus  estaulz  entre  notre 
chastel  de  Vaucouleur,  et  la  cité  de  Toul, 
ou  de  l'un  des  prêtas,  ou  seigneurs  de 
Lorraine,  que  il  ont  contre  lesdiz  habitans, 
ou  que  il  pleroit  dit  seianeur  de  .\l.)utfer- 
!  rant.  (1340,  Lett.  de  Philip.  VI,  ib.,  IV,  93.) 
Az  eslalz  et  a  uiairches.  {Lett.  de  1,337, 
ib.,  IV,  170.) 

—  Arrêt,  jugement  rendu  p.ir  une  com- 
mission mixte  chargée  de  connaître  des 
différends  nuis  entre  les  .Messins  et  leurs 
voisins  : 

De  tous  autres  descors  qui  |)orroi3nt 
estre  de  si  an  avant  entre  uau^  les  perties 
dessus  dites....  ons  en  doit  ivu-reir  et  fiire 

7o 


o'Ji 


EST 


a'uue  pairt  et  d'autre  per  «(a»;»  celone 
i;ouslame  à'estmiU.  fl326,  Traifc  de  jmix, 
ap.  E.  de  Bouteiller,  Guerre  de  Metz,  p. 
407.1 

Quant  on  vuell  faire  uQg  eslault,  le  maire 
doit  demandera  uns  escbeviu  ainsi.  (Droits 
des  Maires,  Hist.  de  Metz,  IV,  90.) 

—  Mesure  de  terre  : 

Ouatre  estons  de  terre  iiiii  suut  ou  dit 
fmàse  de  Miiriviler.  (1271,  Areli.  Meurll.e, 
Il  3137.) 

Ces  quatre  aslas.  (Ib.) 

Oue  li  clergier?  rou-nairdoit  les  grans 
esiàulz  de  terre,  et  les  bonnes  piesses 
d'eritaiges  des  laies  pen^.  (1322,  Ilist.  de 
Metz,  III,  347.) 

—  Mesure  de  cuir  : 

Li  estants  de  cuir  tané  doit  une  o.  de 
tonliu.  (Tarii  du  tonVteu  d'Héo/n,  Tailliar, 
p.  457.) 

Poitou,  etavx,  s.  ni.  pi  ,  fagots  faits  avec 
des  branches  d'arbre. 

La  langue  moderne  a  conservé  étal  dans 
le  sens  de  place  où  un  marchand  expose 
et  vend  sa  maichandise. 

ESTALACHEIl,  VOlr  EST.VLAGIER. 

ESTALAGE,  -  aige,  este}.,  estell.,  s.  m  , 
étal  de  marchand  : 

Eu  icelle  foire  tenir  estaulx,  cslellaiges. 
(7  avr.  1443,  Cart.  de  Cormery,  Bourassé  ) 

—  Droit  sur  les  marchandises  étalées  : 
Se  il  les  y  porte,  vende  ou  ne  vende,  il 

doit  .1.  d.  'à'estalage  au  roy  de  chascun 
estai.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest.,  )«  p.,  xlix, 
4,  Lespinasse  et  Bounardot  ) 

Des  estelages  de  la  Saint  Martin  l'an 
.XXII.  (132i,  Receplede  la  rivière  d'Andrie, 
Ârch.  C.-d'Or,  li  486.^ 

Item  tel  droit  de  coustunie  et  eslellaiges 
eoiniue  il  a  en  la  ville  de  Xun  a  la  feste 
saint  Denis,  et  au  jour  de  la  c>  ndre  et  a  la 
mi  caresQie.  (13al,  Aveu  de  Chateauvieux, 
ap.  Le  Clerc  de  Dofiy,  t.  I,  f»  207  v»,  Arch. 
Loiret.) 

Et  de  ce  prennent  lettre  du  prevost  et 
du  maire  et  vault  cliartre;  et  nomme  en 
celle  lettre  ung  estelaige  et  peult  valoir  par 
chascuu  an  a  chacun  seigneur  dix  livres. 
(1371  ?  Coût,  de  Châtilton,  ap.  J.  Garnier, 
Charl.  de  comm.,  1,  3o7. " 

ESTALVGiER,  cstalacker,  s.  m.,  mar- 
chand qui  expose  ses  marchandises  sur  un 
étal  : 

Item,  du  fief  d'Agenville,  lelz  cens,  telz 
reliefs,  telle  yssue,  telle  entrée  des  tene- 
mens  colliers,  et  chascun  an  le  tiers  du 
droit  d'estallage  en  la  ville  de  S.  Riquier, 
de  trois  sepniaines  l'une  en  long  de  l'an, 
a  rencontre  du  roy  nostre  sire  et  de  l'ab- 
baye de  S.  Biquier,  assavoir  de  chascun 
estatacher,  uu  denier  et  de  chascun  estai  a 
pain  et  autres  marchandises  une  maille 
comme  le  rov  nostre  sire  et  l'abbaye.  (1307, 
Préo.  de  S.'  Riquier,  Coût.  loc.  du  baill. 
d'Amiens,  1,  52t),  Bouthors.) 

1.  ESTALE,  S  f.,  étalon,  mesure  : 

Et  audit  Meaunay...  a  baillé  et  fait  bail- 

licr  ledit  seigneur  l'esiale  des  mesures,  tant 

du  grain,  des  bruvages  et  afforages,  droi.v 

d'estalages...,  en  ce  aiii  ='pstend  et  l'^l  tenu 


Ebï 

du  bailliaae  dAuii.'iis.  (1307,  Préc.  de  Vi- 
meu,Coui.  loc.  du  baill.  d'Amiens  I,  408. 
Bouthors  ) 


Cf.  ESTAIHIE. 

2.   ESTALE,   S.    f.,  t'' 


itiCUir 


Ains  qu'il  mnirenl  piiissenl  il  perdre 
El  l'aumosniiTe  el  les  eslalea 
I>oDc  ii  oDl  si;;nes  d"esn*e  maies. 
(Rose,  ms.  Corsini,  f  130'  ;  Méon,  v.  198Ur..) 

ESTALEE,  S.  f.,  étalier,  parc,  établisse- 
ment de  pieux  et  de  perches  pour  tendre 
les  filets  au  bord  de  la  mer  : 

CiuiUot  N'oguet  disoit  avoir  une  estalee  de 
tramaux  »  |ièscber  poissons  de  mer.  (1393, 
Arch.  JJ  147,  pièce  2-:6.) 

1.  ESTALER,  estaiiler,  étaler,  verbe. 

—  Réfl.,  s'arrêter  : 

Vers  le  tnesire  J;;cqnes  va, 
La  devant  s'est  il  cslaiez. 
(Gci,\BT.  Ron.  lign.,   U8G2,  \\.  el  D.; 

—  Neutr.,  s'arrêter,  en  particulier, 
prendre  position  pour  le  combat  : 

Et   renoees  les  rennes   et   reprises   lor 
halenes  et  lor  chivalz   fait  estaleir,  se   re- 
ferment en  la  bataille.  (St  Graal,  m,  564, 
Hucher.)  Impr.,  esfaleir. 
LoÎDjinel  de  la  cité  ou  maint  preiidoroe  eslatr 
Fu  hideuse  la  noise  et  la  bataille  raale. 

(Hesittr  du   Paon,  ms.   Rouen,  f  Wi' ^ 
Car  A'elalcr  sont  moult  entrant 
Tout  ensamble  petit  et  grant. 

(Gilles  de  Chin,  2;2n,  IteilT  ^ 

Corlois  ne  soies  pas  honteus. 
C'est  chaiens  ans  prives  Uosleas, 
Se  voas  voles  la  Tors  aler 
En  cet  cortil  por  eslaler 
Ja  raar  en  soferes  disele. 
(Li  Lais  de  Courtois,  Richel.  iioi.  f  49!)  r\) 

—  S'asseoir  en  stalle  de  chœur  : 

Les  petits  cureaulx  ne  doivent  pas  seoir 
ne  estaller  es  chaeses  hault -s  ne  basses  : 
mes  ils  doivent  estre  en  estaut  es  petit? 
releiz  du  cueur  en  manière  de  station. 
(Cérémonial  de  Si  Brieiic,  ap.  Duc.  Slal- 
lum  2.) 

—  Affecter  un  air  d'assurance  . 

Le  povre  en  son  oration 
Parle  par  obsecracion. 
Le  povre  enviz  ose  parle 
El  on  voit  le  riche  estatiler 
Va  parler  si  1res  roidemeot 
Qu'il  parle  par  commandement.^ 
(J.  Lefebvre,  Resf.  de  la  mort,  Ricbcl.  Wi, 
f»  \\^.) 

—  Inf.  pris  subst,  action  de  s'arrêter  : 

A  Veslfiler  et  an  ponrsivre. 

(GuMKT,  Ruij.  lign.,  ICOO;,.  W.  el  D.) 

Bourg.,  Saulteu,  s'estater,  s'installer. 

2.  ESTALER,  V.  H.,  cracher  : 

Li  malades  qui  poi  ad  de  salive,  e  ne 
pot  estaler,  co  est  une  signe,  (xiv  s..  Petit 
traité  de  médecine,  p.  4,  Boucherie.) 

ESTALHE,  s.    111.,  étalOU  : 
Contre  lui  vient  Uobiert  de  Cucbl  sns  l'eslalhe. 
Qui  noblement  brochai. 
(Jf.b.  des  Preis.  Geste  de  Liège,  3o""25,  ap. 

Scheler,   Gloss.  jkitol.) 

ESTALIEMENT,  adv  ,  fi'rineMient,  fixe- 
inenl  : 


EST 


■Vers  les  l-ites  aniont  a  retfarder  ;  estt*nt 
Semblant  fet  qu'il  Ifts  conte  a  son  aviseiueiil 
El  pense  el  si  rejjaide  moult  estaliement. 

(Donn  de  Vaieiice.  nxSfi.  A    P.  ' 
Cf.  EST.VLEK. 

1.  EST.VLiER,  S.  III.,  marchand  qui  veiiili 
sur  l'élal  . 

Veflolier  qui  \r  vendra  (le  poisson)  .-ii' 
fera  ereahie  par  sa  foi  de  tel  conte  corne  il 
li  trouverra.  (E  BoiL-,  Liv.  des  mest  ,  l'  p.. 
CI,  9,  Lespinasse  et  Boonardot.- 

—  Féin.,  estaliere  : 

Elle  esloit  uiarehande  et  es/a///ere.  (1252. 
Arrh  adm  de  la  ville  de  Reims,  I,  2*  partie. 
738,  Doc.  iuéd.) 

Dans  la  langue  moderne  étalier  désigne 
seulement  celui  qui  tient  un  étal  aucompte 
d'un  maître  boucher. 

2.  ESTALiER,  s.  m.,  évenlaiiv  ; 
Estoil  plus  locns  c'uns  povres  brououlicrs 

Ou  un  povres  roarcbans  qui  porte  a  eslaliers. 
[Brun,  de  la  V.onl.,   131,  A.  T.) 

—  Série  de  pieux  : 

E  sor  la  plaça  soia  fato  nn  asielr 
Machario  e  li  can  soia  denlro  mené. 

(Maeairc,  1012    A.  P.' 

M.  Guessard  après  avoir  ainsi  lesiitué 
ce  texte  italianisé  : 

El  sor  la  place  si  soit  fais  uns  pluissiés 

ajoute  cette  remarque  ;  <  Uns  plaissiés, 
une  palissade  pour  fermer  l^:;  champ  de- 
combat  el  limiter  le  parc  où  le  duel  va 
avoir  lieu  Aslelé,  du  texte  italien,  n'esf 
pas  un  1111)1  français  sous  cette  forme  : 
mais  il  se  peut  bien  qu'on  ait  dit  estalier 
d'une  série  de  pieux,  puisqu'on  trouve  la 
forme  féminine  estaltiere  en  ce  sens.  En  ce 
cas  il  faudrait  lire  : 

El  sor  la  place  soii  fais  uns  eslaliers.  ■ 

3.  EST.VLiEiî,  estallier,  estaullier,  .idj.. 
qui  supporte  un  étal  : 

Baston  estanllier.  (1478,  Arch.  .1.1  20fi 
pièce  76.) 

4.  ESTALIER,  -  allier,  s.  m.,  celui  qui  a: 
droit  de  s'asseoir  en  stalle  de  chœur  : 

.XLVill.  s.  aux  chanoines  (de  S.  Ame) 
pour  le  pittanche  du  jour  S.  Martin,  au 
vicaire  .un.  s.,  au  doyen  et  estalier  chas- 
cun ti.  s.,  el  sont  .11.  estalliers.  (1491, 
Douai,    ap.    La    Fons,    Gloss.    ms.) 

EST.\LiERE,  -  alliera,  s.  f., étalier,  parcfr 
établissement  de  pieux  et  de  perches  fait 
au  bord  de  la  mer  pour  tendre  des  filets. 

Teuoicnt  par  héritage  unes  estalieres  en 
la  moitié  de  l'eaie  de  Seine.  (1282,  Cart. 
de  S.  Wandr..  f»  138  v»,  Arch.  S.-Inf.,  et 
Moreau  20fi,  f"  9  r»,  Bichel.) 

En  batel  el  en  Vestaliere  de  laMeslernie. 
(Charte  de  1289,  Moreau  210  f°  50  r».  Bi 
chol.) 

Hz  ont  plusieurs  eslallierez  pour  pn-udiv 
poissou,  et  environ  la  Meleraye  ilz  mil 
deux  cstallieres  pour  pescber.  (Dcnombr. 
du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303,  2"  p  . 
f°  184  vo.) 

Outre  avons  droit  de  prendre  frauche- 
niriUeiiii-.lle  foreslCdeTîrollionnp)soixanle 


i<:sr 

l].iisliviin\  |i.iiir  inliiT  iiosli'e  eslalliev. 
(Carlul.  de  Jumièyes,  i.  1,  p.  16,  a\>.  Duc, 
Slalaria  3.) 

L'eslatiere  vulgairement  appelée  Vcstul- 
liere  de  Villequier,  qui  sonloit  estre  ficliee 
vis  a  vis  dmlit  fos?ez  de  l'Augle,  faisant 
«eparacion  des  paroisses  de  Bliquetliuit  l't 
Valleviile.  (22  mai  1583,  Inform.,  Arcli.  S.- 
rnf.,  B  199.) 

KSTALix,  exlalix,  s.  m.,  talus  : 

\.'extalix  dn  rempart  de  la  ville.  (IS.S2, 
NoyoD,  ap.  La  Fons,  Gloss  ms.,  Hilil. 
.AniieDS.) 

Cf.  ESTALU. 

1.  EST.\i.i,E,  s.  f ,  étal  : 

Bouchiers  ayant  leurs  bancz  cl  eslalles 
sur  la  rue.  {Ordon.  de  Salins,  1492  1343. 
Prost,  p.  8.) 

2.  ESTALLEj  voir  ESTAILLE. 

EST.vi^LEMENT,  S.  iH.,  installation  : 
Accordé  feust  que  ^narrant  soit  fait  as 
hesorer  pour  paicr,  pour  VestdUement  du 
duc  de  Quyuibry,  compaifjnou  de  l'ordre 
de  Gari'tier,  a  Windesore.  x  1.  1 1428,  Pro 
Jnstullalione  Duc.  de  Comjmbro,  Bvm,, 
2=  éd..  X,  403.) 

ESTAI-LER,  voir  ESTAILLIEH. 

EST.vi.LEURE,  S.  f.,  conleur  noirJtri^. 
basanée  : 

Estalleure,  swartnessc.  (M.m.si;».,  Es- 
claire,  y.  278,  Génin.) 

EST.vi.oN,  estaJlon,  esleloii,  ■.■siellon,  es- 
taillon.  estolon,  elelon,  s.  ni  ,  puteaii, pieux 
pièce  de  bois  : 

De  se  paume  li  Jodi"  par  desous  le  menton, 
Ensiis  de  soi  le  boute,  sel  hurle  a  Veslelon. 

(Ro'im.  it'Ali-r.,  r  S0\  :Michelanl.« 
A  .1.  lies  eslalmx  ioal  la  porte  ert  fermée 
A  fait  pendre  le  duc  qui  la  dame  ol  praee. 

{Ik.  f°  :i9'',  var.) 

Li  grenier  que  l'eu  fel  d'es  sont  de  la 
maison  se  li  estallon  ou  il  se  sostiennent 
sont  fii;bies  en  terre.  (Digestes,  uis.  Mont- 
pellier M  47,  f°  234''.) 

Quaire  eslellons  ehascuu  de  trois  piez  de 
loug.  {CoiniH.  de  J.  Assel,  1402-1504, 
Forteresse,  XI,  Arch.  mnn.  Orléans.) 

Patibulaire  droissee  et  levée  a  deux  pil- 
liers  ou  tstellons  de  boys  en  la  terre  et 
seigneurie  de  Samarve.  (1449,  Trinité. 
Sniarve,  cb.2,  art.  5,  Arcli    Vienne.) 

leellui  prestre  levoit  ung  estaillon  d'un 
cbariot  pour  en  frapper  le  (Jere  du  sup- 
pliant. (1473.  Arch.JJ  193,  pièce  1324.) 

—  Engin  destiné  à  prendre  les  oiseaux  : 
Pour  mieulx  le  savoir  dcscleireement,  il 

te  sera  plus  a  plain  declairé  ou  livre  des 
oiseaux,  de  la  rois  que  se  descent  de  lui 
niesmes,  quant  l'oiseau  sauvage  prent  Ves- 
lolon,  qui  est  en  fourure,  lequel  so  prent 
lui  mesme.  {Modus  et  Racio,  m^.,  f»  100, 
ap.  Ste-Pal.) 

On  que  l'oyscau  qai  plus  se  belle 
D'aise  el  plaisir,  quand  il  sejelte 
Dans  les  ûlels  a  Veleloii. 
<J.-A.  DE  Baif,  les  Mimes,  I.   Il,  (°  SI  v".  M. 
161M.) 

—  Baliveau  de  l'ftge  de  la  di'rnière 
Coupe  : 

Ils  s.  roui  tenus  eslalouMêi-  b'sdits  bos  de 


KST 

l'i'ut  esliilons  en  cbascuu  jouruiil.  .1314, 
Cart.  de  Corbie.  13,  f'  224,  ap  Dm-.,  Es- 
liiUus.) 

—  Appentis  ; 

(irange  consistant  eu  six  I rails  et  douze 
estellons.  (1601,  Ste  Croix,  Vasles,  Arcb. 
Vienne.) 

Bresse,  étalon,  copeau. 

KSTALONNEE,  elaîonnee,  estellonnee,  s. 
I.,  appentis  de  bois  : 

M'est  cscheu  et  advenu  par  mon  devis 
toute  la  maison  neuve  sauve  trois  eslollon- 
nées  de  celle  dite  maison...  Lesquelles  trois 
estellonnees  de  maison  sont  a  mes  ditr- 
cousiues.  (Lundi  empres  le  dimeucbe  que 
l'on  chante  luvocant  me,  1336,S.  lierthomé, 
Bihl.  La  Rochelle.) 

—  Petit  étal  : 

D'une  étalonnée  estant  en  la  balle  aux 
Buzelliers  joignant  aux  murs  de  la  balle 
par  en  hauU,  contenant  deux  toises  de 
long  et  du  large  de  la  ditte  balle.  ^I468, 
Compte  du  dom.  du  duché  d'Orléans,  ap. 
Le  Clerc  de  l:>oiiv,  t.  I,  T  217  r",  Arcb.  Loi- 
ret.) 

1.  ESTALONXEii,  -  oiur,  \.  a..  Couper 
les  talons  à  : 

Cosîn,  a  poa  ne  ros  ai  tel  moignon, 
Kstalonc  vos  ai  corne  luiion. 
{Aleschans,  6"6-2,  ap.  Jon-k.,  CiiiU.  d'Or.) 

—  Estaloné,  part,  passé,  à  qui  on  a  cou|ié 
les  talons  : 

Quant  N'asier  coisi  qu'il  est  cslalonnes, 
Que  Robaslre  li  a  les  .n.  lalons  coupes. 

yCniifrey,  T^W.  A.  P.l 

2.  ESTAboxNER,  V.  3.,  talonner,  pios- 
ser  : 

Leur  honneur  et  vertu  estoit  un  esperon 
pour  eslalonner  le  reste  du  peuple  et  les 
simples  gens  a  estre  prudens  et  vertueux. 
(Cl,.  Hatôx,  Afe'm.,  I,  92,  Bourquelot.) 

ESTALT,  voir  ESTAL. 

EST.ALU,  eslallu,  s.  m.,  talus  : 

Et  lui  bailler  esJoHu  soul'fisani  pour  soiis- 
li'uir  les  terres  qui  seront  entre  deux. 
(  1342,  Mém.  pour  les  forlif  de  Troyes, 
Crosl..  Ephém.,  I,  30.) 

Bslafu.  (1532,  Noyon,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
nis  ,  Bibl.  Amiens.) 

ESTALi'ER,  estalluer,  v.  a.,  syn.  de  la- 
hier  : 

Sera  advisé  de  faire  monter  lesdites  uiu- 
TLilles  par  le  dedans  el  estalluer  a  la  haul- 
teur  des  anciennes  grosses  murailles  qui 
sont  déjà.  (1542,  Mém.  pour  les  fortif.  de 
Troyes,  Grosl.,  Ephém.,  I,  51.) 

ESTAMAIE,  voir  ESTA-MOIK. 

ESTAMAL,  s.  Ml.,  grand  vase  ii  deux 
anses  : 

.VI.  eslamas  d'argent  blanc,  doré  eu  .m. 
lieux,  a  esmaux,  des  armes  Monseigneur, 
sur  les  couvescles.  (1363,  Inv.  du  duc  de 
Normandie,  ap.  Laborde,  Ematix.) 

Deux  grans  pots  appeliez  estamaut.v,  es- 
maillez  de  plusieurs  esmaulx  des  armes 
de  France.  (1420,  Pièces  relat.  au  rég.  de 
Ch.  VI,  t.  II,  p.  364,  n-Au-i  d'Arcq.) 

Cf     KSTAMOIK. 


EST 


:m 


ESiAMUOLit.NK,  S.  I.,  paliss.idc? 
Esliimhournes  ••!  ■■^l.iinlpourniaulx.  (1417, 
Lille,  a[i.  La  Fou^,  Gluss.  i/i.<.,  liilil.  Amiens.) 

Cf.  ESTIBOrRKER  ■? 

ESTAMBOLR.VEI,,   S.   Ml.,   palissade  f 

Estanibourues  et  estaihbourniaulx,  pillos, 
plaies  de  quesne  pour  tenir  les  terraulx. 
^1417,  Lille,  ap.  La  Fons,  lUoss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

l'.^rclies  a  .xii''.  |iour  faire  estambour- 
nav.r.  1 1421,  ib  ) 

lisiAME,  esthitmme,  ii  (.,  laine  peignée, 
liicot  de  laine  ; 

Stammum,  eslluunme.  {Gloss.  tat.-fr., 
Hichel.  I.  4120.) 

De  biaux  bas  à'eslame. 
iChans.  du  D.  de  Guise,  Bull,  du  Com.  de  la  lan?., 

I,  2il.) 

Pours  lors  les  bas  d'estame  ny  de  soie 
n'estoient  pas  en  usage.  (Brast.,"  des  Cou- 
ronn.  fr.,  v,  304,  Lalanno.) 

.\uiiis,  estamr,  laine  peignée. 

Cf.  Estain. 

ESTAMEi.,  s.  m.,  tissu  de  laine,  mot 
certainement  ancien,  quoi  qu'il  n'ait  été 
rencontré  que  dans  un  texte  du  commen- 
cement du  xvii'  s.  : 

Divers  casaquins  de  toile  piqués  de  Kl 
d'or,  d'estamel  noire  déchiqueté  partout. 
(1611,  Inv.  du  château  de  Pailly,  Rev.  des 
Soc.  Sdv..  t.  V.  7'  série.) 

Aun's  et  Saintonge,  eslamelle,  tissu  de 
laine  ;  s'emp'.oie  souvent  au  figuré:  >  Une 
personne  d'une  lionne  es(onie/?p,  une  per- 
.sonne  d'une  bonne  pâle.  » 

ESTAMENT.  Voir  ESTAMMENT. 

ESTAMET,  S.  Ml.,  ourdissure  : 

Staniina,  estamet.  (Olla  patelin,  \i.  ix, 
Scheler.) 

—  Petite  étoffe  de  laine  : 

Pour  ses  chausses  l'eurent  lewz  uuze 
cens  cinq  aulnes,  el  nng  tiers  d'estamet 
blanc.  (Rab.,  Gargantua, cb.  VIII,  éd.  1342.) 

Item  une  cassaque  de  tall'etas  noir  avec 
passemaniz  velutee,  foiree  d'estamel.  (29 
juillet  138(1,  Addition  d'inventaire,  Dragui- 
t'iian.  Revue  des  Sociétés  savantes.. 5'  série, 
t.  VIII,  p.  121.1 

Estamet  cranioisy.  (1380,  Compl.  df  tut., 
f' 63'',  Barbier  île  Lescoet,  Arcb.  Finisl.) 

ESTAMIN,  S.  III.,  tissu  léger  de  laine  un 
de  coton  : 

'l'roys  quartz  d'estamiu.  (1380,  Compte  de 
lut.,  r°  102%  Arrh.  Finisl.) 


Crubles,  estamins.  (1510,  liir.  p.  ta  com. 
de  Theourec,  Arch.  Finist.) 

EST.\MINE,  s.  f.,  tissu  léger  de  laine  ou 
de  coton  : 

Il  ne  veast  pas  tenir  l'usage 
Des  Sarradins  qui  li'esMmines 
Queuvrenl  les  vis  aux  Sarradiaes. 
(Rose,  Hichel.   IST.'Î,  f    I7S'':   Méou, -2IÎ1-2.) 

-  Tamis  : 

Fers    de    alêne,  ^reifiies.   aauilles,  e.wt- 


59fi 


RST 


EST 


EST 


iiiines,  las  (ie  mains  de  valour  de  .i.  den. 
(Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  2»  p.,  xv,  l, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Destrempes  de  vertjiis...  puis  broyez 
vostre  pain  et  coulez  par  Vestamine.  (Me- 
nagier.  II,  119,  Bil.linph.  fr.) 

tioT\..c lamine,  tamis  de  soie  pour  tami- 
ser la  fleur  de  farine. 

KSTAMMiîNT,  -  ant,  estament,  adv.,  en 
demeurant  dans  la  m6meplace,sans  lâcher 
pied  : 

Car  cil  qui  combat  sanz  movoir 
Et<'a    I.  sntil  Icu  eslammmil 
Doit  avoir  moillor  j^aroeniant 
El  plus  fort  qaeril  qni  per  terre 
Se  combat  par  eslrifde  guerre. 
(J    DE  Priorvt,  LU',  de  \egece,  Richel.  1604, 
f»  7l=.) 

—  Tout  de  suite,  incessamment,  sans 
délai  : 

Eftammcnt  l'escomnieoia. 
(Mir.  de  S.  Eloi,  p.   105.  Peigné.) 
Qu'il  V  vienne  toit  estament,  puisque  on 
le   manàera.  {Registre  aux  édits,  f"  1S7  i», 
Arch.  mun.  Douai.) 

ESTAMOiE,  estamoye,  estamaie,  s.  f , 
grand  vase  à  deux  anses  posé  sur  la 
table  à  manger  pour  contenir  des  liquides: 

.111.  tstamaies  en  despense.  (1329,  Inv. 
d'Ys.  de  Marmande,  Ste-Croi.x,  1.  9,  Arch. 
Vienne.) 

Six  estamoies  d'or,esniailliez  d'un  esmail 
rond  sur  unp  couvescle.  (1380,  Invent,  de 
Charles  V,  u°  343,  Labarte.) 

Six  srans  estamoies  d'argent,  dorées, 
chascune  a  deux  ances  a  deux  cercles,  a 
lettres  de  Sarrazin,  et  sur  le  couvescle  a 
troys  fleurs  de  Hz.  (Ib.,  n»  1292.) 

Une  très  pelile  eslamotje  de  cristal  a 
ansce,  garnye  d'argent  doré.  (/6.,n°  2067.) 

Une  estamoie  tenant  .m.  cboppines. 
(1409,  Bail,  Troyes-Orient,  Arch.  MM  32, 
f»  28  r°.) 

ESTAMOT,  s.  m.,  petite  étoffe  de  laine  : 

Une    aulne    it    deniye    d'estamot    bleu. 

(1480,  Compt.  de  tut.,  f°  43»,  Arch.  Finist.) 

EST.\MPE,  estanpe,  stampe,  s.  f.,  marque  : 
Mes  ne  ont  u.ie  uionoie   cungné  cun  es- 
tanpe. (Voy.  de  Marc  Pol.  c.  cxvii,  Rou.\.) 
Tout   d'une  suite,  on   lui  en  représente 
d'autres   de  mesme  stampe  et  impression. 
(E.  Pasq.,  teH.,xvrr,  5.) 

Bas-Valais,  Vionnaz.  ètampa,  marque  de 
fabrique. 

ESTAsiPEis,  -  eiz,  s.  m.  ;  en  estampeiz, 
sur  les  jambes  : 

Vos  fussiez  miez  en  eslampeiz. 
Perdu  avez  vostre  moreis. 
Vos  ne!  recourez  des  raeis. 
{Mort  du  Roi  Garmotid,  <00.  ap.  Reill.,  Cliron.  de 
iloitsk.) 

ESTAMPEL,  eslempel,  s.  m.,  course  ou 
le  vainqueur  avait  un  prix  : 
Quant  aucun  cueort  a  Veatampet 
11  queort  pour  galngoier  !e  chapel. 
{fioece  de  Consolacion,  Ara.  '2670,  f°  52  t°.) 

Quant  ancans  court  a  VeMempel, 

(//'.,  ap.  Dnc,   Estaq'ta  ) 


ESTAMPF.LEMENT,  S.  m.,  marque,  em- 
preinte des  pas  : 

Et  vait  après  tant  com  chevausli  rent, 

Sieut  les  esclos  par  Ve^lampclemenl. 

(G.  d'Hanslone    Richel.  •I.ÏSIS,  f°  -27  v".) 

ESTAMPER,  -  anper.  slamper,  verbe. 

—  Act.,  écraser,  broyer  : 

Comme  poree  les  a  moult  bien  tailliees  (les  herbes), 
En  nne  conppe  estampefs  et  confites. 

(Le.i  Loli  ,  Richel.  49S8,  f  «09  r".) 
Nous  ne  sommes  pas  kens  pour  estamper  vos  ans. 
(Chee.  au  eygne,  7818,  ReilT.) 
Arrière  en  la  chambre  s'en  va. 
Ses  herl)es  estampe  et  deslempre. 
(GiB.  DE  MoKTn.,  la   Vintelte,  31S1,  Michel.) 
Une   onches   de    cinamonde    avec  unes 
cloche  de  gingembre  et  autant  de  garingal, 
bien  estampé  ensauible.  (Ménagicr,  II,  5, 
Append.,  Biblioph   fr.) 

Estamper  ledit    sukere  tout  en  pourre. 

.\ider  a  estamper  les  pommes  croissans 
ou  vergierdudit  prieuré  au  pressouer  dudit 
prieur.  (1469,  Cart.  du  S.  Père  de  Chartres, 
II,  735,  Guérurd.) 

Comme  cellnv  qui  estampe  des  aulx  au 
pilet.  {Perceforést.  t.  I,  f"  63  v,  éd.   1528.) 

Ung  mortier  de  fer  pour  estamper  pourre 
de  canon.  (Compte  de  l,ï05,  Bélhune,  ap. 
La  Fons,  Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Mortier  poiirMfamperespisseries. (Com/)  (e 
de  1365,  ib.) 

Il  faut  estamper  \d  terre,  de  peur  qu'elle 
n'assable  les  pauvres  pionniers.  (Du  Pixet, 
Pîme,  xxxiii.  4,  éd.  1366.) 

—  Fig.,  fouler  aux  pieds  : 

Leors  honneurs  esmiez 

Et  estampez. 
(Les  Trêves  de  ilarot  et  Saijnn.  données  jusques  la 
fleur  des  febves  par  l'auclorilé  de  VaWié  des  co- 
nardz  à  Coeti,  éd.  sans  date.) 

—  Neutr.,  piétiner  ; 

Les  autres  l'encaucbenl,  les  autres  es- 
tampent sur  ses  pieds.  {De  vita  Christi,  Ri- 
chel. 181,  l"  118''.) 

—  Demeurer  en  place  : 

Ces  fiens  d'armes  qui  sont  passez  le  Liz 
pour  nous  combatre  ne  sont  point  d'acier 
ne  de  fer,  ilz  ont  huy  tout  le  jour  travaillié 
et  estampé  en  ces  niarescz,  ne  peult  estre 
que  sur  le  jour  sommeil  ne  les  abate. 
(Faoïss.,  Chron.,  Richel.  2644,  T  242  r°.) 

Icenlx  barons...  n'estoient  pas  a  leur  aise, 
en  tant  qu'ilz  estampaient  en  la  bourbe  et 
en  la  fange,  les  plusieurs  jusques  a  uiv 
jambe.  (Id.,  ib.) 

Et  vint  a  l'omme  du  guet  qui  la  estampoit 
sur  les  murs.  (lo.,  ib.,  f°  289  v.) 

—  Act.,  forger,  imprimer  : 

Les  Argives  leur  feirent  stamper  statues. 
(Saliat,  Hérodote,  I,  éd.  1536.) 

11  feit  slamper  un  lion  tout  de  fin  or.do., 
(6.) 

nipriment  ces  dezirs,  et  stampent  ces  desseingz. 
L.  Papou,  Disc,  à  il.  Panftle,  p.  43,  éd.  1857.) 

J^orm., estamper,  broyer.  Wallon,  sfoinpe, 
debout. 

1.  ESTAiMPiK,  eslainpye,tampie,  s.  f.,  airà 
danser,  chanson  av(  c   accompagnement, 


qui  se  chantait  sur  un  air  très  vif,  et  dont 
la  cadence  était  fortement  marquée  avec 
le  pied  : 

E  Marol.  par  cortoisie  je  le  prie. 
Mon  mpff.iil  pardone  moi. 
Je  ferai  une  e\tampie  si  jolie  ; 
Balle  un  pelii,  je  l'an  proi. 

(nom.  elpasi.,  Birtsch.  II,  35, 11'.) 
Guis  don  labor  su  flahnlnl 
Leur  fait  cest»  estampie  : 
Chivalala  dori  doreans 
Chivalala  dorie. 
(J.  Er(R<!,  Barlsch.   nom.  et  pasL,  III,  21,49.) 

Cil  vielenr  vielenl  lais. 
Cançonnetez  et  estampiez. 

\Gilles  (le  Cliin,  Il  17,   Reiff.) 
.nu.  meoestreil  de  viele 
Ont  une  estampie  nouviele 
Devant  la  dame  vielee. 
(J.  [lE  CosoE,  la  Mes':e  des  oisiaut,  611,  Scheler.) 
La  estnjent  li  ménestrel 
Qui  s'acqiiittoient  bien  et  bel 
A  pîper  et  louL  denonvel 
Unes  danses  leles  qu'il  sorent, 
Rt  si  trestot  que  cessé  orent 
Les  ettampies  qu'il  hatoîent, 
Cil  et  celés  qni  s'esbatoient 
An  danser  sans  gueres  atendre 
Commencierent  leurs  mains  a  tendre 
Pour  caroler. 
(Fboiss..  Poés.,  Richel.  830,  C  Uil  v».) 

Ouvrez  cy  de  vostre  me-îlier 
Une  estampie. 
(iliracles  de  Sotre  Dame.  I,  3,73-2.  G.  Paris.) 

Veoir  Talons  et  je  t'en  prie. 
Et  sy  disons  une  estampie 
De  noz  .n.  bons  instrumens. 
(Xatie.  K.  S.  J -C- ,  Job.,  Mi/st.,  II,  76.) 

—  Sonnerie  de  cloches  : 

La  messe  chantée,  l'on  commence  de  re- 
chief  a  sonner  une  tampie.  Au  midi  une 
autre  sonnerie.  A  vespres  pareillement 
comme  a  la  messe,  et  icelles  chanter  so- 
lemnellenient  a  orgues.  Apres  vespres  une 
autre  estampie,  et  a  compile  une  autre  pa- 
reillement. (1487,  Ord.  p.  cond.  les  faiz  du 
Pardon  génêr.  de  Chaumont.) 

—  Tapage,  vacarme  : 

Et  le  hardi  de  vile  qui  souvent  font  es- 
tampies  entre  la  gent  ne  s'oscroit  demons- 
trer  en  place,  ains  s'enfuiroit,  et  pource 
dirons  nous  que  la  prouece  de  forest  est 
droite  prouece,  et  celé  de  vile  n'est  mie 
prouece,  ains  est  folie  et  estampies.  (Sy- 
drac,  Ars.  2320,  §  118.) 

—  Bataille,  guerre,  joute  tumultueuse  : 

Philippe  ses  messagers  envait  par  grant  vailye 
A  clers  de  Knglelerre  et  a  la  haronnye 
Et  prie  qe  cis  se  mettent  de  lole  ['estampye 
En  [l]a  garde  de  prince,  ke  nul  part  se  lye. 
(Cliroa.  de  P.  de  LanijtofI,  ap.  Michel,  Chr.  angl.- 
n.,  t.  I,  p.  116.) 

Dames  de  1res  grant  loiau té. ..^ 
Venront  veoir  ces  estampies. 

(Fauvel.  Richel.  140.  f°  31''.) 

2.  EST.VMPiE.s.  f.,  terme  d'architecture, 
corbeau,  espèces  de  grosses  pierres  qui 
doivent  soutenir  les  poutres  : 

Car  s'il  devoit  perdre  la  vie. 
Rompre  barreaolx,  crier  et  braire. 
Saillir  en  bas  par  Veslampie, 
Sy  est  il  force  de  le  faire. 

(COQIILL.,   IHayd..  Il,  43,  Bibl.  eU.i 

ESTAMPIE,  adj.,  fourbu,  malade  ? 


EST 


EST 


EST 


597 


An  mfireschal  pour  avoir  gnry  le  srison 
de  Vnprinshe  qui  estoit  e.'^tampié.  (Comiite 
<1p  \ri^'\.  S. -Orner,  ap.  La  Fons,  Gloss.  iiis., 
Bibl   Amiens.) 

ESTAMPin,  -  »/)-,  estan.,  verbe. 

—  Act  ,  renverser,  écraser  : 

Qui  pnel  abalre  et  estampir 
A  nn  seul  i-nnp  une  srani  osl 
El  liier  tout  le  raoot  tanlosl. 
(G.  DE  CoiNci.  Slir,  ms.  Soiss..  f»   i:;i".> 

Ksianpir. 

an..  ;/'.,  mî.   Bru\..  P'  UT''.) 

—  Réfl.,  s'arrêter  : 

Il  s'en  vint  estampir  devant  la  personne 
du  due.  (^Trahis,  de  France,  p.  118,  Cliron. 
belg.) 

—  Xeutr  ,  piétiner  : 

.\inc  tact  ne  sot  pheval  escoatPr 

Que  joo  Toisse  si  faitement  crier, 

Si  r^tanpir  ne  si  fort  ilemener. 

(6.  d-Han^ton,'.  Richel.  -loïlfi.  f»  î.ï  r".) 


El  il  regrate  et  des  pies  estanpi. 

(/*.,  f»  -i 


—  S'arrêter  : 

Ladite  charge  dura  plus  de  deux  mil 
tant  que  le  cheval  dudit  prince  fut  estam- 
pai. (Mém..  de  Fênj  de  Guyon,  p.  22,  éd. 
1661  ) 

—  Estampi,  part,  passé ,  solidement 
assis  : 

Et  ilz  se  couvrent  de  leurs  e.=cusde  leur 
seiiestre  bras,  chascun  eslampy  ferme 
comme  une  tour,  les  cueurs  garnys  de  très 
arant  hardement.  (Perceforest,  vol.  I,  c. 
52,  éd.  1328.) 

Les  deux  chevaulx  demourerent  Ions 
droiz  e.stompfZ  sur  leurs  quatre  pieds.  (76., 
vol.  1,  f"  4oM 

Pic,  Vermand.,  s'étampir,  se  iiietire  de- 
bout, se  dresser.  H-Norm.,  vallée  d'Yères, 
étampir,  dresser.  Bessin,  étampi,  appuyé. 

EST.vMPOis,  adj.,  d'Etampes  : 
Une    mine     de    blé   estampoisc.    (1330, 
Arch.  S  206,  pièce  19.) 

—  S.  m.,  monnaie  d'Etampes  : 

!S'i  ai  coDqais  vaillant  .1.  e\lampois. 
(fi.  de  Camlirai,  Richel.  -21113,  f  10  r".! 

Vaillant  .1.  eslampoU. 

{Aiiberi,  Ricliel.  800,  f»   ISf.) 

EST.vMPOx,  S.  m.,  tampon  : 

Es'ampons  pour  charger  les  oouleuvri- 
nes.  (xV  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTAMYER,  VOir   ESTAIMIER. 

1.  ESTAXC,  eslang,  étang,  s.  m.,  droit 
exclusif  qu'un  seigneur  avait  de  vendre 
du  vin  aux  tiabitants  de  sa  seigneurie 
pendant  une  certaine  époque  de  l'année; 
ta.xe  qu'il  percevait  pour  l'abandon  de  ce 
droit  : 

Etau  senhorie  ha  li  coms  en  la  ville  de 
Charros  que  uug  eslang  de  12  mueys  de 
vin  puet  faire,  chacun  an,  sen  plus.  (Coul. 
de  C/ja/T0ua;,3,  Fonteneau,  Bibl.  Poitiers.) 

Cum  li  chevaliers  et  li  vaslet  et  li  clerc 
et  li  borgeis  de  Goignac  et  l'autre  proile 
gentdelàvile  se  deissent  et  clamassent 
estre  gregé   de  ceu  que  nous   avons    fait 


eslanr.  et  feisson  de  vin  et  de  blé  en  la 
vile  de  roignae.  (1262,  Ch.  de  Gui  de  Lu- 
siqn.  un  fav.  de  Cognac,  Liv.  rouge,  Arch. 
mnn.  Cognac.) 

Ouiptons  les  dits...  de  tote  manière  de 
estnnc.  (Ib.) 

Etang  et  jallonnage  du  vin  a  Nouaillé 
affermé  par  l'abbave.  (1562,  Terrier  de  la 
Trinilô,  f"  110,  Arch.  Vienne.) 

Cf.  EsT.\NCHE  1. 

2.  ESTANC.  esfenff,  eslain,  enlenic,  adj.. 
desséché,  sec  : 

Et  doy  tenir  M^jjït  le  lieu  dessonbz  mes- 
dicles  yaues  par  quoy  l'yaue  du  filet 
dont  ele^s  seront  abevrees  ne  se  dévaste. 
(1339,  Arch.  JJ  72,  f^  224  v».) 

Devrons  tenir  le  lien  estain  par  dessoubz 
mes  yaues  par  quoy  elles  ne  puissent 
I    coure.  {Ib-,  ("  223  r".) 

Bendant  la  idace  nette  et  eslanche  des 
eaux.  C26  av.  1499,  Heg.  Hât.-de-Yille.) 

—  Épuisé,  las  : 

Lors  veissiez  chevaox  cstanz 
Emplir  lenr  venlrez  et  leur  3anz. 

(Rom.  de  Thelies,  Kichel.  60,    f  11'.) 
El  sist  snr  on  cheval  curant, 
.\  poi  qu'il  ne  fu  tôt  esltincv, 
Mull  li  bal  et  qaer  nt  flancs. 

(Pro//ic«;aa.?,  Ricliel.  -2160.  t°  GO''.) 

ne  ienncr  esloil  eslctts. 

(lienarl,  Suppl.,  p.  60,  Chabaille.') 

n'ansoisse  li  baient  li  flanc  ; 
Ou.int  li  viLiins  le  vit  exianc 
Qu'il  ne  pupl  mes  lirer  ne  trere... 
(Des  .11.  Chevatis.  Richel.  83",  f°-2ia;  Montaiglon, 
Fahl.,  I,  1.Ï9.) 

Lors  respooili  la  ilame  franche 
Qui  iel  plorer  Rsteit  eslanrhe. 

(  Vie  du  pape  Grég-,  p.  T.ï.  I.niarche.) 

Pont  responili  la  bcle  france 
Oui  Je  plorer  fu  tonte  estance. 

(Ib..  Ars.  3H-27,  f»  \f,r,'.) 

—  Vaincu  : 

Al  Soudan  ce  fêtes  entendre 
Que  sy  vostre  home  le  sun  venke 
V.  par  bataille  seit  enlenke 
Vostre  1ère  quit  eyes. 
((îtiyie  Warwick,  Richel.  1669,  f°  20  r'>.) 

1.  ESTANCE,  slance,  yestance,  esleance, 
s.  r,  séjour,  demeure,  résidence,  maison, 
position,  arrêt  : 
<  Vers  nostredac  s'avance 

Che  l'ateniloit  par  delez  une  eslance. 

(En/r.  en  Esp..  P  i3  r»,  Gautier.) 
I       Pour    fere    ladite    estance   e  megnance. 
I    (.Mai  1320,  Ste  Marie  de  Boq.,  Arch.   Côt.- 
j    du-Nord.) 

1  L'on  le  fist  chevauehier  par  les  villes 
sans  faire  ne  baillier  estance.  fl333,  Ch.  de 
Jean  de  Neuchdtel,  Arch.  du  prince,  Neu- 
chatel,  J,  n»  37.) 
Statio,  eslance.  {Gloss.  de  Conchcs.) 
Estance,  stancia.  {Gloss.gall.-lat.,  Richel. 
1.  768i.) 

El  de   la  vindrent  a   Caubalech,  souve- 
raine et  maistresse   cité  du  grant   empire 
de  Tartarie,  et    estance    royale    du     «rant 
Caan.   (Maiz  ,   Songe  du  viel  pel.  ,  I,  12, 
j    Ars.  2682.) 

I        Apres  qu'ils  eient    notice   del  venue  ou 
I    esleance  de  ascuns   tielx   marchantz,  assi- 
gnent a  mcsmes  les  marchantz  aliens  suf- 


fisantez  hostes  qui  soient  bons  et  credi- 
blés  persones.  (Stat.  de  Henri  VI,  anxviii, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Pour  le  jour  que  ceste  pui-sante  armée 
fut  mise  a  la  campagne,  ne  feit  grande 
Iraille,  se  campant  ce  soir  a  une  lieue  de 
Corbie,  en  deux  petits  villages  selon  un 
torrent  et  petit  fleuve,  en  slance  fort  com- 
mode. (F.  DE  ItABUTiN,  Comm..  V,  éd. 
lo74.) 

Desdiguieres  résolut  de  faire  mettre 
sur  le  plus  haut  de  la  montagne  deux  ca- 
nons pour  faire  la  sommation  de  plus 
prez.  Les  soldats  les  tirèrent  a  force  de 
bras  depuis  le  pied  de  la  montagne  iu=. 
ques  autant  qu'il  se  trouva  de  terre  pour 
a  lermir  leurs  pas  :  ce  fut  la  première 
slance.  (Caybt,  Citron,  nov.,  p.  383,  Mi- 
chaud.) 

—  Fig.,  état,  situation  : 

Mianx  amons  la  roauToillance 
Qo'eslie  vers  ans  a  boene    eslance, 

(Ben  ,  Troie,  Ars.  331 1.  V  i\'.) 
Mais  il  au  a  fuit  l'acordance, 
l.a  p?is  d'aus  el  la  bien  estance. 

Hd.,  ib.,  r  18D\) 
Fai  nos  i  pais  e  aliance 
Si  qu'eulre  nos  ait  bien  eslance. 

(iD.,  D.  de  Norm.,  Il,  i638,  Michel.) 
Por  ce  fet  cbascuns  bons  folie 
Qui  s'orfîoille  par  boue  estance. 
Car  chasciins  horas  est  em  balance. 

{Florimiml,  Ricbel.  I.510I,  f  10''.) 
Et  por  ce  chant  qu'a  cbascan  soit  avis 
Que  j'aie  en  moi  aucune  boue  estance . 
(,Poet.  fr.  ai.  1300,  t.  1.  p.  189.  Ars.) 
Et  toutes   les  choses    doit  ele  tenir   en 
bone  estance.  {Etabl.  de  S.  louis,  I,  wiii, 
p.  29,  Viollet.) 

Encore  li  prie  atlemprance 
Que  s'il  ot  nnlle  maise  eslance. 
Ou  il  est  en  prospérité. 
Que  toute  porte  en  equatité. 
(Anli-aandianm,  Richel.  I63i,  f"  32  r".) 

—  En  estance,  qui  se  tient  debout, 
comme  on  a  dit  plus  tard  en  être  : 

Et  tant  qu'ilec  y  eut  de  villes  en  yestance. 
Ils  tioreul  bon  dedans,  et  y  firent  résistance. 
(Les  Cheval,  bannerets,  Pièc.  rel.  à  l'hist.  de  Fr., 
XII.  443.) 

Morv.,  eslance,  instance. 

2.  ESTANCE,  eslanche.  s.  f.,  étançon  : 
Quant  les  mineurs  orent  miné  celle  tour 

et  mise  sus  eslances,  ilz  y  boutèrent  le  fu. 

(.1.  Le  Fevre,  Chron.,  Ij  41,  Soc.  de  l'II. 

de  Fr.) 

La  place  fut  fort  batue  et  minée;  et  furent 
par  force  la  basse  cour  et  le  chasteau  pris, 
et  le  donjon  de  la  grosse  tour  minée  el 
nnse  sur  estanches,  par  ceste  sorte  que  qui 
eust  voulu,  on  l'eust  fait  trébucher  par 
terre.  (Id.,  ib.,  ch.  xviii,  Buchon.) 

Cf.   ESTACIIE. 

ESTANCEi,,  S.  m.,  dimin.  d'étang: 

Voirs  qu'ilz  sont  a  leors  devis 
De  riveres  en  bon  pais 
Et  de  niarcbaix  et  d^eslanceau.t 
Ou  feront  voler  leurs  oiseaux. 

(Gaci:s,  Pedmz,  Ars.  3:i3-2,  r'  60  t°.) 
Sur  les  champs,  el  la  on  troavasmes 
Beanix  marches  et  beaulx  estanceanl.r, 
Si  volèrent  la  nos  oiseanix. 

(In.,  ib..  f  128''.  ap.  Sie  Pal.') 


3;)8 


EST 


EST 


EST 


icSTAXciiLE,  -  cielte,  -  cliielte,  s.  f.,  petit 
éclat  de  bois  ou  d'autre  matière  : 

Défense  de  jouer  a  eslanchielle  de  bo^, 
de  1er,  ne  a  autre  eslanchieile  quelconque?. 
(1396,  Lille.  a|..  La  Fons,  Closs.  ms  ,  lîd.l. 
Amiens.) 

Estancietle.  (1440,  ib.) 

ESTANCELEIl,  Voir  ESIENCELKK. 

ESTAXCHAT,  S.  ui.,  diguB,  écIuse  : 
La   niote    de  Neuzy,  les    maisoDS  islaus 
eu  ieelle,  les  fosses  avec  leurs  gies,  et  I'm- 
tancbal  estanz  environ.  (1334,  Àrcli.  J.1  66, 
piil'ce  1383.) 

1.  EST.xNCHE  S.  [..  ôpoque  pendant 
laquelle  le  seigneur  du  lieu  se  réservait  le 
droit  de  vendre  du  vin  en  détail  : 

Uu^  droit  seji;ii._'iii  ial  iiûninié  et  appelle 
viik'iiireuient  le  liaii  <|iii  est  estanrlie  de  vin, 
que  nul  des  luauaus  et  habitans,  de  quelque 
estât  qu'ilz  soient,  ne  pevent,  ue  doivent 
eu  ieelle  ville  vendre  vin  n  destail,  ne  a 
leur  de  taverne.  il454,  Cart.  de  Lagtiy, 
f°  78,  np.  Duc.,  Bannum.) 

Cf.  EST\XC  1. 

2.  EST.\xi;iiE,  s.  f.,  vivier,  étang,  réser" 
.  voir,  lieu  où  l'on  conserve  du  poisson  : 

Eslanches  ou  carpieres  a  garder  et  nour- 
rir poisson.  il386,  .\rcli.  JJ  129,  pièce  190.) 

Ne  u'y  peut  le  subgect  faire  escluse,  ne 
rig.ile,  ne  estanche,  que  du  cours  de  la  ri- 
vière elle  ne  ait  lousjours  sou  droit  cours, 
(lîour.,  Somme  rur.,  V  p.,  f»  113'',  éd. 
i486.) 

3.  EST.\.\CHE,  voir  ESTANCE  2. 
ESTA.VCHELER,   VOir   ESTEXCEI.EB. 
ESTAXCHEMENT,      -     qUeUUnl,     S.      III., 

écluse  : 

Vestanquement  fait  sur  l'Escaull.  (ii71, 
S. -Orner,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  lliM. 
Amiens  ) 

—  Pilotis,  fondement: 
L'eslanchement  qui  porte  le  moulage,  suil 

de  bois  ou  de  pierre.  (BooT.,  Somme  rur 
1*  p.,  f»  114',  éd.  1486.) 

ESTAXCHIELLE,  Voir  ESTA.NCEI.E. 

ESTANGHiEii,  estetichier,  estlianchier,  es- 
lancier,  -sier,  -  quicr,  -  hier, -cquier, -cher, 
estauncker,  estainchier,  estaingchier,  atan- 
chier,  alainihier,  slanchier,  stainchier.  verbe. 

—  Act.,  boucher,  fermer,  arrêter  : 

X  ventre  estankier,  prendes  veches,  si 
les  nietes  cuire  en  iaue.  .t  quant  elles  se- 
ront baiienes  si  en  rolissies.  (Remèdes  anc. 
Ricliel.  2039,  l"  3".); 

Pour  uieuison  estankier.  \lb.,  ('  2».) 
Bos  dont  on  aroU  estankié  le  cours  de  le 

rivière.  (1306,    Trav.  aux  chat,  des  coml. 

d'Art.,  Arcli.  KK  393,  f»48.) 
Estanquier  l'iaue  e  destourner  de  ledite 

rivière.  (134.",  Cart.  noir  de  Corb.,  Richel 

I.  17738,  f'  246  r".) 

Pur  estaunclter  (;oo,  doues  a  boyvre 
wynegre  cliauth.  iQuenlyses,  ms.  Edinib. 
18.4.9  ;  P.  Mejer,  Arch.  des  miss.,  2"  sér., 
V,  143.) 

Mise  faitte  au  dit  Guillaume  le  Blanc, 
fossillenr,  ouvrant  en   le  nW  sepniaine  de 


se;ilembrc  a  eslanr.quier  le  v.'nlalle  diiwes 
de  le  porte  de  le  Gaiolle.  (14131416,  «e- 
ceptes  de  Boulogne-sur-.Vcr,  p.  193,  éd. 
Dupont.) 

.\ccatia  restraiiil  et  estanche  le  tliix  des 
tleurs  aux  femmes.  (Jnrd.  de  santé.  I,  4, 
iinpr.  la  .Minerve.) 

Pour  estancker  \i:  ùa\  du  sang.  (Pauk, 
(Euv.,  IX,  XV.  .Malgaigne.) 

—  .Mettre  opposition,  einpèclienient    .'i, 
l'iiipèclier  en  »énéral,  prévenir  : 
t.a  soe  forcft  tot«  la  noslre  extanche, 
lilon.  ftnmaii.  im    Iticliel.   3G8,  f»  i5:i''.i 
Cil  qui  alabuke  toute  fain. 
iDe.y.ffmii.  R.  .V.,  m;,  lieinis  I]^'  t°  iSS'.l 


De  >ainii 


Lii.  rie  Vei/rce.  Ilidiel.  IfiOl, 


Ne  porrons  dell'endre  ni  estainchier  qu".. 
(1.127.  Hist.  de  Metz,\\',  46.) 

Mes  li  Tel  qai  lus  c Irenctie 

L'eageodiemeat  d'eafaos  emenche. 
I  Us.  de  I3S0,  ap.  Méon,  Rose,  l    Itl.  p.  2'i.S, 

note.) 

Par  son  bien  faire  et  liberalle  voulenlé  il 
eslantha  sanguinolante  bataille  et  inoitelz 
■  laugiers.  (OcT  de  S.  Tiel.,  Sej.  d'Iionn., 
folSOv»,  éd.  1526.) 

Crainte,  ignorance  et  non  sçavoir  es(i«- 
choient  le  feu  de  ma  force.  (Td.,  ib.,  Prol.) 

—  Faire  cesser,  linir,  terminer  : 

Ke  il  ceste  dotor  m'es!aiice. 
\Hh.  Bod.,  Congé,  118  ;  Méon,  Fal>l.,  t,  LiO  > 
Mes  ne  pael  eslanekier  son  plaint. 

(Rose,  21098,   Méon.) 
Nous  estancheriens  toutes  nos  choses  que 
greveir  les  porroient.  :  Vîïl ,  Hist.  de  Metz, 
111,212.) 

K'il  eslainchel  lou  plait  dedens  vu  iieiis. 
(1303,  ib.,  111,276.) 

—  Épuiser,  dessécher  : 

Cil  les  fresnes  mieleus  trenolia, 
Liîs  raissiatis  viveos  estancha. 

{Rose,  ioaSS,  MéoD.; 
Li  un   en  boivent  plus  et  li  autre  mains, 
sans  estanchier   la   fontaine.    'Brus.  Lat., 
Très.,  p.  3,  Chabaille.) 

.Se  de  larmes  snis  aggravée, 
Les  ruisseaui  •vaas  eslanchera. 
If.  Grincore.    Clta\leau   it'aaiow,  D  Mil    v°,     éd. 
goth.  s.  d.)     , 

—  Estanchier  ses  choses,  en  suspendre  la 
vente  : 

Totes  les  choses  qui  sont  vendues  a  pois 
et  a  mesure,  a  feur  uoiné,  l'en  ne  les  peut 
veer,  se  l'en  n'atanche  sa  taverne.  Mes  l'eu 
peut  bien  ses  choses  estanchier  por  enche- 
rissement.  {Liv.  de  jost.  et  de  plet,  iv,  23, 
§  -2,  Rapetti.) 

—  Empêcher  : 

La  ducesse  de  Bourbon  uiouroit  d'annuyt 
et  ne  l'en  pooit  on  estansier  de  plorer,  tant 
luy  alla  près  du  creur.  (G.  Chastell., 
ChroH.,  m,  9,  Kerv.) 

—  D'une  manière  particulière,  estancher 
une  personne,  arrêter,  sécher  ses  larmes  : 

Disant  ces  paroles,  elle  fondit  en  larmes 
de  telle  sorte  qu'on  ne  la  pouvoit  estan- 
cher. (Pasq.,  Itech.,  VI,  19.) 

—  Réfl.,  s'arrêter,  cesser  : 

Li  brans  de  ceste  espee  ne  se  vint  estancier 
De  si  que  jou  le  voie  en  cerviele  baignier. 

(Ho'rn.  ifMir..  r°  ■2:1'',  Mii-helant.) 


En    parliciilicr,  épuiser  ce  qu'on  a  ît 


C'est  cliose  faec  el  nouvi»lle, 
Quant  j'ai  le  ten  ps  passé  tant  chÎT 
00-^  je  ne  m'en  puis  estonchier 
.Ne  pour  gaaing  ue  pour  damage. 

(Fboiss..  Poés.,  Il,  -2-2,727,  Scheler.i 
Voila  en  somme  tout  le  sujet  de  ceste 
farce.  .Mais  en  bonne  foy,  dites  moy,  ay  je 
esté  de  plus  grand  loisir  la  lisant,  ou  bien 
en  la  vous  discourant?  Il  u'y  a  remède, 
encore  me  veu.x  je  estancher.  Car  s'il  vous 
plaist  examiner  les  pièces  particulières  de 
ce  petit  œuvre,  vous  y  trouverez  un  entre- 
gent admirable.  (E.  Pasq.,  liech.,  VIII,  lix.) 
N'y  ayant  qu'un  vice  dont  on  le  pouvoit 
lepreudre,  de  ne  se  pouvoir  estancher,  mais 
vice  qui  pruveuoit  de  l'abondance  de  sou 
esprit.  (1d.,  ib.,  iv,  27.) 

Elle  ne  .«epoHvoit  es<aHcAer,pousf ee  d'une 
juste  douleur  :  qui  fut  cause  que  le  comte 
de  Kent  l'interrompit,  lui  disant  qu'il 
u'estoitplustemps  de  se  souveuir  du  passé, 
aius  devoit  seulement  jeter  ses  yeux  sur  la 
vie  future.  (ID.,  ib.,  VI,  xv.) 

Cela  fera  que  pour  m'estanclier  d'un  lou;; 
discours  et  mettre  tin  a  la  présente.  (Id., 
(6.,  VII,  10.) 

Apres  s'estre  aucunement  cslanclié,  on  lui 
exhibe  quelques  missive.»,  qui  ne  traitoient 
que  d'affaires  communes.  (Id.,  ib.,  xvii,o.) 

Encore  ne  me  puisje  estancher,  quelques 
raisons  que  me  bailliez  en  payement  par 
vos  lettres  :  car  tout  ainsi  que  c'est  chose 
très  juste  qu'un  père  soit  cru  et  obéi  au 
mariage  de  sa  fille  ;  aussi,  eu  cette  même 
qualité,  est  il  obligé  de  la  marier  quand  sou 
âge,  sans  parler,  parle  pour  elle.  (lo..  ih.. 
x'xii,  10.) 

11  ne  se  pouvoit  estancher  de  bien  dire  d* 
ce  grand  et  saint  personnaae.  (N.  Pasq., 
Lelt.,  VI,  14.) 

—  Neulr.,  unir,  cesser  : 

Ne  onques  puis  ne  pout  la  plaie  estlian- 
chier de  seignier  tant  com  li  fers  fust  de- 
denz.  {Queste  du  S.  Graal,  Riehel.  12-382, 
f«  19  v.) 

Et  li  proudommes  an  doicnt  faire  lou 
(liait  stanchier  et  cesseir.  (Avril  1303- 
Cart.  de  Metz,  Bibl.  Melz7."),  f°9r''.)  Var., 
stainchier.  [Hist.  de  Metz,  III,  261.) 

—  S'épuiser,  se  dessécher  : 

i^ui  en  vertu  tenoU  tes  flnrs 

Et  le  vergier  el  toi  le  raez. 

Kl  se  li  oisiaul  fust  remez 

Maintenant  li  vergiers  cichasL 

Kl  la  fontaine  i  ntancha\l. 

(Lai  de  l'Oisetel,  Richel.   l.'i'JM,  1"  ir.iiJ  ) 

—  S'arrêter  : 

Por  tel  i  sorsl  leu  coot''0i;on 
Sor  le  rivage  et  bel  sablon, 
Dunl  cinc  cenz  testes  lor  segnierenl 
Qui  desqn'a  la  mort  a'csicncherenl. 

'Ben.,  /'.  <le  Sorm.,  Il,  33!ifi6.  Mi.-liel  ) 
K  tant  fuient  rit  qui  neiereut 
tjue  li  molin  en  esinncherenl. 

(Id  ,  i*..  II.  :i37.ïfi.) 

—  S'arrêter  de  Uissitndi',  loinher  de  fa- 
tigue, s'abattre  : 

Sinagon  voi  son  cheval  c^laiiuliifr. 

(De  r.liail.  il    d,-s  pairs.  Val.   Chr.  I36ii,  f  S3,.) 


EST 


EST 


EST 


599 


l.a  l'eist  uu  tant  cheval  c'xijiaijciiier . 

(Les  Loh.,  nis.  Montp.,  T  Iftil''  ■ 

Mnlt  fu  li  dus  ilolans  e  corocies 
Qaaot  Broîefort  l'xt  sons  lui  cstant'ies, 
El  Kallemainne  le  siut  loi  eslaissies. 

UtAlsB.,  Oaier,  ;\00'2.  Barrols  ■ 
La  chace  moU  longueraenl  Jure, 
Tanl  que  cil  qui  fuient  cslanchenl. 

iChev.  au  lijon,  32SS.  Holland.^ 
El  lanl  ceval  de  pris  suant  et  eatnncifi . 
(Roum,  d'Alix.,  r  30'',  Micli.-I  int.i 

Recroient  et  estanceni  cil  bon  cheval  cas^on. 

(Chans.  d'Anliocke,  m,  v.  -il-i,  P.   Paris. > 
Mais  li  destriers  Iteauul  desous  lui    eslatirlin. 
{Ren.  de  Monlaub..  p.   iI6,  Mlchehr.l.) 
Kollans  point  Valuntin,  kl  ne  piiet  e.itancier. 

(Ficrabias.  1749.  A.  P.) 
Li  (Tur;  qui  la  eslanke  a  tout   son  t;ins  aie. 

(Ib  ,  nés.) 

A   .1.  tertre  monter,  qui   fo  {.'raos  et  qnarres. 
Li  eitanctt  sons  lui  ses  destriers  sejornes. 

(«.,  .10:i-2.) 
Reraest  tous  sens  emmi  les  can«, 
Quar  ses  cevaus  li  estaitca. 

(MocsK.,  Chron..  1S61S,  Ueilt.') 

Qui  fuir  pot  si  s'en  ala. 
Et  qui  eilaiiqiia,  si  fu  pris. 

(Gilles  de  CMn.   lOUÎ,  UeilT..) 
AdoDc   esta[n]cherenl    tous   leurs    tlie- 
vaulx   a  une  lois.  Quaut  le  {çenlil  roy  vit 
son  clieval  estancher  il  eu  fut  uioult  uiarry. 
{Perceforest,  vol.  VI,  cb.  40,  éd.  1528.) 

—  Act-,  fatiguer  : 
Parlonopeus  a  tant  chaciet 
Que  son  ronci  a  ealanciel. 

(Parlon  ,  Bl-S,  Crapelel  > 
Mijr  i  alez,  fel  il,  einsi  :  qnr  se  vos  cu- 
riez, let  Claudas,  jusque  la,  il  n'i  a  nul  de 
vos  si  bien  moule  qui  n'eust  son  cheval 
estanchié  einz  qu'il  venist  en  lu  place. 
(Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  132''.) 

Ceulx  especialemenl  qui  avec  Berlran 
clievauehoient,  eurent  du  mal  a  foison  ; 
car  il  chevaucba  si  fort  qu'il  eslancha  soubz 
luy  deux  bons  clievanlx.  {Hist.  de  du 
Giiesclin,  p.  414,  Ménard.l 

—  Estanchié,  pai't.  passé,  arrêté  ;  estan- 
chié de  la  suif,  dont  la  soif  est  ëtanchce  : 

Ci  furent  estanchié  île  la  soif  come  se 
cbascuns  eusl  beu.  {[.e  Licre  dou  roi 
Alix.,  Bichel.  1385,  f»  43''.) 

—  Epuisé,  las,  rendu,  harassé,  abat  lu  : 

Aiuz  qu'il  fust  gaires  luinz  alez 
Esturdis  fu  et  estaiiehiei. 

(.Mahie,  Ysopet,  L\v,  Uoq.') 

Lor  cheval  sont  tuil  las,  e.^lmcW  et  redois. 

(J.  BoD.,   So.i.,  cr.xxv,  Michel.)  Impr.,  escaiichic. 

Tant  cheval  estanchié,  tante  sele  voijie. 

(iD.,  ib.,  ccxLi.)  Iinpr.,  escaitchié. 

Trestul  snnt  las  e  eslanelié. 

(Vie  de  SI  Cites,  16-28,  A.  T.) 

Crans  ert.  forl  Et  isniaus,  Baiars  fu  apeles, 
Aine  ne  pol  encore  estre  eslancliies  ne  lasses. 
(Ctians.  d'Aiilioebe,  V,  542.  P.  Paris.) 

La  et  maint  bon  cheval  eslmictiiê el  lassé 
(Fierabras,  Vat.    Chr.  161ti.  F  25  i'".'»  Eslaveié. 
(A.  P.,  V.   1763.) 

Si  oL  devant  lui  atachié 
Son  chaceor  tôt  eslaiictiié. 

(Durm.  le  Gai.,   1155,   Stengel.) 

La  lanouo  moderiio    ,t   Mnlé   lo  verbe 


élu  cAec,dan»  le  sens  d'eloiipper,  de  bou- 
cher les  petites  ouvertures  d'un  vaisseau, 
d'airèler  l'ëcoulenient  d'une  chose  li- 
quide qui  s'enfuit  par  quelque  ouverture  ; 
élancher  un  balardeau,  une  cuve,  étan- 
cher  le  sang.  C'est  par  extension,  et 
Idujours  dans  le  sens  d'arrêier.  qu'un 
dit  élancher  la  soif. 

ESTANC.HONNEK,   VOir  EsTANfONF.H. 
ESTANCIELLE,  V'Olr  ESTAKCELE. 
ESTANCIER,  VOir  ESTANCHIEB. 

KSTAXciERE,  S.  f.,  étang,  vivier? 

En  liiant  droit  de  Vestanciere  qui  est  au 
coiiij.'  de  Indite  baufie  droit  a  un?  corme- 
nier,  (1482,  La  Rucbe-Posai,  M.  de  la  Va- 
reille,  Arcli.  Vienne.) 

estançonneu,  -  chonner,  \.  n.,  s'ar- 
rêter : 

Et  s'en  vindrent  l'un  contre  l'autre  et  se 
ferirent  sur  les  larpes  sy  grans  horions  que 
les  chevaulx  estanchonnerent .  (Fboiss.  , 
Chrov.,  Iticbel.  2646,  f»  51";  Kerv  ,  XIV. 
133.) 

EsTANçoT,  etavçot,  s.  m.,  souche,  tronc 
d'arbre: 

Estienne  Clément...  cliei  a  terre  sur  uu 
tronc  d'arbre  coppé,  que  l'en  dit  au  pais 
(Lyonnois)  elancot.  (1415,  Aicb.  JJ  169, 
pièce  38.) 

Bourg.,  Yonne, Montilloljéfançot, souche, 
tronc  d'un  arbie  coupé  un  peu  au-dessus 
du  sol. 

ESTANCC'l  lEIt,  voir  ESfA.NCHIEH 

estandaert,  voir  Est.vndakt. 

ESTANDAi.E,  s'andatc,  estandeitle.  s.  f , 
étendard  : 

.11.  standales  cl  .ii.  ensengnes  d'or  croi- 
setees  de  desus.  (Cliron.  de  S.-Den.,  ms. 
Stc-Gen.,  f°  296'.;  P.  Vati^,  estandules. 

Deux  estandeilles.  {Ib.,  11,  f»  16,  éd.  1493.) 
Lat.,  duo  standalia. 

ESTANDART,  -  oert,  S.  ni.,  enceiiile  re- 
tranchée qui  servait  de  poiiil  de  miie  et 
de  réunion  pour  les  combatlanlsdechaque 
année  : 

La  fn  ceste  bataille  malee  et  desr-onrie: 
Jusques  a  \'e^landaerl  fu  batue  el  laidie. 
(Chn    au  ein/fie,  SflST.  Keill.) 

l.a   ou  ly  crrstyen  (sirontl  en  rslaiidnrf. 
Ilh..  115il,.l 
[•'.nccr  ne  fu  que  nonne  que  .xx.  chevatis  avoit 
Menés  a  Ve.^landùrt  de  coi  sires  esloit. 

Iltniiil.  lie  Seb.,  lit,  81 1,  Bocca.l 

—  Signe  déraillement: 

Et  fu  II  pcnnons  messire  Eustassc  qui 
estoit  li  estandars  et  li  ralloinuce  des 
Enpies,  conquis  et  tous  descires.  (Khoiss., 
Chron.,  VI,  174,  Kerv.) 

—  Nom  donné  à  une  .sorte  de  torches  : 

Lors  du  passage  du  duc  d'Orléans  à  Poi- 
tiers, le  30  octobre  1406,  la  ville  lui  oll'rit 
deux  pipes  de  vin  de  pineau,  quatre  bœu  s 
gras,  50  setiers  d'avoine  et  «  douze  <,'raus 
lorclics  appelées  estandars  poisani  un  cent 
lie  cire,   .  {rieqisl.  de  la  rilte  de  Pniticrs.) 


—  Faire  eslandurl  de  qaelquun,  être 
fier,  s'enorgueillir  rie  l'.iinilié  on  de  l'a- 
mour d'une  personne  : 

Il  est  cousins  au  conte,  il  en  /ail  eslandail. 
(fiflurf.  de  Seb.,  XX,  24!».   Bocca.) 

1.  ESTANDE,  S.  f.,  bord,  rivage  de  la 
mer; 

Le  chevalier  disoil  el  allVrmoit  que  toutes 
les  choses  venantes  el  arivantcs  a  verec  a 
la  cusle  et  a  Veslande  de  lu  mer,  en  la  par- 
roisse  d'Anderville,  en  la  bague,  lui  appar- 
lenoient.  (1341,  Arch.  .IJ  72,  pièce  224.) 

2.  ESTANDE,  voir  ESTE.NDE. 
ESTANDEILLE,   VOir  ESTA.NDALE. 

ESTAXDEH,  S.  m..  Sorte  de  mesure  : 
Issint  est  acordé  et  assentu  que  toutes 
les  mesures...  Jeins  franchises  et  dehcrs 
soient  aecordantz  a  Vestander  noslre  sei- 
gneour  le  roy  et  conleigne  le  qarter  .vni. 
busselles  pour  le  estander  et  ni. 'ni  plus. 
(Slat.  d'Edouard  III,  an.  xxv,  impr.  gotb  , 
Bibl.  Louvre.) 

ESTAXDUVRT,  S.  111.,  perche  à  laquelle 
un  attache  la  corde  d'un  puits  ; 

Pour  .îii.  perches  dont  on  a  fait  un  estan- 
drart  pour  saquier  yauwe  a  un  puch. 
(1397,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Auiiens.) 

ESTANUIEMENT,     VOir   ESTENnUEME.N'T, 

ESTA.NKORT,  cstainforl,  esteinfort,  s.  m., 
sorte  de  drap  de  première  qualité  et  fort 
cher,  qui  parait  avoir  été  principalement 
fabriqué  h  Stamford,  ville  d'Angleterre. 
et  imité  ensuite  dans  les  villes  du  nord  de 
la  France.  Un  ancien  tarif  des  douanes 
du  port  de  .Marseille,  dit  M.  Depping,  sur 
EstienneBoileauo, nomme  les  eslanforlsde 
Saint  Orner  et  d'Arras. Cette  étofïe  luxueuse 
est  interdite  aux  moines  et  aux  chanoines 
réguliers,  par  un  Concile  de  Cognac,  en 
1238,  et  par  un  autre  de  Béziers,  en  1240. 
(llARUOUiN,  Concil.,  t   Vil,  éd.   1715,) 

Pro  roba  de  estanfort...  Pro  2  tuniois  ilc 
esteinfort.  (1202.  Revenus  du  roi,  ap. 
lirussel,  Vs.  des  fiefs,  11,  p,  clvi  j 

Pro  .11.  eslanforz  blan.-,  .vii.  I.  .viil.  s. 
{Comptes  relatifs  a  la  fomlation  de  l'abbaye 
de  MaubuiS!,on,  1236-1242,  Bib.  de  lEcol. 
des  ch.irtes,  1858,  p.  504.) 

Li  frère  chevalier  avaient  manleaus  d'es- 
tanfort.  {Est.  de  Eracl.  Ew/i..  xxv,  3. 
tlist.  des  crois.) 

N'us  toisserans  ne  puet  avoir  laine  .i 
lislre  estanfort  eamelin  que  ele  lc  soit  ■■: 
.XXII.  cens  la  laine  plaine  de  .vu.  quni- 
tiers  de  lé.  (EsT.  Boil..,  Lit',  des  mest.. 
V  p.,  L,  21,  Lespinassp  et  Bonnardol.l 

Il  avoil  robe  i'eslttnfnrl, 
Tainl  en  graine,  de  vert  partie. 
ID'Auberee,  ap.  Jub..  Voiir.  Rec,  1,  202.) 
S'ele  vest  cscarlale  vermeille  on  paonacp, 
Exiaiifori  ou  brcncie.  et  coiiitcment  se  lace, 
S'ele  vcH  saaignicr,  poi  li  est  qui  li  f.ice. 

(Ckaslie  iliisarl,  Ilichel.  lttlo2,  f»  106'.) 
Lors    le  fisi   desvieslir  et  leuiest   en  un. 
cote   û'estainforl  sans    roies,    {Chron.    de 
Bains,  c,  xxiii,  L.  Paris.) 

Lego  Reuiigio  ,  fratri  meo,  corsetum 
menui    de  cnineliuo,   lunicam   uienm    d'fs- 


600 


EST 


EST 


EST 


/an/'ort,  parnacliiam  iiienm  de  perso.  (128f, 
Test,  de  J.  de  Rozière,  Arch.  Aube,  Saint 
Maclou,  7,  G  3.) 

ESTANG,  voir  ESTAXC. 

ESTANGHERRE,  S.  f.,  repas,  festin  : 

Comme  iceulx  compaifinons  de  la  chas- 

tellenie  de  Lille  feusseiil  alez  a  une  eslan- 

gherre  qui  se  faisoit  en  la  maison  de  Simon 

Crungnet.  (1427,  Arch.  JJ  174,  pièce  143.) 

ESTANGUIER,  VOir  ESTANCHIER. 
ESTANKEMENT,  VOir  ESTANCHEMFNT. 
ESTANKIER,  VOif  ESTANCHIER. 

ESTANNER,  V.  3.,  aplanir? 
Estanner  «ne  chaussée.  (xv«  s.,  Estnires, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  .Amiens.) 

ESTAXSELKR,  VOÎT  ESTENCELER. 

ESTANT,  csteaunt,  estaiant,  stanl,steant, 
part,  prés.,  existant,  demeurant  : 

Pour  ce  ne  doit  on  pas  laissier  a  prendre 
et  a  retenir  les  coustumes  du  pays  ou  on 
est  estons  et  demorans.  (Beaum.,  Cout.du 
Beauv.,  prol.,  Beugnot.) 

Car  auci   ne  poret   nus  acheter  l'edefie- 
nient  estaiant  sur    autrui    terre.  {Ass.  de 
Jér.,  t.  IL  p.  196,  Bnugnot.) 
Illoques  quant  11  vynt.  la  Isrre  destrole  estait  ; 
MesonD  ne  niunanlye  csleaunl  neiroviit. 
(Cliron.  de   P.  de  LanglofI,   ap.  Michel,  C/ir.  an- 

gt.-n.,  1. 1,  p.  138.) 

—  Qui  reste  on  pLice,  stagnant  : 

Por  Kaileraeine  qi  tant  fu  conquirani 
Fisl  Dex  miracles  lotes  aparissanz 
En  Renceralz.  aîns  q'il  en  fiisl  issanz. 
Car  li  snlaui  fu  lonBemenl  rslanz. 

(Rot.,  ras.  Clidleanroni,  t°  CC  r",  Meyer,  Rec.) 
Nymphéa  croist   es    eaux    dormantes  et 

estantes.   (Jard.  de  santé,  I,  311,  impr.  la 

Minerve.) 

—  Debout  : 

Lors  s'en  est  a  Fauve  venus  ; 

Devant  II  s'est  eslani  tenus. 
(Renard  conirefail,  Tarbé,  Poel.  de  Cliamp.     ani. 
àFr.  I.  p.  158.) 

Et  me  sembloit  ma  garbe  estre  stante 
et  soy  eslever,  et  les  vostres  estoient  a 
l'environ  pour  l'adorer  et  lui  faire  houneur. 
(Prem.  vol.,  des  expos,  des  Epist.  etEv.  de 
iTar,  fo  140  r»,  éd.  1519.) 

En  ces  jours  vindrent  deux  femmes'me- 
relrices  et  pescheresses  au  roy  Salomon 
et  se  tindrenl  séantes  envers  hiv.  [Sec.  vol. 
des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar'.,  f°  213  v, 
éd.  1519.) 

—  Résistant  : 

Conelud  Geber,  que  pour  cesle  digne 
pierre,  ne  fault  quel  senlle  substance  de 
Mercure,  par  art  très  bien  mundifiee, 
peneirante,  tingente,  stante  a  la  bataille 
du  feu.  (Le  Liv.  de  ven.  docl.  Allem.  Bern., 
II.) 

—  En  estant,  debout,  tout  debout,  sur 
les  pieds  : 

N'i  ad  cheval  qui  puisse!  estre  en  estant. 
(Rot.,  '252-2,  Millier.) 
Cu  laldestoeJ  i  nnt  mis  d'olilan  ; 
Desnz  s'asiet  li  païens  Baligan:, 
Trestuil  li  allre  snnl  remes  en  estant. 

(«.,  26S3.) 


Fnm 

Tôt  I 


t  estant,  si  escotu. 
(Ben.,  Troie,  ms.  Naples,  f  llV.) 


Il  n'i  a  crucefis  ne  aulel  en  estant, 

(Garin  de  Montijlane,   Richcl.  2iin3,  f»  "  r".) 

Souvent  se  levoit  en  estant. 
(liE\.  [lE  Beaujed,    li  Biaus  Desconneus,    4i30. 
liippeau.) 

Ne  ne  puet  fermement  ester,  car  grues 
dormeut  en  estant.  (Rich.  de  Fournival, 
Bestiaire  d'amour,\!i  Grue,  p.  23,  Hippeau.) 

Al  mnr  tôt  en  estant  se  soloit  apoier. 
( poème  mor.,    ms.    Oif..   Bodl  ,  Canon,  mise.  Ti. 
l"  2:>  r».) 

Et  quant  il  les  choisi,  il  sailli  ni  e.^tant. 

(Clv.,  dn  Guesclin,  13438,  Charrière.) 
Trop  se  repentoit  li  dus  de  N'ormendie 
don  castiel  de  Villelranche  qu'il  avoit  lais- 
siet  en  estant,  quant  il  enfendi  que  li  En- 
gles  l'avoient  repris  et  forlefyet  et  regarui. 
(Fboi.ss.,  Chron.,  IV,  340,  Kc"rv.) 

—  Dans  le  même  sens,  en  son  estant  : 
Li  valet    se  dressèrent  en  ter  sleant.  (S. 

Graal,  Richel.  2435,  I'  160  r".) 

Se  fu  a  prnut  merveille  gros  et  corsus  et 
droit  en  son  estant  plus  que  on  ne  peust 
quidier  qui  le  veist.  (Arlur,  ms.  Grenoble 
378,  f  5'.) 

AdoBc  se  levèrent  en  leur  estant  les 
huyt  compagnons.  (Perceforesl,  vol.  IV, 
eh.  14,  éd.  1528.) 

—  En  estard  s'est  aussi  appliqué  aux 
choses  pour  dire  immobile  : 

Car  li  soleilz  est  remes  en  estant . 

(Rot.,  2433,  MuUer.) 

—  En  estant  a  encore  signifié  sur  cette 
place,  ici  même,  sur  le  champ  : 

Je  ne  lairaî,  por  nul  home  vivant, 
t)ne  ne  te  rende  tout  vancu  en  estant. 
Ou  de  la  mort  soufTreras  le  torment. 

iOltnel.  2S6,  A.  P.) 

Landre  et  Tielimoat  at  ars  tôt  en  estant. 
(Jeh.  des  Prf.is,  Geste  de  Liège,  31982,  ap.  Scheler, 
Gloss.  piaiol.) 

—  Tout  pié  estant,  sur  le  champ,  irniaé 
diatement  : 

Si  s'arment  de  recliief  a  grant  besoing 
avant  qu'il  aient  beu  ne  niengié,  et  font 
doner  blé  a  lor  chevals  tout  pié  estant. 
{Artur,  Richel.  337,  f»  146'.) 

—  S.  m.,  la  place  qu'on  tient,  la  posi- 
tion : 

A  .ni.  estans  fa  grans  li  fereis. 

(Les  Loh.,  ras.  .Montp.,  [°  97°. ) 

Mervilleus  cop  li  done  sor  sou  escn  devant, 
Pins  de  .X.  pies  li  fist  remuer  son  estant. 

(Gui  de  Bourg.,  262S,  A.  P.) 
Venus  sunl  ens  u  ca'up  ou  la  bataille  esta, 
Et  ont  ven  \'eslanl  que  Glorian.'ï  lessa. 

(Gaufrey,  1319,    A.  P.) 

ESTANTEIIOL,  S.  m.,  tfoupe  : 
Auquel  instant,  par  le  costé  droit  du  bas 
de  la  place  entroient  au  son  de  quatre 
trompettes,  fifres  et  labours  un  estanterol 
de  genç  de  clieval,et  une  enseigne  de  gens 
de  pied.  (Rab.,  la  Sciomachie,  p.  15,  éd. 
Lyon  1349.) 

—  Pilier  de  bois  qui  supportait  le  ber- 
ceau de  la  poupe  : 

Deçà,  gymnaste,  iov  sus  Vestanterol. 
(Hab:,  !V,  19,  éd.  1332') 


ESTANTUllE,  S    f.  ? 

Une  tranche  de  quesne  de  .x.  pies  de 
long  pour  le  teste  de  Veslanlurc  d'un 
puch.  (1403,  Lille,  ap.  La  Fons.  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  estanture  placée  au  dessus  d'une 
barrière.  (Ib.) 

Estantures  d'ung  moUin  a  bras.  (U"6, 
Béthune,  ib.) 

Les  estantures  ou  on  met  les  esquelles 
en  le  basse  halle  aux  draps  servaul  i>our 
le  péril  du  feu.  (1484,  (6.) 

L'esfan (ure  servant  a  soustenir  les  mue- 
ques  de  la  porte  de  le  vigne.  (Ih.) 

ESTAi'AXT,  aiij.,  qui  s'entrechoque  : 

Fos  el  visaige  n'avoit  ne  tant  ne  quant 
Fors  ke  les  ns  maares  el  estapans. 

(Les  Loi,.,  liichel.   498  ^  f  263'.) 

I.  EST.\PE,  estappe,  étape,  estaipe,  -  epe, 
-  epne,  estrape,  esterpe,  s.  f.,  souche,  pieu, 
perche  : 

Magna  via  per  quam  itur  ad  nuudiuas 
dons  étapes.  (An  1320,manusc.  du  Poitou, 
Redet.) 

Au  dehors  dudit  pilier  et  de  Veslepe  qui 
V  sera  mise  pour  faire  les  dictes  boues  et 
clausure.  (C/(  de  1384,  N.-D.  de  la  gr.,  1. 
I,  Arch.  Vienne.) 

Les  es(ra;;es  des  pons.  (1402-3,  Arch.  .\I.- 
et-Loire,  E  27,  p.  14.) 

Lesdits  ponts  seront  lyez  avec  les  es- 
tappes  sur  lesquelles  sont  portez  lesilits 
ponts  avecques  cordes  et  autres  liabille- 
mens.  (3  déc.  1456,  Compl.  du  R.  René, 
p.  145,  Lecoy.) 

Poyé  a  ceulx  qui  ont  coppé  et  mis  ap- 
point les  esteppes  et  longuiercs  a  assoyer 
lesditz  palitz.  (1475,  St  Romain,  Arch. 
Vienne.) 

Faire  rompre  et  coupper  les  pauix  et 
estappes  de  la  pescherie.  (1479,  Arch.  .IJ 
203,  pièce  32i.) 

Car  entre  la  muraille  et  esteppes  et  che- 
vrons soubstenans  ladite  halle  u'y  a  espace 
que  de  deux  piez.  (Enquête,  1500,  Vouillé, 
Arch.  Vienne.) 

Puis  picquerent  les  cueurs  d'iceuls 
contre  esteppes  et  pousteaulx.  (D'Auton, 
Chron.,  Richel.  5083,  f»  41  r».) 

Lors  qu'il  faudra  aiguiser  leurs  pau- 
fourches,  estaipes.  (Palissy,   Recepte,  Cap.) 

Je  fus  contraint  brusler  les  estapes  qui 
soustenoyent  les  trailles  de  mon  jardin.  (1d., 
de  l'Art  de  terre,  OEuv.,  p.  315.) 

—  Fig.,  souche  de  la  famille  : 

Qui  velt  conter  les  degrez  (de  parenté), 
il  doit  commoincier  de  l'es(ej)e,  et  note  que 
l'en  doit  les  degrez  deviser  segont  lor 
ordre.  [De  Jost.  et  de  plct,  x,  14,  §  7,  Ua- 
petti.) 

—  Piége  : 

Fais  donc  (Amonr)  pour  m'oster  tel  langnir 
Ce  que  je  ne  puis  : 
Rends  le  moy  pris  a  ion  estippe. 
(Ant.  le  Maço.v,  Decameron,  Ht,  235,  Dillaye.) 

1  e  premier  exemple  allégué  montre  qu'il 
y  avait  autrefois,  à  Poitiers,  la  foire  des 
esleppes.  Dans  le  Poitou,  Vienne,  Deux- 
Sèvres,  on  emploie  encore  éteppe,  attepe, 
pour    signilier  morceau  de  bois,  perche, 


E>T 


EST 


EST 


GOI 


etc.,  que  l'on  placfi  auprès  des  pieds  de 
vigne  plantés  dans  les  jardins  ou  prèsdes 
liabitalions  pour  les  s  lUlPiiir  et  les  y  faire 
tTimper. 

La  langue  de  la  marine  a  gardé  élable, 
continuation  de  la  quille  d'un  vaisseau 
depuis  l'endroit  où  elle  commence  à  se 
courber. 

2.  ESTAPE,  -  appe,estepe,  s.  i .  entrepôt  : 

El  doit  chacun  courretier  de  vin  couipa- 

roir   a  Veîlnppe   chacun    jour  pour  veoir 

s'aucuns   vins  y  sont  venus  pour  vendre. 

(1396,  Coutumier  de  Dieppe.) 

Ne  le  prenez  point,  car  il  est  bourgoisde 
Bruges  et  le  fanldroit  rendre  honteuse- 
ment ;  car  tous  ceux  de  Veslepe  seroii'nt 
arrestez,  qui  seroit  grant  desplaisir  a  Mon- 
seigneur et  dommage  avecques.  (Z,e((.  de 
Robert  Neville,  17  nov.  1464.) 

-  Droit  sur  les  marchandises  entrepo- 
sées, en  particulier  sur  le  vin  : 

Le  for.ige  des  vins  venduz  a  broche, 
Veshipe  des  vins  et  l'estelage  du  puiu. 
(1339,  Arch.  JJ  72,  f»  409  r<>.) 

Cf.  ESTAPLE. 

EST.vpÉ,  adj .,  toqué,  insensé  : 

De  voire  oncles  qui  kerroit  dons 
Que  ensi  li  fuisse  en  pardons 
l'ucele  estorse  et  escapee; 
Por  trop  baude  et  trop  eslap(t)t'e 
M'en  tenroil  on.  et  vous  pour  fol. 
(Chrest.,  CItijel,   Kicliol.  375,  1°  -ilS''.)  Eslapce. 
(Var.  indiquée  dans  la  copie  de  Ste-Pal.  à  l'Ars.) 

Mais  tant  fn  fous  et  eslitpez, 

Quant  de  la  mer  fu  Psclwpez, 

Qui  dlst  :  Micbael,  Micijael, 

>'auras  ne  vache  ne  v.iel. 

(0.  DE  Coi.vci,  ilir.,  ms.  Soiss..  f   l'.ïV) 

Fous,  fslapez  et  durfeuz. 

(ID.,  ii,.  ms.  Brus,,  f°  10,S''.) 

ESTAPEL,   voir  EST.APLEL. 
ESTAPELET,  VOir  ESTAPLET. 
ESTAPHE,   voir  ESTAFE. 

ESTAPixEU,   V.  n.,  frapper  des  pieds  ; 

.1.  huis  ovri,  laii-ns  l'a  fait  a|er, 

Et  .irondei  le  connut  au  parler, 

Qni  le  veist  des  pies  eslapiiin, 

Itenisl  si  fort  la  terre  fait  crolcr. 

De  boin  cheval  li  peusl  ramembrer. 

(G.  d'Hamlnne,  Hichel. -25.Ï16,  f°  ia  r°.) 

ESTAPiR,  verbe. 
—  RéQ.,  se  cacher  : 

Trislament  li  traîtres  fu  an  la  tor  montez, 
Très  .1.  huis  s'estnpit,  a  la  terre  acoti'z. 

(Simon  île  Pouille.  Richel.  .SfiS,  f  HV.) 

Ne  Oifxptr  ne  se  savnit 

Ne  ne  s'oosoit  au  gens  monstrer. 

Horrible  estoit  a  eocontrer. 
fj.    Le>iarcua,m,    Mît.     de    S.-D-,    ms.    Chartres, 
f»  iJ.) 

De  sous  la  ?rant  pierre  celé 

S'fstoil  le  valiez  estapis, 

Com  se  fost  couvert  d'un  tapis. 

(Id.,  ib.,  P  -il'-.) 

Com  povres  chiens  en  .i.  coignet 
Se  cropoit  et  estopisaoit. 

{Rose,  Richel.  1373,  f»  i'.) 
Einsi  feitierement  il  esgarda  desguerpir 
l'office  de  sacerdoce  et  requerre  les  choses 
estrauges  ou  il  s'eslapisl.  (  Vie  del  ben.  Just, 
Richol.  818,  f  303  r°.) 


Convoitant  soi  estapir  et  esc.in.lr  ■.  (fft.) 
Kt  snz  s'escorce  s'es  lapis^eiU. 
(Mai.e  de  h  Charité,  Bible,  Hichel.  lui,  1°  IIO''.) 

—  Neutr.,  être  caché  : 

Merveilla  soi  que  pot  avoir 
Enlre  ses  dras  estapi^sant. 
IJ.    I.EMARùHiM,    Mir.    de   .V.-/).,     ms.  Chartres, 
f  l.=i».) 

K.ST.vPLAiiE,  -  aige,  stapelage,  s.  m., 
droit  sur  les  marchandises  déposées  dans 
un  entrepôt  : 

Touchant  l'estaplage;  primo  tous  mar- 
chands forains  qui  vendront  vins  a  Mai- 
sieres  et  es  fanxhourgs,  doivent,  pour 
(|iieue,  .VI.  deniers.  {Statv,ls  de  l'Echcri- 
nage  de  Méziéres,  ap.  Duc,  Eslaiiula.) 

Pour  le  demie  anee  del  eslaplnge  dou 
vin.  (1347,  Recette  de  G.  de  Panthegnies, 
Arch.  uiun.  Yalenciennes,  CC  2,  f  2  V.) 

Qui  amainne  vin  a  l'estaple  d'Amiens 
(doit)  pour  chascnne  fois  .1.  ob.,  et  de  chas- 
cune  carelte  ime  poitevine  de  estaplage  ; 
lesquelx  tonlieus  et  eslaplages  valent  par  au 
.Lvi.  lib.  {Denombr.  des  baill.  d'Amiens  et 
de  DouUens,  Arch.  P  137,  f"  1  v».) 

La  chasse,  bien  vacans  et  délaissez  de 
leurs  anciens  possesseurs,  droits  de  cor- 
vées, s(a;je(a(/es,stelages,  avec  toutes  autres 
adventures  seigneurialles.  (Coût,  de  Bouil- 
lon, Nouv.  Coût,  gén.,  II,  8b7.) 

La  ferme  de  l'aunaige  des  toilles,  l'esJa- 
plcige  du  mairien,  le  mesuraige  du  char- 
bon. {Acquit  de  1S29,  Arch.  mun.  Lai.u.) 

ESTAPLE,  estapple,  s.  f.,  entrepôt  où 
l'on  déposait  les  marchandises  étant  des- 
tinées à  être  vendues  ;  place  publique  où 
les  marchands  étaient  obligés  d'apporter 
leurs  marchandises  pour  les  mettre  en 
vente;  droit  payé  pour  le  dépôt  ou  la 
mise  en  vente  : 

Et  quant  ilz  retournèrent  a  Callaix 
vindrent  au  devant  d'eniz  ceulz  de  l'es- 
taple,  le  mayeur  de  !a  ville  et  tous  les 
sauldoyers  qui  pour  lors  y  estoient.  (\Va- 
VBIN,  Anchienn.  Chron.  d'Englel,  t.  11, 
p.  197,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Le  maistre  de  Vestaple  des  laines  de 
toute  Angleterre.  (Froiss.,  Citron.,  11,  il, 
223,  Buchoni) 

Adonc  manda  a  ceulx  de  Gant  que,  se  il 
volloient  eslre  de  son  acort,  il  leur  rende- 
roit  Vestaple,  et  la  marchandise  des  lainnes 
sans  lequel  il  ne  povoient  vivre.  ^lD.,  ib-, 
I,  393,  Luce.) 

Aultre  recepte  faitte  a  cause  de  Vestapple 
deue  a  le  ville,  c'est  assavoir  que  chacun 
marchant  forrain  faisant  venir  vin  par  ca- 
roy  en  le  ville,  vendu  a  estapple.  doivent 
pour  chacun  car  .li.  sols  .vi.  deniers,  {Re- 
cettes de  la  ville  de  Boulogne-sur-Mer,  1415- 
1416,  p.  66,  Ed.  Dupont.) 

Le  roy  nostre  sire  avoit  nagaires  envoyé 
ses  lettres  en  ladicle  ville,  par  lesquelles 
il  niandoit  et  ordonnoit  que  Vestaple  des 
guedes  fust  tenue  en  la  ville  du  Crotoy,  et 
qu'il  fust  commandé  et  envoie  a  tous  mar- 
chans  que  leurs  guedes  ilz  feissent  mener 
audit  lieu  de  Crotoy,  et  que  la  ilz  les  le- 
nissent  a  eslaple,  sans  plus  faire  ne  tenu- 
estaple  de  guedes  en  le  ville  d'Amiens,  sur 
certaines  et  grosses  paiues  a  anpiicquier 
nu  roy  nostre  sire.  (1424,  Délibération  de 
Véchevinaqe  d' Amiens,  ap.  A.Thierry,  Mon. 
inéd.  du  Tiers  Etat,  M,  94.) 

—  Dépôt  de  provisions  pour  une  armé,'  : 


Envers,  en  msie  et  en  -len^. 
Gisoient,  en  cel  chemin  vnri. 
De  houces,  de  lahars  covers, 
Et  li  autre  tiennent  Veslapte. 
(Bretex,  Tourn.  de  Chamenci,   liii-2.  D  Iniotte.) 

2.  ESTAPLE,  S.  1.,  pieu  : 

Pour  .x\".  b:i?liins  d'ir  .un.  escus  et 
demy,  pour  .XXV.  estaples  un  e?cu.  1361, 
Arch.  K  48,  pièce  12.) 

Cf.  ESTAPE  1. 

3.  ESTAPLE,  S.  m  ,  lutrin,  pupitre  : 

Dolonrs  ki  m'assaut  et  destraint, 
Ki  le  cuer  a  ventre  m'estaint. 
Dont  je  soi  auqnes  araatis. 
M'a  tant  fait  cai-ier,   k'^ii  ataint 
Celui  u  mont  ki  plus  me  plaint, 
Ki  en  Vestaple  est  si  faitis. 
(;.)   r.imgié  Baude  Fasloul,  511.  ap.  Méon,   Falil. 
et  cont  ,  I,  1-29  ) 

Ung  eslaple  pour  les  jeusnes  religieux, 
.X.  s.  (1566,  S. -Orner,  ap.  La  Fous,  Gtoss. 
7ns.,Bibl.  Amiens.) 

Pour  la  fachon  d'un  eslaple  pour  mettre 
ung  livre  en  la  sallette  de  .M.  l'abbé,  .vi.  s. 
[Ib.) 

Cf.  ESTAPEL. 

ESTAPLEL,  -  iel,  estappliel ,  estapel, 
estapleaii,  estapliau,  s.  m.,  baliveau  ; 

Seront  tenus  de  laissier  sous  cascun  bou- 
nier  desdites  trois  tailles  vinst  cinq  esta- 
pliauxde  bos.  {CInrogr.  du  iZmai  1376, 
Arch.  mun.  Douai.) 

—  Lutrin,  pupitre,  tribune  : 

Puliiita,  estapiaux.  {Gtoss.  de  Garl.,  ms. 
Lille,  ap.  Scheler,  Lex.,  [>.  67.) 

Drops  de  autel  et  de  estappliel.  (1373, 
Lille,  ap.  La  Foos,  Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

On  envoie  aux  curés  des  villages  certains 
billes  contenant  les  marchies  de  hotteries 
et  pionneries  que  la  ville  avoit  intenciou  de 
faire  affin  de  les  faire  publier  a  leurs  pa- 
roisses et  estapleaux.  (1463,  ib.) 

L'ng  estapel  servant  a  l'église.  (1483,  La 
Bassée,  ib.) 

Ung  cuir  de  baseune  servant  a  Vesiuplel 
de  fer  sur  lequel  l'on  fait  l'eaue  benoilte 
et  chante  l'Evangille.  (i486.  (6.) 

Le  grandt  autel  et  le  coer  de  l'église  con- 
tenant .XII.  religieus  ordoues,  chanlans  a 
ung  estapleau,  sont  couvcrs  d'une  seule 
pierre  roude.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.  10.Ï12,  Vlll,  II,  14  ) 

ESTAPLER,  estapper,  v.  a.,  exposer  en 
vente  : 

Que  tous  les  vins  qui  seront  menez 
oultre  la  rivière  de  Somme  pour  vendre 
soient  estaplez,  descbargez,  veuduz  et  dis- 
tribuez a  l'estaple  et  audit  lieu  accoustume 
en  uostredile  ville  de  franchise.  (1481, 
Ord.,  xvill,  65o.) 

Que  ou  ordonne  en  ceste  ville  un  lieu 
convenable,  ouquel  tous  niarclians  forains 
pourront  estapler  et  vendre  leurs  draps. 
(1500,  Orrf.,  Arch.  législ.  de  Reims,  2«  p.,  I, 
854,   Doc.  inéd.) 

Comme  ilsoit  venuanostreconnoissance, 
que  nostre  ville  d'Arras,  ville  capitale  et 
chef  lieu  de  nostre  comté  d'Artois  soit 
douée  de  plusieurs  beaux  droits,  franchises 
et  privilèges,  et  entr'autres  de  l'estaple  du 
vin,  et  que  selon  les  ordonnances  d'icelle, 
les'man-.bands  .im.iians  vins  en  dec:a  la 
76 


692 


EST 


F.ST 


EST 


rivière  île  Suiimie  eu  iin^tredit  fuiité  d'Ar- 
tois, soient  teaus  les  estaiiler  en  aostrerlite 
\ille,  pour  illec  les  veudre  et  distribuer  en 
gros  il  ceux  cjui  les  veulent  acheter,  et  ne 
soit  loisible  ausdiis  marchands  les  eslapler 
ailleurs,  ny  en  tenir  ceiier  pour  les  vendre 
en  gros.  ("26  mai  i531,  Placard  loucliant 
l'Eslaple  d'Arras,  dans  les  Cousl.  gen.  du 
Comté  d'Artois,  Arras  1679.) 

Un  remoUeur  et  vendeur  de  viez  fer  en- 
court amende  de  .xx.'.  pour  avoir  estaplé 
les  ferrailh'S  ailleurs  que  au  lieu  pour  ce 
fait  ordonné.  (1336.  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms;  Bibl.  Amiens.) 

Que  durant  la  franche  feste  ledict  bois  et 
fagotz  soyent  estaplez  en  la  grand  rue  Saint 
Jacques,  adtin  de  desblaier  le  grand  mar- 
chié,  et  le  charbon.  (1538,  Docum.  relat.  d 
la  division  des  fonctions  entre  les  membres 
de  réchevinage  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry, 
Momm.  inéd.  du  Tiers  Etat,  11,662.) 

Vin  vendu  au  marché  et  estappé.  (Io90, 
Compt.  de  deniers,  Arch.  tnuu.  Avallon,  CC 
200.) 

Rouchi,  estapler,  étaler  des  marchandises 
sur  le  marché.  Wall.,  astapler,  empiler, 
mettre  en  tas;  se  dit  particulièrement  en 
parlant  de  cuirs.De  Jaer  indique  s'aslapler, 
au  sens  de  s'affermir,  se  camper  sur  ses 
jambes,  comme  fait  un  athlète  qui  se  dis- 
pose k  lutter. 

ESTAPLET,  eslapelet,  s.  m.,  dimin. 
à'eslaple  : 

Ung  drap  de  pareil  doublé  de  noir  boug- 
herant,  servant  a  mettre  sur  l'estaplet  a 
faire  l'eawe  benitte.  (1469,  Invent,  de  S. 
Amé,  Arch.  Nord.) 

Deux  PSta/ieletz.  (1398,  La  Bassée,  ap.  La 
Fons,  Glosi.  ms-,  Bibl.  Amiens.) 

1.  EST.\PLiER,  S.  m.,  droit  sur  les  mar- 
chandises déposées  dans  un  entrepôt  : 

On  li  donna  une  lettre  de  par  le  roi  a 
prendre  dens  mille  marcs  en  deniers  appa- 
rillies  sus  l'estaplier  des  lainnes.  (Froiss., 
CUron.,  IV,  243,  Luce,  ms.  Rome.) 

Cf.  ESTAPLAGE. 

2.  EST.\PLiER,  estapplier,  s.  m.,  table, 
pupitre,  lutrin  : 

Dras  de  autel  et  de  eslappUer.  (1373, 
Reg.  aux  compt.,  Arch.  mun.  Lille.) 

Ung  petit  estaplier  a  chanter  anvangilte. 
(1489,  Roye,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Les  chantres  du  roy  chantèrent  a  ung 
estaplier,  etceulx  de  monseigneur  a  l'autre, 
tour  a  tour.  (Molinet,  Cliron.,  ch.  cccxv, 
Bucbon.) 

EST.\.PLiR,  V.  a.,  façonner  : 

Si  doit  aide  deu  merrier  deu  molin  me- 
ner tout  estapli.  (Jurés  de  S.  Ouen,  l"  119  v°, 
Arch.  S.-lnf.) 

ESTAPPLIEL,   voir  ESTAPLEL. 
EST.\QUE,  voir  ESTACHE. 
ESTAQUELLE,  S.    f.  ? 

Qui  vuet  faire  puchooir  au  pont  ou  esta- 
guelle  de  l'yaue,  il  ne  le  puet  sans  cougié 
du  roy.  (1290,  Doc.  ined.  sur  la  Picardie, 
IV,  63,"  BeauviUé.) 

ESTARBER,  V.  a.  ? 

Tous  pareurs   et  foulions  estarberont  et 


eswiquerODt  tous  les  draps  qu'ils  feront, 
sur  l'amende  de  cinq  sols  parisis.  (xv  s., 
Stat.  des  pareurs  et  foulon.^,  ap.  .A.  'Thierry, 
Mon.  du  Tiers  Etal,  III,  578.) 

ESTARCHON,  VOir  ESTAÇO.N. 

EST.ARDER,  verbe. 

—  Réfl,,  s'attarder  : 

MaiDleaaDt  le  fen  resgarJa, 

Si  se  retrait  et  estarda, 

Quar  celle  part  ne  s'osa  traire. 

(Yie  des  Pères,  Ars.  3641.  f  51''.) 

—  Neutr.,  s'attarder,  tarder  : 

Qu'el  (la  chèvre)  ne  povoU  courre  ne  braire, 
^'estarder,  ne  nul  santilant  faire. 
(Renard  contrefait,  Tarbé,  Poit.  de  Champ,  ani. 
à  Fr.  I,  p.  132.) 

E  ne  qnidez  d'is  conte  qne  gaite  estart  ; 
Gombatra  sel  a  .K.  premier  dimart. 

(Cfr.  de  Rossill  ,  p.  312,  Michel.) 

De  le  faire  de  nuit  veiller 
Et  eslarder  par  dessus  tons. 
Il  estoit  l'amy  singulier. 
Elle  le  faisait  a  tons  conps. 

(CoQoiLL.,  Plaijd.,  II,  20,  Bibl.  eh.) 

EST.VRDiR,  V.  n.,  s'attarder  : 

Et  la  fayre   de  nuict  veiller  et  estardir 

par    dessus   tous.   (Palsgrave,  Esclairc, 

p.  833,  Génin.) 

Cf.  EST.VRDER. 

ESTARGAVEUR,  VOir  ESTRAGAVEUR. 

ESTARGE,  S.   m.  1 

La  furent  gens  commis  qui  présentèrent 
au  bachelier  ung  cheval  puissant  et  ha- 
bile. Et  quant  il  fut  monté,  ilz  le  menèrent 
garder  Vestarge.  (Perceforest,  vol.  IV,  ch. 
19,  éd.  1528.) 

Puis  le  menèrent  au  renc  pour  veoir  les 
joustes  des  six  nouveaulx  chevaliers  qui 
Vestarge  avoient  gaigné.  (Ib.) 

Si  tost  que  l'ung  avoit  conquis  Vestarge, 
l'autre  l'en  deboutoit.  (Ib.) 

Le  roy  des  jousteurs  ne  peurent  oncques 
les  Nervoys  conquester,  qu'il  ne  demou- 
rast  en  Vestarge  jusques  a  la  En,  tant  es- 
toit  subtil  es  joustes.  (Ib.) 

ESTARGiER,  verbc. 

—  Rén.,  tarder: 

Iliigne  li  Anvergnas  ne  se  volt  estargier. 
(Garin  de  Uonglane,  Siengel,  Zeitschrift  fiir  rom. 
Phil.,  18S2,'p.  i03.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Conseilliez  raoy  saoz  estargier 
Et  me  dites  que  j'en  dnie  faire. 
(Geu  des  trois  roys.  Jah.,  iltjit..  Il,  99.) 

—  Estargié,  part,  passé,  attardé,  re- 
tardé : 

Joint  que  le  fruict  tient  tousjours  plus  du 
naturel  de  l'arbre  sur  lequel  il  est  enté,  que 
de  la  greffe  ;  an  moyen  de  qnoy  il  demeure 
aucunement  abbasfardy  et  estargé  de  son 
naturel.  (Liebault,  Mais,  rust.,  p.  409,  éd. 
1597.) 

—  Interdit  ; 

Quant  la  mère  nt  sa  fille,  le  sanc  li   est  frémis  ; 
Tel  deslrece  ol  au  cner,  a  poi  qu'il  n'est  partis  ; 
Cil[el  estargié  !a  aussi  comme  pasiuee. 
Quant  elle  pot  parler  si  s'est  haut  escriee. 
(te  dit  du  Diief.  ap.  Jub.,  Xoiiv.  Rrc.,  I,  31.) 


ESTARPEIS,  voir  ESTREPEIS, 

EsT.vRSAGE,  S.  m.,  taxc  sur  la  \enie 
des  héritages  en  bourgage  : 

Tous  ceux  qui  se  dessaisissent  de  leurs 
dits  bourgages  et  les  vendent  sans  retenir 
autre  bourgage  sont  tenus  paier,  au  prouf- 
fit  de  ladite  ville,  droit  il'estarsage  qui  est 
de  .XX.  deniers  l'un.  (1507,  Préo.  de  Beau- 
guesne,  Coul.  loc  du  baiU.  d'Amiens, 
II,  326,  liouthors.) 

ESTARSER,  V.  a.,  laxcr  : 

Tous  les  subgets  colliers  de  ladite  chas- 
tellenie.  .  doivent  et  sont,  de  toute  an- 
cienneté, estarsez  a  paier...,  pour  droit  de 
guet,  chascun  plaiu  mesnage,  .IV.  sols  pa- 
risis. (1307,  Prév.  de  Montreuil,  Coût.  loc. 
du  baill.  d'Amiens,  11,  604,  Bouthors.) 
Impr.,  escarse. 

ESTAsiE,  extasie,  s.  f.,  extase  : 

Lors  fu  ravi  en  extasie. 
{Vies.   Magtoire,  Ars.  5122,  P  93  v».) 
Dont  fus  surprins  comme  homme  en  extasie. 
(OcT.  DES.  Gel.,  Sej.  d'honn..  P  33  v°,  éd.  1526.) 

Sy  fus  alors  ainsy  qu'en  estasie. 
(MicHAL'LT,  Compt.  s.  ta  mort  de  ta  Contesse  de  Ctia- 
roloi.1.  p.Ul,éJ.  1748.) 

ESTASON,  voir  ESTAÇON. 

ESTASOUNYER,  S.  111.,  banquier  : 

Que  nul  clerc,  de   quelque  naciou  qu'il 

soit,   soit  estasounyer  ne  semsar.  (Ass.  de- 

Jér.,  t.  II,  p,  361,  Beugnot.) 

Cf.  ESTACENEL. 

ESTASSE,  S.  f.,  taille,  stature  : 

Cele  cité  tenoit  la  roine  Candasse, 
Aluandres  connut  a  mull  petit  d'espasse. 
Quar  sa  figure  avoit  conlrefaile  et  ie.\tiisse. 
(Roum.  d\Vi.r..  V  76»,  Michelanl.) 

ESTASSEMENT,  S  iii.,  laxe,  impôt  : 
Et  s'il  avenist  que  aucuns  bourgois  ou 
bourgoise  vendisi  tiere  en  la  franquise  di^ 
la  ville  a  un  for.iin,....  ledit  escbevin  [lour 
ladicte  ville  en  doivent  avoir  estassement.... 
et  se  un  bourgeois  alast  de  vie  a  trespas- 
sement,  et  il  eust  un  hoirs  non  bourgois. 
ledit  echevin  eu  aront  estassement.  (1364,, 
Ord.,  IV,  523.) 

ESTAS.SENEllIE,  VOIT  ESTACENERIE. 
ESTASSON,  voir  ESTAÇON. 

1.  ESTAT,  esta,  S.  m.,  arrêt,  station  : 

Desus  la  tn«s6  s'aresta, 
Loû^eiueul  i  fist  son  esta 
Por  esgarder  que  dedenz  ot. 

(Renart,  24617,  Méon.) 

—  A  estât,  loc,  sans  bouger,  immobile  : 

Maiz  nulle  riens  ne  Ini  disoie 
Pour  ce  que  parler  ne  povoie, 
.\ios  regardoie  a  estât. 
(G.  Mach  ,  Poés.,  Richel.  9221,  Vil*'.) 

—  Condition  : 

Si  tretiierent  sus  cel  eslat  que,  s'il  n'es- 
toient  comforté,  dedens  un  mois,  de  gens 
fors  asses  pour  lever  le  siège,  il  se  rende- 
roient.  (Froiss.,  Chron.,  IV,  337,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

El  retournèrent  mesirez  Robiers  et  ses 
gens  sus  cel  eslat.  (Id.,  ib.,  IV,  338,  Luce, 
ms,  Amiens.) 

—  Stature: 


EST 

E  si  petitz  sa  de  estât 
Serroi  apelé  n.iym  et  mat. 
{Du  Roy  et   du  jtinijlouT,  Monliiglon    et   Rajnauil, 
Fabl.,  II,  255.) 

—  Festin,  fête  : 

Des  haiilz  et  somptueux  estas  que 
tiuilrent  les  dnux  roys,  |iar  ung  jour  de 
Noël,  chaseuH  eu  leurs  liostelz  a  Paris. 
(Wavrin,  Anchienn.  Chroii.  d'Englel.,  I, 
210,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  CoilTitre  somptueuse  : 

-Moût  eslolt  daine  de  sainte  vie,  et  qui 
bien  servoit  Dieu  et  l'Eglise,  et  avec  ce  ne 
portoit  point  <\'eslal  sur  son  chief,  com- 
ment autres  dames  h  elles  pareilles.  (Mém. 
4e  P.  de  Fenin,  an  1424,  Soc.  de  IH.  de 
Fr.) 

—  Audience  judiciairi:'  : 

De  quoytu  n'as  rien  fait  dont  il  puisse 
apparoir  par  es(a(.  (13.56,  Ord.,  m,  70.) 

Que  ge  li  vousisse  donner  une  journée 
en  estai  senz  préjudice  des  diz  doyen  et 
chapitre  sur  espérance  de  bon  trètié  et 
bon  acort.  {Exploit  du  4  juin  136.5,  Arcli. 
Loiret,  Proc.  entre  l'Ev.  et  le  eliap.  d'Orl.) 

Continuer  la  dite  journée  en  estât.  (Ib.) 
Laquelle  journée  de  continuation  fut  en- 
core depuis  continuée...  a  plusieurs  autres 
journées,  d'eslat  en  esfaf,  jusques   au  sizi- 
esmejour  de  septembre.  {Ib.) 

Pour  laquelle  chose  ledit  Tassin  et  ses 
amis  se  gardèrent,  et  v  ot  aucuns  estas 
prins.  (1396,  Arch.  JJ  133,  pièce  269  ) 

2.  ESTAT,  estait,  stant,  s.  m.,  stade, 
mesure  de  longueur  : 

Non  pourquant  si  n'estoit  pas  l'ile  petite, 
ansois  avoit  ce  tesmoignet  li  verileis  qu'ele 
trait  avant  .xir.  .0.  et  .iii>^''.  estas  de  lone, 
et  de  lei  .viiii".  et  .xir.  estais. Si  est  une  es- 
paice  de  terre  qui  tient  lai  sesisme  partie 
d'une  lue,  car  li  seze  estât  font  une  plenne 
lue  et  entière,  {tlist.  de  Joseph,  Richel. 
245S,  f°  112  r».) 

Lors  fist  faire  li  empereires  .i.  pileir  de 
maibre  en  mi  la  ville  de  Rome  moult  hait, 
plus  que  tote  la  plus  halle  forteresse  que 
i  fuist  bien  .ii.  stans.  {Ib.,  f»  146  v».) 

Cf.  ESTAGE   1. 

EST.\TE,  S.  /.,  ce  qui  est  proposé  en 
•échange  : 

Cest  eschange  est  voide,  por  ceo  que  les 
estâtes  oe  sont  mie  égales.  {Tenures  de 
Littleton,  ap.  Ste-Pal.) 

EST.\.TE'<,  (s  )  V.  réfl.,  recueillir  son 
esprit,  se  reposer  : 

Que  dis  lu  donc,  e.'itale  loi. 
Las  !  je  ne  puis  en  .-noi  ester, 
Mes  cuers  ne  s'i  niel  a<-.ni' li-r 
(Gaut.  n'ARR.,  Eraeles,  ra<.  Tmiii,  Piisini,  xxxii, 
G  II,  9,  P  1-2''.) 

Cf.  ESTEH. 

ESTATERE,  -  eiTe,  S.  111..  trébuctiet  de 
la  balance  : 

Ne  soies  pas  confondus  d'egalté  de 
poises  et  à'estaterres  et  d'aquiremenz,  ne 
soies  pas  confondus  de  corrom  peinent  d'a- 
chat  et    de    marcheant.  {Bible,    Maz.  684, 

f°  47^) 

Ingalté  de  poises  et  d'estateres.  {Ib.,  Ri- 
chel. 901,  f"  56*'.) 

Issiut  que  le  sak  de  leyne  ne  poyse,  forsqz 


EST 

.xxvr.  peers  et  chescnn  peere  poyse  .xill. 
li.,  et  que  Vestatere  du  balimce  n'encline 
al  un  pari  ne  al  auter.  Et  que  le  poys 
soyt  accordant  a  Vestatere  del  eschequèr. 
(Stat.  d'Edouard  III,  nu  xxv,  impr.  goth., 
Bibl.  Louvre.) 

''.STATEiTu,  adj.,  qui  arrête  : 

Juppiler  Veslateur.  {Hisl.  snint.  et  prof., 
Ars.  b079.  f°6'.) 

ESTATiF,  stnif/,  adj.,  stable,  stagnant  : 

Eawps  esta{n)lires.  {'^ecr.  d'Arist.,  Ri- 
chel. .571,  f-lSS".) 

Tentes  stativis,  quant  il  estoient  arresliz 
en  aucun  lien  par  manière  de  siège.  (Beh- 
saiRE,  T.  Lie,  ms.  Ste-Gen.,  f»  2«.) 

Le  dictateur  tenoit  son  ost  et  tentes 
statives  pour  ce  que  il  se  doubtoit  que  le 
sénat  luy  manderoit  faire  guerre  contre 
ceulx  peuples.  {Prem.  Vol.  des  grans  dec. 
de  Tit.  Liv.,  f»  101'',  éd.  1330.) 

Et  des  lors  ne  voulut  le  consul  que  les 
Rommains  eussent  tente  slative,  et  disoit 
que  ce  n'estoit  pas  le  prouffit  a  l'ost  soy 
seoir  en  un;;  lieu,  et  que  l'ost  valoit  moult 
mieulx  par  diverses  voyes  et  niutacions  de 
lieux.  {Ih.,  f"  163''.) 

ESTATiNÉ,  adj.,  accablé  de  coups  : 

Avoir  puist  ele  raale  nuil 
Et  demain  raale  matinée 
Com  raale  vielle  eatatinee. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  18.3",  et  ras. 
Brns.,   f  n8\) 

Cf.  Tatin. 

ESTATu,  s.  111.,  état,  métier  : 

Esan  soit  homme  d»  chisse 
Par  les  foreu  et  venaleur. 
L'autre  laboureur  et  pasteur  ; 
C'est  l'entalit  que  je  leur  baille. 

(Yiel  Test.,  iir.81,  A.  T.) 

ESTATURE,  S.   f.  ? 

Pleuretestraingnemeutde  deiixestafures. 
{Pièce  (lu  xiv  s.,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTAu,  voir  Estai,. 

ESTAUULEMENT,  VOif  ESTABLEMKNT. 
ESTAUBLEU,  VOir   ESTABLER. 

estaubIjEtk,  voir  Estableté. 

ESTAr'BLIE,   VOirESTABLIR. 
ESTAUBLIEE,    VOif  ESTABLIEE. 
EST.\UBI.IEIt.   voir  ESTABLIER. 
ESTAUBLISSEOIt,   VOir  ESTABL.'SSEOR. 

EsTAucEiiuE,  S.  f.,  action  de  tondre, 
tonsure  : 

Desus  s'ame  li  derfendi 
Que  riens  son  conseil  ne  deist, 
Mes  si  ceelement  f- ist 
Coper  ses  bêles  treces  blondes 
Que  ji  ne  le  seust  li  mondes, 
Et  feist  rere  cstauceure. 
(RuTEii.,  de  Frère  Denise,  Méon,  Fabl.,  I,  126.) 

ESTAiiciEii,  -cer,\.  a.,  tondre,  tailler  : 

Et  cil  fièrement  les  encaueent, 
Qni  les  rooi,<nent  et  esttttieenl, 
Et  delrencent  et  escervelent. 
(Chrest.,  Cliç/et,  liichel.  .373,   r°  271''.) 


EST 


603 


Os  bians  crins  a  fait  reoigner, 
Corne  valiez  fu  estawiee. 
Et  fu  do  bopns  honziaus  chincîee. 
(ItUTEBF.rr,  Fabliau  de  Frère   DenUe.  Méon,  Fabl. 
I,  129.) 

Quelque  temps  après  que  les  espines 
furent  grandes,  et  boonees  a  faire  fagots, 
pour  chauffer  les  fours,  ils  vont  ensemble 
accorder  qu'il  faloit  estaucer  leur  palice  ou 
baye,  afin  que  les  espines  produisissent  de 
rcclief  nuiltilude  d;  L:ittes  et  branches 
(Palissy,  Heceple,  Cap.) 

.l'ay  veu  plusieurs  chesnes  es  forests, 
qui  avoient  la  j.Tuibe  creuse,  et  n'avoyent 
jamais  esté  estaiieez  ou   couppez.  (Id.,  ib.) 

Quaut  est  des  branches,  il  les  faudra  es- 
taucer et  arranaer  une  fois  ou  rieux  l'année. 
(ID.,  ib.) 

En  Poitou,  notaniui.  dans  le  canton  de 
Cbef-Boutonne,on  dit  etaKcer  pour  signifier 
couper  les  branches  d'un  arbre  têtard,  ce 
qui  se  pratique  tous  les  sept  ou  neuf  ans. 

ESTAUDER,  V.  a.,  lier  : 

Te  offris  tu  ton  corps  en  crouez  peoer, 
El  pipz  et  mains  te  lai>as  eslauder 
0  dons  lie  fer  bouler  et  ficher. 
(Bret.  conquise,  Riihel.  2233,  f"  3j  r".) 

ESTAUuis,  -  dieh,  s.  ni.,  sorte  d'écha- 
faud  servant  à  l'attaque  d'une  place: 

Un  charpentier  pour  un  estoudich  entre 
les  fosses  du  cbastel  et  ceulx  de  la  vile. 
{Compte  de  1444,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Il  mist  a  poinct  ses  estaudis  et  tout  ce  qui 
est  convenable  a  ung  assault.  (Gagcin, 
Com,m.  de  Ces.,  f»41  v»,  ^d.  1339  ) 

Artemo  deMarogna  inventales  manteaux 
^■'1  estaudis  pour  venir  a  l'.issaut.  (Du 
Pi.N'ET,  Pline,  vir,  57.  éd.  1S66.) 

Feist  le  duc  dresser  un  ps<nndis  que  de 
la  tour  on  ne  pouvoit  bli's  =  '^r  ceux  qui 
assailloient  la  porte.  {Hisl.  de  Lni/s  III.  duc 
de  Bourbon,  p   66.  éd.  1612.) 

—  Echafaud  pour  regarder  quel, |ue  spec- 
tacle : 

Kejîardans  les  jenj  des  Romains. 
Forent  prinses  sus  e.\taudis 
Non  obslani  leniscris  et  leurs  plains. 
(Robert  Gacci.v,  l'asse  temps  d'oii.iivelc,  Poés.  fr. 
des  sv°  et  xv!"  s.,  VII.    237.1 

—  Etagère,  tréteau,  châssis,  tablette  sur 
lesquels  sont  posés  les  vers  à  .soie  : 

Puis  sur  icelle  poseres  une  autre  rusche 
vuide,  nette  et  i  arfumee,  et  eu  son  milieu 
altacbcres  deux  ou  trois  rayons  de  bou 
miel  :  affermissant  si  bien  ces  deux  rus- 
ches  eusemble,  qu'elles  se  puissent  entre- 
tenir l'une  sur  l'autre  sans  verser  :  et  ce 
paresla(irf(sfaicts  a  propos,  el  accommodes 
nu  lieu  |)Our  les  supporler.  (0.  de  Sebr., 
Th.  d'agr.,  v,  14,  éd.  1603.) 

Avec  de  la  charpente  se  dressent  les 
nids  du  cnionibier,  afin  principalement  que 
les  rats  n'y  ayent  aucun  accès  :  ce  qui  se 
faict  eu  deux  sortes.  L'une  est  comme 
estaudis  d'apoticaire,  qu'on  dresse  avec  des 
poutres,  chevrons  et  aix  a  l'entour  et  par 
dedans  le  colombier,esloigné  des  murailles 
de  deux  a  trois  pieds.  Des  deux  costes  l'on 
urrenge  en  tels  estaudis  nombre  infini  de 
nids,  esquels  les  rats  ne  peuvent  eutrer  ni 
de  bas,  ni  de  haut.  (Id.,  i6.,  v,  8.) 

ESTAUGE,  voir  ESTAliR. 


60 'i 


EST 


Eil 


EST 


liSTAUl,,   VOirESTAL. 

ESTVUI^DRK,  V.  a.,  établir  : 
Avons  estauH  k<>.  .  (1244,  Hisl.  de  Melz, 
m,  198.) 

1.  ESTAIII.EII,   Vdir  ESTABLER. 

2.  KSTAULEn,  VOirESTALEB. 
ESTAULETÉ,  VOÏT  ESTABr.ETÉ. 
ESTAULISSF.MENT,      VOÏr      ESTABI.ISSE- 

MENT. 

ESTALII.I.IKR,  voir  ESTAUER- 
ESTAlIbT,  voir  ESTAL. 

ESTAUPPINEUR,  S.  m.,  taiipler  : 
Branchart   nous    veult   bien  tenir    pour 

estauppineurs  de  prez.  (t40i,  Arch.  3J  1?>9. 

pièce  130  ) 

ESTAUNCHIER,  VOir  ESTANCHIER. 

1.  ESTAURE,  S.  f.,  pal,  palis  : 

Issnes,  saillies,  huisseries,  buvrela», 
appentis,  eslaures  ou  manneles  annvs,  ne 
autres  manières  d'ouvraces  ou  édifices,  es 
fro?  de  la  ville  de  S.  Richier.  (1312.  Iteg. 
Olim  du  pari  de  Paris,  f»  133,  ap.  Duc, 
Manualis  2.) 

2.  ESTAURE,  voir  ESTEURE. 
ESTAURER,  VOÎrESTORER. 

ESTAVE,  S.  f.,  grand  filet  ;  et  droit  qu'on 
payait  pour  pouvoir  le  tendre  : 

Les  bois,  les  segrayeries,  les  herbaaes, 
les  pasnaces,  rabatu'e  la  disme,  .W.  liv. 
XVI  soulz  .viii.  den...les  eslari>s  .vu.  liv. 
.X.  soulz   {Ch.  de  1343,  Ricliel.  3463,  f°  67.) 

ESTAVEi.,  -  al.  -  iau.  esleval,  s.  m., 
cierge, chandelle  de  cire,  bougie,  flambeau  : 

Sor  cescnn  des  pumians  nt  assis  .i-  esmal 
Qui  rendent  pins  clarté,  ne  facent  exlnval. 

(Rmtm-  d'Mu.,  T  41",  Michelint.) 
Desor  .i.  escarbonde  Inisant  com  eslaval. 

(/«..  f°  .12'". ■) 
.L.  cîerjffts  i  avoit  alnmez. 
Et  eslevai  plus  de  trente  enbraseî. 
(Aleschans.  3T-2.S,  ap.  Jonck.,  G'iill.  d'Or.) 
A  crois,  a  (ihtires,  a  extireh  de  cire, 
1,BS  encensiera  emportenl.  si  'ont  le  messe  dire. 
(CAot.î.  de  Jértis..  10,  Meyer.  Rcc  ,  p.  2BG.) 

Eslavar  de  cire. 
(Hf.re.  hmvc.  Foulq.  de  Candie,  p.   \i%,  Tarbé.) 
Un  estaviau.  (1471-72,  Compt.  du  H.  René, 
p.  271,  Lecoy.) 

ESTAVEi.E,  -elle,  s.  f..  petite  étable  : 
Si  y  ferons  berqueries  a   berbis  et  esta- 

veles  abestes.  (Bih.  hist.,  Maz.  832.  f»  63».') 
Vente  par  .lehan  Dutemple   a  .lehan  Ha- 

riquielle  de  trois  estavelles  avec  une  cran- 

sette.  (Chirogr.  dn  17  janvier  1138,  Arch. 

tnun.  Douai.) 

ESTAVKiJh.  S.  in.,  cierge  : 
A  nait  istres  de  vos  oslens 
Od  cierses  et  od  eslaveus. 

(Parlnn.,  M'il,  Crapetet.) 
Lors  a  fait  aUinier  .ii.  estaveus.{Sept  sag. 
de  Rome,  Ars.  3334,  T  14o».) 

Quatre  cslaveux  de  quatre  livres  le 
pieche  pour  uion  luminaire.  (24  janv.  1421, 
Test,  de  W'itasse  de  Lignij,  Arch.  mun. 
nouai.) 


Petits  PSlarciix  de  chire  pour  le  cappelle. 
(1423  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
.\mien^.' 

Clùrr  et  estaveux  et  flaniiches.  (1479,  ib.) 
Estaveux  et  cuudeilles.  (Io02,  ib.) 
Pour  avoir  livré  six  estovuix  pesant  cha- 
cun    demi     quarisnon     de      chire.    (1323, 
Compte  de  l'hospilal  des  Chartriers,  f"  61, 
Arch.  inun.  Douai,  i 

ESTAVEUR,  S.  m.,  cîerge  : 
Monll  i  avoit  A'eslareurs  embrases. 
(.\uberon,  .SSS,  Graf).  Impr.,  de  slaveurs. 

A  .1.  homnie  qui  porta  ,mi.  eslaveurs  (k 
un  enterrement)  et  un  autre  ipii  porta  le 
croi.'c,  .III'.  —  Pour  .llll.  eslaveurs  de  liv.. 
.II.  eslaveurs  de  demi  livre  pour  le  nuit  et 
.11.  liv.  d'ataques  sont  .VI.  liv.  a  .V.  s.  le 
livre.  (Compte  de  1443,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.! 

.XX.  1.  de  chire  employée  en  rrans  esla- 
veurs et  torlius  dont  oii  fist  aUimerie  en 
halle.  (1453,  ib.) 

ESTAVLETEIT,   VOif  ESTABLETÉ. 
ESTAVLIE,  voir   ESTABLIE. 
ESTAVLIER,  VOÏr  ESTABLIEB. 
ESTAVOIR,  voir  ESTOVOIR. 
ESTAYGIEIt.   voir  EsTAGlER. 

ESTAYO.x,  S.  m.,  étai,  appui  : 

Besoins  faict  la  vieille  trotter. 
Ne  m'est  meslier  d'antre  es/ayon 
Je  m'en  sçay  tiien  a  la't   frotter 
Sans  m'appuyer  a  ton  hayon. 
'1.  MoLiNET,  faielz.  el  dicn.  f  183  r",  éd.  ISin.) 

ESTr.HEz,  voir  Eschec. 
ESTE,  s.  (..  chappe,  chasuble,  habit  d'é- 
glise : 

Li  dis  relipious.  abbé  et  couvçut  ont 
promis...  de  recevoir  a  procession  tous  nos 
successeurs  ducs  de  Loherenne  a  toujours 
maix,  lai  premere  foix  qu'il  vnnrontenlor 
enslise;..  et  venir  a  rencontre  revestis  en 
lor  estes  jusqiies  a  lai  premere  porte. 
(1341,  Chart.  de  Rodolph.  duc  de  Lorr.,  ap. 
Duc,  Estauramentum.) 

ESTÉ,  s.  m.,  stature  : 

I  i  chevalier  le  chisne  fii  drois  en  son  p.îfc'. 

(CkeiK  au  cygne,  I,  4263,  Hippean.) 

—  Syn.  de  hauteur  : 

Pins  de  .XX.  piez  ot  la  dousve  de  lé 
Et  bien  .i.x.  de  hantenr  el  A'esié. 

(Rom.  d'Aquin,  776,  des   Longrais  ) 

ESTEAL,  eteal,  adj.,  d'été  : 
Bralant  de  son  chien  eleal 
Les  vignes. 
(ItuN^..  Epiijr.,  Vœ»    d'un  vigner.,    Bibl,  eli.) 

Chien  cœlesle,  esteal.  (Laporte,  Epith., 
éd.  1371.) 

ESTEAUNT,    VOif  ESTANT. 
ESTECEIS,  voir  ESTECHEIS. 

ESTECHEis,  esteceis,  e.itequeis.  estekeis,  - 
kis,eslechis,estequis.esloquis,s.  tn.,  combat  : 

Et  souz  la  porte  fii  graol  li  fereis. 
Et  U  bataille  el  li  eslekeinelli(n)s. 
S'il  s'elforchassent  le  bore  eussent  pris. 

(Les  Loli  .  Vat.  Urb.  373.  f  26^) 


AI  resi-oarre  En.'»rrin    fu  grans   11  capleis... 
Mil  el  cent  en  onl  mors  .i  cet  e.'.leeeis. 

(.Les  Chelifs,  Richel.   iS^iSS,  C  93'.) 
Fier  fu  ti  estoqitis,  qriant  se  vont  aprochant. 
(Cov  ,  S.  du  Guescliii,  2-2358,  Ch.arrière.> 
Car  moult  par  fu  pesaos  et  fier  li  estoquis. 

(1d.,  !*.,  -22376  ) 
La  ot  de  premier  encontre  grani  bouteis 
de  lances  et  grantes(efcm.  (Froiss. ,CAron., 
Richel.  2641,  r»  284  r».) 

La  ot  et  tout  a  cheval  bon  pougneis  el 
f'^rt  estechis  de  lances.  (Id  ,  ib.,  (°  162  r".) 
Biencongnut  que  c'estoient  ses  ennemis 
et  feri  après  eulx  et  toute  sa  route  aussi, 
la  ot  bon  estequis  des  uns  et  des  autres 
(iD.t'f).,  f°  52  V».) 

La  eut  srant  lutte  et  dur  eslekis  des 
glaives.  (Id.,  «6.,  Ill,232,Luce,  ms.  Amiens, 
t»  78.) 

Bon  puigneis  et  fort  estecbeis  de  lances. 
(Id.,  ib.,  V,  6,  Luce.) 

La  eut  de  premiers  encontres  srans  bou- 
teis et  esteceis  de  lances.  (Id.,  ib.,  VI,  162, 
Luce.) 

Si  dura  moult  longement  li  bouteis  et  li 
estekeis  entr'iaux  de  tanches,  de  haches, 
d'espees,  d'espois  et  de  daghes.  (ID.,  ib., 
VI,  307,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Et  fu   la   uns  pousseis  et   uns  estequeis 
moult  grans  et  bien  soustenus  el  vaillam- 
ment des  François,  (lo.,  ib.,  V,  243,  Kerv.l 
El  par  entre  les  bailles  avoit  grant  esletiuis. 
(Chroii.  des  ducs  de  Bourg..   I013I,  Cliron.  belg.) 

ESTECHIER,  VOir  ESTACHIEB. 
ESTECHIS,  voir  ESTECHEIS. 

ESTEE,  S.  f.,  action  de  s'arrêter,  de 
tarder,  séjour  : 

Cil  a  mortelraent  comparée, 
C.'aves  oi,  la  longe  eslee  ; 
Mort  l'oal,  ce  est  dels  et  peties. 

(Ben  .  Troies.  Richel.  375,  f"  114'".) 
Apres  la  teste  s'en  revnnl. 
Mais  li  dox  i  fisi  tant  i'eslee 
Qae  Pentecosle  fa  passée. 

(Id-,  D.  de  yorni  .  Il,  11351,  Michel.) 
Trop  par  fu  l'ovre  perillose 
E  al  duc  mnlt  espoenlose, 
5>j  crienle  e  issi  redotee, 
C'nnc  ni  osa  pins  faire  eslee. 

(Id.,  ib..  Il,  -20111.) 

Gentis  cuens,  sire,  trop  faites  longe  e.ilee. 
(.Mesclia is,  iili,  ap.  Jonok.,  Gaîll.  d'Or.) 

I,e  daraoisel  pranre  voloit. 

Tant  qu'il  seust  qni  il  estoit 

Oui  si  Sert  de  lan'-e  et  d'espce  ; 

Mais  n'i  flst  raie  -ranl  M.'fc 
(Floire  el  Blance/lor,  2°   vers.,   1-231,  du  Méril.i 

Li  rois  n'a  pas  fait  lunge  eslee, 

M'alendi  chien  ne  veneor. 

(^Trislan,  1,  3113,  Michel.) 

U  estes  vous,  baron  ?  trop  faites  longe  eslee. 
(Fierahras,  3083,  A.  P.) 

ESTEFi,  voir  Edefi  au  Supplément. 

ESTEGE,  voir  ESTAGE. 
ESTEGXAVIMENT,  VOir    ATAIGXAMME.NT. 

ESTEi,  esley,  s.  tu.,  canal  : 

Us  recureront  Vestey  et  l'entretiendront 
convenablement  pour  le  moulin.  (D^-c. 
14.34,  Ste-Croix,  Arch.  Gir.) 

Cf.  ESTIEB. 


EST 


KSTEIGE,  voir  ESTAGF..  I 

KSTEIG.\A.m.K,   voir  ESTAIGNABI.E. 

ESTEiuxEMENT,  estaignement,  eslain- 
giiement,  estignement,  s.  m.,  action  d'é- 
teindre, au  fig.  :  ! 

Kil  soitli  récréations  de  ton  cors  et  ne 
mies  Ixeslignemenz  de  ton  esprit.  (Li  Epislle 
saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f»  65  v°.) 

Biiptesnie  sicnifîo  rémission  de  piMihes 
et  infusion  de.  urace  et  estaignement  do  cmi- 
voitise  mondaine.  {Mir.  Iiist.,  Maz.  !io7. 
f-  142  V».) 

—  EtQUlTenient  : 

De  cenlx  qui  cbeoient  l'unT  sur  l'autre  la 
mort  estoit  moult  dure,  car  ilz  perissoient 
moult  miseraldenienl  d'estaingnemenl  et 
de  frnissure.  (Ancienn.  des  Juifs,  Ars.S0S3, 
fo  227».) 

ESTEii.,  s.  m.,  poteau,  pieu,  jambage 
d'une  porte  : 

Icellui  Perrinet  boula  sa  hache  contre 
l'uis  et  le  postel  ou  esteil  ou  il  le  devoit 
clorrn.  (1409,  Arch.  JJ  163,  pièce  321.) 

Sera  tenu  de  faire  une  massonnerye 
massiche  droit  soubz  un"  esteil  est.ml  eu 
la  maison  dudit  Pierre.  (1437.  Charte  de 
Chaalis,  Grenier  31",  u»48,  Uichel.) 

Pour  un2  esleil  servant  susdits  retrnielz. 
(1497,  Compt.  faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  Ri- 
chel.  12016,  p.  121  ) 

Cf.  ESTAL. 

ESTEINDEAIENT,   VOir  ESTAINDEMENT. 

ESTEiNDRE,  eslaindre,  estindre,  extain- 
dre,  verbe. 

—  Act.,  éclipser  : 

Ausi  com  li  solnus  estaint  la  lu  mère 
d'une  petite  lanterne  par  sa  clarté,  ausi  fut 
esclarzi?  delà  "rant  clarté  que  i  luçoit.  (U 
Purqatoires  de  saint  Patrice,  Richel.  423, 
f»  38'  ) 

La  laoe  aux  rais  d'aiîjent  eHeml  de  sa  lumière 
Les  feux  les  pla^  serains  des  astres  .Trgenlez. 

(A.  Jamyn,  (Eue.  poel.,  f  22  r»,  éd.  1S7!».) 

—  Anéantir  : 

Lors  dedens  son  cner  s'adcha 
Qu'après  a  la  jousle  première 
Il  se  ferra  en  tel  manière 
Qu'il  eslalnàera  son  damage. 

iCnuei.  nn.4,  Crapelel.) 

—  Boucher  l'ouverture  de  : 

Nus  cuveliers  ne  soit  si  hardi  k'il  s'a- 
laroe  de  venir  a  eslaindre  le  tonel  ki  de 
foute  quant  on  vient  pour  lui.  (1270.  Reg. 
aux  bans,  Arch.  S. -Orner  AB  xviii,  16, 
n»  161.) 

—  Etouffer  : 

•Sy  advint  a  l'une  que  son  enffan  estain- 
gnit,  el,  quant  elle  le  vit  mort,  si  ala, 
comme  faiilse  femme,  embler  l'euffant  vif 
qui  estoit  a  sa  corapaiene  et  y  mist  le 
mort  au  lieu.  (Lio.  du  Clieo.  de  La  Tour, 
I-.  Lxxvill,  Bibl.  elz.) 

—  Tuer  : 

Entre  ses  pies  por  pou  ne  l'a  eslaiiite. 
(Cuens  Guis,  P.  Paris.  Romancero,  p.  3S.) 


EST 

Salemons  el  Ilciaus  de  Xante 
En  font  morir  plus  de   lx. 
Mois  Gailiers  el  rois  Arestains 
En  ont  asses  mors  el  e^tains. 

(MoiisK.,  Chron.,  p.  181,  ap.  Sle-Pal.) 
El    y    eut    bien    deux    cens   personnes 
mortes  et  esfei'nie.s.  (Juv   des  Urs.,  Wist.  de    1 
Charles  YI,  au  1406,  Michaud  1 

ludor  leur  mère  qui  aimoit  mieux  Ferrex 
que  luy  le  snrprint  en  ses  chambres,  et 
Vesiaignit  et  detrencha  en  pièces  par  ven- 
ceanc'e.  |Le  Baud,  Hist.  de  Bret.,  ch.  2, 
éd.  1638.) 

—  Neutr.,  s'éteindre  : 

T.e  feu  n'estaint  pas  pour  y  mettre  du 
bois,  mais  pour  deffault  da  y  mettre.  (Ti- 
GNONV.,  Dis  mor.  des  philos.,  Ars.  2312, 
f»  63  v».) 

Si  tost  comme  il  metra  le  pié  dedens 
ceste  cave  il  verra  que  le  feu  qui  me  art 
aussi  comme  tu  voys  eslaindra.  {Lancelot 
du  Lac,  r  p.,  ch.86,  éd.  1488.) 

—  Être  étouffé  : 

A  grant  péril  de  concilier  petit  enflant 
deles  soy,  car  bien  souvent  ilz  estaignenl. 
{Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  lxxviii,  Bibl. 

elz.) 

Se  celé  chalour  fust  de  jour  et  de  nuit  les 
fseiisestaindroient.iSydrac,  Ars. 2320,  |lv.) 

Jlon  beaulme,  fait  il,  me  faisoit  si  arant 
chaut  que  a  pou  que  je  ne  estaignoie. 
(Lancelot  du  Lac,  2'  p.,  cii.  9»,  éd.  1488.) 

Estoit  si  fort  couvert  pour  le  faire  suer 
qu'il  luy  estoit  adviz  qu'il  estaingnoit. 
(Ib  ,  2'  p.,  ch.  119.) 

—  Mourir  : 

A  poy  te  cner  ne  li  estaiul 
El  ventre,  tant  est  conroucie. 

{Couci.  4084,  Crapelel.) 
I       U  l'esfondrerent    et  troverent    la    dame 
tele  atournee  comme  sor  l'eur  A'eslaindre. 
I    car  li    airs    li   estoit    faillis.  (Comtesse  de 

Ponihieu,  Nouv.  fr.  du  xill*  s  ,  p.  190.) 
I       Adonc  veis*es  ces  cbivaliers  tant  boivre 
qu'il  estagnoient   et    des    plusors    li  cner 
lor  crcvoient.   (Estories    Rogier,    Richel. 
20123,  f-  108''.) 

Le  duoRichariiles  fit  occuUement  mourir 
et  estaindre.  (J.  .Molinet,  Chron.,  ch.  c, 
Buchm.) 

A  tous  jonrs  doibl  demourer  sans  exlainire. 
(Crétin,  ChaïUs  roi/.,  f  21  v",  éd.  15-27.) 
Quant  ils  trouvoient  trop  fortes  prinsons 
on  ils  ne  povoient  entrer,  si  boutoient  de- 
dans force  de  feu,  et  ceulx  qui  dedans  es- 
toient,  n'avoieut  rien  de  q  loi  leur  aider, 
si  est  ingnoient  et  ardoieul  la  dedans  a 
prant  martyre.  [Joiirn.  d'un  Bourg,  de 
Paris,  an  1418,  Michaud.) 

—  Act.,  faire  disparaître,  faire  évanouir, 
en  parlant  d'une  odeur  : 

Et  quand  son  corps  eut  essuyé  bien  net, 
D'hnille  rosat  bien  odorant  l'oinjînil, 
Kt  de  la  mer  la  senlenr  e^taingnil. 
(Cl.  Mar.,  Leanire  el  Hero,    éd.    lo4i.) 

—  Esleint,  part,  passé,  mort  ; 

fiieres  quant  il  s'en  aloit  si  avint  chose 
ke  une  femme  aportat  lo  corselet  de  son 
filh  ki  nstoit  estinz.  (Dial.  S.  Grog.,  p.  12, 
Foersler.) 

Vous  verrez 
Le  corps  qui  esl  de  vie  eslmict. 
(.irt.  /In  Apiul.,  vol.  I,  f  10-2',  él.  i:i37.) 


EST 


603 


—  Suffoqué  : 

Quant  li  empereres  ot  le  response  des 
Loinbars  et  le  sraut  orguel,  il  fut  si  dure- 
ment estains  d'ire  ke  il  ne  desist  un  mot 
cni  li  donnast  grant  cosc.  (H.  DB  Val., 
630,Wailly.) 

L'exemple  suivant  montre  qu'il  y  avait 
une  différence  entre  mort  et  esleint: 

Oux  di!  Sainct  Araind  perdirent,  que 
mors  que  es(ai»s,cent  et  quarante  hommes. 
(J.  MoLtNET,  Cliron.,  ch.  XLVit,  Buchon.) 

ESTEINE,  voir  ESTAI\E. 
ESTEINFORT,   VOir  EsTAXFOR  T. 
ESTEIX  iWBLE,   VOIT  ESTAIGNABLE. 
ESTEIXWBLE,   VOir  ESTAIGXABLE. 

ESTEiNTE,  eslainte.  s.  f.,  moment  ù 
l'on  éteint  : 

Quant  aux  immeubles,  ils  se  vendent  a 
W'Sleinte  de  la  chandelle.  (Coût,  de  Gorze, 
XV.  27,  Nouv   Coût,  gén..  Il,  1094) 

r.ambadans  a  esteinte  de  chandele  sous 
les  arbres.  (Du  Fail,  C.  d'Eulr.,  xix,  Bibl. 
elz.) 

—  Extinction  d'héritiers  en  ligne  di 
recte  : 

Item  les  recreantises,  reliefs,  forfai- 
tures, bastardises,  estaintes  de  lignes  et 
et  autres  avantures  dudit  6ef.  (Charte  de 
1408,  ap.  Duc,  VI,  8ô',  éd.  Didot.)  Impr., 
escaintes. 

Aussi  ce  droit  de  prendre  et  appliquer 
luy  les  terres  dont  les  seigneurs   meurent 
sans  laisser  aucuns  lignagers,  et  qu'il  y  a 
estainte  de  lign^-.  (Proc.   rerb.   de  la  Coût, 
de  Blois,  Nouv.  Coût,  gén.,  11^  299.1 

ESTEKEIS,  voir  ESTECUEIS. 
ESTEKIER,  voir  ESTACHIEB. 
ESTEKIS,  voir  ESTECHEIS. 
ESTEL,   voir  ESTAL. 
ESTEI..\GE,  voir  ESTALAGE. 
ESTEI.E,  voir  ASTELE. 

ESTELEE,  S.  f.,  appentis  : 

A  sen  aiezement  en  l'estelce  qi  i  est. 
(Chirog.  de  1218,  Arch.  muu.  S. -Quentin, 
1.  24.) 

Maistre  Nicole  puet  bierbreghier  sor  \'es- 
telee  et  sor  le  pasne  Bauduiu,  tôt  iretable- 
meut,  a  sa  volenté.  (Pièce  de  1213,  ap. 
d'Herbomez,  Etude  sur  le  Dial.  du  Tour- 
naisis,  p.  S.) 

Por  le  terre  que  j'ai  de  le  masure  Triole, 
doi  faire  Vestelee  ki  sus  siet  a  iretage  boiue 
et  loial.  (Pièce  de  1224,  ib.,  p.  14.) 

1.  ESTELER,  voir  ASTELER. 

2.  ESTELER,  V.  U.,  détaler  ? 
Il  eslela  ;  en  après  s'est  vuidies. 
{Garin  le  Loh..  3'  chans.,  II,  P.  Paris.) 

ESTELET,  -eulet,  s.  m.,  sorte  de  poutre  : 
Ung   nœuf  estelet   el   bracon,  cassis  et 

fenestre.  (Bétliune,  ap.    La    Fons,  Art.  du 

Nord,  p.  202.) 
Uissure  et  esteulel.    (1492,   Béihune,  ap. 

La  Fons,  GlOSS.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTELiEH,  s.  m.,nom  d'oiseau: 


fi06 


EST 


EST 


i:ST 


F'erroqiietz,  esteliers,  et  ûioysons.  (Entr. 
de  Henry  II  a  Rouen,  t'°  4:  v».) 

ESTELiEUE,  -  cUiere,  s.  (.,  brancard  ? 

Mectre  des  essieiilx.dps  eslellieres.  (13o6, 
Compt.  de  Diane  de  Poitiers,  p.  155,  Che- 
valier.) 

ESTELUEMENT,  S.  m.,  l'eiisemble  des 
<^toiles  : 

Veoir  Toel  les  monlaRnes.  en  hant  le  conbleraent. 
Le  ciel  et  les  planètes  et  tonl  Veslellemeiil. 

CBouw.  d\ili.r.,  f"  60',  Michelant.) 

ESTELLiN,  S.  III. ,  fourfure  étoilée  : 

Chascun  de  vous  ara  one  cape  lioree, 
Qai  sera  A'eslellins  jnsques  en  [has]  fonrree. 
(Doon  de  Maience,  501.  A.  P.) 

ESTELI.ONNEE,  VOIT  ESTALONEE. 

ESTELLU,  adj.,  éloilé  : 

Pour  la  vend  cion  d'un  cheval  de  poil 
bayart  estellu  on  front.  (l465,Comp(e  rfe  P. 
Martine!,  Tavenn,  Arch.  Vienne.) 

est;  lon,  voir  Estalon. 

ESTELOMERE,  -  onere,  estell.,  s.  f , 
pièce  de  bois  on  de  fer  : 

Pro  lonais,  sciugiilis,  pro  equis  estelo- 
neres.  {Compt.  de  l'H-D.  d'Orl.,  1343-46, 
e.xp.  comni.  doni.,Hop.  gén.  Orléans.) 

.II.  estelonieves  de  fer,  .ii.  chernes  four- 
nies Foultisament.  (1355,  Reg.  du  Chap.  de 
S.  J  de  Jénis.,  Arch.  M.M  28,  f»  16  v°.) 

Di.i;  estelloneres,  vingts  chevrons.  (1557, 
Compt.  de  Diane  de  Poitiers,  p.  227,  Cheva- 
lier.) Impr.,  estelloneres. 

Cf.    ESTALON. 

ESTEMENT,  estremcnt,  s.  m.,  élat,  si- 
tuation, position,  façon  d'être  : 

Deraenlres  qu'en  cesl  eslement, 
El  si  cnra  l'esloire  m'aprcnt, 
Esleit  li  nobles  dus  raillanz, 
Avint  nierTCille  orible  e  granz 
En  Englelerre. 

(Ben.,  V.  de  Korm.,  II,  27477,  Michel.) 

Ge  li  dei  livrer  le  devant  dit  chaslel  en 

celui  eslement  en  qaei  il  le  m'a  livré.  (1243, 

Ch.de  Marg.  de  Roch"(.,  Arch.  J  192,  pièce 

9.) 

No  baron  li  demandent  de  son  conteneraent 
Et  il  lor  a  conté  trestout  son  eslement. 

(Cham.  d-.AïUioclie,  v.  210.   P.  Paris.) 

Il  aconte  Vestrement 
Cornent  el  les  avott  lioniz. 

(G.  de  Dole,  V.t.  Chr.   1725.  f"  W.) 
Pais  conte  as  genz  son  eslement. 
'Peas  Gatineac,  Vie  de  S.  Martin,  p.  91,  Bour- 
rasse.) 

—  Séjour  tranquille,  arrêt,  repos  : 

E  pnr  la  grant  paiz  qu'il  tcneit, 
E  pnr  le  paisible  eslement 
Qu'aprienlz  n'esleil  Je  mile  gent. 

(Bes.,  D.  de  Norm.,  Il,  71.57,  Michel.') 
Pnr  le  repos,  por  Veslement 
Que  ci  avura  de  longeraeut 
Quident  «eiom  aperecié. 

(ID.,  il/.,  II,  858S.) 

Qui  n'a  repos  ne  eile(e)ment, 
Qu'ainz  est  tnz  jorz  en  movement. 

(ID  ,  ib.,  II,  2115.) 

—  Stature,  prestance  : 

Longne  fa  et  greslcile  et  de  bel  eslement. 

(Iioon  de  Mnience,  36.'?1,  A.  P.) 


ESTEMPEL,  voir  ESTA-MPEL. 

ESTEMPftURE,  S.  f.,  tempérance  : 
Qui  se  entremettent  i'eslempriire. 
CPlERRE,  Rom.  de  Liimere,  Brit.  Mus.,  Ilarl.  4390, 
r>  40».) 

Cf.  Entempreure. 

ESTENAiLLE,  S.  f.,  tenaille  : 

Deus  Icemineaus,  une  eslenaille,  un  gril. 
{Dial.fr.flam.,  f°  3S  Michelant.) 

El  feras  pour  1  usage  d'iceluy  des  chau- 
derons  pour  reeevoir  les  cendres  et  des 
estenailles.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  E.t., 
.ixvii,  éd.  1334.) 

Cf.   ESTENKI.LE. 

ESTENANCE,  S.  f.,  la  puissauce  de  celui 
qui  tient,  qui  possède  de  grands  domaines  : 

Qo''  Dieus  vous  doinst  burnage  et  proeche  et  poeste. 
Kt  foi  contre  tins  hnmes  el  esirnanee  en  1ère. 
{Elle  de  Saint  Gille.  2ini,  A.  T.) 

F.STENC,  voir   ESTANC. 

ESTENCEi.EMENT,  -  clielement,  estin., 
S  m.,  lumière  étincelanti',  en  particulier 
l'éclat  de  la  lumière  qui  Jaillit  du  choc 
des  armes  : 

La  zone  ardante  vail 
Entre  dons,  ki  nus  lait 
Cez  eslencelemenz. 
Que  veez  ci  dedenz. 

(P.  DE  Tiiui.v,  Cumpoz,  401,  Mail.) 
Quant  il  chea  ne  snnt,  merveille  en  ot  la  gent. 
Qui  les  cous  ont  veu  et  V  est  enehelement , 
Et  l'escrois  si  Ires  fler  a  lor  confraignemeut. 
(Doon  de  Uaience,  6872,  A.  P.) 
Mais  lûulesfois  en  la  regardant  au  visage 
et  voyant  aucun  estincelement  à  iceu.\  d'elle 
envers  luy...   il   priut  aucune  bonne  espé- 
rance. (Ant.  le  Maco.n,  Decameron,  ii,  97, 
Dillaye.) 

CSTENCELER,  cstens.,  cstans.,  estanc, 
estinc,  etinc,  -  celler,  -  cellier,  -  cheler,  en- 
tinceler,  verbe. 

—  Act.,  surpasser  par  son  éclat  : 

Il  m'est  avis,  se  Diei  me  gart. 
Qu'elle  a  en  cascune  masselle 
Du  leurs  .il.  conlours  (Ju  lis  et  de  la  rose)  si  grant 
(part 
Que  la  béante  qui  s'en  espai  t 
Toutes  les  a-itres  estincelle. 
(Kkoiss.,  Poés.,   Il,  201,  236,  Scheler.) 

I       —  Neutr.,  jaillir  : 

Car  despon..t  si  granz  cos  se  douent 
Sor  les  hiauraes,  que  luit  s'estonent, 
El  par  po  qu'il  ne  s'escervelent  : 
Les  oel  des  chies  lor  eslancetent. 

iCIiev.  ait  lyon.  6131,  HoUand.) 

La  car  li  fett  deus  dois  desus  la  teste. 
Si  que  li  sans  contrerannt  eilincele. 
Tos  caus  li  file  contreval  la  masele. 

(Baimbert,  0//i«/-,  11823,  Barrois.) 

reroiiies,  lî  cors  Dieu  vos  honisce. 
Quant  si  se  font  cil  bacheler 
Pour  vo^  les  iens  eslanseîer 
Et  voler  fors  de  lors  cerviaux. 
(J.  Dretex,  Toiint.  de  Chanvenci.  535,  Delmotte.) 

—  S'agiter,  remuer  : 

Irrur  ad  en  sun  cuer,  li  sanc  M  eslencele. 
(JoBD.  Fantosme,  Citron.,  2il,  Michel,  D.  de 
Norm.,  t.  III.) 

—  Act.,  inspirer  : 


Bien  avoient  loizir  d'amer  d'amour  nouvelle 
Et  de  faire  tout  chon  c'amours  leur  entincelle. 
(Charles  le  Chauve,  Richel.  24372,  C  3*.l 

—  Parer  de  c(juleurs  étincelantes, 
brillantes  : 

Tant  i  ot  riches  perres  ens  mis  au  manovrer, 
Eàmeraudes,  jaconces,  por  l'ovre  estinreler. 

(Conq.  de  Jeriis.,  5529,  Hippeaa.) 
Item  lentreclos,  qui  est  ou  milieu  de  la 
chapelle,  estanceler  et  noter  de  plusieurs 
couleurs  estancellees.  (25  mars  1355,  Trav. 
de  peint,  au  chdl.  de  Vaudreuil,  Bibl.  de 
l'Ec.  des  Ch  ,  1844.) 

—  Estencelé,  part,  passé,  étincelant  : 

Ele  avoit  robe  antierc  d'une  porpre  sanguine 
Eslancetee  d'or,  forree  d'une  hermine. 

(J.  Bon.,  Sai.,  lxix,  Michel.) 
Des  armes  est  la  terre  eslancetee. 

(Aleschans,  502ii,  Jonck..  Guill.  d'Or.) 
L'eliotropp   est    vers,  luisons,  estincelee. 
{Descript.  lapid.,  ms.  Berne  113,  f"  70». ) 

—  Parsemé  ; 

Trestut  en  tur  fu  l'erbe  drue 
Esleneelee  de  llur  menue. 

(Ckardrï,  Petit  plel,  63,  Koch.) 

.1.  siège  d'yvoire,  ki  tous  estoil  estincehs 
d'argent.  (.1.  de  Tl'im,  Hysl.  deJulius  César, 
p.  186,  Settegust.) 

Tout  le  coruble  vert  estanclielé  d'orpel- 
(1343,  Arch.  K  44,  pièce  6.) 

Bordures  du  label  d'ung  cadran  d'or  et 
d'asnr  estinceltees  de  fin  or.  {Compte  de 
1462,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Hibl.  Amiens.) 

Le  revers  dudict  tabel  (l'or  el  d'azur  es- 
tinceilles  de  fleurs  de  lis  de  lin  or.  {Ib.,  ap. 
La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  102.)  luipr.,  esti- 
meillés. 

—  Illuminé  : 

Etans  raies  et  etinceles  de  la  faveur  ce- 
este.  (NouuiER,  Hist.  Tolos.,\>.  l,éd.  1556.) 

ESTENCELETE,  estinihekte,  s.  f.,  petite 
étincelle  : 

....   Une  estinchelele 
Dn  feu  d'inler. 

(*r.  de  S.  Eloi,  p.  21,  Peigné.) 

ESTEXCHELEMENT,  VOir  ESTKNCELE- 
MENT. 

ESTExcHEMENSË,  S.  f.,  avoioe  : 
Avenas  quae  eslenchemenses  vulgariter  ap- 

pellantur.  (1137,  Cart.  Frigid.,  ap.  Corblet, 

Gloss.  pic.) 

ESTENCHIER,  VOir   ESTANCHIEB. 

ESTENDE, estande, eslente,  eten te, e.rlente, 
exstente,  extante,  s.  f.,  étendue,  longueur, 
extension  : 

Pur  ceo  devez  vus  doner 
.Sulum  Veslente  de  tun  poer. 
(Pierre    d'Abernun,     Secré    de    secrez.    Richel. 

25407,  f^  17.Ï''.) 

Il  sern  cours  A'estande,  et  ses  ieus  grans. 
{Hagins  le  Jtiif,  Richel.  94276,  f»  7  v».) 

Sera  ^'eslande  droite  et  son  ventre  large. 
{Ib.,  f»  9  v.) 

Toutes  voyes  le  bénéfice  que  le  roy  fait 
a  «es  subgps  est  de  plus  grant  estente  ou 
extenticn.'(ORESME,  Eth.,  f«  200%  éd.  1488.) 
Impr.,  escenle. 

Tant  comme  leur  dominacion  vint  el  pro- 


EST 


EST 


EST 


C07 


céda  en  croissance  de  prospérité  et  de  ex- 
tencion  ou  estente.  (Id.,  PoUtig.,  f°  203»,  éd. 
U89.) 

La  II'  (province)  fut  lors  Belge  nnnimefi 
et  commence  es  derrenieres  parties  de  Galle 
par  devers  le  Ryn,  et  dure  jusqnes  a  la 
cité  qui  est  dicte  Senlis,  et  vers  Orient 
prent  elle  {irant  estenle.  (CouRCy,  Hist.  de 
Grèce,  Ars.  3689,  f»  106''.) 

Pour  ce  que  les  gens  et  serviteurs  du  dit 
seigneur  ue  povoient  pas  en  chose  de  si 
grant  essfuce  et  estente  savoir  proprement 
la  dicte  valeur  neeslente  des  choses  dessus 
dictes.  (1413,  Uenombr.  du  bailt.  de  Caux, 
Arch.  P  303,  I»  98  vo  ) 

Ancres  de  boune  grosseur  et  eteiite- 
(13  murs  1497,  ms.  Amiens  363,  f"  22ij.) 

Ne  patrocinent  eu  leurs  jurisdictious,  ue 
es  uieltes,  povoir,  ou  estentes  d'icelles. 
{Ord.  de  l'Echiq..  a  la  suite  de  VAnc.  Coût, 
de  Norm.,  f»  35''.) 

Coûsyderez  la  grandeur  pI  Vestenle 

De  ceste  mer  laot  laive  el  laat  patente. 

(J.  Parjif.nt.,  hier)!,  de  Dieu,  éd.  1536.) 
Si  la  carrière  enst  esté  d'antre  eslente. 
(F.  Sacox.  Coup  d'Essaij,  Rond,  au  Roy,  à  la  suite 
des  Oeiiv.  de  ilarol,  éd.   1731.) 
Porrectio,  estendement,  estenle,  estendue. 
(R.  Est.,  Dictionariolum.) 

Je  me  mottray  chanter  a  pleine  voix 
De  mon  César  les  guerres  véhémentes 
El  eslever  nom  qui  ait  ses  estentes 
Par  :?rant  renom. 

(I.E  Blanc,  Georgiqties,  t"  73  r°,  éd.  1608.) 

—  Mesurage  de  l'étendue,  arpeatage  : 
Dont  jeo  vous  pri,  solonc  ceo  qe  voz  ter- 
rez vaillent  par  anpares(enl«  ordeigni^,  or- 
deifjnez  votre  bien  et  ne  mie  a  plus  haut 
que  vous  ne  poez  despendre.  (Tr.  d'Eco- 
■nom.  rur.  du  xili*  s.,  c.  i,  Lacour.) 

Et  issint  par  Vestenle  pourrez  savoir  et 
esmer  la  value  de  voz  terrez  ou  tenemeuts 
par  an.  {Ib.,  c.  8.) 

Ore  avons  a  dire  coment  homme  doit 
terres  ou  tenemenz  esteyndre  par  bone 
exstente,  et  comentbailifs  doivent  respondre 
pur  lour  approwement  outre  Vestenle.  (Ib.) 

E  si  le  demauudaunt  recovre,  viegue  le 
teuauut  a»  justice  du  baunke,  p  eit  bref 
au  meire  e  as  baillifs,  qe  si  le  teuaunt  eit 
sa  terre  perdue,  q'il  lacent  estendre  la,  e 
retornentres(en(eau  baunke  a  certein  jour. 
(Lib.  Cuslum.,  1,  177,  9,  Edw.  H,  Rer. 
brit.  script.) 

—  Expertise,  évaluation: 

Pus  vynt  Wautier  et  siwit  un  scire  facias 
hors  de  roules  vers  sir  Robert,  de  acoun- 
ter  ove  luy,  etc.,  e  par  estente  e  par  acounte 
cinq  aunz  arere.  {Year  bocks  of  Ihe  reign 
of  Ediv.  the  flrst,  years  xxx-xxxi,  p.  441, 
Rer.  brit.  script.) 

Garde  ne  chet  pas  en  eslente,  qe  garde 
n'est  pas  service.  (1301,  ib.,  years  xxxii- 
xxxui,  p.  243.) 

—  Exlente  désignait,  dans  les  îles  de 
Jersey  et  de  Gtiernesey,  un  état  des  reve- 
nus du  domaine  royal  et  autres  droits 
appartenant  à  la  couronne,  dressé  au 
moyen  des  dépositions  d'un  certain 
nombre  d'homnjes  pris  dans  chaque  loca- 
lité et  interrogés  sous  serment.  Ces  exlentes 
sont  les  titres  officiels  qui  règlent  l'é- 
tendue et  les  limites  des  droits  de  la  cou- 
ronne  à  l'égard  de  ses   tenants   et  débi- 


teurs. On  compte,  pour  l'île  de  Jersey, 
cinq  extentes,  rédigées  respectivement 
dans  les  années  1274,  1331,  1311,  1607  et 
1660.  On  trouve  extante  avec  la  même  si- 
gnification dans  des  textes  de  la  Suisse 
romande:  [ 

Comraissavre  et  renovateur  des  extantes 
et  droictz  de"  mes  diclz  seigneurs  de  Berne. 
(Acte  de  1569,  Grosse,  p.  314.) 

Dessin,  étante,  action  d'étendre  ;  lieu  où 
l'on  étend  le  linge  ;  profit  que  fait  quelque 
chose,  p.  ex.  un  mets. 

ESTENDEE,  S.  f.,  partie  du  métier  des 
tisserands  sur  lequtl  on  étendait  la  toile 
pour  la  mesurer  : 

Et  se  aucuns  saieteurs  out  estendees. 
elles  seront  visitées,  assavoir  si>  elles  ont 
leurs  longueurs,  tellement  qu'il  ne  y  ait 
nulz  abus  esdites  longueurs.  [Statuts  des 
sayeteurs  d'Amiens,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
du  Tiers  Etat,  11,  380.) 

Ung  ourdissoir  et  estendee  pour  mettre 
sur  le  train  de  la  saieterie.  (1507,  Bétbuae, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTENDEILLIER,  VOir  ESTEN'DILLIER. 
ESTENDELIEn.  VOir  ESTKNDtLLIER. 

ESTENDELLE,  .S.  f ,  iiappe,  linge qu'on 
étend  sur  la  table  : 

Huit  nappes  de  hostel,  nue  autre  esten- 
delle  de  fin  linge.  (1391,  Liv.  rouge  d'Ab- 
beville,  f»  162  v°,  ap.  Duc,  Exlendere  se.) 

—  Action  de  s'étendre  : 

Il  faisoit  de  son  corps  en  plain  pré  es- 
lendelte.  (Perceforesl,  I,  f  149»,  éd.  1S28.) 

ESTEiMDEMENT,  elendemcnt  ,  s.  m., 
étendue: 

La  coque  qui  Vestenâemcnt 
Du  ciel  nous  représente  et  note. 

(Met.  d'Ov.,  Vat.  Chr.  1480,   C  fi''.» 
Choses  de  grant  elendemenl. 
(J.  Gerson,  Balade  pour  la  duchesse  >/''*^  de  Foi.v.) 

—  Action  de  s'étendre  ; 

Il  jure  DaraediPu,  le  peie  omnipotent, 
Que  ne  lor  remaindra  pas  issi  qaitement; 
Entr'eus  l'ira  seisir  par  tel  estendement  (sa  cognée) 
Que,   se  il  i  a  nul  qui  i  meile  content, 
A  mourir  le  fera  a  ire  et  a  tourment. 

{Diion  de  ilaience,  9970,  A.  P.) 

Amours  si  est  en  un  estendement  de 
cuer  selonc  l'apin'lit  et  le  désir  sensible 
soufrant.  (Li  Ars  d'Am  ,  I,  24,  Petit.) 

Bien  saves  k'amistes  si  est  faite  par  un 
estendement  et  un  aovrement  a  la  chose 
araee.  (Ib.,  1,  484.) 

—  Action  d'étendre  : 
Intensio,  estendement.  (R.  Est.,  Dictio- 
nariolum.) 

Intentio,  sive  intensio,  estendement.  (Ca- 
lepini  Dict.,  Paris  1578.) 

L'estendement  des  peaus.  (M.\um.,  Euik  de 
S.  Jusl.,  l"  273  r»,  éd.  1694.) 

Extension  ou  estendement  est  un  attire- 
ment  des  membres  avec  chorde  ou  chaîne. 
(JouB.,  Gr.chir.,  p.  435.  éd.  1398.) 

Porrectio,  exhibilio.  Estendement  ou 
présentation,  qiiaud  ou  baide  en  main. 
(Trium  tign.  dict..  éd.  1604.) 


ESTENDEREssE,  adj .  f.,  qui  étend  : 
Ceste  main  est  estenderesse  et  faiseresse 

de  courtines.    (Deguillev.,   Pèlerin,   de  la 

vie  hum.,  Ars.  2333,  f»  108  r».) 

ES  rENDiLLiEH,  -  eilUer,  -  ellier,  -  elier, 
esUndriller,  verbe 

—  Act.,  étendre,  allonser  : 

Mult  roele  des  oilz  e  le  cors  estendeitle. 
De  maltalent  e  d'ire  eufla  ctme  boteille. 

(fioii,  -2"  p.,  -27-23.  Andresen.) 

—  Réfl.,  s'étendre,  s'allonger  : 

Quant  Ogiers  ot  que  cil  li  vont  disant 
Acordes  iert  a  Kallon  le  poissant. 
Par  tel  air  5^  vait  e.^tendiltant 
Que  a  ses  pies  deruopi  le  ciment, 
Li  moilons  ciet  et  li  murs  va  crollant. 

'Raimbert,  Onier,  10?';8,   Barrols.) 

D'oures  en  autres  s'estendeitte. 

{Reaarl,  6.S0'i,  Martin.) 

Kinz  se  repose  ei  estenMle 
El  crues  et  no  petit  somelle. 

(/>.,    15771  ) 

l!  roille  les  iei  et  la  leste  cronlla, 
Les  dens  croist  et  martelé,  d'air  s'estendrilla. 
(Doon  de  ilaience,  oVl.  A.  P.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Li  dus  s'esveille,  qui  molt  ot  le  coer  fier. 
Si  començi  raoll  a  eslendelier. 

(Auijeii.  Itichel.    -24368,   t"  31».) 

Ensevelir  ja  le  vouloient 

Et  mètre  en  bière  quant  le  veoient 

Remuer  et  eslendellier. 

(G.  DE  Coi.NOi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  î"  Sa''.) 

Dieus,  queus  maus  est  dont  tant  me  duel 

Qui  si  m-'  fait  cstendillier. 

Et  souspirer  el  baaillier. 

(G.  de  Païenne,  Ars.  3319,  f  83  v°.> 
La  quarte  paioe  ert  de  villier, 
La  cuinquisme  i'estendillier. 
(PuiL.  DE    IlEMi,  Salul  d'.iimiir,  539,  Bordier, 
p.  280.) 

—  Infin.  pris  subst.,  action  de  s'étendre: 

Le  geoner  et  le  vellier, 
Le  crampir  et  iestendiltier . 
(B.  DE  CoîlDÉ,  li  Prisons  d'amour,  1457,  Scheler.) 

On  dit  encore  dans  le  département  des 
Ardennes  eslendelier ,  pour  signifier 
étendre  les  bras  en  se  réveillant. 

ESTËNDIIILLER,  VOir   ESTE.NDILLIER. 

ESTENDiJ,  adj.,  distendu  : 

De  son  osberc  mainte  maille  entendue. 

(Geste  de  Giiill.  d'Or.,  11,'),  Bormans.) 

ESTENDUE,  S.  f.,  état  de  ce  qui  est 
étendu,  tendu  : 

Et  ja  courent  houles  tendues 

Par  les  champs  a  grans  entendues. 

(Pastoralet,  ms.  Brui..  f"  22  r".) 

Ils  ont  semblablement  grand  tressaille- 
ment, fremissemenl.  et  aiguillonuement 
entre  cuir  et  chair,  baaillement  et  estendue 
des  membres.  (Paré,  Œuv.,  XXIV,  xv, 
Malgaigne.) 

ESTEivDUEMENT,  cstund.,  adv.,  avec 
étendue  : 

Propensius,  plus  estanduement.  {Calho- 
licon,  Richel.  I.  17881.) 

EsrENE,  eylene,  s.  (.,  pièce  de  la  char- 
rue : 


C08 


EST 


Eytene.  (1460,  Arch.  JJ  190,  pièce  134.) 
Une  pièce  de  bois  de  l'areyre,  icelle  pii^ce 

de  bois  nommée  eslene.  (1469,  Arch.  JJ  196, 

pièce  93.) 

Cf.  ESTOYNE. 

ESTENELI.E,  esteiiielle,  s.  f.,  tenaille, 
pince,  pincelte  : 

De  ronges  eslenielles  doit  il  eslre  pincies. 

(Cftw.  m  cygne,  1S966.  ReifT.) 

Forceps,  eslenelles.  {Olla  patMa,  p.  31, 
Scheler.) 

Teuella,  estenelle.  {Ib.,  p.  50.) 
FoTc\pu]a,esteiienes.{Gloss.deLiUe,Seh(i\er.) 

A  Jehau  de  la  Barre,  fevre,  pour  quatre 
eslenelles  et  deux  ponchons,  avecq  deux  , 
manteaux,  pour  servir  a  eusei^nier  les 
placquars,  cilll'.  (1479,  les  Tablettes,  les 
jetons,  etc.,  des  échevins  et  des  corps  de  mé- 
tiers de  Lille,  aux  xiv%  xV  et  xvi«  siècles, 
Bull,  du  (  om  de  la  lang.  et  de  l'hist.  de  la 
Frauce.  V,  037.) 

A  Liège  et  à  Namur,  on  appelle  des  pin- 
cettes des  ckneiez.  A  Lille,  on  dit  des  ette- 
nielles.  tlëcart,  dans  son  Dictionnaire  roit- 
chi,  écrit  des  etniiles. 

ESTENET,  S.  m.,  latte,  éclialas,  bardeau, 
bâton,  pieu  : 

Icellui  Aslruc  d'un  estenet  de  bois  qu'il 
avoit  en  sa  main  fery  ledit  Vigier  d  uu 
cop  sur  la  teste.  (1396,  Arch.  JJ  131,  pièce 
147.) 

Cf.  ESTENE. 

ESTENIELLE,  VOlr  ESTENELLE. 

ESTENNE,  s.  f.  f 

Grains  de  sel  et  grosses  estennes.  (1473, 
Péronne,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

ESTENSÉ,  part,  passé,  tendu  : 
La  estoieut  chil  archier  d'Eupleterre 
moult  able  et  moult  legier,  monté  li  pluis- 
seur  a  .ii.  pies  sour  le  mur,  leurs  ars  tous 
estenses  et  ne  traioient  point.  (Froiss., 
Chron.,  VU,  396,  Kerv.) 


cion,  ext., 


t.,  action 


ESTENSION,  - 

d'étendre  : 

I  A  Vestencion  des  draps.les  pendouers doi- 
vent estre  lichez  en  terre.  {Trad.  d'une 
lett.  de  Phil.  Àug.  de  1182,  Ord.,  xix,  588.) 

La  estension  des  membres.  {Secr.d'Arist., 
Richel.  371,  f"  130'.) 

Extensions  des  estremetez.  (Ib.) 

ESTENTE,  VOirESTENDE. 
ESTEPE,  voir  ESTAPB. 
ESTEPER,  voir  ESTREPER. 
ESTEPONS,  voir  ESTOUPOSS. 
ESTEPPE,   voir  ESTAPE. 
ESTEftUEIS,  voir  ESTECHEIS. 

ESTEQi'iCH,  voir  Enticquis. 

ESTEQL'IEU,  VOlr  ESTACHIER. 

1.  ESTEQUIS,  voir  ESTECHEIS. 

2.  ESTEQUis,  voir  Enticquis  au  Supplé- 
ment. 


EST 

1.     ESTER,  esleir,    eister,   aster,   ster, 
verbe. 

—  Neutr.,  <e  tenir  debout,  rester,  s'ar- 
rêter, exister,  être  ; 

Tuit  soi  fiJel  deveot  esler. 

(Passion,  m.  Kosuhwitz.) 

Vas  dels  fellaos  cbi  sla  iki. 

(;*..  317.) 

Lo  corps  estera  sobre's  piez. 

(Vtede  S.  Lég,,  ms.  Clerm.,  st.  .39.) 
Passent  .X.  portes,  Iraverseit  .un.  punz, 
Tûtes  les  rues  u  li  burgeis  estuiit. 

(Roi.,  -2690,  Mûller.) 


Certes,  dist  il,    n'i  ai  i 
(AlexU,  st.  38'' 


i  ad  ester. 

•  s.,  G.  Paris.) 


Ci  devant  lei  eslonl  dui  peciiedor. 

(/J.,st.  73".) 

Esta  tous  cois,  nous  t'irons  mes  loier, 
'l'ont  droit  a  Lens  te  reraeorons  arrier. 
(Gar.  le  Loh.,  3-  chans..  v,   P.  Paris.) 
E     en    la  veie  des   pécheurs   ne    stou^ 
(Psalm.,  Brit.  .Mus.  Ar.  230,  f°  7  r".) 

As  buis  des  cliembres  vel  oir 
S'en'^or  p.iroleiil  de  doimir. 
lluec  escote.  iluec  eslcl, 
^'ea  ot  tenir  conle  ne  plet. 

(Bfn.,  Troie,  ms.  Naples,  f  10'.) 

Respon,  pren  conseil,  fai  en  tant 
Que  Dnn  seies  reconoissant. 
Que  tanle  erant  Joior  n'en  faces 
K  qu'en  paiz  maii^nes  e  eslaces. 

(In.,  D.  lie  Xorm.,  Il,  6333,  Michel.) 

Li  sire  et  trestoule  sa  gent 
A  l'endemain  plus  n'i  eslonl. 
Au  tornoiement  venu  sont. 

(Percerai,  ms.  Mons,  p.  8  .\,  Polvin.^ 
Devant  le  pape  estnrenl  li  messager  real. 
(Gabs.,   Yie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  f°  37''.) 
Et    quant    il    ce    faudit,  si  com   dist  la 
scriture.   si  estisoit  en  luis  de  la  caverne. 
(Job,  p.  488,  Ler.  de  Liucy.) 

Esleir  eu  l'entreie  de  la  caverne  est  ra- 
presseir  lo  contretenail  de  nostre  corrup- 
tion... {Ib.) 

Por  ce  ke  il  par  sa  mervilhouse  poauce 
ut  porveut  ke  il,  se  il  longement  estisoient 
en  pais  et  en  repaus,  ne  poroient  soffrir  les 
lemplatious.  (/6.,  p.  489.) 

Ki  sliurent  environ  lui.  {Dial.de  S.  Greg., 
1.  IV,  c.  n.Foerster,  p.  208.) 

Descbauce  toi,  dist  il,  car  li  leus  ou  tu 
estas  est  sainte  terre,  {Li  Epistle  saint 
Bernard  a  Mont  Dell,  ms.  Verdun  72, 
1°  19  r».) 

En  quancunque  loc  que  Gaudin  Guerri 
eslacef.  (1210àl220,  Garin  de  la  Galissonn., 
Arch.  Loire-lnf.) 

Et  .1(11.  hom  esleussenl  droiz. 
(Gaot.  de  Mts,  Im.  dit  monde,  ms.  Tours,  1°  3-2  r".) 

Cil  mauvais  traitor  que  je  voi  la  esler. 
(Panse,  129.  A.  P.) 

Li  ner  orage  et  li  vents 
Que  Eneag  soufri  en  mer 
Oa  li  estut.  vu.  ans  aster. 

(Atkis.  Ars.  331-2,  P  37\) 
N'onques     mais  ne  trouvas     home    qui 
contre  toy  eslasl.  {La  Passion,  ms.  Dijon 
298,  fMSl''.) 

Ke  nus  vendeires  de  blanke  saie  estait 
devant  son  estai  en  le  haie,  mais  deriere 
soit.  (1270,  Reg.  aiix  bans,  Arch.  S. -Orner 
AB  xvill,  16,  u°  268.) 

Hom   quilconques  il  soit,  se  il  vient  de 


EST 

horsPnris  pourej/ec  a  Paris,  ou  vaithorsde 
Paris  por  ester  ailleurs.  (Est.  Boil.,  Liv. 
des  mest .  ¥  p.,  iv,  26,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

Li  Soudans  estut  et  pensa  un  petit. 
{Comtesse  de  Ponthieu,  ^ou'^.  fr.  du  xi  i"  s. 

p.  226.) 

Sta  plus  eu  loing,  por  Deu  amor  ! 
Cum  pues  lu  sotTrir  la  puor  ? 
(Vision  SI  Paul,  Richel.  195-25,  1°  14'.) 
DnmneDeu   rerlama  par  ki  le  monde  estait. 

Uiorn,  3456,  Michel  ) 
Qe  cehe  huche  estoyse  eu   sauf  lu.    {Le 
Feste  de  Pui,   Lib.  Cuslum  ,   1,  220,   lier, 
brit.  script.) 

Qi  bien  esta  ne  se  remue. 
(Proverbes  de  Fraunce,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

Au  port  de  la  nier  esta  une  tour.  (Cal'M., 
Voy.  d'Oultr.,  p.  37,  Lagrange.) 

Et  stairont  et  se  tenront  sus  les  mon- 
taingnes.  {Ps.,  CiH,  Mai.  798,  f  248  r»  ) 

Qui  staieiz  et  estes  en  la  maison.  {Ib-, 
f»  321  r».) 

Steire  on  jugement  des  princes  eliseurs 
de  l'empire.  (1394,  Hist.  de  Metz,  IV,  462.) 

Apparilliez  de  exhiber  az  parties  adeom- 
plixement  de  justice  contre  certenue?  sin- 
puleres  personuesd'icelle  cileit,apparilliees 
de  steire  a  droit.  {Ib.,  p.  460.) 

Que  les  peticions  nous  del  assent  avaunt 
dit  avons  granulé  en  toutez  pointes  et 
voilions  que  mesme  nostre  seijneurle  roy 
graunle  estoise  ferme  et  estable  soloncqz 
la  contenue  des  ditez  peticions.  {Stat.  de 
Ricliard  II,  an  xi,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Le  roy  considérant  mesme  l'ordioance 
estre  nécessaire  et  profitable  pur  Iny  et  la 
dit  estable  voet,  graunte  et  comu)aunde 
que  elle  estoise  eu  sa  force.  {Stat.  de  Henri 
V,  an  II,  ib.) 

— ■  Laissier  ester,  laisser  en  repos,  laisser 
li,  laisser  tranquille,  ne  plus  s'occuper 
de  : 

Laissiez  esler  voz  Francs. 

(Roi..  '26.1,  Mûller.) 

Lancuns  a  lai,  puis  sil  laissnras  ester.' 

(Ib.,  2151.) 

Laisse  m  ester,  fait  notre  dame. 
Trop  durement  m'as  correcie, 
\        (G.  BtCoiNCi,  ilir.,  Richel.  216:),  r»  Il=.) 
j  Laissiez  la  damoisele  ester, 

Qu:ir  ne  poez  [la)  recovrer. 
I    (Floire  et  Blandie/tor,  i'  vers.,    2147,  du  >léril.) 
Lai  Vester,  paulonnier. 
Elle  sera  m'aroie,  par  le  cors  saint  Richier. 
;  (Berle,  946,  Se!  eler.) 

Corrigez  vos  deffaulx  et  hiissez  ester  les 
1  vertuz  d'autrui.  {Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv" 
I    s.,  p.'293.) 

Lors  elle   se  lourne   de  l'aultre  part,  et 
dit  •  Pour  Dieu,   lesses   moi  ester,   car  je 
n'en  parleray  jamais.  {Quinze  joyes  de  ma- 
I   riage,  l,  Bibl.  elz.) 

Je  vous  pri,  lesses  moy  ester,  car  la  teste 
me  rompt.  {Ib.,  lll.) 

—  Couper  court  à,  faire  cesser,  mettre 
fin  à  ; 

Lai  ester  ta  f.ivele. 

U.  BOD.,  Sa.i-.,  CCLIII,  Michel.) 
A  tant  laissent  ester  li  parole.  (Artiir, 
ms.  Grenoble  378, 1°  1=.) 


KST 


EST 


EST 


609 


Dame,  lassons  aster  ces  paroles,  et  soiens 
ou  servise  Nostre  Seifçnor.  {Li  Amiliez  de 
Ami  et  Amile,  i\ou%-.  fr.  du  xiil*  s.,  p.  72.) 

Ll  cueas  laissa  tout  chou  ester.  (Comtesse 
de  Ponthiea,  ib.,  p.  186.) 

Cliil  qui  asalloipiit,  laissierent  tout  quoi 
isler  les  assaus.  (Froiss.,  Chron.,  H,  361, 
Luce,  ms.  Rome,  r»80.) 

Et  lessez  vostre  daeil  ester. 
{Passion  Nostre  Seigneur.  Jab.,  Mtj\l.,  Il,  2i8.) 

Or  sus,  dist  dauie  Gomberde,  laissons 
toutes  rihotes  et  debas  ester.  {Evang.  des 
Quen.,p.  73,  Bibl.  elz.) 

Quoy  dea,  fait  il,  lessons  ester  ces  pa- 
rolles.  {Quinze  joyes  de  mariage,  m,  Bibl. 

elz.) 

Ha  a  !  belle  dame,  lessez  en  ester  les 
parolles,  car  je  n'en  ay  plus  que  fere.  {Ib., 
IX.} 


laisser  en  repos  au 


—  Laissier  ester 
sujet  de  : 

Ci  vous  tairons  un  pou  esleir  dou  roi 
Henri  et  de  ses  enfanz.  (.Mén.  de  Reims,  13, 

Wailly.) 

Or  vous  tairons  ung  petit  ester  des  diz 
messages.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron. 
d'Engtet-,  I,  -220,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Or  vous  laisserons  ung  petit  ester  de 
ceulx  quy  layans  demorereut.  (ID.,  ib., 
p.  233.) 

—  Ester  s'employait  pour  être,  même 
comme  auxiliaire  ;  voir  Estre. 

—  Réfl.,se  tenir  debout,  s'arrêter,  être  : 
Devant  le  roi  de  France  s'en  est  veans  ester. 

(Les  Loh  ,  Komania,  VI,  p.  483.) 

Qui  ci  m'estoia  ne  sai  por  coi. 

(Be.v.,  Troie,  ras.  >(aples,  t"  10'.) 
Ce  li  dient  c'o  ans  s'an  veigne 
El  c'o  ans  s'estoisse  et   sosteigne. 
Bien  li  Teront.  n'i  faudra  mie. 

(Id.,  !*.,  Ars.  3314,  f»  183'.) 
Eisi  cliascons  de  nos  s'estace. 
Que  ceo  que  m'est  dreiz  e  hoQur 
E  qae  tindrent  mi  anceisnr 
E  dont  mis  pcre  fa  tenaLt 
Sol  ce!  aie,  plas  ne  demand. 

(In.,   D.  de  yorm  ,  II,  63-i,  Michel.) 
En  an  parfunt  val  s'enbnscherent, 
La  s'estèrent. 

(Id..  j*  ,  38765.) 
Ja  en  nal  lea  ne  s'eisleust. 
(GoiiL.  BE  S»ist-Pair,  .1/0/1/  Sainl-iliciiel,  87, 
Michel.) 

Icen  diseit,  e  si  ploront. 
Et  en  an  len  toz  dis  s'esloiil. 

(Id.,  ib.,  305-2.) 

Estons  nous  ci  tout  coiemenl. 

(Ftorimont,  Hichel.  7'.V2,  1°  -25''.) 

Li  ans  devant  Floriraont  vait 
Kl  li  autres  en  pies  s'estait. 

(;«.,  P  13'.) 

S'estal. 

(Iti..  Richel.  13I0I,  f»  28^) 
Partonopeas  eu  pies  s'estet, 
L'esea  avant,  et  le  brant  trel. 

(Parlon.,  3081.  Crapelet.) 
Si  tost  comme  ot  le  bacin  d'or  sonner, 
A  le  feneslre  s'en  est  venue  ester. 

(Huoi  de  Bord.,  17  47,  A.  P.) 
Sons  .1.  arbre  s'estureiU  oa  lor  fu  commandé. 
(Gui  de  Bourg.,  -2283,  A.   P.) 
^Vien  ça  dedenz,  liouin^  beueoiz  de  Deu, 
T.   m. 


por  quoi    t'aitas    tu  par   dehors?    (Bible, 
Richel.  899,  f  I2=.) 

Li  soioz  s'psîeva  et  In  lune  sestut  an  son 
ordre.  (Comment  sur  le  .Miserere,  Richel. 
988,  f-  2o2».) 

A  grant  paine  se  peal  fors  en  séant  ester. 

(Doon  de  M/iienee,   1351,  A.   P.) 
Un  homme  descendi    du  ciel,  et    .-^'esta 
SUR    le    chief   Asseneth.  (Asseneth.,    Nonv. 
fr.  du  xiv  s.,  p.  7.) 

—  Impers.,  arriver; 

Droons  escrie  :  Que  avez  vous,  cosins  r 
Corn  vous  esta,  que  voas  vois  auiali  I 
(Gar.  te  Loti.,  •!'  chaos-,  v,  P.  Paris. 1 

Sire,  ce  dist  la  vielle,  maavaisement  m'tsta. 
Madame  la  roine  maintenaal  se  coacha 
Si  malade  k'a  paines  jamais  en  lèvera. 

(Berte.   187  4,  Scheler.) 

—  Inûn.  prissubst.,  action  de  se  li^nir 
debout,  séjour  : 

.XI.  piez  ot  li  gloos  en  son  estrr. 

(Les  Loli.,  Richel.  19160,  P  31''.) 
A  lur  ester,  a  lur  remainjre. 

(Be.n.,  0.  de  yo/m.,  1,  563,  Michel.) 
Et  les  venirs  et  les  alers. 
Et  les  seoirs  et  les  e\ters. 
(Reclds  DE  Moi.iExs.    de   Ctiarilé,    Richel.  23111, 
("  -218'.) 

Lancelot  li  dit  qu'il  se  rassiee,  qu.ir  il 
ruide  que  li  esters  li  face  mal.  {Lancelot, 
ms.  Fribourp,  f"  61'^  ) 

rSicoIete,   biax  esters, 
Biax  venir  et  biax  alers, 
Biax  dedaisel  dons  parlers  .. 

i.iucassiii  et  Sicolel'e,  p.  9.  Sachier.) 

Morv.,  ester,  ster,  s'asseoir,  .se  reposer, 
se  tran-iuilliser,  s'arrêter. 

2.   ESTER,   voir  ESTIER. 

ESTERCHin,    -   liir,    elercliir,     verbe. 

—  Rén.,  s'alTennir  : 

Corineiis  se  rembrara, 
Esterclii  soi,  si  se  molla  : 
Des  pans  de  sa  cote  se  çaiot 
Parmi  les  llins,  alqiies  s'esiraint. 

(WiCE,  Brut,  un,  Ler.  de  Lincy.) 

Le  ceval  point  et  porsali, 
Torna  et  tint,  pais  s'esterki. 

(Id.,   Rou.  Richel.  37%,  f  ■232''. "i 
Le  chaperon  raet  a  l'oreille, 
Esterlivil  soi  sor  le  cheval. 
(Ed-pt.    du    Cant.    des  catU.,    ms.  Ju    Mans    173, 
f"  97  r°.) 

—  Act-,  causer  violemment  : 

QaeT  par  le  cop  d»;  la  lance  fu  ma  mort 
eterchiedes  félons  Juis.  (Questedu  S.  Graal, 
Richel.  12.d82,  1°  20  r».) 

ESTKRÇOS,  voir  E^TORGOS. 

ESTERÇUEL,  S.  m.,  sorte  d'oiseau: 
Penne  d'ostoir   u  d'esterçuei  u  de  bieu- 

sart.  (L'Aoiculaire  des  oiseaux  de  proie,  ms. 

Lyon  697,  f»  219^) 

ESTERDRE,  V.  a.,  iieltoyer  : 

On  garde  la  bourre  (ou  paille)  pour  es- 
terdre  le  bestail.  (Du  Pinet,  Pline,  xviii, 
30,  éd.  1566.) 

Bien  esterdre  les  bcstes.  (Id.,  ib.,  xvill, 
23.) 

—  Balayer: 


Esterdre,  swepe.  (Du  Gukz,  .4»  Introd. 
for  to  lerne  to  speke  french  trewli/,  à  la  suite 
de  Pai.sgr.we,  éd.  Géoin,  p.  907.) 

ESTERE,  adj.,  querelleur,  violent: 

Ung  surnommé  le  Scellier,  homme  fort 
estere  et  de  yrani  couraige.  (1480,  Arth.  JJ 
206,  pièce  461.) 

ESTERET,  s.  m.,  sortB  de  p.Hisserie: 

On  ignore  ([uelle  sorte  de  pâtisserie  for- 
maient les  esterets  et  les  supplications. 
Sans  doute,  elle  était  du  genre  des  oublies; 
car  les  statuts  donnés  au.x;  oublieux  en 
1406  portent  que  personne  ne  pourra 
exercer  ce  métier  à  Paris,  s'il  ne  sait  faire 
par  jour  cinq  cents  de  grands  oublies, 
trois  cents  dé  supplications,  et  deux  cents 
i'eslerets.  (Le  Gr.^nd  d'Aussy,  Vie  priv.  des 
Franc  ,  éd.  181.5,  II,  301.) 

liSTEiiuiER,  V.  a.,  nettoyer: 
U  faut  eslergier  ou    amudifier   la  playe 
(Tagault,  Inst.  ctiir.,  p.  273,  éd.  1349.) 

ESTERKIR,  voir  ESTERCHIR. 
ESTERM.VL,  VOir  ESTUH.MAN. 
ESTERMAX,  VOir  ESTURMAN. 
ESTERM.^NT,  VOlf  ESTURMAX. 

ESTERjiiNAL,  S.  m.,  noiu  d'uue  pierre 
précieuse  : 

Pierres  i  ad,  matistes  e  topazes, 
Esterntinals  e  carbancles  qui  ardent. 

(Roi.,  1661,  Mûller.) 
ESTERXE,  hesterne,  adj.,  étranger; 

Romps  an  ta  main  sans  y  espar„'ner  rien 
Le  dart  aijju  du  larron  Phr_v^'i":i, 
Mort  et  vaiocn  a  terre  le  proslirne 
Comme  profngne  de  pays  trop  tieilerne. 
(0.  DE  S.  Gel.,  Enetd.,  Richel.  861,  r  119''.) 
An  son  escume  elle  (la  mer)  arronse  et  demayne 
Les  lienx  forains  et  mais  l'esten.e  arayne. 

(lo.,  i«.,  C  l-21'l.) 

1.  ESTER.xER,  verbe. 

—  Act ,  étendre,  prosterner  ; 

11  gisoit  jus  esterneiz  ea  orison.  (Dial.  St 
Greg.,  p.  12,  Foerster.) 

Ci'iils  entendans  qu'il  estoit  envoiietpar 
Elisée  eslernerent  leurs  vestures  soubs  luy 
eu  l'orme  de  siège  roval.(FossETiER,  Citron. 
Marg.,  ms.  Brux.  lOolO,  f»  30  v».) 

—  Réfl.,  se  prosterner  : 

.Mais  la  encontre  Libertins  sot  jus  ester- 
nanz  en  terre,  et  abaissiez  a  ses  piez  disoit 
ce  estre  de  sa  culpe.  (Oia(.  St  Greg..  p.  14, 
Foerster.) 

—  Act.,  joncher  : 

La  quelle  voie  astoit  esterneie  de  pâlies. 
(Vial.  de  S.  Greg.,  l.  2,  ch.  38,  p.  106, 
Foerster.)  Lai.,  strata  palliis. 

2  ESTERNER,  V.  n.,  étemuer  : 

Les    médecins  disent,  quant  on  esterne, 

c'est   bon   signe,    mais    malvayse    cause. 

(Pai.sgrave,  Escl2irc.,  p.  644,  Génin.) 

ESTERNEURE,  S.  f.,  couverture  élendue 
par  terre  : 

Et  saves  vos  qu'ele  fist  des  deus  quant 
eld  vit  venir  son  père,  ele  les  repostdesous 

77 


610 


EST 


Veslerneure  dou  charnel  qu'élu  chivaiichoit 
en  la  voie  et  puis  s'asist.  {Estories  liogier, 
Richel.  20125,  f"  SOM 

ESTKR\iR,  sternr,  verbe. 

—  Act.,  étendre,  renverser  : 

Le?  raiz  del  soleil  seront  soz  lui,  et  il  es- 
ternira  or  couie  boe.  (Bible,  Ricliel.  899, 
f°  232''.)  Lat.,  et  sternel  sibi  aurum  quasi 
lutum.  (Job,  XM,  21.) 

Doncqiies  ne  te  tors  tu  comme  cercle 
ton  chief  et  esternis  sac  et  cendre?  {Ib-, 
Maz.  684,  f"  114''.)  Lat.,  et  saccum  etciue- 
rem  steruere.  (Is.,  lviii,  o.) 

Que  taatost  se  prist  a  laitier 
Pour  l'omme  par  terre  alernir. 
(.Anii  Clauâianns,  Richel.  16.3-1,  f  46  V.) 
Comme  les  diz  Colin  et  Simonnet  eussenl 
estsrny  du  blé  en  la  grange  dudit  Raoulin 
et  embatu.  (1378,  Arch.  JJ  113,  pièce  216.) 
Eslable  pour  les    chevaux,  feurre    pour 
les  esteniir.  (Bail  deiiS%,  Tabell.  de  Rouen, 
reg.  19,  f  170  v»,  Pal.  dejuft.) 

Et  le  coulpable  ftiist  esterni  et  batu  en  la 
présence  du  juge.(FosSETlER,  Cftron.  Afarj., 
ms.  Brux.  10509,  f"  161  v°.) 

Il  fut  esterny  enmy  le  champ,  nonobstant 
sou  haultain  voulou'  et  grande  puissance. 
{Le  chevalereux  Cte d'Artois, p.  16,Barroi3.) 

Toute  nuyt  se  contindrenta  genoulx,join- 
dirent  les  mains,  fondoient  larmes  par  on- 
dées, eslernissoienl  leurs  corps  a  terre  tout 
plat  en  grand  nombre.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  1,61,  Buchon.) 

Quand  on  veut  se  coucher  en  un  lieu 
suspect  de  serpens,  il  est  bon  d'esternir  des 
fueilles  de  feugiere  sous  soy.  (Du  Pinet, 
Pline,  XXVII,  9,  éd.  1566.) 

—  Réfl.,  s'étendre,  se  coucher  : 

Ajax  et  Eneas  s'entrecontrerent  lors  tant 
hayneusement  que  tous  deux  s'esternirent 
entre  les  pieds  des  chevaus.  (Fossetier, 
Chroti.  Marg.,  ms.  Brux.  10509,  f"  226  v».) 

—  Neutr.,  être  renversé,  se  prosterner  : 
11  (le  roy  anglais)  estoit  entré  en  France 

en  temps  de  division,  et  en  division  fit 
e^lernir  les  divises  sous  son  glaive.  (G. 
Chastei,!..,  Chron.,  I,  335,  Kerv.) 

Il  fit  eslernir  la  terre  devant  sa  face. 
(ID.,  «6.,  III,  413.1 

—  Act.,  fig.,  fouler  aux  pieds  : 

Et  par  graut  haltece  de  cuer  slernissent 
et  les  biens  et  les  malz  del  munde  desoz 
lor  piez.  (Job,  p.  464,  Ler.  de  Lincy.)  . 

—  Joncher,  tapisser: 

De  tables  et  de  bancs  garnie  (la  salle) 
Selon  la  sai.'^on  esternie 
Estait  de  jonc,  d'erbes  ou  de  fneilles. 
(J.  Lefevre,  la  Vieille,  1.  I,  v.  169,  Cocheris.) 

—  Es(ern(,part.  passé,  renversé,  étendu  : 
Puis  re<;arda  d'aultre  part  assez  près  du 

lieu  ouqnel  il  se  combatoit,  et  vey  Mar- 
cille  qui  eucore  se  gesoit  comme  tout  es- 
terni et  mal  disposé.  (Renaud  de  Montant)., 
Ars.  507-2,  f"  188  r°.) 

Ils  se  couchent  plains  de  viandes  et  de 
vins  esternis  comme  bestes  brutes.  (Fos- 
setier, Citron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512, 
VIII,  I,  17.) 

En  la  face  de  la  Vierge  monte  une  vierge 
honeste,  nette  et  pure,  ornée  de  longue 
chevelure,  séante  sur  une  selle  esternie, 
nourlra  ung  lilz  de  sou  laict   lequel  aura 


EST 

nom  Jhesus.    (Id.,  ib.,   ms.   Brux.    10509, 
f»  201  v».) 

—  Jonché,  couvert  : 

La  t.ante  estoit  toute  esternie  de  herbe 
verde  de  bois  qui  souef  flenroit.  {Percef., 
vol.  II,  f»lll,  éd.  1528.) 

Eslernir  était  encore  employé  dans  la 
première  moitié  du  xvii's.;  Duez  le  donne 
avec  le  sens  d'épandre  et  d'étendre. 

H.-\orm.,  vallée  d'Yères,e'tern(r, étendre 
de  la  paille  sous  les  bestiaux  ;  part,  passé, 
élerni,  dispersé,  en  désordre  :  «  Elle  laisse 
tout  éterni  dans  s'maison.  » 

j       ESTERNissEMENT, efern!ssement,s.  ni., 

ce  qu'on  étend  pour  se  coucher  : 
I        Se  j'auré  entré  ou  tabernacle  de  ma  me- 

son,  se  j'auré  monté  ou  lit  de  mou  elernis- 
1    sèment.  (Psaut.,  Maz.  258,  f"  162  r".  )  Lat., 

si  asceudero   in    lectum    strati    mei.   (Ps. 

cxxxi,  3.) 

\  —  Dans  les  exemples  suivants  il  désigne 
le  lectisternium,  repas  ofTert  aux  dieux  et 
où  leurs  images  étaient  placées  sur  des 
coussins  (/ee(()  disposés  autour  d'une  table 
chargée  de  mets  : 

Les  livres  de  Sibille  furent  pour  remé- 
dier a  la  mortalitéadvises  dedeux  hommes, 
aulcuns  dient  de  dix,  qui  après  la  lecture 
de  yceuls  conseillierent  faire  ung  sacrifice 
jamais  par  avant  faict  a  Rome,  appelle  es- 
ternisseinens  de  licts,car  troix  licts,  les  plus 
riches  et  sumptueus  et  mieul.x  ornes  que 
on  peult  avoir  et  ucoustrer  furent  estendus, 
ung  pour  Apollo  et  Latone,  l'aultre  a  Her- 
cules et  Dyane  ;  le  troisième  a  Neptunus 
et  Mercure.  Ainsi  dechepvoient  les  diables 
l'anchieneté  aveualee.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10511,  VII,  v,  10.) 

Que  illec  fuissent  fais  esternissemens  de 
licts  et  jeus  nocturneiz.  (iD.,  ib-,  10510, 
f  150  r».) 

ESTERMSSURE,  S.  f.,  couverture  éten- 
due par  terre  : 

Que  les  Lucains  conduisoient  leurs  en- 
fans  a  la  manière  des  Spartains,  et  que 
absirais  du  laict  maternel  les  metoient  ha- 
biter entre  leur;  pasteurs  sans  œuvre  ser- 
vile,  sans  vssture,  sans  esternissure  au 
couchier  pour  les  acoustumer  a  duresse. 
(Fossetier,  Chron.  .Marg.,  ms.  Brux.  10512, 
X,  II,  5.) 

Cf.  ESTERNEHRE. 

ESTERNU,  eslornu,  s.  m.,  élernuement, 
augure  tiré  des  éternuemeiits  :  j 

Mais  le  corage  a  ilant  fier.  t 

Ne  croit  en  songe,  n'en  argn,  j 

En  carroi,  ne  en  esternu. 
De  rien  ne  doute  la  uonvele. 
(.\maias  et   Yiiiine.  Ric>iel.  375,  P  Sia"".) 
Dist  Odee  :  Dont  m'atendes. 
Tant  c'aye  a  lui  .u.  nios  parlé. 
Dist  M  maronniers  :  Faites  tost, 
Or  me  sanle  que  soye  en  l'ost. 
Qu'a  cascnn  me  covient  parler  | 

Et  tos  Toz  esternus  garder. 

(Sortes  lie  Nansaij,  ms.  Turin,  P  35'.) 
Nous  oysmes  auprez  de  nous  esternuer 
ung   honme  ;    du    premier  esternu  ne   du 
second  ne  nous  chalu,  mais...  (L.  de  Pre- 
mière., Decam.,  Richel.  129,  f''  166  r".) 

Vestornu  vient...  du  vent  et  de  la  froi-     , 
dure  de  la  teste  que  il    serre   d'entre   les    j 


EST 

'<    vainnes  de  la  teste  et  s'entrellent  et  issent 

du  plus  près  soupirai  qui  soit  des  narilles. 

[Sydran,  Ars.  2320,  |  165.) 
j        Et  en  fais  d'armes  jamais  ne  partiroient 
j    de   la  cité,  s.ms  avoir  aucun  signe  qui  par 
;    leur  folie  et  comme  ydolatrie  leur  signifie 
[    de  leurs  empri-es   ou  bien  ou  mal  avenir, 

c'est  assavoir  par  Vesternu  des  gens,  par 
[    un   lièvre   qu'ils   treuvent    a  Tissant    des 

villes.  (Maiz.,   Songe  dit  viel  pel.,  ii,   25, 

Ars.  2682.) 

—  Fig.,  à  peu  près  comme  on  dit  volée, 
dans  le  sens  d'état,  situation  : 

Je  ne  vis  jamais  homme,  de  si  hault  es- 
ti'rmt,  si  tost  rassis  pour  une  femme. 
(Lodis  XI,  !fouv  ,  xsix,  Jacob.) 

I  Vons  estes  de  haait  esterrtus. 

I        (.Act.  des  apost.,  vol    I,  V  13Î',  éd.  1337.) 

[  —  Pièce  de  poésie  dans  le  xv«  siècle  : 
Certes,  Sire,  je  ne  vous  sçauroie  ensei- 
gner aucune  chose  qui  n'eust  onques  esté 
veue,  sinon  que  ce  fust  esternus  ou  son- 
nets ou  autres  choses  semblables  a  ces 
deux.  {Trad.  de  Bocace,  ap.  Barbazan, 
Gloss.  ms.,  Ars.) 

ESTERNU.\TioN,  estermitacion,  sternua- 
tion,  slernutacion.  s.  f.,  éternuement  : 

De  ces  choses  cy  on  peut  faire  unguens, 
huylle,  emplastres,  fomeiitacions,  suffumi- 
gacions  ou  siernutaci jns. {S.  de GoRji.,Pra- 
tiq-,  II,  12,  éd.  1495.) 

Esternutacion  avec  reume  c'est  mal.  (Id., 
ib.,  H,  22.) 

Sternuation.  (Reg.  de  santé,  imprimé  par 
Robinet,  f'  55  r",  et  P.  Ver.xev,  Presaige 
d'Hippocras,  ii.) 

ESTERXUEUR,  S.  m.,celui  qui  éternue  : 

Il  regarda  en  l'aumaire  et  vist  l'orne  qui 

avoit  esteruué,  et  encore  esternuoit.  Si  tost 

apperceust  cestui  es(erntte«r  ils'escria...(L. 

de  Première.,  Decam.,  Richel.  129,f''166r".) 

ESTERNUTACION,    VOir    ESTERNOATION. 

ESTERNUToiRE.  S.  ni.,  feiuède  pour 
faire  élernuer  : 

Faictes  ung  esternutoire  de  ceste  pouldre. 
(B.  DE  GORD.,  Pratiq  ,  I,  21,  éd.  1495.) 

ESTERPE,  voir  ESTAPE. 
ESTERPER,  voir  ESTREPER. 
ESTERS,   voir  ESTRIERS. 

ESTERSioN,  S.  f.,  actlon  d'essuyer  : 

Desor  voz  piez  plora  si  grant  foison  (la  Magdeleine) 
Qa<i  les  lava  entor  et  en\iroD, 
De  ses  cheveus  en  fist  rslersion. 
(Meschans,  6781,  Jonck.,  Gtiill.  d'Or.)  Impr., 
estorsîon. 

ESTES,  voir  Es. 
usTESEit,  \erbe. 
—  Act.,  tendre,  étendre  ; 

En  l'eive  regarda  et  vit 
Drapians  qui  arrestes  estnient 
Et  par  desus  l'eive  tlotoient  ; 
Un  baston  que  tenoit  tendi 
En  l'eive  et  si  entend! 
A  ce  qn'a  soi  peust  atreirc 
Les  drapians,  mes  nou  pot  pas  fere. 
Tant  seust  son  bras  e^lescr. 
(J.  LEMARciiANT,  Mif .  de  y.-D.,  ms.  Chartres, 
1»  t.')».) 


EST 


•  Tirer 


-1.  moÏDe  prist,  si  rempnrttiit, 

Par  le  chaperon  le  teonit, 

Quant  le  chaperon  eslfsa 

Par  le  moioe  qui  trop  pesa. 

Si  li  eschapa  de  la  maïD. 
{Vie  des  Pères,   Ilichel.  23111,  C  58'.) 
Porce  qu'au  Iraire  de   l'arc  et  al  esleser 
de  la  corde  a  vive  force  ne  lor  fust  la  destre 
maïuele  a   grevance.  (Estories  Rogier,  Ri- 
chel.  20123,  f»  119''.) 

—  Réfl.,  s'esteser  d,  s'attachera  : 

Joseph  qai  bien  scrviz  les  a, 
.4  sotil  engin  s'e'Icsa. 
(EvRAT,  Genèse,  liichel.  1-21d7,  f  103  r".) 

ESTESILLON,  VOlr  ESTRESILLON. 

ESTESEURE,  S.  f.,  Sorte  de  maladie  : 
Qui  francemeiit  poeult  clievauchier  l'ours 
uœuf  pas  d'un  tenant,  il  est  atîranclii  de 
esleseure,  et  si  pœult  fjuerir  du  mal  saint 
Leu.  {Ev.  des  Quenouilles,  p.  1-21,  Bibl. 
elz.) 

1.  ESTESTER,  -  iesler,  etester,  \.  a., 
couper  la  tôle  à  ; 

An  maoKonniet 
Fait  ciaos  dou  bieffroi  doa  casliel 
Gieter  hors  en  l'osl  esliesles. 

(Remrl  le  nouvel,  lOlo,  Méon.) 

Luy  moDstrant  le  sang  famant  et  chaud 
Des  premiers  eles/es. 

(D'Al'Bir.sB,   Trag.,  V,  Bibl.  elz.) 
Eslester,  elesler,  lo   niake  headlesse  ;  lo 
top,   lop  or   eut  oir  ail    the  branches  of  a 
tree.  (Cotgr.,  éd.  1611) 

Etêter,  pour  signifier  couper  la  tète  en 
général,  s'est  dit  jusqu'au  commencement 
du  xvii'  siècle.  L'emploi  de  ce  verbe  est 
aujourd'hui  restreint  à  la  signilication 
de  couper  la  tête  d'un  arbre. 

Bas- Valais,  Vionnaz,  éteila,  assommer. 
2.  ESTESTER,  Verbe. 

—  Act.,  disposer  la  tête  de  telle  ma- 
nière ; 

Nalnre  pri  que  nie  Jesface 
De  ce  sens  que  j'ai  en  le  tiesle 
Et  par  leil  manière  m'esliesle 
Que  je  n'en  sace   i.  seol  mot  faire. 
(Jeh.  de  le  Mote,  li  Regret  Giiill.,  il,  Schtler.) 

—  Réfl.,  se  remplir  la  tête  de  vapeurs 
qui  l'incommodent,  qui  l'égarent,  perdre 
la  lète  : 

Bnt  tant  que  toat  ^'ea  estesta, 

{Uns  Mir.  X.-D.,  Ars.  3527,  f  U6^) 

ESTEU,  S.  m.,  sorte  de  vase  servant 
pour  les  liquides  : 

Débet habere  unusquisque  privalus  demi 
esteu  de  moret.  [Statuts  des  chanoines  de 
S.-Quentin,  ap.  Duc,  VI,  365=,  éd.  Didot.) 

ESTEUCELER,  V.  a.,  réserver  le 
chaume: 

Les  habitans  et  deniourans  audit  lieu  de 
Maiserolles  poeultent  par  cbascun  an,  pour 
l'entretennement  de  leurs  maisons  et  edif- 
fices,  aller  l'aire  estœulles  sur  les  terres 
du  terroir,  incontinent  la  fesie  de  saint 
Remy  passée,  sauf  que  cbascun  des  labou- 
reurs dudit  lieuse  ils  ont  parqué  leurs  terres 
ou  les  ont  fumé,  ilz  pœultent  eu  retenir, 
esteuceler  pour  le  parquis,  deu.x  journaux 
pour  le   parquis  ;  esquelz  lieux  esteiicelles 


EST 

nulz  ne  pœult  jirendre  ne  faire  eslœule 
sans  le  congié  du  laboureur.  (1507.  Prév. 
de  Doullens,  Coût.  loc.  du  baill.  d'Amiens, 
II,  140,  Bouthors.) 

ESTEUF,  s.  ni.,  sorte  de  poisson  : 
Vesteuf  est  ung  poisson  de   mer   lequel 
est  souveutesfois  transporté  en  'Ytalie  pour 
ce  qu'il  croist  près  d'iceUiy  pays.(iaiVe/'de 
santé,  f°  37  r°,  éd.  1307.) 

1.  ESTEUi.,,  s.  m.,  sorte  d'instrument  : 
....   Uug  esteul   pour   cbouller...    (1435, 

Aveux  du  bailliage  d'Ecreux,  Arch.  P  295, 
reg.  1.) 

l'ng  esteul  pour  fouller,  du  pris  de  troys 
deniers  tournoys.  (1494,  ib.,  Arcli.  P  294.) 

2.  ESTEUL,  voir  ESTUEL. 

ESTEULE,  -  eulle,  esloule,  estoulle,  es- 
lulle,  estliuille,  cstouble,  estoble,  eslubte, 
eslroble,  estrouble,  estomble,  slubte,  asloule, 
s.  f.,  paille,  cliauiiie  : 

■Sicume  estuble  devant  la  face  del  vent. 
(Liv.  des  Ps  ,  Cambridge,  LXXXII,  13,  Mi- 
chel.) 

Tu  enveias  la  lue  ire,  laquele  devorad  els 
sicume  stable.  {Cant.  Moys.,  Lib.  Psalm., 
Oxf.,  p.  237,  Michel.)  Var.  :  sicuin  estoble. 

Sicume  stuble  devant  la  face  del  vent 
(Psalt.  monasl.  Corb.,  Richel.  1.  768, 
t»  68  v.) 

Se  alcuns  aurat  edifict  sor  icest  funde- 
nient  or,  argent,  pirres  preciouses,buisses, 
fain,  esloule,  la  œvre  de  cascun  quelle 
serai  proverat  li  fous.  {Dial.  Greg.  lopape, 
p.  253,  Foerster.) 

Jou  sui  autres!  comme  chil  ki  quiut  ['es- 
teulle.  (St  Graal,  ii,  46,  Hucher.)  Var.,  as- 
toule. 

Ausi  corne  estoble  devant  la  face  dou 
vent.  {Psaut.,  Maz.  238,  f°  iOl  v».) 

Mais  li  mortereus  pas  ne  frist 
Ki  bonlis  fa  au  fa  li'esleiile. 
(Le  Vilain  de  Farbu,   88,   Montaiglon  et  Raynaud. 
Fabl.,  IV,  83.) 

Par  jaschieres  et  par  estoubles. 

(Gciaut,  Roy.  lign.,  17365,  W.  et  D.) 
Il  fa  con  fnrlle  qui  sécha 
Et  fu  vers  Diea  daraor  si  troblei 
C'apelez  fu  con  ses  esirobles. 
(Macf.  de  la  Charité,  Bible.  Uichel.  -101,  f  101».) 
Job,  xjii,  '2.^,  stipnlam. 
Car  il  perl  assez  a  Vesteule 
Qae  bons  n'est  mie  li  espis. 
(J.  DE  CoNDE,  Il  Sentiers  battis,  ciO,  .Montaiglon  et 
Raynand,  Fabl.,  111,  ■2iS.) 
Et  vont  as  estronbles.  (1315,  Arch..)J  52, 
f°  41  r».) 

Les  estulles  desdites  terres.   (1340,  Arch. 
JJ  72,  f»  423  v°.) 
Esteulles  et  autres  uffruitz.  (Ib.,  f"  424  r».) 
Les  felus  et  les  estombles.  (Miroir  histo- 
rial,  Maz.  537,  f»  63  r».) 

Comme  estoulle  et  paille.  (Ps.  lorr., 
LXXXII,  12,  Maz.  798.) 

Fnerres,  gluis,  eslraios  ne  estenîes. 

(Froiss.,  Poés.,  Il,  -2-24,83,  Scheler.) 
Stipula,  estoule.  (Gloss.  de  Salins.) 
Estabtes  couvertes  d'esthuille.  (1419,  De- 
nombr.  de  la  chastell.  de   Vernon,  Arch.  P 
307,  f°5  r°.) 

Adonc  ceulx  de  l'ile  du  Pont  de  Remy 
tirèrent  deux  ou  trois  fusées  sur  les  mai- 


EST 


Oil 


sons  de  la  ville,  qui  estnient  couvertes  d'es. 
teule,  et  si  prinsl  le  feu  assez  tost.  (Ulém 
de  P.  de  Fenin,  an  1421,  Soc.  de  l'H- 
de  Fr.) 

Comme  Vestouble  devant  le  vent.  (A 
Chart.,  l'Esper.,  p.  306,  éd.  1617.)  hnpr., 
escouble. 

Maisons  couvertes  d'esteulles.  (J.  Mo- 
LiNET,  Chron.,  eh.  217,  Bucbon.) 

Que  ces  betes  grimpoient  sur  les  mai- 
sons qui  n'estoienl  couvertes  que  de 
paille,  fueilles  et  esteule  de  ris.  (Thkvkt, 
Cosmogr.,  i,  7,  éd.  1538.) 

Si  aucun  meine  ou  laisse  pasturer  ses 
bestes  en  nouvelles  esteulles,  il  comme 
amende  de  soixante  sols  parisis  envers  le 
seigneur  prévenant,  soit  visconilierou  haut 
justicier.  Et  se  disent  et  nomment  nou- 
velles esteulles,  depuis  que  les  gavelles  sont 
liées  jusques  au  troisicsme  jour  ensuivant. 
(Coust.  d'Artois  au  Baill.  de  S. -Orner,  19, 
Arras  1679.) 

Il.-Xorm.,  \ allée  d'Yôres,  éleule.  Roucbi 
esteulle,  paille;  éteule,  partie  de  chaume 
qui  reste  en  terre  lorsque  le  grain  est  fau- 
ché. "  Il  est  placé  sur  Véteule  tassart,  » 
c'est-à-dire  sur  l'équilibre,  de  soi  te  que  la 
moindre  chose  peut  le  faire  tomber.  An- 
ciennement esJo«6(e.(Hécart.J  Champagne, 
steulle,  chaume,  .\lorv.,  é.tmite.  Bourg., 
Yonne,  étoule,  éleuble,  estoulle.  Fr.-Comt., 
elroubles.  Bas-Valais,  Vionnaz,  etrôble, 
pieds  des  tiges  de  blé  qui  restent  sur  le 
champ  quand  on  a  moissonné. 

Dans  le  département  du  Jura,  on  donne 
le  nom  à'éltule  aux  chaumes  et  à  toutes 
les  terres  dépouillées  de  leur  récolte  de 
l'année.  «  C'est  sur  les  éleules  qu'on  sème 
les  raves,  »  lit-on  dans  le  Dict.  d'agr.,  1809. 

ESTEULET,  VOIT   ESTELET. 
ESTEULLEL'R,   S.   m.  ? 

Audit  Richart  pour  refaire  le  cloet  de 
Vesteulleur.  (1387  88,  Compt.  delà  fabrique 
de  S.  Pierre,  Arch.  Aube,  (".  1,539,  1'°  104  r°.) 

ESTEULT,  voir  ESTUEIL. 

ESTEUR,  S.  m.,  balle  du  jeu  de  paume  : 

Audit  escuier  en  sondit  fief  sont  deubz 
par  ses  hommes  et  t.'nans  plusieurs  rentes 
annuelles, tant  en  deniers,  grains,  oyseaulx, 
gans,  espisses,  esteurs  et  cbappeaulx  de 
roses  a  plusieurs  termes.  (1434,  Denombr. 
de  la  Vie.  de  Couches,  Arch.  P  308,  f  23  r».) 

ESTEURDRE,  VOir  ESTORDRE- 

ESTEURE,  estaure,  esiure,  estuire,  s.  f , 
stature,  port,  maintien  : 

Proûlias  mena  Gayete 
Qni  n'est  trop  grant  ne  petitete  ; 
Moalt  belle  et  gente  est  par  raesare. 
Et  de  façon  et  d'eslenre. 

i.Uhis,  Ars.  33 IJ,  t°  63''.) 

Et  estoient  ontre  mesure 
Félon  et  de  gnot  estante. 

(.Bible,  Richel.  763,  f  218».) 

—  Tout  a  esteure,  exprès  : 

Et  sa  bouche  n'est  pas  vilaine, 
Ains  semble  estre  toute  a  estuire 
Por  solacier  et  por  déduire. 
(Rose.  3i72,  Méon  :   Vat.  Chr.  i:i2-2,  f  •2.3''.) 


fil2 


EST 


EST 


EST 


—  Tont  h  crnip  : 

Et  ja  avions  compté  mainte  avantare 
Quant  vors  nons  vint  cellni  loiit  a  eslure 
Dont  i'ay  parlé. 
(Chr.  df.  Pis.,  Pars.,  Richel.  fiOi,  T  IIM 

Et  ma  robe  loul  a  csiure 
J'escoaroiay  d'une  çainlure. 
(Id.,  tt».  du  chemin  (le  long  esluâe.  103,  Piischel.) 

ESTEURSE,  VOirESTORSE. 

ESTEUx,  esieulx,  adj.,  de  l'été,  pour 
signifler  très  chaud  : 

Lors  commença  le  temps  esleiil.r, 
La  noir,  la  glace  et  la  gelce. 

(Métam.  i'Ov..  p.  25,  Tarbé.) 

ESTEVE,  S.  f.,  fraude  : 

Dit  qu'il  est  fort  chargé  de  plusieurs 
piperies  et  de  plusieurs  esleves.  (1460,  Arch. 
X2»  pièce  28,  ap.  Longuon,  Elude  sur  Vil- 
lon, p.  172.) 

ESTEVISI,,  voir  ESTAVRL. 

ESTEVEN.\NT,  adj.,  désignant  Une  sorte 
de  monnaie  frappée  à  l'effigie  deS.  Etienne, 
qui  avait  cours  en  Franche-Cointé.  en 
Bourgogne  et  en  Bassigny. 

Selon  Ducange,  la  livre  estevenanl  était 
de  même  valeur  que  la  livre  tournois. 

Jurain,  dans  son  Hisl  d'Aussonne,  p.  53 
et  57,  dit  au  contraire  que  Vestevenanl  em- 
porte treize  de  douze^  ainsi  que  le  parisis, 
quinze  de  douze;  c'est-<\-dire  que  Vesleve- 
iianl  est  d'un  treizième  plus  fort  que  le 
tourncU,  monnaie  ordinaire. 

La  monnaie  eslevenanle  (stepliaiiiensis), 
dit  Bourquelot,  Foires  de  Champagne,  11,34, 
était  celle  que  frappaient  les  archevêques 
de  Besançon,  en  vertu  d'un  privilège  du 
Charles  le  Cliauve  :  son  nom  lui  venait 
de  ce  que  les  espèces  ainsi  fahriquees  por- 
taient au  droit  l'image  du  bras  de  saint 
Etienne  {Slephanus).  —  Voyez  D.  Gkappin, 
Recherches  sur  les  anciennes  monnaies  du 
comté  de  Bourgogne,  pp.  17-18  ;  Plantet  et 
Jkannez,  Essai  srir  les  monnaies  du  comte 
de  Bourgogne,  pp.  31-60,  pi.  11  et  111.  —Cf. 
Origines  de  la  commune  de  Besançon,  dans 
les  Mémoires  de  la  Société  d' Emulation  du 
Doubs,  y  série,  t.  lU,  1858,  pp.  214,  219, 
420,  258  et  259. 

Un  prel  situé  a  Chazaux  moyennant  le 
cens  de  dix  sols  estevenants  payables  a 
messieurs  de  Bellevau.x.  (1278,  Moreau  870, 
f»  79  r»,  Richel.) 

Moyennant  le  censé  annuelle  de  9  sols 
eslevenans  de  bons  balais.  {Ch.  de  1316, 
Mon.  de  l'év.  de  Bâle,  V,  152,  Trouillat  et 
Vautrey.) 

Six  vins  livres  estevenantes.  (Août  1388, 
Ch.  de  J.  d'Estrab. ,Ch.  des  compt.  de  Dole, 
À 
—  ,  Arch.  Doubs.) 

La  somme  de  quarante  livres  eslevenans, 
monuoye  courante  eu  Bourgogne.  (Titres 
concernant  l'a(fr.  des  habitants  de  Semma- 
don.  1337-1606,  Hev.  des  Soc.  sav.,  t.  111, 
7"  série,  T  liv.) 

—  S.  m.,  sou  frappé  à  l'effliîie  de  S. 
Etienne  : 


Quatorze  mille  livres  â'eslevenans  ou  de 
tornois,  et  doues  mile  livrées  de  terre  a 
eslevenans  ou  a  tornois.  (1279,  Pr.  de  l'H. 
de  Bourg.,  xlvi.) 

Por  six  livres  et  cin  soz  de  eslevenans. 
(Nov.  1284,  Ch.  des  compt.  de  Dole,  —  , 
Arch.  Doubs.) 

Cenz  livres  de  bons  eslevenans.  fl306, 
Ch.  des  compt.  de  Dole,  —,   Arch.  Doubs.) 

ESTEVEXOIN,   VOir  ESTEVENON. 

ESTEVEN'ois,  adj.,  désignant  une  mon- 
naie à  l'efflgie  de  S.  Etienne  : 

La  monnaie  estevenoise.  (Dans  Brunel, 
Usage  général  des  fiefs,  t.  1,  p.  33  et  35.) 

ESTEVENON,  eslcvenoin,  S.  m.,  monnaie 
h  l'efflgie  de  S.  Etienne  : 

Dix  solz  d'esteoenonx.  (1351,  Ord.,  iv, 
294.) 

Pour  chascune  leue,  en  allant  son  che- 
min, deus  estevenoins.  (Ib.,  p.  299.) 

Cf.   ESTEVENANT. 
ESTEVIER,  voir  ESTUVIKR. 
ESTEVOIR,  voir  ESTOVOIR. 
ESTHAJIME,   voir  ESTAME. 
ESTH.\NCHIER,  VOir   ESTANCHIER. 
ESTHOFFER,  VOlr  ESTOFFER. 
ESTHOPFOEEMENTjVOirESTOFFEE.MRNT. 
ESTHOUREMENT,  VOÏr  ESTORE.MENT. 
ESTHUIET,  voir  ESTUIET. 
ESTHUILLE,  VOir  ESTliUtE. 

ESTiAGE,  S.  m  ,  place  au  marché  ? 

Et  ki  encontre  les  eswardeurs  seroit  ne 
d'esliage  ne  d'eslalage  il  seroit  a  .v.  s. 
{Bans  aux  echevins."  QQ,  f"  17  r",  Arch. 
mun.  Douai.) 

ESTIBORNER,   VOir  KSTIBOURNER. 

ESTiBoiTRXER,  -  orner,  v.  a.,  palissaderî 

Estibourner  le  braz.  (1421,  Selle,  ap  La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

L'n  charpentier  eslibourne  et  seèvre  les 
terres  en  deux  celiers.  (1451,  ib.) 
Estiborner  \ei  buises.  (1485, /6.) 

Estibourner  les  terres  lau  on  a  fouyt. 
(xvi"  s.,  ib.) 

Cf.  ESTAMBOURiNEL  ? 
ESTICHIER,  voir  ESTACHIER. 
ESTICQUIER,  voir  ESTACHIER. 
ESTIEL,  voir  ESTAL. 
ESTIEXCHE,  S.   m.  ? 

Pour  trois  voires  et  uns  de  estienche  quy 
ont  esté  cassez,  perduz  et  rompnz.  (1568, 
Compt.  de  Xoyon,  op.  La  Fou?,  Cité  Pic, 
p.  223.) 

E.STIEXNE,  estaine,  s.  m.,  sortede  mon- 
naie à  l'efflgie  de  S.  Etienne  : 

Deniers  de  cuivre  que  l'en  clainie  es- 
laines.  (Cont.  de  C.   de  Tyr,   ms.  Flor.  B 


Estiennes.   (Var.  de  Térl. 


I.aur,     10,    II. 
Guiz.,  IT,  12  ) 

1.  ESTiER,  \.  a.',  ficher  : 

Si  prisent  les  lestes  des  chevaliers  cres- 
tiiens  qu'il  avoient  ochis,  si  \es  estierent 
en  son  les  fers  de  lor  lances.  {Hist.  de  ta 
terre  s.,  ms.  S.-Omer722,  f»32'.) 

2.  ESTIER,  adj.,  qui  refuse: 
Ja  de  ce  ne  serai  esliers 

Qne  je  ne  die  vo  plaisir. 
Et  de  chou  ne  me  voel  laisir 
(Giii.  DE  MOHTK..  Vlolelle,   185,  Michel.) 

3.  ESTIER,  ester,  s.  m.,  canal  : 

Une  pièce  de  terre...  ensi  corne  elle  se 
lievet,  o  le  fons  don  fossé  qui  est  et  fiert 
a  l'esfiêr  don  port  dessouz  le  chasteau..., 
et  se  commencet  ladicle  pièce  de  terre 
d'un  des  cheps  de  Vestier  que  l'en  appellet 
l'esfierfeu  Guill.  Moreau,  ainsi  comme  le- 
dit estier  et  ledit  fossé  se  estandent  jus- 
ques  ans  terres.  (1313,  Arch.  JJ  52,  f»  80  r°.) 

Comme  les  suppliants  feussent  en  un 
vaisseau  nommé  gabarre,  estant  sur  eaue 
en  un  lieu  nommé  Ves'er  du  port  de 
Corsse  près  de  ladite  ville  de  S'  Jehan 
d'Angely...  ou  dit  ester  sur  l'eaue  estoit 
aus.-si  une  autre  gabarre.  .  et  estoit  en  la 
fin  dudit  ester  a  l'entrée  de  l.iditle  rivière. 
(1400,  Arch.  JJ   153,  pièce  390.) 

Bret.,  Vannes,  estier,  bord  de  la  mer, 
plage. 

Nom  propre,  Estier. 

1.  ESTiERE,  S.    m.,  gouvernail  : 

Al  eslicre  vait  gnvprner. 
Tant  guverna  la  neif  e  tin', 
Le  hafne  prist,  a  tere  vint. 

(Mabef.,  Lai  d'EliiInc,  8rt6.  Roq.) 
Aine  ne  flnerent  de  sigler 
Et  les  sigles  empli  li  veos 
Et  les  ancres  furent  dedans. 
Kt  li  maistres  fu  a  Vestiee 
Qui  tint  des  pors  droilo  cariere. 

(Alhis,  Richel.  375,  f»  139'.) 

Amis,  biaus  frère,  cis  tans  pa>  n'asouage; 
Gardes,  por  Dieu,  que  n'i  aions  damage, 
Tenes  Vestiere  en  cel  plus  hauiestage; 
Getes  voslre  ancre,  et  si  prendes  eslage. 

iAnsei",  Itichel.  793,  f»  8'.) 

2.  ESTIERE,  estire,  s.  f.,  combat,  lutte,, 
dispute  : 

Lors  dist  ma  dame  :  Et  qu'as  lu  empensél 
S'a  tre&lous  ceul.->  qui  ont  a  moi  parlé 
Tu  ïoes  avoir  le  rlebat  et  Veslire, 
11  te  faudra,   s.tcps  pnur  vérité. 
Plus  qu'un  marlir  endurer  de  martire. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.   S30,  f"  301  r°  ;  Schelcr,. 
Il,  360,  40.) 

S'il  esl  qui  vunilte  contraind.e 
Son  cuer  a  l'un  des  deux  estire 
Esrhever  pour  le  voir  altaiodre. 
Il  fait  bon  le  n^eilbur  eslire. 

(In.,  ih.,  111,  153,  7,  Scheler.) 
—    Rendre    esliere,    faire     opposition, 
lutter  : 

Car  espoirs  li  rent  estire 
Et  a  lui  il  se  ralloie ; 
11  le  loie 
Et  desloie 
Et  le  ploie 

Et  le  fait  a  ses  pies  gîre  : 
En  son  bon  confort  me  mire. 
(Froiss.,  Poés.,  Richel.  830,  f  242  v'  ;  Scheler. 
Il,  iC,<J,  218.) 


EST 


EST 


EST 


613 


—  Tenir  csticre,  résister,  opposer  résis- 
tance : 

El  qaant  >laiQ^rois  le  aol,  d'orgueil    prisi  a  sr>ur  - 
Inre, 
Ne  siQlant  ne  daingaa  faire  tpril  s'en  aire  ; 
Car  il  ne  cuidoil  mie,  el  rhou  le  fist  ochire, 
Que  tous  li  moQs  peusl  a  lui  Iciiir  estiri'. 
(Adam  de  l\  H»[,i,E.rf«  Uni  de  Sfiite,  274,  Cousae- 
raaker,  p    291.)  Inipr.,  eslire. 
El  Donviele  vint  en  Espagne 
A  Sarrasins  et  a  paiens 
Que  Karles,   li  buens  cresliiens, 
Li  buens  rois,  li  fors  ]>)sliciere, 
Kt  lous  jors  leur  leaoit  entière , 
iïsloil  mors  et  aies  a  un. 

OIousK.,  Chron.,  12218.  Reill.> 

—  Soutenir  le  combat  amoureux  : 

Des  que  viellars  preut  la  pncele 
Et  il  ne  puel  tenir  esliere, 
Si  m'ait  Dieus,  il  m'est  a  viere 
Qn'il  ont  perdu  tout  leur  snnlas. 
(Chans.,  Poët.  fr.  av.  1300,  l.  IV.  p.  1312,  Ars.) 

—  Tenir  estiere  de,  savoir  bien  s'ac- 
quitter de  telle  chose  : 

Andrius  Wajjons  est  li  rasliere. 
Car  il  sel  bien  lenir  estiere 
De  meuiir  quant  vient  an  b(>soing, 
(Chans  ,  Poët.  fr.   av.   1300,  t.  IV.  p.  1360, 
Ars.) 

ESTiEKiiit,  V.  a.,   renverser  par  terre  : 

Ne  s'eatr'espargnect    pas  :    cliascune    (bête)   est 
[coastamiere 
De  rompre  tjut  a  forche  qnanque  agrape  et  estiere, 
(Doon  de  ilatence,  1621.  A.  P.) 

ESTIESTER,    VOir  ESTESTER. 

ESTIIvIER,  voir  ESfACHIER. 

ESTIGNEMENT,  VOir   ESTEIGNEMKiNT. 

ESTiLE,  estilte,  stille,  style,  stil,  setille, 
s.  m.,  manière  d'être,  de  faire,  d'em- 
ployer : 

Bien  sçavoient  le  stille  des  dis  veiiglairos. 
{Trahis,  de  France,  p.    170,  Cliron.  belg.j 

Mais  enfore  vons  ne  savez 

Le  setille  uy  l'entregeul 

Comme  il  faut  avoir  de  l'argent. 
{La  Fille  basleliere,  p.  6,  Ler.  de  Lincy  el  Michel, 
Rec.  de  l'arc,  t.  I.) 

Gallans,  je  vous  ay  faict  mander 

Pource  que  vous  citigmis  habilles  : 

Car  par  vos  moyens  el  settltes 

Mon  désir  sera  retrouvé. 
{iloraL  d'ting  Emfer.,  Ane.  Tli.  fr.,  111, U2.) 

Et  pour  ce  que  dans  la  Cecille 

J'ay  e»lé  el  dans  l'ÏHlie. 

Ay  veu  leur  mode,  leur  estille. 

(Prophecie  de  Cil.   VIII,  p.  1,  La  Grange.; 

—  Métier  : 

Lequel  avoit  abandonné  le  style  de  la 
plume  ou  il  avoit  esté  nourri  eu  eourt.  (J. 
MOLINET,  Chron.,  eh.  ccLvi,  Bucbon.) 

Jebiin  de  Courlray,  lioninie  de  stil  assez 
povre.  ( 7'/-0Mfc/.  de' Gand.  p.  891,  Cbron. 
belg.) 

Les  niaistres  el  oouipagnous  des  stilles 
et  mestier^  de  peintres,  eutailleurs,  bro- 
deurs, et  enlumineurs.  [Statuts  des  pein- 
tres, sculpteurs,  brodeurs  et  enlumineurs 
a  Amiens,  ap.  A.  Thierry,  i/on.  inéd.  du 
Tiers  Etat,]], 5.] 

Un  peintre  ne  pourra  ouvrer  d'ouvrages 
de  taille  et  un  tailleur  peindre  et  ainsy  de 
tous  aullres  stiltes  ou  mestiers    {Ib  ) 


Pour  autant  qu'ils  sp  donnent  a  oisiveté, 
gui  est  coiiimencement  de  tous  maux, 
délaissant  par  eux  et  leurs  enfans  'a  faire 
meslier,  un  style,  dont  ils  pourroient  ga- 
gner leur  vie.  {Placard  touchant  les  mon- 
nayes, monopoles,  etc.,  7  oct.  iS31,  des 
pauvres.) 

Lesdits  laboureurs  laissent  a  cultiver 
les  terres, les  autres  mecbaniques  a  exprcer 
leurs  styles  et  arts  consumant  partie  de 
leur  tenqis  ausdiles  cbasses.  (Placard  de 
Philippe  II,  sur  le  fait  de  ta  Chasse,  Anvprs, 
28  juin  1075.) 

On  trouve  encore  au  même  sens  dans  un 
texte  provincial  du  commencement  du 
xvir  siècle  : 

Uudicl  impost  seront  exemptz  et  atfran- 
cliiez  les  balteliers  du  corps  et  niPtier  du 
stil  de  ladiete  ville  de  Saint-Omer.  (12  juin 
16-26,  Lettres  patentes  de  Philippe  II,  Huile- 
lin  du  comité  fl.imand  de  Fiancp,  l.  V, 
p.  41.) 

—  Ordonnance  : 

Non  conlrcstans  ordenances,  status  ou 
stille  de  nous  ou  de  nostre  court  au  con- 
traire. (1346,  Arcb.  JJ  7b,  f"  59  v.) 

Loyx,  couslumes,  establiniens,  estilles, 
observances.  (20  juin  1451,  Livre  des  Bouil- 
lons, CLXVIj  p.  537.  Bordeaux  1867.) 

Venlt  aussi  le  dicl  seigneur  que  toutes 
les  donacions  dessusdicles  sorlisseul  leur 
plain  et  deub  effecl,  non  obslant  rigueur  de 
droict,  usaiges  de  pays,  stilles,  coustunies, 
conslilucions,  mesmes  la  coustur.ip  d'An- 
jou. (Roi  René,  OEito.,  \,  90,  (Juatre- 
barbes.) 

—  Lisifi  : 

Va    dt-s  autres  plus  de  .x    mille 


autres  plus  de  .: 
Dont  je  ne  veille  dire  l'i 
(Chandos,  Orince  ni 


■slilte. 

•  ir,  1746,  Coxe.) 
Et  monsieur  Gnilliem  de  Felleton 
Fuisl  seneschal  de  Payloo  per  noun, 
El  après  sa  mort,  corne  dist  Vestilie. 
Monsieur  Baudewyn  FreviUe. 

(iD.,  ib.,  406.';.) 

—  Opinion  ; 

Vous  doublez  que  les  François  vien;jnenl 
En  brel  temps  devant  ce.^te  ville. 
Comme  les  heraulx  le  l'smoignent 
El  comme  est  le  commun  setille. 
(ilist.  du  siège  d'Orl.,  181S2,  Guessard.; 

ESTIME,  voir   OSTtLLË. 

ESTII.LE,  \0ir  OUTILLE. 

ESTii.Lois'NEUu,  S.  m.,  instrument  ser- 
vant à  la  dislillalion  :    , 

Vnficstitlotivnir  a  desliller  cinx.  (ÎOfév. 
151.'>,  Arcb.  Gir.,  Not.,  Brunct,  67-3.) 

ESTiMACiONj  -  lion,  exi-,  exst.,  s.  f., 
estime  : 

El  se  diminnera  le  crédit  el  evlimation 
qu'ilz  ont  du  lov.  (1484.  Instr.  de  iarch. 
d'AusIr.,  Lelt.  iiluslr.  of  liicb.  III  and  II. 
VII,  I.  il,  p.  40) 

L'Dg  médecin  jlalien...  de  très  bonne 
exlimation  el  venominee.  {Corresp.det'eiup. 
Maxim.  I"  etde  Slarg.  d'Au'.r.,  l  1,  p.  508, 
Ijoc.  inéd.) 

Constant  eut  depuis  Vortigerus  en  moult 
grande  estimacion.  (Bouchabd    Chron.  dt 
Bret.,  !"  33%  éd.  1532.) 
Plnlon  cnii.loNaijl  IcuUs  ebosts  a  rendre 


ses  citoyens  vertneuT,  leur  conseille  de  ne 
mespriser  la  bonne  estimation  des  peuples 
(yioST. ,  Ess.,  I.  II,  c.  16,  éd.  1593.) 

—  Ne  pas  faire  grande  estimation,  ne  pas 
attacher  grande  importance  : 

Il  ne  faisait  pas  grande  exstimation  du 
dangipr  des  dites  galees.  {Vente  des  biens 
de  Jaques  Cœur,  Arcb,  KK  328,  I"  3  v».) 

—  Sans  estimation,  sans  nombre  : 

Lp  comte  d'Eu,  Boulongne,  Coucv,  Sale- 
hrucp,  Tanquerville,  Sancerre,  de  Danm.ir- 
tin,  de  Porcien,  Granl.Té,  de  Saumes,  de 
Brame,  et  d'autres  barons  et  chevaliers 
sanz  exslinarion  el  geutilz  bonimes  sanz 
compte.  (Christ,  de  Piz.an,  Charles  K,3'p  . 
ch.  36,  iMichaud  ) 

—  Qu'on  ne  peut  assez  estimer  : 

De  qui  la  iioblesce  est  sanz  estimacion. 
(OHES.ME,  Quadrip.,  Uichel.  1319,  1'"  3''.) 

ESTiMAGE,  -  aig;,  exl.,  s.  m.,  estima- 
tion, appréciation  : 

De  l'espoit  lii'u  issit  ne  sai  faire  eslimage. 
{Vie  Ste  E'iphros.,  ms.  0.\f.,  Canon,  mise.   74 
f  87  r°.) 

Au    présage  ou    eslimage   de   Jehan   du 
Hendron.  (Cft.  de  1390,  Arcli.  de  Talhoet.) 
Comme  tontpfoys   snîs  de  povre  e.rtimage 
Entre  si  noble  et  haute  baronnye. 
(G.  Chastellai.v,  la  Mnrl  du  roy  Chattes  VII,  vi 

449,  Kervyn.) 

Et  n'a  en  lui  jusier,  ni  cœur,  ne  vaine 

Qui  tout  n'entende  a  celuy  eatimai/e. 

(Id..  Louenije  tt  la  très  glor.   Vierge,   viii.   285.) 

Tu  es  et  fuz  de  nature  l'ymaig», 

Le  vray  miroir  qui  son  noble  visaige 

[Nous  représente  en  tou  riche  sç.ivoir. 

Tu  l'ensuiz  or  par  si  propre  e.^luiiaige 

Que  Ion  œuvre  est  tome  une  a  son  ouvraige. 

Dont  par  la  main  industrieuse  et  saige 

Njtice  avons  des  choses  s.ins  les  vejir. 

(Le  Maire,  Plaincte  du  Désiré,  i'..  1309.) 

ESTi.MAXcE,  S  f.,  estimation,  apprécia- 
tion : 

Paiera  de  .x  florins  vaillant,  a  estimanri 
de  .II.  homes  pris  comui/  dessus.  (1293, 
Tarif,  Cari.  mun.  de  Lyon,  p.  420,  Gui^ue  j 

ESTIMATIVE,  cxt.,  S.  f.,  faculté  de 
juger,  jugement  : 

Cis  capilles  détermine  del  estimative. 
e  est  qmderesse.  ^Li  Ars  d  Amour,  I,  200', 
l'etil.) 

El  li  extimative  a  différence  a  l'yma"ina- 
tive.  {Ib.,  201.) 

ESTiMAUx,  S.  m.  pi.,  propriétaires  des 
six  principaux  alleux  de  la  chastellenie 
de  Lille.  Ils  avoient  le  droit  de  recevoirla 
dessaisine  et  de  donner  la  saisine  des 
alleux  :  le  premier  d'entre  eux  portoit  le 
titre  de  roi  des  estimaux.  Son  alleu  étoit 
situé  h  Fâches,  à  Fretin,  et  environs. 
(ROQ.,  Suppl.) 

ESTIME,  s.  f.,  estimation  : 

Pour  les  dislribucions  du  cueur  qui  ce 
moulent  en  somme  si  comme  il  appert  par 
i'estime  du  dislributeeur.  {Compt.  de  S. 
Germ.  l'Aux.,  Atc\i.  LL  533,  f"  7  r".) 

—  Estimation  des  biens  : 

Pour  la  icfecliou  des  papiers  des  estimes 


fil'l 


EST 


EST 


EST 


des  habilans  de  la  ville.  iAct  consul.,  1313- 
1516,  Arch.  niun.  Lyon,  BB  35.) 

ESTIMEE,  S.  f.,  estime  : 

En  tous  temps  et  saisons  A'i  j'aonee 
Feu.  arj:eQt  et  santé  sont  en  graade  estimée. 
(Gaer.  .Mecrier,  ftec.  de  \enl.  noiailes,  dkls  et 
tliclo'is  commune,  Anvers  toC8.) 

ESTI.MEIOGIE,  VOif  ETHIMOLOGIE. 

ESTiMEUR,  S.  m.,  celui  qui  fait  l'esti- 
mation d'une  chose  : 

El  au  cas  que  a  la  reqiieste  de  nos  gens 
es((»iei«rs,  courratiers  et  autres,  seroient  par 
lesdits  gardes  arrestez.  ils  (les  niarcliands 
de  chevaux)  ne  pourroienl  estre  tenus  en 
arrest  plus  de  trois  jours.  (1349,  Ord.,  il, 
309.) 

L'ostel  Jehan  de  saint  Jouan,  estimeur. 
(1332,  lieg.  criminel  de  SI  Martin  des 
champs,  p.  220,  Willem. )J 

Ont  accoustumé  commectre  estimeurs  de 
censés,  lesquelz,  au  terme  de  S.  Michel, 
estiment  le  blé,...  et  prennent  lesdietz 
estimateurs  serement  devant  lesdits  offi- 
ciers royaulx.  (1463,  Ord.,  xvi,  182.) 

Le  juge  ou  seigneur  disoit  a  celui  serf  : 
Je  ne  te  voel  point  avoir  citoyen,  qui  es  si 
desloyal  et  mauvais  estimeur  ou  conside- 
reur  de  si  grant  don  comme  est  franchise. 
(Sy.m.  de  Hesdim,  Trad.  de  Val.  Max., 
f»  118',  éd.  1485.) 

/Eslimalor,  eslUneur,  priseur.  [Calepini 
Dict.,  Bâlel584.) 

Existimator,  priseur  et  estimeur,  estima- 
teur de  quelque  chose.  (16.) 

ESTiMiER,  V.  a.,  étamer  : 

Pour  ung  lien  neuf  et  pour  estimier  l'es- 
tref.  (17  déc.  1447,  Compt.  du  R.  René, 
p.  220,  Lecoy.) 

ESTIiNCELEMENT,  VOir  ESTENCELEMEXT. 
ESTINCELER,  VOIF  ESTENCELEB. 

ESTiNCELLON,  S.  m.,  petite  étincelle  : 

Pour  aussi   esteindre  Vestincellon  et  la 

naissance  de  la  flambe  qui  pourroil allumer 

un   feu  inextinguible.  (GuiLL.  Bbiç.on.net, 

Remontr.  au  pape  Jul.  II.) 

ESTINCHELETE,   VOir  ESTENCELETE. 
ESTINCOISE,  voir  ESTURCOISE. 
ESTINDRE,   voir  ESTEINDRE. 
ESTINGNIER,  VOif  EST.MMIER. 

ESTiNTER,  v.a.,  barioler; 
Ce  n'est  assez  le  chaperon  porter. 
Et  de  dorure  bonneste  /'estimer. 
(J*LïOT,  Eleg.  de  la  belle  fille,  p.  26.  Willem.) 

ESTIPOT,  S.  m.  ? 

Sacies  qoe  ne  vous  voel  pas  dire 

Sicon  dans  Uaioars  se  fist  mire 

Ne  com  Hersens  fist  Veslipol, 

De  tout  çou  n'i  ara  nn  mot. 

(.Enseign.  Sen.,  Richel.  1-2171,  f°  89  r°.) 

ESTiQUET,  eliquet,  elicquet,  s.  m.,  mé- 
moire contenant  les  noms  des  témoins  et 
les  articles  sur  lesquels  on  les  doit  en- 
tendre; «  billet  par  écrit  que  le  Sergent  qui 
fait  des  criées  d'héritages  saisi»,  met  et 
attache  à  la  porte  de  l'auditoire  du  lieu, 
pour  faire  entendre  la  déclaration  de  l'hé- 
ritage, les  noms  du  propriétaire  et  pour- 


suivans.  et  la  somme  pour  laquelle  la 
saisie  est  laite.  »  (Lauriere,  Gloss.  du 
droit  fr.) 

Quant  ils  (les  avocats)  vaqueront  en  la- 
dite ville  par  devant  commissaire  en 
■  luelque  enquestc,  auront  seize  pattars 
pour  la  première  jouruee,  et  pour  toutes 
les  autres  journées  qu'ils  employeroal  au 
parachèvement  desdites  enquesles,  huict 
pattars,  et  ce  outre  leurs  elicquets  dont  ils 
seront  payes  a  l'advenant  du  feuillet. 
{Charl.  de  Hain.,  lxvii,  39,  Nouv.  Coût, 
gén.,  II,  100.) 

Que  nuls  ne  preignent  logis  sans  avoir 
Veiiquet  de  monseigneur  le  maréchal,  soit 
en  Bourgogne,  ne  ailleurs,  sur  chemin  eu 
allant  devers  mon  dit  seigneur.  (Ord.  des 
ducs  de  Bourg.,  à  la  suite  du  Journ.  de 
Paris,  an  1468,  p.  283.  ap.  Ste-Pal.) 

Dresser  les  etirquetz  des  lesmoins. 
(xvi'  s.,  Compiègne,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Lesdits  procureurs  avant  faire  jurer  leurs 
tesmoins  ny  entasmer  leurs  enquestes 
seront  tenus  d'avoir  collé  leurs  escrilures 
ou  mémoires,  et  avoir  fait  leur  calendrier 
et  estiquets  sur  peine  de  douze  sols  d'a- 
mende. (31  juin.  1531,  Ord.  de  la  Chambre 
du  Conseil  d'Artois,  dans  les  Coust.  gen. 
du  comté  d'Artois,  Arras  1679.) 

Ne  volurent  souffrir  que  leurs  fourriers 
fissent  les  eticques  et  bulletins  pour  eux 
loger,  ains  les  chassèrent  avec  menaces. 
(Haton,  Mém.,  an  1576,  Bourquelot.) 

KSTiQUETE,  -  quctte,  ethicquette,  eti. 
quette,  s.  f.,  écriteau,  marque,  billet  : 

Sur  les  articles  des  escriptures  de  nous 
baillées  par  elhicqueltes.  {Charte  de  1522, 
Grenier  308,  n»  52,  Richel.) 

Sortirent  lesditz  capitaines  et  soldatz, 
l'enseigne  desployee,  le  labourin  sonnant, 
la  harquebuse  sur  l'espauUe  et  le  feu  en 
main,  pour  s'en  aller  loger  par  eliquetlees 
villages  voysins.  (Haton,  Mém.,  an  1580, 
Bourquelot.) 

Aux  lieux  ou  les  monstres  se  feroyent, 
ou  chacun  seroil  logé  [lar  estiguettes.'{LA- 
N0UE,  Disc,  p.  280,  éd.  1387.) 

—  Fig.,  ordre  : 

Vérité  ne  quierl  tardement  ne  demeure, 
mais  veult  qu'on  vienne  tosl  a  droit  a 
ï'estiquete.  sans  circumlocutions.  {Hist.  de 
la  toison  d'or,  11,  l''214,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Marque  fixée  à  un  pieu,  le  pieu  lui' 
même  dans  certains  jeux  : 

Comme  le  suppliant  et  plusieurs  autres 
compaignons  de  la  ville  de  Neelle. ..  eussent 
pris  jeu"  aus  grans  billes  a  ferir  Vestiquelle. 
Lesquelx  compaignons  de  leurs  arcs 
trayoient  aux  bersaulx  et  a  Vesliquelle. 
(1387,  Arch.  JJ  131,  pièce  109.1 

—  Terme,  bout,  fin  : 

Le  temps  est  vostre  maintenant,  pour 
bien  ou  mal  en  faire;  mes  il  est  si  près 
de  Vestiquctte  que,  se  vous  ne  le  tournez  a 
bien,  James  n'y  recouvrerez.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  bourg.,  III,  59,  Buchon.) 

ESTiQUiEii,  voir  Estachier. 

ESTiRER,  v.  a.,  tirer  : 

Par  la  resne  l'a  pris  et  l'ala  e^itiranl. 

(Dooa,  8804,  A.  P.) 

1.  ESTiRE,  S.  f..  endroit  où  l'on  se  re- 
tire : 


De  ce  qu'anronl  conquis  estera  l'nns  d'aï  sire, 
Ll  autre  s'en  r'iront  chascuns  en  son  e.^ire. 

(Cltcv.  au  cijgne,  II,  2378,  Hippean.) 

2.    ESTIRE,  voir   ESTIERE  2. 

ESTIREMAN,   VOir  ESTURMAN. 

ESTiRET,  S.  m.,  partie  de  la  cloche  : 
Item,  cerliffie  avoir  esté  lors  payé  par 
iceulx  marregliers  la  somme  de  soixante 
six  sols  parisis  a  Jehan  Grant,  serrurier, 
pour  avoir  ferré  de  ueuf  la  dicte  cloche, 
et  pour  ce  faire,  ouvré  bandes,  chevilles, 
torillons,  virolles,  verges,  estirelz  et  une 
besliere.  (Cet.  1465  —  mars  1471,  Compte 
des  travaux,  Arch.  S  3472.) 

ESTIRMAN,  voir  ESTURMAN. 
ESTIRPER,  voir  ESTREPER. 

ESTiv.vGE,  -  atge,  s.  m.,  sorte  de  droit 
sur  le  poisson  : 

Item  sur  le  prin  et  Vestivaige  piscium 
apud  Caynonem.  (1318,  Arch.  JJ  56,  pièce 
305.) 

ESTivAiLLES,  S.  f.  pi.,  céréales  du 
printemps  : 

Esquelles  terres  lesdits  bordiers  seront 
tenuz  semer  par  chascun  an  jusques  a  la 
quantité  de  33  sextiers  de  froment  et  seille, 
et  autans  d'estivailles  pour  le  moins.  (1480, 
Breuil-l'Abbesse,  Arch.  Vienne.) 

ESTIVAL,  -  ei,  esluval,  s.  m.,  chausse, 
botte,  bottine,  bas  de  chausse  : 

Uns  esliiaii.v  forré  d'erraine 
Chauça  li  rois  por  la  rh;iline. 

(Perceval.  ms.  Montp.  H  '>i9,  ('  UT=.) 
Chances  ot  déliées  et  esliva.T  estrois. 

(J.   BoD.,  Sax,,  cxivi,  Michel.) 

Tihialia  dicuntur  gallice  MfioiHHS.  [Gloss. 
de  Garlande,  Scheler,  Lex.,  p.  43.) 
Souliers  a  las  ou  esliriaux. 

(liose,  ms.  Corsini,  f°  16".) 
Dns  eslivals  caucies  avoil. 
(Rbn.    de    Beadjeu,  li    Biaiis   Desconnens,    2569, 
Hippean.) 

Li  dns  a  fet  douer  tantost 
A  Trobert  quote  et  senrequot 
El  uns  eslii'aus  de  biais. 
(Tn:l>erl,  i')[,  ip.    Méon,  Nouv.  Rec.   I,  207) 
Je  vois  veoir  s'en  refait 
Mes  eslivau-t. 
(Rc^reries,  ap.  Job  ,   Jongl.  el  Troue. ,  p.  31.) 

Esluva.i,  solers  a  liens. 
(GoDEFROY  DE  Pari<,  Cliron,  8.S9,  Bnchon.) 

Kd  son  soulier  ou  estivel. 

(Clé  d'amour,   p.  15.  Tross.) 

Les  jambes  descovertes,  ou  les  eslivalz 
descovers  jusques  as  coisses.  (1332,  Hist. 
de  Metz,  IV,  71.) 

.XII.  paires  de  soulers  et  uns  estivaux 
pour  meslre  Jehan  le  fol.  (1349,  Compte  de 
Nicol.  Bracque,  Arch.  KK  7,  f''  46  r».) 

El  ont  accoustumé  a  apporter  en  la  ville 
de  Paris  souliers,  estiveanx.  chapeaux  de 
bievre  ut  de  feutre.  (1330,  Ord.,  il,  366.) 

Deux  paires  d'estivaux,  une  paire  de 
bottes  fourrées,  une  chausses  de  blanchet. 
(1377,  Reglem.,  Hist.  de  Paris,  IV,  334.) 

.1111.  paires  d'estiveaulx.  (Sept.  1393,  In- 
vent, de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Côk-J'Or  ) 

Pain,  ne  vin,  ne  sel,  ne  quir  tanet  ne 
conreé  pour  faire  estii'iaulx.  (Froiss., 
Chron.,  II,  169,  Kerv.  ) 


EST 

Chansses.  souliers  et  estivaux . 
{Compl.  du  nom.  marié,  Poés.  ft.  des  xv°  el  \\\'  s., 
I.  220.) 

Suisse  rom.,  Neuchàtel  et  Fribourg,  ete- 
veaux,  grandes  bottes  de  pêcheur,  mon- 
tant au  dessus  du  genou  et  munies  de  se- 
melles de  bois. 

Nom  de  lieu  ancien  :  Li  terre  d'Esti- 
veatil,  assise  ou  paroichaige  de  Blanzey. 
(1474,  Déclaration  des  bailliages  d'Ostun  et 
de  Moncenis,  33,  Arch.  Côte-d'Or,  B  11724. 1 
Aujourd'hui  les  Elivaux,  commune  de 
Montceaules-Minos,  arr.  de  Châlon  sur- 
Saône. 

ESTiVAbLET,  sUvelet,  s.  m.,  bottine  : 
Et  aura  pour  ses  chaimbres  stivelez   de 

plates  garais  de  teles  el  de  fer.  (Chart.  de 

1309,  ap.  Lobia.,  Hist.  de  Bret.,  t.  II,  col. 

1639.) 
L'ung  une  aultre  nommoit  ma   boline, 

elle  l'appelloit  son  estivallet.  (Rabel.,  I.  IV, 

ch.  9,  éd.  loïî.) 

Nom  propre,  Estivalet. 

1.  ESTivE,  s.  f.,  jambe  : 

Neient  en  forlecc  de  chaval  voliinted  au- 
rad,  ne  en  es/iyes  d'ume  bien  ploude  chose 
sera  a  lui.  {Lib.  Psalin.,  Oxf.,  cxLvi,  11, 
Michel.)  Lat.,  in  tibiis. 

—  Espèce  de  flûte, de  fligeoletou  pipeau 
rustitîue,  qui  venait,  ce  semble,  de  Cor- 
nouaille  : 

Kt  cez  eslives  et  cez  grelîes  sooer. 
(Aleschans,  3381.  ap.  Jonck..  Gui//.  dOr.) 

Harpes  i  s^neat  et  vieles 
Qiii  font  les  raeloudies  beles. 
Les  eilives  et  les  citoles. 

(Reniirl,  27073,  Méoa.) 
Cil  de  Feni-.hiere  et  d'Aties 
Oot  prises  espriogueries 
Et  moult  graus  renvoiseries 
De  sons,  de  notes,  i'estivea 
Contre  cens  de  la. 
(GuiLi..  LE  ViNiER,  Clims.,  Bartsch,  Rom    et  pasi., 
111,  30,  6.) 

Qu'en  la  lor  du  chaste!  amont 
As  estlves  de  Cornevaille 
Corna  la  guaite. 
(Hco.v  DE  Mery,  Tornoiemenl  de  l' Antéchrist .  p.  100, 
Tarbé.) 

Puis  prent  sa  muse  et  puis  travaille 
Aux  estives  de  CDruonaille, 

(Rase.  Richel.   1.S73,  1'  176'.) 
Granz  noces  i  ot  et  plentives, 
Vieles  i  ot  et  e^lives. 
Harpes  et  autres  estrnmenz. 
(Mariage   des  .vu.  arts,  Richel.  837,  P  258''.) 
Cil  tienent  rotes  et  vieles, 
Salteres  et  citoles  beles. 
Harpes  de  cor  et  armonies, 
Et  estlves  et  chiphouies. 

(Floriant,  5969,  Michel.) 

—  Manche  de  la  charrue  : 

Stiva,  estive.  (Gloss.  de  Garl.,  ms.  Bruges 
536,  Scheler,  Lex.,  p.  39.) 

2.  ESTIVE,  s   f.,  natte  : 

Il  dorment  sor  les  estices  ;  ce  sunt 
boides.  {Voy.  de  Marc  Pot,  c.  Lxxv, 
Rou.\.) 

3.  ESTIVE,  adj.,  d'été  : 

Tentes...  estires  estoienl  celcs  ou  il  de- 


EST 


mouroient  l'esté.  (Iîersuire,  T.  Lie,   nis. 
Ste-Oen.,  f"  2>.) 

Et  en  chauld  temps  par  dessus  l'herbe  fresche 
L'ombrage  espez,  et  petit  vents  estlves. 
(VAseï  i.v    Philiedi.,  Ettv.  vulg.  de  Fr.  Pétrarque, 
p    363,  éd.  l.i;;>5.) 

Si  plaindrej'oy  on  chanter  les  oyseanlx 
Sur  arbrisseaux  tremblans  d'haleine  estive. 
(1d.,  ib.,  p.  231.) 

—  Suhst  ,  saison  d'été  : 

Une  pièce  de  samyt  à'eslive,  doublé  de 
toille  rouge,  (/ni),  de  Charles  V,  n»  3381, 
Labarte.) 

ESTivELOT,  S.  m.,  sorte  de  mesure 
pour  les  liquides,  pot,  cruche  : 

Un  pot  de  demi  lot  d'estain,  trois  estive- 
los  et  deux  saiisserons  d'estain.  (1365. 
Livre  rouge  d'Abbeville,  i"  117'",  ap.  Duc, 
Esliva  2.) 

1.  ESTivER,  V.  n.,  jouer  de  l'instru- 
ment de  musique  appelé  eslice: 

Chils  calemielle,  et  chilz  estive. 
i.Gaut.  d'Arr.,  Eracl.,  ms.  Turin,  f  12''.) 

L'un  estive,  l'antre  viele, 

Li  autres  gigle  et  caliraele. 
(Rr.i.  de  Bf.aljec,   li  Biaus  Desconneiis,  28S5, 
Hippeau.) 

2.  ESTivEu,  -eir,  verbe. 

—  Neulr.,  passer  l'été  : 

Pais  donc  que  j'ay  laissé  les  deux 
grandes  années  esliver  et  reposer,  l'une 
en  Hurepois,  Puisaye  et  Gastinois,  l'autre 
sur  les  marches  de  Bourgogne  et  Cham- 
pagne, attendans  la  fia  des  trêves  que  Sa 
Maje-té  leur  commandoit,  c'est  raison  que 
je  retourne  aux  catholiques...  {La  vraye 
Hist.  des  troubles,  f»  482  r°,  éd.  1574.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII»  siècle  : 

Je  souhaite  a  chacun  de  mes  amis  un 
paradis  terrestre  semblable  a  celuy  de 
Chauteloup.  pour  y  aller  tous  les  ans  es- 
tioer.  (La  Fraubo's.,  OEuv.,  p.  157,  éd. 
1631.) 

—  Act.,  mettre  aux  pâtures  d'été  : 

Je  les  estive  et  les  yvernc. 
(G.  Chastellai»,  la  Mort  du  duc  Philippe,  vu, 
215,  Kervyn.) 

Esliver  les  bestailles  es  montagnes. 
(Coût.  d'Auv.  el  delà  Marche,  art.  361.) 

1.  ESTivET,  s.  m.,  petit  été,  temps 
chaud  dans  une  saison  où  l'on  pourrait 
n'avoir  que  du  froid  : 

Quelques  fois  avient  que  l'automne  est 
fort  tempéré,  Toire  y  reste  il  beaucoup  de 
la  chaleur  du  précèdent  esté,  dont  par 
d'aucuns  elle  est  dicte,  en  octobre  et  no- 
vembre, Vestivel  de  Sainct  Martin.  (O.  o'' 
Serre,  Th.  d'agr.,  VI,  26,  éd.  1603.) 

Esiivet,  a  liltle  summer.  (Cotgr.) 

2.  ESTIVET,  s.  ni.,  chant; 
La  dame  n'a  mais  de  mort  cure, 
Ains  soi  reblanclioie  et  rescure. 
Et  fait  janir  ses  molekins. 

Et  redresse  ses  raverqnins. 
Et  lait  ces  musias  a  torez. 
Et  commence  ses  estivez. 
(Gauthier  le  Lont.,  la   Veuve,  1-27,  var.,  Montai- 
glon  et  Itaynaud,  Fabl.,  Il,  201.) 

Cf.  Estive. 


EST  613 

ESTOBER,  voir  ESTOVOIR   2 
ESTOBLE,   voir  ESTEULE, 

ESTOC,  eslocq,  estot,  eloc,  sloc,  s.  m., 
souche,  tronc,  pieu,  poutre  ; 

Toute  eschevelee 

.*^'apuioit  a  un  estoc 

Desouz  la  ramee. 

IRum.  elpast.,  Bartsch.  II,  111,7.) 

Si  vit  enlour  son  arbrisiel 

.n.  besteletles  ki  rungoient 

Et  ki  Vestoc  entor  mangoient. 

(G.  DE  Camurai,  Barlaam,  p.  71,   Meyer.) 
Il  n'i  ot  (à  la  plante)  que  lou  stoc  et  lou 
carroge  tout  purement.  (Hist.   de  Joseph, 
Richel.  2453,  f»  192  r°.) 

Et  bien  li  sist  a  la  s"neslre, 
La  grosse  lance  ans  el  poing  destre, 
.Si  fut  planteis  com  .1.  estas 
Sor  lou  chival  ke  vait  plus  tost 
Asseis  ke  je  ne  vos  descrit. 
(Bret.,  Tourn.  de  Chauv.,  ms.  Osf.  Douce,  f  112- 
DelmoUe,  v.  Sli.l  '  "' 

La  racine  de  aloyne,  en  latin  absintium, 
est  un  petit  douceteet  Vesloc  uu  petit  amer. 
(EvRART  DE  CoyiY, Probl.  d' Arist., mcheX 
210,  f»  255».) 

Sur  Vestoc  de  .t.  jone  arbre  fin.,  ib 
f°256r''.) 

Encor  vodroi  je  ou  vregier  dou  parclos 
Arbres  el  flours  naissans  de  leurs  estas. 

(Froiss.,  Poés.,  11,  116,i906,  Scheler.) 
Encor  y  senc  les  eslos 

Grans  et  gros 
(Jui  la  sont  enraciné 
On  fondé. 

(lo.,  ib.,  248,76.) 
Il  l'ardirent  et  essillierent   telement  que 
onques  ne  deniora  eslos  sur  aultre  que  tout 
ne  fust  ars  'et  brui.  (lo.,  Chron.,   VI,  193, 
Kerv.) 

Quelle  chose  suys  je  sans  elle,  fors  une 
busche  seiche  et  ung  esloe  infructueux  et 
inutile,  digne  d'estre  arraché  et  gecté  hors 
pour  ardre  ou  brusler.  llnlern.  Consol., 
Il,  LV,  Bibl.  elz.) 

De  chascune  d'icelle  (branche)  naissent 
trois  eslos,  el  de  chascun  estot  trois  petites 
branches.  [Kalend.desberg.,  p.3S, éd.l493.) 

Il  fit  aussi  ung  sslot  de  cherge  servant  a 
le  vaulsure.  (1499,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Art.  du  Nord,  p   199.) 

Et  tant  regarda  qu'il  la  veit  séant  a  ren- 
contre d'ung  esloc  d'una  chesne.  (Percefo- 
resl,  vol.  III,  cb.  30,  éd.  1328.) 

11  s'endormit  illec  contre  Vestoc  de 
l'arbre.  {Ib.,  vol.  111,  ch.  32.) 

Deux  eslocqs  qui  estoient  de  trop  petite 
grosseur  pour  arbres  de  limites.  (1502, 
Archives  de  Péronne,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Vnaeslocq  d'espine  blaache  vive.  {Ib.) 

Ung  gros  eslocq  de  faou.  (Ib.) 

Les  trouz  ou  sout  plantez  les  l'stoz.  (1321, 
Acq.  de  Laon,  Arch.  mun.  Laon.) 

En  ce  faisant  sera  tenu  mectre  au  travers 
d'icelle  rivière  longues  entrebendes  et 
pièces  de  bois,  sans  ficher  aulcuns  estocqz 
au  travers  d'icelle  rivière  pour  empescher 
le  cours  d'ycelle.  (16  sept.  1340,  Ordoiin.  de 
l'échevinage  d'Amiens,  rela' .  d  ta  consiruct. 
d'une  halle  aux  cuirs,  ap.  A.  Thierry,  Moti 
inéd.  du  Tiers  Eldt,  II,  614.) 

Premièrement  ils  cerchent,  et  cercbant 
trouvent  des  branches  de  coulevree,  autre- 
ment dit  viorne,  faictes  et  lournees  en  la 


ei6 


EST 


façon  de  l'ance  d'un  paanier,  qu'elles 
apportent  en  leur  bec  au  coupeau  du  plus 
haut  arbre  qu'ils  peuvent  choisir,  et  la  les 
pendent  a  un  estoc,  comme  l'on  fait  un 
pannier  e-i  une  cheville.  {Nouv.  Fabrique 
desexi-ell.  traits  de  vérité,  p.  68,  Bibl.  elz  ) 

Il  1  aura  mainte  bûctie. 

Maint  éloc,  mainl  caillou  dur. 
(La  Peruse.  Ode  à  F.  Boissiil,  éd.  1355.) 

—  Pointe  de  la  quille  d'un  navire  : 

Il  me  gelèrent  une  corde  de  la  galie,  et 
je  sailli  sur  Vestoc,  ainsi  comme  Dieu  volt. 
(Jomv.,  St  Louis,  lxiv,  Wailly.) 

—  Fig;.,  souche,  racine,  extraction  : 

La  seconde  branche  qui  est  de  Vestoi; 
d'orgueil  si  est  despiz.  (Laurent,  Somme, 
Richcl.  22932,  f»  4=.) 

Selon  ce  que  il  sont  plus  près  ou  plus 
loius  de  la  première  racine,  on  souche,  ou 
estoc.  (ORES.VIE,  Elh.,  Kichel.  20i,  I»  :ii'è'.) 

Estoc  il'oneur  et  arbres  de  vaillance. 
(E.  Descb.,  Ballad.  el  Chanls  roy.  sur  la  mort  de 
du  Guescl,  11,  '27,  K.   K.) 

Princes,  le  plant  qui  bon  fruit  portera 
De  vlel  f.v/or,  cilz  vous  pronfilera. 
(ID.,  Contre  ceux  qui  étirent  les  ignorants,  u,  160.) 

Qui  oyr  veuU  de  plours  et  plains  grand  noise 

kiWe  veoir  la  Maison  Bourboonoise, 

Et  la  ligne  de  son  estne  partie. 

(P.  MiCBAULT,  Dance  ans  areugl.,  Coraplainle  sur 

la  mort   de  la  C"°  de  Charrolois,  p.  1-21,   éd. 

ni8.) 

Planta  Vestoc  a  jamais  valenranx 
Et  la  maison  des  Medicis  heureux. 
(J.-A.  DE  Baif,  Poèmes,  I.  VIII,  Lemerre,  II,  371.) 

—  Chef-lieu  : 

Celuy  qui  possède  l'estoc,  ou  chef  lieu,  de 
semblables  biens,  est,  par  la  coustume, 
obligé  de  délivrer  seul  les  cens  et  renies  a 
celuy  a  qui  ils  sout  deuz.  (Coul.  deLuxem  , 
Nouv.  Coût,  gén.,11,  342».) 

Estoc  n'a  été  conservé  dans  la  langue 
moderne  que  dans  quelques  acceptions 
restreintes. 

Nom  propre,  Eslocq. 

ESTOCVGE,  -  guage,  -  chage,  -  aige,  es- 
toicage,  slocquage,  s.  m.,  droit  qu'on 
payait  au  seigneur  pour  prendre  les 
souches  d'arbre  : 

Je  recounois  que  des  cinquante  lib.  de 
par  trois  saus  de  par.  qui  aflerent  a  moi  de 
tous  les  estocages,  mesurages,  restor?  qui 
allèrent  a  mi...  je  m'en  tienga  paies.  {Cliarte 
de  1290,  Moreau  210,  f°  160  r°,  Richel.) 

Avons  franchi...  Ameline,  famé  feuGran- 
gier...  et  touz  leurs  hoirs  raasles  et  fe- 
meau.^...  de  tailles...  leudes, estoicage,  el 
de  toutes  antres  costumes.  (1323,  Arch. 
JJ  65''=,  pièce  278.) 

De  la  recepte  à'estoquages  escheu.x  a  la 
dite  baillie  de  Jean  Chobame  pour  \'eslo- 
caige  de  sa  maison  seans  a  Desvre,  a  l'en- 
coste  du  flos  que  il  vendit  a  Jacques...  4 
deniers.  (1396,  Compt.  du  dom.  de  Desvres, 
ap.  Duc  ,  Sloc.) 

Nous  pouvons  user  de  tous  bois  pour 
nostre  nécessité  et  faire  ouvrages  sans 
payer  stocquages.  (Vers  1436,  Rôle  de  SI 
Ursanne,  .Mon.  de  l'év.  de  Bàle,  V,  337, 
Trouillat  et  Vautrey.) 

Estochage...  [Coul.  d'Escaupand,  Guil- 
mot,  exi.  .517''',  .\rch.  mun.    Douai.) 


EST 

Recepte  d'esloquaiges,  de  secs  bois,  ver- 
sez et  eslouponnez.  iCo  npte  du  Dom  d'E- 
taples,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

Estocage  sur  les  cheminées  et  sur  les 
ventes    a   la    scelle.    (Arch.    S  -Om.,    tir. 

XXXVll.) 

—  Souche,  pièce  de  bois  : 

Recepte  d'estoquages  qu'on  dit  eschielles, 
ou  plusieurs  mariniers  souloienl  mettre 
leurs  rets.  (1178,  Compt.  du  Ponlhiea,  ap. 
Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

—  Fig.,  souche,  racine,  extraction  : 

Et  est  en  cet  endroit  dit  ancien  tout  ce 
qui  vient  de  la  ligue  ou  estocage  du  ven- 
deur. [Coût.  del'Eo.  dj  Metz,  ix.  i,  .Vouv. 
Coût,  gén..  Il,  419.) 

ESTocvNT,  S.  m.,  estoc,  souche,  bloc, 
globe,  boule,  masse,  amas  : 

Globus,  estocans.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

ESTOCEU,    voir  ESTOQUIEB. 

ESTOCGAiGE,  S.  m.,  dfoit  sur  la  vente 
du  manoir  principal  : 

Par  ladite  coutume  il  est  dit  qu'il  n'est 
du  relief  ni  vente,  réservé  quatre  deniers, 
qui  se  dit  estocgaige,  pour  le  chef  mots,  si 
vendu  est.  (Coût.  toc.  de  Des-Urene,  m, 
Nouv.  Coût,  gén.,  T,  64^) 

ESTOCII.\GE,  voir  ESTOC.iGE. 

1.  E8TOCHiEn,estoMcftier,  v.  a.,  toucher  : 

Le  raillur  prince   avez  abatu  de  la  sele 
Ke  onqnes  eslocitast  le  harpe  ne  viele. 
(Th.    de    Kent,  Geste  d'.llis.,  Richîl.  '21361, 
f°  80  r».) 
Et  nulle  ne  doibt  estou«ftJer  a  l'aultre  les 
arbres    privez.  (1433,  Rôle  des  colonges  de 
Courchapoix,  Mon.de  l'év.  de  Bâie.V,  323, 
Trouillat  et  Vautrey.) 

2.  ESTOCHIER,  voir  ESTOQUIER. 

ESTOCHOX,  S.  m.? 

Pour  avoir  tailliet  .LXVI.  pierres  dont  on 
a  fait  becques  et  eslochons  pour  faire  les 
arestes  d'un  pont.  (TU.  du  XV»  s.,  Valen- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms..  Bibl. 
Amiens.) 

ESTOCiLLER,  V.  a.,  p  -ê.  déboiter  : 
!  Li  moslres  li  vient  toï  iriez. 

Va  Floremnns  s'estut  en  piez, 
Parmi  le  cors  l'a  si  fera 
De  son  espié,  par  graat  vertu. 
Que  il  estocitla  le  pié  : 
Le  fer  11  a  el  cors  laisié, 
Et  puis  met  la  main  a  s'espee. 

(Florimont,  Richel.  353.  f"  8'.) 

ESTOCQUE,  S.  f.,  bâton: 

Un  crampon  et  un  ploustre  estotîé  a 
une  estocque.  {lZ'tS,Trav.  auxelidt.  d'.irt., 
Arch.  KK393,  S"  104.) 

—  Barre  du  tribunal  : 

On  dit  qu'un  meurtrier  appelé  soufû- 
samment  a  ['estocque  par  trois  t'ois  n'a  pas 
com|u\ru.  (1439,  Péronne,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTOCTIER,   voir  ESTOETIER. 
ESTOER,  voir  ESTUIER. 
ESTOERTRE,  VOir  ESTORDRË. 


EST 

ESTOETIER,  -  octicr,  -  osticr,  -  uetiert 
s.  m.  ? 

Estuetier.  (1452,  Valenciennes,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pierrat  le   Barbieur,  estostier.  (1470,  ib.) 

Jehan  de  Ligny,  estoctier  de  croche. 
(1478,  tb.) 

Esloetier.  (1302,  ib.) 

ESTOEUL,  s.  m.,  poutre  : 

Quatre  quartiers  dequesne  de  huitpiedz 
de  long  chascun  servans  a  faire  les  es- 
toeulx  dudit  puich.  (1497.  Compt.  faits  p.  la 
ville  d'Abbev.,  Richel.  12016,  p.  112.) 

ESTOFFAGE,  -  aige,  s.  m.,  action  de 
garnir,  de  meubler  : 

Vecy  l'ordonnance  de  Vesloffaige  de  la 
librairie.  (Vax  Aelst,  Regl.  de  l'archit., 
f»  68%  éd.  1343.) 

ESTOFFE,  estofe,  estophe,  eslojle,  estu/fe, 
estop,  elolfe,  atoffe,  s.  1.,  matière,  niaté- 
riau.^L  : 

Et  par  lour  eslop,  deyveut  il  vendre 
Vestop  a  dener.  (Le  Ley  as  Lorenys,  Lib. 
Custum.,  I,  61,  Her.  but.  script.) 

It.  6  s.  pour  atoffe  de  cuivre  ;  il.  3  s. 
pour  atoffe  de  boutelerie.  (1334,  Siège  de 
Conflans,  ap.  Servais,  Ann.  du  Barrais,  I, 
370.) 

Pour  le  faichon  des  dites  flckes  faire  et 
pour  autres  étoffes  et  carbon  de  bos  pour 
l'artillerie.  (Compt.  de  1338,  n»  17,  p.  15, 
Arch.  mun.  Valenciennes.) 

Vechy  les  esloffles  qui  fallent  de  Robert 
l'artilleeur  pour  faire  .xxv.  arbalestres. 
(1361,  Arch.  K  48,  pièce  12.) 

Se  il  faut  faire  edifficacions  en  ladicle 
maison,  soit  de  carpenterie,  pel,  torque 
ou  couverture,  yceul.x  preneurs  doyvent 
amener  les  estoffes  sur  ledit  lieu,  si  como 
lienle,  esteulle,  bos,  savlou,  eaux  et  autres 
estoffes  a  leurs  despens  (1377,  Arch.  .MiM 
30,  1°  73  r°.) 

Certain  |  rovision  estre  fait  de  vitaille  et 
autre  estcfje  busoignable  pur...  (7  mai 
1416,  Manil.  de  Henri  V,  Coll.  Brequigny, 
XLI,  Richel. I 

Mise  pour  'ustaille  tant  neufvc  que  pour 
reparacions  el  adoubaiges  de  veilles  pippes 
et  lonneaulx,  "loffes,  oyzil  et  austres  fus- 
tailles  employés  es  veudenges  de  l'an  de 
ce  présent  compte.  (1463,  Compt.  de  l'an- 
mosii.  de  S.  Berlhomé,  f  96  r»,  Bibl.  La  Ro- 
chelle.) 

Pour  huit  meules  d'esloffe  de  moyson. 
(/b.) 

Outre  les  fontes  qu'ils  ont  en  ceste  ville, 
ils  en  font  faire  une  fort  belle,  pour  fondre 
artillerie,  sont  les  fondeurs  icy  et  y  sont 
les  estoffes.  (Pièce  de  1323,  ap.  Felibien, 
Hist.  de  Paris,  IV,  662»'.) 

Respondez  moy.  quel  esloplxe 
Est  le  grand  aise  ? 
(Cl.  Mab.,  Coll.  d'Erasm.,  Abbat.  et  Erud.,  I, 

éd.  ê.  d.) 

Bois  de  charpente,  planchers,  fenestres, 
et  aultres  estoffes  de  bois.  (9  sept.  1.368, 
Proc.  verb.,  Arch.  Vienne,  H'  L  227.) 

Hz  ont  estimé  et  aprecié  le.s  cloux,  latte 
et  tuille...  et  trouvé  que  lesd.  estoffes  es- 
toient  de  la  valleur  de  dix  escus.  (Ib.) 

—  Action  de  garnir,  de  munir  : 
Hormis   lour  artillerie  et  les  autres   ar- 


EST 


EST 


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647 


mures,  que  proprement  sont  ordennez 
pour  l'estuffe,  défense  et  saufegarde  dudit 
lieu.  (1418.  Appuncl.  de  S.  Sauv-,  Rym., 
r  éd.,  IX,  566.) 

—  Situation,  position  : 

Ceulx  de  la  cité  de  Tournay  y  perdirent 
trop  grossementj  car  ilz  estoient  la  venuz 
en  grant  esto/fe  et  très  boa  arroy  et  riche. 
(Fftoiss.,    Chron.,  Riche!.   2641,   f°  190  r".) 

Et  quand  ils  veirent  que  si  grande  coni- 
paignee  de  gens  estoyent  et  en  s:  belle 
estoffe,  ils  prirent  avec  eulx  pour  crqistre 
leur  ost  tous  les  gens  qui  estoyent  en  la 
garnison  dudict  chastel.  (Liv.  des  faicts  du 
maresch.  de  Boucicaut,  l"  p.,  ch.  33,  Bu- 
chon.) 

ESTOPFEEMENT,  estofeement,  esioffe- 
ment,  estofement,  eslhoffoeemeni,  adv.,  en 
étant  bien  garni,  bien  muni  de  tout  ce 
qui  est  nécessaire,  avec  grand  équipage, 
avec  pompe  : 

Puis  fist  Warewic  apprester  tout  son 
navire,  le  plus  estoffeement  qu'il  peust,  de 
vittailles  et  toutes  choses  a  leur  voyage 
nécessaires.  (Wavrin,  Anchienn.  Chron. 
d'Englet.,  II,  215,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Moult  esto/feemenl  et  en  grant  arroy. 
(Froiss.,  Chron.,  I,  161,  Luce.) 

Plus  grossement  et  plus  estoffeement  que 
nulz  des  autres  princes.  (Id.,  ib.,  II,  86, 
Luce.) 

Aussi  tout  li  signeur,  qui  la  au  dit  roi 
d'Engleterre  compagnie  faisoient,  au  plus 
estofeement  comme  il  pooient,  il  i  estoient. 
(Id.,  ib.,  II,  ÎS8,  Luce,  ms.  Rome.) 

Et  vinrent  les  Englois  en  Agillon  ensi 
estofeement.  (Id.,  î6.,"  III,  330,  Luce,  ms. 
Rome.) 

Et  i  vinrent  en  la  parfin  si  estofeement,  et 
si  bien  gardèrent  les  ouvriers  que  li  pons 
fu  fais.  (Id.,  ib.,  IH,  342,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Li  gentilz  chevaliers  ne  volt  mies  fallir  a 
ce  grant  besoing  le  roy  de  France,  mes 
vint  vers  lui  moult  estoffeement.  (Id.,  ib., 
IV,  140,  Luce.) 

Li  princes  descendi  legieroment  a  ceste 
ordenance  et  se  apparilla  grandement  et 
estoffeement.  (Id.,  ib.,  VI,  80,  Luce.) 

Ces  .iiii.,  du  commandement  et  orde- 
nance  du  roy,  se  partirent  de  Paris  bien 
estoffeement.  (Id.,  ib.,  Richel.  2641,  f"  22  r°.) 

Jehan  Perronnel  vint  a  Tournay  moult 
esthoffoeement.  (Id.,  ib.,  Richel.  2660, 
1°  53  v°.) 

Quand  le  roy  voyt  la  damoyselle  venir  si 
estoffeement,  il  dist  a  la  royne.  (Percef., 
t.  VI,  f°  g?',  éd.  1528.) 

Et  ainsi  fut  le  mariage  fait  et  envoya 
Clovis,  roy  de  France,  querre  sa  femme 
moult  estofement,  et  a  grande  puissance  de 
gens  et  d'avoir.  (0.  de  La  Marche,  Mém., 
iotrod.,  ch.  il,  Micbaud.) 

Lors  estoit  grandement  accreu  l'ost  de 
Gand  lez  Merenkerque.  car  ceulx  de  leur 
chastelenie  estoient  venus  estoffeement,  ex- 
cepté ceulx  de  Courtray.  (Monsthblet, 
Chron.,  II,  224,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Ung  apoticaire  y  amena  pour  une  fois 
cinq  chariots  charges  de  denrées,  et  dressa 
son  bouticle  aussi  estoffement  comme  en 
Bruges  ou  en  Gand.  (J.  .Molinet,  Chron., 
ch.  IX,  Buchon.) 

Le  tout  fourny  pour  ledit  temps  de  sept 
moys  de  son  équipage  et  municion  le  plus 


estoffement  que  faire  ce  pourra.  (Avis  de 
l'Etect.  palat.  sur  la  guerre  contre  les 
Turcs,  Négoc.  de  la  France  dans  le  Levant, 
I,  224,  Doc.  inéd.) 

ESTOFFEMENT,  estuffcment,  s.  m.,  ce 
qui  garnit,  ce  qui  orne,  ameublement; 
meubles  qui  garnissent  une  cbanibre,  un 
appartement,  une  maison;  ustensiles  d'une 
manufacture,  outils  d'un  atelier,  etc.  : 

S'il  est  commandé  par  les  administra- 
teurs de  la  ville  a  faire  aucun  euvre,  soit  en 
macbonnerie  ou  carpenterie  ou  autre  édi- 
fice a  héritage,  si  doit  estre  (ail  V estoffement 
que  pour  tousjours  durer.  (Bout.,  Somme 
rur.,  f°  24",  éd.  1479.) 

Pour  Vestoffement  de  le  dite  taverne. 
{Test,  de  juin  1426,  Act.  et  contr.,  p.  168, 
Arch.  mun.  Douai.) 

Les  estoffemens  de  sa  chambre  et  tous 
ses  draps,  fourures  et  cbapperons.  (1450, 
Droictures  de  l'Escars  et  boute-hors,  Arch. 
mun.  Douai.) 

Pour  porter  au  josne  duc  de  Gheldres 
le  collier  de  l'ordre,  ensemble  le  manteau 
et  les  aultres  estoffemens  qui  y  appar- 
tiegnent.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  I,  39,  Buchon.) 

Pour  la  peinture  et  estoffement  de  quatre 
armoyres.  (1531,  Bépar.  de  l'ab.de  S.-Den., 
Arch.  LL  1302.) 

—  Par  extension  : 

Pur  l'encrece  et  estuffement  de  la  terre 
d'Irlande.  (Stat.  de  Henri  V,  an  i,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

ESTOFFER,  cstuffer,  esthoffer,  estopher, 
estofer,  étoffer,  stoffeir,  verbe. 

—  Act.,  fournir,  garnir,  munir,  appro- 
visionner: 

Li  habitant  estoient  tenuz  et  dévoient 
amener  nostre  vin  a  leurs  voitures  pour 
estofer  nostre  hostel.  (1318,  Arch.  JJ  59, 
pièce  150.) 

Que  lez  garnisons  des  chastelx  et  villes 
murées  illcoques  soient  purveux  etestuffez 
sufhcientement  des  vaillantes  persons  en- 
glois. {Stat.  de  Henri  IV  d'Englet.,  an  v, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Ces  gens  d'armes  et  arohiers  eulx  entres 
en  Navarre,  le  roy  de  Navarre  les  devoit 
paier  de  tous  pointz  et  estoffer  aiusi  que  a 
eulx  appartenoit.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2644,  f»  24  V".) 

Iceulx  feulletz  soyent  estoffez  de  pen- 
tures.  (XV'  s.,  Cart.  deFlines,  p.  915,  Haut- 
cœur.) 

—  Compenser  : 

Li  amende  que  ilh  ont  par  le  defaulte  de 
paiement  ne  peut  stolfeir  les  frais  deseur- 
dis.  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  55,  Bor- 


—  Estoffer  l'estat  de  quelqu'un,  fournir 
à  sa  dépense,  lui  faire  tenir  l'état  qui  con- 
vient à  son  rang  : 

Tenoit  sa  fille  la  duchesse  delez  elle  et 
étoffait  son  estât  si  avant  comme  elle  pou- 
voit.  (Froiss.,  Chron.,  III,  228,  éd.  1559.) 

—  Réfl.,  se  préparer  : 

Qai  dont  veist  aprester  ces  brehaas. 

Moolt  bien  s'eslolj'ent  a  demonrer  loue  taos. 

(.Les  l.oh.,  lîicbel.  4988,  f  ill'.) 


—  Estoffé,  part,  passé,  bien  garni,  bien 
muni,  opulent: 

.III.  lis  esthoffes  bons  et  souffisans.(13o6, 
Beg.  du  Chap.  de  S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM 
28,  f»  39  r-.) 

Une  chainture  estoffee  d'argent.  (27  août 
1367,  Test,  chirog.,  Arch.  mun.  Douai.) 

Si  fu  li  soupers  grans  et  biaus  et  bien  es- 
tofes.  (Froiss.,  Chron.,  I,  450,  Luce,  ms. 
Rome.) 

Et  la  fu  li  disners  grans  et  nobles  et 
bien  estoffes.  (Id.,  ib.,  VI,  56,  Luce.) 

Tenoit  un  estât  aussi  estofé  comme  li  dus 
de  Gerles,  et  plus  grant.  (Id.,  ib.,  Il,  228, 
Luce,  ms.  Rome.) 

Et  tenoit  grant  estât  et  estofet.  (Id.,  ib., 
111,289,  Luce,  ms.  Rome,  f"  73.) 

De  nobles  cevaliers  d'armes  bien  eslofes. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  .'ilSl,  Chron.  belg.) 

Souffisaniment  estoffes  de  tout  ce  qu'a 
gens  de  guerre  appartient.  {Trahis,  de 
France,  p.  95,  Chrou.  belg.) 

Or  soiez  donc  sar  voslre  garde. 
Et  vous  pourvoiez  de  gens  d'armes 
Ksloffes  de  bâtons  et  d'armes. 
(Greean,  Misl.   de  la  Pass.,  l'/569,  G.  Paris.) 
Aviez  vous  paour  ainsi  armes 
El  eslophes  de  bonnes  haches  ? 

(Id..  »*.,  30203.) 

ESTOFFERiE,  S.  f.,  métier  àQVestoffeur . 

Caelatura,  caelaturae,  mestier  de  gra- 
veurs ou  estofferie.  (R.  Est.,  Dictionario- 
lum.) 

ESTOFFEUR,  -  ofeur,  estouff.,  s.  m., 
ouvrier  chargé  d'habiller  les  figures  d'é- 
glise, de  nettoyer  les  images,  les  tableaux, 
et  de  les  orner  de  moulures  : 

Paintre  et  estofeur  d'imaige.  (xv  s..  Cari, 
de  Flines,  p.  935,  Hautcceur!) 

—  Fera.,  estoferesse,  couturière,  liiigère, 
celle  qui  fait  ou  garnit  des  bourses  : 

Jehanne  la  Poulaine,  estoufferesse  de 
bourses  de  soye  en  la  rue  de  la  Harpe  a 
Paris.  (1369,  Arch.  JJ  100,  pièce  429.) 

Alipson  l'Aignelette  estoferesse  de  bourses 
demourant  a  la  croix  du  Tirouer.  (1,378, 
.Vrch.  JJ  114,  pièce  64.) 

ESTOFFEURE,  -  urc,  cstouffeurc,  estuf- 
fure,  stuffure,  s.  f.,  garniture,  tout  ce  qui 
sert  à  garnir,  à  orner  : 

Deux  vielles  masses  pour  le  roy  quant  il 
chevauche  en  armes,  dont  l'une  estoit 
estoffee  d'argent  a  ymaiges,..  et  depuis  a 
esté  ostee  Vestoffure.  (1420,  Pièces  relat. 
au  règ.  de  Ch.  VI,  t.  Il,  [).  405,  Douët 
d'Arcq.) 

Le  dessus  (du  saye)  tout  d'or,  a  gros 
boutons  garnis  de  pierrerie,  et  autre  riche 
estouffeure.  (Paradin,  Hisl.  de  Lyon, 
p.  328,  éd.  1573.) 

Il  font  des  pièces  excellentes  de  fil  et 
d'or  et  d'argent,  toiles  d'or  et  d'argent, 
d'or  frisé  de  toutes  les  façons  tant  des  es- 
lofles  que  des  esto ffures.  {Cayet,  Chron. 
sept.,  1.  VI,  p.  446,  Buchon.) 

—  Par  extension  : 

Lesqueux  beekenes,  par  les  hydouses 
concourses  et  rages  del  meer,  sont  toutdys 
enfeblissez  et  empirez  :  si  bien  des  pères 
hors  buttez  île  Vestuffure  d'ycelles.  (1389. 
Eeq.  au  roi  d'Anglet.,  Lett.de  Rois,  etc., 
t.  Il,  p.  300.) 

78 


618 


EST 


Que  toutes  maners  des  niefs  au  dit  port 
accustumes  de  venir  hors  du  pans  d  Engle- 
terre,  les  batelx  des  pessoners  horspns, 
portent  ovesques  eux  tout  lour  lastasezdes 
bones  piers  covenables  pur  la  stuffure  de 
les  bekyns  suisdites  en  faisant  la  resonable 
deliveraunce  de  temps  en  temps  a  lour 
venue  illeoques  altresorer  qui  pur  le  temps 
y  serra  ou  as  antres  ministres  a  ceo  per 
luy  ordines.  (Stat.  de  nichard  II,  an  xxl, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Item  ordines  est  et  assentus  que  les  sei- 
"neours  de  Gales  Marches  ordeinent  et 
mettent  sufficientz  esluffures  et  gardes  en 
lour  chastelx  et  seignouries  galoys  au  fyn 
que  en  temps  avenir  nulle  perde,  note  ne 
damage  aveigne  a  nostre  seigneour  le  roy 
ou  a  son  royalme.  (Staf.de  Henri  IV  dEn- 
glet.,  an  II,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

—  Métier  de  graveur  : 

Cœlatura,  graveure  ou  estolfeure,  mestier 
de  graveur.  (Calepini  Dict.,  Bâle  1584.) 

ESTOFFiE,  s.  f.,  botte,  eii  parlant  de 
chardons  de  bonnetiers  : 

Cession  de  une  empresse,  six  paires  de 
torches,  trente  quatre  estojjiede  cardons,  et 
tout  ce  qui  s'ensuit  au  mestier  de  tondeur. 
(1534,  Reg.  aux  Acles,  f°  209,  Arcb.  mun 
Douai.) 

ESTOFFIER,  S.  m.,  syn.,   A'esloffeurl 
Ly  eitoffier   qui  portent...  uler  a  bestes 

ou  cuyr  a  vandre  au  marchié  doit  .II.  den. 

{Coul.  de  Chalamont,  Arcb.  P  1384.) 

ESTOFFL.E,  VOir  ESTOFFE. 

ESTOFiER,  estufier,y.  a.,  fortifier: 
Li  frère   dor  Templen   de   Noroy  dolent 
faire  en  banc  de  Cersy  astrait  de  hommes 
eu  bone  foy  por  ville  estufier.  (Fev.    1239, 
Arcb.  Vosges,  H,  Flabémont.) 

ESTOFOR,  efo/'or,  s.  1.,  étouffement,  ce 
qui  est  étouffant  ; 

Mais  Tarder  del  solel  el  le  cax  qui  est  créa». 
Et  Vetofor  de  l'air  les  a  si  confondus 
Que  n'i  pooit  garir  nns  hom  qui  fnsl  vestus. 
(Rmm.  d'Alix.,  fM3\  Michelant.)Impr.  le /o/ur.) 

ESTOI,  voir  ESTUI. 
ESTOIAL,  voir  ESTCUL. 
ESTOICAGE,   voir  ESTOCAGE. 

1.  ESTOiER,  V.  a.,  accompagner,  éclai- 
rer pendant  l'été,  opposé  à  yverner,  ac- 
compagner, éclairer  pendant  l'hiver  : 

Cesle  planète  ne  laisl  pas 
L'homme,  aoçois  Vestoie  et  yvcrne 
Et  .XII.  aûs  ou  plus  le  gouverne. 
(Froiss.,  l'ocs.,  Uichel.  S3U,  f  36i  r".) 

2.  ESTOIER,  voir  ESTUIER. 
ESTOIIER,  voir  ESTUIER. 

ESTOii.ETE ,  esloUletle,  s.  f-,  petite 
étoile  ; 

Kn  chele  petite  estoilele. 

(Sept  Sages,  543,  Relier.) 

Esloilele,  je  le  voi, 
Que  la  lune  trait  a  soi, 
M'amieté  o  le  blont  poil. 

(Auc.  el  iVico/.,  p.  30,  Suchier.) 
Et  portoit  un  escu  d'asura  un  chief  d'ar- 
gent, et  trois  estoilleltes  de  gueules  dedens 
l'argent.  (Jeh.  le  Bel,   Chron.,  I,  48,  Po- 
laiu.) 


EST 

—  Hermine  avec  mouchetures  : 
Il  ne  voulut  plus  porter  de  menu  vair, 
de  gris,  nv  d'estoillettes  (c'estoient  genettos) 
en  ses  habits...  les  plus  vieux  pelletiers  de 
ceste  ville  ne  scavent  que  c'est  d'estoilettes, 
ni  de  garintbes'.  (Favin,  Theal.  d'honn.,  1, 
319,  ap.  Ste-Pal.) 

.in.cappes  a  estoilletles  nœuves.  [Compl. 
de  1587,  Arcli.  Nord.) 

ESTOIN,  voir  ESTOUIN.  i 

1.  ESToiR,  V.  a.,  renfermer  dans  un 

étuit  dans  une  châsse  :  ' 

D'aloes  et  de  mjre  le  fait  enpimenler 
Por  les  saintes  reliques  esloir  et  garder. 
iSie  Euphrosyiie,  63,  Meyer,  Rec,  p.  33G.)  i 

2.  ESTOIR,  voir  OSÏOIR. 

ESTOiRE,  eslore,  estorie,  etoire,  s.   f.  et 
m.,  flotte,  armée  navale  : 

Ot  asanblé  une  esloire  molt  graol. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp..  f»  19';''.) 
S'eioire  en  Toloit  faire  plaine. 

(Ben.,  Troie,  vas.  Montp.,  f  3'.) 
Mais  ç'ala  bien  que  lor  compaigoe 
E  lor  e\loire  i  arriva 
Eissi  que  nef  n'en  perilla. 

(Id.,  D.  de  ?iorm..  Il,  28'21,  Michel.) 
Quant  les  .x.  .m.  ont  l'es^oire vene 
De  cele  genl  vilaine  et  mescrene, 
Et  en  mer  voient  tante  voile  tendue. 
(Covenans  Vinen,  358,  Jonck'.,  Guill.  d'Or.) 
Quant  li  rois  oit  l'ermite  enci  parleir,  se 
li  demandait  s'il  passeroit  o  lui  la  mer.  Et 
cil  dist  cil  senz  faille,  el  que  tart   h  estoit 
que  Vestoire  fuistesmenee. Lors  commandait 
li  rois  les  neis  a  chargier  de    totes  ilelles 
viandes  qu'il  covient  mettre  sor  mer...Si  ot 
a    merveille    grant    estoire    et    belle.    (S. 
Graal,  Richel.  2135,  f"  211  v».) 

En  cel  termine  mut  uns  estolres  de  Flan- 
dres par  mer.  (Villeh.,  48,  Wailly.) 

Mult  fu  bêle  cele  esloire  et  riche.  (Id., 
49) 

Quant  il  virent  l'estaire  si  bêle  et  si  riche, 
si  orent  tel  honte  qu'il  ne  s'ouserent  mos- 
Irer.  (Id.,  121.) 

H  avoient  pourposé  aalerenBabyloine.. . 
et  avoient  pourposement  de    livrer  esloire 
qui  tous  ensanle  les   y  passast.  (Robert 
DE  Clary,  p.  7,  Riant.) 
Si  n'a  en  hante  mer  nn  tel  esloire  mis, 
Ainz  plus  grant  ne  conduit  Apolines  de  Tris. 

(Aye  d'Atign.,  3i88,  A.  P.) 

Tout  quoiement,  a  recelée. 
Se  sont  en  Vestorie  féru. 
Conques  n'i  furent  perceu. 
Des  nés  prisent  a  grant  plenlé. 

(MoiJSK.,  Citron.,  21002,  Reiff.; 

Qnant  ceste  esloire  venir  voit, 
A  la  gent  dist  ;  Or  alenJes 
Tant  que  il  soient  arives. 

(Wislasse  le  Moine,  1918,  Michel.) 

Et  ordena  que  sitost  corne  il  verroienl 
l'estoire  des  naves,  que  il  feissent  lor 
mostres.  {Est.  d'Eracl.  emp.,  ap.  Mas-La- 
trie, Hist.  de  Chypre,  11,  4.) 

Hugues  de  Liseignen  vint  por  secors  en 
Acre  o  belle  estoire  de  galles  et  de  vessiaus. 
{Est.  de  Eracl.Emp.,xxxiy,6,  Hist.  des 
crois.) 

En  ço  qu'il  estoit  en  tel  aisse  et  en  tel 
déduit,  et  uns  eslores  de  Sarrasins  vinrent 
par  mer,  s'asalirent  au  caste], si  le  prissent 
par  force.  (Aucassin  et  Mcolette,  p.  36,  Su- 
chier.) 


EST 

La  l'envoia  Marcus  Terinus  uns  prevos 
de  Rome  por  asambler  une  esloire  de  nés 
por  deslruire  Mitilene.  {Hist.  de  Jul.  Ces., 
Ricbel.  23082,  f"  2''.) 

Il  meismes  ses  cors  entenroit  en  mer, 
si  s'en  iroit  a  toute  s'eslore  devant  Kalais, 
et  la  feroit  jeter  ses  ancres,  si  ke  li  eslores 
Looys  ne  poroit  issir  del  port.  {Hist.  des 
D.  de  Norm.,  p.  168,  Michel.) 

Et  disoit  on  partout  que  on  n'avoit  veu 
nulle  eslore  en  mer  pour  ung  prince  plus 
belle.  {Cliron.  du  bon  duc  Loys  de  Bourbon, 
p.  iS'6,  Chazaud.) 

Celle  nuyt  furent  moult  bien  festoyez  du 
comte  :  puis  quant  ce  vint  le  matin  leur 
estoire  fut  apprestee,  si  s'en  partirent. 
{Gérard  de  Nevers,  II,  xix,  éd.  1723.) 

—  Armée  en  général  : 

Jo  vi  devers  Espaigne  venir  tout  abrivé 
Un(e)  esloire  de  gent  richement  conreé. 

(.-tio/,  ions,  A.  T.) 

.1.  grant  esloire  t'est  de  païens  venu, 
.Ls.  mil  an[sl  verz  blâmes  aguz 
Qui  de  Narbone  peçnieront  les  murs. 
(Uori  Aimeri  de  Narbone,  Steugel,   Zeitschrifl  fur 
rom.  Phil.,  1882,  p.  102.) 
Avoient  si  grant  estoire  de  gens  que  l'en 
ne  puet  les  milliers  effiner.  {Artur,  Richel. 
^   337,  f"  133'.) 

De  che  avint  k'en  .i.  tempoire 
Chevauchoit  a  mont  grant  esloire 
I  Li  rois  aval  le  Norraendie. 

(ilir.  de  SI  Eloi,  p.  o6.  Peigné.) 

2.  ESTOIRE,  s.  f.,  race,  extraction: 

Doz  li  vénérez  fu  molt  de  bone  esloire. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  ISl"".) 

Dist  la  dame  :  Je  ne  puis  croire 
Que  rhilz  ne  soit  de  haute  esloire... 
'  (Rich.   li  biaus,  ms.  Turin,  f°  130°.) 

Ganor  li  Arrabi  fu  de  moult  grant  esloire. 

{.\yed\ivign.,  3273,  A.  P.) 

3.  ESTOIRE,  S.  m.,  résistance  : 
Avoit  trouvé  grant  desfense  et   fier  eS' 

toire  en  si  petit  nombre  de   crestiens.  (r.. 
DE  Tyr,  xxii,  16,  Hist.  des  Crois.) 

4.  ESTOIRE,  s.   f.  ? 

Et  doivent  les  prebtres  regarder  ententi- 
vement  ou  a  esloire  leurs  lettres,  adfin 
qu'il  n'y  ait  aucune  faulseté  couverte  es 
lettres,  ou  au  seel.  (1474,  Stal.  synod.,  ap. 
Lalore,  Ane.  discipl.  du  dioc.  de  Troyes, 
II,  102.) 

ESTOIREMENT,  VOir  EsTOREMENT. 

ESTOissER,  V.  a.,  toiser  : 

Pour  veoir  les  ouvrages,  remarquer 
s'ilz  estoient  faitz  selon  l'ordonnance, 
esloisser  les  muraille-  de  ladite  répara- 
tion. (1593,  Compte  du  dom.  de  Sierck,  M 
9178,  Arch.  Meurtbe.) 

ESTOissiER,  V.  a.,  briser  : 

Et  cil  Sert  monsignor  Ganvain 
Ens  en  mi  l'escn,  de  sa  lance, 
Issi  que  parmi  outre  lance 
De  sa  lance  plus  d'une  toisse  ; 
Mais  la  la  brise  et  estoisse. 
Et  li  esclas  en  volent  haut. 

(Gauvain,  3500,  Hippeau.) 

ESTOLER,   voir  EXTOLLER. 

ESTOLIER,  esloltier,  s.  m.,  celui  qu 
porte  une  étole  : 


EST 


Preslrcs  qni  toi  fisl  esloHer 
Il  le  donna  moult  grant  colier. 
(Rbclcs  de  MoLiENS,  Dit    if   Charité,  Ars.  3142, 
f°  220».) 

Estollier.  (1377.   Arch.  S  1506,  pièce  39.) 

ESTOLON,  stolon,  S.  111.,  rejptoii,  sur 
geon  : 

Le  corypnier  ha  par  le  bas  la  souche  elle 
tronc  garny  de  plusieurs  tiges  et  stolons 
par  hault.  (Trad.  de  VHyst.  des  plant,  de 
l.  Fousch,  ch.  CLT,  éd.  1549.) 

ESTOLT,  voir  ESTOHT. 
ESTOLTEIER,  VOif  ESTOUTOIER. 
ESTOLTIE,  voir  ESTOUTIE. 
ESTOLTIER,  VOiP  ESTOUTOIER. 

ESTOMBEL,  S.  111  ,  aiguilloTi  : 

Le  suppliant  print  son  baston  que  l'on 
appelle  estombel,  duquel  il  louclioit  ses 
beufs.  (1470,  Arch.  JJ  196,  pièce  266.) 

ESTOMBissEMENT,  estonb.,  S.  m.,  re- 
tentissement : 

L'approchement  de  l'impérial  arroi,  en- 
semble l'estombissement  et  resveil  de  ses 
armes,  le  rejouissoient  assez.  (J.  Molinet, 
Chron.,  ch.  xviii,  Buchon.) 

Englez  aifuterent  leurs  gros  engiens 
pour  battre  la  muraille  tant  merveilleuse- 
ment que  l'estombissement  du  bruict  fut 
oy  de  la  ville  de  Grantmont.  (Id.,  ib.,  ch. 
ncLVii.) 

On  dit  que  la  maçonnerie  du  beffroi  est 
ébranlée  a  cause  de  l'estonbissement  des 
coups  de  canons  qui  durant  le  siège  y  ont 
esté  gectez.  (1558,  Péronne,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTOMBissEUR,  etotnisseitr ,  s.  m., 
terme  de  fauconnerie,  tombiseur,  premier 
des  oiseaux  qui  attaque  le  héron  dans 
sou  vol  : 

Mais  n'oy  je  pas  crier  d'nn  cri  double  et  bien  hanl 
A  quelques  fauconniers:  A  la  vault,  ala  vaalt  I 
C'est  qu'on  a  descouvert  le  héron  ;  sus,  qu'on  lance 
Vestombi&seur  pesant,  qui  la  guerre  commence. 
(Du  Chesse,    Six.   lie.  du  grand  miroir  du  monde, 
p.  95,  éd.  1588.) 

Qu'on  lasche  Vftomi^seur 
Qni  lentement  par  l'air  nage, 
Sur  ce  milan  ravisseur. 
(JOACB.    DD    Bell.,  Contre  les    en.    poêles,    dans 
l'Olive,  éd.  1568,  f°  51  t".) 

ESTOMBLE,  VOip  ESTEULE. 

ESTONDRE,  V.  a.,  peigner: 

Ke  nus  bateres  ki  estonge  laine.  (1262, 
Bans  aux  échev.,  00,  ass.  s.  les  drap,  de 
Douai,  f"  10  r»,  Arch.  mun.  Douai.) 

ESTOJiER,  V.  a.,  couper  : 

Pource  que  de  jour  en  jour  estoment  du 
bois  tant  pour  nostre  navire  comme  pour 
nos  chasteaux  et  édifices  et  que  ou  temps 
passé  ce  qui  en  a  esté  prins  et  emploie  es- 
ditz  chasteaux  navires  et  édifices  a  esté 
prins  et  coppé  sans  mesure  ou  ordonnanei^ 
l'u  dommaigent  les  forestz  en  grant  lésion 
et  destruction  d'icelle.  (Coust.  de  France, 
{■>  28  r»,  éd.  1517.) 

ESTOMPER,  V.  a.,  fendre,  percer: 

La  presse  ont  tote  estompée. 

(Rou,  3°  p.,  8793,  var.,  Andresen.) 


EST 

ESTOXEEMENT,  estonu.,  estounement, 
ad V.,  avec  étonnenient,  ou  d'une  manière 
qui  étonne,  qui  effraie  : 

Il  coururent  as  armez  moult  estonneemenl. 
(Il.Capet,  1218,  A.  P.) 
Il  broche  le  cheval,  qui  n'aloit  mie  lent. 
Et  se  mist  sur  les  rens  ;  et  Bcrtran  ensement 
Contre  son  père  vint  moult  estonneemenl. 

(Cnv.,  du  Guesclin,  189,  Charrière.) 

I.e  castal  d'nne  dague  noblement  se  détient. 
Et  fiert  tout  entonr  lui  si  estonneemenl 
Qni  resamble  .i.  deable  d'enfer  tout  proprement. 
(In.,  ib..  478i;.) 

11  parla  ung  petit  estonneement  et  engros- 
sant sa  parolle,  qu'il  ne  fust  recogneu. 
(Perceforest,  vol.  VI,  ch.  15,  éd.  1528.) 

S'en  allèrent  tantost  getter  a  terre  si 
estonnement  qu'ilz  ne  sceurent  ou  ilz  fu- 
rent une  grant  pièce.  {Ib.,  vol.   II,  S°  36'".) 

ESTOîVEis,  estonneis,  s.  m.,  retentisse- 
ment, éclat,  étourdissement  : 

Cors  et  taboars  moult  font  grand  estonneis. 
(Conq.  de  Brel.   armor.,  Ars.  38i6,  f  11  r°.) 

ESTorjEMENT,  estonn.,  s.  m.,  retentis- 
sement : 

Ou  sont  ades  les  pietians  eu  ta  court  ? 
Ou  sont  les  estonnemens  des  trompes  et  des 
veneurs  ?  Ou  les  riches  montures  de  tes 
logeans  ?  (G.  Chastell.,  Deprecat.  pour 
P.  de  Brezé,  vu,  40,  Kerv.) 

Et  sonnèrent  cloches,  trompettes  et  cla- 
rons  par  un  tel  estonnement  que  toutes 
oreilles  en  esloient  sourdes.  (Id.,  Chron., 
IV,  .59,  Kervyn.) 

Quand  par  fortune  le  feu  prend  en  quelque 
cheminée,  le  plus  souvent  ou  lasche  de- 
dans certains  coups  de  harquebuse  pour 
l'estonner  et  estaindre,  parce  que  Veston- 
nement  du  son  abbat  le  feu  et  la  suye 
quant  et  quant.  {?(ouv.  Fabrique  des  excell. 
Traits  de  vérité,  p.  77,  Bibl.  elz.) 

ESTONER,  -onner,  -ouner,  -uner,  verbe. 

—  Act.,  ébranler,  étourdir  : 

.111.  coz  li  done,  moU  par  fu  rstone.^. 

(Les  Loh.,  ms.  Monlp.,  f  98''.) 
De  granz  haches  danoises  i  ont  mainte  colee, 
E  de  grosses  maçues  mainte  teste  eslonee. 

(Wace,  Rou,  ï'  p.,  3271,  Andresen.) 

Del  pel  les  parois  eslonanl. 

(Id.,  ib.,  3'  p-,  3670,  var.) 

Il  s'entrehurtent  des  cors  et  des  escuz, 
si  durement  qu'il  n'i  a  celui  qui  toz  n'en 
soit  estonez.  {Lancelot ,  ms.  Fribourg, 
f»  96=.) 

Tel  coup  les  l'oreille  li  done, 
Tote  la  leste  li  estone. 

(Renan,  1-1901,  Martin.) 

Et  ne  porquanl  tel  coup  li  done 
Sor  le  hianme  que  tout  Veslone. 

titre  per.,  Richel.  21G8,  f°  ni-.) 

lehaus  de  Pereraont  li  donne 
Tel  cop  c'a  pan  qu'il  ne  Veslone. 
(Sarrazin,   Rom.    de  Ham,    ap.  Michel,  llist.  des 

dues  de  Norm.,  p.  3.S3.) 

Il  fu  si  eslones  qu'il  cai  a  terre.  {Aucas- 
sin  et  Nicolette,  p.  13,  Suchier.) 

Mesire  Raous,  ki  fu  bons  chevaliers, 
liert  monsegneur  Robiert  si  grant  cop  sour 
son  heaume  ke  tout  l'esloîtne  {LiContes  dou 
Roi  Flore  et  de  (i  Bielle  Jekane,  Nouv.  fr. 
(lu  xiii°  s.j  p.  135.) 

Guidiez  que  je  soie  legiers  a  abatre,  ausi 


EST 


fii9 


con  la  paroiz  qui  peut  et  come  la  mesiere 
que  la  pierriere  a  eroUee  et  estonee.{Com- 
ment.  s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  53*'.) 

Du  grant  hurt  qu'ele  donna,  elle  extonna 
toute  la  mestre  tour  et  la  fit  croller. 
[Chron.  de  S.-Den.,  ms.   Ste-Gen.,  f"329».} 

Avant,  avant,  t'espee  sache, 

Rrise  Godet,  et  si  l'en  donnes 

.Si  Jurant  cop  que  tu  le  m'eslonnes 

Tout  mort  ici. 
(Viraele  de  piastre  Dame,  de  Robert  le  dyable, 
p.  11,  Soc.  des  Ant.  de  Morm.) 

De  l'espee  lî  a  tel  horion  donné 

Desu^  sen  bacinnet,  qne  tout  l'a  estonné. 

(Chron.  des  ducs  de  Bourg.,  1021;i,  Chron.  belï.) 
Il  lui  donne  tel  coup   dessus  le  heaume 

que  tout  Vestonne.  {Lancelot  du  Lac,  l'^  p., 

ch.  xxill,  éd.  1488.1 

—  Réfl.,  s'ébranler  : 

Des  lances  volent  li  tronçon. 

Du  cors  se  hurlent  li  baron  ; 

Molt  forment  se  sont  estone  : 

Endni  sont  a  terre  versé. 
(Floire  et  Blanche/lor,  %'  vers.,  32iS,  du  Méril.) 
La  cause  de  ce  dommage  fut...  que  sor- 
tant du  Havre  de  Honnefieu  pour  se  jetter 
a  la  rade,  le  dit  navire  toucha  en  terre,  et 
de  ce  heurt  la  quille  et  gaborts  s'estonne- 
rent  de  sorte  que  les  joints  des  planches 
s'ouvrirent.  (Guill.  dit  Bell.,  Mém.,  liv. 
X,  f»339,  éd.  1569.) 

—  Neutr  ,  être  ébranlé,  être  étourdi  : 

Granz  fu  li  colps,  li  ducs  eu  eslunat. 

(Rot.,  3138,  Mûller.) 

Et  fiert  Mordret  sor  l'elme  cler. 
Si  que  tôt  le  fîst  estonner. 
(Ren.  de  BBALMEn.  li  Bians  Desconneus,  .S637, 
Hippeau.) 

Roidement  chiet  li  chevaliers. 
Si  qne  tôt  le  chief  li  estone. 

(Durm.  le  Gai.,  16Si,  Stengel.) 
Al  chaoir  qne  des  elmes  font, 
Lor  estone  cervele  et  front. 

(Ib.,  1693.) 

—  Être  paralysé  : 

Cele  (l'avarice)  het  a  mort  le  donner, 
Ce  li  fait  les  mains  estonner. 
(Baud.  de  Condé,  li  Contes  dou  Pel,  107,  Scheler.) 

—  Act.,  faire  retentir  : 

,Sor  le  heaume  toi  cop  li  done 
Que  tôt  le  pais  en  estone. 

(Bianchandin.  Richel.  19152,  T  192".) 
El  grailes  et  busines  sonent. 
Si  ke  tout  le  chaslel  eslonent. 
(RoB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  588*.) 

—  Neutr.,  retentir: 

Et  les  nues 

Fièrent,  esclatent  et  eslonent 
Por  la'foudre  qui  s'en  départ. 

(Lapidaire,  C  919,  Pannier.) 

Sire  Renart  tel  li  redone 
(Jue  toute  la  fosse  en  estone. 

(Renart,  B03,  Méon.) 

—  Act.,  effrayer  : 
Timers  li  asnes  ne  s'acoise 
Il  et  si  fil  de  recaner 

Por  cens  dou  castiel  estonner. 

(Renart  le  noneel,  19 18,  Méon.) 

—  Réfl.,  s'effrayer  : 

Les  histoires  italiennes  racontent  de  luy 
([u'il  estoit  si  ardant  a  parvenir  a  Testât  et 
perfection   d'un   grand  capitaine,  qu'il  ne 


620 


EST 


EST 


EST 


s'Mionnoif  nullement  a  tous  hasards,  non 
plus  que  le  moindre  soldat  des  siens. 
(Brant.,  Grands  Capit.  estrang.,  x,  I,  Bibl. 
elz.) 

—  Act.,  flg.,  comme  on  dit  casser  la 
tête  à  quelqu'un  : 

Hny  ne  cessa  de  m'eslonner. 
De  prescher  et  de  sermonner 
Qa'on  lui  donnast  de  no  relief. 
(La  Vie  du  maulvais  Riche,  Ane.   Th.  fr.,  111, 
286.) 

—  Saisir  : 

Se  jetter  dans  les  fleuves,  qui,  ne  fai- 
sant que  sortir  de  leur  source  en  la  mon - 
taigne,  sont  aussi  froids  que  glace,  et  qui 
eslonnent  le  sang.  (Thevet,  Cosmogr.,  i, 
6,  éd.  1538.) 

—  Estoné,  part,  passé,  effrayé  : 

Un  chacun  le  detestoit  et  abhorroit, 
niesmes  le  rov  dernier  Henri  III,  si  bien 
qu'il  lui  fit  denendre  sa  chambre  ;  et  n'y 
vint  plus,  sinon  dans  le  Louvre,  mais  es- 
tonné,  la  veue  basse  et  la  carre  d'un  tel 
homme  qu'il  estoit.  (Brant.,  M.  de  la 
Noue,  VII,  284,  Lalanne.) 

Lothaire,  estonné  des  forces  assemblées 
contre  luy,les  pria  eux  mesmes  de  le  vou- 
loir conseiller  en  telle  nécessité.  (Fa0- 
CHET,  Antiq.  gauL,  2»  vol.,  m,  13,  éd. 
1611.) 

Messin,  atuner,  assourdir,  ennuyer  par 
du  bruit,  des  paroles;  Woippy,  atiiné, 
qui  a  perdu  la  tête  (pour  avoir  bu). 

KSTONGER,  V.  a.,  peigiicr  : 

Ne  nblet  pas  le  pesselin, 
De  escocher  on  eslonger  vostre  lyn, 
(The  Trealise  of  Waller  de  Biilestcorlh,  p.  tSG, 
Wright.) 

Cf.  ESTONDRE. 

ESTOM,  adj.,  tremblant  : 

Si  corne  espine  en  main  eslonie,  issint 
est  parabole  en  la  bouche  de  fols.  (Bible, 
Prov.,  ch.  26,  V.  9,  Richel.  1.)  Lat.,  in 
manu  temulenti. 

ESTONTURE,  S.  t.,  toHle  des  moutons  : 
Estontiirebalue.  (1253, Ban  destirelaines, 
Arch.  raun.  Douai.) 

Ke  nus  ne  tingne  filet  de  flocon  ne  d'es- 
tonturesne  de  gratuisse.  (1262,  Bans  aux 
échevins,  00,  ass.  s.  les  drap,  de  Douai, 
f°  9  v°,  Arch.  muu.  Douai.) 

ESTOPj  voir  ESTOFFE. 

ESTOP.\CE,  esloupace,  slopace,  stobasse, 
s.  f.,  topaze  : 

Eslopace  or  cuit  si  très  jaune  color  ha. 
{Lapidaire  en  prose,  Bull,  des  Ane.  Testes, 
1879,  n»  3.) 

Grenaz,  stopaces. 
Et  tellagons,  et  galolaces. 
(RuTEB.,  /(  Diz  de  l'erberie,  Jub.,  I,  25-2.) 
Et  la  trouve  on  moult  de  pierres;  c'est  as- 
savoir esmeraudes,   safirs,  jaspis,   cassy- 
doines,  rubis,   charboucles,  slobasses,   et 
plusieurs   aultres   pierres   précieuses  que 
n'ay  pas  nommées.  (Nouvelletes  et  diver- 
cites  estant  entre  les  bestes  en  la  terre  de 
prestre  Jehan,  ap    Jub.,  CEuv.  de  Buteb.) 
Impr.,  scobasses. 

Les  saphirs  et  les  slopaces.  {Liv.  de  Marc 
Pol,  CLXvni,  Pauthier.)  Impr.,  scopaces. 


Des  rnbis,  balez  largement 
Y  avoit  et  mainte  estopace. 

(Famel,  Richel.  146,  f°  38'.) 

.m.  saphirs,  .1.  rubi,  une  estoupace  en 
aignaus  d'or.  (1327,  Inv.  de  R.  de  Joigny, 
Arch.  Eure-et-Loir.) 

ESTOPHE,  voir  ESTOPFE. 
ESTOPPER,  VOirESTO0PER. 
ESTOQUAGE,   VOif  ESTOCAGE. 

ESTOQUEE,  S.  f.,  vieille  souche  : 
Une  estoquee   de   bois  blanc.  {Chart.   de 
Ilain.,  Nouv.  Coût,  gén.,  Il,  148.) 

ESTonuEL,  s.  m.,  partie  d'une  horloge  : 
Tourtes    du    cadran,  estoquiaux    de   la 

grande  tourte.  (Compte    de    1462,   ap.   La 

Fons,  Art.  du  Nord,  p.  100.) 
Quatre  estoqueaux  pour  le    grande  tour 

do  l'horloge.  (1513,  Béthune,  ap.  La  Fons, 

Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Cheville  servant  de  point  d'arrêt  : 

Estoqueaux  ou  arrests  desdites  gaschettes 
au  milieu  desquelles  sont  chevilles  pour 
arrester  lesdites  gaschettes.  (Paré,  Œuv., 
XVII,  12,  Malgaigne.) 

ESTOQUEURE,  S.  t.,  amiB  poiutue  : 
Si  trouvèrent  que  li  lions  estoit  blecies 
d'une  estoqueure,  si  estoit  li  fus  remes  en  la 
plaie.    {Vies   des   saints,   ms.    Lyon    697, 
f»  69''.) 

1.  ESTOQUiER,  -ocquier,  -  ochier,  esto- 
cer,  verbe. 

—  Act.,  frapper  du  tranchant  ou  de  la 
pointe  : 

Mannequin  de  la  Wayne  chandrelier 
cuida  et  voult  estochier  et  ferir  ledit  Jehan 
d'un  coustel.  (1365,  Arch.  JJ  98,  pièce  671.) 

Injurié  souvent  et  manascé,  qui  par  de- 
vant et  par  darriere  et  estocquie  a  tout  lez. 
(G.  Chastell.,  Chron.,  Hl,  395,  Kerv.} 

Car  il  conTient  qne  mort  bref  le  desroque 
Et  de  son  dard  crnellemeot  Vesloque. 

(J.  Meschinot,  Bail.,  sxiv,  éd.  lo39.) 
Qui  eut  jamays  pencé  que  le  villayn  l'eut 
voulu  estocquer,  or  ficher  d'ung  coup  d'es- 
toc. (Palsgrave,  Esclairc,  p.  735,  Génin.) 

—  Fig.  : 

Maistre  Tibare  ne  faillit  a  s'aller  souvent 
pourmener  devant  la  porte  de  Prudence,  a 
laquelle  (quand  il  la  pouvoit  veoir)  il  fai- 
soit  tousjours  une  grande  révérence,  Vesto- 
quant  du  coing  de  l'œil.  (Larivey,  Nuicts, 
IX,  IV,  Bibl.  elz.) 

—  En  parlant  d'une  arme,  enfoncer, 
présenter  la  pointe  en  avant  : 

Le  brant  li  a  an  visaige  estochié 
Que  par  mi  outre  les  iei  li  a  fichlé. 

(Gaijdon,  6785,  A.  P.) 
II  estocque  son  espieu  en  terre.  {Percef., 
vol.  VI,  f»  116°,  éd.  1528.) 

—  Réfl.,  se  frapper  du  tranchant  d'une 
arme  : 

Chascnn  la  lance  ou  poin  .sf  vont  fort  esloquaul. 
(CoT..  B.  du  Gnescliu,  22339,  Charrière.) 

—  Fig-  : 

Ainsi  les  Nominaux  eussent  eu  un  grand 
support  des  femmes,  soit  pour  venir  aux 


mains,  soit  pour  s'estoquer  de  syllogismes 
ergotisez.  (Cholieres,  Apresdinees,  v, 
f»  157  V»,  éd.  1587.) 

—  Neutr.,  frapper  d'estoc,  estocader  : 

Et  cil,  qui  sont  montez  desus, 
Lear  qneurent  par  grant  ire  sus, 
Comme  bien  avisez  et  sages, 
En  estoquant  vers  les  visages 
Des  roides  espees  qu'il  tiennent. 
(GciART,  Roy.  lign.,  t.  I,  p.  232,  Buchon.) 
Les  uns  taillent,  antres  estoquent. 

(Id..  ib.,  ni28,  \V.  elD.) 
Lors  les  chevaucheurs  commeucierenl  a 
estoquier  en  lui,  mes  ce  fu  pour  noient,  car 
il  feroient  contre  le  haubergon.  (Berstjire, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  364=.) 

Il  estoquoient  a  lui  de  lor  espees.  (Arch. 
J  1031,  pièce  20.) 

Bertran  tenoit  l'espoi  qni  l'acier  ot  trenchant. 
Et  s'en  vint  a  l'Engloiz  fermement  esloquant. 
(Cov.,  B.  du  Guesclin,  2307,  Charrière.) 

Hz  jouèrent  de  la  retraicte,  et  la  sceu- 
rent  chevaulx  que  espérons  valent,  car 
tant  qu'ilz  povoient  estocquer  ilz  ne  ces- 
sèrent tant  qu'ilz  furent  sur  les  chaussées. 
(Froiss.,  Chron.,  Richel.  2644,  f  96  v».) 

—  Fig.  : 

...  Contre  lenr  faaices  querelles 
h'eatocer  fermes  et  tenir  bon. 
(Misl.  du  siège  dOrt.,  3237,  Gnessard.) 

—  Act.,  broyer,  briser  : 

Un  maillot  de  boys,  duquel  l'on  esto- 
que  les  terres  des  champs.  (1416,  Arch.  JJ 
98,  pièce  169.) 

Be  faire  ardre  toutes  marchandises...  et 
de  faulses  mesures,  et  de  les  faire  esto- 
chier, casser  et  depechier.  (1420,  Denomft?'. 
du  baill.  de  Constenlin,  Arch.  P  304, 
fo  175  v.) 

Ne  pourront  coupper  ny  abattre  les  an- 
ciens bois,  estocquies  ny  autres  .  [Chart.  de 
//ain.,  XLV,  23,  Nouv.  Coût,  gén.,  H,  79.) 

—  Absolument  : 

Se  ingèrent  de  pescher,  fouir,  heuer, 
estocquer  et  mettre  aucuns  harnoiz  ou  filez 
pour  pescher.  {Coût.  loc.  du  baill.  d'A- 
miens, ms.  Ars.,  f»  204.) 

—  Act.,  boucher,  obstruer  : 

A  esté  ordonné  au  cevelier  de  le  cuisine 
de  faire  estocquier  et  restouper  tant  par 
hault  comme  par  bas  une  courouye  d'eaue. 
(1515,  Reg.  de  Corbie,  13,  f  237,  ap.  Duc.) 

—  Estoquié,  part,  passé,  en  parlant 
d'une  arme,  la  pointe  en  avant  : 

Que  tous  archiers  eussent  leurs  penchons 
estoquiez  devant  eulz,  ainsi  comme  ilz  ont 
coustume  de  faire  quant  ilz  cuident  estre 
combatus.  (Wavrin  ,  Anchienn.  Chron. 
d'Englet.,  I,  286,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Fig.,  estoquié  en,  affermi  en  : 

0  cueurs  en  constance  estocquies, 
Lesquels  eussent  ainchoîs  esté 
Pieche  après  anltre  dehocquies 
Que  recaler  par  lascheté. 
(LEFRA^■C,  Champ.  desDam.,  .\rs.  3121,  f°  117".) 

Bessin,  éloquier,  briser  les  mottes  de 
terre  ;  séparer  la  paille  du  grain.  Poitev., 
cloquer,  battre  quelqu'un  ;  s'étoquer,  se 
battre,  et,  en  parlant  de  chevaux,  se  mor- 
diller mutuellement  la  crinière.  H. -Norm., 
vallée  d'Yères,  s'étoquer,  s'appuyer. 


EST 


EST 


EST 


m 


2.  ESTOQUiER,  S.  iii.,  Vieille  souche  : 

Au  quesne  sept  verges,...  es  estoquiers 
cinc  verges.  (1326,  Arch.  JJ  64,  f»  108  r".) 

ESTOQUIS,   voir  ESTECHEIS. 

1.  ESTOR,  S.  m.,  fenêtre,  jalousie  de 
bois  : 

Vosure  d'estor.  (Vill.  de  Honnec,  Al- 
bum, Lassus.) 

2.  ESTOR,  s.  m.,  les  diverses  choses 
dont  on  a  besoin  pour  se  nourrir,  se  cou- 
vrir, pour  voyager,  équipage,  approvi- 
sionnement : 

Largesce  a  la  senescaocie 
Qqî  de  tnt  l'oslel  garde  prent, 
E  le  pain  e  le  vin  despent 
Et  tut  l'achat  e  tnt  l'eslor. 
(Dit  du  Besanl,  Richel.   19525,  S"  110  r».) 

t]  quant  aucun  est  tant  hancé 

Par  symonie  on  par  pecché 

Qu'il  a  un  evesché  en  garde, 

Tanlost  vers  les  deners  esj:arde. 

Maintenant  aune  trésor, 

E  comence  a  coilllr  eslor. 

Ui>-.  597,  Martin.) 
Qi  envoient  pur  achater  lour  estor  de 
pessoun   salé.   (FAb.    Ciistum.,   I,  387,   14, 
Edw.  Il,  Rer.  brit.  script.) 

Et  après  ceo  que  les  vyns  seront  her- 
bergez..,  q'il  ne  soyent  mustrez  ne  mys  a 
vente  dedens  les  troys  .jours,  s'il  ne  soit 
as  grantz  seignurs  et  as  autres  bones 
gentz,pur  lur  estor  ou  pur  lur  user.  (IS  janv. 
1311,  Mand.  d'Ed.  II  sur  la  vente  des  vins 
de  Gasc,  Delpit,  Doc. /V.  en  Anglet.,  p.  4  5.) 

—  Spécialement  le  matériel  d'une  ferme 
et  le  bétail  : 

Si  vous  poicz  voz  terres  approer  par 
gaignage  ou  par  estor,  ou  par  autre  ma- 
nière plus  que  l'estente,  le  surplus  metez 
en  estor;  qar  si  blez  taillent,  ou  estor 
moerge,  ou  arsy  ne  survigne,  ou  autre  mé- 
saventure, adonqe  vous  vaudra  ceo  qe 
vous  avez  en  estu.  (Tr.  d'Econom.  rur.  du 
xiii'  s.,  c.  2,  Lacour.) 

Et  par  les  estendours  enquerrez  de  com- 
bien homme  pourra  semer  une  acre  dez 
totez  m  an  ers  dez  blez,  et  combien  d'estor 
vous  pourrez  avoir  sur  le  manoir.  (1b.. 
c.  8.) 

Al  chef  del  an  doit  homme  veer  toutez, 
les  chosez  necessairs  menuz  et  grantz  et 
tout  Vestor,  et  lez  ferrures,  et  toutez  autres 
choses  qi  en  le  manoir  demoergent  <Ib., 
c.  13.) 

—  Ornement,  garniture: 
Ooques  plus  riches  n'ot  eslors. 

{Flaire  et  Blaiiceflor,  1°  vers.,  lu,  du  Méril.) 

Bessin,  cloi-e,  achat,  emplette. 
Cf.  Ator. 

3.  ESTOR,  eslur,  estour,  etoitr,  etor,  es- 
lorn,  estoux,astor,  ator,  stor,stour,  s.  m., 
combat,  bataille,  mêlée,  attaque,  assaut 
et  quelquefois  joute,  tournoi  : 

Dcus,  dist  li  reis,  tant  me  pois  esuiaier 
Que  jo  ne  fui  al  esttir  cumencier  ! 

(«0/.,  2412,  Mûller.) 

A  Rollant  rendent  un  estiir  fort  et  pesme. 

(/*.,  2122.) 

Si  se  vantèrent  mi  vaillant  chevaler 

De  grauz  batailles,  do  forz  cstiirs  campels. 

(7*.,  2861.) 


De  l'ayr  estorn  e  prodeltaz. 

(Alberic,  Alex.,  SI,  Stengel.) 
No  degnet  à'estor  fugir. 

(/*.,  12.) 
Grans  fut  Vastor,  perillons  et  mortez. 

(Les  Loh.,  Richel.  tOlfiO,  P  36''.) 
La  veissies  .i.  estor  esbaadir. 

(/«.,  ms.  Montp.,  f  255^) 
Bêles  fuies  e  bêles  chaces, 
Estor  espes,  dure  meslee. 

(fioa,  3°  p.,  8272,  Andresen.) 
Feluns  esturs.  feluns  torneiz 
Li  tindrent  par  plusors  feiz. 

(Be.w,  D.  de  Norm.,  II,  4612,  Michel.) 
Icil  esturs  (a  perillons. 

(Brul,  ms.  Munich,  809,  Vollm.) 
Mull  gr.int  estiir  li  unt  rendu. 

(11).,  3474.) 

La  Doisse  et  \'ator  rabaudir. 

Ulesckans,  Richel.  2494,  C  1  V.) 
Onques  ne  fn  estorz  si  fièrement  tenuz. 
(J.  BoD.,  Sax.,  c,  Michel.) 
Kar  li  reis  nus  soleit  demander  granz  eslors, 
Apeler  traiturs  et  nialveiz  de  nos  cors. 
(Garnier,     rit'    de    S.    Thom.,    Richel.    13j13, 
i"  69  r".) 

As  fils  Herbert  Bsl  maint  pesant  estor. 

{Raoul  de  Cambrai,  I,  Le  Glay.) 
Li  fiz  Israël  tindrent  les  esturs  encuntre 
ces   de   Philistiim.    {Rois,  p.   63,  Ler.    de 
Lincy.) 

Li  fait  i  sont  des  ancissours, 
Les  proueccs  et  les  eslours. 
(Flaire  et  BlanceUor.  i"  vers.,  1639.  da  Méril.) 
Por  Veslor  qu'il  a  commencié 
Nos  n'i  avons  riens  gaaignié. 

(II).,  2»  vers.,  2053.) 
...  Du  dnc  Aubry  a  la  fiere  vigor, 
Qui  tant  soffri  de  painne  et  de  dolor, 
Homs  de  son  tems  ne  soufri  tant  i'eslour. 

(.iubeDj,  p.   1,  Tarbé.) 
La  veissiez  estor  fort  et  desmesuré. 

(Parise,  1948,  A.  P.) 
Sovent  hannta  (il)  les  esturs. 
(UnCliival.  et  sa  dame,  ms.  Cambridge  Cornus.  .'iO, 
!'  91»,  P.  Meyer.) 

Kn  il  pris  en  juste  o  en  esliir  navrez  ? 

(Oliiiel,  1022,  A.  P.) 
La  bataille  est  et  li  estour  vaincu. 

(Ib.,  1556.) 
De  l'eslor  se  fait  sire  et  maistre. 

(  Wilasse  le  moine,  1944,  Michel.) 
Car  se  vous  seres  cens  che  ai  ja  conçus 
En  stours  e  en  batailes.... 

(Prise  de  Pamp.,  135,  MussaOa.) 
Coment  vint  in  llaire,  et  fist  bataille  et  stor. 

(Lib.  prim.  Alite,  ms.  Modène.) 
Ch'il  me  puise  sonrprendre  en  stor  ne  en  tenzon. 
(/>.,  730.) 
Fierté  des  uns  et  des  autres...  fu  ce  jor 
raostree  en  Vetor  ou  l'on  pooit  vooir  granz 
proesces.  (C/trore.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gon., 
1°  232''.)  P.  Paris  :  estour. 

Dedens  les  batailles  et  estours  entroit 
toujours  Troylus  le  premier.  (Troilus, 
Nouv.  fr.  duxiVs.,  p.  301.) 

Des  grans  testes,  des  eslours. 
Qui  furent  en  mainte  ville 
Fais  pour  moy,  et  des  bohours. 

(EusT.  Desch.,  Poés.,  II,  183,  A.  T.) 
Mais  ce  ne  fut  pas  qu'il  n'y  eust  ainçois 
de  grans  estours  et  grosses  escarmouches 
entre  les  deuxparties.(MoNSTRELET,f7ft)'on., 
I,  123,  Soc.  du  l'H.  de  Fr.) 


Ce  fui  lors  que  Vetour  recommeni;a  terrible. 
(L'Enfer  de  la  mère  Cariine,  Poés.  fr.  des  xv' 

et  XVI'  s.,  111,  327.) 

Les  Allemans,  vieillis  et  faicts  de  Ves- 
loux,  après  dure  et  longue  confliotion,  les 
défèrent.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  CCL, 
Buchon.) 

Dy  moi,  n'est  elle  point  encor  bien  epenree 
Dn  dangereux  etour  de  noatre  eschaufouree  î 
(Trotebel,    les    Corriv.,    II,  4,    Ane.     Th     fr., 
VIII,  262.) 

En  cet  horrible  etour. 
(Tahur.,  Poes..  1"  p.,  53.  éd.  1574.) 
Ceux  qui  auront  esté  bien  frottés  en 
quelque  estotir  de  guerre,  tous  blessez 
encor  et  ensanglantez,  on  les  rameine  bien 
le  l'endemain  a  la  charge.  (Mont.,  Ess  .  1. 
1,  c.  17,  éd.  139S.) 

Le  vray  veincre  a  pour    son  roolle  l'es- 
tour,  non  pas  le  salut.  (Id.,   ib.,  1.  I,  c.30.) 
Bellonne.  ayant  au  front  de  Gorgonne  la  cresle, 
Chassoit  avec  son  fouet  la  rage  et  la  tempeste 
Dans  Veslour  acharné. 
I    (SCHELANDRE,   TijretSU.,  r'^j.,111     1    .\nc    Th 
fr.,  VIII,  75.) 

Mais  le  premier  a  fuir  ans  belliqueux  eslours. 
(Hardy,  Achille,  v,  1.) 

—  Au  sens  moral  : 
I.'arcevesque  ont  guerpi  le  terrien  seignnr. 
Et  se  fu  pris  del  tut  a  Deu,  sun  creatur 
Ke  il  voleit  servir  en  fei  et  en  amur, 
Sont  beu  k'il  sufferreit  un  mult  pesant  estur. 
(Garnier,  Vie  de  S.  Thom.,    Richel.    13513 

f  28  r".) 

—  Lutte,  émeute  : 

Adont  fa  li  eslors  sus  el  palais  levés. 
(Chans.  d'Antioche,  u,  v.  106,  P.  Paris.) 

—  Bagarre  : 

En  cet  esfoîo-.l'un  crie  :  «Sainct  Pierre  !  » 
l'autre  :  t  Sainte  Marie  !  »  un  autre  :  «  Ha, 
mon  Dieu!..  (Hist.  Maccar.  de  Merlin 
Cocc.,  XI,  Bibl.  gaul.) 

—  Par  extension,  attaque,  en  parlant 
d'un  animal  : 

Mes  il  i  a  oiseaus  plusors 
Qui  les  baraz  et  lesc.s/or.ç 
De  goupil  aperceivent  bien. 
(GuiLLAn>iE,  Bc.sr  dii'.,  12.S9.  Hippeau.) 

—  Fig.,  en  parlant  d'un  combat  de 
langue  : 

Monlt  bien  me  sçeurent  sermonner 
Et  me  venir  tont  a  l'entonr. 
Elles  menèrent  grant  oV(i«r 
Par  parolles  bien  assaillans. 
(Sniiae  don'  de  la  Pucelle,  Poés.  fr.  des  xv'  et 
xvi"  s.,  III,  208.) 

—  Ordre  de  bataille,  rang  de  soldats  : 

S'a  ci  des  eslours  com  les  ont  devises. 
(Chanson  d'Antioche,  vu,  t.  869,  P.  Paris.) 

;(.  ESTOR,  eslotir,  s.  m.,  tour,  contour  : 

Sor  le  civoirc  ont  fait  inaisierc 
Qui  monlt  par  est  et  rico  el  cierc 
De  marbres  et  de  pluisours  colors, 
Vingt  pies  en  duroit  li  e.ilours. 

(Ben.,  Troies,  liichel.  375,  f"  lUIl''.) 

ESTORANCE,  S.  I'.,  créalui'o  : 

Kl  de  la  perle  on  se  tourmente  cl  pleure. 
Car  c'esloit  prcpre  estorance  divine. 
(G.  Chastellai.n,  la  Mort  du  roij  Charles  VU. 
t.  VI,  p.  439,  Kerv.). 


622 


EST 


ESTOR4.T,  S.  m.,  sorte  d'aromate  em- 
ployé dans  les  embaumements  : 

4  onces  d'estorat,  calinite  et  mierre.  (1316, 
Compt.  de  Geoff.  de  Fleuri,  Donët  d  Arcq, 
Compt.  de  l'Argent.,  p.  19.) 

ESTORBAGE,  S.  m.,  alarme,  signal  pour 
rassembler  des  gens  armés  : 
ronr  sa  seronr  resconrre  Yestorbage  areslat. 
(Wace,  Rou,  ap.  Dnc,  Stormus.) 

ESTORBE,  S.  f.,  foule,  multitude  : 
Oez  vous  qui  gouvernez  la  multitude, et 
aprisiez  a  voz  eslorhes  de  nations.  (Bible, 
Maz.  684,  f  U'.) 

ESTORBEiLLON,  eslorbellon,  eslorbelon, 
estorbilon,  -  om,  estourbeillon,  eslourbellon, 
esiorboillon,  estourbelhon,  estourbillon,  es- 
turbeillun,  s.  m.,  tourbillon  : 

Haste  tei,  que  je  scie  salved  del  espirit 
de  tempestet  e  de  esturbeillun.  (Lw.  des 
Ps.,  Cambridge,  liv,  8,  Michel.) 

Sicume  esturbeillun.  (Canl.  Habac,  Oxf., 
Lib.  Psalm.,  p.  240,  Michel.) 

Apres  le  terremote  vendrad  un  esturbeil- 
lun pstrange.  (Bois,  p.  3-21,  Ler.  de  Lincy.) 
Donc  sorst  nn  grant  estorbeillm, 
Neir  e  hiidos,  qni  tôt  perneit 
E  vers  les  nnes  l'ateigneit. 
(Ben.,  D.  dcNorm.,  l\,  20137,  Michel.) 

Un  eslorbeillon  d'une  nne  j 

Conmença  l'air  a  tormenler.  i 

(Perceval,  ms.  MoDlpellier  H  249,  f»  229^) 
Lancelot  met  el  coffre  (le  coffre  des  en-    ; 
chantements)   la   clef,    et    quant    il    l'ont 
nvert,  si  sailli  fors  un  eslorbelon  et  une  si 
prant  noise  qu'il  li  fu  avis  que  tuit  li  deable    \ 
i  fussent.  (Gaut.  Map,  Lancel.  du  Lac,  Ri- 
chel.  1430,  f»  34».)  j 

Uns  grans  eslourbeillons  de  vent.  (S. 
Graal,  u,  322,  Hucher.) 

Si  vail  nagant  par  celé  mer; 
Mais  qnanl  il  cniJe  retorner, 
Dns  eslorbellons  le  soaprent. 

(Parlon.,  7613,  Crapelet.) 

Et  an  ciel  la  pondre  et  la  laine 
A  grans  estorboiUons  levée. 
(HooN  DE  Meri,  le  Tomoiemenl  Aniicrist.  Uichel. 
2S407,  f»  2.38''.) 
Estorbiion  ne  vent  n'orage. 
(G.  DE  Coraci,  Mir.,  ms.  Brni.,  f°  126\) 

Car  .1.  eslourbellon  leva  en  hante  mer 
Qni  flst  les  .11.  vessi  ins  dessons  l'ile  ariver. 
(DU  des  Attelés,  ap.  Jub.,  Noue.  Rec.,  I.  23.) 

Li  fronz  de  cest  eslorbeillon...  {Chron.de 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  i»K) 

Leva  uns  estorbeillons  et  commença  a 
cspartir  et  a  tonner.  {Ib.,  i°  âlC.) 

Il  avint  que  desus  celui  leva  .1.  eslorbeil- 
lon irop  duremenl  hideus.  (Chron.  des  rois 
deFr.,  ms.  Berne  607,  f  84='.) 

Se  aucune  pouldre  ou  eslorbeillon  mie 
empeschoit  devant  le  cuer  et  les  pensées. 
(J.  DE  Salisb.,  Policrat.,  Richel.  24287, 
r''20''.) 

Puis  survint  nng  estourbelhon 
De  vent. 
{De  l'Amant  rendu  cordelier,  Vat.  Chr.  1728, 
f»  123'>.) 

Fut  veu  par  plusieurs  ung  esloiirbillon  du 
fca  qui  sortit  de  l'église  Sainot  Hylaire. 
(N.  Gilles,  Ann.,  i"  33  r°,  éd.  1492.) 

Ce  feut  une  poincle  de  rocher,  que  la 
violence  d'un  tourbillon  de  vent  arracha  de 


EST 

la  cime  de  quelque  montaigne,  et  le  porta 
par  l'air  tant  que  le  tournoyement  de  l'es- 
tourbillon  dura.  (Amyot,  Vies,  Lysand.,  éd. 
1S65.) 

Ainsi  s'esvanouit  cette  entreprise  comme 
un  estourbillon.  (Pasq.,  flecft.,  VIII,  lv.) 

Champ.,  Aube,  estorheillon. 

ESTORBEL,  storbel,   s.  m.,  tourbillon  : 

Langnstes,  storbels  e  gresilz. 

{Lapidaire,  A  640,  Pannier.) 

ESTORBILLOÎJ,  VOir  ESTORBEILLON. 

ESTOHBOILLON,  VOir  ESTORBEILLON. 

ESTORCE,  voir  ESTORSE. 

ESTORCÉ,  adj.,  tors,  tordu  : 
Desquelles  (racines)  la  poincte  des  plus 
longues  sera  un  peu  roignee,  et  des 
estorces  et  estorcees,  couppé  tout  ce  qui  s'y 
treuvera  de  corrompu.  (O.  de  Serr.,  Th. 
d'agr.,  VU,  8,  éd.  1603.) 

ESTORCENOs,    adj.,    violent,    récalci- 
trant : 

Mais  Gni  n'en  list  nul  de  ses  bnens, 
Ainz  en  ert  mult  eslorcenos. 
(Ben.,  d.  de  Norm.,  Il,  36559.  Michel.) 

ESTORCER,  V.  a.,  faire  sortir  : 

Et  porriez  et  oignons  et  alz 
Et  de  lorcr  fere  granz  salz, 
Et  de  l'escost  estorcer  chaaz — 
{Li  Rom.  des  Francciz,  ap.  Jnb.,  JVobu.  Rec, 
II,  15.) 

ESTORCERiE,  S.  f.,  extorsion  : 

Si  saivent  aucun  excès,...  soit  A'estorce- 

I    rie,  de  messailerie.  (1404,fl(5Je  de  S.  Pierre 
de  Porrentruy,  Mon.  de  l'év.  de  Bâle,  V, 

j    198,  'Trouillat  et  Vautrey.) 

'       ESTORCHEMENT,  S.  m.,  extorslon  : 

Do  pueple  forent  fait  li  roy  premièrement 

Por  eulz  droit  governer  et  mener  bonement  ; 

Mais  l'en  voit  orcndroit  faire  tout  autrement 

I    i;t  par  disme,  et  par  taille,  et  par  eslorchement. 

j      (Dit  des  Mais,  ap.  .Inb.,  Xouv.  Rec,  1,  186.) 

j  A  trois  fias  tendent, 

I  Ausquelles  veuillent  exciter 

Noustre  roy,  par  leur  reciter  : 
La  première  est  de  bien  paier... 
La  seconde  de  franchement 
Itegnier  et  sans  eslorchement, 
De  servitudes  oster  toutes. 
(Geoffroi  de  Paris,  Avisem.  pour  le  roy  Loijs,  Ki- 
chel.  146,  f°  46  r°.) 

ESTORCHiER,  eslourcliier,  v.  a.,  enlever 
pour  nettoyer  : 

Estourchier  les  Oens.  (1409,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTORCiR,  V.  a.,  enlever  : 

S'il  est  gros  comme  un  baston,  couppez 
avec  la  scie  le  tronc  en  rond  par  le  haut,  a 
un  pied  ou  environ  près  de  terre,  pour  y 
mettre  deux  bonnes  greffes  en  la  fente  : 
desquelles  par  après  eslorcirez  la  moindrr: 
et  plus  foible,  quand  elles  commenceront 
a  boutter.  (Likbault,  Mais,  rust.,  p.  415, 
éd.  1597.) 

ESTORÇOS,  -  ous,  estcrços,  adj.,  violent, 
entreprenant,  téméraire,  tenace,  récalci- 
trant : 

Trop  fn  li  qnens  Ode  eslorços 
E  trop  laidement  coveitos. 
(Ben.,  0.  deNorm.,  II,  281C1,  Michel.) 


EST 

Contre  le  rei  fii  orgniUos, 
Rebelles  mnlt  e  estorços. 

(li,..ib.,  11.  34310.) 

Quant  vennz  fut  en  Normendie, 
Chargiez,  comblez  de  maaanlie, 
Fel  fn,  eschis  e  eslerços 

(1d.,  iJ.,  II.  31966.1 

Jel  connois  tant  a  orgellous, 

A  félon  et  a  estorfous 

Que  je  dout  que  jamais  ne  m'aint. 

(Aire  perilL,  Richel.  1268,  f°  18  v°.) 

ESTORDEis,  s.  m.,  action  de  tordre  : 

Tele  estoit  la  vision  moie 

Que  sns  lo  lit  ou  je  dormoie 

Se  seoient  trois  jones  dames 

En  souspirs,  en  plours  et  en  larmes, 

De  qnoi,  par  le  son  de  leurs  vois 

El  \'estordeis  de  leurs  dois. 

Vis  me  fn  que  je  m'esvilloie 

El  grandement  m'esmerveilloie. 

(Froiss.,  Poés  .  Richel.  830,  f  l'J3  V.) 

ESTORDiE,  s.  f.,  action    inconsidérée, 
folle,  coupable  : 

Tost  vous  retournera  a  duel 
Le  grant  forfet  et  Vestordie, 
El  le  calenge  de  m'amie. 
Dont  par  envie  vous  ventes. 
(Amaldasel  Ydoine,  Richel.  375,  P  327'.) 

—  Étotirdissement  : 

Non  ferai  sire,  mais  la  noise  m'apresse, 
Et  Vestordie  qni  me  lient  en  la  le.sle. 
{Jord.   de  ISlaves,    Richel.    860,    f°  113  v»  ;  Hoff- 
mann, V.  514.) 

—  Boisson  qui  étourdit,  qui  endort  : 

Neis  vos  oncles  ne!  sel  mie. 
Qui  beu  a  del  eslordie  ; 
Car  veiller  cuide  qnanl  il  dort, 
Se  li  sanle  que  son  déport 
Ail  de  moi,  toi  a  sa  devise, 
Aasi  que  s'entre  mes  bras  gise. 

(Chrest.,  Cliget,  Richel.  375,  f»  278'= .) 

ESTORDIE,  es(ur-dtef,  part,  passé,  étour- 
di : 

Ne  me  merveille  si  pour  nnt, 
Enaioes  pent  tnrniet, 
Sul  del  vedeir  esliirdiel. 

(S.  Brandon,  1711,   Michel.) 

ESTORDiER,  stovdier,   s.    m.,  moulin, 

pressoir: 

Un  moulin  et  un  stordier.  (1373,  Wals- 
ber^en,  Liv.  vert,  ap.  Mannier,  Commande- 
ries,  p.  764.) 

Cf.  ESTORDOIR. 

ESTORDisoN,  -  ourdison,  -  ourdisson, 
-  ordoison,  -  ordision,  esdordison,  s.  f., 
étourdissement,  trouble,  vapeur  : 
Li  rois  revient  i'eslordoisons. 

(Parlon.,  Richel.  1915Î,  i°  135''.) 

Li  rois  revint  i'esdordisons. 

(Ib.,  3049.  Crapelet.) 

T)'estordisons  sunl  revenu, 
Andui  resaillenl  tost  en  picz. 

(Durnars  li  Galois,  4702,  Stengel.) 
En   ce  penser  li  monte  une   eslordison 
en  la  teste  si  grant  que  de  U  ne  li  souvienl. 
{Rom.  d'Agrav.,  Richel.  333.  f»  22  r».) 
Qu'aviez  par  Innoisons 
En  la  teste  estordisons. 
(Chastoietn.   d'un  père,  Richel.  l'J152,  f"  10».) 
Nostre  mestre  par  lunoison 
A  en  la  teste  eslordison. 

{Ib.,  conte  XXVI,  v.  i:>,  Biblioph.  fr.) 


EST 


EST 


EST 


fi23 


Quant  il  fu  revenus  d'estordision  il  se 
dresse  en  estant.  (Gir.  le  Court,  Vat.  Chr. 
ISOl,  f°  731'.) 

Dangier  luy  en  donna  encores  ung  aultre 
(coup)  si  grant  qu'il  en  fut  tout  estourdy  ; 
et  ilz  firent  a  dextre  et  a  senestre  tellenienl 
que  en  peu  d'eure  se  firent  bien  faire 
place.  Mais  ne  démolira  pas  grandemeul 
que  le  cuer  revint  d'estourdison.  (Roi  René, 
Lio.  du  cuer  d'amours  estms,  OEuv.,  111, 
187,  Quatrebarbes.) 

Si  a  moult  la  teste  vuirle  et  luy  monta 
une  folleur  et  ung  esloitrdisson  en  la  teste 
et  une  telle  rage  qu'il  forsena.  {Lancelot  du 
Lac,  1"  p.,  eh.  SI,  éd.  1488.) 

Bessin,  étouordison,  tournis  des  mou- 
tons. 

ESTORDom,  storgoir,  s.  m.,  pressoir: 
MûUin  et  storgoir.  (1S27,  Lille,   ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.   ESTORDIEB. 

ESTORDOISON,  VOir  ESTORDISON. 

ESTORDHE,  cstuerdre ,  esturdre ,  es- 
teurdre,  esttiertre,  estourtre,  estortre,  as- 
lordre,  aistordre,  extordre,  stordre,  es- 
toertre,  verbe. 

—  Act.,  tordre  : 

Et  puis  commancerent  lor  robes  a  stordre 
environ  elz  et  a  essuieir  contre  le  soloil. 
(S.  Graal,  Hichel.  2433,  1°  139  r».) 

El  cief  l'en  feri  si  très  Tort 
Qu'ai  reiraire  fespee  eatort. 

iMoLSK.,  Clirun.,  19090,  Reiff.) 

Se  un  cheval  s'est  estors  la  gambe  ou  le 
pied,  il  convient...  {Eoang.  des  Quenouill., 
p.  89,  Bibl.  elz.) 

S'il  se  rompt  ou  s'estord  une  jambe. 
(0.  DK  Serr.,  Th.  d'agr.,  II,  2,  éd.  1603.) 

—  Eslordre  un  coup,  l'asséner  par  un 
tour  de  bras  : 

Deci  es  deos  li  fais  le  brans  santir, 
Eslort  son  cop,  si  l'abali  sovio. 

(Les  Lob.,  ms.  .Montp-,  f°  157^.) 
ËslorI  son  cop,  si  l'abat  mort  sanglant. 

(Raimb..  Oijier,  568-i,  Barrois.) 
Le  cop  qu'il  li  donna  li  a  moult  obier  vendu. 
Car  quant  il  l'en  eslurl  si  l'a  jus  abata. 
(Guy  de  Cami:.,  Alex.,  Ricbel.  24366,  p.  30*.) 

Li  ber»  eslorl  son  cop,  si  l'a  mort  abatn. 
(J.  BoD.,  Sa.c.,  ccsLvii,  Michel.) 
Si  li  tranche  lo  hiame  et  la  coiffe  de  fer 
et  lou  fant  jusques  a   dans,  et  astort   sou 
cop  et  geite  celui  mort  a  terre.  {Mort  Ar- 
tus,  Richel.  24367,  f  83'.) 

Son  cop  estort,  eîl  chîet  a  terre. 

[Rom.  de  Thebes.  Richel.  60,  f°  8'.) 
II  a  estors  son  cop,  si  l'a  fait  jus  verser. 

(Fierabras,  2416,  A.  P.) 
Richiers  eatort  son  coup,  si  l'ai  mort  Irabuchié. 
(Floov.,  905,  A.  P.) 
II  a  esiarx  son  cop  raoult  felenessement. 

(B.  deSeb.,  \ix,  461,  Bocca.) 

—  Réfl.,  tourner  le  bras  : 
Beneois  s' eslort  et  trois  en  abali. 

(Raimb.,  Ogier,  6899,  Barrois.) 

—  Act.,  renverser  par  un  effort  violent  : 


Cens  qu'au  ferir  de  droit  ataingnent 
Kont  plessiers,  comment  qu'il  ne  saignent. 
Ou  jus  des  chevans  les  estortent. 

(GuMRT,  noij.  lign.,  1U937,  W.  et  D.) 

—  Détourner  : 

Quant  il  (la  calandre)  voit  home  des- 
haitié  qui  doit  uiorir  de  celé  maladie,  main- 
tenant estorl  sa  face  et  ne  le  regarde  point. 
(Brun.,  Lat.,  Très.,  p.  209,  Chabaille.) 

Celle  (l'estortoire)  estort  les  coups  des 
branches  qu'elles  ne  fièrent  sur  le  visage. 
(Gast.  Feb.,  ch.  XLV.) 

—  Arracher,  extorquer  : 

Par  vos  stii  de  prison  estors. 

(Ctiev.  de  la  charrette,   p.  179,  Tarbé.) 
Tant  par  est  plus  misericors 
Q'il  vell  qe  de  lui  seit  estors 
Par  preiere  e  par  orcisoos 
Ço  qe  pas  deservi  n'avons. 
(AisGiER,  Vie  S.  Greg.,  1035,  P.  Meyer,  Remania, 
XII,  p.  166.) 

Certes  moult  anroit  grani  hounor 
Icil  qni  de  mal  Vestordroit, 
Rt  qui  le  lier  baisier  leroit. 
(Ren.  de  Beal'IEU,    Biaus     Desconneiis.    186,  Hip- 
peaa.) 

Estor.ie  m'a,  par  grant  vigor. 
Et  par  proece  et  par  valor. 

(Id.,  ib.,  3003.) 
Nus  ne  guerredone  volentiers  ce  que  il 
n'a    receu    de  bon    gré,    aiuz    l'a    estors. 
(Brijn.  Lat.,  Très.,  p.  410,  Chabaille.) 

Un  autre  privilège  leur  estordist  aussi  a 
force,  qu'il  avoit  devant  ce  quasse  par  le 
jugement  de  l'eglyse.  (Gr.  Chron.  de  Fr., 
le  premier  roi  Phelip.,  ch.  xil,  P.  Paris.) 

Confessions  qui  est  estorse  par  peor  ne 
nuist  riens  a  celui  qui  la  fet.  {Ordin,  Tan- 
crei,  ms.  Salis,  f»  S4''.) 

Droiz  est  que  je  les  vous  esrache 
El  que  de  voz  mains  les  eslorte. 
(GD1.1RT,  Roij.  lign.,  t.  I,  p.  92,  Bnchon.) 
Li  fit   les    membres   estordre  don  cors. 
{Serm.,  ms.  Metz  262,  f»  66".) 

Se  esforçoit  d'estordre  sa  dague  hors 
lies  mains  de  Pandaro,  laquelle  fort  il  te- 
uoit.  (Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s,,  p.  277.) 
A  ce  que  en  mauvese  manière  il  estor- 
sissent  et  ostassent  la  peccune  des  honmes. 
(J.  DE  ViGNAY,  Enseignem.,rûi.  Brus.  11042, 
f»  811.) 

Ceste  nouvele  poteste  tribunicial,  ce  di- 
soient il,  extorsirent  jadis  li  plébéien  a 
nos  pères.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  63=.) 

Ce  qui  est  estort  et  a  force  baillé  par 
contrainte  de  neccessité  si  amenuise  la 
grâce.  (J.  de  S.^lisb.,  Poiicrat ,  Richel. 
24287,  f»  881.) 

Pour  eslordre  plus  grand  raeneon. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  63,  Luce.) 

Et  le  faissoit  as  gens  achater  pour  es- 
tordre plus  grant  argent  pour  leurs  sau- 
doiiers  palier.  (Id.,  ib.,  V,  349,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Tant  et  si  longuement  que  la  conté  de 
Sens  qui  par  droit  de  heritaige  vous  doit 
escheoir,  lui  vouldries  eslordre  ou  toUir. 
(Girart  de  Rossillon,  ms.  de  Beaune,  éd.  L. 
de  Montille,  p.  84.) 

Pharnabazus  mist  garnison  en  l'isle  de 
Chios,  comme  il  avoit  fait  devant  en  An- 
dros  et  a  Milete,  et  extordi  de  elles  innu- 
merables  pecunes.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.   Brux.   10312,    IX,  ii,  13.) 


Le  roy  espoventé  par  ses  menaces  et 
ire  commanda  alumer  grandi  feu  pour 
extordre  de  sa  bouce  par  force  de  jehine 
la  vérité  de  ses  dicts.  (Id.,  ib.,  ms.  Brux. 
lOSll,  VI,  IV,  3.) 

Officiers,  juges...  qui...  auroient  priut, 
ou  prendront  loyer  pour  faire  faux  ju- 
gement, ou  estorderont  argent,  ou  pris  de 
ceux  qui  riens  n'ont  ou  n'auront  niellait. 
{Coût,  de  Liège,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,  977.) 

—  Exprimer,  faire  sortir  : 

Scape  estoit  apieles  cis  fruis. 
Sains  Brandans  d'une  estort  le  jus. 

(.De  saint  Urandan,  Jubinal,  p.    142.) 
Il  le  prist  et  quant  il  [an]  ot  le  vin  estors 
an  la  bouche  au  saint  home,  il  ot  sa  force 
recovree.  (  Vie    saint  Hilaire,  Richel.  988, 
f»  sgi.) 

—  Opprimer,  accabler  : 

Les  povres  gens  ne  veuillez  trop  estordre. 
Quand  après  moy  en  siège  régnerez. 
(Jacu.  Millet,  Destruct.  de  Troye,  f°  31-',  éd. 
1544.) 

—  Réfl.,  s'arracher  à,  se  tirer  de,  faire 
un  mouvement,  un  effort  pour  détourner, 
se  détourner,  se  sauver,  échapper,  fuir  : 

Poi  s'en  estoerstrent  d'icels  qui  sont  iloec. 

(/io(.,  3632,  Mùller.) 

Ore  entent  la  reine  ke  ne  se  poet  estordre. 

Volontiers  la  laissast  mais  ke  muer  nen  oset. 

{Charlemagne,  43,  Koschwilz.) 

Vus  vos  repentirez,  se  Uichirt  s'en  estort. 

(Rou,  2"  p.,  2253,  Andresen.) 

Et  la  pucele  s'estoit  d'aos  départie  ; 
Quant  a  veu  l'estor  et  l'aalie, 
Ele  s'eslort,  si  s'en  estoit  fuie. 
(Raimb.,  Ogier,  12038,   Barrois.)  Impr. ,  s'estoice. 

Estortre  maes  ne  [vos]  porrez. 
iAncer,  Dial.  de  S.  Grég.,  88,  P.  Meycr,  Ree.. 
p.  341.) 

N'est  merveille  se  paor  oi, 
.le  m'estors  au  plus  ke  je  poi. 

(Dotop.,  8CÎ9,  Crapclel.) 

Et  li  païens  s'estort,  qu'il  se  coide  lever. 

(Gntrfe  Bourg.,  2681,  A.  P.) 

Li  rois  le  prist  par  la  main  dieslre. 
Et  celé  s'e,^lort  pour  fuir. 

(Mouss.,  Cliron.,  -1133,  Reiff.i 

Qnar  perclus  orent  ses  talans 
El  ses  malises  et  ses  lors. 
Par  quoi  de  lui  se  sont  estors. 

(Id.,  ib.,  30992.) 

I.a  sont  tout  li  solas,  li  déduit,  li  ileport, 
Mont  pnet  iestre  dolans  qni  de  cel  lin  s'eslort. 
(De  S.  Jehan,  Richel.  2039,  f  26  v°.) 

Si  avez  fet  honte  a  voslre  ordre 
El  a  Dieu,  dont  rous  pas  eslordre 
Ne  poez  sans  grant  honte  avoir. 
(De  fAbeesse  qui  fu  grosse,  303,  Méon,  Neun.  Rec  , 
II,  323.) 

Renarl  le  semont  et  apele  : 
Belin,  espan  li  la  cervele  ! 
Garde  que  vis  ne  s'en  eslorde  ! 

(Peler.  Ren.,  p.  427,  Martin.) 
Pour  ce  que  il  (li   cers)  estoit   forz  et  le 
giers   il   s'estorst  dou  lion.  {Chron.  de  S.- 
Den.,ms.  Ste-Gen.,  f"  9».) 

Icellui  Gieffroy  s'estordi  de  lui,  et  en 
soyestordant  et  eschappant....  (1376,  Arch. 
JJ  110,  pièce  212.) 

Quant  l'exposant  se  senti    ainsi   batu  et 
villenné,  il  s'eslurdi  d'eulx  et  leur  eschappa. 
(1383,  Arch.  JJ  126,  pièce  278.) 
Pour  ce  qu'ilz  ne  le    vouloient  laissier 


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EST 


EST 


EST 


nier,  veanfet  sentant  le?  grans  villenies 
et  injures  que  on  lui  faisoit  se  eslorty  tant 
qu'il  s'eschappa  de  leurs  maius.  (1397, 
Arch.  JJ  152,  pièce  74.) 

Icellui  Hastenc  s'esteurdi  pour  avoir  son 
baston.  (1398.  Arch.  JJ  154,  pièce  16.) 
S'a  loi  se  tient  et  ne  poursuive  mie, 
Pnis  que  saoul  est,  amour  de  lui  s'eslorl. 
(E.  Desch.,  Pocs.,  Richel.  840,  f"  170'.) 

Riens  ne  se  peut  ne  celer  ne  estordre, 
que  tout  ne  soit  sçu  une  fois  et  vienne  a 
coDgnoissance.  (G.Ghastell.,  Vérité  mal- 
prise, VI,  330,  Kerv.) 

Quant  Galeram  se  vit  ainsy  entrepris,  et 
que  force  n'y  avoil  mestier  ne  sa  vertu  ne 
luy  povoit  ayder,  tant  se  sceust  extordre, 
povoir  n'avoit  de  soy  mouvoir.  {Gérard  de 
Nevers,  I,  xviii,  éd.  1725  ) 

—  Neutr.,  échapper,  sortir  ; 

De  quel  que  seit,  Rollanz  n'esloerlral  mie. 

(fio/.,  593.  Muller.) 
E  il  qui  ci  se  sunt  vanté 
Que  tuit  nos  sunt  mais  eschapé 
Seieut  si  vassalment  requis 
C'nns  n'eschapt  n'estorce  vis. 

(Ben.,  D.  de  Norm..  II,  5G25,  Michel.) 
Saches  qu'en  tel  péril  fies  mis 
Qu'a  peine  lor  estortrnx  vis. 

(ID..  ib..  Il,  12fl99.) 

Par  Dieu,  bastars,  or  est  vos  jors  venus, 
Por  mon  neveu  vos  rendrai  tel  salus  : 
Se  m'eslordes  ne  me  pris  -il.  festus. 

(B.  rff  Cambrai,  CLXxi.  Le  Glay.) 
Quant  fut  eatoers  de  cel  pasmer. 
Si  se  comence  a  desmenter. 

(Vie  de  SI  Giles,  613,  A.  T.) 

Ocirrai  vous  et  la  pulain. 
Quant  m'eslordrez,  ne  serez  sain. 
(Floire  et  Blance/lor,  1"  vers.,  2ill,  du  Méril.) 

De  feu  d'enfer  ja  ne  quit  que  j'estorde. 

(G.  DE  Coisci,  Mir.,  ms.  Brnx.,  f°  'i'.) 
Guides  me  tu  ainsi  eslordrei 
Par  bordes  quides  escaper  ? 

iRenarl.  Iij664,  Martin.) 

Quant  il  vendra  devant  le  ju^e 
Qui  toutes  choses  poise  et  ju^e. 
Et  tout  a  droit  sanz  faire  tort. 
Que  nus  n'i  guenchist  ne  estort. 

(Rose,  ms.  Corsini.  f°  127''.) 

Toz  devun  tren  a  la  mort 

Et  arriveron  a  son  port. 

Et  passeron  parmi  sa  porte  : 

N'i  a  si  fort  qui  li  estorte. 
(Yie  de  S.  Alexi,  253,  Rom.  VIII,  p.  Mi.) 

Or  l'aplalgniez  dou  tôt  as  mains. 

Fait  ele,  qu'il  ne  vos  estorde. 

Et  n'aiez  peor  qu'il  vos  morde. 
(De  la  Sorisele  des  eslopes,  Montaiglon  et  Itay- 
naud,  Fald.,  IV,   164.) 

Et  Rome,  qui  as  dons  s'acorde. 

Qui  veult  que  riens  ne  li  estorde. 

Conforme  touz,  et  blans  et  noirs. 
(De  l' Abeesse  qui  fu  grosse,  471,Méon,  Noav.  Rec, 

11,328.) 
Par  chi  passeront  ja  .nu.  mil  Arabi 
Se  de  cens  peus  estordre  Dieu  aras  a  ami. 

(E.  de  SI  aille,  Richel.  25516,  f  77''.) 

Riens  ne  leur  puet  fouir,  riens  ne  leur  puet  estordre. 
(J.  DE  Meusg,  Test..  Vat.  Chr.  367.  f  21".) 
Les  Vandres  cuidant  prandre  et  tuer  senz  estordre. 
(Gir.  de  Ro.îs.,  466,  Mignard.) 
Ne  cnident  il  qu'ainsi  m'estordent. 
Je  le  prenderoye  avant  a  forche. 
(Alabd,  Contesse  d'Anjou,  Richel.  765,  f°  10  v°.) 
Un  poi  li  bat  le  poux,  mes  tant  le  parfait  teurtre 
La  plaie  du  coslé  qu'a  mort  ne  peut  esteitrdre. 
(Ch.  du  roiissigneul,  ras.  Avranches  214,  f  6''.) 


Je  u'ay  pas  paour  qu'il  nous  estorde. 
Ne  que  de  ci  puisse  eschaper. 

tPass.  N.-S.,  Jub.,  Mijst.,  II.  230.) 

Et  gardez  que  ne  vous  estorde 
Quelque  povret  qui  a  vous  viengne 
Que  réconforté  ne  se  tiengne 
De  quelque  aumosne  que  ce  soit 
(Ltt  Confess.  de  la  belle  fille,  à  la  suite  de  P.  Mi- 
chault,  Dance  aux  Aveugles,  p.  266,  éd.   1748.) 

—  En  estordre,  coninie  en  réchapper, 
en  sortir  : 

Dist  la  duchoise  :  Mar  en  eslordra  vis. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  C  60'^  ) 

Tant  est  batus,  ja  n'en  eslordra  vis, 

(Ib.,  ms.  Berne  113,   f  22''.) 

E  de  tûtes  parz  asailliz 

Qu'a  peine  en  quidames  estoertre. 

(Ben-,  C.  de  Norm.,  Il,  1754,  Michel.) 
Poi  en  estoTst,  jeo  l'vos  plevis. 
Qui  n'i  fussent  u  morz  u  pris. 

(ID.,  ib.,  II,  2589.) 
Se  tos  ne  nos  souscort,  en  si  maie  rihote, 
Des  amis  Alixandre,  ne  quic  .i.  en  estorde. 

(Roum.  d'Alij.,  f  IS"»,  Michelant.) 
Que  s'il  ore  vis  en  eslorl. 

(Rom.  de  Tliebes.  Richel.  60.  f  8'.) 
Quant  Floires  a  oi  parler 
De  la  bataille  dessevrer. 
De  duel  morra,  s'il  en  estort. 
(Floire  el  Blance/lor,  2"  vers.,  1213,  dn  Méril.) 
Dame,  fait  il,  ge  vos  jnrrai 
Que  ge  tôt  ainsi  le  ferai. 
Se  ge  ne  sui  ou  morz  ou  pris. 
Et  se  g'en  puis  estordre  vis. 

(Parton.,  7683,  Crapelet.) 

Cniveis,  dist  Danemons,  ja  vis  n'a»  eslordres. 
(Gui  de  Bourg.,  2673,  A.  P.) 

Savez  pur  coi  nus  n*^n  estort. 
(Dou  Chnalier  a  l'espee,  557,  Mécn,  Nom.  Rec, 
1.   144.) 
Ja  n'entrera  eu  ceste  porte 
Chevaliers  qui  vis  en  estorde. 

(Ib.,  544.) 

—  Act.,  se  détourner  de,  échappera,  évi- 
ter : 

Es  vos  la  aeculere  cure 

Soccreistre  tant  a  desmesiire, 

De  jor  en  jor  diversement, 

Sor  lui  e  tant  espessemeot, 

Q'estortre  ne  pot  a  nul  foer 

Q'il  n'i  fust  retenu  de  quer. 
(Ancier,  Vie  S.  Greg.,  203,  P.  Meyer,  Romania, 
XII,  p.  154.) 

La  mort  esturdre  ne  purroye. 

(Ms.  Drit.  Mus.  llarl.  636,  f  201  v».) 
Quant  al  un  maner  vous  estourtrez 
raconte,  par  tant  ne  estourtrez  my  l'aconte 
dil  autre  maner.  (1303,  Year  books  of  th- 
reign  of  Edward  the  first,  years  xxxii, 
xxxiir,  Rer.  brit.  script.) 

—  Infln.  pris  subst.,   torsion,  mouve- 
ment du  corps  : 

A  Veslordre  del  branc.  l'a  el  pré  trebncié. 

(Roum.  d'Alix.,  1°  73',  Michelant.) 

Et  Sornegur  son  colp  estort, 
Sace  l'espié  a  soi  monlt  fort. 
Et  a  Yestordre  que  il  fait 
Partonopens  l'espee  trait. 

(Parlon.,  3021,  Crapelet.) 

Et  par  son  signonr  Yseubart, 
A  Veslordre  k'Il  fist  a  ans. 
Quant  i  jousia  comme  vasaus. 

(MoosK.,  Chron.,  14290,  Reiff.) 
Si  an  dist  l'istoire  que  après  Vaislordre 


de  son  glave  paisa  parmi  la  plaie  .i.  rais 
de  soloil.  (Mort  Arlus,  Richel.  24367, 
f-Sl'i.) 

Li  glaive  trenchant  ad  estors, 
Glaça  del  osberc  par  dehors, 
Al  estuertre  pas  nel  déporte 
L'escn  del  col  loin  eu  porte. 

(Protheslaus.  Richel.  2169,  f  78^) 

Bessin,  éteurdre.  tordre.  Pic,  Vermand., 
estordre,  ravir,  enlever.  Wallon  de  lions, 
etorde,  estorde.  storde,  exprimer  l'eau  qui 
se  trouve  dans  un  linge  en  le  tordant.  Les 
Liégeois  disent  stoide  pour  exprimer. 

ESTORE,  voir  ESTOIRE. 

ESTOREE,  S.  f.,  flotte  : 

Le  roy  d'Angleterre  avoit  fait  appareiller 
une  grande  estoree  de  nefs.  {Chron.  de 
Flandres,  ch.  84,  de  Smet.) 

ESTOREMENT,  eslouvement,  esthoure- 
ment,  estoirement,  estorment,  etorement, 
s.  m.,  lignée,  lignage  : 

N'a  plus  sage  de  lui  desons  le  firmament. 
Car  dou  chine  trouva  ou  ciel  Yestoremeni, 

(Chev.  au  cygne,  4647,  Reiff.) 

—  Création  : 

De  Vestoremenl  de  l'homme.  (J.  de  Vi- 
GNAY,  Mir.  hist.,  Vat.  Chr.  538,  f"  6^.) 

—  Les  choses  nécessaires  pour  se  nourrir 
et  se  couvrir,  provision,  ressources, 
meubles,  etc.  : 

Veiz  ardre  les  maisnns  e  les  esloremenz. 

(Rou,  2' p.,  4233,  Andresen.) 

Adont  U  chevalier,  sans  nul  ariestement. 
Livrèrent  la  royne  tout  son  estorement. 

(Chev.  au  cygne,  713,  Reiff.) 

Ne  deguaster  issi  t'onnr. 

Ne  doner  pas  si  largement; 
Lai  en  ta  terre  estorement. 

(Vie  de  St  Giles,  282,  A.  T.) 

Certez  je  n'iray  pas  au  lièvre 
Ne  au  coonin  ne  a  la  chievre 
Qui  n'ont  fors  leur  estorement 
De  queue,  encor  escarsement. 
{Vie  du  saint  Hermite  Regnart,  63,  Martin, 
Zeitschr.  fur  rom.  Phil.,  VI,  349.) 
De  leur  besoigne  trestout  Vestoremenl 
Firent  si  bien  qu'il  ni  failli  nient. 

(Enf.  Ogier,  8130,  Scheler.) 
Comme  les  diz  moines  aient  peu  de  bois 
pour  leur  estoirement  de  chauler  et  ardoir, 
ne  pour  leurs  édifices  faire.  (13bl,  Arch.JJ 
61,  pièce  918.) 

Huches,  huchiaus  et  autres  communs 
estoremenz  d'ostel.  (13S7,  Arch.  JJ  89, 
pièce  103.) 

Mises  pour  esthouremens  a  plusieurs 
segneurs  de  qui  le  ville  tient,  qui  deus  leur 
estoient  pour  esthouremens,  a  cause  des 
hiretages  de  la  dite  ville,  des  chens  apparte- 
nans  a  ycelle.  (1365,  Compte  de  P.  Lenga- 
neur,  Reg.  des  argent.,  Arch.  raun.  Abbe- 
ville  ;  Mon.  du  Tiers  Etat,  IV,  157.) 

Et  a  nostre  entrée  que  ordonné  avons 
a  estre  faite  en  nostre  hostel  a  Amiens, 
que  par  euls,  leurs  bour^ois  et  subges  ils 
nous  feissent  et  feissent  laire  aides  de  per- 
sonnes et  à'estoremens,  si  conme  lis,  cou- 
vertures, linge,  langes,  vaisselle  d'argent, 
nappes,  doubliers,  draps  de  haulte  liche,... 
paveillonset  autres  choses  nécessaires  pour 
uotre  entrée  estre  mieulx  faicte  et  acomplie. 
(2  aoilt  1379,  Lettres  de  non  préjudice  aixor- 


EST 


EST 


EST 


626 


dées  d  l'échevinage  d'Amiens,  au  sujet  d'un 
prêt  de  meubles  fait  d  l'Evéque,  ap.  A 
Thierry,  Mon.  du  Tiers  Etat,  I,  699.)  Impr., 
osloremens. 

Bans,  tables,  fourmes  et  autres  estormens 
d'ostel.  {Reg.  du  Chat.,  I,  34S,  Biblioph. 
fr.) 

Quelz  eMoremens,  quelz  joyaux  ! 
(tes  trois  Galans,  p.  î!),  ap.  Ler.  de  Lincy  et 
MicheU  Farres,  Moral,  et  .■icrtn.  jo'j.,  t.  11.) 
Avecques    les   ulensillcs    et  estofemens 
estans   oudit   hostel.  (i42b,  Arch.  JJ    173, 
pièce  74.) 

Pour  chascune  queue  de  dépense  et 
etoremeni,  cinq  sols  tournois;...  pour  cha- 
cun baril  de  cervoise,  de  dépense  et  etore- 
ment,  quatre  sols  tourn.  (1440,  Ord.,  xiv, 
100.) 

J'ay  d'aassi  bon  estorement 
Que  boorean  de  nostre  meslier. 

{Viel  Test.,   i;i27ll,  A.  T.) 

Avoec  Iny  cinq  cens  lances  de  son  estorement. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  3972,  Chron.  belg.) 

Nous  sommes  cy  tous  apprestez,  pour 
vous  délivrer  des  vivres  ettous  eslottremens, 
pour  le  siège  mettre.  [Chron.  de  du  Guescl., 
p.  89,  Michel.) 

Aucun  bouchier  ne  despiecera  char  de- 
vant qu'il  soit  jour,  si  ce  n'est  pour  Vestoi- 
rement  d'un  bourgeois  ou  autre  qui  ait 
quelque  fait  a  faire.   (1487,  Ord.,  xx,  51.) 

Car  il  y  a  tant  beanx  aoarnemens, 
Riches,  nonveaux  et  nobles  paremens 
Sur  les  aiilieulx  et  tous  estoremens. 

Et  ces  dornres 
Sur  chapiteauls  et  pommeaux  a  pointures... 
(Chb.  de  Pis.,   Poés.,  Richel.  604,  f°  73''.) 

Et  deux  viviers  la  sourdans  proprement 
Bien  façonnez  de  tout  cstoreme.it. 
Plains  de  poisson. 

(ID.,  a..  P  73''.) 
Y  avoit  (au  diner  du  roy,  sur  la  table  de 
marbre  du  palais)  un  moult  riche  dressoir 
faict  a  plusieurs  degrés  montans  dont  les 
estoremens  estoient  beaulx  et  de  merveil- 
leux pris.  (Ghastellatn,  ap.  Laborde, 
Emaux.) 

Que  j'en  auray  i'estoremeitt 

Pour  mon  user. 

(Farce  des  femmes,  Aiic.  Th.  fr.,  11,  (1-2.) 
Achètent  harens  ou  aultres  estoremens  de 
vivres.  {Coût,  de  Dieppe,  f°  26  r",  Arch.  S.- 
Inf.) 

—  Équipage,  train,  armes  d'un  soldat  : 

0  lai  .1.  escnier  de  noble  estorement. 
Bien  armé  et  monté  a  son  commandement. 

(Cuv.,  B.  du  Giiesclin,  70i,  Charrière.  i 

Chevaus  et  palefrois  et  bians  estoremens. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  732,  Chron.  belg.) 
Pareillement  en  plusieurs  pars  du 
royaume  de  France  envoya  le  roy  geus 
d'armes  en  bel  et  bon  estorement,  conduis 
par  vaillans  capitaines.  (Chist.  de  Pizan, 
Charles  V,  2'  p.,  ch.  9,  Michaud.) 

ESTORER,  estaurer,  eslurer,  etorer,  sto- 
reir,  estroer,  verbe. 

—  Act.,  bâtir,  construire  : 

Une  cite!  i  estora, 

Et  sist  sur  l'aiguë  de  Timavie, 

La  citeiz  ont  a  nom  Palavie. 

(Brnl.  njs.  Munich,  1112,  Vollra.l 
El  dedens  les  xu  ans,  sire,  que  tu  régnas, 
XII  citez  feiz  et  moût  bien  esteras. 
(Rom.  d'Alex.,   P.  Meyer,  Uoraaaia    XI,  p.  283 

T.  III. 


Et  si  fis  a  Paraers  estorer  une  vile. 

(Gui  de  Bourg.,  C9,  A.  P.) 
Or  vos  dirai  d'enfer,  lo  doleros  pais, 
Cum  fut  faiz  et  creeiz,  et  storeiz  et  assis. 
(Li  Ver  del  juise,    ms.    Oxf.,   BodI.  Canon,  mise, 
f°   13.'i  V».) 

Estorer  chapelerie.  (1238,  Paraclet,  Arch. 
Somme.) 

Une  chapelerie  que  je  ai  estoree  a  Oscans. 
(1264,  Cartul.  d'Ourscamp,  f°  146%  Arch. 
Oise.) 

La  tur  de   Gloucestre    et   le    chastel  de 

Bruges  ont  fermé   et  estoré  contre  le  rey. 

{Chron.   d'Angl.,  ms.  Barberini,  f"  37  v".) 

Le   roy    estora  une   ville.    {Perceforest, 

vol.  II,  f«  3^  éd.  1528.) 

Une  cité  nouvellement  esloree.  {Ib.,  vol. 
IV,  f»  124».) 

—  Faire  naître,  créer,  mettre  au  inonde  : 

.N'est  raie  de  la  fable  Lancelot  et  Tristant, 
D'Artus  et  de  Gauvain,  dont  [on]  parole  tant. 
Ains  est  du  plus  hardi  et  dn  plus  soulTisant 
Conques  Pieux  estorast  en  ce  siècle  vivant 
Et  du  plus  gentil  homme   et  du  mieux  combatant. 
(Le  Livre  Oger  de   Dannemarche,  Brit.  Mas.,  Bibl. 

dn  Roi,  n""  15  cl  vi.) 

Onques  si  granz  affaires  ne  fu  enpris  de 
nulle  gent,  puis  que  li  monz  (v,  estorez, 
(ViLLEH.,  128,  Wailly.) 

Aine  Damedix  oisellon  n'estora. 

Tant  volast  bien,  qui  el  palais  cntrast. 

Qui  ne  fast  mors,  ja  ne  leur  escapast. 

(Huon  de  Bord.,  4724,  A.  P.) 
Puis  que  Deus  forma 
Le  secle  e  le  moud  estroa. 

iProttieslaus,  Richel.  21(111,  f°  36'.) 

Depuis  que  le  monde  fut  premièrement 
édifié  et  estauré.  (Froiss.,  Chron.,  vol.  Vil, 
ch.  7,  Buchon.) 

En  maie  heure  fus  estauré. 
(Greban,  Mist.  de  la  pasa.,  3262,  G.  Paris.) 

—  Réparer,  restaurer  : 

Les  iglises  a  estorees 
Qui  par  la  guerre  erenl  gaslees  : 
Les  unes  fisl  e  commença, 
E  les  antres  ameillora. 
(G.  DF.  S. Pair,  Mont  S.  Michel,  1689,  Michel.) 
Molt  s'est  peneie  d'amender 
A  son  poeir  e  à'estor(i)er 
La  cbapele. 

(ID.,  ib.,  3167.) 

—  Remettre  dans  le  premier  état  : 

Et  s'il  avienl  par  avanlure 
Qu'elle  y  chaice,  (dans  la  tentation)  si  l'en  esture, 
Jhesus,  par  ta  redempcion. 
(Patenostre,  160,  ap.  E.  de  Boateiller,  Guerre  de 
Metz,  p.  300.) 

—  Etablir,  instituer  : 

Saint  Pierre  de  Rome, 

Qui  estora  la  loi  qne  nos  tenomes. 

(Raimi).,  Oijier,  8801,  Barrois.) 
Li  rois  flst  l'abaie  an  la  place  fonder  ; 
Nonains  religions  0st  iluec  estorer, 
El  clerz  et  chapelains  por  les  messes  chanter. 
(J.  Bon.,  Sax.,  ccxcvi,  Michel.) 

Et  en  ceste  cité  fist  ly  roys  edefyer 
Eglises  a  foison,  et  lever  maint  clocqnier. 
Et  priestres  estorer  pour  siervir  le  raoustier. 
(Ckeii.  au  cijgne,  21719,  Rcilf.) 

Et  les  lois  et  les  sacremens 
Qnestorerent  li  auciien. 

(MousK.,  Chron.,  2035,  ReiU.) 
Il  vanrroil  miens  qu'on  enst  avisée 
Voie  par  quoi  pais  en  fust  estoree. 
(Adenet,  Enf.  Ogier,  Richel.  H7I,  f  i.  r") 


—  Ordonner,  régler,  gouverner: 
Trestut  le  règne  e  qnant  qu'il  i  apent 
Del  tut  eslore  a  son  comandement. 

(Bible,  Richel.  902,  f°  7=.) 
L'une  set  plus  et  l'autre  mains  : 
Issi  Vestorn  li  souvrains 
Sires  du  mont  a  son  plesir. 

(Le  Lai  du  conseil,  p.  99,  Michel.) 
Li  caritaule  ont  estoré  que...  [Stat.    des 
long,  et  Bourg.  d'Arras,  Richel.  8541.) 

—  Munir,  garnir,  fournir  : 
Noblement  Vestora  et  la  garni  de   cam- 

panues.  {Cliron.  de  S.-Den.,  ms.   Ste-Gen., 
f"  i43-\) 

0  mots  sucres  et  parolles  dorées  ! 
Bien  sonrt  seroit  qui  ne  les  eolendroit. 
0  que  n'avons  les  langues  estorees 
De  tel  language  a  vous  respondre  a  droit  ! 
(II.  Baddr,  Dell,  de  la  Dame    et  de  t'Escinjer. 
Poés.  fr.  des  xv«  et  xvi°  s.,  IV,  l.'>6.) 

Nouveaux  mariez,  qnant  viendra 
Qu'avecqaes  vous  aurez  la  belle. 
Estorier  vous  la  conviendra 
De  ce  qu'il  fault  au  métier  d'elle. 
(Le  Doctrinal  des  nouveaux  mariés,  Poés.  fr.  des 
XV»  et  xv!%  s.,  I,  132.) 

—  Réfl.,  se  préparer,  se  prémunir  : 

Or  vous  vneil  aconter 
Com  se  doit  estorer 
Home  qui  famé  prent. 
(De  l' Oustillement  au  Vilain,  p.  8,  Monmerqné.) 

—  Estoré,  part,  passé,  fourni,  muni  : 

De  l'aveir  as  Franceis  sunt  riche  e  estoré. 
(Rou,  2°  p,,  4220,  Andresen.) 
11  rendra  la  terre  tote  estoree  de  charues, 
1    de  granges.  {Gr.  Charte  de   J.  sans  terre, 
I    Cart.de  Pont-Audemer,f»  81v»,Bibl.  Rouen.) 

Si  pora  manoir  par  anees 
En  ses  terres  bien  estorees. 

(Parton.,  10j07,  Crapelet.) 
.1.  lit  estoret  de  kicule.    (1301,   Cari,  de 
l'abb.  de  FUnes,  p.  501,  Hautcœur.) 

De  tous  costes  conimencja  l'assaut  si  dur 
et  si  estoré  que  en  brief  fust  la  ville  gai- 
gnee.  (S.  Remv,  Mém.,  ch.  cxv,  Buchon.) 
Ne  suis  je  pas  bien  etorer 
De  mon  mary  que  vous  voyez? 

(Farce  du  Badin,  Ane.  Th.  fr..  I,  271.) 


Mieux  etoré  fait  bravement. 
(J.-A.  DE  Baif,  Mimes.  1.  III,  f  125 


»,  éd.  1619.) 


Pic,  chambre  etorée,  chambre  garnie, 
meublée.  Les  anciens  contrats  de  mariage, 
en  Picardie,  réservent  à  la  femme,  en  cas 
de  mort  du  mari,  sa  chambre  étorée,  c'est- 
à-dire  garnie  de  ses  meubles.  Norm., 
Bessin,  etorer,  munir,  pourvoir  quelqu'un 
de  quelque  chose,  la  lui  fournir  ;  s'étorer, 
s'acheter  quelque  chose.  Les  paysans  nor- 
mands disent  ironiquement:  «Le  voilàbien 
etoré  »  par  ex.  avec  une  mauvaise  épouse. 

ESTORi.vBLEMENT  ,  adv.,  d'une  ma- 
nière historique  : 

Ceo  est  espiritalement  e  estoriabiement . 
(P.  DE  Ta.niîi,  Best.,  458,  Wright.) 

1.  ESTORiE,  eslourie,  s.  f.,  race  : 
Or  revoy  au  droit  les,  par  deviens  Tabarie, 
Une  anllre  fiere  j;ent  et  de  hanlte  estourie. 

(Cher,  ail  cygne,  23268,  Reiff.) 


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EST 


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2.  BSTORIE,  voir  ESTOIRE. 

ESTORiEK,  -lier,  -  yer,  verbe. 

—  Act.,  attaquer,  frapper  : 

Li  serpens  de  sa  keaa  le  Ta  esloriant, 
A  terre  labati.   adoiit  le  Ta  hapant 
Tout  ensi  c'ans  leas  Ta  le  mouton  eagonlant. 
(B.  de  Seb-,  il,  27i,  Bocca.) 

—  Nentr.,  combattre,  s'escrimer  : 

11  laissa  aller  son  cheval,  et  trait  une 
belle  espee...  et  commença  a  estonier  et  a 
faire  place  autour  de  luy.  (Froiss.,  Cftro»., 
Richel.  2660,  f"  120  r».)  Var.,  estoryer. 
(Kerv.,  IX,  408.) 

ESTORiLLON,  S.  m.,  tourillou  : 
Estonllons  fournis  par  un  serrurier  pour 
ung    pont  levis.     (1304,    Noyou,    ap.   La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTORME,  S.  f.,  grand  bruit,  tumulte  ; 

Estormes  et  batailles  et  grant  camplesoo. 

(Lib.  prim.  Mile,  ms.  Modène.) 

ESTORMEis,  estourmys,  s.  m.,  grand 
bruit,  vacarme  : 

Et  tiroient  l'ung  contre  l'aultre  fière- 
ment, et  faisoient  tel  estourmys  que  ce 
sembloient  lonnoires  et  fouldres  qui  des- 
cendoient  du  ciel.  (i.  Chastell.,  Chron. 
du  D.  Phil.,  ch.  Lxxiv,  Buchon.) 

ESTORMENT,  VOir  ESTOREMENT. 

ESTORMEY,  S.  m.,  escriuie  : 
Jehan  Courtot,  niaistre  d'estormej/.  (1408, 
Arch.  JJ  163,  pièce  6.) 

ESTORMiE,  estourmie,  alurmie,  s.  f., 
et  m.,  grand  bruit,  violent  tumulte  : 

Des  cors  fa  grans  l'oie 
Qne  olifaDt  isçoient  qni  font  grant  eslormie. 

(Roum.  i'AlU.,  l"  611*',   Michelanl.) 

Car  la  table  rendi  tel  son 
Et  si  très  cruel  eatormie 
Que  la  tors  trestote  en  Tormie. 

(Percerai,  ms.  Berne  ll.j,  f»  99''.) 

Oai  les  sons  ot  et  Veslormie, 
Monlt  est  dolans  s'il  n'a  s'a  mie. 
(Flaire  et  Blanceflor,  \'  vers.,  1745,  du  Méril.) 

—  Choc,  lutte,  combnt,  bataille  : 

A  restorer  Galtier  unt  fait  grant  estiirmie. 
(Rou,  2"  p.,  39-23,  Andresen.) 
Petit  ne  donnent,  ne  doutez  mie. 
!S'i  ait  aucune  eslurviic. 

(G.  iiE  C0I^•Cl,  ilir.,  ms.  .Soiss.,  f  -27''.) 
Grande  fu  la  bataille  en  my  la  prarie, 
Et  le  cbapple  orrible,  et  dure  Vealurmie. 
(Bat.  des  trente  Englois  et  des  trente  llrctons,  318, 
Crapelet.) 

En  courant  la  terre,  en  faisant  estormies. 
(J.  DE  ViGNAY,  Enseignem.,  ms.  Brus. 
11042.  f"52''.) 

Forte  fu  la  bataille  de  cbascnne  partie. 
Piètre  contre  Henri  maintint  bien  Veslormie  ; 
Car  il  savoit  assez  d'estour  et  d'escremie. 
(Cuv.,  du  Guesclin,  10230,  Charrière.)  Impr.,    es- 
tonde. 

Et  y  eust  eu  grand  bataille,  se  n'eust 
esté  ung  nonmé  Piètre  Simon,  premier 
eschevin  de  Gand,  qui  par  belles  parolles 
desparti  lestourmie  par  grand  vaillance. 
(MONSTRBLET,  Cliron.,  Il,  224,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

ESTORMiR,  estourmir,  eslourmyr,estur- 
mir,  astormir,  eturmir,  estovimir,  enstor- 
mir,  entormir,  verbe. 


—  Act.,  faire  un  grand  bruit  qui  réveille, 
ou  simplement  réveiller,  faire  réveiller, 
donner  l'alarme  à,  mettre  en  rumeur,  en 
tumulte,  soulever  ; 

Li  dus  se  dort  qui  ersoir  l'agait  Est, 
Jel  Tuel  aler  orendroit  eslormir. 

(Les  l.oh..  ms.  Berne  113,  f°  2i''.) 

De  totes  pars  seront  ja  estormi. 

(Ib.,  f»  5f.) 
Vint  en  la  chambre  on  li  dus  Bègues  gisl, 
Entre  ses  bras  la  belle  Biatris  ; 
L'oreiller  croUe  et  cil  est  eslormis. 
(darin  le  Loh.ji'  cbans.,  xxsv,  p.  11",  P.  Paris.) 

l'n  cor  sonna  por  la  ville  eslormir. 
On  Toit  ses  homes,  fièrement  lor  a  dit  : 
Signor,  issez,  en  non  Saint  Esperit. 

(/*. ,  1°  chans  ,  xxviv.) 

Lor  bons  chevaus  font  maintenant  covrir  ; 
Trente  vassaus  Tont  la  ville  eslormir. 

{Ib.,  2'  chans.,  viu,  p.  193.) 

Mult  Tpissiez  grant  pneple  en  poi  d'are  eslurmi, 
Mediee  cnmencie,  parlement  départi. 

(Rou,  2»  p.,  291S,  Andresen.) 

La  nais  est  trespassee  et  li  aube  esclarcie. 
As  1res  et  as  héberges  est  li  os  eslourmie. 

(Gitans.  d'Antioche,  n,  v.  459,  P.  Paris.) 
Païens  sont  eslormiz  es  loges  et  es  trez. 
(Fierabras,  Vat.  Chr.  IfilS,  f"  iS''.)  Estourmi. 
(A.  P.,  T.  3292.) 

Sor  le  mnllon  s'est  endormis. 
Mais  par  teos  sera  eslormis. 

(Renan.  SnppL.  Itil.  Chabaille.) 

En  ocoirent  .m.  et  .vu.  cens, 
Si  comme  temognent  lez  gens, 
Ains  que  li  os  /'itst  eslormie 
Des  Tnrs  félons,  que  Dii  maodie  ; 
Soaspris  les  orent  en  lor  lis. 

(.Gilles  de  Chin,  3397,  KeilT.) 
Viai  tu,  fait  cil,  faire  mellee 
Et  eslormir  ceste  maison  ? 

(fa*;.,  ms.  Berne  331,  f  166''.) 
Tôt  furent  estormi  et  toz  li  oz  raempliz 
de  noise  et  de  temoute.  {Chron.  deS.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f"  112=.)  P.  Paris, estoMrmis. 

Si  cria  l'en  alarme  moult  forment  et  Ju 
l'ost  moult  estormie.  (Ib.,  Richel.  2813, 
f»417''.) 

Paiens  sunl  eslormis,  si  se  curent  armer. 
(Horn,  3258,  Michel.) 
Adoncques  envoya   Anthoine   jusques  a 
quatre  cens  bassines  pour  estourmir  l'ost. 
(J.  d'Arbas,  Melus.,  p.  222,  Bibl.  elz.) 

Tantostqae  la  cité  fut  estourmie.  {Ti'ahis. 
de  France,  p.  18,  Chron.  belg.) 

Si  comne  les  gens  de  Arnoul  se  ordon- 
noyent,  pour  la  noyse  qu'ilz  firent  les  gens 
de  l'ost  s'esveillerent  et  Guidèrent  que  les 
gens  du  duc  Richard  les  allassent  assaillir, 
atant  fut  l'ost  estourmy  et  se  partirent  les 
roys  de  France  et  d'Allemagne  sans  arroy 
ue  ordounance.  (Chron.  deNorm.  de  nou- 
veau corrigées,  f°  23  r".) 

—  Réfl.,  se  mettre  en  mouvement,  se 
soulever,  s'agiter  : 

As  armes  corrent  sanz  point  de  l'aresler. 
Lors  s'asiormissent  contreval  la  citei. 

(Les  Lok..  Richel.  19160,  f  73».) 
Si  s'astormixent  et  effroient  li  Egyptiens. 
(S.  Graal,  Richel.  2453,  f"  248  v«.) 
Or  n'estnet  mie  demander 
Se  la  cité  bien  s'entormi. 
Ne  s'il  i  ot  noise  ne  cri. 

(Mhis,  Ars.  :'.312.  f°  .'i.ï''.) 


Cil  des  molins  sont  trop  greTé, 
Tant  ont  soffert  et  enduré, 
Que  tôt  cil  del  ost  s' enstormissenl 
Et  qne  lor  batalles  s'en  issent. 

{Durm.  le  Gai.,  13827,  Stengel.) 

—  S'ébranler,  se  mettre  en  mouvement 
pour  aller  à  l'attaque  : 

Corbarans  retourna  en  brochant  le  destrier. 
Et  ly  ost  s'eslourmtj. 

(Chev.  au  cygne,  7G03.  Reiff.) 

Et  paien  s'eslormissent  euTiron  de  tons  les, 
François  ont  aquellis  aval  parmi  les  près. 

(Fierabras.   -4031,  A.  P.) 

L'ost  s'eloiirmisl,  chascan  se  liOTe. 
(GuuRT,  Roy.  lign..  t.  I,  p.  lo8,  Bachon.) 
L'ost  s'eslurmi. 
(Est.  de  la  Guerre  sainte,  Vat.  Chr.  1639,  ^  e*".) 
Mais  gueres  n'y    proul'fiterent  ou  arres- 
terent;  car  l'ost  s'estotirrrej/ et  accoururent 
les  plustost  prestz  celle  part,  moult  hasti- 
vement.     (Wavrin,     Anchienn.     Chron. 
d'Englet.,  I,  221,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

S'estourmy  U  os.  (Froiss.,  (;/iro)i.,  1,331, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

—  Neutr.,  être   ébranlé,    s'ébranler,  se 
mettre  en  mouvement,  s'agiter  ; 

Mult  oissiez  cort  eslormir. 

Noise  lever,  barons  frémir. 

(Rou,  3°  p.,  6151,  Andresen.) 
Lors  fist  l'empereres  crier  parmi  Cous- 
tantinoble  que  chascuns  le  sivist  a  tel  be- 
soing,  come  por  ses  homes  secorre  et  dé- 
livrer. Lors  veissiez  moût  estormir  la  cité 
de  Constantinoble,  si  come  de  Frans  et 
deVeniciens,  de  Pisans  et  d'autres  gens  qui 
de  mer  ne  savoient  riens.  Il  coroient  as 
vessiaus  qui  ains  ains,  qui  mius  mius. 
(ViLLKH.,  Conq.  de  Constant.,  clxx,  P. 
Paris.) 

La  tere  eslormis!  tôle  et  tranle 
Del  poindre  qu'il  ont  pris  ensanle. 
(Gaïït.,   Ysle  et  Galeron.  Richel.  375,  f  297=.) 
Lors  se  prent  au  complaindre  et  de  denl  estormir. 

(Girart  de  Ross.,  2291,  Mignard.) 
Pierres  de  Mont  Raboy  ha  si  fait  eslormir 
Qae  jns  chiet  du  cheval  com  une  beste  mne. 
{;/'.,    1782.) 

—  Act.,  attaquer  à  l'iraproviste,  mettre 
en  déroute,  en  désarroi  : 

Par  nuit  Toloit  l'ost  estormir 
Et  faire  del  siège  partir- 

(Wace,  Brul.  9308,   Ler.  de  Lincy.) 

Ne  volt  l'est  eslurmir,  ne  ne  s'i  volt  medler. 
(RoH,  2"  p.,  4031,  Andresen.) 

Grant  povrelé  me  samble  de  cucr  et  vilenie 
Por  .1.  sol  chevalier  soil  nostre  ost  estormie. 

(1.  BoD.,  .Sa.r.,  cxxxTii,  Michel.) 

l'êtes  et  si  vos  armes  lost. 
Ses  irons  la  hors  eslormir, 
Se  poons  an  roi  avenir. 

(Renan,  27674,  Martin.) 

S'en  issent  sans  noisse  et  sanz  cri. 
Durement  ont  l'ost  estormi. 

(Ib.,  27683.) 

Biernars  de  Nubie  et  Kstorrais 
D'antre  part  ont  Turs  eslormis. 

(Mou>K.,  Chron.,  73H,  Reiff.) 

Vorai  saToir  et  esprover, 

S'on  Tos  doit  prisier  ne  blâmer, 

Ceaz  del  ost  irons  eslormir. 

(Durm.  le  Gai.,  H605,  Stengel.) 
Pagien  et  Sarrasin  sont  entré  en  ma  terre... 
Bien  le»  quit    eslormir  ains  que  Tienge  li  Tespres. 
(E.  de  SI  Gille.  Richel.  23516,  1°  78''.) 


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Dieu  nous  veut  aidier  d'estormir  la  pre- 
mière bataille  des  Alemans,  que  legiere- 
ment  seroient  11  autre  desoonfit  et  desba- 
retee.  (ijw.  de  la  Conq.de  la  Moreê,  p.  134, 
Buchon.) 

—  Estormir  la  guerre,  la  soulever,  la 
mettre  entrain  avec  fureur  : 

K'il  pensoit  encor  reveoir 

A  BoDrdiaus,  pour  guerio  eslourmir. 

(MoiiSK.,  Citron.,  27889,  Rei£f.) 

—  Eslormi,  part,  passé  et  adj.,  étourdi, 
troublé,  effrayé,  accablé  : 

Com  de  merveiller  eslormi. 
ISerra.  du  \in'  s.,  Hippeau.  Itev.  Iiisl.    de    l'ane. 
langue  fr.,  1877,  p.  '2-21.» 
Qnar  comme  fol  et  eslurmy, 
Com  forsené  et  esramy, 
M'ont  par  maiale  foiz  esturmy. 
Pour  ce  te  requier,  alume  y, 
Qaar  goale  n'y  voy  il'escrimy 
Mou  triste  coer  et  endorray. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Riehel.  1)221,  f°  lOi''.) 
N'y  a  meilleur  remède    de    salut  a  gens 
estommiz  et  recreuz  que  de  ne  espérer  sa- 
lut aulcun.  (IUb.,    Gargantua,  c.   43,  éd. 
1342.) 

Lors  les  baiatz  qni  estoient  eslommis 
Triumpheront  en  royal  palefroy. 

(iD.,  ib..   c.  2,  éd.  1542.) 

—  Engourdi  : 

...  Sommeil  me  fait  tel 
Que  le  corps  ai  tout  eslourmi. 
Pour  ce  qn'eunuit  point  ne  dormi. 
(ilir.    d'.imis  el  d'Amille,  Tli.    fr.    an  m.  ;i., 
p.  234.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  qui  retentit 
de  bruit,  qui  est  en  tumulte  : 

A  hante  voiz  requiert  aie  ; 
Toute  la  sale  est  estormie. 

(Dolop..   4276,  Bibl.  clz.) 
Ains  le  maine  dusqa'al  palois 
Qni  paisibles  siolt  estre  et  cois, 
Or  est  Doisens  et  eslormis. 

(Parlon.,  .5093,  Crapelel.) 
La  commança  le  cry  et  le  huyt  si  hault 
que  tout  eu  fut  le  siège   entormy  a  l'envi- 
ron.  {Le  Chevalereux  C"  d'Artois,    p.  S2, 
Barrois.) 

—  Poussé  avec  fureur,  asséné  avec  force  : 

Granz  cox  i  donne  pesanz  et  eslormis. 

(Mort  de  Gann,  p.  235,  du  Méril.) 
Dont  en  la  tiere  de  Surie 
Fn  la  guerre  si  eslormie  ' 

Que  Jhernsalem  fu  perdue. 

(MousK.,  Chroii.,  10010,  TteilT.)  \ 

l.or  engien  furent  avant  mis  ! 

Et  li  asans  fu  eslourmii:. 

iId.,  ili.,  211117.) 

Lorr.,  estoûmi,  ébaubi,  étonné,  étourdi  ; 
Bourg.,  Yonne,  étoumi;  Suisse  rom.,Neu- 
châtel,  étemi,  dans  le  même  sens. 

Noms  de  personnes  :  Jehan  l'Esturmy 
(Mars  loOS.Arch.mun.  Orléans. )L'E(oMrH!t, 
nom  de  famille  normande. 

ESTORMI.SON,  es(o«r.,  s.  f.,  grand  bruit, 
vacarme  : 
Lors  veiscies  en  l'ost  si  grant  eslormison. 

(Roum.  d'AILr.,  f»  51%  Michelant.) 

Si  s'esmeureut  en  les  voyant  venir,  et 
doutèrent  la  fureur  du   prince;   et    firent    I 


entre  eulx  une  haulte  estoiirmison  de  voix 
comme  pour  grand  péril  en  eschevir.  (G. 
Chastbll.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III, 
102,  Buchon.) 

Le  corps  du  gisant  en  tombe  ressuscita, 
et  resaisi  du  propre  esprit  de  jadis,  par 
une  eslormison  soubdaine  fit  ouvrir  sa 
tombe.  (Id.,  le  Temple  de  Bocace,  vu,  99, 
Kerv.) 

ESTORMissEMENT,  S.  m.,  grand  bruit, 
tumulte,  vacarme  ; 

Merveilleus  furent  li  eslevement  et  li 
estormissement  de  la  mer.  {Cormn.  s.  les 
Ps.,  Riehel.  963,  p.  269».) 

ESTORN,   voir  ESTOR. 

ESTORNEMENT,  S.  111.,  paruTB,  Orne- 
ment : 

Et  ou  le  vot  sevelir  et  on  le  dospoilloit 
por  revestir  de  ses  estornemenz  corne  on 
davoit.  {Vie  des  Saints,  ms.  Epinal,  f"  13'.) 

Cf.  Atobnement. 

ESTonNER,  -  ourner,-urner, et.,\eïhe. 

— Act.,  faire  tourner, secouer,renverser  : 

Fort  fn  la  coiffe,  que  maille  n'en  desment  : 
Mes  du  grant  cop  \'eslorna  si  forment 
Por  .1.  petit  nel  va  jus  trebuçant. 

(.Auberij.  p.  144,  Tarbé.) 
Naymes  li  dus  fn  mol  en  grant  freor, 
Estornez  fu  desns  le  missoador. 

(flonrisc,  p.  1.39,  Bonrdillon.) 
Tels  quinze  cols  li  paiera 
Que  del  primer  Vesturnera. 
(Itesurr.  du  Sam.,  Th.  fr.  au  m.  à.,  p    10.) 

—  Neutr.,  être  renversé  : 

Sil  hurte  de  si  grant  vertu 

De  tout  le  cors  et  de  l'escu, 

Quant  d'autre  part  se  volt  torner, 

Que  il  le  fest  tout  eslorner. 
(Chrest.,  Chev.  de  la  Charrelle,  p.  103,  Tarbé.) 
Et  s'encontrerent  si  durement  de  piez  et 
de  cors  et  de  heaumes,  que  li  chief  et  li 
cuer  lor  estornerent.  (S.  Graal,  I,  443, 
Hucher.) 

—  Réfl,,  se  retourner,  se  mettre  en 
mouvement  : 

Quant  a  Metz  fot  relorm;'. 
Son  père  sans  plus  s'elonnwr. 
Sans  demander  nulle  occasion, 
La  chassa  hors  de  la  maison. 
(Chron.  de  la  noble  cilé  de  Melz,  Pr.  de  l'II.  de 
Lorr.,  II,  Gxxui.) 

—  S'enfuir  : 

Apres  le  trespassement  d'icellui  deffunt, 
ledit  Symon,  quant  ce  vint  a  sa  congnois- 
sance,  s'estourna  pour  double  de  rigueur 
de  justice.  (1396,  Arcli.  JJ  149,  pièce  329.) 

—  Estorné,  part,  passé  : 

Tout  primerain  parla  Claquin  l'esloimé. 
(Cov.,  du  Guesclin,  var.  des  v.    1811S-18131, 
Charriere.) 

ESTORNiR,  -  ournir,  v.  n.,  éternuer  : 
Quand  il  issent    de   leurs  maisons  et  il 

oient  aucun  estournir.  {Liv.  de  Marc  Pol, 

CLXXli,  Pauthier.)  Impr.,  estournir. 
Se  aucun  aloit    en  un  sien  chemin  et  il 

ouit  aucun    estournir,  si  li    semble   bon. 

(Ib.,  CLXix.)  Impr.,  estournir. 

—  Bourdonner  : 

J'oy  rutiller  les  voix  des  houmes  autour 
de  mes  oreilles  comme  mouches  estornis- 


sans.  (G.    Chastell.,   Chron.    des   D.    de 
Bourg.,  I,  29,  Buchon.) 

ESTORNoiR,  v.  n.,  étemuer  : 
Et   il    oissent    estornoir   aucun    home. 
{Marc  Pol,  clvii,  Roux.) 

ESTORNOis,  S.  m.,  tournoi  : 

Et,  s'il  pnet  recouvrer  ne  cheval  ne  harnois. 
Encor  vouldra  jouster  au  roi  en  eslornoix. 
(Girarl    de    Ross.,  2299,  Mignard.)  Impr.,    estar- 
nois. 

ESTORNII,    voir  ESTERNU. 

ESTORSE,  estorce,  etorce,  extorse,  ex- 
torce ,  esteurse,s.  f.,  entorse,  foulure  : 

Lequel  hourt  est  bon  pour  garentir  le 
cheval  ou  destrier  d'espauler  contre  le 
hurt  quant  on  vient  de  choc,  et  préserve 
aussi  la  jambe  du  tournoyeur  de  toutes 
estorses.  (Rot  René,  Traictié  de  la  forme 
d'ung  tournoij,  OEuv.,II,  14,  Quatrebarbes.) 

—  Fig,,  comme  entorse  : 

Solerius  a  donné  une  estorse  au  texte  de 
Dioscoride.  (Du  Pinet,  Dioscoride,  iv,  146, 
éd.  1603.) 

—  Action  de  tordre  : 

Le  suppliant  iist  tant  qu'il  gangna  la 
ditte  espee  par  esteurse  de  bras  sur  icellui 
Régnant.  (1426,  Arcb.  JJ  173,  pièce  431.) 

—  Détour  : 

Je  te  ramentus  estre  nécessaire  pour 
Qnablement,  ja  soit  ce  que  par  longue» 
estorses,  venir  a  bonne  fin,  servir,  aimer, 
craindre  et  honorer  Dieu  sur  et  devant 
tout.  (G.  Chastell.,  Venté  mal  prise,  vi, 
263,  Kerv.) 

—  Action  d'asséner  un  coup,  le  coup 
lui-même  : 

Devant  l'arçon  d'ivoire,  par  delez  le  poitral, 
A  Veslorse  don  cop  prant  le  chief  don  cheval. 
(.1.  Bon.,  Sur.,  cclxs'îv.   Michel.) 
Luy  ay  je  baillé  belle  eslorse? 
T'ay  je  point  conseillé  a  poinct  '• 

(Palhelin,  p.  114,  Jacob.) 
Lors  bataillent  ;  et  en  semble  par  maintes 
manières    et   estorces.    (Quinze  joyes   de 
mar.,  v,  Bibl.  elz.) 

Ce  nonobstant  maolgré  moy  et  ma  force 
A  noz  enfers  il  donna  telle  ejinrce 
Qne  tont  soubdain  les  portes  il  mist  bas. 
{Act.  des  Aposl.,  f°  4''.  éd.  1537.) 
Nous  entrerons  les  premiers  aux  combats, 
Et  ruerons  tous  nos  ennemis  bas 
En  leur  donnant  tout  soudain  telle  eslorce 
Qu'ils  demeureront  du  premier    coup    sans    force. 
(La    Polijmaehie    des    Marmilons,  Poés.  fr.  des 
sv'  et  xvi°    s.,    vil.  .'iO.) 

Sel  et  vinaigre,  ainsi  que  scorpions  le 
poursuivoyent,  dont  eu  eurent  Vestorce. 
(R.\aEL.j  Pantagruel,  c.  27,  éd.  1342.) 

Sauve  de  glaive  et  de  mortelle  eslorce 
Mon  ame,  helas  !  que  de  perdre  on  s'efforce, 
(Cl.  Marot,  Psalm.,  xxii,  éd.  loll.) 

Ainsi  je  vois  eiorlant 
Mes  plus  vigoureuses  forces  : 
De  ne  craindre  en  combatant 
Ces  furieuses  elorces. 
(Les  Amoureuses  occupai,  de  G.  de  la  Tttijssouniere, 
p.  SI,  éd.   1336.) 

—  Action  d'échapper  : 

E  tanz  suceurs  en  perilz  forz, 
E  estorses  de  tante  morz. 

(S.  Braadan,  938,  Michel.) 


EST 


EST 


EST 


Sens  nulle  ilifficullé,  sens  nulle  extorse, 
devrons  rendre  les  fiez  et  les  biens  devant 
dis.  (1285,  Cari,  du  Val  St  Lambert,  Uichel. 
1. 10176,  f»  14''.) 

Tant  qne  n'y  vault  deffaicte  ny  eslorce. 
(.Rom.  des  dmx  amans,  Ars.  5116,  f°  35  r°.) 

—  Ce  n'est  l'estorse,  tout  n'est  pas  fait, 
l'entreprise  n'est  pas  mise  à  cbef,  il  n'y  a 
rien  de  décidé  ; 

Li  rois  Corsols  dist  a  Claria  : 
Que  vos  est  vis  de  mon  mescin  ? 
Ce  dist  Clarins  :   Ce  n'est  l'estorse: 
Bien  l'a  fait  a  ceste  rescoase  ; 
Mais  D'ert  encore  dit  par  moi 
Qu'il  soit  li  raioldres  del  tornoi. 

{Parlon.,  S731,  Crapelel.) 

—  Action  de  pressurer,  de  tirer  du  suc 
en  pressant,  pressurage  : 

Ce  sont  les  coustumes  des  presseors  de 
Cliarrone.  Qui  aura  au  presseor  le  marc 
d'un  tonel  de  vin  creu  eu  vigne,  qui  doit 
dime  et  prainte,  il  doit  avoir  de  la  seconde 
eslorse  ou  de  la  tierche  deus  setiers  de  vin. 
{Cart.  deSt  Magloire,  p.  190,  ap.  Duc,  Ex- 
tortura.) 

—  Extorsion  : 

Ne  li  dis  coiens  no  li  sieiu  ne  pouront 
faire  taille  ne  grevante  ne  prise  nulle,  ne 
mètre  main  a  cors  d'oinme,  ne  faire  estorce 
en  la  dite  vile.  (1261,  La  Motte,  I,  2,  ArcU. 
Meurthe.) 

Extorsio,  csforse.  (Gloss.de  Douai,  Escal- 
lier.) 

ESTORSiER,  adj.,  violent  : 

Adont  est  il  montans  et  estorsiers.  (L'A- 
viculaire  des  oiseaux  de  proie,  ins.  Lyon 
697,  f»  220^) 

1.  ESTOUTH,   S.   f.  ? 

Li  flos  s'espart,  et  li  nés  flolc, 
Li  anquant  tirent  a  \' estorte. 
As  maistres  cordes  il  se  prendent, 
Montent  le  si?le,  aval  s'estenJent. 

Ulkis.  liichel.   :J75,  f»  139».) 

2.  ESTORTE,  S.  f.,  ruse,  tour  joué, 
linesse  : 

Mes  je  li  ferai  une  eslorte. 
Se  je  pais,  avant  qa'il  ajornc. 
(J.  DE  BovES,  de  Barat  et  de  Ilaimet,  313,   Mon- 
taiglon  et  Raynaad,  Fabl.,  IV,  104.) 

ESTORTER,  V.  u.,  so  donucr  une  en- 
torse : 

Je  eslorte,  prim.  conj.  —  I  wrenche  my 
fûote,  or  any  lymine,  1  put  it  eut  of  joynt. 
—  Je  ne  puis  pas  aller,  j'aj/  estorté  ma 
jambe  —  I  can  nat  go,  I  hâve  wrenched 
ray  foote.  (Palsgrave,  Esclairc.,  p.  783, 
Génin.) 

ESTORTOiRE,  -  ourtoirs,  -  oyre,  -  ouere, 
s.  f.,  verge  de  chasseur  servant  à  détour- 
ner les  branclies  en  courant  dans  les 
bois  : 

A  VestoTtoire  dois  monslrer 
As  chiens  qoe  ven  a  passer 
Le  cerf. 
{La  Chace  ion  cerf,  ap.  Jnb.,  Nom.  Rec.,  I,  Hit.) 
La  les  doit,  si  puet,  atorner 
E  De  chacier,  et  se  doit  esbatre  ("le  venenr) 
A  ferir  sa  heuse  et  a  batre 
Fort  et  souvent  de  Vestourloyre. 
(llARn.,  Très,  de  ven.,  p.  -IG.  PicUoa.) 


Encore  doit,  au  vray  parler, 
V estourloire  qui  tient  peler. 
Pour  faire  Ions  ceulz  qui  seront 
A  l'asemblee  et  la  verront. 
Apres  Vestourloire  vehue, 
Est  la  raison  de  tous  soeue 
Ponrqnoy  le  veneur  la  pela. 

(ID.,  ib.,  p.  .^0.) 

■yerge  qui  doit  avoir  deu.^  pieds  et  demi 
de  long,  et  s'appelle  estortouere,  pour  ce 
que  quant  on  "chevauche  parmy  fort  bois, 
on  la  met  devant  son  visage,  et  celle  estort 
les  coups  des  branches  qu'elles  ne  fièrent 
surle  visage.  Aussi  quant  on  est  en  requeste 
on  fiert  et  frappe  de  ce  baston  sur  la  grosse 
botte  pour  plus  échauffer  et  esbaudir  les 
chiens...  et  doit  estre  Vestortouere  pelée 
des  ce  que  les  cerfs  ont  froyé  jusqu'à  tant 
qu'ils  gestent  leurs    testes.    {Phebus,  ch. 

XLV.) 

Et  quant  ilz  l'ont  pris  a  force,  il  doit 
mettre  le  lièvre  a  terre  devant  tous  ses 
chiens  et  defîendre  que  nul  n'y  touche  de 
son  estortoire  et  leur  faire  abayer  une  pièce. 
{Ib.,  Maz.  314,  f°80''.) 

Et  doit  bien  estre  monté  de  trois  bons 
chevaulx,  les  gans  et  Vestotirtouere  en  sa 
main,  qui  est  une  verge  qui  doit  avoir  deux 
piez  et  demy  de  long  et  s'appelle  estour- 
touere.  (Ib.,  («  64=.) 

Jehan  des  chiens,  serviteur  et  braconier 
de  nostre  amé  et  féal  cousin  et  chambellan    i 
Guy  seigneur  de  la  Tremoille...,  donna  dr 
son  estortoire  ou  verge,  qu'il  tenoit  en  sa 
main,  deux  ou  trois  cops  audit  hoste.  (1395,   | 
Arch.  JJ  148,  piîice  187.) 

Un  lien  a  limier  et  une  estortoire  sans 
escorche.  (Denombr.  du  baill.  de  Rouen, 
Arch.  P  307,  f»  2  r».) 

—  Dans  un  sens  figuré  et  obscène  : 
Ge  conte  du  plus  hait  estortoire 
Qui  onques  fust  mis  en  mémoire. 

{Dit  Con,  Uichel.  19152,  f°  63*.) 

A  été  employé  comme  terme  d'histoire 
au  XIX*  siècle,  sous  la  forme  est  orluaire  : 

Assister  ...  à  la  prise  d'estortuaire  du 
grand  veneur  de  la  cour.  (A.  Domas,  Dame 
(le  Monsoreau,  xi.) 

ESTORTRE,  voir  ESTORDHE. 

ESTOSiE,  adj.  f.,  étonnée,  surprise  : 

Richant  s'an  vait  tost  eslosie  : 
Plus  conquiert  el  par  sa  hoidie 
Et  par  sa  lobe 
Qae  cil  qui  prant  et  robe. 
(De  Richant,  365,  Méon,  Nom.   Rec,  I,  19.) 

ESTOSTIER,   voir  ESTOETIER. 

1.  ESTOT,  voir  Estoc.  . 

2.  ESTOT,   VOirESTODT. 
ESTOTEIER,  VOir  ESTOUTOIER. 
ESTOTEMENT,  VOir  ESTOUTKMENT. 
ESTOTIE,    voir  ESTODTIE. 
ESTOTIER,  voir  ESTOUTOIER. 

ESTOTiF,  adj.,  intrépide,  audacieux, 
rempli  d'une  ardeur  et  d'une  bravoure 
téméraires  :  [ 

Il  11  cevauce  a  grant  estrif, 

Li  Griu  trova  moult  e.\totif  ;  \ 

Li  Grius  le  feri  a  travers,  | 

Et  Alexis  kai  envers.  ) 

(Etende  et  Potin.,  Uichel.  3"5,  f  oi"".)  i 


ESTOTIVE,  voir  ESTOUTIVE. 
ESTOTOIER,  voir  ESTOUTOIER. 
ESTOTTE,S.  m.  ? 

Et  les  estoltes,  qant  ils  soient  warez, 
soient  chescun  jour  correiez.  (Tr.  d'Eco- 
nom,  rur.  du  xiii»  s.,  c.  22,  Lacour.) 

ESTOUART,   S.  m.  ? 

Et  fiert  un  Sarrasin  dessus  son  estouarl. 
(W.  de  Monbrans,  ms.  Montp.  H  iil,  f    176".) 

ESTOUBLAGE,  -  aige,  -  ege,  s.  m.,  droit 
qu'on  payait  pour  avoir  la  liberté  de  lais- 
ser paître  les  chaumes  ou  esteules  aux 
pourceaux  : 

Et  ne  doit  point  d'estoublage  de  pors. 
(Jurés  de  S.  Ouen,  f°  55  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

Item  le  pasnage  et  Vestoublage  des  pors 
ans  hommes  de  la  ville  .LX.  sols  p.  (1309, 
Ghart.  dePh.  le  Bei,Richel.  1.  9785,  f»  84  v; 
Arch.  JJ  41,  f»  69  v».) 

Poier  trois  mailles  d'es'.oublage.  (3  mai 
1367,  Vente,  B.-N.,  S.  Mart.  au  Val,  Arch. 
Loiret.) 

Leurs  pors  frans  sans  pasnaige  ne  estou- 
blaige.  (1453,  Aveux  dîi  bailliage  d'Evr eux, 
Arch.  P  294,  reg.  1.) 

Item  estoublege  pour  chascun  porc,  une 
maille.  (1407,  Denombr.  de  la  chastell.  de 
Gisors,  Arch.  P  307,  f°4  r».) 

Le  prevost  du  dit  fief  a  droit  de  prendre^ 
et  avoir  chascun  an  six  deniers  tournois 
sur  Vestoublaige  dudit  lieu.  (1419,  Denom- 
br. du  baill.  d'Evreux,  Arch.  P  304, 
f»  19  V».) 

Deux  deniers  de  panage  et  un  denier 
d'esioublage  pour  chascun  porc.  (1455, 
Arch.  P  305  ,  pièce  183"'.) 

ESTOUBLE,  voir  ESTEDLE. 

ESTOUBLi,  adj.,  troublé  : 

Li  paiens  d'Alixandre  ot  la  leneestoublie. 

(Fierabras,  828,  A.  P.) 

ESTOUBLiERE,  S.  f.,  lieu  rempli  de 
chaume  : 

Les  lieux  de  Beauregard  et  de  VEslou- 
bliere.  (1345,  Cart.  de  la  D.  de  Cassel,  I, 
("  64  r»,  Arch.  Nord.) 

ESTOUCHIER,  voir  ESTOCHIER. 

ESTOUDEAU,  voir  Hetoudeau. 

ESTOUER,  voir  ESTUIER. 
ESTOUFFÉ,    voir  ESTRUFLÉ. 
ESTOUFFERESSE,  VOir  ESTOFFEUR. 
ESTOUFFEURE,   VOir  ESTOFFEURE. 
ESTOUFFEZE,   S.  f.,  hOUppe  î 

Aux  coings  y  aura  une  frange  d'or  et  de 
soye  cramoisie,  et  une  estouffeze  d'or  et 
(le  soye.  (Pièce  de  1534,  Arch.  de  l'Art 
rrauçais,  VII,  381.) 

ESTOUFFURE,  S.  f.,  étouflement: 
...  Si  comme  anhelit  de  eslouffure  quant 
on  s'appareille  de  luy  eslever  et  estrainder 
|iourattrairel'alaine.(B.  DE  GORD. ,Pra((5., 
IV,  8,  éd.  1495.) 

ESTOUIER,  voir  ESTUIER. 


EST 


EST 


EST 


629 


ESTOuiN,  estouyn,  esloin,  estuin,  s.  m., 
espèce  de  bonnette  appelée  aujourd'hui 
bonnette  en  étui  : 

Estuins  ferment  et  escotes, 

Et  font  tandre  les  cordes  totes. 

(Bml,   115U8,  Ler.  de  Lincy.) 
Estoins  forment  e  escutes. 

(Var.  du  ms.  Cadgé  73.) 
Ne  n'i  out  la  nuit  lof  cloé, 
Estuinc  trait  ne  tref  gardé, 

(Vie  de  S.  Gile,  885,  A.  T.) 
Pour  fuyr  plus  test,  mist  la  mizenne 
soubz  Vestonyn,  qui  est  une  voisle  tenant 
a  ung  des  boutz  de  l'antenue,  pendant 
hors  sur  le  bort  du  navire,  mise  la  pour 
faire  hastive  fnyte  ou  viste  chace.  (D'An- 
TON,  Chron.,  Ricliel.  3083,  f"  148  r».) 

ESTOULE,  estoulle,  voir  Esteule. 

ESTOUPABLE,  adj.,  (jui  peut  boucher, 
resserrer  : 

Estoupable ,  obturabilis.  (Gloss.  gall.- 
lat.,  Ricbel.  1.  7684.) 

Sorbis  est  moins  constipative  et  estou- 
pable du  ventre  que  n'est  nespille.  {Jard. 
de  santé,  I,  456,  impr.  la  Minerve.) 

ESTOUPACE,  voir  E,STOPACE. 

ESTOUPAGE,  -  aige,  s.  m.,  Iionde  d'un 
ruisseau  : 

Le  bailly,  hommes  et  officiers  des  dits 
seigneurs,  vont  visiter  les  dits  chemins, 
estoupaiges,  cours  d'eaux.  (Coût,  de 
Gumes,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  237.) 

ESTOUPAIL,  -  ayl,  s.  m.,  bouchon  : 
Et  a  un   loue   tuel,  dedeus  lequel   entre 

Vestoupail  qui   tient  a    une    chaiennette. 

(1360,  Inoent.  du  duc  d'Anjou,  n  •  161,  La- 

borde.) 

Et  soit  fait  Vestoupail  de  saulx  vert. 
(Frère  Nicole,  Trad.  du  Livre  des  Prouffitz 
champ,  de  P.  des  Crescens,  i"  40  v°, 
éd.  1516.) 

Et  pend  ledit  baril  a  un  tissu  bleu  ferré 
a  daulphins  d'or,  et  est  i'estoupail  dudit 
barillet  d'un  fol  d'or  assis  en  une  chaiere. 
(1400,  Pièces  relat.  au  rég.  de  Ch.  VI,  II, 
310,  Douët  d'Arcq.) 

Deux  flacons  a  visage  de  lune...  et  sont 
les  estouppaulx  a  viz.  (1420,  ib.,  II,  363.) 

Estoupayl,  —  Stoppell  of  a  botell. 
(Palsgr.,  Esclairc,  p.  276,  Génin.) 

Bret.,  C.-du-N.,  canton  de  Matignon, 
étoupas,  épines  qui  bouchent  un  passage. 

ESToupAiLLE,  -paile,  s.  f.,  bouchon: 
11  despendi  les  barius  del  arbre,  et  osta 

les  estoupailes.  {Les  sept  Sag.  de  Rome,  Ars. 

3354,  f»  13».) 

ESTOUPANCE,  S.  f.,  action  de  boucher  : 
Opilatio,  esloupance.  (Gloss.  de  Conehes.) 

ESTOUPEj  s.  f,,  attrape,  bourde,  men- 
songe : 

Ha  !  Sire,  se  Dieus  me  sequeure, 
Fel  Dans  Conslans,  je  n'i  ai  coupes. 
Dist  li  provos  :  Ce  sont  estottpt's 
Dont  vous  me  voles  estouper. 
'De    Coiislan!   du  Hamel,  288,  Montaiglon  et  U.iy- 
naud,  fa*;.,  IV,  176.) 

ESToupEAu,  S.  m.,  bouchon  ; 

Estoupeau.  —  Stoppell  of  a  botell. 
(Palsgu.,  Esclairc,  p.  276,  Génin.) 


ESTOiiPELLE,  estouppclle,  S.  f.,  écouvil- 
lon  : 

Une  estoupelle  de  fer  pour  un  four.  (1508, 
Lille, ap.LaFons,G(oss.TOS.,  Bibl.  Amiens  ) 

Une  eslouppelle  de  fer  pour  estouffer  un 
four.  (1526,  ib.) 

ESTOuPEMENT,-oa/)pe?ne7i(,  -  upement, 
et.,s.  m. , action  de  boucher,ce  qui  bouche  : 

E  de  ceo  vienent  esluprmenz 
E  autre  maus  engendré  dedenz. 
(Pierre  d'Arerson,  le  Secré  de  sccrcz,  Richel. 

23407,  f»  190'!.; 

Sans  autre  closture  ou  estoupement. 
{Coût,  gén.,  t.  I,  p.  778,  éd.  1635.) 

Estoupement  des  oreilles.  (Bible,  Ecclé- 
siastique, chap.  27,  éd.  1343.)  Lat.,  obtu- 
ratio  auriuni. 

La  vessie  est  sujette  a  des  etouppemens 
qu'on  nomme  carnositez.  (Damp.MART., 
Merv.  du  monde,  f"  136  r°,  éd.  1383.) 

ESTOUPER,  -  oupper.  -  oper,  -  opper,  - 
uper,esluber  (rime),  atouper,  atoper,  stop- 
peir,  verbe. 

—  Act.,  boucher  avec  de  l'étoupe,  bou- 
cher, clore,  fermer  : 

La  plaie  fait  d'estopes  exlnper. 

(Les  Loh.,  Vat.  Urb.  373,  f»  -25''. 1 
Od  les  haches  Danesches  lees 
Lor  unt  les  veies  eatupecs. 
(Ben.,  D.  de  Narm.,  II,  38201,  Michel.) 
An  vain  desachet  om  lo  ruit  del  vice  se 
li  duiz  nen  est  premiers  sloppeie.  (Li  Epistle 
Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun  72, 
f"  107  r°.) 

Que  mes  cuers  est  si  avaeglez. 
Et  mes  sans  est  si  csloupez 
Que  je  ne  puis,  por  nul  pooir. 
En  vos  paroles  cler  veoir, 

(Dotop.,  127i2,  Dibl.  elz.) 
Et  .\aloris,  qni  monlt  de  mal  pansa, 
Lor  toit  la  voie,  le  pas  lor  esloiipa. 

(Gaijdott.  2365,  A.  P.) 

Par  nuit  iverno 
Sanz  la  lumere  en  la  lanterne 
iNe  puet  nus  bien  aler  par  voie, 
La  ou  nus  hom  ne  li  esloiipe 
Sa  voie,  aucune  foiz  s'acoupe 
Et  pour  l'ocurté  se  desvoie. 
(Vieille  Auberee,  ms.  Chartres  C20,  f°  129'.)  Ms., 
eslompe. 

Qui  atoupe  chemins  doit  soixante  sols. 
{Ane.  Coût.  d'Orléans,  à  la  suite  de  Beau- 
manoir,  p.  468.) 

Il  eslupoient  leur  nez  pour  la  puour. 
(G.  DE  Nangis,  Vie  de  S.  L.,  Rec.  des  Hist., 
XX,  387.) 

Quant  ces  pertuis  sont  esloupes,  il  semble 
que  l'en  parole  du  nés.  (H.  de  Mondeville, 
Richel.  2030,  f»  19''.) 

Les  arcliieres  faictes  es  dits  nuefves 
tours  seront  estoupees  a  plain.  (8  avr.  1363, 
Arrêt  du  parlem.,  Arch.  admin.  de  Reims, 
III,  237,  Doc.  inéd.) 

A  Robin  Marent,recouvreur,pour  atowper 
la  moitié  de  lalucanne  du  millieu.  {Compt. 
de  P.  de  S.  Mesmin,  1391-1393,  IX,  Arch. 
mun.  Orléans.) 

Je  luy  estouperay  la  bouche, 
.\£lin  qu'elle  ne  crye  plus. 
{Moral,  d'uiiij  Emper.,  tWc.  ïh.  fr.,  III.  l-ifi.) 

Quant  le  lendemain  au  matin  le  roy  Na- 
bugodonosor  apperceut  qu'il  estoit  sailly 
hors  de  Jherusalem  ci  s'enfuyoit,  les  che- 


mins furent  estoupez  hastivement  par  gar 
nisons  dez  gens  d'armes  et  les  Caldeens 
ennemys  dudit  Sedechias  leprindrent  avec 
ses  femmes  et  ses  enl'ans.  (BoccACE,  Nobles 
malh.,  11,13,  f»  41  r»,  éd.  131.3.) 

Nous  estouppons  noz  oreilles  et  fermons 
noz  cueurs  en  desprisant  les  promesses  de 
!    Dieu.  (iD.,  ib.,  HI,  7,  f»63T».) 

Il  nous  fault  estouper  noz  oreilles  comme 
fist  le  noble  Ulixes,  affin  que  nous  ne  pui- 
sions ouyr  le  chant  des  syreines.  (Prem,. 
vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  kar.,  f"  44  v», 
éd.  1319.) 

Les  ministres  et  sathelites  voilèrent  et 
estoupperent  les  yeiiLx  de   nostre  seigneur 

;    et  puis  luy  frappoient  en  la  face.  (Sec.  vol. 

j    des  exp.  desEp.  et  Ev.  de  kar.,  f  338  v»,  éd. 

i    1319.) 

Et  tellement  soient  estoupez  tous  dangiers 
qu'il  ne  demeure  point  d'occasion  a  l'en- 
fant par   laquelle  il  puisse  estre  deceu  et 

i    perdu  comme  nous  avons  veu  par  expe- 

I    rience.  (Guy  Jovenal,  Reigle  monseigneur 
saittct  Benoist,  f"  8i  v»,  éd.  1328.) 

Pour  les  sens  qui  sont  estouppes 
Par  une  doulear  non  pareille. 
(JjCQ.    Millet,    Deslruct.  de    Troye,    !"  131*,  cd. 
!         1314.) 

Estouppanl  sou  nez  avecques  la  main 
guaiische.  (Rab.,  1.  IV,  c.  67,  éd.  1552.) 

Les  gens    de  bon  entendement  se  moc- 

quans  de  celle  sienne  feinte,  disoyent  que 

ce  n'estoit    pas    une  esquinance    qui    luy 

avoit  estouppé  la  nuict  le   conduit  de   la 

voix,  comme  il  vouloit  faire  a  croire,  mais 

que  c'estoit  l'argent    qu'il    avoit  receu  de 

Harpalus.  {XuYOT,Vies,  Demosth.,  éd.  1565.) 

Quand  il  veut   exercer  sur  nous  un  trait 

I    admirable  de   sa  vengeance,   il  bande  nos 

I   yeux,  estoupe  nos  oreilles  et  tous  nos  sens, 

afin  que  son  coup  soit  plus  tost  frappé  que 

prévu.  (Pasq.,  Lett.,  xi,  2.) 

Cette  menasse  el  préparation  d'avoir  a 
m'efforcer  outre  ma  coustume  et  mon  na- 
turel, m'estoupa  de  manière  le  gosier  que 
je  ne  sceuz  avaller  une  seule  goûte.  (MONT., 
Ess.,  l.II,  c.  17,  éd.  1388.) 

—  En  style  grivois,  jouir  d'une  femme  : 

I  Qaant  dan  Costanz  Vo  bien  corbee, 

I  Et  retornee  et  esluhcr, 

A  l'uis  li  enseigne  la  voie. 
I    (Dame   qni   conchia   le  prestre.    ms.    Berne   354, 

t"  88".)  Var.j  estupee.  (Montaiglon  et  Rajnand, 

Fabl.,  IV,  319.) 

—  Fig.,  empêcher,  à  peu  près  comme  on 
dit  boucher  : 

N'ayant  autres  soupiraux,  ni  autres 
issues,  sinon  celles  de  dedans  lesquelles  le 
vent  leur  donnait,  leurs  vues  furent  tan- 
tost  estouppees,  et  le  dedans  de  leurs  ca- 
vernes rempli  d'un  air  chaud  et  estouffé, 
tellement  qu'ils  ne  pouvoient  plus  qu'a 
grande  peine  respirer.  (A.myot,  Vies,  Ser- 
tor.,  éd.  1565.) 

—  Arrêter,  faire  cesser  : 

De  ce  font  lor  fain  estouper. 

(Pereeval,  ms.  Montp.  Il  249,  T  264''.) 
Voil  mettre  en  rcemoire 
D'un  bel  enfant  la  duce  vie. 
Pur  estupcr  la  grant  folie 
U  nus  delilnm  e  nul  e  jnr. 

(Chariirv,  Josnphat,  S,  Koch.) 

—  Garnir: 

Si  an  feront  nostre  feu  aluuicr 
lit  nos  peelles  de  ce  fer  atover. 

iMe.schans,  Richel.  2194,  f°  08  r'.) 


630 


EST 


EST 


EST 


—  Réfl.,  s'enfermer  : 

De  celé  part  nos  cstoupons 
Qu'il  ne  puissent  par  la  entrer. 
(MAniE,    Ysopel,  Richel.  lHiri2,  f"  19°.) 

—  Estoupé,  part,  passé,  bouché  : 

Et  ue  puis  pas  imaginer  que  nous  ne 
vaillions  beaucoup  moins  de  tenir  ainsi 
nos  membres  encroûtez,  et  nos  pores  es- 
touppcs  de  crasse.  (Mont.,  Ess.,  1.  H,  c.  37, 
éd.  1S88.) 

Qnant  au  triste  Gernande,  et  la  publique  vois. 
Et  le  Sénat  contraint  par  la  rigueur  des  loix 
Qui  tiennent  la  l'oreille  aux  favenrs  esloupee. 
Condamnèrent  sa  teste  an  trenchant  de  l'espee. 
(Bertaut,  (Knii.  poel.,  p.  306.  éd.  1633.) 

—  Empêctié,  qui  n'a  pas  le  droit  de  : 
Le  baron  est  estoppé  a  dire.  (Littl.,  7ns- 

tit-,  667,  Houard.) 

Centre  de  la  France,  estouper,  fermer. 
Aunis  et  Saint.,  estoper,  ravauder,  repri- 
ser. Bassin,  iHoupé,  boucher  un  four,  en 
calfeutrer  la  porte  avec  de  la  boue.  C.-du-N., 
cant.  de  Matignon,  ctouper,  garnir  un  fossé 
d'épines.  Bas-Valais,  Vionnaz,  étôpa,  bou- 
cher un  trou. 

11  y  a  à  Alençon  la  rue  Etoupée,  c'est-à- 
dire  la  rue  bouchée, 

ESTOUPEURE, esfopewre,  estupeure,  s.  f., 
action  de  boucher,  lieu  bouché  : 

\/estopenre  ne  l'entrée 

iN'iert  mes  jusqu'à  la  fin  trovee. 

(Ben.,  Troie,  22419,  Joly.) 
Estupeure  des  narilz.  (Secr.  d'Arist.,  Ri- 
chel, 571,  f»  132=.) 

1,  ESTOUPiER,  V.  a.,  boucher  : 

Sauf  ce  ke  eles  estoupient  l'entrée  de 
cel  fosset.  (1270,  Cart.  de  Marquette,  Ri- 
chel, 1,  10967,  f'SSr",) 

2.  ESTOUPiEH.  s.  m.,  marchand  d'é- 
toupes  : 

Esloupier.  (Voe.  des  mest.,  ap,  Géraud, 
Paris  sous  Phil.  le  Bel.) 

ESTOiiPiLLON,  s.  m.,  bouchou  : 
Le    suppliant    coppa  Vestoupillon  d'une 
cane  ou  cruche  qu'il   portoit,  en   laquelle 
avoit  de  la  cervoise,   (1427^  Arch,  JJ   173, 
pièce  80,) 

Les  estoupiUons  des  tonneaux,  (Du  Pi- 
net,  Pline,  XIV,  21,  éd.  ib66.) 

ESTouPLER,  V.  3.,  boucher  : 
Premièrement  un  trouble  rougist  les 
yeulx  et  affoiblist  la  veue,  et  le  chief  et  fait 
croUer  et  empesche  la  veue  et  esloupleles 
narilles,  et  fait  le  visaige  pruneller  et  rou- 
gir. [Liv.  du  Chev.  de  la  Tour,  Richel, 
1190,  r''79=,) 

ESTOupoiR,  -  ouppoir,  s.  m.,  bouchon: 

Puis  soit  couvert  ou  estoupé  la  bouche 
dudit  vaisseau  d'un  estouppoir  un  peu 
soublevé  d'un  costé  jusques  a  ce  que  le  dit 
mont  ait  boulin.  (15S1,  Arnoïïl  de  Ville- 
NovE,  Trésor  des  pauvres,  f"  104  v»,) 

ESTOUPON,  estouppon,  s.  m.,  bouchon  : 
Un  estoupponou  bouchon  de  cuivre.  (Du 
PiNET,  Pline,  xxxiv,  11,  éd.  1366.) 

ESTOUPONER ,  eslouponner,  v.  a., 
rompre,  briser,  renverser  : 


Recepte  d'estoquaiges  de  secs  bois  ver- 
sez et  estouponnez.  (Compt.  du  domaine 
d'Eslaples,  f»  41,  ap.  Duc,  Stoc.) 

ESTOUPONS,  estopons,  eslupons,estepons, 
(a),  locut,,en  étant  accroupi  : 

Plus  set  Sansons, 

Car  il  les  croist  (les  femmes)  s  ealnpons. 
(De  Richaul,  950,  Méon,  Nour.  Rec,  t.  I.) 

.le  faz  agenoillier  les  contes, 

Les  chasielains  et  les  viscontes  ; 

Les  evesqaes  et  les  abez 

S'i  sont  maintes  foiz  aciinez; 

.le  les  faz  mètre  a  esliipons 

Ki  redrecier  a  reculons. 
(Dehal  du  C  et  du  C,  Richel.  837,  C  1.S4  v°  ; 
Montaiglon  et  Raynaud,  Fabl.,  11,  135.) 

La  dame  par  devant  s'esjoint. 

Si  s'est  as  estopons  tornee  : 

Celé  n'est  mie  acoslamee, 

Que  par  darriere  veist  on. 
{1)0  Maiijnten.  38,  Méon,  Nonv.  liée,   I,  ni.) 

Si  s'est  as  eslepons  tornee. 
(W.,  Montaiglon  et  Uayaaud,  Fabl-,  V,  180.) 

ESTOUQUET,  estoucquet,  s.  m.,  petit 
pieu,  souche  de  vigne  : 

Icellui  Palliart  avoit  mis  sur  les  terres 
deux  esloucquetz,  comme  il  lui  sembloit 
que  ilz  se  dévoient  rigler  et  vasser.  (1469, 
Arch.  JJ  195,  pièce  382.) 

ESTOUR,  voir  ESTOR. 

ESTouRBEbER,  V,  a,,  briser,  casser  : 

Les  ex  soient  crevés 
Et  tous  eslonrbeles 
Qu'on  la  teste  a  assis, 

(Ysop.,  II,   fab.  XXI,  Robert,) 

ESTOURBELLON,  VOir  ESTORBKILLON. 

ESTOURCHIER,   VOir  ESTORCHIER, 

1.  ESTOURUi,  adj.,  avec  un  nom  de 
personne,  fatigué  : 

Quant  elle  estoit  eslourdie  de  chanter, 
veiller  et  jeusner,  elle  se  reposoit.  {Lan- 
celot  du  Lac,  t,  I,  f°  28S  ap.  Ste-Pal.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  violent  : 

Sont  gens  hardis 

Pour  départir  coups  estourdis 
\  Et  bailler  maint  lourt  passavant. 

I  (Wst.  du  viel  test..  633",  A.  ï.) 

2,  ESTouRDi,  S,  m,,  tournis,  avertin  : 
Ce  mal  est  appelle  avertin  par  d'aucuns 

François,  et,  en   Ecosse,   avec  raison,  es- 
tourdi.  (0.  DE  Serres,  Th.  d'agr.,  p,  987, 

éd,  1815,) 

ESTOURDiON,  estourdium ,  stourdion, 
s,  m,,  tourbillon  : 

A  quelque  demie  lieue  de  hault  se 
trouve  une  grotesque  merveilleusement 
profonde  en  la  roche,  dont  l'entrée  ne  peult 
avoir  que  six  ou  sept  pieds  en  quarré  : 
dans  laquelle  vous  n'estes  pas  si  tost  deux 
on  trois  toises  avant,  que  vous  appercevez 
de  grands  estoiirdions  de  vents  et  treni- 
bleinens  de  terre,  qui  rend  un  espouvan- 
tement  a  ceux  qui  veulent  passer  outre, 
(Thevet,  Cosmogr.,  xiiir,  3,  éd.  1558,) 

—  Sorte  de  danse  ; 

Si  les  garde  des  loups  rabis 
Qui  sont  par  cens  et  par  miliers 
Pretz  pour  faire  a  tes  familiers 
Danser  le  rude  estourdium. 
{La  Pair  faicte  a  Cambray,  p.   18,  éd.  K-iOS.) 


—  Etourdissement,   coup    violent   qui 
étourdit  : 
Stourdion.  (Roquef.) 

ESTOURDISON,  VOir  ESTORDISON. 

ESTouRuissEURE,  S.  f.,  étourdisse- 
inent  : 

Estourdisseure,  s.  S.,  stournesse.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p,  277,  Génin.) 

ESTOURDRE,  VOlr  ESTORDRE. 
ESTOUREMENT,  VOlr  ESTOREMENT, 

ESTouRiE,  voir  Estorie. 

ESTOURiN,  adj.,  qui  sert  h  la  chasse  des 
autours  : 

Et  Richart  portera  mon  estoiirin  faucon. 
(Quatre  Fits  Aymon,  ms.  Montp.  H  '247,  f°  182^) 

ESTOURMIE,  voir  Estormie. 

ESTOURMIR,  voir  ESTOR.MIH. 
ESTOURMISON,  VOlr  ESTORMISON. 
ESTOURMYS,  VOlr  ESTORMEIS. 

ESTOURNAY,  S.  m,,  gouvemall  : 

Le  granl  masl  en  est  d'iviere, 
Vestournay  en  est  d'or  fin, 

(Chans.  du  xv"  s.,  p.  96,  G.  Paris. 1 

ESTOURNEA.U,  S.  m,,  trBuil,  cylindre 
sur  lequel  s'enroule  la  corde  d'un  engin  à 
élever  des  fardeaux  : 

Trois  poullyes  de  cuivre  de  Vestourneau 
avec  l'engin  de  bois,  (1527,  Inv.  de  l'engin 
du  ftaKsage  d'OWe'ons,ap,Mantellier,  March. 
fréq.,  Il,  455,) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII»  s,  : 

A  Hervé  Petit,  maistre  charpentier,  pour 
avoir  façonné  un  essellier,  un  eslourneaii 
au  grand  angin  servans  aus  ballyaiges. 
(1628,  Compte  rendu,  ap,  Mantellier,  Mardi, 
fréq.,  Il,  496.) 

ESTOURNER,  Vûlr  ESTORNER. 
ESTOURNIR,  voir  ESTORNIR. 
ESTOURTGIRE,  VOir  ESTORTOIRE, 

ESTOUSSEMENT,  S,  m.,  toux,  actiou  do 
tousser  : 

L'yene  suit  les  estables  des  pasteurs  et  a 
si  bellement  escouté  ce  qu'ilz  dient  tant 
qu'elle  en  puist  aprendre  aucuns  motz 
qu'elle  puisse  exprimer  a  la  semblauce  de 
voix  humaine.  Elle  voulmist  comme  fait 
l'omme,  et  si  fait  les  sangloux  et  estousse- 
ment,  par  quoy  les  chiens  de  ceulx  par  ce 
le  seuffrent  d  eulx  aproucber.  {Chron.  et 
hist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3515,  f»  72  r'.) 

ESTOUSSER,  estoucer,  cslusser  (s"),  v. 
réfl.,  tousser  : 

Et  ce  vos  entrer  i  voles, 
A  l'entrée  vos  atoucei. 
(iioB.  DF.  Blois,    Pocs.,  Richcl.   21301,    p.  ,ï5"".i 
A  l'antree  vos  eslussez. 

(Id.,  !*.,  Ars.  5201,  f°  15''.) 

A  l'entrer  a  l'ostel,  moult  hault  t'estous^eras  ; 

Tel  chose  y  peut  avoir  que  point  lu  ne  verras, 

{Doon  de  Maience,  2446,  A.  P.) 

ESTOussiR,  -  ussir,  -  usir,  verbe. 


EST 


EST 


EST 


631 


—  Neutr.,  tousser  : 

Si  c'om  saiche  noslre  veoir. 
Par  parler  on  par  eatousair. 
(KoB.  i>E  Blois,  Poés.,  Richel.  -24301,  p.  557». > 

Entusir. 

(IB.,  !*..  Ars.  5-201,  F  15\) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 
L'enfant  s'estoussi  et  se   leva  tout  sain. 

(Lég.  dorée,  Maz.  133.3,  f°  261».) 

Et  pouroe  qu'elle  s'aperceut  que  d'a- 
mours estoit  saisy,  et  c'estoit  une  chose 
qui  luy  estoit  trop  contraire  a  ce  qu'elle 
avoit  a  besongner,  pour  l'oster  de  ses  pen- 
sées et  le  mettre  en  autre,  elle  s' estoussist 
et  dist  :  Sire  chevalier,  laissez  vos  pensées, 
et  entendez  a  autre  chose.  {Perceforest, 
vol.  V,  c.  XVI,  éd.  1528.) 

1.  ESTOUT,  estoU,  estiilt,  estol,  estât, 
estut,  estons,  estoux,  stout,  adj.,  hardi,  au- 
dacieux, d'une  bravoure  Hère  et  témé- 
raire : 

Herant  ont  grant  pople  e  eslult. 
De  totes  parz  ea  veneit  mult. 

(Rou.  3»  p.,  7799,  Andreseo.) 
Ceo  qu'en  lar  lerre  se  defcadcnt 
E  qae  pur  lar  pais  coatendeot. 
Ces  fait  esluz  e  si  hardiz 
Qtie  Des  esmaie  braiz  ne  rr'u, 

(Ben..  0.  deNorm.,  Il,   1131,  Michel.) 
Que  nus  boom  ne  vos  sanreit  dire 
LVcision  e  le  raartire 
Qni  le  jor  (n  en  la  champaigne 
Sor  i'esluw  gent  de  Bretaigoe. 

(Id.,  il)..  II,  3090-2.) 
Parcreuz  eirt.  foiz  et  eslin. 

(Brui,  ms.  Munich,  -2il-2,  Vollm.) 
Jonenes  hom  est  et  heans  et  pros. 
Et  si  est  hardis  et  estos, 
El  SOS  ciel  nen  a  pins  rice  home.- 

{Parlon.,  7973.  Crapei'H.) 
Li  rois  de  Libe  i  r'est  moult  pros. 
Et  dl  d'Elide  est  moult  eslos. 

(«.,  8879.) 
Prntheslans  est  mnll  prnz 
Et  de  fer  qner  et  ranlt  estuz. 

(Protheslaus,  Ricbel.  -2169,  l"  3i».) 
Li  roys  Phelippe  prent  Vendosme, 
Tont  ait  il  dedenz  genl  esloule. 

(GDI4RT,  Roy.  lign.,  937,  Buchon.) 
Qaant  d'un  lion  lier  et  estoiu 
A  fait  un  aigoelet  si  doux 
Et  si  humble,  loez  soit  Diei  ! 
{Mir.  (le  N.  [).,  de  Robert  le   dyab!e,  p.  51,  Soc. 
des  Autiq.  de  Norm.)  ïrapr.,  escoux. 

—  Avec  l'idée  de  brave  et  de  fier,  ce 
mot  exprimait  souvent  celle  de  dur,  de 
violent  : 

Or  soiez  fors  et  conquerans  lis  dis, 
Fel  et  exlous  contre  vos  anemius. 
{Garin  le  Loh..  2°  chans.,  xxxv,  p.  IBO,  P.  Paris.) 
Estitlt  rOrgillius  del  Castel  Fer 
L'en  a  fait  a  force  mener. 

(Tristan.  II,  9i3,  Michel.) 
Se  Bel  Acneil  est  fraos  et  dous, 
El  vous,  soies  fel  et  esloiiv, 
El  plains  de  ramposne  et  d'ouliase. 

(Rose,  3707,  Méon.) 
Hardis  et  coragos  et  pros. 
En  balaille  dors  et  esloh. 

(Parlon.,  7-2".-i,  Crapelet.) 
Dens  !  cora  il  est  hardis  et  aers, 
Et  tant  paresl  buens  C'^valier^. 
El  od  ço  qu'il  est  si  eslols 
Coin  il  paresl  biimles  et  dous  ! 

(Il>.,  8595.) 


Mnis  li  Turc,  ki  fnrent  esloiil, 
l>es  .c.  François  ocisent  raoult. 

(MousK.,  Chron.,   790S,  Reiff  ) 

Mais,  quanqne  il  doie  conster. 

Aura  la  jonste  devant  tous 

Un  chevaliers  fiers  et  extous. 
fJ.  Bretex,   Tourn.  de  Chauvenci.  I3S1,  nelraolle.) 

Tons  jonrs  estes  fel  et  estons 

Et  apparillies  de  mesdire. 
(Sarrazin-,  Roman  de  Ilam,  ap.    Michel.  Ilist.   des 
ducs  de  Norm.,  p.  '236.) 

Estont  et  irens  et  hardi. 

(iai  de  t'ombre,  p.  li,  Michel.) 

Roberz  le  Rouz  qui  aux  Liegois  fut  fier 
et  stouz.  (.1.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  141, 
Borgnet.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  impétueux, 
vigoureux,  rude,  opiniâtre  : 

La  bataille  fut  estulte. 

(S.  Brandan,  910,  Michel.* 

Mais  la  batalle  dura  monU, 
Et  moalt  furent  li  cop  estont. 

(Perceval,  3407,  Potvin.) 
Estout  furent  li  renc  e  perillons  et  fier. 
Et  la  noise  mult  grans  as  lances  abaisier. 
(Roum.  d'.ili.r.,  f  -27»,  Michelant.) 
Des  GaJrains  et  des  Grinsest  reraes  li  estris. 
Si  fiers  et  si  estons  ja  n'en  sera  desdis. 

(«..  P  -20''.) 
El  flerl  le  chevalier  a  plain 
Mont  pesant  cop  et  moult  estout. 
(Sarrazin,  Rom.  de  Ilam,  ap.  Michel,  Uist.  des  ducs 
de  Norm.,  p.  330.) 

S'en  fu  (Godef.  de  Bouill.)  la  voie  si  eslonle 

Conques  mais  devant  ni  apries 

N'ala  on  Sarrasins  si  pries. 

Ne  n'i  fist  on  lele  besogne. 

(B.  DE  CoNDii,  li  Contes  doit  pet,  -2  il,  Scheler.) 

Fu  l'envaie  merveilleuse 

Et  la  bataille  moult  eslonte. 

(Gliiart,  Rou.  lign.,   18860,  W.  et  D.) 

El  dienl  que  joustes  estantes 
Verront  don  bacheler  nouviel. 
(J.  DE  CoNDÉ,  dou  ('.fienal.  a   le  manche,  ms.  Turin, 
f°  -28''.) 

—  Dans  la  plupart  des  cas,  estout  ex- 
prime l'idée  de  bravoure  avec  celle  d'or- 
gueil, mais  quelquefois  aussi  il  veut  dire 
simplement  orgueilleux,  hautain,  et  on  le 
trouve  opposé  à  humble  ou  à  affable  : 

Onques  estons  ne  fo  li  dnx  Garius, 
Ne  vilonnie  de  sa  bouche  n'issit. 
{Gar.  le  Loh..  1'  chans.,  v,  p.   U9.  P.  Paris.) 

De  raei,  ce  disl  Dei,  apernez, 
One  entre  vos  ici  veez. 
Comme  je  sui  simples  et  doaz. 
Humble  de  cuer,  non  pas  estonz. 

(Guillaume,  Best,  div.,  1395,  Hippeau.) 
Devant  estoit  humbles  et  donz, 
Or  est  cointes,  fiers  et  estouz. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  Richel.  -2163,  f  9\) 

Moult  l'ont  esgardé  tuit  li  roi  ; 
Monll  lor  saralile  fiers  et  eslout . 
Qui  si  les  escondist  debout. 

(Parton.,  9038,   Crapelet.) 
Por  qoi  estes  vos  si  estoz 
Et  qui  vos  a  forfait  neent  ? 

(Renarl,  46R0,  Méon.) 

Qui  raonll  estoule  et  orguilleuse 
Estoit  enviers  la  povre  gent. 

(Couronn.  Renart,   UO,  Méon.) 
Li  escuiers  fu  molt  estolz 
Et  fel  et  deputaire  et  rolz. 

(Ourmars  le  Gallois,  77'.,  Slengel.i 


En  chastel  me  mena  par  tont  : 

Ains  n'i  trovai  hnî*:sier  eslout. 

Tnit  me  faisoient  bien  veignant. 
(J.  Bretex,   Tourn.  de  Chauvenci,  280,  Delmolte.) 

I!  ne  fu  feels  ni  estons  ; 

Eins  fn  umils  e  pins  e  dons. 
(Vie  du  pape  Grégoire,  p.  41,  Lnzarcbe.) 
Autrement  doit  l'enamonesterles  simples, 
et  autrement  les  estoz.  {Vie  et  mir.  déplus, 
s.  confess.,  le  Pastouriau  .S.  Gringoire,  .Maz. 
568,  f°168J.) 

—  Il  signifiait  encore  téméraire,  pré- 
somptueux, insensé  : 

Lors  comança  li  seneschax 
Qui  n'cstoit  ne  estolz  ne  bas. 

(Cher,  au  lijon,  2079,  Holland.) 
Passai  avant,  tant  fis  plus  que  e.':loll. 
(Charr,  de  Hijmes,  190,  Jonck.,  Guitl.  d'Or.) 

Com  cil  qui  n'ert  fous  ne  estons. 
(Du  Cheval  de  fust,  ms.  Florence,  Riccardi  2757, 
Romv.,  p.  108.) 

Ne  soyez  foies  ne  estantes . 
(i.  Brete\,  Tourn.  de  Chaunenci ,  1638,  Delmotle.) 
Or  seit  posez  qn'aucnns  estolz 
Pareil  a  Deu  e  si  li  die. 

{Besant  de  Dieu,  3104.  Martin.) 

Ainssin  respondenl  tuit  li  foui  et  li  estouz. 
Ifiir.  de  Ross.,  1085.  Mignard.) 
Il  monstre  bien  a  sa  manière 
Qu'il  est  un  vrai  folz  et  estouz. 

IMir.  de  N.   D.,   de  Robert  le  diable,  p.    79,  Soc. 
des  Antiq.  de  Norm.l  Impr.,  escous. 
Pas  ne  cuidoye,  par  ma  foy, 
Quant  Honneur  vous  eust  faict  l'octroy 
Que  je  vendroye  avecques  vous. 
Que  fuissiez  tous  deus  si  estons-: 
L'un  se  mocque,  l'un  se  marrit. 
L'un  est  pensifz,  l'autre  s'en  rit. 
L'autre  n'a  point  de  pacience. 

(Roi  René,    Liv.  du  cuer    d'amours  espris,   CEuv  , 
m,  93,  Quatrebarbes. )  Impr.,  escous. 
Je  suis  contente  de  raa  part 
D'avoir  ung  seul  juge  et  vous  deux 
Pour  ouyr  noslre  cause  a  part 
Sansja  plaider  devant  tant  d'yeulx  : 
Anssi  la  chose  en  vauldroit  mienx 
Afiin  qu'alleurs  le  bruit  n'en  voile. 
Et  encroire  jeunes  et  vieulx 
Regarder  si  je  feiz  Veslolle. 

(Dell,  de  la  Demois.  el  de  la  bourq.,  Poés.  Ir.  des 
xv°  et  xvi'  s.,  V.  S.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  insensé  : 

D'angousse  li  frit  la  cars  toute, 
Par  ire  dist  parole  estoule. 
(.Amotdas  et  ïd..  Richel.  375.  f^  316".) 
Il  n'est  nule  chose   qui    tant   desplaise 
comme  grant  parleure  stoute.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  365,  var.,  Ghabaille.) 

Par  foi  ci  a  parole  estole. 

(Fabl.,  ms.  Berne  3;!4,  T  89'.) 

—  Abusif  : 

Pource  que  depuis  deux  ans  en  ça,  ung 
nommé  Person  Synimouet  s'estoit  bouté 
estoutement  en  une  pièce  de  terre  assise 
oudit  petit  ban,  assez  près  du  molin  Huon, 
jadis  appartenant  a  Bertremieu  Fillete, 
redevable  chacun  an  envers  lesdis  reli- 
gieux de  trois  deniers  et  un  fleve  de  cens, 
et  sans  soy  en  faire  veslir  par  la  justice 
desdis  religieu.x,  en  a  esté  mis  en  procès 
par  devant  lui  déposant,  tant  pour  l'a- 
mende de  l'esloute  entrée,  comme  pour 
les  ventes  et  vesteires,  et  après  certains 
delays  icellui  Person  Symmonet  l'a  amande 
en  la  main  de  lui  déposant  l'amende  de 
ladictc  estoule  entrée.  (1431,  Enqueste  afu- 


632 


EST 


EST 


EST 


ture,  Arch.   législ.  de    Reims,  I,  863,  Doc. 
inéd.) 
—  Violent  : 

Nous  aporla  l'eo  devant  nous 
.1.  mes  qni  fn  jiran?,  el  esloiis, 
Champions  Taiocus  a  l'aillie. 
(Raodl  de  Houda:nc,  Songe  d'EnfiT,  Jnb.,  Mysl., 
II,  30-.) 

Et  bareot  monlt 
De  boa  vin  lerré  et  estait. 
(De  Richaut,  1236,  Méon,  Nonv.  liée,  t.  I.) 

Wall.,  stout,   hautain,    allier.  Bourg., 
Yonne,   Etivey,  estouit,  accablé,  hébété 
par   la  chaleur  ;   ennuyé,    ahuri  par  un 
bruit  importun. 
2.  ESTOUT,  s.  m.,  folie  : 
Diex  !  disl  ele.  qni  a  ce  fait  ? 
Ci  a  estant,  domage  et  lait. 

(Remrt,  289.  Méon.) 
Ke  tuz  quide  veincre    par  estoul  e  par 
mes  dire,  (xxx  Folies,  ms.  Flor.  Bibl.  Lau- 
rent.) 

ESTOUTE,  s.  {.,  désigne  une  bataille 
acharnée,  si  ce  n'est  pas,  comme  le  pense 
M.  Littré  (Journ.  des  Sav.,  1865,  p.  92),  une 
faute  pour  estoiir  : 

Hors  de  Paris  s'enfuient,  conraot  comme  qaaieî. 
Monlt  en  ot  la  roine  a  sen  cuer  grant  revel 
Qui  regardoit  Vesloule  par  dedens  .i.  tonrel . 
(//.  Capel.  936,  A.  P.) 

BSTOUTEÉ,  estouteee,  s.  f.,  fierté,  or- 
gueil : 

Mierveille  est  moult  de  castecc, 
Mais  je  despris  estouteee. 
fCiUT.   d'Arr.,  Eracl.,  ms.  Tarin,  f  9'.) 

ESTOUTEIER,  VOir  ESTOUTOIER. 

ESTouTEMENT,  -  Ont,  -  otement,  -  ute- 
ment,  estultement,  adv.,  audacieusement, 
témérairement,  follement  : 

Mais  cil  Gnillanme  vint  molt  estotement. 
(Les  LoL,  ms.  Jlontp.,  f  119=.) 

Richars  se  claimme  an  roi  pr^mieremant 
De  Berneison  qui  si  estoutemaiU 
A  mort  son  home. 

(/*.,  Richel.   1622,  f  309  r°.) 

Ne  fast  Gnlllaumes  de  Monclio,  H  vaillaos. 
Pris  fnst  Fromons  et  destruile  sa  jens; 
î\lais  cil  Guillanmes  vint  molt  estotement. 

(Mort  de  Garin,   3958,  du  Méril.) 

Si  lor  vet  si  esloidemant 
Qne  il  les  maiane  si  vilroant 
Que  vers  lui  point  ne  se  desTandenl. 
(Chrest.,  Cltev.au  lyon,  4M1,  HoUand.) 
Gascon  l'apele  estultement, 
Quar  ne  puet  celer  son  corage  : 
Garz  !  fait  il,  ça  larras  le  guage, 
De  mon  seignor  que  tu  m'as  mort. 

(Id.,  Cliijet,  Richel.  1-120,  VU'.) 
Dont  reparlèrent  li  chevaler 
Qne  venu  erent  de  ultra  mer, 
Estulemenl. 
(Vie  de  S.  Thom.  de  Cant.,  097,  Michel.  0.  (/'■ 
Norm.,  t.  III.) 

Mar  i  fa  la  pncele  prise 
Devant  lui  si  estoutement 

(Atre  per.,  Richel.  21C8,  f  2''.) 
Por  ce  qne  si  estoutement 
Cornstes  senre  nosire  Ront. 

(Durmars  le  Gallois.  5851 .  Stengel.) 
Estoutement  con  fel  estons. 

(Mir.  de  .S.  Etoi,  p.  93,  Peigné.) 


Il  et  sa  gent  ferirent  des  espérons,  et  si 
estolement  se  ferirent  eu  mi  les  chrestieus 
que...  {Est.  de  Eracl.  fîmp..  xxxiii,  45, 
Hist.  des  crois.)  Var.,  estoutement.  Impr., 
escotement,  escoutement. 

La  .1111.  chose  que  l'en  doit  avoir  si  est 
attrempance,  que  l'en  ne  face  riens  estou- 
tement, mes  doucement  et  debonerement. 
[Chastoiem.  d'un  père,  ms.  Soiss.  210, 
{"  17'.) 

Se  ferirent  estoutement  et  fièrement  en 
ces  archiers.  (Fhoiss.,  Chron.,  Il,  117. 
Kerv.) 

ESTOUTER,  estuter,  verbe. 

—  Act.,  déconcerter  : 

Quant  Nachor  ont  tut  ben  desputé, 
Tnz  les  bons  mestres  ad  estulé, 
Ke  ne  saveiat  un  mot  avant. 
Par  la  preere  del  enfant. 

(Chardry,  Josaphat,   1.143,  Koch.) 

—  Neutr.,  agir  avec  une  audace  empor- 
tée : 

Ta  janglerie  trop  estante  ; 
Comment  as  tu  osé  ce  dire 
Devant  l'empereur  nostre  sire  ? 
(Mir.  de  S.  Ignace,  Th.  fr-  au  m.  à.,  p.  281.) 

Cf.  ESTOtJTOlER. 

ESTOUTiE,  estouthie,  estollie,  estultie, 
estotie,  estutie,  s.  f.,  hardiesse,  bravoure, 
audace,  témérité,  témérité  folle,  action 
téméraire  jusqu',"!  la  folie  : 

Mielz  valt  mesure  qne  ne  fait  estultie. 

(Roi.,  1725,  Muller.) 
Vasselage  ad  e  mnlt  graat  estultie. 

(II.,  2606.) 
Requièrent  Francs  par  si  grant  estultie. 

(Ib.,  3528.) 

Al  dac  Willeame  vindrent  andni  par  estultie. 

(Rou.  2°  p.,  1S57,  Andresen.) 

De  quant  que  il  puet  le  desfic, 
Por  fol  enprist  tel  estutie. 

(Ben.,  D.  deNonn.,  II,  ill85,  Mii-bel.) 
Devant  Bernier  se  mîst  par  estautie. 
Car  a  Raoul  vost  faire  garantie. 

(Rao'il  de  Cambrai,  ex,  Le  Glay.) 
Frans  hom  qui  raprove  antre  par  estouthie 
Il  doit  sa  tere  perdre  et  sa  franchise. 

(Mal,  Richel.  2551C,  f°  103".) 
Onques  mais  tant  de  gent  ne  fist  tele  estotie. 
Comme  d'atendre  en  camp  si  très  grant  ost  banie. 
(Ronm.  d'.Mix.,  f»  23',  Michelant.)  Var.,  esloltie. 
Proecce  le  soumont  de  faire  une  estautie. 

(Ib.,  f  72''.) 
Arrivez  sui  en  vostre  terre. 
De  bataille  talent  n'avoie. 
Mais  noveles  oir  voloie. 
Quant  vostre  filz  par  s'estoutie 
Amena  sa  chevalerie, 
(Flaire  et  lilancheflor,  2**  vers.,  2122,  du  Méril.) 
Assez  avons  tuit  englouties 
Et  de  laidores  et  i'estouties 
Qu'ele  nous  a  maintes  foiz  faictes. 

(G.  DR  CoiMCi,  Mir.,  ras.  Soiss.,  f"  90=.) 
Se  li  rois  vers  Garin  de  noiant  s'agraimie 
Ne  porra  pas  faillir  que  n'i  a  estautie. 
(Garin  de  Monglaune,  Romv.,  p.  345.) 

One  de  mon  cors  ne  lis  folie. 
Ne  malvaistié  ne  vilenie. 
Ne  putaige  ne  estoutie. 

(Renart,  Suppl.,  p.  142,  Chabaille.) 

Avoit  un  roi  en  France  de  monlt  grant  seignorie 
Qui  moult  fu  fel  et  fiers  et  de  grant  estoutie. 
(lierte,  23,  Scheler.) 


La  dame  de  parler  s'avaoche, 
Si  se  vanta  d'une  estautie. 
Dont  ele  dist  grant  vilenie. 

(Fregus,  p.  198,  Michel.) 

—  Attaque  flère  et  impétueuse  : 

Avez  ven  quele  estutie 
Unt  li  Franceis  fait  envers  nos? 
(Ben.,  D.  de  tiorm.,  II,  3570,  Michel.) 
Karles  voit  bien  q'il  vient  commencier  estotie  : 
Lors  a  tantost  sa  gent  saignie  et  beneie. 
Et  flst  soner  .c.  graisles  trestnz  a  la  bondie. 
(J.  Bon.,  Stt.t.,  CI.SX1X,  Michel.) 

Se  la  vient  Karle  a  la  barbe  florrie. 
Et  il  i  voile  commencer  estoutie, 
La  verra  on  qui  aura  belle  amie, 
.\a  bien  ferir  de  l'espee  forbie. 

(Otinel.  196,  A.  P.) 

—  Massacre  : 

Va  chevalier  de  Normendie 

Vil  le  sorfait  e  Vestoltie 

Qu'il  alont  des  ÎNormanz  faisant. 

(Rou,  3"  p.,  8403,  Andresen.) 

ESTOUTiEMENT,  adv.,  follement  : 
Cornent  les  Flamens  descendirent  estou- 

tiement  et  cuidierent  seurprendre  le   roy. 

{Grand.  Chron.  de  Fr.,  Phelippe  de  Valois, 

V,  P.  Paris.) 

ESTOUTIER,  voir  ESTO0TOIER. 

ESTOUTisE,  S.  {.,  témérité  : 

Chacun  li  prie 
Qu'il  leur  pardoint  par  sa  franchise 
Ce  qui  li  ont  fet  A'esloutise 
De  ce  que  Forent  assailli. 
(J.  Lemafichamt,  Mir.  deN.-D.,  ms.  Chartres, 
f  30''.) 

ESTOUTrvE,  estotive,  s  f.,  témérité, 
action  téméraire  : 

Or  sachiez,  seignors  Borgoignons, 
Trop  feistes  grant  estotire. 
(Bf.n.,  d.  de  Norm..  Il,  5552,  Michel.) 

ESTOUTOIEU,  estotoier,  -  oiier,  estou- 
teier,estoutier,  estoteier,  estotier,  -  iier,  estu- 
teier,estutier,  estolteier,  eslolUer,  eistouloier, 
verbe. 

—  Act.,  troubler,  bouleverser,  mettre 
en  désordre,  maltraiter,  malmener,  bous- 
culer : 

La  noveU  ot,  dont  il  fu  monlt  iries, 
Si  com  Garins  i  fu  estoutoies. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f°  7''.) 

Si  con  Garins  i  fu  estouteiez. 

(Ib.,  ms.  Dijon,  f°  3''.) 

Les  Loherains  ont  moult  estoulaiez. 
(Ib.,  Ars.  3143,  f°  53»,  et  ms.  Moulp.,  f°  18''. l 
Loherains  ont  forment  estoutoies. 
Plus  de  quatorze  en  i  ont  mors  laissies. 
(Garin  le  Lab.,  2°  chans.,  II,  p.  134,  P.  Paris.) 

Tosteins  fu  bien  estutiei, 

Del  grant  assaut  fn  esmaiei. 

(Wace,  Rott,  3»  p.,  3405,  Andresen.) 

Fièrement  les  envaissiez, 
Sis  aurez  tost  estoUeiez. 

(Id.,  ib.,  2663.) 
Moult  i  furent  estataié 
Et  de  lor  homes  damagié. 

(Id.,  Brut,  3097,  Ler.  de  Lincy.) 
Moult  estoient  estautoié, 
Navré,  lassé,  et  esmaié. 

(Ben..  Troie,  Ars.  3314,  f  OB'*.) 


EST 


EST 


EST 


fias 


Monlt  estaient  r.tloutiiê, 
Navré,  lassé,  et  travillié. 

(Id..  ib..  Richel.  375,  f 


Paris  fu  moalt  lies  des  prisons. 
Des  damages  o'ol  fait  as  lor, 
De  son  gaaing.  et  de  l'onnor, 
Aiiqnss  les  ont  eslonlies  : 
Asses  en  i  laissent  d'iries. 

(Id.,  il,.,  r-  IV.) 
Moult  m'en  penai  et  entremis 
Qu'il  vous  rendist  voslre  scror. 
Car  tenue  l'avoit  maint  jor; 
Qui  tant  asses  va'fstotia 
Et  vos  meismes  lendenga. 

Un.,  ib-.  f"  -5'.) 
Rou  e  H  suen  suiu  mult  gregié 
E  laidement  entuteié 
E  angoissnsement  requis. 

(Id.,  0.  deNorm.,  II,  123:',  Michel.) 
Estrangement  les  esloteient, 
Kar  bien  connissent  e  ben  veient 
Que  rien  ne  puent  perdre  od  eus. 

(Id.,  ià.,  II,  iSaiS.) 
Etneporqnant  ferir  et  balre. 
Débouter  et  rstoiiliier 
Se  fîst  asses  au  convoiier. 

(Chrest.,  du  Roi  Guill.,  717,  Michel.) 
Li  cuens  Guillaumes  /'a  monlt  estoutoiez 
Et  de  cel  cop  fu  durement  chargiez. 

(Coron.  Looys.  lOS-2,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Et  sa  gent  ne  fust  trop  de  combatre  esroaîe, 
Ht  de  souffrir  l'estour  lassée  et  annule, 
Et  ne  fust  d'autre  part  forment  estoutoie, 
.la  se  fust  a  la  queue  des  Grigois  apoie. 

(flom.  d:ile.t:,  liichel.  2436(!,  f"  81*'.) 
Moult  les  ont  a  cel  poindre  forment  estoleiei. 
(Ta.  DE  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  2i36l, 
f°  te  v°.) 

S'esbaudirent  moult  cil   de  la  tor,  et  si 
les  avoit  la   perriere    si   estoutoiez  et  les 
murs  perçoiez  et  estonez  que  moult  estoient 
affebli.  {Lancelot,  Richel.  754,  f»  S".) 
Me  prisent  gaires  lor  effors. 
Ce  dient,  des  que  il  est  mors 
Qui  treslos  les  estoutioil 
\il  chascun  jour  les  ocbioit. 
(Gait.,   Ysie  et  Caler.,  Richel.  375,  f°  3iH3.) 
Li  vassal  furent  monlt  blecié 
Et  des  grans  cous  estoutié. 

{.ithis,  Ars.   3312,  f»  .'.6''.) 
Et  des  grans  cols  eHotiié. 

(Ib.,  Richel.  375,  f°  13-1'.) 
Si  les  a  si  estoutoiies 
Que  par  lui  seul  sont  aresté. 
Hmaldas  et  Ydoine,  Richel.  375,  f  321''.) 
Et  tout  le  motiiestotoier. 

(Rose.  Vat.  Chr.  18.58,  f  35^; 
Et  toat  le  mont  estoutoier. 

1.1b.,  Vat.  Chr.  1492,  f  2(i^) 
Et  tout  li  mont  rislouloier. 

(Ib.,  lus.  Lansanne,  f°  36'.) 
Se  nous  aviens  un  poi  paiens  estolties. 
(De  Yaspasien.  Richel.  1553,  f"  386  r".) 

—  Outrager  : 

Trop  par  a  fait  grant  derverie 
Qnant  m'a  baisie  et  estoutié. 

(Ulancand.,  769,  Michelant.) 

—  Troubler  l'esprit  : 

Parquoy  me  passe  de  vous  escripre  :  un 
grant  langaige  m'a  estoutié  et  de  ce  faire 
suis  bien  aisié.  {Lett.  de  (2h.  de  Melun  au 
comte  de  Charolais  et  d  Guill.  Biche, 
14  avril  1463.) 

—  Réduire,  dompter  : 

CUose  ei  estoutié  et  dante  les  bestes  sal- 


vages.    {Comm.    s.    les    Ps..   Richel.   963, 
p.  92^) 

—  Rén.,  s'attaquer  avec  acharnement, 
se  maltraiter  : 

Moult  s'esloutoient  et  se  ledissent 
De  pesans  cops  et  de  félons. 
(Chrest.,  la  Charrette,  Val.  Chr.   1725,   f  rS"*.) 
Moult  se  sont  lassé  et  plaie 
Durement  et  estoutoie. 

(Pe-ceial,  ms.  Berne  113,  f°  93^) 
Par  ceste   raison   se  sont  maintes  fois 
estouties.  (G,  deTyr,  iv,  24,var.,  Hist.  des 
crois.) 

—  Neutr.,  agir   avec  une   audace    em- 
portée, frapper  des  coups  furieux  : 

As  espees  bien  s'entrevinrent. 
Bien  trencierent  et  les  retinrent. 
Que  bien  les  sorent  manoier 
Et  entre  gent  estoutoier. 

(Athis,  Richel.  375,  P   15i°.) 

—  Agir  comme  un   furieux,  comme  nn 
insensé  : 

Ainsi  H  hiruns  estoutié 
Vers  les  dames  par  sa  sotie. 
(J.  Bretes,  Tourn.   de  Chauvenci,  568,  Deiraotte.) 
Impr.,  estoucie. 

—  Se  mettre  en  désordre,  être  jeté  en 
déroute  : 

A  une  par  del  champ  se  snnt  trait  li  forrier, 
E  virent  lur  bataille  forment  estotoier. 
(Th.  DE  Kent,  Geste  dWlis.,  Richel.  24361. 
f"  16  V».) 

—  Estoutoiant,  part,  prés.,  qui  jette  dans 
le  trouble,  qui  bouleverse  : 

Et  Do  li  respondi  a  mot  estoutiant  ; 
Et  vous,  qni  estes  vous  ?  Dites  lei  maintenant. 
(Doon  de  Maience,  3412,  A.  P.) 

ESTOUTOus,  adj.,  téméraire  : 

De  Sarrasins  félons  et  estoutous. 
(Herb.  Ledoc,  Foalq.  de  Cand.,   p.    118.  Tarbê.) 
Pharaons  vos  est  aspres  et  fel  et  estoutous. 
(Rible,  Richel.  763,  f  247»,) 

ESTOUVIER,  voir   ESTOVOIR   2. 

ESTouvom,  voir  Estovoir  2. 

ESTOUX,  voir  ESTOR. 
ESTOUYER,  voir  ESTUIER. 

ESTOVEiR,  voir  Estovoir. 

E3T0VER,  voir  ESTOVOIR. 

1.  ESTOVOIR,  estevoir,estuvoir,  estavoir, 
astuvoir,    istovoir,   stovoir,   entovoir,    v. 
impers.,  falloir,  être  nécessaire,cûnvenir  : 
En  Sarraguce  sai  bien  qn'aler  m'estoet. 

(Roi.,  292,  MuUer.) 
l'nis  que  l'cnmant,  aler  vus  en  estoet. 

{Ib.,  300.) 
Li  reis  Marsilies  de  nus  ad  fait  marchiet, 
Mais  as  espees  Vestuvrat  cslegier. 

(II/.,  IISO.) 
Seignur,  le  pas  tenez. 
Car  mei  meisme  esloel  avant  aler 
Pur  mun  nevuld  que  vuldreie  truver. 

(Ib.,  2857.) 
S'il  fut  dolenz  ne  Veslot  demander. 

{Alexis,  st.  26',  xi'  s.,  G.  Paris.) 
Mais  ne  pot  estre  :  ailors  Veslot  aler. 

(Ib.,  st.  39''.) 


N'i  ont  si  dur  cui  a'esloust  plorer. 
(/*.,  st.  86*  ;  esleust,   Richel.    19525  ;  esineee, 
Richel.  12471.) 

Et  se  nel  vent,  moi  Vesleura  sofrir. 
(Gar.  le  Loti.,  \"  chans.,  xxiiv,  P.  Paris.) 

Par  ceo  li  stol  apuier. 

(P.  DE  Thadn,  Best..  757,  Wright.) 
Sempres  a'esloce  murrir. 

(ID,,  ib.,  782.) 
Quant  vit  qne  morir  Vestevoit. 

(Wace,  Rou,  Richel.  375,  f»  22n^) 
Terre  lor  estera  gaerpir. 

(Id..  ib.,  C  220'.) 
Issi  vus  eslmra,  tant  que  liens  seit,  atendre. 

(Id.,  ib.,  2"  p.,  2556.  Andreseu.) 
Cnnseil  prist  d'altre  chose,  kar  faire  Vestuteit. 
(Id.,  ib.,  3010.) 
Bien  a  apertement  sen 
Que  passer  mer  li  estora. 

(Id.,  Brut.  4044,   Ler.   de  Lincy.) 

Ne  porrai  mes  gaires  ester 
Qu'il  ne  m'estuisse  retorner. 

(Ben.,  Troie,  ms.  N'aples,   f"   11".) 
Que  il  ne  m'en  estoisse  aler. 

(Id.,  ib.,  1640,  Joly.) 
Moult  voiront  cist  ains  endurer 
Grans  sonfraites  et  grans  mal  traire 
Que  malvais  plait  lor  stace  faire. 

(Id..  ib..  Richel.  375,   f»  81>'.i 
S'il  out  anguisse  e  dol  e  ire 
Ceo  nen  estot  ja  demander. 

(Id.,   D.  de  Norm.,   II,  754,  Michel.) 

Quant  dit  que  set  e  fait  que  peut, 
Itel  servant  blasmer  a'esleot. 

(S.  Brandan,  15,  Michel.) 
Pur   quei  te   estuce  vers  ta  terre  aler  e 
partir    de    mei  ?    (Rois,  p.   278,    Ler.    de 
Lincy.) 

Grant  paor  ont  dedanz  nés  estnese  afaraer. 
(.1.  Rod.,  Sax.,  cc.'isir,  Michel.) 

Cengles,  ne  règnes,  ne  poitraus. 

Ne  porent  le  roi  retenir 

Ne  Vestuise  a  terre  venir, 
(Chrest.,  Erec  et  En.,  Richel.  1420,  t"  9''.) 

Ca  eus  vus  estoura  venir. 

(Marie,  Purg.de  S.  Patrice,  1217,  Roq.) 
Par  nuit  lo  stuet  voilier,  par  bons  s'en  voie  aleir. 
L'une  foiz  at  trop  chaut,  l'autre  lo  stuet  trembler. 
{Vie  Ste  Tliais,  ms.  Osf.  Rodl.,  Canon,  mise.  74, 
f  54  v°.) 

Mais  qui  li  porroit  si  tolir 
Qu'ele  n'en  esteust  morir, 
Çon  m'est  avis  plus  bel  seroil. 
(Ftoire  et  Blancc/tor,  ['  vers.,  3ii9,  du  Méril."! 
Ou  par  lui  m'estovra  garir. 
Ou  par  lui  m'estovra  morir. 

(Ib  ,  2»  vers.,  1729.) 
Maiut  mal  m'en  estut  a  sollrir. 

{Ib.,  2149.) 
Li  rois  respont  :  Kestoet  parler. 
(G.  Gaimak,  Citron.,  ap.  Michel.  CAr.  angl.-n..  I, 
33.) 

Moult  lor  estevera  chierement  achater. 
(Chans.  d'Ant..  ti,  v.  314,  P.  Paris.) 

Qni  contre  mort  se  vnelt  tanser 

Maintes  choses  Visluet  panser. 

(Dolop.,  8443,  Bibl.  elz.)  Var.,  estuet. 

Chaoir  m'estot  tôt  estandnt. 

(Ib.,  8C22.) 
K'an  son  del  cor  ne  Yestueee  canter. 

(Huon  de  Bord..  3243,  A.  P.) 

Celui  eatonira  moult  bien  faire 
Qui  vorra  trois  jors  le  pris  traire. 

(Parlon.,  6617,  Crapelet.) 

80 


634 


EST 


EST 


EST 


Ne  vos  puis  lor  duel  aront^r. 
Trop  m'i  estnroit  demorer. 


(/«.,  -Bio.) 


Taot  par  s'entr'aiment,  s.ins  folonr, 

De  fin  cuer  et  de  fine  amnr. 

Qu'il  ne  se  puent  astenir, 

Ne  leur  r\trurt'  descoiivrîr 

Lour  amors  par  divers  samblans. 

Umaldas  et  Yd-,  Richel.  375,  f°  339=.) 

E  pnr  ço  sa  citez  rendre  lai  a.iliiveit . 

(Hont.  5131,  Michol.) 

Pea  s'en  faiil  k'il  ne  li  estuisse 
A  pasmer,  quant  ele  le  Toit. 

(Chev.  as  .II.  esp.,  667i,  Foerster.) 
Kar,  ce  dist  hom,  n'en  sluet  doter. 
{Vie  Sle  Juliana.  ras.  Oif.  BoJl.,  Canon,  mise.  7i, 
fSl  V».) 

Il  n'est  si  «rant  bianté 
Qu'il  a'eslueisse  faillir. 

(Rose,  ms.  Corsioi,  f  118".) 

Or  crient  qne  reraanoir  Yestuisse. 

(Renan.  2-24.'iO,  Méon.) 

Si  jo  puis  hui  Sarazins  encontrer, 
Bien  m'i  orrez  Munjoie  escrier, 
E  de  in'espee  si  raiste  colp  doner, 
Ja  de  Koll.Tnt  n'esturera  parler. 

(Otinrl.    1078,  A.  P.) 
Quant  Bauduins  de  Rames  sot  que  il  li 
esteveroit  aler    faire  homage   al  roi,  si  fu 
moût   dolans.    (Chron.  d'Ernoul,  p.    138, 
Mas-Latrie.) 

Quant  li  rois  d'Engletiere  oi  qu'il  li  este- 
«coftabatrelescastiaus  qu'il  avoit  fremes... 
(Ib.,  p.  292.)  Var,  estaroit. 

Quant  est  armez,  cheval  li  sluel. 
(RoB.  DE  Blois,  l'oés.,  Richel.  '2i30l,  r°  490  v°.) 

Je  ne  Ion  di  par  nul  reproche 
Ne  por  ce  que  faire  l'estuisse. 

(Bible,  Richel.  703,  f  i'O^.) 

Ke  trop  sey  esmaye,  quant  a  force  fere  li 
esteot...  {x\li.  Folies,  nis.  Flor.,  Laurent.) 

Ne  nuls  lannt  Den  ne  crent 
Si  cesl  secle  raainlent 
Ne  li  e'iloce  mesprendre, 
Ainz  ment  li  hom  qu'il  n'i  merge. 
(Prov-  del  vil-,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 
Ou  vente  ou  pleut,  si  vet  qui  esliiel. 

(Ane.  prov.,  ib.) 
Paier  li  estevera.  (1320,   Cop.  des  Chart. 
des  R.  de  Franche,  p.  30,  Arch.    S.-Quent.) 

En  qael  lien  que  je  soie, 
Wesleiil  a  vous  du  tout  en  tout  penser. 
(Jeh.  Lesccrel,  Chans.,  Bail,  et  Rond.,  xx, 
Bibl.  elz.) 

Troter  xa'esluel  ysnelleraent. 

(JVa/i!>.  W.  S.  J.-C,  Jnb.,  Mysl..  Il,  69.) 

2.  ESTOvoiR,  estouvoir,est.oveir,estover, 
eslouveir,  esluveir,eslawir,  estevoir,  estuoir, 
eslovier,  eslouvier,  eslobey\  astovoir,  s.  m., 
nécessité^  obligation,  force,  devoir,  be- 
soin : 

Sire  Guillaume  Raimont  vint  devant  le 
rei  et  une  grant  masse  de  gent  o  lui,  dont 
aucuns  furent  chevaliers,  qui  avoient  esta- 
vers  a  court.  (Liv.  de  Pliil.  de  Nav.,  Ass. 
de  Jér.,  t.  I,  p.  Slo,  lîeugnot.) 

Mes  lies  sni  que  de  cest  pais 

Est  cilz  qui  enporte  le  pris; 

Certes  il  le  doit  bien  avoir, 

Qnar  bien  i  fisl  son  eslavoir. 

(Coud.  5638,  Crapelet.) 

—  /'or  estovoir,  por  eslovoir,  par  néces- 
sité, de  force  : 


Les  meillnrs  en  ferunl  aler  par  estuveir. 

(Roii,  2"  p.,  346-2,  Andresen.) 
La  panthère  por  eslovoir 
Vont  sivant  lotes  antres  besles. 
(Gerv.,  Be.sl.,  Bril.    Mus.  add.  28260,  !"  87  y», 
P.  Meyer,  Romania,  t.  I,  p.  .428.) 
Quant  Toldres  li  Ascres  oi  la  novele  que 
Andrenople  ère  assise  et  que  l'empereres 
Henris  par  eslovoir  mandoit   ses  gens,  et 
que  il  ne  savoit  auquel   corre  ou   deçà  ou 
delà,  si  manda  plus  esforciement  quanque 
il  pot  de  gent.  (Villeh.,  463,  Wailly.) 

Par  estouvoir  li  covinl  vendre 
Sa  terre  et  lot  son  heritaise. 

(Oolop.,  l.SOI,  Bibl.  elz  ) 
Car  tonz  chaciez  et  toz  vestuz 
Est  sailliz  très  en  mi  la  gluz. 
Et  est  si  pris  per  entottuoir 
Que  menbre  ne  puet  removoir. 

(Ib.,  5032.)  Var.,  par  eslaroir. 

Et  s'il  li  covient  tant  atendre 
Qu'il  le  rendent  par  estouvoir, 
Ja  n'en  lera.i.  reraanoir; 
Eînz  les  fera  tôt,  sanz  plus  dire, 
Morir  a  honte  et  a  martire. 

(».,  5822.) 

Si  lur  covent  par  estover 
Par  rai  celé  val  en  fin  passer. 

(Conq.  of  Irelanii,  «48,  Michel.) 
Et  si  convenoit  par  estouvoir  que   l'ille 
tournast  au  coumandement  du  firmament. 
(S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f"  21''.) 

Par  Dieu,  je  l'aim  miens  a  servir 
En  bon  espoir,  sanz  plis  joir. 
Qu'avoir  d'une  antre  et  main  et  soir 
Tos  mes  solaz,  par  estovoir. 
(GiLLEBEBT    DE   Bernevim.e,  Chaus.,   ap.  Scbeler, 
Tromi.  bel/f.,  p.  97.) 

Amors,  qni  faîtes  esmovoir 
Dors  cners  et   les  joians  languir. 
Et  qni  faites  par  eslavoir 
Les  vilains  cortois  devenir, 
Proi  vos  des  mesdisans  honir. 
(Mathieu  de  Ganu,  Chans,,  ib.,  p.  134.) 

Par  eslavoir,  ^e  mie  par  sa  volenté.  (Di- 
gestes, ms.  Montp.  H  47,  f°  59".) 

Par  estovoir  covenoit  que  le  rei  i  fust. 
(Liv.  de  J.  d'Ibelin,  c.4,  Beugnot.) 

Il  convient  par  estevoir  qu'il  venque 
celle  jornee.  IGir.le  Court,  Vat.  Chr.  IbOl, 
f»  T.) 

Par  estevoir  prennent  confort 
De  bien  ferir  et  feble  et  fort. 
(RoB.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  f°507  r".) 

Il  te  convient  par  estouvoir. 
Si  tn  veux  faire  ton  devoir, 
Laissier  toute  ta  volenté 
Pour  ton  seigneur  servir  en  gré. 
(Prov.  auj:   Pliilos.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 
Dame,  Aisl  i\,  par  eslavoir, 
Soit  mal  ou  bien,  jel  voel  savoir. 

(Couci.  4169,  Crapelet.) 

Par  estovoir  convenoit  que  l'on  i  en. 
voiast  pour  aus  abatre.  (Chron.  de  S.-Den., 
ms.  Ste-Gen.,  f  lôS"».)  P.  Paris,  estouvoir. 

—  El  avec  un  adjectif  qui  ajoute  h  la 
force  du  mot  : 

Si  fièrent  et   abatent  et    ocient,  et  font 
tant  que  par  vif  estovoir  les   resmuent  de 
la  place.  {Artur,  Richel.  337,  f»  109^) 
Or  sus,  dame,  dit  il,  que  pour  fin  estouvoir 
De  Dijon  vons  convient  fuir  et  remoovoir. 

(Gir.  de  Ross.,  1857,  Mignard.) 

—  Par  son  estovoir,  selon  son  besoin  : 


Si  home  le  devoint  siegre,  par  son  es- 
tober.  (Coût,  de  Cftarroua;,  7,ap.Fonteneau, 
Bibl.  Poitiers.) 

—  Estovoir  signifie  encore  le  nécessaire, 
ce  dont  on  a  besoin, chose  de  nécessité.ap- 
provisionnement,  provision,  profit,  avan 
tage  : 

Dont  li  ont  tôt  nomé  l'avoir, 

Les  blés,  les  nés,  l'altre  eslavoir. 

(Wace,  Brut,  567,  Ler.  de  Lincy.) 
Del  mien  et  de  mes  rentes   ert  votre  estoveirs  pris. 
(Garxier,  S.    nom.,  Richel.  13513,  f°  66  r°.) 

Bien  avérât  sun  estuveir. 

(Marie,  Laid'Eliduc,  1130,  Roq.) 

En  .1.  calan  avoient  font  lor  estevoir  mis. 
IGOY  DE  Camdrai,  ,Ue.r.,  Richel.  24306,  p.  224'.) 

Nule  feiz  ne  s'en  qniert  moveir, 

Qner  tôt  i  a  son    estoveir . 

(Goillahme,  Best,  div.,  1893.  Hippeau.) 

Nnle  riens  ne  prisent  avoir, 

Quar  il  ont  bien  lor  estovoir. 
(Floire  et  Blanche/lor,  2»  vers.,  2687,  dn  Méril.) 

Il  orent  esté  des  nés  lor  eslouvoirs  et 
leur  armeures  et  leur  chevaus.  (S.  Graal, 
Chr.  1687,  Vat,  f»  61=.) 

Et  sai  assez  mes  estotivoirs. 
Ce  qu'en  ai  dit  il  est  tout  voirs. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  C  Si'.) 

Li  rois  en  sa  coït  le  tenoit  ; 
Tôt  son  estouvoir  li  donoit. 
Car  repris  l'ot  en  .i.  afere. 
Si  li  avoit  fet  les  eulz  trere. 
(Dolop.,  5486.  Bibl.  elz.)  Var.,  estavoir. 

Mais  moult  poi  i  troverent  vitaille  et  estovoir. 
(Chans.  d'AutiocIte,  vil,  v.  3,  P.  Paris.) 

Il  seront  plus  aese  au  chastel  et  trove- 
ront  mielz  lor  estovoirs  qu'il  ne  feroient 
de  fors.  (Lancelol,  ms.  Fribourg,  f»  85'.) 

?orveu  lor  leit  lor  estoveir  raisnable- 
ment.  (Gr.  ch.  de  J.  sans  terre,  Cart.  de 
Pont-Audemer,  f''82r»,  Bibl.  Rouen.) 

Chil  cslablirent  a  lor  temps 

Sans  plus  trois  manières  de  gens. 

Clercs,  chevaliers,  gaignours  en  terre  ; 

Li  gaaignor  si  doivent  querre 

As  autres  .II.  lor  estavoir 

De  ce  qni  lor  covient  avoir. 
(Gauth.  DE  Mes,   Ymage  du  monde,  Maz.  602, 
f»  19  V.) 

Averont  tous  lor  astovoirs  en  boix  bâtis 
de  Leheicourt.  (1258,  Rentes  de  Vecclese  de 
Sainte  Hoult,  iv,  Arch.  Meuse.) 

Corlois  est  l'ostes  et  adrois. 
Tôt  nostre  estuoir  i  arons. 
(Res.  de  Beaujeu,  K  Biaus  Desconnem.  4037, 
Hippeau  ) 

.\sses  qnist  gens  et  granl  avoir  ; 
Si  ot  cascnns  son  estavoir. 

(MousK.,  Citron.,  02,  Reiff.) 

Orent  nommé  jour  de  movoir, 
Cascnns  a  quis  son  estavoir. 

(Id.,  a..  19516.) 
Se  ce  que  la  fille  emprunta  est  despendu 
es    eslouvoirs    de   la  fille.    (Digestes,   ms. 
Montpellier  H  47,  f»  195".) 

Li  rois  est  tenus  de  donner  tous  ces  es- 
touviers  au  champion  qui  est  appelles  a 
bataille.  (Ass.  de  Jér.,  II,  206,  Beugaot.) 

Le  seignor.li  deit  doner  ces  estouveirs 
souffisaument  tant  corne  il  sera  en  cel  ser- 
vice. (Liv.  de  J.  d'Ibelin,  ch.  ccxxvil,  Beu- 
gnot.) Var.,  esloviers,  estouviers. 

Fors  que  l'ostel  ne  vons  demande, 
Asses  aura  son    stavoir 
Mais  que  la  maison  puist  avuir. 
(PiiIL.  de  Rémi.  Manekine.  5840,  Bi-di"     n.  202 


EST 


EST 


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635 


Cors,  en  toi  n'a  point  de  savoir, 
Qar  tn  convoites  trop  avoir, 
RoDes  et  boa  cheval  <le  pris  ; 
Tu  quicrs  trop  bien  Ion  csloioir. 
(Dial.  du  Corps  et  de  VAme.  Uichel.  1I)1S2, 
P  3S  r».J 

Près  forent,  n'i  ot  que  mouvoir, 
Chascuns  avoit  son  rstavoir. 

(Coiici.   1825.  Crapelet.) 

Si  jeo  ay  reaables  estovers  en  vostre  bois, 
e  vus  coupez  le  bois  issi  qe  jeo  ne  puse 
aver  moun  profit,  jeo  vus  porteray  bref  qe 
vus  ne  coupez  pas  tant  qe  jeo  ne  puse  aver 
le  meeu.  (1.304,  Year  books  of  the  reign  of 
Edward  the  flrst,  years  xxxii-xxxni,  p. 
231,  Rer.  brit.  script.) 

ESTOYNE,  s.  f.,  pièce  de  bois  qui  entre 
dans  la  constructiou  d'une  charrue  : 

Jehan  le  Moine  geta  a  icellui  Laurens 
laditte  estoi/ne  de  charrue  ou  araire.  (1458, 
Arch.  JJ  187,  pii-ce  315.) 

Cf.  EsToniN  et  Estene. 

ESTftUElLLE,  VOif  ESCHELE. 
ESTRA,  voir  ESTRE. 

ESTRABOT,   eslfibot,  strambot,   s.   m., 

pièce  de  vers  satirique  et  injurieuse  : 

Vers  en  ûrent  e  estraboz, 
U  ont  assez  de  vilains  moz. 
(Ben.,  D.  de  Klorin.,  II,  5911,  Michel.)  Var., 
estriboz. 

INez  en  alant  par  mi  la  rue 

Chascun  un  ealrahot  m'en  rue, 

I£n  disant  par  moquerie  : 

Je  voy  cel  qui  a  belle  amie. 

(G.  Mach.,   Poès..   Kichol.  II22I,  f»  203'.) 
Sonnelz,  siramholz.   borzelotes,  chapitres. 
Lyriques  vers,  chants  royaulx  et  epistres. 
(.Episl.  de  complttincle.  a  une  qu'a  laissé  son  amy, 
Poés.  attrib.  i  Cl.  Marot,  à  la  suite  des  Œuvrer 
de  Marot,  éd.  1731.) 

Wall.,  sfraftot, injure,  mot  piquant,  poin- 
tillerie.  Rasirabot,  réplique  dure  et  pi- 
quante. Rastraboter,  rabrouer,  riposter  par 
des  paroles  piquantes.  A  Liège,  le  subsf 
est  fém.  et  ne  s'emploie  qu'au  pluriel  : 
dire  des  strabotez  ou  dez  estrabotez  à  ine 
saki,  rudoyer  quelqu'un.  (Villers,  Dict. 
wall.)  Estraboler,  rudoyer.  (Grandga- 
gnage).  Centre  de  la  Fr.,  étrebout,  bour- 
rasque, ouragan. 

ESTRAG,  s.  m.,  trace  : 

Etant  chevauchèrent  qu'ils  trouvèrent 
leur  estrac  et  leur  piste.  (J.  Chartier. 
Chron.  de  Charl.  VII,  c.  218,  Bibl.  elz.) 

1.  ESTRACE,  -  ache,  -  asse,  extrace, 
entrace,  atrace,  attrace,  s.  f.,  extraction, 
race,  origine,  commencement  : 

S'entremist  de  l'estoire  de  Ron  e  de  s'estrace. 
(Cliron.  ascend.  des  ducs  de  Norm.,  1,   Andresen.) 
Ci  prent  l'ovre  comeucement, 
Orioe,  estrace,  e  naissement, 
Dunt  j'ai  a  traiter  e  a  faire. 

(Be».,  D.  de  yorm.,   I,  2fil,  Michel.) 
Mnlt  est  vostre  sire  bien  nez 
E  muU  est  granz  sis  parentez, 
.Mult  est  gentilz,  de  noble  estrace. 

(Id.,  !"/>.,  II,  1809.) 
Que  cil  félon  de  pute  estrace 
-Ne  l'ocient. 
{Perceval,m$.   Monip.  Il  2111,  i"  280"=.) 


Rica  forent  qnatrecent  vilain 

Qni  sont  de  molt  1res  m^\e  estrace. 

(Renart,  oiG2,  Méon.) 

Ne  tôt  n'issirent  d'une  estrace. 
(Vie  Ste  Katerine,  Richel.  2:112,  f°  60».) 

Deus  le  resalva  par  sa  grâce 
Des  larons  e  de  lor  estrace. 
(Le  hlir.  de  Sardenai,  127,  Raynaud,  Remania, 
t.  XI,  p.  5.33.) 

Come  font  cil  qui    baillent  maienement 
les  premières  «traces  de  chascune  escience. 
{Digestes  de  Jtist.,  Richel.  20118,  f°  1>.) 
Il  fn  au  Roi  Hortaut,  qui  fu  de  male  estrache. 
(Gaufreij,  3131,  A.  P.; 
Bien  venez  de  Vestrasse  de  faire  villain  tour. 
Car  de  Guennellon  forent  vo  millour   anchessour. 
(II.  Capct,  903,  A.  P.) 

Ne  dirons  pas  d'où  sommes  nées 
Ne  le  uom  de  la  grant  estrafise. 
(Alaro,  C'»''  d'Anjou.  Uichel.  76."),  f"  Il  r».) 

Colluy  vy  je  de  hanlte  atrace. 

Du  roy  Frigis  en  vint  la  trace. 
(CiiR.  DE  Pis.,  Poés.,  Richel.  604,  P  192  v».) 
Cil  glorieux  de  qui  vient  toute  grâce 
Vous  tiengne  en  pris  et  croisse  vostre  attrace. 
(Id.,  Chem.  de  long  estude,  7,  Piischel.) 

A  son  venir  ta  clémence  habandonne. 
Comme  Dieu  fist  pour  sauver  nostre  estrace. 

(Edst.  Deschamps,  Poés.,  Il,  120,  A.  T.) 

Pauvre  je  suys  de  ma  jennesse. 

De  pauvre  et  petite  extrace. 

(.VILLO.^■,  Grand  Tes!.,  p.  58,  .lacob.) 

Que  maudiront  l'eure  et  le  jour 

De  leur  naissance  et  leur  entrace, 

Ne  dont  sus  nous  fissent  estour. 

(ilist.  du  siericd'Orl.,   16978.  fiuess.-iril.  I 

—  Résidu  : 

Et  en  rendant  lesdites  soyes  par  elles 
dévidées,  rendront  pareillement  les  estraces 
d'iceUes  ausdits  maistres.  {Lett.  qui  confir- 
ment les  stat.  des  ouvr.  de  draps  d'or  et 
d'arg.,  avr.  lo54.) 

Que  les  teincturiers,  moliniers,  compa- 
gnons ouvriers  et  devideresses  de  soyes  ne 
feront  train  ne  marchandise  de  vendre  ou 
acheter  soyes  ne  estrasses  de  soye,  ne  par 
personnes  interposées  ne  pareillement  les 
lemes  qui  ont  pris  l'adresse  de  Aller  les- 
dites soyes  et  estrasses  ne  les  achèteront 
desdits  teincturiers,  moliniers  compagnons 
ou  devideresses,  mais  des  marchands  pu- 
bliques faisans  train  de  vendre  soye.  (16.) 

2.  ESTR.ACE,  s.  f.,  trace,  pas,  route  : 
Nient   ne    esculurgerunt    mes    estraces. 
{Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xvi,  5,  Michel.) 

Tienent  la  dreite  estrace.  (Rois,  p.  22, 
Ler.  de  Lincy.) 

Un  angre  apparu  par  une  estrace  de  feu. 
{La  Passion,  ms.  Dijon  298,  f  179=.) 

Et  nuit  et  jour  embrace  les  estracez  de 
nostre  seigneur  Jhesuscrist.  {Légende  dorée, 
Maz.  1333,  f"  301»  ) 

Selon  ymaginacion  mathématique  se  un 
point  indivisilîle  fluoit  et  aloit,  et  il  lessast 
après  soy  son  estrace,  ce  seroil  une  ligue 
laquelle  seroit  divisible  seulement  selon 
longitude.  (Ores.me,  Liv.  du  ciel  et  du 
monde,  ms.  Univ.  1.  II,  7,  f"  4  r".) 

ESTRACEOS,  straccos,  adj.  î 

Por  ceu  si  pansai  ke  ju  escriveroie  assi 
a  vos  ceu  ke  li  besoigne  d'aquanz  des 
freires  ki  est  plux  straceose  ke  perilloseme 
destrant  a  faire  por  lor  solaiz  et  por  l'aiue 


de   lor   foet.  {Li   Epistle  saint   Bern/irl  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  î°  2.) 

ESTRACIER,  -  accr,  -  asser,  v.  a.,  arra- 
cher : 

Mes  biens  se  gart  cil  qui  veut  fere  de- 
mande de  blés  essillies,  ou  d'arbres  por- 
tant fruit,  ou  de  vignes  estrades  ou  ester- 
pees.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  ch.  xlui, 
43,  Beugnot.) 

Par  quoy  le  s''  Perini  Peter  luy  a  mandé 
de  grosses  paroUes,  et  en  somme  que  s'il 
ne  rendoit  lesdites  choses  qu'il  luy  estras- 
seroit  le  scapuchin.  {Lett.  de  l'évéq.  de 
Montp.  à  Rincon.,  Négoc.  de  la  France  dans 
le  Lev.,  t.  1,  p.  444,  Doc.  inéd.) 

ESTRACQMANDE,  VOir ESTURQUEMANDE. 
ESTRACQIIE,  VOir  ESTAc'.HE. 

ESTRADE,  S.  i.,  escariiiuuche,  tournoi, 
joute  : 

Lors  occis  lurent  plusieurs  en  celle  estrade 

Des  He'.rnsques  et  de  la  gent  Arcade. 

(0.  DtS.  r.F.L.,  Eneid.,  Richel.  861.  f»  iri3'<.> 

Car  d'exiber  vostre  science  sade 
.loyeusement,  quelquefois  a  l'estrade,  . 
Il  ne  vous  est  nullement  delfendu 
De  jour  en  jour. 
(R.  deCollerve,  Rondeaiu,  ck\u,  Bibl.  elz.^ 

-  Troupe  : 

Ei  mais  les  estes  de  celle  gent  Arcade 

Et  Devander  y  viennent  par  estrade. 

(0.  DE  S.  Gel..  Eneid.,  Uicliel.  861,  f   12-1''.) 

ESTRADER,  -  addcr,  V.  n.,  courir  les 
routes,  battre  l'estrade  : 

Ainsi  le  chevalier  se  pert 

S'il  ne  va  souvent  estrader. 

S'il  n'est  Icgier,  viste  et  appert 

A  tournoier  et  pennader. 
(Lefranc,  Champ,  des  ham.,  Ars.  3121,  P  SS''.) 

Ung  jour  ainsi  que  le  suppliant  et  ses 
compaignons  aloient  estrader  par  le  pais, 
ilz  trouvèrent  ung  homme....  chevauchant 
une  jument,  laquel  ilz  lui  osterent.  (1444, 
Arch.  176,  pièce  206.) 

Qui  sy  bien  chevaucha  et  eslrada  sus  les 
champs.  (  Trahis,  de  France,  p.  189,  Chron. 
helg.) 

Et  ne  voulurent  point  les  Venissiens  es- 
trader  tout  a  ung  coup,  ne  desgarnir  leur 
ost.  (CoM.MYNES,  Mém.,  VIII,  10,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

II  vint  uu  Breton  estrader 
Qni  faisoit  rage  d'une  lance. 
(l'arce  du  Franc   .\rchiei ,  Ane.    Th.  fr.,  II,  330.) 

Il  vint  tont  seul,  par  son  oultragc, 
Estrader  par  moût  et  par  val. 

(Ik.) 

Les  veneurs  qui  prennent  les  faons  du 
tigre  s'en  fuyent  a  cheval  tant  comme  ils 
puient  estradder.  {Rom.  dWlex.,  1.  IX,  Ri- 
chel. 15468,  f  310''.) 

ESTRADEUR,  cstratcur,  s.  m.,  batteur 
d'estrade  : 

La  royne,  son  filz  et  les  seigneurs  de 
leur  compaignie,  congnoissans  l'aproche- 
ment  du  roy,  envoyèrent  leurs  estradeurs 
droit  a  Chaslelbury.  (Wavrin,  Anch. 
Chron.  d'Eiiglet.,  111,  132,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

Ung  homme  d'armes  de  Berne,  grant 
pillart  et  fort  estradeur.  (Froiss.,  Chron  , 
XI,  20o,  Kerv.) 


636 


EST 


EST 


EST 


En  ceste  manière  s'en  alla  Judich   vers 
les  tentes  du  roy  Holofernes,  et  par  les  es- 
chauguettes  et  cslradeurs  qui  premiers  l'a-   i 
perceurent  fut  prinse  et  menée  devant  Ho- 
lofernes. {Orose,  vol.  I,  f  ITC,  Verard  149i.)    I 

Ordonné  que  pour  courir  sus  aux  estra-  i 
deurs  et  autres  larrons  qui  vont  espiant  les  ; 
chemins,  sera  mis  sus  .xxx.  compaignons 
qui  seront  francs  et  exempts  de  tailles,  , 
ausquelx  l'on  donnera  des  biens  de  la 
ville  ainsi  qu'il  sera  advisé.  (1436,  Registre  \ 
de  la  ville  de  Poitiers,  Arch.  Vienne.) 

Mais,  entre  nous  fins  estradeurs. 
Il  nous  fault  esplucber  la  chance. 
(Dial.    de    ilnllepaye    el    de   Baillevant,    dans  les 
OEui'res  de  Villon,  Jouaust.  p.  ^16.) 
Qu'est  la  ?  Qu'est  la  ? 
D'oo  me  viennent  ces  estradeurs  • 
(GREB4N,  Misl.  de  la  Pans.,  J340S,  G.  Paris.) 
Qui  esse  que  j'oy  la  ainsi 
Murmurer  a  nostre  porlicque? 
Faulse  turbe  dyabolicque. 
Sachez  qui  sont  ces  eslrateurs. 
(Acl.  des  aposl..  vol.  1,  f»  3-2'',  éd.  1537.) 
Les  estradeurs  de  l'ost  des  Vénitiens  es- 
loient  moult  estranges.(J.MoLlNET,Cftro»., 
eh.  CCLXXXII,  Buchon.) 

ESTRADiER,  S.  m.,  batteur  d'estrade  : 
Non  a  en  tote  Fiance  tant  estradier 
Qai  0  lai  peust  corre  pins  c'un  somier. 
(.Ger.  de  Rouss.,  p.  316,  Michel.) 

ESTRADiOT,  S.  m.,  cavaller  albanais 
armé  à  la  légère,  dont  la  principale  fonc- 
tion était  de  battre  l'estrade  : 

Estradiotz  sont  gens  conme  genelaires: 
vestuz  a  pied  et  a  cheval  conme  les  Turcz, 
sauf  la  teste,  ou  ilz  ne  portent  ceste  toille 
qu'ilz  appellent  toUibau,  et  sont  dures 
gens,  et  couchent  dehors  tout  l'an  et  leurs 
chevaulx.  Ils  estoieul  tous  grecz,  venuz 
des  places  que  les  Venissiens  y  ont,  les 
ungz  de  Naples,  de  Rommanie,  en  laMoree, 
aultres  d'Albanie,  devers  Duras  :  et  sont 
leurs  chevaulx  bons,  et  tous  chevaulx  turcz. 
Les  Vénitiens  s'en  servent  fort  et  s'y  fient. 
(CoMMYNES,  Slém.,  VIII,  7,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

—  Fig.  : 

Un  vin  blanc,  sur  lequel  voUigeoit  mille 
petits  estradiots.  (Du  Fail,  Baliv.,  p.  99, 
Guichard.) 

A  été  conservé  comme  terme  d'histoire 
sous  la  forme  slradiot  : 

C'est  ce  que  firent  les  Stradiots  à  la  ba- 
taille de  Fornouu,  qui,  par  une  charge 
imprévue  sur  le  bagage  de  l'armée  de 
Charles  VIIl,  roi  de  France,  firent  balancer 
la  victoire  entre  lui  et  les  Princes  confédérés 
d'Italie.   (Grandmaison,   la  petite    Guerre, 

CI.) 

ESTRADioTE,  S.  f.,  pique  i'estradiot  : 

Si  commanda  a  ses  Albauoys  en  son  lan- 
gaige  a  jouer  des  couleaulx,  lesquels  soub- 
dainement  mirent  leurs  cimeterres  en  be- 
sogne, et  n'y  eut  cappitaine  ni  autre  qui 
n'eust  dix  coups  après  sa  mort;  puis  leur 
coupèrent  les  testes  qu'ils  picquerent  au 
bout  de  leurs  estradiotes.  (Loyal  Serv., 
Chron.  de  Bay.,  cxl,  Buchon.) 

ESTRAELis,  -  iz,  S.  m.,  trellUs  ? 
Ses  lis  esloit  envols  de  .ii.  rices  samis, 
A  pieres  précieuses  saieles  et  closis  ; 
Li  .1.  fu  fais  a  esmes,  l'autre  a  eatraelis. 

(.Roiim.  d'Alix.,  f  80'',  Michelant.) 


Li  uns  fu  fet  a  estives,  l'autre  a  eslraeliz. 

(Ib..  Richel.  2436i.  f  Si  v".) 

ESTRAER,  voir  ESTRAIER. 

ESTRAEUR,  S.  iiL,  margelle  ? 

Que  nulz  ue  fâche  atrapes,i3Stcoe«)'S,  clos- 
tures  de  bouquiers,  fors  de  bon  et  leal 
mairieu.  [Ordonnance  de  l'échevinage  relat. 
aux  hucliers,  ap.  A.  Thierry,  Mon.  inéd.  du 
Tiers  Etat,  1,  797.) 

Cf.  ESTRAYURE. 

ESTRAEURE,  VOlf  ESTRAIEURE. 

ESTRAGAVEUR,  eslargoi'cur,  s.  m.,  flâ- 
neur, hâbleur  : 

Se  nng  bon  estragaveur  rencontre 

Femme  riant,  saffre  de  chiere, 

Baude,  alaigre.  de  belle  monstre, 

Qui  a  son  habit  se  demonstre 

Femme  de  fréquentation, 

Aussi  on  ne  dit  rien  encontre 

Doit  il  sans  information 

Plus  grande,  ou  inquisition, 

Luy  demander  la  courtoisie 

Sans  plus,  pour  la  présomption 

De  la  veoir  si  saffre  et  jolye  ? 
(CoQUILLART,  les   nouv.   Droilz,  i'°  part.,   de   pre- 
snmptionibus,  I,  109,  Bibl.    eh.)  Var.,  eslartja- 
veiir.  (Ed.  Trepperel.) 

Elle  dit  que  c'est  ung  donneur 
De  chapperons,  de  robbes  fourrées  ; 
Mais  c'est  nng  povre  eslraaareur 
Qai  les  vouldroit  tontes  soupees. 

(Id.,  ih.,  i"  part.,  de  Pactis,  1,  Ui.) 

1.  ESTR.AGE,  S.  m.,  extractioH,  origine: 

Nasier  deflia,  qui  est  de  put  estrage. 

(Gaufrey,  3411,  A.  P.) 

2.  ESTRAGE,  slrage,  -  aige,  s.  m.,  aire, 
■   grange,  appentis,  maisonnette  : 

Venuz  est  a  Veslrage  dnnt  li  gué  sunt  corant, 
FI  fil  del  eve  sait  od  tnt  son  auferant. 
(.Tu.  iiE  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  -24364, 

:        f»  4-2  V.) 

I       Mesons,  estrades,  courtils.  (Aveu  de  1408, 

j   l'Effrière,  Arch.  Solesmes.) 

'  Maisons,  estres,  estraiges,  jardrins,  ver- 
gers. [Partage  de  1511,  Maine,  Arch.  So- 
lesmes.) 

Le  suppliant  et  sa  femme  allèrent  de- 
meurer en  ung  petit  d'estrage  qu'ilz  avoient 
prins  a  rente...  ouquel  estroge  ils  ont  tous 
jours  demeuré.  (1466,  Arch.  JJ  194,  pièce 
212.) 

Ainsi  que  le  suppliant  battoit  du  blé... 
en  l'aire  ou  estraige  de  l'ostel  de  lui  el  dt 
son  frère.  (1462,  Arch.  JJ  198,  pièce  279.) 

—  Droit  dû  au  seigneur  par  ceux  qui 
vendent  du  grain  au  marché  ou  sous  la 
halle  de  la  seigneurie  : 

De  la  ferme  du  strage  du  grain  vendu  a 
détail  au  dit  lieu  de  Boissons  vendue  pour 
trois  ans...  a  Simon  Adam.  (1453,  Compte 
du  dom.  du  comté  de  Soissons,  c.  i,  f»  2,  ap. 
Le  Clerc  de  DoUy,  t.  11,  («  268  v°,  Arch. 
Loiret.) 

—  Droit  dii  au  seigneur  par  tous  ceux 
indistinctement  qui  ont  étal  sur  rue  ou 
place  pour  l'exposition  et  vente  de  mar- 
chandises et  denrées  : 

De  la  ferme  du  straige  du  sel  vendu  au 
dit  Soissons...  affermé  pour  ung  an.  (1453, 
Compt.  du  dom.  du  comté  de  Soissons,  c.  i, 
f»  7,  ap.  Le  Clerc  de  Doû.v,  t.  Il,  f  268  v°, 
Arch.  Loiret.) 


ESTRAGLE,  estraiige,  s.  m.,  étai  ? 
Et  gouvrenail  i  ot  et  rains. 
Voiles,  extrai/les  et  hobant. 

(Ben.,'  Traies,  Richel.  003,  f"  iiS''.) 
Voiles,  esiranges,  el  hobanz. 

(Id.,  t*.,  ms.  Naples,  f  6'.) 

Cf.  ESTRAN  et  Utage. 
ESTRAGNE,  VOlr  ESTRAIGNE. 
ESTRAGNEMENT,   VOif  ESTRAIGNEMENT. 
ESTRAUERE,  VOif  ESTRAHIERE. 

ESTRAHiER,  estraier,  -  yer,  s.  m.,  biens 
que  laissaient  les  étrangers  ou  les  bâtards 
morts  sans  héritiers  et  qui  appartenaient 
au  seigneur  : 

La  tierce  chose  si  esloit,  ke  des...  es- 
trahiers  et  des  aubanes  jou  disoie  ke  li 
castelains  n'i  avoil  riens.  (1237,  Arch.  K 
30,  pièce  10.) 

Et  si  a  la  mortemein  de  ses  homes  et  si 
a  Vestraier  et  le  formariage.  (1290,  Petit 
cart.  de  l'évéché  de  Laon,  n"  71,  Arch. 
Aisne.) 

Item  ils  ne  signifieront  a  personne  de 
quelconque  estât....  les  aventures  qui  es- 
cherront  en  leurs  receptes,  comme  main- 
mortes, estraiers  el  autres  revenus.  {Edit 
de  1320,  ap.Duc,  Estrajeriœ.) 

L'avoir  de  baslard,  Vestrayer,  les  vais- 
seaux d'eeps.  (10  mai  1442,  Cart.  de 
Flines,  dccclv,  p.  784,  Haulcœur.) 

Cf.  ESTRAHIERE. 

ESTRAHIERE,  -  hcre,  estraiere,  -  yere, 
-jere,  eslraihere,  s.  f .,  biens  qu'un  étranger 
ou  un  bâtard  qui  n'avaient  pas  d'héritiers 
légitimes  au  royaume  laissaient  en  mou- 
rant, et  qui  appartenaient  au  seigneur, 
confiscation. 

Selon  Bacquet  {Traité  du  droit  d'aubaine, 
l"  p.,  c.  iv),  il  y  avait  cette  différence 
entre  le  droit  d'épaves  ou  à'estrahere  et  le 
droit  d'aubaine,  que  le  premier  s'exerçait 
sur  des  personnes  nées  hors  le  royaume 
et  en  des  lieux  si  éloignés  qu'on  ne  pos- 
sédait  aucun  renseignement  exact  sur  leur 
naissance,  tandis  que  les  aubains  étaient 
des  étrangers  nés  dans  des  pays  assez 
rapprochés  de  la  France  pour  que  l'on 
connût  leurs  noms,  l'époque  et  les  cir- 
constances de  leur  naissance;  mais,  dans 
la  plupart  des  coutumes,  on  entendait 
sous  le  nom  d'épaves  toutes  les  choses 
mobilières  vivantes  ou  inanimées,  qui 
avaient  été  égarées  ou  dispersées,  et  on 
appelait  les  estrayers  biens  vacants.  (Beu- 
GNOT,  les  Olim,  t.  1,  p.  987.) 

Justitia  spavi<E,  quod  gallice  dicitur  es- 
Irahere.  (1260,  Jieg.du  Parlement,  f  22,  ap. 
Duc,  Estrajeriœ.) 

Droit  d'estraihere.  (1315,  Arch.  JJ  52, 
f"  113  r°.) 

Toutes  actions  réelles,  personnelles  ou 
autres  que  nous  avons  et  poions  avoir  el 
qui  appartenir  nous  peuvent  ou  pourroieut 
par  la  forfaiture,  estrahiere  ou  confisca- 
lion  des  biens  dudit  feu  seigneur.  (1344, 
Arch.  JJ  73,  f  72  v.) 

Les  estrayeres  ou  terres  vacantes  que  le 


EST 

dict  seigneur  appllcqua  a  soy...  {Coust.  du 
xiv°  s.,  Arch.  législ.  de  Reims,  2»  p.,  vol.  I, 
p.  XI,  Doc.  inéd.) 

Estrahiere,  c'est  quant  un  homme  par 
ses  démérites  est  exécuté  par  crime 
de  leze  majesté,  et  vaut  autant  a  dire 
comme  confiscation  au  souverain.  (Chamb. 
des  Comptes  de  Paris,  ap.  Duc,  Estra- 
jeriœ.) 

Cf.  Attrahiere. 

ESTRAiEMENT,  S.  m.,  enseignement  : 
Vilain  d"Arras,  en  (v]os  me  meteroîe 
Monlt  volenliers  île  cest  rslraiemeni^ 
Et  s'il  vos  plaist,  biaus  sires,  jugies  ent 
Lequel  de  nos  folie  plus  desvoie. 
(Mahieux  de  Gand,  Jeux  partis,  Diaaux,   Trom.  de 
la  Flandre,  p.  301.) 

1.  ESTRAiBR,  estraer,  estreer,  aislrai- 
eii;  V.  n.,  errer  çà  et  là,  sans  maître  : 

Tant  bon  cheval,  tant  'bon  destr[i]er 
Par  mi  la  bataille  eslraicr. 

(Bes.,  II.  de  Narm.,  Il,  869-2.  Michel.) 
La  pouscies  veir  tante  teste  trancier. 
Et  tant  vasal  a  pié,  tant  ceval  eslraicr. 

{Roiim.  d'Alir..  P  2a'',  Michelant.) 
Ainz  an  seront  percié  maint  bon  hauberc  doblier, 
Maint  escn  pointure  et  maint  heame  d'acier. 
Maint  bon  cheval  de  gard'e  sanz  barons  estraer^ 
Que  por  Karloa  soit  faii  li  ponz  jusq'au  planchier. 
(J.   Bon.,  Sa.r.,  CLs,  Michel.) 
Si  poissiez  veoir  maint  chevalier  a  terre 
verser  et  maint  biau   cheval  corre  aval  le 
champ    tôt    aistraieir   san    signor.    (Mort 
Artus,  Richel.  24367,  f»  7T>.) 

Assez  1  veist  en  chevaliers  par  terre 
gésir....  et  chevaus  estraier  et  foir  ca  et  la- 
{Lancelot,  ms.  Fribourg,  f»  91''.) 

Lors...    vaissiez    chevaliers    chaoir   qui 
n'ont  pooir  de  relever,  et  chevaus  estraier 
et  foir  par  ces  clians.  (Ib.,  i°  133'.) 
Le  cheval  lessa  estraier. 
Puis  s'en  est  aie  ostoier. 

{Reaarl,  2621,  Méon.) 
Le  destrier  a  saisi  par  les  règnes  dores, 
Le  sien  laist  estraier,  sur  celai  est  montes. 
(Fierai/ras,  415'J,  A.  P.) 

Et  a  laissié  son  noir  destrier 
Al  pié  des  degrés  estraier. 

(Parlan..  1683.  Crapelet.) 
Es  reines  estraier  raeint  cheval 
Dnnt  abatu  sunt  li  vassal. 

il'rotlieslaus,  Kichel.'21C9,  f°  f>'^.) 
El  tant  cheval  veissiez  estraier. 
L'un  traynant  son  seignor  par  lestrier 
L'autre  fnir  avant,  le  tiers  arrier. 
(Adexet,    Enfances    Ogier,    Ars.  3142,    P    lOj' ; 
Scheler,  v.  u762.) 

Désiré  l'oi,  celé  pari  vel  ; 
Sun  bon  cheval    estraier  lail. 

{Lai  del  Désire,  p.  13,  Michel.) 

—  En  parlant  de  personne,  errer  soli- 
tairement, être  abandonné: 

Ge  m'en  irai  en  Espagne  eslraicr. 
(Cliarr.    de   Nymes,   l'il,  Jonck.,  Giiill.  d'Or.) 
Mielz  voil  morir  qne  vos  leis  estraier. 

(.ileschaiis,    lil,  ib.) 
Or  est  Guillaaines  de  desoz  l'olivier, 
Tuil  le   guerpissent  et  lesseal  estraier, 
One  n'i  remaint  serjanz  neescnier. 

[Ib.,  2698.) 

Et  lait  en  mi  le  camp  Belle  lot  estraier. 

{Roiim.  d'Alix.,  f»  27'',  Micbelaot.'i 

—  Estraier  de,  être  éloigné  de,  e.xcUis, 
privé  de  : 


EST 

Cruens  est  li  ilele  a  paier 
Oui  fait  ame  et  cors  estraier 
De  glore  qui  ne  puet  fenir. 

(Vers  de  le  mort,  Richel.  373,  f  339'.) 

—  Estraié,  part,  passé  et  adj.,  errant,  en 
liberté,  sans  maître  : 

Et  tant  roocin  reraanoir  esiraiel. 

(Raisibert,  Ogier,  33:i0,  Barrois.) 
La  veist  on  maint  Saisne  a  la  terre  gisant. 
Maint  cheval  estraié  se&  resnes  traînant. 

(J.  BoD.,  Sttx.,  oxii,  Michel.) 
Estraie  remesl  Maugalie  la  baie. 
Et  félons  Sarazins  l'ont  prise  par  la  rené. 
(Floov..   2022,  A.  P.) 
Tote  seule,  estraie,  gnerpisent  la  pncelle. 
(/*  ,  20i4.) 
Un  cerf  ad  bien  tost  trové 
Tait  par  sei  estrec. 
(Contin.  du  Brut    de  Wace,  ap.  Michel,  Cliron. 
anglo-norm.,  t.   I,  p.  98.) 
—  Et  monlt  i  ot  de  gent 
Gisant  par  les  chans  esiraies. 

(Cteomades,  8808,  Hassell.) 
Et  maint  chevalier  porté  par  terre   dnnt 
chevaulx    estoient   estrayez.  (Hist.   de  Gi- 
lion  de  Trasignyes,  p.  113,  Wolf.) 

2.  ESTRAIER,  -  ayer,  estraer,  estreer, 
verbe. 

—  Act., [laisser  en  la  garde  d'un  étran- 
ger : 

Qui  se  viaut  partir  dou  pais,  ou  en  au- 
cune autre  manière  laissier  son  fié,  il  le 
deit  comander  au  seignor  ;  car  la  comande 
est  plus  seure  chose,  et  meins  y  a  de  perill 
que  eaVestreer,  par  tel  raison  que  se  home 
comande  son  fié  par  l'assise  ou  l'usage 
dou  reiaume  de  Jérusalem,  il  le  peut  aveir 
totes  les  feis  que  il  le  requerra.  (Liv.jle 
{J.  d'Ibelin,  ch.  clxxx,  Beugnot.) 

Pour  quel  celui  qui  ne  viaut  decervir 
son  fié  le  deit  comander  au  seignor  de  qui 
il  le  tient,  avant  que  estreer  le.  (Ib.)  Var., 
estraer. 

Mais  gart  ce  bien  en  quel  point  il  co- 
mandera  ou    estreera  son   fié.  {Ib.) 

Et  quel  perill  et  quel  damage  a  et  peut 
aveir  celui  qui  estre[e]  son  fié  plus  que 
celui  qui  le  comande.  (Ib.,  ch.  CLXXXI.) 

Qui  se  veaut  départir  dou  pais,  ou  en 
aucune  autre  manière  laisser  son  fié,  il  le 
doit  comander  au  seignor....  et  il  le  peut 
ravoir  aprez  un  an  et  un  jour,  toutes  fois 
que  il  le  requierra,  sans  autre  amende  que  le 
seignor  y  puisse  avoir.  Qui  estree  sou  fié, 
et  le  seignor  le  veaut  avoir,  il  le  doit  faire 
semondre  de  son  service,et  se  il  ne  vient  a 
la  semonce,  le  seignor  doit  faire  venir  en 
la  présence  de  sa  court  ceaus  qui  la  se- 
monce ont  fait,  et  dire  la  semonce  qu'il 
fait,  et  puis  que  le  jour  de  la  semonce  est 

passé le  seignor  s'en  clame  en  sa  court, 

si  com  il  doit,  de  celui  qui  a  son  fié  estreè, 
et  qu'il  en  ait  la  saisine  recouvrée  ;  il 
aura  après  le  fié,  parconoissance  de  court. 
[Ass.  de  Jérus. ,ch.  19l,'ap.  Ste-Pal.) 

—  Neulr.,  être  sans  possesseur  légitime, 
en  parlant  d'un  bien  : 

Si  dedans  l'an  et  jour  après  la  saisine 
faite  des  biens  vacans  demeurez  du  decez 
des  trépassez,  aucun  ne  s'appert  et  prouve 
estre  lignager  habile  a  leur  succéder,  ou 
qu'ils  n'ayent  disposé  et  ordonné  de  leurs 
biens  valablement,  ledit  seigneur  haut 
justicier,  ou  sa  justice,  peut  déclarer  les 
biens  estre  vacans  par  morle  main  et  es- 
trayer.  {Cotit.  de  Reims,  redig.par  Christ, 
de  Thou,  Barth.  Paye,  et  J.  Viole,  Procès 
verbal,  p.  269.) 


EST 


637 


3.    ESTRAIER,   -  atjer,  -  ahier,  -  œr^ 
enstraier ,   adj.,  abandonné,  isolé,  errant, 
solitaire,  étranger,  sans  maître  ;  se  dit  des 
choses  comme  des  personnes  : 
Par  terre  gésir  chevaliers 
Et  chevaus  aler  estraiers. 

(Pereeval,  ras.  Mon'p.  H  2.59,  1"  8"°.) 
Si  me  laires  en  tel  manière 
Trestote  sole  et  estraiere. 

(Il>  ,  ms.   Berne  113,  P  98'.) 
L'escu  gila  enz  el  champ  estraier. 
(Le  Coronement  Loeijs,  Richel    368,  f  161'.) 
La  ot  maint  braz  tranchié,  mainte  leste  copee. 
Maint  cheval   estraier  don  la  sele  est  versée. 
(J.  BoD.,Sox.,  cciLv,  Michel.) 
Cil  la  lait  estraiere. 
Si  s'en  vait  a  bandon. 
(WiLL.  LI  VmiERS,  Bartsch,  Rom.  ri  past.,  111. 
31,52.) 

Par  ton  moslier  loi  estraier 
Vont  criant  ti  malade. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Brux.,  !"  103».) 
Por  ce  n'acoinle  homme  ne  famé 
L'empereriz,  la  sainte  dame, 
L'araor  du  mont  lait  estraiere. 
(Id.,  de  l'Emper.,   Richel.  23111,  f    273».) 
Quant  Isembarl  ie  reneié. 
Vit  le  cheval  cure  estraer. 
Doue  chose  s'est  arichié 
S'il  poeil  as  puins  baillier 
Qu'einz  se  lerreil  delrenchier 
Que  mes  pur  home  le  perdist. 
(Mort  du  Roi  Gormond,  298,    ap.  ReiS,  Cliron.  de 
lUoitsk.,  II,  p.  XX.) 

Tost  a  perdu  le  teste  qui  la  est  estraier. 

(Fierabras,  1753,  A.  P.) 
Ariere  s'en  repaire,  s'est  estraiers  remes. 
(/*.,  il83.) 
Molt  en  i  ot  des  abatnz 
Dont  li  cheval  sont  estraier. 
(FInire  et  Btanckrflor,    2°  vers.,    I9U,  dn  Méril.) 

Prisl  une  lance  qu'il  trouva  estraiere. 

(Auberi.  Richel.  24368,  P  40».) 
L'ame  s'en  est  alee  en  enfer  estraiere. 
(W.  deMonbrans,  ms.  Montp.   H  247,  f°  174''.) 

Veissez  dune  les  bons  deslrers 
Cure  par  ces  rencs  eiistraicrs. 

(Prolheslaiis,  Richel.  2169,  f°  65\) 
Vers  la  meson  au  chevalier 
Vienent  fniaat  luit  estraier. 
(Du  sot  Clieralier,  109,  ap.  Méou,  Fabl.  el  cont.. 

IV,  258.) 

Et  tous  avoirs  csfraj/ers.  (Vers  1292,  Ca)'(. 
de  Flines,  1,  329,  llautcœur.) 

Se  chius  qui  tient  hyretage  d'autrui  a  os- 
tage  ou  hyretage  qui  seurcens  doie  a  au- 
trui le  laist  waste  et  se  ne  paist  mie  l'os- 
lage  qu'il  en  doit  et  despaisies  ne  soit  mie, 
ains  soit  en  liu  que  li  justice  et  li  eskievin 
qui  cel  hyretage  justichent  ne  le  puissent 
semonre,  chius  qui  li  hostages  sera  porra 
requerre  au  maieur  et  as  jures  après  l'an 
et  le  jour  que  chius  l'ara  làissié  waste  ou 
estrahier  qu'il  le  mettent  en  tenure  de 
chel  hyretage.  (1320,  Cap.  des  Chart.  des 
R.  de  Franche,  Arch.  muu.  S.-Quent., 
p.  33.) 

Lequel  enfant  Colars  de  Ghuise  ses  pères 
avoit  comme  estrayer  laissiet  en  ceste 
ville.  (1390,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Les  destriers  aloyent  traînant  leurs  ren- 
gnes  tous  estrayers  par  les  champs  dont 
les  maistres  gisoyent  mort.  (Hist.  des  seig . 
de  Gavres,  f»  88  v",  Gachet.) 

Si  tost  que  le  chevalier  sauvage  le  veist 


638 


EST 


EST 


EST 


en  ce  point,  il  regarde  s'il  verroit  point  une 
lance  estraiere  pour  fournir  au  ctievalier, 
et  luy  advint  si  bien  que  le  chevalier  qui 
l'avoit  suivy  jusques  a  la  maison  de  l'her- 
mite  conme  dit  est  passoit  par  devant 
luy  qui  portoit  une  lance.  (Perceforest, 
vol.  III,  ch.  3,  éd.  1528.) 

4.  ESTRAIER,  voir  ESTHAHIER. 

ESTRAiEUR,  BX.,  S.  m.,  biens  que  lais- 
sait un  étranger  ou  bâtard  mort  sans  hé- 
ritier, et  qui  appartenaient  au  seigneur  : 

Mortemains,  formariages  et  extraieurs. 
(1388,  Arch.  MM  31,  f»  79  v.) 

Cf.   ESTRAHIERE  et  ESTRAIEURE. 

ESTRAiEURE,  -  yurc,  -yucre,  estreiure, 
estraeure,  extraiure,  s.  (.,  biens  que  laissait 
un  étranger  ou  un  bâtard  mort  sans  héri- 
tiers, et  qui  appartenaient  au  seigneur  : 

Moebles  ou  chasteus  ou  estraeure  quele 
q'ele  seit.  (21  mai  1282,  Lett.  d'Ed.  I,  Ri- 
chel.  Coll.  Bretigny,  LVI.) 

Bans,  coustumes,  estrayueres.  (1290,  2° 
Cari.  d'Artois,  Arch.  mun.  Lille.) 

•Et  se  nomme  par  ladite  coutume  exlraiure 
de  bâtards,  (vlncienne  CouslumedeMontreuil, 
art.  44,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  142^) 

Et  si  ont  estreiure  de  bâtards.  {Coût,  de 
Saint-Omer,  art.  7, Nouv.  Coût,  gén.,  1, 156'.) 

A  aussi  par  ladite  coustunie,  a  cause  de 
sadite  justice,  droit  de  toutes  estrayures, 
espavetez  et  avoirs  des  bastars.  (1507, 
Prév.  de  Fouilloy,  Coût.  loc.  du  baill. 
d'Amiens,  I,  314,  Bouthors.) 

Cf.  ESTRAHIEHE. 

ESTRAiETE,  S.  f.,  syu.  i'estrdieure? 

Les  aventures  qui  escherront...  comme 
mains  mortes, eslraiefes^et  autres  revenues. 
(1320,  Arch.  K  40,  pièce  23  ) 

ESxaAiGN.VBLE,  adj.,  qui  étreint  : 

Car  mes  doalears  esponentables 
Me  sont  au  caeur  trop  estraigmbles. 
Trop  craelles,  trop  merveilleases. 
(J.  BoLCHET,  Us  Hegnars  Iraisrs.,  S"  62',  éd. 
1522.) 

ESTRAiGNANMENT,  -  ameut,  adv.,  étroi- 
tement : 

Avarice  est  amor  desordenee  d'avoir 
Cist  desordenemenz  se  mostre  en  .m.  ma 
nieres  generamnent  :  en  acquester  ardan 
ment,  en  recevoir  estraignanment,  en  des 
pendre  ecbassement.  (Laurent,  Somme 
ms.  Chartres  371,  f°  9  r».) 

Retenir  estraingnametit.  (1d.,  ib.,  ms. 
Soissons  208,  i"  17''.) 

1.  ESTRAiGNANT,  adj.,  qui  étreint  : 

11  lui  a  preste  prince  et  tel  champion 
que  le  saura  bien  garantir  et  deffendre  a 
rencontre  de  nos  eslraignans  grippes.  (G. 
Chastellain,  Exp.  sur  vérité  mal  prise, 
VI,  364,  Kervyn.) 

Aspreté  estraignante.  {Devis  sur  la  vigne, 
vin  et  vendang.  d'Orléans  et  de  Suave,  éd. 
iS42.) 

2.  ESTRAiGNANT,  S.  m.,  terme  de  mu- 
sique opposé  à  celui  i' avalées,  et  dési- 
gnant les  sons  poussés  avec  force,  ou 
éclatants,  opposés  aux  sons  bas,  creux  : 


D'avalées,  ne  i'estraignanz, 
INe  de  faire  beaus  moz  plaisanz. 
Ne  sont  onqnes  envers  loi  lien  : 
Melondie  qui  chaote  bien, 
Ne  la  muse  qai  les  lais  list, 
Onqnes  un  mot  si  bien  n'asist, 
Ma  donce  amie,  con  vos  faites. 
(Ovide,  de  Arle,  Richel.  19152,  t°  97».) 


ESTRAiGNE,  -  engns,  -  agne,  -  eigne,  - 
ange,  -  enge,  extraigne,  strangne,  atrange, 
aslrenge,  straigne,  adj.  et  s.,  étranger  : 

Od  la  pulcela  dont  se  fist  si  estranoes. 

(Alexis,  st.  1-22',  Stengel.) 

Lors  vieneit  chevalier  de  mainte  terre  eslraigne. 
(.\CDiFROis  Li  Bastars,  Bartsch,  Rom.  cl  pasL,  1, 

57,140.) 

S'aucuns  extraignes  fait  assaut  a  houme 
de  le  commuyne,  si  voizin  li  doivent  aidier. 
{Trad.  d'une  charte  de  Tournay  de  1187, 
art.  5,  Tailliar.) 

Et  par  estraignes  teres  forent  pnis  repairant 
Pour  le  félon  Herode  qui  les  aloit  cercant. 

t^Fierabras,  939,  A.  P.) 

Tant  qu'il  ariverent  en  une  tere  eslragne, 
et  entrèrent  el  port  du  castel  de  Torelore. 
{Aucassin  et  Nicolette,  p.  32,  Suchier.) 

Ou  tierc  point,  chou  est  des  aubenes  et 
des  trueves  et  des  estragnes,  disent  il  que 
jou  i  ai  les  trois  pars.  (1237,  Arch.  K  30, 
pièce  10.) 

Li  autres  estoit  mes  hostes  u  estrengnes. 
(Mai  1247,  Lett.  de  J.  d'Audenarde,  Arch. 
Nord.) 

A  délivrer  les    dites   choses  de    toutes 
obligacions  e  de  tout  estrenge  chatel.  {Ch. 
de  1269,  S.  Maur.    d'Ang.,   anniv.,  fond., 
vol.  I,  1»  39,  Arch.  M.-et-Loire.) 
...  De  maint  eslragne  régné. 

(MoDSK.,  Chron.,  13302,  ReiBf.) 
On  il'anlres  estraignes  coseles. 

(rtose,  Vat.  Otl.  1-212,  t"  69''.) 

Por  chou  vous  di  qne  j'ai  mesfait 

Ki  .1.  straigne  homme  lais  aler 

Sans  son  congié  a  voos  parler. 

(G.  DE  Cambrai,  Bariaam,  p.  117,  Meyer.) 

Hé!  tote  joie,  comme  vus  m'estes  estreignc  ! 
(Roi ,  ms.  Cbàteanroax,  V  G5  r°,  Meyer,  Rec.) 

S'aucuns  estraignes  hom  est  arestans  en 
ceste  vile  plus  de  .i.jor.  {Bans  auxechev., 
QQ,  i"  1  r",  Arch.  mun.  Douai.) 

Et  da  privey  et  de  l'atrange. 
(J.  DE  Priorat,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  1fi04, 

f»  19''.; 
Biauz  sire  Diex,  k'iert  il  dont  et  cornent 
Convenra  il  k'en  la  fin  congié  praigne^ 
Cil  par  Dieu,  ne  pnet  estre  autrement, 
Sans  li  m'estuet  aler  en  terre  estraigne. 

(Cotiei,  7381,  Crapelet.) 

Li  faivres  ne  preste  a  nul  atrange  les 
aisemanz  sans  licence.  (3"  p.  des  coût,  des 
Chartreux,  ms.  Dijon,  f"  U  t".) 

La  brebis  comprent  k'a  son  agniel  doit 
doner  ses  mameles  et  ensus  bouter  l'es- 
traigne.  {Li  Arsd'am.,  I,  202,  Petit.) 

Congnoistre  et  sçavoir  les  pays,  les  pro- 
vinces et  les  estranges  contrées.  (Jkh. 
d'Arras,  Melusine,  p.  12,  Bibl.  elz.) 

Seigneurs  de  strangne  pays.  (J.  de  Sta- 
VELOT,  Chron.,  p.  140,  Borgnet.) 

Pareillement  estoient  oudit  parc  plusieurs 
estraignes  ambassiades,  comme  de  France, 
d'Engleterre,  de  Hongarie.  {Relation  de 
l'assemblée  tenue  à  Brux.,  dans  les  Mém. 
de  Commynes,  III,  233,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Quand  son  pais  estoit  en  repos,  il  alloit 


chercher  la   guerre  au.ï    lieu.'c    estranges. 
(Marg.  d'Ang.,  Hept.,  10°  nouv.,  Jacob.) 

Nnl  ne  congnoist  la  richesse  excellente. 

Les  grands  trésors,  les  délectations, 

Qni  n*a  point  veu  estranges  nations. 

(La  BoRDERiE,  Voyage  de  Conslantinople,  éi.  1578.) 

Nons  ne  verrons  jamais  les  estrangei  provinces 

Eslire  a  leur  malheur  nos  misérables  princes. 

(D'Ai-BicMî,  Trag.,  1.  2,  Bibl.  elz.) 

—  Des  autres  : 

Quant  tu  remenbres  les  maus  astrenges, 
plus  soef  portes  les  tiens.  {Dial.  anime 
conquerentis,  Bonnardot,  Arch.  des  Miss., 
3°  série,  I,  280.)  Lat.,  dumtibi  aliéna  peri- 
cula  memoras,  mitius  tua  portas. 

Eslrange,  au  sens  d'étranger,  est  encore 
de  quelque  usage  au  xvii»  s.  : 

J'éprouve  en  mon  pays  un  sort  trop  inhumain 
Pour  n'aller  pas  chercher  dans  une  étrange  terre 
Le  repos  qae  la  mort  fait  trouver  dans  la  guerre. 
(ScARR.,  Faillis,  appar.,  III,  i.) 

Qne  ne  pois-je  (n  ces  vers  avec  grâce  parler 
Des  qualités  qui  font  voler 
Son  nom  jusqu'aux  peuples  étranges.' 

(La  Font.,  Poés.  div.) 

1.  ESTRAiGNEMENT,  -  aiiignem^nt,  - 
eingnement,  -  einement,  -  ainement,  -  oin- 
gnement,  -  Dignement,  s.  m.,  action 
d'étreindre,  de  serrer,  étreinte,  serre- 
ment : 

Baisiers  secretz,  esiraignemeni  de  mains. 

(OcT.  DE  S.  Gel.,  Sej.  d'honn.,  P  16  r°,  éd.  1526.) 

Resserrement,  oppression  : 

Oppression,  estraingnement.  {Gl.  gall.- 
lat.,  Richel.  1.  7684.) 

Cest  estreingnement  de  synterese  est 
moins  moleste  que  le  remors,  mais  est 
irrémédiable.  (N.  de  Bris,  Institut., 
f»  76  r°.) 

Estreingnement,  compressus.  (R. Est., Pet. 
Dict.  fr.-lat.) 

—  Grincement,  claquement  : 

Il  sulTrernnt  les  tormenz 

Des  chauz,  des  froiz  e  des  ilolors, 

Estrcinement  dedenz  e  plors. 

{.iiam,   p.  80,  Luzarc.he.) 

Dune  ierent  plureraent, 
De  dens  esiraignemeni . 
(Liber  reginc  Sibille,R\c\\e\.  25407,   P  17-2».) 

L'estraignement  des  denz.  {Li  Comptai- 
gnemant  de  l'arme,  Richel.  423,  f"  SI*».) 

Plours  et  estroignement  de  danz.  {Serm., 
ms.  Metz  262,  f  14».) 

...  Qui  ne  sont  pas  getez  en  horribles 
ténèbres  ou  il  a  tourmens,  pleurs  et  dou- 
leurs et  eslraingnemenz  des  denz.  (J.  de 
Salisb.,  Policrat.,  Richel.  24287,  f»  83=.) 

Estroignement,  stridor.  {Gtoss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

Ou  sont  pleurs  et  donleors  dedens. 
Et  griefz  estrainemens  de  dens. 
iGreban,  Mijst.  de  la  Pass.,  Ars.  6):!1,    !"  lil''.'' 

Esiraignemeni.  (Ed.  G.  Paris,  ITISS  ) 

2.  ESTRAiGNEMENT,  estragnemcnt,  es- 
Iraingnement,  adv.,  étrangement,  extraor- 
dinaireinent  : 

Cisteé  aimrae  estragnement. 
(Gaui.  b'Arr.,  Eracl.,  ms.  Tarin,  f  8'.) 
....  Estraingnement. 
(ID.,  ib.,  f»  H  f.) 


EST 


EST 


EST 


639 


Si  s'osmerTeilIe  estraignement . 

(Fregus,  p.   H,  Michel.) 

Mais  il  regre'e  estraignement 
Fergas,  ne  le  puet  oblier. 

(/*.,  3613,  Martin.) 
Et  en   parlèrent   pluisseurs    gens  asses 
estragnement.    (Froiss.,    Chron.,  I,   303, 
Luce,  ms   Rome,  f"  26  v».) 

ESTRAiGNERiE,  eslratigcrie,  s.  f.,  con- 
dition ou  qualité  de  ce  qui  est  étranger, 
étrangeté  : 

Ço  ki  bien  semble  estrangerie. 
'Delivr.dii  peup.  d'isr.,  ms.  du  .Mans  113, 

["  30  r°.) 

Faiz  sui  a  meinz  si  comme  merveille, 
qui  a  merveille  m'esgardent  et  tienent  a 
eslrangerie  ce  que  je  croi.  (Comin.  s.  les 
Ps.,  Ricbel.  963,  p.  113^) 

Barbaries,  estraignerie.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

Et  veult  le  roy  que  je  l'esloingne  et  boule 
hors  de  mon  hostel  et  de  ma  terre  ;  ce  lui 
seroit  grant  estrangerie.  (Froiss.,  Chron., 
Ricbel.  2644,  f"  52  r°.) 

Che  li  seroit  grant  estraignerie.  (Id.,  ib., 
IX,  129,  Kerv.) 

Estrangerie,  estrangeté,  straungnesse. 
(P.4LSGRAVE,  Esclairc,  p  277,  Génin.) 

—  Objet  étranger  : 

Aussi  se  doit  défendre  que  aucun  vassal 
de  sa  terre  ne  mesme  estrange  prince  son 
voisin  face  forger  monnoie  semblable  en 
figure  ou  de  moindre  valleur  que  luy  ; 
pourquoy  le  commun  peuple  ne  sauroit 
distinguer  ou  discerner  entre  icelle  eslran- 
gerie et  celle  du  prince.  (Ores.me,  des  Mon- 
noies,  p.  i9,  Wolowski.) 

ESTRAiGXETÉ,  Bstrangeté,  s.  f.,  condi- 
tion, qualité  de  ce  qui  est  étranger  : 

Jordain  fn  molt  hontenx.  saciez  par  vérité. 
De  l'ostel  vot  partir  par  droit  estraigneté. 
(Hist.  de  Ger.   de  Blav.,  Ars.  3Hi,  f  193  t».) 

—  Action  étrange  : 

Helas  !  Brisaida,  qui  vous  a  menée  a  faire 
Geste  tromperie  ?  Quel  plaisir  nouveau  ne 
grant  beaulté  avez  vous  en  luy  trouvée  ? 
Quelle  cause  avez  vous  de  vous  corrocer  a 
moy  ?  Quelle  faulceté  vous  ay  je  faitte, 
pour  me  faire  ceste  estrangeté?  {Troilm, 
Nouv.  fr.  du  XIV»  s.,  p.  273.) 

—  Action  d'aliéner  : 

Alienatio,  estrangeté.  {}.  Lagadeuc,  Ca- 
thol.,  éd.  Auffret  de  Quoetqueueran,  Bibl. 
Quimper.) 

ESTRAIGNIER,  TOir  ESTRANGIER. 
ESTRAIHERE,   VOir  ESTRAHIEUE. 

ESTRAiGXEURE,  S.  f.,chose  qui  étreint: 
Go  i  aministre  loieure  ou  estraigneure  de 

drapel.    (Cyrurgie  Albug.,   ms.   de   Salis, 

f»  120^) 

ESTRAiMENT,  adv., rapidement,  promp. 
tement  ? 

Or  revenrons  an  pecbeor 
Qai  est  devant  le  pescbeor. 
Il  vint  H  l'ois  tôt  estraiment, 
Se  li  a  dit  isnelment  : 
Herberge  moi,  sire,  par  don, 
Por  amor  Dieu,  en  ta  maison. 
(.Vie  du/apedreg.,  Ars.  SJiS",  r   lfi3.) 


ESTRAiMER,  V.  a.,  distïUer,  en  parlant 
du  miel  : 

Et  Tons  n'entreres  es  catoires 
Des  raonches  qai  le  miel  eslrtiiment. 
Non  pas  estraiment  mais  estrement. 
Non  destrement  mais  conrae  vers 
VoQS  emllamraent,  braient  et  crement. 
(LEFR4SC,  Champ,  des  Dames,  Ars.   3121,  f°  49''.) 

ESTRAiN,  -  ein,  -  aim,  -  aine,  -  eim, 
estrant,  astrain,  stran,  s.  m.,  paille,  li- 
tière : 

Ta  ne  vaas  pas  Vestrain  sor  qaoi  tn  gis. 
(Garin  le  Loh.,  i'  chans.,  xxxv,  p.  134,  P.  Paris; 
ms.    Montp.,  F  63'".) 
Et  vous  covri  de  Vestrain    hunilemenl. 

(Raimb.,  Ogier,   1(VJG7,  Barrois.) 
Et  son  cheval  ot  de  Vestrain 
Et  de  l'orge  i  boissel  plein. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  -249,  f°  42''.) 

Bons  liz  lor  ferons  de  Vastrain. 

(Florimont.  Ricbel.  333,  C  14''.) 
Ou  estouble,  ou  paille,  ou  estrain. 

(Dolop.,  4r>Sl.  Bibl.  elz.) 
Entour  li  font  estendre  tapis  et  blanc  estrain. 
(Berle,  12S8,  Scheler.) 
Pont  il  raangier  del  estreim. 
(Vie  S.  George,  Ricbel.  00-2,  f"  110  ^^) 
Fus  d'estrain  et  amours  de  nonnains 
Falent  du  jour  au  lendemain. 
(Proverbe,  dans  Antliologie picarde,  p. 10, Boucherie.) 

Fai  le  gésir  sor  cel  estraim. 
(Vie  du  pape  Grég.,  p.  81,  I.uzarche.) 

Ne  pris  pas  feu  i'estreim,    tost  fait  défection. 
(Horn.  2143,  Michel.) 

Lez  estrains  qui  seront  dou  curtivemeut 
dez  terres  de  la  dicte  graincbe.  (1328,  Cart. 
de  Montier-Ramey,  Ricbel.  1.  5432,  f°  13  r».) 

Tous  les  vuis  estrains  des  blés.  (1347, 
Arcb.  JJ  76,  f»  42  v».) 

Et  li  estrainc,  la  paille  et  li  hantons  ap- 
partiennent a  moy  seuUe.  (1348,  Cart.  de 
St  Michel  en  Tierache,  Ricbel.  1.  18379,  p. 
174.) 

La  fut  estrain  et  palhe 

Trestot  mis  a  l'espee  de  celé  gens   merJallie. 
(Jeh.    des  PRees,     Geste    de  Liège,  11128,  ap. 
Scheler,  Gloss.  phileit.) 

Anoyt,  de  nuyt,  sor  Vesirant 
Le  conviendra  mener  a  Meung. 
(ilist.  du  siège  d'Orl.,  3179,  Goessard.) 
Et  l'autre  n'a  ne  Vestrain  ne  les  grains. 
(MrCHAOLT,  Dance  aux  Aveug.,  p.  41,  éd.  1748.) 

Il  fist  tant,  a  quelque  meschief  que  ce 
feust,  qu'il  eut  de  Vestrain  largement,  qu'il 
avala  dedens  la  fosse,  et  y  bouta  le  feu. 
(Louis  XI,  Nouv.,  LVi,  Jacob.) 

Je  voys  a  ce  basteur  A'estrain 

Jouer  ung  tour  de  mon  mestier. 
{Moralité  dr  Charité,  Ane.   Th.  fr.,    111,  388.) 

De  grand  train  snr  Vestrain. 
(Prov.  ap.    Gadr.  Meurieb,   Très,  des  Sent.,    éd. 
1368.) 

Stran.  (Act.  de  vente  de  IS.ïO,  Maubeuge, 
ap.  Hécart,  Dicl.  rouchi- franc.) 

Que  les  gerbes  on  amoncelle 
Contre  le  doux  vent  qui  ventelle 
Tournant  la  tranche  de  Vestrain. 
(J.-A.DE  Baif,  Eclog.,  xiiu,  éd.  1S73.) 

Guernesey,  étrain,  paille.  Norin.,e(mm. 
Bassin,  étrin.  Pic,  Vermand.,  etroin.  Cam- 
brés., étruin.  Wallon  et  rouchi,  strain, 
estrain,  étrain.  Maubeuge,  slrdgue.  Belg., 


estrein,  strein.  Lorr.,  étrein,  slrein,  Irin, 
Irein.  Mess.,  estrain,  estraie.  Champ.,  Cour- 
tisols,  ytran.  Bourg.,  étroin,  étrain,  paille. 
et  en  partie,  grosse  paille  de  blé.  Morv., 
élrain.  Fr.-Comté,  étran,  étrain. 

Nom  propre,  Eslran. 

ESTRAINC,  voir  ESTRAIN. 

ESTRAiNDEMENT,  S.  m.,  gTincemeiit  : 

Pleurs  et  estraindemens  de  dens.  (FossE- 
TiER,  Chron.  Margarit.,  ms.  Brux.,  I. 
f»  15  r°.) 

Cf.  Estraignement  1. 

ESTRAINDRE,  VOir  EsTREINDRE. 
ESTRAINE,  voir  ESTRENE. 

ESTRAiNEE,  S.  f.,  étrenue  : 
Nennin,  c'est  ponr  le  festoier 
En  sa  gracieuse  estrainee. 
(Creban,  SIi.it.  de  lapass.,  -22144,  G.   Paris.) 

ESTRAINEMENT,  VOir    ESTRAIGNEMENT. 

ESTRAiNES,  S.  f.,  Tognons  d'un  oiseau  : 
Ou  se  plumera  sur  le  dos  a  l'endroit  des 

reins  ou  estraines.    (Franchieres,  Fatic, 

III,  4,  Ars.  27i0.) 

ESTRAINGIER,  VOir  ESTRANGIER. 

ESTRAINGN.A.MENT,  Vûir  ESTRAIGNAN- 
MENT. 

ESTRAINGNEMENT  ,  VOir  ESTRAIGNE- 
MENT. 

ESTRAINGNE,  VOir  EnTRAIGNE. 

ESTRAiNiERE,  estrainuiere,  estranniere, 
estramere,  estrannere,  eslramiere,  s.  f., 
drapeau,  étendard  : 

Les  bannières,  les  pennons  et  les  eslran- 
nieres  des  lupars  d'Engleterre  qui  voloient 
amont  sus  ces  nefs.  (Froiss.,  Chron.,  Il, 
435,  Kerv.) 

La  estoient  encores  sus  ces  mas  les  es- 
tranieres  armoyees  et  ensengnies  de  leurs 
ensengnes.  (In.,  ib.,  V,  259,  Kerv.) 

Si  avoit  au  sonde  leurs  mas  grans  estra- 
mieres  a  manière  de  pennons.  (Id.,  (6., 
VIII,  139,  Kerv.) 

Che  estoit  biautes  et  grant  plaisance  au 
veoir  ces  banieres  et  ces  eslramieres 
armoiies  des  armes  des  signeurs.  (Id.,  i6., 
II,  220,  Luce,  ms.  Rome,  f»  61  v».) 

Qant  elle  vei  ce  et  ces  banieres  et  ces 
eslramieres  flamboiier  et  venteler.  (Id.,  ib., 
11,371,  Luce,  Rome.) 

Venteloient  sur  estrainnieres  trop  gente- 
ment  armoyees  des  armes  des  seigneurs, 
qui  respleudissoient  contre  le  soleil.  (Id., 
ib.,  liv.  III,  ch.  cxvi,  éd.  1559.) 

On  faisoit  bannières,  peunons,  estran- 
neres  de  oendaux  si  belles,  que  merveille 
seroit  a  penser.  (Id.,  ib.,  ch.  xxvi,  éd.  1559.) 

ESTRAINTE,  estraintle,  estraincte,  es- 
treinte,  s.  f.,  contrainte  : 

Sire,  por  Dieu  mercis,  ci  n'a  mestier  A^estrainte  ; 
Se  ne  l'ai  a  baron,  de  deal  serai  estainte. 
(Audifroï  le  Bastard,  Beie  Idoine,  P.  Paris, 
Romancero,  p.  17.) 

—  Ceinture,  boucle,  quelquefois  vête- 
ment d'homme  qui  serre  la  taille  ; 


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EST 


EST 


EST 


Donas  le  pourpointier  me  ferai  un  pour- 
point et  unes  estraintes.  (Dialog.  fr.-flam., 
f»  13",  Michelant.) 

L'en  avoit  esté  de  sadite  chambre  unes 
chauces  de  drappers  toutes  comme  neuves, 
et  unes  estraintes,  appartenans  a  soudit 
fiancé,  (fies,  du  Chat.,  I,  175,  Biblioph.  fr.) 

.Illi.  estraintes  de  taille.  (18  fév.  1394, 
Inv.  de  mercier,  Inv.  de  meubles  de  la 
mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

La  suppliante  prist....  la  moitié  d'une 
garnison  d'une  pièce  de  robe  garnie  de 
toile,  et  en  fist  unes  estrainttes  a  son  mary. 
(1394,  Arch.  JJ  146,  pièce  323.) 

A  N.  D.  je  donne  mou  anneau  d'or  et 
aussi  mon  bon  cœuvreohief  ;  a  St  Eloy, 
mes  estraincles.  (1482,  Test.,  Arch.  del'égl. 
de  Beuvry.) 

La  ferrure  d'unes  estrainctes  d'argent 
doré.  {Compte  de  ISU,  Valenciennes,  ap. 
LaFons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Ungsignetd'or.unes  estraintes  de  velours 
cramoisy  avec  fils  d'or  a  bloucques  d'ar- 
gent doré.  (1519,  Reg.  aux  test., kvch.  mun. 
Douai.) 

Une  estraincte  d'argent  doré.  (1520-37, 
Reg.  aux  lest.,  f»287  v»,  Arch.  mun. Douai.) 

C'est  lors  qne  je  deiploye  moo  art 

Poar  tirer  de  ïny,  tost  on  tard, 

Sonbz  ombre  d'une  amitié  feinte. 

Quelque  demy  ceint  on  esireinte 

Ponr  me  faire  mieux  valloir. 
(Christophe  de  Bord.,  Cliambrieri'  a  louer  a  loul 
faire,  Poés.  fr.  des  sv«  et  xvi's..  I,  98.) 
Due  estrainte  d'or  appartenant  a  la  seur 
de  Vades.  (Lbstoile,  Mem.,  p.  288,  Cham- 
pollion.) 

—  Tourment,  détresse,  malheur  : 

A  toy,  Venise,  adresser  veulî  mes  plainctes. 
Qui  soubz  semblant  de  tes  promesses  sainctes 
Dissimulas  a  me  doaner  secours. 
Dont  tu  fls  mal,  et  croy  ponr  raisons  maintes 
Que  quelque  jour  en  anras  les  estrainctes, 
Pires  que  raoy,  si  malheur  fait  Ion  conrs. 

(J.  Mabot,  le  Voyage  de  Cènes,  éd.  1S32.) 

—  Riposte  : 

On  nous  a  baillé  ceste  estrain  le. 
(N.  DE  LA  Chesnaïe.  Comdamn.  de  Bancquet, 
Jacob,  p.  325.) 

ESTRAiNTURE,  estraincture,  s.  f.,  ac- 
tion de  serrer  fortement,  de  comprimer, 
de  presser  : 

Elle  (la  lieure)  restraint  en  un  seul  lieu, 
si  comme  une  ceinture,  par  laquele  es- 
trainture  dolour  ensieut.  (H.  de  Monde- 
VILIE,  Richel.  2030,  f  78^) 

Strictio,  estrainture.  {Gloss.  lat.-aal.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

Ladouleeur  et  legiereté  du  fer  rendra  le 
cheval  legier  et  expert  a  lever  les  piez,  et 
Vestraincture  fera  les  ongles  plus  grans 
et  plus  fors.  (Frère  Nicole,  Trad.  du  Li- 
vre des  Prouffitz  champ,  de  P.  des  Cres- 
cens,  f  93  r»,  éd.  1516.) 

Quans  en  y  a  en  France  qui  pour  leurs 
cours  habis  se  sont  laissié  mourir  de  froit, 
et  les  autres  par  force  à'rstrainture  ne 
pevent  diriger  leurs  viandes.  (Maiz., 
Songe  du  vielpel.,  III,  48,  Ars.  2683.) 

Strictura,  re,  estrainture.  {Voc.  lat.-fr., 
1487.) 

—  Resserrement,  oppression  : 
La  semence   (de  l'aurone)    guerist  l'es- 
trainture  et   empeschement    de   la    poic- 


trine.  {Jard.  de   santé,    I,    2,  impr.  la  Mi- 
nerve.) 

—  Fig.,  situation  serrée,  gêne  : 

...  Se  bien  voyez  le  sens 
Qu'en  tel  achapt  n'y  ait  parfaict  usure 
Pour  l'acheptant,  car  sa  pensée  impure 
Ne  qniert  sinon  amasser  du  plus  fort, 
Car  il  congnoist  dn  vendeur  Vestraincture, 
Force  luy  est  vendre  soit  droit  ou  tort. 
(Contredictz  de  Songecreux,  f»  78  r».  éd.  1530.) 

—  Grincement  : 

Stricio,  estrainture.  (Gloss.  lat.-fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679,  f»  250  V.) 
Et  estrainture  de  dens. 
(EosT.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  211029,  f°  19"  ; 

A.  T.,  Il,  29".) 

ESTRATRE  -  trerc,  -  treirc,  ex.,  as- 
traire,  atraire,  verbe. 

—  Act.,  tirer,  faire  sortir: 

Estrais  lo  fer  que  el  laç  og. 

(Passion,  158,  Koschwitz.) 
E  forsmenad    ruiseals    de    la   pierre,  e 
estraisl  fors   sicum   flums  les    ewes.  (Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  Lxxvir,  16,  Michel.) 

Don  limon  nos  fit  et  estrait. 

(Gerv.,  Best.,  Brit.   Mus.    add.  28260,  f°  86  ;  P. 

Meyer,  Remania,  t.  1,  p.  427.) 

.V.  rasieres  et  demie  detere...  ki  furent 
estraictes  del  fief  Gillebert  del  Maisnil. 
(Cft.  (le  1234,  Arch.,  Musée,  vit.  42,  pièce 
233.) 

Et  li  quens  assambla  qu'onkes  il  pot 
avoir  de  gens  et  par  homage  et  par  de- 
niers,et  fu  avoec  lui  li  archevesques  Thu- 
mas  de  Rains  qui  le  siervoit  a  son  pooir. 
Car  il  en  cuida  tel  cose  estraire  dont  il  li 
fali.  (Chron.  de  Rains,  c.  xxx,   L.  Paris.) 

Ces  bel  essampleire 
Com  Dieu,  le  vrai  sauvierre,  scelt  tout  a  point  es- 
\lreire  ! 
(Doon  de  ilaience,  1499,  A.  P.) 

Dont  fut  le  corps  extrait  de  la  maison 
et  porté  en  publicque.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  II,  f»  115  r».) 

—  Attirer,  amener  : 
Kstudiez  dunkes  e  amez, 

E  le  désir  de  bone  famé  eiez, 
Kar  le  désir  de  bone  famé 
Estreit  vérité  sanz  blâme. 
(Pierre  d'Abernbn,    le  Secré    de    secrez,  Richel. 
23407.  f°  177'".) 

Le  consul  ne  put  extraire  les  enneinis  n 
combattre.  Dont  assaillirent  les  munitions 
par  troixcostes.  (Fossetier,  Chron.  Marg., 
ms.  Brux.  10511,  VII,  I,  6.) 

—  Traduire  : 

Mestre  Gnace 
Qui  Vad  (le  livre)  de  Seint  Nicholas  feit. 
De   latin  en  romanz  estreit. 

(Wace,  s.  Nicolas,  liichel.  902,  S"  12'j''.l 

Philippe  de  Tann  en  franceise  raisun 

Ad  estrait  Bestiaire,  un  livere  de  gramaire. 

(P.  DE  Tbauk,  Best..  1,  Wright.) 
De  latin  en  franchois  estrere. 
(Dial.  de  S.  Grég.,  ms.  Evreux,  f°  2".) 

—  En  t.  decout.,syn.  à'estraier  : 

Se  le  seignor  entent  que  aucun  veaut 
estraire  ou  laisser  son  fié  et  partir  de  son 
servize...  (Liv.de  Phil.  de  Nav.,  Ass.  de 
Jér.,  t.  I,  p.  520,  Beugnot.) 

Et  moult  est  laide   choze   à'estraire  son 


fié;  car  celi  qui  le  fait,  il  semble  qu'il  s'en- 
fuie. (Ib.,  p.  558.) 

—  laf.  pris  subst.,  action  de  traduire, 
traduction  : 

Mes  or  me  covicnt  aquiter 
De  ce  que  j'ay  piecha  pramis 
A  saint  Gregore,  mes  amis, 
Dont  je  voil  parfournir  mon  livre  ; 
C'est  de  sa  manière  de  vivre. 
Mes  mont  voleuliers,   si  j'osasse. 
Qnant  a  présent  me  reposasse, 
Qner  je  scey  bien  que  tel  estrere 
Est  a  ma  santé  trop  contrere. 
(Vie  S.    Greg.,  ms.    Evreui,  prol..  Remania,  vin, 
p.  S19.) 

—  Estrait,  part,  passé,  descendu,  né  : 

Eslraiz  d'orguil,  nez  orgoillos, 
Mult  m'anreit  esté  daraajos. 
(Ben.,  D.   de  Norm.,  Il,  2875,  Michel.) 

.^achies  onqnes  estrais  ne  fa  de  teiles  gent. 
(Gnr.  de  Mongl.,  Vat.  Chr.  1517,  f"  10=.) 

Coment  avoient  dont  ke  vos  dites 
N'a  gas  n*a  certes  mal  ne  lait 
De  ce  (de  la  femme)  dont  vos  estes  atrait  ? 
(Rob.  de  Blois,  Poés.,    Richel.  24301.  f»  491  v".) 

De  Romraenie  esloit  estrais  et  nez. 
(Adeset,  Enfances  Ogier,  Richel.  1632,   f  1    r».) 
Comment  as  nom  et  de  quelle  ligoie 
Tu  es  estret,  qui  tant  as  baronie. 

(Otinel,  1256,  A.   P.; 

Une  demoiselle  honorée. 
Et  de  gentil  lignaige  astraite. 
(5.  Bretet,  Tourn.  de  Chaurenci,  2490,  Delmotte.) 
Est  née  et  estraile  des  plus  hautes  gens 
et  des  plus  vaillans   de  France.  (Comtesse 
de  Ponthieu,  Nouv.  fr.  du  xiii'  s.,  p.  227.) 
Thiephaioe  fu  la  dame  par  son  non  appelée. 
Et  fu  de  hautes  gens  estraile  et  engendrée. 

(Cuv.  du  Guesclin,  2326,  Charrière.) 
Il  vouloit  vivre  et  mourir  en  defifendant 
le  royaume  de  France,  et  le  devoit  bien 
faire,  car  il  en  estoit  aslrais  de  père  et  de 
mère  et  de  droite  ancestre.  (Froiss., 
Chron.,  Richel,  2641,  f»  183  v°.) 

Je  tien  qne  de  gens  de  renom 
Estes  esiraicte. 
(Un  ilir.  de  IV.-fi.,  de  la  fille  da  roy  de  Hongrie, 
Th.  fr.  au  m.  â.,  p.  497.) 
Lequel    du  costé  de  son  peie  estoit  ex- 
trait et  descendu  de  la  race  de  ce  premier 
Brutus.  (Amyot,  Vies,  .1.  Caes.,éd.  1565.) 

—  Traduit  : 

Or  commence  canchon  de  haute  anctorité, 
Estraile  du  latin,  en  roumant  ordené. 
(Charles  le  Chaune,  Richel.  24372,  f  19''.) 

—  Fatigué,  épuisé  : 

De  la  cuisinne  ist  lassez  et  estrais. 

(Gaydon,  142,  A.  P.> 

1.  ESTR.AiT,  astrait,  exlraict,  s.  m., 
levée  : 

Li  frère  dor  Templen  de  Noroy  doient 
faire  an  banc  de  Cersez  astrait  de  hommes 
en  bone  foy  por  ville  estufier.  (Fév.  1239, 
Arch.  Vosges,  H,  Flabémont.) 

—  Billet,  obligation  : 

Lequel  tira  de  son  aloiere  ou  gipeciere 
nng  extraict  par  lequel  il  lui  demandoit 
64  solz.  (1448,  Arch.  JJ  176,  pièce  640.) 

2.  ESTRAIT,  s.  m.,  drap  de  laine  : 
Estrais  el  oreillier  puet  porter  auvec  li, 

mais  ne  soient  mie  trop  cousteus    ne  trop 
curieus.    (Règle  de    Citeaux,    ms.  Dijon, 

f"  100  vM 


EST 


EST 


EST 


6il 


Lor  lit  soient  teil  :  une  nate  et  .i.  estrais 
et  .1.  langes  et  .i.  orillié.  (Riule  S.  Ben., 
ms.  Angers,  f»  16  r».) 

Je  laist  a  l'abbé  de  Mont  Saint  Eloi 
quarante  livres  parisis,  et  un  estrait  de 
bougheran  qui  est  aussi  comme  une  keu- 
tepointe.  (Fév.  1314,  Test.,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Cf.  ESTRAITE  1. 

1.  ESTR.\iTE,  S.  f.,  drap  de  laine  : 
Ledit  chambrier  doit  quérir  ausdits  re- 
ligieux leur  giste  en  doùrtoir,  c'est  assa- 
voir matras  au  lieu  de  couste,  estraites  ou 
lieu  de  draps.  (1377 ,  Règlem.,  Felibien, 
Hist.  de  Paris,  IV,  534.) 

2.  ESTRAITE,  s.  f.,  extraction  : 

Il  n'est  mie  tes  hom  qui  afiere  a  la  garce, 
ce  est  qu'il  soit  pire  de  luy  et  de  mal  es- 
traite.  {Ass.  de  Jér.,  t.  II,  p.  92,  Beugnot.) 

ESTRAiTos,  -  ouz,  adj.,  rigoureux  : 

Mas  de  amitié  le  Irove  et  dar  et  eslrailouz. 

{llible,  Riohel.  763,  i"  235''.) 

ESTRAITURE,  -  trature,  s.  f.,  extrac- 
tion : 

Et  iert  de  si  Tile  esirature. 

(Dial.  de  S.  Grég.,  ms.  ETrcns.  f°  9''.) 

ESTRAMAT,  S.  Di.,  paillassB  : 

Quant  a  ceulx  qui  viennent  loger  au 
Carbachara,  il  faut  nécessairement  qu'ilz 
portent  leurs  utensiles  avec  eulx,  conme 
lodiers  ou  esclavines,  ou  estramats,  pour 
dormir,  linges,  etautresbesongnes.(BELON, 
Singularitez,  I,  59,  éd.  1554.) 

ESTRAMBLER,  VOir  ESTREMBLER. 

ESTRAMÉ,  part,  passé,  tramé,  filé  : 
Toille  estramee  a   .vu.  s.  l'aune.  (1546, 

La  Bassée,  ap.  La   Fons,  Gloss.  ms.,  Bib). 

Amiens.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xviP  s.  : 

Autre  toile  estramee  pour  essuietes,  es- 
courceux.  (1610,  S.-Omer,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTRAMELLE,   S.   f .  ? 

.1.  estramelle  moult  bel,  et  ou  debout  de 
Vestramelle  une  main.  {Invent,  de  S.  Amé, 
XII»  liasse,  sans  date,  avant  1395,  Arch. 
Nord.) 

ESTR.\MER,  estrayner,\.  a.,  joncher  de 
paille  ou  de  feuillage  : 

Et  chescun  .xv"°.  facez  le  eyr  de  vostre 
bercherye  marier  de  terre  argiUouse,  si 
vous  l'eiez,  oude  bone  terre  d'escouerement 
dez  fosses  et  puis  estraynez  suis  ;  et  si  le 
forage  demoerge  outre  la  sustenance  de 
vostre  estor,  le  facez  estrayner  deinz  la 
court  et  dehors  es  -wassheux,  et  vostre  ber- 
cherie  et  voz  fauldes  fêtez  ensementestraj/- 
ner.  (Tr.  d'Econom.  rur.  du  xin°  s.,  c.  19, 
Lacour.) 

Pour  .!"=.  d'estrain  pour  estramer  le  place 
lau  les  demoiselles  se  arresterent.  (1397, 
Dépenses,  etc.,  Ann.  de  la  Soc.  de  l'hist.de 
Fr.,  1864.) 

Les  rues  estoient  tendues  et  ornées  de 
draps,  le  pavement  estait  estramé  de  vert  et 
umbroié  d'arbres  plantez.  (Ddquesne,  ffisf. 
de  J.  d'Avesn,  .\r.=.  5208,  f"  56  r».) 

Les  rues  furent  tendues   et  couvertes  et 


estramees  de  jonc  et  depymcnt.  (Septsag.. 
p.  3,  0.  Paris.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  eirom^r,  épar- 
piller, t  Quelle  ménagère  t  al  laisse  tout 
étramé  dans  s'maison.  » 

ESTRAMEURE,  estramwe,  s.  f.,  chaume, 
amas  depallle,  de  chaume, litière,  jonchée: 

Ceste  (veie)  ne  fait  [pas]  par  planece, 
Kar  trop  i  est  grant  la  roistesce  ; 
Geste  vait  fors  estramenrc, 
Soveot  i  a  faim  e  freidure, 
Travailz,  soffraites  e  labors. 
Ahaoz  e  mesaises  plosors. 
(Bes.,  D.  deSonn.,  Il,   lit;)-,  Michel.) 

Pour  Vesiramure  des  Rouvisons,  .ii.  s. 
(1388,  Douai,  ap.  La  Fons,  G^oss.ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

L'hôpital  de  La  Bassée  devait,  chaque 
année,  .m.  s.  d'estrameure  pour  l'église.  ' 
(1444,  La  Bassée,  ib.) 

Et  reffuses  a  gésir  sur  les  dures  estra- 
meures.  {De  vita  Christi,  Richel.  181, 
{<•  28''.) 

Icelle  hastivement  muceales  idoles  soubz 
les  estramures  du  chameau.  (Le  Fevre 
d'Est.,  Bible,  Gen.,  xxxi,  éd.  1534.)  Lat., 
Abscondit  idola  subter  stramenta  cameli. 

1 .  ESTRAMiER,  estramer,  s.  m.,  paille, 
fourrage,  chaume,  paillasse: 

Quant  Will,  primes  nasqui 
Ke  del  ventre  sa  mère  issi. 
En  an  estramier  fu  cuchiez 
Et  en  l'estraira  fu  snl  laissiez. 

(Itou,  3=  p.,  287!.l,  Andresen.) 

Onant  il  se  dut  aler  cacher. 

Si  annad  ce!  estramer. 

Pais  chnctaad  snr  la  dare  terre. 

(Yie  de  S'  Giles,   '2771,  A.  T.) 
Et  sus  plnme  et  sus  estramier 
Garda  monlt  bien  Job  s'onesté. 
<Rech-s  de  Moliens,   Dit  de  Charité,  Ars.  31i2, 
f»  îiS'.) 

En  sou  lit  n'ont  pesaz  ne  fain, 

Mes  estramier  qui  meut  iert  cours. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f°  -iS''.) 

N'aius  puis  n'eu  ot  autre  conte  au  coucier 
Fors  une  nate  et  un  poi  A'estramier. 

{Alexis,  1060,  xiii»  s.,  G.  Paris.) 

2.  ESTRAMIER,  adj.,  couvcrt  de  paille, 
de  chaume  : 

Es  mes  d'Anrilac,  eu  la  sohriere, 
Aveit  une  raeson  pauque,  estramiere. 

{Ger.  de  Rossitl.,  p.   362,  Michel.) 

ESTRAMIERE,  VOir  ESTRAINIERE. 

ESTRAN,  eslren,  s.  m.,  étai  : 

Donc  veissies  ancres  lever, 
Estrans  trere,  hobans  fermer. 

(Wace,  Brut,  11-186,  Ler.  de  Lincy.) 
Estrens  traire,  hobeus  fermer. 

(lu.,  ib.,  var.  des  v.  1118-4-1516.) 

Cf.  ESTRAGLE. 

ESTRAMPER,  estvanper,  estremper,  v.  a., 
accommoder,  arranger  : 

Si  vint  en  la  chambre  de  la  damoiselle 
ou  elle  estrampa  les  herbes  et  destrempa 
ainsi  que  bien  le  sçavoit  faire  ;  puis  les 
mist  en  ung  pot  d'argent  si  subtilement 
meslé  avecques  le  vin,  que  nul  ne  s'en  eust 
sceu  prendre  garde.  {Gérard  de  Nevers, 
I,  xxviir,  p.  133,  éd.  1725.) 


—  Fig.,  modérer,  calrunr: 

Tu  porras  en  une  feintise  estratnper  sa 
paine.  {Liv.  de  jost.  et  de  plet,  I,xxi,  |  5, 
Rapetti.) 

Vov  eslranper  la  cruauté  as  seignors.  {Ib., 
XIX,  XXVI,  1.) 

—  Estrampé,  part,  passé,  tempéré  : 

Et  li  hairs  estrempes. 

{Ger.  de  Rossill.,  Richel.  1.5103,  t'  ll^) 

ESTRAMURE,  S.  f-,  étendard  : 
Grant  beaulté  et  grant  plaisance  fu  a  veoir 
l'ordonnance  du  département, comment  ces 
banieres,  ces  penons  et  ces  estramures  ar- 
moyes  bien  richement  des  armes  des  sei- 
gneurs ventiloyent  ou  vent  et  resplendis- 
soyent  au  soleil.  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2646,  f  60''.) 

CL  Estraixiere. 

ESTRANC,  S.  m.,  claie  d'osier  : 

Estranc,  s.  m.  Screne  made  of  wickers. 
(Palsgrave,  Esciairc,  p.  268,  Génin.) 

ESTRANCEis,  voir  Estrancheis. 

ESTRANGHEis,  estronceis,  s.  m.,  action 
de  retrancher,  d'abattre  : 

Du  recoper  fie  bois)  et  del  estranceis. 

(R.iIMB.,  Osier,  6729,  Barrois.) 

ESTRANCHiER,  V.  a.,  retrancher,  ôter: 

Empires  et  règnes  conquirent, 
Mais  très  qu'au  bien  propre  tachèrent, 
Leurs  plas  grans  honneurs  estrancliierent. 
(Chr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  6Ui,  f°  196  V.) 

—  Estranehant,  part.  prés,  et  adj.,  tran- 
chant : 

Dunt  seint  Davi  en  santier  diseit 
Que  Inr  lange  estrenchautit  espeie  esteit. 
(PlERBE,    Rom.  de    Lumere,  Brit.  Mus.,  Harl. 
4390,  f  47'=.) 

ESTRANDE,  S.  f.,  quai  d'un  port  de 
mer  : 

•  Eu  treis  jurs  vindrenla  Marsile, 
Une  cité  ninlt  hele  e  grande  ; 
Lnr  nef  acostent  a  Veslrande. 

{rie  de  S'  Giles,  1040,  A.  T.) 

ESTRANDRE,  VOlr  ESTRAINDRE. 

ESTRANER,  V.  3.,  étrangler  ■? 

Un  enfant  nouvel  né  la  trouvé  estraner. 
(1388,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  7ns.,  Bibl. 
Amiens.) 

Bourg., Yonne,  étraner,  étrangler. 
ESTRANG.ANCE,  S.  L,  aliénation  : 
Alienatio,   estrangance.   {Gloss.  de   Cou- 
ches.) 

1.  ESTR.ANGE,  VOJr  ESTRAIGiNE. 

2.  ESTRANGE,  VOir  ESTRAGI.E. 

ESTRANGEMENT,  -  aut,  S.  m.,  aliéna- 
tion : 

11  avient  aucune  foiz  que  cil  qui  est  sires 
do  la  chose  ne  la  puet  pas  estranger,  et 
cil  qui  n'en  est  pas  sires  a  pooir  d'estran- 

ger  la Nos  meismcs    remèdes  en  l'une 

et  l'autre  partie  des  choses,  si  que  li  es- 
trangemanz  soit  detfenduz...  (G.  de  Len- 
GR.,  Inst.  de  Just..  ms.  S.-Omer,  t'  15''.) 

Li  estrangemenz  des  choses  as  iglises  est 
81 


642 


EST 


defenduz.    {Code  de  Just.,   Richel.  20120, 

f»  11  T".) 

Se  cil  qui  l'a  acheté  (la  chose  commune) 
en  ■veuit  pledier.il  li  est  deffendn  par  celé 
partie  del  banissement  en  quoi  il  est  con- 
tenu que  aucuns  eslrangemenz  ne  soit  pas 
fez  por  cause  de  muer  le  jusement.  (Di- 
gestes de  Just,  Richel.  20118,  ï"  eS"».) 

Nos  entendon  et  comandon,  fet  la  lois, 
que  cil  qui  par  la  dcbonaireté  au  prince 
ont  empêtré  pardon  d'aage,  ne  puissent 
pas  sanz  jugement  fere  estrangement  ne 
obligement  de  lor  choses  qui  ne  sont  pas 
movables,  et  autres!  est  jugemenz  néces- 
saires en  ['estrangement  et  en  l'obligement 
des  choses  a  cels  qui  n'ont  pas  deservi 
pardon  d'aage.  (P.  de  Font.,  Cons.,  xiv, 
28,  Marnier;  Richel.  20048,  f»59».) 

Alienatio,  estrangement.  (Catholic,  Ri- 
chel. 1.  17881.) 

Si  le  vray  seigneur  de  la  chose  savoit 
V estrangement  et  s'en  taisoit  oultre  les 
vingt  ans,  a  temps  n'y  viendroit  a  repeter, 
oultre  la  prescription  acquise.  (Bout., 
Somme  rur.,  1'=  p.,  f»  87'',  éd.  1486.) 

—  Action  de  forcer  à  s'éloigner,  expul- 
sion : 

Eulx  ou  leurs  gens  desmolissent  les  ma- 
tières desdictes  maisons,  héritages  et 
édifices,  a  la  grant  perdicion,  destruction 
et  désolation  d'iceulx  héritages,  et  en  Ves- 
trangement  de  noz  peuple  et  subgez  q\n 
voulentiers  y  demoureroient.  (1428,  Ord., 
XIII,  138.) 

—  Action  de  s'écarter,  de  s'éloigner  : 

h'estrangement  des  dis  marchans  qui 
avoient  accousturaé  fréquenter  et  suir  la 
dicte  ville.  (Vie.  de  CeaM.xii,  Arch.  S.-Inf.) 

Estrangement  des  autres,  quand  on  se 
met  a  part.  (R.  Est  ,  Pet.  Vict.  fr.-lat.) 

ESTRA.NGERIE,  VOir  ESTRAIGNERIE. 
ESTRA.NGBTÉ,  VOir  ESTRAIGNETÉ. 

ESTR.VNGEUR,  S.  m.,  celui  qui  emporte 
ailleurs,  qui  aliène  : 

Tous  ceuz  que  vous  trouverez  avoir., 
fait  porter  argent  rechacié  ou  billon  hors 
de  noz  dites  terres  a  autre  raonnoie  que  a 
la  nostre,  et  avoir  faiz  fais  dont  il  n'auront 
esté  punis  ne  corrigiez,  si  comme  dit  est, 
avec  les  receleurs,  usurpeurs  et  estran- 
geurs  en  quelque  cas  que  ce  soit,  corri- 
giez et  punissiez  deuement.  (1321,  Arch. 
JJ  61,  f"  9  r».) 

—  Au  sens  moral  : 

Quant  Noiron  le  vit  (S.  Pol)  il  s'escria 
forment  :  Osiez  de  dessus  terre  le  deceveur 
des  pensées,  le  mueur  et  Vestrangeur  des 
sens.  {Légende  dorée,  Maz.  1333,  1°  150^.) 

ESTRANGiER,  estrahigier,  eslraignier, 
astrangier,  verbe. 

—  Act.,  écarter,  éloigner,  repousser  : 
Ne  estrangera  de  biens  icels  cbi  vunt  en 

uunnuisanee.   {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxxxiii, 
13,  Michel.) 

S'ele  onqucs  a  vos  parler  seul, 
Ne  deusl  or  fere  Jangier 
iNe  voz  paroles  estrangier 
De  ce  que  por  lui  let  avez. 
(Chrest.,    Chevalier    de    la    Charrette,     p.     110 
Tarbé.) 

ChascuD  la  dechace  et  eslrange. 
Chacun  la  fuit,  chacun  l'eschive. 
(J.  Lehaiichant,    Mir.    ,te   N.    b.,  ras.    Chartres, 


EST 

Trop  sai  bien  mon  abil  changier. 
Prendre  l'un  et  l'antre  estrartitier. 

(riose,  ms,  Corsiui.  f  7B'',.) 

Se  complaiustrent  do  ce  qne  li  emperere 
les  avoient  estrangiez  et  esloingniez  de  lui 
(Cftron.  de  S.-Dcn.,  ms.  Ste-Gen.,  f  170"^.) 

Par  celluy  fait  nous  et  tout  le  monde 
fusmes  livrez  au  péril  de  la  mort  d'enfer, 
et  estrangez  de  la  joye  pardurable.  {Liv.  du 
Cliev.  de  La  Tour,  c.  xliii,  Bibl.  elz.) 

Se  les  boulengiers  d'Orliens  povaient 
trouver  manière  de  estranger  les  forains, 
les  diz  boulengiers  de  la  ville  feraient  au- 
cuns plus  grant  pain  par  certain  temps. 
(Compt.  de  Girart  Goussart,  1400-1402, 
Commune,  XI,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Ma  Dame  ne  m'a  pas  vendu. 

Klle  m'a  seulement  changé  : 

Mais  elle  a  au  change  perdu. 

Dont  je  me  tiens  pour  bien  vengé  : 

Car  un  loyal  a  estrangê 

Pour  un  antre  qui  la  diffame. 

fCi..  Mar.,  Chans.,  1-5,  él.  1,")H.) 
De  sorte  que  Le  Guast  et  madame  de 
Sauve  d'un  costé  Vestrangeant  de  moy,  e 
nioy  m'esloignant  aussi,  nous  ne  couchione 
plus  et  ne  parlions  plus  ensemble.  (Mém. 
de  Marg.  de  Val.,  an  1379.) 

Messieurs,  je  vous  supplie  estranger  de 
voz  cœurs  toutes  les  mauvaises  opinions 
qu'avezconceues  sur  l'exposition  del'enigme 
récité  par  ceste  mienne  sœur.  (Lariv., 
Facet.  Nuicts  de  Strap.,  VIII,  v,  Ribl.  elz.) 

Estrangez  de  vous  toute  vaine  penses. 
(ID.,  le  Fid.,  III,  3.) 

Cest  aage  la  a  ce  mal  qui  luy  est  plus  a 
reprocher  que  nul  autre,  qu'il  esloigne 
l'ame  et  Vestrange  du  souvenir  de  ce  qu'elle 
voyoit  au  lieu  dont  elle  est  venue.  (La 
BoETiE,  Lett.  de  consol.  de  Plut,  d  sa  femme, 
Feugère.) 

Ils  ne  voient  autre  moyen,  pour  asseu- 
rer  la  nouvelle  tyrannie,  que  d'estendre 
fort  la  servitude,  et  estranger  tant  le»  sub.- 
jects  de  la  liberté  encores  que  la  mé- 
moire en  soit  fraische,  qu'ils  la  leurpuissent 
faire  perdre.  (Id.,  Serv.  vol.) 

Vous  ayant  bien  voulu,  mon  cousin,  re- 
présenter toutes  ces  choses  pour  vous 
prier  considérer  par  vostre  prudence  com- 
bien elles  estrangent  et  reculent  l'establis- 
sement  de  la  paix,  a  quoy  me  semble  que 
pouvez  remédier,  et  si  les  nostres  n'ap- 
portent a  mesme  effect  l'obéissance  qu'ils 
doivent,  je  ne  les  veux  point  excuser. 
(12  juin.  1581,  Utt.  miss,  de  Henri  IV,  1. 1, 
p.  391,  Berger  de  Xivrey.) 

Pour  mon  mal  estranger 
Je  no  m'arreste  en  place; 
Mais  i'ay  eu  beau  changer. 
Si  raa  donleur  n'efface. 
(Chans.,  ap.  Brant.,  des  Dames,  vu,  411,  La- 
lanne.) 

—  Réfl.,  s'éloigner  : 

De  moi  s'est  leece  estrangiee. 
Et  tuit  solaz,  n'en  dirai  pins. 
(Chrest.,  Cher,  au  lyon,  3.')  46,  Holiand.) 
Mis  cuers  de  son  ostel  s'aslrange. 
Ne  ne  veit  o  moi  remanoir. 

(Id.,  Cliget,  Richel.  1420,  f°  48'.) 
Et  pour  ne  m'estranger  de  mes  bornes... 
(Pasqcieh,  Pourparler  du  Prince.) 

Je  ne  m'estrange  pas  tant  de  l'estre 
mort,  comme  j'entre  en  confidence  avec 
le  mourir.  (Moint.,  Ess.,  m,  9,  éd.  1588.) 

—  Neutr.,  s'éloigner,  s'écarter  : 


EST 

Oient  entr'ans  :    Qui  est  cil  chevalier? 
Uespont  Reliant  :  Lambert  le  Baruier  ; 
,Sa  pais  a  faite  a  Girars  le  guerrier  : 
Acoinles  s'est  de  bêle  Aude  an  vis  cler  : 
Ne  li  a  fait  de  son  cors  estraingier. 

{Girard  Je  Viane,  p.  10-2,  Tarbé.) 

—  Act.,  ôter,  enlever  : 

Qui  la  veist  Guillerme,  sor  cele  gent  foriigne 
Va  ferir  Richenet  de  l'espee  qui  saigne, 
UeOert  Salehadin,  la  teste  li  estraigne. 

(Chans.  d'Anlioche.  III.  v.  1|8,  P.  Paris.) 

—  Changer,   travestir: 

Si  suut  espieces  treschangiees. 
Ou  leur  pièces  de  eus  estrangiees 
Et  en  sustance  et  en  fignre. 

{Rose,  P.ichel.  1573,  f  ^35^) 

Afin  que  leurs  exemples  ne  soient  es- 
Irangees  ou  comme  fauses  oubliées  et 
despilees.  (,I.  deSalisb.,  Policrat.,  Richel. 
24287,  f"  104».) 

Encor  qu'héliotrope  onques  n'eust  abasé 
De   l'art  dont  on  pensoit  qu'elle  eusl  par  trop  usé. 
Dépitez  et  jaloux  aussitosi  la  changèrent. 
Et  en  ce  dur  caillou  sa  flgure  eslraiigerent. 
(R.  Bellead,  OEuv.poel.,  l'Héliotrope,  éd.   Io"8.) 

Estrangeant  l'honneur  de  sa  peau 

ICn  un  cygne,  ou  en  un  toreau. 

Pour  pratiquer  une  surprise 

Sur  une  femme  mal  apprise. 
(Id.,  ib..  Elecl.  de  sa  demeure,  t.  II.  f  49  v») 

—  Rétl.,  se  Changer,  changer: 

Saiute  Marie  !  Damoiselle, 

Comment  s'est  elle  ainsi  changée 

Et  de  soy  meismes  eslrangee, 

Elle  qui  csloit  si  grant  dame? 

(.)/;>.  de  .V.-O.,  Il,  374,  A.  T.) 
Ainsi  du  damoiseau  s'estrange  la  couleur. 
(Resu  Belleab,  Poés.,  III,  p.  69,  Gonvernenr.) 

D'autant  que  par  le  passé  je  vous  ay 
tousjours  cogneue  sage,  prudente  et  ad- 
visee,  d'autant  vous  mbnstrez  vous  a  ceste 
heure  voilage,  impudente  et  eshontee,  tant 
vous  vous  estes  eslrangee  de  vous  mesmes. 
(Lariv.,  Facet.  Nuicts  de  Strap.,  VI,  m, 
Bibl.  elz.) 

—  Se  déguiser  : 

Askanus  vit  Kasidorus,  mais  il  pas  ne 
l'a  conneu  com  cil  qui  s'erl  estraignies. 
[Kassidor,  ms.  Turin,  f»  36  v) 

—  Act.,  empêcher  : 

Me  prisl  une  si  grant  envie. 
Sire,  de  m'ame  bien  changier. 
Nus  ne  m'en  penst  estrangier. 

(Percerai,  ms.  Montp.  H  '249,  f»  1-20».) 

—  Aliéner,  vendre  : 

Par  reson  de  douere,  de  héritage,  de 
mariage  encombré,  vendu  et  estrangié. 
(Ch.  de  1276,  Chap.  d'Evr.,  Arch.  Eure.) 

L'en  entent  que  cil  estrangê  qui  vent 
neis  autrui  chose.  {Digestes  de  Just.,  Richel. 
20118,  f°  65M 

La  poeste  de  doner  le  ne  d'estrangier  en 
autre  manière.  {Code  de  Justin.,  JRichel. 
20120,  f°  10'.) 

Il  oevrent  de  l'iretage  autrement  qu'il  ne 
doivent;  si  comme  s'il  le  voelent  vendre, 
ou  doner,  ou  estrangier,  ou  coper  arbres 
fruit  portans.  (Beaum.,  Coul.  du  Beauv., 
ch.  li,  17,  Beuguot.) 

Ne  estrangez  pas  vous  mesmes,  ne 
aliénez  pas  vous  mesmes,  et  vous  povez 
tousjours  estre  privé  en  sa  mayson.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p.  o40,  tiénin.) 


EST 


EST 


EST 


643 


—  Estrangié,  part,  passé,  éloigné  : 
Estrangiet  f  unt  li  pécheur  de  la  neisance, 

e  si  foleerent  del  ventre  parlnnz  mensonge. 
{LiD.  des  Ps.,  Cambridge,  lvii,  3,  Michel.) 

Aa  monde  grant  morceaux  mengeoye, 
Rq  esbaltemens  el  en  joye  ; 
Durement  est  le  des  changé 
Cjaant  de  Dieu  est  si  eslrangé. 
(La  Vie  uu  maulvsis  Riche,  Ane.  Tli.  fr.,  Ill,29î>.) 

—  Estrangié  de,  étranger  à  ; 

La  femme,  soit  noble,  ou  roturière, 
après  le  deces  de  son  mary,  pour  estre  es 
Irangee  et  quitte  des  debtes  deues,  lors  de 
la  dissolution  du  mariage,  peut  dans  qua- 
rente  jours  après  le  deces,  renoncer  a  la 
communauté  des  dits  meubles  et  acquêts. 
iCout.  de  Clerm.,  Nouv.  Coût,  gén.,  II. 
875.) 

Aunis,  étranger,  rançonner,  vendre  trop 
cheràquelqu'un,letraitercommeétranger. 
Saint.,  étranger,  écarter,  fuir.  Morv., 
étroinger,  gêner,  contraindre,  embarrasser. 
Suisse  roni.,  Genève,  étranger,  rançonner. 

ESTRANGiR,  verbe. 

—  Act.,  écarter  ; 

Il  a  privé  et  prive,  estrangist  et  déboute 
tous  ses  autres  hoirs  et  ceuis  qui  aucune 
chose  y  vouldroient  demander  ou  recla- 
mer. (Charte  de  1392,  Grenier  297,  n»  239, 
Richel.) 

—  Réfl.,  changer  : 

Je  n'ay  poynt  veu  son  pareil, car  au  soyr 
il  est  bon  compaignon  et  au  matin  il  se 
estrangit  desorte  commes'il  n'eust  jamays 
veu  les  gens  devant.  (PALSGRAVE,Ësc(airc., 
p.  777,  Génin.) 

ESTRANGLABE,  adj.,  qui  rend  un  son 
aigu,  aigre,  sifflant,  perçant  : 

StriduUus,  estranglabe.  {Gloss.  lat.-fr.. 
Richel.  1.  7679,  f  2S0  v».) 

ESTRANGLEis,  S.  m.,  espècB  de  poire 
amère  qui  étrangle  : 

Le  meoast  en  un  plasseis, 
A  an  perier  d'estrangleis. 
(De  Joitglet.  Richel.  837,  f»  H6'' ;  Monlaiglon  et 
Raynand,  Fabl.,  IV,  1  U.) 

ESTRANGLEUR,  -our,  S.  m.,  celui  qui 
étrangle  : 

Strangulator,  estranglour.  (Gloss.  lat.-fr. 
de  Co'iches.) 

U  vant  sa  fille  aux  estrangiers  et  aux 
estrangleurs.  (J.  Morriet,  Mir.  de  l'ame, 
ms.  Ste-Gen  ,  1»  33  r".) 

Les  romanciers  du  xix"  s.  ont  souvent 
employé  ce  mot. 

ESTRANGLOisoN,  S.  f.,  étranglement  : 

Prefocation  et  eslrangloison.  {Jard.  de 
santé,  11,  14,  impr.  la  Minerve.) 

ESTRANGLOTER,  V.  a.,  étrangler  : 

Et  ge  n'ai  dote 
En  fer  oa  ré  que  Veslranglote. 

(Tristan,  1,  2790,  Michel.) 

ESTRANGLouT,  S.  m.,  étranglement  : 
L'aiguë  ou  il  a  esté  mis  (le  bericle)  vaut 
moût  as  malades  et  as  sains  qui  la  boivent 
a  jeun  et  d'estranglous\es  garit.  (Sydrac, 
Ars.  2320,  %  280.) 

ESTRANGLUTiR,  stvanglulir ,  V.  a.,  en- 
gloutir, avaler  : 


Li  cocodrille  sesveille, 
E  itantparest  glut  (l'hydre)  que  tnt  nt\'é.^lrang!ul. 
(P.  DE  Thaun,  Besl.,  317,  Wright.) 
Enfern  Deu  recnlli  e  vif  le  slranijliiJi. 

(Id.,  i!>.,  33.Ï.) 

ESTRA'SGViL.LE. stranguille,  s.  f., glandes 
poussées  par  excroissance  maladive  aux 
bœufs  et  aux  chevaux,  et  qui  donnent  l'é- 
tranguillon  : 

De  la  congnoissance  de  stranguille.  Hz 
sont  aultres  glandes  entour  la  teste  du 
cheval  qui  sont  soubz  la  gorge  et  aussi  qui 
par  accident  croissent  pour  les  humeurs 
du  cheval  refroidir  qui  descendent  de  la 
leste  dont  toute  la  gorge  en  est  enflée,  et 
les  conduitz  de  l'alaine  qui  viennent  parla 
gorge  en  sont  estoupez  si  qu'il  ne  peut 
respirer,  et  ceste  maladie  est  appellee 
stranguillon.  (Frère  Nicole,  Trad.  du  Livre 
des  Prouffitz  rhamp.  de  P.  des  Crescens, 
1°  97  r°,  éd.  1516.) 

ESTRANGuiLLONNE,  adj.  f.,  ([iialifiant 
poire,  et  désignant  la  poire  âpre  appelée 
poire  d'étrangiiillon  : 

Les  (poires)  frumentelles  et  les  estran- 
guillonnes.  (0.  de  Serr,,  Th.  d'agr.,  VI,  26, 
éd.  160.5.) 

ESTKANNEKE,  VOir  ESTRAINIERE. 
ESTRANT,  voir  ESTRAIN. 

ESTRANUiR,  -  uyr,  V.  a.,  dédaigner  : 

Adont  le  verres  esbahy, 

Dira  que  l'ai  estranuy. 

Et  que  ne  le  fas  fors  gaber. 

(Couci,  2103,  Crapelet.) 

1.  ESTRAPE,  S.  f.,  croc  en  jambe  : 
Damp  abbé  au  seigneur   de  Saintré  vint 

par  ung  tour  d'une  estrape.  a  bien  peu 
qu'il  ne  l'emporta.  (/.  de  Saintré,  p.  635, 
éd.  1724.) 

En  Aigoadel  sur  le  camp  de  Vella. 
Loys  Douziesme  occist  et  debella. 
Sans  le  secours  d'Emperenr,  Roy,  ou  Pape 
Vénitiens,  lear  donnant  telle  estrape. 
Que  seize  mil  el  plus  moururent  la. 
(.1.  Marot.  Voy.  de  Venise,  Bataille  contre  les 
Venit.,  éd.  1532.) 

2.  ESTRAPE,  voir  ESTAPE. 
ESTRAPEIZ,  voir  ESTREPEIS. 

1.  ESTRAPER,  eslrapper,  v.  a.,  sur- 
prendre: 

La  mors  qui  nos  agaite  et  voille 
Por  nos  sorpenre  et  estraper. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  36 il,  f  3=.) 
Si  aurez  vos  espices,  pour  savoir  son 
estât  :  car,  se  par  un  tour  le  povyez  es- 
lrapper,vous  auriez  fait  très  grantguaigne. 
(Hist.  de  Berlr.  dti  Guescl.,  p.  448,  Ménard, 
1618.) 

2.  ESTRAPER,  voir   ESTREPER. 

ESTRAPOiRE,  étropoire,  s.  f.,  étrape, 
longue  serpe  attachée  à  un  bâton,  qui  sert 
à  couper  le  chaume;  espèce  de  faucille 
pour  arracher  les  broussailles  : 

Etrapoire,  faucillon.  (.Moxet,  Parallelle 
des  langues,  Rouen  1632.) 

ESTRATEUR,  VOir  ESTRADEUU. 
1         ESTRATURE,  voir  ESTRAITURE. 


2.ESTRAUER,   VOif  ESTROEll. 

ESTRAVER,  verbe. 

—  Neutr.,  camper  : 

Or  faiies  tous  vos  homes  estraver  par  deçà. 

(Gui  de  Bourg.,  Ifit6,  À.  P.) 

—  Réfl,,  dans  le  même  sens  : 

Les  oz  s'estravent  es  près  soz  .Saint  Quentin. 

(Mort  de  Garin,  1260,  du  Méril.) 

ESTRAVERS  (en),  loc,  sn  travcrs  : 

Quaut  ilz  sont  près  de  luy,  il  hurte  le 
jeune  cerf  de  ses  cornes,  et  le  fait  aler 
avant,puis  sault  un  grant  sault  enestravers 
dedens  un  fort  buisson.  {Modus  et  Kacio, 
f»  26»,  ap.  Ste-Pal.) 

ESTRAYER,  VOlr  ESTRAHIER. 
ESTRAYERE,  VOir  ESTRAHIERE. 
ESTRAYNER,   VOir  ESTRAMER. 
ESTRAYUERE,  VOlr  ESTRAIEURE. 

1.  ESTRAYURE,  eiitraieure,  s.  f.,  mar- 
gelle? 

Si  les  estrayures  des  puis  qui  sont  es 
froz  ont  mestier  de  reparacion,  li  habitant 
de  la  ville  en  demanderont  congié  audit 
l'roquier....  Mais  si  lesdites  estrayures  ho- 
choient  et  il  voulsissent  lesdites  estrayures 
affermer  en  metent  une  late  ou  deus  a  clos 
ou  une  cheville  ou  deus  tant  seulement... 
li  dit  habitant  le  pourront  faire  sans  de- 
mander congié,  (1325,  Arch.  JJ  64,  f  2  r».) 

Pour  avoir  fait  une  entraieure  de  bos  au 
puch  estant  a  l'entrée  de  le  rue.  fl498, 
Compt.  faits  p.  la  ville  d'Abbev.,  Richel.  1. 
12016,  p.  124.) 

2.  ESTRAYURE,  VOlr  ESTRAIEL' UK. 

1.  ESTRE,  estra,  iestre,  aislrc,  verbe. 

—  Indicatif  présent  : 

En  soi  aquel,   zo  dis  Jhesus. 

(Passion,  137,  Koschwitz.) 

Per  me  non  vos  est  ob  plorer. 

(;«.,262.) 

Esmes  oidi  en  cest  ahanz. 

(/*.,  202.) 

Del  ton  conseil  sûmes  tut  busninns. 

(S.  Me.cis,  XI'  s.,  st.  73".  Slungel  ■ 
Vos  lou  dites,  joa  sues  sans  faille. 
(W'.sŒ.Coneeplion,  ISrit.  Mus.add.  ISGOG,  f  65".) 

*  Que  ces  setjorz  entièrement 

Qui  sont  de  ton  bapteiement. 
Qu'en  aubes  ies,  cresmal  portant. 
(Bes.,  D.  de  Norm.,  II,  6983,   .Michel.) 
E  nus  eimes  escharniz  dedens  ces  fermclez, 
iN'aurum  sueurs  n'aie  de  nul  de  noz  juJnez. 
(JoRD.  Fantosme,  Chro».,   495,  ap.  Michel,  b.  de 
Norm.,  III,  551.) 

Nus  eiuns  ci  asemblc  : 
Chescon  deil  dire  sa  volenté 
Et  son  aviz, 
(SI  Tliom.  du  Caiitorb.,  2.Sfi,  ap.  Michel,  I).  de 
Horm.,  III,  -470.) 

Car  ju  per  esperit  sux  entre  vos,  ja  soil 
ceii  lîe  ju  corporeilmant  n'i  soie.(X,i  Epistk 
St  Bernart  a  Mont  Deu,  ms,  'Verdun  72, 
1»  13  V».) 

Acompaignié  estes  a  la  meilor  gent  dou 
monde.  CVili.eh.,  65,  Wailly.) 

Que  il  aient  de  toi  pitié  et  de  ton  père 
qui  a  tel  tort  iestes  deserité.  (Id.,  71.) 


6i4 


EST 


EST 


EST 


Saiges  bons  les,  ça  oi  dire  ; 
Kai  les  lois  cerchier  et  relire. 

iDolop.,   3164,  Bilsl.  elz.) 
Tantcon  sotis  en  jone  eage, 
D'amors  la  joie  aprenoos. 

(Rom.  etpasi..  Barlsch,  II,  21,  58.) 

Car  nos  sons  en  perfotil  gaat. 

(«.,  II,  1,  12.) 

Pues  ke  del  tout  seitn  en  vostre  baillic. 

(Chans.,  ms.  Berne  389.  f  82  r°.) 
De  lor  manière  certeins  sui. 

(GuioT,  nible,  1331,  Wolfart.) 
Malement  sommes  decea. 

(ID..  !*.,  1179.) 

Plus  seus  loing  de  11. 

(Ib.,  Chans.,  iv,   2.) 
Dites  mei,  sire  bels  amis, 
U  emes  nns,  en  quel  pais  ? 
Vas  estes,  sire,  en  Lumbardie. 

{Prolheslmis,  Richel.  2169,  f»  31*'.) 
Ja  eimes  mult  espouri. 

(Ib.,  C  o4".) 
Lou  dabois  qui  at  entre   Richeborc  et  el 
lou  waul.  (1255,  Cil.  de  Sim.  Sire  de  Chas- 
ielvillains,  Sept-Fonts,  Vauclair,  Arcli.  Al- 
lier.) 

Mes  nncore  su  jeo  en  dntaance. 
(Pierre  de  Peckam,  Rom.  de  Lumere,  Bril.    Mus., 
Harl.  4390,  f  11''.) 
Trop  sant  dolentes  et  conrnses. 

(Rose,  5838,  Méon.) 
Sire,  qrx'asleis  vos  devenus  ? 

(G.  Le  Long,  la  Veuve,  53,  Scheler.) 

S'ainsi  sons  pris  au  broi  s'iert  degrant  lachetey. 
(Gir.  de  Ross.,  .327U.  Mignard.) 
Quant  nous  avons  tristesce   en  aucunes 
choses,c'est  signe  que  nous  suymes  enclins 
a    l'opposite.    (Oresme,   Eth.,  p.   55,   éd. 
1486.) 
—  Impartait  : 

E  poro  fut  presentede  Maximiien 
Obi  rex  eret  a  cels  dis  sovre  pagiens. 

(Eulalie,  11,  Meyer,  ficc,  p.  193.) 

Les  dras  suzlevel  dnnt  il  esleil  cavert. 
(.Alexis,  Xi'  s.,  st.  70%  Slengol.) 

Li  rois  Marsilies  esleil  en  Sarraguce. 

(Roi.,  1(1,  Mùller.) 
Mes  ondes  iere  frères  au  duc  Garin, 
S*icrt  ses  nies  Hervis  de  Canbresi. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f»  88".) 
Uns   hom   astoit   en    la   terre  Us  ki  eut 
nom  Job.   (Mor.  sur  Job,   Richel.    24764, 
f»  1  v.) 

Cil  hom  astoit  simples  et  cremmanz  Deu. 
(Ib.,  p.  443,  Ler.  de  Lincy.) 

Se  uns  mors  et  uns  vis  asloient  en  un 
liu,  ja  soit  ce  ke  li  mors  ne  veist  lo  vif, 
si  verroit  li  vis  lo  mort;  mais  se  il  andui 
astoient  mort,  li  uns  ne  poroit  l'altre  veir. 
(Ib.,  p.  465.) 

Voslre  grant  béantes  entière 
M'a  si  sorpris 
(lue  se  i'ere  en  Paradis 
S'en  revenroie  arrière. 
(QiiESNE    DE    Bethune,  P.    Paris,    Romnncero, 
p.  88.) 

Devant  vos  an  un  val  verroiz 
Une  meison  ou  ge  eslois 
Près  de  rivière  et  près  de  bois. 
(Li  Conle   del    Graal,    Bartsch,  Cliresl.,  i'   éd., 
col.  179.) 

Si  ère  une  mult  grant  feste.  (Villeh., 
64,  Wailly.) 

Estait  en  guerre  contre  Burille.  (H.  de 
Val.,  505,  Wailly.) 


De  l'or  et  de  l'argent 
Estole.it  seisi  li  convers. 

(GmoT,  Bilile.  1572,  Wolfart.) 
Tout  redisoit  devant  le  roi, 
Qant  il  veoit  ke  mestiers  eire. 

(Dotop.,  6672.  Bibl.  eh.) 
Et  por  sa  grant  cevalerie 
H'astoil  il  nient  plas  orgellons. 

(Atre  per.,  Richel.  2168,  P  7''.) 
Lasse  !  il  disoit  qu'il  m'amoit  tant, 
Lasse  !  il  disoit  ierc  sa  dame. 

(L'Escouffle,  Ars.  3319,  f"  45  v°.) 
Se  n'atoit  por   nos   ou    por    nos  hoirs. 
(1255,  Ch.  de  Sim.  de  Chastelvillains,  Sept- 
Fonts,  Vauclair,  Arch.  Allier.) 

Ki  ore  est  apielee  Constantinoble,  mais 
ancienement  iert  elle  apiellé  Bisancbe. 
(Li  Contes  dou  roi  Coustant,  Nouv.  fr.  du 
XIII»  s.,  p.  3.) 

Or  ai  je  un  petit  d'escusance 
De  ce  que  lors  trop  jones  ère 
Et  de  trop  ignorant  manière. 
(Froiss.,  Espinetle  amour.,  I,  90,  124,  Scheler.) 

—  Parfait  déûni  : 

Buona  pulcella  fui  Eulalia. 

(Eulalie,  1,  Jleyer,  Rec,  p.  193.) 
Paschas  furent  in  eps  cel  di. 

(S.  Léger,  80,  Koschwitz.) 
Sin  fui  mutt  angussuse. 

(S.  Ale.ris,  \i'  s.,  st.  112",  Stengel.) 
Blancandrins  fut  des  plus  saives  paiens. 

(Roi.,  U,  Millier.) 
Ce  fu  li  bons  repentemenz. 

(GiMOT,  Bible,  2234,  Wolfart.) 
Il  furent  tuit  délivré. 

(Id.,  ib.,  22  69. 
Lucifer  qui  sy  trez  cler  feu 
Est  nommé  menistre  de  feu. 
(Naliv.  N.  S.  J.-C,  Jub.,  Slijst..  II,   23.) 

—  Parfait  indérini  ; 

Set  anz  tnz  pleins  ad  csted  en  Espaigne. 

(Roi.,  2,  Muller.) 
Lonc  tens  ai  en  dolor  esteit. 

(GuioT,  Chans.,  v,  9,  Wolfart.) 
Altrefoiz  i  ai  esté.  (Villeh.,  130,  Wailly.. 

Les  queles  lettres  ont  bien  estuez  leites 
au  dit  Symon.  (.'ifardi  av.  divis.  des  apost 
1295,  Ch.de  l'o/ficialde  Tours,  Arch.  Mos.) 

—  Plus-que-parfait  simple  : 
Porcs  furet  morte  a  grant  honeslet. 

(Eulalie,  18,   Meyer,  Rec,  p.  191.) 
Melz  li  fura  non  fusses  naz. 

(Passion,  131,  Koschwitz.) 

—  Plus-que- par/ait  composé  : 

Cels  qui  voloient  l'ost  depecier  el  qui 
avaient  autrefois  esté  encontre  l'ost.  (Vil- 
leh., 113,  Wailly.) 

Il  laissierent  le  roi  et  la  roine  tous  do 
lans  pour  Loeys  lor  aisnet  filg  qui  mors 
estoit  sour  l'eage  de  .xvi.  ans  et  avait  isté 
mervelles  sages  et  grassiuus.  (Chron.  de 
Rains,  c.  xxxil,  L.  Paris.) 

Le  besten  ki  avait  ensleit  lonc  tens  entre 
mon  sangnoir  Werri  et  l'abbeit  et  le  covent 
desordis.  (1285,  Cart.  du  Val  St  Lambert, 
Richel.  1.  10176,  f  14i>.) 

—  Passé  antérieur  : 
Eslei  oui  lunge  li  discorde. 

(Brut,  ms.  Munich,  3040.  Vollm.) 

—  Futur  : 


In  nulla  ajudha  contra  LodLuwig  nnn  li 
iv  er.  (Serm.  de  Strasbourg.) 

Qoi  nol  creran  sera7i  damnât. 

(Passion,  456,  Koschwitz ."1 

Quant  eascuns  iert  a  suo  meillur  repaire, 
Caries  serai  ad  Ais  a  sa  capele. 

(Roi.,  51,  Muller.) 

Ains  que  de  moi  facent  la  lor  vnellance 

En  escera  percie  mainte  panée. 

(/i.  de  Cambrai,  Richel.  2493,  f°  67  v°.) 

Liqens  de  nous  en  escera  ocis.) 
(Ib.,  f»  69  v°.) 

Ja  n^eistra  vespres  ne  solaus  abaissies 
Nostre  esperon  nos  averont  mestier. 

(Raimb.,   Ogier,  4639,  Barrois.) 

Dame  Guibort,  mar  ra'irez  atandant, 
Ja  an  Orainges  testera  repairans. 

(Alise.,  Richel.  2494,  f»  14  r».) 
U  lui  soit  bon,  u  lui  soit  mal, 
Ja  Jou  ne  il  n'ermes  ingal. 
(Eleocle  et  Polin.,  Richel.  373,  f  49«.) 
Mulz  mais  ad  fait  David  encuntre  sa  gent 
e  encuntre    sun   pople;    pur   ço    iert  tuz 
jurs  mis  hom.  (iJoîS.p.  108,  Ler.  de  Lincy.) 

E  jo  li  serrai  pur  père  e  il  me  serrad 
pur  Hz.  (Ib.,  p.  144.) 

Quant  li  jors  tant  alenduz...  estra  veonz. 
(Expl.  du  Cant.  des  cant.,  ms.  dn  Mans  173, 
f  78  r».) 

Se  nous  demenommes  ensi  II  un  les  autres 
et  alommes  rancunant,  bien  vois  ke  reper- 
derons  toute  le  tierre,  et  nous  meismes 
serommes  picrdu.  (H.  de  Val.,  586,  Wailly.) 

Se  ne  vivons  honestemeot 
Assez  jngié  plus  durement 
El  plus  dampné  d'els  esserommes. 
(G.  »K  Comci,  Bout,  de  la  mort,  Richel.  23111, 
f  306''.) 

K'es  loyens  d'inSer  iere  loyes  et  encordes. 

(Li  Prière  de  Theoph.,  Zeitschrifl  fur  rom.  Phi!.,  1, 

256,  95.) 
Car  se  nos  ci  morons,  nos  ermes  lot  salve. 

(Chans.  d'Antioche,  III.  077,  P.  Paris.) 

Au  droit  jugement  qui  sera. 

(Gdiot,  Bible,  1831,  Wolfart.) 

Mmçonge  n'en  ierl  dite. 

(iD.,  ib.,  588.) 

Ja  n'estront  refusé. 

(Fierabras,  103,  A.  P.) 

Que  je  croi  molt  bien  sans  faille 

Que  par  lui  esserons  délivre. 

(GiB.  de  Mostr.,  Violette,  1678,  Michel. J 

Ja  por  me  n'  ert  vers  verseillé 
Si  erc  de  vostre  cors  vengé. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f  64''.) 

Et  moi  et  toi  soromes  compaignon. 

(Otiuel,  518,  A.  P.) 
Et  se  il  ço  ne  font  mal  m'iereni  atendant. 

(Ilelias,  Rithel.  12538,  f»  lO"".) 

Mais  nous  oe  lairons  mie  après  nos  reraanant 
No  seror,  ains  li  ermes  ci  et  ailiois  aidant, 
Avoec  nos  le  menrons  aveutare  qneraot. 

(Ib.,  t°  17''.) 
Toz  li   les  en  sera  suen,  et    si  yert  au 
roi  et  a  nous  tous  honte  et  grant  reproche. 
(Est.  de  Eracl.  Emp.,  xxvi,  8,  Hist.   des 
crois.) 

Cil  qui  fu  et  est  et  esseraloz  jors.  (Com- 
m.  s.  les  Ps.,  Richel.  963,  p.  201".) 

Et  a  cens  qui  teus  esseronl  aidera  Deus 
a  monter  la.  (Ib.,  p.  213.) 


EST 


EST 


EST 


MS 


Par  inoi  ert  bien  serviz  el  gardez 
Vostre  cheval  el  bien  tenaz, 
Qant  le  voudrez  il  uert  ranJuz. 
(Hercule  el  Phileminis,  Richel.  821,  f  3».) 

Vus  ne  perderez  pas  mei  ne  n'i  sierez  damagez. 
Olorn,  331,  Michel.) 

Eofant  soit  de  copper  soiogneai 
Ses  ongles  et  ester  l'ordnre  ; 
Car  se  l'ordore  il  y  endure 
Quant  ilz  se  grate  y(^r/  roingnenx. 
Les     Conlenances    de  la  lable,   Richel.  1181, 
f»  1  ï».) 

—  Conditionnel  : 

Si   astreient  li  Judei  perdiit.   {Frag.  de 
Valenciennes,  18.) 

S'il  ensi  vos  Taloit,  nous  seriemes  boni. 

(Les  Loh.,  llomania,  VI,  p.  i88.) 

Ge  esseroie  toz  jors  volontiers  ci. 
{Prise  d'Orenge,   690,  Jonck.,Gaî//.  d'Or.) 

Mains  en  seriesmes  cremu.  (H.  de  Val.j 
513,  Wailly.) 

Si  en  séries  au  mains  retes  de  traliison. 
(ID.,  582.) 

Pins  belle  estroit  la  compaignie. 

Utenarl,  61,  Méon.) 
Ko  ja  certes  a  nul  jonr 
Kesiroie  d'araour  lieves. 
■Ferri,  Cham.,  ms.  Sienne  H.  X.  36,  f»  ■iS''.) 
IN  "en  seroie  ge  plus  seurs. 

(GuiOT,  Bible,  13.^1,  Wolfart.) 


Il  ne  seroil  ja  desconûz. 


(ID., 


Qu'il  fnst  bon  que  nons  mengisson, 
Qner  plus  aese  en  errisson. 
(Dial.  de  S.  Grég.,  ms.  Evreus,  F 


—  Impératif  : 

En  tais  raîion  siam  mespraes. 

(Passion,  511,   Koschwilz.) 
D'ui  cesl  jour  en  nn  an  soiez  prest  d'ostoier. 
(J.  BOD.,  Sa.r.,  XVI,  Michel.» 
Por  Diu  soies  preudome.  (H.   de  Val., 
537,  Wailly.) 

Donce  dame,  ne  m'ocies. 
Ne  soies  cruel  ne  fiere. 

(GuiOT,  Chans.,  v,  2.i,  Wolfart.) 
A  Dia  siioes  vous  commandé.* 

(Aire  per.,   Hichel.  2168.  f°  5''.) 

—  Subjonctif  présent  : 

Sobre  nos  sia  toz  li  péchez. 

(Passion,  2iO,  Koschwitz.) 
Amfant  nus  done  ki  seit  a  tun  talent. 

(Alexis,  si°  s.,  st.  3°,  Slengel.) 
Seint  turnet  li  pécheur.   tPsatin.,   Brit. 
Mus.  Ar.  230,  f»  13'.) 

Ke   nous  n'en  soiesmes    blasiné  de   nos 
anemis  ne  gabé.  (II.  de  Val.,  334,  Wailly.) 
Vealt  amors  ke  je  soie 
Mes  et  pensis. 

(GuiOT,  Chans.,  ii,    5,  Wolfart.) 
La  plus  belle  ke  soit  née. 

(ID.,  ik.,   V,  18.) 
Dusques  a  tant  que  nos  en  soins  en  de- 
faute.  (1278,  Cart.  év.  Laon,  i"  62'',  Areh. 
Aisne.) 

Celui  que  vous  avez  féru  n'est  pas  homme 
qui  ne  siet  d'un  chacun  congneu.  (Troilus, 
Nouv.  fr.  du  XIV»  s.,  p.  146.) 

—  Imparfait  : 

Melz  ti  fura  non  pisses  naz. 

(Passion,  131,  Koschwilz.) 


Mais  pour  vous  toz  fwsiensmes  nons  ocis, 
Ne  fust  Jhesa  li  rois  de  paradis. 

{Les  Loh.,  Ars.  3113,  f»  32''.) 
S'il  avenist  ke  vous   i  fussies    u    mors 
u  pris,  ne  fussiemes  nous  tout  mort  et  des- 
houneré.  (H.  de  Val.,  512,  Wailly.) 

Aini  /■««c  je  moines  retret. 

(GuioT,  Bible,  1301,  Wolfart,) 

Des  contraiz  fusi  biax  li  baras. 

(ID.,  îJ.,  108i.) 
Trop  fussent  il  de  grant  tesmoing. 

(iD.,  a.,  U35.) 

—  Plus-que-parfait  : 

Se  j'eusse  esié  en  la  route 

Deux  anz  ou  trois,  jel  sai  sanz  doiile, 

Ja  n'en  fusse  tant  ramponez. 

(GuiOT,  Bible,   1196.  WolfArl.) 

—  InQnitif: 

Or  sui  si  graime  que  ne  puis  estra  plus. 

(.S.  Alexis,  w'  s.,  st.  %t,  Stengel.) 

Dévoient  li  baron  et  li  pèlerin  eslre  en 
Venise.  (Villeh.,  30,  Wailly.) 

Cbil  ki  chi  fera  mauvais  samblant  doit 
bien  iestre  banis  de  le  glove  de  noslre  Se- 
gnour.  (H.  de  Val.,  534,  Wailly.J 

Mes  bons  amis  aistre  soloies. 
Car  jor  et  nuit  me  servoies. 
(G.  DE  CoiNci,  hlir.,  Richel.  2163,  f°  U'.) 
U  ne  paeent  eslre  pior. 

(GoiOT,  Bible,  110,  Wolfart.) 
Par  envie  cescun  d'ans  voloit  ieslre  rois 
de  Jherusalem.  (Chron.  de  Bains,  c.  iii,  L. 
Paris.) 

Il  fu  esleus  a  iestre  empereres  de  Cous- 
tantinoble.  {Li  Contes  dou  roi  Flore,Nouv. 
fr.  du  XIII»  s.,  p.  156.) 

—  Eslre  se  sert  parfois  d'auxiliaire  à  lui- 
même  : 

La  ou  tu  es  esléaoTrie. 
(Paraphr.  du  ps.  ErucU,  Brit.  Mus.    add.   15606, 
f»  29=.) 

Como  vos  fMtes  esté  una  soa  amie. 

{Macaire,  2133,  Mussafia.) 
Qu'aucuns  ne  s'avancent  bailler  aucuns 
billets  pour  la  vuydange  des  procès  qu'il 
ne  soit  premier  eslé  au  greffe.  (31  juiU.  1531, 
Ord.  de  la  Chambre  du  Conseil  d'Artois, 
dans  les  Couslumes  générales  du  comte 
d'Artois,  Arras  1679.) 

—  Locutions  : 

—  Estre  bien,  estre  mal  de  quelqu'un, 
être  dans  ses  bonnes,  ses  mauvaises 
grâces  : 

Ta  aime  lui  et  ele  ame  tel, 
Si  seres  ben  am(be)dui  de  mei. 

tidam,  l,  Lnzarchc.) 
A  merveille  l'amot  sa  mère 
Et  moult  esleit  bien  de  sun  père. 

(Marie,  Poés.,  1,  52,  Roq.) 
Or  ci  dire  le  Frison  et  sa  gent 
Que  vos  esties  d'Auberi  maternent. 

(Auberi,  p.  91,  Tobler.) 
Se  contre  Jhesus  faites  rien 
Ja  puis  ne  seies  de  moi  bien. 

(Parlon.,  1543,  Crapelet.) 
Moult  est  bien  de  Tangré  et  de  lai  fu  prives. 

(Chans.  d'.intioclie,  V,  561,  P.  Paris.) 
Moult  se  tenoit  bienheureux  de  ce  qu'il 
pouvoit  estre  bien  d'icelle.  (Perceforest,  I, 
f  66,  éd.  1528.) 
Se  ores  esioyes  si  bien  de  vous.  {Ger.  de 


IVevers,  1"  part.,  p.  129,  éd.  1723.) 

—  Estre  de,  importer  : 

S'a  Roem  morossiez.  u  vas  fustes  nurriz. 
iNe  m'en  f'usl  mie  tant. 

(Bon,  2»  p.,  2405.  Andresen.) 
Il  ne  leur  estoil  de  la  mort,....  il  ne  leur 
estoit  de  mort,  ni  de  vie.  (Percef.,  vol.  IV, 
f»  81%  éd.  1528.) 

Il  avoitle  cueur  siserré,  qu'il  ne  luyestoif 
de  chose  qu'il  veist.  {Ib.,  f"  23.) 

Aidez  mon  cheval,  car  il  m'est  plus  deluy 
que  de  moy.  {Ib.,  vol.  I,  f»  46''.) 

—  Ifestre  pas  de,  n'être  pas  digne  de  : 
Jaçoit  que  un  chevalier  soit  riche,  sage, 

et  preux  de  son  corps,  il  est  taché  de  vices, 
el  en  especial  d'orgueil,  par  lequel  on  eschet 
en  tous  les  autres,  il  n'est  pas  d'estre 
nommé  chevalier.  (Perceforest,  vol.  II, 
f»  121,  éd.  1528.) 

—  Laissier  estre,  comme  laissier  ester, 
laisser  subsister,  laisser  en  repos  : 

N'avient  il  mie  que  por  cangement  de 
une  partie  taisse  estre  la  chose  une  meimes. 
{Digestes,  m  s.  Montp.  H  47,  f'  72".) 

Tout  ce  povez  vous  bien  (essier  estre. 
(Ren.  deMontaub.,  Ars.  5072,  f  155  v.) 

Ha,  ha,  beaulx  seigneurs,  dit  le  cheva- 
lier, laissez  eslre  ceste  bataille.  {Lanc.  du 
Lac,  t.  II,  f»  28%  éd.  1333., 

—  Y  estre,  avoir  compris,  deviner  : 
Erranment  les  vi  entremettre 

De  demander  k'est  fiez  d'amnr 
Et  ke  loing  s'estent.  La  clamui 
N'ot  nesune,  car  tôt  se  lenrent 
Et  .1.  pou  en  penser  demeurent; 
Pais  disent  que  nus  n'i  sera. 
(Jacq.  de  B.visiEOX,  Scheler,  Trouv.  belg.,  p.  185.) 

On  dit  encore  j'y  suis,  pour  signifier  je 
devine. 

—  Comment  vos  est,  comment  vous  est  il, 
comment  allez  vous: 

Comment  vos  est,  bien  vuel  c'on  le  me  dit. 

Girb.  de  Metz,  p.  469,  Stengel.) 
Et   on  ha  en  usage    que   on  respond  : 
Sire,  boin    jour    vous  doinst  Dieus,  ou.  . 
comment  vous  est  il?  {Dialog.  fr.-flam.,  ("l".) 

—  Feusl,  soit  : 

Il  voyoit  Sa  Majesté  en  un  très  grand 
danger,  fust  ou  des  catholiques  a  cause  de 
M.  de  Guise,  ou  des  huguenots,  pour  les 
raisons  susdites.  (Marg.  de  Val.,  Mém., 
1.  I,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Feust  que,  soit  que  : 

Car  feust  que  Dieu  m'en  donnast  la  vic- 
toire, ou  que  au  moins  je  les  peusse  re- 
pousser, c'estoit  tirer  un  grand  avantage, 
en  toutes  mes  affaires,  du  temps  que  j'y 
employeray..  (9  oct.  1591,  Lelt.  miss,  de 
Henri  IV,  t.  III,  p.  834,  Berger  de  Xivrey.) 

—  Infin.    pris  subsl.,    manière  d'être, 
genre  de  vie,  condition,  nature  : 
Latimiers  fu  cortois,  nus  millor  ne  demant, 

Et  de  la  court  Galafre  lot  Veslre  connissaul. 

(ilainet,  p.  14,  G.  Paris.) 

Li  reis,  qui  esleit  a  Wincestre, 
Oi  del  duc  l'afaire  e  l'eslre. 

(W.4CE,  Hou,  3'  p.,  10607,  Andresen. 1 

Enz  en  son  quor  s'esjot  e  vante 
Que  mult  sera  apris  e  meslre. 
Et  la  nuit  vers  lui  de  bel  estre. 
(Bi.;.\.,  D.deNorm.,  Il,  23537,  Michel.) 


EST 


EST 


EST 


Sire,  par  Mahomel  !  Jist  Anlarz  li  Danois, 
Li  combalres  a  Karle  seroit  raolt  graoz  folois  ; 
Son  eslre,  son  covioe  regarJerons  aaçois. 

(3.  BoD.,  Sax..  mil,  Michel.) 

La  ai  trové  Robin  en  ^'lant  esmai. 

Et  je  li  ai  son  estre  demantié. 

Sire,  fait  il,  ja  ne  vos  iert  celé  ; 

Marot  amai 

Et  proiai. 

Mais  el  m'a  refusé  ! 

(Rom.  el  p/isl.,  Bartsch,  II,  105,  5.) 

S'aumosne  a  qoalre  termes  l'an, 
Segon  Vistre  Gelasian 
De  qai  segoit  la  seinte  vie. 
Départir  sent  par  establie. 
(AsciER,   Vie   de    Saint   GrcV/.,    1361,  P.    Meyer, 

Romania,  XII,  p.  173.) 
Lor  comine  et  lor  eslre  enquerre  et  demander. 
(Fierabras,  2067,  A.  P.) 

Cil  se  met  devers  li  adestre; 
Des  or  li  vent  conter  soa  ettre. 
(!{EN.     DE    Beacjeu,  /(    Biûus    Desconneiis,    3918, 
Hippeau.) 
Pais  s'en  monta  a  la  feoestre. 
Pour  esgarder  del  tôt  son  eslre. 

(Sepl  sages,  2259,  Relier.) 
Et  lui  pria  qu'il  fust  avecques  lui,  et  en- 
quist  de  son  aistre.  {Ponthus,  ms.  Gand, 
f»  5S  r".) 

Il  se  flst  a  luy  confesser  de  tous  les  pé- 
chez dont  il  se  sentoit  coupable  envers 
Dieu,  si  luy  demanda  le  chapellain  de  son 
estre  :  et  il  luy  compta  toute  sa  vie.  (Lan- 
celotduLac,  t.  111,  f"  23»,  éd.  1533.) 

Se  faz  ung  petit  desplais^nt 
Que  je  ne  savoye  de  leur  eslre  ; 
Mais  je  cnyde  que  de  présent 
Bien  sçay  quelz  gens  ce  pevent  eslre. 
{Le  Débat   de   deia   Dem.,  Poés.   fr.   des   xï°   et 
xvi=  s.,  V,  266.) 

Aristoteles  a  declairé  Vestre  des  femmes 
estre  de  soy  insatiable.  (Rabel.,  1.  III,  c.  27, 
éd.  1532.) 

Segont  lor  istre.  (Et.  de  Fougères,  Liv. 
des  manières,  xcv.) 

—  Usage,  coutume  : 

Tels  est  Vestres  de  mon  pais  ; 
Quant  gent  a  escot  sont  asis. 
Il  manguent  premièrement 
Tant  eom  il  lor  vient  a  talant. 

(Fergus,  3330,  Martin.) 

—  Existence  : 

Donations  faites,  l'effet  desquelles  prend 
estre  de   son    événement    douteux  de   la 
condition  y  apposée,  sont  revocables  avant 
l'événement  de  la  dite  condition.  (Coût,  de 
Clermont,  Nouv.  Coût,  gén.,  11,877'.) 
j'ay  esté  si  1res  indigent 
Depuis  le  temps  qne  suis  en  eslre 
Que  paresseux  ou  négligent 
A  vostre  leçon  ne  veuli  estre. 
(Cl.  Mep.met,   la  Uoutiquc  des  usuriers,    Poés.  fr. 

des  xv'el  xvi"  s.,  II,  181.) 

César  proposant  la  matière  aux  plus  sça- 
vans  philosophes,  et  aux  plus  expers  ma- 
thématiciens de  son  temps,  inventa  et  pu- 
blia par  le  moyen  des  sciences  qui  estoyent 
desja  en  estre,  une  reformation  singulière. 
(AMyoT,7!es,  J.  Caes.,  éd.  1565.) 

Et  sont  encore  lesdits  vases  que  l'on  dit 
avoir  esté  donnez  par  Aristides,  en  estre. 
(Id.,  ib.,  Aristides.) 

Ne  se  faut  point  esmerveiller  si  nous 
voyons  venir  en  estre  quelque  chose  qui 
paravant  n'ait  point  esté.  (Pasquier,  Lett , 
t.  111,  p.  510,  éd.  1619.) 

Le  sault  n'est  pas  si  lourd  du  mal  estre 


au  non  estre,  comme  il  est  d'un  estre  doux 
et  fleurissant,  a  un  estre  pénible  et  doulou- 
reux. (Mont.,  Ess.,  1.  I,  c.  19,  éd.  1395.) 

Il  ne  faut  pas  que  nous  pensions  que 
ceste  grosse  et  redoutée  gendarmerie,  qui 
estoit  du  temps  du  roy  François  soit  encor 
en  eslre.  (Lanoce,  Disc,  p.  223,  éd.  1387.) 

Sur  un  sujet  imaginaire  qui  n'avoit  nul 
eslre  qu'en  sa  fantaisie.  (Mèm.  de  Marg. 
de  Valois,  an  1572,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Extraction  : 

Retrait  d'héritage  ancien  vendu  compete 
et  appartient  aux  parens  de  la  ligne,  et 
eslre  du  vendeur  et  chose  vendue  jus- 
qu'au sixiesme  degré  de  consanguinité. 
yCout.  gén.,  I,  896,  éd.  1635.) 

Il  est  du  lignage  et  estre  dont  l'héritier 
procède.  (Ib.,  I,  897.) 

Héritages  procedans  de  Yeslre  du  père. 
(Ib.,  II,  562.) 

De  toute  mémoire,  ils  (les  Goths)  rap- 
portoient  leur  ancien  estre  aux  Romains, 
comme  s'ils  fussent  extraits  d'eux.  (Pasq., 
Rech.,  I,  9.) 

2.  ESTRE,  estra,  aistre,  iestre,  s.  m., 
emplacement  dans  un  lieu  ouvert^ 
chambre,   jardin,  fossé,   lieu,   place  en 

général  : 

Fors  en  las  e-tras  eslet  Pelre. 

(Passion,  189,  Koschwitz.) 

Medi-a  lo  vit  el  retor 

Qui  ert  as  estres  de  la  tor. 

(Ben.,  Troie,  ras.  Naples,  P  13".) 

Qu'apoier  s'en  ert  aie.? 
Amont  as  estres  de  la  tor. 
(Chrestien,  la  Charrette,  Vat.  Chr.  1723,  f  23'.) 
Li  juenes  rois  se  siet  as  estres  de  la  tor, 
Dejoste  lai  Sébile  qi  l'aime  par  amors. 

(J.  BoD.,  Sar.,  ccxsxix,  Michel.) 

Li  reis  estât  as  estres  en  cel  palais  aacbur. 
(Th.  le  mari.,  117,  Bekker.) 

Mais  a  la  Pasque  an  nouviel  tans 
M'en  irai  je  sans  plus  d'aricst, 
Quar  cis  iestres  plus  ne  me  plest. 

(Sie  Thais,  Ars.  3527,  P  14''.) 
Ft  si  le  gart  dedenz  son  eslre 
Jusqu'à  sept  ans  com  son  ciel  destre. 
(G.  DE  Comci,  air.,  ms.  Soiss.,  f»49=.) 

Devant  Cbief  d'Oire,  al  cief  del  pont, 
As  estres  de  la  tor  amont 
lïst  Melior  la  bêle  assise. 

(Pailon.,  7873,  Crapelet.) 

.\s  estres  de  la  tour  estes  vous  Garsion. 
{Chans.  d'Antinclie,  III,  v.  870,  P.  Paris.) 

Es  bruis  de  Lorion,  es  vaus  de  .un.  terres, 
La  cort  l'eve  d'Orfunde  qui  brait  parmi  les  estres. 
(A'je  dWvign.,  961,  A.  P.) 

Un  joor  ert  li  rois  a  .i.  eslre 
Apoiies  a  une  fenestre. 

(fi/e/i.  /(  biaus,  183,  Foerîlnr.) 

Ki  faisoient  sanbiant,  pour  voir, 
D'_'  deffendre  la  tour  et  Vieslre. 

(MousK.,  Chron.,  3343,  RellT.) 
-Atant  est  cil  entrez  en  ïeslre. 
Qui  de  tout  ce  ne  se  prent  garde. 

(Le  Lai  de  t'Ombre,  p.  70.  Michel.) 

Despgnjuz  fu  et  mis  en  terre. 

En  eslre  beneoit  l'ont  rais. 
(DooiNS,  nom.  de  Tniberl,  2189,  Méon,  Sme.  Itec, 
I,  200.) 

Parmi  la  sale  amont,  as  estres. 

Si  regardent  par  les  fenestres. 
(Lit  Unie  sans  frain,  33,  Méon,  No'ir.  Itec,  I,  2.) 


.\tant  s'en  va  et  vuiJe  \'iestre. 

(Couronnem    Renart,  520.  Méon.) 
Si  seroit  mais  des  ore  tans 
Que  jou  fuse  an  pan  repentaas 
De  mon  ieslre  ou  j'ai  vescn. 

(/*.,  209.) 
Qu'i'l  n'entrecloe  ains  les  feneslres. 
Que  si  soit  umbragies  li  estres. 
Que  s'ele  a  ne  vice  ne  tache 
Sor  sa  char,  que  ja  cil  nel  sache. 

(Rose,  14487,  Méon.) 
l'emps  est  de  départir  et  J'aler  en  noslrc  estre. 
(Gir.  de  Rossill  ,'i:,S,  MignarJ.) 
Pour  Vestre  de  la  croezqui  fut  feu  Lorens 
du  Boys.  (Cens  de  la  chastellenie  de  S. -Ca- 
lais, faits  en  1307   et  renouvelés  en  1370. 
Arch.  Sarthe.) 

De  maie  heure  vins  en  cest  eslre. 
(Jeh.  Lëscdrel,  Chans.,  Bail,  el  Rond.,  xxxui 
p.  64,  Bibl.  elz.) 

Payons  nous  en  tost  en  quelque  estre. 
(A.  DE  LA  ViG.VE,  Moral,  de  l'Aveug.  el  du  Boit., 
Jacob,  p.  228.) 

En  ce  beau  lieu,  en  ce  bel  eslre. 

De  tou2  cez  fruis  qui  cy  puent  estre 

Povez  mengier  seureraent. 
(Resurr.  Nostre  Seigneur,  lab.,  ilijst.,  II,  319.) 

Je  croy  qui  n'ont  pas  trouvé  i'estre 

Encoire  ou  ly  enfes  est  nez. 
(Geu  des  Trois  Boys,  Jnb.,  Myst.,  II,   118.) 
Celle  tour  estoit  advironnee  d'ung  eslre 
plain    d'erbes    et    de  plantes    fructifères. 
(FossETiEB,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I, 
C»  88  r°.) 

Quant  la  damoiselle  entendit  Gérard, 
tost  et  hastivement  par  ses  gens  sur  son 
eslre  se  rendit,  le  fist  emporter  au  chastel. 
(Gérard  de  Nevers,  I,  xix,  éd.  1725.) 

Jamais  je  ne  sçauray  le  lieu  ne  Vestre  ou 
trouver  puisse  ma  mye.  (Ib.,  I,  XX.) 

Bouger  ne  te  fanlt  de  cet  aistre. 
(Farce  de  G.  le  Veau,  Ane.  Th.  fr.,   I,  387.) 

J'ay  oay,  par  monsieur  sainct  Aignan, 
Aucun  crier  eramy  cet  estre. 
(Farce  des  Femm.,  Ane.  Th.  fr.,  II,  95.) 
Que  demandez  vous  en  cest  estre  f 
(Farce  des   Cris  de  Paris,  Ane.  Th.  fr.,  II,  316.) 

Qui  TOUS  menlt  de  venir  en  cest  estre  f 
Vous  me  serablez  tous  gentilz  compaignons. 
(Farce  de  Marchandise,  Ane.   Th.  fr.,  III,  258.) 
Vous  qui  vivez  doncques  en  ce  bas  estre 
Ne  vueillez  tant  subjectz  aux  esbats  estre. 
Que  vous  laissez  a  cercher  et  quérir 
Tous  bons  moyens  pour  honneur  acquérir. 

(J.  Maroi,  la   Yraij  Disant,  éd.  1731.) 
Grenier  qui  garde  que  les  fraiclz 
Ne  soient  corrompus  et  desiruictz, 
Garde  les  si  bien  en  ton  eslre 
Qu'en  faces  prollit  a  ton  mais  Ire. 
(G.  CoRRO^ET,   les  Blasons   domesl.,  Poés.    fr.  des 
XV*  et  xvi°  s.,  I.  VI.) 

Estant  entré  la  nuict  dedans  cette  mai- 
son grande,  dont  il  ne  sçavoit  pas  les 
estres.  (A.-hyot,  Vies,  Cic,  36j  éd.  1365.) 

Nos  fauxbourgs  seroyent  eu  leur  eslre, 
et  habitez  comme  ils  estoyent,  au  lieu 
qu'ils  sont  ruynez,  déserts  et  abatuz.  (Sat. 
Men.,  Har.  de  d'Aubray.) 

—  Galerie  : 

Lagrant  tour...  elVestra  de  sus  la  porta. 
(1382-1383,  Conipl.  de  P.  Serrer,  prêt,  de 
Vonlbrisson,  réparât,  du  donjon,  Arch. 
Loire.) 

Mandront  et  Aynard  de  Chaponnay  ver- 
ront le   novel  edifBce  que  Estienne  Garin 


EST 

viielt  faire  faire  devant  son  ovreur  en- 
droit des  esires.  (30  juill.  1421,  Reg.  consul, 
de  Lyon,  ],  317,  Guigne.) 

—  Harnais  f 

Li  eslres  (ilu  char)  fu  de  cuir  boiili?. 
D'olifans  pains  los  a  vernis. 

(Ben.,  Troies.  Richcl.  735,  T  81''.) 

3.  ESTRE,  prép.,  outre  : 

Soudoiers  mande  tant  qu'il  en  ot  trois  mil, 

FMre  la  gent  qui  sunl  de  son  pais. 

(Car.  le  Loh.,  i°  clians.,  viii,  p.  183,  V    Taris.) 
Et  dos  borjois  i  ont  mors  quatre  viul, 
Eslre  les  dames  et  les  enfans  pelis. 

(W.,  XLII,  p.   ÎO.S.) 

.VII.  mil  estoient  bacheleir 
Ki  pooient  armes  porteir, 
Eure  feraes  et  ^.«(rccnfanz. 

(.Brul.  ms.  Mnnich,  151.   Vollm.) 

Eslre  cen. 
(G.  DE  S. -Pair,  Uonl  S.-Michei,  5-20,  Michel.) 

Estre  toi  cen. 

(iD.,  ih.,  3201.) 

E  estre  ço  la  cité  de  Londres  ait  totes  les 
ancienes  costumes.  (Gr.  charte  de  J.  sans 
terre,  Cart.  de  Pont-Audemer,  f"  82  v°, 
Bibl.  Rouen.) 

Nos  volons  estre  ço  et  otroions.  (Ib.) 

Bien  quatre  mile  cevaliers, 
Estre  serjans  et  escuiers. 

(Parton..  9677,  Crapelet.) 

Voit  il  volenticrs  raenestreus  ? 
Oil  Toir,  dist  il  ;  et  estre  eus 
En  son  ostel  a  graot  soûlas 
Plus  souvent,  par  Saint  Nicolas. 
(Bapii.  de  CoNiiÉ,   Dis  det  heraus,  Pinaux,  Trouv. 
brab..  p.  191.) 

Ou  ly  .vc.j  qe  chevalers,  qe  serjauntz,  a 
chyval  e  a  pee,  estre  les  borgoys  et  lur  ser- 
jantz,  qe  bons  furent.  (Foulq.  Fitz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  XIV  s.,  p.  30.) 

Et  estre  ceo.  {Chron.  d'Angl.,  ms.  Barbe- 
rini,  f"  43  v°.) 

—  Sans  : 

Fniant  s'en  est  tornez  mult  tost, 
Estre  garant  remeist  sun  osl. 

{Brul,  ms.  Munich,  '2171,  Vollm.) 

—  Contre  : 

Ilei  volnnt  fair  eslre  so  gred. 
(Vie  de  S.  Léij.,  ms.  Cler 
Eslre  80  grel  ne  fisdren  rei. 


,  If.) 
(/*.) 


S'en  issirent  de  la  cité 
Eslre  lor  gré  et  sor  lur  voil. 
(Ben.,  Û   deNorm.,  11,9245,  Michel.) 

Baudoins  antre  Saisnes  s'anbat  eslre  son  gré. 
(J.  BoD.,  Sax.,  cxLiii,  Michel.) 


Ce  ""u  eslre  son  gré. 

(RaIMbert,  Ogier,  10579,  Barrois.) 

Pe  cel  dont  onqnes  mais  n'ot  cure 
Fn  or  souspris,  eslre  son  voel. 
(Amaldas  el  Ydoine.  Richel.  37.S,  f»  31.';".) 
Dreit  en  Calabre  a  Penlalis 
Estul  aler  eslre  nos  grez. 

(Prolhesittus,  Richel.  2169,  f°  6^) 
E  si  ount  désolé  nos  corps,  estre  nostre 
grée.  {Foulq.  Fitz  War.,  Nouv.  Ir.  du  xiv' 
s.,  p.  87.) 

—  En  dehors  de  : 

E  a  lui  ooveneit  manjer 
Eslre  honre,  ou  par  force  j)asmor. 
(Angieb,  Vie   de   S.    Grégoire,    31;i,    P.    Mcjer, 
Homania,  XII,  p.  156.) 


EST 

—  Excepté,  hormis  : 

E  lessa  tote  sa  compagnie  ileqe,  estre 
Willam  son  frère.  {Fottlq.  Fitz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  XIV»  s.,  p.  62.) 

Lessum  si  la  neef  e  aloms  tous  a  terre, 
estre  ceux  qe  garderount  nostre  vitailc. 
(/().,  p.  90.) 

ESTUÉ,  adj.,  instruit  : 
A  ce  moien  il  aime  gens  letlrez. 
En  grec,  latin,  et  françois  bien  rsirez 
A  diviser  d'histoire  ou  théologie. 
(S.    P.0CCHhT,  Episl.  mor.,  1,  xLix,    éd.  I5i:i.) 
Quand  il  vous  plaist  vous  avez  gens  lelrez, 
Quand  il  vous  plaist  gens  aux  armes  extrez. 

(\a.,  Ep.  fam.,  xxvii,  éd.  1515.) 

ESTRECE,  s.  f.,  étroitesse,  lieu  étroit  : 
Li  estrece  del  pont.  (S.  Bern.,  Serm.,  Ri- 
chel. 24768,  f'  134  r».) 

A  l'entrée  a  si  graiil  ealrece 
Qu'entrer  n'i  puent  crasses  genz. 
(G.   DE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Brux.,  P  -215''.) 
Que  qu'ele  estoit  en  celé  estrece 
De  celé  voie  que  je  di, 
Toute  la  grant  route  a  sordi 
Des  chevaliers  et  des  barons. 
(Du  voir  Palefroi,  Monlaiglon,  Fab/.,  I,  57.) 
Por  l'eslrece  de  la  quarriere. 

(;/;.,  I,  57.) 

—  Oppression,  tyrannie  : 

Cant  la  pense  est  elleveie  en  contempla- 
tion, cant  ele  sormontanz  les  estreees  de 
la  char  encerchet  alcuue  chose  de  In  de- 
ventriene  franchise.  {Dial.  Greg.  lo  jiap., 
Moral,  sur  Job,  p.  336,  Foerster.) 

Bressan,  étroyse,  misère.  [Noël  de  Pas- 
ser on.) 

ESTRECETÉ,  VOir  ESTROICETÉ. 
ESTRECEUR,  voir  ESTROICEnR. 
ESTRECHIER,  VOif  ESTBECIER. 

ESTRECiER,  -  cscier,  -  essier,  -  eicer, 

-  echier,  -  echer,  -  iehier,  -  oisser,  -  oysser, 
astrecier,astrechier,  etrescer,  etrecer,  verbe. 

—  Act.,  resserrer  : 

Li  fiz  estrange  se  sunt  partid  e  en  Uir 
anguisses  serrunt  estreciez.  {Rois,  p.  209, 
Ler.  de  Lincy.) 

La  grant  mer  qui  ist  de  la  haute  mer 
devers  occident  se  tret  plus  vers  midi  et 
estrece  la  partie  d'Aufrique.  {Chron.  de 
France,  ms.  Berne  590,  f"  136'.) 

L'homme  est  trop  estroyssé,  il  ne  se  peult 
esmouvoir.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  738.) 

—  Etrécir,  rétrécir,  diminuer  : 

Com    plus    soi    ellaissent   les    seculeirs 
penses  es  deforiens  deseiers,  tant  astrecent 
plus  l'escuerz    de   lur  cuer  encontre  son 
recivement.  {Job,  p.  477,  Ler.  de  Lincy.) 
Cil  qui  de  peresse  n'out  cure 
Li  eslrechout  si  la  pastnre 
Qu'il  ne  saveit  quel  part  torner 
Qu'il  ne  l'esteust  retorner. 

(Guill.  le  Maréchal,  113-29,  P.  Meyer.) 
Comme  de  cemins  c'on  a  estoupes  ou  es- 
trecies.  (BEAUM.,Cot((.  du  Beauv.,  c.  ix,  9, 
Beugnot.) 

Noz  avons  estrecié  par  nostre  eslablisse- 
mantle  teuz  de  caste  exception.  {Inslitutes, 
Richel.  1064,  f»  80''.) 

Force  pristrent  conseil  li  rois...  coment 
il  leur  porroient  estrecier  le  bandon  de 
corre  par  la  terre.  (Guill.  de  Tyh,  ii,  83, 
P.  Paris.) 


EST 


647 


J'ai  l'erbe  qui  les  v...  redresce 
Et  celé  qui  les  c...  estrece. 
(Rdteb.,  li  Diz  de  l'erberic,  Jub.,  1,  'J53.) 
S'envie  ne  fnst,  la  haie, 
Qui  nous  a  la  voie  haie 
El  le  pi)nt  de  joie  aslreckie'. 
(Bai^d.  DE  CoNDÉ,  li  Contes  d'Etmie,  09,  Scheler.) 

Lor  conscience 
EslarghissPnt,  lor  passienco 
Estrecenl. 

Uien.  le  Nouv.,  7433,  Menu.) 

Et  voel  ke  tout  li  pont  ki  sont  seur  le 
rivière  que  on  ne  les  puist  abaissier  ne  es- 
trichier  ne  autre  empeschement  mettre  ne 
leissier.  (1282,  S.-Omer,  Arch.  JJ  61, 
f"  93  v.) 

Estrecier  chemins  ou  rivière.  (1288, 
Franck,  de  Poligny,  Arch.  mun.  Poligny.) 

Li  diens  et  capitres  ne  oorront  faire  cose 
par  coi  li  quemins...  soit  estrechies  ne 
empeechies.  (10  fév.  1,303,  Sent.,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  I,  321.) 

Coangustare,  etrecer.  [Gloss.  de  Couches.) 

Angustiare,  elrescer.  {Gloss.  lat.-gall, 
Richel.  1.  7692.) 

Le  roy  d'Angleterre  fist  aux  barons  de 
France  si  estrechier  leur  prison  qu'ilz  n'a- 
voicnt  fors  la  cité  de  Londres.  {Chron.  des 
quatre  prem.  Valois,  p.  129,  Luce.) 

Et  celluy  qui  les  face  relever  ou  enhaun- 
cer  ou  estreicer  encountre  ledit  jugement... 
encourge  la  peine  de  .c.  marcz.  {Slat.  de 
Henri IV dEnglet.,  an  i,  impr.  golh.,  Bibl. 
Louvre.)  Inipr.,  eslreiter. 

Si  oyes  la  destresse 

Ou  suis  pour  vous,  qui  si  le  cuer  m'eslresse 
Qne  je  n'y  voy  fors  de  la  mort  l'adresse. 
(Cbr.  de  Pis.,  Pors.,  Richel.  604,  f°  GC''.) 

S'il  estoit  aucun  maistre  ou  ouvrier  des- 
dis  mestiers  qui  voulsist  estrecher  la  lame 
de  .XX.  ou  de  .xxn.  cens,  il  le  pourra  faire 
sans  préjudice.  (1424,  Ord.,  xiil,  71.) 

11  est  trop  large,  il  le  fault  estroysser,  ou 
arcter.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  738.) 

—  Presser  : 

Totes  voies  parmi  l'angoisse 
Covenz  le  seniont  et  estrotsse. 
(Rom.  de  la  Cliarrelle,  Romv.,  p.  Ifil.'i  Impr.. 
eslrousse. 

—  S'appliquer  avec  intensité  à  : 
L'estude  et  le   contemplation  trop  n'as- 

trece.  {Li  Ars  d  Amour,  II,  297,  Petit.) 

—  Absol.,  carguer  les  voiles  : 

Ne  lur  estut  pas  estricker. 
Ne  tendre  iref  ne  heleuger. 

(Vie  de  S.  Giles,  891,  A.  T.) 

—  Réfl.,  se  rétrécir,  se  mettre  à  l'étroit: 

Et  se  n'as  si  grant  richtsce 
Donc  faire  le  pues,  si  fesiresce. 
Et  au  plus  bel  te  doiz  déduire 
Que  lu  pourras  sanz  toi  deslroire. 

(Rose,  ms.  Corsini,  t°  16".) 

lît  se  tu  n'as  si  grant  richesse 
Dont  faire  le  puisses,  si  t'estresse. 

(Ib.,  ms.  Brux.,  1»  17».) 

Regart  le  ciel  et  sa  largesce 

Auquel  samblant  terre  s'esiresce. 
(Boece,  de  Consol.,  ms.  Berne  36;),  P  21  r».) 

Mon  vis  paslist, 

La  peau  s'esiressc  et  jaunist. 
(].  RouCHET,  les  Regnars  traversant,  f°6i', 
éd.  15-2-2.) 


648 


EST 


EST 


EST 


—  Neutr.,  devenir  étroit  : 
Cinc  aines  out  de  hait  livaissels,  c  dous 
ordres  out  entur  de  purtraiture  e  d'estories 
que  Yrara  i  getad,  e  li  vaissels  devers  les 
fanz  estrechad.  {liois,  p.  254,  Ler.  deLinoy.) 
Dens  cpnz  cotes  oui  de  liaoteice, 
Desoz  est  leiz,  desus  eslreicp. 
(Guii,.  DE  Saint  Pair,  MonI  Saint  Michel.  i21, 
Michel.) 

Li  fonderaens  font  a  mesnre 
Jusqu'au  pié  don  fo5sei  dessent 
Et  vient  amont  en  csJressanl. 

(Rose,  Val.  Clir.  1858,  f  .le''.') 
Li  cuers  li  prist  a  esclairier 
Et  li  ventres  a  estreckier. 

(Sept  Sag..  tSOI,  Relier.) 
Li  voie  commeneha  a  estrechier  et  li  rain 
devenoient   bas.   {Comtesse   de    Ponthieu, 
Nouv.  fr.  du  xill°  s.,  p.  173.) 

Nulz  ne  puet  faire  degré  a  monter  en  sa 
maison  de  quoy  la  voye  estresse  .1.  pas  ne 
.II.  ne  .III., sens  le  congé  au  voyer.  {Voirie 
de  Paris,  Arch.  Y  3,  f»  1  r».) 
Ma  bocche  aplatist  et  esiresse 
De  grant  douleur,  de  grant  destresse. 
(La  Complainete  de  famé  dampnee,  Poés.  fr.  des 

XV'  et  X¥i°  s.,  VII,  101. > 

Lequel  chemin  alloit  tousjours  en  es- 
troissent  jusques  a  Canada.  {Navig.  de 
Jacques  Cartier,  faite  en  1533  et  1536,  p  9, 
Tross.) 

ESTRECISSEMENT,  S.  m.,  défilé  : 
Depuis  la  Rochelle  jusques  a  Lyon,  qui 
est  un  estrecisseinent  qui  se  fait  par  le  mi- 
lieu de  la  France,  il  n'y  a  que  six  vingts 
lieues.  (Lanode,  Disc,  p.  336,  éd.  1587.) 

ESTRECissEUSE,  BstressissBUse,  s.  f., 
celle  qui  resserre  : 

Une  vieille  chambrière  qu'il  avoit  de 
longtemps,  et  qui,  a  la  suite  de  la  cour, 
avoit  par  grande  espace  servy  du  mestier 
d'eslressisseuse ;  c'e&l  elle  qui  est  après  le. 
bagage,  montée  sur  un  asne  chargé  de 
boettes  ou  sont  les  eaux  de  myrthe,  alun, 
et  autres  astringens,  pour  resserrer  et  con- 
solider les  parties  casuelles  des  femmes. 
(Du  Fail,  Cont.  d'Eutrap.,  xii,  Bibl.  elz.) 

ESTRECissoN,  S.  t.,  lisu  étroit,  défllé, 
pris  fig.  : 

Angustia,  subtilis  angustia,  angusta 
subtilitas,  estrecisson.  {Trium.  ling.    dict., 

ESTRECISSURE,     VOir     ESTROISSISSURE. 
ESTREÇURE,  VOif  ESTROISSEURE. 

1.  ESTREE,  slree,  strae,  s.  f.,  chemin, 
route,  voie,  grand  chemin,  et  quelquefois 
par  extension,  voyage  : 

Venez,  piien,  car  jo  sui  en  Veslree! 

{Rot.,  3326,  Millier.) 
Li  mes  s'est  tost  rais  a  Veslree. 

(Ben.,  Troie.  4605,  Joly.) 
Si  cume  la  boe  de  la  strae  les  defulerai. 
(Rois,  p.  209,  Ler.  de  Liucy.) 
La  porte  chiet  p.ar  teil  air 
Tôle  Vextree  fail  bondir. 

(Florimonl,  Richel.  13101,  f  103^) 
Li  pèlerin  qui  vont  parmi  Veslree, 
Cil  sevent  bien  ou  lor  tombe  est  posée. 

(.\nmft  .\miles,  3497,  Hoffmann.) 
Et  li  plusiour  par  les  estrees 
Ont  lor  armures  jus  gielees. 

(MoosK.,  r.hron.,  7388,  Reiff.) 


Si!  seul  fuissoas  en  une  eslree 
iNel  en  fust  bataille  veee. 

(Parlon.,  9583,  Crapelet.) 

Grans  fa  la  cours  et  l'assemblée  ; 
Atant  es  vos  tonte  Veslree, 
.XXX.  barons  de  Gresse  esloient, 
Droit  a  Tempereor  venoient 

(G.  de  Palerme,  Ars.  3319,  f  98  r".) 

Vit  Pontoise  et  Poissi  e'.  Meullent  en  Veslree. 
(Rerle,  196',  -Scheler.) 
Et  chevauça  tote  Veslree. 
(Res.  de  Beaujeu,  li  Biaiis  Descormeus,  1290, 
Hippeau.) 

Ooroanl  dou  parlament  fa  fête  l'asenblee 
Et  li  sagrament  feit  de  conqnerere  la  slrcc 

Qe  as  boens  peregrins  stoit  tolue 

(Enlr.  en  F.sp.,  f  1,  Gautier.) 
Et  si  n'avoit  riens  fait  fors  que  travilliet 
son  corps  et  ses  gens,  et  courut  une  petite 
estree  dou    roiaume  de   France.   (Froiss., 
Chron.,  11,297.  Luce,  ms.  Rome.) 

—  Traire  Veslree,  aller,  se  rendre  : 
Dreit  a  Roora  Irait  cil  t'eslree, 

V  li  dux  out  grant  curt  jostee 
De  haulclergié,  de  grant  baroage. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  11.  21086,  Michel.) 

—  Droit  de  passage  : 

Et  si  avons  donné  a  ces  eschevins  Ves- 
lree et  les  deniers  de  le  porte  qui  sont  a 
le  cauchie  faire  as  us  et  as  coustumes  de 
le  chité.  (1211,  Charte  de  Louis,  pis  aine, 
de  Ph.  Aug.,  Tailliar.) 

Norm.,  eslrée,  chemin  pavé. 

Ce  mot  s'est  conservé  dans  plusieurs 
localités  ;  Norm.,  en  Estrée,  Eure  ;  Eslrée 
la  campagne,  l'abbaye  à'Estrée,  ainsi  nom- 
mée à  cause  de  la  position  qu'elle  occu- 
pait sur  la  route  de  Tours  à  Poitiers; 
la  Vieille-Estre'e  qui  traduit  Strata  Vêtus 
des  anciennes  chartes  ;  Etrées  St-Denis, 
bourg  de  l'Oise  ;  Église  de  Saint-Denis  de 
l'Etrée,  Nord ,  près  de  Douai  ;  Estrée. 
Etr abonne  (à  distance  presque  égale  de 
Dole  et  de  Besançon),  strata  bona,  bonne 
route ,  qu'on  trouve  écrit  Estrabogne, 
Atrabogne,  Extrabeygne,  Estrabon. 

La  maison  d'Eslrées  porte  à  ses  armes 
Fretté  de  sable.  Ces  Frettes  sont  des 
armes  parlantes,  représentant  des  che- 
mins qui  se  croisent.  (Huet,  Etyiii.  fr.) 

2.  ESTREE,  s.  f.,  sorte  d'oublié  : 

Oublees,  estrees  et  le  claré.  (Ménagier, 
II,  99,  Biblioph.  fr.) 

Que  nul  ne  puisse  ...  estre  ouvrier  en 
la  ville  de  Paris,  ne  es  fauxbourgs  d'i- 
celle,  se  il  ne  scet  faire  en  un  jour  au 
moins  cinq  cens  de  grans  oublies,  trois 
cens  de  supplications  et  deux  cens  d'es- 
trees  dudit  mestier.  (1406,  Arch.  JJ  161, 
pièce  133.) 

3.  ESTREE,  S.  f.,  sorte  d'étoffe  : 

Item  la  fuse  d'estree  blanche  contenant 
.xxviil.  aulnes  et  demye.  {Vente  des  biens 
de  Jacques  Coeur,  Arch.  KK  328,  f»  43  V.) 

4.  ESTREE,  s.  f.,  héritage  sur  lequel  le 
seigneur  a  droit  d'estrakiere  : 

Se  aucune  estree  ou  espave  ou  autre 
forfaiture  en  cas  de  haute  justice  y  avient. 
(1320,  Arch.  JJ  59,  pièce  4.59.) 


ESTREÉ,  adj.  ? 

Les  deux  piliers  estreez  a  parfaire  au 
haut  des  autres.  (1327,  Arch.  hospil.  de 
Paris,  11,  60,  Bordier.) 

ESTREER,  voir  ESTRAIER. 
ESTREF,  voir  ESTRIEP 
ESTREI,  voir  ESTROIT. 
ESTREICER,  VOlr  ESTRECIER. 
ESTREHOIR,  S.  m.  ? 

Les  estrehoirs  ,  la  huge  d'un  benel. 
{Compte  de  1317,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

ESTREIGNE,  VOlr  ESTRAIGNE. 

ESTREiLLE,  S.  f.,  couvertui'e  : 
Leur  giste  en  dourtoir,  c'est  a  savoir 
matras  en  lieu  de  couete,  estreilles  en  lieu 
de  dras.  (1377,  Charges  du  chambrier  de 
l'abb.  de  S.  Germ.  des  prés,  Arch.  L  778, 
3»  liasse.) 

Cf.  ESTREL. 

ESTREIM,  voir  ESTRAIN. 

ESTREiNDRE,  -  aindre,  -  indre,  -  oindre, 
-  andre,  -  endre,  streindre,  enlraindre, 
verbe. 

—  Act.,  serrer,  presser,  resserrer,  tenir 
rudement  : 

Laomedon  raeinlint  l'eslor. 
Ses  bornes  chaslie  et  eslreinl  ; 
De  bien  fere  pas  ne  se  feint. 

(Ben.,    Troie,  ms.  Naples,  fMC.) 
Tôt  eutor  lui  a  rslrainles  ses  armes, 
(a  Coron.  Looys,  895,  Jonck..  Guill.  d'Or.) 
Et  font  cevans  eslraindre,  noirs  et  sors  et  baui,'an3. 
(Roum.  d'Atii.,  C  3-2'',  Michelai.t.) 
Tout  en  riant  le  salua. 
Et  par  la  main  nue  le  preiit, 
Et  si  l'enmaine  bêlement, 
La  main  li  estrenoit  un  petit. 

<Florimont,  Richel.  333,  1°  27».) 
En  dormant  11  estoit  avis 
Que  il  la  besoit  par  amors. 
Se  li  fesoit  mains  de  dolors  : 
En  dormant  eslrenot  son  bras. 

(Ib..  '"  13'.) 
Si  l'avoit  fail  lier  li  rois 
Par  le  commendemeot  as  troiz 
Qu'il  li  ont  si  les  poioz  eslroiz, 
Li  sanc  li  isl  par  toz  les  doiz. 

(Tristan,   I,  10t3,  Michel.) 
Il  8  eslrainl  son  cop,  si  l'a  fait  mort  jeler. 

(Fierabras,  Val.  Chr.  1616,  f»  33'.) 
Sa  plaie  eslrainl  soi  l'auberc  qu'olvestu. 

(Gaydon,  3824,  A.  P.) 
S'on  voit  le  fust  du  pressoir  vies  ou  ver- 
molu,  et  cil  qui  le  tenoit  a  loier  ne  mist  a 
estraindre  le  pressoir  quant  il  rompi,  fors 
que  tant  d'ommes  c'on  avoit  acoustumé 
autrefois.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv., 
c.  xxxviil,  19,  Beugnot.) 

Et  avoit  les  eux  clos  et  tenoit  les  danz 
estroinz.  {Vie  saint  Hilaire,  Richel.  988, 
f»  39''.) 

Il  vestoit  et  la  haire  et  le  haubert  dessus 
pour  ce  qu'il  peust  mieux  sa  char  es- 
traindre et  chastier.  {Gr.  Chron.  de  Fr., 
Phelip.,  filz  Mgr  St  Loys,  xvl,  P.  Paris.) 

Li  roys  moût  apertement  le  prist  par  le 
main  droite,  et  li  estraindi  ung  petit. 
(Froiss.,  Chron.  11, .341,  Liice,ms.  Ainiens.; 


EST 


EST 


EST 


649 


Les  chasseront  etferontesfrandrsjusques 
;iu  temps  du  ctiauipion  qui  mettra  le  faulx 
gainp!  pour  néant.  (Prophéties,  i"  10  r",  dans 
le  Mirabilis  liber,  Rome  1524.) 

Ung  aultre  Uiy  estrendit  le  col  fort  ser- 
rf-ment.  (J.  Molinet,  Citron.,  ch.  cccix, 
BuchoD.) 

Les  fueilles  des  acetoses  quant  elles  sont 
mangées  elles  estraingnent  le  ventre. 
(Jard.  de  santé,  \,  4,  impr.  la  Minerve.) 

Quant  panicum  est  cuyt  en  laict  de 
rliievre  il  retient  elestrainct  le  ventre.  {Ib., 
I,  336.) 

Bdelliun:!  estraint  le  ventre  et  fortifie 
l'eslomach.  (Ib-,  p.  71.) 

les  yeni  baissez,  comme  de  paour  eslraincle. 
((11.   Mar.,  Ep.,  le  desponrveu  à  ma  dame  la  du- 
chesse d'AlençoD  et  de  Berri,  éd.  1S96-) 
Et  estrainct  les  espaules  comme  si  on  le 
piquoit.  (Arthel.  de  Alag.  Fauc.) 
Ceax  des  meschaos  tenoieDt  dagues  estreintes 
I*oar  de  son  sang  rendre  ses  herbes  teintes. 
;Mei,i,.  de  s.  Gel.,  Œuv.  poel.,  p.  272,  éd.  1719.) 
One  mon  cœnr  est  estreint  de  mordantes  tenailles. 
(Bertaut,  Œuv.poél-,  p.  8,  éd-  t633.) 

—  Comprimer,  étouffer  : 

Est  il  meilleur  aussi  qu'un  homme  ou 
deux  meurent  que  plusieurs,  et  qu'en  pen- 
sant estraindre  une  querelle,  plusieurs  s'en 
renaissent  et  en  arrivent  une  infinité  d'es- 
candales.  (Brant.,  sur  les  Duels,  vi,  389, 
Lalanne.) 

—  Épargner  : 

Par  chou  dist  raisons  :  Ja  l'avoir 
Contre  honor  de  cors  n'eslraign  on. 
fBuii.  DE  CosDÉ,  H  Conles  de  l'Aver,  i2,  Scheler.) 

—  Eslreindre  les  dents,  grincer  des 
dents  : 

/.'•»•  deas  entraindre  et  la  tieste  hochier, 
Et  ses  lais  iei  envers  lui  roellier. 

(Raimb.,  OgicT,  iJt,  var.,  p.  410,  Barrois.) 

Estraint  les  àenz. 
(.■1/MC/iaiis,  .S24o,  Jonck  ,   r.iiill.  d'Or.) 

Si  rooille  les  elz  et  estraint  les  denz. 
MrtM)-,  Richel.  337,  f»  138'.) 

Del  froit  k'il  ot  estraint  les  dans. 

(Dolop.,  UlSl,  Bibl.  elz.) 
Et  fremifsoient  et  estroingrtoient  les  dans 
ancontre   lui  ansi   cum    chien.    (Vie  saint 
Etienne,  Richel.  9S8,  f°  27''.) 
Qui  donqnes  veist  Do  eslendre  et  roillier 
Kt  estraindre  les  dens  et  les  pies  affichier, 
Kt  le  roy  Danemont  en  son  coer  menachior... 
(Doon  de  Maienee.  9770,  A.  P.) 

11  cstranderail  ses  denz  de  duel.  (PsoMt., 
Maz.  798,  Ps.  111.) 

Et  sirengnerail  les  denz  sur  lui.  (Ib., 
t"  92  V».) 

Et  estraignoient  les  dens. 

(Pass.  deJ.-C,  Maz.  13(3,  PS''.) 

U  escume  par  la  bouche,  estrainct  les 
dents.  (Bible,  St  Marc,  ch.  9,  éd.  1543.) 

—  Absolument,  dans  le  môme  sens  : 

Eslroindre,  strideo.  (Gloss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

—  Réfl.,  se  serrer,  se  raidir  : 

Puis  vest  le  bliaut,  si  ce  ceinl, 
D'un  orfroi  ator  s'estroini, 
Et  le  mantel  après  afuble. 
'Chrest.,  Erec  (•/£«.,  Richel.   1120,  f°  7''.) 


Malt  en  i  chai  d'ambes  parz. 
Pins  des  hardie  que  des  cnarz. 
Kar  li  hardi  avant  s'enpeigoent, 
E  li  cnard  en  sus  s'estreignenl. 

(Itou,  3'  p.,  2695,  Andresen.) 
La  char  au  Turc  s'eslraint,  car  l'arme  en  est  alee. 
Si  fa  roide  la  jambe  com  s'ele  fnst  plantée. 
\Chanson  d-Antinche.  IV,  v.  793,  P.  Paris.) 
En  songe  molt  se  delitot  : 
Avis  l'estoit  qu'il  le  baisot, 
Son  ami.  le  povre  perdn 
Se  estrenoit,  par  granl  vertu. 
Contre  son  pis  andous  li's  braz. 

(Florimont,  Richel.  333,  f°  24''.) 
En  estant  se  sont  aTublees 
Et  estrainles  et  acesmees. 

(Parton.,  10C49.  Crapelet.) 

Qnantje  soi  chascun  jor  de  trois  robes  muiere. 
Tu  t'esirains  nnil  et  jour  en  une  viez  suiere. 
(De  la  Foie  et  de  la  Sage,  ap.  Job.,  Nonr.  Ree., 
II,  76.) 

Si  advint,  par  appert  miracle,  que  il 
prist  si  grant mal  a  la  dame  soudainement, 
que  celle  se  cstraingnoist  et  ne  sçavoit  se 
elle  estoit  morte  ou  vive.  (Liv.  du  Cheo.  de 
La  Tour,  c.  xxxiv,  Bibl.  elz.) 

—  \eutr.,  causer  de  l'angoisse  : 

De  heure  a  antre  se  complaint, 
Car  ses  maus  au  cuer  11  estraint. 

(Conci,  2493,  Crapelet.) 

—  Impers.,  syii.  de  geler  : 

Et  si  le  ciel  se  descouvroit,  il  geloit  et 
estreignoit  si  rudement,  que  les  chevaux  ne 
pouvoient  boire  de  l'eau  des  rivières,  tant 
elle  estoit  excessivement  froide  et  gelée. 
(AmtoTj  Vies,  Lucull.,  éd.  1565.) 

—  Act.,  obliger,  forcer,  astreindre  : 

De  castes  choses  tenir  e  entériner  sont 
eislreiz.  (Oct.  1278,  Ch.  de  Gir.  Cftaft. ,Arch. 
Thouars.) 

L'on  doit  juenes  homes  controîudre, 
Et  a  ce  mener  et  estromdre 
De  porter  fais  sovaot  aprendre. 
(J.  DE  Priorvt,  Liv.  de  Yegece,  Richel.  IGOi, 
f  10'.) 
Or  nos  esLnet  a  ce  atroindre 
Que  quant  la  barbe  lor  vuet  poindre 
Lors  les  doit  on  chevaliers  faire. 

(/*.,  f  4  r°.) 
En  escolles  ne  en  jugement  nul  légiste 
n'est  estraint  ne  obligé  a   user  des  loix 
romaines.   (Oresme,    Polit-,    l"   204'=,    éd. 
1489.) 

—  Réfl.,  s'obliger,  s'astreindre  : 

Car  il  ne  se  deusl  mie  si  eslreindre  d'aler 
a  sou  jor  que  s'il  n'i  poist  venir.  (P.  de 
Font.,  Cons..  iv,  7,  Marnier.) 

Et  de  toutes  les  devant  dites  choses  par 
soi  tenir...  s'estraindrent  le  dit  chanoine  et 
les  diz  Durand  et  Johanne,  par  la  foi  de 
lour  cors  donee  en  nostre  main.  (20  nov. 
1284,  Livre  blanc,  ms.  du  Mans.) 

De  tôt  quant  de  quel  dessus  s'est  obligiez 
et  eslrins.  (1378,  Arch.  Fribourg,  Trait,  et 
Contr.,  n»  300.) 

Mays  que  a  un  borgeis  résident  de  Fribor 
qui  per  semblable  manyere  se  estrinse  a  la 
dite  vile.  (Ib.) 

—  InQn.  pris  subst.,  action  de  serrer  : 
Se  cil  qui  tient  le  pressoir  a   loier  met  a 

l'estraindre  du  pressoir  quatre  homes,  ou 
cinq  ou  six,  au  quel  il  n'avoit  acoustumé  de 
mètre  que  deus  ou  trois.  (Beau.m.,  Cont.  du 
Beauv.,  c.  XXXVIII,  19,  Beugnot.) 


—  Estreint,  part,  passé  ;  estreint  a,  atta- 
ché à,  rapproché  de  : 

Nous  qui  sommes  cousin  germain  de 
mon  dit  seigneur  et  plus  estrains  a  lui  et 
a  sa  dicte  generacion  que  aultre  quelconque 
de  leurs  parens  et  subges.  (Chron.  anonym. 
de  Charles  VI,  ap.  Monstrel.,  Chron., 
t.  VI,  p.  209,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ESTREINEMENT.VOirESTRAIGNEME.NT  1. 

ESTREINGNEMENT,  VOir  ESTRAIGNE- 
MENT. 

ESTREINTE,  VOir  ESTRAINTE. 

ESTREIRE,  voir  ESTRAIRE. 

ESTREIURE,  VOir  ESTUAIEURE. 

ESTREISSEUR,  VOir  ESTROICEUR. 

ESTREIT,  voir  ESTROIT. 

ESTREITECE,  VOir  ESTROITECE. 

ESTREITURE,  VOir  ESTROITURE. 

ESTREL,  S.  m.,  couverture  : 

Lintheamina  ex  sindone.vel  ex  bissa, vel 
saltem  ex  lino,  vel  lodices  supponantur. 
Estrels.  (Neck.,  ms.  Bruges,  Scheler,  Lex., 
p.  90.) 

Au  dit  Richart  pour  les  estriaux  dou 
brayer  de  la  grosse  cloche.  (1387-88,  Coni.pt. 
de  la  fabrique  de  S.  Pierre,  Arch.  Aube  G 
1559,  1°  104  r'.) 

ESTRELOi,  -  oy,-  ei,  s.  m.,  injustice, 
excès,  outrage,  injure  .; 

Molt  par  fu  gente  la  pucele. 
Sauriez  en  dire  la  novele, 
.\nte  est  Paris  el  suor  lo  rei. 
Cil  la  tienent  a  eslrelei. 

(Bes  ,  Troie,  4291,  3oly.) 
Car  j'ai  dire  ke  mors  est  li  Danois, 
Morir  le  Ost  en  sa  cartre  vos  rois 
A  mult  Rrant  tort  et  par  grans  estrelois. 
(RAisicERr,  Ogier,  11174,  Barrois.) 
Tôt  par  son  grant  orgneil  et  par  son  estreloi. 
(lien,  de  Montaiiban,  p.  3,  Michelant.) 
Sire,  d'amant  est  mont  grans  estrelois 
Qni  prie  loens  c'araonrs  l'a  assailli, 
Aussi  c'uns  conriiex  sur  voie. 
(Adam  delà  Halle,  Jeu  patti,  p.  171,  Cousse- 
maker.) 

Sen  fait  grant  estrelog 
Amors. 

(GoiOT,  Chans.,  III,  13.  Wolfart.) 
C'est  grant  estrelois 
C'on  fansse  les  drois 
Vrais  escris. 
(Chanson  dWrras.    Richel.  12613,  P  198.) 
Certes,  çoa  est  grant  estrelois 
Et  c'iest  cose  grevaine. 
(Oe  Cortoj's  (i'.lrras,  Dinaus,  Tronv.  arte's.,p.  159.) 
Karabaes  a  fait  outrage  et  folie. 
Et  fausseté  et  très  grant  tricherie 
Et  eslreloij  et  grant  forsenerie. 

(Enf.  Ogier,  3271,  Scheler.) 
(Kvre  est  de  ribanl 
Quant  U  des  U  faut 
De  dire  estreloi. 

(Loenge  N.-D.,  Richel.  373,  f"  344^) 

ESTREMAN,   VOir  ESTURMAÎi. 

ESTREMBi>É,  adj.,  tremblant  : 

Et  Kalles  s'est  assis,  de  paonr  estrembles. 
(Doon  de  Maienee,  6163,  A.  P.) 
Quant  Danemont  le  voit,  tout  en  fu  estrembles^ 
(Ib..  9161.) 

8-> 


630 


EST 


EST 


EST 


Norm.,  Criquetot,  étramblai,  tremblant  : 
«  M'fille  est  tombai  d'voiture,  j'en  su  core 
tout  étramblai.  » 

ESTREMBLEMENT,  S.  m.,  tremblement: 

De  la  paourde  li  sunt  en  eslremblement. 
(Doon  de  Maience,  U927,  A.  P.) 

ESTREMBLER,  estrambler,  v.  n.,  trem- 
bler : 

Il  estrambla  tantost  et  cai  lues  mors. 
{Vies  des  saints,  tas.  Lyon  697,  f»  106''.) 

ESTREMENT,  VOir  ESTEMENÏ. 

ESTREJiER,  estresmer,  v.  a,,  quitter  : 
Et  subitement  tonte  celle  fortune  nous 
eslvema,  et  fist  retorner  le  nuyt  qui  esfoit 
escure  si  clere  que  l'on  povoit  veoir  bien 
lonR.  (Caum.,  Voy.  d'Oultr.,  p.  101,  La 
Grange.) 
Que  celluy  fort   nous  eslrema.   (In.,  ib.) 

—  Repousser  au  loin  : 
fies  flambeanx  allâmes,  d'eslincelles  divines 
Illustrent  Tostre  albastre  aui  fais  de  nos  ruynes. 
On  Cupide  jaloux  ratreame  le  péril. 
(L.  Papom,  Disc,  à  M.  Panple,  p.  -29,  éd.  1837.) 

ESTREMis,  part,  passé,  pressé  : 

De  grant  dolor  fnt  illncc  esiremis. 

{Les  Loh.,  Vat.  Urb.  375.  f°  l'.> 

ESTREMPER,  VOir  ESTRAMPER. 

ESTREN,  voir  ESTIIAN'. 

ESTRENCHIER,  VOir  ESTR.\.\CHIER. 

ESTREND.VMMENT,  sdeKdawment.adv., 
rigoureusement  : 

Fut  ilh  remis  en  une  auUre  chartre  plus 
forte  et  plus  strendamment.  {i.  de  Stave- 
LOT,  ChroH.,  p.  511.  Borgnet.) 

ESTRENDRE,  VOlr  ESTREISDRE. 

ESTRENE,  -  enne,  -  aine,  -  ainne,  -  ine, 
-  inné,  s.  f.,  chance,  fortune,  hasard: 

Fioire  va,  comfortant  sa  gent, 

Si  com  aventure  les  moioe  ; 

Mais  niolt  orenl  pesant  estraine. 
{Fioire  et  Blanche/lor,  2«  Teis.,  1838,  du  Méril.) 
Diei!  boine  esirine .'  dist  Haes  li  menbres. 
Ce  m'est  avis  j'ai  le  paiien  tné. 

{Huon  de  Bord.,  .'iGôS.  A.  P.) 

Et  Ysengrin  est  sus  la  glace, 

Li  seaus  est  en  la  fûntaine 

Plain  de  glaçons  a  bonne  entraîne. 

{Ren.,   1160,  Martin.) 
Je  le  praing.  fet  il,  a  l'estrine. 

{Lai  du  Conseil,  p.  117,  Michel.) 
Dien  vons  doint  bon  jour  sanz  painne. 
Belle  et  noble,  a  bonne  eslrainne. 
(Jrh.  Lesccrel,  Chans.,  Bail,  et  Boni.,  xin,  Bibl. 
«U.) 

Je  te  deffie  de  par  Mahommet  mon  dieu. 
Par  mon  chief,  dist  Geuffroy,  ne  toy  ne 
ton  dieu  ne  prisé  je  pas  ung  chien  pourri. 
Car  tantost  me  trouveras  de  plus  prez  a 
la  pute  estrainne.  (J.  d'Arras,  Melus  , 
p.  320,  Bibl.  elz.) 

Vous  relenres  a  bonne  estrine 
L'ensengneraent  de  ma  doctrine. 
(Fnoiss.,  Poés.,  Iticliel.  830,  f  37  t».) 
Quant  uns  lièvres,  qui  est  enconlrez  de 
povre  eslrinne,  les  avoit  ensi  eslourmis  et 
courut  par  devant  yaux.  (In.,  Chron.,  ms. 
Amiens,  f»36.) 


Onerdonné  suis  de  malheureuse  estraine. 
{Poés.  de  Cliarles  d'Orl.,  p.  209,  Charopollion.) 

Prenons  qu'il  en  ait  affollé 

Sis  on  sept,  on  une  douzaine. 

Et  mengez  en  sanglante  estraine. 

(Patliel.,  p.  108,  Jacob.) 

ISarcîsns,  qui  ne  voult  aimer. 

Fnt  neyé  dedens  la  fontaine. 

Par  jugement,  qui  fut  amer. 

Des  dieux  ;  de  ce  suis  je  certaine; 

.le  te  demande  on  bonne  estraine. 
{Songe  doré  de  la  Pucelle.  Poés.   fr.  des  xv°  et 
XVI»  s.,  m,  2lfi.) 

Allez  en  malle  estraine. 
{Farce  de   Pemel  qui  ra  an  vin.   Ane.  Th.  fr..  I, 
207.) 

Jolïet. 
Ay  ra'amye, 
Il  y  a  plus  d'heure  et  deraye 
Qu'en  vous  atendant  me  repose. 

La  Femme. 
Et  bonne  estraine. 

{Farce  de  Jolyet,  Ane.  Th.  fr.,  I,  51.) 
Or  te  Toy  je,  rose  1res  souveraine, 
Vray  Dien  et  homme,  et  quand  je  considère 
Ton  haull  povoir,  jefaore  en  bonne  estraine. 
Mon  doux  enfant,  mon  vray  Dieu,  et  mon  père. 
{Mysl.  de  la  Conception,  !"  36,  Alain  Lotrian.) 
Plnsienrs  creurent  en  sa  doctrine 
.\  leur  pnte  et  sanglante  estrine. 
{.M.  des  .ipost-,  TOI.  I.  f°  47'',  éd.  1537.) 
Venez  icy  recognoistre  nos  biens, 
Et  emportez  de  oostre  herbe  la  grene. 
Pnys  si  chez  vous  peut  croislre.  en  bonne  esircne. 
Grâces  rendez  es  cieulx  un  million. 

(Hab  ,  1.  m,  ch.  32,  éd.  1552.) 

—  Rencontre,  combat,  choc  : 

La  ot  noblez  i-ervans  a  celle  bone  estraine. 
(Jeh.  des  Pfieis,  Geste  de  Liège,  32i09,  ap. 

Scheler,  Gloss.  philol.) 
Fut  mors  et  abatns  aile  proraler  estraine. 

(Id.,  ib.,  II,  3497.) 

—  Faire  estrene  de,  donner  un  coup  au 
moyen  de  : 

Li  ceval  ensamble  hurlèrent 
An  passer  si  con  de  traviers. 
Et  cils  dedens  cai  enviers  ; 
Mais  au  ceir  li  mescei. 
Car  ses  cevaus  sour  lui  cai  ; 
Li  autres  H  ot  fait  eslrinne 
De  la  tieste  et  de  la  poitrinne. 
Si  que  li  arçons  de  la  sielle 
Froissa  comme  une  seke  astielle. 
(J.  BE  CosDÉ,  li  Dis  dou  chev.  a  le  mance,  -440, 
Scheler.) 

—  Aube  du  jour  : 

Et  li  dus  a  Vestraiiie 

Montât  sns  nnc  ronchin. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Lieije,  10994,  ap. 
Scheler,  Gloss,  pkilol) 

—  Redevance  : 

Ttem  les  illes  du  chié  du  pont  et  les  es- 
trennes  d'Alomme,  c'est  assavoir  la  coppe 
des  souches,  l'erbe  et  autres  petites  illettes. 
qui  sont  en  Loire  prisié  vint  livres  l'an 
(1328,  neg.  des  dons  de  Phil.VI,  î"  29\  ap 
Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

E.STREXGE,  VOlf  ESTRAIGNE. 
ESTRENGNE,  VOir  EsTRAIGNE. 
ESTRENOMIEX,  VOir  ASTREN'O.MIEN. 
ESTRENRE,  VOir  ESTREURE. 
ESTREXIRE,  S.   f.    ? 


Cassiz  de  feneslres  ferres  de  lâches,  de 
contrebande,  de  estremire  de  verraux,  sac- 
quoirs  et  de  verghe  de  verrière.  (1515, 
Lille,  ap.  LaFons, G(oss.  ms., Bibl.  Amiens.) 

ESTREPEis,  estarpeis,  estrapeiz,  s.  m  , 
abatis  : 

Quel  part  qne  voit  li  Loherens  Garins 
Si  grant  charree  fet  de  ses  anemis 
Com  charpentiers  qui  est  el  bois  petit, 
A  la  congoie,  quant  fait  estarpeis. 
(Mort  de  Garin,  append.,  p.  238,  du  Méril.) 
Prata  des  Estrapeiz.  (24  juin  1294,  Cho/j. 
d'.iut.,  Arch.  mun.  Autun,  (iathed.,  Sussey.) 

ESTREPEMEXT,  S.  m.,  action  de  déra- 
ciner, d'arracher,  dégât,  ravage,  saceage- 
ment  : 

Faire  wast,  ou  estrepement  du  tenemonl 
tenu  en  douaire.  iStaluls  de  Glocester,  fi» 
année  du  règne  d'Edouard  l"',  ch.  xill,  ap. 
Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

Morv.,  étropement,  extirpement. 

ESTUEPER,  -  terper,-  tirper,  -  triper,  - 
Iraper,  -  teper,  v.  a.,  extirper,  arracher  : 
Nient   ne    estreperent    fors   les  pueples 
lesquels  dist  li  sires  a  els.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  cv,  33,  .Michel.) 
Ne  cep  de  vigne  a  estreper. 

(WACt,   Brut,  10386,  Ler.  do  Lincy.) 
Lur  vigni'S  e  Inr  boia  (ist  li  reis  estreper. 
(ID.,  Chron.  ascend.  des  dncs  de  Norm,,  85, 
Andresen.) 

N'i  remaneit  rien  a  rober 
Nis  les  vignes  a  estreper. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  Il,  35647,  Michel.) 
Cist  estrepad  les  vergiers  e  destruiz  les 
lieus  u  l'um  soleit  deable  cultiver  par  tute 
Juda.  {Rois,  p.  334,  Ler.  de  Lincy.) 

Alais  ne  fist  pas  estreper  les  vergiers  as 
luunz  u  l'uiu   soleit  a  deable  sacrefier.  {Ib., 
p.  395.)  Lat.,  excelsanon  abstulit. 
Mes  lur  champs  nnt  perdu  ot  Ireslut  lar  fnrment, 
Lur  gardios  eslrepez  de  celé  maie  gent. 
(Jordan  Famosme,  Chron  ,  clxxvii,  .Michel,  D.  de 

Norm.,  t.  III.) 
Li  quens  esîrepe  les  pranz  ramels  fneillis. 

{Mon.  Giiill.,  Bichel.  368,  t°  267'.) 
Li  moinne....ne  pourront  ce  bos  donner, 
ne  vendre,  ne  estreper.  (1236,  Arch.  K  28, 
pièce  3.) 

Ses  conpaignons  cuidoit  noncier 
Qant  lor  blez  seroit  a  soier, 
Qant  il  le  vit  si  défoulé 
Et  abaln  et  estrepé. 

{Rcnart,  20013.  Mcon.) 
Qui  leur  fist  estreper  les  vignes. 

(MousK.,  Chron.,  22382,  ReilT.) 

ÎN'espargneni  vergler  ne  vignoble. 
Que  partout  a  bandon  ne  saillcùt 
Et  tout  estrepenl  et  détaillent. 
(HuoN  deMery,  Tornoiement  de  l'Antéchrist,  p.  12, 

Tarbé.) 

Et  les  vignes  estreper.  (Etabl.  S.  Louii. 
I,  xxvill,  p.  39,  Viollet.) 

S'aucuns  m'essille  mes  blés,  ou  esterpe 
ou  esrace  mes  vignes.  (Beaum.,  Cout.  du 
Beauv.,  cli.  xliii,  43,  Beugnot.) 

Hz  esterpent  et  degastent  les  vignes. 
(Laurent,  Somme,  ms.  Troyes,  f"  14  r".) 

Qui  estrape  les  mauvasses  herbes.  (In., 
ib.,  fragm.,  Bibl.  Verdun,  f»  8  v».) 

Et  li  dit  bois  soient  estrapé  et  aplané  en 
tel  meniere.  (1283,  Cart.  de  l'év.  d'Atttnii, 
p  1°.,  XLIII.  A.  de  Charmasse.) 


EST 


EST 


EST 


631 


Et  que  les  espines  et  les  cUardous  de  nos 
pies  (eussent  avant  esçartes  et  estrepes  par 
le  jeune  de  trois  jours.  (Grand.  Cbron.  de 
Fr  ,Charlem.,  m,  7,  P.  Paris.) 
El  eslreper  arbres  el  vignes. 
(GoiART,  Roy.  lir/n.,  1373-i,  W.  elD.i 

Carieuse  estoit  i'estrapcr 
Ces  orties  de  ces  vergiers. 

(Fabl.  d-Oe.,  Ars.  .5009,  t°  213''.) 

Extirpare,  esteper.  {Gloss.  lat.-gall.,  Ri- 
ohel.  1.  769Z) 

...  Estrepoient  loale  ladite  vingne.  (1314, 
Pontoise,  Arch.  Seine-et-Oise,  A  1334.) 

Lez  savars  ou  les  dictes  vignes  furent 
plantées  et  esiripees  demoront  as  diz  reli- 
iîieus.  (1347,  Cart.  d'Igny,  Riche).  1.  9904, 

f  laf.) 

Pour  raison  de  aucuns  autres  héritages 
que  dez  dictes  vignes  esiripees. (Ib..  f- 122".) 

Et  les  vignes  pour  qnoy  esirapeni  ' 
{Credo  Henreis  de  Heis,  41,  ap.  E.  de  Bouteiller, 

Guerre  de  iletz,  p.  309.) 

Se  il  nietent  fort  corrosif  au  chancre  dont 
toutes  les  rachines  ne  poent  esfre  estrepees. 
(H.  DE  MONDEVILLE,  Richel.  2030,  f'  101».) 

Estreper  les  vergiez.  {Coût,  de  Norm., 
Ste-Gen.,  f"  2  ;  Marnier,  p.  7.) 

Estreper  et  oster  les  vieilles  (ardoises), 
le  moullet  estaut  sur  icelles.  (1442,  Bé- 
thune,  ap.  La  Fous,  Bull,  du  Comit.  hist-, 
t.IIl,  Archéol.,  p.  166.) 

Et  esleperent  toutes  les  vingnes.  (J.  de 
Stavelot,  Cliron.,  p.  192,  Borgnet.) 

Et  eslrepa  les  vignes.  (xv«  s.,  Valeu- 
ciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  rns.,  Bibl. 
Amiens.) 

Estreper  a.  une  quignielesbuissons.  (Ib.) 

—  Arracher  les  mauvaises  herbes  de  : 

...  Ed  estrepant 

Lears  orJs  chemins  et  essartans. 
(Degoilleïille,  Trots  Pelerinaiges,  P  15S'',impr. 

iDStit.) 

—  Enlever,  ôter  : 

Une  palette  a  buUot  a  eslreper  l'ordure 
du  plancquier  d'une  chambre.  (1934,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Par  extens.,  déchirer  : 

L'on  Toid   en  lanlre  siège  estriper  les  serpents. 
Les  crapanx,  le  venin  entre  les  noires  dents 
Du  conseiller  suivant. 

(D'Aleigné,  Trag.,tu,  Bibl.  elz.l 

—  Fig.,  détraire,  annuler  : 

Tricherie  est  une  chose  que  l'en  ne  doit 
mie  soutenir,  ainz  la  doivent  tuit  prodomes 
estreper  a  lorpooir.  (Liv.  dejosl.  et  deplet, 
m,  IV,  i  l.Rapetti.) 

Les  .vil.  dons  dou  Saint  Esperit  qui  es- 
trepent  les  .vu.  vices.  (Laurent,  Somme, 
ms.  Alençon  27,  f"  17  v.) 

Gis  dons  estreipe  dou  cuer  la  racine  d'en- 
vie. (Id.,  ib.,  l"  28  vo.) 

Qui  estreipent  les  vices.  (Id.,  ib.,  ms.  Mi- 
lan, Bibl.  Ambr.,  f»  34'',) 

Morvan,  é(roper,  couper  à  fleur  de  terre, 
arracher. 

ESTREPEURE,  S.  f.,  défrichement  : 
Les  hommes    de    Longueville    quant   il 
vont  voir  les   estrepeures    du  boiz  ont  un 
luuide  vin.  [Coul.  de  Vernon,  xxii,  Arch. 
Eure.) 

estrepif:k,  voir  E^STnEPER. 


ESTRERE,  voir  ESTRAIRE. 
ESTRESCETÉ,  VOir  ESTROICETÉ. 

ESTUESiLLON,  estesUlon,  s.  m.,  bâton  : 

Pour  estaindre  ce  cri,  ladicte  Jaqueline 

mist  en  la  bouche  de  ladicte  Jehanaete  un 

estesillon    de   fer.    (1333,   Arch.    S    1336, 

pièce  1.) 

Luy  misrent  un  eslresillon  en  la  gueule. 
(J.  oiÉ  ViGNAY,  Jeu  des  échecs,  Ars.  3234  et 
3631.) 

L'Académie  enregistre  étresillon  avec 
plusieurs  acceptions  techniques. 

ESTRESMER,  VOÏr  ESTREMER. 
ESTRESSEUR,  voir  ESTROICEUB. 
ESTRETÉ,   voir  ESTROITE. 
ESTRESSIER,  VOir  ESTRECIEK. 
ESTRESSISSEUSE,  VOir  ESTHECISSEUSE. 

1.  ESTREU,  S.  m-,  trou,  ouverture  : 

De  totes  parz  est  toz  blostreus. 
De  totes  parz  est  plains  d'estreits. 
(G.  DE  Coi.NCi,  ilir.,  ms.  Brnx.,  f  129''.) 
Pour  les  huis    et   pour  les   fenestres  et 

pour  les  estreus  qui  sont  en  la  garde  robe. 

(1312,  Trav.  aux  chat,  des  C.  d'Art.,  Arch. 

KK  393,  f"  38.) 

2.  ESTREU,   voir  ESTRIEF. 
ESTREUPICIER,   S.   m.  ? 

Maison  de  Veslreupicier.  (Ch.  de  juin 
1343,  Hôp.  gén.  Orléans.) 

La  maison  a  Veslreupicier.  {Ib.} 

ESïREURE,  s.  f.,  désigne  une  espèce 
particulière  de  peau  : 

Item,  que  tous  peaulx,  c'est  assavoir 
peliants,  pans,  hasteraux,  estreures  et 
peaux  de  veel...  elles  seront  eswardees. 
(1463,  Statuts  des  tanneurs,  ap.  Aug. 
Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  II,  294.) 
Impr.,  estrenres. 

1.  ESTRI,  voir  ESTRIF. 

2.  ESTRI,  voir  ESTRIEF. 

ESTRiBOT,  voir  ESTRABOr. 

ESTRicANT,  part.  prés. ,  forme  cor- 
rompue et  barbare  rendant  le  latin  obs- 
telricans  : 

La  voiz  del  Seinor  estricanz  as  cers  e 
descuveranz  les  landes,  e  en  sun  temple 
chasquuns  parolet  glorie.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  xxvill,  9,  IJichel.) 

ESTRICHEMENT,  eslroickenieiit,  estro- 
chement,  s.  m.,  tricherie  : 

Que  Gllerresse  de  soye  ne  soit  si  hardie 
de  faire  en  soye  aucunes  mauvaises  ma- 
lices, c'est  assavoir  estrichement  qui  se  fait 
par  mauvaise  liqueur,  dont  la  soye  est 
plus  pesante  qu'elle  ne  doit.  (1448,  Ord., 
XIV,  32.; 

Que  fillarresse  de  soye  ne  soit  si  hardye 
de  faire  en  soye  aucun  mauvais  malice, 
c'est  assavoir  estroichement  qui  se  fait  par 
mauvaises  liqueurs,  dont  la  soye  est  plus 
pesante.  (1407,  Ord.,  IX,  308.) 

L'éditeur  des  Ordonnances  fait  cette  re- 
marque :  •  Ce  mot  est  presque  elTacé  dans 
l'original.  On  lit  eslrochement  dans  les 
Lettres  de  Henri  IL  >> 


ESTRICHIER,  VOir  ESTRECIER. 
ESTRICOISE,   voir  EST0RCOISE. 

ESTRicn,  S.  m.,  bâton  : 

Deux  nioulles  et  ung  estrieq  pour  faire 
des  tieulles,  (1593,  S.-Omer,  ap.La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.    ESTRIOUE. 

ESTRICQU.\GE,  VOir  ESTHIQUAGE. 

ESTRICQUE,  voir  ESTRIQUE. 

ESTRICQUOYRE,  VOlr  ESTUfiCOISE. 

ESTRICTEU  V.  ? 

Marron  armé  ne  (îst  fors  qae  ronter, 
Tant  qn'on  Bretaigne  onyt  a  Veilricler, 
Qae  avant  hyer  roy  Perceforest  traist 
Au  neuf  chastel  on  l'on  devoit  jonsler. 
{Perceforest,  vol,  V,  ch.  42.  éd.  1328.' 

1.  ESTRiE,  S.  f.,  stryge,  oiseau  de  nuit 
qui  passait  pour  déchirer  les  petits  en- 
fants pendant  la  nuit  ;  vieille  sorcière  : 

Tele  est  hideuse  come  estrie, 
Tele  est  noire,  vielle  et  flestrie. 
Qui  plus  est  jointe  q'une  fee. 
Quant  ele  est  painle  et  atifee. 
{De  Monaclio  in  fîumine  periclitato,   477,  ap.  Mi- 
chel, D.  de  Norm.,  t.  III.) 

Lai  vinrent  malvajs  esperit. 
Que  ces  gens  apelont  estries. 

{Uotop.,  8658.  Bibl.  eh.) 
L'esirie  dist  k'elle  mantoit 
Corn  orde  vielle  pautoniere. 

{Ib.,  8734.) 
Qne  par  l'art  et  par  la  mestrie. 
Et  par  le  conseil  d'une  estrie. 
C'est  d'une  orde  vil  maquerele, 
Traist  a  chief  la  foie  pucele 
Le  mal  desirrer  qu'ele  avoit. 

(Fal/l.  d'Ov.,  Ars.  5069.  f  131^.1 
Une  grant  vieille  a  poil  ferrant 
Qui  estoit  hideuse  et  flestrie 
Et  moult  resserabloit  bien  rstrie. 
(J.  Bruvast,    Chemin  de   Povreté.  à   la    saite  de 
ilénagier,  t. II,  p.  5,  Biblioph.  fr.) 

Regnanlt  Veslrie  entent 
A  tout  Uonenr. 

(E.  Desch.,  Poés.,  nichel,  840,  f  301».) 
Lamia,  estrie.  {Gloss.de  Douai,  Escallier, 
et  Gloss.  lal.-gal-,  Richel.  I.  7684.) 

2.  ESTRIE,  s.  f.,  syn.  iïeslrier  : 

A  esté  fait  rapport  au  buffet  de  la  visita- 
lion  faicte  au  clocquier  de  l'église,  la  ou 
il  est  nécessaire  de  mettre  plusieurs  es- 
tries et  ancres  de  fer.  (loll,  Reg.  13  de 
Corbie,  f"  92,  ap.  Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

Cf.  ESTRISR  et  ESTRIEF. 

ESTRIEF,  -  tref,  -  trieu,  -  triu,  -  treu, 
-  tri,  -  trui,  s.  m.,  étrier  : 

Mimlet  li  reis  en  snn  cheval  cnrant, 
Weslreu  li  tiadrent  Naimes  ejocerans. 

<Rol.,  3112,  Mûller.) 
De  booes  armes  a  entriez  arabes. 

{Les  Loh.,  Vat.  Urb.  373.  f  19''.) 
Pie  en  estrieu  desus  s'assist. 
(Wace,  Rou,  V  p.,  7366,  Andresen.)  Var.,  estrui. 
Le  pié  teneil  ja  en  Vestreu 
Quant  de  ses  ganz  li  resovint. 
(Ben.,  ».  de  Norm.,  II,  25161,  Michel.) 

Saot  en  la  selle,  aine  n'i  bailla  estrief. 
(Raimbert,  Ogier,  10301,  Barrois.) 


652 


EST 


EST 


EST 


Li  esiriu  ronpent,  et  cil  chet. 
(Cbbest.,  Erec  el  En.,  Richel.  1420,  P  13».) 

Si  s'afiche  es  estrms. 
(Tb.  de    Kent,    Gcs/c  d'/l/(S.,  Richel.  2.436i, 
f  13  T».) 
Soun  estreii  tint  qoanl  il  monntad, 
VeauDt  la  geot. 
(Vie  de  SI  Thom..  de  Canlerb.,    var.,  ap.  Michel, 
D.  de  Xorm.,  111,  C25.) 

Deus  vies  eslres  ot  pendu  a  sa  selle. 
{Charroi  de  Nismea.  Richel.  368,  C  165  y".) 
Lors  desceul  et  cil  li  liât  Vestrief.  (Lan- 
celot,  m?.  Fi'ibourg,  f"  17'.) 
Lors  Tint  a  son  cheval,  si  monte  par  Veslri, 
Et  laisse  Floridas  el  point  que  je  tous  di. 

(Rcsior  dit  Paon.  ms.  Rouen,  f°  47  r°.) 

A  Veslriu  sailli  erramment 
A  Gavain,  si  le  Cst  descendre. 

(Aire péril.,   Richel.  2168,  1°  42"".) 

A  snn  cheval  est  repeirez, 

Par  les  eslrus  mante  e  tent  le  frein. 

ILai  del  Désiré,  p.  17,  Michel.) 

Et  sailli  a  cheval,  que  ains  n'i  quist  esirief. 
(Doon  de  Maience,  49.55,  A.  P.) 

Hoc  scansile,  estref.  {Gloss.  de  Glasgow, 
P.  Meyer.) 

Une  paere  d'estrees  noirs  a  la  faczon  de 
morisque.  (1471-72,  Compt.  du  R.  René, 
p.  256,  Lecoy.) 

Maintenent  elle  dit  que  elle  a  un  estref 
trop  long  et  l'autre  trop  court.  (Quinze 
joyes  de  mariage,  viii,  Bibl.  elz.) 

Tanlost  s'en  pari,  mect  le  pyed  a  l'eslrieu. 

Monte  a  cheval. 

(J.  Marot,  Votj-    de  Venise,  la  Prinse  du  Chastean 

de  Pesquiere,  éd.  1532.) 

Une  paire  d'estriefs  dores  de  fin  or,  gra- 
vez au  buriu  et  esmaillez  de  fin  esinail, 
faicts  a  la  genette.  (loïS,  Compt.  royaux, 
ap.  Labordé,  Emaux.) 

Je  te  prie  que  je  te  trouve  prest  et  ac- 
commodé ;  qu'il  ne  faille  que  mettre  le 
pied  a  Veslrieu.  (1579,  Lett.  miss,  de  Henri 
IV,  t.   I,  p.  253,  Berger  de  Xivrey.) 

Mais  aussy  il  fit  bien  du  fat,  et  perdit 
Vestrieu  de  son  bon  esprit,  quand,  ne  s'en 
souvenant  pas,  il  fut  attrapé  dans  Peroune, 
et  alla  servir  son  vassal  comme  son  valet. 
(Brant.,  d'aucuns  Duels,  2'  dise,  p.  783, 
Bucbûu.) 

—  Barre  de  fer,  coudée  en  deux  en- 
droits, qui  sert  à  soutenir  une  poutre  : 

Trois  chevilles  et  ung  estrief  de  fer  pour 
arrester  ung  des  chevaletz  du  pont  de 
Loire.  (1483,  Compt.  de  Nevers.  CG  72, 
S°  48  v,  Arcii.  mnu.  Nevers.  ) 

Trois  petites  commandes,  trois  eslriz  et 
sept  chevilles  de  fer.  (1527,  Arch.  mun. 
Orl.,  ap.  Mantellier,  Mardi,  fréq.,  Il,  455.) 

ESTRiEL,  S.  m.,  étrier  : 

11  se  plante  entre  ses  eslrielz  et  prent 
une  espee  fort  et  roide.  (Perceforesl,  vol. 
m,  ch.  3,  éd.  1528.) 

1.  ESTRiEn,  s.  m.,  barre  de  fer,  coudée 
en  deux  endroits,  qui  sert  b.  soutenir  une 
poutre  : 

A  Jehan  Sale,  pour  avoir  fait  etbaillé  ung 
eslrier  de  fer  mis  et  posé  a  soiistenir  l'es- 
chenel  de  boys.  (1468,  Compl.  de  Nevers, 
ce  62,  1°  21  V»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

Avoir  souldé  les  deux  grans  estriers  qui 
lient  ladicte  enchevestreure  au  quarreaul 
de  la  planche.  (1473,  ib.,  CC  67,  f»  13  v.) 


Quatre  chevilles  de  fer,  ung  estrier  de 
fer.  (1483,  ib.,  CC71,f»  9  r°.) 

2.  ESTRIER,  S.  m.,  suite,  cortège,  équi- 
page: 

Li  rois  esgarde  son  estrier  : 
Monlt  li  siet  bien  qneoqae  il  fait. 
De  Jhersalem  sans  autre  plait 
S'en  sont  issn  toute  la  route. 

(Gilles  de  Chin,  2344,  Rein.) 

ESTRiERE,  adj.  f ,  employé  dans  la 
loo.  jambes  estrieres,  construction  de 
pierres  de  taille  qui  sont  engagées  par 
leur  queue  dans  un  mur  de  refend  ou 
mitoyen  : 

Défenses  sont  faites  et  réitérées  a  tous 
maçons,  charpentiers,  menuisiers,  serru- 
riers et  autres  ouvriers  artisans,  de  ne  faire 
a  l'avenir  aucun  bastiment,  pans  de  mur, 
jambes  estrieres  ou  autres  édifices  sur  les 
rues,  chemins  et  voyes  de  ladite  ville, 
fauxbourgs  et  banlieue,  sans  avoir  au  préa- 
lable pris  l'alignement  dudit  voyer  ou  son 
commis.  (22  sept.  1600,  Ord.  du  prév.  de 
Paris  pour  la  pol.  gén.,  et  règlem.  sur  la 
voirie.) 

ESTRIERS,  esters,  prép.,  outre: 
E  si  plusors  filhes  nessent  onquors  de 
moi  estriers  l'enfant  que  je  hai  en  vautre, 
je  establi  chescune  d'elesheretiere...  (1269, 
Test,  de  Jeanne  de  Fougères,  Arch.  J  406, 
pièce  3.) 

Esters  does  reges  de  jos  e  una  de  sus. 
{Cart.  du  chap.  d' Angoulême,  t"  42  v°.) 

ESTRiEU,  voir  Estrief. 

ESTRIF,  estri,  estry,  estrit,  eslrip,  estruy, 
slrityS  m.,  querelle,  dispute,  noise,  débat, 
combat  : 

Un  compte  i  olh  près  en  lestrit. 

(Vie  de  S.  Léi/.,  53,  Koschwilj.i 

Un  comte  1  aut,  prisl  ent  Vestrit. 

(Leclnre  Je  M.  G.  Paris.) 
Chi  per  batalle  e  per  estrii 
Tant  rey  fesist  mat  ne  mendie. 
(Aleeric,  Alex.,  13,  P.  Meyer,  Rec,  p.  282.) 

Et  por  coi  fu  la  noise  et  11  esiris .' 
(Carin  le  Loh..'i°  chans.,  v,  P.   Paris;  ms.  Berne 
113,  f  T.) 
]a  ne  prendes  a  lui  esirif. 

(Cbrest.,  du  Roi  Cuil!.,  592,  Michel.) 

Langement  ad  duré  entr'ens  dans  cist  estris. 
(.Garx.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13.513,  f°  20  v"  ) 
A  rencontrer  des  brans  fu  moult  grans  li  estris. 
{Fierahrtts,  910,  A.  P.) 
Jo  n'en  prcisce  a  lui  estrif. 

(Parloii..  3187,  Crapelet.) 
Apres  doivent  il  garder,  avant  que  il  eu- 
vaissentles  estriz,  qu'il  soient  appureillié 
diligenment  de  toutes  choses  qui  besoi- 
gnent  a  soi  delTendre  et  a  assaillir  lor 
ennemis.  (Brun.  Laï.,  Très.,  p.  398,  Chab.) 
Chil  de  Rennes  parlementoient,  li  petis 
contre  les  grans,  et  estoient  en  grant  estri. 
(Fboiss.,  Chron ,  II,  279,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Encore  te  pri  bonnement 
une  ta  gardes  des  ennemis 
Noz  âmes  et  de  leur  estrips. 
(ilijst.  de  S.  Crespin,  p.  133,  Dessalles  et  Cha- 
baille.) 

L'Estrif  de  fortune  de  vertu.  (Titre  d'un 

ouvrage  de  Martin  Le  Franc,  ms.  Ste-Gen.) 

Ilh  s'enlevât  la  grant  discors  por  les  che- 


vais  sor  quoy  maistre  Lambert  el  son  var- 
let  chevalchoient,  et  en  fut  entre  eaux 
grant  strit.  11.  db  Stavelot,  Chron., p  322, 
Borgnet.) 

C'est  maistre  Gnillanme  Colin 

Et  maistre  Thibault  de  Vilry, 

Denx  povres  clercs,  parlans  latin. 

Paisibles  enfans,  sans  estry. 
(Villon,  Pet.  Test.,'x\\w,  Jouaust,  p.  li;.' 

Allons  m'en  sans  faire  estry. 
(La  Vie  du  maulvais  Riche,  Ane.  Tb.  fr.,  111,283.) 
Et  delà  dit  on  que  commença  premiè- 
rement V  estrif  et  la  jalousie  d'honneur  qui 
estoit  entre  luy  et  Pompeius.  (AuYOT,  Vies, 
Crass.,  éd.  Vascosan  1563.) 

Ainsi  mon  temps   divers  par  ces  vagues  se  passe  : 
Ores  son  œil  m'appelle,  or  sa  bonche  me  chasse. 
Helas,  en  cest  estrif  combien  ay  je  enduré  ! 

(La  Boei.,  Sonn.,  xxin,  Fengère.) 

—  Tenir  estrif  de,  lutter,  disputer  di'  : 
Voulentiers    l'en    gaaingne    pou    a  leur 

tenir  estrif  de  bourdes  ne  de  jangles,  qui 
bien  ne  leur  plaisent.  (Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,c.  XXII,  Bibl.  elz.) 

—  Sans  nul  estrif,  sans  point  d'estrif, 
sans  dispute,  sans  contestation,  c'est  à- 
dire  sans  que  rien  fasse  empêchement  : 

Venez  y  lost,  sans  nul  esirif. 

(Les  Repeues  Franck,  de  Fr.  Villon,  Jacob  1831.) 
Je  vons  vens  l'esglantier  fleury. 
Qui  au  bois  croist  sans  point  d'estrutj. 

(Les  Dits  et  renies  d'amours,  Poés.  fr.  des  w"  et 
XTi»  s.,  V.  208.) 

—  Force,  violence,  impétuosité: 

.\rbres  t  ont  e  an  grant  if 
On  li  venz  mena  grant  estrif. 
(Ben.,  d.  deNorm.,  Il,  23040,  Michel.) 

—  A  estrif,  par  estrif,  à  l'envi  : 
Quant  vos  ares  vos  gens  ensamble  mis. 
Dont  chevacies  a  force  et  a  e.slr(S. 

(Les  Loh.,  ras.   Berne  113,  f°  H".) 

B.  chevauce  a  force  el  a  estri. 

\lb.,  1°  9'.) 

Chevauchent  ja  a  force  et  a  esiris. 

(Il>..  Val.   Urb.  373,  f  l'JM 

Et  nos  irons  a  force  et  a  estrif. 

(Gttrin  le  Loh.,  1"  chans.,  xxii,  P.  Paris.) 

Et  chevalcherent  a  force  et  a  estrif. 

(Ib.) 

On  li  enseigne  en  la  cit  de  Paris, 
Et  il  1  va  a  force  et  a  eslri. 

(li.)  ■ 

Bernars  semont  a  force  et  a  eslri. 

(Ib.,  2»  chans.,  xxvi.) 

Hapant  le  mainent  Ue  porc)  el  picanl  a  estn. 
(Ib  ,  i"  chans.,  m  i 
»acqaaires  et  buisines  y  sonnent  a  estrij 
(Chec.  au  cyijne,  2231",  Reiff.» 
Noos  les  assaudroas  ja  par  force  et  par  eslri 
Tant  que  tous  les  aurons  delrancies  el  ocis. 

(Gui  de  Uouri/.,  3388.  A.  IM 

Toute  jor  par  ces  haies  fleuslent  par  esiris. 
(Des  Taboureurs,  ap.  Jub.,  Jonyleurs  et   Trouih-rs, 
p.  166.) 

Es  nés  saloient  par  grant  esirif.  (Chron. 
de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  1°  102=.) 

Ensamble  sont  venu  acourant  par  cstri. 

(Cuv.,  du  Guesclin,  2l'JI,  Charrièrc.  • 
Cil  oizi'ilon.  en  leur  afaire, 
Cbanloienl  si  com  par  eslri  ; 
Se  lié  estoient,   n'en  estri. 

(Froiss.,  Poés.,  I,  97,300,  Sclieler.' 


EST 


EST 


EST 


(>j:i 


—  Au  sens  moral,  tourment  : 
Par  TOUS  gni  je  ea  paioe  et  en  eslri . 

(Gar.  le  Loh.,  S'cbans.,  xvi,  P.  Paris.) 

—  Danger,  position  critique  ; 

La  ou  n'est  femme,  j'entends  merefa- 
miles,  et  en  mariaige  légitime,  le  malade 
est  eu  grand  estrif.  (Rab.,  1.  111,  ch.  9, 
éd.  15S2.) 

Estrif,  dans  le  sens  de  querelle,  se  disait 
encore  au  coniraencement  du  xvii»  siècle  : 

Pour  tirer  les  roys  de  cet  estrif  et  con- 
llict,leurs  réputations  ot  grandeurs  saulves. 
(Lett.  de  Berlr.  d'Echaud  à  Vitleroy, 
31  mars  1613,  Coll.  Godefroy,  Portef.  267, 
Riche!.) 

Es(n7est  resté  dans  plusieurs  provinces, 
avec  de  légères  variations  d'orthographe. 
Rouchi,  estrife,  dispute.  Vir  Vestrife,  dit 
Hécart,  c'est  découvrir  la  vérité  de  ce 
que  quelqu'un  soutenait  n'être  pas  vrai. 
Haut-Maine,  élri,  querelle,  contrariété. 
Suisse  rom.,  Neuchâtel,  estriffe,  s.  f.,  dis- 
cussion, dispute,  querelle. 

Cf.  EsïniT. 

ESTRIPVER,   VOirESTIUVKR. 
ESTUIGNER,   VOlr  ESTHING.NIKR. 
ESTRIKIEn,  voir  ESTRIQUIER. 
ESTRILLE  FAUVE.\U,    SUbst.    COIlipOSé, 

I  rompeur  : 

Lors  vial  ung  esirillc  fauveau 

.Me  dire  que  (|Uoy  mo  leusisse, 

El  que  plus  ne  le  poiirsuisse. 

Et  que  ma  leclre  csloit  pprdae. 
(RoiItE.NÉ.  rAlittié  en  court,  UlCuv.,  l.  IV,  p.  I3i, 
Quatrebarbes.)  Impr.,  estrille  faniifuit. 
Cf.  F.\[JVEL. 

ESTRiN,  adj.,  extraordinaire,  distingué, 
parfait  : 

Car  elle  estoit  a  poiut  estrine 
Eu  regart,  en  parolle.  en  fait. 

(Eboiss.,  l'ads.,  liichel.  S30,  f"  91  v".) 

—  Estriii  de,  étranger  .'i  : 

Et  ensi  preudom  vit  et  oevre, 
Et  Dius  a  son  trespas  li  ouvre 
Paradis  a  la  boue  estrine, 
Dont  de  joie  sans  fln  l'estrine. 
lia  Dius  !  com  est  bons  cis  eslrios 
Et  li  liom  de  pechier  eslrins. 
(B.  DE  Co.NDÉ,  a  Contes  don  preiidome,  111,  Scheler.) 
Paradis  a  la  bone  estrine 
Par  vie  de  pechier  estrine. 

(Id.,  il>.,  yar.) 

2.  ESTRiM,  s.  m.,  étrenne,  récompense  : 

Ha  Dius  !  com  est  bons  cis  eslrins 
Et  li  hom  de  pechier  estrins. 
(B.  DE  (lo.SDÉ,  H  Contes  dou  preiidome,  Ho,  Scheler.) 

ESTRINC<JJIANDE,VOirESTURQUE.«.\NDE. 

ESTRINDRE,  voir  ESTBEI.NDRE. 

ESTRINE,  VOirESTRENE. 

ESTRiNGN'ER,  estrigiier,  verbe. 

—  Act.,  tenir  serré  : 

Aucun  des  partiez  et  amiz  de  mossei- 
gueur  Menaud  de  Favars,  chevalier,  ont 
prins  par  merque,  et  tiennent  en  prison, 
aseurez    et   estrinrjnes,    Jehan     Itoguelet, 


Jehan  Butaut.  (IS  avr.  141S,  Lettre  des 
viaires  et  bourgeois  de  Poitiers  aux  maires 
et  jurats  de  bordeaux,  Hcg.  de  la  Jurade, 
p.  147,   Bordeaux  1883.)  Inipr.,  estrinrjues. 

—  Rén.,  se  ramasser  : 

La  void  on  près  dn  cerf  de  la  meute  aboyante 
Un  s'allonger  avant,  et  d'une  dent  grinçante 
Menasser  l'ennemy  ;  cest  autre  roidissant 
La  queae.  s'eslrit/ner,  un  autre  s'eslançant 
Pour  iuy  prendre  l'aureille. 
(Cl..  Gauchet,  Plaisirs  des  champs,  p.  173, 
éd.    lliOi.) 

ESTRiNiTÉ,  j.  f.,  le  fait  d'être  étranger 
à  quelque  chose,  de  s'en  abstenir  : 

lia  Dius  !  com  est  bons  cis  estrins 
Et  li  hom  de  pechier  estrins  ! 
Car  mont  vaut  tele  estriniies. 
(B.  DE  CoNDE,  //  Contes  don  preiidome.  Do,  Scheler.) 

ESTRii»,  voir  Estrif. 

ESTRIPER,  voir  ESTREPER. 

ESTRIPPE,  s.  f.,  sorte  d'étofl'e  : 
Une  penne  d'estrippe  de  gris.  (1420,  Proc. 
verb.,  D.  Gren.,  vol.  91,  f»  162  r°,  Richel  ) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII"  s.  : 

Une  chapelle  d'estrippe  de  velloux  toute 
garnye.  (1616,  Visit.  de  M.  du  Laurens, 
Aroh.  mun.  Soissons.) 

ESTRiQUAGE,  estricquacjB ,  s.  m.,  mesu- 
rage  : 

Commandez  que  tondeurs  voiseut  de 
mattin  aux  liches  estricquier  les  draps  fiez, 
et  non  aultrement...,ctque  ledit  estricquage 
faiceut  bien  et  souffisament.  (1464,  Statuts 
des  drapiers,  Soc.  des  Anl.  de  Moriuie, 
t.  XVII,  1880-81.) 

ESTRiQUE,  -  icque,  S.  f.,  bâton  que  l'on 
passait  dans  la  gueule  d'un  lévrier  ou 
d'un  matin  : 

S'il  y  a  des  loups,  ils  ne  failliront  a  sor- 
tir :  mesmes  on  les  pourra  liaster  par  des 
petits  lévriers  ou  mastins  mis  en  Vestrique 
a  la  partie  du  buis.  _(J.  de  Cl.\morgan, 
Chasse  du  Loup,  p.  39,  éd.  1576  ) 

Est  bon  mettre  des  lévriers  d'estrique 
parmy  les  grands  pour  amuser  le  loup. 
(Gauchet,  Plais,  des  cliamps,  p.  131,  éd. 
1604.) 

—  Bâton  que  l'on  passait  sur  la  mesure 
pour  en  faire  tomber  le  grain  excédant, 
racloire  : 

De  tout  ce  que  l'on  mesure  a  l'estricque 
ou  a  le  main  dedens  la  cœure  de  Pope- 
ringhes.  (1429,  S.-Omer,  ap.  La  Fous, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Et  faut  qu'il  ait  (le  meunier)  une  coupe, 
demi  coupe,  ung  quarreau  et  la  moictié  de 
deniy  quarreau, et  mesure  tout  a  l'estricque. 
iUoust.  de  Biache,  xxn,  Nouv.  Coût,  gén., 
1,  436.) 

Que  nul  mesureur  ne  mesure  de  mesure 
qui  ne  soit  enseignée  du  Douisien  sur  dix 
livres  d'amende  et  estre  banni  de  la  ville. 
Comme  aussi.que  nul  n'estrique  d'estrique 
qui  ne  soit  enseignée  et  ait  plainemcnt 
six  paulees  de  tour  sur  le  fourfait  de  100  s. 
Que  chascun  mesureur  mette  le  poulce  en 
le  tnoienne  de  Vestrique ,  et  estrique 
oullre  le  mesure  surpaine  de  10  1.  et  perdre 
mesurage  quarante  jours.  (5  mars  1593, 
Ord.,  Statuts  et  Edits  du  marché  au  hled  de 


Douai,    art.    xvi    et    xvil,    Arch.    mun. 
Douai.) 

—  Etui  de  bois  qui  sert  à  renfermer  le 
fer  d'une  laux  : 

Lequel  suppliant  mist  jus  de  son  col  su 
faulx  et  prist  en  sa  main  l'estricque  d'icelle. 
(1444,  Arch.  JJ  176,  pièce  332.) 

Ce  mot  était  encore  en  usage  corn  nu- 
terme  de  chasse  au  milieu  du  xvii"  s.: 

Afin  que  les  lévriers  qui  en  viendront 
soient  comme  vous  les  devez  souhaiter, 
pour  servir  d'etrique,  de  flaincs  et  de  teste, 
selon  le  besoin  que  vous  en  aurez.  (Saln., 
Vén.,  citasse  du  loup,  c.  vi,  éd.  1665.) 

Hainaut,  étriqué,  rouleau  de  bois  qui 
sert  à  raser  les  mesures  de  grain. 

ESTRiQUER,  v.  a.,  serrcT,  resserrer: 
i'cslriqiie  mes  deux  pieds,  pais  mo  renversant  bas» 
Je  tire  le  cordeau. 

(Gauchet,  Plais,  des  champs,  p.  234,   éd.  i60-i.) 
Et  B'eslriijuanl  les  pieds,  en  tirant  se  roidit. 

(iD.,  ib.,  p.  256.) 

1.  ESTRIQUIER,  -  ilcier,  v.  a.,  mesurer, 
auner : 

Li  tûudeires  doit  estrikicr  le  blanc  drap 
anchois  k'il  soit  porteis  a  le  taintelerie. 
(1282,  lleg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer,  AB 
xviii,  10,  n»  692.) 

Ke  nus  hosteliers  n'envoit  saie  a  le  tain- 
telerie avant  ke  li  tondcres  l'ait  estrikie 
sour  le  perche.  (Ib-,  n"  694.) 

—  Mesurer  en  passant  un  bâton  sur  1;: 
mesure  : 

Que  chascun  mcsureurmette  lepoulceeii 
le  moienne  de  l'estrique,  et  estrique  oultre 
le  mesure  sur  paine  de  10  1.  et  perdre 
mesurage  quarante  jours.  (5  mars  1593, 
Ord.,  statuts  et  edits  du  marclié  au  bled  de 
Douai,  art.  xvil,  Arch.  mun.  Douai.) 

2.  ESTRKtriEii,  -  icquier,  -  iUier,  verbe. 
'       —  Act.,  remuer  : 

Les  dez  ainz  que  l'argent  a  pris, 

Si  les  estrique,  puis  li  ehaoge. 
I    (.Du  Preslre    cl    des    .u.     ribaus,    Richel.    837, 
'        P  235';  .Montaiglou  et  ItnynuuJ,  Fait.,  111,  6:!.) 

—  Réfl.,  s'agiter,  se  remuer  : 
Quant  voi  la  roussole  durement  s'eslrike. 

(Chans.,  Poël.  fr.  av.  1300,  t.  IV,   p.  1298,  Ars.> 
J'arme  le  poil,  je  m'eshicque. 
Je  tracasse  ;  rien  ne  me  nuist. 
(Sermon  joyeux  d'un  depucelleiir  de  nourrices,  Poés. 
fr.  des  iv"  et  xvi°  s.,  VI,  iOI.) 
Plus  belle  n'y  a  en  sa  rue, 
Ne  qui  aux  fcstes  mieux  s'eslrique. 
{Farce  de  ilaislre  itimiii.  Ane.  Th.  fr.,  11,  339.) 

IL-Norm.,  vallée  d'Yères,  s'etriquer  pour 
faire  une  chose,  se  raidir,  employer  toute 
sa  force  pour. 

ESTRIIJUOIIIE,   \ijir  KsrUKCÙlSE. 
ESTRIT,   \0ir  ESIHIF. 

ESTRii,-,  \oir  EsruiEt. 

ESTRiVABLE,  adj.,  sur  quoi,  au  sujei 
de  quoi  on  peut  contester,  débattre  : 

Ices  sunt  cil  qi  enquistrent  e  desputc- 
rent  des  choses  qui  sunt  outre  nature,  >\r 
plein,  de  void,  de  finit,  de  infinit,  e  acor- 
dantment  s'entrassemblereut  eu  confection 
de  ciste    niedicine  non  eslricablc  li'il   d.  - 


[■:sT 


EST 


RST 


partirent  en  oit  parties.  {Secr.  d'Arisl.,  Ui- 
chel.  S71,  f"  13i''.) 

ESTRivANCE,  S.  S-,  querelle,  lutte: 

Ea  moi  n'a  point  d'estrivance. 
(Thibault  IV,  Chans.,  p.  14,  Tar.,  Tarbé.) 

Ensi  demora  Veslrivmtce. 

(MousK.,  Cliron.,  2"891,  Reltf.) 

Contentio,  estrivaiice.  {Gloss.  de  Conches.) 
De  lonj  loniTrir  en  pénible  cstrivance 
?iaist  aax  sonffrans  haute  et  riche  observance 
Finablement  qui  les  paye  et  honnenre. 

(G.  Chastellain,  Rondel,  vi,  132,  Kerryn.) 

ESTRivE,  S.  f.,  querelle,  lutte,  contes- 
tation: 

Deslruire  velt  Vestrire  et  avenlnre. 
(Cer.  de  Valenc,  Chans.,  Dinauv,   Trouv.  brab., 

p.  3ti.) 

—  Combat,  bataille: 

<;ar  quandz  ilz  sont  a  Vcslriie, 
C'est  merveille  de  ce  qui  font. 
(Jvca.    Millet,  Desirucl.   de    Troijc,    l"    IS"",   éJ. 
1541.) 

Roucbi,  eslrive,  tromperie,  tricherie. 

ESTRivEE,  s.  f.,  débat,  contestation, 
querelle  : 

Honte  trop  lourdement  t'esirange  ; 
Il  n'y  fauU  point  tant  d'esirivees. 
(Songe  dore  de  la   l'ucellc,    Poés.  fr.  des   xï'   et 
xvi'  s..  III,  218.) 

—  A  l'estrivee,  à  l'envi  : 

Et  se  offorçoieut  cliacuQ,  ausi  comme  a 
l'estrivee,  l'un  contre  l'autre  de  mieuls 
faire.  (Evrart  de  Conty,  Probl.  d'Arist., 
Richel.  210,  f»  240'.) 

Avoient  aporté  eschielles,  si  les  apoicient 
contre  les  murs,  et  monloient  sus  a  l'es- 
trivee. (Fboiss.,  Chron.,  Vil,  404,  Kerv.) 

Cure  n'avoient  de  seoir 
Mes  de  danser  a  l'estrivee. 

(ID.,  Poés.,  I,  -2-23,399,  Scheler.) 

Tout  autour  oiseauh  voletoient. 
Et  si  très  doulcement  chanloient. 
Qu'il  n'est  cneur  qui  n'en  fust  joyeul-v 
Et  en  cnantant  en  l'air  montoient. 
Et  puis  l'un  l'autre  surmontoieat 
.1  l'eslrivpc,  a  qui  raieulx  mieulx. 
(.\  CuART.,  Ut.  des  quai.  Dames,  OEuv.,  p.  594, 
éd.  1G17.) 

—  Faire  estrioee  de,  faire  une  cbose  à 
qui  uiioux  mieux  : 

La  veissiez  de  joye  faire  eslrivees  de 
hoire.  (C.  M.\NSI0N,  Ilible  des  Poet.  de  me- 
tam.,  f-  30  V»,  éd.  1493.) 

EsFRivEis,  S.  m.,  effort.  Loc,  a  lor  es- 
Iriveis,  de  tout  leur  pouvoir,  de  toute  leur 
force  : 

Tant  se  lièrent  et  frapeut  a  lor  estrivris 
Qu'a  chasiun  saut  lu  sauc  des  membres  et  des  vis. 
(Doon  de  Maience,  7153,  A.  P.) 

ESTRivEMENT,  -  mit,  S.  Hi.,  débat,  con- 
testation, querelle: 

Ci  n'out  tençon  a'estrivemenl. 
(Ben.,    D.   de   Norm.,  Il,  2138G,  Michel.)  Impr., 
eslruiemenl. 

.111.  fois  ont  ja  esté  a  cel  atirement 
Li  quels  ara  l'avoir  qu'est  en  eslnvemenl. 
(lioiim.  d'Ali.r.,  f  16",  Michelanl.) 
Sapience  est  en  Veslrivement  de  sa  pa- 
role. {Bible,  Maz.  68i,  f»  ti''.) 


Trop  dures  mérites  lor  reut 
Des  gas  et  des  eslrieement. 

(Fregus,  p.  190.  Michel.) 
Fui  toz  tans  tançons  et  toz  estrivemanz . 
(Ms.  Ars.  5201,  p.  318».) 

Grant  estrivemenl  fu  entre  les  anciens 
pour  savoir  comment  chevalerie  povoit  plus 
estre  essauciee.  (Rom.  de  J.  Ces.,  Ars. 5186, 
f»  IK] 

A  cause  de  ce  sourd  y  entr'eulx  si  grand 
attaynemeut  ou  estrivemenl.  (141S,  Arch.  J.I 
169,  pièce  200.) 

Sans  arrogance,  esfWuemeret  ou  turbation. 
{La  tresample  et  vraye  Expos,  de  la  reigle 
M.  S.  Ben.,  1486,  1°  60"=.) 

Entre  les  Francoys  et  Espaignols  estoit 
contention  et  estrivemenl  de  célébrer  la 
feste  de  Pasques.  (Mer  des  Cran.,  f»  12  v 
éd.  1532.) 

Escheve  toutes  questions,  généalogies, 
contemplions  et  eslrivemens  de  la  loy. 
(1343,  Bible,  Epit.  de  Paul  à  Tit.,  chap.  3.) 

Débat,  eslrivement.  (R.  Est.,  Thés.,  Cer- 
talio.) 

EsrnivEOR, -eue,  s.  m.,  querelleur: 

Se  aucuns  est  eslrioeres  si  le  chastit  en. 
{Riule  S.  Beneit,  Richel.  24960,  f"  47  r'.) 

Estriceur.  certator.  (Gloss.  gall.-lat.,  Ri- 
cliel.  1.  7684.) 

Estriveur,  lutteur.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

Val  de  Saire  (Manche),  elrivar,  tricheur. 

ESTRivER,  estrifver,  etriver,  verbe. 

—  Neutr.,  quereller,  disputer,  dél)aUi'e, 
contester: 

Moult  se  commence  a  porpenser 
Et  en  son  cuei*  a  est  river 
Que  porai  faire. 

{Alhis,  liichel.  375,  f»  121'.) 
Sire,  fait  Gavains,  pas  n'eslrif. 
Que  je  n'en  aie  moult  raespris. 

(Mreper.,  Richel.  21G8,  f  3'.> 
lluec  ot  des  barons  assez 
Qui  contre  ce  pas  acstriverenl. 

(Dunnars  le  Gallois,  14178,  Slengel.) 
Et  menèrent  si  bêle  vie 
C'onques  encor  par  envie 
IS'esIriverenI  li  uns  a  l'antre. 
(.Ieh.    AU    Kl'.,  Mir.  de  S.    Torlii,    Dinaux,   Trom. 
arlés.,  p.  258.) 

Se  tu  veulz  esiriver  bien  parlerai  a  toi. 
(Le  DU  de  Ménage,  42,  Trébntien.) 

Ayes  toujours  Dieu  devant  tes  yeulx,  et 
ne  estrive  pas  de  paroUes  comme  eu  te 
deffendant.  (lutern.  Consol.,  Il,  xxxvi, 
Bibl.  elz.) 

Avec  ton  serviteur  a'eslrive. 

(C.  Marot,  l's.,  cxLiu,  éd.  1590.) 

Ma  sœur,  a'esirivez  pins.  Cest  honneur  uon  brigné 
Ne  vous  sera  jamais  en  reproche  allégué. 
(ScHELAMDRE,  Tyr  el  Sid.,  l'  journ.,  Ill,  3,  Ane. 
Th.  fr.,  t.  VIII,  Bibl.  elz.) 

Celle  la  dont  je  suis  jalouse,  ou  serait 
elle  plus  ayse  de  me  veoir  ;  et  qu'ayme- 
roit  elle  que  je  feisse,  sinon  ce  que  je  fay, 
de  me  tormenter  en  ceste  sorte,  et  d'estri- 
ver  contre  mon  mary.  (La  Coet.,  Regl.  de 
mar.  de  Plut.,  Feugère.) 
...  Ke.ttriver  contre  luy. 
(Vauq.,  .Su/.,    IV.  Ens.  p.  les  nil.,  éd.  1612.) 

Des  âmes  plus  désireuses  de  s'édifier  que 
d'estriver  opiniastrement.  (Coeffeteau, 
Tabl.  (la  l'iiiiioc.  de  Maria,  p.  431.) 


—  Au  sens  moral  : 

Lajoye  etgloire  que  prennent  ou  donnent 
les  hommes,  c'est  a  dire  le  monde,  estrifve 
et  tousjours  avec  elle  y  a  aulcune  tristesse. 
(Intern.  Consol,  1,  6,  Bibl.  elz.) 

La  philosophie  n'estrive  gueres  contre 
les  voluptez  naturelles,  pourveu  que  la 
règle  y  soit  joincte.  (MoiST.,  Ess.,  III,  S, 
éd.  1S88.) 

De  vray,  quant  a  la  grâce,  elle  estrive 
contre  la  besougne  qu'elle  fait,  pour  estre 
son  visage  mieux  net,  et  son  habillement 
plus  honneste  que  pour  la  peine  qu'elle 
prend.  (La  Boet.,  Mesnage  de  Xenoph., 
Feugère.) 

—  Lutter  : 

Uns  enpereres  Oaciens, 
Qui  haet  Peu  e  crestiens. 
Contre  nostre  lei  eslriveit 
Quant  li  bons  Saint  Jorge  viveit. 

(Vilalieali.  Georgii,  ms.  Tours  927.) 

Nous  avons  veu  celle  barge  esiriver 
contre  le  vent.  (Fboiss.,  Chron.,  1, 24S,  Luce, 
ms.  Rome,  i"  10.) 

—  Rivaliser  : 

Car  quant  elU  (la  serre)  voit  une  ne 
rudement  corre,  dont  estrive  a  la  nef  por 
son  isnelitet  esprover.  (Richard  de  Four- 
NIVAL,  Bestiaire,  p.  39,  llippeau.) 

Il  assembloit  tous  les  jours  les  plus  ef- 
frontez  gaudisseurs,  plaisants,  et  toute  telle 
manière  de  gents  qui  font  profession  de 
faire  rire,  avecques  lesquels  il  beuvoit  et 
mangeoit  ordinairement,  et  estrivoit  avec- 
ques eul.x  a  qui  rencontreroit  de  meilleurs 
brocards,  et  qui  se  gaudiroit  le  mieulx. 
(Amyot,  Vies,  Sylla,  éd.  lS6o.) 

—  S'évertuer  : 

La  veisies  graut  joie  faire, 
.\s  jogleors  vieles  traire, 
Harpes  soner  et  esiriver. 
(Ken.  de  Beaujeu,  Bians  Desconneus,  21,Hippeau.) 

—  Suivi  d'un  inlin.,  se  préparer  active- 
ment à,  faire  ses  efforts  pour  : 

Li  un  por  les  allres  s'avivent, 
Do  vaincre  les  Bretons  esirivenl. 

OVacc,  BruI,  12G32,  Ler.  de  Lincy.) 

Et  pour  ce  eslrivons  plaire  a  Dieu  ou  prc- 
sens  ou  absens.  (P.  Fehget,  Noiw.  Test., 
f»  173,  r°,  impr.  IMaz.) 

Lothaire  subitement  estriva  assaillir  Lor- 
raine, et  luy  donna  l'empereur  lieu,  pour 
ce  qu'il  n'estoit  pas  appareillé  a  la  bataille. 
(Le  Baud,  Hist.  de  Bret.,  eh.  xvin,  éd. 
1638.) 

—  Estriver  d,  s'efforcer  de  faire  telle 
chose,  d'amener  tel  résultat  : 

Nous  ne  demandons  autre  chose  fors 
que  nous  soyons  comptez  et  reputez  au 
nombre  des  hommes  et  des  citoyens,  et 
vous  ne  refusez  a  le  faire  sinon  que  pour 
estriver  a  nostre  injure  et  villenie.  (Prem. 
vol.  des  grans  dac.  de  Tite  Live,  f"  64=,  éd. 
1530.) 

—  Faire  difficulté,  opposer  de  la  résis- 
tance, résister  : 

ÎSus  des  siens  adont  a'esirira 
A  soi  dormir  n'a  sommeillier. 

(Guiart,  Raij.  lign.,  13112,  W.  et  P.) 
Et  puis  d'aymer  on  ne  se  peult  tenir. 
Quoy  qu'on  esirirc. 

(Cl.  Mab.,  Eieg.,   18,  éd.  1511.) 


EST 


EST 


EST 


Ses  souldards,  qui  au  demouraut  n'es- 
toyent  gueres  bien  rliscipliaez  ni  obeys- 
sants  a  leur  capitaine,  le  suyvoyent  envis 
et  estrivoijent  a  l'encoutre  de  ses  comman- 
dements. (Amyot,  Vies,  l.ucnll.,éd.  1565.) 

J'en  cognoy  quelqu'un,  qui  plaint  son 
advertissement,  s'il  n'en  estcreu  :  et  prend 
a  injure,  si  ou  estrive  a  le  suivre.  (.Mont., 
Ess.,  1.  III,  c.  S,  éd.  1S95.) 

—  Combattre,  au  sens  propre  : 

Qui  est  celuy  qui  craint  si  peu  sa  vie 
qu'il  veuille  es triver  coulre  moy  ?  (Lariv., 
les  Tromper.,  IV,  1,   Ane.    Th.   fr.,  t.  VU, 

liibl.  elz.) 

Quel  honneur  vous  seroit  ce   d'eslriver 
contre  un  marault?  (Id.,  ib.,  IV,  2.) 
Il  combat  si  long  tans,  si  long  tans  il  clrive. 
(Du  Bartas,  la  Semaine,  111,  éd.  1579.) 

—  Act.  contester,  disputer,  défendre, 
avec  unrég.  de  chose  : 

Si  que  se  il  (les  parties)  vuelent  esiriver 
aucuns  articles...  la  vérité  en  puisse  estre 
sceue  par  ce.  (ti  Ordin.  maistre  Tancrei, 
Ricbel.  25546,  f"  1  r".) 

Disans  que  de  toutes  leur  forces  estoient 
près  et  appareillies  pour  la  couronne  de 
France  encontre  tous  adversaires  estriver 
et  deffendre.  (Grand.  Chron.  de  France, 
ristoire  du  roy  Phelippe  le  Bel,  XL,  P. 
Paris.) 

—  Combattre,  résister  à,  a\ec  nn  rég.  de 
personne  : 

Cenx  qui  par  trop  fnyaal  Vcnns  estrieenl. 
Kaillent  autant  que  ceni  qui  trop  la  suivent. 

(Mo.NT.,  Ess.,  1.  m,  c.  5,  éd.  1S88.) 

—  Inf.  pris  subst.,  lutte  : 

Por  si  grant  péril  esclilver, 
Por  ce  qne  fort  est  Veslriier, 
Qn'il  est  soulil  el  sondniant, 
Parnuit  s'en  est  torné  fuiant 
Dreit  a  la  mer. 
(Vie  de  S.  Alejri,  4'23.  Romania  VIII,  p.   ni.) 

—  Estrivant,pavl.  prés,  et  adj., querel- 
leur : 

Ne  mal  parlicrs  ne  esirivanz. 
Gehv.,  Desl.,  Brit.  Miis.add.  2,S560,  !"  100'',  1>. 
Meycr.) 

—  Qui  rivalise  : 

Si  vit  les  sains  de  paradis... 
Alans  et  venans,  ce  li  semble. 
Et  estrivans  de  deol  ensemble. 

(.Irfrorac.  iV.-i).,  p.  11,  Chassant.) 
Advint  de  fortune  que  les  trois  estrivanles 
eurent  autant  de  voix  l'une  conimel'autre. 
(Lariv.,  Facet.   Niiicts  de  Strap.,  VI,  iv, 
Bibl.  elz.) 

—  En  parlant  de  choses,  qui  fait  effort  : 
Elle  a   aussi   abondance  de  très  claires 

fontaines,  desquelles  les  ruisseaux  eslri- 
oants  par  soef  murmure,  donnent  aux 
viateurs  doux  attrait  de  dormir.  (Le  Baud. 
Hist.  de  Bret.,  ch.  2,  éd.  1638.) 

—  A  charge  : 

Si  ta  sçavoys  bien  le  danger 

Oaquel  nous  nons  sommes  boulez 

Pour  estre  venus  et  montez 

En  la  région  des  vivaus 

Tes  jonrs  seroieut  estruans 

A  toy  par  donlourem  remori, 

Souhaitant  raille  fois  la  mort 

Pour  abréger  ta  giant  misère. 

(.\el.  des  aposl.,  vol.  I,  f  31'',  éd.  l.ï.îT.) 


—  Estrivé,  part,  passé,  querelleur  : 

Vie  estrivee  qui  trouble  tous  sens.  (1483, 
Hardouin  de  Li  Jaille,  Form.  des  (jaiges 
de  bataille,  p.  171,  Prost.) 

Ce  mot,  employé  par  Régnier,  regretté 
par  la  Bruyère  et  enregistré  par  Furelière, 
était  encore  de  quelque  usage  à  la  lin  du 
xvii°  siècle. 

En  terme  de  marine  et  d'artillerie  on  a 
gardé  avec  des  acceptions  analogues  la 
forme  étriver  : 

11  faut  étriver  très-court  et  mener  dans 
un  escadron  les  chevaux  par  la  rudesse  et 
par  la  vigueur,  plutôt  que  par  art  et  par 
principes.  (J.  A.  de  Guiberï,  Tactique,  1. 1, 
p.  287,  éd.  1773.) 

Wallon,  e'frîBcr,  disputer.  Rouchi,é(j-ît!er. 
disputer,  contester  vivement,  ne  pas  con- 
venir des  conditions  qu'on  s'est  imposées, 
tricher  au  jeu.  Haut-Maine,  étriver,  con- 
trarier, agacer,  faire  endêver,  combattre. 
Norm.jOrne,  Bessin.e'h'ii'ec,  faire  endêver. 
Val  de  Saire  (Manche),  elrivo.  endêver. 
Guernesey,  étrivair,  dans  le  même  sens. 
Canada,  e'tmsr,  faire  endêver;  s'étriver,&e 
plaisanter  mutuellement. 

ESTRivESON,  S.  f.,  coiiibat,  résislauce 
opiniâtre  : 

Ou  qu'il  Toit  Gloriant,  si  l'a  misa  rcson. 
Et  que  li  dui  Francheis  ont  fet  eslriveson. 

{Gaufreij,  8316,  A.  P.) 

ESTRivEiis,  adj.,  qui  dispute,  quere 
leur  : 

Aversion  estrivense.  (Bible,  Maz.  684, 
f"  124'.) 

Ce  mot  s'est  conservé  en  rouchi.  Ou  lit 
dans  Hécart  ; 

ESTRIVEUX,  qui  estrive,  qui  conteste, 
qui  révoque  un  marché  qu'il  avait  arrêté, 
ou  qui  exige  de  nouvellesconcessions  pour 
le  remplir.  On  dit  aussi  estriveur. 

ESTRiviE,  s.  f.,  débat,  contestation  : 

Faictes  moy  mes  sergens  venir 

En  assez  grande  corapaignie, 

El  pour  double  de  Veslriiie 

Faicles  les  armer  nng  pflil. 

(Mijsl.  de  la  Restirr.,  f  3'',  impr.  Inslil.) 

Cf.  Estrivee. 

ESTRiviERE,  s.  f.,  petite  planche  pen- 
dant à  la  selle  d'un  cheval  et  servant  à 
appuyer  les  pieds  du  cavalier,  étrier  : 

Tout  le  porfenl  desi  en  Ves/riviere. 

(Les  Loh.,  Val.  Urb.  Slo,  (°  23''.) 
N'ai  terre  ne  avoir  qui  vaille  nne  estriviere. 
(Fragm.  du  xiu°  s.,  ap.  Keiff.,  Chron.  de  ilousk., 

I,  r,i3.) 
Que  li  roys  fa  verses,  qui  gerpi  Vestriviere. 

(B.  de  Sel/.,  xxii,  65,  Bocca.) 
Tenans    chascun  Vestriviere    du   cheval 
de  sou  maistre.  (W.iVRiN,  Anchienn.  Cron. 
d'Englet.,l.  II,  p.  371,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Partie  de  la  chaussure  : 

Estoit  paré  dunes  cliausses,  dont  le  fond 
estoit  d'une  aiguillete  recousu  et  estoient 
fendues  au  travers  des  genoilz,  et  estoient 
les  estrivieres  ouvertes  au  dessus  des  sou- 
liers tant  derrière  que  devant.  (Roi  René, 
l'Abtizé  en  court,  iv,  76,  Quatrebarbes.) 


ESTiuvocHE,  S.  f.,  coup,  taloclie: 
Qaant  chascun  eut  de  raoy  son  eslrivoihc 
L'un  se  départ,  l'autre  fail  son  aproche 
Vers  son  logis  de  liesse  prescrit. 
(Nij  Irop  les!  ny  trop  lard  marié.  Poés.  fr.   dos  w" 

et  xvi"  s..  III,  131.) 

ESTRivoT,  S.  m.,  sorte  de  bâton  servant 
au  dépècement  du  gibier: 

Puis  fends  les  deux  jambes  devant  el 
boute  parmy  un  estrivot  :  c'est  ung  baston 
d'environ  pié  et  deniv  de  long.  (Modns, 
i"  36  v°,  Blaze.)  '  .    \  - 

ESTROBATOUR,  VOif  EsTROVEOR. 
ESTROBLE,  VOir  ESTEULE. 
ESTROCHEME^'T,  VOir  ESTRICHEMEXT. 

ESTROEM,  estroin,  s.  m.,  fleuve  : 
Que  les  diz  marcbans  requirent,  s'au- 
cun  d'eulxfeussent  murdriz  ou  robez  par 
forche  ou  violence  dedens  le  pays  et  es- 
Iroem  de  Flandres  par  aucuns  des  cens 
des  villes,  chasteaulx  on  havenes  de  Flan- 
dres, que  le  pays  de  Flandres  soit  tenuz 
d'en  faire  restilucion.  (1388,  Ie(i  rfe  P.  de 
Bourg.,  Anzeiger,  VI,  135.) 

—  Courant: 

Parquoy  pluiseurs  desdils  chintres  et 
pierres....  estoient  avalées  et  descendues 
vers  le  profondeur  et  estroin  de  la  dicte 
rivière.  (Pièce  de  1431,  Mém.  des  Antiq 
de  Morinie,  t.  XV,  p.  165.) 

1.  ESTROER,  -  oucr,-  uer,  -  anir,\.  a., 
percer,  trouer  : 

L'escul  Rollant  uni  frait  e  eslroel. 

(Itol.,  21;;-,  Milllrr.i 
Et  mainte  brogne  percier  el  eslrocr. 

(Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  f°  1''.) 
l'^t  son  esca  li  eslroerent  si 
Tels  .nn.  tros  i  poist  oa  coisir. 

(/*..  f  2.1'^.) 
I.or  escu  furenl  percii-  et  esirné. 

Ub..  Ars.  3143,  f  16'^.) 
I.i  escu  soiil  percié  el  esiroe'. 

'Ib  ,  ras.  Montp.,  f  19'.) 
La  veissiez  raaiole  large  effondrer. 
Kl  mainte  broigne  percer  el  esirouer. 
(Garin  le  Loh.,  1'  chans.,  IV,  P.  Paris.)  Var.,  es- 
Iroer.  ims.  Monip..  f*  2"^.  I 

AmJui  estoient  li  baron  ens  el  pré 
Et  lor  escu  esloient  eslroé. 

(Ib.,  i"  chans.,  vxv.) 
Si  Itn*  esFroent  lur  escaz. 

(llrui,  ms.  Mcnich,  658,  Vollm.) 

A  l'esca  eslnter,  a  l'eanrae  peçoier... 
Porrez  apercevoir  com  faiz  suis  chevalier. 
U-  BoD.,  Saî.,  cci.xxxi,  Michel. > 

Si  s'entrcDerent  si  durement  que  il  font 
les  escuz  estroer  et  percier.  (Lancelot,  ms. 
Fribourg,  1°  25"'.) 

Merveillox  cox  se  sont  doné. 
Que  li  escu  sont  eslroé. 
(Floire  el  Blanche/lor,  2°  vers.,  3243,  da  Méril.) 

Qu'il  li  a  son  esca  brisié 
Desous  la  boacle  el  eslroué. 

(Couvain,  .136,  Hippeau.) 
Le  père  al  Ui  tel  cop  duna 
Que  Sun  escu  li  eslrua. 

(ilort  du  Roi  Cormond,  562,  Scheler.i 
Vos  armes  sonl  depecies 
Et  estroees  el  percies. 

([iiirmars  le  Gallois,  6181,  Slengel.' 


ii'tt; 


lîST 


EST 


EST 


Aocui  aurez  celle  teste  Irancliic 
Et  celle  pance  esiroee  et  percie. 

(Amis  el  Amiles,  1317.  IIolTraannJ 

Exiroez  est  (l'ecn)  et  detranchiez. 

(Parlai!. .  Richel.  19152,  f  ISn'.) 
Vons  aves  mon  Tisa?e  jssi  dcsiiguré, 
Kt  Irencie  nia  banlevreet  mon  nea  eslroiic. 
iEnf.  God..  Richel.  125S8.  f  21^  ' 

l.i  escuz  de  lor  cous  sont  fraiz  et  esiroiiez. 

(Floov..  21G6,  A.  P.i 

l't  son  esca  vont  eslroanl. 

(Renarl.  Snppl.,  p.  366,  Chabaille.i 
•S'en  fesoit  les  pièces  voler, 
F'^t  depicier  et  fxlroer. 
Que  point  n*i  denioroil  d'entier. 
(Dr  Berenqier  au  long  cul,  26,  Montaiglon  et  Ray- 
nfind,  Fabl..  IV,  58.) 

Vosires  haubers  est  par  deriere, 
(ion  m'est  avis,  tons  esiraues, 
Car  mes  espins  i  est  passes. 

(Fregus,  p.  85 ,  Michel.) 
En  l'escu  de  quartiers  mnlt  grant  cop  li  dona 
Ke  les  qnirse  les  fnz  par  rai  li  csirua. 

(Horn,  4728,  Michel.' 

—  Estroc,  part,  passé,  troué  : 
L'autre  tremble  toute  elTraee. 
lant  se  sent  foible  et  esiranec 
VA  pourfendue  de  creraces. 

(fio.sr,  Vat.  Chr.  141)2,  ("  4SM 

2.  ESTROEit,  voir  ESTORKR.. 

l-.STROGNEn,   voir  ESTBONGNF.R. 

lisTROicETÉ  ,  -  eceté,  -  escelé,  s.  f., 
étroitesse  : 

Les  estrecelez  de?  rues.  (G.  de  Tyr,  xvi. 
16,  liist.  dos  crois.) 

EiiVestresceté  de  la  terre.  (Comm.  s.  les 
Ps.,  Richel.  963,  p.  229'.) 

Pour  cause  de  Yestrer.eli:  el  petitesce  de 
leur  lieu.  (1334,  Arch.  S  3684.  pièce  3.) 

ESTROiCEUR,  -o(Sseui',-0!/sseMr,-eissett»', 
-esseur,-  eccur,  s.  f.,  rétrécissement,  res 
serrement,  étroitesse  : 

Vestroiceur  du  lieu  ne  soufîroit  pas  que 
assembler  se  peussent.  (Bersuihe,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  f°  28i=.) 

l>onc  .u.   y  a  sanz  plus  non  trois  (chemins) 

Qui  aient  autelle  estrecenr 

Du  d'arbres  a  plus  d'espesseur. 

(Christ,  de  Pi<.,  Poés.,  Richel.  604,    f  126  v»: 

l'ûschel,  T.  894.) 

Estroysseur,  straytnesse  ,  narownesse. 
(l'ALSGR.WE,  Esclairc,  p.  277,  Géuin.) 

Estreisscur,  naro-nnesse.  (1d  ,  ib., 
p.  247.) 

H  était  encore  de  quelque  usage  dans  la 
première  partie  du  dix-septième  siècle  : 

Estrecetir,  estresseiir ,  estroisseur,  an- 
fîuslia,  et  forma  stricta  vel  arcta,  locus 
iirctus.  (DuEZ,  Dîr;f.  fr.-all.-lat. ,  Amster- 
ilnin  1664.) 

Suisse  rom.,  Neuchâtel, e'froîceur,  étroi- 
tesse :  Vétroicear  d'une  planche. 

liSTItOICHEMENT,  VOif    ESTRICHEMENÏ. 
ESTROICISSUUE,    VOir    ESTROISSISSDRE. 

ESTRoiER  (s'),  V.  réfl.,  renonccr  à  : 
Voillanz  et  desirranz  porveoir  a  la  pes 
et  a  l'alcgement  de  nos  feaus,  en  mcur 
conseil  et  deliberaliou,  a  nostre  requeste 
el  de  noslre  volonté,  el  de  nostre  otroi  cl 
do  plusors  autres  qui  ucesl  acorl  furent  et 


s'estroierent  des  diz  racliaz  a  merci,  a  or- 
dené  en  ceste  manière...  (1269,  Arch.  J. 
192,  pièce  49.) 

ESTROIGNEMENT,  VOir  ESTBAIGNEMENT. 
ESTROIGNER,  VOir  ESTRONGNER. 
ESTROIN,   voir  ESTROEM. 
ESTROINDRE,  VOir  ESTREINDRE. 
ESTROISIR,  voir  ESTROISSIR. 

ESTRoissEMENT,  S.  m.,  hande  étroite 
de  terre,  clairière  : 

Au  regard  d'icelle  paroisse  sont  le 
Fayel  et  le  cours  de  chenal  en  hameaulx 
et  iandes,  en  manière  A'estroissement  de- 
dens  ladicte  forest.  (13S4,  Arch.  P  301, 
pièce  9.) 

Cf.  ESTROITURE. 
ESTROISSER,  VOir  ESTRECTER. 

ESTRoissEURE,esireç!(rc,etnsseMre,s.f., 
rétrécissement,  caractère  de  ce  qui  est 
étroit  : 

Et  lui  avons  permis....  de  faire  poyer 

pour  raison  de  Velrisseure  de  ladicte  mai- 
son. (1493,  Bail  d'une  maison,  ap.  Sle-Pal., 
éd.  Favre.) 

La  laxité  etlarseur  des  pertuis  d'cnhaut, 
et  Vcslroissettre  de  ceux  d'emhas.  (Amyot, 
Prop.  de  table,  Ul,  ii.) 

Angulus,  nn  angle,  eslrecwr.  (Trium 
ling.  Dict.,  1604.) 

ESTROISSIR,  estro!sj/r,  V.  a.,  étrangler  : 
Elquaul  il  (Judas)  fui  pendu,  creva  par 
le  meillieu  du  corps  et  yssirenl  par  la 
toutes  les  entrailles: car  il  n'apartenoit  pas 
que  l'anie  damnée  yssist  liors  par  la  bou- 
che laquelle  avoit  baisé  le  doulx  Jésus,  el 
que  le  gosier  par  lequel  la  voix  de  trahison 
esloil  yssiie  fitst  estroisy  par  lelalz  duquel 
il  se  p'endu.  {Le  Repos  de  conscience,  éd. 
Jeh.  Trepperel,  c.  xxxi.) 

ESTuoississuRE,  cslroic,  esirec  ,  s.  f., 
rétrécissement,  caractère  de  ce  qui  est 
étroit  : 

Ledit  Bosphore  est  estroit  a  l'entrée, 
large  au  milieu,  sur  la  grande  estrecissure 
duquel  esloil  autrefois  un  village.  (Thevet, 
Cosmogr.,  viil,  11,  éd.  1538.) 

l.'i'stroississure  des  conduits.  (Amyot, 
Demand.  rom.,  cxi.) 

La  cause  de  la  stérilité  des  mulets  vient 
de  la  petitesse,  ou  estroicissure,  ou  bas- 
sesse de  la  matrice.  (François  de  Fouge- 
roli.es,  Diog.  Laerlien,  p.  594,  éd.  1601.) 

11  était  encore  de  quelque  usage  dans  la 
première  partie  du  xvii"  siècle  : 

Estrecissure,  coarclalio,  coutractJo,  et 
anguslia.  (DuEZ,  Dict.  fr.-all.-lat.,  Amster- 
dam 1664.) 

1.  ESTROIT,  estroyt,  estreit,  slroit,  part, 
passé  et  adj.,  serré,  pressé  : 

Ensi  issent  siroil  et  serré. 

(Ben.,  rroifs,  Richel.  375.  P  84°.) 
Lo  champ  fu  to  plein  de  la  multitude  de 
lo  exercit  de  l'empereor,  et  sont  veues  les 
lances  estroites  come  les  canes  sont  en  lo 
lieu  ou  il  croissent.  (Aimé,  Vs/.  deUNorm., 
I,  22.  Champollion.) 

—  l're'^sanl.  vil  : 


Car  il  n'est  heure  ans  douze  moys 
Que  je  ne  soye  bien  mille  foy» 
En  divers  pensemens  eslroijs 
D'aler  vers  luy. 
(Déliai   de  deux  Dem,,  Poés.  fr.  des  xy'  et  xvi'  s. 
V,  295.) 

—  Adv.,  étroitement  : 

Estroit  se  lienent  enbracié. 
Moult  estoieot  eslroit  colcbié. 
(FI.  el  Blanche/lor.  Richel.  19132,  f»  SOS".) 
Ja  te  baiseroie  eslroit. 
(.iucassin  el  fiicolelte,  p.  30,  Snchier.) 

—  Sérieusement  ; 

E  se  purpensa  raull  esireil. 
(l'n  Chival.  e  sa  dame,  ms.  Carabr  ,  Corpus  ,50, 
P  92^  P.  Meyer.) 

2.  ESTROIT, estreit,  estrei,estroict,  s.  m., 
lieu  étroit,  resserré,  détroit  : 

Adfin  que  chacun  fesisl  armée  par  mer, 
tant  de  gallees  comme  d'autres  gros  vais- 
seaulx,  pour  garder  les  estrois  de  Constan- 
tinoble  contre  l'envahie  des  Turcqz,  qu'ilz 
ne  peussent  pas  entrer  de  la  Turquie  et  de 
la  Natolye  en  Grèce.  (Wavrin,  Anchienn. 
Chron.d'Englei.,l.ll,  p.  30,  Soc.  de  l'H.de 
Fr.) 

Et  li  rois  s'en  vint  a  Struvelin;  la  passa  il 
a  l'estroit  l'aiguë.  (Froiss. ,  Cftron.,  III,  19, 
Luce.) 

Si  partirent  ou  mois  de  febvrier,  ledit  roy 
Dampietre  et  prince  de  Galles,  et  passèrent 
les  estroicts  de  Bonceaulx,  par  la  permis- 
sion du  roy  Charles  de  Navarre.  (Le  Baud, 
Hist.  de  Bret.,  c.  xl,  éd.  1638.) 

Et  ainsy  se  rendit  M.  de  Guyse,  sans  aller 
plus  visle  que  le  pas,  a  la  place  de  ballaillo 
de  son  armée,  qui  esloil  fort  bien  logée  en 
un  estroit  entre  les  vignes  et  la  rivière  do 
Modon.  (Brant.,  d'Aucunes  Retraites  de 
guerre,  Buchon.) 

—  Fig.,  situation  serrée,  gênée,  critique  : 

Vers  la  cité  en  est  aies, 

Snvent  regarde  ariere  sei, 

Mult  est  Lanvax  en  grant  esirci. 

De  s'aventure  vait  pensant. 

Et  en  Sun  curage  dutant. 

(Marie,  Lai  de  Lanval,  192,  Uoq.) 
Pour  en  secourir  les  affaires  selon  ce  que 
l'esfroict  auquel  ils  sont  reduicls  le  pourra 
requérir.  (Du  Villars,  Mém.,  XI,  an  1559, 
Michaud.) 

—  Rigueur  : 

L'estroit  de  l'examiualion  m'a  esté  une 
dure  attente  par  la  diversité  des  courages. 
(G.  Chastellain,  Exp.  sur  vérité  malprite, 
VI,  275,  Kervyn.) 

ESTROiTÉ,  -  oitté,  estreté ,  s.  f.,  étroi- 
tesse : 

Kl  l'entrée  de  paradis 
Au  premier  est  estroite  et  dore, 
Mais  celle  esirelé  petit  dnre, 
Com  plus  dure  plus  enlargit. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3611,  f°  105».) 
Jugeant  presque  impossiblequel'esfrottfc' 
des  liens  qui  bridoieul  les  cinq  places  n'en 
donnassent  bientost  l'argument,  la  servi- 
tude estant  ennemi  du  généreux  François. 
(Du  ViLLARS,  Mém.,  XI,  an  1559,  Michaud.) 

ESTROiTECE,  -  eitecc,  s.  t.,  angoisse  : 
Tribulaliun  et  estreitece  truverent  mei. 
(Psalm.,  Bril.  Mus.  Ar.  230,  !"  127  v».) 

ESTROiTELET,  adj.,  RU  peu  étroit  : 


EST 


EST 


EST 


637 


Easi  corn    je    m'en  retornai 
Per  un  es/roitelet  sentier. 

{Chans.,  ms.  Berne  389,  f  190.) 
Les  une  petite  sentelelle  i 

Maubatue  et  estroileleth'. 
(Jeh.  de  le  Mote,  h  Regret  Guill..  153,  Scheler.) 

Cf.  ESTROITET. 

1.  ESTuoiTEJiENT,  -  oiUcment,  s.  m., 
étrécissement,  lieu  éiroit  ; 

Infinie  multitude  s'assambloit  par  les 
eslroittemens  îles  rues.  (Ancienn.  des  Juifs, 
.\rs.  5083,  f°2I3'.) 

ESTROiTEMEXT,  -  aiil,  atroiteviant, 
adv.,  rigoureusement  : 

Il  lour  en  convandra  randre  raison  de- 
vant Dieu  atroitemant  de  lour  négligence. 
(3«  p.  des  Coût,  des  Chartreux,  ms.  Dijon, 
f<>30r°.) 

Défendre  estroitemant.  (/&.,  f°  31  r».) 

Leur  manda  eslroitement  que  il  n'euis- 
seut  nulle  allianche  au  rov  d'Engleterre. 
(Froiss.,  Chion.,  H,  427,  Kêrv.) 

—  Instamment  : 

Et  requeroit  souvent  Dieu  estroitement 
en  soi  meismes.  (Fhoiss.,  Cftj'on.,  II,  38, 
Kerv.) 

ESTROITET,  adj.,  uu  peu  étroit  : 

Ensi  con  je  m'en  retornai 
Par  un  esiroilet  sentier 

œhans.,  Rifhel.  20050,  C  65  v».) 

Cf.  ESTROITELET. 

ESTROITETÉ,  -   ttcté,-  CtCté,   OSt-,   S.  f., 

étroltesse  ; 

Vaslroiteté.  {Cyrurgie  Albug.,  ms.  de 
Salis,  f"  146'.) 

Pour  Vcstroicteté  des  centiers.  (Rom.  de 
J.  Ces.,  Ars.  5186,  f">  82\) 

EstroiUeté  de  chemin.  {De  vila  Chrisli, 
Richel.  181,  f°  65^) 

Il  advirona  chascun  costé  les  eslroic- 
tetes  de  la  uiontaigne,  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  X,  m,  6.) 

Pour  Vestroicteté  et  <lifriculté  des  aprou- 
i^bes.  {La  Mer  des  hystoir.,  1. 1,  f»  98'%  éd. 
1488.) 

Vestroicletê  du  chemin.  (Gaguin,  Comm. 
de  Ces.,  f"  23  v»,  éd.  1339.) 

—  Fig.,  détresse,  extrémité  : 

Si  conclud  les  réduire  a  plus  grant  es- 
troicteté  a  son  plaisir.  {La  Thoison  d'or, 
vol.  I.f'Se  ro.) 

ESTROiTEUR,  estroict.,  s.  f.,  carac- 
tère de  ce  qui  est  étroit  : 

L'on  ordonna  pour  ce  qui  fut  dit  que 
plusieurs  fraux  se  povoyent  commectre  es 
mesures  a  sel  et  desja  s'estoient  commis, 
pour  ce  que  les  aucunes  ne  sont  point  du 
large  qu'elles  doivent  estre,  mais  sont  trop 
aultes  d'arecle,  tellement  que  l'on  n'y  peut 
palleyer  \iouv  estroicteiir,  que  l'on  deman- 
deroit  a  Beuoyt  de  Roche,  garde  du  sei- 
gnal  des  dictes  mesures  a  sel,  les  instruc- 
tions faictes  sur  le  fait  des  mesures.  (14 
sept.  1416,  Reg.  cons.de  Lyon,  I,  8,  Guigue.) 

Et  est  si  estroicte  (lu  mer)  en  celuy  en- 
droict  que  de  l'un  rivaige  a  l'autre  n'y  a 
que  quatre  miles  ;  pour  cause  de  cusle 
i-stroicleur  l'appellent  ils  Eschinon  {Chron. 
ethist.  saint,  et  prof.,  Ars.  3313,  f°61  v°.) 

Eu  l'eslroicteur  de  ces  liens.  (Fossetieb, 
Chron.  Marg.,  lus.  Brux.  ItSU,  VI,  v,  13. 

T.    III. 


ESTROiTURE,  estroict,,  eslreit.,  s.  f.,  ca- 
ractère de  ce  qui  est  étroit,  lieu  étroit  : 

Fa  Noes  en  une  esiroilure 
Qui  n'avoit  de  lé  c'un  sol  cote. 

(EvRAT,   Genèse,  Uichel.  12457,   P  10  r°.) 

Et  auxint  prees  et  pastures  et  terres  se- 
més adjoingnantes  as  dites  rivers  sont 
graundement  destourbes,  soroundez,  gastez 
etdestruitezperlesoutrageousesenhaunces 
et  estreiture  des  gortz,  molyns,  estantes  et 
kideux  auncienement  faites  et  levés.  (Stat. 
de  Richard  II,  au  xxi,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Selon  la  largeur  ou  Vestroiture  de  la 
canne.  (B.  de  Gord.,  Pratiq.,  iv,  2,  éd. 
1493.) 

Esquelz  estroictures  elle  (le  serpent  Stel- 
lio)  se  esjouyst.  {lard,  de  santé,  II,  130, 
impr.  la  Minerve.) 

Mais  Veslroicture  du  lieu  ou  bataille  es- 
toit  arrestee  ne  leur  souffroit  besongner 
de  toute  leur  force.  (Q.  Curse,  v,  2,  éd. 
1534.) 

—  Bande  étroite  de  terre,  clairière  : 

Et  en  sont  les  bois  a  tiers  et  a  dangier, 
exepté  les  estroictures  des  terres  arables 
quk  sont  a  disme.  (1436,  Denombr.  du 
baill.  d'Evrcux,  Arch.  P  308,  f°  50  r°.) 

Cf.   ESTROISSEMENT. 
ESTROLS,   voir  ESTROS. 
ESTROMENT,  VOir  ESTRUMENT. 

ESTRONCHiER,  V.  3.,  étronçoHuer  : 

Lesditz  preneurs  porront  estrongnerou 
estronchier  a  leur  proffit  es  saisons  accous- 
tumees  les  saulx,  ormes  et  autres  arbres. 
(1393,  Arch.  MM  31,  f°  173  v».) 

Poitou,  Vienne,  arr.  de  Cbàtellerault, 
étreucer,  ébrancher  un  arbre,  l'étronçon- 
ner. 

ESTRONGNER,  -  onncr,  estroigner,  es- 
trogner,  v.  a.,  étronçoniier,  ébrancher, 
étêter,  élaguer  : 

Porra  et  devra  ledit  preneur  couper  et 
estroigner  des  arbres  et  haies  de  ladicte 
maison  tout  ce  qui  a  esté  accoustumé  de 
cope.r  et  eslrcigner,  et  nnn  autre  chose. 
(1377,  Arch.  M.A1  30,  f»  89  r°.) 

Lesdiz  preneurs  porront  estrongncr  ou 
estronchier  a  leur  proffit  es  saisons  accous- 
tumees  les  saulx,  ormes  et  autres  arbres. 
(1393,  Arch.  MM  31,  f»  173  v°.) 

Et  pourrales  saulx  estronner  de  .m.  ans 
en  .m.  ans.  (l396,Arch.  MM  31,  f  228  v».) 

En  iceulx  bois  choisir  et  abastre  une 
pàrched'aulue,  et  icelle  abastue,  es(ronnce 
et  rongnee  ou  acnurcie...  la  preuro  et  em- 
porter^garnie  du  mouohet.  (1413,  liachapt 
du  droit  d'tis.  des  hab.  de  Coulomm.  dans 
lebois  de  Lusaire,  Arch.  S  3177,  liasse  7.) 

11  y  a  en  un  endroit  dudit  climat  qua- 
rante chesnes  tous  estrognes  par  le  haut, 
estimez  valoir  chacun,  l'un  portant  l'autre, 
ciuq  sols  tournois.  (1342,  Procès  verbal 
de  mesurage,  arpentage  et  estimation  de  la 
forest  d'Orléans,  ap.  Le  Clercq  de  Doiiy, 
t.  I,  fo  227  v,  Arcb.  Loiret.) 

Estrongner  les  saules.  (1389,  Enq., 
fo  11  v",  S.Pierre  le  Puellier,  Arch.  Vienne.) 

Yonne,  élrogner,  étronner,  couper  la 
tête  d'un  arbre,  n'en  laisser  que  le  tronc. 

ESTRONNER,  VOir  ESTRONGNER. 


isSTRONTENiER,  adj.,  formé  sur  étron, 
employé  en  terme  d'injure,  à  peu  près 
comme  le  moderne  merdaille  : 

Nous  no  sommes  mie  pouilieries  entre 
nous  fauconniers,  mais  veneurs  sont  es- 
tronteniers  :  car  ou  veneurs  sont,  on  ne 
sent  que  estrons  de  chiens.  {Modus  et 
Racio,  fo  USS  ap.  Ste-Pal.) 

ESTRONTERiE,  S.  f..  Collectif  d'étron  : 

Nous  ne    sommes   mie   poulleries  entre 

nous  faulconniers,  mais  veneurs  sont  es- 

tronterie,  car  veneurs  ne  sont  que  estrons 

de  chiens.  (Modus,  i"  102  r",  Blaze.) 

ESTRONTER,  -  cir,  V.  a.,  équivalent  au 
moderne  emmerder  : 

Astrepo,  eslro[n]leir .  (1332,  Gloss.  lat.- 
gall.,Kiche\.  1.  4120,  f  122''.) 

Dom  Carpentier,  qui  écrit  conformé- 
ment au  manuscrit  estroteir,  pense  que  ce 
mot  pourrait  avoir  le  même  sens  qu'es- 
trontoier. 

ESTROXTEUX,  adj.,  d'étron  : 
Stercutius  c'est  estronteux.  (Fossetier, 
Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10509,   f  100  r°.) 

ESTRONToiER,  V.  a.,  équivalent  au 
moderne  emmerder  : 

Icellui  Robbin  respondit  a  icellui  de  Les- 
clat  villainement...  auquel  icellui  de  Les- 
clat  eust  répondu  :  Hé  ribaut.  lue  es- 
Irontoiez  vous  ?  (1392,  Arch.  JJ  144, 
pièce  74.) 

ESTRORDEN.viREJiENT,  adv.,  cxlraor- 
dinairement  : 

Interroys  estoit  uns  offices  qui  n'estoit 
pas  ordenaires,  ainçois  se  faisoit  aucune 
foiz  estrordenairement.  (Bersuire,  T.  Lie, 
ms.  Ste-Gen.,  f»  2''.) 

ESTRORS,  voir  ESTROS. 

ESTROS,  -  OUS,  -  OUZ,  -  OUX,  -  US,  -  olS 

-  ors,  adj.,  décidé,  résolu: 

Gauvain  li  dist  :   Ce  est  Yestrous, 
Je  n'irai  pas  cnsanble  vous. 

(Aire perill.,  Richel.  2IfiS,  f  G  v°.) 
Fait  li  sire  :  Ce  est  iesircits. 
Je  le  prendrai  ja  voiant  vous. 

(;j.,  F  Sr".) 

—  A  estros,  loc,  avec  vivacité,  aussitôt, 
entièrement,  parfaitement,  certainement  : 

Mais  ki  dreit  volt  numhrer 
Duze  en  (hures)  i  pot  truver  ; 
E  quant  els  sunt  passées, 
Tost  sunt  renuvelecs, 
E  en  ordre  liir  cars 
Tienent  tut  a  eslrus. 

(P.  DE  Tii.vix,  Ciimpoz,  259,  Mail.) 
Or  se  sont  embatn  sor  vous, 
Prandes  vos  armes  o  esiros. 
S'il  nous  atendent  si  ferons, 

Et  se  il  fuient  sis  suions. 
(Wace,    BriU,    12912,    Lcr.   de   Lincy.)    Impr,, 
escros. 

Tôt  a  estros  lo  puis  savoir. 
Moi  n'amerent,  mais  niun  avoir. 

{Briil,  ras.  Munich,  3269,  Vollm.) 

^  Moult  par  seroil  lait  a  estros 

I  Se  nos  i  aliens  sans  vous. 

(Bex.,  Traies,  Richel.  375,  f  72''.) 


658  EST 

Si  qne  li  fea  a  terre  vient 
E  la  terre  le  feu  sustienl, 
E  l'air,  qui  est  entre  ces  dons, 
Toute  defent  lot  a  estnis 
Que  la  terre  n'alnmt  ne  arde. 

(Id.,  D.  âeyorm.,  1,  99,  Michel.) 

Eissi  ala  Int  a  esirus. 

(Id.,  ib.,  I,  368.) 

E  li  dus.  sachez,  a  cslros. 
Se  defent  si  al  brant  d'acier. 

(iD.,  ib.,  II,  S-IOS.) 

Ueinier,  si  sachiez  a  estras 
Qne  treslot  l'or  e  tut  l'argent 
De  voslre  terre  entierrement 
Ai  trait  a  mei,  j'en  sui  vcstnz. 

(Id.,  ili..n,  2911'..) 

Tant  vos  di,  fait  il  a  estrns... 

(Id.,  iJ.,  II,  33--.) 

Sire,  si  te  mande  a  estros 
Qoe  ben  est  teos  de  reposer. 

(Id.,  il/.,  II,  C528.) 

Mais  des  or  nos  large  a  esiros 
Qn'antre  conrei  ne  prenz  de  nos. 

(Id.,  ib..  II,  15532.) 

Eissi  ont  la  terre  a  esiros 
E  le  reianme  le  rei  lios. 

(Id..  il'..  Il,  411019.) 

Griint  ennnit 

Jle  Tient,  ce  sachiez,  a  eslrou.t 
Ce  que  je  oi  dire  do  vos, 
Li  miens  amis,  ce  poîse  moi. 
(Cbbest.,  Cheittl.    de   la  chanle,   Richel.    12560, 
!"  ii\) 

Et  si  très  durement  le  Dert 
Que  la  lance  a  esirovx  peçoie. 

(Ib.,  f»  \V.) 

Fet  Laocelot  tôt  a  eslrous. 

(Id.,  ib.,  Vat.  Chr.  1723,  f°  18''.) 

Seignonr,  bien  vons  di  a  csiroux, 
Fet  li  rois,  go  raovrai  demain. 
(Id.,  Percerai,  ms.  Montp.  H  2i9.  P  H-i'-) 

Vos  valiez  e  vos  esquiers 
Ki  ben  quidoiicnt  «  csln/s 
Grantz  héritez  aver  par  vus. 

{Vie  de  SI  Giles,  69-2,  A.  T.) 

Icele  nuit  fist  a  edrow: 
Gaitier  ao  gué  aventurons. 

(Marie,  lai  de  rEspiiie,  227,  Roq.) 

Par  Deu  !  dist  il,  seignor,  bien  sachiez  a  esirors, 
Ainz  mais  n'avint  an  France  nule  si  granz  dolors. 
Mis  en  ierl  li  roiaumes  an  larmes  et  an  plors. 
(J.  BOD.,  Sa.i-.,  xxvii,  Michel.) 

Se  TUS  ne  faites  pes  hui  vers  loi  a  esinis. 
(Gars.,  ViedeS.  rliom.,  lUchel.  13513,  f  10  r".) 

Sachiez,  a  esirciis  le  perdrons 

Se  hastin  conseil  n'en  prenons. 
(Floire   et  Ulance/lor,  1"  vers  ,   285,  dn  Méril.) 

Car  s'est  espouse  l'arairail, 
Dont  sai  bien  qu'a  csiroiis  i  fail. 

(Ib.,   ISA-.) 

Bien  sacies  a  estros 
J'en  feroie  petit  por  vos. 

(Gauv..  3U7,  Ilippeau.) 

Se  ne  m'aies  isnelment, 
Morir  m'estnel  hastivemenl. 
Se  je  n'en  ai  p:ir  tci  secors, 
Morir  m'estuel  tôt  a  esiros. 
(G.  DB  S.  Pair,  SI.  S.  Michel.  3G0i,  Michel  ) 

Mort  l'abat  a  cstrous. 
(GCT  DS  Cambrai,  Alex.,  Richel.  2436G,  p.  231''.) 
Lors  diront  il  lot  a  esirox, 
Vez  la  le  coz  et  le  jalox. 

(Henarl,  9935,  Martin.) 


EST 

Rele,  sej'avoie 

Pooir  a  estros. 

En  Un  deslruiroie 

Félons  et  jalos. 

(Rom.  et  pas!.,  Bartsch,  II,  6fî,  46.) 
Je  sai  de  fi  tout  a  estrous 
Que  vos  seres  raiens  trestos. 
(Eleocle  et  Polin.,  Richel.  375,  P  57=.) 

A  estrous  s'en  ira,  sire,  se  n'en  penses. 

(Fierabras,  i069,  A.  P.) 

Et  cil  responent  :  Ja  l'orres  a  e.slrols. 

(Aiiberi,  Richel.  24368,  f  62''.) 

Se  il  l'anfanl  volsist  aToir  rendu 
Le  fil  Girart  que  li  serfoui  vendu. 
Délivrez  fost  a  esiroiiz  par  celui. 

(lourd,  de  mairies,  273,  Hoffmann.) 

C'en  est  mes  consaus  a  esiros. 

(Parloiu,  4060,  Crapelet.) 

Et  qne  lor  dites  a  esiros 
Que  ceslni  prendras  a  espons. 

(/*.,  4999.) 

Tolnes  m'avez  mes  araors, 
Perdn  m'avez  lot  a  esiroi. 


Et  ge  l'anrai  si  grant  de  vos 
Qne  j'en  morrai  lot  a  esirox. 

Marne  lor  monstre  a  esirox 
Les  ors  et  les  liepirz  félons. 

Mais  failli  avons  a  «(ras 
A  celé  amor  dont  vos  parles. 
Car  Partonopeus  est  foies. 


(Ib..  .5713.) 


(/*.,  5883.) 


(Ib..  7054.) 

Por  Dieu,  sire,  que  faites  vou.i? 
Bêle,  je  muir  toi  a  estrous. 

(G.  de  Palerme,  Ars.  3319,  f  89  r°.) 
Mais  trop  grans  alonges  n'est  proz, 
Ja  ierl  la  bataille  a  estroz. 

(Durmars  le  Gallois,  4635,  Slengel.) 

Fait  Jnbar.  gabez  nos  vus  ? 
Ainz  vus  di  veîr  lut  a  eslrris. 

(Prolheslaus,  Richel.  2109,  f»  22''.) 

Sire,  de  mnrra  lut  a  eslns 
Si  vus  ci  ore  partez  de  li. 

Ilb  ,  !"  29''.) 

Bien  poes  savoir  a  estrous 
Qui  cil  est  du  coi  je  vous  di. 

(Aire  per..  Richel.  2168,  f  4'=.) 
Car  sacies  bien  tout  a  eslrous 
Qu'il  TOUS  ocirra  u  vous  lui. 


Herbegies  estes  a  eslrous. 


(Ib.,  f»  9''.1 


(Ib..  r  12'.) 


Je  vos  dcsH,  et  gardes  vos, 
Car  je  vos  ferrai  a  esiros. 
(Uns.  DE  BE.vrJED,  li  Biaus  Desconneus.  397,  Hip- 
pean.) 
Dame,  vostre  sui  a  esiros. 

Ud.,  ib.,  3941.) 

Diva  !  qui  ai  ce  fait  ?  di  lou  moi  a  esiros. 

(Flootant.  601,  A.  P.) 
Quant  il  veit  «  esirus  k'iccl  jor  mnrra 
Sa  mort,  s'il  purrad,  mnll  chier  lur  vendera. 

(Horn,  4718,  Michel.) 
De  oiseaus  et  de  chens  corleis 
Se  founl  fiz  de  burgsis, 
Mes  a  eslrous  se  affolent. 
(Prov.  del  Vilain,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov., 
p.  462.) 
Quant  mal  fount  a  eslrous 
Si  ne  gardent  prouz 
I.i  bachelcrs  léger 
Qui  tau  nies  choses  enbracenl 
Dount  puis  ne  se  deslacent. 

(Ib.,  p.  166.) 


EST 

Et  il  de  tel  verta  contreval  l'amena 
Qne  fondre  deschendant  a  esl[r\ous  resemMa. 
(Doon  de  Maience,  5141,  A.  P.) 

lISTROSEEMENT,V0ir  ESTROCSSEKMENT. 

ESTROSSEEMENT  ,  Vnir  ESTDOUSSEE- 
MENT. 

ESTROSSEU,   voir  ESTROUSSKR. 

ESTROUBLE,  VOJr  ESTEDLE. 

ESTROUELE,  S.  f.  ? 

Aussi  compecte  et  app.irlient  ausdils  de 
S.  Waast  le  droict  de  dos,  flepards,  che- 
mins et  verrier,  le  droict  à'estrouele  et  avoir 
des  baslards,  saus  délaisser  hoir  de  sa 
chair  légitime.  (Coiit.  de  Bouvain,  xxiv, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  442».) 

ESTROUER,  voir  ESTROER. 

ESTROuiLi.iÉ,  part,  passé,  sali,  taché, 
souillé  de  boue  : 

Leurs  harnois  estoient  tous  estrouillies 
et  gros  vallets  et  paiges  tous  deschirez. 
(MoLLNET,  Chron.,  c.  cclxxxii,  Buchon.) 

ESTROUS,  voir  ESTROS. 
ESTROUSEMEXT,  VOir  ESTBOUSSEEXIEKT. 

ESTROi'ssE,  S.  f.,  décision,  consen- 
tement : 

Mandement  especial  de  passer  le  dit 
traité  et  accord  en  la  main  de  mes  dis 
seigneurs  des  comptes,  et  en  avoir  lettres 
de  Vestrousse  et  consentement  de  mes  dis 
seigneurs.  (1449,  Bourbonnais,  Arch.  P. 
1356',   pièce  8.) 

—  Vente  à  l'enchère,  aiJjudication  : 
Se  aucuns  marchands  ou  autres  estran- 
giers  achettoient  aucunes  denrées  dedans 
ladicte  ville,  et  le  marchié  se  faisoit  en 
présence  d'aucuns  des  habitans  de  ladicte 
ville,  ayans  maison  ou  peason  eu  icelle, 
ou  y  survenoient  tantost  a  Vestrousse  du 
marcbié,  ilz  v  auront  leur  part  s'ilz 
veulent.  (1462,  Ord.,  xv,  521.) 

Les  nsclteurs  et  enchérisseurs  de  fermes 
et  adcenses  ausquels  ont  esté  estroussees 
et  délivrées  sont  tenus  de  bailler  caution 
suffisante  pour  le  payement  de  leursdites 
fermes  dedans  quarante  jours  après  Ves- 
trousse a  eux  faite.  {Coût,  de  yivernois, 
XX,  1,  Nouv.  Coût,  gén.,  III,  1144.) 

Wallon,  élrose,  bouchon  de  paille  que 
l'on  met  h  la  queue  d'un  cheval  pour  an- 
noncer qu'il  est  à  vendre. 

ESTROussEEMEXT,  estrosscement,  es- 
trusseement,  eslroseement,  esiroussement, 
estrousement,  adv.,  tout  à  coup,  vivement, 
brusquement  : 

Tant  qn'Erec  eslrousemertl 
Laisse  le  menger  et  le  boivere. 
(Chbest.,  Erec  et  En.,  Richel.  1420,  I"  23''.) 

E  manda  estiosseemeul 
Qu'a  lu  venist  a  parlement. 
(Hisl.  deGuill.  le  Maréchal,  11409,  P.  Meyer.) 

Qu'il  lor  abat  .x.  cevaliers  et  navre  .vu. 
et  qu'il  se  jeté  tôt  eslroseement  de  le  prese. 
{Aucassin  et  Nicolette,  p.  12,  Suchier.) 

Si  le  dessaisisent  de  l'escuet  de  le  lanee, 
si  l'en  mannent  tôt  estrousement  pris.  {Ib.} 

L'emperere  lor  respondi  tôt  estroussee- 


EST 

ment  que...  (Cont.  de  G.  de  Tyr,  Florence, 
B.  Laur.,  10,  II.) 

Tout  estroussement.  (Ib.j  Richel.  22495, 
f  26'.) 

Il  qui  fu  courroucié  et  enflé  d'aucunes 
paroles  qu'il  luy  avoient  dites,  respondi 
tout  cstrousseement  que  il  l'emmenassent 
quelli!  part  qu'il  voudroient  et  qu'il  n'en 
l'aisoit  force.  (Gr.  Clir.  de  Fr.,  Phelip.  Ill, 
ch.  21,  P.  Paris.) 

ToutesfroMsseementrespondi  aussi  comme 
par  dpspit  que...  (G.  DE  Nangis,  l'ist.  du 
R.  Pliel.,  Rec.  des  Hist.,  XX,  499.) 

—  Tout-à-fait,  absolument: 

Ne  puet  estre  que  si  jo  me  aperceif  que 
cstrusseement  mal  te  voilled  mis  pères,  que 
jo  nel  te  mustre.  (Rois,  p.  78,  Ler.  de 
Lincy.) 

Cil  qni  eslronsseemenl 

Ont  mis  le  moQ<le  ea  noDchaloir. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  o069,  f  liO''.) 

ESTROL'SSER,  eslrousev,  estrosser,  es- 
trusser,  verbe. 

—  Act.,  briser  : 

Toz  i  fast  retenaz  et  pris, 

Qaant  Ere^'  point  a  rescousse 

Sor  un  des  lor  sa  laore  fstrousse. 
(Chiiest.,  Erec.  et  En.,  P.ichel.  H20,   f°  9'.) 

Car  sa  lance  fraint  et  esirouse. 
(ID.,  Chei'.  de  la  Charrelh;  p.  139,  Tarbé.) 

Atant  la  route  au  Sor  s'eslance, 

Trestoni  cnsaable  a  la  rescousse, 

Sor  lai  cascnns  sa  lance  eatrousse. 
(Ken.    de   Beacjeh,    H    Biaus  Desconneus,  5336, 
Hippeau.) 

—  Emonder  ; 

Faire  une    ssuisaie,  ou  la  tailler,  boter, 
■    emunder,    et  estrousser,    ou  la   labourer. 
(CoTEnEAn,  Colum-,  xi,  2,  éd.  1535.) 

—  Interroiupre,  couper  brusquement  : 

Et  s'aulcuQ  veat  raconter  de  son  fait 
Posé  qu'il  soit  iustruit  en  bonne  escoUe, 
N'aleodez  point  qu'il  ait  du  tout  parfait 
Mais  tout  a  coup  reaiment  sans  long  plait 
Estrorixses  Iny  ces  dit:  et  sa  parolie. 
Et  parles  dru  tout  lan^iaige  'rivolle, 
Car  par  tel  fait  on  vous  donra  escout 
Et  si  .«ercî  Guy  de  bout  en  liout. 
iP.  MicHAciT,  Doclrinal  de  court,  1"  iZ  r",  éd.  Ge- 
nève.) 

—  Au  sens  moral,  trancber,  décider, 
affirmer  énergiquement  : 

E  bien  li  pramist  e  aferuiad,  e  par  sere- 
ment  Vestnissad.  {Rois,  p.  77,  Lor.  de 
Lincy.) 

A  tant  entendid  Jonatbas  que  sis  pères 
out  estrussed  que  David  ocireit.  (/6.,p.  81.) 
Lat.,  Quod  definitum  esset  a  pâtre  suo,  ut 
interficeret  David. 

Si  li  reis  nel  tient  a  mal,  dune  n'i  ad  si 
bien  nun;  mais  s'il  se  curuce,  tut  est  es- 
trussee  sa  malice  vers  mei  de  ma  mort. 
(/6.,  p.  78.) 

Il  leur  repondi  que  d'ele  u'avoit  il  cure, 
ol  bien  leur  cstroussa  qu'en  nule  manière 
n'iroit  en  Euypte.  (Guill.  de  Tvr,  ii,  386, 
P.  Paris.) 

—  Livrer  : 

Et  tresqu'a  none  ert  ses  respiz. 
Qu'en  li  devoit  tôt  estros^er 
Ou  lot  lolir  on  tôt  dcoer. 

(Parton.,  P.iehel.  101.;2,  f"  160''.) 


EST 

—  Délivrer,  adjuger,  vendre  par  adju- 
dication en  justice,  vendre  au  plus  of- 
frant et  dernier  enchérisseur  : 

Avons  vendus,  aliènes,  eslrosses,  ven- 
dons, aliénons,  estrossons  par  ces  présentes 
comme  au  plus  offrant  et  dernier  enché- 
risseur a  rachapt  perpétuel  a  messire  Jac- 
ques Groslot...  trois  arpens  de  près  près 
Checi  en  deux  pièces  en  la  prairie  du  pont 
aux  moines.  (1548,  Engagement  des  prés 
de  Bourbon,  ap.  Le  Clerc  de  Doiiy,  t.  I,  | 
f°  228  r°,  Arch.  Loiret.) 

Et  est  tenue  ladite  femme   pour  est)-0MS"    i 
see  au    dernier  metteur.    (Coût,  de  Niver- 
nois,  XX,  5,  Nouv.  Coût,  gén.,  III,  1144.) 

Estrousser  les  héritages  vendus  au  plus 
oITrant  et  dernier  enchérisseur.  (Coût. 
d'Auvergne,  xxiv,  26,  Nouv.  Coût,  gén  , 
IV,  1182''.) 

Recettes  de  la  prevosté  et  de  la  blairié 
de  moulins  Engilbert,  vendues  et  estrous- 
sees  a  P.  Bornet,  pour  trois  ans.  (Arch. 
Nièvre,  B99.) 

Il  vendit  publicquement  a  l'encan  les 
biens  qu'il  avoit  confisquez,  si  fièrement 
et  si  superbement  séant  en  son  tribunal, 
qu'il  faisoit  plus  de  mal  aux  assistants  de 
les  veoir  estrousser  a  ceulx  a  qui  il  les 
adjngeoit  que  de  les  oster  a  ceulx  qu'il 
couhsquoit.  (Amyot,  Vies,  Sylla,  éd.  1565.) 

11  feil  estrousser  pour  bien  petit  prix  une 
fort  grande  chevance  a  l'un  de  ses  fami- 
liers. (Id.,  Comparais,  de  Lysandre  avec 
Sylla.) 

Sois  luy  favorable  a  avoir  quelque 
marché  de  quelque  œuvre  publique,  ou  a 
luy  faire  estrousser  quelque  ferme  a  bon 
prix,  ou  il  y  ait  a  profiter.  (ID.,  OEuv. 
mor.,  Instruct.  pour  ceulx  qui  manient 
a£f.  d'estat,  XL.) 

Qui  est  cause  que  les  Machiavelistes 
voyans  arriver  tant  de  marchans  bien  es- 
chauffez  a  acheter,  renchérissent  la  mar- 
chandise, et  ne  la  veulent  estrousser  sinon 
au  plus  offrant  et  dernier  enchérisseur. 
(Gentillet,  Disc,  sur  les  moijens  de  bien 
gouverner,  p.  786,  éd.  1.577.) 

Se  disait  encore  au.  commencement  du 
xvii°  s.  : 

Avec  un  advertissement  de  mesnager 
d'ores  en  avant  leur  revenu  avec  plus  de 
rétention  et  précaution,  et  n'engager  ou 
estrousser  que  bien  a  propos  les  fiefs  qui 
leur  ont  esté  acquis  par  la  valeur  de  leurs 
ancestres.  (1613,  Har.  de  Turlupin,  Variét. 
hist.  et  litt.,  VI,  78.) 

Supposant  quelque  gelée  ou  gresle  pour 
se  faire  estrousser  les  fruicts  a  bonne  con- 
dition. (1622,  Caquets  de  VAccottch.,  4" 
journ.,  p.  132,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  se  frotter,  dans  un  sens  obs- 
cène : 

Un  prestre  dist  ces  paroles  :  N'  a  il 
iloncques  ne  bois  ne  haies  près  de  la 
ditte  ville  ou  l'en  se  puisse  estrusser? 
(1400,  Arch.  JJ  155,  pièce  270,  ap.  Duc, 
Strusare.) 

Pat.  forés.,  eslroussa,  déchirer,  rompre, 
estropier,  tordre,  plier. 

ESTUoussuRE,  S.  f.,  Ce  qul  provient 
d'un  arbre  ébranché,  étronçonné  : 

Estroussures  des  grands  bois  de  Gironde 
adjugées  au  prix  de  90  liv.  (1577,  Duché 
de  ChAlelleranll.  Arch.  VicuDc.) 


EST 

ESTROUVER,   VOir  ESTROVEB. 


6o9 


ESTROVEOR,  estrobatour,  s.  m.,  trou- 
vère, poëte  : 

Dicunt  alqaaat  estrobatour 
Quel  reys  fud  Dlz  d'encantatoar. 
(Alderic,  Alejianire,  27,  Meyer,  Rec,  p.  282.) 

ESTROVER,  -  ouver,  V.  a.,  trouver  : 

Se  je  ou  mes  kemans  le  estrouviesmes 
nous  les  [)orriemes  prendre  et  mener  en 
no  prison.  (C'A.  de  1309,  ap.  Beauvillé, 
Doc.  inéd.  concern.  la  Pic,  II,  64.) 

—  Imaginer  : 

Li  ancien  respondirent  que  fere  orde- 
nances  de  sénat  consult  a  la  vaine  rumeur 
et  au  tumulte  de  personnes  privées,  con- 
féré et  estrouvé  en  faveur  des  magistras,  ne 
seroit  mie  sens.  (Bersuire,  T.  Liv.,  ms. 
Ste-Gen.,  f»  333''.) 

ESTROYSSER,  VOÏr  ESTBECIER. 
ESTROYSSEUR,  VOif  ESTRECEOR. 
ESTRU,  voir  ESTRIEF. 

ESTRUcioN,  S.  f.,  instruction  : 

Il  ne  sont  mie  escuier  ne  garson, 
Ains  sont  prodome  de  grant  estrueion. 

(Le.H  Lok.,   ms.  Montp.,  f°  121".) 

ESTRUCOISE,   voir  ESTORCOISE. 

1.  ESTuuER,  eslruier,  v.  a.,  lever  en 
l'air,  lancer  : 

E  tendrai  quatre  pûmes  mult  grosses  en  mun  pain. 
Sis  irrai  estruaiH  e  getaat  cantreraunt, 
E  lerrai  les  destrers  aler  a  lur  bandnn. 

(Charlemarini',  500,  Michel.) 

Lors  cuida  il  bien  que  la  pie 
Li  ait  par  tout  dit  tricherie, 
La  jeolle  a  d«llermee. 
Sa  main  avoit  dedenz  bontee. 
Au  raaulalant  qu'il  ot  honeste 
Si  avoit  lompue  \i  teste, 
Puis  si  Veslrue  isnellement. 

(Dolop.,  ms.  Chartres  620,  ('  30^.1 

Lors  le  pristrent  les  deiibles  par  la  main, 
si  Vestruerent  seur  le  pont.  (  Vie  et  mir.  de 
plus.  s.  confess.,  Maz.  568,  f"  25''.) 

—  Dépenser  : 

Lors  ne  fist  Dicus  raesel,  tî^inens,  orb,  ne   Iruant, 
Boça  si  contrefait  ne  camus  si  puant. 
Pour  que  il  aut  deniers  largement  eslruanl. 
Qu'il  ne  tniist  bêle  chiere  et  ferae  remuant. 
{Chasiie  Musart,  Uichi-I.  19152,  P  106.) 

2.  ESTRUER,  V.  a.,  assommer,  étran- 
gler, tuer  : 

Tint  sa  raasue  qui  ierl  grans  et  corsne. 

Les  trailors  si  maleraenl  estrue 

Li  plus  hardis  touz  di?  paor  trcssne. 

(Gaydou,  2-119,  A.   P.) 

3.  ESTRUER,  voir  ESTROEB. 

ESTRUFLÉ,  estouffè,  adj.,  terme  de 
chasse,  se  dit  d'un  chien  qui  heurte  sa 
jambe  de  derrière  avec  son  genou  : 

A\ient  aux  chiens  qu'ilz  heurtent  du  ge- 
noil  devant  do  la  jambe  derrière,  et  leur 
seiche  la  cuisse,  et  s'en  perdent,  cieulx 
chieus  ap|)elle  Y  en.  estrufles  ou  effausiez. 
(Chasse  de  Gast.  Pheb-,  p.  111,  ap.  Ste- 
Pal.) 

Telz  chiens  aijpelle  l'eu  estouffez  ou  es- 
chauffez.  (/6.,  Maz.  314.  f»  3i'.) 


660 


EST 


ESTRUFLEURE,  estniffleure,  s.  f.,  ma- 
ladie du  chien  qui  s'est  heurté  la  jambe 
de  derrière  avec  son  genou  : 

Quant  a  la  rage  flastree...,  et  plusieurs 
autres  maladies  ,  comme  gouttes,  eslru- 
fleures  ..  elles  se  guarissent  par  bains  et 
estuves.  (Du  FoniLLOUX,  Vénerie,  t"  Gl  r», 
Favre.) 

Gouttes,  eslruffleures.  (Id.,  ib.,  f  81», 
ap.  Ste-Pal.) 

Cf.  ESTRUFLÉ. 

ESTRUiANCE,  S.  f.,  iustruction  : 
Instructio,  estruiance.  {Gloss.  de  Conches.) 
ESTRUiEMENT,  S.  m.,  enseignement: 

L'espee  par  sa  forme  apreat 
Son  ordre  a  cclni  qni  la  prenl. 
Et  (list,  qnant  chevaliers  la  çainst, 
Qu'il  n'a  droit  a  tel  eslrnmeat 
S'il  n'en  relient  Veslrniemcnl. 
(Reclus  de  Moliens,  Vit.  de  Charitc,  Ars.   3142, 
f°  217=.) 
Li  papes  et  li  cardoanal 
De  lor  vermans  capiaus  font  mal. 
S'ils  n'en  tienent  Vestriiicmenl. 

(lien,   le  nouvel,  5933,  Mcon.) 

ESTRUIER,   voir  ESTRUER  1. 

1.  ESTRUiRE,  cslrnre,  v.  a.,  construire, 
édifier  : 

Si  terre  Inr  plont  a  desirnire, 
Ore  lur  replaisl  plus  a  esinnre 
Et  a  noblement  ratorner.    . 
(Ben.,  D.  de  Jior7n.,  II,  'OGS,  Michel.) 
.le  croi  cesle  muchotc  qne  beslcs  Vont  estruile. 
Car  ele  est,    ce    me   samble,    moult    diversement 
(dnite. 
{Berle.  92-2,  Scheler.) 
Le  palais  fist  monlt  bien  estrnire. 
(De  Josaphal,  Richcl.  1533,  f  199  v°.) 
Instrucre,  estruire.    {Gloss.  do  Conches.) 

—  Composer  : 

Pour  nous  fu  ce  livre  esiriiis. 

(Hallaâe,  Uichcl.  2-201,  f  Gl.) 

_  Élever,  établir  : 

Par  les  yrans  tribulations 
Sera  la  loys  Jhesu  destrnite. 
Et  la  malvaise  lois  eslruite. 
A.  Du  Pont,  Rom.  de  Mahom.,  1S3,  Michel.) 

—  Préparer,  apprêter,  mettre  on  état  : 

Seignors,  dist  Cassanius,  ainsi  com  je  le  cnil. 
Nous  aurons  a  demain  un  estai  moût  esiniil. 
(Reslor  du  Paon,  ras.  Rouen,  F  i'à  r".) 
Les  chars  ont  fait  eslruire  et  mnlt  bien  ateler. 
(laiii  de  Bourrj.,  1(520,  A.  P.) 

(Jnant  il  fu  bien  sejornes 
El  aaisics  et  reposes. 
Si  font  son  cire  bien  esliulre 
Por  soi  a  Rome  tost  conduire. 

(Vie  S.  Gril/.,  Ars.  332",  f  168''.) 
Bien  -lont  por  osloicr  e!>lruil. 
Bien  ont  quanque  lor  est  mesliers. 

(G.  de  Païenne,  Ars.  3319,  f  91  v°.) 
N'i  meniue  saumon  ne  trute, 
Barbiaii,  ne  luz  la  bien  eslrule. 
(Reieb.,  Yie  sainte  Elysalicl,  Jub.,  11,  195.) 
Munitions    sont   eslruiles   contre    ceste 
cité  qu'ele    soit    prise.    (Bible,  Slaz.   684, 
f"  140\) 

—  Enseigner,  éclairer  : 

Estrue  mei,  e  je   cimuistrai  tes  testimo 


EST 

nies.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  cxviii,  125, 
Michel.) 

Lielart,  fait  il,  n'en  auras  point, 

Ne  me  tenez  raie  a  eslruil. 

Qui  aise  atent,  aise  le  luit. 

(Renan,  135G1,  Méon.i 

Ne  volt  pas  le  raonde  desirnire; 
Enseignier  le  volt  et  eslruire. 

(Dolop.,  11995,  Bibl.  elz.) 

Mais  Job  jones  les  eslruisoit 
En  fine  amour  et  les  duisoit. 

(Vers  de  Joli,  Ars.  3U2,  f»  168».) 
Car  de  ce  n'avoit  il  mie   estei  estruiz. 
(MÉN.DE  Reims,  323,  Wailly.) 

Qant  Josaphas  oi  ensi  esh'iat  Herodas,  si 
se  parti  dou  rov.  [Vie  Josaphas  et  Balaam, 
Richel.  423,  f»  16''.) 

Et  fu  eslruiz  et  ansoiguiez  a  Milant. 
•  (  Vie  saint  Sebastien,  Richel.  988,  f°  42''.) 

Ja  ne  puist  avenir  que  nos  soions  estruit 
ne  doctrine  de  l'eschumenié  art  d'enchan- 
tement. (La  Vie  M.  S.  Nicholai,  Monmer- 
qué.) 

—  Décider  : 

La  ol  .1.  parlement  devisé  et  es/rat/ 
Q'il  passeront  a  Rune  après  la  raienuit. 

(J.  B0D.,'Sa.!-.,  xci,  Michel.) 

—  Poursuivre,  appeler  en  justice  : 

Jadis  parlout  ou  on  seust 
Homme  qui  autre  mort  east, 
11  en  fust  estruis  et  hays 
El  blasmes  de  tout  le  p.iys. 
(J.  DE  CoxDÉ,  li  Dis  d'onneur,  I",  Scheler.) 

Morv.,  esireure,  instruire.    Bourb.,  es- 
truit, instruit.  Bas- Valais,  Vionnaz,  estrui, 
-  isa. 
2.  ESTRUIRE,  v.  a.,  détruire  : 
Et  les  hans  murs  par  terre  esiruient. 
(Goiaut,  Roy.  lign.,  t  1,  p.  132,  Buchon  ) 

ESTRuiSEMENT,  S.  m.,  Instruction,  en- 
seignement : 

Et  en  après  tint  il  la  rameubrance  do 
celui  en  sa  boche  alsi  com  la  dolzor  de 
miel  a  nostre  estniisement.  (Dial.  St  Greg., 
p.  41,  Foerster.)  Lat.  :  instructio. 

Les  aventures  des  pères  et  lor  establisse- 
ment  et  lor  vie,  et  la  riule  nostre  père 
saint  Basile,  que  simt  ce  et  autres  choses 
que  example  et  estruisemenz  de  moines  et 
de  nonains  bien  vivanz  et  obedienz  ? 
{mule  S.  Beneit,  Richel.  24960,  f"  48  r».) 

Qui  en  le  loy  de  Diu  eut  très  bon  estrui- 
sèment.  {Anfances  N.-D.  et  de  J.-C,  Riche!. 
1S53,  f"  273  r°.) 

ESTRUIT,  estruist,  struit,  s.  m.,  cons- 
truction : 

Por  faire  .i.  estruist  au  puis  devant  le 
maison  dou  cliastelaiu.  (1304,  Trav.  aux 
chat,  des  C.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f°  16.) 

Pour  refaire  Vestriiit  du  puch  de  le  cui- 
sine. (/6.,  f''22.) 

—  Instrument  : 

Et  encor  leur  relie  entièrement  et  tout 
leur  struit.  {Ch.  du  12  nov.  1332,  Arch. 
mun.  Bouvignes.) 

On  cramaz,  deuz  cheminiaus  de  lier  et 
tout  l'antre  menut  struit  d'avaul  leur  mai- 
son. {Ib.) 

—  Bijou,  joyau  : 


EST 

Tant  riche  oifreis,  tant  garnement, 
E  tant  estruit  d'or  e  d'arfieot. 
(Rek.,  D.  de  Norm.,  11,  387-il,  Michel.) 

—  Production  : 

Lors  dit  que  la  terre  germest. 
Herbes  et  flonrs  et  frnit  porlest, 
Et  les  arbres  et  tout  les  frnis. 
Les  semances  et  les  estruis. 
(Création  du  monde,  ms.  Montp.  H  137,  f°  i'^.) 
Et  les  arbres  et  tonz  les  fruiz. 
Les  semances  et  lour  eslruiz. 

(Ib.,  Richel.  763,  f°  211.) 

—  Choses  nécessaires  à  la  vie  : 
U  avérez  dras  e  estruiz, 

Conrei  le  jur,  ostel  les  nniz? 

(Vie  de  St  Giles,  735,  A.  T.) 
Ses  dras  estoient  desramez, 
E  dépecez  e  decirez  ; 
Cum  veit  les  jnrs,  si  gist  les  nniz  : 
U  nen  aveit  raeillars  estruiz. 

(Ib..  1933.) 

—  Tas,  monceau  : 

Puis  fait  (li  fenis)  un  estruit  de  feu  de- 
dens  son  ni  ou  mois  de  mars  ou  el  mois 
d'avril.  {Bestiaire,  ms.  Montp.  H  437, 
f»  21S  V».) 

ESTRUMAN,  VOir  EstURM.^N. 

ESTRUMANT,  VOÏr  ESTHRMAN. 

KSTRVME,  strume,streume,  s.  f.,  goitre: 
Se  li  cliamens  met  jns  sa  strume. 
Sa  granl  boce,  sa  pesanturae 
Parmi  l'agiiillo  puet  passer. 
(G.  DE  Coisci,  Dont,  de  la  mort,  Richel.  23111, 
f»  304^) 

Es  montaignes  en  Lombardie  ou  les  gens 
ont  les  boces  pendans  en  la  gorge  aussy 
"randes  comme  mamelles  et  les  appellent 
Itreumes.  (Corbichon,  Vropnel.  des  choses, 
Richel.  22533,  f»  176».) 

—  Ulcère,  plaie  : 

Icelle  axuncte,  reduicte  en  oignement, 
resonlt  et  guerist  strumes  ou  escrouelles. 
{Trad.  de  l'Hyst.  des  plant,  de  L.  Fouscn, 
c.  X,  éd.  1549.) 

ESTRUMii,  adj.,  sci'ofuleux  : 
Bousteus,  et  estrumez  et  borgnez. 
(Baud.  de  Condé,  du  desHiraui,  Richel.  un., 

f>  124  v».) 

Cf.  ESTRD.MEUX. 

ESTRUMELÉ,  slrwnelé,  adj.,  eu  gue- 
nilles, en  haillons  :  , 

Vit  Renoart  qniestoit  strumeles. 

(.Meschans,  3824,  Jonck.,  GaiH.  d  Or.) 
Tortus  estrumelez. 
Par  Mahomet  !  tu  semblés  bien  desvez, 
Ou  un  ribaut  qui  le  feu  ait  garde. 
Renoars  l'ot,  ne  1.  vint  pas  a  gre, 
Si  l'a  alors  hautement  escne  :  ^ 

Paien,  dist  il,  por  quoi  me  ramposnez  . 
A  vos  qn'en  tient  se  ai  dras  despennez  .- 
LicuersVest  mie  dedenz  les  dras  remez, 

Ainz  est  el  cors  assis  et  reposez.    ^^^^^  ^^__^  ^ 

En  .X.  liens  se  sont  mis  "b»"' «"'ï^f  •„,:„  , 
(CItev.  au  cygne,    i  i34,  Keiu.i 

Vez  com  il  dort  souvins  el  enversez, 
Or  esgardez  com  csl  estrumelez. 

(Mon.  Remmrl,  Richel.  368,  f    233  r  .) 
Li  pautoniers,  li  faus  estrumelez 
Se  dort  laienz,  mar  fn  il  onqnes  nez. 


EST 

Qaant  li  ribant  nu  et  i-slrumclr 
Ocnl  CCS  mois,  s'ont  giant  joie  mené- 

Uhoii  de  Bord.,  4069,  A.  P.) 

Mal  fa  vestns,  si  fu  estrnmelei. 

(Gaydnn,  1999,  A.  P.) 
Cil  a  ces  vies  capes  ereses  et  a  ces  vies 
taceles  vestures,  qui  sont  nu  et  tlecauc  et 
estrumelé.  {Aucassin  et  Nicoletle,  p.  8,  Su- 
chier.) 

Lors  seoient  estrumelé 
Ll  uns  les  l'autre  a  ces  foniers. 
(Badd.  te  CnsDÉ,  Dis  des  llirtiiis,  Ars.  3U2, 
f  318  cl  Uichel.  1446,  f»  125  t°.) 

ESTUUMENT,  -  omcnt,  -  ant,  eslur.,  es- 
Iro.,  storment,s.  m.,  instrument  : 

Sou  siel  n'a  esiramcnl  dont  ne  fusl  afaities. 
(«OUI».  d'Alix.,  f  M'',  Michelanl.) 

Soncnt  vielcs  et  tabors. 

Et  autres  eslrumens  pluisors. 

iParton.,  10815,  Crapelet.) 

Cil  David  Ost  bien,  le  set  on, 
I.a  harpe  et  le  sarterion 
Et  maios  antres  bons  esturmens. 
(Geoff.,  .vu.  Eslaz.  dit  monde,    Richel.   1526, 
i°  28=.) 

Adonc  fu  liez  Blondiaus,  et  ala  querre 
sa  viele  et  ses  estrumenz.  (Mém.  de  Reims, 
80,  Wailly.) 

Cascnus  a  divers  eslrumens. 
(Ren.  de  Beadjeu,  li  Biaus  Descomeiis,  2797, 
Hippeau.) 

Cascnns  sonnoit  son  estrumant. 
Ainsi  corn  il  faisoit  devant. 

(ID.,  !*.,  2951.) 
Tuit  les  stormenz  de  la  tere  vont  souant 
auute  le  cors.  (Voy.  de  Marc  Pot,  c.  lviii, 
Roux.) 

Soner  estromens.  {Ib.,  c.  lix.) 
Corus,  cstrmnent.   (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

ni.  estnimens  sont  de  cyrurgie,  par  les 
quieus  tout  cyrurgien  ouvrant  œvre.  (H.  de 
MONDEVILLE,  Rictiel.  2030,  C  35=.) 

—  Titre  par  écrit  établissant  des  droits  : 
Rcnonçois    sur    ce   a    totes    exceptions 

et  a  totes  barres  que  l'un  porroit  uiettre 
avant  contre  cesl  estrttmant.  (1259,  Vente, 
Preuv.  de  l'Hist.  de  Bourg.,  t.  II,  p.  xxiv.) 

Toutes  les  lettres  et  tous  les  estnimens 
que  nous  avons  de  la  ditte  contesse.  (1270, 
Ck.  de  Hiig.  de  Bourij.,  Arch.  J  247,  pièce 
37(29).) 

Tous  les  eslrumens  et  toutes  les  lettres 
ko  il  avoient  des  acas.  (1290,  Le  Gard, 
Arch.  Somme.) 

Li  diz  arcevesques  ai  quicté  es  diz  citiens 
cinc  cenz  livres  d'esteveuans  et  randu 
lour  en  ai  l'estrument  qu'il  avoit  sor  cales. 
(29  avril  1293,  Tr.  de  paix  entre  l'archev. 
et  ta  comm.  de  Besanç.,  Arch.  œun.  Be- 
sançon.) 

Lequel  nostre  clerc  a  mis  ledit  inven- 
toireen  forme  û'estrument  publique.  (1317, 
Arch.  JJ  53,  f^  99  v».) 

—  Instruction  : 

Vez  ci  les  esturmenz  del  maistre  esperi- 
luel.  [Riule  S.  Ben.  ,  ms.  Angers  390, 
f  7  v».) 

Ice  vint  sa  fîUe  a  talent. 
Plus  li  plaist  que  nul  eslurmenl . 
(Casloiem.  d'un  père,  conte  ix,  ap.  Méon,  Falil.  el 
cont.,  II,  88.) 

Morv.,  estrcument.  Bonrb.,  cstrument, 
instrument. 


EST 

liSTnuMENTEOR,  S.  H).,  cslui  qui  joue 
d'un  instrument: 

La  veissîez  maint  jugleor 
Et  maint  riche  eslruinenleor, 

{Dolop.,  2870,  Bibl.  elz.) 

ESTRUMEUS,  stnivieus,  adj. ,  scrofu- 
Icux  : 

r.oistens  et  estnimens  et  borgnes. 
(Bauii.  de  Co.ndé,   Dit  des  Hiraus,  Ars.  3142, 

f°  318^) 

Et  jaçoit  ce  que  la  carpe  soit  plus  sfru- 
■meuse  que  les  derniers  nommez,  toutes- 
fois  la  chair  de  la  carpe  n'est  pas  si 
blanche  et  subtile  ne  si  legiere  a  séparer 
comme  le  brochet.  [Be'jime  de  santé, 
f  37  r".  Robinet.) 

Cf.    ESTRD-MÉ. 

ESTuuPiGNis,  S.  m.,  sorte  de  tournoi  : 
Seigneur,  ce  dit  Bnlor,  et  il  me  vient  en  gré. 
Puis  que  je  voy  chascun  de  bonne  volenlé. 
Que  chascuns  ait  demain  bien  le  sien  cors  armé. 
Car  il  i  a  céans  des  dames  a  plenlé. 
Si  veil  qu'il  ait  .i.  pou  d'esirupignis  monstre. 
(Brun  de  la  Mont.,  Richel.  1270,  P  37  v".) 

ESTRURE,  voir  ESTRUIRE. 

ESTRUS,  voir  ESTROS. 

ESTRUSSEEMENT  ,  VOlf  ESTROUSSEE- 
MENT. 

ESTRUSSER,  VOir  ESTROUSSER. 
ESTRI'Y,  voir  ESTRIF. 
ESTRY,  voir  ESTRIF. 

ESTU,  S.  m.,  poutre  î 

Oste  devant  œil  Veslu 

Quant  en  aultre  vois  le  festn. 
(Ms.  Genève  179''".  Ritler.  Poés.  des  xiv=  et  xv' 
s.,  p.  24.) 

ESTUACioN,  S.  f.,  échauffement  : 
Lui  requérant  sa  miséricorde  comme  il 
lui  plaise  en  corps  et  en  ame  nous  garder 
et  deffendre,  en  telle  manière  que  eschiver 
puissions  le  feu  inestimable  qui  art  et  bruit 
infernalement,  mais  par  pénitence  puissons 
estre  garis,  tant  que  la  rousee  de  miséri- 
corde descendant  de  l'ardeur  du  saint  es- 
perit  nous  puisse  adoulcir  le  feu  d'espur- 
"■atore  et  amolier  oeste  cstuacion,  en  telle 
manière  que,  quant  noz  âmes  des  corps 
partiront,  ne  leur  soit  en  passant  ces  téné- 
breuses flambes  la  chemise  d'innocence 
brulee.  (CoDRCY,  Hist.  de  Grèce,  Ars.  3689, 
f°  155».) 

Les  eschauffemens  et  estuacions  des  en- 
fans.  {Jard.  de  santé,  1,  147,  impr.  la  Mi- 
nerve.) 

ESTUANT,  ext.,  adj.,  bouillant,  très- 
chaud  : 

Beanllé  et  forme,  estumle  jeunesse, 
Force  et  vertn,  parentelle  et  noblesse. 
Et  autres  grâces  que  cil  Turnus  avoit. 
Tout  cela  certes  a  guerre  l'esmouvoit. 
(0.  DE   S.  Gel.,  Eneid.,  Richel.  861,  f°  72^) 
La  mer  fot  pleine,  spumeuse  et  esimnte 
Par  tant  de  nefz  et  force  violante. 

(lD.,i5,,  P87M 
Pour  se  défendre  des  véhémentes  froi- 
dures et  estuantes  chaleurs.  (J.  Bouchet, 
Ami.  d'Aquit.,  t"  2  v»,  éd.  1537.) 

L'exltiante  chaleur.  (Id.,  Mcm.  de  La 
Trém.,  ch.  xvii,  éd.  1527.) 


EST 


CM 


ESTUARD,  S.  m.,  administrateur  : 
Ce  gentil  chevalier  avoit  esté  un  grant 
temps  souverain  estuard  de  l'ostel  du  roy, 
c'est  a  dire  en  franchois  maistre  et  senes- 
chal.  (Froiss.,  Chron.,  XVI,  23,  Kerv.) 

ESTUBLE,  voir  ESTEDLE. 

ESTUDE,  S.  f.,  école,  collège  : 
Les  religieux,  prieur  et  escoliers  de  l'é- 
glise et  estude  de  Saint  Bernart.  {Ch.  du 
xiv°  s.,  Arch.  S  3671,  pièce  12.) 

Constituer  en  nostre  ville  de  Dole  estude 
et  nniversilé,  pour  y  lire  es  facultés  de... 
(22  juin  1423,  Ch.  de  Phel.,  /).  de  Bourg., 
Univ.  de  Dole,  Arch.  Doubs.) 

—  Cabinet  de  travail,  bibliothèque  ; 

Comme  maistre  Raoul  de  Praelles  a  en- 
tention  de  faire  aucunes  esludes  spatieuses 
et  secrètes  pour  mettre  ses  livres,  dont  il 
a  pluseurs.  (1375,  Arch.  JJ  107,  pièce  35.) 

Sa  suppliante  print  furtivement  dans 
Vestude  de  maistre  Jehan  Hébert,  chanoine 
de  réalise  d'Arras.  (1447,  Arch.  JJ  176, 
pièce  566.) 

Se  disait  encore  en  ce  sens  au  commen- 
cement du  xvii'  S.  ; 

Item  je  donne  et  legate  a  l'usage  dudit 
médecin  de  charité  tous  mes  livres  en  la 
faculté  de  médecine,  lesquels  luy  seront 
délivrez  par  inventaire  pour  les  poser  et 
mettre  en  bon  ordre  en  Veslude  de  ma  dicte 
maison  en  le  rue  Le  Preslre  près  le  puich 
faite  a  ses  fins  pour  en  joyr  si  long  temps 
qu'il  exercera  ledit  estât  de  médecin  de 
charité.  (1607,  Test..  Bulletin  de  la  commis- 
sion historique  du  Nord,  IV,  237.) 

ESTUDiE,  S.  m.,  étude,  soin  : 
Un  médecin  met  pins   grand  esludie  a 
ouerir    d'une     forte     maladie     que  d'une 
autre.  (Oresme,  Etii.,  Riche!.  204,  f°  372«.) 
Les  sons 
Dos  oyseaulx  et  la  mélodie 
Ou  je  mcttoie  m'esludie. 

(Fnoiss.,  Poés.,  III,  o.'3,30,  Schclor.) 
Mais  a  gaudir  meltoient  ienr  esludie. 

(Faifeu,  p.  27,  Jouaust.) 

ESTUDiEMENT,  -  diment,  s.  m.,  étude: 
Ses  esludiemens  soit  en  avoir  ses  juges 
discrez  et  sages.  (BfinN.  Lat.,  Très.,  p.  587, 
var.,  Chabaille.) 

II  n'enseigooil  pas  solement 
Lctres  ni  csludiement. 
Mais  lor  eosegnoit  a  amer. 

(,Wir.  IV. -0.,  Uichel.  818.  t°  46'.) 
La  met  je  ma  pensée  et  mou  esludiment. 
(Doon  de  Maience,  9853,  A.  P.)  Irapr.,  estndemcni. 
A  voillier  ne  se  travaille 
Sur  les  sainz  esludiemens. 
(Macé  dï  la  CiiABiTF.,  Bible.  Uichel.  401,  f°  85''.) 
De  jour  eu  jour  croist  l'esludiement. 
(E.  Deschamps,  Poa.,  II,   115.  A.  T.) 
Grandz    esludiment:  font  amaisgrir.  (C. 
MANStON,  Bible  des  Poel.  de  metam.,  f»  118 
V,  éd.  1493.) 

Faictes  bonnes  vos  voyes  el  vos  estudie- 
mens.  {Bible,  Hicremie,  chap.  0,  éd.  1543.) 

ESTUDiENTE,  S.  f.,  Celle  qui  se  livre  h 
l'étude  : 

Simple  et  ignorante  esludienle.  (Christ. 
dePis.,  Cite',  Ars.  2686,  f»  8») 

ESTUDIEOR,  -  eur,  s.  m.,  étudiant  : 


6G2 


i-:sr 


EST 


EST 


Se  nous  chargious  des  le  comraeucemeut    j 
le  corage  a  nostre  estudieur,  qui  est  encore 
noviaux...  nous  li  ferions  du  tout  lessier 
l'estude.  (G.  de   Lengr.,  Instit.   de  Just.,    \ 
ms.  S. -Orner,  1"  1'.)  i 

Les  jeunes  estudieors  (Id.,  ib.,  f"  22».) 

ESTUDIEUSEJIENT,  VOlr  ESTUDIOSE- 
MENT. 

ESTUDIMliNT,  VOIT  ESTUDIEMENT. 

lîSTUDios,  -  ous,  adj.,  studieux  : 

Mais  de  tant  cum  ceu  ou  il  tant  est  plus 
haut, de  tant  at  il  plus  grantraistier  k'il  soit 
plus  fort  estudious  et  an  tels  estuides  dont 
il  arroseiz  soit  et  ue  mies  noiez.  {Li  Epistle 
Saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun 
72,  f»  103  V».) 

ESTdDiosEMENT,  estudieusenient,  adv., 
avec  zèle,  avec  ardeur  : 

Laquele  (chose)  je  oianz  plus  ententive- 
ment  et  plus  esludiosement  l'escrivoie  non 
raie  en  cartes  mes  en  mon  cuer.  (Vie 
S.  Hyrenei,  Riche!.  818,  f«  300  v°.) 

Comme  il  vint  a  Jérusalem  toz  les  gieus 
de  la  cité  furent  espoeutez  en  sa  venue, 
si  alerent  a  Pilate  qui  aveit  esté  prince  de 
Judée,  pour  noncier  lui  la  venue  Volusieu, 
car  il  quidouent  qu'il  fust  venu  por  garder 
Judée.  Dune  ala  Pilate  estudieusement  en- 
contre Volusieu,  si  li  dist  :  Por  quoi  ne 
peusmes  saveir,  vel  sire,  de  vostre  veu, 
si  cussun  envoie  encuntre  vos.  {Légende  de 
Pilate,  Richel.  19325,  f°  59  v».) 

ESTUEE,  S.  f..  Chaleur  : 

Li  gent  qui  la  abitent  est  mult  maie  euree, 
Quar  la  tiere  est  déserte  et  de  graot  esluee. 

{Houm.  d'Alix.,  C  60',  Michelant.) 

ESTL'EIL, -!<«'(/, -cKÎi, -?<!(,  S.  m.,  paille: 

Tu  as,  pour  les  opprimer, 
Jetlé  toQ  ire  euilammee. 
Qui,  comme  estneill  allumée. 
Les  a  tous  fait  cousumer. 

(L.  DE  Cable,  Caut-,  p.  8,  éd.  loGO.^ 

Oster  les  chaumes  et  «sie!(ifs.(BELLEroR. 
Secr.  de  VAgric,  p.  25,  éd.  1571.)  Plus 
bas,  estull. 

Cf.  ESTECLE. 

1.  ESTUEL,  estueil,  esleul,  s.  m.,  siège, 
trône,  honneur  : 

Le  bâton  eotesa,  il  li  est  escbapes. 
Si  fierl  eu  .i.  esliiel,  que  tos  en  est  Irambles. 
{Ren.  de  Monlaub.,  p.   133,  Michelant.) 

Et  avoit  ou  dormoir  xxxvi  lis  ordenes... 
ue  uuls  u'avûit  (Yesteux  devant  sou  lil. 
(Gilles  li  Muisis,  U  Estas  don  monast.  S. 
Martin,  I,  132,  Kerv.) 

Prince,  des  le  temps  Charlemaiue 

Qni  licha  son  tref  sur  la  plaine 

Devant  ^loynier,  est  eu  estueil 
Verlus  il'i  château)  qui  (a)  moult  a  soufrir  paîne, 
Des  Angles  par  feu  gasle  et  vaine, 
Cbascnus  le  puet  veoir  a  l'aeil. 

(E.  Descb.,  l'oés.,  Richel.  8iO,  V  364''.) 
Par  toy  (le  schisme)  sera  ly  mondes  corrompus 
Et  les  mauvais  tirans  mis  en  estueil. 
Les  bous  foulez  et  la  loy,  las  !  quel  dneil. 

(lo.,  ib.,  P  246'.) 

2.  ESTUEL,  voir  ESTUUL. 

ESTCELE,  -  elle,  s.  f.,  toile,  vêlement: 


Iz  iuni  I  reres  d'un  ordre,    mes  de   ce    font  mer- 

[veilles 

Que  robes  ne  esluelles  ne  leur  sunt  point  pareilles. 

(Jeh.  be  Meong,  Test.,  889,  Méou.) 

Si  les  alla  cacher  en  son  solier  en  hault 

en  ung  grant  moncel  de  esluelle  de  lin  qui 

la  estoit.  (Hisl.de  l'Ane.  Test.,  ï"  63^  impr. 

Maz.) 

ESTUEOR  ,  adj.  ,  qui  conserve,  qui 
garde,  qui  met  en  réserve  : 

Pur  quel  ne  présentez  vus  la  partir 
vostre  fiz  par  la  main  al  povre  al  Deu  1 
Quidez  vus  donc  que  Deus  le  voille  gastee 
e  nient  sauvement  a  vostre  fiz  garder? 
Tenez  doncques  vus  mêmes  plus  leal  es- 
tueor,  e  Damnedeus  plus  a  tricheur? 
(Sarmons  en  prose,  Richel.  19325,  f»  168  v<>.) 

ESTUEU,  voir  ESTUIER. 
ESTUERDRE,  VOir  ESTORDRE. 
ESTUERTRE,  VOÎr  EsTORDRE. 
ESTUETIER.  VOlr  ESTOETIER. 
ESTUFP,   voir    ESTOFFK. 
ESTOFFE,  voir  ESTOFFE. 
ESTUFFEME.N'T,  VOir  ESTOFFKMENT. 
ESTUFFER,  VOir  ESTOFFER. 
ESTUFFURE,  VOir  ESTOFFEURE. 
ESTUFIER,  voir  ESTOFIER. 

ESTui,  estai,  s.  m.,  cachette,  prison  : 
Priveement  le  mette  en  chartre  et  en  eslni. 
(Garhier,  Vie    de  S.  Thom-,   Richel,  13S13, 
f  30  V.) 
Virge  et  raere  au  Roi, 
Grant  plenté  de  foi. 
Dont  en  moi  défaut. 
As  mise  en  eatoi, 
Done  m'eut  un  poi, 
S'arai  fait  boin  saut. 

(Lnengc  N.-D.,  Richel.  3-,S,  f  344».) 
Kn  estai  ont  le  bacon  mis. 
(Dou  Snucrelain,  411,  Méon,  Nouv.  Rec,  I,  331.) 

—  Baquet  couvert,  long  et  étroit  qui 
sert  à  renfermer  le  poisso.n  dans  le  ba- 
teau : 

Icellui  Rondel  les  passa  en  un  petit  ba- 

tel  oultre  la  rivière  de  Saine  et  jusques  a 

i'eslui  dudit  bachelier,  lequel  ils  despece- 

rent,    et    eu   icellui   prindrent  .xxiil.  an- 

;    guilles.  (1396,  Arch.  JJ  151,  pièce  19i.) 

1.  ESTUiAL,  estoial,  estuel,  s.  m.,  étui, 
vaisseau,  vase  à  serrer  quelque  chose  : 

Par  son  garçon  chascune  pièce 
Ket  laver  en  bêle  eve  clere, 
Entre  Costancete  et  sa  mère  ; 
L'estoiat  ou  les  pièces  sont 
En  une  huche  les  repont 
Lictart  qui  plus  celer  ne  vent. 

(Remrt.  16382,  Jlèon.) 
Item  uns   estuiatcs  de  plates  garuiz  de 
samit.  (1316,  Inv.  d'annures  ayant  appar- 
tenu d  Louis  î  le  Hutin,  ap.  Ste-Pal.,  éd. 
Favre.) 

Uns  estiiiaus,  uns  espomons  et  uns  wans 
pour  ung  marisal.  (1358,  Lille  ,  ap.  La 
Fons,  Gtoss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  estuel  de  cuir  pour  mestre  l'estrelabe 
du  duc  de  Bourgogne.  (Tit.  du  XV  s., 
Lille,  ap.  La  Fons  ,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 


2.  ESTUIA.L,,  esluyal,  s.  m.  ? 

Un  calice  d'ancienne  façon  avec  le  cou- 
vercle d'argent  doré  a  petis  estuyaux  en 
la  pougne.  (1372,  Compte  de  texecut.  du 
Testam.,  Pièc.  rel.  à  IHist.  de  Fr.,  XIX, 
148.) 

Douze  tappiz  blancs,  bordez  a  vignettes 
vers  et  a  estuiaus  aux  armes  de  France. 
(1380,  Invent,  de  Ch.  V,  n»  3711,  Labarte.) 
Impr.,  estuains. 

Une  pomme  d'ambre  garny  d'or  per- 
cier  a  est[tii]aux.  (1409,  Compte  de  A.  des 
Essarts,  Pièc.  rel.  à  l'Hist.  de  Fr.,  xix, 
203.) 

ESTUIER,  -yer,  estoier,  -  iier.  -  yer,  es- 
touier,  estotiyer,  estouer,  estuer,  estoer, 
etuyer,  verbe. 

—  Act.,    mettre,  remettre  dans  l'étui, 
dans  la  gaine,  et  par    extension,    serrer, 
resserrer,  renfermer,  tenir  renfermé  : 
Dedeus  le  fuere  a  le  branc  estoié. 

(Raoul  de  Cambrai,  ccjsv.  Le  Clay.) 

Et  des  antres  si  granz  plenlez 
Que  del  lierz  u  de  la  meitié 
Fassent  il  assez  eapaistrié 
Del  estoier  et  del  garder. 

(Ben.,  D.  de  yorm.,  11,  iS'Ji,  Michel.) 
N'o!/(  les  lermes  si  esttiiees 
Sempres  n'ait  les  faces  mnillees. 

(Id.,  ib..  Il,  2-5G3.) 
Il  prent  le  brant,  si  le  r'a  estoié. 
(Li  Coron.  Looys,   131,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

En  un  chier  aumoire  entaillié 
A  le  graal  bien  estuié. 

(l'ercevttl,  ms.  Moutp.  Il  249,   f»  142''.) 
Et  bien  faites  l'antre  'partie)  eslouier. 
Il  vous  aura  encor  m^-stier. 

(Florimoiit.  Richel.  792,  f  11''.) 

El  si  faites  l'atre  estoier. 

(Ib.,  Richel.  15101,  P  22''.) 

Di  va,  esloue  t'aleinelle. 

(«.,  f  15».) 
Va,  garz,  esluie  t'alemele. 

(Ib.,  Richel.  13-6,  t">  25''.) 

Je  fais  les  napes  estuer  et  garder 

Et  les  hanas,  que  nus  nés  puet  amblcr. 

(Girard  de  Viane,  p.  20,  Tarbé') 

Bien  pnel  sa  crois  garder  et  estoier, 
Qa'encor  l'a  il  tcle  qu'il  l'emporta. 
(HoES  d'Oisy,  Chans.,    P.  Paris,  Romancero, 
p.  104.) 

Si  pris  le  livret  et  Vestoiai  en  une  pe- 
tite casse.  (Saint  Graal,  II,  22,  Hucher.) 

Fist  acater  tout  le  blé...  et  le  fist  tout 
estoiier.  (Ib.,  Vat.  Chr.  1687,  t°  73''.) 

Et  lors  prent  la  poldre  et  Vestuie.  (Lan- 
celot,  ms.  Fribourg,  f»  57».) 

Et  lors  leur  dona   li   rois  les  robes...  Si 
enestuia  li  rois  .ii.  père,   une  a   Lancelot 
et  l'autre  a  Keu.  (Ib.,  1'°  lOO"".) 
A  Malpertuis  sa  forteresse 
Que  il  avoit  monlt  bien  garnie 
De  char  qu'il  avoit  estaije. 
Qu'il  avoit  emblé  au  chastel. 
(Renan,   Suppl.,  var.  des  v.  2-20-22-24344, 
p.  234,  Chabaille.) 

Et  si  esluie  mon  cheval. 

(CheiK  as.,  n.  e.^p.,  3150,  Foerster.) 
Li  biens  qu'il  aura  fait   serra  receuz  de- 
vant Deu  et  li  serra  estoez  jusqu'à!   grant 
besoin.  (Maurice,  Serm.,  tus.  Flor.  Laur. 
eonventi  soppressi  99,  f°  l»') 
Si  aucun  deicier  de  Paris  achate  dez  a 


EST 

borne  estranfie  dedenz  Paris  ou  dehors,  et 
il   sont    venuz    dedenz   son    hostel,  il  ne 
le  puet  ne  ne  le  doit    estuier   devant  dont 
que    li    preudome    jurez    du    raestier    ait 
-veue    et  regardée    icele    marchandise,  sa- 
voir mon  se  ele  [est]  bone  et  loial  ou  non. 
(Est.  Boil.,  Liv.  des  inesL,  1''  p.,  lxxi,  8, 
Lespinasse  et  Bonuardot.) 
Un  Tiisel  de  enivre  list  faire 
Por  eslurr  sel  sninttiaire, 
E  l'enle  qni  ist  de  l'yraage 
Issi  Vesinia  corne  sage. 
{Miracle  de  Sarâenai,    289,  G.  Raynaud,    Roma- 
nia,  XI,  p.  '■>?,'■'<.) 

Eian  seigneurs,  gardez  vos  de  Tames 
Se  voz  cors  araez  et  voz  âmes. 
Au  mains  qut^  ja  si  mal  Q'ovroiz 
Qae les  secrez  leur  descovroiz 
Que  dedanz  voz  qneurs  esluiez. 

(Rose,  Richel.  loTS,  f  139\) 
Le  brief  estoie  maintenant. 
(CifTiER  d'Arras,  Eracles,  ii'3,  Massraann.) 
One  ge  poisse  en  vosire  porpris 
Enfoir  toneax  jusqu'à  dis 
Por  liuille  qn'estoier  vorroie. 
Tant  que  bien  vendre  la  porroie. 
(Casloiem.  d'un  jiere,  conte  xiv,  ap.  Méon,  FaH. 
el  eoiil.,  II.  lU.) 
Pnis  fremi  Puis  aprez  et  la  clefes/oia. 

{Doon  de  ilaienee.  108IG.  A.  P.) 
Afin  qu'elle  peust  espargner  et  estoityer 
les  biens  de  sa  maison.  (L.  de  Premiebf., 
Becam.,  Ricliel.  129,  f»  137  r°.) 

Estliye  ton  coustel  ou  je  le  te  osteray. 
(1373,  Arch.  ,1J  104,  pièce  365.) 

Et  lui  rebailla  ladite  espee  qui  fut  es- 
tuiee  et  remise  au  fourel.  (1404,  Arch.  JJ 
158,  f°  190  r°.) 

Les  vestemens  desquelz  il  a  esté  dé- 
pouillé soient  esivyez  pour  estre  gardez  ou 
vestiaire.  fGuv  .Iuvenal,  Reigle  S.  Ben., 
fo  83  vo,  éd.  1528.) 

Par  toy  la  mort  a  son  dard  eslmic. 

(Do  Beli..,  Oliv.,  107,  éd.  1550.) 
Les  coffres  ou  es(Myo((   les  mattelas  de 
mon   lict    et    mes    habillemens.    (Amyot, 
Vies,  Alex.,  éd.  1365.) 

On  son  carqnois  et  son  arc  il  e^luye. 
(Roys-,  Amours,  1,  cxxxiv.  Bibl.  elz.) 

(Joe  Jnpiler  exltnje 

Sa  foudre,  qui  s'ennoye, 

Venger  tant  de  mesTaits  ! 

(ID.,  Od.,  IV,  V.) 

Adonq  an  large  ilz  bâtent  les  sentiers,  (les  fourmis) 
Portans  au  bec  les  beans  greios  tous  antiers  : 
E  cependant,  james  ne  les  etuyent. 
Qu'an  beau  soleill  premier  ne  les  essuyent. 
'.Iaq.  Peletier  on  Maks,  Louanges,  p.  35,  éd. 

1381.) 
C'est  assez,  Babinot,  qne  ton  coffre  envieux 
>'ous  ail  tant  estuyc  les  escrils  ja  trop  vieu.T. 
(A.  DE  RiVACDEAU,  Œuv.  poél.,  p.  230,  éd.  1839.) 

Portrait  qu'an  fond  de  l'or  si  chèrement  j'esluic, 
(Bertacd,  OEuv.,  p.  647,  éd.  1633.) 

—  Tenir  en  réserve,  réserver,  épargner, 
ménager  : 

Dîsner  le  fait  d'une  crasse  oie 

Qne  il  li  avoit  estoie 

Et  bien  li  avoit  encrassie. 

(Hen.,  17830,  Martin.) 

Savoit  ke  dure  colee 
Li  l'u  purveue  e  esluee. 

(S.  Edward  le  conf.,  3275,  Luard.) 
Mors,  qui  deffens  a  estoier 
L'avoir  que  cil  doit  emploier 
Âinçois  qu'il  oie  tes  assans. 
(TniB.  DE  Marly,   Vers  sur  la  mort,  xii.  Trapelet) 


EST 

Qui  bien  les  ai,  les  set  user, 
Estuier  et  laissier  aler. 
{Poème  alleii.,  Brit.  Mus.  add.  13606,  f°  IS"".) 

Selonc  lou  tens  tôt  ai  mestier, 
Laissier  aler  et  estuier. 

(;».) 

Et  li  disoit  on  bien  qu'il  faisoit  trop  mal 
qui  esluioil  la  garnison,  que  la  citeiz  en 
seroit  perdue.  (IIÉN.  de  Rei.ms,  209,  Wailly.) 

Pesons  bones  ovres  que  nus  puissons 
aver  la  vie  pardurable  que  Deus  promet 
et  estuie  a  cens  qui  les  feront.  (Comment, 
sur  le  Nouv.  Test.,  ms.  Oxford,  Bodl. 
Douce  270,  f°  52  r».) 

Car  cuers  ne  porroit  penser  quel  chose 
est  celé  pez  que  Diex  estuie  a  ses  amis. 
(Laurent,  .Somme,  ms.  Cambridge,  S. 
Jobn's  B  9,  f''240=.) 

Celui  qui  est  d'aage  peut  bien  prendre 
sa  part  de  celuy  aver  et  faire  sa  volenté, 
et  deit  estuier  le  remanant  et  sauver  as 
autres  frères  qui  ne  sont  d'aage.  (Ass.  de 
Jér.,  t.  II.  p.  123,  Beugnot.) 

Devez  bien  chérir  et  amer  nostre  roy  qui 
a  présent  règne,  et  prier  honneur  qu'i 
l'approuche  de  lui,  et  luy  esttiet  bon  lieu. 
(Déb.  des  hér.  d'armes,  139,  A.  T.) 

Car  il  n'est  homme  qui  par  avant  cuy- 
dast  que  Mitridates  eust  estvyee  sa  vie  pour 
mourir  en  vieillesse  du  coup  d'une  espee 
d'ung  souldover  franeoys.  (Boccace,  iVoMcs 
malh.,  VI,  S,>  147  r»,  éd.  1515.) 

Les  Larrisseois  vouldrent  rendre  a  Pompée 
grans  honneurs  et  obeissences,  mais  il 
leurs  enjoingnit  qu'ilz  estouyassenl  et  ren- 
dissent seullement  a  César  comme  ung 
vainqueur  les  obeyssances  qu'ilz  luy 
offroient.  (Id.,!'6.,  vi,  9,  f»  153  v°.) 

Nulle  drogue  n'est  asses  forte  pour  se 
préserver  sans  altération  et  corruption, 
selon  le  vice  du  vase  qui  Vestliye.  (J1o?;t., 
Ess.,  1.  T,  c.  24,  éd.  1395.) 


EST 


663 


—  Fi6 


In.îer  : 


Les  foibles,  dit  Socrates,  corrompent  la 
dignité  de  la  philosophie,  en  la  maniant. 
EÏle  paroist  et  inutile  et  vicieuse,  quand 
elle  est  mal  estm/ee.  (Moxt.,  Ess.,  1.  111, 
c.  8,  éd.  1593.) 

—  Cacher,  celer,  taire  : 

.le  vous  en  estui  la  moitié, 
Que  ja  de  moi  n'en  aurez  nlus. 
(Bersier,  ;«  Houce  partie,  356,  Montaiglon,  Fabl.. 

I,  94.) 

Ains  que  Thereus  levast  de  table  Philo- 
mena  qui  saillit  hors  d'une  chambre  mist 
un  ung  plat  la  teste  de  Atis  son  filz  que 
elle  luy  avoit  estuyee  pour  l'orreur  de  ce 
fait.  (Bocc.\CE,  Nobles  malh.,  v,  f"  5  v», 
éd.  1313.) 

■le  ne  suis  pas  un  Pien  pour  me  changer  en  pinye  ; 
Dessons  nn  cygne  blanc  mes  fiâmes  je  n'esluye  : 
C'esloient  de  Jnpiter  les  jeux  malicieux. 
(Bons.,  Pièc.  retranch.  des  Amours,  lvu,  Bibl. 

elz.) 

—  Réfl.,  se  tenir  renleriiié,  se  tenir 
caché  : 

Par  foi,  ce  lor  respont  li  rois, 
Estoier  se  poront  nn  mois. 
Si  poront  il,  je  qoit,  nn  an, 
Ains  qu'il  les  venqnentpnr  ahan. 

(Partou.,  8189,  Crapelet.) 

—  Neutr.,  s'obscurcir  : 

(Le  soleil  et  la  luue)  enlevèrent  (c'est-à- 
dire   perdirent)    (leur   lumière),    élvyih'et. 


(xiv*  s.,  Darmesteter,  Classes  et  Glossaires 
hébreux-français,  1878,  p.  32.) 

—  Estuiant,  part,  prés.,  employé  d'une 
manière  absolue  : 

Vilain,   chen  dist  le  roi,  or  me  di  maintenant 
Pour  quoi  portes    tu    nn  chesl  branc  par  tel  seni- 
[blant  ? 
Ni  a  il  point  de  fenrre  a  son  oes  estoant  ? 

(Doon  de  ilaienee,  9806,  A.  P.) 

Vendée,  êtoiier,  cacher  pour  conserver. 
Bresse,  étoyer,  renfermer.  Lyonn.  et  Forez, 
étogi,  étaugi,  épargner,  réserver,  économi- 
ser. 
ESTUiET,  esthuiet,  s.  m., dimin.de  estui: 
Vesthuiet  a  remettre  les  torses  et  cierges. 
(1362,  Noyon,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

ESTL'IN,  voir  ESTOUIN. 

1.  ESTUiRE,  S.  f.,  bûcher: 

Sner,  dist  il,  alume  le  fa. 
Et  pren  de  la  busche  en  Vestiiïre  : 
11  no  revient  no  bacon  cuire. 
(J.  BE  BovES,  de  Baral  et  de  Uaimrt,  418.  ap. 
Montaiglon  cl  Baynaud,  Fabl.,  IV,  108.) 

2.  ESTUIRE,  voir  Esteure. 

ESTULE,  S.    f    ? 

De  pênes  de  vair  n'i  a  nnle. 
De  gris,  de  martre,  ne  d'estule. 

(Iten.  curoné,  Ricbel.  1446,  f°  79  r°.) 

ESTULLE,  voir  ESTEULE. 

1.  ESTULT,   voir  ESTUEIL. 

2.  ESTULT,  voir  ESTOUT. 
ESTULTEMENT,  VOir  ESTOUTE.VEXT. 
ESTULTIE,  voir  ESTOUTIE. 

ESTiiMiLLOUN,  estiimuloun,  s.  111.,  ai- 
guillon : 

Les  paroles  des  sages  sont  altresi  comme 
estumulouns.  (Bible,  Ecclesiastes,  xii,  11, 
Richel.  1,  f»  199".) 

Cliace  les  boefs  od  Vestumilloun.  (Ib-, 
Ecclesiasticus,  xxxvili,  26,  f»  213''.) 

ESTUMULOUN,  VOIT  ESTU.MILL0UrJ. 
ESTUNER,  voir  ESTONER. 

ESTUoiE,  S.  f.,  folie  : 

Tn  dis  grant  rstuoie. 

(Eiilr.  en  Esp.,  f°  63  v",  Gaulier.) 

Cf.   ESTOUTIE. 

1.  ESTUOIR,  S.  m.  ■? 

Estuoirs  a  laver  mer.  (1492,  Bethune,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

2.  ESTUOIR,  voir  EsTovoin. 
ESTui'AfiE,   S.   m.,  exprime  l'idée  de 

honte  : 

r.om  par  est  ore  grans  eschars. 
Et  fora  est  or  grans  eslupayes. 
Que  celi  liens,  dont  tn  esrages. 
Qui  tant  est  hele  et  tant  polie, 
Et  mauveslié  si  t'enolie 
Que  lu  n'es  tez  qui  plus  en  faces, 
Ne  lu  ne  l'estrainz  ne  l'embraces. 
(G.  de  CoiNci,  Mir.,  ms.   Soiss.,   f°  203»  ;  et  ras. 
Brux.,  P  iy8\) 


ec4 


l-.ST 


EST 


EST 


ESTUPEMENT,   VOIP  EsTOUPEMENT. 

1.  ESTLPER,  V.  a.,  couper  le  toupet  ;i  : 

Lui  el  sa  Renl  fist  csliipn. 
Lrs  lups  Irenchcz  a  cnrl  aler. 
(G.  Gaimah.   Chron.,    ap.    Michel,   Chr.    angl.-n., 
t.  I,  p.  U-) 

2.  ESTL'PER,  voir  ESTOUPEU. 
ESTUPEURE,  voir  ESTODPEURE. 
ESTUPONS,  voir  ESTOUPONS. 
ESTUR,   voir  ESTOR. 
ESTLRBEILLON,    VOir  ESTORBEILLOX. 

ESTi'RCOiSE,  eslrucoise,  estricoise,  es- 
triquoire,  esiricquoyre,  estincoise,  s.  f.,  te- 
naille : 

Rompre  une  arcure  au  moyen  de  cer- 
talues  estrucoises.  (1368,  Valenciennes,  up. 
La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  .1.  martiel  et  une  esiincoise.  (1425, 
Lilïe,  ib.) 

Un  serrurier  demande  .III'.  pour  ren- 
caucUier  une  eslurœise  en  le  carpenterie. 
(1480,  ib.) 

Estrucoises  et  autres  instrnmens  servans 
a  sceller  les  draps.  (Ib.) 

Pinces,  estriquoires,  payre  de  pynsons. 
(Palsgh.we,  Esclairc,  p.  231,  Génin.) 

Es(r;c9U0!/«s,pynsonsof  yrone.(lD.,  ib., 
p.  234.1 

Ou  bannit  un  coupable  qui  avoit  desla- 
chiet  aucunes  serures  et  «frucoise d'aucuns 
coffres.  (1343,  Valenciennes,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms-,  Bibl.  Amiens.) 

On  voit  dans  les  Registres  aux  jugements 
criminels  du  ningislrat  de  Valenciennes, 
que  les  voleurs  qui  s'étaient  introduits  au 
moyen  de  tricois,  tricoises,  estricoises, 
étaient  punis  de  mort.  (Héc.\rt,  Dict. 
rouchi.) 

Cf.  Turquoise. 

ESTL'RDIF.T,  VOir  ESTORDIÉ. 
ESTURDUE,  VOirESTORDRE. 
ESTURE,  voir  ESTEDRE. 
ESTURER,  voir  ESTORER. 
ESTVRMAL,  VOif  ESTURMAN. 

ESTURiiAN,  esturmen,  estniman,  estru- 
mant,  eslinnan,  csUreman,  eslerman,  esler- 
mant,  eslreman,  sHeresman,  esturmal,  ester- 
mal,  s.  m.,  pilote,  timonier,  matelot  : 

Esliirniavs  e  bons  mariniers. 
(Wace,  lim,  ô'  p..  27.S5,  Andrcsen.)  Var., 
esliremitiis. 

Fair  pocz  1res  qu'a  la  mer, 
Ne  poez  plus  avant  aler, 
N'i  irovcrez  ne  nef,  ne  pont, 
El  ecltirmeus  et  nef  faudront. 
Et  Engleiz  la  vos  atendront. 

(iD.,  !i.,  f»  .309,  ap.  Stc-Pal.) 

Detries  sont  li  governcor 
Et  des  eslirniaiis  li  millor. 

(Id.,  Dritl,  1149G,  Lcr.  de  Lincy.) 

Mariniers  prist  et  eslirmans. 
Et  nés  et  barges  et  calans. 

(In.,  a.,  13815.) 


Gires  se  dort,  car  mult  fad  las, 
Od  Yestcrman  lez  le  windas. 

(Vie  de  S.  Giles.  907,  A.  T.) 
Lo  slierrsman  li  demanda 
S'il  voleit  contre  vent  aler. 
(Gaimar,  Cliron.,  Michel,  Chr.  ani/lo-n.,  t.  I,  p. 33.) 

Pain  e  vin  e  char  e  bon  peisson 
Lnr  raist  el  nef  a  grant  fuson, 
E  tresk'en  la  nef  flota, 
Li  eslerman  bien  sedresça. 
(Id.,  ib..  Brit.  Mus.,  rcg.  13.  A.  sxi,  f»  11.";».) 
SJvant  nai^ent  par  mer.  monlt  ont  boa  estrumanl. 

(Ln  Vanjance  Vaspas.,  Ars.  5201,  p.  145".) 
Li  eslermant  s'apresleni  et  tôt  li  nolon(iler. 

{Destr.  de  Rome,  305,  Grœber.) 
Li  estrumans  Rolant  le  naja  ens  el  pré. 
(J.  de  Lanson,  Richel.  2195,  f»  12.) 

Protheslaos  ariva. 
Son  eslerman  araisona. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f  31''.) 
Con  Veslrnmans  ki  est  en  mer. 
(Gib.  dc  Momtreoil,  Yiolelle,  217,  Michel.) 
A  estrumants  et  a  ses  autres  bons  gents 
de  mer.  (23  fév.   1293,  Letl.  d'Ed.   I,   aux 
gens  de  mer  de  Bayonne,  Lclt.  de  Rois,  etc., 
I,  410.) 

Tute  nut  unt  cnrnt  al  sens  del  e.':turmal. 

(Ilorn,  21"2,  Michel.)  Var-,  cslermal. 
Soient  prest  eslreman  e  nageurs  oasement. 

(Ib.,  3908.)  Var.,  eslurmna. 

ESTURMEN,  VOir  ESTURMAN. 

ESTIIRMENT,  VOir  ESTRUiMENT. 

ESTURIIIE,  voir  ESTORMIE. 

ESTURMIR,  voir  ESTORMIR. 

ESTURNE,  S.  ni.,  étourneau  : 

Pirulus,  avis,  eslurnes.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  4120,  f»  124  v».) 

ESTURNER,  VOlr  ESTORNEB. 

ESTURQUEMANDE ,  estnncqmande ,  es- 
tracqmande,  s.  f.,  sorte  de  panier: 

Esturquemandes  pour  une  brasserie. 
(1416,  Valencienues,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Le  mandelier  fait  eslitrguemandes  pour 
les  brasseurs,  paniers,  cofins  a  caudelles, 
corbisons...  (1443,  S.-Omer,  ib.) 

Estrincqmandes.  (1523,  ib.) 

Estracqmandes  pour  les  brasseur?. 
(1S86,  Compte  de  S.-Bertin,  ib.) 

Six  estrincqmandes  pour  la  brasserie. 
{Ib.} 

ESTURQUER,  V.  a.,  liGurter,  pousser, 
enlever,  arracher  : 

Oslellel  Guisot  esturqna  ou  bouta  aucu- 
nement contre  la  maliutre  Colin  Mar- 
chant.... el  a  cette  cause  dist  :  Pourquoy 
m'as  lu  esturqné?  (1407,  ArcU.  JJ  195, 
pièce  7.) 

ESTUSiR,  voir  EsTOUssin. 

ESTUT,  voir  ESTOUT. 
ESTUTEIER,  VOir  ESTOUTOIER. 
ESTUTEMENT,  VOir  ESTOUTEMENT. 
ESTUTER,  voir  ESTOUTER. 
ESTUTIE,  voir  ESTOUTIE. 


ESTUTIER,  voir  ESTOUTOIER. 

ESTUVAL,  voir  Estival. 

ESTUVEIR,  voir  ESTOVOIR. 

ESTuvEMENT,  S.  m.,  fomentation  : 
J'ay  veu  une  vieille  femme  froide...  astre 
restituée  par  un  esJUBemeiif  eschauffé  par 
eau  ardent  dedens  alumee.  {Très,  de  Evo- 
nime,  p.  83,  éd.  1333.) 

Fotus.  estuypmenf,  fomentation.  (Calepini 
Dict.,  Bâle  1384.) 

ESTuvEOR,  stuvour,  stevour,  s.  m., 
propriétaire  d'un  établissement  de  bains  : 

Li  estuveires.  (1300?    Collect.   de  Lorr 
971,  pièce  36,  Richel.)  '' 

En  coste  lo  maxon  Villermat  lou  stuvour. 
(1302,  Cart.  gr.  Egl.  de  Metz,  Richel. 
11840,  n»  870.) 

Que  li  boulengiers  tuit,  et  li  wasteliers 
etli  stuvour  puent  bien  mettre  en  lours 
hosteilz  faixins  pour  ardre,  pour  une  sem- 
maine,  dez  le  lundi  iusc'a  l'autre  lundi 
(1320,  Hist.  de  Metz,  ill,  333.)  Impr.,  VistC 
mour. 

Wiair  lou  stuvour.  (Drois  de  la  vowerie  de 
Montigny,  ms.  .Metz  46,  p.  122.) 

En  la  maison  d'un  stevour  appelle  Didier 
Lanjffaut.  (J.  Aubrion,  Journ.,  an  1300, 
Larchey.) 

ESTuvER,  verbe. 

—  Act.,  plonger  dans  un  bain  chaud  : 

Si  se  fist  madame  Jehane,  en  la  quin- 
saine  ke  la  batalle  devoit  iestrc,  bagnicr 
et  cstuver.  {Li  Contes  dou  Roi  Flore  et  de  la 
Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du  xm°  s.,  p.  133.) 

Si  Veslmez  en  ce  brasier. 
(Grbban,  Slist.  de  la  pass.,  10522,  G.  Paris.) 

Souvent  il  (Archimède)  estoit  retiré  de 
son  estude  et  conduit  aux  bains,  estuvê  et 
oinct  sans  aucun  sentiment  extérieur. 
(Thevet,  Porlr.,  f»  47'',  éd.  1384.) 

—  Réfl.,  prendre  un  bain  chaud  : 
Tout  le  cors  m'embrase  et  alume  ; 

Si  ra'estnet  que  j'aille  as  estuves, 
Tont  aions  nous  céans  deas  cuves, 
IS'i  vaudroit  riens  baing  sans  estuves, 
Por  ce  convient  que  ge  m'esUwes. 

(Rose,  I45G2,  Méon.) 

J'ay  laissié  aux  champs  trop  de  biens. 
Car  je  n'en  pance  aporter  riens 
C'un  lincenl,  pour  moy  esluver. 
(E.   Deschamps,  Poés.,  Richel.  840,   f»  422».) 

Délibéré  que  es  estuves  des  Roiches  et 
de  l'ostel  Merment  se  esfuofrondesfemmes, 
et  es  estuves  Guillaume  Journaul  et  de 
Voulant,  yront  et  se  estuveront  les  hommes, 
a  peine  de  40  sols.  (18  avril  1410,  Ord.  sur 
les  étuves,  Arcb.  mun.  Dijon.) 

Y  avoit  il  un  Athenophanes  natif  d'A- 
thènes, qui  servoit  le  roy  au  baing,  de  luy 
frotter  et  oindre  et  nettoyer  le  corps  quanS 
il  s'estuvoit.  (Amyot,  Vies,  Alex,  le  grand, 
éd.  1563.) 

Jusques  a  un  peu  devant  le  soir  qu'il 
entra  en  son  logis,  la  ou  après  s'estre  un 
peu  estuvé,  il  entra  dedans  la  salle.  (Id., 
ib.,  7,  Cœsar.) 

11  s'en  alla  laver  et  estuver.  (Id.,  ib., 
Lysand.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Si  fist  toz  les  valiez  entrer 

Por  baingnier  et  por  estuver. 

(Perceval,  ms.  Montpellier  II  249,  P  58''.) 


ESV 


ESV 


ESV 


663 


RQue  ceux  qui  tiennent  les  estuves  des 
ooiches  ne  laissent  esluver  les  hommes, 
/•u  ceux  de  Journaul  et  Vaulant,  les 
emmes.  M8  avril  1410,  Ord.  sur  leséluves, 
Arch.  muû.  Dijon.) 

Ou  je  vous  feray  esinver 

Le  plus  chault  que  vous  fenstes  oncques. 
{Act.  des  apost.,  vol.  I,  f°  32°,  éd.  1537.) 

ESTUVERESSE,  stuverassc,  s.  {.,  femme 
qui  tient  un  établissement  de  bains  : 

Les  estuveurs  et  estuveresses.  (Est.  Boir.., 
Liv.  des  mest.,  l"  p.,  lxxiii,  4,  Lespinasse 
fl  Bonnardot.  ) 

Li  stuverasse.  (1323,  Coll.  de  Lorr.,  971, 
liièce  732,  Richel.) 

Lai  stuverasse.  (1323,  ib.,  976,  pièce  10.) 

Guillaume  le  Nourricier,  estuveur,  mari 
delà  dicte estuveresse.  (1334,  Beg.  criminel 
de  St-Martin-des-Cliamps,  p.  48,  Willem.) 

ESTuviER,  estevier,  s.  m.,  propriétaire 
d'un  établissement  de  bains,  baigneur: 

Lors  s'eu  ira  chies  Ifslunier. 
(Hose,  Richel.   1.573,  f»   120''  et  Vat.    Chr.  1522, 

f92^) 

Estevier.  (1441,  Péronne,  ap.  La  Fons. 
Gloss.  VIS.,  Bibl.  Amiens.) 

Et  Dieu  scait  s'il  n'apprint  pas  bien  a 
monsieur  Vesluvier  a  jouer  le  roy.  (Bon. 
DES  Pehiers,  iVouî;.  Recr.,  t'Hv,  éd.  1538.) 

ESTUviERE,  S.  f.,  femme  qui  tient  un 
établissement  de  bains,  baigneuse  : 

Richart  alla  parler  a  la  femme  qui  te- 
noit  celles  estuves...  Ricbart  disl  a  Vestu- 
viere  la  chose  qu'il  entendoit  faire.  (L.  de 
Pbemierf.,  Decam.,  Richel.  129,  f"  94  r".) 

ESTUY.\L,  voir  ESTOIAL. 
ESTUYER,  voir  ESTUIER. 

ESTYROLLE,  S.  f.,  pauaris  : 

L'ordure  des  oreilles  sert  aussi  aux 
upostumes  et  estyrollcs  qui  viennent  en  la 
racine  de  l'ongle.  (DuPinet,  P/()ie,  xxviii, 
4,  éd.  1566.) 

EsuE,  voir  EissoE. 

ESUEL,  voir  AlSSEUIL. 

ESUIVRE,  voir  Ensuivre. 

ESURIENT,  -  ant,  adj.,  qui  a  faim  ; 

Esurientde  fain.  (Prem.  vol.  des  expos, 
des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f»  36  v°,  éd.  1519.) 

Esuriant  et  périssant  de  fain.  {Ib-, 
f  37  F».) 

Et  quant  il  eut  jeusné  quarante  jours  et 
quarante  nuitz,  il  fut  après  esurient  et  eut 
fain.  (76.,  f»  50  v».) 

Sy  demeure  mon  ame  touttes  fois  famil- 
leuse  et  esurient  de  telles  viandes.  (Du 
GuEZ,  An  Introduct.  io  lerne  to  speke  french 
Irewly,  à  la  suite  de  Palsgrave,  p.  1077, 
Génin.) 

ESURPHURÉ,  adj.,  qui  produit  du 
soufre,  qui  est  mêlé  de  soufre  : 

Il  passe  le  règne  Eoli 
Et  les  terres  esurphurees. 

(Fabl.  d-Ov.,  Ars.  3069,  f°  IDS'.I 

EsvACHiR  (s'),  V.  réfl.,  s'avachir  : 
La    coultre    du    lict    s'affaisoit,   par   ce 
qu'estant  fouUee  de  l'assiette,  elles'eslargit 

T.  m. 


et  s'esvachit.  (Amyot,  OCmu.  moral,  de 
Plut.,  f»  106  r»,  éd.  1574.) 

nsvAGATiON,  ev.,  s.  f.,  action  de  laisser 
son  esprit  errer  à  l'aventure: 

En  délaissant  toute  extcriore  evagation 
et  spirituelle  distraction.  {La  tresample  et 
vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1480, 
f"  42=.) 

Esv.AGiNER,  evagiuer,  v.  a.,  dégainer  : 

Le  suppliant  mistla  main  a  son  couteau 
et  \eevagina.  (1464,  Arch.  JJ 199, pièce362.) 

Les  evesques..  evaginerent  contre  luyle 
glaive  ecclésiastique,  et  interdirent  sa 
terre.  (Le  Baud,  Hist.  de  Bret.,  ch.  xxx, 
éd.  1638.) 

...  Ja  Dieu  a  evaginr  sou  glaive 
Et  aussi  a  son  arc  tendu  de  mesme. 
(1521,  les  Erreurs  du  peuple  commun,  Poés.  fr. 

des  xv°  et  xvi°  s.,  t.  XIII.) 

—  Esvaginé,  part,  passé,  tiré  du  four- 
reau : 

Ce  ne  luy  est  chouse  haulte  ne  difficile 
trouver  asseuré  chemin  entre  les  armes 
contraires,  et  les  glaives  evaginez.  (J. 
BoucHET,  Ji/em.  deLaTrém.,ch.  xi,Pelitot.) 

Il  avoit  au  devant  de  luy  un  glaive  er^a- 
giné.  (Bouchard,  Chron.  de  Bret.,  f°  86'', 
éd.  1532.) 

ESVAGiiEK,  ev.,  verbe: 

—  Neutr.,  sortir,  partir,  se  perdre  en 
digressions  : 

Messeigneurs,  nous  ne  voyons  plus 

Les  Anglois;  y  sont  eraguez. 

Et,  comme  dolant  et  confuz. 

Honteusement  s'en  sont  allez. 

(Mi.1t.  du  siège  d'Orl.,  U3U1,  Gncssard.) 
Pour  non  e»ag«ei' longuement  autour  de 
cestc  matière  ..  (A.  Chabt.,   Quadril.  in- 
vect.,  OEuv.,  p.  437.  éd.  1617.) 

Si  je  ne  craignois  trop  evaguer  du  pro- 
pos, je  confuterois  icy  grand  nombre 
d'autres  telz  faussement  controuvez  men- 
songes. (Du  MoLiN,  Monarchie  des  Franc, 
p.  2o,  éd.  1561.) 

—  Excéder  : 

Evaguer  en  superfluité,  c'est  excéder  en 
luxure,  en  honneurs,  dominations  mou- 
daines.  (N    DE  Bris,  Institut.,  f"  164  r".) 

—  Réfl., se  détourner  : 

Quant  li  soiauz  est  environ  la  libre  il  .■;« 
esvague  et  se  oblique  ou  vers  austre  ou 
vers  aquilon.  {Introd.  d'astron.,  Richel. 
1353,  1»  SO''.) 

—  Esvaguê,  part,  passé,  exilé  : 

Grans  guerres,  de  quoy  moult  grans 
seigneurs,  et  autres  mourront,  et  moult  du 
royaume  evagues  et  parmues.  (Modus, 
("  '317\  ap.  Ste-Pal.) 

EsvAiE,  s.  f.,  attaque: 

Li  lions  a  l'autre  les  li  fait  chiere  orrible 
et  feloneche,  et  ont  fait  li  uns  l'autre  es- 
vaie  mont  crueuse.  (Kassidor.,  ms.  Turin, 
f»30r<'.) 

BsvAiNER,  ■  ainner,  ev.,  v.  réfl.,  tom- 
ber en  défaillance  : 

Mais  la  maie  flamme  me  parte 
Ançois  que  de  cest  lien  me  parte 
Se  je  n'en  boic  ains  que  m'èsvaintie. 

(henart,  Snppl.,  p.  113,  Chabaille.) 


—  Esvainé,  part,  passé,  pris  de  défail- 
lance : 

Evalues  est,  li  cners  li  faut. 
(Amatdas  et  Yd.,  Richel.  375,  P  321''.) 

EsvAiR,  v.  n.,  être  hors  de  la  voie,  va- 
guer ça  et  là,  errer  : 

Pervagari,  esvair.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 

callier.) 

ESVAissEMENT,  S.  U).,  attaque  : 
Vous  remaindrez,  si  garderez  le  champ 
El  la  cité  et  derrière  et  devant. 
Et  si  gardez  n'i  ait  nul  esvaissement. 
(.Mm.de  Narli.,  Richel.  21369,  f°  39  r".) 

EsvALANCHER  (s'),  V.  réfl.,  Se  préci- 
piter comme  une  avalanche  : 

An  bout  da   lac  Léman,  d'un  haut  mont  s'eslocha 
Une  parcelle,  et  las  !  soudain  s'esvalancha 
Aussi  viste  qu'on  traict. 

(Jos.  DO  Chesne,  le  grand  Miroir  du  monde,  p.  iW, 
éd.  158-.> 

EsvALER,  -  aHcc,  V.  H.,  dévaler,  des- 
cendre : 

Voit  esvaler  les  oiseaus  d'Apreraora 

Dora  il  î  ont  a  planté  et  foisom. 
(G.  de  Mongl.,  Vat.  Chr.  1360,  C  14''.) 
Le  long  séjour  que  iceux  reistres  firent 
aux  villages  et  lieux  susditz  fut  cause  de 
les  faire  escarter  a  six  et  sept  lieues  loing 
de  costé  et  d'aultre  pour  aller  piccorer  et 
cercher  butin,  et  en  esvalla  jusques  au  vil- 
lage d'Esternay,  le  15"  de  juin,  environ  le 
nombre  de  cinq  a  six  cens  chevaux. 
(Haton,  Mém.,  an  1576,  Bourquelot.) 

EsvALUEMENT,  cv.,  S.  m.,  évaluation  : 

Selon  Vevalnement  desdites  monoies. 
(1330,  Ord.,  II,  59.) 

EsvANCiER,  -  sier,  V.  a.,  gagner: 
Cest  eschange  que  uoz  volons  faire  est 
asses  comunau  ;  que  poi  vaut  plus  ce  que 
l'un  de  nos  done  a  l'autre,  que  ce  que  il 
en  a  d'eschange  ;  et  ce  il  vaut  orres  plus 
en  aucune  chose,  l'autre  cuide  bien  tant 
esvansier  en  cest  eschange  come  se  vaut 
et  plus.  (Liv.  de  J.  d'Ibelin,  ch.  clxxxiii, 
Beugnot.) 

ESVANiTiON,  evanition,  s.  f.,  évanouis 
sèment  : 

Habiter  avec  femme,  que  Hypoeras  dit 
estre  une  partie  de  espasme  et  evanition, 
l'on  ne  doit  point  grandement  souhetter  ne 
aussi  totallement  délaisser.  (Platine  de  hon- 
neste  volupté,  f»  4  r',  éd.  1528.) 

ESVAN'OuissABLE,  adj.,  qui  s'évanouit 
facilement  : 

Nos  reenations  et  puissances  sont  ce 
choses  d'huy  et  de  hier,  venues  nouvelle- 
ment en  vivant  d'homme  et  a  coup  esva- 
notiissables  f  (G.  Chastellain,  Exp.  sur 
vérité  mal  prise,  VI,  356,  Kervyn.) 

EsvANQuiER,  eswiq'iier,  v.  a.  ? 

Que  aucun  marchant  faisant  draps  ne 
soit  si  hardi  de  reiraire,  retondre  et  es- 
vanquier  le  mantel  desdis  draps  que  il  ne 
soit  d'aussi  souffisante  monstre  ou  corps 
du  drap  que  il  sera  eu  la  monstre.  (1399, 
Ord.,  VIII,  336.) 

Tous  pareurs  et  foulions  estarberpnt  et 

\   estviqueront  tous  les  draps  qu'ils  feront, 

»ur  l'amende  de  cinq  sols  parisis.  (xv«  s. 

I  Stat .    des    pareurs    et    foulons,    ap.    A 

84 


666 


ESV 


Thierry,  Mon.    du    Tiers  Etat,    III,    578.) 

ESVANTER,   VOIF  ESVENTER. 

ESVANTom,  voir  Esventoir. 
ESVANUER,  V.  3.,  saisir,  mettre  en  sa 
main  : 

Et  pourront  justiser  et  esvanuer  tout  le 
devant  héritage  pour  la  rente  et  pour  l'a- 
mende se  la  dite  rente  n'avoit  eflé  paie 
as  termes  desus  dis.  (Fév.  1291,  S.  Wan- 
drille,  Arch.  Seine-Inf.) 

Se  il  avenoyt  que  la  dite  rente  n'aToil 
esté  payé  au  dit  Guillaume  ou  a  ses  heirs, 
le  dit  Guillaume  ou  ses  heirs  pourra  jusli- 
sier  et  esvanuer  pour  les  rentes  desus 
dites  et  pour  l'amende  après  terme  passé. 
(Avr.  1292,  ib.) 

Laquelle  masure  dessus  dite  édifiée  le- 
dit Guillaume  et  ses  héritiers  pourront  jus- 
tisier  et  esvanuer  sans  contredit  pour  la 
rente  soustenue.  (1298,  Cart.  de  S.  Wan- 
drille,  I,  809,  Arch.  Seine-Int.) 

Une  charte  latine  de  1282,  apparte- 
nant au  même  Cartulaire  de  S.-Wan- 
drille,  I,  508,  porte  : 

Quam  dictam  masuram  dictus  Robertus 
et  ejus  haeredes  poterunt  justiciare  et 
esvanuare  per  redditum  supradictum  sine 
aliquo  contradicto. 

ESVANum,  esvanir,  ev.,  verbe. 

—  Act.,  affaiblir  : 

Toutes  veilles  superfluant  evanuissent  le 
corps  et  afToiblissent.  (B.  DE  GoRD.,  Pra- 
tiq.,  n,  17,  éd.  1495.) 

—  Faire  évanouir  : 

Si  qn'a  poi  ne  m'esvamii 
VoioT  des  flors  de  l'anbespin. 
(HoON    DE    Mery,  Tornoiemt'nl  de  l'AnlechrisI, 
p.  97,  Tarhé.) 

—  Neutr.,  s'évanouir  : 

Li  cners  li  esvanir,  si  le  conviot  pasmer. 
(.Roiim.  d'Alix.,  f  51".  Miclielant.) 

—  Esvamiissanl,  part,  prés.,  aflaibli  : 

Et  Prinsaat  l'arragon  de  sanc  esvaiiissant. 

iConrj.  de  Jerus.,  39iD,  Hippeau.) 

—  Esvanni,  part,  passé,  éperdu,  abattu  : 

Mahom,  dist  Coibarans,  bien  sni  esvantds, 
Cby  ne  congnois  chemin,  j'en  sny  tous  c^baliis. 
(Cher,  au  cygne,  117i6,  Ueiff..)  Impr.,  csiaiiut». 

ESVAUiR,  voir  EsBAiR  au  Supplément. 
EsvASER,  évaser,  esvazer,  evasser,  verbe. 

—  Réfl.,  s'écrouler,  s'ébouler  : 

Afin  que  le  fondement  dudit  mur  ne  se 
evasse  (sic)  par  deffault  de  la  fermecté  de 
la    terre.  {Slat.  de  Par.,   Vat.   Ott.  2962, 

11  faut  qu'il  y  fasse  contremur,  de  cer- 
taine espesseur,  afin  que  le  fondement  du- 
dit mur  ne  s'esvaze,  par  defaute  de  Fermeté 
de  terre  joignante.  (1485,  Gr.  Coût,  de 
Fr.,  Il,  p.  232,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Neutr.,  trouver  une  échappatoire: 

Anltrement  vons  fault  eraser. 
(Greban,  ilist.  de  la  Pass.,  9117,  G.  Paris.) 

ESVAUDiE,   S.  f.,     querelle,    dispute, 
criaillerie  : 
L'exposant    espoventé     d'icelle     noise 


ESV 

sailli  de  son  hostel,...  et  rencontrant  Mar- 
tin Fromont  lui  dist  :  Qui  te  fait  faire  ces 
esvaudies  ?  (1412,  Arch.  JJ  160,  pièce  240.) 

ESVE,  voir  AlGUE. 

ESVEE,  S.  f.,  digue,  rempart  1 

Ce   qu'il  fault  rapareiller  es  esvees   d'i- 

cellui   estang.    (1419,  Compte  de  P.  de  la 

Coudre,  Arch.  C.-d'Or,  B  2332.) 

ESVEGURER,  VOir  ESVIGOHER. 

ESVEILLEEMENT,  -  ieement,  adv., 
comme  une  personne  réveillée,  attentive  : 

.Mectre  son  cuer  «.sceiliecmenJ  et  entendre 
parfaictement  a  faire  justice.  (J.  DE  Sa- 
LISB.,  Policrat.,  Ricliel.  24287,  f»  l'.) 

En  vacquant  continuellement  et  sans 
entrelaissier  et  esveillieement  aussi  es  exer- 
cites  de  vertus.  (De  vita  Christi,  Richel. 
181,  f"  49''.) 

En  adreschant  perseveramtnent  illec 
toute  la  guette  de  sa  pensée  et  les  yeulx 
du  cœur  esveillieement.  {Ib.,  f"  116'=.) 

Se  tu  as  esveillieement  considéré  les 
choses  de  dessus.  {Ib.,  f  ll?"^.) 

EsvEiLi.EMENTj  S.  m.,  actiou  de  se 
réveiller,  réveil  : 

Comme  ilz  resusciteront  il  semblera  que 
ce  soit  aussi  comme  esveiilement  de  dormi- 
cion.  (J.  G0UL.A.hN',  Ration.,  Richel.  437, 
f«  382  V».) 

ESVEiLLiER,  Bsvelkier,  (s'),  v.  réfl.,  se 
mettre  en  mouvement  : 
Al  plain  dessus  le  bois  li  bon  Danois  s'esnelhe 
A  .XL*",  homme. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  1473S,  Scheler, 

G/os»,  fhilol.) 

—  Esveillié,  part,  passé,  vigilant  : 
Car  Siracons,  qui  moût  estoit  preuz  et 
esveilliez,  s'en  estoit  ja  pnrtiz  et  venuz  au 
flun.  (GuiLL.  deTyr,  II,  274,  P.  Paris.) 

ESVEiLLOX,  s.  m.,  ce  qu'on  appelait, 
en  terme  de  guerre,  réveille-matin  : 

Allons  faire  une  anbade, 
Souisses  et  Françoys, 
Allons  cheminons  rade. 
Criant  hanlt  le  boys  ! 
Allons  el  despaichons  : 
Le  temps  d'esté  approche. 
Donnons  drs  esieitlins, 
Faisons  sonner  la  cloche. 
(1543,  la  Sommation    d'Arras,  Ler.  de  Linoy, 
nec.  dech.  hisl.,  II,  138.) 

ESVELLiR  (s'),  v.  réfl.,  Vieillir  : 
Se  il  menjoit  de  celui  qui  est  apelé  fruit 
de  vie  jamais  ne  s'esvelliroit   ne  n'enfre- 
meroit.  {Sydrac,  Ars.  2320,  §.  III.) 

ESVENiR,  V.  n.,  advenir,  arriver  : 

Le  fet  esvint  par  ceus  c'on  a  mis  en  prison. 

(.iije  d'Arign.,  711,  A.  P.) 

ESVENTABLE,  adj.,  bien  aéré  : 
Cils  qui  conversent  et  habitent  en  lieu 
sain  et  bien  esvenlable  sont  mieuls  cou- 
loures  que  cils  qui  habitent  en  lieu  suffo- 
quant et  mal  sain.  {Probl.  d'Arist.,  Ri- 
chel. 210,  f°  56  vo.) 

Pourquoy  est  ce  que  la  sueur  qui  se  fait 
en  la  teste  ne  put  point  ou  elle  put  mains 
que  celle  qui  se  fait  es  autres  parties  du 
corps  ?  A  ce  respont  Aristote,  et  dist 
ainsy,  que  c'est  pour  ce  que  la  teste  est 


ESV 

bien  esventable,  pour  ce  que    la  leste  est 
poreuse  et  rare.  (76  f"  47.'=.) 

—  Avec  un  rég.  indir.,  qui  est  aéré  par  : 
Ceuls    qui  habitent  en  bon  air,  sain  et 

bien  esventable  des  bons  vens   et  loables. 
{Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f»  S7  r".) 

ESVENTAiL,  cvantail,  s.  m.,  soupirail  : 
Nul  ne  peut  avoir  dalles  sortantes  sur  le 
pavé,  en  la  ville,  et  fors  bours,  privées,  ne 
ouvertures  de  caves,  autres  que  evanlail  a 
droit  plomb,  sans  entrer  sur  le  pavé.  (Coût, 
de  Nantes,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  p.  794.) 

ESvENTAiLLE,  S.  t,  ventelle,  ouver- 
ture pratiquée  dans  une  ventellerie,  c'est 
à  dire  dans  un  ouvrage  de  bois  ou  de  ma- 
çonnerie destiné  à  soutenir  une  retenue 
d'eau  : 

Hz  doivent  blester  et  garnir  de  bleste  la 
moitié  des  esventailles  du  moulin  fouleur. 
(1409.  Denombr.  du  baill.  de  Constentin. 
Arch.  P  ,304,  fMOS  r».) 

EsvENT.\TiON,  -  cion,  cv.,  S.  f.,  action 
de  s'éventer,  évaporation  : 

Par  telle  replection  ou  opilacion  de  la  cer- 
velle est  pinpeschie  rraenfafion  du  cuer  et  de 
la  chaleur  naturelle,  et  ainsi  est  le  pacient 
suffoques.  (Evrart  de  Contv  ,  Probl. 
d'Ar.,  Richel.  210,  f»  14  V.) 

En  quelcunqz  concavité  quant  ce  n'est 
pas  de  nature  se  il  n'y  a  point  de  eventa- 
tion  ne  de  régime,  elle  se  corrumpt  la. 
(B.  DE  GoRD.,  Pratig.,  I,  4,  éd.  1495.) 

Ainsi  doit  on  faire  eventacion  des  hu- 
meurs qui  sont  adrecees  par  la  medicine. 

(lD.,!6.,  11,  1.) 

ESVENTELER,  evanteller,  verbe. 

—  Rén.,  secouer  ses  ailes  au  vent  : 
Ly  chine  firent  fiesic,  cascnns  s'estenlela. 

(Cher,  au  c^gne,  910,  Reiff.) 

—  Act.,  rafraîchir  par  un  souffle  : 

El  qa'nn  vent  gracicni 
D'un  mol  petit  Zephir  esventelle  les  cieux. 
(Gauch.,  Plais,  des  Champs,  p.  179,  éd.  1604. > 

On  trouve  au  xvn'  s.,  avec  le  sens 
d'exhaler  quelque  chose  qui  rafraîchit 
comme  un  doux  vent  : 

Dessus  ce  front,  digne  de  maint  empire, 
Evantelez  des  sonspirs  d'un  Zephire. 
I.La  MOBLIERE,  Souspirs  et  mort  de  Daphnc.) 

—  Esventelé,  part,  passé,  flottant  : 

Les  huvt  barons  veirent  les  dix  bannières 
desployeës  evantellees au^'ent.  (Perceforest, 
vol.  IV,  ch.  14,  éd.  1528.), 

ESVENTELLE,  S.  f.,  comniB  esveutaille  : 

La  pescherie  et  tente  de  plusieurs  esven- 
telles,  qui  y  appartiennent.  (14.'56,  Denombr. 
de  la  vicomte  de  Couches,  Arch.  P  .308, 
f  36  v.) 

Lesdits  Bourguignons...  firent  rompre  a 
demy  lieue  de  ladite  ville  ou  environ,  trois 
ou  quatre  esventelles  sur  la  rivière  de  The- 
rain,  pour  luy  faire  perdre  ou  divertir  son 
cours.  {Disc,  du  Siège  de  Beauvais.) 

\  Les  esventelles,  aubes  et  roues...  desdicts 
(  moulins.  (Nouv.  Fabrique  des  exe.  traits  de 
i    vérité,  p.  122,  Bibl.  elz.) 

ESVENTER,  esvontcr,  verbe. 


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—  Act.,  rafraîchir  : 

Pour  li  un  petit  refroidier  et  esventev. 
(Froiss.,  Chron.iy,  46,  Luoe.) 

—  Réfl.,  se  rafraiciiir: 

Gaadios  ert  oissus  da  tonrooi, 
Partonopex  eDmaine  o  soi 
Pour  fl.r  esbatre  et  esirnîrr. 

(Parlon.,  ap.  Doc,  III,  117''.) 
Si  s'en  vint  esventer  et  rafreso.liir  dates 
yaus.  (Froiss.,  Chron.,  VI,  170,  Luce.; 

—  Act.,  détourner  : 

Faire  en  la  dicte  chappelle  ung  esvent 
pour  esventer  l'eau  quant  besoins  sera. 
(20  juin.  1521,  Arch.  Gir.,  E,  Not.,  Contât, 
lll-l.) 

Cubes  ou  esvenz  pour  esventer  le  cours 
(lesdictes  fontaines.  (76.) 

—  E.xposer  à  l'air  : 

Pour  estandre  et  esvanter  les  paveil- 
lons.  (iS30,  Compt.  de  l'argent,  de  Phil. 
d'Evr.,  Arch.  B.-Pyr.,  E  519.) 

—  Esventé,  part,  passé  et  adj.,  qui  flotte 
au  vent  : 

Ayans  lear  langue,  et  lears  yeult  arreslei, 
Corn  leurs  floqaelz  de  cheveux  e^ventez. 
(Ca.  Fostai.se.    la    Contr'ami/e  de  Court,   dans    le 
HesprU  (le  la  cour!,  éd.  1568.) 

—  Qui  se  précipite  : 

Cous  sus  qai  il  saut  csvenlez 
Sont  tost  de  mesaise  rentez 
S'armes  ne  les  va  détenant. 
(GuuRT,  Roy.  lign.,  17615,  W.  etD.i 

—  Informé  : 

Les  Moabiles,  esventes  de  la  venue  de  ces 
rojs,  les  attendoyent.  (Fossetier,  Chron. 
Marg.,  ms  .  Brux.  2'  p. ,  sec .  copie  , 
f  41  r».) 

ESVENTEUR,  S.  m.,  celui  qui  di- 
vulgue: 

Qui  pèche  pins,  lui  qni  est  estenleur. 
Que  j'ay  de  loi  le  bien  tant  soubaittable  : 
Oaloyqaifaisqn'ilest  tousjours menteur, 
Et  si  le  peux  faire  homme  véritable? 
(Cl.  5Ur.,  Epigr.,  A  nne  Darae,  louchant  on  l'aux 
Rapportenr,  éd.  loOG,  p.  4-29.) 
En    ceste   obscurité,  les   mesdisans   ne 
peuvent  donner  aucune  atteinte  sur  vostre 
vie,  uy  niesme  le  temps  prodigue  esvenleur, 
qui  ne  laisse  rien  sans  l'eclaircir.  (N.  Pasq., 
Lett.,  III,  8,  éd.  1723.) 

EsvENTEURE,  -  ture,  S.  f.,  bondon, 
trou  d'un  tonneau  : 

De  laquelle  queue  de  vin  le  suppliant 
but  par  pluscurs  foiz  a  un  chalumeau  par 
le  bondon  ou  esventure.  (1413,  Arch.  JJ 
168,  pièce  97.) 

ESVENTiLATioN,  CD.,  S.  f.,  évaporation  : 
Les  hommes  sanguins,pour  l'abondance 
du  sang  qui  est  chaud  et  humide,  sont 
plus  subjets  a  pourriture  que  le  reste  des 
hommes  :  si  pour  la  moindre  occasion  du 
monde  ils  sont  prives  du  bénéfice  de  \'e- 
ventilatioii,  tant  insensible  qui  se  faict  par 
les  pores  du  cuir.que  sensible  et  manifeste 
qui  se  faict  par  la  contraction  et  dilatation 
des  artères  semées  par  tout  le  corps. 
(Paré,  Traicté  de  toutes  sortes  de  fiebvres, 
niîuv.,  1.  XXX,  ch.XIlI,  éd.  1628.) 

ESVËNTiLEHj-iner,  esvan.,  ev.,  verbe  : 

—  Act.,  exposer  k  l'air  : 


Le  poulmon  ulcéré  attire  beaucoup  de 
sang  du  cœur  par  la  veine  arterieuse, 
comme  d'une  pompe,  et  l'ayant  attiré  ne  le 
peut  assimiler,  ains  se  corrompt  et  tourne 
en  sanie  fétide,  a  raison  qu'elle  estrelenue 
enclose  au  thorax  sans  pouvoir  estreeven- 
tilee.  (Paré,  CEuv.,\.  X,  eh.  XXXIII,  f402, 
éd.  1585.) 

—  Fig.,  produire  au  jour  : 

Incontinent  nng  bon  remors  te  poingt. 
Te  conseillant  qn'en  droit  la  ne  doiz  point 
FA'cntiller  telle  superbe  audace. 
Que  d'entreprendre  a  déflorer  la  grâce 
P'un  tel  poète. 

(Apolng.  de  Nie.  Glolelet,  pou-  Cl.  Marol,  k  la 
soite  des  Œuvres  de  Cl.  Slarol,  p.  157,  éd.  1731.) 

—  Ventiler  : 

L'air  est  encore  nécessaire  a  esvantille)' 
nostre  feu  domestique.  (De  Clave,  Noub. 
Lum.  philos,  p.  29,  éd.  1641.) 

—  Réfl.,  être  exposé  à  l'air  : 

font  vice  lors  se  purge,  et  l'iantile  humeur 
Sans  péril  s'esmntile  avecque  tout  l'impur. 
(J.  G.  P.,  Occull.  merv.  demi.,  p.l74,éd.l567.) 

EsvENToiR, -ouer,  esvant.,event.,%.  m. 
éventail  : 

Leurs  fards,  leurs  pignes,  leurs  miroers. 
Leurs  afiiquets,  leurs  exventouers. 
(Les  Ballieu.v  des  ordures  du  monde,  Var.  hist.  et 

litt.,  II!,  191.) 

Le  peuple  commun  pour  soy  alimenter 
use  de  esvantoirs  de  plumes,  de  papier,  de 
toille.  (Rab.,  1.  IV,  c.  43,  éd.  1S52.) 

Duquel  l'eventoir  est  en  sa  main,  et  en- 
tièrement nettoira  et  purgera  sa  grange  et 
son  aire.  (Beausport,  Monolessaron,  p.  31, 
éd.  1552.) 

Ung  esventoir  de  festu  entouré  de  noir. 
{Pièce  de  1597,  ap.  BeauviUé,  Doc.  inéd.  sur 
la  Picardie,  iv,  366.) 

—  Ventilateur  : 

Latrines  avec  eventouers  affin  qu'elles  ne 
sentent.  {{''  mars  1532,  Répar.  au  collège, 
de  Bord.,  Arch.  Gironde.) 

—  Ouverture  d'un  tonneau  : 

Le  trou  ou  esventoir  parmi  lequel  l'on 
mettoitle  vin  oudit  tonnel.  (1391,  Arch.  J.l 
140,  pièce  294.) 

ESVENTOiRE,  Bv.,  S.  f.,  instrument 
pour  éventer  les  draps  : 

On  doit  remouvoir  les  draps  et  éventer 
petit  a  petit  de  evenfoirei'.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  I,  7,  éd.  1495.) 

—  Soufflet  : 

Tout  ainsi  que  Veventoire  ou  le  soufllet 
allume  le  feu.  (SiBiLET,  Conlram.,  p.  68, 
éd.  1581.) 

ESVENTOISE,  VOir  ESVESTOUSE. 

EsvENTOR,  -  tour,  S.  m.,  éventoir  : 
Le  suppliant  trouva  d'aventure  un  esven- 

<our  de   plumes,  duquel   il  esventa  le  feu. 

(1384,  Arch.  JJ  126,  pièce  43.) 

ESVENTousE,  csventoise,  s.  f.,  ouver- 
ture : 

Mettez  au  fous  du  tonneau  ung  potplain 
d'eaue,  qui  soyt  bien  fermé,  après  fermez 
iceluy  tonneau,  y  laissant  toutesfois  une 
petite  esventouse.'  {k.  Pierre,  Const.  Ces., 
vit,  16,  éd.  1643.) 


Y  laissant  une  esventouse  pour  prender 
vent.  (ID.,  ib.,  viii,  27.) 

Jusques  a  ce  quele  vaisseau  soit  plein, et 
y  laissez  une  esventoise,  afin  qu'il  ne  ren- 
verse en  bouillant.  {Lieb\j]lt,  Mais,  rust., 
p.  714,  éd.  1597.) 

ESVEPRER,  voir  ESVESPRER. 

ESVEQUiER,  V.  a.,  consacrer  évêque: 
Si  vesti rent  a  Josephe  touz  les  vestemens, 
le  sandales  premièrement,  et  puis  les 
autres  choses  qui  convienent  a  evesque, 
et  quant  il  fu  revestus  et  esvequies  si  l'asis- 
trent  eu  la  chaere.  {Queste  du  S.  Graal, 
Richel.  12582,  f»  11  v.) 

EsvERDER,  v.  a.,  faire  blanchir  un 
légume  en  le  faisant  bouillir  et  en  chan- 
geant l'eau  : 

Espinars  sont  en  février  et  ont  longue 
fueille  et  crénelée  comme  fueille  de  chesne, 
et  croissent  par  touffes  comme  porees,  et 
les  convient  esverder  et  bien  cuire  après. 
{Ménagier,  II,  44,  Biblioph.  fr.) 

ESVEUGOiGNiER,  -  ongiier,  -  onier  (s'), 
v.  réfl.,  être  couvert  de  confusion  : 

En  confusion  de  son  ordre  et  de  tous  ses 
frères,  qui  s'en  esvergoignoient.  (G.  Chas- 
tell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  m,  70, 
Buchon.) 

—  Esvergoignié,  part,  passé  et  adj.,  qui 
a  perdu  tonte  pudeur  : 

Dont  souventes  foys  sont  esvergoniees  et 
rendues  honteuses.  (1479,  Supplique  au 
comte  de  Bresse,  Cart.  de  Bourg,  p.  512, 
Brossard.) 

Jeunes  hommes  esvergongnes  et  inhon- 
nestes.  (C.  Mansion,  Bible  des  Poet.  de  me- 
tam.,  Prol.,  éd.  1493.) 

ESVERGONDEiiENT,ew.,  adv.,  sans  ver- 
gogne : 

Mais  evergondement  et  a  hauUe  voix  di- 
soit  telles  parolles.  (A.  Ghart.,  l'Esper., 
OEuv.,  p.  266,  éd.  1617.) 

EsvERGONDER,  evergoudtr  verbe. 

—  Act.,  couvrir  de  confusion  : 

Louenges  esvergondent  mesme  les  loues, 
(fi.  Chastellain,  les  Douze  Dames  de  rhet., 
vil,  184,  Kerv.) 

—  Réfl.,  être  couvert  de  confusion  : 

Se  fut  evergondé  devant  les  nobles.  (G. 
Chastell.,  Eloge  du  D.  Phil.,  Buchon.) 

—  Esvergondé,  part,  passé,  couvert  de 
confusion  : 

Si  se  trouvèrent  esvergondes  cestes  gens. 
(G.  Chastell..  Chron.  des  D  de  Bourg., 
1,  27,  Buchon.) 

ESVERGONGNIER,  VOir  ESVERGOIGNIER. 
ESVERGONIER,  VOir  EsVERGOIGNIER. 

EsvERTiN,  S.  m.,avertin,  folie  : 

Ja  n'auroil  mes  l'esvertin  en  la  teste. 
(Aim.  de  Narb.,  Richel.  21369,  f  33  r°.) 

Et  si  varist  de  Yesvertin 
Communément  et  sos  et  sotes. 
(A.  DE  n  H\[.f.E.  h  .lus  .idan,  Coussemaker, 
p.  30'i,) 


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ESV 


ESV 


ESV 


L'aulrier  t'i  un  pèlerin. 
Nés  estoit  de  Limosin, 
Malades  de  Vfsrertin. 

(Aucassin  et  Nicoletle,  p.  15,  Suchier.) 
Brnneval  qui  ot  Vesrerim 
Crioil  sur  tons  comme  enragié  : 
Sine  dnbio.  c'est  latin. 
(E.  Deschamps,  Poés..  Richel.  SiO,  f  3G5.) 

Bessin,  éverliti,  caprice  subit.    Aunis, 
éverdin,  transport,  accès  de  folie. 
ESVERTiR,  evertir,  -  yr,  verbe. 

—  Réfl.,  se  tourner  : 

Torna  et  point  et  s'esverli. 

(Bou.  3"  p.,  "508,  var.,  Andresen.) 

—  Act.,  renverser  : 

Et  ces  choses  ont  déjà  ecerties  et  des- 
truictes  plusieurs  demoeracies,  par  les 
sedicions  que  les  riches  mouvoient. 
(Orksme, Polit.,  2»  p.,  f"  12"^,  éd.  1489.)  . 

Il  everleistel  destruiseist  lacité.  (Coquil- 
LART,  Guerre  des  Juifs,  Blbl.  elz.) 
Vient  evertijr  la  dure  mansion 
De  aspre  discord. 

(Cft.  roij.,  Kichel.  1537,  f°  69  v°.) 
Qui,  soubs  prétexte  de  religion  et  pieté, 
veullent  evertir  l'estat  public  et  s'emparer 
du  patrimoine   de    l'Eglise.  (CoNDÉ,  Mém., 
p.  580,  Michaud.) 

EsvERTissEMENT,  ev.,  S.  m.,  renver- 
sement : 

Le  evertissenient  des  cites  de  Sodome  et 
de  Lotli.  (FossETiER,  Chron.  Marg.,  ms. 
Brux.  lObOg,  f»  65  v.) 

Les  huliens  ne  se  povoient  aydier  de 
leurs  flesches,  car  ainsi  qu'elles  estoient 
trop  longues  et  pesantes  ilz  ne  les  povoient 
pas  dresser  promptement  si  premièrement 
ne  flchoient  leur  pied  contre  terre.  Mais 
lors  la  terre  estoit  trop  glissante,  et  pource 
leur  empeschoit  leur  ^evertissenient.  (Q. 
Curse,  VII,  30,  éd.  1.534.) 
Hz  saccasent  ton  ordfe  en  everlissemenls. 

(L.  Patos,  Poslor.,  m,  1,  éd.  1857.) 

ESVERTUEMEiNT,    BV.,  adj.,  811    S'éVCr 

tuant  : 

Evertuement  il  besongne  a  ceci.(R.  Est., 
Pet.Dict.fr.-lat.) 

EsvEitTUEn.  verbe  : 

—  Act.,  fortiûer,  donner  de  la  force  il  : 
Les  paroUes  de  lui  et  la  présence  de  lui 

esvertuoit  grandement  toutes  manières  de 
gens  d'armes  et  d'arciers  qui  assalloient. 
(Froiss.,  Chron.,  V,  10,Luce.) 

Et  lors  fut  foulée  la  vanité  de  vie  mon- 
daine, et  la  foeblesse  des  humbles  esver- 
luee.  (A.  Chart.,  l'Esper.,  CEuv.,  p.  286, 
éd.  1617.) 

Force  Vesverttca  a  résister  perseveram- 
ment  aux  tentations  humaines.  (ID.,  ib., 
p.  334.) 

—  Déployer  énergiquement  : 

Ceulx  qui  par  élection  ou  par  nativité 
sont  soubmis,  doyvent  bien  aifectueuse- 
ment  esvertuer  toutes  leurs  forces,  et  de 
corps  et  d'entendement,  pour  l'aire,chacun 
en  son  endroit  et  selon  sa  vacation,  ser- 
vice a  leur  souverain.  (Amyot,  Vies,  dédi- 
cace, t.  II,  éd.  1547.) 

i'esvertueray  toutes  les  forces  de  mon 
ame  pour  respondre  en  tant  qu'en  moy 
sera,  a  ce  que  vostre  Majesté  s'en  promet. 


(D'OssAT,  teffre  awj-ow,  29  juil.  1595,   éd.    1 
1624.)  ' 

—  Réfl.,  se  ranimer  : 

Cortadas  ot  son  fil  ;  de  joie  s'esvertue. 

(Cong.  de  Jériis.,  509i,  Hippeaa.) 

—  Esvertué,  part,  passé,  éprouvé  : 

Le  plus  expert  esvertué  prince,  le  plus 
purifié  en  la  fornaise  d'examination. 
(Chastellain,  Exp.  sur  Vérité  mal  prise, 
VI,  425,  Kervyn.) 

EsvESPRER,  esveprer,  v.  n.,  faire  soir, 
faire  nuit  : 

Si  s'en  vait  al  ostel,  car  près  ert  esvepret. 

(Ilorn,  657,  Michel.) 

ESVESPRiR,  voir  Envesprir. 

EsvESTiR,  esviestir  (s'),  v.  réfl.,  se  dé- 
pouiller : 

Et  qant  il  se  fu  esviestus  de  carnel  car. 
(S.  Graah  n,  141,  Hucher.) 

ESVEUDIER,  voir  ESVUIDIER. 

EsvEux,  voir  AiGOS  au  Supplément. 

EsvEvÉ,  adj.,  veuf,  resté  veuf  : 

Ge  serai  esvevez  antresi  come  sanz  en- 
fanz.  (Bible,  Richel.  899,  f"  2b''.) 

Saintonge,  éveuver,  devenir  veuf. 

ESViDE,  s.  m.,  semble  signifier  immon- 
dices, ce  qu'on  désigne,  dans  d'autres 
actes  de  même  provenance,  par  poulies  : 

Et  n'ara  riens  es  forrages  ne  es  esvides 
qui  escherront  es  lieux  et  termes  dessus- 
diz.  (1385,  Arch.  M.M  31,  f  6  r».) 

ESViER,  V.  a.,  abreuver  : 

Et  s'ilz  (les  chiens)  ont  tout  mengié,  et 
les  os  rompus,  et  ronges,  et  traisnes  ça  et 
la,  c'est  signe  qu'il  y  ait  eu  foison  deleus.Et 
aucunes  fois  les  p'uet  on  esvier  selon  ce 
qu'ilz  ont  mengié.  (Modus,  f°  49  v»,  Blaze.) 

ESVIESTIR,  voir  ESVESTIR. 

EsviGORÉ,  ev.,  part,  passé,  affaibli  : 

Citoyens  contre  citoyens  entremesleronl 
leurs  mains  tellement  que  lassez  et  evigorez 
seront  en  proie  a  quelque  roi  ou  nation. 
(Saliat,  Sali,  d  César,  ("  15  v»,  éd.  1537.) 

ESviGORER,  -  ourer,  -  ueurer,  -  urer, 
-  eurer,  esveg.,  ev.,  verbe. 

—  Act.,  donner  de  la  force  ii,  corrobo- 
rer: 

Lo  cap  a  Crist  esrei/urad. 

(Passion.  499,  Koschwili.) 

Mes  espérance  Vesvigure, 
Et  li  dist  c'aacune  aventure 
L'a  devers  sa  dame  grevé. 

(Couci,  2597,  Crapelet.) 

Se  gent  a  escriet  ponr  eux  esvigurer. 

(H.  Capel,  6-255,  A.  P.) 

Fortifier  paix,  esvigorsr  justice.  (Chas- 
tellain, Exp.  sur  Vérité  mal  prise,  VI, 
417,  Kervyn.) 

—  Déployer  la  force  de  : 

Quant  desconfit  a  son  content 
Cors  esvigeure,  bras  estent. 
Et  se  flert  en  la  grignonr  presse. 
(J.  DE  CoNDE,  dou  blanc  Chevalier,  ms.  Turin, 
f°  -ii*.) 


—  Réfl.,  prendre  des  forces,  de  la  force, 
de  la  vigueur  : 

Eo  son  tans  s'esvignra  France, 
Et  dodnis  d'escn  et  de  lance. 
D'armes,  de  destriers,  de  cevals. 
Et  sorsl  plentes  de  bons  vasals. 

(Parlon.,  465.  Crapelet.) 
A  genoillnns  met  l'amferant. 
Mais  tost  s'est  esvigorez. 
-A  grant  force  est  en  pez  levez. 

(Prolheslaus,  Richel.  -211)9,  f  7-2''.) 

Que  la  chaleur  estrange  de  la  fièvre  par 
le  vent  se  esvigourroit  et  assambleroit  par 
dedens.  (Probl.d'Arist.,  Richel.  210,  f»40=.) 

—  S'efforcer: 

Porquant  de  parler  s'esiigeitre. 
Mais  foible  est  moult  par  la  langor. 

(Amald.  et  Yd.,  Richel.  375,  f°  328'.') 

Ke  diables  sei  esvignra 
De  remetre  es  reis  la  meslee. 
(Esloirede  la  guerre  sainte,  Vat.  Chr.  1659,  f''  ï^.) 
Lors  se  refforce  et  esvigore. 
Et  se  paioe  et  travaille  encore. 

(Fabl.d-Or..  Ars.  ,5069,  P  13-2=.) 
Ouant  a  tant  vescn  qu'il  a  force, 
Et  <]\i'\\s'esvigucnre  e\.  efforce... 

(Ib..  p.  113,  Tarbé.) 

—  Esvigore,  part,  passé,  fortifié,  corro- 
boré, fort,  puissant  : 

Et  fortnne  m'a  mis  en  force  esrigitree. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Btai'.,  Ar.s.  3144,  f»  83  v».'» 
-V  l'orgnilleus  a  Sathanas  mOnstré 
l.'angien  par  qnov  sont  si  evittnré. 

'  (.\uberon,  2308,  Graf.) 

Ch'est  hauteche  ethonnonr!  proechc  esvigoiirce ! 
(B.  de  Seb.,  ii[,  899,  Bocca.) 

Le  jour  Gst  Castal  proesce  evigoree, 
Car  bons  chevaliers  fu  et  raaistres  de  l'espee. 
(Ccv.,  du  Quesclin,  4633,  Charrifrc.) 

Ne  stii  paon  o  sa  plume  dorée. 
Ne  rossignol,  ne  merle  en  harmonie. 
Ne  sais  en  mer  seraine  esilgoree, 
D'hnmain  semblant  porlraicte  et  flgnrcc. 
(G.  Chasieli.ai.x,  les  douze  dames  de  rhet.,  vu, 
174,  Kervyn  ) 

ESviGL'RER,  voir  ESVIUOREn. 

ESViLi.iEiî,  V.  a.,  avilir  : 

De  tontes  joies  essilliez. 
De  tonte  vilance  esnlliez. 

{Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f°  100''.) 

ESViRER,  v.  a.,  détourner  : 

Il  respoudi  qne  sainz  requist. 
Et  se  Deus  de  mal  ['esvirnit 
Qu'an  saint  sépulcre  droit  iroil. 
(G.  DE  Coisci,  ilir.,  ms.  Brux.,  f°  iOi.i 

1.  EsvoiER,  V.  a.,  mettre  dans  le  che- 
min, comme  avoier  : 

Puis  que  Deus  nos  mostre  la  voie 
De  sens  de  raison  nos  esiioie. 

(ne  des  Pères,  Ars.  3641,  f  85".) 

2.  ESVOIER, ez»,  ev.,  (s'),  v.  réfl.,  se  dé- 
tourner du  chemin,  s'écarltr  : 

Il  est  vrai  que  quant  l'en  chauvache  de 
uoitporcest  dezert  et  il  avient  couse  qe 
aucun  remangne  et  s'ezcoie  de  ses  con- 
paius  por  dormir  ou  por  autre  cliouse, 
et  il  vuelt  puis  aler  por  junguire  sez  com- 
pagnons, adonc  oient  parlere  espiriti  en 
mainiere  qe  semblent  que  soient  sez  con- 
pagnons,  et  plusors  fois  les  font  devoier 
en'^tel  mainiere  qu'il  ne  setreuvent  james. 
[Voy.  de  Marc  Pal,  c.  lvii.  Roux.) 


ESV 


ESV 


ESW 


(i(iy 


—  Esvoié,  part,  passé, égaré  de  son  che- 
min ;  fig.,  éperdu  : 

Vez  la,  dist  il,  desore  icelni  rani  puies. 
Cil  qni  tient  cele  perche  a  ces  hnelz  revilliez. 
AiDs  mais  ne  vi  nul  hom,  miels  sarablast  froit?^. 
Dex  de  quel  tere  est  il  ?  Des  l'a  ci  envolez. 

(flf«.  de  Monlaub.,  p.  400,  Michelanl.) 

Uns  de  ses  moines  qui  l'oui. 

Qui  a  l'église  est  dalez  li 

Toat  esvoies,  si  avoit  penr. 

Si  n'estoit  mie  trop  asseur. 
(Comiat  de  SI  Pol,  Scheler,  Trouv  lelg.,  p.  2fii.) 

EsvoiR,  V.  a.,  voir,  apercevoir  : 

AiQS  s'arma  pour  aler  encontre 
Quant  esvit  cel  orrible  monstre. 

(Kose,  ms.  Corsini.  f  SO^) 

ESvoiRiER,  V.  a.,  vérifler,  justifier  : 

Se  me  ne  font  esvoirier  lonz  mes  dîz. 
(De  Charl.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1360,   f"  1^) 

EsvoisiÉ,  adj  ,  joyeux  : 

Et  nature  eseoisie  dekiet  de  ses  delis. 
(Voeu  du  héron,  29,  ap.  Ste-Pal.,  ilém.  sur  l'anc. 
cheval.,  111,  120.) 

Cf.  Envoisié. 

EsvoiTURER,  V.  a.,  couduire  à  terme, 
achever,  exécuter  : 

Car  bien  seuist  chascuns  que  se  por 
trésor  ne  por  avoir  peuist  on  avoir  esvoi- 
turee  guerre  dont  eiiissent  il  le  lor  esvoi- 
turee  et  asovie.  {Kanor,  Bichel.  1446, 
f»  3  r°.) 

Quant  Pel  oi  çou,  si  fu  trop  dolans,  car 
bien  cuidoit  esvoihtrer  ce  qu'il  voloit  en- 
treprendre ;  si  u'en  osa  plus  aler  avant. 
[Ib.,  {"  4  V».) 

Mais  li  rois  ne  vout  mie  laissier  qu'il  ne 
repairast  par  Rome  u  il  mist  l'empereres 
(1.  l'empereur)  a  moult  de  paroles  qu'il 
xo^oil  esvoilurer.  {Ib.,  f»  29  v».) 

Ja  Dius,  dist  il,  ne  mi  doinst  .1.  jour 
vivre  par  honor,  quant  je  vous  fauroie  de 
chose  que  on  peuist  esvoiturer  par  le  cors 
d'un  chevalier.  {Ib.,  f"  31  v.) 

Vous  saves  bien  qu'il  est  afaire  de  ceste 
cose  mieus  que  tous  liplus  sages  de  nous, 
si  ne  Toriens  mie  dire  parole  qui  fust 
contre  vous  et  que  li  grès  n'i  fust  après 
que  nel  puissies  esvoilurer.  {Ib.,  f"  33  v».) 

Dame,  se  je  cuidoie  que  par  nul  tour 
que  je  peusse  esvoiturer,  que  je  peuisse 
venir  a  vostre  amor,  volentiers  seroie 
vQstre  chevalier.  {Ib.,  f''43v<'.) 

Ce  que  vous  demandes,  je  ne  le  puis  pas 
l'aire  tous  seuls,  et  dur  sera  a  Vesvoiturer. 
(Froiss.,  Chron.  IX,  164,  Kerv.) 

ESVOLER,  -  oller,  ev.,  verbe. 

—  Act.,  faire  voler  : 

Garde  toy  de  l'oisel  flataiil, 
Car  il  le  cuide  decepvoir... 
D'entour  toy  le  soies  chaçant 
Et  en  antre  marche  esvolant, 
Et  lai  fny  de  tout  ton  povoir. 
(E.  Deschamps,  Fiction  des  Oij^eauli,  Crapelei, 
Préf.,  p.  xxxu.) 

—  Neutr.,  s'envoler,  voler  : 

Moult  estoient  joiant  et  liet 
Li  cigne,  kant  il  les  veoient; 
Encontre  lui  luit  esvoloient, 
Grant  Teste  et  grant  joie  menant. 

{Dolap..  9828,  Bibl.  elz.) 
Affin  que  tu  puisses  lors  esvoler  a  Dieu. 
(Intern.  Consol  ,  III,  xxiii,  Bibl.  elz.) 


La  ruse  fuit  la  bouche,  et  les  Grâces  meslees 
Dans  l'or  de  tes  chevens  sont  tontes  evollees. 
(G.    DcRANT,  Meslanijes,  l'Ombre   des  ombres,  M. 
I,ï9.i.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

.1.  corbel  s'estoit  asis  seur  le  raim  d'un 
:irbre,  et  quant  il  s'esvola  si  lessa  cbaoir 
devant  euix  un  pain  tout  entier.  {Vie  et 
niir.  de  plus.  s.  confess.,  Maz.  568,  f  "  36".) 

Li  oiseas  s'esvola  sus  un  arbre.  (Serm., 
ms.  Melz262,  (•>  38=.) 

Le  roitelet....  s'evala  haut. 

(HeCEMOs,  Fal/lcs,  m,  éd.  1583.) 

Entre  les  hommes  qui,  transportez  par 
un  téméraire  désir,  ont  tasché  de  sesvoller 
au  plus  haut  degré  ou  leurs  siiperbes  pen- 
sées aspiroient.  (Pont.  d,e  Tyard,  Disc, 
philos.,  f"  132  v%  éd.  1S87.) 

—  Esvoié,  part,  passé  et  adj.,  volage, 
étourdi,  inquiet,  en  parlant  de  personnes, 
d'animaux  et  de  choses  ; 

Contre  raison  Fortune  Vesi'otlee 
Trop  lourdement  devers  moy  est  vollcc. 
(Cl.  Mar-,  Rond,  de  la  mal  marier  qni  ne  rriill 
faire  amy,  éd.  15ii.) 

En  y  allant  la  corneille  esvolee 
(Pour  sçavoir  tout)  après  luyest  volec. 

ao.,MeL  d'Uv.,  U.  éd.  ^lii^.) 

Fortune  esvolee. 

(Sceve,  Dclie,  ccccxxx,  éd.  i;>H.) 

Or  va  donc  en  Guide  on  Paphon, 
Evolé  plaisantin  bonfon. 
(R.  Belleau,  Œuv.  poét.,  a  l'.Vmour,  t.  11, 
f»9.iT°,  éd.  1578.) 

Le  commun,  d'une  opinion  esvolee,  dé- 
teste ordinairement  la  nation  des  Gollis, 
comme  gens  grossiers  et  mal  appris. 
(PASQ.,Becft.,I,  II.) 

La  faction  de  Robert  estoit  très  forte  et 
très  puissante  :  car  elle  n'estoit  point  fon- 
dée sur  une  volonté  esvolee  du  commun 
peuple.  (ID.,  ib.,  il,  10.) 
Comme  l'oyseau  qui  prend  en  haut  volée. 
Sans  eslre  senr  de  sa  proye  evolee. 
(Jl-LïOT,  FJeii.   de  la  belle  fille,  p.  28,  Willem.) 
Sans  adïiser  si  nous  estions  rassis, 
Ou  evolez,  saiges,  ou  imprudens. 

(1d.,  ib..  p.  47.) 
Qu'ils  resserrent  donc  leurs  petiz  livres 
evolez,  on  ilz  ont  tant  sué  et  tant  travadle. 
{Advert.  des  cath.  fr.  aux  cath.  angl.,  p.  50, 
éd.  1586.) 

ESVOMIR,  -  yr,  ecomir,  y.  a.,  vomir 

Dont  une  flamme  tant  punaise 

Et  tant  chaulde  font  esvomir  (les  diables) 

Qu'ilz  se  font  euU  mesmes  frémir. 

(Act.  des.ipoil.,  vol.  I,  1°  45%  éd.  1537.) 

Et  si  evomissoil  (le  dragon)  feu  tout  ar^ 
dant  que  homme  n'en  estoit  louché  que 
incontinent  ne  fust  converty  en  cendre. 
{La  Thoison  d'or,  1"  vol.,  f"  4  r»,  éd. 
1516.) 

Le  tiers  jour  passé  la  balayne  esvomyl 
le  prophète  Jonas.  {Ib.,  vol.  Il,  f»  W.) 

De  jour  en  jour  son  venin  croist  et  evo- 
mist  de  mal  en  pire.  (Fabri,  Rhet,  t"  93  v», 
éd.  1521.) 

—  Fig.  : 

Ire  empesche  le  courage, 
Et  faict  mainte  injure  evomir. 
(,4f(.  des  .iposl.,  vol.  I,  f°  91",  éJ.   1537.) 


ESvoMissEMENT,  ecomisseuient,  s.  m. 
vomissement  : 

Celle  oppinion  fut  plus  veheinentenient 
confirmée  par  Yevomisseincnt  dns  os  de 
cest  enfant.  {Chron.  et  Uist.  sainl.  et  prof., 
Ars.  3515,  f»  92  v.) 

EsvuiDiER,  esveudier,  esvider,  esioi- 
dier,  evuider,  verbe. 

—  Act.,  vider  entièrement ,  épuiser, 
nettoyer: 

Tnelamon  gent  tant  amena 
Toute  la  tere  en  esvuida. 

(.ilhis,  Ars.  3312,  f  136''.) 
Bien  sez  qu'il  convendroit  morir 
Home  el  famé,  se  je  (le  cul)  n'esloie  : 
.le  les  esvuidc  el  esneloie. 
(Débat  du  C.   et    du  C,   ttichel.  837,  f  184  r"  ; 
Montaiglon  et  Raynaud,  Fabliaux,  11,  136.) 
Il  i  a  teus  de  ces  dites  plaies  corrosives 
ou  il  n'a  point  de  putréfaction,  et  d'autres 
que   on    n'en   puet   esvuidier.    (Brun   de 
Long  Borc,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f<>29».) 

—  En  terme  de  manufacture  : 

Et  sy  ne  poeult  on  laignes  esvuidier  ne 
empirier  puisque  elle  sera, venue  dedens 
le  pooir  de  ceste  ville.  (1400,  Bans  pour 
laigne,  Reg.  aux  droicts  et  prouffiz  de 
Douai,  f"  101  V",  Arch.  mun.  Douai.) 

—  Réfl.,  être  vidé  : 

Afin  que  leurs  pissMS  se  puissent  esi);(it(er. 
{Modiis,  f"  44  V»,  Blaze.) 


—  Act.,  quitter  : 

La  court  de  France  vous  a  fet  esvuidier. 
Him.  de  Narb.,  Richel.  243C9,  t°  93  v 


'.■> 


—  Chasser,  bannir,  se  décharger  de, 
en  parlant  de  choses  morales  :  . 

Cum  est  bienaurouse  li  conscience  ou 
tels  manière  de  lute  est  ades  enjosk'atant 
lie  ceu  ke  mort  est  soit  absorbil  par  la  vie, 
et  enjosk'atant  ke  li  crimors  soit  csveudiee 
ki  en  partie  est,  et  li  leeee  encomenst  ke 
parfaite  est.  (S.  BEltN'.,  Serm.,  Riche!. 
24768,  f»  28  V".) 

Tu  esvuides  droit  cy  et  desbondes  les 
cuisances.  (G.  Chastellain,  Dcprec.  pour 
Pierre  de  Brezé,  VU,  62,  Kerv.) 

—  Examiner  à  fond,  comme  on  dit  vi- 
der une  affaire  : 

Fust  dit  et  convenu  que  ledit  procès  se- 
roit  evuidé  et  jugé  en  icelle  cour.  (1490. 
Ord.,  XX,  236.) 

—  Neutr.,  se  vider  : 

Por  çou  qu'il  le  vit  pale  et  de  sanc  eswidier 
De  remanoir  li  prie,  n'a  cure  de  noisier. 

(Roum.d'Mij:..  f  2G'',  Michelant.) 

—  Esvuidié,  part,  passé,  vidé,  vide, 
épuisé  : 

Moult  en  y  a  ki  ont  la  char  blechie, 
Descoulouree,  et  de  sanc  esvnidie. 

(Les  Lok.,  Richel.  4988,  f  227  r°.) 

La  langue  moderne  a  le  mot  évider,  qui 
ne  s'emploie  que  dans  dos  acceptions 
techniques. 

ESW.VRD.VGE,   VOir  ESGARDAGE. 
ESW.XRDE,  voir  ESGARDE. 
ESW.VRDESIEXT,   Voir  ESGAIÎDEMENT. 


G70 


ETC 


ETH 


ETH 


ESWARDEOR,  VOir  EsGARDEOIl.  ' 

ESWARDER,  VOir  ESGARDER.  , 

ESWARDERIE,    VOir  ESGARDEnlE. 
ESWART,  voir  ESGART. 
ESWER,  voir  ESGART. 
ESWILbETEUR,  VOir  AlOCILLEÏEUR. 
ESWIQUIKR,  voir  ESVANOUIER. 
ESXAEMENT,  VOir  ESSAIEMBNÏ. 
ESXERRER,  VOÏr  ESSERRER. 
ESXILLIER,  voir  ESSILLIER. 
ESXURIER,  voir  ASSEDRER. 
ESZEMENT,  VOif  AISEMENT. 

1.  ET,  conj.,  aussi,  en  cuire,  de  plus  : 

Vues  tu  dunkes  eu  l'ovranse  de  Nonnosi 

conoistre  alcune   chose   et  de  la   siwance 

Helyseu  ?  (Dia/.  S.  Greg.,\>.  30,  Foerster.) 

—  Quand  même  : 

De  celle  on  tant  a  de  bontez 
One  de  la  ceolisme  partie 
Finies  saroie  dire  assez 
El  parlasse  toute  ma  vie. 
iCompt-  d'Amours,  ms.  Genève  IIO'"-.  Ritler. 
Poés.  des  siv'  cl  w"  s-,  p.  68.) 

—  El  que,  pourvu  que  : 

Plus  ne  veil,  mon  sire,  mon  Dien, 
Et  que  je  demeure  en  sa  grâce 
Jusqu'à  tant  que  verray  le  lieu 
Et  la  très  doulce  et  riant  face 
Oui  ton-s  mes  mauU  passy  efface. 
(Compl.  d'Amours,  ms.  Genève  179*"^,  Ritter, 
Po«.  drs  xiv=  et  xv=  s-,  p.  69.) 

—  Petit  el  petit,  petit  à  petit  : 

Li  chevalier  qui  l'atendi  se  trest  petit  et 
petit.  (Gaut.  Map,  Lancel.  du  Lac,  Uichel. 
1430,  f°  106^) 

Si  crurent  tant  2>eHl  et  petit  que  furent 
bien  .xx.  tuit  monté.  (Ariurt  Richel.  337, 
f  13».) 

Tels  panses  corrunipent  petit  et  petit  lo 
cuer.(Z,J  Epistle  saint  Bernard  a  MontDcu, 
ms.  Verdun  72,  f°  116  v».) 

—  Mot  et  mot,  mot  à  mot  ; 
Lesquelles    lettres  li    diz    Thiebaulz  ha 

lenes?«ol  et  mot  et  diligemment  esgardees. 
(1329,  Cart.  de  S.  Michel,  C,  f°  18  v»,  Bibl. 
Tonnerre.) 

Cf.  t.  Il,  p.  093=,  à  l'article  Deus,  la  loc. 
Doi  et  doi. 

2.  ET,  exclamation  : 

Fix  a  pntain  et  Deus  malie  ti. 
(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  H  243,  f  31'.) 

3.  ET,  voir  Es. 

ETAINDIBLE,  VOir  ESTAINDIBLE. 
ETALER,  voir  ESTALER. 
ETANCHER,  VOir  ESTANCUIER. 
ET.\NX.OT,  voir  ESTAXÇOT. 
ET.VXG,  voir  ESTAN'C. 
ETAU,  voir  ITEL. 
ETCHEZ,   voir  ESCHF-C. 


ETEAL,   voir  ESTEAL. 
ETKL,  voir  IIEL. 
ETELON,  voir  ESTALON. 
ETENDEMENT,  VOir  ESTENDBME.NT. 
ETENTE,  VOirESTENDE. 
ETERCHIR,  voir  ESTERCHIR. 

ETERMrx,  adj.,  exilé,  banni  1 

Monrrai  je  icy  en  elermiii 
Par  ce  meschant  varlet  sourdault  ? 
{Farce  du  Gouleu.r,  Ane.  Th.  fr..  Il,  177.) 

ETERNADLE,  adj.,  éternel  : 
En  gloire  eternoftle.  (P«aMf.,  Richel.  1761, 
f»  19».) 

De  loyaprouchier  vie  perdurable, 
De  toy  esloigner  mort  eternable. 

(Cas/,  l'heb.,  p.  374,  ap.  Ste-Pal.) 

ETEUNALiTÉ,  etemelUté ,  ensternalilé, 
s.  f.,  éternité  : 

Puis  noter  elernalité. 
De  joyeuse  inmortalité. 
(Mace  de  la  Charité,  Bible,  Richel.  iOI,  f°  -2i:.'.) 

Li  seculer,  et  cens  qui  vivent 

Et  contempl  ition  estrivent 

De  leur  nons  mètre  en  la  cité 

De  joieuse  enslemaïité. 

L'un  et  li  autre  si  atendent. 

(Fabl.  d'Oii.,  Ars.  S069.   f  8i».) 

Car  les  plaisirs  passent  devant 

Au  regard  d'eleriialitê 

Ou  de  sa  perpétuité. 
(1532,  la  Complaincle  de  l'ame  dampnce.  Poés.  fr. 
des  xv°  et  xvi"  s.,  VII,  104.) 

Certaines  sont  les  promesses  royales, 

Et  permanents  en  éternellité.  ! 

(J.  Paruadi.x,  Micropirdie,   p.  64,  éd.  laiG.) 

ETERNE,  adj.,  éternel  : 

Et  ce  Eome  ou  eterne  qui  a  possession 
parfaite  toute  ensanle  de  vie  sans  terme. 
(LiArs  d'Am.,  11,343,  Petit.) 

Vie  eterne.  (Aimé,  Yst.  de  li  Norm.,  IV, 
49,  ChampoUion.) 

Vite  eterne.  {Id.,  ib.,  IV,  18.) 

Repoz  eterne. 
(Le  Maide,  la  Concorde  de  deux  laiig.) 
Gloire  eterne.  (Aretin,  Gen.,  p.  195,  éd. 
1542.) 

Le  defunct  voy  François  d'eterne  mé- 
moire. (Rab.,  1.  IV,  epistre,  éd.  1552.) 

Mort  eterne. 
(Cl.  Marot,  Suite  de  f  Epistre  de  1.  Matot  à  la 
Roijne  Claude,  éd.  1731.) 

Pour  eterne  mémoire. 

(RoNS.,  Franc.,  II,  Bibl.  eU.) 

ÉTERNELLITÉ,   VOir  ETERNALITÉ. 

ETERNISSEMENT,  VOlr  ESTERNISSE- 
MENT. 

ETERNizANT,  adj.,  quï  Tend  éternel, 
immortel  : 

Je  diray  qnesonbs  toy  fleurissent 

Les  heliconiennes  senrs 

Dont  jamais  jamais  ne  tarissent 

Les  eternizantcs  liqueurs. 
(Taiilr-,  PoH.,  2°  p..  p.  12,  au  Roy,  éd.   1,574.) 


ETHERiEN,  adj.,  éthéré  : 


ETESTER,  voir  ESTESTER 

ETHÉ,  voir  EÉ. 


L'etherien  firmament. 

(Fauvel,  Richel.  146,  t"  3^.) 

ETHICQUETTE,   VOir  ESTIQUETE. 

BTHIMOLOGE,    «(ftl/TO.,    S.     f.,    étymolo- 

gie  : 

Si  que  des  rossignos  pnet  très  bien  estre  dis 
Rossillon  li  chastians  sans  aucunes  contredis  ; 
Cil  noms  press'entr'accordent  :  rossignoz,  rossillons; 
De  tell  ethymologes  pas  ne  nous  mervoillons. 

(Girarl  de  Rossillon,  531,  Mignard.) 

ETHiMOLOGiE,  estimelogie,  s.  f.,  sym- 
bole : 

La  seconde  vertu  dou  lyon  est  :  quant  il 
se  dort,  si  oeil  veillent,  voirement  sont 
overl  si  oeil.  Es  cantiques  tesmoigne  li 
vrais  espous,  qui  dist  :  Je  dor,  mes  cuers 
voille.  C'est  estimelogie.  Nostre  sires  dormi 
en  la  croix,  et  la  deites  voilloit.  {Bestiaire, 
ms.  Moutp.  H  437,  t»  196  r».) 

—  Terme  de  rhétorique  : 

Ethimologie  ;  cette  figure  de  rhétorique  se 
fait  en  rendant  semblable  raison  de  la 
chose  devant  dicte,  comme  je  t'ayme, 
parce  que  tu  me  aynies.  (Fabri,  Art  de 
Rhetor.,  I,  f»  106»,  éd.  1521.) 

ETiiiMOLOGiER,  V.  3.,  donner  une  ex- 
plication étymologique  de,  expliquer  : 

Je  puis  assez  ethimologier 
Le  noble  nom  de  la  flour  des  François. 
(E.  Deschamps,  Poés..  I,  300,  A.  T.) 

Ethimologier,  ethimologizare.  (1464,  J. 
Lagadeuù,  Calhol.,  éd.  Autfret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

ETHi.MOLOGisAciON,  S.  t.,  science  des 
étymologies  : 

Vethimologisacion  grecque.  (Chron.  et 
hist.  saint,  el  prof.,  Ars.  3513,  f"  44  v".) 

ETiiiMOLOGUE,  ethymologue,  s.  m., 
étymologie  : 

Aux  artiens  remplis  i'ethtjmologues. 

{La  Nrf  de  santé,  V  49  r°,  éd.  1530.) 

ETiiiMOLOGUER,  V.  a.,  homologuer  : 

Laquelle  chartre  ou  sentence  arbitrale 
est  ratefiee,  approuvée,  et  expressément 
ethimologuee  par  lettres  infixées  en  ladite 
chartre.  (13.19,  Cart.  de  S.  Vincent  de  Lau- 
din,  ap.  Duc,  Emologare.) 

uTiiNiQUE,  elnlQue,  s.  m.,  païen  : 

Il  soit  donques  comme  etnique  et  publi- 
can.  {Bible,  Maz.  684,  f"  23o=.) 

Ammian  Marcellin  mesnie,  qui  fut 
ethnique.  {Pasq.,  Rech.,  m,  l.) 

On  lit  dans  le  Dictionnaire  de  l'Acadé- 
mie : 

Ethnique,  adj.,  mot  qui  est  employé 
seulement  dans  les  auteurs  ecclésiastiques, 
et  qui  signifie  la  même  chose  que  païen, 
idolâtre,  gentil. 

ETHNiTEYEN,  S.  m.,  païen  : 

Nous  honnissons  la  blancheur  de  l'église 
des  ordures  elhniteyenes.  (J.  de  Vign.^y, 
Mir.  hist.,  Vat.  Cbr.  638,  f»  2=.) 

E THRE,  S.  m.,  éther  : 


ETR 


EUI 


EUR 


071 


Ore  ceo  face  en  ceste  escriptnre 
De  tait  le  mQn<le  la  pnrlreitnre, 
CoraeDt  la  tere  set  entere, 
Des  cwes  lait  la  manere, 
De  l'eir  e  de  Vethrc  ensement, 
E  la  force  del  firmameol. 
(Petite  philosophie,  ras.  Camhriclge.  S.  John's  I,  II, 
f  1S'2\  P.  Meyer.) 

ETicQUE,  S.  i.,  phtisie  : 
Veticque,  ou  tisie.  It.  tisica.  Esp.  tisica. 
(Jdn.,  Nomencl,  p.  300,  éd.  1577.) 

ETICQUET,  voir  ESTIQUET. 
ETINDIBLE,   VOir  ESTAINDIBLE. 
ETINCELER,  voir  ESTENCELER. 
ETIQUET,  voir  ESTIQUET. 
ETIQUETTE,  VOir  ESTIQUETE. 

ETMi,  voir  AlMI. 

ETOFFE,  voir  ESTOFFK. 
ETOFFER,  voir  ESTOFFEIt. 
ETOFOR,  voir  ESTOFOB. 
ETOIRE,  voir  ESTOIRE. 
ETOMISSEUR,   VOir  ESTOMBISSEUn. 
ETOR,  voir  ESTOB. 
ETORCE,  voir  ESTORCE. 
ETOREMENT,  VOir  ESTOREMENT. 
ETORER,  voir  ESTORER. 

ETORNER,  voir  Atorner. 

RTOUPPEMENT,  VOir  ESTOUPEMENT. 
ETOUR,  voir  ESTOR. 
ETOURMIR,  voir  ESTORMIR. 
ETOURNER,   VOlr  ESTORNER. 

ETRECER,  elrescer,  voir  Eptrecier. 

ETREMPLEE,    S.   f.,    COlip    SUr    la    jOUf, 

soR  filet  : 

Estienne  Crosipr  ala  a  laditte  fille  et  lui 
donna  une  elremplce  en  la  joue.  (145S, 
Arch.  .IJ  191,  pièce  54.) 

Carpentier  pense  qu'il  faut  peut-être 
lire  cttemplée,  coup  sur  les  tempes.  La  si- 
gnification de  soufQet  de  forge,  enregistrée 
par  Roquefort,  contredit  cette  conjec- 
ture. 

ETRILLE,  eiitrille,  s.  f.,  détroit,  passage 
resserré,  gorge,  défilé  : 

Le  suppliant  et  certains  autres  du  bourg 
de  Coitrion.  ou  diocèse  de  Limoges,  me- 
noient  paistre  devers  le  matin  leurs  beufs 
vers  les  étrilles  et  passades  d'Antepessa. 
(1467,  Arch.  JJ  200,  pièce  183.)  Plus  bas, 
eij  trille. 

ETRISSEURE,   VOÎr  ESTRGISSEURE. 
ETRIVER,  voir  ESTRIVER. 
ETRIVAINE,  S.  f.  î 

Sa  proTende  M  fnst  baillie 
Plus  souvent  de  cops  qne  d'avaine, 
Quar  sovent  fcist  Vetrivaine. 
(Ou  Presire  et  des   il.  riham,  Monlaiglon  et  Ray 
naud,  Fabl.,  111,  67.) 


ETUYER,  voir  ESTUIER.  | 

1.  EU,  voir  El.  ' 

2.  EU,  voir  Le. 

EUBE,  S.  f.,  écart,  zigzag  : 

Hoa  qni  s'eaivre  ne  qui  s'enjole 
Cent  euhes  fait  en  une  rote. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  m».  Bras.,  f"  74''.) 

EunuLiE,  s.  f.,  bon  conseil  : 

Eubulie  est  aussi  comme  qui  diroit  bien 
consiliative.  (Oresme,  Eth.,  Richel.  204, 
f''478''.) 

Euc,  voir  0. 

EUCARisTE,  S.  f.,  cucharistie: 
Saint  sacrement  ô'eiieariste.  (Traict.  de 
Salem.,  ms.  Genève  16.5,  f»  53  r».) 

EUGENIE,  s.  f.,  dédicace  : 

La  quarte  feste  est  des  eiie.enies,  qui  vault 
autant  a  dire  comme  la  feste  des  dons 
présentez,  ceste  se  rapporte  au  dynianrhe 
de  la  passion.  (J.  GOULAIN,  Ration.,  Ri- 
chel. 437,  f°  383  V».) 

EUGENIE,  adj.,  dédié,  et  par  extension, 
vêtu  d'un  habit  neuf: 

La  feste  de  Eucenia  qu'ilz  célèbrent  (les 
Israélites)  en  yver,  en  octobre,  qui  estoit 
de  la  nouvelle  dedicacion,  car  quant  l'en 
dedioit  aucun  temple  de  nouvel,  on  l'appe- 
loit  nouvellement  dédié,  eucenium,  et  ausi 
se  aucun  vetist  nouvelle  cote  l'en  disoit 
qu'il  estoit  eucenié.  (J.  GouLAiN,  Ration., 
Richel.  437,  f  383  r».) 

EUCHE,  voir  Heussb. 

EUCHERÉ,  adj.,  à  cheville  : 

S'on  puet  forer  le  kaisne  d'une  larere 
eucheree.  (1240,  Ch.  de  Ren.  de  Hooucort, 
S.  Aubert,  Arch.  Nord.) 

Cf.  Heusse. 

EUCHiER,  V.  a.,  garnir  de  chevilles  : 

Estrier  une  euche  pour  euchier  le  clo- 
quette  sur  le  porte  du  moliniel.  (1492,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Perchier  et  euchier  de  quevilles  de  fer 
des  harqbutes  a  croches.  (1516,  Béthune, 
ib.) 

—  Euchià,  part,  passé,  garni  de  che- 
villes: 

Flesches  de  trousse  ferrées  et  euchees  de 
fers  d'espreuve.  (xV  s.,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Cf.  Heusse. 

EUDE,  voir  AlUE. 

EUDRAGIER,  VOir HAUDRAGIER. 

EUDURE,  voir  Heudeure. 
EUGABLE,  voir  Eguable. 

EUGAL,  voir  IVEL. 
EUG.\LTÉ,  voir  IVELTÉ. 

EUGivE,  voir  AuGivB  an  Supplément. 
EUGUEL,  voir  Ivel. 

EUILLETTER,  VOir  OEILLETER. 

EUiz,  s.  m.  pi.,  lieux  pleins  d'eau  : 


l.i  Miller  sont  fait  tnit  faitiz, 
Haesels  orent  por  les  euiz. 
(G.  DE  Sai.\t-Pair,  ilonl  Sainl-Mtchel,  bl5,  Michel.) 

Cambrésis,    ewiches,    eauwisses,   lieux 
humides,  marécageux. 
Cf.  Euwiche. 

EUL,  voir  Le. 

EULE,  voir  Ole. 

EULGAMENT,  VOir  IVELMENT. 
EULLIER,   voir  AOUILIER. 

1.  EULS,  voir  Le. 

2.  EULS,  voir  Ues. 

EUMENTOiRE,  S.  m.,  attache  f 
Tu  dois  noter  que  souvent  ef(i mère  vient 
avec  apostemes  des  inguiRues  et  des  ais- 
selles et  des  semblables  plus  que  a  aultres 
grans  apostemes  :  pour  ce  que  ce  sont 
eumentoires  des  nobles  membres,  et  pour 
ce  les  esperis  fontenflamhes  legierement. 
(B.  de  Gord.,  Pratiq.,  I,  2,  éd.  1495.) 

E[;nf.r,  voir  Au.ner. 

EUNucHiEN,  adj.,  des  eunuques  : 

Puliphar,  chief  emuichien. 
Qui  Egipte  fïoaverne  tonte. 

(Yiel  Tesl.,  17912,  A.  T.) 

EUPHUOSINE,  S.  f.,  sorte  de  plante,  l:i 
buglosse  : 

La  buglosse,  surnommée  enphrosine, 
beue  avec  du  vin.  accroist  les  voîuptez  de 
l'esprit.  (PONTUS  '  de  Tyard,  Disc,  phil., 
["  184  r»,  éd.  1587.) 

1.  EUR,  aiir,  ahur,  oitr,  s.  m.,  cliance, 
bonne  chance  : 

Guardez  qne  pur  Tôle  pour 
Deu  ne  perdez  ne  bon  our. 

(S.  Branâan,  922,  Michel.) 

Gratiens  qai  prendra  vengement 

Del  duc  Melcis,  s'il  pnet  et  eurs  li  consent. 

(.Roum.  d'Alix.,  f  74»,  Michelanl.) 

Si  tost  com  il  i  vint  li  preudom  a  la  robe 
blanche  levait  sa  main  en  hait,  et  i  fist  le 
signe  de  la  vraie  croix  parteil  aur  que  la 
croix  parut  en  la  porte  fresche  et  vermelle 
et  mues  faite  que  si  elle  i  fuist  portraile  de 
main  d'omme  ne  d'orfeivre.  (S.  Graal. 
Richel.  2455,  f  172  v.) 

Qui  est  leur  maistres  et  lor  sires 

El  a  ciii  plaist  si  li  mesdires 

Qu'il  lor  fait  si  malv.iis  iiir 

Qui  de  tous  niiuis  seront  seiir. 
(Gauth.  DE  Mes,   Ym.  du  monde,  Richel.  2021, 
P  87^) 

Amors,  eurs  et  talens 

Me  poroient  bien  valoir. 
(Messires  Ferris  de  FerrierE';,  Chanx..  ms. 
Berne  3S9.  f  202.) 

i:i  s'avient  il  a  le  fie, 

Qnant  eurs  si  prent, 

Knns  biens  petis  furnist  quank'il  enprent. 

(Chans..  ms.  Sienne  H.  X.  311,  f»  28».) 

ne  la  joie  de  bon  eur. 

(GuiOT,  BiJ/c,  0:i7,  Wolfart) 

Mais  je  sais  bien  tôt  de  seur 
K'a  bel  service  esluetfur. 

(Dis  d'.im.  fine,  ms,  Turin,  L  .V.  32.) 
Et  mut  a  grantcompaingnie  de  Biauvais, 
a  teil  eur  qu'onques  puis  n'i  rentra,  (MÉN. 
DE  Reims,  191,  "^'ailly.) 


fi72 


EVW 


EUT 


EUW 


Par  lion  aur  ici  comancp, 
U  nnn  de  Deu,  liibrejance 
De  l'oMie  de  chevalerie. 
(J.  DE  PnionAT.  Lie.  di-  Vi-jecc.  Richel.  inol, 

Por  savoir  se  ses  furx 
I/aoroil  encor  si  amonté 
Qa'il  paraissent  de  la  biauté 
La  dame  qu'il  aloît  veoir. 

(i(i(  de  l'Ombre,  p.  50,  Michel.) 
Qaaot  ancun  reanx  acompeîgaer 
Avant  doiz  estre  bien  sehnrs 
Qiiiens  est  sa  vie  et  ses  ahurs. 
(Macb'db  i.\  Chvrité.  Bible.  Richel.  iOI,  P  2■21^■) 
De  chiaos  ne  vint  nirx,  biens  ne  frais  b^neois. 
(TSmtâ.  de  Seb.,  xxv,  14,  Eocca.  ' 
S'il  y  enst  petit  gaingniet 
O'il  eschapait.  se  fnl  «/r«. 
(Guerre  de  Melz.  st.  'Jb',  E.  de  Bonteiller.) 
Des    ausiirei-ifi'is    et   auspices    ou  eurs 
«r.irt  masiqueset  deincantacions.  (Ores.ME, 
Divinations,  Richel.  19&51.) 

Quant  aucune  femme  porte  des  chap- 
poiis  a  la  ville,  s'elle  chausse  au  malin  son 
pied  droit  priMnier,  elle  aura  bon  enr  de 
hien  vendre.  {Ev.  des  Quen.,p.  52,  Bibi.  elz.) 

Mieulx  vanlt  enr  que  trop  beau  nom. 
(xv'  s.,  Prov.  communs,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prou.) 
—  Cause,  raison,  motif: 
Ou  alliez  vous,  fait  Lancelot  !  —  Sire,  fait 
cellui,  je  alloie  a  un;:  tournoiement  qui 
sera  demain  en  la  fin  de  ceste  forest.  —  De 
quel  eur  sera  il  fait,  Lancelot?  —  Sire,  fait 
il,  ceulx  du  chasteau  des  dames  l'ont  en- 
Ireprins  contre  ceulx  du  chasteau  des  pu- 
celles.  [iancelot,^'  p.,  ch.  90,  éd.  1488.) 

2.  Eun,  or,  ur,  ner,  s.  m.,  bord,  bor- 
dure, extrémité,  ciMé  ; 

Dis  aines  out  del  travers  amunt  des  l'un 
vr  jesque  al  allre  î«r.  {Rois,  p.  234.  Ler. 
de  Lincy.) 

Sor  l'eiir  de  la  fontaine  esleient. 

(MvRiF.,  Lai  de  GraelenI,  21-2,  Tioq.') 
Fiert  Sagremor  sor  son  escu 
Qne  A'eiir  en  autre  l'a  fanda. 
iPereeval,  f  311,  ap.  Capperonnier,  Gloss.  de 
niisl.  de  S.  Louis.) 

De  sur  Vur  d'un  fossé. 
(Th.  m  Kf.st,  Gesie  d'Mis-,  Richel.  2436-i, 
f  3  ï°.) 

Se  tant  solement  soi  Veur 
De  son  mantel  lu  puez  raucier. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ras.  Bnix-,  f  193''.) 
D'an  or  en  autre  li  fist  fendre 
La  blanche  broine. 
<Lii'.  du  roi  Gormond,  v.  G9,  ap.  Reill.) 
Et  ses  escnz  escanteles 
En  pluisor  lins  estoil  perciez. 
D'un  eur  en  autre  dépeciez. 

(Gilles  de  Chin,  3"'2,  Reiff.) 
En  l'or  del  bois  est  dccendne. 

(Prolheslaus,  Richel.  2169,  f  42^) 
Tôt  droit  sor  l'eiir  d'une  rivière. 

(nenart,  Snppl.,  27,  Chabaille.) 
Seur  Veur  du  parc.  (Ane.  Coust.  d'Amiens, 
ap.  Duc,  Cainpiones.) 

Tant  qu'il  vient  sor  ïor  de  la  fosse. 
(DU  du  llesant,  Richel.  19523.  f°  103  r».) 
A   Vuer  del  fiueve.   {Bible,  Richel.   901, 
f"  5S*.)  Lat.,  oram. 

Ele  avoit  ja  un  pié  sur  Veur  du  puis. 
{Hist.  de  S.  Louis,  p.  453,  Capperonnier.) 

3.  EUP.,  voir  .Or. 
EC'RAi>i,E,  voir  Oraille. 
EURAL'STRE,  S.  m.,  sortB   de  vent  (eii- 

rus-auster)  : 


Euraustre  pluye  ancor  dcnne. 
O.  Peletied.  .\mours  des  amours,  p.  85,  éd.  1555.) 

EURDiERE,  voir  Ordiere. 

EURE,  hore,  s.  f.,  fortune,  sort  : 
Ahi  !  eure,  fait  ele,  com  me  faites  la  raoe  ! 
(Berle,  xxxm,  P.  Paris.)  L'éd.    Scheler,   v.  835, 

porte  eurs. 

—  Tele  eure  est,  souvent  : 
Li  riches  hom  ki  ses  messages  at,  il  en- 
voiet  les  uns  al  piet  solz,  come  curliers  ; 
les  altres  envoiet  il  teil  hore  est  a  grant 
barnage  et  a  sr.int  saniorie,  et  charge  l(or) 
grant  chevalchie  et  or  et  arcent  abandon. 
(S.  Greg.,  de  Sapience,  p.  283,  Foerster.) 

Esgardps  la  mer  quant  il  vent 

E  quant  s'en  torna  ensameot. 

Tais  hora  est  se  retrai  fort. 
(Vie  Sle  Catherine,  nis.  Tours  897,  f"  27  v».) 

Tele  eure  est,  witaine  passoit 
Que  ja  noviele  n'en  Dissent. 

(Cher,  as   ii.  esp.,  8850,  Foerster.) 

Lire  ici  l'article  Heure. 

EURil:,  adj.,  heureux  : 

La  dame  doit  se  rcpnter  euree 
Qui... 
(Eurialus  et  Lucr.,  t°  13  v°,  Uichel.,  réserve.) 

Cf.  Beneuré  et  Maleuré. 

EUREE,  voir  Orée. 

EUREMENT,  S.  m.,  lîeu  favorablc  ? 

Il  envola  coureurs  pour  savoir  Veurement 
Par  ou  poroit  passer. 
(Geste  des  dues  de  Bourf}.,  90  46,  Chron.  belg.) 

EURETÉ,  heurté,  s.  f.,  bonheur  : 
Forlunae,  félicitâtes,  curetés,  biens.  (R. 
Est.,  Thés.) 

Quelle  est  l'heurté  qui  si  douce  ra'abreve  ? 

—  Brève. 
(Vai'q.  nn  la  Fresnave, /a  Foresteries,  p.  112, 
Travers.) 

KiRiEi>,  voir  Oriol. 

1.  EURiEiiL,  voir  Oriol  I. 

2.  EURiEUL,  voir  Oriol  2. 
EURNEL,  s.  m.,  champ  inculte  : 

Pour  un  petit  eurnel  séant  au  dessouz 
du  mostier  de  Chambors.  (1321,  Arch.  JJ 
61,  f  71  V».) 

P.-ê.  eurnel  est-il  une  faute  du  ms.  pour 
ermel,  terre  en  friche. 

EUS,  voir  Ues. 

EUSET,  S.  m.,  petit  oiseau  : 

En  noslre  terret  oo  set  euset  canter, 
Sainz  la  torterelet  chi  amet  casteed, 
Por  mon  ami. 

(Cant.  des  Cant.,  Uichel.  I.  2297,  fin.) 

EUSSE,  voir  Heusse. 

EusTociE,  s.   f.,  raisonnement  juste  • 

Eusiocie   est  conjecturation   de   moiens 

tost  et  prestement  sans  disculion  faire  par 

raison.  (0HESME,E(fe.,  Richel.  204,  f"  478''.) 

ECTRAPELE,  adj.,  souple  d'esprit,  en- 
jouéj  spirituel  : 
,       Eutrapeles  est  celui  qui  scet  bien  tourner 
a  point  les  fais  et  les  paroles  a  solas  et  a 


esbatement.   (Oresme,   Eth. 
f»  378''.) 


Richel.    204, 


EUTRAPELiE,  S.  f.,  honnêteté,  politesse, 
agrément,  finesse  dans  la  discussion, 
plaisanterie  fine  : 

Ceulx  qui  ont  la  vertu  de  eutrapelie. 
(Oresme,  Eth.,  f»  169'',  éd.  1488.) 

Quant  aux  jeux  de  parole,  qui  se  font 
des  uns  aux  autres,  avec  une  modeste 
gayelé  et  joyeuseté,  ils  appartiennent  a  la 
vertu,  nommée  eutrapelie  par  les  Grecs, 
que  nous  pouvons  appeller  bonne  conver- 
sation. (Fr.  de  Sal.,   Vie  dev.,  III,  xxvn.) 

EUVAGE,  voir  AlGAGE. 

EUVAGiÉ,  enwagié,  part,  passé  et  adj., 
qui  a  payé  le  droit  à'aigage  : 

Les  sergens  de  monseigneur  le  chaste- 
laiu  ont  relaté  a  eschevins  que  aujourd'hui 
jour  Saint  Eloy,  ils  ont  aresté  une  nef 
chargiee  de  raismes  ou  temple  en  le  ri- 
vière, comme  non  emoagiee.  appartenant 
a  Miquiel  Walait  navieur,  et  un  baquet 
appartenant  a  l'abeie  de  Flenes,  comme 
non  euwagié.  charges  de  quesniaux.  (1443, 
Reg.  aux  embrievemens,  f"  39,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Cf.  AlGAGE. 

EUVANGELIAL,  VOir  EVANGELIAL. 

EUVANGELIZESIENT,  VOir  EVANGELISE- 
MENT. 

EUVANGELYER,  VOiT  EVANGELIER. 

EUVANGILLE,  VOir  EV.\NGILE. 

EUVE,  voir  AlGUE. 

EUVIER,  s.  m.  ? 

Trois  cuignets  de  fer  pesans  dix  livres 
pour  tenir  fermé  Veuvier  d'une  porte. 
(1.3U,  Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

EUWAULEMENT,  VOir   IVELMENT. 
EUWAGE,  voir   AlGHAGE. 
EUWAGIÉ,  voir  EUVAGIÉ. 
EUWANGILE,  VOiT  EVANGILE. 

1 .  EUWE,  S.  f .,  sorte  de  médicament  : 
Un    apoticaire   livre    pour    une    malade 

beuvraige,  casses,  ev.wes,  ciropt.  (1316, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

2.  EUWE,  voir  AlUE. 

EUWEL,  voir  IVEL. 
EIIWELSIENT,  voir  IVELMENT. 

KUWERIE,  S.  f.,  troupeau  de  moutons  : 
11  ne  puet  ne  ne  doit  avoir  euwerie  a 
Laiers  ne  ou  ban  de  Laiers  si  il  ne  la  fait 
chassier  a  commun  pastour  qui  garde  la 
commune  herde  de  celé  vile.  (Sept.  1239, 
Ch.  de  Jacq.,  év.  de  Metz,  Ste  Glossinde, 
Levr  1.  B,  Arch.  Mos.  et  Cari,  de  Ste  Glos- 
sinde, Richel.  1.  10024,  f  19  r".) 

EUwiCHE,  adj.  f.,  remplie  d'eau  : 

Tonnoiles  est  sons  engenres  es  nues,  par 
le  cop  d'une  sèche  vapour  eslevee  de  tiere 
et  d'iaue  et  atraite  par  le  vertu  du  soleil 
et  des  estoiles,  ki  fiert  au  ventre  de  la  nue 


EVA 

euiciche  et  en  ferant  esprent.  (Li  Ars  d'A- 
mour, I,  14,  Petit.) 

H.-Norni.,  vallée  d'Yères,  iauwiche, 
aqueux,  qui  a  le  goût  d'eau  :  «  des  fruits 
iauuiches  » . 

Cf.  Euiz. 

ElIWILETEUR,    VOlr    AlGUILLF.TElFR    OU 

Supplément. 

EuwiLLERiE,  voîT  Aguillerie  au  Sup- 
plément. 

EVACE,  adj.  f.,  imprégnée  d'eau  : 
L'ovre  ne  se  pot  tenir  fermement  pour 

In  ti'rre  qui  estoit  mole  et  evace.  (Chron.  de 

S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  î"  liS'.) 

EVACUABLE,  adj.,  qui  sert  h  évacuer; 

Quant  la  graisse  de  regnard  est  mise  et 
distillée  en  l'aureille  elle  en  oste  et  appaise 
la  douleur.  Et  est  icelle  graisse  moult  con- 
venable et  evacuable  a  celle  chose.  {Jard. 
fie  santé,  II,  1S9,  impr.  la  .Minerve.) 

EVAcuAToiRE,  adj.,  quï  sert  à  évacuer: 
Se  la  nialaidie  n'est  es  lieus  evacuatoires, 
si  comme  ou  col,  desoz  les  aisseles  et  as 
aiugres.  Car  11  cols  est  evacuatoires  dou 
cervel,  desouz  les  aisseles  dou  cuer,  et  les 
aingres  dou  foye.  (Brun  de  Long  Borc, 
Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f»  66'.) 

EVACUEMENT,  S.  m.,  acUon  de  vider  : 

Evacuement,  exinauicio.  (Gloss.gall.-lat., 
Richel.  1.  7684',  f°  S  v".) 

EVADABLE,  adj.,  qui  échappe  à: 
Iceu.t,  quand  ce  viendra  en  temps  de 
tribulation,  il  prononce  fortifies  de  la  main 
de  Dieu,  asseures  a  l'encontre  de  fortune, 
l't  evadables  naturellement  les  périls  appa- 
rens,  trop  mieux  que  ceux  qui,  pleins 
d'apostumes  en  cœur,  se  trouveront  roou- 
veurs  du  meschief.  (G.  Chastellain,  Exp. 
ntr  vérité  mal  prise,  VI,  392,  Kervyn.) 

EVADANT,  S.  m.,  assaillant  : 

Que  s'aucuns  forains  couroit  sus,  ou 
faisoit  assault  ou  invasion  contre  les  bour- 
gois,...  et  les  bourgois muliloit  ou  met- 
toit  a  mort  l'assaillant  ou  évadant....  (1370, 
Ord.,  V,  378.) 

EVAGATION,  voir  ESVAGATION. 
EVAGE,  voir  AlGAGE. 
EVAGINER,  voir  ESV.\GINER. 

EVAGioN,  S.  f.,  ligne  transversale  du 
zodiaque  : 

Autresi  cum  11  zodiakes  est  devisez  en 
.XII.  lignes  de  lonc,  autresi  est  il  devisez 
en  .XII.  lignes  de  lé,  que  l'en  apele  evagions, 
porce  que  li  planète  s'eslargissent  et  s'es- 
pacient  par  ces  .xii.  lignes.  (Introd.  d'as- 
tron.,  Richel.  1353,  f  SC.) 

EVACUER,  voir  ESVAGDER. 

EVAiN,  S.  m.,  bateau  ? 

En  mer  se  misl  en  nn   evain, 
Qner  pais  devint  en  itel  In 
V  nuls  n'entret  fors  sul  li  plu, 
r.o  fud  en  mer,  en  un  isle. 

(S.  Braiidan,  00,  Michel.) 

EVAiNcu,  part,  passé,  évincé  ? 

II   est  loisible   au  seigneur  de  recevoir 


EVA 

plusieurs  personnes  a  relief  d'un  mesme 
fief;  et  n'est  tenu  a  restituer  les  droits  du- 
dit  relief  a  celuy  ou  ceux  qui  en  seront 
evaincus.  {Coût,  de  Cambray,  lxiii,  Nouv, 
Coût,  gén.,  II,  283.) 

EVAINER,  voir  ESVAINER. 

EVALTONXER  (s'),  v.  réfl.,  s'échapper  : 

Je  sen  mon  cuer  qui  souvent  s'cvallonne 
Hors  de  mon  corps  avecque  mes  esprits, 
S'il  apperçoit  qu'ils  ayent  entrepris 
De  s'envoler  vers  vous,  ma  toute  bonne. 
(Grevin,  Olimpf.  Jeux  olimpiens,  éd.  15U0.) 

Ce  mot,  indiqué  par  Grevin  comme  un 
terme  clermontois,  a  été  employé  au 
xviii»  s.  par  d'Argenson  pour  signifier 
s'émanciper,  et  le  participe  passé  est  en- 
core très  usité  en  Lorraine  avec  le  sens 
d'évaporé,  d'étourdi,  d'égaré,  de  hagard. 

EVALUEMENT,   VOir  ESVALUEMENT. 
EVAXGELE,  VOir  EVANGILK. 

1.  EVANGELi.\L,eM».,  adj.,  évaugélique: 
Textes  euvangeliaus.    (Trad.   de  Beleth, 

Richel.  1.  993,  f»  57  v.) 

2.  Ev.ANGELiAL, -!aM,s.m.,évangéIiaire: 

Un  evangeliati,  un  gralier.  (1313,  Invent., 
Ansiguy,  Arch.  Vienne.) 

EVANGELiATioN,  S.  f.,  vérification  : 
Pour  chacun  procès  qu'il  portera  au 
Conseil  d'Artois  par  le  moyen  des  appella- 
tions, aura  pour  la  clôture,  evangeliation 
et  port  d'iceluy,  en  tout  seulement  quatre 
patars.  {Ord.  de  la  Gouvern.  d'Arras,  190, 
dans  les  Coust.  gêner,  du  comté  d'Artois. 
Arras  1679.) 

EVANGELicAL,  adj.,  évangélique  : 
Istoire  evangelical. {Miroir  hislorial,  Maz. 
557,  f»  60  V».) 

Sar  tons  sçavoirs  est  le  théologal, 
Parce  qu'il  est  tout  evangelical. 
(i.  BoocHET,  Ep.  moT.,  Lxin,  éd.  IôId.) 

1.  Ev.vNGELiEU,  adj.,  qui  renferme  les 
évangiles  : 

Lors  vient  le  prélat  qui  les  doit  beneir 
tenant  le  livre  evangelier  sur  sa  poitrine. 
(J.  GoDLAiN,  Bation.,  Richel.  437,  f°  62''.) 

2.  EVANGELIER,  -  elUer,  -  elyer,  euv., 
s.  ra.,  évangeliaire  : 

.11.  euvangeliers.  ({36%  Inv.  du  très,  de 
Fécamp,  Arch.  S.-Inf.) 

Ung  evangellier.  (Ib.) 

Un  evangelier  et  un  epistolier  de  grans 
volumes,  (xiv^  s..  Inv.  de  la  Ste  Chapelle, 
ap.  Duc,  Evangeliarium.) 

Le  pupistre  de  Veuvangelyer.  (1444,  Va- 
lenciennes,  «p.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

Ung  evangelier  bien  précieux  a  belles 
hystoires  dedens  couvert  a  champ  d'or  a 
ymages  elleves..  (1476,  Joy.  égl.  Bay., 
î"  90  r»,  Chap.  de  Bayeux.) 

3.  EVANGELIER,  V.  a.,  vérifiei,  authen- 
tiquer : 

Comment  ou  doit  evangelier  le  procès. 
La  fourme  d'evangelier  le  procès.  (Bout., 
Somme  rur.,  2'  p.,  f  20=,  éd.  1486.) 

EVANGELIN,  adj.,  évaiigéliquc  ; 


EVA 


673 


Perfection  evangeline.  (Vie  de  S.  Franc 
d  Ass.,  .Maz.  1331,  f"  1'.) 

EVANGELiSEME.NT,  euvangelizemcnt,  s. 
ni.,  annonce,  parole  certaine  annoncée 
par  un  ange  : 

Pasteurs,  ne  doublez  nullement. 
Prenez  tous  r.onsolacion. 
Car  mon  emangeliiement 
Vous  rendra  jobilaclon. 
(Mijsl.   de  la  Pass.,  ms.  Tro.ves,  l'°  j.,  f°  120  r°.) 

EVANOELisEH,  -  ijser,  V.  a.,  vérifier, 
authentiquer  ; 

Evangelyser  ung  procès,  (xvi'  s.,  Com- 
piègne,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.) 

—  Evangelisé,  part,  passé,  vérifié,  au- 
thentiqué : 

Commandement  au  bailli  de  Touraine 
d'envoyer  au  parlement  ledit  procès  cloz 
seellé  et  evangelisé.  (1433,  Ste  Croix,  S.  Ro- 
main, Arch.  Vienne.) 

—  Muni  d'une  étiquette  : 

Les  greffiers  des  bailliages  et  senes- 
chaulcees  seront  tenuz  envoyer  les  procez 
et  choses  qui  sont  a  envoyer  cloz  et  evan-. 
gelisez  en  la  maniera  accoûstumee  aladicte 
cour.  (Rebuffi,  Rubricque  des  serments, 
f»  30  v»,  éd.  1547.) 

En  l'un  d'iceux  (coffres)  ont  estez  trouvez 
plusieurs  sacs  ja  evangelisez  et  cotiez  par 
estiquets  avec  un  iuveataire.  (1363,  Procès- 
verbal  de  Vinvent.  des  titres  trouvez  au 
chasteau  de  Nemours,  ap.  Le  Clerc  de  Doûy, 
t.  I,  f"  229  ro,  Arch.  Loiret.) 

EVANGELisTE,  S.  m.,  Conseiller  qui 
assistait  le  rapporteur  d'un  procès  et  lisait 
les  clauses  des  pièces  produites  et  les 
inductions  tirées  de  ces  pièces  ;  aussi  le 
maître  des  comptes,  qui  vérifiait  les 
acquits  du  comptable  : 

Ung  commun  tbeuaie  a  tous  prescheurs, 
Ung  registre  a  evavtjelistes, 
(CoQUiLLART,  iVouy.  droitz,   1*  part  ,  Je  presamp- 
tionibas,  i,  99,  Bibl.  elz.) 

EVAN'GELisTER,  -  (n,T,  CUV.,  v.  a.,  vé- 
rifier, authentiquer  : 

Jehan  Bosquillon,  notaire  apostolique  et 
impérial,  pour  euvangelislrer  ung  procès 
par  escript.  (1422,  Lille,  ap.  La  Fons, 
(iloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Un  notaire  evangeliste  un  procès.  (J434, 
ib.) 

EVANGELisTiER,  S.  m.,    évangéliaire  : 
Pourreparacion  de  Vevangelistier.  (Compt. 
de  1371-72,  Arch.  Nord.) 

EVANGELISTRER,  VOlr    EVANGELISTER. 

EVANGILE,  evangele,  euvangile,  -  ille 
enwangile,  aivangille,  s.  f.,  la  réunion  des 
livres  qui  contiennent  la  doctrine  et  la 
vie  de  J.-C.  : 

La  sainte  euvangille.  {Vies  des  saints, 
ras.  Lyon  697,  f»  58''.)J 

Saintes  evangeles.  (1311,  Cart.  de  Ste 
Gloss.  de  Metz,  Richel.  1.  10024,  f»  16  v».) 

Les  saintes  euvangiles.  (1317,  Contr.  de 
mar.,  Arch.  S  1030,  pièce  20.) 

Les  sainctes  ziangilles  f^urent  apportées. 
(J.  d'Arras,  Melus.,  p.  94,  Bibl.  elz.) 

8j 


674 


EVÂ 


Sus  les  sainctes  aivnngilles.  (Août  1404, 
Ch.  du  tabetl.  de  Mireconrt,  Arch.  Meurthe, 
H  3028.) 

—  S'employait  souvent  tout  seul 
comme  parole  d'évangile  : 

Et  cil  qui  tels  paroles  oient, 
S'en  glorcfient  et  les  croient 
\nsiDC  coni  ce  fnst  évangile. 

(Ro^e,  Richel.  15T3,  P>  41'".) 

Sire,  tont  n'est  pas  évangile 
Onanqae  l'an  dit  aval  la  vile. 

(/*.,  f»  103=.) 

Euvangitle  est  tont  ce  que  toos  me  diltcs. 
(H.  Bahde,  Dehat  de  la  Dame  et  de  t'Escayer, 
Poés.  fr.  des  \v°  et  xvi"  s.,  IV,  i6'.) 
Vous  ne  dictes  l'emngile.  (Rab.,  Gar- 
gantua, c.  12,  éd.  1S42.) 

Ce  que  je  prometz  est  eravgile.  (Lari- 
VEY,  le  Laquais,  II,  3,  Ane.  Th.  fr.) 

—  VériGcation,  authentication  : 

Pom  Vemoangile  iV\m  procès.  (Compte  de 
1436,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

—  Etiquette  mise  sur  les  sscs  contenant 
les  pièces  d'un  procès,  et  sur  laquelle  était 
inscrite  la  vëriûcation  faite  par  le  com- 
missaire que  l'on  appelait  evangeliste  : 

La  fourme  d'evanpelizer  le  ]iroces.  Si  est 
Vevangile  appellee  une  cedulie  qui  doit 
estre  consignée  au  dehors  du  sac  qui  doit 
ainsi  contenir  ;  A  uoble  et  puissant  seigneur, 
telz  et  telz  commissaires  commis  et  députez 
par  vous  en  la  cause  pendante,  laquelle 
cause  nous  vous  faisous  savoir  que  nous 
avons  procédé  et  allé  avant  pour  enquérir 
la  vérité  :  et  que  le  procès  que  nous  avons 
sur  ce  fait  nous  vous  envoyons  clos  et  scellé 
de  nos  seaulx.  (Bout.,  Somme  rur.,  2=  p., 
f«  20S  éd.  1486.) 

EVANGiLER,  v.  a.,  authcnliquer  : 

Qoelqne  cliose  qu'on  évangile. 

(Ael.  des  apost.,  TOI.  II,  f"  9%  éd.  1537.) 

EVANITION,  voir  ESVANITION. 

EVAXTAIL,  voir  ESVENTAIL. 

EVANTELLER,  VOir  ESVENTELER. 

EVANTRÉ,  adj.,  mal  arrangé: 

Elle  est  evaiiree, 
La  plus  orile,  la  plus  villaiue, 
La  plus  crottée  et  mal  coiffée 
Qni  soit  en  nature  humaine. 
(Farce  moralisée.  Ane.  Th.  fr.,  I,  116.) 

EV.ANUIR,  voir  ESVANUIR. 

EVAPORAiL,,  S.  m.,  ouverture  pour 
donner  de  l'air  : 

Leur  donnez  (aux  élables)  quelque  eva- 
porail  relriairatil'.  (Liebault,  Mais,  rust., 
1.  1,  c.  V,  éd.  1397.) 

EVAQUELUÉ,  adj.,  enféronné,  dans  le 
nez  duquel  un  fil  de  fer  a  été  passé  : 

Si  les  pourceaux  sont  trouvez  esdits  ma- 
rez  et  coQimuuautes,  ils  sont  confisques 
au  droit  de  moiidil  seigneur  le  comte,  ou 
ceux  a  qui  ils  appurlieunent  sont  tenus 
payer  amende  de  soixante  sols  parisis, 
au  cas  toutesfùis  que  lesdits  pourceaux  ne 
soient  trouvez  evaguellez  au  groin.  {Coust. 
de  Hesdin,  xx,  Nouv.  Coût,  gén.,  I,  338''.) 

EVASSER.    voir  ESVASER. 


EVE 

EVAUCRER,  V.  n.,  être  resserré  ? 

Et  dit  qu'il  avoit  assemblé  lesdits  ton- 
neaulx  sur  espérance  de  sauver  son  com- 
père Claix  Van  Delf,  qui  se  tenoit  en  une 
petite  maisonnette  en  Bruges,  auquel  il 
avoit  promis  de  ruer  ledit  pont  es  fossez 
de  la  ville,  et  par  ce  moyen  le  tirer  hors 
de  la  misérable  captivité  ou  il  estait  evaucré. 
(J.  MoLiNET,  Chron.,  ch.  clxxvii,  Bu- 
chon.) 

EVAZER,  voir  ESVASER. 
EVE,  voir  AlGUE. 

EVEC,  voir  AvoEC. 

EVECHEE,  voir  EvESCHIEE. 

EVECTioN,  S.  f.,  action  de  voiturer  de- 
hors : 

Contre  la  evection,  c'est  a  dire  contre 
ceulx  qui  portoient  les  Sens  hors  la  cité. 
(ORES.ME,  Polit.,  f»  179'',  éd.  1489.) 

EVELIMER,  voir  ENVENIMER. 

EVENT,  S.  m.,  événement  : 

Je  suis  content  donner  la  voyle  aui  vens 
Pour  naviger  :  dn  moins  a  tous  evens 
Je  puisse  encrer  en  la  mer  de  fortune 
Mon  petit  fait. 
(Jl-lyoi,  Eleg.  de  la  belle  fille,  p.  62,  Willem.) 
Par  un  event  divers  il  arrive  autrement. 

(Vauq.,  Art.  Poêl.,  III,  éd.  1862.) 

Puis  qu'est  il  rien  plus  beau  qu'une  aigreur  adoucie 
Par  le  contraire  eveni  de  la  péripétie  ? 

(ID.,  a.) 
Et  sous  un  plaisant  voile,  il  va  cachant  souvent 
Des  choses  avenir  un  admirable  evetit. 

Ud.,  !*.) 

EVEXTATION,  VOir  ESVENTATIOX. 

EVENTioN,  S.  f.,  aventure  : 

Midas  (auquel  Phrygie  fut  subjette) 
Dormant  eocure  enfant  dens  son  berceau. 
Certains  formis  meirent  en  sa  bonchette 
De  plusieurs  grains  de  froment  on  monceau  : 
Lors  ses  parents  eurent  de  ce  morceau 
Par  les  divins  la  résolution  : 
Disaos.  Midas  pour  telle  evenlion 
StTa  plus  rirhe  entre  tous  les  raortelz. 
(J.  Parradin,  Micropœdie,  p.  76,  éd.  I,i46.) 

EVENTOIR,  voir  ESVENTOIR. 

EVEXTOIIIE,  voir  ESVENTOIRE. 

EVENTRAILLER  (s'),  V.  léfl.,  86    FOUlCr 

à  plat  ventre  ; 

Le  senglier...  dedens  une  eaue  se  ficha, 
en  ung  maretz  ou  il  se  souille  et  ou  il  se 
evenlraille  et  se  veaultre.  (Perceval,  f»  99'', 
éd.  1530.) 

Cf.  Vektheillier. 

EVER,  eiver,  aver,  ygiicr,  hîguer,  verbe. 

—  Act.,  égaler,  comparer  : 

Kar  liquels  es  nue  sera  aved  nostre  se- 
gnur  ?  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxxxviii,  7,  Mi- 
chel.) Var.,  eived. 

A  quel  gent  feront  nos  semblanz  les 
hommes  de  ceste  génération,  ou  a  quel 
gens  eiverons  nos  ceos  cui  nos  veons  estre 
si  ahers  et  si  enracineiz  ens  terriens  so- 
laz  et  eus  corporiiens  1  (S.  Bern.,  Serm., 
p.  521,  Ler.  de  Lincy.) 

—  Réfl.,  se  comparer,  être  comparable  : 


EVE 

Uni  si  sont  a  tant  de  legier 
Si  s'erent  a  saint  Ligier. 

{Thaisse  la  foie,  Ars.  3527,  f  IS».) 

—  Act.,  aplanir, raboter  : 

Remectre  les  planches  et  ycelles  yguer. 
(1389-92,  Compl.  de  Nevcrs,  CC  1,  f  4  v», 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Pour  icelles  planches  yguer  et  mectre  en 
besoigne,  et  pour  yguer  et  rappariller  au- 
cunes des  vielz  planches  d'iceluv  pont. 
(1396,  ib.,  CC  4,  f»  13  v.) 

Pour  leurs  journées  a  mectre  de  la  grève 
sur  le  pont  de  Loire  demi  cent  de  planches 
et  en  mectre  une  partie  en  besoigne  ou 
dit  pont  et  yguer  les  vieuz  pour  cause  de 
la  foire.  (1397,  ib.,  CC  5,  f  13  r».) 

A  Jehan  Gaulthier  royer,  pour  sa  journée 
pour  yguer  les  planches  de  pont  ds  Loire. 
(Ib.) 

Pour  yguer  le  pont  du  long  et  y  mectre 
des  planches  neuves.  {Ib.,  f»  15  r°.) 

Higuer  le  pont  de  Loire.  (1403,  ib.,  CC 
12,  f  16  r».) 

Journées  a  piocher  et  yg>ier  les  terres 
estans  devant  la  tour  du  havre.  (1463,  ib., 
CC  58,  f»  37.) 

Fr. -Comté,  Saiiget,  aigouai,  égaliser, 
aplanir. 

EVERDUMÉ,  part,  passé,  qui  a  perdu 
son  goilt  de  verdure  : 

Poireau,  everdumé,  .i.  auquel  on  a  fait 
perdre  son  goust  verd.  (La  Porte,  Epith., 
éd.  1571.) 

Chou,  everdumé.  (lu.,  ib.) 

EVERGONDÉ,  VOir  EsVERGONDÉ. 

EVERGOXDEMENT,  VOir  ESVERGO.NDE" 
MEST. 

EVERSER.  V.  a.,  renverser  : 

Lors  furent  pluseurs  cites  prinses,  plu- 
sieurs rendues  et  aultres  eversees.  (Fosse- 
TIER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux.  10312,  IX, 
m,  7.) 

Ung  arbre  eversé.  {Prem.  vol.  des  exp., 
des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f"  174  v»,  éd.  1519.) 

La  fortune  a  eversee  sa  chance  cen  des- 
sus dessùubz.  (Palsgrave  ,  Esclairc., 
p.  540,  Génin.) 

EVEUSEun,  s.  m.,  celui  qui  renverse, 
destructeur  : 

Ces  diables  privez,architectes  de  volupté, 
everseurs  dhonnestelé.  (Rab.,  1.  IV,  prol., 
éd.  1348.) 

Everseur  et  ennemy  du  repos  et  tran- 
quillité des  chrestiens.  (GuiLi..  du  Bellay, 
Mém.,  l.VII,  t"  198  v».  éd.  1569.) 

EVERSiON,  s.  L,  renversement ,  des- 
truction, anéantissement,  au   propre  et 

au  fig.  : 

Cinq  ans  après  Veversion  de  la  cité  de 
Jherusalem.  (Fleur  des  hist.,  Maz.  530, 
f'  103''.) 

Depuis  Veversion  de  Troyes.  (Le  Baud, 
Hist.  de  Brel.,  ch.  l,  éd.  1638.) 

Tousjùurs  au  guet  pour  brasser  quel- 
ques menées  a  Veversion  de  toute  l'Italie. 
(Du  ViLLARS,  Jlfem.,  I,  an  looO,  Michaud.) 

Eversions  de  citez.  (G.  Paradin,  Chron. 
deSav.,  p.  50,  éd.  1552.) 

(Catherine  de  Médicis)  l'une  des  pre- 
mières qui  donna  vogue   aux  esdits  bur- 


EVE 


EVI 


EVU 


67S 


«aux,  eversion  générale  de  nostre  estât. 
(E.  Pasq  ,  Lett.,  XIII,  8.) 

(Les  jésuites)  approuvent  tout  ce  que 
les  Decretales  attribuent  a  la  papauté,  ores 
qu'elles  tendent  a  Veversion  générale  des 
propositions  par  lesquelles  nous  avons 
soustenu  nostro  eslat.  (Id.,  Reeh.,  m,  44.) 

Et  les  conseillers  d'estat  au  lieu  de  con- 
seillers seroyent  maistres,  ayans  le  manie- 
ment des  affaires  et  puissance  d'en  or- 
donner a  leur  plaisir,  chose  qui  ne  se 
peut  faire  sans  diminution,ou,pour  mieux 
dire,  eversion  de  la  majesté.  (Boom,  Rep., 
III,  I,  éd.  1S83.) 

Cest  oracle  comprend  deux  grands 
poincts,  scavoir  Veversion  et  ruine  de  l'em- 
pire grec'  (De  Chavigny,  les  Pléiades,  vi, 
-224,  éd.  1603.) 

Comme  se  peuvent  faire  tant  de  ver- 
sions par  si  différentes  cervelles  sans  la 
totale  eversion  de  la  sincérité  de  l'escri- 
ture.  (Fr.  de  Sal.,  Aut.  de  S.  Pierre,  ms. 
Chigi,  f°  97».) 

EVERTIR,  voir  ESVERTIR. 
EVERTISSEMENT,      VOir       ESVERTISSE- 
MENT. 

EVEUVER,  verbe. 

—  Act.,  tuer  : 

Je  feysla  poison  moy  mesmes  pour  vous 
ouidier  avoir  evervé,  dont  je  accusay  vostre 
suer.  {Hisl.  de  Gilion  de  Trasignyes,  p.  158, 
Wolf.) 

—  Séparer,  désunir  : 

Les  vicontez  du  bailliage  de  Caux  sont 
Caudebec,  Arques,  Neufchastel  et  Monti- 
villier  :  mais,  outre  ces  quatre  principales, 
y  en  a  un  grand  nombre  de  subalternes, 
qui  ont  esté  evervees  et  desunies  des  jus- 
tices royalles,  a  la  faveur  d'aucuns  prélats 
et  seigneurs.  (Bourgueville,  Rech.  de  la 
Neustrie,  I,  52,  éd.  1588.) 

—  Réfl.,  être  séparé  : 

Encores  qui  semble  que  telle  justice  sou- 
veraine ne  se  puisse  everver  de  la  cou- 
ronne, comme  l'un  des  plus  précieux  Ûeu- 
i-ous  qui  y  soit.  (Bourgoeville,  Rech.  de  la 
Nenstrie,  1,50,  éd.  1588.) 

EVERYE,  S.  f.,  pilotage,  science  de  la 
navigation  : 

De  chascunes  provinces  et  de  quelle  loy 
et  secte  et  quelz  fruictz  et  mestauix  y  a  en 
chascune,  affin  que  vostre  magesté  print 
plus  grand  plaisir  et  délectation  a  la  lecture 
dudict  livre  de  toutes  les  provinces  de 
l'universel  monde,  lesquelles  jusqaes  a  pré- 
sent ont  esté  veues,  descouverles  et  con- 
gneues  par  ceulx  de  nostre  everye.  (1545, 
Jehan  Allofo.n'sce  et  Paulin  Secalart, 
Cosmographie,  Uichel.  676,  f"  1  r».) 

EVESCAL,  -  quai,  -  quau,  ew.,  etvescal, 
.idj.,  d'évêque,  épiscopal  : 

Si  fa  i'ewescal  vestement 
Appareilliez  mnlt  gentement. 
(Wace,  Conceplioii  Noslre  Dame,  p.  6,  Mancel  et 
Trébuliea.; 

Ne  tendra,  cume  muiaes,  poesté  evescal. 
(Gabnier,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, 
f°  11  r°.) 

Une  pieche  de  terre  que  je  avoie  et 
lenoie  de  lui  a  Amiens  d'encoste  sen  ma- 
nage  elvescal.  (Pièce  de  1223.  ap.  Beauvillé, 
Doc.  inédits  sur  la  Picardie,  iv.  48.) 


A  l'iglise  evesquau.  (Trad.  de  Bclelh,  Ri- 
chel. 1.  995,  f»  8  v.) 
Iglises  evesquaus.  (Ib.,  f"  9  r°.) 

EVESCHiEE,  eveschie,  evechee,  evesquie 
vechee,  vesquee,  s.  f.,  évêché  : 

Eosi  asntent  meint  proJome 
Et  fiint  pledier  a  Reins,  a  Rome, 
El  par  totes  les  fvesquies 
l'"ont  aler  lettres  et  copies. 
(Dit  drs  Avocas,  37,  Uaynaad,  Romania  XII, 
p.  215.) 

il'eveschie  est  si  povre  qu'elle  ne  souffit 
mie  a  mes  despens.  (MÉN.  DE  Reims,  192, 
Wailly.) 

Que  les  bailies  soient  parties  par  vesquees 
et  archivesquees.  (Règle  del  hospit.,  Richel. 
1978,  f»  118  v=.) 

La  vechee  de  Tours.  [Chron.  d'.lngl.,  ms' 
Barberini,  f"  51  r».) 

Evechee.  (Ib.,  f  25  v.) 
EVESQUIE,  voir  Eveschiee. 

EVESTUQUER,  VOir  EfFKSTUQUER. 

EVETE,  voir  Aighete. 

EviCER,  V.  a.,  saisir  f 

Et  défendra  en  court  laye  et  en  court  de 
crestienté,  en  jugement  et  hors  jugement, 
lesdites  choses  vendues,  eviceès  et  non 
evicees,  conveucues  et  non  convencues,  par 
jugement  a  ses  propres  couz.  (1316,  Arch. 
JJ  53,  f»  44v».) 

EVIGORER,  voir  ESVIGORER. 
EVIGURER,   voir  ESVIGORER. 

EviRÉ,  adj.,qui  n'a  plus  la  force  virile, 
qui  n'a  plus  les  facultés  sexuelles  : 

El  tant  esgoutté  leurs  vases  spermatic- 
qiies,  qu'ilz  en  restoient  tous  effilez,  tous 
evirez,  tous  énervez  et  flatriz.  (Rab.,  1.  IV, 
c.  6,  éd.  1552.) 

Home  négligent,  fioire,  et  paresseux.  (Id., 
1.  IV,  c.  23,  éd.  loo2.) 

La  langue  moderne  l'a  gardé  comme 
terme  de  blason,  pour  désigner  un  animal 
qui  ne  porte  pas  la  marque   de  son  sexe. 

EViscERER,  V.  a.,  éveutrer  : 

Tout  ainsy  que  l'arai^Qe  fait 

Qui  tant  que  sang  ou  monelle  ait 

Dedeus  mousche  toute  la  succe 

Et  Veviscere  et  epeluche. 
(Deguilleville,  Trois  Pèlerin.,  f"  59'^  impr. 

Instit.) 
Tout  le  froyssit  (le  pigeon)  et  l'rviscere  adonques. 
(0.  nE  S.  Gel.,  Eaeid.,  Richel.  861,  f"  123''.) 

Et  afferment  lesdils  annaux  que  plu- 
sieurs eviscererent  leurs  enfans  et  les 
mangèrent  cuits.  (Le  Baud,  Hist.  de  Bret., 
ch.  XXVI,  éd.  1638.) 

Une  geline  jeune  evisceree,  c'est  a  dire 
que  l'on  ayt  osté  toutes  les  entrailles.  (Le 
FouRNiER,  la  Décor.  d'Imtn.  nat.,  f  19  v°, 
éd.  1530.) 

.4insi  est  distillée  la  cigoigne  jeune, 
tendre,  et  qui  n'a  encor  volé,  laquelle  on 
doit  premièrement  eviscerer  et  farcir  d'une 
once  de  camphre.  (Liebault,  Mais,  rust., 
p.  532,  éd.  1597.) 

EviïABLEMENT,     adv.,     perpétuelle- 
ment, éternellement  : 
Les  autres  choses  qui  regardent    secon- 


I  démentie  corps  humain  ne  sont  pas  ainsi 
de  l'essence  du  corps  humain,  ne  si  néces- 
saires a  sa  constitution,  ains  li  sont  aussi 
comme  choses  foraines,  combien  que  ce 
soit  chose  impossible  que  le  corps  humain 
li  puist  fuir,  ains  est  nécessairement  en 
leur  dangier  toute  sa  vie.  telement  qu'il  en 
est  muez  et  altères  aussi  que  continuel- 
ment  et  evitablement.  (Etrart  de  Conty, 
Probl.  dAr.,  Richel.  210,  f»  2  r».) 

EviTAcioN,  s.  f.,  subterfuge  : 
Quant  a  l'excuse  que  sur  ce  prent  ledit 
roy  de  France,  qu'est  qu  il  luy  estoit  par- 
mi» et  loysible  d'ainsi  faire  par  ledit 
traicté  de  Noyon,  c'est  une  en(t7Ci"on frivole. 
(1321,  Prfc  des  confér.  de  Calais,  Papiers 
d'Et.  de  Granvelle,  I,  1.35,  Doc.  inéd.) 

Suisse  roni.,  Neuchâtel  et  Fribourg,  evi- 
tation  :  en  évitation  de  frais. 

EviTERNE,  adj.,  éternel  : 

Benoit  portail,  benoit  iloistre  n'ilerne, 
Benoit  fermoir  de  royal  excellence. 
(G.  Chastellai.\.  Louenge  a  la  très  glor.   Vierge, 
vni,  281,  Kerv.) 

EviTERNEi.,,  adj ,  éternel  : 

La  pensée  angelique  est  une  multitude 
d'idées  :  mais  c'est  uue  telle  multitude 
qu'elle  est  stable  eviternelle.  (La  Boderie, 
del'honn.  Amour,  p.  372,  éd.  1378.) 

EviTEiixiTÉ,  s.  f.,  éternité  : 
Vous  voyez  donques  que  l'ame  tombe  de 
l'unité  divine,  laquelle  est  sur  l'éternité,  a 
multitude  evileruelle  ;  et  de  l'eviternité  au 
temps,  et  du  temps  au  lieu  et  a  la  ma- 
tière. (La  Boderie,  de  l'honn.  Amour, 
p.  374,  éd.  1578.) 

EVOG.4CI0N,  -  ascion,  s.  f.,  décision  : 

Je  Savoie  que  de  le  souveraine  cvocascion 
li  yretages  demeure  a  cheuls  cui  boine  vo- 
lontés inchite  a  excerser  d'œuvre  divine. 
(Trad.  d'une  ch.  de  Baudouin  de  1066,  ap. 
RoisiN,  ms.  Lille  266,  f»  389  ) 

EVOLER,  voir  Esvoler. 

EVOQUiER,    evocquier,   v.   a.,  appelé 
faire  venir  : 

Quatre  a  cinq  mille  coœbatans,  que  pa- 
ravant  ils  avoient  evocquié  des  p.iys  de 
Picardie  et  de  Haynau.  (Moxstrelet, 
Chron.,  II,  148,  Soc.  "de  III.  de  Fr.) 

—  Appeler,  nommer  : 

Il  emporta  le  bruit  des  dames  et  damoi- 
selles,  obtint  la  souveraine  voix  et  re- 
nommée li'estre  evocquié  l'impareil.  (Du- 
quesne,  Hist.  de  J.  d'Avesn.,  Ars.  5208, 
f»  46  v».) 

EVOIDER,  voir  ESVUIDIER. 

EVOMiR,  voir  Esvosiia. 

E  VOMISSEMENT,  VOir  ESVOMISSEMEMT. 

Evoiti.N,  voirIvoiui.\. 
Evos,  voir  AiGOs. 

EVRiÉ,  part,  passé,  enivré  : 

Et  hi  treuveut  si  buen  vin  qe  il  en  be- 
veut  tant  qu'il  furent  luit  cvries.  [Voy.  de 
Marc  Pol,  c.  cl.  Roux.) 

EVULGUEMËNT,  S.  u].,  divulgatiou  : 

Combien  que  tous  ceulx  qui  ont  escript 
en  ceste  divine  science,  justement  et  a  bon 
droict     appelles     philosophie    naturelle , 


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EXA 


EXA 


EXA 


ayent  expressément  défendu  la  profana- 
tion et  evulguement  d'icelle.  (Zecaire,  de  la 
vraye  Philos,  nat.  des  met.,  p.  4,  éd.  1568. ) 

EVVAL,  voir  IVEL. 
EWAI.MENT,  voir  IVELMENT. 
EW.VR,  voir  ESGART. 
E\VARDER,  voir  ESGARDER. 
EWARDOUR,  voir  ESGARDEOR. 
EWARS,  voir  ESGART. 

EWCHE,  voir  Heusse. 

1.  EWER,  voir  AiGorEK  au  Supplément. 

2.  EWER,  voir  EVER. 
EWERDOUR,   voir  ESGAKDEOK. 

EVVERET,  adj.,  mù  par  l'eau,  à  eau  : 

Un  molyn  eweret.  (1303,  Year  books  of 
Ihe  reign  of  Edward  the  ftrst,  years  xxxii- 
xxxiii,  p.  367,  Rer.  brit.  script.) 

EWESCAL,  voir  EVESCAL. 

EX,  voir  Le. 

EXACERBER,  V.  a.,  aigrir,  irriter  : 
A  ce   que    le  pueple  des  Volques  peust 
estre  exacerbez   et   provoquez   contre    les 
Romains  par   aucune    nouvelle   ire.  (Ber- 
SUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f°  41'.) 

Noz  pères  ont  commis  les  péchez  exa- 
cerbant Dieu.  (Prem.  vol.  des  expos,  des 
Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  i"  86  r",  éd.  1519.) 

Moyse  a  esté  vexé  et  travaillé  pour  eulx, 
car  ilz  ont  exacerbé  et  contrislé  son  espe- 
rit.  {Ib.,  f  14i  r».) 

Ce  que  va  tellement  exacerbant  les  estatz 
et  tout  le  monde...  (Pièce  de  1376,  ap.  Ga- 
chard,  Corresp.  de  Philippe  II,  t.  V,  p.  10.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
XVII»  s.: 

Exacerber  ,  irriter ,  aigrir  davantage, 
fascher  et  animer  de  plus  en  plus.  (Duez, 
Dict.  fr.  all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

Exaspérer,  exacerber,  aigrir.  (Id.,  ib.) 

EXACTiEux,  adj.,  qui  commet  des 
exactions  : 

Exactieuse  domination.  (Orose,  vol.  H, 
f  94».  éd.  1491.) 

Ex.\cTiF,  adj.,  qui  exige  injustement: 
Colin  qui  est  homme   exactif  et  fort  im- 
portun.  (1474,  Pr.   de  l'Hist.  de  Nimes,  t. 
III,  p.  323.) 

Toutes  voyt-s  se  semble  chose  fort  des- 
raisonnable,  exaclive  et  digne  de  correc- 
tion. {Coutumes  duxy'  s.,  Arch.  législ.  de 
Reims,  1"  p.,  1,  739,  Doc.  inéd.) 

EX.ACTiON,  -  tiun,  s.  f.,  taxe,  impôt  : 
Que  li  dit  frère  teinent  la  dite  terre 
franchemant  et  quiteuiant  de  tierces  et  de 
toutes  autres  exactittns.  (Mai  1280,  Ch.  de 
Jeh.  de  Castiavillainz,  Sept-Fonts,  Vau- 
clair,  Arch.  Allier.) 

EXACTiONNER,  v.  a.,  pressurcr  : 
AUegant  que  ledit  roy  sainct  Loys  avoit 

griefvement    exaclionne  son    peuple,  (la 

Thoison  d'or,  vol.  I,  f»  100  v».) 

Ils  estent  les  biens  des  povres  innocents 
subjectz   en    les  grevant  et  exactionnant 


leurs  substances.  (G.   JIansion',   Bible  des 
Poet.  de  metam.,  Prol.,  éd.  1493.) 

Lequel  avoil  terriblement  exaclionne 
ceux  de  la  ville.  (J.  MoLiNET,  Chron.,  ch. 
Lviii,  Buchon.) 

Qu'il  se  cesse  et  déporte  de  telles  cruau- 
tez.  sans  les  vouloir  coustraindre...  et  pa- 
reillement les  exactionner  de  la  dicte 
amende.  (Pièce  de  1577,  ap.  Gachard,  Cor- 
resp. de  Philippe  II,  t.  V,  p.  660.)  | 

EXACTioNNEUR,  S.  m.,  celui  qui  com- 
met des  exactions  :  j 

La  tierce  (rapine)   se   faict  fraudulente-    j 
ment    par  les    baillifz,   receveurs,    exac- 
tionneitrs,  et  telle  manière  d'officiers.  (C. 
.VIansion,  Bible  des  Poet.  de  metam.,  Prol., 
éd.  1493.) 

EXAGiTATioN,  S.  t.,  agitation  : 
Commencèrent   de  peu  a  peu  sentir  l'ai- 
guilou  du  changement  inconstant  et  exa- 
gitation des  choses.  (NoGClER,  Hist.  Tolos., 
II,  p.  149,  éd.  1336.) 

EXAGiTER,  -  itter,  v.  a.,  agiter,  mettre   j 
en   mouvement,  faire   mouvoir,    mettre 
en  œuvre  :  j 

Quandt  il  eut  exagitet  le  cheval  en  plains    { 
champs  de  tous  costes,  il   le  rendi  a  son 
père.  (Fossetier,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux. 
10312,  VllI,  IV,  20.) 

Mais  ainsi  que  fortune  les  exagitoit,  par- 
tirent leurs  batailles  et  vouUurent  procéder    ! 
oultre.   (BOUBGOING,    Bat.  Jud.,  UI,  2,  éd. 
1330.) 

Si  n'estoit  l'offence  de  la  religion  par 
luy  répudiée,  le  malheur  de  son  énorme 
péché,  qui  Vexagite  et  conduit  a  perdition. 
(GuiLL.  DU  Bellay,  Mém.,  1.  Il,  f»  199  r°, 
éd.  1372.) 

Ridicule  fruict  de  la  science,  que  Su- 
crâtes exagite  si  plaisamment  contre  Eu- 
thydenuis.  (AlO.NT.,  Ess.,  1.  III,  c.l2,  p.  187, 
éd.  1393.) 

—  Exagité,  part,  passé,  agité,  mis  en 
mouvement  : 

Celluy  sabot  moolt  varye  et  tournoyé 
Exagitté  de  legiere  courroye. 
fO.  DES.  Gel.,  Eneid..  Ilichel.  861,  P7l''.,l 

Par  représentation  des  misères  humaines 
et  vicieuses  maculations  dont  la  créature 
est  incessamment  exagitee.  (La  Iresample 
et  vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben., 
1486,  f'  35  1».) 

Comme  il  etoit  exagité  des  douteux 
evenemens  de  guerre.  (Nogdier,  Hist. 
Tolos.,  p.  267,  éd.  1S36.) 

Volant  les  affaires  impériales  être  de  ça 
et  de  la  exagites.  (Id.,  ib.,  p.  91.) 

EXALABLE,  adj.,  qui  s'exhale: 
Comme  on  voit  le  fu  en  matière  feible  et 
tost  exalable, comme  seroitfu  espris  es  roi- 
siaus  qui  seroit  trop  plus  feible  et  trop 
plus  legier  a  estaindre  que  ne  seroit  le  fu 
de  busche.  (Evrart  de  Conty,  Probl.  d'A- 
rist.,  Richel.  210,  f»  66''.) 

La  vinosité  qui  est  fumeuse,  soubtille  et 
exalable,  est  ce  qui  enyvre.  (Id.,  ib.,  f"  80^) 

EXALCEMENT,  VOir  ESSALCE.MENT. 
EXALCIUER,  voir  ESSALCIER. 
EXALCIER,  voir  ESSALClER. 

EXALTACiON,  -  tioH,  S.  f.,  terme  d'as- 


trologie, position  dans  laquelle  un  astre 
possède  le  plus  de  vertu  : 

Cest  moys  (de  mars)  soit  pruniier 
nommé  entre  les  moys,  et  ausinc  aries  qui 
est  Vexaltacion  du  solail  est  le  singno  du 
solail  en  mars,  quar  lor  acroit  sa  verlus 
et  sa  force.  (Des  .vu.  Planneltes,  Richel. 
2483,  f»  12  r'.) 

U  planètes  qui  est  plus  dignes 

De  face,  de  triplicilé. 

Que  l'en  nome  ejallation. 
(Horoscope  de   Baud.    de  Courtenai,  liichel.   I3.'i3, 
f»  3°.) 

EXALTATEUR,  S.  m.,  celul  qui  exalte  : 

Exaltateur  du    peuple    chrestien.   (Le- 

MAiRE,  de  la  Differ.  des  scismes,  Lyon  1S49.) 

EXALTEMEXT,  S.  m.,  exaltatioH  : 

0  quel  hoancar  a  ce  sainct  sacrement 

De  mariage,  et  quel  e.vaUemcnt  ! 

(J.  BouCHET,  Ep.  mor.,  I,  vu,  éd.  15-15.) 

EXAETEUR,  S.  m.,  celui  qui  exalti": 

Je,  Franchois  denaissance,  e\^exaltcur  de 
la  nation.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  II,  50,  Buchon.) 

EXAMENEUR,  VOif  EXAMINEOR. 

Ex.VMiN.ACioN,  -  tion,  S.  f.,  cxanicn : 
Avant  qu'il  entrent  en  Vexamination  des 

témoins.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  c.  XL, 

2,  Beugnot.) 

Il  appella  de  celle  sentence  en  la  présence 
des  prelas  et  des  barons  qui  rappelèrent 
ceste  cause  au  jugement  et  a  l'examinacion 
l'apostole.  (Grand.  Chron.  de  France, 
Gestes  au  bonroy  Phelippe,  xxil,  P.  Paris.) 

Se  au  consel  du  dit  roy  pleroit  de  la  dite 
chose  faire  aucune  examinalion.  (1293, 
Arch.J  456,  pièce  36.) 

Pour  examiner  tesmoings,  nous  voulions 
que  tels  officiers  soient  ostez,  et  Vexamina- 
tion commise  a  bonne  personne  et  suffi- 
sante. (1318,  Ord.,  1,  681.) 

Pour  icelle  enqueste  ou  examinalion 
veoir,  recevoir  et  jugier  par  noz  dictes 
gens.  (11  oct.  1392,  Sent.,  Arch.  Nord.) 

Commissaire  ordonné  sur  l'examinacion 
de  plusieurs  tesmoings,  a  laquelle  exami- 
nacion  il  vacqua  par  onze  jours.  (1399, 
Compt.  de  Nevers,  CC  7,  f»  6  r»,  Arch.  muii. 
Nevers.) 

Ordonnons  que  doresnavant  aucun  exa- 
minateur ne  se  serra  ou  renc  du  siège  de 
nostre  dit  prevost  et  ne  sera  advocal,  no- 
taire, pensionnaire  ne  procureur,  et  ne 
tenrra  autre  office  forz  l'office  d'examina- 
tion.  (Voiryede  Paris,  Arch.  Y  3,  f  11  r».) 

Et  ayant  longuement  pensé  sur  ceste 
examinalion,  il  luy  va  souvenir  d'un  maistre 
Chappelet  du  Prat.  (Ant.  Lemaçon,  Decam., 
I,  58,  Dillaye.) 

Une  sérieuse  et  attentifve  examinalion 
non  seulement  de  ses  paroles  et  aciious, 
maisde  ses  pensées  plus  secrettes.  (Charr.. 
Sag.,\.  I,  c.  I.) 

EXAMiNEEMENT,  adv.,  avBc  exameu, 
avec  réflexion  : 

Tu  y  prendras  la  vertu  de  prudence  qui 
est  sou  bien  éternel  esperituel  closement 
garder,  examineement  parler,  et  discrète- 
ment ouvrer.  (J.  Gerso.n,  Aiguillon  d'a- 
mour, f»  61  V»,  éd.  1488.) 

EXAMINEM15NT,  -  ant,  S.  ui.,  e.\amcn  : 


EXA 

A  Vexaminemant  de  la  cause.  {Ordin. 
Tancrei,  ra;.  de  Salis,  f»  d*».) 

L'immanité  de  lua  mauvaistié  me  fait 
inoult  redoubler  ton  examinement.fTraict. 
de  Salem.,  ms.  Genève  163,  f"  130  r".) 

EXAMINEOR,  -  neeur,  -  neur,  -  nor, 
exameneur,f>.  m.,  examinateur  : 

Les  noms  des  .vi.  c\ riirgiens  jurez  exa- 
mineeur  sontteil...  {E'.Boii.,  Liv.  des mesl., 
1°  p.,  XCVI,  6,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Les  noms  des  .vi.  jures  exameneurs  sont 
teil.  (1289?  Doc.  cité  par  Desmaze,  Curiosi- 
tés des  anc.  justices,  p.  119.) 

Mestre  Pierres  VExaminor.  (LeW.de  1289, 
ap.  Lob.,  II,  43o.) 

Que  se  en  la  deffaute  de  Vexamineur  la 
querelle  est  retardée,  il  rendra  les  despens 
a  partie.  (1320,  Ord.,  i,  742,  note.) 

Que  nul  examineur  ne  pust  prendre  que 
douze  deniers  de  oir  un  tesmoing,  et 
douze  deniers  pour  l'escriture.  {Ib.,  1,741, 
note  b.) 

EXAMINER,  V.  a  ,  questioiiner  ; 

Le  xvm=  jour  fu  pris  a  rescarmuchier 
uns  chevaliers  escos  qui  moult  envis  vol- 
loit  dire  as  seigneurs  d'Engleterre  le  con- 
venant des  leurs,  et  touttefois  tant  fu  il 
enquis  et  examines  qu'il  s'en  descouvri 
ung  petit.  (Fuoiss.,  Chron.,  II,    73,  Kerv.) 

—  Éprouver  : 

Il  appert  bien  qne  par  l'eaa  el  le  fea 
Tu  as  este  assez  examiné. 

(Leg.  Ste  Règne,  éd.  ISOO,  f  9  r".) 

—  Tourmenter  : 

Car  voirenient,  du  temps  passé,  (ce  pays) 
avait  esté  trop  fort  examiné  et  traveillié  de 
tailles.  (Faoïss.,   Chron.,   XIV,  39,  Kerv.) 

—  Inviter  : 

Se  requis  et  examiné  en  estaient.  (Froiss., 
Chron.,  11,  o,  Kerv.) 

—  Élaborer  : 

Or  puet  eslre  que  cil  livre  n'est  mie 
examiné  ne  ordonné  si  justement  que  telle 
chose  le  requiert.  (Fboiss.,  Chron.,  II,  o, 
Kerv.) 

EX.\MPLAIRE,  voir  ESSAMPL.^IRE. 

EXAMPLiR,  xamplir,  verbe. 

—  Act.,  augmenter  : 

E  cella  li  promist 
Che  a  snen  pooir  voudroil  fer  qaant  che  li  pleisl, 
l'ar  che  prea  e  bonoor  a  sucn  sir  eiamplisl. 

(Prise  de  l'ampel.,  2761.  Mnssafia.) 
Ce  qu'il  avoit  enprts  par  soen  hoDonr  xamplir. 
(li.,  3512.) 
E  vint  en  velre  corl  e  meis  ne  fa  penta 
De  velre  honour  xamplir. 

Ut>.,  384G.) 

—  Neutr.,  augmenter  sa  gloire,  sa  puis- 
sance : 

Sire,  cil  sire  che  »ient  examplir  antement. 
Doit  prometre  et  donier  a  ce.'îcnn  larcemeot. 

(Prise  de  Pamp.,  3.Ï99,  Mnssafia.  ) 

Ex.AN'GuixÉ,  adj.,  privé  de  sang  ou  qui 
a  perdu  beaucoup  de  sang;  exsangue: 

Mouvemens  pales  et  sans  aucune  cou- 
leur de  sang,  lesquels  mouvemens  il  appelle 
pour  ce  exanguinez  que  ceulx  qui  sont 
crainctifs  et  paoureux  demeurent  inconti- 
nent pales  et  sans  couleur.  Chron.  ethist. 
saint,  elprof.,  .\rs.  3315,  f°  132  r».) 


EX.\ 

Parties  eranguinees  et  vuides.  (Ib.) 

EXANiMATio.N,  S.  f.,  manque  de  cou- 
rage : 

Crainte,  paour,  exanimation,  conturba- 
tion.  { Platine  de  honneste  volupté,  f"  111  r', 
éd.  1328.) 

A  ces  six  perturbations  d'esprit  se  rap  - 
portent  toutes  les  autres,  comme  la  haine, 
la  discorde,  a  la  cholere  :  la  gaillardise  et 
la  vanlerie,  a  la  joye  :  la  tremeur,  l'exani- 
mation,  a  la  crainte.  (Paré, OEup.,  Intr.,  c. 
XXI,  p.  XXXVI,  éd.  1383.) 

EXAXiME,  adj.,  inanimé: 
....  Il  concalqne  el  comprime 
De  son  pie  gauche  ce  las  corps  exanime. 
(0.  DB  S.  Gei..,  Eneii.,  Kichel.  861.   f»  106=.; 

Enfin  gisoient  sur  terre  exanimes.  (Fos- 
SETIEB,  Chron.  Marg.,  ms.  Urux.  1U312,  IX, 
m.  S.) 

EXANiMÉ,  adj.,  inanimé  : 

Va  t'en  a  rostel,et  réconforte  celle  povre 
femme  exanwiee  que  je  sçay  qui  est  la 
dedans.  {'Iherence  en  franc..  S'  318  v», 
Verard.) 

Tirent  qui  ca  qui  la,  la  besle  exanimec. 
(Gaccb.,  Plais.'des  Champs,  p.   139,  éd.  1601.) 
EXARDRE,  voir  ESSARDUE. 

EVART,  voir  ESSAKT. 

EXASPERANT,  qui  exaspère,  qui  irrite: 

Ne   soies  mie  exaspérant  comme  est  la 

maisnie  Israël,  œuvre  ta  bouche  el  si  men- 

juve  ce  que  je  te  donne.  (Gijiart,  Bible, 

Ezéc,  ms.  Ste-Gen.) 

EXAUCEMENT,   VOlr  ESSALCEilENT. 
EX.\UCHIER,  voir  ESSALCIER. 

EX.Ai  DiBLE,  adj.,  qui  mérite  d'être  en- 
tendu, exaucé  : 

Et  pource  le  présent  labeur  que  feras  en 
ce  monde  est  a  toy  méritoire,  les  termes  a 
Dieu  agréables,  le  gémissement  exaudible. 
{Iniern.  Consol.,  UÏ,  xxiiii,  Bibl.  elz.) 

Estimans  en  eulx  que  la  supplication 
d'une  femme  et  la  puroUe  est  plus  hu- 
maine el  exaudible  que  celle  dung  aultre. 
(BonRGOLXG,  Bat.  Jud.,  VU,  29,  éd.  1330.) 

—  Au  sens  actif,  qui  écoute,  qui  exauce  : 
Bénigne  el  exaudible  advocate  de  tous  les 
peicheurs  qui  la  veuUenl  humblement  re- 
quérir. (Crainte  amour,  et  heatit.,  ms.  .\rs., 
1»  27  V.) 

EXAUDiciON,  -  tion,  s.  f.,  acUon  d'en- 
tendre, d'écouter,  d'exaucer  : 

Par  qnoy  voslre  peticion 
N'avoit  point  de  e.vaudicion. 
Olist.  ilme  SIe  Geitev.,  Jub.,  M'jst.,  1,  -256.) 

Ysmael  est  interprété  home  ouy  de  Dieu 
ou  rechevaul  exaudition  de  Dieu.  (FossB- 
TiER,  Cron.  ilarg.,  ms.  Brus.,  I,  f»  63  r».) 

E.xAL'DiR,  voir  ExoiR. 

EX.WLCE.MENT,   VOir  ESSALCESIENT. 
EX.\ULCER,  voir  ESSALCIER. 
EX.\L"I.CHEMENT,  VOir  ESSALCE.MEST. 

EXAULCHEUR,  S.  m.,  celul  qui  exauce  : 
Nùstre    Seigneur,    exaulcheur   de   toute 
vraye  oraliûn,ouyt  ses  priieres.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10311,  V,  v,  19.) 


EXC 


1577 


EXAULCiBLE,  adj.,  quï  Bsl  exaucé,  (ini 
peut  être  exaucé  : 

Il  ot  trois  filz,  Symeon,  lequel  nom  si- 
gnifie erau/cibfe,  que  Dieu  l'avoit  exaulchié. 
(Ancienn.  des  Juifs,  .\rs.  3082,  f°  26".) 

EXC.VMPER,  voir  ESCHAilPER. 

ExcARNiFiER,  V.  a.,  tourmenier  : 

Tu  faings  tonsjours  et  conminisces 
Telle  ctiose  aflin  qne  puisses 
Me  eicarnifier  el  deslruyre. 

(Therence  en  franc.,  P  212".  Verard.) 

EXCECATioN,  exccalion,  s.  t.,  aveugle- 
ment, cécité  : 

0  Ires  confusible  excecation  de  mon  en- 
tendement. (J.  Gerso.v,  l'Aiguillon  d'a- 
mour, f»  22  v»,  éd.  1488.) 

En  ce  temps  y  eust  grand  ténèbres  et 
esclipse  de  soleil,  laquelle  comme  dient 
aulcuns  estoit  pour  l'ejecafion  el  avugle- 
menl  de  l'empereur,  (/.a  Mer  des  hystoir., 
t.  Il,  f"  138S  éd.  1488.) 

Pour  leur  aveuglement  el  execation.  {Le 
prem.  Vol.  des  e.Tp.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar., 
1°  73  V»,  éd.  1519.) 

EXCECTER,  voir  Excepter. 

EXCECLTIONXER,  VOIF    EXECUTIOX.NER. 

EXCED.AUMENT,  adv.,  avBC  excès  : 
Quant  la  multitude  esl  Ires  exeedaument 

grande.    (OsESME,   Poiit.,  2"  p.,  f"  34",  éd. 

1489.) 
Il  n'est  pas  expédient   de  accroistre  ung 

royaulmc  exeedaument.  (In.,  t6.,  f"  38"^.) 

Et  pour  ce  qu'ils  ne  sont  pas  riches 
exeedaument,  les  autres  ne  souhaitent  ou 
ne  convoitent  pas  toutes  les  richesses. 
(ID.,  ib.,  l<'  143\) 

EXCEDENCE,  S.  f.,  ce  qui  excède  : 
Mais  la  ou  est   si   grande   inequalité  et 
telle  excedence  ou  excellence,  ce  seroil  in- 
convénient   de      faire     telle       particiou. 
(Oresme,  Polit.,  f»  100'',  éd.  1489.) 

EXCEGNER,  VOir  ESSAIGNIER. 

EXCELAMENT,  S.  lu.,  élévation,  exal- 
tation : 

Li  celeslial  s'esjorront 

Qui  son  cxcelamenl  verront. 

(FaH.  i'Ov.,  Ars.  3069.  P  122'.) 

ExcELL.ACioN,  S.  f.,  le  vent  et  ce  qni 
est  agité  par  le  vent  : 

Les  excellacions  ou  le  vent  et  ce  qui  est 
meu  par  le  vent,  si  comme  l'air  et  les  va- 
peurs. (Oresme,  Polit.,  2°  p.,  f°  63'',  éd. 
1489.) 

EXCELLE,  adj.  très  élevé  : 

Des  temps  de  feuz  de  très  nobles  et 
1res  excelles  mémoires  noz  bisayeul  et  père. 
(1410,  Ord.,  XII,  233  ) 

EXCELLENTEM  KNT  ,     exelUntement , 

adv..  éminemment  : 

Ponr  çon  1res  exellentement 
De  noblece  a  vous  le  compère. 
(Jeh.  de  le  MoTE,/i  Regret  Guill.,  I.ï23,  Scheler.) 

Elles  sont  belles  el  sont  bonnes  Ires  ej- 
cellentement.  (Oresme,  Eth.,  Richel.  204, 
f»  338^) 


678 


EXC 


Deux  frères  sont  venaz  ensemble 
Très  nobles  excellenlemenl. 
(Mysl.  du  siège  d'Orléans,  l"38j,  Gnessard.) 
Excellentement  illustré  de  la  lumière  de 
vraie  intelligence.  (La   tresample  et  vraye 
Expos,  de  la'reigle  M.  S.  Ben.,  i486,  f»  13».) 

EXCELLER,  V.  ,1.,  l'emporter  sur  : 

Vertu  excelle  force.  (Gabr.  Medrier, 
Recueil  de   Sentences,  éd.  1568.) 

Bonté   excelle  beauté.  (Recueil  de  Gru' 
ther,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 
Et  ce  col  blan'î  qui  de  blanchenr  excelle 
Un  mont  de  laîct  sns  le  jonc  cailloté- 

fRoNS.,  Amours,  I,  CLSiii,  Bibl.  elz.) 

En  l'empire  du  Turc  il  se  void  grand 
nombre  d'hommes,  qui  pour  exceller  les 
autres,  ne  se  laissent  jamais  voir,  quand 
ils  font  leur  repas.  (MoNT.,  Ess-,  1.  III,  c. 
5,  éd.  lo93.) 

Les  froniens  excellent  tous  autres  grains 
a  faire  bon  pain.  (n.  de  Serh.,  Th..  d'agr., 
VIII,  l,éd.  1603.) 

Le  jardin  excelle  toute  autre  partie  de 
terre  labourable.  {Id.,  ib.,  VI,  1.) 

EXGELLiR,  V.  Il ,  être  excellciit  : 

Que  !e  nient  fraint  num  de  pastur  ex- 
cellist  e  nietît  anjoust  la  culpa  del  de- 
perdethur.  (Alexis,  app,.  11,  ap.  Stcngel, 
Gloss.)  Lat.  :  Ut  pastoris  inteuieratum  uo- 
men  excelierel,  non  dispersoris  culpa  in- 
cumberet. 

EXCELSE,  exelse,  adj.,  très  élevé  : 
Car  en  vous  est  exelse  dignité. 

OtU.  du  viel  test.,  179,  A.  T.) 

Benoite  soit  ta  gloire,  et  ta  majesté 
exeelse.  (G.  Ciustell.,  Cliron.  des  D.  de 
Bourg.,  1'°  p.,  Proesme,  Bucbon.) 

Et  haulteseterce/scs  montaigncs.  (Prem. 
vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Èo.  de  Kar., 
f'S9  V»,  éd.  1519  ) 

Exeelse,  mighty  bygb.  (P.\l.sgr.\ve,  Es- 
r.lairc,  p.  318,  Géuiu.) 

•  E.vcENDUE,  adj.,  de  cendre,  cendré: 

Une  cane  de  couleur  excendre.  (137b, 
Inv.  du  très,  de  Fécamp,  Arcb.  S.-Inf.) 

ExcENTniQUiSR,  vefbe. 

—  Neutr.,  s'écarter: 

Ou  ponr  loy  faire  exceiilriqucr. 
Et  hor."!  de  drcicl  chemin  alcr. 
(De(;cii.i.e.ville,  Trois  Pèlerin.,  l"  o3'',  impr.    los- 
tilul.) 

—  Act.,  produire  au  dehors  : 

Le  dessein  mien  est  n'entrer  vers  vous 
eu  privation  de  gratitude,  aius  par  vive 
formalité,  eucores  que  matière  se  voulust 
de  moy  ab.straire,  vous  excenlriquer  mes 
pensées.  (IL^b.,  1.  V,  c.  19,  éd.  1364.) 

Exr.EPCioxER,  V.  n.,  terme  de  droit, 
fournir  ses  exceptions  ; 

Et  sic  DOta  qe  après  qe  le  défendant 
avoyt  defecdi  le  moz  de  la  curt  e  les  da- 
mages, si  fut  resceu  a  excepcioner  a  juris- 
dicciou  de  la  curt.  (1304,  Year  books  of 
tlie  reign  of  Edward  the  first,  years  xxxii- 
xxxiil,  p.  103,  lier.  brit.  script.) 

ExcEPT,  exept,  excet,  s.  m.,  exception  : 
Tote  l'escbeoite  uia   dame    .\lahauz   a  il 
seus  exept.  (1118,   Cft.   de  Renaud,  Cte  de 
Bar,  Wadly,  Elém.  depaléogr.,  1, 159.) 


EXC 

Jamais  femme  ne  me  trompa 
Qne  ceste  cy,  sans  nul  excet. 
{Farce  d'un  Amour.,  Ane.  Th.  fr.,  I,  222.) 

EXCEPT.vBLE,  adj.,  exceptiounel,  ex- 
traordinaire: 

Ton  immundice  est  exceptable,  mes  je 
t'en  vueil  munder.  (GutART,  Bible,  Ezecb., 
ms.  Ste-Gen.,  et  ms.  Maz.  68i,  f"  174».) 
Lat.,  bilis. 

EXCEPTER,  exepter,  excéder,  v.  a., 
mettre  à  part,  hors  ligne  : 

Dame  de  grant  bénignité, 
Vons  estes  porlout  excectee. 
Tous  rhastes  saiges  a  vons  bee. 
{De    la    Femme    qui   norrissoit  sa   vache,  Richel. 
1391,  f»  87  r».) 

Maie  coze  seroit  se  uns  bons  qui  soit  en 
aage  avoit  a  partir  héritages  contre  sous 
aagies,  s'il  convenoit  qu'il  atendist  tant 
qu'il  fussent  en  aage  avant  que  se  partie 
fust  exeptee  et  mise  d'une  part.  (Beau.m,, 
Coul.  du  Beauv.,  xvi,  18,  Beugnot.) 

—  Dépasser  : 

Clolaire  voyant  l'injure  faite  a  son  fils, 
se  mit  aux  champs,  et  de  telle  ardeur  de 
courage  vengea  son  fils  qu'il  ne  laissa 
entre  les  Saxes  homme  vivant  qui  excep- 
last  le  hault  de  son  espce.  (Hist.  de  la  Toi- 
son d'or,  vol.  I,  f»  60'',  ap.  Ste-Pal.) 

—  Percevoir  : 

Sans  aucune  chose  excepter  sur  les  ha- 
bitans  de  ce  pays  ci.  (Jouvencel,  f"  31',  ai>. 
Ste-Pal.) 

EXCEPTEUR,  S.  m.,  celui  qui  fait  ac- 
ception : 

Certes  en  ce  se  monsireroit  Dieu,  qui 
est  vrayjuge,  exc.eptcur  de  personnes. (/'e- 
nilence  d'Adam,  ms.,  f"  2»,  ap.  Ste-Pal.,  éd. 
Favre.) 

EXCEPTiF,  adj.,  qui  fait  exception  : 

Exceptorius,  exceptis.  (Gloss.  de  Salins.) 

Exceptorius,  exceptif.  (Glo.ss.  lat.-fr.,  Ili- 
chel.  1.  7679  et  Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

ExcEQUER,  V.  a  ,  aveugler  : 

La  passion  et  mauvais  désir  ou  templa- 
cion  le  obscure. excegue,  et  empesche  ceste 
raison.  (Obesme,  Eth.,  f»  40'',  éd.  1488.) 

Lors  portèrent  la  dicte  chemise  de  la 
beuoiste  vierge  Marie  sur  les  murs  de  la 
cité,  et  incontinent  Sarrazins  furent  tous 
espouveutez,  exceguez  et  aveuglez,  et  se 
uiisreut  eu  fuyte.  ;N.  Gilles,^»».',  fiSav, 
éd.  1492.) 

EXCERCION,   voir  EXERCIO.\. 

EXCERCISSEMENT,  VOir  EXERCISSE- 
MENT. 

EXCERCITATIF,  VOir  EXERCITATIF. 

EXCERCITATION,    VOir     EXERCITATION. 

EXCERCITEEMENT  ,  VOir  E.XERCITEE- 
MENT. 

EXCERCITEMENT,   VOir  EXERCITEMENT. 

EXCERCITOIRE,  VOir  EXERCITOIRE. 

EXCERPER,  V.  a.,  extraire,  recueillir, 
tirer  de  : 


EXC 

Do  qu!  mal  entend  mal  raporle 
Ta  excerpes  et  dis  du  bien 
Qne  c'est  mal. 
{Tlierence  en  franc.,  f  S'id'',  Verard.) 
Prendre    hors,    excerper,  excipere   exi- 
mere,     excerpere.    (Trmm     ling.,    dict, 
1604.; 

EXCERSER,  voir  EXERCER. 
EXCERSIS,  voir  EXERCIS. 
EXCERSITE,   voir  EXERCITE. 

ExcESSER,'v.  n.,  commettre  des  excès. 

Pour  la  grant  excession  de  excesser  aux 
biches  pour  la  volenté  de  la  char,  il  (le 
cerf)  devient  pesme  et  non  puissant. 
{Modus,  f  51  V,  Blaze.) 

EXCESSION,  s.  f.,  excès  : 

Pour  la  grant  excession  de  excesser 
aux  biches  pour  la  volenté  de  la  char,  il 
(le  cerf)  devient  pesme  et  non  puissant 
(Modus,  f°  51  v°,  Blaze.) 

ExcEssivETÉ,  -  ité,  s.  f.,  qualité  de 
ce  qui  est  excessif,  excès: 

L'exposant  avoit  confessé  avoir  prins  par 
excessiveté  de  via  lesdites  choses.  (1362, 
Arcb.  .IJ  94,  pièce  472.) 

Apres  ce  qu'il  eust  ainsi  toutes  ces 
choses  ordonnées  se  retraist  il  de  moult  de 
jeunesces  qui  ou  temps  devant  avoient 
empesche  Testât  de  sa  personne  par  ex- 
cessivetez.  (Cocrcy,  Hist.  de  Grèce,  Ars. 
3689,  f"  ISl^) 

S'il  n'y  a  telle  excessivilé  ou  querimonie 
de  laquelle  l'emende  deost  excéder  la 
quantité  ou  valeur  de  sesd.  chouses  im- 
meubles devant  dictes.  (Franck,  de  Mon- 
net, trad.  du  xv=  s.,  Ch.  des  comptes  de 
Dijon,  122,  Arch.  Doubs.) 

Sur  quelque'  excessiveté  deslouaiges  des 
maisons.  {looi,Pap.  d'El.  de  Granvelle,  IV, 
317,  Doc.  inéd.) 

Il  seroit  meilleur  et  plus  utile  a  la  chose 
publique  qu'en  un  pays  y  eut  plusieurs 
maisons  médiocrement  riches,  que  quel- 
que petit  nombre  de  fort  excessivement 
riches  :  parce  que  ceste  excessiveté  est  bien 
souvent  peruicieuse  a  celuy  mesuie  qui 
en  jouyt.  (Ge.ntillet,  Disc,  sur  les  moyens 
de  bien  gouverner,  p.  738,  éd.  1377.) 

Superûuitez  et  excessivetez  d'habits  et 
de  despense.  (Id.,  ib.,  p.  747.) 

Vexcessiveté  de  ce  tribut.  (Langue,  Disc, 
p.  093,  éd.  1587.) 

Il  luy  avoit  promis  par  instrument  au- 
thentique trois  pelles  d'inestimable  va- 
leur, de  Vexcessiveté  desquelles  les  plus 
grands  roys  estoient  fort  envieux  et  con- 
voiteux.  (Brant.,  Vies  des  dames  illustres, 
Catherine  de  Médicis,  Buohou.) 

E.XCET,  voir  Except. 

EXCHARGAIT,  VOir  ESCHARSUET. 
EXCHAUGAITIER,  VOir   ESCHARGAITIER, 
EXCHEOIR,  voir  ESCHEOIR. 

ExcHEWiR,  voir  Eschivir. 

EXCHOITEil,  voir  ESCHEOITER. 
ExciciON,  voir  ECCISION. 
EXCILLEMENT,  VOir  ESSILLE.MENT. 
EXCILLIER,  voir  ESSILLIER. 


EXG 


EXG 


EXE 


G79 


ExcirEU,  voir  Esciper. 

EXCITABLE,  VOir  ESCITABLE. 
EXCITEMENT,  VOif  ESCITEMENT. 
EXCITER,   VOirESCITER. 
EXCLAME,   voir  ESCLAME. 
EXCLOURE,  voir  ESCLORE. 

EXCLOV,  voir  EscLOi. 

EXCLUDER,  V.  a.,  faire  tomber  : 
La  celidoine  degecte  et  exclude  les  on- 
gles lépreux.  {Jard.  de  santé,!,  107,  impr.    i 
la  Minerve.)  1 

EXCLUSER,   voir  ESCLUSER. 

ExcLusoiRE,  arij.,  exclusif  :  ! 

...  D'as?igner  quelque  partie  du  domaine 
aux  hoirs  masles  du  roy  del'unct,  ou  d'es- 
tablir  douaire  aux  filles,  (ce  qui  appellent 
d'un  mot  allemand  apanage,  qui  vaut  au- 
tant a  dire,  comme  part  excliisoire,  c'est 
a  dire  qui  forclost  les  puisnez  ou  les  filles 
du  droict  qu'ils  pourroyeut  avoir  au  de- 
mourant  de  la  succession.  (F.  HoTOMAK,Ja 
Gaule  Franc,  p.  114,  éd.  1374.) 

EXCOCERIE,  voir  ESCOCERIE. 

EXCOGITATION,  S.  f  ,  pensée  : 
Le   suppliant   et    feu    Guillaume,  dit   le 
Flamment,buvoient  a  un  escot...  sansnulle 
rancuer   ou   mauvaise  excogilalion.  (1364, 
Arch.  JJ  96,  pièce  323.) 

ExcoGiTER,  V.  a.,  penser,  imaginer,  in- 
venter : 

Il  ne  se  peult  excogiter  art  ou  science,  ou 
les  hommes  n'aient  excellé  en  son  degré 
plus  ou  moins.  (P.  Bo.\YSTU.\n,  de  l'Excell. 
de  l'homme,  f°  14  r»,  éd.  1360  ) 

David  n'a  pu  excogiter  une  plus  grieve 
malediclion  sur  ses  ennemis  qu'en  priant 
qu'ils  fussent  effacez  du  livre  dévie.  (Calv., 
Instit.,  p.  336,  éd.  1361.) 

Excogilo,eicco5((cr  quelque  chose,  trou  ver 
quelque  moyen  por  y  penser.  (R.  Est., 
Thés.) 

Ils  aiment  ceux  qui  leur  excoijitevt  tous 
les  jours  des  moyens  de  despendre  de  l'ar- 
gent. (H.  EsTiE.NNE,  Deux  dialogues  du 
nouveau  langage  français  italianisé... 
p.  184,  éd.  1583.) 

Cela  bien  excogité  et  pensé.  {Violier  des 
hist.  rom.,  c.  ii,  Ôibl.  elz.) 

Nos  amez  et  feaulx,  c'est  a  notre  grand 
regret  qu'il  faut  que  nous  vous  donnions 
une  sy  triste  et  déplorable  nouvelle  que 
celle  de  la  mort  du  feu  roy,  que  Dieu 
absolve,  que  ses  ennemys  et  les  nostres 
ont  causée  par  la  plus  exécrable  trahison 
que  les  plus  mescbantes  âmes  peussent 
excogiter.  (Leit.  miss,  de  Henri  IV,  t.  III, 
p.  3,  Berger  de  Xivrey.) 

Excogiter,  to  excogitate  seriously,  to 
think  earnestly,  to  cousidere.  (COTGR.,  éd. 
1611) 

Que  plusieurs  de  ses  meilleurs  et  quali- 
fiez serviteurs,  voyans  les  grandes  forces 
ennemies  qui  lui  tomboienta  tous  momens 
sur  les  bras,  desquelles  il  ne  pouvoit  em- 
pescher  les  progrès  a  faute  d'avoir  tou- 
jours sur  pied  une  grande  armée  bien 
payée  et  disciplinée,  avoient  selon  leur 
advis  excogité  un  moyen,  par  lequel  il  lui 
en  seroit  entretenu  une  grande  et  fortbien 


soudoyée  qui  ne    se   debanderoit   jamais.    , 
(Sully,  Econ.  roy.,  c.  60,  éd.  1634.) 

ExcoGiTEUR.  S.  m.,  inventeur  : 
Des    vertus     des    herbes    excogiteur  et 
exprouveur.    (Fossetieb,     Cran.     Marg., 
nis.  Brux.  I,  f"  106  v».)  ] 

EXCOMENIEMENT,  VOirESCOMENIEMENT.     1 
EXCOMINIEMENT,  VOir  ESCOMENIEMENT.     | 
EXCOMMENGE,  VOÎF  ESCOMENGE. 
EXCOMMICHE,  VOir  ESCOMENGE. 

EXCOMMUNicATOiRE,  adj.,  d'excom- 
munication  : 

Lettres  excommunicatoives.  (1456.  Ord., 
XIV,  399.) 

Bulles  excommunicatoires  et  fulmina- 
toires.  (Gentillet,  le  Bureau  du  concile  de 
Trente,  p.  366,  éd.  1586.) 

EXCOMMUNIE,  \oir  Escomesie. 

EXCOMMUNIQUER,  VOirESCOlinNICHIER- 
EXCONDIRE,  voir  ESCONDIRE. 
EXCONSANT,  VOir  ESCONSANT. 

ExcoRiATEUR,  S.  m.,  celui  qui  écorche, 
écorcheur: 

Et  est  pillart,  larron  et  esacteur, 
Voyre  Je  geos  grant  e.iconateur. 

(J.  BOLXHET,  Opusc,  p.  43.) 

1.  EXCORIATION,  S.  f.,  softc  ds  ma- 
ladie : 

Icellui  Jacques  fut  surprins  d'une  très 
griefve  maladie,  nommée  excoriation  ou 
autrement,  et  pour  avoir  et  trouver  gari- 
son  d'icelle  feust  alez  en  la  ville  de  Bourses. 
{14-27,  Arch.  JJ  174,  pièce  42.) 

2.  EXCORIATION,  -  cion,  s.  f.,  écorche- 
ment  : 

La  teste  de  S.  Barlhelemi  qui  eschiet  es 
.IX.  kalendes  de  septembre,  ouquel  jour  on 
dit  qu'il  fu  escorcbié  et  le  jour  ensuyvant 
ou  il  mourut...  Aucuns  célèbrent  la  teste 
de  Vexcoriacion.  les  autres  de  sa  mort. 
(J.  GouLAls,  Ration.,  Richel.  437,  f"  228  r».) 

Dans  la  langue  moderne  excoriation  si- 
gnifie écorchure,  plaie  légère  de  la  peau. 

EXCORS,    adj.,   défini    dans  l'exemple 

suivant  : 

Excors  sont  ceux  qui  regardent  es  choses 

!    couvertes  de  cui^r  par  nature,  comme  sont 

'    les   os.  (J.   DE   Salisb.,  Policrat.,   Riebel. 

24287,  f»  24''.) 

ExcoRTiQUÉ,  part,  passé,  débarrassé 
de  l'écorce  : 

Lentilles  excortiquees.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  1,  12,  éd.  1493.) 

EXCREBANTER,   VOir  ESCRAVANTEK. 
EXCRELE,  voir  ESCREUE. 
EXCROISSERESSE,  VOir  ESCROISSEIR. 

ExcuuciATioN,  S.  f.,  aclion  de  tour- 
menter: 

Heautontymorumeuos  qui  vault  autant  a 
dire  comme  excruciation  de  soy  mesmes. 
(Therence  en  Iranç.,  1°  137  r',  Verard.) 

EXCRUCiER  (s'),  V.  l'éQ.,  se  tourmenter: 


Comme  soy  uiesmes  tormenter  ou  excru- 
cier.  {Therence  en  franc.,  f"  160  r»,  Verard.) 

Veoiant  Menedemus  le  dangereux  des- 
bauchement  de  son  filz,  se  repentit  de  son 
rude  traictement  :  il  acheta  ung  champ, 
auquel  délibéra  s'excrucier  et  affliger 
jusques  a  estre  estimé  misérable.  (N.  DE 
Bris,  Institut.,  f»  144  r».) 

ExcuBATEi-R,  S.  m.,  Sentinelle: 
En  celle  partie  qu'il  advisa  plus  facille  et 
convenable  il  bouta  ses  excubes,  et  occupa 
la  plus  haute  montaigne  qui  fut  au  circuit 
de  la  cité,  si  que  facillement  il  povoit  veoir 
dedans  la  cité,  et  speciallement  par  nuit 
ouyoii'nt  les  excubatsurs  grant  partie  de  ce 
que  les  citoyens  disoient.  (Bodrgoing,  Bal. 
jud.,\\,  2,  éd.  1330.) 

EXCUBE,  S.  m.,  sentinelle: 

L'ordre  des  excubes  et  gardes  du  taber- 
nacle. (FossETiER,  Cron.  Jlfarj.,  ros.  Brux. 
I,  fo  142  V».) 

En  celle  partie  qu'il  advisa  plus  facille  et 
convenable  il  bouta  ces  excubes.  (BocR- 
GOIKG,  Bat.  jud.,  IV,  2,  éd.  1530.) 

ExcuBiE,  s.  f.,  veille  : 

Avcit  dressé  en  ses  temples  entiers 
A  Japiler  cent  sumploeui  anltiers, 
Fea  éternel,  divines  eicuhies. 
Ou  meintcs  bestes  furent  an  lien  occies. 
(S.  Gelais,  Enéide,  Richel.  861,  f  36^) 

—  Sentinelle  : 

Les  mouvemens  de  envie  sont  les  ad- 
versaires de  humaine  temptacion,  les  ex- 
cubies  de  la  félicité  d'aullruy.  (J.  Boucuet, 
Triumphes  de  la  noble  Dame,  f"  142  r°,  éd. 
1336.) 

EXCUMOLR,  voir  ESCU.MOUR. 
EXClMl'NIEMENT,V0irESC01IE>IElIEXT. 

ExcusANCE,  voir  ESCnSANXE. 
ExcusATiF,  adj.,  qui  sert  à  excuser  : 
ParoUes    excusatives.  (C.  Mansion,  Bible 
des  Poet.  de  metam.,  prol.,  éd.  1493.) 
Dit  des  ■•hoses  bien  peu  eiaisaliiies. 
(R.  DE  CoLLERVE,  Roitd.,  xxxxv,  BiW.  cU.) 

EXCUSATION,  voir  ESCDSACION. 

ExcusAToiRE,  adj.,  qui  sert  à  excuser  j 

Je  suis  contrainct  chauger  mon  iustiluei^ 

oraison  gratulaloire   en    reconmendatoire,r 

et  paroles  excusatoires.   .Mart.  du  Bellay. 

Mém.,  1.  IV,  f"  127  r»,  éd.  1369.) 

EXCUSER,  voir  ESCUSER. 
EXCUSELR,  voir  ES^ISEOR. 
EXCLSSIIN,  voir  EiCUSSION. 
EXECATIOX,  voir  EXCECATIOX. 
EXECTEU,  voir  EXCEPTER. 
EXECLTEMENT,  S.  M.,  BXéCUlion  : 

Je  ne  croy  point  cerlaincinent 

Que,  quant  a  \'executfmriil 

Salure  le  puisse  permettre. 

(Yiel  l'estamcnl,  lOUl,  A.  T.) 

EXECLTERESSE,  -  crrcssc,  cxcec,  exe- 
quteresse,  fém.  d'exécuteur  : 

Marie....  rovne  de  France principale 

exeguteresse  du  testament.  (1320,  Cari,  de 
l'évèché  de  Paris,  ap.  Duc,  Executio  3.) 


680 


KXlî 


Geste  restizioa  la  poursuit  eu  son  nom 
et  aus  surplus  corne  excecuteresse.  (1398, 
Grands  jours  de   Troyes,  Arcli.   X'»    9185, 

Ne  teniez  Dieu,  ne  son  excculeresse  for- 
tune. (Ol.  de  i.a  Mabche,  Mém.,  I,  20. 
Michaud.) 

Car  Fortune  servante  et  executeresse  de  la 
voulenté  divine  avoit  par  deux  fois  abatu 
le  tyrant  Denis.  (Bocc.^CE,  Nobles  malh., 
\V,  S,  f"  8S  r°,  éd.  1515.) 

Car  elle  est  (Fortune)  execiiterresse  des 
riioses  que  Dieu  veult  estre  faictes.  (Id., 
ib.,  V,  12,  f»  127  r°.) 

EXECUTiAL,  adj.,  exécutoire? 

Procès  excculiavx.  (1461,  Ord.,xv,  20o.) 

EXECUTioxER,  -  ontier,  exe,  v.  a., 
l'xécuter,  saisir  par  voie  de  justice  : 

Execulionner.  (1316,  Compt.  Hôtel-Dieu 
de  Soissons,  V  Chumpvoucy.) 

Et  tous  ses  biens  meubles  et  immeubles 
a  exectitionner  par  \a.  main  de  justice.  (1317, 
Cart.  de  S.  Taîtrin,  clvii,  Arch.  Eure.) 

De  l'estraiere  Loriu  Torpiet  cbarreton, 
qui  fu  excecutionez  pour  ce  en  arpent  que 
l'en  li  devoit,  et  n'avoit  uulzs  autres  biens, 
pour  ce  .XX.  s.  (1332,  Compte  d'Odarl  de 
Laigny,  Arcb.  KK  3»,  l"  128  r".) 

EXECUTOIRE,  cxequtoirc,  s.  m.,  acte 
qui  donne  pouvoir  de  contraindre  au 
payement  des  frais  et  dépens: 

Pour  aler  querre  Vexequtoire  de  la  lettre 
ci  dessus,  et  pour  ledit  exequloire  par  de- 
vers le  baillif  de  Vermandois,  xi  s.  (1337, 
Arch.  adm.  de  la  ville  de  Reims,  II,  769.) 

EXEKES,  voir  E.XEQUES. 

EXELLENTEMEXT,  VOlr  EXCELLENTE- 
MEHr. 

EXELSE,  voir  EXCELSE. 

EXEMjiE,  adj.,  excellent: 

Dont  l'aisné  fut  nommez  Jeh.iDS, 
PriiicIiG  et  cupns  de  >'araur  e.ve']imf^. 
i.hron.  de  l'Abb.  deFInrcffe.  4'22,  Keilf.,  ilomi- 
meiUs  pour  servir  à  ihist.  de  Belg..  t.  VIll.) 
Par  quoy  nng  gouveroeur  e.vemme 
Mist  le  bon  duc  oudit  pays. 

(/*.,  3203.') 

EXEMPLAIRE,  VOir  ESSEUPL.\IRE. 

EXEMPLA.IRETÉ,  -  arilé,  -  areté,  s.  f., 
conduite  exemplaire  : 

Ce  prélat  estoit  fort  religieux  et  de 
saincle  vie,  et  de  grande  exemplarité  a  son 
clergé.  (Paradin,  Hist.  de  Lyon,  p.  243, 
éd.  1S73.) 

Instruire  le  peuple  par  doctrine  et  eaJem- 
plaireté  de  vie.  (Vignier,  Biblioth.  hist.,  III, 
130,  éd.  1388.) 

M'estant  réglé,  en  ce  faisant,  sur  la  co- 
gnoissance  que  j'ay,  par  l'information  qui 
m'en  a  esté  donnée,  de  la  pieté,  exemplareté 
de  vie,  bonnes  mœurs  et  vertus  des  sub- 
jects  que  je  vous  ay  nommez  et  recomman- 
dez. (28  oct.  1604,  Lett.  miss,  de  Henri  JV, 
t.  VI,  p.  321,  Berger  de  Xivrey.) 

EXEMPL.vxcE,  examplance ,  s.  f.. 
exemple  : 

Ceu  puet  ora  li;;ieremant  mostreir  par 
examplance.  (Li  Epistle  saint  Bernard  a 
MontDeu.  ms.  Verdun  72,  t"  107  r".) 


exE 

EXEJiPLARETÉ,      exemplarité,       voir 

EXEMPLAIHETÉ. 

EXEMPLE,  voir  ESSAMPLE. 

EXEJiPLER,  verbe. 

—  Act.,  servir  d'exemple  à  : 

Premiers  vous  e.irmple 

La  bonne,  qui  ponrist  en  tfrre. 

Qui  fu  roine  d'Kngleterre  : 

Phellppe  ot  nom  la  noble  dame. 

(Froiss.,  Pûès.,  It,  8,230,  Scheler.) 

Encor  doit  uns  roys  regarder 

An  bien  commun,  sur  tonte  chose. 

Et  qu'en  tout  bien  snn  corps  dispose. 

Pour  e.rempler  tous  ses  subjets. 
(E.  Deschabps,  Poés.,  Richel.  840,  P  313''.^ 
Aulcuns  délibérèrent  que  quant  l'on 
seroit  au  dessus  de  la  ville,  après  avoir 
mis  les  manans  et  habitans  d'icelle  a  l'es- 
pee,  il  seroit  expédient  la  contreminer  par 
feu  et  la  mectre  a  perpétuelle  désertion 
pour  exempter  les  aultres.  (J.  Mounet, 
Chron.,  cb.  ccii,  Buchon.) 

Que  les  fils  de  Brutus  et  aultres  qui 
avoient  macbinet  contre  la  publicque  liberté 
le  debvoient  asses  exempter  qu'il  ne  povoit 
sans  estre  coupable  de  mort  aspirer  au 
règne  romain.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ms.  Brux.  105U,  Vil,  i,  26.) 

Dieu  permist  ce  pour  l'exprouver,  et  plus 
les  futurs  exempter  a  patience.  (Id.,  ib., 
ms.  Brux.  II,  f°  63  r°.) 

—  Réfl.,  prendre  exemple  pour  soi  : 

Tout  en  tes  mœurs  se  nourrit  et  s'e.vemple. 
(G.   Cu.iSTELLAiN,  Louetige  à  In  Ires  glor.   Vierge, 
ïill,  '278,  Kervyn.) 

—  Neutr.,  servir  d'exemple  : 

,,-  Les  prebstres  offrans  les  dons  de  la  loy 
de'scerneut  a  exempter  et  a  estre  l'umbrc 
des  choses  celestiennes.  (Chron.  et  hist. 
saint,  et  prof.,  Ars.  3515,  f"  233  r°.) 

EXEMPLERE,  VOIT  ESSAMPLAIRE. 

EXEMPLiCACioN,  S.  f.,  actiou  de  don- 
ner le  bon  exemple  : 

La  trine  percussion  du  baston  pastoral 
signifie  la  predicacion  des  prelaz  qui  doit 
estre  par  sainte  conversacion,  dévote  ins- 
trucion,  et  œuvre  par  exemplicacion.  (J. 
GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437,  f"  31^; 

EXEMPLiER,  -yer,  -  oiier,  -ier,  verbe. 

—  Act.,  exciter  par  l'exemple  de,  serxir 
d'exemple  à  : 

Eu  celle  propre  saison  avint  en  Bretagne 
uns  moult  baus  fais  d'armes  que  on  ne 
doit  mies  oublyer;  mes  le  doit  on  mettre 
avant  pour  tous  bacelers  encoragier  et 
e.vemplyer.  (Froiss.,  Chron.,  V,  291,  Kerv.) 

Celle  desconfiture  avoit  esté  une  verge 
de  Dieu  pour  exemplier  le  conte.  (Id.,  ib., 
Richel.  2644,  f»  212  v».) 

Ses  vertus  les  gens  e.remplient. 
(Ch.vstellai.n,  la  Paix  de  Peronite,  vu,  451,  Kerv.) 

—  Réfl.,  prendre  exemple  sur  : 
Car  coers  qui  se  voelt  emploiier 
Se  doit  de  lui  e.xemploiier. 

(FnoLss.,  Poés.,  Richel.  830,  f°  39  v°.) 
El  nietlroit  Gand  en  tel  party  que  toutes 

aultres    villes     s'y    exemplieroient.     (Id., 

Chron.,  Richel.  2644,  f"  201  v».) 
Et  en  feroie  pendre  tant  de  ceuls  qui  ce 

consel    vous    donnent    et    qui    par   euvie 


EXE 

grieuvent  le  chevalier  que  aussi  tout  li 
aultre  s'i  exemplieroient.  (Id.,  ib.  IV,  215 
Lucc,  ms.  Rome.)  ' 

Si  averoit  repris  la  Roce  Deurient  et 
castonet  cheuls  qui  ces  tretties  avoient 
fais,  et  pris  si  crueuse  venganche  que  tout 
Il  aultre  s'i  exemplieroient.  (Id.,  ib  IV 
263,  Luce,  ms.  Rome,  f»  137) 

EXEJiPLiFiER,  -  ifijer,  -  iflier,  v.  a., 
tirer  un  exemple,  une  copie  d'une  chose, 
copier,  transcrire  : 

Et  aura  chascun  que  voldra  ladite  orde; 
nance  exemplifiee  sous  le  grant  soal.  (137U, 
Traité,  Lob.,  II,  600.) 

Et  deffend  la  cour  sur  lesdites  peines 
que  doresenavant  aucun  n'escrive,  copie 
ne  e.vempli/ie,  tienne  ne  fasse  escrire,  co- 
pier, exemptifler,  ne  tenir  devers  soy  au- 
cunes telles  escriptures.  (1416,  4n-es«  cône. 
la  doctr.  du  tyrannicide,  Felibien,  Hist.  de 
Paris,  V,  562.) 

—  Appuyer  par  des  exemples,  donner 
comme  exemple,  rapporter,  déduire  : 

Si  comme  exemplifie  et  mect  par  histoire 
le  philosophe  Aristote.  (Oresmë,  des  Mon- 
noies,  p.  9,  Wolowski.) 

Le  texte  exemplifie  des  plus  grans  cas. 
iCoust.  deNorm.,  I»  lier»,  éd.  1483.) 

Tout  a  cler  est  la  chose  exemplifyee  par 
les  Romains  contre  ceux  de  Cartage.  (J. 
d'Auton,  Chron.,  Richel.  5082,  f°  8  r».) 

Cecy  est  exemplifie  selon  la  vérité. 
(Palsgr.vve,  Esclairc,  p.  541,  Génin.) 

Mais  quant  a  la  troisiesme  sorte  de  roysi 
qu'Aristote  a  posé  et  exemplifie  pour  res- 
lablir  l'estat...  (Bodin,  Rep.,  ii,  3,  éd. 
1583.) 

—  Servir  d'exemple  à  : 

Exemplifie  les  joesnes  princes.  (J.  Moli- 
net,  Chron.,  ch.  cslix,  Buclion.) 

—  Neutr.,  servir  d'exemple  : 

Et  ce,  pour  a  luy  proffiter  et  exemplijfier 
aux  autres.  (J.  d'Àuton,  Chron.,  Richel. 
5082,  f°S2r'>.) 

EXEMPLIR,  voir  ESSAMPLIR. 
EXEMPLOllER,  VOir  EXEMPLIER. 

EXEMPTEMENT,  S.  m.,  exemptiou  : 
Des  affranchissemens  et  exemptemens  dt^a 

gens  d'église  et  nobles  pour  les  bruvaiges. 

(3  mai  1465,  Lett.  du  comte  d'Eu  au  C  de 

Nev.,  Doc.  histor.,  t.  II,  p.  243.) 

EXENT,  adj.,  privé,  dépouillé  : 

Par  trislre  méditation 
Cuer  ai  de  toute  joie  exenl. 
(Jeh.  de  ee  Mote,  h  Itegrel  GuilL,  4*251,  Scheler.) 

Que  jamais  il  n'avoit  que  faire  de  tendre 
ne  de  penser  a  hiretage  qu'il  tenist,  car  il 
en  feroit  si  exent  que  il  n'en  tenroit  den- 
rée. (Froiss.,  Chron.,  IV,  184,  Luce.) 

—  Enlevé,  ôté  : 

Je  ne  le  puy  cognoistre  (mon  château),  ne  say  s'il 

[est  e.iens. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  23661,  ap. 
Scheler,  Gloss.  philoL) 

—  Épargné  : 

...  Rins  ne  les  fat  exens. 
(Jeu.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  21632.) 

—  Distingué,  remarquable  : 


.^2^- 


EXE 


EXR 


EXE 


681 


Li  caens  flamens  y  fut,   et  de  sa  genl  rxente 
.M-'",  et  plus. 

(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Ltege,  OU.) 

—  Mémorable  : 

Ailont  li  raconta  tote  la  chonse  eienle 
Si  cora  je  l'ay  compteit. 
I.IEH.  Df.s  Trei';.  Geste-  lie  Liège,  8062.) 

—  Ea;ent  de,  supérieur  à  : 

En  honnonr  de  la  Jamme  qui  rf'autres  est  exenle. 
(Jeh.  DES  Preis,  Geste  de  Liège,  13579.) 

KXENTEK,  V.  a.,  ôter, retirer, déraciner: 

Kt  a  la  mienne  volenlé 

De  Tristif.T  fiisl  erentr 

Son  fol  voloir  qui  mal  le  maioe, 

Et  raisons  fust  de  sa  demaine. 

(Pasioralel,  ms.  Brnx.,  P  11  r".) 

—  Priver,  éloigner  : 

Vous  ra'avîes  o  vins  plainnement, 
Onques  jour  n'en  fui  eieiilee. 
(Jr.H.  DE  L\  MOTE,  //  Rer/rel  Giiitl.,  3982,  Schelor.) 

EXEPT,  voir  EXCEPT. 

lîXEPTER,  voir  Excepter. 

EXEQOE,  S.   f.? 

Moult  y  ont  snns  exeçttes  de  pailles  et  de  cire. 
(.Girarl  de  Ross.,  6027,  Mignard.'i 

EXEQUES,  -  Jces,  cxequies,  s.  f.  pi.,  ob- 
sèques, funérailles  : 

Et  quant  devant  1rs  buipses  de  la  celé 
astoicnt  faites  les  célestes  exeques,  dunke 
fut  celé  sainte  anrnie  de  la  char  desloie. 
{Dial.  St  Greg.,  p.  213,  Foerster.) 

Et  ]eure.requcs\  fuissent  célébrées.  (Cop. 
d'un  concord.  de  1218,  Cbap.  de  S.  Amé  de 
Douai,  Arcb.  Nnrd.) 

Les  exekes  commande  li  pape  a  commenchier. 
(.De  SI  Alexis,  1184,  var.  du  ms.  Osf.,  Ilerz.) 

Cbascun  jirestrpqiii  soronla  njes  exeques. 
(27  mars  1239,  Test,  de  Mah.  de  Bethune, 
Cb.  des  compt.  de  Lille,  Arcb.  Nord.) 

An  messes,  an  exequesàa  tnorz.  (Av.  1306, 
Bèzc,  Touvent,  Arcb.  C.-d'Or.) 

Ou  il  célébrèrent  a  prant  plur  lour  exe- 
qiiies  merveilloufcment  par  sept  jours. 
{Bible,  Gen.,  ch.  50,  vers.  10,  Ricbol.  1.) 

A  .xilll.  elcrs  qui  aidèrent  a  dire  les 
messes  )e  jour  des  exeques,  a  Nostre  Dame, 
a  cbascun  .xvi.  d.  (1390,  Invent,  de  Var- 
c.hev.  de  Beims,  Arcb.  ndniin.  de  Reims, 
m,  7S2,  Dûc.  inéd.) 

Apres  lequel  ensevclissemeut  lui  furent 
faiz  moult  de  nobles  exeques  ou  obsèques. 
^Girart  de  Bossillon,  ms.  de  Beaune,  éd. 
L.  de  Monlille,  p.  486.) 

Alexandre  plora  et  conmcnda  a  ses  gens 
qu'ils  feissent  pour  le  corps  prans  et 
royaulx  exeques  et  tombeau  magnifique  et 
notable.  (Bocc.'iCF,,  Nobles  malh.,  IV,  9, 
f"  91  V»,  éd.  151S.) 

fllympias  tanlost  s'en  acourust  ainsi 
c^onime  se  elle  voulsist  faire  rolfice  des 
exeques  funeraulx  de  son  mury.  (Id.,  ib, 
IV,  12,  f»  95  r».l 

Les  serfz,  varlelz  et  appariteurs  esloient 
tous  vifz  briislez  aux  funérailles  et  exeques 
de  leurs  maistres  et  seigneurs.  (Rab., 
1.  m,  cb.  3,  éd.  loS2.) 

Si  entendre  voulez  et  exécuter  ce  que 
vous  dirav,  mes  exeques  seront  bouorablcs. 
(ID.,  1.  IV",  cb.  26,  éd.  1S52.) 


—  Par  exception  on  trouve  au  singu- 
lier : 

Li  cors  fu  atorneiz  et  aporteiz  a  l'eplise, 
et  ot  son  eseque  teil  comme  il  aferoit  a  si 
srant  seigneur.  (.Menestr.  de  Reims,  64, 
Wailly.) 

EXEQViES,  voir  Exeques. 

EXEQUTEUESSE,  VOir  EXECUTEUESSE. 

EXERCEMENT,  exc,  S.  m.,  exercicB  : 
Exercemenl    de  justice.  (1348,   Arcb.   P 
13762,  cote  2712.) 

Vons  avez  fait  reveremment 
Selon  noslre  inslilncion. 
De  quoy  pour  vostre  rxcercement 
Vons  donnons  bénédiction. 
(ityst.  de  la  Pass.,  ras.  Troyes   2282,  f"  iG  r".) 

icxERCER,  exrerser,   v.  a.,  gouverner 

Dartevelle  a  bien  parlé  et  par  grande  ex- 

periense  et  est  dignes  de  gouverner  et  e.x- 

cerser  le  pais  de  Flandres.  (FROiss.,Cftron., 

III,  214,  Kerv.) 

EXERCICE,  ea'(:.,s.  m.,  levée  d'hommes: 
Fera 
Grant  exercice,  et  armera 
Par  mer,  anssî  fera  par  terre. 
(Gbilloche,  Proph.  de  Ch.  VIll,  p.  5,  l.a  Grange.) 

Son  grant  host,   et  e.rccrcice 
D'armes. 

(Id.,   il.,  p.  fi.) 

EXERCiciox,  -  lion.  s.  f.,  exercice; 
Haute  justice  et  basse  et  Vexerciclon  d'i- 
cele.  (1308,  Chart.   de   Ph.  le  Bel,  Ricbel. 

I.  9783,  r°  73  r».) 

Vexerciclon  du  fait  et  marcbandise.  (13.59, 
Ord.,  111,357.) 

Comme  le  bailli  de  Tournesis,  ensamble 
les  diz  supplians  aient  nccoustumé  d'avoir 
et  tenir  leur  siège  et  juridicion  a  maire  ou- 
dit  bailliage  de  Tournesis  ;  auquel  lieu,  a 
la  semonce  et  conjuration  dudit  bailli  de 
Tournesis,  doivent  avoir  la  congnoissance, 
exercilion  et  exécution  de  touz  cas  de  jus- 
tice, liante,  inovenne  et  basse.  (1390,  ()rrf., 
VII,  374.) 

Faire  son  devoir  en  Vexerdcion  de  son 
office.  (1404,  Ord.,  ix,  52.) 

EXERCiF,  S.  m.,  exercice  : 

Pour  Vexercif  dudit  eslat.  (1557,  Compt. 
de  Diane  de  Poitiers,  p.  264,  Chevalier.) 

1.  EXEucioN,  cxc,  s.  f.,  exercice  : 

Uexercion  dudit  office.  (1339,  Ord.,  lu, 
382.) 

Me  appartient  Ve.rcercion  de  sergenterie 
en  la  ville.  (1400,  Denonibr.  du  baitl.  de 
Conslenlin,  Arcb.  P304,  f"  44  v.) 

2.  EXERCiox,  exc,  s.  f.,  exceplion, 
cause  d'annulation  d'un  acte  : 

A  toutes  autres  barres  et  exercions  de 
fest  et  de  droit,  pourquoi  les  cboses  dcsus- 
diles  purrient  eslre  toutes  ou  en  [lartie 
annullecs.  (1289,  Pr.  de  l'IIist.  de  Bourg., 

II,  72.) 

Et  avons  renuusié  cl  renunsons  a  toutes 
excercions  de  fraudes,  de  bares,  de  lésion, 
etc.  (1403,  Collect.  de  Lorr.,  V,  6,  Uicbel.) 

—  Exaction  : 

Exposèrent  les  graus  desroys  et  exer- 
cions que  les  gens  du  roy  Charles  faisoieut 


'  par  feu  et  parespee.  (Monstrelet,  Chron., 
vol.  II,  f«91  r»,  éd.  1516.) 

EXERCiR,  v.  a.,  exercer  : 

Quelconque  sera  esliez  a  exercir  office 
de  nostre  ville.  (1392,  Arcb.  Frib..  Aff.de 
la  ville,  n»  96.) 

Exercir  lour  office.  (1413,  Arcb.  Fri- 
bourg,  1"  Coll.  de  lois,  n»  246,   f»  72  vo.) 

EXERCis,  excersis,  adj.,  qui  exerce  une 
fonction  : 

Il  mandoit  le  duc  comme  duc  excersis 
de  la  duchié  d'Aquitaine.  (Froiss.,  Cftron., 
XIV,  187,  Kerv.) 

EXERCis.SEMEXT,  S.  m.,  actioD  d'exer- 
cer : 

Par  usaige  et  excercissement  de  ladicte 
justice.  (1298,  Cart.  de  Guise,  Ricbel.  I. 
17777,  f»  201  r\) 

En  Ve.rercis-^ement  d'icelle  justice.  (1386, 
Cft.  de  Guill.  sire  de  la  Marche  en  Braisse, 
a|i.  Bulliot,  Abb.  de  S.-Marlin,  II,  213.) 

EXERCiT,  voir  Exercite. 

EXERCITATIF,  cxc,  adj.,  (jui  Sert  à 
l'exercice  : 

Si  corne  celuy  qui  est  parfaict  en  art 
exercitalive  il  doit  sçavoir  quelle  exercita- 
tion  est  expedieute  â  tel  corps  et  quelle  a 
tel.  (Oresme,  Polit.,  P  122=,  éd.  1489.) 

Les  paroles  ou  les  disputacions  liti- 
gieuses sont  excercitatives,  c'est  a  dire  c'on 
s'i  traveille  et  exercite  en  debalant  l'un 
contre  l'autre.  (Evraiit  de  Co.Nty,  Probl. 
d'Arist.,  Ricbel.  210,  f"  220".) 

EXERCITATION.  -  ciotl,  CXC,  S.  f.,  CXCr- 

cice  : 

Il  convient  que  les  vicillars  usent  de 
petites  et  legieres  excercitarioiis.  (L.^UR. 
DU  I'remierfait,  Traiclic  consolatif  de 
vieillesse,  Ricbel.  1009,  f"  100  r°.) 

Par  acoustuniance  ou  par  exercilalion 
(Oresme,  Elh.,  Ricbel.  204,  f»338''.) 

Le  Policr.'i  tique 
Qui  dit  que  exerrilarinn. 
Science  et  bonne  entencion, 
Fist  vaincre  les  vailla.is  Rommains. 
(Chr.  de  Piz.vn,  Lit',  du  cliei.iin  de  long  estudc, 
44S2,  Puschel.) 

La  vertu  d'Abxandrc  me  semble  repré- 
senter assez  moins  de  vigueur  en  son 
théâtre  que  ne  fait  celle  de  Socrates,  eu 
cette  cajerc/tafjon  basse  et  obscure.  (.Mont., 
Ess.,  1.  III,  c.  2.  M.  1388  ) 

EXERCiTATivE,  S.  f.,  excrcice  : 
En  exercitalive,   c'est  a  dire   en    mouve- 
ment  et  labour  corporel.  (Oresme,  Elh.. 
Ricbel.  204,  f°  466''.) 

EXERCiTAToiRE,  adj.,  qui  Sert  à  l'exer- 
cice : 

I.uy  commandant  i,u'il  luy  apiioitastee 
qui  appartenoit  a  la  chose  gyiunastique, 
c'est  a  dire  exercitaloire.  (Tollet,  Mov- 
vem.  des  muscles,  u.) 

1.  EXEUCiTE,  -  it,  s.  m.,  armée: 

Qui  tal  exercite  vidisl. 

(Vie  de  S.  lég.,  138,  Koschwiti.) 
El  tant  \indrent  de  gent   sans  nombre, 
et  lo  champ  fu  to  plein  de  la  multitude  de 
lo  cxercil  de  l'empereor.  (Aimé,  Yst.  de  h 
iVorm.,1,  22,  ChampollioD.) 

8''. 


682 


EXE 


EXE 


EXF 


Il  va  a  l'exerdte,  c'est  assavoir  en  fait  de 
guerre.  {Stat.  de  Paris,  Vat.  OU.  2962, 
f»  47".) 

Exercitus,  exercite  de  gens,  comme  ost. 
{Yoc.  lat.-fr.,  1487.) 

Qu'ilz  dissipassent  et  renvoiassent  leur 
exercite.  (Mokstrelet,  Chron.,  I,  65,  Soc. 
del'Hist.  de  Fr.) 

L'^   roy,    la    royne,    ensemble   tous   les 
princes  de  son  exercite  et  très  noble  famille, 
furent  receuz  en  un?  prant  palais.  (.MoLI- 
NET,  Chron..  ch.  ccxi-,  Buchon.) 
L'on  veoil  or  Iriumpher  mon  pompenx  exercite. 
(Comptainle  de  la  mère  Cardine,  Poés.  fr.  des  xv» 

et  xvi'  s.,  III,  295.) 

Icy  sont  dooq  les  lonnnses  esirilcs 
Du  roi  lies  rois,  du  Dieu  de^  exerciles. 
(Cl.  M,\r..  Ep.  à  Fr.  I,  éd.  1596.) 

Toute  la  Gaule  a  un  coup  se  soubleva 
en  armes,  et  nieit  sus  de  puissans  exercites, 
qui  allèrent  ça  et  la  courir  sus  aux  sou- 
dards romains.  (Amyot,  Vies,  J.  Caesar, 
éd.  Vascosan  1563.) 

Exercite,  m.,  ou  une  armée.  (DuKZ,  Dict. 
fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

i.  EXERCITE,  excersite,  s.  m.,  exercice: 

En  icelle  ville  de  tout  temps  ait  eu  con- 
frairie  d'arbalesliers...  qui  se  sont  entremis 
du  traict  et  exercite  de  l'arbaleste.  (1410, 
Lett.  de  Charles  VI,  Felibien,  Hiit.  de  Paris, 
III,  523'\) 

Vexercile  des  armes  (Monstrelbt, 
Chron.,  p.  535,  Soc.  del'H.  de  Fr.) 

Parquoy  plusieurs  desdits  confrères  se 
sent  retardez  et  retardent  de  Vexcersite  du- 
dit  joeu  de  l'arcq  a  main.  (1511,  Reg.  13  de 
Corbie,  f"  112,  ap.  Sle-Pal) 

One  se  congnoissent  ili  en  gnerre  ? 
Qui  leur  .i  apris  Vexercile  ? 
(Grincoke,  les  folles  Entreprises,  p.  52,  Bibl.  elz.) 

—  Charge,  emploi  : 

L'exercite  du  dit  pros  navire  est  de  venir 
quérir  le  sel  en  Brelaigne  ou  en  Guienne, 
et  le  porter  es  froides  régions.  Aussi  est 
l'exercite  de  venir  en  Guienne  en  temps  de 
vandanges,  et  aussi  ou  moys  de  mars,  pour 
porteries  vins  en  Augleterre  et  en  plusieurs 
autres  pays,  autrement  leur  navire  chau- 
meroit.  {Déb.  des  hér.  d'arm.,  75,  A.  T.) 

EXERCiTEEMENT,  exc.,  adv.,  rapide- 
ment : 

Mais  celle  mesme  ordonnance. 
Quant  prise  est  par  la  dépendance, 
Quant  euvre  reLalivemeot 
DelT.iit  excercileemeal. 
Quant  est  par  franche  courtoisie 
A  œuvre  certaine  appliijuie. 
Selon  la  loy  que  veuit  et  dicte. 
Ainsi  est  destinée  dicte. 
iHoece  de  Consolacion,  Ars.  26T0,  f°  38  v°.) 

EXERciTEMENT,  cxc,  S.  m.,  excrcice, 
adillinistialion  : 

En  son  temps  gouverna  bien  son  peuple 
et  Vexcercitemenl  de  tout  le  bien  publique. 
(CouRCY,  Hist.de  Grèce,  Ars.  3GS9,  f»  6''.) 

EXERCITER,  verbe. 

-.  Act.,  s'acquitter  de,  s'exercer  à  : 
Qde  celluy  a  qui  il  l'avoit  donnée  n'es- 

loit  mie   souffisant  de  tel  office  exerciter. 

(Christ,  de  Piz.\n,  Charles  V,  Z'  p.,  c.  19, 

Micbaud.) 

Pour  led.  traict  et  exercite  de  l'arbaleste 
fréquenter  et  exerciter.  (1410,  Etabt.  de  la 


comp.de  60  arhalesIriersdeParis,  Felibien, 
Hist.  de  Paris,  m,  523''.) 

Et  es  saincles  escriptures  n'est  point 
trouvé  quelles  choses  il  exercita  en  tout 
cest  temps.  (De  vita  Christi,  Richel.  181, 
f°45'=.) 

—  Exercer  : 

Je  croy  que  nul  bomme  ne  print  plus 
de  travail  que  luy,  en  tous  endroictz  ou  il 
faut  exerciter  la  personne.  (Commvnes, 
Sîém.,  1,  4,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Cbascun  excrcitoH  son  corps  et  son  esprit 
au  proufit  de  la  patrie.  (SAi.tAT,  Oraison  de 
Sali  à  J.  Ccsar,  p.  23,  éd.  1537.) 

Pour  former  son  geste  et  sa  prononcia- 
tion, et  pour  exerciter  sa  voix.  (Amyot, 
Vies,  Demosthènes,  éd.  1563.) 

—  Réfl.,  s'exercer  à  : 
Exercilez  vous  an  malin. 
Se  Pair  est  cler  et  enterin. 

(E.  De<cii\mps.  Poés..  Richel     S 10,  {"  4.<i;.''.' 
Se  nnc  prince,  qui  a  hault  vouloir, 
S'exercile  ung  peu  a  la  peine. 
(CoQtiLURT,  Blason  des  Armes,  n,  174,  Bibl.  eU.  i 
Il  demoura  en  public  en  veue  de  tout  le 
monde  a  regarder  combatre  des  escrimeurs 
a  oultrance   qui   s'exerciloyent  aux  armes 
devant  luy.    (Amvot,    Vies,   i.  Caesar,  éd 
Vascosan  1563.) 

—  Neutr.,  travailler  : 

Ceux  qui  exercitent  et  labourent.  (Jard 
de  santé,  1,  381,  impr.  la  Minerve.) 

—  S'occuper  : 

Le  policralique  récite 
Que  tousdis  eslois  desconCle 
La  gent  de  Perse  et  a  mal  chié 
Pour  de  In.inre  le  pechié 
Ou  durement  exercitoiettl. 
(Cbr.  de  Pizax,  Liv.  du  chemin  de  lonij  estiide 
4375,  Pus^hel.) 

—  Ac(.,  exécuter  : 

Il  luy  bailloient  gens  d'armes  pour  la 
garder  (sa  tyrannie)  et  pour  exerciter  ses 
commaDdemens.  (Ores.me,  Politiq.,  f»  114\ 
éd.  1489.) 

—  Exercite,  part,  passé,  exercé,  ins- 
truit : 

Qui  esloient  moût  exercite  de  bataillies. 
(G.  DE  Naxgis,  Chron.,  Richel.  2622,  f»  1.) 

Aucuns  qui  n'esloieut  pas  exercilez  en 
science.  (Ores.me,  Eth.,  Richel. 204,  f«357'=.) 

Je  ne  veiz  jamais  si  belle  compaignie, 
ne  qui  semblassent  mieulx  hommes  exer- 
cilez au  faict  de  la  guerre.  (Coji.my.nes 
Mém.,  I,  6,  Soc.  de  IH.  de  Fr.) 

—  En  exercice  : 

Celles  qui  aymeut  pour  le  service  qu'on 
tire  d'un  homme  nerveux  et  robuste  le 
tiennent  tant  exercilé  qu'en  peu  de  temps 
elles  le  réduisent  en  fum^e.  (Lariv.  le 
Fid., 1,2,  Ane.  Th.  fr.) 

EXERciTEUR,  e.tc,  S.  m.,  patron  : 
Le  signeur  de  la  nef  qui  est  apelé  excer- 
citeur.  (Digestm,  nis.  Montp.  H  47,  f»  177'.) 

—  Facteur  : 

Institeurs  el  exerciteurs  sont  les  familiers 
que  les  marchans  ont  laict  de  leur  mar- 
chandise. (Bout.,  Somme  rur.,  f»  16».  éd 
1537.)  ' 

—  Ministre,  dislrjbutour  : 


Nous  aussi  qui  de  ceste  grâce  sommci; 
les  exerciteurs.  (Eximinks,  Livre  des  s. 
anges,  f"  66  v»,  éd.  1478.) 

Car  ainsi  que  avoyent  gardez  les  roys 
la  discipline  d'armes,  ainsi  l'avnient  dé- 
menée les  exerciteurs  des  rovs  Nimius  et 
Valerius.  (Prem.  Vol.  des  grans  dec.  de  Tit. 
Liv.,  f»  144%  éd.  1.^30.) 

EXERCiTOFRE,  adj.,  tomie  de  droit, 
qui  concerne  l'exercice  d'une  profession  : 

Action  ex(erciloire  et  ystitoire,  si  est  le 
droit  que  ont  contre  les  maistres,  les  var- 
letz  qui  font  et  excercent  les  besoignes  de 
leurs  maistres  en  marchandise  faisant. 
(Bout.,  Somme  rur.,  1"  p.,  f»  100",  éd. 
1486.) 

Et  e.rercitoire  est  la  chose  qui  seroif 
commise  par  la  femme  qui  seroit  mar- 
chande. (Id.,  «6  ,  f»  16"',  éd.  1537.:» 

EXERRANCE,   VOir  ESSERRAXCE. 
EXERRANT,  VOir  ESSERRANT. 

EXETER,  V.  a  ,  avouer,  souscrire  à  : 

PL\T   P>YS 

Nous  sommes  martyrs. 

PF.OPI.E. 

El  je  Vexele. 

PLAT   P.IÏS. 

Je  pers  mon  temps. 

PEl'rLE. 

Riens  je  n'acqueste. 
(Bergerie  de  Mieulx  que  devant,  Ane.  Th.  fr., 
III,  2-22.) 

EXEU,  voir  Esseu. 

EXEUEMENT,  VOir  ESSEVEMENT. 
EXEUER,  voir  ESSEVER. 
EXEXFRUCTUERIE,  S.   f.,  USUfrUlt  : 

Furent  presens  en  leurs  propres  per- 
sonnes Michiel  de  Lindebeuf  escuier 
comme  propriétaire,  et  .Martin  de  Linde- 
beuf escuier,  sou  frère  puisné,  lesquicus 
en  tant  comme  a  cbascun  touche  ou  peut 
toucher,  soit  en  propriété  ou  en  exexfruc- 
tuerie  ce  avoerent  a  tenir  du  roy.  (1399, 
Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303, 
f»  34  V».) 

EXFESTL'C.\TION,  VOir  EFFESTUCATIO.N. 

EXFOIS,  exfus,  s.  m., usufruit  : 
Lequel  lieu  Pierre  Délions  tient  comme 
propriétaire,  et  duquel  G.  Délions  son 
père  a  les  exfois  par  vevage.  (1386,  De- 
nombr. du  baill.  de  Rouen,  Arch.  P  307, 
f»  26  r".) 

Duquel  Guillaume  Délions  son  père  a 
les  exfus  par  veuvage.  (Ib.,  f°  47  V.) 

EXFRUCTL'ER,  V.  a.,  jouir  del'usufruit 
do  : 

Je  laisse  et  donne  a  Guerard  de  Brimeur 
mou  neveu,  ma  dicte  terre  et  revenue... 
pour  eu  goir  et  possesser  par  lui  et  par  ses 
hoirs  heritablement  et  a  tousjours,  acoin- 
menchier  a  en  exfructuer  et  avoir  les  profis 
prestementque  ladicte  somme  de.ni'.  frans 
sera  receue.  (Pièce  de  l;!94,  ap.  Beauvillé, 
Doc.  inéd.  sur  la  Picardie,  IV,  83.) 

EXFRVir,  -  fruict,  s.  m.,  usufruit,  pro- 
duit : 

E'Lcepté  les  exfruiz  de  celi  Ëé  que  ledi- 
Jehau  tendra  tant  comme  il  vivra.  (1309, 
Cart.  de  Pantoise,  Richel.  1.  3637,  f»  50  r°.) 

Item  les  exfruis  des  jardins  P.risies  a 
quurenle  solz.  (1310,  Arch.  JJ  47,  pièce  98.) 


EXH 


EXI 


EXI 


683 


Les  dis  religieus  ont  poursise  la  dite 
pieche  de  terre,  et  ycele  labourree  et  levé 
les  exfruis.  (1333,  Estrée,  Arch.  Eure.) 

Et  aveuc-  ce  rendes  et  restitues  ad  plein 
ausdis  maire,  eschevins  et  comniunilé  tout 
ce  qui  de  la  dicte  prevosté  et  des  exfruis 
[et]  pourfis  d'icelle  a  esté  cueilli  et  lev6 
depuis  nostre  dicte  main  mise  et  assise  en 
et  sur  iccUe.  {i36i,nestitution  de  la  prévôté 
d'Amiens  d  l'échevinage,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  du  Tiers  Etat,  t.  I,  p.  627.) 

Lequel  demy  fieu,  terre  et  seigneurie 
lient  a  présent  monseiineur  Fralin  de 
Combray  en  erfruict.  (ISQ't,  Denombr.  du 
baill.  de  Constentin,  Arch.  P  304,  f"  73  v».) 

Jehan  le  .Marois  delaisseroit  au  suppliant 
la  propriété  d'icelles  terres,  réservé  a  lui 
ïexfruit  sa  vie  durant  seulement.  (1410, 
Arch.  JJ  164,  pièce  2ol.) 

Cf.  EsuPRUiT  et  Exfois. 

BXFus,  voir  Expois. 

EXHAUCER,  voir  ESSALCIER. 

1.  EXHIBER,  exiber  fs'),  v.  réfl.,  se 
iniintrer  : 

I.e  dnc  ne  pot  pas  bonDement 

Sny  ejiber  présentement  ; 

Si  priât  avis  a  tout  par  soy 

Qae  bon  esloit  faire  deloy 

Un  poa  de  temps  pour  oboir. 
(GiiiLL.DE   St  Akdré,  lAInre  rfu  bon  Jelim,    176". 
Charrièrc.) 

-Mais  tontes  foiz  ne  vonloit  mie 

Soy  exiber  par  villanie 

linconlre  le  roy  d'Angleterre, 

Qui  durant  le  conrs  de  sa  gnerre 

Sanz  fiction  seconrs  ly  fist. 

(ID.,  ib..  1781.) 
l'ourquoy  de   nécessité  il  avoit  prins  la 
force    d'armes   contre  luy,  qui  s'esloit  pu- 
blicquement  exhibé  soneiinemy.  (Le  B.\ud, 
Hist.  de  Bret.,  o.  xli,  éd.  1638.) 

—  S'offrir  : 

Quant  l'amy  se  exhibe  a  prester  argent 
ou  faire  aultre  plaisir  avant  qu'il  eu  soit 
requis.  (.1.  Bouchet,  Triumphes  de  la  noble 
Dame,  !■'  40  r»,  éd.  1336.) 

2.  EXHIBER,  V.  a.,  employé  abusive- 
ment pour  inhiber,  défendre  : 

Défendra  le  roy,  ou  fera  deffendre  et 
exhiber  a  son  procureur  en  ladite  cité  de 
Bourdeaul.\,  qu'il  ue  vexe  ou  travaille  au- 
cuns des  habitans  d'icelle  ville  et  du  pays. 
(J.  CH.\nTiER,  Chroniq.  de  Charl.  VII,  c. 
249,  Bibl.  elz.) 

E.vHima,  V.  a.,  exhiber  : 

Lequel  (registre)  leur  a  esté  monstre  et 
exhibi  en  jugement.  (1335,  Arch.  JJ  69, 
f»  100  r».) 

EXHIBITION,  -  cion,  exib.,  s.  f.,  dé- 
iiionstration,  témoignage  : 

ûunlies  por  Vexibiiion  de  cariteit  retint 
il  son  executor  ke  ke  soit  en  la  celé.  (Âiai. 
St  Greg.,  p.  23,  Foerster.) 

Maintes  exhibicions  d'onneurs.  (G.  Chas- 
TELLAIN,  Vérité  malprise,  p.  530,  Buchon.) 

EXllIGIR,  voirExiGiR. 

E.XHORBITACIOX,     VOif     EXORBITACIO.N". 

EXHORBITER,  VOir  EXORBITER. 

EXHORT,  S.  m.,  exhortation  : 


La  noblesse  toute  quasi  donnée  a  vanité 
par  son  exhort  et  par  sou  exemple.  (G. 
Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  II,  40, 
Buchon.) 

EXHORTAToiRE,  adj.,  Qui  exhorte  : 

Ils  envoyèrent  une  bien  notable  ambas- 
sade, et  escrivirent  lettres  exhortaloires  a 
entendre  a  union.  (Juv.  dks  Urs.,  Hist.  de 
Charles  VI,  an  1394,  Michaud.) 

Langage  exhorlatoire.  (Le  Maire,  Temple 
d'honn.  et  de  vert.,  éd.  l.ïiS.) 

Il  (Isœus)  quitta  son  eschole  pour  aller 
domestiquement  enseigner  et  instruire  De- 
mosthenes...,  et  luy  composa  des  croisons 
exhortaloires.  (Amyot.  (Muv.  meslees  de 
Plut.,  f"  351  V»,  éd.  1374.) 

EXHORTE,  S.  f.,  exhortation,  conseil  : 
IN'esl  ceste  e.vhortf  doncques  raoye. 

(Ysopel  1,  fab.  lxi,  Robert.) 
En  gardant  a  la  haulte  porte 
Il  fut  tenté  de  fausse  exhorte, 
Il  veit  nue  table  sans  gens. 
Ou  il  desroba  six  tasses  d'argent. 
(Chron.  de  la  noble  cilé  de  ileti,  Pr.  de  l'H.  de 
Lorr.,  II,  C5LU.) 

EXHORTEsiENT,  S.  m.,  exhortation, 
instigation  : 

Par  mon  exhortement. 
(Therence  en  franr.,  f°  161°,  Verard.) 

Le  comte  de  Sulisbery  vint  aux  Tour- 
nelles,  par  V  exhortement  de  Glacidas.  (Cou- 
SlNOT,  Chron.  de  la  Pue,  c.  38,  Vallet.) 

Les  Liégeois,  par  Vexhorlement  du  roy 
Louis,  luy  lirent  la  guerre.  (O.  de  la 
Marche,  Mém.,  introd.,  c.  3,  Michaud.) 

Poussé  par  les  exhortemens  de  son  père 
et  de  ses  amis,  il  se  mit  a  la  fin  a  advocas- 
ser.  (Amyot,  Vies,  Ciceron,  éd.  1563.) 

J'abomine   les   exhortemens  enragez  de 
cetta  autre   aine  desreiglee.  (Mont.,  Ess 
I.  III,  c.  1,  éd.  lo93.) 

EXHOU.NIN'OIR,  VOir  ESHONIN'OIR. 

EXIBER,  voir  Exhiber. 

ExiBiTioN,  voir  Exhibition. 

ExiciABLE,  adj.,  qui  cause  la  ruine  : 
Ou  est  ce  mnleureux  et  mciaft/e gendre? 
{BovRaoïNG,  Bat.  jud.,  I,  42,  éd.  1330.) 

Cf.   EXITIAL. 

EXIEL'TER,  voir  ESSIEUTER. 

ExiG,  voir  EXIGUE. 

ExiGATioN,  s.  f.,  exigence  : 

Pour  eschever  aux  exigations  et  blasmes 
qui  en  porroient  advenir  par  les  aucuns 
d'eulx.  (1399,  Ord.,xn,  193.) 

EXIGÉ,  part,  passéj  tounnenté,  persé- 
cuté : 

Olivier  Clisson,  connestable,  emprisonné 
et  exigé  par  le  duc  de  Bretagne,  espié, 
blessé  et  outragé  par  messire  Pierre  de 
Craon.  (J.  ijij  Tillet,  Becueil  des  Rois  de 
France,  p.  278,  éd.  1618.) 

EXiGEXDE,  s.  f.,  réclamation  ? 

Et  puis  ont  fait  plusours  mais  et  agailz 
de  tuer  et  malfuire  leur  enditours  et  auxiut 
les  appelles  des  felonyes  après  Vexigende 
issue  sur  eux  se  ount  rendus  devant  le  roy 
et  ont  estes  par  lesditz  mareschall  lesse's 


en  baille.  (Stat.  d'Edouard  III,  an  v,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

EXIGENT,  s.  m.,  exigence  : 
A  \'e.rigenl  de  mon  ras  tonlorible. 
(La  Compl.  de  Dignant,  Anal,  leod.,  t.  t48,  Chtoo. 
belg.) 

Print  toutesfois  sa  fortune  en  gré,  et  visa 
a  en  faire  son  preu  a  Vexig'nl  du  temps, 
qui  le  constraignoit  a  le  faire  hrief.  (G. 
Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  111,96, 
Buchon.) 

A  Vexigent  de  l'heure.  (In.,  Eloge  du  D 
Phil.) 

Apres  longue  indignation  jetée  envers 
moy  pour  avoir  assis  ma  plume  en  ay- 
greur,  a  Vexigent  du  temps...  (Id.,  l'Entrée 
du  roy  Loysén  nouveau  règne,  vu,  1,  Ker- 
vyn.) 

EXIGER,  V.  a.,  percevoir  : 

Vous  ladictc  somme  de  iiii™  1.  t.  asseez, 
levez,  cueillez  et  exigez,  ou  faictes  asseoir, 
cueillir  et  exiger,  le  plus  justement  et  éga- 
lement que  faire  se  pourra, sus  les  manans 
et  habitans  de  ladicte  ville  d'Orliens.  {Lett. 
de  Ch.  VII,  28  juin.  1425,  dans  le  Compte 
de  Jaquet  DeJogno,  1424-1426,  Commune, 
Arch.  mun.  Orléans.) 

ExiGEUR,s. m.,  collecteur,  percepteur: 

Mirchans  d'argent,  exigeurs  de  finance. 
(E.  Desch.,  Pom.,  Richel.  8iO,  f»  331''. 1 

ExiGiR,  e,vhigir,  v.  a.,  e.xiger  : 
Pretendir,    demander    ne    exhigir.     (22 

mars  1394,  Liv.  des  Bouillons,   i.xxxiil,  p. 

262,  Bordeaux  1867.) 

Sept  solz  a  exigir  tous  et  chascungs 
des  saichans  et  consentaus.  {Ord.  de  Sa- 
lins, 1492-1.549,  Prost,  Mém  de  la  Soc.  d'é- 
mulation du  Jura,  1873,  p.  275.) 

EXIGUË,  exig,  s.  m.,  produits  du  bétail 
mis  à  cheptel,  qu'on  parlageait  vers  la 
St-Martin  : 

Du  lemps  de  Vexig  des  besles  baillées  a 
cbaptel.  (Coût,  de  llernj,  xvil,  1,  Nouv. 
Coût,  gén.,  III,  964.) 

Aux  enfants  qui  out  gardé  la  porte  le 
jour  de  la  foire  des  exiguës.  (1590,  Compte 
des  deniers  communs  de  Pierre  Co-irtoys. 
Arch.  mun.  Avallon,  CC  196.) 

ExiGUER,  V.  n.,  faire  le  partage  des 
bestiaux  mis  à  cheptel  : 

En  bail  de  bestes  a  chaptel  ne  peut  le 
bailleur  ou  preneur  exiguer,  c'est  a  dire 
soy  départir  dudit  chapiel  de  trois  ans  en- 
tiers, peudant  et  durent  lesquels  est  tond 
le  preneur  nourrir  et  entretenir  les  besles 
a  luy  baillées  a  cliaplel.  {Coût,  de  Bern/, 
XVII,  1,  Nouv.  Coût,  gén.,  111,  964. 

Cf.  Essever  2. 

EXIL,  voir  EssiL. 

EXILEMENT,  VOir  ESSILLEMENT. 
EXILLER,  voir  ESSlouIEU. 
E.XILLEUIS,  voir  ESSILLEDR. 

ExiMAciON,  S.  f.,  affranchissement  : 
Qiiictance,   eximacion   et     affrauchisse- 
meut.  (1464,  Ord.,  xvi,  3U4.) 

1.  ExiMER,  verbe. 

—  Act.,  affranchir,  exempter 


684 


EXI 


Avec  les  personnes  d'icelui  hospital 
emmens,  quant  a  temporalité,  de  toute  sub- 
jeccion.  (1337,  Arch.  JJ  70,  f°  137  r  .) 

De  toutes  les  choses  dessusdites  et 
semblables  le  quittons,  eximons  et  fran- 
chissons. (Ib.,  !"  147  V».) 

Auquel  cas  nul  previlege,  quelque  ample 
ou  cliiusulé  qu'il  soit,  ne  peut  «primer  le 
subject  de  contribution.  {Troubl.  de  Gand, 
p.  123,  Chron.  bclg.) 

Requeroit  tous  ensamble  etchascun  par 
sov  que  luy  qui  estoit  coupable  pour  cause 
de  sa  fortune  d'icelluy  jour  ilz  voulsissent 
eximer  de  celluy  crime  et  de  celle  ver- 
«ron^ne.  {Prem.  Vol.  des  grans  dec.  de  Tit. 
ZîO.°f»105»,  éd.  1530.) 

—  Réfl.,  s'affranchir,  s'exempter  : 

Les  mesraes  ministres  de  l'empereur  es- 
timoient  aussi  s'eximer  de  tout  blasme. 
(MoNTLUC,  Comm.,  i,  éd.  1594.) 

Qui  est  sexagénaire,  peut  s'excuser  et 
eximer  de  toute  tutele  et  curatele.  {Coust. 
d'Aouste,  1388,  p.  191.) 

Il  falloit  donc  avisera  s'eximer  des  deux 
dan"ers  proposez  a  la  fin,  pour  ne  pécher 
ni  en  bienséance  ni  en  fidélité,  a  quoi 
senibleroit  bien  a  propos  de  se  tenir  pré- 
parez pour  empescher  les  effects,  sans 
s'eschaufcr  sur  les  paroles  mal  a  propos. 
(D'AuBlGNÉ,  Hist  iiniv.,  1.  V,  ch.  x,  1'  éd.) 

2.   EXIMER,  voir  ESSAI.MEU. 

ExiNANiER  (S-),  V.  réO.,  58  rendre 
vain  : 

Par  ce  qu'il  se  dcspoilla  est  denionstré 
qu'il  se  exinania,  et  par  humilité  prist  la 
forme  de  sergent  et  de  subject.  (J.  Gou- 
LAIN,  Ration.,  Richel.  437,  f  301  v».) 

ExiR,  voir  Eissm. 

EXiSTEMEUR,  S.  m.,  Diot  doutoux,  em- 
ployé comme  synonyme  de  rauçonneur  : 

Ilh  fist  pUiseurs  aultres  énormes  excès 
par  ly  perpetreis,  assavoir  de  vendre  la  loy 
et  lu  jusliche,  existemeur  et  rancheneur 
de  gens.  (J.  DE  St.welot,  Chron.,  p.  185, 
Borgnet.) 

EXISTENT,  s.  m.,  élal  : 

Faire  les  trous  estouppez  deuement  et 
conforteement  selon  l'exisienf  dudit  heu  et 
mur.  (Slal.  de  Pans,  Val.  Ott.  2962,  t'45>.J 

EXISTER,   voir  ESCITER. 

ExiT,  S.  m  ,  raison,  motif 

Ce  qui  doit  estre  spectacle  de  pitié  a 
tous  catholicques  et  exit  de  protestaciou 
d'injure  a  toute  crestienté.  (J.  D  AUTON, 
Chron  ,  Richel.  5082,  t«  45  v».) 

EXITER,  voir  ESCITER. 

ExiTiAL,  adj.,  mortel  : 

Sous  main  il  eutreprenoit  une  guerre 
mortelle  et  exiliale.  (Nie.  de  Lakgbs, 
Chron.  de  Himb.  Yellay,  xviii.) 

Sentant  aussi  l'odeur  du  fourreau  faict 
de  la  despoille  d'une  espèce  serpentine, 
nui  aux  autres  serpens  est  exitiale.  (Alec- 
tor,  t»  139  v»,  éd.  1560.) 

Me  semblant  de  plus  en  plus  la  misère 
des  humains  estre  fort  exiliale  en  ce 
monde,  et  que  bien  heureux  qui  n'a  qu'a 
faire  avec  les  bonimes.  (S.'î  nov  1584,  Leff. 
de  VEv.  d'Arrasd  l'abbé  Liélard,  Mon.  pour 
servir  à  l'Hist.  du  Hain.,  etc.,  Vlll,  778.) 


EXO 


Cf.   EXICIABLE. 

ExiTURAL,  adj.,  évactiatif  : 

Apostemes  exilurals.  (.Iodb.,  Gr.  chir.> 
p.  170,  éd.  1598.) 

EXiTURE,  S.  f.,  abcès  : 
Fistule,   exilure  du  cul,   et  prurite.  (B. 
DE  GORD.,  Pratiq.,  V,  21,  éd.  1493.) 

Asa  départ  et  résolve  les  apostumes  ap- 
pellees  scrofules  et  aussi  les  exitures.  (Jard. 
de  santé,  p.  46,  impr.  la  Minerve.) 

Satirion  mundifie  et  nectoye  les  dertres 
elexilures  ordes  et  boueuses.  {Ib.,  I,  413.) 
Quant  aux  causes  conjoinctes  ou  conti- 
nentes des  tumeurs  contre  nature,  que 
nous  appelions,  apostemes,  pustules  et 
e.Tîtures,  elles  sont  les  matières  assemblées 
et  affichées  es  parties  dolentes,  et  les- 
quelles demeurent  encore  après  avoir  créé 
le  mal.  (Tagault,  Inst.  chir.,  p.  27,  éd. 
1549.) 

Ce  doncques  que  les  Grecs  appellent 
apostemes,  les  Latins  absces,  et  le  vulgaire 
exitures,  sont  dispositions  esquelles  les 
parties  qui  se  touchoient  sont  séparées  et 
eslongnees  les  unes  des  autres.  (Id.,  ib  , 
p.  29.) 

Que  la  matière  ne  soit  pas  toute  tirée 
subitement,  spécialement  en  grandes  exi- 
tures. (J.  Raoul,  Fleurs  du  grand  Guy  don, 
p.  70,  éd.  1549.) 

Les  exitures  et  apostumes  qui  se  font 
derrière  les  aureilles.  {Ib-,  I,  504.) 

Exiture,  selon  les  barbares,  est  ce  que 
les  Grecs  proprement  disent  aposteme,  et 
les  Latins  absces.  (Joubert,  Interpr.  des 
dict.  palholog.,  à  la  suite  de  la  Pharmaco- 
pée, éd.  1588.) 

—  Sortie,  saillie,  avance  : 

Vexiture  de  la  braguette  estoit  a  la  lon- 
gueur d'uue  canne.  (Rab.,  Gargantua,  ch. 
8,  éd.  1342  ) 

EXivER,  V.  n.,  être  oisif,  vivre  dans 
l'oisiveté  : 

Occior,  aris,  exiver.  {Gloss.  lal.fr.,  Ri- 
chel. 1.  7679,  t»  223  r».) 


EXIVESTÊ,  voir  EXIVETÉ. 

ExivEfÉ,  exivesté,  s  f.,  oisiveté  : 

Occiolum,  petite  exivesté.  {Gloss.  lal.-fr., 
Richel.  1.  7679,  f»  223  r°.) 

Occium,  «jiBete.  (Ib.) 

Comme  le  varlet  dudit  Guillaume  feus  talé 
aux  champs....  pour  couper  un  poy  de 
branches  en  une  bave  ou  espine  ..  pour 
eulz  esbatre  et  oiler'exiveté,  afin  de  faire 
une  baye  pour  prenre  un  lièvre.  (1410, 
Arch.  JJ  164,  f"  188  r".) 

ExivEUR,  adj.,  oisif  : 

Occiosus,  sa,  sum,  exiveur,  plain  de  exi- 
veté.  (Gloss.  lal.-fr.,  Richel.  1.  7679, 
f»  223  r».) 

EXNESSEiR,  voir  En.nexer. 

ExoDiR,  voir  Exoir. 

EXOIGNIER,  voir  EsSONNlER. 

ExoiNGT,  part,  passé,  qui  a  reçu  la 
sainte  onction,  consacré  : 

Tantestes  dignement  consacré  et  exoinct, 
que  du  saint  siège  apostolique  et  aussi  de 
toutes  autres  nacions  des  royaumes   des 


EXO 

chrestiens,  estes  tenu  et  appelle  roy  sou- 
verain et  singulier.  (Monstrelet,  Chron.. 
I.  ch.  65,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

ExoiNE,  voir  ESSOINE. 

EXOiNiER,  voir  Essonnier. 

EXOIR,  exaudir,  exodir,  v.  a.,  entendre, 
écouter  : 

Deas  eittuiis  lis  sos  pensaez. 

(Vie  ie  S.  Lég.,  -170,  Koschwilz.) 

Diens  eiodinl  les  sons  pensers. 

(Ucinre  de  M.  G.  Paris.) 
Encline  la  tue  oreile  a  mei,  e  exoies  mes 
paroles.  {Lib.  Psalm  ,  Oxf.,  xvi,  7,  Michel.) 

Exoietlei  li  Sire  el  jurn  de  tribulaliun. 
,Ib.,  XIX,  1.) 

Exoi,  Sire,  la  voiz  de  la  meie  preiere. 
(Ib.,  xxvil,  2.) 

Il  exoit  la  voiz  de  la  meie  depreiere. 
(Ib,  8.) 

Exois,  Sire,  la  voiz  de  la  meie  depreca- 
ciun.  (Ib..  cxxxix,  7.) 

A  moi  non  covient  de  exaudir  la  parole 
ne  la  pétition  de  cest  home,  loquel  non  se 
vergoingna  de  rompre  lo  sacrement  de  la 
fidélité  a  moi  et  a  mon  père.  (AIMÉ,  Yst. 
de  li  Norm.,\l,  xi,  ChampoUion.) 

EXOLDRE,  voir  ESSOUDRE. 

EXONIATEUR,  S.  m.,  cclui  quî  présente 
une  excuse  : 

Par  le  stille  ou  uz  de  ladicte  court  suffist 
Vexoniateiir  affermer.  (Bout.,  Somme  rur., 
{■'  1\  éd.  1537.) 

EXOiXIER,  voir  ESSONNIEB. 

EXO.NNE,  voir  ESSOINE. 

EXONNIEUR,  voir  ESSONNIEOB. 

EXORATEUR,  S.  m.,  celui  qui  a  charge 

d'obtenir  quelque  chose  par  ses  prières  : 

Orateur  est  celuy  qui  faict  oraison  et  re- 

queste,  et  exorateur  est  celluy  qui  obtient 

les  fins  de  sa  demande  ou  requesle.  (BuDÉ, 

Instil.  du  Pr.,  ch.  xxvn,  éd.  1547.) 

Des    ambassadeurs     et    exorateurs    de 

I    quelque  chose,  des  prescheurs  de  religion. 

(Ab.  .'Matthieu,  Devis  de  la  lang.  fr.,  p.  10, 

I    éd.  1339.) 

'  EXORATioN,  -  cion,  S.  f.,  invocatiou  : 
'  Feu  le  criminel  duc  d'Orléans  fut  acteur 
des  dessus  dictes  invocacions  de  dyables, 
supersticions,  charmes,  exoracions,  sorti- 
lèges et  maléfices.  (Jeh.  Petit,  dans  la 
Chron.  de  Monstrelet,  I,  39,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

Exoration  au  roy  nostre  sire.  (J.  Joret, 
le  Jardin  salutaire,  p.  103,  Luthereau.) 

—  Consécration  : 

Et  mirent  les  mains  pour  délaisser  leurs 
femmes,  et  pour  offrir  en  exoration  ung 
mouton  pour  leur  ignorance.  (Le  Fevre 
d'Est.,  Bible,  Esdras,  m,  9,  éd.  1334.) 

ExoRBiTACioN,  cxh.,  S.  f.,  écart  : 

Aux  grans  exhorbitaeions 

De  Doz  peregrinacioDs. 
(Decuilletille,  Trois  Pèlerin.,  V  10G%  impr. 
Instit.) 

ExoRBiTER,  exh.,  V.  n.,  sortir  de  l'or- 
hile,  de  la  limite  : 


EXO 


EXP 


EXP 


CiSo 


Parce  qu'il  e.rorbile  de  la  Toye  qui  lui  est 
instituée.  (Michaclt,  Dance  aux  Aveitgl., 
p.  Sd,  éd.  1748.) 

Aulcuns  exorbilans  des  limites  de  vérité 
et  de  raison,  opprcssoient  les  foibles. 
(FossETiER,  Cron.  Marg.,  nis.  Brux.,  1, 
f°  54  r°.) 

Et  pour  non  pins  larpement  exhorbiter 
de  la  forme  de  epistre,  ne  seray  plus  pro- 
lixe. (1536,  Pap.  d'Et.  de  Granvelle,  II,  514, 
Doc.  inéd.) 

EXORCisAciON,  -  zacioii,  s.  f.,  exor- 
cisme : 

La  beneioon  de  l'eane.  qui  est  dite  m:or- 
cizacion,  est  faite  a  cliacieret  bouler  hors 
les  aaemis.  (J.  GOULAIX,  Ration.,  Richel. 
437,  i"  3^'.} 

EXORCISÉ, -zé,  part,  passé,  qui  a  été  béni 
pour  servir  à  un  exorcisme,  à  une  puri- 
fication : 

Et  se  doit  faire  (la  purification  d'un  lieu 
souillé)  par  eaue  exorcizee.  (J.  OouljUn, 
Baiiou.,  Richel.  437,  f»  33'.) 

KxoRcisEMEXT,  S.  m.,  cxorcisme  : 
Du  maligne  esprit  l'increpacion,  exorci- 

seinenl  et  adjuracion.  (J.  Goulain,  liatlon., 

Hichel.  437,  fSl?  v".) 

EXORER,  V.  a.,  prier,  supplier  : 
Les  deux  Fabius  se  jelterent  aus  genoux 
du   dictateur    exorans   grâce.    (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10512,  IX,  ii,24.) 

J'ai)  e.voré  trois  des  notables  Muses. 
11508,  Majcimies,  r.Arresl  du  Toij  des  Romains, 
Pocs.  fr.  des  xï°  et  xvi°  s  ,  VI,  123.) 

I^Qcore  es  lu  plas  fol  si  par  son  seul  luoyea 
Tu  penses  de  tes  jours  atonger  le  tien, 
E.rorant  te  destio  qui  nos  aus  abrevie. 
(Ca.tssiGN.,  Mespr.  de  la  vie,  ccclxtii,  éJ.  159i.) 

—  Pratiquer  des  sortilèges  sur  : 
Tous  subjetz  et  vassaulx  qui  appensee- 
ment  machinent  contre  la  sauté  de  leur 
roy  et  souverain  .'Seigneur  pour  le  faire 
mourir  en  langueur,  par  convoitise  d'avoir 
sa  couronne  et  seigneurie,  fait  consacrer, 
ou  a  plus  proprement  parler,  fait  cxorer 
espees,  dagues,  badelaircs  ou  couteaulx, 
verges  d'or  ou  auueaulx  dédier  ou  nom 
des  dyablcs  par  nigromance.  (Jeh.  Petit, 
dans  la  Chron.  de  Monslrelet,  1,  39,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

ExoRXER,  V.  a.,  orner  : 

Lesquelz...  firent  de  la  gloire  des  anciens 
la  leur  propre,  et  exornerenl  les  gens  des 
noms  selon  ce  qu'ilz  voyoient  qu'il  leur 
appartenoit.  [Chron.  el  lUst.  saint,  etprof., 
Ars.  331o,  t»  38  W) 

Laquelle  (cité)  ses  successeurs  perlifie- 
rent  et  exornerent  de  très  sumptueux  pa- 
lais. (FossETiEH,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux., 
Il,  !<•  79  v».) 

Ce  testament,  c'est  le  livre  accomply,' 
Des  dons  de  Dieu  e.rorne  el  remply. 

(Habert,  Deplor.  poet.,  éd.  1513.) 
El  la  beanlé  noa  pareille  le  fasche, 
S'il  n'est  d'aulanl  que  le  haut  Ihresûr  cache 
Ile  chasleté,  qu'elle  e.rorne  el  defree. 
I  Vasqui.n  l'Hii.lEOL,  Ëuv.  vuUj.  de  l'r.  l'elran/iie, 
p.  18-2,  éd.  1355.) 

L'autheur  de  l'Asne  ruant  estant  impor- 
tuné par  certains  comédiens  de  composer 
quelques  prologues  pour  exorner  leurs 
pièces,  les  obligea  de  ces  six  suivants.  (J. 
DE  FoN'TENY,  l'Asue  ruaut,  p.  38) 


ExossER,  V.  a.,  désosser  : 

Apres  pilleras  au  mortier  la  poytrine  du 
chappon  exossee.  (Platine  de  honneste  vo- 
lupté, r»  66  r»,  éd.  1528.) 

—  Exossé,  part,  passé,  qui  n'a  pas  d'os, 
qui  n'a  pas  de  noyau  : 

Les  cerises  aigres  qui  sont  dictes  griotes 
e.rossees  pilleras  au  mortier.  (Platine  de 
honneste  volupté,  f°  83  v",  éd.  1528.) 

Dates  e.vossees,  c'est  a  dire  sans  novan. 
Hb.,  f-  86  r".) 

EXPANDRE,    voir  ESPANURE. 

EXPANiER,  V.  a.,  exposer: 

>eanl  moins  je  voudrai  ri-noier 
Et  en  romani  e.rpanier 
Paille  de  ce  que  je  pense. 
iJ.  LEfEBVRE,  Resp.  de  la  mori,  Richel.  991, 
1°  1».) 

EXPAYSER,  voir  ESPAISIER 

E.vPEc'i',  adj.,  présomptif: 

C'estoit  le  premier  né  el  Vexpect  héritier 
de  tant  de  seigneuries.  (G.  Chastellain, 
Chron.,  II,  147,  Kervyu.) 

EXPECTATION,  Voir  ESPECTATION. 
E.VPEGTER,   voir  ESPECTER. 

EXPEDiANTEMENT,  -  diemment,  adv., 
avec  facilité  : 

L'ame  qui  est  eu  tel  corps  use  plus 
franchement  de  ses  propres  euvres  et  ha 
plus  expedianlement  lusaige  de  raison.  (H. 
DE  Ghanchi,  Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de 
aille  Colonne,  Ars.  5062,  f"  lOô  r°.) 

Comment  qu'il  proferast  et  prononças! 
erpedieament  el  cleremeut  Gloria  patri... 
(J.  GouLAUN,  Ration.,  Uicliel.  437,  f  181  v».) 

1.  EXPEDiEMENT,  -  ditcment,  adv.,  li- 
brement, avec  facilité  : 

Si  luy  respondirent  que  ce  n'esloit  point 
jiour  paour  des  perilz  ne  pour  crainte  de 
labourer  que  ilz  demandoienl  celle  terre, 
mais  pour  avoir  lieux  propices  el  conve- 
nables pour  mettre  leurs  biens  a  ce  qu'ilz 
peussent  aler  aux  batailles  expedlement. 
(Ancienn.  des  Juifs,  Ars.  5082, 1°  96».) 

Plus  librement  et  ea7)edi(eme)it  je  te  ser- 
viray.  (N.  de  Bris,  Institut.,  1°  127  v».) 

2.  EXPEDIEMENT,  S.  m.,  expédition  : 

En  Vcxpediemenl  de  toutes  ses  affaires. 
(Vie  de  Loyse  de  Savoie,  ch.  xiv.) 

EXPEDlEiMJIENT,VOirEXPEDIANTE.MEKT. 

EXPEDiENCE,  S.  t.,  delivraucc  : 

Puis  se  souffri  Irair  et  vendre, 
Batre,  lier,  cloer  el  pendre. 
Pour  haster  uostre  e.ipedwitce. 

(Jeu.  de  JIeukg,   Très.,  319,  Mcon.) 

—  Expédition,  en  parlant  d'une  affaire 
judiciaire  : 

Il  entend  ici  par  jugement  les  delibera- 
cions  qui  sont  de  expedience,  car  les  juge- 
uiens  de  justice  appartiennent  au  membre 
de  la  police  qui  est  apiiellé  judicatif. 
(Obesme,  l'olit.,  f  152'',  éd.  1489.) 

—  Activité  : 
Cescommandemeussusdiclz,ueIe  labeur 

et  expedience  de  labourer, ne  les  facullez  et 
voluntez   de    despendre,  ne  peuvent  tant 


valoir  ne  servir  que  la  seule  présence  du 
maistre.  (GoRfiOLE,  Tr.  d'agric,  c.  i,  éd. 
1551.) 

EXPEDIER  (s'),  V.  réfl.,  se  débarrasser: 

.le  le  diray  du   commandement  du  roy 

et    briefvement    m'en    expedieray.    (1398, 

Orat.  canccll.  rcg.  Franc,  Aclicry,  I,  798.) 

—  Expédié,  pan.  passé,  débarrassé: 

La  seres  vous  c.rpedics  de  toutes  coses. 
(Fnoiss.,  Chron.,  l\,  10,  Kerv.) 

!       —  Agile  : 

Tant  expédiez  a  courir,  tant  fors  a  clioc- 
j    quer.  (Bab.,  Gargantua,  e.  47,  éd.  1542.) 

!  EXPEDITEMENT,  VOir  EXPED,E.MEXT. 

i         EXPEDITION,  -  «0)1,  S.  f.,  uliHté  : 

Ha,  ha,  vray  Dieu  sire,  comment  sont 
grandes  les  merveilles  que  tu  as  laissé 
cha  jus  de  congnoislre  parfaictemenl  les 
vertus  el  les  natures  merveilleuses  de  pliii- 
seurs  et  diverses  conditions  de  choses  et 
de  leur  expédition.  (J.  d'Arkas,  Melus., 
p.  30,  Bibl.  elz.) 

—  Hâte  : 

.Sus  !  enfans,  ctpedicion  ! 
N'ayons  plus  de  regard  a  Dieu, 
VoicyKayJa,  uog  Ican  lieu 
Ou  prendrons  tiabilacion. 

(Mis/,  (hi  riel  leH..  3i:2,  A.  T.) 

EXPEGATOiRE,  adj,,  (jualifie  une  sorte 
de  filet  ; 

11  y  a  une  aulre  retz  qui  est  appellee 
expegatoire,  el  est  assez  granl,  parquoy  on 
prent  perdrix,  cailles,  faisans  el  autres 
oyscaulx  a  1  aide  de  pelis  chiens  qui  les 
quierenl,  el  quant  ilz  les  ont  trouvées  ilz 
s'arresteut  et  ne  vont  point  a  elles,  qui  ue 
les  enchâsse.  (Trere  -Nicole,  Trad  du 
Liv.  des  Prouf.  rhamp.  de  P.  des  Crescens, 
f"  122  r",  éJ.  1516.) 

EXPEi,i,Eii,  V.  a.,  ropousser,  chasser, 
expulser  : 

Icellui  Dupuis  tira  une  dague,....  el 
s'eil'oroa  d'en  frapjier  le  sup]iliiul,  lequel 
uiisl  la  main  au  devant  et  expella  le  cou[i. 
(1430,  Arcb.  JJ  180,  pièce  93.) 

Que  par  le  moien  d'icelle  espee  devoil 
expeller  les  ennemis  du  royaulme  de 
France.  (J.  Chartieu,  Chron.'  de  Charl. 
VII,  c.  36,  Bibl.  elz  ) 

Fausse  l'orlune 
Par  sa  rigueur  (helas)  elle  m'cipeWi; 
Du  Lien  que  j'ay. 
(Cl.  Mar.,  Ituxd.  d'un  qui  se  coniplttinct  de  For- 
tune, éd.  1544.) 

Si  la  vertu  est  forte,  il  luy  faut  ayder  eu 
diligence  a  expeller  l'eufaut  par  potion, 
bains,  sutl'uinigations.  (Paré,  CEuv.,  xxvi, 
ch.  31,  iMalgaigne.) 

Si  de  fortuue  il  s'y  rencontre  quelque 
corps  un  peu  plus  grossel  qu'il  ne  faut 
jiour  passer  tous  ces  destroicts  qui  res- 
tent a  franchir  pour  Vexpeller  au  dehors, 
ce  corps  estant  esbraulé  par  ces  choses 
aperilives  cl  jetlé  dans  ces  canaus  cs- 
troits  venant  a  les  boucher,  acheminera 
nue  certaine  mort  très  doloreuse.  (Mont.. 
Ess.,  1.  II,  c.  37,  éd.  1388.) 

Mathieu  de  Boutigni  reproche  à  C.  Ma- 
rot  l'emploi  à'expclter. 

Expellant,  pari,    pp''^  ,  .lui   l'xpuls.', 

qui  rejette  an  driior-  : 


RXI' 


EXP 


EXP 


l-ansiislie  (les  condnictz  Jt-s  parties  ex- 
pellentes.  (Tacault,  Inst.  chir.,  p.  42,  l-d. 
1549.) 

KXPEI.MU,   voir  ESPELIU2. 
KXPENSE,  voir  ESPENSR. 
EXPENSER,  voir  ESPENSF.Il. 

EXPEitiENT,  experien,  ailj.,  ijni  a  de 
l'expérience,  connaisseur  ; 

Plant  nouvel  n'est  pas  saint  Julien,  ' 

Il  se  fait  bon  garder  de  son  lien, 

Et  qn'om  n'y  ait  pas  tonte  s'esperance, 

Car  de  son  fruit  suis  vray  eipnien; 

(M.  Descbamps,  Poés.,  1,  23S,  A.  T.) 
Quant  ung  homme  a  mise  sa  jeunesce 
en  apprendre  et  usé  son  temps  tant  qu'il 
soit  viel,  il  doit  par  raison  plus  savoir  de 
science,  estre  plus  seeur  et  experienl  que 
le  jeune  de  legier  courage  qui  en  soy 
euide  ce  qui  n'y  est  mie.  (CotJRCY,  Hist.de 
Grèce,  Ars.  3689,  f»  201--.) 

i 
—  En  parlant  de  chose,  qui  provient  de    | 

l'expérience  : 

Pour  ce  que  je  congnois  par  voye  expe- 
riente  que  la  vie  de  ce  monde  est  briefve 
et  transitoire.  (Bodchard,  Chron.  de  Bret., 
t-  61^  éd.  1332.) 

EXPERIENTEMENT,  Voif  ESPF.RIENTE- 
MENT. 

EXPEUIMANXE,  VOir  ESPERI.MASCE. 
EXPEltIMENT,  voir  ESPERIMEST. 

ExPERHiENTATEua,  S.  m.,  hoinme 
(l'expérience  : 

Saiges  experlmenlaleurs.  (Corbichon, 
Propriel.  des  choses,  Richel.  22333,  f»  73^) 

EXPERiMENTEUR,  S.  111.,  homiiie  d'ex- 
périence  : 

Et  disent  les  cxperimenteurs  que  en 
cesle  uialadie  vault  uioult  ung  heriçon  ros- 
ty.  (B.  DE  GORD.,  Praliq.,\',  12,  éd.  1493) 

E.VPERIMEN TOIRE  ,      adj.,     fondé     SUT 

l'expérience  : 

La  quarte   manière   de  acquérir  pecune 
est  dicte  experimentoire.  (i^-  or  Gbanchi, 
'    Trad.  du  Gouv.  des  Priiic.    de  GUte   Co- 
lonne, Ars.  30S2,  t»  140  v».) 

EXPERIR,  voir  ESPERIR. 
EXPEItlIXAUTÉ,  voir  ESPERlTUAUIÉ. 
EXPEl\MENTER,  VOlf  ESPERMENTER. 

1.  EXPERTER,  V.  a.,  Bxercer  : 
Voulons  que  aucun  ne  fasse  ne  experle 

l'ait  de  chaude,  s'il  n'est  loial  et  de  bonne 
renoniee.  (1343,  Ord.,  il,  185.) 

2.  EXPERTER,  -  eir,  V.  11.,  s'éveiller  : 

Quant  les  gardes  le  voient,  si  le  laissent  esteir, 
Les  membres  sens  tenir,  et  chis  vat  eiperteir, 
Tantoist  salhit  en  pies. 
<Jf.h.  des  Pbeis,  Cnte  de  Liège,  II,  3164, 
Sclieler,  Closs.  philol-) 

EXPETEU,  V.  a.,  réclamer  : 

Il  besoigne  bien  aussi  qu'il  ait  une  sin- 
gulière forme  et  manière  d'escripre  qui  le 
décore,  comuie  la  nature  d'^  sa  haulte  féli- 
cité Vexpete  et  demande.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg. ^  111,  86,  Bucbon.) 

Vous   avez   des   occasions  urgentes  qui 


expetent  conseil.  (Id.,  Entrée  du  roy  Loys 
en  nouveau  règne,  vu,  34,  Kervya.) 

EXPETiTioN,  s.  f.,  provocation  : 

Huit  jours  et  autant  de  nuits  par  famine 
tint  champ  enmy  leur  fort  par  expetition 
de  bataille.  (G.  Chastellain,  Deprec.  pour 
Pierre  de  Brezé,  vu,  42,  Kerv.) 

EXPETTER,  voir  ESPECTER. 

EXPIABLE,  adj.,  qui  peut  être  expié  : 
Par  la  haine  non  expiable  que  il  avoient 

contre   les   Romains.    (Bersuirb,  T.  Lia., 

ms.  Ste-Gen.,  f<'36».) 

EXPILER,  voir  Espillier. 

EXPiNTER,    V.  a.,   tirer,    puiser    une 

pinte  :  | 

N'est  nus  qui  chascun  jonr  n'M^iind; 
De  ces  tonnianx  quarte  on  pynle. 

(Rose,  ms.  Corsiai,  f"  iV'.) 

Le  ms.  Richel.  1373,  f"  38»,  porte  : 

N'est  DUS  qai  ctiascna  jour  ne  pinte, 
EXPIRATION,   voir  ESPIRACtON  2.  I 

EXPIREMEXT,  VOlf  ESPIREMENT  2.  j 

EXPIRER,  voir  ESPIRER. 

EXPiTECLER,  V.  3.,  diriger? 

Ta  vie  est  ainsi  nne  roe, 
La  quelle  se  bien  a  point  roe 
En  tous  temps,  elle  roera  a  Dien 
Pour  ce  que  c'est  son  propre  lien  ;  1 

Toutefois  n'est  mye  exemptée  ' 

Que  bien  ne  soit  e.rpileclee 
Pour  toy  tost  rétrograde  faire 
Bien  souvent  et  stationnaire, 
Ou  pour  toy  faire  excentriquer 
Et  liors  de  droict  chemin  aler. 
(Decuillev.,  Trois  Pèlerin.,  1°  53'.  impr.  Inslit.) 

EXPLAiRE,  V.  n.,  se  soumettre  î 
A  temps  de  chesti  rois  Deu  grant  miracle  esclaire 
Par  l'evesque  de  Trieve,  Materne,  car  explaire 
Fait  trestoat  le  pais. 
iJeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  -2067,  ap.  Scheler, 

Gloss.  plutôt.) 

—  Inf.  pris  subst.,  soumission  : 
Qui  foit  et  loialteit  ont  jnreil  par  explaire. 
(Jeu.  des  Preis.  Geste  de  Lieue,  13828,  ap. 

Scheler,  Gloss.  phitot.) 
Je  feray  assois  plus,  quant  venrat  al  e.rplaire. 
Que  je  ne  vous  ay  dit. 

(lo.,  i>..  I6S0-.) 

EXPLAiRiEtt,  V.  a.,  faire  éclater  : 

Tanloist  fcnrs  Jesoncuer  tôt  son  corroche  ex/i/aire. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  10640,  ap. 
Scheler,  Gtoss.  pliilol.) 

EXPLECT.ABLE,   VOir  ESPLOITABLE. 

EXPLECTATION,  VOif  ESPLECTAClûN. 

KXPLECTEMENT,  adv.,  coiT.pIètement  : 

'        Les  dit  obligèrent  et  obligent leurs 

biens  meubles  et  immeubles,  presens  et 
futurs,  quelxconques  et  en  quelxconques 
lieu  et  quelxconques  seignourie  et  juridi- 

cion  qu'ils  soient et  expleclement  de 

jour  en  jour  comme  gages  touz  jugez  et 
suflisamment  gardez  o  jugement  de  court. 
fxiv=  s.,  Jugem.  prononcé  par  la  cour  de 
Rennes  et  de  Ploermel,  Arch.  Ille-et-Vi- 
laine.) 

EXPLECTEMKNT,  Voir  ESPLOITEMENI. 


EXPLECTER,  VOir  ESPLOITIER. 
EXPLECTOITION,  VOir  ESPLECTACION. 
EXPLET,  voir  ESPLOIT. 
EXPLETATION,  VOif  ESPLECTACION. 
EXPLETER,   voir  ESPLOITIER. 
EXPLETTABLE,  VOlT  ESPLOITABLE. 
EXPLETTAMENT,  VOIT  ESPLOITALMENT. 
EXPLETTIR,  voir  ESPLETIR. 

EXPLOICTABLEMEXT,  VOir  ESPLOITA- 
BLEMENT. 

EXPLOICTAUJIENT  ,  VOir  ESPLOITAL- 
MENT. 

EXPLOIT,   voir  ESPLOiT. 

EXPLOIT.ABLE,  VOIT  ESPLOITABLE. 

EXPLOITANOE,  VOÎT  ESPLOITANCK. 

EXPLOITE,  voir  ESPLOITE. 

EXPLOITEMENT,  VOir  ESPLOITEMENT. 

EXPLOITEUR,  voir  ESPLOITEOR. 

EXPI.OITIER,  voir  ESPLOITIEU. 

EXPLORATERESSE,  adj.  f.,  qui  sert  aux 
explorations  : 

Nefz  explorale.r esses.  [Flave  Vegece,  IV, 
37,  ms.  Univ.  El.  107.) 

EXPLOR.ATEUR,   S.    Hl.,    Celui     qUl    BX- 

plore,  qui  va  à  la  recherche  ;  se  prenait  le 
plus  souvent  dans  l'ancienne  langue  au 
sens  d'espion  : 

Incontinent  que  les  explorateurs,  c'est  a 
dire  les  guetes,  la  virent  venir,  ilz  la  cou- 
rurent prendre  et  lui  demandèrent  pour- 
quoy  elle.estoit  issue  de  la  cité.  (Brun. 
Lat.,  'Très.,    append.,  p.  629,  Chabaille.) 

Vexploralrur  qui  quiert  par  les  quatre 
neuves  Paradiz  terrestre.  (.Ms.  Ricbel.  443, 
f»  1  r».) 

J'av  envov.;  mes  explorateurs  devers  luy. 
(G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de  Bourg., 
Il,  26,  Bucbon.) 

Pour  voir  Testât  de  l'ost  et  le  bien  sa- 
voir, il  envova  quatre  cens  combattants 
cvploraleiirs  qui  avoient  délibéré  de  mettre 
en  un  lieu  leur  embusche  et  envoyer  au- 
cuns courreurs  devant.  (Juv.  DES  Ursiss, 
Hist.  de  Charles  VI,  p.  282,  ap.  Ste-Pal.) 

Une  cohorte  de  volons 
Qui  sont  chevaliers  bons  et  vistes. 
Et  une  lurme  de  vellicles 
Qui  seront  noz  explorateurs. 
(.Actes  des  cpost..  vol.  l,  i"  143'',  éd.  lo37.) 

Joseph  leur  dist  :  Vous  estes  explora- 
teurs vous  estes  venus  affin  que  vous 
voyez  les  plus  foibles  parties  de  la  terre. 
(Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Geu.,  xnr,  éd. 
1S34.) 

Les  plus  hardiz  explorateurs  du  monde 
par   terre   et  par  mer.   (Abel  Matthieu, 

:    D'-vis  de  la  langue  franç.,l"  Devis,  f  19  r", 
éd.  1359.) 

)       C'est  un  des  mots  inusités  que  St-Réal 
(Ce  la  Critique,  ch.  x)  reproche  aux  écri- 

'   vains  de  Port-Royal. 


EXP 


EXP 


K\P 


EXPLORATOIRE,  atij.,  r|ui  Sert  aux  ex- 
plorations : 

Nefz  exploratoires.  (Ftave  Vegece,  IV, 
37,  ms.  Uuiv.  E  1.  107.) 

EXPLORER,  voir  ESPLORER. 

EXPOiVciON,  voir  Esponsion. 

EXPONCTION,  -  povUon,  s.  f.,  vérifica- 
tion, contrôle  ? 

Pour  rpiilretenement  et  conservation  du 
dict  boys  avoyt  délibéré  faire  exponiion 
pour  son  repart  desdicts  lieux  arrentes. 
(do47,  Contr.,  S.  Cypr.,  1.  SO,  Arch. 
Vienne.) 

Et  ont  faict  iceux  dits  banniers  es  dietz 
lieux  exponclion...  (1577,  S.  Cyprien,  1. 
49,  Port-Seguin,  Arch.  Vienne.) 

EXPONDRE,  voir  ESPONDRE. 

1.  ExpoNiBLE,  adj.,  qui  peut  être  ex- 
posé : 

Comme  se  le  iiieth.imorphose 
L'CD  mPttoit  en  l.TOgue  rural 
Ou  poesi    est  tnnle  enclose 
ExponilAe  a  bon  sens  nior.il. 
(Declilleville.   Trois  l'elerinaiiies,  f  l'',  impr. 
Instit  ) 

2.  EXPONIBLE,  S.  m.,  exposition,  ex- 
plication : 

Lors  commença  le  monde  attacher  les 
chausses  au  pourpoinct,  et  non  le  pour- 
poinct  aux  chausses:  car  c'est  chose  contre 
nature,  comme  amplement  la  déclare  01- 
kani  sur  les  expordbles  àe  ^\.  Haultechaus- 
sade.  (Rab.,    Gargantua,  ch.  8,   éd.  1342.) 

EXPONiTOR,  S.  m.,  narrateur  : 

Et  dit  cestui  moine  escriptor  et  exponitor 

de  ceste  cronica,   que...   (AmÈ,  Yst.  de  li 

Norm.,  m,  48,  Cliampollion.) 

EXPONXER,  v.  a.,  exposer  : 
Procède  a  exponner  la  première.  (Pro- 
leg.  s.  la  reçoit,  des  cron.  d'Angl..  t[\.\iv.) 

EXPONSETER,  V.  3.,  cxpiiser  : 
Nostre  ville  de  Rennes  n'ayant  qu'une 
seule  coirue  en  laquelle  par  chacun  jour 
sont  exponsetees  en  vente  tant  char,  pois- 
son, pniiiu,  heure...  (1483,  Ord.  du  D.  de 
Bret.Fr.lI,  Arch.  niun.  Rennes,  art.  76.) 
Que  pour  le  temps  advenir  puissent 
estre  exponsetees  et  vendues  partie  desdicles 
marchandises.  (76.) 

EXPONTION,  voir  EXPOXCTION. 
EXPORTER,   voir  ESPORTER. 

EXPOS,  S.  m.,  exposition  : 

Pren  que  lu  ayes  richesses  a  plain  pos. 
Tu  les  ganlcs  en  danaier  :  el  posé 
Que  loul  ïieailroil  au  jré  de  les  suppos 
Pour  aucun  temps,  saches,  pour  tout  cipos. 
Que  bref  seras  a  la  mort  imposé. 
1.1.  Meschinot,  Luiiclles  des  priiucs,  P  1 1  v°    éd 
1493.) 

Pour  tous  donner  le  vray  ejpos 
De  l'exemplaire  que  Teulx  dire... 
<La  Pileuse  désolai,  du  monasl.des  Cnrd.  de  ileaul.r-, 
Poés.  fr.  des  xv«  et  xvi'  s.,  I,  11-2.) 

Expos.\nLE,adj.,  qui  peut  être  exposé: 
Tninterpretahilis,  non  exposable.  IGloss 
lat..fr.,  Riche).  1.  7679.) 

EXPOSEJiENT,  s.  ni.,acliciii  d'exposer:    i 


Si  fist  le  duc  haultement  recepvoir 
festoyer  les  Milannois,  tant  pour  Vexpo- 
sentent  de  leur  charge,  comme  pour  ce  que 
ledit  duc  de  Milan  leur  maistre  l'avoit  de- 
servy  en  maintes  manières  envers  ly.  ('■. 
Chastell.,  Ctiron.  des  D.  de  Botirg.,'t,6Z, 
Buchon.) 

Et  s'en  vint  a  Lille,  la  ou  il  trouva  le 
conte  de  Charolois  enipres  sa  mère  la  du- 
cesse,  auquel  il  bailla  ses  lettres  aveu- 
ques  l'exposement  du  vouloir  de  son  père 
dont  il  avoit  le  secré.  (Id.,  ib.,  lU,  22, 
Kerv.) 

EXPOSEOR,  voir  ESPOSEOR. 
EXPOSITEUR,  voir  ESPOSITOR. 

ExposiTiviîMENT,  adv.,  en  exposant  : 

C'est  ce  que  selon  le  sens  lilleral  e.rpo- 
sitivement  ce  que  le  rustique  vouloit  dire. 
(BOURGOING,  Pat.  jud.,  VII,  23,  éd.  1530.) 
EXPOsiToiRE,  adj.,  qui  expose  : 
Furent  formées  lettres  au  roy  exposi- 
toires  des  nouvelles  survenues.  (0.  Chas- 
tell., Cliron.  des  D.  de  Bourg.,  Il,  42,  liu- 
chon.) 

KXPR.JVINDRE,  VOIT  ESPBAINDRE. 
EXPREMENTER,  VOir  ESPERMEXTER. 

EXPRENDRE,  V.  3.,  enlever,  écarter, 
oublier  : 

Afin  que  les  injures  aus  dessus  diz  lepas 
fussent  exprises  etpardonnees.  (Bersuire, 
T.  Liv  ,  ms.  Ste-Gen.,  f°  12'.) 

EXPRES,  adj.,  sûr,  certain,  assuré  : 

Se  part  a  .ni'^.  milhe  Ogier  d'hommes  cj/ircs. 
(Jeh.  des  Preis,  Ges/e  de  Liège,  18H3,ap.  Schelcr. 

Gloss.  philol.) 
Basin  dnnat  une  cop  qni  fnl  fel  et  e.rpres. 

(]d.,  ib-,  ui'î;;.) 

EXPREssEFiER,  V.  3.,  exprimer  : 
Et    au  droit   disant  générale  renuncia- 
cion  ne  valer  si   elle   n'est  expressément 
expressefiee.  (1384,  Z)on.,  Buzav,  1.  25,  n°  2, 
Arch.  Loire-Inf.) 

EXPRESSER,  voir  ESPRESSER. 

EXPRESSION,  S  t.,  exaction  : 

Toutes    plaintes,    prieftes,    expressions 

que    ses   fils  ou    si  offiscyer  avoient   fait. 

(Fboiss.,  Cliron.,  VIII,  59,  Kerv.) 

—  Action  de  tirer  le  sue,  le  jus  d'une 
chose  en  la  pressant . 

Pour  les  expressions  ou  espreiutes.  {Les 
Proprietez  des  simples^  p.  105,  éd.  1569.) 

E.vPRiMER,  \.  a.,  délivrer  : 

Voulans  envers  eux  user  de  grâce  et  li- 
béralité, et  conserver,  garder  tous  leurs 
anciens  droits,  privilèges,  franchises,  li- 
bertés, dont  eulx  et  leurs  prédécesseurs 
esdils  olficps  ont  accousiumé  joir  de  tout 
temps  et  d'ancienneté,  exprimer,  garder, 
relever  de  toutes  sollicitudes,  travaux  et 
despenses,  a  ce  que  plus  liberallenient  et 
curieusement  ils  puissent  cothidiennement 
vacquer  et  entendre  a  l'exercice  de  la  jus- 
tice dislributive.  (1487,  Ord., XX,  13.) 

EXPRISIEK,  voir  ESPRISIER. 

EXPRISON,  S.  L,  épreintes  : 

La  flume  salce...  quant  elle  fuyt  es  in- 
teslins  par  loug  temps  elle  escorclie  les  in- 
testins elfaitlellux  de  ventre  nommé  dis-    , 


sinterie  et  fait  souvente  fois  au  fondement 
fortes  exprisons.  {Régime  de  santé,  f  66  r' 
fiobinet.)  ' 

EXPROBATION,    voir  EXPROBRACIOX. 

HXPROBRACION,  -  tion,  cxprobation.  !.. 
f .,  opprobre  : 

Ne  me  laissies  mie  cheoir  en  celé  expro- 
bration.  (Bible.  Rieliel.  !)01,  f»  40''  )  Var  ) 
exprobalion.  (Ib..  .Maz.  G84,  f"  34''.) 

Adonc  Scelenus,  homme  sans  raison  l;; 
commença  a  mncquer  en  luy  disant  p.ir 
exprobalion...  (Vie  Sle  Febronne,  Ricbel 
2096,  f"  38  V».) 

Ne  fut  il  pas  cnnmr  jiovre  mendiant  de 
ville  en  ville,  de  pais  en  pais,  souvent 
souffrant  fain  et  soif,  froit  et  chaiill.  lemp- 
lacions  et  exprobrarions,  diffamations, 
illusions.  (J.  riERsoy.,  Aiguillon  d'amour. 
1°  59  r»,  éd.  1488.) 

Se  lu  prens  femme,  (u  entreras  en  une 
solliciUide  et  chagrin  perpétuel,  en  ung 
monceau  de  querimonies,  en  exprobalion 
et  reproche  du  doaire...  (Mer  des  Iwstoir., 
t.  II,  ^  22%  éd.  1488.) 

EXPROBREii,  V.  a.,  blâmer  énergique- 
iiient  : 

En  reste  manière  pérora  Nicolas  en  e.r- 
probrant  Antipater.  (Rodrgoing,  Bat.  Jud., 
I,  53,  éd.  1530.) 

ExpRouvEuii,  voir  Esproveor. 

ExpROvEit,  voir  Esprovkr. 

EXPIER, voir  EsPUEli  1. 

EXPUGNABi.E,  adj..  susceptible  d'être 
conquis  : 

Ceste  cité  leurfu  e.rpugnable.  (hEnn-jHï., 
T.  Liv  ,  ms.  Ste-Gen.,  f»  276».) 

ExpucxATEuu,  S  III.,  vainqueur,  cmu- 
quéranl  : 

Ejpiignatenrs  de  Ions  les  scismaliqnes. 

U.  BoL-cHET,  Opu^c,  p,  128.) 
Celuy  qui  domine  a  sa  volonté  est  meil- 
leur que  i'expugnateur  des   villes.  (Boays- 
TUAU,  Inst.  des  princes,  1°  31  v,  éd.  1379. ) 
—  Fém.,  expugnatresse: 
La  mémorable  machine  uoniee  expugna- 
(ressfi  fies  cités.  (Fossetier,  Cron.  Marg., 
ms.Brux.,  10312,  X,  1,  6.) 

EXPLiGNATiF,  adj.,  qui  SB  défend,  qui 
repousse  : 

Montargis  avoit,  de  toute  ancienneté, 
baillage  royal,  et  estoit  ville  principale  du 
pays,  preiiiiere  expugnative  des  Auglois. 
(Cout.  gén.,  1,  p.  938,  éJ.  1633.) 

Contre  l'invective  de  crime  l'en  faict  des 
lettres  expugnatives  en  soy  excusant  ou 
uvant  le  cas.  (l'\\DRI,  Blict..  1°  92  v°. 
éd.  1521.) 

EXPUGNATioN,  S.  f.,  ciiiiquètc,  prisc 
d'assaut  ; 

Oxpiignalions  de  villes  et  forteresses. 
(31  uct.  1331,  Edit  de  PlUtippe  II,  sur  la 
modération  des  rentes.) 

Je  fus  choisi  pour  faire  ce  voyage,  rendre 
compte  de  Vexpugnation,  porter  les  dra- 
peaux et  discourir  au  long  de  ce  qui  s'es- 
toil  passé.  (Uu  Villahs,  Mém.,  VIII, 
an  1537,  Michaud.) 

EXPriiXEit,  V.  a.,  ciinquérir,  vainciv  : 


«88 


EXO 


EXS 


EXT 


Suyvez  mov,  Pt  Rardez  qui  soiez  tous 
vaillans.Je  vneil  premièrement  expugner 
,'l  abattre  les  maisons.  (T/ierence  en  franc., 
(0  132  r»,  Verard.) 

D'illec  alla  Tarqninius  avoec  son  oft 
victorieux  expnqner  les  fortressez  et  cites 
lalinés.  i  Fossktif.r,  Cron.  Mar(j.,  ms. 
Brii:î.,lI,'t"8G  v".  ) 

Peu  après  Cnlnn,  roy  des  Danois,.,  eipil- 
qnant  Anslelerre.  assiégea  la  cité  de 
Londres.  'Le  Wwn, llisl.de  Bret., ch. xxilT, 
éd.  1638.) 

Kt  en  hntnille  les  e.tpuQnera.  (Bible' 
Esaye,  ch.  30,  éd.  1343.) 

EXPUGNEnEssE,  adj.  f.,  qui  con- 
quiert : 

Il  fist  nn.-i  nef  de  .\v.  ordres  d'avirons, 
appellee  e.Tpugneresse  des  cites.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10312,  X,  i,  3.) 

E.vpuLs,  adj.,  chassé  : 

Il  seroit  expuls  et  dejeclé  de  son  héri- 
tage. {('.  <:iiASTEi.i,.,  Citron,  du  D.  Pliii, 
oh.  XXXVII,  Buclion.) 

EXPi;LS\ni,E,  adj.,  susceptible  d'èiro 
cliassé,  expulsé  : 

A  quoy  si  lesdiU  preneurs  manquent  a 
satisfaire,  pour  lors  telle  deffaillance  le 
rendra  r.rpulsable  de  son  bail.  {Coût,  de 
Corzp,  VII,  33,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  1082.) 

EXPULSEMENT,  S.  m.,  expulsion  : 

E.vpulsempnt  de  le  frank  tenenient. 
(LlTTL.,  Inslit.,  411,  Houard.) 

EXPUi.SEun,  s.  m.,  celui  qui  expulse  : 

Sciibs  le  domplenr  Je  la  fierlé  angloise, 
Soobs  Vfxfuisrur  do  vieille  lirannie. 
(G.  CinsTELi.Ais,  la  itorl  du  rmj  Charles  Vil.  vi, 
4:;>,  Kerv.) 

Expvi.sis,  s.  ni.,  action  de  chasser, 
expulsion  : 

Je  DO  si;ay  ila  l'aiit  îles  debalz 
Qni  anroit  la  part  plus  mauvaise. 
Mais  ilz  ne  l'aiiroot  pas  si  ayse 
Qu'il  n'y  ait  nng  bel  rr/ul^is. 
'    {ilyil   de  ta  Resurr.,  1°  i',  impr.  Inslit.) 

EXPUREU,  voir  ESPL'RER. 

expuhg.vtoire,  voir  EspufiG.\TOiiiiî. 

EXPUUCEMENT,  VOiP  ESPURGE.'\It-XT. 
EXQUERHE,  voir  ESQUERRE. 

EXQUIS,   part,   passé  et  adj.,  voir  Es- 

QUERRIÎ. 

EXQUiSEMENT,  adv.,  d'uiiû  uianière 
ex([uise,  avec  soin  : 

U  m'a  prié  très  exiuisement  qu'il  allast 
en  Belhleeiii.  (Le  Fevre  d'Est.,  Uible, 
Sam.,  1,  XX,  éd.  1334.) 

La  diction  propre  et  pure,  et  exqiiisement 
bieu  ordonnée.  (A-MYOTj  Vies,Tili.  et  Gains 
GracLi,  éd.  1303.) 

Encor  faudroit  il  qu'il  fust  visité  foit 
exquisemenl  des  médecins  experts  et  chi- 
rurgiens. (Ura.nï.,  des  Duels,  Buchou.) 

Sous  des  prétextes  assez  specieu.x,  mais 
qui  ne  laissoient  pas  de  vous  paroistre 
ex(]Uisemenl  et  iu^euieusemeut  recherchez. 
(SuLLV,  Oecon.  roy.,  ch.  clxxxvii,  iMi- 
.liaud) 


EXQUisENCE,  S.  f.,  perfection: 

Monlt  sont  granl  les  nègres  né, 

Exqttisence  en  sa  volenteit. 
Klib.  Psatm.,  ex,  p.  337,  Michel.)  Lat.,  Magna 
opéra    Doraini,  exquisila  in  omnes  Toinntates 
ejos. 

Ce  mot  est  douteux.  On  p<inrralt  lire  : 
Exquises  en  sa  volenteit. 

EXQiiisiTEMENT,  adv.,  d'uue  manière 
exquise,  avec  soin  : 

En  l'une  des  tables  susdites  a  dextre, 
estoit  exquisitement  insculpé  en  lettres  la- 
tines antiquaires  ce  vers  iambique  senaire. 
(Bab.,1.  V,  C.37,  éd.  1564.) 

Son  fruit  (de  ce  figuier)  est  attaché  a 
son  escorce,  et  est  exquisitement  doux.  (Du 
PINET,  Pline,  XII,  6,  éd.  1566.) 

Ce  fourrage  a  le  goust  des  herbes  qui 
sont  exquisitement  bonnes  alentour  de 
Senes.  {\d.,  Uioscoride,  ii,  66,  éd.  leo.ï.) 

Ad  unguem,  exquisitement,  avec  toute 
diligence.  (Cak'pini  Dicl.,  Bâie  1384.) 

EXQUisiTEUR,  S.  m.,  celui  qui  s'ap- 
plique à  la  recherche  de  : 

Li  exqiiisitevr  de  prudence  et  d'intelli- 
gence. [Bible,  Maz.  684,  f»  1S8=.) 

—  Celui  qui  demande,   qui  s'enquiert 
Quesitor,   exquisiteur.   (Calholicon.    Ui- 

ehcl.  1. 17881.) 

Exoi'isiTioN,  -  cion,  s.  f.,  recherche  : 

Exquisirion  d'ymages  fu  commencemmis 
de  fornicacion.  (Bible,  Richel.  901,  f"  20''.) 

Que  aucuns  aient  la  cure  de  Vexquisition 
et  de  l'ordonnance  des  citoyens.  (Obes.me, 
Polit.,  r  p.,  t"  18',  éd.  1489.) 

De  Vexquisicion  de  la  rime.  (J.  Pr.i.E- 
TIEH, /lr(.  po('(.,  p.  34,  éd.  1533.) 

—  Qualité  de  ce  qui  est  exquis  : 

Les  hommes  de  respect  prennent 
garde  a  la  bonne  chère  des  personnes  plus 
qu'a  \'r.rQUisition  des  viandes.  (Des  Pe- 
RIERS,  Nouv.  Récréations,  ï°  30  r»,  éd. 
13.38.) 

EXSEMPr..\n;K,  voir  Essa.mplaiue. 

KXSEUR.\XCE,   voir  ESSERRANCE. 
EXSERREH,  VOif  ESSERRER. 

EXSET.  S.  m.,  effet,  valeur  : 

Que  chiuls  termes  ait  sen  plain  e.vsel 
jusques  al  jour  saint  .lehan  Baptiste.  (26 
juin  1361,  Cart.  de  Flines,  dl\w,  Haut- 
cœur.) 

Exsii.,  s.  m.,  gaine,  fourreau  : 
L'ug   hecquet  eu    ung  cx.'^il  eu  sa  main. 
(1464,  Arch.  JJ  199,  pièce  319) 

ExsoiNE,  voir  ESSOIXE. 

ExsTExciLLER,  V.  a.,  u.eubler,  garnir 
d'ustensiles,  d'instruments  : 

Le  suppliant  avoit  mis,  frayé  etiiespendu 
de  graus  et  sumptueux  deniers...  a  exsten- 
ciKer  icellui  prieuré  de  linge,  lits,  vaicelle. 
(1467,  Arch.  JJ  148,  pièce  457.) 

A  esté  accordé  a  dampt  Robert  Dubos 
qu'il  pust  faire  faire  a  ses  despens  de 
tLPiiles  choses  ung  molin  a  vent....  et  icel- 
lui  molin  exstenciller.  (1312,  Reg.  de  Cor- 
bie  13,  I"  131,  ap.  Ste-Pal.) 


EXSTERRIU,   voir  EXTERRIK. 
EXSTIMACION,  VOir  ESTIMACION. 

EXSUFFL.\Tiox,  S.  f.,  actiou  d'exhaler; 

Ces  vapeurs,  par  une  seule  exsufflacion 
ou  par  un  seul  deboutement  de  nues  et  de 
la  froidure  de  l'air  peuvent  estre  débou- 
tées de  toutes  pars.  (Evrart  de  Conty, 
Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f  318=.) 

Exsui  FLER,  V.  â-,  exhaler  : 

Furent  constraincts  par  mortels   coulps 

de  glayves,  de  dards  et  de  lances  exsuffler 

leurs    âmes.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  vos. 

Brux.  10511,  Vil,  IV,  11.) 
Leurs     corps    affliclionnes    de    double 

peste  exsuffloient  leurs  âmes.  (Id.,  ib.,  VI, 

V,  18.) 

EXSUPERANCE,  exiip.,  S.  f..  cxcès  : 
Vexuperance  ou  défaut  des   forces  cor- 
porelles. (Mont.,  Ess.,  Il,  37,  éd.  1388.) 

EXsrPERANT,  exup.,  adj.,  excessif  : 
Et  qui  ny  a  chaleur  e.vuperante  ou  su- 
perflue   en    luy.    (P.    Vehnev,    Presaiges 
d'Hyppocras,  II",  éd.  1539.) 

ExstPERER,  exup.,  vcrbe. 

—  Aet.,  surpasser  ; 

Car  sa  folie  ernnde  et  clere 
Toutes  res  choses  exnpere 
Et  surmonte. 

(Tlterence  en  franc.,  f  Î18',  Verard.) 

—  P,én.,  se  surpasser  : 

Rien  ne  vit,  ny  d'iinj  brin  de  p3ulce, 
Et  sus  et  jus  s'accroist  et  pousse  ; 
Meilleur  allant  en  qualité, 
Et  s'cxavperavt  en  bonté. 
(Petit  Iraieté  il'.\lehijmie  attribué  à  Arnauldde  Vil- 
leneuve.  453,  Méon.) 

EXSLRDRE,   VOir  ESSORDBE. 

EXTALIX,  voir  ESTALIX. 

EXTAXTE,  voir  ESTESDE. 

EXTASIE,  voir  ESTASIE. 

EXTEXDRS,  V.  a.,  employer: 

Tout  mon  pouvoir  a  ce  je  vucil  exiendre. 
{Eunalus  et  Lacr.,  £"40  r°,  Richel.,  Réserve.) 

EXTENSE,  exlence,  adj.,  étendu  : 

('.este  bonlé  fu  si  intense, 
Si  communal  et  si  e.vieitse 
Par  le  monde  gencraument 
Que...  „.      , 

(Jed.  de  Meb.nc,  Très  ,  I'^Sd.  Mcon.) 

Mais  quant  a  perfection  accidentelle, 
chuscùne  telle  chose  est  plus  belle  et  plus 
exlence  et  amable  qufnt  elle  dure  longue- 
ment. (Oresme,  £;(ft.,l.X,  c.  13,  éd.  1488.) 

D'autant  est  sa  bonté  et  miséricorde 
plus  grande  et  plus  exlcnse  que  nos  pe- 
chies.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  Ul,  113,  Buchon.) 

EXTENSION,  voir  ESTEiNSIOX. 

EXTENSivEMENT,  adv.,  avec  étendue  : 
Mais   l'arain  fait  la  douleur  plus  exlen- 
sivement  grande   c'i  st  a  dire  plus  longue- 
ment durant  que  le  fer.  (Evrart  de  Conty, 
Probl.  d'Ar.,  Richel.  210,  f»  28  v».) 

r.xri'.NTE,  voir  Estende. 


EXT 


EXT 


EXT 


EXTERiAL,  adj.,  extérieur  : 
Les  membres  crleriaiu-, 

(La  Mlle  santé,  i"  16  r»,  éd.  1507.) 

EXTERMiNEMENT,  S.  m.,  extermina- 
tion: 

A  Vexlerminement  et  destruction  du 
scisme.  (Traité  ent.  Clem.  VII  et  le  D. 
d  Anj.,  ap.  Le  Laboureur,  Hist.  de  Ch.  VI, 
I,  ol.) 

En  quoy  leurs  gens  de  guerre  sont  ré- 
duits en  créance  que  l'ejcterminement  et 
chastiraent  de  telle  quantité  que  voudra  le 
Grand  Seigneur  sera  receue  de  tout  le  reste 
ainsi  qu'une  punition  de  Dieu.  (Gasp.  de 
Tavannes,  Mém.,  p.  40,  Michaud.) 

EXTERsiiNEOR,  -  Bur,  ulerm.,  s.  m.,  ex- 
terminateur : 

Et  li  homicide  et  H  parjure,  et  li  ravis- 
seour,  et  li  atermineor,  et  li  avoutre.  [Or- 
'lin.  Tancrei,  ms.  de  Salis,  f»  30''.) 

Le  exlevmineur  de  Egypte  passoit  oultre 
sans  mal  faire.  (J.  Goulain,  7}aKon.,Richel. 
437,  r»  29o  vo.) 

Cy  gist  Hector,  l'arlifice  des  dieax... 
1/espouventabIe  ejtermincur  des  Gricax. 
(G.    Chastellai.n,     Compl .    d'Ueclor,    vr.     171, 

Kervyn.) 

Sainct  Pierre,  martir,  de  l'ordre  des  pré- 
dicateurs vertueux  extermineurs  des  here- 
ticques.  (Fossetier,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.  J0ol2,  VIII,  II,  6.) 

Charles  duc  de  Bourgogne,  le  extermi- 
neur des  rebelles.  (J.  Molinet,  Chron., 
ch   IX,  Buchon.) 

Vextennineur  de  fracdes  et  de  vices. 
^  Le  Maire,  Reijretz  de  ta  dame  infortunée,  G  V°, 
éd.  goth.  s.  d.) 

EXTERMINER,  V.  3.,  chasssr  hors  des 
frontières  : 

Le  duc  luy  raconta  entre  autres  choses 
(à  Bayard)  le  désir  que  le  roy  Louys  dou- 
ziesme  son  oncle  avoit  que  pour  l'asseurer 
du  iMilanois,  on  exterminast  tout  a  fait 
l'Espagnol  de  la  Lombardie.  (Pasq.,  liech., 
VI,  18.) 

—  Exterminé,  part,  passé,  chassé  hors 
des  frontières  : 

Qae  je  meure  avant  que  je  voye 
Exterminé  de  raoa  pays. 
•<Jacq.  Milet,  Ces/rart.  de  Troie,  22311,  .Slengel.) 

—  Extrême  ; 

Hailas  !  qui  le  povoit  mouvoir  iceluy  duc 
d'Orlienz  a  ceste  exterminée  et  dampnable 
raalvestié  en  la  personne  de  son  dit  sei- 
gneur et  frere?(J.  Petit,  dans  la  Chron.  de 
P.  Coch.,  c.  9,  Vallet.) 

EXTERMiNiTÉ,  -  ynité,  s.  f.,  sommet, 
gloire  : 

Or  sommes  nous  bien  arrivez 
Deiaos  Paris  a  seureté. 
Où  soat  nos  bons  amis  privez 
Et  tons  de  grant  aactorité. 
De  France  Ve.rtermijnité, 
Le  Irlumphe  et  on  gisl  la  gloire 
Qui  e3t  en  nostre  liberté. 
(Misl.  du  siège  d'Or!.,  7918,  Gaessard.) 

EXTERMiNoiRE,  adj.,  qui  extermine: 

Tout  lentement  sins  fouidre  cl  sans  tonnoirre, 

Venoil  la  triste,  obscare,  leoebrense, 

La  nyeble  brane.  horrible,  exterminoire. 

(Le  Maire,  Temple  d'honn.  et  de  vert.,  éd.  1504.) 

T.   III. 


EXTERRÉ,  part,  passé,  terriflé,  épou- 
vanté : 

Et  pour  la  limeur  et  crainte  de  cest 
ange,  les  gardes  du  sepulchre  furent  gran- 
dement exterrez  et  espoventez.  [Le  sec. 
Vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f»  334 
v»,  éd.  Ibl9.) 

EXTERitiR,  e.rs.,  V.  a.,  terrifier,  épou- 
vanter : 

Je  vcuil  que  vous  allez  grant  erre 

Au  monument  ou  il  est  mis. 

Pour  exlerrir  ses  ennemys 

Qui  s'elTorcent  a  le  garder. 

(Mijst.  de  la  Remrr.,  f  11=,  impr.  Instil.) 
Leurcuenr  n'wt  pas  e.isterriz,  (P.  Fer- 
get.  Miroiter  de  laviehum.,  !"  143  r»,  éd. 
1482.) 

Pour  modérer  les  orgueilleux 

Et  les  rebelles  exterrir. 

Oicl.  des  .ipost.,  vol.  l,  f  S'',  éd.  1537.) 

EXTES,  S.  f.  pi.,  entrailles  : 

Les  divins  conseillers  avisez  tant  par  les 
oyseaux  comme  par  les  extes  et  entrailles 
des  bestes.(BERSniRE,  T.  t!u.,ms.  Ste-Gen., 
f»  44».) 

EXTiGM.vTioN,  S.  f..  Stigmate  : 

De  l'autre  cousté  sera  un  sainctFrançoys 

recepvant  les    extigmalions  de  Séraphin. 

(1309,  Arch.  Gir.,Not.,  Bontemps,  31-1.) 

EXTIM.VTION,  voir  ESTIMACION. 

EXTiNGUisHMENT,  S.  Hi.,  amortisse- 
ment : 

En  ascun  cas  releas  urera  per  voy  d'ex- 
linguishment.  (Lmi.Jnstit.,  307,Houard.) 

EXTOL,i..\TioN,  -  don,  S.  f.,  élévation  ; 

Sa  preminence  el'eitollation  est  transi- 
toire. (La  tresample  et  vraye  Expos,  de  la 
reigle  M.  S.  Ben.,  1486,  f°  Uô»".) 

—  Orgueil  : 

Vecy  le  flaiel  de  vostre  exlollacion  fiere 
que  vous  avez  prise.  (G.  Chastell.,  Verilé 
mal  prise,  p.  552,  Buchon.) 

EXTOLLEMEXT,  est.,  S.  m.,  action 
d'élever,  de  fonder  : 

Allèrent  trouver  11.  l'evesque  de  Mon- 
tauhan  pour  luy  remonstrer  que  fust  son 
plaisir  vouloir  contribuer  a  Vestollemenl  des 
escoUes.  (3  juin  1571,  Compt.  mitn.  1371- 
72,  f"  53  r»,  Arch.  mun.  .Montaubau.) 

EXTOLLENCE,  S.  f.,  élévation,  orgueil  : 

Ne  se  rendent  eslevez  par  folleea;(oi(ei!ce 
des  dons  de  Dieu.  (La  tresample  et  vraye 
Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1486, 
f»  ir.) 

Pour  la  preminence  et  extollence  de  leur 
bonne  vie.  (/6.,  f°  151».) 

Nous  demeurons  en  la  vertu  de  magna- 
nimité, sans  extollence  et  sans  orgueil. 
(Hist  de  la  Toison  d'or,  u,  f"  204,  ap.Ste-Pal.) 

EXTOLLER,  -  oler,  -  uller,  estoler, 
verbe. 

—  Act.,  élever  : 

Pour  le  e.vtoller  et  exaucier  en  honneurs. 
(1401,  Ord.,  VIII,  448.) 

—  Rén.,  s'élever  : 

Lequel  couvrit  de  cypre,  qni  se  exlolle, 
Âa  hanltain  mont  de  Sien  redolent. 
(Crétin,  Clianlz  roy  ,  C  S  r",  éd.  1527.) 


Pour  ronge  œillet,  pour  violette  raolle 
Un  aubespine  et  dnr  chardon  s'exlulle. 
Le  Blanc,  Eijlog.  de  Virgile,  f"  IG  v",  éi.  1608. 

—  Act.,  fig.,  louer,  exalter  : 

Pourquoy  est  ce  que  l'on  exlolle 
Pins  un  sot  qu'un  sage  aposlolle? 
(Les  Regrets  et  Complainte  des  Gosiers  altérez, 
Poés.  fr.  des  xv«  et  xvi°  s.,   VII,  89.) 

Le  passeron  de  l'amie  Catulle.... 

Et  le  corbeau,  que  Pline  tant  extulle... 
(J.  Le  Maire,  i'  Ep.  de  f.imant  vert,  éd.  1535.) 

Ma  muse  exlolle  franchement 

En  vois  françoise,  franche,  et  nette. 

Ce  françois,  verlneosement 

Loyal  veillant  en  sa  recepte. 
(Ch.  Fontaine,  les  Ruisseaux  de  fontaine,  p.  344, 
éd.  1555.) 

Renversera  par  son  beau  parler  les  plus 
braves  entreprises  des  princes,  et  extolkra 
les  plus  sottes.  (E.  Pasquier,  l'Alexandre.) 

Se  trouvant  toutes  ces  meslanges  de 
bien  et  mal  en  un  sujet,  ce  n'est  point  sans 
occasion  que  ce  roy  ait  esté  extollé  par 
quelques  uns,  et  par  les  autres  vitupéré. 
(ID.,  Lelt.,  III,  8.) 

Suffise  vous  que  ce  n'est  le  tout  de  par- 
ler indifféremment  des  histoires,  comme  la 
plus  part  de  ce  populaire  est  coustumier 
de  faire,  les  cxtollanl  ordinairement,  plus 
pour  le  plaisir  que  pour  le  profit  que  il  en 
reçoit.  (ID.,  Pourparler  du  Prince.) 

Qui  suyvra  la  divine  muse 

Qui  tant  sceut  Achille  exlollcr  i 
(JOACH.  DD  Bellay,  Ree.  i/«pof.««,0deiv,  éd.l573.) 

La  donc  fay  la  plume  voler 

Pour  France  et  son  prince  exloller. 

(1d.,  ib..  Ode  XII.) 
Louer  et   extoller  jusques   au   ciel.   (24 
fév.  1603,  Letl.  de  d'Ossat,  à  Chavallon,  p. 
44,  éd.  1624.) 

—  Réfl.,  s'enorgueillir  : 

U  tasche  aussi  de  oster  humilité  par 
vaine  gloire  et  presumption,  en  mettant 
devant  les  yeux  de  l'ame  les  biens  que 
l'on  a  faictz  en  sa  vie,  alBn  que  la  per- 
sonne s'en  extolle  et  or;;ueillisse,  et  qu'il 
luy  semble  qu'elle  a  bien  gagné  paradis. 
(P.  SuTOR,  la  Manière  de  faire  testament, 

—  Nenlr.,  avoir  la  hardiesse  de,  oser? 

Et  que  les  evesques  de  celle  région  or- 
donnez par  pecune,  et  infaniez  d'autres 
crimes,  indignement  traictans  l'oftice  epis- 
copal  estaient  a  déposer  et  en  ordonner 
justement  d'autres.  (Le  Baud,  Hist.  de 
Bret.,  ch.  XIV,  éd.  1638.) 

—  Extollé,  part,  passé,  élevé,  pourvu  à 
un  haut  degré  : 

Marie  est  tant  en  vérins  extollee. 

(P.  Gringore,  Menus  propos,  x,  éd.  1521.) 

—  Célébré  : 

0  preux  Hector,  on  est  ores  alleo 
Celle  prouesse  autrefois  extollee  .' 
(Salel,  Iliade,  |.  V,  t»  70  r»,  éJ.  1606.) 

EXTORCE,    voir  ESTORSE. 

EXTORCioN,  voir  Extorsion. 

ExTORCioNNER,  V.  a.,  avcc  Un  nom  de 
chose,  s'emparer  par  extorsion  : 

Quant  biens  a  il  exlorcionné  en  son 
temps.  (Palsgrave,  Esclairc,  p.  542,  Gé- 
nin.) 

87 


690 


EXT 


EXT 


EXU 


—  Avec  Bii  nom  de  personne,  exercer 
une  extorsion  sur,  rançonner  : 

Les  prisonniprs...  s'estoient  cotnplains  a 
eschevins  de  Lille  de  ce  que  le  cliepier 
desdites  prisons  les  ea-lorcionnoil  en  pre- 
nant d'enix  plus  crant  salaire  qu'il  ne  deb- 
voit  (Acte  du  15  mai  1428,  Roisin,  ms. 
Lille  266,  f°  416.) 

EXTORCIONOUS,  VOir  EXTORSIONNEUS. 
EXTORDRE,  VOir  ESTORDRE. 

EXTORQUiR,  V.  a.,  Bxtorquer  : 

Le  peuple  extorqui  jadis  la  puissance  , 
tribunale  aux  pères.  (Fossetier,  Cron.  \ 
Jforg.,  ms.  Brux.,  ll.fo  223  V».) 

EXTORSION,  -  cion,  s.  f.,  torsion,  tran- 
chées : 

Eitorsinns  tient  chesie  besle, 
Monlt  par  li  duelt  ores  la  leste. 

(lienarl,  Siippl.,  p.  362,  Cbabaille.) 
Ce   noble    honmie    nieismes  fu    moult 
grevé  à'extorsion  de   ventre.  (Légende  do- 
rée, Maz.  13:î3,  f"  IIO^)  l 
Lequel,  par  grant  extorcion. 
Est  tourmenté,  vous  voyez  comme  ! 
(A.  DE  LA  Vi'îNE,  Moral,   de   V Aveugle    el  du  Boi- 
teux, Jacob,  p.  232.) 

Sont  bonnes  (les  branches  ursines)  aux 
extorsions  de  nprfs.  (Ot.iv.  de  Serres, 
Th.  d'agr.,  vi,  15,  éd.  1617.) 

EXTORSIONNEUS,  -  cionous,  adj.,d'ex- 
torsion,  obtenu  par  extorsion  : 

Plusieurs  exiorcionoiises  et  forcibles  en- 
trées sount  faites  de  jour  en  autre  en 
terres  et  teupnieulz  par  ceux  qui  droit 
n'ont.  (Stat.  de  Henri  YI,  an  viii,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

De  ceulx  qui  s'obligent  de  cause  e.T(oi'- 
sionneuse.  (Coust.  de  Bret.,  f"  140  r».) 

EXTORTEUR,  S.  m.,  celui qui  extorque  : 

0  exlorleiir  de  biens. 

(Therence  en  franc.,  !°  309=.  Verard.) 

EXTORTURE,  S.  {.,  cxtorsion  : 

.argent  lui  fault.  droit  on  tort,  c'est  sa  care 
De  fanli  avoir  bien  remplir  sa  maison, 
rieine  de  vent  el  Ao  fauls"  e.rlorliire 
Et  ne  luy  chauH  faire  droir.t  ouraison. 
(Contredits  de    Songecreux,  f   191  v».  éd.  1530.) 

EXTRACE,   voir  ESTRACE  1. 

EXTRACTEUR,  S.  m.,  celui  qui  lève  un 
impôt  : 

Combien  que  l'université  de  Paris  eust 
appelle  des  collecteurs  et  extracteurs  d'i- 
celle  disme,  elle  ne  se  peult  exempter  de 
ce  tribut.  (Mer  des  cron.,  f°  141  r»,  éd. 
1532) 

EXTRACTION,  S.  f.,  exaclion,  extor- 
sion : 

Obligacion  si  comme  par  maléfice,  si  est 
si  comme  rapine,  el  larchin,  torsfais,  in- 
jures de  fait  ou  de  paroles,  griefz,  oppres- 
sions, dommaiges,  vilonuies,  extradions, 
distraetiou.  (HooT.,  Somme  rur.,  1"  p., 
f»36S  éd.  1486.) 

EXTRAICT,  voir  ESTRAIT. 
EXTRAIEUR,  VOir  ESTEAIEUR. 
EXTRAIGNE,  VOir   ESTRAIGNE. 
EXTRAIRE,  voir  ESTRAIHE. 


EXTRAIURE,  VOir  ESTRAIEURE. 

EXTRAJUDiciABLE,  adj.,  extrajudi- 
ciaire  : 

Telle  punition  est  extrajudiciable  et  ex- 
traordinaire. (iMrfcre  des  batailles,!"  128v».) 

EXTRANEEN,  adj.,  étranger  : 
Vint  d'aventure  ung  pasteur  exlraneen, 
lequel  du  chemin  par  ou  il  passoit  entre- 
vist  celui  enfant.  (CouRCY,  Hist.  de  Grèce, 
Ars.  3689,  f»  46^) 

EXTRANEiSER,  V.  a.,  écarter  ? 

Ceulx  de  Bourdeaulx  en  Brye  les  vou- 
loient  acbapter  pour  la  substantificque 
qualité  de  la  complexion  élémentaire,  que 
est  intronificquee  en  la  terreslerité  de 
leur  nature  quidditative  pour  extraneizer 
les  halotz  et  les  turbines  suz  uoz  vigiies, 
vravement  non  pas  nostres,  mais  d'icy 
aup'ree.  (Rab.,  Gargantua,  ch.  19,  f"  49  r", 
éd.  1S42.) 

EXTRANEiTÉ,  S.  L,  qualité  d'étranger  : 
Si  quelqu'un  veut  se  défaire  de  sa  qua- 
lité de  sujet  pour  accepter  ou  prendre  une 
autre  sujellion  ou  bourgeoisie,  il  le  peut 
faire,  moyennant  qu'il  le  fasse  connoistre 
a  la  loy  ;  et  si  Vextraneité  susdite  estoit 
requise  a  cause  de  quelque  mariage,  l'on 
est  obligé  de  le  déclarer  a  ceux  de  la  loy, 
avant  les  fiançailles.  {Coût,  du  pays  du 
Franc,  xxxv,  Nouv.  Coût.  gén..  1,  606») 

EXTRAORDONNANCE,  S.  /.,  état  extra- 
ordinaire : 

Le  refi'ecturiez  en  extraordonnance.  (Ra- 
cionale  de  S.  Claude,  i"  16  r",  Arch.  Jura.) 

Le  prestre  de  la  grant  messe  en  extra- 
ordonnance  (Ib.) 

Le  cambellant  en  extraordonnance.  (Jb  , 
f»  16  r».) 

Le  petit  celarier  en  exlraordonnance. 
ilb.) 

EXTRAVACANT,  VOir  EXTRAVAGANT. 
EXTRAVAGANCE,    S.     f.,    BXCès      déSOf- 

donné  : 

Le  troisième  (Lucain)  plus  verd;  mais 
qui  s'est  abattu  par  Vexiravagance  de  sa 
force.  (Mont.,  Ess.,  1,  36,  éd.  1593.) 

—  Digression  : 

Vêla  la  description  de  la  renommée  ville 
de  Orbe  qui  a  esté  icy  mise  par  forme  de 
digression  ;  après  laquelle  extravagance 
faut  retourner  a  nostre  propos.  (Alector, 
f°  136,  ap.  Ste-Pal.) 

EXTRAVAGANT,  -  guont,  -  caut,  adj., 
qui  erre  au  loin,  nomade,  vagabond  : 

Il  y  a  trois  d'nt  septante  quatre  mille 
mesnagiers  en  la  dicte  ville  de  Paris,  sans 
les  prostrés  et  escolliers,  et  autres  extra- 
vagans  qui  sont  sans  nombre.  (La  Despense 
de  Paris,  Richel.  4437,  f»  246  r°.) 

—  Qui  déborde  :] 

Luy  présenta  un  grand  hanap  plein  de 
vin  exiravaguant.  (Rab.,  IV,  xli,  éd.  1552.) 

—  Excessif  : 

Si  fu  rappelée  la  decretale  devant  dicte 
par  une  autre  édicté  au  contraire  extrava- 
cant, (i-  GouLAiN,  Ration.,  Richel.  437, 
f«  27''.) 

Despense  extravagant.  (1379-80,  Compt. 
de  la  fabrique,  Arch.  Aube  G  1559,  f°56  v.) 


EXTREM.ATiF,  S.  m.,  remède  astrin- 
gent 1 

On  doit  donner  dessicatifz,  extrematifz 
et  deopilalifz  attempreement.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  VI,  1,  éd.  1495.) 

EXTRucTioN,  S.  L,  construction  : 
Et  si  est  des  Romains  designé  la  dimen- 
sion tousjours  en  quatre  angletz  :  car  la 
multitude  des  febvres  et  la  copiosité  des 
ferremens  que  l'usage  de  Vextruction  re- 
quiert suyvent  l'exercite.  (Bourgoing,  Bat. 
jud.,  111,  8,  éd.  1330.) 

EXTUANT,  voir  ESTUANT. 
EXTULLER,  VOir  EXTOLLEB. 

EXUE,  voir  EissuE. 

ExuER.v.  a.,  faire  sortir,  bannir  ; 

Et  vneilles  de  ton  cuer  desmetlre 
Le  mariage  temporel. 
Et  pense  a  l'esperitnel. 
En  eiuent  de  toy  la  cnre 
De  celte  secnliere  ordure. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  840,  f»  34fl' .) 

ExuFFRucTiER,  V.  a.,  jouir  de  l'usu- 
fruit de  : 

Pour  ycelles  sept  livres...  percevoir, 
tenir,  posséder  et  exuffruclier  paisible- 
ment. (1363,  Arch.  S  99,  pièce  8.) 

Exi'FRiTiT,  s.  m., usufruit  : 
Doaire  ou  exufruit.   (1389,  Denombr.  du 
baill.  de  Rouen,  Arch.  P  307,  f  3i  v») 

Cf.  EXFRUIT. 

EXULCERANT,  adj.,  qui  est  capable 
d'exulcérer  : 

La  vertu  e.iulcerante  des  caniharides.  (Le 
Blanc,  Trad.  de  Cardan,  f"  106  v». 
éd.  1536.) 

ExuLS,  adj.,  exilé  : 

D'ung  royal  beritier,avieuty,condampné, 
mesvolu  et  exuls,  on  en  a  fait  roy  glorieux 
et  paisible.  (G.  Chastell.,  Chron.  des  D. 
de  Bourg.,  i"  p.,  Proesme,  Buchon.) 

EXUPERANT,  VOir  EXSUPERANT. 
EXUPERER,  voir  EXSUPERER. 
EXURDRE,  voir  ESSORDRE. 
EXURIER,    voir  ASSEURER. 

EXURPATEUR,  S.  ni.,  usurpateuF  : 
Les  violans  exurpateurs  d'autruy  région 
sont    confondus   et  anéantis.    (A.   Chaht., 
l'Esper.,  OEuv.,  p.  365,  éd.  1617.) 

EXURPATioN,  s.  f.,  usuTpation  : 

La  .ix°.  chose  qui  au  roy  apartient  est  ne 

dilater  mye   sa   seigneurie  par  exurpation 

ne  injustice.   (H.  de   Granchi,   Trad.  du 
i    Gouv.    des   Princ.  de  Gille  Colonne,  Ars. 

S062,  f°  177  r".) 
Grever  autrui   par  exurpation.  (Christ. 

DE  Pis.,  CtJe,  Ars.  2686,  f»  6^) 

EXURPER,  v.  a.,  usurper  : 

Celluy  qui  ne  exurpe  point  les  biens 
d'autruy  se  garde  de  faire  laide  chose. 
Dont  plus  apartient  a  libéralité  bien  dis- 
penser le  sien  que  non  extirper  l'autruy  ou 
que  garder  le  propre.  (H.  de  Granchi, 
Trad.  du  Gouv.  des  Princ.  de  Gille  Co- 
lonne, Ars.    5062,  f"  39  i-^^) 


FÂB 


FAB 


FAB 


69i 


Qui  Tanrent  cturper  le  roiaome  des  Frans- 
(fiesie  des  ducs  de  Bourg.,  1080,  Chron.  belj.) 

ExusTEU,  V.  a.,  brûler  : 

Ce  pays  (Pentbapolis)  fut  jadis  plus  fer- 
tile que  de  présent  n'est  Jherusalem.  Mais 
maintenant  par  punition  divine  est  terre 
exustee,  bruslee  et  déserte.  (Mer  des  hys- 
toir.,  t.  I,  fo  7t)S  éd.  1488.} 

lixusTioN,  s.  f.,  combustion: 

Dont  Vexustion  est  moult  griefve  et  dan- 
gereuse aux  membres  sains.  (La  tresample 
et  vraye  expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1486, 
f  83^) 

Ce  pays  (Pentbapolis)  avant  son  exustion 
estoit  si  très  riche  que  entre  les  pierres 
communes  on  trouvoit  gemmes,  sapbirs  et 
autres  pierres  précieuses.  {Mer  des  hys- 
toires,  t.  I,  f"  76\  éd.  1488.) 

Par  exustion  et  inflammation.  (Amyot, 
ÛBj(r.  mei,  t.  III,  p.  32i,  éd.  1820.) 


ExusuFuiTiEii,  S.  m.,  usuffuitier  ! 

Comme  exusufritier.  (1386,  Denombr.ilu 
baill.  de  Rouen,  Arcb.  P  307,  f"  23  r».) 

EY,  voir  Es. 

EY.Mis,  voir  Le. 

EYAVE,  voir  AlGUE. 

EYD.\NT,  voir  Aidant. 

EYGNON,  voir  El.NON. 

EYJAN,  voir  Encan. 

EYME,  voir  ESME. 

EYNDEGUÉ,    voïr     Ay.^idegré    et    ElN- 
DEGRÉ. 

EYNDERÉ,   voir  ElNDEGIiÉ. 
EYNON,  voir  EiNON. 

EY.vuNG.  voir  EiNOX. 


EYR,  voir  Aire  1. 

EYUAi^,  S.  m.,  terre  en  friche  : 
Se   meut  débat  et  question  a   cause  de 
certains  eyraulx  assis  entre   le  villai^e  de 
la  Bastide  et  le  villaige  de  Veyriere.  (1455, 
JJ  189,  pièce  55.) 

1.  EYRE,  voir  1ère. 

2.  EYRE,  voir  Erre. 

EYSSART,  voir  ESSART. 
EYTENE,  voir  ESTENE. 
EYTRILLE,   VOir  EtRILOE. 

Ez,  voir  Le. 

BZCONCE,  voir  ESCOSSE. 

EZMAIER,  voir  ESMAIER. 

Ezo,  voir  ICE. 
EzvoiBR,  voir  ESVOIER. 


FA.\LYR,  voir  Faillir. 
F.AAME,  voir  Famé. 
F.ABAUT,  ^ni^  Fra.mbaut. 

F.ABEGLii,  fabregue,  s.  f.,  basilic,  herbe 
odoriférante  : 

Du  basile,  fabegue,  ou  basilicoa.  {Platine 
de  honneste  colupté,  f"  33  v,  éd.  1528.) 

Demeure  neantmoins  la  fabregue  plus 
délicate  que  ni  le  thym,  ni  la  sarriette, 
aussi  ne  souffre  elle  d'habiter  ailleurs 
qu'en  jardin  bien  cultivé.  (0.  de  Serr., 
Th.  d'agr.,  VI,  ii,  éd.  1605.) 

FABELET,  S.  m.,  petit  fabliau  : 

n'un  fabelet  vos  voel  rimer. 

(La  Viellele.  Uichel.  375,  f  295=.) 

...  Vous  voel  chi  aconler 
Un  fabelet. 
Ilie  le  vielle  Truande,  Richel.  2168,  f  239'.) 

FABLANCE,  flubance,  s.  f.,  fable  ; 
Confabulatio,  (labance.  {Gloss.  de  Couches, 
et  Gloss.  lat.-gall.,  Richel.  1.  7692.) 

F.ABLAOR,  voir  FABLEOR. 

F.ABLE, /oHftie,  S.  f.,  parole,  discours  : 


Chufet,  fait  li  roys,  par  mes  ienx. 
Vos  faubles  si  ne  valent  riens. 
(Renan,  Suppl..  var.  desv.  -JiOîi-îlSii,  p.  318, 
Chabaille.) 

F.ABLEER,  VOir  FABLIER. 

1.  FABLEMENT,  S.  m.,  fable,  conte, 
mensonge  : 

E  contèrent  a  mei  li  felun  fablemenz. 
(Psalt.monast.  Corb  ,  Richel.  1.768,  f»  98  r».) 

2     FABLEMENT,  voir  Fl.\BLEMENT. 

FABLEOR,  faubleor,  fablaor,  fableur, 
fableeur,  (labeur,  s.  m.,  auteur  de  fabliaux, 
de  fables,  conteur,  souvent  avec  l'idée  de 
menteur,  trompeur  : 

Cil  fahlaor  qui  toz  jors  manient. 
(Gerv.,  Best..  Brit.   Mus.  add.  28200,  f  8i, 
P.  Meyer,  Romania  I,  p.  126.) 

Ja  ne  prendra  mes  terme  le  noslre  grant  labur 
Tant  com  Alisandres  trova  novel  fableur. 
(Te.  de  Kent,  Gesle  d  .Mis.,  Richel.  21361, 
f»  61  r°.) 

Tel  fablierre  et  tel  cansidiqne. 

(FaW.,  ms.  Chartres  261,  f   U2  r».) 


Il  n'est  ftabeur  ne  batellenr, 

Ne  joaeur  d'apertize. 
S'il  n'i  met  aucune  couleur. 
Nul  n'aime  ne  ne  prise. 
(Dit  des  Painlres,  ap.  lub.,  fio'iv.  fief.,  II,  100.) 
Li  fablerres  qui  li  contout 
Les  cinc  fablf^s  finees  ont. 
{Chasloiem.  d'un  père,  conte  X,  Biblioph,  fr.) 
Li  flabeeur.  (Bible,  Maz.  68i,  f»  158'.) 

Ne  soies  mieborderres,  ne  conterres,  ne 
fmblerres.  (Ms.  Ars.  5201,  p.  319>.) 

—  Chanteur  public  : 

Fableur,  ou  chanteur  en  place  publique, 
fabulator.  (146i,J.  Lagadeuc,  Cathol.,  éd). 
Auffret  de  Quoetqueueran,Bibl.  Quimper. 

F.VBLER,  -  eir,  (aubier,  (laber,  (tabler, 
verbe. 

—  Neutr.,  dire  des  fables,  des  contes, 
des  mensonges,  des  bagatelles,  babiller, 
bavarder  : 

Jeo  ne  di  mie  fable,  ne  jeo  ne  voil  fabler. 

(Wace,  Rou,  2»  p.,  1355,  Andresen.) 
E  Israël  iert  a  tûtes  seuz   a   respit  dunt 
il  em  purruni  fableir.  (Rois,  p.  268,  Ler.  de 
Lincy.) 


692 


FAB 


FAR 


FAB 


Et  quant  DOS  aurons  scmpres  nieogié  a  grant  planté 

Et  tuit  no  compaignon  en  seront  asazé 

Adont  me  ferai  je  oir  et  esconler. 

Car  home  qui  jenoe  n'a  cure  de  faiMer. 

(Jeh.  de  Latison,  Richel.  2495,  f"  3'  y°.) 
Tant  fn  rices  li  plais,  ne  Tons  en  quier  fabler. 
(De  SI  Ale.Tis,  160,  var.  du  ms.  Ojf.,  Ilerz.) 
Or,  dient  et  content  et  fahlent. 

(AttC.  et  Nie,  p.  10,  Suchier.) 

Or  dieut,  et  content  et  flalilenl. 

Ob-,  p.  6.) 
A  ce  qu'il  en  content  et  fiaient. 
Sachent  touî  que  del  plus  i  gabcnl 
(GuiART,  lioy.  lign.,  prol.,  94,  Bachon.) 

Li  cusiniers  ne  doit  pas  demorer  es  celles 
ne  fabler  es  moinnes.  (3'  p.  des  Coût,  des 
chartreux,  TDS.  Dijon,  f»  6  r».) 

11  n'a  pas  licence  de  fabler  a  aux  d'autres 
choses.  [Ib.,  f  12  v°.) 

Cilz  delà  et  deçà  ensemble  beuvoient  et 
mengoient  et  ch'auffoieul,  comptoient  des 
nouvelles  des  batailles  ou  ilz  avoient  esté, 
dorraoient  les  uns  jouxte  les  autres,  fa- 
bloienl  grant  partie  de  la  nuit,  vantoient 
eulxde  leurs  prouesces,  couvroient  et  re- 
gnioient  leurs  mauvaistiez.  {Bom.  de  J. 
Ces.,  Ars.  S186,  f  105'-) 

Confabulari,  jlaber.  (Gloss.  de  Conches.) 

Et  se  faisoit  a  elles  ferir  et  buffer,  si 
■vérité  est  que  l'en  en  a  fable.  (OnESME, 
Polit.,  f  IQ/J,  éd.  1489.) 

Sans  fabler  ne  sans  bouter  l'ung  l'autre. 
{Journ.  d'un  bourg,  de  Paris,  an  1431,  Mi- 
chaud.) 

—  Act.,  raconter  : 

Hz  fablent  aussi  que  iceluy  Denys...  fut  le 
premier  qui  en  son  pais  triuuipba.  {Chron. 
et  hisl.  saint  et  prof.,  Ars.  3515,  f"  162  v».) 
Seigneurs,  quoy  que  cest  homme  falfle. 
Croire  ne  puis  qu'il  soit  ainsi 
Aveugle  né 
Grebas,  ilist.  de  lapass.,  1432-2.  G.  Paris.) 

FABLEusiîMENT,  adv.,  fabulcuseiiient  : 
Cesle  punition  de  Dieu  déclarée  en  la 
Bible  par  la  confusion  advenue  au  basti- 
nient  de  la  tour  de  Babel,  a  esté  fableuse- 
ment  représentée  par  les  Grecs.  (Fauchet, 
de  l'Origine  de  la  lang.  etpoes.  franc,  1.  I, 
ch.  I,  éd.  1581.) 

FAULEUx,  adj.,  fabuleux  : 

Eq  rendant  inutile 

Comme  fahleuse  en  tout  la  victoire  d'Achille. 
(JOD.,  IMuv.  mesl.,  V  154  v",  éd.    15';4.) 

Les  Italiens,  Espagnols,  Alemans  et 
autres,  ont  esté  contraints  forger  leurs 
romans  et  contes  fableux,  sus  les  telles 
quelles  inventions  de  nos  trouverres, 
chanterres,  conteor,  et  jugleor.  (FauCHET, 
de  l'Orig.  de  la  lang.  etpoes.  franc,  liv.  I, 
ch.  5,  éd.  1381.) 

Discours  fableux  et  mystiques.  (Id.,  ib., 
ch.  6.) 

Desja  digne  des  Dieux,  par  ses  chevalereuses, 
Par  ses  sages  verluz,  lesmoigne  non  fablcuses 
Les  louanges  d'Hector. 

(J.  DE  Amelin,  lliinne  à  la  louange  du  duc  de  Guise, 
Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi"  s.,  IV,  298.) 

—  Qui  aime  les  fables  : 

Vous  deviez,  Monsieur,  chercher  des 
oreilles  fablnises,  si  vous  aviez  désir  de 
faire  valoir  voz  fables.  {Print.  d'Yver,  p. 
liS,  éd.  1888.) 

FABLiE,  S.  f.,  fable  : 


El  front  ot  une  perre  qni  Inist  et  reflambie, 
Dont  par  nuit  voit  aler  cou  par  plaine  midie  ; 
La  COQ  longe  et  grosse,  nel  tenes  a  fablie. 

(Epis,  des  Chelifs,  p.  211.  Hippean.) 

FABLiEME.NT,  -  oienunl,  s.  m.,  fable, 
conte,  mensonge  : 

Recunterent  a  mei   li   felun  fabliemenz. 
(Lib.  Psalm..  Oxf.,  cxviii,  83,  Michel.) 
Lat.,  fabulationes. 

Non,  mère,  dist  li  rois,  vous  dires  autrement. 
Moult  m'aves  or  mené  par  lonc  fabloiement. 
Mais,  par  le  foi  que  iloi  a  Dameden  le  grant. 
Le  cief  vous  couperai  de  m'espee  traacant, 
S'autre  cose  ne  dites. 

(Helias,  Richel.  12338,  f  16*'.) 

FABUEH,  -  oier,  -  oyer,  -  oiier,  -  eier, 
•  eer,  faubloyer,  /lab.,  fauboier,  verbe. 

—  Neulr.,  dire,  conter  des  fables,  des 
mensonges,  bavarder,  quelquefois  sim- 
plement parler  : 

Et  chantent  et  fablient  que  l'eire  lur  n'ennnit. 
(Th.  de  Kent,  Geste    d'Alis  ,  Richel.  24364, 
f  32  T».) 

Ordemenl  vit  en  fabloiant. 
(Reclds  deMoeiens,  }/Mc;rrf,  Ars.  35-27.  f°  128"".) 
Dont  comença  Lambers  a  /laboier 
Et  a  chanter  hautement  sans  dangier. 

(.iutjen,  Uichel.  860,  f  206.) 

Et  fcist  sa  moUier  fableer  et  conter. 

(Fierabras,  Vat.  Chr.  1616,  l"  34  v».) 
Assez  raiez  lou  porroient  faire 
Qu'en  voir  dire  et  en  voir  conter 
Se  porroient  miez  esprover 
Que  il  ne  font  en  fauboier. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3611.  f  l*".) 
Je  parlerai  en  la  Iribulation  de  mon  es- 
perit,  et  fabloieraio  l'amertume  de  m'ame. 
(.Bible,  Richel.  899,  f»  220v) 

Tant  puet  il  aler  flaboiant. 

iltose,  ras.  Corsini,  !"  '3'.) 

Qu.inl  la  vieille  oui  tant  /laboic. 

(Ib.,  f°  98''.) 

Quant  veulent  por  li  flaboyer 
Sa  prescience  alleboycr. 

(/*.,  i"  115'.) 

Force  que, se  il  remenoit  hors  de  l'ora- 
toire par  aventure  il  seroit  tels  qui  dor- 
miroit  ou  fabloieroit,  eteinsi  seroit  donee 
eschoison  au  deable.  (Begle  de  S.  Ben., 
ms.  Sens,  p.  137",  ap.  Ste-Pal.) 

Fabulari,  fabloiier.  {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.)  Impr.,  fabtouer. 

De  bon  maislre  vient  bon  loyer, 
Si  com  l'en  dit  sanz  flaboier. 
(I.  Lefebvre,    Resp.  de  la  mort,  Uichel.  994, 
f°  16''.) 

Elle  dict  tels  propos  a  Isabelle,  qui  de- 
voit  après  elle  fabloyer.  (Larivey,  Facet. 
Nuicts  de  Straparole,  IV,  3,Bibl.  elz.) 

Alterie,  qui  estoit  assise  près  d'elle,  sa- 
chant que  c'estoit  en  son  ranc  de  fabloyer, 
commença  ainsi  une  plaisante  fable.  (ID., 
ib.,  V,  1.) 

—  Act.,  raconter,  débiter  : 

Je  vous  ai  mainz  moz  fabloiez 
Et  diz  et  contes  riraoies. 

(Dit  de  Droit,  Gralet-Dnpiessis.) 

FABLOIEMENT,    VOif  FABLIEMENT. 

FABLOiER,  voir  Fablier. 
FABRE,  voir  Fevre. 


FABIIEGUE,  voir  FaBEGUE. 

FABRiCATURE,  S.  f.,  fabrication,  cons- 
truction, structure  : 

Elle  (la  cité)  est  inexpugnable,  tant  pour 
sa  force  et  fahricature  que  pour  sa  situa- 
tion. (FossETiER,  Chron.  Marg.,  ms.  Brux. 
10312,  VllI,  II,  4.) 

Faire  la  fahricature  des  soubzbassemens 
du  sainctiiaire.  (Blas.  des  couleurs  en 
armes,  f»  7  v»,  éd.  1511.) 

—  Image  forgée  ; 

Et  lui  fut  donné  par  ceulx  de  la  ville  la 
fabricature  et  imaige  de  Sainct  Orner  fa- 
briquée d'argent.  (J.  Molinet,  Chron. y 
eh.  CCCVI,  Buchon.) 

FABRERIE,  VOir  FAVRERIE. 

1.  FABRICE,  s.  m.;  forgeron  : 

Eu  forgeant  devient  on  fabrice.  [Perce' 
forest,  vol.  IV,  ch.  46,  éd.  1528.) 

2.  FABRICE,  S.  f.,  fabrication  : 

Menus  pilliers  de  singulière  fabrice  et 
artifliceulx  ouvrage.  (D'AuTON,  Chron., 
Richel.  5082,  f°  113  v.) 

FABRiCEUR,  voir  Fabriqueur. 

FABRICUEUR,  VOIT  FaBRIQUEUR. 
FABRIER,  voir  FAVRIER. 

FABRiLE,  adj.,  de  forgeron,  qui  a  rap- 
port au  forgeron,  à  celui  qui  travaille  les 
métaux  : 

Ars  fabriles,  c'est  a  dire  de  forgier  ou  de 
telz  fors  raestiers.  (Ores.me,  Ycono!n.,i°  2'', 
éd.  1489.) 

Dessoubz  l'art  fabrile  est  contenu  ce  qui 
est  de  faict  d'armes  de  fer  et  de  métaux, 
soubz  laquelle  orfeuvres,  raareschaulx, 
monnoyeurs  et  alquimisces  sont  contenus. 
(P.  F  EB.GET,  M  irouer  de  la  vie  hum.,  (°  100  \°, 
éd.  1482.) 

Cest  art  (de  la  construction)  a  deux  par- 
ties, c'est  asçavoir  architeclonique  et 
fabrile.  (Id.,  ib.) 

Il  inventa  l'art  fabrile.  (Rab.,  iv,  61, 
éd.  1352.) 

Forgeurs  forgent  et  traitent  choses  fabriles. 

Et  les  bourdeurs  vaines  et  inutiles. 

(Prov.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.  fr..   Il,   p.  130.) 

FABRIQUANT,  S.  m.,  celui  qui  a  fabri- 
qué, qui  a  construit,  en  parlant  de  l'auteur 
du  monde  : 

Auras  tu  hardement  d'envahir  le  plus 
grand  du  inonde,  l'héritier  du  mondain 
fabriquant,  l'image  du  céleste  guberna- 
teur.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  xviii,  Bu- 
chon.) 

FABRIQUEUR,  -icqueur,-icueur,-iquour, 
-  iceur,-  isseur,  s.  m.,  celui  qui  fabrique, 
inventeur  : 

De  mcnsiugos  li  fabriqueur. 
(.1)1/1  Claudiamis,  Richel.  1634,  f  40  v°.) 
Et  puis  Vulcan  le  fabriijuritr  de  dieux. 
(Le  Testam.  de  Leuther,  Poés.  fr.  des  xv«  et  xvi°  s., 
1,201.) 

Si  j'estois  leur  juge,  dissoit  il,  je  ferois 
bien  trouver  a  ceux  qui  produisent  ces 
beaux  contrats  leurs  fabriqiieurs,  et  qui 
leur  a  baillé  ces  belles  pièces  en  main. 
(G.  BouCHET,  Serees,  IX,  Rouen  1633.) 


FAB 


FAG 


PAC 


(iO.T 


—  Administrateur  de  l;i  fabrique  ou 
du  revenu  d'une  église  : 

Le  fabricueur  et  les  grossiers  de  Veuille. 
(1374,Ste-Radeg.,Reg.  cop.,  Arch.  Vienne.) 

Fahriqitour  àa  le  fabricqne  d'icelle  église. 
(6  mai  1440,  Inv.,  Cart.  cbap.  Dol,  Arch. 
llle-et-Vil.  S.  G.  I.) 

.C.  sols  cbaque  année  aux  fabrigueurs  de 
monsieur  S.  Julien.  (1415,  Orden.  de  l'hosl. 
M.  le  Duc,  ap.  Lob.,  11,  917.) 

Fabrigueur  de  la  parùi?se  de  la  Reves- 
tizon.  (1461,  Arch.  JJ  198,  pièce  218.) 

Fabriceur  de  la  dite  paroisse.  (1476, 
Arcb.  JJ  204,  pièce  183.) 

Aux  fabriqueiirs  de  l'église  parrocbial  de 
la  Flescbe  en  Anjou.  (1498,  Reg.  de  Nantes, 
f  38  V».) 

En  parlant  aux  proviseurs  et  fabrigueur 
des  églises.  (Proc.-verb.des  Coût,  de  Dour- 
dan,  Nouv.  Coût,  gén.,  111,  133.) 

Ne  pourront  les  marguilliers  et  fabri- 
gueurs des  églises  accepter  aucunes  fon- 
dations, sans  appeller  les  curez,  et  avoir 
sur  ce  leur  advis.  (Mai  1579,  Ordonn.  de 
Henry  III,  Blois,  lu.) 

On  dit  communément,  est  vraj',  il  est 
riche  comme  un  ladre.  Ce  proverbe,  va  ré- 
pliquer une  fesse  tondue,  est  cause  que 
beaucoup  ne  veulent  rien  donner  par  au- 
mosne  a  ces  pauvres  ladres  :  et  me  sou- 
vient qu'il  fut  dict,  n'y  a  pas  longtemps, 
au  fabrigueur  de  nostre  parroisse,  qui 
amassoit  pour  eux  :  Monsieur  mon  amy  je 
ne  veux  rien  bailler  pour  les  ladres,  car 
on  dit  que  les  plus  riches  de  la  ville  le 
sont.  (G.  BoucHET,  Serees,  xxxvi,  Rouen 
163S.) 

Se  disait  encore  au  commencement  du 
xvii°  s.  : 

Fabrice,  fabricgueur.  (1614,  Notre-Dame 
la  grande,  Arch.  Vienne.) 
FABRissEUR,  voir  Fabriqueur. 

F-VBULACioN,  -  Uon,  S.  f.,  fable,  men- 
songe : 

Dedallus,  duquel  les  fabulations  et  fables 
poétiques  parlent  grandement. (Orose.vol.I, 
f»  69'',  éd.  1491.) 

Voz  consolacions  ne  sont  pas  comme  les 
fabulacions  ou  flaleries  des  hommes.  {In- 
tern.  Consol.,  II,  lu,  Bibl.  elz.) 

Estre  oyseux  et  perdre  son  temps  en  fa- 
bulacions. {Ib.,  m,  XVII.) 

FABi'LATEUR,  S.  m.,  autsur  de  fables, 
de  contes,  de  récits  fabuleux  et  menson- 
gers : 

Ainsi  que  comptent  quelques  fabulateurs 
(Carion,  Chron.,  f  148°,  v  éd.  1348.) 

Fabulateur  et  poète  anciea. 
(Conr.oZET,  Futiles,  a  Mgr  Henry,  éJ.  1578.) 

Cf.  Fablkor. 

FAituLATiF,  adj  ,  qui  Contient  de  la 
fable,  fabuleux  : 

Hem,  hem,  voy  cy  je  ne  say  quoy 
Faiutatif,  c'est  raillerie 
Qu'on  me  dresse. 

(Ttterence  en  franc.,  f  Si'',  'Verard.) 

FAUULATOiRE,  aùj.,  fabuleux  : 
Choses  vaines  et   fabulatoircs.    (C.  Man 

siON,  Bible  des  Poet.  de  metam.,  nrol..  éd. 

1493.) 


Chose  fabulatoire.  (BofbgoinTt,  Bat.jud., 
V,  7,  éd.  1530.) 

Toutesfois  ne  sont  point  leurs  diclz  (des 
poètes)  tous  fabulatoires,  mais  très  vrays 
historicques  nmraulx.  (J.  Bouciiet,  les  Re- 
gnars  travers.,  1,  f°  43'',  éd.  1522.) 

FABULEH,  -  uller,  verbe. 

—  Neulr.,dlre  des  fables,  des  bagatelles, 
s'occuper  à  des  riens  : 

Légèreté  me  plaist,  je  quiers  mangier, 
boire  et /"afcîi/er  pour  ainsi  passer  le  temps. 
(J.  Gerson,  la  Mendicité  spirit.,  f"  41  v°, 
éd.  148S.) 

Vous  masiez  aimez  toz  poethes 
Qui  faliulloient  aux  faolx  prophètes. 
(le  Rebours  de  Slatlieotus,  p.  108,  éd.  1518.) 

—  Act.,  raconter,  en  parlant  d'une  chose 
fabuleuse,  mensongère  : 

Duquel  les  poètes  fabulent  que  il  reas- 
sambla  les  membres  de  Yppolitus  des- 
membré,  et  les  vivifia.  (Fossf.tier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f»  107  v°.) 

Bacchus,  que  les  poètes  fabulent  avoir 
esté  né  de  la  cuisse  de  Jupiter.  (NicoT.) 

—  Flatter,  cajoler  : 

Puis  vint  le  lendemain  avec  son  instru- 
ment de  musique,  commençant  a  fabuler 
Argus  par  si  grand  son  d'armonie  que  il 
endormit  tous  les  cent  yeulx  d'Argus  deux 
a  deux  conscquentivement.  (Yiotier  des 
Hist.  rom.,  c.  xcvill,  Bibl.  elz.) 

Ancien  patois  de  Champagne,  se  fabuler 
on  se  farbuter,  se  tromper,  s'égarer.  (Gros- 
LEY,  Vocab.  troyen.) 

FABULEua.  s.  m.,  auteur  de  fabliaux, 
de  fables  : 

Jadis  fut  un  homme  riche  qui  avoit  un 
fabuleur  qui  cliascune  nuit  lui  racoutoit 
cinq  fables.  {Discipl.  de  Clergic,  x,  Biblioph. 
fr.) 

Heraclides  qui  estoit /'aî/u/ewr  et  enrichis- 
seur  de  comptes.  (Selve,  Camille,  éd. 
1347.) 

FABUSE,  fabuze,  s.  f.,  mot  factice  dé- 
rivé de  fable  : 

Nous  ne  procédons  que  par  ditz 
Et  menaces  de  longue  main, 
Telz  fahuaes  sont  tout  en  vain, 
IN'ostre  fait  n'a  point  de  cooduicle. 
(Gbebas,  ily^t.  de  la  Pass.,  Ars.  6431,  f  ISS"*.) 

Teh  fabuies  sont  tont  en  vain. 

(lo.,  ib-,  16-281,   G.  Paris.) 

On  nous  dit  que  la  estudies 

A  rompre  noz  serimonies 

Tour  pregcber  ne  sçiy  quelz  fabuses. 

(Id.,  ib..  Ars.  6131,  f  IGl'.) 

FAÇAUTÉ,  S.  f.,  bil  air,  prestance  : 
Tout  chil   qui  le  vcoieut  le  prisoienl   et 

bonnouroient    pour     la    façaulé    de   lui. 

(Froiss.,  Cliron.,  X,  234,  Ker'v.) 

FACE,  voir  Faisse. 

FACELET,  voir  Faisselet. 

FACENDE,  S.  f.,  métairie  : 
Riches  d'avoir  et  de  facendes. 

(liom.  d'Alcr.,  ap.  Duc,  111,  '217''.) 

FACEON,  voir  Façon. 

FACEon.  voir  Faiskor 


FACER,  voir  Facier. 

FACET,  adj.,  gracieux,  plaisant  : 

Leur  don!ce  et  facele  manière 
De  parler. 

(C/i««t.,  Val.  f.hr.  149(1,  T  32. i 

Merelrice  est  belle,  donlce. 
Opportune,  ^'ente.  facele 
Kl  plaisante  a  voir. 

(Ttterence  en  franc.,  r  193'',  Verard.) 

FACETE,  S.  U,  dimin.  de  face  : 

Amors  li  di.'it  :  Or  Toi,  douccte, 
Com  Athis  a  hele  facele. 

(.Utils,  Richel.  37.-;,  f»  127'.) 

Sa  facele  Termeillcle 
Corne  rosier  lloris. 
{Rom.  et  pasl.,  Barisch,   I,  ;;-2,31,  et  Vat.  Clir. 
1490,  f°  11.Ï  r".) 

FACETEi,,  s.  m.,  raillerie  : 

liant  i  ait,  c'est  liien  ke  jel  die, 
Ke  Iraison  se  pnet  mnlt  bien  v.inleir 
K'elle  ait  teil  cens  ke  sont  de  sa  manie  ; 
Ke  cnide  pa«  c'on  les  pensl  mateir. 
Nomeir  les  veni,   nés  iloi  pnis  oUlieir, 
C'est  faeelets,  orgucls,  mais  et  envie. 
(AiiiiERTiN  DES  AnEKOs,  Cliu'is.,   ms.  Berne  389, 
(<•  82  v".) 

F.vcETEMENT,  adv.,  gracieusenieu t  : 
Vela  bien  dit  facctemrnl 
A  le  prendre  ironiquement. 

(Ttierence  en  franc.,  (»  95'',  Verard  ) 

Vous  trouverez  deux  hommes  iniroduictz 
Par  Nevius  le  poète,  et  induiclz 
A  deviser,  par  nne  comédie, 
Facelemenl,  en  une  forme  hardie, 
Du  bien  quavoienl  en  leur  citf  perda. 
(J.  BoccHET,  Ep.  mor.,    \"  p.,  silii,  éd.  i:>4.'i.) 

FACEUN,  VOirFACO.N. 

FACEUR,  voir  Faiseor. 
F.vcHANT,  voir  Faschaxt. 
FACH.vuT,  voir  Faschart. 

1.  FACHE,  s.  f.,  friche  : 

Le  champ.irt  de  trois  cent  arpenz  ou  en- 
viron de  terre,  partie  en  fâche  et  partie 
couUuree.  (1323,  Chart.  de  Brie,  Arch.  JJ 
62,  pièce  109.) 

2.  FACHE,  voir  Fasciie. 

FACHEUSETÉ,  VOir  FASCblEUSETÉ. 

FACHOLET,  S.  xïi.,  luouchoir  : 
Pas  n'oublia  chaussier  les  bouzettes,  ne 
acbaindre  autour  de  son  corps   latouaille 
hroudee,  le  facholet  jiendaut  devant.  {Ilist. 
desSeig.  de  Gavrcs,  f  140  v»,  Cachet.) 

FACiioN,  voir  Façon. 
FAGHUEL,  faisoil,  S.  111.,  uiouclioir  : 
Une  pilote  ai  ci  pendue. 
Grosse,  pesante  et  eslendue  ;... 
l'ileron  a  gros,  et  factmet. 

{bu  Mercier,  lîichel.  1915-2,  f  '  43".) 
Lez  Juif  se   coguoise  (sic)  au /'aisoii  de 
toille  liute  eujauue  couleursur  leurslcstes. 
(Le  S'  d'Anglure,  le  ioint  Voy.  dJcrns., 
p.  43,  A.ï.) 
Cf.  Facuolet. 
FACHURiER,  V  ûir  Faitcrier. 

FACIER,  facer,  v.  a.,  faire  : 

Nuls  ne  desserve,  ne  n'ostc  riens  de  la 


Cl)4 


FAG 


FÂC 


FAG 


table  aus  cliambellaiis,  lors  taut  sculemeut 
li  aumofiniers  ou  cil  i|iii  sont  établi  a  ce 
[acier.  (128S,  Ord.  de  Ihoslel  le  Roy,  Pièc. 
ici.  à  IHist.  de  Fr.,  xix,  35.) 

Pour  facer  surcot  ethouce  au  roy.  (1319, 
Compte  de  Gieffroy  de  Fleury,  ib.,  xix,  59.) 

FACii.,  voir  Faitcil. 

i-ACiLhAGE,  ^  oir  Faucillage. 

l'AciLLiiî,  voir  Faucillee. 

FACiNVTE,  adj.,  p.-6.  transparent  ? 
Orite  i  hat  d'antre  manière, 
Tachie  est  de  blanc  la  mains  chiere. 
Et  facinale. 

(Lapid.,  C  1083,  Pannier.) 

FACiNEREux,  -  Buveux,  -  oreux,  adj., 
criminel  : 

Et  estoit  juRce  coulpable  de  virgon- 
saeuse  et  facineureuse  coulpe.  (Sym.  de 
IlESDiN,  Trad.  de  Val.  Max.,  f"  117%  éd. 
148S.) 

On  est  digne  correction 
A  si  fannorcnse  offence  ? 

(Thercnce  en  franc.,  f°  56°,  Verard.) 

Gens  facinereux,  qui  de  très  legier  sont 
enclins  a  murmurer  contre  les  officiers 
dudit  comte.  (1483,  Ord.,  xix,  216.) 

Affin  qu'il  niourust  de  double  mort 
comme  far.inoreux  et  comme  pécheur.  (La 
Mer  des  hysloir.,  t.  I,  f"  aW,  éd.  1488.) 

FACixEUREUx,  voir  Facinereux. 

FACiNiER,  S.  m.,  sorcier;  faciniere,  s.  f., 
sorcière  : 

Le  père  des  supplians  venant  de  la  ville 
de  Riom....  commença  a  crier  aux  sup- 
plians :  Tuez  ces  ribaulx  faciniers  et  faci- 
nieres.  (1433,  Arch.  JJ  187,  pièce  109.) 

Estoit  commune  renommée  ou  pais 
qu'icellui  Jehan  estoit  sorcier  et  facinier. 
(1456,  Arch.  JJ  189,  pièce  87.) 

Lyonn.  et  forés.,  faciney,  sorcier,  en- 
chanteur. 

FACiNOREUX,  voir  Facinereux. 

FACOLE,  voir  Facule. 

F.vooN,  fasson,  fazon,  faceon,  faceun, 
faicon,  (aehon,  faickon,  s.  t.,  chose  faite, 
construction  : 

La  u  furent  les  granz  faiçons  (de  Jnmièges), 
.^'out  furs  espines  e  bnissons. 
(Ben.,  b.  de  Norm,  11,   108S3.   Michel.  > 

—  Face,  visage  : 
Ly  bers  Thomas  de  Marie  a  le  cleve  façon. 

(Chev.  au  cygne,  21005,  Reitt.) 

Toz  li  cors  enroidist,  et  li  faceons  de- 
vient pale.  (S.  BERN.,Serm.,  Richel.  24768, 
l»  17  V».) 

Telle  ne  n'est  mies  li  tristece  des  ypo- 
crites,  car  ele  n'est  mies  el  cuer,  mais  en  la 
fazon.  (iD.,  ib.,  p.  564,  Ler.  de  Lincy.) 

Cil  defegurent  lor  fazon,  mais  a  ti  la 
commaudet  om  a  laveir.  (Id. ,!().) 

Oyng  ton  cbief,  et  la.  faceon  levé.  (1d., 
ib.) 

Ceste  est  vosti-e  professiuns  querre  lo 
Deu  de  Jacob,  ne  mie  a  la  commune  ma- 
nière de  toz  les  autres,  mais  querre  la 
faceon  meimes  de  Deu  cui  Jacob  vit.  (Li 
EpisUe  St  Bernarl  a  Mont  Deu,  ms.  Verdun 
7i,  1°  14  V».) 


Querre  la  faceun  de  Deu  c'est  sa  connis- 
sance.  {Ib.,  i"  15  r°.) 

Anz  s'an  fut  li  chaitis  toz  muz  et  toz 
tremblauz  si  cuni  Caym  de  davaut  la  faceon 
nostre  Signor.  (Ib.,  i"  20  r°.) 

De  le  grande  merveille  en  saingna  se  fachon. 
(H.    Capcl,     1779,  A.  P.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  vue  : 
Davaol  la  fazon  de  l'onction  de  Crist  ne 

porat  esteir  nule  enfernietez  de  cuer.    (St 
Bern.,  Serm.,  Richel.  24768,  f»  20.) 

—  Gens  de  façon,  gens  de  bonne  no- 
blesse, de  bonne  compagnie  : 

Laplus  deshonneste  chose  qui  puisse 
estre  au  monde  en  especial  aux  hommes 
lie  façon  est  de  veoir  une  jeune  femme 
yssue'  de  bon  lieu  volage  et  effrénée.  {En- 
seignements d'Anne  de  France,  p.  30,  Cha- 
za  ud) 

Oncques  homme  ne  femme  de  grant 
fasson,  ne  qui  eust  bon  sens,  ne  désira 
avoir  ce  bruit.  {Ib.,  p.  12.) 

—  Gens  de  façon,  factionnaires,  garni- 
saires  : 

Et  avec  ce  y  eut  de  grans  assaulx  faits 
de  ceux  dedens  contre  ceux  de  dehors  ; 
car  la  ville  estoit  fort  garnie  de  gens  de 
fachon.  (Mém.  de  P.  de  Fenin,  an  1411, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Et  pour  ce  mirent  grant  paine  a  les  gar- 
nir, par  especial  celles  qui  estoient  tenables 
et  moult  fort  les  pourvoient  de  gens  de 
fachon.  {Ib.,  an  1420.) 

Maie  bouce  et  son  assamblee 
De  gens  de  fairlion  mal  garnie 
Cuidoient  le  chaslean  d'emblée 
Prendre. 
(Lefranc,  Champ,  des  dames,  Ars.  3121.  PS") 

FACONn,  faconde,  adj.,  qui  parle  avec 
faconde  : 

Le  trouvay  si  bien  enseigné,  si  bien 
parlant  et  si  facond  que  je  ne  eusse 
sceu  me  soulier  d'escouter  ses  doulces  pa- 
rolles.  {Perceval,  f»  42%  éd.  1530.) 

Soubz  l'aventure  et  fortune  incertaine 
D'estre  excusé,  ou  d'acquérir  la  haine 
De  la  plus  part  des  facondes  lecteurs. 
(Fr.  Sagon,     le    Coup   d'Essay,  prol.  address.  l'e- 
pist.  qui  ensuyt  a  la  Royne    de  Wav.,  à  la 
suite  des  Œuvres  de  Marol,  éd.  1731.) 
L'estoile  de  Mercure  rendoitles  hommes 
faconds  et  bien  parlant.  (GuiLL.  DU  Choul, 
de  la  Helig.  des  anc.  Romains,  p.  166,   éd. 
1561.) 

Le  facond  bien  dire.  (^f.  Pasq.,  Lelt., 
viii,  7,  éd.  17^3.) 

FACONDE.VIEXT,  adv.,  avec  faconde  : 
Etplenst  a  Dieu  que  les  reciter  seussent 
Facondement,  et  que  bonne  grâce  eussent. 
(('h.  FosTAïKE,  Translation  d'Ovide,  éd.  1536.) 

F.ACONDiEux,  adj.,  qui  parle  avec  fa- 
conde : 

Monsgr  Gérard  de  Rossillon  y  envoya 
ung  très  notable,  sace,  hardy  et  discret 
homme,  très  facondieux,  c'est  a  dire  très 
bien  en  parlé.  (Girart  de  Rossillon,  ms.  de 
Beaune,  éd.  L.  de  Montille,  p.  267.) 

FACONDITÉ,  S.  f.,  faconde  : 
C'est  juste  qu'en  tous  languages  aient  facondité. 
(Herman.  Bible,  Richel.  1444,  f  57  y".) 

Par  son  visaige 
Plaist  et  par  sa  facondilé. 
(Eust.  Deschamps.  Poés..    Richel.  810,  f  539=.) 


Elégance  et  facondité  en  ces  deux  lan- 
gues. (G.  BoucHET,  Serees.  V,  103,  Roybet.) 

FAçOiWETTE,  s.  f.,  dlm.  de /'rtço»,  ma- 
nière : 

Tant  de  petits  charivarys, 
Tant  de  petites  façonnelles. 
tCoouiLi.ART,  Œuv.,  Il,  211,  Bibl.  elz.) 

1.  FACtjuE,  faque,  fasque,  s.  f.,  poche, 
sac  : 

Tous  les  pays  gisoient  subjets  a  gens  de 
huiseuse,  compaignons  de  la  facque,  hou- 
vers,  putiers,  ruffiens,  hennebennes.  bu- 
veurs de  vin  et  gasteurs  de  draps,  qui  nés 
estoient  pour  boire  eaue  et  mener  la  char- 
rue. (G.  Chastell.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  III,  171,  Buchon.) 

En  son  saye  avoit  plus  de  vingt  et  six 
petites  bougettes  et  fasques  tousjours 
pleines.  (Rab.,  Pantagruel,  ch.  16,  éd. 
1542.) 

Adonc  noctoya  très  bien  de  beau  vin 
blanc  le  col,  et  puis  la  teste  et  y  synapiza 
de  pouldre  de  diamerdis  qu'il  portoit  tous- 
jours  en  une  de  ses  fasques.  (Id.,  Panta- 
gruel, ch.  30,  éd.  1542.) 

2.  FACQUE,  S.  m.,  faquin  : 
Facque,  as  faquin.  (Cotgr.) 

FACTEUR,   voir  FAtTOR. 

FACTiBLE,  adj.,  qui  peut  être  fait  : 
Des  choses  contingentes  et  qui  se  peu- 
vent avoir  en  une  manière  et  autrement, 
une  est  agible  et  l'autre  est /■ac(ifrJe.(OBES- 
ME,  Eth.,  f°  115",  éd.  1488.) 

Ce  m'a  esté  bien  a\9e  el  factihle.  {Aw. 
parf.  de  Guiscard  et  Sigism.,  f»  11  v°.) 

FACTiF,  voir  Faitif. 

FACTION,  S.  f.,  fabrication  : 

Action  et  faction  différent  en  espèce. 
CuT  faction  est  o|)eration  par  laquelle  ou 
œuvre  en  matière  dehors,  si  comme  dolcr 
ou  forger.  (Oresme,  Poliliq.,  f'  6%  éd. 
1489.) 

—  Action  de  guerre  : 

Je  me  deporteray  de  traicter,  si  ce  n'est 
par  incident,  des  belles  factions  et  des 
ruses  de  guerre  qui  furent  exécutées  par 
les  assiégez,  au  dommage  et  deshonneur 
des  assieceans.  (Du  VillARS,  Mém.,  II,  an 
1531,  Michaud.) 

—  Ruse,  tromperie  : 

En  fin  après  que  le  promoteur  eut  pris 
telles  conclusions  qu'il  luy  pleut  par  sen- 
tence de  l'evesque,  et  du  vicegerent  de 
l'inquisiteur,  il  est  dit  que  tout  ce  qui  avoit 
esté  fait  'par  la  Pucelle  n'estoit  que  fac- 
tions et  tromperie  pour  séduire  le  pau- 
vre peuple,  ou  bien  invention  du  diable. 
(E.  Pasquier,  Rech.  de  la  France,  I.  VI, 
ch.  V.) 

FACTisTE,  voir  Faitiste. 

PACTOUREAU,  S.  m.,  dlmin.  de  facteur: 

11  n'y  a  boutique  de  factoureau,  ouvroir 
d'artisan  ni  comptoir  de  clergeau,  qui  ne 
soit  un  cabini^l  de  prince  et  un  conseil  or- 
dinaire d'Etat,  (Mornav,  Lett.,  dans  Mayer, 
Galerie  philos,  du  xvi»  s.,  II,  271.) 

FACTURE,  voir  Faiture. 

FACTURIER,  voir  Faiturier. 


FAD 


KAD 


I  AF, 


FACU,  adj.,  lisse  ? 

Uns  engin  nommé  mouton  qui  est  fait 
en  guise  d'une  maison  couverte,  par  dessus 
lequel  est  fait  de  aierrinn,  et  en  la  couver- 
ture et  a  l'entour  sont  clouez  cuirs  crus  et 
facus,  affin  que  le  fer  ne  le  feu  ne  s'il 
puisse  prendre.  (Le  Joiwencel,  f"  86'>,  ap. 
Ste-Pal.) 

FACui.E,  facole,  flacoUe,  s.  f.,  petite 
torche  : 

Et  puiz  quant  il  furent  après  il  estoit 
nuit,  il  font  feu  et  haucent  li  facole  alu- 
mees  a  ce  que  cil  de  la  cité  se  douassent 
alegresce  de  lor  venue,  etli  anemiseussei^t 
paour.  (Aimé,  Yst.  de  li  Norm.,  V,  27, 
Champollion.) 

Li  Sarrazin,qui  lo  sentirent  sans  nombre, 
o  flacolle  alumees  issirent  fors  de  la  terre 
a  ester  contre  la  force  de  li  Normant.  (Id., 
i6.,  V,  10.) 

Une  famle  ou  petite  torche  ardant.  (La 
Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  50'',  éd.  1488.) 

FADE,  adj.,  faible,  languissant  : 

Sire  Artus,  rois,  ie  sni  malailps, 
Bociez,  meseaus,  liesfait  et  fatles. 

(Tristan,  I,  :1G79,  Michel.) 
Celé  esloit  maie  et  csploree. 
Fade,  fleslrie  et  esploree. 
(G.  DE  CoiNci,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  H'.) 
Bien  set  qn'ele  a  eslô  m.ilade, 
Q'encor  en  a  le  cuer  tût  /'tidr. 
(Amaldas  et  Ydoine,  Rithel.  375.  f°  3'28!'.) 

Troi  c  et  chinnkanle  malade  ! 

Ki  XXX  ans  orcnt  esté  fade,  \ 

Et  sans  oir  et  sans  Teoir 

Et  sans  parler  et  sans  savoir.  [ 

(MODSK.,  Chron.,   11262,  lleiff.) 

Quant  l'en  en  la  meson  Dien  entre 
Por  regarder  aiican  malade. 
Lors  ai  le  cuer  si  mort  et  fade 
Qu'il  m'est  avis  que  point  n'en  sente 
Cil  qui  fet  bien  si  me  tormente. 
(Ri'TEB.,  iliracle  de  Théophile,  .lub.,  II,  90.) 

Dame,  mes  cors  est  si  malades. 
Plains  de  velin  et  trois  et  fades- 

{Lesx\joe.i  N.-D.,  ms.  Troyes.) 

E,  tresdoulx  Dien,  père  dn  mont. 

Confortez  moy,  trop  sui  malade  ! 

Le  corps  m'est  si  pesant  et  fade 

Que  plus  ne  peut. 

(ilir.  de  S.  JeanChrys.,  t-ifiO,  Wahiand.) 

Dont  viennent  tant  de  gens  malades, 

Catherreux,  gravelleux,  goûteux, 

Débilitez,  fragiles,  fades. 

Podagres,  poussifz  et  boilenx. 
(y.  DE  LA  CuESNAïE,  Comdamn.  de  Bancquel, 

p.  351,  Jacob.)  ; 

Ainsi  durement  enferme  de  corps  et  de    j 
pensée,  fus   renversé    sur  icelle   très   en- 
nuyeuse  couche,  ou  j'ay  depuis  plusieurs   ' 
.jours  demouré  a  fade  bouche  et  failly  ap- 
pétit.  (A.   Chartieb,  l'Esper.,  OEuv,,    p. 
26i,  éd.  1617.) 

Je  me  senlz  pesant  et  tont  fade.  | 

(Act.  des  Aposl..  vol.  II,  f  55'',  éd.  1537.)         - 

S'elle  est  nourrisse  elle  sera  fade. 
Avalée,  pleine  de  lambeanx. 
(CoociLLART,  DroiU  nom.,  l°p.,  de  Jnre  nalarali,    1 
l.  5S,  Bibl.  elz.)  j 

—  Fade  était  quelquefois  synonyme  de 
pâle  : 

Trayez  vous  près  du  feu.  Je  double  que 
vous  estes  mal  saing  ;  vous  avez  trop  fade 
couleur.  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c. 
cxxi,  Bibl.  elz.) 


Hé  dea  !  il  n'a  pas  le  visaige 
.\insy  potatif,  ne  si  fade. 

(Pttthel.,  p.  112,  Jacob.) 

—  Déplaisant  : 

Voecy.  bon,  j'arage  de  froid. 
De  faim,  de  soif,  et  soys  malade. 
Ma  femme  fect  elle  la  fade 
De  moy  gecter  a  remolys  .- 
(Farce  du  fiaporleur,   p.  7.  ap.    Ler.  de    Lincy  et 
Michel,  Farces,  moral,  et  serm.  j'oif.,  t.  lï.) 

—  Faire  chiere  fade,  se  donner  l'air  de 
j  la  tristesse  : 

"'''  L'une  dit  :  Las  î  mon  bon  amy. 
Mon  bon  seigneur  est  bien  malade. 
Mais  n'en  a  pas  le  cueur  marry 
Combien  que  face  chiere  fade. 

(Les  Faintises  dn  monde.) 

—  Fade  de,  qui  est  dépouillé  de  : 

La  terre  qui  ert  de  tanz  biens  si  pleine, 
/)('  luz  aveirs  est  cre  fade  e  veine. 
CloRD.  Famosaie.  Chron..  696,  ap.  Michel,  l).  de 
mrm.,  t.  III.) 

—  Dégoûté  de  : 

Dans  abbes  doit  sougnier  sur  trestont  des  malades, 
/)'eans  visiter  souvent  ne  doit  il  yoslre  fades. 
{Gu,i,ES  11  Mi'isis,    //'  Maintiens  des  Monnes,  I, 
203,  Kerv.) 

—  Fade,  comme  le  lat.  fattms,  voulait 
encore  dire  sot  : 

Or  ça,  parlons  des  tabourins. 
Lesqoelz  s'en  vont  tons  les  matins 
Aux  dames  donnPr  les  aubades. 
Ha  !  povres  sotz  !  ha  !  povres  fades  / 
(Sermon  des  FouLv,  Ane.  Th.  fr.,  II,  221.) 

Fade  s'est  conservé  dans  le  patois  nor- 
mand avec  plusieurs  de  ses  anciennes  si- 
gnifications. On  lit  dans  le  Glossaire  nor- 
mand de  Le  Héricher  :  •  Fade,  lAche, 
poltron,  déloyal  ;  à  Valognes  :  T'es  un 
fade.  •  Bourg.,  environs  de  Saulieu,  fade, 
faible.  Morvan,  fade,  mollasse. 

1.  FADEMENT,  adv.,  d'unc  manière  fade, 
insipide  : 

Bref  son  mde  lourd  discours, 
.Sans  sel,  sans  poix,  sans  mesure, 
Alloit  tousjours  au  rebours 
D'une  voix  fademenl  dure. 
(Taiiubeau,  Poés.,  à  M""  Marguerite,  éd.  1574.) 

2.  FADEMENT,  S.  m.,  action  de  devenir 
fade,  sans  force,  sans  vigueur  : 

Et  le  cuer  pour  celé  rouleure  et  fademenl 
se  change,  et  ele  s'umelie  et  clôt  ses  eles 
por  dormir  comme  pasmes.  (Sydrac,  Ars. 
2320,  §  164.) 

KADEu,  verbe. 

—  Act.,  rendre  fade,  sans  force,  sans  vi- 
gueur : 

Si  est  del'enrouUeure  et  de  l'escume  des 
humours  qui  seur  le  cuer  viennent  et  le 
fadent.  (Sydrac,  Ars.  2320,  §  164.) 

—  Neutr.,  se  flétrir  : 

Tant  foyent  les  fleurs  en  esté  belles,  en- 
core longtemps  devant  l'iver  elles  fadent, 
or  elles  flaytrissent.  (Palsgrave,  Esclairc. 
de  la  lang.  franc.,  p.  543,  Géniu.) 

FADEssE,  s.  f.,  fadeur: 
Parquoy  il  n'y  arien  meilleur  que  de  re- 
cevoir   cest    assaisonnement,   lequel   seul 


peut  oster  la  fadesse  qui  est  en  nou:;. 
(Cai.v.,  Comtn.  s.  l'harm.  eoang.,  p.  118, 
éd.  1S61.) 

...   En  qnelqne  bref  discours 
Que  lu  remplis  de  fadesse  et  d'amours. 
(J.  Vaio.,  Sat.,  III,  aBaif,  éd.  lGt2.) 

h'ADET,  adj.,  faible  : 

Mes  quant  ele  ne  m'a  mestier, 

Trop  me  semble  mes  fadelc. 
(Chans.,  d:ins  les  Poel.  fr.  ae.    mon,    IV    li7'J, 
Ars.) 

PADi,  part,  et  adj.,  alfadi,  pâli  : 

I  Tost  sera  ta  fâche  frcnchie 

I  El  ta  frcche  collonr  fadir. 

(C/ef  d'amour,  p.  SI,  Tross.i 

FADiu,  voir  Faidif. 
FADON,  s.  m.,  mousse  : 

...  Puis  sont  les  mariniers 

Tous  lesqnelz  sont  dessus  les  naulonniers. 

Apres  y  sont  d'anllres  rpds  un  grand  nombre 

Nommez  fadons  servans  a  tout  encombre. 

.Sur  lesqnelz  est  pour  conduire  bien 

l'n  officier  nommé  le  gardien. 

(J.  BoDCHET,  Ep.  mor..   1»  p.,  xiiii,  éd.  1515.) 

Cf.  Fadrin. 

FADRiiv,  S.  m.,  mousse  : 

Les  fadrins  qui  sont  les  pages  servans 
de  la  nave.  [La  Salade,  f»  31'»,  ap.  Ste-Pal.) 

L'assemblée  de  tous  officiers,  truche- 
mens,  pilolz,  capitaines, nauchiers,/"afl!rîns, 
herpailliers  et  niatelotz  feut  en  la  Ihala- 
mege.  (Hab.,  IV,  1,  éd.  1S52.) 

Le  pilot...  coramenda  tous  estre  a 
Cherté  tant  nauchiers,/'adrins,  et  mousses, 
que  nous  aultres  voyagiers.  (Id.,  eh.  18.) 

Icy,/'adnn,  mon  mignon.  (Id. ,ib.,  ch.  20.) 

FAEEMEXT,  facment,  adv.,  par  l'effet 
d'un  enchantement  : 

Et  tout  ainsi  qu'elle  pensa 

Faire  sa  roee,  le  fonrma 

Arisinelique  enlieremenl. 

Faicle  samble  faecment. 

(Anti  Claudiamis,  Richel.  1634,  f  13  ï°.) 

—  Dans  un  sens  défavorable,  pour  dire 
drôlement  : 

Hommes  accoustrés  faêment.  (xvn'  s.» 
Valenciennes,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

FAEL,  voir  Feeil. 

FAELÉ,  adj.,  flanqué  de  piliers,  de  co- 
lonnes : 

Li  tors  estoit /'ae/é  de  lius  en  lius,  et  ele 
se  quatist  deles  l'un  des  pilers.  [Auc.  et 
JVî'c,  p.  17,  Suchicr.) 

1.  F.VEMENT,  s.  m., enchantement  : 

Et  dit  ses  oreisons,  seignie  et  conjurée 
Cora  chele  qui  esloit  de  faement  senee. 

(Dûon  de  Maience,  6917,  A.  P.) 

2.  FAEMENT,  VOir  FAEEMENT. 

FAEit,  fayer,  feer,pheer,  v.  a.,  enchan- 
ter, ensorceler  : 

Par  le  mien  cnsienl,  deables  Vont  faé. 
Ou  il  li  sunt  n   corps  a  reculons  entré. 

(Doon  de  Maience,  3388,  A.  P.) 

—  Enlever  par  des  enchantements  : 


('.90 


FAE 


FAF 


FAG 


Morz  ne  velt  pas  Innsnes  dnrcr, 
Ains  selt  as  gens  lors  max  faer. 

(Parlon.,  5'221,  Crapelet.'» 

—  Dcclaror  p:ir  un  oracle  : 

Il  amil  esté  dit  et  faê  par    la  réponse 
des  nieux.   {Triomphe  des  IX  Preux,  p. 

120S  ap.  Ste-Pal.l 

—  Infin.  pris   subst.,  action   d'ensor- 


.m.  ileossoà  ot  nn  lemprer 
Et  .m.  fées  ol  an  faer. 

(Uoni.  de  Thehes,  Uichel.  60,  P  7'.) 

—  Fai',  part,  passé,  enchanté,  ensor- 
celé : 

■le  vos  (lonni  l'espee  an  poing  doré 
Ft  le  cheval  Jntamont  le  faé. 

(Les  Lnh..  ms.  Monip.,  f  162''.') 
Vecy  eose  fnce  ! 
Il  convient  qa'il  y  ait  traisnn  nr.leaee. 

(CheiK  m  eijgnc.  20127.  Reid.) 

Kt  cil  jele  l'escn  enconlre. 
Qni  fn  faes. 

(Gamiain,  5188,  Ilippeau.) 

Uollans,  li  nies  Karlon,  a  le  cors  si  faé, 
!Ne  redoute  cop  d'arme  .!.  denier  raonnaé. 

(Fierairas,  3713,  A.  P.) 

Fee  dame,  ci  mos  me  rent  la  vie. 
(Hues  o'Ariia5,  CJa«s.,  Poiît.    fr.   av.    1300,111. 
1239.  Ars.) 
Me  conchai,  c'est  vprita  fine. 
Près  dn  saut  Wanlier,  en  la  pree, 
Qui  est  morveillense  et  faee. 
(De  la  Mon  Larguece,  nichcl.  837,  f°  280=.) 

-Vu  chemin  m'a  rataint  rcst  grant  dyable  faé. 
(Doon  de  Maience,  4301,  A.  P.) 

Par  mon  chief  !  (ist  li  dncs,  voici  chose  faee. 
(Cov.,  B.  du  Gueselin,  U93,  Charrière.) 

Des  choses  que  on  appelle  faees.  (J. 
d'Arras,  ^felus.,  p.  11,  Bibl.  clz.) 

Il  se  approiicha,  environ  la  minuyt,  de 
une  fontaine  faee  nommée  la  fontaine  de 
soif.  (lo.,  ib.,  p.  35.) 

Et  distl'isloire  etla  Traie  crouicque  qu'il 
se  conibalit  a  ung  chevalier  fayé  au  maul- 
vais  esperil,  es  prez  dessoubz  Lusigneu. 
(ID.,  ib.,  p.  274.) 

Les  autres  dient  et  maintiennent  que 
c'est  un  esperit  faê,  qui  tous  les  samedis 
fait  sa  pénitence.  (Id.,  ib.,  p.  231.) 

Il  est  escript  que  le  saiije  dominera  au.K 
estoiles  et  vaincra  les  choses  fayees.  (Mr 
cuAULT,  Dance  aux  Aveug.,  p.  34,  éd. 
1748.) 

Luy  tireray  le  cueur  du  ventre  s'il  n'est 
si  fayê  que  mon  clayve  en  son  corps  ne 
pust  entrer.  {Percecal,  f»  53'',  éd.  1330.) 

Mais  si  ainsi  estoit  pheé,  et  denst  ores 
ton  huir  et  repo.=  prendre  liu,  failloit  il 
que  ce  feust  en  incommodant  a  mon 
lloy.  (Rabel.,  Gargantua,  ch.  31,  éd. 
1342.) 

Bacchus...  avoit  pour  soy  venger  des 
Thehaius  un  renard  feé,  de  mode  que 
quelque  mal  et  domaige  qu'il  feist,  de 
besle  du  monde  ne  seroitprius  ne  offensé. 
(iD.,  I.  IV,  Prol.,  éd.  1352.) 

C'est  un  cliasteau  feé  de  telle  sorte 
Que  Dnl  ne  peut  approcher  de  la  porte 
.*ii  de  graudi  roys  il  n'a  tiré  sa  race. 

U'ONS.,  .Amours  die,  VI,  Bibl.  elz.) 
Nous  raprjorloieut  aussi  les  grands  em- 
peschemeus  et  fuscherie  que  leur  donuoieut 
<;eux    de  dedans  iucessamment,   leur  sor- 
ties hardies  et  furieuses,  telles    qu'on  les 


estimoit  plustost  (ayez  et  esprits  diaboli- 
ques, que  hommes  mortels.  (F.  de  Rabu- 
TiN,  Comment.,  IV,  éd.  1374.) 

Ainsi  les  troncs  feez  de  la  forest  d'Epirc, 
Aniraei  de  l'esprit  que  Jnpin  lenr  inspire. 
Prédisent,  imposteurs,  d'une  diserte  voix. 
Ce  qni  doit  advenir  aux  crédules  Grégeois. 
(Du  Barta';.  W  semaine,  éd.  1379.) 
On  eut  dict  que    ceste   rencontre   estoit 
une  chose  feee.  {Print.  d'Yver,  p.  446,  éd. 
1588.) 

Il  me  semble  voir  ces  paladins  du  temps 
passé,  se  presentans  ans  joustes  et  aus 
combats,  avec  des  corps,  et  des  armes 
faees.  (Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  7,  éd.  1588.) 
Chose  fee  et  enchantée.  (G.  Bouchet, 
Serees,  V,  133,  Boybet.) 

Le  retour  en  sa  terre 
De  Piomede  aussi,  des  le  fatal  trespas 
Du  faé  Maleagre  il  ne  raconta  pas. 

(J.  VArQ.,  Arl.pocl.,  u,  éd.  1802.) 

—  Fatal  : 

Feé,  et  qui  doibt  advenir  par  necessilé, 
fatalis.  (R.  Est.,  Pet.  Dict.  fr.-lal.) 

On  trouve  encore  au  xvn°  siècle  : 

Je  veui  d'un  verd  qui  oncques  plus  ne  meure 
Féer  mon  corps,  à  ce  qne  désormais, 
Conroe  mon  roy  pour  qui  je  nais  à  l'heure. 
Tout  accident  je  surmonte  à  jamais. 

{L\  MoRLiEr.t,  Remiss,  de  Daphné.) 

Lan.,  fayer,  charmer  ;  fayi,  parfait. 
F.AERiE, /■fliefîe,  s.  f.,  parole  enchante- 
resse mais  fausse  : 

Or  avez  dit  faerie. 
(Ferri,  à  J.  de  Marli,  Vst.  Chr.  1190,  f»lfi8'.) 
Oncques  ne  issist  hors  de  ma  bouche  ne 
faerie  ne  menconge.  (Deguillev.,  Pèlerin, 
de  la  lie  hum'.,  Ars.  2323,  f  62  r».) 

An  fort  lessons  ceste  faerie. 
Et  relournons  a  noz  montons. 
(CoQuii,i.ART,  Slonol.  du  Pmjs,  II,  247,  Bibl.  clz.) 

—  Réunion  de  fées  : 

!  Ou  bois  de  Bersillant  en  la  forest  fueillie. 

Ou  il  y  a  souvent  repair  de  faieiie. 

(Biiin  delà  Monl..  1538,  A.  T.) 

F.VF-ssEL'R.  voir  Faiseor. 

F.vETÉ,  S.  /.,  mollesse  : 

Quant  les  enfans  se  acoustument  a  au- 
cuns mouvemens,  ilz  en  sont  plus  agilles 
selon  le  corps  et  eschevent  faelé  et  pa- 
resce.  (H.  de  Granchi,  Trad.  du  Conv.des 
j    Princes  de  G ille  Co/onne,  Ars.  5062,  f°  123  r».) 

I       FAFEE,  adj.  /.,  qui  a  une  mine  sédui- 
sante : 

C'est  ung  trésor  qu'elles  sont  bien  tillees. 
Et  ouUro  plus  font  si  bien  des  fafees 
Par  douli  maintien  et  regars  basilioques. 
Qu'on  ne  sçanroit  mieuls  peindre  droicles  fées. 
1    (.1500,  IWdi'ocat  des  dames  de  Paris,  Poés.  fr.  des 
xv°  et  xvi"  s.,  Xll,  10.) 

':  FAFELl.UE,  VOir  FANFKLUE. 

fafeloukde,  s.  f.,  tromperie, bourde  : 

\  L'uQ  par  corner,  l'autre  par  bourdes, 

Leur  Jient  tant  de  fafelourdes... 
(E.  Deschamps.  Miioaer  de  Mariage,  Richel.  840, 
f°  498''.) 

Cf.  Palourde. 

fafelu,  adj.,  gros,  dodu  : 


Le  paslé  esloUfafelx. 
(Farce  du  Paslé  et  de  la  Tarte,  Ane.  Th.  fr.,  II, 
73.) 

Il  estoit  si  gras  et  si  fafelu,  qu'on  l'eus 
fendu  d'une  arcsle.  (Des  Per.,  Nouvelles 
récréations,  de  l'Asne  ombraceux,  Lyon 
1558.) 

Ses  parens  et  amis  voulant  le  festoyer  a 
sa  bien  venue,  mirent  rostir  une  bonne, 
grosse,  lourde  et  fafelue  longe  de  veau. 
(JVoîii).  Fabrique  des  excell.  Traits  deverité, 
p.  40,  Bibl.  elz.) 

Ce  mot  vieilli  a  été  employé  par  M°"  de 
Sévigné,  non  pas,  comme  dit  Littré,  dans 
le  sens  d'espiègle,  mais  bien  dans  le  sens 
de  dodu: 

Celte  petite  infante  éveillée  et  fafelue. 
{Leit.,  19  fév.  1690.) 

Haut-Maine,  faflu,  bien  nourri,  dodu  à 
pleine  peau. 

faffelin,  adj.,  conteur  de  bourdes,  on 
gros,  dodu  : 

Pierres  Faffclins  le  jone.  (Ch.  de  1311, 
ap.A  Thierry,  .VoH.  de  l'hist.du  Tiers  Etat, 
IV,  83.) 

Cf.  Fasfelue,  Fafef.lue  et  Fafelu. 

faffeuerie,  s.  f.,  bourde  : 

Icellui  Lourdel  dist  que  c'estoient  toutes 
tromperies  ou  faffeueries.  (1407,  Arcb.  .U 
161,  f"  221  V».) 

Ducange  écrit  faffeuers  ;  le  ms.  per- 
mettrait de  lire  fiiffeueries. 

fage,  s.  m.,  mot  savant,  hêtre  : 

Quand  ly  rnndel  furent  rimé 
Ly  pa.<;|onrel  du  bois  ramé 
Sont  rassemblé  an  \a\j  fage 
Ou  Delligere  qni  fust  sage 
De  rime,  sist  pour  ea  jugicr. 

(Pastorolet,  ms.  Brux.,  f  1  v».) 

Cf.  Fou. 

FAGEL,  S.  111,  casaque,  besace  : 

Diclus  Girardus  de  verbis  procedens  ad 
verbera,  remoto  caputio  a  capite  suo  et 
exuto  magaldo  seu  fagel,  malitiose  irruit 
in  dictum  exponentem.  (1398,  Arch.  .1.1 
133,  pièce  314.) 

FAGET,  S.  m.,  lieu  planté  de  hêtres, 
foutelaie  ;  est  représenté  par  des  noms  de 

lieux  : 

Au  nord  de  Mauheuge,  le  Censé  du 
Faget. 

L'abbaye    de  Bellefaget  (Bellofagelum), 
autrefois  placée  au  voisinage  d'une  lorel 
I    qui  était  un  débris  de  l'Ardenne. 

F.VONEMENT,  VOir  FAIGNEMENT. 

I  FAGOTAiLLE,  S.  f.,  matériaux  employés 
pour  remplir  une  chaussée  ou  une  digue  : 

j  Hz  s'abandonnoient  oullrageusemenl  a 
porter  arbres  et  aultres  fagotailles  pour 
emplir  les  fossez.  (.Ieh.  le  Bel,  Chron.,  I, 
262,  Polaiu.) 

Fagotaille.  C'est  ainsi  qu'on  appelle  en 
Bresse  la  garniture  de  la  chaussée  d'un 
étang,  parce  qu'elle  se  fait  avec  des  fagots. 
(Laur.,  Gloss.  du  Droit  fr.) 

I      FAGOTET,  s.  m.,  dimin.  de  fagot: 


FAI 


FAI 


FAI 


697 


Jehannot  Fcgotel.  (Dec.  4397,  Invenl.  de 
meubles  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte- 
d'Or.) 

FAGOTEUR,  S.  111.,  hypocrite  ? 

Le  suppliiint  dist  a  icellui  Thomas  qu'il 
n'esloit  mie  en  sa  puissance,  ni  d  un  tel 
fagoteiir  mangeur  de  soupes,  que  s'il  eust 
veu  icellui  Quenetur  frapper,  qu'il  ne  lui 
eusl  courru  sus.  (1393,  Arch.  JJ  14b, 
pièce  436.) 

Cf.  Fagotise. 

FAGOTiER,  s.  m.,  faisBur  de  fagots,  bû- 
cheron : 

Fagotiers.  {Reg.  Phil.  Aug.,  f»  129,  ap. 
Duc,  Fagus.) 

FAGOTISE,  s.  f.,  hypocrisie  ; 

Encores  i  a  un  degrez  ou  est  la  somme 
de  perfection  de  ceste  vertu  (l'humilité), 
c'est  Toloir  a  certes  et  désirer  de  cuer 
sanz  fagotise  estre  tcnuz  pour  vil  et  estre 
îiarsonez  et  vileinement  treitiez.  (Laurent, 
Somme,  ms.  Milan,  Bibl.  Ambr.,  f"  44*.) 

FAGUiN,  adj.,  qualifiant  une  sorte  d'é- 
pine, p.-è.  l'épine-vinette  : 

Et  se  l'en  ente  neûier  en  espine  fa- 
guine  on  y  cueille  nèfles  plus  gros  et  meil- 
leurs que  les  au! très.  (Frère  Nicole,  Trad. 
du  Livre  des  ProujJHz  champ,  de  P.  des 
Crescens,  f»  92  v°,  éd.  1316.) 

On  lit  dans  la  Maison  rustique  : 

Le  fruict  du  nefflier...  sera-t-il  plus  beau 
sans  comparaison,  si  vous  l'entez  sur  es- 
pine vinette. 

FAiART,  faiar,  failhard,  s.  m.,  hêtre  : 

Le  maire  a  regard  sur  coudre,  sur  mer- 
rien,  sur  failhard,  se  lesdictes  choses  ne 
sont  marchandes.  (1373,  Ord.,  v,  682.) 

Douze  cens  toises  d'aiz  en  faiar.  (1537, 
Compt.  de  Diane  de  Poitiers,  p.  225,  Che- 
valier.) 

Fayard  est  encore  un  des  noms  vulgaires 
du  hêtre. 

FAicELE,  -  celle,  voir  Fissele. 

FAiCHON,  voir  Façon. 

FAiçoN,  voir  Façon. 

FAiCTiciTÉ,  voir  Faitisseté. 

F.AICTIF,   voir  FAITIF. 

FAiCTis,  voir  Faitis. 

FAICTISSEMENT,  VOÏr  FAITISSEMENT. 

FAicTURE,  voir  Faitcre. 

FAICTURERIE,  VOir  FaITUBERIE. 

PAiDE,  feide,  fede,fedde,foide,  s.  f.,  droit 
qu'avaient  les  parents  ou  amis  d'un  as- 
sassiné de  venger  sa  mort  sur  son  meur- 
trier ;  inimitié  de  famille,  parti  formé 
d'une  ou  de  plusieurs  familles  pour  tirer 
vengeance  d'un  meurtre  :  vindicta  paren- 
tum,  dit  Réginon;  et  par  extension, guerre 
mortelle,  inimitié  ouverte  : 

Fromons  li  vians  nos  fn  tant  près  manant 
Qae  de  la  faide  li  forfeist  noiant- 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f  l"-2''.) 
T.    III. 


•  Et  par  itant  m'en  sny  a  mal  bailli, 
Chens  en  foide,  se  il  n'en  a  merci, 
Por  cest  acorde  dpveudrai  hom  barni. 

(/4.,  Ars.  31«,  ("  SlK) 
Erapereres  de  Fr.mce.  prenes  .i.  messagier  : 
Envoies  a  Renans  vo  parole  nnncier, 
Qu'il  vos  rende  Guichard,  son  frère,  qu'il  a  cliier, 
Qui  voslre  fil  ocist  a  l'espee  d'acier. 
Pais  le  faites  ardoir,  ou  ocirre,  on  noier. 
Por  itant  se  porra  de  la  fede  apaier. 

(Quai,  fils  .iym.,  p.  69,  Tarbé.) 

Se  vous  y  estes  de  fede  mortel.  (1235, 
Serm.  des  magistr.  de  Lille,  Tailliar.) 

S'il  nvenoit  qu'aucuns  des  provos  fusl 
en  faide,  et  il  ne  s'en  vousist  oster  par  le 
(lit  (i'eskevins.  (1243,  Ch.  des  compt.  de 
Lille,  854,  Arch.  Nord.) 

S'aucuns  hom  porte  coutiel  a  pointe,  u 
hroke,  u  sajetes,  u  arc  et  piles,  s'il  n'est 
de  faide  morteil  em  puint  que  truiwessont, 
ot  puis  que  bans  en  est  fait,  il  est  a  trente 
sols.  (1247,  Cari,  de  Hain.,  Loi  des  vill. 
d'Onnaing  et  de  Quaroube,  Arch.  Nord.) 

On  fait  le  ban  ke  on  fait  assavoir  a  tous 
ke  s'il  est  home  u  feme  en  ceste  vile  ki 
soit  en  faide,  ni  en  mal  amour,  ne  en 
haine,  ke  s'il  volt  avoir  pais  ne  accord,  ke 
il  viengne  as  preudhonmes  eswardeurs 
ki  le  pais  feront  de  par  sainte  Eglise,  de 
par  le  seignur  de  le  terre  et  de  par  les 
eschevins.  (1234,  ib..  Ban  des  Trives.) 

Du  contens  et  de  le  faide  qui  estoit 
entre  mi  et  mes  amis  d'une  part,  et  mon- 
seigneur Drievon  de  Gransart  et  ses  amis 
d'autre  part.  (1266.  Cart.  de  Ponlliieu,  Ri- 
chel.  1.  10112,  f»  227  r».) 

Se  alcun  home  de  forain  a  ces  trives 
ne  se  voelt  tenir,  il  convient  ke  cils  qui 
les  trives  aront  Jiancies  u  li  kief  de  le 
faide  amené  devant  eschevins  celi  u  cels 
ki  a  ces  trives  ne  se  voiront  tenir,  en 
plainne  halle,  porquoi  les  eschevins  paro- 
lent  a  dis  de  bouke.  (Bans  aux  échevins, 
L,  f»  4  v,  Arch.  mun.  Douai.) 

Soit  pour  fede  qu'il  ait  pour  lui  ou  de 
par  ses  amis,  dont  triuwes  ne  soient  mie. 
(Roisra,  ms.  Lille  266,  p.  29.) 

De  lequelle  fedde  il  n'a  nule  triuwe  ne 
respit.  (Ib.) 

Les  raaies  amers  apaissa. 
Et  les  firans  faides  aqnoissa. 

fMoLSK.,  Chron.,  5140,  ReilT.) 
De  Florînps,  deviers  Hainnau. 
Estoit  vpnns.  s'ot  d'avoir  pan  ; 
Quar  faide  et  povertes  l'avoit 
Tel  mené,  que  petit  avoit. 

(ID.,  ili.,  lC-250.) 

La  se  sont  entredesfié 
De  mortel  faidr  et  afié. 

(ID.,  ili;  2.5177.) 
Ci  n'a  il  pas  mort  deservie 
C'on  li  doive  tolir  la  vie, 
Por  çou  que  s'il  vos  a  baîsie. 
Tant  deves  vous  estre  pi  us  lie: 
Car  s'il  vous  eusl  veu  laide, 
.la  del  baisier  n'eussies  faide. 

(Blancand.,   1011,  Miolielant.) 
Definee  aves  vostre  çjuerre. 
Jamais  par  moi  n'avères  faide, 
Del  tôt  me  rent  a  to  manaide. 

(/*.,  ,Ï508.) 
Se  vos  avez  de  moi  manaide 
Jamais  ne  vos  porterai  faide 
De  la  mort  Cardroain  mon  frère. 

(Durmars  le  Gallois,  4793,  Slengel.)   . 
Hon  les  doit  miex  haïr  de  feide 
C'on  ne  fet  autres  maufeiteurs. 
(Dit  des  Avocas,  80,  G.  Raynau.i,  Romania,    XII, 
p.  21B.) 


;    .Mes  ]X    n'en    mis    contre    ans  mener    guerre    ne 
\faide. 
(Vn  nu  d'Arenlures,  Trébutien.) 
Car  en  faide  orent  longhement 
Est)!. 

(Ren.  le  nouvel,  381,  Méon.) 
C'est  tyrans  damages  et  grans  deus 
Que  vous  .VII.  estes  si  cruel 
Que  par  droite  faide  mortel 
Vons  a  uns  chevaliers  conquis. 
(Sarp.azis,  Rom.  de  liant,  ap.    Michel,    Hisl.    des 
ducs  de  Norm.,  p.  -2fi7.) 

Item  s'il  advient  que  aulcuns  des  villes 
devant  dictes  soit  occis,  les  amis  et  ceulx 
du  sang  du  tueur  seront  asseuré  des  amis 
et  des  cousins  du  tué  jusques  au  quarau- 
tiesme  jour  a  compter  du  temps  de  l'oc- 
cision,  et  se  en  dedens  le  quarantiesme  jour 
aulcun  navrast  celui  ou  tuast,  il  seroit  tenu 
pour  mourdreur  et  aussi  après  le  quaran- 
tiesme  jour  ilz  vouloient  le  tuer,  forjurer 
et  le  forjurast  ils  serout  asseuré  et  porront 
'.!f,'5''^  '"  l'^''^"-  ('^89,  Trad.  dune  ch.  de 
1245,  Bulletin  de  la  comm.  hist.  du  dén 
du  Nord,  IV,  340.) 

—  Demander  faide,  demander  raison, 
tirer  vengeance  : 

Sacies  bien  que  se  je  en  niuir,  faide 
vous     en     sera  demandée   (Ane.    et  Nie 

p.  8,  Suchier.)  ' 

—  Faire  bien  de  faide  à  quelqu'un,  lui 
chercher  querelle  : 

Sire,  faites  bien  a  ce  baoeler  de  faide. 
(Li  Riote  de  Monde,  p.  10,  Michel.) 

FAiDER,  v.  a.,  traiter  en  ennemi,  haïr 
mortellement,  bannir,  proscrire  : 

Quar  li  Poitevin  li  aidoient 
Et  le  royJeaa  moult  faidoienl. 

(MonsK.,  Chron.,  20739,  Reiff.) 

Mis  pères  fn  dune  prnz,  en  meinl  Vmfui  faidé. 

(Hon,  269,  var.,  Michel.) 

FAiDiEu,  voir  Faidif. 

FAiDip,  faidiii,  faidieu,feidif,  fadiu,ad']., 
banni,  proscrit  ; 

Che  sont  faidiii 
Ki  sont  de  lor  pais  eskiu. 

(Wistasse  le  Moine,  15,")9,  Michel.) 

—  Celui  qui  n'est  pas  sous  la  protec- 
tion d'un  seigneur  ; 

Et  li  frankise  des  moulins  ou  Bruille  est 
telle  ke  li  hom  deforains,  quant  il  muet 
por  venir  al  molin,  si  est  el  conduit  le  se- 
geur,  ne  nus  ne  le  puet  ajourner  por  dette 
ne  por  catel,  ne  ariesler  ;  mais  se  il  e^t 
faidius,  de  couse  gart.  (Charte  de  1257, 
ap.  d'Herbomez,  Etude  sur  le  dial.  du 
Tournaisis,  p.  47.) 

—  Ennemi  juré  : 

Que  trop  ares  félon  faidiu 

En  lui,  si  cora  vous  m'aves  dit. 

(GiB.  DE  Mo.NTR.,  Yiolelle,  17ol,  Michel.) 
Multaurunt  pis  Brokeis  et  nuilt  pejurs  feidta. 
(Garbier,  YiedeS.  Tliom.,  Richel.  13513,  fgTr".) 

Mais  raisons  el  piles  m'ensegne 

C'on  doit  mieus  servir  un  esiraigne 

Que  ses  proisme>  qui  sont  fadiii. 
(Li  Conijié  Bande  Fa-loul,  30i,  ap.  Méon,  FaM.  el 
Conl.,  I,  122.) 

C'est  voirs,  mi  oel  m'ont  en  grant  dolour  mis, 
Mais  je  n'en  doi  nul  tenir  a  faidiu. 
Ains  les  en  doi  amer,  ce  m'est  avis. 
Quant  il  ont  mis  mon  cuer  eu  si  haut  liu. 
(.CoLARS  Li  BooTuiLLiER,  Chaos.,  Dmaux,   Trouv. 
arlés.,  p.  138.) 

88 


698 


FAI 


....  Tenir  a  fnidien. 

(Id.,  ib.,  Viil.  Chr.  liSO,  f  U  r".) 

Entre  mes  faidicus 
N'est  prens  nos  sejonrs. 

{loenge  N-D.,  Richel.  .313,  C  313''.) 

nenart  et  si  gent  biea  lor  lieu 
Ont  garni  si  comme  faidiru 
Ki  se  criemenld'estre  assegié. 

(Reii.  le  nom.,  887,  Méon."» 

—  Hardi  : 

Que  tous  ceulx  qui  recepvenl  et  ont  par 
eul.i;,  leurs  femmes  et  enffans,  les  aulmos- 
nes  des  povres  de  la  -ville,  ne  soient  si 
faidis  de  aller,  hanter  ne  converser  en 
tavernes,  butes,  cabaretz  ne  aultres  lieux 
samblables.  (1544,  Ord.  des  pauvres,  Lille, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FAiDirt,  V.  a.,  traiter  en  ennemi  : 

...  Ains  seroie  Hasasis 
Qne  proçainement  ne  presse  vengemeot 
De  ciens  qui  ont  qais  par  coi  sui  de  li  faidis. 
{Chans.,  Vat.  Chr.  1400,  f»  31».) 

—  Poursuivre  : 

Chil  ne  le  vaut  point  laissier  por  son 
crier,  ains  le  feri  si  el  ventre  qu'il  l'ocist  : 
grans  deus  en  fu  menés  ;  mais  onques  li 
bacelers  n'en  fu  faidis.  (Hist.  des  ducs  de 
Norm.  el  des  roisd'Anglet.,  p.  164, Michel.) 

—  Faidi,  part,  passé,  chassé,  proscrit  : 

Ne  cil  sobre  son  cors  la  ne  ferit, 
Se  nel    fais  de  sa  terre  trestot  l'aidil, 
Qne  li  r.eis  ne  te  moeve  gnerre  e  estrit. 
(Ger.  de  Rossill.,  p.  319,  Michel.) 

Nom  propre,  Faidy. 

FAiDiu,  voir  Faidif. 

1.  PAIE,  S.  f.,  chose  qui  sert  à  lier  : 
Retenus  fnl  et  pris  et  loies  d'oane  faie. 

(Jee.  des  l'REis,  Gesle  de  Liège.  2218,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

2.  PAIE,  S.  f.,  hêtre  : 

Bois  de  faie  el  de  chesne.  (1323,  Trav. 
aux  chat.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  S3.) 

Noms  de  lieux  :  La  Paye,  comm.  de  la 
Charente,  caat.  de  Yillefaguan;  l'étang 
de  Lafaye,  Charente,  arr.  de  Confolens; 
la  Foye,  commune  des  Coutures  d'Argen- 
ton  (Poitou)  ;  Fay,  Faiacus,  Sarthe. 

Noms  propres, Fo^e,  Bellefaye.  (Richahd, 
Invent,  analyt.  des  Archiv.  du  château  de 
la  Barre.) 

PAIE,  voir  Feé. 

FAiEE,  voir  Fiée. 

1.  FAJEL,  voir  Feeil. 

2.  FAiEL,  voir  FOIEL. 
FAiELER,  v.  n.,  se  figer  : 

Hni  matin  ert  plus  fresce  (votre  bouche)  que  n'est 
[rose  novele  ; 
Rois,  or  est  perse  et  bloie  pins  qne  sans  qni  faiele. 
XRoum.  d'Alix.,  f  Si'.  Michelanl.; 

PAIERIE,  voir  Faerie. 
FAiGNABLE,  feignable,  adj.,  fabriqué  : 
Fictilis,  feignable.  {Gloss.  de  Couches.) 
1.  FAiGNAS,  feignas,  s.  m.,  lieu  planté 
de  hêtres  : 


FAI 

Item  Jebanne  lient  une   terre  et  un  fei-    ' 
gnas  oontigu,  contenant  cinq  meyterees  de 
terre.  (1412,  Arch.  JJ  166,  pièce  272.) 

2.  FAIGNAS,  faignaz,  s.  m.,  cloaque  : 
Lo  matin  issereiz  fors   del  faignaz  de 

misère  et  del  brau  de   la  lye.    (S.  Bern., 

Serm.,  Richel.  24768,  f"  23  vo.) 

FAiGNEMENT,  feinguement,  feignement, 

feingment,  fagnement,  s.  m.,  création,  in-    I 
vention  : 

Figmenlum,  li,  feinginens.  {Catholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

—  Action  de  feindre,  feinte,  fiction  : 
En  feignement  de  feintes  paroles  fremis- 

seient  encuntre  mei  ot  lur  denz.  {Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  xxxiv,  17,  Michel.) 

Qne  faigneinens  ne  deceust  famé.  (Bible, 
Richel.  901,  f»  13''.) 

Feingnemens  de  droit.  {Digestes,  ms. 
Montp.  H  47,  t"  296".) 

Conlrovanznoviaus /■aî'gnemenz  envers  vé- 
rité. (Vie  S.  Hyrenei,  Richel.  818,  f"  300  r».) 
Hardré  une  nel  gnerpi,  mes  k'en  fist  feignement. 
(Horn.  4755,  Michel.) 

A  Dieu  plesl  trop  et  alalente 
Qne  li  pechierres  se  repente 
Des  péchiez  dont  l'ame  est  chargie, 
Et  que  la  volenté  changic 
De  Taine  joie  et  faignemeni. 
En  pleur  et  en  gémissement 
Viegne  par  vraie  repentaacc 
A  lui. 

(FaH.  d'Ov..  Ars.  5089,  f  56'.) 
Fascinus,   enchantement   ou  fagnement. 
(Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7679.) 
Fascinacio,  faignement.  (Ib.) 

FAiGNEOR,  faingneor,  fainneor,  fengeor, 
-  eur,  s.  m.,  celui  qui  travaille  les  métaux, 
artisan  : 

Fictor,  fictoris,  composeur,  faingneur, 
ordonneur.  (Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

—  Celui  qui  feint  : 

Cist  Julien  fu  premièrement  moines  et 
fainnieres  de  grant  religion.  (Trad.  de  Be- 
leth,  Bichel.  1.  99o,  f  64  t".) 

Cis  ki  est  ou  visce  défaillant  si  puet  estre 
dis  menteres,  fengieres.  (Li  Ars  d'amour, 
I,  487,  Petit.) 

De  malvais  ypocrites  et  faigneurs,  les 
sentes  de  lor  voies  sunt  molt  envolepees. 
(Ib.,  I,  495.) 

Simuleur,  faingneur.  (Gl.  gall.-lat.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

...  Et  voy  ja  ses  plours  faintes...  C'est  le 
faingneur  qni  me  souloit  admonester  que  je 
me  gardasse  des  enfans  de  Marianne.  (An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  5083,  f"  201^) 

PAiL,  voir  Fel. 

FAibE,  voir  Faille. 

1.  FAII.IE,  S.  f.  ? 

Tant  ont  naigié  par  mer  et  par  failie 
Qui  sont  venu  par  molt  grant  aestie 
Droit  a  Paris. 
(De  Charlem.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.  1300,  f»  4».) 

2.  FAILIE,  voir  Faillie. 

FAILHARD,  VOir  FAIART. 

FAii.LVBLE,  adj.,  faillible  : 


FAI 

Infaillibilis,  non  faillable.  (Gloss.  de 
Conches.) 

Ceux  qu'il  a  crées  et  produis,  et  fais 
frailes  et  caducques  et  faillables.  (G.  Chas- 
TELL.,  Chron.  des  D.  de  Bourg.,  III,  113, 
Buchon.) 

Faux  prometteur,  ami  faillable. 
(Id.,  roullré  d'Amour,  VI,  St,  Kervyn.) 

FAiLLANCE,  -  auche,  -  enee,  fall.,  fait- 
lenti,  s.  f ,  manque,  défaut,  privation  : 

Si  por  faillance  de  non  fosses.  (Gloses 
deRaschi,  Ex.,xiv,ll,  Darmesleler,  Glosses 
el  glossaires  hébreux-français.) 

—  Endroit  faillie,  oit  quelque  chose 
manque  : 

De  tust  estoit  fais  et  bastis  (le  pont) 

Et  de  tel  manière  establis 

Que  puis  c'on  montoit  sor  le  pont 

Aloiton  tostans  contremont 

Jnsca  miliu  :  ilec  faloit. 

Que  unie  rien  avant  n'a  voit; 

Por  ço  n'i  pooit  on  passer  ; 

Une  estache  de  ceuvre  cler 

Qni  mult  estoit  de  grant  vaillance 

Le  sostenoit  a  la  faillance. 

U'erceoal,  ms.  Berne  113,  f"  105''.) 

—  Manquement,  faute,  faiblesse,  toute 
sorte  de  torts  : 

Et  si  dit  i  a»on  faltance. 
Par  nonseos  ou  par  obliance. 
(GciLLAOME,  Best,  divin,  3252,  Hippean.) 
Et  s'ans  teil  point  lor  feisiez  faillance. 
Saint  et  martyr,  apostre  et  inocent 
Se  plainderoient  de  vos  a  jugemant. 
(Chans.  à  Phil.  Ata/uste,  ap.  Ler.    de  Lincy,  liée, 
de  ch.  hùtl..  I,    121.) 

Qnar  dire  oi  ke,  par  faillance. 
Prise  Sigebiers  pour  aide 
La  fille  le  roi  Analcide. 

(MoDSK.,  Chron.,  "Il,  RelIT.) 
En  grant  fiance,  grant  faillance. 
(Vie  du  saint  hermite  Reynarl,  Snppl.,  p.  384, 
Chabaille.) 

Que  aucuns  de  nous  ne  s'endurcisse  en 
faillance   de     péchiez.    (Bible,    Maz.   684, 

P  sse"-.) 

Il  n'est  plus  noble  trésor  ne  plus  pré- 
cieuse chose  terrienne  que  la  bonne  dame 
qui  me  essaya  et  a  veu  ma  folie  el  es- 
prouvé  ma  faillance.  (Liv.  du  Chev.  de  La 
Tour,  c.  cxxv,  Bibl.  elz.) 

De  grant  flance  grant  faillance. 
(xv"  s.,  Proi).  gallie.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  l'ruv.t 
Mais  puisqu'esperance  en  faillance 
Tourne,  mou  cueur  remply  sera 
De  cures.  _, 

(Therence  en  franc.,  f  22  r  ,  Verard.) 
Par  faillance  el  lascheté  de  cœnr. 

(Jamïn,  Iliade,  xvil,  éd.  1577.) 
—  Ne  faire  faillance,  ne  point  faire  fail- 
lance, point  de  faillance,ne  point  manquer: 

Chansons,  va  :  di  mon  frère  le  marchis 
Qu'il  a  mes  nomes  ne  face  faillance. 
aaiBAUT  II,   Comte  de  Bar,   ap.  Tarbé,  Cham.  de 
Champ.,  p.  18.) 

Car  vous  estes  de  si  1res  grant  vaillance 
Qne  vostre  ami  n'i  fera  ja  faillance. 
(Cgbs    de   Breci,    Chans.,    ap.    Maetzner,    .Mt/r. 

Lieder,  p.   14.) 
Apres  print  Bennmanoir,  c'est    chose    sans  don b- 
■  "^       "^  (tance, 

.lehaouot  Desserant,  Guillaume  de  la  Lande. 
Olivier  Monlevile,  homme  de  grant  puissance. 
Et  Symonnet  Pachart  pas  ni  fera  faillance. 
(^Bataille  des  trente  Englois  et  des  Irenle   Urclons, 
:        135,  Criipelel.) 


FAI 

Si  promist  que  en  tout  ce  qui  aparte- 
uoit  a  homme  viellarc  il  ne  ferait  faillance. 
(Bersuihe,  t.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  107".) 

Et  se  y  fais  point  de  faillance. 

{Eledus  et  Serene,  ms.  Slockholm  fr.  37.) 

—  Sans  faillance,  incontestablement, 
indubitablement  : 

0  Deus  serrez,  sans  faillance^ 
De  égal  bonté,  de  égal  puissance. 

(Adam,  p.  5i,  Lnzarche.) 
Et  de  sa  lan  i  en  loyn  jansir 
Et  sem  faillrnli  allet  fcrir. 
{Fragm.  de  l'Alex.  d'All'éric  de  Besançon,  Bartsch., 
Chresl.,  col.  20,  3*  éd.) 
Or  avez  ol  sanz  faillance 
De  Tostre  songe  la  senblance. 

(.Renan,   U;i7,  Martin.) 
Et  mesire  Dnrmars  le  Sert 
Roidement,  sens  nnle  fallance. 

{Durmars  le  Gallois,  2828,  Slengel.) 
Si  fod  verte  sanz  faillance. 
(.Est.  de  la  g.  s.,  Vat,  Chr.  lBo9,  P  9''.) 

Car  comencement  sans  faillanche 
A  il  et  bel  et  boin  et  sas,'e. 
(J.  DE  JouRM,    Disme  de  penil.,    Brit.  Mas.   add. 
lOOlo,  f  80  r°.) 

Et  encor  dist  on  qne  vaillance 
Leur  faisoit  faire,  sanz  faillance. 
(Chr.  de    Pisan,   Liv.  du  chemin   de   long  estude, 
3869,  Piischel.) 

—  Mettre  quelqu'un  en  faillance,  déclarer 
qu'il  a  failli  : 

Si  recint  l'eslins  de  Valence, 
Et  le  pronvost  mist  en  faïence. 

(JlODSK.,  Chron.,  30S03,  Reiff.) 

—  Terme  de  droit,  défaut  : 

Ces  mots  bizerres  et  farouches  de  con- 
clusions, ampliations,  fallences.  (E.  Pas- 
QCIER,  Rech.,  IX,  34.) 

—  Défaillance  : 

Faillance,  esvanouissement,  imbecilité 
d'estomac.  (Liebaclt,  Mais,  rust.,  1.  I, 
c.  XII,  éd.  1897.) 

Foiblessed'estomacli  et  /a^Hance  de  coeur. 
(ID.,  J6.,p.  217.) 

Un  auteur  célèbre  du  xix»  siècle  a  dit  de 
même,  au  sens  moral  : 

Par  faillance  de  cœur  et  défaut  de  génie, 
Louis-Philippe  a  reconnu  des  traités  qui 
ne  sont  pomt  de  la  nature  de  la  révolu- 
tion. (Ch.\te.\dbbund,  .ue'/rt.,  10°  v.) 

En  Bretagne,  C.-du-Nord,  à  Dinan,  et 
dans  le  canton  de  Matignon,  on  dit  :  «  Al- 
ler à  la  ville  faire  les  faillances,  »  pour  si- 
gnifier acheter  ce  dont  on  manque  pour  le 
ménage. 

PAILLANT,  adj.,  qui  manque  à  quelque 
chose  : 

Et  se  de  li  sni  mains  vaillans  ' 

Por  ce  n'y  doi  estre  faitlans. 
(Nicole  de  Margival,  la  panthère  d'tmors,  Richel. 
24432,   f»  169''.) 

De  taire  vostre  preu  ne  fnst  oncques  faillans. 
{Girarl  de  Itoss.,  1402,  Mignard.) 

—  Privé  ; 

Qne  s'el  estoit  d'amor  faillanz. 

(Meratigis,   Vat.  Chr.  n25.   "  101''.) 

1.  PAILLE,  faite,  faite,  s.  f. ,  faute, 
manque  : 


F,\l 

!  Sire,  or  l'ai  'lit  le  voir  sinz  failc. 

j  (rri9/m,  I,  411,  Michel.) 

H  Inr  rendirent  grant  bataile. 
Mais  li  nllase  i  flrent  faite. 

(Bmr,  ms.  Munich,  123,';,  Vollm.) 
Et  volt  par  force  la  bataille 
Derumpre  et  fraindre  et  mètre  a  faille. 

(Ib.,  1741.) 

Dont  Iraient  les  espees,  qnant  les  lances  (oat  faites. 
Tons  les  elraos  dépècent  et  des  haubers  le.*  malles, 
Don  fier  et  de  l'acier  par  devant  les  ventalles. 
(Rmim.  dWli.i:,  (»  48\  Mich.lant.) 
Qu'il  fusent  tout  en  Venice  entre  le  Pen- 
tecouste  et  l'aoust,  sans  nule  faite.  (RoB. 
DE  Clary,  p.  9,  Riant.) 

Regardes  la  sans  nnle  faille. 

(Aire  per.,  Richel.   2168,  {"  9''.) 
Je  y  vendroi  anuit  sanntz  faite. 
(Du  Chev.  a  la  Corbeille,  p.  39,  Michel.) 
Sire,  sachiez  de  voir  que  c'est  li  rois  Ri- 
charz  sans   faille.  (Mén.  de    Reims,   lli, 
Wailly.) 

Sanz  faille  ce  estoit  vérité.   (Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  116'',) 

Aime,  ma  lille  :  car.  sans  faille. 
Tu  peui  aimer  secrètement. 
(Songe   doré  de  la    Piicelle,  Poés.  fr.  des    \\'  et 
xvi»  s  ,  m,  211.) 

Est  il  vray  ? 

I,E  Taversieh. 

Ouy,  sans  faille. 
(Farce  noiirclle  Ires  bonne  et  fort  joyeuse.  Ane.  Th. 
fr..  Il,  122.) 

—  Faire  faille  de,  manquer  à,  perdre  : 
Enee  apele  de  bataille, 

Cil  ne  Yen  deigne  faire  faille. 

(Brut,  ms.  Munich,  181,  Vollra.) 
De  tote  la  primiere  eschiere 
M'en  pot  ans  soûls  torner  arrière 
Por  rien  oiinteir  de  la  bataille  ; 
Quar  de  lur  vie  orent  fait  faille. 

(/».,  164;.) 

—  A  faille,  a  failles,  a  la  faille,  en  pure 
perte  : 

S'en  ist  li  dus  o  .x.  batailles 
Qui  ne  sevent  ferir  a  failles. 

(Alhis,  Ars.  3312,  f  98''.) 
.Moll  a  li  rois  grosse  bataille, 
Il  ne  vutt  mie  poindre  a  faite. 

(Durmars  le  Gallois,  7735,  Stengel.) 

Vieillesse  fait  me  jouer  a  telz  jeox, 

Perdre  et  gaigner,  et  tout  par  ses  conseulx; 

.4  la  failli  j'ay  joué  ceste  année, 

Ne  bien  ne  mal  d'aventure  menée. 

(l'oés.  de  Charles  d'Orl.,  p.  201),  Champollion.) 

L'on  joue  a  la  faille.  (1464,  Lett.  de  Jan 
de  Lannoy,  Cabin.    histor.,    I87.j,  p.  241.) 

—  Mensonge,  tromperie  : 

Quant  li  qiiens  cesle  novele  ot, 
Talent  le  prist  qne  venir  aille 
Si  c'est  verilé  ou  faille. 
(Chrest..  Erec  et  En.,  Richel.  1420,  f  13'.) 

C'est  li  mausque  les  antres  ont. 
Qui  les  chevaliers  fait  cortois 
Et  les  puceles  met  en  prois, 
Qui  fait  faire  les  graus  batailles 
Et  guerpir  malvaistes  et  failles. 

(Blancand.,  1390,  Michelanl.) 
Folz  est  li  bons  qui  trop  sorporte 
Sonlas  de  famé  qui  est  faille, 
Nient  plus  ne  vaull  que  fel  paille. 
(De  Mbile  de  Provins,  Richel.  2413-2,  f  Si''.) 

2.  FAILLE,  faite,  faite,  s.  f.,  torche  : 


F.\l 


099 


Failles  porlerenl  et  br.indons. 
Toi  font  esplendir  environs. 
(Ben..  Traies,  Richel.  37.ï,  I»  77'!,  et  Ars.  3314 
P  28*'.) 

Lnisent  lanternes,  ardent  faites. 
(Eteocte  et  Polinice,  Richel.  37.S,  f  30'.) 
Il  enspris  miez  et  miez  des  faites  d'envie 
pirez   astoit  faiz.    {Vial.  St   Greg.,    p.  69 
Foerster.) 

Ert  dn  char  du  soleil  ravie 
Une  luisant  faille  enflammée 
Dont  il  ot  l'yraage  animée. 

(Met.  d^Ov.,  Vat.  Chr.    1  ISO,  f»  fiil.) 

i\e  portent    ou  facent   pourter  par   lad. 

ville  aucunes   failles,    bois    ou    charbons 

alumez.   (Ordon.     de     Salins,    1492-1349. 

Prost,  p.  12.)  ' 

Les  petis  enfens  a  grandes  rouptes  se 
trouvoyent  au  devant  de  lui  avecques  failles 
et  ûambeaulx  de  feu.  (D'AnxoN,  Chron., 
Richel.  3082,  f'>  111  r".) 

Guernesey,  faille,  torche  de  paille, 
flambeau.  Franche-Comté,  Montbéliard,  le 
dimanche  des  failles,  le  dimanche  des 
brandons.  Jura,  faille,  étincelle.  Doubs, 
Jura,  faille,  flocon  de  neige. 

Nom  propre,  Faille. 

3.  FAILLE,  s.  f.,  morceau  d'étoffe  carré 
long  qu'on  pose  en  manière  de  voile  sur 
la  tête  nue;  vêtement  de  tête  des  bour- 
geoises flamandes  : 

Si  que  la  teste  est  en  la  faille 
Et  la  coue  en  la  cheveçaille. 

(Iteaart,  1403,  Marlin.) 
Alant  affabla  une  faille 
Por  le  chaut  qu'il  fait  eu  esté. 

(Du  Foteor,Kkhe\.  19i:i-2,  f  id\) 

Penula,  faille.  {Gloss.  de  Douai,  Escal- 
lier.) 

Everaerds  le  vieu.'  wariier  sceit  bien 
fouler  et  regrater  et  escurer  une  faille  et 
tous  vies  draps.  {Dialog.  fr.-flam.,  f°  13=, 
.Michelant.) 

Une  faille  de  drap  noir  .ii.  escuz.  (Inv. 
des  meubles  de  Charlotte  de  Savoie,  Bibl.  de 
l'Ec.  des  Chartes,  vi°  sér.,  I,  331.) 

Cottes  simples,  robbes,  failles,  man- 
teaux, chapperons.  (Coût,  de  S.-Oiner, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  293.) 

Etant  deffulee,  ou  ostee  sa  faille,  ou 
heueke,  et  en  dessaiudant  sa  ceinture. 
{Coût,  de  Nam,.,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,866.) 

4.  FAILLE,  adj.  f.,  fausse? 

.Mais  en  Irespassant  les  regarJe  (les  femmes). 
Qu'il  voit  cascnne  u  faille  a  fiere, 
U  orgueilleuse  u  trop  parliere. 

(Gaut.  d'Arr.,  Eracl.,  ms.  Turin,  I»  8''.) 

FAiLLEMENT,  S.  m.,  manque,  défaut, 
faute  : 

Faillement  de  clarté.  {Hagins  le  Juif, 
Richel.  24276,  f»  48  v».) 

—  Au  sens  moral  : 

Il  n'est  annis  ne  faillemens, 
Ne  vilonnie,  che  m'est  vis, 
Fors  d'omme  kl  se  fait  devins 
D'antrui  amonr,  ne  coanissaos. 
(GiB.  de  Montr.,  Violette,  p.  19,  var.,  Michel.) 

Et  de  son  seint  sanc  precioas 
Nos  racheta  communalment 
Qu'il  nos  ostroit  sanz  faillement. 

(.XV.  Signes,   Richel.  191.S2,  .°  26»  ) 


700 


FAI 


FAI 


FAF 


Froideurs,  respects,  modesties  et  discré- 
tions que  j'ay  veu  souvent  appeller,  a 
plusieurs  cavalliers  et  dames,  plustost  sot- 
tises et  faiUemenl  de  cœur  que  vertus. 
(Brant.,  des  Dames,  ix,   292,  Lalanne.) 

—  Le  faiUemenl  des  cotes,  le  faux-du- 
corps  : 

Vers  le  faillement  des  coustez.  {Habits 
des  gens  de  guerre,  Richel.  1997,  ("  76  v°.) 

FAILLEXTI,  voir  FAILLANCE. 

i.  FAILLIE,  faille,  falie,  s.  f.,  manque  : 
Che  fu  en  l'an  de  grasce  de  Diea  le  fil  Marie 
.M.  ans  et  .im'^^.  et  .xv.  sans  falie. 
Que  roys  CorQumaraas  a  fait  le  départie. 

(C/icii.  au  cygne,    1866,  ReiCf.) 

Le  deient  perdre  par  sa  faille  et  folie. 
{Ass.  de  Jér.,  t.  II,  p.  46,  Beunuot.) 

De  quoy  estonnez,  les  gros  marchans  et 
anzaniers,  qui  ne  pensoient  en  rien  a  la 
faillieàes  olives, qui neantmoins  donnoient 
grande  apparence  de  bonne  saison  d'huyle, 
s'esbahissoient  qu'un  tel  philosophe  que 
Detnocritus  fust  devenu  marchant.  (DtJ  Pi- 
NET,  Pline,  XVIII,  28,  éd.  1566.) 

Cf.  Faille. 

2.  FAILLIE,  S.  f.,  sorte  de  redevance  : 

Une  rente  annuele  qui  est  appellee  bois- 
seules  et  faillies.  (1337,  Arch.  JJ  70, 
f»  121  v».) 

Boisseules,  faillies  et  autres  causes  ou 
services,  gites  île  chiens  et  de  veneurs  et 
plain  usage  es  bois  êtes  forez.  (Ib.) 

FAiLLiEMENT,  adv.,  lâchement  : 
Et  au  fort  se  mirent  a  nage  les  paiens, 
et  lesserent  failliement  leur  siège   et  leurs 
logis.  {Ren.deMonlaub.,  Ars.  5072,  f»  68  v»  ) 

FAILLIR,  fallir,  falir,  falyr ,  faalyr, 
verbe. 

—  Neutr.,  finir,  s'arrêter,  cesser,  faire 
défaut,  manquer,  avec  un  sujet  de  chose  : 

Li  cnrs  li  faut,  vait  sei  afebleant. 

{Ep.  lie  .■?.  Etienne,  \',  Slengel.) 

Ci  fait  la  geste  qne  Turoldus  declinet. 

{Roi.,  1002,  Mûller.) 

t'all  li  vitaille,  ne  sel  mais  qe  il  face. 

(Raimbert,  Ogier,  S310,  Barrois.) 

I.i  orages  falij  ;  ly  temps  se  rapaisa. 

(Chev.  au  cygne,  2151C,  ReifT.) 

Le  vent  failli.  Tore  cessa. 

(Eneas.  ms.  Monlp.  H  251,  f  M9''.) 

Hé  Diex  !  com  ci  faut  raison  ! 
(Pierre  de  Dhedx,  Chans.,  P.   Paris,    Romancero, 
p.  150.) 

Ta  n'as  Toisin  ki  te  ransist. 
Se  li  avoirs  ne  te  fausisl. 

(Dolop.,  S406,  Bibl.  elz.) 

Jai  a'ea  farroit  vaillant  .i.  pois. 

(/*.,  7242.) 

Ci  faut  la  0ns  de  mon  sermon. 

(.Parlon.,  UiS,  Crapelet.) 

Cis  siècles  faut  tost  et  décline. 
(Josaphat  et  Bart.,^  ms.  Mt-Cassin,  f°  S".) 

Hni  sont  triuwes,  demain  faurront. 

{Renart  le  nouvel,  2172,  Méon.) 

Il  sanblent  les  arbres  qai  faillent 
Qui  fuient  trop  bel  an  florir. 

(r,i:TEB.,  OEuv.,  I,  261,  Job.) 
lit  si  descenderai  aussi  quant  me  plaira. 
Mais  il  n'est  mie  tamps  ;  car  aiosois  me  veora 
.1.  seconrs  que  j'atens,  qui  point  ne  me  faura. 
(CuT.,  du  Gueschn,  4,377,  Charrière.) 


Pierre  de  Cuysel  a  prins  la  charire  de 
faire  planter  les  cheines  par  la  ville  la  ou 
elles  fallent.  (5  août  1619,  Reg.  consul,  de 
Lyon,  1,  183,  Guigue.) 

Avant  que  les  trêves  fussent  faillies. 
(Journ.  d'un  Bourg,  de  Paris,  an  1418,  Mi- 
chaud.) 

Ce  fut  celuy,  qui  en  la  présence  de  Mon- 
sieur le  Duulphiu  (qui    depuis  a  esté  roy 
de  France  septième  de  ce  nom)  lut  tué,  et 
meurdri  a  Montereau,  ou  faut  Yonne,  par 
les    principaux    chambellans    et    gouver- 
neurs dudict  Daulphin.(OL.  DE  LA  MARCHE, 
Mém  ,  introd.,  c.  3,  Michaud.) 
Or  t'en  fanlt  la  paine  endnrer 
D'enfer,  qui  jamais  ne  fauldra. 
Mais  de  pins  en  plus  te  croistra. 
(Vie  du  maulvais  Riche,    Ane.   Th.   fr.,  III,  296.) 

Quand  argent  faull  tout  faull. 
(Gabr.  Mecrier,  Trésor  des  Sentences,  ka-^ns 

1564.) 
Lequel,  se  sonvenant  de  l'orage  dernier. 
Quand    il    est  dans  le  port,   soigneusement  prend 
[garde 
S'il  faut  rien  a  sa  nef. 

(Ronsard,  Ode  au  Roy  Henry  H,  Bibl.  elz.) 
Filles,  soustenez  moy,  scar  les  jambes  me  faillent. 
(L.  C.  Discret,  AU:.,  v,  4,  .Vnc.   Th.  fr. ,  VIU, 

486.) 

Il  se  proposoit  donc  de  recueillir  ses 
forces,  de  prendre  lui  mesme  la  conduite 
de  son  armée,  et,  la  trefve  estant  faillie, 
d'attaquer  Abdolomiu.  (Schelandre,  Tyr 
et  Sid.,  Arg.,  Ane.  Th.  fr,,  vni,  27.) 

Aimant  mieux  faillir  a  l'Estat,  que  si 
l'Estat  me  f  aillait.  (1597,  Letl.  miss,  de 
Henri  IV,  t.  IV,  p.  744,  Berger  de  Xivrey.) 

—  Avec  un  sujet  de  personne,  man- 
quer : 

Il  nenj   faldral  iDienJ  s'il  veit  que  jo  lui  servp. 
Uler.,  st.  99",  xi'  S-,   G.  Paris.) 
Toz  soit  bonis,  Ogier,  qui  te  falra  .' 
Mal  ait  de  Dej  qui  armes  lor  laira. 

(Raimb.,  Ogier,  569,  Barrois.) 

Porpensa  soi  qu'il  s'ocirra 
Ains  le  vespre  :  ja  n'i  faura. 
(Flaire  et  Blanceftor,  Append.,  v.  203.  dn  Méril.) 

Amis,  la  nuit  en  mon  conchier, 

t'n  dormant,  vos  cuis  embracier, 

Et  quant  j'i  fait  au  resveiller, 

Nule  riens  ne  m'i  puet  aidier. 

(Oriolans,  P.  Pans,  Romancero,  p.  43.) 
Dont  il  farroient  a  paiment    dedenz  le 
dit  termine.  (.Mai  1253,  Ch.  de  Fcrri,  D.  de 
Lorr.,  Arch.  .Meurthe,  H  3004.) 

Troi  siège  sont  voir  principal 

D'apostle,  se  de  droit  aefal. 

(MoiîSK.,   Chron.,  «108,  Reiff.) 

Dont  fa  li  chevaliers  plains  d'ire. 
Et  non  porquant  si  prist  a  dire  : 
Se  Diu  plaist  ne  me  faures  mie. 
(Du  Prestre   et  du    Chevalier,  MontaigloD  et  Ray- 
nand,  Fabtiau.r,  II,  52.) 

Lendemain  s'y  trouva  le  roy  et  tous  les 
princes,  sans  en  faillir  ung.  (Commymes, 
Mém.,  I,  14,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

—  Faillir  de  compagnie,  fausser  compa- 
gnie : 

Et  ma  foi  vos  fiancerai 
Qne  jamais  nul  jor  de  ma  vie 
-Ne  vos  farrai  de  compagnie. 
(ROB-   DE  Blois,  Poés.,  Richel.  24301,  p.  602''.) 

—  Faillir  de  rencontre,  se  tromper,  ne 
pas  rencontrer  juste  : 


Entre  les  Scythes,  quand  les  devins 
avoient  failly  de  rencontre,  on  les  cou- 
choit  enlorgez  de  pieds  et  de  mains.  (JIont., 
Ess.,  I,  30,  p.  122,  éd.  1393.) 

—  Faillir  d'attainte,  manquer  son  coup; 
Il  faut  d'atainte,  sans  tourment  et  san- 

affliction,  prest  et  entier  pour  une  nous 
velle  entreprise.  (Mont.,  Ess,,  m,  10, 
f»  445  V»,  éd.  1588.) 

—  Faillir  a  souhaidier,  loc,  former  des 
souhaits  inutiles  : 

A  brief  parler,  a  souliaidier  fauhlroit 
Qui  vonldroit  mieulx. 
(Cu.  DE  PiSA.N,  Dit  de  Poimj,  Richel.  835,  f°  7"».) 

—  Faillir  de,  avec  un  rég.  de  chose 
manquer  à,  enfreindre  : 

Et  Bertran  respondi  :  Ne  vous  doublez  noient. 

Li  dncs  ne  ras  fauldroit  jamais  de  convenant. 

(Ccv.,  B.  du  Gueschn,  1731,  Charrière.) 

Auquel  le  roy  Dam  Piètre  faillit  du  tout 
de  promesse.  (Le  Baud,  Hist.  de  Bret,  xl, 
éd.  1638.) 

Voyant  que  Bernard  du  Ha  luy  avoit 
failly  de  promesse,  luy  voulut  aussi  rom- 
pre la  sienne.  (Marg.  d'Ang.,  tfepf., xxvin, 
Jacob.) 

—  Faillir  de,  avec  un  infinitif,  man- 
quer de  : 

Tu  ne  faudras  d'estre  quelque  jour  un 
merveilleux  thresorier.(LA  Boet.,  Mesnag. 
de  Xenoph.,  Feugère.) 

Son  bien  ne  faudra  point  d'augmenter 
entre  ses  mains.  (Id.,  ib.) 

Si  ne  pourrait  il  faillir  d'y  avoir  de  la 
bonté  de  ne  craindre  point  mal  de  celuy 
duquel  on  n'a  receu  que  bien.  (Id.,  Serv. 
vol.) 

Je  ne  faudrai  de  vous  demander  comme 
les  choses  se  passeront.  (Pasq.,  £eU.,lv,  1.) 

Je  m'en  suis  venu  vers  son  logis,  esti- 
mant bien  qu'il  ne  faudrait  pas  de  s'y  en 
revenir.  (.Malh.,  d  Peiresc,  8  janvier  1613.) 

—  Faillir  d,  dans  le  même  sens  : 

Us  se  mettent  dans  la  flaume,  qui  ne  peut 
faillir  a  les  consumer.  (La  Boet.,  Serv. 
vol.,  Feugère.) 

Toutesfois  le  roy  de  Pologne  estant  ar- 
rivé a  Vitry,  je  ne  faillis  a  luy  dire  tous 
les  bruits  qui  couroient  de  luy.  {.Mars,  de 
Val.,  Mém.  justif-  pour  Henri  de  Bourb., 
BibL  elz.) 

Je  n'ay  failli  un  seul  jour  a  vous  de- 
pescher  un  laquais.  (1393,  Lelt.  miss,  de 
Henri  IV,  t.  III,  p.  727,  Berger  de  Xivrey.) 

Vous  ne  fauldres  a  obéir  a  mon  comman- 
dement. (1594,  ib.,  t.  IV,  p.  241.) 

Faillir  d,  avec  un   nom  de  chose, 

échapper  : 

Si  je  menrs  en  aymant, 
Adonc,  je  croy,  failliray  je  a  mes  peines. 

(La  Boet.,  Sonnets,  xsvi,  Fengére.) 

—  Act.,  manquer  à,  faire  défaut  à  : 

...  Merciers,  aies  avant 
Devant  vous  ci  droit  a  Faiel, 
Espoir  as  lu  aucun  jonel 
Qui  faura  no  dame  et  sa  gent. 

{Couci,  6641,  Crapelet.) 
Et  pluiseurs  autres,  qui  ne  vorent  mies 
fallir  leur  cappitainne.    (Froiss.,    Chron., 
II,  374,  Luce,  ms.  Amient.,  f  68.) 

—  Enfreindre  : 


FAI 


FAI 


FAI 


701 


Quaol  le  seremeat  vous  aures  fauU. 
(1592,  liéglem.  de    l'Acai.    d'escrime    de    Dijon, 
i.  Garnier,  p.  6.) 

—  Se  décharger  de  : 

Quant  eles  avoient  ribaiidé  et  guilli';  ce 
poi  que  elles  avoient  enblé  a  leur  pcres  et 
leur?  mères,  eles  revenoient  avec  leur  pères 
et  leur  mères  qui  ne  les  poient  faillir,  a 
mains  d'avoir  et  a  plus  de  péchiez.  (E. 
BoiL.,  Lji>.  des  mest.,  l'  p.,  lxxxvii,  16, 
Lespiaasse  et  Bonnardot.) 

—  Échapper  à  : 

Je  Vay  failly  belle,  car  les  balles  m'ont 
donné  entre  les  jambes.  (MoNTLUC,Comm., 
II,  éd.  1594.) 

Un  autre  ay  je  cognu,  bien  gallant  ca- 
vallier,  lequel,  par  sa  présomption  trop 
libre  qu'il  prit  de  descouvrir  sa  maistresse, 
qu'il  debvoit  taire,  tant  par  signes  que  pa- 
rolles  et  effects,  en  cuida  estre  tué  par  un 
assassinat  qu'il  faillit:  mais  pour  un  autre 
subject  il  n'en  faillit  un  autre,  dont  la 
mort  s'onsuivit.  (Brant.j  Dam.  gai.,  6' 
dise,  Buchon.) 

—  Manquer,  laisser  échapper,  manquer  à 
prendre  : 

Laquelle  entreprinse  fut  ainssy  perdue 
el faillie. (J. Chartieb, Chron. deCharl.  VII, 
c.  65,  Bibl.  elz.) 

Qui  fut  cause  que  nous  faiUismes  ceste 
entreprinse.  (Do  Villars,  A/pm.,  II,  an  1551, 
Michaud.) 

Doncques  son  fils  mesme,  son  nour- 
risson, son  empereur  fait  de  sa  main,  après 
l'avoir  soavenl  faillie  (Agrippine)  luy  osta 
la  vie.  (La  BoET.,Sert).  vol.,  Feugère.) 

Et  comme  il  avoit  accoustumé  d'aller  eu 
gros,  de  peur,  disoit  il,  de  faillir  le  gibier, 
aussi  prit  il  trois  mille  cinq  ceus  chevaux, 
et  partit  de  si  bonne  heure  qu'a  soleil  levé 
il  se  trouva  dans  le  milieu  des  quartiers 
de  ceste  cavalerie.   (La  Noue,  ilém.,  ch. 

XVII.) 

Mon  eslongnement  a  donné  occasion  aux 
ennemys  de  mettre  le  siège  devant  Noyon, 
des  le  xip  de  ce  mois^  après  ['avoir  failly 
par  surprinse  huict  jours  auparavant. 
(1593,  Lett.  miss,  de  Henri  IV,  t.  III,  p.  744, 
Berger  de  Xivrey.) 

Était  encore  de  quelque  usage  en  ce 
sens  au  xvii«  s.  : 

Ce  qui  vous  donnera  bien  de  la  peine, 
et  vous  fera  perdre  beaucoup  de  temps  et 
très-souvent  faillir  un  cerf.  (S.iLN.,  Vên., 
I,  68,  éd.  1665.) 

—  Faillant,  part,  prés.,  défaillant, 
caduc  : 

ReDonvelliDt  d'Eson  la  faillante  vieillesse. 

(JoD.,  Vidoii,  IV,  Aqc.  Th.  fr.) 

—  Failli,  part,  passé,  terminé,  fini  : 

On  ne  doit  vendre  nus  dras  après  foire 
faillie.  (1243,  liégl.  p.  les  drap,  de  Chdlons 
sur  Marne,  Arch.  Châlons-sur-Marne.) 

Ains  que  foire  soit  faillie.  (E.  Boil.,  Liv. 
des  mesl.,  1°  p.,  L,  38,  Lespinasse  et  Bon- 
nardot.) 

—  Faible,  lâche,  couard,  méchant,  mau- 
vais en  général  : 

E  vus,  l'ailliz,  forlignez  ja  ! 
(Vie  de  St  Edouard,  ap.  Michel,  Chron.   Am/l. 
Xorm.,  I,  123.) 

Judas  ot  non  li  traîtres  /'«//s. 

(Huoii  de  Bordeau-r,  153i,  A.  P.) 


Jambes  falies,  foibles  bras. 

(Josaphat  et  Barl.,  ms.  Mt-Cassin,  T  1'.) 

Poor  çon  n'aiiez  cuer  mauvais  ne  fali. 
(L.  Febbi,   à  Grievil.,    ms.   Sienne,    II.   X.  13G, 

f>.  50".) 

Et  bien  sacies  se  je  vieng  a  la  bataille, 
que  je  ferai  tant  que  je  serai  ou  mors  ou 
pris,  et  vous  enfuires  comme  mauvais  re- 
creans  et  falis  I  (Chron.  de  Rains,  c.  xx, 
h.  Paris.) 

Si  se  croisa  li  rois  Richars 
Qui  n'est  ne  faillis  ne  conars. 

(Couci,  6998,  Crapelet.; 
Tu  mes  nés  qui  n'es  fors  que  ung  bour- 
deur  et  ung /"ai//i.  (Laur.  du  Premierpait, 
Traiclié  consolalif  de  vieillesse,  Richel.  1009, 
f»  98  V».) 

Aucunes  femmes  ressemblent  a  la  louve, 
qui  eslit  son  amy  le  plus  failly  et  le  plus 
lait.  (Lit),  du  Chev.  de  La  Tour,  c.  i.xii, 
Bibl.  elz.) 

Or  pstoit  il  trop  couart  et  failli.  {Ib., 
c.  XCII.) 

Et  par  pluseurs  foiz  depuis  le  allèrent 
veoir  et  visiter  tant  qu'il  demoura  ainsi  en 
son  lit  feble  et  failly.  {Troilus,  Nouv.  fr. 
du  xiv°  s.,  p.  294.) 

Par  un  seul  couhart  failly  est  aulcunes 
foys  perdue  une  besoingne.  (J.  d'Arras, 
Melus.,  p.  155,  Bibl.  elz.) 

Trop  fut  lauli,  vains  et  faillis 

Qui  esmut  si  grant  moleste. 

(Eusr.  DtscHAsrs,  Poes.,  II,  331,  A.  T.) 

Ung  failly  couffre.  Une  faaly  marre. 
(1510,  Inv.,  Treourec,  Arch.  Finist.) 

Ceux  qui  estiment  chose  impertinente> 
superflue  ou  malséante,  que  d'estre  loué, 
ne  font  rien  aussi  qui  mérite  que  l'on  les 
loue  :  ains  sont  coutumierement  personnes 
de  cœur  failli,  desquelles  les  pensées  ne 
s'eslendeut  point  plus  avant  que  les  vies. 
(Amyoï,  Vies,  aux  lect.,  éd.  ibôS.) 

Il  y  avoit  déjà  beaucoup  de  leurs  gens 
malades,  et  tous  universellement  dégoûtes 
et  faillis  de  cœur.  (In.,  ib.,  Nicias.) 

Flandre  wall.,  failli,  découragé,  à  qui  le 
cœur  a  manqué.  Bret.,  C.-du-N  ,  failli,  ma- 
lade :  Assistez  un  pauvre  failli.  Aunis, 
failli,  méchant,  chélif.  Bessin,  fayi,  faible. 

FAiLLisoN,  s.  f.,  manque,  défaut  : 

Puis  a  fait  pourveir  vitailles  a  foison 
Que  pour  vivre  trois  ans  n'aroient  fallison 
Qa'ilz  n'aient  a  plenlé  ce  que  leur  sera  bon. 

(Ciperis,  Richel.  1637,  f»  I3U  v".) 

1.  FAiLLOLER,  falloler,  V.  a.,  orner  de 
bigarrures  : 

L'escu  et  la  Gote  a  armer 
Avoit  fait  molt  bel  falloler. 

(Durm.  le  Gai.,  100113.  Stenjel.) 

—  Faillolê,  part,  passé  et  adj.,  bigarré: 
Tos  estoit  cove[r]s  li  chevauz 
D'unes  vermelles  covertures 
Qui  ne  sont  pas  viez  oe  obscures. 
Ains  sont  molt  envosiement 
Faillolecs  sor  cler  agent. 

(Diirmars  le  Gallois.   16-11,  Sten?el.) 
Il  et  ses  destriers  ensement. 
Si  ert  f'diolei  sor  argent. 

(Ib.,  lOUOl.) 

Si  en  nourri  un  (chien)  Iretout  faillolê 
qui  ne  fa  ne  tout  blans  ne  tout  uers. 
(Compos.  de  la  s.  escript.,  ms.  Monmerqué, 
t.  I,  f»  207  r°.) 


Basions  fnillolez.  .\2niaus  faillolez.  lîb., 
t.  Il,  f»  75  r°.) 

An  départir  du  bel  esté. 
Qui  a  gais  et  jolis  esté. 
De  fleurs,   île  feuilles  faillolez. 
Et  d'aihrissians  onmaillolez. 
(G.  DE  Machaut,  Pocs.,  Richel.  9221,  f  21'".) 

2.  FAILLOLER,  VOir  FOILLOLER. 

1.  PAILLON,  s.  m.,  semble  signifier 
sillon  dans  l'exemple  suivant  : 

Or  chen,  de  par  Dien,  chen, 

Fromentin  et  RegenI, 

Et  Grivel,  ce  bon  beu(. 

De  traire  vous  semon 

Et  d'aller  au  chavon 

Teure  bonnnt  faillon. 

(Mi/sl.  de  S.  Did.,  p.  7),  C^irnandet.) 
P.-ê.  dans  faillon  faut-il  voir  une  faute 
pour  saillon.  Teure  présente  une  autre 
difflcullé.  Pour  trouver  un  sens  à  la 
phrase,  on  serait  tenté,  malgré  la  date,  de 
lire  tenre,  tendre. 

2.  PAILLON,  voir  FILLON  1. 

PAiLLOUEL,  s.  m.,  feuillée  : 

Si  se  coeuvre  on  d'ung  cheval  a  pertrix 
ou  d'ang  failloiiel  qui  mieulx  vault,  quant 
on  le  trouve  es  bois,  et  l'approche  on  (le 
widecoc)  tout  couvert.  {Modus,  f»  131  v", 
Blaze.) 

FAiLLULUNE,  S.  lu.,  sorte  de  poisson, 
prob,  la  lune  ou  meule  : 

Le  poisson  faillulune  n'a  point  de  queue. 
(L.  Jour.,  l'Hist.  des  poiss.  de  Rondelet,  11, 
7,  éd.  1558.) 

FAIMENTU,  voir  FOIJIENTI. 

PAiMiDROiT,  faymi.,  fami,femi.,fayme., 
feyme.,  feme.,-  droyt,  -dret,  s.  m.,  droit 
de  justice  : 

Lo  faymidrel  hominum.  (1273,  Trinité, 
Arch,  Vienne.) 

Le  feymedroyl  du  bore  puet  valoyr  ou 
thresaurer  cent  solz  de  rante.  (1300,  Rent. 
du  très,  de  S.  Hil.,  S.  Hil.  Egl.,  SB,  Arch, 
Vienne.) 

Femidroit.  (1363,  Terrier  de  la  Trinité, 
f°  123,  Arch,  Vienne.) 

La  seigneurie  et  obeisance  de  ligence  et 
le  femedroit.  (8  oct.  1393,  Pont-l'Abbé,Arch. 
Fiuist.) 

Une  geline  de  cheverente  0  le  femedroit, 
obeisance,  seigneurie  de  ligence,  destrece 
de  court  et  de  moulin.  (Ib.) 

Faymedroil.  (xiv  s.,  G.  Gr  de  l'Ev., 
f»  182,  Arch.  Vienne.) 

Delà  justice  desquieus  lesesmolumeuset 
faymidroit  nous  puyt  valoir  trente  livres 
de  renie.  (Aveu,  1406,  Grand  Gaut.,  fSr', 
Arch.  Vienne.) 

Famidroit  et  émoluments  de  la  justice  de 
S.  Savin.(5  mai  1416,  ^ue(«  rendu  d  Jean, 
duc  de  Berry,  St  Savin,  Arch.  Vienne.) 

FamidroH.  (Gr.  Gaulh.,  f"  3  v»,  2'  aveu, 
Arch.  Vienne.) 

Faymidroit  ou  désobéissance.  (Ib.,  f"  72, 
Ayrou.) 

1.  FAiN,  adj.,  alïainë  : 

Sans  nul  rcspil,  dist  li  vilains, 

Querre  doit  pain  cil  qni  est  faiiis. 
(IlEN-.  DE  Beaujeu,  Il  Biûns  Descoiuieiis,  S'Si. 
Hippeati.) 


702 


FAI 


FAI 


FÂl 


En  cliarlre  fa  rais  saonl  on  fain, 
Condampné  a  l'ean  et  au  pain. 

(J.  LE  Chatell.,  Chaiis.,  ap.  Ste-Pal.) 

2.  FAIN,  voir  Fin  1. 

FATNA.GE,  S.  111.,  âfolt  deTaiTiasser  les 
faînes  : 

Taillis,  paissons,  ghmdees,  fainayes, 
chastaignes,  pomines  et  poires.  (SuLLV, 
QEcon.  roy.,  ch.  CLXXXViii,  Michaud.) 

FAiNASSE,  fenesse,  s.  f.  droit  de  faire 
paître  les  bestiaux  dans  les  bois  de  hêtres, 
ou  d'en  prendre  les  faines  : 

Grasse  pasture  consiste  en  s'andee  et 
rainasse  seulement.  (Coul.  de  Metz,  Nouv. 
Coût,  gén.,  Il,  422^) 

Es  lieux  de  vive  et  grasse  pasture,  qui 
consiste  en  gland  ee,  pasnage  et  fenesse, 
nul  ne  doit  envoyer  son  bestial  pasturer, 
s'il  n'y  a  droit  particulier  et  spécial  de  ce 
faire.  (Coul.  de  Gorze,  Nouv.  Coût,  gén., 
Il,  1096».) 

Nom  de  lieu,  la  Femsse  (Nièvre). 

FAINC,  voir  F.iNC. 
FAINCHIER,  voir  FAXGIER. 

PAiNDEOR,  S.  m.,  hypo  rite  : 

11  lo  comenzat  a  dire  eslre  /oindeor  et  par 

un  vilain  mot  a  crieir  lui  estre  deceveor. 

(Dial.  S.  Greg.,  p.  132,  Foerster.) 

FAiNDERiE,  s.  f.,  tromperie,  dissimula- 
tion : 

Dame,  dist  il,  ne  vous  veulx  courcer, 
ainçois  aie  veulx  a  vostre  amour  lyer  sans 
ia  nu!  jour  a  fainderie  attendre.  {Percefo- 
rest,  vol.  V,  ch.  42,  éd.  1528.) 

FAiNDRE,  feindre  (se),  v.  rétl.,  hésiter, 
manquer  de  courage  : 

De  bien  ferir  pas  ne  se  feinnl 
U  que  il  unques  les  ateineul. 

(Wace,  Rou.  y  p.,  162LI,  Andresen,) 
Des  que  Belins  cria  s'ensague 
Il  n'i  a  un  sol  qui  se  faijne. 

(Id.,  Brut,  SObT,  Lcr.  de  Lincy.) 
Bien  les  chaciereut  et  ataintrent 
Qai  d'ax  abatre  ne  se  fainlrenl 
Rois  Evander  et  Catellus. 

(Id.,  ib.,  12638.) 

Cescans  prie  par  foi,  que  il  or  ne  se  farine, 
Oue  l'os  ne  sedesroie,  mes  ensanble  se  tegne. 

(Woitm.  i'Xlix.,  P  T,  Jlichelant.) 
El  li  tornois  conmence,  n'i  a  nnl  qui  se  faigne. 
(AuDiFROis  Li  Bastars,  Barlsch,  Rnm.  et  pasl., 
1.  57,  liJ.) 

Entre  les  mors  navres  gisoit 
Et  de  paour  la  se  farjnoil. 

(MousK.,  Ctiron.,  17.o0,  lleiff.) 
Monlt  le  faisolent  liement. 
Chevalier,  dames  et  chascnus  ; 
De  tous  ne  s'en  faignoit  nesuos. 

{Cleomad.,  1G860,  Van  Hasselt.) 
Lors  vint  Bertran  a  lui,  qui  no  se  faindi  mie; 
In  estoc  li  lança  d'nne  espee  fourbie. 

(Cbv.,  IS.  du  Guesclitt,  974,  Cliarrière.) 
Amis  doulx,  or  ne  t  en  fain  pas. 
(Sliracles  de  Xoire  Dame,  1,  1,78,  G.  Paris.) 

FAINE,  S.  f.  ? 

.1.  mar  i  a  de  félonie 
loul  destiempré  avilonie... 
Li  lorclieis  est  de  haine. 
D'autre  chose  que  de  faîne 
Fu  celé  meson  enpalee. 
(RuTEB.,  Yoie  de  farad.,  Il,   33,  Jub.) 


FAiNEANCE,  S.  f.,  fainéantise  :  j 

Et  [j']  accuse  ma  faineance,  de  n'avoir 
passé  outre,  à  parfaire  les  commencements 
qu'il  a  laissez  en  sa  maison.  (Mont.,  Ess., 
1.  III,  ch.  9,  éd.  159S.) 

FAiNER,  voir  Fener. 

FAINERECE,  VOir  FENERESSB. 

FAINGET,   voir  FaNGET.  j 

FAINGNEUR,  VOlr  FaIGNEOR. 

FAiNiË,  adj.  f.,  faible,  abattue  : 

Entre  chier  tens  et  ma  mainie 
Qoi  n'est  malade  ni  faillie, 
Ke  m'ont  laissié  deniers  ne  gage. 
(ROTF.I!..    la  Potretei  Ruieheuf,  Jubinal,  T.  2.) 

PAINT,  adj.,  mou,  sans  ardeur  : 

De  jor  en  jor  les  trovoient  ans  défenses 

plu?  fains  et  plus  lasches.  (Guill.  de  Tyr 

I,  332,  P.  Paris.) 

FAiNTE,  faincle,  feinte,  s.  i.,  momeries, 
mascarades,  décorations  de  ces  représen- 
tations dramatiques  ;  le  peintre-décora- 
teur s'appelait  le  maitrr  des  feintes  : 

Fais,  es  villes  et  es  citei, 
Faineles,  jeus  et  moralitez. 
(Villon,   GranI   Tesl.,    Bail,  de  la  bonne  iloclr., 
Jonanst,  p.  108.) 

Somme  emploiee  es  faintes  et  despense 
du  mistere  de  la  Résurrection.  (1456,  Arch. 
mun.  Angers,  ce  4,  t"  165.) 

Le  maistre  des  feintes.  {Mystère  des  trois 
doms,  représenté  à  Romans  en  1309.) 

On  joua  aussi  la  Passion  et  la  Résur- 
rection en  la  ville  de  Saumur,  ou  je  veis 
d'excellentes /■«!)!<««.  (J.  Bouchet, ^nnaJes 
d'Aquitaine,  4«  p.,  f»  267,  éd.  1537.) 

FAINTÉ,   voir  F.\INTIÉ. 

FAiNTEÉ,  -  leté,  s.  f.,  feinte,  dissimula- 
tion : 

Il  ont  habit  de  sainteé 
El  vivent  en  tel  faintec. 

'Rose,  Richel.  1573,  f  flS''.) 
Kt  viennent  en  leil  faintelê. 

{II/.,  Val.  Chr.  1858,  f°  101».) 

PAi\TEMENT,/"em(., /'omet.,  adv.,  en  fei- 
gnant, en  dissimulant,  mollement  : 

Guielinsl'ot,  si  sorrisl  fainlemenl. 
(Li  CItaiT.  de  Ni/mes,  605,  Jonek.,    Guill.  d'Or.) 
Quant  l'oi  l'emperere,  monll  fainlemenl  en  rist. 
(Aije  dWvign.,  2663,  A.  P.) 

Je  ne  vous  aim  fainlemenl. 

(Sal.  d'am.,  Richel.  837,  f°  82.) 
Mont  connoist  bien  entendanz  et  sage 
S'on  la  proie  de  cner  u  fainlemenl. 

(P.  DE  CuEON,  Chans.,  Trébnlien.) 
Et     assaillirent  Flamenc    et   Hannouier 
faintemenl.  (.Mén.  de  Reims,  431,  Wailly.) 
Et  li  promeloit  fainlemenl 
Qne  ce  seroit  bastivement. 

(Couci,  7046,  Crapelet.) 
Se  consentirent  faintement  a  la  volenté 
du  roy.  (Gr.  Cron.  de  Fr.,  Ch.  le  bel,  IX, 
P.  Paris.) 

Ledit  maistre  Jaques  ne  querra  ne  fera 
querre,  faintement  ne  autrement,  occasion 
de  nous  faire  payer  ou  requerre  de  plai- 
dier  ne  soy  occuper  par  aultruy  que  pour 
ladicte  ville.  (23  fév.  1409,  Reg.  aux  Con- 
saux,  Arch.  Tournai.) 


Ceux  qui  avoient  faintement  escript. 
(Trahison  de  France,  p.  90,  Chron.  belg.) 

Nonobstant  qa'on  peult  fainclemeni 

En  mariage  offenser  Dieu. 
(Casieau  d'.imours,  p.  13,  ap.  Michel,  Poés.  golh.) 

La  laine  plus  n'aura  besoing  d'apprendre 

k  feinlemeni  diverses  couleurs  prendre. 
(Cl.    Mar..  Egl.  s.  la  naiss.  du  /!/,?  du  Dauph., 
éd.  1306.) 

Tournant  feinlemeni  ses  pas 

Aux  fournaises  de  Secile. 
(JoACH.  DU  Bell.,  Od.,  xvii,  au  seigneur  des 
Essars  sur  le  discours  de  son  Aniadis,  dans  le 
Recueil  de  poésie  présenté  à  1res  illustre  prin- 
cesse Madame  Marguerite  Sftur  nniq;::  du  Roy, 
à  Paris,  Frédéric  Morel,  1369.) 

Ce  mot  se  trouve  encore  dans  quelques 
auteurs  du  commencement  du  xvii. 
sif^cle  : 

Si  fraudnlenx,  je  le  dy  feinlemeni. 

(A.  Hardv,  Alcée,  I,  1.) 
Pipant  les  escontans 
D'un   parler  e*.  d'un  coeur  feinlemeni  tremblotaos. 
(Bertact,  OEuik,  p.  320.  éd.  1633.) 

FAINTETÉ,  voir  FAINTEÉ. 

FAiNTHic,  voir  Faintis. 

FAINTIBLE,  finctible,  adj.,  qu'on  peut 
façonner  : 

Fictilis,  et  hoc  fictile,  fîncdliles.  (Catho- 
lie,  Richel.  1.  17881.) 

Fictilis  et  hoc  fictile,  faintible.  {Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

—  Fig.,  façonné,  arrangé,  trompeur: 

Les  délices  corporiPus 
Qui  plus  sont  vaines  et  muables. 
Plus  fainlièles,  plus  tost  passables 
Que  n'est  ûeur  qni  en  mai  florist. 

(Falil.  d'OiK,  Ars.  3069,  r>  207".) 

FAINTICEMENT,   VOir  FAINTISEMENT. 

FAiNTicH,  voir  Faintis. 

FAINTICHEMENT,     VOÎr     FAINTISEMENT. 

PAiNTiE,  fein.,fan.,  s.  f.,  dissimulation, 
tromperie  :  ' 

Vorliger  fa  de  granl  fainlie. 
Bien  sot  covrir  sa  covoilie. 

(Wace,  Brut,  6735,  L»r.  de  Lincy.) 

I  Ernnlf  fn  fais  e  feinz,  de  grant  feintie. 

(Id.,  Rou,  1"  p.,  196i,  .\ndresen.'> 
Il  li  à  dit  doucement  sans  fanlie. 
(Bat.  d'Alesch.,  3177,  var.,  ap.  .lonck.,  Guill. 
dOr.,  t.  Il,  p.  262.) 

Ichi  connoist  on  bien  qni  aime  sans  fainlie. 

(Doon  de  Maience,  10523,  A.  P.) 
.le  ne  sçay  si  c'est  songe  ou  fainlie. 
Suis  je  au  pays  de  femmenie? 
(.UwY.,  lians  r//isr  du  Th.  fr.,  II,  127,  ap. 
Ste-Pal.) 

FAiNTiÉ,  feinta,  fainté,  s.  f.,  feinte, 
dissimulation  : 

Al  traitor  nnl  olreié 
Sa  felunie  e  sa  feinlié. 

(Rou,  1°  p.,  63-2,  Andre.en.) 

Veire,  fait  li  reis,  a  estros. 
Senz  tricherie  e  senz  feintie. 
(Ben.,  I>.  deSorm.,  Il,  167S3,  Michel) 
Fort  home  erent  li  fil  .\lgar; 
Mais  senz  feintie  e  senz  eschar 
Les  leneit  malt  li  reis  Gnillanme. 

(Id.,  ib.,   U.  ^■«oDe.) 


FAF 


FAI 


FAI 


703 


Hais  en  moi  :i'a  uient  de  fnititié. 

(Parlon.,  10225,  Crapelet.) 

Kl  ruer  l'en  entre  nierveilloose  faintié. 

UourJ.  de  Blaivies,  66,  Hoffmann.) 

Je  senc  qu'il  ransist  de  fainlê 
El  en  boies  de  mavaisté, 
Mois  d'armes  et  lars  de  sojors. 
(R.  DE  HoDo.,  Rom.  des  Eles,  97,  Scheler.) 
Voslre  amors  m'a  fet  sanz  fainlié 
Descouvrir  les  mans  que  je  sent. 

(Le  Lai  de  l'Ombre,  p.  57,  Michel.^ 

—  En  faintié,  en  dissimulant  : 

Qant  Bandoins  la  voit,  il  n'ao  fa  mie  iriez  ; 
Doncement  la  regarde  par  fines  amisliez. 
Va  la  roine  lui  par  travers,   an  fainliez. 
Et  dit  :  Justanionl,  sire,  estes  vos  repairiez  ? 
Contez  nos  voz  noveles,  s'en  orrons  volenliers. 
(J.  BuD..  Sa.r.,  csiiv,  Michel.) 

FAiNTiF,  femlif,  fainclif,  adj.,  dissi- 
mulé, trompeur,  fictif  : 

lia  !  poa  loyaux, 
Fainlif.1,  lasches  et  desloyaus. 
Oui  n'aimez  qu'eslatz  et  jnyaui. 
(A.   ChiUitier,  Liv.  des  qualre  Dames,  p.  616, 
éd.  1617.) 

Donques  les  cinq  le^atzet  ambassadeurs 
feintifs...  (Lemaire  de  Belges,  lU.  de 
Gaule,  I,  47,  Stecher.) 

Semblans  fainctifz  et  contrefaitz.  fBw- 
seign.  d'Anne  de  Fr.,  p.  IH,  Chazaud.) 

Les  vertueux  telz  actes  savent  faire. 

Et  les  faintifz  soubz  couleur  valeureuse 

.Se  vont  v;intanls,  ou  niieulx  vaulsist  le  taire. 

'J.  MiROT,   Voy.  de  Venise,  Comment  le  roy  part 

de  Millau,  .d.  LoSÏ.) 
Le  peuple  feintif  et  bigot. 
iBlas.  du  plalellel,  ap.  Méou,  Blasons,  p.  271.) 

Fortillant  fainclifz  folz  faulsement. 
(J.  BoiCHEr,  Angoysses  d'Amour,  p.  iT,  éd.  1S36.) 

Les  faintifz  accollemens,  les  desloyaulx 
baisers.  (Boccace,  Nobles  malh-,  I,  ix, 
r°  9  v»,  éd.  1S15.) 

FAiNTiR,  V.  n.,  hésiter  : 

Ke  ne  face  tout  a  estrous 
A  mon  pooir  et  sans  famlir. 
(Jacq.    d'Amiehs,    Arl    d'Amour,  ms.    Dresde,    v. 
529,  Korting;; 

FAiNTis,  faintich,  faintkic,  adj.,  dissi- 
mulé, feint,  trompeur,  lâche: 

Aveuc  Bernart  sont  cil  de  son  paiis, 
X  mile  furent,  n'en  i  ot  .1.  fainlis. 

(Aliscans,  4929,  A.  P.) 
C'on  ne  coognoist  pas  les  loiaus 
Vers  ceulz  qui  sont  fainlis  et  faus. 

(Coud,  627,  Crapelet.) 
Li   incontinent    dient   ces   paroles  aussi 
con  faintich.  car  il  dient  une  chose  et  une 
autre  sentent  ou  cuer.  (Li  Ars  d'Am.,  Il, 
31,  Peiit.) 

Et  li  ami  ausi  des  anemis  tel  font  a 
cremir,  =;'il  suai  faintkic a.xai  covrant  lor  ire. 
(f6.,  I,  3:6.) 

Li  commun  de  Poitiers  n'i  fuient  pas  fainlis. 
Car  par  eulx  les  fossez  furent  bien  tost  emplis 
De  fagos,  de  tonneaux  qui  furent  desemplis. 

(Cdv.,  du  Gueschn,  21214,  Charrière.) 
Mais  venir  doit  par  !a  seule  couverte 
Le  cerf  votant  a  !a  teste  iegiere 
Qui  aux  famlu  uoit  rendre  leur  desserte 

(EuST.   Diî.CH.,  (Mue  ,  11,  57.  A.    I'  ) 
H.t,  lasches  cuenr.*,  i;i.''nsongiers  et  fainlis. 
Allez  vous  eu,  niussez  vous  de  vergoigne. 
(H.  Badde,  Debal  de  la  Dame  et  de  VEscuyei,  I'.  es. 
fr.  des  sv"  et  \\\'  g.,  IV,  177.) 


—  En  p,irlant  de  choses  : 

Cel  jor  nieisme  fnst  il  mors 
Se  ne  fust  un  fainlis  confors 
Que  jo  li  fis  de  vos  salus. 

(Parlon.,  S.sn,  Crapelel.) 

Quant  il  ot  fine  son  service 
D'uevre  et  d'orison  non  fainlice... 

(MoiJSK.,  Oiron..  1004,  lieiï.) 

De  son  cuer,  n  honte  repose, 
Qui  est  d'anui  fernz  en  char, 
Ist  uns  vains  mos  fainlis  d'eschar. 
(R.  DE  llouD.,  Rom.  des  Eles.   92,  Scheler.) 

Soubz  fainlises  desloyantez. 
(Act.  des   apost.,  vol.  H,   P  215'',  éd.  1537.) 

—  Avec  de,  et  un  rég.  indir.,  qui  hésite 
à,  qui  craint  de  : 

Ne  de  servir  n'ert  ja  mes  cuers  fainlis 
Pour  nul  tourment  en  trestont  mon  eage. 
(Wasteble,    Chans.,    ap.   Maetzner,  Allfr.  Lieder, 
p.  62.) 

1.  FAiNTisEMENT,  -  icemcnt,  -  ichement, 
adv.,  d'une  nianière  feinte,  avec  feinte, 
mollement: 

Et  assalirent  Flamenc  et  Hayauier  fain- 
ticement.  (Ckron.  de  Rains,  c.  xxxi,  L. 
Paris.) 

Et  li  borgois  les  cachent  hâtant  fatnlichemenl. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Slaves.  Ars.  3141,  t'  29  v">.) 

Il  (Xcrxès)  fut  vilainement  vencu  et  fain- 
tisement  aidiez  des  suens.  {Chron.  de  Fr., 
ms.  Berne  590,  f"  23\) 

2.  FAiNTisEMENT.s.m.,  feinte, felntlse: 

Quar  Belis  les  encontre  mult  aireement 
Et  n*i  a  fait  samblant  de  nnl  faintisemenl. 
(Roum.  d'.Mix.,  P  26'',  Michelant.) 

F.\iNTiVEMENT,  adv.,  BU  feignant,  eu 
dissimulant  : 

Symon  qui  se  double  que  Davus  ne  l'aye 
trahy  l'interrogue  fainlivernenl  de  la  vo- 
lente  de  Pamphile.  (  Therence  en  franc., 
l"  29  r»,  Verard.) 

FAINTOR,  S.  m.,  celui  qui  feint  : 

Et  plus    est  contraire    au  voir  disant  li 

vanteres  ke  fainteres.  {Li  Ars  d'Amour,  I, 

496,  Petit.) 

Li  faintres  ki  est  ou  visce  défaillant,  ki 
se  fait  et  mains  dist  de  lui  k'il  n'en  soit,  si 
est  plus  sracieus  en  compaignie  que  li 
vanteres.  (Ib.,  I,  494.) 

p.viNTOSME,  voir  Faxtosme. 

FAiNTURE,  finture,  s.  f.,  feinte,  fiction  : 

Se  ma  dame  ou  cors  senne 

Doignoit  avoir  cure 

De  moy,  qui  sanz  fainture 

Et  sans  fausseté 

Li  ai  toi  mon  cuinr  donné. 

(Gages  Brdlez,  Chans..  ap.  Ste-Pal.) 
La  quinte  cùlor  est  apelee  fainture, 
porce  que  on  fainl  une  chose  qui  n'a  pooir 
ne  nature  de  parler,  aussi  comme  se  ele 
parlast,  si  comme  nos  poons  tozjors  oir 
des  gens  qui  de  ce  dient,  ou  de  bestes  ou 
d'autres  choses  en  semblance,  que  ele  eust 
parlé  et  dit  aucune  chose.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  488,  Chabaille.) 

Il  soit  garny  de  vray  povoir  real, 

Bon  et  leal  sans  fainture. 
(La  Pai.t  faicle  a  Cambray,  p.  S,  éd    1508.) 

—  Fantaisie  : 


Si  fesist  la  balalhe  trestont  a  ïa  finlure. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  6310,  Scheler 
Gloss.  philol.) 

FAIRE,  verbe. 

—  Act,,  se  procurer  ; 

S'il  est  biaus,  si  vell  faire  amie. 

(Besant  de  Dieu,  289,  Martin.) 

Or  n'i  avra  plus  alendn 

Que  je  ne  fâche  un  coiole  dru. 

(Sept  Sages.  2504,  Kelkr.) 
Por  coi  dont  antre  ami  feroie. 
(J.  DE  CosDÉ,  l'oés.,  1,  7,21'J,  Scheler.) 

Et  loant  son  cors  et  sa  fâche 
Et  semonnant  que  ami  fâche. 

(In.,  ili..  I,  9.277.) 

—  Neutr.,  faire  d'armes,  se  montrer 
vaillant,  guerroyer  : 

Et  de  chiaus  qui  plus  y  fisent  de  proes- 
ches et  d'armes,  de  rikes  et  de  povres, 
vous  savons  nous  nommer  une  partie. 
(RoB.  DE  Clary,  p.  D,  Riant.) 

Che  furent  cliil  des  rikps  hommes  qui 
plus  y  lisent  d'armes.  (Id.,  p.  S.) 

—  Faire,  le  faire,  se  porter  : 

Dons  amis,  comment 

Le  fait  mesire  et  ses  harnages  ? 
Et  li  vales  qui  moult  fu  sages 
Courtoisement  li  respondi  : 
Bien,  beau  sire,  le  Dieu  miercî. 
(De  l'Emper.  CoustanI,  440,  Uomania,  VI,  p.  |{i7.) 
Biaus  ciers  sires,  que  fait  mes  pères. 
Qui  de  Bissence  est  empereres  ? 

(Ib.,  IS.-i,  p.   168.) 
Comment  le  fel  Bernant,  et  Ganfrey  et  Doon, 
Ul  tous  les  autrez  frères  qni  sunl  eofans  Doon  ? 
Dame,  il  le  font    moult  bien,  merchi  Dieu  et  son 
[non. 
(tiaufrey,  5301,  A.  P.) 

Comment  le  fel  Doon,  li  et  Garins  le  fier? 

(Ib.,   7078.) 

Comment  le  fet  Hernant,  qui  est  fourrer  aie? 

Sire,  il  le  fet  monlt  bien,  la  merchi  Damedé. 

(/*.,  8006.) 

Que/'ai/«  vous?  Je  vous  en  pri. 

Dites  le  moy. 
Biao  filz,  je  le  fus  bien,  par  foy. 
£t  voQS,  conment  ? 
(Mir.  de  S.  Jean  Chrys.,  83,  WahlnnJ.) 

—  Réfl.,  dans  le  même  sens  : 

Beau  sire,  dist  elle,  le  roy  Artus  comment 
se  faict  il  maintenant?  Mieux  qu'il  ne  feist 
jour  de  sa  vie,  luy  dist  Gauvaiu,  plus  sain, 
plus  legier  et  plus  fort.  (Perceval,  i"  42'', 
éd.  Jo30.) 

—  Marcher  : 

Mes  corn  plus  sperona,  ledetrier  plusse  fisl 
Arier. 

(Prise  de  Pamp.,  3708,  Massafia.) 

Et  quand  il  vit  que  Ayquin  davant  lu  se  fessait. 
(Ib.,  3477.) 

—  Faire  de,  vendre  à  uu  certain  prix  : 
Biau  sire,  comment /'atte^  vous  de  cecy? 

vel  sic  :  Belle  dame,  pour  quant  bien  me 
dounrez  vous  cecy  ?  {La  Manière  de  lan- 
gage, p.  389,  P.  iMeyer.) 

—  Faire  d,  être  cause  de  : 

0  tels  nOQvieles  ki  feront  a  marir. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  P  266^) 

—  Mériter  de  : 


704 


FAI 


FAI 


FAI 


Que  tant  deable  font  bien  a  resougnier. 

(Alcschans,  l->9,  ap.  Jonckbl.,  Guill.  d'Or.) 
Et  se  misires  Gauvaia    est  dolenz  et  co- 
rouciez  de  ce  qu'il  ot  fet,   ce  ne  fel  pas  a 
demander.  {Lancelot,  ms.  Fribourg,  MIS".) 

Ne  fu  bons  nus  qni  tant  feist  a  resoigner. 

(Berle,  xi,  P.  Paris  ) 

Onltes  ne  mornt  a  son  lens 
Jones  hom  tant  /'eisl  a  plaindre. 
(ROB.  DE  Blois,  Poés.,  Ricbel.  24301,  p.  S96''.) 

—  Faire  bon  de  quelque  chose,  en  faire 
cas,  le  prendre  au  sérieux  : 

Semant  icy  un  mot,  icy  un  aultre,  es- 
chantillons  despris  de  leur  pièce,  escar- 
tez,  sans  dessein,  sans  promesse;  je  ne 
suis  pas  tenu  d'en  faire  bon,  ny  de  m'y 
tenir  moymesme  sans  varier.  (MoNT.,JSss., 
I,  50,  éd.  1593.) 

—  Faire,  suivi  d'un  inQnitif  sans  prép., 
convenir,  falloir  ; 

Meleans  fu  devant  le  Roi  ; 
Sire,  fet  il.  entendez  a  moi  ; 
A  tels  barons  foil  escouler 
Ce  que  tu  m'osas  ci  conter. 

{FlorimonI,  Richel.  3S3,  f  5^) 

—  Faire  faire,  terme  de  droit  : 

Estre  recheu  a  plaidier  sur  autre  de 
faire  faire,  venir  en  jugement  de  faire  faire. 
(XV*  s.,  Estaires,  ap.  La  Fous.  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

—  Faire  suivi  d'un  part.  prés.  :  i 

Si    foloierent   ensamble  (les   barons)  et 
fisent  entendant  au   conte  de    Boulongne 
.que  il  en  feroient  roi.  (Chron.  (le  Rains,  c.    : 
XXV,  L.  Paris.) 

—  En  faire  de,  en  fait  de  :  I 
Je  sçavois,  a  poinct  nommé,  ce  qu'il  me   j 

faudroil,  en  faire  de  cause,  ou  souffrir,  ou 
payer.   (La   Bokï.,    Mesnag.   de  Xenoph.,   j 
Feugère.) 

—  Fait,  part,  passé  ;  fait  de,  fait  à  :  ' 

Liquel  n'averont  nulle  durée  contre  nous,   [ 
car   il   ne   sont   point  fait   de    la    guerre. 
(Fkoiss.,  Chron.,  IV,  232,  Luce.  ms.  Rome.) 

—  Elre  fait  de,  parvenir  à  : 

Hons  qui  rf'onoear  veult  estre  fais. 
Faire  doit  et  œvres  et  fais 
Qni  ne  paissent  son  los  desfaire. 
(\Vatri9Cet.  Dis  de  l'Ortie,  109,  Scheler.) 

FAIRIOEL,  voir  FeRIOEUL. 

F.AIRRALLIER,  VOir  FERRAILLIEB. 

FAIS,  faix,  fes,  fez,  fex,  feis,  fées,  s.  ni., 
faisceau  : 

Si  tei^uez  un  fées  de  ysope  en  saunk  que 
est  l'amere,  et  esparpliez  de  ceo  sur  la 
luminaire  et  sur  l'un  et  l'autre  post.  {Bible, 
Ex.,  ch.  12,  V.  21  et  22,  Richel.  1.)  Lat., 
fasciculumque  byssopi  tingite  in  sanguine. 

11  avoit  pris  un  fais  de  foing,  c'est  assa- 
voir ce  qu'il  en  povoiL  entrer  en  un  lien 
de  blé.  (I4û0,  Arcù.  JJ  133,  pièce  231.) 

—  Foule  : 

Le  roi  trouvèrent  el  palais 
Et  de  ses  chevaliers  praus  fais. 

(l'iorimonl,  Richel.   792,  f"  '!■'  I 

—  Troupeau  : 

Se  un  fez  de  brebiz  ou  de  mouton  est 
prins  en  temps  deu,  l'en  ne  paiera    que 


deux   solz  tournois  pour  une   foiz.  (1332, 
Ord.,  VI,  62.) 

—  Terme  de  blason,  fasce  : 

Entre  queux  vist  yl  la  banere  sire  Water 
de  Lacy,  reflambeaunt  novel  d'or  ou  un  fes 
de  goules  par  my.  {Hisl.  de  Foulq.  Fitz 
Warin,  Nouv.  fr.  "du  xiv»  s.,  p.  30.) 

—  Fardeau,  et.  par  extension,  entreprise 
difQcile  : 

Por  c'en  vondrai  tel  fais  enprendre 
Por  garder  la  vos  et  deffeodre. 

(Ben.,  D.  de  Norni.,  II,  9i3",  MicheL) 

—  Mettre  d  fais,  entreprendre  énergi- 
quement  ; 

Or  pri  que  vos  metez  a  fais 

De  li  conquerre  a  force  e  prendre. 

(.Bt.N..  D.  de  Norm.,  I,  1240,  Michel.) 

—'A  fais,  locution  ;  comme  une  masse  : 
Si  chait  li  rois  Mordrains  a   terre  alreci 
a  fex  comme    une  plomee.  {Hist.  de  Jo- 
seph, Richel.  2453,  f»  233  v».) 

—  En  grande  quantité,  tous  ensemble  : 

Pirus  wide  le  sanc  a  fes. 
En  mi  la  place  ciet  pasmes. 

(Ben.,  Troies,  Richel.  373,  !"  108".) 
IN'oistes  gent  qui  en  tant  d'ure 
Eisi  lot  a  fais,  seùz  demore, 
Fusl  mais  vencue  ne  malee 
N'eissi  deu  loi  desbaratee 
Que  ce  fu,  ne  pas  autrement. 

(1d.,  d.  de  Norm.,  Il,  9580,   Michel.) 

Si  hait  hucerons  et  a  fais 
Que  toi  cil  l'orronl  del  palais. 
{Dolop.,  Richel.    14.N0,   ap.  Barbazan,  Gloss.  ms., 
verbo  A,  Arsenal.) 

—  D'un  seul  trait,  sans  s'arrêter  : 

Assez  perneil  e  cers  e  deins, 
Chevrols  e  bisses  e  farreins  ; 
Desk'a  la  moete  i  curt  a  feis, 
Ja  n'i  estot  feire  releis. 

(Vie  SI  Cites,  1337,  A.  T.; 

—  A  un  fais,  locution  ;  en  masse,  en 
grande  quantité,  tous  ensemble  : 

Tresqae  li  François  vinrent  a  un  fais  aprochant. 
(Chans.  d'Ant.,  m,  t.  666,  P.  Paris.) 

Charnaiges  et  si  parentez 
S'arrestenl  a  un  fais  sor  lui, 
Ja  li  fussent  granl  annni. 
(Bal.  de  Quaresme,  Ri  hel.  19152.  f»  192.) 

Si  eurent  consseil  que  il  chevauceroient 
autour  de  ce  bois,  et  puis,  tout  aun  fais  et 
soudainnement,  il  se  bouteroient  en  l'ost. 
(Froiss.,  Chron.,  IV,  234,  Kerv.) 

—  Tout  à  coup  : 

Quant  Aucassins  le  perçut,  si  s'aresta 
tôt  a  un  fais.  (Auc.  et  Nie,  p.  29,  Su- 
chier.) 

Lors  s'areslcnt  andoi  ensamble    ; 
.1  .1.  fais  el  oui  es'conté. 

(C/iOT.  as  .n.  esp.,  11368,  Foersler.) 

—  Fais  s'est  employé  au  sens  moral 
pour  signiQer  peine,  chagrin  : 

Sans  faille  il  i  a  poine  el  fez 
A  moi  servir,  mes  ge  te  fez 
Honor  moull  granl. 

[Rose,  1931,  tiéoa.) 

—  Prendre  a  fais,  supporter  avec  peir.e: 

Pur  ceo  ne  vus  prenez  mie 
De  prendre  a  fes  trop  lur  folie. 

(Chardbt,  Prtif  Wrt.  791,  Koch.; 


Si  par  ta  déserte 
Toi  vient  mal  ou  perle 
N'el  pren  trop  a  fes  : 
Kar  aventure  eslieve 
Le  malvais  e  le  grieve 
Pins  aspreraent  après. 
(EvERARD,   Disliq.  de  Dijon.  Cato.  ap.  I.er.  de 
Lincy,  Prov..  p.  449.) 

—  S'appuyer  sur  le  fais,  s'abandonner 
en  portant  le  coup  : 

Le  roy  mist  sa  lance  en  arrest,  et  se 
afficha  du  tout  sur  les  estriers,  puis  s'ap- 
puye  sur  le  coup  pour  le  chevalier  tuer,... 
Quant  lui  qui  s'appuyoit  du  tout  sur  le 
faix...  (Perceforest,  \,  f  28S  éd.  1328.) 

FAISABLE,  fesable ,  adj.,  soumis  au 
droit  de  faisance  : 

Lesquelz  prez  estoient  fesables  de  toutes 
choses.  (1398.  Denombr.  du  baill.  de  Cons- 
tenlin,  Arch.  P  304,  f»  264  r».) 

Cf.  Faisance. 

FAisABLEMENT,  adv.,  facilement  ; 
Agibiliter,  faisablement.  {Calholicon  lai.- 
fr.,  ap.  Duc,  Agibilis.) 

FAisABLETÉ,  S.  f.,  possibilité  de  faire  : 
Agibilitas,  faisablelé.  {Catholicon  lat.-fr., 
ap.  Duc,  Agibilis.) 

FAisAGE,  s.  m.,  action  de  faire  : 
Li  fins   tousjours  du  faisage   est  autres 
ke  li  faires  nesoit  ;  ensi  que    li  fins  d'edl- 
fiier  est  autres    ke  li  faires.  (li  Ars  d'A- 
mour, II,  147,  Petit.) 

FAISANCE,  -  anse,  -  anche,  -  aunce, 
fays.,  fes.,  fess.,  fesaiance,  s.  f.,  action 
de  faire,  de  fabriquer  : 

Comme  prélats  et  countes...  nous  eient 
grantez,  de  lour  bon  gré  et  de  boue  vo- 
lume en  eide  del  esploier  de  nous  ^rosses 
besongnes...  la  noefisme  garbe  et  le  noe- 
tisrae  aignel  apprendre  par  d -ux  ans  pro- 
cbeynsaveigner  après  la /aisauncfi  deces- 
tes."..  {Stat.  d'Edouard  III,  an  xiv,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Demoiirgent  en  lour  privilèges  enquelles 
eux  estoient  devant  la  fesaiance  de  cestes. 
(1338,  Ord.  d'Ed.  III,  Arch.  mun.  Bor- 
deaux.) 

La  fesance  du  dit  homage.  (1363,  Homag. 
et  serem.,  etc.,  Delpit,  Doc.  fr.  en  Angle- 
terre.) 

A  la  fesance  de  cestes  nous  estions  tout 
sains.  (1372,  Ch.  d'Ed.  III,  Arch.  Bas.- 
Pyr.,  E  377,  n°  4269.) 

Davant  la  faysance  de  cestes  nos  letres. 
(15  juin  1421,  Lettre  du  roi  d'Angleterre, 
Beg.  de  la  Jurade,  p.  S73,  Bordeaux  1883.) 

—  Acte,  action  en  général,  manière  d'a- 
gir : 

Dit  mes  veut  estre  rais  an  venl 
Que  il  de  lui  n'ait  la  yenjauce. 
Que  par  lui  et  par  sa  faisance 
Durent  il  estre  luit  destruit. 

{Tn.ilan,   I,  16G6.  Michel. 1 

Se  usé  u'et  use[z]  d'amfauce, 
Ne  maiotenisez  la  fesamce. 

IJb.,  II,  243.) 

Par  engin  e  par  decevance 
Covriles  vus  nostre  fesanse 

{/*.,  II,  323.) 

Mull  soUre  dure  penitance 
Pur  s'amur  eu  mainte  fesance. 

(li.,  II,    767.) 


FAI 


FAI 


FAI 


7rtS 


Sîro,  ne  vus  linsnigoe  mie 
Ke  vus  suliim  noslre  ffttance 
Pernez  de  nus  vostre  vengance. 

iVie  de  SI  Giles.   1130,  A.  T.) 

Se  H  reîs  d'Escoce  seust  ceste  [aisance, 
N'en  anrinm   pais    ne    tricwe   pur  lut  l'aveir  de 
!  France. 
(JoRD.  Fantosme,   Cliron.,  'irs,  ap.  Michel,  D.  de 
Norm.,  t.  m.) 

i*les  ainceis  qu'il  pensl  avenir  a  parler  en  oiance 
Al  rei  d'Aubanie  ne  faire  sa  feaance. 
Ad  dan  Hnmrrei  de  Boun  kl  hardement  avance 
Fait  au  rei  d'Escoce  de  Berewic  nuisance. 

(iD.,  a.,  -97.) 

V,  cil  ne  targent  mie  de  (aire  la  fesance. 

(Id.,  ib.,  886.) 
Dampne  Deu  beau  père,  corn   grant   est   ta  ptiis- 
(sance, 
Encontre  ton  voler  ne  vaut  nnle  fesance. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Atis..  Richel.   24364, 
f  6:1  r°.) 

Que  vus  paissez  as  autres  bon  esaniple  donner: 
Kar  a  vostre  fesaunce  voelent  lut  esgarder. 
(Garnibr,   Vie  de  S.    Thom.,  H  chel.  13513, 
f  SI  r".) 

K  remuer  deit  le  movenient 
D'ivns  corase  utrement 
Ke  de  purveuenient  sanz  délivrance 
rie  se  deit  mie  en  maie  fesance. 
(PiERBE  d'Aberni'n,  le  Secré  de  secrez,  liichel. 
25407,  r°  178^.) 

E  de  ceo  aperlement  diseient 
Ke  reale  majesté  avient 
E  en  dreitnre  le  covient. 
lîeales  constilnciuns  avez 
E  a  ceo  sanz  feinlise  acorder, 
Ne  mie  en  feinlise  d'aparance. 
Mes  dreit  en  aperte  fesance. 

(Id.,  (■*.,  f°  17S''.) 
Faisante,   action.    (Gloss.    gall.-lat.,  Ri- 
chel. 1.  7684.) 

—  Redevance  en  nature,  corvée,  charges 
diverses  auxquelles  un  fermier  s'obligeait 
par-delà  le  prix  de  son  bail  : 

Toutes  les  droitures  ,  appartenances, 
fesances  et  toutes  autres  choses  que  iceli 
Raal  e  ses  eirs  avoient...  en  la  terre... 
(Août  1286,  Ch.  du  vie.  de  Yalognes,  S.- 
Sauv.,  Nehou,  Arch.  Manche.) 

Vecy  les  rentes  et  fessances  que  font 
l'abbé  et  couvent  de  Fescamp  au  roi 
nostre  sire,  a  cause  de  la  forest  de  Bro- 
tonnc.  (TH.  du  xi\"  s.,  Fécamp,  Arch. 
S.-Inf.) 

Sauves  les  redevanchez,  fesanchez  que 
la  dite  masure  doit.  {Ch.  de  1338,  S.  Wan- 
dr.,  Arch.  S.-Inf.) 

Dont  il  paiera  tel  fesances  et  redevances 
comme  ceuls  de  la  ville  de  Biaulfîsel 
(1344,  Arch.  JJ  76,  f°  7o  r°.) 

Afin  de  savoir  et  enquérir  vérité  sur 
plusieurs  faiz  et  articles  touchanspluseurs 
lieritaaes  eslans  enNormendie,tenuzdu  roy 
noslre  sire,  ou  sur  lesqiielz  il  a  droit  de 
prendre  et  avoir  cerluines  rentes,  (aisances 
et  redevances.  (1366,  Ord.,  iv,  716.) 

Autres  faisavches  et  services.  (1404, 
Aveux  du  bailliage  d'Evreux,  Arch  P 
29b,  reg.  1.) 

Court  et  usages,  reliefs,  treizièmes,  de- 
voirs et  (aisances  quelconques  apparte- 
nans  a  icellui  fieu.  (1419,  ib.,  Arch.  P  294 
reg.  1.) 

Délivrer  de  toutes  rentes  et  (aisances 
quelconques.  (26  mars  1467,  Sle-liarbe, 
Arch.  Calv.) 


Et  lui  ou  r  endent  par  an  .iiii.  I.  .vi.  ca- 
pons,  .Ix.  ces,...  avecques  reliefs  et  toutes 
autres  (aisances  et  redevances  appartenans 
a  fié.  {Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch. 
P  303,  f"  5  r».) 

De  ce  il  doit  au  roy  telles  (esanees 
conme  a  tel  noble  lieu  appartient.  (ïb., 
l"  11  vo.) 

Telles  droitures  et  (aisanches.  {Ib., 
f»  33  V.) 

Sans  paier  aucune  (aisance.  {Coul.  des 
(orêls  de  Norm.,  f"  6  r».  Arch.  S.-Iuf.) 

FAISANCHE,  VOlr  FAISANCE. 

FAisAUL,  voir  Faissel. 

FAISCELET,  VOÎF  FAISSELET. 
FAISCELLE,  voir  FiSSELE. 

FAiSEMENT,  S.  m.,  fasci natlon  : 
Faisement  de  truferie    fait   les  biens  os- 

curs.  {Bible,  Richel.  901,  f-  13''.)  Lat.,  fas- 

cinatio. 

F.AisEOR,  (aiz  ,  (eis.,  (es.,  fez.,  (aiss., 
(aess.,  (as.,  (ess.,(ac.,  -  eour,  -  eeur,  -  eur, 
s.  m.,  celui  qui  fait,  qui  fabrique,  ouvrier, 
artisan,  auteur,  créateur . 

L*uD  facerres,  l'antre  feture. 
L'un  Creator,  l'autre  créature. 
(Wace,     Conception,     Brit.     Mus.    add.     151)06, 
f»  49''.) 

El  bons  faiseres  de  canchons. 
(A.  DE  LA  IIai.le,   h   Jus  Adan,    p,    323,  Cousse- 
maker.) 

Je  cuit  que  il  estoit  crierres 
Et  de  tontes  cboses  fesierres. 
(Geff.,  .vu.  Est.  du  monde,  Ricbel.  1526,  f°  US".) 
Mes  des  que  je  n'en  sui  fesierres. 
J'en  puis  bien  estre  recitierres. 

(Rose,  Richel.   1373,  f°  48''.) 

Dieus  des  Diens  donc  je  sny  faisicrrcs. 

(lli.,  ms.  Corsini,  C  126'.) 
Dieus  li   (aisieres  del   monde.    (Introd. 
d'Astronomie,  Richel.  13b3,  f"  7.) 

Quiconques  veut  estre  ovriers  d'eslain, 
c'est  a  savoir  (esieres  de  miroirs  d'estain, 
de  fremaus  d'estain,  de  sonneites,  de 
aneles  d'eslain,  de  mailles  de  pion,  de  me- 
reaus.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest.,  l'  p., 
XIV,  1,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Me  covient  monter  a  mon  (eseeur  por  les 
euvres  de  ses  commandemenz.  {Vieetmir. 
de  plus.  s.  con/ess.,  Maz.  S68,  f'  119".) 

Crierres  et  fessierres  de  totes  choses. 
{Ib.,  f  126''.) 

Dieu  faizeor  de  toutes  choses.  {Règle  del 
hospit.,  Ricbel.  1978,  f  '  166  v».) 

Je  ne  sui  mie  fessierres  ne  trouvierres 
de  cest  livre.  {Chron.  des  rois  de  Fr.,  ms. 
Berne  607,  f»  4».) 

Nostre  Seigneur  qui  est /'acêrres  de  toutes 
choses.  {Traité  de  Théol.,  Richel.  12581, 
f»  324  v°.) 

De  toutes  les  choses  dessusdites  faire  et 
acomplir,  noble  homme  mestre  Robert  de 
Brissoles,  Ratel  de  Villiers,  dan  Jorf.'e  es- 
cuyers,  et  damoysele  Ysabian,  fiHe  dudit 
Ylhier,  a  la  requëste  dudit  Ythier,  et  pour 
luy  présent  par  devant  ledit  juré  euvers 
lesdiz  religieux  principal  debteur,  randeur 
et  garantisseur,  deffendeur  et  respondeur, 
faceur  et  pièges,  se  obligèrent  a  satiffier 
ausdiz  religieus  en  bonne  monnoye.  (1313, 
Arch.  JJ  53,  f»  43  r».) 


Fezierres  de  chançons. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,   P  81''.) 
Menuisier  et  (aisseur  des  yniages.  (1484. 
Fabrique  de  Tréguier,  Arch.  C.-du-N.) 
Faesseur  d'orgues.  (1526,  ib.) 

—  Poète  : 

.\  ces  festes  et  as  haus  jours 
Doivent  estre  les  hautes  cours 
Pes  bins  menestrens  célébrée. 
De  faisours,  de  recordeoors. 
(WATRiaoET,  li  Dis  de  l'Ortii-,   1,  Schcler.' 
(^ollart  .\ubiert  n'ooblirai  ; 
.\voec  Jehan  le  mènerai  : 
S'il  n'est  lettres,  s'est  boins  fasieres. 
(Gilles  li  Mdisis,  ap.  Froiss.,  Cliron.,  I,  77, 
Kerv.) 

—  Fém.,  (aiseresse,  (eseresse,  (eserresse, 
(eceresse  : 

Quiconques  veut  estre  (eserresse  de  cha- 
piaux  d'orfreis,  et  de  toutes  œvres  a  .iiil. 
pertuis  sans  mouveiz  et  sans  nulleiz,  estre 
le  puet,  por  quoi  elle  ait  de  quoi.  (Est. 
Boil.,  Liv.  des  mest.,  l'^p.,  xcv,  1,  Lespi- 
nasse et  Bonnardot.) 

Et  fera  voz  filles  (eceresses  Ae  ses  oigne- 
mens.  {Bible,  Richel.  899,  f"  130''.) 

"Vierge  très  amee,  (aiserresse  de  vertus. 
(Ms.  Berne  697,  f  58  r".) 

Combination  (aiseresse  de  hlz.  (Ores.me. 
Polit.,  ms.  Avranches,  f»  8'^.) 

11  convient  que  nous  ajongnons  les  ver- 
tus (eseresses  qui  conviennent  au  corps 
ovecques  les  lieux  ovec  icelles  concordables 
en  manière  de  puissance  et  de  domination. 
(Id.,   Quadrip.,  Richel.    1348,  f»  111  v.) 

Et  injustice  est  operative  ou  (aiseresse. 
(iD.,  Eth.,  f»  lOP,  éd.  148S.) 

FAISERESSE,  VOlr  FAISEOR. 

PAISIBLE,  adj.,  faisable: 

Qui  est  chose  monlt  bien  faisible. 
{Boece  de  Consolacion,  Xts  2670.  P  73  r".) 

Toutes  gens  conseillent  des  choses  ou- 
vrables et  faisibles  par  eulx.  (Oresme, 
Eth.,  f  44'=,  éd.  148S.) 

Choses  faisibles.  (H.  de  Granchi,  Trad. 
du  Gouv.  des  Princ.  de  Gilles  Colonne,  Ars. 
5062,  {<•  5  r".) 

FAisiER,  voir  Faissier. 

1.  FAisiL,  fesil,s.  m.,  mâchefer: 
Et  li  autre  as  quisines  font  le  fen  alnmer 
Et  font  les  fus  saillir  des  faisius  ahurler. 

(Helias,  Richel.  12558,  f  6».) 

Carbon  boen  et  loial  et  sans  (aisil.  (1270, 
Reg.  aux  bans,  Arch.  S.-Omer  A  B  xviii, 
16,  n»  121.) 

Que  le  (aisil  de  leur  fer  quant  il  (les 
maréchaux  et  autres  ouvriers  en  fer) 
le  mettront  hors,  il  le  portent  hors  des 
portes  de  le  ville  et  le  mettent  es  fes- 
sez esquelles  on  a  prins  le  savelon. 
{Liv.  Rouge  d'Abbeville,  art.  47,  ap.  Duc, 
Fasilia.) 

Il  (un  villain  qui  souflait  le  feu  dans  une 
charljonnière)  estoit  touz  souillez  de  la 
porre  et  dou  faisildon  charbon.  [Chron.  de 
S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  281''.) 

—  Noir  de  charbon  : 

Nus  frepier  ne  puet  ensousfrer  lange,  ne 
nule  chause  lange  engarmouser,  ce  est  a 
savoir  de  (esil,  de  charbon  et  de  huile.  (E. 
Boil.,  Liv.  desmest.,  1"  p.,LXXVi,6,  Lespi- 
nasse et  Bonnardot.; 

80 


706 


FAT 


FAI 


FAT 


D'après  l'auteni-  du  Supplément  du  Glos- 
saire de  Roquefort,  faisil  est  encore  en 
usage  dans  la  Picardie,  l'Artois  et  la 
Flandre,  pour  désigner  tout  ce  qui  est 
menu,  surtout  en  parlant  du  charbon. 

2.  FAISIL,  s.  m.,  portefaix  : 

Qoant  lor  danz  Renars  aparat. 
Si  comme  faisim  Iraire  dut. 

(Renarl,  Suppl.,  p.  13,  Chabaille.) 

FAisNiEiR,  S.  m  ,  celui  qui  ensevelit, 
qui  met  le  cadavre  dans  un  linceul  : 

Pour  garder  icelui  corps  mort  ont  esté 
commis  certains  faisnieurs  et  gardiens. 
(1415,  Arch.  JJ  168,  pièce  344.) 

FAisoiL,  voir  Fachuel. 

F.MSOLE,  fazeol,  s.  m.,  faséole: 
Faisoles  sont  chaulds  et  moistes  presque 
au  second  degré.  {Sur  les  Urines,  ms.  "Tu- 
rin, f"  64.) 

Fèves,  pois,  fazeols.  (0.  de  Serr.,  Th. 
d'agr.,  p.  111,  éd.  1605.) 

PAISSE,  feisse,  fesse,  fece,  fesche,  fasse, 
face,  fasr.e,  faixe,  fassie,  s.  f.,  bande,  lien  : 

Tute  la  glorie  a  la  fille  de  rei  dedendz, 
devant  les  faisses  oringnes,  li  vestement 
de  lei.  (Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xliv,  13, 
Michel.) 

Si  l'a  oint  d'ongement  et  bendé  et  restraînt. 
D'une  l'asce  porprine  par  mi  les  flans  l'ataint. 
{Roiim.  d'Alix.,  f»  31'',  Michelant.) 

Desor  nn  palefroi  norrois. 
Dont  les  règnes  erent  d'orfroi»  ; 
La  cheveciere  ert  bien  ovree  ; 
Un  fevre  i  niist  une  jornee 
Qni  fist  les  fares  et  les  STres. 

(Blancandin,  Richel.  19152,  f"  Ml^.) 

Et  celé  autre  baniere  blanche 
A  la  vermelle  faisse  en  mi. 

(Diirm.  le  Gai,  8i9G,  Stengel.) 

Lo  souaire  nostre  seignor  et  la  fesse  don 
il  fu  liez  en  son  bercoeC  (//is(.  Carol  Ars. 
5201,  p.  191».) 

Hec  fascia,  feisse.  {Gloss.  de  Glasgow, 
Meyer.) 

Il  covient  ou  pis  grant  loieure,  et  es 
mains  et  es  doiz  non.  Et  dist  encor  que 
on  doit  faire  faisse  plus  large  que  on  puet 
avenamment.et  que  il  n'i  en  demourt  point 
qui  ne  soit  redoublée.  Apres  tu  métras  les 
asteles  sor  les  faisses  par  lesqueles  li 
membres  soit  rectifiez.  (Brun  de  Long 
BoRC,  Cyrurgie,  ms.  de  Salis,  f"  43''.) 

Les  fassies  doivent  estre  proportionnées 
en  longeur  et  en  largesse  selonc  la 
quantité  du  membre  qui  est  a  lier, 
aus  grans  longes  et  larges,  -aus  petis  pe- 
tites ;  !a  fassie  qui  doit  lier  l'espauUe 
doit  avoir  en  la  latitude  .vi.  doiz  tra- 
versans.  (H.  DK  Mo.ndeville,  Richel.  2030, 
f»  42».) 

Et  pnis  leur  oi  rassembler 

Wivres,  l'assrs,  rhies  et  labians, 

Bendes,  bares,  peus  et  aiglians, 

Coqnilles,  bamedes  et  crois. 
(Froiss..  Poés.,  II,  3-21,  27,  Scheler.) 
Quelles  choses  sont  fesses  et  bendes  ilz 
sont  aucunesfois  pareilles,  et  quant  elles 
sont  sur  leurs  figurées  d'aullre  couleur 
comme  de  bestes  ojseaul.x.  {Le  Blason  de 
toutes  armes  el  escutz.) 

Les  fasces  et  liens  de  soye.  (Le  Maire, 
Hlustr.,  1,38,  éd.  1508.) 


Les  Persans  appellent  le  chappeau  royal 
cyndarin,  autour  duquel  alloit  une  faixe  on 
cornette  de  vert  obscur  linee  de  blanc 
satin.  (Q.  Curse,  II,  6,  éd.  1534.1 

—  Fascine  : 

De  eus  est  aie  grant  compaignie 
Por  aporter  fèces  e  cliccs, 
E  laz  e  mairiens  e  palices. 
(Bes.,  D.  de  Nom.,  II,  5f>8'2,  var.,  Michel.) 

—  Faisceau  : 

.XII.  fasces  sont  .xn.  signe  ou  ornemenz 
imperiaulz  que  .xil.  licteurs  soloient  porter 
devant  le  seingneur.  (Bersuire,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  t»  SS"".) 

—  Bandage  ? 

Et  se  li  coTient  herche, 
La  civière  et  la  fesche. 
{l'Eslillem.  au  vil.,  Hichel.  8.37,  f  120"^.) 

—  Bande  de  terre  : 

Sur  les  jalois  de  terre  qui  siéent  ou  liu 
c'on  dist  au  Perruel  en  trois /'aïsses.  De  ques 
trois  fasses  li  une  contient  deux  jalois. 
(1278,  Cart.  év.  Laon,  f»  60%  Arch.  Aisne.) 

Pluiseurs  faisses  qui  se  tournent  par  de- 
seure.  {Ib.,  f»  61».) 

Du  costel  de  la  porte  Dieu-ly-mire  a  cer 
tainnes  faisses  de  terre  que  on  apelle  vul 

saumentle  banc  Chastelain; en  laquelli 

faisse  a  grant  foison  de  terres  arables  ap 
partenant  a  plusieurs  personnes.  (143! 
Enguesle  afulure,  Arch.  législ.  de  Reims 
1«  p.,  t.  1,  p.  490,  Doc.  inéd.) 

—  Petit  pieu,  bâton: 

Lequel  suppliant  tenoit  un  petit  baston, 
appelle  faisse  aussi  comme  un  petit  pais- 
seau  d'une  haie.  (1360,  Arch.  JJ  89, 
pièce  450.) 

La  langue  moderne  a  conservé  faisse, 
en  terme  de  blason. 

Aunis,  faisces,  branchages  de  0  à  7 
mètres  de  longueur  qui  sont  employés 
pour  entrelacer  les  pieux  de  bouchots. 
Bas-Valais,  Vionnaz,  fase,  charge  de  foin 
qu'un  homme  peut  porter. 

FAissEis,  fesseis.  s.  m.,  faix  ; 

Nos  avons  tote  jor  travaillé  en  sa  vigne, 
et  si  avons  soffert  les  fesseis  et  la  paine, 
et  del  chaud.  (Maurice,  Serm.,  ms.  Oxf. 
Douce  270,  f"  21  r».) 

1.  FAissEL,  s.  m.,  portefaix  : 
Si  con  ce  ot  dit  li  faissia.T, 

Et  li  chaz,  qni  monlt  fa  isneax, 
L'andoille  prant. 

(Rciiart,  Snppl.,  p.  lli,  Chabaille.) 
Cf.  Faisil  2. 

2.  FAissEL,  fesel,  s.  ni.,  corbeille  à  fro- 
mage : 

Si  que  li  cors  li  tressua 
A  ce  qne  il  se  travela 
A  coper  et  a  fesiaus  faire. 

{Vie  des  Pères,  Ars.  36il,  f°  124''.) 

3.  FAISSEL,  s.  m.,  mouchoir  dont  se 
coiffent  les  Orientaux  : 

Les  chrestiens  de  la  saincture  sont  con- 
gneuz  ad  ce  qu'ilz  portent  le  faissel  de 
touaille  taincte  [en  collour  perse].  {Voy. 
du  S'  d'Anglure.  p.  43,  A.  T.) 

4.  FAISSEL,  faissiel,  feissel.  fassel,  fas- 
chel,  fazel,  fessel,  faisant,  s.  m.,  fagot  : 


Mes  amis  est  .j.  faissiel  <\e  mme.  {Bible 
Richel.  901,  f»  8'.) 

.II.  milliers  de  fassiaus.  {Charte  de  1286, 
Moreau  208,  f  147  r»,  Richel.) 

Hec  fascina,  feissel.  {Cltss.  de  Glasgow, 
IVIeyer.) 

Et  loigne  pour  sen  ardoir,  ch'est  a  sa- 
voir demi  cent  de  raisme  et  demi  cent  de 
fassiel.  (25  déc.  1309,  Flines ,  Cod.  H, 
f»  85  V»,  Arch.  Nord.) 

Et  V  avoit  chevrons,  moule  et  bûche  de 
/"esseJ."(1312,  Arch.  S  296,  pièce  6.) 

Les  priseurs  des  faissiaus  que  l'en 
amaine  par  la  rivière  por  vendre.  (1333, 
Ord.,  XII,  20.) 

Se  chargeoient  de  fascheaux  de  bois.  (J. 
Moli.vet,  Chron.,  ch.  vn,  Buchon.) 

Bois  en  faschel.  {Coût,  de  la  Prév.  de 
Gorre,  III,  Nouv.  Coût,  gén.,  1,  429''.) 

—  Fascine  pour  la  pèche  : 

Item  li  faisant  courront  en  la  manière 
qu'il  a  esté  accoustumé.  (1327,  Arch.  JJ 
65,  pièce  69.) 

—  Charge,  poids, "au  sens  matériel  : 

Se  DOS  veons  le  fessel  trop  pesant. 

(.\nberi,  Richel.  24368,  t°  26''.') 

Et  qne  ta  miex  me  croies,  vois  tn   or  mon  chapel. 
Qu'a  .nn.  piez  et  pins  du  bas  dusqu'an  coupel  ? 
Plus  est  pesant  d'assez  que  la  lour  de  Babel. 
Par  foy  !  dist  li  prendons,  sy  a  pesant /■aisse/ .' 
Tu  dis  voir,  chevalier  :  le  faissel  est  pesant  ; 
Sueur  me  fait  suer  chauUle  com  pions  bonlant. 
{DU  des  .n.  Chevaliers,  ap.  Jub.,    IVonr.   Rec,  I, 
150.) 

Piuspurs  povres  'allez  ocient 
Dont  li  fessel  ça  et  la  versent. 

(GniABT,  Roy.  lign.,  21022,  \V.  et  D.) 
De  pesanz  feisiaus  et  de  sommes. 

(ID.,  (».,  21047.) 

Pesant  fessel. 
{Diat.  S.  Grég.,  ms.  Evr.,  f»  79^) 
Pour  widier  le  dit /Vitss!'e(du  mur  fondu. 
(1320,  Trav.   aux   chdl.  d'Art.,  Arch.  KK 
393,  f'  52.) 

—  Charge,  au  sens  moral,  obligation, 
responsabilité  : 

Se  aucuns  est  acuses  de  garde  par 
sauves  alegacions,  porce  n'est  il  pas  déli- 
vres del  fessel  de  la  garde.  (G.  de  Len- 
gres,  Instit.  de  Jusl.,  ms.  S. -Orner,  f»  9'=.) 

Li  fieus  soutendent  les  fessiaus  de  l'eri- 
tage.  (iD.,  ib.,  f"  25''.) 

Se  li  oirs  qui  reçut  une  foiz  l'eritage  le 
reçut  par  sa  volenté,  ou  se  il  en  retint  la 
quarte  partie,  ou  se  il  ne  la  vot  retenir, 
il  sens  sostendra  toz  les  faziaus  de  l'eri- 
tage. {Institutes,  Richel.  1064,  r  41") 

Quar  li  procurateurs  qui  s'oblige  pour 
son  seignor  refuse  puis  por  noient  le 
fessel  de  l'obligement.  {Digeste.^  de  Jnsl., 
Richel.  20118,  f»  41'^.) 

lié  niex  !  qne  je  sny  deschargie 
De  grant  faissel,  ce  m'est  aviz. 
(Mir.  M""  SleGenev.,  Jnb.,  Mi/st.,  l,  302.) 

FAISSELE,  voir  FiSSELE. 

FAissELET,  fesselct,  faiscelet,  fascelet 
facelet.  s.  m.,  petit  faisceau,  fagot, fardeau 

Si  fet  rains  de  fanol  quellir 
Et  lier  en  on  fesselel. 

(GoiLLAUSE,  Rrst.  dir.,  742,  llippean.) 


FAI 


FAI 


FAI 


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Un  faiscelel  fait  cie  cesl  rains. 
(Canl.  des  cantiques^  ms.  du  Mans  173,  P  i'i  r°.) 

.1.  fesselel  de  sermant.  (  Vie  et  mir .  de 
plus.  s.  confess.,  Maz.  568,  f"  SO'.) 

Le  petit  faisselet  de  noire  laisne.  (31 
oct.  1424,  Reg.  aux  Consaux,  Arch.  Tour- 
nai.) 

Il  fait  un;;  fascelet  de  résidu  de  ses  cen- 
dres. (FossETiER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux., 
I,  i"  23  r».) 

Hors  du  fascelet  des  tamns.  (Id  ,  ib., 
f»  39  vo.) 

Du  facelel  des  tamps.  (Id.  ,  ib-.  H, 
f°  18  r».) 

FAissELEUR,  S.  111.,  colui  qui  fait  des 
fagots  ; 

Wanemer  le  faisseleur.  (1270,  Ch.  de  J. 
Clarembaut,  Arch.  mun.  S.-Quentiu,  1. 
24.) 

FAISSELLE,  fosselk,  fasele,  s.  f.,  fagot, 
faisceau,  paquet  : 

Ses  oilz  sembloient  airdant  fassrile 
Tant  fieremant  amdos  stanzelle. 
(Hercule  el  PUIemims,  Richel.  821,  f"  1«.) 
Pieres,  kaillaus,  gravielle 
Fait  apoi'ter  de  mer 
Et  faseles  de  verges. 

(.De  S.  Jeh.,  Richel.  2089,  f»  30''.) 

FAisSELiER,  S.  tii.,  celui  qiu  fait  des 
fagots  : 

Alant  sont  venu  li  vilain 
Del  pais  et  li    faisselier 
Eu  la  forest  por  gaaingnier. 
(G.  de  Païenne,  Ars.  331'J,  f"  ll"2  r".) 

FAissELON,  fasselon,  s.  m.,  botte  ; 
Pais  manda  nn  fasselon  d'ierbe, 
Si  lia  l'enfançon  dedens. 

(MorsK.,  Chron-,  14.520,  KeiiT.) 

FAissELOT,  S.  m.,  dim.  de  faisceau  : 
Car  sy  aucunesfois  rhomrae  se  eslieve 
en  toy  poursuyvant,  et  querant  ton  ame, 
l'ame  de  mou  seigneur  sera  gardée, comme 
au  faisselot  des  vivans  envers  le  seigneur 
ton  Dieu.  (Le  Fevre  d'Est.,  Bible,  Sam., 
1,  XXV,  éd.  1S34  ) 

FAissET,  fesset,  S.  m.,  dimin.  de  faix  : 
Grief  fesset  a  moult  an  mariaige    (Ms 
Ars.  5201,  p.  334'=.) 

—  La  verge,  le  membre  viril  : 

Et  Costans  sovant  la  refoie 
Del  faisset  qu'il  avoit  moult  groi. 
(Dime    qui    concilia    le    preslre,  ms.  Berne  354 
f  81'.) 

FAissETE,  faisele,  fascette,  faxalte,  s.  f., 
dimin.  de  faisse.  bande  de  terre: 

Une  faissete  qui  fu  Robin  le  grant,  et 
fient  quarante  et  cinq  vergues.  Item  une 
faisele  que  Jehans  li  carons  eut  de  Gilet  de 
Attignv.  (1328,  Arch.  JJ  65,  pièce  209, 
f»  138  r».) 

—  Bande  de  maillot  : 

Ils  trouvèrent  un  enfant  en  fascettes,  le- 
quel ils  lollirent  des  bras  de  sa  mère. 
(J.  MoLiNET, .Chrun.,  ch.  XLlt,  Buchon.) 

Et  y  oit  une  fillette  de  .vili.  ans  qui 
cheut  en  la  rivière,  et  fut  noine,  et  la 
femme  prinl  un  petit  ainfîant  en  la  faxalte 
et  le  cuidoit  bien  tenir,  mais  il  y  eschappit, 
de  force  qu'elle  estoit  troublée,  et  cheut  en 
la  rivière.  (J.  Aubbign,  Journ.,  an  1493, 
Larchey.) 


rAissEuii,  voir  Faiseor. 

FAissiE,  S.  f.,  nom  d'une  variété  de 
corneilles  : 

Et  aulcunes  fois  au  matin,  quand  il  doit 
plouvoir,  elle  (la  corneille)  prononce  une 
manit-re  de  cry  et  semble  que  elle  die: 
glaras,  glaras  :  et  ce  signifie  pluye  ;  mes- 
mement  quand  il  est  prononcé  par  la  cor- 
neille bise  que  l'on  nomme  faissie.  (Jeh. 
de  Brie,  le  bon  Berger,  p.  54,  Liseux.) 

1.  F.\issiER,  s.  m.,  portefaix: 

Auquels  pareillement  envolèrent  secours 
des  barbiers  de  la  peste  et  des  faissiers 
pour  ensepultnrer  les  morts.  (Noguier, 
Hist.  Tolos.,  epit.  au  lect.,  éd.  1356.) 

2.  FAissiËit,  faisier,  fascier,  faisser, 
fasser,  fessier,  fesser,  verbe. 

—  Act.,  envelopper,  emmaillotter,  ban- 
der : 

Sa  plaie  li  onl  bien  faissie 
Et  d'un  pignon  estroit  liie. 

(Ben..  Troies,  Richel.  375,  !"  99'.) 
Sa  plaie  li  onl  bien  fessiee 
Et  d'un  pennon  estreit  liée. 

(Id.,  ib.,  16153,  Joly.) 
Mult  volenters,  non  a  enviz, 
Emportent  del  champ  fur  nafrez  ; 
Faissiez,  liez  e  regardez 
Eurent  sempres  seoz  demorance. 

(Id.,  D.  de  tiorm.,  II.  l'298,  Michel.) 
Si  se  fait  par  les  pies  et  bender  et  fascier. 
D'une  bende  de  porpre  estroitement  liier. 

(Roum.  dAlix.,  f»  32'',  Michelant.) 
Et  me  faites  sens  demorance 
Faisier  et  estouper  la  plaie 
Pour  retenir  le  sanc  qui  raie. 

Ulhis,  Ars.  3312,  f°  74'.) 
rais.iirr  le  fist  d'un  peliçun. 
Puis  l'ol  monté  sur  un  gascon. 

Olort  du  Roi  Gormond,  558,  Scheler.) 
.\nsi  desoz  l'arbre  les  laisse, 
Toz  .vu.  fuissiez  an  nue  faisse. 

{Dolop.,  9413,  Bild.  elz.) 
Tût  cil  a  ses  escns  fassies. 

(Durm.  le  Gai.,  8:^03,  Siengcl.) 
Gerart  descent,  et  si  li  faise 
Cief  et  costé  tout  d'une  gimple. 
(GiE.  DE  MoNTR.,   Yiolelte,  4370,  Michel.) 
Et  ont  fascié  le  ventre  et  le  piz  de  belles 
bendes.  (Liv.  de  Marc  Pol,  xcxiJ,Pauthier.) 

Celz  qe  font  la  creensse  au  grant  kan 
des  viandes  et  des  bevajes  sunt  plusors  ba- 
rouz,  et  voz  di  qu'il  ont  faseee  lor  bauche 
et  lor  nés  con  belles  toailles  de  soie  por  ce 
que  lor  alaine  ne  lor  fraor  ne  venissent 
en  les  viandes.  {Ib.,  c.  lxxxvi,  Roux.) 

Et  fist  devant  le  forterece  desvoleper  se 
baniere  qui  estait  faissie  d'or  et  d'asur  a 
un  chief  pallet.  (Fiioiss.,  Chron  ,  V,  223, 
Luce.) 

Ly  petis  drapeillous  en  quels  Jesu  Crist 
fu  faissiet.  (J.  des  Preis,  p.  18,  Rom., 
IX,  36.) 

Toulhon  fut  confessé  et  receut  son  créa- 
teur; et  après  fut  faisse  et  aparillé.  (1443, 
Arch.  JJ  176,  pièce  297.) 

.III.  charretées  de  voyne  pour  fesser  les 
baleiz.  (1462,  Compt.  de  Nevers,  CC  57, 
fo  22  r",  Arch.  mun.  Nevers.) 

Et  se  seoit  sur  une  selle,les  mains  fessées 
et  teuoit  ung  des  ses  genoilz.  (Roi  René, 
Livre  du  cuer  d'amours  esprit,  OEuv.,  111, 
75,  Quutrebarbes.) 


Parmy  le  pis  ou  bout  de  voustre  mani- 
melle  d'uug  guimple  vous  faisserez  ou  li- 
rez. {Perceval,  f»  100'^,  éd.  1S30.) 

Et  moustrerent  a  Hector  les  petitz  drap- 
peletz  esquelz  son  frère  avait  esté  fassL 
(Le  Maire,  Illuslr.,  I,  43,  éd.  1508.) 

Il  faut  tenir  tousjours  ceste  ente  de 
vigne  bendee  et  fessée,  jusques  a  ce  que 
ses  brots  ayent  deux  pieds  de  long.  (Dn 
Pinet,  Pline,  xvil,  15,  éd.  1566.) 

—  Réfl.,  s'envelopper;  bander  sa  plai**  : 

Parmi  le  piz  vos  fesserez 
D'une  bande  que  vos  ferez 
Que  ja  si  privée  pucele 
Que  vos  allez  ne  damoisele 
Ne  vos  aidera  a  fessier. 
(Perceval,  ms.   Montpellier  H  249,  t"  111») 

Et  si  a  trait  le  tronçon  fois 

A  grans  anguisses  de  son  cors, 

Et  s'esl  faissies  a  raout  ,2rant  paine. 

(Chev.  as  dens  asp,,  3115,  Foersler.) 

Roucbi,  fassier,  emmaillotter. 

La  langue  moderne  a  gardé  fascer, 
terme  de  blason. 

FAissiN,  faixin,  fascin,  s.  m.,  fascine, 
fagot,  paquet  : 

Qui  achessent,  ne  vancent  faigos,  ne 
bloquelz,  ni  altres  langues  sens  faixins. 
[ISST,  Hist.  de  Metz,  IV,  173.) 

Très  grande  nécessité  de  faixins  et  de 
laignes.  (Chron.  du  dotj.  de  St  Tliieb.de  Metz, 
Hist.  eccl.  de  Lorr  ,  IV,  p.  CCLV.) 

Ung  quarteron  de  faissins  pour  faire  le 
feu  de  joye  a  la  venue  de  Monseigneur. 
(xv°  s.,  Compt.  de  la  ville  de  Monlbeliart, 
Missions  pour  la  venue  de  Monseigneur, 
Arch.  mun.  Monlbeliart.) 

Le  millier  de  blocquel  .Iv.  s.,  elle  cent  de 
faixin  .vin.  s.(J.  Aubrion,  Journ.,  an  1468, 
Larchey.) 

Tel  estoit  jadis  le  fascin 
Que  les  matrones  plus  sévères 
Portoient  au  col  dedans  leur  sein 
Pour  pluslost  en  devenir  mères. 

(N.  R.ii'i.N,  OF.m:.  p.  214,  éd.  1610.' 

FAissiNE,  faschine,  s.  f.,  faix,  fardeau: 

Qui  ciet  sons  legiere  faissine 
Ne  porteroit  pas  pesant  fais. 
(Reclus  de  Moliens,  de  Charilé,  Richel.  1521-2, 
ftfir".) 

Uni  chiet  sonz  legiere  faschine. 

(iD,,  ib.,   Richel.  -23111,  P^'  -2-20".) 

FAissiNEK,  fcss.,  V.  a.,  garnir  de  fas- 
cines : 

Fessines  a/'cssmerles  bombardes  sur  les 
chars,  (xv  s.,  Lille,  ap.  La  Fous,  Gloss. 
■ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FAissoiit,  voir  FossoiR. 

FAiST,  voir  Fest. 

FAISTARDISE,  VOir  FETARDISE. 

FAiSTEU,  voir  Fester. 

FAISTISEMENT,  VOir  F.\ITISSEMENT. 

F.^isviiE,  feisure,  feysnre.  s.  f,  action 
de  faire  : 

Devaunl  la  feysiire  du  dit  estatut.  [Slal. 
d'Edouard  IV,  an  iv,  impr.  goth.,  Bibl. 

Louvre.) 


708 


FAI 


FAI 


FAI 


—  Façon  : 

(OEuvres)  de  boue  sluffe  et  «Iroiturel 
feisure.iStat.  d'Ed.  IV,  aniv,  iuipr.  goth., 
Bibl.  Louvre.) 

FAIT,  faict,  fet,  fect,  s.  m.,  parti  : 
Encores  demoroient    grant    fuisson   de 
chites,de  villes  et  de  chastiaus  etdesignou- 
ries  qui  tenoient  le  fait  contraire.  (Faoïss., 
chron.,  Il,  319,  Luce,  ms.  Rome.) 

—  Syii.  de  foi  : 

Le  duc  y  pooit  bien  adjouster  foy,  fait 
et  créance.  (Froiss.,  Chron.,  Xlll,  94, 
Kervyn.) 

—  A  fait,  locution  ;  entièrement,  en 
même  temps,  aussitôt  : 

Des  comandemans  de  la  soveraine  et  de 
la  permenant  veriteit  ke  ne  puet  estre 
chaingieie  oui  il  avient  toz  a  fait  encer- 
chier  et  savoer.  (Li  Epistle  St  Bernard  a 
Mont  Deu,  ms.  Verdun  72,  f°  13  r».) 

Si  vos  maingiez  ou  se  vos  bouvez  ou  se 
vos  faisis  aucune  autre  chose  tôt  o  fait 
faisis  el  nom   notre  Signor.  {Ib-,  f"  64  v.) 

Guides  tu  ke  Deus  soit  soutemant  Ueus 
des  solitaires?  anz  est  Deus  de  toz  a  fait, 
et  de  toz  ot  pitiet.  {Ib.,  f"  12  r".) 

Je  meisraes  escrire  say. 
De  l'escrire  bien  ouverray. 
Et  Toas  a  fait  deviseres 
Ce  que  vous  mamler  li  vorres. 

{Couci,  3105,  Crapelet.) 

Sitost  corn  leur  dame  ont  choisie 
Chascnn  tout   a/!'ail  brait  el  crie. 

(Alart,  C"'  d'Anjou,    Riche!.  76b,  f  ii  r°.) 
A  paier  affait   et   tantost.  (  1448,  Valen- 

ciennes,   ap.  La    Foas,  Gloss.   ms.,  Bibl. 

Amiens.) 

Si  tout  soubdain  qu'on  est  a  table,  aff'eci 
L'on  n'est  servy. 
(Chaiil  royal.  De  la  fortune  el    biens  mondains, 
dans  les    Poés.  allrib.  à  Cl.  Marol,  éd.  1731.) 

Il  (le  renard)  est  venu  a  l'eslolier  a  faici 

En  Iny  disant  :  0  triomphant  corbeau. 

(Ghill.  Hacoest,  Fabl.,  2°  partie,  cxxii,  Lormier.) 

—  Facilement  ; 

Mais  moy,  d'une  condition  mixte,  gros- 
sier, ne  puis  mordre  si  a  faict  a  ce  seul 
objet  si  simple  que  je  ne  me  laisse  tout 
lourdement  aller  aux  plaisirs  présents  de 
la  loy  humaine   et   générale.  (Mont.,  Ess., 

III,  13,  éd.  1393.) 

—  A  fait  que,  aussitôt  que  : 

A  fait  que  Hanuier  venoient, 
A  ior  volenlé  les  prendoient. 

(Gilles  de  Cliin,  5188,  Reiff.) 

Et  tout  oeu    com    resseveront   de   l'er- 

gens  de  lai  malletote,  affait  que  li  Sept  en 

uveront   conteit...  li    trésoriers  lou  doieut 

mètre  en  lai  volte.   (1348,  Hisl.  de  Metz, 

IV,  117.) 

Et  doit  li  wairde  celle  moture  giter  el 
huge,  affaitqu'il  lai  panreil.  (1330,  ifc, ,1V. 
132.) 

Et  a  fel  qu'i)  minoient,  estanchonnoienl. 
(Froiss.,  Chron.,  V,410,  Luce,  ms.  Amiens. 

r»  120,  V».} 

Disant  que  sa  fiereté  se  amodereroit  o 
fait  que  ses  ans  se  multiplieroient.  (Fos- 
SETIEH,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  10311, 
VII,  I,  4.) 

—  A  peu  de  fait,  facilement  : 

On  ne  vil  onques  tant  de  bonnes  gens. 


chevaliers  et  escuiers  qui  la  estoient  per- 
du a  si  peu  de  fait,  car  cescuns  fuioit  que 
mieulz  mieulz.  (Froiss.,  Chron.,  III,  70, 
Luce.) 

Et  entrues  concquist  le  roy  Henry  a 
peu  de  fait  tout  le  royalme  de  Castille. 
(Id.,  ib.,  VI,  360,  Luce,  ms.  Amiens.) 

FAITANCE,  s.  f.,  fomie  ; 
Gilles  de  Chyn  son  escn  prent. 
En  sa  main  destre  prend  sa  lance 
Bien  atornee  de  faitance. 

(Gillei  de  Cliin,  675,  Reiff.) 

F.AiTAaD,  voir  Fêtard. 

FAITARDEMENT,  VOir  FETARDEMENT. 
FAITARDISE,  VOir  FETARDISE. 

FAITE,  S.  f.,  façon,  sorte  : 

Il  ont  soie  ascz  et  mercandies  de  toutes 
faites  en  grant  abondance.  (Voy.  de  Marc 
l'ol,  c.  cxxx.  Roux.) 

FAiTEMENT,  -  ant,  faijtement,  fetement, 
fattement,  adv.,  de  telle  manière  : 
Si  faitement  vienent  cist  a  Paris. 

(Les  Loh.,   ms.  Berne  113,  1°  15=.) 
Comment  ?  Com  faUementf  Par  quel  rai- 
son? (Dial.  anime  conquereniis,  ms.  Epinal, 
Bonnardot,  Arch.  des  Miss.,  3'  série,  t,  I, 
p.  279.) 

Ki  détendent  sifaylemeni 
Ke... 
(Cbxrbry,  Petit  plel,  Vat.  Cbr.  16,ï9,  f  100'.; 

Et  uostres  sires  nostro  pères  l'a  celé 
terre  asegnee  si  bien  felemenl  com  droiz  et 
corz  l'ont  anseigné.  (Mars  1238,  Ch.  de 
H.  de  Ckdtillon,  Chart.  des  comt.  de  Hain., 
Arch.  de  l'Etat  à  Mons.) 

Celé  terre  devant  dite  li  ai  je  assenée  si 
bien  faitement  cum  drois  et  cours  ont  en- 
saignié.  [Même  charte,  Ch.  des  compt.  de 
Lille,  666,  Arch.  Nord.) 

Si  faitement  prise  li  rois 
Monsaignor  Dnrmart  le  Galois. 

(Durmars  le  Galois,  7639,  Stengel.) 
Et  dist  a  Hnidelon  :  Sire  viellars  pnans, 
Aïes  rae  vos  [annil]  trai  si  failemanl  ? 

(Gui  de  Bourg.,  3639,  A.  P.) 
Quand  Symons  ot  Bertain  parler  si  failement. 
Œerli;  1180,  .Scheler.) 
Tout  ensi  faitement 
Dieus  et  tioni  ensement 
Est  .1.  seuls  Cris  nommes. 

(Ms.  Berne  697,  f°  95  r°.) 
Dan  chevalier,  vos  n'estes  pas  sachant, 
Quant  beste  vive  tuez  si  felement. 
Et  le  seignour  lessiez  SOS  en  (estant]. 

(Olinel,  450,  A.  P.) 

Est  donqnes  traitour  si  faitement  Grifon  ? 

(Gaufreij,  5380,  A.  P.) 
Ensi  faitement  li  avoit  dit  qu'il  li  avoit 
enfouie  le  Sainte  Crois.  t^Chron.  d'Ernoul, 
p.  171,  Mas-Latrie.) 

Ha  !  biax  sire,  ne  les  ocies  mi  si  faile- 
ment. {Auc.  et  Nie,  p.  33,  Suchier.) 

Et  ala  tote  jor  parmi  le  forest  si  faitement 
que  onques  n'oi  noveles  de  li.  {Ib.,  p.  27.) 

Cf,  CONFAITEMENT. 

FAiTEOR,  voir  Faitor. 

FAITERMENT,  VOif  FaITIEREMENT. 
FAITICEMENT,  VOir  FaITISSEMENT, 

F.AiTicET,  voir  Faitisset. 


FAiTicETÉ,  voir  Faistisseté. 

F.\ITICHEMENT,  VOlr  FaITISSEME.NT. 

FAiTiCHiEu,  voir  Faitissier. 

FAiTiÉ,  adj.,  extravasé,  épanché,  ou 
caillé,  flgé  : 

Et  menèrent  estonné  en  une  chambre  et 
le  baignèrent  pour  luy  laver  le  sang  qui  es- 
toit  faitié  sur  luy,  et  le  essuyèrent  si  bien 
qu'elles  peurent  si  qu'il  furent  dedans 
deux  jours  en  point  de  chevaucher.  {Perce- 
foresl,  vol.  1,  f»  60'',  éd.  1328.) 

Lors  print  son  coustel  et  se  print  a  oster 
le  sang  faitié  de  entour  la  playe.  {Ib., 
vol.  I,  t»  33».) 

FAiTiER,  V.  a.,  arranger: 

Lur  gent  tint  dunques  ordiné 
Bien  e  bel  asez  faite'. 

(Conijueste  of  Ireland,  712,  Michel.) 

—  Faitié,  part,  passé,  fabrique  : 
Maoces  de  corde  faitiees  pour  les  bou- 

chiaux  a  .1  il.  oh.  pièce.  (Compte de  1406, 
Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

FAITIEREMENT,  faitermcnt ,  faitere- 
ment,  feilerement,  failierment,  fatierement, 
adv.,  de  telle  manière  ; 

Sicume  sajettes  en  la  main  de  poant, 
eissi  faiterement  li  fil  des  escus.  {Lib. 
Psalm.,  Oxf.,  cxxvi,  5,  Michel.)  Var.,  issi 
failerment. 

Kar  ço  truvent  divin 
Lisant  en  Genesin, 
Que  nostre  crealurs 
Kurmat  trestuz  les  jurz 
Eissi  failierement 
Senz  nnl  decevement. 

(P.  DE  Thao.v,  Cumpoi,  190,  Mail.) 

Joiz  eisi  faileremcnt 
L'i  list  sejorner  longemeni. 
(,Ben.,  D.  de  Norm.,\\,   10131,  Michel.) 

Kar  n  foiz  n  retennz 
E  des  chevaas  morz  abatuz 
Furent  si  luit  faiterement 
C'nnc  n'i  ont  puis  recovreraent. 

(In.,  ib.,  II,  16380.) 
Issi  faiterement  parlonent. 
(Mabie,  Purg.  de  S.  Patrice,  873,  Roq.) 
Seignurs,  si  failierment  parti  li  reis  Willame 
De  Werc,  e  d'icel  siège  anrad  encore  blâme. 
(JoiiD.  Fantosme,  Chron.,  131i;,  ap.  Michel,  D.dc 
Norm.,  t.   m.) 

Enclore  vuleit  snn  enfant... 
Ke  par  autrn  anticeraent 
Nel  perdist  si  feilerement. 

(Chardrt,  Josaphal,  i'ia,  Koch.) 

Ensi  failierement  emporte 
La  damoisele  en  son  pais. 

(Alreper..  Biehel.  2168,  f"  2''.) 

E  en  verseUant 
Jur  nuucia  pus  avant 
Del  jur  de  jugement 
Issi  faileremeiU. 
(Liber  regine  Sibille,  Ricbel.  25407,  !°  171''.) 

Si  me  direîs  comment 
Vons  l'aveiz  araenoit  'ici  falieremenl. 
(Gar.  de  ilomjl  ,  Vat.  Cbr.  1517,  f  10'.) 

—  Com  failierement,  comment,  de  quelle 
manière  : 

Li  tien  la  vertee  li  dist 
Com  faiterement  l'orne  ocisl. 
(Ghasiou-mcnt  d'un  père  à  son  fils,  conte  ir,  ï.  247 
Biblioph.  fr.) 


FAI 


FM 


FAI 


7no 


l'-.viTiP,  faictif,  facUf,  adj.,  (|ui  sert  à 
fabriquer,  qui  produit  : 

Tele  pensée  a  seigneurie  non  pas  tant 
seulement  sus  l'opération  active,  mais 
avecques  ce  sus  la  factive.  (Oresmb,  Eth., 
Ricbel.  204,  f»  469^) 

Les  clioses  qui  sont  dictes  des  instru- 
Diens  de  telz  ars,  se  sont'instrun.ens  factis. 
(ID.,  Polit.,  {'ë',  éd.  14S9.) 

Instrument  facUl' est  parquoy  est  fait  au- 
cune chose  aultre  que  l'usaige  de  tel  ins- 
trument, si  comme  par  le  martel  l'en  fait 
les  clous.  (1d.,  ib.) 

Nous  départirons  premièrement  la  vie 
de  l'homme  en  trois  devrez,  a  sçavoir,  de 
la  vie  contemplative,  active  et  factive.  (Les 
Apresilinees  du  s"'  de  ChoUeres,  im,  f°  108, 
v»,  éd.  1387.) 

—  Fabriqué  : 

Facticius,  factif.  (Gloss.  lat.-fr.,  Richel. 
I.  7679.) 

Dieux  composez  et  [actifs.  (M.\n.M.,  Etiv. 
de  S.JicsL,  l"  3-2  v°,  éd.  1594.) 

—  Bien  fait,  bien  façonné  : 

Les  faictif  s  corps  furent  bersaux  aux 
sayettes  des  fors  archers.  (Molinet, 
Chron.,  ch.  xi,  Buchon.) 

—  Pain /ait;/',  pain  de  qualité  inférieure: 

Couppant  par  morceaux  un  pain  faitif  entier. 
(Gauchet,   Plais,  des  Champs,  p.  ISi,  éd.  1604.) 

Cf.  Faitis. 

FAiTis,  -  iz,  feitis,  fetis,  fetiz,  faitic, 
faitich,  faittis,  faictis,  fatis,  fectis,  fesliz, 
adj., bien  fait,  bien  façonné,  joli,  élégant, 
en  parlant  de  cboses  : 
Lor  garpit  soe  cbamîsae 
Chi  sens  cnstnra;  fo  faitice. 

(Passion,  269,  Kosr.hwitz.; 
Devant  la  porte  fa  moU  grans  11  estris, 
Picres  lor  jelent  et  t'rans  calljos  failis. 
{Les  Loh.,  vas.  Berne  113,  P  18^) 

Volent  saieltes  el  grans  qoarrel  failis. 

(Ih..  ms.   Montp.,  f».ïl''.) 

Drecent  engins  el  perrieres  faiices. 

(iii.,  f»  ns'.) 

lîl  le  danjon,  l'eschaafanz 

Defensables,  failiz  e  hauz. 
(Ben.,  D.  deNorm.,  II.  32288,  Michel.) 
Li  sires,  qui  esloit  plain  de  certain  avis, 
I.i  fist  ou  chemin  fere  .i.  biaii  lien  el  failis. 
(I.c  un   des  .ineles,  ap.    Jub.,  Noiai.  Itec.,  I,  2!).) 

A  la  pesant  ciiignie  dont  li  manche  est  feili^, 
S'est  féru  parmi  eus,  maint  coup  i  a  assis. 

(Gaufrey,  438,  A.   P.) 

La  manche  ridée  et  déliée, 

Bien  ouvrée  d'orfrois  failis. 

(.Coud,  128G,  Crapelet.) 

Mes  un  cnevrechief  failic  ay 

I.isté  d'or  que  je  vous  donray. 

(/*.,  5133.) 
De  dagnes,  de  coulianx  et  de  basions  failis 
Bâtirent  tant  l'un  l'antre  dessus  les  prez  iloriz 
Qae  li  sans  lor  flioit  et  par  bouche  et  par  viz. 
(Cdv.,  Berlr.  du  Guesclin,  4o82,  Cliarrière.) 

Sage  dame  au  cors  failiz. 
iLescurel,  Gitans.,  Hall,  el  Rond.,  28,   Bibl.  elz  ) 
Avoir   des    souliers    faitis    sur  le  pied. 
(Tahubeau,  Vial.,  p.  160,  Conscience.) 

....  Uû  jardinet  abreuvé 
De  mainte  rigole  felisse. 
(Baif,  Poés.  eh.,  p.   43,  Becq  de  FouquiiTos.) 


Factitius,  faittis,  qui  est  fait  de  main, 
non  de  nature.  [Calepini  DicU,  Bâle  1384.) 

—  Avec  un  nom  de  personne  ou  d'être 
animé  ; 

Molt  est  preux,  courtois  et  failis. 

Ulhis,  ms.  St  Péler.shourg  54,  C  3'.) 

Eu  re.sretant  Gcrart  le  failieh  dansillon. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3144,  f  21  v".) 

Estre  failis  en  courtesie. 
(J.  DE  Grievil.,  Chans.,   ms.  Sienne  H.  X.  36, 

f  tes».) 

Pour  donner  le  pris  plus  houneste 
D'un  faucon  failic  et  plaisant. 

(Gouci,  2014,  Crapelet.) 

Qnar  quant  ong  failis  bons  a  longuement  servi 
En  désir,  en  ardeur  Prouesce  la  vaillant. 

((,■(>.  de  Ross.,  24,  Mignard.) 

Orphens  mist  hors  Erudice 
D'Enfer,  la  cointe,  la  faitice. 
Par  sa  harpe  et  par  son  dous  chant. 
(Machault,  (Euv.,  Prol  ,  p.  9,  Tarhé.) 
Ainsois  serai  des  dames  treslous    jours   escondiz  ; 
Car  bien  sai  que  je  sui  bien  lait  et  mal  failic. 
(Cuv.,  B.  du  Guesclin,  336,  Charrière.) 
Une  damoiselle  belle  ei  felisse.  (Mandev., 
ms.  Didot,  f»  8  r».) 

Madame    Perret  la  faitisse,     femme   du 
dit  chevalier.  (1386,  Arch.   S  103,  pièce  6.) 
Et  estoit  ungs   fetis  esouyers.    (Froiss., 
Chron.,  1,  383,  Luce,  ms.  Amiens.) 

A  Jehan  faitiz.  (1463,  Compt.  de  l'au- 
mosn.  de  S.  Bertliomé,  f»  103  r°,  Bibl.  La 
Rochelle.) 

Gente,  coinle,  propre  on  fethsc. 
(CoQCiLLART,   Droitz  noiiv-,  V°  p-,  de  Jure  natu- 
rali,  I,  46.  Bibl.  elz.) 

Mais  les  enfans  de  Maintenant, 
Faiclis  et  choisis  a  la  main, 
Sont  en  ce  pays,  j'en  suis  certain. 
(Mora:.  des  Enfans  de  Maint.,    Ane.  Th.    fr.,    III, 

27.) 
Vostre  gent  corps,  vostre  beauté  faictisse. 
(Baude,  Débat  de  la  Dame  el  de    l'Escmjer,  Poés. 
fr.  des  xv°  et  xvi"  s..  IV,  ise.) 
Bouche  felisse  et  le  viz  cler. 
(Les  Dilz  et  renies  d'amours,  Poés.  (r.  des  xv°  et 
xvi=s.,  V,  218.) 

—  Failis  é,  failis  pour,  propre  à  : 

Hanches  charnues, 
Eslevees,  propres,  faiclisses 
A  tenir  amoureuses  lysses. 
(Villon,  Reijr.  de  la  belle   Ileaulm.,    Jouaiisl, 
p.  të.) 

Je  sais  faiclis  H  bien  propice 
Pour  estre  mis  en  lieu  de  bien. 
(Moral,  des  Enf.  de  Maint.,  Ane.  Th.  fr.,  111,  •Z'i.) 

—  Tout  faitis,  tout  exprès  : 

Je  l'ay  fairt  faire  tout  faictis  (ce  drap) 
Ainsi  des  laines  de  mes  bestes. 

(Palhelin,  p.  30,  Jacob.) 

Damoiselle,  dist  Harban,  vous  empor- 
terez cest  escu  d'or  et  trois  escrevisses, 
si  luy  pendrez  a  son  col  milieu  du  sien, 
je  l'ay  fait  faire  tout  failiz.  (Percefor., 
voL  11,  f"  82^  éd.  1328.) 

—  Pain  failis,  pain  de  qualité  infé- 
rieure : 

Dame,  que  vos  ai  je  emblé  ? 
liibaude,  mon  orge  et  mon  Hé, 
Mes  pois,  mon  lart,  mou  pain  fetiz. 
(EusT.  b'Amiens,  du  Bouchier  d'.ibciiile,  44"- 
Mnntaiglon  et  Raynaud,  Eabl.,  III,  212.) 


Martin  Pain  Fetiz.  {Liv.  de  la  Taille  de 
Paris  pour  1292,  ap.  Géraud,  Paris  sous 
Phil.  le  Bel.) 

Pain  feitis.  (1318,  S.  Waadrille,  Arch. 
S.-Iuf.) 

Le  suppliant  dist  a  sa  femme  que  elle 
preist  ungrant  pain/'etiz  dit  tourte,  et  en 
feistdes  pièces  et  les  donnast  aus  povres 
pour  Dieu.  (1393,  Arch.  JJ  143,  pièce  162.) 

Pain  faitiz.  (1407,  Denombr.  du  baill.  de 
Caux,  Arch.  P  303,  f»  77  r°.) 

Eu  changfaut  mes  appeliz. 

Je  suis  tout  saoul  de  blanc  pain 

Et  de  manger  meurs  de  fain 

D'un  fres  et  nouveau  pain  bis. 

A  mon  gré,  ce  pain  faUis 

C'est  ung  morceau  souverain  ; 

En  changeant  mes  appetiz, 

Je  snis  tout  saonl  de  blanc  pain. 
(Poés.  de  Charles  d'Orl.,  p.  282,  Charapollion,  i 
Chascun  boulaiogier  fist  bon  pain  blanc, 
pain  bourgeois  et  pain  fesliz  a  toute  sa 
fleur.  {Journ.  d'un  bourg,  de  Paris,  an 
1418,  Michaud.) 

Ung  pain  faicliz  au  jour  et  faste  de 
Noël.  (liS6,  Aveux  du  bailliage  d'Evreux, 
Arch.  P  293,  reg.  1.) 

XII.  grans  pains  fetis,  valant  viil.  d. 
chacun.  (1469,  Vastes,  Ste-Croix,  Arch. 
Vienne.) 

Plaiu  blanc,  fectis  et  bis.  (1483,  Ord., 
XIX,  337.) 

Ce  lelin  dur  comme  un  fourmage 
Et  reliait  comme  ung  pain  feus. 
(Sermon  joyeux  d'un  depucelleur  de  nourrices, 
Poés.  fr.  des  xv*  et  xvi'  s.,  VI,  201.) 

-   S.  m.,  pour  ;)mn /aid's  ; 

Vivoit  hors  cérémonie  du  faitis  de  l'hos- 
tel.  (Du  Fail,  Cent.  d'Eutr.,  xxii,  Bibl. 
elz.) 

En  Bretagne,  arrondissement  de  S.- 
Brieuc,  on  appelle  toiles  fétis  des  toiles 
de  ménage,  fortes  en  fils  et  serrées. 

FAITISCETÉ.VOir  F.\ITISSETÉ. 

FAiTisE,  feactise,  s.  f.,  propreté,  élé- 
gance, recherche  : 

Feactise,  s.  f.,featysshnesse,properness''. 
(Palsgrave,  Esclairc,  p.  219,  Géuin.) 

FAiTissEMENT,  faltiscement ,  failice- 
ment,  -  chemenl,  felicemenl,  faictissement, 
faistisement,  adv.,  habilement,  joliment, 
gracieusement,  artistement,  proprement, 
soigneusement,  exactement: 

Et  el  li  amble  tout  a  plain, 
Bii-n  et'bel  el  fclicement. 

(Pcrceval,  ms.  Monlp.  H  249,  P  193».^ 
Et  respondit  faistisement. 
(i.  Bretex,  Tourn.  de  Ghauvenci,  S",  Delmolte.) 
Voiz    comme  elles   se   chancenl  bien  el  faitisce- 
[menl  ! 
'JEH.  DE  Meu.nc,  Test.,  1243,  Méon.) 
Ordonnons  nos  batailles  si  très  failichemeni 
Que  pabor  ne  s'en  puissent  nostro  anémie  gent. 
(Ciperis,  Uichel.  ISoT,  ("  "4  r°.) 

...  Et  si  est  la  miens  parce 
Et  plus  felicemenl  armée. 

(Fauvel,  Bicliel.  146,  f"  oS'.) 

Et  parloit  si  très  doucement, 
Humblement  et  failicemcnl. 
(J.  Le  Fevkk./o  Vieille,  1.  II,  v.  2395,  Cocberi.-.) 
Et  lâchèrent    les  plattes   et  leurs  hoau- 


710 


FAI 


mes  moult  faitichement.  (Froiss.,  Chron., 
Richel.  2645,  f»  109''.) 

S'arouterent  et  ordonnèrent  bien  et  fai- 
ticement.  (1d.,  ib. ,  II,  326,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Et  se  logierent  dedans  la  ville  de  Ro- 
morentin  et  dehors  ossi,  hien  et  faitice- 
ment.  (Id.,  ib.,  V,  9,  Luce.) 

Li  Franohois  estoient  si  faiticement  et  si 
souffisamment  ordonné.  (Id.,  ib.,  VI,  331, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

Alez  le  vestir  sanz  demonr 

Feticemeiit, 

(Mir.  de  S.  Jean  Chrijs.,  903,  Wahland.) 
Et  puis  lavèrent  de  clere  eaue  leurs 
corps  et  leurs  playes,  et  puis  y  migrent  tel 
Dignement  qu'elles  sieurent  que  mieulx  y 
valoit,  et  puis  les  benderent  bien  et  faitis- 
sèment.  {Perceforest,  vol  l,  f'  87», éd.  1528.) 

11  se  disait  encore  au  commencement 
du  xvii=  siècle  : 

Faictissement,  ou  faiiissement,  propre- 
ment, joliment,  artistement.  (DuEz,  Dict. 
fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

Une  chose  faiiissement  travaillée.  — 
Des  dames  faiiissement  parées.  (Id.,  !6.) 

F.\iTissET,/'aî(!cef,adj.,dimin.  âe  faitis: 

Doucenrs,  genlillece,  manière 
Failicete,  honeste  aslioaace. 
(ta   Prise  amoureuse  de  Jonesce,    Kiohel.   -24432, 
1°  398\) 

C'estoit  li  enle  faili^fiete 
Comme  une  dontîe  pacetlete 
Oq  grant  vergier  d'amours  plenlee. 
(G.  Mach.,  Poi-s..  r.ichel.  (i'2-21,  f  52\) 
Vo  manierelte 
Jolielle, 
Simple,  plaisans,  /nitlssefle. 
M'en  donne  désir. 
(Lf.scorel,  Chans.,  Bail,  el  Rond.,  XII,  Eilil.  elj) 

Vez  la  bian  piel  et  failicel. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  Hichel.  S4rt,  C  49;''.) 

PAiTissETÉ,  -  icelé,  -  iscelé,  faicticité, 
s.  f.,  gentillesse,  agrément  : 

Hz  ont  doubz  regard  et  beaulté. 

Et  jeunesse  el  failiscelé 

Qui  trayent  par  telle  manière 

Que  quiconques  leur  flesche  fere 

Il  sera  d'eulx  si  assolé 

Qu'il  se  metra  de  leur  cousté. 

(Gacks,  Deduiz,  Ars.  3332,  i"  31  t".) 

Pus  ainsi  ne  vous  en  yrez, 

Mais  viendrez  secourir  luxure 

Et  beauté  :  sa  mère  nature, 

Si  lui  a  donné  si  beau  don, 

Qu'elle  a  grâce  de  tout  le  raond. 

Et  si  sera  faiclicité. 

Si  elle  veult  faire  lojaullé  ; 

Car  combien  qu'elle  soit  brunolle 

Si  l'a  elle  fait  faiticette. 

(Id.,  ib..  f»  fii\  ap.  Ste-Pal.) 
Ycelui  Helius,  par  ses   vaisseaulx  hum- 
bles, fist  desplaisanoe  au  peuple  qui  com- 
mencoitja  a  entreprendre  failissetez  et  mi- 

i67)!T68'r°T'"''  ^^'"'  *  ^°'''"  ^^^' 
Luy  manda  que,  si  c'estoit  son  plaisir 
pour  le  très  grant  sapience  qui  esloit  en 
luy  et  aussi  pour  sa  très  grant  beaulté  et 
laïUcete,  il  le  prendroit  en  mariai''e  ne 
aultre  lemme  il  n'avoit  convoitié  qVelle 
fJ.  Vauquem.n,  Trad.  de  la  Chron.  d'E. 
de  Dijnler,  1,  19.  Xav.  de  Ram.) 

KviïissiEii,  fetissier,  faitichier,  adj.,  où 
l'on  cuit  le  pain  failis  : 


FAI 

.IX.  fours  fetissiers,  .il.  fouleries.  (1424- 
1423,  Arch.  S.-Inf.,  G  639.) 

.VII.  fours  faitichiers.  (14,54-145fî,  Arch. 
S.-Inf.,  G  654.) 

Cf.  F.\ITIS. 

FAiTiSTE,  failitrejactiste,  fatislc,  s.  m., 
exécuteur,  agent,  celui  qui  accomplit  une 
chose  : 

Or  TOUS  aves  femme  jeune  et  bien  miste. 
Qui  confDoist  trop  qu'estes  lasche  faclisie 
Et  ne  povcz  la  conlealer  a  point. 
(mi  trop  losl  nij  trop  tard  marié,  Poés.  fr.  des 
XV"  et  x\i'  s.,  111,  133.) 
Des  sorciers  du  grant  dyables  faclisics. 
(J.     BoucHET,     Labijr.    de    farl.,     Maz.     10832 
f  126  r».) 

Brunehaut  fut  le  faiiste  du  jeune  roi 
Theodoric,  son  petit  hls.  (Pasq.,  Rech.. 
V,  8.) 

—  Poète,  auteur  ; 
Armes,  amours,  dame,  chcTSlerie, 
Clers,  mosicans,  faililres  en  françois. 
Tous  sopbistes,  toute  poeterie, 
Tons  ceuls  qui  ont  mélodieuse  voix, 
Cei;ls  qui  chantent  en  orgue  aucune  fois 
Et  qui  ont  chier  le  doniz  art  de  musique. 
Démenez  iloeil,  plonrez,  car  c'est  bien  drois, 
La  mort  Mâchant  le  noble  rethorique. 

(Edst.  Deschami'S,  Poé.i.,  1,  24;!,  A.  T.) 

Elle  Tint  a  moy  du  premier  sault.... 

En  me  disant  :  Levé  toy,  prens  ta  plurae. 

Puis  que  tu  es  ung  moderne  factiiW. 

Je  ne  congnois  orateur  qui  soit  mixte... 

Pour  rédiger  par  escript  ma  coraplaincte... 

Sinon  toy  seul. 
(Complainte  de  la  cloche  de  Troyes,  p.  4,  ap.  Mi- 
chel, Poe's.  goth.) 

En  ce  temps,  lorsque  le  roy  estoit  aParis, 
y  eut  un  prestre  qui  se  faisoit  appeler 
mons'  Cruche,  grand  faiiste,  lequel,  un 
peu  devant,  avec  plusieurs  autres,  avoit 
joué  publiquement  a  la  place  Jlaubert,  sur 
pschafaulx ,  certains  jeux  et  novalitez. 
(Journal  d'un  Bourgeois  de  Paris,  au  1515. 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Faclisie,  composeur  de  farces.  Comicus 
{Nomencl.  octil.) 

Ung/'ac/«<e,  qui  compose  farces.  (R.  Est., 
Thés.,  Comicus.) 

Comicus .  Un  fatiste ,  composeur  de 
farces.  (Id.,  DicUonariolum.) 

Il  suffit  qu'il  y  ayt  eu  un  Ganelon  traistre    , 
pour   le  charger   de   toutes   les   mescbau- 
cetez  qu'il  plaira  au  faiiste  compter.  (Fau- 
c»ET,Antiq.gaul.,  2»  vol.,  iv,  18,  éd.  1611) 

FAITITRE,  voir  FaITISTE. 

FAiTOR,  -  nr,  -  eor,  -  eur,  feil.,  fat.,    j 
fact.,  cas  suj.,  faitre,  failres,  s.  m.,  créa- 
teur, celui  qui  a  créé,  qui  a  fait  quelque 
cliose,  et,  par  extension,  auteur,  cause  : 

Flecbisums  nod  genuilz  devant  la  face 
Deu,  nostre  feilur.  {Liv.  des  Ps.,  Cam- 
bridge, xciv,  6,  lUichel.) 

Cist  estoit  failres,  cist  failure. 
(Wace./o  Conception  Nostre  Dame,  p. 43,  Mancel  et    | 
Trébulien.)  [ 


lieis  des  angeles,  fatlrei  del  mund. 
Père  des  choses  qui  i  sunt. 

(Bes.,  U.  de  Norm..  II,  ",,  Michel. 
La  chose  lor  fait  demander, 
Apres  jurent  n'en  snnl/'a/or, 
Ne  consentant  ne  celeur. 

Mo.,  ib..  Il,  7283.; 


F.\I 

I  E  de  cest  mal  porchaceor 

j  E  faitre  e  amonesteor. 

j  (Id.,  ib..  Il,  9178.) 

I  La  grant  ocise  e  la  prison 

Dunt  toi  fu  failTc  e  achaison. 
j  _  (In.,  ib..  Il,   IS012., 

De  loles  sui  failre  e  fonderes 
E  conseillanz  e  aidieres. 

(Id.,  ib..  Il,  39391.) 
1  Forment  l'a  esgardé  el  loe  le  failor. 

(Roum.d'Mùr.,  f  58',  Michelant.) 
Ele  n'ont  la  conissance  de  son  faiteor. 
(Mor.  sur  Job,  Richel.  24764,  f"  1  v».) 

Li  pluisor  en  plus  secreie  vie  pleurent 
alur/ajJeor.  [Dial  SI  Greg.,p.  6,  Foerster.) 
Lat.,  conditori. 

Li  faitres  del  ciel  et  de  la  terre  vint  del 
ciel  en  terre.  (Id.,  ib.,  p.  91.) 

Geu  crei  en  Deu  lo  père  qui  tôt  poot, 
failor  de  ciel  et  de  lu  terre.  (Credo,  ms. 
Charleville  202,  feuillet  de  garde.) 

Iceste  lumière  est  al  failtcr  de  la  parme- 
nable    lumière.  (Ms.    Brit.   Mus.,  Egerton 
613,  f  17  r"  ) 
0  Satan  failre  de  mort.  (Ib.,f<>  19  v».) 
Si  lor  disl  :  0  caitif  baron  I 
Guides  lu  contre  Diu  tenchier? 
Ne  t'i  puet  force  avoir  mestier  ; 
Trop  apertemeut  le  desvoies, 
Quant  vers  ton  failre  si  guerroies. 
(l'i>  S4e  Kalerine,  Hichel.  23112,  f  331».) 
Nostre   Seignor   qui    fust  failres    de  si 
grant  conseil.  {Vie  Sle   Consorce,   Richel. 
818,  f»  304  V».) 

Cellni  fadeur 
Me  fist  des  choses  corrompables 
Nourrice  et  singulière  mère 
De  tous  corps  compacs  et  palpables. 
(Chr.  de  Pisan,  Lie.  du  chemin  de  lon<i  e.ilude, 
2618,  Piischel.) 

—  Poète  : 

Je  congnois  par  les  faits  que  tn  fais 
Que  des  facteurs  renommes  ta  es  père. 
(Jehan  Castel,  Hcpons-  à  Chastell.,  ap.  Kerv., 
CEtiv.  de  Chaslell.,  vi,  142.) 

—  Facteur,  commissionnaire,  représen- 
tant d'un  marchand  : 

Pardevant  nous  vindrent  en  propres 
personnes  especiaument  pour  ceste  chose 
Lazaruis  de  la  Vice  fateur  de  Gile  Ma- 
let, et  Aubert  Aloe,  fateur  de  Lugnin  de 
Bruye,  marchans  d'aile,  pour  yceux  mar- 
chans,  pour  leur  compaignons  et  en  leur 
nom.  (1333,  Arcb.  S  266,  pièce  53.) 

—  Agent  en  général  : 
Se  faisoient  nommer  faiteurs  et  officiaux 

en  cueillant  les  drois  et  les  reniez  de  la 
dite  seigneurie.  (G.  de  Charny,  Liv.  de 
Cheval,  ms.  Brux.,  f-Sl  v».) 

2.  FAiTOR,  felor,  s.  t.,  façon  : 
Et  esgardent  les  Grins  qui  sunt  de  bel  felor. 
(Roum.  d'Mir.,  f»  13'.  Michelanl.) 

FAïTRv:,  failres,  cas  sujet,  voir  Faitor. 
FAiTTiER,  s.  m.,  celui  qui  fait  : 
Thomas  li  failVer.  (13.ï6,  Ueg.  du  Chap. 
de  S.  J.  (le  Jérjis  ,  Arch.  MM  28,  f'>  40  v.) 

FAITLIEILE,  VOlf  FAITDEL. 

FAiTVEL,  faituele,  faitueile,  failiile, 
failulle,  fululs,  s.  m.,  criminel  : 

Se    ytelz  failueles  meffaisoient    aultruy 


FAT 


FAI 


FAI 


711 


(24  fév.  1394,  le  nouveau  Jet,  Aich.  Liège.; 
Se  aucun  estoit  tioutez  en  damaige 
d'aultruy  preudant  ou  emportant  aultruy 
le  sien,  et  cilz  a  cuy  ce  partenroit  ou  ses 
familles  ou  varies  y  sorvenissent  et  res- 
couyssent  au  failueile  ce  que  prins  auroit, 
et  le  nommaissent  lerre  ou  larnesse  ou 
luy  fesissent  plus  grant  grief  que  de  ce 
lidis  rescouans  ne  soit  attains  d'aucune 
amende  contre  le  faitltel  ains  en  voist 
quicte.  (76). 

Se  telz  faihieles  dedens  le  temps  diidit 
bannissement  soy  rembatisse  dedens  nos- 
tredite  citeit,  franchise  etbanli-sve.  (76.) 

En  contrevengant  le  mort  dudit  Lambert 
ses  eufans  onf  ocbis  un  des  faititllez. 
(Dern.  déc.  1421,  Ch.  de  l'év.  de  Liège, 
Chart.  de  Nam.,  n"  1329,  Arch.  gén.  du 
roy.  de  lielg.)  . 

Et  chis  a  cuy  II  excès  sierat  fais  poirat 
partout  resiwir  ledit  faitnele  et  avoir  le 
cry  de  paiis  por  ly  détenir  et  livreir  al  san- 
gneur;  liqueis /rti'tee/e  devroit  estre  con- 
dempneis,  solonc  le  quantiteit  de  fourfait. 
(J.  DE  StÀvelot,  Chron.,  p.  40,  Borgnet.) 

Et  poirat  cascon  telle  faitule  détenir  et 
aresteir,  sens  meffais,  por  ly  livreir  a  la 
justiche.  (Id.,  ib.,  p.  85.) 

Et  furent  la  des  ftitules  pris  .iiiz'^''.  et.xi. 
(lD.,i6.,  p.  14d.) 

Faitnel  jugé  a  mort  peut  testater  de  son 
bien  meuble  et  immeuble.  (Coût,  du  Pays 
de  Liège,  \,  10,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  329.) 

FAiTUELE,  voir  Faitcjel. 

p.xiTULLE,  voir  Faituel. 

F.\iTUR.A.GK,  feifl.,  S.  m.,  sorcellerie  : 
Pour  rembarrer  et  repousser  toutes  sor- 
celleries et  feyturages  nous  crachons.  (Dtj 
PiNKT,  P(me,  xxviii.  4,  éd.  1566.) 

F.\iTiiRE,  faylure,  feilure,feture,feteure, 
falure,  faiclure,  facture,  faulure,  faucture, 
feuture,  s.  f.,  action  de  faire,  de  produire, 
de  créer,  et  le  résultat  de  cette  action, 
production,  créature,  personne  : 

En    faitures  des  tes  mains  loerai.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xci,  4,  Michel.) 
L'un  facerrps,  l'autre  feinte. 
L'an  Creator,  l'autre  créature, 
(Wace,  Conception,  Brit.  Mus.  adil.  IS60fi.  f°  i9''.) 
Tu  me  plamas,  e  jn  sni  ta  failuTc. 

[Adam,  p.  7,  Luzarctie.) 
Si  lor  iert  vis  merveille  gr.wt 
Quaut  il  orrnnt  de  lov  faiture 
La  merveille  qui  encor  dure. 
(G.  DE  S.  Pair.  il.  S.  Michel.  3511,  Michel.) 
Idoine,  ia  bêle  faiture, 
Qu'il  tient  sour  tonte  créature. 
{Amnldas  et  Ydoine,  Richcl.  :i7.=i,  f"  315''.) 
Quant  nostre  Sires  vit  que  Adans  l'avoit 
repris  de  sa  noble  faiture,  si  le  fist  dormir. 
(Li  Prolog,  à  la  response  sour  l'arriére  ban 
inaistre  Richard  de  Furnival,  Best,  d'Am,, 
p.  54,  Hippeau.) 

Nostre  paeple  de  sa  pastare 
Et  les  berbis  de  sa  fature. 

(Lib.  Psalm.,  xci",  p.  3t!o,  Michel.) 
Nuls  fors,  belle  failure, 
Droiture  ne  me  Icrnit, 

(Chans..  ms.  Berne  3S9.  f°  ;ii  v".  > 
A  !  dit  elle,  vile  facture. 
Horrible,   puant  créature... 
(Vie  Ste  Marguerite,  Richel.  29323,  f°  13  r».) 

Nous  sommes  ses  fêlures  etsescriaturcs 
{Bible,  Maz,  684,  f  326'.) 


Quarante  huit  livres  de  bons  estevenans 
por  lo  cause  et  por  lo  faylure  dou  poys  de 
Lons.  (Ch.  de  Ben.  de  Bourg.,  comte  de 
Montbèl.,  Arch.  Jura,  Citeaux,  xcvii.) 

Por  la  failure  du  pois  de  Lons.  (Ib., 
cxxv.) 

Si  finerons  de  nature  et  parlerons  de  la 
faicture  du  monde,  comment  il  fut  de  Dieu 
fait  et  pourtrait.  (Le  Livre  de  Clergie,  c.  8.) 

Une  meson  que  Noirons  avoit  fête  tote 
dorée  pour  laquele  feture  il  avoit  doné 
quanque  il  avoit  vaillant.  (Chron.  de  Fr., 
ms.  Berne  590,  f"  40\) 

En  l'opération  et  facture  du  pain. 
(Comment,  de  t'Hortulain,  c.  vi,  éd.  1557.) 

Prince  pensez,  veu  la  facture. 
Combien  puissant  est  le  facteur. 

(Cl.  Maroï,  Chant  de  May,  éd.  1596.) 

—  Créature,  désignant  une  personne 
qui  tient  sa  fortune  et  son  élévation  d'une 
autre  : 

Que  l'on  leur  permeit  d'envoyer  avec 
leurs  lettres  le  s'  de  Lansacq,  disant  qu'il 
estoit  facture  du  connestable,  et  duquel  il 
se  fioit  grandement.  (1558,  Pap.  d'Et.  de 
Granvelle,  V,  199,  Doc,  inéd.) 

—  Façon,  forme  : 

0  bele  bace,  bcl[s]  vis,  bêle  faiture. 

(Ate.iis,  xi°  s.,  st.  97",  .Stengel.) 
Et  bians  de  cors  et  de  faitwe. 
(Perceml,  ms.  Monlp.  H  219,  f»  lU''.) 
Cent  cors  ont  e  bele  faiture. 

(Marie,  Lai  d'Equitan,  33.  Itor]  ) 

Forraiz  d'autre  manière  sont 
Eu  Ethiope  la  araunt, 
De  chien  ont  tote  la  feture, 
E  sunt  bien  de  lor  estature. 

(GciLLioiE,  Best,  div.,  947,  Hippeau.) 
Mes  dreit  est  que  nos  vos  dion 
De  la  fêlure  del  dragon. 

(iD.,  »..  20i;i.i 
Es  vergiers  près  de  la  rivière 
Fut  .1.  piles  de  tel  manière 
Que,  se  deviser  le  vouloie, 
A  poines  crenz  en  seroie, 
Tant  par  fu  de  riche  fêlure. 
Et  si  lu  granz  outre  mesure 

(Dolop.,  1029.  Bibl.  elz.) 

Endui  furent  d'une  estature, 
D'nn  samblant  et  d'une  faiture. 

(Athis,  ms.  St  Pétersbourg  'di,  i°  i'.) 

S'ont  trop  beals  piez  et  bêles  mains, 
Mais  tôt  ce  fu  encor  del  mains 
Avers  le  feuture  del  cors  : 
Qui  bien  l'esgardast  (par)  defors. 
(Hisl.   de  Guill.  le  Maréchal,  721,  P.  Meycr. 
Romaaia  XI,  p.  56.) 

Les  cances  sont  de  tel  failure. 
Tant  bêles  et  de  tel  mesure, 
Qu'il  nés  eslnet  eslre  amendées. 

iParton.,  6813,  Crapelet.) 
Cbascuns  covert  de  coverture 
Ce  sachiez  bien,  dont  la  fêlure 
Cousta... 

(G.  de  Dole,  Vat.  Chr.  172.';,  f»  ST.) 
I.  fermait  riche  d'or  el  bel  de  feture. 

Il>.,  1»  91".) 
Une  ymage  qui  Vilonie 
.\voit  non,  revi  dcveis  désire, 
Qui  estoit  auqnes  d'autel  estre, 
Cum  ces  dens  et  d'autel  fêlure. 

(Rose,  13C,  Méon.) 
Ch.Tpel.   anci,  remail,  çainlure. 
Ou  joiau  de  quelque  faiture. 

(Il>.,  ms.  Corsioi,  f   filV'.) 


Ou  jnuel  de  quelque  faicture. 

(Ib..  Vat,  Chr.  UM2,  f»  fi7>'.) 
L'escrepe  est  de  bODue  feteure. 
D'une  pel  sople  sanz  cousture. 

(;*.,  ras.  Berne  36i,  f»  123.) 
Paslourp,  ce  Dieiis  me  gairt, 
Touz  li  cor  m'esprant  et  airt 
Cant  voi  ta  failure. 

(Rom.  elpasi.,  Dartsch,  II,  ;-9,  21.) 

Lue  pastoure  choisi 
De  belle  failure. 

(Ih.,  Il,  31,  3.) 

Heles  esteient  sanz  mesure 
De  cors,  de  vis  e  de  feiture. 

(lai  del  Désiré,  p.  34,  Michel. I 
A  tant  es  vous  Gaufrey  a  la  bele  feiture. 

(Gaufrey.    1347.  A.  P.) 

Jamais  ne  fut  homs  veu  greigneur 

De  corsaige  ne  de  faicture. 
(Roi  René,  Liire  du  cuer  d'amours   espris,  (iKuv., 
l.  III,  p.  22,  Qaaircbarbe?.) 

Pour  aler  veoir  sa  sepu'ture 

Qui  est  de  si  riche  faicture. 
(Jau.  Milet,  Deslrucl.  de  Troj/e,  14330,  Stengel.) 

—  Façon,  culture  : 

Por  la  fêlure  des  vignes.  (1277,  Cart.  de 
Jouarre,  Richel.  J1571,  f"  36  v».) 

Cil  qui  lient  en  bail  ne  doit  pas  essillier 
les  héritages,  c'est  a  dire  que  s'il  y  a 
vignes,  il  ne  les  doit  pas  coper  ne  essarter 
ne  laissier  gastes  sans  feture.  (Beauman., 
Coût,  du  Beauv.,  xv,  12,  Beugnot.) 

—  Façon  d'agir  : 

D'an  povre  chevalier  se  reodist  aine  parjure 
Que  .III.  deniers  en  pierde  par  itant  de  failure. 
(Roum.  d'.Ui.c,  f°  28',  Michelant.l 

—  Manière  : 

Ainçois  ai  pris  une  erbe,  si  an  oint  sa  figure. 

Son  cors  et  son  visage  torne  en  autre  faiture. 

(Floov..   1774,  A.  P,) 

—  Dans  l'exemple  suivant,  il  exprime 
l'idée  de  forme  grossière,  d'ébauche,  d'ap- 
parence : 

Il  ne  m'estoit  pas  avis  que  je  fusse 
bons  envers  eus,  mes  faucture  d'ome. 
(S.  Graal,  ms.  Tours  915,  f»  2^) 

Ne  il  n'estoit  pas  avis  que  jou  fuisse 
hom  enviers  iaus,  mais  failure  d'ome  et 
reproece,  (Ib.,  Il,  13,  Hucher.) 

—  On  a  dit  dans  une  acception  mépri- 
sante : 

Moult  est  li  chevaliers  vilains. 

Qu'il  soffri  que  tele  faiture 

Feri  si  bele  criature. 
(Chrest.,  Erecel  En.,  Richel.  1420,  f»  H.) 

Quant  einsi  foible  criature, 

Qui  ne  semble  c'nne  fauture. 

Vous  lessastes  einsi  honnir, 
(Id.,  l'erceval,  ms.  Moatp.  H  249,  f»  151'.) 

—  Gens  de  faiture,  gens  du  métier  : 

Icy  requiers  gens  de  facture. 
De  grant  ymaginacion. 
Que  si  la  meclriOcature 
Se  trouvoit  deieclive... 
(Guilloche,  Proph.  de  Ch.  Vlll,  p.  2,  La  Grange.) 

—  Donner  faiture  à,  manifester,  célé- 
brer : 

Et  faictes  sonner  ses  trompetes. 

Pour  donner  coraige  el  faiture 

A  noz  inteucions  parfalctes. 

(,Miit.  du  siège  d'OiL,  13132,  Cuessard.) 

—  Failure  a  encore  signifié  sortilège  : 


■12 


FAL 


FAL 


FAL 


Raymou...  qui  publiquement  estoil  re- 
nouimé  et  diffamé  de  faire  charmes,  char- 
viz,  sorceries  et  autres  mauvestiez,...  mis 
certains  sorceries,  charoiz  elfaitures  soubz 
le  sueil  de  l'huys  de  l'ostel.  (1376,  Arch. 
JJ  109,  pièce  39.) 

FAiTuitiîniE,  faiclurcrie,  s.  f.,  sorcel- 
lerie, sortilège  : 

Laquelle  Jaquette  et  aussi  son  mary  es- 
toient  notoirement  et  publiquement  diffa- 
mez et  accusez  de  cas  de  hérésie  et  faic- 
turerie,  et  avoir  donné  ou  fait  avoir  plu- 
seurs  maladies  a  pluseurs  personnes  par 
leurs  sorceries  et  faicturerie.  (1446,  Arch. 
JJ  178,  pièce  46.) 

F.viTUUiER,  facturier,  fachurier,  fétu- 
rier,s.  m.,  sorcier  ; 

Aulcuns  honmes  sont  qui  par  leur  fort 
repart  inficient  et  corrumpent  oyseaulx  et 
enfans  et  chevaulx  ainsi  que  s'ils  estoient 
fachuriers.  (B.  de  Gord.,  Praliq.,  I,  14, 
éd.  1495.) 

—  Acteur  : 

Il  s'est  faict  autres  fois  et  encores  du 
temps  de  ma  jeunesse  de  grands  festins, 
danses,  mommeries  ou  mascarades  audit 
jour  de  l'Ascension,  tant  par  les  feturiers 
de  ceste  confrarie  saint  Romain  que  autres 
jeunes  hommes.  (Hodrgueville,  Rech.  de 
la  Neuslrie,  1,  34,  éd.  1.588.) 

—  Fém.,  faituriere,  sorcière: 

J'eatengi  des  Taillans  qnauqaemaires 
Et  de  ces  vieilles  faclurieres 
yni  vont  par  rivières  et  maires, 
Champs  el  boys,  en  mille  manii'res. 
Et  soQt  si  soabtilles  ouvrières 
Qu'elles  entrent  sans  porte  ouvrir. 
(Leframc,  Cliamp.  des  Dam.,  Ars.  3121,  !"  1-20''. > 

FAixE,  voir  Faisse. 

FAixiN,  voir  Faissin. 

FAizEOR,  voir  Faiseur. 

FAKiEL,  S.  m.,  boîte  : 

Fakiel  a  mètre  escris.  (1345.  T.ille,  up.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

PAL,  voir  Fel. 

FALAizE,  voir  Faloise. 

FALANCE,  voir  FaILLANCE. 

FALAT,  S.  m.  '? 

.VI'".  happes,  houyaux  et  pelles, 

.nu'",  faliix  pour  rompre  murs, 

.u"".  happes  pour  taillier  bois 
{}fachinfs  de  guerre  offertes  par   les   Veniliens  au 
Pape  pour  aller  sur  les  mautdis  Titrcqs,  ap.  l.er. 
de  Lincy,  Ch.  hist.  fr-,  II,  52.) 

F.^LCABLE,  voir  Fauchable. 

FALCASTRE,  S.  lu.,  sorte  de  faux  ; 

Et  par  un  jor  li  comandat  a  doneir  un 
ferement  ki  est  apeleiz  falcastre:!  par  la 
semblance  d'une  faz.  {Dial.  St  Greg.,  p.  67, 
Foerster.) 

FALCEMENT,  VOÎr  FAUSSEMENT. 

FALCHEL,  farchiel,  s.  m.,  faucille: 
Et  cellui  qui  le  (pied  de  beuf)  copperroit 
eu  beau  jeu  d'un  boufron,  ordonné  a  ma- 
nière   de    farchiel.    (1398,    Arch.    JJ   153, 
pièce  220.) 

FALUE.  voir  Kauuk. 


F.ALDESTOED,  VOir  FAI.DEST0EL. 

PALDESïOEL,  fuldestoed,  faldeslué,  fal- 
destor,  faudesloel,  faudeshiel,  faudeluel, 
faudeteuil,  faudcstuef,  faudestuet,  faiidestué, 
faudesloes,  faudesteuf,  faudestueil,  faudes- 
tueill,  faulœdestueil,  faulxdesteuil,  faucdes- 
tuel,  faulzdestuel,  faudestac,  fausdesteur, 
faiidestuer,  faiidebsteur,  fausdestuef,  fau- 
dosteul,  faulxtuel,  faudesseur,  s.  m.,  pliant 
de  bois  ou  de  métal  que  l'on  pouvait 
transporter  facilement,  et  qui,  recouvert 
d'un  coussin  et  d'une  tapisserie,  servait 
de  siège,  de  trône  aux  souverains,  aux 
évêques,  aux  seigneurs;  il  a  désigné 
ensuite  les  chaises  en  bois,  à  dossier  et  h 
bras  recouverts  d'étoffe,  employées  parti- 
culièrement pour  faire  sa  toilette  ;  puis 
les  chaises  h  tout  usage,  même  la  chaise 
de  retrait  ou  chaise  percée  : 

Desuz  nn  pin,  dclej  nn  eglcntier. 
Un  faldcsloed  i  out  fait  tut  d'or  mier. 

(fto/.,  114,  Millier.) 

t"n  faldeslocd  i  out  d'un  olifant. 

(Ib.,  609.) 

Dejoste  lui  el  faudesluel  la  fut. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  P  92''.) 

Sor  nn  grant  faudesloel  d'argent 
Seoir  moult  bêle  Jamoisele. 

(Perceiml,  ms.  Montp.  H  249,  1°  ISO''.) 

El  faudesluef  dejoste  lui  l'asict. 

(Raimb.,  Offier,  9377,  Barrois.) 
Silitergitronium,   faldesior.    (Gloss.    du 
xil«  s.,  Léop.  Delisle,  Bibl.  de  l'Ec.  des  Cit., 
6»  sér.,  t.  V,  p.  3-28.) 

Quant  li  chevalier  l'ot  si  rogist  de  honte 
et  de  vilauie,  si  saut  d'un  faudesiué  ou  il 
se  sooit  et  cort  a  la  damoisele.  (Gaut. 
Map,  Lancelot  du  Lac .  Richel .  1430 , 
f°  969.) 

Li  rois  s'asist  el  faudesluef  doré. 

Uluon  de  Bord..  2301,  A.'  P.) 

Sour  .1.  faudesluef  shl  a  fin  or  tresgelé. 
merabras,  2339,  A.  P.) 

Sor  .1.  faucdestuel. 

[Ib.,  Vat.  Chr.  1616,  f  34^^ 

Lez  lui  l'asist  el  faudeluel  d'or  fin. 
(Mort  Aimeri,?,\.ea%e\,    Zeitschrift  fiir  rom.   Phil., 
1882,  p.  400.) 

Desor  .i.  faudesluef  vermeil. 

(Blaneandin,  1457,  Michelant.) 

Li  rois  sist  en  un  faudestuet 
Itel  con  a  tel  home  estnet. 

(lienarl,  8263,  Méon.) 

Et  sist  en  son  faudestueill.  {Cont.  de  G. 
de  Tyr,  ms.  Florence,  Bibl.  Laur.,  10,  1.) 

0  fauhdestnet  fut  mise. 

(Ciperis,  Richel.  1637,  f  119  v».) 
Siet  en  nn  faldeslué  .K.  li  reis. 

(Ger.  de  Ross.,  p.  310,  Michel.) 
En  mie  la  sale  eslendent  no  noes  tapis 
Desor  un  faudestac  a  or  roassis. 

(Ib.,  p.  367.) 
On  faulxtuel  qui  estoit  de  granl  pris 
lUec  estoit  le  roy  Euxin  assis. 
(Brel.  Conquise,  Richel.  2233,  f  S  V.) 
Siscnt  au  plus  haut  doys,  el  faudesloes  vernis. 
(B.  de  Sel.,  svii.  839,  Bocca.) 
Franges   pour    ledit  fausdestuef.  (1316, 
Compt.    de    Geoff.    de  Fleuri,   ap.  Lecoy, 
Compl.  de  l'Argent.,  p.  14.) 


.II.  fausdesleiirs.  {Ib.,  p.  17.) 

Pour  la  façon  et  appareil  d'un  faudestueil 
d'argent  et  de  cristal,  garuy  de  pierrerie?, 
(1353,  Compt.  roy.,  ap.  Laborde,  Emaux.) 

Et  siet  sur  un  faudesteuf.  (1360,  Invent, 
du  Duc  d'Anjou,  n"  643,  Laborde.) 

Pour  une  chayere  appellee  faulxdestueil, 
paincte  fin  vermeil  et  a  fleurettes,  et  le 
siège  garni  et  estoffé  de  veloux  vermeil 
sur  fil  oysel,  et  frangée  de  franges  de  soye, 
pour  pignier  le  chief  du  roy,  pour  une 
autre  chayere  appellee  faulxdesteuil , 
paincte  finVermeil,  a  escussons  des  arme, 
monseigneur  d'Osmont,  chevalier,  cham- 
bellan du  roy  nostre  sire,  et  le  siège  d'i- 
celle  garni  de  cordouan  vermeil  et  frangé 
de  franges  de  soye,  délivrée  audit  cheva- 
lier du  commandement  dndit  seigneur, 
pour  mettre  et  porter  en  l'ostel  de  la  con- 
siergerie  de  Saint  Pol.  {Compte  de  1388, 
Arch.  K  19,  f»  89  v».) 

Un  faudebsteur  brodé  d'un  drap  de  soye 
vermeille.  (1389,  Invent.  du  chat,  de  Porte- 
Mars,  Arch.  admin.  de  Reims,  III,  742, 
Doc.  inéd.) 

Un  faudebteur  brodé  d'un  drap  de  soye 
vermeille.  (1389,  Invent,  de  Rich.  Pieque, 
p.  as,  Biblioph.  de  Reims.) 

Chaieres  de  sale  appellees  faulxdes- 
lueils,  ouvrées  de  pourtraicture.  (Compte  de 
1392,  Arch.  22,  f"  124  v».) 

Sur  ung  faudosleul.  (xv°  s.,  Cart.  de 
Flines,  p.  917,  Hautcœur.) 

Assis  eu  un  faudestuer.  (Enlr.  de  H.  VI 
à  Paris,  2  déc.  1431,  Delpit,  Doc.  fr.  en  An- 
glet.) 

Puis  saillit  sur  un  faudesseur  la  ou  il  es- 
toit. (Lancelot  du  Lac,  i"  p.,  ch.  48, 
éd.  1488.) 

On  trouve  encore,  au  xvir^  siècle,  les 
formes  faudeteuil,  faldestoire,  faldistoire  : 

Faudeteuil  est  une  espèce  de  chaire  a 
dossiers  et  a  accoudoirs,  ayant  le  siège  de 
sangles  entrelassées  couverte  de  telle  es- 
toffé qu'on  veut,  laquelle  se  plie  pour  plus 
communément  la  porter  d'un  lieu  a  un 
autre,  et  est  chaire  de  parade,  laquelle  on 
tenait  anciennement  auprès  d'un  lict  de 
parade.  (Nicot,  Tliresor,  éd.  1606.) 

Faldistoire.  Le  siège  pontifical  pour  la  cé- 
lébration des  messes  pontificales.  (Visite 
de  M.  du  Laurens,  1616,  Arch.  mun. 
Soissons.) 

Puis  l'auroit  conduit  (l'archevêque)  sur 
un  grand  faldestoire,  élevé  au  costé  de  l'es- 
vangille,  au-dessus  duquel  il  y  avoit  un 
dais  en  damas  blanq,  et  un  fauteuil  de 
damas  rouge,  sur  lequel  le  dit  seigneur 
estant  assis...  Lesdits  sieurs  chanoines  au- 
roient  demeuré  a  ses  costés  sur  le  faldis- 
toire. (Serm.  prêché  par  l'archev.  de  Bord, 
au  Chap.  de  S.  Seurin,  25  juill.  1681,  Arch. 
Gir.,  commun,  relig.) 

Ane.  wallon,  fastrou. 

FALDESTOIRE,  VOir  FaLDESTOEL. 

FALDESTOLE,  faud.,  S.  f.,  civière, 
brancard,  plateau,  litière  : 

Fercula, /"a«des(o(e.  (Gl.  de  Garl.,  Scheler, 
Lex.,  p.  67) 

FALDESTOR,  VOir  FaLDESTOEL. 
FALDESTUÉ,   VOlr  FALDESTOEL. 
FALDISTOIRE,  VOir  FALDESTOEL. 
1.   l'ALE,   S.   f.'? 


FAL 


FAL 


FAL 


713 


Miauz  volsist  estre  el  fonz  de  /'aie. 

{Tristan,  t.  I,  p.  23'2,  Michel.) 

2.  PALE,  faite,  s.  l.,  jabot  des  oiseaux, 
et,  par  extension,  gorge,  estomac  : 

Soulas  m'est  doané,  aax  tables. 
De  chanter  rouges  mnseaax 
Avecques  leurs  grosses  fuites. 
Et  Vaux  de  Vire  nouveaux. 
(Vaux  de  Vire  de  J.  Le  Unnx,  xv,  Jacoli  ) 
Mais,  ayant  un  peu  sommeillé. 
Puis  de  Tin  ma  faite  mouillé. 
Ma  chanson  seroit  bien  nieillenre. 

(Ib.,  XXII.) 

Ce  luy  seroit  affliction 

Plus  srande,  a  mon  opinion. 

Que  la  bas  n'est  celle  a  Tantale  ; 

Encor  plus  grande,  que  je  croy. 

S'il  ilesiroit  oindre  sa  fatle 

De  bon  vin.  autant  comme  moy. 

{Ib.,   XLVI.) 

C'est  ici  que  je  veax  chercher 
La  pierre  pliilosophale; 
C'est  ici  que  je  veux  souffler  : 
Mon  fourneau,  ce  sera  ma  fate. 

{Ib.,  LVIII.) 

Norm.,  Bessin,  fate,  gorge,  jabot  d'un 
oiseau.  Bretagne,  environs  de  Rennes,/'aiie, 
piécette  du  tablier  :  mettre  quelque  chose 
dans  sa  faite. 

3.  FALE,  voir  Faille 

FALENCE,  voir  FaILLANCE. 
PALERER,  voir  PHALEHER. 

FAJLEUR,  voir  Feleur. 

FALiBOURDE,  S.  f.,  coHte  en  l'air,  fable, 
faribole  : 

Toutes  vos  falibourdes  astrologiques  sont 
sottes,  inutiles  et  incommodes.  (Cholieres, 
Matinées,  p.  245,  P.  Lacroix.) 

PALIE,  voir  Faillie. 

PALIR,  voir  Faillir. 

FALivocHE,  fatlevuche,  s.  /.,  flammè- 
che, parcelle  de  fer  enflammée  : 

Car  lors  les  subtiles  faltevuches  et  estin- 
celles  qui  montent  en  la  fournaise  se  con- 
vertissent en  tutve  blanche.  (Du  Pinet 
Dioscoride,  \,  46,  éd.  160o.)  ' 

Et  après  qu'on  aura  bien  estoutfé  la 
bouche  dudit  pot,  il  le  conviendra  mettre 
sur  charbons  vifz  et  souffler  continuelle- 
ment le  feu,  jusques  a  ce  que  la  cendre  se 
convertisse  en  falivocties.  (Id.,  ib.,  V,  128.) 

Faltevuches,  f.,  the  sparkies,  or  fîery  and 
small    flakes,   that    arise    from     furnaces 
wherein     metals     are   melled.    (Cotuk 
éd.  1611.) 

FALLACÉ,  adj.,  trompeur; 

Rncore  ne  fu  pas  lassée 
Fortune  la  très  fallacee, 
Ainçois  lui  convient  mectre  a  chiof 
Roy  Exerces  par  grant  inescbief 
(Chr.  de  Pis..  Poés.,  Richel.  6il4,  f  233  r".) 

FALLACEMENT,  adv.,  en  trompant  : 
Fallaciter,    decevemment,     fatlacemenl 
{Cathoticon,  nichel.  I.  17881.) 

FALLANCE,   VOir  FAILLANCE. 

FALLASTÉ,  S.  f.,manque,  défaut  : 

Les  logiciens  dient,  quant   il   ne    sevent 


soudre,  que  illuec  est  faltasté  de  consé- 
quent. (H.  DE  Mondeville,  Richel.  2030, 
f»  95".) 

PALLÉ,  adj.j  qui  s'est  trompé  : 
Car  nostre  guide  est  Jattee. 
(Greban,  J/is/.  de  la  pass.,  28741,  G.  Paris.) 

—  Trompeur  : 

La  compaignie  des  fallez  (les  Lombards) . 
(1342,  Arch.  JJ  74,  pièce  428.) 

FALLBE,  s.  f.,  tromperie  : 

Ele  se  defl'ent  d'issolublcs, 
D'issoinbles  et  de  fallee. 
(Balaille  des  vu  arts,  Richel.  837,  P  137=.) 

Le  ms.  Richel.  19152  porte  : 
De  soloces  et  de  fallaces. 

FALLEMENT,  adj.,  d'une  manière  tiom- 
peuse  : 

■Vous  parles  fallement. 
{Geste  des  ducs  de  Bourg.,  2100,  Chron.  belg.) 

PALLENCE,  voir  Faillance. 

FALLERER,  VOir   PHALERER. 

PALLEURE,  S.  f.,  tache  : 

Aucuns  tixeraus  ne  doivent  encraisser 
les  draps  que  ils  tistent,  ne  y  faire  tas- 
ques,  ne  falteures,  de  quelque  liqueur 
que  ce  soit.  (1410,  Stat.  de  la  drap,  de 
Ctiauny,  Arch.  uniu.  Chauny.) 

FALLEVUCHE,  VOir  FALIVÛCUE. 

FALLiR,  voir  Faillir. 

PALLOiT,  voir  Falot. 

PALLOLER,  voir  Faillûler. 

FALLON,  voir  Fellon. 

PALLOTE,  s.  f.,  fallût  : 

Nous  le  mismes  en  masquarade  dedans 
une  grande  faltote,  ou,  avec  ses  deux 
mains,  il  tenoit  deux  flambeaux  allumez. 
(G.  BoucHET,  Serees,  111,  248,  Roybet.) 

PALLOUDRIER,  VOlr  FALOUBDIER. 
PALLOURDE,   VOir  FaLOUHDE. 
FALLOURDEUR,  VOlr  FaLOURDEUR. 
FALLU,  s.  m.  î 

Aultre  mise  faite  pour  faire  tourteaulx  a 
faillis  fais  en  ceste  présente  année  par 
le  maieur.  (Pièce  de  1415,  Cooheris,  Doc. 
manuscrits  relatifs  d  l'kist.  de  la  Picardie, 
ï,  326.) 

FALLUE,  voir  Falue. 

PALME,  voir  Famé. 

FALOE,  voir  Falce. 

FALOiNE,  S.  f.,  falourde,  tromperie, 
bourde  : 

Ha  ,  quel  nonain  et  quel  moine  f 
Moult  Sf^t  chascQus  de  fatoine 
Et  de  boidie. 
{De  Richaul,  10ÎI9,  Méon,  Xouv.  Rec.,  I,  72.) 

1.  FALOiSE,  falaize,  s.  f.,  lieu  sablon- 
neux, sable  : 

Qui  chiet  en  \a.  falaise,  jan'en  estent  plaidicr. 
{Cliaiis.  d'Ant.,  VI,  102",  P.  Paris.) 


Tant  vet  a  toise 
Que  11  pors  vint  a  %A  falaise. 

{Renan,  2241.3,  McoD.) 
Un  banc  estoit  de  sablon  amassé. 
Voisin  du  bord  ou  Francus  fut  chassé. 
Haut  de  falaize  et  de  bourbe  attrainee. 
(ItONS.,  Ofc'ui'.,  p.  609,  éd.  1B23.) 

2.  PALoisE,  S.  f.,  tromperie  : 
Ainchois  teniez  tout  a  falaise 
Et  a  escap  et  a  folie. 
(Robert  le  Diable,  ap.  Duc,  111,196=,  éd.  Didot.) 

FALORDE,  voir  Falourde. 

FALORDER,  VOir  FALOURDEH. 

PALOSE,  voir  Fanlose. 

FALosER,  voir  Fanloser. 

PALOT,  fallait,  s.  m.,  sorte  de  vêtement: 

J'ai  fermaux  d'archal  et  anieanx, 
Et  bandrez  el  /'allais  monlt  beaus. 

{Du  Mercier,  Itichel.   19132,  f»  .i3'.) 
Un    chaperon    double,  un   falot  et  uns 
ganteles   de   balaine.    (1359,   Arch.  JJ  90, 
pièce  475.) 

On  soDbaitte  souvent  nng  garnement. 
Et  d'an  gentil  falot  on  fait  refus. 
(L«s  Souhain  des  hommes,  Poés.  fr.  des  sv"  et 
xvi"  s.,  111,  liij.; 

FALOTiER,  adj.,  qui  sert  ou  qui  appar- 
tient à  un  falot,  à  une  torche  : 

Falotier,  serving  for,  or  belonging  to  a 
cresset,  etc.  (Cotgr.,  éd.  1611.) 

FALOURDE,  -  orde,  fait.,  s.  f.,  trompe- 
rie, bourde  : 

N'ai  que  fere  de  vostre  jangle 
Ne  de  vos  falordes  oir. 

{Rcnarl,  20562,  Méon.) 
C'est  sans  mentir  et  sans  falourde. 

(Renan  coroné,  Richel.  1446,  f°  74  r°.) 
Qu'il  n'a  cure  de  ma  falorde. 

(Ruteb.,  de  TIteoptiile,  Jnb.,  Il,  79.1 
Tant  set  de  hordes, 
De  proverbes  et  de  falordes. 
(De  Richaul,  788,  Méon,  Nauv.  Rec,  t.  1.) 
Et  aussi  autres   telles  falourdes  il  lui  di- 
soit  pour   excuser   sa  non  puissant  vieil- 
lesse. (L.  DE  Première.,  Vecam.,    Richel. 
129,  f»  137  !■».) 

Pour  fnllourdez  que  il  a  dictes. 

(Pass.  de  N.-S.,  Jnb.,  Myst.,  II,  158.) 
Par  frivolles  et  falourdes  données  a  en- 
tendre. (G.   Chastell.,  Ctiron.   des  D.  de 
Bourg.,  Il,  76,  Buchou.) 

FALOURDER,  -order,  fait.,  y.  a.,  trom- 
per, attraper,  duper  par  de  vaines  pa- 
roles : 

Ha  glouz,  ce  dist  li  seneschaus. 

Monseigneur  as  fet  toz  les  mans. 

Assez  sauras  de  falourder 

Se  de  ci  se  puez  eschaper. 
(D.  Latesne,  Trubert,  Richel.  2188,  f"  28  v".) 

Amiz,  diz  tu  voire  parole  ? 

Garde  ne  nos  falorder  ci. 

(Id.,  ib.,  t"  32  V.) 

Li  clers  esraumenl  se  porvoil 

Qui  les  veut  aler  falordant  : 

Vei  ici,  fet  il,  un  besant. 
(Des  .111.  Aveugles   de    Compiengne,  Méon,  Fabl., 
m.  399.) 

.Ment  n'oevrent,  mais   bien  vollonl   tout   le  jour 
[falourder. 
(Gilles  li  Muisis,  li  Maintiens  des  hommes,  ii 
213,  Kerv.) 


90 


7!4 


FAL 


Argol,  fallotiriler,  tromper.  | 

FALOURDEUR,  s.  111.,  FALOURDRESSE,  j 

S.  f.,  marchand,  marchande,  de  falourdes,   j 
de  fagots  :  i 

Les  mesureurs  de  grains,  falourdcurs  et  | 
falourdresses  de  la  halle.  (Acte  de  1542,  i 
Valencienues,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  , 
Bibl.  Amiens.) 

Jehan  Boisteille  falourdeur.  [Acte  de  j 
1S49,  ib.)  I 

—  Trompeur  : 

Leroy  (et  son  conseil)  soustenoit  a  tort 
et   sans   raison   cel     antipape  d'Aviçnon, 
Robert  de  Jeunes,  ce  fallourdeur,  orgueil- 
leux et   presumptueux.   (Froiss.,  Chron.,   \ 
XV,  93.  Kerv.)  | 

Argot,  fallourdeur,  trompeur. 

FALOURDiE,  S.   f.,  Hiensonge,  hourde  :   | 

N'en  mPnchoigne  n'en  falourdie 

Il  li  convient  que  le  voir  die.  j 

(Nir.  de  S.  Eloi,  p   K8,  Peigné.) 

FALOURDIER,  fall.,  falloudrkr,  adj., 
trompeur,  qui  conte  des  bourdes  : 

Et  puis  de  ces  aulres  fallourdiers  (qu'on 
appelle)  de  ces  prestres  qui  se  louent  a 
six  blancs,  ou  a  deux  sols,  ou  a  deux 
carolus,  ne  voit  on  pas  comme  ils  trottent 
par  les  rues  a6n  de  s'insinuer  par  les 
maisons,  qu'ils  iront  ça  et  la,  et  s'ils  peu- 
vent une  fois  mettre  le  pied  en  une  mai- 
son, c'est  autant  comme  si  le  diable  y 
avoit  entré.  (Calv.,  Servi,  sur  les  Ep.  a 
Tim.,  p.  239,  éd.  1.563.) 

Ignorant  sur  tous  et  falloudrier  entre 
diz  mille.  (Tabourot,  Bigarrures,  f»  196  v», 
éd.  1584.) 

FALOURDiERE,  S.  f.,  Bndroit  OÙ  l'on 
fait  des  fagots  ;  représenté  par  un  nom  de 
lieu  ancien  : 

Pratum  de  la  Falourdierf.  (1285,  Chart. 
eccl.  cenom.,  dlxxxvu,  tiré  du  Livre  blanc, 
Bibl.  du  Mans.) 

FALOURDIN,  S.  m.,  homme  grossier, 
lourd,  gauche  : 

Falourdin.  A  luske,  lowt,  lurden,  a  lub- 
berlie  sloven,  heavie  sot,  lumpish  boydon. 
(OOTGR.,  éd.  1611.) 

FALOUZE,  S.  f.,  le  panais  : 

Elaphoboscum,  latine  Pabulum  cervi. 
Quidam  Galli  vocant  de  la  falouze.  (C.  Est., 
De  lat.  et  grœc.  nom.  arbor.,  p.  33, 
éd.  1547.) 

FALSART,  faussart,  faiisart,  fauxart, 
faucart,  fauchart,  faussairt,  fausairt,  fas- 
sairt,  s.  m.,  sorte  d'arme  de  hast.  Originai- 
rement cette  arme  offensive  n'était  autre 
chose  qu'une  faux  emmanchée  droite  à  l'ex- 
trémité d'un  hampe,  et  dont  les  paysans 
appelés  à  combattre  pour  leurs  seigneurs 
se  servaient  en  guerre.  (Viollet-Le-Duc, 
Dictionnaire  du,  mobilier  français,  Armes  de 
guerre.) 

Cbascuns  porte  .i.  fausarl,  dont  li  achiers  respleat. 
(Cmq.  de  Jériis.,  5798,  Hippean.) 
Hanste  ot  et  forte  el  roide,  et  si  porte  falsart. 
(Les  Chelifs,  Richel.  12338,  f°  lOT".) 
.nu.  granz  maces  a  «on  cein  pendn  a, 
El.  X.  fauiari  de  quoi  il  lancera. 

(Mon.  Renuart,  Rictiel.  3ii8.  r  240'.) 


FAL 

L'un  porte  hache,  l'aotre  porte  fauxarl.  i 

(Aim.  de  Narb.,  Richel.  21369,  T  24  r".)  I 

Lancent  li  lances  et  faussart-  acerez.  ' 

(minel,  H 39.  A.  P.)  1 

As  dens  a  ocis  maint  Inpart, 
Qni  pins  sont  irençant  d'un  fausarl. 
(Rom.  du  comte  de  Pnilier.i,  561,  Michel.)  ' 

Se  li  ruient  javelos  et  faussairs  et  lances    , 
agues.  (S.  Graal,  m,  537,  Hucher.)  i 

Si  furent  maintenant  traites  les  espees,    i 
et  li  coutel  et  li  fausairs.  (Hist.  de  Joseph, 
Richel.  2455,  f»  33  r».) 
Ou  fassairt  ou  espee.  (Ib.,  f"  281  r».l  ' 

D'un  fausarl  tel  cop  li  donna  I 

C'on  fons  don  fossé  le  rua. 

(Ren.  le  Nom:,  1865,  Méon.) 

Falcatum,    fausarl.     {Pet.    Vocab.    lat. 
franc,  du  xiii"  s..  Chassant.) 

Sans  ferir  d'espic  ne  de  lance. 
Sans  espee  el  sans  faussarl) 
(GoDEFBOY  DE  Pakis,  Chrou.,  1105,  Buchon.l 

Hucelon  Clemembeao  conbaloit  d'un  fauchart 
Qui  lailloit  d'un  coslé,  crochu  fu  d'aullre  part, 
Devant  fu  amonré  trop  plus  que  n'est  un  dart. 
(Rataille  des  Irenle  EngtoU  et  des  trente  Bretons, 
I        136,  Crapelel.) 

Falcastrum,  faucars.   {Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

U  dévala  son   fauxart  sur  son  heaulme 

{Aym.  de  Beaulande,  Richel.  1497,^364^.) 

;       Si  coururent  après  eulx,  et  les  assaillirent 

'    en  gettant  dars  et  faussars.  {Bist.  de  B.  du 

Guesclin,  chap.  40,  Menard.) 

Littré  donne  faucard,  comme  terme  des 
ponts  et  chaussées,  désignant  un  instru- 
i   ment  propre  à   couper   les  herbes   qui 
croissent  dans  les  canaux.  Ce  mot  est  en- 
core usité  dans  la  Flandre. 

Nom  propre,  Faussard. 

FALSEMENT,  VOir  FAUSSEMENT. 

FALSER,  voir  Fausser. 
FALSERiE,  voir  Fausserie. 
FALSET,  voir  Faussé. 
FALTE,  voir  Faude. 

FAL,TEIT,  voir  FEALTÉ. 
FALTRE,  voir  FAUTRE. 

FALTURE,  S.  f.,  manque,  manquement  : 

De  cest  jardin  tei  dirrai  la  nalure, 
ne  nul  délit  n'i  Irovercz  fallure. 

i.idam,   p.  8,   Luzarche.) 

1.  FALUE,  fallue,  faloe,  s.  f.,  tromperie, 
erreur  : 

Mais  ains  qui*  l'endematn  que  l'aube  erl  aparue 
Dirent  tel  novele,  nel  leoes  a  falue, 
Dont  mains  escus  fa  frais,  raainle  brogne  rompue. 
(Enf.   God..  Richel.  1-2538,  f  32».) 

Sire  oncles,   trop  sui  jouenes,  ce  sacies  sans  falue. 
(.Roicn.  d'Alix.,  f»  19»,  Michelaiil.) 
Ne  tenra  pas  li  rois  ma  parole  a  falue. 

(Ib.,  i"  (■•y.) 

Qnar  sactiiez,   quant  cuers  U  remue, 
Tost  a  trové  une  fallue. 

(Renarl,  SuppL,  p.  122,  Chabaille.) 

Ne  vos  voel  plus  loer  le  rue 
Que  nel  tenissies  a  falue. 

(Purlon  ,  839,  Crapelel.) 


FAM 

J'escommeni  tonl  sans  faloe 
Le  fevre  qni  cheval  n'encloe. 
(VEscommeniem.ausjalous,  Richel.  837, f"  19iv".) 

Car  quanl  dame  le  peuser  laisse 

Qui  trop  se  cuiile  de  value 

Vers  son  amanl,  fait  a  falue 

Pensers,  puis  qu'ele  s'en  orgueille. 

(Dou  Cerf  amour.,  Richel.  378,  f"  8  V.i 

2.  FALUE,  s.  f.,  sorte  de  gâteau  : 
Le  jour  de  nostre  assise 
L'en  ûst  apercevoir 
D'une  falue  alise 
Qu'il  m'envoia  le  soir. 
Et  plain  pot  de  brebise. 
(WiLL.  1,1  ViNiERS.  Gitans.,  ap.  Barlsch,    Rom.  el 
pasi.,  III,  3t,  2i.) 

Norm.,   Dessin,    falue,   galette,  espèce 
de  gâteau  plat  cuit  au  four.  Val  de  Saire 
j   (.Manche),  falu. 

FALYR,  voir  Faillir. 
FAMAiL,  s.  m.,  troupe  de  femmes  : 
M.  de   Vieilleville...    rencontra    environ 
I    vingt  et  cinq  soldats    qui   se  retiroienl  du 
'    camp,  et  emmenoient   chacun  sa  femme, 
ou  estoient    unze   damoyselles,    avecques 
i    uu  grand  et  riche  butin,  les    chargea,  luy 
septiesme,  de  telle  furie  qu'il  les  deffit,  et 
ramena  ce  famail  sous  la  banderoUe  blan- 
che. (Carloix,  Mém.  de  Vieilleville,  Uv.  IV, 
c.  2ï,  éd.  1737.) 

FAMBAUT,  voir  Frambaut. 

i  FAMBLE,  voir  FlAMBLK. 

I  FAMBRAI,   voir  FEUBROI. 

i  FAMBREER,  VOir   FEMBREER. 

FAMBRER,  VOir  FEMBRER. 
I         FAMBROIER,  voir  FeMBREER. 

FAMBROY,  voir  FE.MBROI. 

!       FAME,  famme,  faame,  faume ,  faumme, 
i   falme,  famle,  fasne,  s.  f .  et  m.,  réputation, 
renommée,  bruit  : 

La  famé  altresi  del  preechement  de 
cestui  parvint  a  la  conissance  del  bore  de 
Romme.  {Dial.  S.  Greg.,  p.  21,  Foerster.) 

U  fn  larges  et  de  bon  famle. 

(MocsK.,  Cliron.,  -29493,  Reiflf.) 

Des  Romains  et  de  lor  roiaumes 
Qui  ont  estez  de  bones  faumes. 
(J    DE  Prioii,vt,    Uv.    de  Yegece,    Richel.    11104, 
r  S".) 

Oi  aïoit  parler  de  Ttraperenr  Tile 
Qni  fut  de  si  grant  famé  el  de  si  bon  merile. 
(fiirart  de  Ross.,  2735,  Mignard.) 
Qui  soient  de  bon  falme.  (1307,  Hist.  de 
Metz,  m,  288.) 

Qni  eussent  loenges  el  faames. 
(Cbr.  de  Pis.,  Poés.,  Richel.  601,  f  153''.) 

Ainsi  porrez  vos  aquerre  bone  faume, 
gloire,  mémoire  et  loenge.  (Cyrurgie  Al- 
bug.,  ms.  de  Salis,  f»  120'.) 

Touttez  voies  fu  il  pour  ce  villain /'amme 
pris  et  mis  en  Castelet  a  Paris.  (Froiss., 
Chron  ,  111,  247,  ms.  Amiens,  f»  79  v«.) 

L\  faumme  s  courroit  conraunement  que 
par  sou  euhort  et  son  pourcach  il  yoUoil 
trahir  le  duc  de  Normeudie.  (ID.,  ib.,  V, 
340.  Luce,  ms.  Amiens.) 

Encore  couroit  famés  des  gens  ce  roy 
dans  Piètre,  meismement    que    il   s'esloit 


FA  M 


FAM 


FA  M 


amiablement  composes  au  roy  de  Grenade. 
(ID.,  î6.,  VI,  186,  Luce.) 

Si  comme  famé  et  renommée  keurt  par- 
mi son  royaume.    (Id.,  ib.j  VI,  202,  Luce.) 

Vérité  fut  selon  la  famé  qui  adonc  cou- 
rut, que...  (In.,  ib.Richel.  2644,  f»  107  v».) 

De  bon  falme  et  renommée.  (1430,  Hist. 
de  Metz,  V,  212.) 

Si  que  leur  los  et  fasne  puisse  estre  en 
croissant  tousjours  de  bien  en  mieux. 
(Roi  René,  InsUt.  de  l'ordre  milil.  du 
Croiss.,  OEuT.,  I,  56,  Quairebarbes.) 

Comme  la  renommée  et  famé  courut. 
{.MoNSTRELET,  Cliroïi.,  I,  36,  an  1407,  Soc. 
de  ruist.  de  Fr.) 

Toucher  a  la  /ame  et  au  renom  de  si 
saincteet  si  haute  personne  en  chrestienté, 
comme  nostre  sainct  père  le  pape.  (0.  de 
LA  Marche,  Mém.,  1,  6,  Michaud.) 

Il  en  est  une  autre  renommée  et  famé. 
(Jard.  de  santé,  I,  122,   impr.   la  Minerve.) 

Sans  si,  sans  mais,   est  son  bniyt,  sloire  et  famé. 
(J.  Marot,  Rond.,    xxv,  éd.  153-J.) 
Vons  perdez  vos  corps  H  vos  âmes. 
Vos  bruitz,  vos  honneurs  et  ïos  famés 
Ponr  TDS  parolles  sophisticqnes. 

(Id.,  la  Vraij  Disant,  éd.  1731.) 

Et  saichez  que  la  renommée  et  la  famé 
si  grant  ne  se  peut  contenir  dedans  les 
termes  et  la  fin  de  Ytalie.ainçois  vola  jus- 
ques  aus  Cartafjiens.  (Prem.  vol.  des  dec. 
de  T.  Liv.,  f  123'",  éd.  1530.) 

Car  silost  qae  la  famé,  aux  ailes  emplumees. 
Eut  la  France  remply  de  glaives  et  d'armées. 
(G.  Ddrant,    Prem.   amours,  Disc,  en  forme  d'E- 
leg.,  éd.  1594.) 

Que  la  mémoire  du  feu  sieur  deRieux... 
seroit  remise  et  restituée  en  son  honneur, 
bonne  famé  et  renommée.  (1594,  Acte  de 
Henri  IV,  Arch.  X  8633  (yy),  f'  37^) 

Se  disait  encore  au  xvn*  et  au  xviir 
siècle  : 

Je  veulx  que  ledit  médecin  de  charité 
qui  jouyra  de  cette  fondation  soit  docteur 
ou  du  moins  licentié  en  le  faculté  de  mé- 
decine,homme  de  bien,catholique,de  bonne 
famé,  renommée  et  conversation.  (1607, 
Test,  de  Rob.  Wyart,  Bull,  de  la  comm. 
hist.  du  dép.  du  Nord,  IV,  237.) 

Se  doublant  de  la  réputation  de  ladicte 
Gremillot  et  de  sa  famé.  (1634-1636,  Arch. 
H.-Saône,  B  5,  121.) 

Ceux  qui  ne  jouissent  pas  de  leur  état 
de  bonne  famé.  (Pothier,  Coût.  d'Orl., 
tit.  XVI,  n°  14.) 

FAMÉ,  adj.,  affamé  : 

Hz  y  vont  après  par  menasses  comme 
chiens  famez  en  la  chasse.  {Vie  Ste  Fe- 
bronne,  Richel.  2096,  f'  31  r\) 

FAMEE,  s.  f.,  bruit,  renommée  : 

Il  est  venn  a  ma  famée 
Comme  Adam  est  mort  a  ceste  heure. 
(Greban,  ilisl.  de  la  pass.,  1641,  G.  Paris.) 

FAMEII.EU,  voir  F.AMEILLER. 

FAMEiLous.  voir  Fameillos. 

FAMEiLLANT,  -  mellant,  -  millant,  - 
aunt,  adj.  et  s.,  affamé,  celui  qui  a  faim  : 

Ne  se  saolent  de  lor  miates  lou  famil- 
lant.{Dial.  anime  conquerentis,  ras.Epinal, 
Bonnardot,  Arcli.  des  Miss.  3'  série,  I, 
277.) 


(.1  petit  vont  leur  pain  qneranl, 
Mais  n'est  qui  fraigne  au  famitlftiil 
Le  pain. 
(RECr.us  nr.  Moliens,  Miserere,  Richel.   IS'lt'i. 
1°  16  r°.) 

Mais  n'est  qui  fragne  an  famellanl 
Le  pain  dont  il  est  gians  mestiers. 
(In.,  il).,  Ars.  3:127,  f°  ilTi,  et  ms. 
Amiens  437,  f  Hi  r".) 

Il  donc  viande  as  fameiltanz.  (Psaut., 
Maz.  2o8,  f»  176  r».) 

Mi  fil,  ne  detien  point  l'almoine  del 
poevre,  ne  despises  point  le  famillatmt 
aime,  et  ne  reproeve  le  poevre  en  sa 
meseise.  {Bible,  Eccles.,  ch.  4,  vers.  1, 
Richel.  1.) 

Avoir  veu  les  povres  membres  de  Dieu 
fameillans  et  non  les  avoir  repeuz.  {Vidim. 
de  1398  d'une  ch.  de  13S6,  HAtel-Dieu  de 
.Meaux,  IV,  A.  1.) 

FAMEiLLGR,  famciler,  familier,  verbe. 

—  Neutr.,  avoir  faim,  être  affamé  : 

Li  riche  hesuignerente/ameiiersnt  (tift. 
Psalm.,  Oxf.,  x.xxili,  10,  Michel.) 

Li  riche  busuignerent  et  famillerent. 
{Psalm.,  Brit.  Mus.  Ar.  230,  f  35  v».) 

,1e  famillai.  {Bestiaire,  ms.  Montp.  Il 
437,  f  230  r".) 

Por  cels  fist  Dieus  tant  de  biens  nestre 
Qui  fameillent  devant  ton  huis. 
(Reclos  biî  Mouens,  Miserere,  Richel.  23111, 
f"  '236".) 

Qui  famillent  devant  ton  hnis. 

(In.,  a.,  Richel.  1.5-21-2,  f»  28  r°.) 

Et  moult  estoient  haut  li  mur, 

N'i  pot  entrer,  ainz  fameilla. 

Et  la  Tain  monlt  te  Iraveita. 
{Le  Yerg.  de  parad.,  Richel.  837,  P  203  r".) 

Ne  avez  vous  point  leu  quoi  David  fist 
quant  il  familial  {Bible,  St  Math.,  ch.  12, 
vers.  3,  Richel.  1.) 

—  Act.,  avoir  faim  de  : 

Afin  que  nous  ne  défaillons  ne  péris- 
sions de  faim  en  ceste  présente  vie,  en 
/■(imeiHanJ  justice,  par  laquelle  nousjetons 
hors  accide  et  cnnuy  de  bien  faire.  (Jeh. 
GonLAiN,  Trad.  du  Hation.  de  G.  Durant, 
Richel.  437,  f°  167  r».) 

FAMEiLLEusEJiENT,  adv.,  comme  une 
personne  affamée  : 

Gredyly,  as  one  theat  eateth  hastely, 
fameilleu.'iement.  (Palsgrave  ,  Esclairc, 
p.  836,  Génin.) 

FAMEILI.OS,    -   eus,   "  «iS,  -     CUS,  -  eUX, 

fameileus,  fanieilous,  famillos  ,  famillous, 
familhotis,  famillcus,  familieux,  famileus, 
famileux,  famellos ,  fameileus,  famellous 
famelieux,  famoillous,  f emeilleus,  Ad'i.,  fa- 
mélique, affamé,  qui  a  faim  : 

ICt  .1.  lions  touz  fameilleii.r, 
Forz  et  hardiz  et  merveilleux. 

(Percerai,  ms.  .Montp.  H  2111.  f°  5n=.) 
Pauvres  et  fameilliis  et  nuz. 

(Brut,  ms.  Munich,  33IS,  Vollm.) 
Les  grans  leus  famillous. 

(.Roum.  d'Ali.c.,  f  20=,  Michelant.) 

Tos  mengeroit  ja  la  car  d'une  grue  ; 
Familleus  est,  car  diseîe  a  eue. 

(Ratmbert,  Oi/ier,  10295,  Barrois.) 
Je  te   proi  ke  tu  encor  racontes,  si  al- 
cunes  choses  sont,  par  ke  tu   moi  fami- 


Ihous  jiaisses  par  les  exemples   des  bons 
{Dial.  St  Greg.,  p.  52,  Foerster.) 

Les  povres  fameillus. 
(Garnjer,     Vie    de    S.     Thom.,     Ili.-hel.    13.513, 
f»  6i  v°.) 

Parmi  cest  munde  péril  los. 
Ou  li  plusors  sunt  famellos 
Des  viandes  esperilex. 

(GoiLL.,  Besl.  div..  1195,  Hippean.) 
Porte  pale  viare  et  sac  cors,  famellos,  et 
aies   soif.  {Dial.  anime  conquerentis,   ms. 
Epinal,  Bonnardot,   Romania,  VI,  [i.  309.) 

Jnesnes  et  fameillims  et  eogres. 

(Parlon..  Richel.  I9I52,  P  ^^5^) 
Tout  ensemeat  comme  li  lex 
Qui  del  bois  ist  bien  famillex 
Par  la  fain  ki  al  cuer  li  loche. 

{Dolop..  4188,  Bibl.  elz.) 
Si  afllite,  si  famelleuse. 
(G.  DE  CoiNCi,  Hir.,  ras.  Brnï..  P  123''.) 
Qnar  plus  plaisl  mençonge  a  bricon 
Qu'a  femeillens  char  de  paon. 
(Cliasloiem.  d'un  père,  Richel.  19152,  (°  i'\) 

Et  li  cuens  de  St  Pol  sourmonta  l'ost  et 
les  prist  par  derrière  et  se  fiert  entr'eus 
comme  lions  familleus.  (.Mén.  de  Reims, 
285,  Wailly.) 

Les  fameilous  fai  saoler. 

(Yie  du  Pape  Greq.,  p.  S3,  Luzarche.) 
Qui  plus  sunt  engres  que  li  chas 
Ne  soit  fameillens  de  let  boivre. 
(Wil  des  Arocas,  21fi,  G.  Raynaud,  Romania,  XII, 
217.) 

Par  devant  li  en  fet  si  grant  abateis 
Com  fet  len  fameilleus  qui  est  entre  brebis- 
(.Gaufrey,  462,  A.  P.) 
Li  lous  famoillous.    {Hist.   Carol.,  .\r.^ 
5201,  p.  219».) 

Pourquoy  ne  regardent  ilz  aux  povres 
familieux  qui  meurent  de  froit  et  de  faing 
et  de  soif  7  (Liv.  du  Chev.  de  La  Tour, 
c.  XLIli,  Bibl.  elz.) 

Mais  leur  couroit  sus  comme  loup  fami- 
leux sur  les  brebis.  (J.  d'Arras,  Melus.. 
p.  321,  Bibl.  elz.) 

Famelicus,  famelieux,  qui  a  faim.  (Gloss. 
de  Salins.) 

Familievx.  (Ib.) 

Mais  li  simple  et  ignorant 
Sont  ceraseron,  fameilleus,  negligenl. 
Qui  ont  chanté  et  mis  en  oublianre 
Le  temps  doiibleus. 

(EusT.  DESCUASins,  Pars.,  l,  312.  A.  T.) 
Et  alla  (le  chevalier)  en  ce  point  a  nudz 
piedz  et    teste    descouverte   par  plusieurs 
jours,  très  fameilleux  et  dur  couché.  {Per- 
ceforest,  vol.  III,  ch.  46,  éd.  1528.) 
Par  ung  lyon  très  orgueillen.x. 
Très  ravissant  el  fameilleu.r. 
(.ici.  desaposl.,  vol.  I,  f°  100»,  éd.   1537.1 

—  Par  extens.,  .se  rapportant  à  un  nom 
de  chose  : 

D'averice  le  famileus  désir 
(Pierre  de  peckam,  Rom.    de  Lumrre,  Brit.  Mus., 

Harl.  4390,  P  22''.) 

Mais  lez  richesses  n'ensuivent  pas  ava- 
rice la  famillouse.  {Cons.  de  Boece,  ms. 
Montp.  443,  f"  8''.) 

La  gueule  fameilleuse  de  aucunes  bestes 
qui  ne   se  pueent  saouler.  (J.  de   S.iLlSB.. 
Policrat.,  Richel.  24287,  f  87=.) 
C'est  un  dragon  qui  a  trois  goules 
Fa'nilleuses  et  jamais  saoules. 
(J.  DE    Lafont.,  la  Fonl.   des  amour,    de   science, 

127,  Genty.) 


716 


FAM 


Chevaulx,  chiens,  rats  et  souris  estoient 
livres  aux  familleuses  dents  des  corps  hu- 
mains. (J.  MOLINET,  Chron.,  ch.  eux,  Bu- 

chon.) 

Nous  devions  lors  quitter  nos  terres  familleuses. 
aga.  DE  LA  Taille,  la  Famine,  éd.  15Ti.) 

—  On  le  mettait  aussi  en  composition 
pour  désigner  des  noms  de  lieux  : 

I  quartier  de  terre  en  Champfamilleux 
nuVfu  Jehan  du  Martroy.  {437o,  Gensier  de 
niais,  Arch.  S  3082,  f"  36  V.) 

Wall.,  famieus,  famélique,  affamé.  (Vil- 
LERS,  Dict.  ivall.) 
FAMEis,  famis,  famys,familzMi  ■ .  affamé; 


Lions  famei! 
(Restitr  du  Paon,  m 


Rooen.  (°  13  r°  ) 

r.h'afiert  as  laniers  faintis 

Ki  on  abecke  et  adaie  fameis. 
(Maistre  Vuill.,  Chans.,  Vat.  Clir.  U90,  t°  38  r° 

Plus  aigres  est  li  oisians 

Famis  qne   !i  saonlez. 

iChans.,  Vat.  Chr.  IWO.  f"  HO'.) 

Quant  plus  vos  voi  et  regart, 

Plus  en  soi  et  glons  et  famis. 
(Baud.  de  Co^o.,  li  Prisons  d'am.,  1316,  Scheler.) 

Il  ot  assez  mengniet,  ns  fu  mie  famis. 

(B.  de  Sebourc.  i,  1071,  Bocca.) 

Car  s'il  venoit  au  lieu  promis 
A.veucq  s'amie  tout  famis 
Il  picnderoit  en  plus  grant  gré 
Par  raison  le  délit  secré. 

(Remédia  amoris,  1U9,  KoBrling.) 

Quant  le  cuer  famis  voit  la  table 
Ou  il  a  viande  agréable. 

(;«.,  idU.) 

Mais  Lois  pour  diner  n'estoit  mie  famis. 
(Cesledes  ducs  de  Botinj .,  63i,  Chron.  belg.) 

Les  famis  et  les    povres  il  a  emply   de 
biens.  (De  vita  ClirisU,  Richel.  181,  f"  19'.) 
Bruyez  comme  toureaux  famis. 
fGREBAN,  Mist.  de  la  pass.,  912,  G.  Paris.) 
El  moy  qui  suis,  beauls  doul.v  amis, 
Plus  que  n'est  point  un  loup  famis. 
{Farce  du  Pasié  el  de  la  Tarte,   Ane.  Th.  fr.. 
Il,  16.) 

Aulcuns  d'iceux  Franchois  mal  accous- 
trez,   familz    et  maladieux,    queroient    la 
mer,  pour   eux   embarquer.  (J.    Molinet, 
Chron-,  ch.  cccxxm,  Buchon.) 
Lonp  famis  qui  aus  brebis  nnyt. 
(laov  Damernal.  le  Livre  de  la  deablerie.  f  -2", 
éd.  1507.) 


(J.  Div 


Loup  famis. 
,  Triumph.  de  France,  iu-i° 


1508.; 


....  Les  loups  famis 
N'ont  desrobé. 
(CoBROZET, /es  Fables  du  Ires  ancien  Esope,  Lxxwir, 

éd.  15i2.) 
Par  nos  grands  loups  ravissans  et  famis, 
Qoi  aiment  plus  cent  soûls  que  leurs  arais. 

(Cl.  Marot,  l'Enfer,  éd.  1596-) 
Voyez  ces  deux  grans  lonps  famys. 
(C.  DE  LA  Fontaine,  Resp.  à  Ch.    Huet,  Les    dis- 
ciples etamys  de  MarotcontreSagon,  laHueterie, 
et  leurs  Adherentz.  Paris,    Jehan  Morin,  1537, 
signature  F  ii.) 

FAMEL, s.  m.,  fer  d'un  javelot: 
Laquelle     -vire    esloit    ferrée    d'un    fer 

nommé  famel.   (1416,  Arch.   JJ   169,  pièce 

317.) 

FAMELART,  adj.,  affamé  : 


FAM 

Rohart,  fcl  la  Cornille,  or  vcil 
Qne  nos  aillons  venir  Renart 
Encore  annit,  ce  famelarl. 

(Renart,  30102,  Meon.l 

FAMELIEUX,  voir  Fameillos. 

FAMELIN,  voir  FEMELIN. 

FAMELiTÉ,  S.  f.,  faim  dévorante  : 

Le  lyon  faict  en  telle  guise  : 
Encor  faut  qne  je  vous  advise. 
Quelque  soit  sa  voracité 
Et  son  aspre  famelitê. 
(Nie.  I'lamel.  Petit  traicté  d'alcliymie,  175,  ap. 
Méon,  Rose,  IV,  211.) 

FAMELLANT,  VOir   FAMEILLANT. 

FAMELLEUS,   VOir  FAMEILLOS. 

FAMELLOS,  VOir  FaMEILLOS. 

FAMER,  fammer,  femmer,  verbe. 

—  Neut.,  faire  courir  un  bruit  : 

Et  ja,  comme  on  famoit,  estoit  son  ost 
près  du  rov  Darius.  (FossETiEn,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.  10512,  IX,  m,  2.)  j 

—  Acquérir  de  la  renommée  : 

Que  nng  homme  anra  bien  la  couronne 
S'il  fault  qu'a  servir  il  s'ordonne 
Pour  famer, 

Et  le  meschant  pour  bien  amer 
El  servir,  il  aura  l'amer 
Et  la  peine. 
(Conlredictz  de  Sonr/ecrevs,  f°  177  r".  éd.  1530.) 

—  Act.,  donner  de  la  renommée  h,  di- 
vulguer : 

Il  (Leuther)  est  fol  A'avoir  femme 
La  loy  qui  n'est  pas  certaine. 
(1526,  le  Resveur  avec  ses  resveries,  Poés.  fr.  des 
XV'  et  XVI»  s.,  XI,  123.) 

—  Famé,  part,  passé,  célébré,  renommé  : 
La  gloire  et  loenae  d'icellui  a  esté  singu- 
lièrement renommée  et  faviee  sur  tous  les 
royaumes  du  monde.  (Monstrelet,  Chron., 
1,71,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Dont  vos  gestes,  dignes  de  haulle  histoire. 

Sont  décorez  et  famez  en  tous  lieui. 

(Maximien,  l'.irrest  du  roy  des  Romains,  Poés.  fr. 

des  xv'  el  XVI»  s.,  VI,  U7.) 
Des  nobles  caenrs  gens  sçavans  sont  araez, 
Prisez,  cheriz,  estimez,  et  famez. 

(Cretis,  Chants  ioij.,  f°  44  r°,  éd.  1.S27.) 

Nul  ne  sera  receu  a  exercer  estât  d'advo- 
cat  s'il  n'est  licentié  en  université  famée 
en  l'un  des  droits.  (31  juill.  1531,  Ord.  de 
la  Chambre  du  Conseil  d'Artois,  aa°s  les 
Coust.  gen.  du  comté  d'Artois,  Arras  1679.) 

—  Accusé  par  le  bruit  public  : 

Ouand  un  homme  est  rasté  ou  fammé, 
ou'pris  soit  de  murtre  ou  de  larcin.  (Vers 
1436,  nôle  de  SI  Ursanne,  Mon.  de  l'év.  de 
Bâle,  V,  335,  Trouillat  et  Vautrey.) 

FAMELiER,  familier,  famillier,  famulier, 
adj.,  de  la  famille,  qui  est  regardé  comme 
étant  de  la  famille  : 

Mnlt  ama  Normanz  e  tint  chiers 
E  mnll  les  oui  fameliers. 
(Rou,  3=  p.,  4769,  Andresen.)  Var.,  famuliers. 

Obligacion  de  pupille,  ou  de  fils  famillier, 
ou  de  furieux.  (Bout.,  Somme  rtir.,  1»  p-, 
f"  23^  éd.  i486.) 

Le  fils  familier,  greigneur  de  .xx.  ans 
peut  ester  en  jugement,.. ,.   sans   autontè 


F.\M 

ou  licence  de  son  père.  [Coul.  d'.iiivergne, 
Goût,  gén..  H,  440,  éd.  1635.) 

—  S.  m.,  sorte  de  frère  lai.  Les  fami- 
liers appartenaient  à  la  classe  des  oblats 
et  des  donnés  qui  se  liaient  au  monas- 
tère par  l'abandon  de  leur  liberté  et  de 
leurs  bleus,  mais  qui  n'étaient  pas  moines: 

Et  pour  les  familiers  tuil  li  prestre  chas- 
cun  si  die  .lli.  messes.  (1263,  Constit.  de 
la  Maison-Dieu  de  Troyes,  xxxill,  Arch. 
Aube.) 

Jura, /"amiiter,  membre  d'une  familiarité. 

rAMETE,voir  Femmete. 

FAMEUX,  adj.,  diffamatoire: 

Si  une  telle  bravade  de  ce  Scipion  a  esté 
louée  lors  qu'autrement  il  y  avoitun  accu- 
sateur grand  et  légitime  et  comme  une 
■  partie  formée,  combien  plus  pourra  un 
aultre  Scipion  mespriser  un  tas  de  libelles 
fameux  qui  ne  sont  pas  soubscripts,  elles 
détracteurs  tels  qui  n'oseroient  se  présen- 
ter en  jugement  ?  (1562,  Discours  de  ce  qui 
est  advenu  d  Vassy,  Arch.  cur.,  l'»  sér., 
t.  IV,  p.  115.) 

FAMiDROiT,  voir  Faimidroit. 

FAMILAIRE,  VOir  FAMULAIRE. 
FAMILEUX,  voir  FAMEILLOS. 
i  FAMILHOUS,  voir  F.VMEILLOS. 

FAMiLiAiRE,  -  tare,  famill.,  adj.,  fa- 
milier, ami,  amical  : 

S  Jehans  li  evangelistes  qui  estoit  virges 
esloit  entre  les  apostres  li  plus  familiares 
Nostre  Seigneur.  (LA.URENT,  Somme,  Maz. 
809,  f-  168».) 

Soyes  familliaire  et  privé  a  l'enffaut. 
!    (De  vita  Christi,  Richel.  181,  f»  27^) 

Privez  ou  familiaire.  (1464  ,  J.  Laga- 
DEun,  CalhoUcon,  éd.  Auflrel  de  Quoet- 
queuerau,  Bibl.  Quimper.) 

—  Familial  : 

Le  bien  publique  est  meilleur  que  le 
bien  familiaire.  (Oresme,  Eth.,  Richel. 
204,  f°  539''.) 

FAiiiLiANT,  adj.,  vivant  en  famille  : 

Se  home  bat  ou  fiert  safeme,  ou  sa  feme 
lui  ou  se  aucun  de  eaus  se  fait  a  son  fis  ou 
a  s'a  fille,  tant  corn  il  soit  familians,  ce  est 
que  il  les  ait  émancipes,  et  est  partis  de 
lui  ..  il  ne  elle  n'est  pas  tenus  de  paier  la 
peine  dessus  dite.  (Assises  de  Jérusalem, 
p.  90  et  91,  ap.  Ste-Pal.) 

FAMILIARISER,  v.  n.,  avoir  des  ma- 
nières familières  : 

Elle  familiarise,  ioue  et  devise  avec  tels 
qui  n'agréent  au  mary.  (Les  Apresdinees 
du  s'  de  Cholieres,  m,  f»  96  r»,  éd.  1587.) 

Gardant  une  humble  et  douce  gravité, 
sans  familiariser  avec  ceux  qui  leur  parle- 
ront. (Fr.  de  Sal.,  Constit.  p.  les  relig.  de 
la  VisiC,  c.  23.) 

FAMiLiAS  (fils),  enfant  mineur,  non 
émancipé  : 

Fis  familias.  qui  est  en  poier  de  son 
père.  (Ass.  de  Jér.,    t.  II,  p.  29,  Beugnot.) 

FAMiLiATioN,  S.  f.,  servitude  : 
Les  femmes  veuves  doibvent  demeurer 
le  temps  de  leurs  vies  naturelles,  es  mai- 


FAM 


FAN 


FAN 


717 


sons  et  habitations  de  nos  seigneuries  des- 
susdictes,  auxquelles  seigneuries  et  habi- 
tations elles  feront  et  seront  tenues  de 
faire  et  exiber  les  servitudes  et  familia- 
tions.  (1431,  Franck,  de  Montbeliart,  de 
Bélieu  et  d'Elobon,  Arch.  mun.  Montbe- 
liart.) 

FAMILIER,  voir  FaMELIER. 

FAMiLiKUX,  voir  Fameillos. 

FAMILLANT,  VOif  FAMEILLANT. 
FAMILLAUNT,  VOir  FAMEILLANT. 
FAMILL.ER,  VOir  FaMEILLER. 

FAMiLLEUS,  voir  Fameillos. 

FAMILLIER,  voir  FAMELIER. 
FAMILLIERE,  VOir  FAMCLAIRE. 

FAMiLLis,  adj.,  affamé: 

La  ligierté  de  luy  qui  iert  fors  et  hardis 
Pins  qae  hors  esr,hanfez  et  lyons  famillis. 
(Veus  don  paon,  Richel.  155i.  f"  15  t».) 

Cf.  Fameis. 

FAMINE,  S.  f.,  renommée  : 

Un?  fait  de  (trant  famine.... 
(Chron.  de  God.  de  Bouillon,  13,   Reitf.) 

FAMiNEUx,  adj.,  affamé  : 

Quant  pins  mengne  et  plus  dévore. 
Et  plus  qniert  a  mengier  encore, 
Pour  celle  faminense  rage 
Gasle  tout  mneble  et  iretage. 

(FaM.  d'Ov.,  Ars.  5069,  !"  117^') 
Le    lévrier,   qui    moult  famineux  fu,  se 
fist  a  mengier.  {Hist.    de  Gilion  de  Trasi- 
gnyes,  p.  147,  Wolf.) 

C'est  ung  dragon  qui  ha  trois  goules 
Famineuses  et  jamais  saoules. 
(.Ieh.   de  la   Fontaine,  la  Fontaine    des  amoureu.r 
de  science,  Genly.) 

F.V.MIS,  voir  Fameis. 

F.\Miso\',  S.  f ,  famine  : 
Car  adont  ert  chier  temps  et  teilo  famisons 
C'on  mangoit  les  rachines  et  herbes  et  cardons. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste   de    Lie/je,    24535,  Chron. 

belg.) 

i.  p,VMLE,  voir  Famé. 

2.  F.\MLE,  fanle,  s.  m.,  sorte  de  frère 
lai  : 

Il  i  ait  .viiii.  famles,  li  dui  clostrier,  li 
refroituriers,  li  charpentiers,  li  mastres 
keus,  et  dui  keu  desor  lui  et  dui  fornier... 
Et  li  fromans  est  les  signors  (les  chanoi- 
nes), et  li  soiles  et  li  avoine  est  les  famles, 
por  lor  moisson.  {Censier  de  S.  Paul, 
f»  6  V»,  non  daté,  xin'  s.,  Arch.  Mo- 
selle.) 

Li  famle  ont.x.  s.  a  la  saint  Remei.  (Ib.) 

—  Serviteur,  écuyer  : 
Vait  s'en  G.,  li  marchis  Fierebrace, 
Il  et  son  fanie,  n'i  ot  lonc  arrestage. 

(Mon.   Giiill.,  Richel.  .368.  f»  262'.! 

Disl  a  son  fanle  :  Or  pensez  du  bien  fere, 
Cist  marinier  sont  tuit  en  no  menaige. 

(Ib.,  I»  262''  ) 
Li  qnens  G.  a  son  fanle  apelé  : 
Frcre,  dist  il,  savez  néant  ch.anler, 
Dcduissez  nous,  por  Dien,  se  tous  savez... 
Adont  commance  li  fanlcs  a  noter 
Tôt  qnoiemanl,  n'ose  son  chant  lever. 

(Ib.,  f»  263'.) 


FAMME,  voir  Famé. 

FAMMER,  voir  FAMER. 

FAMOiLLOus,  voir  Fameillos. 

FAMOsissiME,  adj.,  très  fameux: 
Lo  famosissime  duc  Robert.  (Aimé,  Yst. 
de  li  Norm.,  V,  18,  ChampoUion.) 

FAMosiTÉ,  s.  f.,  renommée  : 

Lequel  Dieu  pour  la  grande  famosité  et 
renommée  de  Rome  y  voulust  estre  mené 
et  honoré.  {Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  66», 
éd.  1488.) 

FAMULAiRE,  -  ère,  -  are,  familaire,  fa- 
minière,  s.  f.,  sorte  de  caleçon  : 

Lorum  et  hoc  fémorale,  famulares  a 
moine.  (Gloss.  de  Glasgow,  l'.  Meyer.) 

La  robe  des  frères  lays  si  est  que  il  ayent 
chemisetes  et  famiilaires,  cotes  et  seurco? 
de  gros  drap.  (1263,  Constil.  delà  Maison- 
Dieu  de  Troyes,  xx,  Arch.  Aube.) 

Et  doivent  gésir  touz  seulz,  et  non  pas 
touz  nuz,  mais  doivent  estre  vestus  de  leur 
chemises  et  de  leur  famnleres.  (Ib.,  L.) 

Il  portoit  famulaires  ki  li  avenoient  des! 
as  aisselles  pour  covrir  la  plaie  du  costé. 
(Vie  de  S.  Franc.  d'Ass.,  Maz.  1331,  f°  62=.) 

Et  prist  unes  famulaires  et  une  cote,  si 
les  donna  a  un  povre  home.  (Ib.,  f°   64''.) 

Apres  la  char  usoit  de  chemises  et  de 
famulaires  de  lin.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms. 
Ste-Gen.,  f  131».) 

Si  doivent  li  homes  gésir  en  leur  famu- 
laire  et  les  femes  en  leur  kemisses.  (1290, 
JoiNV.,  Wailly,  Chartes  d'Aire.) 

Et  n'avoit  pas  tant  seulement  hayre  pour 
chemise,  mes  familaires  de  haire  que  il 
portoit  jusques  au  genoil.  {Légende  dorée, 
Maz.  1333,  l''26'".) 

Deux  paires  de  famillieres.  (1490,  Cart. 
de  S.  Père  de  Chartres,  II,  737,  Guérard.) 
Impr.,  fanullieres. 

FAMULARE,  VOir  FAMULAIRE. 

FAMULER,  V.  H.,  servir  : 

Dissimalez,  famulez  sur  voz  mnlles. 
Ayez  bulles. 
Dispenses  et  rescriptz. 

(Les  trois  Busines,  Maz.  600,  f°  .1  v".) 
Et  celluy  est  filz  familier  qui  par  le  désir 
et  affection  de  tout  bien  et  pour  l'amour 
singulière  de  toutes  vertus  se  délecte  de 
famuler  et  servir  a  Dieu  par  souveraine 
charité.  (Prem.  vol.  des  exp.  des  Ep.  etEv. 
de  Kar.,  I"  156  r°,  éd.  1319.) 

Les  prestres  qui  famuloient  a  l'autel  au 
temps  des  oblations.  (Bourgoing,  Bat. 
Jud.,  VI,  42,  éd.  1330) 

—  Despériers,  donnant  à  ce  mot  une  ac- 
ception toute  particulière,  a  dit  estre  fa- 
mulé,  pour  signifier  être  mangé  par  les 
domestiques  : 

Serve  raoy  ce  farcime  de  ferine,  qu'il  ne 
soit  point  famulé.  (Despériers,  iVou».,  xvi. 
éd.  1538.) 

FAMULERE,   VOir  FaMULAIRE. 

FAMULiER,  voir  Famelier. 
FAMYS,  voir  F.^MEIS. 
FANAIGE,  voir  FENAGE. 

FANC,  faine,  fang,  s.  m.,  fange: 


i  Qui  le  veisl  dedans  le  /anc  entrer. 

(Le  Charroi  de  Nismes,  Hichel.  T/i,  f  38  v») 
Mos  est  li  lan.v, 
i  Li  cheval  entrent  jusqu'as  flans. 

;  I  Tnslan,  I,  36:).j,  Michel.  ) 

.larlis  avint  qu'en  un  estanc 

Entur  les  rives  et  on  fane, 

Ot  de  raines  grant  cumpaignies. 

(Marie,  Dit  d  Ysopel,  \\\i,  Roq.) 
Li  fouceit  leit  et  parfont  et  plein  d'iague 
noire,  par  quoi  il  ne  porent  outre  passeir, 
si  périr  ne  se   vostrent  el   faine   et   en  la 
bourbe.  (S.  Graal,  III,  349,  llucher.) 

Et  dans  Platon  par  grant  air 

Le  referi  si  d'un  sofisme, 
I  Sor  l'escu,  parmi  nne  rime, 

I  Qa'il  le  fist  trebuchier  el  fane 

]  Et  le  couvri  trestout  de  sanc. 

(Bataille  des  .vu.  ars,  Richel.  837,  f  "  I3G''.) 

Tel  fontaine  ne  se  sent  pas  le  fane  ne  la 
terre  ne  le  mares  de  ce  monde.  (Laurent, 
Somme,  ms.  Alençon  27,  f°  69  r".) 

I       Les  boins  cevaus  ki  se  gisoient  el  fane. 
{Vies  des  Saints,  ms.  Lyon'697,  f»78''.i 

Ledit  Jehan  qui  portoit  ledit  faiz,  en 
alant  a  son  hostel,  il  se  assopa  a  aucune 
chose  en  la  rue  et  chut  en  ung  fangs.  (1383, 
Arch.  JJ  123,  pièce  201.) 

Gnerdon  âe  font/ :  tuit  viennent  ce  chemin. 

(E.  Desch.imps,  Poés.,  I,  178,  A.  T.) 

—  Fig.  : 

'  Tens  est  issus  et  nez  de  fane. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  SoifS.,  f"  2T.) 

FANDACE,  voir  FENDACE. 

FANDEMENT,  S.  m.,  prob.  pour  fainêe- 
ment,  action  de  feindre,  de  dissimuler  : 

Renars  sot  raonlt  don  fandemrnt. 
Senblant  fait  ne  l'en  soit  néant. 
Et  que  ne  puist  plus  test  aler. 

(Renart,  Snppl.,  p.  129,  Chabaille.) 

FANDEURE,  VOir  FeNDEURE. 

1.  FANE,  S.  f.,   pus  : 

Fane  c'est  fenge  ou  merde  ague  qui  ist 
hors  du  chief  avec  enfleure.  (B.  de  Gord., 
Pratiq.,  II,  7,  Lyon  1493.) 

2.  FANE,  S.  f.,  herbe  de  rivière  ■? 

Et  est  quémandé  que  la  fane  soit  fauquie 
en  grant  cours  de  l'eaue  de  XXIII  piez. 
{Pièce  de  1383,  Mém.  des  Ant.  de  Norman- 
die, 2"^  série,  x,  370.) 

F.\NEMEXT,  s.  m.,  actlon  de  faner  : 
L'esté  et  autonne  sont  pour  moissonner 
et  cueillir  les  fruictz  ;  esquelz  la  sécheresse, 
le  fanement,  le  cueillement,  la  coupeure 
des  choses  est  l'utilité  de  l'année.  (N.  de 
Bris,  Institut.,  f»  140  v°.) 

FANER,  voir  Fener. 

FANERESSE,  VOir  FENERESSE. 

FANFELUE,  faunfclue,  fafellue,  favelue, 
s.  f.,  bagatelle,  futilité,  niaiserie  : 

Qui  n'aiment  pas  tant  fanfelues, 

■Truferies  ne  vanité. 

(G.  DE  Coi.vcr,  ilir.,  ms.  Brux.,  f  l'Jfi".)    . 

Oiei,  fet  il,  mesaiges,  ne  seez  besie  mue. 
Antandez  ma  parole,  qui  n'est  pas  fareliie. 
(Simtm  de  Pouille.   Richel.  368,  f»  l.Se'.l 

Tost  ont  pncele  dechene 
Oui  violt  croire  lor  fanfelue. 
(Parlon  ,    10207,    Crapelel.)  Imprimé,  faufeleS. 


718 


FAN 


E  uni  lut  recea  la  Tune  ;  | 

Dulenl  ke  seit  famfelue  ; 

Disl  l'un  a  l'antre  :  Cumpains,  as 

La  vne  ?  Oil,  Deo  gratias. 

(S.  Edward  le  conf.,   1059,  Lnai'd.) 
11  ne  doit  mie  dire  fanfeliies  en  si  grant 
crime.  {Digestes,  ms.  Monlp.  H  47,  f°  49=.) 
Ces  fremans  d'or  a  pierres  fines 
A  vos  cols  et  a  vos  poitrines 
Et  ces  tissus  et  ces  ceintures... 
One  me  ïalent  les  fanfdun  ? 
mose,  93-23,  Méon,  et  Richel.   1573,  f»  78=.) 
Qni  bien  la  vérité  regarde. 
Des  choses  ici  contenues. 
Ce  snot  trnfies  et  fanfclncs. 
Ul'..  20S50,  Méon,  et    Ricliel.  I.'i73,   f  13 1\) 
Ele  li  dist  tant  de  bellues, 
De  trufes  et  de  fanfeliies. 
{[Il-  la  Dame  qui    ftsl  'rois    tours  enlour   le  mous- 
lier,  Montaiglon  et  Rayuaud,  fabl.,    111,  19-2.)    . 
De  truffes  cl  de  fafellues.  \ 

(Ib.,  ap.  Dnc,  Famfaluca.)  \ 

Et  ne  cuit  pas  emplir  mes  pages 
De  trufes  ne  de  faiifelues 
Dont  les  hystoires  sont  veines. 
(GuiART,  iîoj.  lif/iu,  prol.,  ■i"2,  Buchon.)  i 

Il  ne  promet  aucunement 
Les  merveilles  et  fanfelues 
Qui  ou  temps  présent  sont  tenues. 
(i.  Le  Fevre,  la  Vieille,  1.  Ill,  v.  5206,  Cocheris.)    ] 

Ne  te  troubles  pour  telz  fanfelues. 
(Christ,  de  Pis.,  Cité  des  Dames,  Ars. 
2686,  f»4».) 

Bien  sui  maloslrue  personne, 
Qni  en  tel  servage  me  met 
Que  je  sers  et  croy  Mahoramet 
Qni  n'est  que  droite  /aiifelue. 
(UnMir.  de  JV.-O.,  comm.  Ostes,  roy  d'Esp.,  perdi 
sa  lierre,  Tli.  fr.  au  moy.  âge,  p.  167.) 

Morvan,  fanfeurltte ,  fanfreluche. 

FANG,  voir  Fanc. 

FANGART,  fangeard,s.  m.,  bourbier: 

Eus  el  fangart. 
(Les  Loh.,  ms.  Bruxelles  9630,  r  99''.) 

Jousler  encontre  Percehaie 
Vint  Leoniaus  et  tel  li  paie 
K'il  l'abati  en  nn  fangarl. 

(.Renart  le  nouvel,  5939,  Méon.) 

Je  sors  hors  du    fangeari  ou   je  m'eslois  couché. 
(Bramome,  Poés.  inéd.,  \,  418,    l.alanne.) 

Saint.,  fagnard,  pré  bas  et  fangeux.  1 

Nom  propre,  Fangart. 
FANGAS,   fangias,  fangeas,  fangeat,   s. 
m.,  bourbier  : 

Sur  le  bahn  tost  l'emmena  j 

Le  vil  pourceau  et  le  trayna  ■ 

El  par  bourbiers  el  par  fangax. 
(Deguilleville,  Trois  pèlerin.  V  57'',  irapr.  los- 
lil.)  I 

Et  par  dessus  les  lUOQtaignes  et  en 
plains  de  valees  estoi ent /'anjas  et  mares- 
cages.  (J.  Le  Bel,  Chron.,  I,  51,  Polain.) 
Au  travers  d'un  fangias  et  d'une  boe. 
(Christ,  de  Pis.,  Cité  des  Dames,  Ars. 
2686,  f»  58'',) 

Une  mare,  un  fangeas  qni  n'a  rive  ni  fond. 
(U.  Belleau,  Œuv.poét.,  Chans.,  1.  11,  1°  87  v», 
éd.  1378.) 

S'ils  veulent  par  trois  fois  dévots  lire  mes  vers, 
Ils  seront  nettoyez  de  ces  langeais  divers. 
(Vauq.,  Sal.  au    Botj,    dans    les    Diverses  poésies 
de  la  Fresnaie  Vauquelin,    p.  139,   Caen  1603.) 


FAN 

FANGEAS,  voir  FANG.^S. 
FANGEAT,  VOir  F.VNGAS. 

FAXGEi,  voir  Fangoi. 
FANGER,  verbe. 

—  Act.,  couvrir  de  fange  ou  de  boue  :    | 
Le  manteau  ou  cappe  que   le  suppliant 

portoit  furent  touz  fangez  et  brouUez  de  la 
boue  qui  estoit  la  ou  il  cheut.  (1478,  Arcli. 
JJ  206,  pièce  U.) 

—  Neutr.,  donner  du  pus  : 
Les  fueilles  (d'ortie)  guérissent  les  dislo- 

catures,  les  paus,  les  petites  apostumes  et 
les  orillons,  estans  aussi  propres  a  faire 
fanger  et  apostumer  toutes  apostumes.  (Du 
PiNEï,  Dioscoride,  iv,  89,  éd.  1603.) 

FANGERiE,  S.  f.,  bourbler,  cloaque  : 

Car  ses  grâces  quant  les  despent. 
En  despendant  si  les  espanl 
Qu'el  les  giete  en  lieu  de  puties 
Par  putiaus  et  par  fangeries. 

{Rose,  ms.  Corsini,  f°  45=.) 

Méon,  v.  6S90,  donne  enfangeries  ;  voir 
Enfangerie. 
FANGET, /"oiiigef,  s.  m.,  bourbier  : 
Li  juef  ont  la  croii  faite 
Qu'il  avoient  de  faingel  traite. 
{Les  Pass.  du  roi  Jkesu,  Ars  3201,  p.  ^25^) 


FAN 

Jus  est  chans  les  nn  fangoi. 

iFergus,  3185,   Marlin.' 

FANiER,  voir  Fenier. 

FANiK,  s.  m.,  sorte  de  pâtisserie  : 

Parmi  les  presens  offerts  à  l'empereur 
Charles  IV  on  remarque  10  toursiauls  de 
fanik.  (Compte  de  1377,  Arch.  mun.  S.- 
Quentin.) 

Cf. 


Kanitte. 
FANiR,  verbe. 
—  Réfl.,  se  faner  : 
La  vivacité,  la  promptitude.. 


.  se  fanis- 


FANGEARD,  VOir  FaNGART. 


FANGIAS,  voir  FANGAS. 

FANGiÉ,  S.  m.,  bourbier  : 
Mesire  Kes  ne  puet  lever 
Del  fangié  u  est  enbatns. 

{Fergus,  6454.   Martin.) 

FANGiER,  fainchier,  s.    m.,    bourbier, 
marécage  : 

Eus  el  fangier. 
(Les  Loh..  Richel.  4988,  ap.  Victor.  Handschr. 
der  Gesle  des  Loh.,  p.  47.)  Imprimé,  faugier. 
Ou  fangier  est  entres  qui  de  roisiaus  fu  drus. 
(Chev.  au  cygne,  18134,  Reiff.) 
Par  maniaient  li  charpantier 
La  traversèrent  (la  planche)  on  fainchier. 
(Pas/:.  J.-C.  Brit.  Mus.  add.  15606.  f  67  v».  i 
Quant  Jniens  orent  la  croiz  fêle 
Qu'il  avoient  du  fangier  trete. 

(/J.,  ras.  S.-Brienc,  f"  53»  ) 

FANGiERE,  S.  f.,  bourbier;  pris  au  fig.    \ 
dans  l'exemple  suivant  :  ' 

Ce  n'est  pas  sa  propre  manière 
Que  quant  uns  homs  en  ceste  vie 
Vit  en  donlour  et  eu  fangicre 
Et  il  l'appelle  el  le  deprie,  j 

Lors  a  en  despit  sa  prière. 
(Roece  de  Coiisolacion,  Ars.  ■ifi70,  f'  2  v".) 

1      FANGis,  S.  m.,  bourbier,  cloaque  : 

Lequel  Marot  courut  hastivement  a  un 
fangis,  ouquel  avoit  grant  quantité  de 
pierres.  (1300,  Arch.  .U  140,  pièce  22.) 

FANGOI,  -  ei,  S.  m.,  bourbier  : 
'  Gel  connois  bien,  si  fait  il,  moi, 

!  Gel  boutai  ja  a  .1.  fangoi. 

A  un  boborl  fort  et  plenier. 

(Tristan,   I,  3128,  Michel.)  Impr., /a)ll?a^. 

Qant  il  le  voit  plus  en  fangoi. 

(Ib.,  1,  36.-.  11 

El  pais  enveia  snn  angel  devant  sei 
Ki  la  veie  esneiast  et  ostast  le  fangei 
(Gah>.,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  f»  75  v".) 


sent  et  s'allanguissent.  (Mont.,  Ess.,  1.  1, 
c.  57,  éd.  1393.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
La  beauté,  c'est  peu  de  chose. 
Elle  ressemble  la  rose. 
Qui  fanit  en  peu  de  temps. 
(Tabourot,  Touches,  l,  11.  f»  97  r°,  éd.  1383.) 

Les  royaumes,  les  républiques  naissent, 
fleurissent  et  fanissent  de  vieillesse,  comme 
nous.  (Mont.,  Ess.,  1.  Il,  c.  23,  éd.  1593.) 

Les  roses  n'ont  qu'un  jour,  qu'aussy  tost  ne  fanis- 
[senl. 
'  (Brant.,  Opuscules,  X,  84,  Lalanne.) 

11  se  rencontre  encore  au  xvii°  s., 
comme  verbe  actif,  réfléchi  et  neutre  : 

Mes  lèvres,  seiches  et  ternies. 
Témoignent  assez  ma  langeur  ; 
1  11  me  reste  moins  de  vigueur 

Qn'aui  fleurs  que  l'antomne  a  fanies- 

(RAC4N,  Pseaum.,  ci,  Bibl.  elz.) 

1  Mes  sens  troublez  s'évanouissent; 

Les  hommes  sont  comme  des  fleurs 

Qui  naissent  et  vivent  en  pleurs. 

Et  d'heure  en  heure  se  fanissent. 

(REGNIER,  stances,    éd.  Lacour,  Jouausl,  p.  247.) 

La  rose  éclol  et  fanit  dans  nn  jour. 
(M"""  DE  ViLLEDiEU,  les  F.xUés,  l"  p.,  l-  1-) 

FANissANT,  adj.,  quî  se  fane  : 

Et  s' elle  vient  a  voir  quelque  fleur  fanissame. 
CBaif,  Poés.  chois.,  p,  163,  Becq  de   Fouquieres.) 
Mais  je  vv  la  couleur  de  son  teint  fanissanl. 
(P.  DE  Brach.  Poem  .  P  64  v%  éd.  1576.) 
Doter  la  chasteté 
De  la  vierge  nubile  a  qui  la  pauvreté 
Refusoil  on  mari,  fanissanl  en  tristesse. 

(Bertaut.  OEuv.,  p.   103,  éd.  1B33.) 

FANiTTE,  s  f.,  sorte  de  pâtisserie,  peut- 
être  la  même  que  la  pâte  en  forme  de 
galette  et  cuite  dans  le  four,  qu'on  appelle 
flamique  dans  le  Nord  : 
1  .VII.  fanitles.  un  quarteron  de  oefs. 
(Compte  de  1454,  Arch.  S  3118,  portef.  ; 
Mannier,  Commanderies,  p.  3o.) 

FANLE,  voir  FAMLE. 

FANLOSE,  /-alose,  S.  f.,  bagatelle,  futilité, 
duperie  : 

!  Hora  qni  n'a  point  de  conscience, 

S'autant,  u  plus,  avoil  science 
'  Com  ol  Vlaires  ou  Arabroses, 

Ne  li  vaut  ele  deus  fanloses  : 

Que  plus  a  sens  el  mains  li  vaul. 

Quant  conscience  li  défaut.  ,„„,,,  , 

(G.  DE  CoiNci,  de  Theophilus,  Richel.  3)  -,  I  -il  i 

Il  Jienl,  ne  je  point  n'en  Joui, 

Que  rois  estes  si  povez  mont, 

Povez  :  ce  n'est  mie  fanlose. 

Mais  il  n'est  nule  si  fort  chose 


FAN 


FAN 


FAN 


719 


S'ele  D'est  par  conseil  menée 
Qoi  tost  ne  soit  a  mal  menée. 
(Alart,  Dis  des  San-.  Ars.  31 12,  f  liT".^ 

Ce  est  la  dame  qoi  ne  torne 

Sa  reqneste  fors  k'a  fanhse. 

\Dou  Cerf  amour.,  Richel.  378,  f°  8  r".) 

Cortois,  chon  n'est  mie  falône. 
(Li  Lais  de  Courtois.  Kichel.   1553,  f  «Il  r"; 
Méon.  Fa*;..  1,  363.) 

Je  le  vos  (ii  lont  sanz  /alose. 
(Du  Fevre  de  Creeil,  Monlaiglon,  Fabliaux.  1,  233.) 

FANLOSER,  faloscr,  V.  a.,  duper,  trom- 
per : 

Mais  pins  fait  femme  a  aloser 
Cui  li  nions  ne  puet  fan/oser 
Qui  del  monde  desronl  les  ges 
Que  il  li  veut  as  pies  poser. 
(Reclus  de  Moliehs,  Miserere,  Richel.  15212, 
f»  57  ï°.) 

Qne  li  monz  ne  puet  faloser. 
(le,  I*,,  Richel.  23111,  f»  2i7\  et  Ars.  316(1, 
f"  211».) 

Virge  qui  de  charnenx  delis 
Garda  son  cors  pur  et  alis. 
Quant  pour  haper  la  faîvsa 
Li  monde  fartillies  polis. 

(ID.,  ib.,  Kt%.  316fl,  f°  211'.) 
Cf.  Fanfelue. 

FA.NNE,  S.  m.,  hêtre  : 

Nus  tabletiers  ne  puet  faire  tables  de 
quoi  li  uns  fuelles  soit  de  buis  et  li  autre 
de  fanne.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest,  1«  p., 
Lxvili,  14,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Se  rencontre  comme  terme  topogra- 
phique :  la  forêt  de  la  Fagne,  les  Hautes- 
Faynes,  la  Fajne-de-Trélon,  la  Fagne-de- 
Sains,  dans  l'Ardenne.  (A.  Maury,  Forêts 
de  la  France,  p.  i80-181.)  Maison  Fai/îîe, 
Domus  Pagina,  dans  le  Limousin 

PANNEAU,  voir  Faonel. 

FANOIEMENT,   VOir  FAUNOIEMENT. 

FANONCEL, /'anonscM,  s.  m.,  dimin.  de 
fanon  : 

.1.  quart  et  deiny  de  verde  soye  de  quoy 
on  fist  houpettes  et  fanonschiaux  de  le 
ditte  queue.  {Compt.  de  S.  Amé,  1377-78, 
Arch.  Nord.) 

FANOP<iER,  fanonnier,  s.  m.,  celui  qui 
porte  le  fanon  : 

Prestre,  tu  es  faus  fanoniers 
Et  apertement  mençougiers. 
(Reclus  DE   Moliens,  i/e    C/iari/f,  Riohel.   23111, 
P  220\) 

Toi  abatront  a  tel  eSors 

Por  ce  que  es  fauz  fanonniers. 

(iD..  ib.) 

FANONSCHEL,  VOir  FaNONCEL. 

FANOS,  S.  m.,  fanal  : 

Et  puis  que  il  orent  la  seignorie  dou 
chastel,  si  firent  (anos  et  seignal  que  il 
avoient  ordiné  avec  Mavro  Papa.  {Liv.  de  la 
Conq.  de  la  Moree,  p.  382,  Buchon.) 

FANTAsiAL,  adj.,  fantastique  : 
Il  vochat  ceaz  frères  cui  trovut  estre  es. 
cherniz   de  fou  fanlasial.  {Dial.  St  Greg., 
p.  74,  Foerster  )  Lat.,  phantasticus. 

FANTAsiER  (ss),  verbs. 
—  Act.,  concevoir  dans  son  imagination, 
imaginer,  inventer  : 


Le  roy,  qui  estoit  ingénieux  et  actif  en 
plusieurs  choses,  et  que  la  vivité  de  son 
engin  faisoit  fantasier  maintes  besongnes. 
(G.  Chastell.,  Chron.,  IV,  122,  Kerv.j 

Invenire,  fantasier,  trouver.  (R.  Est., 
Thés.) 

U  y  a  danger  que  nous  fantasions  des 
offices  nouveaux,  pour  excuser  nostre  né- 
gligence envers  les  naturels  offices.  (.Mont., 
Ëss.,  1.  3,  c.  5,  éd.  159S.) 

Ce  jeune  prince  estant  un  jour  a  une 
fenestre  de  sa  chambre,  et  son  esprit  fan- 
tasiant  plusieurs  choses  ou  il  prenoit  plai- 
sir, vit  de  fortune  la  fille  d'un  couslurier, 
de  laquelle,  pour  estre  belle,  modeste  et 
gentille,  il  devint  tellement  amoureux,  qu'il 
en  perdoit  le  repos  et  le  repas.  (Labiv., 
Facel.  Nuicts  de  Slrap.,  IX,  ii,  Bibl.  elz.) 

Ainsi  donc,  la  pauvrelte  se  fanlasianl 
plusieurs  choses  en  son  esprit,  ne  sçachant 
que  faire  pour  recouvrer  ses  bagues,  s'ad- 
visa  finablement  par  un  honneste  moyen 
employer  celuy  qui  tant  long  temps  luy 
avoit  fait  l'amour.  (ID.,  ib-,  X,  i.) 

Se  fantasiant  et  se  promettant  s'il  alloit 
a  Rome,  que  le  pape  le  recognoistroit.  (Du 
Fail,  Cont.  d'Eutrap.,  xvii.  Rennes  1598.) 

—  Troubler  l'esprit,  inquiéter,  chagri- 
ner : 

Lors  l'nng  se  taist,  qui  me  fantasia. 
(Cl.  Mabot,  Temple  de  Cupido,  f  S  t°,  éd.  1538.) 
Pour  chasser  cest  amour,  lequel  me  fanlasie. 
Je  ne  veulx  espargner  ny  vin  ny  Malvoisie. 

(Vau.i-de-Vire  de  J.  Le  Hou.r,  xx,  Jacob.) 

—  Réfl.,  se  laisser  aller  à  son  imagina- 
tion : 

,Sc  d'avantnre  il  se  vonloit 
Fantaiier  comme  il  souloit. 

(Noue.  Palbel.,  p.  154,  Jacob.) 

Il  est  appuyé  sur  son  banc 
Ou  il  est  en  sa  fantasie, 
Et  tellement  se  fanta.ne 
Que  depuis  nonne  ne  fîna. 
(Greban,  Mist.  de  lapass.,  27252,  U.  Paris.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Quant  il  enst  assez  fantasie  eu  ses  be- 
songnes, il  s'endormit.  {Perceforest,  vol.  V, 
ch.  6,  éd.  1528.) 

—  Fanlasie,  part,  passé,  qui  a  l'esprit 
rempli  de  vaines  imaginations  : 

Et  puys.  sancté,  nostre  metresse, 

Vous  me  semblés  fantasiee. 
(les  dfus  Gallaiis  el  une  femme,  p.  10,  ap.  Ler. 
de  Lincy  et  Michel,  Farces,  Moral,  el  serm.  joy., 
t.  1.) 

FANTAsiEUS,  -  sieuz,  -  zieux,  -  sieulx, 
adj.,  fantasque,  fantastique,  insensé,  ima- 
ginaire, trompeur  : 

Il  estoit  fantasieuz  et  hors  de  bon  sens, 
si  comme  par  l'informacion  sur  ce  faite 
apparut.  (Reg.  criminel  de  SI  Martin  des 
Champs,  p.  219,  Willem.) 

Fantasticus,  fantazieus.  (Gloss.  lat.-fr., 
Richel.  1.  4120,  C  123  v°.) 

Mais  est  œuvre  du  dyable  et  fantasieuse. 
(J.  DE  ViGNAV,  Enseignem.,  ms.  Brux. 
11042,  f°  le"".) 

En  quelle  resverie  ay  je  esté,  ne  quel 
fantasieux  somme  m'a  ainsi  surpris.  (A. 
Chart.,  l'Espcr.,  OEuv.,  p.  278,  éd.  1617.) 

^e  vous  desplaise,  je  suis  fanlasieuli. 
{Farce  de  Marchandise,  Ane.  Th.  fr.,  111,261.) 


Lu  court  de  soy  est  si  fantasieuse 
Qne  on  est  en  bruyt  ennuyt  et  demain  hors. 
(P.  Grincoibe.  Menus  propos,  m,  éd.  1521.) 

FANTASiQUE,  adj.,  de  fantaisie  : 
Et  que  ces  digneteis  fanlasiques  ne  puis- 
sent  donneir  vraie    reverance.  (Boece  de 
Consol.,  ms.   Berne   363,  f"  26  v»,  et  ms. 

Montp.  H  43,  î"  li'.) 

FANTASME,  VOir  FANTOSME. 

FANTASMEL,  adj.,  fantastique  : 

Avision  fantasmele.  {Secr.   d'Arist..   Ri- 
chel. 571,  f»  133'.) 


FANTASTIQUE,  adj.. 

Duquel  (couteau)  il  se  tua  de  ses  propres 
mains  por  grant  courroux  et  ire  et  comme 
fantastique  el  demoniacle.  (Traict.  de 
Salem,  ms.  Genève  165,  f"  193  v°.) 

FANTAZIEUS,  VOlf  FaNTASIEUS. 

FANTE,  S.  m.,  fantassin  : 

Les  seconds  s'appelloyent  Effeifia,  qui 
etoyeut  fantes  a  pied,  ne  portans  autres 
armes  que  l'epee  ïeule.  ("Léon,  Descr.  de 
l'Afr.,  1,  361,  éd.  1536  ) 

FANTERiE,  S.  f.,  infanterie  : 
La    chevallerie,  la  fanterie.  (Boniv.\rd, 
Adv.  et  dev.  des  leng.,  éd.  1857.) 

Le  capitaine  leronime  Palvoisin,  qui 
avoit  jadis  servy  le  roy,  et  qui  comman- 
doit  la  fanterie  italienne,  s'estant  uu  peu 
trop  advancé,  demeura  prisonnier  avei- 
une  douzaine  des  plus  vaillans  de  sa 
trouppe.  (Dd  Villars,  Mcm.,  II,  an  1551, 
Michaud.) 

Qoant  monsieur  de  Vandosme 

A  veu  la  fanterie. 
Dit  a  monsieur  de  Gnise  : 
La  belle  compagnie  ! 
(1552,  Chans.  sur  le  siège  de  Metz,  Ler.  deLincy. 
Rec.  de  Ch.  hisl..  Il,  199.) 
Mais  pour  autant   que  le  pais   estoit  un 
peu  scabreux,  a  cause  de  tant  de  vignes, 
la  cavalerie  ne  teit  pas  beaucoup,  tellement 
que   la  fanterie  pour   ce    jour   la    soutint 
I  escarmouche.    {Bref.   dise,    du  siège    de 
Metz,   Arch.    cur.    de    l'hist.    de  France, 
V  sér.,  III,  123.) 

FANTESME,  VOlr  FANTOSME. 

FANTiAU,  S.  m.,  homme  simple,  naïf 
comme  un  enfant  : 

FicariuSj  cuelleur  de  figue,  ou  dieu.'^ 
sauvages,  folot,  fantiau.  {Gloss.  lat.-gall., 
Richel.  1.  13032.) 

FANTiE,  voir  Faintie. 

FANTOMERIE,   VOir  FaNTOSMERIE. 
FANTOMME,  VOir  FANTOSME. 

FANTOSME,  -  tomme,  -  tasme,  -  tesme, 
plian.,  fain.,  fendosme,  s.  m.,  chose  ex- 
traordinaire ,  merveilleuse,  trompeuse; 
illusion,  mensonge: 

T.int  lur  a  dit  fantasmes  que  decenz  les  a. 

(flott,  2°  p.,  2169,  Andresen.) 

Fainlosme  toit  a  tute  gent  (la  jaspe). 
(Marb..  Lapid.,  Richel.  I.  lilTO,  P  9  f.) 

Por  ce  qne  In  ne  quides  mie 
Ce  soit  fantasmes  que  je  die. 
(G.  deCoinci,  Mir.  de  N.-D..  ms.  Brux.,  f  I2l''.j 


720 


FAN 


Dont  est  mençoigne  et  fauseles. 
Et  drois  fantasme  et  vanités. 

(Amaldas,  Richel.  3Ta,  t°  330''.) 
C'est  fantasmes  que  vos  dites.   (Auc.  et 
Nie.,  p.  22,  Suchier.) 

Médecine  de  fantesme.  (Ms.  Bodl.  Digby 
86,  f"  28  1».) 

Il  puet  estre  deceu  par  adobement  u  par 
fausime  u  par  fantesme,  u  par  mençonge. 
{Sarmons  en  prose,  Richel.  19320,  f»  181  r».) 
Ne  teoez  a  fantesme  loot  che  c'on  vous  dira. 
(B.  de  Seb.,  m,  101,  Bocca.) 
Et  quisoyt  May,  je  m'en  retray 
A  mes  seigneurs  dont  cy  raettray 
Les  nons,  et  scevent  sens  feadosmc  : 
Premier  au  conte  de  Vendosme,  etc. 
(Hardooin  de  Koni.,  Trésor  de  Vénerie,  p.  16, 
Pichou.) 

Fin  de  somme, 
Ooqucs  n'oi  de  tel  fantomme 
Parler,  par  l'ame  de  mon  père. 
(FB01S5.,  Pocs.,  II.  '232,407,  Scheler.) 
Fantasma,  fantasme,  resverie,   songerie. 
l,Voc.  lat.-fr.,  1487.) 

Que  ce  soit  illusion  ou  fantasme  qui 
advient  souvent  aux  gens  en  dormant.  (N. 
Gilles,  Ann.,  f»69  y,  éd.  1492.) 

Mais  quant  iceulx  le  veirent  cheminant 
sur  la  mer,  ilz  cuiderent  que  ce  fust  un 
phantasme.  (Lefevre  d'Etaples,  Bible, 
Marc,  ch.  6,  éd.  1330.) 

Estime  et  repute  l'histoere  que  dessus 
songe  ou  phantasme.  {La  Vie  de  Mgr  S.  Hie- 
rosme,  f»  111  r-,  éd.  1541.) 

Il  y  en  eut  un  nonmé  Simon  qui  estoit 
Samaritain,  d'un  village  nommé  Gittho, 
lequel  soahi.  l'empire  de  Claudius  César, 
estant  remply  d'art  magique,  avec  l'ayde 
des  diables,  se  faisoit  lever  en  l'air,  telle- 
ment que  en  vostre  cité  ayant  plusieurs 
gens  deceuz  par  ses  fantasmes,  fut  receu 
et  réputé  comme  Dieu.  (C.  DE  Seyssel, 
Hisl.  eceles.,  ll,  13,  éd.  1S67.) 

Bas-Valais,  Vionnaz,  faluma,  s.  f.,  épou- 
vantait pour  éloigner  les  oiseaux  d'un 
champ. 

FAXTOSMER,  V.  a.,  cnsorceler  : 

Kn  l'on  a  une  pierre,  ja  qui  la  portera 
Anerai  ne  maifé  ne  le  fanlosiiura, 
^e  par  art  de  Jeable  ensignié  ne  sera. 

(Bem:  i'Aigrem..  Richel.  '6C,  f"  1=.) 
C.restien  l'ont  ensorceree. 
Car  tu  ira  toute  fantosmee. 
(Vie  Sle  Katerine,  lUchel.  23112,  f°  331''.) 

Norm.,  faulomer,  ensorceler. 
C(.  Enfantosmer. 

FANTOSMERiE,  -  omcrie,  s.  f.,  sorcel- 
lerie, magie,  fantôme  : 

Aine  mais  nus  hom  ne  vit  tel  plail; 
Que  puet  estre  ?  qui  a  çon  fait  ? 
Gardes  ne  soit  famosmerie 
U  ce  soit  fait  par  sorcerie. 
{Eteode  et  Polin.,  Richel.  3'75,  P  30'.) 

Fauseté  et  fantomerie. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Bru-i.,  f  190^) 

El  ta  saiotisme  avision 

Deveora  elle  illusion, 

Fausetez  et  fantosmerie  * 

(ID.,  il).,  ms.  Soiss.,  f°    19,S^) 

Ha  Dius  !  fait  il,  qu'aï  je  veu? 
Quels  cose  est  ce  que  j'ai  eu  ! 
Je  cuic  que  c'est  fantomerie. 
(Ren.  de  Beal'jed,  li  Biaus  Desconneus,  4^21, 
Ilippeau.) 


FÂO 

Quant  ele  estoit  la  nuit  toute  seule  cpnchie, 

Si  se  couchoil  o  U  tine  fantosmerie, 

Me  sai  qaiex  esperis,  dire  ne  le  sai  mie. 

(Doon  de  ilaience.  8252,  A.  P.) 

Dont  d'euz  disoit  une  partie 
Que  diable  et  fantosmerie 
Tel  chose  esloit. 
O'ie  S.  Magloire,  Ars.  3122,  f  36  t".) 

On  trouve  encore  dans  un  texte  pro- 
vincial du  commencement  du  xvn»  s.  : 

■Veit  a  ladicte  assemblée  plusieurs  chan- 
delles qui  n'estoient,  a  ce  qu'elle  dit,  que 
fantomerie.  (1626-1630,  Arch.  H.-Saône,  B. 
5,119  ) 

FANVOULAGE,  S.  m.,baliverne  : 

Ose  tu  semer  telz  langaiges. 
Et  au  peuple  prescher  telz  fanvoiilages? 
(Greban,  Myst.  de  la  Pass.,  Ars.  G341,  f  \'3'.) 

FAOïLL.  voir  Feeil. 

FAOïsoN,  S.  f.,  enchantement  : 

Ci  avoit  dures  faoisons 
Quant  TOUS  m'aviiez  forjugié. 
(RcTEii.,  Miracle  de  Théophile,  Jub.,  II.  93.' 

FAONABLE,  feoH.,  foun.,  adj.,  qui  pro- 
duit des  faons  : 

Ele  est  beste  entendable,  nenl  suvtnt  founaile  (\'é- 
[léphant.) 
(P.  DE  Thaun,  Best.,  693.  Wright.) 

—  Fig.,  fécond  : 
Par  le  fruit  del  fnst  devec 
Fn  tes  U  mons  a  mort  livré, 
Jhesus  fu  li  fruis  acceptable 
El  a  tôt  le  mont  feonaUe. 
(Vie  Ste  Kalerine.  Richel.  23112,  F  60''.) 

En  Bretagne  un  plat  très  nourrissant,  un 
haricot  de  mouton  bien  gras,  s'appelle  un 
plat  fonable.  ' 

FAONANT,  feonant,  fedunanl,  adj.  f., 
portante  : 

E  eslist  David  le  suen  serf,  susleva  lui 
des  foies  des  oeilles  ;  d'après  les  fedunanz 
reçut  lui.  (Lib.  Psalm.,  Oxf.,  lxxvii,  71, 
Michel.) 

Si  l'osta  des  fous  des  ouailles  et  si  le 
reçut  des  feonanz  par  darrieres.  [Psaut., 
Maz.  238,  t"  96  v».)  Lat.,  depost  tétantes 
accepit  euiu. 

FAONCEL,  feoncel,  -  ciau,  -  chiau,  foun- 
cet,  s.  m.,  dimin.  de  faon,  petit  d'un 
animal  : 

Geste  iielite  beste  luue, 
Por  ce  ses  founceaus  remue 
Soveute  feiz  de  leu  en  leu. 
(Guillaume,  Best,  div.,  2232.  Hi|>i)euu.)      ^ 

Et  l'ocirra  uns  feoncials  qu'il  aurauorri. 
{Arlur,  Richel.  337,  t°  202=.) 

Si  demande  lo  roi  que  ce  a  esté,  et  il  U 
conta  l'aventure  de  son  feonciau  qu'il  avoit 
délivré.  (Ib.,  C  23i'.) 

Quar  autrcsi  com  li  lupars. 
Quant  il  voit  ses  feons  espars, 
Pour  le  tigre  et  pour  le  lion, 
S'aire  et  livre  en  abandon, 
AI  plus  tost  que  il  puet  corre 
Pour  ses  feonciaus  a  rescoure 
De  la  mort. 

(MousK.,  Chron.,  6990,  Reiff.) 

I    Com  est  li  ourse  ses  faonciaus  gardans. 

(Adenet,  Enfanc.  Ogier,  Ars.  3142,  f"  106  .) 
i       El  bien  sçavoit  que  li  lyonnesse  avoit  ja 


FAO 

ses  faonchiaus   enfantes.  {Anfances  N.-D., 
Richel.  1353,  f"  281  r°.) 

En  tele  manière  a\ient  il  ausi  d'une 
beste  c'on  nomme  tygre  :  quant  li  sage 
veneour  voelent  prandre  les  faont  iaiis ,  i\ 
gailent  k'ele  n'i  soit  mie  et  puis  li  emblent 
el  ou  lieu  u  il  estoient  metent  un  miroir  ; 
et  quaut  la  mère  vient  si  se  mire  et  cuide 
de  sa  figure  ke  ce  soient  si  faon.  El  li  ve- 
neour  emportent  les  faons.  (L(.4rs  d'Amour, 
I,  154,  Petit.) 

Les  faonceaulx  que  les  ez  font  qui  font 
la  cire  naissent  sans  piedz.  (C.  Mansion, 
Bible  des  Poet.  de  mctam.,  ("  166  r»,  éd. 
1493.) 

FAONEE,  feonee,  feunee,  adj.  f.,  qui  a 
mis  bas  : 

Une  orse  de  novel  faonee. 

(Roum.  d'Alix.,  p.  283,  var.,  Michelant.) 

—  Portante,  féconde  : 

Les  oeilles  d'els  feonees,  abundanz  en 
lur  eissemenz.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  CXLIII, 
16,  var.,  Michel.) 

Siwant  les  feunees  amenad  lui.  (Liv.  des 
Ps.,  Cambridge,  lxxvii,  71,  Michel.) 

FAONEL,  -  onnel,  fannel,  s.  m,,  dimin. 
de  faon  : 

Ovec  ses  faonniausse  boute  (l'aigle). 
(Fabt.,  ms.  Chartres  261,  !"  131  t".) 
Et    dessus    la   terrasse    a   un   pelliquan 
séant  sur   un  arbre,  et  sont  ses  fannean.v 
souz  li.  (1360,  Inv.  du  duc  d'Anjou,  n"  337, 
Laborde.) 

Le  ^elh  fanneau  du  lyon, 
Qui  sera  de  sa  nation. 
Sera  faict  le  chef  du  royaulme. 
Couronne  portant  et  heauime  ; 
Celluy  sera  le  roy  David. 
(Yiel  Testam.,  21634,  A.  T.)  Impr.,  fameau. 
(Robin)  trouve  en  l'antre  d'un  rocher 
Les  petits  fanneaux  qu'il  donne 
A  .lannette  sa  mignonne. 
(Du  Bellay,  Jeta  rust.,  p.  14,  Lisenx.) 

FAONEMENT,  faomiement,  feonement 
,  founement,  s.  m.,  action  de  faonner,  de 
I   mettre  bas,  de  mettre  au  monde  : 

Li  tens  vient  del  faonnement.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  244,  Chabaille.) 

Par  l'of  esl  totes  menieres  de  feonemenz, 
si  com   de  bestes   et  de   fruiz.  {Trad.  de 
'    Beleth,  Richel.  1.  995,  f°  63  r°.) 
Thelecnsa,  c'est  S.  Eglyse 
Qui  de  nouvel  faonnement 
Empli  Dieu  planteivemenl. 

(Fabl.  d-Ov.,  Ars.  5069,  1"  131'.) 

lit  pour  faire  faonnement 
S'enir'assembloient  charneument. 

(Ib.,  f  159^) 

—  "Vie,  en  parlant  des  petits  d'un  ani- 
mal : 

Or  fait  l'um  questiun 

Des  chaels  al  leun. 

Que  iço  signefie 

Que  treisjurz  sunt  senz  vie 

Enz  el  comenceraent 

Do  lur  founement. 

iP.  de  Thaon,  Cumpoz,  1673,  Mail.) 

FAONET,  (eonet,  s.  m,,  dimin.  de  faon  : 
Quant  li  feonet  doiveut  naistre. 
(Gert.,  Best..  Brit.  Mus.  add.  28260,  f»  91% 
P.  Meyer.) 

FAONNi,  adj.,  lâche  comme  un  faon  : 


FAR 


FAR 


FAR 


781 


Et  pour  ce  qu'il  les  fuit  de  loing,  et 
aussi  qu'ils  sontlaz,  et  alaschiz, et /aonn/z, 
ils  n'en  povent  tant  avoir  ne  assentir 
qu'ilz  puissent  crier,  ne  dire  mot;  en  ce 
cas  les  doit  le  veneur  resbaudir  de  huer 
et  de  corner.  (Gast.  Pheb.,  p.  226,  an.  Ste- 
Pal.) 

1.  FAR,  s.  m.,  ëpautre,  farine  grossière, 
gruau  : 

Far  est  semblable  a  speaultre,  mais  il 
est  plus  gros  en  herbe  et  en  grain.  {Fbere 
Nicole,  Trad.  du  Livre  des  Prouffitz 
champ,  de  P.  des  Crescens,  f°  26  r», 
M.  1516.) 

—  Dans  l'exemple  suivant,  il  parait  être 
employé  au  fig.,  comme  syno^iyme  de 
nourriture  : 

Ne  de  Peau  pure  ilz  ne  se  cnnlenlerent, 
Mais  de  fort  vin,  du  far  de  Silenus. 
(Mabg.  de  Nav.,  Ilist.  des  Sal.  et  nijmph.  de 
Diane.) 

2.  FAR,  S.  m.,  parait  signifier  baie, 
golfe  : 

tl  descendît  d'Apremont  Ion  pandant. 
Dedanz  loii  far  voit  maint  clialant 
Kt  an  rivaige  tant  pavoillons  tandant. 
(De  Char!,  el  des  Pairs,  Vat.  Chr.  136(1,  f°  ■2\'\) 

Sor  le  far  Bst  nne  cilé, 

Elle  est  encor  de  gent  poplee. 

(Florimont,  Richel.  35.i,  !"   U"".) 
Près  fu  dn  far  de  Rome,  ses  a  dedens  jetés. 

(Fierabras.  t(>i9,  A.  P.) 
Il  santé  en  l'eve  a  tout  l'enfant, 
I.e  far  trespasse,  peidu  l'ont. 

(GuUl.  de  Palerne.  110,  A.  T.) 
Vindrent  quatre  cens  hommes  d'armes 
armez  de  légères  armeures  au  secours 
dudict  monsieur  le  prince,  et  les  autres 
passoient  continuelment  le  far.  (tell,  de 
l'archev.  de  Vienne  d  M.  de  Langeae,  au 
sujet  des  affaires  de  Naples,  dans  les  Mém. 
de  Ph.  de  Commynes,  t.  III,  p.  3S5,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

Cf.  Faron. 

1.  FARAiN-,  farin,  adj.  ijualifle  un 
pain  de  seconde  qualité  : 

Le  pain  farain  appelle  pain  bourgeois. 
(Pabadin,  Mém.  de  l'hist.  de  Lyon,  p.  317. 
^d.  1573.) 

Le  gros  pain  ne  se  peut  contrerooler,  ne 
le  poix  ne  la  qualité,  comme  se  peut  faire 
la  miche  et  le  pain  farain.  (Id.,  !b.,p.  318.) 

Le  pain  farin  de  cinq  et  de  dix  deniers 
tournois.  {Ord.  du  comm.  du  xvi'  s.  sur  la 
boulengerie  de  Lyon,  ap.  Brechot  du  Lut, 
Mélanges  biograpliigues  et  lilléraires  pour 
servir  d  l'histoire  de  Lyon,  t.  I,  p.  299, 
éd.  1828.) 

On  appelle  à  Lyon  pain  feraiv,  le  pain 
de  seconde  qualité,  inférieur  au  pain 
blanc  et  supérieur  au  pain  bis. 

Cf.  Faitis. 

2.  FARAIN,  voir  Ferain. 

FARAING,  voir  FeRAIN. 

PARAMiNE,  S.  f.,  vermine  qui  se  multi- 
plie : 

Et  aussi  a  ceulx  qui  ont  les  chiens  et 
les  engins  a  prendre  les  maulvaises  bestes 
et  la  faramine  qui  destruisent  les  bestes 
et  les  nourritures  qui  les  bonnes  gens 
nourrissent.  {Coust.  de  Bret.,  f  128  r".) 
T.  m.  ,r 


Bourg.,  Yonne,  faramine,  adj.   f.,  mé- 
chante,  nuisible  ;  «  bête  faramine,   bête 
dangereuse.  » 
FARAMINEUX,  adj.,  plein  de  vermine  : 
Faramineux.  {Très  anc.  Coût,  de  Bret, 
ap.  Michel  Sauvngeot,  Coût,  de  Bret.,  t.  11.) 

Ce  mot  est  encore  usité  dans  quelques 
parties  de  la  Bretagne. 

FARANEMENT,   S.   m.  ? 

La  dicte  fenestre  sera  a  cinq  meneaulx 
et  a  traeze  souffletz  garny  de  leurs  cor- 
netz  a  deux  empes  et  deux  ravalementz 
garny  de  ses  tablettes.  Et  sera  le  farane- 
ment  ouvré  comme  requis  est,  et  com- 
niancera  la  veue  d'icelle  au  pié  de  l'es- 
cusson  estant  en  l'arc  de  Alain  Kmarant. 
(27  fév.  1500,  Devis,  S.  Melaine,  Morlaix, 
Arch.  Finist.) 

FARAON  ,  pha.,  s.  m.,  espèce  de  rats 
comme  il  y  en  a  en  Egypte: 

Les  Mongols  menjuent  toutes  chars  et 
de  cbevaus  et  de  chiens  et  de  ras  et  de 
faraon.  {Liv.  de  Marc  Fol,  lxviii,  Pau- 
thier.)  'Var.,;)/iaî-aon. 

FARASCHE,    VOir  FERASCHE. 

FARAT,  -az.  -  alz,  s.  m.,  tas,  monceau, 
amas,  grande  quantité  : 

En  faisant  le  partage  des  dittes  bestes 
alaine  Michiel  Bascars'efforça  deprendre... 
l'une  des  plus  belles  quifeust  ou  monceau 
et  farat  des  dittez  brebiz.  (1391,  Arch.  JJ 
142,  pièce  216.) 

Ledit  seigneur  a  un  très  grant  faraz  de 
jumens  et  de  chevaulx  qu'il  fait  amener 
'de  sa  fourest.  (1432,  Eng.,  Arch.  Indre-et- 
Loire,  et  Soc.  arch.  de  la  Touraine,  VI, 
264.) 

Au  partir  de  l'église,  on  luy  amenoit  sur 
une  traîne  a  beufz  un  faratz  de  patenos- 
tres  de  sainct  Claude.  (Rab.,  Gargantua, 
ch.  21,  éd.  1542.) 

Homenaz  tira  d'un  cofîre  près  le  grand    j 
Multe!  un  gros    faratz  de  clefz.  (Id.,  Pan- 
tagruel, 1.  IV,  ch.  50,  éd.  1552.) 

FARATZ,  voir  Farat. 


FARCE,   S.   f.,  m^ 

Que  nul  ne  face  coisin  de  sept  quar- 
tiers ne  de  plus,  qui  ne  soit  d'aussi  bonne 
farce  comme  la  couste,  puis  qu'il  vueille 
vendre  l'un  autel  comme  l'autre,  ou  en- 
suiant,  et  que  il  le  die  au  vendre.  (1372, 
Ord.,v,  548.) 

FARCEMENT,  S.  m.,  farce,  épices  : 
,  Farcum,  farcement.  {Voc.  lat.-fr.,  I'i87.) 

—  Action  de  farder,  de  se  farder  : 
Farcement,   payntyng     of     ones     face. 

(Palsgrave,  Esclairc,  p.  231,  Génin.) 

FARCER,  farser,  farsser,  verbe. 

—  Réfl.,  se  railler  : 

La  roine  ki  bien  veoit 
Ke  a  faire  ti  cnnvenoit, 
Ne  il  ne  rest  a  enseignier. 
De  tont  se  farsoil  de  legier. 

iChev.  as  .\\.  esp.,  1118",  Foerster.) 

Et  quant  en  ce  temps  veoye  aulcun  qui 

la  court  poursuivoit  en  demandant  aulcune 

office,  assez  ine  farsoye  de  Inv.  (Roi  René, 

l'Abuzé  en  court,  OEiiv.,  t.  IV,  p.  117.) 

Mais  quoy  que   ce   soit  ne  se  farcerent 


I    onques  de  luy,  el  ainsy  de  se  plaindre  a 
!   ledit  amoureux  grant  tort.  (Martial,  Arr. 
d'amour,  xxiii,  éd.  1533.) 

Quant  vous  vous  estes  bien  joué  et  farcé 
de  moy,  au  moins  advanoez  vous,  et  vous 
suffise  que  vous  seul  congnoissez  ma  folie. 
(Louis  X],Nouv.,  xviii,  Jacob.) 

Ponr  se  joner,  farser  et  rire 
En  tonte  cnriosité. 
Plaisir  mondain  et  vanité. 
(Ei.ov  Damer.nai.,  Livre  de  la  deablerie,  P  H". 
éd.  tS07.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 
Escoiitenn  pen,  je  venx  dire  en  l'oreille. 
Qui  te  hastoit  d'ainsi  forcer  da  roy? 

(ta  Prinse   de  Calait  et  de  Oiiijnes,  Poés.  fr.   des 
xv"  et  xv!"  s.,  IV,  -ieii.) 

—  Act.,  railler  : 

Par  ma  foy,  jesuis  bien  gouverné,  quant, 
avec  tout  le  mal  que  j'ay  eu,  on  ne  me  fait 
que  forcer.  (Louis  W,Nouv.,  xxvii,  Jacob.) 

.le  fris  si  lourdement  fareé. 

Par  tel  façon  et  tel  manière. 

Qu'eusse  voulu  avoir  esté 

Dedens  nng  sac  en  la  rivière. 
(CoeurLiART,  Monol.   du  Piitjs,  II,  2:;2,  Bihl.  elj.) 

Mais  ne  Vajj  je  pas  bien  fareé  .^ 
(Farce  notirelle  Ires  bonne  et  fort  joyeuse  d'un 
chauldronnier,  Aac.  Th.  fr..  Il,  1-2t;.) 
Cenesias  semble  avoir  esté  un  maigre  et 
fâcheux  poète  de  canticques  bacchanales, 
en  estant  farcé  et  mocqué  par  les  poètes 
eomicques.  (Amyot,  OEvv.  mesl.  de  Plut., 
f"  427  v,  éd.  1574.) 

Se  disait  encore  au  xvii=  siècle  : 

Tantôt  farçani  aux  librairies 

Leur  honneur  par  nu  vain  discours. 

(Le  Frelon  du  temps,  éd.  1624.) 
Molière,  que  bien  connaissez. 
Et  c|ui  nons  a  si  bien  farces 
Messieurs  les  Coquets  et  Coquettes. 

(Chapcelle,  Lettres,  à  Jonz.) 

—  Composer,  imaginer  une  chose  plai- 
sairte  : 

Que  tu  es  bien  faillie  de  bien  farsser  une 
belle  bourde!  (Froiss.,  Chron.,  Richel. 
2644,  f°  286  v».) 

FARCEREAir,  S.  m.,  milleur,  moqueur, 
bouffon  : 

...  Va  vilain  fareereau. 

Mirant,  belistre,  yvrongoe,  macquereau. 

Comme  nne  pie  en  cage  injurieuse. 
(Cl.  Mar.,  Epi^t.  aux  Dam.  de  Paris,  éd.  1596.) 

Et  tout  aiusi  que  nous  voyons  un  faree- 
reau estre  bien  loué,  en  représentant  une 
jiarfaite  badinerie,  autant  en  advient  il  a 
ceux  qui  sont  quelquefois  prisez  en  leurs 
sauts  et  gambades.  (Tahureau,  Prem. 
dial.  du  Democrilic,  p.  116,  éd.  1602.) 
FARCERiE,  s.  f.,  farce,  risée  : 

.le  ne  sçay  que  ce  signifie, 

.^e  me  semble  que  farcerie. 
(Decum.ieville,  Trois  Pèlerin.,  P  H^,  impr.  los- 
tit.) 

Par  Dien  !  voicy  bonne  farcerie  ! 

(Test,  de  Pathelin,  p.  133,  Jacob.) 

Qu'esse  cy?  Ma  dame,  comment? 
Le  faicles  vous  par  farcerie. 
Ou  autrement? 

(riel  Tesl.,  1S802,  A.  T.) 
Pourtant  l'ay  je  donnée  en  opprobre  aux 
renlils  et  en  farcerie  a  toutes  les  terres. 
(Bible,  Ezechiel,  ch.  22,  éd.  1563.) 
Le  service  de  Dieu  qui  doit  estre  spiri- 
91 


722 


FAR 


tuel,  sera  converti  en  des  badinages,  en 
des  farceries  et  en  des  choses  que  Dieu 
reprouve.  (Calv.,  Serm.  s.  les  Ep.  a  Tim., 
p.  494,  éd.  1S73.) 

Et  dire  mots  de  gaudisserie  et  de  far- 
cerie  contre  les  ennemvs.  (Amkot,  Vies, 
Sylla,  éd.  1365.) 

FARCETIER,  S.  ni.,  pàtissier  ; 

Guillaume  le  farcetier  et  sa  femme. 
(1332,  Reg.  criminel  de  St  Martin  des 
Champs,  p.  28,  Willem.) 

FARCELR,  -  seiir,  s.  m.,  pâtissier  ; 

Fartores  dicunlur  pastillarii,  gallice  far- 
seurs.  (The  Dir.lionarius  of  John  de  Gar- 
lande,  p.  127,  Wright.)  Impr.,  far  sur  es. 

—  Auteur  de  farces  : 

Qnant  le  jonr  des  nopces  est  près, 
Il  faalt  semoodre  a  pompe  grande 
El  achepler  de  la  viande. 
Louer  meneslriers  et  farseurs, 
Maistres  d'bostelz  et  roUsseuts. 
(Les  Maux  du  mariage,  1°  G,  ap.  Michel,  Poés. 
Golh.) 

Tesmoing  ce  fameux  verset  de  Publius  le 
farseur.  (Mont.,  Ess.,  n,  1,  éd.  1593.) 

FARCHIEL,  voir  FALCHEL. 
FARCHIMENT,  VOif  FARGIMENT. 

FARCHOLEz,  S.  m.,  espècB  de  bois  : 
En  soy  ingérant  icellui  Anthoine  de  vou- 
loir frapper  le  suppliant    parmi  le  visage 
d'un   baston  de  farcholez  qu'il  tenoit  en 
sa  main.  (1473,  Arch.  JJ  103,  pièce  827.) 

PARCIEMENT,  VOU'  FARCIMENT. 

FARCiLi.iER,  V.  a.,  railler  : 

Malt  por  se  tient  a  farcillié. 

(Marie,  Ysopel,  li,  Koq.) 

FARCiME,  S.  m.,  pâté  : 

Serve  moy  ce  farcime  de  ferine,  qu'il  ne 
soit  point  famulé.  (Desperiers,  iVouy.,xyi, 
éd.  1538.) 

FARCIMENT,    -  chiment,   -  ciement,    s. 

m.,  farce,  épices  : 

Farcumen,  farciement.  {Catholicun,  Ri- 
chel.  1. 17881.) 

Farcus,  replecion,  farciement.  (Ib.) 

Les  choses  grasses  tiennent  le  moyen, 
comme  le  lard,  l'huile,  les  noix,  les  aman- 
des, les  farchimens.  (Le  Blanc,  Trad.  de 
Cardan,  f»  42  v»,  éd.  1336.) 

Les  saucisses  et  autres  /arcimens.  (Id., 
ib.,  f»43r».) 

FARCISSEMENT,  S.     m.,  06    c|Ui     farclt, 

ce  qui  garnit  : 

Fulcimea,  farcissement,  garuissemeut, 
aide.  [Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.  7679.) 

FARCissEUHE,  S.  f.,  remplissage  : 
Celle   farcisseure  est    un   peu   hors   de 

mon  thème.  (..Mont.,  Ess.,  1.  III,  c.  9,  éd. 

1S88.) 

FARCIT,  S.  m.,  ruse  ; 

Fraaceis  dotODt  e  lor  farciz, 
Por  ce  s'esieit  auqaes  garniz. 
(Ben.,  D.  dej^orm..  Il,  2i2;i2,   Michel.) 

FARCOSTE,  S.  f.,  sorte  de  navire  : 

Et  il   avoit  treis  cent  de  grosses  niefs. 


FAR 

horspris  farcostes  et   galeyes.    {Cliron.  de 
Lond.,  p.  91,  Aunger.) 

FARDAGE,  -  aige,  s.  m.,  bagage,  far- 
deau, paquet,  bardes  : 

Apres  que  leur  fardage  fust  mis  en  leur 
hostelerie.  (L.  ue  Première.,  Decam.,  Ri- 
chel. 129,  f»  35  v°.) 

Icellui  Monin  et  ledit   Olivier  prindrent 
une   jument    pour    porter   leur  fardaige. 
(1392,  Arch.  JJ  143,  pièce  183.) 
Que  gens  qesir  ea  un  fardage. 
Deux,  trois  oa  quatre  rioleux. 
Œ.  Deschamps,  Poés.,  Richel.  810,  f"  448".) 

Un  des  chevaulï  qui  portoit  bouges  et 
autre  fardage.  (1413,  Arch.  JJ  169,  pièce 
84.) 

Portans  sur  mulles  et  autres  jumens 
tous  les  fardages  des  chevaliers.  {Ancienn. 
des  Juifs,  Ars.  3083,  f»  2o6\) 

Ungnommé  FerranlDordongnes emmena 
la  nef  en  Arragon  et  tout  le  fardage  et  les 
prisonniers  et  les  vendi.  (J.  de  Bethen- 
CODRT,  le  Canarien,  p.  37,  Graver.) 

1.  FARDE,  s.  f.,  fard  : 

Les  afaitemens  qu'elles  font, 
Fardes  et  traices  empreuntees. 
(Poème  sur  la  ma»,  de  bien  entendre  la  confess., 
Richel.  944,  1°  -iS.) 

—  Fig.  : 

Dist  Gerars  :  Nous  avons  gent  qui  n'est  pas  coarde. 
Et  si  bêle  pncele  nons  a  pris  en  sa  garde 
Qui  est  blanche  et  vermeille,  ce  n'est  mie  de  farde. 
(Biieres  de  Commarchis,  353"2,  Scheler.) 

2.  FARDE,  fardre,  s.  f.,  paquet,  bagage, 
fardeau  : 

N'i  ara  jumente  ne  /'arde, 
IN'ara  od  moi  point  de  frapaitle. 
(Eteocle  el  Polin.,  Richel.  375,  f  C'2'J.) 

Vingt  mile  font  l'ariere  garde, 
N'i  remest  escniers  ne  farde. 

(II).,  fGS''.) 

De  pechies  trait  a  lui  granl  farde . 
(Reclus  de  Moliens,  Miserere,  Ars.  3S27, 
f»  126-\) 

—  Au  plur.,  bardes  : 

Des  dras  an  pastor  s'afola. 
Des  povres  fardes  se  vesti. 
(Boa,  Richel.  S'ÎS,  f  2-2-2=.)  Var.,  fardres.  (Ed. 
Pluqoet,  V.  681(1.) 

Rouchi,  farde,  charge,  botte  :  «  Une 
farde  de  papiers  ;  une  farde  de  tabac.  • 

F.\RDEIL.LIER,  VOlr  FARDOILLIKR. 

FARDEL,  fardeau,  s.  m.,  paquet,  et,  en 
particulier,  dit  Mantellier  (March.  fréq., 
gloss.  )  q  uanti  té  de  marchandise  déterminée 
par  son  poids,  équivalente  à  la  somme 
ûxée  à  six  ou  sept  quintaux  (péage  de 
Tours),  au  double  du  fardeau  par  terre 
(péage  de  Montejan)  : 

De  chacun  fardeau  de  dras  qui  sunt  feyz 
au  bore  Seynt  Hylayre.  (1300,  Rent.  du  très, 
de  S.  HiL,  S.  Hil.  Egl.,  36,  Arch.  Vienne.) 

Huit  aulnes  de  la  sarpilliere,  de  quoi  le 
fardel  estoit  enveloppé.  (Fév.  1379,  Arch. 
JJ  116,  pièce  73.) 

Fardel  de  draps,  (1432,  Instr.,  impr. 
Orléans,  Gibier,  1571.) 

Fardeau  de  peaux  de  sauvagine.  (1432, 
tnslr.,  impr.  Orléans,  Gibier  1570.) 


FAR 

Le  fardeau  cordé,  .xii.  d.  (Mai  1573,  Arr  ., 
impr.  Orl.,  Gibier.) 

—  Enjeu  t 

Je  te  doins  .sx.  sous  de  fardel  : 
Si  met  des  âmes  an  vaillant. 
(.De  St  Pierre  et  du  jongleur,    Montaiglon  el  liay- 
nand,  Fal>l..  V,  70.) 

Besançon,  Noèls  anciens,  fadhé. 

FARDELAGEj-aige,  s. m., empaquetage: 
Fardelaige    et  broutaige.    (1S86,  Compte 

de  S.  Berlin,  Bélhune,  ap.  La  Fons,  Gloss. 

ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FARDELER,  -  eller,  V.  a.,  empaqueter, 
mettre  en  ballot  : 

Il  apoiijta  sa  robe  et  son  chaperon,  ses 
chausses,  sorlez,  pigne  et  miroir,  lesquelles 
choses  toursees  et  fardelees  il  se  coucha. 
(Duqdesne,  Hist.  de  J.  d'Avesnes,  Ars. 
5208,  f°  9  r».) 

(bordes  pour  fardeler  des  lits,  lincheulx 
et  couvertures.  (1402,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Glass.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  lier  et  fardeler  ledit  parchemin. 
(1403,  Compt.  de  la  gr.  command.  de  S. 
.  Den.,  Arch.  LL.) 

Et  donna  congé  a  tous  les  hommes  d'é- 
glise, et  a  toutes  les  femmes,  de  eux  en 
aller  vestus  de  leurs  meilleures  robes,  et 
ce  qu'ils  pourroient  emportersans /'arde/er. 
(Jov.  DES  URS.jffist.  de  Charles  VI,  an  1415, 
.Michaud.)  , 

Pour  acheter  de  la  toillc  a  fardeler  les 
robes  de  Mons.  (1447,  Compt.  du  Temple, 
Arch.  MM  134,  f»  126  r».) 

Pour  avoir  ledit  drap  fardellé  et  mis  en 
ploy  de  marchant.  (1477,  Lille,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Tandis  que  Gadiffer  se  arma  il  mist  le 
fardeau  a  point  ;  puis  Gadifi'er  se  coucha 
dedans,  et  le  marinier  le  fardela  moult 
bien,  et  luy  laissa  aer  pour  avoir  aleine. 
(Pereeforest,  vol.  III,  ch.30,  éd.  1328.) 

FARDELET,  fcrdelet,  s.  m.,  petit  paquet: 

Si  tn  voloies  avenc  moi  demorer 
Et  si  vansisses  ce  fardelet  porter. 

(Huon  de  Bord.,  "2:j4,  A.  P.) 

lUec  print  un  petit  fardelet  lyé  qu'ilz  por- 
toient  sur  leur  cheval,  lequel  icellui  pri- 
sonnier et  ses  diz  complices  deslierent, 
sercherent  et  resarderent  dedens,  ouquel 
ilz  ne  trouvèrent  que  livres,  robe,  linges, 
chances  et  solers.  (Reg.  du  Chdt.,  II,  139, 
Biblioph.  fr.) 

Dond  vient  ce  mal  ?  —  11  vient  de   mon  malhenr. 
Quand  Salnrne  me  feil  mon  fardelet. 
Ces  maulx  y  mist,  je  le  croy. 
(Villon,  Codic.,  Débat  dn  Cuenr  et  dn  Corps, 

Jouaust,  p.  130.) 

Lequel  s'en  partit  luy  et  ses  gens  qui 
cstoient  bien  cinq  cens,  leurs  chevaulx  et 
harnois  saufz,  chascun  ung  petit  fardelet 
devant  eulx.  (N.  Gilles,  Ann.,  t.  II, 
f"  233  r»,  éd.  1492.) 

Résolurent,  avec  leur  dit  cappitaine  ou 
gouverneur,  de  se  rendre  a  composicion, 
qui  fut  telle  qu'ils  s'en  pourroient  aller  tous 
leurs  chevaux  et  harnois  saufs,  et  chacun 
portant  ung  pelit /'ardf/et  devant  luy  seule- 
ment. (J.  Chartier,  Chroii.  de  Charl.  VII, 
c.  210,  Bibl.  elz.) 

Ung  ferdelet  de  filz  d'erchaux.  {Compt.  de 
Monlbéliard,  1488  à  1489,  Arch.  muu. 
Montbéliard.) 

Le  fascicule  ou  fardelet  des  temps.  (Fer- 
GET,  éd.  J.  Petit,  fin.) 


FAR 


FAR 


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723 


FAUDELEUR,  S.  m.,  portcfaix  : 

Simonnelj  fardeletir.  (1374,  Arcb.  JJ  lOS, 
f»  150  V».) 

Estenne  le  fardeleur.  (7  juill.  1374,  S. 
Berlhomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

Jehan  Chevi^nat,  fardeleur.  (1397,  Ai'cli. 
.1.1  152,  f°  127  v.) 

FARDELiER,  aclj..  qui  porte  UH  fïirdeau : 
Un  asne  fardelur. 
(Vauq.,  Sa/.,  nu,  Simonide,  éd.   Ifil'i  1 

FARDELOT,  S.  m.,  petit  paquet  : 

.1.  petit  fardelot  de  viez  drapeaulx. 
(24  mars  139S,  Inv.  de  Régnant  Chevalier, 
tailleur  du  D.  de  Bourg.,  Inv.  de  meubles  de 
la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte-d'Or.) 

FARDEAiENT,  S.  m.,  acttoii  de  farder, 
de  se  farder;  déguisement,  ruse,  trompe- 
rie: 

Sy  pense  bien  que  le  fardemenl  de  la 
painture,  qu'elle  vouloit  faire  et  mettre  en 
elle,  estoit  l'achoyson  de  cellui  fait.  {Liv. 
du  Chev.  de  La  Tdur,c.  lui,  Bibl.  elz.) 

Si  entra  ens  avec  ses  truffes  et  fardemens 
qu'il  avoit  apportez.  (L.  de  Pbemierf., 
Decam.,  Richcl.  129,  f»  121  r".) 

Et  bien  Iny  sigoiffieront 
De  point  en  point  tout  l'errement 
Sans  mençongne  et  sans  fardement. 
(Alarp,  C"^"  d'Anjou,  Ricbel.  "Ci,  f"  il  v".) 

Sçachez  que  fardemenl  et  mauvais  re- 
gards, baisers,  acollers,  attoucbemens  des- 
lionnestes  sont  cause  de  péché.  (LeDociri- 
nal  de  sapience,  ("  46  v".) 

Eschivant  toutes  paintures  et  fardemens 
desbonnestes.  (Eximines,  Livre  des  s. 
anges,  f°  95  v,  éd.  1478.) 

Regrattement  et  fardement  de  vieilles 
choses  pour  les  mieux  vendre.  (R.  Est., 
Dictionariolum.) 

Mais  cen'estoit  qu'on»  petit  fardemenl. 
Qui  a  mon  cuenr  doonoît  allégement. 

(Haeert,  Ej)    Oip.,  VI,  éd.  s.  d.) 
Geste  fable  icy  nous  demonstre 
Que  beaulté  sans  entendement 
Ne  sert  seulement  que  de  monstre 
Ou  d'inntile  fardemenl. 
(Gcii.L.  Hai'dent,  ApoL,  2"    partie,  i.vi ,  Lprmier.) 

F.\RDER,  verbe. 

—  ReQ.,  se  charger  : 
Pour  son  hostel  face  sa  garnison, 

De  gens  d'oaear  et  prodommes  se  farde. 

(K.  Descuamps,  Pocs.,  Il,  Gi,  A.  T.) 

—  Neutr.,  dans  le  même  sens  : 

Car  de  malvaises  bierbes  te  fait  malvais  farder. 
(Grles  li  Mcisis,  ti  Estas  des  Seculers,  II,  78, 
Kerv.)' 

Mais  il  me  courenra  a  tous  exesses  tarder, 
De  vins  et  de  viandes  warder  de  trop  farder. 
(!d.,  li  Compl.  des  Compar/nons,  11,  2G9.) 

A  Rouen  le  peuple  dit  farder  pour  si- 
gnifier porter  des  fardeaux. 

La  langue  moderne  a  gardé  le  neutre 
farder  ivec  plusieurs  acceptions  techni- 
ques. 

FARDERiE,  S.  f..  action  de  se  farder  ■ 
pris  au  fig.  : 

Ce  n'esloit  que  une  farderie. 
Car  par  dedens  je  n'esloie  mie 
Tel  que  par  dehors  me  monstroies. 
(Deguili.ev[li.e,  Trois  Pelerinaii/es,  f°  M4Mrapr. 
Instit.) 


1.  PARDET,  S.  ni.,  paquet  : 

Et  acheté  marcbandies  de  diverses  me- 
nieres  et  se  les  trouve  an  divers  fardes. 
{Serm.,  ms.  i\letz  262,  f°45''.) 

2.  FARDET,  s.  m.,  fard,  déguisement, 
ruse  : 

An  matin  va  la  voir,  ains  qu'elle  soit  levée, 
He  que  de  son  fardel  soit  ointe  ne  fardée. 
(Gdiari,  Art  d'Amours,  Ricbel.  1593,  f"  170'.) 

C'est  de  puverie  la  some. 

Et  lo  fardel 
Mêlent  eles  en  lor  raget. 
(De  Richaul,  18,  Jléon,  Nour.  fier.,  I,  3S.) 

3.  FARDET,  S.  m.,  petite  pièce  de  mon- 
naie : 

François,  tu  as  biau  nom  et  baul, 
Mes  ton  biau  nom  .1.  fardel  vaut 
Se  vihinie  i  as  coverte. 
(Reclus  de  Moliess,  de  Charité,  Ricbel.  2.'illl. 
^•21o^) 

Cf.  Fabtel  et  Fertin. 

FARDEUR,  S.  m.,  celui  qui  donne  un 
faux  lustre  à  un  objet,  qui  en  cache  les 
défauts  : 

Mangonicus,  ca,  cum.  De  maquignon, 
fardeur,  fripier,  ou  regratteur.  (R.  Est., 
Dictionariolum.) 

Fardeur  de  chevaux.  (Cotgb.,  éd.  1611. J 

C'est  un  des  mots  dont  le  néologue 
Mercier  conseillait  l'emploi. 

FARDOiLLE,  S.  f..  coute  fait  à  plaisir  : 

Sanz  conter  trolles  ne  fardoiltes. 

(Court,  Roy.  lign.,  173S4,  W.  et  D.) 

FARDoiLMER,  farleilUer ,- illier ,  verbe. 

—  Act.,  barbouiller  : 

FnrdoilHë  furent  d'alun  et  d'arremenL. 
Très  bien  resenblent  Sarrazin  ou  tirant. 
(frise  d'Orenge,  432,  ap.  Jonck.,  Guill.  d'Or. 
Ces  vielles  dames  s'appareillent, 
Lèvent,  atirent  et  fardeillent 
Et  col  et  front  et  main  et  faice 
Que  jnenes  et  bêles  les  faice. 

(Dolop.,  2900,  Bibl.  elz.) 

—  Réfl.,  se  barbouiller,  se  farder  : 

Oui  se  vernicent,  qui  se  paignent, 
Qni  se  farleillent  et  qui  s'oignent- 
(G.  de  Coi.n'CI,  de  l'Emper.  qui  garda  sa  chasleé, 
Richel.  23111,  f  261''.) 

—  Fardoillié,  part,  passé,  fardé  : 

Virge  qui  de  charnenx  delis 
Garda  son  cors  pur  et  aiis, 
(îuant  ponr  baper  la  falosa 
Li  mondes  fartiliies,  polis. 
(Règles  de  Moliexs,  Miserere,  Ars.  3112, 
f  2ir.) 

I.i  mondes  fartiliies,  jolis. 

(Id.,  ib.,  Ars.  3S27,  f  130''.) 
ilermers,  Cniars  li  fardoilliez. 
Uni  maint  hricons  ont  despoilliez. 
ilÎAooL  DE  HotDAisG.  Soiige  d'Eiifer,  ap.  Juli., 
Mipl..   11.  389.) 

FARDRE,  voir   F.\RDE. 

FA!tE,  S.  f.,  engin  de  pêche  dont  on  no 
;  ouvait  se  servir  qu'à  certaines  époques  : 

Sunt  tamen  duo  alla  ingénia,  qufe  sic  vc- 
cantur,  la.  fare  et  le  quidel,  quibus  piscari 
permittimus  per  totura  annum  exceptis... 
(Lundi  apr.  Pâq.  1289,  Ord.  s.  te  pMie, 
ms.  Ste-Gen.  1133,  f  35^) 


—  Fête  solennelle  de  pêcheurs  ((ui  se 
tenait  vers  le  temps  de  Pâques,  et  pendant 
laquelle  il  était  permis  de  se  servir  de 
l'engin  appelé /'are;  une  Ordonnance  de 
1679  défendit  à'aller  à  la  fare,  parce  que 
cette  pêche  de  réjouissance  amenait  le 
dépeuplement  des  rivières  : 

La  fare  doit  commencher  a  Pasqnes. 
{Coût,  du  fief  de  l'eau,  transcr.  au  xv"  s. 
dans  le  L'w.  des  Sur.  de  S.  Ouen,  f"  138  r'^, 
Arch.  S.-Inf.) 

Qui  viennent  a  la  fare  de  Pasques.  (Ib.) 

Les  batiaux  de  la  fare.  (Ib.) 

Ceulx  qui  vont  a  la  fare,  des  .vi.  d.  des 
nasses  qui  sont  deus  a  la  S.  Joire,  par  la 
raison  des  nasses,  tous  ceulx  qui  vont  a  la 
fare  ne  poient  riens,  et  tous  ceulx  qui  ne 
vont  point  a  la  fare  de  chief  en  chief  la 
rivière  doivent  .vi.  d.  le  jour  de  la  S.  Joire, 
pour  leurs  nasses.  (Ib.) 

FAREIN,  voir  Fëiuim. 

FARESCHEOUR,  VOlr  FRARESCHEOB. 

FAREUR,  S.  m.,  celui  qui  pêche  avec  le 
filet  appelé  fare  : 

Et  les  devant  dis  fureurs  pescheront  en 
celle  sepmaine  sans  rien  poier  pour  ce 
que  culx  viennent  au  deffens.  (Coût,  du  fief 
de  l'eau,  transcr.  au  xv  s.  dans  le  Liv.  des 
Jurés  de  S.  Ouen,  f»   138  r»,  Arch.   S.-Inf.) 

FARFAiLLE,  S.  f.,  espèce  de  papillon  : 
Il  est  un  genre  de  papillon  qui  ne  cesse 
de  venir  a  la  lumière  tant  de  fois,  et  tant 
près,  qu'enfin  il  toinbe  et  meurt,  ses  ailes 
consumées  du  feu.  Vulgairement  on  appelle 
ceste  beste  papillon  une  farfaille,  on  peut 
l'appeler  en  grec  erophon,  puisque  le  nom 
latin  défaut.  (Lf.  BLA^■G,  Trad.  de  Cardan, 
f»199  r»,  éd.  1556.) 

FARFOUETTE,  S.  f.,  serfouctte,  sorte  de 
houe  : 

Petites  farfouettes  a  fouiller  les  racines. 
(Amyot,  OEuvr.  mél.,  de  l'Amour,  t.  II, 
f»659  V»,  éd.  1574,  Vascosan  et  éd.   1575.) 

FARGEAGE,  S.  m.,  redevance  en  blé  : 
Fargeage.  C'est  dans  le  pays  de  Bresse 
quatre  ou  cinq  mesures  de  bled,  que  le 
pranger  ou  le  métayer  se  retient,  pour 
payer  le  maréchal  de  son  village,  qui  for- 
gera et  raccommodera  pendant  l'année  les 
socs  et  les  fers  de  la  charue.  (Laubiere, 
Gloss.  du  Droit  fr.) 

FARGEz,  voir  Ferges. 

1.  FARiN,  voir  Farain. 

2.  FARIN,  voir  Fbabin. 

FARiNAGE,  ferinage,  s.  m.,  droit  de 
mouture  : 

La  moitié  du  ferinage  que  cil  qui  ladite 
ferme  lient  prent  au  moulin  de  Founichon. 
(Charte  de  1310,  Richel.  4910,  p.  97.) 

Je  maintenoie  tout  le  farinage  du  mueîin 
de  Conchy  et  tout  l'erbare  des  bos  de 
Conchy  appartenir  a  mi.  (1315,  Cart.  noir 
de  Corbie,  Ricbel.  1.  17758,  f  67''.) 

F.ARiNER,  verbe. 

—  Réfl.,  se  blanchir  avec  de  la  farine  : 

Nous  voyons  le  badin  François  se  fariner 

de    farine.    {C.    Bohchet,   Serees,    l,    139. 

Roybet.) 


724 


FAR 


FAR 


FAR 


—  Neutr.,  être  brisé,  être  comme  réduit 
en  poussière  : 

Fondoient  et  farinaient  eu  leur  péché. 
(G.  Chastell.,  Chron.,  V,  289,  Kerv.) 

_  Farinant,  part,  près.,  qui  pèle  : 
L'usage    (du    tartre)    est    contre    toute 
roisne,  impetisines,  peau  farinante.  (Loys 
GcYON,  le  Miroir  de  la  beauté,  i,  285,  éd. 
1615.) 

—  Fariné,  part,  passé,  couvert  de  farine  ; 
Je  ne  suis  badin  ny  fariné.  (G-  BotîCHET, 

Serees,  iv,  233,  Royb'et.) 

Un  badin  sans  estre  fariné  fit  ceste  ques- 
tion. {lD.,ib.,  V,  65.) 

Ce  mot  a  été  encore  employé  par 
Scarron. 

1.  FARiNiERE,  S.  f.,  coffre  OÙ  tombe  la 
farine  en  sortant  de  la  meule  : 

La  fariniere  ou  chiet  la  farine  en  mou- 
lant. (1453,  Arch.  JJ  182,  pièce  153.) 

Il  se  dit  encore  en  ce  sens  dans  quelques 
provinces. 

2.  FARINIERE,  adj.  f.,  qui  a  rapport  à 
la  farine  : 

Elle  (la  mustelle)  peusa  de  trouver  la  manière 

De  se  cacher  en  huche  farinirn', 

Eq  espérant  que  sa  proye  vienilrott, 

Et  la  dedans  a  l'aise  la  premlroit. 

(Gilles  CoRRozET,  Falil..  cxxvii,  Saint-Hilaire.) 

FARXSSIEN,  voir  FiSICIEN. 

FARLE,  adj.,  mot  douteux  exprimant 
l'idée  de  défavorable  : 

Mes  moûseigoor  Loys  de  France 
Li  esLoit  de  grant  confortance, 
Enseurqnetoul  monselût;nor  Karle 
De  Valois  ne  le  fu  pas  farlf. 
Mes  de  si  bon  cuer  la  regarde 
Que  lui  et  son  fruit  prist  en  fiarde. 
GoDEFROY  DE  Paris,  ChroiL,  8109,   Duchon.'' 
Especiaument  contre  lui 
Estoit  du  tout  raesire  Charle. 
Celui  ne  li  tint  mie  farle. 

(Id.,  <:*.,  147i.)  Impr..  fallr. 

FARLORUM,   VOlr  FRELORE. 

FARliOT,   S.   m.  f 

Pour  .VII.  farloz  et  .ii.  crans  croz  a 
abatre  paleiz.  (1358,  Compt.  mun.  de  Tours, 
p.  55,  Delaville.) 

FARLOUSE,  -  ouze,  S,  f.,  l'authe  des 
prés,  sorte  d'alouette  : 

La  caleudre,  le  coctievis,  l'alouette,  la 
farlouze,  le  proyer,  et  autres  petits  oyseaux 
terrestres,  pour  estre  de  seiche  tempéra- 
ture, sont  plus  souvent  baillez  pour  méde- 
cine que  pour  nourriture.  (Belon,  Nat. 
des  Oys.,  I,  xx,  éd.  1555.) 

Mais  comme  advient  que  les  farlouses, 
proyers,  couchevis  et  allouettes,  ne  se 
branchent  en  arbres,  etc.  (Des  OiS-if"  117'', 
ap.  Ste-Pal.) 

FARMACiE,  s.  f.,  remède  purgatif,  pur- 
gation  : 

Les  farmacics,  c'est  a  dire  les  médecines 
laxatives,  puraenl  le  corps.  (Evrart  de 
CoNTV,  Probl.^d'Ar.,  Riehel.  210,  f"  32  v».) 

Les  farmacies  et  les  choses  ameres  et 
puans  purgent  le  corps.  (Id.,  ib.,  f°  3b  v°.} 


Farmacie  ne  soit  faite  devant  que  trois 
jours  ne  soient  passes.  (H.  DE  MoNDEV., 
Riehel.  2030,  t»  85.) 

FARMAIL,   voir  FERMAIL. 
FARMAILLET,   VOir  FERMAILLET. 

F.\RMAL,  voir  Fermail. 

F.\RME,  voir  Ferme. 

p.\RNE,  s.  m.,  sorte  de  chêne  : 

(Le)  famé  qui  est  aussi  une  espèce  de 
chesne.  (Jan  Martin,  Vilruve,  p.  102,  éd. 
1547.) 

1.  FARON,  faru,  s.  m.,  paraît  signifier 
baie,  golfe  : 

En  secours  vous  amaine  .4lixandres  le  roy. 
Demain  sera  logiez  contreraont  ce  rochoi. 
Et  Gadifer  respont  :   Petit  confort  i  Toi, 
I.i  farons  est  moult  grant  et  parfont  li  peschoi. 
(Test.  d'Alix.,  Riehel.  21.365,  P  138  t°.) 
Les  lices  irespasserent  decoste  le  faru. 

(Ib.,  f°  114  r°.) 

Li  faronn  est  trop  grans  et  parfont  le  gravoi, 
Ne  n'i  a  point  de  gué  a  .c.  lieues,  je  croi. 

(Vœux  du  Paon,  Riehel.  368,  f  90=.) 

Cf.  Far. 

2.  FARON,  s.  m.,  semble  synon.  de 
mèche  et  de  lumignon  : 

Et  ne  seront  les  mesches,  farons,  et 
luminons  des  cierges,  que  de  huit  fils  de 
bouras  seulement,  en  chascun  cierge. 
(Paradin,  Hist.  de  Lyon,  p.  225,  éd.  1573.) 

3.  FARON,  s.  m.,  cercueil  : 

Et  tantost  apprez  fut  le  dit  Guillaume 
ensevely,  mis  en  un  farons  et  sur  une 
charettê...  mené  a  Gouipiegne  et  enterré 
aux  Cordeliers.  (Mathieu  d'Esgouchy, 
Chron.,  I,  145,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

FAROU,  s.  m.,  lanterne? 

Item  pour  deux  faroux  qu'il  fit  faire 
pour  la  ville.  (18  janv.  1420,  Reg.  consul, 
de  Lyon,  1,  281,  Guigue.) 

FAROUCHE,  farouge,  adj.,  sauvage  : 
En  cheste  roche  farouge  et  estrange.  (S. 
Graal,  Vat.  Chr.  1687,  i'  46''.) 

F.\ROUCUEJiENT,  ferouchement,  farou- 
(jemenl,  adv.,  d'une  manière  farouche  : 

Si  se  commencierent  a  esbruir  ferou- 
chement et  a  donner  menaces.  (Bersuire, 
T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  t»  W.) 

Au  bon  parole  doulcement. 
Et  au  félon  farougcmenl . 
(Quatrains  moraux,  xx,  tiré  d'un  ras.  du  xï°  s.) 

Et  comme  ledit  Octalicus  cryast  et  brayast 
farouchement  encontre  ledit  Fabius.  (Sec. 
dec.de  TU.  Liv.,  iv,  3,  éd.  1530.) 

Ce  sont  gens  si  lasohes  et  si  mal  nez, 
qu'ils  ne  sçauroient  tenir  la  main  ferme  a 
ce  furieux  cbeval  de  l'envie,  qui  farouche- 
ment les  esgare  parmi  la  mesdisance.  (Dp 
ViLLARS,  Mêm.,  2°  av.  au  lect.,  Michaud.) 

Ce  mol  nécessaire  se  trouve  dans  (\c 
bons  auteurs  du  xix=  siècle  : 

Ce  peuple,  qui  pratiquait  farouchement 
une  religion  composée  de  Mahomet,  de 
Jésus-Christ  et  de  Jupiler.  (V.  HuGO,  le 
Rhin,  Conclus.) 

FAROUCUETÉ,  S.  f.,  sauvageric  : 

Les  bœufs   sauvages,  qu'on   appelle  en 


Provence  et  Languedoc  bœufs  brans  ou 
branes,  ne  duisenl  a  aucune  chose  pour 
leur  grande  furie  et  faroucheté.  (Maison 
rust.,  I,  23,  p.  104,  éd.  1638.) 

FAROUGE,  voir  FAROUCHE. 
FAROUGEMENT,  VOif  FAROUCHEMENT. 

FARRAGE,  S.  m.,  mélange  de  fourrage 
ou  de  grain  : 

Le  farrage  est  une  composition  de  plu- 
sieurs grains  francs  et  sauvages,  qu'on  tire 
des  cribleures  de  bleds,  fromens,  seigles 
et  orges.  (0.  DE  Serres,  Th.  d'agr.,  p.  277, 
éd.  1815.) 
—  Droit  sur  cette  espèce  de  grain: 
Certain  droit  de  salinage,  de  forge  et  de 
farrage.  (1534,  Aveu  de  Semur,  Soc.  ar- 
chéol.  de  la  Creuse,  1877,  p.  143.) 

FARRAGiERE,  S.  f.,  terre  où  l'on  sème 
le  farrage  : 

On  pose  la  farragiere  a  l'abri,  a  ce  que 
couverte  de  la  bize  le  bestail  y  puisse 
commodément  séjourner  et  paistre  durant 
l'hyver.  (0.  de  Serres,  Th.  d'agr.,  IV,  6, 
éd.  1605.) 

FARRAiLLON,  S.  m.,  petit  bauc  de  sable 
que  quelque  passage  ou  fil  d'eau  tient 
séparé  d'un  grand  banc  ; 

Aval  d'icelle  petite  montaigne  et  du 
sable,  tu  voyrras  deux  farraillons  ou  trois. 
(P.  de  Garcie,  le  grant  Routtier  de  mer, 
f»  22  r».) 

Si  tu  veulx  entrer  devers  l'est,  range  les 
farraillons,  qui  sont  comme  une  isle,  et 
te  demourront  devers  le  nort.  (Id.,  ib., 
f»  23  V".) 

Ce  terme  de  mer  se  trouve  dans  les 
additions  d'Auber't  au  Dictionnaire  étymo- 
logique de  Ménage. 

FARRAMAs,  S.  f.,  terme  d'injure  ; 

Icelle  Katerine  dist  a  la  suppliant  telles 
ou  semblables  paroles  :  Farramas,  putain, 
pannanesse,  cabatz  rabatu.  (1463,  Arch. 
JJ  199,  pièce  144.) 

FARRE,  voir  Fderre. 

FARREE,  ferrée,  s.  f.,  coup  : 

Si  prist  une  lance  quaree 
Et  donne  Gonrie  tel  farree 
En  mi  les  dens  qu'il  l'a  brisie. 

(Rom.  de  Ham,  p.  317,  iUichel.) 
U  col  li  donnent  granz  colees 
E  en  la  face  granz  ferrées. 

(Pass.  J  -C,  ms.  S.-Brieuc,  f"  52».) 
Ou  col  li  donnent  grans  colees 
Et  en  le  fâche  grans  farrees. 

(Ib.,  ap.  Duc,   m,  208°,  éd.  Didot.) 
Ramembre  la  sueur  du  sanc,  la  ledenge 
des  farrees.  (Miseric.   N.-S.,  ms.  Amiens 
412,  1»  107  r°.) 

F,\RREMARE,  S.  f.,  ruse  : 

Et  fut  trouvé  que  le  tout  u'estoit  que 
pipperie  et  une  grosse  farremare  mise  sus 
par  le  seigneur  des  Querdes,  pour  re- 
prendre ville  et  cité.  (J.  Molinbt,  Chron., 
oh.  ccr,xi,  Buchon.) 

PARRET,  voir  Foret  1. 

FARRiE,  s.  f.,  sorte  de  mesure  : 

Les  chargemens  (de  sel)  a  Segen  se 
feront  par  farries,  ainsi  qu'ils  ont  accous- 


FAS 


FAS 


FAS 


725 


tumé,  a  raison  de  soixante  farries  pour 
centenal  de  quintaux.  (1500,  Ord.,  xxi, 
268.) 

FARRiN,  voir  Febin. 

1.  F.\RS,  S.  m.,  farceur  : 

Je  vous  chanleray  comment 

Un^'  fars  se  laissa  farser, 

Ainsi  qu'il  avient  souvent 

Pour  anllrui  volloir  grever. 
(Canchon,  ap.  Ler.  de  Liuey.  Ch.  hisl.  fr.,  lll, 
3-2.) 

Que  feront  doncques  gaudisseurs  elfars, 
et  perruquez  empatoufflez  de  coquardise? 
(J.  MOLINBT,  Chron.,  cb.  cccxxxiv,  Bu- 
chon.) 

2.  FARS,  adj.,  farci  : 

Le  col  d'nn  cisne  a  pris  qui  estoit  fars 
D'ues  et  de  poivre  et  de  pièces  de  cliars. 
(Alesckans,  4879.  ap.  Jonck.,  Gitill.  d'Or.) 
Herenc  puant  en  liu  de  bars 
Li  font  sovent  sen  veatre  fars. 

(Vers  de  le  MorI,  Richel.  373.  f°  342".) 
Robins  n'ert  mie  coustumiers 
De  couchier  au  vespre  si  fars. 
(De  Jouglel,  Montai^lon  et  Raynaud,  Fabl.,  IV, 
116.) 

FARs.\NT,  adj.,  qui  fait  des  farces  : 

Laisser  ne  puis  de  vous  aimer, 

F.aictes  vous  l'asne  % 
Soyeï  farsante,  ou  moi[ueresse. 
Soit  lascheté,  ou  hardiesse. 
Je  sais  fait  pour  tous  honnorer. 
(0.  DE  LA  Marche,  Mt'm..  H,    i,  Michand."! 

FARSER,  voir  Farcer. 

FARSET,  S.  m.,  casquette  : 

Cependant  tous  ces  pauvres  forçats  arri- 
vent au  nombre  de  quelque  deux  a  trois 
cents  ;  ils  se  mettent  le  long  des  degrez 
de  l'église  par  ou  le  roy  devoit  passer  pour 
aller  a  la  messe,  ou,  dez  qu'ilz  le  veirent, 
ils  se  jetterent  tous  a  genoux,  ayant  abbatu 
leur  farsel  et  capan,  estans  nus  comme  ils 
sont  quand  ils  tirent  la  rame,  crians  Mise- 
ricordia  !  (Cayet,  Chron.  nov.,  introd., 
p.  62,  Michaud.) 

FARSEUR,  voir  FARCEUR. 

FARSiL,  S.  m.,  ruse  : 

Par  art  pranl  le  chien  le  gorpil, 
Celui  qui  tant  set  de  farsil. 
Qui  les  autres  bestes  engigne. 

{.Ovide  de  arU,   Richel.  19152,  f»  93».) 

FARSSER,  voir  Farcer. 

FARTEILLIER,  VOir  FaRDOILLIER. 

F.\RTEL,  S.  m.,  sorte  de  menue  mon- 
naie : 

Mes  ton  beau  nom  .i.  /'arW  vaut. 
(RECLt.ç  i)E  MoLiENS,  de  Charité,  Richel.  15212 
f°  81  v») 

Cf.  Fardet. 

FARTILLIER,  voir  FARDOILLIER. 

FARU,  voir  Faron. 

FARvoLiN,  s.  m.,  sorte  de  poisson  : 
Le  fanolin  est  ung  poisson  qui  se  lieve 
sur  le  dos  et  encline  la  teste,  il  est  rouge 
debors   et  est  blanc  par  dedans.    (Ptaline 
de  honneste  volupté,  f»  102  v»,  éd.  1328.) 

i.  FAS,  2'ltas,  mot  tout  latin,  ce  qui  est 
permis  ; 


Ledit  roy  d'Engleterre  fît  tant  par  fas  et 
par  nephas  qu'il  passa  ladite  rivière  luy  et 
son  ost.  (Titre  de  141S,  Chron.  Briocense, 
Morice,  Pr.  de  IH.  de  Bret.,  I,  100.) 

Cil  qui  par  phas  ou  nephas  fault. 
(Greban,  .1/(s7.  de  la  pass.,  3795,  G.  Paris.) 

Je  tiens,  par  fas  et  par  nefas, 

Des  bénéfices  ung  grant  tas, 

Prébendes,  pensions,  chapelles. 
(Farce  de  Bien  Mondain,  Aoc.  Th.    fr.,  111,  190  ) 

2.  PAS,  interjection  exprimant  le  dé- 
goût : 

On,  fas,  parsaincte  Marie. 
Reculez  vous,  je  vous  eu  prie  ; 
Jamais  chose  ne  fut  si  aigre. 
(Farce  de  Jeninol ,  Ane.  Th.  fr.,  I,  292.) 

FASCE,  voir  Faisse. 
FASCELET,  voir  Faisselet. 

FASCETTE,   VOir  FaISSETTE. 

FASCHANT,  fachunt,  adj.,  fâcheux,  im- 
portun : 

L'une  dit  a'i'il  est  trop  fâchant, 
L'autre,   qu'il  a  belle  manière. 
Mais  il  se  panche  ung  peu  devant. 
(CoQiirLLART,  Droitz  no'tp  ,  2°  part.,  do  Injuriis, 
I.  185,   Bibl.  eh.) 

FASCHART,  fath.,  adj.,  fâcheux,  im- 
portun : 

Ung  grant  nebule  qui  me  fasche. 

Tant  mol,  tant  vain,  fnschart  et  lasche. 

(Therence  en  franc.,  t"  127°,  Verard.) 
Le  suppliant  dist  a  icellui  Gérard   qu'il 
n'estoit  que    ung  fachart.   (1480,   Arch.  JJ 
206,  pièce  570.) 

Plusieurs  leurs  querelles  soustienuent 

Contre  aulcunes  fasckardes  qui  maintiennent 
Par  faulx  abus  les  povres  malheureux. 

(Crétin,  Poés.,  p.  1i5,  éd.  1723.) 

FASCHE,  fâche,  s.  f.,  contrariété  : 
Tant  avoyent  soustenu  d'ahan  tant  pour 
la  fâche  du  temps  d'iver  qui  avoit  ja  le 
cours,  que  pour  le  domage  que  avoient  la 
emcouruz.  (D'Auton,  Chron.,  Richel.  5082, 
f»  55  r».) 

FASCHEL,  voir  Faissel. 

FASCHEUSETÉ,  fuch.,  S.  f.,  caractère 
de  ce  qui  est  fâcheux  : 

Voyant  qu'il  me  fant  desaprendre 
Vos  complexion.*;,  pour  aprendre 
Les  facttensetes  d'une  tame. 
Las  las,  d'angoysse  je  me  pâme. 
fJ.  A.  DE  B.iIF,  le  Brave,  v,  4,  éd.  1!i73.) 

FASCHiNE,  voir  Faissine. 
FASciER,  voir  Faissier. 
FAsciN,  voir  Faissin. 

FAscoN,  s.  m.,  étincelle  : 

Et  en  voloient  les  flamesces  et  li  fascon 
en  le  ville  de  Valenchienes.  (Froiss., 
Chron  ,  m,  152,  Kerv.) 

Rouchi,  façon,  ce  qui  reste  de  la  paille 
brûlée,  non  entièrement  réduite  en  cen- 
dres. 

FASEE,  s.  t..  contentement  : 

Se  je  ponie  avoir  ccsle  dame  eaivree, 
Et  che  félon  cabus  qui  l'a  ciii  ammenee, 
J'en  aroie  auke  nuit  Iresloule  ma  fasee. 

(B.  de  Seb..  vu,  547,  Bocoa.) 


1.  FASELE,  S.  f.,  faséole  : 
Semer  des  faseles.  (Belle  For.,  Secr.  de 
l'agric,  p.  362,  éd.  1571.) 

à.   FASKLE,  VOirFiSSELE. 

3.  FASELE,  voir  Faisselle. 
FASELET,  voir  Faisselet. 
FASFLEUR,  S.  f.,  p.-ê.  fleur  de  farine  : 
Recolice,  fustec,   fasfleur,  savon,  soufre 
et  couperose.  (1.341,  Ord.,  xii,65.) 

FASINER,  voir  Fesnier. 
FASNE,  voir  Famé. 
FASQOE,  voir  Facque. 

FASSAIRT,   voir  FaLSART. 

FASSE,  voir  Faisse. 
FASSEL,  voir  Faissel. 

1.  FASSELLE,  VOir  FiSSELE. 

2.  FASSELLE,  VOir  FAISSELLE. 

FAssELONj  voir  Faisselon. 

FASSET,  S.  m.,  basquine  : 

item  ung  fasset  de  tiirfatas  a  gros  grans, 
avec  bandes  de  vellours  et  cbaynetes,  et 
le  corps  faict  a  petits  plis.  (29  juillet  1580, 
Addition  d'inventaire,  Draguignan,  dans  la 
Revue  des  Sociétés  savantes,  b°  série,  t.  VlH, 
p.  118.) 

Item  ung  fasset  de  drap   de  Paris.  (76.) 

FASsiE,  voir  Faisse. 

FASSON,  voir  Façon. 

F.\ST,  voir  Fat. 

FASTEL,  s.  m.  ? 

Les  portes  couleisses  n  pendent  li  fastel. 

(Guy  de  Garni/.,  Richel.  24366,  p.  225».) 

FASTENGiER,  V.  a.,  dégoûtcr  : 

Ainz  se  Insera  corn  soleil  en  estez 
K  plus  assez,  queja  u'ert  recensez 
!Ne  de  sa  joie  n'fr/ james  fastengez. 
(Petite  ptiilosophie,  ms.  Cambridge,  S.  John's  I, 
II,  P.  Meyer,  Remania  VIII,  340.) 

FASTic,  voir  Fastide. 
FASTiD,  voir  Fastide. 

FASTIDATION,   VOIT  FASTIDIATIO.N 


F.\sTiDE,  fastid,  fastic,  s.  m.,  dégoût: 
Li  mangiers   que   on   prent   doit   estre 

contraires    al    appétit,  si   ke  par  le  fastide 

del  mengier  désire   on   a  jeûner.  {Explic. 

sur  leDeutér.,  -Maz.  1351,  f»  11?»".) 
Quant  la  personne  est  délicate  et  foible 

et  plein  de  fastide.  (B.  de  Gord.,  Pratig., 

IV,  9,  éd.  1495.) 

Fastide,  c'est  abliominacion  de  viande  et 
de  beuvrage,  ainsi  que  nauzee.  (1d.,  ib.,  v, 
8.) 

Geste  viande  est  de  difficile  concoction 
et  donne  fastic  et  douleur.  (Platine  de 
honneste  volupté,  S'  79  r»,  éd.  1528.) 

Que  sert  il  a  la  mère  d'endurer  un  des- 
dain,  fastid  et  degonttement  de  toute 
bonne  viande,  a  cause  des  humeurs  vicieux 
qui  occupent  son  estomach  f  (Joua.,  Err. 
pop.,  U'  p.,  m,  5,  éd.  1579.) 


726 


FAS 


FAS 


FAT 


FASTIDIATION,  -  dalioii,  S.  t.,  dégoùt  : 
Prolixité    mère    de  fastidiation.   (La  très 
ample  et  vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.- 
Ben., 1486,  f'^  T-) 

Le  Seigneur  vous  donnera  des  chairs, 
affia  que  vous  mangiez,  non  pas  ung  jour 
ne  deux,  ou  cinq  ou  dix  ne  vingt  aussy, 
jusques  a  ung  mois  de  jours,  jusques  a  ce 
qu'elle  sorte  liors  par  voz  narines,  et 
qu'elle  se  tourne  en  faslidation.  (Le  Fevre 
d'Est.,  Bible,  Nomb.,  xi,  éd.  lS3i.) 

FASTiDiE,  S.  f.,  dégoût  : 

Adfin  qu'en  vous,  occupé  en  haultes  be- 
songnes,  ne  redonde  faslidie  par  prolonga- 
tion' de  croisons.  (W.WRIN,  Anchienn. 
Cron.  d'Englet.,  II,  311,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

FASTiDiER,  verbe. 

—  Act.,  dégoûter,  rebuter,  ennuyer  : 

Or,  par  la  penr  de  te  fasliâier 
Ou  eoauyer,  ou  trop  t'alleilier, 
.le  feray  lin  a  ma  lettre  inutile. 
(R.  DE  CoLLERïE,  Episl.,  XV,  Bibl.  elz.) 

Sur  quoy  il  me  respondit  que  je  ne 
Vavois  nullement  faslidie  (usant  de  ce 
mot),  et  qu'il  falloit  savoir  quelle  heure  il 
estoit.  (Sully,  CEcon.  roy.,  cb.  cxix,  Mi- 
chaud.) 

—  Neutr.,  éprouver  du  dégoût  : 

Donc,  ponr  garder  mon  cnenr  de  tedier, 
Fnslidier,  veuillez  remédier 
A  mon  (trief  mal,  pins  viste  que  le  pas. 
(K.  DE  CoLLEBïE,  Epislres,  ni,  Ung  Amoureux  se 
plaignant,  Bibl.  elz.) 

FASTiDioN,  S.  m.,  dégoût,  répuguaiice. 


Le  jeune  de  fastidion  et  d'orgueil  estsoy 
pou  prisier  et  estre  humble.  (J.  GouLAIN, 
Bation.,  Richel.  437,  f  2-23  v.) 

FASTiDiR  (se),  V.  réfl.,  se  dégoûter  : 
Et  se   l'on  voit  qu'elles    (les  gelines)  se 
fastidissent  de  trop  de  viande  leur  en  con- 
vient moins  donner.  (Plaline  de   honneste 
volupté,  f»  57  r»,  éd.  1528.) 

FASTiGAGE,  -  aige,  s.  m.,  prob.  le  droit 
de  feslage,  que  le  seigneur  levait  sur 
chaque  maison  : 

Le  seigneur  Loys  Bonnaparte,  Italien, gou- 
verneur commandant  pour  le  faict  de  la 
guerre  au  présent  lieu  de  Monteulx,  a 
confessé  avoir  eu  et  repçu  de  la  commune 
de  Monteulx  la  somme' de  cinq  flourins, 
pour  son  fastigaige  pour  ung  moys  finis- 
sant au  septiesme  jour  du  moys  de  juing 
prochain.  (27  mai  1392,  Arch.  niun.  Car- 
pentras.) 

FASTRiE,  s.  S.,  boutique  ? 

Sur  une  question  regardant  les  Lombars 
tenans  fastrie  a  Lille,  lesquelz  Lombars  se 
vouloient  exempter  de  non  sortir  jurisdic- 
tion  par  devant  eschevins  de  Lille.  (1423, 
Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  jhs,  Bibl.  Amiens.) 

FASTROiLLE,  fastroulle,  fatrouille,  fa- 
troulle,  s  f.,  fagot  : 

Comme  le  menu  peuple  mangeoit  du 
pain  de  son  avoine,  il  alloit  par  bandes  en 
la  forest  d'Halatte  couper  du  bois  dont  il 
faisoit  des  fatroui.lles  qu'il  vendoit,  pour 
avoir  du  pain.  (.1.  Mallet,  Exlr.  de  ce  qui 
s  est  passe  en  la  ville  de  Sentis,  Mon.  inéd 
p.  48.)  ' 


—  Tromperie,  invention  mensongère  : 
Je  ne  tien  compte  de  vo  prime  et  de  vo 

tierche  ;  ce  ne  sont  que  fastroulles.  (1423, 
Arch.  JJ  J72,  pièce  322.) 

Icellui  Berthelemieu  dist  au  suppliant 
que  ce  n'estoient  que  fatroulles  de  son  fait. 
(1429,  Arch.  JJ  174,  pièce  326.) 

N'est  de  merveille  si  entre  si  haulx  et  si 
puissans  princes  il  y  ait  des  couvers  hon- 
gnis  tousjours,  quant  povres  et  petites 
gens  vivent  a  peine  sans  en  avoir  entre 
eux  beaucoup,  et  pour  fastroulles.  (G. 
Chastell.,  Chron.,  111,  30,  Kerv.) 

Multitude  de  superstitieuses  inventions 
et  fastroulles.  (Id.,  Vérité  mal  prise,  VI, 
236.) 

FASTROiLLERiE,  fattrouHlerie,  s.  f., 
bagatelle,  niaiserie  : 

Frivola,  nug('e,aruni,  ineptiae,  fatlrouille- 
ries.  [Trium  ting.  dict.,  1604.) 

FASTROILLEUR,  fatroulleur,  s.  m.,  ba- 
vard qui  ne  sait  dire  que  des  fadaises,  qui 
ne  s'occupe  qu';"i  débiter  des  niaiseries,  des 
mensonges  : 

Icellui  Perrin  dist  au  suppliant  que  il 
n'estoit  que  un  fatroulleur  et  le  cuidoit 
ainsi  esbaboyner.  (1403,  Arch.  JJ  158, 
pièce  224.) 

Icellui  Berthelemieu  dist  au  suppliant 
que  ce  n'estoient  que  fatroulles  de  son  fait, 
Lequel  lui  respondi  que  il  n'estoit  point 
fatroulleur.  (1429,  Arch.  JJ  174,  pièce  326.^ 
Mais  fatrouUeurs  recitans  vaines  fables 
Fault  mellie  sus  par  moyens  illicites. 
(P.  MicHAULT,  Doctrinal  de  court.   f°  60  r",  éd. 

Genève,  s.  d.) 

FASTROiLLiER,  fastroiiler,  falroiller, 
fatrouiller,  fatrculler,   fetroniller,  verbe. 

—  Neutr.,  bavarder  à  tort  et  à  travers, 
baragouiner,  goguenarder,  bougonner  : 

Lors  commança  a  /'asIroiUier 

Et  le  boa  fransoiz  essillier 
(J.  BîiETEi.,  Tourn.  de  Chaurenei.  50,   Delmotte.) 

Quant  li  proudom  qui  hernechoit 

Oi  celui  qui  /aslroilloit 

Ne  set  que  il  va  devisant  : 

Que  vas  lu,  dist  il  fasiroillani, 

t'O  ne  sai  quel  mal  lez  tu  diz. 
(FaU.  desAngl.,  Iticliel.  19132,  f"  47  v».) 

L'une  crye  et  l'autre  falrouHe. 
(CoQuiLLART,  Eiiçucsle,  II,  119,  Bibl.  elz.) 

—  Act.,  marmotter  : 
Einsi  fastrouloit  son  françois 
Conrat  Warnier  contre  son  fil. 

(.1.  Bbëiel,   Tourn.  de  Chauvenci,  908,  Delmolle.) 

—  Act.,  faire  un  ouvrage  d'une  manière 
grossière,  cameloter,  fagoter,  ravauder  : 

Veez  cy  la  plus  forte  faerie 
Dont  oneques  liomme  ouyst  parler  ; 
J'ai  trouvé  l'huis  sans  desceller 
Et  si  l'ay  trouvé  verronillié. 
Serré,  bendé  et  falrouillié. 
Et  s'est  Joseph  hors  transpoiio. 
(Greba.v,  Mist.  de  lapass.,  29947,  G.  Paris.) 
Je  fatre,  prim.  conj.,   aud  je   fatrouille. 

—  I  botche  or  bungyll  a  garment  or  thyng. 
as  he  dothe  that  is  nat  a  perfyte  workeman. 

—  Cest  habit  n'est  que  fatré  or  fatrouille. 
This  garment  is  butbotched.  (Palsgkave, 
Esclairc.,  p.  461,  Génin.) 

Ce  saion  ne  fust  jamays  fait  de  la  mavii 
d'ung  ouvrier,  il  n'est  que  fatrouille.  (Id., 
ib.,p.  472.) 


—  Ne  faire  que  fastroillier,  ne  faire  rien 
à  propos,  ne  rien  faire  qui  vaille  : 

Y  ne  font  rien^  gue  falroiller. 
En  enlx  n'a  ryme  ne  raison. 
(Mist.  du  siège  d'Orl.,  6150,  Guessard.) 

Vous  ne  venez  pas  a  propos  ; 
Vous  ne  faictes  que  fatrouiller. 
{Farce  de  Colin  Fili  de  Thevot  le  Maire,  Ane.  Th. 
fr.,  II,  ,393.) 

—  Fastroillier  s'est  employé  aussi  dans 
le  sens  de  farfouiller  : 

nesconfort  de  ses  mains  me  taste  ; 
Il  me  falrouille,  il  me  tempeste. 
Le  povre  entendement  me  gaste. 

(Le  Chasleau  de  labour,  éd.  1499.) 

Hau,  comme  il  s'esmouelie  ; 
Je  croy  qu'il  y  a  quelque  mouche 
Qui  luy  felrouille  soubz  la  fesse- 
{Farce  d'un  Genlilh.,  Ane.  Th.  fr-,  1,  233.) 
Il  m'a  le  ventre  barbouillé 
Et  entre  les  cuisses  fatrouille. 
(Serm.  joy.  d'ung  fiancé,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
xvi'  s.,  III,  7.) 

BscaTraoullIez,  fatrouiltez,  badrouillez, 
Traioez,  taillez,  retournez,  retouillez... 
Oncqnes  François  ne  furent  a  tel  dance. 
IMOLINET,  Chans.  sur  la  journ.  de  Guinegate,  ap. 
Ler.  de  Lincy.  Ch.  his!.  fr.,  I,  392.) 

—  Neutr.,  faire  l'acte  vénérien  : 

Baisez,  falroullez,  trie,  trac, 

Torchez,  estraicles,  rii-,  rac. 
(R.  DE  CoLiERYE,  Monol.  de  Résolu,  Bibl.  elz.) 

Elle  (la  licorne)  purifioit  l'eau  des  mares 
et  fontaines,  d'ordure  ou  venin  aucun  qui 
y  estoit,  et  ces  animaux  divers  en  seureté 
venoient  boire  après  elle,  ainsi  seurement 
on  pouvoit  après  luy  fatrouiller,  sans 
danger  de  chancre,  vérole,  pisse  chaude. 
(Rab.,  1.  V,  c.  29,  éd.  1S64.) 

—  Se  livrer  à  la  débauche  de  boire  : 

Or  avant,  préparez  les  doncques   (les  coupes,    les 
lllacons,  les  aiguières. 
Qu'il  n'y  ait  plus  que  fatrouller. 

(Vtel  Testam.,  18339,  A.  T.) 

Pic,  Vermand.,  fertouiller,  Temner. 

FASTROULER,  VOir  FASTROILLIER. 
FASTROULLE,  VOir  FASTROILLE. 

FASTUO.siTÉ,  S.  f.,  orgueil  : 

Ils  le  vindrent  trouver  assis  avec  une 
perturbation  et  fastuosité  intolérable, 
vSelve,  Coriolan,  éd.  1547.) 

FAT,  fate,  fast,  s.  m.,  destin,  destinée  ; 

Pourquoy,quant  les  Turcqz  veyrentainsy 
fortune  estre  pour  eulx,  ilz  le  reputoient  a 
fast  de  leurs  dieux.  (Wavrin,  Anchienn. 
Cron.  d'Englet.,  II,  75,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

Pour  voir  si  conme  je  croy  la  naissance 
Je  si  très  grant  cité  comme  Rome  devoit 
estre    aus   fates  ou  aus   destinées.    (Ber- 
SUIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  9>.) 
iNotez  que  fat  et  vieille  destinée 
Par  long  decours  viennent  a  Bu  escrite. 
(C.  Chastellais,  le  Dit  de  verilé,y\,  24-2,  Kervyn.) 

Destin  ou  fat  ou  divine  disposition. 
iPostel,  Hist.  mem.,  f°  30  v°,  éd.  1332.) 

FATABLE,  VOir  FECTABLE. 

FATAL,  adj., poursuivi  parla  destinée  ; 
Comme  il  fit  de  M.  de  Bourbon,  du  duc 


FAT 


FAU 


FAU 


727 


de  Savoie,  Charles,  et  du  marquis  de 
Salusse,  qui,  tous  trois,  furent  malheu- 
reux et  fort  fatals  pour  avoir  pris  son 
party.  (Brant.,  Grands  Capit.  estrang.,  1.  I, 
c.  XXXI,  Bibl.  elz.) 

FATALiSER,  -  zer,  V.  a.,  prédestiner, 
régler  par  un  arrêt  irrévocable  de  la  des- 
tinée, de  la  fatalité  : 

Je  te  advise  que  laut  est  bien  fatalizé 
que  fortune  ne  sera  contre  luy  que  unf; 
jour  et  une  nuyt.  {Perceforesl,  vol.  V, 
f°  13',  éd.  1528.) 

Et  aucuns  font  sonner  fort  haut,  et  a 
tous  propos,  fatal  et  fatalité,  et  fatalement  : 
et,  une  fatale  destinée.  Et  viennent  jusques 
a  faire  un  verhe  fa(n}talizer.  (H.  Estienne, 
Lang.  franc,  italian,  dial.  II,  éd.  1583,  p. 
436.) 

Fatalizer.  To  destinate,  appoint,  or  de- 
signe  unto  an  inévitable  issue.  (Cotgr.,  éd. 
1611.) 

Fatalizer,  Destinar.  (C.  Oudin,  Dict.  esp. 
éd.  1660.) 

FATE,  voir  Fat. 

FATÉ,  adj.,  prédestiné  : 

Fate  et  fatalité  ou  destinée  est  tout  ce 
que  les  dieux  délibèrent  et  disent,  et  vient 
de  ce  latin  (for  faris)  qui  en  françois  si- 
gnifie parler,  et  telle  chose  fatee  et  destinée 
advient  tousjours,  ■  car  Dieu  prevoyt  les 
choses  a  venir  comme  les  présentes.  {La 
Mer  des  hystoir.,  t.  I,  f»  64\  éd.  1488.) 

FATEiT,  voir  Fealté. 

FATEUR,  voir  Faiior. 

FATIEREMENTj  VOir  FAITIEflEMENT. 

PATiGABLE,  adj  .^  facile  à  fatiguer  : 

Esprit  non  fatigable.  (Le  JIaire,  Temple 
d'honn.  et  de  vertu,  éd.  1504.) 

—  Fatigant  : 

Exercice  fatigable.  (La  tresample  et 
vraye  Expos,  de  la  reigle  M.  S.  Ben.,  1486, 

f"  68''.) 

Morvan,  fatigante,  pénible. 

FATiGATiON,  -cion,  S.Î.,  fatigue,  peine, 
travail  : 

Icellui  Cuarmel  flst  convenir  ledit  escuier 
en  la  court  de  l'église  a  Tournay  en  cas 
d'asseurement  juratoire,  pour  lui  donner 
plus  de  peine  et  de  fatigation.  (1375,  Arcb. 
JJ  107,  pièce  302.) 

Travail,  labour  et  fatigation.  (Oresme, 
Eth.,  Richel.  204,  f"  SeS»".) 

La  faligacion  ou  travail  des  esprits.  (Id  , 
l'otitiq.,  -Z"  p.,  i"  SS'',  éd.  1489  ) 

Les  fatigacions  de  la  pensée.  (Ferget, 
Mirouer  de  ta  oie  humaine,  f"  147  r", 
éd.  1482.) 

Par  la  fatigation  et  péril  du  chemin. 
(Bouchard,  Ciiron.  de  Bret.,  f»  188», 
éd.  1532.) 

—  Taquinerie 

Chou  li  disoient  eles  ausi  comme  en  fa- 
tigation. {Anfances  N.-D. etde  J.-C, Kiche\. 
\Sô3.  f»  274  V".) 

FATiGos,  adj.,  fatigant,  pénible  : 
En  cellui  temps   lo  exercit   de   li   Grex 
estoit  mandé  en  Sycille  pour  !a  veinchre. 


et  a  si  fatigose  bataille  estoient  constreint 
li  Puilloiz  etli  Calabroiz  o  solde  et  deniers 
de  li  impereor.  (Ai.mé,  Yst.  de  li  Norm., 
II,  8,  Champollion.) 

FATiNiER,  adj.,  lâche,  paresseux  : 
Les  Grecs  nonment  gens  lasches  et  fati- 

nt'ers,  Blittos.  (Trad.  de  l'Hyst.   des  plant. 

de  L.  Fousch,  c.  i.xil,  éd.  1549.) 

FATis,  voir  Faitis. 

FATisTE,  voir  Faitisïe. 

FATOR,  voir  Faitor. 

FATRASsiER,  S.  m.,  auteur  de  fatrasies  : 

Le  jongleur  de  Philippe  de  Valois,  nom- 
mé Watriquet,  eut  surtout  le  malheur  de  se 
distinguer  dans  la  fatrasie  et  de  mériter  le 
surnom  du  meilleur  «  fatrassier  »  de  son 
temps.  (P.  Paris,  Hist.  litt.,  XXIII,  536) 

FATRE,  voir  Fautre. 

FATRER,  V.  a.,  rapiécer,  ravauder  : 

Je  fatre,  prim.  conj.  and  je  fatrouille  — 
I  botche  or  bungyll  a  garment  or  thyng,  as 
he  dothe  that  is  nat  a  perfyte  workeman. 
—  Cest  habit  n'est  que  fatré  or  fatrouille  : 
This  garment  is  but  botched.  (PalsgrAVE, 
Esclairc.,p.  461,  Génin.) 

FATRiN  FATRAS,  termcs  caressauts  : 

Ça,  de  par  Dieu,  ça  la  bouchelte. 
Mon  petit  latin,  ma  doulcette, 
Mon  minoys,  mon  falrin  fatras. 

(Farce  de  .lolyel.  Ane.  Th.  fr.,  I,  !ii.) 

FATRiLLONNE,  S.  f.,  petite  bavurde, 
petite  jacasse,  jeune  fille  très  éveillée  : 

C'est  la  plus  génie  fatrillonne. 
Et  la  plus  gaye  esmerillonne 
Qu'on  veit  onc,  et  la  nompareille. 
(R.  DE  CoLLERïE,  Episires,  l'Amoureux  queranl  et 
demandant  sa  Dame  par  amours,  Bibl.  elz.) 

PATROILLIER,   VOir  FASTROILLIER. 

FATROUILLE,  voir  Fastroille. 

FATROUILLIEU,  VOir  FASTROILLIER. 
FATROULLE,   VOir  FASTROILLE. 
FATROULLER,  VOir  FASTROILLIER. 
FATROULLEUR,  VOir  FASTROILLEUR. 
F.VTTEMENT,  VOir  FAITEMENT. 
FATTROUILLERIE,  voir  FaSTROILLEHIE. 

FATURE,  voir  Faitdre. 
FAU,  voir  Fou. 
FAUBL.E,  voir  Fable. 
FAUBLEOR,  voir  Fableor. 

FAUBLER,  voir  FABLER. 

FAUBOiER,  voir  Fablier. 

FAUBRAi,  S.  ni.,  partie  de  la  fenêtre 
d'un  clocher  : 

Pour  le  pointure  des  heuzes,  faubrais  et 
festissures  des  .lill.  petites  feneslres  du 
clocquier.  {Compl.  de  1478-80,  Arch.  Nord.) 

FAUCABLE,  VOir  FAUCHABLE. 
FAUCAGE,  voir  FAUCHAGE. 


FAUCAUT,  voir  Falsart. 
FAucAULE,  voir  Fauchable. 

FAUCDESTUEL,  VOir  FALDESTOEL. 

FAUCEE,  voir  Faussée. 

FAucEL,  -  Ciel,  -  chiel,focet,  s.  m.,  en- 
veloppe : 

Que  sera  doncques  don  focet 
boni  ele  fu  eafocelee  ? 
Toute  sera  deffocelee 
L'ame  de  cel  porri  raesel. 
(Ueclus  de  Mol.,  Miserere,  Ars.3ll2,  T  iU'.l 
Sera  doncques  seule  embrassée 
L'ame,  quant  del  cors  iert  sevrée? 
Que  sera  dont  de  cest  faiiciei 
De  cui  ele  est  desfancelee? 

(Id.,  ie  Cliarité,  Ars.  3527,  f°  132''.) 

—  Enveloppe  de  l'œil,  paupière  : 

Délies  fa'zchiaus 
A  deus  petis  ploçons  jumians. 
(Adam  de  la  Halle,  li  Jus  Adan,  p.  301,  Cousse- 
maker.) 

...  Déliez  fauciaus. 

(Id.,  ili.,  Tar.) 

-  Filet  : 

Au  cordier  pour  .m.  botes  de  fauchiaus. 
(1294,  Trav.  p.  les  chdt.  des  C.  d'Art.,  Arch. 
KK393,  f  7.) 

Fauchiaulx  de  tille  pour  les  queminees 
a  .II.  s.  le  fauchiet.  (1411,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Fauchel  pour  refaire  les  rattes.  (1442,  i6.) 

Que  nul  dudict  mestier  ne  puist  ouvrer 
ne  vendre  en  ladicte  ville  ne  es  appen- 
dances  d'icelle,  ouvraige  a  fauchel  de  tille  a 
détail.  (Stat.  des  cordiers,  xv"  s.,  ap.  A. 
Thierry,  Mon.  inéd.  du  Tiers  Etat,  111,  587) 

FAUCEMENT,  VOir  FAUSSEMENT. 

FAUCER,  voir  Fausser. 

FAUCH,  voir  Faus. 

FAUCHABLE,  faucoblc,  fauquable,  fau- 
kable,  fatcable,  fauchavle,  faucavle,  faut- 
cable,  adj.,  susceptible  d'être  fauché  : 

.XXX.  iorneus  de  près  faucavleset  defîen- 
savles.  (1279,  Cart.  de  Ponlhieu,  Richel.  I. 
10112,  f»  82  r°.) 

.xiill.  journeus  de  pré  faucable.  (Cart. 
de  Picquigny,  Arch.  0  19628,  t°  9v<>.) 

VI.  journeus  de  pré  que  je  ni  faucavles. 
{Ib.,  f  13  r-.) 

U  une  pieche  de  près  fauquable.  {Jurés 
de    S.   Ouen,  1°    68  r»,  Arch.  S.-Inf.) 

Prez  falcables  et  non  falcabtes.  (1305, 
Chart.  de  Pli.  le  Bel,  Kichel.  1.  9785, 
r»  157  v°.) 

Pré  faukable.  (1303,  Year  booksofthe 
reign  of  Edward  tlie  first,  years  xxxil- 
XXXIII,  p.  431,  Her.  hrit.  script.) 

Prey  fuvcable.  (1316,  Liv.  pelu,  f»  3'', 
Bibl.  Bayeux.) 

Fret  fauchavle.  (1333,  Cart.  de  Guise, 
Richel.  1.  17777,  f"  115  r».) 

Landes  fauchables.  (1385,  Denombr.  du 
baitt.  de  Constentin,  Arcli.P  304,1°  29  r».) 

Pré   faulcabte.    (1400,  ib.,  f"  262  v°.) 

tiarhc  fauchable.  (1418,  ib.,  f»  170  v».) 

Canada,  fauchable.  Pic. et  H.-Nonn.,  val- 
lée  d'Yères,  faucable. 


728 


FÂU 


FAUCHAGE,  fauçagu.  s.  m.,  droit  de  fau- 
cher : 

Et  aveuo  ce  demouroit  et  debvoit  de- 
mourer  l'erbage  et  faucage  au  droit  des- 
dits complainsnans.  (1416,  Cart.  Alex- 
andre de  Corbie,  Richel.  24144.) 

FAUCHART,  VOir  FALSART. 
FAUCHAVLE,  VOif  FaDCHABLE. 

FAUCHE,  S.  f.,  fauchaison  : 

Fauche,  ou  la  saison  de  faucher,  le 
temps  de  faucher  les  foins.  (DuEZ,  Dict. 
fr.-all.-lal.,  Amsterdam  1664.) 

FAUCHEL,  voir  Fadcel. 

FAUCUEMENT,  faulchement,  s.  m.,  fau- 
chaison  : 

Es  faulchemens  et  fenoisons  des  prez. 
(La  tresample  et  vratje  Expos,  de  la  reigle 
M.  S.  Ben.,  1486,  f»  103") 

FAUCHER,  S.  m.,  faucon: 

Que  ces  ouvertures  la  ne  soient  jiuiere 
grandes,  de  peur  d'attirer,  par  telle  com- 
modité, le  faucher,  le  milan  (0.  de  Serres, 
Th.  d'agr.,  V,  8,  p.  351,  éd.  1617.) 

FAUCHERESSE,  S.  f.,  faucheuse  : 

Jehanne  la  faucheresse.  (Ch.  de  1312, 
Hôp.  gén.  d'Orl.,  Hôpit.  de  S.  Poair.) 

FAUCHERiE.s.  f.,  fauchaisou  : 
Faucherie  ,  fauchement,    falcacio.    (Gi. 
3(i«.-/at.,  Riche!.  1.  7684.) 
Pic,  fauquerie,  action  de  faucher. 

FAUCHET,  s.  ra.,  petite  faux,  faucille  : 

Fourches,  fleaus,  restiaus,  fauchez.  (E. 
BoiL.,  Liv.  des  mesl.,  2'  p.,  xvil,  6,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

Un  fauchet  a  .i.  pasteur  fet  en  manière 
de  croche  dont  l'en  fauche  encore  oren- 
droit  le  chaume.  {Chron.  de  Fr.,  ms. 
Berne  590,  f"  17\) 

Uu  fauchet  de  fer  a  taillant  fl377,  Arch. 
.)J  111,  pièce  345.) 

Les  fauchetz  ou  boignetz,  desqiielz  icelles 
femmes  amassoient  les  avoynes...  Le  sup- 
pliant frappa  de  son  fauchet  qui  n'estoit 
que  UQg  baston  de  bois  sans  ferrement. 
(1480,  Arch.  JJ  206,  pièce  567.) 

Les  autres  allèrent  quérir  râteaux  1res 
forts,  fauchetz,  peignes  et  autres  engins. 
[Nouv.  Fabrique  dés  exe.  traits  de  vérité. 
p.  42,  Bibl    elz.) 

—  (;roc-en-jambe  : 

Le  suppliant  fist  du  pié  le  fauchet  \inr 
derrière,  tant  qu'icellui  (iobin  chry  a  l'ea- 
ver?.  (1418,  Arch.  JJ  170,  pièce  164.) 

Noms  propres,  Fauchet,  Fauquct. 

On  trouve  aussi  comme  nom  propre  le 
féminin  Fauquete  : 

Dne  famé  appellee  Jehanne  la  Fauquete, 
fuiseliere.  (1340,  Registre  criminel  de  St 
Martin-des- Champs,  p.  180,  Willem.) 

FAUCHETTE,  S.  f.,  broussaillc  ? 

Qui  est  trouvé  foyant  bois  et  fauchettes, 
et  taillis,  amende  de  30  s.  par.  (Coût,  de 
Péronne,  Nouv.  Coût,  gén.,  Il,  601.) 

FAUCHiE,  faucie,  faulcye,  s.  f ,  fauche, 
faucliaison  : 


FAU 

Eussient  la  melor  faucie  de  touz  les  preiz, 
(1252,  Ch.  de  Sim.   sire  de  Chaslelvillain. 

Sept-Fonts,  Vauclair,  Arch.  Allier.) 

—  Mesure  de  terre  : 

Trois  fauchies  de  pré.  (1320,  Cart.  de  St 
Etienne  de  Troyes,  Richel.  I.  17098,  f°  350'.) 

Un  prey  contenant  douze  faulcyes  ou  en- 
viron, seânt  au  ban  de  Gelocourt.  {Charte 
de  1566,  ap.  Duc,  III,  190%  éd.  Didot.) 

FAUCHILLAGE,  VOif  FAUCILLAGE. 
FAUCHILLIER,  VOir  FAUCILLIER. 

FAUCHiR,  V.  a.,  faucher  : 
Fauchir   le   preau.    (1293,  Dép.  de  l'au- 
mosn.  de  S.-Den.,  Arch.  LL  1242,  f'  302.) 

F.AUCHOis,  S.  m.,  ce  qu'on  fauche,  le 
foin  : 

Piiet  cauper  le  bois  ou  le  fauchais.  {Di- 
gestes, ms.  Montpellier  H  47,  f"  Of.) 

FAUCHON,  -  con,  -  son,  s.  m.,  espèce 
d'arme  en  forme  de  faux,  couteau  re- 
courbé : 

La  Teissies  hanbers  derompre  et  desraarrir, 
Espees  et  coutiaus  ei  faucons  ressortir 
Sus  l'acier  dont  on  fel  feo  el  flambe  saillir. 
(Reslor  du  Paon.  ms.  Rooen.  P  109  r".'! 

.\  son  chevel  avoil  pendues 
Espees,  poisarmes,  maçues. 
Miséricordes  cl  fauchons. 
(Cleomades.  Ars.  3U2,  I»  12''  ;  Hassell,  v.  -2929.) 

Le  clerc  prist  s'arbalestre  et  fist  aporter 
a  un  enfant  son  fauchon.  (JoiNV.,  Rec. 
des  Hist,,XX,  209  ) 

De  coutiel  ou  de  fauchon.  (RoisiN,  ms 
Lille  266,  p,3l.) 

Espees  onrent,  et  dagnez  et  lan';e:  el  fauchons. 

[La  Bataille  des  trente  Englois  el  des  trente  Bre- 
tons, 180,  Crapelet.) 
Ars   et   seetes,  et  fausons  et   massues, 

{Estories  Rogier,  Richel,  20123,  f°  20''.) 

Pour  les  espees  ou  fauchons,  dont  les 
ungz  avoient  les  allemelles  et  les  autres 
les  fourreaux,  l'autre  un  arcq  et  l'autre 
une  trousse.  (Wavrin,  Anch.  Cron.  d'En- 
glet  ,  II,  120,  Soc.  de  l'II    de  Fr.) 

De  son  fauchon  (d'honnenr)  soyes  armé. 
Si  seras  fort  et  affermé. 

fCHR.  DE  Pis.,  Poés.,  Richel.  COI,  P  86''.) 

III"  fauchons  pour  taillier  et  faire  logis, 
{Offre  des  Vénitiens  au  pape,  ap.  Ler.  de 
Lincy,  Cit.  hist.  fr.,  III,  33.) 

A  ce  baudrier  peudoit  une  espee  appellee 
brance  en  Tbiois  ou  Alleman,  et  aucune 
fois  des  nostres,  fauchon,  non  pour  estre 
courbé  comme  une  faux,  ou  la  Harpe  et 
l'Acinacis  persien.  et  le  cimeterre  turquois  : 
ains  pour  ce  qu'i'n  guerre  et  querelle  l'on 
en  fauchoit  la  vie  des  hommes  :  ce  nous 
donne  a  cognoistre  ledit  autheur  du  pèle- 
rinage de  l'ame,  parlant  a  un  que  l'on 
armoit  : 

Ou  le  fauchon  je  le  ceindrai 

On  je  ta  vie  faucheray. 
Lequel  fauchon  par   les  anciens  est   peint 
droit,  avec   une  croisée.   (Fauchet,  Orig. 
des  cheval.,  arm.,  ether.,  II,  i,   éd.  1611.) 

—  Serpette  des  jardiniers  pour  tailleries 
arbres  : 

Ypocras  dist  a  son  niez  :  Je  sens  une 
bone  herbe.  Cil  s'agenouilla  pour  la  coellir, 
Ypocras    lu   envieux,  si  sacha  un  fauchon 


FAU 

en  traison,  et  en  feri  Son  neveu  parmi  le 
cief,  si  l'ochist  come  mauvais  traistre. 
{Rom.  des  sept  Sages  de  Rome,  ap.  Roq.) 

Nom  propre,  Fauchon. 

FAUCIE,   voir  F.^UCHIE, 
FAUCIEE,  voir  FAUSSEE. 

FAUciL,  facil,  s.  m.,  faucille: 
Facil,  faucil.  {Apocal.,  Ars.  5214  ) 

FAUCILLAGE, /"auc/u'/Zage,  fac,  s.  m,,  ac- 
tion de  couper  avec  une  faucille,  récolte 
faite  ;i  la  faux  ou  à  la  faucille  : 

Le  faucillage  et  fenage  d'ilec.  {Reg.  des 
cens  du  comté  de  Chg,rtres,  ap,  Ste-Pal, 
éd.  Favre.) 

Un  trait  de  la  faucille  ier 
Vi,  qui  tourna  en  faucitlai/e. 
(Watbiq.,  Dis  du  fans  et  de  la  faurille,  6,  Scheler.) 

—  Droit  sur  la  faucbaison  : 

Sans  paier  carue  ne  fauchillage.  (1287, 
Cart.de  Fo/foires, f" 204 v»,  Arch.  Somme.) 

Des  debas  ki  estoient  entre  segneur 
Nicholon...  l'abet  et  le  couvent  de  Bonne 
Espérance...  des  deux  parties  dou  facil- 
lage  de  ces  terres.  {Sent,  arbitr.,  ap.  Maghe, 
Chron.  Bonœ-Spei,  p.  176,  Duc,  Facilla- 
lura.) 

FAUCiLLEE,  facHUc,  S.  f.,  CB  qui  a  été 
coupé  avec  la  faucille  : 

Le  chenneviz  masculin  se  doit  lyer  deux 
faucillees  ensemble.  (Frere  Nicole,  Trad. 
du  Liv.  des  Prouffitz  champ,  de  P.  des  Cres- 
cens,  f°24  r",  éd,  1516.) 

—  Mesure  de  terre: 

Seix  facilitez  de  preit.  (1274,  Salm,,  I,  2, 
Arch.  Meurthe.) 

FAUCILLEMEN'T,  S.  m.,  fausseté  : 
Un  trait  de  la  faucille  ier 
Vi,  qui  tourna  en  faucillage, 
El  pour  liant  en  faucille  ai  gp 
Pris  mon  dit,  sans  faucillement . 
Ou  le  tour  de  laucille  ment. 
(Watiiiq-,  Dis  de  faus  et  de  la  faucille,  6,  .'^cheler.) 

1.  FAUCILLIER, /aMri/ter,/'a«Ci7(er,  faus- 
sillier,  fausilier,  faulciller,  verbe. 

—  Act,,  faucher,  couper  avec  la  faux 
ou  la  faucille  : 

Quant  les  blés  furent  batus  et  mesures 
en  la  terre,  il  en  trouvèrent  a  cent  doubles 
plus,  non  mie  tant  seulement  de  celluy 
qui  avoit  esté  triblé,  mais  de  celluy  qui 
avoit  esté  faucillié  pour  donner  aux  che- 
vaulx,  {Grand.  Cron.  de  France,  des  gestes 
au  bon  roy  Phelippe,  I,  xi,  P.  Paris.) 

Pour  les  blez  fauciller.  (1288,  Compt.  du 
Paracl.,  f»  9  v»,  Arch.  Aube.) 

Faucillier,  loyer  et  charroyer  les  blez. 
{Cart.  orig.  de  Neuchdtcl- Comté,  apparte- 
nant au  marquis  de  Durfort-Civrac  , 
f»  29  V».) 

Faucilier  lor  blez.  {Riule  S.  Beneit,  Ri- 
chil.  24960,  f»  34  r°.) 

Vint  fauciller  blez.  (Joinv.,  S.  Louis, 
C,  Wailly.) 

CompaiL-nons  fauciliers  pour  fauciller  les 
biefs.  (1390,  Arch.  JJ  139,  pièce  68.) 

Auquel  pavs  arriva  en  la  saison  que  l'on 
faucille  les  blés.  (Nie.  de  Troyes,  Gr.  Pa- 
rangon des  Nouv.  Mariez,  p.  41,  Bibl.  elz.) 


FAU 


FÂU 


FAU 


72î> 


Pour  faussHlier  soa  bief.  (lilS,  ArcU.  JJ 
168,  pièce  Si'S.} 

Voulez  vous  faucher  rostre  bled  ou  le 
faucillerl  (Palsgrave,  ^sclairc,  p.  641, 
Génin.) 

—  Neutr.,  ou  absolument  : 

A  chascnn  dona  sa  faucille, 
Por  ce  quant  Ton  les  hiez  faucille 
Povres  qui  ne  va  fnitrilltfr 
pîe  se  porroit  plus  avillier 
S'il  est  tels  que  fnudUier  puisse. 
(RuTEB.,  Vie  saillie  FJtjmbel,  II,  183,  Jub.') 

Li  monde  qui  vois  est  et  fans 
Vons  voîl  comparer  a  la  faus 
Et  deviser,  par  la  faucille, 
Comenl  li  nus  l'autre  y  faucille 
Et  quicrt  le  tour  de  faucilUer. 
( Watriqbet,  Bis  de  faus  et  de  la  faucille,  1 ,  Sche- 
1er.) 

Une  coiirree  a  fanciUier  deux  fois  l'an. 
(1340,  Arcb.  J.I  73,  f»  110  v».) 

Il  a  favs'li^  por  les  relisieus  de  Pon- 
tigny  ou  dit  ohnmp.  {^^ô^!,  Ecrit,  prnd.par 
les  moin,  rie  Reiqnti  contre  ceux  de  Pontigny, 
Arch.  Yonne,  H  1534.) 

Lesdiz  bahitau?/V)!/,'!S//feront  chascun  an 
es  corvées  dndit  seigneur  six  jours.  (1381, 
Ord.,  VI.  631.) 

Chasciin  ennrlnict  doit  en  moissons  ung 
ouvrier  rovr  fntilciller.  (1497,  Aveu,  Arcb. 
P  176,  pièce  118.) 

—  FavciWé,  part,  passé:  au ûg., comme 
on  dit  astiqué  : 

Ayez  voz  clievaulx  estrillez 
Et  vos  harooys  btpn  faucilles 
Comme  scavez  qu'on  les  acoinle. 
(P.  MlCHAOr.T,  Dnclrinal  de  court,  f  29  r",  M 
Genève,  s.  d.) 

2.  FAUCiLLiER,  -  cilier,-chiWer,  s.  m., 
faucheur,  et  cplni  qui  dans  la  moisson 
coupe  les  grains  avec  la  faucille,  moisson- 
neur : 

Compagnons  faucilier.t  pour  fauciller  les 
biefs.  (1390,  Arch.  JJ  139,  pièce  68.) 

Aus  fauchilliers  forains  une  fauchille. 
(Denombr.  des  baill.  d'Amiens  et  de  Doul- 
lens,  Arch.  P  137,  f  »  1  t«.) 

3.  F.\UCILLIER,   voir  F.\USS!LLIER. 

FAUCiLLON,  faussilhon,  S.  m.,  petite 
faux  : 

.1.  faucillon.  (Juin  1389.  Inv.  de  meubles 
de  ta  mair.  de  Dijon,  Arcb.  Côte-d  Or.) 

Ung  roet  portant  un  fau.^si'hon  renversé 
en  dehors.  (Slat.  des  serruriers,  17  mars 
1594,  Liv.  noir,  f"  40,  Arch.  miin.  Montau- 
ban.) 

Or  fai,  Seigneur,  sur  l'enclanie  remettre 
Ces  dars  saogtatis,  et  tant  de  fer  oolo. 
Qui  tout  en  bous  pi^'-quois  Jeut  estre, 
Fans  et  faucitlons  remoulu 

(J.  Doublet,  P:e.<.,  p.  US,  Jnnanst.) 
Bourg.,  Yonne,  Liadr^ ,  faucillon,  petite 
faucille. 

FAUCILLOR,  -onr,  -  eur.fauss.,  s.  m., 

celui  qui  coupe  avec  une  faucille  : 

Garinle  Faurillur.  Ilote  de  12J3,Fontevr., 
La  Leu,  Arch.  M.-et-Loire.) 

Nuns  ne  panni  an  nn  jour  plus  de  vint 
faucHlours.  (Lell.  de  J.  de  Joinv.,  Arch.  K 
lloS) 

Et  y  mettra  chascim  feu  desdictes  villes 


un  faussilleiir  soufBsant.  (1381,   Ord.,  vi, 
631.) 

Comme  le  suppliant....  eust  envoyé  fans- 
silleiirs  pour  laiissillipr  son  bief.  (1413, 
Arch.  JJ  168,  pièce  385.) 

FAUciN,  voir  Faussin. 

FAUciNE,  voir  Faussine. 

FAUcisoN,  s.  m.,  dimin.  de  faux  : 

De  coutiel  d'Espaigne,  de  sarant,  de 
favcisov,  de  hace,  de  cisoires....  (Ban  de 
1260,  Tailliar.  Hec.  d'actes  rfcsxii»  efxiii"  s. 
en  langue  wallonne,  p.  243.) 

[      FAUCON,  voir  Fauchon. 

FAucoNCEL,  -  scl,  S.  Hi.,  dimin.  de 
faucon  : 

La  costume  as  don  faucomel  petit. 
(Les  Loh.,  Richel.  1C22,  P  208  ï°,  et  ms.  Monlp., 
f»  20T'.) 

Sor  son  poinR  porte  nn  fauemcel  genti. 

(Hervis.  Richel.  19160,  f»  i".) 

Faucoticims  voisns. 

(Rmim.  d'Alix.,  f»  21=,  Michehnl.) 
Car  il  les  criement  plus  c'aloe  fanronrel. 

(Les  Chelifs,  Ri.liel.  12558,  f o  140=.) 
Onî  de  huant  cuide  fere  espervicr. 
Ne  bon  ostoir  i1e  fanconrel  lanier  ! 
(Herb.  Ledlc,  Fmtlq.  de  Cand.,  p.  116,  Tarbé.) 

FAUcoNNAGE,/a!(C0îia.9e,  s.  m.,  sorte  de 
redevance  payée  d'abord  en  faucons  déni- 
chés, puis  en  blé,  en  argent  : 

Li  home  de  Lourciennes  sont  quite  de 
tout  leur  usaire,  fors  de  marchandise,  por 
l'aveine  le  roy  que  il  donent  et  por  les 
gelines  de  fauconage,  et  parle  conmende- 
ment  le  rov.  (E.  BoiL.,  Lie.  des  mest., 
2"  p.,  11,  95,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Sept  vins  diz  celines  de  favconnage. 
(1298,  Ord.,  Bupuy  r.xxxiv,  45,  Richel.) 

Item  si'perle  fauconnage  triginta  modia. 
(1319,  Arch.  JJ  60,  pièce'69.) 

PAUCONNEL, /a!i/co)inmî(;, S.  m.,  dimin. 
de  faucon  : 

Ung  bnsart  naiptra  en  Cecille  qui  cuidera 
estre  ung  fanronnel.  {Prophecies  de  Merlin, 
t"  66',  éd.  1498.) 

—  Pièce  de  bois  posée  en  travers  sur  un 
engin  avec  une  poulie  à  chaque  bout  : 

A  Glnude  Girou  pour  deux  toises  de  bois 
a  faire  le  faulconneaul  de  l'angin  a  monter 
les  pierres  et  qunrtiers.  (1473,  Conipl.  de 
Nevers,  CC  67,  f"  22  v»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

FAUÇ-ONNER,  voir  Faussoner. 

FAUCONNERIE,  VOlr  F-\USS0NERIE. 

FAiicQUiER,  S.  m.,  faucheur  : 

Jacques  le  faurqxiier.  (Test,  de  1523, 
A  rch.  mun.  Douai  ) 

FAiics,  voir  Faus. 

FAUCTL'RE,  VOÏr  FAITURE. 

1.  FAuuAGE,  S.  m.,  droit  de  faire  par- 
quer ses  moutons  : 

Favdnge.  (Charta  vernacvia  seu  Gallica 
in  Mona.'.tico  Anglic,  t.  I,  p.  903,  ap.  Duc, 
t'aida  1.) 

2.  FAUUAGE,  faiildage,  s.  m.,  action  de 


faudcr,  de  couper  les  herbes  dans  les  ri- 
vières. De  ce  terme  ancien  il  n'a  été  ren- 
contré qu'un  exemple  du  xvii'  s.  : 

Le  Lieutenant  de  Roy  deni.nnde  aux  cix 
hommes  de  Taire  faire  le  fauldage  des  fos- 
sets.  (8  juillet  1669,  Registre  aux  Consaux, 
fo  184  Y»^  Arcb.  njun.  Douai.) 

Cf.  Fauder  2. 

FAUDMLE,  s.  f.,  troupeau  : 

Responez,  avomz  faude  en  la  vile  ou 
noue  '  qe  pur  la  faude  clamomz  tiel  profile, 
etc.  Est.  De  voslre  faude  ne  avomz  qe 
fere  ;  mes  vus  ne  devez  cnmuner  forqe  de 
vos  propres  bestis ,  prest  etc.  —  Bereford. 
Par  resoun  de  celé  faudaile  il  cleiment  de 
fere  coUeit  de  altre  berbis  ;  pur  ceo  respo- 
nez a  la  faude.  (Year  books  of  the  reign  of 
Edw.  Ihe  first,  years  xxx-xxxi,  p.  427,  Rer. 
brit.  script.) 

Cf.  Fattde  1 . 

1.  FAUDE,  faulde,  fahle.  s.  f.,  bercail, 
parc   à  brebis,  bergerie  : 

Jamais  n'anreient  pris  ne  los. 
Si  cuni  en  falde  erent  enclos, 
Ke  a  descuvert  ne  s'en  i^sisseot, 
E  que  pruesce  ne  fpissi'nt. 

(Roii,  3'  p.,  loOl,  Andresen.) 
Une  faude  vcil  de  berbiz 
E  nn  graot  p:irc.  lez  un  costiz. 
(Ben.,  D.  deNorm.,U,  28ir)G,  Michel.) 

D'un  lairon  cnntt^  qui  ala 
Berbiz  embler,  que  il  espia 
Dedenz  la  faude  a  un  vilain. 

(Marie,  Vsoprt,  x^viil,  Roq.) 
Tôles  les  brebiz  au  vilein 
Furent  en  la  fmide  trovees. 

(Id.,  !*.,  Richel.  19152,  t°  21".) 
Et  vint  Saul  a  unes  faldes  de   berbiz  ki 
sur  Sun  chemin  esteienl.  (flois.  p  93,  Ler. 
de  Lincy.)  Lat.,  et  venit  ad  caillas  ovium. 

Et  (le  comte  du  Mans   poursuivi  par  les  ennemis) 
Iprist  la  cape  d'un  pastonr. 
En  nue  faude  l'afubla. 
Si  que  pastour  moult  bien  sembla. 

(MoosK.,  Chron.,  15650,  Reiff.) 

Va  a  la  faude  einz  que  Esau  revienge, 
Aporle  la  preie,  si  mangera  lis  père. 

(BMe,  Richel.  902,  f»  i'.) 
Por  ceo  édifiez  citez   a  vos    enfaunts  et 
fondes  et  esl.iblis  a  vos  o'wailles  et  a  vos 
juments.  {Bible,  N^mibres,  ch.  32,  vers.  24, 
lîicbel.  1.)  Lat.,  cantas  et  stubiila  ovibus. 

Hoc  ovile,  faude.  {Gloss.  de  Glasgow, 
RIeyer.) 

2.  FAUDE,  s.  f.,  guérite  : 

La  gaite  corne  qui  sor  le  faude  sist. 
(Les  Le  II.,  ms.  Vat.  Urb.  575,  («  -.".) 

La  raaislre  gaite  qui  en  lu  faude    fn 
Jeté  une  piere, 
(fi.   de  Camhai,  Richel.  2193,  f»  30  t°  :  Le 
Glay.   i.xxxv.) 

3.  FAUDE,  faulle,  faite,  fade,  s.  f .,  lames 
de  fer  articulées,  jupon  de  mailles  des- 
tiné à  garantir  la  partie  inférieure  du 
buste  de  l'homme  d'armes,  sans   gêner 

,   les  mouvements  du  corps  : 

Et  le  pourla  tonte  sa  faude  pleyne  de 
pierres.  (Caum.,  Voy.  d'oultr.,  p.  56,  La 
Grange.) 

Ledit  Philibert  fournira  ung  homme  de 
trait  a  cheval,  babillié  d'une  brigandine 
ou  courset  fendu  aux  costes,  a  la  manière 

92 


730 


FÀU 


d'AIemaiftne,  poreeria,  salade,  flancards, 
faites  ou  brayes  d'  cipr.  (1474,  Déclaration 
des  bailliages  d'Ostnn  et  de  Moncenis  , 
Arch.  Côte-dOr,B  11724) 

L'estoc  tout  nu  en  la  main  dextre  et  le  ; 
poifrnart  en  l'autre,  les  faultes  attachées 
entre  les  jambes  en  manière  d'unes  brayes. 
Domp  AÏlouce  de  Sotemajour  entra  après 
armé  en  la  façon  de  l'aulre  si  n'est  que 
ses  faultes  devalloyent  en  bas.  (D'AuTON, 
Chron.,  Hichel.  5082,  f°  127  v».) 

Trancha  l'aiîjnillete  qui  tenoit  \es  faultes 
serrées,  et  icelles  mist  bas.  (Id.,  ib.) 

Une  curace  garnie  de  faultes  fort  Touil- 
lées, lesquelles  fades,  curasse,  harnoys  de 
jambes  ont  esté  suspendues  eu  ladicle 
chambre.  (17  juill.  1314  ,  Inv.  ,  Arch. 
Vienne.) 

Une  père  de  brigandines,  une  faudes  et 
manches  de  maille  avecques  une  vieille 
salade.  (1517,  Invent.,  Rev.  de  Bret.,  2°  sé- 
rie, 1,  44.)  Impr.,  fandes. 

Ils  avoyent  le  corps  armé  d'une  cui- 
rasse, qui  aloit,  avec  ses  faudes,  jusques 
sur  le  genouil.  (GuiLL.  DU  CnouL,  Disc. 
sur  la  CastramelaUon,p.  17,  éd.  1381.) 

Fr.-Comté,  fauda,  jupe,  giron. 

4.  FAUDE,  faulde,  s.  f.,  charbonnière  : 

Pour  .II.  m"  et  demi  de  carbon  de/aitrfe 
aux  recepvpurs.  (Toussaint  1366,  Rec.  de 
Béthune,  Arch.  Nord.) 

Une  faude  de  charbon.  (14o9,  Arch.  JJ 
189,  pièce  331.) 

Pour  carbou  de  faulde  par  luy  acheté... 
(1497,  Comptes  faits  p.  la  ville  d'Abbev., 
llichel.  12016,  p.  49.) 

S'aucuus  marchands  achepteut  boys  a 
un  seisneur,  auquel  boys  se  trouvent  au- 
cunes fautes  de  boys  au  moyen  des  ches- 
ues  ou  de  bouches  de  boys,  plaches  de 
faulde,  ou  anciennes  charoyeres ,  ce  se 
doit  rabattre  audit  marchand.  [Coust.  de 
Boulenois,  clxii,  Nouv.  Coût.  gén.,I,  40''.) 

Wall.,  Namur,  faude,  fosse  où  se  fait  le 
charbon. 
Lieu  dit  les  Faudes  (Oise). 

FAUUEBSTEUR,   VOir  FaLDESTOEL. 
FAUDEBTEUU,  VOlf  FaLDESTOEI.. 

1.  FAUDEE,  fauldee,  s.  f.,  charbonnière. 
Le  suppliant  venoit    du    bois  couvrir  et 

mettre  a  point  une  fauldee  de  charbon 
qu'il  V  avoit  fait.  (1457,  Arch.  JJ  189, 
pièce  229.) 

2.  FAUDEE,  S.  f.,  paire  de  draps  : 
Tous   ribaut    ki   n'ont    .ii.    faudees  de 

dras.  (Lell.  de  l'échev.  de  Valogne  à  l'é- 
chev.  de  S  -Quentin,  Arch.  mun.  S.-iJuen- 
tin,  1.  30,  A,  4"".) 

FAUDEER,  V.  a.,  plisser,  ploier  : 
Ele  eut  cote  de  virginité  très  pure  et 
très  noble,  a  hare  d'or  eu  mi  le  pis  ploie 
et  faudeé  a  ploi  d'amours  escourcie  abour- 
selos  de  sainteé  et  de  neteé  tôt  en  tour. 
(Serm.  de  la  douce  V.  M.,  Richel.  15212, 
h  177  v«.) 

1.  FAUDER,  V.  n.,  creuser  une  char- 
bonnière : 

Porront  braser,  fauder  et  cauffourer, 
sanz  empirier  lesdiz  boz,et  ne  poront  riens 
copper  du  gros  mairieug.  (1419,  Cart.  de 
Corbie,  1»  74'',  ap.  Duc,  Calidus  furnus.) 


FAU 

Wall,  faulder,  faire  du  charbon  de  bois. 

2.  FAUDER,  V.  a.,  nettoyer,  curer  : 
Pour  fauder   les  fosseis  du   chastel    de 

Remv.    (4  déc.    1379,  Arch.  Côte-d'Or,  B 
486,  Artois.) 

Fauder  et  hermier  de  faulx  et  ratel  une 
rivière.  (1524,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms-,  Bibl.  Amiens.) 

3.  FAUDER,  V.   a.,  plier,  ployer,  cour-    | 

ber  :  1 

Que  Dii  easi  me  ploie  et  faude. 
(Li  Congiê  de  Bande  Fastoul   i'.lras,   117,  Méon, 

Fabl.,  I,  115.) 

—  Faudê,  part,  passé,  plissé  : 

Et  s'avrai  chapel  de  pronier. 
Et  mu  cote  faudee. 
(J.  Erars,  Barlscli,  Rom.  el  pnsl.,  III.  21,19.) 
Mamelcles  li  poingoent,  qui  li  ont  souzievé 
L'erminé  peliçon  el  le  bliaot  faudê. 

iCaut.  dWupais.  p.  fi,  Michel.) 

Si  se  vest  d'une  verde  cote 
Moul  bien  faudee  a  plois  rampanz. 
(Cb  Bouchier  d'AbciUc,  320,  Montaiglon  et  Ray- 
naad,  Fabl  .  Ill,  .327.) 

Le  verhe  fauder  est  resté  dans  le  lan- 
gage technique.  En  terme  de  fabrication 
de  draps,  on  dit  fauder  une  étoffe,  pour 
signiûer  la  plier  en  deux  de  manière  à 
mettre  une  des  lisières  sur  l'autre. 

Cf.  Littré,  Fauder  et  Faudage. 

FAUDESSEUR,  VOIT  FaLDESTOEL  . 
FAUDESTAG,  VOir  FaLDESTOEL. 
FAUDESTEUF,  VOir  FALDESTOEL. 
FAUDESTOEL,  VOIT  FALDESTOEL. 
FAUDESTOES,  VOlr  FALDESTOEL. 
FAUDESTOLE,  VOir  FaLDESTOLE. 
FAUDESTUÉ,  VOir  FALDESTOEL. 
FAUDESTUEF,  VOir  FALDESTOEL. 
FAUDESTUEIL,  VOir  FALDESTOEL. 
F.\.UDESTUEILL,  voir  FALDESTOEL. 
FAUDESTUEL,   VOir  FALDESTOEL. 
FAUDESTUER,  VOlr  FALDESTOEL. 
FAUDESTUET,  VOir  FALDESTOEL. 
FAUDETEUIL,,  VOir  FALDESTOEL. 
FAUDETUEL,  VOir  FALDESTOEL. 

FAUDiEUR,  S.  m.,  charbonnier  : 
Yakes  le /"audiewr.  (1304.  Trav.  aux  chat, 
des  C.  d'Art.,  Arch.  KK  393,  f»  17.) 

Wall.,    faudeûs,    fddeû,     charbonnier, 
roucUi,  faudreux. 
Cf.  Fauder  1. 

FAUDiL,  s.  m.,  terme  de  mépris,  trou- 
peau, engeance  : 

Gardez  moi  bien  le  paradis, 
Que  mais  n'i  entre  icist  faudis. 

(Adam,  p.  39,   Luzarche.) 

FAUDiR  (se),  V.  réfl.,  se  couvrir  d'un 
objet  plié  : 

Et  quant  il  (Elle)  ce  faudit,  si  com  dist 
la  scriture,  si  eslisoit  il  en  l'uis  de  la  ca- 


FAU 

verne.  {Job,  p.  488,  Ler.  de  Lincy.)  Lat., 
operuit  vultum  suum  pallie.  (III  Rois,  xix, 
13.) 

Cf.  Fauder  3. 

FAUDIS,  adj.  ? 

Lux  faudis,  deux  carpes  de  Marne  fau- 
disses,  bresme.  (Ménagier,  II,  107,  Biblio- 
ph.  fr.) 

FAUDOSTEUL,  VOir  FALDESTOEL. 

FAiDRE,  V.  n.,  manquer  : 

Lors  s'esloingnenl  li  un  de  l'antre 
Puis  s'enlrevieonent  los  sanz  faudre. 
{iittle  sans  frain,  ms.    Berne  354,  f°  33''  ;  Méon, 
îiouv.  Rec,  1,  26.) 

Pliissors  oaeilles  seul  assaudre 
La  loave,  pour  paour  de  faudre. 

{Clef  d'ammr,  p.  100,  Tros.) 

FAUDUER,  V.  n.,  se  courber,  se  recour- 
ber, faire  la  queue,  traîner  à  terre  : 

En  ce  profil  et  les  manches  estoient  traî- 
nants presque  a  terre  et  fauduens.  (1489, 
Journal  de  Marbado,  ap.  Gairduer,  Hisloria 
régis  Henrici  septimi,  p.  182.) 

Cf.  Faudeer  et  Fauder  3. 

FAUDURE,   S.  f.,  pli  : 

Geste  fourure  et  ceste  escourçure  et  li 
faudure  de  ceste  cote  fu  moût  kiere  et 
moult  précieuse.  {Serm.  de  la  douce  V.  M., 
Richel.  15212,  f»  178  r».) 

FAUG,  voir  Fou. 

FAUGiBE,  S.  f.,  faucille  : 

Jehan  Passarreu  dist  au  fils  du  suppliant 
qu'il  lui  avoit  desrobé  ung  daux  ou  fau- 
gibe.  (1473,  Arch.  JJ  145,  pièce  1002.) 

FAULCABLE,  VOir  FAUCHABLE. 

FAUL,  S.  m.,  flambeau,  petite  torche, 
falot  : 

Facula,  faus.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

Cf.  Faille. 

FAUKABE,  voir  Fauchable. 

FAULCEE,  voir  FAUSSEE. 
FAULCHEMENT,  VOif  FAUCHEMENT. 
FAULCILLER,  VOif  FaUCILLIER. 

FAULCiSE,  S.  f.,  contravention  : 
Ly  treze  que  cy  après  sont  nommes, 
sont  pris  par  le  niaislre  eschevin,  par  les 
treze,  par  les  contes  jures,  par  les  paraiges 
et  par  le  commun,  pour  sçavoir  et  pour  re- 
garder lesqueils  des  mesliersde  Metz  doient 
estre  dessous  le  grand  uiai.stre,  el  qu'il  doit 
corriger  des  faulcises.  (1333,  Hist.  de  Metz, 
IV,  73.) 

FAULCONNEAUL,  VOir  FaUCONNEL. 

FAULCYE,  voir  Fauchie. 

FAULCZONNERIE,  VOir  FaUSSONERIE. 

FAULDE,  voir  Faude. 

FAULDEE,  voir  FaUDEE. 

FAULiTÉ,  s.  f.,  défaut,  manque  : 
Pour  lui  humblement  recommander  son 
pays  et   sugiets  de  par   deçà,  lui  exposer 


FAU 


FAU 


FAU 


731 


les   faulites.  pauvretés  et  charges  de  son 
dit  pays.  (140i,  Ord.,  ix,  29.) 

FAULLEER,  VOir  FaUNIER. 

FAULOiER,  voir  Faunier. 
FAULQUE,  faulxque,  s.  f.,  sorte  de  faux  : 
Une  faulque  de  fer  pour  fauquier  les  ri- 
vières. (1412,   Béthune,   La  Fons,  Art.  du 
Nord,  p.  1^4.) 

Faulxque.  (Ib.) 

FAULSEE,  voir  FAUSSEE. 
FAULSER,  voir  FAUSSER. 

FAULSIER,  S.  m.,  falsificatpur  : 
Faulsier  de  moanoye,  faux  monnoyeur. 
{Nomencl.  octil.) 

FAULSONNBRIE,  VOir  FAUSSONERIE. 
FAULSTEAU,  VOir  FOTEAU. 

FAULSURE,  voir  Fausseure. 
FAULT,  voir  Faut. 

1.  FAULTE,  s.  f.,  bord,  penchant: 

11  trouva  une  fosse  moult  ténébreuse  et 
profonde  environnée  d'espmes  et  mince 
dedans,  et  cil  qui  devant  aloit  regarda  et 
vist  sur  la  faulte  de  la  fosse  qui  devers  la 
mer  esloit  Peleus  son  ayol.  ilstoire  de 
Troye   la  grant,  ms.  Lyon  823,  f»  144°.} 

2.  FAULTE,  voir  Faude. 

FAULTEIT,  voir  FEALTÉ. 
FAULTRAGE,   VOÎT  FAUTRAGE. 
FAULTRE,  voir  FAUTRE. 
FAULTRER,  VOif  FAUTRER. 

FAULX,  faux,  fais,  four,  foie,  foye,  s. 
m.,  taille  : 

Soit  faite  lieure  estroite...  entre  la  lésion 
et  le  four  du  cors,  c'est  l'estomac.  (H.  de 
Mo.NDEViLLE,  Ricliel.  2030,  f»  87».) 

J'ay  dur  sain  et  hault  a^sis, 
Lons  bras,  ^-resles  tloys  aassts, 
Et  par  le  fa'il.r  sui  greslette. 
(E.  Deschamps,  Poés.,  p.  80,  Crapelet.) 
Elle  enffantil  ung  corps  qui  estoit,  des  le 
falz  en  avait,  forme  d'omme,  et,  des  le  falz 
en  amont,  forme    de  dyable.  (J.  Aubrion, 
Journ.,  an  1485,  Larcliey.) 

Je  l'agraperay  par  le  foie  du  corps.  (R. 
Est.,  Thés.,  Médius.) 

Il  l'embrasse  par  le  foye  du  corps.  (Id., 
Dict.  (af.gafi,  Médius.) 

Serrée  et  estreiute  d'un  tissu...  depuis 
le  faux  du  corps  jusqu'aux  mammelles. 
(le,  ib.,  Vinctus.) 

De  mesme  corruption  vient  presque  ce 
que  l'on  dit  saisir  un  homme  par  le  faux 
du  corps,  pour  dire  par  le  fort  du  corps, 
et  faulserunharnois  pour  f  uoer.  (Pasquier, 
Rech.,  1.  VIII,  ch.  62,  p.  787,  .^d.  1643.) 

M.  d'Anguien,  me  prenant  par  le  faux 
du  corps,  me  dist....  (MONTLUC,  Méin., 
I.  IV,  éd.  1394.) 

Elle  se  fit  lier  et  attacher  biea  estroitte- 
ment  avec  luy  par  le  faux  du  corps. 
(Mont.,  Ess.,  II,  33,  f»  320  v»,  éd.  1588.) 

On  lit  dans  le  Dict  étijm.  de  Ménage  : 
On  demande  s'il  faut  dire  faux  du  corps, 


fort  du  corps,  fois   du  corps,  ou  fais  du 

corps Je  dirais  fois  du  corps,  puisque 

c'est  ainsi  qu'on  parle  à  Paris,  et  que  le 
langage  de  Paris  est  préférable  à  celui  des 
provinces:  mais  sans  blâmer  ceux  qui 
disent  faux  du  corps,  lesquels  sont  en 
grand  nombre.  C'est  ainsi  qu'on  parle  en 
Normandie.  Nous  disons  en  Anjou  fais  du 
corps. 

Le  Dictionnaire  de  l'Académie  enre- 
gistre la  locution  d  fois  de  corps. 

FAULXDESTUEIL,  VOir  FaLDESTOEL. 
FAULXONERIE,   VOir  FaUSSONERIE. 

FAULXQUE,  voir  Faulque. 

FAULXTUEL,  VOir  FaLDESTOEL. 
F.\ULZDESTUEL,   VOir  FaLDESTOKL. 

FAUME,  voir  Famé. 
FAUMENTER,  V.  a.,  décevoir  : 

Dyable  sont  tuit  tormenté, 
Dyat'le  sont  lait  fanmenté 
En  tous  les  lius  oa  ele  joe. 
(De  la  Mère  an  roi  île  Paradis,  Ars.  3ïiT,  F  102^) 

FAUMENTERIE,  S.  f.,  TUSe  : 

Vous  sares  bien  precier  ou  jewer  de 
fauuienterie,  se  vous  m'escapes.  (Froiss., 
Chron  ,  V,  3.59,  Kerv.) 

FAUMJiE,  voir  Famé. 

FAUMONBMEXT,  s.  m.,  tromperie,  men- 


Coment  k'il  nos  aient  ffabé 
Ne  mené  par  faumonement. 

(PoU.fr.  av.   1300,  IV,  137-i,  Ars.) 

PAUMONER,  v.  n.,  mentir,  tromper  : 

Mais  je  croi  por  bien  faumimer 
Qu'il  n'ait  voir  son  parel  el  mont 
K'en  Perron  Je  Banduiemont. 
(Ladr.  Wagon,  le  ilouUn  a  eent.  48,  Scheler, 
Trom.  belg.,  nouT.  sér.,  p.  ii^i.) 

PAUNFELUE,  VOir  Fa.VPELUE. 

1.  FAUNIER,  S.  m.,  bûcher,  endroit  où 
l'on  serre,  où  l'on  fait  sécher  le  bois: 

Focile,  gallice  fauniers,  ubi  ligna  dessic- 
cantur.  l,lSiS,Gloss.  lat.-fr.,  Richel.  1.4120.) 

FAUNIER,  fauniier,  faunoier,  faunoer, 
fausniier,fausnoier,  fausnaier,  fosnier,fau- 
loier,  fauUeer,  verbe, 

—  Act.,  égarer,  tromper,  repousser  : 

Si  ne  feront  li  .\\.  notant 
Fors  qu'il  les  iront  faulteant 
Tant  que  nos  par  ceste  valee 
Yendron  sor  enx  lot  en  emblée. 

(Perceval,  ms.  Montp-  H  -240,  P  16'.) 

Dame,  dist  la  roine,  or  somes  bien  un  voie 

De  veoir  les  François,  se  aucuns  s'an  cointoie  ; 

Qui  or  a  son  ami,  qu'ele  ne  le  faimoie. 

Mes  sovant  an  sa  taule  se  deduLse  et  donoie  : 

Que  vaut  biautez  de  dame,  s'an  jovanl  ne  l'amploie? 

(J.  BoD.,  Sax.,  LXï,  Micbel.)  Irapr,,  famoie. 

Se  a  tort  me  faunie 
Amours  que  j'ai  servie 
Ne  me  sai  u  ûer. 
(CoNON  DE  Betho.ve   Cltam.,  ap.  Scheler,  Troiiv. 
belges,  p.  27.)  Var.,  famnie. 


Gardez  ne  prisie?  pas  .ii.  poires 
De  cest  fans  mont  la  fausse  joie. 
Car  toz  les  siens  Ffuile  et  faunoie. 
(G.  DE  CoiNci,  Chasieé  as  nom.,  Richel.  2311 1, 

f»  '287», ) 

Cil  l'enginent  (l'Eiflise),  cil  \a  faunoient. 
Cil  la  pluntient  et  cil  la  noient. 

(In.,  Mir..  ras,  Soiss.,  f»  26''.) 
Les  genz  mnrdoit  et  enragiez 
Plnsors  eust  ranlt  domaaiez. 
Et  se  ne  l'enst  piis  el  lié 
Li  granz  maus  \'ot  lot  faunot'. 

fin.,  ib.,   ms,  Brux.,  (•  39',) 
Dame, que  r'eusl  fait  saint  Pierre 
Qui  tant  fu  durement  peciere, 
El  k'anemis  tant /flyvrmia 
Que  Din  par  trois  fois  renia  ? 

(lo.,  ib.,  Richel.  3'.ï,  fa  12''.) 
Amons  la  bêle,  la  sage, 
La  donce,  la  coie, 
Qnî  tant  est  de  franc  corage 
Nnlni  ne  faunoie. 
(Id.,  ib.,  Richel,  1533,  f°  139,  Meyer,  Rec. 
p.  380.) 

Bien  avons  ses  nevres  escrites, 
N'en  poons  eslre  faunoie. 
(De  Monacho  in  flumine perirlilalo,  \^l,  ip.  Michel, 
D.  de  Norm.,  t,  III,)  Impr,,  fauroié. 
Et  se  lance  enmi  les  chans,  une  ore  ça 
et  autre  la,  et  les  /'a/mo/e  longuement,  tant 
que  li  secors  li  vint,  qui  ne  se  tarda  mie. 
{Artur,  Richel,  337,  f»  229»,) 

Vo  doue  samblant  demonstre  et  seneûe 
Que  me  doiies  en  la  fin  otroiier; 
Et  se  tous  jours  me  voles  fausniier 
Jou  ne  sai  cni  les  coupes  demander. 
Fors  çon  que  j'ai  mescheance  acensie, 
(Bretel,  Chans.,  liaynaud,  Bibl.  de  l'Ec.  des 
Charles,  1880,  p,  212,) 

Fantosme  nous  ^^faunniant. 
(Rdteb,,  du  Secrestain  cl  de  la  famme  au  chevalier, 
I,  3-24,  Jnb,) 

Gerart  l'appellent  malfillastre, 
Por  ce  que  faiinoié  \' avait. 
Quant  fu  peti»  et  en  eoiance. 
(Gilles  de  Chin,  432,  Reiff.)  Impr,,  fauvoié. 
C'est  mes  cors,  c'est  mes  sans,  ne  me  lioil  fauniiet . 

(S,  de  Seb.,  siv,   1018,  Bocca,) 
Qu'il  sont  maint  haut  home  ou  tans  d'ore 
Qui  tant  prometont  sans  dooer 
Ja  Deus  ne  lor  puist  parilonuer.,. 
Mais  sachent  bien  sor  totes  somes 
Que  quanque  il  vont  faunoiant 
Lor  reviendra  es  nés  devant, 

(Estories  Rogier,  Richel,  2012.i,  f  180''.) 

—  Neutr.,  s'égarer,  perdre  la  raison  : 

Corsaus  en  apela  Gonbaut  le  renoié  : 
Comment,  sire  Gonbaut,  aves  vous  fosnié% 
U  est  chis  grans  eskies  que  mener  densies' 

(Aiol  et  ilirabel,  fi750,  l'oerster.) 
Theophilus  desve  et  fausnnie, 
Tbeophilas  enfondre  et  noie. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ras.  Soiss,,  f»  11''.) 

Coques  d'autre  a'oi  envie 

Ne  ja  n'anrai, 
Et  se  li  miens  cuers  fa'inie 

De  duel  raorrai. 
(Mûrisses  de  CnEim. Chans  .Richel.  841,  (»  19  r°.) 

Mais  onques  .Inlien  ne  s'en  amoloia, 
Por  un  pen  de  desdeing  lous  vis  ne  faunoia 
Quant  ainsi  vil  le  peuple  convenir  el  plaissier. 
(Vie  Ste  Christ.,  Richel.   817,  f°  187  v'>,) 

—  Faunif,  part,  passé,  égaré,  fourvoyé, 
au  sens  moral  : 

Mnlt  por  se  tient  a  farcillié, 
Mult  se  tint  bien  a  faunoie. 
Que  li  cos  l'ot  si  engin^'uié. 
(Marie,  Ysopel,  li,  Roq.)  Impr.,  fannoié. 


732 


FAU 


Theophilns  li  desvolcs, 
Li  deceus,  li  faunnie^^ 
Coaftié  a  pris,  si  s'en  rf  paire. 
(G.  DE  Coi.NCi,  de  Theopliil.,  Ars.  33-27,  f°  107=.) 
Li  durfeuz,  li  fannoiez. 

(Id.,  il>..  Ricliel.  "MfiS,  f  V.) 

Li  durfens,  li  fauloies. 

(Id.,  ib.,  Richel.  375,  t»  310'.) 

Li  durfenz,  li  faunne:,. 

(Id.,  (i.,  ms.  Brux..   f°  8''.) 

Com  cil  ki  ert  tons  fausnoies. 
As  pies  li  d'I  loi  errammeol. 

(Id.,  ib.,  Ars.  35-27,  r  lOS".) 

Di  moi,  di  moi,  di,  renoié, 
Di  moi,  di  moi,  di,  fausnoié. 

(ID.,  ib..  f°  110'.) 

BieQ  sont  der^é  et  fausnaic. 

(Id.,  il).,  r  117''.) 
Ou  monde  n'a  si  faiinoiee 
!\e  si  desloians  com  je  sni. 

(Id.,  ib.,  ms.  Soiss.,  f»  43'.) 

De  dael  en  sni  si  fausnoiee 
Por  un  petit  Dieu  ne  renoi. 

(Id.,  I».,  f  70'.) 

FAUNiiER,  voir  Fao.vier. 
FAUNOER,  voir  Faunieb. 
FAUN'oiEJiENT,  fan.fi.  m.,  tromperie  : 

Chis  siècles  est  mont  faus,  plains  de  fanoiement . 
(De  St  Alexis,  "23-2,  Herz.)  Impr.,  favoiement. 

FAUNOiER,  voir  Fau.'>iier. 

PAUNOs,  S.  m.,  animal  fabuleux  : 
Vea  ad  les  monstres,  tygris  e  famos. 
Les  serpens,  les  dragons  escberdez  au  dos. 
(Th.    de    Kent,   Geste  i'Alis.,  Richel.  2i364, 

f°  58  v°.) 

FAUPERDRiEux,  S.  lu.,  oiseau  de  proie 
du  genre  du  milan  : 

Le  fauperdrieiix  est  quelque  peu  de 
moiudie  corpulence  qu'un  milan  ;  toutes 
fois  plus  haut  enjambé,  ayaut  le  bec  et 
les  ongles  moins  crocbues  que  tous  autres 
oiseaux  de  rapine.  {Des  Ois.,  f°  118'',  ap. 
Ste-Pal.) 

FAUQUABLE,  VOir  FAOCHABLE, 

FAUQUIbLON,   S.  m.  î 

Il  prisl  un  fauquillon,  qui  fut  an  Lombardie. 
(Poéï.  ms-  av.  1300,  IV,  1366,  Ars."! 

ïAURE,  S.  m.,  présent  de  fée  : 

Aine  Dieos  ne  Qst  si  laitle  rreatore; 
Fors  fu  et  Gers,  de  repos  n'avoit  cure, 
Car  ses  parins  li  dona  tel  faure 
Aios  puis  ne  fu  sans  ire  i!t  sans  rancure. 
(G.  de  Hanslone,  Richel.  25:;  16,  C  49  v».) 

1.  FAUS,  fauz,  fauch,  s.  i.,  mesure  de 
terre  : 

Trante  jornaus  de  terre  arauble  et 
quatre  fans  de  pré.  (Cft.  de  1272,  Moreau 
196,  f»  163  r»,  Ricbel.) 

Jusque  a  trante  jornas  de  terre  arable, 
et  jusque  a  se.K  fauz  de  preyz.  (12S4,  Cft. 
de  l'offic.  de  Besançon,  Arcb.  Doubs.) 

Doubes  faulx  de  prael.  (19  juin  1383, 
Echenoz,  Cbun\bre  des  compt.  de  Dole, 
cart.  43,  paq.  42,  Arcb.  Doubs.) 

—  Droit  de  faucher  : 

Ont  aussi  divers  marcts,  premièrement 
un  qui  se  nomme  le  {çranl  maret  auquel 
ceux  de  Prouvin  ont  le  fauch  et  le  dent  ou 


FAU 

tous  les  dits  manans  de  Beauvais  ont  ac- 
coustumé  cacher  toutes  les  bestes  soubz 
la  garde  d'un  proyer,  et  y  prendre  pour 
leur  provision  l'herbe  que  brfioing  leur 
est.  {Coul.  de  Beauvoisis ,  Nouv.  Coût . 
gén.,  1,  441''.) 

Franche-Comté,  faux,  mesure  de  terre, 

2.  F.\.us,  faucs,  fauz,  s.  m.,  cas  sujet, 
faucon  : 

Hues  s'en  tome  sor  Itî  rons  arrabi 
Qui  plus  tosl  va  que  /'aux  après  perdriz. 
(Les  loh.,  ms.   Monlp.  11  -213,  C  33^) 

Puis  redevalent  plus  isocl 
Que  ne  vQ\e  faucs  n'arondel. 
(Ben.,  D.  de  Sorm.,  II,  -2069,  Michel.) 

Allresi  soraes  pris  corne  faus  qni  oisele. 
(Th.  de  Kent,  desle  d'Alis.,  Ricbel.   '21361, 
f»  23  r°.) 

Et  paien  sont  d'autre  part  racesraé 
Plus  joint  que  fiiK  qui  vole  a  recelé. 

(Anseis,  Ricbel.  793,  t°  66''.) 

—  La  confusion  s'étant  établie  de  bonne 
heure  entre  le  cas  sujet  et  le  cas  régime, 
on  trouve  faus  au  cas  régime  pluriel  : 

Qui  esloit  en  gibier  o  .ii.  fnus  de  Uosie. 
(Rouiii-  d^Ali.v.,  P  ei"",  Michelant.) 

3.  F.vus,/a«x.adj.,eii  parlant  de  choses, 
qui  est  de  mauvaise  qualité;  faus  drap, 
pièce  de  drap  plus  large  par  le  chef  que 
par  les  lisières  : 

De  marcbeo.ns  qui  portent  fausses  me- 
sures, ou  faus   dras.  (1270,  Ord.,   i,  228  ) 

—  Adv.,  faussement  : 

Vous  et  les  vostres  de  vostre  aliance, 
vous  aves  fait  beaucoup  de  desplaisir  a  mon 
frère  el  a  moy,  et  aves  troublé  a  vostre 
povoir  et  faux  conseillé  monseifrneur  et  les 
nobles  de  ce  pays  (les  aucuns)  et  les 
bonnes  villes  envers  nous.(FROiss.,  Chron., 
XU,  272,  Kerv.) 

FAusATRT,  voir  Falsart. 

FAUSANT,   voir  FAUSSANT. 

F.AUSART,  voir  Fals^rt. 

FAUSDESTEUR,  VOir  FaLDESTOEL. 
FAUSDESTUEF,  VOir  FaLDESTOEL 

FAUSE,  voir  Fausse. 

PAUSEMENT,  VOir  FAUSSEMENT. 

FAUSER,  voir  Fausser. 
FAUSEURE,  voir  Fausseure. 
FAUSEY,  voir  Faussé. 
FAUsiLiER,  voir  Faucillibr. 
PAUSIME,  voir  Faussine. 
FAUsi.v,  voir  Faussin. 
FAUsiNE,  voir  Faussine. 
FAUSXAIER,  voir  Faunier. 
FAUSNiiER,  voir  Faunier. 
FAusNoiER,  voir  Fau.\ier. 
FAUsoN,  voir  Fauchon. 
F.AusoNERiE,  voir  Faussonerie 


FAU 

FAUss.\iRE,  fausaire,  adj.,  de  falsifica- 
tion : 

■VVale  Nicoustel...  pour  certain  cas  fau- 
saire par  luy  commis,  fu  condamné.  {Pièce 
de  1446,  ap.  Beauvillé,  Doc.  inédils  sur  la 
Picardie,  iv,  162.) 

FAUSSANT,  fausant,  adj.,  faux,  trom- 
peur : 

Et  partent  fausse  et  ment. 

Se  tout  conquiert  par  son  faussant  language. 
(P.  deCreon,  Chaiis.,  Ricbel.  844,  f»  86  r».) 
Se  tout  conquiert  par  son  fausant  lauf^ge. 
(Mène  Chans.,  ap.  .Maelzner,  Allfr.  Lieder, 
p.   15.) 

1.  FAuss.ART,  adj.,  traître  : 

l.y  roys  Corbarans  que  je  voy  d'autre  part 

\  a  rencontre  vous  mal  ouvré  de  faussart, 

(Ctiev.  au  cijgne,  llaiO,  Reill. ) 
Ou  je  l'apielleray  un  trailre  faussart. 

{Il>  ,  11348.) 

2.  FAUSSART,  voir  Falsart. 

FAUSSE,  fause,  s.  f.,  fausseté  : 
Ne  Ënent   de   dampner  li    envioz    et   la 
fause  des   tesmonz.   {Dial.  anime  conque- 
rentis,   ms.  Epinal,   Bonnardot,  Arcli.  des 
miss.,  Z°  série,  I,  277.) 

F.AUssÉ,  fausey,  falset,  s.  f.,  fausseté, 
faute  : 

Gascoz,  qui  tant  a  amê 
.\mera  tout  son  aé 
Desirraranient,  si  pry  Dey 
Qu'en  droit  li  n'i  ai  fau-^cy. 
(Clians.,  Poét.  fr.  av.  1300  I,  -276,  Ars.) 
Demain  cel  jur,  senz  falset,  vous  verrez 
La  grant  plenlé,  mais  ja  n'i  mangerez. 

(Bible,  Richel.  898,  t°  -200  r».) 

FAUSSEABLE,  adj.,  faux,  qui  trompe; 

Mes  ne  m'est  pas  tant  fauisealile 
Fortune,  qui  Irop  m'est  contraire. 

(Fabl.  dOv.,  Ars.  5069,  f  186«.) 

F.AUSSEE,  /"uttciec,  faucee,  faulcee,  faulsee, 
s.  f.,  fausseté  : 

Plus  belle  riens  de  famé  ne  fu  née. 
Mais  d'uQ  eaige  estiiez  sans  faussée. 
(Jord.  de  Slaves,  llicbel.  860,  i"  116  r»  ;  él.  Hoff- 
mann, V.  93-2.) 

—  Contravention  : 

Ne  dovoit  cilz  grans  maistrez  panre 
warde  fors  que  de  fauciees.  (1336,  Hist.  de 
Metz,  IV,  78.) 

—  Trouée,  percée,  l'action  de  fausser, 
de  trouer,  de  percer,  d'enfoncer  : 

Je  vey,  depuis,  le  barnois  de  monsieur 
d'Escalfes,  nu  monsieur  le  bastard  avoit 
fait  de  grandes  faïUnees,  de  la  daaue  de 
dessous  de  sa  bacbe.  (Ol.  de  la  Marche, 
Méin.,  l,  37,  MicUaud.) 

Il  couppa  la  creste  de  l'armet  et  y  feit 
une  telle  faulsee.  que  le  trencbanl  de  la 
hache  pHnelni  jusques  aux  cheveux. 
(.\.\iyoT,  Vies,  Alex,  le  grand,  éd.  1363.) 

Ce  qui  feut  le  commencement  du  trouble 
et  de  l'effroy,  quauil  les  Romains  veirent 
la  violence  et  la  faulsee  griinde  que  fai- 
soyent  ces  coups  de  llesches  des  enuemys, 
qui  rompoyenl  4eurs  armes  et  perçoyent 
tout  ce  qu'ils  rencontroyent.  (Id.,  ib., 
Crass.) 

Il  vouloit  sur  tout  que  la  poudre  fust 
bonne  et  fine  pour  bien  tirer  d'assez  loinp 


FAU 


FAU 


FAU 


733 


et   faire    bonne   faucee.  (Ruant.,   Grands 
Capit.  estrang.,\.  I,  xvi,  Bibl.  elz.) 

—  Par  extension,  choc,  charge,  incur- 
sion, irruption  : 

Ils  se  sont  seiilementreculez  pour  mieux 
sauter,  et  pourci'nn  plus  fort  mouvement 
faire  une  plus  vive  faucee  dans  la  trouppe. 
(Mont.,  Ess.,  1. 1,  c.  39,  éd.  138S.) 

—  Fig.  :. 

Mais  comme  une  impression  spirituelle, 
face  une  telle  /aîtcee  dans  un  subject  mas- 
sif et  solide ,  et  la  nature  de  la  liaison  de 
cousture  de  ces  admirables  ressorts  ja- 
mais homme  ne  l'a  sceu.  (Mo.\T.,  Ess.,  1.  II, 
c.  12,  éd.  1588.) 

FAUSSEMENT  ,  faucsment,  fausement, 
fatixement,  falsement,  fakement,  s.  m. , 
action  de  fausser,  de  tromper,  fausseté  : 

Si  U  tcDdrai  sans  fausement, 
(Ren.    de  Beaujeu,  li  Biaus  Desconnais,  2 10, 
Hippean.) 

Qai  par  nun  Den  funt  serment 
Et  meosanje  et  fitlcemeiil 
(De  Pèches,  ms.  Cambridge,  Univ.  E  e.   I.  20, 
P  9'.) 

Ne  la  lei  ke  tennm  de  Den  omnipotent 
Ne  deil  par  li  Matum  aver  ja  fahemeiit. 
(lion,  1.38-2,  Michel.) 

Or  set  Horn  bien  de  fi  e  tnt  cerieinemeot 
Ke  Rirael  est  leal  e  ke  rien  ne  li  raent 
E  qn'ad  enteria  qnoer  e  tut  sanz  fausement. 
(Ib..  i.30iî.) 

Las  !  qnel  tonrm''nt. 
Quel  fancemenl 
Vons  me  baillez  I 

(Folles  amours,  p.  313,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Action  d'attaquer  un  jugement  en 
taxant  les  juges  de  mauvaise  foi  : 

Se  aucuns  viaut  fauser  jugement  en  pais 
la  ou  faussemeiiz  de  jugement  aBert,  et 
n'i  avra  point  de  bataille,  mais  li  clains  et 
li  respons  et  li  autre  errement  don  plait 
seront  raporté  en  uostre  cort.  {Etabl.  de 
S.  Louis,  I,  vu,  p.  16,  Viollet.) 

Si  come  quant  l'en  juge  que  l'en  doil 
respondre  au  claim  et  l'en  fause  le  juge- 
ment, et  tel  le  prueve  l'en  ;  en  cest  cas 
gaaigne  li  fausserres  deliverance  vers  la 
partie  ;  car  li  faussemenz  touche  son  fait, 
en  tant  come  de  maves  claim  fait.  (P.  de 
Font.,  Cous.,  xxii,  12,  Marnier.) 

Amende  de  fausement-  (Id.,  ib.,  19.) 

Li  vileins  fust  délivres  de  son  fauxe- 
ment.  (Id.,  ib.,  2-2.) 

PAUSSEOR,  fauseor,  -  eur,  s.  m.,  celui 
qui  attaque  un  jugement  en  taxant  les 
juges  de  mauvaise  foi  : 

Et  veinquesist  li  fausierres.  (De  droit  et 
dejusl.,  Ricliel.  2Û04S,  f»  87'.) 
Le  fauseur.  (Ib.) 

FAUSSER,/'ai(ser,  faucer,  faulser,  fauxer, 
falser,  falseir,  verbe. 

—  Act.,  tromper  : 

Por  ce  celi  fa'isser  ne  doi 
Qni  m'aime  seiiz  r.wr  ^ileor. 

(nom.  et  pasl.,  Barlsch,  I,  46,  39.) 
J'aim  miens  S'ultrir  mes  dolenrsqne /a«ss« 
Fust  mes  compains  et  fraint-  lolaulez. 

(Bbeikl,  Chaas.,  Val.  Cbr.  15->2,  f°  159".) 


—  Contredire,   attaquer  la  validité  de, 
accuser  de  fausseté  : 

lîpjîues  li  a  son  seremeot  faussé. 

(Garin  le  Loh.,  2"  chans.,  xxv,  P.  Paris.) 

Nul  des  devins  n'en  puis  falseir, 
Mort  est  sa  mère  al  delivreir 

(Brid,  ms.  Municb,  3r>7,  Vollm  ) 
^e  se  doit  nus  por  çou  irT, 
Sen  plait  l'un  vers  l'autre /"aM^fr  ,* 
Et  se  faic  un  Jugement, 
El  uns  de  vous  mius  i  entent. 
S'il  le  mo  /avvr  por  niilîor. 
Ne  doi  vers  lui  avoir  iror. 

(Eteocleet  Polin.,  Rirhel.  373,  P  59''.) 
Cis  jngemens  ert  il  fenis. 
Vos  le  voirai  oir  jngier; 
Dîtes  s'il  fait  a  calengier, 
El.  s'il  est  fans,  si  le  proves. 
Comment  il  doit  eslre  fauses. 

(Ih.,  f»  SO"".) 
Kl  se  vos  ce  volies  des'lire  ne  fauser. 
Je  seioie  tou>;  près  orendroil  de  moustrer. 

(Gui  de  Bourg.,  2137,  A.  P.) 
Geste  lei  est  lote  filse. 
Et  ma  reison  ben  la  false. 
(Vie  S.  Georf/e,  Richel.  903,  !°  110  r".) 
Et  dist  primierement   dus  Gaanors  :  Ou 
sont  tui  clerc  qui  dévoient  falseir  ceu  que 
Celydooes  dist  ier?  Nous  les  orieus  moult 
volantiers  parleir.  [Hist.  de  Joseph,  Richel. 
24Do,  f»  189  v».) 

Il  soloit  estre,  quant  aucuns  baiUoit 
letres,  que  on  nieloit  es  letres  les  nous 
de  cix  qui  estoient  apelé  por  estre  lès- 
es cis    uzages  quort  mes   en  poi 


mong 


de  lix.  Et  s'il  quort  en  aucun  lieu,  si  est  il 
perilleus  ;  car  il  avient  souvent  que  li  tes- 
mong  moerent,  et  après  lor  mort  on  a  mes- 
tier  des  letres,  si  que  les  letres  n'ont  pooir 
d'estre  tesmognies  par  les  tesmoins. 
Donques  convient  il  que  les  lettres  vaillent 
de  eles  meisme.s,  et  si  fout  eles  ;  car  eles 
ne  sO)it  porce  faussées,  donques  y  furent 
mis  les  noms  de  ci.K  por  noient,  puis 
qu  eles  valent  par  le  tesmongnage  du  seel 
tant  soliîuient.  (Beauman. ,Cou(.  du  Beauv-, 
XXXIX,  59,  beuguût.) 

—  Altérer  p,ir  un  mensonge  : 

Nies  est  Emenidas,  coni  li  r,t  lait  conter, 
.Mais  le  verai  esloire  le  me  revelt  falser. 
Car  n'ot  onques  neveu,  fiirs  Pieron  de  Monder. 
(Boum.  d'Allv..  P  19\  Michelant.) 

—  Falsifier,  contrefaire  : 

Pour  ce  que  l'eu  a  contrefait  en  pluseurs 
liens  nos  n)Oiioies  d'or  et  faussées,  don 
nostre  royaume  et  nostre  pueple  sont 
damagez  et  deceuz.  (1308,  Arch.  JJ  42, 
f»  65  V».) 

Et  disoient  qu'il  avaient  falsé  la  monoie 
de  lo  prince.  (Ai,\ié,  ¥st.  deli  Normant,l\, 
39,  ChanjpoUiou.) 

Lequel  compaignon  avait  faulsé  ou  fait 
faulser  a  un  jeune  clerc  certaines  lettres 
royaux.  (1413,  Arch.  JJ  167,  pièce  178.) 

—  Netitr.,  être  contredisant,  infliger  un 
démenti  : 

Jo  si  li  fais,  od  lui  m'en  curabalrai. 

(Rul,  3S44,  Muller.) 

—  Etre  trompeur,  mentir,  se  dérober: 

Que  vers  son  oncle  fau.sa  de  convenant. 
(Raoul  de  CamI/rai,  cxxv.  Le  Clay.) 
As  lu  espérance  en  cez  de  Egypte  ki 
suut  cume  bastuns  de  rosel  pesceed  sur 
qui  se  l'um  se  apuied  tost  falsed  e  depies- 
ced,  e  entrent  les  esclices  eu  la  charn  et 
percent  la  main  ?  (Rois,  p.  408,  Ler.  de 
Lincy.) 


Et  se  dormirent  snns  famer. 
Tant  que  li  bianz  jors  parut  cîer. 

(Renard,  22f;3l,  Méon.) 
Ne  ja  por  rien  ne  fausera  d'aiguille  aimantée) 
(GuiOT,  Bible,  013,  Wolfarl.) 
On  l'escripture  qui  ne  fausse 
Convendroil  du  tout  eslre  fausse. 
(Chr.  be  Pisvn,    Liv.    du    chemin   de  lomj  eslude, 
339,  Puschel.) 

S'a  fauec  langue  il  faut  qoe  l'honneur  d'elle. 
De  moy,  par  moy,  dessus  moy  soit  vengé. 

(L\  BoET.,  Sonn.,  16,  Fengcre.) 

—  InSn.  pris  subst.,  fausseté  : 

Engiens  a  fansee  droiture, 
Fauxers  a  veincue  natnre. 
(Du  Vilain  qui  conquit  paradis,  Richel.   19132, 
r»  17  V.) 


—  Faussé,  part,  passé,  faux  : 


Allre  (.loi)  ne  lendrum  ja,  kar  Iule  allre  est  falsee. 
(Ilorn,  1462,  Michel.) 

—  Trompeur  : 

Cerles.  chicre  dame,  a  bon  droit 
Me  feroil  mourir  laidement. 
Se  je  vouloie  nullement 
Eslre,  moy  vers  lui,  tant  faussé. 
Que  je  eusse  a  tel  fait  pensé. 
(.Uir.  de  S.  Jean  Clirys.,  i  19,  Wahlnnd.) 

PAUSSEUiE,  falserie,  s.  f.,  mensonge, 
sorcellerie  : 

N'i  remaindrat  ne  sorz  ne  falserie. 

(RoL,  3663,  .Millier.; 
Ne  ja  rien  ne  tondra  a  songe, 
A  falserie,  n'a  mensonge. 
(CuREST.,  Rom.  d'Alex.,  Richel.  1420,  f  43^) 
Bretel,  vos  grans  fauiseries 
Sonl  bien  descouvertes  chi. 
(GniEvii,.,  C/ian*.,  Val.  Chr.  1490,  1°  154''.) 

Fine  amor  veut  sans  fau.tserie 
De  douz  parler  eslre  uourie. 

(Clef  d'.imour,  31,  Tross.) 

—  Acte  d'un  faussaire  : 

Guiart  de  Jlesuil  proposa  fausserie  de 
rasure  de  ladite  somme  contre  ledit  expo- 
sant, et  que  l'on  avoit  fait  de  sept  livres, 
soixante  livres  es  dites  leltres  obligatoires. 
(1362,  Arch.  JJ  93,  pièce  122  ) 

FAUSSET  (estre  de  la  confrairie  saint), 
être  trompeur  : 

Nous  soniines  tous  de  la  confrairie  saint 
Fausset.  (Modus,  ap.  Ste-Pal.) 

FAUSSETÉ,  s.  f.,  infraction  au  règle- 
ment : 

Nus  du  mestier  devant  dit  ne  puetnene 
doit  (dire  fausseté  en  son  mestier  (E.  Boil., 
Liv.  des  Mesl.,  l"  p.,  xxxiv,  6,  vur.,  Lespi- 
nasse  et  Uonnardot.) 

FAussEURE,  fauseurc,  faussure,  faul- 
sure,  s.  f.,  fausseté  : 

El  mes  cuers,  qui  en  son  danger 
S'est  los  mis  sans  faussure, 
Veul  en  chaulant  merci  proier. 
(p.  DE  LE  Col'Pele,  Cliaus.,  Dinau^c,  Trour.  artés., 
p.  371.) 

—  État  de  ce  qui  est  faussé,  entamé  : 

llaubers  ont  fors,  ains  n'i  ot  fauseure. 

(Anseis,  Richel.  793,  f°  ig"".) 

—  L'endroit  où  une  tour  commence  à 
s'épater  : 


734 


FAU 


FAU 


FAU 


Autour  y  avoit  ung  cercle  de  fer  de 
merveilleuse  grandeur  car  il  environnoit 
toutes  les  fenestres,  et  pendoil  a  tout  dus 
fiUetz  de  fer  qui  tenoient  a  la  faïUsure  de 
la  tour.  (Perceforest,  vol.  III,  ch.  30, 
éd.  1528.) 

FAUSSEUX,  voir  FOSSETJX. 
FAUSSIKR,  voir  FOSSIER  2. 
FAUSSILHON,  VOif  FAUCILLON. 
FAUSSILLEUR,  VOlP  FAUCILLOR. 

1.  FAUSsiLLiER, /'aucil/jer,  v.  a.,  trom- 
per : 

Li  monile  qai  vois  est  et  fans 
Vous  voil  comparer  a  la  faas 
Kt  deviser  par  la  faucille, 
Comeot  li  nos  l'autre  y  faucille 
l".t  quiert  le  tour  de  faussillier. 
(Watriouet,  Dis  de  faus  et  de  la  faucille,  1, 
(Sclieler.) 

2.  FAUSSILLIER,  voir  Faucillier. 

F.vussiN,  fausin,  faucin,  s.  m.,  chose 
fausse,  falsiûée  : 

Bien  doit  avoir  honte  novele 
MoDoiers  qui  fauxin  velt  vendre. 
(Rom.  du  comle  de  Poit.,  Ars.  3347,  P  IIT*  ;  éd. 

Michel,  T.  U30.) 

Que  nulz  ne  nulle  ne  melte  en  euvre 
plume  pourrie  que  l'en  appelle  coudrier, 
ne  faucin.  (1372,  liéglem.  pour  les  coustiers 
de  Paris,  Ord.,  v,  547.) 

—  Grime  de  faux  : 

Par  inoportunitez,  inductions,  faucins  et 
autrement.  (Août  1370,  Arch.  P  1367.) 

T\vss,ifiv:,fausine,faucine,  fausime,  fau- 
xime,  s.  f.,  chose  fausse,  fausseté,  crime 
de  faux,  acte  trompeur  : 

Kar  jo  n'ai  de  famine  cure. 
(De  Salv.  Iiom.  dial.,  Lib.  Psalm.,  p.  366,  Michel. 1 
E  Deus  encresse  tost  lur  numbre 
Ke  la  fausime  oes  encumhre. 

(Chardry,  Pelil  Plel,  1-243,  Koch.) 

Pur  abatre  la  grant  fausiiie 
De  ces  hérites  k'eii  abisme 
Vuleiut  les  ulmes  cnudure. 

(Id.,  Set  dormans,  i'6S^.) 

E  que  a  ferme  seit  ceste  covine. 
Muu  seal  ai  (c'est  le  diable  qui  parle)  mis  de  faucille. 
Par    uuot  iço  leur  conferme  e  graunt 
Que  ja  ne  teneot  covenaunt. 
(Pierre  de  Peckam,  Rom.   de  Lumere,  Brit.  Mus. 
Harl.  4390,  P  ih".) 

Rien  de!  mien  ne  metterrai, 
ISiile  faitcine  ne  Iroverez. 
(De  Pèches,  ms.  Cambridge.  Univ.  Ee.  1.  20, 
f»  i*".) 

Cum  avet  asayé  et  ateint  de  faucine 
ceus  ke  se  funt  apostles  e  ne  sunt  mie. 
(Apocal.,  Ars.  5214,  i"  2  v».)  Var.,  fau- 
sine.  (ils.  Richel.  4u3.) 

Et  pur  touz  t;iles  et  fausine  abatre.  {Lib. 
Cusium.,  I,  78,  45,  Hen.  III,  Rer.  brit. 
script.) 

Plusours  grauntz  damages  aviegnent  de 
jour  en  autre  as  grauntz  seignours  et  au 
pueple  de  la  terre  p,ir  la  fausine  de  sele- 
rie.  (/().,  I,  80,  452,  Edw.  11.) 

Avision  de  fausine  et  de  fantesme. 
{Secr.  dArist.,  Ricbel.  571,  f»  136'=.) 

11  puet  estre  deceu  par  adobement  u 
par  fausine.  {Sarmons  en  prose,  Richel. 
19525,  1°  181  r".) 


Accordé  est  et  assentu  contre  la  fauxime 
des  jurrours  que  chescun  home  contre 
qui  ils  passent  puisse  avoir  l'atteint  si 
bien  en  plee  real  corne  persoaale.  (Stat. 
d'Edouard  III,  an  xxxiv,  impr.  goth., 
Bibl.  Louvre.) 

Thomas  de  Weyland,  justice,  forsjurra  la 
tere  pur  sa  fausine.  {Chron.  de  Lond., 
p.  22,  Aunger.) 

FAUSSONER,  -  onner,  -  çonner,  v.  n., 
tromper,  se  tromper  : 

Justise,  si  corn  ses  nons  sonne, 
Est  juste  et  jamais  nw  faussonne. 
(Reclds  de  Moliens,    Dit  de    Charité,  Ars.  '3U'2, 
P  217'.) 

—  Faussoné, part,  passé,  falsifié  : 

Si  avez    laissé  porter  hors  de   nostredit 
royaume   nostre   billon    d'or   et  d'argent,    \ 
et  apporter  en  iceluy  lesdiz  florins  contre- 
faicls,   et   monnoyes  faussonnees,  d'or  et   ! 
d'argent.  (1363,  Ord.,  iv,  597.) 

—  En  parlant  de  personne,  qui  trompe, 
qui  se  cache  :  , 
Manl  vesloe  et  chaal^hiee  et  tonte  entnrchoanee 
Covroit  sa  grant  biauté  la  gente  fauçonnee.  \ 

(.Girarl  de  Ross.,  '2373,  Migoard.) 

I 

FAussoNERiE,   fauç.,     faulcz.,    faus.,  I 
fauls.,   faux.,    faulx.,    -   onnerie,   s.    f.,    ' 
fausseté,   escroquerie,   faux    témoignage, 
faux  en  écritures  publiques,   faux   mon- 
nayage : 

Apres  est  des  larrencins  et  des  fauso- 
neries.  {Pièce  du  xii"  s.,  ap.  Beauvillè,  Doc. 
inédits  sur  la  Picardie,  IV,  31.)  l 

Si  comme  nos  avons  en  la  première 
decretale  dou  tytre  de  crisme  de  fauso- 
nerie,  qui  dit  que  faus  tesmoinz  sont 
puniz  selonc  ceu  que  li  crismes  est.  (Or- 
din.  Tancrei,  ms.  de  Salis,  f»  29».) 

On  ne  les  doit  pas  croire.  .  ou  reprendre 
les  de  fauxonerie.  {Ib.,  f"  74'') 

Apres  Cornélius  Sila  fist  questions  des 
crimes  ausi  comme  de  fausonerie,  {Di- 
gestes, ms.  Montpellier  H  47,  t'°  3'.) 

Cil  qui  en  ce  s'acordeut  ne  chient  mie 
,  en  crime  de  fausonerie.  (Ib.,  f»  276''.) 
j  Que  plusieurs  roberies,  mauvaistiez, 
fauconneries  et  autres  malefaçous  ont  esté 
et  sont  laites  de  jour  en  jour  eu  pluseurs 
parties  de  nostre  royaume,  et  en  aucunes 
ou  pluseurs  noz  monuoyez.  (1354,  Ord.,  IV, 
151.) 

Sur  les  fauconneries  qui  se  font  dans 
lesdites   monuoyes.  (1388,  Ord.,  vu,  242.) 

...  Par  faiissonnerie,  par  tricherie  et  par 
obligacion  imiiossible.  (BouTiLUKR.Somme 
rur.,  f  22=,  éd.  1479.) 

Icellui  Guillemette  ,  faignant  avoir  a 
nom  Phelipot,  eust  au  suppliant  passé 
audit  nom  quittance  des  dittes  choses. 
Laquelle  faulsonnerie  ainsi  commise  et 
perpétrée....  (1451,  Arch.  JJ  181,  pièce  38.) 

Plusieurs  faulxoneries ,  extorsions  et 
aullres  mcouveniens  oui  esté  faictes  au 
temps  passé.  (1454,  Etabiiss.  de  Jeh.  III, 
D.  de  Bret.,  Mot.,  Pr.  deVH.  de  Bret.,l, 
1162.) 

En  tout  fait  de  traison  ou  de  larrecin, 
ou  de  parjureté  ou  d'infameté,  ou  de 
fausonnerie.  (Coust.  de  Brel.,  t»  69  r°.) 

U  (l'avocat)  ne  conseillera  nulle  faul- 
czonnerie  en  cause,  eu  tesmoignage,  ne 
aultremeut.  {Ib.,  f»  155  r».) 


Ait  esté  reproché  d'avoir  faict  ni  com- 
mis aulcune  faulsonnerie  ne  aucun  maul- 
vays  cas.  (12  sept.  1516,  Enq.  faite  par  la 
cour  de  Lanmeur,  f'*«  Barbier  de  Lescouet, 
Arch.  Finist.) 

FAUSSONGNIER,  VOif  FAUSSONIER. 

F.AUSSONIER,  -  onQuier,  -  onnier,  faux., 
s.  m.,  faussaire,  menteur,  falsificateur, 
faux  monnayeur,  faux  témoin  : 

Car  je  le  tieng  pour  losengeur, 
A  famsongnier  et  a  menteur. 

\Sones  de  Nansay,  ms.  Turin,  P*  14^.) 
Neporquant  ce  faut  en  ce  cas,  ce  est 
quant  escripture  soupecceneuse  est  apor- 
tee  en  jugement,  quar  lors  se  cil  qui  li 
aporte  ne  la  prueve  a  veraie  il  est  puniz 
comme  fau.voniers.  {Ordin.  Tancrei,  ms. 
de  Salis,  f29'>.) 

Quant  il  semble  que  li  instrument  soient 
soupeçonueus,  ou  par  rasure  ou  par  vice 
ou  par  autre  manière,  cil  qui  l'aporte  avant 
le  doit  prover  a  verai,  se  il  ne  le  fet,  il  est 
tenuz  pour  faussonnier.  (Li  Ordinaires 
Tancrede,  f"'97^) 

Faussonier  de  monnoies,  ou  de  fausses 
monnoies.  (1270,  Ord.,  I,  288.) 

FAUT,  fauH,  fouit,  s.  m.,  manquement: 

...  Jeies  che  monne  de  la  haut 
Cha  dessous  en  le  fosse,  qu'il    n'i    ait    point    de 
[faut  ! 
(B.  de  Seb.,  xvi.  930,  Bocca.) 

—  Endroit  où  une  rivière  se  jette  dans 
une  autre  : 

Les  villes,  places,  chasteaux  et  forte- 
resses de  Moustereau  ou  fauU  d'Yonne. 
(1438,  ms.  Richel.  25710,  n°  116.) 

Monstereau  ou  fouit  d'Yonne.  (Sept. 
1438,  ms.  Richel.  22298,  n»  1.) 

On  dit  encore  maintenant  Montereau- 
faut-Yonne. 

FAUTABLE,  VOir  FEUTABLE. 

FAUTÉ,  voir  Fealté. 

FAUTEiT,  voir  Fealté. 

FAUTER,  v.  n.,  commettre   une  faute  : 

II  n'est  pas  bon  escolier 
Qui  tort  et  faute  volontier. 
(Gabr.  Meorier.  Trésor  des   Sentences,  éd.  1568.) 

Aunis,  fauter,  commettre  une  faute.  C- 
du  N.,  cant  de  Matignon,  fauter,  faire 
une  faute.  Norm.,  fauter,  commettre  une 
faute.  Bourg.,  district  de  Saulieu,  fauter, 
manquer  ;  «  Elle  a  trop  faute,  en  parlant 
d'une  petite  fille  dont  la  nourrice  n'avait 
pas  assez  de  lait.  <•  Bourg  ,  Yonne,  fauter, 
faillir,  tomber  en  faute.  Morv.,  fauter, 
faire  une  faute^  manquer.  Centre  de  la 
France,  fauter,  v.  n.,  se  dit  des  femmes 
qui  oublient  leurs  devoirs. 

FAUTiER,  adj.,  fautif,  coupable  : 

Nous  cognoissons,  grand  Dieu,  nostre  avoir  et  nos 
[biens 
Procéder  purement  de  ta  main  nourricière  ; 
El,  quoique  nous  soyons  une  race  fautiere, 
Bou  père,  que  c'est  toy  qui  seul  nous  entreliens! 

(Yaux-de-Vire  de  1.  Le  Huui:,  xxvn,  Jacob.) 
Dieu  seul  ne  faut  jamais,  les  liomnies  volontiers 
Sont  tousjours  de  nature  imparfaits  et  fautiers. 
(Koss.,  Disc.,  à  Cather.  de  Medicis,  Bibl.  elz.) 


FAU 


FAU 


FAU 


735 


Des  raalheureni  humains  les  natures  fautieres 
Oat  les  dieiiT  roarjoncez  en   reat   mille  manières. 
(Garmer,  Hippnhile.  II,  éJ.  1573.) 
Ta  tronpe  caniusettP. 
N*ayanl  ton  œil  snr  soy,  ny  soin  de  ta  houlette, 
A  la  mercy  des  loups,  suit  le  premier  sentier, 
Qoe  son  simple  app^-tit,  conimonement  favtier, 
Lny  monstre  sans  égard 

(BiRinnF.,  Berg.,  Perr.  el  Flam.,  éd.  l.ïSl.) 

Il  n'est  rien  si  aisp,  si  doux  et  si  favo- 
rable que  la  loy  divine  :  elle  nous  appelle 
a  soy,  ainsi  fauliers  et  delestables  comme 
nous  sommes.  (Mont.,  Ess.,  1.  1,  c.  36, 
éd.  1588.) 

Il  n'est  rien  si  lourdement  et  largement 
faulier  que  les  loix.  (Id.,  ib.,  1.  III,  c.  13, 
éd.  1393.) 

C'est  l'excuse,  la  robe  faite  de  fueilles  de 
figuier  des  premiers  fautiers,  qui  se  cou- 
vrirent et  de  parole  et  de  faict.  (Charr., 
Sag.,  1.  II,  c.  3.) 

A  maintenir  Testât  des  braves  courratieres 
De  Venas  q'ii  ne  sont  aacunement  faulieres. 
{Les    Sluses  incognue^  on  la   SriUe  aux  Courriers, 

Apol.    de  don    Cbayvos    en    favenr   de   Renon, 

éd.  1601.) 

FAUTRAGE,  faullrage,s,.  m.,  droit  qu'un 
seigneur  avait  de  faire  parquer  ses  mou- 
tons sur  les  terres  de  ses  vassaux  : 

Qui  a  droit  de  faultrage  ou  preage,  le 
tiendra  en  sa  main  sans  l'affermer  a  la 
charge  qui  s'ensuit,  c'est  a  sçavoir  qu'il 
sera  tenu  jiarder  ou  faire  les  prez  dudit 
faultrage  ou  preaae.  (Cout.de  Tours, Nouv. 
Coût,  gén.,  IV,  603.) 

Qui  a  droit  de  fautrage  ou  preage  .. 
{Ib.,  p.  631.) 

FAUTR.AiN,  s.  m.,  provislou  de  laine 
d'étoffes  ? 

Le  fautrain  du  dortoir  de  l'hospital 
S.  Sauveur.  (1349,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss. 
ms.,  Bibl.  Amiens.) 

1.  FAUTRE,  voir  Festre. 

2.  FAL'TRE,  faultre,  faltre,  faire,  feutre, 
fellre,  s.  m.,  arrêt  fixé  au  plasiron  de  fer 
pour  recevoir  le  bois  de  la  lance  lorsqu'on 
chargeait  à  cheval  : 

Un  poindre  que  li  embeli 
A  fait  Clyi.'es  lance  sor  fallre. 

(Chbest.,  Cligel,  Richel.  1420,  f  i5'.) 
Si  met  la  lance  sor  le  fautre 
Et  li  nos  let  corre  vers  l'antre. 
(Id.,  Perceval,  ms.  Montp.  H  '249,  f°  Li».) 
Pnis  qne  joesni  el  cbamp  le  (jlaive  el  f&llre  mis 
Assez  sni  plus  seurs  qoe  si  erre  en  paradys. 
(Th.  de  Kent,  Geste  d'Alis.,  Ricliel.  24364,  fMO  "  ) 
Il  a  repris  sa  lanee,  sur  feutre  le  posa. 

(Cliev.  an  cygne,  15169    Reiff.; 
Qnant  il  orent  les  esruz  pris 
Et  les  espiez  el  /'autre  mis. 
Bien  s'aloignerent  an  arpent. 
(Flaire  el  Blance/lor,  2=  vers.,  1009,  du  Méril.l 
Et  si  raist  d'une  part  et  d'antre 
.X.V.  chevaliers,  lance  senr  fauire. 

(Dolop.,  6067,  Bibi.  eh.) 
Derrier  l'arson  consuî  l'aragon. 
Tranche  le  fautre  dou   vermeil  siplafon. 
Et  par  mi  coupe  le  boin  destrier  gascon. 
(Gerarl  de  Viaiie,  472'J,  Tarbé.) 
Le  glaive   sor  faire.  (S.   Graal,  RicheL 
2433,  f  201  v«.) 

Tout  ausi  Rollans  et  li  antre 
Fièrent  es  Turs  lance  sor  fautre. 

(MousK.,  Citron.,  7224,  Reiff.) 


Et  tout  li  antre 

S'enfairenl  lance  sovr  fautre. 

(Id.,  a.,  14649.) 
Lanche  levée  sonr  le  fautre 
S'entrevienent  et  se  desfient. 
(GiB.  DE  Mo.vTR.,  Violette,  1899,  Michel.) 
Et  Caenes  vint  lance  sour  fautre. 
Dedans  son  hianme  escriant  :   Gare  ! 
(J.  Bi;etel,   Tourn.  de  Cliauvenci,  792,  Delmotte  ) 

Ysengrins  qui  lance  sor  fatre 
Venoit  une  vies  voie  antie. 

{Couronnement  Renart,  546,  MéoQ.) 
Cil  de  Ilanpest.  lance  sour  fautre, 
Li  vient  moût  bien  et  motit  a  droit. 
(Sarbazin,  Rom.  de  Ham,  ap.  Michel,  Hisl.  des  ducs 
de  Norm.,  p.  279.) 

Atant  es  vous  le  roi  Richart  lance  sour 
fautre  et  aloit  criant.  (Chron.  de  Rains, 
c.  X,  L.  Paris.) 

Ne  nulz  qui  ait  lance  sus  faultre. 
(Guerre  de  Uelz,  st.  125',  E.  de  Bouteiller.) 
Messires  Oudars  qui  se  sentoit  cacies  se 
virgonda,  et  se  arresta  tous  quois  et  mist 
l'pspee  eu  fautre  et  dist  en  soi  mesmes 
qu'il  attenderoit,  le  chevalier  d'Eûgleterre. 
(Froiss.,  Cftcon.,  V,  449,  Kerv.) 

—  Par  abréviation,  on  a  dit  svr  fautre, 
pour  lance  sur  fautre,  au  sens  figuré  de 
rapidement  : 

Et  en  après,   pour  recincier 
Le  iloulc  air  qui  venoit  sus  fautre, 
11  rendoit  a  la  fois  un  anllre 
Qu'on  recoeill  il  par  gratis  solas. 
(Froids.,  Poés.,  le  joli  Buisson  de  Jonece,   II,  37, 
1243.  Scheler.) 

■  3.  FAUTRE,  feltre,   s.  m.,   couverture, 
tapis  : 

Sonr  un  feltre  sarasiooi.'^ 
Qui  plus  ert  blance  que  unie  nois. 
D'or  et  de  soie  esloit  ouvres, 
S'asist  Prians  comme  senes. 

(Ben.,  Traies,  Richel.  375,  f»  89B.) 

—  Grabat  : 

Li  uns  d'aus  n'a  pitié  de  l'autre 
Qanl  le  voit  j^esir  sor  W.  /autre. 

(Gliot,  Bille,  1218,  Wolfart.) 

F.vuTRÉ,  adj.,  de  feutre: 

Va  ferir  Guileclin  sor  l'eaume  q'est  jemez. 
Tôt  li  tranche  et  porfant  com  .1.  chapiax  fautrez 
(J.  Bon.,  Sax.,  cxcvii,  Michel.) 

FAUTRER,  verbe. 

—  Act.,  battre,  frapper: 

Et  cil  qui  bien  n'ovroit  ert  batus  el  fautres. 
Le  car  lor  rompoit  on  es  flans  et  es  costes. 

(Les  Chelifs,  Richel.  12538,  P  124''.) 

Qant  il  Vont  batu  et  fautre 
De  la  coroie  d'un  baudré 
Li  tient  amedos  les  poinz. 
(De  Conneberl,   197,  Méon,  IVow.  Rec.,  I    L* 

Mais  la  le  puct  balrc  et  faulrer 
Vilainement  sans  amendt-r. 

(Gilles  de  Chin,  3007,  Reiff.) 
Car  en  leurs  cours  ne  peut  entrer 
Uns  povies  clers,  mais  est  fautres 
Quant  du  portier  est  encontres. 
(Le  riche  Homme  et  le  ladre,  ap.  Duc,  Fautrum  ) 

Lors  m'avisai  que  s'on  ne  le  secourt 
Je  li  vodrai  trop  bien  le  dos  fuutrer 
Car  je  me  ti-oc  de  lui  trop  mal  cooteos. 
(Fboiss.,  Pnés.,  Ilichel.  S30,  f»  301  r".) 

—  Neutr.,  frapper  : 


Chascnn  i  fierl,  chascan  i  faulre. 

(GniART,  Rog.  tign.,  19337,  W.  et  D.) 
Et  (juand  ilz   se  brunissent  ilz  fouirent 
premier  comme  uiig  cheval  du  pié.  IGast. 
Feb.,  Maz.  514,  f»  6".) 

FAUTRIERE,   VOir  FEUTRIERE 

FAUTURE,  voir  Faiture. 

FAUTUSETÉ,s.  f.,  défaut,  imperfection: 
■Fautuseté,  s.  f.,  fautynesse.  (Palsgrave, 
Esclairc,  p.  219,  Génin.) 

FAUVAIN,  -  in,  s.  m.,  tromperie,  ruse  . 
Partont  es  cners  fauvain  et  ghille 
A  mis  Renart. 

(Renart  le  nouvel,   1255,  Méon.) 
Mais  vons  avez  an  roy  fait  .i.  jen  de  fauvin. 

(H.  Capec,  6096,  A.  P.) 

—  Chevauchkr  Fauvain,  user  de  trom- 
perie : 

Ganfrois  entre  en  Nimaye,  qui  chevaurhoil  Fauvain. 

(B.  de  Set/.,  i,  841,  Bocca.) 

Car  encontre  me  fille  volt  chevaucliier  Faumin. 

(H.  Capet.  982,  A.  P.) 

—  Estrillier   Fauvain,  dans   le   même 
sens  : 

...  Nus  n'ierlja  mes  bien  venus 
S'il  ne  sel  Fauvain  estrillier. 
(Pièce  anony?ne,  ap.    Scheler,    Trouv.    ielr/.,  nouv. 
sér.,  p.  156.) 

Cil  qui  mies  de  Fauvain  a  estrillier  s'atire 
Ce  est  li  miex  aniez. 

(Watriquet,  Faseignem.    du   jnne   pi    de   prince, 
92,  Scheler.) 

Nom  propre,  Fauvin. 

FAUVE,  adj.  ;  fauve  anesse,  hypocrisie, 
fausseté  : 

N'i  a  mester  chère  hardie, 
Ne  n'i  vaut  voslre  renardie, 
.Molt  savez  de  la  fauve  annesse. 

(Ren.,  11031,  Martin.) 
Renars  qui  scet  de  fauve  anesse 
El  de  mainte  fausse  promesse. 

(Ib..  13733.) 

—  N'y  savoir  fauve,  ne  connaître  aucun 
moyen  d'échapper  à  quelque  chose  : 

peuple. 
Du  remède? 

PLAT   PAYS. 

Une  botte  fauve. 

PEUPLE. 

Pascience. 

PLAT   PAYS. 

Par  trop  ra'i  dure. 

PLCPLE. 

Je  n'y  sçay  tour. 

PLAT  PAYS. 

Je  n'y  sçay  fauve. 
{Bergerie  de  Mieulx  que  devant.  Ane.  Th.  fr., 
III,  224.; 

—  S.  m.,  mensonge,  fable,  bourde: 

Mal  osas  le  ladre  huchier 

Et  a  nos  (feus  dire  tetz  fauves. 

(Pa.^s.  N.  S.,  Jub.,  ilsst.,  II,  203.) 

F.AUVE.Au,  voir  Fauvel. 

FAuvEiLLE,  S.    f.,    sorte  d'animal   de 
couleur  fauve  : 

Et  de  fauveil  et  de  fauveille. 
Et  de  liart  et  de  moreil. 

(Rose,  Val.  Clir.  1858,  f»   122 


736 


FAU 


FAV 


FAV 


fnvel. 
;.  de  Bonteiller.) 


Cf.  Fadvel. 

FAUVEL,  -  iel,  -  eil,  -  eau,  -  au,  favel 
ai].,  de  couleur  fauve  : 

Robes,  loille,  i-hanve  ne  lin, 
Ne  cheval  blanc,  noir, 
(Guerre  de  Metz,  st.  lOî 
Il   eut   ung  moult  bon   clieval   {auvel  a 
courte  qupue.  (Monstrelet,  Chron.,  I,  i88, 
Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 
Cheval  fauvean,  au  pied  blanc,  demy  mort. 
Fut  a  Monzon  avengle,  sans  voir  gnulte. 
(1521,  Clians.  sur   le  siège  de   Méùères, 
do  Lincy,  C/i.  hisi-   <'r..  H,  11) 

De  marbre  gris,  serpentin  on  famieau. 
(La  BoRDERiE,   Vo;/.  de   Co:islant..  éd.  1578.) 

—  S.  m.,  animal  de  couleur  fauve,  che- 
val, mulet,  bœuf  ;  souvent  employé  pour 
symboliser  l'hypocrisie,  la  fausseté  : 

Et  cil  antres  fnutiel  amainne. 

(MousK.,  Chron.,  708G,   Iteiff.) 

Ce  tonrhe  les  prevos  et  les  oIBcians  ; 

Li  notaire  y  resont,  qui  font  memorians  ; 

Mais  se  servis  ne  sont  de  dons  especians. 

Des  famnauR  feront  sris  et  des  ferrans  morians. 

(le  DU  des  Mais,  ap.  Jub.,  Noiiv.  «<■<;.,  I,  100. > 

Aussi  par  ethimologie 

Pnes  sivoir  ce  qu'il  senefie  : 

Faueel  et  de  faus  et  de  vel 

Compost,  car  il  a  son  revel 

Assis  sus  fausseté  voilée 

Et  sas  tricherie  mielee. 

(Fauvel.  Ilichel.  UG,  C  T.) 

Fauvel  si  a  ja  tant  jeu 

0  vainne  gloire,  qn'a  eu 

(De  Faovcl  sanz  nul  compte  rendre) 

Trop  d'enfans,  car  trop  èa  engendre  : 

Partout  a  ja  faurcaus  noaveaus 

Qui  sont  trop  pires  que  louveans. 

(W.,  i"  41'.) 

Cels  qui  famel  sevent  torcher 

Et  le  chaitif  penple  escorcher. 
(Comm.  le  Roi  Somain  fui  mnri,  ms.  Avranches.) 

Chacun  torche /aui'f/  et  censle. 

(ft.i 

C'est  doncqiies  liart  et  fauret 
Qui  vont  ensemble  a  la  charne. 
(Le  Marliire  de  S.  Denis  et  de  ses  compagnons, 

.lab.,  Uijsl.,  1.   105.) 

Elle  le  resalua  disant  :  Bon  c?treine, 
mon  Fauveau.  Hay,  hay,  bay,  s'escria 
Paiiurn;e,  veuez  voir  une  eslrille,  iiae  fau, 
et  uu  veau.  N'est  ce  Estrille  fauveau  ?  Ce 
fauveau  a  la  raye  noire  doibi  bien  souvent 
estre  estrille.  (Rab.,  IV,  9,  éd.  1352.) 

Etait  encore  en  usage  au  commencement 
du  XVII»  s.  : 

Des  blancs  et  des  fauveau.r  la  couleur  est  la  pire. 
(Matbieode  Cbalvet,  Trad.  de  Seneque,  f  20i  r°, 

éd.  lùSB.) 

Haut-Maine,  fauveau,  s.  m.,  bœuf  fauve. 
Rouchi,  fauviau,  de  couleur  tannée  ;  c'est 
un  bai  brun.  U  y  a  à  Valenciennes  une 
famille  de  Fauviaux.  Ce  mot  signiflait 
aussi  jaunfttre  ,  qui  tire  sur  le  jaune,  un 
rousseiiu.  (Hécart,  Dict.  Rouchi- Franc.) 

Noms  propres,  Fauvel,  Fauveau. 

FAUVËLER,  V.  n.,  agir  en  hypocrite  : 

Mais  Faavel  a  tant  faiirele' 
Et  son  chariot  roelé 
Que  maugré  Terrant  et  raorel 
La  seigneurie  temporel 
Qui  deust  estre  bi^se  lune 
Est  par  la  roe  de  forluue 
Souveraine  sur  sainte  église. 

{Fauvel,  ms.  Dijon  298,  f»  157".) 


FAUVELET,  adj.,  ds  couleur  fauve  : 

A  pié  descenl  del  faurelet  corcier. 
(Raoul  de  Cambrai.  Richel.  -2193,  f  21  r°.) 
Car    entre    autres   (vins)   ceux   qui  sont 
fauvelels,  clairets  et  limpides  sont  estimez 
les  plus   excpllens.    (Mais,   rust.,  VI,  22, 
p.  599,  éd.  1633.) 

Le  (vin)  paillet  qui  est  fanvelet  ou  jau- 
nâtre, approche  de  bien  près  aux  facultez 
ilu  vin  blanc.  (La  Fuambois.,  OBuc,  p. 
102,  éd.  1631.) 

Ler.   !       Nom  propre,  Fauvelet. 

FAUN'ELiN,  adj.,  hypocrite,  trompeur  : 


nies  ele  chut  toute  sovioe 
Voiant  la  route  fauvcline. 

(Fauvel,  Itichel.  U6,  f"  40'.) 
llelas,  France,  corn  ta  beauté 
Vetanjourdni  en  prant  ruine 
Par  la  mesnie  fauveline  \ 

Qui  en  tont  mai  met  ses  deîiz. 

(th.,  f"  42''.)  I 

Cf.  Fauvel. 

FAuviEL,  voir  Fauvel. 
FAUviELE,  voir  Favele. 
FAuviN,  voir  Fauvain. 

1.  FAUVINE,  s..f.,  tromperie,  ruse  : 

La  Tf  ung  noble  Iret  onvré  d'envre  ponrprine 
Qui  fu  an  roy  Iliigon  qui  V-nvenisse  aciine, 
Qui  jadis  me  vaull  faire  ouvraicre  de  fauvine, 
Hoy  vot  faire  morir  a  grande  dissipline 
Pour  ce  que  par  amour  j'amoie  se  coasine. 

(ff.  Capel,  1"56,  A.  P.) 

2.  FAUVINE,  voir  F.WINE. 

F.AUX  .\  coNNiLS,  S.  m.,  terrier  de  la- 
pins : 

Noble  homme  peut  faire  en  sa  terre,  ou 
fief  noble,  fmtx  a  connils,  au  cas  qu'il  n'y 
auroit  pareniie  a  autre  seigneur  es  lieux 
prochains.  (Coul.  de  Bretagne,  Coût,  gén., 
II,  778,  éd.  1635.) 

FAUXART,  voir  Falsart. 

F.\UXEMENT,  VOir  FAUSSEMENT. 

FAii.vER,  voir  Fausser. 

FAUXIME,  voir  Faussine. 

FAUXONERIE,  voir  Faussonerie. 

FAuxoN'iER,  voir  Faussonier. 

FAUX  PIERREUX,  S.  m.,  sorte  d'arbre  : 

Celuy  qui  daus  la  ville  veut  planter  des 
.irbrcs  sur  un  fond,  comme  chesnes  mon- 
tantes, cerisiers  noirs,  faux  pierreux, 
pomii-rs,  poiriers,  et  semblables,  qui  pas- 
sent les  dix  pieds,  les  doit  planter  sept 
pieds  au  fond  voisin.  {Coût,  de  Bruxelles, 
Nouv.  Coût,  gén.,  I,  1273.) 

FAUxvAux,  s.  m.,  cartilage  : 
Cartilage  dicitur  médium  quod  est  inter 
os  et  caroem,  moUius  osse  et  durius  carne, 
nef,  faux'^aux.  (J.  de  Garl.,  ap.  Scheler, 
Lex.,  p.  40.) 

FAUZ,  voir  Faus. 

FAVACH,  voir  Favat. 

FAVARCHIER,   VOir  FAVRECHIËR. 

FAVARGE,  S.  f.,  forge  : 


Kstinccles  ardans  en  salent 
Knsi  conme  li  fers  qui  fume, 
Qne  li  fevres  bat  sor  l'englnme, 
Quant  il  le  trait  de  la  fnvarge. 
(Chrest..  Cligel,  Ilichel.  3";i,  f»  275''.) 

—  Fabrication  : 

Nule  lie  chose  des  soues  propres  ne  li 
plaist  (à  l'envieu.\),  quar  sa  paine  navret 
la  defriant  pense,  cui  altnii  prosperiteiz 
grievet  ;  et  com  plus  creist  en  hait  la  fa- 
varge  d'altrui  œvre,  tant  est  plus  parfun- 
deraent  sorfooiz  li  fundemenz  de  le  en- 
viouse  pense,  que  ele  de  ce  ciiaiet  plus 
grevalmenl  dont  Maître  creissent  en  niiez. 
(Dial.  Greg.  lopap.,  Moral,  sur  Job,  p.  369, 
Foerster.) 

FAVARKIER,  VOir  FAVRECHIER. 

FAVART,  S.  m.,  pièce  de  l'armure,  peut- 
être,  selon  Jal  (II,33i)  une  espèce  d'é- 
pieu  ou  d'estoc: 

Mettre  en  chacune  galie  600  viretons, 
300  lances,  500  dards  ,  favars,  lances 
longues  ,  feures.  rouars  de  fer  et  tous 
autres  garneniens  et  armeures,  selon  ce 
qu'il  convient  a  galee  bien  armée  eu  temps 
de  guerre.  (1337,  0)'f/i,'»i.  de  40  galees  ar- 
mées. Cil.  des  comptes  de  Paris,  f  187  V, 
ap.  Duc,  Faveria.) 

Nom  propre,  Favarl. 

FAV.vT,  -  atz,  -  ach,  s.  m.,  tige  de  la 
fève: 

De  la  value  don  pesât,  favat  et  fuerre 
desdis  grains.  (1331,  Compte  de  Odart  de 
Laigmj,  Arch.  KK  3^  f"  92  r".) 

Pezacb  et  favach.  (1346,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

J'ay  souvent  ouy  dire  aux  viels  labou- 
reurs qu'ils  aiment  mieuls  les  pailles  ou 
favas  des  febves  semées  en  bonne  raison, 
que  les  febves  de  trois  mois.  (CottereaU, 
Colum.,  II,  10,  éd.  1533.) 

Un  favat  de  febves,  fabale.  (R.  Est.,  Pet. 
Dict.  fr.-lat.) 

Le  bon  berger  doit  donner  a  ses  brebis, 
au  soir,  du  fourrage  de  favatz  de  fèves  et 
non  pas  de  celuy  de  pois.  (Jeh.  de  Brie, 
le  bon  Berger,  p.  86,  Liseux.) 

FAVEABLE,  adj.,  favorable  : 

S'il  a  fortune  faveable. 

(Falil.  d'Ov..  Ars.  5069,  f»  119'.) 

FAVEDE,  S.  f.,  sorte  de  plante  : 
!       Favida,  favede,  leomeke.  (Gloss.  lat.-fr., 
Brit.  Mus.    Harl.   978,  f  26'  ;  Wright,  Yo- 
cab.  of  the  names  of  plants,  p.  139.) 

FAVEL,  voir  Fauvel. 
FAVELE,  faviele,  fauviele,  -  elle,  flavele, 
(latelle.  s.  f.,  fable,  coule,  récit,  mensonge, 
fourberie  : 
i  Vassaux,  metez  jns  la  pucele, 

'  Que  por  voir  vos  di  sanz  favele 

iNe  la  porterez  en  avant. 
;  (Percerai,  ras.  Montp.  H  249,   !"  237  .) 

Dame,  dist  il,  ci  a  loaie  favele. 

(Raoul  de  Cambrai,  i.  Le  Glay.) 
]  Mais  n'ameroi  ne  toi  ne  ta  favele. 

(Ogier,  ras.   Darh.,  bib.    de    Cos.,  V,  11,17, 
1         f»   126''.) 

'    Grant  favele  demoinent,  ne  se  tienent  pas  mm.. 
(J.BoD.,  Sax.,  csxxv,  Mii-.hel.i 


FAV 


Dans  chevaliers,  rostre  favelf 
Ne  poroit  ci  noient  valoir. 

(Gauvain,  4692,  Hippean.) 

Or  leur  plaist  auqnes  la  favele. 
Mais  Renars  ne  s'en  fait  fors  rire, 
Qoe  moult  a  entre  faire  et  dire. 

(Itcnarl,  830,  Martin.) 

Tant  conme  torna  ta  roele 
Nos  as  servi  de  la  faeele. 

(II/.,   13641.) 

Sans  loi  sont  qnant  la  lois  aoviele 
Laisent  et  tienenl  lor  famiele. 
(G.  DE  CoiNci,  uns  Mir.  de  juis  Ki  ferit  A.  crucefis. 
Ars.  35-27,  f  il^.) 

Senz  loi  sont  qnant  la  loi  novelle 
Laissent  et  tieneot  la  favetle. 

(Id..  ib.,  Ars.  3641,  f  12".) 
Et  respont  Oliviers  :  Laisse  ester  ta  favele. 

(Fieraliras,  997,  A.  P.1 

Wistasces,  ki  sot  de  faniele, 
Prist  .1.  archon  od  la  viele. 

(Wislasse  le  iloine,  2167,  Michel.) 
C'est  celle  qni  les  tricheors 
Fait  toni  et  les  fanx  pledeors, 
Oni  maintes  fois  par  lor  /tavelés 
Ont  ans  valles  et  ans  puceles 
Lor  droites  héritez  tolues. 

(Rose,  Richel.  1559,  f°  2''.) 

Flttvelles. 

(Id..  ib-,  775S.  Lanlin  de  Dameray.) 

Cis  ne  siert  pas  les  gens  de  gille  et  de  famielle. 
(Poés..  Richel.  2039,  f»  30  v".) 

Mais  lelz  farelles 
Ne  doivent  audience  avoir. 

(Met.  d'Ov.,  Vat.  Chr.  1480,  f°  1^) 

Se  saviez  combien  je  prise 
Voz  parolles  et  voz  favelles, 
.lamais  jour  de  telles  nouvelles 
Ne  me  venriez  faveler. 

iilir.  N.  D.,  XVII,  308,  A.  T.) 

F.WELER,  (taveler,  verbe. 

—  Neutr.,  parler,  babiller  : 

Tant  dist  Bernart  al  rei,  e  tant  li  favela. 
Tant  loa  Normendie  e  Haun  tant  blasma, 
Que... 

(WiCE,  Rou,  2°  p.,  2711,  Andresen.) 

RespuDt  an  conte  la  reine  : 
Cher  prince,  faviel  ;  ç'ai  apris 
One  sor  toz  noz  autres  amis 
Nos  avez  esté  plus  feeilz. 
(Ben,,  0.  de  Norm.,  Il,   20570,  Michel.) 
De  ce  ne  t'estuet  /taveler. 

(Vsopet  I,  fab.  xsvi.  Robert.) 

Li  auqnant  barpent  et  vielent, 
Ll  plnsor  chantent  et  fmielenl. 

(Durmars  le  Gallois,  98H,  Slengel.) 

Ycy  /tavelle. 
Point  ne  sçay  d'antre  viele, 
Mes  ennemys  la  m'ont  cassée. 
(DECniLLEViLLE,  Tvois  Pelerinoiges,  f  96'',  irapr. 
Instit.) 

—  Act.,  entretenir  ;  favekr  de,  entrete- 
nir de,  exhorter  à  : 

J'ai  oi  maint  Flamangel, 
Qui  trop  nos  favelle. 
Et  est  de  vanter  isnel 
Dusqn'a  grant  querelle. 
(AuBDiss  DE  Sezanne.  Paslovflle,  ap.  Tarbé,  lev 
Chansonn.  de  Champagne  aux  xii"  et  \m'  j... 
p.  14.) 

Don  repairier  chascnn  jor  le  /ovellent. 
(Jourdain  de  Blaivies,  24-23,  Hoffmann.) 

—  Flatter,  cajoler  : 

T.  m. 


FAV 

La  pute  tranble  dant  a  dant. 

Avoi  !  Florie, 
Avez  me  vos  donqnes  traie  ? 
Sanson  li  dist  :  Nenil,  amie, 

Neoil,  ma  bêle. 
Mais  vostre  amor  monlt  me  favele, 
Li  cuers  m'eslraiat  desoz  l'aissele 

Por  vostre  amor. 
(De  Richaul,  1223,  Méon,  Nouv.  Rec,  I.) 

—  Infin.  pris  subst.,  bavardage  : 

Tais  toy,  si  lay  ton  faveler. 
(E.  Desch.,  Getta  et  AmpMlrion,   p.  35,  St  Hi- 
laire.) 

FAVELEUR,  flaveleicr,  s.  m.,  auteur  de 
fabliaux,  souvent  avec  l'idée  de  menteur, 
de  trompeur  : 

Et  dist  par  desdaing  qu'il  n'estoit  mie 
heure  de  oir  sermon,...  et  qu'il  estoit 
mieulx  heure  de  aler  guetier  le  chemin  que 
de  oir  telz  flaveleurs,  et  que  s'il  sceust  il 
eust  occis  ces  sermonneurs.  (J.  GouLAiN, 
Ration.,  Richel.  437,  f»  211  v°.) 

FA  VELUE,  voir  Fanfelhe. 

FA  VENT,  adj.,  favorable  : 

Et  tout  premier  loua  la  majesté 

De  Jupiter  qui  luy  avoit  preste 

Temps  opportun,  faisant  Inyre  en  ses  tentes 

Les  clairs  rayons  d'influances  favenles. 

(J.  Mabot,  le  Voi/aije  de  Venise,  éd.  1532.) 

FAVER,  V.  a.,  favoriser  : 
Faveo,  assentir,  ottroier,  aidier,  donner, 
faver.  (Catholicon,  Richel.  1.  17881.) 

FAVEREL,  -  eau,  s.  m.,  forgeron  : 
Jehan  Favereau.   (1465,  Compt.  de  l'an- 

mosn.  de  S.  Berthomé,  f'=  71   r°,  Bibl.  La 

Rochelle.) 

Cf.  Fevre. 

FA\'EREssE,  voir  Favresse. 

FA\'ERiE,  voir  Favrerie. 

faverolle,  feuvruelle,  s.  f.,  haricot, 
petite  fève  : 

Pour  encontrement  de  feuvrueîles  et 
pour  dolour  de  ventre  enflet.  {Bemed.  anc, 
Richel.  2039,  f"  2^) 

Deux  poiicins  et  quatre  faverolles.  (1393, 
Denombr.  du  baill.  de  Bouen,  Arch.  P  307, 
f"  S7  v.) 

Dans  quelques  provinces  faverolle  est 
encore  le  nom  du  haricot,  de  la  petite 

fève. 

Nom  de  lieu  :  Faveroles.  (1399,  Ste- 
Croix,  Arch.  Loiret.) 

FAVEUQUIER,  voir  Favrechier. 

favete,  s.  f.,  dimin.  de  fève  : 

Mansum  dicte  la  Favete  de  la  Louhere. 
(24  août  1333,  Dénombrem.,  Arch.  év.  Au- 
tun.) 

fa  VIELE,  voir  Favele. 

faviere,  /'ebBïere, s.  f.,  champ  de  fèves  : 

Li  rois  Baudus  issi  de  la  faviere. 
(Aleschans,  6364,  Jonckbl.,  Guill.  d'Or.) 
Il  i  avoit  une  faviere 
Qni  ja  estoit  tonte  cessée. 
(Du  Pescheor  de  Pont  sur  Saine,  Monlaiglon  et 
Raynaud,  Fabliaux,  111,  73.) 


FAV 


737 


Les  fèves  gasteront  toute  une  febviere. 
(Bellefor.,  Secr.  de  l'Agric.,p.  31, éd. 1571.) 

Bourbonnais,  faviere,  champ  de  fèves. 

Nom  de  lieu,  Faviêres  (Meurthe). 

Nom  propre,  Faviêres. 

fa  VILLE,  s.  f.,  cendre  : 

On  ne  troeve  dedans  que  favilles  ou 
flamesches.  (Fossetieb,  Cron.  Marg.,  ms. 
Brux.,  I,  fo  66  vo.) 

—  Menus  fragments  : 

Et  avec  iceluy  (yif  argent)  incorpore  la 
faville  ou  laveure  d'argent  de  coupelle. 
{Très.  dcEvonime,  p.  172,  éd.  13SS.) 

FAviLLEux,  adj.,  de  la  nature  de  la 
cendre  : 

Les  fuligineux  et  favilleux  excremens 
que  l'ardeur  du  sang  luy  a  envoyez.  (Sibi- 
let,  Contramour,  p.  11,  éd.  1581.) 

FAVJNE,  fauvine,  s.  f.,  faine  de  hêtre  : 
Apres  la  feste  Sainte  Crois, 
Que  saingler  encraissent  de  nois, 
De  nois,  de  glans  ei  de  favine. 
Le  brost  desdaigue  et  le  racine. 

(Parton.,  527,  Crapelet.) 
Et  s'orent  herbes  et  rachines, 
El  s'orent  et  glans  et  fauvines. 

(De  Josaphat,  liichel.  1353,   F  231  r°.) 
En  celé  grant  forest  querrai 
Des  pumetes  et  des  rachines, 
De  le  glant,  des  nois,  des  favines, 
Asses  trouverai  a  mangier. 
(De  S.Jehan  Paulu,  Richel.  1353,  f  426  r°.) 

FAVOLE,  s.  f.,  fable,  mensonge  ; 
Et  que  s'a  Saint  Denys  alasse. 
Le  voir  des  gestes  i  trouvase. 
Non  pas  mençonges,  ne  favoles. 
(GciART,  Roy.  lign.,  prol.,  161,  Bnchon.) 
Evesqne,  entens  ma  parole 
Et  ne  la  tiens  pas  a  favole. 
(Nativ.  N.  S.  J.-C,  Jub.,  Slysl.,   II,  31.) 

FAVONiN,  -  yn,  adj.,  d'occident  ; 

Atant  lur  vynt  de  le  occident  un  vent 
favonyn.  (Hist.  de  Foulques  Fitz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  85.) 

FAVORABLE,  favouroble,  adj.,  placé 
sous  la  protection  ; 

Lesquels  n'estoient  hommes  justicables 
ne  favorables  d'icelle  Eglise.  (1339,  'Arch. 
JJ  73,  f^  92  r°.) 

—  S.  m.,  partisan  : 

Fu  jugié  a  estre  pendu, non  obstant  que 
pluseurs  de  ses /'aworafito  deissent  que  on 
le  faisoit  mourir  par  envie.  (Gr.  Chron.  de 
Fr.,  Phelip.  le  lonc,  VI,  P.  Paris.) 

C'est  la  cause  pour  quoy  les  favourables 
et  les  tenables  du  conte  "de  Fois  ne  s'ac- 
cordent point  au  dit  conte  d'Armeignach. 
(Froiss.,  Chron.,  XII, 351,  Kerv.) 

Qu'il  avoit  destitué  de  tous  offices  leurs 
favorables  et  bouttes  arrière  du  roy  pour 
v  mettre  les  siens.  (J.  Le  Fevre,  Chron., 
ï,25.  Soc.  del'H.  de  Fr.) 

PAVOR.ABLETÉ,  S.  f.,  partialité: 

Mais  vous  sçavez  que  pour  porvoir 
A  si  notable  dignité, 
Ung  électeur  ne  doit  avoir 
Amour  ne  favorableté. 

(Myst.  de  S.  Did.,  p.  49,  Carnandet.) 


FAvoREiR,  V.  a.,  favoriser  : 


93 


738 


FAV 


Ils  u'oserent  a  y  demurrer  longeiueul  eu 
avant,  a  cause  que  tielx  malefaisours  sount 
eusv  favorez  per  tiels   fraunchises.  (btat. 
de  Henri  V,  au  ii.impr.  goth-,  Bibl.Louvre.) 
Par  quoi,  qui  aime  eu  haut  lieu  el  semé  en  ce 
Kl  sert  et  prie,  et  faveure  et  bonncure. 
Se  fruit  n'en  trait,  c'est  ame  de  maie  heure. 
(G.  Chastell.,  Xerité  mal  prise;  p.  535,  Buchon  i 
Miracle  y  œuvre  et  le  ciel  y  faveure. 
(iD.,  Episl.  à  J.  Caslel.  VI,  140,  Kerv.) 
11  n'est  pas  bon  que  (le  prince)  les  simples /ill'earc 
En  leur  donnant  de  luy  trop  grant  promesse  ; 
Souvenlesfois  moins  prisé  en  demeure. 

(J .  Meschinot,  Bail.,  xxv,  éJ.  1539.) 

FAVOREUX,  voir  Favoureux. 

FAVORGIER,  VOÏr  FAVRECHIER. 


FAVORIR,  verbe. 

—  Act.,  favoriser  : 

Pour  l'espérance  qu'ilz  ont  qu'il  yiourra 
un  jour  favorir  leurs  affaires  auprès  de  son 
maistre.  (1553,  Négpc.  de  la  France  dans  le 
ie».,n,  279,  Doc.  inéd.) 

El'  veut  le  caresser,  advanccr,  favorir. 

(iMBERT,  Son».,  ixxi,  éd.  1518.) 
Ou  nous  debvrions  en  consent  unanime 
Le  favorir  et  tenir  en  estime. 
(S. -Marthe,  Aux  fr.  en  rcmmitendal.  (lu  livre  de 
'DoM,éi'.  1519.) 

Si  le  siège  vient  a  Marans,  résolves  vous 
de  venir  avec  uue  bonne  troupe  pour  les 
favorir.  (.luin  1586,  Lelt.  miss,  de  Henri  IV, 
Berger  de  Xivrey.) 

Et  puis  quand  j'aurois  une  merque  par- 
ticulière pour  moy,  que  peut  elle  merquer 
quand  je  n'y  suis  plus  ?  peut  elle  designer 
et  favorir  rinanité'?  (Mont.,  Ess.,  II,  16, 
éd.  1595.) 

Le  dormir  faeoritla  seconde  coction.  (G. 
BoucHET,  Serees,  iv,  164,  Roybet.) 

—  Neutr.,  être  favorable  : 
Considerans  que  Dieu  leur  avait  favory 

en  ceste  affaire  deffaicte.  (Chos.  mem.  escr. 
p.  F.  Richer,  p.  219,  Cayon.) 

Cest  cela  qui  a  donné  crédit  aux  religions 
bastardes,  et  les  a  faites  favorir  aux  gens 
d'entendement.  (Mont.,  Ecs.,  11,  16, 
éd.  1588.) 

—  Favorisant,  part.  prés,  et  s.  m.,  qui 
favorise,  partisan  : 

11  fut  advisé  par  notables  clercs  et  con- 
clud  que  ledit  duc  de  Bourgongne  et  tous 
ses  adherens ,  favorisans  et  complices 
estoieut  escommuniez.  (Juv.  des  \]Ri.,Hist. 
de  Charles  VI,  an  1417,  Michaud.) 

Iceulx  gens  de  guerre  et  le  peuple  ne 
cessèrent  de  fuster  les  maisons  des  gou- 
verneurs du  roy  et  de  leurs  favorisants. 
(S.  Remy,  Afém.,  ch.  lxxxv,  Buchon.) 

FAvoRisABLE,  adj.,  favorable  : 

Juge  a  mal  favorisable. 
(ilysl.  de  la  Pais.,  f°  55',  impr.  Instit.) 

Affln  qu'on  ne  me  puist  charger 
Que  je  soye  favorisable 
À  ceste  nation  dampnable... 
iAct.  des  Apost.,  vol.   I,  f°  54",  éd.  153'i.) 
Non  pourtant   qui  ne    soieut  plus  fors 
iiommes  ne  plus  puissans  que  nous,  mais 
fortune  qui   leur  est  favorisable  le  permet 
ainsy.  (Orose,  vol.  II,  f  108%  éd.  1491.) 

Ceux  de  Rouen  qui  estoient  favorisables 
au  duc  de  Bourgogne.  (Le  Fevre  de  St- 
Remy,  Hist.  de  Charles  VU,  p.  119,  le  La- 
boureur.) 


FAV 

Il  avoit  nom   Publicole  pour  cause  de    I 
son  ayeul  qui  acquist  ce  nom  en  la  cité  de 
Rome  pour  ce  qu'il  fut  lors  favorisable  au 
peuple.  {Prem.  vol.  des  grans  dec.  de  Ttt. 
Liv.,  f°  46^  àd.  1530.) 
Las  !  non  sans  cause  estoieut  de  tremeur  plains  ; 
l-aisans  regretz,  gros  souspirs  et  complains, 
Voyant  leur  chef  se  gecter  dans  les  plains 

Dame  Fortune, 
Qui  tousjours  est  plus  niuahle  que  Innc, 
Favorisalile  et  tanlosl  importune, 
La  ou  pou  voit  éviter  sa  rancune 

Sort  et  malheur. 
(.1.  Marot,  Voij.de  Venise,  f°  40  v°,  éd.l.SS'i.) 
Prenant  an  pis  venir,  s'il  advient  que  Fortune 
Leur  soit  favorisable. 
Ud.,  ib.,  Consult.de  d'Alviane  et  Petillane, 

éd.  1532.) 

Voyant  le  lieu  favorisable  et  acommodé 
a  son  intention.  (Herberay,  Sec.  liv.  d  A- 
madis,  c.  xi,  éd.  15S5.) 

FAvoRiSEUR,  s.  m.,  ami,  partisan  : 
Que  aussy  estoit   amy  et  favoriseur  des 

Augloys    eunemys    de    France.  {Mer    des 

Cron.,  f«  137  r»,  éd.  1532.) 
Ces  favoriseurs  de  l'éternité  du  monde. 

(La  Bou.,  Harmon.,  p.  37,  éd.  1578.) 

FAVOTTE,  s.  f.,  petite  fève  : 
Favottes  de  Crémone.  {Hist.  Maccar.  de 
Merlin  Cocc,  c.  xix,  Bibl.  gaul.) 

FAVOUUEUSET,  S.  m.,  galantin  : 
El  que  Dieu  gart  le  doniz  favoureusel,  j 

Et  son  menton  ou  il  a  pau  de  peui, 
Dont  a  Paris  tiennent  dames  leur  plet.  \ 

Et  qui  devient  de  chascune  amoureux  ! 

(E.  Desch.,  Poés.,  ISichel.  840,  t"  aor.) 

FAVOUREUX, /'aïoreHX, adj.,  favorable  : 

Et  furent  rappeliez  aucuns  bourgeois  pa- 
doulceur  qu'on  avoit  mis  hors  après  la 
despartie  des  Angloys,  parce  que  moult 
estoient  favoureux  aux  Angloys  pour  leurs 
offices  ou  autres  causes.  {Journ.  d  un 
bourg,  de  Paris,  an  1437,  Michaud.) 

,1e  te  feray  sentir  le  geruon  d'une  favo- 
reuse  sentence  non  reprehensible.  (0. 
Chastellain,  Exp.  sur  venté  inal  prise, 
VI,  391,  Kerv.) 

FAVRAKIER,  VOif  FAVRECHIER. 

FAVRE,  voir  Fevbe. 

FAVRECHIER,  favrcUier,  favrakier,  fa- 
vrichier,  faverqmer,  favorgier,  favarchier, 
favarhier,  verbe. 

—  Act.,  forger,  travailler  au  marteau, 
fabriquer,  en  parlant  de  divers  ouvriers 
qui  travaillent  le  fer,  l'or,  ou  d'autres  mé- 
taux : 

D'un  fevre  de  la  vile  qui  voloit  favrekier 
Sajaiies  el  quarriaus. 

(Hotim.  d'Alix.,  f°  15\  Michelant.) 

Un  sépulcre  mont  rice  flseat  aparillier 
Li  doi  empereor  et  mont  bien  entaillier. 
De  pieres  prechieuses  et  d'or  kuit  favrakier. 

{De  SI  Alexis,  1196,  Herz.) 

Et  les  delitables  coses  a  veir,  et  en  eles 
faverquant  de  ses  marteaus.  {Bib.  hist., 
Maz.  532,  f°  7\) 

Cudere,  favrechier.  {Gloss.  de  Douai,  Es- 

callier.) 

■Fig. 


FAV 

de  peule;  ele  n'est  mie  en  paroles,  mais  eu 
choses  et  en  œvres  ;  ele  fourme  et  favarche 
le  bon  corage  :  elle  ordene  la  vie,  governe 
les  œvres.  {Li  Ars  d'amonr,  1,  68, 
Petit.) 
—  Neutr.,  forger  : 

Sur  mun  dos  favricherent  li  peccheur. 
(Lib.  Psalm.,  Oxf.,  cxxvili,  3,  Michel.) 
Lat.,  fabricaverunt. 

Et  que  nus  fevres  ne  orfèvres  ne  favarke 
dou   darrain  wigneron  (son  de  la  cloche) 
de  le  viespree  jusques  au  -wigneron  de  le 
matinée,  sous   .x.   Ib.  (xui"  s.,  Ord.  des 
échevins  de  Tournay,  Arch.  Tournai.) 
0  belle  dame,  ta  sainte  norriture 
Que  tu  veiz  as  juifs  mertirier 
Et  les  pecheors  sor  son  cors  favorgier. 

(.Les  .XV.  Joes  N.-D.,  ins.  ïroyes.) 
En  l'entendement  practike,  c'est  ouvrant, 
est  ars  ki  est  des  choses  faisables,  ensi 
con  li  ars  de  charpenter  et  de  favrichier, 
et  d'autres  manières.  {Li  Ars  d'amour,  II, 
167,  Petit.) 
Bas-Valais,  Vionnaz,  favradyé,  forger. 

FAVREKIER,  VOir  FAVRECHIER. 

FAVRERiE,  fevrerie,  -  errie,  faverie,  fa- 
brerie,  -  ye,  s.  f.,  l'art  du  forgeron,  et  la 
forge,  l'atelier  du  forgeron  : 

Au  port  Notre  Dame  de  Bouing  y  avoit 
un  endroit  appelé  la  faverrie.  (1280,  Buzay, 
1.  10,  n»  3,  Arch.  Loire-lnf.) 

Le   touuelerie,  le   careterie,   le   faverie. 
(1295,  Norm.,  Arch.  J  785.) 
Volcans  est  dieu  de  favrerie. 

{Métam.  dOv.,  p.  23,  Tarbé.) 

Vulcans  dénote  et  senefle 
Feu  de  foudres  el  de  fnbrerie. 
\  (Ih.,  Ars.  5069,  f°  130'.) 

Vulcan  est  dieu  de  fabrerye.  (C.  Mansion, 
Bible  des  Poet.  de  metam.,  î"  4  v,  éd.  1493.) 

r&XHKSSU,  faveresse,fevresse,  s.  f.,  celle 
qui  forge  : 

Le  terre  qui  fu  Marien  le  Faveresse.  {1^69, 
Cari,  de  Fervaques,  Bichel.  1.  11071, 
f°  742'».) 

A  !  maquerel,  fel  la  favresse. 
(la   Jument   au    deable,    139,    G.    Raynand,  Re- 
mania, XII,  p.  222.) 

Perrounele  la  Favresse.  {JurésdeS.Ouen, 
f»55r».  Arch  S.-lnf.) 

Jehaune  le  Faveresse.  (1337,  Cari.  Alex, 
de  Corbie,  Riche!,  24144,  f»  110  v".) 
Or  entends  comment 
Darae  justice  la  fevresse 
Des  vertus  et  la  forgeresse 
A  une  lime,  qui  par  nom 
Est  appelée  correction. 
(Deguilleville,  Trois  Pelerinaiges,  C    65-,  irapr. 
Instit.) 
Quant  lavresse  du  ciel  me^flsU^^  ^^  ^^^^ 

Katherine  la  Fevresse.  (1423,  Arch.  JJ 
172,  pièce  236.) 

-  Adj.  f.,  qui  fait  l'office  de  forgeron  : 

Nous  sommes  venus  a  la  fontaine  fave- 
ms^oaceux  de  ce  pays  apportent  au  so>r 
leurs'  instrumens  de  1er  ^ompus  soyeul 
cousteaux,  pomssons,....  et  les  ireuveui, 
lendemain  o^u  matin  bien  rappomcte.. 
{Perceforest,  t.  IV,  f«  150S  éd.  1.^28.) 

Cf.  Fevre. 


~  ^'S-  •  «..vnirHlRR    voir  FAVRECHIER. 

Philosophie  n'est  mie  communs  ouvrages  favrichier,  vuu 


FEA 


FEA 


FEA 


739 


FAVRiER,  fahrier,  v.  n.,  travailler  le 
fer  ou  le  bols,  forger  : 

Ensi  con  carpentier,  favrier.  {Li  Ars  d'a- 
mour, II,  138,  Petit.) 

Nous  veons  qu'uns  fevres  het  un  autre, 
ne  mie  entant  que  sanlant  sunt  en  favrier, 
mais  entant  k'il  perdent  lor  propre  bien. 
(Ib.,  p.  232.) 

Vulcan  trouva  premièrement  l'art  de  fa- 
brier  et  de  forger.  (C.  Mansion,  Bible  des 
Poet.  de  melam.,  f^  4  v°,  éd.  1493.) 

FAXATTE,  voir  FAISSETTE. 

FAY,  voir  Fai. 

PAYAN,  voir  Fayant. 

KAYANT,  fayan,  s.  m.,  foyarci,  hêtre; 

Fagus,  fouteau  ou  fayant.  (Ch.  Es- 
TiENNE,  de  Lat.  et  grœc.  nom.  arbor.,  p.  35, 
éd.  1347.) 

Plusieurs  verriers  de  cenx  qui  font  les 
vers  des  vitres,  se  servent  de  la  cendre  du 
bois  de  fayan  en  lieu  de  salicor.  (Palissy, 
Recepte,  Cap.) 

Faux,  foteau,  fayant,  hestre.  (JuN.,  No- 
mencl.,  p.  H6,  éd.  1577.) 

L'on  void  des  bois  de  telle  et  diverse 
nature,  que  les  uns  bruslent  tous  vertz, 
comme  est  le  fresne,  le  fayan  et  d'autres. 
(Brant.,  des  Dames,  IX.  577,  Lalanne.) 

FAYAu,  voir  Frayau. 

1.  PAYE,  s.  f.,  brebis  : 

Loquel  qui  rasera  fayes  ou  mouston, 
ainsin  comme  le  chastron  ou  lequel,  qui 
vendroit  ou  tailleroit  chers  de  fayes  ou  de 
mouston,  ainsin  comme  le  chastron,  il  soit 
chascune  foiz  condanipnez  pour  six  solz 
lausan.  (1400,  Régi.  p.  les  bouchers,  copie, 
Arch.  Fribourg,  cart.  1'''.) 

.   Bas-Valais,  Vionnaz,  faya,  brebis. 

2.  FAYE,  s.  f.  ? 

A  esté  ouvert  la  teste  et  s'est  trouvé  le 
cerveau  grand  et  entier,  et  les  voynes  des 
fayes  fort  pleines  de  sang.  (1536,  Ouverture 
du  corps  de  Mgr  le  Dauphin,  ap.  Brant., 
Œuv.,  III,  447,  Lalanne.) 

FAYER,  voir  Faer. 

FAYMEDROIT,  VOif  FaIMIDROIT. 
FAYMIDRET,  VOir  FaIMIDROIT. 
FA\TVIIDROIT,   VOir  FAIMIDROIT. 
FAYTAULT,  VOir  FOTEAU. 

FAZEL,  voir  Faissel. 

F.\zEOL,  voir  Faisole. 

FAZON,  voir  Façon. 

FÉ,  fed,  s.  m.,  démon  : 
Con  aloneDt  eodreit  dq  mant, 
Virent  un  fed  dunl  pour  nnt, 
Forment  fnd  granz  icil  malfez, 
D'enfern  eisist  tnz  eschalfez. 

(S.  Brandan.  H32,  Michel.) 

FEABLAMENT,  VOir  FlABLESIEiN'T. 

FEABLE,  voir  Fiable. 

FEABLEMENT,  VOir  FlABLEMENT. 
FEABLETÉ,  voir  FlABLETÉ. 


FEACTisE,  voir  Faitise. 

FEAGiER,  feager,  foagier,  foager,  v.  a.  i 
Et  il  avenist  que  la  raenson  fust  si 
grande  que  l'on  ne  lapeust  trover  a  amas- 
ser de  son  trésor  et  meuble,  et  ne  trovast 
Ton  en  enprunt  la  quantité  de  ce  qui  en 
defaudreit  de  la  raenson,  les  homes  sont 
tenus  de  foagier  leurs  fies  par  comun 
accord  .i.  besanz  por  c.  {Liv.  de  .7.  d'Ibe- 
lin,  ch.  ccxLix,  Beugnot.)  Var.,  feagier, 
foager. 

Nul  roturier  ne  se  peult  accroistre  en  fié 
noble  sans  en  poier  rachat,  et  puis  que 
celuy  est  seigneur  du  demaine,  il  en  peut 
feager  en  heritaige  aultre  ou  aultres  par 
certaines  conditions,  rentes,  comme  il 
verra  que  bon  sera.  (Coiist.  de  Bret., 
f  117  V».) 

1.  FEAL,  fedal,  feial,  feyal,  feyau,  foial, 
foyall,  fiai,  feual,  adj.,  fidèle,  loyal,  sin- 
cère, en  parlant  de  personnes  ou  de 
choses  : 

L'arme  feans  ki  Deu  agrée. 
(Expl.  du  Cant.  des  cant.,  ms.  da  Mans  n:î, 

i"  Si  r°.) 

Molt  est  fealz  aiueres  cil  ki  lasseiz  ne 
puest  estre.  (S.  Bern.,  Serm., Richel.  24768, 
f  49.) 

Qu'il  seront  fiaulx  a  le  caritet.  (Carlre 
de  le  Prairie  de  le  Halle  des  dras  de  Valen- 
ciennes,  Cellinr.) 

Mes  amours  me  dist  que  loians 
Me  seres  et  amis  foimis. 

(Couci,  35  io.  Crapelet  ) 
Nos   âmes  et  fiauls  li   sires    de    Coucy. 
(1294,  Cartul.  de  Guise,  Richel.  1.  17777, 
1"  77.) 

Nostre  amé  et  feual...  (1310,  Arch.  JJ  47, 
f»  16  V».) 

Querre  et  susciter  voies  et  matières  de 
descort  entre  les  foials  crestians.  (17  mars 
1317,  Traité  ent.  Jeanne,  R.  de  Fr.,  Charl., 
Cte  de  la  Marche,  et  Louis,  Cle  d'Evr., 
Ann.  de  la  Soc.  de  l'II.  de  Fr.,  1864.) 

Par  la  feyau  relacion  de...  {Ch.  de  1324, 
Fontevr.,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

A  la  feial  relacion  de  Pierres  Legras.  (29 
juin.  1368,  S.  Berthomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

A  la  greindre  consolacion  de  ses  dites 
foialx  liège.  {Stat.  de  Henri  V,  an  iv,  impr. 
goth.,  Bibl.  Louvre.) 

De  ses  lièges  el  foialx  susdites.  {Ib.) 

A  vus  serra  foyall  et  loyall.  (Littl., 
Instit.,  85,  Houard.) 

Féal  relation.  (1468,  Poitiers,  CoUect. 
Fonteneau,  I,  59,  Bibl.  Poitiers.) 

Pourtant  qu'il  avoit  mandez  ces  hommes 
fedal  de  la  cité.  (J.  Aubrion,  Journ.,  an 
1473,  Larchey.) 

—  Du  vassal  féodal  : 

Aides  feaulx.  (1411,  Dénombr.  de  la  Vie. 
de  Conclus,  Arch.  P  308,  f»  5  r°.) 

—  Chose  féal,  bien  possédé  en  flef  : 
Choses  feaus  et  refeaus.  (Beaum.,  Coul. 

de  Beauv.,  p.  428,  note,  ap.  Ste-Pal.) 

2.  FEAL,  s.  ni.,  petit  d'un  animal  : 

Il  est  aucunes  espèces  de  bestes  de 
quoy  la  femelle  seulement  souffist  et  la 
boure  a  nourrir  les  féaux.  (H.  de  Grancui 
Trad.  du  Gouv.  des  Princes  de  Gille  Co- 
lonne, Ars.  3062,  f°  92  r°.) 

i-'iiALiiTii,  voir  Fbalïe. 


FEALiTÉ,  voir  Fealté. 

FEALMENT,  f oialm ent,  foy aiment,  foiau- 
ment,  feyalement,  fiaulmant,  adv.,  fidèle- 
ment : 

Il  flanchera  et  jurra  sour  sains  ke  il  gar- 
dera foiaument  tout  chou  ki  est  contenut 
en  cest  escrit.  (1219,  Transaction,  Tailliar.) 

Prier  foialment.  {Miseric.  N.-S.,  ms. 
Amiens  412,  f»  103  v».) 

Garder  feyalement  la  franchise.  (1304. 
Franck,  de  Clairvaux,  xxxv,  Arch.  Clair- 
vaux.) 

Enceste  lettre  a  nos  présentée  fiaulmant. 
(1368,  Arch.  Fribourg,  1"  Coll.  des  lois, 
n»  27,  f  il.) 

Chescun  d'eux  jurent  de  faire  foyalment 
lour  devoir.  {Stat.  de  Henri  VI,  an  n, 
impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

FEALTÉ,  feauté,  feaulté,  feautet,  fauté, 
fautei,  fauteit,  faulteit,  falteit,  fateit,  foialté, 
foyaltet,  foyaulté,  foyautei,foiaulelet,fiauté, 
fiajitcit,  fiateit,  fealeté,  fealité,  fealtie,foial- 
tee,  feyaulteye,  s.  f.,  foi  et  hommage  d'un 
vassal  envers  son  suzerain,  reconnaissance 
de  sa  suzeraineté  : 

Je  vos  en  pri.  faites  li  /inleil. 

(Les  Loh..  Richel.   lïllSI).  f  i'.) 
Mais  a  voz  Toil  a  trestonz  commander, 
Que  cel  mien  fil  jnrez  luit  feauté. 

(Jourd.  de  Blâmes,  753,  Hoffmann.) 

Et  semonre  la  fauteit  en  son  nom  por 
raporteir  ses  droiz  en  toz  leuz  por  toz  ses 
besons...  Et  tuit  li  droit  ke  li  fautez  ra- 
portet.  (1212,  Lorr.,  Cab.  de  M.  Dufresne.) 

Li  borjois  qui  a  fait  son  seimor  fautei. 
(1231,  Ch.  dei)/o)'».-s.-SeiHe,Arch.Meurthe.) 

Sor  le  feautet  qu'ilh  ont  fait.  (1233, 
Comprom.,  Arch.  Liège.) 

Sauve  le  foiaiiletet  dou  conte  de  Hainnau. 
(Fév.  1249,  Ch.  de  Jehane,  C'""  de  Fland., 
Chart.  des  comt.  de  Hain.,Arch.  de  l'Etat 
à  Mons.) 

Si  avint  que  li  baron  d'Engletere  prisent 
conselg  ensanble  qu'il  envoieroient  au  roi 
Phelippe  et  li  feroient  feauté  dou  roiaume 
d'Engletere.  {Chron.  de  Rains,  c.  xx,  L. 
Paris.) 

Dou  descord  qui  estoit  entre  l'abbeit  de 
Sainct  Vincent  d'une  part  et  Symonat  Fes- 
tol  et  Thiebaul  son  freire  d'aultre  part, 
sicom  de  la  faulteit  que  Symonat  Festol  et 
Thiebaulrequeroientau  majourde  Bourney 
que  li  maire  lour  devoit  faire  falteit  quant 
il  lou  requeroient.  (Lundi  de  la  S.  Jacq.  et 
S.  Christophe  1273,  Rapport  devant  les 
Treize,  S.  Vinc,  Arch.  Mos.) 

Faire  foyaulté.  (1274,  Franchise  de  Dole, 
Arch.  mun.  Dole.) 

S'aucuns  vient  pour  estre  manans  en  la 
ville,  il  lou  doit  tant  qu'il  ait  fait  fauteit. 
(1282,  Hist.  de  Metz,  III,  223.) 

Aprez  iches  chosez  li  vassal  et  féal  dez 
devant  diz  contez  de  Arras  et  confesse  de 
le  devant  dite  terre  assize  remanronten  le 
fealilé  des  dis  contes  et  confesse.  (1283, 
Rentes  de  la  prévôté  de  G(t')'7».,  Richel.  4663, 
f  100  v°.) 

Faire  hommage  et  fealeté.  {Ib.) 

Faire  la  foyaltet  dou  noble  baron  Othes 
cuens  de  Boigoigne.  (1286,  Ch.de  l'offic.de 

Besancon,  Ch.  des  compt.  de  Dole,  — - 

09d 
Arch.  Doubs.) 


740 


FEA 


FED 


FEE 


Entra  en  le  foyautei  et  el  homage  mon 
chier  signeur.  (1299,  Mari.,  Thés,  anecd., 
1, 13iO.) 

Quant  li  maires  fait  fauieit  et  il  siet  en 
justice.  {Droit  de  la  vowerie  de  Montigny, 
ms.  Metz  46,  p.  121.) 

Se  monseigneur  li  voweis  n'avoit 'point 
de  terre  ou  ban,  on  doit  loweii-  lez  char- 
rues par  falteit.  {Ib.,  p.  124.) 

Serements  de  foialté.  (9  juill.  1363, 
Honiag.  el  serem.,  etc.,  Delpit,  Doc.  fr.  en 
Anglelerre.) 

Que  toutz  les  heires  des  dites  seignouris 
temporelx  en  tout  temps  avenir  ai  faisaunce 
de  lour  homage  ou  foialté  avaunt  qu'ils 
eient  livere  de  lours  terre  hors  de  la 
cbaumcellarie  facent  autiel  serement.  {Stat. 
de  Richard  II,  an  xxi,  impr.  goth.,  Bibl. 
Louvre.) 

Sur  la  forfaiture  de  leur  foialiee.  (16.) 

Si  entra  adont  li  contes  de  Montfort  au 
castiel  de  Brait  a  peu  de  gens,  et  rechupt 
le  foyaulté  de  tous  les  hommes   de  le  cas- 
tielerie.  (Fboiss.,  Chron.,  III,  339,  Kerv.) 
Gion  tojare  mamieameur  el  ffijaulleije. 
{Romance  du  iire  de  Créqui.) 

Per  feallie.  (Littl.,  Inslil.,   19,  Houard.) 

—  Corps  des  échevins  exerçant  la  juri- 
diction dans  une  seigneurie  : 

Li  mairie  de  Chambre  et  de  Montigney 
vait  par  élection  au  commandement  de 
mons.  l'evesque  et  de  mons.  lou  vowei 
et  de  la  fauUeit.  {Droit  de  la  vowerie  de 
Montigny,  ms.  Metz  46,  p.  121.) 

Et  vait  li  fateit  fuers,  et  alit  lou  pluis 
vies  qu'il  puent  troveir.  (1300,  Coll.  de 
Lorr.,  980,  n»  14,  Richel.) 

Et  li  doit  randre  li  fauteiz  cez  chaiteiz 
saulz.  (16.,  n»  13.) 

A  rouwairt  de  lai  fauteit.  {Ib.,  n»  14.) 

Et  ses  .11.  danrees  de  preit  davant  dites 
doit  on  anbonneir  et  justicier  tout  ades  per 
lou  maiour  S.  Vincent  et  per  lai  fauteit 
dou  ban  de  Maixeires.  (1311,  Cart.  de  S. 
Vincent,  Richel.  1. 10023,  f»  1S2  v»  ) 

—  Serment  : 

Cil  doi  serjant  doivent  faire  feauté  de 
conter  loiaument.  (1238,  Ch.  des  compt. 
de  Lille,  666,  Arch.  Nord.) 

Nous  raportarent  et  dissent  sour  leur 
(iauteis.  (1270,  Déclar.,  Uégo,  dans  les  Mon. 
pour  servir  d  l'hist.  desprov.  belg.,  I,  13.) 

—  Fidélité,  attachement  loyal  : 

Mes  j'ai  pierJa  mon  cier  ami 
Qni  avoit  graat  fiance  en  my. 
Et  je  ravoie  flaiilé 
En  lui  et  loial  amisté. 

(Dis  des. \m.  Blas..  65,  Tobler.) 
Fel  ele  :  N'en  parles  vous  onqnes, 
Quar  Yons  en  perderiez  adonqaes 
M'acointance  et  ma  feauté 
Se  vons  contre  ma  volenté 
Me  Tolies  fere  a  tous  entendre. 

(Lai  (fe  l'Ombre,  p.  73,  Michel.) 
En  el  n'a  point  de  feauUé. 
(Uora/ilé de  Charilé,  Aae.  Th.  fr.,  III,  367.) 

FEALTIE,  voir  FEALTÉ. 

FEANCE,  voir  Fiance. 

FEAUBLEMENT,  VOir  FlABLEMENT. 

FEAUDÉ,  voir  Feodé. 
PEAULTÉ,  voir  Fealtb. 


FEAUTÉ,  voir  Fealté. 
FBAUTET,  voir  Fealté. 
FEAVLE,  voir  Fiable. 

FEBLE,  voir  FOtfiLE. 
FEBLEIER,  VOJr  FOIBLOIER. 
FEBLEMENT,  VOir  FOIBLEMENT. 
FEBLESSE,  VOir  FOIBLECE. 
FEBLET,  voir  FOIBLET 
FEBLETÉ,  voir  FOIBLETÉ. 
FEBLIESSE,  VOir  FOIBLECE. 
FEBLOIER,  voir  FOIBLOIEB. 

FEBLoa,  voir  Foiblor. 
FEBRioN,  S.  m.,  sorte  de  fièvre  : 

Dieu  a  enboié  une  grant  maladie, 
nommée  par  dessa  febrion.  (5  mai  1414, 
Lettre  des  jurais,  Reg.  de  la  Jurade,  p.  4.) 

FEBVEUx,  voir  Feveux. 

FEB\^ERE,  voir  Faviere. 

FEBVRE,  voir  Fevre. 

FECCE,  s.f.,  tuyau  de  seigle,  ou  de  blé  : 

Pipes,  canemeans  et  flagos. 
Et  mnsettes  a  honrdons  gros, 
Tambars,  et  esclifes  trawes, 
Fecces  de  selles  et  de  hles. 

(Fboiss..  Poés.,  Richel.  S30,  P  282^) 

FECE,  voir  Faisse. 

FECERESSE,  voir  Faiseor. 

FECQUECTE,  voir  Feuquete. 

FECTEUR,  voir  Feteur. 

FECTis,voir  Faitis. 

FECTOUR,  voir  Feteur. 

FECULENCE,  S.  f.,  qualité  de  ce  qui  est 
vaseux,  bourbeux,  boueux  : 

Chancres  est  apostumes  de  mélancolie 
aduste  de  la  matere  colérique  en  laquele 
ele  est  brulee,  et  non  pas  de  la  pure  fecu- 
lence.  (Brun  de  Long  Borc,  Cyrurgie, 
ms.  de  Salis,  f°  36''.) 

FECULENTEux,  adj.,  féculent  : 

Sang  gros  etfeculenteux.  {Regimede santé, 
f-  63  r,  Robinet.) 

FECUi\DATiF,  adj.,  fécoiidant  : 

Il  a  (le  soleil)  vertu  generative  et  fecun- 
dative.  {Mer  des  hrjstoir.,  t.  1,  f»  35=, 
éd.  1488.) 

FED,  voir  FÉ. 

FEDAiL,  voir  Feeil. 

FEDAL,  voir  Féal. 

FEDATiox,  S.  t.,  souillure  : 

En  l'église  n'a  qoe  fedation. 

{Les  trois  Busines,  Maz.  600,  f»  5  ï"  ^ 

FEDDE,  voir  Faide. 
FEDE,  voir  Faide. 
FEOEiL,  voir  Feeil. 


FEDEILMENT,  VOir  FEELMENT. 

FEDEL,  voir  Feeil. 

FEDER,  v.  a.,  violer  : 

Les  vierges  ravies,  religieuses  fedees  et 
degastees.  {Les  Passages  d'oultremer, 
f»  186  v»,  éd.  1492.) 

FEDEUR,  voir  Feteur. 

FEDiTÉ,  s.  f.,  souillure  : 

Elle  confessa  la  fediié  et  multitude  de 
ses  crimes  et  pechies.  (Fossetier,  Cron. 
Marg.,  ms.  Brux.,  Il,  f»  10  v».) 

Abhominant  toute  fedité  vicieuse.  (Id., 
ib.,  f"  167  V».) 

Ainsi  tel  amour  convertit  nostre  fedité 
et  infirmité,  le  plomb,  l'estain,  le  cuyvre 
de  nostre  mortalité  en  or  d'immortalité. 
(N.  DE  Bris,  Institut.,  f  162  v°.) 

FEDUNANT,  VOIt  FAONANT. 

FEDUNEUSE,  -  use,  adj.  f.,  féconde,  en 
parlant  d'une  brebis  : 

Les  oeilles  d'els  fedunuses,  abundanz  en 
lur  eissemenz.  {Lib.  Psalm.,  Oxf.,  cxliii, 
16,  Michel.)  Lat.,  oves  fœtosae. 

1.  FEE,  s.  m.,  appointement  : 

Le  fee  et  salaire  des  francs  hommes, 
quant  ung  prisonnier  est  quictes.  —  Le 
fee  et  salaire  desdits  francs  hommes,  se  le 
prisonnier  estoit  penduz.  {Coutumier  de 
Gttj/snes,  fo  11.) 

2.  FEE,  voir  FIEE. 

FKÉ,  faié,  adj.,  assujetti  à  des  droits 
féodaux  : 

Juhel  d'Avaugour,  chevalier,  est  homme 
lige  du  duc  d'Anjou  a  cause  d'une  fores- 
terie faiee,  sise  en  la  forest  de  Maienne. 
(Reg.  de  Louis,  duc  d'Anjou,  t"  99,  ap. 
Ste-Pal.,  éd.  Favre.) 

Les  lieutenants  d'jcelluy  seneschal  feé. 
(1319,  Lett.  du  vie.  de  Rohan,  Coll.  Bl.- 
Mant.,  73%  f»  213  v%  Richel.) 

Cf.  Feodé. 

FEEIL,  feel,  fedeil,  fedel,  fidel,  fetheil, 
fethel,  fedail,  fiel,  feil,  feoil,  foil,  faiel,  fael, 
faoil,  faoill,  feeul,  feul,  fcol,  adj.,  Adèle, 
loyal,  sincère,  en  parlant  de  personnes  ou 
de  choses  : 

Je  crei  en  sainte  église  fethele.  {Symb. 
apost.,  Richel.  1.  1313,  f°  123.) 

De  parler  fu  /lus  et  entiers. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Montp.,  f°  i'.) 

Qai  feeil  m'estes  e  ami. 

(Id.,  D.  deNorm.,  II,  6122,  Michel.) 

Nos  n'I  venm  meillor  conseil. 
Pins  profitanz  ne  pins  feeil. 

(Id.,  ib..  II,  6389.) 

Se  vos  en  ovrez  a  noz  conseiz. 
Ici  nos  troverez  feeiz. 

(Id.,  1J..II,  35217). 

Comme  feuls  prent  a  li  congié  : 
A  Den,  fet  il,  vons  commant  je. 
(Chbest.,  Erec  el  En.,  Ricliel.  U-20,  f°  14^.) 

Et  si  m'aves  eslet  feeas. 
(Id.,  Percerai,  ms.  .Mons,  p.  12",  Polvin.) 

Samuel  fud  fedeil  prophète  Deu.  {Rois, 
p.  13,  Ler.  de  Lincy.) 


FEE 


FEE 


FEI 


741 


Li  vilains  dit  par  repruvier. 
Qnant  tence  a  sun  charier, 
Qo'amnr  de  seigoeui'  n'est  pas/?c»j. 
Marie  de  Frasce,  Lai  i'Eliduc,   61,  Roq.) 
Murgafier,  ce  a  dit  Gaileclins  li  renois. 
Molt  m'as  esté  amis  et  privez  et  feols, 
Ainz  miadres  chevaliers  ne  nasqi  de  noz  lois. 
(J.  BoD.,  &'«.(■.,  ci.xvi',  Michel.) 

Qaant  trichent  Inr  seigneor,  poi  te  serrant  feeil. 
(Garnier,  Vie  de  S.  Thom.,    Kichel.  13S13, 

P  21  r».) 

Quar  je  desploierai  or  dons  faiz  del  feol 
serjant  de  Deu  benoit.  (Dial.  de  S.  Greg., 
liv.  II,  ch.  31,  p.  97,  Foerster.) 

Sner,  fait  la  dame,  cis  consens 
Qn'il  poroit  faire  est  bien  /'eeus. 

(Parlon.,  i'Jfil,  Crapelet.) 

Il  sont  si  dru  et  si  feeil. 

(Btancand.,  2261,  Michclant.) 
Vostre  aide  et  vo  conseil 
Qni  m'a  estet  bon  et  faiel. 

(Alltis,  Ars.  :î  :12,   f  57«.) 

La  roine  Amata,  qui  taut  estoit  ta  feels 
amie  s'est  ocise  a  ses  mains.  {Estories 
Bogier,  Richel.  20125,  f»  ITS».) 

Par  le  bien  des  prodomraes  qui  li  furent  f'eoii, 
Par  Bertran  de  Claqnin  qui  doit  avoir  grant  voie. 
Fa  de  ses  ennemis  délivrez  ane  fois. 
(C  uv.,  du    Guesclin,  var.  des  v.    3583-3593, 

Charrière.  ) 

Quant  ils  seront  en  l'esglise  ou  en 
autre  lieu  ou  femmes  soient,  gardent  leur 
sapience  fielle.  (1435,  Est.  de  S.  J.  de  Jer., 
Arch.  H.Gar.,  f»  56.) 

—  S.  m.,  ami,  sujet  Adèle  : 
Donc  la  gnrpissen  sei  fedel. 

(Passion,  165,  Koschwitz.) 
Toit  soi  fldel  devent  ester. 

\lh..  27 i.) 
Et  l'algalifes  sis  nncles  e  sis  fedeiU, 

(liol.,  505,  Millier.) 
Qnant  samadis  vendrat, 
U  serrant  curuné 
I.i  feeil  Danme  Dé. 

(Ph.  de  TuAnN,  Otmpoz,  620,  Mail.) 
E  d'enfer  ses  fedailz  gelast. 

(Id.,  Besl.,  1450.  Wright.) 
Vont  s'en  a  plain  li  Den  felheil. 

(S.  Brandan,  210,  Michel.) 
Li  fil  au  roi  et  li  fcoil 
Tindrenl  ainsint  bon  ce  consoil. 

(Ben.,    Troie,  Richel.   903,  f»  66''. J 
Moult  donoit  tost  .i.  boea  consoil 
A  son  ami,  a  son  faoUt. 

(Id.,  a.,  Ars.  3314,  f»  32=.) 
Un  sien  feoil,  on  sien  ami. 

(Id.,  ib.,  Richel.  375,  f»  102=.:i 

De  cest  prist  Rons  estreiz  conseilz 
Od  ses  amis,  od  ses  feilz. 

(Id.,  D.  de  Norm.,  II,  4957,  Michel.) 

E  quant  il  ont  sa  curt  jastee 

E  venn  furent  li  feeil. 

Si  en  a  pris  od  eos  conseil. 

(Id.,  ib.,  II,  8SI3.) 
Wedes  de  Roie  et  trestos  lor  fcois. 
(R.  de  Cambrai,  Richel.  2493,  f»  54  V.) 

N'ai  baron  tant  privé  ne  tant  soit  mes  feois, 
.Se  plus  s'i  abandone,  nel  face  sor  mon  pois. 

(J.  BoD.,  Sa.t. ,  cxxvi,  var.,  Michel.) 
Tonz  jors  serrai  vostre  fedeil. 
(G.  Gaimar,  Chron.,  ap.  V.  Michel,  CAr.  angl.  n 
t.  1,  p.  41.) 

Dame,  dist  le  message,  ce  est  vostre  feois, 
Vodrn,  qui  a  guerpi  Mahomet  et  ses  lois. 
(Herb.  Leduc,  Foiilq.  deCand.,p.  109,  Tarbé.) 


A  nostre  amie  et  a  nostre  faele.  (Mars 
1250,  Ch.  de  Mah.  fi'»"  d'Alix.,  Lebeuf, 
Hist.  d'Auxerre,  nouv.  éd.) 

Jehans  de  Conchi,  ohei?aliers,  nostre 
feeiUs  et  nostre  boni.  (1269,  C"  d'Artois, 
403,  Arcb.  P.-de-Cal.) 

Jo  sai  bien  qu'il  est  amis  al  grant  Dieu 
et  ses  feeus.  {La  Vie  M.  S.  Nicholai,  Mon- 
merqu('.) 

FEEL,  voir  Feeil. 

FEELEMENT,  VOif  FeKLMENT. 

FEELMENT,  feelemeiit,  feolment,  -  ant, 
feeument,  feument,  fedeilment,  foielment, 
fetheilment,  fethoilment,  adv.,  fidèlement  : 

Fethoilment,  fetheilment.  {Symb.  apost., 
et  Orat.  dominic,  Richel.  1.  1315,  f°  123.) 
Lat.,  amen. 

Que  la  enoarnatiun  de  nostre  Seinur 
fedeilment  creied.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
Symb.  de  S.  Athan.,  29,  Michel.) 

Sil  serviront  mais  cum  li  suen 
Feelment  tant  cum  il  vivront. 
(Ben.,  D.  de  Norm.,  II,  30781,  Michel.) 
Jlais  que  cbascuns  feeument  t'aimt. 

(Id.,  a.,  II,  20780.) 
Garderom  tei  ceste  cité 
E  les  antres  de  cest  régné 
A  ton  oes  bien  e  feument. 

(Id.,  ih..  Il,  15560.) 

Sire,  grant  tens  de  longement 
T'auront  servi  si  feeument 
C'unc  chose  ne  te  plout  vers  nos 
Ne  nos  en  feissom  joios. 

(lD.,'iJ.,  Il,  15520.) 
De  tant  œvret  il  de  ses  mains  et  plus  ar- 
danmant  et  plus  feolmant.  {Li  EpisÛe  Saint 
Bernard    a    Mont  Deu,    ms.    Verdun    72, 
f<>43v«.) 

Ne  nuls  ne  te  jugerat  ausi  plus  feolment 
ke  tumeimes  feras.  (/&.,  f»  54.) 

Qni  tel  segnor  sert  feelment 
Rice  gueredon  en  ateut. 

{Parton.,  10531,  Crapelet.) 

E  mnlt  l'aime,  e  feelement  cherist. 
(Li  Rom.  des  rom.,  Richel.  19525,  f°  149  r".) 

Tuit  cil  qui  foielment\^i  dévotement  cé- 
lèbrent la  mémoire  d'iceus.  {Vie  S.  Eus- 
lace,  Richel.  818,  f  286  v».) 

FEELTÉ,  feeuté,  feeuUé,  feulé,  feusté, 
fleulé,  feueuté,  feuetel,  s.  f.,  foi  et  hommage 
d'un  vassal  envers  son  seigneur,  recon- 
naissance de  sa  suzeraineté  : 

Et  feuté  orent  fait  tuit. 

(Wace,  Brut,  3617,  Ler.  de  Lincy.) 
Fiea  ne  demant  ne  eritage, 
Ligance,  feeuté  ne  bornage. 
(Ben.,  Ducs  de  Norm.,  Il,  17227,  Michel.) 

Les  hnmages  ont  pris  del  tnt  et  feulé. 
(Garnieb,  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513,  f°  9  r°  ) 

Por  chou  ke  li  Lombart  li  feisscnt  ho- 
mage  et  feuté.  (H.  de  Valenc,  560, 
Wailly.) 

Et  rechut  ses  hommages  et  ses  feeltes. 
(1223,  Décis.  de  Louis  VIII,  Tailliar,  Ree. 
d'act.  des  xii°  etwii'  s.  en  lang.  wall.) 

Et  nos  firent  les  feutez  vobntiers.  (1250. 
Lett.  du  Cte  de  Poil.  dS.  Louis,  Arch.  J  890.) 

Et  receumes  les  feulez.  (76.) 

Et  requeimes  les  feutez.  {Ib.) 


El  nous  vos  jurerons  homage  et  feeuté. 
Lors  irons  a  Karlon,  le  fort  roi  coroné. 

(Gui  de  Bourg.,  3005,  A.  P.) 

Li  riches  hom  li  respondi  : 
Bon  serf,  dist  il,  bon  te  norri. 
Bonne  feusté  m'as  portée. 
(Geff.,  .Yii.  Est.  du  monde,  Richel.  1526,  f°  70''.'; 
U   li  avoient  tout  juré  feeuté.    (Robert 
DE  Clary,  p.  30,  Riant.) 

Si  fist  il  faire  a  tous  les  barons  de  le 
tiere  feuté  et  hommage.  {Chron.  d'Ernoul, 
p.  119,  Mas-Latrie.)  Var.,  feueuté. 

A  li  vindrent  li  plus  noble  des  Gociens 
l't  li  firent  feuté  corne  a  leur  seigneur. 
{Chron.  de  S -Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  90^) 

Sire  Sanses,  fet  il,  en  vostre  feeulté 
Met  .1.  de  mez  castians,  sien  gardez  la  clef. 
(Doon  de  Maience,  1171,  A.  P.) 

Sauve  la  feelté.  (1306,  Ch.  du  garde  de  la 
prév.  de  Paris,  Ch.   des   compt.    de  Dole, 

Arch.  Doubs.) 

1070, 

Le  tout  mouvant  en  fieulé  de  nostre  sire 
le  roy  sanz  faire  hommage,  laquele  feuté 
on  fait  ou  baillif  de  Sanliz.  (1309,  Arch.  JJ 
45,  f»  67  V».) 

Li  eskievin  et  li  maire  de  le  dite  vile  fe- 
ront feuetel  as  gens  de  nostre  chiere  dame. 
{Ch.  de  1326,  A.  Thierry,  Mon.  de  l'hist. 
du  Tiers  Etat,  IV,  115.) 

Ainçois  que  ilfust  enfouis,  rechut  Richars 
les  feûtes  et  les  hommages  des  barons. 
{Hist.  des  ducs  de  Norm.  et  des  rois  d'An- 
glet.,  p.  25,  Michel.)  Var.,  feeltes. 

—  Fidélité,  attachement  loyal  : 

Cbil  jura  Damedieu,    le  roy  de  majesté. 
Que  ja  sa  loial  dame,  qui  il  doit  feeulté. 
Ne  faudra  son  vivant,  s'il  en  a  poosté. 

(Doon  de  Maience,  4462,  A.  P.) 

FEEMENT,  VOir  FlKFFEMENT. 

1.  FEER,  voir  Faer. 

2.  FEER,  voir  Fuer. 
FEES,  voir  Fais. 

FEESTIERE,  VOir  FESIIERE. 
FEEUMENT,  VOir  FEEL.MENT. 

FEEUS,  cas  sujet,  voir  Feeil, 
FEEUTÉ,  voir  Feelté. 

FEFEMENT,  VOir  FlEFFEMENT. 
FEFFEMENT,  VOÎT  FlEFFEMENT. 
FEFFER,  voir  FlEFFER. 
FEFFOUR,  voir  FlEFFEOR. 

FEGARD,  voir  Flegard. 

FEIABLE,  voir  FUBLE. 
FEIAL,  voir  FEAL. 
FEIBLAGE,  VOir  FOIBLAGE. 
FEIBLESSE,  voir  FOIBLECE. 
FEIBLETÉ,  voir  FOIBLETÉ. 

1.  FEI  DE,  voir  Fa  IDE. 

2.  FEiDF,,  voir  Fiée. 
i-'EiDu,  voir  Faidif. 

FEIEDE,  voir  FIEE. 


742 


FRL 


FEL 


FEL 


l'-EIEE,  voir  FIEE. 
FEIGNABLE,  VOir  FAIGNABLE. 

PEIGNAS,  voir  Faignas. 

FEIGNEMENT,  VOlF  FaIGNEMENT. 
FEILLETTE,  VOir  FILLETTE. 
FEILLIEE,  voir  FCTEILLIE. 

FEiLLiER,  S.  m.,  fascine  pour  pêcher  ; 

Ainsi  que  le  suppliaQt  et  ses  frères  s'en 
alloient  porter  leur  feiUiers  pour  pescher 
en  leurs  eaues  mortes.  (1482,  Arch.  JJ  207, 
pièce  340.) 

FEILLON,  voir  Fellon. 

FEI  MENTIE,  VOir  FOI  MENTIE. 

FEINASSE,  voir  Fainasse. 

FEiNCT,  S.  m.,  fente  : 

Quelques  dures  qu'elles  soient,  elles 
(les  pierres)  ont  des  delicts  et  feincts, 
c'est  a  dire  elles  sont  faciles  a  se  fendre 
d'un  bout  jusques  a  l'autre,  en  passant 
par  le  millieu.  (Delorme,  Archit..  vu,  1.3, 
éd.  1S68.) 

FEINDRE,  voir  FAINDRE. 

FEiNER,  voir  Fener. 

FEINGMENT,  VOir   FAIGNEMENT. 
FEINGNEMENT,   VOÏr  FaIGNEMEKT. 

FEiNiER,  voir  Fenier. 

FEINTEMENT,  VOir  FaINTEMENT. 

FEiNTEROLE,  S.  f.,   soTte  de  maladie  : 

J'ay  la  rongole  et  la  Terole, 

J'ay  cbascao  jour  la  femterole. 
(ilir.  Mme  Sle  Genee.,  Jub.,  Myst.,  I,  -288.) 

FEiNTiE,  voir  Faintie. 
FEiNTiÉ,  voir  Faintié. 
FEiNTiF,  voir  Faintif. 
FEiRiÉ,  voir  Férié. 
FEiRiz,  voir  Feriz. 
FEis,  voir  Fais. 

FEISCELLE,  VOir  FiSSELE. 

FEissE,  voir  Faisse. 
FEissEL,  voir  Faissel. 

FEISSELE,  voir  FlSSELE. 

FEisuRE,  voir  Faisure. 

FEITEMENT,  VOlr  FaITEMENT. 
FEITEREMENT,  VOir  FAITIEBEMENT. 

FEiTis,  voir  Faitis. 
FEiTUR,  voir  Faitor. 
FEiTURE,  voir  Faitcre. 
FEiVRE,  voir  Fevre. 

1.  FEL,  fail,  fal,  fels,  feus,  feuls,  feulz, 
adj.  etsubst.,  cruel,  impitoyable,  pervers, 
pi^rfide,  violent,  furieux  : 
1,0  fl  .luiles  Escarioth. 

(Passion,  SI,  Koscbwilj.) 


Jodas  li  fel  enssoDa  fei  : 
Celui  preudet  cui  baisarai. 
(W.,  143,  Diez.)  Koscbwilz  écrit  vel,  coQrormé- 
meat  au  manuscrit. 

Li  reis  fii  fel  e  Oers,  formeut  s'en  curuça. 

(Wace.  Roti,  i'  p.,  2281,  Andresen.) 
Iriez  et  fal  et  pleios  d'orgueill. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3311,  f"  181".) 
La  point,  de  maltalent  espris. 
D'ire  derves,  cruels  et  feus, 
S'est  embatus  premiers  entr'ens. 

(Id.,  ««.,  Richel.  375,  f»  gs',) 
Malt  li  esteit  crueus  e  fetts. 

(IB.,  D.  de  Norm.,  II,  325.) 

Ne  poeit  eslre  fei  entre  els. 
Si  esteient  cruels  e  fe!s. 

(iD.,  ib.,  I,Î.13) 
Hainos  Inr  sûmes  e  feiis. 

(Id.,  ib.,  I,  1957.) 
Que  li  père  e  li  fil  entre  eus 
Snnt  si  bainos  e  si  feus 
Que  l'nns  ne  porte  al  altre  fei. 

(Id.,  j*.,  II,  101.) 
Âuqaes  en  fn  torbez  vers  eus 
K  toz  irascnz  e  tnt  feus. 

(Id.,  a..  Il,  10393.) 
Mais  Ernous.  li  feus,  li  cbiens. 

(Id.,  ib..  Il,   122G2.) 
Bien  m'en  devoit  mal  avenir, 
Qne  feulz  fesoie  et  desloians. 
(CnREST.,  Erecel  En.,  Ricbel.  1420,  f°  15''.) 

Franc  cbevalier. 
Ne  sciez  vers  moi  feuls  ne  fier. 
Puis  m'espee  m'es»  faillie. 

(Id.,  ib.,  P>  IR'j 
Et  trop  fust  feus  qui  la  veist. 
Si  graut  pitiés  ne  l'en  preist. 

(ID.,  ib.,  f»  tG''.) 
Les  genz  qni  d'ilec  maignent  près 
Sevent  qu'il  sont  fetts  et  engres. 

((îciLL.,  Best,  div.,  ;I39,  Hippean.) 
U  apparront  li  fei  et  li  pecheor.  {Mor.  s. 
Job,  p.  474,  Ler.  de  Lincy.) 

Vous  estes  fail  et  despileus  et  glous. 
(Compos.  de  la  s.  escript.,  ms.  Monmer- 
qué,  t.  1,  f»  167  1-.) 

Si  fut  le  mary  moult  fei,  si  luy  donna 
une  buffe.  {Liv.  du  Chev.  de  La  Tour,  c. 
19,  Bibl.  elz.) 

U  fut  fei  et  aigres,  et  n'amoit  point  ses 
barons  ne  ses  chevaliers,  ainçoys  leur  fut 
dur  et  fei,  et  prenoit  amendes  et  tailles, 
et  efforçoit  femmes  et  usoit  de  mauvaise 
vie.  (/!).,  c.  Lvii.) 

Espoir  m'a  apporté  novelle, 
Qui  trop  me  doit  reconforter. 
Il  dit  que  Fortune,  la  felle, 
A  vouloir  de  soy  raviser. 
(Ch.  d'Orléans,  Poés.,  p.  94,  Cliampollion.) 
Et  Romans   ont    pris  coer,  si  devinrent  pins  fes. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesie  de  Liège,  670,  Scheler, 
Gloss.  philol.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  cruel,  dur, 
terrible,  rude,  âpre,  mauvais  : 

Monlt  me  semble  orgueillcus,  de  fei  apeasement. 
(Doon  de  Maience,  7786,  A.  P.) 
Droit   a   ceste   heure     la  bataille  estoit 
moult  felle  et  cruelle.  (Wavrin,  Anchienn. 
Cron.    dEnglet.,   I,  266,  Soc.    de  l'H.   de 
Fr.) 

L'humeur  est  deux  fois  aduste,  poui 
quoi  elle  est  plus  fêle,  et  puis  est  putre 
fie.  (H.  DE  Jlo.XDEVlLLE,  Richel.  2030, 
fQÔ'i.) 

Li  communs  peuples  est  de  fête,  péril- 


leuse, orguilleuse  et  desloiale   condition. 
(Froiss.,  Chron.,  I,  214,  ms.   Rome,  f°  2, 

Luce.) 

Mais  vieillesse  rebelle  et  dure 
Viendra  bien  brief  très  felle  et  sure. 
(Second  mariage  el  espousemenl   entre  Dieu  le 
Filz    et    rame  pécheresse,   ms.   Valenoiennes 
233,  f"  43  V».) 

Excnsances  doalces  ne  f  elles 
N'y  vallent,  il  te  faut  partir. 

(Ib;  C  18  v».) 

Et  fist  si  grant  yver  et  si  fei  que  passé 
lonctemps  l'on  n'en  avoit  eu  si  dur  ne  si 
lonc.  (P.  CoCH.,  Chron.,  c.  39,  Valet.) 

L'escarmouche  se  commencea  entre 
deux  villes,  tant  felle,  grande  et  hideuse, 
que  cent  lances  et  les  archiers  ne  la  po- 
voient  soustenir.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch. 
XI,  Buchon.) 

Autre  sorte  de  pestilence  dure  et  felle 
as  feri  es  supports  de  la  maison  de  Bour- 
gogne. (Id.,  ib.,  ch.  xlv.) 

Et  de  maints  conps  encor  (bien  qu'il  n'ait  pins  de 
[viel 
Ces  félons  oiseletz  passent  lenr  fêle  envie. 
(Gacchet,  Plais,  des  Champs,  p.  88,  éd.   1604.) 

Les  exemples  montrent  que  fei,  cas  sujet 
de  félon,  s'employait  aussi  au  cas  régime, 
et  qu'il  y  avait  un  féminin  fêle,  felle. 

Fei  est  encore  en  usage  dans  le  Hainant 
au  sens  de  fort  ;  dans  le  patois  rouchi, 
il  veut  dire  peu  endurant,  en  parlant  de 
personnes,  et  fort,  robuste,  raide,  en 
parlant  de  choses.  Suivant  Grandgagnage, 
fei,  félon  indique  en  wallon  un  senti- 
ment ou  une  qualité  extrême.  Dans  les 
Ardennes,  à  Marhy,  fei  s'emploie  au  sens 
de  douloureux,  en  parlant  de  choses  ;  on 
dit  d'une  plaie  quelconque  :  «  Cela  est  fei, 
plus/eî,très-/ei»  ;  en  parlant  de  personnes, 
il  signifie  irascible.  On  dit  de  quelqu'un 
qui  se  fâche  facilement  :  «  Il  est  fei  en 
diable.  »  Dans  la  Normandie,  Bessin,  fei  est 
synonyme  de  courageux,  vigoureux, 
prompt  à  s'emporter. 

Nom  propre,  Fei. 

2.  FEL,  s.  m.,  sorte  de  mesure  : 

Et  dolent  mettre  (dans  les  vignes)  ches- 

cun  an  ce  fels  da  fomeroit.  (1242,  Cart.  S. 

Vincent,  Richel.  1.  10023,  f»  31  r°.) 

FELANDRIER,  VOÏr  FiLANDRIER. 

PELÉ,  adj.,  p.  ê.  pour  ferré  t 

Et  chevaacbent  ansamble,  s'ont  lor  voie  felee. 
(Simon  de  Fouille,  Richel.  368,  f°  143".) 


FELEMEXT,  felletnent ,  adv.,  cruelle- 
ment, durement,  violemment  : 

Et  quoique  ces  trois  fellement 
Me  regardaissent  de  travers. 
(Froiss.,  Poés.,  Ricbel.  830,  f  375  r".) 

Et  se  vous  voiliez  bien,  adcertez  nous 
Tarions  a  nostre  acord,  et  plus  rame[r]oie 
a  avoir  bellement  que  fellement.  (Id  , 
Chron.,  II,  280,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Li  rois  se  taisi  tous  quois  et  regarda 
moult  fellement  sus  euls.  (Id.,  ib.,  IV,  291, 
Luce,  ms.  Rome.) 


FFL 


FEL 


FEL 


743 


r('a  pas  locg  leiiips  qu'alay  palier 
À  moD  cueur,  tout  secrètement, 
£t  lui  coDseillay  des'osler 
Hors  de  l'amonreux  pensemenl; 
Mais  me  disl,  bien  fellemaU  : 
Ne  m'en  parles  plus,  je  vous  prie. 
J'aymeray  tous  jours,  se  m'aist  dieux  ! 
(Ch.  d'Orléans, /"oes.,  p.  '20,  Cliampollion.) 
Vieillesse  m'assanlt   fellement 
Et  me  veult  a  destruisement 
Mener. 

Ub.,  p.  3S3.) 

FELENAICEMENT,  VOil'  FELONESSEMENT. 

FELENAus,  voir  Felonos. 
FELENÉ,  voir  Feloné. 

FELENESCE,   VOir  FELONESSE. 
FELENESSE,  VOif  FeLONESSE. 
FELENESSEMENT, voir  FELONESSEMF.XT . 
FELENET,  VOir  FELONET. 
FELENEUS,   VOIT  FeLOKOS. 
FELENIE,   voir  FELONIE. 

FELENiER,  v.  ïi.,  s'irriler  : 

Si  li  engroissa  li  cuers  ou  ventre  et  fele- 
nia  grandement.  (Froiss.,  Chron.,  VS.,in, 
Kerv.) 

FELENios,  voir  Felonios. 

FELBNOISCEMENTjVOirFELONESSEMEM. 

FELENOS,  voir  Felonos. 
PELET,  fellet,  adj.,  cruel,  dur  : 

Que  chius  lyons  estoit  et  fêles  et  cremns  ! 
(B.  de  Seli.,  xvii,  '202,  Bocca.) 
Monstrez  vousiuaugracieux,  felles.  (Rob. 
GOBIN,  Loups  raviss.,  III,  éd.  1525.) 
Cf.  Felonet. 

FKLETE,  S.  t.,  sorte  de  barque  ; 
Gondolles,  barques  et  feletes.  {Entrée  de 
Henry  II  d  Rouen,  («  47  r».) 

FELETÉ,  felleté,  (elle,  s.  f.,  méchanceté, 
cruauté,  dureté,  violence  : 

11  est  tout  cler  que  courroux  est  matière 
d'aigreur  et  de  felleté.  (G.  Chastell., 
Chron.  du  D.  Phil.,  ch.  xxxix,  Buchon.] 

Mamius  qui  estoit  partie  complaignant 
regarde  ce  lilz  d'uug  regard  si  despit,et  par 
si  grande  felleté  le  rebouta  de  luy  que  l'an- 
nel  d'or  qu'il  portoil  en  son  doy  luy  vola 
de  la  main.  {La  Thoison  d'or,  Univ.  1. 1. 
181,  vol.  II,  1°  119  y.) 

Nonobstant  ceste  victoire  Charles  filartel 
qui  n'a  couraige  de  felté,  ne  de  vindica- 
cion,accorde  paix  a  Eude  duc  d'Acquitaine. 
{Ib.,  t.  I,  f-ei'',  éd.  1516.) 

FELEUR,  faleur,  s.  f.,  perfidie,  dupli- 
cité : 

Celé  parole  sanz  faleiir 
Aprist  au  riclie  pesclieeur. 

(Hom.  du  S.  Graal,  341;i,  Michei. 
Gitars  et  sni  neveu,  ou  point  n'a  de  /eteur. 
S'en  vont  a  esperon,  irié,  plain  de  doleur. 

(Girarl  de  Hoss.,  1803,  Misnard.) 

FELiCE,  voir  Félix. 
FELiCEMENT,  adv.,  heureusemsnt  : 
De  tant  comme  les  choses  appartenanz 


aux  Romains  estoient  par  dehors  plus 
tranquilles  et  plus  felicement  démenées, 
croissent  de  jour  en  jour  en  la  cité  la 
puissance  des  pères.  (Beesdire,  T.  Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  110''.) 

FELICITER,  V.  a.,  rendre  heureux  : 
En  cuidant  prospérer  ton  chemin,  féli- 
citer ta  vie  et  ta  fortune,  tu  quis  les  va- 
riables et  périlleuses  habilacions  de  dame 
court.  (G.  Chastell.,  Vérité  mal  prisej 
p.  522,  Buchon.) 

—  Félicitant,  p:irt.  prés.,  heureux  : 

Soi  voyant  a  l'issue  du  pays  ou  nais- 
sance, nourriture  et  félicitante  vie  avoit 
eues.  (J.  d'Auton,  Chron.,  I,  27,  Jacob.) 

—  Félicité,  part,  passé,  heureux  : 

La  survindrent  ung  gi-ant  tas  d'ypocriles 
Qui  preschoîent  canons  et  loix  escriptes, 
AiBn  qu'on  dist  :  Sont  gens  félicite:., 
Dien  les  rcprent  par  ses  Evangclistes. 
(Gringore,  les  Folles  Entreprises,  p.  100,  Bibl. 
eU.) 

FELiciTUDE,  S.  f.,  bonheur  : 

Et  plain  de  grant  felicituie. 
(J.    Lefebvre,    Resp.   de   la  mort.    Riche).    994, 
f°  14».) 

FELiER,  adj.,  qui  vient  du  flel,  de  la 
bile: 

Item,  s'il  a  maladie,  nommée  feliere,  qui 
vient  du  fiel,met  sur  sa  viande  pouidre  de 
fleurs  de  saulz  marchees.  (xV  s.,  Traité  de 
faulconnerie,  p.  90,  Marlin-Dairvault.) 

FELIMBRE,  VOÎT  FlEMBRE. 

1.  FELIN,  adj.,  p.  ê.  youT  ferrin,  ferré  : 

Et  il  s'antornent  atant  tôt  le  chemin  félin. 

(Simon  de  Fouille,  Richel.  368,  f°  146".) 

Cf.  Fêlé. 

2.  FELIN,  voir  Ferlin. 
FELiNDRE,  S.  m.,  sortB  ds  fil  : 

En  felindre  pers  .i.  braier  et  une  tresse  a 
lier  enfens.  (18  fév.  1394,  Inv.  de  mercier, 
Inv.  de  meubles  de  la  mairie  de  Dijon, 
Arch.  Côte-d'Or.) 

.1.  poul  de  £11  de  felindre.  (/6.) 
.VII.  livres  de  felindre.  (Dec.  1397,  Invent, 
de  meubl.  de  la  mairie  de  Dijon,  Arch.  Côte- 
d'Or.) 


v.    réfl.,    s'enve- 


FELiR,    fellir    (se) 
nimer  : 

Les  matières  de  douleur  se  felissoient  et 
croissoient.  (G.  Chastell.,  Chron.,  I,  345, 
Kerv.) 

Et  plus  se  fellissoient  et  aigrissoient  les 
matières  entre  eux.  (Id.,  Chron.  des  D.  de 
Bourg.,  l"  p.,  Proesme,  Buchon.) 

FELISEK,  verbe. 

—  Act.,  aspirer  à  quelque  chose  où  l'on 
voit  tout  son  bonheur  ; 

Li  roys  vit  la  cité  qui  tant  fn  bien  assize. 
Toute  est  close  de  murs  fors  la  porte  de  bise, 
Fièrement  la  convoite  et  trop  fort  la  felise. 
Et  de  leens  entrer  a  moult  grant  convoitise. 

(Geste  d'Alix.,  Richel.  '24363,  f  19  r".) 

—  Réfl.,  s'estimer  heureux  : 

N'est  pas  sens  se  tu  te  felises 
Des  renies  que  tu  as  acquises. 
(Reclus  de  Molie.ns,    [Ht  de  Charilé,   Ars.  314'2, 
f°  219'-.) 


FELIX,  felice,  adj.,  heureux  : 

Com  felix  cels  ki  par  feil  l'enorerent. 

(Alexis,  st.  100%  Sleagel.) 

L'ame  dou  felix  est  avec  vertu.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  328,  Chabaille.) 

Et  que  nulz  n'estoit  felix  se  il  n'estoit 
deus  ausiment.  (Cons.  de  Boece,  ms.  Montp. 
H  43,  f»  16».) 

Par  nos  sains  pères  de  bonne  mémoire 
el  felice  recordacion.  (21  mai  1438,  Lelt.  de 
Charl.  roy  de  Fr.,  Beauvoir,  Arch.  Aube.) 

Souverain  roy  de  la  gloire  felice. 

(ilisl.  du  ticl  test.,  169,  A.  T.) 

Cy  gist  le  tout  plain  pouvoir  de  nature, 
L'entier  ressort  de  feticr  adventure. 
(G.    Chastell.ii.\,    ta   Compl.  d'Hector,    M,    l'ii, 
Kervyn.) 

Combien  que  ledit  marquis  couste  beau- 
coup a  l'attraire  et  gaigner,  si  est  toutesfois 
son  avarice  felice  et  prospereuse  audit 
seigneur  roy.  (27  oct.  1518,  Mém.  remis  d 
Cowteville,  Négoc.  ent.  la  Fr.  et  l'Autr., 
II,  172,  Doc.  inéd.) 

0  très  illustre  et  très  felice  dame. 
(Bouchet,  Ep.  fam.,  X'  p.,  lsxiiii,  éd.  1545.) 

On  ne  le  vit  jamais  enrgueillir  d'aucun 
felice  succès.  (Du  Villrs,  Mém.,  XII,  an 
1S60,  Michaud.) 

Qui  aura  donques  son  terroir  tant  felice, 
que  de  le  pouvoir  arrouser  a  volonté,  en 
cest  endroit  se  servira  de  l'eau.  (0.  de 
Sebr.,  Th.  d'agr.,  VII,  9,  éd.  1605.) 

FELiziERE,  s.  f.,  falaise  : 

La  mer  Sert  et  joint  aux  felizieres  et 
rives  de  ses  isles  et  jardins.  {Chron.  et  hist. 
saint,  et  prof.,  Ars.  3515,  i'"  70  r°.) 

FELLADIERE,  VOir  FlLLADlERE. 

FELLEMENT,  VOir  FELEMENT. 

.     FELLENEICEMENT,      VOir      FELONESSE- 
MENT. 

FELLENESSE,   VOir  FELONESSE. 

FELLET,  voir  FELET. 

FELLiN,  voir  Ferlin. 

FELLIR,  voir  Felih. 

i.  FELLON,  félon,  feslon,  feillon,  filon, 
fillon,  fallon,  frelon,  s.  m.,  cheville  du 
pied  : 

Li  rois  Lobons  li  donne  le  bon  banchani  kernu 
Qn'il  ot  entre  les  bons  pour  meillor  eslen. 
Il  ot  le  pie  coupé  et  le  feslon  barbu. 
Et  la  cuisse  reonde  et  le  braon  nervu. 
(Guiteclinsde  Sassoigne,  Ars.  3142,  f  240».) 
Des  traitors  parjures  font  tel  destrntion 
Que  li  ceval  se  baignent  el  sanc  jnsc'al  fellon. 
(Enf  God.,  Iticbel.  12358.  f»  3-1''.) 

Ceval  i  sont  dusc'as  fêlions 

El  sanc  des  l'urs  et  des  cevans. 

(Gilles  de  Chin,  3436,  Reill.) 

(L'asne  fn)  tant  peteiliies  d'aguillons 
Que  li  sans  deci  a  feillons 
Li  raoit  des  cuisses  aval. 

(lien,  coroné,  Richel.  1446,  t°  "2  ï".) 
An  tens  Godefroi  de  Bouillon 
Furent  el  sanc  jusc'al  filon. 

(Bacd.  de  Conde,  l'oés.,  I,  9.  Scheler.) 
Les  convretures  dou  ceval 
Qui  li  pendoient  contreval 

Jask'as  feillons 

(Jean  de  Conde,  Foés.,  \,  176,  Scheler.; 


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FEL 


FEL 


FEL 


Jusqu'à  plions  antelles  furent. 
(Id.,  dou  Cheval,  a  le  manche,  ms.  Turin,  f>  28''.) 

La  mortalilé  fu  si  grande  que  les  che- 
vauls  estoient  ou  sang  jusques  aux /l'eJons. 
{Gilles  de  Chin,  p.  116,  Chalon.) 

Montes  sus  un  blanc  coursier,  paré  et 
vestis  de  sambuc  jusques  ens  es  fallons 
des  pies.  (Froiss.,  Chron.,  II,  100,  Kerv.) 

Chevaux  armes  et  couviers  jusqu'au  fal- 
Ion.  (ID-,  !6.,  111,43.) 

Les  pages  chevauchoient  aux  félons  de 
son  cheval.  (Id.,  ib.,  XV,  40.) 

2.  FELLON,  voir  Félon. 

FELLONNEMENT,  VOir  FELONEMENT. 
FELLONNEUR,  VOir  FeLONEUR. 
FELLONNEUSEMENT,     VOir    FeLONOSE- 
MENT. 

FELLONOSEMENT,  VOir  FELONOSEMENT. 

FELLURE,  S.  L,  paille  d'une  pierre  pré- 
cieuse : 

Fellure  sont  proprement  ces  petits  che- 
veux, et  comme  des  fillets,  qui  paroissent 
dedans  les  pierreries.  (René  François, 
Essai  des  Merveilles  de  nature,  ch.  xxi,'  éd. 
1532.) 

FELNESSEMENT,  VOir  FELONESSEMKNT. 

1.  FELON,  felun,  fellon,  flong,  adj.,  ter- 
rible, cruel,  méchant,  violent,  en  parlant 
de  personne  et  de  chose  : 

DeduTânt  sel  fait  porter  sun  dr.igun, 
E  l'estandart  Tervagan  e  Mahnm, 
E  une  Imagene  Âpolin  le  felun. 

(Roi.,  32f,C,  Muller.) 

Ahi!  Guillaume,  comme  as  cuer  de  félon.' 
A  grant  merveille  semblés  bon  champion, 
De  l'escremir  ne  resembles  bricoD. 

(.Coron.  Looijs,  1024,  Jonck.,  Gidll.  d'Or.) 

Lor  auemis  aboivrent  de  mnlt  félons  hanas. 

(Roum.  d\HlLr.,  f  S''.  Michelant.) 

Il  le  comperra  en  cest  siècle  ou  en  l'autre 
i'.u  felonior  de  juisse.  (Artur,  tus.  Grenoble 
378,  f°  40".) 

La  conmence  chifle  félon. 

(Renan,  '2'6!1",  Méon.) 
De  maltallent  fiers  et  félons. 
(Roc.  DE  Blois,  Poés.,  Richel.  21301,  p.  S86'.) 

Leur  monstra  comment  leurs  choses 
estoient  establies  en  félon  lieu,  et  com- 
ment ils  estoient  liaineus  a  toute  gent. 
(Gr.  Chron.  de  Fr.,  IV,  3,  P.  Paris.) 

Vees  vous  cbest  viellart  devant  cbesl  l'acheler, 
A  chele  barbe  blanqne,  a  chel  viaire  cler, 
A  chel  félon  regart  qui  tant  fet  a  douter? 

(Doon  de  Maience,  "G12,  A.  P.) 
La  veissies  eslonr  et  félon  capleis. 

(Il>.,  7155.) 
Tant  par  saut  plains  d'orgueil  et  de  félon  pensé 
Ne  fuiroient  arier  pour  estre  desmembré. 

(Ib.,  8340.) 

Et  ansi  de  nos  gens  assez  perdu  avon 
Qui  se  sont  esgaré  par  l'orage  f  Ion. 
(Ouv.,  du  Guesclin,  18338,  Charrière.) 
Avecques  ung  visage  félon  el  despiteux. 
{Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv»  s.,  p.  246.) 

De  flong  corage  et  mal  meu.  (1466,  Arch. 
MM  1094,  u"  77.) 

Trouvèrent  devant  sa  tente  ung  chevalier 
nommé  Saigremort,  et  estoit  ainsy  appelle 


parce  que  fellon  et  aigre  fut.  (Perceval, 
!'  W,  éd.  1530.) 

Tu  es  plus  cruelle  et  félonne 
Qu'un  lyon  enragé  ou  qu'an  ours  furicas. 
(Les  Amours    de  Tabarin  el  d'Isabelle,  Bibl. 
gaul.) 

—  Qui  est  infidèle  à  une  convention  : 
Ce  ont  establi  li  preud'ome   du  mestier, 

por  la  reson  de  ce  que  li  aprentiz  ne  feus- 
sent  félon  et  orgueilleus  contre  leur  mes- 
tres,  ou  que  leur  voisin  ne  les  vausissent 
fortraire.  (E.  BoiL.,  Liv.  des  mest,  1°  p., 
XXI,  8,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

—  S.  m.,  méchant  : 

La  voie  des  félons  périra.  (Psaul.,  Maz. 
258,  f  S''.) 

Les  félons  sont  comme  la  mer  esbouillis- 
sant  qui  ne  se  peult  reposer.  {Bible,  Esayc. 
ch.  57,  éd    1543.) 

Nom  propre,  Félon. 

2.  FELON,  s.  ni.,  vomissement  de  bile? 
Le  jus  de  polygonon  est  proffitable  contre 

erachemens  de  sang,  flux  de  ventre,  félons 
et  couUement  d'urine  goutte  a  goutte.  (Trad. 
de  l'Hyst.  des  plant,  de  L.  FoM.sc/t,  ch.ccxxxv, 
éd.  1549.) 

3.  FELON,  voir  Fellon. 
FELONASSE,  voir  Felonesse. 

PELONÉ,  -  onné,  -  ené,  adj.,  violent, 
cruel,  méchant  : 

Grand  assaut  et  moult  felené.  (Froiss., 
Chron.,  III,  20,  Kerv.) 

Le  félonne  grifon.  (Noguier,  Hist.  Tolos., 
II,  187,  éd.  1556.) 

FELONEMENT,  -  onnement,  fell.,  adv., 
cruellement,  furieusement,  violemment  : 

Digne  d'estre  défoulé  fellonnement  aux 
piez.  (Oresme,  Rem.  de  fort.,  Ars.  2671, 
f»  64  r».) 

Li  rois  se  taisi  tous  quois  et  regarda 
moult  felonnement  sur  chiaus.  (Froiss., 
Chron.,  IV,  60,  var.,  Luce.) 

Les  Anglois  felonnement  et  sans  bargui- 
gner frappèrent  en  eulx.  (G.  Chastell., 
Chron.  du  D.  Phil.,  ch.  xxiv,  Buchon.) 

Saillerent  yreusement  en  l'ataignant 
souventesfois  sur  l'escu  et  sur  le  heaulme 
durement  et  fellonnement.  {Perceval,  t"  60"^, 
éd.  1530.) 

Talbot,  felonnement  despité  de  ce  qu'il 
estoit  frustré  de  l'assiegement  d'Orléans, 
pour  son  donmaige  récompenser  assaillit 
Laval.  (Mer  des  cron.,  f»  157  r",  éd.  1532.) 

Mais  eulx  rebuloyent  fièrement  toutes  ses 
caresses  et  prières,  jectants  devant  lui 
leurs  bourses  vuides,  el  luy  disant  felonne- 
ment qu'il  allast  combattre  luy  tout  seul 
les  ennemys,  puisqu'il  avoit  sceu  si  bien 
s'enrichir  tout  seul  de  lears  despouilles. 
(Amtot,  Vies,  Lucullus,  éd.  1565.) 

Et  sans  fléchir  la  rage 
Oui  tant  felonnement  boailloit  dans  ton  courage. 
(Tahubeau,  Poés.,  à  P.  de  Pascal,  éd.  1574.) 

FELONER,  -  onner,  (se),  v.  réfl.,  se  cour- 
roucer, s'irriter  : 

Adoncques  le  roy  se  felonna,  et  dist  : 
Maire,  mettez  la  main  en  luy.  (Froiss., 
Chron.,  Richel.  2644,  f"  161  r».) 

L'enfant  qui  estoit  en  elle  fort  et  bien 
nourry,  fut  tant  démené  par  les  cris  de  sa 


mère  qu'il  s'en  felonna.  Car  les  dames  a  ce 
présentes  ouyrent  et  recorderent  depuis 
comme  l'enfant  estant  encores  au  ventre 
de  sa  mère,  désirant  d'en  yssir  gecta  deux 
cris,  non  point  piteux,  aiuçois  signifians 
courroux  pour  sa  tant  longue  demeurée. 
{Perceforest,  vol.  IV,  ch.  6,  éd.  1528.) 

FELONESSE,  -onnesse,  -unesse,-unnesse, 

-  onasse,   -    enesse,  -  enesce,  -  enesque, 

-  eneske,  fell.,  adj.  f.  de  félon,  en  parlant 
de  personnes,  méchante,  cruelle,  impi- 
toyable, violente  : 

Fellenesse  ost  a  ci, 
Car  cis  vassans  ne  nous  laisse  dormir. 
(Car.  leLoh.,  2*^  chans.,  vni,  P.  Paris.) 
La  perdis  felunesse. 
(P.  deThadn,  Best.,  977,  Wrighf.) 
Es  vus  le  gent  Biekue,  felenesce  et  hardie. 

(Ronm.  d'AlU.,  f°  37",  Miclielanl.) 

C'est  une  iiere  beste,  ains  lele  ne  vit  on, 
Feleneske  et  hydeuse,  ceval  l'apele  on. 

(Ib..  f»  5^) 
UeWa  felonasse  gent. 
(Le.-:  Pass.  du  roi  Jhesu,  Ars.  5201,  p.  118''.) 
Et  gens  armées  feleneskes. 
Qu'il  orent  tous  eslius  alaekes. 

(MousK.,  Chron.,  20997,  ReilT.) 
Vanlt  pis  et  est  plus  felonnesse 
Que  n'est  tigre  ne  leonnesse. 
(La  grant  Malice  des  femm.,    Poés.  fr.  des  xv°  et 
XVI»  8.,  V,  312.) 

—  En  parlant  de  choses,  dure,  furieuse, 
difficile,  cruelle  : 

Molt  i  ot  voie  felonesse 
De  ronces  et  d'espines  plaine. 
(Chbest.,  Chevalier  au  Lion,  Vat.  Chr.  1725, 
(0  136».) 

Et  voient  l'eve  felonesse. 
Rade,  brûlant,  noire  et  espesse. 
(Id..  la  Charrette,  Vat.  Chr.  1725,  f°  12^) 
La  chiere  avoit  molt  felenesse. 

(Ben.,  Troie,  ms.  Montp.,  f°  4'.) 

S'il  a  .XV.  M.  homes,  n'a  pas  grant  roaoantie 
An  terre  felonesse  et  tote  desgarnie. 

(J.  Bod.,  Sax.,  ccxviii,  Michel.) 

Une  four  ou  il  avoit  une  moult  felenesse 
prison.  (S.  Graal,  Vat.  Chr.  1687,  f"  78\) 

Et  commencent  la  meslee  au  roi  Ban 
trop  felenesse.  {Arlur,  Richel.  337,  f°  15''.) 

Fu  la  bataille  entre  cels  deux  plus  fele- 
nesse. (Lancelot,  Richel.  754,  f"  15'.) 

Si  Inr  cunlout  les  aventures. 
Les  felunesses  e  les  dures, 
K'il  aperneit  en  la  cité. 

(Chardrï.  Set  dormans,  525,  Koch.) 

Me  jo  vey  ci  tut  erraiiraenl 

Venir  tantes  aventures 

Ke  felunnesses  sunt  et  dures. 

(Id.,  Petit  Plet,  Vat.  Chr.  1659,  t"  92».) 

Trop  fu  la  cose  felenesce. 

(MocsK.,  Chron..  24859,  ReiCT.) 

Et  en  ces  eures  felenesqes, 
Mora  de  Rains  li  arcevesqes. 

(iD.,  ib.,  27181.) 

Ensi  Bocars  et  la  contesse 
De  leur  haine  felenesse 
Sontacordé. 

(Id.,  ib.,  28177.) 

Felenesses  exactions.  (1266,  Arch.  mun. 
S.-Quentiu,  1.  263,  n°  3.) 

Totes  mes  felunnesses  ovraignes  sunt 
troblees  o  mei.  (Légende  de  Pilale,  Richel. 
19523,  f°57i».' 


FEF. 


FEL 


PET. 


745 


Et  li  vinrent  pensées  au  devant /«(enesces 
et  crueuses.  (Chron.  de  Rains,  c.  vin,  L. 
Paris. 1 

Mangré  les  felonnesses  jangles. 

(flosc,  ms.  Corsini,  f  TT'.I 
...  Les  /■^/^nc.v.ç/?5  jangles, 

(/i..  Vat.  Chr.  1522,  f»  7-P  1 
Je  vous  dirai  d'une  aventure 
Qni  tant  est  felenesse  et  dure. 
(Sarrazin,  Roman  de  liant,  .Michel,  lli^t.  (1rs   ducs 
de  Xorm.,  p.  239.) 

Mais  il  la  trove  si  bien  jointe. 
Gaitant  et  escontaat  et  cointe 
PA  felonesse  a  entamer, 
Kt  il  n'i  pnet  rien  conquester. 
Dame  qui  conchia  le  prestre,  ms.  Berne  334, 
f>  80''.) 

Asses  y  ot  de  dures  paroles  et  de  felon- 
nesses  entre  moy  et  li.  (Jomv.,  S.  Louis, 
i.xxv,  Wailly,) 

La  mer  est  plus  felonnesce  en  yver  que 
en  esté.  (Id.,  ib.,  xcvill.) 

Ceste  bataille  fu  moult  felenesse  el  moult 
dure.  (Fboiss.,  Chron.,  I,  300,  Luce,  ms. 
Amiens,  1»  13  v.) 

La  eut  dure  bataille  et  felenesse.  (In,,  ib., 
],  495,  Luce,  ms.  Amiens,  I»  38  v».) 

Si  y  pourvey  tantost  de  remède  moult 
fellenèse.  (Id.,  ib.,  II,  23,  Kerv.) 

Ceste  forest...  estoit  moult  fellonnesse  et 
aventureuse.  {Lancelot  du  Lac,  i'"  p.,  ch, 
5S,  éd,  i488.) 

Et  sont  (les  ours)  felomiesses  bestes  de 
leur  nature.  (De  FouiLLOUX,  Vénerie, 
f»  78  v",  Favre.) 

FfeLONKSSEJiENT,  -  Bsemenl,  -  aice- 
ment,  -  eicement,  -  oissement,  -  oiscemeni, 
felonn.,  felun.,  felen.,  fellen.,  felnessement, 
adv.,  durement,  méchamment,  cruelle- 
ment, furieusement,  avec  fureur,  terrible- 
ment, dangereusement  : 

Je  no  fis  felunessement.  (Lit.  des  Ps., 
Cambridge,  LVIII,  4,  Michel.) 

Li  orguillus  felunessement  faiseient  totes 
ores,  {Psalt.  monast.  Corb.,  Bichel,  1.  768, 


V.] 


Voit  le  Fromons,  a  pou  d'ire  ne  fenl  : 

En  haut  parole  moult  felenessemeil. 

Et  dit  an  roi  :  Sire,  je  le  defens  .. 

(Gar.  le  Loh.,  1«  chans.,  xxxv,  P.  Pari?.) 

Que  li  père  ne  li  parent 

Ne  r'eirent  f'etones.'iemeiit 

Vers  vos  jamais  ne  vers  vostre  eir. 

(Bek..  I).  de  Norm.,  Il,  IISI,  Michel,) 
Les  espees  as  ex  rauH  felenesement . 

(lÎAiMB.,  Ogier,    H539,  Barrois.) 
Bel  pramist  e  bel  parlad,  mais  felenesse- 
ment  le   purpensad,  que   par   ceo  David  a 
mort  s'abandunast.    (Rois,  p.  71,  Ler.  de 
Lincy.) 

Joab  Sacha  l'espee  e  ferid  Abner  enz  el 
costed,  si  l'oeist  felenessement  purvengier, 
a  Sun  dit,  la  mort  sun  frère  Asael.  (Ib., 
p.  132.) 

E  li  reis,  cume  il  sont  la  nuvele  de  sun 
fiz  qu'il  out  si  felenessement  uvered  envers 
lui.  {Ib.,  p.  174.) 

Vis  nus  est  qu'il  s'en  vait  mnlt  felimessemetil. 
iGarnier.  Vie  de  S.  Thom.,  Richel.  13513, 
f»  36  r".) 

Mes  quant  il  les  sent  aprochier 
Près  de  ses  denz  et  de  sa  boncïie 
Si  felonnessement  les  toche. 
Qu'en  sa  gole  sont  lors  enclos 
Toz  les  dévore,  char  el  os. 
(Guillaume,  Best,  div.,  1270,  Hippeau.) 

T,    III. 


1  Li  c.op  descend!  sor  sa  destre  espaule  si 
'  felunessement  que  li  sans  li  cole  contreval 
le  cors.  (Gaut.  Map,  Lancelot  du  Lac,  Ri- 
chel. 1430,  f»33'.) 

Lancelos  li  arache  le  hiaume  de  la  teste 
si  felonnessement  que  a  poi  que  ne  li 
arache  tôt  le  cuir  del  vis.  {Lancelot,  ms. 
Fribourg,  f»  104''.) 

Si  li  arrache  de  la  teste  si  felenessement 
que...  (16.,  Riche!.  754,  f'e^) 

Et  chiet  si  felenessement  que  il  se  brise 
le  col.  (Agravain,  Richel.  333,  f°  2  v",) 

Hestor  abatit  monsignor  Y.  si  felleneice- 
ment  c'ai  poc  qu'il  n'ol  lou  bras  destre 
brisié.  {Mort  Artus,  Richel.  24367,  f»  53''.) 

Pour  ce  l'ail  il  si  felenaicement  apelley. 
{Ib.,  f»  58«.) 

Et  porte  cascuus  le  sien  partierre  molt/e- 
lenessement.  (H.  de  Valekc,  539,  Wailly.) 

FouWait  fait  felnessement.  (1253,  Coût,  de 
la  terre  de  Merk,  C"  d'Artois,  234,  Arch. 
P.-de-Cal.) 

Felenoiscement.  {La  Confessions  g  eneraus. 
ms.  Trovfs.) 

A  .u.  mains  le  seisi  moult  felenessement. 
(boon  de  Maier.ce,  444,  A.  P.) 

Mar  me  saquas  ma  barbe  si  felenessement. 

(Gaufrey.  IIO-I,  A.  P.) 

Felonnuissement  se  requièrent 

(Floriant,  1826,  Michel.) 

Cellui  fu  moult  felonnessement  pris  et 
menaciez,  (Crist,  de  Pizan,  Fais  du  roy 
Ch.  V,  2°  p.,  ch.  XVI,  Michaud.) 

FELONET,  -  onnet,  -  enet,  dimin.  de 
félon  : 

Il  sunt  trop  de  mauves  pelein 
Et  felenes  et  aboulis. 
iCi/  des  Avocas,  356,  G.  Rajnaud,  Romania.  \11, 
p.  219.) 

Feraculus,  felonnet.  {Gloss.  de  Salins.) 

Quant  vous  estes  batus  des  verges  et 
des  assaus  de  jalousie,  qui  sont  moult  dur 
et  felenes  a  sentir  et  a  congnoistre.(FROiss., 
Poés.,  I,  326,  Scheler.) 

Trop  voUentiers  jouoit  as  des,  et  par 
usaige  moût  felenes  estoit,  quant  il  y  per- 
doit.  (Id.,  Chron.,  I,  285,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Ces  felenes  archers.  (Id.,  ib.,  II,  123, 
Kerv.) 

Passages  moult  perilleus  et  moull  felenes. 
(Id.,  ib.,  VU,  157.) 

FELONEUR,  fellonneur,  adj.,  perfide, 
félon  : 

Regardez,  empereur, 

Folle  erreur, 

Fellonneur, 

Sans  clameur. 

Mon  honneur 
Faict  par  trahison 

Mon  seigneur. 
iloral.  d'mg  Emper-,  Ane.  Th.  fr.,   III,  153.) 

FELONGNE,  S.  f.,  sorte  de  plante  : 
Esclere,  chelidoine,  felongne.  (Jun.,  No- 
mencl.,  p.  93,  éd.  1577.) 

FELONIE,  -  onnie,  -  ounie,  -  enie,  s.  f., 
fureur,  colère,  emportement,  ardeur,  vio- 
lence, énergie  : 

Riches bonz estes,  s'avez  grant  manandio, 
?iobles  et  fiers  et  pleins  de  fetenie  ; 
Or  voulez  France  avoir  par  seigDorie, 
Par  Mahommet  ansinc  n'ira  il  mie. 
(De  Lharlem.  et  des  Pairs,  Vat.  Chr.  I36n,  f'  l''.) 


ICspri.s  de  félonie  e  d'ire 

Ping  que  je  ne  vos  sanreie  dire 

l'a  de  cest  afaire  li  dm. 

(Ben.,  D.  de  Horm.,  II,  7.'i28,  Michel.; 

I.y  enfes  y  fery  par  «y  grant  fclonnie 
C'une  pieche  l'en  fu  a  ung  des  les  trenchie. 
(Chev.  au  cijgne,  1835,  rieill.i 
Kt  Raiobans  ly  Frisons  est  venus  par  mestrie, 
Cornnmarans  regarde  par  grande  felonnie. 

(Ib.,  4232.) 

Et  ot  en  son  cuer  grant  anui  et  grant  fe- 
lonnie de  cou  qu'il  savoit  bien  que  Acre  es- 
toit conquise  par  le  roi  Phelippe  et  sans 
lui,  {Chron.  de  Rains,  c,  vu,  L,  Paris.) 

Li  enfant  avoient  conceu  tel  felounie  en 
leur  cuers  li  uns  contre  l'autre  que  il  vo- 
loient  destruire  iaus.  (Chron.  de  S.-Den.. 
uis.  Ste-Gen.,  I"  26''.) 

A  chief  de  pièce  les  chevaliers  se  rele- 
vèrent honteux  de  leurs  advantures,  puis 
tirèrent  bonnes  espees  par  grant  felonnie. 
(Perceforest,  vol,  V,  ch,  22,  éd,  1528,) 

Les  bardes  estans  arrivez  au  lieu  de  la 
bataille  rompoient  la  felonnie  des  combat- 
ians  par  leurs  chansons  harmonieuses. 
(Taillepied,  Hist.  de  l'Esiat  et  republ.  des 
anç.  Franc.,  p.  78,  éd.  ISSo.) 

FELOMER, -onnî'er,  adj.,  félon,  perfide  : 

Mais  sacheiz  que  Robert  estoit  si  felonniers. 
(Dit  de  Rot.  le  Diable,  Richel.  12604,  f°  112''.) 

FELONios,  felonnieiir,  felenios ,  adj., 
félon,  perfide  : 

Fil  d'orne,  combien  sei-eis  vos 
De  cor  grevain,  felenios? 

(Lib.   Psalm.,  IV,  p.  264,  Michel.) 
Faulx  Raporl  le  felonnieu.r. 
(Le  Rousier  des    Dames.  Poés.  fr.  des  xv"  et  xvi' 
s.,  V,  172.) 

FELONiR, /'e(on«ir,  V.  n., s'irriter,  s'em- 
porter : 

Quant  le  seigneur  les  entendi  il  s'es- 
muit  plus  a  ire  et  felonnissoit  pour  ce  que 
il  veoit  le  damoisel  présent.  (1.  de  ViGNA'y, 
Enseignem.,  ms.  Brux.  H042,  1"  38'.) 

FELONNE,  S.  f.,  perfidie,  fi^lonie  : 

Mais  ce  prince  puissant. 
Issu  de  la  couronne, 
Kn  vertu  florissant. 
Voyant  l'horrible  félonne 
Des  ennerays  cruels  séditieux. 
Sur  eux  s'est  montré  furieux. 
(1.'178,  r.lians.    dèd.    à  la  Nobl.    de  Fr..  l.er.    de 
Lincy,  CA   bisl..  Il,  364.) 

FELONNE,  voir   FELONÉ. 

FELOîiJNEMENT,  VOir  FELONKMENT. 

FELONNER,  VOÎr  pELONER. 

FELONNESSEMENT,  Voir  FELONESSK- 
MENT, 

FELONNEUS,   VOÎT  FELO.NOS, 

FELONNEUSEMENT  ,  VOir  FeLONOSE- 
MENT, 

FELONNIE,  voir  FELOJilK. 

FELONNIER,  voir  FeI.OMER. 

FELONNIEUX,   VOir  FELONIOS. 

PELONNiR,  voir  Felonir. 

FELONNOISSEMENT  ,    VOir     FELONESSE- 


94 


746 


FEL 


FEM 


FEM 


FELONOS,  -  onneux,  felenos,  felenaus, 
feleneus,  adj.,  violent,  dur,  rude,  cruel  : 

Ansinc  l'acusoient  formant 
Icele  felenosse  }:ent. 
(Pats.  J.-C,  Brit.  Mus.  adii.  15606,  f°  eS»».) 

Felenause  est  et  mal  queranz. 
(DerUnicorne.Wil.   Mus.  add.    15606,^109».) 

Molt  fu  pranz  la  bataille  et  la  meslee 
dure  et  feUnmsse.  (Artur,  Ricliel.  337, 
f»  96».) 

Si  y  pourvey  tantost  de  remède  moult 
felonnetix.  (Froiss.,  Chron.,  Richel.  2641, 
f»  3  r».) 

Ce  fut  une  bataille...  moult  dure  et  très 
felonneuse.  (Id.,  ib.,  III,  39,  éd.  1S59.) 

Aura  une  bataille  devant  B.  dedens  la 
marine  si  felonneuse  que  la  pluspart  des 
gens  en  mourront.  {Les  Prophecies  de 
Merlin,  i"  27S  éd.  1498.) 

Mais  sa  seigneurie  sera  si  aspre  et  si 
felonneuse  que  nully  ne  la  pourra  souffrir. 
{Ib.,  f»  106».) 

Et  fut  ceste  bataille  très  dure,  grande, 
felonneuse  et  horrible.  (Bouchard,  Chron. 
de  Bret.,  t»  114=,  éd.  1332.) 

FELONOSEMENT,  -  ouscment,  -  euse- 
ment,  -  ant,  felonn.,  fellonn.,  adv., violem- 
ment, cruellement,  durement,  perfide- 
ment : 

Il  le  porte  alla  terre  moût  fellonosemant. 
{Gir.  le  Court,  Vat.  Chr.  1501,  f»  18».) 

Felonneusement  assaillir.  {Grand.  Cron. 
de  France,  Phelippe  le  Bel,  viii,  P.  Paris.) 

Li  rois  se  taisi  tous  quois  et  regarda 
moult  felonneusement  sur  chiaus.  (Froiss., 
Chron.,  IV,  60,  var.,  Luce.) 

Nequiter,  felonousenient.  {Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

Il  regarda  entour  soy  puis  l'un  puis 
l'autre  si  felonneusement  que  de  son  regart 
fut  Hugon  tout  eflrayé.  {Voy.  de  Charlem. 
d  Jerus.,  p.  60,  Koschwitz.) 

Thalemon  fery  Polidamas  et  l'abaty 
moult  felonneusement.  {Jstoire  de  Troye  la 
granl,  ms.  Lyon  823,  f"  67M 

Pour  abatre  les  1res  horribles  traysons 
faictes  felonneusement  a  rencontre  de  mon- 
seigneur le  roy...  (Monstbelet,  Chi'on.,  I, 
73,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Hz  assailloient  roidement,  puissamment 
et  felonneusement.  {Girarl  de  Rossillon,  ms. 
de  Beaune,  éd.  L.  de  Monlille,  p.  41.) 

Le  chevalier  noir  les  escarmouchoit 
trop  felonneusement,  et  nul  n"ose  attendre 
les  coups  qu'il  donne.  {Lancelot  du  Lac, 
l"  p.,  ch.  36,  éd.  1488.) 

Il  lui  arrache  (le  heaume)  de  la  teste  si 
fellonneusement  qu'il  le  fait  tumber  le  vi- 
sage contre  terre.  {Ib.,  cb.  48.) 

Le  cheval  chiet  et  Gauvain  soubz  son 
corps  ;  si  est  blecié  moult  fellonneuse- 
ment. {Ib.,  ch.  77.) 

Je  me  plaing  de  P.  Qui  en  la  pai.ic  de 
Dieu  et  du  duc  m'assaillit  felonneusement 
a  une  charue  en  aguet  pourpensé.  (Ane. 
Coût,  de  Normandie,  I"  44  v»,  éd.  1552.) 

Les  ont  sus  l'instant  mis  en  pièces  et 
occis  felonneusement.  (Rab.,  1.  III,  c.  46, 
éd.  1731.) 

FELOR,  felour,  voir  Folor. 

FKLOTIER,  voir  FiLOTlEH. 


FEi.ouNiE,  voir  Félonie. 
FELTÉ,  voir  Feleté. 

FELTRE,   voir  FaUTKE. 

FELUN,  voir  Félon. 

FELUNESSE,  VOlr  FELONESSE. 
FELUNESSEMENT,  VOir  FeLONESSEMENT. 
FEMAGE,  voir  FOMAGE. 
FEMBREE,  S.    f.  1 

Fembree,  litarge,  mastic.  (H.  de  Monde- 
ville,  Richel.  2030,  f"  65».) 

Ce  mot  paraît  être  de  la  même  famille 
que  fembroi. 

FEMBREER,  fambrccr,  fembroyer,  fam- 
broier,frambraier,  frambeer,  verbe. 

—  Act.,  fumer,  couvrir  d'engrais  : 

Pro  frambraicr  (les  vignes).  (1340-41, 
Compt.  de  l'H.-D.  d'Orl.,  exp.  de  Floriaco, 
Hôp.  gén.  Orléans. X 

Fambroy  en  fumier  pour  le  fembroyer. 
(1510,  Invetit.  de  Treourec,   Arch.   Finist.) 

—  Absolument  : 

Comme  d'aller  au  fain  fener,  sayer  les 
blez,  fambroier  ou  aller  cherruer  ou  cha- 
royer  vyns.  {Coust.  de  Bret.,  f"  117  r".) 

—  Débarrasser  du  fumier  : 
Fambreer,  eruderare.  Frambeê,  crudera- 

tus.  {Gloss.  fr.-lat.,  Richel.  I.  7684.) 

—  Neutr.,  faire  ses  ordures  : 
Stercorare,  cbier  ou  fambreer.  (1464,  J. 

Lagadeuc,  Catholic,  éd.  Auffret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

Ce  verbe,  de  même  que  le  substantif 
fembroi,  s'est  conservé  dans  plusieurs  pro- 
vinces :  Bretagne,  fembroyer,  Poitou, 
framboyer,  enlever  le  fumier  des  étables, 
les  nettoyer. 

FEMBRER,  fambrer,  fenbrer,  fiembrer, 
fiambrer,  fianbrer,  fienbrer,  v.  a.,  fumer, 
couvrir  d'engrais  : 

Pour  fenbrer  lesdites  vingnes.  (1332, 
Compte  de  Odarl  de  Laigny,  Arch.  KK  3», 
f»  176  V».) 

Fere  mener  fiens  au  pertuiz  de  le  vigne 
pour  ^omfcrer  lesdiz  prouvains.  (1356,  Reg. 
du  Chap.  de  S.  J.  de  Jérus,,  Arch.  MM  28, 
1°  56  r".) 

Et  en  doit  fembrer  les  deux  pars  une  loiz 
durant  les  douze  ans  dessus  dis.  (1362, 
Arch.  S  196,  pièce  31.) 

Sera  tenus  ledit  preneur  de  ycelles  terres 
lembrer  bien  et  souffisamment  durant  les- 
dites années,  et  a  la  fin  d'icelles  années 
les  laissier  fembrees  bien  et  deuement. 
(1398,  Arch.  S  90,  pièce  101.) 

Seront  tenus  lesdits  preneurs...  de  def- 
fricher  prez  et  terres  fumer  et  fambrer 
près  et  loing.  {Cart.  de  Lagny,  Richel.  1 
9902,  f°  232.) 

Quant  elle  (la  vigne)  est  fouie  et  fiembree 
Et  lailliee  et  bien  conilivee. 
S'en  nul  temps  ne  porte  bon  fruil, 
Qu'en  fait  en  ? 

(Mir.  Mme  SIe  Genêt:,  .lub.,  ilysl.,  I,  tii.) 
Impr.,  fueubTee. 


La  fève  s'esjouist  en  terre  grasse  et  bien 
fumée  ou  fiambree.  {Trad.  de  l'Hysl.  des 
plant,  de  L.  Fousch,  ch.  cxlvi,  éd.  1549.) 

Champagne,  comm.  d'Auve,  fiembrer, 
fumer  une  terre. 

Le  Dictionnaire  d' Agriculture,  1809,  in- 
dique timbrer,  comme  synonyme  de  fumer 
les  terres,  et  flmbrière,  avec  le  sens  de 
cour  à  fumier. 

FEMBRIER,  S.  m.,  fumier  : 

Cil  siet  el  fembrier  ki  viz  choses  et  des- 
pites  sent  de  soi  mimes.  {Job,  p.  450,  Ler. 
de  Lincy.) 

FEMBROI,  fembroy,  fambroy,  fenbrei, 
fambrai,  fambray,  s.  m.,  fumier  : 

Emener  lour  fenbrei.  (1287,  Ch.  du  Vie. 
d'Avranch.,  Arch.  Thouars.) 

Comme  l'en  feme  les  chans  du  fambrai. 
(1326,  Arch.  JJ  64,  f»  237  r°.) 

Icellui  Jehannin  avoit  mené  aux  champs 
deux  chevaux  avec  une  charrette  ou  tum- 
beret  chargie  de  fembroy  ou  marlays. 
(1390,  Arch.  JJ  139,  pièce  230.) 

Pour  curer  et  nettover  icelle  maison  de 
fambray.  (1480,  Arch.",lJ  207,  pièce  64.) 

Troys  crocs  a  fembroy.  (1510,  Inv., 
Treourec,  Arch.  Finistère.) 

Fambroy  en  fumier.  {Ib.) 

Se  rencontre  encore  dans  un  texte  pro- 
vincial du  xvii°  s.  : 

Maison  à  chaz...  et  une  fosse  à  frambois 
y  joignant.  (1673,  Declar.,  Ste  Croix,  Jar, 
Arch.  Vienne.) 

On  dit  encore  fréquemment  dans  le 
Finistère,  et  dans  les  Côtes-du-Nord,  croc 
à  frembroy,  cour  à  fremhroy.  Ce  mot  est 
aussi  conservé  dans  la  Vendée,  à  Fontenay, 
où  l'on  prononce  framboi. 

FEMBROYER,   VOlr   FEMBHEER. 

FEME,  s,  f.  ;  feme  de  vie,  femme  de 
mauvaise  vie  : 

Ke  nus  ne  lowe  maison  a  feme  de  vie  ne 
feme  ki  tiegne  bordel.  (1280,  Reg.  aux 
bans,  Arch.  S.-Omer  AB  xvili,  10,  n°409.) 

—  Femme  du  monde,  femme  de  mauvaise 
vie  : 

Vous  estes  donné  en  proie  a  la  plus 
meschante  et  desloyale  femme  qui  vive. 
Quoy  plus  ?  elle  est  femme  du  monde,  pour 
ne  dire  putain.  (Larivev,  la  Constance,  m, 
6,  Bibl.  elz.) 

i-EMEDROiT,  voir  Faimidroit. 

FEMEILLEUS,  VOir  FAMEILLOS, 

PEMEis,  S.  m.,  fumier  ; 

il  l'abat  sour  le  femen. 

(L'Ëscouffle,  Ars.  3319,  f°  57  v».) 

FEMEL,  adj.,  féminin  : 

Avons  franchi.,.  Ameline,  famé  feu  Gran- 
gier...  et  touz  leurs  hoirs  masles  et  fe- 
meaux....àe  tailles.... vendes. ...(1323,Arch. 
JJ  es*-",  pièce  278,  et  1344,  Arch.  JJ  7d, 
f°  208  r".) 


FEMELETE,  S.  f.,  femelle  : 


FEM 


FRM 


FRN 


747 


Vi  le  ronssignnlet 

Et  sa  femelele 

Seur  one  brancele. 

{Chans.,  ms.JIonlp.  Il  196.  f  359  v".") 

FEMELETÉ,  S.  f.,  l'opposé  de  mascu- 
linité : 

La  femele  qui  est  froide  por  la  femelele 
qui  en  li  est,  si  est  tosjors  covoiteuse  et 
desirrans  de  prendre.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  198,  var.,  Cliabaille.) 

PEMBLiN,  femvi.,  fam.,  adj.,  féminin, 
efféminé  : 

N'avoil  pas  femetin  talanl. 

(Bev.,  Troics,  liichcl.  .3".S,  f»  79».  I 
Hons  qui  par  est  si  vilenaz, 
Si  femelin,  si  gelinaz. 
(G.  DE  CoiNoi,   Mil-.,  ras.  Bran.,  f»  198".) 
Moles  genz  et  ausint  corne  famelin.  (G. 
DE  TyBj  XVII,  17,  Hist.  des  croîs.) 

Fragilité  femeline. 

(Fabl.  d'Ov.,  Ars.  .'iOfiO,  f°  .'31''.) 
Les  moars  femelins  espronva. 

(Ib.,  f»  .31'.) 
Vois  femelines. 

(n..  f  .39''.) 
Il  fijioit  toute  amour  femmeline.   [Fleur 
des  Hist.,  Ma2.  530,  f»  15S^) 

Les  gens  qui  ne  boivent  pas  du  vin  sont 
famelins  et  fragiles.  (Régime  de  santé, 
fo  24  j-o.  Robinet.) 

L'indice  femelin.  (Ab.  Matthieu,  Sec. 
Dev.  de  la  lang  fr.,  p.  16,  éd.  1559.) 

Le  plus  lasche  et  femelin  de  la  nation. 
(La  Boetie,  Serv.  volont.,  Feugère.) 

FEMENiE,  femm.,  feminie,  s.  f.,  sexe 
féminin  : 

Rois,  ne  crées  mie 
Gent  de  femenie. 
Mais  faites  ceas  apeler 
Qai  armes  saichent  porter. 
(HooN  DE  LA  Ferté,  Serventois,    Ler.  de  Lincy, 
Ch.  hist.,  1.  174.) 

—  Royaume  des  femmes  : 

nel  roiaume  de  Lissonie 

Qui  vers  tere  est  de  femenie. 

(Ben.,  Troie,  Richel.  37.'>,  C  82'.) 

Quant  ces  deux  vieilles  ainsy  vy 

Qu'est  ce,  dis  je,  doulx  dieu  mcrcy, 

Eq  ce  pays  que  vieilles  u'y  a. 

Vieille  de  ça,  vieille  de  la, 

^e  sçay  se  sois  eu  femenie 

Ou  femmes  oui  la  seigoeurie. 
^DEGOILLEyILLE,  Trois  Pelerinaiges,  t"  S8  v°, 
impr.  iDstit.) 

.Saincte  Marie  !  Et  tousjonrs  femmes  ! 
Femmes  a  dextre  et  a  senestre  ; 
Ne  sçais  se  c'est  songe  on  faintie  ; 
Sai  je  au  pays  de  femmenie  ? 
(lfys(.,  dans  \'Hist.  du  th.  fr.,  [I,  127,  an 
Sle-Pal.) 

Avec  eux  -vinrent  tant  de  suitte  de  dames 
et  damoisellos  qu'il  sembloit  que  le  roy- 
aume de  feminie  y  fut  arrivé.  (Lett.  de  L 
XII,  I,  49,  ap.  Ste-Pal.) 

FEMERAZ,  voir  FU.MERAS. 

FEMiNAGE,  S.  m.,  l'opposé  de  mascH 
llnilé  : 

La  femele,  qui   est  froide  por  le  femi- 
nage  qui  en  li  est,  si  est  tozjors  covoiteuse 
et  desirrans  de  prendre.  (Brun  Lat    Très 
p.  198,  var.,  ChabaiUe.) 


FtîMTNAi.,  adj.,  féminin  : 

En  ses  poitrines  feminalles. 
(Mlist.  de  Sle  Barbe,  Ars.  3i96,   p.  7S5.) 
Fcminus,  féminins  ou  feminaulx.{ll&i, 
J.  LAGADEuc,Ca(/(o/.,  éd.  Auffret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

Par  simplicité  feminalle.  (Bourgoing. 
Rat.  Jud.,  1,11,  éd.  1530.) 

FEMiNASTUE,  adj.,  féminin  : 
Et  c'est  ausi  feminastre  chose,  quant  on 
quiert  aiwe  de    ce  c'on  puet  u  cuide  par 
lui   bien   furnir.  [Li  Ars.  d'Amour,  I,  129, 
Petit.) 

Ki  de  pies  et  de  gnmbes  fortes  va,  fe- 
minastre sanle.  (Ib.,  II,  199.) 

Petite  bouche  est  covignable  as  femes 
et  as  corages  feminastres.  \Ib.,  II,  196.) 

FEMiNÉ,  adj.,  féminin  : 

Tant  que  sa  cure  feminee  et  son  ire 
La  dessechoit  plus  qu'on  ne  sçanroyt  dire. 
(0.  DES.  Gei..,  Eneid.,  Richel.  861.  f"  10''.) 

FEMINIE,  voir  Femenie. 

FEMiNiNEMENT,  fwm.,  adv.,  comme  il 
convient  à  une  femme  : 

Lesquelles,  après  avoir  fœminitiement 
jette  plusieurs  exclamations  piteuses...  fi- 
nablement  ratfermerent  leurs  voix.  (Le 
Maire,  Convalesc.  d'Anne  de  Bret.) 

FÉMINITÉ,  femminité,  s.  f.,  l'opposé  de 
masculinité  : 

La  femele,  qui  est  froide  por  la  féminité 
qui  en  li  est,  si  est  tozjors  covoiteuse  et 
desirrans  de  prendre.  (Brun.  Lat.,  Très., 
p.  198,  ChabaiUe.) 

Toutesfois  samble  il  qu'il  ne  soit  mie 
ainsi  en  aucunes  bestes,  ains  samble  estre 
au  contraire  es  camiaus  et  es  moutons, 
car  cils  qui  sont  chastres  ont  les  cornes 
plus  grandes  que  cils  qui  ne  le  sont  mie, 
qui  est  chose  contraire  a  femminité. 
(Evrart  de  Conty,  Probl.d'Arist.,  Richel. 
210,  f»  150'.) 

FEMMELET,  S.  m.,  homiTie  efféminé: 
Je  te  l'ay  ce  femme/et 
Acoustré  de  ce  colet 
Pour  l'appareiller  a  rire. 

(E.  Pasq.,  JeuT.poét.,  I,  1-2.) 

FEMMELIN,  VOil'  FEMELIN. 

FEMMELLE,  S.  f.,  femmelette  : 

'fani  de  flambeaus  poar  ardre  une  femmellc  ! 
(L.  Labé,  Sonn.,  II,  éd.  1555.) 

FEMMENIE,  voir  FeMENIE. 

FEMMER,   voir  FAMER. 

FEMMETE,  -  ette,  fam.,  s.  f.,  femme- 
lette : 

Lai  trovai  une  maisonnete. 
Et  vi  dedans  une  famete 
Qui  .1.  anfant  an  feu  tenoit. 

{Dolop.,  8635,  Bibl.ciz.) 
Apres  vint  en    la   compaignie  des  fem- 
mettes  affin  que  elles  prensissent  plaisir  en 
luy.  (BoccACE,iVo6te  malh.,  I,  xii,  f"  13  v°, 
éd.  1515.) 

Je  qui  suis  une  femmette.  (Id.,  ib.,  VII, 
3,  f»  171  r".) 

FEMMINITÉ,    voir  FEMINITE. 

KEMMOTE,  S.  f..  dimin.  de  femme  : 


n  faict  beau  veoir  Pasquet 
l'ont  racroupy  avec  sa  grant  Jaqnette, 
Toujours  dormant  sans  songner  du  paquet 
Do  sa  femmole. 
(Calvi  de    la   Fo.niaine,  Eglogue   sur  te  retour  de 
Bacchus,  Poés.  fr.  des  xv*    et  xvi'  s..  I.  212.) 

S'est  dit  jusqu'au  xvni°  s.  . 

Ma  petite  famotte  a  raison  :  ton  oncle 
est  un  mauvais  plaisant  qui  n'a  jamais  que 
des  idées  burlesques.  (Cailhava,  le  Nouv. 
Marié,  se.  i.) 

FEMORALLES  ,      S.       f.       pi.,      haUt-dP- 

chausses  : 

Les  prestres  estoient  vestuz  d'une  robe 
nommée  monathasin  que  les  Latins  ap- 
pellent brayes  ou  femoralles,  c'est  ung 
vestement  qui  estraint  les  rains  et  les 
cuisses,  et  estoit  de  fustane  tissue.  {An- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  5082,  f"  70''.) 

Ceulx  qui  sont  envoyez  dehors  prennent 
du  vestiaire  des  femoralles  qu'on  appelle 
petis  draps.  (Guy  Juvenal,  la  Reigle  mon- 
seigneur sainct  Renais  t,  f"  79  r".) 

FENACHE,  s.  f.,  moFceau  de  drap, 
chiffon? 

Que  de  che  ne  donroit  une  vielhe  fenacke. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  858,  Sclicler, 
Gloss.  phitol.) 

FENAGE,  fenn.,  fan.,  -  aige,  s.  m.,  fe- 
naison; obligation  où  les  paysans  étaient 
de  faucher,  d'épandre,  de  ramasser  et  de 
rentrer  le  foin  du  seigneur  ;  quelquefois 
droit  exigé  en  nature  ou  en  argent  sur 
les  prés  et  foins  ; 

Services  de  pilage,  de  fenage,  de  cha- 
riage.  (1312,  Chart.  de  Ph.  le  Bel,  Richel. 
1.  9783,  f"  110  r°.) 

Les  hommes  lui  doivent...  le  fanaige  de 
!ies  prez.  (14U,  Denombr.  de  la  Vie.  de 
Beaumont,  Arch.  P  308,  f°  5  r°.) 

Plusieurs  journées  de  fennage.  (1425, 
Denombr.  du  baill.  de  Conslentin,  Arch.  P 
304,  {"  78  r».) 

Les  habitans  d'iceluy  village  doivent 
payer,  par  chacun  an,  a  la  recepte  du  roy 
au  dit  Dourdan,  droits  de  cens,  avenages, 
fenages  et  autres  droits,  en  recognoissance 
de  la  chastellenie  du  dit  Dourdan.  (Proc- 
verb.  des  Coust.  d'Estampes,  Coût,  gén.,  I, 
230,  éd.  1633.) 

Basse  Bourgogne,  fenage: 

C'était  l'usage  que  l'on  invitât  toute  la 
jeunesse  au  fenage  et  au  serrage  dans  les 
ohaffauds.  (Rksti'p  de  LA  Bretonne,  Mon- 
sieur Nicolas,  II,  104,  Liseux  1883.) 

FENAIGE,  voir  FiNAGE. 

FENAiL,  voir  Fenal. 

FENAL,  fenaul,  fenail,  final,  adj.,  du 
foin,  de  la  fenaison,  qui  a  rapport  au  foin, 
à  la  fenaison  : 

En  fenail  mois.  (126S,  Revenus  dt,<  comte 
de  Hainaut,  Chambre  des  comptes  de  Lille 
ap.  Duc,  Éspannits.) 

En  mois  de  julet  c'om  dist  fenal  mois. 
(Trad.  du  xiii°  s.  d'une  charte  de  1261, 
i:art.  du  Val  St  Lambert,  Richel.  1.  10176. 
f'  45'^  et  47''.) 

La  teste  fenaul.  (1355,  Hist.  de  Metz,  IV, 
160.) 
Et  pour  ensi  des  parties   dessus  dittes 


748 


FEN 


FEN 


FEN 


c'est  assavoir  moisons  fenales  a  la  partie 
de  ma  ditte  dame.  (13H6-7,  Compte  de  J. 
Guerin,  f°  20  r-,  Arch.  Cher.)  Ms.,  fenagles. 

Sies  jours  en  fenal  mois. 
(Jeh.  des  Preis,  Gesle  de  Liège,  II,  74",  Chron. 
belg.) 

—  S.  m.,  le  mois  où  l'on  fauche  les 
(oins,  juillet  : 

Lo  venredi  après  feste  saint  Jake  en 
fenal.  (1228,  Calhéd.  de  Metz,  cens,  Porte 
Moselle,  Arch.  Mos.) 

Ou  mois  de  final.  (1249,  Cart.  de  St 
Sauv.  de  Metz,  Richel.  1.  10029,  f°  18  r».) 

Ou  cours  de  fenal.  (1230,  Cart.  de  S. 
Vinc.  de  Metz,  Bichel.  1.  10023,  f  126  v°.) 

On  mois  de  fenal.  (1258,  Bar,  Meslanges, 
93,  Arch.  Meurthe.) 

En  mois  de  fenaul.  (1258,  Tiennes  de 
l'ecclese  de  Saintehoult,  xvi,  Arch.  Meuse.) 

On  mois  de  fenaul.  (1260,  Bar,  iiefs,  I, 
23,  Arch.  Meurthe.; 

El  mois  de  fenaul.  (1262,  Cart.  de  Gliis- 
lenghien,  f»  7  r",  Arch.  du  roy.  de  Bcig.) 

Ou  mois  do  fenal.  (1266,  S.  Vinc,  Cour- 
celles,  Arch.  Mos,) 

Ou  mois  dou  fenal.  [Chirogr.  de  1281, 
Arch.  du  roy.  de  Belg.) 

Apres  feste  S.  Piere  et  S.  Pol  fenal  en- 
trans.  (1286,  Yillers  Betnach,  cens,  n»  9, 
Arch.  Mos.) 

Richars  selieveen  son  estant 
U  mois  c'on  appiellc  fenal. 

(Rich.  li  biaiis,  3328,  Foerster.) 

La  feste  saint  Piere  fenal  antraut.  (1304, 
Hist.  de  Metz,  III,  267.) 

Ou  mois  de  fenal.  (1306,  ib.,  III,  280.) 

Le  samedi  devant  la  Division  des  Apos- 
tres,  oumoy  de  fenal.  (1324,  ib.,  IV,  6.) 

Jusqu'à  la  sainct  Pierre  fenal  entrant. 
(Ann.  du  Doyen  de  S.  Thieb.  de  Metz,  Pr. 
de  l'Hist.  de  Lorr.,  II,  CLXXI,) 

Droit  en  mois  de  fenals. 
Coq  dist  juillet. 
(Jeb.  des  Pbeis,  Geste  de  Liège,  \1&6,  Cbron. 
belg,) 

—  Fenaison  : 

Corvées  des  faulz  et  des  seilles  pour 
fenaul  et  messon.  (1380,  Arch.  Meuse,  B 
1041,  f°  11  r°.) 

Et  pluit  fort  mervilleusement  parmi 
fenal  et  moisson.  (J.  Aubrion,  Journ.,  an 
1470,  Larchey.) 

Lorr.,  fenaii,  fenaison  : 

Cette  dernière  opération  de  la  fenau  étant 
regardée  par  les  paysans  comme  une  dis- 
traction. (A.  Theuriet,  Mme  Heurteloup, 
p.  66.) 

FEN.VTYER,  voir  Fenetiee. 

FENAUL,  voir  Fenal. 

FENAYGE,  VOif  FiNAGE, 
FENBREI,  voir  FEMBROI. 
FENBRER,  VOir  FEMBBKR. 

FENCH,  S.  f.,  meule  de  foin  : 

Lequel  tison  la  ditte  Marion  bouta  des- 
soubz un ■warat  d'estrain.quiestoit  emprez, 
ou  dedens  une /enc7t  joignant  a  la  seuronde 
derrière  delà  maison  du  dit  Jehan  Pelart. 
(1397,  Arch,  JJ  152,  pièce  290,) 


FENDACE,  -asse,  -  ache,  fand.,  fent.,  s. 
f.,  fente,  ouverture,  crevasse  : 

S'agneitera  par  la  fendace  (de  la  fenêtre). 

(Rose,  7367,  Méon.) 

S'agnettcra  par  les  fendaces. 

{Ib.,  ms.  Corsini,  f  SO'.) 

S'agaitera  par  sa  fandasse. 

(Ib.,  Vat.  Chr.   1S.';8,  f  6D^) 
^e  clés,  ne  barres  ne  redoutent, 
Ainz  s'an  antrent  par  les  fandaces, 
Par  chatières  et  par  crevaces. 

ilb..  Ricbel.   1573,  f  ISl"".) 
Il  regarda  parmi   les  fendaces  de  l'uis. 
(Chron.  de  S.  Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  33".) 

Par  la  fendace  de  chascun'pié  il  apparceut 
la  figure   d'un  J.   (Met.   d'Ov.,   Vat.   Chr. 
1686,  f»26r«.) 
Rima,  fissura,  fandace.  (Gloss.de Salins.) 

Rima,  me,  fendache,  crevache.  (Gloss. 
lat.-fr.,  Richel.  1.  7679,  f  239  r».) 

Par  une  fandace  de  l'uys  virent  les  faulx 
marchanz   dessus  diz    couchiez    devant  le 
feu.  (1375,  Arch.  JJ  108,  pièce  96.) 
La  terre  fend,  et  parmi  ses  fendaces 
La  grand  lueur  jusqu'aux  régions  basses 
A  pénétré. 

(Cl.  MAR.,Me/.  d'Oi'.,  II,  éd.  1396.) 

Tu  as  esmeu  la  terre,  et  l'as  fendue, 
guairy  ses  fentasses.  (Budé,  Pseaum.,  lx, 
éd.  loSl.) 

Ladite  glace  se  fend  en  plusieurs  fen- 
daces fort  dangereuses.  (G.  Paradin,  Cran, 
de  Savoye,  p.  15,  éd.  1552,) 

Il  regarde  a  son  cas  de  plus  près,  et 
congneut  que  ce  n'estoit  pas  sa  chausse  : 
et  n'y  peust  jamais  entrer  sinon  qu'il  passa 
toute  la  jambe  et  la  cuisse  par  la  fendasse 
qu'il  avoit  faicte.  (Des  Periers,  Nouvelles 
récréations,  de  l'Asne  ombrageux,  Lyon 
1558.) 

Il  y  a  une  fontaine  de  fort  bonne  eau, 
qui  coule  au  fond  du  rocher  :  et  les  natu- 
relles fendasses,  mesmement  a  l'endroict 
ou  les  rochers  se  viennent  a  joindre, 
recepvants  la  clarté  du  dehors,  la  trans- 
mettent au  dedans.  (Amyot,  Vies,  Crassus, 
éd.  1565.) 

11  fallut  que  la  jeune  femme  couvrit  ses 
patenostres  de  son  devanteau,  et  les  mist 
dans  la  fendace  de  son  corset.  (Nouv. 
Fabrique  des  excell.  Traits  de  vérité,  p,  84, 
Bibl.  elz.) 

Visitoient  partout,  et  soubs  les  licts, 
voire  a  adviser  si  a  la  muraille  il  n'y  avoit 
aucune  fandace  ou  trou  dont  ils  pussent 
estre  apperceus.  (Brant,,  des  Duels,  Bu- 
chon.) 

—  En  style  libre,  parties  naturelles  de 
la  femme  : 

Renart,  que  de  voir  le  savons, 
Est  morz,  vez  le  ci  en  présent, 
Dolante  en  est  dame  Hersent, 
L'cspousee  Ysengrin  le  lea, 
Que  maintes  foiz  en  privé  leu 
Renart  l'a  tenue  adossée. 
Meint  grant  cop  et  mainte  dossee 
Li  a  doné  sor  la  crevace  ; 
Maudite  soit  cele  fendace 
Ou  cop  ne  pert  que  l'en  1  fiere. 

(Renan,  20630.  Méon.) 

De  femme  monslrant  sa  tétasse. 
Pour  tesmoigner  de  sa  fendasse 
Lit  pour  sot  mary  attraper, 
Gardez  vous  d'y  estre  trompé, 
(Farce  joueuse,  229,  Picot  et  Nyrop,  Nom.  Rec.de 
farces,  p,  174.) 


MoTV-,  fendasse,  fente,  crevasse,  léiaide. 

FENDACHE,  VOlf  FeNDACE. 
FENDASSE,  VOir  FENDACE. 

FENDEMENT,  S.  m.,  actlou  de  tendre  : 

Fendement,  fissio.  (R,  Est.,  Pet.  Dict.  fr.- 

lat.) 

FEN'DEOR,  -  eur,  s.  m.,  défenseur  : 
Etli  fendere  de  els  eltens  de  tribulatiun. 
(Psalm.,  Brit.  Mus.,  Ar,  230,  f  41  r».) 

Li  meis  dirent  que,  pour  ce  que  il  n'estoit 
pas  pays  a  cui  il  cuidoient  trover  aide  et 
fendeur  de  la  coite  qui  leur  fu  mise,  si 
firent  le  revel.  (Liv.  delà  Conq .  de  la  Moree , 
p.  434,  Buchon.)  Var,,  deffendeur,  procu- 
reur, 

FENDERET,  S.  m.,  coupcret  : 
Pots  de  queuvre.,,,  un  bassin  a  barbier, 
fenderets,  coupoirs,  (Comptes  de  1391-92, 
Arch.  adm.  de  la  Ville  de  Reims,  III,  311, 
Doc.  inéd.) 

FENDESFL.ER,  VOir  FONDESFLER. 

FE.NDEURE,  -  dwc,  faud-,  S.  f.,  fente. 
ouverture,  crevasse  ; 

Et  la  bonche  ont 
Si  large  que  sa  fandure 
De  l'une  oreille  a  l'autre  dnre. 
(G.  DE  Mes,   Ym.  rfa  monife,  Richel.  1(569,  f" 7 ir°,) 

Et  bonches  sont 

Si  larges  que  la  fendeure. 

(Id..  ib.,  Maî.  602,  C  45  v°,) 
Sonr  son  esca  li  font  tel  fendeure 
Que  del  hanberc  li  ronpent  la  closure, 

(Aiil/eri,  p.  176,  Tobler,) 

Se  Gert  .i.  raias  an  mantel  a  droiture; 
Si  i  a  fet  une  grant  fendeure. 

(Ib.,  p,  43.  Tarbé.) 
Et  se  tn  trêve  fendeure 
Par  fenestre,  par  serreure, 
Oreille  et  esconte  par  mi 
S'il  se  sont  laienz  endormi, 

(Rose,  Ricbel.  1573,  P  H''.) 
Et  se  lu  trenves  fendeure 
Ne  fenestre  ne  serreure. 
(Ib.,  Flor,  Rie,  2733,  f  17"^;  Méon,  2533.) 

Que  demie  aune  a  grant  mesure 
Ne  parut  bien  la  fandeure. 

(Renart,  20111,  Méoa.) 

Et  font  fandure 

Et  en  plusours  lens  granz  crevaces, 
(I.  DE  Priob.at,  Liv.  de  Vegece,  Richel,   IGOi, 
f  69"^.) 

Hiatus,  baillemanSj  ouverture,  fendure. 
(Gloss.  de  Salins.) 

Si  avint  que  le  maréchal  de  la  lice  (qui 
estoit  homme,  qui  avoit  beaucoup  veu)  prit 
un  baston,  et  le  bouta  en  croisée  par  la 
/'enûÎMredeladictelance.(0,  de  LaMarche, 
Mém.,  I,  21,  Michaud.) 

Estouper  les  pertuis  et  fendures  dudit 
estable  et  maison.  (Le  Trésor  de  l'ame, 
f»  53  v,  éd.  1494.) 

Les  incisures  et  fendures  qui  viennent 
de  froit.  (Jard.  de  santé,  p.  34,  impr.  la 
Minerve.) 

Les  fendures  des  lèvres.  (Ib.,  I,  206.) 
L'eau  de  divine  action...  guérit  de  toutes 
sortes  de  raches  et  fendures  ou  crevasses 
de  peau.  (Ant.  du  Mouli.n,  Quinte  essence, 
p.  132,  éd.  1531.) 

Morv,,  /'ertrfeMre, fente,  crevasse,  lézarde. 


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FEN 


FEN 


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FENDiLLEi'RE,  S.  f.,  petite  fente  : 
Ces  fendilleures  guéries  et  les  bouts  des 
tetins  sortis...  les  nourrices  alaicteronl 
avec  joye  et  plaisir  leurs  enfants.  (Lovs 
GuYON,  le  Miroir  de  la  beauté,  i,  490,  éd. 
1615.) 

Feniiilleures  du  fondement.  {iovB. ,Annot. 
s.  la  chir.  de  Guy  de  Chaul.,  p.  99, 
éd  1598.) 

FENDiLLEUx,  adj.,  qiù  a  de  petites 
fentes  : 

Fracture  fendilleuse.  (Joub.,  Gr.  chir.,  p. 
378,  éd.  1398.) 

FENDox,  S.  m.,  bois  de  fente,  planche 
de  bois  fendu  : 

Li  caretee  de  planque  (doit)  un  fendon 
tailléa  cungnie  de  plaine  paimie.  {Coutume 
de  Cambrai,  ap.  Duc,  Fenditus.) 

FENDOSME,  VOif  FaNTOSME. 

FENDU,  S.  m.,  tente  : 
Li  das  li  a  le  cul  lonraé, 
Appareillié,  et  descouvert. 
Si  que  toz  li  fendus  apert. 

(De  Trubert,  Richel.  '2188,  p.  10.) 

FENER,  fesner,  feiner,  fainer,  faner, 
(oiner,  foyner,  foynner,  foyener,  verbe. 

—  Act.,  couper,  faucher  : 

Li  fain  esloient  fené  et  les  auquns  a  fener. 
(Ffloiss.,  Chron.,  III,  222,  Kerv.) 

Les  faings  faner.  (Id.,  ib.,  II,  ii,  106, 
Buchon.) 

Faner  le  fain.  (1400,  Denombr.  du  baill. 
de  Caux,  Arch.  p  303,  f»  45  r°.) 

Foinantz  un  leur  pré.  (Bonivakd,  Advis 
et  devis  des  lengiics,  éd.  1837.) 

—  Réfl.,  au  sens  passif,  être  fauché,  en 
parlant  d'un  pré  : 

Item  il  tient  trois  acrez  de  près  qui  se 
fesnent  a  corvée  par  les  hommes.  (1399, 
Denombr.  du  baill.  de  Caux.  Arch.  P  303 
f»  33  r».) 

Près  qui  se  fesnent  a  corvée  par  les 
homes  du  fié.  (1400, i6.,  Arch.  P303,f»27v".) 

—  Neutr.,  couper  les  foins  : 

Doivent  chascun  une  journée  de  foyner 
es  prels  dudit  seigneur.  (1332,  Franck,  de 
Bouclans,  Droz,  Bibl.  Besançon.) 

Faire  une  journée  de  soyer  et  foyener. 
(1482,  Franck,  de  Franguemont,  Arch. 
mun.  Montbéliard.) 

L'en  dit  par  proverbe  :  Pour  néant /'eîne 
qui  ne  maine.  {Coust.  de  Bret.,  i"  128.) 

Pour  néant  faine  qui  ne  maine.  [Ane 
Coût,  de  Bret,  f»  ISS'',  ap.  Ste-Pal.) 

Faucher,  cier  des  blés,  fauciller,  foynner. 
(Palsgrave,  Esclairc.,  p.  824,  Génin.) 

Fener,  act.  acut.,  que  les  François  pro- 
noncent par  A  obscur,  comme  ente,  tente 
fente,  selon  ia  reigle  de  la  voyelle  E,  suyvié 
de  la  consonne  N  à  peu  près  que  s'il  estoit 
escrit  Faner.  (Nicot,  Thresor.) 

Fener  était  encore  de  quelque  usage  au 
xvii"  s.  : 

Fener,  au  demeurant  ne  s'entend  que 
pour  recueillir  le  foin.  (Oudin,  Gramm. 
franc.,  p.  214,  éd.  1656.) 

Basse  Bourgogne,  fener,  faire  les  foins  : 


Le  dimanche  on  fena  et  seri-a  le  foin  du 
pré  de  l'enclos  de  la  Bretonne.  (Restif  de 
LA  Bretonne,  Monsieur  Nicolas,  11,  104. 
Liseu.x  1883.) 

Faner  s'emploie  à  l'Ile  Maurice,  an- 
cienne île  de  France,  à  peu  près  comme 
joncher;  on  dit  des  vêtements,  d'objets 
quelconques,  qu'ils  sont  fanés  par  terre, 
qu'ils  sont  fanés  partout. 

PENEREC,  voir  Fenerech. 

FENEUECH,  -  ec,  S.  m.,juillet  : 

L'une  en  may,  l'autre  en  gieskereche,  et 

l'autre  en  fenerech.  (Mai   1247,  Lelt.  de  J. 

d'Audenarde,  Arch.  Nord.) 
Geste    desconfiture   fut  faite  en  l'an   de 

l'Incarnation  M.  .ce.  et  .xiiii.  ou  mois  de 

fenerech.  {Chron.  de  Bains,  xx,  L.  Paris.) 

Impr.,  feverelh. 

En  fenerec  ne  doit  nus  sainier.  {Calen- 
drier du  xiii»  siècle  ) 

Cf.  Fenal. 

FENERELE,  S.  f.,  fCnoUil  : 

Espinage,  bourage  et  fenerele.  (Dialog. 
fr.-flam.,  f"  6»,  Michelant.) 

FENERESSE,  fainerecc,  faneresse,  adj. 
f.,  de  foin,  pour  les  foins  : 

Dunkes  ellevos  li  hom  de  Deu  chalciez 
d'unes  chalces  fereies  venoit  aportanz  une 
tciz  fainerece  sor  son  col.  (Dial.  St  Greg.. 
p.  22,  Foerster.)  Lat.,  falcem  faenariam. 

—  Qu'on  met  sur  les  champs  ; 

Une  brouette  menans  chendre  fenerésse. 
(1423,  Tarif  des  droits  de  travers,  Beau- 
villé,  Doc.  concern.  la  Pic,  II,  134.) 

—  S.  f.,  marchande  de  foin  : 
Faneresse.  (Liv.  de  la  Taille,  Coquebert.  ) 

FENEREUS,  adj.  ? 

L'en  garde  en  Berry  que  se  aulcune 
femme  non  noble  a  en  bail  et  en  garde  ses 
enfans,  mort  son  premier  mary,  et  elle  vait 
aux  secondes  nopces,  le  bail  et  la  garde 
luy  sera  ostee  et  baillée  aux  plus  prochains 
du  linaige  son  mary  premier  ;  se  ou  traictié 
du  premier  mariage  n'a  esté  accordé  le 
contraire  ou  que  le  mary  en  eust  ordonné 
en  son  testament  disant  :  Je  ordonne  que 
tel  ait  la  garde  et  administration  de  mes 
enfans  et  de  leurs  biens,  jusques  ils  soient 
aages.  En  cestcas  il  tiendroit  sans  double, 
et  ne  l'auroit  point  la  mère,  mais  celuy 
que  ledit  père  auroit  esleu  et  ordonné, 
aultrement  sembleroit  que  ladicte  mère 
eust  ledit  gouvernement,  qui  ne  prouve- 
roit  qu'elle  feust  fener euse .  {Coût,  de 
Bourges,  lxiii,  Nouv.  Coût,  gén.,  III,  881) 

FENERiE,  s.  f.,  grenier  à  foin: 

Sous   les    piliers   de   la  Fenerie.   (1389,    i 
Plaint,  de  J.  Amyot,  Lebeuf,  Hist.  d'Aux., 
nouv.  éd.) 

Il  y  a  à  Rennes  la  rue  de  la  Fannerie. 

FENERiER,  S.  m.,  grenier  ;\  foin  : 

La  femme  de  feu  Fremiu  vint  illec  dire 

au  dit  Cotier  qu'elle  avoit  print  la  dite  mou- 

tardelle  ou  fenerier,  et  qu'elle   la  rendoit 

voluntiers.  (1453,  Arch.  JJ   182,  pièce  328.) 

FENERON,  S.  m.,  faueur  : 
Renaud  le  feneron.  (Compt.  du  Paraclet, 
f»  1  y,  Arch.  Aube.) 


FENESSE,  voir  Fainasse. 

FENESTIER,  VOir  FENETIEH. 

FENESTRAcioN,  S.  f.,  haut  paragc  : 

E  TOUS  une  pncielle  de  moult  bielle  facbon. 
Conduire  se  faisoit  par  uog  chevalier  de  non 
Ei;de  deux  escniiers  de  fenestracion. 
(Isloiie    ne    Goddefroit    de    Ituil/on,    ms.    Brnx., 
T.  43.) 

FENESTRAGE,  -  oje,  -  ttige,  fenetrage, 
frenestrage,  s.  m.,  droit  d'ouverture  de 
fenêtre  ou  de  boutique  : 

Le  fenestrage  du  pain  vendu  a  fenestre. 
(1340,  Arch.  K  49,  pièce  58.) 

Le  minaige,  le  placage,  les  fenestrages. 
(1333,  Aveu  de  Choisi,  ap.  Le  Clerc  de 
Doiiy,  t.  1,  f»  235  r«,  Arch.  Loiret.) 

Illi  de  burgo  debent  les  fenestrajes 
quando  tenetur  placitum  générale.  (1386, 
Plaict  gen.  de  Laus.,  Doc.  de  la  Suisse 
fom.,  VII,  382.)  Impr.,  fenestraies. 

Item  sur  tous  ceux  qui  vendent  pain  pour 
fenestraige  pour  chacun  mois  un  denier. 
(  1404,  Aveux  de  Joui-le-Polhier,  Le  Clerc, 
de  Doûy,  1. 1,  f»  233  r»,  Arch.  Loiret.) 

J'ay  les  feneslraiges  dessus  mes  dis 
honmes.  (1408,  Denombr.  de  la  chastell. 
de  Gisors,  Arch.  P  307,  f  5  r».  ) 

Item  les  feneslraiges  qu'il  prent  sur  ses 
honmes  de  ladite  ville  de  Bezu  toutesfois 
que  ilz  vendent  denrées  comme  pains  ou 
autres  denrées.  (1457,  Denombr.  de  la  chas- 
tell. d'Andely,  Arch.  P  307,  f°  22  r».) 

Item  ont  tonlieu,  estalage,  fenestraige, 
connoissance  de  nobles,  foraiges,  rouaiges, 
et  toute  justice.  {Denombr.  des  baill-  d'Am., 
Arch.  P  137,  f»  109  V.) 

Terrageries,  ventes,  rivages,  fenestrages, 
dixmes  de  blés,  vins,  etc.  (Gr.  Gauth., 
f»  183  V»,  le  Breuillac  ;  paroisse  de  Chaix  eu 
Bas-Poitou,Arch.  Vienne.) 

—  Exposition  des  armes  avant  les  tour- 
nois: 

Quand  ce  viendra  au  fenestraige  pour 
cloer  son  blason,  le  heaume  doit  estre  cou- 
vert trois  dois  ou  environ  du  blason  du 
chef  de  la  bannière.  {Traité  du  droit 
d'armes  de  noblesse,  ap.  Duc,  Fcnestra- 
gium  2.) 

—  Fenêtre,  ouverture  : 

Ou  mur  devers  lou  puis  puit  faire  fenes- 
trage a  sa  volenteit.  (1230,  Cath.  de  Metz, 
Boucherie,  Arch.  Mos.) 

Faire  .i.  fenestrage  pour  porter  veue  de- 
vers le  clos.  (1332,  Compte  d'Odart  de 
Laigny,  Arch.  KK  3»,  f»  138  v°.) 

Fenestrages  de  taillis  de  fer  ou  autres  fe- 
iiestres.  (1367,  Arch.  K  49,  pièce  17.) 

Une  autre  couppe,  dorée  et  esmaillee,  et 
est  ouvrée  a  feneslraiges.  (1380,  Inv.  de 
Ch.  V,  n»  1336,  Laharte.) 

Puis  revint  devers  la  royne  laquelle  il 
trouva  aux  freneslrages  appuiee  avoec  Sa- 
Ihadin.  (Duquesne.  Hist.  de  J.  d'Avesn., 
Ars.  5208,  f°  186  v".) 

Onques  ne  vy  telcs  matières, 
ïeles  façons  ne  leiz  ouvraiges, 
'l'el  comble  ne  telz  feneslraiges. 
(Froiss  .  Pars..  III,  42,U0-i,  Scheler.) 
Appareiller  ung  fenestraige  qui  estoit  des- 
pecé.  (1416-1418,  Compte  de  Gilet  Baudry, 
Despence,  Liv,  Arch.  mun.  Orléans.) 


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FEN 


Anpres  de  Napples,  on  en  tontes  manières, 
Y  a  des  choses  tontes  singulières, 
Comme  maisons  a  mignons  ffneslragi:i, 
Grans  galeries,  longnes,  amples  et  larges. 

(A.  DF.  LA  V[GNK,  Is  Vergier  d'honneur.) 

Et  n'y  avoit  fenestrage  fors  autant  qu'il 
en  fallôit  pour  donner  competammenl 
clarté.  (Perceforest,  vol.  III,  ch.  4S,  éd. 
1328.) 

Fenetrages  garniz  de  vitres.  (Leon.Dmc)'. 
de  l'Afr.,  I,  H8,  éd.  15S6.) 
Et  lors,  sons  vos  lassis  a  mille  fenestrafjfs^ 
Raisenls  et  poincts  conppes,  et  tons  vos  clairs  ou- 
(vrages, 
iVe  se  bontferont  pins  vos  gros  seins  eshontez. 
(Hemonslr.  aux  femm.    et    fill.    de   la    Fr.,    Var. 

hist.  et  litt.,  IV,  362.) 

Se  rencontre  encore  au  xvii°  siècle  : 

Certains  droictz  sur  les  fenestrages  et 
cheminées  de  la  ville.  (30  déc.  1604,  Dâli- 
bér.  du  conseil  de  Bourg,  ap.  J.  Baux,  Mém. 
Hislor.  de  la  ville  de  Bourg,  t.  III,  p.  302.) 

PENESTRAiL,  S.  m.,  ouvBrture  : 

Emmie  le  piz  li  flst  tel  fenestrail 
Qne  deriere  e  devant  li  sans  li  sail. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.   341,  Michel.) 

FENESTRAL,  S.  m,,  fenêtre, ouverture  : 

D'or  entaillié  et  de  cristal 
Fnrent  ouvré  li  fencstral. 
(Ben.,  Traies,  Richel.  375.  1"  71''.  et  Richel. 
903,  f°  65^.) 

Or  pnet  on  de  vostre  elrae  veir  le  fenestral. 

(Cher,  m  cijnne,  I,  36.S.5,  Hippeaii.) 
V[e]ez  la  (la)  a  cez  fenestrai. 
On  el  estait  o  ses  vassax. 
{Floire  et  Blancheflor,  i'  vers.,  3-203.  dn   Moril.) 
Plas  i  aveit  de  mil  fenestres 
Tûtes  de  quivre  e  de  métal 
Chescnn  en  son  dreit  fenestral. 
(Joies  Nosire  Dame,  Rlchel.  19â-2.ï,  f°  88.) 

FENEsïRE,  S.  f .  ;  fencstre  bastarde, 
droit  dû  au  domaine  d'Orléans  par  ceux 
qui  vendaient  à  Orléans  de  l'avoine  à  pe- 
tites mesures  au  dessous  de  la  mine  : 

Les  fenestres  bastardes  de  la  ville  d'Or- 
léans qui  sont  telles  que  quiconques  per- 
sonnes qui  vent  avoine  afenestreamoindre 
mesure  que  une  mine  il  doit  par  chacun 
an  a  la  foire  de  Pasques  rendu  ou  dit  gre- 
nier a  la  mesure  d'Orléans  ung  muy 
d'avoine.  (1,198,  Proc.  verb.,  ap.  Le  Clerc 
de  Doiiy,  t.  I,  f»  236  r»,  Arch.  Loiret.) 

—  Fenestre  a  encore  signifié  carcan  : 
Dales  Froraont  font  Haton  enserrer. 
Une  feneslre  li  font  el  col  fermer 
Qu'il  ne  se  puet  aidier  ne  remuer. 
(B«w.  i'Hansl.,  Richel.  12548,  f  124".) 


Lne  feneslre  a  prendre  oyseaux,  avec  ses 
ouvertures.  (1499,  Inv.  des  Ut.  de  Lesparre 
Arch.  Gir.,  E,  reg.  1562,  f»  21.) 

Ung  marreau  de  bois  de  sarpe  dont  les 
lays  sont  reserves  pour  madame  (l'abbesse) 
a  faire  une  fenestre  a  assees.  (1S72,  Ste- 
Croix,  Vasles,  Arch.  Vienne.) 

Une  autrefois  il  apperceut  comme  un 
peut  garson  tiroit  d'une  feneslre  une  sourie 
qu  11  avoit  prise.  (Amyot,  Trad.  de  Plut  , 
le»  dicts  notables  des  Lacedcmonieus,  II.) 

—  Faire  de  son  blason  fenestre,  exposer 
son  blason  à  la  fenêtre  du  loiris  : 


Incontinent  que  ung  seigneur  ou  baron 
est  arrivé  ou  habergement,  il  doibt  faire 
de  son  hlazon  fenestre  en  la  manière  qui 
s'ensuit  :  c'est  assavoir,  faire  mettre  par 
les  heraulx  et  poursuyvans  davant  son 
logeis,  une  longue  planche  atachee  contre 
le  mur,  sur  quoy  sont  paius  les  blazons 
de  luy,  c'est  assavoir  timbre  et  escu,  et 
de  trestous  ceuls  de  sa  compaignie  qui 
veulleat  tournoyer,  tant  chevaliers  que 
escuiers.  Et  a  la  fenestre  haulte  de  son  dit 
logeis,  fera  mettre  sa  bannière  desploiee, 
pendant  sur  la  rue.  (Roi  René,  Traictié  de 
laforme  d'tmg  toicrnoy,  OEuv.,  II,  17,  Qua- 
trebarbes.) 

FENESTRE,  S.  m.,  fenêtre  : 

Li  prevos  s'apoia  a  -i.  des  fenestrez. 

Et  Helvis  passa  entre,  nel  daingna  saluer. 

(Les  Lok.,  Ars.  3143,  f»  9'.) 
Il  regardent  aval  parmi  .i.  fenestre. 

(Doon  de  Maience,  S760,  A.  P.) 

FENESTRELE,  -  elle,  -  ielU,  fren,,  s.  f., 
fenêtre  : 

La  fenestrelle  un  seul  petit  ouvrit. 
Et  la  clartés  le  fiert  enmi  le  vis. 
(Car.  le  Loh.,  2°chaas.,  xxxt.  p.  159,  P.  Paris. 

Ande  s'estnot  a  nne  fenestrele. 
(Bertrand  de  Bar-sbr-Aube,  Girard  de  Yiane, 
p.   137.  Tarbé.) 
Ou  l'avoit  en  nne  tonr  rais. 
Ou  a'avoit  fenestre  ne  wis 
C'nne  petite  fenestrele. 
On  ou  metoit  une  escocle 
Quant  on  li  donnoit  a  mengier. 

(nom.  de  S.  Graal,  037,  Michel.' 
A  Man  fenestrele  ot  «n  maillet  pandu. 
(Fragm.  du  xm'  s.,  ap.  Reitf.,  Chron.  de  Pk. 
itousk.,  I,  611.) 

Pour  unes  pentures  mises  a  le  fenestrielle 
de  le  prison.  (1348,  Recepte  de  P.  de  Pan- 
thegnies,  Arch.  mun.  Valenciennes,  CC  3, 
1°  8  V».) 

Lors  vi  par  une  fenestrelle 
Venir  celle  qui  fut  pucelle. 
(J.  Le  Fevre,  la  Yieille,  II,  33S9,  Cocheris.) 

Le   dit   seigneur  de   Wavrin,    envoUepé 
en  une  robe   de  nuit,  se  flst  porter  a  la 
I  frenestrelle.    (W.^vrin,   Anchienn.    Cron. 
d'Englet,  II,  148,  Soc  de  l'H.  de  Fr.) 

Cancellus,  fenestrelle.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 

Si  veuille  reciter  comment  naguère  je 
m'estoie  retrait  en  la  secrète  chambrette 
de  ma  pensée  en  cloant  les  huis  et  les 
fenestrelles  des  sens  corporelz  pour  mieux 
considérer  et  adviser  ce  qui  faisoit  a  dire. 
(J.  Gerson,  Sermon  sur  le  retour  des  Grecs 
d  l'unité,  1409,  Galitzin,  p.  27.) 

Cependant  pourront  mestre  la  teste  hors 
par  une  fenestrelle  ceux  qui  auront  le  cer- 
veau foible,  ou  desquelz  on  a  double  qu'ils 
ne  tombent  en  syncope.  (Trésor  de  Evo- 
nime,  p.  292,  éd.  1555.) 

FENESTREMENT,  S.  m.,  fenêtre  : 

Et  Josiane  fu  al  feneslrement. 

Et  voit  Beuves  moult  très  apertement. 

(G.  d'Hanstone,  Richel.  25516,  f  10  v».) 

FENESTRER, /înesfrer,  V.  a.,  percer^  en 
parlant  de  fenêtres  : 

A  Hance,  sellier,  pour  avoir  fenestrees  et 
mises  a  poiut  les  fenestres  de  la  chambre 
de...  (Argetit.  de  la  Reine,  Arch.  KK  43, 
f"  l?"».) 

—  Courtiser  une  femme  sous  ses  fe- 
nêtres : 


Pierre  de  la  Croix  mist  avant  de  aler 
fenestrer  et  amer  par  amours  une  jeusne 
fille,  nommée  Jehannette.  (14.58,  Arch.  JJ 
184,  pièce  394.) 

—  Fenestre,  part,  passé,  percé  de  fe- 
nêtres : 

La  sale  fu  et  hante  etiee, 
De  totes  pars  bien  fenestree. 

(Parlon.,  10S19,  Crapolet.) 
La  maison  bien  ordené  doit   estre  bien 
fenestre  de  pluseurs  fenestres. (flioJofli.  fr.- 
flam.,  t"  2S  Michelant.) 

Sur  le  bort  est  assize  une  autre  muraille 

fenestree    pour    regarder     venir   la   mer. 

(D'AuTON,  Chron.,  Richel.  S082,  f  110  v».) 

Grosses  murailles  crenellees  et  fenestrees 

au  bas.  (ID.,  ib.,  Richel.  5083,  f"  133  r»,) 

—  Fig,  : 

Jamais  le  chef  d'Argns,  fenestre  de  cent  yeux. 
Ne  garda  si  soigneux  l'Inachide  pncelle. 
Que  sa  rude  paupière,  a  veiller  éternelle. 
Te  regarde,  t'espie  et  te  suit  en  tous  lieux. 
(Ro.vs.,  Pièc.retranch.  des  .Amours,  lvii,  Bibl. 
elz.) 

—  OÙ  des  blancs  sont  laissés  : 
Jamais  ne  furent  ne  aussi  ne  se  dé- 
voient bailler  (les  saufconduits)  qu'ils 
ne  soient  escriptz,  scellez,  et  sans  y 
avoir  riens  de  blanc,  et  avant  partir  du 
sceau  estoient  toujours  entièrement  et 
seurement  enregistrez.  Et  a  présent  le 
chancelier  a  bien  osé  les  envoyer  en  An- 
gleterre contre  la  forme  dessus  dite,  et 
qui  pis  est  les  a  baillez  fenestrez  pour  y 
mettre  tels  hommes  qe  les  aucuns  vour- 
ront  eslire.  (Lett.  de  1463,  ap.  Lob.,  II, 
1402.) 

Le  registre  des  criées  sera  bien  et  deue- 
ment  faict,  et  escrit  consécutivement,  sans 
estre  point  fenestre  ny  laissé  aucun  blanc 
entre  un  nom  et  l'autre.  (Coust.  d'Aouste, 
p.  538,  éd.  1588.) 

—  Tailladé  : 

Que  voi  si  faiteraent  veslu 
De  dras  envers  et  fenestres. 
(Baod.  de  Condé,  Dit  des  Hirans,    Richel.  Ulfi, 
f»  122.) 

—  Fig.,  largement  ouvert,  en  parlant 
du  front  : 

Que  le  gentil  prevosl,  sire,  bien  rrsamblez. 
Don  cors  et  don  vjaire  et  don  front  fenestre. 
(Les  Loh.,  Uichel.  19160,  f°  21''.) 

Gros  fu  par  les  fispaules,  grelles  par  le  bandré 
Blonde  chevelenre,  s'ot  le  front  fenestre. 

(Ib.,  Ars.  3143,  f  9''.) 

Ben  le  conut  qnantil  l'ot  avisé, 
Et  as  eli  vairs  et  au  cief  finestré. 

(Raimbert,  Ogier,  12778,  Barrois.) 

Atant  ez  vous  venu  .i.  pèlerin   panmier 
Et  ot  la  barbe  longue  et  fenestre'  le  chief. 
(Aye  d'Avign.,  1790,  A.  P.) 

En  boine  pais  tint  son  rené, 
Car  ses  pères  lot  couronné  ; 
Devant  fu  fenestres  et  haus. 

(MOOSK.,  Chron.,  12175,  Reitf.i 

—  Exposé  en  vente  à  la  fenêtre  : 

De  vin  esventé  et  pain  fenestre 
Libéra  nos,  Domine. 
(r.ABR.  Mecrier,   Très,  des  Sent..  éJ.  1560.) 

—  Fenestre  fait  difûculté  dans  l'ex.suiv. 
où  il  semble  être  synonyme  de  camoissié. 


FEN 


FEN 


FEN 


76» 


Camoissies  fa  de  l'auberc  c'ot  porté, 
.1.  pelilet  fa  l'enfes  fenestres. 

(Les  Lofi.,  ms.  Moolp.,  f  ISS*".) 

PENESTRETTE,  -  aittc,  -  ecte,  s.  f.,  pe- 
tite fenêtre  : 

Fe[nes]tra,/e»iestrec(e.(CatftoMcon,RicheU 
1.  17881.) 

Pourroient  icelles  feneslrettes  servir  de 
lumière.  (Van  Aelst,  Begl.  de  l'archit. 
selon  Vitr.,  f»  28»,  éd.  1543.) 

Fenestrailte.  (Péronne,  ap.  La  Fons. 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FENESTRiCj  adj.,  largement  ouvert,  en 
parlant  du  front  : 

Ele  aroit  front  bien  compassé, 
Blanc,  omni,  large,  fenesiric, 
(A.  nE  LA  Halle,  Jeu  Adan,  Coussemaker, 
p.  300.) 

Cf.  Fenestrer  et  Fe-nestrure. 
1.  FENESTRiER,  adj.,  de  fenêtre  ; 

Fille  fenestriere  ou  trotticre, 
iïarement  bonne  menai:ere. 
(GtE.  .Medrier,  Trésor  des  Sentences,  éd.   1560.) 

Lozeoge,  fenestriere.  (La  Porte.  Epitli., 
éd.  1571.) 

Pertuis,  feneslriers.  (1d.,  ib.) 

—  S.  m,,  boutiquier  : 

Guarinus  Fenestrier.  tVers  1130,  Cart., 
de  riroji,  pièce  130,  Ricliel.  1.  10107.) 

Fenestres  bastardes  sont  apelees  la  ou 
l'an  vaut  formages  ou  eus  ou  harenc  et 
doivent  chascun  au  une  meniere  de  rede- 
vence  aussi  comme  taille  a  volante  de 
celi  qui  a  les  rentes  et  vault  bien  celé 
taille  par  an  .l.  s.  ou  .lx.  s.  quar  l'an 
n'en  prent  communément  que.  ii.  s.  de 
chascune  ou  .xvill.  d.  aucune  fais  .m. 
s.  la  ou  eles  sont  poures  noient  ,  et 
n'en  vi  onques  prendre  plus  de  .m.  s. 
fors  une  fez  que  il  orent  d'un  riche  fenes- 
trier .V.  s.  (1296,  Rentes  d'Orliens,  Arcb. 
Loiret,  f  5  v».) 

Que  nulz  de  ces  cbandeliers  ne  voisent 
faire  chandele  cbies  fenestrier  ne  fenes- 
triere ou  regratier  ou  regratiere.  (1323, 
Arch.  JJ62,  1»  213  V.) 

Marcheans  fenestriers.  (1337,  Cédule  des 
gens  de  Periers,  Cart.  de  S.  Taurin,  cccxvii, 
Arcb.  Eure.) 

Menus  fenestriers,  comporteurs  aval  la 
ville  ne  seront  tenus  rien  payer,  s'ils  ne 
vendent  en  un  jour  dix  sols  de  denrées. 
(1349,  Imposit.,  Felib.,  Hist.  de  Paris,  III, 
436.) 

—  Fém.,  fenestriere: 

Fenestrier  ne  fenestriere.  (1325,  Arcb. 
.1.1  62,  1°  213  v«.) 

2.  FENESTRIER,  S.  m.,  fenêtre  : 

Bandoain  l'ot  d'amont,  qai  fa  au  fenestrier. 

(Voon  de  Uaience,  5820,  A.  P.) 

FENESTRis,  S.  m.,  fenêtre,  ouverture  : 

L'amiral  fa  as  estres  des  plus  haus  fenestris. 
(Roum.  d'Alix.,  P  6-2'',  Michelant.) 
Se  aucuns  veuut  faire  un  fenestris  de  une 
fenestre  tant  seulement...  (1325,   Arcb    JJ 
64,  f"  2  r».) 

FENESTRURE,   S.  f.,  large   développe- 
ment du  front  : 
Eschauvissure    est  le    depoillement    ou 


soumeron  du  chief,  mes  fenestrure  est  la 
depeloison  sur  la  fontenele  et  puis  d'iluec 
en  aval.  (Hagins  le  Juif,  Ricbel.  24276, 
f»  5  r°.) 

Cf.  Fenestrer  et  Fenestric. 

PENETiER,  -  ehjer,  -  estier,  -  atyer,  s. 
m.,  ouvrier  qui  s'occupe  du  foin  : 

Au  varlet  de  la  cusine  et  au  fenetier. 
(liacional  de  S.  Claude,  Arch.  Jura,  f»  36  r».) 

Le  varlet  de  la  cusine  et  fenestier  et  le 
sergent  generaulx.  (Ib.,  f°  139  r-.) 

Le  fenetier.  (r,.  de  Seyturiebs,  Man. 
adm.,  Hist.  de  l'abb.  de  S.-Claude,  II,  258.' 

Il  est  dehu  au  fenetyer  audict  cellier 
quand  il  charroye  le  foin  ung  pnt  de  vin 
et  une  miche  pour  jour.  (O/f.  clatisl.  de  S.- 
Oijan,  I,  Génin.) 

Le  fenatyer.  {Ib.,  III.) 
FENEULE,  -  eulte,  voir  Fenoille. 

FENGIERES,  CaS  SUJet,    VOir    FAIGNEOIi. 

FEXicLE,  voir  Fernicle. 

FENiçoN,  S.  m.,  dimin.  de  phénix  ; 

Si  trouvons  une  manière  d'oy seaux  ki 
ont  non  feniçon  et  c'est  la  meilleur  char 
du  monde  a  inangier.  (Lettre  de  Prestre  Je- 
han, Ricbel.  834,  f»  131'.) 

PENiE,  voir  FrNiE. 

1.  FENiER,  fennier,  feinter,  fanier,  foi- 
nier,  foingnier,  s.  m.,  marchand  de  foin  : 

Quiconques  veut  estre  feinter  a  Paris,  ce 
est  a  savoir  venderres  et  achaterres  de 
fein.  (Est.  Boil.,  Liv.  des  mest,  l''  p., 
LXXXLX,  1.  Lespinasse  et  Bonnardot.)  Foin- 
gnier (Var.  du  ms.  de  la  Cb.  des  comptes, 
ap.  Duo.) 

Nus  jeniers  ne  puet  ne  ne  doit  compor- 
ter ne  fere  comporter  par  la  vile  de  Paris 
fagoz  de  fein  se  il  ne  sont  vendus.  (Id.,  ib., 
2.) 

Le  tiltre  du  mestier  des  foiniers.  (Id.,  ib., 
rubr.,  var.) 

Bruyant  Courtois,  fanier  et  tavernier. 
(Livre  de  la  Taille  de  Paris,  en  1313,  Bu- 
chon.) 

Taverniers,  bouchiers,  charbonniers, /a- 
niers.  (1313,  Arch.  JJ  43,  f»57r°.) 

Le  registre  des  fcniers...,  xx  s.  (1318, 
Compte  de  H.  de  Caperel,  Pièc.  rel.  à  l'H. 
de  Fr.,  XIX,  53.) 

Lorenz  le  fennier.  (Reg.  cueitl.  du 
Temple,  Arch.  MM  128,  f"  109  r°.) 

2.  FENiER,  foynner,  s.  m.,  grenier  à 
serrer  le  foin,  meule  de  foin  : 

Mayntenant  que  j'ay  mys  mou  foyn  en 
meulons,  je  le  feray  mettre  au  foynner  le 
plus  tost  que  je  pourray.  (Palsgrave,  Es- 
clairc.,  p.  632,  Génin.) 

Feniers,  moulins,  boulengeries.  (J.  Mar- 
tin, l'Architecture  et  l'art  de  bien'bastir, 
p.  189,  éd.  1553.) 

C'est  une  toison  a  poux  et  lentes,  c'est 
un  fenier  a  morpions.  (Choliebes,  Apres- 
dinees,  vi,  f»  199  v°,  éd.  1587.) 

Dans  la  Drôme,  une  grande  meule  de 
foin  s'appelle  encore  fenier. 

FENiERE,  s.  f.,  grenier  à  serrer  le  foin  : 
Bieii  upparceust  l'abbé  uue/'eîiî'ere  pleine 


de  fein    dedens   la  ville.   (Chron.   de   du 
Guescl.,  p.  390,  Michel.) 

Apres  avoir  tondas  les  verds  chevcox  des  près. 
Puis  après  relirez  an  dedans  des  fenieres. 
(biBF.RT,  Sonets  exoter.,  1"  p.,  p.  40,  éd.  1578.) 

Fœnile,  fenil,  feniere,  ou  on  garde  le 
foin.  (Catepini  Dict.,  Bàle  1584.) 

Feniére  est  encore  un  terme  rural.  Il 
est  d'un  usage  habituel  dans  le  Lyonnais 
et  dans  la  Suisse  romande,  pays  de  Vaud 
et  canton  de  Genève. 

FENiLLE,  voir  Fenoille. 

FENIMEXT,  voir  FiNIMENT. 

FENiOR,  S.  m.,  grenier  à  foin.  C'est  un 
ancien  terme  poitevin  dont  nous  n'avons 
noté  qu'un  exemple  du  commencement 
du  xvii»  siècle,  (1635),  du  fonds  de  Nieuil, 
aux  archives  de  la  Vienne. 

FENiR,  voir  Finir. 

FENISON,  voir  FiNISON. 

FENissEOR,  voir  Finisseur. 

FENNAGE,   VOif  FeNAGE. 

FENNIER,  voir  Fenieh. 

FENNOtJRE,  voir  FENORE. 

FENOILLE,  fenille,  feneutle,  feneule, 
s.  f.,  fenouil  : 

Par  une  petitete  sente 
Plaine  de  feneule  et  de  mente. 

(Rose,  ms.  Dijon  299,  f»  4-2''.) 
En  son  chef  ot  un  chapelet 
De  florettes  et  de  fenoitles. 
(l)'m  Hermite  qui  avait  une  Sarrazine  par  l'enhur- 
lement  de  l'encmi,  p.  12,  Keller.) 
Prendes  le  rachine  de  feneuUe.  (Remed. 
anc,  Ricbel.  2039,  f"  1''.) 

Feniculus,  feneule.  (Otia  patella,  p.  31, 
Scheler.) 

Hnmilité  est  fenille,  qni  conleur 
Donne  aux  verluz.  et  les  œecl  en  valeur. 
(J.    BoDcnET,   lipisl.    familières,    Epislre   ixxvu, 
éd.  1545.) 

FENOiLLiERE,  fenouHlere,  s.  t.,  lieu 
semé  de  fenouil  : 

11  n'alloyent  que  de  nuyt,  logeant  par 
les  fenoillieres  qui  lors  estoyent  grandes, 
et  la  ne  mengeoyent  que  l'espv  du  blé 
qu'ils  esgrunoient.  (D'Auton,  Cfiron.,  Ri- 
cbel. 5082,  f  136  V».)  Var.,  fenouilleres,  ap. 
Ste-Pal. 

FENON,  S.  m.,  torche: 

Les  torches  ou  fenons  sont  faites  de 
basions  de  grosseur  d'un  doigt,  lesquels 
on  enveloppe  de  paille,  puis  d'un  demy 
linceul  :  et  sont  appropries  principalement 
aux  jambes  et  cuisses  rompues.  (Paré, 
CEuv.,  XII,  8,  Malgaigne.) 

Puis  y  furent  apposes  deux  fenons,  ou 
torches  de  paille.  (Id.,  i6.,  XIII,  xxill.) 

FENOUILLERE,   VOlr  FENOILLIERE. 
FENTASSE,  VOlr  FENDACE. 

FENTE,  S.  f.,  bois  de  fente  : 

A  Nicolas  le  Douch,  escraingnier,  pour 
une  double  fente  de  six  pauch  de  large, 
deux  pauch  d'espesseur  et  sept  piedz  de 
loug,  pour  la  maison   de  Jean   Favcreau, 


752 


FEO 


a  trois    solz  le    pied.  (1593,    Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  avoir  faicl  trois  cassys  en  la 
chambre  d'en  hault  sur  le  devant,  de 
Quattro  pied  et  demi  de  large,  tout  de 
fente,  et  des  venteletz  haiilt  et  bas  avecq 
une  muUure  dessus.  (1594,  il).) 

PENTis,- iz,  adj.,  fendu  : 

Treis  chasteans  fist  faire  environ 

Clos  de  fossez  od  heriçon, 

Od  bretesches  e  od  paliz; 

De  granz   chaisnes  lonz  e  fentiz 

Dnnc  le  fist  garnir  richement. 

(Ben..  D.  de  Nom.,  II,  34415,  Michel.) 
Nulz  ne  nulle  dudit  mestier  ne  pourra 
mettre  en  euvre  plume  fenlisse  ne  escor- 
chiee  des  elles  des  oes  ne  des  gelines 
avec  autre  plume,  pource  que  c'est  mau- 
vaise plume,  et  en  semblent  les  coustes 
estre  plus  plainnes.  (1372,  Reglem.  pour  les 
CousUersde  Paris,  Ord.,  v,  547.) 

FENTOiR,  adj.,  qui  sert  à  fendre  : 
Pour  avoir  forgé  et  rebouli  par  deux 
fois  le  martel  fentoir  aux  pierres  de  grès, 
.XVI  s.  {Compte  de  la  ville  d' Amiens  vour 
l'an  1387,  ap.  A  Thierry.  Mon.  ined.  du 
Tiers  Etat,  1,  769.) 

FBNTURE,  s.  f.,  fente,  ouverture  : 

Pour  mâchonner  et  estoupper  les  fen- 
tures  qui  estoient  en  le  cambre  madame. 
(1320,  Trav.  aux  chat.  d'Art,  Arch.  KK 
393.  f"  46.) 

Met  sa  bonche  endroit  la  fenture. 

(Fabl.   d'Ov..  Ars.  5069,  f"  11''.) 

Boute  ton  coustel  tout  parmy  le  gosier, 
et  fay  une  fenture.  {Modus,  t"  22  r°,  Blaze.) 

Quant  la  pouldriere  fut  chute,  on  vey 
entre  la  muraille  et  la  tour  une  grant  fen- 
ture. (Wavrin,  ^nc/iieiî?i.  Cron.  d'Englet., 
II,  130,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

Adfin  que  icelles  pieches(de  bois)  soient 
conservées  et  gardées  des  vers,  vermines 
et  fentures  qui  s'v  porroient  prendre  et 
bouter.  (13  mars  1477,  ms.  Amiens  563, 
f  226.) 

FENUN,  S.  m.,  foin  : 
Il  ne  damageut   le   fenun   de    la  terre. 
(Apocal.,  Ars.  5214,  f»  12  v».) 

FEODABLEMENT,  adv.,  commB  UH  fief  : 
S' aucun  lient  ung  héritage  a  vie  ou  a 
temps  prefix  par  louage,  par  ferme  ou  au- 
trement, et  non  pas  feodablement  ne  bere- 
ditallement.  (Coust.  de  Norm.,  f°  192  r°. 
éd.  1483.) 

FEODAiRE,  adj.,  feudataire  : 
Seigneur  feodaire.  {Coût,  de  Mduii,  cci, 
Nouv.  Coût,  gén.,  III,  426.) 

FEODALiER,  adj.,  feudataire  : 

Se  le  bourgeois   n'est   feodalier   ou    au 

moins   tel  qu  il  se  puisse  et   doye  armer. 

(1408,  Franck,  de  Chambon,  Arch.  K  346.) 

FEODATOiRE,  -  ûcloire,  adj.,  féodal  : 

Seigneurie  feodaloire.  (1417.  Cart.  de 
Lagny,  Richel.  1.  9902,  f"  173.) 

Seigneur  feodactoire.  {Coût,  et  ord., 
Dupuy247,  f»  96,  Richel.) 

Seigneur /"eodafotre.  (Ib.,  f"  97.) 

FEODÉ,  feaudé,  adj.,  pourvu  d'un  flef  : 

Aujourd'huv  en  jugement  par  la  cour  de 

Guillot  .legou,>ergend  feaudé  de  cette  cour. 


FRR 

[Enqueste  du  6  arr.  1456,  Arch.  des  C.-dn- 
N.,  séries,  892.) 

Nosditz  sergens  feodes  et  leurs  commis. 
(C0Mst.de  Bret.,!'  186  r».) 

Nostredit  scneschal  feodé  en  nostre  vi- 
comte de  Rohan.  (1519,  Lelt.  du  vie.  de 
Rohan,  Coll.  Bl.-Maut.,  73%  f»  215  r°, 
Richel.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  tenu  en  flef: 
Touchant  le  fait  de  ladite  seneschaussee 

feodee.  (1519,  Lett.  du  vie.  de  Rohan,  Coll. 

Bl.-Mant.,  73»,  f»  215  r»,  Richel.) 

Cf.  FlEFFER. 

FEOFFEMENT,  VOir  FlEFFEMENT. 
FEOFFEMENTE,    VOir  FlEFFEMFJJTE. 
FEOFFER,  voir  FlEFFEB. 
FEOFFOUR,  voir  FlEPFEOR. 
FEOFMENT,   VOir  FlEFFEMENT. 

FEOiL,  voir  Feeil. 
FEOL,  voir  Feeil. 

FEOLMENT,  VOir  FEELMENT. 
FEONABLE,   VOif  FAONABLE. 

FEONANT,  voir  Faonant. 
PEONCEL,,  voir  Faoncel. 
FEONÉ,  voir  Faoné. 

FEONEMENT,  VOir  FAONEMENT. 

FEONET,  voir  Faonet. 

FEOR,  voir  Fuer. 

FER,  voir  Fier. 

FERABLE,  feijrable,  foirable,  adj.,  férié, 
de  fête  : 

Aus  jours  defestes  foirables.  (Est.Boil., 
Liv.  des  mest..  l"  p.,  xxix,  l.Lespinasse  et 
Bonnardot.) 

Ne  les  hauntes  (les  tavernes)  mye  par  jnr  feyrable. 
(De  Pèches,  ms.  Cambridge,  Univ.  Ee.  1.  20, 

Jours  ferables  et  non  ferables.  (1289, 
Cari,  de  Montier-Ramey,  Richel.  1  5432, 
f»  25  r".) 

A  jOT  foirable  ou  non  foirable.  (1292,  Ch. 
d'OUi.  de  Bourg.,  Ch.  des  compt.  de  Dole, 

—  ,  Arch.  Doubs.) 
874 

Apres  plusieurs  choses,  fut  par  ledit 
Guiot  et  Régnant  son  frère  parlé  de  mon- 
sieur saint  Grégoire  en  disant  que  c'estoit 
un  glorieux  Saint,  et  qu'il  avoit  esté  cor- 
douennier.Voirementestoitilcordouennier, 
dist  ledit  Perreau  suppliant,  mais  sa  feste 
n'est  pas  ferable.  (1388,  Arch.  JJ  132, 
pièce  179.) 

1.  FERAGE,  feraige,  s.  m.,  droit  sur  les 
foires  : 

Ledit  escuierdoitpaierou  faire  paierpar 
son  dit  prevost  au  dit  grant  prevost  de 
Percy  vingt  sols  tournois  par  chascun  an 
a  la  feste  sainct  Michiel  pour  une  droicture 
appelée  ferage.  (1409,  Denombr.  du  baill.  de 
ConstenJîn,Arch.  P  304,  1°  108  r".) 
—  Lieu  où  se  tenait  la  foire  : 
La  baronne  de  Saint   Vigor  a  une    foire 


FER 

nommée  la  foire  Toussains  séante  le  jour 
de  la  dicte  feste  Toussains  auprès  de 
l'église  Saint  Floixel  d'icelluy  Bayeux  en 
ung  lieu  ou  territoire  nommé  le  feraige 
Toussaint.  (1460,  Reg.  de  la  tempor.  de  l'év. 
de  Bayeux,  f»  2  r",  Chap.  de  Bay.) 

2.  FERAGE,  ferrage,  ferasche,  farasche, 
/brascfte,  adj.,  sauvage,  dur,  insensible  : 

One  Narcisus  au  cuer  ferasche, 
Qu'ele  ot  trové  d'amors  si  flasche. 

(Rose,  1467,  Méon.) 

...  Narcisus  au  cuer  farasche. 

(Ib..  ras.  Brux.,  P  W.) 

Narcissus  au  cuer  ferrage. 

(Ib.,  ms.  r.orsini,  f°  11''.) 

Trop  estes  recreans  et  lasches. 
Qui  deussies  estre  farasches, 
VA  tout  le  monde  estoutoier. 

(//'.,  369.'?,  Méon.) 

Oue  deussiez  estre  forasches. 

'II'.,  ms.  Corsini,  f»  2f)\) 

—  S.  m.,  bête  sauvage  : 

Chasses  a  gros  et  a  menu  gibier  et  n 
ferages.  (Sully,  Oecon.  roy.,  ch.cLXxxviii, 
Michaud.)  Impr.,  aferages. 

3.  FERAGE,  voir  Ferrage. 

FERAiL,  voir  Ferrail. 

FERAiN,  ferrain,  ferein,  farain,  farein, 
faraing,  fi,erain,ferien,  foren,  adj . ,  sauvage, 
farouche  : 

Tons  jours  vivent  de  proie  comme  beste  ferain. 
(Guileclim  de  Sassoigne,  Ars.  3142,  f°2l2».) 
Ço  est  trcilut  le  pins  foren 
Ke  seit  a  secle,  raontaine  u  plein. 

(Conques!  of  Ireland,  l'i54,  Michel.) 

Ains  alevoit  fils  a  vilains, 
KeloDS  et  cruels  et  ferains. 

(Parlon.,  42:-i,  Crapelet.) 

...  Dedens  une  bois  ferien. 
(Jeh.  des  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  18SS,ScheIer 
Gloss.  philol.) 

—  S.  m.,  bête  sauvage  : 

La  nnit  repaircnl,  s'ont  .nu.  sangicrs  pris, 
.1111.  ors  sauvages  et  .il',  ferainz  petis. 

(Les  Loh.,  ras.  Monlp.,  P  IW.) 

Monll  aveu  de  sauvagine, 

r.ranz  cers  ramus,  sengliers  et  dains 

Et  antres  bestes  et  farains. 
(Cbbest.,  Percerai,  ms.  Monlp.  H  240.  P  ir.8'.) 

Car  la  maisons  enclose  esloit 

Perles  ferains  qne  moll  dontoit. 

an-,  ib.,  ras.  Berne  113,  f»  OV.) 

Lez  une  haute  forest.  plaigne 

De  cers,  de  biches  et  de  dains. 

Et  de  chamels,  et  de  farains 

El  de  trestonte  sauvagine. 

(iD.,   Erec  et  En.,  Richel.   1420,  r"  IB''.) 

Es  grauz  forez  et  es  boschages 

A  mult  de  toz  ferains  salvages. 

(Brut,  ms.  Munich,  f»  1  r°.) 

Sengleirs  et  toz  allres  ferains. 

(Ib.,  ms.  Munich,  v.  26,  Koerling.) 

Toz  jorz  vivent  de  proie  comme  lonf  on  farain. 

(J.  BoD.,  .Saj.,  xcïi,  Michel.) 

L'oeille  malade  sur  son  col  deit  porter. 
Ne  la  deit  pas  leisseir  al  farein  eslrangler. 
(Garn.,  .s.  Thom.,  Richel.   13513,  f»  20  V.) 
Des  arbres  i  a  peinz  les  rains 
E  enlallié  i  sunt  farains. 
(Lapiil..  Richel.  I.  14470,  f°  7  v°  ;  Paunier, 
i        A    108.) 


FKR 


FKR 


FER 


753 


De  cprs,  de  lièvres  et  do  dains. 
De  grans  sanglers  et  de  fercins. 

(Eteocleel  Poliu.,  Richel.  375,  f°  ST""-) 
Ferrai»  on  cerf  chacier  Toloit. 

(Do/op..  9564,  Bibl.  elz.) 

—  Par  extension,  homme  abruti  ? 
IN'orra  ja  vespres  ne  matines 

Se  li  deables  ne  matines 

Por  cuisses  de  fer  et  d'araing, 

Por  escbander  si  fet  farainq. 

(G.  DE  CoïKCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  160''.) 

PERAL,  adj.,  sauvage,  cruel  : 

Il  convient  introduire  jeunes  hommes  en 
pxercitation  qui  soit  bonne  et  non  pas 
feralle  ou  cruelle  et  sauvaige.  (Okesme, 
Polit.,  2»  p.,  f»  97^  éd.  1489.) 

Ung  honme  est  dit  ferai  qui  est  félon  et 
ireux  et  discole  et  qui  a  meurs  semblables 
a  beste  sauvage.  Et  est  dit  de  fera  en  latin    ' 
qui  est  beste  sauvage.  (Id.,  Table  des  expo- 
sicions  des  fors  motz  de  politique,  éd.  1489.) 

Des  délectations  les  unes  sont  natureles, 
les    autres    besliaulz,    les    autres   feraks, 
c'est  a  dire  sauvages  et  cruelles.  (Id.,  Elh 
Richel.  204,  f»  490=.) 
Cesle  gent  tant  feralle 
Abatardist  la  langue  patrialle. 
(J.  BoDCHET,  Ep.  fam.,  c\\,  éd.  t.ï.15.,) 

Nom  propre,  Ferai. 

FERANT,  voir  FERRANT. 

FERARMER  (se),  V.  réfl.,    86   rsvêtir 
d'une  armure  de  fer  : 
Lors  dessendirent,  si  se  sont  ferarmez. 

(Les  Lûh.,  Richel.  19160,  f»  35".) 
Franceis  snnt  descendu,  si  se  sunt  ferarmé. 
(Quai,  fils  Aymon,  Richel.  243S7,  P  26''.) 

—  Ferarmé,  part,  passé,  revêtu  d'une 
armure  de  fer  : 

Il  est  venu  lez  le  brullel  ramé 
On  li  glonton  esloient  ferarmé. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143,  f  6'*.) 
Car  descendons  a  terre  ;  si  soions  ferarmé. 

(Quai,  fils  Aijm.,  p.  48,  Tarbé.) 
Uuant  n'amenai  de  ma  gent  ferarmee. 

(Gaydon.  9215,  A.  P.) 
Li  qnens  s'en  va  celé  part  droit 
Lui  .xxi'"°»  tout  ferarmé. 

(Wistasse  le  Mouie,  1496,  Michel.) 

—  S.  m.,  guerrier  revêtu  d'une  armure 
de  fer  : 

Vendront  en  vostre  terre,  puis  od  lonr  fersarmts 
Tous  ïour  destruironl. 

(Deslr.  ie  Rome,  11(15,  Krœber.) 
S'arez  en  vo  compaigne  .m",  ferarmez. 

(Gui  de  Bourii..  1,318,  A.  P.; 
Se  mes  sire  me  baile.uu'.  ferarmez, 
Ja  ne  sera  ainçois  demen  li  soirs  pasez 
Qu'où  Chatel  Avenant  li  ferai  pa(n]rp  ostel. 

(Floov.,  753.  A.  P.) 

1.  FERART,  adj.,  de  fer: 

Atant  l'at  assenneitsos  son  hame  ferart. 
(Jeh.  des  Preis,  Oesle  ie  Liège,  2121S,    Scheler 
Gloss.  philo!.) 

2.  FERART,  voir  FERRAT. 
FERASCHE,  VOir  FERAGE. 
FERASTERIE,  VOir   FORESTERIE 

FERBAULT,  forb.,  âdj.,  qui  tient  le 
Uiilieu  entre  le  baull,  et  le  baull  rétif  : 

T.  ui. 


Il  est  trois  manières  de  chiens  saiges,les 
uns  qui  sont  appelles  baulz,  les  autres  fer- 
baulz,  et  les  aullres  baulz  retifz.  {Modus, 
f°  27  v,  Blaze.)  Var.,  forbeaulx.  (ap.  Ste- 
Pal.) 

FERDAL,  S.  m.  ? 

Pour  lequel  fut  il  y  a  ung  homme  ferdal. 
(1442,  S. -Orner,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms., 
Bibl.  Amiens.) 

Au  ferdal  de  S.  Berlin  pour  le  port  de 
la  verse  aux  grands  et  petits  ordinaires. 
(1399, '^(6.) 

FERDELET,  VOIT  FARDELET. 
FERDEMENT,  S.  m.  ? 

Ne  feront  aulcungs  ferdemens.  (1492- 
1549,  Ordonn.  de  Salins,  Prost,  p.  9.) 

Cf.  Ferder. 

FERDER,  V.  a.  ? 

Ne  feront  aulcungs  ferdemens,  ne  foure- 
ront,  ne  feront  fourrer  ne  mectre  es  roi- 
gnons   et    autres    lieux    des   bestes  qu'ilz    I 
tueront  et  vendront   autres  graisses  fors    | 
que  celles  d'icelles  bestes,  mesmes  ne  fer-   \ 
deront  sur  les  costelz  des  bestes  plus  d'une 
tire.  (1492-1S49,  Ordonn.  de  Salins,  Prost,    ' 
p.  9.)  I 

FERDiN,  fretin,  fetien,  s.  m.,  petite 
pièce  de  monnaie; 

Li  plus  vaillans  ne  valt  le  montant  d'un  ferdin. 
(Cher,  au  cygne,  I,  5991,  Hippeau.) 

Icelle  Jebanne  a  plusieurs  fois  vendu  et 
apporté  a  vendre  plusieurs  pièces  d'ar- 
gent appelle  fretin.  (1381,  Arch.  .1.1  119, 
pièce  267.) 

Icelles  robbes  ou  partie  d'icelles 
avecques  l'or  et  l'argent  ouvré  qui  est  des- 
sus, dont  il  yst  par  chacun  du  de  bons  et 
gros  fretins,  iceulx  varies  de  garde  robbe 
appliquent  a  leur  profit.  (Ord.  du  8  févr. 
1394,  ap.  Ste-Pal.) 

En  fretin  d'argent,  rabattu  tissu  et  or- 
dures. {Vn  Partage  mobil.  en  1412,  St  Ger- 
main, p.  27.) 

Les  mors  lassât  ans  champs,  n'en   donne    .m.  fe- 

[liens. 

(Jeh.  des  Preis,   Geste  de  Liège,  2610,  Scheler, 

Gloss.  phiiol.) 

Ferdin,  s.  m.,  farthyng  coyne.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p.  218,  Génin.) 

1.  FERE,  fiere,  s.  f.,  bête  sauvage: 
Et  sont  aucun  délit  par  nature,  et  sont 
aucun   de  manière  de  beste  ou  de  fiere. 
(Brun.    Lat.,    Très.,    p.   306,    Chabaille.) 
Var.,  fere. 
A  guise  des  fieres  sauvages.  (Id.,  ib.) 
Les  lions,  feres  furieuses. 
(J.-A.    de    Baif,    les    Mimes,   1.  11,    C    63    V, 
éd.  1619.) 

Franc  de  raison,  esclave  de  fureur. 
Je  vay  chassant  une  fere  sauvage. 
Or'  sur  un  mont,  or'  le  long  d'un  rivage. 
Or'  dans  le  bois  de  jeunesse  et  d'erreur. 
(RoNS.,  Amours,  I,  cxix,  Bibl.  elz.) 
J'allois  peindant  en  l'air  mainte  fere  cornue. 
(Marie  de  Romieu,  l'oés.,  p.  58,  Blanchemain.) 

—  Par  hyperbole,  pour  exprimer  une 
personne  insensible,  cruelle  à  vos  vœux: 

Mais  bien  puisse  je  voir, 
Ou'avant  mourir  seulement  ceste  fere 
D'un-  seul  tour  d'œil  promette  un  peu  d'espoir 
An  çnup  d'Amour  dont  je  me  désespère. 
(HONS.,  Amours,  1,  97,  Bibl.  elz.) 


Puisse  je  avoir  ceste  fere  aussi  vive 
Entre  mes  bras  qu'elle  est  vive  en  mon  cœur. 
(Id.,  !*.,  I,  CLvir.) 

Fere,  dans  le  sens  de  bête  sauvage,  n'é- 
tait pas  encore  tombé  en  complète  désué- 
tude dans  la  première  partie  du  dix- 
septième  siècle  : 

Les  oyseaux,  les  poissons  et  les  feres. 
(J,-P.  Camus,  Hom.  festiv.,  p.  63,  éd.  1619.) 

Je  trouve  la  nature  eslrange 
De  l'avoir  faite  comme  un  ange 
Et  du  visage  et  de  la  vois. 
Et  qu'elle  ait  paru  si  barbare 
D'avoir  mis  dans  un  lieu  si  rare 
Le  cœur  d'une  fere  des  bois. 
(i\l°  Adam,  les  Chetitles,  Rouen  16:i4,   Esirennes 
à  M.  le  marquis  D.  A.) 

2.  FERE,  s.  t.,  férié,  jour  férié  : 
Establit  l'empereur  le  lendit,  par  la 
constitution  des  prelas  qui  la  furent  pre- 
sens,  en  la  quarte  fere  de  la  sepmaine  de 
juing.  [Gr.  Chron.  de  Fr.,  Charlem.,  m, 
12,  P.  Paris.) 

FERÉ,  adj.,  de  fête  : 

Pluseurs  bonnes  gens  qui  estoient  venuz 
oudit  hostel  pour  eulx  esbatre  et  mengier 
pain  ferez,  ratons,  crespes  et  autres  choses. 
(1392,  Arch.  JJ  144,  pièce  197.) 

Fatras  fais  le  jour  de  la  candelliere  mil 
.liil^  .Lxxi.,  aux  pains  feres.  (1471,  Lell. 
de  Jeh.  du  Bosquiel,  ap.  Beauvillé,  Doc. 
concern.  la  Pic,  I,  145.) 

FEREAL,  voir  FERIAL  2. 

1.  FEREis,  fereiz,  fereys,  ferreis,  -  eiz, 
-eic,  s.  m.,  choc,  cliquetis  d'armes,  coup, 
bruit  des  armes,  combat  : 

Retenus  fuit  li  damoisiaus  Garins, 
Que  desor  lui  fait  grans  li  fereis. 

(Girb.  de  Metz,  p.  484,  var.,  Steogel.) 

Mort  le  trébuche  :  dont  commence  li  cris 

Et  la  mellee  et  Ii  grans  fereis. 

Dont  mainte  dame  en  remaint  sans  mari. 

(Gar.  le  Loh.,  1*  chaus.,  v,  P.  Paris.) 

Des  icelle  oure  que  naquit  Jhesus  Crist 
N'ot  tel  bataille  ne  un  tel  fereis. 

(II/.,  l,  ajijuy.) 

Certes,  dit  Bègues,  ci  ont  bon  ferreis  ; 
Sor  tontes  choses  iies  gieui  m'abelit. 

(/*.,  2"  cbans.,  xxxv,  p.  177.) 
Loeys  gardent  quant  vient  au  ferreis. 
(Les  Loh.,  Richel.  4988,  P  170  r".) 

Des  icele  eure  que  Dame  Dex  nasqui. 
De  tant  de  gent  ne  fu  tex  fereis. 

(Raijibert,  Ogicr,  7532,  Barrois.) 
Ainz  qu'en  fussent  Franceis  partiz 
I  dnra  mult  le  ferreiz. 
(Ben.,  D.  de  Sorm.,  II,  4425,  Michel.) 

De  lances  et  de  brans  fu  grans  li  fereis. 
(Roum.  d'Aitx.,  f»  20%  Michelant..) 

Devant  la  maistre  porte  fu  granz  li  fereiz. 

(Parise,  1976,  A.  P.) 

Dedens  avoit  grant  ferreic. 
(De  S.  Jehan  Paulu,  Kichel.  1553,  f  422''.) 
La  fu  le  fereys  si  grant.  (Conl.  de  G.  de 

Tyr,  ms.  Florence,  Bibl.  Laur.,  10,  V.) 
Estoit    le  fereis    de  maces  et   d'espees. 

(JoiNV.,  S.  Louis,  XLVli,  Wailly.) 

2.  FEREIS,  voir  Ferreis. 

1.  FEREMENT,  S.  m.,  COUp  : 

Le  suppliant  doublant  la  crudelité  dudit 
95 


754 


FER 


Ridel,  fery  icellui  d'un  baston,  que  il  por- 
toit,  par  la  teste,  pour  occasion  auquel  fe- 
rement  mort  s'ensuit.  (136S,  Arch.  JJ  98, 
pièce  7i3.) 

2.    FEREMENT,  VOir  FIEREMENT. 

FEREOR,  -  eour,  -  eur,  -  our,  ferr., 
s.  m.,  celui  qui  frappe  : 

Se  auquns  fiert  ou  navre  sen  juré  et  il 
férus  se  claime  que  pour  viex  haine  soit 
feras,  li  fereres  fera  droit  selon  les  esta- 
blisseraens  d'esquevins  pour  le  cop.  (1209, 
Charte  de  l'êtabliss.  de  la  Comm.  d'Am., 
Mém.  de  la  Soc.  des  Antiq.  de  Picardie, 
I,  73.) 

Se  aucuns  a  plaie  aucun  d'arme  esmo- 
lue,  par  jour  ou  par  nuit,  et  li  plaies  ait 
de  chou  tesmoins,  li  fereres  est  a  .x.  lib., 
.C.  s.  a  le  commugne  et  .c.  s.  au  féru,  sauf 
no  fourfait  de  -VX.  lib.,  et  se  li  férus  n'a  de 
chou  tesmoins  et  chou  ait  esté  fait  ou  de 
jour  ou  de  nuit,  il  s'en  purgera  luy  sep- 
tisme  jurans,  et  se  chou  ne  soutfist  au 
féru  il  pora  devant  no  justiche  et  les  es- 
kevins  le  fereur  apeler  de  conkes  cose 
qu'il  vaura.  (1215,  Commune  de  Hesdin, 
Tailliar.) 

Et  ne  suffrera  le  ferour  entrer  et  blesser 
vos  maisons.  {Bible,  Exode,  chap.  12,  vers. 
23,  Richel.  1.) 

Se  aucuns  a  esté  féru  de  glaive  mortel, 
se  il  ne  muert  du  cop,  doit  estre  faicte 
amende  a  celuy,  et  le  roy  a  du  [erreur 
soixante  sols.  (1346,  Ord.,  ii,  348.) 

Se  j'ay  esté  féru  je  ne  requis  onques 
venjance  du  fereur.  {Légende  dorée,  Slaz. 
1333,  f"  210'.) 

—  Combattant  : 

Palainedes  gent  les  convoie. 
Les  fereors  avant  envoie, 
De  bien  faire  les  entalente. 

(Ben.,    Troies,  Richel.  37;;,  t"  100''.) 
Metent  avant  lor  fereors. 

(iD.,  D.  deNorm.,  Il,  867.1,  MichelJ 
An  Roncevas  ocislrent  Rolanl  le  ferem , 
Qae  Ganes  li  traites,  li  cnverz  boiseor, 
Fist  ocire  as  païens. 

(J.  Bon.,  Sa.t.,  ccm,  Michel.) 
Ansamble  sont  .c.  m.  luit  de  fors  fereors. 

(Id.,  ib.,  cxcu.) 

Joe  vi  le  jor  del  brant  bon  ferenr. 

N'en  lole  l'est  n'en  vi  tel  justeur. 

(Th.  de  Kent,  Geste    dWlis..  Richel.  2^3Gi, 

Alant  es  voos  Mangis  le  noble  fereor. 
(Quatre  fils  Aymon,  ma.  Montp.  H  -247,  f»  196".) 

Bien  perl  qu'il  ait  esté  en  tel  cstonr 
Ou  ait  eu  a  faire  a  fereoi-i . 

(Enf.  Ûgier,  45-2i,  Scheler.J 
Et  Doon  et  Garin,  le  noble  fereom. 

(Gaufrey,  9137,  A.  1'.) 
Quant  Yoi  que  mort  sunt  li  bon  fereor 
(Ji  les  païens  meloient  en  freor. 
(.Roi.,  ms.  Chàteauroui,  f  65  r",  Meyer,  Rec, 

p.  na.) 

—  Cheval  de  bataille  : 

Clarvns  ist  de  son  tré  sour  le  bai  fereour. 
(Vaux  du  Paon,  ms.  Brux.  llijl,  f»  1-2  v».) 

FERER,  VOirFERIER. 

FERET,  ferr  et, fier  et,  s.  m.,  affaire  : 
Je  te  feré  bien  ton  ferel, 
Aporle  moi  loa  coc  noiret. 
Que  j'ai  hui  toute  jor  gaiiié, 

(Renan,  j307,  .Méon.) 


FER 

Ja  feissent  bien  lor  feret 
Se  il  fussent  lessié  en  pes. 

(Ib.,  1330G.) 
Mout    i   gaainpnierent    grant    avoir,    et 
moût  en  vint  a  Rains  ;  dont  tels  i  ot  qui 
mout  firent  bien  leur  ferel.  (Mén.  de  Reims, 
34S,  Wailly.)  \iiT.,ferret,  fieret. 

FERETER,  VOir  FERRETER. 

FERETRE,  phereslre,  s.  m.,  cercueil  : 

l.ors  tut  levé  et  pris  le  mol  phereslre 
Kt  an  dedens  ont  voulu  le  corps  mettre. 
(Rom.  des  deiu  Aman.i,  Ars.  5116,  f  .'iS  r°  ' 

..    Pour  a  ce  mortel  cas 
Le  secourir,  mais  ja  le  sien  fereire 
Vous  snyviez... 
(J.  BoLCHET,  Ep.  fam-,  lxsix,  éd.  1543.) 

Apres  ces  nobles  corps  trouvez  furent 
par  leurs  serviteurs  portez  es  esglises  de 
Pavye,  ou  furent  nudz  sur  la  terre  pendant 
quelque  peu  de  temps,  pendant  lequel  on 
preparoit  les  coffres  et  feretres  pour  les 
confire  en  myerre  et  aloes,  et  les  transpor- 
ter en  France.  (Id.,  Mem.  de  La  Trem.,  ch 
XXXII,  l'etilot.) 

Cf.  FlERTRE. 

FEREURE,  ferure,  ferr.,  s.  f.,  coup  : 

Poruec  Deus  regardanz  nostres  enfermes 
choses  mellet  la  garde  a  ses  flaeaz  et  en 
sa  ferure  az  elliz  filz.  {Dial.  de  S.  Greg., 
1.  IV,  ch.  11,  p.  206,  Foerster.) 

Il  fery  et  baty   d'une    fourche   ou    d'un 
baston  ladicte  Jehannete,  en  tele  manière 
que  par  ladicte    fereure   ou   bateure  elle   j 
chust  a  terre.  (1346,  Arch.  JJ  75,  f»  313  v».) 

Les  percussions  ou  ferures  qui  se  font 
de  la  férule  ou  paumele.  (Evraht  deCon- 
TY,  Probl.  d'Arist.,  Richel.  210,  f  127=.) 

De  ceste  bateure  ou  ferure  le  lieu  feiu 
rougist.  (Id.,  ib.) 

Ictio,  percussion,  ferure.  {Gloss.  de  Sa- 
lins.) 

Quant  une  beste  est  férue  en  la  temple 
elle  meurt  de  legier,  car  la  ferure  ou  coup 
qui  est  sur  l'os  de  la  temple  est  mortel. 
(Corbichon,  Propriel.  des  choses,  Y,  U,  éd. 
1485.) 

Sans  faire  semblant  qu'il  eut  mal  a 
cause  de  ladite  ferreure.  (Taillevent,  le 
Viandier,  éd.  s.  d.) 

rs'ous  l'avons  prins  a  la  ferure, 
Nous  troys,  et  baillé  de  coups  mains. 
(itotalilé  des  Enfans  de  Slainlenanl,  Adc.  Tli.  l'r., 
111,  64.) 

FEREUS,  voir  Ferbos. 

FERFEL,   voir  FrEFEL. 

FERGER,  firger,  v.  a.,  enchaîner  : 

Robert  d'Ësluterile  fet  ly  roy  ferger. 
(Chron.  de  P.  de  Langtofl,  Michel,  Chr.  angl.-n., 
1,   160.) 

Et  uietre  les  en  boies  et  en  firges  firger. 
(Th.  de  Kem,  Gesle    d'Alis.,    Richel.  '24364, 
f°-35  r».) 

FERGES,  fterges,  firges,  farges,  s.  f.  pi., 
chaînes,  liens  fermant  à  clef,  entraves  ; 
Vinre  les  mètre  en  boies,  en  firges,  en  anels. 
(Tu.  DE  KE.NT,  Gesie  d'Alis.,  Richel.  24364, 

1°  3.J  r".) 

Par  paienime  fu  vendus  et  achates. 
Fa  firges  et  en  buie<  cuciit  caseuns  freines. 
(LesChelils,  Richtl.  liaM,  1"   liU''.; 


FER 

Eacnntre  lu  trpsloi  s'en  vuut 

Od  branches  do  paume  e  od  cirges, 

E  ne  vont  pas  cum  geot  en  firges. 

(Chaudry,  Sel  dormons,  16iJ,  Kocli.) 

Les  ferges  après  li  estèrent. 

(Vie  du  pape  Greg.,  p.  107,  Lnzarchc.l 
En  la  mer  s'ai  .i.  grant  mont. 
Se  ta  estoies  ore  en  sooc 
En  unes  fierges  enfermes 
Sous  ciel  n'est  hom  de  mère  nés 
Qui  t'i  alast  jamais  veoir. 

(Vie  S.  Greg.,  Ars.   3.527.   f»  166''.') 
Les  mist  en  forges.  {Chron.  d'Angl.,  ms. 
Barberiui,  f"  19  r») 

Les  mettoient  en  ceps  et  autres  manières 
de  tourments  nommez  fargez,  et  eux  es- 
tans  en  iceux  les  battoient.  (Du  Chesne, 
Annot.  sîtr  Alain  Chartier,\>.  839,  éd.  1617.) 

PERiABLE,  adj.,  qui  doit  être  fêté  : 

Car  nous  devon  bien  aviser. 
Comment  le  dimanche  est  feviable. 
Si  est  la  saint  Michel  sanz  fable. 

{Liv.  du  bon  Jehan,  1201,  Charrière.) 

Ce  mot,  que  l'Académie  n'a  point  admis, 
a  été  employé  par  La  Fontaine.  {Cont., 
Calendrier  des  vieillards.) 

1.  FERiAL,  -  iel,  adj.,  des  fériés,  de 
fête  : 

Un  petit  psautier  de  David  non  ferial. 
{Test,  chirog.  du  19  déc.  1377,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Un  psaultier  ferial.  (1390,  Arch.  M.M  31, 
f»  122  r".) 

Un  saultier  feriel  complet  et  fourni. 
(1420,  Arch.  S.  Martin  de  Vitré.) 

Ung  psaultier  noté  ferial  escript  en  par- 
chemm.  (28  janv.  1462,  Inv.  de  l'égl.  S. 
Paul  d'Orl.,  9,  Boucher  de  Molandon.) 

Ung  kalendier  ferial.  (1476,  Joy.  égl. 
Bayeux,  !"  91%  Chapitre  de  Bayeux.) 

Elle  adjoastoit  foy  au  narré 

Dn  tel  quel  livre  ferial 

Fait  par  ung  escripvain  fiscal. 
(Jugem.  de  l'amoureux  banni,  Vat.  Chr.  1363, 
f"  '222  r°.) 

La  coustume  du  pays  estoit  telle  que, 
quant  ung  prince  ou  ung  grant  seigneur 
mouroit,  ses  exécuteurs  et  amys  en  fai- 
soient  leurs  regretz  et  gémissements,  et 
faisoient  préparer  viandes  ferialles  pour 
tenir  table  commune  a  tous  povres  et  indi- 
gens.  (BoHRGOlNG,  Bat.  Jud.,  II,  l,  éd. 
1530.) 

—  Plaisant  : 

Ce  ne  sont  pas  droytz  feriauîr. 
Les  droys  de  la  porte  Bandais, 
Nenny,  non  ;  ce  sont  droytz  tons  frais, 
Droytz  de  maintenir  bref  et  court 
Par  les  mondains  du  temps  qui  court. 
(COQUILLABT,  Dioili  nout,,  i'  p.,  I,  37,  Bibi.  elz.) 

Beau  sire,  c'est  dommaige  don. 
Ou  se  sont  motz  bien  feriaulx 
Que  la  simple  batte  le  buisson 
Et  ung  anitre  en  ayt  les  oiseauli. 

(ID.,  Playd.,  Il,  25.) 
Un  ferial   beuveur   et  bon   compagnon. 
(Du  Fail,  Prop.  rust.,  p.  113,  Bibl.  elz.) 

Les  anciens  jurisconsultes  et  canonistes 
ont  une  jolie  et  feriale  façon  de  parler. 
{GaR-ksse,  Rech.  des  rech.,  p.  136,  éd.  1622.) 

Ce  mot  ne  s'est  conservé  dans  la  langue 
moderne  qu'avec  une  acception  très  res- 
treinte. 


FER 


FER 


FKR 


758 


2.  FERiAL,  fereal,s.  m.,  sorte  de  digni- 
taire : 

Colliaet  Postel,  fils  de  Jehan  Postel, 
ferial  en  ceur  en  l'eslise  collégial  de  Be- 
temieu.  (14S6,  Bétlume,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 


As  festes  de  .ix.  leçons,  .11.  cierges,  et 
au  fereal  .1.  (1294,  Stat.  de  S.  J.  de  Jér., 
roui.,  Arch.  Bouches-dii-Rhône.) 

FERIE,  S.  f.,  registre  ; 

L'on  tiendra  d'ores  en  avant  en  la  cour 
de  Cassel,  en  chacune  jurisdiction  et  sei- 
gneurie, trois  registres  ou  feries;  l'un 
pour  enregistrer  les  actes  des  parties,  le 
second  pour  enregistrer  les  dépositions 
des  tesmoings,  et  le  troisième  est  le  re- 
gistre des  mineurs  ou  l'on  enregistre  les 
biens  des  mineurs  et  les  comptes  des 
tuteurs.  (Coût,  de  Cassel,  cccxcvr,  Nouv. 
Coût,  gén.,  t.  I,  p.  123^.) 

FÉRIÉ,  foirié,  fonré,  s.  m.,  jour  férié  : 
Onques  ne  me  falli  pais  paioe 
Ne  a  fouré  n'en  sorsemaiae. 

(Trislan.  I,  2130.  Michel.) 
Si  soit  H  tornoiz  conmenciez 
Le  lendi  enpres  11  (lis.  les)  foiriez-. 
(.Parlort.,  6387,  Crapelel;  Uichel.  19152,  f  MS'.) 

—  Lieu  consacré  : 

Que  volez,   fel  il,  fere  I  Estes  vus  enrasié  ? 
Esguardez  n  vas  estes  et  qui  snut  li  feirié ! 
MaiQ  sur  vostre  arcevesque  mêlez  a  grant  pecchié  ! 
Mes  pni'  feirié  ne  Tant  ne  par  mnslier  lessié. 
(Garnieb,   Vie  de  S.  Thom.,  Ri^hel.  I.3.'il3, 
f»  92  r".  ) 

FERiEL,  voir  Ferul. 

FERIEN,  voir  Fera  IN. 

1.  FERiER,  foirier,  s.  m.,  jour  férié  ; 
Le  lundi  des   foiriers  de  Penthecouste 

(1423,  Arch.  JJ  172,  pièce  .307.) 

Les  feriers  de  Noël.  (Cliron.  du  sieqe 
âOrl.,  Vat.  Chr.  891.) 

2.  FERIER,  foirier,  s.  m.,  celui  qui  a  la 
surveillance  des  foires  : 

Ne  ilz  ne  se  peullent  loigier  en  la  postée 
plusieurs  sanz  licence  de  foirier.  (1371  ■? 
Coût,  de  ChâliUon,  ap.  Garnier,  Chart.  de 
comm.,  I,  409.) 

3.  FERIER,  ferer,  foirier,  v.  a.,  fêter, 
chômer  : 

Kt  li  saint  dont  les  festes  snut 
.11.  anz  ou  .ni.  foirier  les  font. 
(G.  DE  Coi.NCi,  Mir.,  ms.  Brni.,  f  168°.) 
Cil  d'Anlioche  fesle  firent 
Quant  il  l'aperl  miracle  virent  ; 
El  encore  la  foire  l'en 
En  Anthioche  chascun  an. 

(Vie  des  Pères,  Ars.  3641,  f»  12''.) 
Nus  cordier  ne  puet  ouvrer  de  nuit  pour 
les  fausses  euvres  que  on  i  puet  faire,  ne 
a  nul  jour  de  teste  que  li  quemun  de  la 
vile  foire.  (Est.  Boa..  Liv.  des  mest.,  l" 
p.,  Xlllj  3,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Feriari,  ferier.  [Gloss.  de  Douai.  E«cal- 
lier.) 

Le  bouchier  qui  vendra  mauvaise  char 
sera  puniz  de  .lx.  solz  et  de  foirier  huit 
jours  ou  quinze  selon  le  regart  du  maistre 
8t  des  jurez.  (1381,  Ord.,  vi,  594.) 

On  doit  ferer   et  solennizcr  le  jour  du 


dymenche.  (Prem.  vol.  des  exp.  des  Ep.  et 
Ev.,  de  Kar.,  f»  90  v»,  éd.  1519.) 

A  nng  joar  de  grant  feste 

Qu'on  doit  ferer. 

(J.  BoDCHET,  Ep.  mor..  II.   x.  éd.   1545.) 

FERiEUL,  voir  Ferrieul. 

1.  FERiEux,  adj.,  plaisant,  agréable  : 
Chose  expediente  estoyrou  lire  escrip- 

tures  meslees  de  choses  ferieuses  ou  sou- 
lacieuses.  (L.  de  Premierfait,  Denamer  , 
Richel.  129,  Prol.,  f'^'.) 

2.  FERIEUX,  voir  FERnlEHL. 

FERiGOLE,  -  oule,  lirigouk,  s.  f.,  nom 
vulgaire  du  thym  : 

Le  thym  ou  ferigole  est  une  herbe  de 
moult  bonne  odeur  et  très  grant  doulceur. 
{Platine  de  honneste  volupté,  ï"  36  r°,  éd. 
1528.) 

Roquefort  donne  sans  exemple  les 
formes  ferigoule,  firigoule. 

FERiGouLE,  voir  Ferigole. 

1.  FERiN,  farrin,  adj.,  sauvage  : 
Plus  ferifi  estoit  que  nul  tor 

Le  cheval  noir. 
(HuoN  DE  Merv.  Tonioiemenl  ife  l'AnlechrisI, 

p.  17,  Tarbé.) 

Il  feust  devouré  de  bestes  ferines.  {  \n- 
cienn.  des  Juifs,  Ars.  5082,  f»  33».) 

Ponr  voltiger  aux  Molucqoes  ferines. 
Aux  antipodes  et  marches  sonbzterrines. 
(Ad.  desAposl..  vol.  I,  f°  S'',  éd.  1537.^ 

Ch.iuds  do  cholere  et  d'une  avdenr  ferine. 

(HONS.,  Franc,  II,  Bibl.  elz.) 

—  Bête  sauvage,  gibier  : 
Assez  i  oui  besles  sauvages, 
Urs  e  lions  e  cers  e  deims, 
Senglers,  lehes  e  forz  farrins. 

(Vie  de  SI  Giles,  1232,  A.  T.) 
Tant  troverent  garnesnn. 
Blé,  ferin  e  bacnn. 

{Conquest  of  Ireland,  1960,  Michel.) 

2.  FERIN.  î 

La  .VI.  manière  est  en  cels  qui  ballent 
lor  deniers  as  marchaanz  par  si  qu'il  en 
soient  compaignon  augaaing  et  non  pas 
a  la  perte,  ou  qui  ballent  lor  bestes  a  moi- 
teerie  par  si  qu'il  soient  de  ferin,  c'est  a 
dire  que  se  celés  muèrent  li  meteer  mé- 
tra autres  enlieuausi  bienTallanz.(IjAUR., 
Somme,  ms.  Soiss.  210,  f"  44=.) 

PEiiiNEAiEXT,  ferr.,  adv.,  avec  féro- 
cité : 

Etceu  font  ly  dis  anemis  contre  Deu  el 
contre  raisons  plus  fcrrinement  assez  que 
ne  feissent  oncques  ly  Vandres.  (1325, 
Bép.  des  Mess,  au  Pape  J.  XXII,  Hist.  de 
Metz,  IV,  17.) 

FERIOEUL,  voir  FERRIEUL. 

FERIR,  fcrrir,  firir,  frir,  verbe. 

—  A  et.,  frapper  : 

Lai  s'aprosmat  qne  lui  firid. 

(S.  Léger,  232,  Koschwitz  ) 

N'i  remaindrat  ja  porte  ne  postiz  eu  estant. 
De  cuivre  ne  d'acier  tant  seit  forz  ne  pesanz, 
L'nnz  ne  fiergel  a  l'altre  par  le  veut  k'iert  bruianz. 
(Voij.  de  Charlem.,  473,  Koschwitz.) 
De  mon  espiel  le  ferrai  el  coslé. 

(R.UMBERT,  Ogier,  8832,  Barrois.) 


l'nxiex  pênes  en  crois  et  fruis  de  l.ongy. 
{Cher,  au  cygne,  580,  Reiff.) 

ï)i  qni  te  firt  an  mi  Ion  vis. 
(Pass.  J.  C,  Brit.  Mus.  Add.   15606,  f»  64''.) 

Que    onques   ferrit   home    ou    femme. 
(1214,  Paix  de  Metz,  Arch.  mun.  Metz.) 
Ahi  !  dist  il,  qnel  gent  !  la  maie  mort  les  ftre, 
Qnant  entr'aas  tons  ne  pnent  on  François  descon- 
[6re  ! 
(Chans.  d'Anlioche,  IV,  v.   105'i,   P.  Paris.) 

Ne  d'izembart  ne  de  Gaillanme 
Oni  tant  paiien  fri  sour  byaume. 

(Rich.  li  bial,  ras.  Turin,  f"  128''-i 
Tout  coup  a  coup  et  sanz  faillir 
S'enlrevienent  si  aire  : 
Tu  m'a.!  féru,  je  te  ferfé. 

(Meraiifiin,  ms.  Vienne,  P  i'Y.^ 
Se  aucuns  flerce  par  jeus   .1.  des  frères. 
(Cartre  de  la  Prairie  de  la  Halle  des  dras 
de  Valenciennes,  Cellier.) 

i^Iieus  li  venist,  le  maloslruf. 
Le  chatif  et  le  dnrfent 
C'en  le  fresisl  d'nn  grant  baston. 
(Dti  Vatlet    qui   se  met  a  Malaise,    .Montaiglon  et 

Raynaud,  Fabliaux,  II,  163.) 
Toit  seront  fors  chaciet,  tôt  seront  fors  ferul. 
(Poème  mor.  en  quat.,  ms.  Oif.,  Canon,  mise.  74, 
f  22.) 

Sa  fille  y  a  tronvee,  cai  la  maie  mors  fiere  ! 

(Berle,  342,  Scheler.) 
Sa  mère  l'apparceil  k'ele  est  tote  pâlie 
E  set  ke  c'est  amur  ke  la  luche  e  frie. 

(Horn,  216S,  Michel.) 

Et  le  sablon  et  le  sanc  qui  les  ferait 
parmi  les  ieus  leur  tolloit  a  veoir  le  che- 
min qu'il  dévoient  aler.  {Grand.  Cron.  de 
France,  L'istoire  au  roy  Phelippe,  fils 
Mgr  Saint  Loys,  III,  P.  Paris.) 

Se  aucun  ferie  aucun  ou  de  pierre  ou  de 
fust.  (1336,  Franck,  de  la  Chaux  du  Dom- 
bief,  Droz,  Bibl.  Besançon.) 

Si  fert  son  destrer  des  esperouns,  e 
passa  mountz  e  vais.  (Hist.  de  Foulques 
Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  31.) 

Et  tant  le  fièrent  rudement  que  ilz  ruèrent 
luy  et  son  chevau  par  terre  et  s'en  pas- 
sèrent oultre.  (J.  d'Arras,  Melus.,  p.  107, 
Bibl.  elz.) 

Quand  David  vit  l'ange  nostre  seigneur 
bâtant  et  ferant  le  peuple.  (J.  de  Sahsr., 
Policrat.,  Richel.  24287,  f»  63».) 

Fui,  va  t'en  loios  de  ci  .avant  qne  je  te  fiere. 
(DU  de  Ménage,   16,  Trébulien.) 

Amoiriet  Pignolet  est  banni  pour  avoir 
batu,  frus  et  villené  de  nuyt  Andrienet  et 
a  sen  gait.  (1404,  Béthune,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Une  très  grande  paour  me  fiert  au  cuer. 
(Jehan  Petit,  dans  la  Chron.  de  Mons- 
trelet,  I,  39,  Soc.  de  l'H.  de  Fr.) 

La  fureur,  qui  espoinçonne  celuy  qui  la 
sçait  pénétrer,  fiert  encores  un  tiers,  a  la 
luy  ouyr  traitter  et  reciter.  (Mont.,  Ess., 
I,  36,  éd.  1595.) 

—  Enfoncer: 

La  doit  enclore  (ceste  maison)  ansi  com 
les  ansignes  des  clos  ke  ont  férus  ou  mur 
sunt  faites.  (1286,  Cart.  gr.  egl.  de  Metz, 
Richel.  11846,  f»  137.) 

—  Ferir  un  coup,  frapper,  asséner  un 
coup  : 

Qui  donc  veisl  Ysore  cos  ferir. 

(,les  Lob.,  ras.  Honlp.  H  243,  f»  33'.) 


7S6 


FER 


FER 


FER 


Le  jor  i  ol  maint  cop  ferut  d'espee. 

(/*.,  ms.  Berne  113,  f°  ÎS»".) 
Si  roste  cop  li  a  sor  le  cercle  ferii. 
(G.  de  MonuU,  Vat.  Chr.  1517,  f»  11*.) 
Soor  le  bacin  qui  fn  fl'or  esmeré 
A  fn  .III.  CCS  par  nioull  grande  fierté. 

(Huon  de  Bord.,  4743,  A.  P.) 

A  deos  tirans  a  dfus  si  grans  horions  frus. 

(Baiid.  deSeb.,  II,  500,  Bocca.) 
Maint  colz  y  oïl  feniit  d'espee. 
(Guerre  de  ilelz,  st.  269»,  E.  de  Bonteiller.) 
Dioens  reloge  )ieust  firit  .xil.  cops  pour 
miedis  de  cil  jour.  (1391,  Arch.  cant.  Fri- 
bourg,  1"  Coll.  des  lois,  n»  97,  S"  26  •"".) 
Sans  faire  effort,  sans  ancnn  coap  ferir. 
(J*CQ.  DE  LA  Taille,  Daire,  I,  i,  éd.  1572.) 

—  Ferir  un  tournoi,  soutenir  un  lour- 


Vous  priant,  s'il  est  vostre  plaisir,  de  fe- 
rir ua  tournoy  en  tel  lieu.  (Les  coustumes 
des  chevaliers  de  la  Table-Ronde,  Mém.  di' 
la  Soc.  arcli.  d'Eure-et-Loir,  1873.) 

Les  tentes  et  pavillons  des  deux  princes 
qui  dévoient  ferir  le  tournoy.  (Ib.) 

Trois  ou  quatre  jours  devant  que  le 
tournoy  deust  estre  féru.  (Ib.) 

—  Absolument  : 

Ferez  i.  Franc  !  nostre  est  li  premiers  colps. 
{«»/.,  1211,  Muller  I 
Et  del  tronçon  va  richement  ferir. 

{Les  Loh.,  ms.  Berne  113,  t°  21\) 
Et    s'en     vait     ferrant    des    esporons. 
{Artur,  ms.  Grenoble,  378,  f  l"".) 

Et  li  vénères  por  rescorre 
Feri  après  des  espérons. 

(Renarl,  22i4-i,  Méon.) 
D'antre  part  la  grans  mers  estoit, 
Qni  an  pie  del  caslel  ferait. 
(Rem.    de   Beaojeu,   li  Biaus   Deaeonnens,    18CS, 
Hippeau.) 

Quant  li  amirans  voit  nos  François  si  feranz. 
Et  il  vit  le  secours  qui  vennz  est  si  granz. 

(Floovanl,  2007,  A.  P.) 

RoUans  et  li  sien  frirent  des  esporons  a 
l'asanbler.  (Chron.  anc,  ms.  de  la  biblioth. 
de  Tournai.) 

L'Anglois  feroit  de  toute  sa  force  après 
lediot  messire  Jaques  :  et  feroit  de  mail, 
de  taille,  et  d'estoc,  après  le  visage,  qu'il 
voyoit  nu  et  découvert.  (0.  de  la  Marchk, 
Mém.,  I,  17,  Micbaiid.) 

Cenlx  qui  de  glayve  ferroni 
Pour  certain  de  glayve  mourront. 
(Cons.  du  Nonv.  Mme',  Anc.  Th.  fr.,  I,   l.) 

—  En  particulier,  piquer  de  l'éperon  ; 

Dusqu'a  Monjoie  si  ferrantles  nieu'i, 
N'i  ot  paien  qui  aine  i  demorast 
Por  gaaig  faire,  ne  joste  dcraaodast. 

(Raimbert,  Ogier,  'J47,  Barrois.» 

Feranl,  ferant  l'en  a  mené, 
Tant  qu'el  porce  l'aembatu. 

(Aire  per.,  Richel.  2168,  F  10».) 
Joslc  l'ove  don  Rin  les  anmoinent  fernnl. 
(Floovanl,  545,  A.  P.) 

—  Réfl.,  se  frapper  soi-même  : 

Sur  la  queue  de  la  dite  pelle  a  un  pelli- 
can  qui  se  pert  du  bec  en  la  poitrine. 
(1360,  Invent,  du  duc  d'Anjou,  n»  312,  La- 
borde.)  i 

Oui  me  tient  que  je  ne  me  fiere,  \ 

Et  qu'a  ce  coup  je  ne  me  Ine  ?  ! 

(Villon, Grun/  TesY.,  les  Regrets  de  la  belle  Heaaim.,  ' 
Jouaast,  p.  43.) 


—  Se  jeter,  se  précipiter  avec  ardeur: 
.1.  vens  lor  sant  qui  lor  vient  de  la  mer, 

Fiert  s'en  la  voile,  plus  tost  le  fait  aler. 

{Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f°  1S6''.) 
A  tant  se  fiert  en  une  chambre  et  fet  si 
grant  duel  que  plus  ne   puet.  (Artur,  ms. 
Grenoble  378,  f°  S».) 

Lor  se  fereni  avant  cens  Paiens  maleis. 

(Prise  de  Pitmp  ,  4fi39,  Mnssafia.) 
Si  ouvriron  la  porte  coiement  a  chelé. 
Et  puis  si  nous  ferron  es  loges  et  es  très. 
{Gaufrey,  8089,  A.  P.) 

Li  voile  fut  levée 

On  li  vens  se  feri  de  telle  randonnée 
Que  plus  tost  va  par  mer  c'oisiaus  par  lo  ramee. 
(fi.  de  Seb.,  iv,  3,  Bocca.) 
Se  fiert  m  la  mer.  (Mandev.,  ms.  Didot, 
f°  3  r».) 

^  Et  le  vent  se  fiert  en  les  voilles,  et  ilz 
s'en  vont  si  rudement  que  en  peu  d'eure 
on  en  perdit  le  veoir.  (J.  d'Arras,  Melus., 
p.  128,  Bibl.  elz.) 

Le  feu  se  ferit  en  la  dite  maison,  qui  fut 
consommée.  (J.  Molinet,  Chron. ,ch.  civ, 
Bucbon.) 

Quand  messire  Jaques  veit  le  varlet  en 
danger,  il  se  ferit  au  plus  espes  de  la 
presse,  l'espee  au  poing.  (0.  de  la  Marche, 
Mém.,  I,  24,  Michaud.) 

L'oyseaude  proye  se  fiert  parmi  les  cou- 
lombs. (1d.,  ib.,  I,  23.) 

Et  Gallehaut  conmande  a  ceulx  qu'il 
amenoit  qu'ilz  se  ferissent  tous  en  eulx  a 
desroy.  (Lancelot  du  Lac,  1'=  p.,  ch.  36, 
éd.  1488.) 

Atant  se  perl  en  une  chambre,  et  fait  tel 
deuil  que...  (Ib.,  1"  p.,  ch.  53.) 

—  Aborder  : 

Et  s'en  vinrent  ferir  ou  havene  de  l'Es- 
cluse.  (Froiss.,  Chron.,  I,  434,  Luoe,  ms 
Rome.) 

—  Neutr.,  aboutir,  toucher,  atteindre  : 
La  quinte  pece   se  tient  d'une  part  a  la 

treille...  et  fiert  ou  chemin  par  ont  l'om 
vait  de  la  Rochele  a  Sangon.  (Mai  1263, 
S.  Berthomé,  Bibl.  la  Rochelle.) 

On  fé  Aynart  qui  est  on  fé  de  Rochef- 
fort,  qui  se  tient  d'une  part  ans  vignes  Ar- 
naut  Robert  et  fierl  ou  chemin  si  ciîm  l'om 
vait  de  la  Rochele  a  Dompere.  (Ch.  de 
mai  1273,  Fontevr.,  la  Rochelle,  feu.  2, 
sac  1,  Arch.  Maine-cl-Loire.) 

Les  terres  qui  fièrent  ou  chemin  dessus 
dit.  (Ib.) 

Daus  quels   l'une   pièce   fiert   des  dons 
cheps  on  dit  chemin.  (Ch.  de  fév.  1275,  ib.) 
Dou  fossé  qui  est  et  fiert  a  l'estier  dou 
port.  (1315,  Arch.  JJ  52,  f  80  r».) 
Mainte  montaigne  hante  et  fiere 
Si  qa'il  pert  que  jusqu'au  ciel  fiera. 
(CuR.  DE   PisAM,  Liœe  du  chemin  de  lonij  eslude. 
1447,  Piischel.) 

—  Tomber  : 

Vers  soi  par  tel  hair  l'estreit 
Que  en  terre  le  flst  ferir. 

(Florimont,  Richel.  333,  f"  38''.) 


De  sa  sagt'sce,  ne  de  sa  prouece,  ne  des 
autres  bonnes  vertuz  qui  a  tel  homme 
fièrent.  (1295,  Arch.  J  436,  pièce  36.) 

—  Infin.  pris  subst.,  action  de  frapper, 
coup,  bataille  : 


En  l'ombre  des  banieres,  an  frir  des  espérons 
S'en  vint  poignant  Betis. 

(Yeus  dou  paon.  Richel.  1554,  f°  13  v^.) 
Rispens  de  Nantes,  cui  11  ferirs  agrée. 

(Gaydon.  2975,  A.  P.) 
Et  vient  celé  part  au  ferir  des  espérons. 
{Artur,  Richel.  337,  f»  170^) 

—  Ferant,  part,  prés.,  qui  frappe  : 
Grant  fu  la  torbe  des  fuianz 

E  grant  la  turbe  des  feranz. 

(Vi^ACE,  Hou,  3»  p.,  4153,  Andresen.) 
Coatiaus,  miséricordes  nues 
Cou  I  panmoie  a  droites  certes 
Sont  la  mennement  offertes 
Si  con  li  feraiil  les  abonnent. 

(GniAKT,  Roy.  Iign.,  16180,  W.  et  D.) 

—  Ferant  bâtant,  loe.,  rapidement  : 

Sy  en  fut  adverti  le  duc  qui,  ferrant  bat- 
tant, envoia  devers  luy  trois,  quatre  mes- 
sages. (Chastellain,  Chron.,  TII,  207, 
Kerv.) 

Mais  râler  l'en  convint  tantes,  fernnl  bastant. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  8222,  Chron.  belg.) 

Doviers  Tonrs  en  Touraine  s'en  vont  ferant  hâtant. 
(/*.,  2641.) 

Ceulx  d'Audenarde  les  poursuivirent  fe- 
rant bâtant,  courans  et  occisans  jusques 
en  leur  fort.  (J.  Molinet,  Chron.,  ch.  cvni, 
Buchon.) 

—  Bâtant  ferant,  dans  le  même  sens  : 
Le    chevalier,  mortelement    courouchié 

du  cas,  s'en  revint  battant  ferant  devers  le 
duc  lui  faire  sa  plainte.  (ChastellaO, 
Citron.,  m,  142,  Kervyn.) 

—  Féru,  part,  passé,  frappé,  battu  : 

IX  sexters  de  froment  feruz....  Et  pour 
cause  de  ce  que  ledit  blé  fut  mesuré  et  non 
mye  féru.  (1380,  Enquête,  Chap.  de  N.-D. 
de  Chatellerault,  Arch.  Vienne.) 

La  terre  aussi  non  froissée  et  férue 
Par  homme  aucun,  du  soc  de  la  charne, 
Donnoit  de  loy  tons  biens  a  grand  planté. 

(Cl.  Mar.,  JIM.  d'Ov.,  1.  1,  éd.  1396.) 

—  Fig.,  frappé  : 

Lesquels,  outre  l'obéissance  qu'ils  luy 
avoient  vouée,  estoient  férus  d'une  crainte 
de  pis,  si  Charles  retournoit  en  ses  an- 
ciennes possessions  de  la  Sicile.  (Pasq., 
Reeh.,  m,  15.) 

Qui  est  une  fois  feru  et  touché  au  vif 
de  ces  maux  la,  il  y  a  peu  d'espérance  de 
sa  convalescence.  (Cn.iRR.,  Sag.,1.  1,  c.  6.) 

—  Touché  d'amour  : 

Car  d'aucnn  bien  je  ne  fuz  secouru 
De  celle  la  pour  qui  j'estois  feru. 

(Cl.  Mar.,  Templ.  de  Cup.,  éd.  1390.) 

Je  fu  feru 

Au  vif  pour  ceste  ey 

(.1.  A.  DE  Baif,   l'Eunuque,  m,  5,  éd.  1573.) 

—  Qui  frappe  : 

Ces  armes  luisent  ou  solans  est  férus, 
El  ces  ensaignes  et  cil  doré  escns. 

(Raimbert,  Ogier,  12332,  Barrois.) 

—  Doué  : 

Avis  me  fu  que  tout  renluminay 
De  la  beauté  dont  elle  cstoH  férue. 
(E'jsT.  Deschamps,  Poés.,  III,  346,  A.  T.l 

—  Escusson  feru,  écusson  reproduisant 
en  relief  l'écu  fleurdelisé  du  roi  : 

Dix  huit  platz  d'argent,    dorez,  dont  les 


FER 

six  ont  sur  les  hors  en  manière  d'escussons 
férus,  a  ûeurs  de  lys.  (i380,  Inv.  de  Ch.  V, 
n°  1S60,  Labarte.) 

FERiTÉ,  s.  f.,  férocité,  dureté  : 
Cestu^  sera  homme  cruel  qui  excédera 

la  ferité  de   toutes   bestes.  (La  Mer  des 

hystoir.,  t.  I,  P>  73'',  éd.  1488.) 
Il  fut  tant  perturbé   de  la  ferité  d'une 

intoUerable  ire   que  plus  ne  peut.    (Bo0R- 

GOING,  Bat.  Jud.,  I,  43,  éd.  1S30.) 

T)p  qnoy  sert  pins  aa  monde  verittî 
Ven  qu"il  y  a  si  1res  grant  rarilé 
De  gens  Tonlans  vérité  faire  et  dire. 
Mais  sont  si  plains  de  fanlse  ferité 
Qu'en  leur  parolle  il  n'y  a  pnrilé 
Mais  faniseté... 
(J.  BocCHET,  Noble  Dame,  f  M  r",  éd.  1536.) 

FERiz,  feiriz,  feijriz,  s.  f.,  foire,  marché  : 
La  feyriz  débet  teneri  in  burgo  et  non 
alibi  et  ipsa  durante  per  quemlibet  diem 
possunt  vendi  pignora  sicut  in  die  sabathi 
dum  tamen  custodiantur  per  modum  de- 
bitum.  Item  durante  la  feyriz  domiuus 
débet  facere  venire  omnes  res  vénales  en 
la  feyriz,  soiiicet  in  burgo.  (1386,  Ptaict 
gén.  de  Lausanne,  Doc.  de  la  Suisse  rom., 
VII,  383.) 

Crier  la  feiriz.  [Comment.,  ib.) 
Nundina,  gallice  feriz.  (1522,    Gruyère, 
Doc.  de  la  Suisse  rom.,  XI,  262.) 

FERLANDE,  S.  f.,  nom  CH  Anjou  et  en 
Bretagne  de  la  monnaie  de  billon  appelée 
ailleurs  sou  ou  sou  marqué  ;  Savary  des 
Bruslons  dit  frelande  ou  ferlande  : 

Donnez  moi  nne  ferlande. 
Je  vons  dirai  ma  chanson. 
(Vieille  chanson  breloime,  dans  le  Dict.  élijm.  de 
Ménage,  éd.  1750.) 

Cf.  Ferlin. 

FERLiER,  fîerloier,  v.  a.,  lier,  attacher, 
enchaîner  fortement  : 
Iloces  sui  tost  ferliez. 
De  diables  mnlt  escriez. 

(S.  Brandon,  13S4,  Michel.) 

Pnr  les  genz  prises,  ferliees, 
Chaenees  e  embuiees, 
Ilokes  tenir  e  gnarder. 

(Bes.,  D.  de  Norm..  I,  in27,  Michel.) 
En  la  chartre  de  Chaelons 
Le  tint  en  bnies  ferliez. 

(Id.,  ib..  II,  '295:;{l.') 
Pnr  quant  s'otfait  sa  plaie  benderct  fîerloier. 
Dune  bende  de  pale  estroitement  lacier. 

(Roum.  d'Alix.,  f  26'',  Micholanl.) 

—  Ferlié,  part,  passé,  enchnîné  : 
Petit  pris  avoir  ferlié. 
Celui  lieg  a  bien  emploie 
Dont  l'en  pnet  faire  son  cornent. 
{Court.  d'Arloix,  Richcl.  19152,  f  83'.) 

FERLIN,  ferlyng,  fretin,  feltin,  félin, 
ferrin,  follin,  s.  m,,  petit  poids  dont  se 
servaient  les  orfèvres  et  les  monnayeurs. 
Il  fallait  quatre  ferlins  pour  faire  un  ester- 
lin  et  vingt  esterlins  pour  faire  une  once; 
d'après  Savary  des  Bruslons  le  marc  était 
composé  de  6i0  félins  : 

.XV.  estellins  et  .m.  fellins  d'argent  tin 
(1329,  Aroh.  K  42,  pièce  6.) 

Pour  6  esterlins  et  un  follin  d'or  fin,  à 
63  escus  le  marc,    16'.    p.  l'escu.    (13S2, 


FRR 

Compt.  de  La  Font.,  Douet  d'Arcq,  Compt. 
de  l'Argent.,  p.  124.) 
6  estellins  et  un  ferliii  d'or  fin.  (Ib.) 

Un  esterlin  et  un  ferlin  de  rubis  d'A 
lexandrie.  [Comptes  royaux,  1403-1423, 
Arch.  nat.) 

Pour  la  vente  d'une  petite  coquille  d'or 
pesant  demi  once,  demi  félin  mains.  (1438, 
Arch.  hospit.  de  Paris,  II,  119,  Bordier.) 

—  Monnaie  qui  valait  le  quart  d'un 
denier  : 

Arse  est  la  terre  et  le  pales  parrin. 
Par  dehors  mur  n'a  vaillant  .i.  fretin. 
(Les  Loh.,  Richel.  1622,  f  277  v».) 
De  çou  qu'aves  laissiet  ne  vous  soit  «a  fretin. 
(Cher,  au  cygne.  6863.  ReilT.) 
Encor  le  (Narbonne)  tiennent  .xx.mile  .Sarrazin 
Qui  ne  vons  doatent  vaillissant  un  ferrin. 

(Aijm.  de  Nmii.,  Uichel.  2i369.  p.  ",*'.'' 
Qni  vault  la  moitié  d'un  frilin. 
'Renart.  Snppl.,  var.  des  t.  3I6(!-9I,  p.  87, 
Chahaillc* 

On'il  en  prcsist  .i.  estrelin. 

Non  voir  le  quart  d'un  seul  ferlin. 

(Mir.  de  SI  F.loi,  p.  -109,  Peigné.) 
Et  boues  maailles  fretins. 
(Fait,  des  Angl.,  Richel.  19152.  f»  -17  v\) 
Mais  Giufrois  n'en  donnoit  le  monte  d'un  fretin. 
(B.  de  Seli-,  vu,  210,  Bocca.) 
Veroiement  te  dy  jeo  que  tu  ne  isseras 
de  illokes,  si  la  que  tu  rendes  le   derrein 
ferlyng.  [Bible,  S.  Mathieu,  ch.    v,  Richel. 
1.)   Lat.,  donec  reddas  novissimum  qua- 
drantem. 

L'un  desquels  dist  a  l'autre  qu'il  avoit 
gelté  deux  fretins  a  une  foiz,  qui  n'estoit 
pas  chose  accoustumee  au  dit  jeu  (de  bre- 
land).  (1445,  Arch.  JJ  176,  pièce  371.) 

Nom  propre.  Ferlin. 

FERLYNG,  VOir  FERLIN. 

FERJiABLE,  adj.,  ferme,  valide  : 

Car  malfax  l'avoit  amusée 
Qui  a  ce  l'avoit  ansee. 
Tant  quains  vailes  fermahtes  fit 
Et  sa  fiance  en  gaige  mit 
Qui  tant  par  son  barail  feroil 
Qui  li  prodons  alnigieroit. 
iOe  l'Armile  que  ta  femme  vonloil  tempter,  p.  29, 
Keller.') 

FERMAiL  ,  fermeil,  fermai  ,  fermait, 
fremail,  fremal,  fremau,  farmail,  farmal. 
frumail,  frumal,  s.  m.,  ce  qui  sert  à  fer- 
mer, verrou  : 

Le  fermai  oste  de  la  reiUe. 

(Renan,  13083,  Mcon.) 

—  Fermoir,  agrafe  dont  on  se  servait 
pour  attacher  les  manteaux,  les  chapes, 
les  baudriers,  les  robes  des  dames  : 

Fremal  et  çainture  avenant. 

(Perceml,  ms.  Mons,  p.  4'',  Potvin.) 

Fremauts,  afices  i>t  anel. 

(Gamain,  1838,  Hippcin  ) 

Fremau  d'or  et  çainlurete 
Vos  donrrai  de  fin  argent. 

(Rom.  et  pasi.,  Bartsch,  II,  71.  J2.) 
One  n'amai  fors  Marion, 
La  cortoise  et  la  vaillant 
Qui  m'a  doné  riche  don, 
Panetière  de  cordon. 
Et  prist  mon  fremal  de  plom. 
(  l'iiiBAUT  DE  Blazon,  Pastorelte,  ap.  Tarbé,  Chaii- 
soim.  de  CItampagne,  p.   19.) 


FER 


757 


ICi  d'or  avoit  rice  fermai 
l'ont  plain  de  piercs  a  esmal. 

(MousK.,  Cliron.,  2952,  ReilT.) 
Un  frimai  eut  el  pis  devant... 
(PllU,.    DE    Kemi,  ]ean  et  ISlonde,  4715,   Bordier, 
p.  253.) 

Mes  el  ot  son  col  deffermé, 
Qn'el  avoit  ilnec  en  présent 
A  nue  dame  fet  présent, 
N'avoit  gneres,  de  son  fermai. 

(Rose,  117-2,   Méon.) 
...  De  son  fermau. 

(Ib.,  Vat.  Chr.  1858,  V   H'.) 
Fermons,  çaintnres  et  anians 
Li  envoie. 

(Le  Lai  dit  conseil,  p.  96.  Michel.) 
Gros  fremaus  et  grosses  afiqnes. 
CSarrazin,    Rom.  de  Ham,  Michel,  Hisl.  des  ducs 
d:  Norm.,  p.  312.) 

.le  Bernard,  chevalier,  sires  de  .Moroeul, 
voel  que  elle  (ma  fille)  ait  le  couronne 
d'or  et  le  fremail  a  couvercle.  (1302,  Cart. 
Esdras  de  Corbie,  Richel.  I.  17760,  1'°  101.) 

M.  Jehan  de  Monssures.  —  D'argent  a 
une  croiz  noire  a  .v.  fremeaux  d'or  sur  la 
croiz.  [Armor.  de  Fr.  de  la  fin  du  xiv  s.. 
Cab.  hist.,  VI,  198.) 

Fermaulx  et  fleurs  de  lyz  d'or.  (1380, 
Inv.  de  Ch.  V,  p.  35,  Labarte.) 

Ung  fermait  d'or,  a  pendre  les  bourses 
en  la  poictrine.  [Ib.,  n"  690.) 

Ung  fermait  d'or,  a  mectre  troys  plumes. 
[Ib.,  n''2906.) 

Une  bible  en  latin,  couverte  de  cuir 
rouge,  a  quatre  fermaus  dorez  esmaillez. 
(1394, /nu.  des  Ducs  de  Bourgogne,  n<'S626, 
Laborde.) 

Il  n'en  souvient  fors  de  un  riche  fer- 
mail,  (frais,  de  Bich.  Il,  p.  108,  Vi'illiams.) 

Et  sont  parées  nos  espousees  dos  far- 
maulx  de  Quincampois.  [Esbatement  du 
mariage  des  .un.  filz  Hemon.) 

Fermail,  firmaculum.  (Gioss.  gall.-lat., 
Richel.  1.  7684.) 

Un  frumal  d'or  a  un  rubis  d'orient. 
[Beg.  aux  test,  1412-28,  f"  7,  Arch.  mun. 
Douai.) 

Joyaux,  fremaux,  aneaux,  diamans. 
[Trahis,  de  France,  p.  59,  Chron.  belg.) 

Colliers,  fremaulz,  aneaulz  et  chaintures 
d'or  et  pierres  précieuses,  (xv"  s..  Second 
mariage  et  espousement  entre  Dieu  le  filz  et 
i'ame  pécheresse,  ms.  Valenciennes  233, 
[»  28  V».) 

Puis  mist  ung  chappeau  de  roses  sur 
son  chief,  et  luy  attachierent  ung  fermail 
moult  richement  garny  de  pierreries.  [Gé- 
rard de  Nevers,  II,  xvill,  éd.  1723.) 

Et  sur  le  devant  (du  chappeau)  estoil 
ung  petit  fremail,  sur  lequel  y  avoit  ung 
moult  bel  et  riche  diamant.  (Mathieu  d'Es- 
COUCHY,  Chron.,  I,  238,  Soc.  de  l'H.  de 
Fr.) 

Dessus  si  avoyent  leurs  manteaux 
Tant  de  grosses  perles  barrez, 
Fermantz  a  moult  riches  fermeaiiLi 
Et  puis  leurs  chapperons  fourrez. 
(Martial,  .\rrets  d'.lmours,  I,  éd.  1533.) 
Et  mirent  l'aornement  de  leurs  fermaulx 

en   orgueil.   [Bible,   Ezechiel,   ch.    7,    éd. 

1343.) 

On  trouve  encore  en  plein  xyu"  siècle  : 

Portoit  ordinairement  une  escarcelle  de 

velours    violet    à    sa   ceinture,  avec   des 


7S8 


FER 


FER 


FER 


termaux  d'argent  doré.  (Maroll.,  Mèm., 
f.  I,  p.  29.) 

—  Fermait  désignait  aussi  une  sorte  de 
ceinture  : 

Anciennement  on  avoit  accoustumé  de 
vestir  et  parer  les  espousees,  on  donnoit  a 
l'espousee  un  anneau,  une  couronne  et 
un  fermail.  Le  fermail  estoit  une  ceinture 
en  laquelle  y  avoit  un  fermail  d'or  ou  d'ar- 
gent, selon  la  qualité  des  personnes,  parce 
qu'alors  on  avoit  accoustumé  de  porter 
des  ceintures  de  tout  or  ou  d'argent,  quel- 
que riches  que  fussent  les  espoux  ou  es- 
pousees, dont  on  remarque  le  vieil  pro- 
verbe, que  bonne  renommée  vaut  mieux 
que  ceinture  dorée,  c'est  a  dire  enrichie  de 
clous  et  fermail  d'or.  (Bout.,  Somme  rur., 
ap.  Laborde,  Emaux.) 

—  Collier  : 

Por  CD  fnrmal  ke  je  prix  de  Perrin. 

{nom.  el  pnsl.,  Bartsch.  Il,  51,11.1 

Monile,  fermeil  que  l'en  met  a  la  poi- 
trine des  femmes.  (Gtoss.  gall.-lat.,  Ricnel. 
I.  7684,  ap.  T)nc.,Firmale.) 

Ung  fermail  ou  monile.  (Violier  des 
Hist.  rom.,  c.  cv,  Bibl.  elz.) 

Le  (email  faisoit  a  celluy  qui  le  portoit 
sus  son  estomach  obtenir  tout  ce  que  son 
cueur  pouvoit  souhaiter.  (/6.) 

FEHM  AILLE,  -  uilhe,  f  remaille  ,  fre- 
malle,  frameille,  s.  f.,  agrafe  : 

De  bons  Qorins  d'or,  fermailles  et  joiaulx. 
(Jeh.  LE  Bel,  Chron.,  II,  188,  Polain.) 

Item  deux  frameilles  d'argent  en  façon 
de  chapelet.  (1397,  Arch.  JJ  153,  pièce 
53.) 

Une  beste  tout  chargiee  de  fremailles  et 
d'or  tramblant,  le  plus  dru  que  faire  se 
peut.  (1427,  Inv.  des  Ducs  de  Boutgogne, 
H"  868,  Laborde.) 

—  Chaîne,  collier,  et  fig.  dépendance  : 

Les  gros  larrons,  les  pendera  l'en  point  ? 
Noos  liendront  il  tonsjonrs  en  lenr  fermante  f 
(farce  de  Marchandise,  Ane.  Th.  fr. ,  III,  250.) 

—  Enjeu, gageure,  promesse,  traité,  ac- 
cordaille  : 

Entre  moi  et  cesle  chienaille 
Monlt  a  ^rant  chose  en  la  fermaille. 

(Renan,  1903,  Méon.) 
Tant  qn'as  valiez  fermaille  fist 
U  sa  fiance  en  gage  niist 
Qne... 

(Yie  des  Pères,  Richel.  23111,  f°  6».) 
Qnant  faites  forent  ces    fremailles, 
Pnis  parolent  des  esposailles. 

(Parlon..  10521,  Crapelet.l 
Vons  saves  bien  de  fi,  sans  faille, 
Que  l'aotrier  fesimes  fiemnille 
Eatre  moi  et  l'enfant  Gerart. 
(GiRE.  DE  MoNTR.,  Violellc,   732,  Michel. 
F.t  g'i  met  denrée  de  vin. 
Fait  li  vilains,  par  saint  Martin. 
Issi  fa  fête  la  fermaille, 
(De  la    Croie,    Monlaiglon   et  Raynand,  l'atliaiu, 
111,47.) 

Et  che  ne  poroie  ,jou  croire  en  nulle  ma- 
nière ;  et  je  ferai  'la  fremalle,  s'il  vous 
plaist.  {Li  Contes  dou  Roi  Flore  et  de  la 
Bielle  Jehane,  Nouv.  fr.  du  xiil'  s.,  p.  98.) 

Mes  or  se  taist  li  contes  de  lui  et  paroUe 
de  monsegneur  Raoul,  ki  fu.  en  grant 
pensée  coument  il  peuust  eaeenier  la  fre- 
malle. (n.,  p.  99.) 


Et  il  en  viencnt  au  segnor,  et  fu  recor- 
dee  la  fremalle,  et  le  fiancierent  a  tenir  de 
recief.  (/&.,  p.  99.) 

Si  hom  fait  fermailhe  au  seigneur  de  la 
ville.  ICout.  de  Charroux,  39,  Fonteneau, 
Bibl.  Poitiers.) 

Samson  Fortin  avoit  fait  une  fermaille 
a  .XXX.  robes  de  saye  avecques  certains 
gens  qu'ilz  ne  pourroient  pas  deviner  cer- 
taine devinaille.  Sy  advint  que  sa  femme 
ne  li  fina  tant  parler  qu'elle  sceut  que  c'es- 
toit  et  tant  qu'il  lui  descouvry  le  fait  de 
la  devinaille,  et  quant  elle  le  sceut,  elle  en 
descouvrit  son  seigneur,  et  lui  fist  perdre 
la  fermaille  de  .xxx.  robes  de  saye.  {Liv. 
du  Cliev.  de  La  Tour,  c.  lxxiv,  Bibl.  elz.) 

Ne  jouez  pas  trop  envieusement  et 
n'aiez  mie  le  cuer  trop  ardant  de  gaingner 
petites  fermailles.  (Ib.,  c.  cxxiv.) 

Comme  par  plusieurs  fois  il  eust  esté 
parole  de  faire  mariage  combien  que  fien- 
sailles,  ne  fermailles  n'eussent  pas  esté 
sur  ce  faites.  (1363,  Arch.  JJ  101,  pièce 
46.) 

Quand  ils  orent  beu,  firent  une  fer- 
maille àe  commun  accort,  que  le  premier 
qui  diroit  oyl  paieroit  l'escot.  (1375,  Arch, 
JJ  108,  pièce  93.) 

Vostrc  terre  me  délaissiez. 

Et  ce  fait  ci  m'acomplissez  : 

Vei  ci  fermaille. 

(Mir.  de  iV.-O.,  Comment  Ostes  perdi  sa  terre, 

Th.  fr.  au  mo'j.  âge,  p.  HT.) 

—  Faire  fermaille,  affirmer  : 

Car  II  uns  fiert  sas  l'autre  et  maille 
Et  com  plus,  ce  te  fais  fermaille. 
Se  bâtent  fort  et  aigrement. 
(W.iTBiQDET,   Tournoi  des  dames,  319,  Scheler.) 

Bresse,  fromaille,  froumaille,  fiançailles. 
Forés.,  frouviaille,  fiançailles,  promesse 
de  mariage. 

FEUMAiLLET,  fremaillet,  fremailet,  fie- 
malet,fermillet,fremillet,fermeitlet,fermelet, 
farmaillet,  formailet,  s.  m.,  petit  fermail, 
agrafe,  boucle,  quelquefois  ornement  qui 
pendait  au  col,  au-dessous  du  collet,  selon 
l'explication  de  D.  J.  François,  dans  son 
Vocab.  Austras  : 

Un  fermeîel  d'or  noelé 
En  une  conple  seelé 
Li  mist  al  col  nne  pacele. 
(Chrf.st.,   Erec  et  En.,  Richel.   U20,  f^  7'.) 

Vons  avères  ma  chaintnrete, 
M'anmosniere  et  mon  frematet. 
(A.  DE  L4  Halle,  li  Qieiis  de  Robin  el  de  ilarion, 
Coussemaker,  p.  364.) 

Un  fermeillet  de  fin  or.  {Grand.  Cron.  de 
Fr.,  les  Gestes  le  roy  Lothaire,  i,  var.,  P. 
Paris.) 

Lors  Mellosigne  ala  onvrir 
Ung  escrin  d'ivoire,  on  estoit 
Ung  fermeittet  qni  moult  valoit, 
Garny  de  pierres  précieuses 
Et  de  perles  raoult  vertueuses. 

(Mehisine,  1272,  Michel.) 

Je  vous  envoie...  un  petit  fremailel  pour 
vostre  ymage.  {Correspond.de  G.  MachauH 
et  de  sa  dame  par  amour,  p.  146,  Tarbé. 

.\n  col  aies  on  farmoillel 
Poi  pairant  on  un  esmatllet. 

(Clef  d'amour,  p.  U,  Tross  ) 


Si  mengiames  et  humes,  el  reprendre 

De  leurs  joyanli 
Il  nous  covint,  non  fermillez  n'aniaulx. 
Mais  boarsetes  ouvrées  a  oysiautx 
D'or  et  de  soies,  ceintures  et  laz  biauli 

Moult  bien  ouvrez. 
(Ch.  dePisax,  Dit  de  Poissy.  Richel.  833,  f»  78*'.^ 

Pour  un  autre  petit  fermeillet,  de  quatre 
balais  et  quatre  perles,  que  nous  avons 
donné  ledit  jour  a  nostre  valet  trenchant 
Robin  le  Tirant,  .c.  frans.  f  18  janvier  1377, 
Léop.  Delisle,  Mand.  de  Ch.  V,  p.  797.) 

En  formailez  et  en  bosses  de  livre.  (1392, 
Inv.  des  biens  d'E.  Marchant,  Inv.  des 
meubl.  de  la  mair.  de  Dijon,  Arch.  Côte- 
d'Or.) 

Un  fermaillet  a  un  diamant  ou  millieu. 
Mort  de  Rtch.  Il,  p.  109,  Williams.) 

Et  leur  donnoit  joiaulx,  verges  d'or  et 
fremaillets,  a  chascune  selon  ce  qu'il  veoit 
ot  concepvoit  qu'elle  le  valloit.  (Froiss.. 
Chron.,  XIV,  43,  Kerv.) 

Leur  apportent  gans  on  conrroyes, 
Pelices,  anneanlx,  fremiltez-. 
Tasses  d'argent  on  gobelez. 
(E.  Descbamps,  Mirouer  de  Mariage,  p.  208,  Cra- 

pelet.) 

Puis  donna  le  roy  a  son  fils  un  drageoir, 
garny  de  pierres  pretieuses,  avec  un  très 
riche  fermillet.  Et  le  roy  d'Angleterre 
donna  a  son  père  un  autre  fermillet.  qui 
avoit  esté  au  feu  roy  Jean.  (Juv.  nES  Urs., 
Hist.  de  Charles  VI,  an  1396,  Michaud.) 

Ausquels  fermeillez  (d'un  missel)  pendoit 
a  chascun  ung  las  de  soye  a  gros  boutons 
de  perles,  et  manchez  de  soye  vermeille. 
(1426,  Inv.  d'E.  de  Givry,  Arch.  Aube,  G 
2645.) 

Pour  ung  farmaillet  auxdites  heures. 
(1449,  Compt.  du  B.  René,  p.  175,  Lecoy.) 

Ung  fermillet  d'or,  appelé  les  trois  frères, 
garny  de  trois  grans  tables  de  balays, 
d'ungros  dyamant  pointu  a  fasse  et  trois 
perles.  {Inv.  de  Charl.  le  Téméraire,  ap. 
Laborde,  D.  de  Bourgogne,  Pr.,  n"  2971.) 

Une  mitre,  brodée  d'argent  doré,  dont  le 
camp  est  de  satin  blanc  ou  milieu  .VI.  fer- 
milles  garnis  pareillement  de  voirres  bleux. 
{Ib.,  2210.) 

Ung  fermillet,  garny  d'une  pointe  ds 
dyamant  bleu  et  de  quatre  bonnes  perlée 
autour.  {Ib.,  3330.) 

Une  chennette  d'or,  ou  il  pendoit  ung 
fermillet  qui  bien  valloit.  il°  frans.  (J.  A0- 
BRION,  Journ.,  an  1494,  Larchey.) 

Fermeillet  d'or.  (Herberay,  Sec.  liv.  d'A- 
mad.,  c.  XII,  éd.  1535.) 

—  Amulette  : 

Un  fermaillet  qui  se  pend  au  col  pour 
préserver  de  poison,  Amuletum.  (R.  Est., 
Pet.  Dict.  fr.-lat.) 

Ce  que  aussi  fait  la  dent  aiguë  du  chien 
enragé,  dont  on  est  mordu,  liée  au  bras  en 
une  bourse,  en  forme  de  fermaillet  ou  de 
eontrecharœe.  (Do  Pinet,  Dioscoride,  II, 
38,  éd.  1605.) 

FERMAiLLEURE,  fermcilkure,  s.  t.,  sorte 
d'agrafe  : 

A  laquelle  petite  cote  n'avoit  aucuns 
boutons,  ou  fermeilleures,  ou  couillez  fais, 
[Reg.  du  Chat.,  I,  131,  Biblioph,  fr.) 

FEUMAiLLiER,  fermailUr,  fremaillier, 
fermelier,  s.  m.,  ouvrier  qui  fabriquait  les 
agrafes  en  cuivre  on  en  fer; 


FER 


FER 


FER 


759 


Quiconqucs  est  fremaiUiers  de  laton  et  il 
[a]  œvre  qui  ne  soit  brunie  que  d'une 
part,  si  corne  de  fremaus  rons,  celé  œvre 
n'est  mie  souffisans.  (E.  Boil.,  Liv.  des 
mest.,  ^'  p.,  XLli,  li,  Lespiaasse  et  Bon- 
nardot.) 

Michel  le  fremaillier.  (Jurés  de  S.  Ouen, 

f°  101  r»,  Arch.  Seiae-Inf.) 
Pierre  le  fremaillier.  (Ib.,  f»  128  v.) 
Firmacularius,   fermelier.    [Gloss.  rom.- 

lat.  du  xv  s.,  Scheier.) 

PERMA.ILLIERE,  femiUliere,  fermillere, 
s.  f.  ;  c'étaient,  dit  M.  de  Laborde,  dans 
son  Glossaire  de  la  notice  des  Emaux,  de 
petites  agrafes,  et  peut-être  des  crochets 
dans  le  genre  de  ce  que  nous  appelons  des 
mousquetons  : 

Lyenardia  Hamon,  qui  avoit  appendu 
aus  boutons  ou  fermillere  de  son  jupon  une 
boursete.  (1319,  Arch.  JJ  100,  pièce  363.) 

Une  autre  seinture,  d'un  tissu  de  soye 
tanné  ;  et  n'y  a  que  la  boucle  et  le  mor- 
dant, et  sept  fermillieres.  (1380,  Inv.  de 
Charles  V,  n»  34,  Labarte.) 

Rompi  et  froissa  a  une  pierre  les  ays 
dudit  bréviaire,  et  les  fermaillieres  d'ar- 
gent qni  esloyent  en  icellui  porta  vendre. 
(Reg.  du  Chdl.,  1,  218,  Biblioph.  fr.) 

FERMAL,   voir  FEBMAIL. 

FERMANCE,  foermaitclie,  s.  f.,  ce  qui 
ferme,  fermeture  : 

Qne  naos  ne  lit  enforcemeni 
D'eDviroo  i'ost  Uo  granz  fossez 
De  travaux  delez  adossez, 
De  paliz  ne  d'antre  fermance. 
(i.  dePriobat,  Vegece,  Richel.  IGOi,  f<>.iO''.) 

Et  encore,  au  xvu*  s.  : 

Ne  seront  faites  murailles  contre  mu- 
railles, parois  contre  parois,  en  quel  lieu 
que  ce  soit,  mais  devra  une  seule  servir 
de  séparation  ;  et  pour  ce,  le  voisin  sera 
obligé  de  donner  fermance  dans  sa  mu- 
raille. (1688,  Ord.  des  arts  et  met.  de  Be- 
sançon, Ord.  coucern.  les  bâtim.,  xxil.) 

—  Fig.,  garantie,  caution,  gage  : 

Encbil  foermanche.  {Ch.  de  Ren.  d'Hau- 
court,  Pr.  de  l'H.  de  Cambray,  18.) 

La  pais  laudine  ne  fust  pas  faite  par 
aliances,  mes  par  promesses,  par  sponsion 
et  pièges  ou  fermances.  (Bersuire,  T. Liv., 
ms.  Ste-Gen.,  f»  141".) 

Se  honme  ou  femme  de  ladicte  ville  et 
franchise  fait  fermance  a  Aigueparse  d'au- 
cune sonme  ou  d'autre  chose,  celluy  qui 
prendra  ne  sera  tenu  de  payer  mais  un 
setier  de  vin  ou  dix  huit  deniers  tant  seu- 
lement, supposé  que  la  fermance  fust  de 
grant  value.  (1462,  Ord.,  xv,  522.) 

Le  roy  le  leur  accorda,  et  de  ce  print 
hostages  et  fermances.  (N.  Gilles,  Ann., 
f  147  r»,  éd.  1492.) 

Nous,  dist  il,  sommes  pleiges  et  fer- 
mances qui  sonmes  assez  souffisans  en  ce 
qu'il  nous  appartienl.  {Prem.  vol.  des  grans 
dec.,  f-  142%  éd.  1330.) 

I.  FERMANT,  frumant,  adj.,  fermé  : 

Cambre  n'y  ont  laissié,  ne  loge  bien  fnmans. 
Que  tout  n'aient  cierquiet. 

(.Chev.au  cygne,  19227,  Reiff.) 
Bene    clausus   et  bien   fermanz.   (J.    de 
Aldet,  Serm.,  Richel.  I.  14961,  f"  28S  r».) 


2.  FERMANT, /"remant,  s.  m.,  ce  qui  sert 
à  fermer  : 

Por  les  fremans  et  por  les  sereures. 
(1304,  Trav.  aux  chat.  dArt.,  Arch.  KK 
393,  f»  21.) 

Item,  les  sepseaulmes  a  un  fermant 
d'argent.  (1347,  Inv.  de  J.  de  Presles,  Bibl. 
de  l'Ec.  desch.,XXXIX,91.)Impr., /'ermaMJ. 

Pour  ung  fermant  mis  au  pont  de  la 
porte  Bernier.  {Compte  de  J.  Chiefdail, 
1412-1414,  Forteresse,  ii,  Arch.  nuin. 
Orléans.) 

Ung  crampon  qui  tient  le  fermant  de  la 
serreure.  (Compte  de  Gilet  Baudry,  1416- 
1418,  Despence,  XLI,  Arch.  mun.  Orléans.) 

Lequel  Agnus  Dei  recepvoit  et  ouvroit  le 
dit  livre  dé  vie  fermé  a  sept  fermantz. 
(1483,  Entrée  et  séjour  du  roy  Charles  VIII 
à  Rouen,  Mém.  des  Ant.  de  Norm.,  i'  série, 
\'  vol.) 

Au  fermant  de  beril  (du  coffret)  est 
escript.  (1502,  Inv.  des  reliq.  de  Fécamp, 
Arch.  S.-Inf.) 

—  'Volets  qui,  en  se  fermant,  recouvrent 
un  tableau  : 

Uug  petit  tableau  d'or,  les  deux  fermans 
de  cristal  de  roche,  dedens  lequel  tableau 
est  une  notre  Dame,  aux  costez  deux 
anges  qui  tiennent  une  couronne  sur  sa 
teste.  (1536,  Invent,  de  Charles-Quint,  ap. 
Laborde,  Emaux.) 

Norm.,  Bessin,  fermant,  meuble,  tout  ce 
qui  se  ferme  à  clef. 

3.  FERMANT,  VOir  FERREMENT. 

FERMAU,  voir  Fermail. 

1.  FERME,  adj.,  fort,  fortifié  : 

Se  ne  fust  en  chastel  a  en  ferme  cité. 
(Wace,  Hou,  1'  p.,  4223,  Andrescn.) 

Semur,  bonne  ville  ferme.  (1461,  Cerche 
des  feux  du  bailliage  d'Auxois,  Arch.  Côte- 
d'Or,  B  11517.) 

—  ferme  de,  qui  excelle,  qui  est  dis- 
tingué par,  qui  possède  parfaitement  telle 
chose,  habile  à  : 

De  retorique  mnlt  savait 
Et  de  fisique  ffrs  estoit. 

(FhrimonI,  Richel.  792,  C  9*.) 

H  lit  le  brief,  car  il  rest  clers 
Kt  de  bien  lire  baus  et  fers. 

(Parton.,  2741,  Crapelet.) 

Et  11  provoa  estoit  boins  clers 
Et  de  plnisors  langages  fers. 

(Dlancand.,  2901,  Michclant.) 

Et  pour  ce  dist  li  sages  clers, 
Virgiles,  qui  rfe  sens  Tu  feis. 
(Alart,  Dis  des  Sag-,  Ars.  3142,  f°  141*.) 
Tulles  qui  moult  [u  sages  clers, 
De  toutes  clergies  plus  fers 
Que  tout  antre  maistre  de  pris. 

(ID.,  ib.) 

—  Ferme  de,  bien  arrêté  à  : 

Et  afin  que  toutes  celles  et  ceul.ï  qui  de 
ces  choses  oiront  parler,  sçaichent  et 
tiennent  fermement  que  les  volontcz  des 
dicts  chevaliers  sont  fermes  de  toutes  ces 
choses  accomplir.  (Le  Livre  des  faicls  du 
Mareschal  de  Boucicaut,  i'  p.,  ch.  39,  Bu- 
chon.) 

2.  FERME,  farme,  firme,  s.  f.,  cotïri'  : 


.XI.  livres  pour  avoir  faict  eu  plalte 
forme  l'eddiftication  de  une  tour  que  l'on 
avoit  délibéré  faire  au  boull  des  galleryes 
sur  le  gardin  de  le  halle,  pour  une  the- 
saurye  a  mettre  en  ferme  les  privilèges, les 
comptes  et  autres  besongnes.  (Compt.  de 
Douai,  1462-1463,  Arch.  mun.  Douai.) 

.xvill.  livres  au  hugier  Jehan  Aleaume 
pour  une  aumaire  faicte  en  forme  de  ferme, 
assize  au  petit  plaidoir  de  le  halle,  es- 
quelles  aumaires  sont  les  registres  aux 
consaulx,  priseries  de  grains,  sommations, 
etc.  (Compt.  de  Louai,  1547-1548,  f"  248, 
Arch.  mun.  Douai.) 

Tous  eontracts  et  obligations  passez 
par  devant  les  loi.x  eschevinalles  du  dit 
chef  lieu,  est  requis  que  lettres  en  soyent 
faictes,  et  un  double  d'icelles  mis"  an 
ferme,en  dedans  quarante  jours  ensuyvans. 
(Coût,  de  Valenciennes,  Nouv,  Coût,  gén., 
II,  971.) 

—  Tout  ce  qui  offre  de  la  résistance, 
mur,  porte,  barrière  : 

Nulle  ferme  ne  tient  contre  lui  une  tournois. 
(.Ieh.  des  Preis,   Gesie  de  Liège,  17320,  Scheier, 

Gloss.  philol.) 

Atant  chevauchèrent  les  deux  cheva- 
liers, jusqu'à  ce  qu'ilz  trouvèrent  le  pont, 
mais  deffense  y  avoit  pour  gens  de  che- 
val, car  il  y  avoit  une  belle  ferme  auprès 
d'ung  pillier,  auquel  pendoit  un  cor  d'i- 
voyre.  (Perceforest,  V,  f"  87%  éd.  1328.) 

—  Statut  ; 

Il  seroit  plus  convenable  de  refaire  la- 
dicte halle,  et,  en  ce  faisant,  ediffier  par 
conseil  une  place  seure,  utille  et  conve- 
nable pour  mectre  les  dicts  privilèges  et 
fermes  de  ladicte  ville.  (Compt.  de  Douai, 
1462-1463j  Arch.  mun.  Douai.) 

—  Fermage  : 

Che  sont  les  fermes  ke  le  vile  de  Monst 
doit  a  vie.  (1260,  Montreuil  Arch.  J  385. 
Dufour,  Sit.  fin.  des  vill.  de  Pic.) 

Huit  muis  de  blé  chaacun  an  de  ferme 
li  dit  Guill.  a  promis  par  son  leal  créant 
rendre  etpoier.  (1278,  Arch.  S  43,  pièce  35.) 

Et...  moult  .III.  mines  aboitel  sans  paier 
farme.  (1377,  Charte  de  Beauv.,  D.  Gren. 
312,  n°  109,  Richel.) 

—  Bail  à  ferme  : 

Quiconques  veut  estre  meuniers  a  grand 
pont  a  Paris  estre  le  puet  se  il  a  molin  qui 
siens  soit  ou  a  ferme.  (E.  Boil.,  Liv.  des 
mest.,  i'°  p.,  Il,  1,  Lespinasse  et  Bonnar- 
dot.) 

A  la  ferme  et  aus  convenances  desus- 
diies.  (1278,  Arch.  S  45,  pièce  33.) 

—  Sorte  de  pourboire  : 

Ke  il  ne  prengent  autre  chose,  ne  de- 
niers, ae  firme.  (1270,  Reff.  anxbans,  Arch. 
S.-Omer  AB  xvill,  16,  u°  197.) 

—  Opposition  juridique  : 

Ferme  est  venir  par  le  deffendeur  tou- 
cher a  la  main  du  baile,  en  affirmant  qu'il 
a  bon  droit,  qui  porte  opposition.  (Coût, 
de  Dax,  Nouv.  Coul.  gén.,  II,  685.) 

3.  FERME,  ad].,  apocope  pour  eii/erme, 

i:ilirnie,  malade  : 

Leenz  a  une  grant  oieson 
Qui  lors  estoit  en  la  seson 
Plaine  de  fermes  et  d'enfers. 
(HuTEB.,  ne  sainte  Eiysabel,  Jub.,  U,  181, 1'  i-J.) 


760 


FER 


FER 


FER 


Cf.  Fermerie 

FERMEIL,   voir  FERMAIL. 
PERMEILLET,  VOir  FERMAILLET. 
FERMEIL.L.EURE,   VOir     FERMAILLEURE. 
FERMELET,  VOir  FeRMAILLET. 
PERMELIER,  VOir  FERMAILLIER. 

PERMEiMENT,  firmament,  s.  m.,  appui, 
fondement,  soutien  : 

E  apela  faim  sur  terre,  et  tut  le  ferme- 
ment de  pain  contribla.  (Lib.  Psaim.,  Oxf., 
civ,  15,  Micliel.) 

Ta  es  li  miens  fermemens. 
M'aie  et  mes  refajemcns. 

(Lib.  Psalm.,  lxx,  p.  307,  Michel.) 

Qu'a  lor  mort  n'a  regardement, 
INe  en  lor  plaies  fermemnl. 

Ob.,  Lxxii,  p.  309.) 
H    (S.    Pierre)    est  li  fermemens  de  la 
pierre  de  sainte  Eglise.  (Bruk.  Lat.,  Très., 
p.  71j  Chabaille.) 

Espee  ol  bone  bien  trenchant.  . 
E  chauces  de  fer  e  espérons, 
Por  fermement  les  botons. 

(Vie  du  pape  Grég.,  p.   .'13,  Lnzarche.) 
Li  quelx  pions  a  esté  mis    et   fondu  en 
un  membre   del   o   ou  li   firmamens   sera 
assis.  [Compt.  de    1391-92,   f"  339,    Arch. 
mun.  Douai.) 

Lyez  la  corde  a  une  des  chaînes  du  fer- 
mement qu'elle  ne  se  puisse  desnouer.  (Lan- 
relot  du  Lac,  vol.  II,  f"  102'',  éd.  1533.) 

—  Fortification  : 

Sel  requérons  moult  aîreemenl. 
Mal  le  garra  casteans  ne  fermemens. 
(Gérard,  de  Sap.  et    de    folie,  Richel.  IHl, 
f»  76  ï".) 

—  Chose  arrêtée,  certaine  ; 

Sire  sachez  quel  firmament. 
(Est.  de   C.oz,  Vilain  de  Yerson,  Mém.  de  la  Soc. 
des  antiq.  de  Norm.,  sec.  sér.,  II,  106.) 

FERMENT,  VOir  FEBRBMENT. 

FERMENTÉ,  S.  f.  ? 

En  estre  vraie  virgene  convient  moult  grant  purlé, 
Que  il  convient  c'on  ait  cner  et  cors  si  enté 
En  l'amor  Jhesucrist  et  en  sa  fermenté 
C'om  ne  pense  ne  die  ne  face  lasqueté. 

(Yrigier  de  solas,  Richel.  9220,  f  2  v».) 

FERMENTEE,  VOir  FROMENTEE. 

FERMER,  firmer,  fremer,  frumer,  verbe. 

—  Act.,  affermir,  rendre  ferme,  fixer, 
attacher  solidement,  retenir  : 

Lur  helmes  clers  uni  fermes  en  Inr  chiefs. 

Utot..  3865,  Mûller.) 
11  fermât  la  terre  sur  ewes.    (Psall.  mo- 
tiast.  Corb.,  Richel.  1.  768,  f°  106  v.) 
.1.  elme  de  hant  cnig  li  est  el  cief  fermes. 

(Roum.  d'Alix.,  f°  10",  Michelant.) 
Kenars  i  fn,  si  ot  veuz 
Le  jor  devant  deus  laz  tenduz 
Et  un  braion  en  terre  enclos  : 
Bien  le  ferma  a  quatre  clox. 

{Ren.,  br.  Ib,  v.  29-21,  Martin.) 
Ot  un  pumel  de  un  or  d'outre  mer, 
.1.  escharboucle  y  ot  on  fait  fermer. 

(Aim.  de  Narb.,  Richel.  24369,  p.  3"  ) 
Urrake  aporte  un  cime  cler. 
Se  li  vait  en  son  cief  fremer. 

(Parlon.,  6823,  Crapelet.) 


Quant  TOUS  aura  Ions  pris  et  ars  et  desniembres 
S'enmenra  les  pins  riches  en  caaine  fremes. 

(Chans.  d'Ant.,  VII,  t.  808,  P.  Paris.) 

Et  ont  fait  les  enseignes  desnr  les  chars  fermer. 

(G.  de  Bourg.,  3839,  A.  P.) 

Espérons  d'or  li  fist  es  piez  fermer. 

(Agolant,  p.  181.  Bekker.) 
Gilles  troverent  el  canchel, 
La  crois  fremee  a  son  mantel. 

(G.  de  Chin,  1821,  Reiff.) 
Et  ot  l'escn  an  col  et  le  heanme  fremé. 
(Doon  de  Maience,  3982,  A.  P.) 
Il  ferma  et  meist  ses  paveillons    assez 
près  de   ung   fleuve   appelé  Bragada,    en 
Afîrique.  (BoccACE,    Nobl.    malh.,  V,  3, 
f»  112  vo,  éd.  1515.) 

—  Fermer  le  pied,  s'appuyer,  s'affermir: 
Si    uous    approchons    do   l'ennemy,    et 

avant  qu'il  ait  fermé  le  pied  en  Provence 
nous  arresterons  sa  fureur.  (G.  du  Bel- 
lay, Mém.,  1.  VII,  f°  203  v,  éd.  1569.) 

—  Fortifier,  construire,  asseoir  solide- 
ment : 

E  mist  ses  guardes  en  Ydumee  e  chastel 
i  fermai.  (Rois,  p.  148,  Ler.  de  Lincy.) 
Ci  ferai  une  tor  bone  et  haute  fermer. 

(Houm.  d'Alix.,  i"  53»,  Michelant.) 

Adont  furent  joiaut,  quant  virent  le  dongon 
Et  la  ville  frumee  entour  et  environ. 

(Cher,  au  cygne,  3213,  ReilT.) 

Et  com  il  conquiert  les  contrées 
Por  ço  qu'eles  ne  sont  fremees 
Et  de  casteans  et  de  cites. 

(Parton.,  373,  Crapelel.) 
Il  voit  .1.  grant  mur  batillié 
Et  une  haute  tor  quaree 
Qui  sor  .1.  mote  ert  fermée. 

(burm.  le  Gai.,  5206,  Stengel.) 
Prist  le  chastel  de  Tabarie  que  monsei- 
gneur Huedes  de  Monbeliart  le  connestable 
avait  fermé.  (Jomv.,  Hist.  de  St  L.,  p.  162, 
MicheL) 

A  l'entrée  de  quaresme  s'atira  le  roy  a 
tout  ce  qu'il  ot  de  gent  pour  aler  fermer 
Sezaire.  (Id.,  ib.,  p.  142.) 

E  emporta  sa  liasche  a  Blaunche  Ville, 
ou  Foulie  avoit  fet  fermer  en  marrais  un 
chastel  fort  e  bel.  (Foulg.  Fitz  Warin, 
Nouv.  fr.  du  xill'  s.,  p.  111.) 

Or,  avant  !  puisque  dedans  sommes, 
Touz  ensemble  femmes  et  hommes. 
Fermons  ce  fort. 
(Un  ilir.  de  N.-D.,  comm.  Ostes  roy  d'Esp.  perdi 
sa  terre.  Th.  fr.  au  m.  â.,  p.  i37.) 

—  Fig.,  fortifier,  affermir,  décider, 
fixer: 

Li  blanz  mantiax  et  la  croiz 
Dont  ferment  lor  ovre  et  lor  voiz. 

(Gu-IOT,  Bible,  1761,  Wolfart.) 
Coeis  qui  emprent  l'amer. 
Son  penser 
Doit  tourner 
Et  fremer 
En  doctrine  et  en  hounour. 

(Froiss.,  Poés.,  Il,  247,14,  Scheler.) 
Simonnet   et  Jehan  Lemaire  fermèrent 
ensemble    d'aller    assaillir    ledit   prestre. 
(1407,  Arch.  JJ  161,  pièce  279.) 

Je  euz  en  voulante  et  fermay  ma  pensée 
ainsi  que  Dieu  et  nature  me  conseillèrent 
et  ordonnèrent.  (Al.  Chartier,  Hist.  de 
Charl.  VII,  p.  1,  éd.  1617.) 

Ne  demoura  guère  toutesfoys  que  la 
rougeur  s'esvanouit  et  print  asseuraoce, 


en   fermant  son   couraige   de    constance. 
(LoiTis  XI,  Nouv.,  G,  Jacob.) 

Avant  qa'avoir  en  soy  fermé 
L'arrest  de  ce  dessein. 

(JOD.,  Did.,  IV,  Bibl.  elz.) 
Riche  ?  respondit  Panurge.   Aviez  vous 
la  fermé  vostre   pensée  ?  Aviez   vous  en 
soing  pris  me  faire  riche  en  ce  monde  ? 
(Rab.,III,  2,  éd.  1552.) 

—  Conclure  : 

E  fermad  icel  od  Jacob  en  lei.  (Liv.  des 
Ps.,  Cambrid!?e,  civ,  10,  Michel.) 

La  trieve  donnent  et  si  font  pais  fremer. 

(Les  Loh.,  Richel.  4988,  f°  i'.) 
Entr'els  fermèrent  cumpainie 
El  ferme  amor  par  foi  plevie. 

(Br«/,  ms.  Munich,   1307,  Vollmoller.) 

Pur  paiz  mètre  entre  vns  e  pur  amur  fermer. 
<Rou,  V  p.,  3741,  Andresen.) 

Or  eslo'ient  les  trefves  fermées  entre  les 
Roy  s  de  France  et  d'Angleterre,  et  alloit 
on  de  l'un  a  l'autre  qui  vouloit.  (Juv.  des 
Urs.,  Hist.  de  Charles  VI,  an  1395,  Mi- 
chaud.) 

Ceuls  fimierent  alliance  aux  Volsques  et 
inférèrent  guerres  aux  Romains.  (FosSE- 
TIER,  Cran.  Marg.,  ms.  Brux.  10511,  VI, 
II,  2.) 

Pource  que  la  trefve  de  trois  ans  fermée 
et  jurée  a  la  requeste  des  deux  cardinaulx 
faiUoit.  (Bouchard,  Cbron.deBret.,!"  104''. 
éd.  1532.) 

—  Signifier  : 

Puis  mais  ores  cornent  li  rois  de  Navare 
ouvra  par  mauvais  conselg  et  fist  fremer 
et  requist  au  roi  que  il  li  rendist  ses  lies 
de  Blois  dont  il  li  faisoit  tort,  si  corne  il 
disoit.  (Chron.  de  Bains,  c.  xxv,  L.  Paris.) 

—  Observer  fermement,  fidèlement  : 

Et  nous,  commandeurs,  promettons  a 
tenir  et  a  fermer  ledit  bail  en  la  manière 
que  dessus  est  dit.  (1356,  Reg.  du  Chap.  de 
S.  J.  de  Jerus.,  Arch.  MM  28,  f"  35  v».) 

—  Arrêter  : 

La  ou  si  nous  marchons  en  avant,  au- 
tant de  jours  que  nous  marcherons,  et  au- 
tant de  jours  que  l'ennemy  aura  moins  a 
cheminer  pour  nous  venir  trouver  en 
campagne,  nous  deffandront  et  se  dimi- 
nueront du  temps,  qui  eu  nous  fermant 
icy  nous  serviroit  a  nous  y  fortifier.  (Guill. 
DU  Bellay, Mém.,  I.  VII,  f»  207  r",  éd.  1569.) 

—  Fermer  champ,  soutenir  un  combat 
judiciaire  : 

Se  aucuns  ast  voincuiz  en  champ  de  bai- 
taille  ou  aucuns  por  ly,  il  ne  puet  plus 
fermer  champ  ne  porter  tesmoinnaige  en 
cause.  (1294,  Charte  de  Soissons,  Richel. 
I.  9873,  f  6  r».  ) 

—  Fermer  une  leçon,  l'apprendre  d'une 
manière  solide  : 

Et  ele  a  bien  fermée  sa  leçon. 
(HoES  DE  LA   Ferté,  Serventois,  P.  Paris,  Roman- 
cero, p.  184.) 

—  Fermer  un  enchantement,  le  rendre  si 
fort  qu'il  soit  impossible  d'y  échapper  : 

Son  marinier  luy  dist  comme  la  dame 
d'A vallon  avoit  aneanty  l'enchantement  a 
la  royne  de  Norgales,  et  celuy  de  Sibille 
l'enchanteresse.  Quant  Morgain  ouyl  ce, 
si  se  prist  a  rire  et  dist  qu'elle  fermerait  si 
bien  son  enchantement  el  ses  artz  que  tous 
eeulx  d'Avallon  en  auroyent  a  souffrir. 
(Les  Prophecies  de  Merlin,  1°  104%  éd.  1498.) 


FER 


FER 


FER 


76t 


—  Fermer  une  fille,  la  liancer  : 
Teafiz,  je  vos  eu  laz  ïe  ilon, 
Demain  la  vos  esposeron. 

An  mien  oes  la  voudreie  aveir, 
El  saisiz  ère  de  l'aveir 
Que  ses  amis  lors  me  ilonerenl 
Qant  la  meschine  me  fcrmercnl. 
(Chasloiemeiit  d'un  père   a   son  fils,   conle  II,  71, 
Biblioph.  fr.) 

Icellui  Louvel  avoit  fermée  une  jeune 
femme  et  devoit  en  brief  icelle  espouser. 
(1451,  Arch.  JJ  181,  pièce  69.) 

—  Réfl.,  se  fortifuT  : 

Et  dist  bien  qu'il  les  conqnerra 

Et  qae  los  les  aservira 

S'il  ne  se  fremeni  contre  Ini 

On'il  ne  lor  puisse  faire  anni. 

(Parlon.,  379,  Crapelet.) 
Ensi  conquist  Ilobers  Guiscars  totes  les 
terres  qu'il  dona  et  départi  a  ses  amis,  et 
se  ferma  par  mariages  en  totes  terres. 
(Geneal.  R.  Guise,  ms.  Renie  H3,  f"  115'.) 
Sor  l'arbre  que  je  di  ou  il  .s'appuie  et  ferme. 
(Ch.  du  rotmiiinetil,  ms.  Avranches  2-4  i,  f°  2".) 

La  trouppe  ne  se  senlant  assez  forte  se 
ferma  du  charroy,  ayant  farcy  toutes  les 
advenues  d'archers  :  de  sorte  que  noslre 
gendarmerie  les  ayant  chargez  par  plu- 
sieurs fois  ne  les  sceut  enfoncer  a  cause 
dudit  charroy,  tellement  qu'après  avoir 
long  temps  combatu  ils  se  retirèrent  tous- 
jours  fermez  de  leurdit  charroy  jusques 
dedans  Ardre?.  (IIart.  du  Bellay,  Mém., 
1.  I,  f»  2  r»,  éd.  1S69.) 

Mais  adverlis  que  desja  avions  fait  telle 
diligence  que  nostre  armée  estoit  en  la 
plaine,  se  fermèrent  a  Novare  pour  la  at- 
tendre leur  secours,  lequel  par  le  val 
d'Aouste  venoit  descendre  a  Ivree.  (lD.,i&., 
f»  3  r».) 

Lequel  Marville  ayant  descnuvert  les 
coureurs  des  ennemis  qui  vouloient  recon- 
gnoistre  le  passace,  se  ferma  au  bout  du 
pont.  (ID.,  ib.,  1.  X,  f"  332  v.) 

Il  yaloit  mieux  se  fermer  et  fortifier  au- 
dit lieu  ou  ils  estoient,  auquel  ils  avoient 
singulière  conmodilé  de  vivres  et  grand 
moyen,  en  attendant  le  renfort  et  secours 
des  gens  qui  leur  venoieut.  (GniLL.  DU 
Bellay,  Mém.,  1.  VII,  f»  203  r",  éd.  1569.) 

—  Fig.,  s'affermir  : 

Ung  sage  homme  et  bien  enseigné  en 
esperit  se  ferme  et  cslieve  dessus  toute 
ceste  mutabilité,  et  ne  considère  et  regarde 
point  ce  qu'il  sent  ou  appercoit  en  soy  de 
ceste  mutabilité. (/«(ern.Cojî.sor,  ll.xxxill. 
Bibl.  elz.) 

—  Se  décidrr  : 

Et  se  conclud  et  ferma  avecques  ses 
frères  et  aucuns  autres....  qu'il  se  defen- 
droit  contre  tous  ceulx  de  sa  partie  adverse. 
(MONSTRELRT,  Chrou.,  I,  ch.  64,  Soc.  de 
l'H.  de  Fr.) 

—  Parier,  faire  une  gageure  : 

Cil  qni  a  i:e\e  se  fermèrent 
Qui  l'ermite  engignier  voloit, 
A  l'ermilage  murent  droit. 

(  Vie  des  Pères,  Richel.  2.')!  1 1 ,  f°  l^.i 

—  S'arrêter,  s'établir  : 

Le  soleil  se  fermera  en  Orient  et  la  lune 
en  Occident,  dont  jamais  ne  feront  leurs 
cours.  [Les  Prophecies  de  Merlin,  f»  89°, 
éd.  1498.) 

Et  encore  au  commencement  du  xvii« 
siècle  : 


Kraucescû  Fava  doue,  médecin  ualif  de 
Capriola,  au  printemps  de  son  âge,  courut 
une  partie  des  provinces  d'Italie,  es  quelles 
il  exerça  la  médecine,  et  fut  recommandé 
principalement  pour  estre  sçavant  et 
expert  en  la  cognoissance  et  cure  des 
venins.  En  l'âge  de  trente  quatre  a  trente 
cinq  ans,  il  se  ferma  a  Orta,  au  comté  de 
Novarre,  ou,  faisant  sa  profession  de  mé- 
decine, il  s'énamoura  de  Catherine  Oliva. 
{ 1608,  Hist.  des  fanlseXez  de  Fr.  Fava,  Var. 
hist.  et  litt.,  t.  11.) 

—  Fig.,  s'arrêter,  s'attacher,  se  fixer,  se 
déclarer  : 

Cestui  aussi  pour  nulle  rien  qui  advenir 
pust,  ne  se  fermerait  contraire,  ce  dist,  de 
son  oncle.  (G.  Chastell.,  Cliron.,  111,440, 
Kerv.) 

Des  l'an  mil  cinq  cens  soixante  avecques 
le  premier  livre  de  mes  Recherches,  ce 
Pour  parler  fut  imprimé  la  première  t'ois, 
dans  lequel  après  avoir  soubs  quatre  di- 
vers personnages  discouru  trois  diverses 
opinions,  sur  le  soing  que  le  magistrat  sou- 
verain doit  avoir  au  maniement  de  sa  re- 
publique, enfin  l'autheur  se  ferme  en  celle 
du  Politic,  qui  est  l'utilité  publique.  (E. 
Pasq.,  Pour-parler  du  prince.) 

Leur  opinion  se  ferma  pour  le  poustene- 
ment  d'un  bon  roy.(lD.,  ib.) 

Ceux  qui  se  disent  du  tout  Romains, 
estiment  que  nos  seconds  roys  doivent 
leur  royauté  aux  papes,  et  se  'ferment  en 
cette  créance.  (!d.,  Rec.h.,  m,  10.) 

Vray  que  ce  grand  bonme  se  ferme  en 
Grégoire  VII,  livre  8,  epistre  vingt  uniesme. 
Mais  j'eusse  souhaitté  qu'il  eust  allégué  un 
autre  prélat  que  Grégoire  VII.  (In.,  ib., 
m,  7.) 

—  Se  fermer  d, se  conformer  exactement 


Et  la  siègent  en  certain  lieu  sacré,  faisant 
droict  universellement  aux  Gaulois,  lesquels 
se  ferment  a  leurs  sentences,  comme 
arrests.  (Pasq.,  nech.,\.  u.) 

—  S'attacher  à,  presser  vigoureusement: 
Sans  rompre  lance,  a  luy  tant  me  fermay. 

{le  Pas  de  la  bergère,  4G7,  Crapelet.) 

On  trouve  au  xvi"  s.  la  locution,  fermer 
quelqu'un  hors  de  l'huis,  pour  fermer  la 
porte  sur  lui  : 

Elle  m'a  fremé  hors  de  l'huys.  (Pals- 
grave,  Esclairc,  p.  704,  Génin.) 

Je  suis  exclos,  or  je  suis  fremmé  dehors, 
et  on  le  laysse  entrer.  (Id.,  (6.,  p.  541.) 

—  Fermé,  fremoit  (rime),  part,  passé, 
fortifié,  ferme,  solide  : 

.X.  olifans  i  furent  ke  il  i  amenoit. 
Et  sor  .V.  et  sour  .ini.  .i.  fortcastiel  fremoit. 
(Roum.  d'Alix.,  i"  43-\  Miclielant.) 

Le  roy  qui  juge  le  poevres  en  veritee,su 
trône  serra  fermée  sans  fin.  (Bible,  Prov. 
de  Salomon,  ch.  xxix,  vers.  14,  Richel.  1.) 

Les  ennemys  estoient  bien  fors,  et  estoit 
impossible  de  les  prendre  dedans  leur  ost, 
tant  estoient  bien  fermez  de  losses  plaines 
d'eaue.  (Commynes,  Mém,.,  viii,  17,  Soc. 
de  l'H.  de  Fr.) 

—  Prison  fermée,  citadelle  : 

Les  Suisses  le  meirent  en  prison  fermée. 
(Mart.  DU  Bellay,  Mém..  I.  II,  f»  34  r', 
éd.  1569.) 

—  Fig.,  fermé  en,  appuyé  sur  : 


L'espérance  nostre  est  fermée  plus  en 
!  Dieu  que  en  grant  multitude  de  comba- 
I   leors.    (Almé,    Yst.  de  U  Norm.,    V,    23, 

•    Champollion.) 

I  —  Fermé  à,  arrêté  à,  ferme  dans  : 

I  Avez  vous  ïoulenté  fermée 

!  A  ce  propons,  mon  bon  seignenr? 

j  (Le  Cheval,  qui  donna  sa  Femme  au  Dyable,  Ane. 

[  Th.  fr.,  III,  46 i.) 

i      —  Fermé  veut  quelquefois  dire  décidé  : 
Puis  que  ces  choses  sont  fermées. 
Je  demande  une  question. 
(^CoQOILLART,  Drotlz  toiir.,  2=  part.,  de  Pactis.  I 
12fi,  Bibl.  plz.) 

—  Fermé  d,  en,  de,  décidé  à  ; 
Et  sa  plaisance  estoit  fermée 
A  mon  cuer  de  joie  enrichir. 

<Liv.  des  ccnl  bail.,  xxi,  S.-Hjlaire.) 
Son    entencion  estoit  toute   fermée   de 
destruire    et  faire    morir   de    maie    mort 
monsgr   Gérard.  (Girart  de  liossillon,  ms. 
de  Beaune,  éd.L.  de  Montille,  p.  309.) 

Or  ça,  m'amye,  estes  vous  en  ce  fermée 
et  conclue  de  iiens  ne  faire  pour  mny,  si 
vous  n'estes  mariée  ?  (Louis  XI,  Nôuv  . 
XLiv,  Jacob.) 

Suisse  rom.,  Fribourg,  fermer,  enfermer. 

1.  FERMERiE,  frem.,  frum.,  s.  f.,  lieu, 
fortiflé,  forteresse  ;  château  forliDé  ser- 
vant de  prison  en  général  : 

.V.  prisons  m'amenèrent  c'ai  en  ma  fremerie. 
(Fierabras,  2849,  A.  P.) 
<Ir  l'ont  paien  mis  eu  tel  fremerie 
U  la  viande  lor  est  toute  falie. 

(Anscis,  Richel.  793,  P  56''. > 

Et  Iponr!  les  prisons  mettre  i  a  grant  fermerie. 
(DesIr.  de  Rome,  33G,  Groeber.) 

En  la  tour  d'Aigreraore  qne  vers  le    ciel  hombrie. 
La  les  ont  l'admirails  pris  en  gnat  fremerie. 
(Ib.,  377.1 

—  Ce  qui  sert  à  fermer,  serrure  : 
Ung  tourbellon  de  vent  vint  si  fort 
contre  les  portes  que  tous  les  veraulx  et 
frumeries  rompirent,  et  s'ouvrirent  les 
huys  tout  arrière.  (J.  Vauquelin,  Trad. 
de  la  Chron.  d'E.  de  Dynter,  III,  5,  Xav. 
de  Ram.) 

2.  FERMERIE,  S.  f.,apoeope  pour  enfer- 
merie ,  infirmerie  : 

Oui  mi  Tolez  lessier  en  ceste  fermerie. 

(Fierabras,  Vat.  Chr.  1616,  fil''.) 
Des    frères    malades    qui   seront    en    la 
fermerie.    (1433,    Est.    de   S.   J.   de  Jer., 
f»  2»,  Arch.  H.-Gar.l 

Cf.  Ferme  3. 

FERMESSE,  fenuece,  formesse,  s.  f.,  fer- 
meté : 

Cyaus  maufes  qui  me  troublent   se  es- 
sauceront  se  je  me  esmoverai  de  la  for- 
messe   de   ma  fov.  (Psattt.,    Richel.  1761, 
I    fM6\) 

I       Tu,  sire,    as   la  terre  fondée,  et  elle  est 
I    parmauant  en  sa  fermesse.  (Id.,  ib.,  f"  143".j 

I  Par  quoi  le  non  nostre  père  soit  si  con- 
l'ermé  en  nos  que  il  soit  peres,et  nos  qui  James 
d'autres  n'aions  cure  por  si  lil  et  si  oir  si 
confermé  que  nule  chose  qui  puist  avenir 
ne  puisse  desjoindre  cette  fermeee.  (Lau- 
rent, Somme,  ms.  Chartres  371,  f"  30  v».) 
Tant  que  aurez  congnolssance  de  l'im- 


7(î"2 


FKR 


muable  fermesse  de  vostre  vouloir  tenez 
vous  pour  certaine  de  la  constance  nu 
mien.  {Nat.  et  secr.  de  l'amour,  Ars.  2580, 
f  19  v«.) 

Fermesse  dond  l'amour  peint  on  chiffre  d'honneur, 
Commune  en  l'escriliire  <■!  rare  dans  le  cuenr, 
Tes  liens  en  vertus  les  fidelles  asseurenl  : 
Mais  ainsi  que  ta  forme  est  d'un  arc  mis  en  deux, 
[.e  deiir  inconstant  froisse  el  brize  tes  nendz, 
Cependant  que  les  mains  ta  fermesse  figurent. 
(L.  Pai'ON,  Emlil.  et  der.  d'am.,  la  Fermesse  d'a- 
mour, éd.    l8o7.) 

Car  son  coenr  double  et  vostre  grand  finesse 
N'ont  le  ponvoir  de  rompre  ma  fermesse. 
(Mellin  de  St  GEI..4.TS,  QEkp.,  III.  90,  Bibl.  elz.) 

FURMEFAiGE,  S.  m.,  château  fort  :  , 

Dios,  qui  tenra  mes  larges  yretases,  ] 

Et  mes  alaes  et  mes  grans  fermelaii/es 
El  les  palais  dont  joa  avoio  asses. 
(Vie  S.  Alesis.  Uichel.  1553,  1°  400  r°.  i 

VEHUETÈ,  fermette, -ei,-eit,  -ey,fermi- 
lié,  formelé,  firmelé,  firmilé,  fermitié,  fre- 
mêlé,  fremmeté,  fremellé,  frumelé,  frumetet, 
s.  f.,  fermeture,  clôture,  enceinte  fortifiéi\ 
fortification,  citadelle,  château  fort  : 
C'est  une  fremetes  qui  mnlt  est  redotee. 
Dont  li  sire  destraint  toute  cesle  contrée. 

(Honm.  dWhx.,  f°  13»,  Michelant.i 

Chasliaus  et  hors,  reces  et  fermetés.  \ 

(Raimb.,  Ogier,  3d6j,  Barrois.)  \ 

Et  ves  ychy  Buillon,  la  noUe  friimeté. 

(Cher,  au  cijqne,  :f-2GI,  Reiff.) 

Ensement  prist  Rohais,  la  noble  frumelé.  \ 

Ul>.,  7213.) 
Les  quels  deniers   il    uni  mis  en  la  fer- 
melei   de  la  vile.  (Sem.    Pasq.    1234,   S.- 
Sauv.,  Arch.  Mos.) 

De  l'acrissance  que  nous  feriens  en  for- 
teresse ne  en  autre  fermetei.  (1265,  S.- 
Epvre  de  Toul,  Arch.  Meurthe,  16) 

Tant  i  a  de  barons  venus  et  asarables 
Qu'il  hebrcgier  ne  porcnt  dedens  les  fremetes. 
(Chansd'Aut.,  II,  v.  "3,  P.  Paris.) 
Atant  entrent  li  conte  dedens  la  fermeté. 
{V>.,  Il,  V.  203.) 

Et  garnissons  nos  fors  cites, 
>'os  casleans  et  nos  fremetes. 

(Parton.,  936a,  Crapelet.) 

.Se  vons  savez  chaslel,  recet  ne  fermeté 
Ou  li  rois  Karles  fust,  on  ne  peust  anlrer. 
(G.  de  Bourg.,  1-193,  A.  P.) 
Par  Ion  mien  esciant,  ja  ne  lor  iert  garanz 
Chatcl  ne  formetez,  ne  lor  dex  Tavergant, 

(Floor.,  Si-;,  A.  P.) 

Ne  an  tor  ne  an  formeté. 
(Bible  de  Hngue  de  Berzi.  Brit.   Mus.  add.  1.Ï606, 
f»  103».) 

M'en  durera  castel  ne  ftrmitr 

{AspremonI,  ms.  Venise,  Romv.,  p.  l.) 
Car  je  no  venl  d'Espagne  cities  ne  fermilies. 
(Prisv  de  l'ampel.,  421,  Mussafia.) 
Ou  par  deslrnction  de  nostre  fermeleij. 

(Gir.  de  Ross.,  3269,  Mignard.) 
Tous  lez  manoirs  qui  touchent  aux  murs 
delà  Cité  hors  de  la  fermeté  des  grands 
murs  soient  ostes.  [l'iii,  Exir.  de  la  gr. 
Chron.  de  Melz  de  M.  l'vaillon,  Hist.  de 
Metz,  IV,  7.) 

Mur  de  fermeley.  (1324,  Cart.  du  S.-Es- 
prit,  pièce  14.) 

Dion  sài  qn'ens  ou  chastel  n'i  a  point  demonré 
PIcnlé  geiLl  pour  garder  si  noble  fermeté. 

(Ci!v.,  du  Guesclin.  839,  Cliarrière.) 


FER 

Liquel  jettoient  si  ounieuienl  as  murs 
de  le  ville  que  tous  lez  debrisoient  et  def- 
froissoient  et  moult  empiroienl  la  frem- 
meté. (Froiss.,  Chron.,  Il,  367,  Luce,  ms. 
Amiens.) 

Et  faisoit  de  jour  et  de  nuit  ouvrer  a  le 
frimetet  de  Paris.  (Id.,  ib.,  V,  107,  Luce.) 
Et  fisl  lantosl  ouvrer,  a  quanq  c'on  peut 
recouvrer  d'ouvriers,  a  le  fremmeté  de 
Paris.  (ID.,  ib.,  V,  322,  Luce,  ms.  Amiens.) 
El  nienront  lesditles  ordures  et  immon- 
dices au  dehors  et  au  dessus  de  la  ville, 
et  vieille  fremellé  des  faubourgs,  es  fu- 
miers et  places  a  ce  convenables.  (1462, 
Accord,  ap.  A.  Thierrv,  Mon.  inéd.  du 
Tiers  Elat,  II,  252.) 

Tant  ceulx  qui  sont  en  la  fermeté  de  la 
ville  de  Cuiseaulx  que  ceulx  des  villaiges 
de  la  ditte  perroiche.  (1490,  Cerch.  des 
feus  du  comté  d'Auxonne,  Arch.  Côle-d'Or, 
B  11523.) 

Le  feu  saultoit  d'ung  costé  et  daullre, 
tant  soubdainement,  que  quant  l'on  se 
cuidoit  saulver  pour  -wider  hors  la  ville, 
l'on  Irouvoil  es  faulxbourgs  plus  hideux 
feux  qu'il  n'esloit  en  la  fremetê  et  closture 
d'icelle  ville.  (J.  Molinet  ,  Chron.,  ch. 
ccxcii,  Buchon.) 

Et  après  ce  le  roy  Tarquin  recommença 
a  accomplir  la  fermeté  des  murs  de  Rorame 
que  il  avoyt  délaissé  pour  entendre  a  la 
guerre  des  Sabioois.  (BoccACE,iVo6(.  malh., 
111,2,  f°g4v°,  éd.  1515.) 

—  Clôture  monastique  : 

Au  moyen  de  quoy  le  peuple  illec  estant 

]    en    grand     nombre,    tant    hommes    que 

I    femmes,  se  mirent  a  genoux  et  receurenl 

la  bénédiction    dudit   révérend    evesque; 

quoy  faict,  ladite  dame  print  laditecrosse, 

osta  a  iceluy  révérend  sa  mittre  et  chappe, 

le  print  par  la   main  comme  devant  avoit 

fait,  et  le  conduisit  avec  ses  religieuses  en 

procession  jiisques  au  lieu  devant  dit  ou 

elles  l'avoient  trouvé  et  receu  a  l'entrée  de 

ladite   fermette    et  porte    de   reformalion. 

{iSV,  Proc.verb.de  laréception  de  l'écéque 

j    Odard  Hennequin  à  N.  D.   aux  Nonnains, 

1    ap.  Lalore,  Don.   s.    l'hist.   de   N.-D.-aux- 

\   Nonnains  de  Troyes,  p.  173.) 

Ausqucls  fut  par  ledit  révérend  abbé  de 
Clervaux  dit  et  exposé,  pour  ladite  dame 
abbesse  et  tout  son  couvent,  que  ne  pou- 
vant venir,  pour  leur  /i»rmc((fi  et  closture, 
audit  chœur.  {Ih.,  p.  174.) 

—  Fig.  : 
L'Eglise  est    colomue   et  fermeté    de   la 

vérité. .Ils  ne  sont  pas  colomues  el  fermetés 
j    de  la  vérité.  (F.  de  SAL..^«t.  de  S.  P.,  ms. 
Chigi,  f»  73». ) 

—  Ferme  résolution  : 

I,i  rois  qni  ama  loianlé 
Se  tient  bien  en  sa  fermeté. 
Vers  l'enfant  ne  volt  riens  raesprendrc, 
{  Mestre  li  bailla  por  aprendre. 

( Du  h'ilz  au  senesclial ,  111,  Méon,  iVoui'.   /ici'., 
II,  3.34.) 

—  Force,  confirmation,  valeur,  autorilé, 
serment  : 

Por  la  fermeteil  de  s'abaye.  (AoiU  1226, 
S.-Vinc,  Arch.  Mos.) 

Qu'il  li  envoiast  certeins  messages  por 
prendre  de  \i  ftrmelé  de  garder  les  trives. 
(1280,  de  princ.  Salerni,  Rym.,  2»  éd.,  t.  II, 
p.  153.) 

En  tesmoing  et  en  fermeté  des  choses 
lesus  dites.  (1292,  Arch.  .1  1124,  pièce  7.) 


FER 

Ces  présentes  lectres  scellées  en  seel  de 
nostre  court  au  chasteau  neuf  de  la  Noe, 
ensemble  o  le  seel  doudit  covent,  a  mayre 
fermeté.  (  Vidimus  de  1295,  S.  Magloire  de 
Léhon,  Arch.  des  C.-du-N.) 

Toutes  choses  naturelment  desirrent  la 
formelé  de  durée.  {Boece  de  Consol,  ms. 
llerne36o,  f"  37  r».) 

Demourassent  du  tout  en  lorvertu,valor 
et  firmité.  (Pièce  de  1311-12,  Richel.  10112, 
f»  46 r».) 

Seront  faites  et  donnes  les  fermeteez  que 
s'ensuent.  (2i  oct.  1360.  Lelt.  dEd.  III, 
Liv.  des  Bouill.,  xvi,  Arch.  mun.  de  Bor- 
deaux.) 

Voulons  et  décernons  que  le  transcript 
ou  vidimus  de  ces  présentes  soubz  seel 
roval  vaille  et  ail  fermeté  en  tout  et  par- 
tout. (1381,  te»,  de  Ch.  YI,  Cart.  mun.  de 
Lyon,  p.  185,  Guigue.) 

Pour  ces  jours  li  Qesnois  n'esloit  point 
si  bien  freniee  comme  elle  estoit  soisanle 
ans  apries,  et  tous  les  jours  elle  amendoit 
en  fremeté.  (Froiss.,  Chron.,  Il,  204,  Luce, 
ms.  Rome.) 

A  plus  grande /"eVinetté  et  témoignage  de 
vérité.  (16  aoftt  1423,  Arch.  Yonne,  Chapit., 
1.  1.) 

En  signe  de  plus  grant  valeur  et  fermeté 
d'icelles.  (1444,  Accord,  Cart.  mun.  de 
Lyon,  p.  303,  Guigue.) 

Ayons  fait  et  décrété  plusieurs  justes  et 
louables  ordonnances,  au  fait  exercice, 
entretenement  et  firmite  d  icelle  justice. 
(1499,  Ord.,  XXI,  247.) 

Oscrois  tu.  m'ayant  ainsi  traité. 
Parler  a  moy  jamais  de  fermeté. 

(L\  BOET.,  Sonn.,  xv,  Feagere.) 

—  Fermeté  a  désigné  un  impôt  sur  la 
bière  établi  par  la  Paix  des  Clercs  con- 
clue l'an  1,287,  entre  l'évêque  Jean  de 
Flandre  et  l'échevinage  de  Liège,  dont  le 
produit  était  destiné  à  l'entretien  des 
portes  et  remparts  de  la  cité  : 

Qne  .xviii.  ans  serai  levée  a  conscienche. 
Pardessus  la  cbervoise,  fermeteit  sens  oienche. 
(Jek.  des  Preis.   Geste  de  Liei/e,  II,  6360, 

Scheler,  Gtoss.  pliilol.) 

Tantcom  al  point  délie  fermeteil  touchaut 
à  lait  des  bresseurs  del  citeit,  est  accor- 
deit  etc....  por  ladit  fermeteil  a  leveir  et 
wardeir.  (J.  DE  Stavelot,  Chron.,  p.  24, 
Borgnet.) 

—  Force,  violence  : 

Devant  le  jor  prist  a  louer, 
A  fermeté  fn  de  chalor. 

(Tris/an,  I,  4073,  Michel. 

FEKMETEE,  VOÏC  FERMETÉ, 

FERMETEUR,  S.  m.,  percepteur  chargé 
lie  lever  l'impôt  nommé  fermeté  : 

Et  =p  lesdis  fermeteurs  ou  alcuns  d'ea^ 
aloient  ou  procedoient  al  encontre  de  cesl 
présent  ordinanche,  en.  prendant    alcuns 
lins  ou  beverage   ou  biufais    oultre   leur 
:    salaire   devant   escript,    et    R^^^'^,  „«"'?' 
suffisamment  que  tels.,  soil  P^^^'^et  °^it 
deson  dit  offische.  (J.DESTAVEi.OT.Chron., 
;    p.  25,  Borgnet.) 
!       Cf.  Fermeté. 

FERMETURE,  frem..  s.  f.,  lieu  fortifié, 
hirteresse  : 


FKH 


FKR 


•RR 


763 


Il  n**  vous  demoi-a  ne  vile  ne  {ïonf»non, 
Oastft!  ne  fremeture  jusqa'a  Pont  Faraon. 

(ChetK  au  cijgne.  flGlT,  ReilT.) 

PERMEUL,  fremeul,  s.  m.,  agrafe  : 
Un  très  bel /'reincMÎ  d'or.  (Fhoiss.,  Chron., 
Richel.2646,  f°21=.) 

Cf.  Fermail. 

FEUMEUR,  fremeur,  s.  m.,  en  qui  sert  à 
fermer,  fermoir  : 

.1.  te?su  de  saie  pour  fain;  les  fermeurx 
dudit  livre,  (13.Ï9,  Journ.  des  dép.  du  B. 
Jean,  Douët  d'Arcq,  Compt.  de  l'argent.. 
p.  240.) 

—  Muscle  circulaire  qui  sert  à  fermer 
certaines  ouvertures  naturelles  : 

A  la  vessie  tu  trouveras  le  sphincter  ou 
fermeur.  (Paré,  (Xuv.,  IV,  42,  Malgaigne.) 

-  Flg.,  celui  qui  conclut,  négociateur  : 
Li  fecial  alerent  premiers  etcomanderenl 
la  ou  il  vindrent  a  la  porte  que  l'ea  des- 
poillast  les  fremeurs  de  la  pai.x  et  que  on 
leur  liast  les  mains  derrière  le  dos.  (Ber- 
suiRE.  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  làS*".) 

Les  feciaulx  ouys  premiers  commandè- 
rent que  la  ou  ilz  viendroiimt  a  la  porte  que 
on  despouillast  les  fermeurs  de  la  pai.x,  et 
qu'on  les  lyast  les  maius  derrière  le  dos. 
(Leprem.  Vol  des  grans  dec.  de  TH.  Liv.. 
f  142%  éd.  1330.) 

FERMEURE,  fermure ,  fremeure,  frc- 
mure,  frameure,  f  ramure,  frumttre,  s.  f., 
place  fortifiée,  forteresse,  fortification  : 

E  sur  ces  trefs  fud  fait  uns  planchiers 
de  cèdre,  en  lieu  de  fra^iure  ;  e  fud  plate 
la  framure  ki  estoit  sur  le  lierz  estape. 
(Rois,  p.  248,  Ler.  de  Lincy.) 

.la  nel  pora  garir  castians  ne  fri^mem-e. 
(Rom.  d'Ali-r..  (<•  t3\  Mi.-heianl.i 

Et  comme  il  (Dieu)  a  grant  puissance 
l'offertoire  le  déclare  en  disant:  Dominus 
firmavit  orbem  terrœ,  c'est  le  Seigneur  qui 
ferma  le  monde  et  la  terre.  La  première 
paroit  de  ceste  fermeure  furent  les  He- 
brieux.  (J.  Goulain,  Ration.,  Richel.  237, 
f»  239  r».) 

La  ville  estoit  voulontiers  fermeure  d'ung 
costé  et  le  boys  ou  rivière  d'autre.  {Les 
coustumes  des  chevaliers  de  la  Table-Ronde, 
Mém.  delà  Soc.   arch.  d'E-et-L.  1873.) 

—  Lieu  clos,  prison  : 

Que  je  vons  fasse  mettre  en  fntmure  briefment. 
(Chat,  au  ci/r/ne,  30631,  Reiff.) 

Illnec  comraencha  grant  mnrmnre, 
Langhes  n'i  sont  pas  en    fremure. 
(J     DE  CoNDÉ,  don  Cheval,    a   le  manche,  ms.  Tu- 
rin, f»  29''.) 
Danemont  le  Danois,  qui  ait  maie  aventare, 
Vons  a  mis  en  prison  et  en  sa  fermeure. 

(Doon  de  Maience,  9083,  A.  P.) 

Cilz  Gcillanmes  tenoit  Bertran,  dont   je   vons  ili. 
Non  pas  en  sa  prison,  n'en  fermeure  aussi  ; 
.Vins  aloit  a  l'esbat  du  tout  a  sou  plaisir. 

(Cov..  B.  du  CuescUn,  283-i,  Charrière.) 

Et  la  beste,  si  tost  qu'elle  est  hors  de 
fermure,  elle  est  retournée  a  sa  nature  et 
iranchise.  (Bout.,  Somme  rur.,  V  p., 
f»  68'',  éd.  1486.) 

Car  ceste  beste  (le  cochon)  est  impatiente 
de  fermeure,  et  escrotte  tout  ce  qui  l'em- 
pesche  de  sortir.  {Maison  rustique,  l,  24, 
p.  lOS,  éd.  16S8.) 


—  C.i;  qui  sert  \  fermer,  rernu'fiii'f,  fn-- 
moir,  serrure,  porte  : 

Il  corut  hastius,  il  clost  la  glise,  il  la 
guarnit  de  fermures.  (Dial.  St  Greg., 
p.  163,  Foerster.) 

Entre  la  frameure  garde  par  aventure. 
(Th.  iie  Kent,  Geste  d'.Mis.,    Ilichel.  2i3fi4, 

1»  Mi  r".) 

Anlor  parailis  fist  nlosura, 
Ht  se  fist  si  fort  fermeure 
D'aiguë  et  de  feu,  ke  puis  n'i  pnt 
.Vnlrer  ki  deservit  ne  l'ct. 

(Dolnp.,  117"1,  Hitil,   elz.i 

l:;i  i  (ist  grans  portes  et  grans /'remHres. 
(«(■&.  hist.,  Maz.  532,  f'>  173''.) 

Les  portes  et  les  fermeures  d'enfer  bri- 
sèrent toutes  en  sou  venir,  (ta  Passion. 
ms.  Dijon  298,  f"  181''.) 

Et  aboute  a  le  fremeure  de  le  vile  d'Ab- 
beville.  (1309,  Cart.  de  Ponthieu,  Eichel. 
1.  10112,  f"  41  r".) 

Pour  .XVI.  petits  besans  a  faire  fermeures 
d'argent  doré.  (1400 ,  Ducs  de  Bourg., 
n»  3924,  Laborde.) 

Que  nul  dudit  mestier  ne  puisse  ouvrer 
lie  vert  boys  en  chef  d'oeuvre  qui  porte 
fermeure  ou  assemblement  a  celle.  (1415. 
Ord.,  X,  254.) 

S'ils  y  entrèrent  par  faulte  de  cloaison 
ou  de  fermeure.  {Slal.  de  Paris,  ms.  Vat. 
Ott.  2962,  f  82».) 

Fermure  des  huys.  (1463,  J.  Lagadeuc, 
Calholicon,  éd.  Auiïret  de  Ouoetqueueran, 
liibl.  Quimper.) 

Ne  doibt  nul  ne  nulle  clorre  son  huys  a 
fermeure  sur  les  bestes  de  parc.  (CÔitst. 
de  Bret.,  f"  126  v».) 

La  cloison  et  fermure  du  jardin.  (Pa- 
Lissv,  Recepte,  Cap.) 

Un  texte  provincial  offre  lasigniflcation 
d'action  de  fermer  dans  la  seconde  moi- 
tié du  xvu"  s.  : 

Fermure  de  la  moitié  de  cave  de  la 
ruelle  Ste  Anne.  {Compt.  de  l'hôt.  de  ville 
d'Arles,  1666,  Arch.  Arles.) 

Fermure  de  la  porte  de  l'arsenal.  {Tb.) 

Bas- Valais,  Vionnaz,   fermure,  serrure. 

FERMEYSON,   VOlr  FERMOISON. 

FERMi,  S.  m.,  amarre  : 

Les  cordages  d'engin  qui  s'ensuivent, 
c'est  a  sçavoir  :  un  gros  ehasble,  troiz  fer- 
mis,  quatre  fondes.  (1421,  Inv.  de  l'artill. 
duchdt.  de  Blois,  Arch.  Joursanvault,  Bibl. 
Blois.) 

1.  FERMIER,  S.  m.  ? 

Et. pourra  ledit  censier  copper  a  son 
proffit  toutes  les  hayes  et  régies  de  ceste 
censé  une  foys  en  ladicte  censé  ainsy  que 
happe  et  fermiers  a  courut  a  droite  taille 
de  saison.  (1396,  Arch.  M.M   31,  f»  228  v.) 

2.  FERMIER,  adj.,  qui  sert  de  soutien  : 
Aux  massons  pour  avoir  taillées  les  au- 

gives  fermières.  (1471,   Compt.  dn  Nevers, 
ce  6o,  1'°  40  V»,  Arch.  mun.  Nevers.) 

—  Etabli  : 

.III!.  sesliers  d'aveine  de  rente  a  la  me- 
sure fermière.  (Liv.  des  Jur.,  ("  73  r% 
Arch.  S.-lnf.) 

3.  FERMIER,  voir  FOK.MIEli. 


PERMii.LET,  voir  Fermait.i.et. 

FERMILLIERE,  VOlr  FERMAII,L1ERK. 
PERMILLON,   voir  FRE-WILI-ON. 

FERMiN'R,  s.  f.,  citadelle  ; 
Se  vos  i  arivez  lut  serrez  detrenchiez. 
U  mis  en  grant  frrmiue  et  en  cbartre  lanciez. 
(OiRs.,   Vie  deS.  Thom.,  Uirhei.  13313.  P  77  r».) 
Franche  pncele  reine. 
De  refn  fort  fermirie, 
A  toi  est  m'aime  venue. 
(Trad.     de     Hob.    de    Lincoln,  Kichel.  !)n-2. 
P  103  r".) 

FERMiR,  verbe. 

—  Act.,  affermir,  fortifier  ; 

L'cstude  des  sciences  amollit  et  efféminé 
les  courages,  plus  qu'il  ne  les  fermit  el 
aguerrit.  (Mont.,  Ess.,  I.  I,  c.  24,  éd.  1595.) 

La  magesté  si  enflée  de  tant  de  cours  et 
de  grandeurs,  nous  fermit  et  asseure  la 
veue  a  soustenir  l'esclat  des  nostres  sans 
siller  les  yeux.  (In.,  ib.,  c.  26,  éd.  1588.) 

Je  trouve  mauvais  de  chercher  a  fermir 
et  appuyer  nostre  religion  par  le  bonheur 
et  prospérité  de  nos  entreprises.  (Id.,  ib., 
c.  32,  éd.  1588.) 

C'est  un  vilain  desreiglement,  qui  les 
pousse  si  souvant  au  change,  et  les  em- 
pesche  de  fermir  leur  affection  en  quelque 
subject  que  ce  soit.  (Id.,  ib.,  1.  III,  c.  5, 
éd.  1588,  f  388  v».) 

—  Rén.,  s'affermir,  se  consolider: 

Us  monslrent  sur  la  rivière  de  Marne  une 
isle  longue  de  deux  ou  trois  cent  pas  qu'ils 
disent  avoir  esté  un  cavalier  jelté  dan.= 
l'eau  par  les  Anglois,  pour  battre  ledit  lieu 
du  marché  avec  leurs  engins,  qui  s'esl 
ainsi  fermy  avecq'  le  tetnps.  (.Mont., 
Voyag.,  éd.  1774,  in-4'',  p.  2.) 

Moulant  sur  moy  cette  figure,  il  m'a 
fallu  si  souvent  me  festonner  et  composer, 
pour  m'extraire,  que  le  patron  s'en  est 
fermy  et  aucunement  formé  soy  mesme. 
(iD.,  Ess.,  1.  II,  e.  18,  éd.  1593.) 

Il  fuit,  quand  il  y  est,  et  se  haste  natu- 
rellement d'en  eschapper,  comme  d'un 
pas,  ou  il  ne  se  peut  fermir,  ou  il  craind 
d'enfondrer.  (Id.,  ib.,  1.  II,  c.  20,  éd.  1395.) 

FERMiTÉ,  voir  Fermeté. 

FERMiTiÉ,  voir  Fermeté. 

FERMOIER,  voir  FORMIER. 

1.  FERMOIR,  framoir,  adj.,  qui  sert  à 
fermer  : 

Deux  gauges  et  deux  fiers  framoirs. 
(1396,  Lille,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

2.  FERMOIR,  s.  m.,  pris  au  figuré  : 
0  1res  saintie  et  benoile  influence, 
Benoit  preau,  benoile  corpulence, 
Benoit  fermoir  de  royal  excellence, 

Kn  qui  odeur  et  souefve  redolence 
Un  si  hanll  roy  prit  sa  benivolence. 
Toi  faisant  mère  et  vierge  sempiterne. 
(G.    CHASTEI.I.AIS,  Loueuge  a   la  Ires  glor.  Vierge, 
vm,  281,  Kerv.> 

FERMOiRE,  S.  f.,  assisB  : 

A  Jehan  tailleur  de  blancque  pierre,  pour 
avoir  fait  une  noefve  fermoire  de  blancque 
pierre  en  la  chappelle  Saiut  Jehan.  (Compt.  ' 
de  1516-17,  S.-Amé,  Arch.  Nord.) 

FERMOISON,  fermeyson,  s.  f.,  prison  ; 


76i 


FER 


Conte  Bernant  et  rois  Otes  tient  ilec  en  prison, 
Dist  qn'il  le  fera  pendre  en  hant  comme  larron. 
Quant  Mansis  l'a  oi,  si  taint  comme  charbon, 
Del  conte  Ilernant  li  poise  son  nies  le  baron, 
Del  roi  Olon  son  oncle  qui  raonlt  est  gentil  bon 
Qno  Karlcmaine  tient  en  tele  fermoison. 

(Maiig.  i'Aigrem.,  Richcl.  766,  f  2a  r".) 

—  Le  sens  est  obscur  dans  l'ex.  suiv.  : 
Asseî  par  my  la  mesonn 
Delresle  dn  fermeysoii. 
•  The  Ireatise  of  n'aller   de  BMeiWorlh,  p.   171, 
WriRht.  )  Angl.,  taken  of  grès  tjrae. 

FERMOLU,  part,  passé,  dont  le  fer  est 
émonln  : 

Rn  sont  les  lances  fermolin. 

iPirceval,  ms.  Montp.  H  219,  f»  8,S''.) 

FERMURE,  voir  Fermeure. 

1.  FERNAL,  adj.,  infernal: 

Pot  ce  avons  sotfert  grant  peine 
Et  torment  grant  en  fumai  règne. 

(y lia  B.   Georgii.) 

Comme  analogues  de  cette  forme  apo- 
copée,  voir  Férue  3  et  Fermerie  2. 

2.  FERNAL,  s.  m.  •■? 

Un  orfèvre  grave  trois  paires  de  fernaus 
pour  marquer  les  saies.  (1507,  Béthune,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FERNEL,  s.  m.,  fausse  braguc  du  gou- 
vernail : 

Pour  Dieu  saulvons  la  brague,  du  fernel 
ne  vous  souciez.  (Rab.,1.  IV, c.  18,  éd.  1532.) 

Jal  (Archéologie  navale,  II,  .ïl.'i)  dit  que 
fernel  est  pour  frenel. 

FERNER,  V.  a.,  frapper  : 

Pecbié  fait  qni  me  feriie. 
Car  je  sui  mont  lasses. 
(A.  DB  LA  Halle,  U  Jus  du  Pèlerin,  Conssemaker, 
p.  il6.) 

. ..  Nnlz  ne  doit  ferner 

Celni  qni,  ponr  avoir  en  sa  baillie 

L'amoar  sa  dame,  a  trahison  bastie. 

(CAons.,  Vat.   Chr.   ISiî.  I'  ISSM 

FERNEUL.,  voir  FlENEUL. 

FERNiCLE,  forn.,  fun.,  (en.,  adj.,  ter- 
rible : 

Et  cil  resteit  chevaler  prnz. 
Et  fernicles  et  mult  estaz. 

(Prolhesltttis.  Richel.  2169,  f  8'.) 

Li  qnins  (signe)  sera  moult  pins  oribles. 
De  loi  les  autres  pins  fenicles, 
Qoar  Irestoutes  les  mues  bestes 
Vers  le  ciel  dreccront  lor  testes, 
A   Dien  voudront  merci  crier, 
(tes. XV.  Signes,  Kichel.  837.  f"   11S^) 
De  lonz  icens  le  plns/fnuVte. 

(/(/.,  Richel.  1526,  f°  18i^) 
Li  .v.  alnmes  est  mont  forniclez. 

(Il>.,  Biit.  Mus.  add.  15606.  f  lii*.) 

Sor  tons  les  antres  pins  funicles. 

(U.,  Richel.  2168,  f  ^87^) 
Li  vilains  mossus  si  est  uns  vilains  fer- 
nicles  qui  bet  Dieu  et  sainte   Eglise.  {Des 
Vilains,  Richel.  12381,  f  372  v».) 

FERXOER,  V.  a.,  attacher  avec  du  fer  : 

Et  la  lanchc  dont  Dct  laissa  son  cors  forer. 
Et  l'estache,  on  Jais  le  firent  fernoer, 

(Cong.  de  Jerm.,  7198,  Hippeau.) 

FERNON,  S.  m    ? 


FER 

Les  maladies  des  fermions  et  autres  pes ■ 
tilencielles  maladies.  (1322,  Béthune,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FEROCiEux,  adj.,  féroce  : 

Vous  fustes  plus  ferocieux  qu'il  n'estoil 
de  nécessité.  (Bourgoing,  Bat.  jud.,  I,  32, 
éd.  1330.) 

Beste  ferocieuse.  (Id.,  ib.,  1,49.) 

FEROCissiME,  adj.^  superlat.  de  féroce  : 
Lo  ferocissime  prince  de  Salerne  Gisolfe. 

(Almé,  Yst.de  li  JVorm.,  Vlll,  2,  Champol- 

lion.) 

FEROEUiL,  voir  Ferrieul. 
FEROIL.J  voir  Ferroil. 

1.  FERON,  adj.,  fier  : 

Qni  fnt  tons  li  pins  riches  et  li  pins  raaginnnx 
Et  tons  li  pins  ferons. 

fJEH.  DES  Preis,  Geste   de  Liège,  11409,  Scheler. 
Gloss.  philol.) 

Peut-être  est-ce  une  faute  pour  feroxts, 
dit  Scheler. 

2.  FERON,  voir  Ferron. 
FEROR,  voir  Ferreor. 
FEROT,  voir  Ferrot. 

FEROUCHEMENT,  VOir  FaROCCHEMENT. 

FEROus,  voir  Ferros. 
FEROUTÉ,  S.  f.,  caractère  farouche  : 
Pour  la  ferouté  ou   fierté   et  félonie  et 
malignité    ae     leur     couraige.    (Oresme, 
Poliliq.,  2»  p.,  f»  101",  éd.  1489.) 

FERPE,  voir  Frepe. 

FERRABLE,  adj.  ? 
Et  la  suyvoient  les  dames  csplorces. 
Tontes  nudz  piedz,  testes  eschevelees, 
Portans  flambeanx  en  lenrs  mains  tons  ardans 
Dont  esbahis  esloient  les  regardans. 
Ce  fen  mortel  appelloit  on  ferrable 
Qui  est  horrible  et  fort  espoventable. 
(Rom.  des  deux  Amans,  .\rs.  5116,  f  o8  r  .; 

1.  FERRAGE,  feraçB,  s.  m.,  action  de 
ferrer  : 

Pour  ferage  de  quevaulx,  .n.  s.  (Pièce 
de  1410,  Beauvillé,  Doc  inédits  sur  la  Pi- 
cardie. IV,  103.) 

!  2.    FERRAGE,  VOlr  FERAGE. 

I       FERRAiLLiER,   ferralMer,    lairrallier, 

s.  m.,  serrurier  : 
1       Berlrant,  ferralhier.  (3  fév.  1448,  Compl. 
I    du  fi.  René,  p.  129,  Lecoy.) 
!       Anthoine  le /airraWipr.  (13  juin  1447,  ib., 
j    p.  136.) 

j  FERRAIN,  voir  FERAIN. 

j  FERRAND,   VOir  FERRANT. 

FERRANDEL,  s.  m.,  dimin.  de  ferrant, 
cheval  gris  : 

Qaant  il  fn  es  arçons  fièrement  sestendi 
Et  puis  a  dit  si  hant  que  Porns  l'entendi  : 
Vassal,  or  r'an rai  je  FerrandeWarrM. 

(Veus  dott  paon,  Richel.  lool,  f  106  r".i 

CA.  Ferrant. 

FERRANDiN,  adj.,gris  de  fer,  eniployi' 


FER 

subst,   pour   désigner    un   cheval  gris   ; 
Et  ki  donques  veist  Ferrandin  le  legier, 
Dire  penst  por  voir  :  Ves  la  mult  bon  destrier 

(houm.  d'Alix.,  f  27'',  Michelant.» 

Emenidus  broca  Ferrandin  l'ademis. 

(/*.,  P  7*''.) 

FERRANDINIER,    S.    m.,  Ouvrier    qui 
travaille  le  fer,  taillandier  : 

Jehan Brunet,  ferrandinier.(l^T, Compl. 
de  Diane  de  Poitiers,  p.  233,  Chevalier.) 
Cf.  Ferratier. 

FERRANT, /isrant,  ferrand,  ferand,  adj., 
gris  de  fer,  grisonnant  : 

Lnnke  barbe  ad,  le  chef  ferani, 
Peliz  hnm  fnd  ne  gncres  grant. 

(Vie  de  SI  Oiles,  917,  AT' 

Rainbansli  Fris  vint  d'antre  part  poignant, 
Renlers  de  Gennes  et  Hernans  li  ferans. 

(R.tnîii.,   Ogier,  5197,  Barrois.) 

D'antre  part  ert  en  la  bataile  grant 
U  et  ces  oncles  qi  le  poil  ot  ferrant. 

(Raoul  de  Cambrai,  cxsni,  A.  T.^ 

.A  hante  voii  escrie  :  On  es  tn,  vielz  ferrant? 
(J.  BoD.,  Sa.!-.,  ccLXvni,  Michel.  I 

Qni  fn  fienï  Corbadas,  le  viel  et  le  feront. 

(Chev.  au  cygne.  319i,  ReitT., 

Il  dit  tant  a  vesqni  que  viex  est  et  ferrons. 
(Herb.  Ledic,  Foulq.  deCand.,  p.  153,  Tarbé  l 

Dus  Naimes  en  apele  Karlon  an  poil  ferrant. 

KGui  de  Bourg..  140,  A.  P.) 


L'aive  li  cort  des  elz  filant. 
Par  desus  le  grenon  ferrant. 
(Rlancndin.  Richel.  19152 


r'  188" 


Et  cil  remest  channs  ferrant. 

(Sept  Sages,  U19,  Keller.i 

Madame,  enfin  m'aves  honnie 
Et  villaioement  escharnie. 
Donné  m'aves  nn  viel  ferrant. 
Et  je  suis  chi  uns  jouene  enfant. 

(Ib.,  2192.) 

Se  es  tn  Charlleraaigne  a  la  barbe  ferrande  ! 
(Doonde  Hanteuil,  203.  P.  Meycr,  Rom.,  XIII, 
p.  23.) 

Lubicns  li  viens  a  la  barbe  ferande. 
(E.  de  S.  Gilles,  Richel.  25510,  f  87*.) 
Il  en  jnra  sa  barbe  et  son  grenon  ferrant. 
(Florence  de  Rome,  Richel.  nonv.  acq.  4192, 
r>  4  r».) 

Ysengrins  sonr  nne  ferrande 
>1nle  est  montes. 

(Renan  le  nouiel,  2186,  Méon.) 

Fn  i  Tierris  d'Ascane,  li  dnx  poissanz, 
I.i  salves  dreiluriers,  U  vielz  ferrant. 

(Gérard  de  Ross.,  p.  299.  .Michel. i 

-   Ferrant  se  disait  p.irticulièrement 
d'un  cheval  gris  de  fer.  D'ailleurs,  dans  les 
Chansons  de  gestes  et  dans  les  Romans 
d'aventures,  cet  adjectif  est  très  souvent 
employé  comme  une  sorte  de  qualificatif 
général  en  parlant  de  chevaux  de  bataille  : 
Qni  donc  ont  cheval  brun  n  bai, 
Sor  n  bauzan,  gris  n  feront. 
Si  i  uinnta  demainteoant. 
(Ben.,  D.  de  yorm..  II,  18359,  Michel.) 
A  tant  s" an  vont  monter  sor  les  destriers  ferrons 
(J.  Bon.,  Sax..  lxixvii,  Michel.) 
Si  monta  sor  un  sien  cheval  ferrant.  (H. 
DE  Valenc,  Contin.  de  l'hist.  de  la  eonq. 
de  Constant,  659,  Wailly.) 

Li  siens  (palefrois)  fn  ferranz,  pomelei. 
(G.  de  Dole,  Vat.  i:hr.  1725,  f°  92'. I 


FRR 


FER 


FER 


76S 


Que  je  li  rende  un  ceval  ferrant  qu'il  me 
presta.  (Beaum.,  Coût,  du  Beauv.,  c.  vu, 
22,  Beugnot.) 

Cil  esloit  montez  sor  un  grant  destrei 
feront.  {Table  ronde,  ms.  Barberini  923, 
I»  104  V».) 

—  S.  m.,  cheval  gris,  cheval  en  général  : 
Ferrant  li  traient,  a  (ladres  fut  norris. 
<Gar.  leLoh.,  V  cbans.,  V,  p.  16S,  P.  Paris.) 

Ogiers  ne  pot  mie  aroir  de  ferant, 
Ains  va  par  l'ille  sa  resne  traînant. 

(R.iiMBERT,  Ogier,  1960,  Barrois.) 

Le  blanc  ferrant  d'Espaigne  Garins  li  amena. 
(Fierabras.  531,  A.  P.) 

Le  bon  feront  point  et  eslcsce. 

(Prolheslaus,  Ricbel.  2169,  f»  Tl"".) 

Quatre  ferrands  bien  ferres 
Mènent  Ferrand  bien  enferré. 
(Rom.  de Baud.  de  Flandre,  Dinaox,  Trnnv.  brab., 

p.  n.) 

Ne  cheval  n'auront  ne  ferrant. 
CGodefrot  DE  P.4Ris,CAro».,  1029,  Bncbon.i 
Noms  propres,  Ferran,  Ferrand,  Ferrant- 

FERRARE,  S.  t.,  sorte  d'herbe,  l'agri- 
molne  : 

Petite  fsrrare  .c.  l'agrimoine,  herbe. 
[Jardin  de  santé,  ap.  Borel,  Trésor  des 
recherches  et  antiquilez  gauloises  et  fran- 
çaises, Paris,  1635,  in-i",) 

FERRAROis,  s.  m.,  oiseau  venant  do 
Ferrare? 

Car  ses  gerfaulx,  ferrarois  et  laniers. 
Ont  esté  pris  et  menez  comme  asniers. 
11343,  Cl.  Cbappdis,   l'.Mgte  qui  a  faut  la  poiilr 

devant  le  Coq  à  Landrecy,  Poés.  fr.  des  xv'  el 

XTi»  s.,  IV,  64.) 

FERR.AT,  ferart,  s.  m . ,  sorte  de  seau  : 
Un  vaisseau  de  fer,  dit  ferrât,  ordonné  a 

tirer  l'eaue  hors  du  puys.  (1403,  Arch.  JJ 

160,  pièce  11.) 
Icellui  chapellainvint  portant  ledit /^erarf 

ou  seille  tout  plain  d'eaue  et  le  getoit  su? 

lesdis  hommes  et  femmes.  (1472,  Arch.  J.l 

197,  pièce  218.) 

FERRATiER,  S.  Hi.,  nuvrier  en  fer,  tail- 
landier : 

Perenet  Moyran,  Andrieu  Boguin,  ferra- 
tiers.  (1335,  'Proc.  verb.,  Cart.  mun.  de 
Lyon,  p.  463,  Guigue.) 

Franceys  Loup,  Hugonin  de  Vacieu, /er- 
ratiers.  (26  nov.  1417,  Re(j.  consul,  de  Lyon, 
I,  89,  Guigue.) 

Adhemar  Merle,  ferratier, en  la  se- 

nescbaucee  de  Carcassounc.  (1417,  Arch.  J,T 
170,  pièce  38.) 

Tous  ferratiers .  magnins  ,  cotelliers  . 
(1308,  Test,  de  Marg.  d'AuL,  ap.  Bau.x, 
Hist.  de  l'Eglise  de  Brou,  2"  éd.,  p.  379.) 

Cf.  FEnRANDINIER. 

1.  FERRE,  S.  f.,  ferrure  : 

A  une  seurure  d'argent  et  ferre  d'argent. 
(.Vn  Partage  mob.  en  1412,  St  Germain, 
p.  21.) 

2.  FERRE,  V.  a.,  frapper,  comme  ferir, 
par  changement  de  conjugaison  : 

S'il  trait  espee  u  lance  pour  omme  ferre. 
fl275,  Charte  de  la  Paix  de  Valenciennes, 
Tellier.) 

Franche-Comté,  Sauget,  fieurre. 


3     FERRE,  voir  FnERRE   1. 
4.   FERRE,  voir  FUERRE  2. 

1.  FERRÉ,  ferrey,  fiera,  adj.,  de  fer: 

El  cil  Biers  cosle  fierec. 

(.MousK.,  Ckron.,  13001,  Keill.) 

L'on  redouble  son  colp  com  d'un  ferrey  levier. 

(Girart  de  Ross.,  1690,  Mignard.1 

—  S.  111.,  tonneau  cerclé  de  1er  : 
.11.  ferreiz  de  vin  tenens  .x.  mnîd?.  (1321, 
Arch.  Meuse,  B  492,  t»  78.) 
Sercels  a  ferreis.  {Jb  ,  f"  116.) 

2.  FERRÉ,    S.  m    ? 

Par  Largemain  son  boleillier 
Fist  un  /'srre  deslraraillier 
Tout  plain  d'onor  rose  de  gloire. 
(HuON  DE  Mery,  le  Torneiment  AnIicrisI,  Richel. 
25i07,  f°  ii^i'.) 

FERREAAUTÉ,  S.  f.,  feri'ure  : 
.1.  cuitel  brisié,    .II.  gabueires,  et  plus, 
autres  ferreaanles  tant   au  pois  que  mon- 
teait.  (1348,  Compte,  Gh.    des   compt.   de 

Dole,  —  ,  Arch.  Doubs.) 
82 

1.  FERREE,  S.  f.,  hoyau,  houe  : 

Le  suppliant  qui  avoit  une  ferrée  en  sa 
main  se  print  a  deffaire  le  toussé,  et  le 
remplir  ;  et  incontinent  Jehan  Bruneau, 
qui  pareillement  avoit  une  ferrée  en  son 
poing  et  dont  il  besongnoit,  frappa  le 
suppliant  de  la  ditte  ferrée.  (1433,  Arch.  JJ 
182,  pièce  61.) 

Icellui  Brisset  s'en  vint  au  suppliant  sa 
ferrée  en  son  poing,  et  la  lança  en  cuidant 
bailler  sur  la  teste.  (1464,  Arch.  JJ  199, 
pièce  461.) 

Canada,  ferrée,  bêche. 

2.  FERREE,  s.  f.,  poisson  appelé  au- 
jourd'hui fera  ou  ferra  : 

Trois  ferrées  du  lac  de  Genève.  (G.  de 
Sevturiers,  A/dîi.  adm.,  Ferroul-Montgail- 
lard,  Uist.  de  t'abb.  de  S.  Ctaude,n,  333.) 

3.  FERREE,  voir  Fahree. 

FERREic,  voir  Fereis. 

1.  FERREIS,  -  iz,  fereis,  adj.,  armé  do 
fer  : 

Li  borjois  montent  es  soliers,  ce  m'est  vis  ; 

Gielentgrans  pierres  et  les  piens  fereis. 

(Gar.  le  Loh.,  i'  chans.,  xxxv,  p.  139,  P.  Paris.) 


Vers  pont  d'Oire  s'en  vont  le  cbemin  ferreii. 
(Parlon.,  Richel.  1915-2,  î"  17-1».') 

2.  FERREIS,  voir  Fereis. 

FERREMENT,  -  anl,  fièrement,  ferment, 
fermant,  s.  m.,  outil  de  fer,  arme  de  fer  : 

Li  ferremanz  don  il  atrampoit  la  roe  li 
chei  des  mains  (  Vie  sainte  Eufemie  virge, 
Richel.  988,  f°  igs^.) 

.vn.  diauble  les  gardent  a  îrcnchans  fiercmem. 
(Yrigier  de  solas,  Richel.  9220,  f  C  v».) 

Ferramentum,  ferrement.  {Gloss.  de 
Douai,  Escallier.) 

Si  vous  pryc,  mon  frère,  très  debonaairement 
Que  vous  vengez  ma  mort  tosl  et  incontinent, 
Avant  ([oe  de  mon  corps  j'osto  le  ferrement, 
CJAQ.  Mii.ET.   Desiriicl.  de  Troije.  16177  Stengel.). 


Il  est  doncqnes  henreni  qui  eslit 

Mes  jeux  el  mes  esbatemens. 

.Ma  guerre  par  moy  se  conJuit 

Sans  picques  ne  sans  ferremens- 
(CoQoiLLART,  Blason  des  Dames,  II,  182,  Bibl.  elz. 
Afin  que  ses  aullres  ennemys  n'ache- 
vassent par  ferremens  contre  luy  la  chose 
que  ses  parcns  ne  avoyent  peu  faire  par 
venimeux  biuvaiges.  (BûccACE,  Nobles 
math.,  Yl,  5,  î"  144  r»,  éd.  1313.) 

Commencèrent  esgourgeter  et  achever 
ceulx  qu'il  avoit  desja  meurtriz.  Sçavez 
vous  de  quelz  ferremens  ?  A  beauls  gou- 
velz.  (Rab.,  Gargantua,  ch.  xxvii,  éd. 
1542.) 

A  bonrse  de  joueurs,  plaideurs  et  gonrmane 
11  n'y  faut  point  de  ferremens. 
(Adages  français,  xvi»  s.,  ap.  Ler.  de  Lincy, 
Prov.) 

—  En  particulier,  serpe  : 

A  happe  et  a  ferment.  (1322,  -4rch.  JJ  61, 
f«  89  r°.) 

Une  serpe  appellee  selon  la  coustume  du 
pais  (Péronne)  Courbet  ou  ferment.  (1391, 
Arch.  JJ  140,  pièce  214.) 

Un  hostil  esmoulu  nommé  fermant  ou 
corbet,  dont  il  entendoit  a  couper  bos. 
(1397,  Arch.  JJ  132,  pièce  192.) 

Une  sarpe  a  long  manche,  que  l'en 
appelle  ferment.  (1447,  Arch.  JJ  176,  pièce 
574.) 

—  Ce  qui  sert  h  quelque  chose,  usten- 
sile : 

Ils  avoient  desrobé  les  ferremens  de  la 
messe.  (Rab.,  IV,  26,  éd.  1332.) 

Le  canard,  le  levrnut,  le  ramier,  et  autres 
ferrements  de  cuisine.  (Du  Fail,  Cont. 
d'Eutrap.,  XXII,  Rennes  1398.) 

On  trouve  dans  un  auteur  du  commen- 
cement du  xvii"  siècle  : 

Et  une  grande  épée  qui  afeindret  d'ici  h 
demain.  C'est  à  tous  ces  farrements  que 
ces  mangeux  de  petits  enfants  se  batont 
en  dueil.  (Cyrano  be  Bergerac,  le  Pédant 
joué,  act.  Il,  se.  2.) 

Charente,  farrement,  tout  instrument 
de  fer,  et  plus  spécialement  un  instru- 
ment tranchant.  Centre  de  la  France, 
farrement.  Environs  de  Lille,  ferement, 
serpe. 

FERREMENTE,  -  ante,  S.  f.,  outil  de  fer. 
ferrure  : 

Et  li  devant  dit  Desiers,  ensamble  tote 
sa  force,  esloit  ja  a  Cluses,  lesquex  il  avoit 
faites  garnir  de  ferremantes  et  de  perrieres. 
(Amis  elAmilc,  Nouv.  Ir.  du  xili*  s.,  p.  73.) 

Pour  la  ferremenle  du  moliii  de  Bercoil- 
lins.  (1310,  Compt.  du  dom.  de  ilahaut 
d'Artois,  Richel.  8ool.) 

De  la  rente  ou  censé  d'une  mole  a  mo- 
dre  ferreniuntes,  que  Jehan  le  Besgue  de 
Dum|)manin  tient  eu  l'yaue  Madame. 
(1332,  Com/)(e  de  Odart  de  Laigwj,  Xrch. 
KK  3S  1°  1S7  r».) 

Serreures  et  autres  ferremenles.  (Ib-, 
f'^'  236  r».) 

Suisse  rom.  ,  Neuchàtel  et  Fribourg, 
fermente,  ferrure,  garniture  de  fer  :  la 
fermente  d'une  porte. 

PERREOB,  -  our,  -eux,  fer.,  fier.,  s.  m- 


76fi 


FRR 


ouvrier   en  fer,  forgeron,  maréchal   fer 
rant  : 

Boens  fevres  e  boens  ferreors. 

(Wace,  Rou,  3°  p..  649-2.  Amlresen.) 
I  confanonier,  .i.  feror,  .i.  queue. (Regia 
dà  hospit.,  Richel.  1978,  f"  99  i\) 

I  feroiir.  (1302,  Stat.  de  S.  Jean  de  Jê- 
rus  ap.  Mas-Lalrie,  Hist.  de  Chypre,  II, 
91.) 

Fonmirs  des  ch\va\x.(Stat.d'Edouardin, 
an  XXV,  itupr.  golb.,  Bibl.  Louvre.) 

Uns  fiereur  de  coroye  pour  avoir  ra- 
poinlié  une  relique  de  S.  Julien  et  mis  une 
petite  croisette  dessus.  (1308,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.ms.,  bibl.  Amiens.) 

Nom  propre,  Fcrrenr. 
FERRERiE,  s.  f.,  objets  de  for; 

II  (le  charretier)  doit  entendre  Testât  do 
sellier  et  mesrae  de  niareschal,  et  pour  ce 
n'estre  jamais  ilegarny...  de  sa  ferrerie 
pour  les  pieds  de  ses  bestes.  (Liebault, 
Maison  rust.,  I,  28,  éd.  1638.) 

1.  FERRF.T,  voir  FOBKT  1. 

2.  FBRRET,  voir  Feiiet. 
FERRETÉ,  fcreté,  fierelé,  adj.,  semé  de 

clous,  semé  de  dessins  imitant  des  clous  : 

Et  fa  (le  clieval)  pins  bl.ins  que  cines  de  micr 
r.'  fil  covers  d'un  vermeil  palle  chier 
Plus  de  .M.  leas  ferrclcs  et  Irenchies, 
Pnr  on  l'en  voit  le  poil  reblanchoier. 

(!<■«  Loh.,  ms.  Monlp..  f"   164'.) 

Et  ci!  a  ces  dris  ftcreles. 

(MousK.,  Chron..  -l-iei,  Reiff.) 

Armez  e^toi  ,  par  grant  coinlise. 

De  riches  arme.?  a  devise, 

Delranchies  cl  ferreleies 

D'argent  de  quelles  biireleies. 
(.1.  Brf.tel,  Toura.  de  Chauvençi.  .32113.  DclmoUe.) 

Et  d'an  mais  sollers  ferelex 

C'ans  chevaliers  ot  jus  jetés. 

Estoit  bien  parés  uns  hiraas. 
(B-  DE  CoNDÉ,  li  Coules  des  Hiraus,  463,  Scheler.) 
Les  aournemens  des  autelz  doivent  eslre 
ferretes,  cscrins  a  reliques  et  nobles  ves- 
seaux  et  ymages  lenans  reliques.  (J.  Gou- 
LAIN,  Trad.  du  Bntionale  de  Durand,  ap. 
Laborde,  Emaux,  v»  Escrin.) 

FERRETER,  verbe. 

—  Neutr.,  faire  entendre  le  bruit  des 
fers  : 

Qaant  il  ot  le  cheval  venir,  qni  frrela... 

(Doon  de  Maience,  ii>3,  A.  P."! 

—  Act.,  entrechoquer  bruyamment  : 

Mais  j'y  ay  trouvé  deux  corps  nndz, 
L'un'^  furaelle  et  l'anllre  tout  masle. 
Oui  ferrctoijent  leur  cnl  aa  masle. 

(Mijsl.  de  S.  Did.,  p.  140,  Caroanlel) 

1.  FERRETON,  forr.,  S.  m.,  ouvrier  en 
fer: 

Johannes  Ferretons.  (1280,  Martyrologe 
de  N.-D.  de  Beaune,  p.  95,  Boudrot.) 

Theobaudus  dictus  Forretons.  (129o,  ib  . 
p.  83.) 

2.  FERRETON,  VOir  FERTON. 
FERREUR,  voir  FEREOR. 
FERREURE,  voir  FEREURE. 

FERREUS,  voir  Ferros. 


FRR 

1.  PERRiER.  s.  m.,  maréchal  ferrant:       i 

Ge  ne    comandai   pas   ke  l'om  amenas!    | 
cestui,  mais    Stevenon    lo  ferrier.  (Dial. 
Greg.  io  pape,  p.  24S,  Foerster.)  Lat.,  fer- 
rarium. 

A  Aubrv  le  ferrier  qui  avait  de  saiges  : 
6  1.  par  an.  (1389,  Jnvent.  de  Bich.  Picque,  ] 
p.  83,  Biblioph.  de  Reims.) 

Nom  propre,  Ferrier. 

2.  FERRIER,  s.  m.,  bouteille,  employé 
dans  l'exemple  suivant  au  sens  de  vi- 
gnoble: 

Et  des  vins  il  n'y  en  avoit  point  de  plu? 
exquis  en  toute  la  ville  :  car  tous  les  ans 
il  lui  en  falloit,  quoy  qu'il  coutast,  duSau- 
vagin,  ferrier  de  monsieur  de  la  Flechiere 
de  Concise,  près  Thonon.  (BoLSEC,  Hist. 
de  Calv.,  ch.  14,  éd.  1577.) 

Cf.   PERRIERE  1. 

1.  PERRIERE,  S.  f.,  vase,  bouteille,  fla- 
con à  long  col  qu'on  portait  en  voyage  : 

Lors  (Gymnaste)  descouvrit  sa  ferriere, 
et  sans  mettre  le  nez  dedans,  beuvoyt 
assez  honnestement.  Les  maroufles  le  re- 
aardoient  ouvrant  la  gueule  d  un  grand 
pied,  et  lirans  les  langues  comme  lévriers 
en  attente  de  boyre  après  ;  mais  Tripet  le 
capitaine  sus  ce  point  accourut  veoir  que 
c'estoit.  (Rab.,  I,  34,  éd.  1542.) 

A  quoy  condescendit  voUiutiers  Panta- 
gruel, et  beurcnt  si  net  qu'il  ne  demeura 
une  seule  goutte  des  deux  cens  trente  et 
sept  poinsons,  excepté  une  ferriere  de  cuir 
bouilly  de  Tours  que  Panurge  emplit  pour 
soy.  (ID.,  II,  27,  éd.  1S42.) 

Nous  amplismes  plusieurs  flacons,  barilz, 
ferrieres  et  bouteilles  d'icelluy  vin.  {Le 
Disciple  de  Pantagruel.  p._59,  P.  Lacroix.) 

Sas,  laquais,  tire  la  ftrricre 

Qui  ralTreschit  au  fond  du  puis. 

Que  songes  tu  la,  Mordentiere, 

Tonsjonrs  sur  ton  Timee  ?  et  puis, 

Moncbatre,  dégaine  ta  flûte, 

Oaillanme,  emporte  ce  Platon, 

Je  veu  qu'orendroit  on  dispute 

Doctement  contre  le  flaccon. 
(Makc  Claudc  de  Buttet,  OEuvri-s  Poétiques,    Ode 
XIX,  à  Jean  de  Saint-Denis  de  Saint-Christophe, 
ch.  II,  p.  150,  ii.  Philibert  Sonpé,  Lyon  1817.) 

2.  FERRIERE,  VOir  FORIERE. 

3.  PERRIERE,  S.  f.,  l'endroit  oit  l'on 
forge  le  fer  : 

Lorsque  la  surdité...  provient  d'avoir  esté 
assiduellement  et  près  des  choses  qm  font 
bruits  espouvantables,  comme  d  artille- 
ries, sonneries  de  cloches,  ferrieres.  (Lovs 
GuvoN,  le  Miroir  de  beauté,  1, 300,  éd.  161B.) 

Noms  de  lieux.  Ferrieres,  Laferricre,  qni 
sont  devenus  aussi  des  noms  de  personnes. 

FERRiEUL,  ferieul,  ferioeul,  feroeuil, 
fierieul,  fierioel,  fieroel,  fairioel,  frerioel, 
s.  m-,  seau,  vaisseau  à  tirer,  à  puiser  et 
porter  l'eau  : 

Huit  pos  de  kievre,  deux  ferrieus,  six 
poales,  etc.  (1338,  Arch.  JJ  91,  pièce  409.) 

.1.  petit  fierioel  a  ens  cauffer  yauwe  pour 
les    malades.    (1369,    Lille,  ap.  La  Fons, 
1    Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

.1.  fierieul  a  cuire  car.  (1376,  ib.) 
.1.  fieroel.  —  .i.  grant  frerioel,  .i.  aultre 
plus  petit.  (1432,  Valenciennes,  î6.) 


FER 

Le  grand  fenmtl  de  la  ville.  (Compte  dr 
1493.  Béthune,  ib.) 

Fairioel.  (1507,  Valenciennes,  ib.) 

Un  ferrieul  fondis.  (1322,  Lille,  ib.) 

On  fait  une  hanche  a  ung  feriœul  fait 
pour  un  caudrelier.  {Compte  de  1539,  Bé- 
thune, ib.) 

Un  pot  de  cuivre  nommé  anchiennement 
ferieux.  {Tesiam.  du  26  juin  1580,  Arch. 
raun.  Douai.) 

Ung  feriœul.  On  fait  une  hanche  a  ung 
ferœuil.  (1586,  Mobil,  de  la  halle  de  Bé- 
thune, La  Fons,  Art.  du  Nord,  p.  111.) 

Deus  grans  ferieulx.  {Compte  de  1387, 
Béthune,  ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl. 
Amiens.) 

1.  FERRiN,  adj.,  de  fer  : 
Tu's  guverneras   en  verge    ferrine.  {lih. 

Psalm.,  Oxf.,  II,  9,  Richel.) 

Tu  peistras  eals  en  verge  ferrine.  (Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  II,  9,  Michel.) 

Les  curuilz  ferrins  debrisad.  {Ib.,  cvi, 
16.) 

—  Couleur  de  fer  : 

Ematistes  est  de  .ii.  colors,  rosse  et 
ferrine.  {Descripl.   Inpid.,   ms.  Berne   113, 

f  l7o^) 

!      —  s.  m.,  chemin  ferré  : 

S'a  els  voûtes  jouster,  iraiez  vous  au  chemin. 
Sempres  aure»  de  jonsle  tont  plain    vostre  fernn. 
(Hebb.    Ledcc,  fou/?,  rff    Ca«rf..  p.    111.  Tarbé.) 

2.  FERRIN,  voir  Ferlin. 

FERRINEMENT,  VOir  FERINEMENT. 

FERRiR,  voir  Ferir. 

FERRITE,  S.  f.,  pierre  précieuse  : 

Mont  riches  pierres  en  aport 

Qui  font  resusciler  le  mort. 

Ce  sunt  ferrites. 

Et  dyamans  et  cresperites. 

(RcTEB.,  t'Erlierie,  31,  Méon.) 

FERROiÉ,  part,  passé,  ferré,  qui  a  été 
frotté  par  poignées  sur  nn  fer  obtus  : 
Et  lin  sec  doit  eslre  maillez 
A  maillez,  puis  fraiez  ans  mains. 
Et  puis  ferroiez  sur  le  moins. 
(E.  Desch,,  Porâ..liichel.  840,  f  54  .".) 

FERROiER,  V.  a.,  briser,  détruire? 
Ma  nef  ferai  ja  a  la  leur  froier, 
Qae  raanois  puisse  la  lor  nef  ferroier. 
(Herb.  Leduc,  Foulq.  de  Cand.,  p.  18,  Tarhé.i 

FERROiL,  feroil,  s.  m.,  verrou  : 

Pour  ce  que  l'en  ne  leur  ouvry  tantost 
la  porte,  il  y  biterent  tellement  que  ilz 
firent  cheoir  la  vorvelle  du  gros  ferroil  de 
la  grosse  espaure.  (14  sept.  1416,  Beg. 
cons.de  Lyon,  I,  9,  Guigue.) 

Pour  un  feroil,  deux  freytiz,  crosses  et 
clouz.  (26  avr.  1417,  ib.,  p.  43.) 

Consulter  Littré,  historique  de  verrou, 
où  il  montre,pour  ce  mot,  des  formes  en/ 
dans  plusieurs  langues  romanes,  soit 
qu'elles  dérivent  de  ferrum,  soit  qu'il  y 
ait  eu  confusion. 

PERROiLLOX,  s.  m.,  ouvrier  qui  tra- 
vaille le  fer  : 

Il  y  a  une  forge  de  ferraillons  dit  mar- 
tinet. (Vers  1470,  Cerch.  des  feux  des  sièges 


FRR 


FEK 


FER 


707 


de  Reaune  et    de  ynitx,  Arch.  Côte-dOr,  B 

FERROIR,  fcrrovcr,  s.  m.,  ferrure  : 
De  fait  incontinent  alla 
Tout  par  tout  snr  les  serruriers 
Amasser,  de  ça  et  de  la. 
Grant  taz  de  clefz  et  ferrmicrs. 
(.MAniiM,,  Yig.  de  Charl.  VU.  P    -■>'■,  iti.   liliS.) 

1.  FERRON,  feron,  fieron,  s.  m.,  mar- 
chand de  fer,  et  forgeron,  maréchal,  ou- 
vrier en  fer  : 

.1.  drapier,  .i,  cordnatiipr,  .i.  ferron,  .i. 
orfèvre.  (Ord.  de  S.  Louis  sur  les  batailles, 
Richel.   1279,  f»  1<'.) 

Li  ferron  qui  demeurent  dedens  les 
bonnes  de  la  foire  Saint  Ladre  doivent 
chascuns,  chascun  an,  .ii.  s.  de  coustume 
au  roy  pour  les  mailles  des  samedis,  et  ,ii. 
s.  pour  la  foire  Saiot  Ladre.  (Est.  Boil., 
Uv.  des  mest.  et  marchand.,  2=  p,,  xiv,  5, 
Lespinasse  et  Bonnardot.) 

-Maistre  Jehan  le  Feron.  {Jurés  de  S. 
Ouen,  f»  103  v",  Arch.  Seine-lnf.) 

Pierres  li  Fierons,  aarde  de  la  iirevosté. 
M.309,  Cart.  de  St  Magloire,  Richel.  I. 
yU3,  p.  168.) 

.lehan  des  Fossez.  ferron.  (Livre  de  la 
Taille  de  Paris  en  13i3,  Biichou.) 

Toutes  manières  de  ferrons  et  vendeurs 
de  fer  en  gros.  (1350,  Urd..  il,  371.) 

Ysabeau  de  Courtenay,  veuve  de  Guil- 
laume de  Roisny  se  remaria  a  un  pauvre 
ferron  et  maréchal,  homme  de  très  petit 
et  vil  estât,  (1390,  Arch,  .1,1  138,  pièce  194.) 

Bertrand  Lebul, /"é'rroH.  (xv'  s.,  Arcliiv. 
hospit.  de  Paris,  1,  108,  Bordier.) 

Nul  ne  soit  du  meslier  de  faire  le  fer 
exceptez  les  filz  des  ferrons.  (1404,  Arch. 
.1.1  160,  pièce  101.) 

A  Jehan  Fremain  ferron  pour  ung  pic  et 
deux  pioches  pour  la  perriere.  (1477. 
Comptes  des  receveurs,  CC  68,  f»  19  v°, 
Arch.  mun.  Nevers.) 

Ferrarius,  feron,  ouvrier  de  fer.  CVoc. 
lat.-fr.,  1487.) 

Aucuns  (labeurs)  eschauffent  et  sèchent, 
comme  le  labeur  des  mareschaulx, /errons, 
lesquelz  le  feu  de  la  fournaise  sèche  et  es- 
chauffe.  (J.  BoucHET,  la  Aoble  Dame. 
f»  49  r»,  éd.  1536.) 

—  Fém.,  ferronne  : 

Yde  la  feronne  et  Jehanue  de  Wasiguy, 
feronne.  (1349,  Arch.  adm.  de  Reims,  fl, 
1191,  Doc.  inéd.) 

On  lit  dans  Litlré  :  Ferron,  terme  de 
commerce,  se  dit  quelquefois  d'un  mar- 
chand de  fer  neuf  en  barres. 

Nom  propre,  Ferron. 

Ane.  wallon,  féron,  féronnier. 

Une  rue  de  Liège  s'appelle  encore  fV- 
ronstrée. 

i.  FERRON,  adj,,  de  fer  : 
Desns  le  rostier  ferron. 
(Reclus  de  Moliens.  ilisnere.  Ars   H14'2. 
f  204'-.) 

3.  FERRON,  S.  m.,  agrafe  : 

Le  saye  de  velours  noir,  le  tout  fort  en- 
richy  de  broderye,  les  fentes  et  retailles 
renoues  de  ferrons  d'or.  (Entr.  de  Henry 
Il  a  Uoneii,  f"  7  r".) 


Wall.,  férone,  virole. 

FERRONNERIE,  S.  f.,  ouvrage  de  fer  : 
Pour  l'imposicion  de  .ii.  s.  pour  livre  de  ' 
toute  ferronnerie  vendue  a  Tours.   (1358, 
fteg.  des  compt.  mun.  de  Tours,  p.  18,  De- 

laville.) 

FERRONNELS,  adj.,  de  fer  : 
ne  couleur  ferrunnerixe  et  TÎle. 

(Faf'l.  d'Or..  Ars.  SOfifl,  f°  227«.) 

FERRO.s,  -  eus,  ferous,  ferr.,  fieureus, 
adj.,  ferrugineux  : 

Cou  esloit  par  la  bataille  et  par  la  mellee 
qui  estoit  ou  fons  de  la  mer  par  la  forcbe 
de  l'aymant  encontre  la  tiere  qui  Heureuse 
estoit.  (S.  Graal,  11,  437,  Hucher.) 

Li  aymans  par  cui  forche  la  tere  ferousc 
estoit  tenue  seree.  (76.,  Vat.  Chr.  1687, 
f  21".) 

Terre  fereuse.  {Ib.,  ms.  Tours  915,  f°  70''.) 
La    force    de    l'aymant    retint   toute  la 

masse  porce  queele  estoit /errewse.  (Artur, 

Richel.  337,  f»  257\) 
Li  aymans  par  cui  li  terre  ferrouse  estoit 

tenue  serrée  ne   voloit  soffrir  que   elle  se 

meust  de  sa  serre.  (Hist.  de  Joseph.  Richel. 

2455,  f»  111  V».) 

FERROT,  ferol,  s.  m.,  outil  de  fer  : 
.ir.  feroz,  unes  carquaises  de  fer.  (Dèr. 
1397,  Invent,  de  meubl.  de  la  mairie  de  Di- 
jon, Arch.  Côte-d'Or.) 

—  Sorte  de  petite  monnaie  : 
Une  petite  pièce  d'autre   argent  appellee 
ferrai.  (1385,  Arch.  JJ  127,  pièce  41.) 

FERROUER,  voir  Feeroir. 

FERROuiLLEURE,  S.  f.,  rouille  du  fer  : 

La  ferrouilleure  et  la  verrouilleure  sont 

plus  nuysantes  que  la  ceruse  ou  blanc  de 

plomb.    (Le   Trésor   de   Evonime,    p.    61, 

éd.  1555.) 

FERRUGE,  feruge,  s.  f.,  rouille  : 
Feruge  est  de  la  limeure  de  fer  qui  a  vertu 
de    sechier    et   de   agrellier.    (Corbichon, 
Propriet.    des    choses,    xvi,    44,     Richel. 
22533,  f»  247''.) 

FERRiTciN,  adj  ,  ferrugineux  : 
Des  autres  métaux  qui  rendent  roiUe 
ferrugine,  OM  verdure  airugine,  y  a  autant 
plus  de  péril  comme  la  ferrouilleure  et  la 
verrouilleure  sont  plus  nuysantes  que  la 
ceruse  ou  blanc  de  plomb.  (Le  Trésor  de 
Evonime,  p.  61,  éd,  1555.) 

FERRUGINE,  adj.,  femiglneux  : 
Couleur  ferruginee.  (Trad.  de  l'hyst.  des 
plant,  de  L.  Fousch,  ch.  cccxxiv,  éd.  1549.) 

FERRUME,  s.  f.,  crasse  du  fer,  crasse, 
vapeur  de  la  terre  : 

De  cou  avint  que  il  en  quelli  ordure  si 
com  amassemens  de  terrienne  ferrtime  et 
de  la  rouele  de  l'aiguë  autresi.  {$.  Graal, 
11,  430,  Hucher.) 

Celc  ferrume  terrienne.  [Ib.,  Richel. 
24394,  !■■  44''.) 

Il  acueilli  ordure  si  coume  auiassement 
de  tere  ne  ferrume.  {Ib.,  Vat.  Chr.  1687, 
f'>  20M 

Quant  il  ot  le  ciel  netoié  de  totes  pe- 
santes choses,  si  come  de  ferrume  et  de 
nuille  et  d'eive  et  de  l'arsson  du  soleill. 
{Artur,  Richel.  337,  f»  257».) 


Quant  il  ot  le  ciel  netniet  de  la  terrienne 
ferrume  et  de  la  mille  de  li  apue  (HiH 
de  Joseph,  Richel.  2455,  f  109  r».) 

FERRU.MEE,  feru.,  S.  f.,  crasse  du  fer, 
crasse,  vapeur  de  la  terre  : 

Il  en  coilli  ordure,  si  comme  amassemeut 
de  terriene  ferrumce  et  del  rouil  de  l'eve 
ensement.  {S.  Graal,  Richel.  24394,  f"  44''.) 

Li  aymant  ne  voloit  soufrir  qu'ele  se 
meust,  por  tant  qu'il  i  avoit  de  pesanteur 
de  ferrumee.  (/lrj!(r,  Richel.  337,  f  2o7'.) 

Et  ce  qui  estoit  de  la  terre  si  n'estoit  se 
fervmee  non.  (Queste  du  S.  Graal.  Richel. 
12.j82,  1»  27  v».j 

FERRUMEux,  adj.,  ferrugineux: 
Car  la  force  del  aymant   retint  toute   la 
masse  por  le  fer  par  ce  ke  cle  estoit  ferru- 
'iiteuse.  (S.  Graal,  Richel.  24394,  f  45''.) 

FERS,  cas  sujet,  voir  Ferme. 

1.  FERTÉ,  voir  Frété. 

2,  FERTÉ,  fierté,  frété,  -  ei,  fraité,  s,  f., 
citadelle,  château  fort,  place  fermée.  C'est, 
suivant  l'expression  de  Etienne  Pasquier 
{Rech. ,\iii,  37),  «un  raccourcissement  de 
fermeté,  qui  signifloit  anciennement  forte- 
resse tant  en  Latin,  du  temps  de  Id  corrup- 
tion de  la  langue  latine,  qu'en  François.  » 

Walcherius  de  Castro  qnod  dicitur  Fer- 
lez. (1102,  Cart.  de  Monliéramey,  p.  26. 
I.alore.) 

A  vespre  voit  une  ferlé 
Close  de  mur  tout  environ  ; 
Hnnte  tour  i  ot  el  donjon. 

{Percerai,  ms.  Monip.  H  219,  f  ici''.) 
Ne  vus  pora  garir  ne  roce  ne  frete.t. 

(Rount.  d'Alix.,  f  1.3»,  Michelant.) 

—  Ha  Dex  !  ce  dit  Hnguez,  ou   est  celle  fierié  r 

—  A  la  moie  foi,  sire,  de  celle  part  torneî  ; 
Antre  Lois  et  riveiresa  ,t.  thasiel  fermé. 

{Paris,;   17-il,  A.  P.) 

Sire,  dist  il,  plus  ne  penses  ; 
Se  vous  a  la  frelé  aies 
Qui  outre  chesie  fnresi.  siet. 

(htch.  Il  ùiau.s,  SSl,  l''oersler.) 
Es    terrois    et   as    appendances    de    la 
fretei  de  Jlaibecourt.  (12/8,  Cart.  év.  Laon, 
1"  59'',  Arch.  Aisne.) 

Dont  j'ai  encore  .lui.  rliastieus  en  garde 

Kl  .ni.  ctiites  et  frêles  juqn'a  quatre. 

(E.  de  SI  Cille,  Richel.  25316,  f»  76'.) 

Venes,  por  Dieu,  veoir  et  csRarder 
yue  jou  trouvai  qui  gardoil  la  frète. 

{Ilmn  de  Bord.,  52.»3,.A.  P.) 
Mais  il  ont  tant  esploitié  et  erré 
De  Bonrdiaus  virent  les  murs  el  les  frêles. 
(/*.,  8762.) 
Laquelle  chose  sachant,  les  Anglois  qui 
leuoient  la Fraiie  se  Irayreut  tous  ensemble 
a  Baugensy,  habandonnant   ladite   Fraité 
Hubert,  jusques  auquel  lieu  ilz  furent  des 
François  ponrsievis.   (Wavuin.  Anchienn. 
Cron.  d'Englet.,  1,  283,  Suc.  del'H.  de  Fr.) 
A  «ne  dame  c'est  par  force  mariez, 
La  viconlesse  voir  de  Rolien  la  frétez. 
(Ccv.,  Beriraii  du  Guesctin,  3015,  Charrière.) 

Nom  de  lieu,  la  Ferté,  la  Fraité.  Xom 
propre,  Ferté. 

FERTED,  voir  FlKRTÉ. 

1  ER iKLE,  S.  f.,  ulcère  : 


768 


FER 


yuaut  tu  voiz  marciam  corrant  par  les 
aarrilles  et  ne  puet  mangier,  saches  que  U 
a  la  fertele.  {Le  roi  Dancus,  p.  16,  Martin- 
Dairviiult.)  Lat.,  ûslula. 

Cf.  Festre. 

FERTELET,  VOir  FRETELET. 
FEUTERE,  voir  FlERTRE. 

FERTON,  fertum,  fierton,  frelon,  fret- 
ton,  frelion,  ferreton,  s.  m.,  petite  mon- 
naie d'argent,  le  quart  d'un  marc  : 

Sor  la  maison  Jehan  Botemoine  dehors 
le  porte  d'Arras  .vil.  ferton.  (Cft.  de  1234, 
Arch.  Mus.,  vit.  42,  n»  233.) 

Je  doias  .i.  ferlon  a  cens  ki  porteront  le 
chief  de  saint  Amé  a  porcesion  a  dobles 
festes.  {Chirogr.  de  mai  1238,  Arch.  Nord.) 

Et  pour  chascun  goué  .1.  fertum.  (1246, 
Propos,  des  commiss.  de  Fr.,  Doc.  histor., 
II,  66.)  Impr.,  fersum. 

Et  jurons  que  nos  ne  recevrions  nus  des 
deniers  des  ouvriers  par  qu'il  eslic  (sic) 
plus  de  trois  fors  et  de  trois  foibles  au 
frciton,  c'est  a  savoir  que  li  fors  doivent 
eslre  de  15  sols  et  5  den.  etc.  (1263,  Ser- 
ment prêté  par  des  monnaijeurs  au  comte 
de  Poitiers,  ap.  Duc,  Ferto.) 

.XI.  deniers  ou  fierlon.  (1267,  Arc^h.  JJ 
24=,  f»  S  r°.) 

Il  fera  .iill'x.  milliers  ou  gros  milliers, 
a  trois  forz  et  trois  faibles  enfierton.  (1269. 
Ch.  de  Bern.  de  Guiterges,  hourgeois  de  la 
Rochele,  Arch.  JJ  24'',  1»  18  r°.) 

Dou  plonc  de  .xx.  marcs  et  un  ferton  dis  ; 
sols  de  toruois  petis.  (1296,  Assise  de  le  I 
monnaye,  Mart.,  Thés.,  I,  1282.) 

Un  freton  ne  doit  avoir  que  trois  fors  et 
trois  foibles.  (Ib.) 

Que  li  ouvrier  puissent  faire  demi  marc    { 
de  cizaille,  plus  du  plonc  de  .xx.  mars  et 
freton.  (1330,  lieg.   B  de  la  Chambre  des 
comptes.  S"  6,  ap.  Duc,  Freto.) 

.111.  ferretons  de  fin  argent.  (I3S0,  U\^f, 
ap.  La  Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Nous  avons  a  Lisle  en  Flandres  un  fier- 
ton  de  rente  sur  une  maison.   {Cartul.  du 
Mont  St  Mart.,  part.  111,  ('  78  v»,  ap.  Duc,    1 
Ferto.) 

Maint  nnj;  ponr  espargner  freltms  j 

Est  conlrainct  de  snniller  les  orgues.  i 

tL'Episl.  de  l'Asne  au  Coq,  responsive  à  celle  du  cog 

en   l'asne,  dans   les  foés.  allrib.  à  Cl.    Marol,    1 

éd.  1731.) 

FERTONEUR,  -  onneur,  fiert.,  s.  ai., 
officier  des  monnaies  chargé  d'examiner 
les  matières  qui  servent  à  leur  fabrica- 
tion, et  les  recevoir  au  poids  du  ferton  ; 
ces  officiers  furent  créés  par  Philippe  le 
Bel,  en  1314,  dans  chaque  Monnaie  du 
royaume  : 

Les  gardes,  essayeurs,  balenciers,  fier- 
tanneurs,  ouvriers,  monnoyers  et  touz 
autres  ofliciers  de  nos  dites  monnoves. 
(1334,  Ord.,  iv,  131.) 

D'après  Prévost  {Manuel  Lexique),  au 
xvni'  s.,  le  commis  pour  la  vériflcation 
des  flancs  était  encore  appelé  fiertoneur. 

FEUTRE,   voir  FlERTRE. 

1.  FERUE,  feriite,  s.  f.,  coup,  blessure  : 

U  Boffri  la  raige  des  bestes  sauvages  et 
maintes /'erues  et  tormenz  de  Chartres.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  73,  Chabaille.) 


FER 

Toute  sa  force  est  au  bec  et  en  sou  chief, 
ou  il  reçoit  plus  volentiers  toutes  cheoites 
et  férues.  (Id.,  ib.,  p.  219.) 

Paors  dit  :  Tu  auras  maintes  férues. 
Seurtez  respont  :  Moi  que  chaut?  combien 
que  j'en  aie  plaies,  de  l'une  me  convient 
morir.  (Id.,  ib.,  p.  393.) 

Li  pape  plora  et  plus  plora  Guaymere 
quant  cirent  la  novele  de  la  mort  Drogo, 
quar  rechut  ferutes  sans  remède.  (Aimé, 
Vst.  de  li  Norm.,  III,  19,  ChampoUion.) 

Dont,  pour  Dieu,  si  ma  mort  vous  des- 
plaist,  faictes  le  savoir  a  ceste  gente 
damme,  et  la  vueillez  prier  que  je  sente 
aucune  doulceur  pour  adoulcir  la  férue  de 
la  sajette.  (Troilus,  Nouv.  fr.  du  xiv«  s., 
p.  ISi.) 

Une  playe,  ou  férue.  (.ItJN.,  Nomencl., 
p.  107,  éd.  1577.) 

2.  FERUE,  S.  f.,  proportion,  prorata  : 

L'en  leur  livrera  soufflsamment  de  leurs 
biens  pour  leur  vivre  et  pour  défendre  leur 
cause,  selonc  la  férue  de  leurs  biens.  (1306, 
Compas.,  Arch.  Eure-et-Loir,  f*'  du  Cha- 
pitre, c.  X.  F  4.) 

Et  pour  ce  héritière  dudit  feu  messire 
Jehan  de  Norrv,  au  moins  pour  sa  quotité 
e.l  férue.  (1433,"  Sent..  M6m.  et  Doc  sur  le 
Forez  publ.  par  la  Soc.  de  la  Diana,  1876, 
p.  213.)  Impr.,  ferne. 

Auquel  cas  il  est  tenu  de  rembourser 
par  ferM  sesdits  communs  personniers 
desdits  entrages  ou  deniers  baillez.  (Coût, 
de  Bonrbonnois,cCLXXl-v,  Nouv.  Coût,  gén., 
111,  1233.) 

FERUMEE,   voir  FERRUMEE. 

FERURE,  voir  Ferkure. 

FERUSIEN,  voir  FISICIEN. 
FERUTE,  voir  FERUE. 

FERV.\NT,  voir  Fervent. 
FERVEEMENT,  -  emenJ,  adv.,    chaude- 
ment, chaleureusement,  ardemment  : 

Fervide,  ferveement.  (CathoUcon,  Ricbel. 
l.  17881.) 

En  lele    manière  que  les    religieux  qui 

sont  et  seront  en  icelle  puissent  mieulx  et 

1    plus    fervement    vacquer    ou    service    de 

j    Nostre  Seigneur.  (1361,  Arch.  JJ  91,  pièce 

I    241.) 

FERVEMENT,  VOif  FERVEEMENT. 

FERVEMMENT,/'eriien(emenî,/'reîienmen<, 
adv.,  avec  chaleur,  ardemment  : 

Puisque  elle  (la  France)  fut  convertie  et 

elle  commença  a  servir  a  son  créateur,  ne 

fut  heure  que  la  foi  n'y  fust  plus  fervemment 

et  plus  droitement  tenue  que  en  nule  autre 

'    terre.  {Gr.    Chron.   de  Fr.,  Prolog.,  p.  4, 

P.  Paris.) 

Desirans /eruemment  le  profit  et  le  bon 

1    estât   de  nostre  dit  peuple.  fl308,  Ord.,  l, 

*    454.) 

j  Vierge  ea  pilié  mené  tonz  dis, 

I  Toy  doit  on  frevenmenl  louer. 

iilir.  N.-D.,  Vin.  883,  .\.  T.) 
Fenugrec  exacerbe  ferventement  les  in- 
tlammations.  {Jard.  de  santé,  I,  191.  impr. 
la  Minerve.) 
1  Le  chariot  tant  ne  se  précipite, 

Qnand  en  plein  champ  prend  carrière  subite 
A  deux  chevaux  attelez,  et  s'en  part 
Fervt.nl  emenl. 
(Dts  Mazurss,  Enéide,  f  "226  v»,  éd.  IGOS.) 


FER 

FERVEXCE,  S.  f.,  ardeur,  ferveur  : 

Kar  de  la  volenlé  la  feroence 
Vns  durra  veie  de  science. 
(Peerbe  d'.^bernl'n,  le  Seeré de  secrez.  Riche!. 
•25407,  f  174^.) 

Lequel  leur  donna  vray  conseil 

Vraye  charilé  el  ferven  ce 

De  foy,  d'amour,  depacience, 

Pour  résister  aux  enoemys. 

(Actes  des  Aposl.,  vol.  !,  f»  5S  éd.  Ib37.) 

FERVENT,  -  ant,  adj.,  chaud,  ardent  : 

La  saison  ot  esté  ceste  année  si  chaude 

el  si  fervent  que  ce  marchois    estoit  tout 

assechié.  {Gr.  Chron.  de  Fr.,  Phelip.  Aug., 

T,  24,  P.  Paris.) 

Bon  vin  digne  ponr  chanter  messe. 

>iet,  fort  et  franc, 
Fin,  fres,  fervant  et  fremiant. 

(La  Palenoslre  de  Saint  Julien.) 
Bouillant    et    fervent.    (R.    Est.,    Thés.. 
Calidus.) 

—  Vaillant  ; 

Pour  les  vigiles  etanniversaire  de  fervent 
messire  Vuillaume  chevalier.  (1426,  Ch.  de 
H.  de  Boncourl,  du  diocèse  de  Besançon, 
Mon.  de  l'év.  de  Bàle,  V,  269,  Trouillat  cl 
Vaulrey.)  Impr., /crweiit. 

Une  traduction  latine  presque  contem- 
poraine rend  fervent  par  strcnuus. 

FERVENTEMENT,  VOIT  FERVEMMENT. 

FERVESTIR,  fiervesUr,  verbe. 

—  Act.,  habiller  de  fer,  couvrir  de  fer  : 

Il  fait  ses  gens  fenestir  et  armer, 
Et  ses  batailles  rengier  el  deviser. 
(Car.  le  Loh.,  1"  chans.,  siv,  P.  Paris. 1 

Le  dnc  de  Breubant  fist  armer  et  fierteslir. 

(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  1371,  Chron.  belg.' 

—  Réfl.,  s'habiller  de  fer  : 

.Au  matinet,  ains  que  tierce  venist, 
Se  soni  en  l'ost  armei  et  fervesti. 

(Girb.  de  Melz,  p.  S40,  Steng'el.) 

l'oz  .m.  s'en  vont  qu'il  n'i  ont  pins  esté 
El  se  cornrenl  ferveslir  el  armer. 

(Les  Loh..  Ars.  ■'^143,  1°  6''.1 

Tantost  s'en  va  armer  et  ferveslir. 
I  (Car.  le  Loh.,  l'  rhans.,  XV,  P.  Paris.) 

Guiteclins  de  Sessoigne  s'esl  pieça  fervestui. 
(J.  lîOD.,  Sa.T.,  CLXxvi,   Michel.) 

Quant  cascnns  se  fu  ferveslus. 

(Blancand.,  5903,  Michelant.) 

—  Fervesti,  fervestu,  part,  liasse,  cou- 
vert de  fer  : 

l.i  vassaus  monle,  qu'il  ot  le  cuer  hardi. 
.\  bien  set  cens  chevaliers  ferveslis. 
\Gar.  le  Loh.,  f"  chans.,  xiu.  P.  Paris.) 
R'eissi  a  milliers  e  a  cenz 
Uns  poples  puis  e  unes  genz, 
Fervesluz  d'armes  e  garniz. 

iBes.,  D.  de  yorm.,  I,  4b7,   Michel. J 

i    Ly  fors  roys  Corhadas,  qui  fu  vieus  el  flonris. 
Parmi  les  alcoir[sl,  on  Dieux  fn  mors  cl  vis. 
ChevaucUoit  richement  armes  el  fîersviestu. 

(Chev.  au  cygne,  i080T,ReiS.) 

I  .XX    valles  i  a  ferveslir. 

I  (Durmars le  Gallois,  12507,  Slengel.) 

LX.  et  .X.  (chevaliers)  qui  luit  estoient 
haubergié  et  fervestu.   {Lancetol,  ms,  Fn- 
bourg,  t»  83''.) 
Oisi  de   ses   herberges  fervesluz  et  apa- 


FES 


FES 


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relipz.   {Chron.  de  S.-Den.,    uis.   Ste-Gen., 
f»  239 J.) 

Et  sist  n  dromadeire,  richement  ferveslis. 

(Gaufreij,  9-447,  A.  P.) 

Soot  vos  geoz  d'armes  mis  a  point  ? 

Sont  ils  armes  et  fervestus  ? 
(GnEEiN,  Misl.  de  la  Pass.,  1S543,  G.  Paris.) 

Procope  fait  tous  fervestis  les  hommes 
et  chevaux  des  Gots.  (Fauchet,  Orig.  des 
cheval,  arm.,  et  her.,  11,  I,  éd.  16H.1 

—  S.  m.,  soldat  habillé  de  fer  : 

Ja  Tendra  li  bons  rois  a  .x.  mil  ferveslis. 

(Reslor  du  Paon,  ms.  Rouen,  f»  13  r'>.1 

Il  n'y  avoit  point  de  comparaison  aux 
fervestis  François,  a  l'ordonnance  de  leurs 
scares.  (Fauchet,  Anlig.  gaul.,  V,  19,  ^d. 
16H.) 

PRRVETH,  S.  1.,  ehnleiir,  ardeur,  fer- 
veur : 

Congnoissant  la  bonne,  prande  etloj'alie 
fidélité  et  fervelé  d'amour  et  de  service  que 
iceulz  habitans  luv  avoient  faiz.  (1492, 
Ord.,  XX,  323.) 

FERVEULX,  adj.,  ardent  : 

Ledit  Pictaveusis  mist  celle  doctrine,  di- 
sant que  le  meilleur  remède  qu'il  y  peust 
trouver  a  hommes  trop  ferveulx,  folz,  testu 
et  inobediens  et  hors  de  toute  riegle  si 
est  de  leur  rompre  la  teste  et  les  jetter 
par  terre  par  grans  paines,  afflictions,  ba- 
tures  et  mesprisemens.  (Eximines,  Livre 
des  s.  anges,  f"  62  r-,  éd.  1478.) 

FERVOR,  -our,  s.  f.,  ardeur  : 

U  fu  conceuz   am  porreture  de  char,  an 

fervûur  et  an  puor   de   luxure.  (Ms.  Ars. 

5201,  p.  32o\) 

1.  FES,  plur.,  voir  FEf.. 

2.  FES,  voir  Fais. 

FBSABLE,  voir  FAISABLE. 
FESAIANCE,  VOir  FAISANCE. 
FESANCE,  voir   FAISANCE. 

FESANCHE,  voir  Faisance. 

FESANDiER,  adj.,  aclif  ;  vie  fesandiere, 
vie  active,  opposée  h  vie  contemplative  : 

La  vie  fesandiere  est  doner  del  pein  as 
povres,  vestirles  nuz,  herbergier  les  pèle- 
rins, etc..  {Comm.  s.  les  Ps.,  Ricbel.  963, 
p.  2-6».) 

FESANSE,  voir  FAISANCE. 
FES.AUNCE,  voir  FAISANCE. 
FESCELLE,  VOir  FiSSEl.E. 

FESCHE,  voir  Faisse. 
PESEL,  voir  Faissel. 

FESELE,  voir  FiSSELE. 

FESEOR,  voir  Faiseok. 

FESERESSE,    VOif  FaISEOR. 
FESICIEN,  voir  FlSICIEN. 

FESiL,  voir  Faisil. 
FESKE,  voir  Festre. 

FESLON,   voir  Ftl.LO.N. 

T    m. 


FESXE,  f.  m.,  magie,  enchantement  • 
Si  aucun  chante  a  fesne  aucuns  chante- 
mens.  (1396,  Trad.  des  Statuts  de  l'Eglise 
de  Tours,  ch.  78,  ap.  Ste-Pal.,   éd.  Favre.) 
Lat.,  ad  fascinum. 

Se  sera  bien  envre  de  fesne 
S'ilz  n'en  boivent  plus  qne  leur  saoul. 
{Mysl.  de  S.  Crespin.  p.  59,  Dessalles  et  Cba- 
baille.) 

Dans  les  environs  de  Rennes  on  dit 
faination  pour  sortilège. 

FESNER,  voir  Feneb. 

FESNiER,  fesner,  v.  a.,  fasciner,  en- 
chanter : 

L'endemain,  quant  il  dnl  mengier, 
Si  a  trové  son  pain  pins  noir 
Qu'il  n'ot  esté  le  premier  soir. 
Il  m'est,  dist  il,  mal  avenu, 
Malvese  chose  s'a  ven 
Mon  pain,  si  Va  /'«snie  sa  n  2  doute. 
I.i  soz  vilains  n'i  veoit  goule, 
I,i  meesraes  Vavoit  fesnié; 
Car  ce  estoil  par  son  pechié. 
(Vie  des  Pires,  Itichel.  23J11,  f°  12a'.) 

.Nous  regnons  ore  en  chascon  règne, 
El  bien  est  drois  que  nous  regnons, 
Que  treslont  le  monde  fesnons  : 
Et  savons  si  les  gens  deçoivre 
Que  nus  ne  s'en  sait  aperçoivre. 

(Rose,  1-2100,  Méon.) 

Ou  se  tu  as  esté  fesnie 

Par  mal  regart  ou  par  parole 

Je  ai  esté  a  sage  escole. 

Tant  sai  d'enchantement  et  d'art 

Qne  mal  parler  et  mal  regart 

Ne  te  porronl  point  damagier. 

{Fahl.  d'Or.,  Ars.  .5069,  f»  133=.) 

Fascinare,  fesner.  (Gloss.  lat  -galL,  Ri- 
chel.  1.  7692.) 

On  trouve  au  xiv*  siècle  la  forme  mi- 
savante  fasiner  : 

Se  (stérilité)  est  pour  maladies  com- 
munes, c'est  pour  ulcères,  ou  qu'il  estfa-, 
sine  ou  qu'il  a  prins  aulcune  chose  steri- 
lizante.  (B.  de  Gord.,  Pratig.,  VU,  14,  éd. 
149S.) 

Dans  les  environs  de  Rennes  et  de 
Nantes  on  dit  fainer  pour  ensorceler,  et 
défainer  pour  désensorceler. 

FESOER,  voir  FossoiR. 

FESQUE,  voir  Festre. 

FESSANCE,  voir  Faisance. 

FESSART,  adj.,  fessu,  est  représenté  par 
un  nom  propre  : 

Pierres  Fessart.  (128'3,  Cart.  deS.Georg., 
("  65  r»,  Ribl.  Rouen.) 

Noms  propres  actuels,  Fessart,  Fessard. 

1.  FESSE,  voir  Faisse. 

2.  FESSE,  s.  f.,  fiction  ; 
Icele  qni  Clolo  doit  estre. 

Qui  fait  la  gent  humaine  nestre. 
Si  dist,  coin  traîtresse  et  fainte, 
Et  qui  fesse  a  trouvée  mainte... 
(Amaldas  el  Yrf.,  Richel.  375,  f»  31'J''.) 

FESSECUL,,  S.  m.,  fesseur  : 

Regens  et  fesseculs.  (Du  Fail,  Conl. 
d'Eulr.,  XXVI,  Bibl.  elz.) 


FESSEis,  voir  Faisseis. 
FESSEL,  voir  Faissel. 

FESSELET,  VOir  FAISSELET. 

PESSELLE,  voir  Fissele. 

FESSEOR,  voir  Faiseor. 

FESSERiAus,  S.  ui.  pi.,  les  parties  na- 
turelles de  l'homme  : 

—  Mainte  meschinete 
S'i  louent  souvent  et  menu, 
Et  font  batre  le  trou  velu 
Des  fesserions,  que  que  nus  die. 
(GuiLLOT,  le  Dit  des  rues  de  Paris,  10,   Mareuse.) 

FESSET,  voir  Faisset. 

FESSE  TONDUE,  S.  f.,  drôle  : 

Il  y  avoit  en  caste  seree  une /'«se  fondue, 
lequel  après  avoir  ri  comme  les  autres,  et 
les  voyant  pleurer  de  force  de  rire,  leur  va 
dire  qu'il  aymeroit  beaucoup  mieux  pleu- 
rer de  boire  comme  la  veufve,  que  pleurer 
de  force  de  rire,  et  qu'il  y  avoit  bien  plus 
de  volupté  a  l'un  qu'a  l'autre.  (G.  BonCHEi, 
Serees,  i,  Rouen  1635.) 

Cette  fesse  (ondue,  voyant  qu'on  se  mo- 
quoit  de  luy  et  de  sa  masquarade,  les  va 
asseurer...  (In.,  ib.,  iv  ) 

FESSEUR,  voir  FOSSOK. 

PESsiÉ,  adj.,  en  parlant  de  personnes, 
couvert  de  honte  : 

Et  miens  vousisl  que  Nostre  Dame 

En  porre  ardoir  l'eust  lessiee 

Qne  revenist  ainsi  fessiee. 

(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ras.  Soiss.,  f"  IS-l'.) 

—  En  parlant  de  choses,  honteux  : 

Fuiez,  fuiez  l'amour  du  mont 
Que  vous  pour  lui  avez  laissîee  ; 
Ele  est  si  noire  et  si  fessiee 
Que  nus  son  cuer  raestre  n'i  doit. 
(G.  DE  CoiNCi,  Mir.,  ms.  Soiss.,  f  148'',  et  Richel 
23111,  f°  '2SG=.) 

FESSIELE,  voir  FiSSELE. 

FESSIER,  voir  Faissier. 
FESsiNER,  voir  Faissinkr. 

FESSOIER,   voir  FOSSOIER. 

1.  FESsoiR,  fessouer,  fessouoir,  s.  m., 
arrosoir,  en  Auvergne  : 

Jehan  Blandin  prist  le  fessouoir,  dont  il 
avoit  arousé  son  dit  pré.  (13'J5,  Arch.  .1J 
148,  pièce  273.) 

Un  fessouer  qui  est  ung  instrument  de 
bois  pour  destourner  et  prendre  l'eaue. 
(1472,  Arch.  JJ  195,  pièce  734.) 

2.  FESSOIR,  voir  Fossoih. 
FEssoR,  voir  FOSSOB. 

FESSOREE,  voir  FOSSOREfi. 
FESSORER,  voir  FOSSORER. 

FESSOUER,  voir  Fessoir. 

FESSOUHEC,  s.   m.  1 

Item  une  broche  de  fer..,  un  trepié.., 
deux  forches  de  fer...  Item  ung  fessouhec, 
une  deschaussoyre.  (1461,  Inventaire,  Re- 
vue des  Soc.  sav.,  1874,  p.  284.) 

FESsouiR,  voir  Fossoih. 


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FES 


PESsouL,  voir  FossouL. 
FEssouoiR,  voir  Fessoir. 
FESsouR,  voir  FOSSOR. 

FESSOUREE,  VOif  FOSSOREE. 

FESSouRis,  S.  ni.,  ce  qu'on  peut  re- 
tourner de  terre  au  fessoir  ou  fossoir,  en 
un  jour  ; 

Chacun  bourgeois  de  la  ville  de  Verdun... 
Joivent  rendre,  de  franche  censive,  cha- 
cun an  :  cil  qui  aura  quatre  bœufz,  deux 
septiers  de  avoine  et  dix  sols  de  tournois  ; 
et  cil  qui  tiendra  deu.x  bœufz,  un  septier 
de  avoine  et  huit  sols  de  tournois;  et  cil 
qui  tiendra  un  bœuf  ou  un  fcssouris,  trois 
sols  de  tournois  et  une  niiue  d'avoine. 
{Coût,  de  Berry,  p.  103,  La  Thaumassière.) 

FEST,  faisi,  fest,  s.  ni.,  faite,  sommet, 
le  haut  : 

ncinc  Tunt  les  terres  si  gaslant. 
Qu'il  o'i  lejseot  fesl  en  estant. 
(Bed.,  D.  de  fiorm.,  II,  2639,  Michel.) 
Charlemaigne  ja  avoit   passé  les  fes  et 
haultesses  de  la    niomnicne.    Chron.    de 
Turp.,  f»  36  r°,  Paris  1.327.) 

Toulesfois  Teau  pins  hante 

Convre  le  fest,  et  par  dessus  luy  saule. 

(Cb.  Mar.,  Mel.  dOv.,  1.  1,  éd.  1596.) 
Les  faisiz  et  crouppes   des    montagnes. 
[Descr.  rtu  Kil,  p.  269,  ap.  Léon,  Descr.  de 
l'Afr.,  éd.  1S56.) 

Tous  vendeurs  de  draps  en  détail  les 
aulneront  par  le  fesl.  {Coul.  d'Anjou,  art. 
173,  Mouv.  Coût,  gén,,  IV,  S46».) 

—  Redevance  payée  sur  les  maisons  : 

Comme  autrefoiz  luy  eust  le  roy  Charles 
quicté  sa  rençon  et  le  fest  de  son  hostel, 
s'estoit  retourné  Angloiz.(CRiST.  DE  Pizan, 
Charles  V,  2"  p.,  ch.  26,  Michaud.) 

FEST  AELE,  adj.,  ds  fête,  joyeux,  so- 
lennel : 

Que  nus  n'euvre  a  feste  festable  sus  paine 
de  1  amende.  {Ordonn.  sur  les  met.,  xxiv, 
à  la  suite  du  Licre  des  met.,  éd.  Deppinc. 
p.  408.) 

Jours  festables.  (L.  de  Pre.mierf.,  De- 
cam.,  Richel.  129,  1°  192  r°.) 

Pestes  feslables.  (1382,  Ord.,  vu,  742.) 
Jours  festables.  {Ancienn.  des  Juifs,  Ars. 
5083,  f»  i64^) 

Les  Romains  ordonnèrent  chascun  an 
cinq  jours  solennelz  et  festables  appeliez 
quinquateres.  (Boccace,  Nobles  malh.,\U, 
4,  f°  176  V»,  éd.  1315.) 

FESTACLE,  S.  iB.,  ornement  d'autel, 
tapis,  rideau  : 

Deux  fanons  d'autel  a  griffons  et  a  aigles 
de  perles,  dis  festacles.  (1376,  Invent,  de 
laSte  Clmpelle,!ip.  Duc,  Festaculus.) 

1.  FESTAGE,  -  aige,  s.  m.,  fête,  diver- 
tissement, repas  des  jours  de  fête,  festin  : 
Festage.  (1473,  Trinité,  Arch.  Vienne.) 
J'ayrae  gens  de  plaisant  devis. 
Les  festajes  et  les  convis 
On  force  de  viande  habonde. 
(Actes  des  Aposl.,-!a\.  I.  P>  l»j=,  éd.  1S37.) 
Furent  une  foys  a  ung  granl  convive  et 
festage.  (Bouchard,  Chron.  de  Bret..  f»  16^, 
éd.  1332.) 


FES 

Se  abstenoient  de  aller  fréquenter  plu- 
sieurs festages  et  conviz  que  accoustumes 
elles  avoient.  (Id.,  ib.,  f»  11^.) 

Apres  ce  fairt  a  certain  bon  festage, 
Ponr  mienlj  (tandir  et  faire  davantage. 
Le  pèlerin  fol  mené  ponr  esbatre. 
(BoDRoicxÉ,    Lég.  de  P.   Faif.,  ch.   xu,  Jonansl, 
p.  50.) 

Apres  que  par  aucuns  jours  eust  duré 
le  feslaige.  {Mer  des  Cron..  f  122  r°, 
éd.  1332.) 

Le  roi  des  Festages  d'Angers.  (5  mai  1353, 
Lett.  du  procur.  gén.  à  l'év.  d'Alix.,  Le- 
beuf,  Hist.  d'Au.r.,  nouv.  éd.) 

—  Chômage  : 

Derequief,  il  est  accordé  que  toutes  les 
fois  qui  li  maires  et  esquevin  prenderont 
l'iaue  ou  feront  prendre  pour  refaire  leur 
ponz,  par  quoi  li  muelin  du  capilre  festeut 
et  en  soient  huiseus,  lidit  maires  et  esque- 
vin renderont  le  feslaige  des  muelins  au 
doien  et  au  chapitre  devant  dis.  (1291, 
Accord  passé  derant  le  bailli  d'Amiens  entre 
le  Chapitre  et  la  Commune,  ap.  A.  Thierry, 
Mon.  du  Tiers  Etat,  1,  276.) 

Festages  de  fours  et  molins  payez  et  ra- 
batus...  a  Vincent  Charles,fermier  de  Mor- 
taigneville,  qui  rabatus  li  ont  esté  de  sa 
ferme  pour  .lx.  jours  qu'il  fut  en  festage 
pour  les  Englez.  (1369,  Dom.  de  Ponlhieu, 
ap.  Sle-Pal.) 

Et  si  pendant  ce  temps  Icdict  moulin  as 
dras  esloit  a  festage  sans  ouvrer  pour  la 
solempnilé  d'aulcunes  festes.  (14i6,  Cari 
de  l  Eglise  de  Terouenne,  p.  296,  Duchet  et 
tiiry.) 

2.  FESTAGE,  -  aige,  s.  m.,  faite  : 

Aharlant  de  son  crein  et  vcrd  epois  feuillage 

Des  astres  animez  le  celesle  festage. 

(G.  BovKiH,  fAlectriom.,  éd.  1586.) 

—  Droit  dû  au  seigneur  sur  chaque 
maison  : 

.LV.  livres  parisis  de  rente  sur  le  festaqe 
de  Beaxtgeuci.  {1233,  Lett.  de  Simon  de  Beau- 
genci,  Arch.  Loiret,  Invent,  de  1766.)    ' 

Sur  ce  que  pie  demandoie  festage  des 
mesons  et  des  herbergemenz  les  queles  et 
les  quels  il  avoient  aquis  a  Blois...  por 
chascune  meson  et  por  chascun  berberjage 
cinc  solz  en  non  de  feslage...  a  la  paie  ne 
a  la  solution  doudit  feslage...  sanz  solu- 
tion de  nul  festage  et  de  nulle  censé.  (1278, 
Lelt.  de  J.  de  Châlill.,  Bourcmoven,  Areh 
Loir-et-Cher.)  r.      j      ,  .a       . 

De  noz  rentes  de  nostre  feslage  de  Blois 
(1289,  N.-D.  de  Voisins,  Arch.  Loiret.) 

Toutes  les  masures  vuides  qui  sont  en 
ban  deu  molin  de  Periers  deivent  par  an 
.m.  sistereus  de  blei  por  festages.  {Jurés 
de  S.  Ouen,  f»  16  r»,  Arch.  Seine-Inf.) 

Item  le  pasnage  et  le  pasturage  a  toutes 
leur  besles  hors  tailliez,  exceptées  bestes 
portant  laine  et  chievres,  et  ne  paieront 
des  ore  en  avant  nul  denier  pour  festages, 
ne  douze  deniers  pour  vinage  de  chevaux! 
(1309,  Arch.  JJ  45,  f»  81  v».) 

Dit  que  de  tout  son  temps  il  a  oi  dire  que 
ce  estoit  pour  trois  deniers  parisis  de  fes- 
tage, que  chacune  maison  de  la  dite  ville 
paye  a  monseigneur  le  duc  chacun  an. 
Requis  se  il  scel  que  c'est  que  festage  d'il  : 
Ce  en  une  maison  y  a  trois  festages  si  ne 
doit  elle  que  .m.  deniers.  (1393,  Inform. 
sur  usage  des  habitants  de  Neuville  ap  Le 
Clerc  de  Doûy,  t.  I,  f»  237  r»,  Arch.  Loiret.) 

En  laquelle    terre  et   seigneurie  a    telle   ] 


FES 

dignité  que  toutes  les  resseantizes  des 
avesches  non  falotes  sont  tenuz  y  paier 
pour  chascune  resseantise  non  faicte  trois 
solz  tournois.  Et  ce  appelle  l'en  feslaige, 
qui  de  toute  ancienneté  a  esté  accousiumé 
estre  paie.  (1431,  Denombr.  du  baill.  de 
Constenlin,  Arch.  P  304, 1»  201  r".] 

11  est  deu  par  phisieurshabitans  ettenans 
dudit  fieu  dix  huit  festaiges  de  maison  a 
trois  termes  en  l'an.  (U56.  Denombr.  de  la 
Vie.  de  Beaumont,  Arch.  P  308,  f»  24  i".) 

Il  est  deu  par  plusieurs  des  habitans  et 
tenans  dudit  fieu  .xviii. /'fslay^es  de  maison. 
(143'i,  Aveux  du  bailliage  d'Kvreux,  .-Vrch. 
P'  294.) 

Droict  de  festage  ne  se  prescrit  contre 
ledit  seigneur  en  la  ville  et  banlieue. 
{Coût.  loc.  de  Menelou-sur-Cher,  xix,Nouv. 
Coût,  gén.,  III,  1082.) 

Les  cens  ou  feslage  deuz  au  roy.  {Coust. 
de  Berry.  tit.  vi,  art.  3,  Nouv.  Coût,  gén., 
111,  94o''.) 

—  Territoire  sur  lequel  se  percevait  ce 
droit  : 

Meson  assise  a  Marchesnoir  ou  festage 
Monseigneur.  (1338,  Beg.  des  lett.  de 
f  ranch.,  Arch.  K  1311,  1°  6  v».) 

FESTART,  voir  FeIAHD. 

1.  FESTE,  ^es(e,  s.  f.,  plaisanterie  : 

Le  mantiel  de  son  col  dcssiere, 
Ki  le  lait  keoir  a  la  lierre. 
En  la  boe,  aaqoes  par  sa  /îm^c. 

(MocsK.,  Chron.,  18948,  Reiff  ) 

Torne  a  bien  dit  quankp  c'oras. 
Encore  mesdesist  nn  pen, 
A  /iesie  le  torne,  ageu. 
(Jacq.  d'Amiens,  Art  d'Amour,  ms.  Dresde,  v.  19i8, 
Kdrtiog.) 

2.  FESTE,  S.  m.,  hêtre  : 

En  retournant  Ironvay  dessons  nn  feste 
En  un  hanlt  lieu  Marion  et  Robin 
Sus  un  ruisst'au  liuvans  a  un  bassin. 

(E.  Deschamps,  Poés-,  11,  212,  A.  T.) 

3.  FESTE,  S.  f.,  espèce  de  cordage, 
amarre  : 

Et  demandera  certaines  cordes  nommées 
festes,  pour  monter  lesdits  bateaulx...,  et 
iceux  fermera  et  liera  a  certains  anneaulx 
de  fer.  (1413,  Ord.,  x,  330.) 

La  nef  fermée  a  kais  Rothom....  les  dit 
sergans  purent  coupper  la  feste  ou  corde 
de  quoi  la  dite  nef  estoit  fermée  au  kai. 
{CoiUuni.  de  la  Vie.  de  l'eau  de  Rouen, 
Arch.  Seine-Inf.) 

4.  FESTE,  fieste,  s.  L,  faîte,  le  haut  : 
Si  con  mengoient  par  granl  lieste, 
Richars  esgarde  sur  la  fîeste 

De  la  maison  et  voit  errant 
.1.  cors  sur  .ii.  wimes  gisant. 

(Rich.  li  biaus,  1341,   Foerster.) 
Festulus,  li,  petite  fesle    ou  petit  frestre 
de  maison.   {Calholicon,  Richel.  1.  17881. j 

Les  fins  draps  en  deux  cens  et  au 
dessus  seront  aulnez  par  la  feste,  et  tous 
autres  draps  en  seront  aussi  achaptez, 
aulnez  par  la /'es(e.  (1443,  Ord.,  xili.  382.J 

On  ne  sçavoit  que  c'estoit  de  mettre  du 
marbre  ni  du  porphyre  aux  cheminées  ny 
sur  les  portes  des  maisons,  ny  de  dorer 
les  fesles,  les  poutres  et  les  solives.  (Lise, 
sur  les  caus.  de  l'exlresme  cherté,  attrib.  à 
du  Haillan,  Var.  hist.  etlitt.,  VII,  Bibl.  elz.) 

3.  FESTË,  voir  Festre. 


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PESTEAGE,  voir  Festiage. 
FESTEE,  S.  f.,  poutre  faitière  : 
Festum,  solempnitez  ou  feslee  de  mai- 
son. {Gloss.  lat.-gall.,  Richel.  1.  13032.) 

FESTEER,  voir  FESTIER. 

FESTEEUR,  S.  m.,  qul  fait  fête,  qui  s'a- 
muse, qui  est  de  la  fête  : 

La  nuit  vient  qui  le  jour  efface. 

Les  feslenirs  aussi  cnchace, 

Car  il  voient  si  aproclier 

La  nuit,  que  temps  est  de  concilier. 

{Fauvel,  Richel.  146,  f"  33=..) 

1.  FESTEL,  feslal,  adj.,  de  fête,  joyeux, 
solennel  : 

n  di  restai. 

(S.  Brandmi.  750,  Michel.) 
Les  jours  festels  de  la  terre.  (Psalt.  mo- 
nast.  Corb.,  Richel.  1.  768,  f"  60  r».) 

2.  FESTEL,  s.  m.,  sorte  de  tuile  servant 
à  couvrir  les  toits  : 

.iiii.  festel.  (1S21,  Acquits  de  Laon, 
Arch.  mua.  Laon.) 

Quant  a  la  thuille  et  festeaulx.  {Compt. 
de  Liane  dePoit,  p.  182,  Chevalier.) 

Lesbeani  feslemix  de  nos  humbles  maisons. 
(V,vrQ  .  mil.,  r,  80,  éJ.  1612.) 

Nom  propre,  Festeau. 

FESTELER,  VOir   FrESTELER. 

PESTELETE,  S.  f.,  jeU  : 

Et  sachies  que  bien  apartient 
Que  fâchons  autres  ffslelelex. 
(Ao.  DE  LA  Halle,  Gieu  de  Rnbin  et  de  ilarion, 
Tli.  fr.  an  m.  âge,  p.  120.1 

FESTELMENT,  festeumeiit,  adv.,  d'une 
manière  de  fête,  joyeusement  : 

Lolaires  aparclle  ses  noces  feileiimenl. 
Il  nnode  ses  fieves  de  tôt  son  tenement 
K'il  soient  a  ses  noces  devant  li  en  présent. 
(Helias,  Richel.M2358,  f  3'.) 

—  En  grande  pompe  : 

Enfrnesavoit  sa  feme  cest  siècle  trespassé 
Et  on  avoit  le  cors  festetment  enterré. 

(rielifit,  Richel.  12338,  !°  9*'.) 

FESTEMENT,  S.  m..  Semble  désigner  un 
acle  authentique  : 

Snlonc  le  porport  de  la  chartre  et  du 
festement  lor  fuadour  avaunt  dit.  {Lelt 
d'Ed.  II,  coll.  Brequigny,  IV,  f"  47  r».  Ri- 
chel.) 

1.  FESTER,  faister,  v.  a.,  couvrir  le 
faîte  de  : 

Faister,  couvrir  le  faîte.  (DuEZ,  Dict. 
fr.-all.-lat.,  Amsterdam  1664.) 

—  Faisté,  part,  passé,  surmonté  : 

Il  me  souvient  d'avoir  tenu  une  charte 
seellee  des  armes  d'un  Pierre  del  Donjon, 
comte  de  Corbueil,  qui  pour  seel  avoit  le 
hault  d'une  grosse  tour  de  chasteau,/'a!s- 
tee  d'une  pomme.  (Fauchet,  Orig.  des 
cheval,  arm.  et  lier.,  I,  2,  éd.  1611.) 

2.  PESTER,  v.  n.,  être  de  fête,  se  repo- 
ser, chômer  : 

Que  tout  ades  en  l'uevre  esloit, 
Nnle  fois  ele  ne  fesloil. 
(G.  DF.  CoiNCi,  il7ir.,  ap.  Dnc,  Feslare.) 


Se  ainsi  estoit  que  li  moulin  devant  dit 
ne  puissent  souffire  a  batre  l'escorche  que 
as  taneeurs  devant  diz  convient,  ou  que  11 
moulin  devant  dit  [estassent  par  aucune 
aventure,  li  devant  dit  taneur  puent  et 
porroQt  batre  par  tout  la  ou  il  vaurront  le 
sourplus  de  leur  escorche  que  li  moulin 
devant  dit  ne  porront  batre,  ainsi  que  an- 
cianement  l'ont  usé  sans  no  congié.  (1308, 
Cart.  de  Pontliieu,  Richel.  1.  10U2,  f"  15  r».) 

Il  nous  rendroient  pour  chascun  mui 
d'escorche  balue  a  leur  maisons  ou  allors 
el  temps  que  li  dit  moulin  fesleroient,  tout 
autant  comme  se  ele  esloit  batue  as  devant 
diz  moulins,  se  li  moulin  devant  dit  fes- 
toient par  leur  deffaute,  et  venrroient  au 
receveur  de  Ponihieu  ou  au  baillif  d'Abe- 
ville  dire  par  leur  seremens  combien  d'es- 
corche il  aroient  batue  et  moulue,  et  par 
leur  seremens  en  seroient  creu.  (/6.) 

FESTEUMENT,  VOir  FESTELMENT. 

FESTEUS, /issftfus,  adj.,  de  fête,  où  il  y 
a  beaucoup  de  monde,  où  il  y  a  nne 
affluence  extraordinaire  comme  à  une 
fête  : 

Celeber,  fiesteus.  (Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

FESTEYEMENT,   VOir  FESTIEMENT. 

FESTixGE,  festeage,  s.  m.,  fête,  festin  : 
Vingt   et   troys    disners,    comestions   et 

festeage.   (1496,    Transact.,  chap.   de  Ste- 

Radeg.,  Arch.  Vienne.) 
Festiage.  (Stat.  de  Monliernetif,  p.  24,  23, 

31,  32  et  suiv.,  Arch.  Vienne.) 

Les  Romains  faisoient  leurs  festiages  vi- 
naux,  un  an  après  les  vendanges.  (G.  Bou- 
CHET,  Serees,  i,  50,  Roybet.) 
De  leurs  libres  chansons  et  de  leurs  festiages. 
Qu'ils  faisoient  en  commun,  ce  fîst  enfin  le  nom 
De  Comédie,  ayant  jusqu'ici  son  renom. 
(VjOQ.  DE  LA  Fresnave,  Art  poel.,  III,  p.  109, 

Genty.) 

FESTICHURE,  VOlr  FESTISSEDRE. 

FESTiEL,  voir  Frestel. 

FESTIEMENT,  -  yemeut,  festiment,  fes- 
teyement,  festoiement,  s.  m.,  fête,  au  propre 
et  au  flg.,  réjouissance,  noces  : 

Il  estoit  certain  que  l'amour  du  père,  ne 
chiere,  ne  fesliement  que  on  luy  sceust 
faire,  ne  avoient  autant  de  puissance  de 
faire  rompre  a  Bnsaida  la  promesse  que 
elle  lui  avoit  faitte.  {Troilus,  Nouv.  fr.  du 
xiv°  s.,  p.  296.) 

Ces  baisiers,  ces  accolleraens. 
Ces  lonchiers,  ces  festiemens. 
(Therence  en  franc.,  C  219'','éd.  1528.) 

Et  du  festoiement  et  réception  feurent 
bien  conlenis  le  roy,  l'empereur  et  les  sei- 
gneurs. (Juv.  Diis"  Urs.,  Charles  VI,  an 
1415,  Michaud.) 

Festiemens  joyeulx.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  I,  22,  Buchon.) 

Qui  de  bien  vivre  ayenl  envie, 
Banniz  d'aduiteres  ameres. 
De  festiemens  de  leurs  commères. 
t.M.  des  .Apost.,  vol.  II,  F  ni'>,  éd.  1537.) 

Autres  disoyent  que  la  royne  ne  prit  pas 
bien  en  gré  aucunes  assemblées  de  dames, 
[lar  manière  de  feslimens,  que  journele- 
uient  faisoit  le  roy.  (0.  de  la  Marche, 
Mém.,  I,  I,  Michaud.) 

Si  recommença  on  a  faire  chères  et  fes 
leyemens.  (Id.,  ib.,  I,  26.) 


La  luy  fist  tous  festyemens  amyables  et 
privez.  (D'AoTON,  Chron.,  Richel.  5082 
f»  63  r».) 

Auquel  lieu  luy  et  toute  sa  compagnie 
fut  par  quatre  ou  cinq  jours  festoyé  de 
tous  les  feslimens  qui  se  pourroient  souhai- 
ter. (.Mart.  du  Bellay,  Mém.,\.  111,  f» 76  v», 
éd.  1569.) 

1.  FESTIER,  S.  m.,  tuile  qui  recouvre  le 
sommet  du  toit  : 

Pour  .XV.  milliers  de  tuille,...  et  pour 
vingt  fesliers  au  prix  de  m  d.  pour  pièce, 
(xvï's.,  Compt.  de  dép.  du  chat,  de  Gail- 
Ion,  p.  114,  Deville.) 

Cf.  Festel. 

2.  FESTIER,  -  iier,  fiestier,  festeer,  festoier, 
festoyer,  fetier,  verbe. 

—  Act.,  faire  fête,  faire  bonne  chère  à 
quelqu'un  : 

Et  qu'il  eut  estes  festiies  et  conjois  de 
madamme  la  roynne  d'Engleterre,  ea 
femme.  (Froiss.,  Chron.,  VI,  246,  Luce. 
ms.  Amiens.) 

Li  bons  dus  de  Gniane  les  a  bici  fiesties. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  2923,  Chron.  belg.) 

Dieu  sçait  comme  la  dame  est  festiee, 
servie  el  honnouree.  (Quinze  joyes  de 
mar.,  ii,  Bibl.  elz.) 

Et  doulcement  me  festioit 

Quand  il  venoit  ; 
Mais  pas  longtemps  ne  s'en  tenoit  ! 
(A.  Chartier,  Liv.  des  .iv.  dames,  p.  612.  éd. 
1617.) 

Les  barons,  chevaliers  et  dames  qui  la 
vindrent,  récent  en  moult  grant  révérence: 
Si  les  festoya  et  convoya  comme  celuy  qui 
bien  le  sçavoit  faire.  (Gérard  de  Nevers,  I, 
I,  p.  2,  éd.  172o.) 

Ont  ilz  bien  gaudy  el  galle. 

En  lieu  de  dire  leurs  matines. 

Le  vin  blanc,  le  jambon  sailé 

Pour  feslier  ces  pèlerines. 
(CoQHILL.,  Monol.  des  ferniq.,  II.  282,  Bibl.  elz.) 

Nul  ne  tient  ny  meilleure  table 

Ny  plus  longue  pour  fetier 

L'amy  qui  luy  piest  de  prier. 
(J.-A.  DE  Baif,  l'Eunuque,  v,  9,  éd.  1373.) 
Fist  apprcsler  la  table,  et,  joycoi,  les  feslie 
De  viande  de  porc  et  de  chèvre  rostie. 

(RoNS.,  Poés..  III,  427,  Bibl.  elz.) 

—  Fêter,  en  parlant  d'un  saint  : 

L'antre  tient  que  c'est  ofSce 
De  plus  louable  exercice 
Se  lever  un  peu  matin, 
Dire  m.al  de  sa  cousine. 
Quereller  a  la  voisine. 
Ou  festier  saint  Martin. 
(tes  Œuvres  de  mesd^imes  des  Roches  de  Poitiers 
mcre  el  fille,  éd.  lo'8.) 

—  Rén.,  se  faire  mutuellement  fête  : 
Et  se  feslierent  ensemble,  ainsi  que  bon 

leur    sembla.  (1443,  Instr.  de  Ch.  VII,  ap. 
Ecorcb.s.  Ch.  VII,  p.  118.) 

—  Sans  idée  de  réciprocité,  faire  fête, 
faire  la  noce,  se  donner  du  bon  temps  : 

Et  recommancerent  l'amoureux  usage  en 
soy  festiant  et  prenant  joye  et  plaisir. 
(Troilus,  IV,  Nouv.  fr.  du  xiv°  s.,  p.  234.) 

Est  ce  afin  que  ton  héritier 
Ayt  mieux  de  qaoy  se  festier. 
Jouissant  de  tes  abstinences  î 
(MixLiM  DE  S.  Gelais,  (Muv.  poét..  p.  3S,  éii. 
1719.) 


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FRS 


FES 


FES 


—  Neuti'.,  faire  fête,  festiner  : 

Ja  n'est  pas  ui  sabat  ne  tens  de  festeer. 

(Rois,  p.  358,  Ler.  de  Linoy.) 
Les  seigneurs  qui  alloient  voir  le  roi  et 

la  roine    et  leur  conseil,  pour  fexlier  et 

pour    apprendre   des   nouvelles.   (Froiss., 

Chron.,  I,  i,  32,  Buchon.) 

Festier  s'employait  encore  au  xvii° 
siècle  : 

Le  chien  saute  dessus  lui,  le  flatte  et  le 
festie  en  branlant  la  queue.  (Sorel,  Fran- 
cion,  1.  VL) 

La  langue  moderne  dit  fetoyer,  festoyer, 
faire  bonne  chère,  bon  accueil. 

FESTiERE,  feest.,s.  S.,  tuile  qui  recouvre 
le  sommet  du  toit  : 

.xii^  de  tuile  et  .vni.  feestieres.  (1335, 
Compte  de  Odart  de  Laigny,  Arch.  KK  3», 
f°  236  V».) 

De  mettre  en  la  maison  de  nostre  dite 
eommenderie  jusques  a  la  somme  de  quatre 
milliers  de  tieule  garnis  de  feslieres  pour 
toutes  les  reparacions.  (1397,  Arch.  MM  31, 
f"  2S0  r».) 

Les  ongles  des  singes  sont  faites  en  fes- 
lieres, et  sont  a  demy  rondes.  (Du  Pinet, 
Pline,  XI,  45,  éd.  1566.) 

FEsTiF,  adj.,  de  fête,  solennel,  joyeux  : 
Jours  festifs.  {Chron.   des  Pays-Bas,  de 

France,    etc.,   Rec.   des   Chr.   de    Fland., 

111,535.) 

Il  se  disait  encore,  au  moins  dans 
quelques  provinces,  au  commencement 
du  xvii"  siècle: 

Ces  homélies  fesUves,  bien  que  posté- 
rieures en  leur  naissance  aux  dominicales, 
sortent  neantmoins  bessonnes,  et  comme 
d'un  mesme  part,  de  la  presse  de  l'im- 
primeur. (J.  P.  Camus,  Prem.  hom.  fest., 
1619,  L'n  mot  au  lect.) 

S'il  vous  plaisoit  de  communiquer  à  ces 
prédications  festives  le  mérite  d'estre  leuës. 
(1d.,  ib-,  Epistre.) 

FESTIMENT,  VOir  FESTIEMENT. 

FESTiNAGE,  S.  m.,  fcstln  : 

Les  anciens  en  leurs  feslinages  et  ban- 
quets coronnoient  et  le  vin  et  les  viandes. 
(G.  BoucHET,  Serees,  i,  37,  Roybet.) 

FESTiNANCE,  festinanze,  s.  f.,  hâte  : 

Et  o  feslinance  les  cerchoient  de  enclore. 
(Aimé,  Chron.  de  Bob.  Viscart,  1, 18,  Cham- 
pollion.) 

0  grant  feslinance  retornerent  a  lo  duc 
et  li  distrent  tout  lo  fait.  (Id.,  ib.,  II,  3.) 

La  venjance  non  se  doit  faire  o  festi- 
nanze. (Id.,  ib.,  I,  13.) 

0  grant  feslinance  vint  un  message  el 
aporla  a  lo  duc  la  propre  dent  de  sainl 
Mathié.  (Id.,  Yst.  de  li  Norm.,  VIII,  28.) 

FESTiNANTEMENT,  adv.,  à  la  hâte  : 
Adoncques  n'y  eust  il  aucune  demeure 
de  péchiez  ne  aucun  regart,  mais  festinan- 
temenl  usoient  de  conseilz  par  entre  eulx 
en  singulières  choses.  (BouRGOiNG,  Bat. 
Jud.,  V,  4,  éd.  1530.) 

FESTiNATioN,  fesUnacion,  s.  f.,  hâte, 
empressement  ; 
Fils    de   homme,  menjue    ton   pain  en 


toiirbation,  et  bois  tou  yaue  eu  festina- 
tion  et  en  pleur.  (Guiart,  Bible,  Ezéc,  m». 
Ste-Gen.) 

A  la  parolle  de  Daniel  retourna  le  peuple 
en  grande  diligence  et  feslinalion.  {Prem. 
vol.  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  f  202  r», 
éd.  1519.) 

Et  par  plusieurs  fois  destrousserent  oy- 
sivelé,  friandie,  excès  et  fesUnacion  qui  ap- 
portoyent  vivres  au  prince  de  la  chair. 
(J.  BoucHET,  Triumphes  de  la  noble  Damn, 
f»  127  r»,  éd.  1536.) 

FE.STiNESiENT,  S.  111.,  fètc,  transport 
joyeux  : 

Il  y  eut  grand  exclamation  et  fesline- 
ment  entre  ïes  compaignons  et  mariniers, 
qui  se  vantoyent  de  leurs  beaulx  faits  vic- 
torieux. (LeMaire,  Vluslr.,  II,  8, éd.  1548.) 

FESTiNEH,  verbe. 

—  Act.,  hâter,  presser  : 

Pour  ceste  cause  feslina  Papus  ses  che- 
valiers de  se  assembler.  (Bourgoing,  Bat. 
Jud.,  I,  29,  éd.  1530.) 

—  Réfl.,  se  hâter  : 

Qu'il  seroit  impereor  et  auroit  l'impera- 
trix  pour  moillier,  s'il  s'avenchoit  et  fes- 
tinoit  de  venir,  f  AiMÉ,  Yst.  de  li  Norm.,  II, 
10,  Champollion.) 

Drogo  se  feslina  de  deffendre  la  injure 
de  son  seignor.  (Id.,  ib.,  II,  36.) 

Par  quoy  elle  doit  plus  tost  attendre  la 
conversion  des  juifz  que  de  soy  festiner  et 
diligenter  a  leur  dampnation.  {Prem.  vol. 
des  expos,  des  Ep.  et  Ev.  de  Kar.,  t"  116  r°, 
éd.  1519.) 

Le  roy  premier  entra  dans  la  gallere  de 
l'Empereur,  qui  fust  après  dans  la  ville 
d'Aiguës  Mortes,  se  feslinerent  en  divers 
buts.  (Gasp.  DE  Tavannes,  Mém.,  p.  89, 
Michaud.) 

—  Neulr.,  se  hâter  : 

Et  vint  tout  droit  cheoir  au  meillieu  de 
ses  'ennemys,  feslinant  par  force  passer 
jusques  a  ses  gens.  (Bourgoing,  Bat.  Jud., 
VI,  7,  éd.  1530.) 

FESTiR,  fieslir,  v.  n.,  couvrir  If^  faîte 
d'un  toit  : 

Fiestir.  (Roisin,  Franchises,  lois  et  cou- 
tumes de  la  ville  de  Lille,  vas.  Lille  266. 
Exemple  égaré.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yères,  faitir,  dans  le 
même  sens. 

FESTis,  adj.,  de  fête: 

Les  jeuï  fesliz. 
(J.  Peletier,  Art.poel.,  p.  fiS,  éd.  IS.ïS.) 

FESTisAGE,  S.  m.,  droit  payé  pour  la 
toiture  d'une  maison  : 

Feslisage  de  maisons.  {Chart.  de  Hain., 
xxxvill,  4,  Nouv.  Coût,  gén.,  II,  75'.) 

FESTiSEURE,  voir  Festisseure. 

FESTissER,  fetiser,  v.  a.,  fêter  . 


Et  clerc  et  lai  l'aiment  et  prisent. 

Toit  le  loenl,  luit  le  felisent. 

(G.  DE  CoiM'.i,  .)/!>.,  ms.  Soiss.,  V  lo" 


Mais  qnant  li  hoos  lies  congoist 
Les  raes,  el  il  se  resgojrst 
En  fcslissanl  les  boinnes  gens, 
N'est  mes  si  nobles  ne  si  gens 
Ne  qui  miei  plaise  n'atalente. 
(.(.  DB  CoNDÉ,  h  Dis  de  bonne  chiere,  33,  Scheler.) 


FESTissEi'iiE,  -  seure,  -  ssure,  -  sure, 
-chure,  fiet.,  fet.,  fisl.,s.  t.,  arête  d'un  toit, 
et  la  tuilo  courbée  dont  on  couvre  le  faîte 
des  maisons,  sommet  en  général  : 

.1.  millier  de  tuille  et  .n.  festiseures. 
(1294,  Trav.  p.  les  chût,  des  G.  d'Art  , 
Arcb.  KK  393,  f°  3  r».) 

Pour  demi  chent  de  festissures.  (1335, 
(6.,  f°76.) 

.VI.  pintes  bendes  de  fier  mises  a  le 
fietisure  de  le  tente  dou  prevost  et  des 
jures.  (1367,  Compt.  de  Valenciennes,  n«  27, 
Arch.  mun.  Valenciennes.) 

Pour  chent  et  demi  de  festissures.  (1386, 
ib.,  f»  80.) 

Que  la  dicte  cuiture  desdis  vaniaux  el 
des  dites  felissures  soient  cuittez  et  plom- 
mees  bien  et  souffissamment.  {Ch.  du 
XIV"  siècle,  Abbeville,  ap.  A.  Thierry,  Mon. 
du  Tiers  Btot,  IV,  221.) 

Et  sy  advient  souvent  que  pluiseurs  des- 
dis ouvriers  accatent  et  vendent  tieulleset 
festissures,  veniaus,  arrestiers,  lattes  et 
autres  choses  servans  audit  mestier.  (1405, 
Ord.  de  l'échevinage  pour  le  métier  des  cou- 
vreurs en  tuiles,  ib.,  II,  18.) 

De  pel,  de  late,  de  couvreture  et  de 
fistissure.  (12  sept.  1421,  Flines,  Cod.  A, 
f  38  y\  Arch.  Nord.) 

A  Jehan  Rose  plomniicr,  pour  avoir  ou- 
vré a  la  fenestre  ou  bout  de  l'orloge  en 
festissures  et  bordures.  {Compt.  de  1468-69, 
Arch.  Nord.) 

Douze  cens  cinquante  six  livres  de 
plomb  employé  a  faire  les  heuzes  et  festi- 
chures  servans  audit  windas.  (1498,  Compt. 
faiU  p.  laville  d'Abbev.,  Richel.  1.  12016, 
p.  157.) 

Pierquin  Morel,  plombier,  redresse  les 
flourettes  qui  embellissoient  les  festissures 
du  beffroi.  {Compte  de  1509,  Béthune,  La 
Fons,  .irt.  du  Nord,  p.  87.) 

Festissures  pour  .xxiiii.  solz  le  cent. 
(1.524,  Reg.  13  de  Corbie,  f"  219,  ap.  Ste- 
Pal.) 

Le  comble  tout  de  la  salle  estoit  tendu 
par  dedens,  depuis  les  pens  jusqu'à  la  fes- 
tissure,  de  drap  neuf.  (S.  Remy,  Mém., 
ch.  CLV,  Buchon.) 

FESTivABLE,  adj.,  de  fête,  joyeux,  so- 
lennel : 

E  toutes  les  entrailles  de  la  pensée  au- 
ront le  jour  festivable  devant  toy.  (Psattt., 
Richel.  1761,  f»  9o"=.) 

Le  setisme  jour  vous  est  très  festivable 
et  plus  seint.  {Bible,  Lev.,  xxiii,  7,  Ri- 
chel. 1.) 

Et  ceuls  jours  festivables  furent  insti- 
tues que  l'en  apele  les  saturneles.  (Ber- 
SDIRE,  T.  Liv.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  37*'.) 

FESTiv.Ai.,  voir  Festivel. 

FESTIVALMENT,  VOir  FESTIVELMENT. 
FESTIVAUMENT,      VOÎr    FESTIVELMENT  . 

FESTivÉ,  adj.,  de  fête,  solennel  : 

Et  icis  jors  fa  festivez 
Et  celebrables  ans  Ilebrez. 
^MACÉ  DE  n  Charité.  Bible,  Richel.   101,  rS-H*".) 

FESTIVEL,  -  al,  adj.,  de  fête,  joyeux, 
solennel  : 

Establisseiz  jur  festivel  es  espeisseces. 
lUb.  Psalm.,  Oxf.,  cxvii,  26,  Michel.)  Var., 


FES 


FES 


FES 


773 


festii^al  (Ps.  de  Corb..  Richel.l.768,f''94v°.)  ' 

.lurn  fextivel.  {/&.,  lxxv,  iO.)  ' 

Buisinezen  la /esd'Bei  tnbe. {f().,Lxxx,3  )  1 

Var.,  festival. 

Un  calisce  moull  fesliml 
Prant  li  abes  lot  de  cristal. 

(S.  Brandan,  Ars.  3:;ir,,  f»  lOlM 

Pur  uns  festivals  sacretiees   que  mi  pa- 
rent i  funt.  {Rois,  p.  78,  Ler.  de  Lincy.) 

Quant  li  dns  senz  delaiement 
Ont  fait  SUD  aparellement 
E  snn  convive  ffstival. 
(Ben.,  D.  di-  Korm.,  II,  7032,  Michel.' 

Dnntl'om  fîst  chaisnbles  reians 
A  chanter  messes  festivans. 

(Id..  i«.,  II.  26094.) 
Esloce  te,  o  tu  Belleem,  et  ui  sois  chan- 
tez par  totes  tes  rues  li  festivals  alleluya  ! 
(S.  Bern.,  Serm.,  p.  532,  Ler.  de  Lincy.) 

Faisons  cesser  en  terre  tous  les  festiveux 
jors  de  Dieu.  (Psaut.,  Maz.   238,  f»  88  r».} 
Jor  festivel.  {Ib-,  f»  90  v°.) 
Plus  volentiers  vest  robes  sales 
Qae  festivex  robes  ne  face. 
(G.  DE  CoiNCI,  de    l'Eniperer.  gui  garda  sa  chnal., 
1210,  Méon,  Nom:  Rec,   II,  ,39.) 

E  li  servises  fnd  Tait  hante  festital. 

(non.  -1100,  Michfl.) 
Celeber,  festivel.  {Gloss.  de  Conches.) 
Jours  festivalx.  {Stat.  de  Henri  VI,  an  vi, 
impr.  goth. ,  Bibl.  Louvre.) 

Festivalis  et  hoc   le,  festivel.  {Voc.  lat.- 
fr.,  1487.) 

PESTivELMENT,  -  ant,  -  aiment,  -  au- 
ment,  adv.,  comme  en  un  jour  de  fête  : 

La  messe  chantent  antemant, 
A  grant  honnr  frstivelmanl. 
(De  iloz  que  IV.  D.  reicla a  son  ami  en  letres  d'or. 
Richel.  423,  f°  lox.) 

La  messe  chantent  a  Uement. 
A  grant  honor  feslinelment. 

(.Ib.,  Richel.  818,  f°    67^) 
Quant  le  chapitle  sera  assemblé  soit  leii 
l'évangile  festivamnent.  [Règle  del   hospit., 
Richel.  1978,  f°  39  v.) 

Quant  lirais  ot  tenn  sa  curt  fesliralment 
Le  congé  unt  pris. 

(Ilorn,  2677,  Michel.) 

FESTivEMENT,  adv.,  joveusemeiit  ; 

Encontre  Ini  a  chère  clere 

Se  leva  moult  feslivemenl. 

(G.  DE  Coisci,  ilir.,  m%.  Soiss.,  f  57^) 
Tieulx  y  a  qui  les  appelloient  bugles  ; 
les  cornes  en  lioient  de  sycles  d'argent  en 
la  terre,  si  en  buvoient  a  leurs  tables  es 
grans  convives  a  grant  richesce  festive- 
ment.  (Rom.  de  J.  Ces.,  Ars.   5186,  1"  57"=.) 

FESTivER,  verbe. 

—  Neutr.,  être  en  fête  : 

Ja  demander  ne  vous  esluet 
Se  il  feslit'erent  cel  jour, 
Toit  li  ont  fait  joie  et  honor. 

(Ben.,   Troies,  Richel.  373,  f  107°.) 

—  Act.,  célébrer  la  fête  de,  fêter  : 

Et  forment  demandé  li  a 
Por  quoi  il  festivoient  si 
De  la  mère  Deu  lo  servis. 

(Mir.  N.-D.,  Richel.  818,  f»  20''.) 
Geste  déesse  (Bellone)  estait  festivee  par 
les  Romains  au  temps  de  l'empereur  Silla 
ou  mois  de  janvier.  {Mer  des  hystoir.,  t.  T, 
f'  66S  éd.  1488.) 


Et  fut  commandé  que  celluy  jour  par  le 
peuple  romain  fust  perpétuellement /estiw 
en  l'honneur  de  Saturne.  (La  sec.  Ùec.  de 
TU.  lip.,  II,  I,  éd.  1530.) 

Pour  festiver  le  jour  de  ceste  entrée. 
{Enlr.  de  Henry  II  a  Rouen,  (°  10  r».) 

—  Faire  bon  acctieil,  bonne  chère  h 
quelqu'un,  le  bien  traiter  : 

A  très  grant  désir  de  vous  veoir  en  son 
palais,  et  vous  y  festiver.  (J.  Bouchet, 
Noble  Dame,  i"  59  v°,  éd.  1536.) 

—  Festivant,  part,  prés.,  qui  donne  une 
fête,  un  festin  : 

L'heure  du  repas  venue  il  ne  faut  de- 
mander si  les  festivans  estoyent  bien  em- 
besongnez.  (Saliat,  Her.,  vu,  éd.  1556.) 

FESTiviTÉ,  s.  f.,  fête  : 

En  nenve  bnisinc  cornez 
Es  jours  de  vos  festititez. 

{Lib.  Psalm.,  txxx,  p.  316,  Michel.) 
Ce  il  est  dimenche  ou  autre  grant  festi- 
vite.  {Règle  del  ftospit.,  Richel. 1978, f" 28  v°.) 

Célébrer  la  festivité  des  tabernacles. 
(GuiART,  Bible,  Zach.,  ms.  Ste-Gen.) 

Vasty  par  grant  sollennité 
Celcbroil  sa  festivité. 
(.1.  Le  Keïre,  Malheolus,  liv.  II,  1365,  Tricote!.) 
Festivitas,  festivité.  {Gloss.  tat.-/r.,  Richel. 
1.  7679.) 

Alloit  a  la  feslirilc 
Une  jouvencelle  bénigne. 
I /.(I  grant  Malice  des  femm..  Poés.  fr.  des  xv''  cl 
xvi'  s.,  V,  316.) 

Et  feras  la  convive  en   ta   festivité.   (Le 

Fevre  d'Est.,  Bible,  Deut.,  xvi,  éd.  1334.) 

Le    jour    des    nopces    fut  ordonné,   en 

grande  festivité  et  joyefust  célébré. (Fioticr 

des  Hist.  rom.,  c.  lxxix,  Bibl.  elz.) 

Et  fist  par  celle  noble  venue  bancquets 
et  convis  joyeux  et  de  belle  festivité.  {Ib., 
c.  XCVII.) 

Ce  mot  a  été  repris  .au  xix°  s.  : 
On  a  inventé  une  grande  diversité  de 
vases,  ustensiles  et  autres  accessoires,  qui 
donnent  au  repas  une  teinte  plus  ou  moins 
marquée  de  luxe  et  de  festivité.  (Brill. 
Sav.,  PItysiol.  du  goût,  méd.  27.) 

FESTOi,  festoy,  s.  m.,  festin  : 
Et  pour  avoir  lieu  plus  ydoine  pour  faire 
grande  chiere,  ordonna  de  les  faire  mener 
au  parc,  la  ou  avoit  unes  fontaines  les 
plus  belles  de  James  et  toutes  propres  a 
festoy,  et  sur  lesquelles  le  disner  estoit 
richement  .ippoinctié.  (G.  Chastell., 
Chron.  des  D.  de  Bourg.,  II,  45,  Buchon.) 
Plusieurs  assemblées,  /estoi."!,  banquets, 
danses.  (Ol,  de  la  Marche,  Mém.,  p.  171, 
éd.  1616.) 

FESTOTABLE,  Edj.,  de  fètc,  joycux, 
solennel  : 

Tant  fesoit  ele  plus  bêle  chiere  et  plus 
festoiable.  {Vie  S''  Clare,  Richel.  2096, 
1°  6^) 

Quant  il  volt  par  lioe  amistié 
Donner  a  la  pecherresse  ame 
Joie  celestre  et  faire  dame 
De  festoiable  elernilé. 

(Fabl.  d'Ov..  Ars.  3069,  f  131'.) 

Jour  festoiable.  (Behsuire,  T.  Liv.,  m?. 
Ste-Gen.,  (<•  293=.) 

FESTOiABLEMENT,  adv.,  joycusenient  : 


Il  conjoissoit  S"  Clare  Gracieusement  et 
festoiablement.  {Vie  S"  Clare,  Richel.  2096, 
f  12'".) 

fe.stoiaIj,  adj..  de  fête,  joyeux,  solen- 
nel : 

Jours  fcstoiaul.x.  {Anc.ienn.  des  Juifs, 
Ars.  3083,  f  240^) 

festoiement,  voir  Festiemest. 

FESToiRiE,  S.  f.,  festin  : 

Et  la  refont  grant  festoirie 
Dont  la  court  en  est  resjnye. 
(Deccilleville,   Trots  Pelerinaiges,  P  140",  impr. 
Instit.) 

FESTOYER,  VOJT  FESTIER. 

FESTOYEUX,  adj.,  de  fête  : 

Les  feulx  de  joye  faictz  sur  les  pavez  aux 
carrefours  continuèrent  par  l'espace  des 
dits  troys  jours  festoyeulx  comme  le  di- 
manche. (Sebastien  JIoreau,  Prinse  et 
délivrance  du  roi  François  I",  1524-1330, 
Arch.  de  l'hist.  de  France,  1«  sér.,  Il,  333.) 

1.  FESTUE,  frestre,  freste,  s.  m.,  dimln. 

de  faite,  comble  de  maison  : 

Une  maison  a  frestre  et  a  solier.  (1362, 
Cart.  de  Si-Etienne  de  Troyes,  Richel.  1. 
17098,  f  383''.) 

Festulus,  li,  petite  feste  ou  petit  frestre 
de    maison.  {Catholicon,  Richel.  1.  17881.1 

Certains  bas  et  petis  estaulx  que  lesdiz 
doyen  et  cbappitre  avoient  de  nouvel  fait 
construire  en  leur  grant  cloistre  de  la  dite 
église  en  forme  de  frestre,  pour  y  vendre 
pain.  (24  av.  1472,  Lett.  de  N.  Mauroy,  lient, 
de  J.  de  Soiss.,  Arch.  Aube.) 

Edifier  a  neuf  le  frestre  du  darrier  du  dit 
hostel.  (1480,  Lett.  de  P.  Bruyer,  prév.  de 
Troyes,  ap.  Harmand,  Léproserie  de  Troyes. 
p.  232.) 

2.FESTRE,/'res(e,  frestre, s.  f.,  dimin.  de 
faîte,  sommet  du  toit, sommet  en  général  : 
Vit  une  borde  qu'en  avoit  fet  drecier. 
Uns  sains  hermites  s'i  voloit  herbergier, 
La  freste  en  cort  Renoars  errachier. 

(Àleschans,  7367,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

Et  li  poison  tantost  revivoient  et  s'en 
aloient  noant  avec  les  autres  senz  dos,  forz 
la  freste.  {Contin.  de  Guill.  de  Tyr,  H.  Mi- 
cbelant  et  G.  Rajnaud,  Ilinéraires  d  Jérusa- 
lem, p.  172.) 

Eslevee  s'est  une  flamme 
D'un  feu  gregois  ;  dessus  la  festre 
Du  couvent  ce  feu  gregois  flambe. 
(Lo  pileuse  Désolât,  du  monast.  des  Cord.  de  ilaulr. 

Poés.  fr.  des  sv'  et  xv[°  s.,  I,  144.) 

Que  chascun  ait  restoupé  a  front  de  rue 
en  dedans  sept  jours  et  septnuyts  sus  trois 
sols  de  fourfait,  toute  quemynee  neloyeeet 
belos  entretenus  et  fresie  relevée  s'il  y  a 
taule.  (1507,  Pre'i).  de  V'(m«M,  Coût.  loc.  du 
baill.  d'Amiens,  p.  403,  Bouthors.) 

Bourbonnais,  festre,  faîte. 

3.  FESTRE,  feste,  fistle,  fesque,  feske, 
ftestre,  flette,  fautrc,  flautre,  s.  f.,  fistule, 
ulcère  : 

Fistle  nobele. 
(Expl.  du  Cant.  des  Cant.,  ms.  du  Mans  173, 
f  84  r».) 

Cil  qai  se  douta  ile  la  /lestrc 
Par  conseil  fist  mander  .1.  mestro 
Qui  vint  et  vit  sa  maladie. 
{Vie  des    Pères,  Richel.  231U,    1°  S0«,  et   .\n. 
36Jl,f''8f>'=.'l 


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FES 


FET 


FET 


Il  a  secoru  as  boçiis,  as  goutens,  a  ceux 
qui  estoient  malades  d'une  maladie  forte 
et  diverse,  qui  est  nommé  flestre.  (Vie  de 
S.  Louis,  Hist.  de  Fr.,  XX,  122.) 

Il  metoit  de  la  poudre  es  neuf  pertuis 
fez  en  son  pié  a  manière  de  flestres,  qui 
decoroient  de  pueur  et  d'ordoure.  (Ib., 
p.  130.) 

Par  les  chevens  blons  et  Inisans, 
Oa  il  n'ot  ne  malen  ne  feutre, 
Prent  Artns  a  la  main  senestre. 
Tont  lié. 
(Court,  Roy.  lign.,  Hichel.  S698,  P  60'.) 

Monlt  boins  snrgiens  est  ki  sel  warir   de   feslre. 
(Gilles  u  Muisis,  H  Estas  des  seculers,    II,  85, 
Kerv.) 

—  Goule  feslre,  dans  le  même  sens  : 

Li  ponacres  11  vait  josqu'a  pîez  descendant. 

Avos  la  goûte  fesie  le  cors  li  vet  perçant. 

(Herman,  BiHe,  ms.  Orléans  374'"=,  f  8'.) 

Aveuc  chel  mal  meismement 

Se  misent  cranque  et  goûte  fesque 

Sonr  lui  a  destre  et  a  seniestre. 

{Mir.  de  S.  Eloi,  p.  103,  Peigné.) 
Et  si  gariz  de  goûte  flautre. 
(ROTEB.,   li  Dit  de  t'Erlierie,  I,  2S4.  Jnb.) 

Et  si  gariz  de  gcute  [autre. 
(Id.,  ib.,  67,  Méon.A'oa».  Rec.  1,  187.) 
Tontes  Tilainnes  et  vilain 
Aient  tout  le  mal  Saint  Gillain 
Et  goûte  feske  et  goote  arlhiqne. 
{Des  xiiil  Manières  de  Vilains,  p.  12,  Jub.> 
AToit  une  plaie  de   goule  feslre  desus  le 
bras.  (Vie  S""  Clare,   fiichel.  2096,  f°  IT.) 
Pur  goule    feslre.  (Ms.   Bodl.  Digby  86, 
f°  28  r».) 

Suer  Clémence  de  Sens  avoit  une  ma- 
ladie entre  l'ueil  et  le  nez, qui  estoit  apelee 
goule  fleslre,  et  avoit  ilec  un  pertuis  ou  il 
puist  entrer  un  festu  et  couroient  de  ce 
pertuis  bumeurs.  {Vie  S.  Louis,  Hist.  de 
Fr.,  XX,  p.  146.) 

Le  jus  du  plantain  mis  sur  la  gole  fletle 
la  fait  sécher.  {Liv.  de  fîsig.,  tas.  Turin, 
f"  2  -v».) 

Je  soi  tout  plaia  de  goûte  flestre. 
Je  me  gis  cbascun  jour  en  l'eslre. 
Car  je  ne  me  puis  remuer. 

{Passion  N.-S.,  Jnb.,  Mijst.,  II,  232.) 

4.  FESTRE,  voir  Caci.\fistre  au  Sup- 
plément. 

FESTRin,  verbe. 

—  Act.,  couvrir  de  plaies  : 

Mes  l'nne  de  ses  faces  adnnc  li  a  feslri 
Si  que  dedonz  la  bnche  tresqu'as  denz  li  pnrri. 
(Gaiisier,   Vie    de  S.   Tlwm.,  Richel.  13S13, 
f»  60  r°.) 

—  Neutr.,  se  gangrener  : 

(Jiiant  il  mielz  le  qnident  garir 
La  plaie  coramenre  a  festrir. 

(Prollieslaus,  Richel.  2169,  f"  17'.) 

Cf.  Festre  3. 

FESTRos,  adj.,  atteint  de  la  feslre  : 

On  chief  li  prent  la  taigne,  Iretot  devint  roignos, 
non  li  prist  la  verolle,  tôt  devint  chacions, 
Li  man  li  vindrent  Init,  si  devint  tnit  festros. 
(Herman,    Hist.  de    la  Bible,  ms.   Orléans  374'''* 
P  8'.) 

Cf.  Festre  3. 

FESTU,  s.  m.,  paille.  Locutions  : 


—  Li  festus  en  est  loris,  la  paille  est 
rompue,  l'engagement  est  annulé  : 

Je  ne  quier  qu'en  soies  lases 

De  li  amer,  tant  que  j'en  grous  ; 

Atant  li  feslus  en  est  tous. 

(Gauvain,  1084,  Hippeau.) 

—  Traisner  feslu  devant  vieil  chai,  es- 
sayer de  faire  prendre  le  change,  tendre 
un  piège  : 

J'entends  bien  tout;  il  ne  fanlt  point 
Traisner  festu  devant  vieil  chat. 

{Nouv.  Pathelin,  p.  171,  Jacob.) 

—  Tirer  au  feslu,  tirer  à  la  courte- 
paille  : 

Pour  veoir  qni  commencera, 
Kt  comme  temps  on  passera. 
Il  nous  fanlt  tirer  au  festu. 
{Jeu    du  Capifol,  p.  8,   Ler.  de  Lincy  et    Michel, 
Farces,  moral,  et  serm.  joy.,  t.  11.) 

—  Mener  au  festu,  mettre  sur  la  paille, 
réduire  à  la  misère  : 

Enst  en  ont  maint  desvestn. 
Ensi  les  ?nainnent  au  festu. 
{Li  Epijstl.  des  femes,  Jab.,  Jongl.  et  Trouv., 
p.  ii  ) 

FESTUE,  S.  f.,  sorte  de  fruit  : 
Piscates,  qu'on  appelle    fistuces  ou  fes- 
lues,  sont  fruiclz  qui  croissent   oiiltre  mer 
et  ressemblent  a  pins.  {Le  grant  Herbier, 
["  8a  r»,  Nj'verd.) 

FESTUEiL,  S.  m.,  dérivé  de  fétu  : 
Hoste  hors  de  ton  oeil  l'estueil 
Qu'en  l'antrni  vois  le  feslueil. 
(Qualr.  moraux,  xxxi,  tirés  d'un  ms.  du  xv°  s.) 

FESTUET,  S.  m.,  dimin.  de  fétu  : 

Tant  comme  peseroit  .i.  fesluel  de  blé. 

{Doon  de  Maience,  6S96,  A.  P.) 

FESTUEUx,  adj.,  fade,  insipide  : 

De  la  char  du  lièvre  ne  doit  il  point 
donner  a  ses  chiens,  car  elle  est  festifeuse 
viande,  et  les  fait  vomir.  (Gasl.  Pheb., 
p.  265,  ap.  Ste-Pal.) 

FESTULAGE,  -  aige ,  s.  ni.,  sorte  de 
droit  sur  les  grains  : 

Paie  a  la  viconté  pour  le  droit  du  feslu- 
laige  sur  les  grains  vendus  a  Reims. (1389, 
Invenl.  de  Rich.  Picqve,  p.  97,  biblioph.  fr.) 

FESTURE,  s.  f.,  arête  d'un  toit,  et  la 
tuile  courbée  dont  on  couvre  le  faîte  des 
maisons  : 

Pour  festures  et  arestres  broueter  an 
chastel.  (  1306,  Trav.  aux  chdt,  d'Art.,  Arch. 
KK  393,  f°  30.) 

Comme  boe  -widant  hors  de  une  feslure 
et  par  dessus  ung  peu  d'eaue  clere.  {Til. 
du  XV'  s.,  Valenciennes,  ap.  La  Fons, 
Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Pour  avoir  livré  et  fait  .v.  molles  de 
sercles,  deux  milliers  et  demy  de  tuiUe, 
.xvili.  festures,  el  pour  sa  paine...  .lxxix.s. 
.m.  d.  (xvi"  s.,  Compt.  de  dép.  du  chat,  de 
Gaillon,  p.  40,  Deville.) 

FET,  voir  Fait. 

FETAHD,  felart,  faitard,  feslart,  adj., 
paresseux,  lâche,  négligent  : 

Car  par  vie  oiseuse  et  felarde 
Pent  l'en  a  povrelé  venir. 

{Rose,  Richel.  1573,  f»  86'.) 


Coqnars,  cornars,  fetars  et  droiz  paiilars, 
Trop  tost  venns,  enfondus,  mal  veslus. 
(E.  DEsca.,  Poés.,  Richel.  840,  f  180=.) 
Mon  amy  est  g'iillard, 
Et  mon  mary  fêtard. 
Et  je  suys  jrîune  dame. 

(Chans.  du  xv»  s.,  p.  117,  A.  T.) 
Ort  viel  truand  fêtard  et  nies. 
(Greban,  iliit.  de  la  pass.,  24412,  G.  Paris.  I 

i\e  trop  halif,  ne  trop  lascbe  ou  felart. 
Femme  j'ay  prias,  ne  trop  tost,  ne  trop  tari. 
(IVy  trop  tost    mj  trop  tard  marié,  Poés.    fr.   des 
XV'  et  xvl'  s.,  III,  1311.) 

Fille  felarde  et  paresseuse. 
(Jehan  Divry,  Esirennes  des  Filles  de  Paris,  Poés. 
fr.  des  xv'  et  xvi'  s.,  IV,  82.) 

Mon  varlet  n'est  qu'nog  fêtard. 
(R.  DE  CoLLERYE,  Moiiol.  de  Resolu,  Bibl.  elz.) 

-Ayse  fait  l'homme  estre  feslart. 
(Robert  Gacuin,  Passe  temps  d'oysivelé,  Poés.  fr. 
des  XV'  et  xvi'  s.,  VII,  233.) 

Cette  mollesse  tant  felarde. 

(J.  A.  DE  Baif,  l'Eunuque,  II,  1,  éd.  1573.) 

En  tout  le  demeurant  de  sa  vie,  il  se 
monslra  d'une  façon  hssez  felarde.  (E.  Pasq., 
Rech.,  V,  3.) 

Je  désire  qu'il  soit  imbu  des  bonnes 
lettres  et  qu'il  en  face  pavois,  non  comme 
d'une  estude  felarde  et  nonchalante  pour 
dire  qu'il  sçait,  mais  pour  régler  ses 
mœurs  au  bien.  (N.  Pasq.,  le  Gentilh., 
p.  16.) 

Dilator,  delayeur,  qui  diffère,  faitard. 
(Calepini  Dicl.,  Bâle  1584.) 

Elles  (les  abeilles)  sont  vigilantes  en 
leurs  affaires,  et  ont  l'œil  sur  celles  qui 
sont  failardes  et  ne  fout  rien.  (Paré, 
Anim.,  7,  Malgaigne.) 

Se  disait  encore  au  xvii°  siècle  : 
Faitard,  endormi,    lasche,    nonchalant. 

La  ville  est  failarde.  (Duez,  Dicl.  fr.-alL- 

lai.,  Amsterdam  1664.) 

—  N'êlre  pas  felard  de,  d,  n'être  pas 
paresseux  à  : 

Mais  qnoy  ?  ce  sera  doncq  par  cuenr. 
Car  de  lire  je  snys  faitard. 
(Villon,  Graut  Test-,  IV,  Jonansl,  p.  22.) 

On  ne  luy  scenst  pot  des  mains  arracher. 

Car  de  bien  boire  oncques  ne  fut  faitard. 

(iD.,  Bail,  et  Orais.,  Jouaust,  p.  82.) 

Elle  doit  estre  diligente   et  non  felarde 

a  tenir  l'enfant.  (Paré,  OEuv.,  XVIII,  xxiv, 

Malgaigne.) 

FETARDEMENT,  fait.,  adv.,  iionchalam- 
ment  : 

Failardement,  nonchalamment,  lasche- 
ment,  tardivement.  (DUEZ,  Dicl.  fr.-all.- 
lat.,  Amsterdam  1664.) 

FETARDER,  V.  H.,  vivre  daus  une  oi- 
sive nonchalance  : 

Au  lieu  de  dormir  ou  de  felarder  en  sa 
maison.  (Lierault,  Mais,  rust,  p.  781, 
éd.  1597.) 

—  Felarder  d,  négliger  de  : 
Mez  belles  suenrs,  prenez  cy  garde 
N'y  ait  celle  qui  point  felarde 

A  bien  faire  a  tout  son  povoir. 
(llir.  de  SIe  Genev.,  Jab.,  Mysl..  I,  215.) 

PETARDIE,  S.  f.,  nonchalance  : 
S'elle  (la  foi  chrétienne)  Bne  et  périt  en 
languisons,  c'est  par  vos  fetardies  et  pa- 


FET 

resses.  (G.  Chastell.,    le  Livre  de  paix, 
VII,  332,  Kerv.) 

Sonldcirs  neplipens,  macules  de  felardie. 
(J.  MoiJNET,  Chron.,  cli.  viii,  Buchon. 

Il  est  a  craindre  que  le  pays  délivré  de 
si  aspre  ennemy  ne  se  rendorme  en  de- 
lices  et  felardie.  (.1.  Le  Blond,  Val.  Max., 
f»  304  v°,  éd.  1579  ) 

FETARDiSE,  (ail.,  faist.,  s.  f.,  négli- 
gence, nonchalance,  fainéantise: 

Tardiveté,pesauteur,/'a!s(ar(iise.  (R.  Est., 
Dictionariolum.) 

Larcins,  pillages,  fetardises, 
Tooles  inramcs  paillardises. 
Sont  les  chapeanx  des  miPux  voulus. 
(J.-A.  BE  Baif,  les  itimes,  1.  Il,  f°95  r°,  éd.  1619.) 

Estourdi  par  quelque  faitardise.  (Damp- 
MART.,  Merv.  du  monde,  1«  70  v»,  éd.  1S85.) 

Aux  uns  c'est  felardise,  oysiveté  lan- 
guissante, vacante  et  disette  de  toute 
autre  besogne.  (Charr.,  Sag.,  I.  111,  c.  6.) 

Il  faut  en  évitant  toute  fainéantise  et 
fetardise,  qui  ne  fait  quenrouiller  et  gas- 
ter  et  l'esprit  et  le  corps,  se  tenir  toujours 
en  halene,  en  exercice  et  en  oftice.  (1d.,  ib.) 

La  fetardise  de  ce  Constantin, homme  de 
bonne  chère  plus  que  guerrier,  aida  bien 
a  l'avancement  de  ces  troubles.  (Fauchet, 
Antiq.gaul.,  Il,  8,  éd.  1611.) 

La  fetardise  donc  des  roys  Mérovingiens 
continuée  partant  d'années,  ayda  a  Pépin 
et  ses  prédécesseurs,  pour  gagner  la  fa- 
veur du  peuple.  (In.,  ib-,  vol.  I  I.  V, 
eh.  24.) 

Sa  négligence  et  fetardise  ordinaire  lui 
firent  perdre  Orléans.  (Sully,  OEcon.  roy., 
ch.  XXVI,  Michaud.) 

Ce  mot  a  été  repris  au  xix°  s.  : 

Notre  royauté  bourgeoise  a  communiqué 

sa    faitardise     aux     royautés     féodales. 

(Chateaubriand,  Captivité  de  la  Duchesse 

de  Berry.) 

FETARDiTÉ,  S.  f.,  noncbalance  : 
Vous  avez   monstre  vostre    segnicieuse 

œuvre  et   sommeilleuse   fetardite.   (Moli- 

NET,  Chron.,  I,  102,  Buchon. 1 

FETART,  voir  FETARD. 
FETEMENT,  VOir  FaITEMENT. 

FETEUR,  -  our,  foet.,  fect.,  fed.,  s.  f., 
puanteur  : 

Soit  (la  plaie)  sans  fetour,  c'est  sans 
corruption,  car  fetour  est  cause  de  corrup- 
tion. (H.  DE  MOiNDEVILLE,  Richel.  2030, 
f»  82».) 

L&fedeur  du  chancre  est  très  orible.  (Id 
ib.,  f»  97^) 

Le    fetour  de  l'ulcère    puant   est  asses 
commune    et    asses    tolerable.    (Id      ib 
foQ?".)  ^    ■'        ' 

Et  par  nuit  toutes  les  lenestres  haultes 
aftin  d'eschever  toutes  feleurs,  punaisies 
et  autres  luconveniens.  (Pièce  de  1377,  ap. 
Felibien,  Hist.  de  Paris,  IV,  535».) 

La  feleur,  la  puautise  qui  de  ceste  action 
de  luxuie  naissent.  (Trair.t.  de  Salem,  ms. 
Genève  163,  f»  217  r°.) 

Il  donneirent  congié,...  pour  l'oribleté 
et  feclour  dudit  cors,  que  il  fust  renterré. 
(Chron.  de  S.  Ouen,  p.  47,  Michel.) 

Baalme,  myre  et  encens 

Pour  amoderer  les  fecteiirs 

El  corraptîons  de  dedens. 
(jACfi.  MiLET,  Deslnicl.  de  Troie,  137'.i7,  Slengel.) 


FEU 

Par  manlvaise  feleur  et  odeur,  (Jeh.  de 
Brie,  le  bon  Berger,  p.  46,  Liseux.) 

La  puanlise  de  l'haleine  et  la  foeteur  des 
aiscelles  des  nourrices,  encores  qu'elles 
soient  belles  en  apparence,  sont  cause  de 
la  mort  de  leurs  enfnns  et  nourriçnns.  (G. 
Bûuchet,  Serces,  xxiv,  Rouen  1635.) 

Corriger  la  feteur  et  mauvaise  qualité 
du  vif  argent.  (Paré,  CEm.,  XVI,  xiv, 
Malgaigne.) 

L'odeur  ou  flairer  naturel  est  changé  en 
feteur.  (Id.,  ib.,  Intr.,  xxi.) 

FETEURE,  voir  Faitdbe. 

FETHEIL,  VOirFEEIL. 
FETHEII.MENT,  VOir  FEELMENT. 
FETHEL,  voir  FEEIL. 
FETHOILMENT,  VOIT  FEELMENT. 
FETICEMENT,   VOir  FaITISSEMENT. 

FETiEN,  voir  Ferdin. 

FETiEU,  voir  Festier. 

FETiLE,  adj.,  qualifie  un  pain  de  se- 
conde qualité  : 

Jacques  Longis,  Jehan  Longis  doivent 
neuf  sols  tournois,  deux  boisseaux  sixains 
de  bled,  une  poule  et  le  tiers  d'un  pain 
felile.  (1578,  Aveu  de  Vouzon,  ap.  Le 
Clerc  de  Doûy,  t.  I,  f°  237  v»,  Arch.  Loi- 
ret.) 

Cf.  Faitis. 
FETis,  voir  Faitis. 
FETisER,  voir  Festisseh. 
FETissiER,  voir  Faitissier. 
FETissuRE,  voir  Festisseure. 
FETOR,  voir  Faitor  2. 
FETOUR,  voir  Feteur. 

FETROUILLER,  VOJr  FASTROILLIER. 

PETURE,  voir  Faiture. 
PETURIER,  voir  Faiturier. 

PETUSER,  V.  a.,  chatouiller  les  narines 
avec  un  fétu,  une  plume  : 

Il  alla  prendre  de  belle  fine  merde  qu'il 
luy  mist  tout  doucement  sur  les  premiers 
doigts  de  la  main  droicte  :  puis  avec  une 
plume  il  luy  vint  fetuser  le  nez  par  plu- 
sieurs fois.  (Des  Accords,  Escr.  Dijonn., 
p.  33,  Roueu,  Louys  du  Mesnil,  1648.) 

1.  FEU,  s.  m.,  défunt  : 

Si  commencierent  a  chanter  bien  haute- 
ment le  service  des  feus  bien  et  dignement. 
{Grand.  Cron.  de  France,  l'Istoire  au  roy 
Phelippe,  fils  Mgr  Saint  Loys,  xiv,  P.  Pa- 
ris.) 

2.  FEU,  voir  Fou. 
FEUAGE,  voir  Fouage. 

FEUAL,  voir  FEAL. 
FEUBLE,  voir  FOIBLE. 
FEUBLESSE,  voir  FOIBLECE. 

PEUCH,  voir  Fou. 
PEUCHELLE,  S.  t.,  fougère  : 


FEU 


775 


Bloqueaulx  de  feuchelle.  {Ménagier,  I  7 
var.,  Biblioph.  fr.)  '    ' 

FEucHiER,  s.  m.,  fougère  : 

Il  aloit  a  la  bois,   il  n'ol  c'iin  avanlier. 
Et  perler  a  son  col  e  t'enesl  et  ffuiliicr. 
(Le  Privilège  aux  Brelans,  Jub.,  Jongleurs  et 
Trounéres,  p.  .'54.) 

FEucioNNET,  feueçouet,  S.  III.,  dirnin. 
de  feu  : 

En  la,  list  il.  en  la,  en  la  ; 

En  sus,  ma  suer,  en  sas,  en  sns, 

Adhuc  viïit  iyniculus. 

En  sus,  ma  suer,  trop  près  te  mes, 

Encor  vit  M  feucionnez. 

(G.  DE  Coi.\ci,  hlir.,  ms.  Soiss.,  f°  -204''.) 

Encor  vit  le  feueçonez. 

(Id.,  il).,  ms.  Brui.,  f°  200'.) 

FEucQUECTE,  voir  Feuquete. 

FEUDAL,  S.  m .  ■? 

Pour  2  feudaux  noirs  pour  faire  les 
goutieres  entour  la  chappelle  pour  ar- 
moyer.  (1389,  Invent,  de  Bicli.  Picque,  p. 
68,  Biblioph.  de  Reims.) 

FEUDASTRE,  S.  m.,  fief  bâtard  : 
Quant  est  des  fîefs  qui  par  une  manifeste 
dépravation  du  droict  sont  transférez  aux 
femmes,  il  ne  les  faut  point  proprement 
appeller  fîefs,  mais  feudastres,  c'est  a  dire 
fiels  bastars.  (F.  Hotcman,  la  GauleFranc, 
p.  87,  éd.  1574.) 

FEU  DIEU,  S.  m.,  malade  attaqué  du 
feu  sacré,  du  feu  ardent  : 

Apres  Prime  chantée,  messe  a  note  pour 
les  feus  Dieu.  (1317,  Arch.  JJ  56,  pièce 
122.) 

FEUEÇOXET,   voir  FEUCIONNET. 
FEÙEE,  voir  FOUEE. 
FEUETABLE,    VOlr   FEUTABLE. 
FEUFEMENT,   VOÎT  FlEFFE-MENT. 
PEUFER,  voir  FlEFFER. 
PEUFERME,  voir  FlEFFERME. 
FEUFFIER,   voir  FlEFFEK. 

1.  FEUGAGE  ,  S.  m.,  fougasss,  sorte  de 
fourneau  de  mine  : 

En  intention  qu'estans  tous  sur  et  au- 
tour le  Bouleverd  de  l'Evangile,  qui  est 
grand  et  large,  ils  les  feroient  avec  le  Bou- 
leverd renverser,  desmembrez  sen  dessus 
defsouz,  a  force  de  feugages  dont  il  avoit 
remply  tout  le  dessouz  du  lieu.  (La  vratje 
Hist.  des  troubles,  l"  437  v,  éd.  1374.) 

2.  FEUGAGE,   voir  FOUAGE. 

FEUGE,  S.  f.,  ce  que  le  sanplier  lève  pour 
sa  nourriture  en  fouillant  la  terre  à  coups 
de  boutoir  : 

Quant  les  bestes  ont  faict  grand  fosses, 
et  ont  fouy  bien  purfond  en  terre,  pour 
avoir  une  racine  qui  est  appelée  feuges. 
{Modus,  f^Zl  v,  Blaze.) 

Littré  donne  sans  historique  fouge,  que 
l'Académie  n'a  pas  admis. 

FEUGUERAY,  VOir  FOUGEROI. 
FEUILIS,  voir  FOEILLIS. 
PEUILL.EL.ER,  Voir  FUKILLOLER. 


776 


FEU 


FEU 


FEU 


FBinLi.BT,  voir  Feullet. 

FEUILLETAGE,  VOlr  FUEILLETAGE. 
FEUILLETER,  \'Oir  FUEILLETER. 

1.  FEUILLETTE,   VOir  FDEILLETE. 

2.  FEUILLETTE,  VOif  FILLETTE. 
PEUILLEUS,   voir  FOEILLBUS. 

FHUiLLiALLE,  S.  in.;  feuilloge  : 
Une  nappe  d'autel   parée   a  oisiaux  et  a 
feuilUalle.  (1389,  Invent,  du  chdt.  de  Porte- 
Mars,   Arch.    admin.  de  Reims,  III,  742, 
Doc.  inéd.) 

FEUILLIE,  voir  FUEILLIE. 
FEUILLIER,  voir  FUEILLIER. 
FEUILLIR,  voir  FUEILLIR. 
FEUILLOLER,  VOir  FUEILLOLEH. 

PEUILLON,  S.   m.  ? 

Je  \eis  d'une  égale  rondenr 
Cinq  petis  doiz  fermans  on  cloz. 
On  viul  feiiilfons  crespez  en  cœur 
Esloieut  miguoDQemeDt  eocloz. 
(POKT.  DE  TïABD,  (Euv.  fOH.,  p.  153,  éd.  1573.) 

PEUILLOTER,  voir  FUEILLOTER. 

FEUILLURE,  VOir  FUEILLEURE. 

1.  FEUL,  voir  Feeil. 

2.  FEUL,  voir  Fueil. 

i.  FEULETE,  voir  FUEILLETE. 
2.  FEULETE,   voir  FILLETTE. 

FEULEux,  S.  m.,  pierre  à  feu,  à  fusil  : 

Focalis,  le,  feuleux,  comme  pierre  qui 

fait  feu.  {Gloss.  lat.fr.,  ap.  Duc,  Focalet.) 

FEULG,  voir  Fueil. 

FEULiNE,  s.  f.,  feu  allumé  le  premier 
dimanche  de  carême  : 

Le  jour  des  Brandons,  que  les  compai- 
gnons  du  lieu  de  Maraye  faisoient  les  feu- 
lines  au  dit  lieu,  ainsi  qu'il  est  accoustumé, 
et  près  de  la  place  ou  se  faisoient  les 
dites  feuUnes.  (1424,  Arch.  JJ  173,  pièce 
68.) 

PEULISSEMENT,     VOir  FOEILLISSEMENT. 

FEULLET,  S.  m.,  mût  Obscur,  que  Man- 
tellier  définit,  sans  apparence  de  raison, 
par  falot,  lanterne;  selon  nous,  p. -ê.  espèce 
de  poisson  : 

Pour  lanternes  et  souflletz,  pour  dou- 
zaine, .II.  d.  t.  Pour  cent  de  feulletz,  .i.  à. 
t.  Pour  cent  de  merluz,  d'allouse,  .vi.  d.  t. 
Pour  cent  de  moUue,  .ii.  s.  .vi.  d.  t.  (158S, 
Arrêt,  du  pari,  de  Paris,  ap.  Manlellier, 
March.  fréq.,  III,  103.) 

1.  FEULLETE,    VOir  FOEILLETE. 

2.  FEULLETE,    VOlr  FILLETTE. 
FEULLETEL,  S.   lU.  "? 

Feulleteaux  pour  mectre  entre  deux  gistes 
livres  par  un  escrignier.  (1564,  Lille,  ap. 
La  Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Trailles  et  cassis  de  verrières  ouvrans 
en  feuUetiaulx.  {Ib.) 

FKULLISSEMENT,  VOir  KUElLLiSSEMKNT. 


FEULLIZ,  voir   FOEILLIS. 
FEULLOILE,   S.    f .  ? 

Pour  une  feulloile  et  esmailler  les  2  es- 
maus.  (1388,  Arch.  hospit.  de  Paris,  II, 
182,  Bordier.) 

FEULs,  cas  sujet,  voir  Fel. 

FEULu,  s.  m.,  algue  : 

Ulva.  Herbe  marine,  Feulu  de  mer,  (R. 
Est.,  Dictionariolum.) 

Les  grandes  herbes  qui  croissent  es  sau- 
nayes  et  les  feulus  de  mer.  (Du  Pinkt, 
Pline,  XVII,  9,  éd.  1603.) 

FEUMAIN,  voir  FOMAIN. 

FEUME,  S.  f.,  sorte  d'engin  de  pèche: 
La  pescherie  se  fait  par  filetz  et  raitz  de 
diverses  manières  et  fassons,  par  nasses 
et  boutelles  et  par  hangins,  hameçons  et 
aims,  par  gros,  par  feumes  et  telz  instru- 
ments. {Chron.  et  hisl.  saint.et  pro/".,  Ars. 
3313,  1°  23  vo.) 

FEUMENT,  voir  Feelment. 

FEUMEURE,  VOlr  FUMEURE. 

l'EUNÉ,  voir  Faoné. 

FEU.XEE,  voir  Faonee. 

PEUQUETE,  feucquele,  foeucquelte,  fec- 
guette,  -  ecte,  s.  {.,  sorte  de  brouette  : 

En  champ  de  la  Feuguete.  (1284,  Cart. 
du  Bec,  LUI,  Arch.  Eure.) 

Pour  avoir  reffaict  une  feucquecte,  la 
moitié,  et  le  rebourgonne  et  les  pies,  .v. 
solz.  (1498,  Compt.  faits  p.  la  ville  d'Ab- 
bev.,  Richel.  12016,  p.  126.) 

Pour  avoir  remis  une  fecquecte,  ungbout, 
ung  fons  et  une  barre.  (Ib.) 

Pour  huit  foeucquettes  noeufves  au  pris 
de  .VIII.  solz  le  pièce.  {Ib.) 

Ung  bougon  de  fer  pour  le  rouette  d'une 
fecquelte.  {Ib.,  p.  128.) 

Relier  une  fecquelte  aux  paveurs.  (Ib., 
p.  131.) 

1.  FEUR,  voir  Fors. 

2.  FEUR,  voir  FUER. 

FEUR.\sTiER,  S.  m.,  celui  qui  fait  un 
marché  pour  un  ouvrage,  entrepreneur  : 

Maistre  et  principal  feurastier  de  l'euvre. 
{Quilt.  du  22  mars  1314,  Fab.  de  S.  Me- 
laine,  Morlai.x,  Arch.  Finist.) 

FEURASTRE,  S.  Hi.,  celul  qul  lait  un 
marché  pour  un  ouvrage,  entrepreneur  : 

Feurastre  de  la  tour  de  S.  Melaine. 
{Quitt.  du  24  juin.  1315,  Fab.  de  S.  Me- 
laine, .Morl.,  Arch.  Finist.) 

PEURE,  voir  FUERRE   2. 

FEURENT,  furent,  adj.  pi.,  défunts, 
morts  : 

S'ensuit  l'inventoire  des  bieiis  meubles 
et  aultres  chouses  estant  de  présent  appar- 
tenant au  grand  hospital  de  Beaune  jadis 
construit  par  feurent  de  très  recommandées 
mémoires  nobles  et  puissans  seigneurs  et 
dame  messire  Nicolas  Rolin,  chevalier,  et 
dame  Guigone  de  Salins,  en  leurs  vivans 
seigneur  et  dame  d'Authume  et  chancelier 
de  Bourgogne.  (1501,  Invenl.  de  V  Hôtel-Dieu 
de  Beaune,  Soc.  d'archéol.  de  Beaune,  1874. 
p.  121.) 


Les  portraictures  de  furent  moudiot  sei- 
gneur le  chancellier  et  de  madame  Guigone 
de  Salins,  sa  femme.  {Ib.,  p.  121.) 

Cf.  Feu  1. 

PEURERIE,  voir  FORREHIE. 
FEURGER,  voir  FURGIER. 
FEUHRE,  voir  FUERRE. 
FEURREL,  voir  FORREL. 
FEURRIER,   voir  FORRIER. 

PEURS,  voir  Fors. 
PEUs,  cas  sujet,  voir  Fel. 
FEUST,  voir  Fust. 
PEUSTE,  adj.,  fidèle  : 

La  fortune  qui  a  nuUy  n'est  feuste  amie, 
lui  monstra  de  son  mestier,  dont  elle  sert 
ses  amez  sans  deffier.  {Journ.  d'un  bourg, 
de  Paris,  an  1428,  Michaud.) 

FEUSTEL,  fostel,  S.  m.,  sorte  de  teinture 
prohibée  : 

Item,  l'en  ne  pourra  mettre  feul,  feusiel, 
glaioleure,  balocié,  ne  noir  de  chaudière, 
avec  laine  ou  il  y  ait  ■waide.  (1340,  Arch. 
adm.  de  la  ville  de  Reims,  n,  845,  Doc. 
inéd.) 

Item  l'eu  ne  pourra  faire  draps  tains  en 
moulée,  en  feul  ne  en  fostel,  soit  en  laine 
ou  fille,  sur  ladite  paine.  (1396,  Coustumier 
de  Dieppe.) 

FEUSTREUUE,  voir  Feutreohe. 

FEUTABLE,  feuetabU,  fieutahle,  faulable, 
-  avle,  fait.,  fat.,  adj.,  qui  tient  un  fief  de 
tel  suzerain,  feudataire  : 

Ou  serjant  feulable  le  seigneur.  (Sept. 
1240,  Ch.  de  Ren.  de  Hooucort,  S.  Aubert, 
.\rch.  Nord.) 

Sauve  la  feuté  le  roi  qui  feulable  il  sunt 
devant  touz  hommes.  (1230,  Reg.  du  Pari., 
Arch.  J  1031.) 

Mes  serjans  fautables.  {Charte  de  1280, 
Moreau  204,  f»  86  r»,  Richel.) 

Sergens  qui  seroni  foitaubles  a  l'evesque. 
(Charte  de  1292,  Moreau  211,  f»  107  v», 
Richel.) 

Et  i  mêlerons  fourestriers  fatables  et 
messiers  qui  jureront  sor  sainz  en  plainne 
église  ke  il  bien  et  loiamant  garderont  nos 
terres,  nos  preis,  noslre  bois,  nos  eawes. 
(Sept.  1294,  Gorze,  OUey,  Arch.  Mos.) 

Serai  desoremais  obediens  et  feutables 
au  roi  Kalle.  {Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  191'.) 

I  uiist  chevetains  et  chastelains  fieuta- 
bles  et  loiaus.  (16.,  f"  101=.)  P.  Paris,  V,  26, 
fevetables. 

Tous  les  sept  eschevins  avec  leur  greffier 
et  le  sergent  foitable  dudit  eschevinage  se 
assemblent  en  leur  chambre.  {Statuts  de 
l'écheviiiage  de  Mézières,  ap.  T>ac.,Fautalis.) 

Par  serjant  fatitabie.  (1311,  Arch.  JJ  47, 
f  12  v«.) 

Un  des  sergens  fautables  du  ban  S. 
Remy.  (1321,  Arch.  JJ  60,  pièce  202.) 

Lesquels  eschevins  fautables  de  Vande- 
resse....  se  transportèrent  au  conseil  a  leur? 
maistres  et  eschevins  de  Vervin.  (1393, 
Arch.  .U  145,  pièce  493.) 


FRU 


FEV 


FEV 


777 


FEUTREj  voir  Fautre. 


f.. 


FEUTREURE,  -  trure,   feusireure 
pièce  de  feutre  : 

Nus  seliers  ne  puet  mestre  viez  cuirien 
garneture  avec  noeve  euvre  ;  c'est  a  savoir 
que  li  penaus  soit  de  noef  ou  de  viez,  ou 
la  feutrure  soit  de  noef  ou  de  viez.  (Est. 
BoiL.,  Liv.  des  mest.,  i"  p.,  lxxviii,  7,  Les- 
pinasse  et  Bonnardot.) 

—  Atelier  oii  l'on  travaille  le  feutre  : 
Près  laquelle   fenestre    estoient    aucuns 

varies   portant   fardeaulx   a  la  feusireure 

(1374,  Arch.  JJ  105,  pièce  275.) 
Cf.  Afeutredhe. 

FEUTREUX,  adj.,  garni  de  feutre  : 

Un  bracelet  d'eslrain  bien  feutreux,  avec 

des  corroys  de  cuir.  (Mtm.  de  Fleurange, 

ms.,  p.  H,  ap.  Ste-Fal.) 

1.  FEUTRiER,  s.  m.,  ouvrier  en  feutre  : 

Les  parties  des  mestiers  de  Paris  servant 

a  la  ditte    escuyerie,   comme    sellier,  lor- 

mier,  bourrelier,  coffrier,  charron,  cordier 


—  S.  m.,  féal  : 

Vous  estes  tuit  mi  homme  et  mi  faulable. 
(MÉN.  DE  Rei.ms,  38,  WaiUy.) 

Et  commanda  u  tous  ceux  qui  estoient 
ses  feulables  et  de  son  conseil  qu'il  venis- 
sent  a  luy.  {Grand.  Cron.  de  Fr.,  Charles 
le  Chauve,  vu,  P.  Paris.) 

Por  ce  que  la  vile  doit  estre  traitie  par 
loi  ele  voloit  bien  et  vuet  encore  sa  droi- 
ture avoir  par  loi,  ne  ne  le  puet  avoir  de 
ses  propres  fautavles  et  qui  li  doient  sai- 
rement  et  loiautet  com  a  sisneur.  {Cart. 
de  Bucilly,  Richel.  1.  10121,  f  87  r°.) 

—  Adj.,  du  fief  : 

Seront  tenus  de  faire  garder  par  la  garde 
fautavle  de  ladicte  ville  touz  noz  héritages. 
(1374,  Arch.  MM  29,  f°  H5  r°.) 

—  En  parlant  d'un  marchand,  qui  tient 
à  ferme  d'un  autre  : 

11  convient  que  le  tavernier  ait  lot, 
demi  lot,  et  pinte  de  justice;  et  s'il  ne  l'a, 
il  paiera  .x.  s.  Et  souffira  avoir  demi  lot  et 
pinte  jusques  a  la  vendue  d'un  tonnel  de 
vin,  se  il  n'est  taverniers  fautavles.  {Or- 
donn.  de  la  ville  de  Reims,  Arch.  adm.  de 
Reiras,  111,  484,  Dqc.  inéd.) 

—  Digne  de  foi  : 

Et  il  ait  son  compaignon  a  tesmoing  ou    I 
autre  borjois  fautavle.  (1231,  Ch.  de  Mon.- 
s.-Seille,  Arch.  Meurthe.) 

FEUTE,  S.  f.,  action  et  droit  de  fouir, 
de  creuser  pour  extraire  : 

11  uni  comune  fetite  en  le  lieu  ou,  etc.,  e 
vus  dient  qe  quant  il  fowent  turbes,  s'il 
trovent  en  la  1ère  futz,  q'il  poent  enpor- 
ter....  Il  vus  dist  qe  vus  ne  devez  pas  fower 
turbes  en  cel  liu,  mes  blester  tantum  ;  e 
de  aver  la  bleste  e  de  aver  la  feute  sunt  tut 
divers.  (1304,  Year  books  of  the  reign  of 
Edioard  the  prst,  years  xxxii-xxxiii.  p.  41, 
Rer.  brit.  script.) 

—  Autant  de  terre  qu'un  homme  peut 
fouir  dans  un  jour  : 

Item  la  feute  a  deuz  hommes  de  vignes. 
Item  la  feute  a  un  homme  de  vigne.  (1339, 
Beg.  des  lett.  de  franch.,  Arch.  K  1511, 
f°  ICI  r».) 

Cf.  FOUEE. 


et  feutrier.  (Ord.  du  ZO  viars  1412,  ap.  Ste- 
Pal.,  éd.  Favre.) 

Nom  propre,  Feutrier. 

2.  FEUTRIER,  s.  m.,  revêtement  de 
feutre  : 

Devant  vous  la  portes  (la  lance)  el/t?«;ner  de  l'arçon. 
(Chev.  au  cygne,  I,  1362,  Hippeau.) 

FEUTRiERE,  fautriere,  s.  f.,  pièce  rem- 
bourrée dont  on  se  garnissait  le  dos  ou 
quelque  autre  partie  du  corps  : 

Li  sans  en  saut  a  grant  foison  si  roide- 
ment  que  toute  la  hanche  et  la  fautriere  li 
cuevre  de  sanc.  {Artur,  Richel.  337, f"  65^.) 

FEUTRiN,  adj.,  de  feutre  : 
Chascun  d'ax  porte  palmes  et  bon  capel  feutrin. 
(Chcv.  au  cygne,  II,  2513,  Hippean.) 
Od  iwa  chapel  feutrin. 

(Horn,  3982,  var.,  MichelJ 
Chapeau  feutrin. 
(Pttstoralet,  ms.  Brus.,  (°  .')3  v'.) 

FEUTURE,  voir  Faiture. 
PEUVRE,  voir  Fevre. 

FEUVRUELLE,  VOir  FAVEROLLE. 
FEUWAELLE,  VOir  FOUAILLE. 
FEUWAGE,  voir  FOAGE. 
FEUWELLE,  VOir  FOUAILLE. 

PEUwiLLE,  S.  f.,  bourrée  : 

Se  i!  voet,  il  puet  aporter  se  feuwille  au 
four.  (1265,  Rev.  du  comté  de  Hainaut,  Ch. 
des  comptes  de  Lille,  Arch.  Nord.) 

Cf.  FOUAILLE. 

1.  FEVE,  S.  f.,  sorte  d'outil  de  forgeron: 
Fèves  de  fer   fournies  par  un  maréchal 

pour  rendre  impraticable  le  passage  de 
blauque  tacque.  (xv°  s.,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

2.  FEVE,  s.  f.;  ramentevoir  fèves,  ba- 
diner, plaisanter  : 

Leur  tourbe  a  ce  se  raiia, 
Sanz  ce  c'on  ramenteust  feues, 
Qu'environ  Lille  quatre  lieues 
Assez  briement  tant  s'ahanerent. 
Tonte  la  contrée  gasterent. 
(G.  GuiiUT,  Roy.  lign..  1380-2,  W.  et  D.i 

FEVÉ,  adj.  ? 

faut  fut  ferez  et  envahiz 

Qne  il  meismes  s'est  liaii. 
(lien,  contref.,  Bartsch,  Ckresl.,  col.  ll.ï.l 

FEVELETTE,  S.  f.,  petite  fève  ; 

Encore  ce  sont  crotel  elles 

Bien  plus  dores  que  fevelettes. 
(J.-A.  DE  Baif.  Passelems,    I.  IV,    de  Gressiu, 
éd.  1S73.) 

FEVER,  voir  FlEFFER. 

FEVERE,    VOirFEVHE. 

FEVEUX,  febveux,  adj.,  de  fève  : 
Escosse  febveuse.  (La  Porte,  Epith.,  éd. 
1571.) 

Mites  febveuses.  (\d,  ib.) 

FEVLE,  voir  FOIBLE. 
FEVLECE,  voir  FOIBLECE. 
FEVLECHE,   VOir  FOIBLECE. 


FEVRE,  feivre,  feyvre  ,  faivre,  fièvre, 
feuvre,  fevere,  febvre,  favre,  fabre,  s.  m., 
ouvrier  en  quelque  métal,  celui  qui  tra- 
vaille le  fer,  forgeron,  maréchal,  armu- 
rier ;  ouvrier,  artisan  en  général  : 
Li  feiires  ad  lor  ciinseil  creu. 
Car  il  ne  l'nnt  mie  decen. 

(Marie,  Ysopel,  II,  138,  Roq.) 
(J  nobles  rois  et  rois  de  ciel,  cum  longe- 
ment  sofferas  tu   c'um    te  tignet  et  e'um 
t'apeistfil  de  /"ej/yre  ?  (S.  Beun.,  Serm.,  Ler. 
de  Lincy,  p.  oo3.) 

Kenil  sont  il  au  fevre  alez. 
(7'ass.  J.  C,  Brit.  JIus.  add.  15606,  1"  68''.) 


Dans  favres,  dit  la  maie  gcnt, 
Troiz  dons  faites  ignelement. 


(/».) 


Fevre,  marischal,  grossier  et  greifier  et 
hiaumiers  pueent  ovrer  de  nuiz  s'il  leur 
plaist.  (Est.  Bo\l.,  Liv.  des  mest.,  i''  part., 
XV,  10,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

Por  toz  ses  fevres  ki  forgent  en  ses  fores 
de  Brié.  (1260,  Briey,  16,  Arch.  Meurthe.) 

Fevers.  (1263,  Pièce  norm.,  Archeol., 
XXII,  318.) 

Estre  fevres.  carpentiers,  maçons,  fou- 
lons. {Alebr.,  Richel.  2021,  f»  12' r°.) 

U  adubur  de  vigne  n  fevere  od  martel. 
(Horn,  1158,  var.,  Michel.) 

.!■  faivre  a  fait  mander  par  .i.  sien  escnier. 
Et  li  fevres  i  vient  qnl  ne  le  volt  laissier. 

(B.  de  Seb.,  xiv,  227,  Bocca.) 

CMus  tenoit  .i.  contel,  a  le  menre  aguisie. 
Le  feivre  ea  consievi  entre  poraon  et  Oe; 
Si  soef  l'abat  mort  qu'il  ne  brait,  ne  ne  crie. 
(Ib.,  XIV,  268.) 
Ainsi  les  veons  nous  des  souffles  des 
fabres  qui  atrayent  l'air  et  pouldre  et  es- 
train.  (B.   de  Gord.,  Pratiq.,  II,    26,   éd 
1495.) 

Une  paire  de  soufflets  a  fevre.  (1389, 
Jnvent.de  Rich.  Picque,  p.  36,  Biblioph.  de 
Reims.) 

Ferre,  amiz,  pour  Dieu  mercy 

A  grant  besoing  sais  venuz  cy. 
ll.aNativ.  N.  S.  J.-C,  lab.,  Myst..  II,  63.) 

En  forgeant  devient  on  febvre. 
(l'rov.  communs,  xv"  s.,  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

Les  médecins  promettent  ce  qui  appar- 
tient aux  médecins,  les  feuvres  traitent  ce 
qui  appartient  aux  feuvres.  (Du  Bell., 
llluslr.,  1.  II,  c.  XI,  éd.  1549.) 

Cest  audacieux  feuvre 
De  l'air  jadis  le  vuyd  oza  tenter. 

(Id.,  Rec.  de  poésie,  ode  x,  éd.  1573.) 

Ce  feuvre  couvert  alors 
De  sueur  et  de  poudrière 
Doroil  un  harnoys  de  corps 
.\  la  sçavante  guerrière. 

(Ib.,  ib.,  ode  xviii.) 
Le  potier  hait  le  potier. 
Le  fevre  le  charpentier. 

(Bons.,  Od.,  I,  xii,  Bibl.  elz.) 
Le  bon  feuvre  (Vnlcain). 
(iD.,  les  Poèmes,  I.  II,  à  Od.  de  Colllgny.) 
Vi  dn  fevre  volant  (Dédale)  les  œavres  admirables. 
(Ijibert,  Sonn.,  xvi,  éd.  1378.) 

Le  boncher  son  constean,  le  favre  son  marteau. 
(Dd  Chesne,  Six.  liv.  du  grand  miroir  du  monde, 
p.  57,  éd.  1588.) 

Les  jugemens  du  grand  febvre  du  ciel 
Sont  vrais,  purs  et  certains. 

(Cbassic.n,,  Ps.,  xviii,  éd.  1613.) 

08 


778 


FI 


FI 


FIA 


Noms  propres,  Fèvre,  Favre,  Febvre, 
Faivre,  Lefévre,  Lefeuvre. 

En  Flandre,  au  xvm'  s.,  on  appelait 
encore  févres  les  serruriers,  d'après  l'in- 
dication donnée  dans  la  Liste  des  anciens 
termes  de  Marot  dressée  par  Langlet  du 
Fresnoy.  Dans  d'autres  provinces  on  disait 
Jabre,  au  dire  d'un  des  auteurs  qui  ont 
complété  le  Dictionnaire  étymologique  de 


FEVRESSE,  voir  Faveresse. 
FEX,  voir  Fais. 

FEYALMENT,  VOir  FEALMENT. 

FEYANs  DIEU,  S.  m.  pi.,  Bspérants  en 
Dieu,  qui  mettent  leur  conDance  en  Dieu  ; 
se  dit  ici  des  fidèles  du  purgatoire  : 

Et  pour  cestes  choses  dessus  dittes,  le 
maistre  et  les  frères  de  laditte  maison  sont 
tenus  tout  comme  je  vivre  célébrer  une 
messe  chacun  an  l'endemaia  de  l'Asump- 
cioD  Notre  Dame,  et  après  mon  deces  le 
servise  des  feyans  Dieu,  chacun  an  pour 
les  asmes  de  nous.  (1238,  Lell.  de  Baoul, 
seigneur  de  Baugenci,  ap.  Le  Clerc  de  Doiiy, 
t.  1,  f"  242  r°,  Arch.  Loiret.) 

FEYAU,  voir  Féal. 

feyaultaye,  voir  Fealté. 

FEYMEDROYT,  VOir  FAIMIDROIT. 

FEYOT,  s.  m.,  agneau? 

Bos,  vaches,  runcines,  feyos  et  moutons. 
(1283,  Ch.  de  Girart  de  la  Palu,  Arch.  P 
1366,  pièce  1489.) 

Cf.  Faye. 

FEYRABLE,  VOir  FERABLE. 

FEYRiz,  voir  Feriz. 
FEYSURE,  voir  Faisure. 

FEYTURAGE,  VOir  FAITDRAGE. 

FEYVRE,  voir  Fevre 
FEZ,  voir  Fais. 
FEZEOR,  voir  Faiskor. 

FEZOLIER,  s.  m.? 

Jehans  li /'ezo/iers.  (1318,  Arch.  Meurthe 
H  3052.) 

FHORES,  voir  Fous. 

FUORS,  voir  FOBS. 

1.  FI,  fy,  fit,  adj.,  certain,  sur,  qui 
peut  compter  sur  une  chose,  confiant  : 

De  cez  paroles  que  vus  avei  ci  dit 
Ed  quel  mesure  en  parrai  estre  fiz  f 

(Roi.,  US,  Mûller.) 

Bataille  aTiez,  vus  en  estes  toit  fit  ! 

Qi.,  1130.) 

Qai  la  chait  del  relever  n'e:;t  fis. 
(Caria  le  Loh.,  2°  chans.,  siv,  p.  2i2,  P.  Paris.) 

Franc  chevalier,  faites  vos  lies  et  /!s. 

Il  sunt  mi  homme  et  cle  mon  fief  saisi  ; 
S'ils  ont  mes  nièces  je  en  serai  plus  fis. 

(Ib.,  2°  chans.,  xxx,  p.  65.) 
Si  en  seront  la  nostre  genl  plus  fi. 

(Mort  de  Garin,  2885,  du  Meril.) 


Lî  rois  li  rent  sa  terre  et  son  pais. 
Et  de  .II.  pars  forent  rendus  li  pris  : 
Puis  s'en  départent  bans  et  joians  et  fis. 
(R.  de  Cambrai,  6372,  A.  T.) 

De  viclorie  fis  e  certains, 
Vers  la  bataille  vait  le  pas. 

(Ben.,  I).  icNorm.,  II,  5358,  Michel.) 
Qui  arme  osast  contre  els  saisir, 
Fisz  poeit  estre  de  morir. 

(ID.,  ib;  I.  857.) 

Cui  il  consiut,  tes  est  de  la  mort  fis. 

(Raimbert,  Ogier,  7428,  Barrois.) 

Qui  la  chai,  dn  remanoir  ia  fis. 

(iD.,  ib.,  7061.) 

De  sa  vie  n'est  gaircs  fis, 

(Drut,  ms.  Munich,  3670,  Vollm.) 

Fis  est  de  gaaigner  qui  a  Tangré  se  prent. 
(Chans.  d'Anlioche,  IV,  v.  524,  P.  Paris.) 

(îui  dont  est  encontres  bien  est  de  la  mort  fis. 
(Gui  de  Bourg.,  4208,  A.  P.) 

Cil  qui  par  la  mer  va  ne  puet  mie  eschaper, 
lit  cil  qui  ariva  fu  fis  du  chief  couper. 

(Ib.,  4226.) 

J'en  sui  tous  fis. 
(G.  LE  ViKiER,  Chans.,  Vat.  Chr.  1490,  f»  135''.) 

De  la  cui  prouece  il  estoit  fis  et  seur. 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f»  320\) 

Ke  il  ne  soit  seurs  et  fis  ke  on  le  raca- 
lera.  {Bans  aux  échevins,  QQ,  f°  S  v",  Arch. 
muu.   Douai.) 

Et  est  bien  voirs.  je  le  grée. 
Que  karites  soit  ordeoee 
Que  cescuns  ayme  sen  pourfît 
l'ius  que  l'aatrai,  et  jeu  pour  fiil 
Le  tieng  bien. 
(GiLLE  n  Moisis,  li  LamenI alions,  I,  23,  Kerv.) 

Je  le  tronveray  bien,  j'en  sni  certains  et  fis. 

(Ccv.,  du  Cuesclin,  13661,  Charrière.) 

De  foy  fy,  de  pleige,  plaid.  (Loisel, 
InsHt.cout.,y,  11,  éd.  1710.) 

—  De  fi,  assurément,  avec  certitude, 
d'une  manière  certaine  ; 

Et  one  chose  sachies  vous   bien  de  fi. 

(Les  Loh.,  Ars.  3143,  f°  52'.) 

Si  ferai  je,  je  le  sai  bien  de  fi. 

(Ib..  ms.  Montp.,  t°  98».) 

Qaant  de  fi  sot  que  c'est  s'amie, 
De  la  corbeille  sailli  hors. 
(Floire  et  Blanceflor,  1"  vers.,  2148,  dn  Méril.) 

Sachiez  de  fi  que  çou  est  drois. 

(Ib.,  2670.) 
Car  adont  sai  je  tout  de  fil,  que  poi  seroit 
prisié.  {La  Response  del  Best,  mestre   Ri- 
chard de Furnival,  li  Hyreçons,  Hippeau.) 
Adont  poez  de  fil  savoir. 

(Florimoni,  Richel.  792,  f  38».) 

Or  sachiez  de  fi  et  de  voir. 

(C.  de  Dole,  Vat.  Chr.  1725,  f°  82'.) 

Si  m'aist  Diex,  dist  Guis,  bien  le  sachies  de  fi. 
Que  je  soi  rois  de  France,  d'Orliens  et  de  Paris. 
(Gui  de  Bourg..  443,  A.  P.) 

Je  say  de  fil 
C'ancnue  chose  vous  anoie. 

(Couci,  186,  Crapelet.) 

2.  FI,  fy,  fil,  s.  m.,  espèce  de  maladie 
contagieuse  pour  les  bœufs  et  les  vaches, 
espèce  de  ladrerie  : 

Topace  refroidist  l'orne  et  garist  d'une 
maladie  qui  a  non  fi,  et  li  fiz  qui  est  d'es- 
topace  cernez  ja  puis  ne  croistra.  (Li 
Livres  des  pierres,  Richel.  12786,  f  25'".) 

Ficus  est  une  maladie  appellee  fy.  (1464, 


J.  Lagadeuc,  Calkol.,  éd.  Aufl'ret  de  Quoet- 
queueran,  Bibl.  Quimper.) 

Beuf  entechié  de  fy.  (1485,  Ord.,  xix, 
560.) 

Et  se  c'est  heuf  ou  vache  vendue...  qui 
ait  le  fil  ou  la  pommelée,  bosses  ou  autres 
apostumes...  la  char  en  sera  gettee  en 
Saine.  (1487,  Ord.,  xx,  50.) 

—  Maladie  qui  ronge  l'écorce  des  arbres  : 

Le  fil  est  une  maladie  qui  mange  l'es- 
corce  des  arbres.  (LiEBAUi.T,  Mais,  rust., 
p.  485,  éd.  1597.) 

Bresse,  Bourg.,  Yonne,  Morv.,  Aunis, 
Saintonge,  fi,  verrue. 

FIABLE,  fiaible,  fiauble,  fiavle,  feable, 
feavle,  feiable,  foiable,  foyable,  foiauble, 
foiavle,  foyavle,  adj.,  à  qui  on  peut  se  fier, 
en  qui  on  peut  avoir  confiance,  qui  tient 
sa  foi  : 

Fel  est  vrayement  et  non  feavles  cil  ki 
tels  est.  (St  Bern.,  Serm.,  Richel.  24768, 
f°  69  r°.) 

Deus  est  foyavles.  (Id.,  ib.,  i"  94  r".) 

En  la  presanche  de  Erart,  no  fiavle  bail- 
leu  de  Oysi.  (1266,  Ch.  d'Enguerrant  de 
Coucy,  Arch.  Nord.) 

No  foiauble  bourgois  de  Gand.  {Ch.  de 
mars  1294,  Arch.  de  l'Etat,  à  Gand,  755.) 

Paroles  saintes  et  fiables.  {Riule  S.  Ben., 
ms.  Angers,  f»  7  r".) 

En  la  présence  de  nostre  fiauble  De- 
moinge  de  Baeney,  notaire.  (Jour  des 
Cend.  1304,  Fauçoigney,  Ch.  des  compt.  de 
Dole,  cart.  44,  pâq.  43,  Arch.  Doubs.) 

Notaire  juré  et  fiable  de  la  court  de 
Toul.  (1306,  Test.  d'Ys.  Charm.,  Mureau, 
Arch.  Meuse.) 

Par  la  fiauble  relation  de  nostre  dit  no- 
taire. {OJf.  de  Toul,  lundi  apr.  S.  Pierre 
1320,  Arch.  Meurthe  H  2977.) 

A  la  feavle  relation  doudit  notaire.  (1336, 
Hist.  deNetz,  IV,  77.) 

Mi  œil  estient  sur  les  boins  et  les  fiables 
et  loiaul.  (Ps.,  C,  Maz.  798,  i'  240  r».) 

Par  la  fiaible  relation.  (Dec.  1368,  Lelt. 
de  l'Offic.  de  Toul,  Arch.  Meurthe  H  2977.) 

Ha,  ha,  Fortune,  comment  tu  es  perverse 
et  peu  feable  I  certes  l'omme  est  bien  deceu 
qui  en  toy  ne  en  tes  dons  se  fie  en  riens. 
(J.  d'Arras,  Mehis.,  p.  240,  Bibl.  elz.) 

Quant  un  homme  sent  que  il  aune  femme 
bonne,  sage  et  discrète,  il  n'est  ou  monde 
chose  plus  fiable  ne  qui  tant  le  puist  ré- 
conforter. (Christ,  oe  Pis.,  Cité,  Ars. 
2686,  f  74'.) 

Fiable  relation.  (16  sept.  1414,  Lett.  de 
l'Offic.  de  Toul,  Arch.  Meurthe  H  2978.) 

Accompaignié  de  aucunes  de  ses  gens  les 
plus  fiables,  vint  en  la  ville  de  Chartres. 
(Mém.  de  P.  de  Fenin,  an  1417,  Soc.  de  l'H. 
de  Fr.) 

De  telz  confabulacions  et  gens  ainsi  non 
fiables  veuillez  moy.  Sire,  défendre.  {Intern. 
Consol.,  II,  xxxxv,  Bibl.  elz.) 

Si  devons  de  vouloir  feable 
Paire  ce  qu'il  a  commandé. 

(ilisl.  duvieltesl.,  1010,  A.  T.) 

Desirons  ladicte  place  estre  gardée  par 
gens  a  nous  seurs  et  feables.  (26  août  1487, 
Lett.  de  Ch.  VIII,  Arch.  Serrant,  Chart. 
Thouars.) 


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779 


Ma  senr,  a  joaer  sans  nal  fatras 
Seroit  bonne  amonr  et  loyale. 
Mais,  après  le  cop  da  niatras, 
Au  long  aller  n'est  pas  fiable. 
Songe  doré  de  la  Pucellc,  Poés.  fr.  des  xv°  et 
XVI*  s.,  III,  220.) 

Si  qu'il  reporteroit  a  Romme  victoire  des 
Volques  plus  que  pais  non  fiable.  {Prem. 
vol.  des  grans  dec.  de  Tit.  Liv-,  f"  S6^, 
éd.  1530.) 

Pas  ne  mcrile  an  chaste  lict  gésir 
De  celle  la.  qui  tant  liiy  est  feable. 

(Cl.  Mar.,  Eleg.,  \\,  éJ.  lo96.) 

Que  ce  seroit  un  compaignon  mal  aysé 
et  mal  feable  en  aucthorité.  (Amyot,  Vies, 
Sertorius,  éd.  1S6S.) 

Personne  si  mal  feable.  (Guill.  du  Bel- 
lay, Mém.,  1.  V,  f  138  r»,  éd.  1569.) 

Je  bailleray  plustost  récompense  au  duc, 
en  acheptant  de  luy  ce  qui  est  mien  pour 
éviter  guerre,  que  de  le  plus  laisser  en 
main  si  suspecte  et  mal  fiable.  (Id.,  ib., 
1.  VI,  f°  172  r».) 

Elle  envoya  quelques  siens  messagers 
fiables  pour' prier  Anabe,  que..  (Gruget, 
Div.  leç.,  IV,  XI,  éd.  1583.) 

—  Légitime  : 

Item  a  porter  tesmoignage  par  devant 
eschevins  ou  ailleurs  ou  mestier  sera,  soit 
recheupt  chacun  catholicque  et  foiavle 
enfant  qu'il  aura  .xilll.  ans  accompli, 
excepté  les  excommunies  nommeement. 
(1489,  Trad.  delà  charte  comm.  de  Maroilles, 
Bull,  de  la  Commission  hist.  du  dép.  du 
Nord,  IV,  340.) 

—  Au  sens  actif,  qui  a  confiance  : 

Soyez  saige  et  verlnenlx. 
Et  en  la  fln  serez  joyenlx  ; 
Tonsjours  soyez  a  Dieu  fiable. 
(Moralité  de  Charité,  Ane.  Th.  fr.,  III,  364.) 

—  Comme  féal  : 

Les  fiaubles  homes.  (1200,  Lois  de  la  cour 
de  Hainaut,  Tailliar.) 

Me  sires  li  cuens  Bauduins  de  Flandres 
et  de  Haynnet  si  foyable  home.  (16.) 

A  ces  choses  dites  voire  et  ordonner,  si 
comme  dis  est,  furent  tel  notre  fiauble 
hommes  de  fief  assemblé.  (Charte  de  fon- 
dation du  couvent  de  la  Chartreuse  de 
Valenciennes,  Arch.  du  Nord  de  la  France, 
nouv.  sér.,  t.  IV,  p.  141.) 

No  chier  et  foiable  Colaert,  fil  Raoul, 
clerc  de  no  ville.  (1308,  Arch.  K  37", 
pièce  41"».) 

—  S.  m.,  comme  féal  : 

Et  vous  iestestoutmi  home  et  nùfeiable, 
si  ai  moult  grant  fiance  en  vous.  {Cliron. 
de  Rai7is,  c.  iv,  L.  Paris.) 

Ke  Renaus  Brunons  mes  feavles  donet... 
(1249,  S.  Mihiel,  Arch.  Meuse.) 

Ces  feables  et  ces  homs  liges.  (127S,Albe, 
I,  6,  Arch.  Meurthe.) 

Sur  le  molin  no  fiavle  la  dame  de  Wiege. 
(1278,  Cart.  de  l'évêchi  de  Laon,  t"  61', 
.\rch.  Aisne.) 

Les  ques  terres  la  dite  madame  Emme- 
line  tient  de  no  foiavle  la  dame  de  Wiege. 
(Ib.,  f-  62».) 

Jehan  de  Brandimont,  cscuhier,  mou 
homme  et  mon  fiable.  (Mars  l29o,  Ch.  de 
Ferri,  D.  de  Lorr.,  Mureau,  Arch.  Meuse.) 

Nos  chiers  et  foiavles.  (10  avr.  1295, 
Flines,  Arch.  Kord.) 


Pournoup,  pour  nostre  eveschié,  et  pour 
tous  nos  fiaubles,  nos  hommes  et  nos 
bonnes  villes  de  nostre  eveschiet.  (1325, 
Traité  d'ail.,  Hist.  de  Metz,  IV,  8.) 

Pour  nous,  pour  nostre  eveschiet,  et  pour 
tous  nos  fiables,  nos  hommes,  nos  villes, 
et  nos  subgis.  (1326,  ib.,  IV,  27.) 

Et  prit  aveques  luy  six  ou  sept  hommes, 
ses  feables,  et  gens  de  faict.  (0.  de  la 
Marchiî,  Mém.,  I,  27,  Michaud.) 

Canada,  Bessin  et  Centre  de  la.  ¥t.,  fiable, 
à  qui  on  peut  se  fier,  digne  de  conflance, 
croyable. 

FiABLEMENT,  fiavlemeut,  fiaublement, 
feablement,  feablament,  feaublement,  foia- 
blement,  foyablement,  foyavlement,  adv., 
d'une  manière  qui  mérite  croyance,  sin- 
cèrement ,  loyalement,  véridiquement , 
fidèlement  : 

Chest  transescrit  ont  fiavlement  trans- 
latet  do  mot  a  mot.  (Cartre  de  le  frairie 
de  le  halle  des  dras  de  Valenciennes,  Cel- 
lier.) 

Que  foyavlement  a  chou  faire  il  le  con- 
selleront.  (1233,  Accord,  Ch.  des  compt. 
de  Lille,  573,  Arch.  Nord.) 

Fiaublement  a  lui  ferai. 

(Lib.  Psalm.,  xi,  p.  269,  Michel.) 
Croire    fiavlement.    (Vie   da  S.    Franc. 
d'Ass.,  Maz.  1331,  f»  I-^.) 

Toutes  ces  choses  tenir  et  foiablement 
remplir.  (1300,  Cart.  de  S.  Jean  des  Vign., 
Bibl.  Soiss.,  f"  196'».) 

Enssit  furent  la  longuement 
I,i  hère  monl  fiablemeni 
Pesant  par  tôt  le  Dieu  servise. 
(Macé   de    la     Charité,    Bible,    Richel.  .41)1, 
f  165^) 

Toutes  ces  choses  dessus  dictes  ferme- 
ment tenir  et  foiablement  aemplir.  (Charte 
de  1314,  Grenier   297,  pièce    193,  Richel.) 

Oyr  et  feaublement  raporter...  (1326, 
Arch.  S  88,  pièce  84.) 

Pour  ce  que  il  les  gardest  plus  fiauble- 
ment que  les  autres  gardes.  (1348,  Compte, 

Ch.  des  compt.de  Dole,  —  ,  Arch.   Doubs. 
82 

Qui  ces  choses  nous  ait  fiaublement  ra- 
pourteit.  (1336,  Hist.  de  Metz,  IV,  164.) 

Sire,  par  ma  foy,  je  tiens  ceste  taxation 
et  ordonnance  a  vous  fiablement  tenir. 
(J.  d'Arras,  Melus.,  p.  23i,  Bibl.  elz.) 

Pour  demander  conseil  d'un  grant  fait 
au  roy  Salomon,  lequel  la  conseilla  feable- 
ment. (Liv.  du  Chev,  de  La  Tour,  c.  xciv, 
Bibl.  elz.) 

Et  les  dites  enquestes  se  fêtes  et  par- 
fetes  nous  apportez  ou  envoyez  feablement. 
(1383-84,  Assis,  du  baill.  d'Orl.,  f°  9  v, 
Arch.  Loiret.) 

Fiablement  et  par  grant  bien.  (Froiss., 
Chron.,  I,  20,  Luce.) 

Et  ladicte  informacion  et  tout  ce  que  fait 
auras  sur  ce  apporte  ou  envoie,  feable- 
ment close  et  scellée,  par  devant  nosdiz 
conseillers.  (Lett.  de  Ch.  VU,  dans  le 
Compt.  de  Jeh.  Gidoin,  1483-1487,  Com- 
mune, Arch.  mun.  Orléans.) 

Pardonnez  nioy  toutesfoys  que  si  feable- 
ment vous  ouvre  et  descouvre  mon  cou- 
raige.  (Louis  XI,  Nouv.,  xliv,  Jacob.) 

Il  me  semble  que  ce  présent  troisième 
livre    est   imprimé   assez  feablement   par 


maistre  Raoul  Cousturitr.  (Le  M.\ire  des 
Belges,  Illust.  de  Gaule,  II,  257,  Stecher.) 
Tyberius  Alexander  ne  tarda  pas  a  se 
associer  foi/ablement  avec  lui.  (Bourgoing, 
Bat.  jiid.,  VI,  5,  éd.  1530.) 

En  affermant  de  tous  les  accidenlz 
Feablement  comme  arracheurs  do  dentz. 
(1537,  Proi/nosticalion  des  Prognostications,  Poés. 
fr.  des  xv°  et  xvi"  s.,    V,  229) 

Administeront  justice  bien  et  feabla- 
ment. (1549,  Liv.  des  serm.,î°  151  r«,  Arch. 
raun.  Montauban.) 

Des  livres  que  nous  avons  trouvez,  ou 
il  est  feablement  escript,  et  a  la  vérité.  (C. 
DE  Seyssel,  Hist.  eccles.,  II,  éd.  1367.) 

Si  me  dist  lors  le  dit  ambassadeur 

De  par  le  roy,  que  si  feablement 

Vonloye  amer  le  roy,  flnahlement 

Me  recevroit,  et  Je  ses  gens  seroye. 
(J.  JoRET,  le  Jardin  salutaire,  p.  119,  Lnlhereau.) 

—  En  toute  conflance,  avec  pleine  con- 
flance : 

Dont  plus  fiablement  le  pri  que  tu  nous  oies. 
(J.  DE  Meong,  Test-,  Val.  Chr.  367,  P  38».) 

Pour  ce  vous  escrips  fiablement,  comme 
chils  qui  moult  désire  a  acquerre  l'amour 
et  compagnie  de  vous.  (Froiss,,  Poés.,  I, 
232,  Scheler.) 

Et  escripsi  amiDiablement  et  fiablement 
a  ciaus  de  Cambray  que  il  li  fuissent  amie. 
(ID.,  Chron. ,ï,  406,  Luce,  ms.  Amiens.) 

Si  vous  prions  fiablement 
Que  qnanque  vous  voulrez  avoir. 
Vous  le  nous  facîez  assavoir 
Hardiement. 
(Un  Mir.  de  N.-D.,  de  la  fille   du  roy  de   Hongrie, 
TA.  fr.  au  m.  d.,  p.  .-JOi.) 
Et  sur  ce  point  dire    au    roy    comment 
monseigneur  de  Thoulouze,qui  tant  l'aime 
et    désire    loyaumant   le  hien,    l'honneur 
et  exaussement  de  sa  personne,  loue  cette 
chose  plus  que  autre  chose  du  monde,  au- 
quel il  pourroit  envoyer  fiablement  la  dicte 
linance.  (Liv.  des  faicts  du  mar.  de  Boticic, 
3'  p.,  ch.  16,  Buchon.) 

Metz  en  luy  ton  espérance  et  feablement 
l'appelle  en  ton  ayde.  (J.  Gerson,  Mendi- 
cité spirit.,  î°  48  v.) 

Retourne  a  \uj  fiablement.  (Id.,  Aiguillon 
d'amour,  f»  34  v°,  éd.  1488.) 

Or  peust  donc  feablement  dire 
Le  donix  rédempteur,  nostre  sire. 
(Greban.  Mist.  de  la  pass.,  27567,  G.  Paris.) 

—  Confidentiellement  : 

Et  en  murmuroient  les  aucuns  souvent 
et  feablement  ensemble.  (Froiss.,  Chron., 
XVI,  90,  Kerv.) 

Fi.vBLETÉ,  feabletc,  s.  f.,  fidélité  : 
Et  gouverna  le  roiaume  de  Franche  vi- 
ghereusement,  jurée  a 'celui  Bauduin  fia- 
bleté  de  tous  les  prinches  dou  roiaume, 
sauve  nekedenkes  le  fiauté  de  l'enfant  Phe- 
WppoB. (Chron.  franc. des  comlesde  Flandre, 
Hist.  litt.,  XXI,  707.) 

Par  quoy  vérité  fait  vnidier 
Son  cuer  de  toutes  vanités 
Et  mettre  en  lieu  de  fiabletes. 
(G.  Mach.,  Poés.,  Richel.  9221,  P  73^.) 
Puisque  li  rois  Engles  se  retraioit  deviers 
lui  par  fiableté.  (Froiss.,  Chron.,  I,  369, 
Luce,  ms.  Amiens.) 

—  Confiance  : 

Créance   cl  feabletes  foui   cuer  de  feme 


780 


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enhardir.  (RicH.  de  Formval,    Poissance 
d'amours,  ms.  Dijon  299,  f  17''.) 
Fiducialitas,  pabletes.  {Gloss.  de  Salins.) 

Ayez  en  moy  fmhleti'. 

CFroiss.,  Poi-'s.,  HI,  87,  27,  Scheler.) 
Fo  envoies  delà  en  grant  fiaMelc. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  3363,  Chron.  belg.) 

FiAELB,  voir  Flaele. 

FiAiBLE,  voir  Fiable. 

FiAL.\DOu,  s.  m.,  flloir,  terrain  où  les 
cordiers  fabriquent  les  cordes  : 

Lors  fust  tué  naaistre  Aymar  Robinard, 
cirurgien.d'ung  cop  d'arquebouse,  se  vou- 
lant garantir  estant  aux  fialadoux  et  jar- 
dins Sainct  Gilles.  {Mém.  de  J.  Burel,  p.  23. 

Chassaing.) 

FIAMBRER,  VOlr  FEMBRER. 

FiAN,  voir  FlEN. 

FiANÇABLEMENT,  adv.,  avec  conlîance  .- 
Je  me  métré  ou  sauveour  ;  fiançablement 

ouverré    ge    en    lui.    (Psaut.,    Maz.    2S8, 

f"  18  V".)  Lat.,  fiducialiter. 

FiANÇAGE,  -  sage,  -  chage,  -  çaige,  - 
saige,-  charge,  -  cheage,  fyanchage,  s.  m., 
fiançailles  : 

Aprez  les  fyanchages.  (Wavrin,  An- 
chienn.  Croît.  d'Enqlet.,  II,  329,  Soc.  de  l'H 
de  Fr.) 

Jehan  le  Moire  fiança  par  paroles  de  fu- 
tur la   fille  d'un  nommé  Raoul, pour 

quel  ^ansai9e...(1404,Arch.JJ  138, pièce  38S.) 

En  la  présence  duquel  il  fist  ce  fian- 
cheage.  (J.  Mounet,  Chron.,  ch.  ccxxxviii, 
Buchon.) 

Furent  faictes  les  fianchaiges  par  ledit 
patriarche.  (Id.,  î6.,  ch.  cclxxxix.) 

Mon  dit  seigneur  de  Vcndosmes....  sera 
tenu  de  les  bailler  (les  terres)  et  délivrer 
es  mains,  avant  aucuns  fiançages  ou  es- 
pousages.  {Contr.  de  mariage  de  Franc, 
de  Bourbon,  ap.  Godefroy,  Observ.  siîr 
Charles  VIII,  p.  5o4.) 

Ou  feurent  faictes  les  montres  des  deux 
cent  gentilshommes  pour  l'honneur  du 
/îa)!sag'e.(FLEURANGE,  Mém.,c.  xv, éd.  1731.) 

Philippote  de  la  Perriere,a  présent  femme 
de  chambre  de  mes  niepces,  puis  nagaires 
est  entrée  en  (iançaige  et  promesse  de  ma- 
riage avecq  ung  gentilhomme  du  quartier 
d'Alost.  {Corresp.  de  l'emp.  Maximilien  1" 
et  de  Marg.  d'Autr.,  I,  377,  Doc.  inéd.) 

Esche  de  vostre  bon  gré  que  vous  com- 
parez en  ce  lieu  icy,  pour,   présentement, 

prendre  a  femme  ou  a  espœuse  N que 

vecy   présente,   et   ainsi  que  avez  promis 
aux  fianchages  ?  {15S7, Rituel  de  Therouanne, 
Soc.  des  Aut.  de  Morinie,  41°  et  42°  liv 
1861.) 

Bourbonnais,  fiançage,  fiançailles. 

FiANÇAiLLE,  S.  f.,  promesse  : 

Sa  foi  li  lîança  et  jure 
Que  vilenie  ne  laidure 
A  cens  an  cbastel  ne  fera 
Ne  mal  ne  lor  pourchacera 
Se  veinca  est  en  la  bataille  : 
Einsi  fu  fet  la  fiançaiUe. 
(Percecal,  ms.  Montp.  H  249,  C  -244».) 

FIANCE,  feance,  -  anche,  s.  f .,  confiance, 
foi,  certitude'  : 


Tu  acertes  li  miens  cumbatere  del  ventre, 
la  meie  fiance  des  mameles  ma  mère.  {Liv. 
des  Ps.,  Cambridge,  xxi,  9,  Michel.) 

De  ço  soies  bien  a. /lance 
Qne  la  mule  s'arestera. 

(Percerai,  ms.  Berne  113,  f   liU''.i 

Ma  douce  dame,  en  qui  j'ai  ma  fiance. 

(Chans.  du  chat,  de  Cmici,  \\\,  Crapelet.) 
Jamaiz  n'aaroit  en  moy  fiance. 

(Athis,  ms.  St  Pétersbonrg  54,  f°  7''.' 
Ki  en  lui  a  fiance  monlt  a  bon  avoué. 

(Fierabras,  1133,  A.  P.) 
Avoir    jianche    et   esperanche   de    bien 
avenir.   (Le  charlre  de  le  chité  d'Am.,  Ri- 
chel.  25247,  f°  80  r».) 

Or  vous  di  ge  dont,  fait  nlesire  Raous, 
sour  le  fianche  ke  vous  m'aves  donnée,  ke 
vous  i  prendes  garde  et  me  faoies  droit. 
(Li  Contes  dou  roi  Flore  et  de  la  bielle 
/eftane,  NoHv.  fr.  duxin'  s.,  p.  108.) 

En  Dieu  ot  moult  grant  fiance  jusques  a 
la  mort.  (Joinv.,  Hist.  de  S.  Louis,  p.  22, 
Michel.) 

Par  ceste  feance  ainsi  espouventera  ses 
ennemys,  avec  ce  qu'il  doublera  la  feance 
des  siens,  comme  s'il  s'en  estoit  allé  vic- 
torieux de  toutes  parts.  (Flave  Vegece,  m, 
23.) 

Il  en  est  aucuns  qui  n'est  vérité  qui  de 
leur  bouche  saille,  mais  a  leur  promesses 
et  seremens  n'y  a  quelconques  feance  ne 
attente.  (Christ,  de  Pis.,  Po(i«e,  Ars.  2681, 

XLVI.) 

Comme  nostre  parfaite  feance  est  en 
vous.  (1415,  Hisl.  de  MeU,  IV,  719.) 

Ou  porteront  le  crucifix  ou  banneretes 
petites  ou  seront  pourtraiz  Nostre  Seigneur 
et  Nostre  Dame, les  Anges,  Sains  ou  Sainctes 
ou  ilz  auront  leurs  fiances  et  dévotions. 
(Gag,  de  bataille,  p.  U,  Crapelet.) 

La  fiance  de  la  bonté  d'autruy  est  un 
non  léger  tesmoignage  de  la  bonté  propre. 
(Mont.,  Ess.,  1. 1,  c.  40,  éd.  1393.) 

C'est  un  gentilhomme  plein  de  courage 
et  de  valeur,  fort  expérimenté,  et  en  qui 
nous  avons  toute  fiance.  (1594,  Lettres  mis- 
.nves  de  Henri  IV,  t.  IV,  p.  239,  Berger  de 
Xivrey.) 

De  prendre  entière  fiance  et  asseurance 
de  la  foy  qu'il  luy  donnera  de  ma  part. 
(1593,  ib',,  p.  447.) 

—  Fiançailles  ; 

File,  dist  l'admirais,  laisse  toi  liancier. 
Et  après  la  fiance  te  ferai  nocier. 

(Destr.  de  Rome,  283,  Groeber.) 
Perrotin  de  Solier,  povre  jeune  compai- 
gnon  charretier  ou  haunier  de  la  ville  de 
Trelv,  estant  plevy  en  fiance  a  une  jeune 
fille."  (1441,  Arch.  JJ  176,  pièce  98.) 

—  Serment,  assurance,  garantie  : 
Celle  fiance  doit  estre  faite    devant  .ii. 

du  mestier  au  mains,  et  doit  jurer  seur 
sains.  (E.  BoiL., Liv.  desmest.,  l=p.,xxxilij 
4,  Lespinasse  et  Bonnardot.) 

—  Foi  et  hommage  ;  fidélité  : 
Partent  ot  ses  gardes  mises. 

Et  les  fiances  en  ot  prises. 

(MousK.,  Chron.,  838,  Reirt.) 

Vint  Robert,  li  quens  d'Alençon, 
Sa  terre  randre  au  roy  de  France; 
Son  homme  devint  par  fiance. 

(Goi.mT,  Roy.  lign.,  3094,  Buchon.) 

Nous  vous  requérons  sus  la  feance  que 
vous  nous  devez  qne...  (1309,  Arch.  JJ  42, 
1"  90  vo.) 


Fiance  était  encore  de  quelque  usage  au 
xvii"  s.  : 

Le  roi  François  I  avait  plus  de  fiance  à 
l'amiral  d'Annebaut  qu'à  nul  autre. (Natidé, 
Coups  d'Etat,  c.  5,  éd.  1639.) 

Morv.,  Bourg.,  Aunis,  Normandie,  Orne, 
fiance,  confiance.  Bessin,  fianclie. 

Fiance  se  dit  encore  en  Vendée  : 
Il  n'y  a  pas  de  fiance  avec   de   pareils 
gueux.  (A.  DE  Brem.,  le  Moulin  de  Lande- 
rose,  VII.) 

FIANCEE,  voir  FlANCIEE. 

FiANCELLE,  S.  f.,  fiançailles  : 

Tantost  ung  poc  aprez,  furent  fiancez  de 
main  de  prebtre,  Jehan  Renguillon,  filz  s' 
Nemmeri  Renguillon,  et  Perrette.  fille  dudit 
s'  Jehan  de  Heu.  Et  ne  fuit  point  ledit  s' 
Jehan  au  fiancelle,  car  il  n'estoit  encor 
point  revenus  de  Jherusalem.  (J.  Aubrion, 
Jonrn.,  an  1464,  Larchey.) 

FiANCEMENT,  -  mant,  s.  m.,  engage- 
ment : 

Grant  gage  et  grant  fiancemcnt 
A  li  Jneus  del  coveuent. 

(Mir.  N.-D.,  Richel.  818,  !"  6Ô''.) 
Considérant  le  péril  et  les  charges  qui 
se  porroent  sordre  ou  temps  a  venir  per 
les  prest  et  fiancemant  qui  se  font  per  un 
chescon  jors  per  les  nostres,  furs  de  nostre 
segniorie.  (1400,  Arch.  Fribourg,  i"  Coll. 
des  lois,  w  113.  f»  29  v».) 

FIANCHAGE,  VOlr  FlAKÇAGE. 

FiANCHAL,  s.,  m.,  softe  de  mesure  ; 

Chascuns  porterriers  doit  .il.  fianchaus 
d'avoinne  dont  li  .im.  font  li  quartier. 
(1321,  Cart.  de  Metz,  Richel.  1.  10027, 
f  50  r».) 

FIANCHE,  voir  Fiance. 

FIANCHEAGE,   VOlr  FiANÇAGE. 
FIANCHIER,   voir  FlANCIER. 

FlANCIEE,  fiancée,  s.  f.,  fiançailles  : 
Icellui  Mahieu  estant  a  une  feste  qui  se 

faisoit   a   une    plevye    ou    fianciee.  (1414, 

Arch.  JJ  167,  pièce  437.) 
En  quel  temps,  quels  jours  et  heures  les 

fiancées   et   espouzailles   se   feroient.  (Dn 

Fail,  Cont.d'Eutrap.,  sxx,  Bibl.  elz.) 

1.  FlANCIER,  adj.,  plein  de  confiance  : 

Sire,  corons  a  lui  ariere. 
ne  ce  sni  tote  fiancicre, 
Coascl  nos  dorroit  honorable. 

(Trislan,l,-nW,  Michel.) 

2.  FlANCIER,-  chier,  fien.,  fyen.,  foyaii- 
sier,  verbe. 

—  Act.,  promettre,  jurer  : 

El  fist  sor  sains  jurer  et  fiancliier 

'l'oie  sa  vie  n'aroit  mais  a  mengier 

Que  cascnn  jor  de  pain  un  seni  quartier. 

(Raimbert,  Ogier.  3136,  Barrois.) 

Qni  les  veist  es  eslriers  afichier. 

Les  cors  eslandre  et  les  brans  paumoier, 

Por  voir  poist  jurer  et  flancier 

Qne  bien  feist  tel  geot  araîsoner. 
(Li  Montages  Guillaume,  Richel.  36!î,  !"  -239  r°.) 
Einsi  guerpi  cil  la  damoisele,  mes  ainz 
que  li  vaslet  l'en  voille  lessier  aler  li  fiance 
cil  que  james  ne  se  conbatra  se  sor  soi  def- 


FIA 


FIA 


FI  H 


781 


feudaut  ne  le  fet.  (liAUT.  Map,  Lancelot  dit 
Lac,  Richel.  1430,  1"  T"".) 

Et  cil  dit  :  Dame,  tenez  que  je  einsinc  le 
vos  (ianz.  (Artur,  Richel.  337,  f»  272'.) 
Dit  li  ont  et  fiancé  et  moult  bien  creanlé. 

(Parisc,  17S7,  A.  P.) 

Sire,  vos  fianchies  que  vos  seres  preud'o- 
mes  et  loyaus.  (xiii*  s.,  Serment  des  bour- 
geois de  Vouai,  Tailliar.) 

Si  ont  fiencié  que  jamais  après  ne  recla- 
meront. (Août  1241,  Ch.  du  vig.  assistant 
Yévéque  de  Verdun,  S.  Nie.  des  prés,  Arch. 
Meuse.) 

Li  viouens  et  Marie  sa  famé  ont  promis 
et  fiancié  de  lor  main  au  la  moie  que  il 
desoranavant  n'iront  ancontre  cest  es- 
change.  (12.Ï8,  Cari,  de  Champ.,  Richel.  1. 
5993,  f"  488».) 

Li  eswardeur  de  le  pierche  ont  /ianciet 
que  il  eswarderont  les  dras  et  les  couver- 
tures bien  et  lojalment.  (1262,  Bans  aux 
échev.,  00,  ass.  s.  les  drap,  de  Douay, 
f"  4  r»,  Arch.  mun.  Douai.) 

Et  totes  ces  convenances  ont  fiances  li 
dit  Robelez  et  Mariete  sa  feme.  (1268, 
Pothieres,  Arch.  Aube.) 

Il  fiança  de  sa  main  nue  que  il  revendra 
a  jour  tôtes  les  foiz  que  l'on  li  semondra. 
(  1278,  Formule  d'élargissementsous  caution, 
à  St  Maur  des  fossés,  Bibl.  de  l'Ec.  des  ch., 
1873,  p.  328.) 

Hons  ou  famé  qui  ont  lin  ou  chanvre  en 
leur  terre,  s'il  l'amaiuent  pour  vendre  a 
Paris,  n'en  doit  noient  pour  qu'il  le  puisse 
fiancier.  {Du  Paager  gui  siet  a  petit  pont, 
Richel.  20048,  f"  128'>.) 

Ce  fut  fait  a  Cbinon  et  ajugié  a  tenir  par 
le  jugement  de  la  dite  court  le  roy  elfiencé 
doudit  vendor  a  tout  de  tenir  si  comme 
dessus  est  dit  et  de  non  venir  encontre. 
(1312,  Fontevr.,  anc.  tit,  Arch.  Maine-et- 
Loire.) 

A  la  requeste  des  diz  espoux  presenz  et 
consentanz  et  flençanz  par  la  foy  de  leur 
corps  que  james  encontre  cest  jugié  ne 
vendront.  (1313,  S.  Julien,  Arch.  Indre-et- 
Loire.) 

Et  cheu  ai  geu  fianchié  a  garder  et  a 
tenir  par  la  foy  de  mon  cors.  (1321,  Cart. 
de  S.  Valmont,  f»  ÊO  v»,  Arch.  S.-lnf.) 

Fie)iceant  par  la  foy  de  son  corps  a  tout 
ce  tenir.  (1328,  Fontevr.,  anc.  tit.,  Arch. 
M.-et-Loire.) 

Il  fiancera  de  rendre  a  certain  terme 
.XLVUI.  livres  .x.  s.  tourn.  qu'il  a  receu  de 
la  ville  pour  erres  de  la  dicte  galliocte. 
(23  avr.  1418,  Reg.  consul,  de  Lyon,  I,  114, 
Guigue.) 

Leur  charge  n'estoit  de  leur  promectre 
ne  fyencer  aucune  chose.  (D'AuTON,  Chron., 
Richel.  b081,  f"  61  r°.) 

—  Confier,  prêter  : 

Les  veysels  qui  furent  foyansié  par  Jla- 
dama.  (1383,  Compt.  de  P.  Serrer,  prév.  de 
Montbrisson,  frais  de  vendange,  Arch. 
Loire.) 

—  Engager,  au  sens  moral  : 

II  fiença  sa  foi  que...  (1272,  S.  Aubin 
d'Angers,  Arch.  Maine-et-Loire.) 

Certes,  malement  mespreisles 
Qoant  anel  on  doi  me  meistes 
Et  Toslre  foi  me  fiançasies. 

(Rose,  11!"  1.5,  Méou.) 

—  Conclure,  organiser  : 

Il  est  voirs  que  li  rois  Bademaguz   et  H 


rois  de  Norgales  fiencerent  un  tornoiement 
li  uns  contre  l'autre.  (Lancelot,  uis.  Fri- 
bourg,  f'  S'.) 

Le  tonrnoy  firent  fmnchier 
.V  Maisieres  a  la  qnisainne. 

(C.ouci.  2H0,  Crapelel.) 

—  Cautionner  : 

Le  mot  dont  use  icy  David  signihe  quel- 
quesfois  fiancer,  qu'on  dit  en  ce  pays  : 
c'est  pleiger  et  cautionner.  (Calv.,  Serm. 
surlePs.  119,  p.  203,  éd.  15oi.) 

—  Fiancer  prison,  fiancer  pour  prison- 
nier,et  fiancier  seul,  laisser  libre  sur  parole  : 

En  celle  presse,  prist  et  fiança  pour  pri- 
sonnier li  dis  messires  Jehans'Chandos  un 
baron  de  Bretagne  qui  s'appelloit  le  signeur 
de  Rays.  (Froiss.,  Chron.,  VI,  167,  Luce.) 

De  quoy  il  fu  pris  et  fianchiez  prison  des 
.Mlemans.  (1d.,  ib.,  V,  263,  Luce,  ms. 
Amiens,  f'  105  r».) 

Et  furent  par  force  d'armes  lors  banieres 
conquises  et  abatues,  et  li  doi  chevalier 
[pris]  et  fianchiel  de  mesire  Gautier  de 
.Mauni.  (Id.,  ib.,  III,  234,  Luce,  ms.  Rome.) 

Or  il  advint  en  ce  combat  qu'il  print  un 
prisonnier  fort  en  ordre,  qu'il  fiança  seule- 
ment pour  poursuivre  la  victoire.  (Du  VlL- 
LABS,  Mém.,  VI,  an  1553,  Michaud.) 

—  Fiancier  prison,  donner  sa  parole  de 
ne  pas  chercher  à  s'échapper  : 

La  costume  estoit  lors  tele  que  nus  che- 
valiers qui  prison  volsist  fiancier  ne  fut 
mis  enbuies  ne  en  enuians.  (Lancelot,  ms. 
Fribourg,  f  127=.) 

—  Fiancié,  pari,  passé,  engagé: 

Et  ceste  mise  est  fermée  des  parties  par 
foit /îeucie.  (1235,  Leil.  de  Sobier,  offic.  de 
Cambrai.  N.  D.  de  Cambrai,  Arch.  Nord.) 

Par  le  foy  fianchiio.  (1284,  Cart.  de  SI 
Quentin,  Richel.  1.  11070,  f»  13  r».) 

Pour  tant  qu'il  estoit,  par  foy  fiancié, 
prisonniers  par  devers  yaus.  (FrOISS., 
Chron.,  VI,  158,  Luce.) 

Et  l'avons  nous...  promis  et  cranté,  par 
nostre  foy  fiancée  de  nostre  propre  main 
en  la  niam  dudit  Guerciriet.  (1419,  Hist.  de 
Me«z,  IV,  750.) 

—  Engagé  par  la  foi  et  hommage  ; 

Je  sni  les  bonis  fîandes  et  plevis. 

(Raoul  de  Garnirai,  6'32,  A.  T.) 

—  Laissé  libre  sur  parole  : 

Ly  un  snnt  fiancié,  ly  antre  prisonnier. 
(Ralaille   des   Irenle    Englois   et    des   trente   Bre- 
tons. i9I,  Crapelet.) 

FiANços,  adj.,  confiant,  plein  de  con- 
fiance : 

Fier  e  senr  e  fianços. 
(Bes.,  0.  de  Xorm.,  II,  9159,  Michel.) 

E  mnlt  par  esteit  curios 

Des  sainz  coraandemenz  tenir 

Que  Deus  vont  a  home  establir. 

B  fianças  de  la  mérite 

Qne  li  hant  saint  en  ont  escrite. 

(Id.,  ib.,  II,  20S93.) 

Senr,  fianças  e  certain 

Le  fait  d'amor  e  de  pardon. 

(lo.,  >!>.,  II,  -27050.) 

E  Perres  li  respont  loz  arooros, 
Con  bons  vasals  e  saives  e  fianços. 

(Ger.  de  Rossill.,  p.  328,  Michel.) 


FiANçosEMKNT,  -  çusemcnt,  -  censé- 
ment, adv.,  avec  conflance  : 

Fianceusemenl  ferai  en  lui.  {Lib.  Psalm., 
Oxf.,xi,  6,  Jlichel.)  Yar.,  fiançusement  farai-, 

Fiancusement  ferai,  e  ne  crendrai.  (Canl. 
Is.,  Lib.  Psalm.,  p.  232.) 

La  meie  charn  nbiterat  fiancusement. 
[Liv.  des  Ps.,  Cambridge,  xv,  9,  .Michel.) 

Estetei  Deus  li  miens  salvcre,  fiançose- 
ment  ferai  e  ne  criemdrai.  {Psalt.  monast. 
Corb.,  Richel.  1.  768,  f°  114  v».) 

FiANMENT,  adv.,  en  conflance  : 

En  ces  jors   sera  sauves  li  pueples   de 

Juda   et   Israël  habitera  fianment.  {De  Se- 

neke,  Richel.  375,  f"  27'J.) 

—  Certainement  : 

Hom  n'en  puet  savoir  fianment.  {Chron. 
de  Turpin,  Richel.  5714,  1°  81'',  Auracher.) 

FIANSAGE,   voir  FlANÇAGE. 

FIANT,  fient,  adj.,  confiant,  présomp- 
tueux : 

Le  temps  lajssierent  de  jadis 
Et  l'amour  de  leurs  anciens 
Cessa,  et  devindrent  fiens. 
Orgueilleux,  pervers,  desseœblables. 
(E.  Deschami'S,    Poés.,  Richel.  810,  V  46"''.) 

Morv.,  fian,  confiant,  trop  confiant. 

Nom  propre  wallon,  Sainl-Kens  (Fiden- 
tius). 

FIANTEU,   voir  FlENTER. 
FIANTEUR,  voir  FlENTEUR. 

FiARNAUD,  S.  m.,  novice,  dans  l'ordre 
de  St-Jean  de  Jérusalem  : 

Les  Fiarnauds  sont  ceux  qui  ont  fait 
profession  dans  noire  Ordre  les  derniers, 
comme  qui  diroit  les  novices  ;  c'est  encore 
un  vieux  mot  François  dont  on  se  servoit 
durant  les  guerres  de  la  Palestine  ;  ceux 
qui  y  naissoient  de  pères  chrétiens,  se 
nommoient  Polans  :  ceux  qui  y  venoient 
d'au-de  là  de  la  mer,  etoient  par  eux 
nommés  Fiarnauds.  (Slat.  de  S.  Jean  de 
Jér.,  ap.  Vertot,  Hist.  de  Mallhe,  VI,  269.) 

Ceux  qui  manqueront  d'observer  ce  qui 
est  prescrit  par  le  présent  statut  et  par  le 
précédent,  perdront  les  fruits  d'une  année 
entière  de  leurs  commanderies  :  si  c'est 
un  frère  du  couvent,  il  perdra  une  année 
de  son  ancienneté  en  faveur  de  ses  Fiar- 
nauds. (76.,  VI,  84.) 

FiATEiT,  voir  Fealté. 

FiAUBLE,  voir  Fiable. 

FIAUDLEMENT,   VOir  FlABLEMENT. 

FiAUL,  voir  FEAL. 
Fi.vuLMENT,  voir  Fealme.nt. 
FiAUTÉ,  voir  Fealté. 
FI.AUTEIT,  voir  Fealté. 
FiAvLE,  voir  Fiable. 

FI.AVLEMENT,  VOlr  FlABLEMENT. 

FIBULE,  -  ulle,  s.  t.,  agrafe  : 

11  (l'habit)  avoit  deu.x  fibulles  d'or 
acuysees,  et  es  dictes  fibulles  estoient  atta- 
chiez pierres  précieuses.  (Bourgoi.n'g,  Bat. 
jud.,  VI,  19,  éd.  1330.) 


782 


FIG 


FIG 


Fie 


S'il  y  a  si  grande  playe  en  la  chair  que 
ses  lèvres  ne  puissent  estre  rejointes  par 
ligature,  il  les  faudra  approcher  et  retenir 
avec  suture  ou  fibules.  (La  Frambois., 
GEu».,  p.  733,  éd.  1631.) 

FiCML,  voir  FICHAIL. 

FicAiiT,  S.  m.,  espèce  de  falot  ou  lan- 
terne fichée  au  bout  d'un  bâton  : 

L'endemain  au  soir  toutes  les  torches 
furent  ralumees,  c'est  assavoir  nouveles 
torches,  ficars  et  fallotz.  (J.  Chartier, 
Chron.  de  Cliarl.  VII,  c.  283,  Bibl.  elz.) 

FicASsioN,  s.  f.,  figue  : 

II  fanlt  Teoir  de  ce  fruict  nouveau  : 
Ventre  sainct  pris,  et  q'n'il  est  heao  ! 
En  ma  vie  n'en  vis  gouster. 
N'oseroys  je  la  dent  boater 
Dedens  ceste  ficassion. 
(Farce  de  Guillerme,  Ane.  Th.  fr.,  I,  .335.) 

FICCHIÉ,  voir  FiCHIÉ. 

FicEL,  S.  m.,  mesure  : 

Que  aucun  pareur  ne  soit  si  hardi  de 
mettre  drap  en  poulie  en  plus  grant  lar- 
geur qu'il  ne  doit  avoir  selon  le  ficel  de 
l'esquevinaige.  (1399,  Ord.,  viii,  337.) 

FICELLE,' voir   FISSELE. 
FICEMENT,  voir  FlCHEMEXT. 

FICHAIL,  ficail,  s.  m.,  collier  : 

Ficail,   espinde,  espinle.  (Neck.,  Gloss., 

ap.  Scheler,  Lex.,  p.  53.) 
Monile  habeat   et  spinter,  ficail,  cachât. 

(iD.,  ib.,  p.  92.) 

Cf.  Al'ICHAIL. 

FICHANT  MUSANT,  locutlon  plaisante 
inventée  pour  signifier  marchant  le  mu- 
seau béant  : 

Fichant  musant  parmi  ces  voies 
Cort  [Renarl]  an  devant  par  els  deçoivre. 
(lienart,  188,  Méon.) 

FicHAU,  s.  m.,  putois  : 

Encore  y  ha  autres  bestes  dont  on  n'a 
cure  de  mengier  :  leus,  renars  ne  fichau. 
{Dial.  fr.-fiam.,  f»  4%  Michelant.) 

i.  FICHE,  s.  f.,  pic  de  fer  à  la  pointe 
renQée,  :pour  planter  la  vigne,  encore  en 
usage  dans  l'île  de  Ré  : 

Un  grant  instrument,  appelle  fiche,  a 
quoy  on  plante  les  vignes  en  l'isle  de  Ré. 
(1413,  Areh.  JJ  167,  pièce  167.) 

Une  barre  de  fer,  que  l'on  appelle  une 
fiche,  a  planter  vigne.  (1446,  Arch.  JJ  194, 
pièce  212.) 

2.  FICHE,  S.  f.,  syn.  de  déclaration  : 
Selon  les  fiches  et  déclarations  faites  sur 
ce  bien  amplement  par  les  nommes  et 
depputes  a  ce.  (1474,  Déclaration  des  bail- 
liages d'Ostun  et  de  Moncenis,  Arch.  Côte- 
d'Or,  B  H,  724.) 

FICHEEMENT,   VOir  FiCHIEEMEXT. 

1.  FiCHEis,  adj.,  fi4èle  : 

Lendemain  U  riche  reis 
S'en  tnrnat  od  ses  ficheis. 

(Conquesl  of  Ireland,  812,  Michel.) 

2.  FICHEIS,  S.  m.,  percepteur  des  reve- 
nus ? 


Messires  li  evesques  ait  ou  ban  de  Mon- 
ligney  .xxxvi.  meues  de  bleif,  meues  de 
court,  ou  meu  jl.  quartez  moitiet  soile 
moitiet  avoinne  tout  a  rei,  ausi  bien  li 
avoinne  com  li  soile;  s'en  vient  .xxil.  meus 
et  demy  a  la  court  et  .xill.  meuz  et  demy 
dou  (lis.  ou)  ficheis.  Et  si  ait  .xxvii.  s.  .ii. 
d.  et  ob.,  si  ait  autretant  de  l'argent  dou 
(lis.  li)  ficheis  a  la  raixon  com  il"  ait  dou 
bleif.  {Drois  de  la  votcerie  de  Montigny,  ms. 
Metz,  fJ»  hist.  46,  p.  121.) 

Despence  faicte  par  Jehan  (de  Mandes) 
pour  ledit  an  1416  pour  lez  ficheiz  recep- 
vant  argent  en  la  prevosté  de  Bouconville. 
(1415-16,  Arch.  Meuse  B  1532,  f"  52  r°.) 

1.  FiCHEMENT,  ficcmetit,  S.  ui.,  action 
de  ficher,  de  planter: 

Et  la  feste  sei'a  qu'on  appelle  Sceno- 
phegia,  c'est  a  dire  le  fichement  des  taber- 
nacles, {.incienn.  des  Juifs,  Ars.  5082, 
f»  98''.) 

Palatio,  fichement  de  pieux.  {Calepini 
Dict.,  Bâle  1584.) 

—  Marque  du  percement  : 

Se  je  ne  voi  en  ses  mains  le  ficement  des 
clouz...  (GniART,  Bible,  S.  Jeh.,  ms. 
Ste-Gen.) 

Les  autres  lui  dirent  ;  Nous  avons  veu 
nostre  Seigneur.  Thomas  leur  dist  :  Se  je 
ne  voy  en  ses  mains  le  fichement  des 
doux...  je  ne  croiray  mye.  (P.  Ferget, 
Nouv.  Test.,  f"  143  r»,  impr.  Maz.) 

Cf.  Ficheure. 

2.  FICHEMENT,  VOir  FiCHIEEMENT. 

FicHERON,  S.  m.,  instrument  pour 
planter  la  vigne  : 

Un  ficheron  ferré  de  fer  a  trois  pointes. 
(1416,  Arch.  JJ  169,  pièce  392.) 

Cf.  Fiche  1. 

FiCHET,  s.  m.,  poche  : 
Cluniculum,  fichet  de  coté  a  bouter  les 
mains.  (Gloss.  lat.-gall.,  Richel.  1.  7684.) 

Nom  propre,  Fichet. 

FicHEun,  fichour,  s.  m.,  ouvrier  qui 
travaille  avec  la  fiche  : 

Pour  les  mettre  (les  gerbes  de  plante)  es 
dictes  vignes  fut  mis  huit  ficheurs.  (1463, 
Compt.  de  l'aumosn.  de  S.  Berthomé, 
f"  133  r»,  Bibl.  La  RocheUe.) 

Les  fichours  .m.  sols,  a  ploier  .ii.  sols, 
les  hommes  et  les  femmes  .xvi.  deniers. 
(Jacomin  Husson,  Chron.  de  Metz,  p.  189, 
Michelant.) 

Cf.  Fiche  i. 

FICHEURE,  fixure,  s.  f.,  action  de  per- 
cer, de  planter  : 

Fixura,  re,  fixure,  cloure.  (Catholicon, 
Richel.  1.  17881.) 

Ses  pies  sont  tresperchies  de  très  cruelle 
ficheure.  (De  vila  Christi,  Richel.  181, 
f  149=.) 

La  conjonction  mutuelle  des  os  est  de 
quatre  sortes  :  l'une  en  scie,  comme  ez 
commissures  du  crâne,  l'autre  en  ficheure, 
comme  les  dentz  sont  fichez.  (Jo0B.,  Gr. 
chir.,  p.  398,  éd.  1598.) 

La  semence  de  pépins  ou  ficheure  de 
noyau.  (Liebault,  Maison  rustique,  III,  6. 
[1.  327,  éd.  1638.) 


—  Chose  percée,  endroit  percé  : 
Thomas  dist  :  Se  je  ne  voi  en  ses  mains 

les  ficheures  des  claus...  je  ne  le  crerrai  ja. 
(Bib.  hist.,  Maz.  532,  1°  236».) 

Ficheures  de  clous.  [De  iiita  Christi,  Ri- 
chel. 181,  f"  5'-.) 

.Mais  jamais  riens  je  n'en  croiray 
Tant  que  j'aray  veu  les  ficheures 
Des  clonx,  les  plaies  et  les  blessures. 
(Greean,  Myst.  de  la  Pass.,  Ars.  6i31,  f"  -263'. 

FICHEUSE,  S.  f.,  femme  de  mauvaise 
\\o  : 
Ficheuse,  une  garce.Vulg.  (Oudin,  Cur.) 

FICHIÉ,  ficchie,  adj.,  fixe  : 

Les  premières  diversités  que  les  signes 
ont  si  sont  que  les  vertus  d'eulx  sont 
mouvables,  les  autres  sont  signes  de  l'equi- 
noxe,  ce  sont  les  signes  que  quant  le  solail 
y  est  les  jours  et  les  nuis  sont  equalx,  et 
les  autres  sont  ficchies  et  estables  et  les 
autres  sont  de  deulx  corps.  (Oresme, 
Quadrip.,  Richel.  1348,  f  3S^) 

FICHIEEMENT,  -  clieemcnt,  -  chement, 
adv.,  fixement,  fermement  : 

Il  les  regarda  ficheement.  (L.  de  Pre- 
MIERF.,  Decam.,  Richel.  129,  f°  142  r°.) 

Par  ce  on  ne  cherroit  jamais  en  fanta- 
sies  et  frenasies  comme  on  pourroit  faire 
par  faindre  en  soy  choses  corporelles  trop 
arrestement  et  ficheement.  (Gerson,  Doctr. 
cont.  consc.  trop  scrupul.,  ms.  Troyes, 
f»  141  r°.) 

Se  celluy  qui  pense  souvent  a  son  bon 
propos  et  mect  peine  de  le  garder,  plu- 
sieurs foiz  fault,  que  sera  ce  de  celluy  qui 
ne  pense  point,  ou  peu  souvent,  et  qui  ne 
propose  rien  fichement  ou  fermement?  (In- 
iern.  Consol,  III,  xviiii,  Bibl.  elz.) 

FICHIER,  verbe. 

—  Act.,  transpercer  : 

Fiche  ma  char  de  ta  tremour. 

(LU.  Psalm.,  «vin,  p.  311,  Michel.) 

—  Réfl.,  se  précipiter  : 

Ogiers  s'eslaisse,  en  sa  main  un  levier, 
De  reng  en  reng  .^e  coraenche  a  fichier  : 
Carlot  queroil,  ke  il  n'ot  gaires  chier  ; 
S'il  le  tenist,  ja  n'enist  mais  mestier 
Ne  li  fesist  los  les  menbres  trenchier. 

(Raimbert,  Ogier,  3192,  Barrois.) 

I,i  bonrgeis  de  Maience  et  li  pins  haut  chasé 
lîn  la  sale  se  fichent  par  le  gni^Aet  ferré. 

(Doon  de  Maience.  59"2,  A.  P.) 

Quiniper,  fiché,  bien  mis,  bien  arrangé. 
On  dit  aussi  du  beurre  fiché. 

FiçoN,  fisson,  s.  m.,  aiguillon,  dard  : 
!    Sur  toi,  race  du  Ciel,  ont  e.ilé  inutiles 

Les  fissons  des  aspics,  ainsi  que  sur  les  psylles. 
'  (D'AnBiGNÉ,   Trag.,  1.  II,  Bibl.  elz.) 

Tes  yeni  soyent  sans  fisson. 
!  kIb.,  ib.) 

!   Pins  tost  ne  sont  esclos  que  ces  mortels  vipères 
i    Kichent  l'ingrat  fiçon  dans  le  sein  des  fanï  pères. 
j  (ID..  ib.,  I.  VII.) 

I       M.  de  Randau,  par  cas,  ayant  un  baston 
'    qu'il  avoit  pris  a  un  laquais,  ou  il  y  avoit 
un  ficon,  en  perça  si  dextrement.  (Braxt., 
I    des  Dames,  ix,  269,  Lalanne.) 

Aunis  et  Poitou,  fisson,  s.  m.,  l'aiguil- 
I   Ion  des  abeilles,  des  guêpes,   etc.   L'on 


FID 


FIE 


FIE 


783 


donne  le  même  nom  à  la  langue  des  rep- 
•  tiles  et  des  lézards. 

FiçoNNER,  V.  a.,  piquer  : 
Tant     cela   le    piquoit    et  le    fiçonnoU. 
(Brant.,  des  Daines,  ix,  277,  Lalanne.) 

FicQUECioN,  s.  f.,  état  de  quelqu'un 
qui  est  comme  fiché  en  place  par  la  force 
de  l'application  : 

Et,  selon  mon  inteacion, 

Y  font  une  grosse  assemblée, 

Et  sont  la  corne  en  /icguecion, 

Gomne  a  deviser  leur  armée. 

(ilisl.  du  siei/e  d'Ort.,  16300.  Gttessard.^ 

FiCT,  adj.,  d'imagination,  fictif: 
Toutes  telles    fictes  persuasions  bailloil 

Ethiocles  a  Thideus  qui  bien  les  entendoit. 

(Orose,  vol.  I,  f»  79'',  éd.  1491.) 

Si  nous  parlons  de  ficte  poésie. 
(J.  BoncHET,  Ep.  moi-.,  I,  Lxm,  éd.  1345.) 

FiCTEMENT,  adv.,  fictivement  : 

Les  poètes  et  aucteurs  qui  traitent  p,c- 
lement.  (Chron.  et  hist.  saint,  etprof.,  Ak. 
3olo,  f»  123  r».) 

FicTiciEux,  adj.,  hypocrite  : 

...  De  bouche  aucons  le  dient 
Et  semblent  très  devocieus, 
Mais  amour  de  bon  cœur  ne  prient. 
Car  ilz  sont  trop  ficlicieux  : 
Ce  sont  regnars  religieax 
Qni  scevent  bien  plus  d'ung  sermon. 
(Lbfranc,  Champ,  des  Dam.,  Ars.  312),  f  2".) 

FiCTiL,  fictille,  adj.,  façonné  : 

...  Près  de  petiz  ruysseaui 
Qui  fluctnoient  par  canalles  /'iclilles 
De  la  fontaine,  en  façons  tresgentilles. 
U.  BoucHET,  Ep.  fam.,  ssix,  éd.  15i3.) 

Y  rouUa  le  tonneau  fictil,  qui  pour  mai- 
son luy  estoit  contre  les  injures  du  ciel. 
(Rab.,  1.  III,  prol.,  éd.  15S2.) 

—  Au  sens  moral,  à  qui  l'on  fait  aisé- 
ment changer  de  manière  d'être,  incons- 
tant : 

Il  est  fictille  et  volage. 

(Therence  en  franc.,  C  255^,  Verard.) 

FiCTiONNEiXEMENT  ,  adv. ,  fictive- 
ment : 

Fictionnellement  raconteray  comment 
l'ame  dévote  a  seule  crainte  de  Dieu  et  a 
parfaicte  contrition  se  coniplaint  piteuse- 
ment du  cuer  plain  de  vaine  plaisance  qui 
la  tourmente  fort.  (Roi  Repœ,  Morlifiement 
de  vaine  plaisance,  ÛEuv,,  IV,  2,  Quatre- 
barbes.) 

FicToiRE,  adj.,  fictif; 

Poésies  fidoires.  (A.  Cuart.,  l'Esper  , 
OEuv.,  p.  370,  éd.  1617.) 

FicTON,  s.  f.,  façon,  apparence,  forme  : 
Dedans  mon  lict  ung  songe  me  apparut 
D'antre  ficton  que  celny  do  Patœos. 
(.Nie.  MiUROY,  la  Complainte  de  ta  cloche,  C  3, 

ap.  Michel,  Poés.  goth.) 

FIDEL,  voir  Feeil. 

FiDER,  voir  Fier. 

FiDiEMENT,  adv.,  avec  foi,  avec  con- 
fiance ; 


Monlt  li  sont  donces  tes  paroles. 
Moult  li  siéent  et  monlt  li  plesent. 
Qnant  tait  li  sainz  du  siel  se  tesent, 
IN'nn  tout  seul  mot  n'osent  sonner. 
Si  le  vas  ta  arresonoer 
El  deprier  fidiement. 
(G.  DE  CoiNci,  du  Moine  qui  amoit  S.  Pierre,  '0, 
Méon,  Tiouii.  Rcc,  II,  lil.) 

Cf.  FlEMENT. 

FiDiQUE,  s.  f.,  partie  de  la  logique,  la 
démonstrative  : 

La  seconde  est  fidique,  laquele  enseigne 
a  prover  que  les  paroles  qu'il  a  dites  sont 
véritables.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  10,  var., 
Chabaille.) 

Cf.  Afidique. 

FIDRON,  voir  FiLDRON. 

FiDuciALEMENT,  adv.,  avBC  confiauce: 
Moyse  et  Aaron  avoient  par  tout   ouvret 

fiducialement.   (Fossetier,    Cron.   Marg., 

ms.  Brux.,  1,  f"  1S4  r".) 

Parquoy  ilz  aloient  fiducialement  sans 
crainte  jusques  as  tentes  du  consul.  (iD., 
ib.,  II,  f"  226  r°.) 

Pour  la  misère  des  souffreteux  et  le  gé- 
missement des  povres,  je  me  leveray  main- 
tenant, dit  le  Seigneur.  Je  le  meteray  en 
salut  :  fiducialement  feray  avec  luy.  (Le 
Fevre  d'Est.,  Bible,  Psaum.  xi,  éd.  1534.) 

1.  FIE,  s.  f.,  figue.  Loc,  peler  la  fie  d 
quelqu'un,  le  duper,  l'attraper  : 

Or  nus  qaide  peler  la  fie 
E  od  beau  parler  endormir. 

(Bkm.,  D.  de  Norm.,  H.  9071,  Michel.) 

Oiez  cam  lor  peile  la  fie. 

(ID.,  ib.,  1.S320.) 

2.  FIE,  foie,  s.  f.,  fois  : 

Dame,  jevons  afie 
Qu'il  sera  tout  enssy  que  j'ay  dit  aaltre  fie. 

{Chev.  au  cygne,  19085,  Reiff.) 

Por  mil  fies  d'or  On  son  pois 

Ne  lairoit  ele  autrui  joir 

Des  membres  dont  j'ai  mon  plaisir. 

(Comte  de  Poit.,  56,  Michel.) 
Tel  sont  qui  mult  se   délitent  a  la  foie 
et  s'efforcent  en  l'un   plus  que  en  l'autre. 
(Brun'.  Lat.,  Très.,  p.  439,  var.,  Chabaille.) 
Vons  maos  ceste  darraioe  fie 
Graut  pleolé  d'amoar  et  salus. 

{Coud,  1629,  Crapelet.) 

—  A  la  fie,  à  la  fin,  enfin  : 

Faus  est  li  bom  qui  croit  consel  d'enfant  ; 
Souvent  î  est,  a  le  fie,  perdant. 

(Huon  de  Bord.,  4667,  A.   P.) 

Voirs  est  que  on  arree  tele  chose  a  la  fie 
Que,  s'en  l'avoit  joré,  nel  desferoit  on  mie. 

{Berte,  U82,  Scheler.) 

Et  sachies  qu'en  autre  manière 
Avient  que  mesire  a  le  fie 
Kevient  que  nous  ne  savons  mie. 

(Couci.  2320,  Crapelet.; 

On  dist  souvent  que  grans  pais 

Gist  en  bien  grant  gerre  a  le  fie. 

(Renan  te  nouv.,  2370,  Méon  ) 

Qui  trop  en  son  cuidier  se  lie 
Deceu  s'en  voit  a  la  fie. 
(Quatrains  moraux,  xxv.  tiré  duo  ms.  du  xv°  s.) 

—  La  plupart  du  temps  : 

Plerunique,  a  le  fie.  (Gloss.  de  Douai, 
Escallier.) 


—  A  la  fie...  a  ((t^e,  tantôt..  .  tantôt  ; 
A  le  fie  avant  aloit, 

Et  a  le  fie  retornait. 

(Wace,  Rou,  Richel.  375,  f°  222.> 

—  A  une  fie,  à  la  fin,  enfin  : 

Dame,  faites  vo  volonté. 
Ou  de  mourir,  ou  de  santé 
Donner  a  moy  a  une  fie. 

(Couci,  525,  Crapelet.) 

Cf.  FIEE. 

FIÉ,  S.  m.,  raisin  blanc  : 

Payé  a  plusieurs  personnes  pour  pain, 
poisson,  huyle,  sau,  œufs,  fromages,  fiez, 
etc.  {Compte  d«1387,  Arch.mun.  Poitiers.) 

Vienne,  fié,  raisin  blanc. 

Cf.  Fier. 

FiEAL,  voir  Fieffal. 

FIEBLE,  voir  FOIBLE. 
FIEBLEMENT,  VOlr  FOIBLEMENT. 
FIEBLESSE,  VOir  FOIBLECE. 
FIEBLET,  voir  FOIBLET. 
FIEBL.ETÉ,  voir  FOIBLETÉ. 
PIEBVRETTE,  VOir  FlEVBETTE. 
FIECEMENT,  VOÎT  FlEFFEMENT. 
PIECER,  voir  FlEFFER. 
FIEDE,  voir  FIEE. 
PIEDEVER,  voir  FlEFFER. 
FIEDVER,  voir  FlEFFER. 

FIEE,  fiede,  feiede,  feide,  fieie,  feiee,  faiee, 
foiee,  fee,  s.  f.,  fois  : 

Mult  fiedes  delivrad  els.  {Liv.  des  Ps., 
Cambridge,  cv,  41,  Michel.) 

Que  alquene  feide  ne  raveisse  si  cum 
leuns  aneme  la  moie.  {Psalm.,  Brit.  Mus. 
Ar.  230,  f»  10  y.) 

Par  .111.  fiées  l'apelai. 

(Perceval,  ms.  Montp.  H  249,  F  204».) 
Soz  ciel  n'a  riens  tant  covoitiee 
Corne  feme  est  plasors  faiee. 

(Ben.,  Troie,  Ars.  3314,  f°  84''.) 

Einsi  avient  mainte  feiee. 

(Id.,  d.  de  Norm.,  I,  IIU,  Michel.) 

De  la  vienent  maintes  feiees 
Les  niefs  sovent  totes  chargées. 

(Id.,  ib.,  II,   19312.; 

A  cesle  primere  feiee 

INe  sei  jeo  mie  cnnseillee  ? 

(Marie,  Lai  d'Equitan,  119,  Roq.) 

Fu  seconde  fieie  neiz.  (S.  Behn.,  Serm., 
Richel.  24768,  1°  71  r°.) 

Ke  totes  celés  fieies  ki  te  sovenret  de  lui 
soies  ausi  cum  toz  esperiz  en  ta  panse  en- 
contre sa  reverauce.  [Li  Epislle  saint  Ber- 
nard a  Mont  Deu,  ms.  Verduu  72, 1°  SI  v».) 

Moolt  par  avons  mal  emploiee 
iNostre  peinne  a  ceste  foiee. 

(Dolop.,  2606,  Bibl.  elz.l 

Autre  foiee. 

(Ib.,  3390.) 

Kt  de  ce  qu'eschapez  estoio 
Tantes  foiees  de  ces  mains. 

(li.,  8512.) 


784  FIE 


Or  le  garde  d'autre  péril 
Par  moQ  conseil  autre  foiee, 
Quar  trop  m'aroies  corronciee. 
(G.  DE  CoiNCi,  ilir.,  ms.  Soiss.,  f  50".) 
Maintes  fnees. 
(Yie  SU  Cather.,  ras.  Tonrs  897,  f  -21  r°.) 
Et  que  autre  fiée  avoient  ses  devantiers 
gaagné  encontre  les  devantiers   a  la  famé 
au    devant    dit    Baudoin.    (1277,   Lelt.    du 
bailli  de  Rouen,  le  Bec,  Arch.  Eure.) 


A  ichesle  fiée  vous  ai  je  conoeu. 
iGaiifrey,  10118, 


A.  P.) 


—  Par  fiées,  parfois  : 

Deu  est  si  merciables  que  sa  grâce 
abanduned  tuz  jurs  as  bons,  e  par  fiedes 
as  mais.  {Rois,  p.  76,  Ler.  de  Lincy.) 

Dura  ceste  doleur  par  fises  plus  de  .xl. 
anz.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen., 
f°  209\) 

—  De  fiée  en  altre,  de  fois  à  autre  : 

De  fieies  en  altre.  (S.  Granl,  Richel. 
2453,  1°  146  i\) 

—  A  chief  de  fiée,  au  bout  du  compte,  à 
la  fin: 

E  bien  savent  cum  Deu  ovred  a  chief  de 
fiede  par  les  mais.  {Rois,  p.  206,  Ler.  de 
Lincy.) 

Et  li  proie  a  chief  de  foiee. 
(J.    D'AncuiEs,  Chans.,  Dinaax,   Trouv.    brabanç.., 
p.  409.) 

Cremé  est  qo'a  chief  de  fiée 
Vostre  corage  si  encliee. 

(ne  du  pape  Greij.,  p.  :i-2,  l.uîarche.) 

—  A  la  fiée,  enfin  : 

Juques  a  la  fee  que  nos  presimes  le  dit 
arguot  et  meimes  en  nostre  main.  (1280, 
Lell.  de  J.  de  Chalill.,  la  Guische,  Loir-et- 
Cher.) 

—  A  la  fiée,  souvent,  ordinairement  : 

Plerumque,  a  la  fiée.  {Gloss.  lat.-fr.  de 
Conches.) 

Mentir  a  mestier  a  la  fiée. 
(xv°  s.,  Prov.  gallic,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 

—  Dans  le  Psautier  de  Cambridge  fiede 
traduit  vicissitudinem  de  la  version  hé- 
braïque de  S.  Jérôme,  que  la  Vulgate  a 
remplacé  par  retributionem  : 

Seie  eshalcied,  tu  ki  Juges  la  terre  ;  rent 
fiede  as  orguillus.  {Liv.  des  Ps.,  Cambridge, 
xciii,  2,  Michel.) 

Boneured  ki  guerdunerad  a  tei  la  twe 
feiede,  ke  tu  guerduuas  a  nu('n)s.  {Ib., 
cxxxvi,  8.) 

Champagne,  comm.  d'Auve,  fouée,  fois. 
Bessin,  fiée,  grande  quantité. 

FIEPAL,  voir  FlEFFAL. 
FIEPANCIS,  voir  FlEFFANCE. 
PIEFAUMENT,   VOir  FlEFFALMENT. 
FIEPEMENT,  VOÏr   FlEFFFMBNT. 
FIEFER,  voir  FlEFFER. 
FIEFERXIE,  voir  FlEFFERME. 

FiEFFABLE,  fievabk,  adj.,  tenu  à  titre 
de  flef  : 

En  toute  la  terre  fievable  dudit  chevalier. 
(1310,  Chart.  de  Ph.  le  Bel,  Richel.  1.  978S, 
f"  193  r».) 


FIE 

FiEFFAGE,  fievage,  s.  m.,  flef,  posses- 
sion à  titre  de  fief  : 

Se  il  TOUS  plest,  il  lue  vient  en  courage 
Qu'il  ait  ma  terre,  je  li  doins  en  fievage. 
(Aim.  de  Narh.,  Richel.  2J369,  P  53  r°.) 

C.  mars  d'argent,  qu'il  tient  en  son  fieeaije. 

(Herb.  Leduc,  Foulq.  de  Caad.,  p.  42,  Tarbé.) 

—  Bail  à  rente  perpétuelle  : 

Avons  baillé  a  Régnant  Vuillot...  en  pur 
fieffage,  a  un  et  perpétuel  héritage,  nostre 
manoir  de  Berengerville.  (1361,  Arch.  JJ 
92,  pièce  10.) 

FlEFFAL,  fiefal,  fieufal,  fieval,  fyeuval, 
fieal,  adj.,  d'un  flef,  qui  a  rapport  à  un 
flef: 

Serjanterie    fieufal.    {Liv.    des   Jur.  de 
S.  Ouen,  f"  70  r»,  Arch.  S.-Inf.) 
Serjanterie  fyeuval.  {Ib.,  f"  77  r".) 
Une  serjanterie  fieval.  (Ib.,  f"  87  r».) 
Foresterie  fiefal.  {Ib.,  f  91  v».) 
Foresterie  fieal.  {Ib.,  f"  135  v".) 
Serjanterie  fieal.  {Ib.) 
La  sergenterie  fieffal  de  la  ville  de  Har- 
refleu.  {Denombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch. 
P  303,  f«  3  r».) 

Une  juridiction  est  fieffal  et  l'autre  est 
baillée.  La  fieffal  est  celle  que  aucun  a  par 
la  raison  de  son  fief  :  par  quoy  il  doit  faire 
droit  des  plaintes  qui  appartiennent  a  son 
fief  et  de   toutes    les    querelles  qui    sont 
meues    contre   les    resseans   de    son   fief. 
[Coust.  de  Norm.,  î"  14  r°,  éd.  1483.) 
Sergenteries  fiefl'aulx.  (Ib.,  f°  82  v.) 
Querelles  fieffaulx.  (Ib.,  f»  106  v.) 
Possessions  fieffaulx.  (Ib.,  ("  217  v».) 

FiEFPAi.MENT,  fieffaument,  fiefaument, 
fieffallement,  adv.,  à  la  manière  d'un  flef, 
quant  au  fief  : 

La  pension  que  il  prenoient  fieffaument 
sus  l'esglise  de  Ry.  (1312,  Orbec,  Arch.  JJ 
219,  pièce  7,  et  Arch.  JJ  48,  f»  66  r».) 

Et  sont  toutes  ces  choses  tenues  fiefau- 
ment de  nous  a  héritage  pour  les  pris  des- 
sus diz.  (Cliart.  de  Ph.  le  Bel,  Richel.  1. 
9785,  f»  98  v".) 

Choses  tenues  de  nous  fieffaument.  (Ib., 
f  101  ro.) 

Saisy  fieffallement.  (Coust.  de  ISorm., 
f  188  r»,  éd.  1483.) 

FlEFFANCE,  fiefauce,  fievance,  s.  f.,  ac- 
tion de  donner  en  fief  : 

Pour  ceste  fiefance  et  ceste  présente  te- 
nir. (Ch.  de  1290,  Jumiège,  Duclair,  Arcli. 
S.-Inf.) 

—  Fig. : 

Douce  dame  de  grant  nobitelc 
Le  cner  qui  miens  fu  jadis  san-s  dotance 
Aves  saisi  ;  du  cors  vos  fai  fievance. 
Car  cors  sans  cuer  n'averoit  poesté. 
(Lambert  Ferris,  Chans-,  Richel.  815.) 

FIEFFAUMENT,  VOif  FlEFFALMENT. 

FIEFFE,  s.  f.,  action  de  bailler  en  flef: 

De  maistre  Régnant  Gant  pour  la  fieffé 
a  luy  faicte  de  nouvel  de  deux  travers  de 
la  petite  halle  aux  bouUengers.  (1543, 
Compt.  de  la  vie.  d'Evr.,  f»  10  r",  Arch. 
Eure.) 

FiEFPEMENT,  fiefemeut,  fiefment,  fieuf- 


FIE 

fement,  fieufement,  fyeuffement,  feoffement, 
feofment,  feufement,  feffement,  fefement, 
fiecement,  finement ,  fuyement,  fuyment, 
fieulment,  fielment,  fiement,  feement,  s.  m., 
terre  constituée  en  fief  ; 
Estie  lut  li  autre  gent 
Que  snnt  venuz  de  feffement. 

{Conquesl  of  Ireland,  1240,  Michel.) 
A  Richard  tuil  ensement 
Donad  riche  feffement. 

{Ib.,  3148.) 
Delessier  ledit  fuyement  qu'il  avoit  pris, 
(Sept.  1280,  Ch.  du  Vie.  de  Caen,  Ardenne. 
Arch.  Calv.) 

Delesser  le  feement.  (Dec.  1296,  Bre- 
teuille  l'orgueilleuse,  S.  Etienne,  Arch. 
Calv.) 

Fieulment,  fielment.  (Ib.) 

A  pourseer  le  dit  feufement  bien  et  em 
pes.  (1304,  S.  Taur,   Paniers,  Arch.  Eure.) 

Se  ledit  Gieffroy  ou  ses  hoirs  faisoient 
aucun  acroisement  oudit  fieufement  par 
raison  de  seignorie,  et  ledit  fieufement  ou 
temps  avenir  a  luoy  ou  a  mes  hoirs  de- 
lessoient,  tôt  ledit  acroissement  o  ledit 
fieufement  leroient  sanz  nul  contredit  estre 
tôt  con  il  est.  (1317,  Arch.  JJ  56,  f"  35  r«.) 

Item  les  resseans  desdites  vavassories 
et  les  receans  des  bordages  dessusdiz  et 
des  fieffemens.  (1319,  Arch.  JJ  59,  pièce 
243.) 

Lequel  Robert  nous  en  niist  en  contre 
plege  vint  et  quatre  souz  de  tourn.  a 
prendre  sus  un  manoir  assis  a  Barente,  en- 
semble avec  le  fiefement  au  roy  se  il  ave- 
noit  que  ledit  Robert  ou  ses  hoirs  le  vou- 
sissent  delaissier.  (1320,  Arch.  JJ  60, 
f»  82  v°.) 

Ledit  feufement  baillâmes...  (Ib.,  i"  93  r».) 

Cest  fyeuffement.  (1321,  Valogne ,  S.- 
Sauv.,  Fresvillc,  Arch.  Manche.) 

Porront  fere  ou  fere  fere  lour  plenere  jus- 
tice ausi  bien  desus  le  propre  héritage  au 
ditCrestien  comme  desus  le  fefement.  {Ch. 
de  1323,  Lyre,Ambenay,  Arch.  Eure.) 

Vint  et  six  livres,  et  trente  et  trois  de- 
niers de  fieffemenz  qui  ne  croissent  ne  ne 
apeticent,  et  sont  poiez  moitié  a  la  S.  Mi- 
chiel  et  moitié  a  Pasques.  (1337,  Arch.  JJ 
70,  fM45ro.) 


A  poursoer  par  droit  heritaige  le  , 
ment    en  la   manière  que    dessu.s  est  dit. 
(1340,  Arch.  JJ74,  f"  142  r".) 

A  tenir  a  fin  d'eritaige  tout  ledit /iemejlf 
audit  Michel.  (1355,  Beg.  du  Chap.  de  S.  J. 
de  Jerus.,  Arch.  M.M  28,  f"  5  r".) 

Tenir  le  dit  finement  (1351,  S.  Taurin, 
Periers,  Arch.  Eure.) 

Et  se  lesdites  terres  ne  le  valoyent,  le 
parfait  sera  pris  sur  les  fieffemens  de  Nor- 
mandve.  (1364,  Ord.,  Dupuy  339,  pièce  59, 
Richei.) 

Par  dessus  les  dessus  dites  .LXV.  lib. 
de  rente,  ledit  escuier  recognut  que  il  de- 
livreroit,  pour  ledit  fiefment  que  il  avoit 
prins,  ycellui  chevalier  de  dix  huit  liv.  de 
rente...  et  se  ledit  escuier  ou  ses  hoirs 
delaissoient  ledit  fuyment,ea\^  delairoient 
tout  ledit  contreplege  audit  Monseigneur 
Geoffroy.  (1402,  Denombr.  du  baill.de  Cons- 
tentin,  Arch.  P  304,  f»  268  v».) 

Tant  sur  ledit  fuyment  que  sur  ledit  con- 
treplege. (Ib.) 

Nouveau Ix  fieuffemens.  (1413,  Denombr. 
du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303,  f»  99  r».) 


FIK 


FIE 


FIE 


78S 


Les  flemens  chevel  sont  icels,  lesquiex 
sont  tenus  en  chef,  si  comme  comtees, 
baronnies  et  biens  de  hauberc,  sergen- 
teries  franches   et  tous  autres  flemens,  qui 


sont  tenus  en  chief,  qui  ne  sont  pas  sou- 
mis au  feus  de  hauberc  :  et  as  seigneurs  de 
tels  flemens  doivent  paier  leurs  hommes 
trois  aides  chcvels  selon  la  coustume  de 
Normandie.  (Ane.  Coût,  de  Normandie,  c. 
23,  ap.  Ste-Pal.) 

—  Action  de  liaillnr  en  lief,  inf^odation, 
et  l'acte,  le  bail  lui-iiièuie  : 

One  haus  hom  qui  tient  terre  par  son    droit  fitri'- 

[ment 

CJacot  de  Forest,  ap.  J.  de  Tuim,   Yst.  de  Jiilius 

César,  p.  2,  Settegast.) 

Que  nostre  flecemenl  demorast.  (1291, 
Sent,  de  l'échiq.  de  Norm.,  Arch.  mun. 
Rouen,  tir.  324,  u»  1.) 

Pour  acquitier  le  dit  fleuffement.  (Mardi 
av.  la  feste  S.  P.  aux  liens,  130i,  Ch.  du 
vie.  de  Caen,  La  Trinité,  Arch.  Calv.) 

Qe  pus  le  feffement  la  purpartie  fut  fête 
entre  eux.  (1304,  Year  books  of  the  reign 
of  Edward  llie  flrst,  years  xxxii-xxxm,  p. 
335,  Rer.  brit.  script.) 

Le  devant  dit  Guillaume  qui  a  octroie 
cest  flefement  devant  escript.  (1317,  Arch. 
.TJ  !S6,  f»  3S  r».) 

Fut  fait  cest  fievfement  par  paant.  (1340, 
S.  Taur.,  Periers,  Arch.  Eure.) 

Fut  fait  cest  fuijfement.  (1340,  Cart.  de  S. 
Taur.,  CLXXXXVii,  Arch.  Eure.) 

Considérée  la  nature  du  bail  et  du  fleffe- 
ment  dessus  dit  feismes  composition  et 
accort  en  la  manière  qui  s'ensuit.  (1343 
Arch.  JJ  74,  f»  91  r».) 

Ordeigné  est  et  establi  que  desore  nul 
feoffement  des  terres,  tenementes  ou  biens 
soit  fait  par  tiel  fraude  ou  maintenaunce. 
(Stat.  de  Richard  II,  on  ii,  impr.  golh.. 
Bibl.  Louvre.) 

Le  bail  et  fleffement  a  lui  fait  a  héritage 
de  ladite  sergenterie.  (1394,  Arch.  JJ  146, 
pièce  224.) 

La  ou  diverses  gentes  disseisent  autres 
de  leur  frank  tenement  et  font  feffement  as 
diverses  gens.  [Stat.  de  Henri  IVd'Englet., 
an  IV,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

FiEFFEMENTE,  fcoffemente,  s.  f.,  action 
de  bailler  en  lief  : 

Aliénation  et  feoffemenles.  [Stat.  de  Ri- 
chard II,  an  n,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Cf.  FlEFFEMENT. 

FiEFFEOR,  feoffor,  feoffour,  fejfour,  s. 
m.,  celui  qui  donne  en  ûef  : 

Soun  feoffour  ne  nul  de  les  auuceslres 
soun  feffour  ne  furent  unques  seisi  de 
couper  le  covert  etc.,  saunz  veue  de  fores- 
ter.  (1304,  Year  books  of  the  reign  of  Ed- 
ward the  flrst,  years  xxxii-xxxiii,  p.  263, 
Rer.  brit.  script.) 

Et  est  ordeigné  et  establié  que  mesme 
cest  estatut  teigne  lieu  en  chescune  autre 
accion  en  plee  de  terre  ou  lieux  feoffemen- 
les sount  faites  per  fraude  ou  collusion  de 
avoir  lour  recoverir  vers  le  premier  tiel 
feoffour.  Et  est  assavoir  que  cest  estutul 
doit  estre  entendus  la  ou  tielx  feoffours 
ent  preignent  les  profitz.  (Stat.  de  Richard 
//,  an  n,  impr.  goth.,  Bibl.  Louvre.) 

Tenure  en  aumône  est  terre  ou  tenement 
donné  a  aumône,  dont  ascun  service  n'est 
retenu  as  feoffor,  ou  donor.  (Briton,  Lois 
d'Anglet.,  1°  164,  ap.  Ste-P,d.) 

T.  ni. 


Le  feoffor  est  properment  lou  home  en 
feoffa  un  auter  en  ascuns  terres  ou  tene- 
ments  en  fee  simple,  celuy  que  fist  le 
feoffment  est  appel  feoffour,  et  celuy  a  que 
l'eoffment  est  fait  est  appel  feoffee.  (Littl., 
Inslit.,  b7,  Ilouard.) 

—  Fém.,  fiefferesse  : 

Del  feffement  Jefrey  n'avoms  qe  fere, 
desi  com  Robert  Aleyn  tynt  les  tenementz 
en  Longforlong  par  les  services  avantdiz, 
e  nous  seisi  de  l'enter  dez  services  par  my 
sa  meyn,  e  après  sa  mort  par  la  meyn 
Alice  e  Letice  vostre  fefferes.  (1304,  Year 
books  of  the  reign  of  Edward  the  flrst,  years 
xxxil-xxxill,  p.  39o,  Rer.  brit.  script.) 

piEFFER,  fie  fer,  fleufer,  fieuffcr,  feufer, 
fcuffler,  feffer,  feoffer,  flufer,  flever,  fieveir. 
flefver,  fleuver,  flecer,  flezer,  fever,  fledver, 
fîcdever,  v.  a.,  avec  un  rég.  de  personne 
ou  de  chose  personnifiée,  gratifier  d'un 
lief,  gratifier,  doter  en  général  : 
Quant  il  a  ses  barons  fieves 
Et  fait  rices  tos  ses  prives. 

(Waoe,  Brui,  1012",  Ler.  Je  l.incy.') 

Li  rois  les  daniisiax  fieva, 
Honors  délivres  lor  dona. 

(Id.,  tl>..  10869.) 

Vostre  enemi  avez  malt  richement  ftefé. 

(In.,  Roii,  2' p.,  -26iS,  Andresen.) 

Seint  l\Iichiel  a  très  bien  /mfé, 

Les  iglieses  11  a  estorees 

Que  arses  ont  e  dissipées. 
(G.  DE  Saint  Pair.  Mont  SI  Michel,  l'w-i,  Michel.) 
Volant  Macidonois,  l'en  a  li  rois  fievé. 

(Rmm.  d'Alix.,  i"  79*,  var.,  .Michelant.) 

De  la  liere  son  père  l'a  ilaeques  flecce. 

(W.,  P  IdM 

De  .XXX.  moines  l'abeie  /ie/fa. 

(Aubertj  le  Bourgoing,  p.    l"i'2,  Tarbé.l 

Cura  il  felfa  ses  barnns. 

(Conquest  ol' Ireland.  3130,  Michel.) 

Kt  ke  sainte  église  sait  plainement  fe/fé 
De  Un,  les  ffraunchises  doont  ele  fiist  dowé. 
(Chron.  de  P.  de  Langtoft.  ap.  Michel.  Chr.  angl.- 
n.,  I,  130.) 

Li  rois  Arlhnr  llodulf  fe/fa 
V.l  DaDeniarche  li  dona. 

(Lai  d'Hacelok,  601,  Michel.) 

Plus  grant  joie  ot  li  pères  le  jor  qu'il  le  vit  net 
Que  a'on  Yeimist  lot  droit  de  l'empire  fievet. 
(De  St  Alexis,  73,  Herz.) 
Il  (le  roi)  s'en  repaira  a  Chantorbire,  si 
fieva  grant  plenté  des  chevaliers  ki  a  lui 
ierent    venu    et  les   reçut  a  homes,    por 
plus  iestre  seurs  d'eus.  (Hist.  des   ducs  de 
Norm.  et  des  rois  d'Anglet.,  p.  158,  Michel.) 

Rogier  fiinda  dehors  la  vylle  de  Salohure 
une  abbeye  de  Seynt  Piere,  e  la  feffa  moût 
richement.  (Foulq.  Fitz  Warin,  Nouv.  fr. 
du  XIV"  s.,  p.  17.) 

La  /■«  li  nobles  dus  de  Bretaigne  fieri'. 
(Geste  des  ducs  de  Bourg.,  293i,  Chron.  belg.) 

—  Avec  un  régime  de  chose,  donner  en 
lief,  accorder  en  général  : 

En  tel  meniere  qu'il  ne  puent  eslre 
vendu,  ne  flefei  ne  départi.  (1225,  Coll.  de 
Lorr.,  ,322,  n"  28,  Richel.) 

Les  gelines  ay  je  donné  au  seigneur 
.laïque  d'Orné  en  fieis  et  boumage,  maix 
l'avoinne  ne  puis  je  donneir  ne  fleveir,  ne 
mettre  en  autrui  main.  (Chiirle  de  1206, 
Moreau  173,  f"  93  v»,  Richel.) 

Baillien  et  fiecieu  a  lieritage  par  certaine 


rente  les  fosses  de  la  cité  de  Roam.  fl291. 
Sent,  de  l'échiq.  de  Norm.,  Arch.  mun. 
Rouen,  tir.  324,  n"  i.) 

Ce  que  il  avoient  flecé  et  baillié  sans 
l'assentement  nostre  seignour  le  roy.  (Ib.) 

Vendre,  aumosner,  chargier  de  rente, 
fleuffer.  (Avr.  1291,  Ch.  du  vie.  de  Bay., 
Chap.  de  Bayeux,  Arch.  Calv.) 

Les  autres  (acres  de  terre)  sont  feufees  a 
pluseurs  gens.  {Jurés  de  S.  Ouen,  f"  256  r", 
Arch.  S.-lnf.) 

Aliéner,  feufer,  eseanger.  (1307,  Ch.  du 
garde  du  sceau  de  la  vie.  de  Valognes, 
f°  10',  Cart.  aumon.  S.-Sauv.,  Arch. 
.Manche.) 

Aumosner,  fcuffler.  (Lundi  apr.  S.André 
1315,  Ch.  du,  vie.  de  Valognes ,  abb. 
S.-Sauv.,paroisse  S.-Sauv.,  Arch.  .Manche.) 

La  petite  ferme  de  Blosseville  qui  ja 
pieoa  fu  fleffee  a  Guillaume  Lebrun.  [De- 
nombr.  du  baill.  de  Caux,  Arch.  P  303, 
!"  7  r».) 

Demaines  non  fleffes.  (1464,  Aveux  du 
bailliage  d'Evreux,  Arch.  P  29S,  reg.  1.) 

Seules  villes  qui  lui  resloient  en  domaine 
du  duché  ou  marquisat  de  France,  des- 
membré,  pour  en  fleffer  les  pièces  a  ses 
confldens.  (Fauchet,  de  l'Orig.  des  dignit. 
et  magist.  de  France,  1,9,  éil.  1611.) 

Depuis  les  comtes  et  hauts  barons,  contre 
la  reigle  des  fiefs  (qui  veulent  que  le  fief 
soit  composé  de  chose  immeuble  et  de 
fonds)  firent  des  fiefs  sans  terre,  et  encores 
flefverent  les  offices,  comme  de  seneschal, 
chambrier,  bouteiller  et  autres.  (Id.,  ib., 
II,  6.) 

—  Prendre  à  titre  de  Uef  : 

Se  aucun  estoit  qui  au  profit  dudit  sei- 
gneur et  du  sien  en  voulant  fiefer  et 
p'-endre  a  héritage  par  criées,  si  comme  il 
es.  acoustumé  a  bailler  les  héritages  dudit 
seigneur,  venist  avant,  nous  li  rechevrions. 
(1336,  Arch.  JJ  70,  f»62r°,) 

Toutes  voies  ou  cas  que  ledit  chevalier 
la  vouldroit  fleffer  audit  pris  ancien  et 
bailler  bon  coutreplege,  sont  d'accord  de 
l'accepter.  {Ch.  de  1406,  ap.  Duc,  111,  274'-, 
éd.  Didot.) 

A  celui  appartient  .lxx.  acres  de  bois 
frans  sans  tiers  et  sans  dangier  qui  bien 
pourroient  valoir,  qui  les  vouldroit  fleffer, 
cinq  solz  tournois  de  rente  par  an  chas- 
cune  acre.  (1452,  Denombr.  de  la  vie.  de 
Couches,  Arch.  P  308, 1"  20  v.) 

—  Fieffé,  part,  passé,  avec  un  nom  de 
personne,  gratifié  d'un  fief,  qui  possède 
en  fief  : 

Moie  est  li  Mainnes  et  Bretagne  deles, 
Poitan,  Gascogne,  et  d'Angen  sui  /levés. 
(Raihbert,  Ogier,  S155,  Barrois.) 

Li  senechals  esteil  en  la  contrée  nez, 

Bels  chevaliers  et  granz,  e  riches,  bien  fe/fez. 

iGARNitR,  Vie  St  nom.,  Richel.  13513,  f»  8:>  v».) 

Serianz  le  roy  fleufez  et  jurez  de  la  fo- 
rest de  Brelueil.  (1295,  Lyre,  ch.  4,  Arch. 
Eure.) 

Ces  leudes  flefvez  estoicnt  des  hommes 
de  guerre  et  francs  de  tailles.  (Fauchet, 
Orig.  des  dignit.  et  magislr.  de  France,  U, 
6,  éd.  1611.) 

—  Fig.,  dans  un  sons  défavorable: 

Et  sele  le  fait,  c'est  vieuter. 
Kt  bonté  de  blasme  fievez-. 
(AsDR.  Contredit,  a  M.  Giiill.  te  Vinier,  np.  Mael7- 
ner,  Mlfr-  l.ieder,  p,  8';.) 

99 


786 


FIE 


Ne  sai  OQ  faire  clamur 
'    Des  grans  mans  oa  sui  fieves. 
(Thbiias  Heriers,  Chans.,  Poet.  fi-.  av.  1300,  III, 
1106,  Ars.) 

—  Avec  un  nom  de  chose,  donné  en 
ûef: 

La  rente  d'une  meson  et  d'une  place 
jiefee.  (1298,  Ordonn.,  Dupuy  cxxxiv,  47, 
Richel.) 

11  y  a  plusieurs  fermes  fieuffees,  et  plu- 
sieurs autres  tenemens  qui  sont  nonmez 
en  moz  generalz,  et  n'en  sont  pas  les  par- 
ties contenues  es  comptes  des  vicontes, 
dont  les  revenues  se  doivent  payer  par 
parties  particulières,  corne  d'aucuns  héri- 
tages, qui  furent  fleuffez  ensemble  par  un 
seul  home  et  par  une  femme,  et  qui  depuis 
ont  esté  divisez  par  parties  entre  frères, 
par  mariage  et  par  vente,  en  plusieurs  et 
diverses  parties.  (1366,  Ord.,  iv,  717.) 

Les  manans  et  habitans  de  la  ville  et  pa- 
roisse de  Nesploy  exepté  ceux  qui  de- 
meurent en  lieu  ^ezé.  (1387,  Ord.  du  maistre 
des  eaux  et  foresls  du  duché  d'Orléans  sur 
l'usage  des  habitants  de  Nesploy,  ap.  Le 
Clerc  de  Doûy,  t.  I,  f°  260  v°,  Arch.  Loiret.) 

—  S.  m.,  vassal,  fcudataire  : 
Onqoes  mes  pères  ne  nus  de  ses  /ieers, 
Ne  mes  ancestres  dont  sui  eslrais  e  nés. 
Ne  fa  por  Kalle  delà  les  mous  passes. 

(Radieert,  Ogier,  4i91,  Barrois.) 

A  tant  se  parti  li  consaus,  et  li  rois  Phe- 
lippes  fait  escrire  ses  bries  et  envoiier  par 
tout  ses  fieves,  et  lor  manda  que  ils  fuscent 
dedens  .XL.  jours  a  Gysors  a  armes. 
[Chron.  de  Rains,  c.  xix,  L.  Paris.) 

Tuit  li  fieuvé  qui  demorent  a  Monmo- 
rency  se  metroient  en  ostages.  (Chron.  de 
S.'Den.,  ms.  Sle-Gen.,  f»  224».)  P.  Paris, 
fieves. 

Ains  deuxent  avoir  saisis  les  fiedz  dont 
li  fiedevei  ne  flst  son  debvoir..,  et  deussent 
avoir  menei  li  fiedvey  selong  le  droit  et 
l'usaige  de  leurliosteit.  (132b,  Hist.  de  Metz, 
IV,  i4.)  Impr.,  fiedenei,  fiedney. 

Especiaulxement  contre  eulx  qui  estoient 
leur  flevey,  et  les  doient  de  cy  en  avant 
tenir  les  fieveis  qui  les  tenoient  en  fiedz 
d'eulx  pour  leur  alluez,  pour  leur  meffais 
desdis  signeurs.  {Ib.,  IV,  15.)  lixipv.,fieney. 


Le  dit  monseigneur  Pierre  a  plusieurs 
fievez  qui  tiennent  de  li  en  la  dite  chastel- 
lerie.   (1330,  Aveu,  xxxvill,   Arch.  P  26, 

et  reg.  1.) 

Deux  mille  livrées  de  terre  sur  ses  fiefvez 
subgiez.  (1345,  Arch.  K  49,  pièce  58.) 

FiEFFERME,  fieferme,  fieuferme,  fieuf- 
ferme,  feuferme,  s.  m.,  concession  d'un 
héritage  à  perpétuité  moyennant  le  paye- 
ment d'une  rente  fixe.  Ce  mot,  dit  Léo- 
pold  Delisle  [Classe  agric,  p.  46),se  trouve 
employé  dès  le  commencement  du  xii" 
siècle.  Surtout  à  partir  de  la  conquête  de 
Philippe- Auguste,  les  seigneurs,à  l'exemple 
de  leurs  souverains,  transformèrent  sou- 
vent en  fie  germes  les  domaines  non  flefïés 
ou  les  portions  du  domaine  fleflé  qui  leur 
faisaient  retour  : 

Se  aucuns  tient  de  nos  par  feuferme  o 
par  soliage...  Ne  n'aurons  la  garde  de  celé 
feuferme  o  del  socage  o  del  borgage.  [Gr. 
Charte  de  J.  s.  terre,  Cart.  de  Pont-Aude- 
uier,  f»  83  v»,  Bibl.  Rouen.) 


FIE 

Se  celé  feuferme  ne  deit  servise  de  che- 
valier. (Ib.) 

Eussent  baillié  et  ostroié  au  dit  chevalier 
.ilti".  liv...  de  fieferme  dou  moulin  séant... 
(1301,  Bapporl  au  cons.  du  roi,  Arch.  J 
1030,  pièce!.) 

Pour  la  reison  du  remenant  de  la  fie- 
ferme.  (Ib.) 

La  lettre  de  rasjoncion  des  fiezfermes  a 
Longueville  et  Escou.  (Charte  de  Ph.  le 
Bel,  Richel.  1.  9785,  f»  53  r».) 

Une  fieferme.  (1319,  Ch.  du  g.  des  se.  de 
Caen,  S.  Et.,  Arch.  Calv.) 

A  feuferme.  (1326,  Arch.  JJ  64,  f"  167  v.) 

Assignons  aux  ditz  tresorer  et  chanons 
1.1  rente  sur  noz  fieffermes  de  la  vicomte 
de  Baieux.  (1421,  de  Confirm.  pro  S'  Ca- 
pella  Paris.,  Rym.,  2»  éd.,  X,  82.) 

Et  est  icelle  ferme  tenue  par  manière  de 
fieuferme  en  basse  justice  par  rendant  de 
ce  au  roy  neuf  sous  deux  deniers  tournois 
de  rente  par  an.  {Denombr.  dii  baitl.  de 
eaux,  Arch.  P  303,  f»  4  v».) 

A  fieulferme.  {Ib.,  C  6  v«.) 

FiEFFEKMiER,  fieuff.,  S.  m.,  celul  qui 
a  concédé  un  héritage,  un  moulin,  etc., 
k  perpétuité  moyennant  le  payement 
d'une  rente  fixe  : 

Les  diesmes  des  moulins...  qui  se  paient 
par  la  main  des  vicontes  de  (]arentan,  de 
Coustances,  ou  des  fieuff ermiers  des  mou- 
lins desdiles  paroisses.  {Ui3,  Denombr.  du 
baill.  de  Constenlin,  Arcli.  P  304,  f  162  r».) 

FiEFFET,  fievet,  s.  m.,  petit  lief  : 

Ch'est  çou  que  Engerannes  Bignars  lient 
de  Monsigneur  d'Artois  un  fievet  a  .vu.  s. 
et   demi.  (1290,  2"  Carlul.  d'Artois,  Arch. 

Nord.) 

En  ladicte  ville  (de  Dammerie)  une  rente 
que  on  appelle  les  xili  fievez,  qui  vaut 
chascun  mois  xill  s.  (1328,  Compte  de 
OdartdeLaigny,  Arch.  KK  3%  f  59  v».) 

Nom  propre,  Fievet. 

FiEFFEUX,  S.  m.,  celui  qui  donne  en 
ûef,  suzerain  : 

Nul  ne  peut  tenir  fief  s'il  n'est  noble;  et 
s'il  en  acquiert,  le  seigneur  le  peut  con- 
traindre a  en.vuider  ses  mains  dedans  l'an 
et  jour,  s'i  n'est  qu'il  en  paye  finance  au 
roy  :  car  il  est  souverain  ftejfeux.  (Cotit. 
de  Meaux,  cliv,Nouv.  Coût,  gén.,  111,  393' 

KIEFMENT,   Yùir  FlEFFEMENT. 
l'IEFVER,  voir  FlEFFEK. 
FIEIE,  voir  FIEE. 
FIEILLE,  voir  FlEULE. 

FIEL.,  voir  Feeil. 

FiELEE,  fiellee,  s.  f.,  fiel,  amertume  : 

Fiflee  est  douce  avers  amor, 
Quant  il  norist  tante  dolor. 

(Alhis,   Richel.  375,  P  128".) 

Biiius  sire  orgueil  ne  posnee 
Ne  vois  je  par  soustenant. 
Mais  hardi  cuer  sans  flelee 
Aspre  d'amoar  désirant. 
Celuy  veulg  jou  melre  avant. 

(Chans.,  Vat.  Chr.  15'22,  P  ISl''.) 

Et  si  bot  la  flellee. 

{B.  de  Seb.,  v,  151,  Bocca.) 


FIE 

La  fiellee.  (xv'  s.,  Valenciennes,  ap.  La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FIELLEE,  VOirFlELEE. 
FIELMENT,   VOlr  FlEFFEMENT. 
FIELTRE,    voir  FlEBTRE. 

FiEsi,  voir  FlEN. 

FiEMBRE,  fliembre,  fimbre,  felimbre,  s. 
f.,  bord,  bordure,  frange  qu'on  mettait 
au  bas  d'un  vêtement  : 

Et  atoucha  les  fiembres  des  dras  esques 
li  enfes  estoit  envolepes.  (Anfances  N.-D., 
Richel.  1553,  f°  277  r^) 

Par  ce  vestement  et  les  fimbres  d'icel- 
Uiy.  (Prem.  vol.  des  exp.  des  Ep.  et  Ev.  de 
Karesme,  f  «  46  r%  éd.  1519.) 

—  Agrafe  ; 

Et  li  autre  de  vous  tieguent  les  fliembres 
de  che  cinchelier.  {De  saint  Brandainne  le 
moine,  Jubiuul,  p.  92.) 

Li  autre  tendoient  les  felimbres  dou  cin- 
ceher.  (Ib.,  p.  93.) 

1.  FiEMENT,  fiemant,  adv.,  avec  con- 
fiance, certainement  : 

Croi  te  dons  en  Deu  et  si  te  commande 
a  luy,  gitte  ta  pense  en  lui  et  il  te  nurrat 
ensi  ke  fiement  poras  dire  :  îles  sires  est 
cusencenols  de  mi.  (S.  Berx.,  Serm.,  Ri- 
chel. 24768,  f  39  v».) 

En  totes  ces  choses  si  cum  dist  Sale- 
mons  vat  fiemant  cil  ki  simplement  i  voit. 
{Li  Kpistle  saint  Bernard  a  Mont  Deu,  ms. 
Verdun  72,  f"  39  r».) 

Et  sachiez  bien  M /iemeiil... 
(C.  DE  CoiNCi,  Uir.  de  N.-D.,  ms.  Brux.,  f"  lU''.) 
De  toi  paroil  moult  fiement 
Presumpcion  et  hardement. 

(iD.,  (*..  col.  381,  Poquet.) 

2.  FIEMENT,  voir  FlEFFEMEXT. 

FiEMEUs,  adj.,  de  fumier,  de  boue  : 
Fimosus,  fiemeus.  [Gloss.  de  Douai,  Es- 
callier.) 

FiEN,  fiem,  liens,  fyens,  fient,  fian,  fians, 
fym,  fime,  fyme,  s.  m.,  fumier  : 
Et  li  preslres  de  la  parose... 
Qui  venoit  d'espaudre  son  fiens. 

(Heii.,  ht.  1,  670.  .Martin.) 
Li  liens  de  cheval.    (Bkhn.    Lat.,   Très., 
p.  242,  Chabaille.) 

Fêtes  nurrir  vos  fyms,  et  de  bone   terre 
fêtez  vostre  fvmer  enhaucer  et  ove  les  fym^ 
medler.  {Tr.'  d'Econom.  rur.  du  xiu"    s., 
c.  19,  Lacûur.) 
De  norrir  fyms.  {Ib.) 
Anusaunces,  fymes,  issues,  entrailiers  et 
auters  ordures.  {Stat.  de  Richard  II,  an  xii, 
impr.  gotb.,  Bibl.  Louvre.) 
Issues, />/?/ies,  entrailles.  (Ib.) 
Traire   mes   fiens    aux    champs.    (1404, 
Aveux  du  bailliage  d'Evreitx,  Arch.  P  294, 
reg.  1.) 

Aprens  a  toy  humilier,  toy  qui  es  terre 
et  fians.  {Intern.  Consol.,  II,  xili,Bibl.elz.) 
Porter  et  decarier  le  fime  le  seigniorhors 
del  city.  (Littl.,  Instit.,  172,  Houard.) 
Suis  je  digne  d'occuper  lieu 
Devant  le  trésor  de  tous  biens 
Qui  suis  puante  ramuie  fiens  ^ 
(C.REiiAN,  ilist.  de  ta  posa..  13888.  G.   Paris.) 


FIE 


FIE 


FIE 


787 


A  quelque  bien  doit  fange  et  fien. 
(xv*  s.,  Prov.  comm'/ti^,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Vrov.\ 

Se  mon  corps  estoit  de  ftens. 

Il  n'en  tIendroU  moins  de  compte. 
I  Farce  iii  Wouv.  Marié.  Ane.  Th.  (r.,  I,  1.3.) 

J'aymerois  raieul.^  pourrir  en  faens 

Que  de  me  d-iifioer  mesporter. 
iFarcc  de  Frère  Gmllelierl.  Ane.  Tli.  fr.,  1,  .32«.) 

Les  ponvres  iniliîîens 

Sont  mors  de  fain  sur  nng  fient. 
(Sollie  du  Roy  de'!  Solz,  Ane.  Th.  fr..  II.  -231.) 

Cest  une  srant  folie  que  de  bazarder  la 
vie  pour  le  fiens  de  ce  monde.  (Palsgrave, 
Esclairc.  delà  ling.  franc.,  p.  582,r;énin.) 

...  De  Iny  soy  dédiant 
Ces  œuvres  la  il  reputa  fient. 
Qni  Iny  sembloyent  .au  paravaat  si  belles. 
CCl.  M\'n.,Serm.  du  bon  l'ast.,  éJ.  1596.) 

Eslable  on  sont  la  fourche  et  pelle. 

De  quoy  le  fiens  on  expelle 

Hors  de  ce  lieu. 
(G.  CoREOZET,  les  Blasons  domest.,  Blas.  de  l'Es- 
table,  Poés.  fr.  des  xv'  et  xvi°  t.,  VI,  209.) 

Le  détracteur  vit  de  fien  humain 

Qui  dict  mal  et  celé  le  bien. 

(BoviLLi,  Prov.,  ap.  Ler.  de  Lincy,  Prov.) 
Puis  les  couvrent  (les  semences)  de  fiem 
ou  de  terre.  (  Trad.  de  l'Hyst.  des  plant,  de 
L.  Fousch,  c.  LXix,  éd.  1549.) 

Oinct  de  fient  de  bœuf.  (G.  Iîouchet, 
Serees,  vu,  Rouen  1635.) 

Six  tomhereans  de  fian. 
(Les  Muses  incognues  ou  la  Seille  aux  hourriers.  le 
Portrait  de  Pamphage,  éd.  160i.) 

Bonrg.,  Yonne,  iMorv.,  Saintonge,  fient, 
fnmier;  Bretagne,  Dinan,  fient,  employé 
en  manière  d'adjectif  pour  dire  sale,  t  Cet 
enfant  est  fient.  »  C'est-à-dire  maculé  d'or- 
dures, et  pour  dire  mouillé,  «  je  suis  bien 
fient  » . 

FiENCiER,  voir  Fiancieb. 

FiENNER,  V.  a.,  enduire  de  flentc  : 
Icy  nous  TOUS  attenderons 
Et  la  barcque  radouhberons, 
Il  y  convient  moostrer  carenne 
Et  ung  peu  la  firnner.  car  el  ne 
Peult  plus  le  tourment  endnrer. 
(.\ct.  des  Aposl.,  Tol.  Il,  t"  156*>,  éd.  1537.) 

FIENNEUR,  S.  m.? 

Tanneurs,  corroyeurs,  cordouanniers, 
flenneurs  et  savetiers.  {Stat.  de  Noyon,  ms. 
Beaucousin.) 

FiEXS,  voir  Fien. 

FiENSEUR,  s.  m.,  marchand  de  fumier  : 
Mile,  le  fienseur.  (Liv.  de  la   Taille  de 

Paris  pour  1292,   ap.   Géraud,  Paris  sous 

Phil.  le  Bel.) 

Gnernesey,  fienseux,  adj.,  souillé  d'or- 
dure. 

1.  FIENT,  voir  Fien. 

2.  FIENT,  voir  Fiant. 

FiENTER,  fiant.,  V.  a.,  débarrasser  du 
luraier,  en  parlant  des  chevaux  : 

Le  suppliant  demanda  a  ung  sien  paigc 
s'il  avait  pensez  et  fiantez  ses  chevaulx  ; 
et  se  print  a  lever  le  pié  de  l'un  d'iceulx 
pour  savoir  s'il  estoit  fiante.  (1460,  Arcli. 
JJ  190j  pièce  78.) 


FiENTEUR,  fianteur,  s.  m.,  celui  qui 
porte  le  fnmier  : 

Fimarius,  rii,  fîenleur,  c'est  qui  porte 
fiens.  {Catholicon,  Uichel.  1.  17881.) 

—  Homme  qui  est  relâché  du  ventre  : 
Escoutez    que    dict   notre    retraict  aux 

fianteiirs.   (Rab.,    Gargantua,   ch.  13,  éd. 

15i2.) 

l.  FIER,  fider,  foyer,  verbe. 

—  Act.,  confier  : 

Ne  porra  sa  partie  vendre  ne  engagier 
ne  fier  ne  eschangier.  (Mars  1220,  Cathéd. 
de  Metz,  Arch.  Mos.) 

Vous  le  croires  de  ce  qu'il  vous  dira  de 
ma  part,  et  luy  pourres  aussy  fier  seure- 
ment  ce  que  vous  aures  a  me  faire  en- 
tendre. (Lettres  missives  de  Henri  lY,  t. 
IV,  p.  581,  Berger  de  Xivrey.) 

Mesiue  au  temps  de  ma  disgrâce  il  m'a 
fié  ses  plus  dangereux  secrets.  (D'AuBI- 
GNE,  Mêm.,  Append.,  préf.  de  la  1"  éd.) 

11  confesse  luy  mesme  qu'on  a  eu  telle 
fiance  en  luy  des  le  commencement  qu'on 
lui  a  fié  le  "conspiration  de  tuer  le  roy. 
(D'Ossat,  Lettres,  16  oct.  1S96,  éd.   1624.) 

—  Assurer  sur  sa  foi  : 

Bernart  lor  donna  segurance  et  lor  fida 
qu'il  venissent  a  lui.  {AmÉ,Yst.deliNorm., 
Vil,  33,  Champollion.) 

—  Réfl.,  se  confier  : 

Et  Oliviers  en  cni  il  tant  se  flet. 

(Rot..  586,  Millier.) 

E  tuit  chi  sei  fident  en  els.  {Lib.  Psalm., 
Oxf.,  CXIII,  16,  Michel.) 

Et  se  vous  chamberiere  avies 
En  qni  tant  vous  vo  fîecies 
Que  vons  descouvrissies  a  ly. 

{Couci,  2209,  Crapclet.) 
Le  duc  qui  en  luy  se  foyoit  luy  accorda.... 
(.Cron.  de  Norm.,  de  nouveau  corrigées, 
r»  77  v°.) 

Son  mary  se  fioit  en  elle  de  tous  ses 
affaires.  (Marg.  d'Ang.,  Hept.,  xxxvil,  Ja- 
cob.) 

Celle  qui  aime  bien  se  fie  volontiers. 
(A.  Jamyn,  Œuv.,  2°  vol.,  f  36  v»,  éd.   158i.) 

Il  est  aisé  de  tromper  qni  se  fie. 
(DF.'iPORT.,  Div.  Amours,   xxv,  Blbl.  gaul.) 
Ce  qui    a  esté  fié  a   mon    silence,  je  le 
celé  religieusement.   (Mont.,   Ess.,  1.   III, 
cb.  1,  éd.  1593.) 

—  Se  fier  de,  avoir  confiance  au  sujet 
de  : 

.Mais  mes  sens  ne  poroit  alaindre 

Cant  ke  l'e.ipee  senefie. 

S'en  dirai  ce  dont  je  me  fie. 

Et  croi  ja  repris  n'en  serai. 
(Iacq.  de  BsisiF.ux,  Scheler,  Trour.  belij.,p.  l'I.) 
Ils  se  fiaient    seurement  de  la   victoire. 
(Grand.  Cron.  deFrance,  des  gestes  au  bon 
roy  Pbelippe,  II,  21,  P.  Paris.) 

Comme  il  s'en  retournoit  en  son  camp, 
les  soudars  luy  vindrent  au  devant  eu 
foule,  se  plaignans  a  luy,  et  luy  faisans 
leurs  doléances,  de  ce  qu'il  ne  s'asseuroit 
pas  de  pouvoir  vaincre  ses  ennemis  avec 
eulx  seuls,  aius  se  tourmentoit  jusques  a 
mettre  sa  personne  en  danger  pour  aller 
quérir  les  absents,  a  cause  qu'il  ne  se  fioit 
pas  des  présents.  (Amyot,  Vies,  i.  Caesar, 
éd.  1565.) 


Le  maistre  ne  se  mesloit  plus  de  rien 
vendre  ny  acheter,  et  se  fioit  grandement 
de  luy..(LAniv.,  Facet.  Nuicts  de  Strop.,s' 
DUict,  fab.  3,  Bibl.  elz.) 

Le  pape  le  cognoissoit  bien  et  se  fioit 
fort  de  luy.  (D'Ossat,  Lett.  d  M.  de  Vill., 
17  av.  1596,  éd.  1624.) 

—  Fié,  part,  passé,  juré  :  ^ 

Et  paix  fiée  entre   les  parties  seinz  faire 

clam.    (1336,    Franck,    de   la    Chaux  du 

Dombief,  Droz,  Bibl.  Besançon.) 

2.FIER, /er, /?!•,  adj.,  terrible,cruPl,fort, 
violent  ;  se  prenait  dans  un  sens  favo- 
rable et  défavorable,  en  parlant  de  per- 
sonne ou  de  chose  : 

S.anses  li  ducs  e  .Vnseis  li  fiers. 

(Roi.,  tOS.MûlIer.l 
Un  orage  monlt  grant  et  fier. 

(Ben.,  Troie,  ms.  îVaples,  P  2'.) 
Vprcs  orroii  les  fiers  domages. 

(It.,  f»  3=.) 
1  et  bataille  srant  et  fiere. 

(Ib..  f»  iM 
Sonr  les  heaumes  ont  si  fers  glas 
Qu'as  rnistes  cops  prendre  e  douer 
Les  font  sovent  eslenceler. 

(Id.,  0.  de  Norm.,  II,  .5282,  Michel.) 
Conoist  del  duc  le  fer  talent, 
E  la  grant  ire  qui  l'esprent. 

(ID.,  ib.,  II,  9128.) 
L'ovre  mortel,  orrible  e  fiere  (le  péché   de  Ininre) 
Fuit  (le  moine)  plus  e  od  major  dotance 
Qae  qui  encbaçast  od  une  lance 
Nof  cent  espees  totes  nue.s. 

(Id.,  ib.,  II,  2jS13.) 

Fier  an  sont  et  félon. 

(S.  BoD.,  Sax.,  xvn,  Michel.) 
Dex  !  cora  Ogiers  i  fiert  par  grant  air 
Et  sa  maisnie,  fers  et  volenleis  ! 
Beneois  li  bers,  il  et  ses  frères  Guis. 

(Raimbert,  Oijier,  7022,  Barrois.) 

Dont  veissiez  fier  ester  esbaudi. 

(Aleschans,  2.=iG,  Jonck.,  Guill.  d'Or.) 

As  povres  hnnics  ert,  as  hauz  Je  fer  regnart. 
(Gars.,  Vie  de  S.  Tliom.,  Bichel.  13313,  f»  dt">.) 

Mut  reduta  le  rei  et  sua  fer  maniaient. 
(ID.,  ib.,  P  27  7°.) 

Et  s'avoit  bif lie  chiere  et  fire  eom  sengler. 

(Ckev.  au  cygne,  988,  ReilT.) 

Prophilias  fait  nng  fier  plaint, 
A  soy  meismes  se  complaint. 

(.Uhis.  ras.  St  Pélersbourg  51,  f»  .'i''.) 
N'osassent  sun  fer  cnmandemcnt 
En  note  manere  cuntredire. 

(Chardry,  Set  dormans,  78,  Koch.'i 
Chiere  li  list  molt  orgueilleuse, 
Orrible,  fire  et  desdaignense. 
(G.  OE  Comci,  Mir.  de  N.-D.,  ms.  Brux.,  fSf'.i 
Par  infer  cnertone  rivière. 
Cnkes  nuz  hom  ne  vit  tant  fiere, 
Ele  est  tote  de  plonc  fondu, 
(rie  Ste  Juliane,  ms.  Oxf.  Boill.,  Cinon  mise.  71. 
S"  -2  r».) 

Ki  trop  soi  fait  hanleigne  a  fere. 
(De  Slull.,  Brit.  Mus.  llar.  507,  f"  99''.) 

Li  antre  tuit  ont  dnel  si  fier 
Qae  bien  cuident  vif  enragier. 
(Rob.'de  Bi.ois.  Poés.,  Uichel.  21301,  p.  58T'.'> 
E   si  fust    molt    orgoylous,    hauteyn  el 
fer  {Foulq.  Fitz  Warin,  Nouv.  fr.  du  xiv" 
s.,  p.  69.) 

Geste  fere  e  dure  medlé  dura  tanqc  a 
seyr.  (Ib.,  p.  72.) 


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FIE 


FIE 


FIE 


Donqe  dit  un  des  plus  fers  hercliers  a 
Fo.ike.  (Tb.,  p.  86.) 

Comment  m'eslcs  si  dur  et  fier 
Qn'a  mort  me  mettez  sanz  raison  ? 
(;/»  Mir.  de  W-fl.,  de  l'empereris   de  Rorame,  Th. 
fr.  au  m.  û.,  p.  392.) 

Par  cas  de  feu  on  de  fortnne  fiere. 
(Marcial,  Louanges  de  Marie,  t°'6i  v">,  éd.  U92.) 

J'en  laisse  an  desespoir  ma  Tïe  abandonnée, 
Et  mandy  sans  cesser  ma  fiere  destinée. 

(Desport.,  Eleg.,  I,  xii,  Bibl.  ganl.; 
Je  TOUS  nommoy  cruelle,  Inexorable  et  fiere. 

(Id.,  ib.) 

—  11  s'employait  encore  pour  signifier 
l'excellence,  la  supériorité  en  telle  ou 
telle  chose,  et  était  souvent  synonyme 
de  grand  ou  de  fort  : 

La  dame  se  pasme  a  ce  mot 
Quant  son  signer  noramé  li  ot, 
Qu'il  esloit  mors  et  entières. 
Mais  li  abes  fa  moult  senes, 
Isneleraeot  l'a  relevée, 
Moult  durement  l'a  confortée, 
Mais  li  confors  li  fu  moult  fiers. 

(Perccval,  ms.  Mons,  pli,  Polvin.) 

Sa  biaulé  fu  entre  autres  fiere, 
Por  çou  l'avoie  forment  chiere. 
(Flaire  et  Btancefior,  1°  vers.,  24ol,  du  Méril.) 

Hautement  ha  parlé,  sei  dit  /!lc)rc  raison. 

{Parise,  H24,  A.  P.) 

Jonstise  tienent  grant  cl  fiere. 

(GuioT,  Bible,  1746,  Wolfart.) 

Si  te  dirai  fiere  merveille. 

(Rose,  2ii8,   Méon.) 

Tes  celliers  doit  eslre  contre  septentrion, 
froit  et  oscur,  et  loing  de  baing  et  d'es- 
table,  et  de  four  et  de  cisternes  viez,  et  de 
toutes  choses  qui  ont  fieres  odors.  (Brun. 
Lat.,  Très.,  p.  177,  Chabaille.) 

Balaine  sont  de  fiere  grandor.  (Id.j  ib., 
p.  183.) 

Fiere  chose  fut  a  voir  telle  aseecnblee, 
telle  noblesse  et  tel  peuple.  (Ol.  de  la 
Mahche,  Mém.,  \,  2o,  Micbaud.) 

—  Adv.,  fortement,  très  fort  : 
D'autre  part  veoit  çaus  gésir. 
L'un  delez  l'antre  fer  dormir. 

(Ren.,  20017,  Méon.) 

La  langue  moderne  n'a  gardé  qu'une 
acception  afifaiblie  de  ce  mot. 

Dans  le  Bourbonnais  il  signifie  élégant  ; 
dans  laLorraine  et  dans  laSuisse  romande, 
cant,  de  Fribourg,  il  a  le  sens  d'aigre, 
acide  :  voilà  des  pommes  bien  fières,  raisin 
fier,  vin  fier,  oseille ^ere. 

3.  FIER,  s.  m.,  sorte  de  raisins  appelés 
autrement  des  fumez  : 

Car  notez  que  c'est  viande  céleste,  man- 
ger a  desjeuner  raisins  avec  fouace  fraîche, 
mesmement  des  pineaulx,  des  fiers  deJ 
muscadeaulx,  de  la  bicane  et  des  foyrars. 
(Rabelais,  Gargantua,  thay.  25,  éd.  1342.) 

On  prononce  en  Anjou  fiez,  dit  Ménage 
(Dict.  étym.),  mais  on  dit  figers  en  Poitou  : 
ce  qui  me  fait  croire  que  ce  mot  de  fiers 
a  été  fait  de  ficarii,  et  qu'on  a  appelle 
ces  raisins  de  la  sorte,  à  cause  de  leur 
douceur,  qui  approche  de  celle  de  la 
ligue  :  et  ce  qui  me  confirme  dans 
cette  créance,  c'est  ce  que  dit  M.  Borel, 


qu'on  les  appelle  à  Montauban  dos  raisins 
goust  de  figue. 

Cf.  Fra. 

FiERAGE,  s.  m.,  fierté  : 

Et  li  quens  crie  as  armes  par  merTeillous  fierage. 
(Siège  de  Barbastre,  Richel.  24369,  f°  143  v°.) 

FIERAIN,  voir  Ferain. 

1.  FiERCE,  fierche,  fœrge,  firge,  s.  f.,  la 
seconde  pièce  des  échecs  ;  dame,  reine  : 

Li  cevalier  de  Gresse,  qui  se  voloit  haster. 

Le  paon  de  la  fier  g  e  a.  fait  avant  aler. ... 

Li  Baudrains  traist  sa  fierge  por  son  paon  sauver, 

E  celé  sou  aufin,  qui  cuida  conqnester 

La  firge  on  le  paon  ou  faire  reculer. 

(Rom.  dWlex.,  ms.  Oxf.  Bodl.  264,  f  128  v".) 

Adont  le  fist  eschek,  son  roy  flst  remuer, 
Et  Chariot  se  convry  de  fierge  pour  garder. 
Tant  menèrent  le  jeu,  si  cou  j'oy  compter, 
Que  Bandouinet  va  une  fierge  estorer. 
(Le  Livre  Oger  de  Dannemarehe,  Mort  Baudouinet, 
Brit.  .'*lus.,  Bibl.  du  Itoi,  n»^  io  et  vi.) 

La  graindre  joie  fu  la  tierce. 
De  çou  que  s'amie  fu  fierce 
Del  eskiekier  dont  il  fu  rois. 
(Chrest.,  Cliget,  Uiohel.  373,  f  272''.) 

Li  rois  iert  mates  par  la  fierche. 
(Gaot.  d'Asr.,  Eracl.,  ms.  Turin,  f"  13''.) 

Car  Deu  une  tel  fierce  ûst 
Qui  le  mata  et  desconfist. 
(G.  DE   CoiNci,  ilir.  de  N.-D.,  ms.  Brux  ,  f  2''.) 

Chevalier,  roc,  flerce,  ne  roi 
Nés  poon  n'i  voloit  laissier. 

(lb.,ib.,   Richel.  2163,  f"  4''.) 

Cassiel  flst  un  trait,  qui  se  vouloit  haster. 
Le  paon  de  la  fierche  a  fait  avant  aler. 

(Restor  du  Paon,  ms.  Rouen,  f  43  r".) 

Vsengrin  fu  du  jeu  apris  ; 
Del  paoonet  a  un  roc  pris  ; 
.Apres  le  roc  a  pris  la  fierce. 

(Ren.,  28949,  Méon.) 
Roz  et  ficrgcs  et  paonnes. 

(Rose,  6688,  Méon.) 
Quar  je  sni  mas  en  l'eschequier 
Dont  vous  estes  fierge  establie 
S'an  deschequier  n'ai  vostre  aie. 

(Sal.  d'am.,  Richel.  837,  f^  267.) 

Le  roy,  la  fierge  et  le  peon 
Saillent  un  point. 
(J.   Le  Fetre,  la  Vieille,  1.  I,  v.  1540,  Cocheris.) 

Roy,  roc.  chevalier  et  alphin, 
Fierge  et  peon,  tendans  aGn 
De  leurs  ennemis  desconOre. 

(Id.,  ib.,  1333.) 
Poon  fierce  sont  devenus. 
(Guerre  de  Metz,  st.  227=,  E.  de  Couteiller.) 

-  Fig.  : 

Dont  jura  li  boins  rois  le  siège 
Tant  qu'il  leur  aura  pris  sans  fierge. 

(MousK.,  Chron.,  19604,  Re.lV.) 

2.  FIERCE,  S.  f.,  fierté  : 
La  char  si  en  est  la  segonde, 
Qui  veult  estre  très  bien  nourrie. 
Ne  pensse  pas  estre  pourrie 
Si  tost  d'assez  comme  elle  sera, 
Ne  ne  scet  mie  quant  elle  fanldra. 
Et  pour  ce  se  tient  en  grant  fierce. 
Le  deable  si  en  est  la  tierce 
Qui  te  (empeste  le  plus  qu'il  penlt 
Et  a  mal  faire  tonsdiz  t'esmeut. 
(OiilLL.  DE  St  ANDRÉ,  Ic  Likirc  du  bon  Jehan, 

4199,  Cliarrière.) 

Cf.    riERESSE. 


FIERCHE,  voir  Fierce. 

FiERCiR  (se),  V.  réfl.,  devenir  violent  ; 

Lessent  aler  quarrians  des  serres 

Dont  le  grant  flo  d'eus  se  fiercisi 

Si  espes  que  l'air  en  nercist. 
(GuiART,  Roy.  lign-,  18533,  W.  et  D.) 

—  Se  fiercir  de,  se  vanter  de  : 

Cil  de  Havenquerque  est  en  l'antre  (eschiéle) 
Qui  de  Flamens  grever  se  fierce. 

(GciAîiT,  Roy.  lign.,  Richel,  3698,  P  ÎSS*".) 

FIERE,  voir  Fere. 
FiERÉ,  voir  Ferré. 

1.  FIEREMENT,  ferement,  ferment,  adv., 
d'une  manière  sauvage,  cruelle  : 

Faraud  kl  ferement  combati. 
(Conlin.  du  Brut  de  Wace,  Michel,  Chron.    nnglo- 
norm.,  I,  71.) 

Et  si  voit  on  le  sanglier  prendre 

Aux  lévriers  et  soy  delfendre 

Des  lévriers  qui  l'approchent  ferment. 

(Modus.  F  112  V»,  Blaze.) 

—  Souvent  il  n'exprime  qu'une  idée 
superlative  : 

Sa  char  (du  paon)  est  dure  fièrement. 
(Brun.  Lat.,  Très.,  p.  220,  Chabaille.) 

Et  sor  ce  te  convient  fièrement  garder 
que  tu  ne  laisses  a  ramentevoir  nule  gêne- 
rai chose  qui  te  soit  profitahle.  (Id.,  ib., 
p.  52d.) 

Dit  TuUes  que  il  trova  en  philosophie 
meins  enseignemens,  mais  il  laissa  ceus 
qui  n'estoient  si  fièrement  besoignahles  a 
bien  parler  comme  cil  qui  ci  sont.  (Id.,  ib., 
p.  527.) 

H.-Norm.,  vallée  d'Yèreset  Suisse  rom., 
fièremonl,  extrêmement  :  «  C'est  fièrement 
bon,  fièrement  beau  ». 

2.  FIEREMENT,   VOir  FERREMENT. 

FIERESSE,  S.  f.,  férocité,  humeur  sau- 
vage, fierté  hautaine  : 

Et  dépose  toute  fieresse.  (Brun.  Lat., 
Très.,  p.  253,  var.,  Chabaille.) 

1.  FiERET,  fyerect,  ferel,  adj.,  dim.  de 
fier  : 

Sachics  que  moult  le  trouvai 
Douce  a  lacointier  ; 
D'acoler  et  de  baisier 
Ne  fu  pas  fierete. 
(..  Erars,  Chans.,  Val.   Chr.  1490,  P  112  v»  ; 

Bartsch,  Rom.  et  pasl.,  111,  23,  47.) 
Si  a  dit  en  riant  :  Damoisele  fierete, 
D'amonr  loer  vous  voi  .1.  petit  trop  asprete. 

(Famel.  Richel.  146,  f  33'.) 

En  alleure  (elles  estoient)  ung  peu  en- 
tières et  fyerectes.  (D'Auton,  Chron., 
Richel.  5082,  f  106  vo.) 

Fieret,  feroculus.  (R.  Est.,  Pet.  DirJ.  fr.' 
lat.) 

2.  FIERET,  voir  Feret. 
FIERETE,  voir  Ferreté. 

FiERETTEMENT,  adv.,  uii  pcu  fière- 
ment : 

Fierettetnent,  somewhat  hautily,  inso- 
lently,  arrogantly,  a  little  fiercely,  savagely, 
cruelly.  (Cotghave,  éd.  1611.) 

FiEREUR,  voir  Ferreor. 


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FiERFETE,    fierfietc ,  s.    f. ,    nouvelle 
lune  : 
Neomenia,  ^er^pte.  {Gloss.de  Conches.) 

'  Ne(c)omenia,  fierfete.   {Gloss.   lat.-galL, 
Richel.  1.  7692.) 

FIERFIETE,  VOif  FlERFETE. 
FIERGE,  voir  FlERCE. 

FiERGES,  voir  Ferges. 

FiERiOEL,  voir  Ferrieul, 

FiERiEui-.,  voir  Ferrieul. 

FiERLOiER,  voir  Ferlier. 

FiBROEL,  voir  Ferriedl. 

FiERON,  voir  Ferron. 

FiEROR,  fierror,  -  our,  firour,  s.  f., 
humeur  flère  et  sauvage,  fierté,  orgueil, 
emportement  de  colère  hautaine  : 

Fromons  nos  a  assis  par  sa  fteror. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  F  IbS''.) 

Par  moalt  rute  fierror. 
(Bat.  d'Atesch.,  Richel.  2494,  t"  1  t".) 
Contre  roy  Lacquabiel  qni  tant  ot  de  firour. 
(Chev.  au  cygne,  13.'164,  ReilT.) 

En  Jherusalem  sont  en  joie  et  en  donçour, 
Atendant  le  sondant  qui  tant  ot  de  fieroiir. 

(Ih.,  20IS6.) 

Et  fiert  l'espie  Kalles  par  si  raiste  lieronr. 
(Maugis  i'Aigrem.,  ms.  Mnntp.  H  247,  f  164'.) 

Ulenques  jonstent  li  nouvel  jouslaor  ; 
("hascun  li  lance  son  espié  par  fierour. 
(Auhery  te  Bourgoing,  p.  34,  Tarbé.) 

Si  s'entrefîerent  par  iror. 
Les  armes  sentent  la  fîeror. 
Devant  lor  fers  n'orent  daree. 

(.ilhis,  Richel.  3"o,  f  146°.  I 
On  qne  il  voit  son  fil,  si  li  dit  par  fieror. 

(Gui  de  Bourg.,  -'61!),  A.  P.) 
Et  li  gaians,  par  sa  fierour. 
Venus  est  a  lui  par  aval. 

(MoDSK.,  Chron.,  S843,  Reiff.) 
Par  grant  fierour. 

(Id.,  a.,  24826.) 
Trop  sont  Romain  de  grant  fieror 
Pour  amour  de  cel  mireor. 

(Sept  Sages,  4004,  Keller.) 

Quant  il  met  son  cors  en  péril  par  ire 
ou  par  fierrour.  (Brun.  Lat.,  Très.,  p.  281, 
var.,  Chabaille.) 

FiEROT,  adj.,  un  peu  fier  : 

Licisque  qui  estoil  femme  d'aage  el  un 
peu  fierotte.  (Ant.  le  Macon,  Decameron, 
m,  191,  Uillaye.) 

Cet  adj.  qui  s'écrit  peu  se  dit  assez  sou- 
vent ;  il  est  particulièrement  en  usage 
dans  la  Normandie,  vallée  d'Yêres. 

FIERROR,  voir  Fieror. 
FiERTAGE,  S.  m.,  fierté  : 
Ja  parlera  orgueil  et  tel  fiertage. 
(Herb.  Leduc,  Foulq.   de  Candie,   Itichel.  2SS18, 
J»  138  r».) 

Par  çoe  mnstrat  nnkore  hui  vers  ens  grant  fier- 
[tage. 
I  Horn,  3238,  Michel.) 

FIERTE,  voir  FlERTRE. 


1.  FIERTÉ,  /ïr(«,   (erled,  frété,  s.  f.,  au- 
dace, violence  ; 

Envie  del  bien  faire  et  frètes  m'en  enpienl. 

(Boum.  d'Ali.r.,  f  27»,  Michelant.) 
Or  a  Girart  molt  de  sa  volantes  : 
Des  or  coramance  a  monstrer  ses  fiertés. 

(Girard  de  Viane.  p.  46,  Tarbé.) 
Devant  lui  a  veu  son  damoisel  ester. 
Qui  ancores  tenoit  son  contel  acéré  ; 
Des  poinz  li  a  onté  li  dux  por  grant  firi/' 
Et  par  .1.  soûl  petit  qn'i  ne  l'an  a  tué. 
(Flooranl.  81,  A.  P.) 

Kar  hnm  trove  ranlt  poi  de  bels  senz  ferled. 

(Horn,   399,  Michel.) 

Kar  l'en  trova  mut  poi  de  si  beaus  sanz  fierté. 
(Ib.,    var.) 

2.  FIERTÉ,  voir  Frété. 

FiERTELE,    S.  f.,    dimin.    de  '  perlrt,  \ 

châsse  :  : 

Une  fierlele   plaine    de    reliques.  (1362, 

Inv.  du  très,  de  Fécamp,  Arch.  Seine-Inf.)  i 

FiEHTisE,  S.  f.,  vaillance,  ardeur  : 

Adont  vint  le  fliz  an  Soudan 
Qui  grant  fierlise  démena. 

(GoiART,   Boij.  li'jn.,   10135,  W.  et  0.) 
Entour  lequiel  grant  flo  se  cabre  ; 

De  Pnillois,  de  cens  de  Calabre, 
Qui  demainent  bêle  fiertise. 

(Id.,  il).,  10803.) 

Morv.,  fiartise,  fierté.  Nivernais,  fierlise: 
«  La  fierlise  ne  vaut  rien.  » 

FiERToiER  (se),  V.  réfl.,  avoir  une  con- 
tenance flère  : 

Et  pense  a  li  meisme,  quant  courage  li  moie, 
Se  chascune  iert  a  terre  gesant  en  la  ramoie, 
.V  la  tigre  nniroit,  qui  si  fort  se  fierloie, 
Et  aideroit  a  l'antre,  qni  pour  li  s'afebloie. 

(Doon  de  Maience,  lo"8,  A.   P.) 

!      FiERTON,  voir  Ferton. 

FiERTONNEUR,  voir  Fertoxneur. 

FlERTRE,  fierté,  fertre,  flellre,  fletre,  s 
f.,  châsse,  reliquaire  : 

Lireis  fait  faire    fiertre,  nnkes  pins  sains  ne  fui. 
(Charlemagne,    198,  Koschwitz.)  Michel,  fertere 

Ces  fieltres  portent  cil  moigne  revestnt. 

(Rmmr-,  Ogier,  12972,  Barrois.) 

Les  orneraenz  e  le  trésor, 

Fielires  d'argent  e  vaissels  d'or. 
(G.  DE  Saint-Pami,    Mont    S.    Michel,   270S,  Mi- 
chel.) 

Oesfertres  coverz   de  ilanmaires. 
(Anc.ier,  Vie  de  saint  Greg.,  1297,    l'aul  Moyer.; 

Apres  sa  mort  fn  sains  et  en  fertre  levés. 

(Fierabras.  1830,  A.  P.) 

Je  batrai  tant  saint  Pierre,  qui  la  gist. 
Que  de  sa  fiertre  fera  tôt  l'or  cair. 

(lluon  de  Bord.,  1413,  A.  P.) 

Les  .111.  cors  sains  Dst  on  en  .ni.  fieirea  lever, 
Toutes  d'or  et  d'argent  richement  atonrner. 
(Le  dit  du  Buef,  .lub.,  Nouv.  Bec,  I,  72.) 
Fiertres  et  enceasiers  i  ot  d'or  et  d'argent. 
(Berlc,  3266,  Scheler.) 
Fu  mis  en  sepouture...  près  des  fiertres 
des  martyrs.  (Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste- 
Gen.,  f»  941.)  P.  Paris,  fiertés. 

Les  cors  saint    Aubin    et   saint  Luzin... 
remistrent  en  leur  fiertres.  [Ib.,  f"  194''.) 

Est-il  sains  ?  —  Nenil.    On    le   meteroit 
en  fiertre.  {liiote  del  monde,  p.  2,  Michel.) 


Les  noirs  moynes  le  m'eussent   toleyt   (le   cheval) 
Pnr  mettre  en  fertre,  come  s'en  serreit, 
Aux!  corne  antres  seintz  cors  sunt. 

(Du  Jongleur  d'Eli/,  p.  32,  Michel.) 

Mais  les  reliques  n'aiment  gneres. 
Les  fiertés  et  les  sainctnaires. 
(J.  LSFEMîE.   Valheolus,  Pocs.  fr.  des  xv'  et 
XVI»  s.,  XII,  1.) 

Pur  fer  un  novel  fertre  u  le  cor  seynt 
deust  reposer.  (Ctiron.  d'Angl.,  ms.  Bar- 
berini,  f"  31  r".) 

Li  abbes  de  Hanon  et  li  monne  avoient 
amené  lor  fietre  et  lors  jeuiauls  et  les  re- 
liques a  sauveté  en  la  ville  de  Valen- 
chiennes.  (Faoïss.,  Chron.,  II,  234,  Luce, 
ms.  Rome,  f»  64.) 

Et  en  fletre  mis  et  posé. 
(Chron.  de  l'Abb.  de  Floreffe,  268,  Mon.  pour 
serv.  à  l'hist.  de  Belg.,  t.  VIII.) 

Dedans  la  fietre  de  sa  mère.  (Fossetier, 
Cron.  Marg.,  ms.  Brux.  lOSU,  VI,  i,  16.) 

Dedens  les  fiertres  du  cuer  des  reli- 
gieuses, (xv  s.,  Cart.  de  Flines,  p.  914, 
Hautcœur.) 

Les  fiertés  du  temple  s'estoient  ouv  ertes. 
(BoccACE  ,  Nobles  malheureux ,  IV  ,  16j 
f"  lOSr",  éd.  1513.) 

Devant  raarchoit  en  hanlle  préférence 
Tout  le  clergé  portant  croix  et  bannières. 
Fiertés,  corps  saincts,  reliques  d'excellence. 
(J.   Marot,   Voy.  de   Yenise,    La  prinse  du  Chas- 
teau  de  Pcsqnierc,  éd.  1532.) 

—  Chaire  à  prêcher  : 

Vous  seres  mont  boins  amparllers 
Pour  parolles  monstrer  en  court  ; 
Vo  mot  sont  atai?nant  et  court, 
Et  se  vous   .1.  fieltre  enssies 
Mont  bien  sermonner  senssies, 
(.1.  DE  Co.\-DF.,  DU  du  lévrier,  326,  Scheler.) 

Ce  mot  n'était  pas  encore  tout  à  fait 
sorti  de  l'usage  au  dix-septième  siècle.  On 
lit  dans  le  Dict.  fr.-all.-lat.  de  Duez  : 

Fierté,  une  caisse  ou  chasse  de  reliques 
à  porter  en  procession  sur  les  espaules 
estant  mise  sur  deux  brancards,  ou  une 
bière  à  porter  des  reliques  en  procession. 

Fnretière  l'enregistre  comme  un 
vieux  terme.  «  U  n'est  plus  en  usage,  dit- 
il,  qu'en  Normandie,  en  parlant  de  la 
fierté  de  St  Romain,  archevêque  de  Rouen, 
en  faveur  duquel  on  accorde  grâce  à  un 
criminel  le  jour  qu'on  porte  sa  chasse  par 
la  ville  :  et  on  dit  par  reproche  à  un 
homme  qu'il  a  levé  la  fierté,  pour  dire 
qu'il  a  fait  quelque  crime  qui  avoit  mé- 
rité la  mort.  » 

11  s'est  conservé  dans  le  patois  rouchi 
et  dans  le  patois  normand.  Suivant  Le 
Héricher,  fierté,  pour  châsse,  se  dit  à  Vil- 
ledieu. 

FiERVESTiR,  voir  Fervestir. 

FIESBLESSE,  VOir  FOIBLECE. 

FiEssÉ,  part,  passé,  affaissé  : 

Le  rei  unt  apelé  veillart  e  chann, 
Kar  Phelippes  ert  dune  fiesses  et  dechan. 
(Tu.  DE  Kent,  Geste  d'Alis.,  Richel.  24364, 
f  3  v°.) 

FiESTE,  voir  Feste. 
FiESTEUS,  voir  Festeus. 


790 


FIE 


FIG 


FI  G 


FIESTIER,  voir   FESTIIîn. 

FiESTiR,  voir  Festir. 

FiETE,  S.  f.,  oiilil  de  tonnelier  ; 

Un  des  otilz  que  ledit  tonnelier  portoit 
nommé  dund  ou  fiete.  (1386,  Arch.  JJ  129, 
pièce  187.) 

FiETisuRE,  roir  Festisseube. 

FIETRE,  voir  FlERTBE. 

FiEUCHON,  s.  m.,  petit  enfant  : 

Le  commère  JordaÏQ  a  celle  demandoît 
Son  petichoti  por  baignier,  et  celle  li  bailloil. 
(Hisl.  de  Ger.  de  Blav.,  Ars.  3141,  f"  227  r".) 

Que  a  produit  ceste  Marie  1  Qvioy  ? 
certes,  un  enfanchon,  un  petit  fieuchon 
nouveau  né.  conçu  du  Saint  Esprit  et  ma- 
gnifisé  en  grâce.  '(*»•'  Chastellain,  Entrée 
du  roy  Loys  en  nouveau  règne,  vu,  16, 
Kervyn.) 

FIEUFALj  voir  FiF.FFAL. 

FIEUFEMENT,  VOir  FlEFFEMENT. 

FIEUFER,  voir  FlEFFER 

FIEUFERME,  VOir  FlEFFERME. 

FIEUFFEMENT,  voir  FlBFFEMENT. 

FIEUFFER,  voir  FlEFFER. 

FIEITFFERME,  VOIT  FlEFFERME. 

FIEUFFERMIER,  VOir  FlEFFERMIER. 

FiEUL,  S.  m.,  terme  de  tisserand  : 

Teliers  ne  porront  faire  palios  que  on 
n'y  mette  deux  fieux  ou  ros.  {Stal.  de 
Noyon,  ras.  Noyon.) 

Qui  laira  six  fieux  wastes  en  une  lisière, 
il  le  amandera  de  .v.  s.  pour  chascune 
fois.  (Ib.) 

Gestes  pour  les  fieulz.  (1S96,  La  Bassée, 
ap.  La  Fons,  Gloss.  ms.,  ISibl.  Amiens.) 

FIEULE,  fieille,  s.  f.  ? 

De  gueules  a  trois  quintes  fieules  d'er- 
mine.  {Armor.  de  Fr.  de  la  fin  du  xiv'  $., 
Cab.  hist.,  VI,  37.) 

De  gueules  a  trois  quintes  fieilles  d'er- 
mine  a  un  lambel  d'azur.  {Ib-,  p.  39.) 

FIEULMENT,  voir  FrEPFEMENT. 

FiEUREUs,  voir  Ferbo?. 

FiEus,  fieuT,  /"(/««j;,  adj.,  qui  estattaqtié 
du  fi  : 

l.ors  dieat  il  qa'il  est  tîsiqnes, 

Oo  enfonduz  ou  ydropiqoes, 

Melaacoliens  ou  ficus. 

On  corpens  ou  palazinens- 

(GciOT.  Bible,  2570,  Wolfarl.) 
Et  aussi  que  les  grosses  bestes  fyeuses 
ou  malades,  ne  truyes  se  elles  ne  sont 
prains,  ou  senees,  ne  seront  tuées  ne  ven- 
dues. {1389,  Arrêt  d'homolog.  sur  la  pol.des 
vivres,  Arch.  admin.  de  Reims,  t.  III, 
p.  721,  Doc.  inéd.) 

Jasoil ce  que  ledit  buef  nefustpas^eM».... 
par  leur  rapport  et  relation  fu  ledit  buef 
condempné  a  enfouir.  (1396,  Arcli.  JJ  151, 
pièce  78.) 

Cat  fieuses  grans  et  meselles 
(;arit. 
(La  Vie  mom.  S.  Fiirre,  .lui)..  Mijsl.,  I,  3-i',i.) 
Ne  pourront  les  bouchers  tuer  uy  vendre 


beste  fieuse  ou  sans  loy.  (Stal.  de  Noyon, 
ms.  Noyon.)  "  • 

—  Fig.  : 

Cist  argument  est  trop  fteus  / 
Il  ne  vaut  pas  un  coûte!  troine  : 
la  robe  ne  fait  pas  le  moine. 

(Rose,  11092,  Méon.) 
Mais  c'est  religion  fteiise. 
En  ce  n'est  point  religieuse. 
(.1.  Lefevre,  la  Vieille,  1.  I,  v.  i23,  Cocheris.l 

FiEUTABi.E,  voir  Feutabi.e. 

FiEiiTÉ,  voir  Feelté. 

FIEUVER,  voir  FlEFFER. 

FiEiîz,  cas  snj.,  voir  Feel. 
fievable,  voir  Fieffable. 
FiEVAGE,  voir  Fieffage. 
fieval,  voir  FreFFAL. 

FIEV.\NCE,   voir  FlEFFANCE 
FIEVEMENT,  voir  FlEFFEMÏNT. 
FIEVER,  voir  FlEFFER. 
FIEVET,  voir  FlF.FFET. 

FIEVRE,  voir  Fevre. 

FiEVRETTE,  fiebvrette,  s.  f . ,  petite  fièvre  : 

Fiebvre.  Le  dim.  fiebvrelle.  (La  Porte, 
Epilhetes,  p.  175,  éd.  1580.) 

FiEVRiER,  V.  n.,  avoir  la  fièvre  : 

Une  d'eles...  comenzat  a  février  et  deve- 
nir forment  an^oissouse.  {Dial.  SI  Greg., 
p.  18,  Focrster.) 

FIEZER,   voir  FlEFFEB. 

FiFFiER,  S.  m.,  fifre  : 

Fiffiers  et  tambours.  (1574,  Lille,  ap.  La 
Fons,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

FIFFRE,  voir  ClFFRE. 

FiFi,  s.  m.,  vidangeur  : 

L'estat  des  vuidangeurs  appelez  maistres 
fi/i.  {Ord.  de  1350,  ap.  Larchev,  DM.  hist. 
d'argot,  9' éd.,  p.  173.) 

Argot,  fifi,  vidangeur. 

FiFRER,  phifrer,  v.  n.,  jouer  du  fifre  : 

Phifrez,  soufflez,  frapcz  labours, 
(llilo,  Chans.  sur  la  bal.  de  itarign.,  Ler.  de 
Lincy,  Rec.  de  cit.  hist.,  II,  65.) 

Ce  mot  a  étéencore  employé  par  Scarron 
au  sens  actif  d'accompagner  avec  le  fifre  : 

La  puerre  élant  sonnée 
l'-t  fffrée  ot  tambourinée. 

{Virn.  Iravesli,  vm.) 

FIGE,  s.  f.,  fui,  assurance  : 

A  tous  eu  faic  le  /i'je  que  nuls  puist  perchevoii 
Que  je  ne  soye  prais  de  tous  boins  rechevoir. 
(Cilles  li  Muisis,  /i  Compl.  des  Compagnons,  11, 
263,  Kervyn.) 

FIGÉ,  S.  m.,  lait  caillé  : 

Galerau  des  Nappes,  qurfait  le  figé  leroy, 
prendra  par  jour  une  pro vende  et  .vi.  den. 
pour  son  cheval.  {Ord.  de  l'Hôtel  en  1283, 
Keg.  de  la  Ch.  des  comptes,  ap.  Ste- 
l'alaye,  éd.  Favrc.) 


PIGMENT,  voir  FlMENT. 

FiGNAGE,  -  aige,  voir  Finage. 

FIGNET,  voir  FlNET. 

FiGON,  S.  m.,  mangeur  de  figue?  : 

Un   figon  mangeur   de    figues,   comme 

estoit    Platon.  (Amyot,    Propos    de    table 

IV,  4.) 

FiGUERAiE,  figueraye,  s.  f.,  lieu  planté 
de  figuiers  : 
Figueraye.  (Oudin,  ap.  Ste-Pa!) 

FiGUERiE,  s.  f.,  lieu  planté  de  figuiers  : 

Ficetum,  figuerie.  (Gl.  lat.-gall..Kiche].\. 
7692.) 

riGUETTE,  s.  f.,  petite  figue  : 

De  petites  pguelles. 
(RoNs.,  Fragm.  de  la  eom.  i 


'  PMus,  I,  Bibl.  K\r.) 

FiGUEUS,  adj.,  qui  provient  de  la  ma- 
ladie nommée  fi  : 

On  frotte  d'icelle  les  excroissances 
/îgueuses  et  durillons.  (Du  PrNET,  Dioscoride, 
1,145,  éd.  1605.) 

Cf.  FlEUS. 

FiGuiERE,  s.  f.,  figuier  : 

Afin  qu'ilz  ne  soyent  semblables  a  la 
figniere  infructueuse.  (J.  Godi-ain,  nation., 
Ricliel.  437,  f  374  v».) 

FiGURAL,  -  et,  adj.,  figuratif  ; 

Les  autres  (choses)  qui  sont  par  figurai 
mistere  signifient  autrement  qu'il  ne 
sonnent  en  escript.  (J.  Goulaix,  Ration., 
Richel.437,  f"  5>'.) 

Il  convient  que  la  manière  de  procéder 
en  ceste  œuvre  soit  grosse  et  figurele. 
(H.DK  Granchi,  Trad.  du  Gouv.  des  Princes 
de  Gilles  Colonne,  Ars.  5062,  f  2  v».) 

Selon  l'exposicion  mistique  et  figiirale. 
(Gbrson,  Thèse  de  Bourret,  p.  168.) 

La  seconde  raison  estoit  figurale.  (Fos- 
sETlER,  Cron.  Marg.,  ms.  Brux.,  I,  f"  65 r».) 

L'explanation  figurale  de  la  loy.  (C.  de 
Seyssel,  Hist.  écoles.,  II,  18,  éd.  1567.) 

FiGURALMENT,  -  alemcnt,  -elment,-  élé- 
ment, -  aulment,  -  aument,  adv.,  figuré- 
ment  : 

Vos  meismes  porrez  comprendre  et  fi^u,- 
relment  tut  ce  entendre.  {Secr.  d^Arist., 
Richel.  571,  f»  123  v».) 

En  monstrer  la  vérité  figuraumenl. 
(Oresme,  Eth.,  Prol.,  éd.  1488.) 

Grossement,  sans  grant  similitude,  et  fi- 
guralement.  (lD.,t6.,  1°  2=.) 

Monstrer  figuratment  et  vraysemblable- 
ment.  (Id.,  ib.,  Richel.  204,  f>  350=.) 

Figuralment.  (Ib.) 

Les   faiz  singuliers  qui  sont  matière  de 
ceste    euvre    il    doit    entendre    par    gros 
exemple  et  figurelement.  (H.  de  Granchi, 
Trad.  du  Gouv.  des  Princes  de  Gilles  Co- 
lonne, Ars.  5062,  f»  2  r°.) 
Car  la  manière  du  prodnyre 
Ne  se  peust  monstrer  ne  déduire 
Par  effect,  si  non  seulement . 
Grossement  et  figuratilmenl. 

(Gbebax.  ilisl.  de  h  Pass.,  U3,  G.  Paris."! 

FiouuAMMENT,  adj.,  flgurémeut : 


FIL 


FIL 


FIL 


791 


Et  pour  ce  dit  la  chambrière  que  ardant 
désir  et  bonne  espérance  sa  suer  avoyent 
longuement  désiré  que  par  tout  le  monde 
et  par  especial  en  la  crestienté  de  l'ame  se 
forgassent  bons  besans  en  l'évangile  jigu- 
ramment  recites  pour  ce  faire  comme  dit 
est  en  cestui  songe.  (Maiz.,  Songe  du  viel 
pel.,  II,  34,  Ars.  2683.) 

FIGURATIF,  adj.,  figuré: 

Tropicus,  figuraliz.  (Gloss.  de  Salins.) 

FIGURATION,  -  cion,  S.  f.,  ligure: 

Il  vil  le  figiiracion 
De  sa  dame  en  l'iauwe  courant 
Si  elle  l'aloit  aproçant. 
{Jeh.  de  le  Mote,  li  Heifrel  Guill-,  iiil,  Scheler.  I 

FIGURAUMENT,  Vuir  FiGUKALMENT. 

FIGURE,  S.  f.,  personnage,  personne  : 

Ensi  parloll  ce!e  ligure. 
(Jeu.  de  i.e  Mote,  Il  hri/rel  Guill.,  2660,  Scheler.) 

Toute  (Evre  acijuise  et  de  nature 
Veaoit  de  se  geute  ligure. 

(iD.,  ib.,  1391.) 
Li  caens  Thiry  de  Gueldre,  le  traître  figure. 
(Jeh-  des  Preis,  Geste  de  Liège,  II,  427,  Scheler, 
Gloss.  phi  loi.) 

Contre  Jehan  de  Pont,  le  œalvatse  figure. 
(iD.,  il/.,  11,  9413.) 

—  En  fujure,  en  face,  en  présence  : 

II  m'avoit  adies  en  figure. 
Par  rai  ouvroit  en  tous  ses  cas. 
(.Ieh.  de  le  Mote,  li  Regret  Guill.,  -illSl,  Scheler.) 

PIGUREL,  voir   FiGURAL. 

FIGURELMENT,  VOir  FiGURALMENT. 

FIGURER,  V.  a.,  créer,  façonner  : 
.\ïe,  qui  des  mains  Dien  fu  faite  et  figurée. 
iG.  deCoinci,  Sal.  N.-D.,  ms.  Soiss.,  f»  239^.) 

—  Figuré,  part,  passé,  bien  dessiné, 
bien  taillé,  bien  fait  : 

Clar  ah  lo  volt,  beyn  fgurad. 
(Alb.  de   Besani;on,  Ate.r.,   66,    P.   Meyer,    Rec, 
p.  283.) 

Auhcris  est  si  biaus  et  figures 
N'a  pins  bel  home  en  .xun.  cites 

Uuieri,  p.  6:i,  Tobler.) 
Udg  visaige  fres,  figuré. 
Riant,  plain  de  gayelè  de  •  uear. 
iCoQDiLLART,  les  nouv.  Droitz,   \"  pari.,  de  Pre- 
samplioDibus,  I,  97,  Bibl.  elz.) 

—  Sur  lequel  des  ligures  sont  em- 
preintes : 

Cuirs  figures,  et  tapis  vellutes.  (Chron. 
du  bon  due  Loys  de  Bourbon,  p.  Ul,  Cha- 
zaud.) 

FiGUREUR,  S.  m.,  celui  qui  façonne  : 
Fictor,  flgureur,  composeur  ou  orneur. 
(Gloss.  de  Salins.) 

1.  FIL,  s.  m.,  le  courant  de  l'eau  : 

Desi  a   Loire  l'an  on  meneit  ansi, 
An  .11.  batiaus  en  ont  les  princes  mis  ; 
Outre  les  passent  de  l'aulro  pairt  le  /;/. 
{Les  Lok.,  fragra.  Chnlons,  y.  12,  Bonnardot.) 

—  Fil  a  fit,  en  formant  un  filet  con- 
tinu : 

De  ses  béas  oilz  commença  a  plorer, 
L'eve  l'en  cole  fit  a  fil  sor  lou  nez 
{Le  Charroi  de  Nistues,  Richel,  LUS,  f»  90.) 


Les  larmes  li  degotent  fil  a  fil  sor  le  nés. 
yamis.  d'knl.,  V,  -418,  P.  Paris.) 

—  A  fil,  dans  le  même  sens  : 

Quatre  moyeux  d'oeufs  batus  avec  vip 
blanc,  et  versez  a  fil  eu  vostre  eaue.  (Mé- 
nagier,  II,  5,  Bibliopb.  fr.) 

—  D'un  fil,  d'une  manière  continue  ; 
Sa   carrière   se  passe  d'un  fil  et   d'une 

suite  sans  interruption.  (Mont.,  £ss.,  1,40, 
éd.  1802.) 

—  De  fil  en  lice,  d'un  bout  à  l'autre  : 

Il  ert  consaus  de  tôle  Crice, 
Car  il  savoit  Je  fil  eu  lice 
Quanque  prodom  avoit  mestier 
A  pais  faire  et  a  guerroier. 

{Purlon.,  21",  Crapelel.) 

2.  FIL,  voir  Fi. 

FILAGHERIE,  VOif  FiLASSERIE. 
FIL.ADIERE,  VOir  FlLLADlERE. 

FILAGE,  S.  m.,  fil  : 

La  chemise  11  ront  qui  fa  de  fort  flluge. 
(De  Gttulier  d'Aupais,  Richel.  837,  f  344'.) 

FiLAGO,  S.  f.,  herbe  médicinale  de  la 
tribu  des  tubuliflores  : 

Prenes  une  berbe  qui  est  appellee  ver- 
meilleuse,  et  en  médecine  filago,  et  croisl 
en  ces  vieilles  gachieres,  et  croist  près  de 
la  terre,  et  est  chanue  et  crespe  de  fueiUes. 
(Modus  et  Racio,  1"  i32'',  ap.  Ste-Pal.) 

FiLAiLLE,  s.  f.,  paquet  de  lil  : 
Ne  doivent  laissier  passer  aucune  filaille 
de  laine  ;  et  ou  cas  que  aucuns  antreprandra 
a  passer  les  marchandises  dessusdites, 
telles  marchandises  doivent  estre  retour- 
nées au  roy.  (1333,  Ord-,  xii,  1.3o.) 

FILAIZ,  voir  FiLEis. 

FiLANCHE,  fiUange,  s.  f.,  sorte  de  lilet: 
Les  dessuz  nommez  estoient  alez  es  dites 

rivières   pescher   au    feu    et   a   filanches. 

(1403,  Arch.  JJ  158,  pièce  233.) 

—  Objet  nié  : 

Fardeau  defillange.  (Mai  1573,  Arr.  impr., 
Orl.,  Gibier,  .Mantellier,  Mardi,  fréq.,  111, 
198.) 

Bourg.,  Yonne,  filange,  fillange,firlanche, 
chapelet,  guirlande.  Bourbonnais,  fia- 
lanche,  lilet  à  laine. 

FiLANDERiE,  S.  f.,  actiou  de  liler  : 
Ceul.x  qui  se  vouldroient   employer  à  la 
dicte  filanderie.(l60i.  Conseil  du  commerce. 
Doc.    hist.   inédits,  IV,  274,  ChampoUiou- 
Figeac.) 

FILANDIER,   VOif  FlLANURlER. 
FILANDRE,  fill.,'S.   {.,  Dlet  : 

Le  suppliant  apperceut  en  l'estang  une 
filandre  ou  tilez  a  pescbier  et  a  prendre 
poisson.  (1392,  Arch.  JJ- 142,  pièce  301.) 

—  Objet  lUé  : 

Quatre  livres  de  fillandre.  (Mai  1()28, 
Extrait  du  compte  rendu  du  recev.  gén., 
Arch.  mun.  Orléans.) 

FILANDRE,  adj  ,  qui  a  des  lilaiidres  : 
Les  feuilles  peu  humides,  filandrees  de- 


dans  comme   de  petits  nerfs.    (Lieballt, 
Maison  rust.,  n,  46,  p.  218,  éd.  lGo8.) 

FiL.\NDUiER,  filaudier,  fill.,  fel.,  s.  m., 
filandriere,  filandiere,  i.  f.,  fileur,  lileuse: 

(iirars  li  felandrier.  (1340,  Tr.  entre  H. 
de  Montfaucon  et  la  bourg,  de  Montbeliard, 
Arch.  K  2224.) 

L'ayneeche  au  fitlandrier.  [Terrier  de  la 
poterie  S.  Matthieu,  f»  74  r»,   Arch.  Eure.) 

Filandriers  el  filandrieres.  (IZiO.  Règleui. 
addit.  sur  le  Chatelet,  C.  L.,  ii,  567.) 

Estienne  le  filandrier.  (1328,  Compte  de 
Odart  de  Laignij,  Arch.  Klv  3%  f"  32  v.) 

Par  l'accort  des  filandriers  éI  filandrieres 
de  la  ville  de  Paris.  (1349,  Ord.,  xri,  567.) 
L'héros  Tyrinlhien  qny,  d'un  bras  vii^'oureui, 
Defeit  et  surmonla  tant  de  monstres  affreux. 
Puis  dompta  de  Plulon  la  puissance  infernalle, 
S'est  rangé  fillandier  a  la  trame  d'Omphalîe. 
(Le  Dang.  de  Mariage,  Poés.  fr.  des  xv°  et  xvi°  s., 

III,  73.) 

L'aragne  fliandiere. 
tP.  de  Bu.icH,  Poem.,  V  122  r",  éd.  loTS.) 

—  Adj.,  qui  sert  à  Dler  : 

...  Les  queuoilles  filandiercs. 
(A.  Jamïk,  (Euv.  poel.,  V  .'38  ï",  éd.  1379  ; 
La  main  filandiere, 
(Uo.NS.,  Sonu.  pour  Hélène,  II,  lxxmi,  Bibl.  elz.) 

La  langue  moderiu'  a  gardé  le  féminin 
fdandiere. 

FiLAKDEAU,  fill.,  S.  Ui.,  jeune  brochet, 
broche ton  : 

Un  bon  cheveneau,  des  barbillous,  filUn- 
deau  et  autre  menu  poisson.  (1392,  .\rch. 
JJ  143,  pièce  238.) 

FILARESSE,  VOlf  FiLERESSE. 

FILASSE,  S.  f.,  action  de  Hier  : 

Instruments  pour  la  filasse.  (La  Boet., 
Mesn.  de  Xenoph.,  Feugèie.) 

FILASSERIE,  filaclicrie,  fiUacherie,  s.  f., 
métier  des  lileurs  : 

Mestier  de  fiUacherie.  (1390,  Règlem. 
pour  le  mest.  des  filassiers  de  Ruiien,  Ord., 
VII,  356.)  Plus  lom  :  filacherie. 

FiLAssiER,  -  cier,  -  cher,  fill.,  s.  ni., 
lileur: 

Fillassier.  (1310,  Compiègne,  ap.  La 
Fous,  Gloss.  ms.,  Bibl.  Amiens.) 

—  Filassiere,  s.  f.,  lileuse  : 

Fut  fillaciere  et  cordiere  de  ceste  corde. 
(Deguillev.,  Pelerin.de  la  vie  hum.,  .Kts. 
2323,  f»  149  V».) 

La  hauUe  au.x  fillacheres.  (1390,  Ord.,  vu. 
3o8.) 

Bessiiij  filachier,  tissei'and. 

FILASTRE,  voir  FlLLASTBE. 

1.  FiLATE,s.f.,sorte  de  pierre  précieuse: 
Et  ciers  bericles  et  filâtes, 

Jaspes,  topaces  el  acates. 
{Flaire  et  Blancefior,  \'  vers.,  61G,  du  .Méril.) 

2.  FiLATE,  adj.,  dont  on  fait  du  fil  : 
C'est  une  erbe  c'on  claime  galion  filate. 

(Album de  Vill.de  Honnec.,p.  219, Lassus.) 

FILATURE,   voir  FlUTlF.RE. 


799 


FIL 


FIL 


FIL 


FiLATERiE,  phil;  S.  f.,  phylactère  : 

Selonc  l'oppinion  d'aucuns  philaterium 
estoil  une  quartulete  en  laquele  estoienl 
escrips  les  .x.  commandecuens  de  la  loy,  et 
celle  ilz  dilatoient  en  leur  poitrine  en  signe 
de  religion,  et  de  teles  philateries  entent 
l'évangile...  (J.  Gonr.AiN,  liation.,  Richel. 
437,  f°  18''.) 

FiLATiERE,  phHatiere,  phillatiere,  phi- 
lathiere,  fillatiere.  philadiere,  filatere,  phila- 
1ère,  filatire,  philitere,  s.  m.  et  f.,  morceau 
de  parchemin  sur  lequel  étaient  écrits  les 
préceptes  du  Décalogue  ;  les  Pharisiens  en 
portaient  une  bande  sur  le  front,  et  l'autre 
sur  le  bras,  pour  avoir  toujours  présente 
la  loi  que  Dieu  avait  donnée  à  Moïse  : 

Li  Pharisien  portoient  bries  en  leur  frons 
pendans  et  loies  entour  leur  bras,  esquelz 
les  .X.  comandement  estoient  escriptz,  pour 
chou  que  nostre  sires  avoit  dit  des  .x. 
comandemens  :  Tu  les  aras  aussi  comme 
une  chose  pendue  entre  tes  ieux  et  en  te 
main.  Et  appelloient  ces  bries  philateres 
pour  chou  qu'il  les  gardoient  si  bien.  Car 
philaisce  vaut  autant  que  garder,  et  thoral 
vaut  autant  que  loys.  Dont  philalere  vaut 
autant  que  garde  loy.  {Bible,  Maz.  532, 
f°  194'.) 

S'il  foQl  envres  qui  boues  soient, 
C'est  por  ce  que  les  genz  les  voient  ; 
Leur  philateres  eslargissent 
Et  leur  fiabries  agrantisseat. 

(Rose.  Richel.  1573,  f»  98»  ;  Méon  H8'27.) 

Lears  ftlalieres  eslargissent 
Et  leur  ûmbries  agrandissent. 

(/*.,  ms.  Coisi;ii,  f°  -.9'.) 

Uzestendent  et  demonstrent  leurs  phila- 
teres et  magnifient  leurs  fiœbries.  (Prem. 
vol.  desexp.  desEp.  elEv.  de  ifar.,f°124r'', 
éd.  1519.) 

Dont  est  a  sçavoir  selon  saint  Jherosme 
que  philateres  estoient  comme  aucunes 
cartes  de  pas  piersquelles  estoit  escript  le 
décalogue  de  comeuiandemens.  Et  met- 
toient  les  Pharisiens  ceste  carte  en  leurs 
chiefs  a  manière  d'une  couronne.  Parquoy 
estoit  signitié  qu'ilz  dévoient  avoir  la  loy 
eu  mémoire.  (Ib.) 

On  trouve  au  xvi»  s.  la  forme  filactere  : 

Hz  laissent  filarteres,  et  accroissent  leurs 

franges  de  leurs  robbes.  {Bible,  St  Jlathieu, 

eh.  23,  éd.  15-43.) 

—  Lambrequin  ; 

Pour  .IV.  pièces  de  cendal  des  larges 
pour  faire   de  seurtail    de  .xv.  fiUaUeres 


armoyez  aux  armes  d'Espagne  et  de  Bour- 
bon. ■  {Compte  de  1352,  "ap.  Libord  e. 
Emaux.) 

Fillalieres  qu'  pendent  a  un  lianap. 
(1350, /«y.  du  duc  de  Normandie,  ib.) 

Au  dedans  du  couvescle  a  une  fdaUere 
esmaillee  d'azur.  (/6.) 

—  Ornement  formé  de  fils  d'or,  sorte  de 
cordelière  : 

Une  chapelle  de  drap  d'or  d'oultreraer, 
vert,  a  grans  pommettes  d'or,  environnées 
de  fillatieres  d'or.  (1380,  Inv.  de  Ch.  V, 
u»  1116,Labarte.)  Impr.,  fillacieres. 

.II.  paremens  de  satin  blanc  a  grans  fil- 
latieres de  broderie,  (xv°  s.,  1"  moitié, 
Invenl.  de  S  Victor  de  Paris,  Richel.  nouv. 
acq.fr.  3245,  f»  110''.) 

—  Ce  mot  désignait  très  souvent  les 
reliquaires,  spécialement  les  reliquaires 
en  forme  de  croix,  soit  les  grands  qui 
étaient  exposés  dans  les  églises  à  la  véné- 
ration des  fidèles,  soit  les  petits  qu'on 
pendait  au  col  par  des  filatières,  comme 
un  préservatif  contre  toutes  sortes  d'ac- 
cidents : 

Xi  remenra  auteus  a  esgraner. 

Ne  fUatieres,  crois,  n'enceociers  dores. 

(Les  Loh.,  ms.  Montp.,  f"  13'.) 

La  sainte  croiz  e  l'Evangire 

E  un  autre  cher  filatire 

Funt  el  palais  sus  aporter. 

(Ben.,  D.  de  !iorm.,  Il,  13-273,  Michel.) 

Sor  les  saintismes  filatira 

E  sor  les  feiï  des  baptestires. 

(Ib.,  n-20.S.) 
Filatere  et  reliques  maintes. 
(G.  DE  Coi.vci,  Mir.,  ms.  Brux.,  f  :!()'.) 

Crois,  filatières  ont  contre  lui  porté. 

(Hiton  de  Bord.,  8810,  A.  P.) 
Qui  dont  oisl  vilain  jurer 
De  crois  de  Dieus,  de  philateres, 
Qu'il  fust  pendus  ausi  com  terres. 

{Couronn.  Renart,   172,  .Méon.) 
Les  philalieres  et  les  kalices  depecoient 
{Chron.  de  S.-Den.,  ms.  Ste-Gen.,  f"  285M 

Li  clargié  vont  devant  chaulant 
Crois  et  filatières  portant. 

(Floriant,   8093,  Michel.) 

Entre  .ii.  piez  peut  une  philaliere  es- 
maillié  d'azur.  (1360,  Invent,  du  duc  d'An- 
jou, n°  169,  Laborde.) 

Deux fourquettes  a  pendtelfi philalieres. 


(Invent,  du  Trésor  de  Donay.  np.  Laborde; 
Emaux.) 

S'enssuit  les  relicques,  tant  en  philla- 
tieres,  comme  en  bourses,  estant  en  ung 
coffret  de  bos  point,  qu'on  pent  au  ceur 
quant  on  dresche  le  candélabre.  (1400, 
Invent,  de  Lille,  ib.) 

Cestuy  Lambert,  qui  très  renommé  es- 
toit de  ijatailles  vaincre  et  desconfir,  avoit 
communément  pendu  a  son  col  jusquesn 
le  poictrine  ung philitere,  ouqae\  avoit  en- 
clos plusieurs  nobles  relicques  de  saintz. 
(J.  Yauquelin,  Chron.  d'E.  de  Dynter,  IV, 
30,  Xav.  de  Ram.) 

A  Michelet  de  Fontennes.  menusier  en 
pierre,  pour  la  fasson  de  la  taille  de  deux 
fillatieres  pour  estachier  ou  hault  de  la 
vouUe  et  clef  de  la  chapelle,  es  quelles 
fillatieres  il  doit  faire  les  escussons  des 
armes  de  monseigneur  le  duc  de  Brabant 
conte  de  Nevers.  (1472,  Compt.  de  Nevers, 
ce  66,  f  11  V»,  Arch.  niun.  Nevers.) 

—  Sac  pour  porter  le  gibier,  carnas- 
sière : 

Les  toiles,  philadieres,  pans,  panetières, 
et  autres  choses  consernautes  la  chasse. 
{Print.  d'Ycer,  p.  204,  éd.  1588.) 

FILATIRE,  voir  FIL.4TIEBE. 

FiLATOiRE,  S.  m. ,  phylactère  : 

Par  ypocrisie  ilz  abaisent  leurs  filatoires 

et  accroissent  leurs  franges  de  leurs  robes. 

(P.   Fergf.t,  Nouv.    Test.,   f'  32  r»,  impr. 

Maz.) 

FILATRE,     voir  FlLL.\STRE. 
FILATRYE,  S.  f .  ? 

Les  arbitres,  quant  a  l'ordre  de  filalrye 
judiciaire,  suivront  le  style  du  lieu  ou  se- 
ront ordonnes  pour  juger;  mais,  quant  a 
la  discutiou,  observeront  et  garderont  les 
lois,  ordonnances  et  coustumesdu  royaume 
ou  la  duché  est  située.  (Nov.  1523,  Dern. 
instruct.  de  M"»  la  Régente,  à  ses  ambass., 
pour  la  conclus,  du  traité  de  Madrid,  Cap- 
tiv.  de  Franc.  I",  p.  410.) 

FiLDRON,  fidron,  s.  m  ,  cordon  de  fil  : 
Deux  estuis  de  fildron.   (1311,  Béthune, 
ap.  La  Fons,  Gloss.ms.,  Bibl.  Amiens.) 

Fidron  pour  coudre  les  courtines  de  la 
chapelle  de  la  halle.  {Ib.) 

On  le  rencontre  encore  au  xvii"  siècle  : 
Gallon  et  fidron  pour  reparer  les  gour- 
dines  de  l'église.  (1608,  la  Eassée,  ib.) 


FIN    DU    TROISIEME    VOLUME. 


ERRATA    ET    ADDENDA 


lUT  TRdlSIKMK  VOMI.MK. 


Lp5  exemples  de  HenaTt  cités  d'uprûs  Marlia  ont 
con«-i^rvè  l'indicatina  du  vers  de  MéoD,  telle  que 
Martin  la  place  en  tête  de  chaque  page.  Des  obser- 
vation» reçues  à  ce  sujet  ayant  montré  qne 
ce  système  prêtait  à  confusion,  il  sera  ciiangé  pour 
la  suite  de  l'ouvrage  où  Renart  sera  toujours  cité 
par  hranciie  cl  vers,  quand  on  suivra  le  texte  de 
Marli]]. 

P.  '2,  col.  H,  Vf..  46,  au  lieu  de  :  Xsodjoco;, 
Lisez  :  Xs'oojipo;. 

P.  5,  col.  2,  lig.  29,  au  lien  de  :  édifier. 

Lisez  :  edifiier. 
P.  6.  col.  1,  lig.  4,  ajoutez  :  p.   :154. 
P.  11,  col.   1,  lig.  3B,  au  lieu  di'  :  l,:i    ,.u    de- 
dans. 

Lisez  :  La  ou  dedens. 
P.  Il,  col.  -2,  lig.  2'.l,  ajoutez  ;  éd.   18"  1. 
P.  n,  col.  3,  lig.  211,    binez    l'appel    KIR,  voir 
Errk. 

P.  30,  col.  1,  lig.  ■>,  ajoutez  :  1"-'  vers. 

P.  30,  col.  2,  lig.  46,  au  lieu  de  :  ^ous  renonl. 

Lisez  :  Nous  verrons. 
P.  32.  col.  2,  lig.  dernière,  au  lieu  de  :  Parise, 
VII,  A.  P., 

Lisez  :  Parise,  962,  A.  P. 
P.  34,  col.  3,  lig.  42,  au  lieu  de  :   i-24. 

Lisez  :  423. 
P.  37,  col.  1,  lig.  62,  au  lieu  .le  :  iwii/îioil. 

Lisez  :  poingnoit. 
P.  40,   col.  1.  lig.  66,  ajoutez  :  p.  214. 
P.  41,  col.  3,  lig.  13,  an  lieu  de  :   127. 

Lisez  :  3.S84. 
P.  42,  col.  3,  lig.  19,  au  lieu  de  :  /ihre. 

Lisez  :  ploie. 
P.  43.  col.  1,  lig.  9,  au  lien  dr'  :  dont  li  sans 
est  roies. 

Lisez  :  dont  li  sans  c  st  roies. 
P.  47,  col.  2,  lig.  ;;s,  an  lieu  de  :  iiieit  et  dur, 

Lisez   :  viel  et  dur. 
P.  34.  col.  I,  lig.  4S,  au  lieu  de  ■  73(1, 

Lisez  :  731 . 
P.  62.  roi.  1,  lig.  47.  ajoutez   :  p.  211. 
P.  64,  col.  2,    lig.  21,  an  li.u    ,1e  :  Action  de 
remplir,  se  compléter. 

Lisez  :  .\ctioD  de  remplir,  de  rompléter. 
P.  65,  col.  2,  lig.  18,  an  lieu  de  ■  lOIS'. 

Lisez  :  1049. 
P.  66,  col.  1.  lig.  13.  au  lieu   ,1e  :  1338. 

Lisez  :  1359. 
P.  70,  col.  1,  lig.  34,  ajoutez  :  p.  89. 

T.  m. 


p.    83,    col.  3.  lig.  3(1,    au  lien    de  :   les  uiie/j 
enarmez. 

Lisez  ;  les  ntieïz  enarmez. 
P.  84,  col.  2,  lig.  30,  ajoutez  la  forme  miaprir 

P.  85.  col.  2,  lig.  dernière,  an  lieu  de  :  l>arise. 
VII.  A.  P., 

Lisez  :  l'nrise.  vu.  iUartonne. 

P.  88,  col.  3,  lig.  39,  an  lieu  de  :  esseilie. 
Lisez  :  essifie. 

P.  il3,  col.  1,  lig.  67,  lisez  pour  la  définition  : 
revêlement,  coavertnre,  la  chape  qni  couvre 
une  maison,  nue  tour. 

P.  93,  col.  1,  lig.  26,  an  lieu  de  :  ele  li>r  cou- 
inanda. 

Lisez  :  ele  hnr  coumanda. 
P.  96.  col.     I,    li,'.    27.    au    lien  de  :   liicliel. 
2130, 

Lisez  :  Richel.  20311. 
P.  96,  col.  3,  lig.  18,  .an  lieu  de  :   Parise,  i\. 
Lisez  :  Parise,  1191. 

P.  102,  col.  3.  lig.    14,  an  lieu  de  :  EiVC.HUTl- 
VEK.  voirEncHAITiVF.ii. 

Lisez  :  ENCHE'riVÉ,  voir  Ehchaitivé. 
P.  109,  col.  2,  lig.  26,  au  lieu  de  :  uns  hommes, 

Lisez  :  uns  hom. 
P.  110,  col.  2.  lig.   il.  an  lien  de  :  ses  peire. 

Lisez  :  ses  peires. 
P.  110,  col.  2,  lig.  44,  au  lien  de  :  nepourqiinnl , 

Lisez  :  nepoitrqant. 
P.  110,  col.   2,  lig.   47,  an  lieu    de  :  lors  />/  si 
encotnl'il]ee. 

Lisez  :  lors  fiiil  si  encomi[liee . 
P.   110,  col.  3,  lig.  32,   biffez    l'exemple  de  .S.. 
Bernanl,  où  il  faut  lire  enscombremenl. 

P.  117,  col.  1,  lig.  38,  an  lieu   de  :  Cil  ont. 

Lisez   :  Cil  ol. 
P.  120,  col.  2,  lig.  4.  au  lien  de  :   liiliiere. 

Lisez  :  Insuere. 

P.  125,  col.  1,  lig.  29,  an  lieu  de  :  11,  23i;. 
Lisez  :  11,  p.  233. 

P-  127,  col.  3,  lig.  14,  ajoutez  :  p.  211. 
P.  133,  col.  1,  lig.  04,  ajontez  :  p.  168. 
P.  135,  col.l,  lig.  21,  an  lien  de  :  Moos  gisieus 
si  a  estroit.  que  un  pié  estoient  endroit  le  bon  conte 
Cerrnn  de  Bretaingoe, 

Lisez  :  >'ous  gisiens  si  a  estroit,  que  mi  pié 
estoient  endroit  le  bon  conte  Perron  de 
Bretaingne. 

P.  13,S,  col.  I,  lig.  2;,.  ajoutez  :  éd.  1,S71. 


P.  133,  col.  2,  lig.  l:i,   an  lien  de  :  ne  me  .ioii- 
renoil. 

Lisez  :  ne  me  souvint. 
P.  1311,  col.  3,  lig.  211,  au  lieu  de   :  blaudisse- 
mens  des  delis  soustraire. 

Lisez  :  hlandissemens  des  delis  soutraire. 
P.  138,  col.  3,  lig.  20,  au  lien  de  :  car  façons' 

Lisez  :  car  fâchons. 
P.  138,  col.  3,  lig.  43,  an  lieu  de  :   tu  dis  en- 
fonce. 

Lisez  :  ta  dis  enfance. 

P.  139,  col.    2,    lig.  69,   au    lieu    oe  :  I,    7ii, 
d'Héricanlt. 

Lisez  :  II,  70,  d'Héricanlt. 

P.  139,  col.  2,  lig.  70,  au  lien  de  :  tijran, 
Lisez  :  tirant. 

P.  i39,  col.  2,  lig.  71.  au  lien  de  :  enlansonnet. 
Lisez  :  enfanfonnet. 

P.  142,  col.  2.  lig.  15,  ajoutez  :  p.   123. 
P.  147,  col.  3,  lig.  60,  ajoutez  :  p.  278. 
P.  152,  col.  2,  lig.  39.  .ajoutez  ;  p.  44. 
P.  139.  col.  3,  lig.  48,  ajoutez  :  p.  103. 
P.  160,  col.  1,  lig.  33,  ajoutez  :  p.  210. 
P.   161.  col.  1,  lig.  31,    an    lieu   de  :  II/.,  uis. 
Corsini, 

Lisez  :  hose,  nis.  Corsini. 

P.  161.  col.  1,  lig.  dernière,  ajoutez  :  p.  346. 
P.  164,  col.  1,  lig.  69,  ajoutez  ;  p.  83. 
P.   167.  col.  1,  lig.    12,  an  lieu  de   ;  Cliev.  au 
cygne,  I,  66, 

Lisez  :  Chev.  au  cygne,  t.  1,  v.  66. 

P.    169,  col.  2,   lig.  32,  au  lieu  de  :  lait    tant 
qu'il  ist  par  dehors. 

Lisez  :  lait  tant  qu'il  ist  par  amont  fors. 

P.  171.    col.  1,  lig.  43,  au  lien  de  :   Kt  quant 
mauvaise  est. 

Lisez  :  Et  quant  malvaise  est. 


.171,  col.  1.  lig.  46.  au  lien  de 
Lisez  :  172. 


P.  173.  col.  1,  lig.  62 
Lisez  :  fravçois. 


P.  173,  col. 


lig.    1  1,  ajoutez  :  p 
!9,  ,ia  lieu  de 


173, 

froiiçoys 

393. 
gue  enyra 


P.  177,  col.  3,  lig. 
dissemens  d'amitié, 

Lisez  :  ke  engrandissemens  (d'amitié,). 
P.  182,  col.  3,  lig.  avant-deroière.  au  lien   de  : 
Celle  engraisse, 

Lisez  :   Cesie  engraisse. 

lUO 


794 


ERRATA  ET  ADDENDA  DU  TROISIÈME  VOLUMK. 


p.   183,   col.    i.    lig-   9.  a"    ''«"  ^^  '■  P-    l""' 
Bibl.  elz., 

Liseï  :  p.  141,  Mabille 
P.  185,  col.  2,  lig.  10,  an  lieu  de  ;  quelles, 

Liseï  :  qiteles. 
P.  188,  col.  1,  lig.  3',  au  lieu  de  :  amislies, 

Lisez  :  amulcs. 
P.  188,  col.   3,  lig.  36,  ao  lieu  de  :  1398, 

Liseï  :  1597. 
P.  191,  col.  1,  lig-  «3,  au  lieu  de  :  votenliers. 

Liser  :  volenlrid. 
P.  193, col.  1,  lig.  23.  an  lien  de  :  s'fnjouissent. 

Lisez  :  a'enjoissent. 
P.  193,  col.  2,  lig.  16,  au  lien  de  ;  chivauchait. 

Lisez  :  chivachail' 
P.  198,  col.  1,  lig.  60.  an  lien  de  :  saouliez. 

Lisez  :  saoulez. 
P.  198,  col.  1,  lig.  62,  ajoutez  :  p.  203. 
P.  199,  col.  3,  lig.  9,  an  lien  de  :  hardis. 

Lisez  :  harih. 
P.  200,  col.  1,  lig-  21.  au  lien  de  :  Et  de  samj. 

Lisez  :  Et  de  sanc' 
P.  204.  col.  3,  lig.  6.  au  lieu  de  ;  dcstrenchoil , 

Lisez  :  âeirenckoit. 
P.  205,  col.  3,  lig.    12,    an  lieu  de  :  Enmoib, 
V.  n  , 

Lisez  :  Enmcib,  anmuiv,  v.  n. 
P.  205,  col.  3,  lig.  43.  au  lieu  de  :  Enmms, 

Lisez  :  Anmuis. 
P.  203,  col.  3,  lig.  45.  an  lien  de  ;  Dolopolhos. 

Lisez  :  Dolopathot. 
P.  209,  col.  3,  lig.  42,  an  lieu  de  :  444, 

Lisez  :  445. 
P.  212,  col.  2,  lig.  36,   ;in    lieu    de  :  Que    tu 
m'es  lez. 

Lisez  :  qne  to  n'ies  tez- 
P.  213,  col.  2,  lig.  1 1,  an  li»u  de  :  II.  4fll, 

Lisez  :  I,  494. 
P.  214,  col .  1.  lig.  32,  an  lien  de  :  il  engran- 
gera. 

Lisez  :  il  engrangira- 
P.  214,  col.  1,  lig.  38.  au  lieu  de  :  4961. 

Lisez  :  4641. 
P.  221,  col.  3,.'ig.  41.  supprimez  l'appel  Eroide, 
voir  E.\RESDE,  qu'on  voit  plus  loin  à  sa  place. 
P.  222,  col.  2,  lig.  17,  ao  lieu  de  :  1363, 

Lisez  :   1366- 
P.  223.  col.  2,  lig.  31.  an  lieu  de   :  le;rtj   de 
bianté, 

Lisez  :  le  pris  de  bianté. 
P.  223,    col.     2,     lig-    33,   au  lien  de  :  l'.ust 
conquis  veu  toute  genl, 

Lisez  :  Kust  conquis  vers  tonte  gent. 
P.  223,  col.  3,    lig.    68,   supprimez   l'exemple 
des  Archives  de  la  Meuse.    Ens    est  ici  l'abrévia- 
tion d'ensuivant. 

P.  233,  col.  1.  lig.  49,  ajoutez  :  p.  379. 
P.  234,  col.     1,  lig.     12    :    Lasphrise,    A'oot'. 
Tragie., 

Ajoutez  :  Ane.  Th.  fr..  Vil.  468. 
P.  238.  col.  3,  lig.    33,    an    lien   de  :  Matez 
servi. 

Lisez  :  Waves  siervi. 
P.  23S,  col.  3,  lig.  36,  au  lieu  de  :  H  18, 

Lisez  :  1146. 
1'.    238.   col.    3.    lig-  40.  au  lieu  de  ;  qn'cii- 
soing  u'i  inanâ, 

Lisez  :  qa'ensohig  n'i  mande. 
P.  238.  col.  .'i.  lig.  42,  au  lien  de  :  415. 

Lisez  :  413. 
P.  239.  col.  2.  lig.   10.  ao  lien  de  :  cil  ki  coi. 

Lisez  :  cil  ki  coie. 
P.  239,  col.  3,  lig.  29,  au  lieu  de  :  et  d'elles. 

Lisez  :  et  A'etes. 
P.  245,  col-  3,    lig.    39.  an  lieu  de  ;  Ent  est  ? 
Lisez  :  En  est  ? 


P.  246.  col.    3.     lig.  65,    ajoutez  ;  Impr.,  enr- 
taillie. 

P.  253,  col.    1.    lig.  15,  au    lieu    de  ;  sun  pe- 
chié. 

Lisez  :  sun  péché. 

P.  233,  col.  3,  lig.  12.  an  lien  de  :  15312, 

Lisez  :  13212. 
P.  253,  col.  3,  lig.  28.  an  lieu  de  :  Lcgiere  et 
douce. 

Lisez  ;  Legierc  e  douce. 
P.  253,  col.  3,  lig.  29,  an  lien  de  :  Aniez, 

Lisez  :  Angeb. 
P.  254,  col.  3,  lig.  1,  an  lien  de  :  enlendans, 

Lisez  :  amendant. 
P.  234,  col.  2,  lig.  50,  ajoute?  la  (otmt  amen- 
dant. 

P.  254,  col.  o,    lig.  28,    au    lien  dP  ;  Fboiss., 
Voés.,  11,  211, 

Lisez  :  Fboiss-,  Poés.,  111,  211,  1- 

P.  255,  col.  1,  lig.  61,  au  lien  de  :  is. 

Lisez  ;  17. 
P.  257,    col.    3,  lig.  31,  au  lien  de  :  courage. 

Lisez  :  couraige. 
P.  237,  col.  3,  lig.  33,  ajoutez  :  p.  139. 
P.  263,   col.    2,    lig.  67,    an  lien  de  :  cil  qui 
ainsi. 

Lisez  :  cil  qui  ensi. 

P.  264.  col.  I,  lig.  33,    au    lieu  de  :  ces  der- 
nières significations  nest  pas. 

Lisez  :  ces  dernières  significations  n'ont  pas- 
P.  264,  col.  3,    lig.  62.  an   lieu    de  ;  I)e  ni- 
chant. 

Lisez  :  De  Rickaul. 
P.  267,  col.  3,  lig.  22,  ajoutez  :  cnthomir. 
P.  263,  col.  2,   lig.  1,   au  lien  de  :  Ventomis- 
seiiient, 

Lisez  :  Y  ent  ommissement . 

P.  271,  col.    1,    lig.    39,  au  lieu  de  :  il  roii- 
neuat. 

Lisez  :  il  couneust. 
P.  271,  col-  1,  lig.  09.   ajoutez  la  forme  :    rs- 
toscier. 

P.  272,  col.    1.  lig.  22.    an  lien  de  :  entouil- 
lies. 

Lisez  :  enlouUies. 
P.  273,  col.  1,  lig.  IJ5,    ajoutez  la  forme  ;  en- 
tracointer. 

P.  276,  col.  3,  lig    42,  au  lieu  de  :  736, 

Lisez  :   733. 
P.  276,  col.    3,    lig.    61,  an  lieu  de  :  que  des 
chevaux  eorrans  s'enpaignent. 

Lisez  :  que  des  chevax  corranz  s' enpeingnenl . 

P.  278,  col.  2,    lig.   45,  an  lieu  de  :  n'en  soit 
doutans. 

Lisez  :  u'an  soit  dotans. 
P.  280,  col.   1,  lig.  7,    an   lieu  de  :  %'cnlraco- 
loient. 

Lisez  :  s'enlreaccoloicnl. 
P.  280,  col.  1,  lig.  9,  an  lieu  de  :  onques. 

Lisez  :  oncques. 
P.  280.  col.    3,    liï.    48,   an    lieu   de  :   Car  a 
amilié. 

Lisez  :  Car  a  amisté. 
P.  281,  col.  2,  lig.  10,  lisez  pour  la  définition  : 
l'appât  de  viande  qne  l'ou  met  au  piégc  pour 
prendre  les  bêtes. 
P.  282,  col.  3,  lig.  59,  au  lieu    de  :  pour  nnle 
rien. 

Lisez  -.por  nnle  rien. 
P.  283,  col.  2,  lig   12,  an  lieu  de  :  nous  entre- 
correcames. 

Lisez  :  nous  entrecorrefttsmes. 
P.  283,    col.    2.  lig.  18,  au  lien  de  :  s'enlre- 
coururent, 

Lisez  :  s'entrecarurenl. 


P.  283,  col.  2,  lig.  22,    au  lieu   de  :  nous  en- 
Irecorrous, 

Lisez  :  nous  entrecorrons. 
P.  284,  col.    3.   lig.    32,  an    lieu  de  :   a  Ven- 
contre, 

Lisez  :  a  Vencoutrer. 
P.  2S4,  col.  2.   lig.  dernière,    au  mot  ENTRE- 
DA1L1ER,  lisez   pour  définition  :  s'oiitrequereller, 
et  ajoutez  à  la  fin  de  l'article  :  Cf.   Dallier. 
P.  287,  col.  3,  lig.  44,  au  lieu  de  :  vi,  98, 

Lisez  :  vi,  298. 
P.  287,  col.  3,  lig.  43,  an   lieu    de  :  s'esehar- 
nissent. 

Lisez  :  s'escharnenl. 
P.  287,  col.    3.  lig.  46,  an    lieu  de  :  s'enlre- 
grognent. 

Lisez  :  s'entregrongnent, 
P.  288,  col.  3,  biffez  l'article  ENTUELAIDEIt- 
II  faut  adopter  le  leite  de  M.  Gastou  Paris  :  s'en- 
trelarda. 

P.  290,  col.  1,  lig.  49,  an  lieu  de  :  et  assem- 
hlerenl. 

Lisez  :  et  assamblerent. 
P.  290,  col.  2,  lig.  31,  an   lien  de  :  s'eschar- 
nent  en  Yune, 

Lisez  :  s'escbarnent  en  l'nn. 
r.  290,  col.  2,    lig.    32,  an    lieu  de  :  s'entre- 
groupent, 

Lisez  :  s'entregrongnent. 
P.  290,  col.  2,  lig.  34,  an  lien  de  :  5S0, 

Lisez  ;  350. 
P.  292,  col.  1,  lig.  14,  après  Ft.  et  Blance/lor, 

Ajoutez  :  l'"  vers. 
P.  293,  col.  l,   lig.  14.  an  lieu  de  :  98. 

Lisez  :  96. 
P.  293,  col.  3,  lig.  11.  au  lieu  de  :  980, 

Lisez  :  979. 
P.  294,  col.  2,  lig.  32,  au  lieu  de  :  Un  vel. 

Lisez  :  Un  veel. 
P.  297,  col.  1,  lig.  29,  an  lieu  de  :  foie  enlre- 
presure. 

Lisez  :  folle  enirepresure. 
P.  297,  col.  1,  lig.     30.    au    lieu  de  :  abanhie 
comme  la  serre, 

I,isez  :  aussi  abanbie  corne  la  serre. 
P.  299,  col.  3,  lig    13,  ajoutez  :  p.    152. 
P.  307,  col.    2,    lig.    58,  au    lien    de  :  qni  de 
Iclres, 

Lisez  ;  qui  des  letres. 
P.  307,  col.  2,  lig.  59,  an  lieu  de  :  3091, 

Lisez  :  3090. 
P.  310,    col.  1,  lig.    40.    au     lien    .le:  lotie 
jour. 

Lisez  :  tôt  le  jor. 
P    310,  col.  1,  lig.  41    au  lien  de  :    1611, 

Lisez  '.  4546. 
P.  313,  col.  1,  lig.  54,  au  lieu  de  .  4549. 

Lisez  ;  4547. 
P.  316,  col.    3,  lig.  66,  au  lieu  de  :  que  alcun 
emius. 

Lisez  :  que  alcuns  envius. 
P.  321,  col.  3,  lig.  42,  au  lien  de:  776, 

Lisez  :  777. 
P.  325,  col.  2,  lig.  41,  ajoutez  :  p.  53. 
P.  334,  col.  2,  lig.  12,  an  lien  de  :  1635, 

Lisez  :  1659. 
P.  336,    col-    2,    lig.  28,  an  lieu    de   ;  pomsi. 

Lisez  :  poussa. 
P.  336,  col.  2,  lig.  29,  au  lien  de  :  p.    KIO. 

Lisez  :  p.  93. 
P.  338,  col-  3,  lig.  33,  au  lieu  de  :  II, 

Lisez  ;  I. 
P.  339,  col.  2,  lig.  66,  ajoute/  :  Iraprim-,   s'r- 
h:isli. 

P.  355,  col.   3.  lig.  17,  an  lien  de  :   estes  vous 
nssamlile-:. 

Lisez  ;  estes  ros  assambles. 


ERRATA  ET  ADDENDA  DU  TROISIEME  VOLUME. 


79S 


p.  361,  col.  1,  lis.  l",  a"  lifi»  'le  :   •■*"*'•'. 

Lisez:  3920. 
P.  361,  col.  9,  lig.  14,  nii  lieu  de:  p.  218, 

User  :  p.  217. 
P.  361,  col.  3,  lig.  S,  an  lien  île  :  Des  fschal- 
Mtes, 

Lisez  :  Des  fsehallelfx. 
P.  Rfii.  col.  1,  liîT.  57.  .TU  li'-ii  île  :  bnn. 

Lisez  :  haiic. 
P.  363,  col.   1,  1i?.  .Si,   au  lion  de:  Mirhelanl, 

Lisez  :  Pichon. 
P.  364,  col.  5,  liï.   in,  an    lien  de:    Car  il  ol 
vilainement. 

Lisez  :  Car  il  aïoil  villaiuemenl. 
P.  361,  col.  2,  lij;.  41,  au  lien  de  :  Haynnay, 

Lisez  :  Haynnaa. 
P.  361,  col.  2,  lift.  12,  ;ijontez  :  Inipr.,  escauâil. 
P.  365,  col.  1,  lig.  36,  an  lien  de  :  Kadeparlrr 
rat  fait. 

Lisez  :  Au  départir  fnt  l'aict. 
P.  365,  col.  1,  lif!   ."il!,  lisez  ponr  la  dédaitioo  : 

verser  à  boire. 
P.  365,  col.    2,    lig.  2.     au  lien  de  :   armé  de 
nœads  ou  pointes, 

Lisez  :  taillé  en  an^le. 
P.  36S,  col.  3,  lig.  65,  lisez  pour  la  définition  : 

fabricant  d'écbalas. 
P.  360,  col.  2,  lig.  2i,  an  lien  de  :  Serm.  joij. 
de  la  fille  esgaree,  p.  30, 

Lisez  :  Serm.   joij.  de  la  fille  engaree,  p.  20. 
P.  369,  col.  2,  lig.  45,  ajoutez  :  §  65. 
P.  370,  col.  3,  lig.  61),  an  lien  de  :  le /»«, 

Lisez  :  le  fais. 
P.  371,  col.   3,  lig.  31,  an  lien  de  :  ,\  bien  ne 
rient. 

Lisez  :  A  bien  ne  vint. 
P.  374,  col.  3,  lig.  35,  an  lien  de  :   Henart, 

Lisez  :  Renarl  le  jVoaii. 
P.  380,  col.   1,  lig.  63,  après  .  Var..  essaaclies. 

Ajoutez  :  Impr.,  essauclies. 
P.  382,  col.  3,  lig.  25,  an  lien  de  :  S52, 

Lisez  :  853. 
P.  385,  col.  2.  lig.  dernière,  an  lien  de  :  aven- 
ture. 

Lisez  :  partage,  lot. 
P.  3S9,  coL  2,  lig.  59,  in  lien  de  :  p.  61, 

Lisez  :  p.  60. 
P.  394,  col.  2,  lig.  avanl-Jernière,  au  lieu  de  : 
'•/  escheis. 

Lisez  :  e  escheix. 
P.  391,  col.  3,  lig.  6,  an  li.^n  de  :  Tnt  .wef. 

Lisez  :  Tnt  srief. 
P.  394,  col.  3,  lig.  7,  an  lien  lie:  K  chalaiiz  e< 
escheis. 

Lisez  :  E  cbalanz  e  e^cheis. 
P.  394,  col.  3,  lig.  H,  an  lien  de  :  6359, 

Lisez  :  6338. 
P.  -102,  col.  3,  lig.  11,  an  lien  de  :  2.  ESCLAT, 
s.  m-,  caillots. 

Lisez  :  ESCLAS,  -  az,  s.  m.,  jet  de  sang. 


P.  414,  col.    2,  lig.    69,  an  lien  ds  :    regicere- 
diirra. 

Lisez  :  regtieredurrai. 
V.  414,  col.  2,  lig.  70,  an  lieu  de  :  Il  piez  d'i- 
ceils. 

Lisez  :  li  piez  A'icets. 
P.  414,  col.  3,  lig.  H,  an  lien  de  •  exeolorgant. 

Lisez  :  escolorjant. 
P.  417,  col.  3,  lig.  41,  an  lien  de  :  111,  51, 

Lisez  :  111,  19. 
P.  418,  col.  3,  lig.  20,  au  lien  de  :  4846, 

Lisez  :  1818. 
P.  424,  col.  2,  lig.    9,  an   lien  de  ;    Impr.,  es- 
tourtie. 

Lisez  :  Impr.,  estourcie. 
P.    426,    col.    2,    lig.    o,    au  lien    de   :  Ren.. 
p.  219, 

Lisez  ;  Ren.,  Snpplém  ,  p.  219. 
P.   130,  col.  2,  lig.  36,  an  lien  de  :  c.  lwli. 

Lisez:  c.  lxx. 
P.  434,  col.  1,  lig.  S  à  H,  lisez  ainsi  l'es,  de 
Gilles  le  Muisist  : 

Plnnies  plnseurs  assembleras 

Et  en  nn  mont  les  raetteras, 

.S'en  feras  kieutes  et  coussins. 

Des  |>li:niei  et  des  escotissins 

l'^nkierke  lont,  si  sentiras 

'"omment  a  tout  le  fais  iras. 
P.  434,  col.  2,    lig.  59,  au  lien  de  :  (HnEiiAN, 
ilijst.  de  ta  Pass.,  808,  G.  Paris.) 

Lisez  :  (Ckev.  as  deus  esp.,  808,  Foerster.) 

P.  131,    col.    2,  lig.  70,  lisez   ainsi  l'exemple 
de  Chastcllain   : 
Les  ascouts  en  qni  leurs  clameurs  sonnent. 
Uemplis  d'ardenr,  joyeux  s'en  ressnscilenl. 
P.  435,  coL  3,  lig.  10,  an  lien  de  :  p.  173, 

Lisez  :  p.  472. 
P.   135,  col.  3,  lig.  10.  au  lien  de  ;  sous  escoit- 
ni. 

Lisez  :  sour  escouret. 

P.  135,  col.  3,  lig.  14,  an  lien  de  :  le  dit  chon 
k'il  ont. 

Lisez  :  Se  dient  chon  k'il  ont. 

P.  435,  col.  3,  lig.  45,  an  lieu  de  :  1,  6, 

Lisez  :  11,  6. 
P.  436,  col.    1,    lig.   21,   an   lieu   de:   0(7   de 
l'orlis. 

Lisez  :  Dis  de  l'ortie. 
P.  442,  col.  3,  lig.  34,  an  lien  de  :  II,  37, 

Lisez  :  II,  137. 
P.   113,  col.  1,  lig.  33,  au  lieu  de  :  on  en  doit 
nient. 

Lisez  :  on  en  doit  nient. 


P.  119,  col    2,  lig.  6,  an  lien  de  :  1,  : 
Lisez  :  1,  513. 


P.  419,  col.  2,  lig.   24,  an  lien  de  :   Conq.  dt 
Jèriis.,  634, 

Lisez  :  Conq.  de  Je'nis.,  I,  633. 

P.  419,  col.  2,  lig.  60,  au  lieu  de 


P.    103,    col.    3,  lig.   19,   au    lien  de:    ainsy  Mais  en  gardant  mon  burable  et  bas 


eclisee. 

Lisez  :  ainsy  esclisee. 
P.  407,  col.  1,  lig.  dernière,  an  lien  de  :  22175, 

Lisez  :  2217. 
P.  107,  col.  2,   lig.  15,  an  lien  de  ;  esctistres. 

Lisez  :  esclitres. 
p.  107,  col.  2,  lig.  17,  ajoutez  ;  p.  176. 
P.  107,  col.  3,  lig.  S,  an  lien  de  :  et  le  sang. 

Lisez  :  et  le  sanc. 
P.  110,  col.  I,  lig.  .'i5,  an  lieu  de  :  demoe. 

Lisez  :  desnoc. 
P.  41U,  col.  1,  lig.  .^6,  au  lieu  de  :  escoe. 

Lisez  :  escouc. 
P.  411,  col.  2.  lig.   37,  au  lien  de  :  Des, 

Lisez  :  Puis. 


Lisez  :  Biais  en  gardant  mon  humble  et  mon 
bas  erre. 
P.  454,  col.  1,  lig.  24,  an  lien  de  ;  2903, 

Lisez  :  2904. 
P.  455,  col.  2,  lig.  8,  an  lien  de  :   II,  387, 

Lisez  :  II,  404. 
P.  456,  col.  3,  lig.  S,  au  lien  de  ;  Ne  m'as  tu 
pas  graot  esmoy. 

Lisez  :  Ne  m'as  lu  pas  fait  grant  esmoy. 

.     P.  438,  col.  3,  lig.  63,  an  lieu  de  :  88, 
Lisez  :  87. 
P.  439,  col.  1,  lig.  10,  au  lien  de  :  C  65, 
Lisez  :  t"  B  v. 

P.   160,  col.  3,  lig.    1(1,  an  lien  de  :  Esfreer, 
Lisez  :  Elfreer. 


P.  161,  col.  1,  lig.  10,  an  lien  de  :  mvlt,  croit. 

Lisez  ;  ntoitlt,  croiz. 
P.  161,  col.  1,  lig.  13,  an  lien  de  :  esfreis. 

Lisez  :  e/freis. 
P.  462,  col.  3,  lig.  53,  au  lien  de  :  éparpiller. 
Lisez  :  égaliser,  répartir  d'une  manière  égale. 
P.  464,  col.  3,  lig.  55,  au  lien  de  :  Dolop.,  51, 

Lisez  :  Dolop.,  1418. 
P.  466,  col.  1,  lig.  39,  an  lien  de  :  II,  10, 

Lisez:  111,  10. 
P.  170,  col.   1,  lig.  65,  an  lien  de  :  d'un  doigt 
de  moins. 

Lisez  ;  d'un  doigt  du  moins. 
P.  173,  col.  2,  lig.  26,  an  lien  de  :  Viel  Test., 
111,  5087. 

Lisez:   Viel  Test.,  III,  p.  160. 
P.  478,  col.  1,  ajoutez  à  la  fin  de  rarlkle  ES- 
LASSE  :  Cr.  Eslaise,  qni  est  le  même  mot  avec  nn 
sens  différent. 

P,  179,   col.   3,   lig.    53,    an    lien  de  :  Monlt 
fnsie. 

Lisez  :  Monlt  fastes. 
P.  485,  col.  1,  lig.  27,  au  lien  de  :  senglens. 

Lisez  :  sanglens. 
P.  490,  col.  1,  lig.  avant-dernière,  an  lien  de: 
rsinahan, 

lisez  :  esmahant. 
P.  190,  col.  2.  lig.  12,  an  lien  de  :  p.  182, 

Lisez  :  p.  183. 
P.  190,  col.   2,  lig.  63,  an  lien  de  ;  Daillifs, 

Lisez  :  Baillieu. 
P.  490,  col.  2,  lig.  67,  an  lien  de  :  cfinvoiletu. 

Lisez  :  couvoilens. 
P.  491,  col.  1,  lig.  14,  an  lien  de  :  1032, 

Lisez  :  4033. 
P.  492,  col.  2,  lig.  10.  au  lien  de  :  I»  23^, 

Lisez  :  F  23=. 
P.  493,  col.  2,  lig.  3,  au  lien  de  :  Méon, 

Lisez  :  Martin. 
P.  196,  col.  I,  lig.  3,  au  lien  de  :  Mais  maugé 
cniz, 

Lisez  :  Mais  mii«.?rc'enlz. 
P.  499,  col.  2,  lig.  4,  an  lien  de  :  J'en  esmor- 
choys, 

I.isez  •  J'en  emorchoss. 

P.  503,  col.  3,  lig.  50, 'au  lieu  de  :  3659, 

Lisez  :  3660. 
P.  307,  col.  3,  lig.  35,  an  lien  de  :  1875, 

Lisez  :  1876. 
P.  507,  col.  3,  lig.  39,  an  lien  de  :  6001, 

Lisez  :  6002. 
P.  508,  col.  2,  lig.  5,  an  lien  de  :  tous  formes. 

Lisez  :  tons  fourmes. 
P.  :;12,  col.  2,  lig.  3,  an  lien  de  :  cspargnison, 

Lisez  :  espargnoison. 
P.  316,  col.  2,  lig.  17,   an  lien  de  :  2581, 

Lisez  :  2585. 
P.   516,  col.  2,  lig.  48,  au  lien   de  :   et  de  la 
geiimelrie. 

Lisez  :  et  de  géométrie. 
P.  316,  col.  2,  lig.  54,  an  lieu  de  :  139, 

Lisez  :  149. 
P.  516,  col.  2,  lig.  58.  an  lien  de  :  429, 

Lisez  :  130. 
P.  318,  col.  3,  lig.  3,  rétablissez ainsiTesemple 
entier  : 

Cilz  fu  trop  lâches  cl  suciez, 

Frailles,  vois  et  louz  espichiei. 
P.  318,  col.  3,  lig.  8,  an  lien  de  :  316, 

Lisez  :  326. 
P.  527,  col.  l,lig.  61,  au  lien  de:  rpaldechiet. 

Lisez  :  qant  ele  chiel. 
p.  528,  col.  3,  lig.  51,  modiflez  ainsi  la  défi- 
nition  d'ESPli;it  2  :   Droit   domanial  en  blé,   en 
avoine,  et  quelquefois    en    chapons,  poules,  oies, 
aiufs,  beurre  et  fromage. 


796 


ERRATA  ET  ADDENDA  DU  TROISIÈME  VOLUME. 


p.  S2'J.  col.  I,  lig.  4,  an  lien  de  :  xvii"  s  , 

Lisez  :  xviii*  s. 
P.  .Siï,  col.  3,  lis.  23,  an  lie»  de  :  aujord'hi. 

Lisez  '.aujord'ni. 
P    543,  col.  3,  lig.  1,   au  lien  de  :   bian  ««■, 

Lisez  :  biau  bec. 
P.  S44,  col.   2,  lig.  fil,  .lu  lieu  de  :  14193, 

Lisez  :  lfi493. 
P.  54i,  col.  3,  lig.  44,  rélablissez  ainsi  l'exemple 
entier  : 

Aprez  le  parlement  dndit  seigneur  de  Wavria 
de  la  gallee  du  cardinal,  luy  blasma  fort  ce  que 
yrensemcnl  et  felonneusement  il  avoit  parlé  a  Injf, 
de  quoy  tonte  l'armée  porroit  bien  do  pis  valloir  ; 
et  que  c'esloit  esponne  d'un  retardement  de  bien 
faire. 

P.  547,  col.  1,  lig.  69,  an  lien  de  :   1523, 

Lisez  :  1524, 
P,  547,  col.  2,  lig.  65,  au  lien  de  :  D'AoïinviLLE, 

Lisez  :  D'.\do.\ville. 
P.  552.  col.  2,  lig.  52,  au  lien  de  :  Maetzner, 

Lisez  :  Wackernagel. 
P.  552,  col.  3,  lig.  15,  au  lien  de  :  Son  los  ne 
puet  on. 

Lisez  ;  son  los  ne  poet  on, 
P.  5.52,  col,  3,  lig.  29,  au    lieu  de  :  fxprisier. 
Lisez  :  exprissier. 


P.  560,  col.  2,  lig.  22,  an  lien  de  :  esrachoienl. 

Lisez  :  esraçoient. 
P,  561,  col.  1,  lig.  39,anlien  de  :  Mesragies, 

Lisez  :  fel  erragies. 
P.  563,  col.   1,  lig.  15,  an  lien  de  :   71)28, 

Lisez  :  7029.  „    „„„        ,    o    i-      ■  ,• j. 

F.  biy,  col.  2,  lig.  4,  complétez  ainsi  I  indica- 
P.  563,   col.  3,  lig.  47,  an  lien    .le      Qui    bon         Hon  delà  source  :  (.Coût,  de  Lille,  Coal.  géa.,  t.  I 


P.  603,  col.  3,  lig.   5,  an  lien  de  :   1,  129, 
Lisez  ;  III,  80. 

P.  619.  col.  2,  lig,  ,55,  au  lien  de  :  Tel  couples 
l'oreille. 

Lisez  :  Tel  cop  lez  l'oreille. 


cop  reçoit  et  pa 

Lisez  ;  Qui  bon  cop  reçoit  et  don  paie. 
P.  571,  col.  2,  lig.  35,  au  lieu  de  ;  doiilour. 

Lisez  ;  dolour. 
P.  571,  col.  2,  lig.  36.  au  lien  de  :  71177, 

Lisez  :  7078. 
P.  583,  col,  1,  lig.  dernière,  an  lieu  de:  345, 

Lisez  :  346. 
P.  ?84,  col   2,  lig.  5,  au  lieu   de  :  cherauchrnl. 

Lisez  :  chevalehent. 
P,  588,  col.  2,   lig.  23,  an  lieu  de  :  27  i. 

Lisez  :  273, 

P,  596,  col.  2,  lig.   1.;,  au  lien  de  :  3157. 

Lisez  :  34.58. 
P.  596,  col.  2,  lig.   fi4,  au  lien  de  :  inprimeitt. 

Lisez  :  Impriment. 
P.  603,     col.  2,  lig.    60.    an    lieu  de  :  Méon, 
FaH.,  I,  126, 

Lisez  :  Méon.   Fabl.,   III.  78. 


p.  778,  éd.  1635.) 

P.  631,  col.  3,  lig.  .■15,  au  I 


fSIfi', 
au  lieu  de  :  heleuffer. 


Lisez  :  P  316°. 

P.  647,    col.  3,  lig. 

Lisez  :  helenger. 

P.  C48,  col.  1,  lig.  311,  au  lieu  de  :  p,  9, 

Lisez  :  C  9  v'. 
P.  652,  col.  2,  lig.  42,  au  lieu  ,|e  :  e  per  esiril. 

Lisez  :  et  per  estril. 
P    660,  col.  1,  lig.  47,  au  lien  de  :  i;i3, 

Lisez  :  154. 

P.  665,  col.  i.   lig.  19.  ajoutez  :  p.  237. 

P.  705,  col.  3,  lig.    Il,  au  lieu  de  :  li   dis  de 
l'Ortie, 

Lisez  :  li  dis  de  l.mwité. 

P.  709,   col.   3,    lig.    31,    an    lieu    de  :  l'iaiil 
blanc. 

Lisez  :   Pnin  blam-. 


.\BBF.  VILLE.    —    TYP.    ET    STÉR.    A.    KI'.TAUX. 


f\ 


2889 
G6. 

V.3 


Godefroy,  Frédéricc  Eugène 

Dictionnaire  de  l'ancienne 
langue  française  et  de  tous 
ses  dialects  du  Ile  au  XVe 


Siècle 


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